Par la bêche et le stylet! Cultures et sociétés syro-mésopotamiennes: Mélanges offerts à Olivier Rouault 9781789692839, 1789692830

25 papers written by colleagues, friends and former students pay tribute to the career of Professor Olivier Rouault who

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English Pages 300 [301] Year 2019

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Table of contents :
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Olivier Rouault
Table des matières
Table des matières
Liste des figures et des tableaux
Introduction
Nous donnons ici les noms de celles et ceux qui n’ayant pas pu participer à cet ouvrage, souhaitent être associés à l’hommage rendu à Olivier
1ère Partie
1ère Partie
Palais, temples et sociétés
Palais, temples et sociétés
Palais et administration
Palais et administration
Laurent Colonna d’Istria
Remarques iconographiques et épigraphiques concernant des empreintes de sceaux-cylindres inscrits de Mari – Ville II1
Remarques iconographiques et épigraphiques concernant des empreintes de sceaux-cylindres inscrits de Mari – Ville II1
Figure 1. Photographie du scellement TH 97.35 et dessin provisoire de l’empreinte du sceau de l’épouse de l’« EN de Mari » (Beyer 2007: 239, fig. 4c). Photographie Mission archéologique de Mari.
Figure 2. Superposition des deux empreintes (dessin provisoire: Beyer 2007: 239, fig. 4c).
Figure 3. Nouveau dessin réalisé d’après Beyer 2007 et les photographies des figures 12a-e (échelle 1/1).
Figure 4a-b. Détail de l’empreinte TH 95.56 = III Y2 NE-67 et dessin du cartouche. Photographie Mission archéologique de Mari.
Figure 5a. Nouvelle empreinte du sceau de Šar-dūr(ī). TH 97.30 = III Y3 SE-79. Photographie Mission archéologique de Mari.
Figure 5b. Nouvelle empreinte du sceau de Šar-dūr(ī). TH 97.13 = III Y3 SE-38. Photographie Mission archéologique de Mari.
Figure 6. Dessin provisoire du décor et proposition de lecture du cartouche.
Figure 7a. Détail du cartouche sur TH 97.14 = III Y3 SE-40/2. Photographie Mission archéologique de Mari.
Figure 7b. Détail du cartouche sur TH 97.14 = III Y3 SE-40/1. Photographie Mission archéologique de Mari.
Figure 9. Scellement TH 99.126 = III Z2 NO-87 et lecture du cartouche. Photographie Mission archéologique de Mari.
Figure 10. Dessin provisoire du décor du sceau et nouvelle proposition pour le cartouche.
Figure 11a. Sceau-cylindre U.108722. Provenance: Ur, « Tombe de Pū-abī ». Dimensions: hauteur: 4,5cm, diamètre: 1,5cm. Cliché extrait de Aruz 2003: n° 60b.
Figure 12a. Détail empreinte b du sceau-cylindre de l’épouse de l’« EN de Mari ». TH 95.35 = III Y3 SE-92. Photographie Mission archéologique de Mari.
Figure 12c. Détail empreinte a cartouche TH 97.35 = III Y3 SE-92. Photographie Mission archéologique de Mari.
Figure 12e. TH 97.18 = III Y3 SE-45. Photographie Mission archéologique de Mari.
Figure 13a. Empreinte fragmentaire d’un sceau-cylindre découvert à Tell Chuera. Dimension: hauteur du scellement env. 2cm. Cliché Moortgat et Moortgat-Correns 1978: figure 13.
Figure 13b. Empreinte fragmentaire d’un sceau-cylindre découvert à Tell Chuera. Dessin Moortgat et Moortgat-Correns 1978: figure 13.
Figure 14b. Plaque à relief en calcaire – TM.03.G.1150. Provenance: Ebla, The Royal Palace G. The North-West Wing (L.8606). Dimensions: hauteur 21,3 cm, largeur 10,5 cm, épaisseur 2,1 cm. Cliché extrait de Matthiae 2004, figure 15.
Figure 15. Les cinq fragments de scellement composant le n° TH 97.14 = III Y3 SE-40. Photographies Mission archéologique de Mari.
Figure 16. Le scellement TH 95.54 = III E1 SO-157. Photographies Mission archéologique de Mari.
Figure 17. Sceau-cylindre, Coll. de Clercq n° 41, AO 22299. Cliché © Musée du Louvre/C. Larrieu (www.cartel.louvre.fr).
Antoine Cavigneaux
Nouveaux cas d’ordalie à Mari∗
Nouveaux cas d’ordalie à Mari∗
Figure 1. TH02-T496+. Photo © Viviane Siefert (Unige).
Figure 2. TH02-T496+, face. Photo © Viviane Siefert (Unige).
Figure 3. TH02-T496+, revers. Photo © Viviane Siefert (Unige).
Figure 5. TH02-T947. Photo ©Viviane Siefert (Unige).
Sal(a)hum and the Urban Landscape in the Old Babylonian Letters*
Sal(a)hum and the Urban Landscape in the Old Babylonian Letters*
Shigeo Yamada
Figure 1. Copy of Tab T05B-43.
Figure 2. Photo of Tab T05B-43 (© The Tell Taban Archaeological Project).
Communication administrative par messager dans la documentation de Nuzi
Communication administrative par messager dans la documentation de Nuzi
Philippe Abrahami
Figure 1. Typologie des textes « à messager ».
Temples et cultes
Temples et cultes
A Small Ninevite 5 Period Shrine from Tell Arbid
A Small Ninevite 5 Period Shrine from Tell Arbid
Figure 1. General view on locus 75-35/65 at the end of the 2006 season. Photo © A. Reiche.
Piotr Bieliński
Figure 3. Locus 75-35/65 seen from the South. Photo © A. Reiche.
Figure 4. Central podium in locus 75. Photo © L. Wojnarowicz.
Figure 6. Small plastered basin in north-eastern corner of unit 75-35/65. Photo © A. Reiche.
Figure 7. General plan of the ‘SD’ area with remains of Early Jezirah II structures surrounding Ninevite shrine.
Figure 8. Surroundings of the Ninevite sanctuary seen from the South. On the left the narrow lane leading to the cella. The stone clad channel belongs to a later phase of this passage. Photo © A. Reiche.
Fragment de maquette architecturale ou de figurine en terre cuite?
Fragment de maquette architecturale ou de figurine en terre cuite?
Jean-Claude Margueron et Béatrice Muller
Figure 1. Le fragment MSK 74.9 – O-II SE 10 restitué comme une figurine (tous les dessins sont mis à l’échelle 1:4, infographie A. Horrenberger). a) Avers et revers. b) Hypothèse de Sakal (2004) mise à l’échelle 1:4. c) Exemple comparatif : figurine de Se
Figure 2. Le fragment MSK 74.9 – O-II SE 10 restitué dans une maquette. a) Avers du fragment O-II SE 10. © Mission archéologique française de Meskéné/Emar. b) Intégration dans le schéma d’une tour à couronnement en encorbellemnt et à cornes (Muller 2002,
Figure 3. Exemples de constructions étagées sur un terrain en pente. a) Boghazköy/Hattusha, Westbau de Nisantepe, coupe (Neve 1993: 55 fig. 144); b) Meskéné/Emar, schéma d’organisation des rues sur le flanc du promontoire nord-ouest (chantier A) (© Missio
Régis Vallet et Camille Lecompte*
Une brique inscrite d’Adad-apla-iddina provenant de Larsa
Une brique inscrite d’Adad-apla-iddina provenant de Larsa
Figure 1. Photographie de l’inscription (Cliché © R. Vallet, Mission de Larsa-Oueili).
Figure 2. Copie de l’inscription (C. Lecompte).
Figure 3. photographie de l’exemplaire publié par M. Birot en 1968 (THM 313 – photo n° 13458, carnet IV des photographies d’A. Parrot, Archives de la MAE).
John MacGinnis
Shalmaneser III and the Harp of Arbail
L’Ezida de Kalhu et son clergé au VIIe siècle av. J.-C. d’après la documentation textuelle
Pierre Villard
Mark W. Chavalas
Walking among the Camels with Olivier
Architecture and Social Continuity at Neolithic Tell Sabi Abyad III, Syria
Architecture and Social Continuity at Neolithic Tell Sabi Abyad III, Syria
Figure 1. The small mound of Tell Sabi Abyad III during the excavations in 2010 (photo © Peter Akkermans – Tell Sabi Abyad Archive).
Peter M. M. G. Akkermans and Merel L. Brüning
Figure 2. The trenches at Tell Sabi Abyad III in 2010, with, in the background, the site of Tell Sabi Abyad I (photo © Peter Akkermans – Tell Sabi Abyad Archive).
Figure 3. Plan of a typically tripartite and highly symmetrical building at Tell Sabi Abyad III, ca. 6900 BC. The building stood upon a platform made of large clay slabs (drawing by Martin Hense – Tell Sabi Abyad Archive).
Figure 4. The tripartite building in square H8 at Tell Sabi Abyad III, ca. 6900 BC. The platform below the building is clearly visible along the edges of the structure (photo © Peter Akkermans – Tell Sabi Abyad Archive).
Figure 6. Another tripartite building with long-drawn but narrow rooms, set on a platform. In square J9 at Tell Sabi Abyad III, ca. 7000 BC. Entrance to the building is on the short side from the north (photo © Peter Akkermans – Tell Sabi Abyad Archive).
Figure 7. The small two-roomed building in square I8 at Tell Sabi Abyad III, ca, 6800 BC (drawing by Martin Hense – Tell Sabi Abyad Archive).
Figure 8. A selection of hammer stones from Tell Sabi Abyad III, ca. 6900 BC. The stones vary in diameter from 3.4 to 6.6cm (photo © Peter Akkermans – Tell Sabi Abyad Archive).
Figure 10. Fragment of bitumen with basket imprints. Tell Sabi Abyad III, ca. 6900 BC (photo © Peter Akkermans – Tell Sabi Abyad Archive).
Figure 9. A basalt grinding stone in the shape of a boot. Tell Sabi Abyad III, ca. 6800 BC (drawing by Martin Hense – Tell Sabi Abyad Archive).
Figure 11. Reconstruction of the platform and the tripartite building atop in square H8. Tell Sabi Abyad III, ca. 6900 BC BC (drawing by Mikko Kriek – Tell Sabi Abyad Archive).
Figure 13. A sequence of tripartite architecture in square H8 at Tell Sabi Abyad III, ca. 6900-6800 BC. The earliest structure, oriented roughly north-south, is partly shown on the right below. The next building, atop of the previous one and oriented east
De la difficulté à établir les prix des maisons: méthodes, marchés, prix, valeur réelle, valeurs vénales et incohérences variées dans la ville de Larsa paléo-babylonienne
De la difficulté à établir les prix des maisons: méthodes, marchés, prix, valeur réelle, valeurs vénales et incohérences variées dans la ville de Larsa paléo-babylonienne
Laura Battini
Tableau A. Prix donnés dans les contrats de vente de Larsa concernant des é-dù-a.
Tableau B. Surfaces et prix des maisons ‘é’ dans les contrats de vente de Larsa.
Tableau C.
Tableau D.
Tableau E.
Tableau F. Estimation du temps de construction.
Tableau G.
Tableau H.
Tableau I.
Tableau J.
Tableau K. prix de sar construit des maisons par grandeur décroissante.
Amanda H. Podany
Family Members, Neighbors, and a Local Shrine in Terqa, Syria, in the Late Old Babylonian Period
Family Members, Neighbors, and a Local Shrine in Terqa, Syria, in the Late Old Babylonian Period
Figure 1. TFR2 5-6, offering list.
Figure 2. Occurrences of names of individuals on the offering list TFR2 5-6 in all OB Hana texts (in the order in which they appear in the offering list).
Clelia Mora
Des monuments et des hommes de Tabal
2ème Partie
2ème Partie
Littératures, aspects symboliques et marqueurs culturels
Littératures, aspects symboliques et marqueurs culturels
Juliette Mas
À mon professeur …
Littératures et historiographie
Littératures et historiographie
Maria Grazia Masetti-Rouault
Telling a Story, Giving the Time in Mesopotamia: A Literary Point of View
Benjamin Sass
The pseudo-hieroglyphic inscriptions from Byblos, their elusive dating, and their affinities with the early Phoenician inscriptions
The pseudo-hieroglyphic inscriptions from Byblos, their elusive dating, and their affinities with the early Phoenician inscriptions
Figure 1a. Inscription a. Photo (Dunand 1945: plate 17).
Figure 1b. Inscription a. Drawing (Dunand 1945: figure 26).
Figure 3. Inscription c. a) Photo (Dunand 1945: plate 9); b) drawing (ibidem: figure 28).
Figure 4. Inscription d. a) Photo (Dunand 1945: plate 10); b) drawing (ibidem: figure 29).
Figure 5. Inscription e. a) Photo (Dunand 1945: plate 12); b) drawing (ibidem: figure 30).
Figure 6. Inscription f. a) Photo (Dunand 1945: plate 12); b) drawing (ibidem: figure 31).
Figure 7. Inscription g. a) Photo (Dunand 1945: plate 11); b) drawing (ibidem: figure 32).
Figure 10. Inscription j. a) Photo (Dunand 1945: plate 11); b) drawing (ibidem: figure 35).
Figure 8. Inscription h. a) Photo (Dunand 1945: plate 11); b) drawing (ibidem: figure 33).
Figure 9. Inscription i. a) Photo (Dunand 1945: plate 12); b) drawing (ibidem: figure 34).
Figure 11. Inscription k. a) Photo (Dunand 1978: plate 5); b) drawing (ibidem: 52, figure 1).
Figure 12. Inscription l. a) Photo (Dunand 1978: plate 6); b) drawing (ibidem: 54, figure 2).
Figure 14a. Inscription n. a) Photo (Dunand 1978: plate 6); b) drawing (ibidem: 57, figure 4). Cadre noire (enlever).
Figure 15. Reverse of ‘Byblos spatula’, Beirut Museum 16574 (Courtesy Beirut National Museum and West Semitic Research Project).
Figure 16. ‘Byblos enigmatic inscription’. a) Photo (Dunand 1945: plate 14b); b) drawing (ibidem: figure 47).
Figure 17. Byblos arrowhead 13104. a) Photo (Byblos II: plate 177); b) drawing (Tubb 1980: 2).
Figure 18. a) Sign A 14, rounded. Inscription c, line 8 (see figure 3b); b) sign A 14, rounded. Inscription k, line 2 (see figure 11b); c) sign A 14, angular: Inscription d, reverse, line 4 middle (see figure 4b); d) sign B 5: Inscription d, reverse, line
Figure 19. Zincirli, Kulamuwa orthostat inscription, Berlin, Vorderasiatisches Museum S 6579, detail (excavation photograph S 015, © Staatliche Museen zu Berlin — Vorderasiatisches Museum, Fotoarchiv).
Figure 20. a) Sign A 15, short, filling top half of line: Inscription d, reverse, line 11 right (see figure 4b); b) sign A 15, tall, filling height of line: Inscription d, obverse, line 15 right (see figure 4b).
Figure 21. Byblos, Yahimilk inscription, Beirut Museum 2043 (Courtesy Beirut National Museum and West Semitic Research Project).
Figure 22. Obverse of ‘Byblos spatula’, Beirut Museum 16574 (Courtesy Beirut National Museum and West Semitic Research Project).
Jack M. Sasson
Wit, Banter and Sarcasm in Mari Letters
Représentations et aspects symboliques
Représentations et aspects symboliques
A Look at a Miniature Universe: ‘Small Performed Deeds’?
A Look at a Miniature Universe: ‘Small Performed Deeds’?
Rita Dolce
Figure 1. Cylinder seal impression with a scene of passing prisoners (Boehmer 2003: fig. 1).
Figure 2. Cylinder seal impression with a scene of kneeling prisoners, fettered for an imminent execution (Boehmer 1999: fig. 65).
Figure 3 a-b. ASS 18616, obelisk of Assur, detail (Orlamünde and Frahm 2011: pl. 2, I.4a-b, and pl. 3, I.4a-b).
Figure 4. Terracotta plaque from Kish (Moorey 1975: pl. XXIII a).
Figure 5. Terracotta plaque from Kish (Moorey 1975: pl. XXIb).
Figure 6. Chariot-front of a model clay cart from Kish (Klengel-Brandt 1962: fig. 2).
Figure 7. Terracotta plaque from Kish (Moorey 1975: pl. XXIV b).
Figure 10. Stele from Mardin (Seidl 1975: pl. 182a).
Figure 8. Terracotta plaque of unknown provenance (Barrelet 1968: pl. LXXXIII, 833).
Figure 9. Terracotta plaque from Tello (Barrelet 1968: pl. L, n. 531).
On Contrasting Black-and-White Chromatic Decoration: a New Interpretation*
On Contrasting Black-and-White Chromatic Decoration: a New Interpretation*
Paola Poli
Figure 2. Til Barsip, painting fragment and reconstruction on the wall painting decoration from building E (from Albenda 2005: fig. 4c).
Figure 3. Tell Sheikh Hamad, wall painting from building G (from Albenda 2005: fig. 5a).
Figure 4. Tell Sheikh Hamad, wall painting from room B north western corner (from Albenda 2005: fig. 5c).
Figure 5. Tell Masaikh, fragment found at the base of the wall that delimits the bâbanu (from Poli 2012).
Figure 6. Tell Masaikh, fragment found at the base of the wall that delimits the bâbanu (from Poli 2012).
Figure 7. Babylon, the inner court of temple Nabu ša harê (from Cavigneau 2008: 531).
Figure 8. The Storm God at Aleppo (from Gonnella, Khayyata & Kohlmeyer 2005: fig. 158).
Tuer un dieu dans la mythologie mésopotamienne*
Virginie Muller
Catherine Lazzarini
La tombe 755 de Meskalamdu, une tombe royale : mythe ou réalité ?
La tombe 755 de Meskalamdu, une tombe royale : mythe ou réalité ?
Figure 1. Cimetière Royal d’Ur (Woolley 1934).
Figure 2. Plan du Cimetière d’Ur.
Figure 3. Plan du Cimetière (Lazzarini 2004: 214, fig. 2).
Figure 4. Tombe 755 de Meskalamdu (Woolley 1934: 157, fig. 35).
Figure 5. Répartition des groupes d’objets dans la fosse de la tombe 755.
Eva Ishaq
Michel Al-Maqdissi
Notes d’Archéologie Levantine LX.A propos d’une tête royale syrienne de Mishirfeh-Qaṭna au Musée du Louvre
Notes d’Archéologie Levantine LX.A propos d’une tête royale syrienne de Mishirfeh-Qaṭna au Musée du Louvre
Figure 1 a-c. Mishirfeh-Qaṭna, Tête en basalte AO 27075 (Photographie par Raphaël Chipault pour le DAO, Musée du Louvre).
Figure 2. Mishirfeh-Qaṭna, Dessin de la tête en basalte AO 27075 (Caroline Florimont, DAO, Musée du Louvre).
Figure 3. Mishirfeh-Qaṭna, Moulage en plâtre (SH 095531) de la tête en basalte AO 27075 (photographie par Anne Mettetal-Brand, DAO, Musée du Louvre).
Constance Anne Frank
‘To deal rightly with the pot…’1Quelques observations sur l’ensevelissement des immatures à Terqa (Ashara) aux IIIe et IIe millénaires av. J.-C.2
‘To deal rightly with the pot…’1Quelques observations sur l’ensevelissement des immatures à Terqa (Ashara) aux IIIe et IIe millénaires av. J.-C.2
Figure 1. Terqa, chantier F. Répartition des inhumations, phase I-2.
Figure 2. Terqa, chantier F. Répartition des inhumations, phase I-1.
Figure 3. Terqa, chantier F. Contenant funéraire de la tombe TQ16F229 (Photo Olivier Rouault).
Figure 4. Terqa, chantier F. Tombe TQ13F1039 (Photo Olivier Rouault).
Tableau 3. Associations binaires des types de matériel au Bronze Moyen à Terqa.
Graphique 2. Répartition du matériel par type de tombes à Terqa.
Graphique 2. Évolution des types de tombes à Terqa.
Tableau 4. Dimensions des jarres funéraires du chantier C de Terqa.
Tableau 5. Matériel des tombes du locus 8 du chantier C de Terqa.
Marqueurs culturels et stratigraphie
Marqueurs culturels et stratigraphie
Elena Rova
Figure 1. Satellite image of the Qasr Shemamok site (from Ur et al. 2013: fig. 8) with limits of the LBA/Iron Age occupation highlighted.
Fragments of a Hidden History: The Third Millennium BC at Qasr Shemamok
Fragments of a Hidden History: The Third Millennium BC at Qasr Shemamok
Figure 2. Recent view of the site (from Anastasio et al. 2012: fig. 4).
Figure 3. Map of the site. A) Italian excavations 1933 (from Anastasio et al. 2012: fig. 3); B) French excavations, 2011- (from Rouault and Masetti-Rouault 2013a: fig. 2).
Figure 4. ARCANE Periodisation and Cultural Horizon Table (from Lebeau 2014: 9, see also http://www.arcane.uni-tuebingen.de/EA-EM-EL_phasing_v5-4-6.pdf), with Tigridian region periodisation highlighted.
Figure 5. Painted (nos. 1, 2) and Incised (nos. 3-4) Ninevite 5 sherds from the old Italian excavations (from Anastasio et al. 2012: 79, 80, nos. 13a-b, 14, 15, fig. 73, 9-12).
Figure 6. Ninevite 5 miniature vessel from the old Italian excavations (from Anastasio et al. 2012: 81, no. 16 and Anastasio 2005: tav. IV, 13).
Figure 7. Painted Ninevite sherds from the French excavations (from Rouault and Masetti-Rouault 2013b: fig. 9).
Figure 8. Projectile point of ‘Brak’ type from the old Italian excavation (from Anastasio et al. 2012: 138, no. 155). Dimensions: 4.5 x 1.4cm.
Figure 9. Small marble ‘idol’ from the old Italian excavation (from Anastasio et al. 2012: 143, no. 170). Dimensions: height: 4.2cm, thickness: 1.2cm.
Figure 10. Ur III (?) seal from the old Italian excavation (from Anastasio et al. 2012: 148, no. 182 and Anastasio 2005, tav. XVI, 6).
Juliette Mas
La céramique côtelée de Djézireh à la fin du Bronze ancien: un type de décor, un type de pâte, un répertoire morphologique et/ou un marqueur chrono-culturel ?
La céramique côtelée de Djézireh à la fin du Bronze ancien: un type de décor, un type de pâte, un répertoire morphologique et/ou un marqueur chrono-culturel ?
Figure 1. Vaisselles côtelées provenant de Tell Beydar et de Tell Brak: a. Tell Beydar, d’après Gavagnin et Mas à paraître; b. Tell Beydar, d’après Gavagnin et Mas à paraître; c. Tell Brak, d’après Oates 2001 fig. 425.808; d. Tell Beydar, d’après Pruss 20
Figure 2. Vaisselles côtelées provenant de Tell Biʾa, Tell Beydar et Tell Brak: e. Tell Biʾa, d’après McMahon 2014 fig. 3.6; f. Tell Beydar, d’ap. Gavagnin et Mas à paraître; g. Tell Brak, d’après Oates 2001 fig. 425.809; h. Tell Brak, d’après Oates 2001
Dominique Beyer
À propos de l’occupation d’époque assyrienne à Mari. Quelques observations préliminaires sur la documentation sigillographique
À propos de l’occupation d’époque assyrienne à Mari. Quelques observations préliminaires sur la documentation sigillographique
Figure 1
Brève contribution à un hommage a Olivier Rouault. Une campagne de prospection géophysique particulière
Rémy Chapoulie
Annexes
Bibliographie d’Olivier Rouault
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Par la bêche et le stylet! Cultures et sociétés syro-mésopotamiennes: Mélanges offerts à Olivier Rouault
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Ina dmarri u qan ṭuppi.

Par la bêche et le stylet !

Cultures et sociétés syro-mésopotamiennes Mélanges offerts à Olivier Rouault Edités par

Philippe Abrahami et Laura Battini

Archaeopress Ancient Near Eastern Archaeology 5

Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

Cultures et sociétés syro-mésopotamiennes Mélanges offerts à Olivier Rouault

Edités par

Philippe Abrahami et Laura Battini

Archaeopress Ancient Near Eastern Archaeology 5

Archaeopress Publishing Ltd

Summertown Pavilion 18-24 Middle Way Summertown Oxford OX2 7LG www.archaeopress.com

ISBN 978-1-78969-282-2 ISBN 978-1-78969-283-9 (e-Pdf) © Authors and Archaeopress 2019 Cover: Tablette de Nabû-apla-iddina (888 av. J.-C. – 855 av. J.-C.) Kings, L. W. 1912. Babylonian Boundary-Stones and Memorial Tablets in the British Museum. Plates. London: Harrison and Sons, Planche 103.

All rights reserved. No part of this book may be reproduced, or transmitted, in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying or otherwise, without the prior written permission of the copyright owners. Printed in England by Oxunipirnt, Oxford This book is available direct from Archaeopress or from our website www.archaeopress.com

Olivier en Syrie

Table des matières

Table des matières..........................................................................................................................................................................i Liste des figures et des tableaux................................................................................................................................................ iii Introduction................................................................................................................................................................................. vii Tabula gratulatoria...................................................................................................................................................................... xi 1ère Partie

Palais, temples et sociétés Palais et administration Amical souvenir de Terqa..........................................................................................................................................................2 Agnès Spycket Remarques iconographiques et épigraphiques concernant des empreintes de sceaux-cylindres inscrits de Mari – Ville II....................................................................................................................................................................5 Laurent Colonna d’Istria Nouveaux cas d’ordalie à Mari...............................................................................................................................................23 Antoine Cavigneaux Sal(a)hum and the Urban Landscape in the Old Babylonian Letters............................................................................38 Shigeo Yamada Communication administrative par messager dans la documentation de Nuzi......................................................50 Philippe Abrahami Temples et cultes A Small Ninevite 5 Period Shrine from Tell Arbid...........................................................................................................61 Piotr Bieliński Fragment de maquette architecturale ou de figurine en terre cuite?........................................................................68 Jean-Claude Margueron et Béatrice Muller Une brique inscrite d’Adad-apla-iddina provenant de Larsa........................................................................................77 Camille Lecompte et Régis Vallet Shalmaneser III and the Harp of Arbail..............................................................................................................................81 John MacGinnis L’Ezida de Kalhu et son clergé au VIIe siècle av. J.-C. d’après la documentation textuelle..................................86 Pierre Villard Walking among the Camels with Olivier.............................................................................................................................96 Mark W. Chavalas Familles et sociétés Architecture and Social Continuity at Neolithic Tell Sabi Abyad III, Syria.............................................................101 Peter M. M. G. Akkermans and Merel L. Brüning De la difficulté à établir les prix des maisons: méthodes, marchés, prix, valeur réelle, valeurs vénales et incohérences variées dans la ville de Larsa paléo-babylonienne.....................................111 Laura Battini Family Members, Neighbors, and a Local Shrine in Terqa, Syria, in the Late Old Babylonian Period............125 Amanda H. Podany i

Des monuments et des hommes de Tabal.........................................................................................................................135 Clelia Mora 2ème Partie

Littératures, aspects symboliques et marqueurs culturels À mon professeur…..................................................................................................................................................................144 Juliette Mas Littératures et historiographie Telling a Story, Giving the Time in Mesopotamia: A Literary Point of View..........................................................147 Maria Grazia Masetti-Rouault The Pseudo-Hieroglyphic Inscriptions from Byblos, Their Elusive Dating, and Their Affinities with the Early Phoenician Inscriptions.......................................................................................................................157 Benjamin Sass Wit, Banter and Sarcasm in Mari Letters..........................................................................................................................181 Jack M. Sasson Représentations et aspects symboliques A Look at a Miniature Universe: ‘Small Performed Deeds’?........................................................................................191 Rita Dolce On Contrasting Black-and-White Chromatic Decoration: a New Interpretation...................................................200 Paola Poli Tuer un dieu dans la mythologie mésopotamienne.......................................................................................................209 Virginie Muller La tombe 755 de Meskalamdu, une tombe royale : mythe ou réalité ?....................................................................216 Catherine Lazzarini Notes d’Archéologie Levantine LX. A propos d’une tête royale syrienne de Mishirfeh-Qaṭna au Musée du Louvre................................................................................................................................................................224 Michel Al-Maqdissi et Eva Ishaq ‘To deal rightly with the pot…’ Quelques observations sur l’ensevelissement des immatures à Terqa (Ashara) aux IIIe et IIe millénaires av. J.-C.................................................................................................229 Constance Anne Frank Marqueurs culturels et stratigraphie Fragments of a Hidden History: The Third Millennium BC at Qasr Shemamok....................................................245 Elena Rova La céramique côtelée de Djézireh à la fin du Bronze ancien: un type de décor, un type de pâte, un répertoire morphologique et/ou un marqueur chrono-culturel ?................................................................256 Juliette Mas À propos de l’occupation d’époque assyrienne à Mari. Quelques observations préliminaires sur la documentation sigillographique..............................................................................................................................263 Dominique Beyer Brève contribution à un hommage à Olivier Rouault. Une campagne de prospection géophysique particulière..........................................................................................................................................................................270 Rémy Chapoulie

Annexe Bibliographie d’Olivier Rouault...............................................................................................................................................275

ii

Liste des figures et des tableaux

1ère Partie

Palais, temples et sociétés Palais et administration L. Colonna d’Istria: Remarques iconographiques et épigraphiques concernant 1 des empreintes de sceaux-cylindres inscrits de Mari – Ville II

Figure 1. Empreinte du sceau de l’épouse de l’« EN de Mari »...................................................................................................................... 6 Figure 2. Superposition des deux empreintes................................................................................................................................................. 7 Figure 3. Nouveau dessin.................................................................................................................................................................................... 7 Figure 4a-b. Empreinte TH 95.56..................................................................................................................................................................... 11 Figure 5a. (ī). TH 97.30 = III Y3 SE-79............................................................................................................................................................... 11 Figure 5b. (ī). TH 97.13 = III Y3 SE-38............................................................................................................................................................... 11 Figure 6. Dessin provisoire du décor et proposition de lecture du cartouche......................................................................................... 12 Figure 7a. Cartouche sur TH 97.14................................................................................................................................................................... 12 Figure 7b. Cartouche sur TH 97.14.................................................................................................................................................................. 12 Figure 8. Dessin et lecture du cartouche........................................................................................................................................................ 12 Figure 9. Scellement TH 99.126........................................................................................................................................................................ 13 Figure 10. Dessin provisoire du décor du sceau et nouvelle proposition pour le cartouche................................................................. 14 Figure 11a. U.108722.......................................................................................................................................................................................... 15 Figure 11b. U.11904. Ur, PG1054....................................................................................................................................................................... 15 Figure 12a. TH 95.35 = III Y3 SE-92................................................................................................................................................................... 15 Figure 12b. TH 95.35 = III Y3 SE-92.................................................................................................................................................................. 15 Figure 12c. TH 97.35 = III Y3 SE-92................................................................................................................................................................... 15 Figure 12d. TH 97.22 = III Y3 SE-46.................................................................................................................................................................. 15 Figure 12e. TH 97.18 = III Y3 SE-45................................................................................................................................................................... 15 Figure 13a. Sceau-cylindre découvert à Tell Chuera.................................................................................................................................... 16 Figure 13b. Sceau-cylindre découvert à Tell Chuera.................................................................................................................................... 16 Figure 14a. Statue M.2308+2368....................................................................................................................................................................... 16 Figure 14b. TM.03.G.1150.................................................................................................................................................................................. 16 Figure 15. TH 97.14 = III Y3 SE-40..................................................................................................................................................................... 17 Figure 16. TH 95.54 = III E1 SO-157.................................................................................................................................................................. 18 Figure 17. AO 22299............................................................................................................................................................................................ 19

A. Cavigneaux: Nouveaux cas d’ordalie à Mari

Figure 1. TH02-T496+.......................................................................................................................................................................................... 26 Figure 2. TH02-T496+, face................................................................................................................................................................................ 27 Figure 3. TH02-T496+, revers............................................................................................................................................................................. 28 Figure 4. TH02-T947........................................................................................................................................................................................... 34 Figure 5. TH02-T947........................................................................................................................................................................................... 34

S. Yamada: Sal(a)hum and the Urban Landscape in the Old Babylonian Letters

Figure 1. Copy of Tab T05B-43.......................................................................................................................................................................... 40 Figure 2. Photo of Tab T05B-43........................................................................................................................................................................ 41

P. Abrahami: Communication administrative par messager dans la documentation de Nuzi

Figure 1. Typologie des textes « à messager »............................................................................................................................................... 52

Temples et cultes P. Bieliński: A Small Ninevite 5 Period Shrine from Tell Arbid

Figure 1. General view on locus 75-35/65...................................................................................................................................................... 61 Figure 2. Plan of locus 75-35/65....................................................................................................................................................................... 62 Figure 3. Locus 75-35/65................................................................................................................................................................................... 62 Figure 4. Central podium in locus 75.............................................................................................................................................................. 63 Figure 5. The northern podium and adjacent auxiliary ‘table’ in room no. 75........................................................................................ 64 Figure 6. Small plastered basin in unit 75-35/65.......................................................................................................................................... 64 Figure 7. General plan of the ‘SD’ area............................................................................................................................................................ 65 Figure 8. Surroundings of the Ninevite sanctuary....................................................................................................................................... 66

iii

J.-C. Margueron et B. Muller: Fragment de maquette architecturale ou de figurine en terre cuite?

Figure 1. Le fragment MSK 74.9 et cas comparatifs...................................................................................................................................... 70 Figure 2. Le fragment MSK 74.9....................................................................................................................................................................... 72 Figure 3. Exemples de constructions étagées................................................................................................................................................ 75

C. Lecompte et R. Vallet: Une brique inscrite d’Adad-apla-iddina provenant de Larsa

Figure 1. Photographie de l’inscription.......................................................................................................................................................... 78 Figure 2. Copie de l’inscription........................................................................................................................................................................ 78 Figure 3. Photographie publie par M. Birot en 1968..................................................................................................................................... 79

Familles et sociétés

P. M. M. G. Akkermans and M. L. Brüning: Architecture and Social Continuity at Neolithic Tell Sabi Abyad III, Syria

Figure 1. The small mound of Tell Sabi Abyad III........................................................................................................................................ 101 Figure 2. The trenches at Tell Sabi Abyad III in 2010.................................................................................................................................. 102 Figure 3. Plan of a typically tripartite building at Tell Sabi Abyad III, ca. 6900 BC................................................................................ 103 Figure 4. The tripartite building in square H8 at Tell Sabi Abyad III, ca. 6900 BC................................................................................. 103 Figure 5. The platform underneath the tripartite building in square H8 at Tell Sabi Abyad III, ca. 6900 BC.................................... 104 Figure 6. Another tripartite building in square J9...................................................................................................................................... 104 Figure 7. The small two-roomed building in square I8 ca. 6800 BC......................................................................................................... 105 Figure 8. A selection of hammer stones from Tell Sabi Abyad III, ca. 6900 BC....................................................................................... 106 Figure 9. A basalt grinding stone, ca. 6800 BC............................................................................................................................................. 107 Figure 10. Fragment of bitumen with basket imprints. Tell Sabi Abyad III, ca. 6900 BC...................................................................... 107 Figure 11. Reconstruction of the platform and the tripartite building, ca. 6900 BC............................................................................. 108 Figure 12. An infant burial. Tell Sabi Abyad III, ca. 6700 BC...................................................................................................................... 109 Figure 13. A sequence of tripartite architecture in square H8, ca. 6900-6800 BC.................................................................................. 109

L. Battini: De la difficulté à établir les prix des maisons: méthodes, marchés, prix, valeur réelle, valeurs vénales et incohérences variées dans la ville de Larsa paléo-babylonienne

Figure 1. Plan de la maison B 27 de Larsa..................................................................................................................................................... 118 Figure 2. Plan de la maison B 54 de Larsa..................................................................................................................................................... 120 Tableau A. Surfaces et prix des maisons ‘é - d ù - a ’ dans les contrats de vente de Larsa..................................................................... 113 Tableau B. Surfaces et prix des maisons ‘é’ dans les contrats de vente de Larsa................................................................................... 116 Tableau C. Surfaces et prix des maisons ‘kišubba’ dans les contrats de vente de Larsa....................................................................... 117 Tableau D. Volume des briques de la maison B 27...................................................................................................................................... 118 Tableau E. Nombre de briques nécessaire pour construire la maison B 27............................................................................................ 119 Tableau F. Estimation du temps de construction pour la maison B 27.................................................................................................... 119 Tableau G. Estimation du prix de construction de la maison B 27........................................................................................................... 119 Tableau H. Volume de la maison B 54 et cubage des briques.................................................................................................................... 121 Tableau I. Proposition de prix des briques de la B 54................................................................................................................................. 121 Tableau J. Proposition de prix réel de la maison B 54................................................................................................................................ 121 Tableau K. Prix de sar construit des maisons listés par grandeur décroissante.................................................................................... 122

A. H. Podany: Family Members, Neighbors, and a Local Shrine in Terqa, Syria, in the Late Old Babylonian Period

Figure 1. TFR2 5-6, offering list...................................................................................................................................................................... 128 Figure 2. Occurrences of names of individuals on the offering list TFR2 5-6 in all OB Hana texts..................................................... 130

2ème Partie

Littératures, aspects symboliques et marqueurs culturels Littératures et historiographie B. Sass: The Pseudo-Hieroglyphic Inscriptions from Byblos, Their Elusive Dating, and Their Affinities with the Early Phoenician Inscriptions

Figure 1a. Inscription a................................................................................................................................................................................... 158 Figure 1b. Inscription a................................................................................................................................................................................... 159 Figure 2. Inscription b..................................................................................................................................................................................... 159 Figure 3. Inscription c...................................................................................................................................................................................... 160 Figure 4. Inscription d..................................................................................................................................................................................... 161 Figure 5. Inscription e...................................................................................................................................................................................... 162 Figure 6. Inscription f...................................................................................................................................................................................... 162 Figure 7. Inscription g..................................................................................................................................................................................... 162

iv

Figure 8. Inscription h..................................................................................................................................................................................... 163 Figure 9. Inscription i...................................................................................................................................................................................... 163 Figure 10. Inscription j.................................................................................................................................................................................... 163 Figure 11. Inscription k................................................................................................................................................................................... 164 Figure 12. Inscription l.................................................................................................................................................................................... 165 Figure 13. Inscription m.................................................................................................................................................................................. 165 Figure 14a. Inscription n................................................................................................................................................................................. 165 Figure 15. Reverse of ‘Byblos spatula’........................................................................................................................................................... 166 Figure 16. ‘Byblos enigmatic inscription’..................................................................................................................................................... 166 Figure 17. Byblos arrowhead 13104............................................................................................................................................................... 169 Figure 18. Sign A 14 rounded and angular and sign B 5............................................................................................................................. 169 Figure 19. Zincirli, Kulamuwa orthostat inscription.................................................................................................................................. 170 Figure 20. a) Sign A 15 short and tall............................................................................................................................................................ 171 Figure 21. Byblos, Yahimilk inscription........................................................................................................................................................ 171 Figure 22. Obverse of ‘Byblos spatula’.......................................................................................................................................................... 172 Table A. The pseudo-hieroglyphic inscriptions.......................................................................................................................................... 158 Table B. Sign chart........................................................................................................................................................................................... 167

Représentations et aspects symboliques

R. Dolce: A Look at a Miniature Universe: ‘Small Performed Deeds’?

Figure 1. Scene of passing prisoners............................................................................................................................................................. 192 Figure 2. Scene of kneeling prisoners........................................................................................................................................................... 193 Figure 3 a-b. ASS 18616, Obelisk of Assur, detail......................................................................................................................................... 194 Figure 4. Terracotta plaque from Kish.......................................................................................................................................................... 194 Figure 5. Terracotta plaque from Kish.......................................................................................................................................................... 195 Figure 6. Chariot-front of a model clay cart from Kish.............................................................................................................................. 195 Figure 7. Terracotta plaque from Kish.......................................................................................................................................................... 196 Figure 8. Terracotta plaque of unknown provenance................................................................................................................................ 197 Figure 9. Terracotta plaque from Tello......................................................................................................................................................... 197 Figure 10. Stele from Mardin.......................................................................................................................................................................... 197

P. Poli: On Contrasting Black-and-White Chromatic Decoration: a New Interpretation

Figure 1. Arslan Tash, wall painting.............................................................................................................................................................. 200 Figure 2. Til Barsip, painting fragment........................................................................................................................................................ 201 Figure 3. Tell Sheikh Hamad, wall painting from building G.................................................................................................................... 201 Figure 4. Tell Sheikh Hamad, wall painting from room B.......................................................................................................................... 201 Figure 5. Tell Masaikh...................................................................................................................................................................................... 202 Figure 6. Tell Masaikh...................................................................................................................................................................................... 202 Figure 7. Babylon, the inner court of temple Nabu ša harê...................................................................................................................... 203 Figure 8. The Storm God at Aleppo............................................................................................................................................................... 204

C. Lazzarini: La tombe 755 de Meskalamdu, une tombe royale : mythe ou réalité ?

Figure 1. Cimetière Royal d’Ur....................................................................................................................................................................... 217 Figure 2. Plan du Cimetière d’Ur................................................................................................................................................................... 217 Figure 3. Plan du Cimetière............................................................................................................................................................................ 218 Figure 4. Tombe 755 de Meskalamdu............................................................................................................................................................ 219 Figure 5. Répartition des groupes d’objets dans la fosse de la tombe 755.............................................................................................. 220

M. Al-Maqdissi et E. Ishaq: Notes d’Archéologie Levantine LX. A propos d’une tête royale syrienne de Mishirfeh-Qaṭna au Musée du Louvre

Figure 1. Tête en basalte AO 27075................................................................................................................................................................ 225 Figure 2. Dessin de la tête en basalte AO 27075........................................................................................................................................... 225 Figure 3. Moulage de la tête en basalte AO 27075....................................................................................................................................... 226

C. A. Frank: ‘To deal rightly with the pot…’ Quelques observations sur l’ensevelissement des immatures à Terqa (Ashara) aux IIIe et IIe millénaires av. J.-C.

Figure 1. Répartition des inhumations, phase I-2....................................................................................................................................... 234 Figure 2. Répartition des inhumations, phase I-1....................................................................................................................................... 235 Figure 3. Contenant funéraire de la tombe TQ16F229................................................................................................................................ 235 Figure 4. Tombe TQ13F1039............................................................................................................................................................................ 236 Figure 5. Répartition des inhumations d’immatures................................................................................................................................. 239 Figure 6. Tombe TQ18C36............................................................................................................................................................................... 239 Tableau 1. Matériel des les tombes d’immatures, shakkanakku récent (III-1)......................................................................................... 233 Tableau 2. Types de dépôts sépulcraux du chantier F au Bronze Moyen I-II......................................................................................... 236

v

Tableau 3. Associations binaires des types de matériel............................................................................................................................. 237 Tableau 4. Dimensions des jarres funéraires............................................................................................................................................... 240 Tableau 5. Matériel des tombes du locus 8.................................................................................................................................................... 240 Graphique 1. Répartition du matériel........................................................................................................................................................... 237 Graphique 2. Évolution des types de tombes............................................................................................................................................... 240 Graphique 2. Répartition du matériel par type de tombes....................................................................................................................... 240

Marqueurs culturels et stratigraphie E. Rova: Fragments of a Hidden History: The Third Millennium BC at Qasr Shemamok

Figure 1. Satellite image of the Qasr Shemamok........................................................................................................................................ 245 Figure 2. Recent view of the site.................................................................................................................................................................... 246 Figure 3. Map of the site.................................................................................................................................................................................. 247 Figure 4. ARCANE Periodisation and Cultural Horizon Table................................................................................................................... 248 Figure 5. Ninevite 5 sherds............................................................................................................................................................................. 251 Figure 6. Ninevite 5 miniature vessel........................................................................................................................................................... 251 Figure 7. Painted Ninevite sherds................................................................................................................................................................. 251 Figure 8. Projectile point of ‘Brak’ type........................................................................................................................................................ 252 Figure 9. Small marble ‘idol’........................................................................................................................................................................... 252 Figure 10. Ur III (?) seal................................................................................................................................................................................... 253

J. Mas: La céramique côtelée de Djézireh à la fin du Bronze ancien: un type de décor, un type de pâte, un répertoire morphologique et/ou un marqueur chrono-culturel ?

Figure 1. Vaisselles côtelées de Tell Beydar et de Tell Brak....................................................................................................................... 258 Figure 2. Vaisselles côtelées provenant de Tell Biʾa, Tell Beydar et Tell Brak: e. Tell Biʾa.................................................................... 259

D. Beyer: À propos de l’occupation d’époque assyrienne à Mari. Quelques observations préliminaires sur la documentation sigillographique

Figure 1. Musée de Damas, 1717.................................................................................................................................................................... 264 Figure 2. Musée de Damas, 1718.................................................................................................................................................................... 264 Figure 3. Musée de Damas, 1720.................................................................................................................................................................... 264 Figure 4. Louvre, AO 19813............................................................................................................................................................................. 265 Figure 5. Musée d'Alep, M.4584..................................................................................................................................................................... 265 Figure 6. Louvre, AO 19813............................................................................................................................................................................. 265 Figure 7. Musée d'Alep, M.4568..................................................................................................................................................................... 266 Figure 8. Musée de Damas, 2026.................................................................................................................................................................... 266 Figure 9. Musée de Damas, 1420.................................................................................................................................................................... 266 Figure 10. Musée de Damas, 1421.................................................................................................................................................................. 266 Figure 11. Musée de Damas, 1422.................................................................................................................................................................. 267 Figure 12. Musée de Damas, 1423.................................................................................................................................................................. 267 Figure 13. Musée de Damas, 1424.................................................................................................................................................................. 267 Figure 14. Musée de Damas, 1425.................................................................................................................................................................. 267

vi

Introduction Ina dmarri u qan ṭuppi. Par la bêche et le stylet ! Deux signes marquant les troupeaux de Nabû (TCL 13  132) mais aussi les instruments de travail propres à nos disciplines dont l’association reflète parfaitement la double compétence d’épigraphiste et d’archéologue d’Olivier Rouault.

public et des jeunes auquel Olivier a consacré beaucoup d’énergie et de temps durant toute sa carrière par des conférences, des écrits dans des dictionnaires, des encyclopédies, des revues et par l’organisation de grandes expositions. A l’Université Lumière Lyon 2 et à Archéorient (UMR 5133, CNRS), nos institutions de rattachement jusque récemment encore, Olivier a été un collègue avec qui nous avons toujours travaillé avec un grand plaisir et il nous a semblé que lui dédier un volume de Mélanges réunissant des contributions de collègues, d’amis et d’anciens doctorants, était la meilleure façon de rendre hommage à ses réalisations scientifiques et à ses qualités humaines. Homme de grande science, Olivier est aussi un homme d’une extrême gentillesse et sollicitude. De nombreux archéologues et assyriologues dont les noms figurent dans la tabula gratulatoria, se joignent également à cet hommage.

C’est à Mari, qu’Olivier a commencé sa carrière d’épigraphiste. Alors membre de 1972 à 1982 de l’Equipe de Déchiffrement des Archives de Mari (CNRS, Direction de Maurice Birot), il publie les archives de Mukannišum en 1976-1977. Il la poursuit à Terqa, où il intègre, à partir de 1975, en tant qu’épigraphiste et archéologue la Joint Expedition to Terqa (sous la direction de Giorgio Buccellati, UCLA, Los Angeles), assumant en 1989, la direction de la mission française puis celle de la mission franco-syrienne sur le site. Outre les nombreux articles et communications qui rendent compte des fouilles de Terqa, resituant notamment cette ville dans le contexte plus global des cultures et des sociétés de la Mésopotamie du Nord, Olivier a également publié les textes qui y ont été trouvés, l’archive de Puzurum en 1984 et en 2011, les documents découverts lors des saisons 5 à 9. Depuis 2011, ‘L’homme des Bords de l’Euphrate’ s’est déplacé à l’est vers Erbil où il dirige la Mission archéologique française d’Erbil-Qasr-Shemamok.

L’ouvrage est constitué en deux grandes parties Palais, temples et sociétés et Littératures, aspects symboliques et marqueurs culturels.1 Il réunit vingt-cinq contributions mêlant des études archéologiques, iconographiques et assyriologiques du Néolithique au 1er millénaire av. J.C., études qui couvrent l’ensemble de la Mésopotamie jusqu’aux régions plus occidentales de l’Anatolie et du Levant. Neuf d’entre elles traitent de la documentation de Terqa, de Mari et de Qasr Shemamok, les terrains de recherche de prédilection d’Olivier. Chacune de ces grandes parties est ensuite déclinées en trois thèmes. Des textes plus intimes narrant un souvenir, un moment partagé avec Olivier, jalonnent ces contributions. On trouvera ici une brève présentation résumant les questions traitées dans ces différentes contributions.

Olivier a accompli un impressionnant travail de recherche dont témoigne sa bibliographie jointe à ce volume, tout en se consacrant pleinement à la formation des étudiants par l’enseignement et l’encadrement de thèses. Il a intégré à partir de 1972, d’abord comme maître-assistant puis comme maître de conférences et, de 1991 à 1997, comme sous-directeur de laboratoire, la chaire d’Assyriologie du Collège de France. Devenu ensuite professeur d’Histoire de l’art et d’archéologie de 1997-1999, il a enseigné à l’Université de ClermontFerrand, et enfin, de 1999 à 2012, il a été professeur d’archéologie du Proche-Orient ancien à l’Université Lumière Lyon 2. Durant sa carrière, Olivier a aussi donné régulièrement des cours à l’ENS Ulm, l’EHESS, au Centre Louis-Gernet et dans différentes universités : à Poitiers, Rabat (en tant que coopérant militaire puis civil), à Los Angeles et à Strasbourg.

Palais et administration Dans son étude (Remarques iconographiques et épigraphiques concernant des empreintes de sceauxcylindres inscrits de Mari – Ville II), Laurent Colonna d’Istria s’intéresse aux empreintes figurant sur des scellements provenant d’un bâtiment proche du complexe religieux du Massif Rouge et du Temple du Seigneur du pays. Certaines sont au nom de l’épouse de l’« En de Mari   », vraisemblablement le souverain de la cité. Un personnage féminin non identifié est aussi mentionné par le titre de « serviteur de la fille

Dans toutes ces institutions et ainsi que comme membre élu aux Commissions nationales du CNRS, Olivier s’est toujours largement investi dans les activités administratives et les responsabilités collectives. Au triptyque recherche (archéologie et épigraphie), enseignements et responsabilités collectives, il faut ajouter le quatrième volet de la diffusion de la connaissance de la Mésopotamie auprès du grand

Nous sommes reconnaissants à Jean-Michel Roynard, responsable d’édition au Centre de Documentation de l’Institut des Civilisations du Collège de France (CNRS UMS 2409), pour avoir relu une partie du manuscrit, en avoir préparé la mise en forme et suggérér des corrections. 1 

vii

» figurant sur d’autres empreintes. Ces indications laissent supposer que ce bâtiment a pu être placé sous la responsabilité de femmes de haut rang. La pratique judiciaire de l’ordalie, bien attestée par les textes de Mari de l’époque de Zimri-Lim, est désormais documentée à plus haute époque. Dans son article (Nouveaux cas d’ordalie à Mari), Antoine Cavigneaux édite deux tablettes de protocoles, provenant sans doute de la chancellerie du šakkanakku (période ŠakkT soit 19ème s. av. J.-C.) qui définissent la procédure à suivre lors d’une ordalie. Une lettre inédite de Tell Taban au sud de Hassake, est analysée par Shigeo Yamada (Sal(a) hum and the Urban Landscape in the Old Babylonian Letters). Ce document enrichit les attestations du terme sal(a) hum dont la signification reste débattue. En reprenant l’ensemble des occurrences issues pour l’essentiel des lettres de Mari du temps de Zimri-Lim, l’auteur parvient à la conclusion que ce terme désigne les troupeaux et les gens en circulation dans les campagnes. Souvent exposés aux attaques ennemies, ils font l’objet de mesures de protection de la part de l’autorité royale. L’étude de Philippe Abrahami (Communication administrative par messager dans la documentation de Nuzi) est consacrée à un lot de 18 tablettes pour la plupart administratives, concernant des transferts de biens. Ces documents ont la particularité d’indiquer le nom d’un individu qualifié de ‘messager’ à la fin du texte. Dans la plupart des cas, celui-ci n’intervient pas dans les opérations enregistrées. Ce messager pourrait être en fait le porteur de l’ordre autorisant les transferts, ordre émis par une autorité qui n’est pas sur place.

de la cour I dont la pose du carrelage est également attribuable à Adad-apla-idddina (1069 av. J.-C. – 1048 av. J.-C.). Le support est une brique de mauvaise qualité ramassée à la surface de Larsa, loin du temple vers la fin des années 70. C’est en voisin d’Olivier que John McGinnis, dont les travaux s’intéressent à l’histoire d’Erbil, a dédié son article sur Shalmaneser III and the Harp of Arbail. L’hymne à Ištar qui est ici réédité, célèbre la restauration par le souverain assyrien d’une harpe dédie à la déesse. Le contexte de cette dédicace est certainement lié à une cérémonie triomphale célébrée après les victoires remportées lors de la 3e année ou de la 16e année de son règne. L’article de Pierre Villard (L’Ezida de Kalhu et son clergé au VIIe siècle av. J.-C. d’après la documentation textuelle) concerne le temple consacré à Nabû, le dieu de l’écriture et à sa parèdre Tašmetum, l’un des sanctuaires majeurs de la ville de Kalhu, capitale de l’Assyrie jusqu’au règne de Sargon II (721 av. J.-C. – 705 av. J.-C.). Les points discutés concernent le déroulement des fêtes du calendrier religieux dont la principale était la hiérogamie de Nabû. Il y est également question des attributions de certains agents du culte notamment celles des ērib bīti qui ont accès à la cella, catégorie qui comprend notamment le prêtre lamentateur, l’exorciste et la plupart des lettrés formés dans le temple. Familles et sociétés L’article de Peter M. M. G. Akkermans et Merel L. Brünning (Architecture and Social Continuity at Neolithic Tell Sabi-Abyad III, Syria) traitent des maisons au plan tripartite mises au jour sur l’un des tells du site dont la présence est attestée de ca 7000 av. J.-C. à ca 6700 av. J.-C. Ces maisons connaissent cependant une période d’occupation qui n’excède pas plus d’une génération. D’autres maisons ayant une structure identique leur succèdent. Cependant, elles ne suivent presque jamais l’alignement des maisons du niveau d’occupation antérieur. La transmission de ce modèle architectural au fil de ces reconstructions et relocalisations générationnelles ne s’expliquerait pas seulement par son caractère fonctionnel mais traduirait probablement une dimension sociale et symbolique permettant aux habitants de Tell Sabi-Abyad de se rattacher à leur passé. Dans son article (De la difficulté à établir les prix des maisons : méthodes, marchés, prix, valeur réelle, valeurs vénales et incohérences variées dans la ville de Larsa paléobabylonienne), Laura Battini compare les informations tirées des textes et de l’archéologie concernant la vente des maisons à Larsa et montre que si par les données archéologiques on peut arriver à établir la valeur réelle du bien immobilier, les données textuelles donnent la valeur vénale. D’où une certaine différence de prix entre les deux sources, ce qui permet par ailleurs de mieux comprendre le fonctionnement du marché immobilier, où les prix varient en raison de l’offre et de la demande (les ventes d’une seule pièce étant plus chères que

Temples et cultes Piotr Bieliński (A Small Ninevite 5 Shrine from Tell Arbid) présente un bâtiment cultuel de la Djéziré syrienne d’interprétation difficile et il en propose une fonction cultuelle en contexte rural, de manière similaire à d’autres structures retrouvées à Tell Raqa’i, Tell Kashkashok et Tell Barri. Toutes n’ont aucune fonction évidente, mais présentent les mêmes caractères : bien construites, elles disposent d’une variété de podia, de bancs et de foyers différents, qui ont tous été considérés de nature cultuelle, d’où la fonction de sanctuaire que les différents fouilleurs leur prêtent. Dans leur article, Jean-Claude Margueron et Béatrice Muller (Fragment de maquette architecturale ou de figurine en terre cuite  ?) se penchent sur les considérations méthodologiques permettant l’identification probable d’un fragment en terre cuite à une partie d’une maquette architecturale à forme de tour et à couronnement en encorbellement. La datation stylistique au Bronze ancien (voire moyen) est cependant contredite par l’analyse des niveaux stratigraphiques et attribuée au Bronze Récent. Le texte publié dans l’article de Camille Lecompte et Régis Vallet (Une brique inscrite d’Adad-apla-iddina provenant de Larsa) est une inscription qui commémore la construction d’un mur du temple de l’Ebabbar, probablement celui viii

celle d’une maison entière – si l’on prend en compte le prix du SAR construit), de la topographie et d’autres variables aujourd’hui difficilement identifiables. Dans son article, Amanda H. Podany (Family Members, Neighbors, and a Local Shrine in Terqa, in the Late Old Babylonian Period), mène une enquête prosopographique qui concerne les hommes mentionnés dans la liste d’offrandes consacrées à la déesse Ninkarrak publiée en 2011 par Olivier Rouault. Ces individus appartiennent à quelques grandes familles bien connues de Terqa. Les contrats et les documents administratifs qui les mentionnent, montrent qu’ils sont en relation les uns avec les autres. Dans sa contribution, Clelia Mora (Des monuments et des hommes de Tabal) dresse un panorama du très riche corpus des inscriptions de l’âge du Fer de cette région méridionale du centre de l’Anatolie. L’analyse s’intéresse à la typologie et à la structure des textes ainsi qu’à leur support. La seconde partie de cette étude qui concerne les personnes mentionnées sur ces monuments et leur titre, montre une grande diversité des fonctions. Elle donne aussi une idée de la composition du tissu social et de l’organisation politique des différentes communautés urbaines de cette région.

qui explore la rhétorique humoristique dans les lettres de Mari. L’analyse des sujets et des procédés du rire dans cette documentation tient compte de trois catégories de lettres : les lettres qui évoquent explicitement les plaisanteries et les éclats de rire, celles où se dévoilent les intentions de l’auteur de faire rire et celles où l’on peut déceler une interaction entre l’expéditeur et le destinataire qui partagent le même sentiment de gaieté. Représentations et aspects symboliques Rita Dolce (A Look at a Miniature Universe: ‘Small Performed Deeds’) analyse le répertoire iconographique des scènes de victoire figurant des cohortes de prisonniers. En prenant en compte surtout les supports non officiels (plaques en terre cuite, sceaux-cylindres) de l’Uruk IV à l’époque néo-assyrienne, elle pose la question de la reproductibilité de ce type d’image et du public auquel elles étaient destinées. Paola Poli (On Contrasting Blackand-White Chromatic Decoration: A New Interpretation) étudie l’utilisation du blanc et du noir dans les bâtiments officiels de plusieurs sites (Arslan Tash, Til Barsip, Tell Sheik Hamad, Tell Masaikh, Fort-Salmanasar) et les temples (Nabû ša harê en Babylonie et celui du dieu de l’orage d’Alep). Différents moyens sont utilisés  : murs peints, fresques à motifs géométriques ou représentations figurées, mosaïques et dalles utilisant la couleur naturelle de la pierre. Plus qu’un style décoratif, cet usage remplit une fonction symbolique. En effet, le contraste entre ces deux couleurs serait une façon d’exprimer visuellement le combat entre l’ordre et les forces destructrices. C’est ce que suggère le rituel qui prescrit d’enduire la porte d’un homme malade avec du gypse, censé représenter Ninurta et du bitume, associé au démon Asakku. Il est aussi question de théomachie dans l’article de Virginie Muller (Tuer un dieu dans la mythologie mésopotamienne) qui éclaire la notion de ‘mort’ des divinités. Dans ces récits et ceux concernant les descentes infernales, cette mort est une façon de décrire l’état du dieu, privé de ses pouvoirs et en passe de se métamorphoser. Pour Catherine Lazzarini (La tombe 755 de Meskalamdu, une tombe royale : mythe ou réalité ?), le type de sépulture et l’apparat funéraire montrent que l’on est bien en présence d’un personnage de rang royal. Mais quel fut son statut ? En effet, le titre de roi, absent dans les inscriptions gravées à son nom sur les objets déposés dans sa tombe, est, toutefois, utilisé dans le sceau découvert dans la tombe 1054. La possibilité qu’il s’agisse d’un personnage royal héroïsé est envisagée comme solution permettant de résoudre cette contradiction. Michel Al-Maqdissi et Eva Ishaq (Notes d’Archéologie Levantine LX. A propos d’une tête royale syrienne de Mishrifeh-Qaṭna au Musée du Louvre) proposent une nouvelle analyse de cette sculpture et montrent qu’elle est d’un style très proche des deux statues figurant les ancêtres de la famille royale découvertes in situ en 2002, à l’entrée du vestibule donnant accès aux chambre funéraires de l’hypogée

Littératures et historiographie Maria-Grazia Masetti-Rouault (Telling a Story, Giving the Time in Mesopotamia: A Literary Point of View) retrace le processus de formation et de développement des inscriptions royales suméro-akkadiennes en différents types (récit narratif, listes de dates et chroniques). Ces textes sont caractérisés par: leur contenu – la narration des actes politiques et religieux du souverain; leur motivation – la légitimation du pouvoir exercé par le roi et leur forme plus ou moins complexe mais bien identifiée par un style qui leur est propre. L’autre aspect essentiel de ces textes, au centre de l’analyse développée dans cette étude, concerne leur temporalité  : l’action royale s’inscrit dans un temps non plus pensé dans sa dimension naturelle mais historique ou plus précisément, un temps, instrument du politique, fondé, sur l’histoire du roi. Byblos, au 9ème s. av. J.-C., témoigne de l’invention d’une écriture spécifiquement destinée à narrer les actions du roi sur support monumental à un moment où, localement, l’alphabet, utilisé pour les écrits du quotidien, n’était pas considéré comme suffisamment prestigieux pour remplir cette fonction. Dans son article, Benjamin Sass (The Pseudo-Hieroglyphic Inscriptions from Byblos, Their Elusive Dating, and Their Affinities with the Early Phoenician Inscriptions) propose de dater l’invention de cette écriture qui reste encore non déchiffrée, autour de 900 av. J.-C. et son remplacement vers 830 av. J.-C., lorsque l’alphabet acquiert ses ‘lettres de noblesse’ avec les premières inscriptions alphabétiques monumentales. Une autre forme littéraire est étudiée dans l’article de Jack M. Sasson, (Wit, Banter and Sarcasm in Mari Letters) ix

royal. Constance A. Frank (‘To deal rightly with the pot…’ Quelques observations sur l’ensevelissement des immatures à Terqa (Ashara) au IIIe et IIe millénaires av. J. C.) analysant une documentation en partie inédite, explore la possibilité d’espaces privilégiés pour le dépôt des nourrissons dans le quartier du temple de Ninkarrak. L’explication est sans doute à chercher dans la fonction de cette divinité de la médecine en rapport avec la maternité et la parturition.

un répertoire morphologique et/ou un marqueur chronoculturel ?), s’intéresse à un type particulier de céramique de luxe, caractérisée par un traitement décoratif spécifique, corrélé à une pâte blanche claire et à des types morphologiques précis. On la trouve dans les parties occidentales et centrale du triangle du Khabour durant la période akkadienne. Elle constitue donc bien un fossile directeur dans les assemblages céramiques de la région de la Djézireh. L’article de Dominique Beyer (À propos de l’occupation d’époque assyrienne à Mari. Quelques observations préliminaires sur la documentation sigillographique) s’intéresse aux sceaux trouvés parmi le mobilier funéraire des tombes des trois nécropoles de Mari largement dominées par des tombes de l’époque médio-assyrienne. Les tombes concernées par les sceaux sont au nombre de sept et l’étude de leurs sceaux permet de rattacher au moins deux d’entre elles à la période néo-assyrienne.

Marqueurs culturels et stratigraphie Elena Rova (Fragments of a Hidden History: The Third Millenium BC at Qasr Shemamok) consacre sa contribution à la présentation de la céramique et d’autres productions datant du 3e millénaire, collectées par la mission italienne dirigée par Giuseppe Furlani en 1933 et l’actuelle, dirigée par Olivier Rouault. La céramique ninevite 5 locale est ainsi intégrée dans la périodisation de la région d’Erbil pour le Bronze ancien. Juliette Mas dans son article (La céramique côtelée de Djézireh à la fin du Bronze ancien : un type de décor, un type de pâte,

Tāmartu ša mašṭarāt mudûte šināti ṭēm.kunu/kina likaṣṣir ! Que la lecture de ces écrits de connaissance renforce votre inspiration ! Philippe et Laura, Paris le 15/04/2019

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Tabula gratulatoria Nous donnons ici les noms de celles et ceux qui n’ayant pas pu participer à cet ouvrage, souhaitent être associés à l’hommage rendu à Olivier

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1ère Partie

Palais, temples et sociétés

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Amical souvenir de Terqa Agnès Spycket

Chercheur honoraire au CNRS Paris

Le labeur du chef de mission en fouilles prend une multitude de formes, les unes prévues, d’autres inattendues : il faut faire face et gérer le petit troupeau qui constitue, année après année, le noyau scientifique ou technique de l’expédition. C’est une tâche importante que de former des étudiants à une discipline difficile et délicate lorsqu’ils arrivent pour la première fois sur le terrain. C’est ce qu’ont fait au cours de leur carrière Olivier et Maria-Grazia Rouault. À deux reprises, à

l’automne 1995 et 1997, ils m’ont invitée à participer à leur campagne à Terqa/Asharah, me donnant ainsi une belle chance d’aller sur le terrain en Syrie, le seul pays du Proche-Orient où je n’avais pas eu l’occasion de travailler. Je les ai vus ainsi à l’oeuvre avec leur équipe, et c’est alors que j’ai pris cette photographie du ‘patron’ à son bureau dans l’une de ses multiples activités. Je la lui dédie, en tout amical et reconnaissant souvenir de cet heureux temps.

Olivier à Terqa

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Palais et administration

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Remarques iconographiques et épigraphiques concernant des empreintes de sceaux-cylindres inscrits de Mari – Ville II 1

Laurent Colonna d’Istria Abstract

Université de Liège

Several seal impressions from the Ville II of Mari (EDIII – Early Akkad periods), published by D. Beyer in 2007, have a cartouche inscribed. Improvements about the reading of owner’s name and / or the layout of the decor can be proposed for some of these impressions, especially from ‘Chantier H’ and ‘Chantier F’. A new view of the decor of the cylinder-seal owned by the wife of the ‘EN of Mari’, documented by impressions from ‘Chantier H’, will be considered. Then, the name of some ‘servants of the girl’ known by impressions of their cylinder-seal, discovered in the ‘Chantier H’, can be upgraded. From ‘Chantier F’ (Ville II level), only one seal impression with a cartouche inscribed has been discovered. Through news pictures of sealing, it seems possible to read the name and function of the owner of the cylinder-seal.

Parmi les scellements datant de la Ville  II de Mari (époque Dynastique Archaïque-début Akkad) publiés par D. Beyer en 2007, plusieurs portent des empreintes de sceaux-cylindres avec cartouche inscrit. Ces scellements proviennent pour la plupart du chantier de la porte du palais P-12 et du chantier H, partie ouest des « dépendances du temple de Dagan présargonique ». Le chantier F, à l’ouest du secteur du Palais, a également fourni une empreinte de sceau-cylindre avec cartouche. Pour certaines des empreintes issues du chantier  H et celle du chantier F, des améliorations de lecture du cartouche et/ou de l’agencement du décor peuvent être apportées.

bâtiment antérieur à celui découvert par A. Parrot3 et datant du début de la Ville II.4 Des scellements portant des empreintes de sceaux-cylindres ont été recueillies dans divers espaces de ce bâtiment (niveau  1, sols a et b).5. Dans la plupart des cas, il est possible de restituer le décor des sceaux-cylindres et les noms des propriétaires. Outre l’empreinte d’un sceau d’une épouse d’un « EN de Mari » (TH 97.35 = III Y3 SE-92), ce chantier a fourni des scellements sur lesquels se trouvent des empreintes de sceaux-cylindres mentionnant la fonction « serviteur de la fille » (IR11 DUMU.MUNUS).

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Le chantier H, ouvert entre 1995 et 1999, correspond à la partie ouest du secteur dit « dépendances du temple de Dagan présargonique » fouillé par A. Parrot (12e-1961 et 13e-1963 campagnes, voir Parrot 1962 et 1964), secteur administratif également nommé par J.-C. Margueron « quartier du Grand Prêtre » dans Margueron 2004: 259. L’objectif de l’ouverture de ce chantier était de resituer le niveau dit présargonique (Ville II) mis au jour par A. Parrot et de procéder à un sondage pour accéder aux niveaux de la Ville I (Margueron 2007b: 245). Voir les rapports préliminaires dans la série Akh Purattim (Margueron 2007a et Margueron 2015). 4  Margueron 2015: 58. Selon les plans publiés l’implantation de ce bâtiment (niveau 1) rompt avec celui découvert par A. Parrot (niveau 0). 5  Voir Margueron 2007a: 56, figure 22 et Margueron 2015: 59, figure 5 (niveau 1; alt. sol a env. 177,70m, sol b env. 177,35m). Outre des empreintes de sceaux-cylindres, le niveau 1 a également livré trois documents administratifs dont deux fragmentaires, voir Cavigneaux 2014: textes 25 à 27. Le chantier TN1 Ouest, situé à quelques mètres à l’est du chantier H, a livré une allée plâtrée, longeant le côté ouest du Massif Rouge à une altitude de 177,67m (IV E1 NE, loc. 1; Butterlin 2014: 102-103). En raison d’altitudes proches entre les sols du bâtiment du niveau 1 (chantier H) et de l’allée plâtrée (chantier TN1 Ouest, loc. 1), il est licite d’entrevoir une proximité temporelle entre ces éléments architecturaux. Cette allée plâtrée étant associée à l’état le plus ancien du Massif Rouge, le bâtiment du niveau 1 du chantier H appartient ainsi à une phase ancienne de la Ville II. 3 

1. Chantier H: l’épouse d’un « EN de Mari » et les « serviteurs de la fille » Les fouilles archéologiques menées entre 1995 et 1999 dans le chantier H ont permis de mettre au jour un Il est des rencontres qui marquent une vie. Olivier Rouault, le premier, m’a pris sous son aile assyriologique et m’a embarqué dans un avion pour la Syrie. L’aventure de l’épigraphie cunéiforme commençait pour moi à ses côtés avec les textes de Terqa. À ce propos, je souhaite le remercier chaleureusement de m’avoir confié l’étude des textes šakkanakku de son site pour ma thèse. Opiniâtre et patient, il a su me montrer l’importance et la nécessité d’étudier l’archéologie et les textes au service de l’Histoire. Je lui dédie cette étude qui bien que ne portant pas sur l’époque des šakkanakku illustre, je l’espère, l’intérêt d’une approche pluridisciplinaire. Nous remercions J.-C. Margueron pour nous avoir transmis et permis d’utiliser dans cet article de nouveaux clichés d’empreintes de sceauxcylindres de la Ville II de Mari. Nous souhaitons également remercier B. Couturaud et G. Nicolet pour avoir pris le temps de relire cet article. 2  Ce chantier a notamment livré des empreintes des sceaux d’IšgiMari, Iškur-da’ar, Ikun-[Šamaš], rois de Mari et Iddin-Eštar, šakkanakku. Concernant la localisation de ces empreintes, voir Cavigneaux 2014: 292, fig. 1. 1 

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Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

Figure 1. Photographie du scellement TH 97.35 et dessin provisoire de l’empreinte du sceau de l’épouse de l’« EN de Mari » (Beyer 2007: 239, fig. 4c). Photographie Mission archéologique de Mari.

1.1. L’épouse d’un «  EN de Mari  »  ; Beyer  2007: n°  4  ; scellement TH 97.35 = III Y3 SE-92 (locus 2, niveau 1, sol b)

résulte de deux déroulements en partie superposés du même sceau, créant ainsi un registre médian où se mêlent le registre inférieur de l’empreinte la plus haute et le registre supérieur de l’empreinte la plus basse (Figure 2).

Bien que le scellement de porte TH 97.35 soit fragmentaire, celui-ci permet de reproduire la quasi-totalité du décor du sceau-cylindre ayant appartenu à l’épouse d’un « EN de Mari ». Selon son éditeur, D. Beyer, ce fragment de scellement « porte deux empreintes du même sceau déroulé dans l’axe du pommeau de porte  »6. Nous les nommerons empreinte a et empreinte b (voir Figure 1).

À l’instar des sceaux-cylindres d’Ur, le décor de ce sceau s’agencerait sur deux registres, séparés par une double ligne, au lieu de trois registres. Ses dimensions devaient avoisiner une hauteur de 3,4  cm et un diamètre de 1,8 cm. Le nouveau dessin proposé ci-dessous (Figure 3) inclut également plusieurs détails observés après collation de l’empreinte sur photographies.

La restitution provisoire suit en grande partie l’empreinte a conservée sur le scellement. La description donnée présente un sceau dont le décor est organisé selon trois registres, séparés par des doubles lignes, où figurent une scène de «  banquet  » et des représentations humaines dont certaines jouent d’un instrument de musique7.

Bien que le décor ne soit pas complet, il est possible d’affirmer que tous les personnages représentés appartiennent à la sphère féminine9. Les critères permettant cette affirmation sont le port d’une robe longue associée à un châle et/ou le profil d’une coiffe féminine10 à laquelle est jointe, dans certains cas, une «  longue natte  ?  »11 depuis le sommet de la tête12. La

Comme le souligne D.  Beyer8, des représentations de banquets avec scènes de musiciens sont bien connues sur plusieurs sceaux-cylindres provenant du cimetière royal d’Ur, s’organisant sur deux registres (par exemple, U.108722 et U.11904 ; voir figures 11a et 11b). Le dessin produit par D.  Beyer, fait état d’une singularité au niveau du registre médian: deux personnages semblent assis, face à face, comme l’indique la partie inférieure du corps, mais le personnage de gauche tourne le dos, ce qui est anormal dans une scène dite de banquet. Par ailleurs, ce personnage tient dans sa main un claquoir comme sur le registre inférieur où deux individus se faisant face tiennent le même type de claquoir. Il semblerait que l’empreinte a du scellement, TH 97.35,

En plus du scellement TH 97.35=III Y3 SE-92, ce sceau est documenté par trois empreintes très fragmentaires provenant du même secteur (chantier H, niveau 1, locus 2; voir ici Figure 12): TH 97.18 = III Y3 SE-45 = fragment du registre inférieur, cinq personnages représentés dont la musicienne à la harpe; TH 97.19 = III Y3 SE-46 = fragment du registre inférieur, trois personnages représentés dont une musicienne au claquoir; TH 97.22 = III Y3 SE-49 = fragment du registre supérieur, trois personnages représentés, une musicienne debout déclamant devant une figure féminine assise levant un gobelet et un rameau, derrière laquelle se trouve une servante debout tenant ce qui s’assimilerait à une ombrelle. En raison de l’état de conservation, ces pièces ne permettent pas de compléter la scène. 10  Le profil ne permet pas d’identifier clairement le type de coiffe féminine. 11  Beyer 2007: 238. Il est difficile de déterminer la nature exacte de cette « longue natte ? » intervenant dans la coiffe. Il pourrait s’agir d’une mèche naturelle ou d’un postiche. Par commodité, nous conserverons l’appellation natte pour désigner cet élément. 12  Ce type de coiffe est également documenté par une empreinte de sceau-cylindre découverte à Tell Chuera et datant de l’époque 9 

Beyer 2007: 237. Beyer 2007: 237-238. Voir également Collon 2010: 51 et Dolce 2014: 196. 8  Beyer 2007: 238. 6  7 

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L. Colonna d’Istria: Remarques iconographiques et épigraphiques concernant des empreintes

Figure 2. Superposition des deux empreintes (dessin provisoire: Beyer 2007: 239, fig. 4c).

indice du genre puisque des représentations féminines sur des incrustations en coquille, découvertes dans le secteur dit des «  dépendances du temple de Dagan présargonique  »  à Mari, en attestent l’usage13. Contrairement à ces représentations féminines sur incrustations, les épingles fermant le châle ne semblent pas figurées sur le sceau de l’« EN de Mari ». Est-ce dû à la dimension du support14 ou à la représentation minimaliste du châle ? Le registre supérieur se compose d’un cartouche dans lequel est inscrit le nom de la propriétaire suivi de la mention « épouse de NP, EN de Mari » et d’une scène de « banquet ». L’élément figuré le mieux conservé de ce registre est une femme assise sur un siège levant un gobelet dans la main droite et tenant un rameau dans l’autre15. Celle-ci porte une sorte de « robe-manteau »16 à frange sur la partie supérieure du corps et couvrant la tête à l’exception du visage. Cette figure féminine peut être rapprochée de la statue  M.2308-2368 (voir Figure 14a), découverte dans le temple de Ninni-Zaza, qui représente une femme assise sur un siège portant un polos et dont la partie supérieure du corps ainsi que la tête sont couvertes d’une «  robe-manteau  ». Sur l’empreinte TH 97.35, aucun polos n’est discernable sous la «  robe-manteau  ». Il est envisageable que seule la présence de ce vêtement sur un support de petite taille puisse évoquer l’ensemble: polos + « robe-manteau ».

Figure 3. Proposition ’de restitution d’après Beyer 2007 et l’analyse des empreintes montrées Figures 12a-e.

partie du châle tombant depuis l’épaule est un bon dynastique archaïque (Moortgat et Moortgat-Correns 1978: 31, figure 13. Ici, Figures 13a-b). Cette empreinte présente un décor organisé en deux registres séparés par une double ligne, partiellement fragmentaire. Sur le registre inférieur, on observe la partie supérieure de quatre individus portant une « natte/mèche » tombant derrière la coiffe (Moortgat et Moortgat-Correns 1978: 32, rapproche cette représentation de celle figurant sur un bol en calcaire du temple de Sîn de tell Asmar qui présente plusieurs incisions depuis le centre du couvre-chef matérialisant dans ce cas des mèches, OIC 19, figure 52). Le registre supérieur de l’empreinte, étant trop fragmentaire, il ne permet pas d’identifier clairement le genre ni la fonction des individus représentés. Les deux registres exposeraient des scènes relatives à la pratique de la musique lors d’un banquet (Moortgat et Moortgat-Correns 1978: 31-32). Cette représentation d’une « natte » tombant derrière la coiffe est-elle ainsi une particularité nord-mésopotamienne ? S’agit-il d’un archaïsme ? En raison d’un manque documentaire, il est impossible de répondre clairement à ces questions. À Urkeš, une série d’empreinte de sceaux d’époque akkadienne figure la reine Uqnitum reconnaissable grâce à une natte s’achevant par un élément décoratif (Buccellati et Kelly-Buccellati 1995-1996: 14). Dans ce cas, cette coiffe est associée à la figure de la reine alors que dans les scellements de Mari et Tell Chuera, la natte tombant derrière la coiffe est portée par des femmes dans un contexte de scène musicale. Par ailleurs, la coiffe de la reine Uqnitum n’est pas strictement identique à celle documentée par les empreintes de Mari et Tell Chuera. Enfin, la natte tombant à l’arrière pourrait être un élément lâché d’une coiffe « ruchée » (pour la coiffe « ruchée » voir Parrot 1956: 90).

Le polos seul est un marqueur visuel qui renvoie à un statut social ou à une fonction particulière. La statuaire Couturaud 2014: 82. Couturaud 2017: 64. 15  Gestuelle observable dans le répertoire des incrustations figurées en coquille et sur les scènes de banquets représentées sur les plaques perforées, voir Couturaud 2014: 84. 16  Voir Parrot 1967: 96-98. Par commodité, nous conserverons l’appellation robe-manteau pour désigner ce vêtement. 13  14 

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Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

de Mari ne permet pas de livrer plus d’indices, alors que parmi les incrustations en coquille, on trouve des femmes coiffées seulement d’un polos qui semblent le plus souvent associées à une activité cultuelle. Il ne faudrait pas pour autant en déduire que la coiffe du polos est un marqueur visuel seulement circonscrit au personnel religieux. Cette coiffe pourrait également être l’apanage des membres féminins de la famille royale. Et nous savons que certaines d’entre elles pouvaient avoir parmi leurs attributions des fonctions religieuses.

EN de Mari dont le sens est probablement « souverain de Mari »24 suggère que celle-ci soit à identifier comme étant la reine25. Sur le scellement TH 97.35, cette femme assise de haut rang est secondée par une servante en position debout tenant un ustensile pour sa maitresse, peut-être un type d’ombrelle. Au centre de la scène, une figure féminine debout fléchit un de ses bras en avant suggérant une activité de chant ou de déclamation. La partie gauche du registre supérieur est assez fragmentaire et se compose de deux personnages faisant face au personnage qui semble déclamer, l’un assis, l’autre debout derrière lui. Le personnage debout est une figure féminine en raison du vêtement et du châle clairement visible. Dans ce cas, le personnage assis à gauche de la scène pourrait également être une femme levant un gobelet26. Par conséquent, nous aurions donc représentée ici une scène de «  banquet  » où seules des femmes sont figurées, comme sur le sceau U108722 provenant de la tombe de Pū-abī (voir Figure 11a).

Les représentations exposant l’ensemble polos + « robemanteau  » sont rares. À Mari, seuls le fragment de statue M.238317 et la statue M.2308-2368 exposent cette association de façon claire. Parmi le matériel protosyrien d’Ebla, la plaque TM.03.G.1150 (voir Figure  14b), provenant du secteur palais G mais antérieur à celui-ci, et la petite statuette composite TM.83.G.400, découverte dans le secteur du Sud palais G, documentent l’usage de la « robe-manteau »18. Bien que la plaque TM.03.G.1150 soit fragmentaire (seule la partie gauche est conservée), elle présente deux registres dont une scène de « banquet » sur le registre supérieur où se trouvent deux représentations féminines: la première est assise tenant un gobelet et portant une «  robemanteau  » qui pourrait également dissimuler une coiffe de type polos, tandis que la seconde est debout, derrière la première, et porte une coiffe proche du polos mariote. P. Matthiae19 rapproche la représentation de la femme assise, tenant un gobelet et portant une « robemanteau » avec la figure de la reine lors de la cérémonie d’intronisation, et L. Romano20 ajoute que le port de ce vêtement pourrait être lié à la cérémonie du mariage. Selon le rituel découvert au sein des archives d’Ebla et connu par trois manuscrits, la reine se voit couverte d’une étoffe PAD-tug2 (dont l’équivalent en sémitique est gu2-du-mu /kutummu/21) suggérant la cérémonie du mariage, car cette étoffe PAD-tug2 est offerte à la mariée par la famille de l’époux22.

Le registre inférieur présente sept figures féminines debout, agencées en trois groupes. Un premier groupe se compose de trois personnages féminins allant vers la gauche et tapant dans les mains dont la première porte une longue natte en plus d’une coiffe féminine. Les deux groupes suivants se font face. L’un va vers la droite et se compose d’une musicienne coiffée d’une longue natte maniant deux claquoirs partiellement enchevêtrés27 suivie d’une harpiste. L’autre va vers la gauche et présente une autre joueuse de claquoirs en face de la première suivie par une joueuse d’une petite lyre dont seules trois cordes sont représentées28. Les deux individus de ce dernier groupe portent une langue natte comme le personnage qui mène le groupe d’individus tapant dans les mains et la joueuse de claquoirs du deuxième groupe. Ces trois groupes documentent plusieurs types de musiciennes (une joueuse de harpe, une joueuse de lyre,

D’après les différents éléments énoncés ci-dessus, la figure de la femme assise participant à un « banquet » et portant une «  robe-manteau  » représente une femme mariée appartenant à l’élite de la cité23. La rareté des représentations de femme vêtues d’une «  robe-manteau  » corrélée à la mention d’épouse du

Cf. infra. Voir également Otto 2016: 118-119. 26  Romano 2015: 35. 27  Détail également repéré par Marcetteau 2010: 70. Sur les claquoirs voir Spycket 1972: 170; Duchesne-Guillemin 1981: 288; Rashid 1984 et Dumbrill 2005 (voir par exemple figure 11b). 28  D’après Marcetteau 2010: 68-69, ce scellement exposerait la première représentation pour le DA d’une caisse de résonnance d’une lyre sans élément zoomorphe. Cependant, la représentation de la lyre la plus complète se situe sur le pseudo-registre médian de l’empreinte a qui rend compte d’une superposition de deux déroulements (cf. supra). La caisse de résonnance paraît en partie oblitérée et il est difficile d’affirmer si cette dernière présente un protomé de taureau, comme dans les représentations sud mésopotamiennes, durant le DA et l’époque d’Akkad. Bien que l’empreinte b (voir figure 1) soit fragmentaire, un élément entre la joueuse de la lyre et la joueuse de claquoirs n’exclut pas un décor zoomorphe de la caisse de résonnance. Par ailleurs, Marcetteau 2010: 68-69 propose de rapprocher cette représentation à la lyre kinnārum dont le terme relève d’une tradition du moyen Euphrate et de Syrie occidentale (pour les attestations de ce terme voir Olmo Lete et al.: 445-446). 24  25 

Parrot 1967: 98 (n° 72. Tête de femme à polos). Romano 2015; Dolce 2008; Dolce 2014. 19  Matthiae 2008: 152. 20  Romano 2015: 37. 21  Concernant le terme PAD-tug2 = kutummun, voir Pasquali 2009 et 2010: 176-177. 22  Voir TM.75.G.1326, texte cité à plusieurs reprises: Biga 1996: 65; Pasquali 2005: 175; Pasquali 2009: exemple 3; Tonietti 2005: 251; Romano 2015: 35. Concernant l’imposition d’un « voile » lors de cérémonies matrimoniales ou religieuses, voir plus particulièrement Tonietti 2005: 251-252. Concernant ce rituel voir également Pinnock 2017. 23  Voir également Dolce 2014: 196. 17  18 

8

L. Colonna d’Istria: Remarques iconographiques et épigraphiques concernant des empreintes deux joueuses de claquoirs, et quatre femmes tapant dans leurs mains). Le registre inférieur pourrait donc être une représentation d’un groupe accompagnant la figure de ce que nous avons interprété comme une possible chanteuse, observée au registre supérieur entre les deux personnages assis. Cet ensemble instrumental et vocal peut être rapproché de l’orchestre ou ensemblešitrum cité dans les textes paléo-babyloniens de Mari29. Les sources textuelles publiées documentent à ce jour essentiellement des orchestres-šitrum composés de musiciennes qui peuvent être qualifiées de šitrētum, le nombre de musiciennes constituant l’orchestre-šitrum pouvant varier de 7 à environ 30 musiciennes30.

ri2ki. Celle-ci se base sur le dessin préliminaire de l’empreinte publié par J.-C. Margueron (2004)33. Après un examen sur photographie, nous suivons en grande partie la lecture proposée par G. Marchesi. Les deux barres verticales après le signe KU conviendraient pour un A. Bien que le premier signe soit en grande partie déformé, il est possible d’y reconnaitre un I (les éléments obliques sont vraisemblablement dus à la déformation du scellement). Le dernier signe orthographiant le nom est partiellement effacé: il s’agit vraisemblablement du signe ḪU mais ḪA peut-être également envisageable. Quelle que soit la lecture du dernier signe, les noms Iku(n)-aḫu et Iku(n)-aḫa) ne trouvent aucun écho parmi les noms de rois à Mari connus pendant la Ville II. Par ailleurs, ce type de nom propre est assez commun34.

Le cartouche situé sur le registre supérieur comprend quatre cases à lire de droite à gauche. Malheureusement, la lecture de certaines cases demeure difficile en raison de la déformation du scellement. La lecture proposée par M. Jaques ne présente pas d’ambiguïté pour les cases 2 et 4 alors que les noms de la propriétaire et du « EN de Mari » sont problématiques:

L’interprétation et la traduction du titre d’« EN de Mari » ne sont pas sans poser de difficultés. Comme le souligne D. Beyer35, le titre d’EN ma-ri2ki est à ce jour unique dans la documentation de Mari et, usuellement, la fonction royale dans la documentation de Mari y est désignée par l’expression LUGAL ma-ri2ki36. Un récapitulatif des travaux relatifs aux expressions LUGAL NG et EN NG en Mésopotamie du Nord n’est pas le propos de cet article ; rappelons toutefois certaines données.

Proposition de lecture M. Jaques (Beyer 2007: 238) nom du propriétaire x-SUL relation de parenté DAM nom de l’époux x-KU-x-x fonction de l’époux EN ma-ri2ki

La lettre d’Enna-Dagan (ARET  XIII  4), envoyée depuis Mari et découverte dans les archives d’Ebla, mentionne les deux expressions. Dans l’adresse de la lettre, EnnaDagan se présente comme EN ma-ri2ki. Puis il fait référence aux victoires de ces prédécesseurs, Annubu et Sa’umu, qui sont EN ma-ri2ki. La lettre suit avec la mention d’une victoire d’Ištup-(i)šar qui est quant à lui LUGAL ma-ri2ki. Puis suivent les victoires d’Iblul-El qui est d’abord deux fois EN ma-ri2ki puis LUGAL ma-ri2ki à cinq reprises. À Mari, trois inscriptions dédicatoires privées sur statue mentionnent ce souverain suivi du titre LUGAL ma-ri2ki37. Il est le seul souverain connu dans les archives d’Ebla et les sources textuelles de Mari. La lettre s’achève avec une autre mention d’Enna-Dagan qualifié d’EN ma-ri2ki. Selon A.  Archi, l’usage d’EN mari2ki dans la première partie de la lettre aurait été une façon d’«  éviter sans doute -ne fût-ce que sur plan formel- toute méprise possible de la part des éblaïtes en ce qui concerne son rang »38. En effet, dans la tradition

En raison de l’état de conservation, plusieurs hypothèses de lecture et d’identification ont été proposées pour le nom de l’ « EN de Mari »: « Pour Margaret Jaques, il serait tentant de lire ici le nom du roi I-ku-sar, mais le 1er signe n’est pas í car il contient des obliques et le signe après ku, seul signe sûr de cette ligne, a deux verticales et est suivi d’une barre oblique. Pour ce dernier signe, elle a d’abord pensé au signe ri, mais la déformation de l’impression ne permet pas de trancher pour une lecture (un sar déformé n’est pas non plus impossible!). […] Alfonso Archi, pour sa part (communication personnelle, 03.10.02), est tenté de retrouver dans le nom du roi celui d’Ikun-Shamash (I-ku-dUtu) »31. Les propositions citées ci-dessus s’appuient sur des noms de rois de Mari déjà connus suggérant que le titre d’« EN de Mari » soit équivalent à « LUGAL de Mari » (roi de Mari).

Margueron 2004: figure 285.3. Un individu nommé i-ku-a-ḫa est attesté dans deux tablettes administratives du chantier B de Mari (Charpin 1987: texte 22; Horioka 2009: texte 3. Concernant l’activité de ce secteur voir Sallaberger 2014). Parmi les documents de Beydar citant ces noms propres, Subartu II 5 mentionne les deux. Au sein des archives d’Ebla, deux documents mentionnent l’anthroponyme i-ku-a-ḫa: dans ARET VII 16 (= Archi 1988b) il est qualifié de e-gi4-maškim, « messager » d’Enna-Dagan; dans ARET VII 11 (= Archi 1988b), il est suivi de la mention maškim-e abba2 « messager des Anciens ». 35  Beyer 2007: 238, note 29. 36  Voir par exemple les inscriptions sur statue, Gelb et Kienast 1990, et les empreintes des sceaux d’Išgi-Mari et de Iškur-da’ar publiées dans Beyer 2007: numéros 14 à 17. 37  RIME 1.10.12. (1 à 3) = Frayne 2008: 322-325. 38  Archi 1987: 37. 33  34 

Dans l’ouvrage de N. Marchetti (2006), G. Marchesi32 propose la lecture NP / DAM / ˹i?˺-ku-a-˹ḫu˺ / EN maMarcetteau 2010: 68; Ziegler 2007: 13-14. Ziegler 2007: 13-14, textes FM IX n°12 = ARM X 137 et ARM XIII 22 (= Durand 1997: 411-413, n°262). Concernant le terme šitrum voir Ziegler 2007: 13. 31  Extraits de Beyer 2007: 238, note 29. 32  Marchetti 2006: 262, note 244. Cette proposition de lecture ne semble pas avoir été reprise dans Marchesi et Marchetti 2011. 29  30 

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Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

d’Ebla, le souverain d’Ebla porte le titre EN ib-laki (dont l’équivalent sémitique d’EN est malkum ou šašḫurum/ šušḫurum39) alors que le terme LUGAL désigne des hauts dirigeants40. Cependant, cela n’explique pas pourquoi Ištup-(i)šar est qualifié de LUGAL après les mentions d’Annubu et Sa’umu, et avant la première mention d’Iblul-El. De même, en fin de lettre, Enna-Dagan porte le titre « EN de Mari » après avoir fait référence à IblulEl qualifié deux fois par « EN de Mari » suivi par « LUGAL de Mari » à cinq reprises.

découverte à Mari désigne le souverain de la cité ou un fonctionnaire46. Cependant, le lieu et contexte de découverte permettent d’étayer une proposition. Le bâtiment d’où proviennent les empreintes de ce sceau et ceux des « serviteurs de la fille » est situé au nord-ouest du complexe religieux constitué du Massif Rouge et du Temple du Seigneur du Pays47. En raison de sa localisation et l’interprétation proposée pour le niveau plus récent (niveau 0 = niveau mis au jour par A. Parrot), à savoir un centre administratif en relation avec le complexe religieux48, il est possible de penser que l’activité du bâtiment du niveau 1 était également en rapport avec ce complexe religieux. Ainsi, il serait probable que l’expression «  EN de Mari  » désigne l’administrateur religieux le plus important de la cité à l’instar du en kalam-ma49 ou autres officiels suivit d’un toponyme (niŋir ŋir2-suki 50) composant l’administration de Lagash au DA  IIIb. Les données archéologiques et stratigraphiques concernant ce bâtiment montrent que le niveau 1 appartient à une phase du début de la Ville II de Mari51. Cette datation semble corroborée par l’empreinte du sceau de l’épouse de l’«  EN de Mari  » qui présente une scène de banquet dont les parallèles sont issus du cimetière royal d’Ur (DA  IIIa). Ces deux observations suggèrent que les empreintes des sceaux de l’épouse de l’« EN de Mari » et des « serviteurs de la fille » ne soient pas contemporaines des archives royales d’Ebla. Nous pourrions ainsi envisager que l’expression « EN de Mari » ait été usitée dans un temps plus ancien au cours de la Ville II pour désigner le souverain de Mari comme cela a été le cas, semble-t-il, en Mésopotamie du Sud durant les premières phases du DA52.

Parmi les lettres découvertes à Ebla, ARET XIII 10 est une missive envoyée par Enna-Damu, « EN de Manuwat » au « EN de Mari » sans que ce dernier soit nommé. Étant donné que Enna-Damu est contemporain d’Irkab-Damu, souverain d’Ebla, et que durant la gouvernance du vizir Arrukum il fit un voyage à Mari, l’« EN de Mari » à qui est adressée cette lettre devrait être Enna-Dagan. Dans la documentation issue de l’administration d’Ebla, lorsqu’un titre était apposé au nom d’un roi de Mari, les scribes utilisaient de manière générale LUGAL (ma-ri2ki) ou seulement NP ma-ri2ki comme dans le cas de Ḫida’ar41. Il arrive également que le roi ne soit pas nommé ; dans ce cas, seule l’expression LUGAL ma-ri2ki est usitée. Cependant, la documentation administrative d’Ebla cite à deux reprises Iku(n)-išar EN ma-ri2ki42, peutêtre un emploi dû à l’usage interne de ces documents. Une autre mention d’«  EN de Mari  » sans qu’elle ne soit précédée d’un NP est attestée par le document MEE II, 25, contemporain du vizir Ibrium. Selon toute vraisemblance, cet « EN de Mari » pourrait être Iku(n)išar.

1.2. Les « serviteurs de la fille »

Outre les souverains de Mari, la documentation d’Ebla mentionne également LUGAL kiški (4  mentions) et EN kiški (6  mentions) pour désigner, semble-t-il, le roi de Kiš43. Le dirigeant de Nagar est quant à lui seulement qualifié de EN na-gar3ki comme dans la documentation protodynastique de Beydar44. D’après une hache votive portant une inscription, le souverain de Tutul dans la vallée du Moyen Euphrate était également désigné durant cette époque par ce logogramme: il2-e-li-im | EN | tu-tu-liki45.

Outre les scellements documentant le sceau de l’épouse d’un « EN de Mari », le chantier H a livré des Selon Marchesi 2011: 105, à Mari, le terme EN ayant probablement comme équivalent sémitique malkum, ne désignerait pas le roi mais plutôt un fonctionnaire. Les indices permettant d’établir cette proposition ne sont pas à ce jour publiés. L’équivalence EN = malkum, à Mari durant la Ville II, demeure difficile à établir; seul un texte de la fin de l’époque des šakkanakku (TH 85.51) relevant d’une tradition scribale et linguistique euphratique cite ITI EN-ka3-ne2-en au lieu de ITI ma-al-ka3-ne2-en (Durand 2003: 4). 47  Concernant ce complexe religieux voir Butterlin 2014 et 2015; Butterlin et Lecompte 2014. 48  Margueron 2004: 259-261; 2007b. 49  DP 92, r. ii, 5-6: 1(AŠ) anše dam en-šu | en kalam-ma. 50  TIM 9, 94, col. v’, 7’-8’: la-la | niŋir ŋir2-suki. 51  Cf. supra note 5. 52  Voir Marchesi et Marchetti 2011: 106-107. En Mésopotamie du Sud, au cours du DA IIIa, l’emploi du terme EN pour désigner le souverain ou le dirigeant d’une cité est généralement associé à la royauté d’Uruk. Cependant, un texte littéraire d’Abu-Salabikh (DA IIIa), rédigé selon le système UD.GAL.NUN, suggère que cet usage n’est pas restreint à Uruk (OIP 99 247). Les inscriptions officielles du DA IIIb montrent que le souverain d’Uruk est désigné par l’expression LUGAL UNUGki. Au cours du DAIII, le terme EN a été remplacé par LUGAL pour vraisemblablement s’affirmer face à la royauté de Kiš (LUGAL KIŠ) qui au DAII-DAIIIa étendait son influence jusqu’au nord d’Uruk (concernant Kiš au DA voir Steinkeller 2013: 145-151). Alors que le titre porté par le souverain d’Uruk au DA IIIb est LUGAL UNUGki, la « royauté » sur Uruk est transcrite NAM.EN et non NAM.LUGAL. 46 

En l’absence d’autres données épigraphiques nord mésopotamiennes, il est difficile d’affirmer si le titre EN ma-ri2ki attesté par l’empreinte TH  97.35 Concernant l’équivalent sémitique d’EN à Ebla, malkum ou šašḫurum/šušḫurum, voir Marchesi et Marchetti 2011: 105. 40  Archi 1987: 38-39. 41  Archi et Biga 2003. 42  Archi 1985a: 48-49; Archi 1987: 38-40; Archi et Biga 2003: 5; Archi 2016: 10 (TM.75.G.1705 et ARET I, 11). 43  Archi 1981 et Archi 1987. 44  Sallaberger 1996: 105; Sallaberger 1999. Le terme LUGAL désignant un titre est absent du corpus de Beydar. La séquence lue MUNUS. DUMU ˹LUGAL˺ dans Subartu II 143 et interprétée comme « fille du roi » a été corrigée depuis en MUNUS.DUMU-gal-la, un anthroponyme, grâce au texte parallèle Subartu XII 150 (voir Sallaberger 2004: 86-88). 45  KTT 1; Krebernik 2001.

39 

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L. Colonna d’Istria: Remarques iconographiques et épigraphiques concernant des empreintes

na- | IR11 DUMU ni | -MUNUS Nani, serviteur de la fille

Figure 4a-b. Détail de l’empreinte TH 95.56 = III Y2 NE-67 et dessin du cartouche. Photographie Mission archéologique de Mari.

Figure 5a. Nouvelle empreinte du sceau de Šar-dūr(ī). TH 97.30 = III Y3 SE-79. Photographie Mission archéologique de Mari.

Figure 5b. Nouvelle empreinte du sceau de Šar-dūr(ī). TH 97.13 = III Y3 SE-38. Photographie Mission archéologique de Mari.

empreintes de sceaux-cylindres de «  serviteurs de la fille », (numéros 7 à 9 dans Beyer 2007). Ces empreintes ont été découvertes lors de la fouille du niveau 1, sols a et b, du bâtiment53. Les décors relèvent tous de la thématique du combat bien connue durant le DA III54. Nous proposons de revenir ici sur quelques cartouches mentionnant les noms de ces « serviteurs de la fille ».

au niveau 0A du chantier H, nouvellement défini par J.-C. Margeuron)56 huit tablettes administratives ont été découvertes. La tablette T.6757 enregistrant des dépenses de farine pour des rituels, cite un certain Nani comme récipiendaire. Néanmoins, il ne doit pas s’agir du même individu, car la tablette provient d’un niveau plus récent de la Ville II. L’autre mention est le nom du dédicant de la statue  M.2420+2441 découverte dans le temple de Ninni-Zaza58.

-Nani – Beyer 2007: n° 7 ; scellement TH 95.56 = III Y 2 NE-67 (locus  1, niveau  1 – entre les sols a et b, à côté du tannour 71 = 2e phase du niveau 1)

-Šar-dūr(ī)- Beyer  2007: n°  9  ; scellement TH  97.14 = III Y3 SE-40 (locus 2, niveau 1, sol a)

Le scellement le plus lisible du lot des « serviteurs de la fille » est TH 95.56 qui porte l’empreinte d’un sceau ayant appartenu à Nani. Le cartouche composé de deux cases est situé dans la partie haute du champ. La lecture s’effectue de gauche à droite qui est le sens inverse de l’écriture à cette époque, et le sens des signes est conforme à l’usage, notamment vérifiable pour le signe NI (Figure  4). Le signe  IR11 est clair et analogue à une des deux graphies connues dans les textes de la Ville II.

Ce sceau du « serviteur de la fille » est documenté par plusieurs fragments de scellements dont cinq ont été catalogués sous le numéro III Y3 SE-4059 (voir Figure 15). Chacun de ces scellements présente au moins deux empreintes du même sceau-cylindre. À ce lot, nous pouvons ajouter deux nouvelles empreintes du même sceau découvertes dans le même locus (TH  97.30 = III Y3 SE-79 et TH 97.13 = III Y3 SE-38) (Figure 5) Bien que très fragmentaires, ces deux pièces présentent une partie du cartouche.

L’anthroponyme Nani est connu à Mari par deux autres documents. Lors du déblaiement de la pièce 16 des « Communs ouest » du temple de Dagan55 (correspondant

Margueron 2015: 57-60. Charpin 1987: texte 9. 58  Gelb et Kienast 1990: MP 22. 59  Ces cinq fragments ne semblent pas appartenir à un même scellement. 56  57 

Margueron 2007a; Margueron 2015: 57-60. Beyer 2007: 242. 55  Parrot 1964: 7. 53  54 

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Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

cartouche: [NP( ?)] [d]ub?-sar bàd [(x)?] x? dumu munus

Figure 6. Dessin provisoire du décor et proposition de lecture du cartouche. (Beyer 2007: 243-244, fig. 9).

Figure 7a. Détail du cartouche sur TH 97.14 = III Y3 SE-40/2. Photographie Mission archéologique de Mari.

Figure 7b. Détail du cartouche sur TH 97.14 = III Y3 SE-40/1. Photographie Mission archéologique de Mari.

DUB. [IR11 ?˺ SAR ---------------DUMU. MUNUS

sar-

B A D3

Šar-dūr(ī) scribe, (serviteur?) de la fille

Figure 8. Dessin et lecture du cartouche.

D’après le dessin provisoire de D. Beyer60 et la lecture proposée par M.  Jaques, le nom du propriétaire et sa fonction seraient organisés sur deux voire trois cases suivant le sens conventionnel de l’écriture (Figure 6). 60 

Les nouvelles empreintes de ce sceau-cylindre et les clichés présentés dans la figure 15 (associés à la Figure 7) permettent de restituer un cartouche organisé en trois cases (Figure 8) et confirme une des hypothèses émises par M. Jaques quant au nom du propriétaire.

Beyer 2007: 243, fig. 9.

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L. Colonna d’Istria: Remarques iconographiques et épigraphiques concernant des empreintes

cartouche: DUMU. MUNUS

[IR11 ?˺

ḫiNI

Figure 9. Scellement TH 99.126 = III Z2 NO-87 et lecture du cartouche. Photographie Mission archéologique de Mari.

Sur le scellement TH 97.14 = III Y3 SE-40/2, on observe à gauche du signe SAR des traces qui pourraient correspondre à la fin d’un signe. L’agencement des signes DUB.SAR au sein de la case est un indice en faveur d’un troisième signe. En raison des empreintes de sceau d’individus dont la fonction est celle de « serviteur de la fille », découvertes dans le chantier H, la restitution IR11 paraît vraisemblable.

un scellement avec empreintes d’un sceau-cylindre inscrit provenant du carré  III  E1  SO a été découvert. Sur ce scellement de porte, TH 95.54, se trouvent trois empreintes dont deux extrêmement fragmentaires. Nous nommerons empreinte a la mieux conservée, empreinte b celle présentant deux signes cunéiformes fragmentaires et empreinte c celle où une tête de bovidé est visible (voir Figure 16).

-Ḫi-NI, scellement TH 99.126 = III Z2 NO-87 (locus 2, niveau 1, sol b)

L’empreinte a expose un décor de deux torsades liées occupant toute la hauteur du champ, encadré par un cartouche inscrit et la représentation d’un lion en position verticale. Le cartouche se compose de deux cases et se lit de droite à gauche: le nom se présente sur l’ensemble du champ et, sur la seconde ligne, sa fonction n’en occupe qu’une partie, une représentation d’un léporidé remplissant l’autre partie. Bien que très fragmentaire, l’empreinte b, n’expose qu’une partie d’une des bordures du sceau-cylindre, à savoir un signe cunéiforme partiel pour chacune des cases et un scorpion. Enfin, l’empreinte c montre un bovidé dont seule la tête est clairement visible, accompagne de ce qui est probablement une représentation humaine à droite de la tête du bovidé et d’un scorpion proche de la limite supérieure.

Ce scellement signalé par D. Beyer61 porte deux empreintes très fragmentaires d’un sceau-cylindre ayant appartenu à un des « serviteurs de la fille » (Figure 9). L’empreinte la plus complète montre un lion attaquant un antilopiné. Le fragment du décor et le style relèvent de la même série que les exemples précédents. Par chance, l’empreinte du cartouche est en partie lisible sur ce fragment de scellement. Il se compose de trois cases dont la lecture s’effectue de droite à gauche. La première case donne le nom du propriétaire orthographié ḫi-NI. Cet anthroponyme pourrait être rapproché de ḫi-a documenté dans les textes de Tell Beydar62. Le ou les signes de la case suivante sont partiellement effacés. En raison de la mention de DUMU.MUNUS dans la troisième case, nous attendons IR11 au sein de la deuxième case. Les traces visibles pourraient en effet correspondre à la fin de ce signe.

Les deux signes partiellement conservés sur l’empreinte b complètent les signes au niveau de la bordure de l’empreinte a, permettant ainsi d’y reconnaitre un signe ŠAR, début du nom du propriétaire, et un signe IŠ (graphie inverse selon un axe de symétrie vertical) que nous proposons de lire šuš3, une sorte de « palefrenier »64. En raison de la forme de ces signes et de la place du signe IŠ que nous situons dans la partie supérieure du cartouche, il faut envisager une rotation

2. Chantier F: le sceau d’un ŠUŠ3 ; Beyer 2007: scellement n° 11 ; TH 95.54 = III E1 SO-157 Lors des fouilles de 1995 dans le chantier F dans la partie dite de la «  maison à l’Autel domestique  » (Ville  II)63, Beyer 2007: 244, note 45. Subartu II 2, 64, 66, 104, 124, 129, Subartu XXXIII 244. 63  Margueron 2007a: 44-50. 61 

Concernant la lecture de IŠ en ŠUŠ3 avec le sens de « palefrenier », voir Beal 1992 et Cavigneaux 1992. 64 

62 

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Figure 10. Dessin provisoire (Beyer 2007: 245, fig. 11b) du décor du sceau et nouvelle proposition pour le cartouche.

du dessin provisoire du décor du sceau-cylindre proposé dans Beyer D., 2007. Par ailleurs, la posture verticale du lion, semblable à ceux pendus par les pattes arrière, va dans le même sens (voir par exemple Figure 17).

BE intervient seulement dans l’orthographe du terme seigneur et que celui-ci est seulement orthographié avec le signe BE, il est impossible d’affirmer que le signe BE est, dans ces cas, utilisé pour sa valeur syllabique72. Par ailleurs, la forme sous laquelle le terme seigneur est présent à Mari au DA III, ba’al (comme à Ebla73) ou be’al (comme dans les dialectes mariotes postérieurs74) est difficile à déterminer.

Après rotation, nous proposons de lire le cartouche sarBE-ERIN2+X | šuš3 au lieu de « LAM-gi4 ma-[…] ou la-gi4ip | ga ?/ša ? » proposé dans l’editio princeps65. À l’instar du signe ŠUŠ3, le dernier élément constituant le nom du propriétaire, ERIN2+X est en miroir, alors que le sens de lecture des cases est conforme à l’usage, de droite à gauche (Figure 10). Ce signe est bien attesté au DA III à Ebla et en Mésopotamie centrale, notamment au sein d’anthroponymes66.

ERIN2+X est un signe uniquement documenté pour l’époque du Dynastique archaïque: les mentions les plus anciennes du signe ERIN2+X proviennent des textes archaïques d’Ur (DA I-DA II) dans lesquels il est employé à cinq reprises pour désigner un toponyme (UGULA ERIN2+Xki)75. Toujours utilisé au DA IIIa, il semble que ce signe disparaisse du répertoire graphique méridional durant le DA IIIb76. Attestés en Mésopotamie centrale et à Ebla, les emplois du signe ERIN2+X sont de deux natures différentes: syllabique et logographique. Sans entrer dans les détails, deux propositions de lecture de ce signe s’opposent. Selon F. Pomponio77, lorsqu’ ERIN2+X est employé comme logogramme, il désignerait un animal mythique et/ou réel tel que l’auroch, et noterait la valeur syllabique /lu/78 corroboré par la présence dans le lexique de l’akkadien du terme lû(m) dont un des sens est auroch. F. Pomponio propose de translitérer ce signe lux, notamment dans les anthroponymes79. Selon

Dans les traditions scribales centre et nord mésopotamiennes du DA III, une des lectures du signe BAD (ou BE) est de nature logographique dont la valeur sémantique est « seigneur », bēlum / be’alum en akkadien67. Hormis le cas présent sar-BE-ERIN2+X, les sources écrites de la Ville II de Mari attestent de l’emploi de ce logogramme, soit de façon autonome iš12-gi-/BE (M.4380)68, BE-su3-BAD3 (M.2241), sum6-BE (M.2350+2722), soit suivi d’un complément phonétique comme sur la statue de Tagge ‘a5(NI)-na BE-li-su3 « à son seigneur » ou encore dans les anthroponymes suivants: ma-si-gi-BEli69, BE-li-KUR70, i-sar-BE-al671. Concernant les séquences BE+complément phonétique, étant donné que le signe 65  66 

Pour W. Sommerfeld, le signe BE pourrait dans ces cas avoir la valeur syllabique /be/; voir Sommerfeld 2010: 124. 73  À Ebla, le terme seigneur se présente sous la forme ba’al comme dans l’anthroponyme en-na-ba-al6 dont une variante orthographique est en-na-BE. 74  Voir TH 02-496: Cavigneaux dans ce volume. 75  Mittermayer 2005: 83; Steinkeller 1992: 263. 76  Steinkeller 1992: 263. 77  Pomponio 1980. 78  Un autre indice en faveur de la proposition de F. Pomponio a été donné par Archi 1988a. La séquence 'a3-ga-ERIN2+Xki (TM.75.G.2404) pourrait être une variante graphique du toponyme Agal/rum orthographié a-ga-luki (ARET III 106; VIII 538) a-ga-lumki (ARET IV 18) ou 'a3-gi-luki (ARET I 5; III 377; VIII 526, 531). Un nouvel indice serait de reconnaitre dans le NP za-ba-X (PIRIG!) (ARET XV/1 33) une variante graphique du NP za-ba-lum (ARET I 8). 79  Selon l’emploi de ce signe, l’index ARET XV/2 distingue deux lectures: lorsqu’il est employé de façon logographique, ce signe est noté ERIN2+X avec le sens de « (objet représentant un) taureau 72 

Beyer 2007: note 49. Pour Ebla voir Krebernik 1988: 243, par exemple BE-su3-ERIN2+

X( ) (ARET I 1, v. xiii 15; 2, v. iii 5’). Ajouter depuis BE-ERIN2+X (ARET XV/1 4, v. iv 15); zu-li-ERIN2+X (ARET XV/2 42, r. xiii 3); i-ri2ni-X (ARET XV/2 47, v. ii 4); za-ba-X(PIRIG!) (ARET XV/1 33, r. viii 14). Pour la Mésopotamie du Sud voir les mentions dans Pomponio 1980 et Steinkeller 1992, par exemple il-su3-ERIN2+X (OIP 99) ou encore il-suERIN2+X (

) (voir figure 17). Ajouter i3-lum-X+ERIN2

(JEOL

44 n° 1), il-su-ERIN2-X ( ) (CUSAS 23 2). 67  Steinkeller 2004. 68  Marchesi et Marchetti 2011: 185. 69  Charpin 1987: texte 19. 70  Charpin 1987: texte 26. 71  Sallaberger 2014: A.4 = CDLI P271240 et Sallaberger 2014: A.5 = CDLI P271241.

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L. Colonna d’Istria: Remarques iconographiques et épigraphiques concernant des empreintes

Figure 11a. Sceau-cylindre U.108722. Provenance: Ur, « Tombe de Pū-abī ». Dimensions: hauteur: 4,5cm, diamètre: 1,5cm. Cliché extrait de Aruz 2003: n° 60b.

Figure 11b. Sceau-cylindre U.11904. Provenance: Ur, PG1054. Dimensions: hauteur 4cm, diamètre 1,7cm. Cliché extrait de Woolley 1934: pl. 193, n° 21.

Figure 12b. Détail empreinte a du sceaucylindre de l’épouse de l’« EN de Mari ». TH 95.35 = III Y3 SE-92. Photographie Mission archéologique de Mari.

Figure 12a. Détail empreinte b du sceaucylindre de l’épouse de l’« EN de Mari ». TH 95.35 = III Y3 SE-92. Photographie Mission archéologique de Mari.

Figure 12c. Détail empreinte a cartouche TH 97.35 = III Y3 SE-92. Photographie Mission archéologique de Mari.

Figure 12d. TH 97.22 = III Y3 SE-46. Photographie Mission archéologique de Mari.

Figure 12e. TH 97.18 = III Y3 SE-45. Photographie Mission archéologique de Mari.

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Figure 13a. Empreinte fragmentaire d’un sceaucylindre découvert à Tell Chuera. Dimension: hauteur du scellement env. 2cm. Cliché Moortgat et Moortgat-Correns 1978: figure 13.

Figure 13b. Empreinte fragmentaire d’un sceau-cylindre découvert à Tell Chuera. Dessin Moortgat et Moortgat-Correns 1978: figure 13.

Figure 14a. Statue M.2308+2368. Provenance: Mari, « Temple de Ninni-Zaza ». Dimensions: hauteur 23cm, largeur 14 cm, profondeur: 34cm. Cliché extrait de Aruz 2003: n°92a.

Figure 14b. Plaque à relief en calcaire – TM.03.G.1150. Provenance: Ebla, The Royal Palace G. The North-West Wing (L.8606). Dimensions: hauteur 21,3 cm, largeur 10,5 cm, épaisseur 2,1 cm. Cliché extrait de Matthiae 2004, figure 15.

P.  Steinkeller80, ERIN2+X représenterait un «  humanfaced bull  » dont l’équivalent akkadien est ditānum, proposant que ce dernier soit également utilisé pour

la valeur syllabique /dan/. P. Steinkeller corrèle cette proposition à l’emploi de KALAG dont l’équivalent akkadien est dan(num) dans l’anthroponymie de Mésopotamie méridionale où le signe ERIN2+X est absent du répertoire graphique.

androcéphale, taureau sauvage », alors que ce même signe au sein d’anthroponymes est translitéré lux. A. Catagnoti (ARET XI et Catagnoti 2013) opte pour une translitération unique de ce signe en LUx quel que soit son usage. 80  Steinkeller 1992: 259-262, plus particulièrement p. 262.

L’interprétation du nom du propriétaire du sceau, sar-BE-ERIN2+X, demeure ainsi incertaine selon la 16

L. Colonna d’Istria: Remarques iconographiques et épigraphiques concernant des empreintes

Figure 15. Les cinq fragments de scellement composant le n° TH 97.14 = III Y3 SE-40. Photographies Mission archéologique de Mari.

Conclusion

lecture attribuée au signe ERIN2+X: lu syllabiquement /lu/ ou logographiquement avec la potentielle valeur sémantique de « puissant ».

Les fouilles archéologiques au chantier H ont permis de dégager une partie d’un bâtiment datant du début 17

Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

Figure 16. Le scellement TH 95.54 = III E1 SO-157. Photographies Mission archéologique de Mari.

de la Ville II (chantier H, niveau 1) dont l’implantation rompt avec celui découvert par A. Parrot (niveau 0). La fouille du niveau 1 (sols a et b du bâtiment) a fourni plusieurs scellements dont ceux avec empreintes d’un

sceau ayant appartenu à l’épouse de l’« EN de Mari », vraisemblablement le souverain de la cité. Le décor revu a permis de mettre en évidence qu’il se compose de deux registres exposant des scènes où seules des 18

L. Colonna d’Istria: Remarques iconographiques et épigraphiques concernant des empreintes

1. iš-ma2-i3-lum; 2. dumu il-su-ERIN2+X 3. ensi2 4. ma-tarki-ra! Voir Steinkeller 1986. Figure 17. Sceau-cylindre, Coll. de Clercq n° 41, AO 22299. Cliché © Musée du Louvre/C. Larrieu (www.cartel.louvre.fr).

femmes sont représentées, dont la propriétaire du sceau assise au sein d’un banquet et vêtue d’une « robemanteau ». Au registre inférieur, certaines musiciennes portent une longue natte tombant à l’arrière de la tête dont le parallèle le plus évident est une empreinte de sceau provenant de Tell Chuera en Djézireh et datant de l’époque du Dynastique archaïque.

Enfin, la nouvelle lecture apportée au scellement découvert dans le chantier F permettrait d’identifier la personne responsable du bâtiment dans lequel il a été découvert. Dans le cartouche, le terme ŠUŠ3 (sorte de « palefrenier ») indique la fonction de sar-BE-ERIN2+X, propriétaire du sceau. Bibliographie

Les autres scellements portant des empreintes de sceaux-cylindres avec cartouche inscrit attestent d’individus qualifiés de IR11 DUMU.MUNUS « serviteur de la fille » dont les noms sont: Nani (Beyer 2007 n° 7), x-x-a (Beyer 2007 n° 8), Šar-dūr(ī) (Beyer 2007 n° 9) et ḫi-NI. Concernant l’expression DUMU.MUNUS, « fille », aucun élément ne permet d’affirmer que le sens sousjacent de cette expression soit «  fille du roi  » comme cela a été proposé81. Quelle que soit l’interprétation, ces individus sont sous l’autorité d’un personnage féminin de haut rang.

ARET – ARET I = Archi 1985b ; III = Archi et Biga 1982 ; IV = Biga et Milano 1984 ; VII = Archi 1988b ; VIII = Sollberger 1986 ; XI = Fronzaroli 1993 ; XIII = Fronzaroli 2003; ARET XV/ 1 = Pomponio 2008 ; ARET XV/ 2 = Pomponio 2013 CDLI – Cuneiform Digital Library http://cdli.ucla.edu/ CUSAS 23 – Bartash 2013 JEOL 44 – de Boer, Dercksen, et Krispijn 2012-2013 MEE II – Pettinato 1980 OIC 19 – Frankfort 1935 OIP 99 – Biggs 1974 RIME 1 – Frayne 2008. Subartu II – Ismail, F. et al. (eds) 1997. Subartu XII – Milano, L. et al. (eds) 2004. Subartu XXXIII Milano, L. et al. (eds) 2014.

Ces divers scellements suggèrent donc que ce bâtiment proche du complexe religieux composé du Massif Rouge et du Temple du Seigneur du Pays était un lieu administré ou sous la responsabilité de femmes de haut rang, pouvant appartenir à la famille dirigeante, secondées par du personnel masculin. Rappelons la place dominante des représentations féminines au sein des incrustations en coquille découvertes dans le bâtiment dégagé par A. Parrot (niveau 0) datant de la fin de la Ville II. Ce matériel pourrait suggérer une continuité dans le domaine de l’administration/gestion alors que le secteur fut remanié architecturalement. 81 

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Beyer 2007: 244, cf supra note 41.

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Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

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22

Nouveaux cas d’ordalie à Mari* Antoine Cavigneaux

Abstract

Professeur honoraire, université de Genève

In the royal palace of Mari, under the Old-Babylonian level, the excavation team of J.-C. Margueron recovered in the course of three campaigns (from 2000 to 2002) a big cache of discarded cuneiform tablets from the late-Shakkanakku period (19th century B.C.). Among hundreds of administrative daily documents, there were also two court orders enjoining an ordeal and detailing the way it had to be performed. These texts present much that is new in their typology and the formulations they use. After a brief review of the already known data concerning the ordeal, the new documents are edited here. Special attention is paid to the rare word damtum and to the verbal root pll, with some observations on the language used by the new texts.

En avant-première de la publication des textes datant de la fin du règne des shakkanakkus à Mari (Shakkanakku-tardif ou ShakkT) découverts par les fouilles de J.-C. Margueron lors des fouilles 2000–2002, nous présentons ici deux documents qui sortent du lot: perdus dans une masse de bordereaux administratifs, ceux-ci sont des protocoles définissant la procédure à suivre lors d’une ordalie1. Ces procédures très ritualisées requéraient la plus grande précision dans l’énoncé des déclarations; les déclarants risquaient leur vie pour en affirmer la véracité. Quand l’autorité qui exigeait l’ordalie était absente et déléguait ses pouvoirs, ces déclarations devaient être mises par écrit, et évidemment reproduites oralement mot pour mot. On en a un exemple dans le texte de Nuzi traduit dans Bottéro (1981: 1017–1018).

ARM 26/1, 254 (Durand 1988: 533‒534) montre tout aussi clairement qu’on dictait la formule au candidat à l’épreuve: « On mit de l’eau sur les mains de l’épouse de NP. Au petit matin on fit réciter (ušamnû) cette femme en fonction de la tablette de mon seigneur … ». Parfois, quand deux champions représentaient chacun son camp, l’épreuve physique seule, sans parole, pouvait suffire, comme dans le texte publié par D. Charpin (1992: 29–38). Un autre rapport, ARM 26/1, 249 (= Durand 2000: 157‒160, n°1001), nous fait revivre une ordalie telle qu’elle s’est réellement déroulée, dans un récit poignant de suspense. À l’époque médio-babylonienne on a encore des documents typologiquement proches: UET 7, 11; UET 5, 259 et CBS  4579. Les deux premiers sont édités par O. Gurney (Gurney 1983 n°11 et n°73), le troisième seulement cité par W. H. van Soldt (1986); voir aussi W. H. van Soldt, (2003–2005: 127), et les commentaires de W. Sallaberger (2003: 42). Ces documents commencent par une brève invocation à Ea et Damkina2, — préambule qui donne au document un caractère encore plus officiel et plus solennel — puis citent verbatim la décision, le dīnu du prince, qui, réduit à l’essentiel, revient à: «  si la déclaration de A (citée verbatim) est véridique, que A soit acquitté, et que B retourne (devant les juges), et inversement », sans préciser le modus operandi. Comme

Nos documents proviennent sans doute de la chancellerie du šakkanakku lui-même. On peut les comprendre grâce aux textes de Mari un peu plus récents, qui restent notre source la plus riche pour l’ordalie. L’un d’entre eux en particulier (Bottéro 1981: 1034–1038 = Kupper 1998: 134‒136, n°95 = Durand 2000: 154‒157, n°1000) décrit les circonstances dans lesquelles furent conçus les termes d’un dīnum, une décision de l’autorité déléguée définissant la procédure à suivre, c’est-à-dire dictant les paroles à prononcer très précisément, et décrivant les gestes à accomplir. Il y a bien d’autres exemples qui nous font revivre un peu de ces cérémonies: « Une fois qu’on lui eut fait dire (ušaqbû) cela (l’énoncé cité plus haut dans le rapport), elle tomba dans le Dieu et mourut  » lit-on dans ARM 26/1, 253, 11′–13′ (Durand 1988: 532-533). Le rapport

É-a ù dDam-ki-na / a-ši-bu ša mê nagbi (A IDIM) ša IGI-ma / dīnu ša NR / šakkanakkunu idīnu « Ea et Damkina, vous qui habitez les eaux souterraines qui vont être affrontées, (ceci est) la sentence rendue par le roi NR, votre gouverneur »; ša IGI-ma est problématique: en rapportant ša à mê nagbi et en comprenant IGI comme immaḫḫarū, on obtient l’interprétation donnée; on pourrait aussi rapporter ša aux dieux et comprendre « vous qui voyez » (*tammarā, tanaṭṭalā). Je m’inspire pour le sens général de W. Sallaberger, qui rend ce passage précis par « die vor (uns) ist ». Une troisième interprétation possible est: « Ea et Damkina, exorcistes (āšipu), en ce qui concerne le plongeon dans les eaux souterraines (ša mê naqbi šalîm), ceci… ». Bottéro 1981: 1058–1062, a mis en valeur le rapport de l’ordalie non seulement avec la divination mais aussi avec l’exorcisme. 2  d

Je remercie L. Colonna d’Istria, G. Nicolet et Ph. Abrahami pour leur relecture et leurs suggestions. 1  Sur l’ordalie en général et particulièrement à Mari, nous nous inspirons ici surtout des travaux suivants, qui se répondent et se complètent: Bottéro 1981; Durand 1988: 507–539; Durand 2000: 150– 160; Cardascia 1995. *

23

Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

le suggère van Soldt, il doit s’agir d’exemples de tablettes royales rédigées en vue d’une ordalie (tuppu ana ḫuršān ), avec lesquelles il semble qu’on ait atteint, à l’époque médio-babylonienne, le degré ultime de formalisation3. TH02-T496+ (Figures 1-3)

aussi être impliquées. La motivation immédiate de ce cas juridique pourrait être un décès, une vente que certains ayants droit jugeaient illégitime, ou peutêtre un acte royal d’abolition des dettes, une mīšarum, qui aurait pu donner à une partie l’occasion de récupérer un bien dont elle avait dû se séparer sous la contrainte4.

Aucun protocole n’est aussi complexe et explicite que celui-ci. Il s’agit manifestement d’un conflit immobilier impliquant cinq hommes (GURUŠ), agissant peut-être en tant que substituts; deux d’entre eux ne sont pas nommés, mais désignés comme TUR NP, qu’il faut sans doute comprendre comme ‘serviteur de NP’ (et non DUMU NP ‘fils de NP’), c’est-à-dire qu’ils participaient à l’ordalie au nom de NP, leur nom propre n’avait donc aucune importance. Une femme non nommée joue aussi un rôle clef. On parle d’elle et on s’adresse même à elle. Il semble qu’un des jeunes gens — sans doute le premier — défende sa cause. On pourrait imaginer des fils se disputant l’héritage paternel, mais d’autres parties se réclamant de droits plus anciens doivent

Le texte énumère méthodiquement, avec brièveté et acribie, les dicenda énoncés par chaque participant à l’ordalie, à répéter probablement juste avant le plongeon dans le fleuve, suivant la procédure qu’on vient de voir. Il semble logique que chacun des cinq concurrents ait à énoncer succinctement sa vérité, avant de mettre en jeu sa vie dans l’épreuve; cependant il est étrange qu’on ait apparemment cinq avis différents et non une alternative binaire, comme il est usuel. L’interprétation est donc complexe et le texte envisage ensuite, méthodiquement et exhaustivement, toutes les éventualités possibles, ce qui nous offre accessoirement une partie du paradigme du présent des verbes muātun « mourir » et balāṭun « vivre ».

f. 1. 2. 3. 4.

˹dam˺-tan: u2 be-tan | ḫa-am-Za-an | ta2-u-ri2-iš: iš ˹BA˺-li-si | šu TUR ur-šu-˹bu-la2˺ |

Le domaine? et la maison … elle a reçu en héritage. (C’est) pour son ‘ayant cause’? (à elle). C’est (la déclaration) du serviteur? d’Ur-Šubula.

5. espace vide |

----------

6. da-ma-tin: Za-wi-˹Zi˺ [(…)] | 7. šu ṣil2-la2-eš4-tar2: de4-ri2-[i?] |

Partage les domaines? ! C’est (la déclaration) de Ṣilla-Eštar, l’homme de Der.

8. espace vide |

----------

9. da-ma-tum: [u2 be]-˹tum˺ | 10. ba-al KU3-[BABBAR iš x x]-si | 11. ˹lu˺ ti-˹tu˺-[ra] | 12. ˹šu˺ TUR E2-[A…] |

Les domaines? [et la mai]son sans argent à son … (à elle) doivent retourner. C’est (la déclaration) du serviteur(?) de Ea-…

13. espace vide |

----------

14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21.

Le domaine? [et la maison sont an]térieurs (?). Sans argent à leur propriétaire Ils doivent retourner. Celui qui a acheté le terrain et aussi construit la maison, c’est Rapʾan. Il possède un engagement sous serment du propriétaire du terrain.

dam-tum […] / Ba-ni-[…] | ba-al KU3.BABBAR iš be-li2-si-˹ni˺ | lu ti-tu-ra | šu qa2-qa2-ra-an: iš-am-ma | u2 be-tan: ib-ni: ra-aB-an | ni-iš11(LAM): be-al qa2-qa2-ri2-˹im˺ | ṣa-bi-it | šu sa2-ḫa-i3-li2 |

22. espace vide |

C’est (la déclaration) de Saha-ili. ----------

Dès le Dynastique Archaïque, on a des textes comme ceux cités par Wilcke 2007a: 168–169 et 189–190, sub 3.3.7, qu’on peut interpréter comme la déclaration d’une des parties, précédant la formule i7-da e-da-ru « il a affronté le Fleuve avec (cette déclaration ?) », ou comme la formulation juridique du résultat de l’ordalie accomplie. 3 

4 

24

Pour la mīšarum à Mari voir Charpin 1990.

A. Cavigneaux: Nouveaux cas d’ordalie à Mari 23. mì-ZI-i: E2 ra-in4 |

24. ˹li˺-qa2-i3-˹iš˺ |

De plein droit prends la maison du berger (?) !

tr. inf. 25. ˹šu˺ [i]-˹din-d˺eš4-tar2 |

˹C’est (la déclaration)˺ de Iddin-Eštar.

26. espace vide |

----------

r. 27. 28. 29. 30. 31. 32. 33. 34. 35. 36. 37. 38. 39. 40. 41. 42. 43. 44. 45. 46.

˹šum?˺-ma? in 5 ˹na?˺-bi-i3 | [x]-nu-tin ˹šu?˺ iš did2 | [t]a2-al-[la2-ku?] | ˹šum˺-ma: ka3-lu-˹šu-nu˺-˹ma˺ | ˹ti˺-mu-wa-tu: mi3-[ma la2-šu] | [šum]-ma ka3-lu-šu-nu-[ma] | ˹ti-ba-la2-ṭu2˺: mi3-ma ˹la2-šu˺| ˹šum-ma˺ [1] ˹GURUŠ˺ i-˹mu˺-wa-˹at˺ | [u2 4 GURUŠ] ti-˹ba-la2˺-ṭu2 | [mi3-ma] la2-[šu] [šum-ma 2 GURUŠ i]-mu-wa-ta2 | [u2 3 GURUŠ ti-ba-la2]-ṭu2 [mi3-ma la2-šu] [šum-ma 3 GURUŠ] ti-mu-wa-˹tu˺ | ˹u2˺ 2 ˹GURUŠ˺ [i-ba-la2]-ṭa2 ˹mi3-ma: la2˺-[šu] šum-ma 4 ˹GURUŠ˺ [ti-mu-wa-tu] | u2 1 GURUŠ ˹i-ba˺-[la2-aṭ] sa2 pi2: 1 GURUŠ sa2 ˹ib˺-[la2-aṭ] ˹E2?˺ [(x)] ˹ap?˺ ˹ke˺-nu

Si(?), sur ces(?) cinq élus(?) qui iront(?) au Fleuve, s’ils meurent tous, rien [ne changera]. S’ils survivent tous, rien [ne changera]. Si un homme meurt [et que quatre] survivent, [rien] ne [changera]. Si deux hommes meurent [et que trois surviv]ent, [rien ne changera]. [Si trois hommes] meurent, et que deux [surviv]ent rien ne [changera]. Si quatre hommes [meurent] et qu’un sur[vive], (il en sera) selon la déclaration de l’homme qui [aura survécu] (?), (et ceux qu’il représente) seront établis et confirmés (dans leur droit).

Remarques:

«  et j’ai donc arrangé (la situation) de façon à ce qu’ils ne tournent pas de nouveau leur attention par ici vers le damtum de leur(s) maison(s) paternelle(s), et qu’ils ne s’enhardissent pas jusqu’à (re)prendre de force leurs champs et leurs maisons ».

ad 1: la lecture damtum est assurée par le pluriel dama-tum (l. 9), da-ma-tin (l. 6); le d initial par la graphie amorrite da-am-tim (ARM 4, 86, 38 = Dossin 1951: 124).

Il semble être question de personnes déportées, puis rapatriées, mais qui ne peuvent plus rentrer dans leurs anciennes propriétés. Westenholz envisageait (1970: 29) la possibilité de traduire ici «  (ancestral) burial place ». En tous cas le contexte suggère qu’il s’agit d’un élément important dans la constitution d’une identité locale, peut-être donc le tertre où sont enterrés les morts de la communauté, une terre pétrie d’éléments humains en quelque sorte. Il est vrai qu’un groupe de mots attesté dans la liste lexicale Izi semble pouvoir étayer l’hypothèse du tumulus:

Le mot damtum est rare et difficile: comme l’a montré A. Westenholz (1970: 27–31), il peut désigner un tumulus funéraire érigé après une bataille, plus précisément c’est ce qu’on entasse (šapākum) sur les cadavres. On retrouve le mot dans les paroles de Samsi-Addu citées dans ARM 4, 86, l. 36–405, qui évoque une situation rappelant celle de notre procès: (Les déportés qui n’auront pas d’outillage et ne pourront labourer doivent être considérés comme suppléants et entretenus par le palais) u anumma utēr akkīma lā iturrūma ana da-am-tim ša bīt abīšunu annîš uzunšunu lā išakkanūma lā ittanašraḫū eqlētišunu u bītātišunu īkkimū:

ga-NIN(dam!) : da-am-tum ‘?’ ga-dam  : na-at-ba-ak-tu ‘canal d’écoulement, ravin’ (ici plutôt: tas, entassement’ ?) ga-dam  : ša-ḫur-ru ‘silencieux, prostré’6 (Izi V 153–155, Civil et al. 1971:165)

L’extrait est cité, traduit et commenté par Westenholz (1970: 28). La lettre est reprise par J.-M. Durand (1998: 562–566), qui traduit notre passage « afin qu’ils ne repensent pas ici à la destruction de leur patrimoine et que l’on n’ait pas à faire acte d’autorité ni à leur reprendre leurs champs et leurs maisons », version basée sur l’interprétation obsolète damtum « destruction », et corrigée dans Marti 2005: 94, où « destruction » est remplacé par « noblesse » ou « race ». 5 

On pourrait songer à une graphie de šaḫūru ’haute terrasse’, mais cela me paraît moins vraisemblable. Noter que dans la littérature akkadienne šaḫurratu est fréquemment l’objet de tabāku (dont dérive natbaktu attesté à la ligne précédente), au sens de ‘faire peser un silence de mort, répandre la consternation’. 6 

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Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

Figure 1. TH02-T496+. Photo © Viviane Siefert (Unige).

Le sumérien ga-dam, inconnu par ailleurs, pourrait être rattaché à l’akk. katāmu  ’couvrir’. On peut subodorer, mais sans preuve, qu’on a là la lecture du composé diri présargonique SAḪAR.DU6.TAKA4 ‘tumulus funéraire’, dont la prononciation n’a pas été préservée par la tradition lexicale parvenue jusqu’à nous. Noter cependant que, pour Selz 2015, 397 (sur lequel Ph.

Abrahami attire mon attention), SAḪAR.DU6.TAKA4 n’est pas un composé diri. La graphie SAḪAR.DU6. TAKA4-a (et non SAḪAR DIŠ DU6.TAKA4-a  !) RTC 156 (Selz 2015, 400‒401) semble un argument irréfutable, mais on pourrait aussi l’interpréter comme ‘le tumulus [du bord] de l’eau’, puisqu’il est sur la rive d’un canal. 26

A. Cavigneaux: Nouveaux cas d’ordalie à Mari Cependant le contexte de TH02-T496 paraît moins dramatique et surtout il emploie le mot au pluriel, ce qui rend bien difficile de voir dans damtum le cimetière tribal, à moins de traduire damtum par ‘tertre funéraire’, mais quel sens y aurait-il à partager des tertres ? Il doit donc s’agir simplement de quelque chose comme une terre, un terroir. Le mot damtum doit seulement désigner quelque chose de plus qu’un champ (eqlum) et s’opposer d’une manière ou d’une autre à qaqqarum (terre, terrain) employé par une autre partie (l. 17 et 19). Le qaqqarum pourrait être le damtum avant l’achat par les nouveaux propriétaires, le ‘terrain’ devient une ‘propriété’. ‘Domaine’ ou ‘propriété’ sont donc les traductions que nous proposons pour damtum. On peut aussi envisager une extension de sens à ‘domaine familial’, peutêtre ‘domaine ancestral’ ou ‘domaine tribal’, mais ce n’est pas nécessaire. CAD D: 74 s.v. damtum A, dérive damtum de dāmum «  sang  », et lui attribue à titre d’hypothèse le sens «  noble blood  » (d’où la traduction finalement adoptée par Durand 2005 apud Marti 2005:  194 ‘noblesse’)7. Cette hypothèse ne peut expliquer le nouveau contexte: le mot doit y avoir un sens concret et appartenir au moins partiellement au champ sémantique «  terroir, domaine, finage, terre ancestrale, patrie … ». On pourrait concilier damtum ‘tumulus funéraire’ et damtum ‘domaine’ (ou quelque chose d’approchant) en dérivant damtum d’une racine sémitique dwm/dym, qui est verbale en arabe avec le sens ‘maintenir sa présence, continuer d’exister, être tranquille, en paix’; dawwama ‘faire tourner’ (duwwāmat ‘toupie’); hébr. dūmā, dūmiyya ‘silence’; ge’ez ʾadyām ‘régions, confins, limites, province’; les langues sud-arabiques modernes ont aussi des dérivés d’une racine dym (mehri adyīm; ḥarsusi adīm, śaḥri edyím) avec le sens ‘rester au même endroit’ (citations d’après Cohen et al. 1993: 236). Pour ce qui est de la forme, on aurait la même réduction

Figure 2. TH02-T496+, face. Copie AC.

de la diphtongue que dans ShakkT Wāntum/Yāntum ‘colombe’ (hébr. yōnā) et akk. qāštum (ar. qaws). Mais il faut reconnaître que cette étymologie reste incertaine. Si notre explication a quelque chose de vrai, les noms propres du type damtī-ND, ND-damtī, inconnus jusqu’ici et révélés par Marti (2005: 194, n. 18; par ex. damtīEraḫ «  le dieu lune est mon damtum  ») deviennent inexplicables8. Cependant il vaut mieux dans ce cas interpréter damtum comme une variante de dimtum Durand 2008: 215, interprète DAM-ti-e-ra-aḫ comme mut-Eraḫ. Même si c’était juste, il faudrait encore expliquer ʾa3-a-da-am-ti, très courant d’après Durand 2008: 225 (les mêmes exemples de ce NP sont repris verbatim chez Marti 2005: 194, n. 18). 8 

Pour l’enracinement du mot dāmu dans le lexique syrien du IIIème millénaire, voir Lipiński 1987 (avec une étymologie dʿm qui me paraît douteuse) et Bonechi 1997: 477–522. 7 

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Ce contexte suggère clairement pour damtum une structure élevée et puissante, un fort, une tour. Le sens emūqum ‘force’ s’agrège harmonieusement à la série, puisque la puissance se révèle par la haute stature, rappelant en outre la métaphore qu’on trouve dans la Bible et dans les noms propres cités par Durand et Marti. Quelle est la relation précise entre la terre et la tour  ? On connaît, particulièrement dans l’akkadien de Nuzi, le glissement de sens de ‘tour’ vers ‘domaine’; dimtu entre dans d’innombrables noms de lieux (dimat NP etc., CAD D: 146) et devient le domaine protégé par la tour fortifiée, le domaine fortifié. Ce glissement de sens aurait pu s’opérer bien avant l’époque de Nuzi dans le nord de la Mésopotamie. On notera qu’on a peut-être dans le sud un glissement analogue, si on admet que igārum ‘mur’ et ugārum ‘territoire agricole’ (et leurs correspondants sumériens) sont apparentés étymologiquement: ugārum serait une unité territoriale dont les limites sont définies par un igārum, à l’intérieur duquel on est à l’abri. Pour revenir enfin au damtum ‘tumulus’, il pourrait participer des deux notions: 1) structure élevée, 2) endroit silencieux, où on repose en paix.

Figure 3. TH02-T496+, revers. Copie AC.

‘tour’, avec la même métaphore que dans « le nom de Dieu est une tour fortifiée » (Prov. 1810 et passim dans la Bible), qui résonne encore aujourd’hui dans les mots de Luther « eine feste Burg ist unser Gott ». Le damtum B de CAD s’explique au mieux de cette façon. La liste lexicale Diri donne en effet comme équivalent du logogramme E2.SIG4 (egar) la série9:

ad 2: ḫamZun  (ḫa-am-Za-an) qualifie seulement la maison (bētun) et n’apparaît qu’une fois dans les déclarations; le sens est obscur. On peut penser à « (maison) érigée en mémorial », en adoptant pour ḫmZ le sens établi par J.-M. Durand, (2005: 93 et 140); ce serait compatible avec le sens ‘domaine’, peut-être ‘domaine tribal, domaine ancestral’ que nous envisageons pour

igāru ‘mur’, lānum ‘taille, hauteur du corps, dimension’, mēlû ‘hauteur’, damtum = ?, gattu ‘stature, taille corporelle’, emūqum ‘force’ (Diri V 277–282, Civil 2004: 176 sq., témoin A; le témoin D donne pour damtum la variante dattum et ajoute à la ligne suivante padattu ‘carrure’, qui rime avec dattu et en motive peut-être en partie la forme)10.

par Diri pour ‘taille, stature, allure’; padattu ‘carrure’ est la forme féminine de padānu/ paddānu dont le sens akkadien est ‘piste, voie, chemin’, mais qui se rattache (comme le suggère le AHw s. v.) à l’araméen paddānā ‘joug, attelage’, peut-être à partir du sens de ‘garrot, encolure’ (?), enfin la partie du corps du bœuf sur laquelle on pose le joug et par laquelle s’exerce la puissance de l’animal, qui lui permet d’ouvrir le sillon: padānum, à en juger par les exemples du CAD, est très souvent l’objet de petûm ‘ouvrir’ et de šūšurum ‘tracer droit’, jamais de alākum, et presque toujours dans des contextes où la route est dure, dangereuse ou lointaine. Ce n’est pas le chemin qu’on prend pour la promenade, mais la voie qu’on ouvre au prix de grands efforts. Padattum est la large encolure, les épaules puissantes qui accomplissent ces efforts. On aurait donc peut-être une variante du cas assez fréquent où un mot s’applique aussi bien à une partie du corps qu’à une réalité géographique (comme sumérien ĝìri ‘pied + chemin’; sumérien gú et akkadien kišādum ‘dos + rive’; ṣuprum ‘griffe + courbure de terrain ?’; arabe matnun ‘dos + chaussée’…).

C’est le passage évoqué par Marti 2005: 194: « ce damtum … pourrait être … le terme qui alterne avec padattum dans les équivalents de i-gáar E2.SIG4, parmi lesquels se trouve emûqum ». 10  Dattum pour damtum, alors que l’assimilation ne se fait normalement ni pour dimtum ‘tour’, ni pour dimtum ‘larme’. La ressemblance à la fois formelle et sémantique de dattu et padattu obscurcit la distinction entre tous ces quasi-synonymes énumérés 9 

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A. Cavigneaux: Nouveaux cas d’ordalie à Mari damtum, mais jusqu’ici ḫmZ n’est apparu que dans une figure étymologique *ḫu/amūZam ḫamāZum ‘ériger un mémorial’. Il est possible de l’interpréter aussi comme un nom propre: «  elle a reçu en héritage (tawriṯ) de ḪamZun ». Enfin, comme les déclarations suivantes ont damtun au pl. (damātun), on peut envisager pour ḫamZan un sens comme ‘une maison séparée, seulement une maison’, mais ce ne sont que des hypothèses.

frère’ (PDiri Nippur paléo-bab, MSL 15, p. 16, l. 127–128). Le logogramme (qui va [ou: qui se tient] en avant de la troupe, avant-garde) n’est pas — comme souvent les composés Diri — tout à fait cohérent avec l’équivalent akkadien illatu ‘groupe, troupe, colonne’. Cependant illatu ‘colonne (de soldats), caravane (de marchands)’ et tillatu ‘allié, secours’ sont proches par le sens (une concaténation d’hommes) aussi bien que par la forme, et sans doute dérivés tous deux d’une racine ‘LL. L’équivalence ‘grand frère’ est très parlante, le grand frère représente la génération suivante, protège les plus petits et sert d’intermédiaire entre eux et les parents, mais c’est aussi un terme technique pour l’élève avancé dans un collège (école ou clergé, peut-être aussi armée, s’il faut en croire le contexte de la liste). Dans son sens concret de frère aîné il rappelle l’usage juridique des textes d’Alalakh et Emar (mupallilu/*Apallilu voir infra).

ad 3: pour iš ˹BA?˺-li-si = iš palliši (pālliši ?) pour le paléobabylonien *ana pāliliši, le contexte suggère « pour son successeur  » ou «  pour son défenseur »11. Le mot pālilu (ou pallu, qui serait aussi possible) est bien connu en akkadien comme forme figée dans l’onomastique, dans des noms du type ND/NR-pālil/palil, où le CAD P: 66 traduit ‘vanguard, front-runner’. À vrai dire a priori seule l’idée générale est claire dans ces noms: ‘le dieu/ roi N a une présence ou exerce une action protectrice pour le porteur ou le donneur du nom’. De cet emploi et du logogramme IGI.DU (avec lecture palil), on déduit pour palālu dans les NP un sens ‘aller de l’avant’ ou ‘se tenir devant’ (CAD ‘go in front, precede’). AHw traduisait ‘überwachen’. Le rapprochement entre pālil et ālik maḫri est le point de départ de l’article de Speiser 1965.

Le verbe pll G, un verbe de la classe i/i, a pratiquement disparu du babylonien, où les formes finies sont très rares et les formes préfixées même inexistantes. Je ne peux citer que le passage [ša i]na idi(Á) pa-al-lu pitqudu awīlu « celui qui tient sa place (dans le rang ?) aux côtés (de ses compagnons est) homme prudent (ou: homme sûr)  » (Gilgameš IV 246 = George 2003: 600), une lecture ancienne reprise par AHw: 813b et préférée aussi par CAD P: 51a à celle de Landsberger (ša ina idi ballu «  der in Kraft gebadet war  », Landsberger 1968: 111); elle n’est pas reprise par George 2003: 600–601, pourtant elle forme un bon parallèle au vers suivant: [ša ina] ˹pāni (IGI)˺ illaku pagaršu iṣṣur tappâ lišallim ‘celui qui marche en tête se garde lui-même et peut même sauver son compagnon’; on vient de voir que pālil(u)/ pallu est quasi-équivalent à ālik maḫri. Ils sont plus proches encore que ne le pensait Speiser 1965, 389‒390. Dans l’autre passage littéraire cité par les dictionnaires immaḫra Ilaba pa-li-il urḫim ‘devant (marche) Ilaba, en éclaireur’, pa-li-il est sans doute à interpréter comme un participe présent (pālil), mais il faut tenir compte en ce cas particulier de l’allitération chiastique ILAB/PALI qui, outre le sens, a dû motiver l’association du dieu avec son épithète. Ces deux passages sont les seuls exemples en contexte amenés par le CAD pour palālu A et étaient son interprétation (‘go in front, precede’); CAD rattache aussi à palālu A les NP du troisième millénaire du type Ip-lul-il, (qu’il rapproche donc implicitement des noms en ND-pālil/palil). Cependant, avec P. Steinkeller (1984: 11  et 17), le type ip-LUL-il doit être plutôt rattaché à palāsum, comme le suggère la graphie ip-LUL-zi-DINGIR, à interpréter comme iplus-Il « Il a jeté son regard (sur nous, sur l’enfant, ou sur la situation)  », comme dans les exemples cités par CAD P: 53b palāsu Ia; G. Marchesi (apud Marchetti 2006: 209) interprète en conséquence le nom royal de Mari comme Yiplus’il (au lieu de *Iblulil). Dans le CAD, les emplois paléo-assyriens sont rangés sous palālu B, verbe de la classe i/i, mais, si l’on élimine la forme fantôme iplul, on n’a plus de raison de

Palil a pu être emprunté à l’akkadien par le sumérien, mais son statut d’élément de NP suffisait à le faire apparaître dans les listes de signes. Diri II 92-4 donne pali-il: IGI.DU: ašarēdu ‘premier’, ālik maḫri, ‘qui précède’ ālik pāni ‘qui marche en tête’, qu’il faut rapprocher des lignes suivantes (Diri II 95-6) il-du: IGI.ŠÈ.DU.ERIM: illat ṣābi ‘troupe d’hommes qui marchent ensemble’, piqitti ṣābi ‘mise sous protection d’une escorte militaire’ (MSL 15, p. 124) et de la version plus ancienne pa-li-lum: IGI. ŠÈ.DU.ERIM: illat ṣābim, piqitti ṣābim, aḫum rabûm ‘grand Du point de vue de la forme, pallu est ambigu: dans la plupart des cas il semble s’agir d’un adjectif verbal, mais on pourrait aussi avoir à faire à un participe (pālilu) avec élision de la deuxième voyelle, un trait dialectal ShakkT qui le distingue de l’akkadien (pālilu > pāllu, comme en hébreu qōṭel/qōṭlīm), et que H. Limet avait déjà bien vu, puisqu’il interprétait ainsi par exemple les graphies du mot *ṣāḫtum; voir son index ARM 19, (Limet 1976:166) s.v. ṣāḫitum. On a en effet bīt(E2) ṣa-aḫ-ti « l’atelier des presseurs d’huile » ARM 19, 407, 3–4; 2 ṣa-aḫ-tá-an « deux presseurs d’huile » ARM 19, 463 = Durand 1985: 164, l. 9 (< ṣāḫitī, ṣāḫitān). Notre corpus contient encore quelques autres exemples de verbes d’action, essentiellement des noms de professions ou noms d’agents, comme iš ra-ad-ú-tin (< rādiʾūtin au cas oblique) « pour des conducteurs (de charrues) » ARM 19, 395 et passim. La forme a-ak-lu-tum ‘convives’ (ARM 19, 351 et passim) est particulièrement intéressante, car elle suggère que la première syllabe est bien longue (< ʾākilūtum. Il est vrai qu’on a 60 a-ak-li « 60 pains » dans le texte paléoassyrien AKT 10, 42A 9 // B 12, mais c’est peut-être un barbarisme). On remarque le même phénomène dans les textes shakkanakku de Tuttul: nērbum (ni-ir-bu-um, ni-ir-bum) < *nērebum (Krebernik 2003, 301). Pour mémoire, dans les verbes statifs akkadiens le problème de l’ambiguïté entre adjectif verbal et participe présent se pose différemment: ainsi, au sens d’habitant on a en général wāšibūšu « ses habitants », mais on a aussi des exemples comme wašbūt NG ‘habitants de NG’ ARM 8, 11, 9 (post-réforme); (dieux) wašbūt kussât uqnîm ellim Nougayrol 1941: 87, rev. 5 (aB) « dieux siégeant sur des sièges de pur lapis-lazuli » ! En principe ces verbes n’ont pas de participe, sinon secondairement (Kouwenberg 2010: 206). La forme pālilu est attestée sans ambiguïté — nous l’allons voir — en paléo-assyrien, mais avec le sens de « qui exige une déposition à charge ou à décharge ». 11 

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distinguer palālu A et B. Nous ne tenons pas compte ici de l’expression pu-ul-lu-lu rubû, les premiers mots de la belle prière aux dieux de la nuit sur laquelle C. Wilcke revenait récemment encore (Wilcke 2007b: 225–226). Wilcke traduit « Vorangegangen sind die Fürsten » (les princes sont partis les premiers); dans le même volume M. Krebernik (2007: 47, n. 33) lit pullusū «  les princes sont sur leurs gardes (auf der Hut sind die Fürsten?) », qui conviendrait admirablement au contexte, mais qui, au vu de la photo dans Horowitz 2000, après la p. 206, et de la copie de Dossin 1935: 182, me paraît difficile à accepter. Si l’on refuse la traduction « les princes sont sous bonne garde » (à la rigueur: « font bonne garde »), qui me semble aujourd’hui la meilleure, il faudra revenir à l’interprétation d’Oppenheim et CAD B: 44a « les princes sont engourdis (de sommeil) » (bullulū, litt. ‘mélangés, brouillés’), puisque bullulu semble pouvoir se dire d’une main, d’un pied ankylosé. Quant à ARM 1, 18, 14, en dépit de Durand 1997: 162, la correction de v. Soden ina aḫi bīt šīri pa!-li-il « il ne quitte pas sa place (prêt à intervenir avec engagement) auprès du bīt šīrim » me paraît bien meilleure que iṣ-li-il, mais reste incertaine. De toute façon le babylonien ne semble connaître que des formes adjectivales, participe ou statif.

cas, c’est le plaignant qui sera absent). Dans l’unique passage (Hertel ex. 5) où pll est employé au thème D (ramakka mimma lā tupallal)14, il est difficile de savoir s’il faut comprendre: « ne mène aucune enquête de ta propre initiative  » ou plutôt «  ne te laisse impliquer dans aucune enquête  ». Dans le passage négligé par Hertel (pālilū eše’ûni Michel et Garelli 1997, 36, 14), le contexte n’est pas éclairant; on comprend seulement que l’expéditeur a des ennuis (rešû répété aux lignes 9 et 10!), et on devine « il y a des gens qui me cherchent pour me faire intervenir (en leur faveur) », un ennui de plus en somme ! Au-delà de l’enquête quasi-judiciaire, qui vise à établir la vérité (particulièrement dans le règlement de successions problématiques), l’association quasisystématique de pll au serment souligne moins le caractère solennel de la procédure que l’implication personnelle de celui qui y était soumis. Cela explique aussi que les décisions des organes juridiques autorisant l’action pll aient un caractère contraignant  souligné par Hertel: les personnes impliquées encouraient des risques auxquels elles auraient sans doute préféré se soustraire. Tous ces aspects ont été relevés par Hertel mais devraient prendre plus de place dans la définition du sens, autant que la procédure d’enquête.

En revanche pll est vivant et productif en paléo-assyrien: le CAD donne six exemples, dont cinq seulement sont repris dans les huit amenés dans l’étude de Th. K. Hertel (2013: 364-367)12: au terme de sa recherche Hertel aboutit au sens ‘to interrogate’ mais avec l’importante nuance «  a procedure which by formal authorization could force a party to deliver statements that came to be documented and validated by formal oaths  »13. En effet, autant ou plus que la nuance ‘interroger’, déjà couverte par ša’ālum et še’ûm ‘rechercher, enquêter’ (deux verbes qui apparaissent souvent dans le même contexte), il nous semble qu’il faut tenir compte dans la définition du sens ‘s’interposer, intervenir comme expert, intervenir pour représenter une cause’, non comme simple témoin, mais avec les risques impliqués par la prestation de serment. Cette nuance est sensible dans tous les passages paléo-assyriens, où les contextes clairs sont une situation juridique problématique que des intervenants doivent aider à résoudre; pll G peut être employé absolument; quand le verbe est transitif il a pour objet la personne qu’on fait intervenir pour établir la réalité des faits: un homme craint de se déplacer lui-même, mais consent à s’impliquer: « si tu veux me faire intervenir pour ta cause, fais-le (šumma tapallilanni pillanni), je te prêterai serment  » (TCL 21, 271 = Hertel ex. 7); L’exemple 8 de Hertel est analogue: ana māmītim palālum semble là aussi vouloir dire ‘faire intervenir quelqu’un pour livrer un témoignage qui pourra ou devra être étayé par un serment’ (dans ce

On s’explique ainsi mieux la relation avec le verbe parent en hébreu (voir Jenni et Westermann 1993: col. 427–432 s. v. PLL): tout comme l’akkadien G, l’hébreu pll qal n’est plus attesté que dans l’onomastique, dans quelques noms ‘à caractère juridique’ étudiés par Stamm 1980: 179–188, qui sont comparables aux NP akkadiens, et où le verbe doit avoir un sens que Stamm (1980: 182) évalue à ‘eintreten für’ (intervenir pour). Pour l’hébreu pillel, Speiser 1963 partait du sens ‘évaluer, estimer’ (assess), qui ressort clairement de Gn 4811 « je ne comptais pas (lō pillalti) te revoir jamais face à face », mais il admettait aussi ‘intervenir’ (intervene). En effet ‘intervenir’ ou ‘s’entremettre’ sont une des traductions qui s’imposent naturellement dans le Ps 10630 («  Pinhas prit la responsabilité d’intervenir (wajaʿamod Pinḥās wajepallel) et le fléau fut contenu »15, où il s’agit non d’un avis, mais d’un acte (Pinhas exécuta son congénère dévoyé avec une femme étrangère); ce sens concorde bien avec celui du hitpael (intercéder, prier), mais ne convient pas partout. Les passages atypiques sont les plus éclairants: pour Ez. 1652 l’interprétation de Speiser 1963 est lumineuse: pillalt la’aḥōtēk «  tu as modifié le jugement à porter sur ta sœur » (c’est-à-dire: ton comportement (à toi Jerusalem) est comme une intervention qui fait paraître Sodome et Samarie presque innocentes)16. Avec un verbe au thème D, ramakka ‘toi-même’ devrait être objet plutôt que sujet, comme l’interprète Hertel. 15  Dhorme 1959: « Alors se dressa Pinekhas, il intervint et le fléau s’arrêta ». 16  Dhorme 1959 ici encore: « toi qui es intervenue en faveur de tes sœurs ». La suite du verset 52 d’Ezechiel est déjà un développement de 14 

Je remercie Cécile Michel qui m’a fait découvrir ce livre important. Une pratique juridique qui rappelle le subpoena du droit anglosaxon, comme me fait remarquer Emmert Clevenstine (Ferney Voltaire, France). 12  13 

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A. Cavigneaux: Nouveaux cas d’ordalie à Mari Si on veut faire la synthèse des deux directions sémantiques qu’on croit reconnaître, on arrive à « s’interposer pour modifier la situation (c’est ce que fait volontairement Pinhas, involontairement Jérusalem); intervenir avec une information, ou un avis assez décisif pour modifier l’évaluation »; le sens d’évaluation pure et simple est peut-être un affaiblissement, mais le passage décisif Gen. 4811 garde encore, dans le mode négatif, quelque chose de l’idée de responsabilité, d’engagement qui confère une autorité à l’avis qu’on émet (je n’osais pas risquer l’idée de te revoir jamais face à face). La forme pilpel (avec le nom verbal pilpul passé dans quelques langues européennes !) a poussé la spécialisation à l’extrême vers le sens d’interprétation allant jusqu’à la ratiocination, un raisonnement capable de rendre l’évidence invraisemblable.

1991 n°32, 8; n°74, 12; n°75, 5; n°80, 9) la formule figée: (LU2.)wa-ra-ša (LU2.)A-pa/pal-li-la NU-TUKU « Je n’ai pas d’héritier qui puisse précéder (celui ou celle que je viens d’instaurer) », ou « qui puisse s’interposer entre (lui/elle et moi et mes biens) ». La forme *Apallilu paraît étrange, mais v. Soden (1987) a montré qu’il faut attribuer ici à A la valeur phonétique mux pour lire mupallilu21. Le sens général est clair: il n’y a pas d’autre fils apte à remplir la fonction de père de famille ou, selon les cas, de personne susceptible de faire valoir des droits contre l’héritier choisi. La variante sāniqa mupallila « quelqu’un qui pourrait s’approcher et s’interposer  »22 est assez explicite. On a encore pll G dans ME 105 (Arnaud 1987: 239–241 = Tsukimoto 1991: 290 et 320, no28), l. 10–14: ina arkīt ūmī ina maršīti ḫubulli u ina mimmê ša PN1 PN2 ul BA-li-il « Désormais PN2 n’est pas palil dans les biens, les créances ni dans rien de PN1 ». Ici le sens paraît un peu élargi, palil semble vouloir dire à peu près ‘est impliqué, est concerné’23.

Les deux nuances d’intervention et évaluation peuvent sembler a priori inconciliables, mais les considérations de Hertel 2013: 263-267 sur les procédures d’investigations concrètes utilisées dans la pratique juridique des marchands assyriens, aussi bien que les quelques passages bibliques cités montrent déjà très bien comment on a pu aboutir à ce qui paraît un double sens (intervention + évaluation).

Sur PLL il faut encore mentionner la présence de la racine en éblaïte: voir les considérations de M. Bonechi (1989: 135-137) ‘pregare, trarre auspici favorevoli’ et G. Conti (1990: 95) ‘implorare, ottenere un oracolo favorevole’. On notera en particulier le sens ‘obtenir (demander ?) un oracle favorable de la divinité’, attesté en sud-arabique. P. Fronzaroli (1991) et ARET 11 I verso v 4-5 (= Fonzaroli 1993) rend: ba-lu-um i-ba-la-al6 // KA.DI KA.DI « l’invocatore invoca ». Il est donc plausible que PLL ait aussi en éblaïte le sens ‘intercéder’, ‘demander une décision’.

L’akkadien d’Alalakh  pourrait contribuer au débat: les passages cités (après Tsevat 1958) par Speiser 1963: 301 + n. 3, et par Stamm 1980: 185 (u2-ul BA-al-la-ti AlT 7, 5.8) n’ont pas été attribués par les dictionnaires à pll17, pourtant ils pourraient fort bien contenir un statif dérivé de la même racine: dans le contexte d’un héritage *ul pallāti semble en effet signifier « Tu n’entres pas en ligne de compte comme héritier18 ». Dans un contexte semblable (AlT 87, 7) un père règle la hiérarchie de ses héritiers et fait pll (ana bītišu … ana mimmêšuma pu-li-ilšu (≃ pullulšu) au sens factitif « a fait de lui un palil » ?)19 à l’un de ses fils; or ce fils n’est classé qu’au troisième rang, contredisant, en quelque sorte, la liste lexicale citée plus haut PDiri Nippur 128 palilum: IGI.DU(/IGI. ŠE3.DU).ERIM: aḫu rabû (frère aîné). Le sens ici semble donc affaibli et pll signifier ‘insérer, intercaler’.

Le tissu palīlum, attesté en paléo-assyrien, à Mari et à Nuzi, pourrait dériver de la même racine, peutêtre parce qu’il s’interpose (pour protéger le corps des intempéries  ?). Le NP pu/allalla (Tsukimoto 1991: 283) pourrait aussi être un dérivé de la racine PLL. D. Arnaud (1995: 22, n. 11) rend Apallilu/mupallilu par ‘ayant cause’. La valeur syllabique A = mux est exceptionnelle et limitée aux trois mots mupallilu, muwarrašu et munabbiātu. C’est pourquoi Arnaud et Tsukimoto 1991: 283 hésitaient à l’accepter. Elle est cependant explicable par une association sémantique qui a stimulé l’imagination des scribes, les amenant à utiliser A à la fois comme syllabogramme (/mu/) et comme logogramme (A = aplu, pour les deux premiers mots, nâqu pour le troisième), une façon d’exprimer graphiquement que le mupallilu et le muwarrašu sont des héritiers particuliers et que la fonction de la lamentatrice munabbītu est de pousser des vocalises, un peu comme une chanteuse de flamenco. 22  sāniqa mu-pa-li-la ul tišû urram šēram ŠEŠ ka-sa-du aššum bītija ana muḫḫišunu ul iraggum « De revendicateur, de contestateur elles n’ont pas. À l’avenir, un frère qui aurait droit de saisie, à propos de ma maison, contre elles ne revendiquera pas » Arnaud 1991: 87, n°47, 20–24. D. Arnaud, qui cite ce texte (1995: 23, n. 11), n’entre pas en matière sur le terme ka-sa-du (kaSSādu ?). On peut comparer encore la formule d’éviction de sens proche avec sāniqa mubaqqira Arnaud 1991 n°50, 14 « quelqu’un qui pourrait arriver avec une revendication ». 23  S. Démare-Lafont (2010: 57–58) a une lecture différente de la formule war(r)aša mupallila NU-TUKU. Elle coupe la phrase pour comprendre « (Il/elle) est héritier(e). Il n’y a pas de successible ». Pour elle le w. et le m. ne sont donc pas la même personne ! Le sens général reste le même, mais, plus encore que la sémantique de pll que nous essayons de dégager, la structure syntaxique rend cette lecture invraisemblable. 21 

Dans les testaments ou testaments/adoptions d’Emar, on rencontre plus de dix fois (v. Soden 1987 [5 exemples]; Tsukimoto 1991  n°21, 11; n°22, 10; n°31, 620; Arnaud l’idée: « par tes péchés qui t’ont fait les dépasser en abomination elles se trouvent plus justes que toi; et toi donc rougis et porte la honte de justifier tes sœurs »; on avait la même idée au verset précédent. 17  CAD B: 42a/44a suit Speiser et les range sous balālu rendu ad hoc par ‘to have/assign a share’. Giacumakis 1970: 93 donne quant à lui ce sens (‘to have/procure rights’) à palālu. L’interprétation de Bu-li-il comme statif est celle de Speiser et CAD. 18  Comme héritier de premier rang ou comme héritier en général ? 19  À moins qu’il ne s’agisse d’un substantif déverbal pulīlum, ce qui paraît moins vraisemblable. 20  Tsukimoto 1991 n°22, 10 avec la var. A-wa-ra-ša A-pa-li-la (c’est-àdire muwarraša mupallila) NU-TUKU. La lecture muwarraša est prouvée sans équivoque par ME 155 (= Arnaud 1996: 13) 26 (mu-wa-ra-šu ša-nu « un autre héritier »). Comme le note Arnaud, muwarrašu doit être formé par analogie de mupallilu.

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ad 6: ZA-WA-ZI = zawwizī impér. 2 f sg, peut-être à comprendre « divise (pour faire plusieurs) domaines », s’adresse à la dame impliquée dans l’affaire. La proposition semble un compromis visant à diviser le domaine (?) damtum entre les parties qui s’affrontent, pour en faire plusieurs à répartir entre les parties concernées.

Au bout du compte c’est donc le concept d’intervention, d’interposition24, avec prise de responsabilité, qui semble motiver les évolutions sémantiques de la racine sémitique pll. Pour revenir à notre cas, il n’en reste pas moins difficile de comprendre le sens concret de pallu/pāllu dans le contexte. D’après les données un peu disparates dont nous disposons, le sens peut osciller entre défenseur et successeur. On peut donc hésiter entre plusieurs possibilités: 1.

2.

3.

ad 10: il est difficile de restituer le mot (terme de parenté ou traduisant une relation quelconque avec la dame) perdu dans la lacune. [… iš BA-li]-si «  pour son ayant cause/successeur  (à elle)  », d’après la l. 3, est possible, mais peu satisfaisant, car cette déclaration différerait trop peu de la première.

on peut envisager le sens de successeur suggéré pour mupallilu par certains textes d’Emar et pour palil dans la liste Diri (aḫu rabû); à Emar — il est vrai — mupallilu apparaît toujours comme qualificatif de war(r)ašu, qui contient déjà la notion d’héritier ayant droit, tandis que mupallilu semble ajouter la notion de ‘susceptible d’interférer pour faire valoir un droit’, celle-là même qu’on a en paléo-assyrien et en hébreu. Ici le pallu/pāllu serait donc le premier ayant droit. On peut envisager que le pallu/pāllu soit l’un des cinq participants à l’ordalie qui s’engageait pour la cause de la dame (ālik maḫri), peut-être celuilà même qui parle. L’engagement que suppose la participation à une ordalie conviendrait bien au sens que nous avons posé pour pll, tout comme le serment qui va de pair avec palālu dans les enquêtes paléo-assyriennes. On pourrait enfin poser pour pāllu le sens qu’on a vu pour pālilu en paléo-assyrien, ce qui donnerait ‘celui qui réclame (de la dame) une déposition assermentée’. Le plus vraisemblable, combinant les hypothèses 1 et 2, me semble être que le pallu/pāllu ici est aussi bien celui qui a ex officio à faire valoir les droits de la dame que le premier ayant droit sur son statut et ses biens, son héritier principal. En peine d’un mot qui puisse rendre à peu près ces deux sens, j’ai emprunté ‘ayant cause’ à D. Arnaud (qui rendait ainsi mupallilu, voir ci-dessus n. 21).

ad 23-24: ME-ZI-i (miṣiyī) et li-GA-NI-iš (liqa’īš < liqaḥīš) « prends-le » s’adressent de nouveau à la mystérieuse femme. Le verbe maṣāʾu a ici le sens qu’il a en paléoass. ‘assumer une responsabilité, tenir une place, faire fonction’, souvent en hendiadys, en particulier avec leqûm ou ṣabātum (CAD M/I, p. 348 a). L’interprétation de E2 ra-EN ‘maison du berger’ est incertaine: ra-EN est inattendu, mais les graphies du participe de la racine rʿy dans notre corpus ne semblent pas cohérentes (cf. dans les NP de notre corpus ra-i-in4 791+ vs. ra-i3 passim). Il est vrai que le séparateur de mot manque entre E2 et ra-EN. Mais s’il fallait interpréter ʾa3-ra-in4, ME-ZI-i devrait être un st. cstr. sg, pour lequel nous n’avons pas d’interprétation à proposer. ad 27: ˹šum?˺-ma ? La restitution suppose une sorte de mise en facteur du šumma, qui va cependant être répété encore six fois dans le texte. Certes cette répétition est inattendue dans un texte au style aussi concis, mais explicable par le souci d’éviter toute ambiguïté. Au début de la ligne, le premier signe pourrait être plutôt IN, mais une graphie IN-ma pour EN-ma «  ainsi (est la décision)  » serait inattendue. ˹na?˺-BI-i3 pour nabīʾī ‘nommés, désignés, élus’, peut-être pour désigner les champions ? Si (et seulement si) cette lecture est juste, cette désignation rappelle le nābīʾ biblique, l’appelé qui agit et parle au nom de Dieu (Jenni et Westermann 1993: Bd 2, col. 7–26). À vrai dire on attendait plutôt GURUŠ, comme dans la suite du texte, et il ne faut pas oublier que toute la phrase est largement restituée.

ad 4: le šu, qu’on retrouve aux lignes 7, 12, 21 et 25, précède chaque fois un nom propre et pourrait représenter par exemple *pûm «  bouche, dire  », mais pourrait aussi désigner le représentant d’une des parties avec le pronom déterminatif, la substitution personnelle ou collective étant fréquente lors des épreuves ordaliques25, qui exigeaient évidemment des qualités physiques et morales que tout le monde ne possède pas. Cependant nous avons vu que la substitution est déjà impliquée par l’emploi de TUR NP au lieu du simple NP dans le cas de deux des jeunes gens.

ad 28: comment restituer le premier signe ? Peut-être un adjectif d’une racine xxn (dannūtin, qatnūtin …). Le démonstratif anniūtum devrait avoir une forme non contracte, mais L. Colonna d’Istria me renvoie à la forme ʾa3-nu-tin (hannûtin < hannīūtin ?)26 attestée dans le texte de Terqa TQ15-1, ce qui me permet de tenter la traduction ‘ces’. Pour la suite de la ligne, j’avais d’abord lu si et supposé que le sujet du verbe est la dame qui, je suppose, est au centre de l’affaire et que j’imaginais présente lors de l’épreuve, mais le nettoyage effectué

Celui que, entre autres, le vieux BDB (consulté dans l’édition de 1962, p. 813a) posait déjà « prob. intervene, interpose ». 25  ARM 26/1, 249; 251; 253 par exemple (Durand 1988: 527-528; 530531; 532-533). 24 

À moins qu’on ait à faire à une forme sans nisbe, ce qui me paraît peu plausible. 26 

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A. Cavigneaux: Nouveaux cas d’ordalie à Mari par G. Nicolet en 2011 révèle šu et m’oblige à changer l’interprétation (voir ligne suivante).

donc, et même’, comme en hébreu et en eblaïte, mais nous avouons qu’il y a accumulation d’incertitudes et d’hypothèses sujettes à critique.

ad 29: Il est désormais clair qu’il faut lire šu (et non si, voir commentaire à la ligne précédente), et il semble par ailleurs certain, comme on peut voir sur la photo, qu’on ne peut guère restituer qu’un ou tout au plus deux signes après AL. Si on part de l’hypothèse halāku (le verbe qui tombe sous le sens dans ce contexte), pour obtenir la phrase « parmi ces cinq élus qui iront au Fleuve », on ne peut que restituer [t]á-al-[lá-ku], avec une 3ème personne m pl du type tiprusū/tiparrasū (*tihallakū > *tiallakū > *tâllakū ?). Le signe AL correspond souvent à /ʿal/ étymologique, comme dans le NP ilak-al-NI (ʿallī) « Exalte ton dieu ! »27; ou Eš4-tar2-al-li-WA (ʿalliyā) « Exaltez-Eštar ! »; be-al [ici-même l. 19], mais pourrait aussi correspondre à Hal. En effet, la restitution [t]á-al[la-u] (< *tiʿallajū ? de *ʿalāyum = aB elûm) « qui monteront au Fleuve », théoriquement possible, va contre le bon sens. On pourrait avoir dans le dialecte ShakkT la syllabe surlongue taal ou tâl, comme en paléo-babylonien, voir Kouwenberg 2003/04. Les plus anciens dialectes akkadiens connus présentent des formes contractées pour les verbes I/h, ḥ et ʿ (Kouwenberg 2003/4: 95). Le vocalisme du préfixe (avec le passage ti- > ta-) pourrait être le résultat de la contraction i+a (< iHa). Il n’en reste pas moins que la forme restituée *tâllakū, si elle existe, est surprenante; elle pourrait avoir comme correspondant une forme féminine *tâllakā. Mais ce serait construire des paradigmes sur le sable, et nos interprétations sont aussi fragiles que les restitutions sur lesquelles elles s’appuient.

L’ordalie suggérée par ce texte (si je l’ai tant soit peu compris) a quelque chose de si grandguignolesque qu’on peut se demander si elle a jamais eu lieu telle qu’elle est envisagée. Si ce n’est pas un exercice destiné à exercer la sagacité des juristes — ce qui n’est pas absolument exclu, mais me paraît peu probable, car il serait isolé dans le contexte de la trouvaille — on ose espérer que le juge, en définissant cette procédure, comptait amener les parties à un compromis. TH02-T947 (Figures 4-5) On n’a que la fin du texte. Apparemment l’ordalie concernait une contestation de propriété d’esclaves. Une des parties doit se disculper du vol. La phrase nominale šū šarraq ... l. 8’-9’ correspond à celles avec laššu ou avec le statif (dans le premier texte). face détruite tr. inf. et r. 1’. [mi3]-ma [la2-šu?] | 2’. šum-ma [x x (x)] | 3’. ga-u-un: ˹UM?˺ […] | 4’. i-mu-wa-˹at˺ | 5’. mi3-ma: la2-˹šu?˺ | 6’. espace vide | 7’. ti-ib-lu-˹un˺ | 8’. šu šar-ra-aq | 9’. ˹IR11˺: u2 GEME2 |

ad 45-46: la lecture et l’interprétation de ces lignes sont motivées par le contexte  et l’horror vacui: nous supposons deux statifs 3 pl ˹E2˺[-WU/U] = ˹ʾà˺[-wu/jux] < hawû/hajû (aB ewû, avec la même contraction que plus haut l. 28 ?)28 et kēnū, ainsi qu’une conjonction ʾap ‘et

… [il n’y aura ri]en (de changé). Si [NP?], le clan [le délègue (?) et qu’il] meure, il n’y aura rien (de changé) ---------Ṭiplun(?), ce sera lui le voleur des serviteurs et servantes.

La langue des textes Accessoirement ces deux textes enrichissent quelque peu notre connaissance de la langue du temps des derniers shakkanakkus (ShakkT). En attendant la publication de L. Colonna d’Istria, Langue et écriture à l’époque des Shakkanakkus de Mari (refonte de Colonna d’Istria 2009), je signalerai ici sous forme de simples rubriques les points de grammaire suivants, importants pour l’interprétation des textes:

Deux autres possibilités, mais moins probables: « Ton dieu … sur nous » ? ou « Ton dieu est notre clan » (ilak-ʾālni). 28  Le verbe ewû ‘devenir’ n’est pas une simple copule verbale, mais a le sens concret ‘parcourir ou subir le processus qui mène à un état’, ce qui en fait une sorte de prototype, d’archilexème des verbes d’état de type adjectival, puisque dans le système verbal akkadien le statif de devenir x, c’est être x (il n’est pas en concurrence avec bašû, dont le sujet ne subit pas de transformation, et dont le présent a déjà le sens statif [être et non devenir présent]; voir Kouwenberg 2010: 57); on l’a en paléo-assyrien, non seulement dans le passage Grayson 1987: 21, l. 46 cité par Kouwenberg 2008: 171 kīma bīt ḫarībim bīssu e-wi « sa maison subira une transformation (qui la fera) comme une maison de ruines (?) », mais aussi dans ce qui semble être le sens plus restreint ‘devenir présent, devenir acteur, entrer en fonction, en jouissance d’un droit’: ina nēmelim Aššur ulā e-wi « Assur is not entitled to part of the profit made » (trad. Veenhof 2010, 1, 12 et commentaire détaillé p. 67), c’est à dire tout simplement qu’Assur n’est plus dans l’affaire. Pour l’interprétation grammaticale, il est délicat de choisir entre présent (êwwi « il apparaîtra [comme bénéficiaire] ») et statif (ewi, avec le même sens), qui attesterait le développement anormal awi > ewi, comme en babylonien; dans un contexte analogue la forme a-wia-ku-ni citée par Veenhof 2010: 67 montre bien à l’initiale le a attendu, mais dans un environnement de voyelles d’arrière (a et u). Si c’est un statif (ce qui me paraît somme toute le plus probable), le sens paraît proche de celui de ibašši/baši; la nuance est qu’il y a une évolution: 27 

1. Paradigme des verbes mūt et blṭ: 3 m sg imuwat iballaṭ duel m *imuwatā (timuwatā ?) *iballaṭā (tiballaṭā ?) 3 m pl timuwatū tiballaṭū Les formes du duel de mūt et blṭ ne sont pas encore restituables avec certitude. Normalement on attend (y)imuwatā et (y)iballaṭā. L. Colonna d’Istria, qui Assur a été impliqué dans l’affaire et pourrait encore l’être, mais en s’en retirant il change de statut. Le spectre sémantique du verbe est comparable à celui du correspondant hébreu hājā ‘être’ et ‘advenir’, et de l’ar. ṣāra « devenir, se produire, arriver … ». Pour les deux verbes awāʾum envisageables voir Kouwenberg 2008: 171‒173.

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Figure 4. TH02-T947. Photo ©Viviane Siefert (Unige).

commente ces formes (Colonna d’Istria 2009: 258–262) cite trois exemples de notre corpus qui vont en ce sens: yublā, (y)imsaḥā, (y)imḫurā. Mais la forme (lū) titūrā (à la ligne 16 du premier texte et restituée à la l. 11) est troublante: si c’est un duel, on peut s’étonner du préfixe ti- comme à la forme 3 m pl, et non sur la forme 3 m sg. À la l. 16, la possibilité n’est pas entièrement exclue que les sujets soient féminins, car le deuxième sujet n’est pas préservé, cependant après damtum on attend bītum, comme à la l. 9. Néanmoins le suffixe possessif bēli-si-ni (et non *-šu-ni ou *šu-nu) à la l. 15 suggère que l’accord est fait avec le pluriel féminin (à cause de damātun ?) et non avec le duel. La forme titūrā devrait donc être 3 f pl plutôt qu’un duel f (théoriquement possible, comme le prouve la forme paléo-akkadienne tiptatqā (ti-ib-da-ad-ga) Gelb 1970: 9 n°8, 11 citée par Colonna d’Istria). Cependant la forme duelle tišēzibānin « ils (deux hommes) ont émis », attestée à Mari à une époque à peine plus récente (Durand 2006: 98), montre qu’un duel ti-...-ā est possible aussi au masculin! 2. 3.

Figure 5. TH02-T947. Copie AC.

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Le subjonctif sans désinence -u ou -ni (iš’am, ibni l. 17 et 18), normal dans ce dialecte. Le suffixe possessif 3 f sg -si (aB -ša et exceptionnellement -ši); 3 f pl -si-ni (aB -šina).

A. Cavigneaux: Nouveaux cas d’ordalie à Mari D’autres formes sont proposées ou discutées dans le commentaire, mais sont trop hypothétiques pour être admises sans autre discussion.

Charpin, D. 1992. Les champions, la meule et le fleuve. In J.-M. Durand (ed.), Florilegium marianum. Recueil d’études en l’honneur de Michel Fleury, Mémoires de N.A.B.U. 1: 29-38. Paris, Société pour l’Étude du Proche-Orient Ancien. Civil, M. et al. 1971. Izi = išātu, ká-gal = abullu, and Níg-ga = makkūru, Materials for the Sumerian Lexicon 13. Roma, Scripta pontificii instituti biblici. Civil, M. 2004. The Series Diri = (w)atru, Materials for the Sumerian Lexicon 15. Roma, Scripta pontificii instituti biblici. Cohen, D. et al. 1993, Dictionnaire des racines sémitiques ou attestées dans les langues sémitiques, fascicule 4: 228342. Paris, Peeters. Colonna d’Istria, L. 2009. Évolution des traditions culturelles dans la vallée du Moyen Euphrate de la fin du Bronze Ancien au début du Bronze Moyen. Thèse inédite, Université Lumière Lyon 2. Conti, G. 1990. Il sillabario della quarta fonte della lista lessicale bilingue eblaita, Quaderni di Semitistica 17. Miscellanea eblaitica 3. Firenze, Università, Dipatimento di linguistica. Démare-Lafont, S. 2010. Éléments pour une diplomatique juridique des textes d’Émar. In S. Démare-Lafont et A. Lemaire (eds), Trois millénaires de formules juridiques: 43-84. Genève, Droz. Dhorme, E. (ed.) 1959. La Bible. Ancient testament – Tome 2. Bibliothèque de la Pléiade 139. Paris, Gallimard. Dossin, G. 1935. Prières aux ‘Dieux de la nuit’ (AO 6769). Revue d’assyriologie et d’archéologie orientale 32: 179187. Dossin, G. 1951. Correspondances de Šamši-Addu, Archives royales de Mari 4. Paris, Imprimerie nationale et Librairie orientaliste Paul Geuthner. Durand, J.-M. 1985. La situation historique des Šakkanakku: nouvelle approche. In Actes du Colloque International du CNRS 620: «  A propos d’un cinquantenaire: Mari, bilan et perspectives  » (Strasbourg, 29-30 juin et 1° juillet 1983). Mari Annales de Recherches Interdisciplinaires 4: 147-172. Paris, Editions Recherches sur les civilisations. Durand, J.-M. 1988. Archives épistolaires de Mari I/1, Archives royales de Mari 26. Paris, Editions Recherche sur les Civilisations. Durand, J.-M. 1997. Les documents épistolaires du palais de Mari Vol. I, Littératures anciennes du Proche-Orient 16. Paris, Les Éditions du Cerf. Durand, J.-M. 2000. Les documents épistolaires du palais de Mari Vol. III, Littératures anciennes du Proche-Orient 18. Paris, Les Éditions du Cerf. Durand, J.-M. 2005. Le Culte des pierres et les monuments commémoratifs en Syrie amorrite, Florilegium marianum VIII. Mémoires de NABU 9. Paris, Société pour l’Étude du Proche-Orient Ancien. Durand, J.-M. 2006. Chroniques du Moyen-Euphrate 6. Mesures mariotes avant la babylonisation de

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Sal(a)hum and the Urban Landscape in the Old Babylonian Letters *

Shigeo Yamada

University of Tsukuba, Japan

The meaning of the term sal(a)hum, attested in a number of Old Babylonian letters, mostly from Mari, remained quite obscure until 1988, while being tentatively interpreted as either a type of cattle or a topographical entity.1 A breakthrough was made by the comprehensive analysis of the term by J.-M. Durand (1988: 338, n. 20 and 1990: 127f.) and a supplementary note by D. Charpin (Charpin et al. 1988: 86). Gathering a number of references from the epistolary corpus of Mari, Durand suggested that the term sal(a)hum refers to the area immediately surrounding the city, where fields, domestic animals, and people are found. Furthermore, he suggested that the term stemmed from the verb salāhum ‘to sprinkle water,’ and defined it as the region cultivated by means of irrigation, where gardens of fruit trees are also found. Shortly afterwards, J. Eidem reviewed Durand’s argument, while publishing a letter from Tell Leilan (L87-651), where the term salhum is attested in the context of a

military conflict (Eidem 1991: 131-134) (see below, for the quotation of the pertinent passage [Text 17]). Eidem pointed out the important fact of “the mobility of the salhum which may be inside towns in times of trouble, but is ‘released’ (wuššurum) or ‘leave’ (waṣûm) at other times—and apparently not necessarily to stay in the immediate proximity of the towns.” Eidem defined the salhum on an operational level as “the flocks (and their shepherds/guards) belonging to fixed ‘urban type’ units, be they larger towns or army camps—as opposed probably to the flocks owned by the rural population.”2 Charpin subsequently gathered further references to sal(a)hum in letters from Mari in his review of CAD S (1993/94: 8), referring to the previous discussions by Durand, himself, and Eidem. Using the assembled data and advanced analysis, Durand gave his conclusive views in his monumental volumes of Documents épistolaires du palais de Mari, II (1998) and III (2000).3 He maintained the idea that the term sal(a)hum stems from the verb salāhum and designates the irrigated area immediately surrounding a city, while admitting that the term is also used for the animals and people living in that area. He translated the term as ‘zone irriguée’ (1998: 85) or ‘region d’horticole/horticulture’ (1998: 213f.; 2000: 584). Since then, Durand’s understanding has broadly been accepted, and the word has accordingly been translated as ‘the cultivated zone’ (Heimpel 2003: 239, 241, 301 and passim), ‘the suburban area’ (Veenhof 2005: 123), ‘irrigated area’ (Yamada 2010: 249, 2012: 598) and ‘grazing area’ (Sasson 2015: 202, 209f., n. 54).4 These translations may match some of the contexts where the term is attested, but do not fit others very well, particularly when the word sal(a)hum appears as a mobile entity (see below). Although the studies of Durand, Charpin, and Eidem have clarified most of the questions related to the sal(a)hum, I will take up the

Author’s notes: Since my first meeting with Olivier Rouault on the festive day of the spring equinox (22 March) in 2010 at Paris, I have had the pleasure of meeting him on several occasions, to discuss the historical sources of Bronze Age Terqa, which he excavated and studied. This article is a small token of my gratitude for his friendship and cooperation. Acknowledgements: I would like to thank DGAM for granting me permission to work on the cuneiform texts from Tell Taban published and discussed here. I am also grateful to H. Numoto, the director of the Tell Taban excavations (2005-2010), who entrusted me with the study of these texts. It is my pleasant duty to thank P. Abrahami, D. Charpin and N. Ziegler, who kindly read a draft of this paper and offered valuable comments, saving me from a number of mistakes and enabling me to improve the article in many points. The study is financially supported by a Grant-in-Aid for Scientific Research from the Ministry of Education, Culture, Sports, Science and Technology (Japan). 1  E.g. AHw II (1972: 1015f.) gives, under salḫu(m) I, ‘befeuchtet’ (interpreted as the verbal adjective of salāḫu(m) I) and more specifically: ‘(1) eines Lamms mit noch feuchten Ohren Schaf ’ (compared further with the Sumerian expression SILA4.BU.A), or (2) ‘eine sumpfwiese?’ Birot (1974 = ARM 14, no. 86, l. 32) refrained from translating salhûm (p. 153), while suggesting in the list of selected vocabularies (p. 256) ‘rempart extérieur’ (?) ou ‘bétail’ de nature indéterminée (?)’ CAD S (1984: 99), lemmatizing the word as salḫû, kept its meaning open, holding ‘mng. uncert.’ The discussion section of CAD S, however, adds: ‘In ARM 14 86 the writer asks – in view of the bad omen – whether he should transfer the sheep (UDU.HI.A); it seems, therefore, that salhû (or salhu) designates the flock or part of it, while in TCL 18 78 salhû (or salhu) occurs beside cattle and sheep.’ Furthermore, CAD gives a separate lemma salḫu B with the Middle Assyrian reference A.ŠÀ ša ri-iš sa-al-hi (KAJ 148: 8), noting that it is ‘a topographical term,’ but this interpretation is not followed here (see below). *

Eidem practically repeated this analysis in his later book, Eidem 2011: 81. It may be noted that Charpin’s translation of the term ‘faubourgs’ (Charpin 1988: 86) can mean the area surrounding the city, as well as its inhabitants. Thus, the translation might imply the mobility of sal(a)hum, though he did not explicitly discuss this possibility. 3  Durand 1998: 86, 213f. and 522f.; Durand 2000: 584; cf. also Durand 2005: 96, n. 9. 4  Cf. also other translations before Durand 2000: ‘faubourgs’ (Charpin 1988: 86; see above, n. 2), ‘zone suburbaine’ (Birot 1993: 269), and ‘banlieue’ (Kupper 1998: 96). 2 

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S. Yamada: Sal(a)hum and the Urban Landscape in the Old Babylonian Letters subject once again with the aim of reviewing the usage of the term, and will consider its meaning in relation to the urban landscape.

urging their careful maintenance of ‘ālum, sal(a)hum, and maṣṣarātum’ can safely be restored.9 These shared openings are apparently conventional in the king’s letters. Here, I will give the full text of Tab T05B-43, which contains further lines repeatedly referring to the salahum:

Texts referring to sal(a)hum mostly come from Mari, as mentioned above, with the exception of the letter from Šubat-Enlil and another of unknown provenance held in the Louvre (AO 6898 = TCL 18, no. 78 = Veenhof 2005: 122f., no. 132). In this article, I will add further references to the salahum in the Old Babylonian letters from Tell Taban, ancient Ṭabatum, located in the middle Habur area (south of Hassake). I will then assemble all the other references known to me so far in order to give a thorough analysis of the term.

Tab T05B-43 (L 6.5 x W. 4.6 x Th. 2.1cm) Transliteration: obv. 1. a-na ia-si-im-ma-har 2. qí-bí-ma 3. um-ma i-ṣi-su-mu-a-bi-ma 4. a-na URU.KI sa-la-hi-˹im˺ ˹ù˺ ma-aṣ-ṣa-ra-tim 5. ni-di a-hi-im la ta-ra-aš-ši 6. ba-lum zu-uk-ki-im ù ka-pa-di-im 7. sa-la-hu-um la uṣ-ṣí-i 8. sa-la-hu-um šu-ú ba-lum zu-u[k-ki-i]m 9. ù ka-pa-di-i-im 10. uṣ-ṣi-i-ma 11. ù hi-ṭú-um i-na URU.KI šu-a-t[u] 12. ib-ba-aš-ši-ma 13. ki-ma ka-ta lu-ú a-ia-ab 14. DUMU si-im-a-al l.e. (not inscribed) rev. 15. [x] x x […] 16. [U]D tup-pi LUGAL ˹il-li-ka˺-ak-˹kum˺ 17. it-ti LÚ.MEŠ ah-hi-šu 18. a-na zi-mi-šu-ú ri-de-e-šu 19. ˹ša-ni˺-tam a-na i-si-i[n-nim] 20. [x x x x]-tim 21. [x x x h]a?-ši-i 22. za-˹ar˺-ri-i 23. tu-uk-ki-la-am-ma 24. qa-du-um ˹LÚ˺.MEŠ.ši-bu-ti-ka 25. ˹a-la-kam˺ ˹ep˺-ša-am

I. Salahum of Ṭabatum in the letters of Iṣi-Sumuabi Twenty-five pieces of Old Babylonian inscribed objects, consisting of tablets and inscribed envelopes, were discovered in trench 8 of Tell Taban during the Japanese excavations in 2005 and 2006.5 Sixteen of these objects are letters and letter fragments, and three of them (Tab T05B-42, Tab T05B-43, Tab T06-3+Tab T06-17) are letters sent from the overlord Iṣi-Sumuabi to a person called Yasim-Mahar (Yamada 2008: 15, Yamada 2010: 248, Yamada 2012: 592. n. 10). These three letters of IṣiSumuabi refer to the sal(a)hum of Ṭabatum.6 Analysis of the Old Babylonian texts from Tell Taban, including letters and legal-administrative documents, as well as several documents from Terqa and Harradum, reveals that Iṣi-Sumuabi was the king ruling the region along the middle Euphrates and lower Habur, probably from Terqa as his capital, and that Yasim-Mahar was a local leader nominated by Iṣi-Sumuabi probably for the position of sugāgum or ‘mayor,’ representing the local society of Ṭabatum (Yamada 2008, 2010, and 2012).7 The two letters, Tab T05B-42 and Tab T05B-43, have similar openings, with the names of addressee(s) and sender followed by a common sentence: ana YasīmMahar qibīma umma Iṣī-Sumuabīma ana ālim salahim u maṣṣarātim nīdi ahim lā tarašši, “Say to Yasim-Mahar, thus says Iṣi-Sumuabi: Do not procrastinate about the city, salahum and the watch posts” (ll. 1-7, and ll. 1-5 respectively). The other letter, Tab T06-3+Tab T06-17, is fragmentary but probably addressed from Iṣi-Sumuabi to Yasim-Mahar, as well as to other residents of Ṭabatum,8 and almost the same phrase

Translation: 1-2. Say to Yasīm-Mahar. 3. Thus says Iṣī-Sumuabi. 4-5. Do not procrastinate about the city, the salahum and the watch posts. 6-7. Without purification rite and omen-consultation, the salahum should not go out. 8-10. If the salahum go out without purification rite and omen-consultation, 11-12. and the damage occurs to that city, 13-14. it will be as if you are an enemy of the Sim’alites. 15. ….. 16-18. On the day when a tablet of the king reaches you, conduct it (salahum) with its ‘brothers’ according to it (the instruction of the tablet). 19. Another matter: For the festi[val], 20-21. …

Yamada 2008. For the reports of these excavations, including the photographs of some of the inscribed objects, see Numoto 2007 (for the 2005 summer season), and Numoto 2008 (for 2006); cf. also Numoto, Shibata, and Yamada 2013 with bibliography given there. 6  I have already briefly mentioned some of these references in previous publications (Yamada 2010: 249 with n. 15 for Tab T05B-42; Yamada 2012: 598 with n. 33 for Tab T05B-42 and Tab T05B-43). 7  There is no absolute proof, however, that Terqa was the capital of the kingdom. For the problem, see D. Charpin’s discussion (Charpin 2011: esp. 47-53). 8  [a-na ia-si-im]-ma-har, [DN-id-di]-nam, [ù wa-ši-bu-ut URU.ṭà-b]a-tim. KI, qi-bi-ma [um-ma i-ṣi-su-mu-a]-bu-ma (ll. 1-5). 5 

With the verb in plural imperative form taraššê: [a-na URU.KI sa]-alhi-im, [ù ma-aṣ-a-ra-tim] ni-di a-hi-im, ˹la ta-ra˺-aš-še-e (ll. 6-8). 9 

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22-25. make sure about the grain heap, and come with your elders (and) act. Notes: 4: maṣṣarātim: it is not entirely clear whether the word means the act of watching or the outposts surrounding the city. Here, I regard it as designating the structures of outposts. For the urban landscape in the region, see below, Part III. 6: zukkûm here is probably a rite of purification (ARM 26/I, p. 57 ‘la purification-zukkûm’; Durand 2000, p. 405 ‘offrir un sacrifice pour savoir si la divinité est irritée’). Alternatively, the word might be interpreted as ‘infantry’ zūkum/zukkum (cf. zukûm in Durand 1997: 457; Durand 1998: 75 and 169), but this seems less likely for this context. For kapādu as a technical term of the omen-examination, see Durand, ‘fixer le libellé d’une question oraculaire’ (Durand 1988: 44). Cf. the performance of extispicies (têrētum) for the wellbeing of the sal(a)hum attested in other Old Babylonian letters (below, Texts 3, 6, 7 and 8). 13-15: ki-ma ka-ta a-ia-ab DUMU si-im-a-al: ‘it will be as if you are an enemy of the Sim’alites.’ For the same sort of sentence structure, cf. AbB 4 (Kraus 1968), 11: 29-33: RÁ.GAB.MEŠ šu-nu-ti ar-hi-iš ú-ul ta-appa-la-ma ki-ma ša i-ta-a-am ra-bi-am te-ti-qá pa-nuku-nu ú-ul ib-ba-ab-ba-lu ‘If you do not satisfy the envoys quickly, it will be as if you crossed the great border. You will not be forgiven.’ (This passage was kindly drawn to my attention by Dominique Charpin). L. 15 seems to have an independent sentence or phrase, probably emphasizing the implementation of the king’s order (suggestion by Charpin). The mention of the Sim’alites here indicates that Iṣi-Sumuabi’s family and his ‘Terqa dynasty’ belonged to the Sim’alites, as did ZimriLim of Mari. Ṭabatum, which paid the sugāgūtumtax to Mari in the time of Zimri-Lim, was probably settled by the Sim’alite population at that time, as argued by L. Marti (2008: 12-17; cf. Ziegler 2011: 7). Thus the Sim’alite occupation of Ṭabatum may also have continued up to this time. 18: a-na zi-mi-šu-ú ri-de-e-šu: ana zīmim is an idiom meaning ‘according to, in view of ’, attested in OB letters (CAD Z: 121f.). The -ú at the end of zi-mi-šu-ú probably emphasizes the importance of the message given in the tablet. ri-de-e-šu: ridêššu is the G-stem imperative form of redûm, with –am (ventive)-šu (pronominal suffix 3rd pers. sg.). The pronominal suffix -šu probably points to the salahum. It seems that the king asked YasīmMahar to conduct the salahum, strictly following his order.

Figure 1. Copy of Tab T05B-43.

In this letter, the salahum appears to be a part of the entire urban entity placed under the responsibility of Yasīm-Mahar, the addressee and mayor (see above). This is evident in particular from the customary opening that demands his constant care of it alongside the main body of the city and its outposts (ll. 4f.). The salahum 40

S. Yamada: Sal(a)hum and the Urban Landscape in the Old Babylonian Letters

Figure 2. Photo of Tab T05B-43 (© The Tell Taban Archaeological Project).

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here is, however, a mobile unit that can ‘go out (uṣṣi)’ (ll. 7 and 10). The departure of the salahum could have had a crucial influence on the security or maintenance of the entire city, since it was significant enough to be ritually purified, and a divination procedure performed to discover whether the departure should be done or not. I will now postpone further consideration of the situation described here, and will present other references to sal(a)hum for further examination of the term.

and give me a report. [When] ten men cut the access from Zahiku to Hurranum and toward you, (then) you must release the salhum.’ Text 3. ARM 14, 86, ll. 31-39 (cf. Durand 1997: 608-610; Durand 2005: 95f., no. 29 [A.1073]). Letter from YaqqimAddu (governor of Saggaratum) to the king (Zimri-Lim): (31) ù i-na BÀD.KI-ia-ah-du-li-[im] (32) a-na šu-lum saal-hi-i-im te-r[e-tim] (33) ú-še-pí-iš-ma te-re-tum (34) lu-up-ta aš-pu-ur-ma (35) UDU.HÁ ša i-na ha-am-qí-im (36) i-ka-la a-na qé-er-bi-tim (37) im-ha-ṣú-nim an-nitam l[a an-ni-tam] (38) be-lí li-ša-pu-ra-am-m[a] (39) UDU.HÁ a-na aq-da-ma-ti[m] lu-še-bi-ra-am ‘In Dūr-Yahdun-Lim, I had extispicies performed for the wellbeing of the salhum. The extispicies were anomalous. I wrote my order, and they drove the sheep that had been pasturing in the valley to the environs (of the city). My lord may write to me one way or another, and let me transfer the sheep to the near bank (of the river).

II. References to sal(a)hum in the Old Babylonian letters Hereafter, I will give all the other references to the sal(a)hum in the Old Babylonian letters that I have found.10 To avoid any interpretation at this point, I will keep the term sal(a)hum untranslated. Text 1. ARM 2, 34, ll. 35-37 (cf. Durand 1998: 210-212). Letter from Ibal-El (for: Ibal-pi-El11) to the king (ZimriLim), writing about military operations around Babylon:

Text 4. ARM 26/1, 124 (M.13777), ll. 5-10. Letter of Sinla-[…] to the king (Zimri-Lim).

(35) šum-ma ri-it-tu [ṣa-a]b be-lí-ia [i]-na ki-di-[im-ma] (36) li-ši-ib-ma ˹a˺-šar LÚ.KÚR [l]i-[h]a-ap-pí-ip (37) ù sa-la-ha-šu lu-ša-ah-[hi]-iṭ ‘If it is proper (for my lord), the troop of my lord should stay outside (the city) and attack where the enemy is, and I may raid his salahum (of Babylon12).’

(5) [m]iš-hi-d[IŠ]KUR (6) [te]-re-tim a-na [š]u-lum za-x[…] (7) [ù] sa-al-hi-šu i-pu-[úš] (8) [ša]-al-ma-a um-ma [šu-ma] (9) [u]l-la-nu-um A.ŠÀ TUR […] (10) x x […] ‘Išhi-Addu performed extispicies for the wellbeing of Za[…] and its salhum. They are sound. Apart from a small field …’ (hereafter broken)

Text 2. ARM 4, 38, ll. 5-9 and r. 2’-12’ (cf. Durand 1998: 85-86). Letter from Išme-Dagan to Yasmah-Addu, writing about Šubat-Enlil:

Text 5. ARM 26/1, 160 (M.5055), ll. 19’-23’ (cf. Heimpel 2003: 237). Letter of unknown person to the king ZimriLim, reporting the result of extispicies.

(5) aš-šum sa-al-hi-im ša šu-ba-a[t-E]N.LÍL.KI (6) ša ta-aš-pu-ra-a[m] (7) a-di iš-tu an-na-nu-um a-[ša-para-a]k-kum (8) sa-al-ha-am ša šu-b[a-at-EN.LÍL.KI] (9) ú-ul tu-wa-aš-ša-[ar] … (r. 2’) [aš]-šum ša [ta-ašpu-ra-am] (3’) [i]-nu-ma na-ak-rum [tu-ru-uk-ku-um] (4’) a-na li-ib-bi ma-[tim i-te-er-bu] (5’) a-na wa-ši-ib za-hi-ki-[ma.KI ṣa-bu-k]a (6’) še-pa-am iš-tu za-hi-kim[a.KI] (7’) ˹a˺-di iz-hi-iz-zi.KI li-ki-su-ma (8’) [a]-na ṣe-ri-ia a-wa-tam li-te-ru (9’) [ki-m]a(?) 10 LÚ.MEŠ iš-tu za-hi-ki-ma.KI (10’) [še-p]a-am a-na h[u]-˹ur˺-ranim.KI (11’) [ú] ˹a˺-na ṣe-ri-ka [li-k]i-su (12’) [sa-a] l-ha-am wa-aš-še-er ‘Regarding the salhum of Šuba[t-En]lil about which you wrote me, you do not release the salhum of ŠubatEnlil until I write to you from here ... (r. 2’) Regarding what you wrote to me, when the inimical [Trukkaeans entered] the land, your troops should cut the access from Zahiku to Izhizzu for the inhabitants of Zahiku

(19’) te-re-ti-im a-na la wu-úš-šu-[ri-im e-pu-úš] (20’) te-re-tu-ia ša-[al-ma] (21’) be-lí a-la-am i-id ù s[a-laah-šu] (22’) a-na LUGAL KÁ.DINGIR.RA.KI li-[ki-il-ma] (23’) la ú-[wa-aš-ša-ar …]-x-ta ‘[I performed] extispicies for not releasing. The extispicies I obtained were sound. My lord must [hold] the city of Id and [its] s[al(a)hum] and not cede them to the king of Babylon …’ Text 6. ARM 26/1, 168 [A.143], ll. 29-38 (cf. Heimpel 2003: 239; Sasson 2015: 202). Letter of diviners from Mišlan to the Yaminite leader Sumu-Dabi: (29) ša-ni-tam a-lum ša be-el-ni wa-ši-ib (30) sa-ak-numa a-na ma-aṣ-ṣa-ra-at BÀD.KI ù ba-za-ha-tim mu-šaam ù mu-uṣ-la-lam (32) šu-ta-aṣ-bu-tim be-el-ni da-natim (33) li-iš-ku-un a-hu-um la in-na-ad-di (34) ni-nu an-na-nu-um a-na ma-aṣ-ṣa-ra-at BÀD.KI (35) ù ba-zaha-tim na-’a4-da-nu (36) ù i-na te-bi-ib-ti ITI te-re-tim (37) a-na šu-lum a-lim ù sa-al-hi-im ni-ip-pé-eš-ma (38) ṭe4-em te-re-ti-ni a-na ṣe-er be-lí-ne ni-ša-ap-para-am

I am grateful to D. Charpin who brought to my attention several references that I had overlooked. A reference to sú-ul-hi- is also given below (Text 15), though its assignment to the lemma sal(a)hum is quite uncertain, as discussed below. 11  Following the emendation of Ibal-El to Ibal-pi-El suggested by Durand 1998: 210 and 212. 12  According to Durand 1998: 212f. 10 

42

S. Yamada: Sal(a)hum and the Urban Landscape in the Old Babylonian Letters ‘Another matter: As for the city, in which our lord is staying and settled, our lord must give strict orders to keep the guard of the wall and the outposts ready, night and siesta. There must be no negligence. We are here mindful about the guard of the wall and outposts. And with the clearing of the month, we will perform extispicies on the well-being of the city and the salhum and write a report on the extispicies to our lord.’

ṣa-ar (26’) [aš-šum i-d]a-at sa-al-hi-im-ma pa-[a]l-ha-nu (27’) [i-na-an-n]a 1 li-im 2 li-im ṣa-bu-um (28’) [š]a maah-ri-ni wa-aš-bu-ma (29’) mu-ut-ta-tam i-na du-ri-im ni(text: i)-iz-z[i]-ib-ma14 ù mu-ut-ta-tam a-na né-ehr[a]-ri-im nu-še-eṣ-ṣe ‘(As) our lord knows, the land of cultivation and of the bucket-irrigated fields of Mišlan are wide. The cultivated area of Mišlan is (extended as far as) until the gate of Appan. In the early morning, I muster (or: release) the salhum, and [they] go out with boys and girls (i.e. all the people) [and] they draw water to irrigate […]. No [one] stays in the city. ….. (r. 4’) [For the guard] of the wall and city gate [my lord … to us], but who would go out [for the re]scue, face the raider and save the boys and girls? Though it should not be so, the extispicies that we are performing for salhum every two or three days are “perplexing (lit. turned on the face).” ….. (r. 22’) If [our] lord does not send us troops, he [cannot] blame us in the future. We may guard [the wall] and the gates, (but) we are afraid of [the fl]anks of the salhum. Now, if one thousand, two thousand troops would be with us, we would leave one half inside the wall, and send out another half for rescue.’

Text 7. ARM 26/1, 169 [A.1219], ll. 6-15 (cf. Heimpel 2003: 239). Letter of diviners from Mišlan to the Yaminite leader Sumu-Dabi: (6) ITI i-bi-ba-am-ma U4 1.KAM te-re-tim (7) a-na šulum a-lim ša ITI 1.KAM 2 SILA4.HÁ (8) ni-pu-úš-ma i-na ṭe4-em te-re-ti-ni ši-na-ti (9) ITI an-né-am LÚ.KÚR i-na ṣa-bi-šu ù til-la-ti-šu (10) ú-ul i-il-la-kum-ma ú-ul i-la-we-en-ni (11) i-na pa-an a-bu-ul-li-ia ú-ul ip-pa-laas-sà-ah (12) GIŠ.ŠUKUR3(ŠI-IR).ZABAR-šu ú-ul i-zaaq-qa-at (13) še-ep sa-ad-di-im it-ta-aš-ka-nam (14) ṣú-mu-ra-tu-šu a-na sa--da-di-im-ma (15) sa-al-hi i-sa-ad-da-ad ‘The month has cleared, and on the first day (of the new month), we performed extispicies with two lambs for the wellbeing of the city for the (coming) one month (period). According to those extispicies of ours, this month the enemy will not move against you with his troops and his allies, and he will not besiege me. He will not squat before my city gate. His bronze lance will not sting. The footprint of a raid was placed (on the liver). His aspirations are to raid, and he will raid my salhum.’

Text 9. ARM 26/2, 320 (M.7444) (cf. Heimpel 2003: 300f.), ll. 11-16. Letter of Yamṣum, representative of Mari in Ilan-Ṣura, to the king (Zimri-Lim): (11) [m]la-wi-la-dIM GAL MAR.T[U] [qa-d]u 2 li-im LÚ.ṣa-bi-[im] (13) [ka-r]a-ša-am i-na KÁ še-eh-na-a.KI i-ip-[pé-eš] (14) [um-ma š]u-ú-ma DUMU.MEŠ.sa-alhu-um la ú-[še-ṣí-ma] (15) [la] ú-še-re-eb ù na-pí-iš-tam la i-[ma-ha-ru] (16) [ak-ki-ma a]-lam.KI a-na qa-ti-ni nu-[ka-lu] ‘General La-awil-Addu, with (his) 2,000 troops, sets a camp by the gate of Šehna, saying: ‘As for the people of salhum (DUMU.MEŠ.sa-al-hu-um), I (La-awil-Addu) will not allow (them) to either e[xit nor] enter, and none of them [receive] the food. So, we keep the city in our hand.’15

Text 8. ARM 26/1, 171 [M. 5105+], ll. 16-r. 10’a and r. 22’-26’ (cf. Heimpel 2003: 241). Letter of diviners from Mišlan to the Yaminite leader Sumu-Dabi: (16) be-el-ni i-di A.GÀR me-re-èš-tim ù da-lu-wa-tum (17) ša mi-iš-la-an.KI ra-ap-ša a-di a-bu-ul ap-pa-an. KI (18) me-re-èš-tum ša mi-iš-la-an.KI-ma i-na muuš-te-er-tim (19) sa-al-ha-˹am˺ u[š-t]e?-x-ra?-ma [or: ˹ú˺-[wa-aš-ša]-˹ra˺]13 a-di ṣe-eh-ri-im ù [ṣ]e-hi-ir-tim (20) uṣ-[ṣú-ma x x x]-at-ka da-lu-ú-um i-da-al-lu (21) [ma-am-ma-an i-na li-ib]-bi a-lim ú-ul i[k-k]a-al-la (22r. 3’ fragmentary and left out here) (r. 4’) [a-na maaṣ-ṣa-ra-at(?)] BÀD.KI ù a-bu-ul-la-tim.KI (5’) [be-el-ni x x x-n]é-ši-im ù ma-an-num (6’) [a-na né-e]h-ra-ri-im li-ṣí-ma sa-di-dam li-im-hur-ma (7’) [ṣ]e-eh-ra-am ù ṣehi-ir-tam li-še-zi-ib (8’) it-ti la ke-em te-re-tum ša a-na sa-al-hi-im a-na U4 2.KAM.ÀM (9’) a-na U4 3-KAM. ÀM ni-te-ne-ep-pé-šu (10’) bu-up-pa-na-am ab-ka ….. (r. 22’) b[e-lí] ṣa-ba-am ú-ul i-ṭà-a[r-ra-d]a-an-né-š[iim-ma] (23’) [ur-ra]-am še-ra-am ar-nam e-[l]i-ni (24’) [ú-ul] i-ra-aš-ši (25’) [BÀD.KI] ù a-bu-ul-la-tim ni-na-aṣ-

The emendation i- to ni- is suggested by Heimpel 2003: 241, n. 198. Charpin (ARM 26/2) translates ll. 14-16: ‘en disant: “Que les faubourgs ne laissent pas sortir d’habitants ni ne les laissent entrer, et qu’ils ne reҫoivent âme qui vive, en sorte que nous gardions la ville en nos mains”.’ It seems, he understood DUMU.MEŠ as the residents of Šehna and as the object of the verbs u[šeṣṣi] and ušerreb, while regarding salhum as the subject (third person!), translating it as ‘faubourgs’ (probably meaning the troops staying in the area surrounding the city). Heimpel translated the passage similarly: ‘He (said), “The cultivated zone must not let the inhabitants [exit, nor] enter, and must not [ ] like, [ ] we [ ] the city in our hand.’” He stated, however: ‘the formulation is strange,’ and ‘presumably Atamrum wants to interdict communication between city and the cultivated zone around the city.’ The question is: whose salhum is being referred to, either that of Šehna, now surrounded by La-awilAddu, or that belonging to him, and whether the two verbs are in the first person pointing to La-awil-Addu or whether they are in the third person indicating the salhum? I believe that DUMU.MEŠ. salhum altogether expresses the residents of the salhum, and indicates the topic for the following sentence; thus, though it is given in the nominative, it actually constitutes the object of the verbs u[šeṣṣi] and 14  15 

Durand (ARM 26/1) maintains u[š-t]e?-x-ra?-ma. Alternatively, one might read ˹ú˺-[wa-aš-ša]-˹ra˺ (the photograph of ARM 26/1 does not seem to exclude this possibility). 13 

43

Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

Text 10. ARM 26/2, 405 (M.6198+), ll. 14-20 (cf. Heimpel 2003: 346f.). Letter from Yasim-El, representative of Mari in Ilan-Ṣura to the king Zimri-Lim, reporting a complicated situation with a war around Ašihum, the city belonging to the side of Hammurabi (of Kurda) and now besieged by Atamrum (of Andarig). The writer’s camp located near Ašihum is in trouble, under attack by the troop of Saggar-Abum, Hammurabi’s general, in spite of the existing peace pact between Zimri-Lim (Mari) and Hammurabi (Kurda). The writer continues:

Text 12. ARM 26/2, 511 (A.644), ll. 52-55 (cf. Heimpel 2003: 395f.). Letter of Iddiyatum, representative of Mari in Karana, to the king (Zimri-Lim), apparently quoting a message between others:

(14) be-lí l[u-ú i-di GIŠ.TU]KUL.HÁ it-ti-šu ú-[u] l e-[ep-p]é-[e]š (15) [x x x x x x x]-ú ṣa-b[u-u]m a-na s[a-l]a-hi-im (16) a-na ha-mi-ka-di-im ú-ṣé-[em-me] ˹x x-dda-gan˺ p[a-n]é LÚ.ba-za-ha-tim (17) ša sa-la-hi-im ṣa-bi-iṭ LÚ.ba-za-[ha-tum] ˹i-na˺ […..] (18) it-ti LÚ.baza-ha-tim ni-z[a-az] GIŠ.TUKUL.HÁ uš-ta-ba-[al-lalu]16 (19) [ṣa]-bu-um nu-ú úš-˹ta-di˺-ir ru-mu-umma ú-[ra-am-mi] (20) ù ṣa-bu-šu pa-na-am a-na GIŠ. TUKUL.HÁ-ma ša-ak-[nu] ‘My lord must [know] that I will not do battle with him (Saggar-Abum). [Nevertheless their] troops came out against the salahum to the direction of Hammikadum (the city of the Mari side). [xx]-Dagan is taking command of the security force (bazahātum) of the salahum. The security force is [fighting] in [ ]. We are supporting the security force. They are setting together the forces mixed. Our troops are scared and rapidly loosen. His troops had their sight set on battle.’

Text 13. ARM 27, 161 (A.1166), ll. 33-37 (cf. Heimpel 2003: 467). Letter of Zimri-Addu sent from Larsa to the king Zimri-Lim:

(52) ˹ù˺ ha-aq-[ba-ha-am-mu ša a-na …] (53) ˹ha˺-atnim.KI it-t[a-al-ku …] (54) ma-at ˹šu˺-ur-na-at.KI […] (55) sa-la-ha-˹am.KI˺ il-qé […] ‘And Haq[ba-Hammu (of Karana), who went to … ] Hatnum (54) [... he attacked] the land of Šurnat, [and] captured the salahum.’

(33) L[Ú.ME]Š.su-tu-ú ki-i 50 LÚ.MEŠ iš-tu ú-da-nim. KI (34) 3 bi-ri a-d[i] la-ar-sa.KI uṣ-ṣú-nim-ma (35) waar-ka-at sa-la-hi-im ša LÚ.MEŠ.KÁ.DINGIR.RA.KI (36) ˹i˺-ša-hi-ṭú-ma 1 LÚ 2 LÚ i-le-eq-qú-ú (37) ù še-em i-naaš-šu-ma a-na ú-da-nim.KI-ma ú-ta-ar-ru ‘Suteans, about 50 men, come out of Udanum in distance of three double-hours up to Larsa and attack the rear of the salahum of Babylonians and capture one man, two men and carry off grain and return to Udanum.’ Text 14. ARM 28, 65 (A.2095+A.3814), ll. 54-58. Letter of Ibal-Addu (king of Ašlakka) to his lord (Zimri-Lim): (54) wa-ar-ka-nu-um LÚ.me-er-hu-um iš-ta-al-ma šadu-la-bi (55) pa-ni-šu iṣ-ba-tam-ma sa-la-ha-am ša hu-ur-ra-a.KI iš-hi-iṭ (56) LÚ.MEŠ HA.NA ša le-qé-em il₅-qé-ma it-ta-al-kam (57) a-n[a]-ku a-na LÚ.me-er-hiim a-qa-ab-bi um-ma a-na-ku-ma (58) [U4 x].KAM taša-ab-ma a-lam hu-ur-ra.KI lu-ud-di-na-kum ‘Later, the merhûm (pasture-chief) deliberated, and Šadum-Labi guided him, and he (merhûm) attacked the salahum of Hurra. Hanaeans took everything they can take, and he (merhûm) came to me. I said to the merhûm: “wait for [x] days, and then I will give you the city of Hurra.’”.

Text 11. ARM 26/2, 422 (A.565), ll. 22-31 (cf. Heimpel 2003: 360f.). Letter of Yasim-El, representative of Mari in Andarig, to the king (Zimri-Lim): (21) [i-na]-an-na ha-am-mu-ra-[bi ki-ma] (22) i-na li-ibbi ka-sà-pa.KI wa-aš-[bu] (23) 1 li-im ṣa-ba-am iṭ-ru-ud[ma] (24) ˹a˺-[l]am a-ši-ha-am.KI ú-še-pí-ìš(EŠ) (25) ù 2 li-im ṣa-ba-am iṭ-ru-ud-[ma] (26) a-lam šu-ur-na-at.KI ša zu-ha-˹ad˺-ni (27) iš-hi-ṭú-ma sa-la-ah-šu GU4.HÁ ANŠE.HÁ UDU.HÁ (28) ù a-wi-lu-tam ša ik-šu-du il-qé (29) ù LÚ.MEŠ a-lu-yu a-na ki-ir-hi-im i-lu-ú-ma i-na kiir-hi-im.KI pa-ga-ar-šu-nu (31) úš-te-zi-bu ‘Now, Hammurabi (of Kurda), staying in Kasapa, sent 1,000 troops, and had the city of Ašihum fortified. And he dispatched 2,000 troops and attacked the city of Šurnat belonging to Zu-Hadni, and took away his (Zu-Hadni’s) salahum, oxen, donkeys, sheep, and human beings that he caught. And the people of the city (Šurnat) fled into the citadel, and saved their life in the citadel.’

Text 15. ARM 28, 111 (M.11006), ll. 4-7. Letter of Hummikun (king of Šuduhum) to Ibal-Addu (king of Ašlakka): (4) aš-[š]um [L]Ú ša te-ri-šu (5) i-[n]a šu-du-hi-im.KI ú-ul uṣ-ṣí (6) L[Ú] šu-ú i-na sú-ul-hi-i[a-ma] (7) i-[n] a qa-ti-ia ú-[ul uṣ-ṣí] ‘As for the man whom you wished, he cannot go out from the city of Šuduhum. That man must be in my sulhum (and) not [go out] of my hand.’ Text 16. A3555, ll. 10ff. and 20ff. (quoted by Durand, in ARM 26/1: 338 n. 20; cf. also Durand 1998: 214):17

ušerreb. Furthermore, the subject (agent) of the actions of not letting the residents of the salhum enter and exit should be La-awil-Addu, who is now surrounding the city. 16  Following the restoration by Joannes in ARM 26/2. He translates ‘nous étions avec les gendarmes et les armes (des uns et des autres) s’étaient mélangées.’ The verb could alternatively be restored as ušta-ba-[al-lu] (Št-stem of wabālum, not balālum).

The name of the city discussed here is not given in the passage quoted by Durand, and cannot be restored since the entire text of the letter remains unpublished. 17 

44

S. Yamada: Sal(a)hum and the Urban Landscape in the Old Babylonian Letters III. Meaning of the term sal(a)hum and the urban landscape

(10ff.) a-lam še-tu ša nu-ku-ra-tim iš-ta-na-ka-nu luuh-pí-šu-ma ù a-na wa-ar-ki-it u4-mi lu-ša-hi-is-sú LÚ.MEŠ ma-ki-i [a]ṭ-ru-ud-ma wa-ar-ka-at sa-la-hi-im ša a-lìm(LAM) še-tu ip-ru-su-nim….. (20ff.) a-lam še-tu e-he-ep-pí ú-ul-ma sa-la-ha-am ša a-lìm(LAM), i-na saad-di-im e-le-qé ‘(10ff.) I destroyed that city that continuously set enmity, and afterwards ravaged it. I sent spies to look into the salahum of the city….. (20ff.) I will devastate that city by force, or I will capture the salahum of the city by plundering.’

There are several attested variant forms of the term sal(a)hum, apparently based on the two slightly different stems, salh- and salah-, as well as inconsistent formations of status constructus, i.e. salah-, salaha- and salh- for accusative and salhi- for genitive (see below). Since the variant forms appear in similar contexts, however, they probably all represent the same word. One may also note that both salh- and salah- are attested in practically same phrase (ana ālim sal(a) him u maṣṣarātim nīdi ahim lā tarašši/ê) found in letters sent by the same person, Iṣi-Sumuabi/u (sa-la-hi-im in Tab T05B-42 and 43, but [sa]-al-hi-im in Tab T06-3+17 [above, n. 9]). The attestations of different forms can be categorized as follows:

Text 17. Eidem 2011: 80f., L87-651, ll. 3-15 (cf. Eidem 1991: 131-134) Letter from Šepallu to Mutia, king of Šehna: (3) iš-tu U4 3.KAM LÚ.KÚR (4) i-na URU za-an!-na!nim.KI wa-ši-ib (5) am-ša-li sa-al-ha-am (6) a-na liib-bi ma-tim ú-wa-aš-še-er-ma (7) i-na ANŠE.KUR.RA ar-ka-ab-ma (8) i-na 60 LÚ.MEŠ (9) a-di URU sa-bi-im. KI (10) a-na pa-an sa-al-hi-šu (11) al-lik 60 pa-˹ag˺ra-am (12) ad-di 50 a-si-ra-am e-si-ir (13) a-di ba-ab ka-ra-ši-šu (14) ú-ka-aš-ši-is-sú (15) ù SAG.DU-dam uš-ta-bi-lam ‘Since three days ago the enemy is staying in the city of Zannanum. Yesterday he released the salhum in open country, and I mounted a horse, and with 60 men I went to the city of Sabum to his (the enemy’s) salhum. I slew 60 men (lit. threw down 60 corpses) and took 50 prisoners. I chased it (the salhum)18 away right to the gate of his camp, and carried away one (of the) leader(s).’

1.

2.

3.

Text 18. TCL 18, 78:8 (cf. Veenhof 2005: 122-123, no. 132), Letter of Qurrudum to his lord, writing about the treatment of domestic animals after the late sowing in the winter:

Form salh-um/im/am (nom./gen./acc.): sa-alhu-um (Text 9); sa-al-hi-im (Texts 2, 6 and 8); [sa]al-hi-im (Tab T06-3+17); sa-al-hi-i-im (Text 3); saal-hi-im-ma (Text 8); sa-al-ha-am (Texts 2, 17 and 18); sa-al-ha-˹am˺ (Text 8); [sa-a]l-ha-am (Text 2). Form salah-um/im/am (nom./gen./acc.): sa-lahu-um (Tab T05B-43), sa-la-hi-im (Tab T05B-42, Texts 10, 13 and 16); sa-la-hi-˹im˺ (Tab T05B-43); s[a-l]a-hi-im (Text 10); sa-la-ha-am (Texts 14 and 16); sa-la-ha-˹am.KI˺ (Text 12). Forms with a pronominal suffix: sa-al-hi-šu (gen. with the 3rd pers. pron. suff.) (Texts 4 and 17); sa-la-ha-šu (acc. with the 3rd pers. pron. suff.) (Text 1); sa-la-ah-šu (acc. with the 3rd pers. pron. suff.) (Text 11); sa-al-hi (acc. with the 1st pers. pron. suff.) (Text 7).

The formal instability of the word occurs possibly under the influence of the liquid -l- that may introduce an epenthetic (probably short) vowel (cf. von Soden 1995: 16, §12*), or it might be caused by the fact that the word is non-Akkadian but of West Semitic origin (see below), so that its sound is often irregularly formulated in Akkadian vocabulary.

(7) aš-šum ṭe4-em ka-ma-si-ia ša be-li-ia-a (8) umma GU4 im-mer-er-tam ù sa-al-ha-am (9) ki-mi-is!(ÁŠ) (10) iš-tu ITI.GAN.GAN.È U4 20.KAM BA.ZAL-ma (11) e-re-ša-am ak-ta-mi-is! (12) GU4.HÁ a-na me-e ša-te-em lu uṣ-ṣi (13) ul-li-iš a-bu-ul-lam ú-lu uṣ-ṣi-am-mi (14) ù im-me-er-tum iš-tu ˹re-i-im/am(?)˺ (15) uṣ-ṣi-im-ma (16) iš-tu u4-mu-um [m]a-la-ak bé-ra-am (17) i-ter-ru[b]a--am ‘As regards my lord’s order for my assembling, saying “Assemble the cattle, the sheep and the salhum,” since the 20th day of month IX has passed, I have already finished plowing and sowing. The cattle truly leave (only) to drink the water, while not going out further from the city gate. And as for the sheep, after they go out for pasturing, they come back into (the city) after a double hour walk.’

It is questionable whether sú-ul-hi-i[a-ma] in Text 15 is a variant form of sal(a)hum or another form of šulhûm ‘outer city wall,’ as J.-R. Kupper discussed (Kupper 1998: 164, note e for ARM 28, 111). Charpin also compared salhum and šulhum (sic) as similar notions, while etymologically differentiating them from each other (Charpin et al. 1988: 86, note e to ARM 26/2, 320). I am inclined to consider that sú-ul-hi-i[a-ma] is not a variant form of sal(a)hum for the following reasons: (1) The first syllable of the word sal(a)hum is consistently spelled with sa- in all the other attestations, so that sú- markedly departs from the normal spelling in both sound and autography; (2) Though the two major variant forms šulhû(m) and šalhû(m) are known for the word of ‘outer city wall,’ the former (with -u- in the

Eidem translates ukaššissu (l. 14) ‘I chased him,’ taking the 3rd person possessive suffix as pointing to the enemy (LÚ.KÚR [l. 3]), not the salhum. His interpretation is not followed here. 18 

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first syllable) is standard in the texts of Mari, while the latter is found mostly in Assyrian and late Babylonian texts (see AHw: 1147 sv. ša/ulḫûm, and CAD Š/I: 243f. sv. šalhû A); (3) The variant sulhû(m) for the ša/ulhû(m) is attested in malku=šarru (Hrůša 2010: 46, col. I, ll. 240 [=letti dūri]); (4) The given context of Text 15, dealing with the confinement of a person within the city, fits the idea that the sú-ul-hi- here means the outer wall, rather than the notion of sal(a)hum, which is discussed below.

2.

The word sal(a)hum is attested in connection with major cities of various zones: Šubat-Enlil/Šehna (Texts 2 and 9) and Hurra (Text 14) in the Habur triangle, Ṭabatum (Tab T05B-42, Tab T05B-43, Tab T06-3+) in the Middle Habur area, Dūr-Yahdun-Lim (Text 3), Mišlan (Texts 6, 7, and 8) and Id (Text 5) along the Middle Euphrates, Hammikadum (Text 10), Šurnat (Texts 11 and 12),19 and Zannanum (Text 17)20 from the eastern part of Jazira, as well as Babylon (Text 1) and Larsa (Text 13) in Babylonia. Unfortunately, the cities to which a sal(a)hum belongs in Texts 4, 16, and 18 cannot be specified from the preserved texts. Furthermore, Durand states that the term salhum is attested with the cities of Mari, Šubat-Enlil, and Rapiqum (northern Babylonia, on the Euphrates) (Durand 1990: 127f.), although I have not been able to locate the attestations with Mari and Rapiqum. They might perhaps be mentioned in unpublished texts, to which Durand has given no references. One can make the following observations on the passages relating to the sal(a)hum quoted above: 1.

3.

The sal(a)hum is a part of the comprehensive urban unit belonging to a city, while being referred to together with the ‘city (ālum)’ and ‘outposts (maṣṣarātum, bazahātum)’21 (Tab T05B42 and 43, Tab T06-3+17, Texts 5, 6, and 7; cf. also the reference to the ‘sal(a)hum of a specific city’: salahim/salaham ša ālim [Text 16], salhim/ salham ša Šubat-Enlil [Text 2], salaham ša Hurrā [Text 14]). The security or wellbeing (šulumum)

Eidem included Ašihum in his list of the cities with which the salhum is associated (Eidem 1991: 133), probably considering that the salahum attested in Text 11 belongs to Ašihum. It seems to me, however, better to regard it as the salahum of Šurnat mentioned along with Ašihum in the letter (see my translation above). 20  For the location of Zannanum near Jebel Sinjar, see Eidem 2011: 81. 21  The word maṣṣartum (or maṣṣarātum in pl.) may mean either ‘act,’ ‘persons,’ or ‘guardposts,’ though I interpret it to designate ‘outposts’ in the letters from Tell Taban (see above, part I); cf. CAD M/II: 332340, esp. 336 (‘watchhouse, post’). bazahātum is a West Semitic loan word attested specifically in documents from Mari (CAD Z; 184). Like maṣṣarātum, it means either ‘military outpost’ (as in Text 6 above) or ‘security force’ (often as LÚ.MEŠ (ša) bazahātim, as attested in Text 10), though the sphere of the outpost’s action could be wider than its immediate surroundings (see Sasson 1969: 7; Abrahami 1997: Ch.I.A.2.c; Durand 1998: 282 and 381; Heimpel 2003: 573). I assume that the maṣṣarātum attested in the letters from Tel Taban and the bazahātum of Text 6 designate the same sort of structures located in the hinterland of the walled cities. 19 

of the sal(a)hum was certainly significant for the city, and had to be checked ritually (zukkum), and examined through extispicies (kapādum, têrētum) (Tab T05B-43, Texts 3, 4, 6, 7, and 8). It is a mobile entity that may stay in or around the city but occasionally can be ‘released (wuššurum)’ and ‘go out (waṣûm)’ (Tab T05B-43, Texts 2, 8?, 9?, and 17), as well as ‘assembled (kamāsum)’ (Text 18). More specific components of sal(a) hum are illustrated by its reference directly and appositively followed by ‘oxen, donkeys, sheep, and people (sa-la-ah-šu GU4.HÁ ANŠE.HÁ UDU. HÁ ù a-wi-lu-tam)’ (Text 11, l. 27). The fact that unfavourable results of extispicies about the sal(a)hum prompted the administrator to bring sheep closer to the city’s security zone (Text 3) also implies that the salhum consists of the flock of domestic animals and the associated people (supposedly shepherds, farmers, other workers and guards). In contrast, the reference to ‘cattle, sheep, and salhum (GU4 im-me-er-tam ù sa-al-haam)’ in this order before the description of the pasturing of cattle and sheep (GU4.HÁ im-me-ertum) (Text 18) leads us to believe that the term salhum may occasionally designate the human staff who lead animals from a city to nearby pasture or watering places, and vice versa.22 If my interpretation of the passage quoted from Text 9 is correct, DUMU.MEŠ.salhum (l. 14) specifically indicates the human sal(a)hum. In contrast, sala-ha-˹am.KI˺ attested in Text 12 may mean the location of sal(a)hum (see below). This demonstrates that the term sal(a)hum is a comprehensive concept that can include both domestic animals and human beings. Since it is not always defended with the fortification system, particularly city walls, and is exposed outside, the sal(a)hum can easily be approached from outside to inspect it (Text 16), when it is outside the wall. Thus, it would have often been targeted by raiders for plundering and capture (šahāṭum, sadādum, kašādum, leqûm) (Texts 1, 7, 8, 11, 12, 13, 14, 16, and 17).

Several questions—topographical, operational and lexical—must now be discussed. The first question is whether the sal(a)hum is indeed originally a topographical concept representing the irrigated area (where animals and people are situated), as Durand suggested, based on the etymological interpretation of the word as stemming from the verb salāhum ‘to sprinkle water, etc.’ In support of this idea, Durand also The location of the animals and people attacked by the enemy in Text 11 is not entirely clear from the context; they seem to be either inside the ‘walled lower city (adaššum)’ or in the open field outside the ‘outer city wall (šalhûm)’, supposing that the city had double walls as was often the case in the large cities of Upper Mesopotamia (cf. Eidem 1991: 133, n. 31). See below for the urban landscape in the region. 22 

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S. Yamada: Sal(a)hum and the Urban Landscape in the Old Babylonian Letters noted an isolated Middle Assyrian reference to A.ŠÀ ša ri-iš sa-al-hi ‘the field that is located at the end of saal-hi,’ as part of the topographical definition of sold land in a contract (KAJ 148, l. 8).23 He regarded this as evidence that the OB sal(a)hum is also a topographical concept. However, most of the passages reviewed above do not necessarily demonstrate that the sal(a) hum is a topographical notion. Especially instructive in this connection are details given in the fragmentary passage from Text 8 dealing with the ‘land of cultivation and the bucket-irrigated fields of Mišlan (A.GÀR me-reèš-tim ù da-lu-wa-tum ša mi-iš-la-an.KI).’ This records that the salhum went out from the city, with a mass of people, men and women, to draw water by buckets for cultivation. The salhum here is evidently a mobile entity, however, presumably composed of domestic animals and people, and not the cultivated fields themselves (called here mēreštum/dalūwātum). The Middle Assyrian sa-al-hi of KAJ 148, which Durand has equated lexically with the Old Babylonian sal(a)hum, could actually be differentiated from the latter. In my opinion, the isolated attestation of sa-al-hi in the Middle Assyrian text KAJ 148 can be understood as another form of the word šalhû(m)/šulhû(m)/sulhû ‘outer wall’ discussed above.24

security guards (bazahātum/maṣṣarātum) were also located. Area 4: The steppe or hinterland (nawûm/ṣērum) extending outside Area 3, where cattle and sheep were pastured. In addition, satellite images and field surveys have revealed linear routes radiating from modern tells (the remains of ancient walled cities) at several sites in the region.26 They probably represent the trace of the ancient trails (hūlū), along which cattle, sheep, goats, people, and wagons moved out up to the steppe (Wilkinson 2003: 111-117). In this reconstructed landscape, it would not be necessary to find room for the sal(a)hum as a major topographical area, since it is best understood as the flock of domestic animals and people, which moved through Areas 2 and 3 to reach the steppe (Area 4) for pasturing. The attestation of sala-ha-˹am.KI˺, appearing as the target of a raid in Text 12, is puzzling, though it does not show, in my opinion, that the sal(a)hum is essentially a topographical notion. The salahum.KI perhaps reflects the fact that the scribe pictures the location of the flock in his mind. If several cities were closely packed in a small area, the pasturing zone of one city would have abutted those of others, and the movement of the sal(a)hum or flock could occasionally have caused conflicts between cities, as may be implied by some of the letters quoted above.

On the basis of the archaeological and philological analysis of the urban landscape in Bronze Age northern Syria and Iraq,25 I would reconstruct the topographical structure of the city and its surroundings schematically as follows:

As for the etymology of sal(a)hum, I doubt its connection with the verb salāhum ‘to sprinkle’ (see above). On one hand, the verb salāhum is used to mean ‘to sprinkle water, oil, blood, or other liquids’ mostly in ritual and medical contexts, rather than agricultural ones (see CAD S: 85-88). On the other hand, irrigation is expressed in Akkadian by verbs such as šaqûm and makārum,27 and a field irrigated by means of water drawn by buckets (dalûm) from wells is called daluwātum in texts from Mari.28 As Durand noted, the word sālihum (active participle of salāhum) is equated with Sumerian lú.a.sud and apparently stems from the verb salāhum, thus meaning ‘a sprinkler.’ However, it is uncertain that it designates a gardener or irrigator as Durand assumed (1990: 128). It might be another occupation, possibly a ritual performer, though the evidence is too limited to define it precisely.29 Returning to the sal(a)hum in

Area 1: The inner city or citadel (kirhum), surrounded by a wall and surviving as a tell, is situated in the urban center, being surrounded by the following sub-urban areas: Area 2: The area immediately surrounding the inner city, used for intensive cultivation (mēreštum), where fields (eqlum), gardens (kirûm), ponds (yarrum), and stables for domestic animals were also found. This area corresponds to the lower city (adaššum), that may be surrounded by an outer wall (šulhûm). Area 3: The area outside Area 2, that of less intensive cultivation and meadows (ugārum), where the satellite small tells (dimtum) or outposts with Durand 1988: 338, n. 20. Cf. also Ebeling 1933: 63, no. 28, as well as CAD S: 98, salḫu B ‘(a topographical term).’ 24  It is not surprising to find the š and s interchanging between (Standard) Babylonian and Assyrian (šalhûm vs salhû). It is well known that the written s of Neo-Assyrian was pronounced as [š] and so written in Babylonian (Luukko 2004: 74f.). 25  Essential studies are Dossin 1972 (specifically for the kirhum ‘inner city’ and adaššum ‘lower city’ attested in the Mari documents [cf. Shibata and Yamada 2009: 95 with bibliography]); van de Mieroop 1997: 63-100; Wilkinson 2003: 100-127. Cf. also the specific case of Terqa (Tell Ashara) in the Middle Euphrates (Buccellati 1990) and that of Dur-katlimmu (Tell Sheikh Hamad) in Lower Habur (Kühne 2008). The Akkadian topographical terms in my schematic urban landscape description (see below) can mostly be consulted with the major dictionaries of CAD and AHw, except for kirhum and adaššum. 23 

For examples, see the cases of Tell Brak, Cholma Faqani, Tell Beydar (all in the Habur Triangle) and Qara Qosh (northern Iraq) in Wilkinson 2003: 111-117. 27  CAD Š/II: 26-27, under šaqû B, 3. ‘to water fields, gardens, to irrigate’; CAD M/I: 125-126 under makāru A ‘to flood, to irrigate, etc.’; CAD D: 56-57 under dalû ‘to draw.’ 28  See above, Text 8 and ARM 6, 3 (cf. CAD D: 59, Durand 1998: 627, Durand 1990: 128-129). 29  See CAD S: 99 under sālihu, for the attestations of the word; see also the notes by Charpin 1993/94: 8. Note also Durand’s commentary on ARM 3, 19, l. 27 (Durand 1998: 182), where he proposes to understand sa-li-hu as ‘souffreteux, de condition chétive,’ stemming from the root salā’u(m). 26 

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question, one may suggest that the word is related to the root of šlḥ that is commonly attested in West Semitic and Akkadian with the meaning of ‘to send, take out, set free’; the form being apparently that of a passive sense.30 Hence, the etymological connotation of the term could be “the one (i.e. flock) sent free (from the city).”

a fresh consideration of the circumstances recorded there. The letter might have been written when the tension with the advancing enemy was relatively high, as suggested by the requested careful checking of the movement of the salahum, or the flocks of animal and people. The protection of the salahum or flocks from enemy capture was understandably crucial for the city, since it was a major economic resource and an important agricultural labor force. The departure of salahum mentioned here could refer to its exit from within the outer wall of the city, if it existed, or else from the boundary of the agricultural zone (ugārum) directly surrounded by the steppe. The move was in any case for the purpose of pasturing the flock in the steppe (ṣērum, nawûm).

The next question is whether the sal(a)hum has a military role or not. Indeed, the term appears often in military contexts, either as the target of a raid or in ambiguous contexts. I will discuss the passages from Texts 9 and 17, the understanding of which are disputed. In Text 9, (DUMU.MEŠ.) sa-al-hu-um is mentioned in the context of the siege of Šehna. In my view, the salhum mentioned refers to the people belonging to the besieged city of Šehna, and not to the surrounding enemy forces led by General La-awil-Addu, as some scholars have apparently considered (see above, n. 15). In other words, I believe the salhum, whose movement was blocked by La-awilAddu, should be equated with (part of) the residents of the city now surrounded.

Abbreviations ARM 2 = Jean 1950, ARM 4 = Dossin 1951, ARM 14 = Birot 1974, ARM 26/1 = Durand 1988, ARM 26/2 = Charpin et al. 1988, ARM 27 = Birot 1993, ARM 28 = Kupper 1998, TCL 18 = Dossin 1934

In Text 17, the salhum of the enemy, apparently belonging to the city of Zannanum, was released from there and moved to another location near the city of Sabum, presumably for pasturing. The 60 and 50 men whom the troops of the letter sender (Šepallu) killed or captured must have been a component of that salhum. Though the letter sender says that he chased the salhum to the gate of ‘his’ (= the enemy’s) camp, this does not necessarily mean that the salhum originally belonged to the enemy’s army camp.31 It appears rather that the salhum ran away to the camp in order to gain protection from the troops of its own side. I thus believe that the sal(a)hum usually had no significant role in military operations, according to my understanding of Texts 9 and 17. Furthermore, in this connection, one may note in Text 10 that the salahum of Hammikadum is guarded by the security force (LÚ.bazahātum) from the approaching aggressors. This implies that the fighting force is not the sal(a)hum itself.

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I conclude this article by returning to the letter Tab T05B-43 from Ṭabatum, presented above in Part I, for See Hoftijzer and Jongeling 1995: 1136-1142, for šlḥ of North-West Semitic languages; Koehler and Baumgartner 2001: 1511-1516, for šlḥ in Hebrew. Note also the Amorite root ślḥ possibly attested as (a component of) personal names (Gelb 1980: 32). For Akkadian šalāhu(m), see CAD Š/I:193-194, under šalāhu ‘to take out,’ ‘to dispatch,’ ‘to send of,’ etc.; AHw:1142, under šalāhu(m) ‘ausreißen.’ The interchange between -s- of the Amorite-Akkadian and -š- of West Semitic and Old Babylonian does not pose a serious problem. See Streck 2000: 221-222, § 2.121. Note, for example, that the Hebrew šd/šdd (Koehler and Baumgartner 2001: 1418) corresponds with sdd of the Mari Akkadian (CAD S: 10 and 17f. under sadādu A, saddu, sādidu; cf. Charpin 1993/94: 1f.). 31  Eidem (1991: 133f.) might (or might not) have understood the passage thus, as he states: ‘I believe these observations help to define the salhum on an operational level as the flocks (and their shepherds/ guards) belonging to fixed “urban units,” be they larger cities or army camps’ (my emphasis). 30 

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Communication administrative par messager dans la documentation de Nuzi Philippe Abrahami

Abstract

Université de Lille, UMR 8164 HALMA

This study focuses on 18 Nuzi documents recording transfer transactions, which have the particularity of indicating, most often with other agents, the name of one or more messengers. Their role is not explicit because in most cases they do not seem to be directly involved in the registered operations constituting the transfer process. This ‘external’ character is also reflected in the structure of the text. The indication giving the name of the messenger is a nominal sentence affixed to the rest of the text, connected by the conjunction u ‘and’, sometimes separated by two lines or two empty spaces. The prosopographical analysis shows that most of the messengers are people who are strongly involved in the economic management of the Nuzi palace with quite extensive prerogatives. In this context, they are in contact with the palace steward and the governor of the country. Two of them seem to be rather associated with the diplomatic sphere. Among these messengers are also princes. It is therefore obvious that the messenger function in the texts of this file is a one-time mission and not a permanent occupation. It has been considered that their responsibility was to supervise the progress of the operations and sometimes more specifically to ensure the transport of the goods concerned. However, these hypotheses are only suitable for a limited number of situations. In fact, the most suitable explanation as to their role is to consider that their involvement is upstream of the ‘operating chain’. Indeed, the present case study should be considered as reflecting the communication process of an order by an authority that is not on site. In these circumstances, the common practice was to transmit the order by means of a letter addressed to the person in charge of executing it or ensuring its execution. In the Middle-Assyrian documentation, this procedure corresponds to the sending of a letter written on a tablet placed in an envelope and sealed by the sender. Nuzi’s documentation has preserved more than thirty letters illustrating the use of written orders. The Nuzi ‘messenger documents’ should be placed in the same context, that of an issuing authority that is not on the spot: the order is then entrusted to a third party who thus became a messenger, in charge of relaying the directive to the department concerned. Given that these envoys were known and well identified persons from the administration services, it is possible that they were not carrying a letter of order. The department concerned may nevertheless have wanted to keep track of the instruction by noting the name of the messenger who had communicated it. The first section of this study proposes a presentation of the texts in the form of a detailed summary highlighting its structure, indicating the nature of the operations carried out, and the agents concerned. The second section collects prosopographical information in order to reach a better understanding of the messenger socio-professional profile. The third section is devoted to the analysis of the role of the messenger in this group of texts.

La présente étude s’intéresse à 18 documents de Nuzi consignant des opérations de transferts de biens, qui montrent la particularité d’indiquer, le plus souvent avec d’autres intervenants, le nom d’un ou de plusieurs messagers. Leur rôle en tant que porteur d’un message n’apparaît pas de manière explicite et dans la plupart des cas ils ne semblent pas non plus impliqués en tant qu’agents des opérations enregistrées. Il a été cependant envisagé qu’il était de leur ressort de superviser le déroulement des opérations et parfois plus spécifiquement d’assurer le transport des biens concernés. Cette étude montre que ces hypothèses ne conviennent qu’à un nombre limité de situations. Elle propose d’envisager l’implication du messager en amont de la « chaîne opératoire », en tant que personne relayant l’ordre d’une autorité qui n’est pas sur place,

de procéder aux opérations mentionnées. La première partie de cette étude propose une présentation des textes sous forme d’un résumé détaillé suivant la structure du document, indiquant les éléments essentiels à l’étude du dossier  comme la nature des opérations réalisées et les agents concernés. Dans une seconde partie, il est question de cerner le profil de ces messagers en présentant un certain nombre de données prosopographiques qui montrent notamment qu’il s’agit de personnes ayant occasionnellement exercé cette fonction. La troisième partie est consacrée à l’analyse du rôle du messager dans ce groupe de textes. C’est avec un très grand plaisir et une profonde reconnaissance que je dédie cette étude à Olivier Rouault. À l’Université Lumière Lyon 2, Olivier a été 50

P. Abrahami: Communication administrative par messager dans la documentation de Nuzi pour moi un collègue proche avec qui j’ai travaillé dans l’entente et la complémentarité et dont j’ai bénéficié des conseils avisés à de multiples reprises. Parmi les nombreuses actions qu’Olivier a menées tout au long de sa carrière en faveur de la collectivité scientifique, cette courte dédicace est l’occasion de saluer la création en 2000, à son initiative, du poste de maître de conférence en assyriologie à l’Université Lumière Lyon 2, offrant ainsi un nouvel ancrage, dans une grande université française, à l’enseignement et à la recherche dans cette discipline «  rare  ». La présente étude est aussi un clin d’œil au projet d’édition électronique de textes cunéiformes qu’Olivier avait initié en 2005, projet dont il m’avait confié la direction et que j’ai par la suite centré sur le corpus de Nuzi. Cette étude en constitue donc un écho lointain et un message d’amitié.

ces documents sont datés par un mois (dont la place dans le calendrier de Nuzi est indiquée ci-dessous après la référence du texte). Le cas d’HSS 13 363 est à part. En effet, ce document ne relève pas de la sphère administrative mais constitue un acte de propriété attribuant au prince Šilwa-Teššub un nombre important de champs et d’installations agricoles ayant appartenu à Šurki-Tilla fils d’Akip-tašenni. Documents non scellés (1) Remise à un intermédiaire a. HSS 14 130 (xi) (R49) : orge de la reine pour la procession des dieux à Anzugalli, Tieš-urhe4 a reçu (ilqe), ù Heltip-apu, messager (dumu šipri). b. HSS 14 139 (i) : orge de la reine donnée (nadnū) à fNikuti, la doctoresse5 et à Kantu6, Šattip-erwe, messager (mār šipri). c. HSS 14 146 : laine de la reine, donnée (nadnū) à f Yamaštu7, ù Erwi-urh[e]8, messager (dumu.kin).

1. Présentation du dossier1 – les biens concernés 9 notices traitent d’orge et de laine de la maisonnée des reines indiqués comme « orge / laine de la reine »2. 3 autres notices enregistrent des biens identifiés comme appartenant au palais  : une chaîne en cuivre (HSS 13 54), des roseaux (HSS 13 103) et des flèches (HSS 13 175). 4 notices portent sur de l’orge sans autre précision (HSS 13 261 = AdŠ 692, HSS 14 146, HSS 14 161 et HSS 15 232). HSS 13  298 (= AdŠ 384) concerne du petit bétail. HSS 13 363 (= AdŠ 550) est en relation avec des terres et des installations agricoles.

(2) Remise au bénéficiaire a. HSS 14 129 (iii) : orge de la reine donnée (nadnū) aux chanteuses, ù Uir-atti, messager du palais (dumu.kin ša é.gal). b. HSS 14 159 (début de iv) (R49) : orge de la reine donnée (nadnū) au personnel de la maisonnée (niš bīti)9 de Nuzi, ù Tatip-Teššub, messager du palais (dumu.kin ša é.gal). (3) Acheminement? a. HSS 13 261 (AdŠ 692) : liste de 6 hommes avec leur patronyme  ; «  Ce sont les messagers (lú. meš mār šiprušu) que Šu-[….], le fonctionnaire halṣuhlu a missionnés (išpurūšunūti) (et) qui ont porté? (ša i-x-še-e) l’orge à Ṣilliawe et à Pahharrawe »10.

– les opérations réalisées Ces textes sont courts et structurés selon un formulaire standard. Différentes informations sont notées comme la quantité du produit, le cas échéant son utilisation ainsi qu’une ou plusieurs des opérations suivantes  : prélèvement du lieu de stockage (našāru)  ; remise à un intermédiaire ou au bénéficiaire (leqû / nadānu / ana ŠU NP nadānu)3, acheminement (našû?, wabālu), établissement d’un reste dû (muṭṭû). La plupart de

(4) Prélèvement et acheminement  a. HSS 14 134 (vii)  : orge de la reine, NP1-2 ont prélevé (imtašrū) et ils l’ont transportée à Zizza (ubilū), ù Tatip-Teššub, messager (dumu.kin).

Voir également le tableau (Figure 1) ci-dessous. Les collations, indiquées par un astérisque, ont été réalisées conjointement par B. Lion et moi-même dans le cadre du projet d’édition électronique des textes du palais de Nuzi lors de trois missions au Harvard Semitic Museum. Lorsque la pièce d’origine des documents cités dans le présent article est connue, elle est indiquée entre parenthèses après la référence du texte. EN 10/2 131, trop fragmentaire, n’a pas été intégré au présent dossier et il n’est pas certain qu’il y soit question d’un messager. J. Fincke (1998: 230) identifie ce document à un reçu mentionnant la localité d’Inzalti (obv. l. 3’) et un messager ([dumu / mār] ši-ip-ri, obv. l. 6’). D’après sa copie (p. 324), on lit plutôt: […]-ši-ip AN -˹x˺. 2  Des transferts d’ « orge de la reine » sont aussi documentés par d’autres notices qui ne mentionnent pas de messager: HSS 14 63, HSS 14 124 (R49), HSS 14 127, HSS 14 132, HSS 14 137, HSS 14 166 (R49) et HSS 14 174. Le dossier de l’« orge de la reine » fera l’objet d’une prochaine étude. 3  La fonction d’intermédiaire, lorsqu’elle n’est pas explicite, est déduite du recours à l’expression « confier à » (ana ŠU NP nadānu) [ci-dessous, situations 6a et 9a], des données prosopographiques lorsqu’elles montrent que le / la récipiendaire remplit un rôle de gestionnaire [situation 1c] ou qu’il s’agit d’un artisan (nommé ou non) chargé de transformer l’orge [situation 1b et 6b].

Tieš-urhe est probablement le gouverneur du pays, cf. Mayer 1978: 123. 5  AAN: 91 a lu Malkuti au lieu de fNikuti sans autre commentaire. La tablette montre clairement un /ni /. Le nom n’est pas attesté par ailleurs ; elle est désignée comme a-sú-ú, une femme médecin donc, cf. Mayer 1978: 167. Elle pourrait être la destinataire finale de l’orge. La documentation de Nuzi a également gardé la trace de deux hommes exerçant cette profession, cf. Abrahami et Lion 2018a: 342. 6  Kantu apparaît souvent dans les comptes de céréales des pièces D3 et D6 du grand bâtiment administratif situé au nord du palais. Il reçoit de l’orge en vue de différentes transformations: brassage (HSS 16 120: 5, D3), torréfaction (HSS 14 141: 3, D3) et maltage (HSS 14 53: 27, D6). 7  f Yamaštu est impliquée dans la production textile pour le compte de la reine cf. Abrahami 2014: 292. 8  Corriger Mayer 1978: 38 qui indique Erwi-huta comme nom du messager. 9  Sur cette catégorie de personnel, cf. Abrahami et Lion 2018a: 331. 10  Fadhil 1983: 135 a envisagé de rapprocher cette lecture du verbe našû. L’hypothèse est raisonnable même si le verbe est au singulier. Les parallèles montrent plutôt un usage de wabālu. La lecture de la photographie sur le site du CDLI (2ème ligne de la tranche) ne permet pas d’avancer sur ce point.

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Figure 1. Typologie des textes « à messager ».

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P. Abrahami: Communication administrative par messager dans la documentation de Nuzi b. HSS 14 151 (iii) : orge d[e* la reine]11, prélevée (našrū), on l’a transportée à Lubti (ubilū), ù Hutip-urašše, messager (dumu.kin).

sur l’orge, le blé et l’amidonnier qui ont été mesurés (ištu še.meš ištu gi[g] ištu kunīšu ša mandū našrū).

(5) Remise à un intermédiaire et acheminement a. HSS 14 150 (ii) : orge de la reine donnée (nadnū) à Heltip-Teš12 qui l’a fait transporter à Zizza (uštēbil), Hutip-urašše et Tatip-Teššub, messagers (dumu.kin.meš).

Documents scellés (9) Remise à un intermédiaire a. HSS 13 54  (M79) : chaîne en cuivre du palais, remise à Šadu-Tae (ana ŠU nadnū), ù Til-taššura, messager du palais (dumu.kin ša ekalli). Sceau de Šadu-Tae. b. HSS 13 103 (M79) : roseaux-šūli du palais de Nuzi pour faire des flèches, Unap-Teššub a reçu (ilqû!) auprès d’Erwi-šarri, Akap-Tae fils d’Ari-wakali, messager (lú.kin). Sceau d’Unap-Tešš[up]18.

(6) Prélèvement et remise à un intermédiaire a. HSS 14 128 (xii)  : orge de la reine, NP1-4 ont prélevé (imtašrū) et l’ont remise à NP4 (ana ŠU NP4 ittadnū)13, ù Kulpen-atal, messager (dumu. kin). b. HSS 15 232 (i) (R49) : orge donnée (nadnū) pour brasser et blé pour la déesse Bēlēt-māti, Kartiperwe, mes[sager] (dumu. [kin]); orge prélevée (našrū) pour brasser et blé pour la bière et le pain des servants des chars du Hanigalbat, Erwi-urhe, messagers! (dumu.kin.meš).

(10) Remise au messager et acheminement a. HSS 13 175  (M79) : flèches-šukūdu du palais qu’Akap-urhe, le scribe, messager (dumu.kin) de Wantia a reçu (ilteqe). Il entrera (irrubū!) à Tarbašhe. Sceau d’Akap-urhe. (11) Etablissement d’un déficit par le messager a. HSS 13 298 (= AdŠ 384) (A23) : décompte d’ovins et de caprinés. Sceau [de Šekar-Zizza] fils de [Hanakka]. Total de 30+ d’ovins et de caprinés, reste dû (muṭṭû) par Šekar-Zizza. Zike les a établis (iltakanšunūti) à la charge de (ina muhhi) ŠekarZizza au lieu de son fils (kime dumu.šu) . Zike, messager (dumu.kin) du palais19.

(7) Prélèvement et remise au bénéficiaire a. HSS 14 149 (ii)  : orge donnée (nadnū) à Irrike fils de Gimilli-Ištar, Šantakki messager (mār šipri) ; orge donnée (nadnū) à Ilulī, le répondant (āpilu)14, Til-Taššura, sukkallum messager (dumu. kin) ; cela a été prélevé (annūtu našrū). (8) Mesure, prélèvement et remise au bénéficiaire a. HSS 14 16115  (L14): orge pour ˹Nin(i)?˺-naya, la reine de Tašenniwe16, Uir-atti messager (dumu.kin) ; orge pour Irrike fils de GimilliIštar, Šantakki*17 messager (dumu.kin) ; prélevé

(12) Transfert de terrains et d’installations agricoles HSS 13 363 (= AdŠ 550) : liste des parcelles et des installations agricoles transférées (iddinū) à Šilwa-Teššub. Entre deux espaces blancs figure l’indication Hutiya fils de Kuššiya, messager (dumu šipri) du roi. Liste des administrateurs-

l. 2: iš-tu še.meš š[a munus.lugal]. Le début d’un signe, probablement /ša/, est aussi présent sur la copie et visible sur la photo du CDLI. 12  Heltip-Teššub (l. 4): le signe /šub/ n’apparaît pas sur la copie: soit le nom a été raccourci soit il a été oublié (par le scribe ou par E. R. Lacheman) comme dans HSS 14 48*: 4, où /šub/ figure sur la tablette mais n’a pas été copié. Ce nom apparaît également dans les comptes enregistrant l’orge distribuée à des cortèges royaux. Il s’agit d’un personnage important puisqu’il figure, dans plusieurs textes de ce dossier, après la reine et avant le groupe des princes, cf. par exemple HSS 14 46: 4 et HSS 14 49: 4, cf. Zaccagnini 2016: 23. 13  Erwi-šarri qui reçoit l’orge, réalise également le prélèvement avec les trois autres personnes impliquées dans cette opération. Erwi-šarri exerce la fonction d’intendant du palais, cf. Abrahami 2015a: 182-183. 14  Ilulī ne semble pas être un nom attesté par ailleurs. Pour les mentions de prophètes à Nuzi, cf. Lion 2000. 15  Ces deux notices sont enregistrées, après un trait, à la suite d’un compte qui concerne l’attribution d’orge, de blé et de blé amidonnier aux reines de Nuzi et d’Al-ilāni et au personnel domestique du palais. 16  ˹Ni-ni/in˺-na-a-a (r. 4). Mayer (1978: 110 n. 4) considère que la restitution [Ammin-n]aya (mère de Šilwa-Teššub, cf. Morrison 1979: 15-16), ne convient pas aux traces sur la copie. Ce point est confirmé par la collation: ce qui reste du signe, après munus, est conforme à la copie d’E. R. Lacheman et ne s’accorde pas avec un /am/. Il pourrait s’agir d’un /ni/, ce qui conviendrait bien à un nom féminin en Nin- ; les bas de clous verticaux qui suivent (présents sur la copie de E. R. Lacheman) pourraient correspondre à un /ni/ ou à un /in/. Les noms Nin-naya et Nini-naya ne semblent cependant pas attestés, Niniya, une forme proche, l’est par contre, cf. AAN: 100. Fahdil 1983: 182 considère qu’il est aussi question de la reine de cette localité dans HSS 13 155. 17  Le nom de ce messager a été lu différemment: Šantakta (Mayer 1978: 24), ša-an-ta-ak-ša (Fahdil 1983: 182), le signe est effectivement 11 

/ša/ sur la copie. AAN: 118 corrige en ša-an-ta-ak-ka!. L’examen de la tablette montre un signe /gi/ clair. 18  Le nom du messager et son titre font le tour complet de la tablette commençant sur la tranche droite au niveau de la ligne 5, après e-pèši, continuant au revers sous l’empreinte du sceau d’Unap-Teššub, puis sur la tranche gauche. Sa fonction dumu.kin est écrite en petits caractères entre la ligne 5 et 6 de la face: Obv. (1) 5 li-im / gi / rev.šu-ú-li (2) ša é-kál-lì (3) ša urunu-zi (4) a-na šu-ku-du (5) a-na e-pè-ši (5’) lú.kin (6) [m] ˹ú-na˺-ap-te-/šup (7) dumu a-ri-˹ka4˺-a/-a (8) a-šar mer-wi-lugal tr(9) il-qú-ú rev. (10) na4 mú-na-ap-t[e-šup]. Empreinte du sceau (11) /ma/-kapta-e DUMU a-ri-/wa-ka4/-[li]. Le nom du messager et son titre sont notés dans la même position que dans les autres textes du dossier. Akap-tae n’a donc pas reçu les roseaux avec Unap-Teššub: ilqû est un pluriel fautif comme dans HSS 13 175 (situation 10a) ou bien il s’agit du verbe de la subordonnée: « 5000 roseaux šūli du palais de Nuzi pour faire des flèches (qu’)Unap-Tae a reçus d’Erwi-šarri, Akap-Tae fils d’Ari-wakali, messager ». 19  Šekar-Zizza est un berger de la maisonnée du prince Šilwa-Teššub. Il s’agit du fils de Hanakka. Nous disposons de plusieurs documents établissant le nombre de bêtes dont il reste redevable, scellés par lui avec des sceaux différents (Stein 1993a: 174). Dans le présent document, il s’agit du sceau n°225 (Stein 1993b: 241). Pour ce berger cf. également Morrison 1981: p. 277-278. D’après la photo de la tablette sur le CDLI (P408492), on ne distingue pas de signe /lì/. Il n’y a pas non plus de cassure après é.gal. La translittération é-kál-lì dans HSS 13 298: 18 serait donc à corriger. L. 5-6 de la photo, on lit: ki-me-e dumu-šu, > correspondant à L. 15-16 de la translittération: ki-me-e māri-šu, māriri.

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sassukku et des arpenteurs impliqués dans l’opération qui apposent leurs sceaux. Hutiya scelle le premier20.

2. Prosopographie des messagers27 Akap-urhe (HSS 13  175) et Til-taššura (HSS 14  149) sont désignés respectivement comme étant scribe et sukkallu, indication qui figure avant celle de messager. On peut être certain qu’il s’agit des fonctions qu’ils exercent habituellement. En effet, Akap-urhe rédige deux documents témoignant de son activité de scribe auprès de particuliers en dehors de son service auprès de Wantiya, le gouverneur du pays28. Quant à Til-taššura, il est attesté en tant que sukkallu dans la liste des témoins du procès JEN 321 (= WAW 61). On le retrouve, sans son titre, dans les comptes d’orge pour les cortèges royaux. Son nom y apparaît d’ailleurs à plusieurs reprises avant ou après celui d’Uir-atti29. Dans HSS 14 50, 13 (= WAW 3), ils sont tous deux cités après les résidents ubārūtu d’Assyrie. Uir-atti est aussi mentionné avant un sukkallu anonyme et le résident ubāru du Hanigalbat dans un autre compte de ce dossier (HSS 14 60, 7)30. Ces indications montrent que le domaine de compétences du sukkallu à Nuzi relève de la sphère diplomatique à un échelon élevé de l’appareil d’Etat. Certains titulaires de cette fonction sont d’ailleurs directement en lien avec le roi31.

– La provenance des tablettes Le lieu de trouvaille des tablettes n’est connu que pour 9 documents. HSS 13 261 et HSS 13 298 proviennent de la pièce A23 de la maison du prince Šilwa-Teššub dont les archives étaient stockées dans les deux pièces A23 et A2621. Les autres documents relèvent de différentes pièces du palais. HSS 14  161 est issu de L14 une pièce «  pivot  » qui jouxte la salle L11, la plus grande pièce du palais identifiée à une salle d’audience ou de réception22. Les documents scellés HSS 13  54, HSS 13 103 et HSS 13 175 proviennent tous de M79 qui a livré en tout 44 documents. Cette pièce forme avec M78, l’appartement de l’intendant du palais, adjacent à la grande cour M10023. Trois autres tablettes mentionnant un messager proviennent de la section R49 du long couloir qui traverse le secteur affecté aux activités domestiques24 : HSS 15 232, HSS 14 130 et HSS 14 159. Ces deux derniers textes concernent un transfert d’« orge de la reine ». R49 a livré deux autres tablettes, HSS 124 et HSS 14 166, également en rapport avec l’ « orge de la reine » mais sans implication de messager. L’ensemble des tablettes sans provenance connue concernant l’«  orge de la reine », avec ou sans mention de messager, dépendait probablement du même service qui gérait aussi la laine de la maisonnée de la reine (HSS 14 121)25. Toutefois, R49 étant un couloir, il est probable qu’il ne s’agisse pas de l’emplacement d’origine de ces tablettes et que le lieu d’archivage se trouvait ailleurs, peut-être à l’étage26.

Les autres messagers mentionnés dans le présent dossier interviennent souvent dans des opérations de gestion des biens du palais. On les voit agir parfois ensemble, ce qui témoignent que l’on a affaire au même cercle de personnes. Erwi-urhe, l’intendant du palais, messager dans HSS 14 146 et HSS 15 232, effectue dans HSS 14  157 un prélèvement et une remise d’  «  orge Nous avons exclu de la présente enquête certains messagers. Šantakki n’est attesté que dans les deux textes du présent dossier. C’est aussi le cas d’Akap-tae fils d’Ari-wakali et des six messagers mentionnés dans HSS 13 261 (AdŠ 692). Zike est un nom très courant à Nuzi. Il est donc très difficile d’identifier de qui il s’agit. Concernant Hutyia fils de Kuššiya, on se reportera à Wilhelm 1992: 103 et Negri Scafa 1995: 67. 28  HSS 19 125 (G73), Lion et Stein 2016: 61 n°13, 32 où il est indiqué comme fils de […]-Teššub et HSS 19 98 (F25), Negri Scafa 2012: 237. Ce type de situation a pu être assez courant. Zike fils de fŠirwiya, un tisserand du palais, travaille, de façon apparemment autonome, pour Tarmi-Tilla, le petit-fils de Tehip-Tilla, cf. JEN 314 et l’édition de ce texte dans Abrahami et Lion 2018b: 27-28. 29  HSS 14 55, 10 (Zaccagnini 2016: 27); HSS 15 239, 14 (Zaccagnini 2016: 27); HSS XIV 53, 11 (Zaccagnini 2016: 31) et HSS 14 48, 9 = WAW 2. Dans ces deux derniers textes, Til-taššura et Uir-atti sont enregistrés avec Akiya désigné comme sukkallu. 30  Sur les étrangers en mission officiel (ubārū) à Nuzi cf. Lion 2017. 31  Pour le rôle du sukkallu dans les affaires judiciaires cf. Mayer 1978: 124-125 et Lion et Stein 2001: 45-46. Zaccagnini 1974: 31 n. 39 fait de Til-taššura un Hanigalbatéen (cf. également Zaccagnini 2016: 48). Cette affirmation, non justifiée, qui prévaut également pour Kulpen-atal, Tirwin-atal et Wirahhe semble s’appuyer que le fait que ces personnes évoluent dans le cercle de Šatti-wazza dans les comptes d’orge pour les cortèges royaux. C’est le cas cependant de nombreuses autres personnalités. Un Tirwin-atal relayant un ordre venant directement du roi est l’auteur de la lettre HSS 9 5 (= AdŠ 592). Il s’agit d’un personnage très important qui est cité en deuxième position après Ehel-Teššub « fils du roi » dans une liste de rākib narkabti, cf. Dosch 2009: 212 et n° 48. Fahdil 1983: 163 a considéré qu’il pourrait être lui-même prince. Dans la liste de distribution de bière HSS 14 135, 10, il figure parmi les bénéficiaires après les princes Hutip-urašše et Tatip-Teššub. Tirwin-atal n’est donc probablement pas un Hanigalbatéen. 27 

Pour le sceau qu’il utilise dans ce document, cf. Stein 1993b: 247, n°237. 21  HSS 13 363 est indiqué comme provenant de C2 dans HSS 13 (p. xiii). Son rattachement à l’archive de Šilwa-Teššub ne fait pas de doute. La tablette devait provenir de l’une des deux pièces A23 / A26 de la maison du prince, cf. Stein 1993a: 30. 22  Starr 1939: 143; Margueron 1982: 435 et 446-447; Battini 2015: 202. Presque la moitié des documents trouvés dans cette salle sont, tout comme HSS 14 161, des comptes de dépenses de céréales et de produits issus de leur transformation (pain de bière, gruau et malt). La remarque de Mayer 1978: 24 n. 3, qui doute de la fiabilité de l’indication rattachant HSS 14 161 à L14 dans le catalogue d’HSS 14: xvi (SMN 864), ne semble donc pas justifiée. Concernant les tablettes de L14 dans le catalogue de Mayer 1978: 23-26, il faut ajouter à Abrahami et Lion 2012: 4 (§3.1), HSS 13 43 (SMN 432) qui provient en fait de A.23 et non de L14. 23  Mayer 1978: 32-38. Abrahami 2015a: 188. 24  Starr 1939: 164 et Margueron 1982: 429-430. 25  HSS 14 121, trouvé également en R49, est un reçu de laine au titre de la quote-part iškaru revenant à la reine. 26  Voir déjà à ce sujet la remarque de Mayer 1978: 62-63. A ces six tablettes provenant de R49, il faut ajouter également HSS 14 142 et HSS 14 167 qui enregistrent des dépenses de céréales pour les reines d’Al-ilāni et de Nuzi. 20 

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P. Abrahami: Communication administrative par messager dans la documentation de Nuzi de la reine  » pour les chevaux et les garde-taluhlu conjointement avec Šatip-erwe, lui-même messager dans HSS 14 134. Celui-ci est l’administrateur qui scelle avec Šurki-Tilla un inventaire de mobilier et de vaisselle du palais (HSS 15  130  : 66, L27). Il effectue aussi un prélèvement d’orge d’un grenier avec Kulpen-atal pour ses propres cochons (HSS 13 78, R76)32. Kartip-erwe messager dans HSS 15  232 a aussi des responsabilités d’administrateur. Dans SMN 1434 (HSS 13 pl. IX, côté droit : 30-31), il scelle avec Kula-hupi un inventaire de textiles et d’objets métalliques qui sont remis à Erwišarri. Dans HSS 15  292 (N120), il est le destinataire d’une lettre envoyée par Hašip-Tilla (peut-être le gouverneur du pays) et Tarmi-Teššub, lui enjoignant de mettre un char à disposition du souverain. Kartiperwe est un personnage important chargé de veiller à l’exécution des décisions royales car il scelle l’édit royal AASOR 16 51 (AdŠ 711) avec Heltip-apu, messager dans HSS 14 130. Celui-ci est probablement le même individu qui est responsable d’un transfert d’orge de la reine pour le personnel des maisonnées d’Ašuhiš et de Lubti dans HSS 14  132. Dans la documentation du palais, un Heltip-apu gérant les textiles est très souvent documenté : dans une série de comptes de la pièce R76, il effectue des prélèvements (našāru) dans le magasin (bit nakamti, explicitement mentionné dans les documents soulignés) : HSS 13 187 , 11; HSS 14 248, 1333, HSS 14 249, 24; HSS 14  550, 17; HSS 15  139, 6, 9. Deux autres documents le montrent impliqué dans la gestion des textiles : dans HSS 15 164, il reçoit 28 vêtements afin de les expédier à Azuhinnu (Fadhil 1983  : 72)  et dans HSS 15 173 : 4 (R76), il « fait sortir » (ilteṣi) 24 vêtements des gardes taluhlu fournis par Erwi-šarri. Un Heltipapu intervenant dans la gestion des métaux est aussi documenté : il est l’expéditeur de la lettre HSS 14 587 (M79) adressée à Elhip-Tilla, l’intendant du palais, et son supérieur hiérarchique puisqu’il lui donne l’ordre ainsi qu’à Tieš-urhe de prélever du cuivre pour payer les rations du personnel de la maisonnée installé à Karāna34. Heltip-apu est donc impliqué dans la gestion de l’orge, des vêtements et du cuivre du palais : il est en mesure d’effectuer des prélèvements et de confier les produits pour leur acheminement. Un profil à peu près identique caractérise Kulpen-atal. Ce dernier est impliqué en tant que messager dans HSS 14 128 où le prélèvement d’«  orge de la reine  » est effectué par plusieurs personnes dont Erwi-šarri, l’intendant du palais. C’est probablement le même Kulpen-atal que l’on voit fréquemment intervenir dans des textes de la pièce R76 du palais pour effectuer des prélèvements

de textiles dans l’entrepôt (bīt nakkamti)  : HSS 13  152, 10  ; HSS 14  248, 29  ; HSS 14  249, 13  ; HSS 15  139, 21  ; HSS 15 178, 9. Dans ce dernier texte, il retire des pièces d’habillement et des couvre-lits (lubultu mayyali) et les remet à un tiers (Turar-Tešup). Le tout est ensuite expédié à Murkušanni (it[tablū]). Kulpen-atal opère aussi un autre envoi vers cette même destination dans HSS 13 152, 13. Dans HSS 14 248, 39, c’est, probablement, toujours au même Kulpen-atal que sont remis des vêtements sur l’ordre de Karmiša (išpur). Kulpen-atal semble donc disposer d’une compétence particulière dans la gestion des textiles. Enfin, les messagers Hutipurašše et Tatip-Teššub qui effectuent conjointement une de leur mission (HSS 14 150) sont probablement des princes, comme cela a été avancé par Wilhelm 1992 : 140 et Dosch 1993 : 25-26. Ce tableau prosopographique montre donc qu’une partie des messagers du présent dossier sont des personnes très investies dans la gestion économique du palais avec des prérogatives assez étendues. Dans ce cadre, ils sont en relation avec l’intendant du palais et le gouverneur du pays. Deux d’entre eux semblent être plutôt associés à la sphère diplomatique. On voit aussi parmi ces messagers des princes. Il est donc évident que la fonction de messager qu’ils exercent dans les textes du présent dossier est une mission ponctuelle et non une occupation permanente. 3. Fonction des messagers Pour Mayer 1978: 162, lorsqu’il est question de convois d’orge expédiés vers des localités, le messager est chargé du transport. L’idée avait été avancée par Cassin 1974: 384 : « On pouvait être mār šipri occasionnellement pour convoyer une cargaison de blé ou d’une quelconque denrée d’une ville à l’autre  ». C’est également ce que suggère Negri Scafa 1995: 62 « Consequently, both from the evidence of the documentation relative to arms and from what is generally known about mār šipri, it may be concluded that any time they are mentioned, it concerns the transport of goods  »35. Deuel 2015: 361 dans une étude générale sur le mār šipri dans la documentation de Nuzi, a également considéré que « The mār šipri (agent) performed the primary delivery functions »36. Cette explication vaut pour les situations (3a?) et (10a). Mais dans (4a-b) et (5a), la responsabilité d’apporter ou de faire porter l’orge à destination ne revient pas au messager. Celui-ci ne s’occupe donc pas nécessairement de l’acheminement, opération qui n’a pas non plus de caractère implicite puisqu’elle est notée dans plusieurs

Le nom est écrit Šatta/i-erwe qui est considéré par AAN:121 comme une variante de Šatip-erwe. 33  Le prélèvement est réalisé sur le magasin du prince Hut-Teššub avec l’indication chronologique « quand Zike (est devenu) serviteur (ṣuhār) ». 34  L. 10-11, lire a*-na* ti-eš-ur-hé i-din. Tieš-urhe est chargé de convoyer le cuivre. Pour ce texte, cf. Abrahami 2015b: 67. Tieš-urhe semble faire partie du cercle des collaborateurs de Heltip-apu. Ce dernier lui fait parvenir des textiles dans HSS 13 187 (ci-dessus). 32 

Cf. également Negri Scafa 1995: 64; Negri Scafa 2009: 456 et 472 ainsi que Zaccagnini 1977: 172. 36  Les textes du présent dossier ne sont pas traités par cet auteur. HSS 13 103 est mentionné (p. 361 n. 68) dans une citation de Dosch 1987: 232. 35 

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documents (situations 3, 5 et 10). De plus, en dehors de (3), (10), (11) et (12), le messager ne semble pas impliqué dans les opérations enregistrées. Ce caractère « extérieur » est également reflété dans la structure du texte. L’indication « messager » figure dans une phrase nominale apposée au reste du texte, connectée par la conjonction u (8 cas), parfois séparée par deux traits (u Kulpen-atal dans HSS 14 128), ou par deux espaces vides (Hutiya dans HSS 13 363).

écrit39. Les documents « à messager » de Nuzi relèvent probablement du même type de situation  : l’ordre est alors confié à un tiers qui devenait de ce fait un messager, chargé de le relayer au service concerné et le cas échéant de contrôler le bon déroulement de l’opération. Etant donné que ces envoyés étaient des personnes connues et bien identifiées des services de l’administration, certaines même très impliquées dans la gestion des biens du palais, il est possible qu’elles n’étaient pas porteuses d’une lettre à ordre. Le service concerné a pu néanmoins vouloir garder la trace de la directive qui lui avait été donnée en notant le nom du messager qui la lui avait communiquée.

Certes, les situations (11) et (12) conviennent assez bien à ce qu’a envisagé D. Deuel (2015: 361) de la fonction du mār šipri qui pouvait être aussi de contrôler le mouvement des biens et des propriétés. Toutefois, l’étude du présent dossier suggère que fondamentalement, c’est le sens premier d’envoyé qui convient. L’explication proposée ici implique une autorité administrative, émettrice de l’ordre, qui n’est pas sur place et qui de ce fait dépêche un messager porteur de l’ordre à exécuter afin de le transmettre à qui de droit37. Dans certains cas plus rares, cet envoyé dispose du mandat pour procéder lui-même à la réalisation de l’ordre (situations 3, 10, 11 et 12).

Liste des textes disponibles sur le CDLI et leur numéro correspondant HSS 13 54 = P408317 (photo + translitération) HSS 13 103 = P408355 (photo) HSS 13 175 = P408398 (photo + translitération) HSS 13 298 = P408492 (photo) HSS 13 261 = P408460 (photo) HSS 13 363 = P408539 (photo) HSS 14 128 = P416615 (copie) HSS 14, 129 = P408717 (photo) HSS 14 130 = P416616 (copie) HSS 14 134 = P408719 (photo) HSS 14 139 = P408723 (photo) HSS 14 146 = P408726 (photo + translitération) HSS 14 149 = P416624 (copie) HSS 14 150 = P416625 (copie) HSS 14 151 = P408728 (photo) HSS 14 159 = P408732 (photo) HSS 14 161 = P408733 (photo) HSS 15 232 = P417935 (copie)

L’agent émetteur lorsqu’il est explicitement mentionné est le souverain dans le cas de Hutiya fils de Kuššiya désigné comme « messager du roi », le gouverneur du pays dans le cas du scribe Akap-urhe38, le halṣuhlu qui missionne 6 personnes et une autorité administrative anonyme exerçant ses fonctions dans le palais dans le cas Uir-atti, Zike, Til-taššura et Tatip-Teššub, désignés comme « messager du palais ». Ces deux derniers sont aussi qualifiés de messager. Les deux désignations sont donc probablement équivalentes, l’une étant simplement plus explicite que l’autre. De quel palais s’agit-il  ? L’alternance «  palais de Nuzi  » / «  palais  » (situation 9b et 10a) montre que la mention « palais » semble concerner par défaut le « palais de Nuzi ». Il est donc probable qu’il soit question du palais local et pas nécessairement du palais de la capitale ou d’une autre ville royale du royaume d’Arraphe.

Abréviations AAN Cassin et Glassner 1977 AdŠ Das Archiv des Šilwa-Teššup CDLI Cuneiform Digital Library Initiative EN 10/2 Fincke 1993 HSS 13 Pfeiffer et Lacheman 1942 HSS 14 Lacheman 1950 HSS 15 Lacheman 1955 SCCNH Studies on the Civilization and Culture of Nuzi and The Hurrians WAW Maidman 2010

Le présent dossier constitue un cas d’étude qui éclaire le processus de communication d’un ordre par une autorité éloignée géographiquement. Dans ces circonstances, la pratique courante était de transmettre l’ordre par le biais d’une lettre adressée à la personne en charge de l’exécuter ou de veiller à sa réalisation. Dans la documentation médio-assyrienne, cette procédure correspond à l’envoi d’une lettre našpertu rédigée sur une tablette mise sous enveloppe et scellée par le donneur d’ordre (Postgate 2013: 6769). La documentation de Nuzi a conservé plus d’une trentaine de lettres qui illustrent le recours à l’ordre

Bibliographie Abrahami, P. 2014. Wool in the Nuzi Texts. In C. Breniquet et C. Michel (eds), Wool Economy in the Ancient

La même pratique administrative est attestée dans les textes médio-assyriens où l’indication PN qēpu « représentant » figure à la fin de notices en général non scellés, cf. Postgate 2012: 381 et Postgate 2013: 375. 38  Cette identification de Wantia est très probable, cf. Mayer 1978: 123.

Ce corpus est actuellement étudié par A. Planelles dans le cadre de sa thèse dirigée par Josué J. Justel. Le dossier des lettres contenant des directives royales fera l’objet d’une présentation conjointe avec B. Lion dans la cadre de la 65e Rencontre assyriologique internationale de Paris et dans le volume à paraître sur Nuzi de la collection Littératures anciennes du Proche-Orient.

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Temples et cultes

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A Small Ninevite 5 Period Shrine from Tell Arbid Piotr Bieliński

University of Warsaw-Polish Centre of Mediterranean Archaeology

The decades following M. E. L. Mallowan’s coining of the scientific term ‘Ninevite 5 culture’ were devoted to examination of the pottery, glyptics and burial practices. It was not until the wave of excavation projects that commenced in the Syrian Jezirah in the 1990s that regular investigations of the architecture could be undertaken. Urban remains were known already, from Chagar Bazar and Telul eth Thalatat, for example, but they had hardly warranted in-depth overall analyses. The new discoveries opened wide a vista on Ninevite town architecture big and small, and it suddenly became not only possible, but indeed indispensable to study building techniques and the huge differentiation of Ninevite domestic and utilitarian architecture.

and such was also my line of reasoning in the case of Tell Arbid.1 The structure in question was first recorded in the spring season of 2006 in trenches lying on the lower eastern slope of Tell Arbid (sector SD). A late Ninevite 5 (Early Jezirah II) layer contained the remains of a more or less regular rectangular unit (locus 75-square 35/65), approx 3.70m long and with a width ranging from 2.50 to 2.70m (Figure  1).2 The walls, which have survived some 0.80m above the last floor of the building, had been sheared off at a later time to prepare a leveled platform under the next structures (Figure 2). Indeed, the new walls took advantage of the east and west walls of the unit, sometimes, as in the case of the west wall, running at a slightly different angle.3 Two clay floors, one level approximately 10cm above the other, were

Then there were the structures, like those in Tell Raqa’i, Tell Kashkashok and Tell Barri, which failed

Figure 1. General view on locus 75-35/65 at the end of the 2006 season. Photo © A. Reiche.

to have any self-evident function, but which were built and furnished with a variety of different podia, benches and hearths, all of which, when considered in the light of the known facts about pre-Sargonic sacral architecture in Mesopotamia and Syria, suggested to the excavators a sanctuary function. Those were the grounds for Schwartz’s identification of the sanctuary in Tell Raqa’i (Schwartz 2000: 167)

The site lies approx. 35km to the southwest of Qamishli, about halfway between Tell Mozan and Tell Barri. An excavation project has been implemented at the site since 1996 by a joint team from the Syrian General Directorate of Antiquities and Museums (DGAM) and the Polish Centre of Mediterranean Archaeology (PCMA), University of Warsaw. 2  Preliminary information on the structure has been published in Bieliński 2008: 556-557. 3  The walls of room 75 were erected of bricks mainly 36x18cm, laid in fairly regular manner, like the central and southern podium. 1 

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Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

Figure 2. Plan of locus 75-35/65 showing the most recent stage of the room. In grey and white are lined later walls erected on tops of walls of locus 75. Drawing by M. Momot.

Figure 3. Locus 75-35/65 seen from the South. Photo © A. Reiche.

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preserved inside the unit. The upper one, representing the last phase of use of locus 75, was relatively insubstantial, unlike the lower one, which consisted of a thick coat of white plaster. Only a few potsherds were found on it (including a complete lid) . The entrance in the west wall, which was 45cm wide, was situated near the southwestern corner. Two brick steps were observed, leading down from the upper level outside to the lattermost floor inside the structure; there was also a stone door socket near the entrance. In the initial stages of the structure, it could be entered also through an entrance in the eastern end of the north wall, by the corner. It was approximately 60cm wide and was protected on the east side by a short projecting buttress, veering off slightly to the inside and neatly plastered. The passage in question connected the said room with another much smaller unit, 2.25 by 1.30m, adjoining it on the north (locus 39 – square 35/65). This entrance was blocked with bricks of the same size as the ones used in the walls, but clearly from a

P. Bieliński: A Small Ninevite 5 Period Shrine from Tell Arbid

Figure 4. Central podium in locus 75. Photo © L. Wojnarowicz.

different batch. The bricks, laid end to end to form a thin partition wall closing off unit 75, at least in its last occupational phase, formed at the same time a shallow recess in the north wall of the room (Figure 3).

podium had moved away distinctly from the main one, while the northern one remained where it had always been in relation to the main podium. All the alterations are confirmed by the presence on podia sides of successive thick coatings of white gypsum plaster, up to 3cm thick in places in the last phase. The plaster coating is also noted on the wall behind the podia. A rectangular hearth was situated directly in front of the central podium. It was in a slight depression, surrounded by a raised band of gray clay, and it did not change its location when the new floor was introduced 10cm higher up; it also seems to have retained its initial dimensions (approximately 100 by 60cm). The other two installations inside the room, another podium and a small shallow basin, are located in the northeastern corner. They seem to be have been introduced when the passage from locus 75 to locus 39 was blocked. The finely plastered podium stood against the east wall, extending from the partition wall in the recess all the way to the north podium. It was narrower and approximately 0.20m higher than the latter podium, incorporating a buttress which had existed on the spot previously. The remaining space inside the recess in the north wall was occupied by a basin more than 0.40m wide; its outer wall consisted of a brick set up on edge (Figure 6). The pool was lined thickly with gray gypsum plaster. Its shallowness (about 8cm in the part at the back and approximately 15cm in the section in front) makes it difficult to imagine what purpose it could have served.

Three brick podia were erected by the east wall of the unit, opposite the entrance. Their layout was not very regular. The biggest and highest one, situated centrally against the wall, measured initially about 1.60 by 0.65m; it subsequently was cut down a number of times on the south side until, in the end, it was no more than a meter long (Figure 4). At least some of these alterations appear to have been connected with the introduction of a new floor at increasingly higher level. The surviving height of more than 0.80m should be considered the original height of the podium, judging by the faint, but discernible traces of gypsum plaster on its top. The small podium in the southeastern corner of the room underwent similar modifications. Now about 0.70m high, it was initially made to be approximately 0.90m high; in the last phase it was reduced to just 0.50m in length, but gained in width from 0.50 to 0.60m. The top does not seem to have been altered; hence, the two low steps may have been an intentional design from the beginning. With regard to the third platform in the northern part of the room and the lowest one, its height at 0.30m is unquestionable due to a well-preserved layer of gypsum plaster on its top (Figure 5). The renovation of the room had only a minimal impact on the horizontal dimensions of this podium, and it remained 0.65 by 0.45m throughout its existence. The end effect of the alterations was that in the latest phase the southern

To recapitulate, we are dealing with a room entered from one of the long sides, furnished with three large 63

Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

Figure 5. The northern podium and adjacent auxiliary ‘table’ in north-eastern corner of room no. 75. Photo © L. Wojnarowicz.

renovation of the white plaster coats and one is left with little doubt that the structure is in fact a small Ninevite shrine of the ‘rural’ kind, if the parallels mentioned above are any indication.

Figure 6. Small plastered basin in north-eastern corner of unit 75-35/65. Photo © A. Reiche.

The sole question that arises is whether locus 39 was ever an integral part of this shrine. The idea has to be rejected, once the floor levels in the two rooms are compared. The lower floor in the shrine is considerably above the level of the ‘good’ floors in locus 39, and in any case, parallels from other ‘rural’ shrines of the Ninevite 5 period show that a side room, if it existed, as at Tell Barri, would precede the sanctuary and not be located off the back of the shrine (Pecorella and Pierobon Benoit 2008a: 14).

The shrine in locus 75 on Tell Arbid falls into a category which has been recognized by many scholars, including P. E. Pecorella, but it has also certain special features distinguishing it from already published examples from the Jezirah (Pecorella and Pierobon

podia set symmetrically against the opposite wall, the central one being bigger than the rest, a well modeled hearth in front of the central podium and a curious basin by one of the podia. Add to this the repeated 64

P. Bieliński: A Small Ninevite 5 Period Shrine from Tell Arbid

Figure 7. General plan of the ‘SD’ area with remains of Early Jezirah II structures surrounding Ninevite shrine. Drawing by M. Momot.

Let us take a closer look at the surroundings of this Ninevite shrine. To the east there is a sizable residential complex with numerous installations of a domestic nature (Figure 7). Room 39 and a small, almost square room of unidentified function borders with the shrine on the north, and on the west there is a blind alley that runs into the main street of this part of the Ninevite town. It was this 9m long alley that led to the shrine for quite some time, judging by the rising walking levels, which accumulated at a much quicker rate than the floors inside the sanctuary (Figure 8). In the end, it became necessary to introduce steps leading down into the cella. Without the least of a doubt the Tell Arbid shrine was not meant to dominate in the landscape – it was not freestanding like the Ninevite ‘rural’ shrines in Tell Kashkashok and Raqa’i, nor did it have a distinctly separate place in the urban layout like the temenos at Tell Barri. Indeed, one can say that it was hidden away among the buildings, not a prestigious location in any

Benoit 2008b: 116). Foremost, it does look as if the building originally was not intended as a shrine, and was only adapted to serve a religious purpose. This earlier building was erected most probably quite a while before, and may have been composed of at least two units, that is, 75 and 39. The depth reached by the wall foundations, the floor levels and the manner of blocking the doorway leave no doubt as to the adaptation works that turned a standing structure into a sanctuary with two rooms separated by a partition. The function of the first building remains unknown, but there is a good chance that it was also used for some form of cult practices. In later times, right through the ED  III period, the spot of the sanctuary in locus 75 remained hallowed grounds, as indicated by the layout and furnishings of successive buildings erected here (Ławecka 2006: 71-73). It is thus entirely possible that the predecessor of the Ninevite 5 shrine was a cult building as well. 65

Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

Figure 8. Surroundings of the Ninevite sanctuary seen from the South. On the left the narrow lane leading to the cella. The stone clad channel belongs to a later phase of this passage. Photo © A. Reiche.

respect. In size it is also much more modest, indeed, a small chapel for local use, compared to the two examples of sanctuaries mentioned above.4 Naturally, the larger Ninevite sanctuaries of the Jezirah, like the temple at Tell Brak or the later uncovered Southern Temple on Tell Arbid have been excluded from this analysis (Matthews 2003: 105; Bieliński 2010: 548-551). Moreover, despite the poor preservation of the walls, there seems to be no doubt that no recessed entry existed to room 75, thus eliminating one of the most important characteristics of sacral buildings from the third millennium BC. Neither are there any domestic installations in the form of storerooms, granaries or tannurs anywhere in the surroundings of locus 75.

out already to meet the changing spiritual needs of a growing Ninevite town, becoming in effect a district sanctuary for the inhabitants of the nearest neighborhood. Being adapted from an ordinary structure of some kind, this shrine would express a ‘folk’ religiousness that could very well have cohabited with the ‘official’ forms of religion represented by the big and medium temples and allotted sacred enclosures. All the divagating presented here does not change the fact that we are dealing here with the cult place of a religion we know nothing about, which was practiced by a society that remains anonymous not only in terms of its spiritual culture, but even its ethnic and linguistic attribution. At any moment new discoveries can very well turn around all the ideas proposed here.

The three hierarchically arranged ‘altars’ (assuming one at the extreme northern was only an auxiliary ‘table’) are unparalleled so far in Ninevite religious architecture. In the small ‘village’ shrines, there is usually a single (or double as at Raqa’i) podium-altar, occasionally two-stepped, accompanied by a hearth and in the best case some kind of bin. Were all of them cult tables, or did some of them serve other, auxiliary purposes? If there is any general rule that draws from an analysis of the other Ninevite temples, it is that shrines are dedicated to a single deity. But for the Tell Arbid shrine, it cannot be excluded for now that more than one divinity was worshipped there, even assuming that one would be predominant.

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Taking these considerations a step further, I would say that the building from sector SD on Tell Arbid was a modest shrine of the rural type that had reached The biggest of its kind is the sanctuary discovered in layer IV at Tell Kashkashok, Suleiman (2002: 321-322 and 46 in the Arabic section). 4 

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Schwartz, G. M. 2000. Perspectives on Rural Ideologies: the Tell Al-Raqa’i ‘Temple’. In O. Roualt & M. Wäfler (eds), La Djéziré et l’Euphrate syriens de la protohistoire à la fin du IIe millénaire av. J.-C., Subartu VII: 163-182. Turnhout, Brepols. Suleiman, A. 2002. The Temples of Tell Kashkashok in the Third Millennium B.  C. Documents d’Archéologie Syrienne I. Damas.

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Fragment de maquette architecturale ou de figurine en terre cuite? Jean-Claude Margueron et Béatrice Muller

EPHE IV, Paris et CNRS, UMR 7140 ArScAn, Nanterre Résumé Un fragment en terre cuite, provenant du site de Meskéné/Emar (Moyen Euphrate syrien, Bronze Récent) a soulevé un problème d’interprétation. Il a été considéré d’abord comme appartenant à une « maquette architecturale » de grand module présentant, sur chacun de ses deux côtés, le bord d’une ouverture plus ou moins triangulaire incomplète. La nouvelle lecture proposée – qui ne change pas l’orientation du fragment – y voit les épaules et le haut du buste d’une figurine debout, bras repliés sur la poitrine ou tendues vers l’avant dans le mode de représentation dit ‘en moignons’. Ces figurines ont généralement le bas du corps indifférencié, en forme de colonne, éventuellement aplatie. Le site de Selenkahiyé est le plus représentatif de toutes ces caractéristiques (Badre 1980: 72, 87), attribuées à la fin du Bonze Ancien ou au début du Bronze Moyen. Cet article vise à tester les deux hypothèses. La nouvelle lecture, par sa datation stylistique, a une incidence sur l’interprétation du contexte stratigraphico-architectural. C’est donc à un double titre que ce fragment interpelle la méthodologie archéologique. Abstract A terracotta fragment, from the site of Meskene/Emar (Syrian, Middle Euphrates, Late Bronze), has raised some questions as to its interpretation. It was first thought as belonging to an ‘architectural model’ of large module with, on each of its two sides, the brim of an incomplete opening, more or less triangular. The new interpretation –that does not change the fragment orientation- suggests the shoulders and the upper part of the bust of a standing figurine, the arms folded on the breast or stretching forwards, in the ‘stump-like’ style. In most cases, these figurines present an indistinct column-like lower part of the body, possibly flattened. The site of Selenkahiyé is the most representative of all these characteristics (Badre 1980: 72, 87), supposedly dating back to the end of Early Bronze or the beginning of Middle Bronze. This article aims at examining both hypotheses. The new reading, based on the stylistic dating, has an impact on the interpretation of the stratigraphic-architectural context. As a result, this fragment doubly challenges the archaeological methodology. As to identifying the fragment, the iconographic details (the trace of a necklace on the obverse and of hair on the reverse) should not lead to abandon once for all the hypothesis of the figurine. Nevertheless, the size, which suggests an sophisticated model, as well as the craftsmanship (distinct finish between the obverse and the reverse) go against this thesis. The restitution as a tower model is uncertain, the restitution as a fenestrated stand, in a quadrangular plan, more cautious. Even if it is a figurine with Early Bronze features, the stratigraphic context, with a layer of fire destruction, attests to its belonging to the level of Late Bronze, which at least a vase and an arrowhead, collected on the mud floor of the locus where the fragment O-II SE 10 was found, stylistically confirm.

C’est une marque d’amitié bien modeste que nous offrons ici à Olivier  : nous espérons qu’il ne nous en voudra pas. Nous aurions pu (nous aurions dû ?) mettre l’accent plutôt sur la proximité de nos champs de fouille respectifs: Terqa et Mari, l’un précédant l’autre, l’autre supplantant l’un…

colloque très animé et d’un magnifique catalogue, L’Eufrate e il tempo, qui a mis à l’honneur un certain nombre d’objets de Tell Meskéné. Et cet article aurait pu apparaître tout aussi bien dans le sommaire d’Akh Purattim: le titre de la série n’est-il pas redevable à Olivier, et son existence pour une grande part aussi?

Il nous a semblé, à l’heure où nous écrivions ces lignes, plongés que nous étions dans un autre site du Moyen Euphrate syrien, qu’un sujet sur Emar ne serait pas totalement incongru non plus: il lui rappellerait en tout cas les sympathiques heures de début de préparation de la très belle exposition qu’il a organisée à Rimini en 1993 avec Maria Grazia, accompagnée d’un passionnant

C’est donc à propos d’un objet mis au jour au printemps 1974 à Meskéné/Emar – qui ne sera sans doute jamais présenté dans aucune exposition  – que vont être développées les lignes qui suivent. L’intérêt de la question est double: d’une part, ce n’est pas un objet insignifiant, puisque, interprété comme un fragment de ‘maquette architecturale’ (Muller 2002: n° 62), il a 68

J.-C. Margueron et B. Muller: Fragment de maquette architecturale ou de figurine en terre cuite? suscité une lecture totalement différente (Sakal 2004); d’autre part, son contexte alimente une controverse qui a des répercussions historiques. Autrement dit, cet objet condense deux problèmes de méthode archéologique fondamentaux.

module et les proportions. La restitution aboutit ainsi à une figurine de 25cm de haut (Figure 1-b). F. Sakal ne précise pas quel exemple lui a servi de modèle. C’est pourquoi, reprenant sa démarche en l’affinant, nous suivons les étapes suivantes : parmi les références aux types possibles de la fin du IIIe millénaire, à notre connaissance seul le site de Selenkahiyé a produit des figurines d’un tel gabarit7.

I. Tests sur l’hypothèse du fragment comme buste de figurine Conservé sur 6,9cm de haut et 8,3cm de large, le fragment de terre cuite plat, de pâte et d’engobe crème O-II SE 10 (MSK 74.9) a été publié (Muller 2002: 264265) comme faisant partie du corpus des ‘maquettes architecturales’, appartenant à la classe morphologique E (parallélépipèdes indéterminés), par extrapolation D-3-b (volume complexe surmonté d’éléments parallélépipédiques ou en tronc de pyramide en surplomb). En effet, chacun de ses deux côtés garde, sur une longueur respective de 1,4cm et de 3cm, le bord d’une ouverture plus ou moins triangulaire incomplète (Figure 1-a et 2-a).

Nous avons pris par conséquent l’exemple SLK 72-235 (van Loon 2001, Figure 6  : 1b), pour voir dans quelle mesure notre fragment pouvait être contenu dans son schéma – l’un et l’autre toujours à l’échelle 1:4 (Figure 1-c). Pour tester ensuite une figure de plus grand module encore, nous avons confronté la figurine SLK 74-H 1418 (Figure 1-f) avec un fragment de Mumbaqa (Figure 1-e, -g). I.2. Résultat des confrontations a. Modules et proportions

Tout en gardant la même orientation, la lecture de F. Sakal en fait un fragment de figurine modelée debout, bras repliés sur la poitrine (Badre 1980: type MAI 2a) ou tendus vers l’avant dans le mode de représentation dit «  en moignons  » (Badre 1980: 87, type MAV 2a). Ces figurines ont généralement le bas du corps indifférencié, en forme de colonne, éventuellement aplatie. Ce type connaît de nombreux exemples issus de la boucle de l’Euphrate ou du Khabur –  et du site d’Emar lui-même  – datés du Bronze Ancien (Sakal 2004: 568).

Il apparaît ainsi que la restitution proposée par F. Sakal (Figure 1-b) est beaucoup trop trapue par rapport aux silhouettes de Selenkahiyé, les seules qui puissent servir de références étant donné la grande taille induite par notre fragment. Comme on peut constater également que celui-ci est trop grand pour être contenu dans les limites de la figurine de Selenkahiyé (Figure 1-c et -d), cela veut dire que, restituée en figurine, celle-ci dépasserait 25cm de haut – ce qui est toutefois encore possible selon les exemples proposés en contrepoint Figure 1-e, -f, -g, qui atteignent 33cm.

Chacune des deux restitutions a été traduite graphiquement. Un réexamen de l’une et de l’autre est indispensable à la discussion.

b. Épaisseur Ces figurines relativement élaborées de Selenkahiyé9, de faible épaisseur (1 à 1,5cm dans leur partie médiane) mais que leur base élargie permettait de maintenir debout, n’ont pas un profil complètement plat, même si le modelé qu’on y décèle est minime. L’épaisseur de notre fragment est de 1,8cm au sommet et 2,3cm à la base, ce qui dénote un élargissement progressif, mais aucune ébauche de modelé n’a été notée.

I.1. Méthode: les rendus graphiques Les dessins présentés dans la publication étaient entachés de défauts ou de lacunes de détail, qui ont été relevés à juste titre5. Sur l’avers, le reste d’élément appliqué, sur la droite de l’arrachement – bien marqué sur le dessin original, mais malencontreusement omis sur la version encrée  – ne figurait effectivement pas sur le dessin publié. D’autre part, la distinction entre le bord de la cassure et le bord de l’ouverture de gauche n’avait pas été prise en compte sur les deux restitutions du fragment en façade de maquette. Ceci est rétabli ici, Figure 1-a et Figure 2-b.

c. Détails Les impressions en forme de virgule placées sur le morceau qui subsiste de l’élément appliqué, au sommet du fragment, sont effecivement caractéristiques des

Mais ce qu’il faut rétablir aussi, c’est une échelle graphique, qui faisait défaut à la restitution en tant que figurine6 et ne permettait pas de raisonner sur le

Le module moyen se situe autour de 10cm et peut approcher les 15cm (Tell Bi’a), plus rarement 20cm, mais généralement ne les dépasse pas. Tell Bi’a: Strommenger et Miglus 2010; Chuera: Hempelmann et Klein 1995; Halawa: Meyer et Pruß 1994; Mumbaqa: Czichon et Werner 1998: 29-33 et n° 146-225. 8  Van Loon 2001, pl. 6: 2b. 9  SLK 72-237 = ici Figure 1-c, mais cf. aussi SLK 72-233, cf. van Loon 2001: pl. 6: 4a. 7 

Sakal 2004: 567-568 à propos de Muller 2002, fig. 62-b et -e. Sakal 2004: 271 fig. 1b, ici reproduite Figure 1-b à l’échelle 1:4 comme le fragment lui-même. 5  6 

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Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

Figure 1. Le fragment MSK 74.9 – O-II SE 10 restitué comme une figurine (tous les dessins sont mis à l’échelle 1:4, infographie A. Horrenberger). a) Avers et revers. b) Hypothèse de Sakal (2004) mise à l’échelle 1:4. c) Exemple comparatif : figurine de Selenkahiyé SLK 72-235, H. 25 cm (van Loon 2001 pl. 6 : 1b). d) Essai d’intégration du fragment dans le schéma de la figurine. e) Fragment de figurine féminine Mbq 29/3016 (Czichon et Werner 1998, n° 190 pl. 60). f) Figurine de Selenkahiyé SLK 74-H 141, H. 33 cm (van Loon 2001, pl. 6 : 2). g) Essai d’intégration du fragment de Mumbaqa. h) Figurine masculine de Hama (BM) avec incision en V sur le buste (Badre 1980, type MAIVa cf. pl. I n° 2). i) Figurine féminine de Hama (BM) avec diagonales croisées sur le buste (Badre 1980, pl. 1-14).

colliers des figurines modelées de la fin du BA (Sakal 2004: 567). Elles pourraient tout au plus être comparées à celles qui marquent la crinière ou la touffe de la queue des lions appliqués sur un support d’Emar provenant du chantier E (Muller 2002: fig. 67-e et f), mais sont disposées parallèlement au contour du collier présumé. Ceci est une caractéristique très fréquente de ce type de collier, à laquelle ne se conforment cependant pas

les fragments de figurines émariotes modelées (Badre sous presse: cat.1, 3, 5, 6), où les impressions sont transversales. On ne peut pas nier non plus que, sur le revers du fragment, l’élément rapporté (complètement arraché), prolongé par cinq lignes incisées à peu près parallèles, évoque la traditionnelle natte dans le dos de figurines 70

J.-C. Margueron et B. Muller: Fragment de maquette architecturale ou de figurine en terre cuite? II. L’hypothèse du fragment comme partie de maquette

modelées de la fin du BA. On peut même invoquer en comparaison un exemple provenant d’Emar – mais d’un module de moitié inférieur à celui induit par notre fragment10.

La question du gabarit du fragment ayant été évoquée ci-dessus, suivent quelques données techniques en faveur de l’intégation du fragment dans une maquette.

L’intersection de lignes obliques sur le torse, considérée comme caractéristique du Bronze Moyen (Sakal 2004: 568) a été invoquée aussi comme argument en faveur de l’interprétation de notre fragment comme figurine. Nous en reproduisons deux exemples provenant de Hama (Figure 1-h, -i).

II.1. Avers et revers Le soin dont font preuve les détails des coiffures, qui ont beaucoup attiré l’attention des archéologues, montre assez combien les figurines en terre cuite modelées sont des rondes-bosses, c’est-à-dire des objets visibles sous tous les angles. Or notre fragment possède bien un avers, parfaitement plan et bien lissé même s’il montre des irrégularités de surface – dues sans doute à la disparition du dégraissant (Figure 2-a), avers qui se distingue bien du revers lequel, pour sa part, a une surface plus inégale, non parfaitement plane ni parfaitement lissée (Muller 2002: fig. 62-d). Cette constatation à elle seule met en doute l’hypothèse de la figurine.

Une donnée n’a pas du tout été invoquée par F. Sakal: le sexe de la figurine présumée. La surface totalement plane de l’avers sous l’arrachement montre en tout cas qu’elle n’avait pas de seins figurés ni les bras plaqués au corps pour les soutenir11. Dans le cas de figurines dites en colonne aux bras en moignons tendus vers l’avant, le sexe est souvent indéterminé12. I.3. Conclusion

II.2.  Bords d’ouvertures découpées ou extrémités latérales arrondies ?

Nous reconnaissons que les arguments concernant les détails iconographiques sont troublants. Celui du collier est le plus convaincant car, quoique non approprié au matériel stylistiquement datable du BA d’Emar même, il s’applique à un éventail très étendu de figurines modelées du type de l’Euphrate dites de Tabqa MAI 2a, 2b et 3 de Badre (1980). L’argument de la natte dans le dos est troublant aussi, d’autant plus qu’un exemple non identique mais voisin a été trouvé à Emar même (cf. note 6). Quant aux lignes gravées en croix (Sakal 2004: 568), faut-il les rapprocher des diagonales sécantes sur le buste de certaines figurines du type MAI 2 de Badre, datées du Bronze Moyen (Figure 1- i) ou plutôt de celle, provenant de Hama également, avec «  un grand V incisé sur l’avant du corps »13 (Figure 1-h) ?

La question du module, aussi bien en largeur qu’en épaisseur, va aussi, comme on vient de le voir, dans le sens d’une facture différente de celle des figurines. Un réexamen attentif des bords conservés et des tranches cassées fournirait peut-être des données décisives. Certes, le cliché ne fait pas apparaître nettement, comme pour la «  tour O  » (Muller 2002: fig. 54-b), la tranche nette de l’ouverture dont le découpage a laissé quelques bavures de pâte sur le revers : ici on a l’impression d’un bord de fenêtre de section arrondie – ce qui affaiblirait la thèse de la maquette. Mais le tronçon d’à peine 3cm qui en reste n’est peut-être pas totalement probant, et c’est bien comme bords d’ouvertures que sont apparus, au moment de la fouille, les parties latérales conservées. Leur prolongement montre d’ailleurs qu’ils ont tendance à converger vers le bas assez fortement (Figure 2-b), davantage que l’exemple pris pour modèle (Figure 1-c)14.

La discordance chronologique de cette dernière comparaison – et Sakal lui-même s’étonne de l’hapax (Sakal 2004: 568) – contribue à fragiliser l’identification comme figurine. On peut y ajouter l’hétérogénéité des gabarits. Et c’est là que réside, à notre sens, le contreargument majeur à l’identification comme figurine : ni en extension, ni en épaisseur le fragment ne coïncide parfaitement avec les modèles de figurines connus.

II.3. Des restitutions aléatoires Le caractère aléatoire des restitutions a été annoncé d’emblée (Muller 2002: 265, n° 62). En référence au rythme de la façade de la « tour A » (Figure 2-c) d’Emar – espacement des ouvertures, matérialisation d’un axe de symétrie par le motif appliqué qui les surmonte  – nous insistons ici (Figure 2-b) sur une restitution qui lui soit la plus conforme possible, induite par les proportions15. Cette proposition reste une hypothèse

Badre sous presse: cat. 5 et pl. 1-5: trois lignes incisées seulement. Le torse, large de 5,2cm, est conservé sur une hauteur de 6cm, ce qui induit une hauteur totale restituée pour la figurine de 16-17cm environ. 11  Ceux-ci peuvent avoir été omis, ou putôt disparaître sous les mains qui les soutiennent, comme sur SLK 74-H 142, cf. van Loon 2001: pl. 6: 2a. C’est le cas sans doute aussi de figurines plus frustes de plus petit module (h. restituée 10-12cm environ), cf. par exemple Czichon et Werner 1998: n° 193-195 pl. 61. 12  Selenkahiyé: cf. Badre 1980: pl. XI n° 97, 99, 100, 102, 106, 107. Mumbaqa: cf. Czichon et Werner 1998: n° 199-202. 13  Respectivement Badre 1980: 164, pl. I-14; 161, pl. I-2), et Planche typologie des figurines de la région de l’Oronte, MAIV 1a. 10 

Mais plutôt selon le schéma du modèle de Selenkahiyé, ici Figure 1-f. Mais non par les dimensions: faute de place dans le cadre de la page imprimée, la tour A (Muller 2002: n° 55) a été mise ici à l’échelle 1:8, contre 1:4 pour tous les autres dessins. 14 

15 

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Figure 2. Le fragment MSK 74.9 – O-II SE 10 restitué dans une maquette. a) Avers du fragment O-II SE 10. © Mission archéologique française de Meskéné/Emar. b) Intégration dans le schéma d’une tour à couronnement en encorbellemnt et à cornes (Muller 2002, fig. 62-e dessin modifié, infographie A. Horrenberger). c) La tour A d’Emar (© Mission archéologique française de Meskéné/Emar, dessin O. Callot).

séduisante, mais qui comporte trop d’aléas pour être tenue pour concluante  : ni la hauteur des fenêtres ni celle du motif appliqué ne sont assurées16; l’infime

indice que les lignes obliques incisées se prolongent vers le bas ne permet pas non plus d’être affirmatif, ce que traduit l’inachèvement de la prolongatoin vers le bas de celle de gauche. La proposition moins complète

A cet égard, les dessins de la publication indiquent les nuances entre restitution assurée par la morphologie intrinsèque des éléments (traits pleins, fins), et restitution hypothétique (tiretés). Par 16 

souci de simplification, dans la version présentée ici Figure 2-b, nous avons tout mis en trait grisé.

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J.-C. Margueron et B. Muller: Fragment de maquette architecturale ou de figurine en terre cuite? (Muller 2002: fig. 62-c) est incontestablement plus raisonnable.

8 proviennent de la couche de destruction23. Les dixneuf autres se trouvaient dans la couche de surface ou dans une couche de tombes au-dessus de la couche de destruction. Enfin, pour les couches de remblai ou de fondations, perturbées elles aussi –  ou non  – par des tombes intrusives, en dessous du niveau du sol, on en compte huit. Ces dernières sont malheureusement des fragments peu caractéristiques, excepté cat. 5, parée d’un collier appliqué et d’une natte dans le dos incisée, et dotée d’une ébauche de modelé.

II.4. Conclusion La tendance à voir dans l’objet O-II SE 10 (MSK 74.9) autre chose qu’une figurine reste privilégiée. Cependant des questions demeurent sans réponse, la plus délicate étant l’identification de la trace d’arrachement et des incisions longitudinales du revers. Nous ne voyons cependant pas d’autre alternative à proposer qu’une face de support quadrangulaire fenestré et décoré, à l’instar des fragments mis au jour dans le porche du temple d’Astarté17 à Emar.

On remarquera que les figurines anthropomorphes modelées recueillies sur un sol sont : –– un buste de cavalier (cat. II.16, A loc. 2-24); –– un buste de cavalier, corps en colonne (cat. II.28, O-III SE 1); –– un tronc de figure masculine agenouillée (cat. II.30, D-X SO 5).

III. Discussion sur les conclusions stratigraphiques de F. Sakal On ne peut que souscrire à la datation stylistique de notre fragment au Bronze Ancien dans l’hypothèse d’une figurine (collier, chevelure), maniée avec subtilité puisque l’un des indices (lignes incisées dites en forme de croix, en réalité plutôt en V ou en diagonales sécantes) est caractéristique du Bronze Moyen18. Cependant utiliser cette datation – certes plausible dans l’optique de F. Sakal mais appliquée à un objet unique  – pour en inférer que la fouille du chantier O avait peut-être atteint le niveau du Bronze Ancien est une extrapolation abusive19. Supposer en outre que ce prétendu niveau soit sous-jacent à tout le site d’Emar relève de présupposés sans fondements archéologiques20.

Ce n’est pas le lieu ici de faire l’inventaire de tout le matériel associé. Nous nous bornerons à le faire pour le locus dans lequel a été recueilli notre fragment O-II SE 10. III.2. Précisions sur le contexte de O-II SE 10 Comme les autres espaces de ce secteur, le locus dans lequel a été trouvé notre fragment n’a été qu’incomplètement fouillé. La couche de destruction, truffée de tombes intrusives, épaisse de 1,30m environ, constituée successivement de leben lessivé puis de leben éboulé brûlé, n’était plus que cendres et charbon de bois à l’approhe du sol. Ce sol de terre battue était très net et accusait une légère pente descendant à la fois vers le nord et vers l’ouest. Une porte a été retrouvée au sud, pourvue d’une crapaudine en pierre et le mur oriental – fait rare à Emar – conservait encore ses superstructures en briques crues, lesquelles étaient adossées aux fondations calcaires de l’espace contigu –  une rue  – dont le sol (non retrouvé) se trouvait en surplomb de notre loc. 724. C’est dans la couche de destruction, 15cm au-dessus du sol, qu’a été recueilli le fragment, dans l’angle nord-ouest du quadrant. Les limites septentrionale et occidentale du locus ne sont pas connues.

Contentons-nous de prendre en considération le chantier O et de répondre aux questions que l’auteur se pose à juste titre sur le contexte de notre fragment21. III.1. Le contexte des figurines modelées recueillies par les fouilles françaises d’Emar Le bilan du contexte des figurines anthropomorphes modelées recueillies par la mission française de Meskéné/Emar, soit 39 spécimens sur un total de 127, est le suivant: trois seulement gisaient sur un sol22. Sur les 27 retrouvées dans les couches supérieures, Chantier E, Muller 2002: 268-270, n° 67; Muller sous presse: n° 1. Notre fragment ne lui donne d’ailleurs pas la clé entre la fin du BA et le début du BM, cf. Sakal 2004: 568. 19  Rapports préliminaires et articles thématiques (dont nous ne reproduisons pas la liste ici) ne se sont pas privés, depuis 1975, principalement sous la plume de Jean Margueron, d’expliquer, par l’architecture et par l’archéologie, le système de construction et d’aménagement du site sur le roc vierge, creusé et remblayé en terrasses régulières descendant du point culminant (au sud-ouest du site) vers la vallée. 20  Certes, l’équipe germano-syrienne pense avoir retrouvé ce niveau au chantier E, cf. Sakal 2004: 569 et bibliographie afférente note 17. Il n’y a pas lieu d’en discuter ici (cf. Emar I, Archéologie, à paraître). 21  Ce que, à sa décharge, Sakal n’était évidemment pas en mesure de faire. 22  Chantiers A, O et D, cf. Badre sous presse: cat. 16, 28, 30. 17 

La fouille n’est descendue sous le niveau du sol que devant la porte où se trouvait un mur de fondations en calcaire. Immédiatement à l’est, c’est le remblai d’une rue qui a été mis au jour et, au nord et au nord-est, une autre maison avec son sol du Bronze Récent. Pour

18 

Couche incendiée la plupart du temps, mais aussi perturbée par des tombes d’époque islamique, cf. par exemple Margueron 1975b: 206; Goffinet 1982. 24  Restitution schématique de l’ensemble: Margueron et Muller 2008: 34 fig. 14. Les documents présentés ici Figure 3 aideront à faire comprendre, nous l’espérons, le système de rattrapage des dénivellations par les rues en pente. 23 

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répondre à la question de F. Sakal (2004: 569, note 18) : aucun niveau d’occupation du Bronze Ancien n’a été décelé à Emar, un objet isolé daté stylistiquement ne crée pas un niveau. De surcroît, notre fragment O-II SE 10 provient du contexte stratifié le plus caractéristique qui se puisse être, à la base de la couche de destruction violemment marquée par l’incendie qui mit fin à la ville aux alentours de 1180.

Nuzi réutilisés en couverture d’une tombe d’enfant (Caubet sous presse: cat. 531) dans une maison voisine. Ainsi le matériel associé à notre fragment place celuici dans un contexte d’occupation incontestablement Bronze Récent. III.4. Configuration topographique et stratigraphique du secteur

III.3. Autre matériel trouvé dans la couche de destruction ou sur le sol de ce locus O 3/7

Ouvert à la suite d’un sondage opéré par la mission de Balis, le chantier O a mis au jour trois maisons, toutes de façon partielle. Leur sol présente des décalages d’altitude, selon une pente générale montant du nord au sud d’une part (dénivelé d’environ 1,50m entre les maisons 1 et 3), et dans le sens montant est-ouest d’autre part (dénivelé d’environ 0,35m entre les maisons 3 et 1) d’autre part30.

Parmi les 14 objets mis au jour, deux fragments de figurines animales ainsi qu’un pilon et une meule roulante en basalte n’ont pas été catalogués dans la publication définitive sur le matériel25: dans le propos qui nous intéresse ici, ils n’auraient donné aucune indication stylistique probante. De la couche de destruction, le fragment de figurine animale cat. II.283 (Badre sous presse) est si peu représentatif qu’il n’a donné lieu ni à une photograpie ni à un dessin. En revanche un relief estampé, fragmentaire et très usé (Badre sous presse: cat. II.84), ne peut remonter, au plus tôt, qu’au Bronze Moyen II, ou plutôt au Bronze Récent26. Enfin un vase fragmentaire à fond pointu, sans doute une cruche, d’un type retrouvé à plusieurs exemplaires sur le sol de la résidence palatiale27, dans une maison voisine au chantier O et dans une maison du chantier V (Caubet sous presse: cat. 260 à 272, figures 26-27), date à coup sûr du Bronze Récent. Cela suffirait à lever le doute sur la situation stratigraphique de notre fragment litigieux et à rendre caduque l’idée que le chantier O puisse attester un niveau du Bronze Ancien.

En effet, l’organisation de l’ensemble s’avère, en raison de cet étagement différencié, complexe et tout à fait représentatif du système de terrasses assurant des dénivellations par paliers successifs. Si ces dénivellations sont aisément rattrapées par des escaliers intérieurs, dans les voies de circulation elles doivent évidemment être compensées par une pente régulière (Figure 3)31. C’est ainsi que certains murs de calcaire –  qui sont obligatoirement des murs noyés, ce matériau ne résistant pas aux intempéries – peuvent servir à la fois de murs de soutènement entre deux maisons et de retenue des terres en sous-sol de rue. La compréhension d’un tel dispositif se heurte au schéma mental, bien ancré chez les archéologues, d’un empilement de couches déposées successivement sur un fond plat. Or ici, c’est une situation en quelque sorte de village de montagne qu’il faut se représenter, où une rue en pente peut donner accès au rez-de-chaussée à l’avant d’une maison et à son premier étage à l’arrière (Figure 3).

Sur le sol, l’anneau en basalte O-II SE 8 (Nierlé sous presse: PAN 106) n’apporte guère d’éléments stylistiques probants. En revanche une pointe de flèche28 est très intéressante car elle présente des particularités (ailerons) dont les parallèles sont à chercher en Syrie du Nord et en Anatolie et dont l’origine pourrait être hittite  : un grand nombre en a été recueilli à Boghazköy. Ces parallèles nous renvoient indirectement à Mursili II, qui fit de la région une marche du Grand Empire hittite, sous l’obédience intermédiaire du royaume de Karkémish, et nous rappellent que c’est sans doute ce souverain qui reconstruisit la ville sur le site de plateau où nous l’avons retrouvée29.

De quel poids peuvent encore peser quelques trouvailles erratiques de figurines du Bronze Ancien (Sakal 2004: 568) face à la cohérence topographico-stratigraphique d’un site dont on sait qu’il a eu son prédécesseur dans la vallée32, à moins de 500m, site nouveau dont il a fallu remplir l’infrastructure compartimentée à l’aide de remblais qui provenaient probablement en partie de l’ancien site ? Margueron et Muller 2008: 34 fig. 14. Le Westbau de Boghazköy/Hattusha, construit à flanc de promontoire (Nisantepe), présente une situation topographique (Figure 3-a: Neve 1993: fig. 144) tout à fait comparable à celle du complexe palatial (chantier A) lui-même et du quartier d’habitation situé à l’ouest de celui-ci (Figure 3-b: Margueron 1982: 39 fig. 16.) Or, ce Westbau, qui contenait, avec des archives palatiales, des bulles d’argile portant l’empreinte de sceaux royaux s’échelonnant de Suppiluliuma Ier à Suppiluliuma II, est parfaitement contemporain des constructions d’Emar. 32  Geyer 1990; Margueron 2010-2011: 165. 30 

Il ne serait dès lors même plus nécessaire de rappeler (Margueron 1975a: 66) les tessons de céramique de

31 

Margueron et Muller sous presse. Badre 1982: 100. Margueron 1975b: 206 (cruche à bec trilobé), cf. Caubet 1982: 81, n° 28, 29 (à bec simple). 28  Weygand sous presse: cat. 167 et bibliographie afférente. 29  Arnaud 1975; 1982: 43; Margueron 1982: 12-13. 25  26  27 

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J.-C. Margueron et B. Muller: Fragment de maquette architecturale ou de figurine en terre cuite?

Figure 3. Exemples de constructions étagées sur un terrain en pente. a) Boghazköy/Hattusha, Westbau de Nisantepe, coupe (Neve 1993: 55 fig. 144); b) Meskéné/Emar, schéma d’organisation des rues sur le flanc du promontoire nord-ouest (chantier A) (© Mission archéologique française de Meskéné/Emar, dessin O. Callot).

IV. Conclusion

testis nullus  : ce n’est pas avec un seul exemple – ni même avec quelques-uns – que peut être contesté un système cohérent de construction et d’urbanisme qui ne répond pas au schéma simpliste d'une stratigraphie théorique fondée sur le simple empilement des couches, base habituelle de la périodisation archéologique.

L’identification comme maquette du fragment O-II SE 10 ne peut pas être absolument prouvée, et les restitutions possibles sont multiples, et par conséquent aléatoires. Une restitution comme figurine n’est pas impossible non plus. En revanche, les données en partie inédites exposées ici sur le contexte de la trouvaille ne laissent place à aucun doute sur la situation stratigraphique du locus du chantier O où gisait le fragment : son appartenance au niveau du Bronze Récent est incontestable. Testis unus,

Références bibliographiques Arnaud, D. 1975. Les textes d’Emar et la chronologie du Bronze Récent. Syria 52/1: 87-92. 75

Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

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Une brique inscrite d’Adad-apla-iddina provenant de Larsa Camille Lecompte et Régis Vallet*

VEPMO, M.A.E., Nanterre – C.N.R.S., UMR 7041 ArScAn Abstract This paper addresses a hitherto unpublished exemplar of a short and well-known inscription of Adad-apla-iddina (Frame 1995 : 59-60, B.2.8.9), one of the kings of Babylon and of the 2nd Dynasty of Isin. The aforementioned inscription refers to the construction of walls of the Šamaš’ temple in Larsa, the e-babbar and was found in the latter city during the excavations led by A. Parrot and J.-L. Huot. The new exemplar is a brick belonging to a private collection, also originating from Larsa and brought to France by its owner during the seventies. Its shape, format and layout are consistent with the numerous bricks bearing the same inscription: it is a square of 28.5cm of length and thick with 6cm which displays the typical colour of backed clay artefacts from Larsa and its surroundings. It is a roughly shaped and clumsily made artefact, which contains lumps of mineral probably used to compensate a lack of clay. It might therefore have been discarded as unusable early in production. This may explain why the brick was found far from the e-babbar. The inscription of this exemplar is published here for the first time with recent photographs, copy, transliteration and translation, which enhance its documentary value (only one photograph has been published so far). Despite its terseness, the inscription reveals the use of some rare Sumerian terms which deserve comments. It is seemingly the only inscription referring to a king of the 2nd Isin Dnyasty with the epithet saĝ-gal, the etymology of which can be compared with saĝ-kal, Akkadian ašarēdu, ‘first in rank’. Although the inscription seems to refer to the construction of some walls, Sumerian iz-zi, of the e-babbar, the archaeological excavations show only the reshaping by Adad-apla-iddina of the tile floor, mostly in the ‘Cour I’. This apparent discrepancy might either show that the meaning of iz-zi has still to be scrutinized or that the aforementioned king overvalued the scope of his construction. Another interesting feature is the mention of the Sumerian term dur2 šu-il2 which has tentatively been compared with the well-known šu’ila rituals, documented notably during the first millennium and written in Akkadian as well as its ‘eme-sal’ register of Sumerian. However, on light of the content and grammatical features of the inscription as well as its context, this interpretation seems unlikely, šu-il2 may rather refer to the gesture of raising the hand, although real understanding of its meaning eludes us.

On sait que depuis plus de vingt ans maintenant le marché est inondé d’objets provenant des grands sites d’Irak, mais parfois, l’un de ceux qui vient à faire surface a été fortuitement trouvé par un simple visiteur, bien avant la période des grands pillages récents1. C’est le cas de la brique inscrite que nous publions ici, ramassée à la surface de Larsa vers la fin des années 70 et actuellement conservée dans une collection privée2. Les informations transmises et les caractéristiques de l’objet ne laissent aucun doute sur son authenticité et sa provenance. Dans

la mesure où l’on ne possédait jusqu’à présent qu’une photographie, passée inaperçue, de son inscription3, bien connue par ailleurs, il nous a paru utile de rendre accessible cet exemplaire supplémentaire (Figure 1), accompagné d’une photographie inédite de celui trouvé par A. Parrot en 1967 et publié par M. Birot (Figure 3)4. L’objet L’état de conservation de la brique est relativement bon, seule sa face supérieure, inscrite, présentant des desquamations superficielles (notamment au niveau des 4e et 7e lignes de l’inscription) et une érosion certainement due à une exposition prolongée aux conditions atmosphériques, éoliennes en particulier, conjuguées peut-être à l’action de sels solubles

Nous remercions nos collègues du service des archives de la Maison Archéologie et Ethnologie, Elisabeth Bellon, Aurélie MontagneBôrras et François Rimelen, pour l’aide qu’ils nous ont apportée, ainsi que Christine Pariselle, pour son expertise du matériau. Nous sommes également redevables à D. Shibata de son aide précieuse à l’interprétation du terme šu – il2. C’est avec plaisir que nous nous associons à l’hommage rendu à notre ami Olivier Rouault, que nous avons rencontré en Irak il y a quelques années (c’était avant la guerre du Koweit), puis sur nos sites respectifs de Syrie et à nouveau d’Irak plus récemment. Olivier Rouault a formé plusieurs générations de chercheurs à l’Université de Lyon II, associant toujours étroitement histoire et archéologie, disciplines qu’il pratique conjointement avec le même bonheur. Qu’il accueille cette modeste note en gage de notre estime et de notre amitié. 1  Pour un bref rappel de la situation des patrimoines syrien et irakien, cf. Vallet et Varoutsikos 2016. 2  De la même manière, une figurine ophidienne trouvée à la surface de Tell el ‘Oueili nous a récemment été présentée pour expertise par son inventeur (Vallet et Pariselle 2015). *

Margueron 1991: 48, où l’auteur présente certes un exemplaire de cette brique comme provenant de l’e-babbar sans mentionner néanmoins Adad-apla-iddina. 4  Birot 1968: 246-247; photographie conservée au service des Archives de la M.A.E. de Nanterre et, provenant des carnets d’A. Parrot, intégrée aux archives de la Mission de Mari, avec la courtoisie de P. Butterlin. Les archives de la Mission de Larsa, également conservées à la MAE, ne contiennent pas de photographie des briques inscrites découvertes par J.-L. Huot, que nous remercions pour nous avoir autorisés à publier cet objet, découvert tout à fait indépendamment de la mission de Larsa mais à l’époque où il dirigeait celle-ci. 3 

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Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

Figure 2. Copie de l’inscription (C. Lecompte). Figure 1. Photographie de l’inscription (Cliché © R. Vallet, Mission de Larsa-Oueili).

d’autres constructions. Ce qui pourrait éventuellement expliquer, plutôt que du véritable remploi ou du pillage, qu’elle ait été retrouvée loin du temple. Quoi qu’il en soit, c’est par son inscription que l’objet présente un quelconque intérêt.

contenus dans le matériau (auréoles jaunâtres). La pâte, très bien cuite (vers 800°), en atmosphère oxydante, est absolument typique des matériaux argileux de texture fine et de couleur beige verdâtre que l’on trouve dans la région de Larsa, et contient une forte quantité de dégraissant, à la fois végétal et minéral (grains siliceux brun rouge à rouge). La brique, moulée, de format carré, est d’un module similaire à celui des exemplaires déjà connus : 28,5cm de côté pour 6 m d’épaisseur en moyenne, avec un cartouche de 14,5 x 9cm (8,5cm seulement à son extrémité inférieure)5. Elle présente toutefois d’importantes déformations structurelles, dues à un manque de matériau et une exécution très peu soignée : sa face sud (selon l’orientation de l’inscription) ne mesure que 26,5cm de long (contre 29cm à l’O.) et l’épaisseur de son angle SE tombe à 4,5cm (contre 6,5cm au NE). Manque de pâte que l’on a cherché à compenser par l’inclusion d’un matériau de remplissage de substitution (gros nodule minéral gris). C’est clairement une fin de série, spécialement irrégulière, y compris en épaisseur. Dans la mesure où l’on sait qu’elle était destinée au carrelage de l’e. babbar (voir ci-dessous), il est possible que, bien qu’inscrite, mais impropre à l’usage destiné, elle ait été d’emblée écartée de ses semblables et recyclée dans

L’inscription Cette inscription (B.2.8.9.), provenant bien entendu exclusivement de Larsa, a déjà fait l’objet de plusieurs publications, notamment celle de G. Frame (1995: 5960), qui comporte les références bibliographiques à son sujet. Les exemplaires de cette inscription, tous découverts lors des fouilles menées sur le site, furent retrouvés soit en surface, soit in situ sur le carrelage de la cour I et du couloir III de la pièce 86. Leur nombre exact reste indéfini dans tous les cas, seuls ceux découverts lors de la campagne de 1970 portent un numéro d’inventaire (L. 70.84), d’ailleurs générique. L’exemplaire publié ici (Figure 1 et Figure 2) est identique à ceux déjà connus : Pour plus de détails, voir Huot 2014: 132 et, à propos de la pièce 8: 57. Les exemplaires ramassés en surface sont mentionnés dans Birot 1968: 242 (campagne de 1967, un exemplaire, apparemment sans numéro d’inventaire); Arnaud 1976: 48 (campagne de 1974, exemplaires en nombre indéterminé, sans numéro d’inventaire). Ceux in situ sont répertoriés dans: Arnaud 1971: 291 (campagne de 1970, « dallage de la cour intérieure du temple », nombre indéterminé, tous regroupés sous le numéro d’inventaire L. 70.84, comme rappelé ci-dessous); Calvet et al. 1976: 17 (un exemplaire retrouvé en 1974 sur le couloir « nord-est », n°III, de la pièce 8); Arnaud 1976: 49 (en dépit de l’absence de précision de l’auteur, la brique no 23 – dont le nombre d’exemplaires n’est pas mentionné – doit correspondre à celle retrouvée dans le couloir de la pièce 8); Arnaud 1981: 42 (résumé des découvertes). Voir également Sauvage 1998: 296-297 et 376. 6 

Huot 1989: 32 (29 x 29 x 5cm), Birot 1968: 246 (sous la copie): 13,5 x 8cm pour le cartouche. Voir également les tables remarquables de précision et particulièrement complètes établies par Sauvage 1998: 296-297 (no. 1888-1902 pour l’ensemble des briques de l’époque d’Adad-apla-iddina, et 1888-1891 pour les briques du type présenté ici); cf. Sauvage 1998: 376 (no 513) à propos de la « mise en œuvre » des briques de ce souverain. 5 

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C. Lecompte et R. Vallet: Une brique inscrite d’Adad-apla-iddina provenant de Larsa = ašarēdu (cf. CAD A/2: 416-417), ne semble pas attesté ailleurs dans les titulatures des souverains de la même dynastie. 7-8. iz-zi  : ce terme bien connu est équivalent à l’akkadien igārum, ‘mur, paroi’, cf. Proto-Kagal Bil Section E 50. Le type d’ouvrage auquel il se rapporte dans le contexte de l’inscription reste incertain  : alors que G. Frame suggère qu’il s’agit d’une enceinte, enclosure, sans préciser si celle-ci correspond à la limite du complexe de l’e-babbar ou aux murs de la cour I, le terme nous semble davantage tendre vers cette dernière hypothèse. À titre de comparaison, les travaux menés par J.-L. Huot ne semblent avoir mis en évidence que la pose par Adad-apla-iddina du carrelage de la cour I (ainsi que dans le couloir III de la pièce 8), le bâtiment ayant dans l’ensemble fait l’objet d’une restauration sous les rois kassites7. J.-L. Huot observa en outre que la pièce 14 associée à la même cour connut, lors d’une troisième phase de son histoire, une surélévation de sa partie centrale, qu’il serait possible d’attribuer à Adadapla-iddina, conformément aux travaux menés dans le reste du secteur8. Il est par conséquent légitime de se demander si l’inscription ne tend pas à exagérer quelque peu l’ampleur des travaux entrepris par ce dernier souverain. Dans la mesure où le terme e2 de la ligne 7 est déjà noté avec un cas (-a), on ne sait trop comment construire un génitif tenant sur une seule chaîne nominale avec le nom de l’e2-babbar, qui semble d’ailleurs écrit, dans les inscriptions de la IIe Dynastie d’Isin, de manière figée e2-babbar-ra, quel que soit sa fonction grammaticale. On pourrait donc à la rigueur comprendre la ligne 8 comme ‘dans l’e-babbar’, avec un locatif.

Figure 3. photographie de l’exemplaire publié par M. Birot en 1968 (THM 313 – photo n° 13458, carnet IV des photographies d’A. Parrot, Archives de la MAE).

1. dIŠKUR-˹IBILA˺- Adad-apla-iddina 2. i-din-nam 3. lugal ˹ KA2˺.DINGIR.˹RA˺ roi de Babylone 4. ki-ma 5. saĝ-˹gal˺ le « premier » 6. dUtu-ke4 de Šamaš 7. ˹iz-zi˺ e2-a le mur du temple 8. e2 babbar-ra de l’e-babbar 9. dur2 šu-˹il2˺ lieu élevant la main (?) 10. ba-˹ni-in˺-AK il a fait faire

9. Bien que D. Arnaud, suivi par G. Frame, ait identifié le terme šu – il2 avec une « prière », renvoyant au genre bien connu des prières et rituels dits šu-il2-la(2), il est probable que cette inscription se réfère plus simplement au geste proprement dit consistant à lever la main, ainsi d’ailleurs que cela ressortait de la traduction plus prudente de Birot, ‘temple de l’élévation de sa main’. Comme nous le suggère D. Shibata (communication Huot 2014: 132. Il convient de noter que J.-L. Huot ne prit en compte que la traduction offerte par Birot, qui omettait le terme iz-zi e2-a, pourtant clairement identifié plus tard par D. Arnaud comme se rapportant à un mur de l’e-babbar. Cette traduction, suivie par G. Frame ainsi que dans le présent article, conduit par conséquent à réévaluer l’ampleur des travaux opérés par ce roi, bien qu’il soit tout à fait envisageable que l’inscription ne concorde pas avec la réalité et qu’Adad-apla-iddina se soit contenté de restaurations plus légères. On peut également se demander si l’interprétation de iz-zi ne doit pas inclure d’autres éléments architecturaux que les murs 8  A ce propos, voir Huot 2014: 73 et 136: « On peut lui [à Adad-aplaiddina] attribuer également la surélévation (état ancien) de la partie centrale de la pièce 14, qui correspond à la surélévation du niveau de la cour I consécutive à la pose de ce carrelage ». L’auteur n’exclut pas en outre que la troisième phase des coffres à crapaudine, consistant en un appareil de « briques minces », dans la pièce 14, soit postérieure à Burnaburiaš, cf. Huot 2014: 80. 7 

Commentaires D. Arnaud puis G. Frame ayant déjà relevé les aspects philologiques les plus importants, l’on se contentera ici de commenter les quelques termes de cette inscription retenant notre attention. 3. saĝ-gal : notre exemplaire confirme bien la lecture de D. Arnaud de saĝ-gal (contra Frame, 1995: 60 note 1). Ce terme, qui fut déjà comparé par ce dernier avec saĝ-kal 79

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personnelle), l’emploi de šu – il2 et non de la forme šuil2-la(2) semble démontrer qu’il conviendrait de traduire le terme dur2 šu-il2 comme ‘lieu élevant la main’9 – ou ‘lieu dont la main est levée’ -, de manière similaire à l’étymologie du temple de Babylone e2-saĝ-il2, sans que cette expression n’entretienne de relation avec le type de prière et de rituel assurés par l’āšipum ou le kalû. On ne sait toutefois s’il s’agit d’une référence au geste employé lors des audiences ou à une autre réalité10. En dépit des divergences de translittérations du signe considéré comme TUŠ par D. Arnaud et DUR2 par G. Frame, nous avons opté, en raison de la forme graphique observable sur tous les exemplaires connus, pour la seconde possibilité, même si TUŠ s’avèrerait justifié.

Frame, G. 1995. Rulers of Babylonia: From the Second Dynasty of Isin to the End of Assyrian Domination (1157-612 BC), Royal Inscriptions of Mesopotamia. Babylonian Periods Vol. 2. Toronto, Toronto University Press. Frechette, C. 2012. Mesopotamian Ritual-Prayers of ‘Handlifting’ (Akkadian Šuillas). An Investigation of Function in Light of the Idiomatic Meaning of the Rubric, Alter Orient und Altes Testament 379. Münster, UgaritVerlag. Huot, J.-L. 1989. Larsa. Travaux de 1985. Paris, Editions Recherche sur les Civilisations. Huot, J.-L. 2014. L’E.babbar de Larsa aux IIe et Ier millénaires, Bibliothèque archéologique et historique 205. Beyrouth, Presses de l’Ifpo. Margueron, J.-C. 1991. Les Mésopotamiens. Le temps et l’espace. Tome 1. Paris, Armand Colin. Sauvage, M. 1998. La brique et sa mise en œuvre en Mésopotamie. Des origines à l’époque achéménide. Paris, Editions Recherche sur les Civilisations. Shibata, D. à paraître. Die Šuʾila Gebete im Emesal. Heidelberger, Harrassowitz. Vallet, R. et Pariselle, C. 2015. Une figurine ophidienne inédite de Tell el ‘Oueili. In B. Geyer, V. Matoian et M. Al-Maqdissi (éds), De l’île d’Aphrodite au paradis perdu, itinéraire d’un gentilhomme lyonnais, en hommage à Yves Calvet: 343-352. Ras Shamra- Ougarit XXII, Leuven, Peeters. Vallet, R. et Varoutsikos, B. 2016. Palmyre, symbole de la destruction du patrimoine culturel de ProcheOrient. In M. Al-Maqdissi et E. Ishaq (éds), La Syrie et le désastre archéologique du Proche-Orient : Palmyre, cité martyre : 115-118, Beyrouth, Beiteddine Art Festival. [N. B. : par suite d’une erreur de l’éditeur, les illustrations publiées ne correspondent pas à celles de l’article].

10. Noter l’emploi des préfixes ba-ni pour le causatif. Bibliographie Arnaud, D. 1971. Catalogue des textes trouvés au cours des fouilles et explorations régulières de la maison à Tell Senkereh-Larsa en 1969 et 1970. Syria 48: 289293. Arnaud, D. 1976. Catalogue des textes et des objets inscrits trouvés au cours de la sixième campagne. Syria 53: 47-81. Arnaud, D. 1981. Annexe: Textes divers concernant le royaume de Larsa. Syria 58: 70-100. Birot, M. 1968. Découvertes épigraphiques à Larsa (campagnes 1967). Syria 45: 241-247. Calvet, Y., Charpin, D., Cleuziou, S., Forest J.-D. et Huot, J.-L. 1976. Rapport préliminaire sur la sixième campagne de fouilles. Syria 53: 1-45.

À propos de l’étymologie du terme šu – il2, cf. Shibata à paraître et Frechette 2012: 11-16. 10  Si toutefois l’inscription d’Adad-apla-iddina se rapportait au lieu lié au rituel ou à la prière šuʾila, elle constituerait une information intéressante sur les modalités de sa réalisation. D’après les études de Frechette 2012: 149-152, relatives aux prières šuʾila akkadiennes, celles-ci étaient accomplies dans des lieux purifiés, sur le toit de bâtiments, dans des structures provisoires ou dans des lieux isolés pour des raisons de pureté. 9 

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Shalmaneser III and the Harp of Arbail John MacGinnis

Middle East Department British Museum It is a truly great pleasure to have this opportunity to mark the exceptional achievements of Prof. Rouault, and at the same time to thank him, and also Maria Grazia, for their generosity in inviting me to participate as a team member in their archaeological fieldwork and for the many years of wonderful friendship.

the tablet (VAT 9679), offers alternative readings in a number of places; these are marked in bold.

The resources expended on temples by the kings of Assyria is something they took care to record in their royal inscriptions and is to a degree also documented in vernacular records such as grants and letters from the royal correspondence.1 This attention was not confined to the homeland. Sennacherib, for example, expended substantial resources on rebuilding the temple of Sanda in Tarsus – a tradition preserved in Berossus and supported by both cuneiform inscriptions of the king and by archaeological data2 – while Esarhaddon ordered the booty from his conquest of Šubria to be shipped to the Eanna temple in Uruk.3 And of course the Ehulhul of Harran was likewise the recipient of lavish attention.4 The royal inscriptions sometimes give an indication of the appearance of these temples, including references to architectural elements and protective sculptures, but in general this does not extend to descriptions of the paraphernalia and other equipment. An exception to this is the hymn KAR 98 in which Shalmaneser III records his restoration of a harp of the goddess Ištar of Arbail. This unusual hymn was first published in cuneiform copy by Ebeling in 1919 but remarkably, until the appearance of Wiebke Meinhold’s excellent work on Ištar in Assur,5 there had been no published edition of the text, though a translation was made by Foster6 and Lambert quoted from his collation of the text.7 This surprising state of affairs was no doubt due to the numerous difficulties in the text, something even acknowledged by von Soden.8 The present edition stems from the author’s own research into the history of Erbil as documented in the cuneiform sources from the third to first millennium BC,9 and while generally agreeing with Meinhold, whose new copy benefitted both from access to excavation photographs and from collation of

KAR 98 (over half of the upper part of the obverse effaced) 4’ lúNUN MAŠ q[ar]-⌜ra⌝-du mi-gir DINGIR ⌜te⌝-li-tum 5’ lúšá-an-ga-na-ku pit-qu-du na-ra-am DINGIR-ti-ki 6’ ṣa-bit qa-ni-ki ú-sa-pu-u DINGIR-ti-ki 7’ ta-mu-ri-šu dGAŠAN tah-šu-hi be-lut-su 8’ UGU LUGAL.MEŠ-ni ša kiš-šá-te taš-ru-hi LUGAL-ú-su 9’ LUGAL.MEŠ šá i-na! ku-ub-še tap-qí-da qa-tu-šu 10’ pa-ha-ru kam-šu ú-na-šá-qu GÌR.MEŠ-šú 11’ SIPA-ú ke-e-nu za-nin iš-r[e-e-ti]-⌜ki⌝ 12’ DUMU mdAš-šur-PAP-A lúSANGA DINGIR.MEŠ [GAL].⌜MEŠ⌝ 13’ ṣi-it lìb-bi šá mKU-ti-⌜dMAŠ⌝ reverse 1 ṣa-bit se-er-qi-k[i] mu-kil NIDBA.M[EŠ]-ki 2 SIPA-ú ke-nu [p]a-qid AŠ šá! ib-HIsic-[a ŠU.II-ki] 3 šur-bu-ú a-lik IGI-[ki šá] e-pu-šú GARZA-k[i] 4 ti-bu-’u GAL-⌜ú šá⌝ e-lu-ta-ki iz!-muru 5 e!-na-ah-ma ti-⌜bu-’u šá⌝ il-⌈le⌉-[e]meš 6 e-pu-uš-ma ti-bu-’u ih-z[e-šu] ⌜ud⌝-diš 7 ú-šá-ri-ih ut-tir a-na ⌜šá pa-n[i] ú-⌝šá-tir 8 ú-ki-in ina SAG!.DU ka-ka-⌜ba-te⌝ 9 el-me-ši nam-r[i] 10 kam-šu tam-ši-lu-ki ú-sa-pu-u be-lut-ki 11 dNIN.LIL ina mi-gir-ki šu-ut-lim(i)-šú TI.⌜LA⌝ 12 ti-bu-’u hal-ha--at na-ram DINGIR-ti-k[i] 13 mu-ṭib lìb-bi-ki ṣir-tú ih-du-u ka-bat-ta-ki 14 ú-te-ra si-pi-ir-šú! ú-za-’i-na qé!-reb-šú 15 ar-mu ANŠE ú-ma-mu KUR-e SAG-e 16 e-ru ú-šu-u 17 ⌜an⌝-ṣa-ab-ta KÙ.GI ṣa-ri-ri iš-ku-nu GEŠTUG.II.MEŠ-šá 18 [i-na] re-šá-ti ina uruMi-il-ki-e 19 [e-ru-ub-ma] ⌜x⌝-ga-te-du dGAŠAN 20 [e-pu-uš] be-lat uru4-DINGIR ma ga ⌜X⌝ ka ⌜X⌝ 21 [X X X X] ⌈zi⌉ mu šá ⌜X⌝-ti-šú

I would like to thank Richard Dumbrill, Stefan Maul, Wiebke Meinhold, James Kinnier Wilson and Martin Worthington for their help and comments. 2  Dalley 1999. 3  Leichty 2011: 7. 4  See, for example Postgate 1972-1975: 124. 5  Meinhold 2009: 291-300. 6  Foster 2005: 782-783; KAR 98 is also referred to by Schramm 1973: 95. 7  Lambert 2004: 37. 8  von Soden 1974: 37. 9  MacGinnis 2014. 1 

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rev.4 Taking e-lu-ta-ki as an Assyrian spelling of ilūtaki ‘your divinity’. An alternative would be to take e lu ta ki as a scribal error for e-ta-lu-ki ‘your prince’. Reading izmuru in evident agreement with Foster (2005: 783) despite the rejection by Meinhold (2009: 296).

Notes obv.4’ The reading ⌜te⌝-li-tum follows Meinhold and is clear on her new copy; cf. also Lambert 2004: 37. Two explanations can be suggested for why the form, which ought to be in the genitive telīti (migir ilti telīti), is written thus. The first possibility is that te-li-tum is an accurate copy from a manuscript which used -TUM as the default, fossilised, spelling for generic case endings of feminine singular nouns, regardless of their grammatical case.10 Alternatively, it could be an error stemming from the copying of a damaged tablet: if a final TI was damaged and with just the final wedge missing, the remains of the initial three wedges could easily have been mistaken for the remains of a damaged TUM.

rev.5 Proposing a word illu ‘song of joy’, from alālu ‘to shout, boast’. rev.7 The ana ša pān here would appear to be an Assyrian variant for the expected eli ša pān. rev.10 The reading tam-ši-lu-ki was proposed by Groneberg 1971: 97; von Soden (1952: 181) had previously suggested a reading ut-lè-lu-ki. As to what is meant by ‘Bowing down your effigies beseech your ladyship’, I would suggest that the effigies in question are the votive statues set up in the temple of Ištar. An alternative, and indeed perhaps better, suggestion is that line rev.10 has been misplaced, and that it originally belonged after obv.10’. There are two advantages to this proposal: firstly it would mean that the people who are bowing (kamšu) in rev.10 are the very same kings who are kamšu in obv.11; secondly it would mean that the description of the harp on the reverse carries on without interruption. The line would then be translated ‘Bowing they beseeched your image, your divinity’. The case can only be supported by the fact that KAR 98 is clearly a copy.

obv.5’ The dittography of DINGIR was no doubt caused by the fact this configuration of wedges also begins the following ti. obv.6’ (i) The translation of Foster of ṣābit qanniki as ‘who leads you in procession’11 is rather good; for an occurrence of the phrase in a hymn to Ištar of Ashurnasirpal I, see von Soden 1974: 44 l.73. (ii). Taking ú-sa-pu-u as a writing of the participle musappû, reflecting the fact that in the first millennium mu- at the start of a word could (at least sometimes) be pronounced /u-/ (as is evident from the Graeco-Babyloniaca, from the fact that UL acquires the value MUL, and from the fact that a number of words beginning in mu- also have forms in u- (e.g. musandû/usandû, mulālu/ulāla etc.). With regard to the final -ú, cf the writing mu-sa-pu-u be-lut-ki in the hymn to Ištar of Ashurnasirpal I12 (I am grateful to Martin Worthington for noting that it is quite normal for III-weak participles to keep their case ending in the status constructus).

rev.12-13 These lines remain difficult: hal-ha-at is discussed amply by Meinhold (2009: 298) but a final interpretation remains elusive. CAD H: 41) restores hal-ha--at, referring to halhallatu (a kind of drum). Meinhold postulates the existence of a word halhatu, presumed to be another term for a musical instrument. Either way, the problem remains as to why it should be in the construct: is halhat/halhallat a construct introducing a subordinate clause? Should we read halha-la!, supposing a masculine noun by analogy with timbu’u/timbuttu?

obv.9’ This line was translated by von Soden 1955: 384. Syntactically, ina kubše might refer either to Ištar or to the kings; as a headdress it is attested for both divinities and kings. rev.2 Interpreted as scribal error for ib-na-[a ŠU.II-ki] and taking the HI to be a miscopying of a (no doubt damaged) NA; for ibnā qātāki as a phrase used of kings as creations of the gods, including specifically of Mullissu, see Seux 1967: 51-52.

rev.14 si-pi-ir-šú!: taking the NU of the manuscript as a corruption or miscopying of šú. As regards the word in question, although there is a noun sipru ‘rubble’ it is not certain that the meaning could stretch as far as the decayed remains of a harp. The alternative we pursue is to take sipru as an Assyrian form of šipru: for an analogous example of initial š- appearing as s- in Neo-Assyrian compare the spelling su-pe-e for šu-pi-i (battering ram) in two manuscripts of Sennacherib’s Rassam cylinder.13

rev.3 As copied the tablet would appear to only just have enough room for the restoration a-lik IGI-[ki šá] e-pu-šu. As we expect the verb e-pu-šu to be preceded by ša, it may be that the text originally had a-lik IGI (and not a-lik IGI-ki), or that the ki was omitted in copying.

rev.15 As with Meinhold (2009: 299), taking KUR-e SAG-e to mean ‘(of) the high mountain’ and that SAG-e must Worthington 2012: 280-282. Foster 2005: 783. 12  von Soden 1974: 42, l.73. 10  11 

13 

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Worthington 2012: 59, cf. also Hämeen-Anttila 2000: 9-11.

J. MacGinnis: Shalmaneser III and the Harp of Arbail therefore be a writing of šaqê, either an improvised logogram or an irregular writing šaq-e.

of the [great] gods, 13’descendant of Tukulti-Nin[urta], Rev.1 who provides your serqu-offerings (and) presents your nindabû-offerings, 2faithful shepherd, appointee of Aššur whom [your hands cre]ated, 3the majestic one, who goes before [you], who performed your rites.

rev.16 We would expect erû ‘copper’ to be spelled plene; it may be that a final -u was lost in copying.

The great harp which sang (of) your divinity 5-6had become old and I made a harp for songs of jubilation and (for that) harp I renewed, 7embellished and increased its fittings and made them better than before. 8-9I fixed a star of shining amber on (its) top. 10Bowing down your effigies beseech your ladyship, 11’O Mullissu, in your grace give him life!’ 12-13Your lofty spirit rejoiced in the harp, the instrument beloved to you, which makes your heart glad. 14I restored its work and I decorated its middle 15(with) a mountain goat, an ass (and) animals of the high mountain 16of copper (and) hard wood. 17They fitted rings of shining gold (as) its handles. 18[With] joy [I entered] into Milkia 19-20[and performed] the ceremony of the Queen, the Lady of Arbail [.......]

rev.17’ The translation of Foster (2005: 783) ‘They put earrings of finest gold on her ears’ is unlikely to be correct as the goddess is otherwise addressed in the second person throughout the text. If the identification of tibu’u as a form of tibbuttu/timbuttu is correct (see below), we would indeed expect the feminine suffix -šá as here; the šá does however seem to be an anomaly or mistake, as the text otherwise treats tibu’u as masculine. The ‘ears’ (GEŠTUG.II.MEŠ) are in any case known to be a technical term for part of a lyre and it seems not at all unlikely that the usage may have extended to a harp.14 Dumbrill (2005: 1813) proposes that the ‘ears’ are in fact the holes in the frame of the harp which are used for replacing strings and which form a necessary and characteristic part of the instrument. However, an interpretation in this case of the golden rings as handles also seems plausible. The function of these rings would have been to allow the musicians to strap the harp to their waists, thus leaving both hands free as depicted on the reliefs.

4

(Rest broken off) Commentary A hymn celebrating an Assyrian king’s refurbishment of a musical instrument is certainly of interest, but the first question is: is it really a harp? The word used is tibu’u. The dictionaries (AHw p.1354, CAD T p.417) both clearly take this as a variant of tibbuttu/timbuttu though without commenting on the form, tibu’u, which is more than the average variant. On purely philological ground, the association does not seem certain. However, the description of the tibu’u in KAR 98, with a top on to which a star could be fixed, and a decoration of mountain animals, does fit with the object being a harp.15 As noted by Meinhold, one is inevitably reminded of the instruments from the Royal Graves of Ur.

rev.19 It tempting to restore the word in the middle of this line as ⌈nu!⌉-ga-te-du. Admittedly the initial sign does not appear to be a NU, unless miscopied from an earlier manuscript, but attention has to be drawn to the nuga-ti-pi appearing in a Middle Assyrian administrative text published by Weidner 1935-6: No.76 (A 6096bn) [= Donbaz 1976 pl. 18 A. 3187: 6 and 36]. In fact in this text the final sign is damaged and it is not impossible that it could be read nu-ga-ti-⌜di⌝. It would then appear that nugatidu/nugatedu (there is insufficient evidence on vowel quality and length) was the name of a ritual or ceremony of Ištar of Arbail in both the Middle Assyrian and Neo-Assyrian periods.

The importance of harps in earlier Mesopotamian royal ideology is attested to by their featuring in at least two year names:

Translation (top half of obverse completely effaced)

‘The Year in which the harp ušumgal-kalamma was made’ (Gudea year 3) ‘The year Ibbi-Sin the king of Ur made for Inanna the harp Nin-igizibarra’ (Ibbi-Sin year 21).16

[........... Shalmaneser ......] foremost prince, warrior, favourite of the able goddess, 5’trusted prefect, beloved of Ištar, 6’who grasps your hem, the beseecher of your divinity. 7’You, O Lady, have searched him out. You have desired his lordship. 8’You have made his kingship splendid over (all) the kings of the world. 9’The kings whom with their royal headdresses you have entrusted into his hands 10’are gathered in prostration before him (and) kiss his feet. 11’Faithful shepherd, provider for the shrines, 12’son of Ashurnasirpal, (who was) priest 4’-5’

With respect to the Neo-Assyrian period, Cheng has recently demonstrated that the horizontal forearm harp was a component in the transmission of Assyrian ideology, in fact the ‘national instrument of the NeoThe alternative is that the object in question is in fact a type of drum. This would offer an explanation for reverse line 12, which could then be read ‘the tibu’u, the drum (hal-ha--at) beloved of your heart’. A general phonetic/etymological association with tabor, tambourine etc. could be suggested. It is however clear that the tibu’u of KAR 98 is on a larger scale than such instruments. 16  http://cdli.ucla.edu/tools/yearnames. 15 

For references for the ‘ears of a lyre’, GEŠTUG ZÀ.MÍ = hasīs sammî, see CAD S. sammû 2a and uznu 5. 14 

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Assyrian state’.17 Cheng states that the harp was played for the king or to represent the king18, but a third possibility should also be noted, namely that the harp may, on occasions, actually have been played by the king. This possibility is thrown up by the fact that the king appears to have played a lyre (pilaggu) in the ceremony for the divine chariot.19

We know that music – played on harps, lyres, drums, flutes, oboes and rattles28 – played a significant role both in the cult of Ištar as well as in military celebrations. Consequently, the restoration of a harp could fit in well as part of such celebrations. The celebrations themselves appear to have involved cultic dancers (kurgarru) re-enacting the events of the campaign.29 It also seems that they may have featured lion hunts.30 At present the indications for such hunts are with regard to festivities at Assur31 and Nineveh32; we have no indication whether or not they were held in proximity to the Akitu Houses, nevertheless the possibility appears to exist that the Akitu Houses may in this respect have in effect acted as a hunting lodge for the royal/divine hunt – it may indeed be that the very reason for the bīt akīti being located outside the city was precisely in order to be in an open area where lion hunts could be staged.

In any case, the featuring of the harp in KAR 98 fits in well with the suggestion that the hymn was composed as part of celebrations of Shalmaneser following the successful conclusion of a military campaign.20 Such triumphs, held in Arbail, Assur and Nineveh, are also known to have been celebrated by Esarhaddon following his conquest of Egypt in 671 BC and by Ashurbanipal following his defeat over Elam and the Gambulu in 653 BC.21 In the case of Arbail, these celebrations took the form of a procession to the Akitu House outside the city at Milkia and offerings to Ištar in her guise of Šatru, followed by a banquet and then a procession back to the city which took, or could take, the form of a military triumph.22 An obvious possibility with regard to KAR 98 is that it might relate to victory celebrations held by Shalmaneser in Arbail after the campaign of his third year, when the king specifically mentions that he ‘celebrated the festival of the Lady of Arbail in Milkia’; another possibility would be that there were also celebrations held following the campaign of the king’s sixteenth year, which also terminated in Arbail.23 Note that STT 43, originally ascribed to Shalmaneser III24, may well in fact have been composed to celebrate a campaign of Ashurnasirpal II,25 in which case the obvious candidate would be the campaign undertaken at the beginning of that king’s reign;26 the fact that Ashurnasirpal boasts of flaying alive Bubu the ruler of the city of Ništun alive and draping his skins over the walls of Arbail suggests that he too staged a victory triumph: this mirrors exactly what Ashurbanipal did to Mannu-ki-ahhē the deputy of Dunanu and Nabû-uṣalli the prefect of Gambulu in his triumph of 653 BC.27 There must, incidentally, surely have been a hymn composed for Esarhaddon’s restoration of the Egašankalamma following his campaign against Šubria in 673 BC, though such a composition does not appear to have surfaced to date.

And with this air of festivity we would once again like to express our warmest regards to the celebrand, a lion in the field! Bibliography Barnett, R. D. 1976. Sculptures from the North Palace of Ashurbanipal (668-627 B.C.). London, British Museum. Beckman, G. 1996. Ištar of Nineveh Reconsidered. Journal of Cuneiform Studies 50: 1-10. Cheng, J. 2012. The Horizontal Forearm Harp: Assyria’s National Instrument. Iraq 74: 75-87. Dalley, S. 1999. Sennacherib and Tarsus. Anatolian Studies 49: 73-80. Deller, K. 1987. Assurbanipal in der Gartenlaube. Baghdader Mitteilungen 18: 229-238. Deller, K. 1992. Neuassyrische Rituale für den Einsatz der Götterstreitwagen. In B. Pongratz-Leisten et al. (eds), Götterstreiwagen und Götterstandarten: Götter aus dem Feldzug und ihr Kult im Feldlager. Baghdader Mitteilungen 23: 341-346. Donbaz, V. 1976. Ninurta-Tukulti-Assur. Zamanina ait orta Asur Idarî belgeleri. Ankara, Türk Tarih Kurumu Yayınları. Dumbrill, R. J. 2005. Archaeomusicology of the Ancient Near East. Victoria, Trafford. Foster, B. 2005. Before the Muses. Third edition. Bethesda, CDL Press. Grayson, A. K. 1996. Assyrian Rulers from the Early First Millenium BC II (858-745 BC), The Royal Inscriptions of Mesopotamia. Assyrian Periods. Volume 3. Toronto/ Buffalo/London, University of Toronto Press. Groneberg, B. 1971. Untersuchungen zum hymnischepischen Dialekt der altbabylonischen literarischen Texte. Diss. Münster.

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Villard 2008: 265-266. Villard 2008: 265. 30  Weissert 1997: 348-49. 31  Weissert 1997: 348. 32  Weissert 1997: 350. 28  29 

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L’Ezida de Kalhu et son clergé au VIIe siècle av. J.-C. d’après la documentation textuelle Pierre Villard

Université Clermont-Auvergne Abstract Even after it ceased to be the principal residence of kings, after the installation of Sennacherib at Nineveh, the city of Kalhu has maintained a special status, due to the presence of major sanctuaries, including the Ezida of Nabû. Available written sources are of several types. Legal and administrative documents and some letters, found in the sanctuary in secondary archaeological context, give a partial overview of the administration of the sanctuary in the last decades of the empire, especially the names and titles of some of the main administrators. Found in Nineveh, letters sent to Assarhaddon by members of the temple clergy document the previous generation, the most prolific authors being Urdu-Nabû, probably šangû of Nabû, Nergal-šarrāni (unknown title), Nabû-šumu-iddina, hazannu of the temple and Pūlu, lamentation-priest. These letters give information on the regular functioning of the sanctuary and on the religious calendar. A particularly important festival was, at the beginning of the month of Ayyāru, the hierogamy of Nabû and Tašmētu, of which several episodes are documented. It is also very possible that this hierogamy was the culmination of the Akītu festival in Kalhu. Other ceremonies are however mentioned, most of which involve sacrifices for the life of the king and his family. This correspondence also reports various incidents that interrupted the sanctuary routine, among which the arrival of Babylonian notables en route to greet the king or the appearance of fungi against which an exorcism ritual is performed. Letters of denunciation finally inform about rivalries within the temple staff. The longest details the malfeasance of the lamentationpriest Pūlu, accused of altering ancient rites and intervening on the sacred furniture. The sanctuary also housed a library that was partially moved to Nineveh when the capital changed, but whose remains have been found in a room opening onto the great courtyard. One of the main interests of the manuscripts is constituted by the colophons, that allow to reconstitute over several generations families of scholars at the service of the royal dynasty. Moreover, there are two important dossiers which highlight the special status of Ezida, as well as its political role. The letters of the hazannu Nabû-šumu-iddina suggest that the temple provided some of the management of the army horses. And it was in a room of the sanctuary, interpreted by the excavator as a throneroom, that the manuscripts of the succession treaty of Assarhaddon were found. The correspondence of the scholars advising the king confirms that the oath took place in Kalhu and that all the notables of the empire were summoned to swear in front of the statues of Bēl and Nabû. The choice of Kalhu for this very important political-religious ceremony, rather than Aššur or Nineveh, could be precisely linked to the existence of the cult of Nabû, to which was associated that of his father Marduk. These divinities, which did not have the nationalistic character of the god Aššur, could seem more federating for the populations of the peripheral regions. Other interesting issues raised by this documentation include the precise number and status of persons bearing the title of ērib bīti, that is, allowed to enter the cella. It can be seen that this status was not necessarily limited to a single sanctuary, since an ērib bīti from the Esagil of Babylon, passing through Kalhu, could ask to present himself the daily offerings to the god.

Située sur une falaise surplombant la rive gauche du Tigre, un peu au nord de la confluence avec le Zab supérieur, la ville de Kalhu connut un développement considérable lorsque le roi Aššurnaṣirpal (883 av. J-C. – 869 av. J-C.) choisit d’abandonner la ville d’Aššur pour en faire sa nouvelle capitale. Kalhu conserva ce statut jusqu’au règne de Sargon II (721 av. J-C. – 705 av. J-C.), qui conçut le projet d’installer la capitale dans une ville nouvelle, Dūr-Šarru-kīn, avant que son successeur Sennachérib (704 av. J-C. – 681 av. J-C.) ne choisisse finalement Ninive. Durant le dernier siècle de l’empire assyrien, Kalhu partagea donc avec Aššur le fait d’être une capitale politique déchue, mais ces deux villes ne furent pourtant pas reléguées au rang

de simples centres provinciaux. Aššur demeura le centre spirituel de l’Assyrie, en raison de la présence du sanctuaire du dieu national dont elle portait le nom, et où continuaient à se dérouler quelques-unes des plus importantes cérémonies politico-religieuses, parmi lesquelles le couronnement des rois. Bien que n’ayant pas tout à fait le même prestige, Kalhu conserva aussi une place à part, grâce en particulier à la renommée de ses sanctuaires. Dotée de multiples temples, comme toute grande ville mésopotamienne, Kalhu abritait trois sanctuaires majeurs : celui de la Dame de Kidmuri, une figure d’Ištar, celui de Ninurta, considéré en Assyrie comme 86

P. Villard: L’Ezida de Kalhu et son clergé au VIIe siècle av. J.-C. d’après la documentation textuelle le fils d’Aššur1 et celui de Nabû, l’Ezida. Ce dernier sanctuaire est le mieux documenté pour le VIIe s. av. J-C., et c’est aussi celui dont l’activité exprime le mieux le statut particulier de la ville.

considérations sur le clergé et ses rapports avec le sanctuaire.

Le principal centre du culte de Nabû, dieu de l’écriture, se trouvait à Borsippa, un peu au sud de Babylone et ce dieu fut assez tôt considéré comme le fils de Marduk, divinité poliade de Babylone. Introduit en Assyrie dès le XIIIe s. av. J-C., son culte connut une grande popularité à l’époque néo-assyrienne : les souverains assyriens lui dédièrent des temples dans les principales villes2, qui prirent comme à Borsippa le nom d’Ezida3, « maison de vérité ».

Ce qui a été conservé des archives de l’Ezida ne donne que peu de renseignements, qu’il est toutefois possible de compléter par quelques documents du même genre provenant des palais de Ninive. On apprend ainsi que Nabû-šumu-uṣur fut entre 661 av. J-C. et 616 av. J-C. au moins, šangû de Nabû, un titre conventionnellement traduit par « grand prêtre » et désignant l’administrateur principal. Il emprunte de l’orge appartenant à Nabû ou accorde des prêts au nom du dieu4 et est témoin dans plusieurs transactions qui peuvent concerner l’Ezida, comme lorsqu’un homme offre à Nabû les deux fils de sa sœur qu’il avait élevés5, mais aussi le temple ou le clergé de Ninurta. Dans la liste des témoins d’un document daté de 638*6 av. J-C., qui enregistre le don d’un enfant illégitime à Ninurta7, son nom, qui suit celui du šangû de Ninurta Iddin-Ea, précède celui d’un certain Mardukšarru-uṣur, portant le même titre de šangû de Nabû. Ce dernier qui pourrait avoir cogéré la charge avec Nabûšumu-uṣur, apparaît probablement aussi dans la liste des témoins d’un document de donation de deux esclaves et d’un domaine à Nabû, ‘pour la vie de Sîn-šarru-iškun et de sa reine’, daté de 621* av. J-C.8. La même liste de témoins comprend aussi un délégué royal (qēpu) des temples de Nabû et de Ninurta9, des économes (lahhinu) de Ninurta et de Nabû10 et un cuisinier du temple de Nabû11. Enfin, un document administratif de l’an 699 av. J-C. enregistre des distributions de grain provenant des offrandes ordinaires de Nabû à des brasseurs (sirāšû), des économes (lahhinu) et des cuisiniers (nuhatimmu)12.

Les administrateurs

L’Ezida de Kalhu, consacré à Nabû et à sa parèdre Tašmētu, était situé au sud-est de l’acropole, à proximité immédiate du palais qui fut occupé par Sargon II. Le temple fut rénové à plusieurs reprises, entre les règnes d’Aššurnaṣirpal II et Aššur-etel-ilāni (627 av. J-C. -621 av. J-C.), les travaux d’Adad-nērārī III (810 av. J-C. – 783 av. J-C.) lui ayant donné l’aspect général qu’il présentait encore lors du sac de la ville par les Mèdes. Pour le dernier siècle de son histoire, la documentation textuelle primaire (trouvée dans le bâtiment lui-même) est la suivante. Bien qu’endommagée par une fosse creusée sans doute à l’époque hellénistique, la salle des tablettes (NT 12), ouvrant sur la cour intérieure, a livré environ 300 tablettes représentant les restes de la bibliothèque du temple. D’autre part, le remplissage de tranchées effectuées après l’époque assyrienne à travers les salles NT 14 et 16 contenait des documents juridiques et administratifs qui avaient appartenu aux archives du clergé. Enfin, dans ce que les fouilleurs ont identifié comme une salle du trône à l’intérieur même du sanctuaire, furent retrouvées les fragments de plusieurs tablettes de grand format, contenant le texte des adê de 672 av. J-C., serment prêtés par les sujets d’Assarhaddon (680 av. J-C. – 669 av. J-C.), à l’occasion de la nomination d’Assurbanipal comme héritier de l’empire et de son frère Šamaš-šumu-ukīn comme prince héritier de Babylone.

Les lettres qui ont été conservées documentent pour la plupart d’entre elles la génération antérieure (règne d’Assarhaddon) et offrent beaucoup plus de détails sur les activités de quelques-uns des principaux membres du personnel de l’Ezida. Urdu-Nabû, dont on a retrouvé quatorze missives datant du règne d’Assarhaddon13 apparaît avec le tire de šangû dans une lettre d’Iddināia, šangû de Ninurta14, qui le dénonce pour avoir détourné un domaine. Vu le contenu de sa correspondance et l’autorité dont il

A cela, s’ajoute une documentation secondaire, composée de lettres adressées aux rois Assarhaddon et Assurbanipal et retrouvées à Ninive. Certaines furent probablement écrites dans l’Ezida, alors que d’autres rapportent des faits en rapport avec le temple et son personnel. Les archives de Ninive contenaient également des documents juridiques concernant l’Ezida, qui apportent aussi des informations utiles.

Baker et Barnard-Luppert, in Baker 2001: 892-3, n° 10. SAA 12 95: r. 7. La liste des témoins comprend aussi les noms d’Iddin-Ea, šangû de Ninurta (r. 6), d’un chef musicien (nargallu) de Nabû (r. 12) et de deux cuisiniers du temple de Nabû (r. 13-14). 6  Les dates suivies d’un astérisque correspondent aux éponymes dits « post-canoniques ». Les dates suivent la séquence proposée par Radner 1998: xviii-xx. 7  SAA 12 93: r. 1-3. 8  SAA 12 96: r.15 Id[x]-man-pab lú.sanga dpa. 9  SAA 12 96: r.14. 10  SAA 12 96: r.19-20. 11  SAA 12 96: r.25. 12  ND 5457. Parker 1956: 131-132 et pl. XXVII. Cf. Deller 1966: 194. 13  SAA 13 56 à 69. Voir Radner in Baker 2011: 1408-9, n° 5. 14  Baker & Kessler in Baker 2000: 503-4, n° 8. 4  5 

Je voudrais ici présenter brièvement ce qu’apporte chaque type de documents, avant de proposer quelques Moortgat-Correns 1988: 118-122, Annus 2002: 39-47. Kalhu, Dūr-Šarru-kīn, Ninive. 3  Attesté à Ninive et Kalhu. George 1993: 160. 1  2 

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semble disposer, Urdu-Nabû était très probablement šangû de Nabû. On ne connaît pas en revanche le titre de Nergal-šarrāni15, dont les huit lettres indiquent cependant qu’il jouait un rôle important dans le sanctuaire. Nabû-šumu-iddina, auteur de quarante-six lettres16 se présente quant à lui avec le titre de hazannu du temple de Nabû17. On peut dès à présent souligner que si quelques-unes de ses missives ont trait au sanctuaire, la plus grande partie de sa correspondance se compose de rapports sur l’arrivée d’équidés à Kalhu. Parmi les quelques autres lettres en provenance de l’Ezida, on peut encore mentionner celles de Pūlu, qui portait le titre de kalû,  ’chantre lamentateur’18, mais dont les messages concernent principalement des anomalies observées lors de séances d’haruspicine.

divines, qui restaient dans la chambre nuptiale du 5 au 10. Le 11, Nabû se dégourdissait les jambes et se rendait dans l’ambassu, parc animalier et paysager, pour une partie de chasse avant de regagner sa résidence20. Le šangû Urdu-Nabû parle également dans SAA 13 56 de l’entrée de Nabû et Tašmētu dans la ‘pièce du lit’21 et explique que des offrandes étaient présentées à cette occasion au couple divin pour la vie du roi, des princes héritiers Assurbanipal et Šamaš-šumu-ukīn, et des autres enfants d’Assarhaddon22.

Les sujets abordés, lorsqu’ils sont en rapport avec le fonctionnement normal du sanctuaire, permettent de déterminer les événements réguliers qui concernaient directement le pouvoir royal.

Il a été proposé que la hiérogamie de Nabû et Tašmētu ait constitué une partie intégrante des fêtes de l’Akītu25 qui se placeraient donc au mois ii dans le calendrier religieux de Kalhu. Cela est possible, puisque l’Akītu était la fête majeure de la plupart des grandes villes mésopotamiennes, mais les lettres qui évoquent la hiérogamie ne mentionnent pas explicitement l’Akītu. En dehors des messages des administrateurs du temple, il est sans doute aussi question de l’Akītu dans des lettres de gouverneurs de Kalhu, Marduk-rēmanni26 et Aššurbāni27, datant du règne de Sargon II. L’une d’entre elles

D’autre part, un certain Nabû-kudurrī-uṣur mentionne dans SAA 13 130 l’«  invitation  » (qerītu)23 de Tašmētu, fête durant laquelle la déesse sortait de sa cella pour prendre sa résidence dans la chapelle de l’Akītu24.

Les processions et mouvements de statues divines tiennent ainsi une grande place dans cette correspondance. À Kalhu, l’une des principales fêtes du calendrier religieux était la hiérogamie de Nabû et Tašmētu, au tout début du mois d’Ayyāru (avrilmai). Selon une lettre de Nergal-šarrāni qui évoque le rituel, le hazannu du temple devait y assister et c’est effectivement une lettre de Nabû-šumu-iddina, SAA 13 78, qui donne le plus de précisions sur le début des cérémonies. Le 3 d’Ayyāru, le lit de Nabû était mis en place et la statue entrait dans la chambre. Le 4, avait lieu la nuit de noce de Nabû, ce qui signifiait que sa statue était couchée aux côtés de celle de Tašmētu. Auparavant, le dieu avait été conduit hors du temple sur son char et amené sur l’aire à battre du palais, puis dans le jardin, où des sacrifices, auxquels participaient les apprentis scribes (šamallû) étaient accomplis19. Un autre message au roi, de Nergal-šarrāni, précise qu’un banquet royal était servi le 5 en présence du hazannu. Ce dernier demeurait également auprès des statues

SAA 13 70: 6-r.7 ina ši-a-ri ud-4-kám a-na ba-a-di / dpa ù dtaš-me-tum / ina é-giš-ná er-ru-bu / ud-5-kám ša-ku-su ša lugal /10 ú-šá-ku-lu lú.haza-nu uš-šab / sag-du ur-mah giš.tal-la-ak-ku / a-na é-gal ub-bu-lu / ta šà ud-5-kám / a-di ud-10-kám /15 [dingir]-meš-ni ina é-giš-ná šu-nu / ù lú.ha-za-nu / [k]am-mu-us /R. ud-11-kám dag uṣ-ṣa-a / gìr-šú i-paáš-šar / a-na am-ba-as-si il-lak / ri-ma-a-ni i-du-ak /r.5 el-li ina šub-ti-šú uš-šab / a-na lugal [en-i]a / ù é-šú i-kar-rab, « Demain, le 4ème jour au soir, Nabû et Tašmētu entreront dans la pièce du lit. Le 5ème jour, on (leur) servira le banquet du roi. Le hazannu y assistera. On apportera au palais (le rhyton en forme de) tête de lion ainsi que le tallaku. Du 5ème au 10ème jour, les dieux seront dans la pièce du lit et le hazannu (y) séjournera. Le 11ème jour, Nabû sortira et dégourdira ses pieds. Il ira dans le parc paysager et tuera des taureaux sauvages. » 21  SAA 13 56: 15-17 ud-4-kám ša iti-gud dpa / dtaš-me-tum ina é-giš-ná / e-ru-bu, « Le 4 du mois d’Ayyāru, Nabû et Tašmētu entreront dans la pièce du lit. » 22  SAA 13 56: r.6-17 udu-siskur-[meš] ša Iaš-šur-dù-dumu-uš [dumu] m[an ga]l-u / ša Idgiš-nu11-mu-gi-na dumu-man ká-dingir / ša fdše-ruu-a-kar-at / ša Iaš-šur-mu-kin-bala-meš-ia /r.10 ša Iaš-š[ur-lu]gal-an-kiti-bi / ṭè-e-mu as-sa-kan udu-siskur-meš-šú-nu / ú-[bal ina] pa-an dpa d taš-me-[tum] / ina é-giš-[ná] e-pa-á[š] / 1-me mu-an-na-meš lu-bal-liṭu-šú-nu /r.15 dumu-meš-šú-nu dumu-dumu-meš-šú-nu / up-ta-tar-šunu / lugal be-lí e-mar, « J’ai donné des instructions pour les offrandes à l’intention d’Assurbanipal, le grand prince héritier, de Šamaššumu-ukīn, le prince héritier de Babylone, de Šērū’a-ēṭirat, d’Aššurmukīn-palēya et d’Aššur-etel-šamê-erṣeti-muballissu. J’apporterai les offrandes à leur intention devant Nabû et Tašmētu et les offrirai dans la pièce du lit. Puissent-ils les faire vivre 100 ans ! Leurs enfants et petits-enfants vivront vieux et le roi mon seigneur le verra. » 23  Voir Parpola 1983: 81-2 pour la nature du rituel et son rapport avec la fête de l’Akītu. 24  SAA 13 130: 8-12 iš-ši-ia-a-ri qa-ri-it dta[š]-me-tú / dtaš-me-tum da-attú /10 tu-ṣa-a / ina é-á-ki-ti / tu-ú-šab, « Demain, est l’ « invitation » de Tašmētu. Tašmētu la bien-aimée sortira pour résider dans la chapelle de l’Akītu. » 25  Oates 1957: 34-35 ; Oates 2001: 119-123. Voir aussi Postgate 1974. 26  SAA 1 110: 4-6 informant que la fête (isinnu) a été célébrée et que le dieu est sorti et rentré en paix. 27  SAA 1 111: 8-9 (le dieu est sorti le 17ème jour, SAA 1 112: 4-6 (mouvement des statues divines les 2ème et 3ème jours), SAA 1 113. 20 

Baker 2001: 953 n° 3; SAA 13 70-77. SAA 13 78-123. 17  SAA 13 78: 12. 18  SAA 13 131-133. Titre donné par SAA 13 134: 5’. 19  SAA 13 78: 7-r.7 ud-3-kám ša iti.gud uru.kal-hi / giš-ná ša dag tak-karra-ar / dag ina é-giš-ná er-rab /10 ud-4-kám qur-šú ša dag / dumu-lugal be-lí ú-da / lú.ha-za-nu ša é-dag / dingir-ka a-na-ku / la-al-lik [ina u] ru.kal-hi /15 dingir ina šà ad-ri é-gal / uṣ-ṣa šà ad-ri é-gal / a-na giš-sar il-la-ka / udu-siskur ina lìb-bi / [in]-né-ep-áš /20 [anše].ú-ru-u ša dingirmeš-ni / [l]ú.mu-kil-kuš-pa-meš /R. ša dingir-meš-ni-ma il-lak / dingir ú-še-ṣa-a / ù ú-sa-ah-har / ú-še-rab šu-ú /r.5 e-te-qa il-la-ka / lú-šaman[l]á-meš ša udu-siskur-šú / i-ba-áš-šú-ni ep-pa-áš, « Le 3ème jour du mois d’Ayyāru (ii), à Kalhu, le lit de Nabû sera apprêté et Nabû entrera dans la pièce du lit. Le 4ème jour est la nuit de noces de Nabû. Le prince héritier mon seigneur sait que je suis le hazannu du temple de Nabû, ton dieu. Je dois (donc) aller à Kalhu. Le dieu partira depuis l’aire à battre du palais. Depuis l’aire à battre du palais, il se rendra au jardin. Un sacrifice y sera accompli. Le conducteur de char des dieux ira avec l’attelage des dieux. Il fera sortir le dieu, puis tournera et le fera rentrer. Lui-même continuera son chemin. (Parmi) les apprentis, quiconque a un sacrifice à faire le fera. » 15  16 

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P. Villard: L’Ezida de Kalhu et son clergé au VIIe siècle av. J.-C. d’après la documentation textuelle précise, dans un passage malheureusement lacunaire, que les dieux vont se mettre en route le 8ème jour, pour un rituel devant durer jusqu’au milieu du mois28. Cela ne correspond pas exactement aux dates mentionnées dans la correspondance des administrateurs de l’époque d’Assarhaddon, mais plusieurs décennies séparent les deux dossiers. Par ailleurs, le déroulement de la fête semble avoir présenté à Kalhu des particularités. Il n’est pas sûr que le temple de l’Akītu, où devaient se rendre les statues divines, ait été situé hors les murs, comme dans la plupart des grandes villes mésopotamiennes. Il existait en effet une chapelle de l’Akītu de Nabû et une autre dédiée à Tašmētu à l’intérieur même du sanctuaire principal29.

vie du souverain et de sa famille33. Cela rappelle que l’un des devoirs fondamentaux du clergé était d’assurer le maintien de bonnes relations entre le roi et les dieux et de contribuer ainsi au salut de l’empire. D’autres faits rapportés dans cette correspondance sortent du cycle ordinaire du calendrier religieux. A l’occasion d’un différend entre administrateurs à propos de métaux précieux destinés à la confection de statues, on apprend que les statues d’Assarhaddon et de sa mère devaient être érigées dans le temple34. Une autre lettre, provenant d’Urdu-Nabû, mentionne des mār banê, « notables », venus de Babylone et Borsippa pour saluer le roi35. La perte d’un objet lié aux verrous des demeures divines par un apprenti fait également l’objet d’une lettre du šangû36. Dans un autre message, le même personnage fait un rapport sur de belles jeunes filles, vues dans le temple et sur la route royale37. On peut encore signaler quelques incidents qui nécessitaient l’intervention d’exorcistes compétents. Dans SAA 13 71, Nergal-šarrāni alerte le roi sur des moisissures kamunû et katarru apparus dans la cour intérieure du temple et sur les murs des magasins centraux38 et demande l’intervention d’Adad-šumu-uṣur, originaire de la ville et alors le plus fameux des exorcistes de la cour. Plus trivialement, le même auteur sollicite une parole thaumaturgique de son maître, après avoir contracté une maladie vénérienne39.

D’autres déplacements de statues divines sont évoqués dans les lettres du clergé de l’Ezida. Dans SAA 13 58, Urdu-Nabû annonce au roi la descente d’Aššur et Sîn dans le jardin situé sous la terrasse, ainsi que la venue d’  ’Adad de la Prospérité’ dans le parc animalier30. Le même auteur parle dans SAA 13 59 des préparatifs d’une fête impliquant la déesse Ištar. Après le nettoyage du temple le 28, le rideau devait être tiré le lendemain devant la statue. Les desservants enlèveraient alors les bijoux de la déesse et la feraient descendre du lion sur lequel elle était posée31. Le même jour, à condition que le croissant de lune du nouveau mois soit aperçu, aurait lieu le bain rituel de la statue32. Au vu de ces lettres, on peut supposer que l’Ezida abritait plusieurs statues de divinités majeures, en plus de celles de Nabû et de sa parèdre, mais on ne peut exclure que l’Ištar dont parle Urdu-Nabû soit la Dame de Kidmuri. Dans ce cas, les activités du šangû ne seraient pas limitées à l’Ezida.

Les lettres de dénonciation sont enfin souvent riches d’enseignements. L’une d’entre elles, SAA 13 SAA 13 56, 57, 58, 60. Voir aussi SAA 13 72 et 77, de Nergal-šarrāni. SAA 13 61: r.3-5 kug-gi a-na ṣa-lam-lugal-a-ni / a-na ṣa-lam ša amaman /5 la-a id-din, « Il n’a pas donné l’or (destiné) aux statues royales et à la statue de la reine mère. » 35  SAA 13 60: 16-19. Voir n. 85. 36  SAA 13 62: 14-r.1 up-pu ša si-[ku-ri] /15 ša é-d[oo] / [š]a é-d[o o] / lìb-bi é [o o] / ud-29-kám [o o o] / [l]ú-tur ša Idi[m-o o] / [u]h-ta-li-[iq], «Le 29ème jour, l’apprenti d’Adad-[…] a perdu le uppu du ver[rou] du temple de […] et du temple de […] dans le temple de […] ». 37  SAA 13 65: r.1-14 ud-7-kám ina é-dingir / mí.qa-al-lal-a-te / dam-qaa-te / i-ba-áš-ši a-ta-mar /5 1-et dumu-mí-dumu-mí-te / ša Iqa-an-nasu-si / as-sa-par é / e-ta-am-ru / fdur-ki-tu-re-mì-in-ni /10 š[u-m]u šá 1-et dumu-mí / [Ido]-xx-a-ni lú.qur-bu-te / [ši-t]i ina kaskal lugal a-ta-mar / as-sa-par é / [e-ta-a]m-ru, « Le 7ème jour, dans le temple, j’ai vu qu’il y avait de belles jeunes filles. L’une est la petite-fille de Qannasusi. J’ai envoyé un message pour que l’on inspecte la maison. Le nom d’une (autre) est Urkittu-rēmenni. Elle est la fille de […], le garde du corps. Je l’ai vue sur la route du roi. J’ai envoyé un message pour que l’on inspecte la maison. 38  SAA 13 71: 8-r.11 ka-mu-nu-u šu-u / ina tar-ba-ṣi ša é-a-ni /10 ša é-dpa /R. ù ka-tar-ru / ina ugu é-sig4 / ša a-bu-sa-a-te / qa-ba-sa-a-te /r.5 it-tamar / nam-búr-bi-šú-nu / i-ba-áš-ši / Idim-mu-pab /r.10 i-ši-’a-a-ri i-paáš / ta-se-niš le-pu-uš, « Cette moisissure-kamunû est apparue dans la cour du secteur intérieur (bētānu) du temple de Nabû et la moisissurekatarru sur les murs des magasins centraux. Il existe des rituels apotropaïques contre eux. Adad-šumu-uṣur (les) exécutera demain. Il devra (les) exécuter en même temps. » 39  SAA 13 73: r.1-12 ma-a šuII ddil-bat / mar-ṣa-a-ka / ma-a ina ugu si-ih-ir / ša i-sa-a-te /r.5 pa-al-ha-ak / šá la lugal la e-pa-áš / ú-ma-a an-nu-rig / a-na lugal en-iá as-sap-ra / ina pi-i ša lugal /r.10 li-in-qu-ta / le-e-pu-uš / ta [mur-ṣ]i-iá lu-u-še-ti-iq, « On m’a dit: ‘tu es malade de la ‘Main de Vénus’, du fait de rapports avec des femmes’ Je suis effrayé. Je ne peux rien faire sans le roi. Maintenant, donc, j’écris au roi mon seigneur. Puisse (une parole) tomber de la bouche du roi et agisse pour que je puisse surmonter ma maladie ! » 33  34 

Un autre point remarquable est que la plupart des cérémonies évoquées comportent des sacrifices pour la SAA 1 113: 4-6 ud-8-kam [do o do o] /5 i-tab-bu-[u-ni ina é-a-ki-ti uššu-bu] / a-di meš-l[i iti o o o o], « Le 8ème jour [du mois … les dieux…] se lèveront [pour résider dans la chapelle de l’Akītu]. Ils […] jusqu’à la moi[tié du mois …]. Il est vraisemblable que ce passage fait allusion à la fête de l’Akītu, mais si la restitution de S. Parpola est la plus probable, elle n’est pas pour autant assurée. 29  Cela est explicite dans SAA 13 134: 6’-7’ (voir ci-dessous n. 40) et peut aussi se déduire d’un document administratif donnant les noms des pièces du sanctuaire. Voir Postgate 1974: n. 28. Ces chapelles pourraient correspondre aux pièces jumelles situées à proximité de la « salle du trône » (Oates 1957: 35 ; Oates 2001: 123). 30  SAA 13 58 r.1-9 ud-6-kam daš-šur d30 / a-na giš-sar ša šap-[la] / taam-li-i ur-ru-du / dul-lu i-ba-áš-ši in-né-pa-áš /r.5 siskur-siskur-meš ša lugal / in-né-pa-šá dim nu-uh-še / ina šà am-ba-si il-lak / siskur-siskurmeš-ma ša lugal / in-né-pa-šá, « Le 6ème jour, Aššur et Sîn descendront dans le jardin sous la terrasse. Il y a un rituel (et) il sera accompli. Les sacrifices du roi seront offerts. Adad de l’abondance ira dans le parc. Des sacrifices du roi seront encore offerts. » 31  SAA 13 59: 6-13 ud-28-kám é nu-pa-sa-ak / giš.me-li-a-a-ni / ú-qar-raab / ud-29-kám mar-du-tú ni-pa-ri-ik /10 šu-ku-ut-tu ša d15 / gab-bu nuše-ra-da / d15 [t]a ugu ur-mah / [ni-na-k]a-ra, « Le 28ème jour, nous viderons le temple et j’introduirai l’escabeau de bois. Le 29ème jour, nous tirerons le rideau, déposerons tous les joyaux d’Ištar et retirerons Ištar de (son) lion. » 32  SAA 13 59: r.1-4 [ud-2]9-kám šum-ma dingir / it-ta-ma-ar / a-meš ša rim-ki / nu-ma-al-la, « Le 29ème jour, si le dieu (lune) est vu, nous remplirons les eaux pour le bain (de la déesse). » 28 

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Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

134, dont le nom de l’auteur est malheureusement perdu, contient une série d’accusations contre le chantre-kalû Pūlu, dont on apprend au passage qu’il exerçait une influence considérable dans l’Ezida. À travers la description de ses méfaits supposés, cette missive donne un aperçu exceptionnel du décor intérieur du sanctuaire et des activités d’une partie de son personnel. Pūlu est ainsi accusé de modifier la disposition des lieux de son propre chef40. Il aurait aussi altéré les anciens rites, en exécutant luimême la cérémonie de l’ ‘illumination’ à la place de la femme, probablement une prêtresse, qui en était auparavant chargée. Cette dernière n’est plus vue, ni par le šangû adjoint, ni par l’intendant-lahhinu, et les administrateurs du roi l’ignorent41. Le dénonciateur évoque également des irrégularités dans la présentation des offrandes cycliques à Marduk42 et aussi dans la gestion des trésors des divinités43. D’autres points scandaleux concernent le mobilier sacré. Le plateau de table en or de Marduk, fait sur l’ordre du roi Sargon II, a été retravaillé44, les flacons en or décorées d’images royales, destinées à faire décanter le vin pour Bēl et Nabû ne servent plus45. Et il est aussi reproché à Pūlu d’avoir exécuté un dessin des dragons-šungallu et du socle placé entre eux, formant la base de la statue de Nabû. L’un des prêtres admis dans la cella (ērib bīti) l’a vu, mais sans rien

oser lui dire46. L’interdit mérite d’être relevé, même si son sens reste à préciser et l’on peut remarquer par ailleurs la place éminente que paraît occuper BēlMarduk dans le sanctuaire de son fils. La bibliothèque de l’Ezida Comme tous les grands sanctuaires de Nabû, celui de Kalhu abritait un gerginakku, ‘bibliothèque’ dont on a retrouvé des vestiges dans une pièce ouvrant sur la cour intérieure47. Ce qui reste des ouvrages conservés en ce lieu est assez conforme à la structure générale des bibliothèques de cette époque. Les textes proprement littéraires n’occupent qu’une place restreinte: quelques œuvres fameuses sont représentées parmi lesquelles Gilgameš48, le Ludlul bēl nemēqi49, l’Enūma eliš50, des poèmes du cycle de Ninurta comme Lugale ou Angim51, des proverbes52 ou des compositions humoristiques de type Aluzinnu53. Mais il ne s’agit que de copies partielles54. L’essentiel est constitué par des compositions destinées à la formation générale des lettrés, comme les listes lexicales55 et divers ouvrages de références56, et par des traités utilisés par les diverses disciplines de l’érudition: rituels57 et traités de pronostiques58 des āšipu, «  exorcistes  », hymnes des kalû ou textes relevant de la bārûtu, ‘haruspicine59. La discipline la mieux représentée reste toutefois celle des ṭupšar Enūma Anu Enlil, titre que l’on traduit conventionnellement par «  astrologue  », mais qui désigne en fait les spécialistes de l’interprétation des signes envoyés spontanément par les dieux. La bibliothèque contenait en effet de nombreuses

SAA 13 134: 5’-9’ ú-ma-a Ipu-ú-lu lú-uš-ku ki-i ra-[me-ni-šu] / ina é-dpa up-pa-áš ina é-a-ki-ti ša d[pa] / é-a-ki-ti ša dtaš-me-tum ša la-a lugal / giš.šu-up-ša-a-te it-ta-sa-ah ša-ni-a-te iṣ-ṣa-bat / ṣi-im-mi-it-tu it-ti-ki-is, « Maintenant, Pūlu agit de son propre [chef] dans le temple de Nabû. Sans l’aval du roi, il a arraché les montants de portes de la chapelle de l’Akītu de [Nabû] et de la chapelle de l’Akītu de Tašmētum et en a fixé d’autres et il a découpé les traverses. » 41  SAA 13 134: r.4-8 ù mí ša na-mu-ru /r.5 a-na dtaš-me-tum te-ep-pa-šú-uni šu-ú dul-la-šá ep-pa-áš / mi-mi-e-ni is-se-e-šú la-a em-mar la-a lú-sanga 2-ú / la-a lú.lah-hi-nu ù la-a lú-en-pi-qit-ti ša lugal / ú-di-[u], « Et quant à la femme qui accomplit l’illumination pour Tašmētu, c’est lui qui accomplit sa tâche. Personne ne (la) voit avec lui, ni l’adjoint du šangû, ni l’économe, sans que les administrateurs du roi ne le sachent. » 42  SAA 13 134: r.11-12 udu.da-ri-ú ša ina é-damar-utu / in-né-[ep-pa]-šúu-ni šúm-ma iti šúm-ma 2 iti-meš-ni lu ba-ṭi-il, « Les offrandes cycliques d’ovins qui sont accomplies dans la chapelle de Marduk risquent d’être interrompues un mois, si ce n’est deux. » 43  SAA 13 134: 30’-r.4 [é na]k-ka-ma-a-te gab-bu / ina igi-šú šu-ú i-pat-te i-kan-nak /R. ina é-rim-ki ša den ù dpa er-rab / 2-šú ina šà mu-an-na qab-li ša dšú ip-pa-ṭa-ra / na4-meš: ša-kut-tum gab-bu ina igi-šú: a-na mimi-e-ni / is-se-e-šú la ú-kal-lam, « Toutes les réserves de biens précieux sont à sa disposition. C’est lui qui (les) ouvre et les scelle. Il entre dans la chambre d’ablutions de Bēl et Nabû. (C’est là que) deux fois par an, les vêtements de Marduk sont enlevés. Les pierres précieuses et bijoux sont tous à sa disposition. Il ne permet à personne de les voir avec lui. » 44  SAA 13 134: 9’-12’ ù giš-banšur ša [dama]r-utu / ša kug-gi ša Ilugalú-kín e-pu-šú-u-ni /10’ lú-simug-kug-gi ina muh-hi us-se-ši-ib dul-lu labi-ru / ú-tal-li gibil e-ta-pa-áš, « Pour ce qui est du plateau de table en or de Marduk, que Sargon avait fait, il lui a assigné un orfèvre. (Ce dernier) a enlevé l’ancien ouvrage et l’a refait à neuf. » 45  SAA 13 134: 18’-23’ ù [dug.l]a-ha-a-ni ša kug-gi ša [x] qa-a-a / [n] u-lugal-ni ina muh-hi ad-šú ša lugal us-sa-zi-iz /20’ 1-en ina igi dpa geštinmeš ú-ma-al-lu-u / in-né-ep-susic geštin-meš ta-a-a-ru ša é-gal šu-ú / ú-ma-a ba-aṭ-lu ša-ki-in: šu-ú geštin-meš / i-ma-da-ad i-na-áš-ši-a, « En outre, le père du roi avait installé des flacons en or décorés d’images royales (d’une contenance) de [x] litres. On devait en remplir une de vin devant Bēl et une devant Nabû, pour qu’il soit décanté. Le vin était une attribution du palais. Maintenant, cela a été interrompu. C’est lui qui mesure le vin et l’apporte. » 40 

SAA 13 134: 12’-15’ ù šu-un-gal-li / ša dpa ina muh-hi iz-za-zu-u-ni šuub-tum ina bir-tu-uš-šú-nu / li-i-ṭu e-ta-pa-áš 1-en ina šà lú-tu-é e-ta-maršú /15’ us-sa-hi-ir ur-ta-am-me, « De plus, les dragons sur lesquels se tient Nabû, ainsi que le socle (qui se trouve) entre eux, il en a fait un dessin. L’un des ērib bīti l’a vu, mais il a fait demi-tour et l’a laissé aller. » 47  Voir en dernier lieu Black 2008: 262. La pièce servant de bibliothèque disposait d’une large porte ouvrant à l’ouest et située juste en face de l’entrée de la cella de Nabû. 48  Wiseman et Black 1996: 29, n° 199. 49  Wiseman et Black 1996: 29 n° 201. 50  Wiseman et Black 1996: 29 n° 200. 51  Wiseman et Black 1996: 29 n° 197-198. 52  Wiseman et Black 1996: 30 n° 202-203. 53  Wiseman et Black 1996: 30 n° 204-206. 54  Caractère partiel qui pourrait suggérer que l’intérêt pour la littérature n’était pas la principale motivation de la réalisation des manuscrits. E. Frahm a en particulier souligné le lien entre la mort de Sargon II au combat et la copie dans les jours suivants par le lettré de haut rang Nabû-zuqup-kēnu de la 12ème tablette de Gilgameš: le héros y dialogue avec son ami Enkidu, temporairement relâché des Enfers, parlant entre autres choses des guerriers morts au combat. Voir Frahm 2005, où sont discutées les diverses interprétations. 55  Wiseman et Black 1996: 31-34 n° 208-245, les séries les mieux représentées étant Urra: hubullu (n° 208-214) et Malku: šarru (n° 218222). 56  Wiseman et Black 1996: 28-29 n° 191-196. En particulier les traités d’herboristerie Uruanna: maštakal (n° 192) et šammu šikinšu (n° 195196). 57  Wiseman et Black 1996: 18-25 n° 90-164 et 28-29 n° 185-190. 58  Wiseman et Black 1996: 16-17 n° 70-79. En particulier des extraits de la série Sakkiku, « symptômes ». 59  Wiseman et Black 1996: 15-16 n° 61-63. 46 

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P. Villard: L’Ezida de Kalhu et son clergé au VIIe siècle av. J.-C. d’après la documentation textuelle tablettes de présages célestes60, issus en particulier des séries Enūma Anu Enlil61 et Mul Apin62, des extraits de Šumma ālu (omina liés à la vie quotidienne)63 et Šumma izbu (omina tératologiques)64, des hémérologies et ménologies65, etc.

effet comme le šangammahhu d’Aššurnaṣirpal II, un titre porté par les exorcistes de haut rang70. Issaranmudammiq se retrouve dans d’autres colophons comme père de Nabû-mudammiq71 et avec le titre d’āšipu du roi, comme ancêtre de Marduk-[…], fils de Bābilāyu. Ce Marduk-[…] était quant à lui ummânu d’Adad-nērārī III (810 av. J.-C.-783 av. J.-C.)72, un titre qui dans ce contexte doit correspondre au chef des lettrés de cour. On retiendra que cette famille de lettrés, qui occupa des postes prestigieux à la cour royale pendant un siècle au moins, était originaire de la région de Nippur, en Babylonie.

Il s’agit peut-être du reliquat de la bibliothèque constituée à l’époque où les rois résidaient à Kalhu. Mais si tout n’avait pas été déménagé dans la nouvelle capitale, se pose la question de savoir qui étaient les utilisateurs de ce fonds. On dispose de deux rapports relatifs à l’observation d’éclipses lunaires à Kalhu, qui doivent dater des environs de 650 av. J.-C.66, mais l’auteur, Bābu-šumu-iddina, n’est pas connu par ailleurs. Il est cependant fort possible que des membres du clergé de l’Ezida aient eu des compétences en astrologie car à Aššur, Akkullānu, qui servit Assarhaddon et Assurbanipal, était à la fois le šangû d’Aššur et un astrologue réputé. D’autre part, Pūlu envoya à deux reprises des informations consécutives à des séances d’haruspicine67. Le fait qu’un kalû s’intéresse à ces questions n’est pas en soi surprenant, car tous les lettrés recevaient une formation pluridisciplinaire avant de se spécialiser. La formation de lettrés dans le cadre de l’Ezida est par ailleurs confirmée par la mention de šamallû, ‘apprentis’, qui doivent faire des offrandes dans le temple lors des cérémonies de la hiérogamie de Nabû68.

Pour ce qui concerne les manuscrits plus récents, Adadšumu-uṣur, fils de Nabû-zuqup-kēnu et descendant de Gabbi-ilāni-ēreš, le Chef scribe apparaît dans plusieurs colophons73. Il appartenait à l’une des plus fameuses familles de lettrés néo-assyriens, qui dut s’installer à Kalhu en même temps que la monarchie, puisque selon une liste royale synchronique, Gabbi-ilāni-ēreš est connu pour avoir été ummânu de Tukultī-Ninurta II et d’Aššurnaṣirpal II74. Adad-šumu-uṣur occupa lui-même la charge de Chef des exorcistes d’Assarhaddon, tandis que son frère Nabû-zēru-lēšir et son neveu Ištar-šumuēreš furent Chefs des astrologues et d’après la liste royale mentionnée plus haut75, ummânu d’Assarhaddon et Assurbanipal. La correspondance passive des rois documente abondamment l’activité de ces personnages à la cour de Ninive, mais on les retrouve aussi sur les colophons des tablettes des bibliothèques. Parmi celles retrouvées à Kalhu, toute une série fut copiée par Nabû-zuqup-kēnu, fils de Marduk-šumu-iqīša76. Mais si les descendants de Gabbi-ilāni-ēreš continuèrent de servir les souverains dans leur nouvelle capitale, il est clair qu’ils conservèrent des liens étroits avec Kalhu et l’Ezida. Deux des manuscrits de Nabû-zuqup-kēnu, copié à Kalhu, sont datés des ans 11 et 22 de Sennacherib, à une époque où ce roi habitait déjà son palais de Ninive77. La lettre de Nergal-šarrāni qui informe le roi de l’apparition de champignons dans le temple indique

On peut cependant aller un peu plus loin en prenant en considération les colophons des tablettes de bibliothèques, qui contiennent en général le nom des copistes. Parmi ces derniers, Issaran-mudammiq, fils de Tappūia et petit-fils de Huzālu, tous deux prélats (šatammu) de la ville babylonienne de Dēr69, renvoie aux débuts de l’installation de la royauté à Kalhu. Il se présente en Wiseman et Black 1996: 1-12 n° 1-30. Wiseman et Black 1996: 1-11 n° 1-23. 62  Wiseman et Black 1996: 11-12: 27-28. 63  Wiseman et Black 1996: 12-14 n° 36-49. 64  Wiseman et Black 1996: 12 n° 31-35. 65  Wiseman et Black 1996: 14-15 n° 50-59. 66  SAA 10 134-135. SAA 10 134 est datable de 650, d’après Parpola 1983: 84. 67  SAA 13 131 et 133. Dans ces deux lettres, Pūlu informe le roi d’anomalies concernant les reins d’agneaux sacrifiés pour les offrandes cycliques de Nabû. 68  SAA 13 78 (Nabû-šumu-iddina au prince héritier): r.6-13 lú-šaman[l]ú-meš ša udu-siskur-šú / i-ba-áš-šú-u-ni ep-pa-áš / ša 1 qa ak-li-šú ú-še-el-la-a / ina é-dag e-kal /r.10 pa-ar-ṣi ša dingir-meš-šú-nu / a-na bu-luṭ nap-šá-a-te / ša dumu-lugal be-lí-ia / lu-šal-li-mu le-pu-šú, « (Parmi) les apprentis, quiconque a un sacrifice d’ovin à faire le fera. Quiconque doit offrir ne serait-ce qu’un litre de pain pourra manger dans le temple de Nabû. Pour garder en bonne santé le prince héritier mon seigneur, ils accompliront ainsi à la perfection les rites de leurs dieux. » 69  D’après le colophon d’une tablette d’hémérologies pour le mois de Tašrītu (Hunger 1968: 96-7 n° 315, Wiseman et Black 1996: 15 n° 58) dans lequel Issaran-mudammiq se présente comme le fils de Tappūia (Jean in Baker 2011: 1311) et le petit-fils de Huzālu (Streck et van Buylaere, in Baker 2000: 484). 60  61 

Dans le colophon d’une copie d’une inscription votive bilingue à Nabû, ‘seigneur de Borsippa’ (écrite à l’origine pour Adad-apla-iddina, roi de Babylone), Urdu-Gula se dit fils d’Adad-šumu-uṣur, šangamahhu d’Assarhaddon (Hunger 1968: 135 n° 498, Parpola 1983: 452-3). L’intérêt de ce lettré pour une inscription provenant du temple de Nabû à Borsippa est peut-être en rapport avec la restauration de ce sanctuaire par Assarhaddon (Parpola 1983: 453), mais témoigne plus généralement des liens existant alors entre Kalhu et Borsippa. 71  Wiseman et Black 1996: 5 et 19 n° 103. Sur une tablette d’incantations contre le mal-di’u. 72  Wiseman et Black 1996: 5 et 8 n° 8. Le colophon de cette tablette datée de 787 de la série Enūma Anu Enlil le présente comme « l’ummânu d’Adad-nērārī, fils de Bābilāiu, exorciste du roi, descendant d’Issaranmudammiq, exorciste du roi et descendant d’Issaran-šuma-ukīn, exorciste du roi. ». 73  Parpola 1983: 450 n° 2-4 ; Wiseman et Black 1996: 13 n° 45, 16-17 n° 74, 17 n° 78 et 18 n° 89. 74  Hunger et Radner in Radner 1999: 414-15 n° 1. 75  Parpola 1983: 448-9. Cette liste a dû être compilée à la fin du règne d’Assurbanipal. 76  Hunger 1968: 90-96, n°293-312, Les n° 293 (règne de Sargon), n° 294, n° 297, n° 305 furent explicitement copiées à Kalhu. 77  Hunger 1968: 94 n° 305 (an 11) ; Hunger 1968: 92-93 n° 99 (an 22). 70 

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aussi que c’est Adad-šumu-uṣur qui doit exécuter le namburbû (rituel apotropaïque) pertinent. Enfin, UrduGula, fils d’Adad-šumu-uṣur, s’est probablement installé à Kalhu après avoir été limogé de son poste d’exorciste auprès d’Assurbanipal. C’est du moins ce que suggère la longue supplique qu’il adressa au roi aux alentours de 650 av. J.-C78.

texte du serment83), devait se faire sous (les statues de) Bēl et Nabû84. Discutant ce passage85, S. Parpola a remarqué que Bēl-Marduk n’avait pas de temple propre à Kalhu et a émis l’hypothèse que sa statue ait pu être transportée pour l’occasion depuis la ville Aššur. Il pourrait dans ce cas s’agir de la statue capturée par Sennachérib lors du sac de Babylone (689 av. J.-C.) et emmenée en exil à Aššur. Cela n’est pas impossible, car le déplacement de statues divines pour des prestations de serment est bien attesté en Mésopotamie, mais on a vu plus haut que Marduk recevait un culte régulier dans l’Ezida, au moins depuis le règne de Sargon II. Une de ses statues devait donc résider en permanence dans le sanctuaire.

L’Ezida comme centre politico-religieux Les liens qui ont perduré entre la cour royale et l’Ezida, alors que les souverains avaient déjà quitté Kalhu sont peut-être aussi à mettre en rapport avec le rôle politique du sanctuaire, que l’on perçoit de plusieurs façons.

J’aurais personnellement tendance à croire que c’est l’existence de ce double culte rendu à Nabû et Marduk qui explique le choix de l’Ezida de Kalhu pour ce serment d’allégeance des élites de l’empire, de préférence à un sanctuaire de Ninive, la capitale politique ou d’Aššur, la capitale religieuse. Le dieu Aššur était considéré comme le véritable roi de son pays, dont le souverain humain était le vicaire, mais malgré ses prétentions à l’universalisme, son culte était trop lié au nationalisme assyrien pour provoquer l’adhésion des sujets de Babylonie ou des provinces périphériques. D’une certaine façon, Nabû et Marduk étaient devenus les dieux impériaux, acceptables par tous, d’autant plus que la personnalité de Nabû jouissait d’une popularité croissante. Cela se traduit également dans les usages épistolaires de l’époque. L’incipit standard des lettres adressées au souverain comportait des bénédictions par Nabû et Marduk. Les bénédictions ou les souhaits par Aššur ou par d’autres grandes divinités assyriennes, telles que les Ištar de Ninive et Arbèles étaient plus rares et dénotaient toujours une intention particulière.

Les principaux administrateurs portent des titres que l’on retrouve dans les autres grands sanctuaires assyriens, à l’exception notable du hazannu, qui n’apparaît pas ailleurs en l’état actuel de la documentation. Le titre est traduit par « maire » dans les dictionnaires79, ce qui ne convient manifestement pas ici. En revanche, la documentation de Mari, bien qu’antérieure d’un millénaire, offre un éclairage intéressant, car dans plusieurs contextes, le hazannum (ou haṣṣannum) semble correspondre à une sorte de représentant militaire du roi80. Or justement, une partie de l’activité du hazannu Nabû-šumu-iddina consistait à inspecter des équidés à usage militaire, provenant de diverses provinces de l’empire allant de la Syrie à l’Iran. La nature exacte de la relation de cette activité avec le culte de Nabû reste néanmoins à élucider : peut-être existait-il une troupe d’élite associée au dieu, mais cela reste une simple hypothèse81. Un autre fait remarquable est la présence dans le sanctuaire d’un lieu qui a été interprété comme une salle du trône. Je ne discuterai pas ici de cette interprétation et me contenterai d’évoquer les manuscrits du traité de succession d’Assarhaddon (672 av. J.-C.) qui y ont été retrouvés. Ces manuscrits furent établis pour la prestation de serment de vassaux mèdes et ne forment qu’une petite partie des documents qui durent être rédigés à cette occasion. Leur présence en ce lieu n’a cependant rien de fortuit, car une série de lettres, dont plusieurs d’Ištar-šumu-ēreš confirme que l’Ezida fut bien le lieu où les notables de l’empire furent invités à jurer au cours de cette très importante manifestation politico-religieuse. Le Chef scribe d’Assarhaddon, qui organisa le serment des lettrés assyriens82, apporte plusieurs précisions, en rappelant en particulier que l’  ’entrée’ dans le traité (probablement la lecture du

C’est aussi dans cette perspective qu’il faut considérer la lettre d’Urdu-Nabû annonçant l’arrivée de mār banê de Babylone et Borsippa. Ces notables sont venus rendre hommage au roi assyrien, attendu peut-être à Kalhu. Mais ils sollicitent l’autorisation de se remettre en route sans attendre, pour pouvoir offrir des sacrifices à Bēl à l’occasion d’une fête religieuse (isinnu) à Babylone. À ce propos, les visiteurs demandent également à UrduNabû comment ils doivent placer le mois intercalaire86. Villard 1996: 150. SAA 10 6: 22-23 u4 8-kám šap-la den / dag er-ru-bu, « (les ressortissants de Ninive et Kalhu) pourront entrer (dans le traité) sous (les statues) de Bēl et Nabû ». 85  Parpola 1983: 5. 86  SAA 13 60: 16-r.4 [dumu]-meš-ba-né-e ša ká-dingir-ki / [dumu]meš-ba-né-e ša bár-sipa-ki / [a-n]a šul-me ša lugal en-ia / [i]-tal-ku-ú-ni /20 ma-a i-si-nu ša ká-dingir-ki / šu-ú /R. ma-a a-ke-e ni-id-ru-ur né-ti-iq / ma-a né-ru-ub udu-siskur-meš / [ina] igi den né-pu-uš / [mi]-i-nu ša lugal en i-qab-bu-ni, « Des notables de Babylone et des notables de Borsippa sont venus pour saluer le roi mon seigneur, disant: C’est (la période) de la fête de Babylone. Comment devons-nous placer le mois intercalaire ? Nous voulons nous remettre en route, entrer et accomplir des sacrifices devant Bēl. Qu’est-ce qu’ordonne le roi mon 83  84 

SAA 10 294. L’auteur rappelle entre autres choses qu’il a déposé une lettre du roi auprès du trône de Nabû (r. 8-9) et qu’il a offert un banquet (qerītu) dans le temple de Kidmuru (r.23). 79  CAD H: 163b. 80  Durand 1997: 471, 517, 523 ; 2000: 554, « représentant du suzerain ». 81  Cole et Machinist 1998: xviii. 82  SAA 10 5-7. Cf. Parpola 1983: 3-6. 78 

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P. Villard: L’Ezida de Kalhu et son clergé au VIIe siècle av. J.-C. d’après la documentation textuelle Cela pourrait suggérer que le clergé de l’Ezida de Kalhu avait alors une responsabilité quant à l’établissement du calendrier religieux de Babylone, et probablement Borsippa. Mais une partie importante de ce clergé devait elle-même descendre d’ancêtres plus ou moins proches venant de Babylonie et l’on peut remarquer à ce sujet la coloration « babylonienne » de son onomastique, avec de nombreux théophores de Nabû et Marduk. Tous les faits convergent donc pour estimer que l’Ezida de Kalhu jouait un rôle central dans les relations entre Assyrie et Babylonie.

Dans le dossier de l’Ezida de Kalhu, des ērib bīti sont explicitement mentionnés à deux reprises. Dans la lettre qui dénonce Pūlu, il est question d’un ērib bīti qui a surpris le kalû en train de faire un dessin du socle de la statue divine88, mais son nom n’est pas donné. D’autre part, la missive d’Urdu-Nabû qui informe le roi de la visite de notables de Babylonie se conclut de la façon suivante : « (Concernant) Marduk-zēru-ibni, le petit-fils d’Ēṭiru, le roi mon seigneur le connaît. C’est un ērib bīti, petit-fils d’un ērib bīti. Il dit : ‘Je voudrais entrer pour disposer les offrandes quotidiennes. ’»89 Ēṭiru est connu par ailleurs pour avoir été un haut dignitaire (šatammu) de l’Esagil, le temple de Marduk à Babylone, sous les règnes de Sargon, Sennachérib et Assarhaddon90. Quant à Marduk-zēru-ibni, il est également mentionné dans une lettre expédiée par Raši-Il depuis Babylone. L’auteur lui reproche de le calomnier et de s’entendre contre lui avec Urdu-Nabû et Nabû-šumu-iddina, soit deux des principaux dignitaires de l’Ezida de Kalhu91. Autre indice des contacts entre les clergés de Kalhu et de Babylone.

Les « prêtres » et leurs rapports avec l’Ezida Il n’a été question jusqu’ici que de clergé et de personnel du temple, ce qui est une façon d’éluder l’épineuse question de la prêtrise. Les sanctuaires mésopotamiens disposaient d’un personnel nombreux dont les membres étaient tous des serviteurs de la divinité. La notion de prêtrise telle qu’elle est entendue ici implique cependant une fonction de garant de la permanence et du bon accomplissement des rites, ainsi qu’un rôle actif dans le culte, tout particulièrement dans la présentation des offrandes du sacrifice, qui en constituait l’élément central.

En plus de ces attestations sûres, il existe des personnages dont l’appartenance au groupe des ērib bīti de l’Ezida est probable ou même presque certaine. Parmi eux, on peut placer le chantre lamentateur Pūlu qui avait manifestement accès à la cella. Selon la lettre qui le dénonce, il mesure et porte lui-même le vin destiné à Bēl et Nabû92 et fait un dessin du piédestal de Nabû93. On notera au passage que si les statues divines sortaient du temple en certaines occasions, le socle restait sur place94. L’interdiction d’en faire une représentation pourrait signifier que l’agencement de la cella ne devait pas être connu des profanes.

Le terme de šangû, que l’on traduit conventionnellement par «  prêtre  » ou «  grand prêtre  », correspond partiellement à cette définition. Les šangû des divinités, ainsi que leurs adjoints, devaient veiller à la permanence des offrandes quotidiennes et cycliques et intervenaient personnellement dans le culte, d’après les rituels qui ont été conservés. Mais le titre de šangû désigne plus généralement les administrateurs des biens d’une divinité. Le roi lui-même reçoit ce titre en tant que responsable du bon approvisionnement des sanctuaires. Et à un échelon subalterne, on peut trouver dans un temple des šangû responsables d’un secteur administratif particulier87.

Pour cette raison, on peut supposer que l’exorciste Urdu-Gula était aussi un ērib bīti de l’Ezida. Dans la supplique qu’il écrivit à Assurbanipal pour obtenir un retour en grâce, il affirme en effet avoir placé une lettre de son ancien maître auprès du trône de Nabû95. Il est

On ne peut donc poser une simple équivalence entre šangû et « prêtre », même s’il est difficile ne pas appeler « prêtres » les personnages portant le titre de šangû de telle ou telle divinité.

SAA 13 134: 12’-15’. Voir n. 45. SAA 13 60: r. 5-8 [I]dšú-numun-dù dumu-dumu ša Ie-ṭe-ri / [lugal be]lí ú-da-šú tu-é / [dumu-dum]u tu-é šu-u ma-a le-ru-ub / [ma-a g]i-nu-u la-áš-kun. 90  Reynolds in Radner 1999: 408 n° 2. 91  SAA 13 174 r. 7-16 Idamar-utu-numun-ib-ni a-na ugu Iarad-dag / u I na-di-nu ki-i it-tak-lu dib-bi-iá / bi-i’-šú-tu i-dab-bu-ub u a-na-ku /r.10 a-na ugu lugal be-lí-ia tak-lak / igiII šá lugal lu-ú ana muh-hi-ia / Idamarutu-numun-ib-ni giš.šad-da-a-nu / na4-kišib šá Imu-sum-na / ip-ti-ti na4-meš /r.15 ul-tu lìb-bi it-ta-šá-a / lugal lu-ú i-du, « Marduk-zēru-ibni, ayant cru Urdu-Nabû et Nādinu (=Nabû-šumu-iddina), tient sur moi des propos abominables, Mais moi, j’ai confiance dans le roi mon seigneur. Puissent les yeux du roi se poser sur moi ! Marduk-zēru-ibni a ouvert les coffres au sceau de Šuma-iddin et en a enlevé des pierres précieuses. Que le roi le sache ! » 92  SAA 13 134: 22’-23’. Voir n. 44. 93  SAA 13 134: 12’-14’. Voir n. 45. 94  Selon SAA 13 59: 12-13, on enlève la statue d’Ištar de son lion au moment de son bain rituel. Voir n. 31. 95  SAA 10 294: r. 8 e-[gír-tu] ta giš-gu-za ša dpa ina šà tukul-ti as-sa-kan-ši ki-i dumu e-d[i] a[t-ta-ṣ]ar-ši, « J’ai placé la l[ettre] en sécurité auprès du trône de Nabû et je l’ai g[ardée] comme un fils unique. » 88  89 

L’autre terme qui doit être discuté est celui d’ērib bīti, littéralement «  celui qui entre dans la maison  ». Il qualifie ceux qui avaient le droit de pénétrer dans la maison d’un dieu, le terme signifiant probablement ici la cella. seigneur ? ». Le discours des Babyloniens pourrait signifier qu’ils demandent à être dispensés de la visite au roi, afin de pouvoir ‘entrer ’ (à Babylone) au moment de la fête. Mais une autre interprétation est possible. Ne pouvant être présents à Babylone lors de la fête, ils demandent au moins à « entrer » (dans la cella de Bēl) pour y faire des sacrifices. 87  Cf. e.g. SAA 10 96: r.1-2 qui mentionne (dans le temple d’Aššur) des šangû de la ‘maison du cuisinier’, de la ‘(maison) du pâtissier’ et de la ‘(maison) du chef boulanger’.

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en outre probable que d’autres membres de sa famille détenaient le même titre. Son père Adad-šumu-uṣur eut par exemple à effectuer le rituel contre les champignons dans la cour intérieure du temple96.

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On peut encore citer le message de Nabû-šumu-iddina sur la préparation du mariage sacré de Nabû et Tašmētu. Il y est dit que les šamallû (apprentis lettrés) ayant des sacrifices à accomplir pourront manger dans la ‘maison de Nabû’97. Un tel passage pourrait inciter à penser que la plupart des lettrés formés dans le temple avaient le privilège de l’ērib-bītūtu. Néanmoins, l’expression « maison de Nabû » reste ici ambiguë. S’agissait-il de la cella ou de l’ensemble du sanctuaire ? Pour finir, je voudrais aussi évoquer le cas de membres du clergé qui ayant des fonctions officielles dans d’autres sanctuaires, jugent néanmoins opportun de se concilier les faveurs de Nabû. Un bon exemple en est fourni par Aššur-rēṣūwa, šangû de Ninurta98 qui offre à Nabû une maison et un domaine ‘pour la préservation de sa vie et la prolongation de ses jours’99. Cette étude a essayé de montrer en quoi l’Ezida de Kalhu avait un statut particulier au sein de l’empire, ce qui interdit de tirer des conclusions trop générales. Un point mérite cependant d’être souligné. Le droit d’entrer dans la cella et de présenter des offrandes n’impliquait pas un service exclusif dans le temple et pas davantage une résidence permanente dans la ville. Il est possible qu’un ressortissant babylonien ait pu entrer offrir des sacrifices, dès lors qu’il était prêtre de Nabû ou de Marduk100. La relation à la divinité semble donc être ici aussi importante que la fonction dans le sanctuaire. Bibliographie Annus, A. 2002. The God Ninurta in the Mythology and Royal Ideology of Ancient Mesopotamia, State Archives of Assyria Studies 14. Helsinki, The Neo-Assyrian Text Corpus Project. Baker, H. D. 2000. The Prosopography of the Neo-Assyrian Empire 2/I. Helsinki, The Neo-assyrian Text Corpus Project. Baker, H. D. 2001. The Prosopography of the Neo-Assyrian Empire 2/II. Helsinki, The Neo-assyrian Text Corpus Project. Baker, H. D. 2001. The Prosopography of the Neo-Assyrian Empire 3/II. Helsinki, The Neo-assyrian Text Corpus Project. Black, J. 2008. The Libraries of Kalhu. In J. E. Curtis, H. McCall, D. Collon and L. al-Gailani Werr (eds), New Light on Nimrud. Proceedings of the Nimrud Conference, SAA 13 71: 9-10. Voir n. 37. SAA 13 78: r. 6-9. Voir n. 67. 98  SAA 13 123: 3. 99  SAA 12 98. 100  Voir n. 86. 96  97 

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Walking among the Camels with Olivier Mark W. Chavalas

University of Wisconsin-La Crosse

I first met Olivier Rouault in Ashara, Syria in September of 1978. As a graduate student of Giorgio Buccellati, I was invited to accompany him to work at Terqa, a significant Bronze and Iron Age site on the Eurphrates River. This was the first of nine seasons of archaeological investigation I had in Syria. Obviously, Olivier was already an accomplished scholar by that time, but I was ignorant of it. I did not fully comprehend the marvelous opportunities I had to work with so many world-class scholars. The Joint Expedition to Terqa was an international enterprise; scholars and students participated in from Japan, Belgium, Austria, Italy, France, and elsewhere. Furthermore, we periodically had financial contributors come visit the site, often excavating with us for a week or two at a time. I assumed that Olivier was just another one of the internationals who came to visit. I could not have been more wrong. He was very quiet and reserved, perhaps not entirely comfortable with the American English spoken at the dig house. He was also humble and unassuming, not what one necessarily expected from a brilliant scholar.

My encounters with Olivier over the next few years were infrequent; he came to Terqa for a few weeks each season to work on the tablets, culminating in his Terqa final reports. No. 2, Les textes des saisons 5 à 9, Bibliotheca Mesopotamica 29, Malibu, Undena, 2011. Olivier also visited Los Angeles in these early years, often coming to UCLA and offering great insights, not only on the Terqa material, but he also was an inexhaustible supply of knowledge and encouragement about the materials from nearby Mari. In fact, there is no one more qualified to speak on the interconnections between Mari and Terqa. Though my coursework was over by then, I eagerly attended his lectures. During the 1985 season at Terqa, I prepared the tablets excavated that season for Olivier’s visit. I then traveled to Italy and visited a number of Italian Assyriologists, including Maria-Grazia Masetti, a student of Mario Liverani. In our visits, she mentioned that she was about to continue her studies in Assyriology in Paris. I asked if she knew Olivier Rouault; she did not. Three years later in 1988, I participated in the 11th season of the Terqa expedition, now with Olivier as the director, accompanied by his wife, Maria-Grazia Masetti-Rouault. Though I was not one of his students or archaeologists (but a holdover from the Buccellati ‘administration’), I was graciously welcomed at the excavation and treated kindly by both Olivier and Maria-Grazia. I learned firsthand about Olivier’s ability and knowledge in archaeology (in addition to his Assyriological expertise). Furthermore, I recognized his quiet confidence, patience, and ability to manage a diverse group of people.

Early in my first season, I was assigned to participate in a reconnaissance survey of the Terqa countryside (north of Terqa towards the Protoliterate site of Tell Qraya). So, one of my first experiences was to walk among camel herds and the deposits left by them, with Kay Simpson (soon to direct the excavations at Tell Qraya) and Olivier. Though it took a little time, I began to realize I was around someone who was acutely familiar with upper Mesopotamia, providing a mature understanding of Terqa, especially in the context of the Mari kingdom. He modestly mentioned that he participated in work at Mari. I soon learned of his publication of Mari texts concerning Mukannishum (one of Zimri-Lim’s high officials), but not from him (Mukannišum  : l’administration et l’économie palatiales à Mari, Collection des Archives Royales de Mari, tome 18, Paris, Geuthner, 1977). In addition, I was surprised to learn that he was the epigrapher for Terqa expedition (not from him, of course). At that time, he was preparing the publication of the tablets from the house of Puzurum, a homeowner from Terqa (L’archive de Puzurum, Terqa Final Reports I, Bibliotheca Mesopotamica 16, Malibu, Undena, 1984), a study that became the datum point for my PhD dissertation (The House of Puzurum, UCLA, 1988).

When Giorgio Buccellati asked me to speak on ‘The Excavations at Terqa: The Eleventh Season’ for the American Schools of Oriental Research Western Chapter (Claremont, CA, 17 March 1989), Olivier graciously sent to me notes from the season in order to prepare for the talk. In 1991, I was in line for a tenuretrack position at the University of Wisconsin-La Crosse, where I had taught for the past three years. In addition to recommendations from domestic scholars, I asked Mario Liverani and Olivier to write letters for me. They both graciously accepted. Though I have not seen the letters, they must have been more than acceptable, as I have been at the campus since then. My colleagues 96

M. W. Chavalas: Walking among the Camels with Olivier were quite impressed with recommendation letters written in Italian and French.

mannered gentleman I met among the camel herds in 1978 has taught me much about Assyriology and archaeology. However, I have perhaps learned more from his humble and helpful demeanor, qualities I hope to emulate from him, a true scholar and a gentleman.

Over the years, I have occasionally asked Olivier about new discoveries at Terqa. He has always responded positively and quickly. The unassuming and mild-

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A Terqa, avec toute la mission

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Familles et sociétés

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Architecture and Social Continuity at Neolithic Tell Sabi Abyad III, Syria Peter M. M. G. Akkermans and Merel L. Brüning Leiden University, The Netherlands

The Neolithic site of Tell Sabi Abyad lies about 30km south of the border between Syria and Turkey in the upper valley of the Balikh river, a perennial tributary of the Euphrates. The site consists of a group of four prehistoric mounds –Tells Sabi Abyad I to IV– situated at a distance of only a few dozen to a few hundred metres from each other. In the past 25 years, excavations have been carried out predominantly at the largest of the four mounds, Tell Sabi Abyad I, which has a five-hectare area of settlement dating from the seventh to sixth millennium BC (see Akkermans et al. 2014 for a recent account).

continuity, rather than change, at the transition from the Pre-Pottery Neolithic to the Pottery Neolithic (Akkermans et al. 2006; Nieuwenhuyse et al. 2010). Contemporary levels were also exposed in deep trenches in the north-western part of Tell Sabi Abyad I, as well as in the upper strata at neighbouring Tell Sabi Abyad II (see Nieuwenhuyse et al. 2010). While the relevant layers at the latter two sites were uncovered over restricted areas, at Tell Sabi Abyad III they were unearthed at a very substantial scale, over 700 square metres. It is still difficult to establish the extent of the settlement at Tell Sabi Abyad III, although there is reason to believe that it was quite limited, with free-standing buildings comprising only a small portion of the mound, leaving large areas open and used only for waste disposal and the occasional construction of fireplaces. The sequence of occupations of the early seventh millennium at the site may perhaps have covered around a quarter of a hectare. It is, however, important to realize that similar tiny habitations were found very nearby (at Tells Sabi Abyad I and II), suggesting that the local community was divided into small and dispersed groups (see Akkermans 2013).

However, in 2005 and in 2010, extensive soundings also were undertaken at the small and low, onehectare mound of Tell Sabi Abyad III (Figures 1-2), which revealed a series of settlements dated to the very beginning of the seventh millennium, ca. 70006700 BC (see Nieuwenhuyse et al. 2010 for a review of the radiocarbon dates from Tell Sabi Abyad III and the neighbouring mounds of Tells Sabi Abyad I and II). Significantly, the local occupations coincide with the introduction of pottery at the site (and in the NorthSyrian region in general). The earliest pottery-bearing layers at Tell Sabi Abyad III were immediately above deposits entirely devoid of ceramics. No stratigraphic or other hiatus occurred between the lower, aceramic levels and the upper, ceramic levels. Other than the ceramic evidence, there is proof for considerable

This paper is dedicated to our friend and colleague Olivier Rouault, whose enormous contribution to the archaeology of the Near East deserves nothing but gratitude, and is concerned with the astoundingly

Figure 1. The small mound of Tell Sabi Abyad III during the excavations in 2010 (photo © Peter Akkermans – Tell Sabi Abyad Archive).

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Figure 2. The trenches at Tell Sabi Abyad III in 2010, with, in the background, the site of Tell Sabi Abyad I (photo © Peter Akkermans – Tell Sabi Abyad Archive).

uniform Neolithic architecture at Tell Sabi Abyad III. From the beginning of the seventh millennium, the free-standing and highly symmetrical, tripartite buildings were all set on platforms and remained very similar in layout and size for several centuries, until a change towards more irregular and ‘organic’ structures occurred around 6700 BC. A word of caution: this article has to remain a brief interim evaluation, since most of the materials found in the excavations at Tell Sabi Abyad III are still under study and the conclusions presented here may be revised once the data have been fully analyzed.

each separately accessible only from the central hall (cf. Figure 3). Both the floors and walls in the buildings were coated with a reddish mud plaster 1-2cm thick in places. Occasional traces of white (gypsum) plaster were found on the interior facades. The room sizes in each of the tripartite buildings were small, ranging between 0.6 and 2.4 square metres only. Without exception the rooms were (very) narrow, with their width hardly exceeding 50cm in some cases (see for example Figure 6). Hence it is difficult to see how these limited spaces served in everyday domestic life; did people, or perhaps even entire families, sit, eat, sleep, and so on, in these ‘coffin’-like spaces? One option is that the exposed walls did not delimit rooms but were merely intended to support a slightly raised floor, with air circulating below. However, the specific layout, the careful plastering of walls and floors, and the presence of obvious doorways argue against such an interpretation. Another option is that the architectural features represented a ground floor primarily for storage, while the inhabitants themselves lived and worked in an upper storey of the building (or perhaps in the smaller rectangular structures that accompanied the tripartite buildings; see below). Although this possibility cannot be excluded, there is no unambiguous evidence for it at this point.

Architectural Characteristics Tell Sabi Abyad III had a consistent and well-ordered pattern of construction throughout its sequence of settlement. The buildings were all free-standing and surrounded by large open yards characterized by an accumulation of innumerable thin layers of soil, ashes, building debris, etc. The structures at the site were distinctly tripartite in layout, with each rectangular building comprising a relatively wide central hall flanked by parallel rows of narrow but long-drawn rooms along each of the long sides, usually with a smaller cubicle at the rear end (see Figures 3-6). Sometimes the large hall in the middle was also divided into smaller compartments. The tripartite structures were perfectly symmetrical in plan, and they were all roughly the same size, between 30 and 40 square metres.

All buildings were made of large clay slabs or, perhaps, bricks up to 1-1.2m long, 35-40cm wide and 10-12cm thick. The slabs were set in thick layers of clay mortar, which was used only in the case of the horizontal joints, not the vertical ones. These slabs were the predominant building material at the various mounds of Tell Sabi Abyad in the period between 7000 and 6200 BC (cf. Akkermans et al. 2006; Akkermans et al. 2014: 32).

The outer entry (about 60 to 70cm wide) to these buildings was always on one of the short sides, which gave access to the central hall. The other rooms were 102

P. M. M. G. Akkermans and M. L. Brüning: Architecture and Social Continuity at Sabi Abyad

Figure 3. Plan of a typically tripartite and highly symmetrical building at Tell Sabi Abyad III, ca. 6900 BC. The building stood upon a platform made of large clay slabs (drawing by Martin Hense – Tell Sabi Abyad Archive).

Figure 4. The tripartite building in square H8 at Tell Sabi Abyad III, ca. 6900 BC. The platform below the building is clearly visible along the edges of the structure (photo © Peter Akkermans – Tell Sabi Abyad Archive).

abundance gradually declined after 6700 BC, when their construction moreover tended to be more haphazard and less careful than before (see Akkermans et al. 2011 for a detailed account).

Significantly, the buildings all stood upon low, rectangular platforms up to 10 by 7m in extent and up to 1m in height (Figures 3-6). The platforms were widely used between about 7000 and 6200 BC, although their 103

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Figure 5. The platform underneath the tripartite building in square H8 at Tell Sabi Abyad III, ca. 6900 BC. The platform is entirely made of large clay slabs or bricks (photo Peter Akkermans – Tell Sabi Abyad Archive).

The platforms at Tell Sabi Abyad III were constructed in three different ways. The most common were platforms in the form of distinct, elevated rectangles entirely made of large clay slabs (similar to the ones used for house construction), sometimes reinforced by large and roughly hewn gypsum boulders at their edges. A second type of platform consisted of ‘boxes’ bounded by substantial walls of piled slabs and filled in by masses of soil and other waste The third way of platform construction was the most opportunistic, as its foundation consisted of the ruins of a previously destroyed building that had been filled in with slabs (ibidem). All of the platforms were thickly mud-plastered (5 to 15cm), in order to protect them from the elements and to create an even surface for the construction of subsequent architectural features. Most platforms had an irregular height, simply due to the unevenness of the tell surface upon which they were built. Remarkably enough, no hearths or other installations were found inside the buildings, but such features did occur in small rectangular auxiliary features and in the yards around the tripartite structures.

Figure 6. Another tripartite building with long-drawn but narrow rooms, set on a platform. In square J9 at Tell Sabi Abyad III, ca. 7000 BC. Entrance to the building is on the short side from the north (photo © Peter Akkermans – Tell Sabi Abyad Archive).

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P. M. M. G. Akkermans and M. L. Brüning: Architecture and Social Continuity at Sabi Abyad Auxiliary Architecture and Additional Features

While there were no hearths or the like in the tripartite buildings, such features did occur in the auxiliary structures. A fireplace was nestled in either the northwest or south-west corner of each building and was partly cut into the wall. The hearths, sunk to a depth of 6-11cm into the floor, were lined with a low wall of plastered red-burnt clay. The smallest were roughly circular and about 45-50cm across, whereas the largest ones were oval and measured about 80 by 125cm. Their interiors were filled in with ashes as well as (in one case) with small, fire-cracked stones.

In addition to the typical tripartite architecture, there were also other forms of rectangular buildings uncovered at Tell Sabi Abyad III, consisting of several small rooms and often provided with a fireplace. On the southern slope of the mound there was a small two-roomed structure oriented northeastsouthwest (Figure 7), which had been rebuilt at least eleven times in roughly the same spot, resulting in a sequence altogether 1.7m thick. The architectural uniformity throughout the sequence of reconstruction is remarkable and not unlike that of the tripartite features. Although there were differences in size, the successive buildings retained their overall layout, and doorways and fireplaces (as far as they could be detected in the often dramatically levelled structures) were always on the same sides of the rooms and often rebuilt on exactly the same spot.

Another two-roomed building occurred to the north of the sequence of structures just described, although it differed in two major aspects: first, it was considerably smaller, measuring about 3.25 by 1.75 metres, and, second, it seems to have had only a single use phase. This building, oriented north-south, was divided by a wall with a doorway in the middle into two rooms, each covering approximately 1.2 square metres. The outside entry to the building was present in the northern room, about 60cm wide and facing to the west. The southern room had a fireplace in one of its corners, about 60cm in diameter and with a low clay wall about 23cm in height. In its ashy fill a hammer stone was found. In the southwest corner of the room, there was a concentration of basalt grinders and hammer stones

The various structures ranged in size from 4.6 by 2.7m in the lower layers up to 6.2 by 3.7m in the upper layers. Each building appears to have been levelled to its very foundation, with the walls preserved to a height of 10 to, at the most, 45cm. They were subsequently filled in with mud slabs, bricks and debris thereof, to serve as a solid platform for the next building on top. Usually the newly built structure was not in exact alignment with the previous one but had shifted slightly in size or orientation. Each of the buildings had two rooms, roughly identical in size, with two short buttresses in the middle dividing the rooms from each other. Occasionally another small space (approximately 1.8 by 1.2m) was added to the main structure, which gave the building an L-shape. The main entrance to the building seems to have been on the south side, usually in the eastern half. The floors and walls had multiple thin layers of mud for plastering. Preserved phytoliths on one of the floors seem to have been bundles of reeds, possibly the remains of matting.

Figure 7. The small two-roomed building in square I8 at Tell Sabi Abyad III, ca, 6800 BC (drawing by Martin Hense – Tell Sabi Abyad Archive).

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on the floor, together with bitumen fragments carrying basketry impressions.

Fragments of small clay human and animal figurines that had traces of (secondary) firing deserve special mention. They were usually found together in substantial quantities, rarely as single pieces, and occurred almost exclusively in the large pits that were filled with ashes and the remnants of fireplaces. It seems that they were thrown into the fire, either complete or broken, and that they subsequently remained in the ashes (as part of a ritual). The practice of throwing and breaking figurines in the fires was repeated over and over again.

Most likely the tools were once gathered in the bitumen-covered basket (interestingly a similar find was made earlier in a roughly contemporary layer at the nearby mound of Tell Sabi Abyad II; see Verhoeven and Akkermans 2000: 103). In the large open yards outside the structures there were large pits, up to 5 by 3m in extent, 1 m deep, and entirely filled in with ashes and burnt pieces of clay. Often smaller pits were subsequently sunk into the large ones, likewise filled with ashes. Clay figurine fragments were commonly uncovered in them. Hearths also regularly stood inside the large ash pits. Most likely the large pits represented the main areas for cooking as well as for other activities that involved fire.

The local occupational sequence has yielded small quantities of very early ceramics in layers immediately above deposits with no pottery all. The typical pottery, which had yet to develop into the mass-produced ware so characteristic of the later seventh millennium BC, has been treated in detail elsewhere (Nieuwenhuyse et al. 2010); here we may briefly recall its characteristics. The handmade ceramics were mainly mineral-tempered, smoothed or burnished, with regular wall profiles and rims, and an even wall thickness. Surface colors ranged from dark-grey to pale brown. Occasionally, darker colors appear to have been caused by the use of the vessel over a fire, and traces of black soot are not uncommon. Remarkably enough, this early pottery was occasionally decorated by slipping and painting. The designs were simple and included parallel diagonal lines, diagonal lines in alternating directions, cross-hatching and diagonal waves. Similarly decorated ceramics have been retrieved at Seker al-Aheimar on the Khabur and at Akarçay on the Turkish Euphrates (Nishiaki and Le Mière 2005; Arimura et al. 2000). Considering that pottery occurred at Tell Sabi Abyad III in what seems to have been a fully-fledged form, it is not excluded that the ceramics arrived at the site through exchange networks, perhaps from north-eastern Syria or Anatolia (Nieuwenhuyse et al. 2010).

Material Culture In general the architecture at Tell Sabi Abyad III was virtually devoid of tools or artefactual finds, suggesting that most buildings were entirely emptied of their contents at the time of abandonment. Objects were recovered mainly from the debris layers in the open areas, although both the number and diversity of artefacts at the site was relatively limited. The most common finds were (very) small stone bowls, pieces of bitumen with basketry impressions, bone awls, basalt grinders, hammer stones (Figure 8), stone axes, clay figurines, and beads of stone, bone or clay. Many objects were in a highly fragmentary state, perhaps due to continuous curation. Noteworthy exceptions were the miniature stone bowls 3-4cm in diameter, many of which remained intact.

There were other products that came to Tell Sabi Abyad III through trade, such as basalt for the production of ground tools, which may have been obtained in the Turkish piedmont, some 100km to the north of the site. One complete basalt grinder was in the form of a boot (Figure 9) and was found in the room fill of a small auxiliary building, next to a tripartite structure.

Figure 8. A selection of hammer stones from Tell Sabi Abyad III, ca. 6900 BC. The stones vary in diameter from 3.4 to 6.6cm (photo © Peter Akkermans – Tell Sabi Abyad Archive).

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It resembles finds at Pre-Pottery Neolithic Halula on the Euphrates (see Molist 1996: 125ff and fig. 1, no. 5). Another product that was definitely not local was bitumen, used for making plaited basketry waterproof and hence suitable for

P. M. M. G. Akkermans and M. L. Brüning: Architecture and Social Continuity at Sabi Abyad if not hundreds of baskets in the local Neolithic communities (cf. Akkermans and Verhoeven 1995; Duistermaat 1996). Life Histories and Architectural Meanings

Figure 9. A basalt grinding stone in the shape of a boot. Tell Sabi Abyad III, ca. 6800 BC (drawing by Martin Hense – Tell Sabi Abyad Archive).

The architecture at Tell Sabi Abyad III, with its remarkable uniformity, both in the tripartite houses and the other, auxiliary structures, must have required not only careful planning but also clear and enduring perspectives on the definition of place and dwelling. These were likely supported by the community at large for centuries, with little or no room for individual preferences. There must have been strong social conventions and fundamental choices that expressed common identities and experiences (and the reflection thereof in architecture), which may have helped to organise and bind together the local community.

It is not easy to explain the apparent need or wish for such strictly tripartite architecture and any meanings attached to it. The buildings, it seems, were intended not only for domestic purposes such as living and sheltering but also carried social connotations, as products of social values, ideals, and relations. They may have actively contributed to the local social fabrics, with their shape, size, and construction being the result of a series of deliberate choices within a range of equally Figure 10. Fragment of bitumen with basket imprints. Tell Sabi Abyad III, viable options, on the basis of ca. 6900 BC (photo © Peter Akkermans – Tell Sabi Abyad Archive). past experiences and perceived opportunities and constraints. Once these decisions were made, they implied an attachment to prevailing values, with their consistency perhaps the storage of goods (Figure 10). Although the bitumen understood as ‘the way things are always done’ (see the from Tell Sabi Abyad III has not yet been analysed with contributions in Stark 1998). The local community at regard to its provenance, it is informative to learn that Tell Sabi Abyad III was undoubtedly aware of different the bitumen from the later seventh millennium at ways of constructing buildings but adopted them the nearby mound of Tell Sabi Abyad I came from two only selectively for its purposes. In this respect it is sources, namely from Zakho and Kirkuk in northern important to realize that the tripartite layout became Iraq (Connan et al. 2004: 122). evident only in the initial planning and conceiving of The many small bitumen fragments with basket the houses; once they were fully raised, they obscured imprints suggest that basketry must have been quite their complex internal layout from external evaluation common in the various settlements at Tell Sabi Abyad and were, at least in their exterior appearance, simple III. Excavation at the other mounds of Tell Sabi Abyad rectangular buildings (Figure 11). Hence it is, we believe, has revealed evidence for the presence of many dozens reasonable to conclude that, from its very inception, 107

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Figure 11. Reconstruction of the platform and the tripartite building atop in square H8. Tell Sabi Abyad III, ca. 6900 BC (drawing by Mikko Kriek – Tell Sabi Abyad Archive).

the tripartite architecture blended ordinary domestic use with considerable non-utilitarian, symbolic content and spirituality (see for example Bailey 1990; Barrie 2010; Banning 2011; Moore 2012 on the multiple dimensions of houses: material, functional, social, economic, ritual, etc.). Significantly, once the tripartite buildings were completed and in daily use, they were minimally modified, expanded or renovated. They remained remarkably intact and unaltered, with no features added or erased, in stark contrast to the architecture from the later seventh millennium BC at the various mounds of Tell Sabi Abyad, which was in a continuous process of change (see e.g. Akkermans 2013; Akkermans et al. 2014).

millennium BC typically lasted between 15 and 40 years, and that most features were occupied for periods on the order of 20-30 years (see Van der Plicht et al. 2011; Akkermans 2013). It is tempting to conclude that the tripartite houses at Tell Sabi Abyad III were inhabited for no more than one generation, and that the buildings were left to their fate at the time of the occupants’ death or another event which ended the household life cycle (cf. Akkermans 2013: 70). When the houses came to an end, they were left to fall into ruins and in the majority of cases were gradually filled in with collapsed wall remnants and domestic waste. Occasionally one or more infant burials were dug into them (in the corners of former rooms), suggesting that the local abandonments were considered to be more or less permanent (Figure 12).

We are still in the dark about the precise longevity of the various buildings at Tell Sabi Abyad III, but it may have been for only a few decades within the span of a single generation. Useful insight in this respect comes from the hundreds of radiocarbon dates collected from the occupational sequence of nearby Tell Sabi Abyad I, which suggested that buildings in the seventh

In this respect it is relevant to note that, with very few exceptions, the tripartite dwellings were never rebuilt in exactly the same location or on the same alignment. Likewise it appears that the massive platforms were rarely or not at all re-used for later building purposes. In other words: earlier but still extant building remains were hardly or not used for foundation purposes. 108

P. M. M. G. Akkermans and M. L. Brüning: Architecture and Social Continuity at Sabi Abyad Whenever rebuilding was anticipated, the previous, ruined structures were razed until their walls remained to a height of only 10-20cm, and until their rooms were entirely filled in with wall fragments, etc. Subsequently the new architecture was erected in roughly the same area but with a very different orientation (obliquely or perpendicular to the earlier features), and often partly cut into the underlying house remnants (cf. Figure 13).

Figure 12. An infant burial dug into the corner of room of an abandoned tripartite building. Tell Sabi Abyad III, ca. 6700 BC (photo © Peter Akkermans – Tell Sabi Abyad Archive).

Figure 13. A sequence of tripartite architecture in square H8 at Tell Sabi Abyad III, ca. 69006800 BC. The earliest structure, oriented roughly north-south, is partly shown on the right below. The next building, atop of the previous one and oriented east-west, is depicted on the right above. The third, and youngest, building oriented northeastsouthwest is shown on the left (photo © Peter Akkermans – Tell Sabi Abyad Archive).

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The continual and wholesale replacement of the tripartite architecture (from the platform to the subsequent house), with little or no re-use of earlier features, emphasizes the uniqueness of each building and the constantly repeated and very considerable labour efforts that were invested in each and every structure. It also accentuates the apparent attempt at uniformity in size and layout, which is re-created again and again from one building to another throughout the sequence of settlement. This observation supports our earlier conclusions, namely that the tripartite features at Tell Sabi Abyad III were more than merely utilitarian vehicles for the daily routines of living and working. Rather, they must have also held a substantial social and symbolic prominence,

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which, on the one hand, made clear reference to the past through their architectural consistency in layout and, on the other hand, required constant renewal through generational reconstruction and relocation of the dwellings. Architecture and material culture in general actively mimic social realities, as they both create, and are created by, the structure of local social consciousness (see, for example, Hodder 1982; Bailey 1990). Although each of the tripartite buildings were rather short-lived, their multitude and uniform repetition over the generations helped to ensure both social continuity and community cohesion. These social relationships may have become part of the ‘natural order’ and as such, may have received the status of ever-existing and non-discussible. In this respect the focus on repetition and continuity with the past also may have had political or ideological motivations, as it legitimises and naturalises the status quo, including any relations of dominance (see the various contributions in Miller and Tilley 1984).

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110

De la difficulté à établir les prix des maisons: méthodes, marchés, prix, valeur réelle, valeurs vénales et incohérences variées dans la ville de Larsa paléo-babylonienne Laura Battini

CNRS- UMR 7192, PROCLAC-Collège de France Astract This article aims to understand the relations in Old-Babylonian Larsa between real price of a house and its market value, comparing textual sources – which give market value – and archaeological sources – which give the price of construction of the house. The use of texts and archeology here wants to be a tribute to Olivier Rouault who brilliantly took advantage of these two domains.

Est-il possible d’établir le prix d’une maison dans la Mésopotamie pré-classique? Selon les époques mais aussi à l’intérieur d’une même époque et même d’un même site, les textes donnent un éventail surprenant de prix1. Comment s’y retrouver et comment interpréter ces différences? Il y a deux aspects reliés du problème qu’on tentera d’analyser  ici: y –a-t-il une correspondance de prix entre les chiffres données dans les textes de vente et ceux calculés en partant des matériaux de construction2? Deuxième aspect du problème: la taille de la maison est-elle directement proportionnelle au prix? Cet aspect est d’ailleurs lié au problème très débattu de la composition familiale3: qui habitait la maison, une famille nucléaire ou élargie4? Si la maison est habitée par une famille nucléaire et si sa taille est en rapport avec le prix, alors à maison plus grande

correspond un prix supérieur et une famille socioéconomiquement aisée5. Si, en revanche, la maison est habitée par une famille élargie, on ne peut pas lier la taille et le prix de la maison au niveau socioéconomique de ses habitants6. Pour calculer le prix d’une maison, on part en général des données textuelles: les contrats de vente donnent le prix par sar construit: en tenant compte soit d’une seule ville, soit d’une même époque, on peut ainsi tirer une moyenne. Mais il y a une autre solution, celle de partir des données architecturales7: le prix des matériaux, des salaires des ouvriers et de l’itinnu, responsable de la construction, et du prix du terrain sur lequel la maison est construite. Dans le presque vide de la littérature spécialisée sur ce sujet8, c’est avec un énorme plaisir et toute ma reconnaissance que je dédie cet article à Olivier, lui qui a su manipuler la truelle aussi bien que les textes9.

Battini 1999: tableau à p. 400-401. Cette méthode complexe est de type mixte, puisqu’elle part des données archéologiques mais utilise également les données textuelles. En effet, pour calculer le prix d’une maison, on a besoin de savoir les prix des matériaux, que seuls les textes donnent, et les prix des ouvriers et du maître d’œuvre (l’itinnu) connus aussi par les sources textuelles. C’est cette méthode que j’avais déjà utilisé en 1999 (Battini 1999: 393-401) et 2014 (Battini: 3-26). 3  Cf. Battini 2014. 4  Certains archéologues, comme par ex. Stone (1987 et 1996), Pfälzner (1996 et 2001), et Brusasco (1999-2000), confortés par des données ethnoarchéologiques, c’est-à-dire des données des sociétés villageoises contemporaines d’Afrique ou d’Iran, assument comme présupposé indémontrable que les maisons mésopotamiennes étaient habitées par des familles élargies (même à l’époque de Nuzi: voir Dosch 1996, mais contra Novak 1999: 135, note 27) et donc que la taille de la maison ne dépendait pas de son prix. J’avais déjà formulé des doutes (Battini 2001: 91-95 et Battini 2010: 7-8 et notes n. 10 et 12) sur la validité des comparaisons ethnoarchéologiques avec des sociétés trop éloignées dans le temps et l’espace. D’autres chercheurs sont aussi très dubitatifs sur la possibilité d’utiliser l’ethnoarchéologie pour la préhistoire (Gilbert 1975: 53-71), l’histoire (Stol 2004: 679; Postgate 2000: 251), la société (Lamberg-Karlovsky1989: 960-961). Ochsenschlanger (1999: 76 et id. 2002: 161-165), tout en utilisant l’ethnoarchéologie, reconnaît des problèmes d’interprétation archéologique. 1  2 

I : Prix des maisons selon les textes Lorsqu’on prend en considération les contrats de vente, il est préférable d’utiliser ceux d’une même ville et contemporains. Car si l’on veut faire une moyenne du prix par sar construit, cette moyenne aura une certaine véridicité par rapport à l’état du marché immobilier, qui est strictement lié aux demandes et offres, variables dans le temps, aux disponibilités de terrain, à la situation socio-économique générale et probablement aussi à Battini 2014. Stone 1987 et 1996. 7  Battini 1999: 393-401. Cf. ici note n. 2. 8  À part Battini (1999 et 2014), deux autres articles ont été publiés sur le sujet, issus d’un séminaire de master de Nanterre: MiddekeConlin 2015 et Sauvage 2015. 9  Sur la relation difficile entre textes et archéologie voir Liverani 1999 ave bibliographie afférant (et spécialement Matthiae 1992). 5  6 

111

Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

la situation topographique à l’intérieur de la ville10. Lorsque, par contre, on compare des données venant de villes différentes, on compare des marchés immobiliers différents et donc la moyenne du prix des maisons par sar construit est une généralisation qui risque de ne pas apporter grand chose à la compréhension des prix des maisons11.

son contraire devrait être une maison ruinée ou un terrain en friche correspondant peut-être à E-KISLAH (sumérien), akkadien nidutum22. De même, dans les contrats d’Ur et de Nippur é-dù-à est l’expression la plus usuelle pour maison, tandis qu’elle est peu attestée à Dilbat, Isin, Babylone, Kish, Kutalla23. Souvent traduit comme maison avec terrain ou ‘terrain construit, il est possible que localement le terme a pu définir le type le plus caractéristique de maison.

Comme exemple j’ai pris ici les contrats de vente de Larsa12. Le choix est suggéré par un nombre considérable mais non excessif des données textuelles et par la possibilité de comparer ces données avec des maisons réellement fouillées dans cette ville13. Pour d’autres sites paléo-babyloniens soit les contrats de vente ne sont pas très abondants comme par ex. pour Ur, Nippur et Shaduppum, à la différence de ceux de partage, soit les maisons ne sont que partiellement fouillées, comme à Babylone, Dilbat et Sippar14.

Un autre terme est le sumérien ki.šub.ba (=akkadien kišubbu) pour indiquer une maison en ruines ou simplement un terrain non construit24. Dans ces circonstances si particulières, il est intéressant de suivre comment évoluent les prix selon les différentes définitions (et types) de maison. D’autres termes semblent plutôt correspondre à des terrains constructibles, mais pas à des maisons. Ainsi, dans cette analyse, on n’a considéré que les contrats relatifs à l’é-dù-à, à l’é, et au ki.šub.ba= kišubbu.

Les contrats de vente ne définissent pas de la même manière la demeure15. Si dans les textes littéraires, dans les omina et dans les catalogues des lois, maison est rendue par é en sumérien et bītum en akkadien16, ce terme couvre un champ sémantique très vaste17, il peut indiquer une maison habitée ou vide18, bien conservée ou ayant besoin de restaurations19, la nouvelle demeure et l’ancienne scellée après abandon20… Ainsi, ce terme, souvent utilisé comme locatif (=où se trouve un objet, une denrée, un aménagement), est par contre peu ou pas utilisé dans les contrats de vente parce qu’il a un sens plus générale. Par exemple, il est utilisé seulement 12 fois dans des contrats de Larsa. Dans cette ville, l’expression qui apparaît le plus dans les contrats de vente est é-dù-à, expression qui correspond à bītum epšum, soit une ‘maison construite’ et habitable21;

Ces trois types de contrats ont été analysés ici séparément, puisque si les anciens ont utilisé différentes expressions, cela veut dire qu’ils reconnaissaient l’existence de différences. Et il est préférable de calculer les prix pour des objets de valeur comparable. On a commencé avec la catégorie la plus utilisée à Larsa, les é-dù-à, puis progressivement les autres catégories en ordre décroissant. Et dans chaque tableau on a présenté les données en partant des plus anciennes: ainsi par ex. le tableau des é-dù-à commence avec Sumu-El (18941866 av. J.-C.) pour finir avec Samsu-iluna 11 (Tableau A). I.1. é-dù-a Sur 49 textes concernant les é-dù-a, 18 datent de Warad Sin, 23 de Rim Sin, 5 de Samsu-iluna, 1 est sans date, 2 de Sumu-El. Les textes les plus anciens datent de Sumu– El (1885) et les plus récents de Samsu-iluna (1720). La majeure partie de ces contrats- 23 sur 43, donc 69,6%datent d’une période d’une trentaine d’années, entre Warad-Sin 7 (1828), et Rim-Sin 20 (1803)25.

Cette suggestion avancée déjà en 1999 (Battini 1999: 393) est vérifiable à Larsa. Voir ci-dessous, section III. Pour les méthodes de calcul de la valeur d’usage et d’échange des biens immobiliers voir Thion 2003 (spécialement p. 3-7) et Hoesli et Thion 1994. 11  Thion 2003: 3-4. 12  Pour une introduction à l’histoire politique voir Charpin 2004, à la littérature et religion Edzard 2004, et à la société au moins: Stol 2004, Charpin 1980, 1986 et 2008, van de Mieroop 1997. 13  Pour les données textuelles, voir Grice 1919, Jean 1929 et 1931, Faust 1941, Feigin 1979; van de Mieroop 1987, Charpin 1996 et 1999, Simonetti 2006. Pour les donnés archéologiques, voir Calvet 1994, 1996 et 2003; Battini 1999: 239-248, Battini et Calvet 2003. 14  D’ailleurs Dilbat témoigne de prix légèrement plus bas que les autres villes (Battini 1999: 393). 15  Ni d’ailleurs les contrats de location (par ex. Szlechter 1958: 58-67. Pour les contrats de vente voir: Koshurnikov 1996, Kalla 1998: 247248, Battini 1999: 344, Charpin 2003, Stol 2004, Jahn 2006, Simonetti 2006. 16  CAD B: 284a-b, 285b. 17  À part une maison, il peut indiquer un temple (CAD B: 286b-290a), une propriété (CAD B: 290a-291a et 295a-b), une pièce de maison (CAD B: 291b-292a), un conteneur (CAD B: 292a-b), un lieu ou une région (CAD B: 292b-293a), une famille commune ou royale (CAD B: 293a-295a): cfr. Edzard 1970: 23; Kalla 1996: 247. 18  CAD B: 283a-283b. 19  CAD B: 283a-284a, 285b-286a. 20  CAD B : 283b. 21  ‘bebautes Grundstück’ selon Edzard (1970: 23); idem Jahn 2005: 18; Simonetti 2006: 92. Selon le CAD (E : 246b-247a) il s’agirait d’une maison construite, ou d’un terrain cultivé (247a). 10 

Les surfaces vendues sont comprises entre 5,8m2 (1/6 sar)26 et 324m2 (plus de 9 SAR)27. Plus précisément, ‘uncultivated land, uninhabited land’: CAD N2: 212a-b. Selon Kalla (1996: 248) aussi d’autres termes rendraient cette idée de maison à construire: E-KI-GAL (akkadien kankallu, CAD K: 152b, ‘a type of hard soil or a land to be brought under cultivation’) et E-BUR-BALA (akkadien burubalû, CAD B: 343b-344a). Idem Edzard, note 41 à p. 22 et p. 23: ‘unbebauen Grundstück’. 23  Simonetti 2006: 92. 24  Selon Edzard (1970: note 43 et page 23) le terme est encore difficilement traductible. Selon Kalla (1996: 248 il s’agirait de murs mais sans plafond, mais le CAD (K: 463a-464b) le traduit selon deux nuances : i) terrain en jachère ou non cultivé (463a-464a) ; ii) ‘empty lot for building a house’ (464a-b). 25  Sur les rois de Larsa voir Charpin 2004: 94-127. Et sur la société Stol 2004, spécialement ‘Das Haus’ (679-693) et ‘Die Familie’ (694-731). 26  TCL 10, 36. RS 10. 27  TCL 10, 6. WS 8. 22 

112

L. Battini: De la difficulté à établir les prix des maisons

Type

Ville

Date

Surface

Prix

Prix par sar

é-dù-a

Larsa

SE 9=1885

3 sar = 106m2

100 s

33 1/3s

edua+ kislah

Larsa

SE 21

1 1/3 sar + 1 1/3 sar

5/6 mina 4 sicles

é-dù-a

Larsa

WS 7=1828

2 SAR = 70,6m2

1/2 mines 3 sicles= 33s

21 s edua+ kislah

é-dù-a

Larsa

WS 8= 1827

1/2 sar 18 še = 17,7m2

10+x s

20s +

é-dù-a

Larsa

WS 8

6 2/3 sicles

7,7s

é-dù-a

Larsa

WS 8

2 mine 7 1/2 gin =127 1/2 s

14 1/2 s

WS 09

5/6 sar= 29,4m2 9 sar 9 1/2 gin sar = 318m2+5,9m2 324m2 1/2 sar 18 še= 17,7m2

14 sicles

28 s

16 s

32s

é-dù-a

Bibliographie Jean, 1929, p.55-56.=Jean 1931 p.133-134, n.1 Wu 1

16

YOS 5 125 Jean, 1929, p.56. = Jean 1931 p.134, n.2 TLB 1, 001 TCL 10, 6 = Jean 1931 p.134 n.3

é-dù-a

Larsa

WS 10= 1825

1/2 sar 15 še =17,7m

é-dù-a

Larsa

WS 9= 1826

2/3 sar = 23,5m2

10 s

15s

é-dù-a

Larsa

WS 10

2 1/3 sar= 82,4m

1/2 mines= 30s

12,8s

é-dù-a

Larsa

WS 11= 1824

5/6 sar = 29,4m2

17 1/2 s

21s

é-dù-a é-dù-a

Larsa Larsa

WS 11 WS 11

2 sar 2/3 sar= 23,5m2

50s 15s

é-dù-a

Larsa

WS 11

2 sar= 70,6m2

18 ?s

YOS 5 121

é-dù-a

Larsa

WS 12

21s

é-dù-a

Larsa

WS 12

TCL 10,11 TCL 10, 12= Jean 1931 p.135, n.7

é-dù-a +

Larsa

WS 12

é-dù-a

Larsa

WS 12

5/6 sar= 29,4m 1 sar 18 gin (= 18/60 sar= 10,6) = 45,9m2 4 sar + 1 še= (4+1 sar x Simonetti p. 450) 141,2m2 2 sar=70,6m2

1 2/3 mines=100s 10 sicles 1/2 mines 6 ? sicles 17 1/2 gin 1/3 mines 8 sicles= 28s

TCL 10, 5 TCL 10,9 = Jean 1931 p.1345,n.4 Jean, 1929, p.57.= Jean 1931 p.135n.5 YOS 5 119 Jean, 1929, p.57.= Jean 1931p.135, n6 VS 13 56 TCL 10, 10

é-dù-a

Larsa

WS

2/3 sar= 23,5m

é-dù-a

Larsa

WS

5 sar= 177,5m

é-dù-a

Larsa

RS 2=1821

2/3 sar = 23,5m

RS 3;

1 5/6 sar +

2/3 mine 5 1/2 sicles=45 1/2s

41,7s

YOS 08, 006

RS4

2 sar= 70,6m2

?

?

TCL 10,23 = Jean 1931 p.136, n.10

RS 4

2 sar+ 2/3sar =

1/2 mine, 4 sicles

13

YOS 8, 176

27 1/2 s 10 s 1 1/3 mana 5gin=85s

10s 12s

van de Mieroop, p.15. van de Mieroop, p.15. TCL 10,27 = Jean 1931 p.137 n.11 TCL 10,36 = Jean 1931 p.137, n.12

edua+ kislah é-dù-a

Larsa

2

2

2

2,15s

1 mine

15s+ ???

YOS 5 126 YOS 5 129 TCL 10, 14= Jean 1931 p.136, n.8 YOS 5 127 Jean, 1929, p.58. = Jean 1931 p.136 n.9

1/2 mines

15s

2

1/3 mina =20 s

30s

2

16 sicles

3,2s

45s

67 1/2s

2

28

edua+ kislah é-dù-a é-dù-a

Larsa Larsa

RS 7=1816 RS 7=1816

2 3/4 sar = 97m 5/6 sar = 29,4m2

é-dù-a

Larsa

RS 7

1 5/6 sar= 64,7m2

é-dù-a

Larsa

RS 10=1813

1/6 sar= 5,8m2

10 sicles

60s

é-dù-a

Larsa

RS 15

1 1/3 sar =47m2

2 sicles + 3 sicles= 5 sicles

3, 75s

2

46,4s

é-dù-a + kislah

Larsa

RS 15

1 sar é-dù-a + 1 sar kislah

5 sicles

2,5s

é-dù-a

Larsa

RS 16

2/3 sar= 23,5m2

17 gin= 17s

25,5s

é-dù-a

Larsa

RS 17

2 sar =70,6m2

é-dù-a

Larsa

RS 20

4 sar=141,2m

é-dù-a sé-dù-a

1 1/2 mine (=90s) +4 sicles -

YOS 8 68 TCL 10, 41= Jean 1931 p.138, n.16 TCL 10,128 (année non identifiée)

47s

YOS 8 50

YOS 8 58 TCL 10, 50 = Jean 1931 p.137, Larsa RS 20= 1803 2/3 sar= 23,5m2 1 mine 6 gin=66s 99s n13 Larsa RS 25 1 sar= 35,3m2 2 1/3 sicles 2,66s YOS 8 139 Tableau A. Surfaces et prix des maisons ‘é - d ù - a ’ dans les contrats de vente de Larsa. 2

?

1

28 

2/3 mines 5 sicles= TCL 10, 18.

113

Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

16 sicles

Prix par sar 24s

XX sar

3 gin =3 sicles

?

RS 28 RS 32

… x  2/3 ?

11 sicles 4 1/3 sicles

? ?

RS33

x sar + 1/3 sar+4 1/3 sar

2 1/3mines, 4 sicles = 144 s

Larsa Larsa Larsa

RS 34 RS 39 RS 39

2/3 sar = 23,5m2 1/2 sar= 17,65m2 1/3 sar= 11,8m2

10 sicles 10+ sicles 4 2/3 sicles

15s ? 20 s

é-dù-a

Larsa

-

2/3 sar = 23,5m2

17 s

25 1/2s

é-dù-a

?



7 1/2 sicles

?

YOS 12 22

é-dù-a é-dù-a é-dù-a Bītum ? é-dù-a ?

? ? ?

Samsu-iluna 1= 1750 Si 4 Si 5 Si 11=1739

1/2 sar= 17,65m2 1 sar= 35,3m2 1 sar= 35,3m2

2 sicles 14 sicles 12 1/2s

4s 14s 12 1/2s

YOS 12 102 YOS 12 153 YOS 12 355

?

Si 30=1720



10 sicles

?

YOS 12 537

Type

Ville

Date

Surface

é-dù-a

Larsa

RS 25

2/3 sar  =23,5m

é-dù-a

Larsa

RS 28

é-dù-a é-dù-a edua+ ga2nun +edua é-dù-a é-dù-a é-dù-a

Larsa Larsa

Prix 2

Moyenne: 56,6m 23 à moins d’1 SAR: 1 cas à 5,9 m2 1 cas de 11,8m2 5 cas de 17,7 m2 9 cas de 23,5 m2 4 cas de 29,4 m2 3 cas de 35,3m2 11 cas jusqu’à 2 SAR: 2 cas de 45,9m2 2 cas 47m2 1 cas de 64,7m2 6 cas de 70,6m2 4 cas jusqu’à 3 SAR 1 cas de 82,4m2 1 cas à 97m2 2 cas de 106m2 (3 SAR)

Bibliographie Jean 1931 p.138-9, n17 TCL 10, 73 = Jean 1931 p.138, n.14 YOS 8 95 YOS 8 116 YOS 8, 128 AUCT n.4 2 AUCT n.4 1 YOS 8 110 Jean, 1929, p.60. = Jean 1931 p.138, n15

Moyenne par sar : 23,6 sicles d’argent par sar construit

2

6 cas entre 2 et 6,7 sicles par sar 11 cas entre 10 et 15 sicles par sar 2 cas entre 16 et 18 sicles par sar 9 cas entre 20 et 25 sicles par sar 4 cas entre 28 et 33 sicles par sar 3 cas entre 41 et 47 sicles par sar 1 cas à 50 sicles par sar 2 cas entre 60 et 67 sicles par sar

1 cas à 99 sicles par sar

4 cas de 4-9 SAR: 2 cas de 141,2m2 (4 SAR) 1 cas de 177,5m2 (5 SAR) 1 cas de 324m2 (+ que 9 SAR) 7 cas où la superficie est inconnue

39 prix connus, dont 48,7% compris entre 2 et 18 sicles et 15,4% compris entre 99 et 41 sicles d’argent. 10 prix peu ou pas conservés

Légende: SE = Sumu-El (1894-1866 av. J.-C.); WS = Warad-Sîn (1834-1823 av. J.-C.); RS=Rim-Sîn (1822-1763 av. J.-C.); Si= Samsu-iluna (1750-1711 av. J.-C.). 1 sar = 35,3m2; 1 gín = 1/60e de sar = 0,588m2; 1 še = 1/180e de gín = 0,0032m2.29 s = sicle d’argent.

Tableau A. Continuation.

presque la moitié des ventes (54,8%, 23 cas sur 42 surfaces connues30) concerne des surfaces inférieures ou égales à 1 SAR (35,3 m2), dont 20 (47,6%, 20 cas sur 42) inférieures à 30m2. 28

9,5% (4 sur 42) une superficie entre 4 et 9 SAR31. Si plus de la moitié des ventes concerne des petites surfaces il ne s’agit pas de maisons entières mais seulement de pièces32. En effet, la surface la plus petite vendue (5,8m2) ne peut à elle seule constituer une é-dù-a. Probablement les textes abrègent en parlant d’é-dù-a,

29

19% des cas (8 sur 42) concerne une superficie jusqu’à 2 SAR, 9,5% (4 cas sur 42) une superficie jusqu’à 3 SAR et

Et dans 11,6% la superficie n’est pas connue (cf. tableau A). Une autre explication, avancée par Charpin (par ex. 2003, mais aussi 2009: 132) et aussi par d’autres chercheurs (par ex. Jahn 2006: 10-30), et surtout pensée en partant des contrats d’héritage est la distinction entre « division théorique » et «division réelle». 31 

Pou toutes ces dimensions, voir Powell 1987-90. Cfr aussi Robson 2008: 293-294. 30  49 contrats sont connus mais dans 7 d’entre eux la surface n’est pas connue : RS 25, 28, 28, 32, 33 et Si 1 et 30. 28 

29 

32 

114

L. Battini: De la difficulté à établir les prix des maisons car il était inutile de spécifier qu’il s’agissait d’une partie de maison. Et d’ailleurs, l’utilisation du terme bītum pour indiquer une « pièce » est bien attestée33.

d’argent44 et le maximal à 33 sicles45. A l’époque de Rim-Sin, le prix minimal correspond à 2,66 sicles46 et le maximal à 99 sicles47. Enfin, à l’époque de Samsu-iluna48, le prix minimal correspond à 4 sicles d’argent par SAR construit49 et le maximal à 14 sicles. Comme on a déjà vu plus en haut pour le règne de Warad-Sin, à l’intérieur d’une même époque il y a des grandes différences de prix par sar construit. Et de même que sous Warad-Sin, même sous Rim-Sim les prix les plus élevés concernent – à part un cas50- des petites surfaces et les moins élevés des grandes: sous Rim Sin 20, 2/3 de sar ont coûté 66 sicles d’argent, ce qui signifie un prix de 99 sicles par sar construit. Sous Rim Sin 7, 2 2/3 sar ont coûté 10 sicles d’argent par sar construit. Pourtant, il n’y a pas une règle concernant les grandes et les petites surfaces, juste une tendance à un prix majeur pour les surfaces les plus petites. Mais il existent de telles variations de prix sous Rim Sin que d’autres éléments devaient entrer en jeu pour le calcul du prix  : par ex., dans l’exemple que l’on a déjà pris, si sous Rim Sin 20, 2/3 de sar ont coûté 99 sicles par sar construit, par contre cinq ans plus tard une surface légèrement plus grande (1 sar) a coûté 2,66 sicles d’argent…

Même si la surface moyenne vendue ne peut pas être considérée comme un chiffre de référence, elle est pourtant intéressante car assez basse (56,6 m2). Cette moyenne ne correspond pas à la moyenne des maisons paléo-babyloniennes découvertes et surtout pas à celles très grandes de Larsa34. Le prix absolu le plus élevé payé est 127 1/2 s et le plus bas 2 sicles35. Le premier correspond à la plus grande surface vendue: 324m2, le deuxième à l’une des plus petite, 1/2 SAR. Mais la majeure partie des très petites surfaces sont vendues à un prix par SAR construit plus élevé que les grandes. En effet, le prix le plus haut par sar construit est égal à 99 sicles36 d’argent, le plus bas est égal à 2,15 sicles37, tandis que la moyenne est de 23,6 sicles38. Sous Warad –Sin, à part un cas (33  sicles pour 2 SAR39), tous les prix entre 32 et 21 sicles par sar construit concernent des ventes de surfaces entre 1/2 ou 2/3 de SAR40. En revanche, les deux plus bas prix par sar construit (3,2 et 2,15 sicles d’argent)41 concernent des grandes surfaces (entre 5 SAR et plus d’1 SAR).

I.2. é= bītum

Le prix ne semble pas évoluer dans le temps, ou du moins les données textuelles à notre disposition pour chaque règne ne nous permettent pas de voir une progression ou une diminution des prix par roi. Ainsi, à la septième année de Warad-Sin (1828), peut-être aussi par un heureux hasard, le prix du sar (33 sicles d’argent42) est égal à l’année 9 de Sumu-El (1885 av J-C43) et il y a bien une distance chronologique de 57 ans entre les deux contrats.

12 textes concernent la ‘maison’, sumérien é, akkadien bītum (Tableau B). La proportion donc des contrats concernant une ‘maison’ é (20%) est donc beaucoup plus petite que celle concernant les ‘maisons’ é-dù-a (71,7%) mais plus importante que celle concernant les ‘maisons’ ki.šub.ba (8,3%). Le contrat le plus ancien (Tableau B) date de Gungunum (1932-1906 av. J.-C.) et le plus récent d’Hammurapi 34 (1758 av. J.-C.). Malheureusement on ne connaît que la moitié des prix à cause de la cassure des tablettes.

Par ailleurs, les prix varient de manière extrême à l’intérieur de chaque règne: à l’époque de Warad-Sin le prix minimal par SAR construit est égal à 2,15 sicles

Les surfaces vendues sont aussi variées que celles des maisons é-dù-a, et même la limite maximale est ici bien supérieure à celle des maisons é-dù-a, frôlant le 1148 sar. Les surfaces des é sont comprises entre 1148 sar et 1/3 de sar, …

CAD B: 291b-292a. Cf. note 16. Cf. Battini 1999: 61-165 et 349-351. 35  Pour le premier voir TCL 10, 6 et pour le deuxième voir YOS 12, 102. 36  TCL 10, 50. 37  TCL 10, 12. 38  C’est une moyenne qui semble plus élevée que dans d’autres sites (cf. Battini 1999: tableau à p. 400-401), mais des études spécifiques plus longues seraient nécessaires pour prouver cette affirmation. La suggestion d’un marché immobilier assez riche à Larsa est pourtant attrayante. 39  WS 7: YOS 5 125. 40  C’est le cas notamment de TCL 10, 9 (32 sicles par SAR construit; surface vendue: 1/2 sar 15 se; WS 9) et de TCL 10, 14 (30 sicles par SAR construit; surface vendue: 2/3 SAR; WS sans date). Et c’est le cas de TCL 10, 5 (28 sicles par SAR construit; surface vendue: 1/2 sar 18 se; WS 9); de TCL 10,11 (21 sicles par SAR construit; surface vendue: 5/6 SAR; Ws 12); Jean 1929: 57 (21 sicles par SAR construit; surface vendue: 5/6 SAR; Ws 11). 41  Respectivement YOS 5, 127 (3,2 sicles par SAR construit; surface vendue: 5 sar; WS sans date) et TCL 10, 12 (2,15 sicles par sar construit; surface vendue: 1 sar 18 gin; WS 12). 42  YOS 5, 125. 43  Jean 1929: 55-56. 33  34 

TCL 10, 12. YOS 5 125. YOS 8 139. 47  TCL 10, 50. 48  Matouš avait souligné l’absence de contrats de partage ou de vente après l’annexion de Larsa au royaume de Babylone (1950). Déjà Charpin avait démontré l’erreur d’évaluation de Matouš. Et ces contrats de vente montrent que l’activité économique a continué, même si peut-être avec des prix plus bas qu’avant (ici le prix maximal payé sous Samsu-iluna est très bas par rapport aux contrats faits sous autres règnes: cette situation peut être dûe à une connaissance insuffisante des textes, mais ça pourrait aussi correspondre à un collapse du marché immobilier suite à l’annexion au règne de Babylone ou aux deux raisons à la fois). 49  YOS 12, 102 (4 sicles par SAR construit; surface vendue: 1/2 SAR; Si 4). 50  TCL 10,27 (46,4 sicles par SAR construit; surface vendue : 1 5/6 SAR, soit presque 2 SAR). 44  45  46 

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Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

Type E E E é E é é é é? E E E

Ville Larsa Larsa Larsa Larsa Larsa Larsa Larsa Larsa Larsa Larsa Larsa Larsa

Date Gu WS 9 WS RS 7 RS 8 RS 8 RS 23 RS 38 RS 39 RS 39 RS Ha 34

Surface 5 iku = 40.500m2 =>1147 sar et 1/351 …

Prix 1 bur= 1 mine 7 sicles

1 sar 1/6… 2/3 SAR 5/6 sar 1/2 sar 1/3 sar, 17 1/2 se 1/3 sar … … 2/3 SAR

16 sicles … mine 10 sicles + 11 sicles 4 sicles, 5 se 4 2/3 sicles 15 sicles x/x mine 4 1/5 sicles 1/3 mina +agg

Moyennes Surface= 23,1 m2 (5082,7 m2 avec le contrat de 5 iku) Prix = 14,3 sicles d’argent par sar construit

Prix par sar 0,052 s ? ? 13,8s ? 11,7s 22 s 12s 14 s ? ? 26,6s

Bibliographie TIM 5, 23 YOS 05, 118 YOS 05, 130 YOS 8, 47 TCL 10, 29 YOS 8, 69 YOS 8, 82 YOS 8, 147 YOS 8, 110 AUCT 5 103 TIM 5, 25 BIN 07 178

Légende: Gu= Gungunum (1932-1906 av. J.-C.); WS = Warad-Sîn (1834-1823 av. J.-C.); RS = Rim-Sîn (1822-1763 av. J.-C.); Ha = Hammu-rabi (1792-1750 av. J.-C.). 1 sar = 35,3m2; 1 iku= 8100m2; 1 še = 1/180e de gín = 0,0032m2. s = sicle d’argent.

Tableau B. Surfaces et prix des maisons ‘é’ dans les contrats de vente de Larsa.

Le prix le plus bas par sar construit est 0,052 sicles d’argent, le plus élevé 26,6 sicles. Les variations semblent aussi importantes que pour les é-dù-a. Mais il est difficile de se faire une idée précise en ne connaissant que 6 prix.51

on considérer que la tendance révelée par les textes à notre disposition (cfr. Tableaux A-C) soit réelle ? C’està-dire que effectivement en moyenne –pour autant que une moyenne puisse être significative avec les données disponibles- le prix par sar construit est plus élevé pour les maisons ‘é-dù-a’ (23,6 sicles d’argent), un peu moins élevé pour les maisons ‘è’ (14,3 sicles d’argent) et plus bas pour les kishubba (10,4 sicles d’argent).53

I.3 ki.šub.ba= kišubbu 5 textes concernent un espace bâti ou à bâtir, appelé appelé ki.šub.ba en sumérien et kišubbu en akkadien. Il s’agirait de murs sans toit selon Kalla (1996: 248), ou probablement d’une maison en ruine ou un terrain vague52 (Tableau C).

La méthode de calcul des prix qui ne se base que sur les données textuelles est malheureusement trop sujette aux trouvailles de tablettes. Elle est limitée par le nombre de cas connus, ce qui peut influencer énormément la moyenne des prix des maisons. Mais même dans l’hypothèse où l’on aurait toute la documentation de l’époque paléo-babylonienne, pour comprendre le marché immobilier, il faudrait de toute manière connaître la valeur réelle de la maison, c’est-àdire le prix de construction, donné par les matériaux, le salaire du personnel et du terrain à bâtir.

Les surfaces vendues sont entre 35,3m2 et 70,6m2, donc elles sont plus homogènes par rapport aux maisons ‘é-dù-a’ et même aux maisons ‘è’. Si, en effet, il s’agissait d’un terrain encore à bâtir, on comprend bien la majorité de ‘chiffres rondes’ (1 sar, 2 sar). Au contraire, il est un peu plus difficile de comprendre la vente d’un sar et 1/4 si l’espace n’était pas encore bâti. Mais on peut penser que la maison à construire se trouvait en fin de parcelle et qu’il restait donc 1 sar et ¼ disponible...

Pour autant les avantages de la méthode qui se base sur les seuls textes sont évidents: connaître le prix vénale est essentiel pour comprendre le marché immobilier une fois que le prix réel soit connu. Les textes nous fournissent le prix vénale, les données archéologiques le prix réel, même si de manière approximative. La comparaison de ces deux prix, qui ont peu à voir, permet d’entrevoir les arcanes du marché immobilier paléo-babylonien.

Le prix le plus bas par sar construit est 3,5 sicles d’argent, le plus élevé 27,3 sicles. Étant donné que seulement 5 textes concernant les kishubba nous sont arrivés, et que donc pour chaque règne on ne connaît qu’un ou deux contrats, à l’état actuel de la documentation il est inutile d’essayer de tracer même des tendances de prix par règne. Enfin, peut-

Cela pose d’ailleurs de nouveau le problème des maisons ‘é’ : entre les é-dù-a bien conservées et chères et les terrains à bâtir (kishubba), les ‘é’ pourraient être des maisons pas bien entretenues ou ‘avec travaux à prévoir’ –comment diraient les agences immobilières d’aujourd’hui… 53 

Cette surface est extraordinaire pour une maison, d’ailleurs l’iku est en général utilisé pour les terrains, non pour les maisons (cf. Powell 1987-90: 477). 52  Voir note 23. 51 

116

L. Battini: De la difficulté à établir les prix des maisons

Type kishubba kishub E.kishubba éshubba kishubba

Ville Larsa Larsa Larsa Larsa Larsa

Date Sid RS 37 RS 39 Si 4 Si 7

Surface 1 sar 1 sar 1 sar 2 sar 1 ¼ sar

Prix 3 1/2 sicles 5 1/3 sicles 1/3 mine 7 1/3 sicles 10 sicles 13 2/3 sicles Moyennes Surface=43,5m2 Prix= 10,4 sicles par sar construit

Prix par sar 3,5 s 5,3 s 27,3 s 5s 11 s

Bibliographie Ra 73: 74 (AO 10323) VS 1375 YOS 8, 124 Riftin 22 YOS 12, 214

Légende: Sid= Sin-iddinam (1849-1843 av. J.-C); RS = Rim-Sîn (1822-1763 av. J.-C); Si= Samsu-iluna (1750-1711 av. J.-C). 1 sar =35,3m2; 1 gín =1/60e de sar = 0,588m2; 1 še =1/180e de gín = 0,0032m2; s =sicle d’argent.

Tableau C. Surfaces et prix des maisons ‘kišubba’ dans les contrats de vente de Larsa.

II : Prix des maisons en partant des materiaux, des salaires des ouvriers et du prix du terrain

céramiques. La salle d’eau, enfin, disposait d’un sol en briques cuites et la pièce n.10 d’un sol en plâtre.

Pour calculer la valeur réelle d’une maison, on peut aussi partir des matériaux et des salaires des spécialistes de la construction : les « faiseurs des briques », les « porteurs des briques » et l’itinnu, le maître d’oeuvre. Cela donne le prix de construction mais pas le prix du terrain sur lequel la maison est bâtie. Le prix du terrain est une somme « arbitraire » car calculée sur le prix moyen des terrains à bâtir sans distinction possible des surcoûts liés à la topographie. Enfin, pour arriver à établir la valeur d’achat de la maison, il faudrait considérer le marché immobilier, la demande et l’offre, la situation topographique, le quartier, ainsi que des aléas comme la beauté, la spécificité des aménagements fixes (en briques crues ou cuites) et les finitions.

Selon Fathy il faut 0,85 l de terre, 0,28 l de sable et 21,3 gr de paille pour faire un volume d’un dm3 de briques donc 850 l de terre, 280 l de sable, 21.300 gr (=21,3 kg) pour faire 1m3 de briques57. Ainsi, en calculant le volume des briques nécessaires à la construction des murs, de la terrasse sur laquelle la maison est construite et d’une partie des sols et des aménagements, on peut évaluer le prix du RdC de la maison. Ce calcul est théorique puisqu’il faut considérer la hauteur des murs de la maison et que nous n’avons pas d’indices sûrs pour cela. En ligne théorique, selon les spécialistes de l’architecture en terre, un mur peut supporter jusqu’à 10 fois son épaisseur. Dans cette maison, les murs donc permettent jusqu’à 10m de hauteur, dimension qui suggère l’existence d’un étage. Aujourd’hui, 3m de hauteur entre sol et plafond sont déjà une très belle hauteur. Mais, vu que le calcul de la hauteur des murs est théorique, on propose ici 3 possibilités : hauteur à 2,50m, à 3.00 et à 3,50m.

Prenons en considération les maisons B 54 et B  27 de Larsa, probablement datables de la fin du règne de NurAdad, qui a régné entre 1865 et 1850, ou postérieures à lui, vu que la maison B 59 prend comme modèle ce palais et qu’elle est contemporaine aux deux autres voisines54. Les contrats de vente qu’on a analysés ci-dessus ne sont pas trop éloignés en temps de ces maisons car ils sont compris entre la 9° année Warad-Sin (1826) et la trenteneuvième de Rim-Sin (1783).

Le volume nécessaire des briques pour réaliser le seul R.d.C. (Tableau D) est égale au volume des murs (555/666/777m3), plus le volume des sols (25,3m3), plus le volume de la terrasse (410,8m3): donc il est 991,1m3 pour une hauteur des murs de 2,5m; 1102,1m3 pour une hauteur des murs égale à 3m; ou 1213,1m3 pour une hauteur des murs égale à 3,5m.

II.1 : La maison B 27 La maison B 27 est une grande maison de 538m2, dont 316m2 habitables55 (Figure 1).

À ce chiffre il faut ajouter les aménagements en briques qui pour cette maison sont assez réduits (7,5m2 sûrs)58, ce qui donne un total de 998,6/1109,6/1220,6m3.

Ses murs, d’une épaisseur d’1m, sont construits sur une fondation haute de 1,30m et en briques crues56. Une partie des sols est en terre, une autre en briques cuites. Les seuls aménagements retrouvés sont deux foyers, trois banquettes, un aménagement carré et des jarres enterrées. La cuisine disposait d’un four et de quelques

En sachant qu’à Larsa une brique (27 x19 x 8cm) a un volume de 0,004104m3, on peut calculer combien de briques étaient nécessaires pour composer le RdC, Il s’agit d’une moyenne : les murs extérieurs sont épais de 1,15m, ceux à l’intérieur 0,90m et le mur séparant la cour de la salle de réception mesure 1,20m. 58  Banquette de la pièce n.7= 3 x 4, 5 x 0,32m (hauteur)= 4,32m3 (Calvet 2003: 148); banquette de la pièce n.5= 2,8 x 1, 35m x 0,52= 2m3 (Calvet, 2003: 149); banquette de la pièce n.3= 1,75 x 2 x 0,16m= 0,6m3 (Calvet 2003: 150); banquette de la pièce n.16= 2,9 x 1,4 x 0,16m= 0,6m3. 57 

Battini et Calvet 2003. 55  Pour l’analyse synthétique de la maison voir Battini 1999: 240-248. Pour les rapports de fouilles voir: Calvet 2003: 147-154 et 160-171 (restitution avec étage). 56  Calvet 2003: 150. À p. 153, pour la pièce 19, il semblerait que les fondations soient plus profondes : 2,35m. 54 

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Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

Figure 1. Plan de la maison B 27 de Larsa (d’après Calvet 2003, fig. 5).

Par contre, en partant de l’estimation du cubage traité en un jour par un ouvrier selon les textes mathématiques paléo-babyloniens (1,5m3), le nombre de briques crues réalisées par jour serait de 365 briques, donc la construction de la maison aurait signifié le travail d’un ouvrier pour 1 an et demi ou 3 mois et demi pour 6 ouvriers (Tableau F).

538-316= 222m2 (surface des murs) 222 x 1m= 222m3 (volume des murs au sol) 222 x 2.5/3/3.5= 555/666/777m3 (volume des murs selon les 3 possibilités de hauteur restituée) 316m2 x 0,08m=25,3m3 (volume des sols) 316m2 x 1,30= 410,8m3 (volume de la terrasse) Total 555/666/777m3+ 25,3m3+ 410,8m3= 991,1/1102,1/1213,1m3 Tableau D. Volume des briques de la maison B 27.

Il est difficile d’estimer convenablement le prix des briques: il varie d’un texte à l’autre, et il peut y avoir eu des variations saisonnières – la paille étant plus chère en hiver60-, ainsi que des variations d’habilité des ouvriers (un plus rapide que l’autre par ex.) et chronologiques –l’époque paléo-babylonienne est une longue période : en 5 siècles les prix ont dû changer souvent-. A l’époque paléo-babylonienne, avec 1 sicle d’argent on pouvait acheter 180m3 de briques61.

murs, sols et aménagements fixes compris: 243.324 briques pour 2,5m de hauteur / 270.370 briques pour 3 m de hauteur / 297.417 briques pour 3,5m de hauteur (Tableau E). Si l’on suppose la présence d’au moins un étage59, on doit ajouter le cubage des murs –sans pouvoir dire si en hauteur les murs conservaient tous la même disposition du RdC et aussi la même épaisseur- sans par contre, ajouter les cubages des briques des sols, puisqu’il est fort vraisemblable qu’à l’étage les sols étaient plus légers, probablement en terre. Et sans ajouter non plus les aménagements (Tableau E).

180m3 de briques du format utilisé à Larsa correspond à 43.859 briques. Ainsi le prix des briques du seul RdC coûtait entre 5,5 sicles (à 2,5m de auteur des murs) et 6,8 sicles (à 3,5m de hauteur des murs), soit une moyenne Heimpel 2009: passim, spécialement 31-32, 45-7, 58-59, 64, 77-80, 90-110, 132-50, 189-96, 198-206, 219-30, 239-58 et 348-4. 61  Un iku de briques (1800m3) coûtait dix GUR d’orge et 1 GUR d’orge équivalait à 1 sicle d’argent, donc 180m3 de briques coûtaient 1 sicle : Riftin 1937: 53, 8 ; cf. CAD A2, ašahhu: 411a. Un autre texte datant de l’an 38 de Hammurabi cite la livraison de 10 g u r de dattes mûres contre des briques. Bien que le volume des briques ne soit pas connu, 10 g u r de dattes représentent aussi une très grande quantité. 60 

Depuis les imposants travaux de Jean Margueron (à partir de 1982 jusqu’à aujourd’hui: voir par ex. 2004) la question de l’étage est largement considérée par les archéologues et même par quelques assyriologues (Stol 2004: 679-693 et Charpin 2009 par ex), mais ils restent encore des résistances à l’idée de la capacité technique des moyens de l’époque de supporter un étage (mais contra CRATerre 1989). 59 

118

L. Battini: De la difficulté à établir les prix des maisons

cubage du RdC et de l’étage

998,6/ 1109,6/1220,6m3 + 555/666/777m3= 826/ 1776/ 1998m3

briques pour l’étage

135.233/ 162.280/ 189.327

briques pour le RdC à 2,5m de hauteur

243.324

briques pour le RdC à 3m de hauteur

270.370

briques pour le RdC à 3,5m de hauteur

297.417

Total briques RdC et étage

387.557 briques pour RdC et étage à 2,5m de hauteur des murs pour chaque étage 432.650 briques pour RdC et étage à 3m de hauteur des murs pour chaque étage 486.744 briques pour RdC et étage à 3,5m de hauteur des murs pour chaque étage

Tableau E. Nombre de briques nécessaire pour construire la maison B 27. Briques pour RdC

Briques RdC et étage

243 324 à 2,5m de h 243324

387 557 à 2,5m 667 jours (RdC) ou 1061 jours (RdC+étage) de h 1 an et 8 mois ou 2 ans et 9 mois

270 370 à 3m de h 297 417 à 3,5m de h

432 650 à 3m de h

Jours pour 1 ouvrier

Jours pour 6 ouvriers (2190 br/j) 111 jours ou 177 js 3 mois et demi ou 5 mois et demi

2 ans et 10 jours (rdc) ou 1185,34 jours (=3 ans et 123 jours (donc 4 mois) et 3 jours ; demi et 10 jours) pourRdC et étage 197,6 jours=6 mois et demi e poussières

815 jours (2 ans et 3 mois pour le seul RdC avec des 135,8 jours (4 mois et 15,8 jours) pour RdC; 486 744 à 3,5m murs à 3,5m de h); 1333,5 jours (= 44 mois et 13,5 222, 25 jours (7 mois, 12,25 jours) pour RdC de h jours= 3 ans, 8 mois et 13,5 jours) pour RdC + étage + étage Tableau F. Estimation du temps de construction de la maison B 27.

RdC de B 27 de Larsa

RdC + étage de B 27 de Larsa

6,2 sicles (moyenne RdC ) + 20 (ouvriers) +30 (salaire itinnu)= 10 sicles (moyenne RdC + étage63) + 20 (ouvriers) + 61 (salaire 56,2 sicles pour 15 SAR itinnu)= 91 sicles (3 sicles par SAR construit). 62

Tableau G. Estimation du prix de construction de la maison B 27.

de 6,2 sicles. Et pour le RdC et l’étage le prix varie entre 8,8 sicles et 11,1 sicles, moyenne 10 sicles.6263

aux prix des ouvriers et de l’itinnu donnent un total de 56,2 sicles pour le seul RdC et de 91 sicles pour RdC et étage (Tableau G).

A ce prix il faut ajouter la rétribution des fabricants de briques, la rétribution des transporteurs et poseurs des briques et le salaire de l’itinnu. À l’époque paléobabylonienne on donnait 10 g u r d’orge à l’homme qui faisait les briques, 5 g u r d’orge à l’homme qui transportait les briques et 5 g u r aux hommes qui construisaient la maison64. Ce qui revient à dire que le transport et la pose des briques coûtaient autant que leur fabrication. Un GUR d’orge équivalait à 1 sicle d’argent, donc l’homme qui faisait les briques recevait 10 sicles d’argent, l’homme qui les transportait 5 sicles d’argent et les hommes qui le posaient 5 sicles chacun (mais on ne peut pas déterminer combien d’hommes participaient à la construction de la maison). Enfin, l’itinnu était payé 2 sicles d’argent par SAR construit (35,3m2)65: la maison B 27 fait 538m2 au RdC ce qui correspond à 15 SAR et 1/4. Donc l’itinnu aurait reçu 30 sicles. Et s’il y avait un étage (30 SAR 1/2) il aurait été payé 61 sicles d’argent. Ainsi le prix des briques, ajouté

Il y a d’autres dépenses qui déterminaient le prix de construction, comme la cuisson des briques, les matériaux pour le toit, les plafonds et les divers aménagements, les battants en bois des portes, les poutres pour les murs et les plafonds et enfin le prix du terrain, qui est sans doute l’élément le plus variable. Le prix du terrain à bâtir attesté pour la basse Mésopotamie à l’époque paléo-babylonienne correspond à une moyenne de 6 sicles par s a r. Même s’il convient de le prendre avec beaucoup de précaution, à cause justement de la grande variabilité des données textuelles, il apparaît au total que le coût réel de la B 27 de Larsa avoisinait les 146,2 sicles d’argent pour le seul RdC et à 181 sicles pour RdC et étage, ce qui veut dire que le prix au SAR est donc égal à 9,7 sicles pour RdC et 6 sicles pour RdC et étage. Une telle estimation doit certes être prise avec beaucoup de précautions, vu qu’elle s’appuie sur des sources de natures différentes: données archéologiques, exercices scolaires, décrets royaux et textes de la pratique provenant de plusieurs lieux. Une certaine marge d’incertitude reste donc, mais il

5,5 sicles (à 2,5m de auteur des murs) et 6,8 sicles (à 3,5m de hauteur des murs), moyenne 6,2 sicles. 63  8,8 sicles (à 2,5m de auteur des murs) et 11,1 sicles (à 3,5m de hauteur des murs), moyenne 10 sicles. 64  Riftin 1937: 53: 8-11. 65  Battini 1999: 398. Il s’agit du paragraphe 228 du Code d’Hammurabi. 62 

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possible qu’il y ait une certaine marge d’erreur dans les calculs du prix de la maison, mais assez limitée. En sachant que le volume d’une brique de Larsa (27 x19 x 8cm) est égal à 0,004104m3, on peut calculer le cubage de briques nécessaires pour composer le RdC et aussi le RdC et l’étage, murs et sols compris, selon deux groupes de variantes: un groupe de variantes en supposant que tous les sols du RdC sont en briques, ou que tous les sols sont en terre67. L’autre groupe de variantes concerne la hauteur des murs entre le sols et le plafond: comme pour la maison B 27 elle est supposée être de 2,5m ou 3m ou 3,5m (Tableau H). Sachant qu’à l’époque paléobabylonienne, avec 1 sicle d’argent on pouvait acheter 180m3 de briques68 et qu’avec le format caractéristique de Larsa, 180m3 correspondent à 43.859 briques, le prix du RdC est égal à 1-1,35 sicles; et le prix du RdC et de l’étage est égale à 1,9-2,65 sicles (Tableau I). Le prix réel des matériaux d’une maison de moyen format, comme la B 54, n’est pas excessif. Mais à ce prix, il faut ajouter les salaires des fabricants de briques, des transporteurs et poseurs des briques et de l’itinnu (Tableau J). l’itinnu était payé 2 sicles d’argent par SAR construit (35,3 m2)69: la maison B 54 fait 180m2 au RdC ce qui correspond à 5 SAR et 1/10 SAR. Donc l’itinnu recevait 10 sicles. Et s’il y avait un étage (30 SAR 1/2) il aurait été payé 20 sicles d’argent. Et enfin, il faut ajouter la valeur du terrain sur lequel était construite la maison (Tableau J).

Figure 2. Plan de la maison B 54 de Larsa (d’après Calvet 2003: fig. 6).

est indispensable de tenter une telle estimation. Car malgré ses limites, c’est la seule manière d’envisager de manière très concrète les diverses dépenses inhérentes à la construction d’un bâtiment domestique. II.2 : La maison B 54 Bien que faisant partie du même quartier que la B 27, la maison B 54 est de taille nettement plus petite66 (Figure 2): disposant d’une superficie de 180,9m2 dont 97m2 habitables, elle correspond à la taille moyenne des maisons d’Ur, quartier AH. Elle s’approche donc plutôt de la moyenne paléo-babylonienne. Ainsi, la comparer avec le prix d’Ur se révèle essentiel pour mieux comprendre les marchés de Larsa et d’Ur, à une époque presque contemporaine.

Le prix du terrain à bâtir attesté pour la basse Mésopotamie à l’époque paléo-babylonienne était env. 6 sicles par s a r. Ainsi le prix des briques, ajouté aux salaires des ouvriers et de l’itinnu et au prix du terrain donnent un total de 61-61,35 sicles pour le seul RdC et 71,9-72,65 sicles pour RdC et étage. Le SAR revenait à 12,2 sicles (pour le seul RDC) et à 7,2 sicles pour RdC et étage….C’est pratiquement le même prix au SAR que la B 27, ce qui indique que ces calculs ont une certaine vraisemblance.

Dégagée en surface, sans fouilles véritables, de la maison on ignore le type de sol, les aménagements fixes, les dimensions réelles des pièces et des murs. Il est donc

On pourrait aussi calculer une troisième variante, en supposant qu’une moitié des sols était en briques et l’autre en terre. Mais les différences restent minimes. 68  Cf. note 61. 69  Battini 1999. 67 

Pour l’analyse de la maison voir Battini 1999: 240-248. Pour les rapports de fouilles voir: Calvet 2003: 159-160 et 177-181. 66 

120

L. Battini: De la difficulté à établir les prix des maisons

- 180,9m2 dont 97 m2 habitables ≥ 84 m2= surface des murs - 84 x 0,80= 67,2m3 volume des murs au sol ≥ 168/202/235m3 volume des murs à une hauteur de 2,5/3 ou 3,5m ; 97x 0,08= 7,76m3 volume des sols - 168/202/235m3  cubage des murs sans les sols ; 7,76m3 volume des sols ≥ 168/202/235m3  + 7,76m3 =176m3/210m3/243m3= cubage du RdC (murs et sols) 176m3 / 210m3 / 243m3 : 0,004104 m3= 42.885 briques / 51.170 briques / 59.211 briques pour RdC (murs et sols); 40.936 briques/ 49.220 briques/ 57.261 briques pour RdC (seuls les murs) 42.885 briques (rdc)+ 40.936 (étage sans sols)= 83.821 briques pour RdC et étage (murs et sols) ; 40.936 (rdc sans sols)+ 40.936 (étage sans sols)= 81.872 briques 51.170 briques (rdc)+ 49.220 (étage sans sols)=100 390 briques pour RdC et étage (murs et sol) ; 49.220 (rdc sans sols)+ 49.220 (étage sans sols)= 98.440 briques 59.211 briques (rdc)+ 57.261 (étage sans sols)= 116 472 briques pour RdC et étage (murs et sol); 57.261 (rdc sans sols)+ 57.261 (étage sans sols)=114.522 briques. Tableau H. Volume de la maison B 54 et cubage des briques. 83.821 briques pour RdC et étage (murs et sols): 43.859= 1,9 sicles 81.872 briques briques pour RdC et étage (murs): 43.859= 1,86 sicles

42.885 briques (RDC ): 43.859=0,98 sicles 40.936 briques (rdc sans sols): 43.859= 0,93 sicles

100.390 briques pour RdC et étage (murs et sol): 43.859= 2,3 sicles 98.440 briques: 43.859= 2,24 sicles

51.170 briques (rdc avec sols): 43.859=1,16 sicles 49.220 briques (rds sans sols): 43.859= 1,12 sicles

116.472 briques pour RdC et étage (murs et sol): 43 859= 2,65 sicles 114.522 briques: 43 859= 2,61 sicles

59.211 (RdC avec sols): 43.859=1,35 sicles 57.261 (RdC sans sols): 43.859=1,31 sicles

Tableau I. Proposition de prix des briques de la B 54. Prix

RdC+ étage

RdC seul

10 sicles d’argent pour l’homme qui fabriquait les 10 sicles d’argent pour l’homme qui fabriquait les briques + briques + Salaire ouvriers 5 sicles d’argent pour l’homme qui les transportait + 5 sicles d’argent pour l’homme qui les transportait + 5 sicles d’argent pour les hommes qui les posaient + 5 sicles d’argent pour les hommes qui les posaient + Salaire itinnu

20 sicles pour l’itinnu

10 sicles pour l’itinnu

Prix matériaux

1,9-2,65 sicles

1-1,35 sicles

Prix du terrain

6 sicles x 5= 30

6 sicles x 5= 30

Total

71,9-72,65 sicles

61-61,35 sicles

Tableau J. Proposition de prix réel de la B 54.

III: La comparaison de maisons entieres dans les donnees textuelles et archeologiques

donc 8,7%. Les autres maisons sont tendanciellement beaucoup plus chères au sar construit: 27 é-dù-a sont entre 15 et 99 sicles par sar construit. En revanche seulement 6 é-dù-a ont un prix inférieur (entre 2 et 4 sicles par sar construit) à celui des B 27 et B 54. Donc le prix vénale était tendanciellement plus important que le coût de construction. Il dépendait de certaines variables que il serait difficile d’identifier aujourd’hui de manière certaine mais que l’on peut suggérer, comme les variations des demandes et d’offres, la position topographique, les éléments que l’on pourrait définir ‘esthétiques’, comme certaines finitions, un type de vue particulière sur l’environnement, des aménagements…

Le prix de construction des deux maisons B 27 et B 54 de Larsa est –il comparable aux prix donnés par les textes ? La maison B 54, 180,9m2, donc 5 sar et 1/8 de sar, a coûté env. 72 sicles (RdC+ étage) ou 61 sicles (RdC seul). Prenons le prix du RdC seul –car on ne sait pas comment l’étage était comptabilisé pendant les ventes– cela signifie un prix de 12 sicles par sar construit. La maison B 27, qui fait 538m2 au RdC, donc 15 sar et 1/4, a un coût de construction de 146,2 sicles d’argent pour le seul RdC70, ce qui veut dire que le prix au SAR est donc égal à 9,5 sicles pour le RdC.

IV: En guise de conclusions provisoires

11 é-dù-a sur 49 (donc 22,4% : voir tableaux A et K) ont un prix entre 10 et 15 sicles et ce chiffre est encore plus réduit si l’on prend une fourchette de prix plus restreinte (entre 10 et 12 sicles par sar construit) : 4 é-dù-a sur 46,

Cette analyse a pu démontrer que les contrats de vente ne concernent souvent qu’ une toute petite partie de maisons et pratiquent des prix beaucoup plus hauts ou plus bas que ceux que l’on peut calculer à partir des matériaux de construction et du salaire des ouvriers. Seulement une toute petite partie des prix donnés par

Et 181 sicles pour RdC et étage, ce qui signifie un prix de 6 sicles par sar construit pour le RdC et étage. 70 

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Date RS 20=1803 RS 2=1821 RS 10=1813 WS 11 RS 17 RS 7 RS 3 SE 9=1885 WS 10=1825 WS WS 09 – RS 25 WS 11=1824 WS 12 RS 39 WS 8=1827 WS11 WS 7=1828 RS 34 WS 9=1826 WS11 WS 12 WS12

Surface 2/3 sar= 23,5m2 2/3 sar = 23,5m2 1/6 sar= 5,8m2 2 sar 2 sar =70,6m2 1 5/6 sar= 64,7m2 1 5/6 sar + 3 sar = 106m2 1/2 sar 15 še =17,7m2 2/3 sar= 23,5m2 1/2 sar 18 še= 17,7m2 2/3 sar = 23,5m2 2/3 sar  =23,5m2 5/6 sar = 29,4m2 5/6 sar= 29,4m2 1/3 sar= 11,8m2 1/2 sar 18 še = 17,7m2 2 sar= 70,6m2 2 SAR = 70,6m2 2/3 sar = 23,5m2 2/3 sar = 23,5m2 2/3 sar= 23,5m2 4 sar + 1 še= (4+1 sar x Simonetti p. 450) 141,2m2 2 sar=70,6m2

Prix par sar 99s 67 1/2 s 60s 50s 47s 46,4s 41,7s 33 1/3 s 32 s 30s 28 s 25 1/2 s 24s 21 s 21s 20 s 20 s + 18 ?s 16 15 s 15 s 15s 15 s+ ??? 15 s

Bibliographie TCL 10, 50 = Jean 1931: 137, n13 Jean 1929: 58= Jean 1931: 136 n.9 TCL 10,36 = Jean 1931: 137, n.12 VS 13, 56 YOS 8, 50 TCL 10,27 = Jean 1931: 137 n.11 YOS 8, 006 Jean 1929: 55-56 = Jean 1931: 133-134, n.1 TCL 10,9 = Jean 1931: 134-5,n.4 TCL 10, 14= Jean 1931: 136, n.8 TCL 10, 5 Jean 1929: 60= Jean 1931: 138, n15 Jean 1931: 138-9, n17 Jean 1929: 57= Jean 1931: 135, n6 TCL 10,11 YOS 8, 110 Jean 1929: 56= Jean 1931 p.134, n.2 YOS 5, 121 YOS 5, 125 AUCT n.4 2 Jean 1929: 57= Jean 1931: 135n.5 TCL 10, 10 YOS 5, 126 YOS 5, 129

Tableau K. Prix de sar construit des maisons par grandeur décroissante.

les textes se rapprochent du prix obtenu en partant de la construction. Cela signifie que le prix calculé en partant des données archéologiques est un minimum, c’est le coût réel du bien immobilier, tandis que les textes donnent la valeur vénale qui est déterminée par plusieurs variables. C’est ainsi que l’on explique pourquoi de toutes petites surfaces sont vendues à des prix exorbitants, bien au-delà de la valeur réelle.

Et l’existence d’un lien entre la taille de la maison et le prix de construction suggère qu’à maison plus grande, correspond une famille plus riche. Si une grande maison est plus coûteuse qu’une petite, la famille qui l’habite est plus favorisée du point de vue socio-économique. On peut créer ainsi un lien proportionnel entre la taille de la maison et son prix, sans pour autant prétendre qu’une différence de 10m2 entre deux maisons impliquerait forcement une différence de richesse. Cela permet de remettre en question le type de famille qui habitait les maisons urbaines: souvent considérée comme étendue, je pense que ni les textes de partage d’héritage, ni les données archéologiques, ni celles architecturales ne permettent d’ériger en système une donnée indémontrable comme l’est la famille étendue72.

L’analyse des deux maisons B 27 et B 54 de Larsa a aussi montré qu’au delà du type de famille habitant dans la maison, une maison de grandes dimensions coûtait plus cher qu’une plus petite. Et que comme à Ur paléo-babylonienne (Battini 1999: 396-398), le prix des maisons est plus important pour le RdC que pour l’étage71. Dans le cas de ces deux maisons, la plus grande coûte deux fois la plus petite, étant d’une surface d’un peu plus que le double. Car pour sa construction sont nécessaires un nombre plus élevé d’ouvriers, un nombre plus élevé de matériaux et une plus grande extension au sol, donc un prix plus élevé du terrain. Il est ainsi démontré ce que plusieurs historiens et archéologues refusent d’admettre: l’existence d’un rapport proportionnel entre la taille d’une maison et son coût de construction. 71 

Enfin, à Larsa les maisons B 27 et B 54 appartiennent à un quartier à tissus urbain aéré, le troisième à avoir été retrouvé dans une ville mésopotamienne (après Nuzi et Khorsabad) et à montrer des bâtisses grandes et dont au moins l’une prend comme modèle le palais contemporain73. Ce quartier devait être un quartier de Les chercheurs oublient souvent qu’une maison et un mode de vie urbain n’est pas le même qu’un mode de vie villageois : Il est possible que dans les campagnes la situation était diverse qu’en ville. Mais en ville tous les éléments portent à restituer une famille nucléaire, à la limite avec un ajout d’un ou de deux grands-parents. 73  Battini et Calvet 2003. 72 

Le coût de l’étage est moindre que celui du RdC, cf. Battini 1999.

122

L. Battini: De la difficulté à établir les prix des maisons luxe, proche du temple74, ses maisons devaient avoir un prix d’achat bien supérieur à la valeur réelle du bâtiment, la seule que l’on puisse pour l’instant retrouver par les données archéologiques. Malgré ses limites, la méthode proposée ici pour calculer le prix d’une maison, en partant du prix réel et du prix vénal, est la meilleure façon de mettre en évidence la sous-évaluation ou la sur-évaluation fréquente des maisons dans les documents juridiques. En effet, lorsqu’un contrat de vente mentionne un prix inférieur ou supérieur au coût réel pour une maison en bon état, il est probable que le marché immobilier avait changé (offre et demande sont toujours des variables incertaines), ou que propriétaire était contraint de vendre, à la suite de difficultés économiques ou enfin que le bien s’était aussi déprécié par rapport à sa construction (usure, manque de travaux d’entretien, cassure du toit, ou autre). Ou bien le prix pouvait dépendre d’une demande précise et unique- ce qui fait en général grimper les prix. Ou bien il y a aussi les cas où les ventes ne sont que des saisies déguisées de biens immobiliers à la suite de prêts non remboursés…

Battini, L. et Calvet, Y. 2003. Construction royale, construction privée: la maison B 59 de Larsa. Iraq 65: 131-141. Brusasco, P. 1999-2000. Family Archives and the Social Use of Space in Old Babylonian Houses at Ur. Mesopotamia 34-35: 3-173. Calvet, Y. 1994. Les grandes résidences paléobabyloniennes de Larsa. In H. Gasche et alii (eds), 52 réflexions sur le Proche-Orient offertes à Agnès Spycket, MHEOP 2: 215-228. Louvain, Peeters. Calvet, Y. 1996. Maisons privées paléo-babyloniennes à Larsa: remarques d’architecture. In K. R. Veenhof (éd.), House and Households, 40° RAI, PIHANS 78: 197209. Leiden/Instanbul, NINO. Calvet, Y. 2003. Bâtiments paléo-babyloniens à Larsa. In J.-L. Huot (ed.), Larsa. Travaux de 1987 et 1989: 143-298. Beyrouth, Institut français d’archéologie du ProcheOrient. Charpin, D. 1980. Archives familiales et propriété privée en Babylonie ancienne: étude des documents de ‘Tell Sifr’. Genève/Paris, Droz. Charpin, D. 1986. Le clergé d’Ur, Hautes Etudes Orientales n. 22. Paris, École Pratique des Hautes Études. Charpin, D. 2003. La politique immobilière des marchands de Larsa. In J.-L. Huot (ed.), Larsa. Travaux de 1987 et 1989:  311-322. Beyrouth, Institut français d’archéologie du Proche-Orient. Charpin, D. 2004. Histoire politique du Proche-Orient amorrite. In D. Charpin, D. O. Edzard et M. Stol, Mesopotamien. Die altbabylonische Zeit, OBO 160/4: 25480. Fribourg/Göttingen, Academic Press Fribourg/ Vandenhoeck & Ruprecht. Charpin, D. 2008. Lire et écrire à Babylone. Paris, PUF. Charpin, D. 2009. Chroniques bibliographiques. 12. Archives paléo-babyloniennes: les textes et le terrain. Revue d’assyriologie et d’archéologie orientale 103: 131-148. CRATerre 1989. Traité de construction en terre. Grenoble. Dosch, G. 1996. House and Household in Nuzi: The Inhabitants, the Family, and Those Dependening on It. In K. R. Veenhof (éd.), House and Households, 40° RAI, PIHANS 78: 301-308. Leiden/Instanbul, NINO. Edzard, D. O. 1970. Die bukanum-Formel der altbabylonischen Kaufverträge und ihre sumerische Entsprechung. ZA 60: 8-53. Edzard, D. O. 2004. In D. Charpin, D. O. Edzard et M. Stol, Mesopotamien. Die altbabylonische Zeit, OBO 160/4: 485-641. Fribourg/Göttingen, Academic Press Fribourg/Vandenhoeck & Ruprecht. Faust, D. E. 1941. Contracts from Larsa, Dated in the Reign of Rim-Sin, Yale Oriental Series, Babylonian Texts, vol. 8. New Haven, Yale University Press; London, H. Milford, Oxford University Press. Feigin, S. I. 1979. Legal and Administrative Texts of the Reign of Samsu-iluna, with introduction and indices by A. Leo Oppenheim, with the assistance of Mark E. Cohen, Yale Oriental Series, Babylonian Texts, vol. 12. New Haven, Yale University Press.

On peut envisager plusieurs propositions pour expliquer les différences prix réel  et prix vénal, sans pour autant une confirmation sûre. Mais de toute manière on comprend que le marché immobilier des premiers siècles du IIe mill. était déjà régis par d’autres règles que celles déterminant le prix réel. Abréviations AUCT= Andrews University Cuneiform Texts (Berriens Springs, Michigan 1984). CAD= Chicago Assyrian Dictionary. Chicago, University of Chicago Press. TCL= Textes cunéiformes, Musées du Louvre. TCL 10= Jean, Ch.-F. Contrats de Larsa, première série, Paris, 1926. TCL 11= Jean, Ch.-F. Contrats de Larsa, seconde série, Paris, 1926. YOS 5= Grice, Ettalene Mears 1919. YOS 8= Faust, David Earl, 1941. YOS 12= Feigin, Samuel I., 1979. Bibliographie Battini, L. 1999. L’espace domestique en Mésopotamie de la IIIe dynastie d’Ur à l’époque paléo-babylonienne, BAR S 767. Oxford, Archaeopress. Battini, L. 2014. Famille élargie ou famille nucléaire? Problèmes de démographie antique. In L. Marti (ed.), La famille dans le Proche-Orient ancien: réalités, symbolismes et images. Proceedings of the 55 RAI, Paris 6-9 juillet 2009: 3-26. Winona Lake, Eisenbraun. Et il est vraisemblable de penser que toute ville en disposait d’un semblable mais que le hasard des fouilles en a souvent offusqué la trace. 74 

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Family Members, Neighbors, and a Local Shrine in Terqa, Syria, in the Late Old Babylonian Period Amanda H. Podany

California State Polytechnic University, Pomona For almost forty years Olivier Rouault has been dedicated to publishing and understanding the Hana texts from Terqa. His careful epigraphic work and thoughtful insights have helped bring these texts back to life and have inspired many scholars, myself included. It is an honor to dedicate this analysis of some Hana texts to Olivier Rouault, with gratitude.

In the fifth season, excavations continued to take place in Puzurum’s house, and also extended across the street, to a building that proved to be a shrine. The shrine was soon identified as having been dedicated to the goddess Ninkarrak. This identification was based on finds within the building, which included a bronze dog (the symbol of Ninkarrak) and a list of personal names that was headed by the name of Ninkarrak. It was apparently an offering list (Liggett 1982: 14-15; Rouault 2011: 13). Nearly 7000 beads were also found in the shrine, next to the altar, presumably having been stored there in a pouch or bag (Liggett 1982: 16).

An offering list found in a shrine to the goddess Ninkarrak in the Old Babylonian Hana levels at Terqa (TFR2 5-6) looks, at first, to be a simple list of names, ending with a date formula. A closer examination reveals it to be a reflection of an active social community of men who lived near the shrine in which it was found, men who interacted with one another in many ways. The list was found near other texts constituting the archive of Gimil-Ninkarrak, the chief barber, but it also has ties with documents in the archive of Puzurum, found in a house across the street from the shrine, and with other documents found in the same neighborhood. The offering list also provides evidence that Kaštiliašu, the king in whose reign it was written down, was a local ruler, whose palace was probably in Terqa.

The Hana period texts found in Area C during seasons five and six (along with additional earlier documents found during seasons seven through nine) were published in 2011 by Rouault in the second volume of Terqa Final Reports (TFR2: Rouault 2011). The dated Hana documents in TFR2 are all from the reigns of local kings Kaštiliašu and his successor Šunuhru-Ammu. All the Old Babylonian Hana texts that have been published from Terqa – those from the excavations, published by Rouault in TFR1 and TFR2, and also those that I published in my 2002 book, The Land of Hana (LH: Podany 2002)2 are clearly from the same small neighborhood in what is now Area C. Almost fifty tablets make up this corpus, of which twenty-five are dated or include a king’s name. Of these, nine (including the offering list) are from the reign of Kaštiliašu (see Podany 2014: 54-55 for a complete list of known Hana texts mentioning kings’ names).

From 1979 to 1981, excavations during the fourth, fifth and sixth seasons at the site of Terqa (modern Tell Ashara, Syria) focused in part on Area C, near the edge of the tell adjoining the Euphrates. This was a residential area, occupied during the Hana period, contemporary with the late Old Babylonian kings from Samsuiluna to approximately Ammiditana. One of the remarkable finds from Area C in season four (1979) was an archive of documents (mostly contracts) belonging to a man named Puzurum. These had been found in one room of his house and were published in 1984 by Rouault, who at that time was the epigraphist for the excavation (he later became its director). The texts appeared in the first volume of Terqa Final Reports (TFR1: Rouault 1984). They were dated to the reigns of local kings: YapahSum[u-Abu], Iṣi-Sumu-Abu, Yadih-Abu, and Kaštiliašu.1

Prominent families in the Area C neighborhood In The Land of Hana, I identified four major families whose members were neighbors to one another’s properties, witnesses to one another’s contracts, and Yamada (e.g. Yamada 2012, Yamada 2014) and Dominique Charpin (Charpin 2002, Charpin 2011). A list of the kings and the dated texts from their reigns is found in Podany 2014: 54-55, with a ‘Bibliographical Excursus’ about the Hana texts in Podany 2014: 7071. 2  The documents in Podany 2002 were not from formal excavations but have been in private collections and museums, some of them since the turn of the 20th century.

Many articles have been written about the history of Terqa and Hana during this period, beginning with Rouault’s own comments in TFR1 (Rouault 1984: 4-5) and Giorgio Buccellati’s introduction to the same volume (Buccellati 1984: vii-xviii). More recent contributions include additional reflections by Rouault (e.g. Rouault 2001) and myself (Podany 2002: 19-56), along with several articles by Shigeo 1 

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who sold houses and fields to one another (Podany 2002: 20-31). The principal individuals in these families, whose names appeared many times in the extant texts, were Yasmah-Dagan, Puzurum, Pagirum, and GimilNinkarrak.

TFR2 5-10: a letter from Gimil-Ninkarrak to Beliya regarding the exchange of bronze for a cow, TFR2 5-17: two impressions of Gimil-Ninkarrak’s seal. Some other documents, in which Gimil-Ninkarrak played a less central role, could also have originally been in his archive. These include:

Their families are as follows: Family A: Yasmah-Dagan was a homeowner from a large family; he had sold his house to Puzurum (in TFR1 5). His grandfather, Aqba-ahum was the patriarch of this family (in the sense that he is the first family member we know of). Family B: Puzurum moved into the house across the street from the Ninkarrak shrine after buying it from Yasmah-Dagan. He owned a number of fields, and had at least four brothers and one son. His father Namišum was the patriarch of this family. Family C: Pagirum was a scribe who, late in life, received a grant of land from king Ammi-madar. His grandfather Sin-nadin-šumi was the family patriarch. Sin-nadin-šumi, who was also a scribe, had written a contract for Puzurum (TFR1 6: 48), so Pagirum was probably considerably younger than Puzurum. Family D: Gimil-Ninkarrak was chief barber and a civil servant; his seal inscription notes that he was a ‘servant of Kaštiliašu’ (TFR2 5-17). His father Arši-ahum was the patriarch of the family He had been a witness to one of Puzurum’s contracts (TFR1 2: 35). On one occasion, GimilNinkarrak employed Pagirum to write a contract (LH7).

TFR2 6-1: a contract for the hire of a man named Belšunu by Iddi, son of Igmillum. GimilNinkarrak’s brother Iddin-Ilaba was one of the witnesses. TFR2 6-2: a contract for the purchase of a field by two men. A neighboring field was owned by a son of Gimil-Ninkarrak. One might expect these six documents to have been found in a single location, but in fact they came from several rooms in Area C. Surprisingly, TFR2 5-1 and 5-4 were found in the courtyard of Puzurum’s house (this courtyard was designated STCA4, in the excavation records, see Rouault 1984: ix for its location), as did TFR2 5-7, a summary of a hepatoscopic consultation, and TFR2 5-8, a letter from a man named Hiṣni-Dagan to his brother Yasi-Dagan. The rest of the texts that might be identified as belonging to Gimil-Ninkarrak’s archive were found in the Ninkarrak shrine and its complex (as were the other Hana texts from seasons 5 and 6).3 TFR2 5-10 came from room STCD7;4 TFR 5-17 came from STCD3;5 and TFR2 6-1 and 6-2 both came from STCD10.6 It seems likely, therefore, that Gimil-Ninkarrak lived or The tablets purchased in the 1920s and now in the Louvre almost certainly also came from this area of the tell, probably from the Ninkarrak shrine itself. 4  The epigraphic register from the excavation records the findspot of 5-10 as STCD7 h11 k2 i18, whereas in TFR2 it is listed as having come from STCD4 ft3 h5 k8 (Rouault 2011: 16). This discrepancy may be my fault since I have been in possession of the epigraphic registers from these seasons and Rouault may have had bad copies of them when putting his volume together. 5  Again the epigraphic register and the publication disagree. The two bullae that comprised TFR2 5-17 were listed as coming from STCD3 ft 3 h5 k1 i20 and STCD3 ft3 h7 k2 i40 in the epigraphic register, but both are listed as coming from STCD8 ft54 h10 k51 i66 in TFR2 (Rouault 2011: 19). This exact findspot is noted, in the epigraphic register, as the location of an unpublished fragment given the number TQ5 T 123. 6  The exact identifications of these rooms within the shrine complex are difficult to ascertain. In Buccellati 1979: Fig. 17, STCD3 is the street to the west of the shrine complex, STCD1 is the entry hall and STCD 4 is the main room of the shrine. Liggett, however, describes the two bullae with seal impressions (TFR2 5-17) as having come from the ‘the ceremonial entry room’ which would have been STCD1 in the original plan, not either STCD3 (as per the epigraphic register) or STCD8 (as per TFR2): Liggett 1982: 14. Liggett’s ground plan of the shrine also gives different numbers for the rooms than those found in Buccellati 1979, with STCD2 as the main hall, STCD3 as the cella, and STCD4 as a small room adjoining the cella: Liggett 1982: 17. Buccellati and Kelly-Buccellati 1983: 55 gives the same room numbers as Liggett. It seems that the earliest publication about the shrine (Buccellati 1979) reflects the room numbers that were used during excavation and in the epigraphic register, which means that the offering list, which was found in STCD4, was found in the main hall not in the small room at the back. 3 

Five tablets that had been purchased in Terqa in the 1920s may have come from a proposed ‘GimilNinkarrak archive’ and were probably dug out of what later became Area C (Podany 2002: 21-23): LH 4: a name list sealed by Gimil-Ninkarrak, LH 5: a name list including that of Gimil-Ninkarrak, LH 6: a contract in which Gimil-Ninkarrak hired a man named Iddin-Sin for a year, LH 7: another contract for the hire of a workman for a year; in this one Gimil-Ninkarrak hired Mutnaha, LH 8: a contract for the purchase by Gimil-Ninkarrak of a slave girl from her parents. The tablets published in TFR2 allow us to add several more documents that probably belonged to GimilNinkarrak to this list. These are: TFR2 5-1: a fragment of a contract in which GimilNinkarrak purchased a field, TFR2 5-4: a ration distribution list naming GimilNinkarrak as one of four men who were in some way ‘servants of the king,’ 126

A. H. Podany: Family Members, Neighbors, and a Local Shrine in Terqa [Yasi-Dagan (also written Yassi-Dagan)]



Uqa-Addu (TFR1 5)

Abi-Hel (TFR1 1, 2, 5)

Yasi-El (TFR1 3)

Usanu (TFR1 5)

Sin-idinnam (TFR1 1, LH 1/2, LH 3) The offering list, TFR2 5-6

worked in the complex of rooms adjoining the shrine. (The other documents from the fifth and sixth seasons do not seem to have any direct bearing on GimilNinkarrak or his family, though they were found in the same rooms.)

The offering list found in the shrine of Ninkarrak (TFR2 5-6, Rouault 2011: 13) provides the names of some of the most prominent individuals who lived in Terqa at the time and hints at their relationships (though regrettably omitting their patronyms), and it also provides some clues about the king who ruled the region at the time, Kaštiliašu. The tablet was found in the main room of the shrine, adjacent to a bricked-in doorway that led to service rooms (Liggett 1982: 14). The presence of Gimil-Ninkarrak’s name in the list, as in a number of documents from the shrine and its complex, elicits a question: was the offering list a document from Gimil-Ninkarrak’s archive or was it something quite different?

In addition to the four families already identified, a fifth family can be detected among the individuals mentioned in the Hana documents. I will refer to this as family E. The genealogy of this family can be reconstructed as follows above. Family E: Abi-Hel plays the largest role of any of the members of Family E in the published texts. He was listed in two contracts from the archive of Puzurum (dating to the reign of Yadih-Abu): in a field sale he was the owner of a neighboring field (TFR1 2: 3) and a paid witness (TFR1 2: 24), and in the contract for the sale of a house to Puzurum he was a witness (TFR1 5: 35). His brothers UqaAddu and Usanu also witnessed the house sale contract. In another field sale from the same archive a witness named Abi-Hel is described as ‘barber of the king’ (ŠU.I LUGAL: TFR1 1:28). This may well have been the same man because there are no mentions of a man with this name having a different father. Abi-Hel may have died before the reign of Kaštiliašu—he is not mentioned as having an active role in any of the later texts— but his son Sin-idinnam owned a field (LH 1/2: 10) and witnessed contracts (LH 1/2: 43, LH 3: 37) during Kaštiliašu’s reign.

At the top of the tablet are two holes, allowing for its suspension. This fact, and its findspot in the main room of the shrine, suggest that it was more important than a simple administrative text and may have been displayed rather than archived. The text itself is very simple (see Figure 1). The first line is the name of the goddess Ninkarrak, after which come 18 lines each preceded by the number 1. The first is the title ‘the king’; the others are 17 personal names. Rouault noted that the diš sign was not being used as the male determinative in this text because it also came before the title of the king (Rouault 2011: 13). At the end is a date from the reign of Kaštiliašu. The tablet reads as follows (Rouault 2011: 13):

The family patriarch, Yasi-Dagan (whose name was sometimes written Yassi-Dagan), does not seem to have been active during the time when the Area C texts were written. His name only appears as a patronym for his sons. There is, however, an undated letter concerning some grain, which was found in a room of Puzurum’s house, and was addressed to Yasi-Dagan by his brother (TFR2 5-8). This Yasi-Dagan could have been the father of Abi-Hel.

(1) Ninkarrak 1 The king 1 Yasu-Dagan 1 Gimil-Ninkarrak (5) 1 Belšunu 1 Yar’ipu 1 Mut-Saggar 1 Abdu-Dagan 1 Iddi (10) 1 Iddin-Addu 1 Ammar-ili 1 Abdu-Iš[ḫu] 1 Ili-Eraḫ (?) 1 Sin-idinnam

These same five families appear again in the tablets published in TFR2. However, the TFR2 tablets reveal a surprising number of homonyms among members of the community, which complicates attempts to expand or even confirm their family trees. 127

Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

[had] a statue of (the god) Aštapi-El, son of (the god) Lugal-[Terqa(?)] fabricated The names on the offering list that correspond with names of members of the five families are as follows: Gimil-Ninkarrak (family D: son of patriarch Aršiahum) Belšunu (family B: grandson of patriarch Namišum) Abdu-Dagan (family B: son of patriarch Namišum) Iddin-Addu (either family C: great-grandson of patriarch Sin-nadin-šumi or family D: grandson of patriarch Arši-ahum) Sin-idinnam (either family D: son of patriarch Aršiahum or family E: grandson of patriarch YasiDagan) Pagirum (family C: grandson of patriarch Sin-nadinšumi) Here, it seems, is evidence that at least three and perhaps four of the five prominent families had members who were active in the cult of the Ninkarrak shrine, active enough to be listed in what seems to be an official, posted list held within the main hall. Since the offering list includes no patronyms, however, it is unclear whether these are the same individuals as the known family members. The number of homonyms revealed in the documents in TFR2 also necessitates a new caution. It is now clear that many men in the same small neighborhood shared the same names. Only their patronyms distinguish them. It is possible to clarify the identities of the individuals on the offering list, through the references to them in other Hana texts. Documents with multiple names shared by the offering list (Names that also appear on the offering list are in bold. Line references can be found in Figure 2.) House sale contract (LH 3) A contract from the same reign, that of Kaštiliašu (LH 3), which records the sale of a house in Terqa, includes seven of the names found in the offering list. This contract was not found in the excavations; it was first published in 1929 and is in the collection of the Bayerischen Staatsbibliothek (Podany 2002: 89-95). The house was sold by two men, one named Belšunu, son of Addiyan. On one side of the property was a house also owned by two men: Sin-idinnam son of Iddin-Ilaba and Ammar-ili, son of Ippališa. Belšunu, Sin-idinnam, and Ammar-ili therefore must have been next-door neighbors for many years before the house was sold. All three names show up on the offering list.

Figure 1. TFR2 5-6, offering list.

(15) 1 Addu-rihad7 1 Iddin-Sin 1 Bussurtu 1 Bussurtu, potter (GA.BUR) 1 Pagirum, musician (NAR) (20) Month of dIGI.KUR, the ninth day Year (after) Kaštiliašu the king Rouault transcribes this name as Adri-Yahad (Rouault 2011: 13), but it is clearly the same name that is found elsewhere as Addu-rihad, see figure 2. 7 

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A. H. Podany: Family Members, Neighbors, and a Local Shrine in Terqa Four of the witnesses to this contract are also among the names on the offering list. They are Iddi son of Igmillum, Iddin-Addu son of Gimil-Ninkarrak, Belšunu son of Anatum, and Sin-idinnam son of Abi-Hel. Here things begin to get complicated. The men named Belšunu and Sin-idinnam were namesakes of the house seller and neighbor, and also their acquaintances. Was it instead these two men who were named on the offering list?

man named Belšunu (who has no patronym) was hired by Iddi, son of Igmillum, as a laborer.8 The names of both Iddi and Belšunu are known from the previous texts, and Iddi is clearly the same man who witnessed LH3, the house sale, since he has the same patronym. Belšunu, however, could be either of the previous Belšunus, or another man entirely. It seems unlikely that Belšunu son of Addiyan, who sold a house (LH 3: 10-11), would have rented out his services as a laborer for his neighbor. It is possible that Belšunu son of Anatum, who was a witness to the house sale (LH 3: 31), might be the same man as the laborer, though his name appears towards the top of the witness list, so one suspects that he was a more prominent individual. Belšunu the workman could be a third candidate for the man listed on the offering list.

Confirming the impression that the house sale contract reflected the same community as the offering list, one finds two more shared names: Gimil-Ninkarrak, the second name on the list, was described as the father of witness Iddin-Addu in LH 3, and Addu-rihad, the eighth name, was the father of a witness named Iddatum. Field sale contract (TFR1 6)

The first witness to the hiring contract, Iddin-Ilaba, is listed as a son of Arši-ahu, and was therefore a previously unknown brother of Gimil-Ninkarrak and a member of Family C (TFR2 6-1: 17). Iddin-Ilaba was, in turn, the name of the father of one of the neighbors to the house in LH3: one of the two men named Sinidinnam (LH 3: 2). This adds some support to the idea that the Sin-idinnam on the offering list was the member of Gimil-Ninkarrak’s family of that name – his nephew– rather than being the Sin-idinnam from family E, who seems to have fewer ties to the other men on the offering list.

One of the field sales from Puzurum’s archive (TFR1 6: Rouault 1984: 36-41, 85, Pl. XIV) includes three names from the offering list. It was found right across the road from the Ninkarrak shrine and was written during the reign of Yadih-Abu, immediately prior to that of Kaštiliašu. One of the witnesses was a man who seems not to have shared his name with anyone else in the community: Habdu-Dagan son of Namišum (also written Abdu-Dagan). Habdu-Dagan was a witness to two more of Puzurum’s contracts (TFR1 2, TFR1 3) and he owned a house that adjoined that of Puzurum, according to the house sale contract TFR1 5.

The second witness to this hiring contract (TFR2 5-6) is named Iddin-Addu son of Pagirum (TFR2 6-1: 18). Both of these names are on the offering list. Iddin-Addu was also the name of Gimil-Ninkarrak’s son (TFR1 6: 47), and Gimil-Ninkarrak is also on the offering list, so the Iddin-Addu named in the list might be the son of either of them.

Another witness to TFR1 6 whose name was on the offering list had also witnessed LH 3, the house sale: Iddin-Addu, the son of Gimil-Ninkarrak. The name Iddi also appears in all three texts, but this is a different individual from the man who witnessed the house sale, LH 3, since he has a different patronym— Metme-Erra rather than Igmillum.

Field sale contract (TFR2 5-2) King Šunuḫru-Ammu, who ruled after Kaštiliašu, was in power when a field sale contract (TFR2 5-2, Rouault 2011: 10-11, 101-102), found in the main hall of the Ninkarrak shrine, was drawn up. This field sale lists Pagirum as the scribe (a role he was known for in a previously published text, LH 7), and includes among the witnesses two men who were the sons of men with names known from the offering list: Iddi and MutSaggar. In addition, a third witness, Bussurtu, shares the name of two men on the offering list (who are

A new connection to the offering list is seen in the presence of witness Iddin-Sin, whose father’s name is hard to make out (Rouault reads the signs KUR-x-na-AZ in Rouault 1984). Iddin-Sin had a common name. There seem to have been three of them in Terqa around this time: a witness to a different contract whose father’s name was Yal’e-Addu (TFR1 3), and a laborer hired by Gimil-Ninkarrak in the reign of Šunuhru-Ammu (LH 6). Hiring contract (TFR2 6-1)

In TFR2 Rouault translates the text differently, with Iddi, son of Igmillum being the laborer and Belšunu being the man who hired him (Rouault 2011: 21). The document, however, follows a standard format for hiring contracts in which the laborer’s name is listed first, so Belšunu seems more likely to have been the laborer, even though lines 14-16 suggest otherwise. It seems highly unlikely, also, that an eminent individual such as Iddi, son of Igmillum would have submitted to the terms of this hiring contract as a workman. 8 

A hiring contract published in 2011 (TFR2 6-1, Rouault 2011: 21, 110) provides new evidence that was unavailable when I first put together the lists and genealogies of prominent families, and it adds to the family trees, but also creates more confusion. Here a 129

Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

Yasu-Dagan: Reign of Kaštiliašu: Yasu-Dagan, name on offering list (TFR2 5-6: 3) Reign of Šunuhru-Ammu: Yasu-Dagan, witness, customs collector (LH8: 18)

Iddin-Addu: Reign of Yadih-Abu: Iddin-Addu, witness, son of Gimil-Ninkarrak (TFR1 6: 47) Reign of Kaštiliašu: Iddin-Addu, witness, son of Gimil-Ninkarrak (LH3: 39) Iddin-Addu, name on offering list (TFR2 5-6: 10) Iddin-Addu, witness, son of Pagirum (TFR2 6-1: 18) Unknown date: Iddin-Addu, mentioned in letter (TFR2 5-9)

Gimil-Ninkarrak: Reign of Yadih-Abu: Gimil-Ninkarrak, father of witness Iddin-Addu (TFR1 6: 47) Reign of Kaštiliašu: Gimil-Ninkarrak, name on offering list (TFR2 5-6: 4) Gimil-Ninkarrak, father of witness Iddin-Addu (LH3: 39) Gimil-Ninkarrak , on seal inscription, son of Arši-ahum, (LH4: seal line 1; TFR2 5-17:1-2) Reign of Šunuhru-Ammu: Gimil-Ninkarrak, hired a laborer, chief barber (LH7: 3) Gimil-Ninkarrak , hired a laborer, son of Arši-ahum, (LH6: 3) Gimil-Ninkarrak , bought a slave, son of Arši-ahum (LH8: 5) Unknown date: Gimil-Ninkarrak, field buyer (TFR2 5-1: 10’) Gimil-Ninkarrak, sender of letter (TFR2 5-10: 3) Gimil-Ninkarrak, ration recipient (TFR2 5-4: 3) Gimil-Ninkarrak, name on list (LH5: 6)

Ammar-ili: Reign of Kaštiliašu: Ammar-ili, name on offering list (TFR2 5-6: 11) Ammar-ili, owner of neighboring house, son of Ippališa (LH3: 3) Abdu-Iš[ḫu]: Reign of Kaštiliašu: Abdu-Iš[ḫu], name on offering list (TFR2 5-6: 12) Ili-Eraḫ(?): Reign of Kaštiliašu: Ili-Eraḫ (?),name on offering list (TFR2 5-6: 13) Sin-idinnam: Reign of Yadih-Abu: Sin-idinnam, witness, son of Abi-Hel (TFR1 1: 36) Reign of Kaštiliašu: Sin-idinnam, name on offering list (TFR2 5-6: 14) Sin-idinnam, witness, son of Abi-Hel (LH3: 37, LH1/2: 43) Sin-idinnam, owner of neighboring field, son of Abi-Hel (LH1/2: 10) Sin-idinnam, owner of neighboring house, son of IddinIlaba (LH3: 2)

Belšunu: Reign of Kaštiliašu: Belšunu, name on offering list (TFR2 5-6: 5) Belšunu, seller of house, son of Addiyan (LH3: 10, 11) Belšunu, witness, son of Anatum (LH3: 31) Belšunu, laborer (TFR2 6-1: 1) Belšunu, father of name on a list, Yasmah-Dagan (LH4: 8’)

Addu-rihad: Reign of Kaštiliašu: Addu-rihad, name on offering list (TFR2 5-6: 15) Addu-rihad, father of witness Iddatum (LH3: 35, LH1: 47)

Yar’ipu: Reign of Kaštiliašu: Yar’ipu name on offering list (TFR2 5-6: 6) Unknown date: Yar’ipu name on list (TFR2 6-5: 1)

Iddin-Sin: Reign of Yapah-Sum[u-Abu] Iddin-Sin, witness (TFR1 8: 30) Reign of Yadih-Abu: Iddin-Sin, witness, son of Yal’e-Addu (TFR1 3: 44) Iddin-Sin, witness, son of KUR-x-na-AZ (TFR1 6: 42) Reign of Kaštiliašu: Iddin-Sin, name on offering list (TFR2 5-6: 16) Reign of Šunuhru-Ammu: Iddin-Sin, laborer (LH6: 1)

Mut-Saggar: Reign of Kaštiliašu: Mut-Sagg[ar], name on offering list (TFR2 5-6: 7) Reign of Šunuhru-Ammu: Mut-Saggar, father of witness Imguya (TFR2 5-2: 13’) (H)abdu-Dagan: Reign of Yadih-Abu (H)abdu-Dagan, witness, son of Namišu(m) (TFR1 6:38, TFR1 2: 33, TFR1 3: 45) (H)abdu-Dagan, owner of neighboring house (TFR1 5: 5) Reign of Kaštiliašu: (H)abdu-Dagan, name on offering list (TFR2 5-6: 8)

Bussurtu: Reign of Kaštiliašu: Bussurtu, name on offering list (TFR2 5-6: 17) Bussurtu, potter, name on offering list (TFR2 5-6: 18) Reign of Šunuhru-Ammu: Bussurtu, witness, son of Zabihu (TFR2 5-2: 11’)

Iddi: Reign of Yadih-Abu: Iddi, owner of neighboring field, witness, son of MetmeErra (TFR1 6: 4, 31) Reign of Kaštiliašu: Iddi, name on offering list (TFR2 5-6: 9) Iddi, witness, son of Igmillum (LH3: 38) Iddi, hired a laborer, son of Igmillum (TFR2 6-1: 3) Reign of Šunuhru-Ammu: Iddi, father of witness Ubarrum (TFR2 5-2: 4’) Unknown date: Iddi, purchased a field, son of Igmillum (TFR2 6-3: 2’)

Pagirum: Reign of Kaštiliašu: Pagirum, musician, name on offering list (TFR2 5-6: 19) Reign of Šunuhru-Ammu Pagirum, father of witness Iddin-Addu (TFR2 6-1: 18) Pagirum, scribe (LH 7: 7’, TFR2 5-2: 16’) Reign of Ammi-madar Pagirum, recipient of royal bequest of fields, son of Bakilum (LH 9: 27)

Figure 2. Occurrences of names of individuals on the offering list TFR2 5-6 in all OB Hana texts (in the order in which they appear in the offering list).

130

A. H. Podany: Family Members, Neighbors, and a Local Shrine in Terqa distinguished from one another on the list by the fact that one of them is described as a ‘potter’).

Although he seems to have been an important figure in the neighborhood of the shrine, Gimil-Ninkarrak never appears as a witness to any extant contracts. His son Iddin-Addu, did witness two contracts, however (TFR 1 6 and LH 3), and another son, Zaziannu, owned land adjacent to a field sold to two men, Bakilum and [Abdi]rabim, who were sons of a man named Sin-mušallim (TFR2 6-2). Gimil-Ninkarrak’s father, Arši-ahum also witnessed one of Puzurum’s contracts (TFR1 2).

Just four documents –LH 3, TFR1 6, TFR2 6-1, and TFR2 5-2– therefore include all but four of the seventeen names from the offering list. There are, however, five instances in which more than one man had the same name (i.e. the name is known with two or more different patronyms), even just among these four documents. Some names seem simply to have been popular in the neighborhood.

Belšunu As discussed above, three or four men from this neighborhood and time were named Belšunu. Given Gimil-Ninkarrak’s prominence in documents found in and around the shrine, perhaps individuals with closer ties to him are more likely to have been named on the offering list. One Belšunu was the father of a man named Yasmah-Dagan, whose name (and patronym) appeared on a list sealed by Gimil-Ninkarrak (LH 4); another, the son of Addiyan, sold a house next door to one partly owned by Gimil-Ninkarrak’s nephew (LH 3). One of them is likely to have been the Belšunu of the offering list, and they could even perhaps have been the same man (both the son of Addiyan and father of Yasmah-Dagan), though this is impossible to prove.

Other contracts and lists from Terqa provide more occurrences of the same names from the offering list so that all but two of the names on the list occur elsewhere in the corpus. Figure 2 gives a list of all the names on the list and the other OB Hana contracts, letters, and name lists from Terqa in which they appear. The men on the offering list Yasu-Dagan It seems likely that the names on the offering list were organized in a similar way to lists of witnesses, in that the most important people were listed first. After all, ‘the king’ heads the list and Gimil-Ninkarrak, a known luminary in Terqa, came third. The second man, whose name came right after the king, is Yasu-Dagan, who must have been an important individual. Although the orthography (ia-su-dda-gan) is slightly different, this may well be the same man who witnessed a contract in which Gimil-Ninkarrak purchased a slave girl. That Yasu-Dagan (ia-sú- dda-gan) was described as a mākisu or customs collector.

Yar’ipu Nothing is known of Yar’ipu beyond the fact that his name appeared on two lists, the offering list and a list (TFR2 6-5) found in a room in the service quarter of the Ninkarrak shrine. Mut-Saggar A son of Mut-Saggar witnessed a field sale contract found in the Ninkarrak shrine (TFR2 5-2). Three other names from the offering list also appear on this contract: Iddi (as father of a witness), Bussurtu (as a witness), and Pagirum (as scribe) so it is likely that this Mut-Saggar was the same man as in the offering list, especially given that his name was unusual.

Gimil-Ninkarrak There is little doubt that the Gimil-Ninkarrak who is named in the offering list is the same man referenced in all the twelve other tablets on which his name appears. He only ever has one patronym, Arši-ahu(m). Rouault has published a short article about him (Rouault 2006).

Abdu-Dagan

Gimil-Ninkarrak had the title of chief barber. He was a civil servant of king Kaštiliašu and was devoted to the god Ilaba (according to his seal inscription). Six of the documents that name him record his active participation: buying a slave girl (LH 8), employing two laborers (LH 6 and LH 7), buying a field (TFR2 5-1), writing a letter to someone named Beliya, (TFR2 5-10) and receiving rations (TFR2 5-4). His name also appears on another list (in addition to the offering list); this one was made up simply of names (LH 5). His impressive seal with granulated gold caps, naming him as the servant of Kaštiliašu, was found on two bullae (TFR2 5-17) and a list of names (LH 4).

As noted above, this is almost certainly the son of Namišum who lived next door to Puzurum and therefore across the street from the Ninkarrak shrine. He would have known Gimil-Ninkarrak as a neighbor. Iddi Iddi, son of Igmillum, is named in three texts from this area, and played important roles such as hiring a laborer and buying a field,9 so he seems more likely The tablet fragment TFR2 6-3 can be reconstructed as follows: [x] be-e[l] / A.ŠÀ / […] / id-di DUMU ig!-mi!-lum […] / […]. [From X] the owner of the field, Iddi, son of Igmillum, [bought the field…]. 9 

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to be the man in the offering list than Iddi the son of Metme-Erra who is mentioned only once, as a witness.

laborer the most likely candidate, though this is a very tentative assertion.

Iddin-Addu

Bussurtu

Iddin-Addu is a puzzle, since there were men with that name in two of the prominent families and both the possible fathers (Gimil-Ninkarrak and Pagirum) are named on the offering list. The son of Gimil-Ninkarrak seems a little more likely to have been the man in the offering list, given the prominence of Gimil-Ninkarrak in documents from the Ninkarrak shrine, but both of the Iddin-Addus were alive during the reign of Kaštiliašu, so it could be either.

It is surprising to find two men named Bussurtu on the list, since this name is uncommon elsewhere in the Terqa texts. The only other attestation is a witness to TFR2 5-2, the field sale from the reign of ŠunuhruAmmu. It seems likely that this man, a son of Zabihu, was the same as one of the Bussurtus from the list. Pagirum All three of the Pagirums might well be the same man. Only one patronym is known for any of them—Bakilum. Although there are two Bakilums in the Terqa texts, one was the son of Sin-nadin-šumi, a scribe. Since Pagirum was also a scribe, this seems likely to have been his grandfather. A scribe could also be a musician (the profession of the man on the offering list) or singer, and might have played some musical role in rites of the Ninkarrak shrine. Pagirum later wrote a contract for Gimil-Ninkarrak (LH 7). Gimil-Ninkarrak and Pagirum also gave their sons the same name, Iddin-Addu, which might be a coincidence, but might also reflect an undetected family connection, given that personal names often repeated within families. Perhaps they were related by marriage. Sometime later, probably towards the end of Pagirum’s life, he was the recipient of a royal gift: King Ammi-madar, son of ŠunuhruAmmu, awarded him several fields.

Ammar-ili Ammar-ili, son of Ippališa, is the only individual with this name. He was a neighbor of Belšunu, and a co-owner of the house with Sin-idinnam. Gimil-Ninkarrak’s son witnessed the contract for the sale of the house next door to theirs. Abdu-išhu and Ili-Erah (?) These are the only two members of the offering list for whom there is no other evidence in the Terqa corpus. Sin-idinnam Sin-idinnam the son of Abi-Hel was a field owner, and is known from a larger number of texts than his namesake. However Sin-idinnam the son of Iddin-Ilaba probably had closer ties to Gimil-Ninkarrak, as his probable nephew, and owned a house with Ammarili, who is also on the offering list. This makes him the more likely candidate, though both men were active in the community.

One can see, therefore, that many of the men on the list had connections to Gimil-Ninkarrak, either as family members (his son and his nephew), his neighbors, the witnesses to his contracts, and even, perhaps, his workman. Others were more distantly connected (to judge from the extant evidence), but almost all are known members of what seems to have been a close-knit community that surrounded the Ninkarrak shrine, as reflected especially in the four contracts discussed above. The offering list attests to their shared engagement with the shrine, which must have been a unifying feature of their community. The offering list cannot be described, strictly speaking, as belonging to Gimil-Ninkarrak’s archive, but it confirms his importance to the shrine, an importance also evidenced by the presence of two bullae bearing his seal impression in the entry room.

Addu-rihad Addu-rihad’s name was spelled in two ways. As the father of the witness Iddatum he was ad-ri-ḫa-ad (LH 1: 47) and dIŠKUR-ri-ḫa-ad (LH 3: 35), whereas on the offering list he was ad-ri-ḫa-ad (TFR2 5-6). All three are likely to be the same man, though nothing more is known about him. Iddin-Sin None of the men named Iddin-Sin seems to have been particularly prominent in the published texts. Two (or three—one of the three had no patronym) of them were known only as witnesses, sons of men who are otherwise unknown. One Iddin-Sin was a laborer hired by Gimil-Ninkarrak (LH 6). If the offering list is composed largely of people with connections to GimilNinkarrak, as seems to be the case, this might make the

King Kaštiliašu At the top of the offering list, right below the name of the goddess Ninkarrak, is the word LUGAL (TFR2 5-6: 2). This perhaps suggests that the king himself had a role in whatever offering or rite the text recorded or commemorated. It is clear from the year-name that this king was Kaštiliašu. 132

A. H. Podany: Family Members, Neighbors, and a Local Shrine in Terqa His name, of course, is Kassite, which has led to much speculation. Many questions have been raised about him at various times: Was Terqa within, or even the capital city of, a Kassite kingdom in the OB period (as proposed by Gadd 1973: 225 and Lewy 1955: 255)? Or was Terqa under the control of a Kassite kingdom that had its capital city elsewhere (e.g. Smith 1940: 23)? And in either of these cases, was Kaštiliašu the same man as any of the kings with that name who are known from the Kassite dynasty (Podany 2002: 46-51)?

May Šamaš and Dagan support my brother for his cycle of days! With me, all goes well. May it go well for my brother! I have heard that the enemy had fallen upon the land of my brother. May my brother send me news of him! (Tell Sakka 1: Abdullah and Durand 2014). Finally, Kaštiliašu’s year names (including the one on the offering list) reflect the activities of a local king, not a distant Kassite monarch:

First, for this period, Kaštiliašu bears the only Kassite name in the Hana corpus, which suggests that Terqa was not at the heart of a Kassite kingdom. References to a canal and a god with Kassite names are from much later Hana texts, probably from the 15th or 14th centuries BCE (a canal called Habur-ibal-bugaš and a god possibly named Duzagaš are from the reign of Hammurapih of Hana: LH 13 and LH 16 respectively).

Kaštiliašu the king set up justice (LH 1, LH 2) Kaštiliašu the king set up justice for a second time (LH 3) Kaštiliašu the king made the statue of Aštabi-El, son of (the god) King-of-Terqa (TFR2 5-6) Kaštiliašu the king diverted the Habur River (TFR2 6-1) Kaštiliašu the king crushed the Suteans (TFR2 6-2) (Yamada 2014: 110).

Second, the king’s presence in the offering list suggests that he had a residence in Terqa, rather than living elsewhere (such as at a hypothetical Kassite capital). It is unlikely that he ruled the city from a distance.

Kaštliašu’s concern with the Habur and with a statue of the local god Ashtabi-El are not what one would expect of a distant Kassite overlord. In fact, if it were not for his name there would be no reason to think of Kaštiliašu as anything but a local Terqa king.

Third, Terqa has long been assumed to have been the capital city of Hana during the Late Old Babylonian period. This is in part because it is the largest tell in the region and most of the Hana texts have been found there, but also because there are references to palace land in irrigation districts in Terqa in previously published texts (e.g. TFR1 6, LH 9).

Many years ago Giorgio Buccellati suggested that Kaštiliašu’s name might just pay ‘onomastic tribute’ to his Kassite namesake (Buccellati 1983) and Rouault concurred in 1995 that there may have been no relationship between Kaštiliašu and any of the Babylonian kings with the same name (Rouault 1995: 103 and n. 17). Rouault and Buccellati may well be right. There are plenty of examples of families in which siblings had names in different languages; a Kassite personal name does not require a Kassite ethnicity.

Fourth, two impressions of Gimil-Ninkarrak’s seal (TFR2 5-17), describe him as the ‘servant of Ilaba and Kaštiliašu.’10 He was presumably given this seal by the king, which again suggests that the king was not far away.

One explanation for the name does allow for a relationship between the Hana Kaštiliašu and the first Babylonian one, but not an equivalence or even a blood relationship. Several decades before the reign of Kaštliašu of Hana, the Kassites had fought Samsuiluna (as commemorated in the latter’s 9th year name). Twenty years later, Yadih-Abu of Hana also fought Samsuiluna, as noted in the Babylonian king’s 28th year name (Rouault 1984: 4-5). Perhaps the king who had led the Kassites against Samsuiluna was the Kassite Kaštiliašu I. The tentative dates of the Kassite king’s reign, as proposed by Brinkman, are 1681-1660 BCE (Brinkman 1976: 30). This would make him a contemporary of Samsuiluna in the Low Chronology, which has Samsuiluna ruling from 1681 to 1644. The dates of early Kassite kings are very uncertain, so it’s possible that even in the Middle Chronology Kaštiliašu I might have been a contemporary of Samsuiluna. In any event, the people of Terqa may well have admired the Kassite leader, who shared their same Babylonian

Fifth, a letter found at Tell Sakka (Tell Sakka 1), near Damascus, was sent by someone named Kaštiliašu to someone named Zimri-Lim (they were ‘brothers’ and almost certainly kings). Abdallah and Durand make the case that the letter has many parallels to letters from Terqa published in TFR2 and was probably sent by the Early Hana king Kaštiliašu to a King Zimri-Lim (not the king of Mari) who ruled at or near Tell Sakka (Abdallah and Durand 2014: 236-237). Logically therefore, if Kaštiliašu wrote a letter in what was recognizably the style used in Terqa in the late OB period, he resided there. The letter reads: Tell my brother Zimri-Lim: thus says Kaštiliašu your brother. [g]i-mil-dnin-kar-ra-[ak] / [DUM]U ar-ši-a-[ḫu] / [Ì]R ìl-a-[ba4] / [ù k] a-áš-ti-li-i[a-šu]. 10 

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enemy. It is not impossible that the crown prince might have been named in his honor. This would not be the only instance of a king being named after a great ruler of another kingdom (witness the many Hammurabis, for example). Kaštiliašu of Hana could simply have been the son of his predecessor Yadih-Abu.

Gadd, C. J. 1973. Hammurabi and the End of His Dynasty. In the Cambridge Ancient History II, part 1: 595-643. Cambridge, Cambridge University Press. Lewy, H. 1955. On Some Problems of Kassite and Assyrian Chronology. In Mélanges Isidore Levy, Université libre de Bruxelles. Annuaire de l’Institut de Philologie et d’Histoire Oreintales et Slaves 13: 241-291. Brussels, Editions de l’Institut. Liggett, R. 1982. Ancient Terqa and Its Temple of Ninkarrak: The Excavations of the Fifth and Sixth Seasons. Near East Archaeological Society Bulletin 19: 5-25. Podany, A. H. 2002. The Land of Hana: Kings, Chronology, and Scribal Tradition. Bethesda, Md, CDL Press. Podany, A. H. 2014. Hana and the Low Chronology. Journal of Near Eastern Studies 73/1: 51-73. Rouault, O. 1984. Terqa Final Reports 1: L’archive de Puzurum, Bibliotheca Mesopotamica 16. Malibu, Undena Publications. Rouault, O. 1995. Les relations internationales en Mésopotamie du nord: techniques d’expansion et stratégies de survie. In Ed. Frézouls and A. Jacquemin (eds), Les Relations Internationales: 95-103. Paris, Diffusion De Boccard. Rouault, O. 2001. Terqa et sa region (6e – 1er millénaires av. J.-C.): recherches récentes. Akkadica 122: 1-26. Rouault, O. 2006. Le barbier de Terqa et ses voisins. In P. Butterlin et al. (eds), Les espaces syro-mésopotamiens. Dimensions de l’expérience humaine au Proche-Orient ancient. Volume d’hommage offert à Jean-Claude Margueron, Subartu XVII: 473-75. Brepols, Turnhout. Rouault, O. 2011. Terqa Final Reports 2: Les textes des saisons 5 à 9, Bibliotheca Mesopotamica 29. Malibu, Undena. Smith, S. 1940. Alalakh and Chronology. London, Luzac and Company. Yamada, S. 2012. The City of Ṭābatum and Its Surroundings: The Organization of Power in the Post-Hammurabi Period. In G. Wilhelm (ed.), Organization, Representation, and Symbols of Power in the Ancient Near East: Proceedings of the 54th Rencontre Assyriologique Internationale: 591-603. Winona Lake, Eisenbrauns. Yamada, S. 2014. Compte rendu de O. Rouault, Terqa Final Reports 2: Les textes des saisons 5 à 9, 2011, Malibu, Undena. Zeitschrift für Assyriologie und vorderasiatische Archäologie 104: 107-112.

The offering list from the shrine of Ninkarrak, seen in the light of other documents excavated from surrounding buildings, provides a list of men who interacted with one another when drawing up contracts, who showed up on the same administrative lists, and who were neighbors and, presumably, friends. This is clear in spite of the many instances of homonymy in the community. King Kaštiliašu, in whose reign the list was drawn up, was apparently actively engaged with the shrine, and seems to have been a local king ruling an Amorite and Akkadian population, with no other Kassite attributes beyond his curious personal name. References Abdallah, F. and Durand, J.-M. 2014. Deux documents cuneiformes retrouvés au Tell Sakka. In N. Ziegler and E. Cancik-Kirschbaum (eds), Entre les fleuves – II: d’Aššur à Mari et au-delà : 233-248. Gladbeck, PeweVerlag. Brinkman, J. 1976. Materials and Studies for Kassite History, I. Chicago, Oriental Institute of the University of Chicago. Buccellati, G. 1979. Terqa Preliminary Reports 10: The Fourth Season: Introduction and the Stratigraphic Record. Bibliotheca Mesopotamica 10. Malibu, Undena Publications. Buccellati, G. 1983. Terqa: An Introduction to the Site. Preprint on the occasion of the symposium of Der ez-Zor. Buccellati, G. 1984. Introduction. In Rouault, Terqa Final Reports 1: L’archive de Puzurum, Bibliotheca Mesopotamica 16. Malibu, Undena Publications: viixviii. Buccellati G. and Kelly-Buccellati, M. 1983. Terqa: the First Eight Seasons. Annales archéologiques de Syrie 33/2: 47-67. Charpin, D. 2002. Chroniques du Moyen-Euphrate 1. Le ‘royaume de Hana’: Textes et histoire. Revue d’assyriologie et d’archéologie orientale 96: 61-92. Charpin, D. 2011. Le ‘pays de Mari et des bédouins’ à l’époque de Samsu-iluna de Babylone. Revue d’assyriologie et d’archéologie orientale 105: 41-59.

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Des monuments et des hommes de Tabal Clelia Mora

Abstract

Università di Pavia

The so-called Dark Age (12th-10th centuries BC), which followed the end of the Hittite imperial period in central-southern Anatolia and northern Syria, still represents a very difficult phase for historical reconstruction. When a significant amount of written and monumental sources reappeared from the 10th century onwards, the documents revealed a renewed society: a number of small kingdoms had established, and the preserved hieroglyphic inscriptions frequently talk about topics such as building activities, cultivated fields and the welfare of people, granted by the gods. In this paper, dedicated to Olivier Rouault, the monuments and the men of Tabal will be examined. Tabal was the name the Assyrian sources (starting from the reign of king Salmanassar III, 9th century BC) gave to the central-south Anatolian region, probably corresponding – at least partly – to the ‘Lower Land’ of the Hittite sources. In some sites of this area, in addition to the use of hieroglyphic writing and the Luwian language, some aspects of continuity with the previous imperial phase are evident also in material culture. In the section concerning the monuments of Tabal, the content, the type and the places of discovery of inscribed monuments are investigated with a view to highlight some aspects of the society (i.e. the ruling elites) in the region. The last section, ‘Hommes de Tabal’, deals with some individuals in whose names the inscriptions were written, and with some interesting or less common titles and functions.

La période après la fin de l’empire hittite (XIIème – Xème siècles av. J. C.) est caractérisée, dans des nombreux secteurs de l’ancien domaine hittite, par des crises et des changements profonds sur les plans politique et social, des changements provoqués par l’effondrement de l’État et de son système administratif centralisé. Tandis que la documentation écrite qui est préservée en Anatolie pour cette première phase de l’époque post-impériale est très réduite par rapport à l’époque précédente, pour ce qui est des témoignages de la culture matérielle la situation documentaire semble varier selon les régions. Alors que des traces de discontinuité avec la période précédente sont évidentes dans la région du centre-nord, où le cœur de l’empire hittite avait son siège, la transition semble avoir été moins abrupte et soudaine dans la région du centre-sud de l’Anatolie, où les données archéologiques indiquent un certain degré de continuité avec la période précédente, les changements semblant y pénétrer progressivement1.

situation de la fin de l’âge du Bronze. Le changement est évident non seulement dans les nouveaux états ‘ethniques’2, mais aussi dans les petits états / royaumes de l’Anatolie du centre-sud et du sud-est. Ces états que l’on appelle néo-hittites, tout en conservant un lien avec la tradition, illustré par la continuité dans l’utilisation de la langue louvite et de l’écriture hiéroglyphique et, dans certains cas, même par des aspects de la religion ou de la structure politique, sont porteurs d’une nouvelle idéologie qui se manifeste dans de nombreuses inscriptions monumentales. Dans ces inscriptions, en effet, les thèmes de la justice et de la prospérité, acquise par la bienveillance des dieux, deviennent plus fréquents par rapport aux thèmes traditionnels de l’époque hittite de la célébration du souverain ou de la dévotion religieuse3. La documentation écrite anatolienne de l’âge du Fer est aussi différente de celle de l’époque précédente en ce qui concerne les gens cités ou présentés comme auteurs des inscriptions. À la fin du Bronze récent les inscriptions hiéroglyphiques ‘éparpillées’ dans le pays, dans des lieux stratégiques, étaient au nom du roi (et dans quelques cas de princes) et avaient la fonction

Aux siècles suivants (Xème – VIIIème siècles av. J.-C.), lorsque les documents écrits deviennent beaucoup plus abondants, le système politique et la société nous paraissent profondément modifiés par rapport à la

“Lo ‘stato etnico’, che non ha parallelo nell’Età del Bronzo, per la prima volta pone la parentela e la discendenza (e non più la territorialità) a fondamento della cittadinanza, e la famiglia estesa a modello della comunità politica”. (Liverani 2002). 3  Cf. par exemple les inscriptions de SULTANHAN ou de AKSARAY. Sur ce sujet, parmi d’autres études, voir Masetti-Rouault 2004 et Pintore 1979. 2 

Pour un aperçu général sur les ‘siècles obscurs’ en Anatolie cf. Hawkins 2002, Giusfredi 2010: 35 ss. Dans certains sites de la Cappadoce, des aspects de continuité sont évidents dans la production céramique, ou en ce qui concerne l’aménagement territorial et les travaux publics (Mora et d’Alfonso 2012, Matsumura 2005 and 2008, Pelon 1994, Dupré 1983). 1 

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principale de célébrer le souverain – ou la dynastie – régnant4. La royauté hittite de la fin de l’empire semble même avoir accentué sa base religieuse et ses caractéristiques théocratiques : les liens avec les dieux sont plus forts, tandis que la distance par rapport au peuple augmente (Giorgieri et Mora 2010: 136; Mora sous presse). Les inscriptions hiéroglyphiques de l’âge du Fer semblent par contre représenter une situation nouvelle, où une classe de gouverneurs, de fonctionnaires, de membres d’autres catégories aisées, exposaient leurs activités et leurs bonnes œuvres au moyen de stèles et de monuments votifs, funéraires ou commémoratifs. Ces inscriptions parlent fréquemment de sujets qui concernent les constructions, les champs cultivés, les pâturages et les vignobles. Malgré une certaine continuité du point de vue des fonctions administratives et de l’organisation des petits royaumes, la société apparaît rénovée, économiquement solide et plus variée que précédemment5.

et sociaux différents et de ce fait, elles nous décrivent une entité politique, géographique et militaire qui change au cours du temps. Par exemple, Salmanassar III (858 av. J.-C. – 824 av. J.-C.) parle de 24 souverains de Tabal, tandis que la situation est peut-être changée sous Tiglat-phalazar III (745 av. J.-C. – 727 av. J.-C.), qui nomme seulement un roi de Tabal (Wassurme), auquel quatre autres rois de la région sont ajoutés dans sa liste (Hawkins 2000  : 426-427 ; Bryce 2012  : 141 ss., d’Alfonso 2012).  Comme L. d’Alfonso l’a, à juste titre souligné, Tabal était donc « an out-group definition », qui ne trouve pas de correspondance dans les textes contemporains de l’Anatolie centrale à l’âge du Fer (d’Alfonso 2012  : 173)  car le nom Tabal désigne avant tout un groupe d’états ou d’entités politiques qui se trouvent confrontés à l’envahisseur assyrien8.  L’intérêt porté à cette région dans la présente contribution tient à trois raisons principales. Tout d’abord sa localisation, au centre sud de l’Anatolie, coïncide probablement, au moins en partie, avec le «  Bas-Pays  » de l’époque hittite9. De plus son peuplement louvite est très bien documenté sur la base des nombreuses inscriptions en écriture hiéroglyphique louvite. Enfin, Tabal est aussi caractérisé par la richesse de sa documentation épigraphique et artistique (Aro 1998 et 2003). On a déjà noté en introduction que l’Anatolie du centre-sud a été exposée à un processus de changement culturel et social plus graduel que les régions du nord dans le passage de l’âge du Bronze à l’âge du Fer. Du point de vue politique et administratif, les gouverneurs des petits royaumes de l’Anatolie centrale et méridionale au début de l’âge du Fer ont probablement – dans une certaine mésure – continué la tradition impériale, malgré l’absence de l’État central10.

Dans les parties suivantes, on va donc examiner de façon plus détaillée ces monuments et les hommes qui les ont commandés et qui y sont cités; on a choisi de mettre l’accent en particulier sur les documents de la région du centre-sud de l’Anatolie nommée Tabal, afin de circonscrire l’enquête à une période limitée et à un territoire où, malgré la pluralité de petits royaumes, la langue, la population et les conditions environnementales étaient dans une certaine mesure homogènes. Ces pages sont dédiées à Olivier Rouault, collègue, ami et savant intéressé non seulement aux monuments et aux événements, mais aussi aux personnes – du passé comme du présent.

Tabal était une region très riche : sa prospérité et son importance dans l’antiquité sont attribuables à la fertilité du sol, qu’on trouve largement décrite dans les inscriptions, et à l’abondance des matières premières (fer et d’autres métaux, argent, obsidienne)11. Sa position stratégique contribuait certainement à l’intérêt et à la prospérité de la région12. C’est dans ce contexte de tradition, d’innovation et de prospérité économique13 que se déroulait l’histoire locale des

Tabal, un ‘non-lieu’ ? Il est très difficile de donner une définition du Tabal, aussi bien du point de vue géographique que politique. « Tabal » était le nom que le rois assyriens donnaient, à partir de la deuxième moitié du IXème siècle av. J. C. jusqu’au VIIème siècle av. J.-C.6, à une région qui est à localiser dans le centre-sud de l’Anatolie7. Les informations données par les inscriptions assyriennes se réfèrent à des périodes et des contextes politiques

Ces royaumes étaient peut-être trop petits pour la mentalité assyrienne, qui fait donc usage d’un terme plus général. 9  En ce qui concerne le Bas-Pays et son importance pendant l’époque hittite impériale que reflète la nouvelle capitale fondée par le roi Muwatalli II dans cette région, cf. Mora 2010 avec bibliographie. 10  Cf. Ponchia 2011: 281 et Balza et Mora 2015: 230 ss., qui concernent également la continuité dans la tradition artistique et architecturale (avec référence notamment à Mazzoni 2000 et Aro 2010). Pour la permanence dans les formules et les topoi des inscriptions, cf. aussi Cancik 2002 et Simon 2011. Pour les toponymes cf. Forlanini 2013. 11  Wäfler 1983, Yener 2000, d’Alfonso 2010, Mora 2012. 12  Depuis la capitale hittite, la route amenant vers le sud de l’Anatolie et la Syrie passait par les portes ciliciennes, à travers le territoire du Tabal. 13  Mazzoni 1994 pour la situation sociale et économique dans toute la région syro-anatolienne à l’âge du Fer. 8 

Sur la question relative à la fonction et à la signification des inscriptions hiéroglyphiques ou des reliefs monumentaux de l’époque impériale – en considération des lieux d’emplacement, souvent d’accès difficile – cf. le point sur les études les plus récentes, présenté dans Mora 2017. 5  Pour des observations sur une classe particulière de sceaux typiques de la période de transition entre l’âge du Bronze et l’âge du Fer, comme témoignage probable de changements économiques et sociaux, cf. Mora 2014. 6  En ce qui concerne l’histoire de Tabal et les sources sur cet état néohittite, voir, parmi d’autres études, Bryce 2012, d’Alfonso 2012, Bryce 2003, Hawkins 2000: 424 ss. 7  Cf. Hawkins 2000: 425: ‘in the Anatolian plateau, specifically in its south-east corner’; voir aussi Bryce 2012: 141. 4 

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C. Mora: Des monuments et des hommes de Tabal petits royaumes du centre-sud de l’Anatolie au VIIIème siècle av. J. C., au moins selon les données provenant des sources intérieures.

SULTANHAN, HİSARCIK 1, BOR, AKSARAY, KAYSERI) et des ‘building inscriptions’ (KULULU 1, ÇİFTLİK) sont également documentées.

Les monuments de Tabal

Malheureusement, les endroits précis de la découverte des stèles ne sont connus que très rarement. Néanmoins, dans la plupart des cas, nous disposons de renseignements sur la localité de la découverte, ce qui peut constituer des indications utiles. Par exemple, pour le groupe nord on peut observer que les trouvailles de Kululu proviennent certainement de l’ancien site, bien que la plupart ait été trouvée réutilisée dans un autre contexte ou dans des contextes peu clairs. Les 6 stèles (+ 2 fragments ?) de Kululu sont classées comme funéraires (KULULU 2, 3, 4, peut-être 6) et comme ‘building inscriptions’ ou ‘foundation documents’ (1 et 5). Si l’on examine les personnes qui y sont cités: KULULU 1 est au nom de Ruwas serviteur de Tuwatis, tandis que KULULU 4 contient une inscription funéraire de Ruwas ‘IUDEX’ (tarwanis), ‘sunblessed’; KULULU 5 semble être un ‘foundation document’ (Hawkins 2000: 485) ou bien un document de concession de propriétés immobilières à Hulayasas, ‘sun blessed prince’; KULULU 2 est une autre stèle funéraire pour Panunis, ‘sun blessed prince’; KULULU 3 semble appartenir à la même typologie, et est réalisée pour un certain Ilalis, IUDEX et Scribe (ou: scribe du IUDEX17); KULULU 6 est très fragmentaire, mais elle semble mentionner deux noms de personne (d’autres noms se trouvent probablement dans KULULU 8).

Non seulement le contenu des inscriptions de Tabal à l’âge du Fer, mais aussi la typologie même des monuments sur lesquelles les textes ont été inscrits, représentent et indiquent un changement par rapport à la tradition impériale. Suivant le classement proposé par D. Hawkins dans le ‘Corpus’ des inscriptions de l’âge du Fer (Hawkins 2000), nous concentrerons donc notre attention sur les monuments inscrits du Tabal, ainsi que sur leur typologie et leur structure, en signalant le lieu de découverte. Ensuite, nous examinerons les caractéristiques et les différences de contenu de notre corpus de référence. Si l’on exclut les soi-disant inscriptions du groupe occidental («  Inscriptions of the Western (Hartapus) group ») pour lesquelles il existe encore de nombreux problèmes et d’incertitudes au sujet de leur datation, on compte, pour Tabal, 44 monuments inscrits (Hawkins 2000: 424). En écartant les «  bandelettes de plomb  » (pour lesquelles voir ci-dessous), le nombre des monuments restant est de 39 dont 25, c’est-à-dire la majorité, sont des stèles ou des fragments de stèles (ou de monuments similaires)14, les 14 autres étant des inscriptions sur des rochers, des blocs, ou des bases en pierre.

Les inscriptions sur pierre ou rocher du groupe nord comptent environ une dizaine de documents18. Excepté les monuments de TOPADA (inscription commémorative d’exploit militaire du roi Warpalawas) et de SUVASA, bloc inscrit difficile à interpréter, l’une des inscriptions parmi les plus intéressantes et les mieux conservées, est l’inscription sur rocher de KARABURUN. Cette inscription concerne un accord entre deux hommes portant le même nom Sipis qui ont reconstruit des forteresses: l’un est défini comme roi, l’autre comme ‘gouverneur’. Un autre aspect intéressant de cette inscription est l’indication du nom du scribe (Wanas)19.

En gardant la répartition des inscriptions de Tabal en «  ‘Northern’ and ‘Southern (Tuwana)’ groups  » proposée par Hawkins, environ 15 stèles (et peut-être aussi d’autres fragments de stèle) sont à attribuer au groupe du nord, dont le centre majeur – peut-être la capitale ? – était probablement le site moderne de Kululu (ancienne Artulu ou Tuna  ?15). 6 autres stèles appartiennent au groupe sud, qui avait l’ancienne Tuwana comme capitale. En ce qui concerne les sujets traités, certaines inscriptions du nord appartiennent à la typologie des stèles funéraires / commémoratives (KULULU 2, 3, 4, 6, ERKİLET 1 et 2, EĞREK16), mais des dédicaces à (ou qui célèbrent) des divinités (BOHÇA,

En dépit des incertitudes sur leurs emplacements d’origine (à l’intérieur des villes ou à leurs limites, en ce qui concerne certaines stèles  ?)20, ces documents

En tout cas, il s’agit de monuments en pierre de grosseur limitée. Sur les termes qui se réfèrent à des stèles en louvite-hiéroglyphique cf. récemment Mora et Balatti 2012: 527 (avec références bibliographiques): ‘There are different terms which mean “stele” in the Hieroglyphic Luwian inscriptions from the 1st millennium BC: wani(d/t)-, tanisa- and tasa-. According to Hutter’s analysis (Hutter 1993: 96 s.), wani(d/t)-, which is the most attested term, was a cult and boundary marker, and its function was similar to the function huwaši had in the 2nd millennium. But the Hieroglyphic Luwian wani(d/t)may have also had funerary and commemorative functions’. Pour l’usage et la fonction des stèles au cours du deuxième millénaire cf. Collins 2005, Cammarosano 2015 (avec références bibliographiques). 15  Bryce 2012: 142 et Weeden 2010. 16  À propos des monuments funéraires néo-hittites, cf. Hawkins 1980 et 1989. Dans cette étude, la stèle KULULU 4 et le « concept of bodysoul duality » dont parle l’inscription, sont examinés en détail. 14 

Cf. Hawkins 2000: 490 et Giusfredi 2010: 158, selon lequel cette deuxième interprétation est correcte. 18  Aux 10 documents présentés par Hawkins 2000 il faut au moins ajouter la découverte récente de GÖSTESIN. 19  Le nom du scribe est aussi présent dans KULULU 8. 20  Au sujet de l’emplacement de certains monuments cf. Hawkins 2000: 478. La stèle de BOHÇA, était placée sur une pente, à l’extérieur du village et ‘does appear to have been set up where it was, in open country, as a claim to hunting rights over «the territories»’; sur le thème de la chasse dans cette inscription cf. aussi Payne 2012: 97 ’It is difficult to judge whether the stele was set up to mark Kurti’s hunting territory, or whether the topic of hunting was used as an image of a royal pursuit, to display manliness in times of peace’; cf. 17 

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Les hommes de Tabal

représentent des témoignages intéressants de la société du temps : plusieurs personnes de haut-rang, et pas uniquement le roi, étaient présentées aux habitants de la ville comme les auteurs ou les protagonistes d’actes importants et méritoires, ou comme des hommes qui étaient révérés après leur mort. Les divinités sont presque toujours présentes et citées dans les textes, mais il semble que les textes montrent une attitude religieuse différente, et moins formelle, par rapport à celle de la période précédente. Dans ce nouveau contexte, les dieux participent à la prospérité largement répandue et contribuent à l’accroître21  : des inscriptions de Tabal (SULTANHAN, AKSARAY par exemple) qui célèbrent des divinités pour l’octroi du bien-être et de l’abondance sont examinées aussi dans des études d’histoire économique, car elles fournissent des données intéressantes à ce sujet, en utilisant des termes techniques (Hawkins 1986, Giusfredi 2010). Enfin, il convient de souligner un aspect mis en évidence par Hawkins (2000  : 468) à propos de SULTANHAN, qui présenterait aux §§ 5-7 le témoignage d’une ‘théophanie’22.

Au début du chapitre 4 (‘Roles and Professions’) de son volume sur les sources pour l’histoire socio-économique des États néo-hittites, F. Giusfredi écrit  :  ’Besides the royal titles discussed in the previous chapter, the neoHittite sources also provide a discrete number of title denoting a minor authority, a religious role, a social status or an occupation…’ (Giusfredi 2010 : 117). Cette observation se réfère également aux inscriptions de Tabal, qui nous donnent matière à réflexion. En suivant Hawkins (2000: 429), qui en fait un critère de datation, on peut distinguer entre les inscriptions ‘which can be associated with rulers, … and those associated with other persons’. En vue de notre objectif, et afin d’obtenir des renseignements sur la société et les communautés locales, les titres indiqués dans les textes du second groupe seront examinés avec une attention particulière. Au préalable, une remarque générale s’impose au regard des titres, notamment ceux qui se réfèrent à des positions de haut niveau : dans quelques cas nous ne sommes pas en mesure de comprendre si des titres en apparence importants se réfèrent à des rois, ou seulement à un type de pouvoir limité  : le titre DOMINUS, par exemple, est sujet à différentes interprétations24, tandis que le titre tarwani- / IUDEX ne sera pas discuté ici, compte tenu des nombreux problèmes d’interprétation qui persistent, tant au niveau historico-politique que linguistique25.

La liste des monuments du groupe sud de Tabal établie par Hawkins (2000) présente 12 entrées: six d’entre elles sont des stèles ou des fragments de stèles, les autres sont des bases, des blocs ou des inscriptions sur rocher. À l’exception des témoignages plus méridionales (İVRİZ, PORSUK, BULGARMADEN, qui ont une valeur et une signification religieuses ou politico-militaires particulières), les autres monuments sont principalement émis par les gouvernants du royaume de Tuwana et font souvent référence, comme les inscriptions du nord, à la prospérité du sol et à la bienveillance des dieux (cf. par exemple BOR et ANDAVAL). En ce qui concerne ces stèles, on ne connaît pas non plus exactement, dans la plupart des cas, le lieu de provenance, bien que les inscriptions semblent indiquer un univers citoyen de référence (Tuwana, Nahitiya23). Dans un cas au moins, l’emplacement d’origine est identifiable  : la stèle de KEŞLİK YAYLA (Hawkins 2000 : 531), retrouvée sur une route secondaire, où elle était tombée, s’était détachée de sa base en pierre située ‘on a small rock close to the top of Kasimtepesi, a small hill on the Bayandır plain’ (d’Alfonso et Mora 2010: 128). Depuis ce lieu, ce grand monument avec la figure du dieu de l’orage dominait la vallée et les routes sousjacentes.

Comme nous l’avons souligné en introduction, les nouveautés qui caractérisent la société de l’âge du Fer sont documentées non seulement par une certaine diversité des fonctions des personnes citées dans les inscriptions, mais aussi par le fait que beaucoup de gens – en faisant appel à des spécialistes – pouvaient avoir accès à l’écriture de monuments26 et / ou à leur décoration avec des reliefs. Ce fait constitue une indication importante d’un changement au niveau politique (il est probable, en effet, qu’à cette époque les différentes positions sociales étaient plus ‘nuancées’ entre elles), et d’une situation de prospérité, peut-être plus partagée que par le passé, sur le plan économique27. Un autre point qui mérite d’être souligné, concerne le Cf. par exemple la discussion dans Giusfredi 2010: 126 ss., qui interprète ce titre comme généralement indiquant une ‘local and relative authority’, tout en considérant cependant le cas de ANDAVAL, où un URBS DOMINUS est mentionné, comme une exception. Sur ce dernier cas cf. aussi Jasink 1998: 88 ss. 25  Sur cette question cf. par exemple: Pintore 1979 et 1983; Giusfredi 2009 et Giusfredi 2010: 90 ss. 26  Les données disponibles laissent penser qu’un changement, peutêtre lié à une plus grande diffusion de la profession de scribe, est intervenu comme semblent le démontrer quelques « signatures » que l’on trouve dans des inscriptions (KULULU 8, KARABURUN, İVRİZ fragments, par exemple, cf. ci-dessous à ce propos). 27  En ce qui concerne les hypothèses sur les causes de la prospérité économique dans la région syro-anatolienne à l’âge du Fer cf. Mazzoni 1981, qui propose une enquête sur les zones géographiques concernées par la diffusion des vestiges néo-hittites et des dépôts de fer. 24 

aussi Hawkins 2000: 496, pour la stèle de ÇİFTLİK et le fragment de bloc d’EĞRIKÖY (cf. ci-dessous pour l’intérêt de cette inscription), qui étaient probablement placés dans le même endroit. 21  Les représentations des divinités qui accompagnent souvent les reliefs et les stèles, surtout celles du groupe sud, sont très significatives à cet égard. 22  À ce sujet il est intéressant de mentionner l’étude de Ö. Harmanşah, qui propose, à propos des reliefs et des inscriptions sur rocher de l’époque hittite, ‘a new interpretation of rock monuments as miraculous apparitions and rock reliefs as a politically charged materialization and inscription of fleeting images of those apparitions’ (Harmanşah 2015: 154). 23  Cf. les observations de Lebrun 2016 à cet égard.

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C. Mora: Des monuments et des hommes de Tabal fait que dans certains cas des membres de la famille du titulaire de l’inscription sont cités28.

145 ss. pour la liste des documents). Dans de nombreux cas, le titulaire de l’inscription est dit ‘SERVUS du dieu Tarhunza’ et n’a pas d’autres titres. À notre avis, il semble donc que cette qualification était utilisée principalement par des individus aisés qui n’avaient pas (ou pas encore) d’autres titres importants d’ordre politique32.

Un examen rapide de trois titres et fonctions permet de dégager des renseignements intéressants. Ainsi, le titre SERVUS, écrit de façon logographique (avec compléments phonétiques), est présent dans 8 inscriptions de Tabal29. Ce titre est répandu dans toute la zone des États néo-hittites, en Anatolie et en Syrie. Selon les interprétations proposées, ce titre serait ‘a generic title indicating subordination, and actually no evidence points to the fact that it also referred to officials directly depending by a ruler’30. Dans le cas des inscriptions de Tabal, le titre en question est presque toujours lié à des noms de rois (dans la formule ‘PN, Serviteur de + nom du roi’  comme dans KULULU 1 et ÇİFTLİK, qui sont des ‘Building inscriptions’; SUVASA, SULTANHAN et KAYSERI, et peut-être aussi HİSARCIK 1). Dans l’inscription de EĞRIKÖY, le titre, présent deux fois, concerne des personnes différentes et se réfère à un dieu et à un tarwani-. Dans KULULU 8, une personne (son nom n’est pas conservé) se définit comme ‘serviteur du Mont-roi Sarruma’. L’ensemble de ces attestations semble confirmer que ce titre avait un usage plutôt générique. Au sujet des personnes qui l’utilisent, on fera les remarques suivantes. KULULU 1 est au nom de ‘Ruwas, serviteur de Tuwatis’. Un individu portant le même nom (probablement à identifier avec le Ruwas de KULULU  1, cf. Hawkins 2000  : 445) est le titulaire de la stèle funéraire KULULU 4, où il porte le titre de tarwanis. Sarwatiwaras, ‘serviteur du HEROS Wasusarmas’ dans l’inscription sur l’imposante stèle de SULTANHAN, n’a pas d’autres titres. Hawkins (2000 : 465) le considère cependant comme un ‘vassal’31. Le cas d’EĞRIKÖY est tout à fait inhabituel, parce que l’auteur ou le titulaire de l’inscription semble avoir été une femme (‘Tatuhapa, servante du dieu Tarhunza’), tandis que quelques lignes plus loin, apparaît un vizir (?), dont le nom, partiellement conservé, est désigné comme ‘serviteur du tarwanis’. Malheureusement les noms des « titulaires » des inscriptions manquent dans beaucoup d’autres cas. Néanmoins, ces quelques attestations nous confirment l’image d’une situation socio-politique très fragmentée et l’impression d’une société composite et « nouvelle », au moins dans ses niveaux supérieurs. Une comparaison avec des inscriptions néo-hittites d’autres zones qui présentent également ce titre, nous donne des informations supplémentaires (cf. Giusfredi 2010 :

Le deuxième titre sur lequel nous voudrions attirer l’attention correspond à la formule (DEUS) SOL-wa/ita-mi- (ou –wa/ira-mi-) CAPUT-ti-. Dans les documents de Tabal, nous trouvons dans 4 inscriptions, cette expression, traduite habituellement ‘the Sun-blessed prince’ par Hawkins 2000 (KULULU 2, 4, 5 et HİSARCIK 1). Selon Giusfredi (2010, 134), un témoignage provenant de KARKEMIŠ ‘shows that the title was not exclusively borne by rulers’; par conséquent Giusfredi adopte la traduction de ‘person’33, même si le terme est souvent associé à des autorités locales. Les inscriptions de Tabal qui présentent cette formule appartiennent à des typologies différentes : KULULU 2 et 4 sont des textes funéraires, tandis que les autres concernent un texte d’offrandes d’animaux au mont Argaeus (HİSARCIK 1) et un document de fondation / construction (KULULU 5). On peut observer que dans KULULU 4, la stèle funéraire de Ruwas (cf. ci-dessus) qui porte le titre de tarwanis, on trouve seulement la première partie de la formule: (DEUS) SOL-wa/i-ra-mi. Dans ce cas, l’indication de « personne » a peut-être été considérée comme superflue. Dans les trois autres inscriptions, les individus concernés n’ont pas d’autres titres. Le troisième titre sur lequel nous souhaiterions nous arrêter un instant est celui de SCRIBA. Dans l’inscription KULULU 3, le titre est attribué à Ilalis, le titulaire de la stèle. Dans d’autres cas, ce titre est associé à un certain nombre de signatures de scribes (‘scribal signatures’), ou, dans certains cas, de lapicides34, ce qui semble un usage nouveau par rapport à l’époque impériale. On trouve les données les plus intéressantes à ce sujet dans les inscriptions suivantes  : KARABURUN, KULULU 8, İVRİZ 1, ERKILET 1, İVRİZ fragment. 2 (Hawkins 2000: 530). Pour conclure, nous ne pouvons pas manquer de mentionner les labelles (ou bandelettes) de plomb retrouvées à Kululu (Hawkins 1987, Hawkins 2000: 503 ss. et Giusfredi 2010: 185 ss.). Ces documents exceptionnels de caractère économique contiennent de nombreux noms de personne (plusieurs dizaines, presque toujours sans titre ou nom de profession), de noms de lieu, ainsi que des listes de biens attribués à, ou

Cf. par exemple KULULU 4, une stèle funéraire, qui présente une deuxième inscription au nom de Hulis, fils du frère du titulaire, qui a posé la stèle. 29  Cf. Giusfredi 2010: 145 ss. Pour la graphie en hiéroglyphes louvites, cf. Rieken et Yakubovich 2010: 205 ss. 30  Giusfredi 2010: 146, avec référence à Jasink 1998: 99 ss., qui avait proposé une explication similaire. 31  Malheureusement, l’absence d’autres titres pour Sarwatiwaras nous empêche d’approfondir et de connaître son rôle et ses relations avec le roi Wasusarmas; on pourrait tout aussi bien penser à un individu bénéficiant d’une situation économique aisée, plutôt qu’à une position politique. 28 

Cf. aussi les cas d’inscriptions au nom de personnes qui semblent n’avoir pas de titres (ou autres qualifications): cf. par exemple ERKİLET 2. 33  Cf. Jasink 1998: 101: « uomo di » ou « principe » selon les contextes. 34  Cf. Sur cette question, l’analyse détaillée de Ramaekers-Hue 2005. Cf aussi Payne 2010. 32 

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Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

reçus par, des individus35. Malheureusement, la nature même de la typologie de ces textes et les données extrêmement synthétiques qu’ils contiennent, ne permettent pas une enquête plus approfondie d’ordre historique et social.

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C. Mora: Des monuments et des hommes de Tabal Interaktion. Kolloquium des Sonderforschungsbereiches 295 ‘Kulturelle und sprachliche Kontakte’ der Johannes Gutenberg-Universität Mainz, 11.-12. Dezember 1998: 144-151. Mohnesee, Bibliopolis. Hutter, M. 1993. Kultstelen und Baityloi. Die Ausstrahlung eines syrischen religiösen Phänomens nach Kleinasien und Israel. In B. Janowski, K. Koch et G. Wilhelm (éds), Religionsgeschichtliche Beziehungen zwischen Kleinasien, Nordsyrien und dem Alten Testament, Orbis Biblicus et Orientalis 129: 87-108. Freibourg, Universitätsverlag. Jasink, A. M. 1998. Titolature ufficiali in età neo-hittita. Studi Micenei ed Egeo-Anatolici 40: 87-104. Lebrun, R. 2016. Tyane avant la période gréco-romaine. In J. Patrier, P. Quenet et P. Butterlin (éds), Mille et une empreintes. Un Alsacien en Orient. Mélanges en l’honneur du 65e anniversaire de Dominique Beyer, Subartu XXXVI: 199-204. Turnhout, Brepols. Liverani, M. 2002. Stati etnici e città-stato: una tipologia storica per la prima età del ferro. In M. Molinos et A. Zifferero (éds), Primi popoli d’Europa. Proposte e riflessioni sulle origini della civiltà nell’Europa mediterranea: 33-47. Firenze, All’Insegna del Giglio. Masetti-Rouault, M. G. 2004. «  Pour le bien de mon peuple »: continuité et innovation dans l’idéologie du pouvoir au Proche-Orient à l’âge du Fer. In M. Mazoyer et O. Casabonne (éds), Studia Anatolica et Varia. Mélanges offerts au Professeur René Lebrun: 113132. Kubaba Série Antiquité VI. Paris, L’Harmattan. Matsumura, K. 2005. Die Eisenzeitliche Keramik in Zentralanatolien. Aufgrund der Keramik in Kaman-Kale Höyük. Unpublished PhD, FU Berlin. Matsumura, K. 2008. The Early Iron Age in KamanKalehöyük: the Search for Its Roots. In B. Bonatz, R. M. Czichon et F. J. Kreppner (éds), Fundstellen, gesammelte Schriften zur Archäologie und Geschichte Altvorderasiens: ad honorem Hartmut Kühne: 41-50. Wiesbaden, Harrassowitz. Mazzoni, S. 1981. Gli stati neo-ittiti e l’‘eta oscura’ fattori geoeconomici di uno sviluppo culturale. Egitto e Vicino Oriente 4: 311–341. Mazzoni, S. 1994. Aramaean and Luwian New Foundations. In S. Mazzoni (éd.), Nuove fondazioni nel Vicino Oriente antico: realtà e ideologia. Atti del colloquio 4-6 dicembre 1991; Dipartimento di Scienze Storiche del Mondo Antico, Università degli studi di Pisa: 319-339. Pisa, Giardini. Mazzoni, S. 2000. Crisis and Change: The Beginning of the Iron Age in Syria. In P. Matthiae et al. (éd.), Proceedings of the first International Congress on the Archaeology of the Ancient Near East: 1043–1056. Roma, Scienze e Lettere. Mora, C. 2010. Studies on Ancient Anatolia at Pavia University, and the Hittite Lower Land. In L. d’Alfonso, M. E. Balza, et C. Mora (éds), Geoarchaeological Activities in Southern Cappadocia, Studia Mediterranea 23: 13-25. Pavia, Italian University Press.

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2ème Partie

Littératures, aspects symboliques et marqueurs culturels

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À mon professeur … Juliette Mas Olivier Rouault fut mon professeur depuis ma deuxième année d’université, mon directeur de maîtrise, de DEA et en enfin de doctorat. En ce moment d’hommage, je pense bien entendu à ses enseignements que j’ai suivis avec passion, aux heures passées à discuter de mes travaux et de mes recherches, aux encouragements, aux précieux conseils, aux coups de pression bénéfiques mais également aux nombreux mois de terrain partagés en Syrie. Alors que j’étais encore toute jeune étudiante et que je m’apprêtais à partir pour la première fois pour cette lointaine et exotique contrée qui me fascinait tant, je me souviens des réunions dans l’appartement lyonnais d’Olivier et de Maria-Grazia, au cours desquelles Maria-Grazia nous mettait en garde sur le caractère ‘rustique’ de la maison de fouilles qu’elle comparait à une maison de campagne familiale, et c’est bel et bien ce qu’était cet endroit. Je me rappelle de ma première arrivée dans la désordonnée ville d’Ashara après un long périple en bus depuis Damas, de la prise de possession de la maison couverte de poussière après une année d’inoccupation, de l’installation des chambres et des bureaux, des premiers jours de travail sur le chantier et de la rencontre avec les ouvriers, mais surtout de la douce routine qui s’était mise en place au bout de quelques jours, et pour ma part pour de nombreuses années. En effet, de façon évidente nous avions tous trouvé notre place, nos repères et pris nos petites habitudes dans notre maison bercée par l’Euphrate où régnait une atmosphère si paisible. Bien sûr, la majeure partie de notre temps était occupée par le travail, mais je me souviens, au-delà de ces paniers

en métal, remplis de tessons à analyser, qui semblaient ne jamais se vider et auxquels on se piquait, de ces moments simples et heureux: les grandes tablées où l’on plaisantait, les gazouz bues sur le muret au bord du fleuve, Mathilde jouant au milieu des citronniers et s’émerveillant devant les petits ânes, Kadour appelant ses pigeons, Abou Adel fumant sur un banc devant sa chambre, Abou Nidal nous piégeant avec des blagues potaches, Umm Nidal prodiguant ses conseils sur la lessive, le petit arak du jeudi soir, etc. Nous étions en famille dans cette ‘maison de campagne’ où nous nous retrouvions tous les ans pour faire de l’archéologie, et Olivier en était le patriarche bienveillant, toujours à l’écoute, calme, patient et plaisantant toujours, enfin sauf lorsqu’il s’agissait des animaux! Une des très rares fois où je l’ai vu s’énerver, durant ces longs mois pourtant éprouvants, fut lorsqu’Abou Nidal, notre cuisinier, avait voulu venir à bout des souris qui avaient pris possession de la maison, et qu’il nous dit, hors de lui  : «si on se met à tuer les souris, où va-t-on  ?». Je me souviens également du jour où, en trébuchant, un étudiant avait malencontreusement écrasé un scarabée. Après un instant de choc, Olivier lui avait dit en souriant : «bon, vous ne l’avez pas fait exprès, cela arrive». Très cher Olivier, je vous adresse un immense merci pour tous ces instants partagés à Ashara et pour les autres, mais surtout pour le soutien indéfectible que vous m’avez démontré depuis ces nombreuses années.

En expliquant les fouilles...

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Littératures et historiographie

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Telling a Story, Giving the Time in Mesopotamia: A Literary Point of View Maria Grazia Masetti-Rouault

École Pratique des Hautes Études –PSL, Paris At the Foundation of the State, Writing, HistoryWriting and Kingship

writing is still openly associated with the creation of urban systems, and of the first states, by ancient Mesopotamian society, and acknowledged as one of the few important innovations credited to ancient Near Eastern civilizations, situated in the very far past. After a long period of utilization of other systems of signs for accounting, to control property and trade, the development of writing techniques – from pictographic to later ideographic and phonetic – is described, at the end of the fourth millennium, as the technological answer to the need of a new administrative tool, to check and fix juridical and economic relations in urban societies and economies (Nissen 1988: 65-127; Forest 1996: 150-154; Sallaberger and Schrakamp 2015: 3). At the same time, in their political system, the authority of a ruler, the ‘king’, and of kingship (Selz 1998, Steinkeller 1999), supported by the accumulation and display of power and wealth, partially redistributed or invested, is superposed to kinship and clan local governance, eventually replacing it completely.

Since the end of the 19th century CE, after the decipherment of cuneiform writing, the reconstruction of ancient Mesopotamian history is carried out not only through the study of forms and structures that ancient societies marked in their landscape, which are visible and meaningful to modern Western minds through the archaeological interpretation. Instead, our knowledge of Mesopotamian culture, religion and civilization depends also, maybe even mainly, on our reading of the written documentation – that is, the cuneiform texts produced over more than three thousand years in urban, or urban related contexts, sometime united in archives, private and institutional, and eventually in (royal) libraries. Notwithstanding the changes and evolution in the historical interpretation of the genres and typologies of these texts, identified according to different criteria – forms, contents, language, nature of the inscribed material, archaeological context, period, and function – these virtual collections of documents form in themselves a powerful symbol of Mesopotamian cultural identity, eventually evolving also into an ideology. More than other monuments, Mesopotamian ‘literary’ texts, with their self-explaining discourse developed by a continuous tradition, deserve special attention, as they seem to offer an opportunity to observe, since its very beginning, a new way to think, to organize and to exploit the world, the society and the people, determined also by their written forms (Goody 1977; Rubio 2003; Steinkeller 2004).1

These first ‘economic/juridical’ texts, which certainly reflected situations, events and speech acts, whatever the language used (Rubio 2016), were organized by a paradigmatic structure – contents to list and to remember – their meaning and function embedded in the form and materiality of the text, and of the tablet, which is not stated or defined by writing (Englund 1988, Nissen et al. 1993, Lecompte 2016). While these documents progressively assumed definite formulations, and registered more − and more detailed − information, for a long time the writing system did not seem to be able (or interested) to evolve and accept other forms of discourse, and to register other typologies of linguistic acts. At the same time, lists of signs and words were established and copied as shared repertoires and codes, in order to increase, but also to keep control over the technology of writing in all its developments, as well as to teach and to form the specialists capable to use it (Cavigneaux 1983: 612616, Veldhuis 2014). The knowledge of these lists was a needed prerequisite for the ‘scribes’, a category of technocrats, working for the institutions funding and managing the new technology itself. The intellectual work implied in their creation − the form and the logic they assumed − are now recognized in all their importance for the development of any kind of written

The development of settlement structures – from village to urban settings – in the Chalcolithic and Late/Post-Chalcolithic periods, is today considered by specialists with greater caution, refusing any linear or natural evolution toward social complexity (Frangipane 1996, 2016; Butterlin 2003, 2009). In basic teaching and education, the invention of (cuneiform) While I am not one of his students, I would like to thank Olivier Rouault for all he has taught to me, and made possible for me, in many years of shared life, scientific projects, travels, intellectual experiences, and ancient houses restoring. In a Sisyphean effort, he still tries to better my French, and for this reason I have preferred, this time, to write in English, escaping for once his critical view, so important to me. 1 

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literature (Rubio 2003, Michalowski 2012, Lecompte 2013, Proust 2015).

these texts – quoting possibly another kind, or another level, of transactions – recorded royal names, or names of members of the uppermost elite. They are inscribed on objects, recipients, tools, and figurines (Pollock 2016), affirming the ‘royal’ origin and property, but also, sometime explicitly, the fact that the king/the elite member has offered it to a god, or to a temple. In these texts, some information is added to assure the right identification of the subject of the inscription, whose name is ‘pronounced’ by writing, such as his political function, the toponym of the city he ruled, or the names of his immediate ancestors (Frayne 2008: 57. 83). If the object of the donation is a built structure, the inscription could be made on the bricks and stones used in the construction, or on tablets inserted in its foundations (Tsouparopoulou 2016).

Described as such, the birth of city life and the invention of writing seem certainly to go well together, marking new social and political relations. Ancient Mesopotamian culture already identified and transmitted their connection: During the Hellenistic period, Berossos, in his Babyloniaka, described how, at the time of the first king Aloros, primitive, wild humanity received writing among other crafts and knowledge, as a revelation from the gods, in order to introduce civilization (Burstein 1978: 155-156; Haubold 2013). A Sumerian tradition kept the memory of writing as the invention of the king of Uruk, Enmerkar, in order to communicate complex messages to the king of the faraway land of Aratta (Vanstiphout 1989; Michalowski 2010). Even if it is easy to imagine the (royal) ‘palace’ as the main institution supporting and financing the expensive technology of writing, this link between kingship and writing has actually nothing of a logic, or of a natural evolution (Masetti-Rouault 1999; Sanders 2007, Cooper 2007). It is more the result of a series of political choices and strategies, as state and kingship can obviously exist without writing, and it is not certain that the apparition of the latter always measures levels of social complexity (Yoffee 2005). In any case, it is difficult to pinpoint how, and exactly when and in which conditions, writing became a part of the image projected by the political system, and one of its favored media, in Mesopotamia.

The texts clarify and establish the same relationship that they reveal between the donor, object and receiver, whether they were a deity, temple or city, which were all situated at the same level of reality (Frayne 2008: 70-71. 91). The iconographic representation of the king with his family and court on the same media sometimes reinforces the identification proposed (Frayne 2008: 83-85). The statement is made forever – it is already history − but in the presence of the reader, to which it is destined, as its witness: The power of writing, and of reading, is to actualize and to materialize knowledge as facts, and facts as knowledge. Once the message passed, the reader has no choice but to accept and integrate it. The possibilities opened by the discovery of the effects of this kind of communication could explain the quick development of the ‘royal’ texts as a way to represent and to impose the ideology of kingship. It was probably prompted by the realization of their impact on the (virtual) readers, who, at the very least, were the same agents responsible for the composition of the texts, the ‘chancelleries’, the think tank of the powerful, as well as the institutions they were working for – that is, the first basic agencies managing the public relations between the king and the rest of society. It did not matter anymore to just keep a memory of facts and exchanges, and to reinforce them: Now texts had to appeal to the interest and understanding of their readers, not calling attention just on the offering itself. Narration is the way to obtain and to keep the attention of the users of the texts.

An instrument of administration and management through which the reference to a form of authority and legislation was perceptible (Steinkeller 2004), writing came to assume, in Mesopotamian cultures, a special function, with its symbolic value and an open manifestation of royal ideology. Their deep connection continued, which determined a particular evolution within Mesopotamian literature, even once the use of writing had become widespread among elites, and was managed by social forces and agencies other than the palace, not just for registering and checking goods but also as a communication tool among citizens themselves (Charpin 2008). Royal Inscriptions as Narrative Texts In fact, it took again almost half a millennium of utilization of ‘cuneiform’ writing in administrative settings, as well as in schools, before other genres of texts appeared, with different performative functions, beyond teaching needs (Rubio 2009: 19. 34-37). Since the first half of the third millennium BC, around 2700 BC (Early Dynastic II – Presargonic periods) (Cooper 1986; Frayne 2008: 3-6; Sallaberger and Schrakamp 2015: 67-90), new textual forms are attested in the same urban contexts in controlled spaces, such as in palaces and in temples. Instead of business and administration,

For this reason, the literary and formal typology of these documents evolved quite quickly to adapt them to their function: Their originally paradigmatic, linear structure was modified to integrate more information concerning their subject, in different forms (Edzard 1980a; Cooper 1986: 7-13; cf. Rubio 2003). The ruler/the text describes and details his other activities parallel to, or contemporary with the offering − successes in the management of the city, marked by new buildings and construction, as well as victories in battles and wars, 148

M. G. Masetti-Rouault: Telling a Story, Giving the Time in Mesopotamia engaged to protect it and to enhance its economy. Soon a specific time is sometimes pinpointed, quoting for example a ritual performance (Frayne 2008: 7071). In this way, a temporal structure was created for the ideological equivalence of the king’s political acts. Thanks to writing, the denoted isolated event was situated in a very longue durée within historical time, which then quickly turned into an analytic and connective system of thinking. A clear evolution of the texts toward a syntagmatic structure is highlighted by the integration of an explicit chronological order of events, enumerating a cause-effect relationship (when…then… formulas).

them, and undoubtedly already used as propaganda. However, the fact that royal actions, choices, and projects were chosen as primary objects for the first written narrations – as opposed to gods’, or heroes’ ones, or of natural phenomena − is intriguing and meaningful, even if modern criticism sometime refuses to give royal inscriptions the status of ‘literature’ (Michalowski 1999; Rubio 2009). It points out a prior awareness of the effects of writing, and of writing a story, on culture and people: When introducing time structures, these narrations create a mentality, expectation, or a way of thinking and an intellectual path to follow. Texts concerning the king not only describe another set of (economic) relations, but create, through narration, another dimension of reality (Auerbach 1968). Like administrative texts do, the stories about kings could help to control and manage the evolution of society in general: The temporality of narration builds a relationship with time and chronology, which help to think and to structure social and economic life.

For example, a donation to the gods that mentions a victory in war (Frayne 2008: 91-93. 146-149), provides chronological information; additionally, the narration implicates and shows that the king is thanking them for their attitude and intervention which granted the positive result. The situation, alluding already to ‘sacrificial’ dynamics, do ut des, cannot be read if not as objective evidence of the fact that the gods acknowledge the king’s legitimacy and rightfulness. Later on, for example in the very famous ‘Stele of the Vultures’ of Lagash by king Eannatum, (Frayne 2008: 126-140; Benoit 2003: 225-227), the iconography shows that there is an identity, or a homology, between the king’s and the city god’s deed. They both perform the same deed on either face of the stele − killing the enemy − so that the king’s and city’s history is revealed as an image of divine plan, and that divine plan was an image of the king’s politics. The mention of a military victory means something more than a simply heroic and glorious act, and the end of a city’s problem: Its narration participates in giving a deeper foundation to the king’s power. Kingship is represented as depending on the king’s ‘religious’ attitude, and on the gods’ will, needing no agreement nor support from the society he rules. Simultaneously, the political aspect of royal authority distanced itself more clearly from its ritual origins, still shown by the king’s role in the so-called ‘sacred marriage’ ceremony (Cooper 1993, Steinkeller 1999; Lapinkivi 2004, Masetti-Rouault 2013a), never quoted as such in royal inscriptions.

Time in narrations and lists Since the beginning, that is the first half of the third millennium BC, royal inscriptions were composed in the same contexts and possibly by the same specialists who produced more than just administrative texts, like sign lists and enumerations of words, things, objects, animals, products, divine names and toponyms in the genre termed ‘Lexical texts’, which were used to give scribes the knowledge to reproduce the totality of spoken language acts. As far as it can be judged, the main task of palace chancelleries – and possible also private accounting – was still the management and administration of transactions, and the accumulation and redistribution of production and wealth (Steinkeller 2004). But in order to work out, and to keep pace with their functions, the written documents − orders, contracts, land deeds, and receipts − needed soon a chronological system of reference to organize their data, and to fully exploit the advantage of a long, almost perennial conservation offered by the media of the texts that were kept in archives (Englund 1988). Over the course of time, extra-textual indicators, such as the presence of seals and other identifiers on the tablet itself, or the position of tablets in containers and archives, were supplemented within in-textual indicators of time, since at least the 24th century BC. The date of the recorded deed or the time of registration became inserted as part of the document’s content (Ungnad 1938; van de Mieroop 1999: 20-21). The growing needs of control of the imperial administration over the provinces governance, during the Akkadian period, did the rest, to develop and to standardize the system.

These texts became more and more ‘narrative’ in the literary meaning of the word: They built up a list of royal acts and events, developing a complex sequence of interrelated facts with a beginning and end, reasons why and consequences thereof. Their connection and articulation, as well as their meaning, shown through their temporal order, are to be restituted through the active collaboration of their reader (Eco 1979), whose intervention is progressively helped and guided in interpretation by the expression, style and lexicon employed. It goes without saying that political thinking and memories of ancestors and kings’ heroic deeds existed even before texts were written down about

This innovation highlights the shift in urban and administrative contexts from ‘natural’ time counting, previously unmarked in the texts (referring to changes 149

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of seasons, agricultural works, the position of celestial bodies, distance from an extraordinary or catastrophic event etc.), toward a cultural, institutional and absolute construction time (Elias 1996), even if the record itself is only meaningful locally for the city or state. This new time, based on precise knowledge of lunar rhythms, was defined by month names and religious or cultic cycles – the calendar of feasts and rituals adapted to seasonal changes (Hunger 1977; Cohen 1993). As for year names, their sequence was represented by sentences denoting political and cultic events relating to the king – his presence, activities and reactions to situations – and so not cyclical in itself, and never to be repeated as such. Sharing the use of the same month and year names indicates a cultural and territorial unity, as well as a political one (Charpin and Ziegler 2013; Cohen 2015).

the traditional importance of the city assembly, and of the court oligarchy, was acknowledged, and the form subsisted even during imperial times. The system was created and the meaning of time circulated between each genre of texts, accumulating authority in the process. Thanks to this written documentation produced and deposited in the palace archives, social memory (Halbwachs 1925) – or at least the palace scribes’ memory – can persist for many centuries, sometimes even before ab urbe condita. For example, Assyrian chancellery could quote and use the far past of the Assyrian dynasty, even before its installation in the city, to better legitimize the kings’ rule (Glassner 1993: 87-92). Mesopotamian intellectuals were thus ‘historians’ as they had a precise and scientific perception of the past, as they reconstructed it, in order to explain their situation and to support and legitimize their own contemporary institutions – mainly kingship.

Obviously, this shift did not mean the total replacement of one chronological system with another in social life, but instead corresponds to the imposition of a fixed legal time frame over a traditional, popular or personal perception of the passing of time. Elaborated and controlled by an institutional agency, this system was diffused at least among the part of Mesopotamian society closer to the urban elites. Despite no fixed starting point to anchor the counting of the years, this was the beginning of computing time through ‘history’ – i.e. the king’s history as composed by the court chancellery and eventually adopted in all contexts where and when writing was necessary. During the Akkadian period, dates are consigned by year names mentioning one major event of the previous year, in which the king had been the protagonist as witnessed by his entourage. These year names (the year when the king did so and so…) refer to the same range of contents as those found in the royal inscriptions, and they exploit the same authority expressed by them, even if not all of the them are attested in both types of texts.

Narration as literature: inside royal ideology If all the year names of a king are read together, the lists could be considered also as a kind of royal inscription, or a selective summary of its contents. However, by their own paradigmatic structure, they are to be distinguished from other official chancellery literary texts – stelae, inscriptions – which were written on different media, and had another use and diffusion. After the Akkadian period, the lists of year names used for dates that relate to royal inscriptions were expanded and possibly participated in the creation of a new genre of ‘historical’ literary texts. These existed between the year names and royal inscriptions, and were brought together under a general category known, significantly, as ‘Chronical texts’ (Grayson 1975, 1980b; Edzard 1980b; Glassner 1993). Kings’ history, already established by Sumerian and Akkadian royal inscriptions, eventually became the general background and the measure of time for the evolution and change of all societies. Keeping the same object as the royal inscriptions, ‘chronicle’ texts show to have adopted in their narrative parts another perspective − the chancellery’s, or the authors’ own − which, at this point, can express different sets of opinions, sometime even critical or polemic toward royal ideology. Their style is marked by a descriptive, theoretically more objective and external way to narrate history, as compared to royal inscriptions. Chronicles still structure royal events according to a chronological order, but sometimes they follow other chosen principles and criteria, in order to cover all the knowable past and consign it to their readers, and to the future.

In many Mesopotamian chancelleries, the events concerning kingship were chosen and extracted for this chronological use from the syntagmatic narrative structure of the royal inscriptions. Cut out from their relationship with other parts of the story, these segments are replaced in a paradigmatic context, treated as a linear entry in a list. Since the Akkadian period, year names started to be collected and written down as autonomous texts – a specific kind of list known as the Datenlisten (Ungnad 1938; Sallaberger and Schrakamp 2015: 33-38). Once systematically grouped, year names were easily findable to be enumerated and used for the calculation of the passing of time, in order to give the contents of the dated administrative texts their correct chronological position. At the beginning of the second millennium BC, in Assyria, reign years were identified by the name of the king, followed by the members of the government, in an order originally established by dice (Glassner 1993: 157-170). In this way,

The Sumerian King List (Jacobsen 1939; Wilcke 1989; Rubio 2009: 52-54) is undoubtedly one of the most important examples revealing the affirmation of this intellectual and social process. After the chaos with the 150

M. G. Masetti-Rouault: Telling a Story, Giving the Time in Mesopotamia collapse of the Akkadian empire, the King List instead proposes an acceptable and apparently neutral vision of a lost past, which exploits notions of very ancient and precise lists. This text acknowledges the fact that history, and the passing of time, are determined by the evolution of kingship, since it came down from ‘the sky’, moving from one city to another, where, at the beginning, local kings ruled for an exceedingly long number of years. The list of the cities, associated with the names of the members of the royal dynasties and their length of reign, starts now with a point 0 − the descent of kingship − and stops with the Flood, which destroyed the human world. After kingship restarts, the account can go on, but with another temporal basis. Showing a major change in nature and society, death now plays a role in the history of men (Katz 2013), as from this point every reign has a progressively shorter duration approaching the normal length of a human life. The allusive insertion in the Sumerian King List of the two stories − the Descent of kingship and the Flood − is an indication both of the hybrid nature of these ‘chronicle’ texts, mixing lists with narration, and of the function attributed to kingship in mastering time and its division.

details and explained the logic of the ‘events’ already quoted in the Sumerian King List. Other mythological compositions discussed the model of royal ideology centered on the fundamental role played by a young outsider and violent god, Ninurta (Annus 2002), in the organization and conservation of world order, defending it against external attacks (Lambert 1986; Masetti-Rouault 2008). ‘Historiographic’ Texts, Literature and Time The expansion of literary production in the Old Babylonian period developed starting from the first narrations fixed by royal offices and by the chancelleries, which are identified now as ‘historiographic’ texts (Edzard 1980a; Renger 1980; Grayson 1980a). Even if a critical debate is still open about their value as immediate sources for historical reconstructions (Liverani 1973, Tadmor 1979; Michalowski 1999; van der Mieroop 1999), their antiquity as the first literary creations cannot be disputed from the actual state of the documentation. Sumerian royal inscriptions, written before the midthird millennium BC, are more ancient than any other cuneiform text using and relating a ‘narrative’ to create legends, myths, hymns, epic tales, fables, lamentations, poetry, and songs. Again, these literary typologies are documented later, and, until the post-Akkadian period, always in a quite limited way. It is only during the Old Babylonian (Middle Bronze II-III) period that, mainly in the central and southern Mesopotamian areas, narrative literary texts are regularly composed and redacted in a written form, sometime copied from more ancient versions, both in Sumerian and Akkadian.

History − the king’s actions and movements in space and time, just like those of the stars and of the planets (Rochberg 2004) − allows and determines the perception of time, and for this reason it deserves the interest and efforts made to keep its memory by the institutions who use it. The same intellectual and literary paradigm which delivers the history of kingship also allows the reconstruction of a memory of the origin of the world and of time itself: Even without eyewitnesses, mythological narratives of the origin of the world, the ‘creation’, are composed later to underline the symbolic equivalence of the gods’ activities with royal initiatives, as order out of chaos (Michalowski 1990; Rubio 2013). It is history which influenced mythology – not the contrary.

It is interesting to remark that in regions which did not produce royal inscriptions in the late third millennium − like Ebla in Western Syria − other forms of narrative texts, for example the mythological or epic ones, are also missing, during later periods too: Only at Ugarit, at the end of Bronze Age, were new literary texts referring to gods’ stories written down, through another system of writing, the alphabet (Masetti-Rouault 2013b). Obviously religious, ritual and royal matters did enter the content of other written compositions at Ebla, but their narrative form is clearly understated. Some conjuring formulas do refer to mythical knowledge and images (Krebernik 1984; Fronzaroli 1997, 2003a), and other compositions, attributed to Mari’s eastern traditions, such as the ‘Enna-Dagan’s texts’ (Fronzaroli 2003b: 3-13. 35-39), discuss royal deeds and cultic ceremonials. However, the structures and formulation of these compositions do not seem to belong to the same kind of literary traditions such as those later developed in Old Babylonian Mesopotamia.

In the same Ur III period, royal chancelleries, reverting to Sumerian traditions, started to produce a more diversified typology of texts. A new literature was built up, also comprising hymns, which discuss and extoll the king’s nature and glory even without direct reference to time and history. These texts expressing the chancellery’s positions and practices were later received and exploited as an ideological and formal model of reference, as ‘letters’, during Old Babylonian times (Michalowski 2011, 2012), especially for the formation of scholars/scribes. Mainly under the direction and with the support of Amorite state ideology, many narrative compositions were then produced and written down not only in Sumerian (Rubio 2009: 3742), but also in Akkadian (Foster 2005: 49-289, Foster 2009: 137-151). Acknowledged ‘literary texts’ such as Atrahasis, Gilgamesh or the Etana legend gave all the

In the ‘Classic and Mature periods’ (1850/1500/1000 BC period, Foster 2005: vi-viii), literature developed in many different directions, from mythological and 151

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epic narratives to hymn compositions about and for the gods, as well as legends and fables. ‘Wisdom’ texts (Lambert 1960), on the other hand, were built up mixing ‘biographic’ stories and dialogues, concerning simple men, not kings, who are eventually the protagonists of other significant and instructive experiences, and witnesses to a new knowledge and ways of thinking. Considering the quite late apparition of this kind of narrative and mimetic reproduction of real language acts, the influence exerted on them by the tradition of ‘history’ writing should not be overlooked, even if a direct influence cannot be always recognized beyond their relation to the same ideological and religious système de pensée. Possibly the same need to tell and list the kings’ deeds was also a way to define and measure time by creating intellectual models which recover and keep the memory of other stories and ‘discourse’ acts. In the course of time, these literary forms were associated with a much larger quantity of possible narrative contents, landscapes and protagonists, as well as of authors.

were accounted for in two different states, Assyria and Babylon (Glassner 1993: 170-174). This intellectual production continued until the very end of the states and powers that identified themselves as belonging to cuneiform traditions and civilization, even after the Hellenization of the region. However, at certain points some palaces seem to have renounced expressing themselves regularly using the direct narrative form of the royal inscription, or, in any case, to develop a specific narrative literary style, as the Assyrian chancellery did in the wake of Amorite traditions (Tadmor 1979, 1981) from the beginning of state military expansion. It seems it was against this trend on the part of chancelleries and intellectuals, to limit their investment in telling the king’s stories, that an injunction, and command, to write them down are voiced in Mesopotamian literature, or their loss regretfully expressed. According to these literary passages (cf. Cuthean Legend, Foster 2005: 348-349; Gilgamesh, George 2003: 538-539), Mesopotamian kings had a formal and acknowledged obligation to ‘write’ and communicate their history, in order to show their legitimacy. Actually, kings alone have the right, as well the duty, to speak up, write and fix their story in history and time. Notwithstanding his real power and authority, at least in his province of the Assyrian empire, when a governor and local ruler, such as Nergal-eresh in the 8th century BC, wishes to write his inscriptions, he has to pretend the texts are written by his suzerain, king Adad-nirari III (Grayson 1996: 206-212; Shamshiilu, cf. Grayson 1996: 231-234). The fact that, almost in the same period, another Assyrian governor, BelHarran-bel-usur, has the arrogance to writes his own, is considered as evidence of the eclipse of royal authority (Grayson 1996: 241-242).

Again, these narratives, or at least a part of them, obviously existed and had circulated already as part of oral traditions. A debate is still open about their function as written texts: Their production as a teaching tool to help students learn how to write by copying older examples is still the more accepted and shared explanation among specialists (Foster 2005: 45-47; Rubio 2009: 25-28 and 39-46; Brosius 2009; Michalowski 2012; Delnero 2016). Their transformation into ‘written’ text must certainly have modified their structure, status, function and circulation. Any written narrative or discourse can be copied again and, in the process, be modified, commented on, and revised according to new needs and beliefs. At the extreme, these texts could be expelled from a ‘canon’, yet this transformation eventually leaves traces and does not erase and destroy previous versions – at least not completely. The conversion of a narrative into a written text makes it possible to study the evolution of the document, which cannot be done for oral traditions, and therefore making another opportunity, at least for scholars, to realize the passing of time and changes in culture (for Gilgamesh Epic, cf. Tigay 1982; George 2003).

The kings’ obligation to write royal inscriptions is sometime explained as an instrument of instruction and teaching for their successors, showing them how to rule correctly, in the respect of divine rules, and, in this logic, political and religious mistakes are the effect of a problem of bad education and communication of ‘history’. Kings alone are responsible for the production of all the kinds of historical and chronological texts composed by the palace chancelleries, and also for this reason they often affirm clearly their personal authority and control over the work of this class of civil servants. Some kings represent themselves as accomplished intellectuals, who can write and read different and ancient languages (Michalowski 1987).

Conclusions: Kings, Royal inscriptions and literature Beyond the expansion of written literature after the Old Babylonian period, which covers a much larger domain of knowledge and intellectual experience, almost all the state chancelleries continued to register political events not only as royal inscriptions displayed on monuments and buildings – supposedly functioning as mass communication – but also as chronological texts and lists, the intellectual function of which is now better and better understood. Interesting correlations were made between how time and history

Seen from the perspective of the chancelleries and palace libraries, royal experiences and royal knowledge are eventually considered as the normal context from where all wisdom, understanding and scientific knowledge comes – beyond and opposed to mythological texts, the redaction of which is supposed to be a royal 152

M. G. Masetti-Rouault: Telling a Story, Giving the Time in Mesopotamia or otherwise political command. The major ‘literary’ works of Mesopotamian lore that relate to fundamental human history and nature, such as a Gilgamesh, Atrahasis or Etana, are centered upon a king’s story and built as narratives of kings’ action, despite having been apparently liberated since the Old Babylonian period from the structures of time measurement and chronology, as told in the inscriptions, and from the implicit royal authorship as sole witness of the sequence of events. These compositions function more as commentaries and explanations of royal ideology, sometimes reporting other versions of it such as in the texts about the collapse of the Akkad empire (Glassner 1986), or bringing up critical views. ‘Epic’ or ‘legend’ texts are attributed to, or contain the stories of, the king’s advisers and councilors, intellectuals – sometimes considered almost, or in contact with, the divine, like the apkallu – and later even prophets (Adapa, and later on Jonas and Oannes, Masetti-Rouault 2007), who reveal and explain to the king the gods’ messages, and communicate culture, knowledge, techniques and technologies to humans. In the same period, the writing of literary and poetic books of the Old Testament is attributed to the work of kings, Salomon and David, and the Torah narrations and rules to Moses.

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During the 1st millennium BC, Gilgamesh’ poem, exploiting the narrative opportunities opened up by the king’s double nature, human and divine, violent and wise, still discussed the limits of royal power and authority, while celebrating his knowledge and understanding of the destiny of man. In the 7th century BC, close to the end of the Assyrian empire, after the annihilation of Babylon by his father and the subsequent political crisis that threatened Assyria, king Esarhaddon could not find a better way to communicate his vision of the situation than asking his intellectuals to write for him, beyond the heavily coded inscriptions, also new literary texts, to impose his strategy and explain his politics. Destined clearly to circulate in the empire and in the court – even if we do not know exactly how -, in order to convince and overcome political opposition, the Poem of Erra (Masetti-Rouault 2009), The Letter to the God (Leichty 2011: 79-86), the Underworld Vision of an Assyrian prince (Livingstone 1989: 68-76) , as well as the Sin of Sargon (Livingstone 1989: 77-79; Tadmor et al. 1989), answer the questions we can easily deduct. This final attempt to manipulate space and time through these literary compositions testify to the importance of narratives to manage both history and society, interpreting events and facts the ideology of the royal inscriptions could not explain. Bibliography Annus, A. 2002. The God Ninurta in the Mythology and Royal Ideology of Ancient Mesopotamia, Archives of Assyria Studies 14. Helsinki, Helsinki University Press. 153

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156

The Pseudo-Hieroglyphic Inscriptions from Byblos, Their Elusive Dating, and Their Affinities with the Early Phoenician Inscriptions Benjamin Sass

Tel Aviv University

In the present contribution, I propose that the pseudo-hieroglyphic script of Byblos was devised ca 900 BC, remained in use for the first two thirds of the ninth century, and was then replaced, ca 830, by the earliest monumental alphabetic inscriptions. Explicit substantiation of the dating after 900 BC derives from just a few overlaps between the ninth-century Byblos alphabet and the pseudo-hieroglyphic script. This is not much, but the absence of monumental West Semitic inscriptions dated historically prior to the last third of the ninth century, alongside the potential agreement of Byblian pseudo-hieroglyphic with the broader pattern of cuneiform and Luwian monumental writing in the West Semitic kingdoms before that time, adds implicit support. Rather than as a definite solution, I consider this a working hypothesis.*

limited, yet impressive corpus, still undeciphered despite numerous attempts. Table A is a list of the inscriptions, followed by drawings and photographs (Figures 1-16). How many inscriptions? Dunand listed 16 – the 14 to which he assigned sigla and two additional items. Three among the total are in some doubt: As Dunand (1945: 84) observed, fragments h and j could come from the same slab. The ‘Byblos spatula’ with an alphabetic text on one face bears non-alphabetic signs on the other, that seem not to represent a coherent text. They may belong to the pseudo-hieroglyphic script (Dunand 1945: 85-86, 157), though this is not absolutely certain (e.g. Sass 1988: 86; Sznycer 1994: 171). Dunand did not attribute sigla to the reverse of the alphabetic spatula, nor to the ‘Byblos enigmatic inscription’ (his term). The text of the latter is seemingly related to pseudo-hieroglyphic, but not in exactly the same script.

It is for some time that I have been contemplating a study of the traits shared by the pseudo-hieroglyphic and early alphabetic inscriptions of Byblos (for a pilot see Sass 1985: notes 17, 27; 1988: 86). Having recently concluded a paper on the early Byblos alphabet (Sass 20171), the time seemed right to embark on this anticipated project, a work that I am dedicating to Olivier Rouault with friendship and appreciation.

In case the maximum count of 16 is accepted, the pseudo-hieroglyphic corpus would comprise nine monumental inscriptions on limestone slabs, five bronze spatulas and two bronze tablets. In any case the stone monuments are the majority, followed by the spatulas.

1. The inscriptions An inscription in an unknown script was discovered in Byblos during the eighth excavation season and published soon after by Maurice Dunand (1930; Figure 1). Other inscriptions were unearthed in subsequent seasons, and admirably documented in Byblia grammata (Dunand 1945). Three more were presented in Dunand 1978. It was Dunand who named them ‘pseudo-hieroglyphic’ for their obvious links to the Egyptian script. This is a unique,

The present paper seeks to put together the few chronological markers in the pseudo-hieroglyphic inscriptions. Section 5 also contains an assessment of the historical plausibility for the timeframe of these inscriptions. The paper does not go into detail on the other aspects of the pseudo-hieroglyphic inscriptions – the origin of their signs, the language, the number of signs, the nature of the script, and the attempts at a decipherment. The next section touches on each in a few words, while Dunand’s chronology is reviewed in the Appendix.

Only in November 2018 has Vita and Zamora 2018 come to my attention, too late for me to refer to it in the present paper. Suffice it to say that my views are far more critical than the two authors’: For instance, an examination of Dunand’s second-millennium dating of pseudo-hieroglyphic shows it to be no less fictitious than his similar pre-1946 dating of the Byblos alphabet to various centuries of the second millennium. As a result, Vita and Zamora’s article differs extensively from mine in its approach and conclusions. 1  Abridged in Section 4 herein. *

2. A brief history of research The documentation. Maurice Dunand published the first inscription in 1930 and wrote a comprehensive study 157

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Dunand’s Sigla a b c d e f g h i j k l m n [Reverse of ‘Byblos spatula’] [‘Enigmatic inscription’]

Object2 Slab Spatula Tablet Tablet Spatula Spatula Slab Slab Spatula Slab Slab Slab Slab Slab Spatula Slab

Field no. 1140 2334 8917 8918 9942 6894 13844 11688 18680

1125

Dunand 1945: 71-73 1945: 73-74 1945: 74-76 1945: 76-78 1945: 78-79 1945: 79-80 1945: 80-81 1945: 82 1945: 82 1945: 83-84 1978: 51-53 1978: 53-56 1978: 58 1978: 58-59 1945: 85-86, 135 1945: 135-138

Table A. The pseudo-hieroglyphic inscriptions.

Figure 1a. Inscription a. Photo (Dunand 1945: plate 17).

2

The slabs are of limestone, the spatulas and tablets of bronze.

158

Figures herein 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16

B. Sass: The Pseudo-Hieroglyphic Inscriptions from Byblos

Figure 1b. Inscription a. Drawing (Dunand 1945: figure 26).

a)

b) Figure 2. Inscription b. a) Photo (Dunand 1945: plate 13: 1); b) drawing (ibidem: figure 27).

159

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a)

b) Figure 3. Inscription c. a) Photo (Dunand 1945: plate 9); b) drawing (ibidem: figure 28).

160

B. Sass: The Pseudo-Hieroglyphic Inscriptions from Byblos

a)

b) Figure 4. Inscription d. a) Photo (Dunand 1945: plate 10); b) drawing (ibidem: figure 29).

161

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a)

a)

b) Figure 5. Inscription e. a) Photo (Dunand 1945: plate 12); b) drawing (ibidem: figure 30).

b) Figure 6. Inscription f. a) Photo (Dunand 1945: plate 12); b) drawing (ibidem: figure 31).

a)

b) Figure 7. Inscription g. a) Photo (Dunand 1945: plate 11); b) drawing (ibidem: figure 32).

162

B. Sass: The Pseudo-Hieroglyphic Inscriptions from Byblos

a)

b) Figure 8. Inscription h. a) Photo (Dunand 1945: plate 11); b) drawing (ibidem: figure 33).

b)

a)

Figure 9. Inscription i. a) Photo (Dunand 1945: plate 12); b) drawing (ibidem: figure 34).

a)

b) Figure 10. Inscription j. a) Photo (Dunand 1945: plate 11); b) drawing (ibidem: figure 35).

163

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a)

b) Figure 11. Inscription k. a) Photo (Dunand 1978: plate 5); b) drawing (ibidem: 52, figure 1).

164

B. Sass: The Pseudo-Hieroglyphic Inscriptions from Byblos

a)

b) Figure 12. Inscription l. a) Photo (Dunand 1978: plate 6); b) drawing (ibidem: 54, figure 2).

Figure 13. Inscription m (Dunand 1978: 57, figure 3).

a)

b) Figure 14a. Inscription n. a) Photo (Dunand 1978: plate 6); b) drawing (ibidem: 57, figure 4). Cadre noire (enlever).

165

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Figure 15. Reverse of ‘Byblos spatula’, Beirut Museum 16574 (Courtesy Beirut National Museum and West Semitic Research Project).

a)

b) Figure 16. ‘Byblos enigmatic inscription’. a) Photo (Dunand 1945: plate 14b); b) drawing (ibidem: figure 47).

in 1945. Lastly, in 1978, he added three more texts. His main contributions are the meticulous presentation of the inscriptions in Byblia grammata (Dunand 1945: 7184, 135-138), the inventorying of the signs, carefully separating variants from genuinely independent signs (Dunand 1945: 88-115), and the identification of repetitive strings (Dunand 1945: 115-121). He moreover made several concrete observations on potential links between the pseudo-hieroglyphic inscriptions and their alphabetic counterparts (see Section 3). Even

if several among its interpretive sections, above all those on the absolute chronology, have not stood the test of time, Byblia grammata remains a substantial and thorough documentation of lasting value. The secondary literature. Sznycer 1994 is partly a belated review, largely favourable, of Byblia grammata, beside a critique, severe yet just, of much of the secondary literature and in particular the various attempted decipherments (Sznycer 1994: 168-169, 172-175). 166

B. Sass: The Pseudo-Hieroglyphic Inscriptions from Byblos

Table B. Sign chart (Dunand 1945: figure 36).

I recommend Sznycer’s article to readers seeking to acquaint themselves better with the secondary literature, but also with Dunand’s work, on aspects touched upon only briefly in the present paper. A more recent summary is Van de Sande 2008, with a partial update of the bibliography.32

1945: 115).4 He thus excluded the possibility of an alphabet or a simple syllabary, opting for a logo-syllabic script, either with determinatives or without (Dunand 1945: 116, 120). 3

The feasibility of a decipherment. With the limited inventory and in the absence of a bilingual,5 Dunand (1945: 121) was prudent enough not to attempt a decipherment. Numerous authors over many decades were less judicious, their results speaking for themselves (see ‘The secondary literature’ above, and note 4). 4

The origin of the signs, the language. Dunand concluded (1930: 10; 1945: 115-116, 120-121, 130) that the signs of the pseudo-hieroglyphic script largely follow Egyptian models. As to the language he favoured Phoenician, a plausible guess even while he acknowledged that there is no proof (loc. cit. and p. 135). He proposed that this script was devised in order to give the local language a written medium of its own that it thus far lacked (loc. cit.). Sections 3 and 5 address the plausibility, chronology-wise, of this reasoning.

The chronology. Maurice Dunand attributed the genesis of alphabetic writing at Byblos to the 17th century, and of pseudo-hieroglyphic to the 20th, both on practically no evidence at all. His alphabetic and pseudo-hieroglyphic chronologies are interdependent and in fact inseparable, but whereas Dunand ultimately abandoned the former, he irrationally maintained the

The number of the signs and nature of the script. Dunand listed 102-114 signs (Table B) which, in view of the small corpus, he thought did not represent the total (Dunand

Subsequent authors who claimed there were fewer signs seem to have done so in order to advance diverse attempts at decipherment. They proved to be unsuccessful (Sznycer 1994: 168). 5  I am using ‘bilingual’ throughout for convenience, even though the alphabetic and pseudo-hieroglyphic texts are realized in two scripts but likely in one and the same language. 4 

Hoch 1990, Woudhuizen 2007, Best 2008a, 2008b, and Best and Ritveld 2010, and several others, may be added to Van de Sande’s update. Most of these are yet more ‘decipherments’. 3 

167

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latter. He had besides two sweeping ideas on these scripts, both wrong, namely that the early Phoenician inscriptions from Byblos are descended from pseudohieroglyphic, and that they constitute the first alphabet ever.

of the Byblos evidence just mentioned indicates a coexistence, or in any event nearness in time, of the pseudo-hieroglyphic and early alphabetic inscriptions from the site. Scenario 1 – A beginning in the Middle Bronze Age or earlier

Having read Byblia grammata, I am under the impression that when it comes to the temporal assignment of the Byblos inscriptions, Dunand relied chiefly on his intuition (see a typical quotation in note 46). He then took clues he gleaned from the site, some of them dreamed up, and sought with them to underpin his visualizations. Regarding the early alphabetic inscriptions, most Semitists recognized Dunand’s misrepresentations since the 1940s, a few already in the 1920s (see note 42). For pseudo-hieroglyphic Dunand’s method was not much different, but it is less well known, since fewer people are interested in these undeciphered inscriptions.

The close ties of Byblos with Egypt at that time may constitute an argument in favour of placing the genesis of pseudo-hieroglyphic in the early second millennium or even late third (Dunand 1945: 87, 145). What militates against this is the lack of any supporting evidence (see Appendix).7 The only writing on the finds from the Byblos royal tombs and the temple of the obelisks is Egyptian hieroglyphic; likewise on the seals of the kings of Byblos (Ben-Tor 2007).87 6

Scenario 2 – A beginning in the Late Bronze Age If it belongs in the 13th-12th centuries, pseudo-hieroglyphic could have been triggered by the spread of the alphabet. In that hypothetical case it will probably have been the cuneiform variety, current in the northern and central Levant, rather than the linear one further south (Sass 2005: 53-54; Finkelstein and Sass 2016: 185186).

The particulars of the chronology in Dunand 1945-1946 and in the secondary literature are reviewed in the Appendix. 3. The elusive dating of pseudo-hieroglyphic chronological clues and their reliability As all pseudo-hieroglyphic inscriptions lack an archaeological context, and external parallels to the script are not forthcoming (see Appendix), a re-examination of the evidence contained in the inscribed Byblos objects themselves, and in a handful of comparisons from the site,6 may hold the best hope for gauging the inscriptions’ timeframe. Independent of his chronological allegations, Dunand made a few such concrete observations, that I sought in the past to move forward a little (Sass 1988: 86 with note 58; 2005: 54). Here I propose to review that investigation and augment it. The evidence is of three kinds, the first of them negative.

The alphabetic cuneiform inscriptions closest to Byblos come from Kadesh on the Orontes, Kamid el-Loz and Sarepta, 100-150km away.9 For the very first time the city’s neighbours were able to put their own West Semitic languages in writing, a feat which could have motivated the Byblians to do the same, yet in their own, partly Egyptianizing way. 8

5

There is however no clue from Byblos itself for a Late Bronze Age dating of pseudo-hieroglyphic. Tubb (1980) proposed to attribute to late MB II or early LB I a Byblos arrowhead with an incised pseudo-hieroglyphic sign, but parallels seem rather to begin in the later Late Bronze Age and abound in early Iron II (below).

•• The absence of pseudo-hieroglyphic inscriptions among the abundant Middle Bronze finds from Byblos. •• A Byblos arrowhead, typologically datable, if very broadly, bearing an incised pseudohieroglyphic sign. •• Links between the pseudo-hieroglyphic and alphabetic scripts in Byblos, and/or between objects thus inscribed.

Scenario 3 – A beginning in Iron Age I to early Iron IIA In case pseudo-hieroglyphic belongs to the 11th-10th centuries, hieroglyphic Luwian monuments of King Taitas and his queen in the land of Hamath, the closest ones to Byblos, could provide another potential source of inspiration towards the end of the said time-span (D’Alfonso and Payne 2016: 119) for this monumentrich script, in theory combined with a stimulus from the

These clues are rather low-key, which is why in the following I weigh the probability of several alternative scenarios for the genesis of pseudo-hieroglyphic. Unlike its beginning, the end of pseudo-hieroglyphic can be dated with reasonable certainty: The majority

In a preliminary fashion see Sass 1988, note 58. Semitic names written on the relevant Byblos objects were transliterated in an Egyptian orthography similar to that of the execration texts. 9  By contrast, the hieroglyphic Luwian inscriptions of the Empire period closest to Byblos were discovered at Aleppo and Alalakh, more than 300km to the north. 7  8 

This evidence does not include imagery: the objects inscribed with pseudo-hieroglyphic texts are entirely aniconic. 6 

168

B. Sass: The Pseudo-Hieroglyphic Inscriptions from Byblos alphabet. And again, there is hardly a hint from Byblos itself for such a timeframe, which is why I would rather link these Hamath monuments with the next scenario.10

similar projectiles is notoriously imprecise – the 13th9th centuries, so that technically an alternative earlier than Iron II cannot be ruled out.14 But in light of the sign-forms shared between pseudo-hieroglyphic and the early Byblos alphabet, I prefer to locate the said specimen towards the end of this range. 13

9

Scenario 4 – A beginning in late Iron IIA The only clues from Byblos itself for a dating of pseudo-hieroglyphic point to late Iron IIA, and most of these constitute traits shared with the early Byblos alphabetic inscriptions. The exception is a sign identical to Dunand’s pseudo-hieroglyphic G  13 (1945: 112, and figure 36), engraved on an unstratified arrowhead (Byblos II: 575, pl. 177 [no. 13104]; Tubb 1980: 2-3; Sass 1988: note 48; Figure 17).11 Following Cross and Milik (1956), Tubb suggested a typological dating in the midsecond millennium for this arrowhead.

All other chronological indicators constitute various similarities between pseudo-hieroglyphic and the early alphabetic inscriptions from Byblos. The coexistence belongs to the beginning of the first millennium, when the West Semitic alphabet first took hold in the city.15 Here are the traits shared by pseudo-hieroglyphic with the alphabet (the chronology of the latter is summarized in Section 4). 14

10

1.

Same sign in the alphabetic and pseudo-hieroglyphic scripts. At least three signs are sufficiently distinct to substantiate the connection (see note 12); two of them were already noted by Dunand.

•• The rounded variant of pseudo-hieroglyphic sign A  14 resembles closely the rounded yods, cursive in origin, in Elibaal, Ahiram and Yahimilk (Dunand 1945: 93; Sass 2017: 120; Figure 18ab). An archaizing angular variant, reflecting the pre-cursive, Proto-Canaanite form, exists alongside the rounded in the same alphabetic monuments from Byblos, and also in the pseudohieroglyphic inscriptions (Figure 18c). a)

b)

Figure 17. Byblos arrowhead 13104. a) Photo (Byblos II: plate 177); b) drawing (Tubb 1980: 2).

The sign on the arrowhead is rather complex, so that its resemblance to pseudo-hieroglyphic G  13 is probably significant.12 Tubb (1980: 2), when he favoured the MB– LB transition as a typological dating, presented only half the evidence. According to Cross and Milik (1956: 23), whom Tubb cited, this arrowhead type is widespread in the early first millennium.13 Accepting as he did Dunand’s pseudo-hieroglyphic timeframe in the first half of the second millennium, Tubb possibly did not consider the Iron II alternative afforded by arrowhead typology to be relevant. The typological dating of

a)

b)

c)

d)

11

12

Figure 18. a) Sign A 14, rounded. Inscription c, line 8 (see figure 3b); b) sign A 14, rounded. Inscription k, line 2 (see figure 11b); c) sign A 14, angular: Inscription d, reverse, line 4 middle (see figure 4b); d) sign B 5: Inscription d, reverse, line 6 middle (see figure 4b).

See Scenario 4 also on Tubb’s arrowhead. Not in Dunand 1945. In Byblos II, Dunand merely mentioned ‘an incised sign’. 12  In contrast see Appendix on Dunand’s attempts to match other pseudo-hieroglyphic signs to various isolated markings on Byblos objects, signs of elementary shapes that probably constitute incidental resemblances. 13  ‘The lozenge-shaped type occurs as early as M.B. II (Ancient Gaza I, Pl. 20: 59), and is popular in Iron I and later at Tell Jemmeh: Gerar, Pl. 29: 24 (12th-10th cents.); Pl. 29: 31 (10th/9th cents.); etc.’ (Cross and Milik 1956: 23). I wish to add that the small dimensions of this arrowhead may indicate that its tip had been broken and then reworked. 10  11 

•• Pseudo-hieroglyphic sign B  5 (Dunand 1945: 97; Figure 18d) is identical with the early Cross and Milik 1956: 21-22 and passim; Cleuziou 1974: 316 [Class D]. Byblos arrowhead 13104 itself was not mentioned by Cleuziou. 15  See Sass 1988: note 58, at that time still following Albrigt’s high alphabet chronology. 14 

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Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

Figure 19. Zincirli, Kulamuwa orthostat inscription, Berlin, Vorderasiatisches Museum S 6579, detail (excavation photograph S 015, © Staatliche Museen zu Berlin — Vorderasiatisches Museum, Fotoarchiv).

cursive West Semitic oblique, legged kap. This is perhaps no accident, as the alphabetic form is quite distinct in its asymmetry both vertical and horizontal. Presumably because it is absent from the alphabetic Byblos inscriptions, the legged variant was not noted by Dunand. In these inscriptions the archaizing, ProtoCanaanite trident form was regularly used. But the legged variety is likely to have been known in Byblos from ink inscriptions, nonarchaizing by definition, that have not survived in the metropolis itself (see note 26), not even on sherds. And the form is well attested on contemporary, far less archaizing Phoenician monuments such as Kulamuwa’s (Figure 19). •• Regarding pseudo-hieroglyphic sign A 15 (Figure 20a) and its double, Phoenician shin, Dunand (1945: 94) has observed the following: ‘In the pseudo-hieroglyphic texts this sign is always placed in the top half of the line, a position perpetuated in [rather “adopted from”, B.S.] the archaic alphabetic texts.’ This high-up position can hardly be fortuitous and, more than the sign’s shape, may betray a cursive alphabetic vorlage.16 A variant of sign A  15, taller and

occupying most of the line’s height in keeping with the late Proto-Canaanite shin, is also known in pseudo-hieroglyphic Inscription d (Figure 20b). Both forms also coexist in the Phoenician inscription of Shipiṭbaal. These three signs may indicate that the pseudohieroglyphic script was partly modelled on early cursive letters of the alphabet. 2.

3.

Same word-dividers in the alphabetic and pseudohieroglyphic scripts. Nearly 50% of the pseudohieroglyphic inscriptions display some word dividers – short vertical strokes – as in the alphabetic inscriptions from Byblos (Dunand 1945: 134, and passim; Figures 9 and 21). Same framing of alphabetic and pseudo-hieroglyphic texts. The lines of script in pseudo-hieroglyphic stone slab g (Dunand 1945: 80; Figure 7) have conspicuous double-line frames, same as in Yahimilk’s inscription (Martin 1961: 65; Figure 21).17 In the other pseudo-hieroglyphic stone 16

Are there between pseudo-hieroglyphic and the alphabet two more points of contact? One of them could be the direction of writing – mostly right to left, with a number of signs in reverse (see Dunand 1945: 80; Posener 1969: 227-228, for pseudo-hieroglyphic, and note 23 herein for the Byblos alphabet). Another potential point of contact is a potential palimpsest, if identified correctly: ‘A phenomenon invoked from time to time … is the traces of pseudo-hieroglyphic 17 

15

In contrast, the double chevron shape itself is rather simple. It is found in a variety of unrelated scripts, and is widespread besides as a potter’s mark and mason’s mark, also at Byblos itself (see Appendix). 16 

170

B. Sass: The Pseudo-Hieroglyphic Inscriptions from Byblos

a)

b) Figure 20. a) Sign A 15, short, filling top half of line: Inscription d, reverse, line 11 right (see figure 4b); b) sign A 15, tall, filling height of line: Inscription d, obverse, line 15 right (see figure 4b).

Figure 21. Byblos, Yahimilk inscription, Beirut Museum 2043 (Courtesy Beirut National Museum and West Semitic Research Project).

inscriptions the frames and line separators, when present, are single-lined.18 The framing is more specific than the shared word dividers just mentioned.

inscriptions Martin (1961) said he saw under most royal Phoenician inscriptions from Byblos, including Ahiram’s sarcophagus. … I am all for this idea, which could substantiate the overlap I propose for the ‘pseudo-hieroglyphic’ and alphabetic scripts at Byblos in the early ninth century… Yet these underlying … texts may well be a figment of Martin’s imagination: Not one of those who quoted Martin ever professed to have seen them with their own eyes; nor was I able to make out these texts on the originals or their photographs’ (Sass 2005: 78). This might require reconsideration: Reinhard Lehmann could not see these ostensible underlying signs on Ahiram’s sarcophagus, but he could on Yahimilk’s inscription (2005: 4, note 23; 2008: 122 and note 13 [both overlooked in Sass 2017], and personal communication correcting Shipiṭbaal to Yahimilk in the latter reference). What is more, the framing of Yahimilk’s inscription is gone on the right (Dunand 1930: 321; Martin 1961: 67) and most of the surface is worn and pockmarked; traces of the original smoothing remain only at the very left. Could the stone have deteriorated and then been recarved

17

as Martin (loc. cit.) suggested? Could Martin have observed veritable pseudo-hieroglyphic traces on this stone (and this is what had fired his imagination to see them everywhere)? I still see nothing of the kind, but am willing to be persuaded by eventual better photographs. Back to Ahiram’s sarcophagus, M. Lundberg (2004: note 11) stated that ‘[w]e did not notice evidence of a pseudo-hieroglyphic inscription, but our time with the Aḥiram sarcophagus was limited and we were not looking for such an inscription. Our photographs in Pl. XI may show some of the traces noted by Martin (see his fig. 8).’ Like Reinhard Lehmann, I was unable to see them. 18  Dunand (1945: 137) inaccurately compared the double-line framing of Yahimilk to the single-line frame of the ‘enigmatic’ inscription.

171

Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

Figure 22. Obverse of ‘Byblos spatula’, Beirut Museum 16574 (Courtesy Beirut National Museum and West Semitic Research Project).

4.

5.

Same object-class – spatulas – bearing either alphabetic or pseudo-hieroglyphic inscriptions. Known only from Byblos, inscribed bronze spatulas are another common ground of the two scripts (Dunand 1945: 85, 135; Sass 1988: 8687). Same object – a spatula – bearing alphabetic alongside pseudo-hieroglyphic script? Related to the foregoing point is the alphabetic spatula (Figure 22) bearing on its other face scattered signs (Figure 15) that Dunand (1945: 85-86, 157) understood as pseudo-hieroglyphic. Even though I tend now to accept this identification which I doubted previously (Sass 1988: 86), the signs on the reverse seem not to form a continuous text. Indeed Dunand (1945: 135) suggested that they were incised for practice.1918

placed the royal alphabetic inscriptions from Byblos ca 1000-900 BC (see Sass 2017: 116-119) was largely founded on letter typology of undated inscriptions,20 yet has been a cornerstone of West Semitic palaeography for decades. To many it still is. Since 2005, working either individually or with Israel Finkelstein, I have been advocating a much lower chronology of the royal Byblos inscriptions, in the ninth-eighth centuries, founded on comparisons with non-monumental inscriptions from stratified Iron IIA contexts and on the general picture of the early alphabetic monuments (e.g. Finkelstein and Sass 2013: note 196; Sass 2017: 129-134). The absolute dating in use herein for the archaeological assemblages that yielded the said Iron IIA inscriptions follows the low archaeology chronology (Finkelstein and Piasetzky 2010: 383). 19

The lower chronology of the Byblos alphabet rests on three pillars.

4. An interpolation: Chronology of the alphabet at Byblos

1.

Addressing the links of pseudo-hieroglyphic with the alphabet in Byblos, it appeared to me necessary to devote a number of paragraphs to the chronology of the latter. The influential Albright-Cross framework that ‘The spatula with a Phoenician inscription and pseudohieroglyphic engraving exercise … proves that these [the pseudohieroglyphic spatulas] had still been in use at Byblos when the alphabet was invented [rather: … towards the time the alphabet has arrived in Byblos]’ (Dunand 1945: 135). But Dunand was referring to the first half or middle of the second millennium (see Appendix), centuries before the arrival of the alphabet in Byblos.

Redating to ca 900 the transition from ProtoCanaanite to the cursive. By stratified inscriptions, in particular those from Rehov (Sass 2016: 206; Sass and Finkelstein 2016: 30-33), this development belongs to the transition from

The statues of Pharaohs Shoshenq I and Osorkon I to which Kings Abibaal and Elibaal added their own texts lend these Byblian kings a terminus post quem only (Sass 2005: 70), despite an attempt by Alan Millard (2012: 408) to argue the contrary, an attempt that considered neither the general picture of Egyptian statues in the Levant nor the down-dating of the Byblos alphabet via stratified non-monumental comparisons (Sass 2017: 132-133).

19 

20 

172

B. Sass: The Pseudo-Hieroglyphic Inscriptions from Byblos early Iron IIA to late Iron IIA.21 The only slightly earlier dissemination of the alphabet from its core region, the Shephelah  / Philistia, to the entire Levant and the Jazira is additionally inferred from the indirect evidence of the later, and strongly archaizing, mostly Proto-Canaanite Fakhariya writing (Sass and Finkelstein 2016: 3637). The timing of the dissemination and of the transformation of the alphabet into a cursive, may be linked with the roughly contemporary foundation of numerous West Semitic states, documented in the Assyrian sources since Adadnarari II (912-891) (loc. cit.). The identification of cursive traits in all the earliest monumental inscriptions in the West Semitic alphabet, Byblos included.22 These traits lend the monumental alphabetic inscriptions a terminus post quem ca 900 (e.g. Sass 2005: 30-31; 2017: 119130).2322 Circumstantial evidence for the actual launch of the monumental alphabetic inscriptions only ca 830. Among such inscriptions with a historical dating (Sass 2005: 83; Finkelstein and Sass 2013: 194-196) there is none earlier than the last third of the ninth century.24 My preference for anchoring the earliest among the Byblos series, all undated (see note 20), concurrently with the earliest historically dated inscriptions, is supported by circumstantial evidence only (Sass 2017: 130-131). This evidence includes for instance the analogy from the Fakhariya script just mentioned, with twice as many archaizing letter shapes as in Byblos,25 and the inscribed, nonalphabetic monuments erected by West Semitic rulers ca 900-830 (Section 5.2). If such was the case, the alphabet in the Levant ca 900-830 will have been used primarily for documents.2625

An art-historical benchmark may be added to these three script-related anchors: Dated parallels of the reliefs on Ahiram’s sarcophagus do not precede the ninth century (Sass 2005: 75-82 = 2017: 118).

20

2.

5. Conclusions. Pseudo-hieroglyphic, a contemporary of the early Byblos alphabet Dunand’s reasoning in favour of a common ground of the pseudo-hieroglyphic and early alphabetic inscriptions from Byblos (Section 3 with note 19) constituted my point of departure for the present paper (first in Sass 1988: note 58). 5.1. The Byblos alphabet in the ninth century and the genesis of pseudo-hieroglyphic

21

3.

What is the most fitting time for the creation of this new, monumental script in Byblos? Among the scenarios for pseudo-hieroglyphic beginnings contemplated in Section 3, from the Middle Bronze on, most are mere notional constructs, lacking tangible clues for absolute chronology. The only concrete indications for a pseudohieroglyphic timeframe are the five correspondences with the Byblos alphabet in the ninth century, likewise presented in Section 3 (or up to seven correspondences, see note 17). Here they are listed again in brief.

23

1. 2. 3. 4. 5.

24

Shared signs. Similar word dividers. Similar text framing. Spatulas inscribed in either script. A spatula inscribed in both scripts.

All five points indicate proximity, but by themselves Points 2-5 cannot decide between a coexistence and a succession of pseudo-hieroglyphic and the alphabet. It is Point 1 that tips the scales, I think, in favour of a coexistence. The three alphabetic Byblos letters in question are cursive-influenced (details in Section 3), with forms born no earlier than ca 900 BC. These forms place their pseudo-hieroglyphic lookalikes in the ninth century as well.

Albright and Cross placed the transition from Proto-Canaanite to Phoenician in the Iron I-II transition, ca 1000 BC in their chronology, by no stratified evidence at all (see Sass 2017: 116). For them the spatula and Ahiram’s inscriptions were the earliest examples of post Proto-Canaanite Phoenician writing. 22  The cursive traits had been observed by Zuckerman and Swartz Dodd and by Lehmann (see note 36). 23  The least developed Byblos inscriptions, their script cursive but with certain letters still oriented left to right in the Proto-Canaanite tradition, are cone A (Sass and Finkelstein 2016: 30), sherd 2927 and cone 11671 (latter two in Lemaire 2015: 13, and notes 12, 13 [overlooked in Sass and Finkelstein 2016]), deduced palaeographical dating ca 900 BC (Sass and Finkelstein, loc. cit.). The first to list all 12 or so small Byblos inscriptions was indeed André Lemaire (loc. cit.); in any event I do not recall another author. These inscriptions merit a study dedicated to them as a group. 24  One can only guess why this development had occurred specifically in the 830s. Could Hazael (reigned ca 840-805) have had a hand in this (I. Finkelstein’s proposal in Sass 2017: 115-116)? 25  Fakhariya belongs securely about 830 BC (references in Sass 2005: 46, 91-95; 2017: 119 and note 27). 26  As you would expect in the Levantine climate, no documents of the early first millennium, written in ink on papyrus or parchment, have been preserved, but they can reasonably be inferred from their non-perishable spinoffs – the rare pottery vessels and sherds from Iron IIA archaeological contexts ca 900-850 BC, bearing brief cursive 21 

While common wisdom would probably take the seniority of a non-alphabetic script for granted,27 the resemblances just mentioned lead to the surprising conclusion that pseudo-hieroglyphic will have been born soon after the transformation, ca 900 BC, of the 26

inscriptions. “Clearly the streamlining, or ‘cursivization’ of the alphabet was not triggered by a word here, a word there, scribbled on a jar, but rather by a critical mass of writing with pen and ink” (Sass 2016: 224; see also ibid.: 215-217). By way of conjecture one may attribute to the beginning of this phenomenon also the three Byblos inscriptions mentioned in note 23, all alas without an archaeological context. 27  In Sass 2005: 54, I assumed too that pseudo-hieroglyphic was current in Byblos since an unspecified time in the later second millennium and until the alphabet had replaced it – ca 900 in documents, and ca 850/830 also in monuments.

173

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alphabet into a cursive: At least three of the pseudohieroglyphic signs may be characterized as offshoots of the cursive alphabet.

alphabet fit for monuments, the Phoenician language, again presumably, seems to have suffered from no such restriction. Byblos may have sought to emulate Hamath, the closest place with contemporary inscribed monuments (Payne 2012: 47-50), but not that kingdom’s Luwian hieroglyphs; for inspiration regarding the script the Byblians turned to the respected writing of Egypt (Section 2), an act which, given the longstanding Egypto-Byblian ties, comes as no surprise. Yet Byblos created a script, partly Egyptianizing it is true (Table B), but in its own language,30 the only non-alphabetic West Semitic script in existence.

But it is not only the forms and stances of the three above signs and their elevation within the line that place the beginning of pseudo-hieroglyphic ca 900; such a beginning fits into a general West Semitic pattern of monuments written first in other scripts, before being replaced by the alphabet ca 830 (below).

29

5.2. What gave rise to pseudo-hieroglyphic? If it was born in the early ninth century, one may reasonably assume that pseudo-hieroglyphic was devised in answer to a Byblian need the newly-adopted alphabet did not satisfy.28

While a number of the pseudo-hieroglyphic signs follow hieroglyphic Egyptian models, at least three emulate cursive alphabetic letters. The source of the rest can only be guessed at; they may have been devised locally. In any event I find it impossible to adopt Dunand’s notion (1945: 90-115), followed by Posener, of a hieratic source of most signs (see Appendix), especially as the two authors sought their models in the Egyptian script of the Middle Kingdom.

27

In proposing a cultural-historical framework into which the genesis of pseudo-hieroglyphic could fit, I draw on contemporary phenomena from Syria. The alphabet has probably spread in the Levant around 900 or somewhat earlier, roughly concurrently with the foundations of West Semitic states in the region (Section 4), but seems first to have been employed for documents (note 26); historically-dated alphabetic inscriptions on monuments and prestige objects emerged only ca 830 (Section 4; on Byblos see note 23). All the same, monumental writing by West Semitic rulers dates back to ca 900, yet it was in cuneiform or in hieroglyphic Luwian, the veteran, high-status scripts in the region. This is attested at Tell Halaf and Til Barsib (Sass 2005: 57, following G. Bunnens and J.D. Hawkins), possibly also Hamath and other kingdoms.2928

5.3. The runtime of pseudo-hieroglyphic – about 900-830 That the pseudo-hieroglyphic monuments only just preceded the alphabetic ones rather than competing with them in the same time-slot, is borne out by the royal authors of the latter.31 For who in Byblos would have been churning out pseudo-hieroglyphic stone inscriptions at a time when the alphabet was ultimately deemed fit for royal monuments?32 As the hypothesis goes, pseudo-hieroglyphic was employed from ca 900 BC chiefly, or exclusively, in Byblian monuments and prestige items, and abandoned towards the last third of the ninth century in favour of the alphabet. In the absence of a bilingual, it is unknown whether a short overlap of the monuments in both scripts existed ca 830, or not.3332 30

31

Byblos was partly different: While ca 900 it had presumably not yet considered its newly adopted It is unknown which script was in use in Byblos prior to the adoption of the linear alphabet in Iron Age II or the later tenth century. More than a decade ago I speculated (Sass 2005: 53) that following the fall of Ugarit the cuneiform alphabet lived on in the rest of the northern and central Levant until the arrival of the linear alphabet towards 900. After all, the demise of Ugarit need not have eradicated the cuneiform alphabet in places that had been using it alongside Ugarit and that survived the 12th-century destructions. But even if this unverifiable proposal is one day confirmed, it is uncertain whether it applies to Byblos: The excavations at the site have not yielded a single cuneiform alphabetic text. With its special ties to the Nile Valley, Byblos in the 12th-10th centuries might have been using the Egyptian script, but if so, there are no archaeological traces of this either. 29  More recently see Bryce 2012: 60-63; Bunnens 2016: 268-269; Sass 2016: 207 and note 37. Bunnens (loc. cit.) described the situation as follows: ‘Lacking a writing system of their own, these peoples adopted a script and a language that conferred an aura of nobility on them. … the Luwian inscriptions found at the site [Til Barsib] might have been written [around 900 BC] for Aramaean rulers.’ I would express the first sentence somewhat differently: ‘Having only recently implemented a writing system of their own, the alphabet, these peoples did not yet regard it fit for monuments; for these they adopted a script and a language that conferred an aura of nobility on them.’ See also Bryce 2012: 60-61 on the possibility that some of the Levantine rulers who wrote their monuments in Luwian and bore Luwian or Hittite names were speakers of Aramaic. 28 

Thus first Dunand 1945: 135. While there is no confirmation that undeciphered pseudo-hieroglyphic renders Phoenician, the Byblians will hardly have devised the new script for writing Luwian, or another language. 31  If, as I propose (note 26), the alphabet in Byblos served ca 900-830 for documents only, the presumed existence of pseudo-hieroglyphic papyri (Posener 1969: 226; Sass 1988: note 58; Sznycer 1994: 169) may become unlikely. Pottery vessels or sherds inscribed in ink or incised, the durable offshoots of long-decayed papyri, similar to those with various alphabetic texts, are indeed absent from the pseudohieroglyphic corpus. 32  Yahimilk’s inscription will serve as an illustration of the end of pseudo-hieroglyphic if Lehmann’s impression of it as a palimpsest (note 17) is one day confirmed. 33  Regarding the transition elsewhere in the Levant, its only attestation in a bilingual is the cuneiform and alphabetic texts on the Fakhariya statue (Sass 2017: 111, and note 9). Yet the proximity to Assyria may have played a role here. Closer to Byblos, at Hamath, monumental alphabetic writing is attested only after Luwian has ended. At Byblos itself the four pseudo-hieroglyphic spatulas, and the single alphabetic one (Section 1) with ostensible pseudo-hieroglyphic signs on its reverse, may constitute an analogy, if a limited one – the alphabetic spatula is non-royal and the authorship of the other four is unknown. 30 

174

B. Sass: The Pseudo-Hieroglyphic Inscriptions from Byblos It follows (if my rationale is accepted) that the alphabetic-like traits in the three pseudo-hieroglyphic signs have not replicated the earliest monumental alphabetic inscriptions ca 830 and on (Section 4); they will have descended from preceding alphabetic documents written in ink in the earliest cursive since 900 BC or slightly later, the likes of which were not found at Byblos but can be inferred (note 26). In other words, the temporal overlap will have been between the cursive alphabetic documents and the lapidary pseudohieroglyphic monuments, and just some seventy years long.

hieroglyphic inscriptions was Phoenician (see Section 2). The following are speculations on what else might be read into these inscriptions. 1.

2.

5.4. Lapidary pseudo-hieroglyphic versus the nonlapidary alphabet Several among the pseudo-hieroglyphic texts are truly lapidary in character, and well executed, in particular (their state of preservation partly obscures this) inscriptions a and g (Figures 1, 7). No wonder that their full-bodied signs were initially preferred for monuments,34 the non-lapidary alphabet on monuments appearing unbalanced and squiggly by comparison (see Figures 1 and 7 vs. Figure 21).35 When, about 830 BC, the letters of the alphabet finally replaced Luwian hieroglyphs, Assyrian cuneiform and pseudohieroglyphic on the monuments of the West Semitic world, this seeming decline will have been deliberate; it was probably related to an acceptance that the alphabet, even while less imposing in appearance, was capable of holding its own on monuments as well.3635

3.

Royal? On the analogy of the five alphabetic stone monuments, all of them royal, one may quite plausibly infer that the preceding pseudohieroglyphic monuments were royal too. A royal authorship of the two bronze plaques is not impossible. The four bronze spatulas are perhaps non-royal on comparison with the Phoenicianinscribed spatula (Section 1). How many kings? The deduced lifetime of pseudohieroglyphic prior to the alphabet’s takeover of the Byblos monuments is ca 900–830 (Section 5.3), probably accommodating between two and five kings. Formulas? These inscriptions were supposedly employing formulas similar to those in their early alphabetic counterparts,37 only slightly later (see Dunand’s attempt – 1945: 115-120). Genres? The royal alphabetic inscriptions from Byblos include one funerary text and four dedicatory inscriptions from temples, but no text commemorating royal deeds other than the construction or embellishment of sanctuaries (Finkelstein and Sass 2013: note 196). If pseudohieroglyphic is deciphered one day, we may with luck discover whether the latter genre was present too, and who among the five royal authors of the alphabetic inscriptions was also the last king to use the former script (see note 33). Phonetic value? Could the proposed pseudohieroglyphic imitations of yod, kap and shin indicate a related phonetic value in the target script? Syllables such as ya, ka and ša come to mind, but there is still no way of verifying this, especially as pseudo-hieroglyphic is probably not purely syllabic (Section 2). 36

4.

33

34

5.5. On the contents of the pseudo-hieroglyphic inscriptions

5.

Dunand made the reasonable assumption that the language of the non-alphabetic, undeciphered pseudoMarkus Egetmeyer’s observation, Oct. 2017. To repeatedly declare on this background the wholesale excellence of the monumental alphabetic writing from Byblos, as Rollston did (2016: 20, 22, and passim), is perhaps a little overstated. (Lehmann 2017: 85 wondered similarly about Rollston’s delight in the Kefar Veradim writing.) Contrast Lehmann’s straightforward, expert treatment (2008) of the cursive-like elements in Ahiram’s script. Besides, that the alphabet was best suited to pen and ink is amply demonstrated by the excellence of documents – from Tell Deir Alla to Elephantine and beyond. 36  As Zuckerman and Swartz Dodd (2003: 107) judiciously observed, ‘[I]t would be hard to find any exceptions to the rule that scribes writing Northwest Semitic inscriptions essentially rely on ink-made strokes as their models, the common point of reference for any and all script styles, regardless of medium.’ Lehmann (2008) has elaborated further on this notion. Let me add three comments. (1) This is true for the general picture of monumental West Semitic alphabetic writing in the early first millennium, but it has an exception: it does not apply to the archaizing, mostly pre-cursive letter-forms, ProtoCanaanite in origin, prevalent in Fakhariya and Byblos (Sass 2017: 111, 116), nor to the ‘eccentric’ ones (Sass 2005: 28-34). (2) In the sixth century the Aramaic variety of the West Semitic alphabet developed a veritable lapidary style (Naveh 1974: 57, followed in Sass and Marzahn 2010: 152, 161-162). (3) In a preliminary fashion the observation of a cursive origin of the monuments’ script was already made in the 1920s regarding Ahiram (e.g. Torrey 1926: 239, and Ronzevalle 1927: 13; overlooked in Sass 2017: 119). 34  35 

Synopsis With only 13-16 inscriptions and no bilingual the nonalphabetic pseudo-hieroglyphic texts from Byblos remain undeciphered. Even the language, though likely Phoenician, is not positively identified. These obscurities are long acknowledged, and the existing evidence is too meagre to allow progress. This is why I chose for the present contribution the issue of pseudohieroglyphic chronology, slightly better documented via this script’s interaction with the early Byblos alphabet. Turns of phrase similar to those in the early alphabetic Byblos monuments had a long life. They are present in the inscription of king ʾkyš of Eqron in the seventh century and of king yḥwmlk of Byblos in the fifth (KAI 286 and 10 respectively). 37 

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The surprise was in the first place mine when in late 2017, towards the conclusion of my research, a beginning in the ninth century imposed itself. True, for years (see Sass 1988: note 58) I was convinced that pseudo-hieroglyphic overlapped the early alphabet in Byblos. But like everyone else (and while I had no concrete stance on when exactly it was born), I have taken it for granted that pseudo-hieroglyphic existed in Byblos long before the alphabet.

alphabetic monumental writing in the West Semitic kingdoms in the ninth century adds implicit support. While I consider it a working hypothesis rather than a definite solution, the scheme proposed herein is perhaps less hypothetical than any other Sitz im Leben contemplated hitherto for the pseudo-hieroglyphic inscriptions.

The results of the study – some more concrete, some more speculative – can be summarized in ten points.

I placed my notes on Dunand’s chronology in this appendix as they have become too long for Section 2 on the history of research.

Appendix to Section 2. On Dunand’s chronology

1.

A few overlaps indicate that pseudo-hieroglyphic incorporates elements that entered the alphabet when it (the alphabet) had already completed its transformation from Proto-Canaanite to cursive, i.e. ca 900 BC (Sections 3, 4, 5.1). 2. With 7-9 inscriptions on stone, pseudohieroglyphic is better represented at Byblos on monuments than the early alphabet with five or six inscriptions (Section 1). 3. Little-known pseudo-hieroglyphic is besides the only non-alphabetic West Semitic script in existence (Section 5.2). 4. Unlike the West Semitic alphabet, pseudo-hieroglyphic is inherently lapidary (Sections 4, 5.4). 5. Pseudo-hieroglyphic has been adopted in Byblos for monuments at a time when the alphabet, distinctly non-lapidary, was not yet considered grand enough for the role (Sections 5.3, 5.4). 6. In this choice, Byblos was following a trend of several West Semitic kingdoms, which were seemingly using the alphabet since ca 900 BC for documents, but initially employed non-alphabetic (Assyrian and Luwian) scripts for monuments during the first two thirds of the ninth century (Section 5.2). 7. Specifically what Byblos was seeking to emulate may have been the concept of monumental writing observed ca 900 BC in nearby Hamath and/or Egyptian hieroglyphic (ibid.). 8. At the same time Byblos has not adopted Hamath’s hieroglyphic Luwian script and Luwian language; it has created a new script, probably logo-syllabic, to render the Phoenician language on its monuments (Sections 2, 5.2). 9. It appears that pseudo-hieroglyphic lived on in Byblos until roughly 830 BC, when the alphabet has finally established itself also for monuments (Sections 4, 5.3). 10. Dunand’s pseudo-hieroglyphic chronology of 1945 is far of the mark (see Appendix).

1. A four-point summary 1.

2.

3.

4.

The runtime of pseudo-hieroglyphic. ‘… in use during the entire Middle kingdom and Hyksos period’ (Dunand 1945: 131). And until the 14th century (p. 86). Dunand believed in this chronology all his life (Dunand 1978: 59). The runtime of the early alphabet at Byblos. ‘… in use at Byblos certainly since the beginning of the Hyksos period and possibly earlier’ (Dunand 1945: 131). Abdo sherd 17th century and Shipiṭbaal slab 16th (p. 160). But Abibaal and Elibaal belong towards 900 BC, which would mean for the entire royal alphabetic series from Byblos a duration of some 800 years. The overlap of pseudo-hieroglyphic with the alphabet proposed in 1945. ‘[with the alphabetic spatula] The pseudo-hieroglyphic system lasts until the arrival of the alphabet’ (p. 86). ‘The Phoenician alphabet was already fully formed at the time of the Middle Kingdom, surely since the 13th dynasty. … It was in use at the same time as the pseudo-hieroglyphic system. … The attribution to the alphabetic list of a few isolated signs on Middle Kingdom objects [from Byblos] … may reassign the emergence of the alphabet to the 12th dynasty’ (p. 145, partly paraphrased). The overlap and the down-dating of the alphabet in 1946. Finally Dunand (1945 [1946]: 200) moved both the Abdo sherd and Shipiṭbaal slab from the Middle Bronze Age to ca 1300-1200 BC, the alphabetic spatula to the late 11th century, and Ahiram to ca 1000 (no comment on Yahimilk). But, abandoning the proposed overlap without a word, he did not down-date the pseudohieroglyphic inscriptions accordingly from the 14th century to the 11th.

2. Dating by archaeological context, object typology, and intuition

Explicit substantiation of the dating ca. 900-830 BC derives from just a few epigraphic clues uncovered at the site. This is not much, but the agreement of Byblian pseudo-hieroglyphic with the broader pattern of non-

2.a Pseudo-hieroglyphic Dunand (1945: 131-134) attributed the genesis of pseudo-hieroglyphic to the early 12th dynasty, 176

B. Sass: The Pseudo-Hieroglyphic Inscriptions from Byblos resorting to ostensible contextual arguments. In the spirit of the times, he described all this within a general framework of a new invading people (p. 133), a scenario which has little to do with the evidence uncovered on the site.

8), or offered datings in the third millennium that are not better founded. (For some of the references see Sznycer, loc. cit.) Only Alan Millard (1976: 134) proposed that pseudo-hieroglyphic died out at the end of the Late Bronze Age.

Archaeological context. ‘None of the inscriptions engraved in stone was found in its original place’ (p. 134). The alleged Middle Bronze context of bronze tablets c and d and of spatula e is proclaimed, then justified in vague terms (loc. cit.), but with no supporting evidence at all.38 The description of the remaining three spatulas’ contexts is equally nebulous at best.39 In other words, no pseudo-hieroglyphic inscription can be attributed to a meaningful archaeological context.

Why has no post-1946 author down-dated the pseudohieroglyphic inscriptions to the early first millennium on the combined strength of the early alphabetic inscriptions from Byblos and Dunand’s reasoning for an overlap? Probably the instinct was that a nonalphabetic script has to be pre-alphabetic (Section 5.1), so that no one took Dunand’s evidence for an overlap seriously. It is thus all the more remarkable that all these authors did take Dunand’s pseudo-hieroglyphic chronology itself seriously.

Besides, once Dunand conceded in 1946 that the alphabetic spatula belonged in the late 11th century, his visualized 14th-century overlap with pseudohieroglyphic should have moved down towards 1000 BC, but this did not happen. Dunand (1978: 59) continued to adhere to his Middle Bronze dating of pseudo-hieroglyphic as if nothing had changed.

2.b The alphabet

37

38

Despite no supporting evidence Dunand had been convinced (1945: 131) that the alphabet was born in Byblos itself out of pseudo-hieroglyphic. He ignored what most Semitists knew well by 1945 – that Byblos has not produced the earliest examples of the alphabet; that the alphabet dated centuries back.

The chronology of the pseudo-hieroglyphic inscriptions in post Dunand research. Whereas a number of Semitists saw since the 1920s through the Byblos excavators’ imagined chronology of the Phoenician inscriptions, correcting the timeframe to the tenth century (e.g. notes 42-44), most of those interested in pseudohieroglyphic inexplicably did not recognize the interdependence of Dunand’s alphabetic and pseudohieroglyphic chronologies and the ensuing hopelessness of the latter. Thus several authors either continued uncritically to rely on Dunand’s defunct stratigraphic claims regarding the early-second-millennium time of pseudo-hieroglyphic, diminishing the coherence of their own work (e.g. Cross 1967: note 30; Posener 1969: 239;40 Sznycer 1994: 169-170; Van de Sande 2008:

The chronology. Dunand (1945: 160 and passim) attributed Ahiram to the 13th century, inter alia on account of a stray fragment of an alabaster vase inscribed for Ramses II, found in the thoroughly disturbed royal tomb (pp. 139-142),41 and placed the alphabetic spatula in the 14th century for no real reason. He further assigned Yahimilk’s inscription to the 12th century and Shipiṭbaal’s to the 16th on palaeographical claims no one could follow. On the other hand his attribution of the inscriptions of Abibaal and Elibaal was more realistic, to the tenth – early ninth century, via the names of the pharaohs to whose statues these Byblos kings added their own names; he could not possibly make them any older. 40

39

Partial corrections of Dunand’s chronology in the 1920s and on. Beyond Dunand’s world the understanding of the alphabet’s evolution in the second millennium was beginning to take shape in the course of the 1930s and 40s, and it became clear (in part already in the 1920s) that Dunand’s chronological pronouncements were without merit, that the alphabetic Byblos inscriptions

‘The two tablets c and d have appeared immediately below the Hellenistic layers, the installations of which penetrated rather deeply into the Middle Bronze strata that they overlie directly. It is thus impossible to know precisely to which period of that epoch they belonged. Spatula e was discarded when the floor of the massebot temple’s court had already been raised relative to its original level. The archaeological context permits with some certainty to set the date of that level to the 14th century.’ The three objects appear from Dunand’s description to be unstratified: The two tablets could as well originate in Hellenistic fills, and for the 14th-century context of spatula e we have no supporting evidence beyond Dunand’s word. 39  Spatula b ‘… does not come from an absolutely homogeneous archaeological layer’ (p. 74), spatula f was ‘collected … in the debris already evacuated from the excavation area’ (p. 80), spatula i comes from a mixed context, for which Dunand (p. 82) had mentioned, but never illustrated, pottery sherds and other finds of the Early Bronze and Middle Bronze, at the same time remaining silent on the latest sherds recovered. 40  Posener has made valuable observations, beyond the scope of the present paper, on the pseudo-hieroglyphic script (the writing technique, direction, word boundaries…), yet his Egyptian comparisons of the early second millennium, in particular the hieratic 38 

ones, based as they are on his reliance on Dunand’s chronology, are alas irrelevant. 41  Dunand was well aware that his 13th-century dating of Ahiram was mired in controversy and that most Semitists favoured the tenth century (compare note 44). In such a context, his defence of the alabaster fragment (1945: 140) sounds particularly apologetic: ‘To tell the truth, the fragment with the name of Ramesses II uncovered in the funerary chamber, is in need of the support of all other [datable] documents in order to maintain its chronological value, for it is plagued by doubt. The tomb had been robbed.’ Indeed, Dunand renounced soon after the validity of the alabaster fragment and the ‘other documents’.

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cannot be much earlier than the tenth century (Spiegelberg 1926,42 Lidzbarski 1927,43 Albright 1943: 19, Aimé-Giron 194344 ). The Proto-Canaanite alphabet in the 13th century BC, documented chiefly at Lachish (see note 47), was much less developed than any alphabetic inscription from Byblos (Albright 1947: 154). Indeed Dunand, in the post-scriptum appended in April 1946 as pp. 197-200 to the published book, backtracked in part (Albright, loc. cit.), acquiescing to the generally agreed dating of Ahiram ca 1000 BC and of the alphabetic spatula in the late 11th century (see ‘Pseudo-hieroglyphic’ above). Dunand justified this sea-change with tenuous ceramic arguments.45 Gone was the stratigraphic ‘evidence’ hitherto presented as support for the much higher chronology he had been espousing so forcefully just a few months before. In the post-scriptum Dunand (1946: 200), on no foundation whatsoever, also down-dated Shipiṭbaal to ca 1300-1200 BC,46 two-three centuries before Ahiram. (Not a word on Yahimilk in the new chronology as already noted.) This led him to attribute a time-range of some 400 years to the five royal Phoenician inscriptions from Byblos – ending ca 900 BC, shorter than his erstwhile 800 years but still irrationally long. 41

referred to Egyptian hieroglyphic and hieratic parallels of the earlier second millennium (pp. 90-115), and Posener (1969: 226) did the same in a paper written for Dunand’s festschrift. Yet this dating rendered the said comparisons doubtful from the beginning; it never occurred to Dunand nor to Posener to investigate whether such comparisons are valid also for the later second millennium, and early first.

42

43

Comparisons with assorted Levantine and Aegean scripts. Dunand’s comparisons (1945: 123-131) of random pseudo-hieroglyphic signs with those of various nonalphabetic scripts other than Egyptian,47 yielded no meaningful insights, a negative outcome Dunand himself (pp. 128, 131) has not failed to acknowledge. 46

44

Comparisons with sporadic Middle Bronze signs from the site itself. Similarities of pseudo-hieroglyphic signs to isolated designs, mostly incised potters’ marks, which Dunand said were Middle Bronze but supplied neither written evidence nor illustration (p. 87), may or may not date to that period. But these designs hardly prove his point in any case: most of them constitute fortuitous resemblances of simple shapes, that may occur anywhere. Another character which Dunand invoked, a double-line double chevron incised on a Middle Bronze Age gold dagger and axe, was a centrepiece of Dunand’s chronology (loc. cit., and also p. 145). Unlike the various markings just mentioned, the double-line realization of this sign (but not its twin-v form as such) is quite distinct and might have strengthened Dunand’s dating if it had a pseudo-hieroglyphic counterpart. Curiously, it has not: Pseudo-hieroglyphic sign A  15 (pp. 93-94) is a single-line double chevron, whereas sign G  14 (p. 112) is a double-line single chevron.48 Dunand must have made a mistake. I wish to add that there is not a single pseudo-hieroglyphic inscription, nor for that matter a West Semitic alphabetic one, among the rich finds in the royal tombs of the Middle Bronze Age in Byblos; all the contemporary inscriptions from the site are Egyptian. This absence alone should have sufficed at least to sow some doubt in Dunand’s mind on the validity of his Middle Kingdom or Second Intermediate Period conviction.

45

3. Palaeographical comparisons with other scripts and markings Comparisons with Egyptian. Dunand (1945: 122-123) compared the pseudo-hieroglyphic signs with Egyptian writing, and was the first to emphasize the obvious formal dependence of the former on the latter. He ‘The fragments with the name of Ramesses, probably stray finds, constitute neither a terminus post nor an ante quem’ (col. 736). 43  ‘I am speaking about monuments only, for their script has been artificially archaic, whereas in real life people were writing in a much more cursive fashion, as the Elephantine jar epigraphs show us’ (col. 454). 44  ‘… since 1925 I have learned indirectly, but unquestionably, that a fragment of a vase was discovered at Jebeil, in another royal tomb already looted, which joins directly one of those bearing the name of Ramesses II and have served to date Ahiram’s sarcophagus. … there exists for me no doubt about its truthfulness. The sole argument, the one considered conclusive for raising Ahiram’s entombment to the 13th century, thus becomes valueless.’ (p. 287). 45  ‘At the request of Professor Torczyner [Naftali Herz Tur-Sinai] of the Hebrew University of Jerusalem I was recently led to verify certain readings of the imprecatory inscription engraved on the southern wall of the access shaft to the tomb of Akhiram. During this examination my attention was drawn to the sherds found in the recesses dug at about halfway up the east and west walls. … These sherds were no doubt deposited there by the workers who cleared the tomb’ (Dunand 1946: 197). ‘[T]he credibility of the Byblos excavation, recording and publication rules out all dating endeavours by context anyway, including attempts to divine the age of Ahiram by the latest sherds claimed to have come from the fill of the shaft’ (Sass 2005: 78). 46  ‘At what time should we now place the inscriptions of Shafatbaal and the potter Abdô. The palaeographic evolution between them and Akhiram is more marked than between Akhiram and Mesha and the distance factor does not come into play. … A time span of two to three centuries appears acceptable to me for justifying these changes in the script at one and the same place. … there is probably no room for an extended interval between the text of the potter Abdô and the one of King Shafatbaal.’ Byblia grammata abounds with ruminations of this kind. 42 

47

Abbreviations Ancient Gaza I = Petrie 1934. Byblos II = Dunand 1954. Gerar = Petrie 1928. KAI = Donner and Röllig 1964–2002. Dunand (1945: 126-129) took Proto-Sinaitic and Proto-Canaanite to be non-alphabetic. He considered the Proto-Canaanite inscriptions of Late Bronze Lachish as potential comparisons with pseudohieroglyphic (pp. 127-128), avoiding the former in his discussion of the Byblos alphabet (e.g. p. 193). 48  In pseudo-hieroglyphic inscription a (Figure 1a-b), where all the signs are uniquely traced in outline, A 15 is no exception (Dunand 1945: 93-94). 47 

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Wit, Banter and Sarcasm in Mari Letters Jack M. Sasson

Vanderbilt University, emeritus

Leading troops on a military campaign, a general named Baḫdi-Addu wrote this note to his king, Zimri-Lim of Mari (ARM 2 118 = LAPO 17 577, Sasson FMA: 181).

We must sadly rely on the written word from which to reconstruct the comic variety that tickled the ancient’s fancy.

The last nomad contingent has arrived here and both first and last are in good order. No sickness (among them) whatsoever. There is hardly any damage and the participants are fine. My lord must in no way be troubled. Another matter: Normally, I keep the ear set during all military missions; for troubles are many. Yet now, on this mission, when I set the ear, there were no troubles or anything. Only laughter and playfulness, as if they were still at home. They are content. The heart of my lord’s servants speaks with enthusiasm only about making war and killing the enemy. My lord should rejoice.

The Akkadian words used by Baḫdi-Addu are ṣūḫum and mēlulum. mēlulum broadly defines playful action and, for those with a peculiar bent, it may include warfare. We know from a letter that folks escaped their drab surroundings to reach one of Mari’s taverns (bīt sābītim) where they could indulge in mēlulum (ARM 2 118). ṣūḫum seems to be about banter. In one odd Gilgamesh Epic episode involving the goddess Bēlet-ilī, this sort of badinage so delighted the god Anum, that he bestowed on her a fancy necklace (Gilgamesh XI 163 = George 2003: 714-715). The verb from which the second term ṣūḫum derives is ṣiāḫum. Oddly enough, most dictionary citations of this verb (CAD Ṣ 64-65) are associated with omens and portents: people cackling in their sleep, giggly babies with oddly shaped thumbs, and –this one must have been a hoot—heads that guffaw after being cut off, obviously a precursor to Lavoisier’s postmortem experiment at the guillotine.

We are around 1770 BC, plus or minus a few years depending on how much you wish to be a stickler on chronology. A coalition of powers, including Babylon, Ešnunna, and Mari was warring against Elam, a major power now in Western Iran. Zimri-Lim was then ruling Mari, a town on the mid-Euphrates that left us an archive of about 17,000 documents. These expose warring conditions that are slightly better than what we are witnessing today, with lots of opportunity to kill, loot, and acquire slaves.

Mesopotamians themselves hardly had much use for the generic labelling that might indicate the kind of literature at stake. When they did, they favored circumlocutions, and this was true of other ancient literatures as well. For example, many hymns are categorized after the instruments that accompanied their articulation, a lyre, a drum, and the like. Other alludes to the length (šìr.gida, ‘lengthy song’) or purpose (ér.šà.ḫun.ga, ‘to pacify the heart’) of these chants. Mesopotamians might also assign labels so broad as to defy our capacity to parallel them. With no native criterion to guide us, therefore, until a generation or so scholars reckoned Mesopotamians as humorless as they did the Hebrews. The opinion was that Mesopotamians were too respectful of the gods and fearful of nature to dare crack a joke.1 Since then, however, in our estimation these folks have lightened up considerably; as a result, there are now several

On the few occasions when they were not battling, Baḫdi-Addu’s soldiers indulged in ‘laughter and playfulness, as if they were still at home.’ Had we but eavesdropped on them, we might have had an inkling about what kind of repartees kept their spirits up. Were they witty, firing away bon mots, some of them undoubtedly coarse? Did they guffaw over ribald stories? Did they lampoon leaders, those of enemies or even of allies? Or did they gleefully indulged in risqués pantomimes, complete with obscene gestures or even cross-dressing? We might also wonder about their comic repertoire even as we recognize that much that elicit laughter from humans—then as now—is beyond recovery: the pratfalls, the exaggerated gesticulation, the wink of the eye, the alteration of the voice, the cruel impersonation, and so forth. We might have recovered some of these from artistic depictions on walls or artefacts—as is the case for ancient Egypt. From Mesopotamia, however, the yield is much less. It is limited to a few figurines of debatable interpretation.

In fact, one might search in vain the discipline’s major reference set, the magisterial Reallexikon der Assyriologie (RlA) for an entry on ‘Humor,’ although there is a brief account by W. Röllig (1987-1990: 64). Luckily, there are such entries in its field counterparts, among them the Lexikon der Ägyptologie, the Anchor Bible Dictionary, and most classical dictionaries and encyclopedias. The Wikipedia entry for humor surveys the subject from the Classical period on. 1 

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essays evaluating ancient Sumerian and Akkadian narratives with potentially comic purposes.2

up into twelve pieces, we are horrified; for we are all familiar with an appalling little episode in the Bible (Judges 19) where a man does just that to his concubine. Yet we know that the couple was affectionate (see below) and so recognize the hyperbolic nature of the exchange.5 Yet, do we assign it to a comic category? With this caveat in mind, let me turn to my first example.

In this paper, I go back to Mari archives that are familiar to Olivier Rouault, our jubilaire, and cull from them samples of wit and humor that were circulating then rather than mummified in literary documents.3 Most of the 17,000 tablets found there are administrative, so hardly a source for mirth. Very few literary texts from Mari have been published so far; but a quarter of the 9000 or so tablets now in public domain are letters exchanged among diverse segments of the populations, from elite to commoners. Scribes wrote letter on clay tablets so that any exchange was limited by its format. Only relatively later and still rarely, do we have narratives that spread over more than one tablet. Nevertheless, the Mari letters that diplomats posted could be long and garrulous, among the best examples of narrative prose in cuneiform literature. In fact, one has to wait for Hebrew Scriptures to find as nicely shaped examples of the genre.

Treason and blasphemy Ibalpiel is a major tribal army officer (merḫûm) who roamed the provinces for King Zimri-Lim. He has left us many letters couched in engaging prose, at once chatty and precise, with fine humor and irony. He opens one letter to his king by citing a tribal sheikh named Ḫamman. This Ḫamman had wished to ingratiate himself with the king, so he relayed private news from an un-named ‘man from Arduwan.’ The information incriminated an agent of the king named Baṣṣum as secretly disloyal. Ibalpiel first relays the accusation before revealing how Ḫamman gathered witnesses to confirm it. He continues:

In these letters, correspondents readily dispensed anecdotes and spread juicy gossips about the personalities and courts they are visiting. To stay their king’s attention, they occasionally doled out gossip, spicy and salty. Such messages, alas, did not include the emojis so familiar to us in email chatter; so we must guess how seriously they wished to be taken. Below, I avoid classifying extracts by the many sub-categories of the humorous, from burlesque to witty. Rather, I present them under three tags: 1. Material from Mari that I think evoked smiles or laughter; 2. Episodes that letter writers meant to be humorous; and 3. Instances that both writers and recipients found funny.

The next day, to reaffirm his declaration, Ḫamman stood three men behind wooden double-doors… He summoned that man from Arduwan and began to question him as follows, ‘Go back over the words you spoke yesterday.’ But this man proceeded to tell Ḫamman, ‘If you reveal this conversation to anyone, I can no longer live but will die!’ Ḫamman right away took a sacred oath (‘oath by the gods’) for his sake, thus, ‘I swear not to reveal your words to anyone.’ Because he took a sacred oath for his sake, (the man from Arduwan) went over the words he spoke the previous day, saying, ‘For two years now, Baṣṣum has been continually beholden to BunumaAddu.’ [The three men] could each hear these words from behind wooden double-doors.

1. Tickling our Fancy In the first category belongs most of the Mesopotamian literature that for good reasons scholars have identified as intentionally comic, despite the absence of overt labels or signs. Among these works are the Sumerian ‘The Three Ox Drivers from Adab’ and several Akkadian texts such as the ‘Poor Man from Nippur,’ ‘At the Cleaner,’ and ‘The Physician from Nippur’.4 True, we need to be careful here. The letters from Mari do include passages that seem fraught with comic potential, and it may well be that writers and readers felt the same away about them; but absent a reply from their recipients, the issue can be moot. Thus, on reading a letter from a Qaṭṭara queen berating her husband for threatening to cut her

Having reported the anecdote, Ibapiel tells the king to decide the fate of the traitor. Yet, the question that troubles is why this elaborate story when Ibalpiel, a trusted officer, could simply have fingered Baṣṣum as a traitor? Some of the reported moves do not quite jive. That Ḫamman hid three named witnesses behind a door is certainly plausible. Less so, is that the blabbermouth would agree to repeat a damning charge for no good reason, especially when he is cited as recognizing the danger of such an undertaking. Further, while it is conceivable that people take oaths that they never intend to fill, scarcely likely is that they would share such a plan in advance, especially to superiors who expect their integrity. Additionally, I find it hardly believable that Ḫamman would convict himself by gratuitously admitting that he engaged in a flagrant

The fullest study thus far is D’Agostino 2000. It has a fine bibliography. See also his brief entry (2014). An accessible article is Foster 1995. 3  For a study of humor in the Assyrian royal archives, see Frahm 1998. 4  They are, respectively, found in Foster 1975: 70-73 (see Alster 1991-93) and George 1993: 63-75. 2 

The text is OBTR 158. See now my forthcoming study, ‘Vile Threat: Rhetoric of a Marital Spat.’ 5 

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J. M. Sasson: Wit, Banter and Sarcasm in Mari Letters sacrilege, even when rationalizing it by attributing the crucial information to the witnesses.

request to search for Rummatum, a woman cited as the ‘travel-companion,’ so a short-term concubine, of Sin-iddinam. She likely substituted for the accused wife in a river ordeal. If this conjecture proves correct, the conjunction would mean that the tempted soonto-be wife was personally never in danger of losing her life; but her husband’s favorite was. If so, then the errant woman had found a delicious way to punish her husband for her own sins. I have no recording of it; but I can conjure up giggles from both Zimri-Lim and Šunuḫra-ḫalu, his private secretary charged with reading the mail.

I therefore believe that the yarn Ibalpiel attributed to Ḫamman as well as the juicy dialogues embedded in it are likely to be Ibalpiel’s fabrication. Whatever the truth behind what had really occurred, Ibalpiel simply spiced it up for his boss. He scripted the incident into a sort of de-caffeinated Jacobean retribution play, in which faults and consequences are many but moral lessons are limited. As drawn, a comic setting would be just the right medium to make the king focus on one character, the traitor Baṣṣum. There would hardly be any interest in shaping a fate for the garrulous chatterbox or censuring the blaspheming Ḫamman. We shall never know whether Zimri-Lim cracked a smile on listening to Ibalpiel’s concoction; but should we miss the sex and violence that invariably are components of the Jacobean genre of burlesque, let me turn to two other incidents reported in the Mari documents.

And now to the violence: There is this tidbit from the reminiscences of King Bunu-Ištar of Kurda. From all evidence, this Bunu-Ištar was so cantankerous that even his private secretaries escaped his court.6 In his relatively brief reign, he displayed convoluted allegiances, eccentrically moving in and out of commitments. He lost his throne once for opposing Samsi-Addu, one of the fiercest and least charitable conquerors of the time. On regaining his throne, BunuIštar gleefully told an officer of Zimri-Lim about a moment when, as a hunted man, he lived in exile in a town called Zalbar.

Sex and violence For sex, I turn to a passage embedded in a letter by Buqaqum, one of the myriad of diplomats that ZimriLim employed to troubleshoot among his allies. (ARM 26 488; see FMA: 293 [§5.8.d.ii]). Buqaqum opens on a rather long and monotonous report; but likely anticipating his king’s fading interest, he unexpectedly releases this bombshell:

When a while back I lived in Zalbar, Samsi-Addu wrote the king of Zalbar for my return. Saying ‘Fine,’ the king of Zarbal [sic] gave as substitute a rootless man (1 lú rēqam) turned featureless (lit., empty.)7 [General] Aminum conveyed this man as if it were me, and Samsi- Addu killed him. So the king of Zalbar gave me life. (Since then) I left Zalbar and now live in Kurda.8

Before Sin-iddinam could marry me, I agreed with father and son, so that whenever Sin-iddinam left his home, the son of Asqudum would notify me, ‘I want to have you!’ He kissed my lips and touched my vagina; but his penis did not penetrate my vagina, for I thought, I will not sin against Sin-iddinam who has not sinned against me. I have not done in my own house what I am not to do.

I would not want to conjure up the physical condition of the poor schnook delivered to Samsi-Addu. It is hard to tell whether there was chuckling or alarm at BunuIštar’s survivalist instinct, for Zimri-Lim, who had his own problems with him, would not have wished such an escape artist as a vassal.

This juicy little gossip ends with the line, ‘the wife is safe,’ strongly hinting that Buqaqum is picking up the scandal from a declaration the woman made when forced to submit to a river ordeal for a dereliction before her marriage. At such occasions, the accused or a surrogate makes an affirmation before plunging into a river, an avatar of Nārum, the river god. Survival confirms the avowal. The archives do not make it sufficiently clear who was this Sin-iddinam whose cuckolding so interested the king; but Asqudum is likely the well-known Mari personality, an erstwhile diviner, who threw his weight around because he was married to the king’s sister. I know nothing about Asqudum’s son, an obviously plucky Casanova.

2. One-Sided Wit Another episode involving this same Bunu-Ištar permits me to move us into the second group of compilations. Here, I treat material that writers found witty whether or not their readers did so also. Prominent in this category are taunts and mockery, often aiming for slander and defamation. Because Mari letters illumine palace life, with bureaucrats galore jockeying for position, we meet ARM 28 163 = FMA: 223 (§4.4.b). Likely related to Hebrew rêq, applied to rootless people, as in Judges 9:4, 11:3. 8  A.1215: 11–23; see Charpin and Durand 2004; FMA: 227 n. 29. The author of this letter, Yassi-Dagan, was a high-ranking general and he writes to his brother Sammetar, a major advisor of Zimri-Lim. BunuIštar goes on to insult Zimri-Lim himself. 6  7 

What makes this little tidbit spicy is that we have another letter (ARM 26 252; see FMA: 292-93 [§5.8.d.i]) in which a provincial governor reports on the king’s 183

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with many examples of smears and slurs, and the better ones always drip with derision. Thus, Bannum, an acid tongued tribal chieftain whose support was crucial when Zimri-Lim gained his Mari throne, has this to say about an appointee favored by the king, ‘[He is] a man who fattens like a hog—you can butcher him, and no one will stay your hand!’ (ARM 26 5; see FMA: 169 [§2.3.b.i.1b]). This uncharitable characterization of a local bureaucrat is very coarse, and I doubt that anyone else but Bannum would find mirth in this sort of wit. Nonetheless, such sarcasm is likely to have remained local, courtesy of a bevy of appreciative scribes.

I have one illustration for the genre. It is contained in a rebuke that Ibal-Addu of Ašlakka aimed at one of Zimri-Lim’s military officer.12 Ibal-Addu first posed this rhetorical question, ‘Who has grasped the hem of your lord and saved himself?’ (‘Grasping the hem’ of someone was metaphoric for accepting his suzerainty.) Ibal-Addu then proceeded with his litany: –– Sabbuganni, king of Amaz, grasped the hem of your lord, but he was brought to an end (by …), without finding a savior [mušēzibum]. Why did your lord Zimri-Lim, not save him? –– Sammetar of Ašnakkum, who even married Zimri-Lim’s sister, people from [...] wrapped him in leather and delivered him to Elamite power. Why did your lord, Zimri-Lim, not save him? –– Yawi-ila of Talḫayum, whom Zimri-Lim set as king, an enemy brought him to an end in his own home. Why did your lord not save him? –– Now (it is) Šubram, as well as his people, who is (still) grasping the hem of your lord; well, SamsiEraḫ, a (mere) commoner, has already plundered his household and goods! Why did your lord, Zimri-Lim, not save him? As for me too, one of these days, might you save me?

I have cited this gibe to contrast it with the next illustration. It features the same Bunu-Ištar of inconstant loyalties. Once, when his allegiance to Mari was in doubt, he received the following taunt from Zaziya, a Turukku leader hostile to Mari: “Where is Zimri-Lim whom you are all seeking to be your ‘father’ (suzerain)? When he himself is riding a palanquin, you are all marching behind him. Why has he not come here to save you?”9 In the Mari period, few offences against royal dignity were deemed more reprehensible than accepting a lower status meekly.10 Therefore, rulers would be outraged if someone of equal or of lesser status might treat them as inferiors. Ordinarily, when among his own riff-raff, a ruler parades in a palanquin lifted on the shoulders of slaves; but to do so when meeting other rulers was uppity and an insult. In fact, a representative of a king got killed for such an ostentatious display. This particular taunt must have cut Bunu-Ištar to the quick.

‘Who has grasped your hem and saved himself?’ was Ibal-Addu’s concluding line. One might imagine that Ibal-Addu was audaciously rejecting Zimri-Lim; in fact, he was his vassal, and the husband of one of Zimri-Lim’s daughters, Inib-šarri. (Admittedly, this was not the best match, as she was ‘damaged goods,’ having been left the childless widow of Zakura-Abum of Zalluḫan, IbalAddu’s sworn enemy.) Ibal-Addu was not really heckling his suzerain. Rather, he was pungently illustrating the steep price paid for loyalty and, no doubt, boosting the expected rewards due to him for constancy.

What spreads salt over this particular wound is the certainty that the ridicule would go viral. In contrast with the rather local, albeit mordant, insult Bannum concocted against a lowly official (see above), Zaziya’s goad eventually made it to Zimri-Lim. In the process, secretaries and scribes were sure to share it among colleagues on reading or copying it, so that it was bound to quickly echo at courts galore. Yet, the sharpest barbs of Zaziya’s sneer targeted Bunu-Ištar’s current protector, Zimri-Lim, showing him impotent against Zaziya’s aggression. Such dares and scoffs are cumulative, and if enough of them circulated uncontested, they would shake the confidence of vassals in their suzerains, leading to mass defections and rebellions.11

Teasing Not all taunts were equally biting. I offer an example of a different sort of tease in this brief note that a king of Karana sent his wife, a generation after the demise of Mari (see above). King Ḫaqba-ḫammu writes to his wife Iltani, ‘Ḫammi-ṣuri told me that you threw a party (isinnam tēpuši), yet no one paid you any attention. How is this possible? For myself, I certainly want to pay attention to you! So, no one pays you attention? Alright then; when I myself come, you will see how I will treat anyone who pays you no attention!’ The content is a mock threat, the tone is playful, the whole very affectionate—a husband flirting with his wife. This is not at all the usual fare in ancient epistolary.13 I hope she smiled on receiving it.

A.1025: 13–19 (LAPO 17: 545; FMA: 79 n. 146). The letter was sent by the Mari general, Yassi-Dagan (Kupper 1990), the author of the previous letter cited. 10  Wars broke out when someone addressed an equal as ‘son’ (that is, ‘vassal’) rather than as ‘brother’ (‘equal’); or when a vassal addressed his patron as ‘brother’ rather than as ‘father’ (‘suzerain’). 11  In fact, Zaziya makes this point crudely. Iddiyatum, a Zimri-Lim diplomat, gives this grizzly news to his king (ARM 26 511: 56–58; Lafont 1988: 479-482): ‘The Turukku (ruler) captured the town he was besieging. He beheaded its king and had it taken to Išme-Dagan (of Ekallatum), saying, “Here is the head of someone who relied on you”.’ Vollemaere (2014) suggests that the unfortunate king was Arriyuk of Kalḫu. Largely for aural reasons, Arriyuk is often (and falsely) compared to Arioch of Gen 14:1, 9; see Durand 2005. 9 

A.3194 (Guichard 1999: 28–29); see FMA: 77-78 (§1.5.b.i). A more puzzling example of the same may well a letter sent by one man with what may be a pseudonym or nickname, Belum (bēlum), 12  13 

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J. M. Sasson: Wit, Banter and Sarcasm in Mari Letters 3. Shared Laughter

phenomena, diviners offer advice that few rulers would want to ignore. In this case, the diviners had (selfishly) warned Sumu-dabi, a Yaminite chieftain at war with Zimri-Lim, of potential harm to the city in which they practiced their trade. Instead of heeding their advice, Sumu-dabi scolded them for doubting his capacity to protect them. Stung, the diviners pitched this truism to him, ‘Has a man who died of thirst ever revived when he is thrown into the river?’ There is something desperate about their complaints, for who would draw comfort from death just to prove themselves correct? In case their point misses the target, the diviners add, ‘Once (the gods) take accounts, a dead person cannot afterwards be resurrected.’ I cannot say that Sumudabi cracked a smile on such a clever lesson; but we should all be pleased to have this precious take on the Mesopotamian concept of the afterlife.

My third category is the trickiest to assess, for it requires evidence that both sides in a correspondence appreciated it as comic when they heard it. Because we seldom find in the archives answers to a posted letter, we have to make do with instances in which a writer cites a correspondent’s words before responding to them. There are dozens of such moments in the Mari archives, especially when administrators quote a royal order they had received before detailing the measures they took in response. Given their workday agenda, however, few of these exchanges are witty. It may be otherwise, however, when the repartees include proverbs and aphorisms for, plucked as they usually are from the public domain, wise sayings tend to lighten up the tenor of a message, and so affect the reaction to it as well.

Dogged lessons

Mari correspondents turned readily to aphorisms, sometimes even explicitly labelling them by the broad Akkadian term tēltum (Sumerian ka.ka.si.ga). Some are what one might label gallows humor, such as this one Zimri-Lim sent out to a palace matron, Addu-duri, who might well be a close kin. ‘I have listened to the letter that you conveyed,’ he tells her, ‘You wrote about men, domestics who broke through and escaped the jail in Ṣuprum, but that these men were caught. This is like the folk wisdom that has it, “When a fire consumes a (single) reed, its companions are on the alert”....’14 The notion here is that one needs to be on the alert to avoid the possibility of a breakout. By couching his lecture as a proverb, the king can chide without being too severe on his kinfolk. Just the spoonful of wit to make the medicine go down gently.

More ambitious is this famous example that comes from the acerbic stylus of King Samsi-Addu, a decade or more before Zimri-Lim. He had installed one of his sons, Yasmaḫ-Addu, on Mari’s throne. Yasmaḫ-Addu turned out to be the artistic sort, attached to music and other such failings. In his messages, his stern father hardly had kind words for him, tagging him as effete and a harem resident. Once, having learned about his son’s plans for a military campaign, Samsi-Addu tells him, ‘To wipe out the enemy, you devise tricks and maneuver against him. The enemy likewise devises tricks and maneuvers against you, just as wrestlers use tricks against each other. I fear this is just like the old proverb, “In her indiscriminate shuttling (among mates), a bitch bore blind puppies.” You must not do the same.’15 The wit here is not just in the proverb’s evocation of canine frenzy but also in linking it to a simile about the plodding strategy of Greco-Roman-style wrestlers. The combination of arrest and movement drives home an accusation of incompetence, haste, and recklessness, effectively illustrating the many ways Yasmaḫ-Addu is failing his father. Yet, despite its nice constructing, I doubt that ingenuity brought smiles to anyone but the writer.

Here is another inserted proverb, this time from a note by a clique of diviners (ARM 26 171; Durand 1988: 348-351). Because they are experts at decoding the will of heaven by deciphering omens from natural meaning ‘Lord’ (ARM 10 141 = LAPO 18: 1256; see FMA: 324-25 (§6.5.b.i.1). He writes as a ‘brother’ to two women, Ištar-šamši and Laḫwi-malik. We actually know of two palace women with those names, the first cited as a scribe. ‘Be well! I am well; both of you, do send me your greeting. Why were you (both) not pleased at my messenger’s presence? Now to another matter: to Ištar-šamši: in my own heart, I do know that you are bearing misfortune. My sisters must inform me under oath that you are both not vexed. Their reassurance should reach me. Should I not yet come close to you in all ways? Once more: when I hear your name, Ištar-šamši, I am very happy. As you enter and leave (the temple), touch your nose toward (i.e., ‘pray to’) the goddess Bēlet-ekallim. There was a sign when it rained: so remember me; do not forget me. Henceforth, you must both not be vexed.’ The letter uses greetings to both women as envelopes for two core segments that address Ištar-šamši—possibly because she can read— with the second statement more intimate than the first. If so, it may be that the whole is a spoof, created and circulated among palace women. But how to explain its presence in the archives? 14  ARM 10 150 (LAPO 18: 1112, FMA: 224 n. 22 [§4.5]).

From Mari, in fact, a surprising number of aphorisms builds on the behavior of dogs, from rabid to greedy. I draw this from one of the sourest letter to reach King Zimri-Lim. Its author was Bannum, that dyspeptic tribal leader we met earlier. He felt defensive because the king was accusing him of receiving bribes when assigning positions. Bannum does not flinch. He opens by quoting what the king had written to him earlier: What is this that by coveting a bit of money, you remove an administrator and install another person 15 

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ARM 1 5 (LAPO 17: 517, FMA: 204 [§3.4.b.i]).

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in his job? (And then) you reprimand me in this way, ‘Do not heed the counsel of a slanderer; do not even listen to slander. A bitch admonishes her pups, ‘Your paws should not grasp anything!’ Yet, she proceeds to snatch skins out of a kiln and starts chewing on it herself….

fact, I am the lion who hinders plowmen! While I have done well by your House, (the slanderer) has ruined the good in your House ever since he came here. When my lord enters Mari in good health, let him test my work and that of the person slandering me; he will promptly realize the good’ (FM 9 17: 22’-41’, FMA: 317 [§6.3.b.v.3]).

This matryoshka-like nesting of quotations and responses is tricky to unravel. Zimri-Lim thinks Bannum has accepted bribes to replace an administrator, yet he had the chutzpah to warn his king against believing any reports that he had done so. The king is outraged and slaps on him a proverb that highlights hypocrisy, made even more trenchant by evoking a mother who keeps food from her own children. Zimri-Lim ends his note by ordering Bannum to desist from replacing any administrator without consultation.

Admittedly, the humor behind the proverb is somewhat obscure—in fact, the proverbs puns on verbs with ambiguous roots, hence potentially leading to different translations. Yet Rišiya’s eagerness to massage the witticism is proof of a mind too clever to dismiss. In fact, long after Yasmaḫ-Addu gives up the ghost, we find him Rišiya rising in his successor’s court. 4. Humor for the connoisseur I want to conclude by drawing a moral from the above survey. It is unfortunately true that no scholarly analyses of the comic adequately plumb the humorous. If you doubt me, try to chuckle on reading the book Humor in Early Islam (1956) by the great Islamiscist Franz Rosenthal! What made Mesopotamians laugh or giggle will not easily transport into our own days, at least not without extensive illustrations or recordings. However, there remains one more factor to consider on how we assess the evidence from antiquity on wit and humor. To do so, I briefly inspect another letter from the Tell al-Rimaḥ (ancient Qaṭṭara) archives I mentioned above.

Bannum, however, was no shrinking violet and he hits back. ‘Prove it that I took bribes,’ he answers. ‘Question the man I have appointed about probity.’ He attacks the king’s judgment for listening to hearsay and professes to know the ultimate source of the slander against him. (Likely, he had in mind the same Asqudum whose son was cuckolding Sin-iddinam.) Undoubtedly, no one laughs in this exchange and cleverness loses its bite on all sides. Still, this episode does raise the interesting question: Is humor at all humorous when it is so couched in recrimination that is misses its target? Banter

Around 1750 BCE, a certain Napsuna-Addu sent this note to Queen Iltani (OBTR 42; FMA: 325 [§6.5.b.i.3]:

Proverbs can also be grist for banter. A recent edition of documents on music making in the Mari court has highlighted complex palace rivalries. As I said earlier, Yasmaḫ-Addu was the sensitive sort, preferring the finer arts to warmongering. When he appoints Rišiya as his chief musician, his father is scathing, ‘Music is now dead in Mari!’16 Smarting from slurs launched by rivals, Rišiya refuses to wallow in counter-defamation, ‘May I be paraded as a clown should I say or place on my lips any words that are in my heart. Have I not pledged loyalty to my lord?’17 He also tries to bolster support by displaying his mettle in court intrigues. ‘… My lord had written me,’ he writes, ‘A lion does not plow; he hinders plowmen.’ The king was obviously citing a proverb. Risiya drains the king’s aphorism of its mordant wit by turning it allegorical: ‘As for me, have I not done good work in your House? (Therefore), the plowman is the person who has slandered me while, in

May (the gods) Šamaš and Marduk keep you well. Concerning what you have written to me, ‘I have sent you small fish that (my husband) Aqba-ḫammu favors.’ Just as your husband Aqba-ḫammu has experienced small fish in Qaṭṭara and Karana, for a while now I have favored big fish in Šubat-Enlil, Ekallatum, Mari, and Babylon. With big fish not available (to you), you are conveying small ones; but who would eat them? With its somewhat snarky and ungrateful tone, this is the sort of thank you note we are taught never to write. In fact, other letters of Napsuna-Addu (OBTR 40 and 41) show him to be fond of the fish he was receiving from the Queen. So, we are intrigued by what might be behind his cantankerous posture. There is good reason to believe that Napsuna-Addu was Iltani’s brother, governing at a nearby town.18 Dig a little deeper into political events of his days, and his note turns into an allegory with mordant application. The big fish he favors follow a sequence of four kingdoms: Šubat-Enlil, Ekallatum, Mari, and Babylon. Knowledge

Samsi-Addu writes this to his son (FM 9 13 [Ziegler 2007: 100-102; See FMA: 175 [§2.3.c.i.2]), ‘You have appointed as Kapellmeister (Chief music-maker) Rišiya, the musician, who cannot maintain a baddum. Music is now dead in Mari! Come on now: appoint instead GumulDagan as Kapellmeister, over his Mari colleagues. Or appoint for him Ilšu-ibbišu, who is not (yet) ready for the post.’ 17  FM 9 16 (Ziegler 2007: 107-108); see FMA: 175-176 (§2.3.c.i.3). Acting as a clown when not as a professional is a humiliating activity, as was the case of the blinded Samson (Judges 16: 25). 16 

18 

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See now Langlois 2017, vol. I: 151-53.

J. M. Sasson: Wit, Banter and Sarcasm in Mari Letters of period history reveals that each of these cities took control regionally only to lose it to the next in line. In Napsuna-Addu’s days, only the last mentioned, Babylon, stood triumphant. Babylon, in fact, may well be from where he was writing his particular note; whether or not he was there to negotiate his chances to inherit his father’s throne is a possibility. But in giving such a historically accurate series of rising and falling powers, Napsuna-Addu is playing on a Mesopotamian conceit codified in diverse versions of an influential historiographic document we have come to call ‘The Sumerian King List.’ Over hundreds of millennia, it chronicles the fate of two dozen cities and their rulers, shaping a sort of parable where kingdoms surge and ebb, obeying some heavenly dictate too remote for humans to fathom. The ‘Sumerian King List’ ends well before the rise Babylon under Hammurabi. NapsunaAddu, therefore, was simply stretching the parable into his own days.

of a comic imagination that would be worthy of us to cultivate in our times. Abbreviations FM 9: Florilegium marianum 9, see Ziegler 2007. FMA: From the Mari Archives, see Sasson 2017. LAPO 16–18: Littératures anciennes du Proche-Orient, see Durand 1997-2000. OBTR: The Old Babylonian Tablets from Tell al Rimah, see Dalley 1976, Langlois 2017. Bibliography D’Agostino, F. 2000. Testi umoristici babilonesi e assiri, Testi del Vicino Oriente antico Series. Brescia, Paideia. D’Agostino, F. 2014. Assyrian and Babylonian Humor. In S. Attardo (ed.), Encyclopedia of Humor Studies, vol 1: 68-70. Thousand Oaks CA, Sage Publishing. Bendt, A. 1991-93. The Sumerian Folktale of the Three Ox-Drivers from Adab. Journal of Cuneiform Studies 43-45: 27-38. Charpin, D. and Durand, J.-M. 2004. Prétendants au trône dans le Proche Orient amorrite. In J. G. Dercksen (ed.), Assyria and Beyond: Studies Presented to Mogens Trolle Larsen, Publications de l’Institut historiquearchéologique néerlendais de Stamboul 100: 99–115. Leiden Netherlands, Institute for the Near East. Dalley, S. et al. 1976. The Old Babylonian Tablets from Tell al Rimah. London, British School of Archaeology in Iraq. Durand, J.-M. 1988. Archives épistolaires de Mari I/1, Archives royales de Mari 26. Paris, Editions Recherche sur les Civilisations. Durand, J.-M. 1997. Documents épistolaires du palais de Mari I, Littératures anciennes du Proche Orient 16. Paris, Les Éditions du Cerf. Durand, J.-M. 1998. Documents épistolaires du palais de Mari II, Littératures anciennes du Proche-Orient 17. Paris, Les Éditions du Cerf. Durand, J.-M. 2000. Documents épistolaires du palais de Mari III, Littératures anciennes du Proche-Orient 18. Paris, Les Éditions du Cerf. Durand, J.-M. 2005. De l’époque amorrite à la Bible : le cas d’Arriyuk. In L. Kogan (ed.), Memoriae Igor M. Diakonoff, Babel und Bibel 8: 59-70. Winona Lake Ind., Eisenbrauns. Foster, B. 1975. Humor and Cuneiform Literature. Journal of the Ancient Near Eastern Society 6: 69-81. Foster, B. 1995. Humor and Wit in the Ancient Near East. In J. M. Sasson et al. (eds), Civilizations of the ancient Near East: 2459-2469. New York, Scribners. Frahm, E. 1998. Humor in assyrischen Konigsinschriften. In J. Prosecký (ed.), Intellectual Life of the Ancient Near East: Papers presented at the 43rd Rencontre assyriologique internationale, Prague, July 1-5, 1996: 147-162. Prague, Academy of Sciences of the Czech Republic, Oriental Institute.

However, it is when Napsuna-Addu contrasts his taste in fish with that of the small fries favored by Iltani’s husband, that the parable acquires a moral, and in this way morphs into a fable. His parting shot, ‘who would eat them?’ may well be rhetorical; but it is also a comment on the suppressed ambitions that keep local rulers smugly satisfied with the limited power that had come their way. Should Napsuna-Addu prove indeed to be a brother of the queen—the throne having slipped from his grasp into that of an erstwhile diviner now his brother-in-law—then his cynical note would have acquired its wisdom from intense resentment. On deeper inspection, then, Napsuna-Addu’s note has proven no less snarky for having little to do with piscatorial discrimination. It displays elements we hold essential to humor: exaggeration, incongruity, metaphors, perhaps also self-deprecation, for its author does not distance himself from those he is lampooning. He now is also clever and aware, turning personal bitterness into a forum about fate, opportunity, and the fortunes available to mortals. This may not be the best vehicle by which to elicit laughter from the king and his queen at Qaṭṭara; yet, if they were at all introspective, the homily might well have invited them to contemplate the choices they had failed to make. I am hoping that this last excursion into a slice of Mesopotamian history and culture has enriched our appreciation of this brief note written almost forty centuries ago. Olivier, an old friend and fellow traveler in all matters dealing with Mari, will surely not need me to rephrase the lesson I am drawing from the pages I am dedicating to him; he might even agree that scholarship sometimes throttles the humor in the documents it studies. Yet, by probing deeper into the contexts in which wit was forged, we might recover fragments 187

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George, A. R. 1993. Ninurta-Pāqidāt’s Dog Bite, and Notes on other Comic Tales. Iraq 55: 63-75. George, A. R. 2003. The Babylonian Gilgamesh Epic. Introduction, Critical Edition and Cuneiform Texts. Vol. 1. Oxford, Oxford University Press. Guichard, M. 1999. Les aspects religieux de la guerre à Mari. Revue d’assyriologie et d’archéologie orientale 93: 27-48. Kupper, J.-R. 1990. Une lettre du général Yassi-Dagan. Mari Annales de recherches interdisciplinaires 6: 337-47. Paris, Editions recherche sur les civilisations. Lafont, B. 1988. Chapitre 1. La correspondance d’Iddyatum. In Archives épistolaires de Mari I/2, Archives royales de Mari 26: 461-508. Paris, Editions Recherche sur les Civilisations. Langlois, A.-I. 2017. Les archives de la princesse Iltani découvertes à Tell al-Rimah (XVIIIe siècle avant J.-C.) et

l’histoire du royaume de Karana / Qaṭṭara, Mémoires de NABU 18. ARCHIBAB 2. Paris, SEPOA. Röllig, W. 1987-1990. Literatur. In D. O. Edzard (et al., eds), Reallexikon der Assyriologie und Vorderasiatischen Archäologie 7: 35-66. Berlin New-York, Walter de Gruyter. Sasson, J. M. 2017. From the Mari Archives. An Anthology of Old Babylonian Letters. Winona Lake Ind., Eisenbrauns. (Paperback reprint, with corrections and additions.) Vollemaere, B. 2014. Ekallâtum dans la région du Sindjar, durant les années ZL 11 et ZL 12. Notes assyriologiques brèves et utilitaires 2014/82: 130-31. Ziegler, N. 2007. Les Musiciens et la musique d’après les archives de Mari, Florilegium marianum 9. Mémoires de NABU 10. Paris, SEPOA.

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Représentations et aspects symboliques

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A Look at a Miniature Universe: ‘Small Performed Deeds’? Rita Dolce

Università degli Studi Roma Tre – DSU Résumé Un regard sur un univers en miniature: ‘œuvres minimales achevées?’ Mon hommage à Olivier Rouault en cette occasion concerne un domaine, celui de l’iconographie et de l’iconologie, que je sais lui plaire, et un thème, celui de la guerre dans son sens le plus large, longuement étudié au fil du temps sous différents angles de méthode et de connaissances, et qui occupe une partie de mes recherches depuis des années. Appréciant la mesure et la discrétion parmi les vertus de la personne célébrée, j’ai ici choisi de développer des considérations sur des œuvres plus ou moins connues et sur des genres artistiques ayant un impact médiatique variable sur le thème de la guerre, dès la glyptique aux plaques en terre cuite, visant aux détails, qui dans de nombreux cas sont des sources précieuses de nouvelles données sur les images narratives et sur le patrimoine et le système de codification des éléments figuratifs, mais que ce ne sont pas seulement ceux qui sont connus par la documentation des oeuvres de célébration officiels avec lesquels des correspondances significatives et ponctuelles sont également reconnues dans le programme figuratif. Il s’agit d’un monde en miniature, qui conserve et transmet une sorte de summa d’actions et peut-être des événements visant à consolider la mémoire collective pour des moments apicaux, dans des formes de communication, telles que la production en terre cuite, accessible à un public plus large et avec des messages durables dans le temps, car elles sont (potentiellement) reproductibles au-delà du contexte temporel d’origine.

The welcome invitation to participate in this special tribute to Olivier Rouault gives me an opportunity to tackle a research field, that of iconography and visual communication, that I know to be dear to the recipient. At the same time, it allows me to present some aspects and issues relating to a central topic in the research that I have been conducting for some years and that has occupied a prime position in scholarly debate since the mid-1950s: the theme of war, in the broad sense.1

help in reconstructing a political and social reference framework for the better-documented phases of the various archaic cultures of the Near East.

This vast topic lends itself to multiple approaches in terms of methods and goals, often in an interdisciplinary perspective, all aimed at identifying tesserae of

My intention here is to analyse some specific aspects of the iconography and actions of individual subjects as presented in artistic communicative media of different types and of different ‘weight’ in the cultural heritage of these urban civilizations, in scenes generically defined, or definable, as relating to war/victory. The latter is a virtually inseparable pairing in the paradigm of ideological communication for the roughly three and a half millennia of history of the pre-classical NearEastern cultures.

In this context, conflict and its narration, transmitted through a variety of means of communication and at different levels of reception, represent one of the main resources employed by those in power to stabilize or increase consent and the scope of the economic system employed.

Of the ample literature on this issue, we will only note some of the more recent works aimed at investigating aspects and conditions in acts of war as they emerge from the pictorial narratives, and in particular, for the Neo-Assyrian Period, such as Nadali 2001-2003 and 2014; De Backer 2008; and others covering a broad time-span collecting the results of studies by various scholars on the theme, from an iconological and iconographical point of view in Abrahami and Battini 2008 and Battini 2016; or the outcome of long-lasting research projects on the multiple implications connected to the theme of war, such as Bahrani 2008; up to the careful analysis conducted by Selz 2014 on the narrative and sequential significance ab origine of visual communication in Mesopotamia, in particular of events of war in the broad sense, compared with the structure of literary texts; finally it is worth noting the critical approach of Richardson 2011: 15-20, especially, for a period of three millennia on the issue of warfare, in archaic Mesopotamia, considered by the Author to be overestimated also with regard to the known figurative evidence and above all with the small number of available written sources on this topic. 1 

Among the glyptics, a formidable source of visual documentation and one of the keystones of communication of Near-Eastern thought from the earliest forms of urban organization onwards, I should mention a cylinder seal impression from Uruk affixed several times on a cuneiform tablet dated to the period of Uruk IVa on the basis of its stratigraphic context and 191

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Figure 1. Cylinder seal impression with a scene of passing prisoners (Boehmer 2003: fig. 1).

published in 2003 with an exhaustive examination of the still legible image (Boehmer 2003) (Figure 1).

consequently approximate rendering of the drawing may be misleading. The thickness of the yoke is indicated by what we might call its ‘secondary’ use: on the horizontal beam of this instrument of humiliation, vases are placed and displayed, certainly part of the booty, and paraded together with the defeated and connected with them.

This seal impression was rightly considered contemporary with another, already known for some time, from the level of Uruk IVa, on which kneeling prisoners, their arms bound, have their heads attacked by lion-headed birds of prey.2

The image thus shows us the combination of prisoners in procession presented in accordance with the customary (prisoners in fetters), or known figurative conventions (yoked prisoners), paraded with the valuable booty of victory, in a formulation that has no precise parallels elsewhere and that offers some further food for thought on the issue that I have already dealt with elsewhere concerning the quality of the ‘booty’ and its economic value. Just as on the Neo-Assyrian reliefs, the severed heads of enemies, placed next to furniture and weapons at the moment of their counting, and recording by scribes, are an integral part of the economy of booty,4 the yoked prisoners of the protohistorical Period are a commodity to be displayed in the victory procession, together with the valuable pots looted from the defeated enemy.

The seal impression in question (Figure 1) shows prisoners who are presumably naked, with their arms bound and walking towards the left, held together in groups (perhaps of three, according to the most complete image) by a yoke that immobilizes their head and neck. The parallels proposed for this image by R. M. Boehmer with the scene on proto-historical seal impressions from Susa and on the relief of the Akkadian stele from Nasiriyah are in my opinion apt. This is true particularly because, alongside the usual fetters around the wrists and/or the arms, they share the procedure of binding the prisoners one to another, infrequent over time, attested in the Neo-Assyrian Period.3

In both types of works, we can therefore grasp a similar logic in the variants of display and the significant ways of rendering the booty of war, even after the passage of millennia.

The correspondence between the image on the aforementioned seal impression from Uruk and that on the stele of Akkad is centred around the presence of the yoke in both of them; however, in the former the yoke seems to be of a different type and material from that binding the prisoners on the victory monument. Nonetheless, the gap in the seal impression and the

Another feature of the image from Uruk deserves attention: it is the object held up in the right hand of the victorious soldier who escorts the procession of prisoners, similar to those on another seal impression from proto-historical Uruk that I have elsewhere suggested interpreting as blocks.5 The latter seal impression shows kneeling prisoners, held fast around their necks by a noose, each with the same object in front of him, probably for an imminent execution

Boehmer 2003: 2 fig. 3; 1999: 54 fig. 64; the seal-impression has been considered elsewhere by the present author, proposing an interpretation of the image taking into consideration the special combination of human and mythical elements in a sequence showing an imminent torment for the prisoners alongside the aggression of the hybrid beings, replicas of the monster Imdugud: Dolce 2014: 6265 fig. 15. 3  Boehmer 2003: 1-2 figs 5-7; on the bronze bands of the gates of the Palace of Ashurnasirpal II at Balawat are two types of yokes for the parading prisoners, one of which resembles that shown on one of the seal impressions from Susa mentioned by Boehmer (ibidem fig. 6); the other type consists of a fetter or rigid yoke clasped around the neck of each individual prisoner, a form that recurs often in this work and on the other embossed reliefs of the Balawat Gates of his son and successor Shalmaneser III, in different variants: cf. e.g. Barnett et alii 2008: figs 22, 24; Schachner 2007: 100 fig. 23 IIa, VIIIb, XIIIb, 183 figs 136, 137, 184 figs 138, 141, 185 fig. 144. 2 

Dolce 2014: 32-33 fig. 7. This consideration is based on the analysis of the images and their variants, which suggest, at least for Assyria, that the fundamental value of the decapitated head as well is as booty, regardless of the distinctions made in stressing the decapitations of prominent enemies, recurrent in the textual sources for three millennia. 5  Dolce 2014: 29, note 2; cf. Boehmer 1999: 54 fig. 65 for his interpretation of the scene. 4 

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R. Dolce: A Look at a Miniature Universe: ‘Small Performed Deeds’? a victor grasps the end of the yoke in his hands, as is also the case in the representation on the archaic glyptics, in accordance with the same figurative formulation. In this case, too, we thus see a significant convention in the basic repertoire of actions, within the theme of war, that dates back to the proto-historical Period and the heart of archaic Mesopotamia. In the latter, we also find in the evidence on archaic seals that economic value of the ‘booty of war’, consisting of both people and goods, ostentatiously displayed in pictorial narratives over time and present particularly in the representations of the Neo-Assyrian Period.

Figure 2. Cylinder seal impression with a scene of kneeling prisoners, fettered for an imminent execution (Boehmer 1999: fig. 65).

Kneeling or curled up men, their forearms and legs bound, appear in the proto-historical figurative documentation of Sumer,8 and have for some time been the object of insightful considerations.9 The posture of the defeated, lying under such conditions of impotent submission, also appears later in the visual communication on the theme of war, and finds an interesting formulation on a terracotta plaque from Kish of the Old-Babylonian Period that seems to me to deserve further attention (Figure  4). Here, the triumphant king squashes beneath his feet some defenceless enemies, in accordance with a topos favoured from the period of Akkad onwards,10 all with their arms bound behind their head, in an unusual variant within the repertoire. Beneath the register where the annihilation of the enemies is taking place are some crouching individuals, their arms tied behind their backs, also identifiable as defeated enemies, who

(Figure 2). Might those defeated enemies parading with their head held fast in the yoke in the pictorial narrative of the period of Uruk have been destined for the same capital punishment? Yet another feature worth bearing in mind in the seal impression from Uruk just mentioned (Figure 2) concerns the presence of a large bow next to one of the prisoners, also kneeling and bound, but the only one without the presumed execution block in front of him. The presence of the bow suggests on the one hand the intention to single out this individual, perhaps not (or not yet) destined for the same fate as the other prisoners, and to indicate a higher status in the hierarchy of victims, perhaps that of leader; on the other hand, it underlines the prisoner’s humiliating destitution from his role, succumbing alongside his status symbol. It is worth just mentioning that the bow is frequently associated with representations of leaders in images of hunting and war of the proto-historical Period, in the official victory monuments of the periods of Akkad, Ur III and beyond, in the appearances of the Assyrian sovereigns in various solemn circumstances and in actions that emphasise their ability and royal power.6

of the discovery of the reliefs and for the provenance context of the fragment discussed here, and of others classified as Typs I, from Temple area A at Assur, cf. ibidem: 3-5, 17, 95; on the basis of the data from the inscription accompanying it, the chronological attribution of the work by scholars is not unanimous, and oscillates between the XII -XI c. BC and the IX c. BC, during the reign of Ashurnasirpal II: cf. ibidem: 20 with bibliography on this, and Frahm 2011: 59-60, 71. 8  From the glyptics to sculpture in the round: cf. Boehmer 2003: 1-2 fig. 2; Jordan 1928 (1969 new edition): 67-68 pl. 93d, e, especially pl. 94a-d; these works were found in the fill of debris beneath the floor of the temple of the Parthian Period, erroneously interpreted by the excavator. 9  Moortgat 1969: 7-9 pls 3-5. I ask myself if the findspot of the gypsum statuettes, dating to the period of Uruk IV according to Moortgat, found outside their original context and in those later occupation layers of the city, like the famous male torso known as the e n of Uruk, with similar antiquarian characteristics, might not be coincidental. The original pertinence of all these sculptures to the culture of proto-historical Uruk rightly suggested, on the basis of obvious parallels, especially with the figurative evidence of the glyptics from layer IVa, and the presence in both the glyptics and the male statue of a distinctive and recurrent feature of the leading figure in the contemporary glyptics, the beard, make me presume that for the small images we may be dealing with individuals of the same rank, as anticipated by Moortgat, in my opinion represented in the condition of vanquished and fettered enemies after a conflict, in accordance with an essential form of visual communication. 10  On this, see the notes already in Moorey 1975: 93 pl. XXIIIa. It is a fact that, from Akkad onwards, the scheme of the victor trampling on the enemy is a highly effective formula in the visual communication, not just in Mesopotamia, employed in the theme of war in various artistic genres, and with variants that have been rightly noted: on the issue, cf. Di Paolo 2008: 347 and ff.; 2016: 32 and ff. Dolce 2019.

The yoke clasped around the prisoners, on the protohistorical seal impression from Uruk, and that appears in the victory monuments of the period of Akkad, is also found in a version similar to that of the glyptic image on one of the larger remnants of the obelisk of Assur (Figure 3):7 here two prisoners are bound together, and An exemplary instance is the hunting e n on the stele from Uruk: Hansen 1975: 182 pl. 68; parallels can be found in the proto-historical glyptics: Boehmer 1999: 114, 123 figs 102b (from Susa), 122 f, g (from Choga Mish), also alongside processions of archers, again at Susa and Hacinebi: Boehmer ibidem 118, 126 figs 115A, 118. For the evidence from Akkad to Ur III, see Börker-Klähn 1982: 134-136, 141 figs 226 and ff. figs 29, 31-34. Neo-Assyrian sovereigns portrayed with a bow can be found in the palatial reliefs from Ashurnasirpal II to Ashurbanipal, only a few exemplary instances of which are listed here: cf. Matthiae 1996: pls 2.7/ 20a, 2.8, 3/1 (Ashurnasirpal II); pl. 4/10 (Tiglath-Pileser III); pl. 6/15 (Sargon II); pls 10.6, 10.15 (Ashurbanipal); Schachner 2007: 91 fig. 16 IIIa and ff., 143 fig. 68 and ff., 144 figs 74, 75, 180 fig. 127. 7  For the data and the exegesis of the fragment, cf Orlamünde and Frahm 2011: 18-19 pls 2, 3, I.4 a-b. ASS 18616; for data on the history 6 

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Figure 4. Terracotta plaque from Kish (Moorey 1975: pl. XXIII a).

scale summaries of the figurative apparatuses created in larger official works of enormous communicative impact.11 It is again from the clay plaques of the first half of the 2nd millennium BC that we glean some precious data of help in further defining the characteristics and modalities of the scene of war, in another two works from Kish (Moorey 1975: 93-94, pls XXIb, XXIVb). Figure 3 a-b. ASS 18616, Obelisk of Assur, detail (Orlamünde and Frahm 2011: pl. 2, I.4a-b, and pl. 3, I.4a-b).

seem to be holding up the weight of the plane above on their own heads. The plaque from Kish shows the concurrent employment of two figurative conventions already present in the 4th and 3rd millennium BC respectively, enduring over time, and interwoven here in a complex figurative and ideological framework that makes the work a good candidate for the theory that terracotta production includes ‘products’ and also on a smaller

In the first instance (Figure 5), we are dealing with the detail from the sequence showing the procession of victors and vanquished, reduced in the fragment of the plaque to a ‘snapshot’ of the victorious soldier who, given his size, occupies much of the figurative space and who seems to grasp the defeated enemy by the hair and push him forward; the latter is naked and of evidently smaller size than the former and proceeds with difficulty, on the basis of his still legible gait. Alongside the figurative conventions already 11 

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Di Paolo 2016: 34-35.

R. Dolce: A Look at a Miniature Universe: ‘Small Performed Deeds’?

Figure 5. Terracotta plaque from Kish (Moorey 1975: pl. XXI b).

Figure 6. Chariot-front of a model clay cart from Kish (Klengel-Brandt 1962: fig. 2).

analysed elsewhere (Dolce 2014: 32-38) as concerns the size ratio of dominant and succumbing individuals and of their body parts, and particularly their heads, and their value in the economy of the representation, this image presents a compositional variant in the victory parade: the leading of the defeated grasped by the hair. This is an unusual way of managing the living prisoner, generally reserved for the exhibition of the head severed from the defeated enemy, displayed during the march by the victorious soldier.12

to me to be similar, but not alternatives in the action accomplished by the victor. More interesting, in my opinion, in the clay model chariot from Kish is the fact that on the chariot-front we see an image that presents a peculiar formulation of acts of war, as an icon of an extreme practice in the logic of conflicts and crucial to the duration of the victory, of great communicative impact. The model on whose chariot-front the act of decapitation is likely displayed may perhaps be a rough miniature replica of the parade chariots decorated with images of salient acts of war, suggesting the extent to which the terracotta documentation may provide further information of help in understanding the use of the visual repertoire of ‘the art of war’.14

The comparison proposed by P. R. S. Moorey with the image on the front of a model clay chariot from a mould from the same site13 (Figure 6) is compelling, given the underlying theme, the scene circumscribed in the fragment to two individuals playing diametrically opposing roles, and the size ratio of the two figures marking their respective status. However, the same cannot be said for the action taking place, assuming that the interpretation as the grasping by the hair of the defeated on the part of the soldier escorting him is correct. Indeed, on the image of the model chariot-front we see an imminent decapitation of the defeated, grasped by the hair and kneeling before his executioner. It would be difficult to interpret this scene as a ‘variant’ of the other, considering the centrality of the definitive act of cutting off the head and the multiple meanings that it holds within the visual communication. As such, these images seem

Further suggestions in this direction also come from the images on the chariot-front of model carts, again from Kish, where we see armed individuals with the air of winners:15 these images may allude to figures-icons An example of parts of chariots decorated with images comes from a stele of Gudea of Lagash celebrating the foundation of a temple, perhaps of the city god Ningirsu, where we see ceremonial chariots whose fronts are adorned with images of the Imdugud and man-headed bulls, according to the proposed reconstruction by Börker-Klähn already advanced in 1975, and updated a few years later: Börker-Klähn 1975: 198, 201 fig. 36a, b pl. 111a; 1982: 144-145 fig. 46a, b pl. E. 15  Cf. Barrelet 1968: 329-330 nᵒ 616, 617, 614 (Kish) pl. LVIII, dated to the Isin-Larsa or the Old-Babylonian Periods; in the first instance, the subject carries a weapon in his right hand, in the second he is drawing a bow; in the third case, where the subject grasps the hilt of the weapon in his belt, it is worth noting the presence in the space 14 

In the documentation on this, selected over a period of three millennia, see Dolce 2014: cf. figs. 4, 7, 8, 9, 11, 22c, 24. 13  Moorey 1975: 93; for the mould and the image it bears, cf. KlengelBrandt 1962: 10-13 figs 1, 2. 12 

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of men and birds of prey on the plaque from Kish gives both agents the role of contemporaneous protagonists in the physical destruction of the enemy, and may indicate a distinction in the significance of this act, albeit one that is difficult to decipher. In this context, we should remember that a form of contiguity, so to speak, of men and birds of prey in the assault on the defeated can be grasped in some passages of the royal inscriptions on the deeds of war of Shalmanasar III and Ashurnasirpal II, where we read metaphors describing victorious soldiers who ‘…fall on their prey like birds…’ or who ‘fall on the enemies like Anzu’.19 Could the representation on the plaque from Kish thus perhaps be understood as the transposition in the form of images, in a version comprehensible to the majority, of that literary topos attested in the sources more than a millennium later? In this case too, as in the other plaque from Kish mentioned above with the victor triumphing over his enemies (Figure 4), we thus see an interesting development of themes, subjects and actions that in my opinion derives from a specific/targeted narrative project.20

Figure 7. Terracotta plaque from Kish (Moorey 1975: pl. XXIV b).

of known actions to be conveyed and rooted in the collective memory. In the second instance we are dealing with a representation that is virtually unique in the context of war, as far as I am aware based on the known documentation (Figure 7). The surviving and still visible part of the scene is animated by four figures, two for each of the usual subjects, the victors and the defeated. The former advance weapons in hand towards the already defenceless vanquished, lying on the ground16 to finish them off; one of the defeated is attacked by a vulture that swoops from above at his head, aiming at his eyes. The attack by birds of prey on the bodies, intact or otherwise, of enemies is a recurrent feature of the visual evidence on the theme of war17 but, on the fragment of the plaque from Kish, this action takes place under specific circumstances that has no exact parallels in the remainder of the evidence. Indeed, here we see a temporal concomitance of the aggression carried out by the birds of prey and by humans on the same victim, in contrast to the other cases, where the acts of men/soldiers precede the disfigurement perpetrated by animals/birds of prey, in a temporal sequence that can be traced or deduced; or where the birds of prey sometimes mimic the acts of the humans.18

In other words, in the clay production, we may be dealing with a targeted way of rendering, in the reduced space of the plaque, a sort of summa of the salient actions and conditions of the subjects (in our case humans and animals) that appeared in accounts of war on more important (official) works reflecting a celebratory programme dictated by the sovereign;21 but in some cases we can deduce both that the development of the composition is neither reductive nor simplificatory of the theme, and that the legacy from which the visual communication drew might have been broader than the surviving “ars maior” currently suggests. On these notes, I ask myself if we could consider as summary versions those images that fix the exhibitory procession of the victors with their ‘human booty’ of prisoners, both represented in detail, from the garments to their hairstyle, from their weapons to their headgear, and that convey the climate of tension In the passages in question, the sovereign himself is compared to a bird of prey attacking its victim: Grayson 1991, text A.O.101.1: 204 (33-38); more frequently, the comparison is with the victorious soldiers: Grayson ibidem: 197-198 (58b-69a); 210 (103b-110a). For other instances of similar metaphors, cf. Grayson ibidem, A.O.101.17: 241, 248 (81b-90), 250 (60b-83a) and A.O.101.19: 260 (70-77a). A peculiar version can be found in the inscriptions of Shalmaneser III, where the victors are compared to the mythical Anzu/Imdugud in the inscriptions affixed to the Balawat gates: Grayson 1996, text A.O.102.5: 29-30 (3b-6). 20  This is probably also true of other terracotta works on themes other than those considered here. At this regard see Battini 2015. 21  On the issue, see the recent Di Paolo 2016 and references; some suggestions for a renewed approach to research on the terracotta plaques were already outlined by Moorey 1975: 79, in his introductory considerations on the evidence from Kish. 19 

A final consideration concerns the fact that the spatialtemporal connection between the concurrent actions above of the sun disc, of the crescent moon and of the star, astral symbols found on official royal monuments celebrating victories. 16  Moorey 1975: 94 pl. XXIVb tentatively suggests that the first soldier advances also holding a shield. 17  The image of this act dates back to Prehistory and endures until the Neo-Assyrian Period: cf. Dolce 2014: 61-80. 18  For some considerations on this, see Dolce 2014: 65-67, 76.

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R. Dolce: A Look at a Miniature Universe: ‘Small Performed Deeds’?

Figure 9. Terracotta plaque from Tello (Barrelet 1968: pl. L, n. 531).

Figure 8. Terracotta plaque of unknown provenance (Barrelet 1968: pl. LXXXIII, 833).

of the scene, perceptible in certain details of the gait of the bodies, as on a fragment of a plaque that is unfortunately of unknown provenance22 (Figure 8); or if we are instead dealing in the microcosm of a clay plaque with ‘small performed deeds’ relating to known events, to be transmitted to the majority using this effective medium in terms of its broad reception and with predictably enduring effects in the collective memory, during the time of maximum use of this production in the 2nd millennium BC.

Figure 10. Stele from Mardin (Seidl 1975: pl. 182a).

We can appreciate the analogy right down to the details of the hem of the garment of the victor and his action, as in the precarious position of the vanquished enemy and his gesture.

Finally, in this miniature universe I note the piece of an image that can be discerned from the few but significant surviving elements: the French excavations of A. Parrot at Tello yielded the tiny remnant of a clay plaque (Barrelet 1968: 298 nᵒ 531, Tello, pl.  L) (Figure 9), from which reemerges the scene of a vanquished enemy, defeated but not yet dead, who as his final defence rests on the pole of his lance and attempts, perhaps, the gesture of a suppliant, to no avail: the victor forcibly presses his foot against a specific part of the enemy’s body, with resolute decisiveness. This is exactly what we see on the famous stele from Mardin (Figure  10), likely celebrating the capture of Qabra, capital of the kingdom of Arbela, in the crucial clash between the victorious sovereign, for some time now identified tentatively with the great Shamshi-Adad I king of Ekallatum, and the defeated king Bunu Eshtar.23

Whilst the various considerations expressed here may or may not suggest a dating of the plaque from Tello to the period of Isin-Larsa,24 the potential reproducibility in clay of the same image over time nonetheless leaves the issue open and focuses attention instead, in my opinion, on the special communicative nature of this genre, aimed at maintaining and multiplying information on an event. fragmentary inscription on the military deeds of the sovereign, whose name has unfortunately not survived, can plausibly be ascribed to Shamshi Adad I both as the sponsor and protagonist of this historical event, thanks in part to the data from another inscription placed on the stele of Eshnunna, celebrating the same victory, and whose protagonists are Shamshi Adad I himself and Dadusha, king of Eshnunna; for a critical analysis and commentary on the inscription on the stele of Eshnunna, cf. the up-to-date study by Charpin (2004). 24  Barrelet (1968: 298) attributes this period or the Old-Babylonian Period for the fragment from Tello; the more general issue of the chronology proposed by various scholars for the clay plaques from Kish is outlined in Moorey (1975: 80s).

Barrelet 1968: 418 nᵒ 833 pl. LXXXIII; its probable provenance is from the area around Baghdad, the proposed date is again in the IsinLarsa or the Old Babylonian Periods. 23  Seidl 1975: 298, 300-301 pl. 182a, b; Börker-Klähn 1982: 165-166 fig. 111b. The albeit slight remains of the stele, accompanied by a highly 22 

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The fact that what remains of the two works have a superimposable composition also allows us to suppose that, on the plaque from Tello, the vanquished is about to be dealt a fatal blow to the head, and to consider truly plausible the nature of ‘minimum performed works’ for at least some of these valuable examples of visual communication.

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199

On Contrasting Black-and-White Chromatic Decoration: a New Interpretation *

Paola Poli

Pavia University

A particular decorative form, created through the contrasting use of black and white, is attested to in official and religious buildings of various areas of the Ancient Near East. Archaeological investigations have brought to light walls delineating rooms and open courtyards painted in black and white, which, in some cases, create real decorative motifs. Moreover, monumental doors and temples in Western Syria were decorated with slabs of basalt alternated with limestone. An ancient ritual connected to this particular decorative form states that the door of a sick man should be smeared with white gypsum and black bitumen, respectively representing Ninurta and Asakku.

The decorative program uncovered in the former two sites is very simple and consists of friezes composed of concentric circles and horizontal lines (Figures 1, 2).3

Figure 1. Arslan Tash, wall painting from the small apartment (from Albenda 2005: fig. 4b).

Is the contrasting use of black and white a simple decorative form, or does it have mythological and religious significance? In this paper both archaeological and written evidence will be investigated in an attempt to explain the symbolic value of the contrasting use of the two colours.1

The pictorial decorations uncovered in building G of the Lower Town of the site of Tell Sheikh Hamad are much more complex. Each register consists of a row of different motives: concentric circles, and circles with rosettes inside (Figure 3). On the southern side of the same wall, a floral and bud garland is reproduced and arranged in a mirror image (Figure 3). In the lower north-western corner of room B, below the garland, there is a scene with different types of trees and animals, and below again there is a row of concentric circles connected by horizontal lines.4 On the northeastern wall of the same chamber, ostriches (depicted in a row) are walking/running on a scale pattern,

I. Archaeological Evidence I.1. Wall painting I.1.2. The Syrian region Among the Assyrian residences discovered by archeological investigations in the Northern Syrian region, some present a monochromatic decoration composed of black drawings on a white ground. P. Albenda, in her important study on Assyrian ornamental wall painting, has suggested the hypothesis that this particular kind of decoration could have been a typical trend of the region of North Syria during the seventh century.2 The archaeological evidence, available to Albenda at the time of the publication of her book, chiefly concerned the decoration in three buildings discovered respectively at the Syrian sites of Arslan Tash, Til Barsip, and Tell Sheik Hamad.

At Arslan Tash near the royal residence, erected by Tiglath-pileser III and decorated with large polychrome friezes, a small apartment composed of a chamber and a bathroom was exposed; along its interior walls, geometric black drawings depict concentric circles connected by a horizontal line on a white ground. At Til Barsip, near the imposing Assyrian royal palace widely decorated with figurative and geometric polychrome representations, another building has been excavated. It is building E where fragments of wall painting were found. A frieze with geometric patterns painted in black on a white ground was reconstructed. The chronological attribution is uncertain, but it is not dated to a period earlier than the second half of the VIIIth century. The decorative pattern is made up of concentric circles, together with small concentric circles connected to horizontal lines. 4  This last depiction is quite different from those examined above. In fact, a figurative representation is reproduced instead of a mere decorative frieze. However, and even though only a section of the whole design is preserved, it seems that a generic naturalistic background has been painted. We cannot exclude the idea that, in antiquity, a generic representation without real narrative intent was considered not to be completely different from a decorative and abstract representation with an exclusively symbolic meaning. 3 

This paper is dedicated to Olivier Rouault, who has taught me the importance of the interdisciplinarity in our studies. 1  I am very grateful to Professor Cavigneaux, who suggested the connection between the black-and-white wall paintings, and the Sumerian mythological text narrating the struggle between Ninurta and Asakku. 2  See Albenda 2005: 132, and the conclusion of this contribution. *

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P. Poli: On Contrasting Black-and-White Chromatic Decoration

Figure 2. Til Barsip, painting fragment and reconstruction on the wall painting decoration from building E (from Albenda 2005: fig. 4c).

Figure 4. Tell Sheikh Hamad, wall painting from room B north western corner (from Albenda 2005: fig. 5c).

Figure 3. Tell Sheikh Hamad, wall painting from building G (from Albenda 2005: fig. 5a).

of an impressive palace has been recently unearthed. It was erected by Nergal-eresh, the plenipotentiary governor of the Rasappa province, at the beginning of the eighth century. In various areas of the palace, wall paintings were found in situ while others had collapsed. Once again, the decoration of the palace was mainly characterised by black drawings, with abstract and geometric motives, on a white ground.

symbolizing mountains. Concentric circles connected by lines are below the row of ostriches (Figure 4).5 All of the documentation mentioned above is characterised by common features. Considering the subject and the composition of the representation, it must be remarked that most of the designs are abstract and have a decorative function – only the depiction of the so called ‘Gartenhaus’ of Tell Sheik Hamad can be considered a figurative representation.

A room, identified as the probable residence and reception suite (used by the authority living in the palace), was decorated with contrasting black-andwhite sections of the wall, in places in bands.6

Moreover, they were destined to be in private residences, inhabited by local governors or high officials, and not painted in royal palaces. All of the buildings, with their respective decorative programs, were built in a period between the end of the eighth and the beginning of the seventh centuries, namely after the important political reorganisation of the Assyrian empire that took place during the reign of Tiglath-pileser III.

Along the western wall delineating the court of the ‘bâbanu’, a fairly large portion of decoration was discovered still in situ: geometric and abstract patterns were painted immediately at the base of the wall. The poor degree of preservation of the support does not allow the reconstruction of the whole wall design. The general reconstruction consists of various geometric and abstract images (a rosette flower (Figure  5), concentric circles near a vegetal motif (Figure  6), connected concentric circles, an oval shape) positioned at regular distances between a repeated motif composed of six parallel and slightly inclined lines. In another

To these attestations, one can now add another important piece of evidence discovered at the governor’s palace at Tell Masaikh-Kar-Assurnasirpal, where part As far as building B at Tell Sheikh Ahmad is concerned, one may suggest that it was a residence intended for high officials, representatives of the local and provincial administrations, but the origin and the real role of the officials are not clear. See Morandi Bonacossi 1996: 91-92. 5 

The study of these wall paintings has been the subject of a previous contribution. See Poli 2008. For the archaeological context of this sector, see Masetti-Rouault 2002: 573-574, Ead. 2015: 312314. 6 

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Figure 5. Tell Masaikh, fragment found at the base of the wall that delimits the bâbanu (from Poli 2012).

Figure 6. Tell Masaikh, fragment found at the base of the wall that delimits the bâbanu (from Poli 2012).

room, a large fragment, found not exactly in situ but on the floor, had fallen to the ground from the upper part of the same wall; it shows a large square with curved sides filled with decorative elements including a large circle. It is associated with zig-zag motifs arranged vertically and linked to concentric circles.7

century,8 and the structure continued to be in use, probably losing some of its importance, throughout the seventh century. The building is defined as the governor’s palace because it was probably the place where administrative documents of various kinds and of various periods were stored. Thus it was the office and/or residence of very important officials employed in the administration of Kalhu,9 but not necessary of the governor of Nimrud.10

The discovery of the decorative program of the palace of Tell Masaikh provides further information about this particular decorative form. In fact, it proves that black-and-white wall paintings were already attested at the beginning of the eighth century, and the particular complexity and articulation of some patterns seem to prove that it was the expression of a specific tradition which could have a more ancient origin. Moreover, the fact that monochromatic wall painting was used in important representative buildings, such as the residence of Nergal-eresh, allows us to suggest that it was an artistic manifestation of a high level.

Another ornamental form that can be considered in this context, even if only in connection to the wall paintings, are the glazed bricks that build up a representation framed by a black-and-white chevron motif. Similar decoration or geometric patterns are used as filling elements for floral vegetal motives on terracotta knobbed plaques. Such artifacts have been found mainly at Assur and at Nimrud.11

I.1.2. Assyrian region

I.1.3. The Babylonian region

Although the black-and-white ornamental style of wall painting was not as widespread in Assyria as in the Syrian region, nevertheless, some examples are seen in the buildings of the capitals too. A large section of painting was found, still on the wall, at the entrance chamber of a bathroom of the Governor’s palace at FortSalmanasar. The motif was a circle with a dot centre with various petals around it, and parallel lines above and below the circle completed the motif. The building was probably erected by Adad-nirari III (810-783), even though Mallowan observes that some wall-paintings may have been restored in the middle of the eighth 7 

At Babylon between 1979 and 1980, the Iraqi team of excavators brought to light the temple of Nabû ša harê. The walls of the inner court of the temple were still in place at the moment of the discovery and they presented vast wall sectors painted with black and white colours, but without a real form of decoration12 Mallowan 1950: 182, pl. XXX: 1-3. Oates and Oates 2001: 132-134. 10  See Mallowan 1950: 167. See also Oates and Oates 2001: 133-134. 11  In this context, it is interesting to note the cybernetic aspect of this kind of decoration observed by Albenda 1991: 47-51, pls. I-X. This particular visual aspect seems recall the expression of a fight between the two elements. 12  See Cavigneaux 2008: 531-532. 8  9 

On these other fragments found at Tell Masaikh, see Poli 2012.

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P. Poli: On Contrasting Black-and-White Chromatic Decoration white was a decorative form with a particular meaning and from an ancient tradition. Indeed, we can not exclude the possibility that the decoration was also carried out following the model of a more ancient temple. I.1.4. A few notes on the investiture ceremony As noted above, the temple of Nabû ša harê was certainly a very significant place which was rich in symbols and of Figure 7. Babylon, the inner court of temple Nabu ša harê particular meaning. It was (from Cavigneau 2008: 531). there that both Nabucodonosor II and Nabonidus received the sceptre at the moment of their investitures. Given the (Figure 7). The building was erected by Esarhaddon, importance of the temple, it would appear to be useful after the destruction of Babylon ordered by his father to recall some mentions about the different places and Sennacherib, and part of it was still standing, with its the different gods connected with the investiture of the wall decoration, at the moment of the discovery. It had king. been burned down by Nabucodonosor II during his important works of reconstruction of Babylon in order From the mythological texts, it seems that Ninurta to raise the level of the northern sector of the city. The had an important role in bestowing the royal insigna.14 Esarhaddon temple was preceded by an older one, may A close parallel is represented by the god Nabu in be in another area of the city, but no documentation his temple Nabû ša harê on the 4th of Nisanum of the has been preserved. Babylonian New Year Festival, when he gives the sceptre to the king.15 Nabucodonosor II erected another temple to Nabu, which was probably similar to the older one, because, Even the Persian king Cambyses, as the crown prince, according to an ancient tradition, kings were very received his investiture at Babylon, always on the 4th careful to follow the foundations of ancient structures 13 Nisanum, and his father Cyrus also participated to this in the erection of new buildings. It was built with ceremony.16 baked bricks, and was later destroyed, becoming a place where materials could be found for other constructions The strict connection of Nabu with the investiture of over the course of several centuries; for this reason the king is attested by a Babylonian religious chronicle archaeologists have found only a very small part of the of the eleventh century, but it is evident that it must temple still in place. have a longer history. The same ceremony is attested in Assyria with a practice inspired by that of Babylonia. The temple of Nabû ša harê was the place where Thus at Babylon, as in Assyria, there were temples of the Babylonian king was invested of his royalty: a Nabu where the ritual of the investiture of the king was very significant place where a ceremony of utmost celebrated, a role that had earlier been held by Ninurta importance took place. It is reasonable to suggest that at Nippur.17 its decorative programme (wall sectors painted in black and white) was suitable to frame such a momentous In reference to this, Annus notes: ‘The cultic topography event. of this temple was a legacy of the courts of the sceptre Moreover, the fact that the Esarhaddon building – dated in the Ekur temple of Nippur’. According to George, to the first half of the seventh century, but probably there was a chamber or a cultic installation called bīt built following the plan of a more ancient temple – may harê in the Ekur temple complex at Nippur, which was confirm the hypothesis that the contrast of black and probably the forerunner to the temples at Babylon On this subject, see Van De Mieroop (2003: 274) with related bibliography. The written documentation refers to the careful attention in copying the plan of the ancient building, and it is not to be excluded that similar attention was applied to the structure, including its decoration. 13 

For an extensive analysis, see Annus (2002: 171-186) with related bibliography. 15  George 1996: 384. 16  Ibidem: 380 f. 17  Ibidem: 384. 14 

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Figure 8. The Storm God at Aleppo (from Gonnella, Khayyata and Kohlmeyer 2005: fig. 158).

and Nimrud. It is therefore possible to note a certain continuity in the ritual of investiture, probably of Sumerian origin, attested later in the Court of Sceptre at Nippur, and later still in the Nabû ša harê at Babylon.18 We know nothing about the decorative programme of the Sumerian temple, but we can not exclude a certain legacy, even for this aspect of the building.

of several open areas, were made of black-and-white pebble mosaics. Even though coloured stones were also available, it is evident that floors with geometric motifs in black and white were favoured. In the western Syrian region, at the beginning of the first millennium, architectonic and decorative evidence are mainly restricted to large scale sculptural cycles decorating various structures, such as urban gates, temples, and palaces. There is significant use of slabs of different kinds of stones (which were probably originally painted). In reference to this, recent contributions21 have pointed out that, between the eleventh and the tenth centuries, basalt had become the favourite material both for decorative and structural purposes for public and religious buildings; it was seen in some way as the expression of royal propaganda.22 Furthermore, the constant use of limestone is attested again on various Neo-Hittite monuments, where basalt and limestone slabs are alternately arranged, not always in a regular manner – creating a clear black-andwhite decorative form – which recalls a visual effect similar to that created by the wall paintings. Among the most significant monuments, we can consider the Temple of the Storm God23 (Figure 8) at Aleppo, dated to the eleventh century, which is decorated by raws of basalt slabs along limestone slabs. The same chromatic contrast is visible at the Long Wall of Sculpture and the Herald’s Wall in Carchemish,24 both dated to the tenth century.

I.2. Other kinds of decoration types: stone decoration Besides the archaeological documentation mentioned above, there are other various forms of decoration made using different types of materials which seem to be an expression of the same cultural background. Part of the inner court of the south-western gateway at Ebla, for instance, the so-called Damascus gate, was decorated with contrasting white limestone slabs and black basalt. The building is dated to the beginning of the second millennium. Along the inner eastern side of the Damascus urban gateway, slabs of limestone and of basalt were still in place at the moment of the discovery of the structure.19 Some floors at the above-mentioned sites of Til Barsip and of Arslan Tash20 in the Syrian region, and See Annus (2002: 30) with related bibliography. It is probably during the Cassite period, or under the reign of Nabucodonosor I, that Babylon became the main religious centre of kingship, and Marduk became one of the most important gods of the Babylonian pantheon. Thus Babylon (already the political capital of the region) assumed the role of the place of kingship, and became the most important city, taking the place of Nippur and of his god Enlil. 19  See Matthiae 2010: 403-404. 20  See Akkermans and Schwartz 2003: 383, fig. 11.17. 18 

See Rossi 2011, Mazzoni 2011. See Rossi 2011: 55. 23  See Gonnella, Khayatta and Kohlmeyer 2005: 12, Abb. 158. 24  See Woolley and Barnett 1952: 42b. 21  22 

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P. Poli: On Contrasting Black-and-White Chromatic Decoration II. Written evidence

of this kind of objects were discovered still in situ at Nimrud, especially in the Burnt Palace, Ezida, and Fort Salmanasar.30 They were usually put in stone or clay boxes and then buried in the corner of rooms or in doorways, in order to protect the inhabitants of the building from evil and sickness. Part of the gypsum coating and the painted water are still visible on some lahmu figurines found at Nimrurd and at Ur.

An initial echo of the contrast between black and white can be seen in divinatory practices: a light colour of the ominous organ represents a favourable meaning, on the contrary a dark colour is connected to an unfavourable meaning, according to an international paradigm.25 The equation of certain objects with deities of the Pantheon is reported in some ancient texts. In this context, those studied by Livingstone26 are particularly interesting, and deal with lists of deities put in relation with everyday objects used in rituals. A clear example is represented by an ancient Babylonian ritual text concerning the curing of a sick man.27 Even though it seems that the original was completely lost, it was so popular in antiquity that it can be reconstructed from the commentary. According to this ritual, the door of the sick man was smeared with gypsum and bitumen, which are explained as representing Ninurta and Asakku respectively. Following the list, the white substance is the good Ninurta, while the black substance is the evil Asakku. The god and the demon are the main characters of the popular myth Lugal-e, that describes the struggle between the god and the demon, and the subsequent victory of the first over the second.28 The white gypsum and the black bitumen on the door represent the battle between the god and the demon. With the overthrowing of the demon, the sick man would be cured. The opposition of the two colours on the door is the simplest manifestation of a visual expression (without representation), that, recalling a famous mythological episode, assures the health of the patient.

Gypsum and bitumen are again two fundamental elements in another ritual text concerning the purification of a new house.31 III. Conclusions The different kinds of documentation examined above have clearly pointed out that the chromatic opposition of black and white was an important component of the imagery of the peoples of the Ancient Near East. It was a meaningful aspect of everyday life in various media: it is a decorative form; it also appears in magical healing rituals. From written sources, we can assume a strict correlation between the opposition of the white gypsum and black bitumen on one side, and the struggle between Ninurta and Asakku, on the other. The opposition of the two colours is an visual manifestation of a very popular myth, and its presence on the door of the man guarantees his health. Extending this concept to a widespread practice, it becomes a decorative form with a clear apotropaic value. The white colour represents Ninurta, order, and the black symbolises Asakku, the destructive force. The god defeats the monster, as reported in the Sumerian myth Lugal-e, and therefore the order and health of the country is guaranteed.32

Black and white materials are also contrasted in an incantation text, from the third tablet of the Bīt Meseri. This prescribes that some clay figurines should be covered with gypsum plaster over which water should be poured in order to draw black lines on a white surface.29

Lugal-e is certainly the most ancient of other NearEastern myths or of other kinds of texts dealing with a young god who defeats the enemy of the divine world order.33 Following Annus’ interpretation, Ninurta is simply the name of a more complex religious concept, which includes other kinds of specific gods.34 Ninurta is a very complex divine personality and shares various attributes with other Mesopotamian gods, regardless of their names.35 There are various

In particular, a passage of a ritual (Assur ritual, KAR, no. 289 is the most expansive on the use of figurines) prescribes that the figurines of the lahmu be covered with gypsum and ‘water painted on them in black wash’ (obv., ll. 43 ff.). Another practice relevant to this discussion is the use of burying figurines under the floors of buildings in Assyria and in Babylonia in the first half of the first millennium. A large number

Oates and Oates 2001: 253. Wiggermann 1992: 119 seg. Regarding this, it may be interesting to remember a paper written by Green, who suggests an identification of the various typologies of foundation figurines. See Green 1983. 32  Other considerations may be proposed, as far as the black and white contrast is concerned. It is, in fact, clearly visible in the darkness too. Even today most road signs have the same colours. Maybe this physical aspect of the decoration was interpreted as a magic component that could somehow be the expression of the struggle between two supernatural beings. 33  On this aspect, see Annus 2001: 3-4. 34  Annus 2002: 4. 35  On this aspect, see Lambert 1997, who calls this phenomenon ‘theological imperialism’. 30  31 

Starr (1983: 18-19), quoted by Annus (2002: 143). Livingstone 1986, esp. chapter 5. 27  Lambert 1968; Annus 2002: 142-145. 28  The myth, which probably originated in the late third millennium, was still very popular in the first millennium. Pollinger Foster 2002 has suggested an oral tradition for the text. On the myth, see also Annus 2001. On the poems related to Ninurta circle, see Bottéro and Kramer 1992: 356-357. The Italian translation is quoted here. 29  Borger 1974: 192. 25  26 

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literary compositions referring to a god who fights destructive forces. In the Sumerian Lugal-e and in the Akkadian Anzû epic, the protagonist is Ninurta who defeats Asakku in the first text, and Anzû in the second. In the Labbu myth Tišpak has Labbu (reading uncertain) as the antagonist, while in the Enumma-elish Marduk has Tiamat (and Qingu) as the antagonist.36

The Damascus gateway at Ebla was indeed the entrance to the city. Similar considerations can be related to the engraved buildings of the Neo-Hittite citadels, which had – at the same time – other messages expressed by the figurative representations (at a higher level), and by hieroglyphic inscriptions (at the highest level). Analogous observations can be proposed with regard to the governors’ palaces or the inner court of the Nabu temple at Babylon,39 where no figurative representation has been found. The previous considerations allow us to suggest that the black-and-white decoration was a sort of international visual concept, never expressed through real figurative representations, and with a very clear and immediate meaning. It may be that this was the real aspect which was not appreciated by the Assyrian kings. An ancient and popular visual expression was not suitable for the residences of the Assyrian kings, symbolic as they were of Assyrian power. The buildings of the Assyrian capitals were characterised by the strong presence of colour: the walls were embellished with engraved slabs finished in colour, or with figurative or ornamental wall paintings, or indeed with all these decorative media. A subject represented using detailed figures and images is obviously a completely different visual expression from geometric and abstract ones.40 The contrasting use of black and white was still present and still in use in Assyrian palaces, being an integral part of Near-Eastern imagery, but it was relegated to structures of other nature, where only the depiction of a generic and apotropaic meaning was suitable.

It means that the struggle between Ninurta and Asakku can also be interpreted as the struggle between other gods and other demons, both local and foreign, always represented by the same visual manifestation: a black and white chromatic contrast. The presence of the two colours appears in various kinds of decoration, but always with the same message: that of the established cosmological order.37 In the light of the previous consideration, it seems easier to understand its widespread use in buildings erected in various geographical areas of the Near East. At this point in our analysis, an obvious question presents itself: why is such a meaningful visual expression so poorly attested in the Assyrian capitals, and why are the two kinds of decorations attested in some provincial palaces? In the Syrian region, polychrome wall paintings are documented from the prehistoric period: the site of Buqros is a very significant example. Therefore, one may deduce that the lack of coloured pigments cannot be the reason for the use of black-and-white wall painting decorations.

Polychrome wall paintings are attested in provincial Assyrian residences too, with both figurative representations and ornamental motifs (Till Barsip, Arslan Tash, Tell Masaikh, Ziyaret Tepe,41 Tell Barri,42 Tell Masaikh43), where elites with a particular link with the Assyrian court probably lived.

A possible interpretation concerns the preservation of the material, owing to the particular fragility of the painted walls. This suggests that the two forms of decorations – monochromatic and polychromatic – were used indifferently, and it is only a matter of chance if one kind of wall painting is more attested in certain areas than in others.

There is no trace of the representation of the struggle between Ninurta and Asakku at Babylon, because it was a holy city, and fighting with supernatural beings must have taken place outside of the city, far from it, in the mountain or in the desert. 40  As this regard, it is interesting to remember that Ninurta, at the time of Assurnasirpal II, was the protector god of the city of Nimrud, and the patron-god of the king, who, in fact, had erected a ziqqurat dedicated to the god Ninurta (see Reade 2002: 144, 199, 156-67). At Nimrud, there was also a temple dedicated to Ninurta, identified by the inscriptions found in the same structure (Layard 1853: 351, Mallowan 1950: 167-181). One of the entrance was decorated with reliefs badly preserved, but one of them shows Ninurta hunting a monster depicted as a lion-dragon: the body and the forepaws of a lion whith the feathers, the wings, the tail and the talons of a bird. The representation of the struggle between Ninurta and Asakku is a mythological episode that assures the order in the country. According to Matthiae (1994: 110-11), during the reign of Assurnasirpal II, this kind of depiction is frequently substituted with war and hunting scenes, in which the victory of the king, such as the victory of the god in the mythological representations, assures, once again, the order on the country. On the evolution of Ninurta iconography through the ages in the glyptic documentation, see Collon 2006 with related bibliography. 41  See Matney et alii 2009. 42  See Pecorella 2008. 43  See Poli 2008. 39 

However, it is also possible to attempt an alternative hypothesis. If our interpretation is correct, the black and white chromatic contrast is a visual expression of a famous myth, which assures the maintenance of ‘order’ over ‘chaos’:38 a fundamental point of NearEastern ideology. Therefore this kind of decoration was destined for the ornamentation of meaningful and symbolic places, probably frequented by different types of people, and not limited exclusively to the entourage of the court. See Lambert 1986. The different kinds of materials (stone and paint), and the different kinds of decorations (simple opposition of black and white or elaborate composition) are local interpretations and expressions of a common imagery. 38  It is the eternal struggle between good and evil. 36  37 

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P. Poli: On Contrasting Black-and-White Chromatic Decoration Bibliography

Therefore, if the use of black and white in opposition (the visual concept of the eternal struggle between good and evil) is the expression of a generic and cultural background, the use of polychrome decoration was the manifestation of a particularly Assyrian identity. It is possible that two different kind of wall painting traditions coexisted contemporaneously, manifestations of different meanings: one, international and closely connected to common imagery; the other, used to express ornamental and figurative representation. The same investiture scene from the palace of Mari or the processional scene from the palace of Dur-Kurigalzu seem to be the antecedences of this tradition.

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Assyria probably borrowed this painting tradition, but it then became, through the use of certain iconographies and colours, a clear expression of Assyrian identity.44 Following Albenda’s hypothesis, according to whom the use of polychrome representations was destined for temples or royal palaces, one may suggest that, in the Assyrian capitals, black-and-white decorations were destined for official buildings, such as the governor’s palace, but were not suitable for places considered to be real symbols of royal power. In other words, if the black-and-white decoration was an visual expression of an ancient myth, completely independent from the representation (sometimes absent, in other cases geometric or abstract), polychrome decorations were destined to depict more complex representations with a more punctual message, which was probably addressed to a more limited audience. In conclusion, we report Albenda’s interpretation which may confirm our hypothesis. Albenda writes: ‘Evidently, the private residences excavated at the north Syrian sites avoided figural imagery that had symbolic meaning; instead, non-figural linear and circular motifs were applied as pure decoration. The obvious contrast from the traditional royal style of Assyrian wall painting leads one to conclude that non-Assyrian influences, either cultural or religious, led to the transformation of ornamental wall painting in territories beyond the Assyrian heartland’.45 The use of chromatic contrast appears again after the fall of the Babylonian empire, in other regions, and adapted to other forms of decorative expressions. Among the most important manifestations, the Ablaq of Islamic architecture and the decorations of Gothic cathedrals can be mentioned. It is interesting to remember that a few iconographies, such as the square with the curved sides, at the Assyrian palace of Tell Masaikh, are reproduced in black-and-white, while at other sites they are depicted in a polychrome form. As this image is an expression of the Assyrian repertoire, it is evident that, in this case, even the use of colour has a fundamental role. It seems to be an adaptation of a typical Assyrian ornamental element to fit in with a more popular tradition. 45  See Albenda (2005: 132). 44 

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Tuer un dieu dans la mythologie mésopotamienne

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Virginie Muller

Université Lumière Lyon 2 – Archéorient, UMR 5133 Abstract As gods are often seen as immortal, it can be at once unexpected and paradoxical to associate them with the concept of death. Yet this is precisely what is featured in few Sumerian and Akkadian mythological texts which mention ‘dead’ or ‘killed’ gods.

Some deities are said to have died after having been weakened in fights with other ones. Such is the case of the executions of three deities – the fundamental deities Apsû and Tiamat, as well as the rebellious god Quingu – as related in the Babylonian composition Enūma Eliš. An earlier text, the Epic of Atrahasîs, narrates the killing of the god Wê as a sacrifice decided by the wise Ea. Not all of these deaths implied a definitive end, however, as metamorphosis enabled deceased deities to subsist. The bodies of Apsû and Tiamat were thus used to create various parts of the cosmos (cosmogony), while the blood of Qingu and Wê served to shape humanity (anthropogonies). These are just some of examples in which killings served to reach a higher rank in the divine pantheon, as is particularly illustrated in Dunnu’s Theogony.

Gods descending into the netherworld are also counted among the so-called ‘dead.’ One of the most significant examples can be found in Inanna/Ištar’s Descent to the Underworld, which relates the journey of the goddess in question. The text describes how she removes a piece of clothing or jewelry at each gate of the underworld, thus being stripped of her power. She is then put to ‘death,’ but comes back to ‘life’ with the help of the god Enki. The text also features the important rule of substitution, by which the goddess returns to the world of the living while abandoning her lover, the agricultural god Dumuzi/Tammuz. He in turn comes to share the same unfortunate fate as his sister Geštinanna – half a year spent in the underworld, bereft of their powers. The subsequent mourning over these ‘dead’ gods, as described in Dumuzi’s Dream, actually has more to do with their absence and loss of power than it does their death. In both cases – theomachy on the one hand, descent into the underworld on the other – one must take care not to take deathrelated terminology literally. Their so-called ‘death’ happened from various ways of losing power (whether attributes and/or blood), and it is this powerlessness that makes the gods seem ‘dead.’ As evidenced by their metamorphosis and return from the underworld, their death is ultimately not a definitive end.

Il peut sembler contradictoire de vouloir appliquer aux divinités le concept de la mort. En effet, dans les textes suméro-akkadiens, la notion de mortalité ne semble concerner que les hommes, et elle n’apparaît clairement énoncée que dans L’Épopée de Gilgameš. La cabaretière Siduri et le personnage d’Uta-napištim, rencontrés par le héros lors de sa quête de l’immortalité, y tiennent un discours similaire: «  La vie que tu poursuis, tu ne la trouveras pas. Quand les dieux ont créé l’humanité, c’est la mort qu’ils ont réservé à l’humanité ; la vie, ils l’ont retenue pour eux, entre leurs mains  »1. La mort est donc ce qui différencie les hommes des dieux2, ces

derniers étant immortels et par définition ne pouvant pas mourir. Cependant, en parcourant les récits mythologiques et littéraires rédigés aussi bien en sumérien qu’en akkadien, plusieurs exemples attestent la «  mort  » de dieux, et même une mort violente. Elle pouvait survenir lors de théomachies ou lors de descentes dans le monde infernal, et elle faisait toujours suite de la privation des pouvoirs de la divinité. Il semble toutefois qu’un dieu «  mort  » ne disparaissait jamais réellement: il pouvait bien souvent revenir à la « vie », sous une autre forme grâce à une métamorphose ou au moyen d’une substitution.

J’ai eu grand plaisir à converser avec le professeur Olivier Rouault tout du long de ma thèse, et notamment lors de ma soutenance, où il m’a fait remarquer que les travaux d’Elena Cassin n’étaient pas toujours mis en avant comme ils le devraient. C’est désormais chose faite avec ces quelques lignes d’assyriologie dédiées à Olivier Rouault sur un sujet qu’Elena Cassin a traité dans: « La mort des dieux » (Cassin 1981, repris en français en 1987). 1  L’Épopée de Gilgameš X iii 3-5 (Tournay et Shaffer 1994: 203). Pour quelques réflexions sur Gilgameš et la mort, voir Feldt et Koch 2011. Il convient également de remarquer que, hormis ce passage, aucun texte syro-mésopotamien ne définit clairement le principe de la mortalité (Cassin 1987: 226-227). 2  Voir à ce sujet les échecs sanctionnant les différentes quêtes d’immortalité: Gilgameš, mais aussi Etana (pour l’histoire de ce dernier, voir Kinnier Wilson 1985), et dans une moindre mesure Adapa (cf. infra). On notera cependant l’exception d’Uta-napištim, *

Les théomachies Le combat et les mises à mort Dans l’œuvre babylonienne de l’Enūma Eliš3, plusieurs luttes opposant des divinités sont mentionnées, et elles l’équivalent akkadien de Ziusudra, et de son épouse, qui sont les seuls humains à avoir été gratifiés par les dieux de l’immortalité à la suite du Déluge, d’après le cycle de Gilgameš. 3  Voir l’édition de ce texte dans Talon 2005.

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entraînent la mise à mort de trois dieux: Apsû, puis son épouse Tiamat, et enfin Qingu.

en fit un ‘dieu-mort (dingir.ug5.ga-e)’  »11, et le texte précise ensuite: «  On le ligota donc et on le maintint devant Ea: puis, pour lui infliger son châtiment, on le saigna »12. Tout comme Tiamat, le dieu est dépourvu de son sang avant sa mise à mort.

Apsû et Tiamat sont les deux dieux primordiaux, qui ont donné naissance à toute une génération de divinités, dont Ea. Cependant, après avoir voulu faire disparaître ses enfants devenus trop bruyants, Apsû est mis à mort par Ea durant son sommeil: « Il détacha le bandeau frontal d’Apsû et ôta sa couronne ; il confisqua son aura divine et s’en revêtit lui-même ; puis, l’ayant terrassé, il le mit à mort (ināršu) »4. Cependant, Ea n’est parvenu à tuer Apsû qu’après l’avoir dépouillé de ses différents attributs (turban…)5: ceux-ci symbolisent sa force et ses pouvoirs, et c’est donc un dieu affaibli qui a pu être terrassé par un Ea ayant revêtu son «  aura divine », c’est-à-dire s’étant approprié une partie de la puissance de son géniteur.

Dans ces trois exemples, les dieux sont donc vraisemblablement tués, mais seulement après avoir été affaiblis par d’autres divinités: on leur a ôté leurs pouvoirs, symbolisés par leurs attributs, mais aussi leur sang, principe vital et siège de leur puissance. Les métamorphoses: cosmogonie et anthropogonies Leur exécution ne marquera cependant pas la fin de ces trois divinités: leurs cadavres seront transformés pour créer, d’une part le cosmos, et d’autre part l’humanité. En effet, d’après l’Enūma Eliš, le cosmos est né dans la violence, à la suite de la mise à mort du couple originel13. Ea a transformé Apsû en une masse abyssale d’eaux douces située sous la surface terrestre, dont il fait sa résidence. Marduk, quant à lui, met en place les différentes parties du monde à partir du corps démembré de la déesse Tiamat: «  À tête reposée, le Seigneur de Tiamat contemplait le cadavre: il voulait partager la chair monstrueuse pour en fabriquer des merveilles. Il la fendit en deux, comme un poisson à sécher, et il en disposa une moitié qu’il voûta en manière de Ciel »14. L’autre partie du corps formera la terre avec ses chaînes montagneuses.

Le récit raconte ensuite comment Ea, désormais à la tête des dieux et père de Marduk, doit faire face à une nouvelle révolte divine menée par Tiamat et Qingu. Il encourage alors son fils à mener le combat: «  Pars donc trancher la gorge (napšata parāsu) à Tiamat  !  »6. Accompagné des vents qui lui servent d’armes, Marduk vainc ainsi son ennemie: «  Tous les vents, en furie, lui remplirent alors la panse, si bien que son corps fut gonflé, sa gueule grande ouverte. Alors il lança sa flèche et lui déchira la panse, il lui trancha le corps par le milieu et lui ouvrit le ventre. Ainsi triompha-t-il d’elle, et mit fin à sa vie (inār) »7. Grâce à l’action des vents, le jeune dieu rend Tiamat muette, et celle-ci, ne pouvant prononcer contre lui des charmes efficaces8, est aisément percée d’une flèche et éventrée. Mais Marduk redoute toujours son adversaire, même très affaiblie et privée de paroles: « Il s’en revint, en fin de compte, à Tiamat qu’il avait terrassée. Le seigneur étant donc monté sur la partie-inférieure de Tiamat, de son impitoyable Masse-d’armes, il lui fendit le crâne, puis entailla les veines de son sang qu’il fit emporter en des lieux inconnus par Vent-du-Nord  !  »9. Il préfère ainsi vider le corps du principe vital qu’est le sang, et qui aurait pu éventuellement ranimer la déesse10.

Le corps du révolté Qingu sert quant à lui un autre dessein: la création des hommes qui a germé dans l’esprit de Marduk: « Son cœur le poussait à créer des merveilles  ! Il ouvrit donc la bouche et il dit à Ea, lui livrant le dessein qu’il avait mûri en son cœur: ‘Je vais condenser du sang, constituer une ossature et susciter ainsi un Prototype-Humain qui s’appellera Homme (amēlu)’ »15. Cette idée de prototype humain est ensuite réalisée par Ea, qui choisit ainsi la provenance du sang: « Qu’on me le livre, celui qui a ourdi le combat, que je lui impose son châtiment pour que vous demeuriez de loisir ! »16. Et c’est ainsi qu’« on le (Qingu) saigna, et de son sang Ea produisit l’Humanité (amēlūtu) »17.

Tiamat abattue, Marduk continue à mater la révolte, et notamment son nouveau dirigeant: « Qingu, enfin, qui était devenu parmi eux le plus grand, il l’enchaîna et

La création de l’homme afin de décharger les dieux du fardeau de leur subsistance est une idée qui apparaît

Enūma Eliš I 67-69. Pour une analyse détaillée de ces différents objets (agû, melammû…) et leur symbolique, voir Cassin 1968: 30. 6  Enūma Eliš IV 31. La même menace est exprimée par Nergal à l’encontre d’Ereškigal (cf. infra) ; voir par ailleurs le détail d’un sceau cylindre de la période akkadienne représentant l’égorgement d’un dieu par une autre divinité (Black et Green 1992: fig. 50). 7  Enūma Eliš IV 99-105. 8  On retrouve la même idée dans un passage relatif à la mort de son époux, lorsque les dieux disent à leur mère Tiamat: « Lorsqu’on a assassiné Apsû, ton époux, tu ne l’as pas assisté, tu es restée muette !  » (Enūma Eliš I 113-114). 9  Enūma Eliš IV 128-132. 10  Pour le principe vital lié au sang, cf. Durand 2006: 69-71. 4  5 

Enūma Eliš IV 119-120. Enūma Eliš IV 31-33. 13  Bien qu’il s’agisse de la cosmogonie la plus développée de toute la littérature du Proche-Orient ancien, il faut toutefois remarquer qu’il en existe d’autres qui ne font pas intervenir la mise à mort de dieux, comme dans le prologue sumérien de Gilgameš, Enkidu et les Enfers, où le cosmos résulte d’une séparation des cieux (an) et de la terre (ki) ; voir par exemple Bottéro et Kramer 1989: 478-502. 14  Enūma Eliš IV 135-138. 15  Enūma Eliš VI 2-6. 16  Enūma Eliš VI 24-26. 17  Enūma Eliš VI 32-33. 11  12 

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V. Muller: Tuer un dieu dans la mythologie mésopotamienne déjà dans le texte plus ancien du Poème d’Atrahasîs, à la suite de la révolte des Igigû18. Cependant, elle est alors le fait du dieu de la sagesse Enki, assisté de Nintu: « Je décréterai une lustration avec bain. Lors, on immolera un dieu (dingir liṭbuḫū-ma), avant que (?) les dieux se purifient par l’immersion19. À sa chair et son sang (šīrišu u3 dāmi-šu), Nintu mélangera de l’argile: ainsi seront associés du dieu et de l’homme, réunis en l’argile, et, désormais, nous serons de loisir  !  »20. D’une part, l’utilisation de l’argile (ṭīṭu) résulte du besoin de créer les hommes radicalement à part des dieux immortels, en introduisant dans leur constitution une matière périssable, qui sera leur corps. D’autre part, le mélange divin leur assurera quant à lui l’intelligence, le savoirfaire et l’énergie nécessaire pour accomplir leur tâche. Cependant, le choix du dieu fournissant le sang a ici une autre motivation que celui de Qingu dans l’Enūma Eliš: « Le dieu Wê, qui avait de l’esprit (ṭēmu), on l’abattit en pleine assemblée »21. La divinité concernée est donc un certain Wê, inconnue autre part et à l’évidence de rang inférieur. Il a également été saigné pour être privé de sa puissance vitale, alors transférée à l’homme: « De par la chair du dieu il y aura aussi, dans l’Homme, un esprit (eṭemmu), qui le démontrera toujours vivant après sa mort. Cet esprit sera là pour le garder de l’oubli ! »22. Par ailleurs, le dieu Wê est choisi car il a du ṭēmu, le texte insistant à plusieurs reprises sur cette caractéristique: « Vous avez abattu ce dieu avec son ‘esprit’ (qadu ṭēmišu) »23, puisque c’est cet « esprit » qui a dicté le choix du dieu à sacrifier. Il s’agit d’un terme complexe signifiant «  présence d’esprit  », «  esprit pratique  »24. Il semble également que le choix de Wê, comme l’a remarqué Jean Bottéro, permette un jeu de mots significatif évoquant les termes awēlu, ilu, ṭēmu et eṭemmu:

d’une part dans la terminologie: les trois dieux de l’Enūma Eliš sont tués (nâru) et Wê est abattu (ṭabāhu), mais d’aucun d’eux il n’est dit qu’il meure (mâtu). Par ailleurs, dans leurs métamorphoses ils conservent leur immortalité: Apsû et Tiamat sont devenus la matière des lieux composant le cosmos éternel, tandis que Qingu et Wê perdureront à jamais dans l’esprit de l’homme, même par-delà sa mort. Certains auteurs considèrent cependant que l’idée de tuer un dieu est sans fondement, et qu’il s’agit uniquement de métamorphose27. Mais il est pourtant difficile de contourner ces mises à mort de divinités telles que nous venons de les évoquer: ces dernières ont dû être « tuées » pour devenir autre chose. Ces récits mythologiques ont été rédigés dans une perspective étiologique: ils expliquent d’une part la création du cosmos, et d’autre part la nature double de l’homme (un esprit éternel dans un corps périssable). L’accès à la primauté et au pouvoir Au vu des exemples développés précédemment, il semble que les textes donnaient également aux mises à mort de dieux un autre but que de « créer des merveilles  ». En effet, dans l’Enūma Eliš, la défaite des dieux primordiaux, Apsû et Tiamat, est le résultat d’un conflit de générations, et il entraîne un changement dans la société divine: Ea et surtout Marduk prennent leur place à la tête du panthéon. Par ailleurs, le mobile de la mise à mort d’Apsû (éviter un infanticide) et la description négative que le texte fait de Tiamat semblent légitimer les actions d’Ea et de Marduk28. On retrouve cette idée de changement dans l’organisation sociale divine opéré par le meurtre dans le texte akkadien de La théogonie de Dunnu29. Ce texte, rédigé à l’époque babylonienne tardive mais qui remonterait au IIème millénaire av. J.-C., raconte l’histoire de la ville de Dunnu et du panthéon qui lui est propre. Les sept premières générations de dieux de la ville se succèdent ainsi:

–– Wê + ilu > awē/īlu: homme –– Wê + ṭēmu > (w)eṭemmu: esprit25. L’Homme est donc d’abord un awīlu, puis il devient un eṭemmu après sa mort: il change alors de nom et d’état, et poursuit ainsi une forme de « vie » dans l’Au-delà. Comme l’indique Elena Cassin, pour les dieux: «  être tué, ce n’est pas réellement mourir »26. Cela transparaît

Amakandu prit donc sa mère (Terre) pour épouse et il tua Harab, son père, l’ensevelit à Dunnu, sa ville préférée, et s’empara de son pouvoir. Puis il prit (aussi) Mer, sa sœur aînée pour épouse. Survint alors Lahar, fils d’Amakandu, lequel tua Amakandu et, à Dunnu, l’ensevelit dans [le tombeau] de son père. Il prit alors Mer, sa mère, pour épouse, laquelle Mer avait égorgé Terre, sa mère. Il (Lahar) s’arrogea le pouvoir […]30.

Cf. l’édition de Lambert et Millard 1999. À noter que le texte mythologique Enki et Ninmaḫ mentionne la création de l’homme avec seulement de l’argile tirée des rives de l’Apsû (Bottéro et Kramer 1989: 188-198). De même, le Récit bilingue de la création de l’Homme ne fait intervenir que du sang divin: « Nous allons immoler deux Alla divins, et de leur sang donner naissance aux Hommes » (l. 19-20 ; cf. Bottéro et Kramer 1989: 502). 19  Enki s’arrange pour que ce meurtre ait lieu lors d’une fête comportant une lustration, afin que les auteurs puissent se purifier de la souillure de cet acte. 20  Poème d’Atrahasîs l. 201-215. Voir également Wilcke 1999. 21  Poème d’Atrahasîs, fragment A 223-224. 22  Poème d’Atrahasîs l. 216-218. 23  Poème d’Atrahasîs, fragment P 239. 24  CAD Ṭ: 85, sens 5. 25  Voir Bottéro 1982, ainsi que Krebernik 2002. 26  Cassin 1987: 232. 18 

Heimpel 1993-1997: 247. Cassin 1987: 229-230. Cela est également très fréquent dans les inscriptions royales assyriennes, mais toujours pour des protagonistes du panthéon ennemi, celui des Babyloniens. 29  Voir l’édition de Lambert et Walcot 1965, ainsi que Bottéro et Kramer 1989: 472-478. 30  La théogonie de Dunnu l. 10-20. 27  28 

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La succession au pouvoir se fait donc toujours par parricide, avec parfois aussi l’assassinat de la mère, et elle s’accompagne généralement d’incestes.

contraintes d’y rester. La plus célèbre descente mentionnée dans la mythologie mésopotamienne est celle d’Inanna/Ištar: la déesse se présente devant les sept portes menant au royaume des morts, le portier lui demande alors de retirer ses attributs, les me (vêtements, bijoux …). Ces objets incarnent sa puissance et ses pouvoirs36, et, une fois introduite devant la souveraine Ereškigal, dépouillée et dénudée, elle est facilement vaincue: «  Elle (Ereškigal) porta sur Inanna un regard, un meurtrier  ! Elle prononça contre elle une parole, une parole furibonde ! Elle jeta contre elle un cri, un cri de damnation  ! La femme, ainsi maltraitée, fut changée en cadavre (uzu niĝ2 sag3-ga-še3), et le cadavre, suspendu à un clou ! »37. Le texte est assez expéditif: on passe directement du jugement à l’exécution de la sentence, mais Inanna a bien été «  tuée  », comme l’indiquent les paroles de sa suivante Ninšubur demandant à différents dieux d’intervenir: «  Ne laisse pas tuer (nam-ba-da-angam-e) ta fille dans le monde d’En-bas ! »38. La version akkadienne de cet épisode, La Descente d’Ištar en Enfer39, comporte les mêmes éléments: la déesse est dépouillée de ses pouvoirs puis mise à mort, cette fois-ci au moyen de maladies et non de paroles: « Mais Ereškigal ouvrit la bouche, prit la parole et adressa ses mots à Namtar, son lieutenant: ‘Va, Namtar […] ! Lâche sur elle les soixante maladies  !’  »40. Affaiblie et dépouillé de ses pouvoirs, la déesse Inanna/Ištar se retrouve alors «  retenue en enfer » et est considérée comme morte.

Tout comme dans le monde des hommes31, l’accès au pouvoir peut donc se faire par la violence, et le meurtre permet alors d’éliminer celui qui se trouve dans une position supérieure. Les rédacteurs de ces textes ont donc utilisé ces épisodes pour expliquer la place des dieux dans le panthéon divin, et la prédominance de certains. C’est notamment le cas avec l’œuvre typiquement babylonienne de l’Enūma Eliš qui sert à justifier la place de Marduk, dieu poliade de Babylone32. Les descentes aux Enfers La privation des pouvoirs et l’assignation à résidence Par ailleurs, la mythologie suméro-akkadienne offre d’autres exemples de dieux «  morts  » ou sur le point d’être «  mis à mort  », mais dans des circonstances différentes: ils se trouvaient dans le monde d’En-bas, le domaine des défunts. Dans le mythe Nergal et Ereškigal33, on trouve, d’une part, plusieurs menaces de mort: Ereškigal, souveraine du monde d’En-bas, se sentant insultée par l’attitude du dieu Nergal réclame: «  Expédiez-le-moi, que je le mette à mort (ana mûti) ! »34. Cependant, il s’agit d’un cas particulier: l’auteur du texte a semble-t-il employé le terme « mort », mūtu, pour faire un jeu de mots avec son homophone mutu qui signifie « époux ». Une autre menace est cette fois perpétrée par Nergal à l’encontre de la souveraine infernale: « Par sa chevelure, il la tira de son trône à terre, pour lui trancher la tête (qaqqada nakāsu)  ; ‘Ne me tue pas (dâkum)’ (disait-elle)…  »35. Ces exemples montrent que les dieux qui se trouvent dans le monde d’En-bas ne sont pas morts, même si Ereškigal ne peut pas quitter son domaine et que les autres dieux ne peuvent normalement pas y descendre: il s’agit là simplement d’une barrière entre les vivants et les morts. D’autre part, la descente de Nergal aux Enfers est également particulière, puisqu’il parvient à en sortir par la ruse, sans avoir été dépourvu de ses pouvoirs ni avoir livré de remplaçant, comme ce sera le cas des autres divinités (infra). Il finira cependant par être renvoyé dans le monde infernal pour y demeurer et devenir l’époux de la déesse Ereškigal.

Le retour à la « vie » et la substitution La déesse Inanna/Ištar ne demeura cependant pas longtemps aux Enfers: avant de partir dans le monde d’En-bas, elle avait donné des instructions à sa servante Ninšubur pour qu’elle supplie les différents dieux d’intervenir si un malheur devait lui arriver. Le dernier dieu, Enki, comprend les enjeux de retenir captive la déesse de l’amour: sa disparition provoque l’arrêt de la fécondité sur terre, dans la version akkadienne du récit41. Comme l’avait prédit Inanna: «  Le vénérable Enki, à l’ample intelligence, lui qui connaît nourriturede-vie (u2 nam-til3-la) et breuvage-de-vie (a namtil3-la), me rendra certainement la vie  !  »42. Le dieu Voir Cassin 1968: 84-88, ainsi que Katz 1995. Il en était de même pour le dieu Apsû, cf. supra. 37  La Descente d’Inanna aux Enfers l. 164-168. Pour cette œuvre, voir Bottéro et Kramer 1989: 276-290. Noter à nouveau le pouvoir des paroles prononcées, qui ont fait défaut à Tiamat dans l’Enūma Eliš (supra). 38  La Descente d’Inanna aux Enfers l. 43 et 182. 39  Pour ce texte, voir en dernier lieu l’édition de Lapinkivi 2010. 40  La Descente d’Ištar aux Enfers l. 66-69. 41  La Descente d’Ištar aux Enfers l. 77-80. 42  La Descente d’Inanna aux Enfers l. 65-67. On retrouve le lien entre le « pain / eau de vie » et l’immortalité dans le texte akkadien dit Adapa dans les cieux: convoqué aux cieux devant Anu, le personnage d’Adapa refuse ce qu’il croyait être du « pain de mort » et de l’« eau de mort », sur le conseil d’Ea. Il s’agissait en fait de « pain / eau de vie »: Adapa a donc refusé l’immortalité, à cause d’Ea qui souhaitait la garder pour les seuls dieux (voir l’édition de ce texte et les commentaires dans 36 

D’autre divinités sont également descendues vivantes aux Enfers, mais elles ont ensuite été affaiblies et Le meilleur exemple concerne le meurtre du roi Sennachérib par l’un de ses fils ; sur cet épisode cf. en dernier lieu Elayi 2018: 146. 32  Pour ce dieu, voir notamment Oshima 2007. 33  Pour ce mythe, cf. Jacobsen 1976: 56-57 et 229-230, ainsi que Bottéro et Kramer 1989: 437-464. 34  Nergal et Ereškigal l. 29. Dans la version longue de l’œuvre, la réaction d’Ereškigal est moins violente: elle ne veut pas mettre à mort Nergal, elle demande seulement réparation du tort causé. 35  Nergal et Ereškigal l. 78-80. 31 

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V. Muller: Tuer un dieu dans la mythologie mésopotamienne remet donc à ses envoyés, le kurgaru et le kalaturru, les ingrédients propres à ramener « la morte »: nourriture et breuvage porteurs de vie. Grâce aux conseils avisés du dieu Enki, ils se font remettre le corps de la déesse, « Puis l’un d’eux versa sur lui de la nourriture-de-vie, l’autre du breuvage-de-vie, et Inanna revint à la vie ! »43. La version akkadienne du récit comporte quelques différences: Ištar est seulement « aspergée d’Eau vitale (a.meš ti.la)  »44, par l’envoyé du dieu, l’assinnu, au moyen d’une outre trouvée dans le monde infernal, qui serait la réserve d’eau à boire des dieux infernaux, seule à entretenir ou rendre la vie. Par la suite, une porte après l’autre, ses pouvoirs lui sont rendus.

Dans le monde souterrain, les dieux sont considérés « morts » puisqu’ils sont dépourvus de pouvoirs49: dans le cas d’Inanna/Ištar cela se traduit par l’arrêt des relations charnelles entre les êtres vivants sur terre, et dans le cas de Dumuzi, sa « mort » correspond à la saison estivale, où la vie végétale est brûlée et desséchée par le soleil50. De plus, les allées et venues sont possibles dans le monde d’En-bas, mais elles sont soumises à la règle de la substitution51. Le deuil de l’absence La mort entraînait normalement la réalisation du processus funéraire, mais il semble que dans le cas de dieux « morts », celui-ci n’avait pas lieu, sauf en partie dans le cas particulier de Gugalanna. Il est mentionné dans La Descente d’Inanna aux Enfers, comme prétexte de la venue de la déesse: « C’est pour Ereškigal, ma sœur aînée, dont l’époux, Gugalanna, a été tué (ba-an-ug5ga): pour assister aux offrandes funéraires et prendre part aux libations rituelles »52. Cependant, aucun autre texte ne fait allusion à cette divinité ou à son trépas53. Par ailleurs, il est évident que le corps des dieux tués ne pouvait être enseveli, puisqu’il était soit employé à une nouvelle création, soit déjà descendu dans le monde infernal54.

Cependant, même si elle est revenue à la vie et a recouvré ses pouvoirs, la déesse ne semble pas tirée d’affaire: « Mais, alors qu’elle se préparait à remonter du monde d’En-bas, les Anunnakû la retinrent (et lui dirent): ‘Qui donc, descendu au monde d’En-bas, en est jamais ressorti quitte  ? Si donc Inanna veut remonter du monde d’En-bas, elle doit nous remettre un substitut’  »45  ; et la même condition est stipulée dans la version akkadienne: « Que si elle ne te fournit pas un remplaçant, ramène-la  !  »46. Ainsi, selon la loi des Enfers, nul ne peut le quitter sans laisser un remplaçant. La version sumérienne narre alors la quête de la déesse pour trouver un substitut, et le choix se porte finalement sur son amant, Dumuzi, qui est alors saisi par les envoyés d’Ereškigal et conduit entravé en Enfers. Mais le statut de Dumuzi est alors ambigu: ni la Descente d’Inanna aux Enfers ni le texte Le rêve de Dumuzi, où le dieu raconte à sa sœur Geštinanna un rêve prémonitoire qui lui aurait dévoilé son funeste destin, ne mentionnent que le dieu est tué. Il faut cependant le considérer comme « mort », ce que suggère à plusieurs reprises son rêve: « Si elle (sa mère) ignore le jour de ma mort (u4-da u4-ug5-ge-mu), toi, steppe, annonce-le à ma mère, ma génitrice ! »47. Il en va de même pour sa sœur Geštinanna: «  Puis, comme Dumuzi pleurait, ma souveraine (Inana) vint à lui, le prit par la main (et lui dit): ‘Toi, ce sera seulement la moitié de l’année, et ta sœur, l’autre moitié  ! [Lorsque] l’on [t’]y réclamera, on s’emparera de toi – Et lorsqu’on y [récla]mera ta sœur, on s’emparera d’elle  !’  »48. Au vu de la tristesse fraternelle, Inanna a donc décidé que chacun passera en alternance une moitié de l’année dans le monde infernal, se servant l’un l’autre de substitut.

Toutefois, on trouve à plusieurs reprises mention du deuil, telle la description détaillée de la détresse des proches de la déesse Inanna / Ištar (Ninšubur, Shara et Lulal): « Accoutré d’un vêtement misérable et prosterné dans la poussière  »55. De même, le texte Le rêve de Dumuzi raconte le deuil de Geštinanna pour son frère Dumuzi / Tammuz56. On peut éventuellement dresser un parallèle avec le vocabulaire des marchands paléo-assyriens qui détournent les verbes « mourir » ou « tuer » pour leur attribuer un sens technique particulier: le verbe muātum désigne ainsi une tablette devenue invalide, tandis que les tablettes « tuées » (duākum) sont invalidées une fois la transaction terminée, cf. Michel 2010. 50  Ce mythe étiologique explique donc le cycle agraire et a connu une large prospérité. On peut notamment dresser un parallèle avec le mythe hittite du dieu agraire Télipinu dont le départ a provoqué une famine chez les hommes (Mazoyer 2003) ; ou encore dans la mythologie gréco-romaine, avec Perséphone / Proserpine. 51  C’est la même règle qui dicte le principe des rituels de substitution qui avaient pour objectif de « soustraire » une personne vouée à la mort, comme par exemple celui qui s’intitule « Pour procurer un substitut à Ereškigal (ana pūḫi lu2 Ereškigal – KAR 245 et les autres copies de ce texte) », cf. Verderame 2013. 52  La Descente d’Inanna aux Enfers l. 85-88. 53  Il est cependant possible d’assimiler Gugalanna au « Grand Taureau du Ciel » (Edzard 1957-1971: 694), mis à mort par Gilgameš et Enkidu lors d’une tauromachie au cours d’un épisode raconté dans la tablette VI de l’Épopée. Noter qu’à la suite de cet événement, Ištar et ses courtisanes effectuent une lamentation sur le défunt taureau (col. v 17-18). 54  La mise au tombeau, élément central du processus funéraire, avait pour but de mener l’esprit du défunt vers son nouvel habitat, cf. Muller 2015. 55  La Descente d’Inanna aux Enfers l. 294, 315 et 325. Voir également Alster 1983. 56  Cf. l’édition de ce texte dans Alster 1972. Voir également Rendu 2008: 202-207 pour une analyse des éléments constitutifs de ce deuil. 49 

Izre’el 2001). Pour les expressions « pain / eau de vie » ainsi que leur valeur théologique et symbolique, cf. Watanabe 1994. 43  La Descente d’Inanna aux Enfers l. 271-272. 44  La Descente d’Ištar aux Enfers l. 118. 45  La Descente d’Inanna aux Enfers l. 275-277. Un autre mythe sumérien, Enlil et Ninlil, raconte également la descente du dieu aux Enfers: il en est remonté après avoir dû négocier selon la règle du substitut: en effet, Enlil avait de Ninlil assez d’enfants pour se substituer, lui, son premier né et sa femme. 46  La Descente d’Ištar aux Enfers l. 126. 47  Le Rêve de Dumuzi l. 12-13 ; voir l’édition d’Alster 1972. 48  La Descente d’Inanna aux Enfers l. 388-392.

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Il nous semble cependant que ce deuil ne concernait pas la mort de ces personnages, mais soulignait leur absence, leur disparition, ce qui correspond au laps de temps où ils étaient privés de pouvoir. Le meilleur exemple est celui de Dumuzi / Tammuz, qui est pleuré lors d’un culte complexe mais très populaire, en lien avec le cycle agraire57.

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Conclusion Dans les deux cas de figure (théomachies et descentes infernales), la terminologie renvoyant à la «  mort  » de divinités, le plus souvent violente, ne doit pas être prise au sens littéral. Tous ces dieux étaient privés de leurs pouvoirs et / ou de leur force vitale (attributs et / ou sang), au moyen de différents procédés, et c’est cette absence de puissance qui les assimilait à un dieu «  mort  ». Cette «  mort  » n’était alors pas définitive, comme le prouvent les métamorphoses: le corps des divinités ne disparaissait pas, il connaissait une continuité sous une nouvelle forme. Ces dieux conservaient toujours leur immortalité, comme cela est clairement énoncé avec Wê et l’esprit de l’homme. Par ailleurs, le monde d’En-bas, séjour des morts, est pour les dieux un lieu de passage et d’impuissance – une « mort » temporaire –, qu’il est possible de quitter, notamment grâce à une substitution. Il faut par ailleurs souligner la portée étiologique de ces différents mythes, puisque, selon leurs auteurs, la mort de dieux justifie la création du cosmos, de l’humanité, la place des dieux dans le panthéon ou encore l’origine du cycle agraire: la mort de divinités ne se faisait donc jamais sans raison. Bibliographie Alster, B. 1972. Dumuzi’s Dream: Aspect of Oral Poetry in a Sumerian Myth, Mesopotamia 1. Copenhagen, Akademisk Forlag. Alster, B. 1983. The Mythology of Mourning. Acta Sumerologica 5: 1-16. Black, J. et Green, A. 1992. Gods, Demons and Symbols of Ancient Mesopotamia: An Illustrated Dictionary. London, British Museum Press. Bottéro, J. 1982. La création de l’homme et sa nature dans le poème d’Atrahasis. In M. A. Dandamayev et al. (éds), Societies and Languages of the Ancient Near East: Studies in Honour of I. M. Diakonoff: 24-32. Warminster, Aris and Philipps. Bottéro, J. et Kramer, S. N. 1989. Lorsque les dieux faisaient l’Homme, Mythologie mésopotamienne. Paris, Gallimard. Cassin, E. 1968. La splendeur divine. Introduction à l’étude de la mentalité mésopotamienne. Civilisations et sociétés 8. Paris/ La Haye, Mouton. Il existe une abondante bibliographie relative au culte de Dumuzi, voir notamment Jacobsen 1976: 786, ainsi que Cohen 1993: 465-481. 57 

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La tombe 755 de Meskalamdu, une tombe royale : mythe ou réalité ? Catherine Lazzarini

UMR 5133, Laboratoire Archéorient, Lyon Abstract The Tomb 755 of Meskalamdu is one of the wealthiest tomb of the Royal Cemetery at Ur. Dated from the Early Dynastic IIIA-1, it is located in the center of the group of the 16 Royal Tombs. The name of Meskalamdu is engraved on various vessels, but the term of king does not appear with the name. L. Woolley never considered Meskalamdu has a king, and the grave was not included in the royal group. As many archaeologists, I still inclined to interpret the tomb as a royal grave. However, which clues could be relevant to reinterpret Tomb 755? The aim of this paper is to reconsider once more all the evidences and to explore various fields-like anthropology.

Dès sa découverte la sépulture 755, dite de Meskalamdu, du Cimetière du Dynastique Archaïque III (2600-2400) d’Ur pose un problème au fouilleur Sir L. Woolley  : «  In all respects (…) the grave of Meskalamdu was exactly paralleled by many others in the cemetery but it stood out from all of them by the extraordinary richness of its jewellery » (Woolley 1934: 157).

s’est intéressée depuis longtemps aux mécanismes de représentations du pouvoir et du prestige dans la société et à l’importance des rites sociaux pour les élites et les communautés. Les archéologues portent un intérêt accru à ces études et enrichissent leurs analyses de nouvelles données (Porter 2000). Ce sont quelques orientations que j’ai explorées dans ma thèse et que j’aborderai dans cet article au travers de la tombe 755.

Mythe ou réalité ? Est-ce une tombe royale ? Pourquoi autant de richesses dans une simple tombe en fosse ? Le mystère règne autour de ce jeune homme enterré avec tout l’apparat dû à un individu de rang royal (casque, hache, bijoux), dont le nom est gravé sur des objets de vaisselle sans le titre de LUGAL. Dès lors les discussions s’engagent et les opinions divergent.1

L’étude des tombes royales renvoie à la notion de prestige. Cette dernière est associée au clinquant et au ‘bling-bling’. Les funérailles et les monuments funéraires tiennent une place prépondérante dans les sociétés  : les funérailles de l’élite sont ‘publiques’, elles sont une mise en scène des morts et du groupe élargi. Les funérailles et les sépultures monumentales jouent un rôle politique, idéologique et économique dans la communauté (Lazzarini 2016). La tombe est une façon d’imposer et d’assoir le pouvoir d’un groupe sur une communauté. La tombe 755 est un exemple de manipulation d’identité par le pouvoir et les élites.

Ces interrogations n’ont fait qu’attiser ma curiosité, et multiplier les hypothèses pouvant expliquer l’apparat funéraire, le type d’objets déposés comme le casque et les armes et le type de sépulture dans laquelle il est inhumé. De mon DEA à ma thèse sur les tombes royales et les tombes de prestige (Lazzarini 2011), le Cimetière Royal d’Ur et la tombe 755 tiennent une place particulière dans mes recherches. Olivier Rouault, en tant que directeur de thèse, a su contenir mon imagination et orienté mes recherches sur le fonctionnement des pratiques funéraires royales de prestige. Le champ d’étude s’est étendu de la Mésopotamie à la Syrie du Nord, avec la découverte d’autres tombes de prestige en Syrie du Nord. Le contexte historique reste l’Âge du Bronze Ancien car c’est une période d’expansion de pouvoirs locaux. Le développement des différents pouvoirs et les affrontements entre les Cités-Etats ont obligé les groupes à développer des modes symboliques d’expression de leur prestige pour s’imposer et maintenir la cohésion sociale du groupe. L’anthropologie sociale

Le Cimetière Royal Les fouilles de la ville antique de Ur/Al-Muqayyar sont l’un des plus grands chantiers archéologiques du XXe siècle. Sir L. Woolley dirigea les travaux de 1922 à 1934. Il mit au jour plusieurs siècles d’histoire de la capitale mésopotamienne, avec des bâtiments monumentaux et un cimetière dit ‘Royal’. Les travaux titanesques pour l’époque et les découvertes extraordinaires des Tombes Royales font la une des journaux de l’époque (Zettler 1998: 9, fig. 4) (Figure 1). Le contexte Le cimetière se situe dans la partie Sud-Est de la ville antique. L’utilisation du cimetière s’étend du début du

Discussion sur l’interprétation de la tombe Woolley 1934: 240 contra Moorey 1977, Cohen 2005. 1 

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C. Lazzarini: La tombe 755 de Meskalamdu, une tombe royale : mythe ou réalité ? Dynastique Archaïque III jusqu’à la période Guti (26002150 av. J.-C.) et regroupe 2100 tombes (Figure 2). Des sondages effectués à l’Ouest des Tombes Royales ont permis de mettre au jour des sépultures des périodes Obeid, Djemdet Nasr et Dynastique Archaïque II (Woolley 1955, Forest 1983  : 111-130). Le Cimetière Royal n’est pas une installation spontanée  : il existe une tradition d’inhumation dans cette partie de la ville. Ce sont les individus appartenant aux couches sociales les plus élevées de la société d’Ur qui y sont inhumés. Le cimetière extramuros dans le Sud mésopotamien est le lieu d’inhumation des élites, contrairement aux traditions de Syrie du Nord, où les tombes monumentales sont localisées intramuros. Plusieurs localisations sont identifiées (Lazzarini 2011) : sous des bâtiments publics ou semi-publics (Porter 2000), au centre même de la ville (Schwartz 2006) ou en limites des remparts de la ville (Peltenburgh 1999). La visibilité de la tombe ou du groupe de tombes monumentales dans la ville ou extramuros est l’expression du prestige de l’élite. Le prestige du pouvoir s’exprime dans la localisation des lieux d’inhumations et l’architecture monumentale de la construction funéraire. Figure 1. Cimetière Royal d’Ur (Woolley 1934).

Figure 2. Plan du Cimetière d’Ur.

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Woolley avait-il donc raison de ne pas inclure la tombe de Meskalamu dans le groupe des Tombes Royales  ? Selon les critères de Childe ce serait une tombe de chef. Existeraitil une stratification sociale plus complexe qui implique des pratiques différentes  ? Afin d’avancer une hypothèse il faut porter une attention particulière au matériel déposé sur le corps et autour du corps. La tombe 755

Figure 3. Plan du Cimetière (Lazzarini 2004: 214, fig. 2).

La tombe de Meskalamdu se situe au centre du groupe des Tombes Royales. Elle est creusée dans le puits de la Tombe Royale 779 appartenant à la première phase, dont elle suit l’orientation.2

La fosse de la sépulture 755 est rectangulaire (2.50 x 1.50m) (Figures 3-4); le cercueil de bois (1.70 x 0.65m) est placé dans l’angle Nord-Est de cette fosse (Woolley 1934: 155-160, 157, fig. 35). La sépulture est accessible par un puits recouvert de bois plaqué or, imitant des bottes de roseaux. Il n’existe rien de comparable dans les Tombes Royales. Le bois est le seul matériau utilisé dans la réalisation de la tombe. Il est possible d’identifier un accès et une chambre funéraire, même si celle-ci n’est pas construite comme l’entend Woolley pour les tombes à chambre  : il n’y a pas de paroi en brique, crue ou cuite.

La chronologie Plusieurs phases chronologiques sont distinguées à l’intérieur du Cimetière Royal (Woolley 1934, Pollock 1985). Pollock propose 7 phases successives  : elle divise le Dynastique Archaïque en deux, DAIIIA, DAIIIB (Pollock 1985: 113). La première phase se compose de 299 tombes avec un riche mobilier, parmi lesquelles les Tombes ‘Royales’ et la tombe 755. Les Tombes Royales, au nombre de 16, sont construites sur deux périodes avec des modes de construction distincts, en brique crue ou cuite (Lazzarini 2004: 229, tableau 3). Les plus anciennes sont les tombes à chambres multiples (tombes 777, 779, 1236)  ; les plus récentes sont à chambre simple (tombes 789, 800, 1054) avec un dromos dans lequel sont disposés des cortèges funèbres (Figure 3). Woolley identifie les Tombes Royales sur la base de deux traits principaux : les rites funéraires avec accompagnants et ‘cortèges funèbres’, et l’architecture monumentale. La définition des «  Tombes Royales  » a été discutée par d’autres auteurs. Childe (Childe 1945) reconnaît les tombes royales par la richesse du mobilier, la monumentalité de la construction et les rituels dits «  particuliers  ». Il distingue, à côté des tombes royales, les « tombes de chefs » : celles-ci sont des sépultures simples, avec un mobilier plus riche que les tombes ordinaires. Cependant, des études ethnographiques menées dans plusieurs régions du monde (Océanie, Afrique par exemple) établissent que les rituels d’accompagnement sont présents dans des tombes de chefs  : ce rituel distingue, dans un groupe sociétal, les personnages importants (Testart 2002).

Le corps est placé sur le côté gauche, en position légèrement contractée, les mains ramenées devant le corps (Figure 4). Il s’agit d’un homme jeune (Woolley 1934: 157; Mollesson et Hogdson 2003: 93, table 3, 94). Des analyses plus récentes effectuées au British Museum ont permis de préciser qu’il ne porte aucun signe de déformation musculaire marquant une activité physique intense. Par contre les ossements portent des traces de brûlure (Mollesson et Hogdson 2003: 94, 95, 105). Le matériel funéraire Le matériel de la tombe de Meskalamdu est d’une grande variété et d’une grande richesse. La tombe 755 se situe à 6,75m de profondeur. Les Tombes Royales se situent entre 7,50 et 9m maximum sous le sol de surface. Selon Woolley, les tombes les plus riches étaient les plus profondément creusées, contrairement aux tombes « ordinaires » (Woolley 1934: 135). 2 

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C. Lazzarini: La tombe 755 de Meskalamdu, une tombe royale : mythe ou réalité ? coffre, devant le corps, des groupes de perles ont été retrouvés. Selon le fouilleur il s’agit dans les deux cas d’offrandes de parures (Woolley 1934: 158). Les objets sont regroupés dans différents endroits de la fosse  : cinq groupes sont identifiés du Nord-Est au Sud-Est (Figure 5) (Woolley 1934: 158-160). Le long des parois Nord et Sud des lances sont plantées dans le sol ainsi que des haches, et un carquois rempli de pointes de flèches. Le groupe 1 (Figure 5) se situe à la tête du coffre dans l’angle Nord-Est de la fosse. Il se compose de vaisselle en métal : d’un bol en or avec des anses en lapis-lazuli (U.10003), un bol en électrum (U.10034) dans lequel se trouve un second petit bol en électrum, une aiguière à long bec en argent (U.10035), une passoire en cuivre, un seau en cuivre, un vase en cuivre, et des armes. Le groupe 2 rassemble un ensemble en pierre et des céramiques. Le groupe 3, contre la paroi Ouest, est composé de vases en pierre, de bols en métal et de trois poignards. Le groupe 4 regroupe des grands bassins et chaudrons de cuivre associés à des coupes et des bols en cuivre. Deux poignards sont placés à proximité. Deux des coupes portent les noms de Meskalamdu et de Nintur (Frayne 1998: 393-394). Le groupe 5 est placé aux pieds du coffre. Un grand chaudron en cuivre est fermé par un plat en cuivre. Des vases en pierre, des bols en métal jonchent le sol avec des outils et des armes (deux haches, trois têtes de lances). Figure 4. Tombe 755 de Meskalamdu (Woolley 1934: 157, fig. 35).

Dans la fosse, les groupes sont organisés selon des types d’objets et des fonctions précises, contrairement à ce que suggère Woolley (Woolley 1934: 158)4. De même, les ustensiles et les armes déposés dans le cercueil ont également une fonction précise pour être placés près du corps ou sur celui-ci.

Dans le coffre (Woolley 1934: 157, fig. 35), le corps est entouré d’objets et de parures  ; celles-ci étaient portées, et se sont déplacées avec la décomposition. Le casque en électrum (U.10000/ IM.8629) est placé à l’arrière de la tête. Une ceinture en argent orne la taille, un poignard en or U.10014 (Woolley 1934: pl. 152) y est suspendu ainsi qu’une pierre à aiguiser en lapis-lazuli, un sceau-cylindre en coquillage (U.10011) et un outil en argent.

Fonction symbolique des objets La présence du matériel funéraire dans la fosse et auprès du défunt est significative d’un rituel pratiqué au moment de l’inhumation, et du rôle du défunt dans le monde des vivants et le monde des morts. Il est important de revenir à la fois sur la composition des assemblages de matériel comme cela a été fait supra et sur les associations d’objets dans chaque groupe. Les regroupements témoignent d’une ou de plusieurs pratiques rituelles au moment de l’inhumation. Je reviendrais donc plus longuement sur les objets déposés dans la fosse puis dans le cercueil. J’insiste pour les objets situés dans le cercueil sur la relation objets/ corps (Lazzarini 2014b). Cette orientation a été peu développée, elle peut pourtant ouvrir des axes d’études sur l’utilisation de l’objet – réelle ou symbolique.

Devant le crâne se trouve une hache en électrum U.10025 (Woolley 1934: pl. 155)  ; un type unique de hache double est posé derrière le corps (U.10018/BM) avec une coupe de type deltoïde en or (Gernez 2014  : 115)3. Sur le corps une coupe en or inscrite au nom de Meskalamdu. Le mort tient dans les mains une autre coupe en or également inscrite (U.10002) (Woolley 1934  : pl. 163). Deux coupes deltoïdes en argent sont posées au niveau des genoux. Derrière les genoux du cadavre, le long de la paroi Ouest (Woolley 1934: 157-158), et contre la paroi est du Une coupe deltoïde est de forme trapézoïdale avec un fond plat et un manche court en forme de gouttière.

‘There were a certain order in their arrangement, but it seemed to be dictated rather by the value of the objects than by any ritual consideration.’

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tombe (Cohen 2005: 28, 70-71). Les rituels de purifications peuvent également se manifester par le ‘rinçage des mains’. Winter (Winter 1999) souligne en effet que le rituel peut être pratiqué avant le banquet ou pour marquer la fin d’un rite. Dans la tombe 755, l’aiguière et les coupes sont à la tête du cercueil : les rites pratiqués ne concernent pas le cadavre directement et ne le mettent pas en scène. Elles sont certainement utilisées pour des banquets. Le banquet est attesté dans les pratiques funéraires cependant les archéologues ont peu insisté sur la dialectique du rite social dans un contexte de prestige. Il s’agit d’un acte rituel essentiel pour renégocier l’ordre hiérarchique (Dietler 2001; Pollock 2003: 18-20). La perte d’un des membres du Figure 5. Répartition des groupes d’objets dans la fosse de la tombe 755. groupe oblige le successeur et le groupe d’affirmer la nouvelle position et le nouvel ordre hiérarchique. Deux axes principaux sont suivis concernant les rites Le banquet est une mise en scène de passation de pratiqués au moment des funérailles et les intentions pouvoir durant laquelle le successeur s’impose et les des dépôts auprès du corps. Je tente de mettre en participants acceptent cette position. Le panneau de évidence le rôle du défunt lors des rites des funérailles, la paix de l’Etendard d’Ur met face à face le roi et ses qui est de légitimer le nouvel ordre social ainsi que son ‘vassaux’ (Woolley 1934: 61, pl. 91-93, 266sq) : en levant nouveau statut au sein de ce nouvel ordre social. leur coupe, les ‘vassaux’ acceptent la position du roi. Le Dans la fosse, les différentes formes de vaisselle roi reçoit leur ‘agrément’ en levant sa coupe. Les scènes sont associées à la pratique d’un banquet. Plusieurs commensales représentées sur les sceaux-cylindres récipients témoignent de la préparation ou de la provenant des Tombes Royales par exemple mettent en cuisson de nourriture, tels que les bassines (groupe 4) et scène des membres de l’élite buvant ensemble (Pittman le chaudron (groupe 5). Ils sont associés à des bols et des 1998: 77, fig. 17A, 78-79, fig. 18A, 19B): hommes coupes qui renforcent l’hypothèse de la consommation et femmes d’un même groupe se reconnaissent de nourriture  ; les noms inscrits sur les coupes mutuellement dans leur position sociale respective symbolisent une participation, réelle ou symbolique, (âge, sexe) maintenant ainsi l’unité et la cohérence du au banquet. Les deux ensembles sont proches, dans la groupe (Pollock 2003: 25). ‘Lever la coupe’ est un geste moitié Sud de la fosse. La vaisselle en pierre, composée polysémique selon les groupes sociaux et le contexte du de vases à col haut, est rassemblée dans le groupe 3 partage de boisson : pour le roi, il symbolise des actions avec des coupes de métal. C’est une vaisselle de luxe qui rituelles représentatives de la place dans la hiérarchie devait contenir des matières précieuses, telles que des sociale et du lien renouvelé avec les divinités (Winter huiles ou des onguents par exemple (Joannès 1993). 1986: 253-268). Plus à l’Est, un assemblage se compose de coupes en électrum et en or, et d’une aiguière en argent à col haut et bec verseur. Les aiguières sont généralement associées à des patènes, de larges plats, mais qui ne sont pas présents ici (Woolley 1934: 158). Les aiguières témoignent de deux rites possibles pratiqués lors de l’inhumation : les libations et les banquets. Les aiguières sont utilisées pour répandre de l’eau sur le sol de la

Le matériel de cet ensemble montre l’importance des objets – l’aiguière et les coupes – et des gestes collectifs ou non, qu’ils symbolisent et matérialisent. Un autre type d’objets est intéressant puisqu’il est associé directement au corps  : il s’agit de la coupe deltoïde, en forme de losange, plate, avec un bec en rigole permettant de verser des liquides. Une coupe 220

C. Lazzarini: La tombe 755 de Meskalamdu, une tombe royale : mythe ou réalité ? est posée sur le corps de Meskalamdu, au niveau des genoux, l’autre est située à l’arrière du corps. La relation entre le corps et les objets est déterminante dans la reconnaissance du rôle social du défunt (Lazzarini 2014a).

royal, même si le terme de LUGAL n’apparaît pas sur les inscriptions provenant de la tombe (Moorey 1977; Reade 2001; Marchesi 2004; Cohen 2005: 140; Marchesi 2015: 145). Dans un lot de récipients en argent situé dans la fosse, deux bols sont inscrits au nom de Nintur et Meskalamdu  : le bol ‘Nintur, la reine’ est placé au côté de ce même jeune homme (Frayne 1998: 394). Une inscription sur un sceau cylindre provenant de la Tombe Royale 1054 mentionne ‘Meskalamdu LUGAL’ (Frayne 1998: 386). Les deux sépultures sont contemporaines et on peut s’interroger sur la relation entre les deux personnages inhumés dans ces tombes. Un autre sceau a été mis au jour dans le remplissage SIS mentionnant ‘MES.KALAM.DU10’. Aucun élément ne relie directement le cadavre et les inscriptions.

La coupe deltoïde peut être tenue dans la paume de la main. Un exemple apparaît dans une vignette latérale de la lyre provenant de la tombe 789 (CBS 17694) : un personnage tient dans la main un objet plat avec une anse similaire à celle de la coupe (Hansen 1998: 55). Le personnage qui l’accompagne porte un vase. La scène représentée fait référence aux offrandes. Des textes font également mention de récipients ‘qui tiennent dans la main’ (Cohen 2005: 163-166)5. Ceux-ci ne peuvent pas correspondre à la patène puisque, plus grande, elle semble tenue par un bord du récipient (Winter 1999: 246, fig. 12, tombe 1749, sceau U.14493A; Caubet et Pouyssegur 2001: plaque votive 193).

Si Meskalamdu est bien roi, des choix ont été faits pour ne pas inhumer cet individu selon les rites ‘royaux’. Cependant l’image donnée par les objets personnels est bien celle d’un souverain, statue d’or et d’électrum, dans ses parures de guerre, un roi héroïsé.

Les coupes deltoïdes sont les reproductions métalliques des coquillages coupés. Ces récipients simples, taillés, parfois décorés font partie du matériel funéraire d’Ur ainsi que d’autres sépultures en Mésopotamie. Ces objets proviennent de la Vallée de l’Indus, d’où sont originaires les coquillages. Ils sont utilisés pour verser des liquides précieux tels que de l’huile (Winter 1999: 247, 249). Les coquillages et les coupes plates ne sont pas identifiés dans les textes  : il pourrait s’agir de la coupe šagan citée dans la Descente aux Enfer d’Ur Nammu (Kramer 1967 et Flückiger-Hawker 1999: 118):

Roi, héros ou roi-héroïsé ? L’anthropologie apporte une esquisse de solution sur la modification des rituels pratiqués pour le jeune homme : la manipulation de l’identité de Meskalamdu pourrait justifier de ne pas retrouver des rituels royaux. Appartenant à la dynastie royale, futur roi ou roi au règne trop court, les rites distinguent ce personnage et lui donnent une nouvelle identité sociale. L’une des hypothèses que je retiens est celle d’un personnage royal héroïsé (Lazzarini 2014b: 163). J.-P. Vernant évoque ‘la belle mort’ à laquelle les héros grecs sont destinées (Vernant 1989: 41-79; Cohen 2005: 140). Les parures déposées dans la tombe et parant le cadavre de Meskalamdu sont les attributs du roi guerrier menant ses troupes comme le roi de l’Etendard d’Ur, Eannatum sur la Stèle des Vautours, ou le roi sur l’Etendard de Mari.

95. Le berger Ur Nammu offre des sacrifices. Dans son palais. Un récipient-kešda dans lequel est versé de l’huile, une coupe- šagan parfaite, Il est probable que les aiguières et les coupes deltoïdes aient pu être utilisées en même temps, l’un servant de réceptacle pour l’autre. La patène est associée à l’aiguière ; mais la coupe deltoïde servait à verser des liquides différents.

Le casque de Meskalamdu (BM ACa.55) est un objet de luxe qui reproduit une coiffure ramenant les cheveux en chignon sur la nuque. Le casque devait être doublé de cuir car des trous sont faits sur le pourtour de la coiffure. Ce détail suggèrerait qu’il a été porté pour des cérémonies, et pas uniquement pour la dernière parade du jeune homme vers sa tombe. L’étude du personnage d’Eannatum sur la stèle des Vautours (Louvre AO 16109, AO 50, AO  2346, AO 2348) montre que le roi porte un casque  : le dessin de la partie arrière, très angulaire, descend au niveau de la mâchoire inférieure. Il ne peut s’agir dans ce cas d’une coiffure mais bien d’un casque. Un rebord extérieur surligne le dessin du casque ce qui fait penser également à une doublure ornant l’intérieur du casque. Le détail des trous sur le rebord de la parure apparaît également sur un objet conservé au British Museum : il s’agit d’un casque en pierre incisée (Moorey

La tombe 755 est-elle une tombe royale ? Meskalamdu, LUGAL ? Le problème soulevé par Woolley lui-même dans la publication du Cimetière est l’identification de Meskalamdu. Le fouilleur ne reconnaît pas un individu royal, sur la base des critères de la forme de la tombe et des rituels établis pour les Tombes Royales. Pourtant, Moorey et d’autres auteurs par la suite considèrent que le cadavre de la tombe 755 est un personnage Un texte administratif provenant de Girsu (DP 75) enregistre les offrandes faites par un fils à son père dirigeant de la ville et sa mère : colonne V, 1 récipient en or qui ‘tient dans la main’, 4 récipients en ‘argent purifié’ qui ‘tiennent dans la main’, 1 bol bun₂-di, une jarre à parfum en pierre algameš. 5 

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1996. Dimensions: h. 19cm ; l. 21cm ; profondeur : 25cm). La forme et le dessin des cheveux est identique au casque de Meskalamdu. De petite dimension, il devait être adapté à une statue ou une figurine.

monumentale semblable aux autres Tombes Royales, et de réunir un cortège funèbre aussi important. Pourtant un soin particulier est apporté au puits d’accès  : rien n’est laissé au hasard. Dès l’entrée, il faut montrer qu’il s’agit d’un personnage différent qui est inhumé dans cette sépulture. Le mobilier ne fait que confirmer l’hypothèse. La place des objets dans la tombe et leur relation avec le cadavre symbolisent les intentions du groupe auquel appartient Meskalamdu. Les symboles du pouvoir sont sur le corps, les vaisselles de libation sont à proximité. Les deux fonctions du roi sont représentées. La quantité de vaisselle montre également le nombre de personnes rassemblées lors les funérailles. L’enjeu de la perte de Meskalamdu était important. La renégociation de statut des vivants et des morts apparaît alors vitale. Le prestige et la richesse de la tombe ne sont pas des éléments anecdotiques, ils sont signifiants de rapports sociaux complexes au sein du groupe et de l’élite.

Les trois rois guerriers portent un casque et les mêmes armes retrouvées dans la tombe 755. Le ‘guerrier dit à l’herminette’ (Louvre AO 18215) tient contre lui une hache à collet. C’est une hache à lame plano-convexe fixée sur un long manche6. Un personnage gravé sur une plaque de nacre provenant d’Ur a une posture similaire. Les deux guerriers portent le casque de Meskalamdu. Au vue de sa position, Meskalamdu devait tenir la hache comme le montre les autres figures. La hache à collet est associée à une forme plus inhabituelle  : la double hache. C’est un exemplaire unique dans le corpus des armes du Proche-Orient. Il existe une seule représentation de ce type de hache. G. Gernez suggère que cet objet de luxe devait être utilisé comme sceptre, et non comme une arme. La hache est un symbole du pouvoir royal porté par tous les souverains. La double hache est un insigne supplémentaire inhabituel.

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Hache, casque, poignards tout indique une relation étroite entre le pouvoir et Meskalamdu. Le matériel est d’une richesse inégalée même pour les sépultures royales. Le cadavre du jeune homme est entouré d’armes en plusieurs exemplaires et d’une arme unique. La multiplication des objets, selon moi, est aussi l’indice d’une manipulation symbolique de l’identité du jeune homme. L’Etendard d’Ur montre un roi guerrier, et religieux. La présence des coupes dans la main témoigne du rôle qu’il tient dans les rites commensaux et dans les rites religieux. Winter suggère que les coupes contenaient des huiles utilisées lors de rituels de divination durant lesquels le roi joue le rôle de médiateur (Winter 1986: 262). Meskalamdu est représenté dans cette fonction : il est un intermédiaire entre les dieux et les hommes. Les offrandes alimentaires et liquides déposées dans la tombe, qu’il présente symboliquement dans la main, sont des offrandes pour les dieux. Il négocie (par l’intermédiaire du groupe) sa nouvelle position auprès des divinités. Ainsi, Meskalamdu est roi. Si ce jeune roi n’a joué qu’un rôle rituel, il est intronisé dans sa fonction et sa position sociale dans la tombe par la multiplication des objets et des parures. C’est une question de temps qui, selon moi, a empêché de construire une tombe Guillaume Gernez classe cette hache dans le type H.2.C.a. Il s’agit d’un type caractéristique à la culture sumérienne et de la période du DA III. Il apparaît dans plusieurs tombes privées du Cimetière Royal d’Ur et sept Tombes Royales. C’est une hache qui est retrouvée essentiellement en contexte funéraire. Gernez 2014 : 115, fig. 3, 114117. 6 

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Notes d’Archéologie Levantine LX. A propos d’une tête royale syrienne de Mishirfeh-Qaṭna au Musée du Louvre Michel Al-Maqdissi

Musée du Louvre, Paris

Eva Ishaq

Université de Varsovie

Introduction

Description : Tête de statue en basalte, étroite et longue, barbe rasée et chevelure lisse. Coiffure couvre-nuque avec un bandeau unique autour de la partie supérieure, dégageant ainsi les oreilles.

Le Département des Antiquités orientales au Musée du Louvre possède parmi ces collections de sculptures syriennes1 une tête acquise en 1980 auprès de R. du Mesnil du Buisson qui avait constitué une collection lors de ses travaux à Mishirfeh-Qaṭna et dans sa région.

Le visage est presque ovale, les yeux sont bordés par des paupières saillantes créant un creux pour recevoir une incrustation d’une matière semi précieuse (ou même précieuse). La bouche fermée est marquée par des lèvres pulpeuses, les joues sont effacées, le nez et les oreilles sont abîmés ; reste le départ d’un cou mince et vertical.

Cette sculpture a fait l’objet de deux publications2 de présentation par Pierre Amiet, alors chef du Département des Antiquités orientales, où il propose de la dater du temps des royaumes amorites de Syrie au XVIIIe ou au XVIIe siècle av. J.-C.3 en la comparant à la tête de Yarim-Lim de Tell ‘Atshana-Alalakh.

Il est utile de noter que dans un moulage en plâtre de cette tête, déposé le 3 novembre 1954 au DAO (SH 095531), R. du Mesnil du Buisson restitue avec précisions la coiffure, la barbe et le bonnet (Figure 3).

L’analyse présentée par Pierre Amiet comporte des interprétations correctes, en particulier l’attribution de cet œuvre à un style royal de la Syrie intérieure de la seconde moitié du Bronze moyen, et la proposition que la barbe lisse en forme de mentonnière, associée à une chevelure à deux rainures, caractérise la production syrienne du temps des dynasties amorites4.

Dimensions : Hauteur = 0.282m. Longueur = 0.248m. Largeur = 0.170m. Interprétation

Nous proposons dans cette note de présenter de nouveau cette sculpture sur la base de données nouvelles livrées par les fouilles récentes à Mishirfeh-Qaṭna et en Syrie occidentale.

Les découvertes récentes de l’hypogée royal de Mishirfeh-Qaṭna relance le débat sur ce type de sculpture. En effet, les deux statues en basalte trouvées, in situ en 2002, à l’entrée de la chambre funéraire sont un magnifique exemple de statuaire de cour.

Présentation du document

Ces deux statues5 sont presque identiques, réalisées dans le même atelier et par le même sculpteur. Elles sont installées contre la paroi Sud du vestibule des deux côtés de l’ouverture qui donne accès aux chambres funéraires.

N° AO 27075  : Tête acquise auprès de R. du Mesnil du Buisson par une décision du Comité consultatif du musée le 11 décembre 1980 (Figures 1-2). Nous signalons en particulier les stèles de Ras Shamra-Ougarit, les sculptures du troisième millénaires av. J.-C. de Tell Hariri-Mari et du premier millénaire av. J.-C. de Tell Afis, les orthostates de Tell HalafGuzana et bien d’autres. D’une manière générale, cf. Spycket 1981; Matthiae 2013, Al-Maqdissi 2013 et Al-Maqdissi 2014-2015. 2  Amiet 1981: 109-100, fig. 1-4 et Amiet 1984: 141-144, fig. 38.a-d. 3  Amiet 1981: 100. 4  Amiet 1981: 100-101 et Amiet 1984: 143. 1 

Chacune des deux statues est posée sur une grande plateforme en pierre entourée de plusieurs vases en poterie du Bronze récent I dispersés sur le sol. Pour les premiers rapports, cf. Novák et Pfälzner 2003; AlMaqdissi, Morandi-Bonacossi et Pfälzner 2009: 204. 5 

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M. Al-Maqdissi et E. Ishaq: Notes d’Archéologie Levantine LX

a)

b)

c)

Figure 1 a-c. Mishirfeh-Qaṭna, Tête en basalte AO 27075 (Photographie par Raphaël Chipault pour le DAO, Musée du Louvre).

Figure 2. Mishirfeh-Qaṭna, Dessin de la tête en basalte AO 27075 (Caroline Florimont, DAO, Musée du Louvre).

Ces deux statues associées à la tête sculptée du Louvre et à celle dite de « Yarim-Lim » de Tell ‘Atshana-Alalakh s’inscrivent dans une même tradition qui présente les caractéristiques suivantes :

vêtement qui enveloppe les épaules laissant voir une partie du torse6. –– Le vêtement (ou manteau) présente dans la partie supérieure une bordure simple, tandis que la partie inférieure, qui se termine par une bordure frangée, couvre les deux jambes.

–– Il s’agit d’une personne masculine, le visage serein, assise sur un siège sans dossier. La main gauche porte un petit bol à profil en « S », tandis que la main droite est posée contre la poitrine, le

6 

225

Pour le premier rapport, cf. Novák et Pfälzner 2003.

Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

statues aient eu caractère dynastique et représentent en quelque sorte les ancêtres12 de la famille royale qui gardent l’entrée de la tombe royale et président ainsi à l’enterrement et aux visites cérémonielles13. Le contexte chronologique de ces deux statues est la fin du Bronze moyen (= BM II B). Cela pourrait être confirmé par le style et surtout par le bol à profil en « S » qui appartient à un type daté du Bronze moyen II sur le site14, dans l’ensemble de la région de l’Oronte15 et en Syrie du Sud16. Ainsi, cette catégorie de sculpture d’un style particulier est à mettre en relation avec la représentation d’un souverain amorite syrien. Ce qui symbolise ce souverain c’est principalement la coiffure, le bonnet cylindrique en tissu ceint d’un bandeau17. Ce bonnet avec le bandeau est l’héritier d’une tradition mésopotamienne : –– de la période akkadienne avec la tête en bronze dit «  de Sargon  » de Ninive et la tête de Bismya18, –– de la fin du troisième millénaire av. J.-C. avec les statues de Gudéa19, –– de la période amorite avec la statue d’IshtupIlum de Tell Hariri-Mari20, la tête dite de « Hammourabi » de Suse21 et l’orant agenouillé en bronze de Larsa22.

Figure 3. Mishirfeh-Qaṭna, Moulage en plâtre (SH 095531) de la tête en basalte AO 27075 (photographie par Anne Mettetal-Brand, DAO, Musée du Louvre).

–– Les deux pieds nus reposent directement sur le sol (ici une plateforme), ce qui caractérise souvent les sculptures du Proche-Orient depuis le IIIème millénaire av. J.-C. –– De même, la position assise respecte une tradition proche-orientale qui remonte au IIIème millénaire. Des exemples en provenance de la Syrie occidentale et datant du IIème millénaire sont attestés à Tell Mardikh-Ebla7, Tell ‘Atshana-Alalakh8, Ras Shamra-Ougarit9 et dans d’autre sites10. –– La tête est bien équilibrée par rapport au corps11. Les exemplaires de Mishirfeh-Qaṭna présentent une coiffure soigneusement réalisée, avec un couvre-nuque, et serrée par un bandeau qui dégage l’arrondi d’un bonnet de tissu fin et lisse. –– Les orbites en amande des yeux étaient incrustées par une matière différente. –– La barbe est lisse en forme de mentonnière.

Notons en plus que la région de Damas offre une tête de la même catégorie trouvée malheureusement au pied sud de Tell Sakka, à la surface d’un terrain aplani par des travaux d’aménagement agricole23. Conclusion La tête royale du musée du Louvre appartient à un style de sculptures typiquement syrien. Elle fait partie d’un type qui présente des rois et des notables. Il s’agit d’un véritable œuvre d’art d’un beau style appartenant à un atelier qaṭaniote, dont les sculpteurs sont chargés lors d’occasions précises de produire des commandes pour les temples, les palais ou les grandes demeures. Ce sont Pour les statues des ancêtres à Mishirfeh-Qaṭna, cf. du Mesnil du Buisson 1927: pl. LXXIX/1et LXXX/1; Al-Maqdissi 2007. 13  Cf. à ce propos, Al-Maqdissi 2011: 8-9, fig. 7-8 et 10. 14  Cf. particulièrement, du Mesnil du Buisson 1930: pl. XXXIII. 15  Baffi-Guardata 1988: 9-19, fig. 1-6; Nigro 2002: 126, pl. LIV. 16  Braemer et Al-Maqdissi 2002: 45-46, pl. XV-XVIA. 17  Notons que la coiffure des dieux est bien différente, Il s’agit d’une casque conique ornée par plusieurs rangs de cornes, cf. Dussaud 1926: pl. LXXI pour la tête de Jabboul (AO 10831) et pl. LXX pour la statuette en bronze (AO 3992). De même, il est important de noter que la majorité des figurines humaines en bronze du Levant représentent des dieux et des déesses, cf. par Exemple le dossier publié par Seeden 1980. 18  Spycket 1981: nos 97 et 99. 19  Ibidem: nos 125-126, 129 et 131. 20  Ibidem: n° 142. 21  Ibidem: n° 168. 22  Ibidem: n° 169. 23  Al-Maqdissi et Ishaq 2012: 42, fig. 1. 12 

Discussion Les deux statues de la tombe de Mishirfeh-Qaṭna ne portent pas d’inscription comme c’est la tradition indiquant le nom de la personne et ses fonctions. Cette remarque nous conduise à proposer que ces deux Matthiae 2013: 377-178, fig. 196, 199 et 200. Woolley 1955: pl. XLIV. Yon 1990, notamment p. 3, fig. 1 et p. 5, fig. 2. 10  Cf. notamment Matthiae 1962: pl. IV (Hawa Hüyük). 11  Nous remarquons par exemple avec la statue d’Idrimi de Tell ‘Atshana-Alalakh un certain déséquilibre entre la tête et le corps. 7  8  9 

226

M. Al-Maqdissi et E. Ishaq: Notes d’Archéologie Levantine LX Bibliographie

en quelques sorte des créations artistiques soutenues par une idéologie et par là soutenue par l’autorité politique.

Al-Maqdissi, M. 2007. NAL VI bis, A propos d’une statuette en basalte trouvée à Mishirfeh-Qaṭna. alRāfidān XXVIII: 75-82. Al-Maqdissi, M. 2011. NAL XVII, Culte des ancêtres à Mishirfeh-Qaṭna. In Peter Pfälzner (éd.), Interdisziplinäre Studien zur Königsgruft in Qaṭna, QS 1: 3-10. Wiesbaden. Al-Maqdissi, M. 2013. NAL XLIV, Ras Shamra-Ougarit et la sculpture syrienne du deuxième millénaire av. J.-C. In P. Bordreuil, F. Ernst-Pradal, M.-G. MasettiRouault et al. (éds), Les écritures mises au jour sur le site antique d’Ougarit (Syrie) et leur déchiffrement, Actes du Colloque international tenu au Collège de France le jeudi 2 décembre 2010, et à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres le vendredi 3 décembre 2010: 237-249. Paris. Al-Maqdissi, M. 2014-2015. Les grandes réalisations ‘de la première révolution urbaine jusqu’à l’hellénisation’. In M. Al-Maqdissi et E. Ishaq, Sculpter la pierre, tradition syrienne plusieurs fois millénaires. St.Or. XII-XIII: 53-73. Al-Maqdissi, M., Bonacossi, D. et Pfälzner, P. 2009. Schätze des alten Syrien, die Entdeckung des Königreichs Qatna, Anlässlich der grossen Landesausstellung im Landesmuseum Württemberg, Stuttgart, 17. Oktober 2009 bis 14. März 2010, Stuttgart. Al-Maqdissi, M. et Ishaq, E. 2012. NAL XXXIII, Tête d’un dignitaire en basalte de Tell Sakka. In T. Boiy, J. Bretschneider, A. Goddeeris, H. Hameeuw, G. Jans et J. Tavernier (eds), The Ancient Near East, a Life ! Festschrift Karel Van Lerberghe, OLA 220: 37-42. Leuven. Al-Maqdissi, M. et Ishaq, E. 2016. Note sur l’inventaire des figurines en terre cuite dressé par Robert du Mesnil du Buisson pour le site de Mishirfeh/ Qaṭna et sa région. In D. Parayre (ed.), Le fleuve rebelle, Géographie historique du moyen Oronte d’Ebla à l’époque médiévale, actes du colloque international tenu les 13 et 14 décembre 2012 à Nanterre (MAE) et à Paris (INHA), Syria Supplément IV: 349-375. Beyrouth. Amiet, P. 1981. Récentes acquisitions du Département des Antiquités orientales. La Revue du Louvre et des musées de France: 109-113. Amiet, P. 1984. Antiquités syriennes au Musée du Louvre. SEb VII: 139-144. Baffi-Guardata, F. 1988. Les sépultures d’Ebla à l’âge du Bronze moyen. In H. Waetzoldt et H. Hauptmann éds., Wirtschaft und Gesellschaft von Ebla, Akten der Internationalen Tagung Heidelberg 4.-7. November 1986, HSAO 2: 3-20. Heidelberg. Breamer, F. et Al-Maqdissi, M. 2002. La céramique du Bronze moyen dans la Syrie du Sud. In M. AlMaqdissi, V. Matoïan et C. Nicolle (éds), Céramique de l’âge du Bronze en Syrie, I, La Syrie du Sud et la Vallée de l’Oronte, BAH 161: 23-50. Beyrouth.

C’est un art conforme aux canons esthétiques et idéologiques des royaumes amorites de la Syrie occidentale, ce que nous trouvons en particulier dans des représentations sur les sceaux-cylindres24 ou avec certaines figurines en terre cuite de qualité25. Signalons enfin que dans un article visionnaire sur l’art syrien du deuxième millénaire av. J.-C., R. Dussaud précisait en 1926 qu’«  une série de monuments, sculptures en ronde-bosse ou en bronze, bas-reliefs, cylindres gravés, plaquette d’ivoire, céramique – celle que Mishrife a révélée – qui nous donnent sur l’art syrien du deuxième millénaire des indications très nettes, art vigoureux qui s’est formé à 1’école babylonienne, y a puisé la plupart de ses motifs, mais a acquis des qualités propres qui lui ont valu une réelle personnalité. Il était entièrement constitué quand les Hittites sont descendus en Syrie et ont occupé la région septentrionale de ce pays. Dès le début du ‘Syrien récent’, il disparaît, cédant la place à l’art composite qu’on a retrouvé à Karkemish, Zendjirli et Saktshé Geuzu »26. Cette remarque résume parfaitement la nature de la sculpture syrienne au Bronze moyen et surtout les changements de style survenu durant la période suivante du Bronze récent an Levant septentrional et particulièrement à Ras Shamra-Ougarit27. Abréviations AHS BAH HdO

= Archéologie et Histoire de la Syrie. = Bibliothèque Archéologique et Historique. = Handbuch der Orientalistik (Handbook of Oriental Studies). HSAO = Heidelberger Studien zum Alten Orient MSAE = Materiali e Studi Archeologici di Ebla. NAL = Notes d’Archéologie Levantine. OLA = Orientalia Lovaniensia Analecta. PB = Prähistorische Bronzefunde. QS = Qatna Studien. RRCSAL = Reports of the Research Committee of the Society of Antiquaries of London. SEb = Studi Eblaiti. St.Or. = Studia Orontica. SVA = Schriften zur vorderasiatischen Archäologie. UAVA = Untersuchungen zur Assyriologie und vorderasiatischen Archäologie. Otto 2000: 227-229 (types : Sieghafter König et König als Adorant). Cf. par exemple Marchetti 2001: pl. CCLXVII/1-4 et Al-Maqdissi et Ishaq 2016: 364, fig. 11a-b. 26  Cf. Dussaud 1926: 346. 27  Al-Maqdissi 2014-2015: Sculpture florissante pour le Bronze moyen (p. 55-57) et ‘Style international’ pour le Bronze récent (p. 5759). 24  25 

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‘To deal rightly with the pot…’ Quelques observations sur l’ensevelissement des immatures à Terqa (Ashara) aux IIIe et IIe millénaires av. J.-C. 1

2

Constance Anne Frank Abstract Funeral pratices in the Middle Euphrates valley present, during the III and II millennia BCE, similar features regarding geographical organisation and typology. Thanks to Terqa data - crossed with textual ones - we could highlight, through a PhD study dedicated to children status during the Bronze Age, some pratices related to children, especially the youngest one (newborn children, «toddlers») and propably  give a new hint about the reason of some intra muros concentrations».

Introduction12

afin de valider ou non une convergence6. L’étude des ensevelissements en milieu construit se révèle d’autant plus complexe qu’il convient d’ajouter à une lecture topo-chronologique des tombes (répartition des tombes entre elles en contexte funéraire dédié du type nécropole), la compréhension horizontale – insertion au sein du tissu urbain, étude à l’échelle du quartier, de l’unité architecturale, etc. – ainsi que verticale – rattachement stratigraphique aux entités anthropiques architecturées ou non. À ce titre, les dépôts des plus jeunes ont souvent fait l’objet d’une attention particulière en raison de leur rareté au regard des schémas de mortalité attendus7.

Le Moyen-Euphrate syrien fut, dès le début de la période historique, comme un lieu de rencontre et d’échange des idées et des populations. L’évolution des pratiques funéraires dans cette région est largement documentée par le site de Mari, mais aussi Terqa et Tuttul, qui présentent une occupation continue du début de IIIe millénaire jusqu’au milieu du IIe av. J.C.3. Les données textuelles ouvrent une fenêtre également sur ces mutations culturelles et sociales, installations des Kassites à la fin du Bronze Moyen et intégration des sociétés nomades amorrites4 ayant un impact considérable sur les modes de vie et la culture urbaine5. Les caractéristiques géographiques de Terqa mêlant la proximité des zones semi-désertiques et les montagnes de la vallée de l’Euphrate ont aussi façonné une de ces spécificités  : le continuel contact de populations aux modes de vie différents – urbain et semi-nomade.

La présente étude se propose donc d’exposer quelques hypothèses d’étude bâties au travers d’un travail de doctorat consacré au statut des immatures en Mésopotamie des âges du Bronze Ancien à Récent. La documentation, en partie inédite, du site de Terqa à laquelle nous avons pu accéder nous a permis de confronter certaines hypothèses que nous avancions à partir d’une étude de seconde main de la documentation d’autres sites de Syrie et d’Iraq et d’en élargir les conclusions.

Les pratiques funéraires relevées dans le site de Terqa rejoignent par maints aspects celles d’autres sites proches, comme celui de Mari, pratiquées à l’intérieur du tissu urbain  ; tradition qui implique d’estimer la population inhumée sur la base d’un recrutement, mais encore faut-il pouvoir cerner les critères de cette sélection. À l’aune de certains paramètres intrinsèques à la tombe (architecture, dépôts), du statut du défunt (âge, sexe), certains facteurs peuvent se croiser

Présentation des espaces de fouilles et méthodologie Nous devons noter que la particularité principale de la fouille du site de Terqa est que les vestiges reposent sous l’actuel Ashara. De telles circonstances rendent des fouilles en grande extension difficile et chaque chantier que nous allons présenter reflète l’instantané de combinaisons chronologiques qui peuvent se recouper d’un chantier à un autre. Nous allons donc tenter de brosser, à grands traits, les données offertes par les vestiges liés au matériel funéraire que nous étudions. Un des faits les plus remarquables, lorsque l’on examine la documentation funéraire offerte par le chantier

Hymne à Ninina (Stol 2000: 143). C’est avec un immense plaisir mais une certaine appréhension que j’ai répondu à l’invitation à participer à ce volume. Cette contribution sera sans doute loin d’être originale et d’un caractère scientifique abouti mais, outre le fait qu’elle présente certains aspects de mon travail de doctorat, elle est pour moi le moyen d’exprimer ma gratitude au regard des connaissances qui m’ont été inculquées lors des quelques années de missions et les (très) nombreuses années d’étude auprès du Pr. Olivier Rouault. La confiance et le soutien de son mentorat fut, pour beaucoup d’entre nous, une occasion unique de pouvoir faire ses armes sur le terrain et en laboratoire. 3  Rouault 1992b et 2001a. 4  Masetti-Rouault 2001. 5  Rouault 2004. 1  2 

6  7 

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Nassar 2014. Castex et al. 1996 par ex.

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F, est la très longue utilisation de cette zone du tell comme lieu d’inhumation depuis le Bronze Ancien. De même que les tombes du Bronze Moyen, la plus grande partie des tombes Hana avaient dû être pratiquées en contexte domestique, mais les vestiges de cette époque sur ce secteur sont mal connus, sans doute en raison de perturbations postérieures. La zone semble avoir été utilisée ensuite comme nécropole ou cimetière à l’Âge du Fer (sûrement même dès le Fer I) puis de façon assez continue jusqu’aux époques islamiques8.

architecturales de l’époque des shakkanakku, phase III-1. La première pièce de cette époque avait été découverte dans la zone est du chantier, k13112. Deux installations, remarquables par leur type, sont cependant à rattacher au tout début de la période paléobabylonienne III-0, suivant certainement l’abandon de petites structures architecturales. Il s’agit, dans l’ordre de leur découverte, d’une plate-forme en briques cuites découverte au sud du chantier. De ce sol en tabouks partaient des restes de murs également en briques cuites qui entraînèrent les fouilleurs à interpréter ce vestige sans doute comme le reste d’un caveau13. La seconde, encore plus originale, est une tombe fouillée en 1999 (TQ20e110) aux caractères assez atypiques. En effet, le corps de l’inhumé (certainement de sexe masculin) avait été déposé sur un lit de galets, accompagné de son matériel céramique. Ensuite, des galets avaient été disposés autour de ces dépôts sépulcraux et par-dessus. Venant au-dessus de cet ensemble et le soulignant sur au moins trois côtés un massif de briques crues, devenu informe, avait été endommagé par les aménagements d’époque Hana mais aussi des tombes intrusives paléobabyloniennes14.

Le chantier F Le chantier F, le plus grand chantier fouillé du site par son extension et la séquence chronologique continue qu’il offre, a livré, en ce qui concerne la documentation du Bronze Moyen II et du Bronze Récent, une documentation essentiellement funéraire. Le plan du secteur F défini lors de la phase la plus ancienne, II2, semble avoir été repris aux époques suivantes II.1 (époque de Zimri-Lim) et sans soute II-0, les structures des phases antérieures ayant généralement servies de fondations aux reconstructions9. La phase II-2 se caractérise cependant par des bâtiments de dimensions plus importantes que ceux de la phase II-110.

Concernant la fonction des espaces de la période la plus récente de l’époque des shakkanakku, la maison située à l’est du chantier, nommée maison 1 et constituée par les loci 131, 144, 160 et 183, a livré un matériel particulièrement riche et spécifique comportant des pierres semi-précieuses, mais surtout de nombreux morceaux de coquilles destinés, sans doute, à la marqueterie de petits objets. La fonction artisanale, de prestige, de cette unité architecturale a donc pu être établie15. À l’ouest de cette zone, le locus 217 devait être une cour donnant sur deux loci peut-être à fonction administrative ou cultuelle ; le locus 215 était sans doute aussi ouvert16.

Les vestiges les plus anciens révélés par les fouilles américaines, dans le secteur des remparts, remonteraient au tout début du IIIe millénaire  ; mais nous nous attarderons, pour ce secteur, sur celles contemporaines du royaume de Mari. Elles sont représentées essentiellement par deux phases de construction reconnues sur le chantier F : II-2, la plus ancienne, et II-1, époque du gouverneur Kibri-Dagan, contemporaine du règne de Zimri-Lim, une phase de reconstruction générale des bâtiments II-2. Précédant directement ces bâtiments paléo-babyloniens, une phase III-0 sans aucune construction notable, présentait des fosses ayant pu servir de silos et un nombre considérable de dispositifs à feu et de tannours. Les couches d’occupations se succédant rapidement à certains endroits, il est fort probable que l’essentiel du secteur ait été à l’air libre11. C’est seulement sous cet ensemble que sont accessibles les structures

Le quartier du chantier F avait dû connaître au Bronze Moyen des activités d’administration et d’enseignement, et peut-être même de résidence pour les officiels. Il avait dû connaître une seconde phase de construction contemporaine de la réforme de ZimriLim. Il a été également mis en évidence que la zone méridionale du chantier avait pu être utilisée en partie comme zone de stockage17.

La zone d’inhumation de la fin du IIe millénaire, époque cassite, se situe, elle, dans le secteur du chantier E, point le plus élevé du tell. Il est connu que les cimetières, à toutes périodes, sont souvent placés sur les points les plus hauts, ou à proximité de ceux-ci suivant l’espace disponible, non loin des lieux de vie, et il est donc probable que le chantier F, mais aussi le A aient connu la même fonction, alors que les quartiers d’habitation n’étaient plus en usage (voir Leprai dans Rouault 2001b). 9  Masetti-Rouault 2007. 10  On note aussi la présence d’une sorte de silo composé de grandes plaques de terre cuite assemblées découvert en 1995 (TQ16) dans la partie sud du chantier. Construit sans doute lors de la période la plus ancienne (II.2), il est fort probable que son utilisation ait perduré (Rouault 1998: 318). 11  Rouault 1998: 315. Aucune structure architecturale notable n’a été découverte et l’essentiel de ces installations se résumait à une succession d’espaces ouverts marqués par la présence d’un important matériel à destination culinaire (meules dormantes) et artisanale. 8 

À cet endroit pourtant les niveaux architecturaux du shakkanakku récent se présentaient directement sous les structures paléobabyloniennes. 13  Il convient de noter également que, durant la mission de 1993 (TQ15), une fosse comportant des restes humains empilés a été découverte au-dessus les vestiges de cette structure (Rouault 2005: 58-59). 14  Rouault 2002a: 567. 15  Rouault 2002a: 567. Nous pouvons également noter qu’un lit entier de tessons de céramiques pouvant être reconstituées pour la plupart d’entre elles a permis de dater la dernière phase d’utilisation de cet ensemble au dernier quart du IIIe millénaire (ibid.). 16  Rouault 2002a et 2003. 17  Rouault 1998. 12 

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C. A. Frank: Sur l’ensevelissement des immatures à Terqa Le chantier C

remontant sans doute à la période omeyyade. Il est probable que le bâtiment Hana découvert sur le chantier E eut une fonction officielle. En effet, une importante documentation épigraphique attestant du contrôle du Mitanni sur la région et la présence de nombreux scellements de porte tendrait à étayer cette hypothèse21. Ce fait, corrélé, à la présence d’activités artisanales de prestige22, a incité les fouilleurs à voir, dans les bâtiments dégagés, des ateliers en relation probable avec le bâtiment abritant le centre du pouvoir, qui aurait été alors peut-être dans la partie du tell effondré par le fleuve. Les structures architecturales de ce chantier forment de petites pièces. Elles ont livré des installations à vocation essentiellement artisanales. L’influence des souverains de la dynastie babylonienne se faisait donc toujours sentir après la destruction de Mari, mais s’est amenuisée également dans cette région à partir du règne de Samsu-iluna. Suite à cette période, les études menées grâce à la fouille française dirigée par O. Rouault ont permis de démontrer qu’une fois de plus les pouvoirs locaux s’étaient considérablement individualisés23.

En ce qui concerne le Bronze Récent, Terqa offre une documentation archéologique et épigraphique remarquable pour la région. Les textes découverts dans le secteur du temple de Gula/Ninkarrak (chantier C) ont permis à O. Rouault d’établir une adéquation entre les souverains locaux et les rois kassites de Babylone. Le temple de la déesse guérisseuse [Gula], qui a pu être identifiée grâce à la découverte d’une figurine de chien en bronze, son attribut, ainsi que des scellements au nom de la déesse et un hymne dédié à la ‘Maîtresse de l’Abysse’18. Le chantier C a été ouvert et exploré au départ par une équipe américaine entre 1976 et 1978. Un quartier d’habitation jouxtant le temple a été mis au jour durant ces missions. C’est de ce chantier que proviennent les archives de Puzurum, prêteur ou banquier, habitant du quartier. Une nouvelle mission d’études a eu lieu en 1997 (TQ18) afin d’appréhender à nouveau les abords du temple et de pousser l’exploration de ce secteur en direction de la falaise, vers l’est. À cette occasion fut mise au jour notamment la maison du barbier GimilNinkarrak, à proximité immédiate du temple, qui a livré les seules sépultures d’adultes du secteur19.

Le chantier F a livré des structures architecturales de cette époque, mais malheureusement très érodées et perturbées par le creusement, notamment, de fosses de tombes antiques, mais aussi d’époque islamique. L’architecture semble suivre le même maillage que celui des architectures des époques antérieures, du moins dans la partie est du chantier. Il présente cependant une restructuration des bâtiments par une division des espaces. Les fouilleurs ont donc émis l’hypothèse que la fonction administrative du quartier avait pu perdurer24.

Les inhumations d’enfants ont toutes été pratiquées dans les mêmes espaces. Le locus 8 devait faire partie d’un ensemble de petites pièces qui communiquent avec la pièce attenante à la cella, baptisée ‘sacristie’ par l’équipe américaine. Notons qu’à proximité, le locus 11 a livré un important matériel : des outils d’os et de bronze ainsi qu’une petite jarre, appelée ‘trésor’, remplie de fragments de lingots d’argent20. Le locus 7 présentait des vestiges de foyers et d’ossements d’ovins et de poissons et avait sans doute rempli en partie une fonction de cuisine, alors que dans le locus 10 fut mis en évidence une petite installation métallurgique artisanale.

Présentation de la documentation funéraire et approche choisie La documentation funéraire mise à notre disposition regroupe, pour le chantier F, onze saisons de fouilles ayant livré des sépultures datant de la seconde moitié du IIIe millénaire jusqu’aux périodes islamiques ; nous reprenons dans cette étude uniquement les tombes fouillées entre les saisons TQ 13 et TQ 23 (2003) incluses. En tout, le nombre de vestiges funéraires que nous aurons à traiter dans l’étude globale des tombes de Terqa devrait se situer aux alentours de 250, rien que pour ce chantier. Nous employons ici le conditionnel car un phénomène a été perçu par les fouilleurs tout au long des missions, c’est la pratique apparemment courante de réaménagement des vestiges humains, en les déplaçant ou en pratiquant des réductions.

Le chantier E C’est finalement dans le secteur E, au nord du chantier C, ouvert sur les bords de la falaise donnant sur le fleuve, que fut découvert le plus grand nombre de documents épigraphiques se rapportant à cette période, nommée dynastie de Hana (1750-1500 av. J.-C.). Les vestiges antiques se trouvaient sous des niveaux islamiques Liggett 1982, Buccellati et Kelly-Buccellati 1983. Parmi un dépôt composé de pierres semi-précieuses, furent aussi découverts de petits talismans en forme de chien, grenouille ou canard, perles qui auraient pu servir à des fins apotropaïques (Rouault 2006). 19  À son sujet Olivier Rouault (Rouault 2005) note qu’en raison du parfait respect des tombes, dont aucune ne vient perturber les précédentes, il est fort probable que cet habitat ait appartenu, de façon continue, à la même famille, qui se souvenait donc de l’emplacement des dépôts funéraires. 20  Les découvertes épigraphiques et celle de métaux précieux ont permis d’établir des hypothèses quant à la population du quartier, dont les activités devaient être liées à des activités financières (commerce, usure) et autres services (Rouault 2006). 18 

Rouault (1992a: 93). La mise au jour d’une harpé sur le chantier E laisserait penser également que ces structures architecturales pouvaient être liées à une résidence royale ou à un sanctuaire (Masetti-Rouault et Rouault 1993). 22  C’est dans ce secteur que fut découverte une harpé. 23  Rouault 1998 et Masetti-Rouault 2001. 24  Rouault 1998: 316. 21 

231

Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

Or, les études des ossements découverts sur le site réalisées par A. Sołtysiak ne peuvent totalement nous permettre d’individualiser ces individus ‘fragmentés’. Nous ignorons le processus d’une éventuelle migration des os dans les couches d’interface25 entre les niveaux d’occupations et donc leur prise en compte pourrait induire des erreurs. Aussi, outre les cas de réduction clairement signifié par les fouilleurs26, nous ne considérerons pas, dans notre décompte, ces ossements erratiques. Sur l’ensemble de ces tombes, un peu plus de 160 donc concernent les périodes que nous avons choisies d’illustrer par les données du chantier F de l’époque des shakkanakku de Mari à la fin de la période paléo-babylonienne.

F, qui vient compléter ici les données issues d’autres sites contemporains, est la possibilité d’avoir une vision plus précise de la distribution des inhumations à l’intérieur d’un contexte architectural qui nous est bien connu, et de pouvoir le confronter à des exemples étudiés ailleurs. Les sépultures d’immatures à Terqa Les sépultures shakkanakku récent et la période intermédiaire : phases III-1 et III-0 Onze tombes ont été attribuées clairement à la période III-1 (jusqu’à TQ23), toutes provenant des zones sud et sud-est du chantier F qui concentre les sondages les plus profonds. La partie sud de la fouille, essentiellement à partir de TQ22, nous permet de commencer à avoir quelques indications sur la typologie du mode d’enfouissement (profondeur et dimensions des fosses) et leur emprise à l’intérieur du bâti. Notons également que certaines tombes ont été datées de la phase III0 avec plus ou moins de certitude. Il en va ainsi de la sépulture TQ13F90 surtout de l’atypique TQ20F111, qui trouverait tout à fait sa raison d’être dans les espaces majoritairement à l’air libre de la phase III-029.

Outre le bémol posé par ces questions d’ordre taphonomique, il convient de préciser que si la périodisation des tombes des IIIe et IIe millénaires a, bien entendu, été réalisée de façon systématique lors de la fouille, la succession des niveaux d’installations et leur processus n’étant souvent pas établis de façon homogène sur tout le chantier, il a été parfois difficile de rattacher à une phase d’occupation précise certaines d’entre elles. Il en va ainsi pour les niveaux III-0 / II-2 / II-1 ; on ignore parfois s’il convient mieux de rattacher certains vestiges par exemple aux derniers sols II-2 ou aux premiers du II-1… L’observation du matériel céramique, souvent assez stéréotypé, n’est pas non plus d’un grand recours, car la tradition reste assez constante durant ces périodes27.

Sept individus immatures, dont un adolescent TQ23Fe376, ont été enregistrés jusqu’en 2003 pour les niveaux III-0/III-1, soit près de 50% des dépôts, et pas moins de 5 inhumations sur les 8 découvertes dans le secteur sud du chantier. Seulement deux enfants avaient été déposés dans des jarres. On a surtout observé de grands puits quadrangulaires assez profonds, par exemple 170cm de profondeur pour la tombe TQ23F376 et 84cm pour TQ23F334, ce qui est assez exceptionnel pour une sépulture de jeune enfant (environ 2 ans) déposé dans deux moitiés de grandes jarres (le bas du corps reposait dans une alors que la tête et le haut du thorax étaient recouverts par un autre fragment).

Afin que des tendances, s’il y a lieu de s’exprimer ainsi, apparaissent plus clairement en vue d’individualiser chaque période, nous avons adopté une méthode d’étude ‘mixte’. La première phase se présente sous la forme d’une sorte de sériation simple, reposant sur le croisement de deux critères, le type de l’inhumation associé aux paramètres d’assemblage des types de matériel28  ; intervient, ensuite, le critère d’âge ou plus largement des groupes enfants/adultes. Mais le principal intérêt pour ce travail de l’étude du chantier

Il a été dit en préambule de l’étude du chantier F de Terqa que les vestiges de la fin du IIIe millénaire, époque des derniers shakkanakku de Mari, présentaient certains traits révélant les hautes fonctions du quartier de la zone sud du chantier (par exemple par le matériel de décoration, d’objets de luxe retrouvés dans la Maison 1). Les tombes présentent aussi, à première vue, des caractéristiques assez différentes de celles que nous rencontrerons pour l’âge du Bronze :

Il faut ajouter que peu de parties du chantier ont été épargnées par l’intrusion de fosses de toutes époques. 26  Les vestiges humains furent enregistrés, dès les premières saisons de fouille, sur des fiches dédiées permettant de faire une évaluation générale de l’état de conservation du squelette mais aussi sa position. Dès le début des années 2000, nous avons ajouté une méthode d’enregistrement basé sur les fiches de T. S. Constandse-Westermann et C. Meiklejohn permettant une description plus fournie (notamment au niveau dentaire) et en relation avec le degré de croissance du squelette (adultes, immatures). 27  Pons 1999; Masetti-Rouault et Poli 2007. 28  Cette méthode a été adoptée, mais en utilisant un logiciel spécifique, pour une première approche des données de Tuttul (Strommenger et Kohlmeyer 1998: 121 sq). En ce qui concerne le matériel de Terqa, nous avons choisi pour nos tombes une terminologie plus grossière qui ne reflète que peu l’étude du matériel en cours (réalisé notamment pour la période paléo-babylonienne par M.G. Masetti-Rouault et pour le IIIe millénaire par J. Mas). Il en va notamment ainsi pour le matériel céramique, divisé grossièrement selon les catégories formes ouvertes (selon les périodes cratère, bol, coupe), petits vases (petites jarres, bouteilles), et miniatures. 25 

1. 2. 3.

la quasi-exclusivité des tombes en pleine terre ; l’exclusion des très jeunes enfants (moins de 1 an) ; les assemblages de matériel alliant quantité et diversité des formes pour la céramique et la

Rouault 2002b: 568; 2005. Datable certainement de la même période, le sol en brique cuite découvert en K159 portant des traces d’arasement de murs. 29 

232

C. A. Frank: Sur l’ensevelissement des immatures à Terqa

numéro de fouilles

jarres

formes ouvertes

ornements argent/ bronze

perles

autres

TQ21F97

2 jarres

1 coupe

2 boucles Ag, 1 cercle Ag, 3 anneaux Br, 4 bracelets cheville Br, épingle Br

30 fritte ceinture, coquillage

2 bols d’albâtre

TQ22F102 (5-6ans)

1 ceinture cuir, 1 bracelet os ??

1 coupe

TQ23F334 (env. 2 ans)

2 jarres, 2 flacons MW

2 bols

1 épingle bronze

ceinture et collier de perles fritte N&B

TQ23F376 (12ans)

1 jarre

5 coupes

1 épingle bronze

ceinture perles, collier cornaline et pendentif os

TQ23F38530

3 jarres, 2 flacons MW

1 gobelet, 3 bols, 5 coupes

1 bracelet de BR

TQ23F393 (env. 9 ans)

2 jarres

2 coupes, 2 gobelets miniatures

fragment bronze faune31

1 collier de cornaline et de pierres noires

Tableau 1. Matériel contenu dans les tombes d’immatures du shakkanakku récent (III-1) de Terqa.

Les sépultures paléo-babyloniennes : phases II.2 et II.1

présence d’outils ou d’éléments d’ornements en bronze et argent.3031

Comme nous l’avons souligné en introduction, en raison de la rapidité de la reconstruction des bâtiments il fut très souvent difficile de rattacher les sépultures à la phase II-2 ou II-1 (Figures 1 et 2) Il apparaît, de plus fort illusoire et inexact de se baser sur la cote de ces dernières, car les fouilleurs ont pu remarquer que la préparation des nouvelles constructions n’avait pas été réalisée de façon homogène sur l’ensemble du chantier, et que parfois, lorsque les anciennes structures paraissaient encore assez stables, les murs avaient été directement posés dessus34.

Il a été révélé, dans le cas de Mari, que la dichotomie inhumation en pleine terre/inhumation en jarre exprime une réelle différenciation des défunts32. En effet, il est remarquable ici que dans chacun des deux chantiers ayant livré le plus grand nombre de sépultures, les tombes en pleine terre ont livré plus d’outils et d’armes en bronze et, dans le cas de Terqa, il est également notable que les individus matures ayant pu être sexués sont probablement tous des hommes33. Or, la grande concentration en quantité et en qualité du matériel reliée à l’espace des fosses souligne d’autant plus la différence entre ces tombes bien pourvues et celles retrouvées dans le même secteur, TQF349, se présentant comme une simple fosse (audessus du corps il existait un épandage de tessons) dans laquelle fut inhumé un corps seulement doté de deux céramiques déposées à ses pieds. Cette apparente ‘exclusion’ de dépôts riches, inattendue dans un secteur aux tombes prestigieuses, est également notable chez les immatures en ce qui concerne un des deux enfants déposés dans une jarre TQ22F102 (issue certainement d’une phase plus récente de la même période). Le matériel présenté ci-dessous recouvre les mêmes types que les dépôts consacrés aux adultes, à l’exception des coquillages remplis de matière cosmétique, absents chez les enfants que nous avons découverts.

Types de dépôts Trois grands types de sépultures coexistent  ; deux sont similaires à celles de Mari, il s’agit des tombes en contenant céramique et celles en pleine terre. On peut y ajouter un troisième type, bien connu au IIIe millénaire mais apparemment inédit au Bronze Moyen pour les sites de cette région du Moyen-Euphrate  : le caveau. Une telle construction, repérée par l’équipe Buccellati mais interprété comme une citerne Hana, a été totalement fouillée en 2003 dans les loci nord-est du chantier F. Elle semblerait avoir été construite lors de la première phase (II-2) d’utilisation du grand bâtiment administratif. Un autre type bien mis en évidence est l’existence de dépôts secondaires, sous la forme de réductions, manifestant d’un réaménagement de la zone où furent

Certainement aussi la tombe d’un adolescent. Certainement aussi la tombe d’un adolescent. 31  Il s’agissait d’une omoplate de caprin ou d’ovin déposée directement sur le thorax du défunt de façon similaire au dépôt de la tombe TQ23F333. 32  Jean-Marie 1999, Nassar 2014. 33  Tomczyk et Sołtysiak 2007. 30 

Rouault 1998: 319. Une estimation de l’élévation absolue des vestiges architecturaux a pu être cependant réalisée : les murs et sols de la phase II-1 se situaient entre les cotes 190,20m et 190,70m ; ceux de la phase II-2 à une cote moyenne de 180,90m (Masetti-Rouault 2007: 45). 34 

233

Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

Figure 1. Terqa, chantier F. Répartition des inhumations, phase I-2.

pratiquées les inhumations. On peut citer par exemple le cas de la réduction sous tessons 23Fe381 ou encore les os placés dans une sorte de petit coffre retrouvés dans le ‘silo’ TQ16F. Ne sont pas pris en considération, rappelons-le, les ossements ‘erratiques’ souvent difficile à individualiser d’un réel second dépôt (TQ18e105).

En réalité, ces trois sous-types appartiennent à la même logique de déposition des corps en jarre ensevelie suivant une inclinaison toujours équivalente à ± 45°. La distinction des types de couvrement de la jarre principale n’a, selon les éléments dont nous disposons, aucune valeur chronologique (il existe à peu près autant, pour les adultes, de dépôts en double jarre dans les phases II-2 et II-1) ; pourtant, elle semble distinguer les inhumations d’adultes de celles des enfants.

Concernant les contenants céramiques, nous avons choisi de distinguer trois sous-types : •• les jarres simples, non couvertes ou dont la couverture a disparu ; •• les jarres fermées (dont les ‘marmites’, voir Figure  3 par exemple), le plus souvent par un fragment de panse ou une forme ouverte ; •• ce que nous avons choisi d’appeler les double jarres, à l’instar de la dénomination utilisée sur la fouille. Il s’agit d’une grande jarre couverte par une autre plus petite mais dont le diamètre de l’ouverture est similaire. Les deux sont collées lèvre contre lèvre. Elles ne sont pas comparables aux ‘double cloches’ d’époque Hana, médiobabylonienne, similaires à celles retrouvées sur ce site ou à Mari, et disposées à l’horizontale (Figure 4 par exemple).

Ajoutons qu’en l’absence de matériel céramique ou de matériel clairement diagnostiqué, nous avons fondé notre périodisation sur les élévations minimales des fosses sépulcrales en considérant également les différents cas de figure de superposition des architectures attestées sur ce chantier. Parmi ce premier décompte global, les tombes d’enfants représentent : •• 75% des tombes en pleine, terre soit 6. La majorité (soit 4) appartient à la fin de la période II-1 ou interface II-1/II-0. On note aussi pour cette période la seule tombe d’enfant mort en 234

C. A. Frank: Sur l’ensevelissement des immatures à Terqa

Figure 2. Terqa, chantier F. Répartition des inhumations, phase I-1.

•• 47,6% des tombes en jarre, sans couvrement, ou pour lesquelles le couvrement n’a pas été mis en évidence. Parmi celles-ci, trois sont des marmites datables de la période II-2, d’ailleurs au total plus de la moitié, sept en tout, sont de cette même période. Une première évolution est ainsi notable  : une préférence pour les simples récipients de cuissons au II-2 pour les nouveaunés ou les enfants morts en période périnatale alors qu’au II-1, et particulièrement à la fin de cette période, on retrouve de petites jarres largement ouvertes (voir des bassins) couverts ou non d’une assiette, type qui évoluera vers la fermeture à l’aide d’un gobelet au Bronze Moyen II ; •• par contre les jarres d’enfants couvertes représentent 85% de la totalité de ce type de dépôts. En réalité, au moins six sont de petits vases placés debout et recouverts par une assiette par exemple et devaient appartenir à des enfants morts en période périnatale ou néonatale. Il est notable que, sur ces 17 tombes, au moins 10 appartiennent à la fin de la période II-1 ou à l’interface, II-2/II-1 et, du moins en ce

Figure 3. Terqa, chantier F. Contenant funéraire de la tombe TQ16F229 (Photo Olivier Rouault).

période périnatale ou néonatale déposé dans une simple fosse (TQ13F6) ; 235

Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

Figure 4. Terqa, chantier F. Tombe TQ13F1039 (Photo Olivier Rouault).

II-1

II-2

II-1 ou post ou II-2

pleine terre

1

5

2

double jarre

7

13

1

jarre +35

8

10

2

jarre36

10

9 (3 marmites)

2

1 (21F37)

2

32

21

type

phase

inconnu total

25

réemplois  : TQ15F15  ; TQ20F35 et TQ23F403. Il s’agit d’un enfant jeune (un an environ pour TQ23F403 et moins de trois ans pour TQ20F35) et d’un adulte. Le matériel Nous avons défini sous le terme générique de ‘jarre’ les formes hautes (bouteille ou jarre37) ; sous le terme de ‘bol’ sont regroupées les formes basses et ouvertes. Concernant les objets de parure, deux faits sont remarquables. Lorsque nous connaissons la matière dont sont faites les perles, dans trois cas sur quatre il s’agit de cornaline dans des tombes d’enfant/nourrisson (TQ21F90) ou de nourrisson (TQ13F39 et TQ20F107). Dans ces trois exemples l’enfant porte autour du cou, semble-t-il (ceci a été clairement mis en évidence dans le cas de la tombe TQ20F107), au moins une perle de cornaline qui peut être accompagnée d’anneaux faits en coquille (TQ20F107 et TQ13F39, cet enfant portait aussi une perle d’albâtre). Dans le cas de la tombe TQ21F90, deux coquillages sont présents dans la jarre mais non percés. En résumé, l’association cornaline/coquille, coquillage ou perle blanche est à souligner. Le bronze est le plus souvent présente sous la forme de bracelet de bras ou de cheville, d’anneaux mais jamais d’épingle (cas relevé pour la totalité des sépultures).

Tableau 2. Répartition des types de dépôts sépulcraux du chantier F au Bronze Moyen I-II.

qui concerne les dépôts de nouveau-nés, qu’il existe une évolution sensible entre le dépôt majoritairement en contenant de cuisine du type marmite de la phase II-2 et les petits vases fermés du II-1. D’ailleurs, ces types de dépôts sont deux fois plus nombreux durant la période II-1 qu’à la période précédente. Nous aurons plus loin à discuter alors de l’existence de zones ayant été préférées pour ce type de dépôts qui pourraient expliquer le déséquilibre du nombre de nouveau-nés entre ces deux périodes ;3536 •• Enfin, les double-jarres ayant contenu des enfants ne représentent que 28,6% (soit 6) des sépultures de ce type. Or, quatre d’entre elles appartiennent à la période la plus ancienne II-2. Il est fort probable, comme c’est le cas à Mari, que ce type de tombes ait contenu des enfants un peu plus âgés.

Quatre grandes tendances peuvent être tirées de ce tableau : 1.

On note également trois cas de tombes en jarre comportant deux individus, certainement des 35  36 

Jarre dont le couvrement a été mis en évidence. Nous y avons inclus le type ‘marmite’.

les formes fermées, du type bouteille ou jarre, sont le matériel le plus courant déposé à l’extérieur, rarement à l’intérieur lorsque le contenant sépulcral est une céramique. Pour

Nous nous sommes basés pour cette étude sur la typologie établi par M.G. Masetti-Rouault (Masetti-Rouault et Poli 2007). 37 

236

C. A. Frank: Sur l’ensevelissement des immatures à Terqa

sans

jarre(s)

sans

48,1%

23,5%

jarre(s)

23,5%

bol perles bronze

bol(s)

perles 6,1%

8,6% 8,6%

6,1%

bronze

3,7%

1,2%

5%

1,2%

3,7%

5%

1,2%

1,2% 1,2%

Tableau 3. Associations binaires des types de matériel au Bronze Moyen à Terqa.

1,2%

les adultes ces dépôts varient entre 1 à 3 jarres, 1 ou 2 en majorité pour les enfants ; 2. les formes ouvertes sont quasiment exclusivement accompagnées de jarres. En général, il n’existe qu’un exemplaire de ce Graphique 1. Répartition du matériel par type de sépulture type de forme par des tombes II-2/II-1 du chantier F de Terqa. sépulture. Seules trois tombes d’enfant en des buveurs de bière38 – peuvent parfois indiquer un contiennent, la coupe de la tombe TQ16F229 rapport direct avec une pratique rituelle. semble plutôt avoir servi pour combler le fond de la jarre dans laquelle reposait le bébé ; Notons que les sépultures ayant offert, de façon 3. un autre type de matériel apparaît quasiment générale, le moins de matériel soit les dépôts en jarre seulement accompagné d’un dépôt céramique, il simple, majoritaires. Or, l’existence d’un nombre plus s’agit des ornements de bronze ; important de céramiques hautes et la présence de 4. par contre, les ornements du type colliers de formes ouvertes associées se retrouve, en général, dans perles peuvent apparaître seuls, et nous savons les tombes en jarre ou double jarre. Nous pourrions que la grande majorité provient des tombes de voir ici l’indice d’une différenciation entre ces deux très jeunes enfants. types de contenants, peut-être, mais certainement pas exclusivement, basée sur l’âge de l’individu inhumé. Ajoutons que des restes fauniques ont souvent été retrouvés dans les fosses des jarres ou dans le Répartition géographique des sépultures remplissage séparant celles-ci. La forte concentration On retrouve pour les périodes II-2 et II-1 des de ceux-ci provient en effet souvent des espaces ayant regroupements de sépultures, parfois partageant la servi aussi de zones sépulcrales. Moins souvent, les même fosse  ; il en va ainsi pour les tombes TQ15F os d’animaux sont retrouvés à l’intérieur de la jarre 39 et 43 (jarres déposées verticalement). Une autre et peuvent manifester d’une intrusion marquant une association de ce type existe dans la pièce K96, longue absence de couvrement, ou d’un couvrement disparu, pièce du centre du chantier, avec un groupement donc d’un remplissage de la jarre par le substrat de trois sépultures TQ16F9, 10 et 19. Mais les plus environnant. Quoiqu’il en soit, il est fort remarquable grandes concentrations de ce type d’ensevelissement que rares sont les tombes d’enfants (par exemple proviennent des loci K53 et 55. Durant la phase II-1 TQ18F74) pour lesquelles furent clairement mis en ou le tout début de cette phase, le locus K55 inclut les évidence un dépôt lié à la tombe. tombes : TQ15F95, 96, 97, 128, 134, 146 et TQ16F229 en petite jarre couverte d’une assiette. Pour le locus K53 la Un autre dépôt unique dans son genre pour le chantier phase II-1 a livré des tombes en jarre identique parfois F est celui d’une figurine zoomorphe présente dans sans couvercle TQ15F111, 117, 125 et, pour la période la jarre sépulcrale d’un enfant (TQ18F100). D’autres II-2, TQ15F165, 166 (plus un seul adulte). Il s’agit dans objets de céramiques cuites en contexte funéraire les deux cas de petites pièces aux dimensions presque sont connus à Terqa, comme les plaquettes moulées et carrées ayant pu servir de magasin. la maquette de char trouvés dans la fosse de la tombe TQ21F9. Toujours sporadiques et aléatoires, ces dépôts Concernant la répartition du matériel présent dans paraissent avoir une valeur plus personnelle que les tombes au niveau de ce quartier, on peut se rendre symboliquement liée à leur fonction sépulcrale, même 38  si leur sujet – comme les plaquettes représentant Rouault 2002a. 237

Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

compte que la plus grande concentration de matériel de bronze provient du locus 124, pièce datée du II-2, en bordure sud du chantier. Or, parmi les cinq sépultures mises au jour dans cette pièce, seulement une est celle d’un enfant déposé dans une double jarre. Un autre secteur continuant à livrer une concentration de sépultures importantes pour les périodes II-2 et II-1 est le grand bâtiment administratif de la partie nord-est du chantier. Le matériel est surtout riche de céramiques, en général de une à trois, et bien qu’il semble qu’une majorité d’individus matures y ait été présente, on y retrouve de très jeunes enfants, dont un nouveau-né, ou mort en période périnatale, déposé dans une jarre TQ20F99.

continuellement le tell, l’autre, celle de Mari ayant peutêtre connue une délocalisation39. Répartition géographique Vingt-deux tombes ont été mises au jour lors de la campagne de 1997 et le fait le plus remarquable est que deux loci concentrent la plupart de celles-ci (Figure 5) : •• le locus 8  : première pièce d’une série de trois espaces jouxtant directement le temple sur son côté nord. Elle était accessible par son côté ouest et possédait une porte donnant accès au locus 2, cour précédent la cella du temple. Quatorze tombes y furent excavées : TQ18C15 à 8, TQ18C21 à 26, TQ18C28, 29, 30 et TQ18C40. Toutes étaient des jarres à l’exception de la tombe TQ18C21 qui était en pleine terre. Nous verrons que, malgré l’absence d’analyse anthropologique, les fouilleurs ont pu estimer la classe d’âge à laquelle appartenaient les enfants inhumés en jarre en raison de la dimension des contenants céramiques ; •• le locus 11  : au nord de la série des pièces précédemment citées, il s’agit du locus central d’une autre série d’un alignement de trois pièces. Cinq sépultures, toutes en jarre, y furent découvertes : TQ18C36 (Figure 6) et 37, TQ18C41 et 42 et TQ18C65 ; •• le locus 12, à l’ouest du locus 11, accueillait la tombe TQ18C58 en jarre. Le locus 22 contenait aussi une tombe en jarre TQ18C68 (posée debout contre le mur ouest du locus) et enfin le locus 27, au bord de la falaise, avait reçu la tombe d’un individu déterminé comme ‘adolescent’, retrouvée lors de cette saison. Le défunt de cette sépulture, TQ18Ce90, avait était déposé dans une jarre, contre le mur est de cet espace.

Deux paramètres semblent alors se lier et se localiser. Il convient d’être toujours prudent car nous parlons d’attestations à l’échelle d’un chantier de fouilles. D’abord il est certain que quelques bâtiments ont concentré de plus grandes richesses que l’on peut estimer à l’aune des ornements en métaux présents dans les tombes, mais aussi à la qualité de leur architecture. Pourtant, ils n’excluent pas forcément, sauf dans le cas du locus 124, les très jeunes enfants. Par contre, les concentrations de sépultures de nourrissons, voire de nouveau-nés ou enfants morts en période périnatale, en II-1 dans la partie est du chantier, posent une nouvelle fois la question de l’existence de zone préférentielle de dépôts des très jeunes enfants, voire d’une certaine sélection des inhumés. Dans le cas des dépôts II-1, il s’avère en effet que non loin de ces pièces existe le grand bâtiment ayant été utilisé aux II-2 et II-1 (Figures 1 et 2). Les sépultures Hana Comme nous l’avons souligné en introduction, l’architecture Hana du chantier F est assez mal connue et semble avoir été fortement perturbée par les aménagements postérieurs, notamment la présence d’une nécropole de l’Âge du Fer et d’un cimetière islamique. En raison de cette difficulté à pouvoir établir une adéquation certaine entre l’histoire du bâti Hana et les sépultures, nous avons choisi, après avoir établi une brève récapitulation des tombes du chantier F, de centrer notre présentation sur les inhumations du chantier C. La documentation de ce chantier de Terqa nous permettra d’établir une comparaison avec la petite nécropole contemporaine, appelée cimetière C1, de Mari. En effet, rappelons que, contrairement aux sites précédemment étudiés, et comme nous l’avons précisé en introduction à cette section, le site de Terqa a permis une connaissance de la société urbaine du Moyen-Euphrate après la prise de Mari. L’intérêt d’une comparaison de ces documents peut donc être à la fois double mais également ambigu : confronter la situation des enfants inhumés en nécropole et ceux en milieu domestique, mais aussi deux types de populations, l’une, celle de Terqa ayant occupé

Les tombes TQ18C15 à 17 avaient été déposées debout dans l’angle nord de la pièce40. La TQ18C18, écrasée, également déposée debout et, semble-t-il calée par un tabouk et peut-être un fragment de meule en basalte, se trouvait au sud des précédentes, plus vers le centre de la pièce. Un des objets déposés comme offrandes, une petite jarre, avait été mise à l’extérieur au nord de la tombe. Il est probable que ces jarres funéraires aient été déposées quasiment simultanément (une seule grande fosse avait été repérée) et creusées depuis le sol TQ18Ce11. En effet, si, comme l’affirme J.-Cl. Margueron, les individus inhumés dans le cimetière C1 pouvait être les occupants de la modeste installation se trouvant à proximité du cimetière, dans les ruines du palais oriental, nous avons à faire à un autre type de population ou à une population déplacée, ou en partie déplacée, et réinstallée (Margueron 2004). 40  La 17 déposée contre le mur nord, les deux autres contre le mur est. 39 

238

C. A. Frank: Sur l’ensevelissement des immatures à Terqa des tombes, plus vers le centre de la pièce, avaient également été creusées depuis la couche d’occupation TQ18Ce11 et étaient donc contemporaines, ou à peu près, du premier groupe de jarres, à l’instar des tombes suivantes. Les tombes suivantes TQ18C28, 29 mais aussi TQ18C24, 25, 26, 30, 40 et dans le locus 11, TQ18C36, 41 et 42 avaient connu la même disposition, suivant le long des murs au pied ou dans l’angle de ceux-ci (cf. Figure 5). Les types de sépultures

Figure 5. Terqa, chantier C. Répartition des inhumations d’immatures.

Sur les 25 tombes pratiquées en jarres, 12 avaient été recouvertes de façon certaine d’un couvercle, qui était en général une assiette, sauf dans le cas de la tombe 36 où il s’agit d’une autre jarre retournée sur celle contenant le corps et de la 18 sur laquelle un simple fond de jarre avait été déposé. D’après les dimensions des céramiques posées debout contre les murs, il est probable que les enfants étaient des nouveau-nés, ou des enfants morts en période périnatale. Parmi les dimensions des jarres en suffisamment bon état pour être reconstituées :42

Figure 6. Terqa, chantier C. Tombe TQ18C36 (Photo Olivier Rouault).

Les tombes en jarre 22 et 23 étaient déposées contre le même mur est de la pièce mais un peu plus au sud. Apparemment, une fois encore, ces sépultures ainsi que la tombe en pleine terre TQ18Ce2141, à l’ouest 41 

Le matériel À l’exception de la tombe TQ18Ce36 située dans le locus 11, qui était accompagnée d’une assiette, les seules tombes possédant du matériel se trouvaient dans le locus 8, le plus proche de la cella du temple. S’il ne fait

Denture lactéale, fémur 27cm ± 6 ans ??

42 

239

Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

tombes TQ18C

hauteur

diamètre

e15

31,4cm

19,5cm

e24

20,9cm

25,0cm

e28

26,4cm

28,0cm

e30

11,4cm

23,3cm

e36

31,4cm

18,0cm

e42

29,0cm

24,8cm

e58

37,0cm

20,0cm

e65

24,0cm

32,0cm

e68

22,8cm

34,0cm +

aucun doute que l’enfant de la tombe TQ18C21 était le plus âgé, peut-être environ 5 ans ou moins, et que sa tombe comportait le plus de matériel céramique, on peut estimer que la disposition dans cette zone, ainsi que le matériel associé aux autres très jeunes enfants, soient signifiants quant à leur statut ou plus certainement celui de leur famille. Conclusion Les vestiges funéraires de Terqa présentent, de façon générale, des évolutions similaires aux pratiques observables sur d’autres sites contemporains de la région, notamment concernant la répartition des types

42

Tableau 4. Dimensions des jarres funéraires du chantier C de Terqa. TQ18Ce

vaisselle

18 (jarre +)

2 coupes, 1 cratère, 1 coupe, 1 petite jarre, 1 assiette

21 (pleine terre)

3 assiettes, 3 cratères, 2 coupes, 1 petite jarre, pyxide de faïence fragmentaire

autre

une pierre (silex ?) perforée de deux trous perles de fritte (collier ?) fragment d’épingle de Br ?

24 (jarre +) 28 (jarre)

ornements

2 osselets (1 taillé), 1 pierre (outil ?), une figurine anthropomorphe (1 jeton)

2 gobelets Tableau 5. Matériel des tombes du locus 8 du chantier C de Terqa.

de tombes mais surtout au regard des modifications introduites au tournant des IIIe et IIe millénaires (Ur  iii). La typologie des tombes de Terqa révèle également quelques particularités, comme nous l’avons vu. Pourtant, deux phénomènes, bien connus dans les modes d’ensevelissement intramuros des sites de la moyenne vallée de l’Euphrate syrien et également Graphique 2. Évolution des types de tombes à Terqa. d’Iraq, apparaissent  : l’existence de regroupements de tombes satellites à proximité ou autour de tombes dites de prestige – observables notamment sur la partie est du chantier F, mais aussi pour la tombe dite ‘à galets’ ; et un rejet des sépultures des très jeunes (moins d’un an, et particulièrement décédés en période périnatale), dont l’exclusion des zones d’ensevelissement des autres individus (ou bien le rejet à la marge : zones de passage, de stockage, etc.) dessine en négatif la possible existence d’espaces privilégiés pour le dépôts des nourrissons. Le quartier du temple de Ninkarrak (chantier C) semble bien nous offrir à Terqa un des exemples connus de ce traitement géographique particulier des tout-petits. Ce type de regroupement fut noté ailleurs au second millénaire, et l’on peut citer le 11 Paster Noster Row d’Ur dans le quartier du temple de Sîn43 ou encore,

Graphique 2. Répartition du matériel par type de tombes à Terqa. Ce signe signifie que le diamètre de la jarre était agrandi en raison de l’absence d’une partie du col. 42

43 

240

Woolley et Mallowan 1976.

C. A. Frank: Sur l’ensevelissement des immatures à Terqa plus tard, celui d’une pièce dédiée au stockage à Nuzi44. Dans ce dernier exemple, la présence de réductions (plusieurs individus dans le même contenant céramique) renforce l’idée d’un espace choisi subissant soit des réaménagements périodiques, soit accueillant des individus précédemment déposés ailleurs.

Ligett, R. M. 1982. Ancient Terqa and Its Temple of Ninkarrak: The Excavations of the Fifth and Sixth Sesons. Near East Archaeological Society Bulletin n.  s. 19: 6-24. Margueron, J.-C. 2004. Mari, métropole de l’Euphrate au IIIe et au début du IIe millénaire av. J.-C. Paris, Picard/ERC. Masetti-Rouault, M. G. 2001. Cultures locales du MoyenEuphrate. Modèles et événements, IIe-Ier millénaires av. J.-C., Subartu VIII. Turnhout, Brepols. Masetti-Rouault, M. G. 2007. Terqa, le chantier F. Mission de fouille de 1991 et 1992. Akh Purattim 1: 45-60. Masetti-Rouault, M. G. et Poli, P. 2007. La céramique du chantier F de Tell Ashara-Terqa I. Rapport préliminaire. Akh Purattim 1: 63-111. Masetti-Rouault, M. G. et Rouault, O. 1993. L’Eufrate e il tempo: le civiltà del medio Eufrate e della Gezira siriana. Milano, Electa. Nassar, J. 2014. Éléments pour une réflexion sur les espaces funéraires infra-urbains de Mari. In P. Butterlin et al. (éds), Mari. Ni Est, ni Ouest, Actes du colloque tenu les 20-22 octobre 2010 à Damas, Syria sup. II: 541-586. Beyrouth, IFPO. Pons, N. 1999. Les principales formes de poterie mariote de l’époque des Šakkanakku à la chute de la ville sous Zimri-lim. Rapports avec la Babylonie. Akkadica 114-115: 1-58. Rouault, O. 1992a. La fouille de Terqa, treizième saison. Orient-Express 1: 12-13. Rouault, O. 1992b. Cultures locales et influences extérieures: le cas de Terqa. Studi Mediterranei ed Egeo-Anatolici 30: 247-256. Rouault, O. 1998. Recherches récentes à Tell AsharaTerqa (1991-1995). In M. Lebeau (éd.), À propos de Subartu vol. 1. Paysage, archéologie, peuplement: 313329. Turnhout, Brepols. Rouault, O. 2001a. Terqa et sa région (6e-1er millénaires av. J.-C.). Recherches récentes. Akkadica 122: 1-26. Rouault, O. 2001b. Rapporto preliminare degli scavi di Terqa, Athenaeum – Studi di Letteratura e Storia dell’Antichità 89: 625-630. Rouault, O. 2002a. Rapporto preliminare sui lavori della missione nel sito di Ashara-Terqa nel 2001 (TQ22), Athenaeum – Studi di Letteratura e Storia dell’Antichità 90: 566-569. Rouault, O. 2002b. Religion et cultures locales dans le Moyen-Euphrate syrien au Bronze Moyen. In R. Lebrun (éd.), Panthéons locaux de l’Asie Mineure préchrétienne, Hethitica XV, BCLL 109: 215-229. Louvain, Peeters. Rouault, O. 2003. Pratiques funéraires et culte des ancêtres dans le Moyen-Euphrate antique. In A. Sartre-Fauriat (éd.), Actes du colloque international Les pierres de l’offrande II, Clermont-Ferrand (1998): 20-27. Akanthus, Kilchberg/Zürich. Rouault, O. 2004. Chronological Problems Concerning the Middle Euphrates during the Bronze Age. In H. Hunger et R. Pruzsinszky (éds), Mesopotamian Dark Age Revisited, Proceedings of an International Conference

Dans les deux premiers cas cités, la proximité d’un temple dédié à une figure en rapport avec la maternité, la parturition, pourrait inciter à en faire des lieux de dépôts privilégiés. On sait qu’à l’époque sumérienne45, les temples d’Inanna et Ninisina avaient une chapelle nommée Nigingar ; elle a été traduite par les assyriologues, sur la base de son étymologie, et il s’agirait d’une métaphore de l’utérus (nigìn.gar = fœtus). Déjà T. Jacobsen avait proposé l’idée que le temple ou les chapelles dédiées à cette déesse aient pu servir de cimetière pour les prématurés ou mort-nés, voire de lieu de dépôt pour le placenta46. Nous avions développé plus amplement cette hypothèse dans notre travail de thèse, sans pouvoir conclure (en raison notamment d’un manque de documentation concernant la conservation des os de nouveau-nés pour ces périodes) si nous avions à faire à des dépôts de placenta, ou d’enfants mortnés (ou décédés ou peu de temps après), ou les deux, ‘produits de l’utérus’  ; la métaphore du contenant en est un des aspects les plus évidents47. L’exemple de Terqa pourrait alors également mettre en évidence, par un effet de double responsabilité de la divinité, le caractère apotropaïque de ces dépôts. Bibliographie Buccellati, G. et Kelly-Buccellati, M. 1983. Terqa: The First Eight Seasons. AAAS 33/2: 47-67. Castex, D., Duday, H. et Guillon, M. 1996. Mortalité périnatale/mortalité infantile : validité du rapport démographique et intérêt en palethnologie funéraire à propos de trois sites médiévaux. In L. Buchet (éd.), L’identité des populations archéologiques. XVIe Rencontres Internationales d’Archéologie et d’Histoire d’Antibes: 427-441. Sophia Antipolis, APDCA. Dasen, V. 2015. Le Sourire d’Omphale. Maternité et petite enfance dans l’Antiquité. Rennes, PUR. Jean-Marie, M.-L. 1999. Tombes et nécropoles de Mari, Mission archéologique de Mari 5. Beyrouth, IFPO. Jacobsen, T. 1987. The Harps that Once… Sumerian Poetry in Translation. New Haven, Yale University Press. Starr 1937 et 1939. Stol 2000: 29. Jacobsen 1987: 475, n.1. Ainsi, une incantation à la déesse de la médecine Ninisina exprime ses fonctions : ‘to establish the fertility for thousands of girls; to deal rightly with the pot of the deposited afterbirth, to cut the cord by a reed, to determine the fate; to put the hands on the door of the (chapel) Nigar, to… malformed birth; the human child, after it has been received in the lap: to make it cry loudly, to put the belly downwards, to urn it upside down, to… the office of NU.GIG priestess’. 47  Dasen 2015: 347 sq. 44  45  46 

241

Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

of SCIEM 2000 (Vienna 8th-9th November 2002): 51-58. Wien. Rouault, O. 2005. Pratiques funéraires et identité culturelle: le cas de Terqa à la fin du Bronze Ancien et au Bronze Moyen. KTÈMA 30: 55-60. Rouault, O. 2006. Le barbier de Terqa et ses voisins. In P. Butterlin, M. Lebeau, J.-Y. Monchambert, J.-L Montero Fenollos et B. Muller (éds), Les espaces syromésopotamiens. Dimensions de l’expérience humaine au Proche-Orient ancien. Volume d’hommage offert à J.-C. Margueron, Subartu XVII: 473-475. Turnhout, Brepols. Tomczyk, J. et Sołtysiak, A. 2007. Preliminary Report on Human Remains from Tell Ashara/Terqa Season 2005. Athenaeum, Studi di Letteratura e Storia dell’Antichità 95: 439-442.

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242

Marqueurs culturels et stratigraphie

243

244

Fragments of a Hidden History: The Third Millennium BC at Qasr Shemamok Elena Rova

Ca’ Foscari University of Venice – Italy

Introduction The site of Qasr Shemamok,1 where Olivier and Maria Grazia have been excavating since 2011,2 had a strange destiny indeed: visited by European travellers already in the late 18th century and identified since the mid19th century, after a short excavation by A. H. Layard, with the Assyrian city of Kilizu/Kilizi (at that time read as Kakzu), it was the object, in 1933, of a three-months season of excavation by an Italian archaeological expedition led by Giuseppe Furlani with the assistance of Doro Levi.3 This was a time when the Trans-Tigridian region of northern Iraq was the object of several important excavations which became milestones in Mesopotamian archaeology – suffice it to mention the work of E. A. Speiser at Tepe Gawra (Speiser 1935; Tobler 1950) and Tell Billa (Speiser 1933), and the work of R. F. S. Starr at Yorgan Tepe/Nuzi (Starr 19371939). The promising results of Furlani’s excavation suggest that Qasr Shememok could have become one of them, had the expedition not been terminated after the first campaign. Since then, however, the site was almost completely forgotten till the recent revival of excavations in the area of Iraqi Kurdistan4 drew scholars’ attention to it again, and resulted in the new French excavation.

Figure 1. Satellite image of the Qasr Shemamok site (from Ur et al. 2013: fig. 8) with limits of the LBA/Iron Age occupation highlighted.

Baqrta.6 Regardless of their main period of occupation, which appears to be different in each case, on the basis of satellite imagery and surface survey, these three sites appear to be rather similar to each other in shape. They all consist of a smaller, higher central mound, which shows a longer sequence of occupation (starting with the 4th, or early 3rd, and continuing until the 1st millennium BC) surrounded by a larger lower town. They appear to represent the top of a very thickly anthropised historical landscape (see Ur et al. 2013: fig. 4), the history of which is just beginning to emerge in the last few years.7

The importance of the site is beyond doubt: with a total mounded area of more than 70 hectares (Figures 1, 2), it belongs to the largest settlements of the Erbil plain, together with Kurd Qaburstan5 and Tell The name of the site has been transliterated in different ways (Shemamok, Shamamuk, Shememok, etc.). We will adopt here the version used by the present excavators, which is also the most common one. 2  On the results of the new excavations, see Rouault and MasettiRouault 2013a, b, n.d; Rouault et al. 2014; Masetti-Rouault and Rouault 2016; Masetti-Rouault and Calini 2016. 3  The materials from the Italian excavation, which had been transferred to Italy and are presently preserved at the National Archaeological Museum in Florence, have been fully published in Anastasio et al. 2012, which also contains a history of the excavation based on both published and unpublished documentation, and a complete bibliography on the subject. For a preliminary evaluation, see already Anastasio 2005; for further information on the activities of the Italian expedition, see also Anastasio 2014. 4  For recent overviews of ongoing activities in the area, see Kopanias et al. 2015; Kopanias and McGinnis 2016. 5  The size of Kurd Qaburstan has been variously estimated at 105 (Ur et al. 2013: 100), 117 (Kopanias et al. 2015: 26), or 109 hectares (Schwartz 2016: 383). The site, whose main period of occupation is the Middle 1 

Bronze Age and which has been tentatively identified with ancient Qabra, is currently excavated by a team of Johns Hopkins University headed by G. M. Schwartz (2016). 6  The size of Tell Baqrta, a multi-period site with a substantial late 3rd millennium BC component (Ur et al. 2013: 97), amounts to 80 hectares according to Ur et al. 2013, to 90 hectares according to Kopanias et al. 2015. Excavations at the site, which is possibly to be identified with neo-Assyrian Baqurru, are in progress under the direction of K. Kopanias of Athens University (Kopanias et al. 2013: 36-40). 7  Some smaller pre-classical sites, belonging to different periods, presently excavated in the Erbil region, are Surezha, Bash Tapa,

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Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

Figure 2. Recent view of the site (from Anastasio et al. 2012: fig. 4).

There is no doubt that the main phases of occupation of Qasr Shemamok correspond to the Middle and Late Assyrian periods, and also that the site has a significant amount of later, especially Hellenistic and ParthianSasanian occupation; accordingly, both the old Italian (Anastasio 2005; Anastasio et al. 2012) and the new French excavation (Rouault et al. 2014; Masetti-Rouault and Calini 2016; Masetti-Rouault and Rouault 2016) brought to light almost exclusively remains dating to these two phases. Furlani excavated in different areas: on the main mound (apparently in its northern part), where he unearthed unsubstantial Assyrian, Parthian and Islamic remains and collected some ‘prehistoric sherds’, in the lower town west of the main mound, where he discovered an Assyrian-Parthian cemetery (Anastasio et al. 2012: 14-15), and in two areas at the eastern and, respectively, at the southern limit of the lower town, near the city wall. He also excavated an area located at a distance of ca 1km outside of the city wall, in the south-eastern direction (where he apparently unearthed a significant building of Late or Post-Assyrian date), and collected some ‘prehistoric material’ at Qalat Awena, a mound located to the south of Shemamok (Anastasio et al. 2012: 14-19; for the location of the excavation areas, see Figure 3A). The new French excavations included two different areas, on top (Area B) and, respectively, on the eastern side of the central mound (Area A) (Figure 3B). Their main results were the discovery of a huge mudbrick terrace with a monumental stairway, dated to the time of Sennacherib, and of the remains of a Middle-Assyrian palace of the age of Adad-nirari I (Rouault and Masetti-

Rouault 2013a; Rouault et al. 2014; Masetti-Rouault and Rouault 2016).

Lashkry, Halawa, Nader and Kilik Mishik (preliminary reports on all these excavations can be found in Kopanias et al. 2015; Kopanias and MacGinnis 2016). The most important pre-classical site of the region is, however, the ancient mound of Erbil (ancient Urbilum) itself, which is unfortunately covered by much later occupation.

8 

We will however not dwell here on these quite important results, which the excavators are undoubtedly more qualified to comment than ourselves. Our aim will be, instead, to collect some earlier, out-of-context finds discovered at Qasr Shemamok by both expeditions, and comment them in the light of the results concerning the regional sequence obtained by the Tigridian group of the ARCANE international project,8 of the still pending problems concerning the 3rd millennium BC in the region highlighted by the ARCANE research team (Rova 2019a), and of other preliminary data concerning this period recovered during recent excavations at other sites of Iraqi Kurdistan, with a view on what future excavations at Qasr Shemamok may reveal about the 3rd millennium occupation at the site and, more in general, in the Erbil region. The ARCANE Tigridian periodisation: results and still open questions Figure 4 reproduces the new periodisation of the Upper Tigris region, elaborated by the Tigridian group within the framework of the ARCANE general periodisation. The division into nine periods (ETG 1-9), two of which (ETG 2 and ETG 4) are further sub-divided into two sub-phases, was based on the evaluation, by the group members, of the evolution of the regional material culture (mainly but not exclusively pottery), whereby the limits between the different periods were set at For general information about the ARCANE (Associated Regional Chronologies for the Ancient Near East and the Eastern Mediterranean) international project, see Lebeau 2011, 2014, and the project’s web site (http://www.arcane.uni-tuebingen.de/index. html).

246

E. Rova: Fragments of a Hidden History: The Third Millennium BC at Qasr Shemamok

Figure 3. Map of the site. A) Italian excavations 1933 (from Anastasio et al. 2012: fig. 3); B) French excavations, 2011- (from Rouault and Masetti-Rouault 2013a: fig. 2).

what were recognised to be the points of maximum discontinuity/change in artefacts developments and settlement distribution. The aim of the endeavour was to break off the dependence from the long-established South/Central-Mesopotamia-based periodisation traditionally used in the region, as well as from the more recent habit of referring to the new periodisation of the Syrian Jezirah (Lebeau 2011). In fact, as one can see by comparing the different columns of the table, developments in the Upper Tigris region, though at first approximation rather similar to those of these neighbouring areas, are not fully contemporaneous to them, and have a partially different character.

it will, therefore, be extremely interesting to verify and integrate the ARCANE project’s result with new information from excavations in Iraqi Kurdistan. In short, the Tigridian region was recognised to have witnessed two main broad phases of development, characterised by in many ways opposite trends: Periods ETG 1-4 and Periods ETG 6-9, separated by a lacuna in the available evidence, which mainly corresponds to Period ETG 5 (Rova 2019c). Periods ETG 1-4 are archaeologically represented by the local Ninevite 5 culture, from its formative (ETG 1-2) to its mature and final stages (ETG 3-4), whereas Periods ETG 6-9 correspond to a phase of large-scale regional urbanism, which broadly corresponds to the late Early Dynastic (ETG 6)/Akkadian-Post-Akkadian (ETG 7-8)/Ur III (ETG 9) sequence in Central/Southern Mesopotamia, but probably continues at least until the beginning of the 2nd millennium BC.

The data on which the periodisation was developed reflect, with a few exceptions, the situation preceding the new excavations in Iraqi Kurdistan.9 They were mainly based on the results of excavations carried out between the late 1960s and the late 1980s along the Tigris valley and in the Iraqi Jezirah to the west of it, implemented by information derived from the reports of old pre-World War II excavations in Northern Iraq. The Trans-Tigridian area, and its whole southern section in particular, which has in the meanwhile become the focus of intensive research, was especially underrepresented in the available data-set;

Periods ETG 1-4 Periods ETG 1-4 are still mainly identified on the basis of developments in styles of pottery decoration, which shows the most original regional features, to the point that scholars still debate whether Ninevite 5 should be considered a separate ‘archaeological culture’ or rather merely a regional pottery style.10 Period ETG 1

Rova 2019b. The first, preliminary results of these excavations could only be shortly considered in the volume’s conclusions (Rova 2019c). 9 

10 

247

See, most recently, Ławecka 2016 with previous literature.

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Figure 4. ARCANE Periodisation and Cultural Horizon Table (from Lebeau 2014: 9, see also http://www.arcane.uni-tuebingen.de/EA-EM-EL_phasing_v5-4-6.pdf), with Tigridian region periodisation highlighted.

corresponds to those post-classical Uruk developments, which have been variously named ‘Mohammed ‘Arab or Karrana-Late Uruk’ or ‘Terminal Uruk’; Period ETG 2 corresponds to the ‘Transitional’ Ninevite 5 phase (where sub-period 2a corresponds to the Transitional style as defined at Tell Karrana 3, and sub-period 2b to the slightly later ‘Intermediate’ style). Period ETG 3 is ceramically characterised by the ‘Painted + Early Incised Ninevite 5’ assemblage, and Period ETG 4 corresponds to the spreading of the ‘Incised and Excised’ Ninevite 5 wares (sub-period 4b being tentatively characterised by ‘Late Excised’ designs, which are however extremely rare in the Tigridian region).

administrative practices, but they remain modest on the whole. This is in strong contrast to the Syrian Jezirah region, where similar developments lead, in the final stage of the Ninevite 5 culture (final EJZ 2 period), to large-scale urbanism (Lebeau 2011): not only doesn’t Period ETG 4 show any evidence of this, but sites along the Tigris valley in northern Iraq apparently decrease in frequency in this phase. Whereas, in Periods ETG 1-3, the local culture represents the centre of a network of interregional relations, which extends from the Middle and Upper Euphrates to the Zagros Piedmont to the east, and exercises a strong influence on the Syrian Jezirah, during Period ETG 4, the axis of interregional relations shifts westwards, and large parts of the Tigris valley appear to become somehow marginalised.

The broad phase represented by periods ETG 1-4 is characterised by a predominantly rural society: it shows a large number of small settlements spread on the landscape, with only a few small to medium-sized centres located in-between. Its beginning (ETG 1) is marked by a reoccupation of the territory by small agricultural settlements focusing on the processing and storing of agricultural products. Some hints at growing complexity appear during the following phases (ETG 2 and especially ETG 3) in the fields of settlement size, architecture, burial customs and

Period ETG 5 Very little excavated material could be attributed to Period ETG 5, which should correspond to a large part of the Early Dynastic III period of Greater Mesopotamia: in fact, in the Tigris valley of northern Iraq, primary contexts of this phase could be recognised only in one site (Tell Jikan), and exclusively consist of burials. 248

E. Rova: Fragments of a Hidden History: The Third Millennium BC at Qasr Shemamok Insufficient knowledge of the period’s regional ceramic assemblage, which is mostly undecorated, and definitely less distinctive than the Ninevite 5 wares of the preceding phases, may play a role here, but it is impossible to deny that, to the present stage of archaeological knowledge, settlement appears to have declined in this sector of the Tigridian region. It will be especially important to verify, in the future, how this picture fits the Trans-Tigridian areas of Iraqi Kurdistan, in particular the southern districts of Erbil and Sulaimaniya, considering that some centres mentioned in the Early Dynastic List of Geographical Names, whose earliest examples are datable to the ED IIIa period, are presumably to be located in this very region (Maiocchi 2019). Data from recent surveys in the region (e.g. Morandi Bonacossi and Iamoni 2015, Ur et al. 2013, Altaweel et al. 2012) are only of limited utility here, as they generally lump together mid- with late 3rd millennium materials, thus obscuring any evidence of differences within this broad span of time, and not allowing to set ETG 5 material apart from later one.11 What is badly needed here is stratified material from regular excavations, such as what for instance may come, in the future, from the site of Bash Tapa, which lies 35km south of Erbil, to the south-east of Qasr Shemamok.12

With this caveats, Period ETG 6 approximately corresponds to the final Early Dynastic III and to the transition into the Akkadian period, i.e. to the late EJZ 3b-4a in the Syrian Jezirah region; periods ETG 7 and 8 correspond to the time of the Akkadian empire, where ETG 7 represents the earlier, and ETG 8 the later Akkadian phase (late Naram-Sin and successors?), but extends into the post-Akkadian phase as well, and Period ETG 9 corresponds to the ‘Ur III period’, i.e. to the last century of the 3rd millennium, although there are clear hints that it continues at least into the 20th century BC. No examples of typical village dwellings are known for this whole period in the region, while there is ample evidence for the existence of a number of large and medium-sized urban centres. Although some of them lack elaborate defensive systems, Tigridian ETG 6-9 cities show a full range of domestic and artisanal districts, religious architecture, and administrative complexes. All archaeological indicators thus suggest that the Tigridian region experienced large-scale urbanisation, which started in Period ETG 6, further developed during Periods ETG 7-8, and continued, without any major sign of crisis, collapse or de-urbanisation until the end of the 3rd millennium and beyond this (period ETG 9), resulting in an uninterrupted development into the Middle Bronze Age.

Periods ETG 6-9

This is in sharp contrast with the neighbouring Syrian Jezirah region (see Lebeau 2011), where the ‘second urbanisation’ was already in full progress in the final EJZ 2/EJZ 3a periods (roughly corresponding to the poorly attested and enigmatic ETG 4b and ETG 5 phases), but progressively declined and contracted in the course of the Akkadian and post-Akkadian phases (EJZ 4), so that only very few sites in this region have provided evidence of significant Ur III (EJZ 5) occupation.

Periods ETG 6-9 represent for the Tigridian region a second broad chronological phase, characterised by strong internal continuity in both material culture and settlement patterns. Contrary to Periods ETG 1-4, however, well-stratified contexts for these phases are very few, and most artefacts come from old excavations, or from mixed contexts. Absolute dates are virtually non-existing, ceramic periodisation is still to a large extent tentative, and heavily draws on parallels from the neighbouring regions, and attributions of the remaining categories of objects are mostly based on vague typological and stylistic parallels. The synchronisation of the regional periodisation with the Central and South-Mesopotamian sequence and, even more, with the sequence of historical events and dynasties known from cuneiform sources, poses a number of still unsolved questions, the most important of which is how to fit the local assemblages into the historical ‘Akkadian’, ‘Post-Akkadian/Guti’ and ‘Ur III’ periods.

In contrast to Periods ETG 1-3, when the Upper Tigris represented a focus of innovation, emanating some influence on the neighbouring regions, and in spite of ample evidence of economic prosperity, during Periods ETG 6-9 the Tigridian region appears, however, to have been less autonomous from a cultural point of view, since strong influences from Central and Southern Mesopotamia are now felt in all fields of material culture. As far as their plans can be reconstructed, public buildings of periods ETG 6-9 are closely comparable with similar buildings from northern Babylonia. While pottery production maintains a number of regional features, types and decorations of Central/Southern Mesopotamian origin spread during the Akkadian period, a trend which culminates with the large-scale diffusion of ‘Ur III’ types. Glyptic art is characterised by the exclusive presence in the region of seals of southern styles, Old Akkadian types being especially well represented. The diffusion of widely-

Interesting observations concerning the presence, in the Dohuk region, of material reminiscent of EJZ 3 types in the Khabur region of Syria (Gavagnin 2016: 79, fig. 5; Gavagnin et al. 2016: 7, 1-3, 10-11) may for instance lead to a partial re-evaluation of the ETG 5 phase there, but they need being further elaborated and verified on the basis of well stratified material. 12  Here, stratified ‘ED III’ ceramics were found in a stratigraphic sounding; unfortunately, too little of this assemblage was published so far to allow to draw any firm conclusion about it (see Mas 2015; Angevin and Mas 2015; Mas et al. in press). 11 

249

Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

distributed types of terracotta figurines and models and the increasing presence of metal weapons and tools are part of the same general trend toward standardisation, whereby the limits between earlier cultural provinces tend to be blurred by the emergence of larger political formations, and the Tigridian region is progressively integrated into the Mesopotamian cultural sphere.

by the Trans-Tigridian region in periods ETG 6-9. Preliminary results of recent surveys and excavations in the region have already confirmed extensive occupation, during these phases, of Tell Baqrta and of a site located near Qasr Shemamok (Ur et al. 2013: 97-99) in the Erbil district, as well as of Bakr Awa (Miglus et al. 2013; Miglus 2016) and Kunara (Kepinski and Tenu 2014, 2016) in the district of Sulaimaniya to the southeast. Much further work is however needed before a reliable picture of late 3rd millennium settlement distribution in this portion of the Tigridian region is obtained.

Epigraphic sources13 complement archaeological evidence in suggesting that the Tigridian region was the seat of major centres (Assur, Hamazi, Urbilum, Gasur) already by the late Early Dynastic period. Its incorporation into the Akkadian empire appears to have brought prosperity and relative stability to the region, which, as shown by the Gasur texts, was involved in the circulation of people and goods over a wide geographical horizon. With the disaggregation of the major power of Mesopotamia, the Tigridian region may have temporarily reverted to a condition of political fragmentation typical of the city-state system, in spite of which it maintained – or possibly even increased – its political and economical importance. Its southern part was finally embedded in the periphery of the Ur III empire, while its northern part was ruled by allies or vassal kings, some of them proclaiming themselves independent by the end of the period.

3rd Millennium BC materials from Qasr Shemamok Ninevite 5 ceramic (Figures 5-7) was collected at Qasr Shemamok by both expeditions, as wells as in the course of Iraqi surveys carried out in the 1960s.14 It is therefore beyond doubt that the site was occupied in the earlier 3rd millennium BC. Not much can be said, however, about the extent and location of this occupation, and the precise date of this material. The illustrated sherds from Furlani’s excavation (Anastasio 2005: 562, 565-566, tav. IV, 11-16, tav. 16, 3, 5-6;15 Anastasio et al. 2012: 73-74, 79-81, nos 13-15) probably come from the excavation of the slopes of the main mound (Anastasio et al. 2012: 14, 74); those collected by the French expedition (Rouault and Masetti-Rouault 2013b: fig. 9; see also Rouault and Masetti-Rouault n.d.) come from a site located south of the lower town, i.e. outside of the ancient city wall: a situation that may be compatible with the presence of at least two separate foci of Ninevite 5 occupation at Qasr Shemamok. Ninevite 5 sherds are also said to be common at another mound, located 1km to the east of the site (Ur et al. 2013: 98-99, fig. 6, site no. 33). This would fit well into the dense pattern of small rural settlements, which was reconstructed for the Tigridian region during Periods ETG 1-3, and which, according to recent results, appears to apply to the rest the Erbil region as well. Here, for instance, early 3rd millennium material (mainly consisting of Ninevite 5 sherds) was recovered on the central high mound at Kurd Qaburstan (Schwartz 2016: 386, referring to Ur et al. 2013), at Bash Tapa (Mas 2015) as well as at Kilik Mishik, a site located in the southern suburbs of Erbil (Rouault and Calini 2016: 376, fig. 6, 383, fig. 12).

The frequency, in Ur III documents, of toponyms to be located along the upper course of the Tigris and in the Trans-Tigridian region strongly suggests that the importance of the region is linked to its strategic location as a gateway to the resource-rich Anatolian region and, in particular, to the control of the Tur Abdin routes, the importance of which was increasing to the detriment of the routes crossing the Syrian Jezirah in the east-west direction, which to a certain extent anticipates the key role played by the Assyrian kingdom in the international scene of the early 2nd millennium. Finally, in evaluating the role of the Tigridian region in the last centuries of the 3rd millennium, it should also be considered that some less well-known political entities (e.g. Simurrum and Lullubum), which played a significant role in this period, where probably centred at, or near, its southern and eastern borders. Textual sources indicate that the southern part of the Tigridian region gained increasing importance in the course of the second half of the 3rd millennium, and became the seat of important centres and powerful policies. Until very recently, however, direct archaeological evidence of this flourishing was provided only by sites excavated in the first half of the 20th century (Assur, Yorgan Tepe/Gasur). New investigations in the Erbil and Sulaimaniya provinces of Iraqi Kurdistan will therefore be especially crucial in confirming the important role played, in particular, 13 

As for the date of this occupation, all published sherds from Qasr Shemamok can be dated to the ETG (2)3 phases: one of them (Figure  5, 1) may be attributed to the ETG 2 ‘Transitional style’, and the rest belong to the ETG 3 ‘Painted and Early Incised styles’ (Figure Abu al-Soof 1964: 44, site no. 67; Abu al-Soof 1968: 80, site no. 31. The name of the site is here transliterated as ‘Kirdi Shemamek’ (Anastasio 2005: 562, fn. 55). 15  According to Anastasio et al. (2012: 74), one of these (Anastasio 2005, tav. 4, 15 = tav. XVI, 5) may not even come from Qasr Shemamok. 14 

For further discussion, see Maiocchi 2019; Rova 2019c.

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E. Rova: Fragments of a Hidden History: The Third Millennium BC at Qasr Shemamok

Figure 5. Painted (nos. 1, 2) and Incised (nos. 3-4) Ninevite 5 sherds from the old Italian excavations (from Anastasio et al. 2012: 79, 80, nos. 13a-b, 14, 15, fig. 73, 9-12).

records the presence of ‘Incised Ninevite 5’, whereas ‘Painted Ninevite 5 sherds’ are mentioned from site no.  33 to the east of Qasr Shememok (Ur et al. 2013: 98-99). No published ceramic from the site can be specifically attributed to the Excised or Late Excised Ninevite 5 styles; furthermore, no material is present which could be dated in the mid-3rd millennium. If anything, this may suggest that the site does not contradict the general trend of settlement decline which was observed by the ARCANE group in the Tigris valley to the north in the final Ninevite 5 (ETG 4) and post-Ninevite 5 (ETG 5) phases, although evidence is so meagre here that might be easily disproved by future discoveries.16

Figure 6. Ninevite 5 miniature vessel from the old Italian excavations (from Anastasio et al. 2012: 81, no. 16 and Anastasio 2005: tav. IV, 13).

No later 3rd millennium pottery of Periods ETG 6-9 is illustrated in the available publications about Qasr Shemamok. Its presence was also not reported in a preliminary visit to the site by the regional survey team (Ur et al. 2013: 100-101); it is therefore clear that no significant occupation of these periods is attested at the site. There are, however, a few interesting objects from Furlani’s excavations, which probably date to these periods, and are therefore worth a short discussion. The first is a bifacial retouched lanceolate projectile flint (?) point (Figure  8) (no. 155 in Anastasio et al. 2012: 138), which belongs to the so-called ‘Brak’ type. As Figure 7. Painted Ninevite sherds from the French excavations (from Rouault and Masetti-Rouault 2013b: fig. 9). recently discussed by J. Thomalski (2019), this type has a wide geographical and 5, 2 and Figure 7 belong to the mature Painted Style, chronological distribution (from Eastern Anatolia to Figure 5, 3-4 to the Early Incised style, and Figure 6 to the contemporary plain ware). Not illustrated sherds 16  In fact, the same holds true for the remaining evidence recently probably belong here as well: Abu al-Soof (1964, 1968) discovered in the Erbil district mentioned above. 251

Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

Trans-Tigridian area down to the Diyala region (but, curiously enough, not west of the Tigris) in the second half of the 3rd millennium (Moorey 2002; Tonussi 2007: 335-336; Tonussi 2019).17 The idol from Qasr Shemamok does not belong to the most common and distinctive type, which is less schematic, has an emphasised nose, and can be positively compared with Central Anatolian examples. Its closest local parallels are two items from Yorgan Tepe (Starr 1937-1939: pl. 57, Q, X) and one from Nineveh (Gut et al. 2001: 81, 97, Abb. 9, 101). Different variants of simple ‘abstract’ idols have a much wider distributions, and can be found all over Anatolia down to the Aegean coast (see e.g. Zimmerman 2004). Their presence in the Trans-Tigridian region – in connection with that of the more distinctive main type – is however indicative of a distinct local tradition, which may reflect the establishment, in periods ETG 6-9, of direct connections between this area and Central Anatolia, a fact that should be evaluated in the face of the wellknown relations between Assyria and Central Anatolia in the early 2nd millennium BC.18

Figure 8. Projectile point of ‘Brak’ type from the old Italian excavation (from Anastasio et al. 2012: 138, no. 155). Dimensions: 4.5 x 1.4cm.

the Mesopotamian Lowland, and from the LC 3-4 period until the end of the 3rd millennium BC); occurrences in the Tigridian region, however, cluster in the late 3rd millennium (Periods ETG 6-9) and are possibly to be connected with an increase in warfare as a consequence of the growing involvement of the region in international political conflicts during this period. In this respect, it is also interesting to observe that a similar point was recently found at Kunara, a site in the Tanjaro valley of the Sulaimaniya district which, as we mentioned above, shows a wide late 3rd millennium BC occupation (Kepinski and Tenu 2014: 17, fig. 26; 2016: 144 f., fig. 9).

The last object (Figure 10) is a cylinder seal of siliceous limestone bearing a typical introduction scene (Anastasio 2005: 569, tav. XVI, 6; Anastasio et al. 2012: 148, no. 182).19 The surface of the seal is partially abraded and the impression is not very clear, but it can be clearly recognised that the image is composed of three figures, and represents a worshipper, who is lead by a goddess before an enthroned god beneath a crescent moon. Introduction scenes are especially typical of the Ur III dynasty, although they continue to be in use in the early 2nd millennium; as far as they are visible, the details of our scene would rather support an Ur III date. The inscription is not very clear; a reading ‘arad₂ lugal’ for the second line, as suggested by Dr. Massimo Maiocchi, who kindly examined the impression’s photo, would also support this date. Similar seals have recently turned up at other sites in the southern provinces of Iraqi Kurdistan (Kunara: Kepinski and Tenu 2014: 13, fig. 17, 2016: 145, fig. 10; Bakr Awa: Miglus et al. 2013: 56, fig. 18; Miglus 2016: 222-233, fig. 3); they confirm the relevance of this region at the transition between the Early and the Middle Bronze Age.

The second piece is a small marble idol (Figure  9) in the shape of a schematic anthropomorphic figure with large, just outlined head and short arms (Anastasio et al. 2012: 143, no. 170). It belongs to a group of highly stylised stone ‘idols’/amulets of probable Anatolian inspiration, which are relatively widespread in the

These three objects, all of which have convincing parallels in materials from old and recent excavations in Northern Iraq,20 show that the site was not completely deserted during Periods ETG 6-9, although they

Figure 9. Small marble ‘idol’ from the old Italian excavation (from Anastasio et al. 2012: 143, no. 170). Dimensions: height: 4.2cm, thickness: 1.2cm.

See also Tonussi 2007: 335-339, for a wider discussion and other references to previous literature. 18  This concept is further elaborated in Rova 2019c, passim. 19  Although the seal is undoubtedly the same, the drawing of the image published in Anastasio 2005 is incomplete, and differs in some small details from what is visible in the photo of the impression published in Anastasio et al. 2012. 20  Besides parallels listed here, the reader may also refer to Rova 2019a. Objects from old excavations are listed and discussed in the different chapters; for a preliminary list of finds from recent excavations, see especially Rova 2019c. 17 

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E. Rova: Fragments of a Hidden History: The Third Millennium BC at Qasr Shemamok

Figure 10. Ur III (?) seal from the old Italian excavation (from Anastasio et al. 2012: 148, no. 182 and Anastasio 2005, tav. XVI, 6).

certainly do not suggest that it followed the general trend of wide-spread urbanisation which characterises other contemporary centres in the region.21 One possibility is that the local focus of settlement shifted, during this period, to a neighbouring site, e.g. to the cluster of mounds located ca 1km east of Qasr Shemamok (sites 33-37, 87), at all of which Ur et al. (2013: 98-99) noticed ‘a dense surface assemblage of later third millennium sherds’, which, according to these authors, extends over a total surface of 55 ha.

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Conclusions To conclude, we hope that these modest reflections will encourage our colleagues, while not disregarding the important late 2nd and 1st millennium BC remains at Qasr Shemamok, to pay some attention to the less conspicuous remains of the Early Bronze Age, with a special consideration to the following questions: 1) to obtain a more precise attribution of Ninevite sherds to the different styles, and to map their spatial and/ or stratigraphic distribution on the mound and in its immediate surroundings, 2) to confirm the presence of Transitional (ETG 2) Ninevite 5 pottery and verify the possible existence of still earlier (ETG 1) Early Bronze Age material, 3) to positively establish the presence (or absence) of Excised Ninevite 5 (ETG 4b) and ETG 5 pottery and, more in general, of occupation dated to the transition between Periods ETG 1-4 and Periods ETG 6-9 at the site, and 4) to define the extent of late 3rd millennium occupation at Qasr Shemamok in the framework of contemporary developments in the Erbil and Sulaimaniya regions of northern Iraq. Bibliography Abu al-Soof, B. 1964. Uruk Pottery from the Dokan and Shahrazur Districts. Sumer 20: 37-44. Abu al-Soof, B. 1968. Distribution of Uruk, Jemdet Nasr, and Ninevite V Pottery as Revealed by Field Survey Work in Iraq. Iraq 30: 74-86. For contemporary occupation at sites of the Erbil and Sulaimaniya provinces (Erbil, Tell Baqrta, Bakr Awa, Kunara), see the discussion in the previous paragraph. 21 

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Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

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La céramique côtelée de Djézireh à la fin du Bronze ancien: un type de décor, un type de pâte, un répertoire morphologique et/ou un marqueur chrono-culturel ? Juliette Mas

UMR 7192 – PROCLAC, Paris

La céramique fait office de principal marqueur chronologique et parfois également de marqueur culturel. L’étude des assemblages de poterie permet en effet d’observer l’existence de régions caractérisées par une production céramique au moins en partie similaire grâce à l’adoption de répertoires formels, d’argiles et de procédés techniques communs. Des pâtes céramiques spécifiques, des décors ou certains traits morphologiques des vaisselles anciennes servent donc à borner périodes, phases chrono-culturelles et provinces céramiques, car ils se distinguent aisément au sein des assemblages de poterie1. De nombreux chercheurs se sont intéressés aux principaux types formels de céramiques, de décors ou pâtes qui permettent de poser des jalons dans le paysage archéologique du Proche-Orient du IIIe millénaire av. J.-C. C’est notamment le cas de la céramique dite « Ninive 5 », de la céramique écarlate, de la céramique métallique, de la céramique de l’Euphrate à bandes rouges, de la céramique peignée et incisée, de la Smeared Washed Ware ou encore des bols de type cymarecta. Ces principaux types formels, de céramiques ou de décors, ont récemment été regroupés dans le volume interrégional sur la céramique de l’ambitieux projet ARCANE – Associated Regional Chronologies for the Ancient Near East and the Eastern Mediterranean (Lebeau 2014). Toutefois, cette monographie, dont le but était d’aider à la synchronisation des chronologies des différentes régions définies dans le cadre du projet, ne reprend pas les types céramiques représentés dans une région unique, et ce, même si certains constituent d’importants fossiles directeurs. C’est notamment le cas d’un décor  caractéristique de Haute Mésopotamie du Bronze ancien, et plus particulièrement de la région de la Djézireh à la fin du IIIe millénaire av. J.-C. : le décor côtelé, sur lequel bien peu a été écrit.

céramiques, qu’elles aient été d’usage domestique et quotidien, ou «  de luxe  ». Ces besoins, alors plus importants et concentrés dans les centres urbains, ont pu être satisfaits grâce à une production de masse de céramiques standardisées, permise par le développement et la maîtrise du tour rapide. Cette standardisation liée à la nécessité de rationnaliser et d’augmenter la production a entraîné une raréfaction des vaisselles décorées, dont le temps de production ne permettait probablement pas de répondre dans des conditions et délais satisfaisants à l’importance des besoins en vaisselle de luxe des maisonnées urbaines. Les potiers ont donc trouvé des alternatives en développant des vaisselles de prestige à la pâte et/ ou au traitement de surface spécifiques, telles que par exemple la céramique métallique, la céramique peignée ou encore la céramique côtelée, dont la production étaient plus rapides que les céramiques aux décors peints ou incisés. Ces vaisselles ont alors fait office de céramique de luxe durant la deuxième partie du IIIe millénaire, période durant laquelle les décors peints sont extrêmement rares, contrairement au périodes précédente et suivante où les céramiques peintes dites « Ninive 5 » et « Khabour » sont largement distribuées. La céramique côtelée de Djézireh: définition et caractères techniques La céramique côtelée – corrugated ou ribbed pottery en anglais – est une céramique caractérisée par un décor composé d’un ensemble de petits bourrelets, d’une largeur oscillant entre environ 0,5 et 2cm, espacés de quelques millimètres. L’examen des assemblages de Djézireh démontre une très importante standardisation de ce décor, dont la régularité est facilitée par la mise à profit de l’énergie cinétique. En effet, l’espacement entre les bourrelets ou les «  côtes  » correspond en fait aux doigts du potier, le décor côtelé étant obtenu par une pression manuelle sur la surface des poteries à la fin du façonnage, après lissage, alors qu’elles sont encore sur le tour, et ce, même dans le cas des grandes jarres qui sont montées au colombin et mises en forme au tour (van As et Jacobs 2000). Dès lors, le décor côtelé peut soit être assimilé à un décor soit à un traitement de surface, ou plutôt à un traitement de surface

Contexte d’apparition de la céramique côtelée La Mésopotamie du Nord a connu au Bronze ancien un essor des villes. Le regroupement des populations urbaines en un même lieu a entraîné l’émergence de nouveaux besoins, notamment en vaisselles 1 

Voir notamment Lebeau 1990; Mazzoni 1985 et 1999; Rova 1996.

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J. Mas: La céramique côtelée de Djézireh à la fin du Bronze ancien décoratif. Ce décor, ou traitement de surface décoratif, est généralement localisé sur la partie supérieure des vaisselles. Les décors côtelés peuvent néanmoins, dans de rares cas, se développer presque sur la totalité de la hauteur des pots.

Le répertoire morphologique compte également des petites jarres globulaires, à large ouverture, col généralement court et concave et lèvre en bandeau ou en bourrelet parfois rainurée (Figure 1.4). Elles sont attestées à Tell Brak (Oates 2001 fig. 425.802-803 et 806), à Tell Beydar (Rova 2003 type S.SJ01  ; Debruyne 1997 pl. I.6 ; Bretschneider et Cunningham 2007 fig. 23. 58175-C-1, C-6-7, C-9 et C-13 ; Pruss 2011 fig. 21.16437C-1  ; Gavagnin et Mas à paraître), à Tell Mohammed Diyab (Nicolle 2006 fig. 7-22.11) et à Tell Abu Hujeira (Suleiman et Quenet 2006 : 88 n°305).

L’étude des assemblages céramiques des sites de Haute Mésopotamie à la fin du Bronze ancien permet de mettre en évidence que le traitement décoratif côtelé orne des vaisselles qui présentent presque systématiquement des caractéristiques techniques communes. En effet, les vaisselles ainsi décorées sont façonnées avec une pâte extrêmement dense à dégraissant minéral de très petit calibre, souvent invisible, même si la publication du matériel des sites de Tell Brak ou de la Tell Leilan Survey font état d’exemples à dégraissant végétal fin (Oates 2001; Arrivabeni 2010: 20). La pâte des vaisselles côtelées est de couleur beige très clair, presque blanche (Munsell Soil Color Charts 2.5Y 8/2-3 et 5Y 8/2) et leur cuisson est haute. Les pots à décor côtelé sont auto-engobés2. L’utilisation de cette pâte céramique spécifique semble s’être limitée à la production de céramique côtelée, c’est du moins ce qu’il nous a été donné d’observer au sein de l’assemblage céramique du site de Tell Beydar (Gavagnin et Mas à paraître).

Les jarres moyennes présentent généralement une ouverture plus réduite, une panse globulaire et une base ronde, un col concave, une lèvre étalée, biseautée ou en bourrelet parfois rainurée (Figure 2.1). Elles sont attestées à Tell Brak (Oates 2001 fig. 425.801, 804-805, et 811-812), à Tell Beydar (Pruss 2011 fig. 23.16345-C-7 ; Gavagnin et Mas à paraître), à Tell Abu Hujeira (Suleiman et Quenet 2006 : 70 n°187), à Tell Biʾa (McMahon 2014 fig. 3.6), à Tell Melebiya (Lebeau 1993 pl. 165.3 et 187.1), à Chagar Bazar (McMahon et Quenet 2007 pl. 3.27.130) et dans la région de Tell Leilan (Arrivabeni 2010 pl. 4.8). Des exemples de jarres moyennes globulaires à anses ont été découverts à Tell Beydar en contexte funéraire (Figure 2.2). Les jarres de grandes dimensions sont de forme globulaire, possèdent une base ronde ou aplatie, un col court concave et une lèvre en bourrelet parfois rainurée (Debruyne 1997 pl.  II.1  ; Oates 2001 fig. 425.809-810  ; Gavagnin et Mas à paraîte; Figure 2.3-4).

La céramique côtelée : un répertoire morphologique ? Le traitement décoratif côtelé, donc appliqué à des poteries façonnées avec une pâte spécifique, est associé à un répertoire morphologique se limitant à quelques formes. En effet, les types formels ornés d’un côtelage sont peu nombreux, se déclinant parfois en plusieurs formats.

Les formes fermées, quelles que soient leurs dimensions, peuvent voir leur base perforée3. L’examen de ces vaisselles révèle que les lèvres triangulaires rainurées4 semblent être caractéristiques de la céramique côtelée et ne pas être associées à des poteries non-côtelées et à pâte commune.

Les formes ouvertes sont rares au sein du répertoire de la céramique côtelée. Il s’agit de larges jattes à base aplatie, parfois légèrement concaves ou convexes, aux parois convexes et à la lèvre en bandeau replié ou rentrante, parfois munis de tenons (Figure 1.1-2). Ces types sont attestés à Tell Beydar (Debruyne 1997 pl. I.1  ; Pruss 2011 fig. 22.42100-C-1  ; Gavagnin et Mas à paraître).

La pâte dense beige très clair, les types morphologiques identifiés et le décor côtelé sont donc corrélés de façon extrêmement étroite. En effet, ces types morphologiques ne semblent jamais être façonnés avec une autre pâte et dépourvus de côtelage. De même, la pâte dense de couleur beige très clair n’est pas utilisée pour façonner des pots se conformant à d’autres types et ne présentant pas de décor côtelé. Enfin, le traitement décoratif côtelé n’orne pas d’autres types morphologiques que ceux reconnus plus haut et semble systématiquement décorer des vaisselles façonnées avec le même type de pâte. La céramique côtelée correspond donc à une production extrêmement standardisée, tant du point de vue de son traitement décoratif, de sa pâte, que des types morphologiques auxquelles elle se réfère.

Les formes fermées sont beaucoup plus courantes dans le répertoire de la céramique côtelée. On retrouve ainsi communément des petites jarres cordiformes, à large ouverture, à col réduit, et à lèvre éversée, souvent de section triangulaire et rainurée (Figure 1.3). Ces petites jarres sont bien attestées à Tell Brak (Oates 2001 fig. 425.807-808), Tell Beydar (Gavagnin et Mas à paraître)  ou encore à Tell Mohammed Diyab (Nicolle 2006 fig. 7-22.10). L’auto-engobe consiste en l’étalement du liquide rejeté par les parois lors du tournage ou du séchage (eau de ressuage): Tunca et Mas 2018. 2 

3  4 

257

Voir notamment Oates 2001 fig. 425.803, 806 et 808. Beydar Type R.SJ.027 (Rova 2003).

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Figure 1. Vaisselles côtelées provenant de Tell Beydar et de Tell Brak: 1. Tell Beydar, d’après Gavagnin et Mas à paraître; 2. Tell Beydar, d’après Gavagnin et Mas à paraître; 3. Tell Brak, d’après Oates 2001 fig. 425.808; 4. Tell Beydar, d’après Pruss 2011 fig. 21.16437-C-1.

La céramique côtelée  : marqueur d’une province céramique ?

est toutefois facilement différenciable du traitement décoratif abordé ici. En effet, ces décors sont plus fins, l’espace entre les cannelures est réduit et, au moins dans le cas de la céramique métallique, un outil de type estèque a vraisemblablement été utilisé. Dans la même perspective, dans le Moyen Euphrate syrien, la Mésopotamie centrale ou dans l’aire caliciforme, on assiste au développement d’un décor côtelé, sur la partie haute de certaines vaisselles, qui se différencie également en de nombreux points de celui de la céramique côtelée de Djézireh. Là aussi, les bourrelets composant le décor sont plus fins et plus rapprochés. En outre, ces cannelures ornent des vaisselles se conformant à un répertoire morphologique différent, même si celui-ci semble également restreint. Enfin, la pâte des vaisselles est également dissemblable  : elle est moins dense, moins fine, présente un dégraissant de calibre plus important et leur surface est souvent rendue bicolore par des jeux d’oxydo-réduction lors de la cuisson, en particulier dans le cas des petites jarres. Parmi les poteries ainsi décorées, on peut notamment citer les gobelets dits «  de Hama  », souvent peints et largement distribués en Syrie, de l’Oronte à l’Euphrate, et de façon plus sporadique en Djézireh8, mais on

La céramique côtelée se développe en Haute Mésopotamie dans la région de la Djézireh et y est attestée avec une plus grande occurrence dans les parties occidentale et centrale du triangle du Khabour (Arrivabeni 2010  : 20  ; Rova 2011  : 78). Les exemples publiés ne sont néanmoins pas très nombreux, mais cette faible représentation est notamment due au fait que peu de niveaux de la période de développement de la céramique côtelée ont été fouillés dans la partie orientale de la Djézireh5. Les limites géographiques du développement de la céramique côtelée correspondent au Bronze ancien à celles de la province céramique éponyme de la Djézireh. En Djézireh et dans le Moyen-Euphrate, des décors côtelés, ou plutôt cannelés, apparaissent également sur des récipients en céramique métallique au IIIe millénaire6, ainsi que sur des petits gobelets tronconiques, communément appelés sugar-loaf beakers7. Leur décor Elle représente néanmoins 21% de la céramique décorée datant du IIIe millénaire à Tell Beydar (Gavagnin 2010: 86). 6  Voir notamment les types EJZ 38 et 52 datés de l’EJZ 3b (Rova 2011: pl. 7.4 et 20), ou cet exemple de Terqa (Kelly-Buccellati 2007: pl. III. 28). 7  Il s’agit du type EME 90 (Sconzo 2015: 128 ; pl. 17) daté de la période EME 4. Voir également Sconzo 2007: fig. 17.1 et 17.11; Bolger et Peltenburg 2015: fig. 6.1. On retrouve également sporadiquement 5 

ces petits gobelets dans la Balikh (Pruss 2000: fig. 2.d) et dans le bas Moyen Euphrate syrien (Mas 2014: fig. 5). 8  Voir notamment, à propos des gobelets de Hama caractéristiques de la production de la Syrie intérieure au Bronze ancien IV, Welton et Cooper 2014.

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J. Mas: La céramique côtelée de Djézireh à la fin du Bronze ancien

Figure 2. Vaisselles côtelées provenant de Tell Biʾa, Tell Beydar et Tell Brak: 1. Tell Biʾa, d’après McMahon 2014 fig. 3.6; 2. Tell Beydar, d’ap. Gavagnin et Mas à paraître; 3. Tell Brak, d’après Oates 2001 fig. 425.809; 4. Tell Brak, d’après Oates 2001 fig. 425.810.

retrouve également ce type de cannelures sur des jarres ou des calices9.

sur lesquelles se concentre A. McMahon dans son article, bien que contemporaines, sont caractéristiques de Mésopotamie centrale et méridionale. Elles sont toutefois également attestées à Tell Brak, dont la poterie de la fin du IIIe millénaire, bien qu’indéniablement ancrée dans la tradition céramique de la Djézireh, montre des similitudes avec le matériel de la région de la Diyala (Oates 2011), et, comme le remarque A. McMahon, ces jarres sont absentes des autres sites de la Djézireh (McMahon 2014 : 224).

Dans le cadre de la synthèse interrégionale de l’ARCANE, A. McMahon a rapproché le décor côtelé de celui des jarres carénées akkadiennes (McMahon 2014). Il s’agit toutefois là encore d’un type de décor différent associé à un répertoire morphologique également bien distinct. En outre, les jarres carénées à épaule moulurée C’est notamment le cas de certaines vaisselles de Terqa (Mas à paraître) ou de Tell Biʾa (Strommenger et Kohlmeyer 1998: Taf. 38.12 ; 44.6 ; 75.8 ; 99.4 et 158.5 ; 143.6-7 et 158.4-6) datées du Bronze ancien III. 9 

Ces différents types de décor qui apparaissent dans les provinces céramiques voisines au Bronze ancien, se 259

Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

distinguent donc en de nombreux points et ne font en réalité que souligner le caractère homogène et singulier de la céramique côtelée de Djézireh.

également été attribuée à la période post-akkadienne par A. McMahon et P. Quenet (McMahon et Quenet 2007 : 96, pl. 3.27.130 : type SJ 5D).

La céramique côtelée : un marqueur chronologique ?

Les données à disposition aujourd’hui permettent selon nous de renoncer aux doutes quant à l’apparition de la céramique côtelée à l’époque EJZ 3b, pour l’attribuer au début de la période EJZ 4, les premières phases de la période correspondant selon toute vraisemblance à sa plus grande période de production, même si elle semble avoir perduré jusqu’à la fin de l’EJZ4 (Lebeau 2000 : 177 contra Lebeau 1993).

La céramique à décor côtelé est caractéristique de la Haute Mésopotamie durant la période akkadienne. Elle apparaît en effet au moment de la conquête des territoires septentrionaux par les Akkadiens, qui correspond à un moment où l’on assiste à un renouvellement partiel des répertoires morphologiques de la poterie en Mésopotamie du Nord (Lebeau 2000  : 174). Toutefois, selon certains auteurs, son apparition pourrait être légèrement plus ancienne. Ainsi, M. Lebeau attribue les deux fragments de jarres moyennes à décor côtelé, découverts dans le niveau 2 des chantiers B et C de Tell Melebiya daté de la période des Dynastiques Archaïques IIIb, et quoiqu’il en soit à une période pré-sargonique (Lebeau 1993 pl.  165.3 et 187.1 ; p. 275-276.). C’est également à cette conclusion que sont arrivés A. Suleiman et P. Quenet concernant une jarre fragmentaire de Tell Abu Hujeira provenant de la tombe T.3 (Suleiman et Quenet 2006  : 88 n°305). Les auteurs ont en effet hésité à attribuer la « phase des tombes » du site à l’époque EJZ 4 plutôt qu’à la période EJZ 3b, laissant en suspens cette datation jusqu’à une détermination plus précise de la chrono-stratigraphie des sites de la région (Suleiman et Quenet 2006  : 21). Ils ont en revanche daté une jarre moyenne côtelée fragmentaire, provenant de la Phase C-1 du Chantier B, de la période EJZ 3b (Suleiman et Quenet 2006  : 70 n°187).

La céramique côtelée : un fossile directeur akkadien La céramique côtelée constitue donc bien un fossile directeur important dans les assemblages céramiques de la région de la Djézireh, même si elle n’a pas été retenue dans la typologie de la Tell Hamoukar Survey (Ur 2010). Il est vrai que si cette céramique spécifique est très bien attestée à Tell Beydar, les exemples sur les sites environnants sont assez rares, probablement parce qu’ils sont actuellement en cours de publication, et donc toujours inconnus de la communauté scientifique10. En effet, malgré l’importance de la période akkadienne et le grand nombre de sites occupés durant cette période qui ont été fouillés dans la région de la Djézireh, la poterie akkadienne demeure peu connue, et la question d’un éventuel renouvellement de la production céramique au début de la période demeure aujourd’hui discutée (Rova 2011 : 64). Si l’on considère les données dans leur ensemble, l’apparition de la céramique côtelée semble être contemporaine, sinon corrélée, à la conquête des territoires septentrionaux par l’empire akkadien et participer, d’une part, à l’établissement de nouveaux répertoires morphologiques en Haute Mésopotamie au début de l’EJZ 4, et, d’autre part, à la poursuite d’une standardisation de la production céramique –  notamment en ce qui concerne les vaisselles «  de luxe » – initiée durant la période précédente, et qui se traduit notamment par une continuité des modes de façonnage (van As et Jacobs 2000).

Cette datation haute contredit les données que nous avons recueillies à Tell Beydar, où les vaisselles côtelées sont uniquement attestées durant la période EJZ 4, et ce, malgré l’importance des niveaux archéologiques datant de l’EJZ 3b qui ont été fouillés, et la quantité de matériel céramique récolté (Gavagnin et Mas à paraître). D’autres auteurs ont, quant à eux, proposé une datation basse pour la céramique côtelée. Ainsi, les nombreux exemples de cette poterie découverts à Tell Brak ont été attribués à la Phase N (Oates 2001 fig. 485), qui remonterait selon les fouilleurs du site à la période dite « post-akkadienne », soit à la fin de l’EJZ 4 (Oates, Oates et McDonald 2001). On peut toutefois émettre quelques réserves quant à cette attribution chronologique, dans la mesure où les autres éléments de la dite phase N sont largement attestés sur les sites environnants à l’époque akkadienne. En outre, la datation de la phase précédente – la phase M – estimée par ses fouilleurs à l’époque akkadienne, soit la première partie de l’EJZ 4, a révélé une poterie similaire au matériel plus ancien mis au jour sur les autres sites de Djézireh (généralement attribué aux périodes EJZ 3b). Néanmoins, une jarre fragmentaire similaire provenant de Chagar Bazar a

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262

À propos de l’occupation d’époque assyrienne à Mari. Quelques observations préliminaires sur la documentation sigillographique Dominique Beyer

Université de Strasbourg

Dans les couches de surface du Tell Hariri, dans le secteur qui allait révéler les vestiges du grand palais royal de la période amorite, ainsi que dans la zone centrale, au nord de la Haute Terrasse (la pseudoziggurat), André Parrot a été très vite confronté à la présence de nombreuses tombes, attribuées aux périodes séleucide, néo-babylonienne, mais surtout assyrienne. Le fouilleur, occupé à dégager en détail l’une des résidences royales les plus spectaculaires de l’Orient ancien, puis par la suite bien d’autres monuments importants de la ville, n’a jamais eu le temps de mener à son terme l’étude des tombes, qu’il avait pourtant engagée. Ce travail a été réalisé dans l’étude d’ensemble publiée par Marylou Jean-Marie, mais l’étude du matériel reste à faire1. C’est surtout la nécropole d’époque assyrienne qui a retenu l’attention du découvreur de Mari, impressionné en particulier de découvrir des tombes souvent riches et intactes, «  ce qui est rare dans une ville antique, lorsque les sépultures sont celles de gens aisés, donc dotées d’un ‘mobilier’ funéraire de choix. Assyriens  ? Les objets retrouvés le prouvent. Militaires ? Le mobilier funéraire l’implique sans doute aucun » (Parrot 1974 : 146-147). Pour le fouilleur, ces tombes assyriennes seraient donc celles d’une garnison étrangère, commandée par un personnage dont il pensait avoir retrouvé la résidence à l’est du Temple aux lions2. Marylou Jean-Marie souligne pour sa part la relative rareté, en fait, des armes retrouvées dans les tombes3, ce qui incite à la prudence si l’on cherche à en faire un argument pour suggérer le caractère militaire de la population mariote de ce temps. Il convient également de s’interroger sur le caractère véritablement assyrien de la plupart de ces sépultures et sur la permanence de la nécropole entre la fin du Bronze Récent et l’Âge du Fer. L’examen des sceaux retrouvés ici ou là dans certaines de ces tombes pourra peut-être contribuer

à fournir quelques éléments de réponse, même si l’enquête n’en est encore qu’à ses débuts4. C’est un plaisir pour moi d’offrir ces quelques lignes en bien amical hommage à Olivier Rouault, en souvenir de nos nombreuses rencontres et de nos préoccupations communes sur le Moyen Euphrate, à Mari, Terqa, Masaïkh ou plus simplement à Lyon ou Paris. Il ne m’en voudra sans doute pas de lui rappeler, dans ces pages, la teneur d’un certain colloque lyonnais. Il convient de souligner au préalable la mise en évidence, sur le terrain, pour la période considérée, de trois nécropoles distinctes, en fonction de la progression des fouilles. Le cimetière 1 (=  C1) correspond à l’emplacement de la cour 106 du Grand Palais Royal et de quelques salles environnantes. De nombreuses tombes proviennent également de la grande cour 131, ainsi que de certaines salles adjacentes, au sud comme au nord (cimetière 2 = C2). Enfin, un troisième cimetière (C3) a été défini au nord et à l’est de la Haute Terrasse5. Comme le précise Jean Margueron, « c’est donc un total avoisinant les quatre cents tombes (près du tiers de toutes les tombes retrouvées à Mari) qui documente de façon fort riche cette période par ailleurs mal connue  » (Margueron 2004  : 532). Jean-Marie (1999) distingue, pour la période médio-assyrienne, un total de 384 tombes (63 en C1, 233 en C2, 88 en C3) contre 4 seulement pour le premier millénaire. Dans cet ensemble, on remarquera que les sceaux n’ont pas été nombreux parmi les objets du mobilier funéraire  : 20 cylindres, en pierre ou en fritte, et 10 cachets. Il conviendrait d’y rajouter Ce travail s’insère dans l’opération du Corpus des sceaux de Mari, fouilles anciennes et récentes, engagée depuis un certain nombre d’années. L’une des difficultés réside naturellement dans l’impossibilité qu’il y a actuellement de consulter la documentation sur place, en Syrie. En ce qui concerne la période considérée ici, le travail n’a été encore qu’engagé, et les informations présentées dans le cadre de cette contribution doivent être considérées comme très provisoires. 5  Jean-Marie 1999: 42 et suivant On trouvera, aux pl. 8-9, 12-15, les plans de ces trois cimetières. On remarquera à ce propos qu’ici ou là, quelques tombes ont été creusées dans les murs du palais euxmêmes, ce qui témoigne bien du caractère de ruine très dégradée que présentait la somptueuse demeure de Zimri-Lim quelque cinq siècles après sa chute. 4 

Jean-Marie 1999. Son corpus, de 1100 tombes, concerne les trouvailles d’André Parrot, entre 1933 et 1974, mais aussi celles de la mission de Jean Margueron, de 1979 à 1993. 2  Voir Margueron 2004: 531-532. On consultera également l’ensemble du chapitre consacré à Mari à l’époque médio-assyrienne (fin XIVe-début XIIe siècle), p 530-536. 3  Jean-Marie 1999: 78. Le pourcentage des tombes d’époque médioassyrienne contenant des armes ne dépasse pas 4%. 1 

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une vingtaine de scarabées, la plupart en fritte6, qui servaient le plus souvent d’amulettes et d’objets de parure, mais dont on connaît également l’usage, à l’occasion, comme sceaux. Ce peut être de même le cas pour quelques rares bagues de coquille (Beyer 1982) parmi les 243 bagues et anneaux de coquille répertoriés. Dans le cadre de cet examen encore très provisoire, seuls les cylindres seront pris en compte7. La tombe 133 (C1)8 Dans cette tombe en pleine terre de la cour 106 du palais, le mobilier funéraire comportait, parmi les petits objets, un scarabée de fritte et deux sceaux-cylindres :

Entre deux lignes d’encadrement, quadrupède très schématique, de profil à gauche, sans doute un taureau androcéphale, s’approchant d’un végétal très stylisé à quatre paires de branches obliques. Style schématique, médio-assyrien provincial.

M.1230 = Louvre, AO 19016 : cylindre de pierre noire M.1231 = Louvre, AO 19017 : cylindre de fritte On regrettera le fait que ces documents non étudiés par A. Parrot, bien qu’enregistrés au musée du Louvre, ne soient pas pour le moment accessibles9…

La tombe 649 (C2) Cette tombe, creusée en pleine terre dans les vestiges du mur sud de la cour 131, près de la salle 135, ne semble avoir livré qu’un cylindre pour tout matériel funéraire11.

La tombe 630 (C2) Retrouvée dans la partie est de la cour 131, cette sépulture en pleine terre a livré, outre un scarabée de fritte et des bagues de coquille, deux cylindres de fritte10.

M.4219 = Musée de Damas, 1720 (Figure 3) : cylindre de fritte jaune-vert ; h. 2,3cm, ⌀ 1cm.

M.4160 = Musée de Damas, 1717 (Figure 1) : cylindre de fritte jaune-vert ; h. 2,4cm, ⌀ 1cm.

Entre deux lignes d’encadrement, deux rangs de poissons nageant à droite vers des coquillages ; à côté, végétal stylisé à cinq paires de branches obliques. Style schématique, tradition mitannienne, «  Common style »12.

Entre deux lignes d’encadrement, quadrupède à cornes, de profil à droite, s’approchant d’un arbre stylisé pour en brouter les branches obliques. Style schématique, médio-assyrien provincial.

La tombe 287 (C2)13

M.4161 = Musée de Damas, 1718 (Figure 2) : cylindre de fritte jaune-vert ; h. 2,3cm, ⌀ 1cm.

Cette tombe à double cloche a été retrouvée au sudest de la cour 131, à l’extérieur du palais, au sud de la salle S. Avec trois scarabées en pâte de verre, la tombe comportait trois cylindres :

L’un de ces scarabées, d’une série de 6 provenant de la tombe 119, est au nom du pharaon Sethnakht, le fondateur de la XXe dynastie, qui aurait régné entre 1186 et 1184. La présence de ce document (M.12065 = Louvre, AO 19035) offre un précieux terminus pour la datation de cette tombe: Beyer 1982: 179, fig. 23. 7  Les dessins présentés ici sont de l’auteur. Sauf pour les n° 5-7, faits d’après les photos de la mission Parrot, ils ont été réalisés d’après les empreintes des cylindres faites sur place à Alep, Damas ou Paris. 8  Jean-Marie 1999: 120 et pl. 8, 30. 9  Ils font partie d’un lot noté « chez M. Parrot depuis 1955 » et non encore retrouvé. 10  Jean-Marie 1999: 157-157 et pl. 15, 81 et 83. 6 

Jean-Marie 1999: 159 et pl. 15. Ce thème très schématique, qui remonte aux séries de la période de Djemdet Nasr, est répandu dans la glyptique mitannienne commune, largement diffusée. On en trouve entre autres des exemples en milieu kassite à Nippur : Matthews 1992: n° 202-203; autres exemples dans l’étude de Salje 1990: pl. VII, n° 136-144. 13  Jean-Marie 1999: 132 et pl. 9, 42. 11  12 

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D. Beyer: À propos de l’occupation d’époque assyrienne à Mari M.1391 = Louvre, AO 19813 (Figure 4) : cylindre de pierre noire, en partie érodé ; h. 3,4cm14.

une étoile et quelques petits globules évoquant des étoiles, en particulier le groupe des Pléiades. Style néoassyrien. M.1393 = Louvre, AO 19816  (Figure 6)  : cylindre de pierre noire  ; h. 2,3cm, ⌀ 1,3cm, ébréché aux extrémités.

Scène de banquet  : un personnage manipulant un éventail s’adresse à un souverain assis sur un fauteuil à haut dossier, tenant une coupe à la main. Entre les deux, une table à pieds en forme de pattes de bovidé, chargée de victuailles, l’usure forte du cylindre ne permettant pas de lire les détails. À droite, un serviteur tenant une lance (?). Dans le champ, une étoile et le croissant lunaire, ainsi que quelques petits motifs indistincts. Bordure supérieure du cylindre en frise de petites cases obliques. Style néo-assyrien linéaire, IXe-VIIIe siècle av. J.-C. env.15.

Scène rituelle très schématique, associant deux personnages levant la main de part et d’autre d’une table d’offrande portant un récipient (?). Celui de droite, dont la tête est tronquée, tient un arc appuyé au sol. Arbre dans le champ17. Style néo-assyrien schématique linéaire.

M.1392 = Musée d’Alep, M.4584 (Figure 5) : cylindre de verre bleu ; h. 2,3cm, ⌀ 1,1cm.

Il est clair par conséquent que cette tombe 287 n’appartient pas à la période médio-assyrienne, ce que déjà la présence d’une fibule18 pouvait suggérer, et il convient de l’ajouter à la série trop réduite des tombes du 1er millénaire. La tombe 293 (C2) Cette tombe, à l’extérieur du palais, au sud-est de la cour 131, comportait un sarcophage de terre cuite. Le seul objet recueilli semble être précisément un sceaucylindre19.

Deux quadrupèdes galopant vers la gauche, dressés sur leurs pattes arrière, formant frise. La mauvaise conservation du document ne permet pas de préciser s’il s’agit de chevaux, mais c’est vraisemblable16. Le corps est marqué de stries obliques. Dans le champ,

M.1386 = Musée d’Alep, M.4568 (Figure 7) : cylindre de fritte beige-verdâtre ; h. 2,3cm, ⌀ 1cm.

Archer en longue robe tirant à droite, dans le dos d’une créature fabuleuse à tête humaine, corps de scorpion, ailes d’oiseau ; trois globules en colonne verticale devant elle, quatre en rang horizontal en-dessous d’elle. Ligne horizontale partielle dans le haut. Style néo-assyrien, IXe-VIIIe siècles av. J.-C20.

Parrot 1969: 162, fig. 206. Ce thème est proche des scènes rituelles recensées par Herbordt 1992: pl. 2, n° 1-8 et Collon 2001: pl. IX, n° 114-117. Un parallèle très étroit, pour l’iconographie comme pour le style, appartient au musée d’Alep: Hammade 1987: n° 239. Voir également des exemples chez Porada 1948: n° 673-674; Moortgat: 1940, n° 660, 662-664. Pour Assur, Klengel-Brandt 2014: n° 151-188. 16  On comparera ce document avec le cylindre du musée d’Alep : Hammade 1987: n° 253, attribué au VIIe siècle. Composition semblable, par exemple, sur le cylindre A.623 du Louvre : Delaporte 1923 : pl. 86. Exemples de frises animalières chez Collon 2001, pl. VI, n° 79-81, VII, n° 87-92. La photo du cylindre M.1392 publiée ici, fig. 5, est celle de la mission d’André Parrot, bien plus lisible que celles que j’ai pu faire en automne 2004 à Alep : le cylindre de verre a en effet beaucoup souffert depuis sa découverte en 1937. Il a été incorporé au catalogue de Hammade 1994: 49, n° 333, mais mal interprété et attribué à l’Early Dynastic III. 14  15 

Scènes du même type chez Herbordt 1992: n° 12-13. Visible sur la photographie au centre du collier chez Jean-Marie 1999: pl. 42, en haut à gauche. 19  Jean-Marie 1999: 132 et pl. 7, 9 et 42. 20  Hammade (1994: 199, n° 598) l’attribue de manière erronée au Middle Assyrian, tout comme le cylindre du Tell Abu Danné (n° 424), de style et de thématique pourtant identiques, qui est classé SyroMitannian. Voir infra, le cylindre M. 3963 de la tombe 563 (fig. 10) et le n° 6, pl. 5 chez Herbordt 1992. 17  18 

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cylindres, ce qui est pour le moins exceptionnel23. Le statut de cette femme devait certainement être particulièrement élevé. M.3952 = Musée de Damas, 1420 (Figure 9) : cylindre de pierre noire non déterminée, extrêmement érodée ; h. 3,6cm, ⌀ 1,4cm.

Cette tombe également doit être classée parmi les tombes néo-assyriennes. La tombe 363 (C3) Du type double cloche, cette tombe renfermait une coupe en bronze et un cylindre21 : M.1930 = Musée de Damas, 2026 (Figure 8) : cylindre en cristal de roche ; h. 1,8cm, ⌀ 1cm.

Restes très évanescents de deux figures en face à face : monstre ailé à gauche, à tête illisible, mais sans doute de dragon, face à un héros demi-accroupi, ailé lui aussi, dont la main droite, seule visible, est tendue vers le cou du monstre. Dans le champ, un croissant lunaire couché et, au-dessus de la ligne de sol, un motif végétal à deux branches. D’autres petits motifs, dispersés dans le champ, sont difficiles à différencier des éraflures et éclats du cylindre. Style néo-assyrien linéaire24. M.3963 = Musée de Damas, 1421 (Figure 10) : cylindre en fritte verdâtre ; h. 2,5cm, ⌀ 1cm.

Scène d’hommage rendu par un orant à longue robe à Ishtar d’Arbèles dans son cercle d’étoiles très stylisé  ; disque solaire ailé à deux pattes surmontant un motif végétal fait de lignes obliques et horizontales, comme le disque ailé. Le style très schématique de la gravure provient de l’utilisation très poussée des instruments rotatifs, bouterolles et molettes. Style néo-assyrien, drilled style, VIIIe-VIIe siècles av. J.-C.22 La tombe 563 (C3) Dans un sondage effectué au nord de la Haute Terrasse, André Parrot a dégagé en 1963 une tombe de femme, en double cloche, particulièrement riche, malgré des traces évidentes de pillage. Dans le mobilier funéraire, à côté d’autres objets, dont deux scarabées et trois cachets en fritte, on ne compte pas moins de six ou sept sceaux-

Entre deux lignes horizontales, un personnage barbu en longue robe, de profil à droite, décoche une flèche en

Jean-Marie 1999: pl. 6, 12 et 56, p. 137. Le thème d’Ishtar d’Arbèles est bien attesté sur les cylindres comme sur les cachets, et semble-t-il davantage au VIIe siècle : par exemple cylindres du musée d’Alep (Hammade 1987: n° 264 et 265, mais mal interprétés), cachets à Ninive ou Nimrud (Herbordt 1992: pl. 14, n° 24; 15, n° 9-11). Parallèles étroits, avec le disque ailé et l’arbre, chez Collon 2001: pl. XXII, n° 272-275.

Jean-Marie 1999: 153 et pl. 14, 77; Parrot 1964: 18-19 et pl. V. Le fouilleur y cite six cylindres, ce que semble confirmer la photographie de la pl. V. J’ai bien retrouvé six cylindres au musée de Damas, mais un n° M.3969, qui correspondrait à un septième cylindre, en fritte, n’a pas pu être localisé pour l’instant. 24  Parallèles chez Porada 1948: n° 611 et suivants; Collon 2001: pl. II, n° 28.

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D. Beyer: À propos de l’occupation d’époque assyrienne à Mari direction d’une créature fabuleuse qui lui tourne le dos. Ailée, elle a une tête d’homme, des pattes d’autruche et une queue de scorpion. Plusieurs motifs assez indistincts dans le champ. Style néo-assyrien linéaire, IXe-VIIIe siècles av. J.-C.25

Devant le taureau, c’est-à-dire également derrière le personnage assis, le champ comporte deux serpents au corps ondulant de part et d’autre de la corne du taureau. Le style très schématique du sceau ne permet pas d’identifier le personnage assis dont les bras d’ailleurs manquent, de même que toute indication d’un costume ou d’un attribut. La coiffure est indéfinissable. Devant le personnage, mais très érodée, une nouvelle étoile, à neuf branches. Style néo-assyrien schématique ?

M.3964 = Musée de Damas, 1422 (Figure 11) : cylindre de fritte bleue ; h. 3,15cm, ⌀ 1,25cm.

M.3966 = Musée de Damas, 1424 (Figure 13) : cylindre d’ambre27 rosé ; h. 0,8cm, ⌀ 0,55cm.

Deux taureaux ailés gambadant (et non trois), en file à gauche. Gravure à la bouterolle et à la molette miniatures. Style néo-assyrien.

À gauche un chasseur barbu, vêtu d’une jupe courte à franges. De profil à droite, il a un genou en terre, en position de tir, et décoche une flèche sur un taureau ailé qui lui fait face. Entre les deux protagonistes, un végétal schématique. Croissant dans le champ, en compagnie d’éléments mal définis. Style néo-assyrien linéaire, IXeVIIIe siècles av. J.-C.26

M.3968 = Musée de Damas, 1425 (Figure 14) : cylindre de cornaline ; h. 1,25cm, ⌀ 0,7cm.

M.3965 = Musée de Damas, 1423 (Figure 12) : cylindre de fritte vert-bleu sombre ; h. 3,2cm, ⌀ 1,5cm.

Taureau ailé à gauche, face à une créature ailée. La bordure supérieure du sceau, abîmée, ne permet pas une lecture détaillée. Entre les pattes des deux protagonistes, une étoile. Style néo-assyrien. Au terme de ce parcours rapide et très incomplet, on remarquera que l’examen de quelques sceaux a permis de rajouter deux tombes, 187 et 293, à la liste trop réduite des tombes attribuées par Jean-Marie (1999) à la période néo-assyrienne28. La progression de l’étude permettra sans aucun doute d’en rajouter quelquesunes, par exemple les tombes 304, 307 et 30829. Rappelons

Personnage assis sur la droite, sur un siège évoqué par un simple cadre, et regardant devant lui en direction d’un taureau de profil à gauche, surmonté d’une étoile à huit branches et centre cerclé. En dessous de l’animal au corps très étiré, un élément végétal très érodé.

Selon Parrot 1964: 18, note 2. Il y voit des griffons gambadant, là où je vois des taureaux ailés. Ce thème a été souvent choisi pour le décor de très petits cylindres, comme celui-ci : exemples chez Moortgat 1940: pl. 75, n° 623 (plus grossier) ou 635 (bouquetins). Sur le thème des frises d’animaux, Collon 2001: pl. VI, n° 79-81, VII, n° 87-92. 28  Quatre tombes seulement sont attribuées par l’auteur au premier millénaire av. J.-C. : les tombes 299, 480 bis, 363 et 563 (p. 61). 29  Cf. Jean-Marie 1999: pl. 48 et 49. La présence des cachets, amulettes ou fibules permet déjà de le suggérer. 27 

Kühne et al. 1980: 143-144, n° 90; cylindre presque identique, provenant d’Assur: Moortgat 1940: n° 696. L’hybride est très semblable à celui d’un sceau de Karkémish: Collon 2001: pl. VII, n° 87. Ce thème est très proche de celui, très répandu, du chasseur s’attaquant à un serpent cornu : Moortgat 1940: n° 684-695. 26  Kühne et al. 1980: 142-143, n° 89. Ce thème est bien attesté chez Porada 1948: n° 615-616; un cylindre d’Assur est presque identique, mais c’est un cheval qui remplace le taureau : Moortgat 1940: n° 640. 25 

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à cet égard que l’étude du matériel de ces tombes reste à entreprendre. Quoi qu’il en soit, le déséquilibre reste incontestablement, dans la documentation recueillie jusqu’à présent à Mari, en faveur de la série d’époque médio-assyrienne. En matière sigillographique, les quelques cylindres qui peuvent être attribués à cette période ne permettent ni une datation précise, ni une appréciation fine du caractère de la nécropole. Les documents accessibles pour l’instant apparaissent caractéristiques d’une production très provinciale et peu élaborée, où l’utilisation de la fritte, et la tendance vers le schématisme qui en découle souvent, sont à souligner. Si la présence d’une population sur le site de Mari et, sans doute, dans les environs immédiats, paraît incontestable, liée selon toute vraisemblance à une présence assyrienne dans la région, en revanche le matériel qui vient d’être évoqué est bien éloigné de la production médio-assyrienne de qualité attestée à Dur-Katlimmu au XIIIe siècle av. J.-C.30. Mari appartient au Moyen Euphrate, et le caractère volontiers international qui s’attache aux productions du Bronze Récent au Proche-Orient d’une manière générale, ne peut que se manifester davantage encore dans une zone de contacts comme celle du Moyen Euphrate, entre Babylonie kassite, nord médio-assyrien et Levant. À propos des bagues de coquille des tombes dites médio-assyriennes de Mari, dont certaines avaient pu servir de cachets, j’avais pu montrer, il y a plus d’une trentaine d’années31, l’importante diffusion de ce type particulier de sceau, le long de l’Euphrate, d’Emar à la Babylonie et au Luristan, essentiellement à la fin du XIIIe et au début du XIIe siècles. J’avais suggéré une origine kassite de ce type de matériel, ce que semblent confirmer les découvertes et travaux plus récents32. Les liens qu’offre la céramique du chantier E de Mari avec le monde kassite ont été d’autre part bien soulignés, de même que la présence d’une céramique kassite dans la région de Terqa, à Mashtale33. La situation de la région, à la fin du Bronze et au tout début du Fer, apparaît par conséquent plus complexe et nuancée que du temps des fouilles d’André Parrot, et la vivacité de la culture locale plus profonde (Masetti-Rouault 2001).

IXe siècle av. J.-C. Les tombes qui les ont livrés sont, on l’a vu, en nombre trop limité pour que des conclusions puissent être réellement tirées. On sait pourtant, grâce aux travaux menés dès 1997 par Maria-Grazia MasettiRouault à Tell Masaïkh, que la présence assyrienne est vigoureuse dans la région dès Assurnasirpal II, à une soixantaine de km seulement en amont de Mari34. Les sceaux néo-assyriens examinés ici montrent un caractère assyrien plus affirmé que ceux de la période antérieure. Si l’on prend en considération les zones de découverte des quelques tombes du Fer, on voit qu’elles appartiennent aux environs du palais royal, et surtout au nord, là où il est permis de supposer une concentration possible de l’habitat assyrien35. L’érosion en a malheureusement éliminé la plupart des vestiges36, mais sans doute de nombreuses tombes de cette période restent-elles à découvrir dans les couches de surface d’une région du tell relativement peu explorée jusqu’à présent. On peut malheureusement supposer que les fouilleurs clandestins de ces funestes dernières années en ont exhumé quelques-unes. Références bibliographiques Beyer, D. 1982. Du Moyen-Euphrate au Luristan : baguescachets de la fin du deuxième millénaire. M.A.R.I. 1 : 169-189 et pl. 7-8. Bœhmer, R.-M. 1982. Ringe aus kassitischen Gräbern. Baghdader Mitteilungen 13: 31-49. Delaporte, L. 1920. Musée du Louvre, Catalogue des cylindres, cachets et pierres gravées de style oriental I, Fouilles et missions. Paris. Delaporte, L. 1923. Musée du Louvre, Catalogue des cylindres, cachets et pierres gravées de style oriental II, Acquisitions. Paris. Fügert, A. 2015. Die neuassyrische und spätbabylonische Glyptik aus Tall Šēḫ Ḥamad. Berichte der Ausgrabung Tall Seh Hamad/Dur-Katlimmu 16, 1-2. Wiesbaden, Harrassowitz. Hammade, H. 1987. Cylinder Seals from the Collections of the Alep Museum, Syrian Arab Republic: 1. Seals of Unknown Provenance, BAR International Series 335. Oxford, BAR. Hammade, H. 1994. Cylinder Seals from the Collections of the Alep Museum, Syrian Arab Republic: 2. Seals of known provenance, BAR International Series 597. Oxford, Tempvs Reparatvm. Herbordt, S. 1992. Neuassyrische Glyptik des 8.-7. Jh. v. Chr., State Archives of Assyria Studies I. Helsinki, NeoAssyrian Text Corpus Project.

Le matériel des tombes de Mari, et en particulier les sceaux, ne permet sans doute pas de mesurer avec précision une quelconque continuité de la nécropole mariote. Les quelques cylindres remontant au premier millénaire ne sont sans doute pas antérieurs à la fin du Voir, pour ce matériel encore largement inédit, par exemple Kühne et al. 1980: 102-105. Pour les nombreux documents néo-assyriens et néo-babyloniens de ce site important: Fügert 2015, que je n’ai malheureusement pas encore pu consulter. 31  Beyer 1982. Egalement Bœhmer 1982. 32  Voir les empreintes sur documents de Nippur: Matthews 1992: n° 182, 185-186; Stiehler-Alegria Delgado 1996: n° 334-335, 338. 33  Pons et Gasche 1996. Les auteurs montrent la rencontre, dans la céramique de ce chantier, le seul à Mari à avoir réellement livré des vestiges architecturaux de cette période, de traditions mésobabylonienne et méso-assyrienne. Tell Mashtale : cf. Rouault 1998: 196-197. 30 

Les sceaux de Masaïkh, qui se situent essentiellement entre le IXe siècle et la fin du VIIIe, sont étudiés par Paola Poli 2010 et 2015. Ils devraient pouvoir fournir des précieux parallèles pour l’étude de ceux de Mari. 35  Rappelons ici que le chantier E, évoqué plus haut, fouillé par l’auteur de ces lignes, se situe précisément dans la partie nord, plus précisément nord-ouest du Tell Hariri. 36  C’est déjà vrai, ici ou là, pour les niveaux de la période de ZimriLim, à plus forte raison pour ceux des périodes assyriennes. 34 

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D. Beyer: À propos de l’occupation d’époque assyrienne à Mari Jean-Marie, M. 1999. Tombes et nécropoles de Mari, Mission archéologique de Mari, BAH 153. Beyrouth, IFPO. Klengel-Brandt, E. 2014. Die neuassyrische Glyptik aus Assur, Mit Beiträgen von Sabine Böhme und Othmar Keel, WVDOG 140, Ausgrabungen der Deutschen OrientGesellschaft in Assur, F: Fundgruppen 7. Wiesbaden, Harrassowitz. Kühne, H. et al. 1980. Das Rollsiegel in Syrien. Zur Steinschneidekunst in Syrien zwischen 3300 und 330 vor Christus. Tübingen. Margueron, J. 2004. Mari, métropole de l’Euphrate au IIIe et au début du IIe millénaire av. J.-C. Paris, Picard/ERC. Masetti-Rouault, M.-G. 2001. Cultures locales du MoyenEuphrate, modèles et événements, IIe-Ier mill. av. J.  -C., Subartu VIII. Turnhout, Brepols. Matthews, D. M. 1990. Principles of Composition in Near Eastern Glyptik of the Later Second Millenium B.C., Orbis Biblicus et Orientalis SA 8. Fribourg/Göttingen, Universitätsverlag. Matthews, D. M. 1992. The Kassite Glyptik of Nippur, Orbis Biblicus et Orientalis 116. Fribourg/Göttingen, Universitätsverlag. Moortgat, A. 1940. Vorderasiatische Rollsiegel, Ein Beitrag zur Geschichte der Steinschneidekunst. Berlin, Staatliche Museen zu Berlin. Parrot, A. 1964. Les fouilles de Mari. Treizième campagne (printemps 1963). Syria 41: 3-20. Parrot, A. 1969. Assur. Paris, Gallimard. Parrot, A. 1974. Mari, capitale fabuleuse. Paris, Payot. Poli, P. 2010. The Neo-Assyrian Glyptic from Tell Masaïkh: Preliminary Results. In P. Matthiae et al. (éds), Proceedings of the 6th ICAANE. 5 May-10 May 2008,

Sapienza, Universita di Roma, 1: 961-972. Wiesbaden, Harrassowitz. Poli, P. 2015. A Group of Seals and Seal Impressions from the Neo-Assyrian Colony Tell Mazaïkh-KarAssurnasirpal with More Ancient Motifs. In A. Archi et al. (éds), Tradition and Innovation in the Ancient Near East. Proceedings of the 57th RAI at Rome. 4-8 July 2011: 289-299. Winona Lake, Eisenbrauns. Pons, N. et Gasche H. 1996. Du cassite à Mari. In H. Gasche et B. Hrouda (éds), Collectanea Orientalia: Histoire, arts de l'espace et industrie de la terre: Études offertes en hommage à Agnès Spycket, CPO 1 Archéologie et environnement 3: 287-298. Neuchâtel/Paris, Recherches et Publications. Porada, E. 1948. Corpus of Near Eastern Seals in North American Collections I – The Pierpont Morgan Library Collection, The Bollingen Series XIV. Washington, Pantheon Books. Rouault, O. 1998. Villes, villages, campagnes et steppe dans la région de Terqa. In M. Fortin et O. Aurenche (éds), Espace naturel, espace habité en Syrie du Nord (10e-2e millénaires av. J.-C.), Actes du Colloque de Laval (Québec) 5-7 mai 1997, TMO 28  : 191-198. Toronto/ Lyon, Canadian Society for Mesopotamian Studies/ Maison de l’Orient méditerranéen. Salje, B. 1990. Der «Common Style» der Mitanni-Glyptik und die Glyptik der Levante und Zyperns in der späten Bronzezeit, Baghdader Forschungen 11. Mainz am Rhein, von Zabern. Stiehler-Alegria Delgado, G. 1996. Die Kassitische Glyptik, Münchener Vorderasiatische Studien 18. Munich/ Vienne, Profil-Verlag.

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Brève contribution à un hommage à Olivier Rouault. Une campagne de prospection géophysique particulière Rémy Chapoulie

Université Bordeaux Montaigne

Quand j’écoute Jean-Claude Ameisen dans son émission radiophonique « Sur les épaules de Darwin » sur France Inter, je me dis que non seulement nous nous tenons sur les épaules de géants mais aussi que nous nous suivons leurs traces. Celles laissées par des générations anciennes dont le prospecteur en géophysique redécouvre les marques. C’est exactement ce qui m’a amené à rejoindre Olivier Rouault en Syrie sur les bords de l’Euphrate en 2005.

classée et organisée sur son ordinateur, présentant une partie des découvertes accumulées lors de ses fouilles, à Terqa notamment. Des matériaux aussi variés que des pigments, des terres cuites, des moules, des morceaux de verre, des revêtements de murs ou de sols… Bref, de quoi titiller l’esprit d’analyste qui est en moi. Pour autant, ce furent d’abord des missions de prospection géophysique qui nous amenèrent sur les sites de Syrie. C’est vers la fin de notre mandat en 2004 qu’avec Olivier nous nous sommes lancés sur ce projet de prospection géophysique, qui devait en fait bénéficier à MariaGrazia, qui elle-même avait déjà entamé un processus de prospection géophysique avec un de nos collègues de Lyon, Christophe Benech. Notre mission conduite en 2005 compléta les données acquises précédemment, et elle se traduisit par une contribution au rapport de la mission archéologique à Tell Masaïkh (Syrie) de 2016.

Cette mission d’une équipe bordelaise menée par mon collègue et ami Michel Martinaud (CDGA ex-Université Bordeaux 1 Sciences et Techniques) nous permettait de découvrir ces territoires syriens, et plus précisément les lieux des fouilles dirigées par Olivier Rouault et Maria-Grazia Masetti-Rouault. Un pays à découvrir, une problématique à comprendre, de nouveaux chercheurs à rencontrer  ; comme à chaque mission, les nouveautés étaient nombreuses et enrichissantes.

Cette mission fut tout particulièrement particulière. La redondance est de mise !

Lors de cette mission, les sites de Tell Masaïkh, de Terqa et de Marwaniye furent prospectés à l’aide d’équipements de géophysique. Une deuxième mission suivit en 2006, mais cette fois avec un autre collègue de l’université de La Rochelle, Vivien Mathé, géophysicien.

On nous avait vanté le lieu par son aspect « aventure » ; tout le monde ne réside pas au bord de l’Euphrate, car telle était la situation de la maison de fouilles. Un endroit presque bucolique. Mais quand nous arrivâmes, toute l’équipe avait été ou était malade. Malade signifie ici ce que bon nombre d’archéologues aventuriers ont connu dès qu’ils franchissent les frontières de la France, et tout particulièrement celles et ceux qui s’aventurent en terre proche-orientale.

Michel Martinaud n’allait pas nous accompagner sur cette mission. Un an plus tard, il nous quittait définitivement des suites d’une longue maladie. Je profite de cet hommage rendu à Olivier Rouault pour en ajouter un à mon ami Michel. Remonter le temps pour retrouver ces moments si particuliers vécus en Syrie avec Olivier Rouault et son équipe, évoquer des moments forts, telle fut mon envie à travers ces quelques lignes.

Je n’allais pas manquer à la série. Je fus le réceptacle d’une invasion bactérienne mais, à la différence de mes collègues de mission, cette invasion dura. Elle dura longtemps, fort longtemps. En tous les cas beaucoup trop aux yeux d’Olivier, qui fit venir un médecin local. Après sa première visite, celui-ci recommanda quelques médicaments susceptibles de calmer le trouble de mes intestins ; le genre de médicament que les membres de la mission m’avaient déjà généreusement offert (euxmêmes étant plus ou moins sortis de leurs phases de troubles, donc le risque était grand de se voir privé de ressources calmantes à tous égards). Pour autant chacun (chacune) vantait les propriétés calmantes de son

Pour cela il me faut revenir un peu en arrière, au moment où les élus et nommés du comité national de la section 32 du CNRS sont réunis dans la nouvelle configuration pour un mandat de 2000 à 2004. Ce n’est pas pendant la toute première réunion –  Olivier était trop mesuré pour cela – mais très certainement lors de la deuxième qu’Olivier me montra ses trésors archéologiques. Il s’agit d’une collection d’images particulièrement bien 270

R. Chapoulie: Brève contribution à un hommage à Olivier Rouault remède. Je remercie d’ailleurs ces élans de générosité, car j’ai pu ainsi tester bon nombre des contenus de ces boîtes qui rassemblent des comprimés de formes et de couleurs différentes.

une poubelle dans laquelle une ancienne seringue était fichée, l’aiguille pointant vers le bas. Puis je n’eus pas le temps de dire ouf, l’aiguille était plantée dans mon postérieur ; une vraie aiguille longue et dure.

Mais rien n’y faisait ! Une deuxième visite du médecin s’imposait. Je dépérissais à vue d’œil.

La douleur ressentie ne signifiait plus rien vu mon état de fatigue. Un gros hématome tout au plus. Nous nous retrouvâmes autour d’une petite table, et c’est un grand verre de Coca qui me fut servi, avec une forte sollicitation de me voir le finir jusqu’au bout. Les discussions allaient bon train autour de moi. Olivier, en arabe bien entendu, évoquait très vraisemblablement mon piteux état et celui des autres membres de l’équipe. La discussion tourna apparemment sur la question de l’eau et comment la traiter pour éviter ces désagréments.

Olivier sonna de nouveau le médecin, qui entreprit alors de poser une perfusion pour au moins m’alimenter, car l’envie d’absorber quelque nourriture que ce soit, était proche de zéro. La perfusion, installée dans la pièce où je séjournais, fut accrochée aux barreaux de la petite fenêtre sans carreaux au-dessus de mon lit. Je vous laisse imaginer l’allure du missionnaire que j’étais, étendu sur sa paillasse, torse nu (il faisait très chaud en journée) avec la perf au bras… Mon ami Vivien Mathé a immortalisé ce moment par une ou deux photos de ce bel ensemble.

Olivier prit sur le champ la référence d’un système de filtration qui devait être acquis par la mission et installé dans les jours qui suivaient.

Le résultat n’en fut pas plus convaincant. Mes seules pensées allaient vers un hypothétique avion de secours qui m’aurait ramené en France.

Laconique aurais-je pu dire d’Olivier  ; efficace c’est certain, et toujours avec calme et sérénité. Aucun affolement, la recherche de la bonne solution. Et cela a fonctionné !

Olivier, observateur imperturbable, intervint de nouveau.

Deux jours plus tard, alors que la mission touchait à sa fin, je reprenais du poil de la bête et pouvais de nouveau considérer mon retour avec le vol prévu.

Cette fois-ci il fallait être plus radical. Il m’emmena à l’hôpital militaire proche de Deir-ez-Zor. Une fois dans la place il me fit rencontrer un médecin de l’armée auquel l’âge avait donné de très beaux traits et une allure élégante, proche de celle de ces voyageurs du désert. Pour autant, une fois le diagnostic posé (Olivier avait assuré le rôle de secouriste mais aussi d’interprète), il apparut nécessaire de passer à l’étape suivante : l’injection. Le médecin prit son temps pour préparer la seringue dans l’arrière salle où devaient se tenir les auscultations. Je remarquai, au fond de la salle,

Un moment de vie durant lequel je n’ai jamais perdu espoir dans le fait qu’une solution allait être trouvée. Olivier m’inspirait une grande confiance et je tiens ici à l’en remercier. Nous nous sommes retrouvés plus tard à d’autres occasions sur des thèmes de recherche autour des matériaux qu’il avait mis au jour (lui et son équipe), et ce fut toujours avec grand plaisir.

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Annexe

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Bibliographie d’Olivier Rouault

I – Ouvrages

•• « Les relations internationales en Mésopotamie du nord  : techniques d’expansion et stratégies de survie  », dans Frézouls E. et Jacquemin A. (éds), Les relations internationales. Actes du colloque de Strasbourg, Travaux du Centre de Recherche sur le Proche-Orient et la Grèce Antiques n°13, Université des Sciences Humaines de Strasbourg, Strasbourg, 1996, p. 95-106. •• «  Terqa et l’époque des Šakkanakku  », dans Ö. Tunca (éd.), Mélanges offerts à Monsieur H.  Limet, Liège, 1996, p. 105-109. •• En collaboration avec M. G. Masetti-Rouault, «  Une harpé à Terqa  », dans H. Gasche et B. Hrouda (éds), Études offertes en hommage à Agnès Spycket, Paris, 1996, p. 181-198. •• «  Villes, villages, campagnes et steppe dans la région de Terqa : données nouvelles  », dans M. Fortin et O. Aurenche (éds), Espace naturel, espace habité en Syrie du Nord (10e-2e millénaires av. J.-C.). Actes du colloque tenu à l’Université Laval (Qébec) du 5 au 7 mai 1997. Bulletin of the Canadian Society for Mesopotamian Studies 33 (= TMO 28), Québec, 1998, p. 191-198. •• En collaboration avec Markus Wäfler, «  Introduction à l’histoire de la Mésopotamie du nord  », dans O.  Rouault et M.  Wäfler (éds), La Djéziré et l’Euphrate syriens de la Protohistoire à la fin du IIe millénaire av. J.-C. Tendances dans l’interprétation historique des données nouvelles, Subartu VII, Turnhout, 2000, p. 1-4. •• « Quelques remarques sur la société de Terqa », dans O. Rouault et M. Wäfler (éds), La Djéziré et l’Euphrate syriens de la Protohistoire à la fin du IIe millénaire av. J.-C. Tendances dans l’interprétation historique des données nouvelles, Subartu VII, Turnhout, 2000, p. 265-269. •• «  Hana et Babylone. Recherches récentes dans le Moyen-Euphrate », dans Matthiae P., Enea A., Peyronel L. et Pinnock F. (éds), Proceedings of the First International Congress of the Archaeology of the Ancient Near East, Rome, May 18th-23th 1998, vol. I, Dipartimento di Scienze Storiche, Archeologiche e Anthropologiche dell’Antichitàn Roma, 2000, p. 1463-1476. •• «  Synthesis of the Round Table Environmental Changes, Land Use and Settlement Systems  », dans Al-Maqdissi M., Abdul Karim M., Al-Azm A. et Dib Al-Khoury M. (éds), The Syrian Jezira. Cultural Heritage and Interrelations, Proceedings or the International conference held in Deir ez-Zor April 22nd-25th 1996, Damas, 2002 (publié en 2003), p. 313-315.

•• Mukannišum : lettres et documents administratifs, Archives Royales de Mari 18 (= Textes Cunéiformes de Mari 2), Geuthner, Paris, 1976. •• Mukannišum : l’administration et l’économie palatiales à Mari, Archives Royales de Mari, Transcriptions 18, Geuthner, Paris, 1977 (avec une étude historique de 158 pages). •• L’archive de Puzurum, Terqa Final Reports 1, Bibliotheca Mesopotamica 16, Undena Publications, Malibu, Californie, 1984. •• Les documents épigraphiques de Terqa découverts lors des saisons 5 à 9, Terqa Final Reports 2, Bibliotheca Mesopotamica 29, Undena publicatiojns, Malibu, Californie, 2011, 158 pages [recension dans BiOr no. LXX 3/4 par M. Stol] II – Ouvrages collectifs •• «  Quelques remarques sur le système administratif de Mari à l’époque de ZimriLim  », Communication à la XIXe Rencontre Assyriologique Internationale (Paris, juin-juillet 1971), dans P. Garelli (éd.), Le Palais et la Royauté (Archéologie et Civilisation), Geuthner, Paris, 1974, p. 263-272.  •• « Lexique des noms divins », Répertoire analytique, Archives Royales de Mari 16/1, Geuthner, Paris, 1979, p. 251-268. •• «  Lexique des noms de mois  », Répertoire analytique, Archives Royales de Mari 16/1, Geuthner, Paris, 1979, p. 269-272. •• En collaboration avec G. Buccellati, «  Digital Plotting of Archaeological Floor Plans  », Terqa Preliminary Reports 12, Computer Aided Research in Near Eastern Studies 1/1, Undena Publications, Malibu, California, 1983, p. 1-40. •• «  Éléments pour un logiciel Assyriologique  », Computer Aided Research in Near Eastern Studies 1/2, Undena Publications, Malibu, California 1984, p. 1-81. •• En collaboration avec G. Buccellati et A. Podany, «  Old Babylonian Texts Through the Fourth Season  », Terqa Data Base 1, Cybernetica Mesopotamica, Undena Publications, Malibu, California, 1987. •• «  Le traitement informatisé des données onomastique  », dans A. Archi (éd.), Eblaite Personal Names and Semitic Name-giving, Papers of a Symposium Held in Rome, July 15-17, 1985, Archivi Reali di Ebla. Studi I, Rome, 1988, p. 191-203. 275

Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

•• « Pratiques funéraires et culte des ancêtres dans le Moyen-Euphrate antique  », dans A. SartreFauriat (éd.), Actes du colloque international ‘Les pierres de l’offrande’, Clermont-Ferrand, 9 décembre 1998, Kilchberg/Zürich, 2003, p. 20-27. •• «  Chronological problems concerning the Middle-Euphrates during the Bronze Age », dans Hermann Hunger et Regine Pruzsinszky (eds), Mesopotamian Dark Age Revisited, Proceedings of an International Conference of SCIEM 2000 (Vienna 8th-9th November 2002), Contributions to the Chronology of the Eastern Mediterranean 6, Oesterreichische Akademie der Wissenschaften, Denkschriften der Gesamtakademie 32, Wien, 2004, p. 51-59. •• «  Pratiques funéraires et identité culturelle : le cas de Terqa à la fin du Bronze ancien et au Bronze moyen », Ktema 30, 2005, p. 55-60. •• «  Le barbier de Terqa et ses voisins  », dans Butterin P. et alii (éds), Les espaces syromésopotamiens. Dimensions de l’expérience humaine au Proche-Orient ancien. Volume d’hommage offert à Jean-Claude Margueron, Subartu XVII, Turnhout, 2006, p. 473-475. •• «  Nomades et sédentaires  », dans Bordreuil P., Briquel-Chatonnet F. et Michel C. (éds), Les débuts de l’Histoire. Le Proche-Orient, de l’invention de l’écriture à na naissance du monothéisme, Paris, 2008, p. 78-84. •• «  Recent Excavations in Terqa and Masaikh (2001-2003)  », dans Kühne H., Czichon R.M. et Kreppner F.J. (éds), Proceedings of the 4th International Congress of Archaeology of the Ancient Near East, 29 March-3 April 2004, Freie Universität Berlin, Volume 2: Social and Cultural Transformation: The Archaeology of Transitional Periods and Dark Ages. Excavation Reports, Wiesbaden, 2008, p. 399409. •• En collaboration avec Bellucci B. : « Les armes de Terqa », dans Abrahami P. et Battini L. (éds), Les armées du Proche-Orient ancien (IIIe-Ier mill. av. J.C.), Actes du colloque international organisé à Lyon les 1er et 2 décembre 2006, Maison de l’Orient et de la Méditerranée, BAR International Series 1855, Oxford, 2008, p. 113-133. •• «  Terqa, questions ouvertes  », dans Roche C. (éd.), D’Ougarit à Jérusalem : recueil d’études épigraphiques et archéologiques offert à Pierre Bordreuil, Paris, 2008, p. 145-152. •• En collaboration avec M. G. Masetti-Rouault, «  tutte le strade portano a Roma (ed a Assur): dernières nouvelles de l’empire néo-assyrien dans le Bas Moyen-Euphrate syrien  », dans Lafranchi G. B. et al . (éd). Leggo !: Studies Presented to Frederick Mario Fales on The Occasion of His 65th Birthday, Wiesbaden, 2012, p. 459-475. •• «  Recent Researches in the Erbil region: 2010 Excavations in Kilik Mishik (Iraqi Kurdistan)  »,

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dans Feliu L., Llop J., Millet Albà A., et Sanmartin J. (éds), Time and History in the Ancient Near East, Proceedings of the 56th Rencontre Assyriologique Internationale at Barcelona, 26-30 July 2010, Winona Lake, 2013, p. 809-821. En collaboration avec Tomassini-Pieri B.M., « Stratigraphy, chronology and the Late Bronze Age Ceramics in Terqa and around  », dans Luciani M. et Hausleiter A. (eds), Recent trends in the Study of Late Bronze Age Ceramics in SyroMesopotamia, the Levant and Neighbouring Regions, Proceedings of the international Workshop in Berlin, 2-5 November 2006, Deutsches Archäologisches Institut, Orient-Abteilung, Orient-Archäologie, Band 32, Rahden/Westf., 2014, p. 219-234. «  Le Moyen-Euphrate vu depuis la région de Terqa au IIIème millénaire av. n. ère », dans Mari, ni Est, ni Ouest, Supplément Syria II, volume 1, Beyrouth, 2014, p. 247-264. En collaboration avec M. G. Masetti-Rouault, «  Recent Research in the Erbil region: 2011 Excavation in Qasr Shemamok – Kilizu (Iraqi Kurdistan)  », dans Bieliński P., et al. (eds), Proceedings of the 8th International Congress on the Archaeology of the Ancient Near East, 30 April – 4 May 2012, University of Warsaw. Vol. 2, Warsaw, p. 133148. En collaboration avec M. G. Masetti-Rouault, «  French Excavations in Qasr Shemamok-Kilizu (Iraqi Kurdistan): The First Mission  », dans A. Archi (éd.), Proceedings of the 57th Rencontre Assyiologique Internationale at Rome (July 4th8th, 2011): Tradition and in the Ancient Near East, Winona Lake, 2015, p. 481-490. «  Qasr Shemamok (ancient Kilizu), a provincial capital east of the Tigris: recent excavations, and new perspectives », dans MacGinnis J., Wicke D. et Greenfield T. (eds), The provincial archaeology of the Assyrian Empire, McDonald Institute Monographs, Cambridge, 2015, p. 151-161. En collaboration avec I. Calini, « Materials from French excavations in the Erbil area (2010): Kilik Mishik  », dans Kopanias K. and MacGinnins J. (eds), The Archaeology of the Kurdistan Region of Iraq and Adjacent Regions, Publication du colloque d’Athènes ‘Archaeological Research in the Kurdistan Region of Iraq and the adjacent areas’, Oxford, 2016, p. 373-384. En collaboration M. G. Masetti-Rouault, « French Excavations in Qasr Shemamok, Iraqi Kurdistan (2013-2014 campaigns): The Assyrian Town and Beyond  », dans Kaelin O. et H.-P. Mathys (eds), Proceedings or the 9th International Congress on Archaeology of the Ancient Near East (9-13 June 2014, Basel), vol. 3, Wiesbaden, p. 107-117. En collaboration M. G. Masetti-Rouault, «  Artisanat, iconographie et culture : une note sur Terqa au Bronze Ancien  » dans Patrier J.,

Bibliographie d’Olivier Rouault Quenet Ph. et Butterlin P. (eds), Mille et une empreintes. Un Alsacien en Orient Mélanges en l’honneur du 65e anniversaire de Dominique Beyer, Subartu 36, Turnhout, 2016, p. 265-277. •• En collaboration M. G. Masetti-Rouault, «  A View from the Bridge: Notes about the Assyrian Empire Economic System, as seen from Tell Masaikh (lower Syrian Middle Euphrates Valley)  », dans Finkelstein I., Römer T. et C. J. Robin (eds), Alphabets, Texts and Artifacts in the Ancient Near-East, Studies Presented to Benjamin Sass, Paris, 2016, p. 395-420.

mésopotamienne  », «  Our  », «  Ourkish  », « Rimah », « Royauté (Mésopotamie) », « Science (Mésopotamie) », « Shamash », « Sin », « Symbole (Mésopotamie) », « Touttoul », in J. Leclant. (dir.), Dictionnaire de l’Antiquité, Quadrige / PUF, Paris, 2005, p.59, 64, 95-96, 126, 353, 626, 737-738, 756, 796, 797, 841, 844, 866, 866-867, 1024, 1128, 1204, 1215, 1226, 1246, 1334, 1366-1367, 1394-1397, 1434, 1496, 1519, 1529, 1531, 1541, 1555-1556, 1565, 1599-1600, 1602, 1896, 1917-1918, 19711972, 2015, 2026, 2099-2100, 2211. •• «  Terqa  », dans le Reallexikon der Assyriologie un Vorderasiatischen Archaeology, Berlin et New York, vol. 13, 2013, p. 597-601.

III – Dictionnaires, encyclopédies et manuels •• « L’invention de l’écriture » et « Mari, une ville du 18e siècle av. J.C. », Manuel d’Histoire-Géographie de sixième, Hatier, Paris 1981, p. 112-115. •• « L’histoire commence : l’écriture » et « Le travail de l’historien  », Manuel d’Histoire-Géographie de sixième, Hatier, Paris, 1986, p. 26-33. •• Articles «  Listes lexicographiques et encyclopédiques  », « Recueils divinatoires  », «  Textes astronomiques  », «  Textes mathématiques  », « Textes médicaux  », « Recueils de lois  », « La descente d’InannaIshtar aux Enfers  », «  Enki à Nippur  », « Enki et l’ordre du monde », « Enki et Ninhursag », « Enki et Ninmah », « Enlil et Ninlil », «  Inanna et Shukaletuda » , « Le poème d’Agusaya-Ishtar », « La Victoire d’Inanna sur l’Ebih  », « La Visite de Nanna  », dans Encyclopédie Philosophique Universelle, volume III, Les Œuvres philosophiques, Paris, 1992. •• Cent notices biographiques (58 pages) pour le Dictionnaire des biographies, 1, l’Antiquité, collection Cursus, A. Colin, Paris, 1992. •• «  La religion de Mari et du Moyen-Euphrate au second millénaire av. J. -C.  », dans le Guide Encyclopédique des religions (dir. Y.  TardanMasquelier et F. Lenoir), Paris, 1997, p. 87-89. •• Article « Muti-Huršana » dans le Reallexikon der Assyriologie, vol. 8, Berlin & New York, 1997, p. 501. •• s.v. «  Alalakh  », «  Alep  », «  Amorrites  », «  Anou  », «  Bishri (Djebel)  », «  Dagan  », « Ebla », « Éducation (Mésopotamie) », « Enki/ Ea  », «  Enlil  », «  Eshnouna  », «  Espionnage (Mésopotamie)  », «  Eunuque (Mésopotamie)  », «  Euphrate  » (avec M. G. Masetti-Rouault), «  Hammourabi  », «  Hana  », «  Inanna/Ishtar  », «  Kanesh  », «  Kish  », «  Lagash (royaume de)  », «  Leilan (Tell)  », «  Mardouk  », «  Médecine mésopotamienne  », «  Mésopotamie  » (avec B. André-Salvini), «  Miroir  » (Mésopotamie)  », « Nabou » (avec J.-B. Yon), « Nergal », « Nippour », «  Nom (Mésopotamie)  », «  Nouzi  », «  Œuf d’autruche (Mésopotamie)  », «  Onomastique

IV – Articles •• « Andariq et Atamrum », Revue d’Assyriologie 64, 1970, p. 107-118. •• «  L’enseignement de l’Assyriologie et de l’akkadien à la Faculté des Lettres de Poitiers », Les Informations de la Vienne, second trimestre 1973, p. 7-9. •• «  Bibliographie des travaux de René Labat  », Journal Asiatique, 1974, p. 259-264. •• «  L’approvisionnement et la circulation de la laine au royaume de Mari », Iraq 39, 1977, p. 147153. •• « Les documents épigraphiques de la troisième saison  », Terqa Preliminary Reports 7, SyroMesopotamian Studies 2/7, Undena Publications, Malibu, California, 1979, p. 165-180. •• En collaboration avec C. Saporetti «  Old Babylonian Texts from Tell Yelkhi (Hamrin Project, Iraq) », Mesopotamia 20, 1985, p. 23-36. •• «  Terqa  », American Journal of Archaeology, 1991, p. 727-729. •• «  Cultures locales et influences extérieures : le cas de Terqa  », Studi Micenei ed Egeo-Anatolici, Rome, 1992, p. 247-256. •• «  L’histoire de la civilisation syromésopotamienne et l’orientalisme : un point de vue », Livre blanc de l’Orientalisme français, Société Asiatique, Paris, 1993, p. 181-183. •• «  Tall Ašara/Terqa  », Archiv für Orientforschung XL/XLI, 1993/1994, p. 285-289. •• « Terqa et le Moyen-Euphrate », Transversalités, Revue de l’Institut Catholique de Paris, n°61, 1997, p. 159-178. •• « Terqa et sa région (6e – 1er millénaires av. J.C.), recherches récentes », Akkadica 122, 2001, p. 1-26. •• «  Religion et cultures locales dans le MoyenEuphrate syrien au Bronze Moyen  », Hethitica XV, 2002, p. 215-229. •• «  Assyrians, Aramaeans and Babylonians: The Syrian Lower Middle Euphrates Valley at the End of the Bronze Age », Syria 86, 2009, p. 133-139. 277

Ina dmarri u qan tuppi. Par la bêche et le stylet ! .

•• En collaboration avec M. G. Masetti-Rouault, « From One Valley to Another. Bir el-Haddad, a Neo-Assyrian Trading Post ? », Studia Chaburensia 4, 2014, p. 243-256.

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V – Rapports préliminaires des fouilles •• « Les fouilles de Tell Ashara-Terqa (Syrie), saison 1988 », N.A.B.U. 1988/2, n°38 p. 26. •• « Les fouilles de Terqa (1989) », N.A.B.U. 1990/1, n°40 p. 29. •• « Les fouilles de Terqa, treizième saison », Orient Express 1992, p. 12-13. •• « Les fouilles de Terqa (Syrie), quinzième saison (1993) », Orient Express 1993, p. 11-12. •• «  Terqa, rapport préliminaire (1987-1989), Introduction », M.A.R.I. 8, Paris, 1997, p. 73-82. •• «  Terqa, rapport préliminaire (1987-1989), Chantier E », M.A.R.I. 8, Paris, 1997, p. 99-103. •• En collaboration avec M. G. Masetti-Rouault, B. Cifola, L. Doumenc et C. di Salvatore, «  Terqa, rapport préliminaire (1987-1989), Chantier F  », M.A.R.I. 8, Paris, 1997, p. 83-88. •• «  Ashara-Terqa, les fouilles de 1997  », OrientExpress 1997/3, p. 75-77. •• « Les fouilles de Tell Ashara-Terqa, quatorzième campagne, 1992  », Chronique Archéologique en Syrie des Antiquités de Syrie, volume I, Ministère de la Culture, Direction Générale des Antiquités et des Musées, Syrie, Damas, 1998, p. 92-94. •• « Recherches récentes à Tell Ashara-Terqa (19911995) » Subartu IV/1, Turnhout, 1998, p. 313-330. •• «  Missione archeologica di Terqa-Ashara: Rapporto preliminare 2000 », Athenaeum – Studi di Letterature e Storia dell’Antichità, Università di Pavia, vol. 89, 2001, p. 621-644. •• «  Progetto ‘Terqa e la sua regione’: rapporto preliminare 2001  », Athenaeum – Studi di Letterature e Storia dell’Antichità, Università di Pavia, vol. 90, 2002, p. 564-565: « Rapporto preliminare sui lavori della missione ne sito di Ashara-Terqa ne 2001 (TQ 22)  », p. 566-569; en collaboration avec C. Mora: conception et édition du dossier et « Introduzione », p. 564 599. •• En collaboration avec C. Mora et alii, « Progetto ‘Terqa e la sua Regione’: Rapporto Preliminare 2002  », Athenaeum – Studi di Letteratura e Storia dell’Antichità, Università di Pavia, Vol. 91, 2003, p. 559-590. •• « Rapporto preliminare sui lavori della missione nel sito di Ashara-Terqa nel 2003 (TQ23) », dans O. Rouault et C. Mora (éds), Progetto Terqa e la sua regione (Siria)’: rapporto preliminare 2002  », Athenaeum – Studi di Letteratura e Storia dell’Antichità, Vol. 92/2, 2004, p. 529-535. •• « Rapporto preliminare sui lavori della missione nel sito di Ashara-Terqa nel 2004 (TQ24)  », dans Rouault O. et Mora C. (eds), «  Progetto

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‘Terqa e la sua Regione’: Rapporto Preliminare 2004  », Athenaeum – Studi di Letteratura e Storia dell’Antichità, Vol. 93, 2005, p. 657-662. « Rapporto preliminare sui lavori della missione nel sito di Ashara-Terqa nel 2005 (TQ25)  », dans Rouault O. et Mora C. (eds), «  Progetto ‘Terqa e la sua Regione’: Rapporto Preliminare 2005  », Athenaeum – Studi di Letteratura e Storia dell’Antichità, Vol. 94, 2006, p. 734-739. « Terqa, le chantier E. Mission de fouille de 1991 (TQ13) et mission d’étude de 1992 (TQ14) », Akh Purattim – Les rives de l’Euphrate 2, 2007, p. 61-69. « Rapporto preliminare sui lavori della missione nel sito di Ashara-Terqa nel 2006 (TQ26)  », dans Rouault O. et Mora C. (eds), «  Progetto ‘Terqa e la sua Regione’: Rapporto Preliminare 2006  », Athenaeum– Studi di Letteratura e Storia dell’Antichità, Vol. 95, 2007, p. 911-918. «  Rapporto preliminare sui lavori della missione nel sito di Ashara-Terqa (TQ27)  », dans Rouault O. et Mora C. (eds), «  Progetto ‘Terqa e la sua Regione’: Rapporto Preliminare 2007  », Athenaeum – Studi di Letteratura e Storia dell’Antichità, Vol. 96, 2008, p. 841-843. «  Rapporto preliminare sui lavori della missione nel sito di Ashara-Terqa (TQ28)  », dans Rouault O. et Mora C. (eds), «  Progetto ‘Terqa e la sua Regione’: Rapporto Preliminare 2008  », Athenaeum – Studi di Letteratura e Storia dell’Antichità, Vol. 97, 2009, p. 657-668. «  La mission 2013 à Qasr Shemamok-Kilizu (Kurdistan irakien)  », Blog Archéorient, Hypothèsses.org, adresse web: http:// archeorient.hypotheses.org/1302 En collaboration avec M. G. Masetti-Rouault, « In The Field: A French Archaeological Project in Qasr Shemamok, Kurdistan, Iraq. Recent Researches in the Erbil region  », Mar Šiprim, International Association for Assyriology, adresse web: http:// mar-shiprim.org/a-french-archaeologicalproject-in-qasr-shemamok-kurdistan-iraq/ En collaboration avec M. G. Masetti-Rouault, I. Calini et F. Defendenti, «  La Mission Archéologique Française à Qasr Shemamok/ Kilizu, Kurdistan d’Irak, première et seconde campagnes (2011-2012) », Routes de l’Orient, Paris I, 2012, p. 20-28. En collaboration avec M. G. Masetti-Rouault, « Terqa et sa région : les opérations de 2006 et 2007 », Akh Purattim – Les rives de l’Euphrate, vol. 3, 2015, p. 293-305. En collaboration avec M. G. Masetti-Rouault, «  Rapport sur les travaux de prospection et de sondage dans la région de Terqa en 2006 », Akh Purattim – Les rives de l’Euphrate, vol. 3, 2015, p. 331-344. En collaboration avec Y. Al-Showan, «  Rapport sur les travaux de la Mission archéologique Syro-

Bibliographie d’Olivier Rouault VII – Catalogues d’exposition et publications grand public

française à Ashara-Terqa en 2006 », Akh Purattim – Les rives de l’Euphrate, vol. 3, 2015, p. 325-330. •• En collaboration avec Y. Al-Showan, «  Rapport sur les travaux de la Mission archéologique Syrofrançaise à Ashara-Terqa en 2007 », Akh Purattim – Les rives de l’Euphrate, vol. 3, 2015, p. 385-398. •• Rouault, O., Masetti-Rouault, M. G., Calini, I., MacGinnis, J., Ur, J. et Vitale, Q. « Qasr ShemamokKilizu (Kurdistan, Irak), les campagnes de 2011 (9 avril – 15 mai et 16 octobre – 5 novembre) », dans V. Déroche, M. G. Masetti-Rouault et Ch. Nicolle (eds), Études Mésopotamiennes – Mesopotamian Studies 1, 2018, p. 212-253. •• Rouault, O., Masetti-Rouault, M. G., Ali Muhamad Amen, N., Azara, P., Calini, I., Kessouri, P., MacGinnis, J., Marín, M., Nováček, M., Rusiňol, E. et Tomczyk, J., «  Qasr Shemamok-Kilizu (Kurdistan d’Irak), les campagnes de 2012 (6 avril – 20 mai et 11- 31 octobre) », dans V. Déroche, M. G. Masetti-Rouault et Ch. Nicolle (éds), Études Mésopotamiennes – Mesopotamian Studies 1, 2018, p. 254-303

•• «  Terqa e il Deserto  », Archeologia Viva, juillet/ août, 1989, p. 58-64. •• Terqa. Una Citta’ e il Deserto, Catalogue de l’exposition, en collaboration avec M. G. MasettiRouault et Paolo Pasini, édité par le Meeting per l’Amicizia fra i Popoli, Rimini 1989. •• En collaboration avec M. G. Masetti-Rouault « Gli scavi di Terqa », L’Umana Avventura, 1990-1991, p. 68-72. •• «  Sur les rives de l’Euphrate. Une fascinante plongée dans l’histoire  », HC Magazine, Avril 1992, n°20, p.24-26 (texte composé sur des informations et illustrations fournis à la rédaction du journal). •• «  À dos d’âne ou en radeau  », Historia, spécial Mésopotamie, n°24, juillet 1993, p. 50-54. •• En collaboration avec P. Leriche et J.-C. Margueron, «  La Memoria del l’Eufrate  », Archeologia Viva, juillet/août 1993, p. 10-31. •• Coéditeur avec M. G. Masetti-Rouault du catalogue de l’exposition, L’Eufrate e il Tempo. Le Civiltà del medio Eufrate e della Gezira siriana, 485 p., Milan, 1993. •• Introduzione alla storia della Siria nordorientale, dans le catalogue L’Eufrate e il Tempo. Le Civiltà del medio Eufrate e della Gezira siriana, Milan, 1993, p. 18-22. •• Tell Ashara-Terqa, dans le catalogue L’Eufrate e il Tempo. Le Civiltà del medio Eufrate e della Gezira siriana, Milan, 1993 p. 185-190. •• Notices n°298-302, dans le catalogue L’Eufrate e il Tempo. Le Civiltà del medio Eufrate e della Gezira siriana, Milan, 1993, p. 459-460. •• «  Tell Ashara-Terqa  », Syrian-European Archaeology Exhibition / Exposition Syro-Européenne d’Archéologie, catalogue de l’exposition, Damas, 1996, p. 87-90. •• « Syrie. La mission Terqa », dans Ministère des Affaires Etrangères (éd), Archéologies. 20 ans de recherches françaises dans le monde, Paris 2005, p. 472-474. •• « Les maisons de Terqa au IIIe millénaire av. J.C.  », Dossiers d’Archéologie, Maisons urbaines au Proche-Orient ancien, n° 332, mars-avril 2009, p. 22-23. •• «  La maison dans les contrats  », Dossiers d’Archéologie, Maisons urbaines au Proche-Orient ancien, n° 332, mars-avril 2009, p. 42-45.

VI – Recensions et comptes rendus •• «  Mukannišum et l’organisation du travail à Mari  », extrait des positions de thèses de troisième cycle, Annuaire de l’E.P.H.E. IVème section, 1971-1972, p. 847-862. •• «  L’évolution des structures économiques et sociales en Mésopotamie du Nord (troisième et second millénaires av. J.-C.) », Annuaire de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris, 1993, p. 569-571. •• Compte-rendu de Peter Pfälzner, Mittanische und mittelassyrisch Keramik. Eine chronologische, funktionale und produktionsökonomische Analyse, Berichte der Ausgrabung Tall Šeh Hamad / DūrKatlimmu, BATSH 3, Berlin, 1995, Syria 78, 2001, p. 233-234. •• Compte-rendu de Muller B. et Vaillancourt D. (eds), Maquettes architecturales de l’antiquité. Regards croisés (Proche-Orient, Egypte, Chypre, bassin égéen et Grèce, du néolithique à l’époque hellénistique), Actes du colloque de Strasbourg, 3-5 décembre 1998, de Boccard, Paris, 2001, Syria 81, 2004, p. 271-276.

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...MERCI!...

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Ina dmarri u qan ṭuppi. Par la bêche et le stylet! Cultures et sociétés syro-mésopotamiennes. Mélanges offerts à Olivier Rouault is a tribute to the career of Professor Olivier Rouault who has conducted extensive research in the fields of both Assyriology and Ancient Near Eastern archaeology. The book is composed of 25 papers written by his colleagues, friends and former students from Belgium, France, Great Britain, Italy, Israel, Japan, The Netherlands, Poland, Syria and the United States. The contributions presented here combine archaeological, iconographic and Assyriological studies from the Neolithic to the 1st millennium BC, covering whole of Mesopotamia and regions of Anatolia and the Levant. Nine papers deal with the data of Terqa, Mari and Qasr Shemamok, sites close to Professor Olivier Rouault’s main field of research. He published cuneiform tablets from Mari and Terqa and worked as a director of archaeological missions at Terqa and Qasr Shemamok. The book is divided into six main topics: Palace and Administration, Temples and Cults, Families and Societies, Literatures and Historiography, Representation and Symbolic Aspects, Cultural Markers and Stratigraphy – all the topics that attracted Professor Olivier Rouault during his fruitful career. More intimate texts recounting memories of moments shared with Olivier punctuate the reading of these contributions. Philippe Abrahami is an Assyriologist, Professor of History and Ancient Near Eastern Archaeology at the University of Lille, France (CNRS Laboratory HALMA UMR 8164). His research covers various topics based on the study of Akkadian and Sumerian sources. He specialised in ancient warfare, a subject that he developed since his dissertation on military organisation of Mari Kingdom during the Old Babylonian period. As part of his Habilitation dissertation, Philippe worked on the cuneiform corpus of Nuzi, a provincial city in the Kingdom of Arraphe during the 15-14th centuries BC. He published a number of papers dealing with palatial administration and social history of labour. Another area of his research is the study of ancient textile. He is the author of several articles on various subjects dealing with the economics of wool, the ritual uses of textiles and the terminology of colours and dyeing techniques. He is also co-director of the French Israeli Archaeological Mission of Tel Achziv (Israel), a project financed by the French Ministry of Foreign Affairs. Laura Battini is an archaeologist specialised in the Ancient Near East. She is currently a researcher at the French National Centre of Scientific Research (Laboratory PROCLAC, UMR 7192, directed by Thomas Römer). After studying archaeology with Paolo Matthiae and history with Mario Liverani, she obtained a PhD in ancient Mesopotamian domestic architecture under the direction of Jean-Claude Margueron. Laura’s interests are architecture as well as strictly contextual iconology, and the possibilites of combining archaeological and textual sources. Her research covers 3 millennia of Mesopotamian pre-classical history, with a preference for Neo-Assyrian and Old Babylonian periods. Laura created a new journal for the Ancient Near East (Ash sharq, Archaeopress), an archaeological series (Archaeopress) and a scientific blog (http:// ane.hypotheses.org/). Laura published 3 books, 6 edited books, 120 articles and 150 blog posts.

Archaeopress www.archaeopress.com

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