252 89 11MB
French Pages 54
Les Mongols d'après les historiens arméniens
Analecta Gorgiana
830 Series Editor George Anton Kiraz
Analecta Gorgiana is a collection of long essays and short monographs which are consistently cited by modern scholars but previously difficult to find because of their original appearance in obscure publications. Carefully selected by a team of scholars based on their relevance to modern scholarship, these essays can now be fully utilized by scholars and proudly owned by libraries.
Les Mongols d'après les historiens arméniens
Fragments traduits sur les textes originaux
Volume 4
Édouard Dulaurier
2014
Gorgias Press LLC, 954 River Road, Piscataway, NJ, 08854, USA www.gorgiaspress.com G&C Kiraz is an imprint of Gorgias Press LLC Copyright © 2014 by Gorgias Press LLC Originally published in 1858 All rights reserved under International and Pan-American Copyright Conventions. No part of this publication may be reproduced, stored in a retrieval system or transmitted in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording, scanning or otherwise without the prior written permission of Gorgias Press LLC. 2014
ISBN 978-1-61143-291-6 Reprinted from the 1858 Paris edition.
Printed in the United States of America
ISSN 1935-6854
JOURNAL \ SI A TIQUE OCTOBRE-NOVEMBRE
LES D'APRES
LES
1800.
MONGOLS,
HISTORIENS
ARMÉNIENS;
PKÀGME.VrS TSADDITS SCR IES Tf \rtS ORIGINAUX, PAR
fe
ilD
dulamuek,
tXTHAIT DE L'HISTOIRE U.NIVEHSELLE DE YABTAN. XOTE FREUMLNAinE, L ' a u t e u r q u i m ' a f o u r n i le f r a g m e n t s u i v a n t est l ' u n d e s p l u s savants q u ' a i t p r o d u i t s l a H l i c r a t i i r e a r m é n i e n n e , l ' u n d e c e u x d o n t l ' é r u d i t i o n s'est e x e r c é e s u r l e p l u s g r a n d n o m b r e d e s u j e t s . T o u r à t o u r t h é o l o g i e n et c o m m e n t a t e u r d e l ' E c r i t u r e mainte, f a b u l i s t e et poCte s a c r é , il se r e c o m m a n d e
surtout
à n o u s p a r la c o m p o s i t i o n h i s t o r i q u e à l a q u e l l e il a a t t a c h é «on n o m . C ' e s t u n a b r é g é de l'histoire u n i v e r s e l l e , c o m m e n ç a n t à la création d u m o n d e , et finissant à l ' a n n é e 7 1 8 d e Fère a r m é n i e n n e , o u 1 3 6 9 d e J. G. L e s s o u r c e s a u x q u e l l e s Vnrtan a puisé n'y sont point indiquées
nominativement:,
t u a i s , e u e x a m i n a n t d e p r è s le c a r a c t è r e d e sa n a r r a t i o n , on p e u t c o n j e c S u r e r q u ' i l a d û m e t t r e à c o n t r i b u t i o n d'ab o r d les historiens s y r i e n s , et q u e l q u e f o i s , m a i s p l u s m e n t , l e s b y z a n t i n s , p a r m i l e s q u e l s il en est p l u s i e u r s
rarequi
c e r t a i n e m e n t n e n o u s s o n t pas p a r v e n u s , p u i s q u e l e s passages q u ' i l l e u r a e m p r u n t é s n e s e r e t r o u v e n t d a n s a u c u n d e s nui e u r s q u o MOUS p o s s é d o n s ; en s e c o n d l i e u , les c h r o n i q u e s et xvs,
(8
274
OCTOBRE-NOVEMBRE
1800.
les chartes géorgiennes, et enfin celte innombrable q u a n t i t é d'inscriptions retracées sur les édifices religieux de l'Ar ménie, -véritables archives monumentales, dont le valeur Lis torique ressort des débris qui nous en restent, et qu? ont résisté aux outrages du temps, aux révolutions de la nature 011 aux dévastations encore plus funestes des barbares Pour la partie de son livre où il raconte les invasions des Mongols, j'ai déjà diL 1 qu'il a eu recours au grand ouvrage que son mûître, le docteur Jean Vanagan (le cénobite), avait écrit sur le même ¿ ¿ j e t , et dont nous déplorons la perte. L e styledeVartan,généra3cmentassezcorrect,û cependant ses difficultés ; la brièveté des énonciatsons, tel les quelcs admet un abrégé aussi succinct que le sien, produit une obscurité où il n'est possible de porter la lumière que lorsque l'on connaît d'ailleurs et en détail les événements qu'il résume en quelques lignes. Mais cet inconvénient est moins sensible dans notre fragment, parce que les faits dont il contient la mention se rapportent à une période sur laquelle l'Orient, comme l'Occident, nous fournit un contingent suffisant d'informations; le lecteur jugera si celles qu'y ajoute Vartan sont les moins précieuses. Comme la plupart des écrivains de sa nation, il appartenait au clergé; il avait fait profession de la vie religieuse dans le monastère de K é d i g , et avait étudié avec Guïragos et Malachie le Moine, sous la direction de Jean Vanagan. Son surnom de Partzerpertsi -indique qu'il était originaire de Partzërpert(Hànt-Cliâteau), l'une des placeslespius fortes de !a Cilicie, dans la chaîne du T a u r u s , au nord de la ville 1 One partie des inscriptions qui subsistent aujourd'hui 9 été recueillie par le P . « ¡ ¡ a s , refigieux de l'ordre des Mekhïtharïstcs de Venise, dans son Voyage en Pologne «1 en Crime* V e n i s e , in-S", i 8 3 o ; par fen l'évéque Schahkhathouni, dans sa Description d'h'dcluaiaàsïn si des cinq c'uïncts imprimée à la typographie du cornent patriarcal dfcdchmladde l'Ararad, z ï n , î vol. in-S 0 , i S 4 a i et par M , r Sarkis Dcïiulaliants, actuellement a r c h e vêque arménien de Tiflis, dans son Voyage dans la grande Arme'nù s volin-â". T i f l i s , 18/12 et 1 8 5 1 .
* Vois mon Extrait de l'Histoire d'Arménie de Giiiragos, note px^liuiiiialre.
F H A C M Ë N T S R E L A T I F S AUX M O N G O L S .
27,'.
île Sis. Toiiïc sa vie, Vnrlan resta simplo m o i n e , et ne fui jamais élevé aux honneurs ceclé»î65lîqiies jsaa
iimh l e * M t qu'il
parmi ses compatriotes n en fut jkîs moins consul'-
fable,, et son siiilucuce politique très-grande,, Giiirago.«! nous le m o n t r e 1 jouissant d ' u n e haute considération auprès du chef dit clergé a r m é n i e n , le catiiohcos Constantin 1**, avec lequel il était lié d'amii*é, et remplissant line mission importante et de confiance auprès de» prélats, des supérieurs de couvent et des prince» de k
grande Arménie. L e pope Inno-
cent IV, qsii, c o m m e les souverains pontifes h cette époquo, déployait tous ses efforts pour rnnicner l'Eglise arménienne à I Oîiité catholique et lut faire accepter la suprématie d t Sainl-Siugc, envoya en O r i e n t un légal appelé SfiJmbf
, De
manche, forme vulgaire sans doute du nom de D o m i n i q u e avec une lettre adressée au roi Hétlioum t " . C e [¡rince c l le catliolifos confièrent h Vartari, comme, au plus docte de leurs théologiens, le soin d'y répondre et d e la réfuter". Cette réponse renferme en quelques pages la discussion des points d e d o g m e
controversés
alors entre l'Église
armé-
nienne el l'Eglise latine. Elle peut être considérée c o m m e une
page intéressante de l'histoire des Croisades,
parce
qu'elle nous aide à comprendre la nature des rapports qui existaient entre les princes Houpénseos de la Petito-Arménie et les papes, lorsque c c u s - c i faisaient de la soumission do ce r o y r a m e à leur autorité une condition préalable de leur nssislancc contre les invasions Incessantes des infidèles. T o u t en se plaçant à un point de vue particulier, ou point de vue de son Eglise nationale, Vartan se révèle à nous dan® cet écrit c o m m e parfaiiemeni au courent des questions théologsques et philosophiques agitées de son temps dans les écoles de l'Occident, Mais la circonstance de sa vie qui met le plus en relief l'inllucnce q u e s c s talents el sa reputalion lui avaient acquise est sa visite à la c o u r d e H o n i a g o u , 1 Voir Ir mêmecxtint «le Ginrago», chap. HT. * Cet icril de VtrUn se trouve dan» le manuscrit de I» Bibliothèque impi ride, «nrirn fonds arménien, n* n , fol. 13g v*»i ¿9 r".
tS,
276
OCTOBRE-NOVEMBRE
1860.
alors maître tout-puissant de la Perse. La relation de l'en trevue de l'humble moine arménien avec le monarque mon gol nous laisse entrevoir la ligne de conduite que celui-ci se proposait do suivre pour faire oublier aux vaincus les violences de la conquête. Elle nous le représente avec des instincts de bienveillance, de douceur et d'humanité, el sous un aspect tout différent de celui sous lequel nous le peignent d'autres écrivains, organes des nationaïilés opprimées.La conversation intime q u - ' u t notre historien avec Hou» lagou, la déférence que lui témoignait la principale femme de ce souverain, Dôkhouz-khatoun, et dont elle lui donna une preuve éclatante en le consultant sur u n e dés questions les plus graves, les plus délicates, l'ordre de succession au trône, après la mort de son mari, attestent combien Vartan était apprécié à.la cour de Tauriz. Sans croire qu'il décida à lui seul celte question,en se prononçant énergîquem e n t p o u r Abaka et pour le maintien des dernières volontés d e H o u l a g o u , manifestées en faveur de son fils aîné, il n'est pas douteux que sa voix n'ait eu quelque poids dans la balance. Cette relation nous est parvenue dans la forme, à ce qu'il paraît, où l'auteur l'avait primitivement rédigée, en style vulgaire, Elle fut sans doute destinée à être répandue parmi le peuple et Sue par tous, et forme ainsi un morceau à part dans la grande composition où elle a été insérée. J'ai cru devoir donner ici ce texte, curieux spécimen du dialecte arménien vulgaire au xin° siècle. Cette reproduction et ma traduction ont été faites sur le seul manuscrit de l'Histoire universelle de Vartan que je connaisse jusqu'à présent, celui de l'Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg, qui le conserve dans son Musée asiatique, sous le numéro i a des manuscrits arméniens. C'est pour mos un devoir de remercier ici ce corps savant d'avoir bien voulu me communiquer cet ouvrage, l'un des plus précieux parmi ceux qu'il possède dans ses riches collections.
FRAGMENTS KLLATI FS AUX MONGOLS.
577
En l'an 669 de l'ère arménienne (aG janvier j 3 2 0 3/1 janvier 1 2 2 1 ) , Constantin 1 s'assit sur le siège patriarcal, en remplacement du seigneur Jean [VII] ( J ^ / v i A H ^ . C e n'est point par l'effusion du sang, l'ambition, ou la simonie, qu'il parvint à ces hautes fonctions, mais par les grâces de l'Espril-Saint et le témoignage de milliers de langues. Une année avant son sacre, un violent tremblement de terre se fit sentir, et ia magnifique église de MCschgavank' 3 s'écroula le 1 1 janvier, A l'heure d e I o l f i c c du repas®. Trois prêtres qui célébraient les saints mystères devinrent des victimes offertes avec celle qui s'Immolait sur îautel. Un astre, qui fut aperçu dans tous les pays, se montra dans le ciel pendant, la nuit entière, sous la forme d'une pique 4 . Ces deux phénomènes annonçaient les 1 Le calholicos Constantin I", dil ParlztrperUÎ, c'est-à-dire natif do Pisrliêrpcrt, siégea de ia 20 à 1167. 1 Le monastère de M&elhgavinlt' (Yi.k'1''!™1'-?-. ou ÏMîschagavani ! di»iî»ilué, suivant Tchamitch {Mil. d'Arménie, t.. III, indci , dans le district do Sévorlik', province d'Oudi; Indjllji (Armén, ancienne, p. 5s8) le piace parmi Jeu localités dont ta position cal inconnue aujourd'hui. * C est Sa qualritme heure canoniale du bréviaire Arminien; elle
*« Scrinine par la Mtrdictim
de ta table,
ulnjuiiinj,
cl précède immédiatement lo repas de midi dans les communauté rcii-gU'uscs : elio répond à l'odìce de scile de l'Lglise latine. ' C ¿¡ait stori do ccs comités nommées par les Grces frçlis. parce que l'imagination effrayée des peuples croyait y reconnaître la figure d'uneépéc ou d'une lance. Cesi sous cette forme que Im anciens chroniqueur» russes décrivent habituellement les comités doni (Ss font mention. Ils so servent de 8'cipressioii en mar,, re tir
278
O C T O B R E - N O VK M B K E
1860.
ébranlements que le monde;' alors en paix, allait ¿prouver par la lance île l'ennemi; prédiction qui se réalisa en effet, car, au commencement de l'année 6 6 g , d e s hordes à l'aspect étrange, aulangage in connuï sortirent d e l à contrée de T c h ï n e t M iftiliiit Leur n o m était Mongol (Mough'al H ^ W ^ / J et Tar~ tare {Thathar [fompuip). Elles pénétrèrent par les vallées de la contrée de Koukark', du coté des Agh'ouans,au nombre d'environ vingt mille hommes. Elles massacrèrent tout ce qu'elles rencontrèrent ¿'êtres vivants et s'en revinrent avec rapidité. Lasclia l , s'étant mis sur leurs traces avec toutes ses troupes, lesatteignit près du.fleuve Gu^dmart X^uinJuïh ^ mais il eut le dessous et il dut chercher son salut dans la Imite avec Ivanê. Un chef ayant coupé les jarrets du cheval de ce dernier, ¿1 resta sans monture. Vahrani, seigneur de cette contrée 3 , accouru pour repousser les Tartares, en fit un grand carnage en hmcc, i;on-hihsM.in» or>pasoMi., dont on retrouve de fréquents exem* pies dans la collection de ces chroniqueurs publié, par la Commisiion archéographique, en 8 volumes în-4", Saint-Pétersbourg, i8_46-I8591 Giorgi I V , dit Lascha.j fils de la reine T h a m a r , lui succéda en u n s sur le trône de Géorgie-, il régna j u s q u ' e n i a s 3 . * La position de ce fleuve est incertaine. M. Brosset (Hht, de la
Géorgie, p. l\g3, note i ) a lu dans îc texte de Vartao Xynuului'b,
Godmau. Suivant Gmragcis, la bataille eut lieu dans la plaine de Khounan (cf. notre Extrait, cahier de février-mars i8f>8 p. 1 9 9 ) . ville que W a k h o u c h t ( Géographie, trad. de M. Brosset, p. 169) place dans le Karthli ou Géorgie p r o p r e , sur le ileove Mëlkouarou Kour (Cyrus). ! Voir, au sujet d'fvanô et de Yaliram, prince du district de fvhatchcil, Guîragos iStcî, ch. V!ï.
KllAGMENTS IlELATIEis AUX .MONGOLS.
370
les poursuivant jusqu'à in forteresse de Kartinnn; il ignorait co qui ¿tait arrivé aux autres. Ers ùuiwâe 67 1 ici5 janvier i a a a - i 1 a/j janvier 1 i a 3 } i e s Tarlarcs tentèrent une nouvelle invasion; mais comme leurs coureurs trouvèrent les Arméniens et les Géorgiens en état de défense et réunis, ils rapportèrent ce qu ils avaient vu aux leurs, qui n'osèrent pas avancer et se retirèrent j e ne. sais où. Cette m ê m e année un corps de Huns, que l'on n o m m e Khiptchahhs étant arrivé à Kantzag, s'allia aux Tarlarcs. Les nôtres, ayant marché contre eux avec, confiance et sans précaution, furent battus et mis en déroute ; un grand n o m b r e passèrent sous le tranchant du glaive; quelques-uns des principaux officiers, ayant été pris, f u r e n t j e t é s en prison,Parmi eux était Grégoire, s u r n o m m é Ischkhan ( P r i n c e ) , fils de Miagh'pag \ ainsi que le fils de son frère [ Vaçag], le bravq cl héroïque Babak. Nos troupes les vengèrent, au c o m m e n c e m e n t de l'année suivante, on exterminant la plus grande partie des Khiptchakhs 3 , tandis qu'ils retournaient chez eux de Vartanaschad 3 , Au renouvellement de l'année 6 7 à (aû janvier 1 a 0. 5-a 3 janvier 1 deux fils du Kliorazm-Schah, 1 Guiragos (chap. Il) écrit ce nom «p^i««^. [lagh'pag.^ Voir ce qu'il dit, ibid, do la défaite (Ses Géorgiens par les KhiptchalSis.) 1 Le nom de ce peuple est écrit ici 'Mn.jm/u, Khuîebakh, J VarlanascSiad, ancienne ville do l'Arménie orientale, dont parle déjà Elisée, auteur du v' siècle. Indjidji'(^rm, «ne. p. 538) 1« mentionne panui les localités dont ia position est inconnue maintenant; Tclinmitcli (l. III, index) la place au sud de Klinlch£n.
280
OCTOBRE-NOVEMBRE
1860.
vaincus et repoussés par les Tartares 1 de l'armée du nord-est, envahirent avec deux cent raille h o m m e s , à cc que l'on rapporte, la province d'Atëlbaragan (Aderbadagan, f Azerbaïdjan) et s'y rendirent maîtres delà métropole de l'Arménie [Kantzag] ; ils couvrirent de leurs tentes la vaste plaine qui entoure cette ville. Les nôtres, étant venus les attaquer, furent repousses, et il en périt un grand nombre près du bourg de K a r ' n i 2 ; mais la majeure partie trouva la mort en courant comme à l'envi vers un précipice, dans les profondeurs duquel ils tombèrent. C'était un châtiment infligé par Dieu à Ivanê, pour le punir d'un crime monstrueux dont il s'était rendu coupable-, car, un vertueux prêtre étant décédé, il fit exhumer et brûler son corps et immoler un chien sur sa tombe, en dérision du concours empressé de pèlerins qui accouraient prier sur ses reliques. Dieu rendit un témoignage manifeste au mérite de ce saint h o m m e , 1 Vartan est dans l'erreur; il n'y eut que Dj el àl-eddin, l'aîné des trois lils du i\liorazm-Sebah Moliamnied, qui parvint à se sauver et passa dans l'Arménie orieQlale. Les deux autres, O'iag-Schah et AfeSeliah, avaient été tués par les Mongols dans une bataille livrée près du village de Veselit, non loin deNessa, dans le Khoraçan. 1 L'une des plus anciennes villes de l'Arménie, du district de Kigh'arkounik', dans la province de Siounik'. Elle est qualifiée par les historiens tantôt de n f t - q a ^ u i q u i ^ , K u p à s o h s , et tantôt simplement de ! Mage, ¡¡fi1-7. Elle fut appelée d'abord , Ki-
gli'iimi, du nom de l'un des princes de la première dynastie arménienne, Kéçjh'am, arrière petit-fils d'Arménag, fils dç Haïg, qui en tut le fondateur. (Moïse d c K b o r e n , I , xi. Cf. Indjidji, irmf'n. anc. p. 265-268. Voir, sur cette défaite des Géorgiens par Djelal-eddin, mon Extrait de Guiragos, ch. m . )
F R A G M E N T S R E L A T I F S AUX M O N G O L S .
281
en luisant apparaître sur son tombeau une lumière ¿ d a t a n t e , à 1» vue des habitants de la place forte do Pcdchni, où ¡'on jeta les fondements d'une églhc. Ivanû ne put souffrir les honneurs décernés à un prêtre qui professait la foi arménienne 1 et prêta J oreille aux insinuations d'un calomniateur. Mais le Soigneur frappa celui-ci de la foudre dans la nuit même qui suivit le j o u r ou [les fidèles] curent A supporter ces tribulalions. Cependant le sultfian [Djclâl-cddin] victorieux «t enflé d'orgueil saccagea une foule de contrées oii auparavant régnait la tranquillité, et revint à Thavrêdj f*>'-']!>"• fi L o u "il "i/L> le même savant conclut, d'après le Tarikhl- WassaJ, qu'il doit avoir te sens de f/ranci, et que par conséquent ilhhan signifie ïe nrnnd khan.
FlUtiMOTS RELATIFS Aggi MONGOLS
201
la pai*, ils l'obtenaient, et puis >en retournaient satisfaits ot avec des présents. En l'année 7 0 $
i 7 janvier 1 -s 5G-i (»janvier 1 a 5
mourut Bathou, )e grand préfet du Nord. La môme itnncc, son fife Sarthakh fut empoisonné par ses frères , jaloux de ce que son père lui avait laissé ses Etats et de ce que iMangou- Khan hu en avait confirmé la possession, en y ajoutant d'autres contrées. Sa mort fut un deuil pour les chrétiens et une occasion de vifs regrets; car lui-même ¿tait un chrétien parfait, et il avait ¿té pour un grand nombre une cause de salut, en gagnant a notre religion des gens de sa nation et des étrangers. E n Tannée 7 0 7 (1 G janvier 1 2 & 8 - 1 5 janvier 1 2 6 9 ) , le vaillant Iloulagou prit Bagdad, cinq cent dix-sept ans s près que cette ville avait été hàtie par [AbouDjâfar O m ^ ;
et les Ismaélites, en 1 gà de l'ère
arménienne {1/1 mai
mai jâ6),
sur les bords
du T i g r e , h une distance, dit-on, de sept journées de marche de l'antique Babylono 1 . Iloulagou mit à mort de ses propres mains le khalife, qui se nommait Mostaccili
( } V ^ w w « p i . Les chrétiens qui se trou-
vaient dans cette ville furent sauvés par la volonté et I intercession de la grande reine Dôkhouz.
Le
Guirago*, cìt, XXXIy, n*M(g&e h Bagdad que cinq ceni dix ans J'csisteaco à i rpoque dr aa prise par Iloulagou; cette variatilo s'explique par lis confusion à laquelle donnent lieu trèi-facilcincnl dans ies manuscrits les lettres numfraies 5, La dnlc de l'ère arminienne, qu'on lit également dans cel «ulcur, est ineiacio, Bagdad ayant ¿ti fondita en 76a. (Cf, mes Htcherches sur ta Chr* notorie mtitètirnne, t. I, a* partie, Anlliol. chronologique, n* XXIII.) '9-
2'J2
O C T O B R E - N O V E MB R E
1860,
khaiife est appelé héritier de la race de Mahomet I J V f i i J - i H , lequel se révéla en l'an 60 de l'ère arménienne (27 juin 61 1-2y juin 6 1 2 ) 1 , et dont le dernier successeur finit en 707. Tandis que l'Ilkhan Houlagou revenait de détruire Bagdad, Meiafarékîn (J\ii.i[nu^ijl!ii, la Avilie des martyrs (Marlyropolis), fut attaquée. Le siège dura deux ans, car le suîthari [Mélik-el-Kamel] auquel cette cité appartenait, loin de se soumettre au fils de Houlagou 2 , lui ferma ses portes et le combattit; Ce sulthan, qui était de la famille des Adéliens ] (Ltël) 3 , devint l'objet de la colère divine; car la famine obligea les assiégés h se nourrir de la chair de toutes sortes d'animaux purs ou impurs, ensuite à dévorer les pauvres gens, puis leurs propres enfants, et enfin eux-mêmes entre eux, lorsqu'ils pouvaient se saisir l'un l'autre. Le doyen et chef des prêtre,s, tourmenté par les angoisses de la faim, mangea, dans un accès de rage, la chair des siens. Il écrivit sa confession sur un papier, espérant quelle me tomberait sous les yeux, et qu'il obtiendrait son pardon de l'Etre miséricordieux qui nous a créés. S'abandonnant aux lamentations et aux pleurs, à des soupirs et à des gémissements sans fin il éprouva des regrets si cuisants qu'il en mourut. Nous avons v u , comme il l'espérait, sa confession 1
Cf. mes Recherches sur la. chronologie arménienne, t . I , 2" p a r t . Vnthol. ehronol. n° V I I I , s u r l'ère des Arabes. 5 Yschmoulli ou Dschiasmoulb. s C'est-à-dire de la famille des Ayoubiles. (Voir, s u r celle ' •¡pression , Guiragos, c h a p . xxxv.) |
FRAGMENTS ÏUXATIFS AUX MONGOLS.
2«J3
c u i t e et nous avons la confiance qu'il obtiendra grâce de Celui qui est la bonté nu me. Vous tous entre les mains de qui passera ce livre, implorez Dieu de tout cœur, en disant amen pour lui et, pour lo vartabccl T h o m a s , copiste. E h l'année 7 0 8 (16 janvier 1 3 5 9 - 1 5 janvier laGo), Iloulagou envahit la Mésopotamie, dont il prit les villes et les provinces, c o m m e l'ont raconté les auteurs qui ont, composé des histoires détaillées. Le catliolieos d'Arménie vint le trouver e l l e bénit, et Iloulagou lui témoigna beaucoup d'amitié. Pen dant le cours de l'expédition d e e e prince dans le pays de Scliain (Syrie), il avait sous ses drapeaux notre souverain I l é t l i o u m , qui racheta de la m o r t , en tous lieux, les chrétiens, tant ecclésiastiques q u e séculiers. Q u e D i e u l e lui rende au centuple en lui pardonnant >es péchés et en lin accordant une longue vie, d'après sa sainte volonté, A lui ainsi qu'à ses descendants! Iloulagou revint p r e n d r e ses c a m p e m e n t s d'hiver dans la plaine de Mough'an, Pendant l'été, il s'établissait dans le district de Tarin appelé par d'autres la plaine de T a r a n . Il y a là des grottes et des anfractuosités tout alentour, sur les montagnes. S'étant pris de goût pour cc Heu, il y éleva des constructions ii sa guise, et résolut d'y fonder une ville. L'exécution de cc plan fut u n e source de vexations p o u r les habitants ; car les h o m m e s et les animaux furent mis en réquisition pour aller au loin chercher de lourdes pièces de charpente. Kn l'année 709 (16 janvier 1260-1/1 janvier
294
OCTOBRE-NOVEMBRE
1860,
126 i),MarlyropoIisfut prise après un siège terrible et désastreux non-seulement pour ses défenseurs, mais »usai pour les assaillants, Tartares ou chrétiens, leurs alliés, par suite des combats qui furent livrés entre les deux amitiés, du dedans comme au dehors. Là périt un beau jeune h o m m e , Sévata, de Khatchên, fils du grand prince Grégoire. Après avoir fait des prodiges de valeur, il gagna la couronne immortelle, toujours fidèle à Dieu et à l'ilkhan; il sera associé au triomphe de ceux qui versèrent leur sang pour le Christ et qui conservèrent leur foi et la crainte de Nôtre-Seigneur. Amen. À la même époque furent massacrées les troupes que l'ilkhan Houlagou avait laissées en garnison dans le pays de Scham, au nombre de dix mille hommes environ, sous le commandement du grand général Ivith-Bouga, qui professait la religion chrétienne. Le sulthan d'Egypte vint l'attaquer au pied dp mont T b a b o r avec une armée Innombrable. Ceux de KithBouga, très-faibles numériquement, furent tailles en pièces ou faits prisonniers; quelques-uns se dispersèrent, et, sétant cachés, parvinrent à se sauver auprès du roi d'Arménie. Ce prince les traita avec la plus grande humanité, et leur donna des vêtements, des chevaux et des vivres; ils s'en retournèrent, Tartares et chrétiens, vers leur maître, en comblant Héthourn de bénédictions. Ainsi fut glorifié solennellement le nom du Christ en la personne du roi, par les étrangers et parles nôtres 1 . 1
Voir, sur celte expédition, Guiragos, clmp.
J VXVI.
FHAGMIîNTS» HtiUTlRS AUX MONGOLS.
205.
L a l ' a n n é e ; i o ( i ê j a n v i e r i a G i - i (x janvier 1 aGa), 1« [irinco des princes, rejeton du sang royal, Djctal , devint participant, par les cruels supplices qu'il endura, de ia m o r t du Christ et de ses. martyrs. Des calomniateurs musulmans le d é n o n c è r e n t et lu livrèrent A Argh'ouu-, il fut conduit en pays musulman (Dadjgasdan), à Kazwïn (Gli'niwïii) Lii, pendant la nuit, on le fit mourir en lui coupant les m e m b r e s , Le seul motif de sa perte fut son amour pour le Christ, d o n t il se montrait le fervent serviteur par ses j e û n e s , ses prières et sa charité ; il passait le dimanche â veiller debout et continua ainsi Jusque dans sa vieillesse. Aussi le Christ l'honora par l'apparition d'une l u m i è r e descendue du haut des cieux sur son c o r p s mutilé, c o u r o n n a n t e t glorifiant la mort du m a r t y r . Les m e u r t r i e r s , témoins de c e prodige, tout tremblants, jetèrent ses restes dans u n e citerne sans eau; [il y resta] jusqu'à ce que les siens arrivassent et remportassent au monastère de Kantzaçar, o ù ils l'ensevelirent à c ô t é de ses pères, qui avaient lii leur tombeau. Ceux qus le transportèrent aperçurent les m ê m e s rayons lumineux, A cette m ê m e date de 1ère a r m é n i e n n e , on mit A mort, à la porte de l'ilkhan H o u l a g o u , le générai des Géorgiens, Zak'aré, fds de S c h a h e n s c h a h , alors à la fleur de l'âge, lorsque cette fleur s'épanouissait dans toute sa beauté, lorsque le progrès marquait chacun de ses pas et qu'il c o m m e n ç a i t A être c o n n u et apprécié de tous. Il fut victime
d'accusations
mensongères; on lui imputa, entre autres c h o s e s ,
2'Jô
OCTOBRE iNOYEM&RE 1800.
d'avoir empêché la rentrée du tribut dans le trésor royal, à l'époque où il devait être payé. Sa mort fut déplorée amèrement par toute la nation géorgienne et par les Arméniens du voisinage. Combien elle fut plus pénible pour ceux qui lui avaient donné le jour, eux à qui elle arracha les plaintes les plus douloureuses, les plus déchirantes! Presque aussitôt, et au milieu du deuil général, son père Schahënschali, frappé au cœur, mourut. Celui-ci portait le titre de Schahënscbah, comme seigneur d'Ara, capitale et résidence du souverain qui était le chef des diverses dynasties bagratides, et comme maître d'autres provinces. Ce titre de Schah&nschah était en effet attribué au seigneur d'Ani, comme roi des rois. Le nombre mystérieux Tch, O , c'est-à-dire« repas parfait, » et J, , « saint, » signifie que, comme l'on donnera le repos aux saints au prochain sabbat de Dieu, l'application de ces paroles peut être faite aux deux hommes illustres dont il vient d'être question. C'est ce qui s'accomplit alors à la date sumentionnéc, au milieu des prières de tous les fidèles. En l'année 711 ( i 5 janvier î a f i a - i / i janvier 1263),le seigneur Nersès, catholicos des Agh'ouans 1 , succomba aux cruelles douleurs d'une hydropisie, contre laquelle l'art médical fut impuissant. Son seul soulagement fut Jésus, notre Dieu, remède de la vie d'immortalité; il alla le rejoindre avec une ferme 1 Nersî's III, 01 " catholicos des Agh'ouans dansla liste de Schahkhalhouni (Description des cinq districts de l Amrad, l. H, p. 3 A ' ). siégea vinjït-scpt ans, de 1a35 à 1 aôa.
F l l A C M E N T S HELAT1FS A U X M O N G O L S .
2i>7
espérance, une foi parfaite» et pour ne plus le quitter à jamais. Sa vie exemplaire s'écoula dans la pratique de la mansuétude et de la charité. En l'année 7 1 a (i 5 janvier ï a 6 3 - i 4 janvier 1 a G A) mourut en Jésus Christ le célèbre athlète de Dieu, vénérable par sa dignité et la vocation ou l'appela !a grâce céleste c o m m e p r ê t r e , comme docteur, et comme archevêque du districtdc Kartman, etautres places et districts, l'homme illustre et partout célèbre, le seigneur J e a n , s u r n o m m é Doueùi, 11 passai? les trois cinquantaines 1 sans prendre u n e miette de pain, saris boire une goutte d'eau, ainsi que tous les vendredis et m e r c r e d i s 3 ; il fit le pèlerinage de Jérusalem nu-pieds et resta pendant tout le carême, continuellement d e b o u t , sans goûter au pain, jusqu'au j o u r de la Résurrection, 11 excita l'admiration des Frnnks qui se trouvaient dans la Cité sainte; car il se tint non-seulement debout et à j e u n , mais dans un silence complet, suppliant Dieu de lui révéler par un signe éclatant la vérité du bruit qui courait que lorsque le feu [céleste] descendait [sur les lampes du Saint Sépulcre], c'était 1
Jcsap[>ose q u e S'auleur indique
¡es I c j trois principau* ca-
l m e s d e l'Église a r m é n i e n n e , le grand c a r i m c tic P â q u e s , l e s semaines Je j e û n e qui sont entre la. Transfiguration et l ' A s s o m p t i o n , et le carême de I'AycdI. Aujourd'hui il n'y a que deux cari m e s appel
( c i n q u a n t a i n e s ) , celui de l'A vent-, qui se réduit A
iciiï «etnaiaes et d c u i ou Irois j o u r s , suivant l'occurrence d e la f i n e , cl celui qui p r é c i d e l ' E p i p h a n i e , cl qui est de six j o u r s . [ Voir m e s Uccherchei sur la Chronnlo/j :-
yt//.i\ 'i> t/'iyh
niiiijiti iìujh
ti[iftyìi
itìnl
^ i f i f n f i IIIIJ ini, fiuti,
s
[> '//« «Ì
¡¡Ltiij,
It
ML. HL.f ì :
f i l i n i li/iif"
f i l i i | \L
unni.finii
{'t-fik uÌhtj} jmHnh
itili
.
m i f ì j i i i i f i i i f t II.
ntitUjm
j [nifi* pimi
Ululili/
s | Vi.
('l'I'
fllL.ll[Ìll
III p i - j l i l l l f t l Lnlìi
315
^ii.o
l^p
"iiiiìjui
ll[> » /'-
. I |1>I tann ili f i l i l i I f l i i j i l l l t l f l l f ^ « - f c P l - l w j '/'/'Y '/""/' If 'il llliiL II , J>'{'" ' >llfllji Jiiià
",'// ',«''
'[llttlhlih s
Hill,
uiLiiuihl
[ih,
ìiijji'f; [iifJ.iiiltif s | llty'll l l l l . l l l . f i , l l f l t It. t t i i i l . ' l i i i t j l i
u /i
infili
1
pifnÌÌi
ni
l'1'jy
¿liuti
i li •
liiimi'Ìi ti. ¡tioii.fi
ft
'f
p i i f i l e t . il
If [lb[t ufi pluf.
min
op^fiLf
li
*'/
"/'
¡nuli
htnj
'> ' ì f i n i i l i i y t t uiy
itfiiiiiiirj
iimi-iiif>
|
„
fi' 1'hi' 1'
^k
i i i i l [ i i f n i i [ i l !. ititi
^t/J^ ) f l f t i i i j nt'i^ftìi
W
iiiiLfiimÌli_f>
»//.j r i/7/. i//i, ( j inif un nfi%
} ».«_ ^t nifi il il f ì l l i f ti /i/l.i/ , ¿rii"fi[t
¿fr/
\ ' h'I
!
>"if_}>Ìi [ti f i l i tuli..
a t i i i p i i i - , b. i i i i i . f i i i u Ì l i p [i
li.
.
tiiL.niif.111^
Ì i h j i qif i. ijf.-iiif
[ J i i i i f t t i i t i f i p it
It. [ J i n i f mi-iifìiì
/
iiiiil.lmij
lf.HL Ut: .j •[lfJl[lll[llH
p i l l i l i">'l'if
l. f i l i ' ¡Si i^
t/f' A"Ìl f t f f h l l l f ']"(>
^n/lrtfjfpii
h
wt. l> jiipif
ty
., It, tlL.fi y[iii
ifi/ldij
li
Istfl* n i f i , f i l i iifuigitioiffo,
ìf In. fi fi niln/U i Ji ) ¡i j u i j h J niiT
316
OCTOBRE-NOVEMBRE
irih ii£ih qhl^triu^ijh
junlL'hitijli
¡piqifîuî>r/t
.ujr,ii,%liÎ,>[Jlt
Lu rjjih q^dfruyh
jÇr iuju
np nj jujrwip
i^uifou
j lu if/'ii.' iijïi op-ÇbLj
Iptiplùflig
if !"t
fcl-UL
!
fp-i.^¡igixïll
Llffilt
^
nfl
, qJfzq^
upuuiT^ii/ii.p JiujLujij
futur!, y m r [fhr[
p.uhi fii*tj£nf'
j>tuii
'¡¡'pif
: Oii/jî
À L il pu *
uidlfhiujh
ouiiup
p-ufiif
uiprf-ujp
Lurjrj-ji
^iii^iiiif
pi1/
ujn.ui£Jf
111¿¡mupÇtu^jfh ibijufîitç
LL j ! „
îuriuj-
fi, punitif 111 j l^'ï, fi ijh p L u rpnL. • ^iimmiiiui
| Sjuinuuj-
uil^puru^,
• li^itt^ fi pL'i^
¡uirip^
uAjnijnpiTf
juij-iny
fïîi
turjjp
iiuiL-hiu)
^itihli
iiii^pniinuiy
|^«inni.uii5
• ijnp
!
SiuJjp
f L. ¡iL/yh^
muAriu,
II,
tf-utj,
^pjiijinri^
^
• j i
jjthfip
¿¡un^hni.
ji ufipuj
II. Lti.'jjiuiinuiij
| ^ ttumuSriy [cf ftL*}ih
, A, p ^ H ^ m [i ^Çuinuil^
ij-UJifiMUUiiiJhiiiL-
' 'l'Upui
i/i^-,
tuii'iiifiiip
^
_
ifjuiijh ^ï
[ru j|Vjnra.ujé
uinLÎruij
L fjhltig
Lupiutfp.
[>j , '/"{' '/[ni
fihpïi,
ijuiptlitHij^,
/¿uifuiu
uiini-ifu/iiiijtrujuijti
Jlujplt
Lurj
ujipuflj
p.ufhiulpi
umt-LiiSr
•^puuÎiiijh
h
|
fcH; , é iuS-nt-lf
llp
,^/fïy
t infriiu/îjl.j
IjÈl'
A ^ ifopt^
j
tlfitiiinp.p
uyj
îyi uj| i^ujJL'ùuijh
l,p
h.
I^UUJHLlJ-ffl
ufiiujufuitn
jl'Lp
& tT Ifn^trglruif
pliq.
nL.p ilpiiL tP tuputp
i[-uyL iulj
il^li^uiuL
A n£jhw,
jtjin.iîspbujij
jïbJL s
18Ô0.
if
'[¡'¿^ '[
nqnptiiitSr, m ni ifusf
j> l,
FIUGMF.NTS RELATIFS AUX MONGOLS. [J infili
IMI
s J ••
nini/
u n i i , t i nj
àtrif
1"¿J
fi
h['$'¿1'>
uutij
yiííy
I*-
7
up
tuli
uttihli¡
u i l i u u í h l j, Ifiiifii
"['['h
mut
fi
Uutj
f t ' l u j If*
Ufi
Ifiifjfi,
"/'
.fif'tf
l> 'i
iligli
J |il«/»tu/á
if
I ' utnnL.0 j u l j , It.
i j i t n f ì i { f > / unlit
í i ut,.
[eft,
ttj
[no up
i
it m i i L i i i â (in
i i m u i i j n i p
sift
trtP
r u u l i j
up
'mit
ili
p '. if
I ' ' u u t j i i r i L i P i s f i t t i Jit tj Is my ly • h i n f i l i j { \ m i , m . & y
" i i i m y ^ p , tifi j
l i i ^ t i j im [ pp
It ft f i t , h
J
u i i f o j i f i mn%lth
y
l¿"¿f
á tu/
fiiiL (
it
tiff /'
f f l ^ i •Çiui.ttiuu 2V
if tt,
fh m ,,.¡¡ u it i •Çh
i^lp
umSbtfái•
h
f u l f ' tili f i t i i P n i p p a i _
i i i i i t t àt'J t I )
[ i h if
, h^pL
j l i t i f i l i y | * l u u i t . t i i á 'j f i p [ f î i [ I I J j l . p l f f i p ù p j i f i l j• pl¿'
*
J »t u f i f i i t i p
| 4
tu f i f i u i j i i t ' l i p f i l i if
u i f i p i u j u i ' i i p t ) , [fit>\
' ¿ft
i t f t i t ú ' t u i t i u i f [ i [ J I f , if ( f h j
u [ i p i t n i *)lt ut
t i n t i l i ' h , ^^iiiuni..iuó
b l i p
s 1
tiiiifiu i f i i L ,
f f i i y h.
/ l i l i
t t f h i ] if f'-uif
• < ¿ f i t i ¡ i h i i j l ¿ u t t f jptÇf
^l'hp
i f n Pa f f i t t i t i
^iiiniiLiiiiSiiifimit
^ " ì i t m i L - à i i j l . 'h
u'u
p p p i i u u ì i i Linj
ttuj
mnly
i
i Y \ " " il f " > p , [ J f
i f i i t L . i i f t i f i i i f i t f , I t ' i i p i tu t i f i l i
f H t up
¡j
^ 'f i i t . f i P t i t t t t f j * [ \ „ . u „ L t „ á ( u o i i k y L u i ,
i l t t i p i f t f u f ù g äfft f i f t h I f i i i f ì f f i u i f f i i n i
"hitpu
' / m
¡itoiil. tfíí t u ^ p j f , »
i n i n i u j L p , rxp
t!li.p_
[ J t , , um
i t , _pL
¿ t i l t i l [ l l O l l h IJIIJp
. ( ' h ' / i f ' f i l i li tu f
( J til if tut
h
i l ï i i i ! if t i j , up j f i m i i i u l f
f,- f i i ' f tlh
f f i t i j i t u r . f i , IIL
j ^ h i f i i l ,
1
t f t u i l l f l t tf HI/It
jf
' / / » ' / ' " / h l p n i
/fiutitiii.np ,
uptnttt^lftt
317
ijuyti j u f j f
/ f i n g í ! up
t t u j l r p u j:ui'ti[s h
II I I \ L J H i y « I f l l l f l l f ¡til
i f i i i j h i i i i f ( J ^ , fi
Ipiu/ji
ilìnpif
i t i l it'li j u i i f i i i f i l f Ç , h
[iiiup
//.. ^yinìnff
f
if-li^j
"ll[
/«V
:
tuliif
y^tzky nt-y u,-p-
uiilf'iriliutfiii 1"{ s
tisjg
ifmjfuuifiu
h f • Ifiiifiifuif
'/&{/&
•
ftJ-tf,
fiHi if fi bij u
aitti
uniuf\
Irli
uiuuitjbfi
mtiL.hfji
i uteim^fi
ill'b'J
b
u r , L
if fi ttih ff. f
ujgi
U. ^mjl*'
tftiyb
iH'p
HjinuyLiLtj
mf^fi
ejtf.hiiinfii
ri fi
I/ih
fuT
uiifìijjli
i f g , rtulffìb
fi
njfuiiifilflifi
: j^/.
! j IL
%friFijpbrf
jtifiti
¡jifL'i£f
Z i iiiutnfiTihiìifi
filici
ffiiif
f i l i , II. iuitH
uiul~
t f j iiuf/fi
ifhró-Jfitfiqdftnijii
filili
jififtttinnuuiu^
fì&brjft ti.
qf/bj
! | vt-
fi
f
qhft^
• b
ìifrf
(3~nL-fiiQ> b
fniiijiffiiiifiui^
FKACMENT» IttXATIFÌ» M K MONGOLA f i i i j ithòfl iti
^lILjtiil.iILfeìt
Iftinl
jnfifh'tniiff
i l i l U l l l l f i f t l ¿J
ijìÌfltK iMi/«iy
, Ufi
' i n f i l i , l, u^f>
'f.l'tii
^
r» .
"l'H
>uifh'
Ì
filili f
fi fu tu
ftl^fih
flllllj
Ill/lliÌllJ
j'iHiinijui
fin
fj
, t i j iw-ftuftnn
tll..fl:
f l l f l l l l 11 U | y\>ihlf
unii,
f II.
iiilfi.'lt'
( J i i L i f i u l / l i chi
^ftuutinluuL.
ttffif
f i fimJ
t h i j i t uif
tmiinij
Ufi
UUlL'll
f 'ilL.lli.lt
l i j i t u n u y l . itif p'li
Ift
•yi'lfi'y
f ¡il
• jyttihtffi
i j i i ' i i li.
IfUl^m^t
i f u . f i . fu JiuIni,
1UIJ ^111.
ijUiftfi
itilf Jii'lifiuij
>1/ l' I' j l i u i i l l . f i '
uufiutili
i f / b i f f i l i iti n I V / /
nuli.fipluQi
j h
'lini 1 ,
i
if l'ini,
j|J»4~
'/"/'
*tiinp{nxp
p
imi-
ijtujji/imilìft
f
"l'I'Ki
f'-
Il[ij
1/ il
fini
'['
tu«
4 " ifli*ìl
ifi j . ti. Hihiftiipjfii* (JI.
lii.pi.iiiiij ""/'( ",'/' ' ' '
t.nììtli
ili^
ufipfi
(ir^if/fei.Pf'tSh
ifiniìjt
|ipnif 4" '¡nit.tniA
^111/pii
j tint
'¡fò'/
t i i i i n t i j n i p , f^k ,
(Ui i / c / 4
111
l,
Il
/itutfi
i ¡Ji,
timi
lliu'lll,
:
.
ifiitijifii i
\o{llllll/
%tftn
fi f [liptlllJ
i.
ll^f
c5 / i / ( S Ì^hijfììi
i
mingili
¿lift
'lutigli*
fi/ l l l ' l IIL^l'ìl
if.mrfiii
ti.
[tihqpllp
y
fihfibuj¿ ']\biitiffiIiLUj
I j
muiiuâ'b
-fi'-Jìf'