De l'hostilité à la collaboration

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COLLECTION L.isTEMPSA'OllVEAUX

GEORGES CLAUDE MEMBRE DE L'INSTITUT

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ÉDITIONS DE FRANCE

HISTOIRE D'UNE ÉVOLUTION

UE L'HOSTILITÉ A LA COLLABORATION

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Droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous les pays.

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GEORGES CLAUDE JIEIIBI\B DB L'INSTITUT

HISTOIRE D'UNE ÉVOLUTION

DE L'HOSTILITÉ A LA COLLABORATION

PARIS LES ÉDITIONS DE FRANCE 20, AVENUE RAPP, vne Copyright, 19U, b7 LBS

ÉlDITIONB DB Fa.t.NCB.

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PREFACE Depuis l'entrevue, à Montoire, du maréchal Pétain et du chancelier Hitler, six mois ont passé sans que l'opinion française ait abouti - semble-t-il à l'appréciation logique de notre situation vis-à-vis du vainqueur. La dissidence du général de Gaulle, les espoirs de salut à peu de frais par la victoire anglaise qu'elle a suscités dans l'esprit d'une partie de la population, les craintes de l' insincérité de l' Allemagne, les rigueurs d'une occupation que des gens qui n'ont pas encore compris estiment intolérable, en ont sans doute été les raisons essentielles. Cependant, le temps presse. A mesure que la victoire allemande se précise, il est à craindre, non seulement que les fruits d'un rapprochement loyal et digne pour nous diminuent, mais que nous ne glissions vers de nouveaux malheurs. Il importe donc que l'opinion publique soit rapidement informée des conséquences d'une attitude qui commandera dans une immense mesure le retour de notre chère France parmi les grandes nations - ou son déclin définitif.

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Le but du présent travail est de contribuer à ce résultat en reproduisant mes « déclarations » et mes conférences sur ce sujet depuis octobre 1940, et en les complétant par un commentaire des réactions que ces exposés ont provoquées. Je réponds, en outre, ce /aisant, au désir que m'ont exprimé beaucoup de partisans de la collaboration, de Jaire de ma con/érence une sorte de vademecum à leur usage contre ses adversaires.

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I Nous sommes au lendemain de Montoire. L'appel du Maréchal dans son message du 10 octobre 1940 1 a été entendu. Le geste du chancelier Hitler provoque cependant, dans le public, les réactions les plus diverses : les uns trouvent dans ce geste l'occasion inespérée, non seulement de sortir du désastre, mais d'en finir avec les haines qui ruinent tous nos espoirs d'avenir heureux : les autres, inconsolables de la défaite, raidis dans leur hostilité par leurs espoirs étonnants dans la libération du pays par les Anglais, ne voient dans le geste du Chancelier qu'un piège tendu à notre naïveté par une Allemagne insincère. Devant ce trouble de l'opinion, convaincu pour mon 1. • Sans doute l'Allemagne peut-elle, au lendemain de sa victoire sur nos armes, choisir entre une paix traditionnelle d'oppression et une paix toute nouvelle de collaboration. • A la misère, aux troubles, aux répressions et sans doute aux conffits que susciterait une nouvelle paix faite • à la manière du pas~ •• l'Allemagne peut préférer une paix vivante pour le vainqueur, une paix génératrice de bien-être pour tous. • Le choix appartient d'abord au vainqueur, il dépend aussi du vaincu. • Si toutes les voies nous sont fermées, nous saurons attendre et souffrir. • Si un espoir, au contraire, s'élève sur le monde, nous saurons dominer notre humiliation, nos deuils, nos ruines. En présence d'un vainqueur qui aura 1u dominer sa victoire, nous saurcms dominer notre défaite, •

-4compte, d'une part, que les offres de l'Allemagne sont beaucoup moins dictées par la générosité que par la conception, d'ailleurs élevée,deson intérêt, ce qui ortée notre douloureuse victoire, les louches allures des politiciens s'inspirent des craintes que je n'hésite pas à formuler dans ce bouquin (Politiciens et Polytechniciens) dont le titre fait présumer que je ne l'ai pas écrit avec des gants. "' > Les montrer comme ils furent, comme ils 11rront demain si l'on n'y prenait garde, tel est le lmt de cet ouvrage, écrit - quoi qu'il puisse m'en coûter - avec l'ardent désir d •être utile à la France. >> Hélas ! ce désir n'a pas été exaucé : la belle lwsogne que je craignais a pu se perpétrer en ces vingt ans maudits : nous avons laissé faire, et, 11clon la pa~ole du maréchal Pétain, le malheur est venu.

Une expérience électorale. - Quelques années r.lus tard, les progrès de l'ennemi du dedans vont m inciter à un nouvel effort. Indigné de cette nrence des classes dirigeantes qui a si lourdement pesé sur nos destins, indigné de les voir, par intérêt ou par lâcheté, laisser le champ libre aux hateleurs de la politique, aux pourrisseurs de notre esprit public, aux abatteurs de nos finances rt de notre puissance militaire, tous ceux que j'ai appelés les suceurs de la France, je vais tenter de donner l'exemple. Voici les élections de 1928 : je me jette à l'eau, avec tout le trac d'un monsieur qui n'a rien d'un politicien, rien à gagner à le devenir, qui ne sait clire deux mots sans les avoir appris par cœur, et elles conditions que vo1c1 : Pour tout programme, l'intérêt national.

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Comme étiquette: antipoliticien. Donc, pas d'in-vestiture, pas de fil à la patte, quelle que soit sa couleur. Et pas de Comité. Donc, du coup, tous les politiciens à dos. De plus, grande nouveauté, je ne parlerai que de ce fllle je sais. Et comme, pardessus le marché, j'ai l aplomb de m'attaquer au brillant Dumesnil, Jacques-Louis Dumesnil, as du Cartel, quatre ou cinq fois ministre, satrape de ce département qu'il a repu de ses services, et où personne ne me connaît, ce n'est, chez ces messieurs, qu'un vaste éclat de rire. Mais ce n'est pas l'avis des électeurs. Car ç'a été pour moi une belle surprise et un beau réconfort de constater comme un public français sait écouter avec sérieux et sympathie, quand il se sent en présence de gens si!lcères !!t qui l'aiment, et non de ces bateleurs qm se paient sa tête. Ce sentiment, je l'ai ressenti aussi vif dans ma croisade de 1939 aux ouvriers, dont l'accueil émouvant, aux quatre coins de la France, alors que je les conviais, en ces temps de loisirs, au retour au travail, m'a si profondément touché. Oui, si l'on avait daigné s'occuper de ce peuple, lui montrer combien on le trompait, lui rappeler ses devoirs, il n'en eût pas été réduit, devant l'universel mensonge de tous ces charlatans, à conserver ses maîtres, de peur de trouver pire...

La défense de l'assiette au beurre. -Bientôt mes chances sont éclatantes : alors, c'est le grand jeu, tous les _politiciens du cru, de la droite à la gauche, unis dans la défense de l'assiette au beurre contre l'hurluberlu qui vient pour la ... cassèr.

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M. Dumesnil me traite de voleur et d'assassin de Frnnçais. Les communistes, qui ne sont pas r11mre d'étonnants patriotes, s'acquièrent des titres à ma gratitude en ne me traitant, eux, que de • t(Ueule de vache >>, comme un simple officier. 1.t•s modérés, sur la prGmesse Jonnelle des~ls de rtsler neutres j'étais venu, font mieux. Faisant 1,ms hésiter le jeu de ce Cartel qu'ils dénonçaient comme un fléau, ces beaux eh,.mpions clr la morale s'assoient sur leurs promesses et me ,lr.noncent comme un malpropre. Bref, par 10 600 voix, je suis par terre, et mes 10 350 électeurs avec, qui pèseront zéro sur les hascules de la République, mais dont vous admettrez tout de même que je puis être fier. Alors, en 1933, terminés mes travaux de Cuba aur l'énergie des mers, bien convaincu que ce n'est lftB par les urnes qu'on ira au salut, je rejoins 'Action Française, dans mon admiration pour sa lutte acharnée contre les politiciens qui perdent le pays, et que ne décevra pas sa lucide campagne contre les bellicistes qui ayant saccagé nos armes rt notre foi, nous ont jetés dans la guerre aux ordres de l'An~leterre; dans ma rancœur, aussi, de voir ,·rux qui pourraient agir laisser pourrir la France plutôtquederisquerleursprivilègesouleursprofits.

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Ce qu'a été la thèse des avocats de la paix par la victoire française. -Or, au point de vue de la menace extérieure, on sait la position de l'Action' Française, et c'est exactement la mienne : c.lès le lendemain de la paix, Jacques Bainville a

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signalé les défauts effroyables de ce traité de Ver sailles>. Tôt ou tard, il sera! démoli.par un retour en force d'une Allemagne peu disposée à accepter une défaite qu'elle ne croit pas avoir subie : donc, armer, faire des alliés, se J>réparer au choc et, si c'est la victoire, la rendre clécisive et dé/initive, en revenant à la politique de Richelieu, au traité de Westphalie, à la poussière d'Etats de l'Allemagne d'autrefois. Or, disent les Allemands, ceux qui se croyaient généreux en ne souhaitant ainsi que la destruction de notre unité allemande peuvent comprendre maintenant comme ils blessaient nos sentiments, puisque le maréchal Pétain a montré récemment dans votre propre unité française, votre bien le plus précieux. Ils ont donc contribué à la tragique méfiance entre nos deux pays. Quoi qu'il en soit de cette opinion et du fait de savoir si l'on pouvait concevoir comme possible la résignation de l'Allemagne avant une guerre de revanche, telle a été la position de beaucoup des partisans actuels de la collaboration, et en particulier la mienne : elle a été dictée par la conviction qu'un autre conflit avec I'Allem~gne était inéluctable, du fa'it même des bêtises de Versailles, par le désir de la contenir _par une nouvelle victoire, par l'espoir de rendre celle-ci définitive. Tout cela, sous la réserve précédente, je puis le dire sans crainte des autorités occupantes, car les Allemands, qui aiment ardemment leur Patrie, comprennent que des Français aient fait tous leurs efforts pour que triomphe la leur,

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Lc,1 craintes d'une revanche allemande. l 1011r montrer combien ces sentiments et ces an# l(Oi1111cs ont été nôtres, combien les avertissements •l111més aux pouvoirs publics ont été énergiques, I" vais citer quelques passages de ce que j'ai dit le l f,:vrier 1931 à la retentissante réunion contre le

l'hil aérien.

( )utre que le fait même de pareilles citations lc'moignera d'une liberté de parole dont, surtout rn zone libre, on est assez enclin à nous croire 11rivés, je veux mettre en relief la sombre véhé# mr•nce de ces propos, qui souligne à la fois l'an# ecuisse d'avoir à nous garer, au delà même de nos forces, d'une revanche dont tout devait f11ire croire qu'elle serait implacable, et la gran# ,/,.ur du /ait qu'elle ne l'a pas été. Exprimant dans ce discours les craintes que aoulève le relèvement allemand et rappelant les «lr.sastres de 1914, je continue ainsi : . " Eh bien I il ne faut pas que ça recommence. Entente entre les peuples, oui, et c'est parce qu'il f11ut servir avec ferveur toute chance comme t·rlle#là d'éviter une nouvelle catastrophe que j'ai nn-rpté, il y a six mois, d'aller faire à Berlin une rnnférence scientifique : entente, oui, mais d'égal ,\ lgal, pas entre une Allemagne forte et une France faible, qui serait dévorée. Et c,est comme ça, et ça n ,est que comme ça, 1> que nous aurons le respect, l'estime et la sécurité: iI n'y a que ceux qui font l'effort, le douloureux rff orl, de se faire respecter qui se font respecter : Ir.a autres, on les méprise - et on passe dessus ! 1) Ainsi, être forts. Etre forts pour imposer le

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respect. Etre forts, non certes parce que Berli. détruit nous consolerait de Paris dévasté, mai parce que la crainte de voir détruire Berlin l . empêcherait peut-être de démolir Paris : mais r'· duire encore nos crédits militaires, déjà réduit d'un quart sur 1914, notre temps de service, déj réduit au tiers, nos effectifs, cléjà dépassés pa ceux de la Grande-Bretagne et de l'Italie; mais jeter ce qui nous reste d'armes pour attendrir Hitler et ses Casques d'Acier, ah ! si vous faites ça, laissez rire par anticipation d'un bon petit rire sinistre, le squelette que je serai dans quatre ans, avec pas mal de vous ... » Mais, en cas d'agression, l'Univers volerait à notre secours I s'écrie ... Léon Blum. Le bon billet guand, avec les moyens actuels, un peuple sera frappé à mort quinze jours après le coup de foudre - on voit que je ne me trompais pas beaucoup - pendant qu'on discutera encore s'il faut voler à son secours. Non, si nous voulons vivre, " qu 'est 1e salut. c 'est en nous-memes » Et c'est une certitude, mets-le bien dans ta tête, ô électeur français, que nous l'aurons, le massacre, si nous sommes désarmés 1>> Voilà ce que je disais le 2 février 1931. Il n'aura e.as fallu dix ans pour que tout cela se réalise I Grâce au quasi-désarmement auquel ont abouti nos maîtres, on a passé sur nous, hélas ! en à peine plus d'un mois ; la prophétie de M. Blum a connu le succès de toutes ses prophéties ; et, avant que les Etats-Unis volent au secours de l'Angleterre, on sait le temps qu'ils auront mis à se tâter les ailes ! Oui, toutes nos craintes

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,., 11ont réalisées, SAUF CELLE D UNE ALLEMAGNE 0

IMl'LACABLE POUR NOUS.

La victoire du Front Populaire. - Mais tous les avertissements sont vains. Le pays, fatiec11é et berné, commence à se figer dans cette 1pathie devenue si inquiétante ; dans le jeu insensé dr11 partis se culbutant les uns les autres, dans n•Ue atmosphère sans cesse empuantie pal' de nouveaux scandales : Oustric, Hanau, Stavisky..• ,t11ns cette crise de février 1934 où l'honnêteté et l'honneur français essaieront en vain de dégager ln France, les événements se précipitent. Voici les élections de 1936. Non candidat moimême, j'espère que le désintéressement de mes t·onseils les fera accepter : sous le titre le Bilan ,/frayant de dix-huit années, je fais répandre ce 1rnct, dont voici quelques passages sur la guerre qui vient: (C En 1919, bâclée sous la pression anglo-améri,·aine, la paix est faite, paix absurde, car on ne maintient pas indéfiniment dans l'humiliation, comme y prétend le Traité de Versailles, un grand pruple qui ne croit pas avoir été vaincu. Tout de 111ite les clairvoyants voient le danger, annoncent tout ce qu'il faudra d'énergie pour contenir l'Allemagne outrée de sa défaite et résolue à la venger.>> Mais les politiciens font tout le contraire. • Alors, l'Allemagne, redevenue forte, ne demande même plus. Elle prend. Elle tient maintenant Strasbourg sous le feu de ses canons. Elle y reatera, malgré tous les cocoricos de M. Sarraut,

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qui eût mieux fait de se taire. Car, en vérité, no . maîtres font tout à contre sens. Quand ils avaien la force, ils cédaient tout. Maintenant qu'ils n'ont plus rien, ils veulent se rebiffer : . » - Pauvres petits ! leur répond Hitler. »

Sous le vasselage de l'Angleterre. - > ! - qu'ils eussent 1111 11"nrroger tous les droits, comme nous nous y ,1llr111lim1s, et que de plus, pour eux, la bataille • 1111li111lt'... : plût au Ciel 1 que tout cela n'aboutisse ,,,.. li un état d'esprit qui, tôt ou tard, je vous sup1,l1r d'y songer pour vous et pour vos prisonniers, 1•1111rmln·rait des catastrophes...

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1 L1 1'no11lm•

Comment des Français étaient reçus en deux mois avant la guerre ..:....cette

All■magne

,\11,,mn((ne à deux mois de la guerre, d'ailleurs, 11111•111 citonnements elle avait réservés aux trente, 11111 Français de notre délégation : dès leur .. 1111rr ,lans ce pays, qu'on disait hostile, courbé 11111• ln misère et I effort dans une attente fébrile, Ir v111lc• clc tristesse qui pesait sur la France s'était 1ltl, l.i,c' dans l'ambiance d'un pays prospère, d'un 111, uril rhaleureux ; au banquet sans ostentation •1111 lrur était offert, ils avaient savouré le plat 1111111111· mais copieux de cette économie alle1u11111lr 11i intelligemment moquée par nos chefs, 111111 hrni de l'abondance française, ce beau, ce ilm ,r"' , ce stupide gaspillage que vous payez tt11u11lr111mt de vos crampes a·estomac. . 1'11111 1 rn une longue randonnée en Forêt-Noire, ,,,., u· 111'1 après-midi du samedi 15 juillet 39, ,I" 11v,1i,·11t croisé d'innombrables cars pleins .t'11111· 11·111wi.sc joyeuse, fière de sa part dans cette 1111, 'n1.I,· Knciale où les plus riches doivent aller 1111 ,.,., 1111111 .rllln ? Craignons très fort d'y avoir déjà per' c-t redoutons de voir l'Europe nouvelle se ,111, 1•umtruire sans nous et contre nous, ou de ne 'ltli,:if>er à sa construction que dans des condi1111111 amentablement subalternes ... 1

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Le mal que l'Angleterre a fait à la France. ( '.rK

hésitations, ces retards ne sont-ils pas le

l. n, • Français, inconsolahles de la défaite, at-

t1il d,· l'influence anglaise ? Je sais que d'excel-

h•mlc-nt de l'Angleterre notre salut. Aurt•s tout ce que l'on sait d'elle 1 N'c• parlons ni du bûcher de Rouen, ni ,lu llll'her de Sainte-Hélène, puisqu'il paraît ,,u,, ,·'c•st de l'histoire ancienne. Mais, dans ma jruncsse, au temps de Fachoda, tous ceux de f'f' errnrration ont crié : > Un peu plus tard, la guerre contre 111 l\11rn1, pour des motifs honteux, a ind~né le 11111111l1•, Puis, c'est !'Entente Cordiale : la France 11• nuit devenue l'alliée de l'Angleterre : trahie l'I" 1r11 politiciens, elle n'en sera bientôt quasi 1111111 c1ur l'esclave, surtout depuis l'invention par

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1 1 •, , o1111hat1 de■ récentes négociations autorisent heureusement '

,.1111 ••·••••• .. 11 1 (Note du 10 mai 1941)·

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les Etats-Unis, au profit de l'Angleterre, de fameuse S. D. N. où, d'accord avec eux, e s'installe en maîtresse avec ses Dominions. On les avanies que cela nous a values ; comment BonJ cour et Blum ont fait de l'Italie amie notre enne, mie acharnée, forgeant l'Axe de leurs mains po~ les beaux yeux de M. Eden : et n'est-ce pas I An• gleterre qui a appris aux Français et aux Ali : mands à se détester parce que, pour sa supr matie, il faut qu'ils se déchirent ... Sous Paul Reynaud, le poids de nos chaîn s'est encore alourdi de l'or qu'il a obtenu d'ell pour boucher les trous du régime et préparer la guerre - on sait, hélas ! comment. Or, le pays savait que M. Paul Reynaud s'était engagé pour la France à ne pas signer de paiJQ séparée, mais on ne savait pas qu'il avait dû lei faire alors que l'Angleterre ne s'engageait, elle,j sauf l'action de sa flotte, qu'à une aide ridicule.. On ne savait pas non plus que cet engagement, le 1 Conseil des Ministres n'a jamais eu à le ratifier, ayant été mis devant le fait accompli 1• Mais ce qu'on sait trop, c'est comment l'Angleterre s'est tenue à ce contrat, son refus cassant, aux heures les plus critiques, de renforcer ses troupes, enfin sa décision, au plus tragique de la bataille, de les en retirer ! 1. Il y a encore eu ce fait invraisemblable, que me signale M. de Monzie: la France n'aurait pas signifié sa déclaration de guerre à l'Allemagne : notre ambassadeur à Berlin se serait borné à accompagner l'ambassadeur anglais lors de la remise par celui-ci de la déclaration de guerre de Sa Majesté Britannique ; de sorte que la France serait entrée dans la guerre, littéralement, comme suivante et servante de l'Aqleterre 1

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Pour,uoi la France peut mépriser l'allégation qu elle a failli à son honneur. - Sans d1111te espérait-elle, de par la convention gu' elle ,vait su nous imposer, qu'elle allait contempler, du h111t de ses falaises, une belle et longue lutte où p~rirait le reste de nos malheureuses troupes, en la débarrassant d'une partie de l'ennemi I Mais 11 soudaineté des coups allemands, la dure résolution prise à temps par Pétain et Weygand ont fait rater ce beau calcul. On conçoit la hargne dt! l'Angleterre, on sait le tapage qu'elle a fait r11 accusant la France d'avoir violé ses engagements - alors qu'elle avait, elle, si vilainement a({i, Je me rappelle ma stupeur après le lâchage u,~lais et les belles scènes de Dunkerque et de Saint-Nazaire quand, vers le 18 juin, j'ai entendu à la radio M. Churchill déclarer que la France - · la France en deuil, sans armes, à moitié envahie par ses soins - avait tort de se retirer de la lutte, et donner à entendre que, si elle le faisait, ,•lie s'en repentirait. On sait avec quelle vilenie la menace a été _perpétrée. Or, même si l'Angleterre n'avait pas elle-même rompu son contrat en nous laissant tout le poids dr. la bataille, peut-on dire qu'un engagement a ~t6 violé quand il était aussi effrontément unilalc'ral que celui imposé par les Anglais à M. Paul R~ynaud ~ Pas plus que la nôtre, la jurisprudence anglaise n'admet les conventions unilatérales ou léonines, et quel contrat plus léonin que celui qui, le prêt de quelques milliards, eût exigé que 11our a France sacrifiât son sol, ses dernières armées et, finalement, son existence 1

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C'en est assez et c'en est trop. La France pe repousser du pied l'allégation anglaise qu'elle failli à son honneur. La France a peut-" manqué le succès de la contre-attaque du géné Weygand du fait de la défection anglaise ; elle· sacrifié dans la défense de Dunkerque ses m Jeures divisions pour sauver les Anglais - et . son honneur, le maréchal Pétain est meilleur ju que M. Churchill ! C'est elle qui, de bien loi reste la créancière et l'on peut dire qu'après Me el-Kébir, Dakar et le coulage de nos bateaux, coupe a débordé. Assurément, il serait peu généreux de pari . ainsi durement de ceux qui, moins bons alli que magnifiques Anglais, nous forcent à 1 envier pour leur courage dans les épreuves indi~ cibles supportées pour l'honneur du pays ; eli vous comprenez bien que ma réprobation ne va qu'à l'Angleterre officielle, aux maîtres que nos, voisins se sont donnés pour leur malheur et, par surcroit, Ie notre ... A

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Les cheveux des An~lais pourront avoir blanchi. - Et pourtant, 11 y a de bons Français pour croire que d'embarquement en réembarquement l'Angleterre nous sauvera. Comment ? Par sa victoire, bien entendu ! étant bien entendu aussi, n'est-ce pas ? que, toujours si généreuse au cours de son histoire, elle nous en fera bénéficier gratis ... Par sa victoire, qui, fâcheuse coïncidence, est aussi la suprême espérance de tous ceux, juifs, politiciens, francs-maçons, qui ont tissé notre malheur.

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Par sa victoire, soit I mais obtenue comment ? Hélas! il faut bien constater qu'un pays ne subit p11s vingt ans d'ignominie - pour ne pas dire cin~uante - sans qu'y pourrisse beaucoup du , mr.illeur de lui-même, sa virilité, sa confiance en 1oi, ses nobles sentiments et jusqu'à son bon 1 1rns. On ne compte plus sur soi ; on compte sur lrs autres, on compte sur le miracle. Nous n'avons fait que ça en cette guerre ; nous avons cru en la Russie ; nous avons cru en la cavalerie polonaise ; nous avons même cru que nous gagnerions aans un coup de canon ; ça nous a assez bien réussi pour que I•on continue. On aonne donc ~ur prochain l'effondrement moral et matériel du Reich. On dit - vous savez, rcs on dit si vite devenus affirmations - que ses usines ont été mises en pièces par la Royal Air Force,