Les noms de famille de Belgique - I [1]

Belgian family names, a study of the surnames of Belgium and their meanings, including an etymological dictionary of sur

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French Pages [313] Year 1957

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Table of contents :
Dépouillement: t. 1. premier partie. L'Histoire du patronyme, seconde partie. Le sens des patronymes
t. 2. Dictionnaire etymologique de noms de famille de Belgique
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Les noms de famille de Belgique - I [1]

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LES NOMS DE FAMILLE DE BELGIQUE I

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LES NOMS DE FAMILLE DE BELGIQUE

EUGENE VROONEN

ESSAI D'ANTHROPONYMIE BELGE

LES NOMS DE FAMILLE DE BELGIQUE PREMIERE PARTIE: L'HISTOIRE DU PATRONYME SECONDE PARTIE: LE SENS DES PATRONYMES

CHARLES DESSART EDITEUR 31, Montagne-aux-herbes-potagères

BRUXELLES

PREFACE S' il est difficile de se faire ltll nom, il est so11ve11t malaisé de savoir ce q11e signifie cel11i qu'on a reç11 en naissant. Le présent ottvrage satisfera cette mriosité légitime. Il s'adresse au grand public, d'abord parce que chamn a ttn patronyme et est enclin à s'intéresser aux questions q11e pose i' auteur, ensuite parce q11e1 tottte documentée q11' elle soit, l'étude reste accessible à tous. M. Eugène Vroonen n'est pas de ces spécialistes qui estiment de lem· devoir de fendre leur spécialité hermétique. Les disciplines historiques et juridiques q11i sont les siennes ltti ont imposé une rigueur dans la critique et 11ne patience dans la recherche qui font de son travail 1111e véritable somme. D éjà en Orient, otl il a vém, l'auteur avait exercé ses investigations s11r les noms de personnes, souvent si imagés, des Arabes, des Arméniens, ries Coptes, des Libanais, des Turcs, des Syriens. Des articles nombre11x ont été consacrés par ltti a11x patronymes allemands, britanniques, italiens, ibériques, slaves et scandinaves. Cette fois, c'est dans le cadre de la comm1ma11té belge que M . Vroonen, grâce à sa parfaite connaissance des de11x langues nationales, a scruté les origines des noms de nos compatriotes. Si les consonnances changent, la méthode demeure la même. Pour n'en donner q11 111n exemple, beaucoup de patronymes étrangers proviennent d11 pèlerinage que fit un ancêtre att loin. Les M11mlmans l'avaient surnommé El H ag; les Allemands, Stemefeld (Campo stellae ou Compostelle); les A nglais, Palmer; et toute sa descendance s'est perpétuée dans Le même souvenir. Il en est de même chez nom 011 tant de noms rappellent 1111 voyage pieux: Pellegrin 011 Pelgrims (pèlerin), Bourdon, Sépulchre, Staff, Romeux, etc. Victor H ugo, revenant d'Ardenne en 1838, tirait toutes sortes de conc.lusions, d'ailleurs dismtables, de la lecture des enseignes : ,,L'épouse Debarsy, négociante. On sent, en voyant ceci, q11' on est dans un pays français hier, étrange" a11jo11rd1hui, français demain, oil la langue s'altère et se dénature insensiblement, s'écroule par les bords et prend, sous des expressions françaises, de gattches to1mutres allemandes. Ces trois mots sont encore français, la phl'ase ne l'est déjà plus. ,,Crucifix-Piret, mercier. Ceci est bien La catholique Flandre ... Crucifix serait int1·01tvable dans toute la France voltai1-ienne. ,,Menendez-Wodon, horloger. Un nom castillan et un nom flamand

soudés par tm trait d'1111ion, n'est-ce pas là toute la domination de l'Espagne mr les Pays-Bas, écrite, attestée et racontée dans un nom propre? ,,Ainsi voilà trois noms dont charnn exprime et résume tm des grands aspects dtt pays : l111n dit la langue, l'autre la 1'eligion, l'autre l'histoire." On entend bien que je me gcirde de faire miennes les observations du père H 11go qui étaient pltts d'1111 poète que d'un linguiste. Si je le cite, c'est po11r souligner ce qu'tm simple nom peut suggé1·er à l'imagination. Quand à l'i11t11ition du poète se joint l'érudition d11 savant, les perspectives qui s' 011vrent deviennent passionnantes. Non seulement le métier, l'habitat, telle particularité p~ysique ou morale, telle fonction Ott tel honneur ont leur part dans lt~ naissance d'un patronyme mais celui-ci subit, au cours des âges, des transformations qui le rendent parfois méconnaissable. Le but de M. Vroonen était de reconnaitre le visage primitif sous les rides du temps. Il y a pmfaitement réussi et le lecteur trouvera, à le s11iv1'e1 a11te111t de plaisif q11e l' a11te11r en eut à découvrir la voie.

CARLO BRONNE de l'Académie Royale de langue et de littérature française. Membre correspondant de l'Institut de France.

INTRODUCTION

La notion, le but et l'importance du nom de la personne ont varié considérablement au cours des siècles, suivant les idées et croyances des peuples et suivant leur développement social. Le nom a toujours été un signe indispensable d'identification dès que les hommes ont vécu en groupe; mais les peuples ont généralement vu dans le nom autre chose qu'une simple désignation. J. INFLUENCE SPIRITUELLE DU NOM

Les sociétés primitives ont attribué au nom une influence considérable basée le plus souvent sur leurs convictions religieuses ou sur leurs superstitions. Souvent le nom a servi d 'instrument de prière (celui par exemple qui contenait une invocation); parfois aussi il a été considéré comme un facteur de bonheur (celui notamment qu'avait porté un homme heureux). Pour certains peuples, la personne n'existait pas tant qu'elle n'avait pas reçu de nom; jusqu'à ce moment, elle n'avait ni droits, ni obligations. Le nom se confondait avec le ,,moi", il était la vie, l'âme de l'individu, à tel point que celui qui connaissait le nom secret d'une personne tenait celle-ci en son pouvoir (1). D 'après un système analogue, une forme ne pouvait exister sans un nom (2). Suivant une autre conception (8), le nom, sans s'identifier avec l'être, exerçait une grande influence sur son existence; il existait une relation entre le sens du nom et la vie de celui qui le portait. Le peuple d'Israël confondait aussi le nom et la personne. Lorsque la Bible dit que Dieu connaît quelqu'un par son nom, elle indique par là la faveur et la protection particulière dont cet être est l'objet. ( 1) Egypte ancienne. ( 2) Chine ancienne. (3) Grèce antique.

De nos jours, le nom fait encore partie intégrante de la personne chez certains peuples sauvages. Ces idées ont disparu dans les sociétés organisées. Lorsque l'on dit que la personne se confond avec son nom, c'est une simple façon de parler : celui qui a toujours entendu appeler telle personne par tel nom trouve tout naturel qu'elle le porte, mais admet cependant qu'elle en adopte un autre à la suite d'une rectification de son acte de naissance, d'un changement administratif ou d'un changement d'état-civil. Le nom évoque la personne, mais ne s'identifie plus avec elle. II. IMPORTANCE PRATIQUE DU NOM

Le but du nom est de renseigner ceux qui vivent en société, de déterminer la personne. Le nom a acquis dans les sociétés organisées une importance primordiale comme signe distinctif. Ce nom, dépouillé de toute croyance religieuse ou superstitieuse, a généralement un sens qui était compréhensible au moment où il venait d'être créé, mais qui n'est plus toujours saisissable dans la suite. Il répond en général aux conditions nécessaires pour en faire un signe distinctif : une certaine simplicité requise pour être facilement retenu, une originalité relative pour ne pas être confondu avec trop d'homonymes. III. INTERET HISTORIQUE & DOCUMENTAIRE DU PATRONYME

L'étude des patronymes a souvent contribué à élucider des points d'histoire demeurés obscurs jusqu'alors. Ainsi, dans l'histoire de l'Egypte Ancienne, un historien est parvenu à déterminer par ce moyen les influences exercées dans l'Etat par les étrangers : c'est le nom qui a permis de discerner combien étaient nombreux les fonctionnaires sémites au service de l'Egypte (1). Les noms des soldats mentionnées sur les ostraca retrouvés au Sud d'Assouan ont confirmé le recrutement indigène de l'armée romaine d'Egypte (2). En Orient, l'étude des noms permettra aussi, le plus souvent, d'obtenir un renseignement qui est presque toujours essentiel dans les pays où la religion a, pour les individus, plus d'importance (1) Jozef M. A. Janssen, Fonctionnaires sémites au servfre de l'Egypte, Chronique d'Egypte, 1951, page 50. (2) Claire Préaux. Ostraca de Pseikis. Chronique d'Egypte, 1951, page 13.

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que la nationalité, à savoir la confession religieuse de la personne. Les nommés Mohammed et Ali seront sans aucun doute musulmans; les Christos, chrétiens (Grecs); les Cohen, israélites. Mais la prudence s'impose : il ne faut pas supposer que les Issa (,,Jésus" ) ou les Jssawi (,,de Jésus") soient chrétiens: c'est un nom admis par les Musulmans, pour qui Jésus est un prophète. IV. JUSTESSE DES NOMS

Dans les systèmes suivant lesquels le nom s'identifie avec l'être, la question de la justesse des noms s'est posée. Ce problème est soulevé, pour les objets en général, par Platon qui, dans un dialogue intitulé ,,Cratyle ou la justesse des noms'', se demande s'il existe naturellement pour chaque objet, une juste dénomination. Après avoir entendu Cratyle, pour qui les noms sont justes par nature, et Hermogène, qui pense que l'emploi des mots est une affaire de convention, Socrate déclare que les noms possèdent une certaine justesse, mais que l'usage et sans doute les conventions ont une part dans leur formation; les noms, dit-il, soit qu'on les suppose établis par une convention ou fixés par la nature, ne sont pas toujours justes. Cette discussion a peut-être un certain fondement pour les choses dont les divers états et actions (mouvement, légèreté, agitation, arrêt, grandeur, longueur, épaisseur, rondeur, etc.) peuvent être rendus dans une langue déterminée et représenter parfois l'essentiel des objets. Mais la plupart des noms n'ont aucune correspondance, avec les objets qu'ils représentent. ,,La rose embaumerait autant sous un autre nom" (1). Quand aux noms de personnes, ils ne comtiennent pas les traits appropriés à celles-ci. ,,Les noms donnés aux hommes, dit Platon, risquent d'induire en erreur. Beaucoup d'entre eux sont établis d'après les appellations des ancêtres et sans aucune convenance". Si donc, pour connaître les choses, il faut se référer à celles-ci plutôt qu'à leurs noms, qui en tous cas n'en sont que des images, il ne faut jamais essayer de juger les hommes d'après leurs noms. Les espèces de noms sont multiples et les noms les mieux appropriés n'ont jamais reflété qu'une ou deux caractéristiques de l'individu; car un nom a pu évoquer un simple défaut, faisant abstrac(1) Shakespeare, Ham/et.

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tion des autres particularités physiques et morales de la personne. Cette caractéristique, même à la supposer méritée à l'origine, aura pu s'appliquer fort mal aux héritiers du nom. On se fait souvent une idée très fausse d'une personne qu'on ne connaît que de nom et lorsque l'on dit qu'une personne porte bien son nom, on ne fait pas allusion à la consistance du nom mais au sens de l'appellation: Lebeau, Legrand. D 'ailleurs, le sens de la plupart des noms échappe à la masse. Il y a cependant des noms qui, par leur composition même, ont une certaine allure appropriée à des personnes distinguées ou élégantes, par exemple, et qui paraissent peu adaptés à d'autres; mais il ne saurait être question de justesse des noms à propos de patronymes.

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PREMIERE PARTIE

L' HISTOIRE DU PATRONYME

TITRE I

EVOLUTION HISTORIQUE

CHAPITRE I

NOTIONS GENERALES I. DEFINITIONS FONDAMENTALES

1. Définitions diverses. -

L'ono mastique est l'étude des noms

de personnes, L'anthroponomie est plus spécialement l'étude linguistique et historique de ces noms. Chez les Anciens, le nom patronymique était commun à tous les descendants d'un héros ou d'un fondateur de dynastie (les Héraclides, les Sélénides, les Romilides). Aujourd'hui cette expression nom patronymique ou patronyme est l'équivalente de ,,nom de famille" , par opposition à ,,prénom". D ans un sens plus spécial, le terme patronyme, signifie le nom donné à un individu (et à ses descendants) d'après le nom de son père (ou de ses aïeux paternels) , par opposition au terme mat1"0nyme qui désigne le nom transmis par la mère ou une aïeule. Il existe en Belgique des matronymes, mais le fait de porter un nom de femme n'indique pas nécessairement une filiation naturelle. D es enfants ont pu être appelés du nom de leur mère lorsque celle-ci était plus connue dans la localité où le mari, étranger, était venu s'établir; ou bien lorsque la mère était devenue veuve après peu cl' années de mariage ou avait été séparée du mari par les circonstances. Il faut noter aussi qu'aux XVIIe et XVIIIe s. beaucoup d'hommes portaient des prénoms de femme qui ont pu devenir des noms de famille. En outre, des patronymes qui n'étaient plus compris, ont pu subir l'attraction de noms de baptême féminins plus connus: M athelin, nom de baptême d'origine germanique, a pu être altéré en Madel ( e) in. Mary et Maroye ne sont 11

pas nécessairement des matronymes. Malou est un nom de lieu (Dép . Autre-Eglise). En flamand les matronymes apparaissent plus clairement : les noms de baptême sont fréquemment précédés, dans les actes anciens, de ver, pour désigner l'épouse ( vrouw) : Verbaert, Verjans, Versteven signifient l'épouse Baert, l'épouse Jean, l'épouse Etienne. Les noms d'hommes sont précédés de ( t' )ser, ,,sieur" : Serjoens, Serpieters, Servranckx, Serjacobs. Des patronymes qui ont l'aspect de matronymes sont souvent : ou bien des noms que le public, qui n'en comprenait pas le sens, a altérés pour les transformer en un nom approchant, ou bien des noms de lieux abrégés. D es surnoms féminins ont pu être donnés à des hommes : Hacha, ,,Vieille bavarde", par exemple. On a pu surnommer Madelinne, un homme larmoyant et geignard. Les matronymes, devenus héréditaires, ont fini par s'appeler patronymes, ce mot pris dans son sens large de nom de famille. Le nom, au sens large du mot, comprend le patronyme et le prénom, Au sens étroit, on appelle nom, le nom de famille. C'est en prenant le mot nom dans son sens large que l'on peut dire que le nom est définition de la personne; qu'il est la marque de l'individualité; qu'il est la forme obligatoire de la désignation des personnes; qu'il est le signe le plus caractéristique de leur identité; qu'il est un élément indispensable et inséparable de la personnalité de l'individu. Les homonymes sont des mots qui se prononcent de la même manière quoiqu'ils signifient des choses différentes. Les paronymes sont des mots dont les prononciations différentes sont assez voisines pour amener une certaine confusion. La métonomase ou métonomasie est le changement du nom propre au moyen d'une traduction. Le mot éponyme désigne la personne ou la chose qui donne son nom à une personne, à un lieu, à une époque (1). Les ruisseaux sont éponymes des Dury; les rivières, des Dubay; la localité de Saint Hubert, de ceux qui portent le nom de famille (de) Saint Hubert . (1) A A1hène1, c'était J'.A.rchonte qui donnait son nom à l'année.

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II. NOM COLLECTIF ET NOM INDIVIDUEL

2. Nom collectif. - Dans le système du Code Napoléon, le nom de famille ou nom patronymique est le nom que portent tous les descendants d'un même homme. Il est commun à tous les membres d'une même famille qui, par les mâles, descendent les uns des autres. Il est la conséquence de la filiation; il en est la marque (1) . Le nom appartient collectivement à la famille. Comme le nom résulte de la filiation, il est fixé par l'acte de naissance. Le nom collectif est héréditaire; l'individu, qui l'a acquis automatiquement en entrant dans la famille, le transmet à ses descendants. Il dure autant que la famille, à moins d'être changé suivant la loi ou les usages ayant force de loi.

3. Norn individuel, - Le nom de famille, que possèdent tous les membres de la famille, appartient à chacun de ses membres individuellement, mais ce n'est pas le ,,nom individuel". On se sert de cette appellation pour qualifier le nom qui désigne une personne déterminée, à !'exclusion des autres membres de la même famille. Au point de vue légal, on entend uniquement par nom individuel le prénom ou les prénoms que chacun reçoit en venant au monde. Il n'existe des prénoms que depuis qu'il y a des noms de famille: autrefois le nom individuel attribué à l'enfant était appelé nom de baptême, A côté du prénom légal, l'individu peut avoir d'autres noms individuels : le nom hypocoristique, qui est une déformation familière du prénom (Jean jean); le surnom ou sobriquet glorieux (Lebeau) ou péjoratif (Lenain), plus ou moins fréquents suivant le caractère de la population; le pseudonyme, choisi par les artistes, les gens de lettres, les acteurs, les sportifs, etc. Lorsque l'individu possède plusieurs prénoms, le prénom principal ou habituel est appelé ,,petit nom" (2). ( 1) L"eofant légitime reçoit le nom de son père. Son nom dérive nécessairement de la filiation. L'attribution du nom est subordonnée à la preuve de filiation. le nom attribué à l'individu par son acte de naissance lui appartient jusqu'à preuve du contraire, mais il peut revendiquer le nom qui le rattache légitimement à une famille déterminée. L'enfant légitimé prend le nom du père, alors même qu'il aurait porté le nom de sa mère auparavant. ( 2) C'est ainsi que l on peut appeler aussi le nom donné dans les relations familières à la personne qui a plusieurs noms, sans avoir de nom de famille proprement dit, comme c'est le cas général en Egypte.

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Il y a d'autres noms individuels, mais qui ne sont pas devenus héréditaires : tel est le nom de guerre donné autrefois au soldat lors de son entrée en service - La Ramée, La Fleur, La Rose, (La) Tulipe, Jasmin, La Harpe, Lalyre, Tabouret (Tambour) ou pris par certaines personnes au théâtre, etc.; tel est encore le nom de religion choisi par la plupart des religieux et religieuses en entrant au couvent, et le nom des souverains - Louis Ier du nom - , des papes et des évêques - Léon, Désiré-Joseph - . Le nom individuel dure autant que l'individu; il meurt avec lui, il est viager. III. CURIOSITES ONOMASTIQUES

4. Noms anacycliques. - Les noms anacycliques ou palindromes (1) sont identiques lorsqu'ils sont lus soit dans l'ordre normal des lettres, soit à rebours, c'est-à-dire de gauche à droite ou inversement: Nannan, Nonnon, Lamal, Rikir, Neven, Nennen, Reper. Les noms de famille de cette espèce ont été parfois empruntés à l'origine à des hypocoristiques de noms de baptême.

(1) Il y a des vers et des phrases anacycliques: Drôle de lord; un roc si biscornu; l'âme des uns jamais n'use de mal. l' â

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CHAPITRE II

CHOIX D U NOM D E FAMILLE Section I. -

NECESSITE DU SURNOM DISTINCTIF I. CREATION DU SURNOM

5. Opportunité. - L'attribution du nom dérive de la nécessité de distinguer un individu de ses semblables dans les rapports de famille ou de société. Au début, les noms n'ont été que de simples surnoms destinés à distinguer des homonymes, c'est-à-dire des personnes qui portaient le même nom de baptême. Ces surnoms sont devenus tôt ou tard des noms de famille par l'usage ou par la volonté des intéressés. Le nom de baptême et le nom de la profession sont devenus aisément des noms de famille quand le même nom de baptême ou la même profession ont passé de père à fils. Il. CATEGORIES DE SURNOMS

6. 1° Surnom de parenté. - Les premiers surnoms, choisis par les intéressés ou suggérés par le prêtre chargé de recevoir les actes de baptême ou de mariage, ont évoqué, pour la masse, une relation de parenté. Très naturellement, le nom de baptême du père, ajouté suivant l'usage au nom de baptême du fils, fut utilisé comme nom de famille (ainsi naquit en même temps le ,,prénom") - Aymond fils Aymond Gilles; Martin fils Martin de Noville - . La référence s'est faite parfois par l'indication du rapport de parenté Lepère, Lefils, Legendre-. 7. 2° Surnom d e profession. -

Les noms de métier, d'emploi,

_..-è.1,; profession, de grade, de dignité, de titres sont devenus patro15

nymes. Les plus fréquents sont ceux des métiers les plus répandus. La profession exercés par la personne peut être rappelée soit par l'énoncé de cette profession - Boulanger - , soit par l'évocation d'une manifestation de son activité - Quoniam (nom de chantre) - soit par la mention d'un instrument de travail - Charrue - , soit par l'indication du lieu de l'atelier - Delle Brassine - . 8. 3° Surnom de domaine et de provenance. - Les noms des nobles étaient à l'origine des noms de domaines. On appelait nom de seigneurerie ou nom de fief celui que le possesseur d'un domaine, d'une terre ajoutait à son nom de famille. Le choix pouvait s' exercer entre plusieurs noms de terre ou entre un nom héréditaire et un nom de domaine. En dehors des noms de fiefs et de domaines, les noms de lieux qui ont servi à former des noms de famille sont des noms de provenance. En pays roman, c'est au XVe siècle que les lieux de provenance ou de résidence sont devenus noms de famille. Le lieu d'origine ou d'établissement est devenu patronyme soit par l'indication du lieu - De Liège - ou par le qualificatif correspondant - Liégeois - . Ce nom d'origine peut évoquer un pays - Dallemagne ou Lallemand - ; une région - Dardenne ou Lardinois - ; une ville - Dehu ou Hutois - ; un village (de) Juprelle - ; un point de repère - Deltenre (De la Dendre) - ; ou bien un nom commun à valeur toponymique - Dupont-. En pays flamand, à côté des désignations tirées du nom de baptême du père, il existe, dès le XIIIe siècle, surtout dans le monde des artistes, des noms d'origine. Le plus souvent les artistes choisissaient le nom de leur ville ou de leur village d'origine, quand ils l'avaient quitté pour se rendre dans une centre d'art tel qu'Anvers, Bruges, H aarlem, Leyden. Lorsqu'il s'agissait de villes connues, ils reliaient généralement leur prénom au lieu de leur origine par la préposition : Jacob van Maerlant (fin du XIIIe s.), Lodewijk van Velthem, Jean de Ruysbroek. Les frères Jan et Hubrecht van Eyck (XIVe s.) avaient adopté le nom de leur ville natale (1). On avait aussi surnommé le premier ( 1) Eyck, .,chêne", nom d'une ancienne localité qui s'appelle maintenant /f.lde11eyck, ,,vieux chêne", depuis qu'une localité voisine, plus récente, a pris le r..om