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French Pages 149 [151] Year 1994
Georges C. Papanastassiou
Compléments au Dictionnaire Etymologique
du Grec Ancien de Pierre Chantraine
Théssalonique 1994
COMPLÉMENTS AU DICTIONNAIRE ÉTYMOLOGIQUE DU GREC ANCIEN DE PIERRE CHANTRAINE
ISBN 960-7244-09-5
© Georges C. Papanastassiou et Éditions Magia, 1994 Athonos 29-31 Théssalonique
GR-546 33 GRÈCE Tel.: 30-31-283645
Georges C. Papanastassiou
Compléments au Dictionnaire Étymologique du Grec Ancien de Pierre Chantraine
(A-0)
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εκδόσεις
Στον Nrivo Στὴν Πάτρα
REMERCIEMENTS Je voudrais d’abord remercier Mme F. Bader d’avoir été toujours prête à me conseiller et à faire des remarques très utiles sur mon travail actuel. M. Ch. de Lamberterie et M. L. Dubois ont, aussi, contribué à la
préparation de cet ouvrage. Dans l'École Pratique des Hautes Études à Paris, où j'ai preparé ce mémoire de D. E. A., j'ai trouvé un entourage scientifique et amical en méme temps et je profite ici de l'occasion pour remercier tous mes professeurs (Mme F. Bader, M. L. Dubois, M. P.-S. Filliozat, M. J. Haudry, M. J. Klein, M. Ch. de Lamberterie, M. M. Lejeune, M. P. Lecoq, M. J. Perrot et M. G.-J. Pinault) pour les choses trés intéressantes qu'ils m'ont enseignées. M. M. Setatos, mon professeur en Grèce, était, aussi, intéressé à mon travail en France et ses remarques étaient toujours estimables.
Je voudrais, aussi, remercier Mme A. Anastassiadis-Symeonidis, responsable des bourses Erasmus en Gréce, pour avoir été fortement intéressée à mon séjour à Paris.
Mes amis, Mlle A. Kechagia et M. Y. Liébert, m'ont beaucoup aidé en corrigeant les manuscrits. Et je ne peux pas, bien sór, oublier Mlle M. Diafa qui a accepté de publier cet ouvrage aux éditions Magia et M. G. Theotokis qui a dessiné tous les caractères specifiques nécessaires.
PRÉFACE L'idée de faire un recueil des comptes rendus qui ont été écrits sur le Dictionnaire étymologique de la langue grecque de P. Chantraine n'est pas nouvelle. En effet, ce travail a été fait pour les deux premiers fascicules du dictionnaire par Guy Jucquois et Bernard Devlamminck et a paru en 1977 aux éditions Peeters à Louvain. En réalité les deux auteurs ont méme promis de continuer ce travail pour les deux fascicules qui allaient paraître. Pourtant plus de douze ans sont passés de l'achévement du dictionnaire et cette promesse n'a pas été tenue. C'est pourquoi nous
avons pensé qu'il serait utile de continuer leur travail, en rassemblant toutes les remarques et les additions qui ont été proposées pour améliorer le dictionnaire étymologique de P. Chantraine et qui figurent
dans les comptes rendus sur les deux derniers fascicules de son dictionnaire qui couvrent les lettres A jusqu'à Q et méme remplir certaines lacunes que présente le travail de Jucquois & Devlamminck. La parution d'un dictionnaire étymologique, comme celui de Chantraine, est toujours suivie de la publication de comptes rendus dans divers périodiques philologiques et linguistiques où l'on propose des explications nouvelles, exprime des opinions personnelles et fait des remarques et des additions. En ce qui concerne le magnum opus de Chantraine la critique était toujours positive en admettant les grandes mérites de cet ouvrage et en faisant des remarques de détail. Les comptes rendus sur le dictionnaire de Chantraine peuvent étre divisés en trois catégories, d’après leur volume et la richesse des iafermations nouvelles qu'ils fournissent: 1) Les grands comptes rendus détaillés de Szemerényi (quatorze pages sur les deux fascicules qui nous concernent) et de Ruijgh (vingt sept pages) qui contiennent un grand nombre d'additions et de remarques personnelles.
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2) Les plus petits comptes rendus de Casevitz, Irigoin, Jones, Kratzsch, Lejeune, Leroy, Lupas, Meid, Monteil, Perpillou, Poultney,
Risch et Salvaneschi où l'on trouve des remarques et des additions à certains articles du dictionnaire. 3) Les petits comptes rendus de Druet, Penney et Kratzsch 1979, qui comportent seulement des remarques générales sur la qualité de l'ouvrage lesquelles ne peuvent pas trouver une place dans un recueil
qui a la forme d'un dictionnaire. On peut ajouter ici les hommages que M. Lejeune a fait en présentant les deux derniers fascicules à l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres. À la deuxiéme catégorie appartiennent, aussi, les petits comptes rendus d'Alsina, Babiniotis, Bellé, Jones 1976, Kratzsch 1974, Meid 1974 qui se réfèrent aux deux premiers fascicules du dictionnaire (A jusqu'à K) mais que Jucquois & Devlamminck n'ont pas pris en compte. Nous avons ajouté, alors, des Addenda à la fin de cet ouvrage pour enregistrer certaines remarques et additions aux deux premiers fascicu-
les du dictionnaire. Quelques remarques personnelles sur les comptes rendus: Les grands comptes rendus de Szemerényi et de Ruijgh comportent, dans leur grande majorité, des opinions personnelles de ces deux auteurs. Szemerényi s'intéresse plutót à l'étymologie proprement dite et
Ruijgh à l'étymologie et à la morphologie historique. Szemerényi propose, en renvoyant souvent à ses propres articles, beaucoup de solut-
ions étymologiques différentes à celles que l'on trouve dans Chantraine. Leur valeur est souvent discutable. Quelquefois ses nouvelles propositions paraissent impossibles ou indémontrables, comme c'est le
cas de λαβύρινθος. Une telle étymologie qui reconstruit une forme sémitique pour faire dériver trois formes attestées aprés des métathèses et des dissimilations successives est au moins indémontrable et, étant donné le principe de Chantraine, qui ne mentionne que des choses sûres ou bien possibles, une telle étymologie n'a pas de place dans un compte rendu de son dictionnaire. Cas pareil s.v. νώγαλα. Généralement Szemerényi a une tendance à voir dans tel ou tel mot grec un terme du substrat ou de proposer des étymologies sémitiques. Caracté-
ristique est sur ce point le titre d'un de ses articles auquel il renvoie plusieurs fois: Ex oriente lux. Mais bien sür, on peut trouver dans ses comptes rendus des propositions sur l'étymologie beaucoup plus possibles, comme c'est le cas ἀ᾽ ἀμφικτύονες s.v. κτίζω. Dans ce cas, son 12
argumentation rend son étymologie assez possible. En tous cas, la va-
leur évidente des comptes rendus de Szemerényi ne consiste pas tant à ses nouvelles propositions sur l'étymologie qu'à ses additions à la par-
tie bibliographique de chaque article. Les remarques de Ruijgh sont aussi détaillées que celles de Szemerényi, et elles sont faites avec plus de reserve. Ruijgh s'intéresse beaucoup aux faits mycéniens, comme on peut comprendre par ses remarques, et donne souvent des explications qui paraissent assez possibles
comme c'est le cas de me-nu-a, et me-nu-wa s.v. Μίνως. Généralement ses rapprochements, méme s'ils ne sont pas toujours évidents ou probables, sont donnés avec une argumentation qui offre des paraliéles et des évolutions pareilles, comme c'est le cas de νῆσος ou de πῦραpis. Son analyse morphologique est quelquefois différente à celle de Chantraine, surtout quand il s'agit des laryngales, mais elle est généralement bien présentée. Les plus petits comptes rendus comportent aussi des remarques de détail quelquefois très utiles (Lejeune, Poultney). On doit signaler ici le
compte rendu de Risch sur le dictionnaire entier. Babiniotis et Bellé font plutôt une présentation de l’état actuel des études grecques à l’occasion de la parution du dictionnaire, en faisant, aussi, des remarques utiles. Quelquefois l'auteur insiste trop sur un domaine, comme c'est le cas de Kratzsch qui critique Chantraine pour l'absence d'informations sur certains calques du latin et d'autres langues au grec. Certains au-
teurs corrigent aussi quelques fautes d'impression, la plupart d'entre eux étant aussi corrigées dans les Errata du dernier fascicule du dictionnaire. On peut, alors, trouver dans le texte proprement dit de cet ouvrage toutes les remarques que les auteurs des comptes rendus ont faites, pré-
sentées dans une ordre alphabétique, en respectant, bien sûr, les lemmes de Chantraine. Cette présentation donne à notre travail la forme d'un dictionnaire et rend son consultation très facile. À la fin nous avons ajouté des Addenda au livre de Jucquois & Devlamminck, car nous avons remarqué qu'il existe certains comptes rendus sur les deux premiers fascicules que les auteurs n'ont pas pris en compte. Dans cette partie on peut trouver, bien sür, des informations qui paraissent dans les nouveaux comptes rendus mais qui concernent les mots grecs de A
jusqu'à K. Cependant le but de cet ouvrage n'est pas de présenter des opinions 13
personnelles mais seulement d'enregistrer les critiques, les remarques
et les additions d'autres auteurs. C'est pourquoi, à l'imitation de Jucquois & Devlamminck, nous avons suivi de près le texte des comptes rendus, car nous voulions présenter toute l'argumentation et le caractère personnel de chaque auteur quand il propose une solution nouvelle
ou quand il favorise telle ou telle étymologie déjà citée par Chantraine . C'est seulement dans trois ou quatre cas, surtout quand il s'agit du grec moderne et que l'auteur donne une information erronée ou in-
compléte, que nous avons fait une remarque personnelle. Nous avons, aussi, mentionné tous les ouvrages ou articles auxquels les auteurs des comptes rendus font un renvoi et nous avons consulté la plupart d'entre eux pour trouver des informations supplémentaires. Ici, aussi, on peut distinguer trois catégories des renvois que font les auteurs des comptes rendus. 1) Simples renvois à un ouvrage ou article, sans mentionner son contenu: dans ce cas nous avons pensé qu'il était nécessaire de trouver
l'ouvrage ou l'article et citer son 2) Renvois à un ouvrage ou opinions de son auteur: dans ce de vérifier et d'ajouter quelques
contenu. article avec une petite exposition des cas nous avons pensé qu'il serait utile détails, s'il y existaient des renseigne-
ments supplémentaires. 3) Renvois qui sont des simples additions à la partie bibliographique: dans ce cas la plupart des articles que nous avons trouvés et
consultés n'ont pas fournit des informations intéressantes pour un dictionnaire étymologique, comme c'est le cas de l'article de Borgeaud
The open entrance to the closed palace of the king: the Greek labyrinth
in context s.v. λαβύρινθος, article, en tout cas, trés intéressant du point de vue archéologique. Dans ce cas, bien sür, nous avons ajouté un ren-
voi à ces articles, en donnant aussi leur titre, pour que le lecteur puisse comprendre de quoi il s’agit. Nous avons consulté, alors, presque tous les articles de la premiere et de la deuxième catégorie, et presque la moitié de la troisième. Dans la bibliographie nous avons, bien sür, mentionné seulement les articles qui étaient, finalement, utiles et sont utilisés dans cet ouvrage. La bibliographie a été divisée en deux parties. Dans la premiere nous avons cité tous les comptes rendus que nous avons consultés et *Dans ce livre, quand nous parlons de Chantraine nous pensons à Chantraine lui-méme et à ses continuateurs.
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dans la deuxième tous les autres ouvrages ou articles par lesquels nous avons pris des informations supplémentaires présentées dans les notes. Nous avons ajouté un index avec les mots mycéniens d’abord et, ensuite, les mots de toutes les autres langues, indo-européennes ou non. Ce travail a, peut-être, plus d’intérêt pour l’histoire seulement de
l'étymologie grecque, parce qu'il s’agit plutôt de la façon dont le dictionnaire de P. Chantraine a été conçu, ou, quelquefois, mal conçu. Et c'est vraiment dommage que certains savants, en critiquant et en ajoutant, n'ont pas pris en compte les principes que Chantraine luiméme a suivi et qui sont bien décrites dans la préface de son dictionnare. En tout cas, nous esperons que cet ouvrage donne une image objective des comptes rendus et qu'il laisse le lecteur décider sur la valeur de chacun d'eux; et qu'il sera aussi “utile et commode"" que le livre de G. Jucquois et B. Devlamminck.
* Bader 1979, 168.
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A λάβδα: Poultney 1976, 302-303, en parlant du dérivé λαβδακισμός qui n'est attesté que tardivement, cite l'exemple classique de ce défaut de prononciation qui est attesté beaucoup plus tôt dans la poésie d' Aristophane, Guép. 45 (ridiculisant l'élocution d' Alcibiade): ὁλᾷς; Θέωλος τὴν κεφαλὴν κόλακος ἔχει, avec trois substitutions à p de À. λαβύρινθος: Szemerényi 1977a, 2 traite l’étymologie du terme λαβύρινθος qui signifie “a large building consisting of numerous halls connected by intricate and tortuous passages". Le mot, ou plutót une variante, se trouve en mycénien dans l'expression da-pu,-ri-10-jo po-ti-ni-ja "the Lady of the Labyrinth". Szemerényi accepte les difficultés que pose da-pu,-ri-to-jo (signalées déjà par Chantraine) mais il remarque qu'au moins la première (pu, représente plutôt qu que Bu dans les textes mycéniens) a un parallèle sur un vase attique du V
siècle où l'on trouve διθύραμφος au lieu de διθύραμβος, avec la méme substitution à B de y. Afin de donner une étymologie, il cherche une origine orientale en raison du suffixe -1vOoc, et il fait appel à un mot akkadien dalbänu, plur. dalabänäti, dulbánéti qui signifie “corridor, alley, passageway (in a palace)". On pourrait expliquer les formes grecques laburintho- et daburintho- en posant une forme *nabunintu dans laquelle les nasales n-n se sont dissimilées en I-n et d-n respectivement, et en plus *labunintu en *laburintu. (La forme mycénienne représente peut-être dabulintho-). La forme akkad. dal(a)bänu peut
aussi être dérivée de *dabalänu (par métathèse) « *dabanánu « *nabanänu (par dissimilation). La relation entre les deux termes restitués
(*nabanünu pour l'akkad., et *nabunitu » *nabunintu pour le grec) peut, selon Szemerényi, étre expliquée dans le cadre de la morphologie sémitique. Quant à la notion de da-pu,-ri-to-jo po-ti-ni-ja il renvoie à akkad. Belat Ekallim "Lady of the Palace" (voir Gótze, Language 29, 1953, 271, n. 66). Sur l’histoire du labyrinthe dans l'antiquité voir Borgeaud Ph., The open entrance to the closed palace of the king: the Greek labyrinth in context, History of Religions 14, 1974, 1-27. Finalement Szemerényi est obligé d' admettre les difficultés de son rapprochement. 17
λαγγάξω:
Szemerényi
1977a, 2 ajoute à la bibliographie Weber
1965, 9-10. λαγχάνω: Lejeune 1976, 87 n'est pas d'accord avec le dernier paragraphe de l'étymologie et il croit que le messapien Logetibas et la glose Λάγεσις" θεός. Σικελοί (Hsch.) sont indépendants l'un de l'autre. L'hypothése de Chantraine selon laquelle le mot messapien est un vieil emprunt rend mal compte du passage de gr. χὰ g et de grec à à mess. o. Peut-étre faut-il considérer la part des calques.
λαλέω: Szemerényi 1977a, 2 remarque que Evangelisti 1965, 16 (à qui Chantraine ne fait qu'un renvoi) a comparé ce verbe au hitt. lalài"speak (articulately)”2.
λάλον: Lejeune 1976, 87 croit qu'il ne faut pas "chercher ou discuter des étymologies pour un mot comme λάλου ("sexe de jeune garcon") qui doit appartenir au même registre argotique et expressif que
fr. zizi etc.". λάμπῃ: Selon Szemerényi 1977a, 2 la forme et le sens nous font
penser à une connexion avec lat. vappa. [Pour mieux comprendre l'explication de Szemerényi, il faut noter que, comme nous dit Chantraine, la forme ancienne authentique doit être λάπη ou λάππη). λαμπήνη: Szemerényi 1977a, 2 est d'accord avec Chantraine pour
dire qu'un rapport avec λάμπω serait inexplicable. Pour son explication voir Szemerényi 1974a, 149-1503.
λάμπω: Szemerényi 19772, 3 ajoute à la liste des mots donnés par Chantraine le hitt. lapp- "glühen; rötliche Lichtfarbe" et l'hébr. lap-
pidöt “torches”. λᾶός: Ruijgh 1978, 93-94 ne voit pas dans le nom Adttov > λήϊτον "maison commune, prytanée" un dérivé à suffixe -1t0-, comme le fait Weber voit dans Aayyd&w la racine *sleo,g- de λήγω, et rapproche aussi le lat. langueo “bin schlaff". ?Selon Evangelisti, une autre forme qui appartient à la même famille hittite est le subst. /äla- "lingua". Il compare aussi le louv. la-a-li-in "lingua". 3Szemerényi explique d'abord le mot ἀπήνη, Hom. "four-wheeled wagon", Esch. “any car or chariot" comme un emprunt au sém. 'apàn, attesté en oug. ἀρη et hébr. ’öfän. Le mot λαμπήνη peut être expliqué si on accepte un mot *mappén- pour le sémitique, formé avcc le préfixe ma-. Cette forme reconstruite *mappén- peut donner *nappén- (avec dissimilation m » n, connue par l'akkadien et l'hébreu) > *nampén- > *lampén- (avec dissimilation n-n > I-n) qui serait la source de grec λαμπήνη.
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Chantraine, mais un composé du type ἁμαξιτός (orig. “où vont les chariots"), comportant comme second membre l’adjectif verbal de εἶμι “aller”, L'omission du substantif ὁδός "route" amène à la substantiva-
tion ἀ᾽ ἁμαξιτός "route de chariots" et le mot est finalement conçu comme un dérivé d' ἅμαξα "chariot". Voici comment il explique la formation: “... comme Aä(/)ösg désignait originellement le peuple sous
son aspect militaire, on peut supposer qu'à l’origine l'adjectif *Ad/ιτος et le substantif *AG/Æ-uTov désignaient le lieu que fréquentait le peuple organisé militairement, c'est-à-dire un lieu comparable au Champ de Mars à Rome, qui était destiné aux exercices militaires mais servait à la fois de centre politique et social de la communauté. Ici encore, la valeur originale de -ırog s'est effacée, si bien que cet élément a fini par fonctionner comme suffixe. En outre, l'aspect militaire du
terme s'est effacé, de sorte qu' Hérodote peut expliquer Anitov par πρυτανήϊον, nom désignant l'édifice public où étaient logés et entretenus aux frais de l'État les prytanes et les citoyens qui avaient bien
mérité de la patrie. Comparer aussi le terme Aprovoyóc > λειτουργός qui désigne un citoyen assurant un service pour l'État à ses frais (“liturgie”): il s'agit non seulement de tâches militaires telles que la triérarchie mais aussi de tâches civiles telles que la chorégie. Dans son
emploi original, l’adjectif *Ad/--iroc est comparable à λᾶοφόρος (cf. Il. O 682 λαοφόρον καθ᾽ óóóv "sur une route fréquentée”), l'on sait que le substantif λεωφόρος "allée" survit jusqu'en grec moderne. Noter que l'accentuation barytone de λήϊτον convient à un composé, à
la différence de l'oxytonaison ἀ᾽ ἁμαξιτός. Chez Homère, on ne trouve que l'anthroponyme Λήϊτος; il s'agit sans doute d'un sobriquet qui, au point de vue sémantique, est comparable à Λέσχης (: Aéoxn “lieu publique, salle de conversation”)”.
Meid 1977, 165 mentionne que Watkins 1963, 241 n. 1 a signalé la possibilité que la forme grecque λαϊκός soit apparentée au v. irl. láech "Krieger" « *làw-iko-5. À cause de l’attestation tardive du mot grec Meid préfère voir dans la forme celtique un emprunt au lat. laicus.
L'évolution sémantique vers "Krieger" peut être justifiée par une polarité entre lat. laicus et clericus qui serait transportée au v. irl., étant 4Watkins ne voit pas dans le v. irl. /dech "warrior, hero" un emprunt au lat. läicus. Il préfère le considérer comme apparenté au gr. λάϊκός et il rattache les deux mots à hitt. labba "military campaign" en reconstruisant l'indo-européen *leA-, *leA-wo- pour λά(})ός.
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donné que le clergé était dispensé du service militaire. λάριξ: Lejeune 1976, 87 propose de mettre entre guillemets “térébenthine de Venise” pour éviter l’anachronisme (référence à Dioscoride).
λάσθη: Szemerényi 1977a, 3 rappelle que Pisani 1940, 528 a expliqué ce mot comme provenant d'un *Aá0-ra?.
λάσκω: voir λάω. λάω: Szemerényi 1977a, 3 ne part pas du parfait AcAdx£ mais considère λάω comme identique au sl. lajati. Selon lui le parfait intensif λέ-λᾶ-κε, à son tour, a donné naissance à l'aor. ἔλαχον et au prés. λάσκχω. λέγω: Certainement identique au lat. legô “cueillir, choisir", mais la signification “lire” du mot latin n’est pas, selon Szemerényi 1977a, 3, un développement interne du latin, mais une influen-ce des tribunaux grecs, comme l’a montré Peruzzi, Romolo e le lettere greche, PP 126,
1969, 188 sg. λειμών: Risch 1984, 99 remarque le fait que Chantraine ne mentionne pas seulement les formes λίμνη, λειμώνας, λιμένας qui existent aussi en grec moderne, mais il ajoute le mot λιμάνι, emprunt au turc
liman, emprunté lui-même au grec λιμένι. λείπω: Kratzsch 1976, 142 signale que Chantraine devrait mentionner aussi la survivance du mot ἔλλειψις avec sa signification mathé-
matique dans plusieurs langues européennes modernes. Lejeune 1976, 87 corrige le participe moyen mycénien “re-ko-me-
no" en “re-go-me-no” avec labiovélaire. λείριον: Szemerényi 1977a, 3 ajoute à la bibliographie de Acıpıόεις, attribué tant à la voix qu'aux couleurs, Householder 1966, 635? et 5Pisani rattache λάσθη et la glose Aao0óv: αἰσχρόν à la racine de ἔλαθον, λανθάνω. 6“In discussing synaesthetic metaphors (86), Ullmann mentions Homer. The one famous case in Homer is the phrase usually translated “lilylike voice”, which belongs to a class characterized (87) as “bold and unusual". It is indeed
bold and unusual, so much so as to puzzle commentators. One odd thing is that the stem for "lily" used here is not attested in the literal sense until considerably later; another oddity is that later authors freely used this word and halfa-dozen relatives in the sense of "shrill" or "musical". One plausible conjecture
is that the whole thing started as some sort of mistake or misunderstanding; some archaic or obsolete word was confused by someone with the word for
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Stanford 1969, 3-87. Risch 1984, 100 remarque que Chantraine n'explique pas la forma-
tion de l'anthroponyme Ποδαλείριος qui a été construit sur le modèle de ποδώκης, ποδήνεμος, mais il dit seulement que IToóa- est un accusatif de relation “aux pieds de lis". λέμβος: Szemerényi 19772, 3 ajoute à la bibliographie Szemerényi
1974a, 149°,
λέπας: Lejeune 1976, 87 pense que si λέπας “rocher nu” relève de *lep-, c'est sans doute en tant que "résultat de l'opération de pelage:
nudité, etc.", alors que λεπάς, nom de coquillage, en relève en tant que “résidu de l'opération de pelage: coquille, écaille, etc.". λέσχη: Lejeune 1976, 87 corrige dans la partie étymologique la signification du v. ἢ. all. {#scan “éteindre” en “étendre”. Szemerényi 1977a, 3 mentionne que selon Gordon, Hebrew Union College Annual 26, 1955, 60 le hébr. {ἰδ ἄμ “hall” a été emprunté au grec léoxn. λεύσσω: Lejeune 1976, 88 ajoute les toponymes AtüxtQov, Λεῦx1Qa conservant la dénomination du “poste de guet” (déjà myc. re-uko-to-ro).
A£vtÓv: Lejeune 1976, 87 ajoute le contexte pour rendre le sens de AtvtÓv plus compréhensible: “si le magistrat manque Aevrövä sanctionner la faute, il sera lui-méme objet de sanction". λιγνύς: Szemerényi 1977a, 3 mentionne M. Durante, Una legge di dissimilazione in greco, dans AION-L 8, 1968, 24 qui pense à la dissimilation d'un *Avyvvc et le rapproche de Aüyalos, ἠλύγη. “lily”, and the "daring synaesthesia" resulted". TPour expliquer ce probléme, Stanford part aussi des phénomènes de synesthésie quand il parle d'une ressemblance entre les voix des vieillards et les lis: (p. 4) "the pure white colour, the elegantly curving outline, and the soft, smooth texture of the lily's perianth, are pleasant to the eye; the quality of voices that have a timbre unbroken by dissonant harmonics... is equally pleasant to the ear. Old men's voices can certainly be "lily-like" in this sense...".
Quand il parle de la voix des cigales, il est obligé de dire: (p. 6) “...ancient Greeks had no reason to dislike mechanical liked shrillness in tone better than we do...". S8Szemerényi propose de considérer ce mot l'akkad. eleppu “river-boat; sea-going vessel; évolution eleppu » *elembu » *lemb-, forme
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noises... the Greeks seem to have comme un emprunt en évoquant fishing boat" et en admettant une qui serait la source du mot grec.
λίζει; Szemerényi
1977a, 3 ajoute le rapprochement du skt. [Π8
qu'a fait Burrow 1970, 55°.
λικερτίζειν: Lejeune 1976, 87 ajoute un renvoi à ληκάω où est fait allusion à cette forme.
λίμνη: Poultney 1976, 302 ajoute un renvoi à λειμών où le mot est traité. λίπα: Lejeune 1976, 87-88 croit que dans l'équation skr. alipsata = ἠλείψαντο on doit signaler au lecteur que le skr. a- est l'augment (sans
rien à voir avec le ἀ- de ἀλείφω) et que l'aoriste sigmatique est bâti en Skr. sur une sourde -p- et en grec sur une aspirée -@-. Il faut aussi ajou-
ter, à la fin de l'article, un renvoi à ἀλείφω. As 2: Szemerényi 1977a, 3, propose pour le thème Air-"linen cloth" un emprunt sémitique. Dans ce cas, le méme mot sémitique serait représenté par l' akkad. ἐμ "eine Art Tuch”.
λοῖσθος 1: voir λοῖσθος2. λοῖσθος
2: Perpillou 1979, 211 n'est pas d'accord avec la distin-
ction que Chantraine fait entre λοῖσθος 1 et 2. Dans λοῖσθος 2 il voit un emploi métaphorique de λοῖσθος 1 qu'il interprète de la façon suivante: "c'est par son extrémité qu'un espar peut faire levier, d’où l'ex-
tension du terme à l'objet tout entier". Il trouve un parallèle dans le frangais bout qui peut désigner le bout d'un cáble et, en plus, ce cáble tout entier.
λούω: Selon Lejeune 1976, 88 il faut écrire "un radical ÀeFo- qui serait passé à A0/E-” (et non *lewo-, *lowe-) car ce changement supposé se situe au niveau grec, et A£/o- pour Ruipérez est *lew-2;-.
Risch 1984, 102 signale le fait que le témoignage mycénien re-woto-ro à côté de λο(ξ)ετρόν a beaucoup aidé à éclaircir l'étymologie de cette famille. λυγαῖος:
Perpillou
1979, 210 remarque que le texte “, mais ...
Àóxoc" n'appartient pas à cet article. λυκάβας: Szemerényi 1977a, 3 n'accepte pas que λυκάβας soit un dérivé de *Avxa Bávta, parce que dans ce cas-là le mot serait féminin. Pour son opinion personnelle il fait un renvoi à Szemerényi ?Burrow, en parlant du mot skt., trouve qu'il peut s'expliquer en posant *lizdä, et que, après cela, la comparaison avec la glose d'Hésychius λίξει" παίξει est trés simple.
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1974a, 150-15110. λύκος: Lejeune 1976, 88 ajoute aux anthroponymes où entre λύχος le myc. ru-ko-wo-ro / ru-ko-u-ro “qui surveille les loups" et pour le deuxième élément “Ὄρος il fait un renvoi à ὁράω, Chantraine, p. 814. Risch 1984, 103 corrige (1. 9) en "aíuaoudt". λῦμα: Szemerényi
1977a, 3 ajoute des formes iraniennes appa-
rentées, bâties sur rau- / lau- “defile, soil”, comme p. ex. tourf. ärüö(part. passé) et pehl. alüdan, 4läyëm “defile, pollute”.
λύπη: Szemerényi 1977a, 3 ajoute la forme hitt. lupasti- "dolore, afflizione" (voir V. Pisani, Relitti "indomediterranei" e rapporti greco-anatolici, dans AION-L 7, 1966, 51) qui, sémantiquement, est plus proche du mot grec que les autres termes donnés comme apparentés.
A6: Selon Lejeune 1976, 88 la base *wl&- postulée par dor. λῆν se retrouve en vénète dans un nom neutre *wié&-no- “volonté” (formule op voltiio leno "par un acte spontané de volonté").
Ruijgh 1978, 94 n'est pas d'accord avec le rapport entre λῆν “vouloir” et (F)EAóouat “désirer” que Chantraine propose. À son avis, il vaut mieux penser à (}) ἔλπομαι "espérer", car ἔλδομαι est un doublet
secondaire de ἐέλδομαι « *o,weld-; voir Ruijgh 1971b, 165". λωτός: Szemerényi 19772, 3 ajoute une autre possibilité, c'est-àdire la connexion avec copt. RQT “plante” qui est proposée par Daniel 1962, 17-181? et qui va mieux pour le sens, du moment que l'hébr. löf signifie "gum resin". 10Szemerényi propose de rattacher le mot grec à ugar. nqpt “Kreislauf (der Feste), Jahr” qui est apparenté à hébr. nágaf “go in circle", Fqüfäh "circuit of the sun, course of time, turn of the year; turn of the moon, lunation". Le mot sem. nqpt peut donner nukabatt > nukabant- > dissimilé en lukabant- (n-n > I7), la source du mot grec.
Selon Ruijgh “...£A6ouai, doublet peu usuel de ἐέλδομαι “désirer”, a probablement été fabriqué sous l'influence de ἔλπομαν "espérer"; inversement, on trouve chez Homère ἐέλπομαι comme doublet peu usuel de ἔλπομαι".
l2Daniel part du fait que les anciens nous affirment que le mot pour “lotus” était d'origine égyptienne (Ath. III, 73a, καλοῦσι δ' Αἰγύπτιοι αὐτὸ λωτόν). Il retrouve, alors, en copte le mot R£2T qui signifie "plante en général" mais qui a pu désigner aussi certaines espéces de plantes et en particulier le lotus
d'Égypte, étant donné que les Égyptiens préparaient une sorte de pain à l'aide
de lotus, c'était donc la plante par excellence. Le copte R£2T "plante" cor-
respond à l'égyptien rd "plante". C'est-à-dire le grec λωτός est un emprunt égyptien et provient du mot rd ou encore LOT, RAT.
23
M payagis: Szemerényi 1977a, 3 ajoute que V. Pisani, c. r. de Frisk, Griechisches etymologisches Würterbuch 12, dans Paideia 17, 1962, 312-313 voit dans ce mot l'équivalent nordique (peut-être macédonien?) de μάχαιρα. μαινίς: Poultney 1976, 303 ajoute une forme à ı long attestée chez Opp. H. 1.103, dans un hexamètre commençant par βόσχονται μαιviótc. μάκαρ: Ruijgh 1978, 94 est d'accord avec Chantraine pour dire que ce mot n'a pas d'étymologie, mais il préfère y voir un emprunt préhellénique plutôt qu'un ancien neutre devenu adjectif. À son avis, l'absence d'un morphéme non zéro pour le nominatif singulier du genre animé appuie l'origine non indo-européenne (cf. δάμαρ, Üap) et ce n’est qu'aprés Homère qu'on rencontre les formes uAxapg et uAxäp adaptées à la morphologie héritée. μαλακός: Selon Poultney 1976, 303 il ne faut pas hésiter à rappro-
cher ce mot de PAGE étant donnée une alternance -4R&- / -Rä- qui est bien attestée dans beaucoup de formes, comme ταλαός/ ἔτλᾶ, θάνα-
toc/ θνᾶτός, tapdrıw / θρἄττω. μαλατῆρες: Szemerényi 1977a, 3 voit dans cette glose un mot d'origine mésopotamienne “of ultimately Sumerian provenence" qui a été adopté d'abord en akkad. comme malähu "Schiffer, Seemann” et emprunté ensuite en sémitique occidental, voir p. ex. hébr. malläh. Le terme grec présuppose un verbe *ualdw (ou "μάλᾶμι7) "I am a seaman" à partir duquel le substantif μαλατήρ a été formé avec le suffix -τήρ, caractéristique des dialectes non attico-ioniens. Le mot a été aussi emprunté par le m. pers. m’l’b "sailor", comme nous dit Henning JRAS 1942, 239, n. 1. μαλερός: Szemerényi
1977a, 3 cite l'hypothése de M. D. Petru-
Éevski, Μαλερός, ZAnt 16, 1966, 316 qui pose "μαρερός et le rattache à μαραίνω. μάλκη: Szemerényi 1977a, 3 renvoie à Pisani 1969, 159-160!3.
Ü3Pisani rattache le mot grec à skr. mürchati “congelarsi; divenir solido, rigido; istupidire" en restituant *m/okh- avec gr. aA au lieu de ala comme μαλκόν = μαλακόν, ταρχή s ταραχῇ.
24
dans
μαλλός: Selon Lejeune 1976, 88 “ce mot pourrait être une explication de l’idéogramme mycénien de la “laine” (ligature des syllabo-
grammes MA + RO, à lire de bas en haut)”. μανδύα: Szemerényi 1977a, 3 préfère l'explication de Bailey 1963, 72-77 (cf. Burrow, BSOAS 34, 1971, 541) qui le considère comme emprunt au v. pers. *mandua < *mand- “cover”, à la dérivation d' Alessio,
cf. Hubschmid 1965, 123-12414.
μάντις: Szemerényi 1977a, 3 renvoie à Wagner 1970, 55, qui, à cause du traitement av « p, l'attribue au phrygien ou au thrace!5.
μαργαρΐτης: Selon Szemerényi 1977a, 4, la forme pehl. marvärß, que Chantraine donne comme origine du mot grec, est développée de margärit (mur-) attesté en parth. mwrg'ryd “pearl” (voir Boyce, Manichaean Hymn Cycles, 1954, 191) et mwrg'ryd-yyn “made of pearls" (voir Henning, AION-L 6, 1965, 30). Cette forme iranienne, alors, a été
empruntée au grec (voir Nyberg, Manual of Pahlavi II, 1974, 134), où sont attestées les formes plus simples μάργαρον et μαργαρίς. La forme μάργαρον a été, à son tour, empruntée à un mot iranien *margaru « akkad. marbalu, “a (semi-)precious stone used for colliers but also for ointment-boxes and other containers". Le lat. tard. margella a été emprunté à une forme sémitique qui a conservé le /(I). Mais il est possible aussi que le latin ait emprunté le mot au grec pl. μάργαρα comme *margarä > (dimin.) *marger-elä > (sync.) *margerla > margella. Le suffixe -(rnc de la forme μαργαρίτης
est probablement aussi, selon
Szemerényi, d'origine sémitique. μάργος: Szemerényi 1977a, 4 rappelle T. Burrow, A new look at Brugmann's law, dans BSOAS 38, 1979, 59 qui rattache μάργος au skt. m[gá- en admettant pour le mot sanskrit une évolution sémantique "deer" < “wild beast" qui serait la signification ancienne.
I4Bailey retrouve un représentant du mot v. pers. *mandua dans khotan. mandula- et les rattache à lat. mantu-s "short mantle". Au contraire Alessio
souligne le fait que le basque a aussi un mot pareil mantar "trapo, camisa" et il pense plutót au substrat méditerranéen. Mais Hubschmid prouve que le mot basque est un récent emprunt au esp. manto, fait qui exclut le mot basque de
toute discussion de l'étymologie du grec μανδύα.
15« contrary to the development in Greek and Indo-Iranian (to a), I. Eur. pwas developed in Phrygian, as well as in Armenian and p-Celtic to an, while the Thracian material reflects both treatments, a as well as an, en... From a Phrygian and to some extent also from a Thracian point of view... *manti- could be... an agent noun in -fi-, derived from the root men-".
25
Μαρικᾶς: Szemerényi 1977a, 4 note que le mot iranien doit être
*marika- (et non *maryaka-) et que, cependant, le rapprochement devient plus difficile avec le ı bref du grec. Voir aussi Bjórck 1950, 271 16, μάρναμαι: Szemerényi 1977a, 4 mentionne l’opinion de Kurytowicz, Indogermanische Grammatik 2, 247 qui voit dans la forme βάρvauai le développement normal de *mma- à Boava- et non une forme à dissimilation m-n > b-n. [μάρρον]: Szemerényi
1977a, 4 ajoute ce mot (= “iron spade") qui
n'existe pas dans le dictionnaire. μάσθλης: Szemerényi 1977a, 4, en parlant du doublet féminin μάaBAn, se demande s'il faut lui rapprocher l'akkad. masl(i)u "Ledereimer”. μέγας: Szemerényi 1977a, 4 ajoute son explication sur la formation
du mot dans Szemerényi 1974b, 14-1517,
μείγνυμι: Risch 1984, 103 corrige (p. 677A, 1. 20) en "lit. mísras"
et (1. 22) en "méso, mésiti". μείρομαι: Lejeune 1976, 88 pense que sous μόρος (p. 678) ou sous μοῖρα (p. 679) aurait pu être rappelé myc. mo-ro-qa avec l'explication donnée p. 883 sous πέπᾶμαι. μείων: Risch 1984, 103 croit qu'il faut effacer (p. 680A, 1. 31) la
phrase "pose aussi mewijo en mycénien et". μέλι: Szemerényi 19772, 4 ajoute à la bibliographie Szemerényi, TPS 1973, 58, sur le latin mel, mellis. μέμβραξ: Szemerényi 19772, 4 ajoute à la bibliographie Fr. Skoda, Contribution à l'étude du lexique animal en grec, Centre de recherches (Nice) 2, 1975, 221. 16Bjérck nous rappelle que l'accusatif du mot donné par Eupolis est Magıxüvra.
I7«We know.. that only the shorter form of "great" was inherited [c'est-à-dire Leya-] but we are no longer so impressed by the equation μέγας = skt. mahi. For, on the one hand, the appearance of Hitt. mekki- has lent added support to the interpretation of mahi as an i-stem form, and, on the other, the Greek uéya does not, of cource, necessarily present in its -a an IE schwa... But since, apart from the singular nom.-acc. m.-n., the adjective always exhibits the stem μεγαλο-, it is possible that the a of the short stem is from this longer stem, and that means that the shorter forms could have been "μέγις / *uéys. The longer stem μεγαλο- is... a compound of *meg- ànd the noun *alo- "growth, stature"
(cf. Lat. alö, altus; Goth. alan “grow”.
26
μέμονα: Meid 1977, 165 renvoie à Meid, Das germanische Praeteritum, 1971, 20 sq sur le redoublement.
μέσος: Selon Szemerényi 1977a, 4 μέσ(σ)ατος n'est pas formé sur le modèle de ἔσχατος, velatog mais il est le développement de l'indoeuropéen *medhymo- que l'on retrouve en skt. madhyama- et en got. midyungards < *midyum-(a)-. La transformation en -(T)atoc du suffixe indo-européen -(t)mo- est normale en grec.
μέτα: Lejeune 1976, 88 pense qu'il fallait traduire μετὰ ταῦτα (1l. 12) et non écrire seulement "sens temporel". μήδεα: Selon Szemerényi 1977a, 4 il faut noter ici la glose uéoa:
τὰ αἰδοῖα (Et. Mag., cf. LSJ μέσος II 7) qui représente uéôea (voir
Arena 1971, 27, n. 4915),
μήδομαι: Lejeune 1976, 87 signale qu'il faut lire myc. me-de-i-jo
(et non me-de-jo), graphie qui met en évidence le lien avec μηδεσ(thème sigmatique *-es-yo- > -eyyo-).
Ruijgh 1978, 94 pense que le probléme que pose la voyelle longue de μήδ-ομαι peut être expliqué par croisement de un- (cf. μῆ-τις) avec μεδ-, voir Jucquois-Devlamminck 1977, 17. Il ajoute aussi qu'on ne peut pas déterminer si l'anthroponyme mycénien e-ke-me-de représente Ἔχε-μήδης ou Ἔχε-μέδης, à cause des règles orthographiques du mycénien. μῆλον
1: Szemerényi
1977a, 4 ajoute à la bibliographie Berger
1956, 4-33, sur d'autres comparaisons!?. Μηριόνης: Szemerényi 1977a, 4 se demande s’il s’agit simplement
de l'adaptation du nom proche-oriental mariyannu- "warrior". unçôs: Szemerényi 1977a, 4 corrige la forme got. en “mimz”. Il ajoute aussi à la bibliographie W. Brandenstein, Studien zur indogermanischen Grundsprache, 1952, 5 et surtout É. Benveniste, Analyse d'un vocable primaire: indo-européen *bhäghu- "bras", dans BSL 52, 1957, 60-71 (sur la structure de la forme indo-européenne). [μιαρός]: Poultney 1976, 302 ajoute un renvoi à μιαίνω où le mot est traité.
18Vedasi anche siculo-tarentino μέσα (= τὰ αἰδοῖα Et. M. 575.10), che attraverso μεδ᾽α (da "μέδια) potrebbe risalire ad antico uéôen”.
Berger compare ici (p. 8) bur. Jafür, Jatór « *kodü-ur avec gr. κοδύ-μᾶλον,
(p. 22) bur. birang « *moron-$ avec gr. μόρον, (p. 26) bur. balt « *(a-)malt «
*(a-)mant avec gr. μῆλον.
27
Μίνως: Lejeune 1976, 88 remarque que l’hypothèse aventurée de von Blumenthal 1940, 155-157, qui explique Mivoraupos comme “Stier-Mensch” en évoquant Kévravpos “homme-cheval”, n'est pas présentée d'une facon assez compréhensible. Le lecteur ne voit pas quels termes de ces composés signifient, pour cet auteur, respectivement “homme”, “cheval”, “taureau”20, Ruijgh 1978, 94 est d'accord avec Chantraine que dans Μίνως on peut voir un terme du substrat. Il ajoute aussi que l’ı long de Μίνως permet une restitution
* Mív/toc, ce qui nous permettrait de supposer
un rapport avec Μινύᾶς, anthroponyme et ethnique légendaire. L’hypothèse est assez tentante parce qu'en mycénien me-nu-a, Μενύμᾶς >
me-nu-wa Μενύᾶς semble être un titre, et on a souvent supposé que Μίνως était originellement le titre du roi de Cnossos. Il faut noter aussi que le flottement € / ı qu'on remarque à Μινύᾶς Μενύᾶς est caractéristique d'emprunts préhelléniques. μορφή: Meid 1977, 165-166 croit que l'on peut mentionner l'étymologie de Thieme, ZDMG 102, 91 sq et 125 sq qui rapproche ce mot du véd. bráhman- n., "Formung, Gestaltung, (dichterische) For-
mulierung" en posant une racine *merg"h- / mreg"h-, bien que ce rapprochement soit rejeté par M. Mayrhofer, Kurzgefafites etymologisches Wôrterbuch des Altindischen 1956, II, 452-454, à cause des données indiennes.
μόσχος
1: Szemerényi 1977a, 4 mentionne qu'il a depuis long-
temps supposé (Egyetemes Philologiai Közlöny 61, 1937, 1-23) que le
mot grec continue un *mogh-sko-, et que la racine *mogh- ne se trouve pas seulement en arm. mozi "calf" (« *moghiyo-) mais aussi en av. ma yava-
"caelebs", skt. mahiga- "buffalo", mahisï- "buffalo cow; wo-
man of rank", got. magus “youth, servant" etc. μοῦσα: Poultney 1976, 303 ajoute dans la série des dérivés en -μουσος / -uovola le mot ὑομουσία (Ar. Eq. 986). μύω: Ruijgh 1978, 94, en parlant de l'adverbe ἀμυοτί, signale que cet adverbe à ı long ne peut pas entrer dans la série des adverbes à suffixe -τί à ı bref, dérivés des verbes (type 'EAAnvi&w: Ἑλληνισ-τῦ.
Selon Ruijgh, des graphies telles que ἀμυστί sont itacistes, la forme 20En effet, von Blumenthal part de la partie commune des deux mots, qui est -ταυρος, en lui attribuant le sens commun des deux mots “Mann”. Il identifie,
alors, Kev- comme "Pferd" et Mtvo- comme "Stier".
28
classique étant ἀμυστεί (cf. ἀθεεῦ). Il s’agit donc d'adverbes issus du locatif singulier neutre d’adjectifs composés thématiques, si bien que
ἀμυστεί est dérivé de ἄμυστος; voir Risch 1972, 692). Sur ce point
nous avons aussi un témoignage déjà ancien car les grammairiens anciens, comme Apollonius Dyscole, Des conjonctions, 232 S, font dé-
river les adverbes du type ἀμυστί des adjectifs du type ἄμυστος, en les distinguant des déverbatifs du type 'EAAnvio-t(. μῶνυξ: Lejeune 1976, 87 corrige dans la partie étymologique le datif myc. "e-me-i" en "e-me".
21Voici ce que Risch nous dit sur cet adverbe: "Ich vermute, daß eine frühe
Einbruchstelle ἀμυστὶ
(πιεῖν) "in einem Zuge (austrinken)" war, dessen
eigentliche Bedeutung “ohne die Augen oder die Lippen zu schliessen (μύω)" kaum mehr empfunden wurde. In den uns erhaltenen Texten ist das Adverb freilich nur schlecht bezeugt: vor allem etwa Pherekrates 202 (aus Suda) und
Anakreont.
8, 2. Doch
ist es offenbar schon
früh zu einem
Substantiv
umgebildet worden: ἄμυστιν προπιεῖν Anacr. 356a, 2P u. i, dazu ἄμυστις -100$ seit Alkaios (58, 20LP)".
29
N νᾶός: Ruijgh 1978, 94 signale que Chantraine rattache à juste titre νᾶός < *vao-Fög "temple" à ναίω « "νάσ-γω “habiter”. En parlant de l'expression mycénienne ka-ko na-wi-jo χαλκὸν väfhıov, Chantraine cite l'interprétation bien connue "bronze venant des temples". Mais
Ruijgh signale que quelques mycénologues ont proposé l'interprétation “bronze venant de maisons seigneuriales", en attribuant au mot mycé-
nien le sens non restreint d’“habitation, maison”. ναυᾶγός: Ruijgh 1978, 94 explique que dans ce mot on attendrait en attique comme résultat phonétique νανηγός, de même qu'en ionien. L'a long de l'attique vav-äyög est bien expliqué par Chantraine com-
me une influence du verbe xatä-yvüuı “briser”. Alors, il ne faut pas dire que "l'alpha initial du second terme est allongé d’après l'analogie du type habituel d'allongement en composition" parce qu'il vaut mieux partir de *vav-/üyóc, forme paralléle à *vav-áyóc, la racine F&y- « *we9,g- "briser" étant parallèle à πᾶγ- « *peo,g- "fixer", voir Ruijgh
1976, 345, n. 3622. Voir aussi ναῦς. ναύκληρος: voir ναῦς.
ναῦς: Selon Ruijgh 1978, 95 le composé νεωλκός “celui qui tire un bateau à terre”, que Chantraine fait remonter à *vr-oÀxóg « *väf-
ολκός, permet d'établir un rapport chronologique entre deux changements phonétiques du grec. La forme restituée *và/--0Àxóc représente la forme ancienne du thème de ναῦς, c'est-à-dire à a long. De l'autre
côté la racine EAx- "tirer" remonte à *selk-. Dans un autre composé ναυ-δόμος, qui remonte à *vàv-óojóc, l'abrégement devant “sonante non syllabique + obstruante" est conforme à la loi d'Osthoff, mais, comme la loi d'Osthoff n'a pas changé l'ancétre de νεωλκός, on peut conclure que son action est postérieure au changement s > h. Cas iden-
tique dans ἕως « "ἡξώς « "ἁξμώς « "ἀὐμώς « *äusös, voir Ruijgh 1967, 57. 22«En attique, ἔᾶγα est le résultat phonétique de *FZ/àya. Dans ἄγνυμι, ἄξω, ἕαξα, on attendrait *#y- au lieu de &y-. À notre avis, &y- est dû à l'influence de *xatafüy- > *xara/ny- > xaräy-, le verbe composé étant beaucoup plus usuel que le verbe simple. La forme de l'aoriste passif xatedynv doit l’a long aux formes sans augment, κατἄγῆναι étant issu de *xara/äyrivar. Noter que
ἐάγην est attesté avec a bref chez Homère”.
30
Poultney 1976, 302 n'arrive pas à expliquer pourquoi Chantraine traite ναυᾶγός et ναύκληρος dans des articles indépendants, mais ναύτης sous ναῦς.
-ve: Selon Ruijgh 1978, 95 l'élément -ve du démonstratif Ó-ve, qui est un doublet de -vv, pourrait être expliqué par l'influence du démonstratif ὅ-δε "celui-ci". [v£a 966]: Poultney 1976, 302 ajoute un renvoi à νέος où le mot est traité. νεβρός: Le substantif veBols est aussi attesté avec ı long, comme nous dit Poultney 1976, 303.
νεῖκος: Szemerényi 1977a, 4 pense que, à cause du manque de mots clairement apparentés, on peut citer aussi le khotan. näjsindà
"they fight" qui peut représenter la racine *naik-, indo-européen *néik"attack" (voir R. E. Emmerick, Saka Grammarian Studies, 1968, 53).
νείφει: Szemerényi 1977a, 4 renvoie à Hoffmann 1965, 13-28. De
même que Meid 1977, 16623. νεκρός: Meid 1977, 166 renvoie à Thieme 1952, 137^, sur la signification de la racine *nek- par opposition à *my-. véxtag: Meid 1977, 166 mentionne qu'en dernier lieu R. Schmitt défend l'étymologie de Thieme (v. Chantraine, 742) dans Nektar — und kein Ende, Gedenkschrift H. Güntert, 1974, 155-163. véopat: Risch 1984, 98-99 remarque le fait que Chantraine mentionne l'évolution sémantique du mot νόστιμος jusqu'au grec moderne
où il signifie “savoureux, gentil”. νέος: Szemerényi
1977a, 4 ajoute à la bibliographie Szemerényi
23Hoffmann, en parlant de la racine *sneig”h-, donne les mots de cette famille dans les langues indo-européennes: de *snig"h- > lat. nix, gr. νίφ-; de *snoig"ho- > got. snaiws, lit. sni&ga, v. pr. snaygis; de *sni-n-g"h- > lat. ninguit, lit. snifiga; de *sneig"he- > gr. velqet, v. h. all. sniwit, av. snaéZa-; de *snigVhe > v. irl. snigid "es tropft, regnet"; de *snig"hie- > gall. nyfio "schneien", skt. snihyati "kleben".
24Selon Thieme, “mit Beziehung auf den Tod verwendet, benennt die Wz. *nek- — im Unterschied z. B. zu der Wz. *mp-, bei der der Blick auf den momentanen Akt der Trennung von Leib und Seele gerichtet ist —, die leibliche Todesvernichtung, die mit der Erschôpfung des Alters — innbesondere mit der Abmagerung (fame enectus) — beginnt, dann durch die Atemnot des Todeskampfes führt (enecare "erwürgen") und mit der Verwesung endet (νεκρός usw.)".
31
1974b, 5 n. 27 sur la flexion de veórac?". νεοχμός: Szemerényi 1977a, 4-5 n'accepte pas la dérivation de la seconde partie -χμός de l'indo-européen -ghm-ó- parce que cet adjectif, qui caractérise des choses (p. ex. chanson, loi, médecine), doit signifier "newly wrought". Il suppose un *veo-xu-06, de la racine xau“work, fashion”, ou *veo-yu-06, de la racine yeu- "seize", qui signifierait "newly seized, taken". Si la derniére solution est juste, nous avons un autre exemple du développement phonétique dialectal -yu- >
-xu- (que l'on rencontre aussi en lesb. ἄχμα, ἀμάρυχμα, μεμειχμένος, etc.). véw 1: Selon Szemerényi 1977a, 5 le thème vriy- a une correspondance exacte dans le pehl. &n'&-, tourf. 'Xn'z- "swim" si G. Klingenschmitt, Avestisch äsnaoiti, dans MSS 28, 1970, 73 n. 1, a raison quand il fait remonter les deux formes iraniennes à l'indo-européen *snä-gh-. νέωτα: Selon Szemerényi
1977a, 5 la forme reconstruite *ve/o-
Fwt-a (voir Schindler 1972, 3326) pose, excepté l’w injustifiable, une autre difficulté, c'est-à-dire son genre animé: ce mot dans les autres langues indo-européennes est du genre inanimé. νηγάτεος: Selon Ruijgh 1978, 95 Chantraine a raison quand il dit que le sens original de ce mot n'est pas connu. Il est probable qu'il s’agit d'un adjectif qui exprime la matière, la couleur ou la décoration, comme c'est le cas des adjectifs à suffixe -εος et comme le confirme méme l'emploi du mot qui qualifie des tissus; cf. myc. we-we-e-a, forme de FEg/Eh-ehog "en laine", po-pu-re-ja, forme de πορφύρ-εγος
“en pourpre”, o-re-ne-ja, forme de ὠλέν-εγος "décoré d'angles" qui qualifient aussi des tissus. À son avis, le thème de base νηγατ- est un emprunt préhellénique.
γήδυμος: Ruijgh 1978, 95 admet avec Chantraine que l'expression ἔχεν fióvuoc ὕπνος a été remplacée par ἔχε νήδυμος ὕπνος, et cela a donné naissance à un adjectif nouveau, νήδυμος. Mais il ajoute que ce remplacement doit impliquer une étymologie populaire à laquelle est 251ci Szemerényi en parlant des deux formes crétoises du substantif νεότας (=
νεότης) "board representing youth" (III* siècle), gén. τᾶς veórac et acc. τὰν v&óta, les interprète comme représentant veótdc « νεότᾶτος et νεότᾶ « veótüta respectivement par haplologie. 26Selon Schindler “...on ne peut postuler i.-e. *wot-: *wet-ós "année" (cf. hitt. wett-), puisque le degré o n'est attesté qu'en composition (cf. gr. νέωτα "pour l'année prochaine" « *newo-wütm)".
32
liée une substitution sémantique, νή-δυμος étant conçu comme équivalent de ἀν-έκδυτος “d’où l’on ne peut sortir, profond”. Et c’est exactement cette étymologie qu’ Aristarque donne en parlant de νήδυμος.
νῆσος: Ruijgh 1978, 95 pense que le rapprochement de νᾶσος > νῆσος “île” avec lat. nässus > näsus "nez", qu'on a soutenu en admettant le sens de "cap" et que Chantraine rejette, peut être possible pourvu que l'on n'admette pas le sens de “cap”. Les Grecs ont souvent employé des termes qui désignaient des parties saillantes du corps pour
désigner des traits géographiques. On voit que ὀφρῦς “sourcil”, μαστός “mamelle” et λόφος "cou" désignent certains types de collines. On peut penser, alors, que les Grecs, lorsqu'ils ont vu les îles montagneuses de l’Égée, les ont comparées à des nez et qu'ils les ont ainsi nommées. Les ancétres indo-européennes des Grecs ne rencontraient pas de telles fles quand ils vivaient à l'intérieur du continent de l'Europe centrale ou orientale. Ils ne connaissaient non plus la mer, car ils l'ont désignée par le nom du sel (ἄλ-ς). Le diminutif vnoíc est aussi attesté avec ı long, comme nous dit Poultney 1976, 303. [νιφάς]: Poultney 1976, 302 ajoute un renvoi à νείφει où le mot est traité. νόμος 2: Salvaneschi 1975, 326 remarque que Chantraine est très sceptique sur le rapport entre le mot νόμος "moneta", attesté en Italie du sud et en Sicile, et νόμος "convenzione, legge" (s.v. νέμω), fait justifié par les problémes que les deux formes posent en rapport avec lat. nummus. Pourtant, on attendrait une remarque de Chantraine sur la possibilité de l'existence d'un lien entre les deux νόμος sous la signification plus large "convenzione" et sur le parallélisme avec νόμισμα
“moneta che ha corso legale", apparenté à νέμω. νόος: Ruijgh 1978, 95 répète son hypothèse (voir Ruijgh 1967, 370), selon laquelle le sens original de *nes- "sauver, garder" survit dans certains anthroponymes mycéniens du type wi-pi-no-o Fiqívohog “qui sauve avec ses forces"??. L'appellatif u-do-no-o-i (dat. plur.) peut aussi être interprété comme
ὑδο- νόμος “gardien de l'eau",
2TRuijgh explique ainsi l'anthroponyme no-e-u comme No*eóc “Sauveur”.
“Une telle hypothèse est également probable pour 'AAxívooc, possible pour ᾿Αστύνοος, Ἱππόνοος, AUtÓvooc, et à la rigueur pour ‘Avrivoos, Πρόνοος, Ποντόνοος, tandis que ᾿Αρσίνοος est le seul anthroponyme chez Homère qui résiste à une telle supposition”.
33
et on peut le comparer avec ὑδροφύλαξ, attesté dans les papyrus. νόσος: Ruijgh 1978, 96 n'est pas d'accord avec Chantraine qui ca-
ractérise l'emploi de νοῦσος
face à vooéw, chez Hérodote, comme
homérisme. Car dans le texte d'Hérodote on trouve des formes du type γούνατος « *yóv/atoc, qui sont caractéristiques de l'ionien oriental,
face aux formes attiques du type δόρατος. On peut, alors, voir dans votiooc la forme ionienne correspondante à l'attique νόσος, et les faire remonter toutes les deux à *vóg/oc. Cette forme peut remonter à
* vót-O/'0c qui nous invite à y voir un dérivé de νότος, dont le sens original était probablement “humidité” (cf. νότιος "humide",
voríc
“humidité”, Νότος “vent du sud-ouest qui apporte l'humidité"). On peut trouver des parallèles pour cette évolution sémantique dans τῆκε-
ôwv “liquéfaction, putréfaction; consomption, maladie pernicieuse" (cf. lat. tábés avec la même
racine et le même
sens) et ῥεῦμα “flux;
rhume”. Le suffixe est le méme qu'on trouve dans *ztvg-o/óc > * J'VQ/ ÓG, avec -s- s'amuissant entre deux sonantes, adjectif qui donne l'anthroponyme Πύρος (déjà mycénien pu-wo) et qui est le doublet
de πυρρός “roux” « πυρσός (-F- ayant peut-être disparu sous l'influence dissimilatrice de l' -v- qui précède). Il faut signaler aussi que les deux noms de base νότος et πῦρ appartiennent au méme champ sémantique.
vus: Ruijgh 1978, 96 nous informe qu'il est possible que le mot γυός « *vhvóc « *vhuhóg « *snuso-s "bru, belle-fille" soit attesté en
mycénien dans l'adjectif nu-wa-ja (nom. plur. ntr.) avec une graphie alternative nu-wa-i-ja. Cet adjectif mycénien qualifie des tissus, il faut alors penser qu'il s'agit des tissus destinés à la toilette de la mariée. Il est vrai que, pour désigner la nouvelle mariée, le grec emploie le mot γύμφη, qui ressemble à vvóc, mais on trouve un parallele dans le rapport sémantique entre français bru “belle-fille” et got. brüP-s "nouvelle mariée", le mot bru étant un emprunt au germanique. La forme atten-
due pour un dérivé de *vhvög serait *nu-wi-jo (vhítoc), mais dans les dérivés des noms thématiques féminins, -atoc, finale propre aux dérivés des thémes en -a-, a pu pénétrer trés tót: l'on sait que la plupart
des noms thématiques animés sont masculins, tandis que la plupart des noms en -a- sont féminins. Homère emploie óóaiog et νησαῖος comme dérivés des noms féminins ὁδός "chemin" et νῆσος "ile". Les adjectifs ὁδαῖος et νησαῖος peuvent être influencés par *yalos dérivé de γᾶ > γῆ "terre" (cf. xará-yatoc "souter-rain"), d'autant plus qu'ils 34
en sont proches sémantiquement. De même γυναῖος (déjà myc. ku-naja), dérivé de yvvä > γυνή "femme", a pu influencer la formation de vhvalog.
νώγαλα: Selon Szemerényi 1977a, 5 la structure CöCäC du mot et le fait qu'il est employé au IV* siècle, surtout dans la comédie, indiquent son origine sémitique. Szemerényi trouve alors une correspondance avec hébr. ma "kàl “food, nourishment" (racine ’kl “to eat") qui représente ma’kal. Plus précisément, un mot grec d'origine sémitique dans le IV* siécle doit étre phénicien. Et c'est justement en phénicien que l'on retrouve un changement phonétique 4 secondaire > ö (p. ex. böd “in the hand" « bàd < ba-yadi, nasót "I carried” (Plaut.) « nasàt < nasa’ti, voir 1. Friedrich, Phónizisch-Punische
Grammatik,
19707, $
13a, 80). Pour le phénicien une forme mókal est alors bien expliquée.
La nasale m est quelquefois dissimilée en n auprès de / (Friedrich, ibid. ἃ 54). Cela donne alors nókal. À la fin, la différence entre k et y peut &tre expliquée en évoquant "le punique vulgaire" (voir Friedrich, ibid.,
$ 40). Mais on peut aussi expliquer cette différence par l'influence de
τρωγαλ-. νωδός: Szemerényi 1977a, 5 renvoie ἃ Szemerényi 1964, 8128 sur
le passage de νωδός à la flexion thématique.
28Szemerényi, en parlant de cet adjectif, nous dit qu'il est le résultat d'un plus
ancien "νωδών qui a été transformé sur la base du neutre "νωδόν.
35
Len = —
Eévog: Risch 1984, 100 remarque que Chantraine ne nous donne
pas l'explication de la formation de θεοξένια, -og (composé de θεὸς
ξένιος). ξερός: voir σχερός. ξίμβαι: Szemerényi 1977a, 5 ajoute que W. Brandenstein, Minoica, 1958, 86 sq a essayé de rattacher ce mot ainsi que olôn et σίβδη à une origine commune *sintwa. Il renvoie aussi à Dressler 1965, 18629. ξουθός: Risch 1984, 103 remarque que Chantraine dit seulement
que le mot est déjà attesté en mycénien comme anthroponyme. On peut ajouter ici la forme elle-méme qui est ko-so-u-to et un renvoi à l'index. Evo: Szemerényi 1977a, 5 ajoute pour l'iranien des représentants de la racine *kseu- qui n'ont pas l'infixe nasal et qui, alors, sont plus proches du grec, comme sogd. pry3’w- "scrape" (-x3äw-), sangl. säw(voir I. Gershevitch, The Avestan Hymn to Mithra, 1959, 179 et 323; c. r. de D. N. MacKenzie, The "Sütra of the causes and effects of actions" in Sogdian, dans IF 75, 1970, 303-306; Mac Kenzie 1971,
32230.
29Dressier, en parlant de σίδη, reconstruit *sibd- ou *sintw- et il le considère
comme identique à ξίμβη.
30MacKenzie part d'une racine *x3äwa- qui donne yidgha ax$öw-, sangl. äw-, wakhi Xuw- "chew, gnaw".
36
O ὁ- 1: Ruijgh 1978, 96-97 n'est pas d'accord avec Chantraine pour
dire que l'élément Ó- du type ὄπατρος “ayant la même origine paternelle" est une forme de á-"copulatif" avec vocalisation différente, considérée comme
éolienne, parce qu'il n'accepte pas un changement
phonétique *m > o en éolien. Le résultat des nasales voyelles dans tous les dialectes est a. Il préfére, alors, expliquer cet élément par l'in-
fluence du synonyme ópo- (> éol. Ôuo-) qui d'ailleurs a fini par supplanter á- “le même” au cours de l’histoire du grec. (Dans les deux cas les éléments sont de la même racine *sem-). L’&- copulatif avait le dé-
savantage de se confondre facilement avec ἀ- privatif, notamment dans les dialectes à psilose, mais aussi dans d'autres cas, quand, par exemple, à cause de la loi de Grassmann l' á- copulatif perdait son aspiration
(cf. "ἄλοχος > ἄλοχος “qui a la méme couche" > "épouse" avec &copulatif). Devant voyelle on trouve la forme ὄμ- pour Öuo-, c'est-àdire ὅμαιμος face à ὁμοπάτριος. L'éolien a bien sûr ὀμ- à cause de la psilose. La forme antévocalique ὀμ- ressemble, alors, à la forme antévocalique ἀν- du préfixe privatif à- et l’on peut penser que d'apres le modèle áv- / à- l'éolien a pu fabriquer Ó- face à ὀμ-. ὁ- 2: Szemerényi 19772, 5 répète que pour ce préfixe on dit seulement qu'il représente l'indo-européen o parce qu'il pose des problémes difficiles; en effet, hors du grec, on trouve seulement des formes à voyelle longue, &, ö (voir Steinhauser, Zeitschrift für Mundartforschung 27, 1960, 101 sq). Szemerényi propose comme solution alternative de le considérer comme le représentant grec de l'indoeuropéen *ot (ce qui est connu comme "préposition" du slave); ou bien d'essayer, dans certains cas, de l'expliquer par la dissimilation u-u > o-
u et de le rattacher à l'indo-européen *ud. C'est peut-être le cas de ὀτρύνω « *u(d)-tru-.
ὅαρ: Szemerényi 1977a, 5 pense que l'interprétation qui rattache ce mot à *sor woman" laisse le premier élément inexpliqué. Il insiste sur
le fait que seul le rapprochement du hitt. asar-, qu'il a fait lui-même, peut donner à ce terme un équivalent sûr. Il parle aussi de certaines données iraniennes qui sont en faveur de son rapprochement, mais sans donner des détails supplémentaires. Le probléme de la structure indo-
37
européenne (ou pré-indo-européenne) de ce terme grec est donc secon-
daire et ne peut pas être posé hors de ce rapprochement hittite. ὁδάξ: Ruijgh 1978, 97 admet avec Chantraine que ὁδάξ “en mordant, avec les dents” peut être expliqué par une contamination de ὁδόντ- "dent" avec dax- “mordre”. Il ajoute aussi qu'il est intéressant
de rappeler le mycénien o-da-ku-we-ta ÓÓáx-/tvr-a (nom. plur. ntr.), doublet de l'adjectif o-da-tu-we-ta Ööar-Fevr-a (ὀδατ- « *Óópt-), qui signifie "pourvu de dents".
Szemerényi 1977a, 5 renvoie à Szemerényi 1972, 8 gil ὅδε: Ruijgh 1978, 97 remarque que Chantraine cite l'idée de E. Risch, selon qui l'élément -óc de ὅδε “celui-ci” serait issu de la particule adversative δέ. Lui-même il n'est pas d'accord avec cette opinion pour des raisons sémantiques. Il pense que la valeur de Ó-óe est celle que les linguistes allemands appellent “Ich-Deixis”, tandis que la valeur de la séquence ὁ δέ, qui comporte la particule adversative, est celle qu'ils appellent "Du-Deixis". Il préfère alors rattacher le -δὲ déictique à l'adverbe *ôe0 "ici" qu'on retrouve dans le pseudo-
impératif δεῦ-τε "venez ici!” et l'adverbe δεῦρο “ici”, voir JucquoisDevlamminck 1977, 61-62. Dans la particule δέ, qui coordonne une phrase
nouvelle
à la phrase précédente,
il voit plutót une forme
affaiblie de la particule emphatique δή "voilà que". Mais on ne peut pas exclure que, à une époque beacoup plus reculée, il y ait eu un rapport entre "δέ démonstratif et δή. ὀδύσ(σ)ασθαι: Szemerényi 1977a, 5 croit que l'hypothése de Laroche, RHA 76, 1966, 41-42 est trés importante, si elle est vraie. Laroche pense que le hitt. idalu- et le louv. adduwali- “evil” représentent *edwal-u- et *adwal-i- respectivement, d'un substantif abstrait
*edwal- "hostilité, répulsion, qualité de ce qui est malveillant". Ce rapprochement serait important pour la théorie laryngaliste aussi parce que
l'anatolien démontrerait que od- n'est pas l'indo-européen *h,ed- mais le degré o de *ed-. 31Szemerényi rejette l'étymologie de Heubeck qui a proposé une analyse Ó-
(lesb. « *sm-) + -δάξ (« -dpk-s, apparenté à δάκνω). Si ὁδάξ contenait *smon attendrait plutót une signification "one and the same" (comme dans les cas de ὅπατρος, ὄτριχες, oiéreac) et non "with one bite”. Il insiste à sa propre interprétation (Sprache
11, 1966, 20 n. 78; SMEA
2, 1967, 24 n.) où il consi-
dere ὁδάξ comme le résultat d'une transformation de Óóóaco(t) “with teeth"
d'apres πύξ, AGE, γνύξ. 38
ὁδών: Ruijgh 1978, 97 rapelle l'explication que Chantraine donne pour le mycénien o-da-tu-we-ta ÓÓát-/tvt-a (« *óópt-) qui signifie "pourvu de dents" et qui qualifie des roues. Chantraine croit qu'il s'agit d'un ornement de dentelure. Ruijgh pense qu'il exprime plutôt la structure de la roue qui comporte des rayons pointus emboités dans la jante comme des dents dans la máchoire, voir Ruijgh, Chars et roues
dans les tablettes mycéniennes: la méthode de la mycénologie, 1976, 12-14. ὄζος 1: Szemerényi 1977a, 6 ajoute aux mots apparentés le hitt. bastwer "twig(s)" (voir Watkins 1974, 1122) et le pehl. azg, persan azy “branch” « *azd(a)ka.
650: Szemerényi 1977a, 6 pense que la forme ὀσμή ne peut pas représenter *od-smä, parce que, à l'époque d’Hipponax, où elle est attestée pour la première fois, il n'existait pas de suffixe productif -smä. En
réalité, ὀσμή est un développement phonétique de ὀδμή et représente la spirantisation de -Öu- en -ou- qui est bien connue par des inscriptions sur vase (voir Schulze 1896, 34-36, Frünkel 1952b, 5933). C'est aussi
le cas des participes en -ou&vog « -ὁμένος, et de la forme ἴσμεν < Fıönev qui ne doivent pas être expliquées analogiquement si l'on accepte un traitement -ou- de -ὄμ-. οἴγνῦμι: Ruijgh 1978, 97 cite l'explication que Chantraine donne
pour la forme attique ἀν-έῳξα, c'est-à-dire radical Foty- avec augment N- (-Fouy- > &py-). Selon lui, cette explication met en danger l'hypothèse qui voit dans ol yo le représentant d'un ancien *Ó/tíyo (cf. lesb. delyw). Le thème verbal indo-européen *o,weyg- présente une struc-
ture phonologique très usuelle, “laryngale + sonante" devant e suivi de "sonante + obstruante”, comme dans ἀμέλγω « *9,melg-. Il pense alors que ἀν-έῳξα est une réfection analogique d’après xar-éá£a, aoriste de κατ-ἄγνῦμι, si on part de la forme d' Hérodote ἀνῷξα qui est attendue selon les lois phonétiques ἀν-ῷξα < "-ώξειξα. Entre les deux verbes xat-Gyvüu et ἀν-οἰγνῦμι il y a, bien entendu, une ressemblance phonologique et sémantique qui a permis l'influence analogique. Selon Ruijgh la forme #- de l'augment est improbable (voir Jucquois-Dev-
lamminck 1977, 68). 32Selon Watkins le mot hitt. est un dérivé de *2,ozd-wer-. Les formes gr. ὄζος, arm. ost, ostoy et got. asts (all. Ast) proviennent de *2,02d-o-.
33Schulze mentionne le cas de Kéouos « Κάδμος,
Frünkel les cas de "Aoun-
τος « "Aóuntoc et Κάσσμος < Κάδμος sur des vases attiques.
39
οἶδα: Szemerényi 1977a, 6 voit dans la forme ἴσμεν l'évolution de
Fıöuev avec spirantisation de -ôu- en -σμ-, évolution connue par des inscriptions sur vase (voir s.v. ὄξω), et non une forme analogique. Kratzsch 1976, 141 remarque que Chantraine consacre 111 lignes à
son article sur οἷδα en comparaison avec les 65 lignes de Frisk. Il ajoute aussi que Chantraine ne parle pas de lat. conscientia, all. Gewissen, v. sl. süväst!, calqués sur le grec συνείδησις. οἶκος: Ruijgh 1978, 97-98 ajoute que, hors de la forme mycénienne wo-i-ko-de Folxov δε, qui se trouve dans une tablette de Cnossos, il y a aussi la graphie régulière wo-ko-de dans les tablettes de Thèbes. FFolxoc y désigne la maison d'une divinité, donc un sanctuaire. Il mentionne aussi l'opinion de Chantraine qui voit dans (/)olxa-óe “vers la maison" plutôt un pluriel neutre collectif que l'acc. sing. de *Fo(E. Cependant, on peut retrouver le thème #oux- en mycénien, pourvu que l'on interpréte le nom. plur. pa-wo-ke, qui désigne une équipe de tra-
vail, comme /táv/oix-ec "personnes qui ont leur travail dans toute la maison", donc sans travail spécialisé. οἶμος: Ruijgh 1978, 98 explique l'aspiration initiale qui est attestée dans la forme ancienne oluog (cf. φροίμιον « *xpoholuiov) comme une influence analogique de ὁδός (comme dans l'att. ἡμέρα “jour” au lieu de ἠμέρᾶ d’après ἥλιος "soleil"), mot auquel οἶμος emprunte parfois aussi le genre féminin. Par conséquent, il n'y a aucune difficulté de poser une forme ancienne */oluog, comme son emploi métrique chez Homère nous l'indique.
οἴομαι: Ruijgh 1978, 98 n'est pas d'accord avec la restitution que Chantraine fait pour οἴομαι “avoir l'impression que" « "ὁδῖσ-γο-μαι. Il préfère partir d'un présent à suffixe thématique sans y, qui comporte le degré e, parce que cette formation est plus usuelle pour les verbes primaires remontant à l'indo-européen: *o,weys- > *Ó/tía-o-uat >
*óFt(ouat > οἴομαι. La structure qu'il propose est comparable à celle de *öFelyw (v. olyvuu). L'homérique ὀΐομαι s'explique comme une forme artificielle qui recouvre "ὁδείομαι et qui est le résultat d'une espèce de distension métrique de la forme courante οἴομαι. Sur cette formation on peut comparer le verbe ἐπάω "entendre", issu de "ἀξείω (cf. ἄδω « ἀ(δ)είδω) « "ἀξείσω « *a,weys-. La ressemblance phono-
logique et sémantique entre les deux verbes est trés caractéristique. ὄλλῦμι: Selon Ruijgh 1978, 98 l'hypothèse que l’aoriste thématique ὠλόμην, BAETO est refait sur un *Aéunv, @AETO athématique, que 40
Chantraine caractérise à juste titre comme indémontrable, est en réalité impossible. En effet, le résultat phonétique de *9,e-9,/9,-t0 (59,19). étant le degré zéro de *o,elo,- > ὁλε-) devrait être t&Anro (cf. vro
Óvà-). Pour la loi phonétique en question voir s.v. πίμπλημι. ὀμείχω: Selon Ruijgh 1978, 98 la forme originale est ὀμείχω < *o,meygh-, et le doublet ἀμείχω,
attesté par la glose d'Hésychius
ἀμῖξαι" οὐρῆσαι... A ὀμῖξαι et mentionnée aussi par Chantraine pourrait s'expliquer par l'influence de ἀμέλγω “traire” « *o,melg-. Les deux verbes ont la même structure phonologique et ont en com-mun un trait sémantique (“faire sortir un liquide corporel du bas- ventre”).
ὅμῖλος: Szemerényi 1977a, 6 renvoie à Strunk 1974, 377°, ὀμίχλη: Selon Ruijgh 1978, 98-99 on peut maintenir le rapport étymologique entre ὀμίχλη “brume épaisse” et Ouelyw “pisser”. Dans cette hypothèse, il faut penser à une brume chargée de pluie. En effet, ὀμείχω appartient au langage vulgaire où il a pu être utilisé au sens de “pleuvoir”. Il existe un parallèle dans pissen en néerlandais vulgaire. Et dans la poésie d’Aristophane (Nu. 373) un personnage vulgaire admet que Zeus produit la pluie en urinant. Le rapport étymologique avait déjà disparu avant Homère, parce que chez lui ὀμίχλη ne peut comporter de connotation vulgaire. Si l’on admet cette hypothèse, la vélaire qu'on trouve dans les langues satem pour le nom dérivé pose un problème, puisque le verbe y comporte le résultat d'une palatale (lit. miglà “brume”; v. ind. meghá- “nuage” face à méhati “uriner”. Un probléme subsiste également lorsqu'on sépare ὀμίχλη de Öuelxw, car normalement les vélaires des langues satem répondent aux labiovélaires des langues centum. La présence d'une série vélaire en indo-européen est fort douteuse (voir F. H. H. Kortlandt, dans Fisiak (éd.), Recent deve-
lopments in historical phonology). A. Meillet, De quelques difficultés de la théorie des gutturales indo-européennes, dans MSLP 8, 1894, 271-304 donne une explication de la perte du trait palatal qui a produit des formes telles que lit. miglà, par une assimilation: dépalatalisation devant I! suivie d'une voyelle d’arrière. 34Selon Strunk le mot peut être analysé comme Óju- + *-slo- (variante du sufixe *-lo- parallèle à *-5no- vis-à-vis de *-no-). Cette analyse donne une ex-
plication à la voyelle longue de la forme att.-ion. ὄμῖλος et à la consonne géminée de la forme éol. ὄμιλλος. Le thème ὄμι- s'explique comme la variante antéconsonantique de la racine qui se trouve aussi dans Óu-aAóc.
41
ὄμνῦμι: Selon Szemerényi 1977a, 7 le mot ne signifie que "swear", mais sa signification originelle peut étre "confirm, strengthen" et il
peut étre alors un dérivé de *om(o)- "strength, force". On peut le rapprocher de l'iran. ama- "strength, force" et il présente la méme évolu-
tion que skr. amitíi "versichert eindringlich, schwört”. ὀνίνημι: Ruijgh 1978, 99 parle de deux termes économiques mycéniens, o-na-te-re Övätfioes (nom d'agent, nom. plur.) et o-na-to ὀνᾶτόν (adjectif verbal neutre substantivé) que Chantraine mentionne,
et il ajoute que le nom d'agent ὀνᾶτήρ ne se rapporte pas à l'actif Óvívàyu “faire profiter" mais au moyen ὀνίναμαι “profiter”. Il désigne celui qui a reçu une pièce de terre à titre de “profit”, donc le “profiteur", et non celui qui l'a donnée. L'emploi, alors, de l'actif à valeur
factitive est secondaire, ce qui est prouvé par le fait que le vieil aoriste radical ὠνήμην ne s'emploie qu'au moyen. Dans ces conditions, on peut préciser la valeur de o-na-to qui désigne la pièce de terre reçue par
1᾿ ὀνᾶτήρ, comme “ce dont on profite" et non “ce qui est donné à titre de profit". Ruijgh ajoute aussi que le thème *9,en- que l'on trouve dans le terme économique mycénien o-no ὄνος (ou ὄνον) et qui survit peut-
être dans l'adjectif dérivé Övıog "avantageux" a des chances de se retrouver dans un vieux prétérito-présent germanique: v. h. all. ann “accorder”. Le thème germanique s'emploie aussi comme terme éco-
nomique, comme on voit dans néerl. gunnen, avec le préverbe g- “accorder; adjuger”. ὄνομα: Ruijgh 1978, 99 présente les problèmes phonologiques que les doublets grecs posent. Nous avons d'abord ὄνυμα, qui peut représenter *o,enw- « *o,eno,-, peut-être par dissimilation (noter que /9,/ était une laryngale accompagnée par l'arrondissement des lèvres) et
ensuite la forme *Ëvuua dans certains anthroponymes ("Evvuaxgaτίδας), peut-être de *o,enw- « *o,enw- par dissimilation ultérieure.
ὄνομαι: Ruijgh 1978, 99 fait l'hypothese que si le thème Ôvoremonte à l'indo-européen, fait qui est en accord avec sa structure pho-
nologique, on peut admettre un rapport avec ὄνομα “nom” (*o,ena;mg à côté de *a,nea,-mp > lat. nomen). Ceci impliquerait une évolution sémantique "nommer, mentionner" > “nommer, mentionner en accu-
sant, blámer". Nous avons une évolution comparable vers un sens péjoratif dans lat. nota “marque”, puis “marque d'infamie". Meid 1977, 166 croit qu'il ne faut pas douter du rapport entre le 42
verbe grec et v. irl. on, anim "Fehler, Makel". La forme irl. on et le verbe grec ont le méme vocalisme o tandis que la forme anim (gall. anaf)
a le degré zéro. Sur un verbe anaid “blemishes” voir Watkins, Ériu 19, 116 sq. ὄνυξ 1: Szemerényi 1977a, 6 mentionne les mycéniens o-nu-ke, onu-ka et les composés po-ki-ro-nu-ka, re-u-ko-nu-ka (non -ke, comme les cite Chantraine), composés de ποίκιλο-, Aevxo-. Dans Ventris-
Chadwick, Documents in mycenaean Greek, 19732, 564 la signification de o-nu-ka est définie comme “some part of or appendage to textiles
which migbt be white or variegated... Probably same word as ὄνυξ but in some technical sense". Mais Killen 1979, 157-158" définit le terme
comme “decoration” ou "objects used in the decoration of cloth" et “objects made from wool". Après cette interprétation des données mycéniennes Szemerényi croit qu'il faut séparer les deux mots onuk- et ὄνυξ et chercher une autre origine pour le mycénien onuk-. Dans les textes hittites il trouve le verbe unuwai- "schmücken, putzen; herrichten; (Tisch) decken", m. “sich schmücken" et le nom unuwasha“Schmuck”. La séquence -uwa- en hitt. peut représenter -u-. En réalité, notre verbe présente les formes unudda, unut et le fréquentatif unusk-. Nous pouvons, alors, rapprocher le hitt. unush- "ornament, decoration"
du mot mycénien et expliquer ce dernier comme un emprunt qui a subi l'influence ἀ᾽ ὄνυξ hérité de l'indo-européen. La dissimilation u-u > ou est un phénomene fréquent, et on peut ici comparer les cas de ὄβρυξα « anat. hubrushi, κόκκυ < kuku, « μορμύρω mur-mur- etc. ὅπλον: Selon Szemerényi 1977a, 6 ὁπλότερος “younger, youngest" ne peut pas être un dérivé de ὅπλον, c'est-à-dire "capable of bearing arms”. Il évoque son apparition dans Il. A 324-5 où le mot doit signifier non "younger" mais, comme le latin iuvenis et le germ. *yu(wu)ngas "strong, youthful". Alors Elrich, ZVS 38, 1905, 96 avait peut-étre raison quand il restituait un indo-européen *oplo- “strength” en rapprochant
aussi le latin op-, opulens. Cette interprétation est aussi en accord avec l’adjectif ὑπέροπλος “big, mighty; overwhelming; insolent, presum-
ptuous" qui devient évident comme composé de “strength, force". Szemerényi 1977a, 6-7 trouve aussi qu'au moins une signification
de ὅπλον, celle de "rope, tackle", qui se trouve déjà chez Homère, ne peut pas être un développement indigène de ἕπω “to be about, busy
35Voir aussi la discussion (pp. 179-181). 43
oneself with”, mais il s’agit d’un emprunt au sémitique. On trouve par ex. πόδε. bebel "Strick, Schriffstau", aram. hablä "funis", arab. babl funis, chorda, vinculum". Ces termes sémitiques peuvent expliquer
aussi la glose d'Hésychius ἀβλαβύνιον' σειρὰ πλεκομένη... ἐκ βύBAwv, dont le premier élément ἀβλ- doit être emprunté au méme mot sémitique dans un lieu et une époque différents. ὄργνια: Ruijgh 1978, 99 reconnaît avec Chantraine qu'il s'agit d'un participe féminin du parfait (sans redoublement) de ὀρέγω “étendre” et que le mot pose des problèmes morphologiques. Il pense
que Ópy- est simplement le degré zéro de Ópey- « *2,reg- et qu'on peut le comparer à ()lövla. Le nom &y-vua “route” peut aussi comporter le degré zéro &y- « *9,g-. En ce qui concerne le doublet ὀρόγυια, attesté d'abord chez Pindare, on peut l'expliquer par une anaptyxe, puisqu'il s'agit d'un nom de mesure dont l'usage était sans doute trés fréquent dans la langue parlée. ὅρκος: Selon Szemerényi 1977a, 7 il n'y a pas lieu de considérer que ce mot dénotait un "sacred object" (voir Leumann 1950, 916). Le
mot signifie “oath” et rien d'autre. Il faut donc poser *sworko-s et rapprocher le groupe germanique de l'angl. swear, answer, alors originellement “(solemn) declaration". Un autre mot apparenté est le m. pers. xwardan "declare under oath", xwärestän "Schwurort", voir C. Bartholomae, Zum sassanidischen Recht IV (SHAW 1922/5) et W. Malandra,
IE *yer- "speak (the truth)” in Indo-iranian, JAOS 95, 1975, 267. ὅρος: Ruijgh 1978, 99-100 pense que le verbe ὁρίζω “séparer par une frontière” n'est pas un dérivé direct de ὄρος "borne; frontière” mais de ὄριον “frontière”, lui-même dérivé de ὄρος. Pour soutenir son opinion il mentionne le cas de l'arcadien qui semble avoir conservé le vieux type des verbes dénominatifs en -{w (-{-yw) dérivés de thèmes nominaux en -W0)- (cf. le type unviw , dérivé de μῆνις, chez Homère).
On trouve p. ex. en arcadien ἰνφορβίω, dérivé de "ἰνφόρβιον (cf. ἐμφόρβιον “droit de pâturage”), verbe dérivé ἱνφορβισμός (de *ivpopBl£w, φορβιγμός). En ce qui concerne le cas arcadien la forme d'aoriste ὥρισαν, qui
auquel répond le nom d'action on attendrait en arcadien *ivde Ópoc / Ópiov, on trouve en n'est pas la forme attendue, en
361eumann part des expressions comme ὄμνυμι θεούς “ich schwöre bei den Göttern” et explique ὄμνυμι ὄρκον comme "ich schwöre beim Horkos”. Il croit alors que ὄρχος était originellement un "Schwurgegenstánde" qu'il identifie avec σκῆπτρον "Stab", objet sur lequel les grecs souvent juraient.
44
la rapportant à un présent Öpl&w, car dans ce dialecte on attendrait
ὥριξαν. Le problème se résout si l'on admet comme présent "ὁρίω, dérivé de ὄριον, formation parallèle à ἱνφορβίω — "ἰνφόρβιον. Bien
entendu, le grec a fini par rattacher ὁρίξω directement à ὄρος. ὄρος: Ruijgh 1978, 100 n'est pas d'accord avec Chantraine qui dit que l'adjectif ὄρειος est issu de "-εογος. Cependant, la forme normale de ce suffixe est en grec -L0-, non pas -yO-, aprés consonne, si bien
qu'il faut admettre *-É0-10-6 > -Éh10G > -£iog »-εἴος. Le déplacement
de l'accent est conforme à la loi de Vendryes: ὀρεῖος > ὄρειος. Ceci est confirmé tant par le mycénien (type e-te-wo-ke-re-we-i-jo, graphie qui doit représenter Ἑτεξοκλεξέβμιος) que par le vers homérique où -£i- figure presque toujours dans la seconde moitié du pied dactylique, si bien que -εἰ- a des chances de re-couvrir -Ei-. Pour le cas de ὄρειος qui nous concerne ici, il y a un argument de plus dans la forme οὔρειος à allongement métrique de la syllabe initiale. Un tel allongement n'en est usuel que lorsque deux syllabes bréves la suivent, si bien qu'il faut partir de ὀρέϊος. Ruijgh pense aussi que le myc. o-re-a,, que Chantraine donne comme nom. plur. de ὄρος, est en réalité l'anthroponyme Ὀρέβ-ἂς qui
est dérivé de ὄρος. 69000099: Selon Szemerényi 1977a, 7 la variante εἰρεθύρη repré-
sente un "ἐρσεθύρη, qui remonte peut-être à ὀρσοθύρη après des dissimilations successives 0-0 > e-0 et o-u > e-u. ὄρχαμος: Ruijgh 1978, 100 remarque que Chantraine, à juste titre, présente les difficultés qu'on rencontre en rapprochant ce mot d'homérique ἄρχω "'étre chef”. Le vocalisme o de ὀρχ- ne peut s'expliquer ni comme résultat éolien de *[gh-, puisque ἄρχω doit remonter à *o,ergh-, ni comme degré o, puisque le résultat normal de *o;orgh- est également ἀρχ-. Ruijgh propose de rattacher le mot ὄρχαμος à ὄρχος "rangée", ce qui va bien du point de vue morphologique (dans les dérivés en -u0- le degré o du thème verbal est usuel) et phonologique (l'emploi de -au- au lieu de -μ- aprés deux consonnes est conforme à la loi de Sievers). Du point de vue sémantique on peut admettre que ὄρχαμος était originellement un nom abstrait ("rangement"). Pour l'emploi concret ("celui qui range, chef des troupes"), on peut com-
parer x00u06 “ordre”, mot qui en crétois désigne le magistrat qui maintient l'ordre.
ὄρχις: Szemerényi 1977a, 7 ajoute le mot hitt. apparenté qui est au 45
pluriel arkiyes (sg. arki-?, arkiya-?). Voir Berman 1972, 468 et Wat-
kins 1975, 11-267".
ὃς 1: Szemerényi 1977a, 7 ajoute à la bibliographie Szemerényi
1970a, 193-194?8,
ὀστέον: Szemerényi 1977a, 7 renvoie à Szemerényi 1970b, 525". Le mot grec est en réalité un adjectif matériel formé avec -eyo-, puis
substantivé, comme dans le cas de xapôia. οὐδών: Selon Szemerényi 1977a, 7 on peut penser à arm. aud "shoe, boot" qui est un dérivé de l'indo-européen *au- "put on (foot-
wear)", voir Szemerényi 1980b, 30-3140.
οὖν: Szemerényi 1977a, 7 ajoute l'opinion de Lee 1967, 55 n. 13
que le mot représente οὐ ἄν "n'est-ce pas?" YLe mot hittite pour “testicule” a été identifié par Berman: “...arkiye$ occurs only in this passage. It is a plural body part whose appropriate place in the list is between the anus and the knees. One may rule out the buttocks, which are
expressed by the singular arras, and the thighs, which are walle$. Bearing in mind that the animal is male, I suggest that arkiye3 are the testicles". Selon Watkins il faut rattacher ce mot à la racine *o,er£h- qui a donné aussi le hitt. arg- "monter", dans le sens sexuel en parlant des animaux. De plus, il évoque
en véd. un dérivé verbal pghäydte et deux nominaux fghävant-, fghävan- et le verbe grec ὀρχέομαι.
381ci Szemerényi s'occupe de l'apparition du relatif *yos dans les diverses
langues indo-européennes. 39Sur les divers représentants du mot dans les langues indo-européennes, Szemerényi nous informe que “Kuiper thinks that, in order to combine Vedic asthi
' and Greek Ooté(y)ov “we may assume a [proterodynamic] inflexion *Hösthi / Hsthéis... An unexpected complication however arises from Hittite which has a neuter nom.-acc. hastai... It belongs to the hysterodynamic class of zahhais... but even as such it defies all rules" since it should end in -i. "It is unlikely therefore that the nom. hastai dates back to the prim. IE period". One could adduce further interpretations but they would not alter the fact that the structure of hastai is far from being clear but that it certainly does not represent an IE *Host(H)i.
40S zemerényi trouve aussi en lat. le mot üdó"'goat-hair shoes" avec une variante ódó. Il considère le mot grec et les deux formes latines comme des emprunts (le latin peut-étre par l'intermédiaire du grec) à une langue anatolienne indo-européenne, fait qui est confirmé par l'existence de l'arm. aud et de l'av.
ao&ra "shoe". Peut-être cette langue est-elle le parthe. *lLee, présent de skr. pas?",
ayant mentionné l'opinion de ὄν de εἰμί en lui attribuant la satyám, lat. verum, propose équivalant aussi aux mots
Schwyzer qui voit dans οὖν le participe signification "wahr (ist es)" et la fonction une dérivation οὖν < οὐ ἄν "n'est-ce skr. et lat., en admettant que le grand
46
[οὐρίαχος]: Szemerényi 1977a, 7 ajoute un renvoi à οὐρά où le mot est traité.
οὖς: Kratzsch 1976, 142 corrige le mot arm. en “unkn”. ὀφείλω: Ruijgh 1978, 100 remarque que Chantraine à juste titre caractérise le / initial de la forme arcadienne F#ogAnxOat comme secon-
daire, parce que le mycénien donne des formes sans 3 (o-pe-ro-si ὀφήAovou). Selon Ruijgh, le
initial de la forme arcadienne peut s'expli-
quer par l'influence de #wvéouat “vendre”, car ὀφείλω
“avoir une
dette, devoir" appartient au méme domaine sémantique (vocabulaire économique).
ὀφέλλω
2: Kratzsch 1976, 142 signale que Chantraine croit qu'une
homonymie
entre le myc. o-pe-ro “manque, déficit, dû” et le grec
homérique ὄφελος "avantage, utilité, secours" est peu plausible, et en méme temps il cite le premier mot s.v. ὀφείλω. óqvtg: Szemerényi 1977a, 7 renvoie pow l'étymologie à Ben-
veniste 1957, 14 et Seebold 1967, 118-1194.
ὄχλος: Poultney 1976, 302 signale la prudence de Chantraine de présenter la discussion sur l'existence d'une ou de deux racines *weghen indo-européen.
ὄψον: Irigoin 1975, 301-302 signale la richesse des renseignements que Chantraine donne dans cet article qui comprend aussi les emprunts
du latin au grec (opsönium “provision, marché") et conclut avec les représentants du groupe en grec moderne (ψάρι poisson").
problème est l'absence du x final. En tout cas on pourrait supposer qu'il s'agit d'une formation antérieure à l'apparition obligatoire de x devant voyelle. 42Benveniste, en parlant d' oss. auædz < ä-vaja-, obtient une forme verbale ir. vaJ- que l'on peut identifier avec la racine *wog”h-. Le mot oss. appartient, alors, à la méme famille que gr. ὀφνίς, v. h. all. waganso, v. pr. wag-nis, lit. vägis. Seebold rattache aussi, avec un autre suffixe, lat. vómis “Pfugschar”. Cette étymologie du mot ossète n’est pas acceptée par Abajev, Ossetic Etymological Dictionnary I 86.
47
II παιάν: Article dont la richesse est signalée par Irigoin 1975, 302. πάλαι: Kratzsch 1976, 142 remarque que la discussion de l'étymologie de πάλαι que Chantraine fait n'a pas d'appui pour la signification “alt” pour myc. pa-ra-jo.
Risch 1984, 96 remarque aussi que Chantraine est trés réservé en discutant l'étymologie de πάλαι, παλαιός. Le mycénien montre clairement qu'il n y a pas de labiovélaire dans pa-ra-jo; il y a, alors, deux possibilités, ou bien on garde la vieille étymologie de πάλαι, παλαιός qui pose une labiovélaire ou bien on maintient le lien avec le mot mycénien. Cette dernière solution est la plus probable, car le mot mycénien apparaît dans la série Sa de Pylos à côté de ne-wa, v&Fa et sa signification est certainement "alt". Dès lors, la reconstruction d'une labiovélaire dans la racine de πάλαι n'est pas possible. La solution selon laquelle la labiovélaire initiale de ce mot est déjà devenue labiale en mycénien est à suivre en dernière extrémité.
παλαίω: Szemerényi 1977a, 8 pose pour παλαίω la forme la plus courte *pel- de la racine qu'on retrouve aussi dans πτόλεμος (voir s.v. πελεμίξω). παλάμη: Szemerényi
1977a, 7 écarte la solution de Kurytowicz,
Indogermanische Grammatik 1I, 250 qui voit un récent degré zéro -aÀa- à côté du vieux degré zéro -lä-, parce qu'il n'explique pas comment un "πλᾶμᾶ peut être remplacé par un "παλαμᾶ s'il n'y a pas d'alternance de ce type dans le paradigme. Szemerényi trouve une autre façon d'expliquer les données. Il retrouve un parallèle dans κνήμη: v. h. all. hamma qui peut être expliqué par un paradigme nom. *konamä: gen. *kfmäs (voir Jucquois-Devlamminck 1977, 110). De la méme façon, le premier membre du paradigme *pelomä: *p]más a donné *pelamä et, aprés dissimilation, *palamä dans les langues classiques (avec syncope en latin), et le deuxième membre a été généralisé en v. irl. läm, v. ἢ. all. folma, v. angl. folm.
παλεύω: Szemerényi 1977a, 7 propose de le considérer comme un emprunt au hitt. appala- "trap", appalai- “to lure into a trap, deceive” de la racine du verbe ap- "to take, seize". Sur les mots hitt. il renvoie à
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Friedrich, Suppl. 1, 1957, 1 et à Kronasser 1966, 17243). La chute du a initial est un phénomène connu du pamphylien et du lycien (voir Sze-
merényi 1971, 6504).
x65: Szemerényi 1977a, 8 n'est pas satisfait ni par l'interprétation de Chantraine ("certainement tiré du radical de ztjyvuju") ni par une onomatopée. Il préfère y voir un emprunt au hitt. pah3(i) "protect, defend", de la m&me facon que les Romains ont emprunté leur pax aux
Grecs. [x65 2]: Szemerényi 19772, 7 ajoute la glose πάξ- ὑπόδημα parce qu'à son avis elle ne peut pas étre un malentendu d'Hésychius, comme
dit LSJ. Il rapproche le mot lat. baxea. πάπῦρος: Szemerényi 1977a, 8 ajoute à la bibliographie Knobloch
1971, 31095,
[1a ga 06 yy 0g]: Leroy 1977, 304 ajoute le mot παρασάγγης qui n'existe pas dans le dictionnaire et qui est un emprunt à l'iranien, comme indique pehl. frasang. παρειαί: Szemerényi 1977a, 8 corrige la forme dorienne en “πᾶρᾶδ᾽᾽. Dans la partie étymologique 1. 13 lire “dans les composés en -Jtágnoc chez Homère, -πάρᾶος en dorien et dans l'éol. -rapavä...”. παρθένος: Szemerényi 1977a, 8 mentionne les plus récentes explications de ce mot par Hamp^6 1972b, 177 (< *bhrgh-wén-o- “fullgrown") et par Klingenschmitt 1974, 273-278 (« *pr-sten-o- “die
43Kronasser donne les formes hitt. appala- “Falle, Hinterhalt” < ep- / ap"fassen", appala-, appalaye- “in eine Falle, in einen Hinterhalt locken, täuschen” > appaliyalla- "Fallensteller”?.
#Szemerényi nous donne ici une bibliographie sur l’alternance a- / @- que l'on trouve en anatolien: Kretschmer, Glotta 21, 1932, 86 sq, AnzWien 86, 1949, 200 sq, Heubeck, BzN 7, 1956, 8 sq, Belardi, RL 4, 1958, 196.
45« ‚die ansprechende Deutung aus dem Altägyptischen, die G. H. Christensen, OLZ 41, 1938, 204f. vorgebracht hat, ist von der etymologischen Forschung
bisher nicht zur Kenntnis genommen worden. Nach dem phönikischen Ausfuhrshafen wurde der Papyrus bei den Griechen zunächst als βύβλος (« Gublu), βίβλος bezeichnet, wozu die Bedeutungsgeschichte von Pergament zu vergleichen ist. Christensens Deutung von πάπϑρος als altägypt. ppric “das (Monopol)
des Pharao"
Markenbezeichnung
darf wohl
dahin abgeündert
(βύβλος) pipric zunächst
werden,
dass mit der
die Spitzenqualität des
Exportartikels bezeichnet wurde, deren Name sich dann festgesetzt hat". *6Hamp retrouve le premier membre dans arm. barjr "high", av. borozant-
“hochgewachsen”, etc.
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Brüste hervor habend"). Meid 1977, 166 mentionne aussi le rapprochement de Klingenschmitt en donnant quelques détails de son article, comme le véd. prathamottanak3- < *prathama-ut-stana-kä- “bei der die Brüste soeben hervor(gekommen) sind” que l’auteur note comme paralléle^?, Salvaneschi 1975, 325 remarque la richesse de cet article en ce qui
concerne les significations, les attestations, l'énumération des dérivés et des composés, la survivance de certains mots en grec moderne. Quant à l'étymologie proprement dite, il est remarquable que Chantraine, conformément aux principes décrits dans l'introduction de son œuvre, ne donne des informations que pour une, en comparaison de sept que l'on en trouve chez Frisk. πᾶς: Risch 1984, 96 signale que Chantraine à juste titre exclut la possibilité de l'existence de k” ou kw initial, à cause du témoignage mycénien où l'on retrouve pa-te πάντες. πάσχω: Ruijgh 1978, 100 remarque que le thème πενθ- « φενθ- de πάσχω est probablement déjà attesté dans l'anthroponyme mycénien te-ra-pe-te, qu'on peut interpréter comme Τελα-φένθης “qui supporte la douleur”, cf. l'anthroponyme homérique Μεγα-πένθης. Le premier composé τελα- s'explique à partir de *tel,e-, si bien qu'il représente le méme type qu'on trouve dans Φερε-χράτης, Mevé-Àdog (pour *telo;- cf. le dérivé tela-uwv). Même structure dans l'adjectif homérique ταλα-πενθής. Sur la substitution de raAa- à reAa-, voir
Ruijgh 1967, 37848. *7On peut ajouter ici quelques remarques de Klingenschmitt (p. 274-275): “Ein *p[-sten-o- müBte sich zu παρθένος über eine Zwischenstufe *parstenos entwickelt haben. Die Entwicklung der Inlautsgruppe *-rst- zu -rth- hätte eine genaue Parallele in der Vertretung von *-rsk- durch -rkh- bei ἔρχομαι "gehen" < *erskomai < *o μ5ῖο-... Der für die Entwicklung von *p[stenos zu *parstenos zu postulierende Wandel von yzu ar stellt allerdings nicht die streng lautgesetzliche Behandlung von unbetontem rim Wortinlaut dar. Als Reflex von unbetontem rim Wortinlaut wäre vielmehr ra zu erwarten. Doch ist die lautgesetzliche Behandlung von unbetontem yim Wortinlaut häufig als ar, wenn vom Sprachgefühl noch als zugehórig empfundene (voll- und dehnstufige) Bildungen der Folge Vokal + r neben den (nullstufigen) Bildungen mit [standen (vgl. z. B. att. καρδία "Herz"...). Das Vorhandensein eines aus *pr in
lautgesetzlicher Auslautsbehandlung entstandenen *par in der Bedeutung “vor, hervor” hätte also bei noch vorhandener Verständlichkeit der Kompositionsglieder die lautliche Entwicklung von *pjsten-os zu *parstenos ermöglicht”.
“..étéAaooa a été remplacé par ἐτάλασσα par une espèce d’assimilation
50
πάταγος: Kratzsch 1976, 142 signale le fait que Chantraine men-
tionne ici la glose d'Hésychius xazara: κατακόψεις" Πάφιοι de la manière dont Latte l'avait corrigée: χαπατά«ξεις»" καταχόψεις" Πάφιοι. Il a proposé lui-même une correction différente κατόψει pour le deuxième mot, à cause de l'existence de deux autres gloses d’Hesychius lurétaov: EuflAeov: Πάφιοι et ivxanáraov: ἐγκατάβλεψον. πατήρ: Leroy 1977, 304 souligne la richesse de cet article où Chantraine présente les formes attestées, les composés et les dérivés, donne des informations sur les niveaux de la langue oü les divers mots de la famille se rencontrent, sur les nuances sémantiques qui les opposent et sur la rareté de leur emploi, et il signale leur rôle dans l'onomastique et leur aboutissement en grec moderne. Leroy signale aussi la
prudence de Chantraine qui, dans la partie étymologique, alors que Frisk considérait sans réticence le mot comme une forme refaite sur l'onomatopée du type πάππα, dit seulement que “le mot, constitué sur
le radical qui a fourni l'hypocoristique πάππα, se retrouve dans la plupart des langues indo-européennes". πάτος 3: Szemerényi 1977a, 8 exclut complètement l’hypothèse de Chantraine selon laquelle πάτος est un dérivé inverse de πατέω “tread
on”. Par conséquant, il y a deux solutions: ou bien considérer le mot comme indo-européen et restituer *pptos de la racine *(s)pen- "ziehen, spannen; spinnen"(voir Pokorny, 988) ou bien penser à un emprunt, voir p. ex. le hébr. 'épód "the garment of the high-priest", le v. assyr. epattum (« *epad-tu-) "dress", le syr. pedtä "priest's clothes". Szeme-
rényi semble favoriser la solution de l'emprunt à cause de l'attestation tardive du mot.
παύω: Salvaneschi 1975, 325 loue la façon avec laquelle Chantraine donne dans cet article les significations, les attestations, les déri-
vés et les composés, la survivance de certains mots en grec moderne. Quant à l'étymologie proprement dite, il est remarquable que Chantraine, conformément à ses principes, ne donne des informations que sur l'"ingénieuse hypothèse” de Schwyzer, en renvoyant à Frisk et à
Pokorny pour le reste. πέδη:
Szemerényi
19772,
8 corrige la dernière ligne de l'éty-
régressive, mais aussi sous l'influence des formes comme κάματος et θάνατος
vis-à-vis de χμᾶτός et de θνᾶτός... Une telle substitution a peut-être aussi amené celle de taAaztevOrk (attesté chez Homère) à *reAa-ztevOric".
51
mologie en "anglo-sax. fêter, v. h. all. fézzer etc. cf. Pokorny 792".
πέζξα: Ruijgh 1978, 100-101 n'est pas d'accord avec Chantraine qui admet πέξα « "πέδ-γα “pied, etc.” comme second membre dans des
composés féminins tels que ἀργυρόπεξα “aux pieds d'argent". Ruijgh voit dans "ἀργυρόπεδ-γα la forme féminine de ἀργυρόποδ- (nom. sing. ἀργυρόπους, originellement -æwç), comparable à l'homérique
ἀντι-άνειρα « *-ávep-ya, féminin de ἀντ-ήνωρ, et πίειρα « "πίξερya, féminin de x4 F)wv. De la même façon myc. we-pe-za Fhéo-xeba “à six pieds" est le féminin de *Fh£o-nwg (cf. att. $xtovc). Il est vrai
que les adjectifs composés ne disposent pas généralement d'une forme spéciale pour le féminin, mais le suffixe du féminin s'emploie dans le cas de substantivatiori: ἀργυρόπεξα “la déesse aux pieds d'argent", comme ἠριγένεια “la déesse qui naît de bonne heure" (: ἠριγενής); de
méme dans les anthroponymes féminins du type A?0t-uáym (: Adol-
paxoc), Ἰφι-γένεια (: ἰφι-γενής). πεζός: Risch 1984, 99 trouve très intéressant le fait que Chantraine nous indique ici le calque du lat. pedestris oratio "Prosa" au grec. πεῖραρ: Szemerényi 1977a, 8 ajoute à la bibliographie, sur le rap-
prochement du mot avec skr. parvan-, Heubeck 1972, 139-143, Hoff-
mann 1974, 19-254 et A. L. Bergren, Etymology and usage of πεῖραρ in Homer and archaic poetry, 1973. πελεμίζω: Szemerényi 1977a, 8 mentionne son opinion, exprimée par Szemerényi 1979, 330-332, selon laquelle le rapprochement entre πελεμίξω et π(τ)όλεμος est impossible. Selon Szemerényi la forme originale est πτόλεμος et est issue, par métathèse, de l'indo-européen *pjt- "struggle, battle" qu'on retrouve aussi en ind. et iran. »πίαπα)- 9, On retrouve la forme la plus courte *pel- dans παλαίω “wrestle, fight”.
49Heubeck part d'une forme *per-up> *perwar qui évolue en pérar en grec. Hoffmann ajoute aussi les mots apparentés véd. párur, pérpan “nœud, jointure, section". SO[ "auteur trouve que l'indo-iranien nous offre une étymologie excellente:
πτόλεμος serait apparenté à ind. pgt- "battle, strife", pytaná, prtanam "battle, contest, hostile encounter", prtanáya-, prtanyati "attack, fight against", av.
porat- "battle, fight”, po3Xanà, posana- “battle”, parot- “fight”, poroná- "fight", v. pers. pytana-, prtaná “battle, strife”, khot. purr- "to overcome". On peut reconstruire l'indo-européen *pJt- qui donne en grec πτολ- « "πλοτ- par métathese.
52
πέος: Szemerényi 1977a, 8 mentionne aussi le dérivé hitt. pesna“man”, c'est-à dire “provided with pe$-”. Sur ce mot hittite il renvoie à E. Neu & H. Orten, Hethitisch "Mann", “Mannheit”, IF 77, 1972, 181-190 et M. Popko, Journal of Cuneiform Studies 26, 1974, 182. πέπᾶμαι: Szemerényi 19772, 8 n'est pas d'accord avec Chantraine
qui présume un radical πᾶ- "acquire" « *kwä- dans ἐπασάμην, πέπαμαι “I possess", πᾶμα “possession”, hom. πολυπάμων “very rich". Le béotien ταππαματα doit être interprété comme Ta auTauata < avrauata (« ava-xa-) et le -ππ- dans les noms Γυνοππαστος et
Θιοππαστος est peut-être dû à une gémination expressive. Même l’hypothèse que *kw > -πΠπ- n'est pas vraisemblable car le seul mot qui
présente cette évolution est ἵππος qui pose des problèmes divers dans son vocalisme ainsi que dans son consonantisme et il ne peut pas étre
fourni comme exemple décisif. L'explication sémantique est aussi trés difficile, car la racine signifie "to swell" qui peut évoluer vers "force,
strength" mais non vers "acquire". Il faut donc abandonner cette hypothèse et supposer que πᾶ- est dérivé avec une extension à- du degré zéro de la racine *ep- “take, seize" qu'on retrouve dans hitt. epmi. περιβᾶρίδες: Szemerényi 19772, 9 écarte la connexion avec βᾶρις et explique le mot comme un composé de la racine βᾶ- “go, walk" en
évoquant aussi ἐμβάδες "felt-shoes or slippers (worn by men and women)" et βηλά "sandals". περκνός: Szemerényi 1977a, 9 renvoie à Szemerényi, Language, 48, 1972, 6 sq sur le v. h. all. faro, farawa. Πέρσαι: Szemerényi 1977a, 9 préfère la deuxième solution Pärsa
> ITägo- > Περσ- à la première Pärsa > Πηρσ- > Περσ-. À son avis le changement à » ἢ de l’attico-ionien a été complété vers 900 av. J.-C. (voir Szemerényi, The Attic “Rückverwandlung” or Atomism and structuralism in action, dans Gedenkschrift W. Brandenstein, 1968, 139 &
155) et le nom des Perses ne pouvait pas entrer dans la langue grecque avant 550 av. J.-C. Dans ce cas l'influence du nom de Περσεύς sur le vocalisme ne peut pas étre exclue, mais dans l' Asie Mineure il y a une tendance générale à» ἃ» e. nergü: Szemerényi
1977a, 9 mentionne Maher, Lingua e Stile 8,
1973, 403-417, qui reprend la vieille hypothèse de J. Schmidt et ensuite de Porzig mais qui n'est pas satisfaisante du point de vue sémantique (“rock” « “fly, fall”). Szemerényi propose la restitution *pertrá, d'une forme *per "rock" que l'on retrouve dans le hitt. peru-(na),
53
qui peut donner après dissimilation zérQà. Πήγασος:
Szemerényi
1977a, 9 n'est pas satisfait de la compa-
raison que Chantraine en fait avec χόμπασος, πέτασος, μέθυσος et préfère le comparer avec Πήδασος (le nom du cheval d'Achille) et voir dans -a00$ le nom anatolien du “cheval” *asus (« asuwas). πηδάω:
Szemerényi
1977a, 9 se demande comment expliquer le
vocalisme à qu'on voit dans le dor. räddw si on accepte le rapprochement du v. angl. fetan “fall”, lit. pédáoti "trample down”. Pour Πήδασος (qui est le nom du cheval d' Achille) il propose de voir dans son élément -ασος le nom anatolien du "cheval" *asus (« asuwas).
πῖαρ: Ruijgh 1978, 101 s'occupe des formes mycéniennes pi-we-ridi (dat. sing.) et pi-we-ri-si (dat. plur.) que Chantraine ne veut pas
rattacher à cette famille. Généralement ces formes sont interprétées comme des formes fléchies de ITi/tQ(c en pensant à ΠΙερίς, ethnique
féminin dérivé du toponyme Πίερος. Au premier millénaire Πίερος est le nom de la montagne qui occupe la frontière entre la Thessalie et la Macédoine, tandis que l'ethnique désigne les Muses qui étaient cen-
sées habiter cette région (Πιερία). Selon Ruijgh, il est bien possible que ce nom géographique soit issu de l'adjectif πῇ )ερός, doublet de zi(F)ov. Cet adjectif peut désigner la richesse du sol (πίονα ἔργα "champs fertiles") dès l'époque homérique, il est donc légitime de le retrouver dans la toponymie mycénienne. Il faut noter aussi que pi-were, mention géographique dans une tablette de Pylos, peut représenter
IIi/toei, locatif de Πίξερος (cf. l'anthroponyme pi-we-ri-ja-ta ITLFEQuárüc, dérivé de *IILFeplä). πίμπλημι: Ruijgh 1978, 101 croit qu'il est préférable de voir dans l'aoriste radical moyen πλῆτο le degré zéro (cf. σύ-το « *kyu-to) et non le degré e (*pleo;-), comme le croit Chantraine. Pour le traitement
An de Jo, devant consonne, qui est conforme à la loi établie par Beekes,
il renvoie à Ruijgh 1971b, 163°!.
πίμπρημι: Risch 1984, 102 remarque que Frisk mentionne aussi le hitt. p(a)rài “blasen, anfachen".
SIRuijgh remarque que “Beekes a prouvé qu'en effet le groupe "sonante voyelle + laryngale" aboutit devant consonne à "sonante consonne + voyelle longue", le timbre de cette voyelle longue dépendant de la qualité de la laryn-
gale". Il mentionne les exemples suivants: ῥητός « *wpa,-, θνᾶτός « *dhpo,-, θρώσκω « *dhpo;-, κλητός « *kjo,-, τμητός « *tipo,- etc.
54
πίπτω: Poultney 1976, 302 exprime son scepticisme sur la tendance de Chantraine à voir dans l'ensemble les mots πίττω, πτερόν, πτίλον, πτοέω, πτήσσω la même racine (celle de πέτομαι). Kratzsch 1976, 142 croit que Chantraine devait mentionner aussi la survivance indirecte du mot πτῶσις dans le lat. casus, all. Fall, v. sl. padei.
πλάσσω: Poultney 1976, 302 n'est pas sûr qu'il faille rattacher πλάσσω à la racine *pelo- “étendre, étendue" qui se retrouve dans παAdun, παλάθη. πλατύς 1: Ruijgh 1978, 101, en parlant du toponyme Πλάταια que Chantraine considère comme correspondant à v. ind. pjthivi “terre” (“la large surface"), ajoute que la correspondance est exacte, sauf le degré apophonique du suffixe d’adjectif -ew-: Πλάταια < *pJta,-ew-ya, com-
me γλυκεῖα « *dluk-ew-yo,. Risch 1984, 99 trouve très intéressant le fait que Chantraine nous donne des informations sur la survivance de quelques mots grecs en latin et en d'autres langues européennes, comme c'est le cas de πλα-
τεῖα “breite Straße” > lat. platea, d’où le fr. place. πλείων: Ruijgh 1978, 101 n'est pas d'accord avec Chantraine qui pose "πλήγων pour πλείων “plus” et qui explique l'abrégement de ἢ par l’analogie de πλεῖστος. Il explique le changement de *plea,-yosen πλείοσ- (thème ancien en -s- qui survit dans des formes telles que
nom. plur. πλείους « "πλείοες « "πλείοσ-ες ) par une loi phonétique: laryngale + y > yy entre deux voyelles. Il trouve un autre exemple de ce changement dans le cas de l’optatif *dheo,-yeo,-t > θείη répondant à v. ind. dhéyàt. Ce comparatif était susceptible de réductions phonétiques spéciales à cause de son usage très fréquent. On trouve πλέων (cf.
ποῆσαι pour ποιῆσαι “faire”) et le neutre πλεῖν. La forme arcadienne est πλός et peut s'expliquer de cette façon à partir de *nAelog si on admet qu'elle ait conservé le vieux thème en -s-. On peut noter ici que le théme en -n- est postérieur au mycénien qui présente toujours des
formes du type me-zo-e u£Coh-ec (jamais μέξον-ες). On peut comparer la réduction qu'a subi πλέον dans l'évolution vers le grec moderne où l'on trouve πιο [pyo] “plus” comme adverbe, le groupe xÀ- se maintenant en général en grec moderne. πλεύμων: Selon Poultney 1976, 303 la forme πνεύμων est la forme
utilisée aujourd'hui en grec moderne mais il existe aussi une forme πλευμόνι dans la poésie populaire. [Les informations de Poultney ne 55
sont pas exactes. En réalité le grec moderne emploie aujourd’hui les formes πνεύμονας, πνευμόνι et la forme de la littérature populaire est πλεμόνι]. πλίκιον; Szemerényi 1977a, 9 accepte son origine anatolienne, voir Neumann 1961, 2952.
πλίνθος: Szemerényi 1977a, 9 croit que le mot πλίνθος “brick” est un emprunt au sémitique libintu par l'intermédiaire de *bilinthos, voir
Szemerényi 1974a, 14959,
πλίσσομαι: Meid 1977, 166 mentionne comme solution alternative
le rapprochement de v. irl. lingid "springt" qu'on peut trouver chez Thurneysen, À Grammar of Old Irish, 1946, 426 sq. πνέω: Kratzsch 1976, 141-142 remarque que Chantraine ne mentionne pas que la signification du mot πνεῦμα dans son emploi dans le Nouveau Testament a subi une grande influence de l'hébreu. Il ajoute
un renvoi à Chantraine, Studii Clasice 2, 1960, 70 sq et il dit aussi qu'il est trés intéressant de voir comment ce mot a été traduit dans d'autres langues, en citant le lat. spiritus, le got. atem, le anglo-sax. geist et le v. sl. ducho. πο-: Kratzsch 1976, 141 remarque que Chantraine unifie sous un article les mots πόθεν, πότε, πόσος etc. que Frisk traite séparément. Il remarque aussi que Chantraine ne mentionne pas que le lat. quälitäs (Cic.) et le russ. kacistvo sont calqués sur le grec ποιότης. πόλις: Szemerényi 1977a, 9 renvoie à Szemerényi 1979, 329-330 pour son explication de l'alternance p- / pt-, où il dit qu'il s'agit d'un petit nombre de cas et d'une innovation grecque ^^. Sur πολίτης voir
aussi Szemerényi 1974b, 20, n. 6555. S2Neumann croit qu'il s'agit d'un emprunt au hitt. punikki-. Un développement n » lest bien attesté en anatolien.
S3Szemerényi signale que ce mot sémitique est très bien attesté dans p. ex. akk. libittu, hébr. Fbenäh “brick”, oug. bt lbnt "house of bricks". La forme grecque est un résultat de syncope de pilinth « libint- par métathèse. Sur la finale on
peut comparer ἀσάμινθος. Pour quelques détails supplémentaires voir s.v. πτ-.
55«As is known, πολίτης is a fairly isolated form in the Greek world (Homer, Alcaeus, Sappho, Attic), while the normal form in Doric and Aeolic is πολιᾶτᾶς, and in Ionic (and Epic) πολιήτης... The before the suffix -rdc must be from some other term in the semantic field but it cannot be from oixiátag... since this means "household slave", and the term for the free citizen cannot have been formed on the name of the slave. It is therefore clear
56
πολύς: Szemerényi 1977a, 9 renvoie à Szemerényi 1974b, 1-31, sur
les formes primitives de πολυ- et 0110-56,
πόντος: Szemerényi 1977a, 9 renvoie à Szemerényi, 5 Fachtagung (1973), 1975, 334-335 sur les données comparatives et la reconsruction
de la forme indo-européenne. πορφύρω: Szemerényi 1977a, 9 signale que la forme originale à redoublement était φυρ-φύρ-, nous avons, alors, un autre exemple de .la dissimilation u-u > o-u. Ποσειδῶν: Selon Szemerényi 1977a, 9 δάων doit être un génitif possessif, c'est-à-dire Ποσειδάων est le “lord of the dä’s”. Alors il ne peut pas être l'époux de Dä, mais seulement le “lord of the lands" ou le
"lord of waters", voir Littleton 1973, 434-435°7, Cette interprétation
explique aussi la forme Ποσιδήιος qui est tirée d'une construction adjectivale comme ποσις ódtoc > "Ποσιδᾶιος “Poseidon”. Avec une dérivation adjectivale en -ἰος nous prenons l'adjectif ITootóduoc > Ποσιδᾶιος “Poseidonian” qui est la forme attestée. La forme de base "Ποσιδᾶιος “Poseidon” n'était pas utilisée car elle était susceptible à se confondre avec l'adjectif, d'autant qu'il existait la forme Ποσειδάων qui ne pouvait pas être malentendue. πούς: Ruijgh 1978, 101 signale le problème posé par la forme πούς (avec ö fermé), qui a remplacé πώς (avec ὅ ouvert) « *pöd-s. Il exclut
that is modelled on "γενεάτᾶς, and πολιᾶ- was from here even made the basis of πολιᾶ-οχος. In view of the restricted use of πολέτης referred to above, it
may also be suggested that Ionic πολιήτης was partly changed to πολιΐτης and this contracted to πολέτης, the Attic form would then be an Ionic loanword, while in Ionia the older πολιήτης survived beside πολίτης. For the change of & (or &) to 1, cf. ἱμάτιον, χίλιοι". SéSelon Szemerényi le grec a hérité la forme *pKH)us qui a donné "πυλύς et
après dissimilation πολύς. La forme πολλο- est issue du neutre pluriel πολλά « xokéa qui est la forme régulière du neutre de πολύς et aprés généralisée aux autres cas aussi. La forme neutre à consonne géminée peut être expliquée par le traitement de la voyelle e qui, avant une autre voyelle, est devenue y et a été combinée avec la liquide qui précédait, pour donner une géminée. C'est aussi le cas de Βορρᾶς « * Bogydc « Bopéäç, στερρός « "στεργός « στερεός (synizèse). Szemerényi invoque aussi beaucoup d'exemples du dialecte éolien.
"Littleton retrouve la deuxième partie dä dans skr. dänu "river", oss. don
"water", gall. Downy "nom d'un fleuve" et dans beaucoup de noms de fleuves de l'Europe centrale et oriental: (Don, Dniepr, Dniestr et surtout Danube).
Alors il propose d'interpréter le nom Ποσειδάων Waters".
57
comme
“lusband
of
la solution d’une influence analogique de δούς que Chantraine propose sous réserve. Selon Ruijgh, une telle influence analogique n'est pas
justifiée ni par la structure phonologique ni par le sens. Il pense plutôt à une influence de χείρ où la diphtongue εἰ note aussi un € fermé. En
effet, des expressions telles que χερσὶ καὶ xoo(o)i "avec les mains et les pieds" doivent avoir été fréquentes dans l'usage courant. Or, l'on sait qu'en ionien-attique £ et Ο étaient e et o fermés. Par conséquent, la voyelle du nom. sing. χείρ ne se distingue de celle de χερ- que par la
quantité. On peut penser, alors, que c'est sur ce modèle qu'on a pu créer le nom. sing. πούς d’après ποσ(σ)ί. πραπίς: Szemerényi 1977a, 9 nous informe que dans son article A new leaf of the Gothic Bible, Language
48, 9, n. 20 il propose de
considérer πραπίς comme un résultat de *prkw-T qui est un dérivé de *perkus "rib" et qui veut dire "something connected with the ribs". πράσσω: Ruijgh 1978, 102 n'est pas d'accord avec Chantraine qui pose à la racine de πράἄσσω
plutôt une sourde x qu'une sonore y. Il
admet la forme πρᾶγ- comme nous indiquent le vieux parfait intransitif
πέπρᾶγα et le dérivé πρᾶγος, qui est à la base du présent "πρἄγγω > πρᾶδδω en crétois. Il explique la forme attique zgárro et la forme ionienne πρήσσω par une influence analogique (ἐφύλαξα: φυλάττω = ἔπρᾶξα: πρᾶττω). Il remarque aussi que l'ionien-attique tend à remplacer -£o par -rrtw / -00€) dans les verbes à thème en dorsale: cf. τάττω / τάσσω au lieu de "τάξω (thème táy-: cf. Tay-N); inversement,
il remplace volontiers -Trw / -000 par -5w dans les verbes à thème en dentale: cf. δεσπόξω au lieu de "δεσπόσσω < *ócozót-yo . πρέπω: Szemerényi 19772, 9 ajoute aussi les mots apparentés v. irl. richt "form, appearance" (« *pjp-t-), arracht "image, spectre, idole”, gall. rhith "species", voir Pokorny 845; Vendryes, Lexique étymologique de l'irlandais ancien, A, 1959, 89; RS 1974, 29.
πρίασθαι: Ruijgh 1978, 102 n'est pas d'accord avec la restitution *kVrio.-to que Chantraine fait pour la base de l'aoriste ἐ-πρία-το (cf. myc. gi-ri-ja-to x" gí(aro). Il croit qu'une telle forme aurait donné ἱπρῖτο, comme dans le cas de τέτι(ται) « *k"e-k"io,-(toi). C'est pour-
quoi il fait remonter x" (aro à un aoriste thématique *k"rio,-e-to. Mais au niveau synchronique πρίασθαι doit être décrit comme aoriste radical. πρίω: Ruijgh 1978, 102 ajoute à la partie étymologique de Chantraine qu'il croit que "πρίσ-ω appartient à la classe des verbes dont le thème comporte Lou ? suivi d'une obstruante et précédé le plus sou-
58
vent du groupe "obstruante + sonante”. Ces verbes expriment une activité physique produisant un changement irrévocable à l'objet. Selon lui, il s'agit d'une formation postérieure à l'indo-européen commun
des verbes expressifs et populaires pour lesquels il renvoie à Ruijgh
1976, 34158,
Chantraine mentionne aussi certains dérivés de la racine de πρίω qui sont déjà mycéniens, comme pi-ri-je (peut-être πριήν “scié”) et piri-te πριστήρ "scieur". Ruijgh ajoute le nom d'agent attesté dans les graphies pi-ri-e-te-re et pi-ri-je-te-re, qui peut étre interprété comme
πριμεντήρ > πριεντήρ, dérivé d'un verbe *ztpihév-yo “travailler avec la scie", lui-même dérivé de *noıhriv > πριήν. Dans ce cas, la graphie -ri-e- exprime indirectement le ^ intervocalique issu de s. On peut noter ici qu'au premier millénaire on trouve un verbe comparable
πριόω, dérivé de πρίων, à côté du verbe primaire πρίω. Pour des informations supplémentaires, voir Ruijgh 1967, 374-375. πρό: voir πῶρος. πρύτανις: Szemerényi 1977a, 9 renvoie à Szemerényi 1974a, 15452, at-: Szemerényi 1979, 338-3399? donne son explication sur l’alternance 7- / πτ-.
S8Selon Ruijgh, en ce qui concerne les verbes πρίω « "πρίσ-ω "scier" et χρίω « *xolo-w “oindre en frottant, enduire", la sifflante 0 appartient, tout comme les occlusives, à la classe des obstruantes. Cependant, la chute du ointervocalique et la simplification de oo en σ a donné à ces thèmes l'allure des thèmes
en voyelle (fut. χρίσ-ω, aor. Eypioa); l'aoriste passif est en -On- (ἐχρίσθην).
59^The original meaning of πρύτανις was "chief magistrate" which metonymically could also be used of the "ruler, lord" (e. g. Zeus). It is no doubt
rightly connected with the Etruscan magistrate' s name purÖne, eprÜni. Because of this, and because Aeolic has πρότανις, Phocian and Cretan fpvr-, it cannot be a native word but must be a borrowing. Hittite hupurtanuri- is an official's title, known from Ugarit. Laroche has interpreted it and the words tuppalanuri-, tuppanuri- as containing the adjective uri- "great", so that tuppalan-uri = “grand des scribes", tuppan-uri = "grand des tablettes”; this would leave us with a basic *huburtan- which seems to have been taken over as oxoptav-/ οπροταν- or οπνρταν- / οπρυταν-, and by deglutination of the "article" gave
πρότανις / πρύτανις". Szemerényi croit que les formes grecques héritées sont avec x, l'apparition de -T- étant une innovation grecque, qui peut être expliquée par le -ἰ final de la 3° personne des verbes dans des syntagmes comme:
ἤλυθετ πόλιν» ἤλυθε τπόλιν» πτόλιν, ἔταμετ πελῴξαν» ἔταμε TneAßFav > NTeißFav.
59
πτέρνῃ: Szemerényi 1977a, 9 renvoie à Szemerényi 1979, 3283295! sur l'étymologie de ce mot. πτερόν: voir πίπτω. πτήσσω: voir πίπτω.
πτίλον: voir πίπτω. rote: voir πίπτω. πτόρθος: Szemerényi 1977a, 9 renvoie à Szemerényi 1979, 333334 pour une nouvelle étymologie qui le rattache au hitt. parsdu“shoot”62, πύνδαξ: Salvaneschi 1975, 326 croit qu'il s'agit d'un mot qui fournit un fondement à la théorie pélasgique en rapport avec πυθμήν et que Chantraine pourrait mentionner ce fait. πϑραμίς: Ruijgh 1978, 102 admet avec Chantraine que πῦραμίς “espèce de gâteau de grains de froment" est un dérivé de πῦρός “froment", l'élément -au- s'expliquant par l'influence de σησαμίς “gâteau de sésame”, dérivé de σήσαμον. Chantraine mentionne aussi, avec scepticisme, l’hypothèse d’après laquelle les Grecs auraient dénommé les pyramides d'Égypte d’après la forme du gâteau, mais Ruijgh croit que cette hypothèse est assez probable parce que, à son avis, l'emploi
du terme avait originellement un ton de moquerie: tout en désignant chez les Grecs un petit objet, il a été utilisé pour désigner un objet
énorme en Égypte. Sur ce point, une comparaison avec d’autres cas est assez instructive. Pour désigner l’obélisque les Grecs ont employé le terme ὀβελίσχος “petit broche” qui est un diminutif, pour le crocodile ils ont employé le terme χροκόδῖλος “lézard” et pour l'autruche le terme στρουθός “‘moineau”. On constate que ces quatre termes ont été empruntés modernes.
en
latin
et survivent
dans
les
langues
européennes
61Szemerényi rattache le mot grec à ind. pärspi-, av. päÿna- "heel", got. fairzna, v. h. all. fersana “Ferse”, lat. perna "leg, thigh; ham". Le lien entre ces mots et le hitt. parsina- n'est pas sür. Il restitue, alors, pour l'indo-européen un substantif *persno- / *persnä qui peut être expliqué par métathèse d'un *spern- bâti sur la racine *sper- "jerk, spurn" que l'on retrouve dans lat. spernó, v. ἢ. all. spornón "kick with the heel, with the foot". Le 1 de la forme grecque est alors une innovation, voir l'explication s.v. πτ-.
62Szemerényi rapproche le hitt. parsdu- "Knospe, Trieb” en restituant *porsd(h)u- et en admettant que la consonne t est une innovation grecque. Pour son explication de cette innovation voir s.v. πτ-.
60
πύργος: Le diminutif πυργίς est aussi attesté une fois avec ı long chez Herondas 7. 15, comme nous l'indique Poultney 1976, 303.
Salvaneschi 1975, 326 remarque que s'oppose à la théorie pélasgique, n'hésite pas πύργος est un de rares termes qui pourraient ment pour elle. πυροός: Ruijgh 1978, 96, pour expliquer
Chantraine, bien qu'il à mentionner que le mot fournir un certain fondeles deux formes πυρρός
et Πύρρος, part d'un *zrvgo//óc qui donne d'une part "πυρός, avec
-5- S'amuissant entre deux sonantes, adjectif qui donne l'anthroponyme Πύρξος (déjà mycénien pu-wo) et d'autre part πυρρός "roux" « πυρσός (-F- ayant peut-être disparu sous l'influence dissimilatrice de l’-v- qui précède). C'est le même suffixe qu'on trouve dans *vórOf Oc, qui peut être expliqué comme un dérivé de νότος. Il faut signaler aussi que les deux noms de base νότος et πῦρ appartiennent au mé-
me champ sémantique. πῶρος: Ruijgh 1978, 102-103 n'est pas d'accord avec Chantraine qui n'accepte pas l'interprétation du myc. po-ro-e-ke comme πώωρομεχής “avec un support en pros" et qui (s.v. πρό) préfère y voir un composé προ-εχής “saillant”?. Ruijgh croit que le premier terme du composé doit désigner une matière, parce que dans le contexte des tablettes l'adjectif est tout à fait parallèle à pu-ko-so-e-ke-e πυξοhexÉh-£ "avec un support en buis” (nom. duel). Les deux adjectifs qualifient des tables.
61
P ῥάβδος: Jones 1979, 324 n'admet pas que “le suffixe -óoc est souvent expressif”. Selon lui, ce n'est pas le suffixe lui-même, mais seulement quelques mots qui le contiennent qui peuvent étre caractérisés comme expressifs. Il remarque aussi que Chantraine, en parlant
des dérivés ῥαβδωτός, -wua, -ωσις, nous signale que “ces formes ne supposent pas nécessairement l'existence d'un présent *6afô6w”. Szemerényi
1981, 113 renvoie à Szemerényi, Festschrift F. Alt-
heim, I, 1969, 180 sq sur le latin uerber « *werbó "hit" mais uerbénae « *werdhes- « *werdh- “to grow”. Ῥαδάμανθυς: Szemerényi 1981, 113 renvoie à Georgiev, Studia P. Meriggi, 1980, 199 où celui-ci interprète le nom comme “gerechten Sinn gebend".
ῥαθαπυγίξω: Jones 1979, 324 ajoute que la glose ἐβρατάγησεν devait être citée avec la note que fjo- oblige à poser un 7 initial. ῥαίω: Ruijgh 19802, 85 est en faveur de l'hypothése qui voit dans ce verbe le résultat d'un croisement de ῥήγνυμι avec παίω “frapper, battre”. Voir aussi ῥἄσσω. Pour de tels croisements expressifs il ren-
voie à Ruijgh 1976, 342-3439),
ῥὁάσσω: Ruijgh 19802, 85 croit que le lien entre ῥάσσω “frapper, jeter à terre" et ῥήγνυμι “briser, faire éclater”, que Chantraine date de l'époque hellénistique, est peut-être plus ancien. Selon lui ddoow a des
chances d'avoir été créé par le croisement de ῥήγνυμι avec rÂAdoow > att. πλήττω "frapper, donner un coup”. Si cette hypothèse-là est vraie, on peut admettre pour ῥάσσω le sens original de “frapper (quelque chose) avec une telle force qu'il éclate". Ce sens convient bien au nom
d'agent καταρράκτης “cataracte” qui n’est lui-même attesté qu'à partir de l'époque hellénistique, mais dont le correspondant ionien καταρρήκτης se trouve déjà chez Hérodote comme nom propre d'un fleuve $3^Dans de tels mots [verbes expressifs et populaires] des contaminations du type anglais smog "mélange de fumée et de brouillard", croisement de smoke "fumée" et de fog "brouillard", sont fréquentes... Ainsi, τμήγω “couper, fendre" (« rud y-) a des chances de reposer sur le croisement du thème de Téu vo) "couper" avec celui de ἄγνυμι "briser"...".
62
en Phrygie. On peut comparer aussi ῥαίω (voir ce mot pour de tels croisements expressifs). ῥαψῳδός: Poultney 1979, 594 n'est pas d'accord avec Chantraine qui voit dans ce mot un "composé de dépendance progressif issu de ῥάψαι ἀοιδήν". Selon lui, la forme n'est pas différente de celle trouvée dans d'autres composés qui ont pour premier terme une racine
verbale sigmatique du type ῥηξήνωρ ou une formation en -σι- quand le deuxiéme composant commence par une consonne, comme dans le
type ἑλχεσίπεπλος. Sur la formation des Satzkomposita en général, voir Schwyzer Griechische Grammatik, 1.444-45 où il traite de l'opinion de Jacobi qui accepte cette formation dans le cas où le premier composant est un nom d'agent. ῥέθος: Selon Szemerényi
1981, 113, du moment que Leumann a
démontré que le sens originel était "nostrils" et non "mouth", il faut mentionner aussi la glose ῥώθωνες" μυκτῆρες (Hsch.), voir Frünkel
1952a, 339^.
ῥέμβομαι: Szemerényi 1981, 114, en parlant de ῥόμβος, est d'accord avec Chantraine que les significations “bull-roarer, magic
wheel, top" peuvent être dérivées du verbe ῥέμβομαι, mais celle de "rhombus, lozenge", c'est-à-dire “four-sided figure”, doit avoir une origine différente, laquelle doit justifier le sens de "four". Il s'agit, alors, probablement de *rubbu, sem. rub'u, formé sur 'arba'- “four” et avec la signification "fourfold, of four parts, etc." (bb » mb comme dans sabbath » sambat-).
ῥέπω: Jones 1979, 324 remarque que Chantraine nous rappelle ici que quelquefois la signification que nous attribuons à une racine (ici *wer- “turn”) "est tellement vague et générale que, vrai ou faux, le rapprochement [que nous faisons de tel ou tel mot] n'est guère fructueux”. ῥέω: Jones 1979, 324 signale qu'à la page 971 où Chantraine traite les dérivés à vocalisme e , le toponyme
"Petro (B4) est inséré entre
ὁέος (B3) et εὐρρεῖος (B5), ce qui rend les vrais rapports entre les mots incompréhensibles. Selon Fränkel, le subst. ῥέθος est pour ῥόθος ce qui est γένος pour γόνος et τέχος pour τόκος. Les substantifs ῥέθος, 66006, ῥώθωνες appartiennent à la méme famille de la racine *ser- “strömen, fließen” avec v. ind. sísarti “gleitet, flieBt, läuft schnelle", v. corn. stret "latex", m. corn. streyth "Strom" et v. h. all.
strédan “brausen, strudeln, kochen". C'est la méme racine que l'on rencontre dans le grec ῥέω (« *sr-eu-) et dic.
63
Risch 1984, 96 croit qu’une analyse si profonde sur les faits indoeuropéens (Chantraine: “Il est certain que *sr-ew- de ῥέω, skr. sravati est un thème II de *ser- attesté dans skr. sísarti, gr. ἕρπω etc.") n'est
pas nécessaire dans un dictionnaire de la langue grecque, mais qu'elle se trouverait mieux dans un dictionnaire étymologique de l'indoeuropéen. Risch 1984, 103 remarque que Chantraine (p. 971B, 1. 42) a omis la signification de skr. vi-sruti-, selon Frisk "AusfluB" et corrige aussi (1. 44) en "srütos".
ῥήγνῦμι: Szemerényi 1981, 113 ajoute que, selon R. Hiersche, Die Bedeutung von ῥηγμίς Y 229, dans Studies in Greek, Italic and IndoEuropean linguistics offered to L. Palmer, 1976, 103-106, ῥηγμίν [ou
Onyuls, les deux formes étant données par Hsch.] signifie “Brechung
der Wogen".
j
Ruijgh 1980a, 85-86 remarque que le vocalisme & de l’adjectif verbal ῥηκτός n'est pas du tout surprenant, comme dit Chantraine, car il est le résultat attendu du degré zéro *wro,k-to- > *Fonx-Tö-, d’après la loi phonétique établie par Beekes (pour ce traitement voir s.v. πίμπλημι). La coïncidence phonétique du type *wrea,g-, *wfa,g- > * Fony- a servi d'amorce à l'introduction analogique du degré plein au lieu du degré zéro dans la flexion d'autres verbes, comme il est le cas de πᾶκτός > πηκτός (: πήγ-νυμι) qui a supplanté πᾶκτός, forme qui survit dans le verbe dérivé ztaxróo et νεό-τευχ-τος (: τεύχω) qui se trouve à côté de Tux-tög chez Homère. [Ῥῆσος]: Poultney 1979, 594 ajoute dans la liste des mots de Chantraine le nom propre du roi de Thrace Ῥῆσος que l'on trouve dans I'7l. K et dans la tragédie homonyme d'Euripide (7) en le rapprochant du latin r&x, comme l'a montré Decev D., Die thrakischen Sprachreste, Vienna 1957, 393. önzlvn: Selon Szemerényi 1981, 113 le passage d’Hérodote, 6, 119
Qaóiváxnv ol Πέρσαι καλέουσι τὸ ἔλαιον indique une origine ira-
nienne pour ῥητίνη. Qiyog: Szemerényi 1981, 113 se demande si le latin frigus, qui est le seul mot apparenté, n'est pas en réalité un emprunt à ῥῖγος (hrigos), avec remplacement de hr-, lequel est impossible en latin, par fr-. dita: Ruijgh 1980a, 86 retrouve le vocalisme surprenant i de ῥίξα « Fol£a < *Folö-ya “racine” face au lat. rädix (*wräd-) et du got.
waürt-s (*wpd-) dans le cas de κρῖ « *xol0 “orge” (cf. χρῖθ-ἢ) qui pose
64
un probléme comparable face au lat. hordeum que l'on fait remonter à *ghrsd- ou à *ghrsdh- et au v. h. all. gersta (*ghersd-). Les deux
termes appartiennent au vocabulaire de l'agriculture, il est alors tentant, selon Ruijgh, d'expliquer les flottements phonétiques en admettant que ces mots proviennent d'un substrat européen.
ὀίμφα: Szemerényi 1981, 113 préfère tirer ῥίμφα de *(s)renghwplutôt que de *wrenghw- et le rapprocher du lit. rangüs “fast”, rángti-s “hasten”, ind. rarhhate "runs, hastens", raghu- “fast” = avest. ragu-, compar. ron]yó, pehl., parth. ray swift". Les deux formes *(s)renghwet *lenghw- reflètent l'alternance indo-européenne ἰ- / r-. ῥίον: Risch 1984, 97 remarque que, à cause du myc. ri-jo, on doit exclure la reconstruction */plov. La solution de Heubeck (voir Chantraine s.v. ῥίον) qui pose *srio- est très ingénieuse et bien probable. dis: Szemerényi 1981, 113 nous informe que le rapprochement du v. irl. srön "nose" a été rejeté par E. Hamp lui-même (Ériu 25, 1974,
275-278) et que le mot est interprété par celui-ci comme représentant un *sriHon- / *sriHn-. Salvaneschi 1979, 193 remarque qu'il serait utile et conforme aux principes de Chantraine de mentionner ici la signification “condutture d'acqua" que le mot Óíc a pris dans le grec sicilien du I*' siècle av. J.C. (calque de lat. nares), signification qui apparait dans Schwyzer, DGE, 313 mais non dans LSJ qui donne une autre explication. Qi: Szemerényi 1981, 113 corrige la forme got. en “wairpan”. ῥόδον: Ruijgh 1980a, 86 admet avec Chantraine que la forme my-
cénienne du nom de la rose était ᾿ξ όρδον, comme l'implique le dérivé wo-do-we ξΟρδό- εν, et qu'elle est issue de *wydo-, forme qui donne probablement le persan gul. On peut retrouver l'alternance /ópóov/ Fóóov dans le cas de to-no θόρνος "fauteuil" qui est l'équivalent mycénien de θρόνος. On peut ajouter à l'article de Chantraine que le
vocalisme o de ῥόδον, que l'on observe en ionien-attique et en grec occidental, ne peut s'expliquer que par un emprunt au mycénien, car dans ces groupes dialectaux le résultat phonétique de *r est ρα / ag. Ruijgh conclut que le nom de la rose a été emprunté à une langue de l'orient par le mycénien, dialecte qui servait de langue standard à l'époque mycénienné, pour ne passer qu’apr&s coup aux autres dialectes. Risch 1984, 103 corrige (p. 977A, 1. 19) en “lat. rosa”.
ῥοῖβδος: voir ῥοῖζος. 65
ῥοῖζος: Poultney 1979, 594 discute le point de vue de Chantraine qui voit dans ῥοῖζος et ῥοῖβδος deux mots apparentés, avec labiovélaire et traitement de -g"y- comme -ζ- dans ῥοῖζος. L'évidence sur le traitement de -g*y- comme -C- en grec n'est pas très nette, comme on voit dans Lejeune 1972, 46, où les cas évidents sont seulement ceux des familles de νίξω et de ξώωδ5. ῥομφαία: Szemerényi 1981, 114 pense que le mot n’a rien à faire avec “courbure” et qu'il s'agit simplement du proche-oriental h(u)rubbi,
cf. hourr. hurubbi, hébr. bereb "sword". ὁώομαι: Ruijgh 19802, 86 n'est pas d'accord avec Chantraine pour dire que l'étymologie qui rapproche ῥώομαι "s'élancer avec vigueur, avec vivacité” de ῥέ()ω "couler" (cf. πλώω: πλέ()ω “flotter, navi-
guer") est peu satisfaisante pour le sens. Il remarque que ῥώομαι peut se référer à la danse et sur ce point il est comparable à Óv-Ouóc
"rythme", mot dérivé de ῥέ(γ)ω et dont le sens original consistait à désigner le mouvement régulier de la danse. Il croit, alors, qu'il est pos-
sible de voir dans ῥώομαι un dérivé à valeur intensive de ῥέω. Il compare aussi χώομαι
“se fácher" (originellement "s'épancher, épancher
(son cœur): noter que χώομαι
se construit souvent avec l'accusatif
κῆρ ou θυμόν “cœur”) face à χέ(ξ)ω “verser, &pancher”.
65v(E«) « *nig"-y-, ξώω « *g"y-ó-. 66
2 σάβανον: Szemerényi 1981, 114 renvoie à H. F. Lutz, University of California publications in Semitic Philology 10, 1946, 301-304, qui
rattache le mot au copt. seben, v. égypt. sbn “band (age)". σάκος: Ruijgh 1980a, 86 est d'accord avec Chantraine qui attendrait le vocalisme e au lieu de a dans le mot σάκος “bouclier en cuir", apparenté au v. ind. tvác- “peau” et au hitt. tuekka- "corps". Il trouve un cas identique dans (})ἄστυ “ville, agglomération urbaine" face au v. ind. vástu "résidence" qui est probablement un dérivé de vásati “résider, séjourner”, où l'on attendrait pour le grec *à/totv ou àFootv, dérivé du verbe *o,wes- > ἀ()εσ- qui survit dans l'aoriste
ἄεσα (νύκτα) “j'ai passé la nuit”. Il cherche à expliquer ces difficultés phonétiques en admettant que les ancétres préhistoriques des Grecs ont
emprunté ces mots à une langue indo-européenne voisine et apparentée à l'indo-iranien. Dans les deux cas il s'agit de mots qui appartiennent au vocabulaire de la culture matérielle. σάλος: Ruijgh 1980a, 86-87 admet le probléme que pose le s initial du mot. Il croit que l'on pourrait rapprocher σάλος de &À- « *sal- “sel; mer". Dans cette hypothèse, le σ- initial est comparable au initial de σῦς “porc”, synonyme de ὕς, forme qui est en grec le résultat régulier de sü-s. Quant à σῦς, Chantraine admet qu'on peut y voir un emprunt à une langue indo-européenne voisine conservant le s initial devant phonéme sonant. On peut aussi comparer le cas de ouÜxyw "réduire en cendre avec beaucoup de fumée", qui doit étre apparenté à l'anglo-sax.
sméocan "fumer", et de σμερδ-αλέος “terrible” dont le thème de base se retrouve dans le v. h. all. smerzan "causer de la douleur". En ce qui concerne l'époque de ces emprunts, le témoignage mycénien, où on
rencontre déjà su-go-ta 0v-y" ὠτᾶς “porcher”, nous indique qu'ils sont plus anciens.
σάρξ: Risch 1984, 99 remarque le fait que Chantraine nous donne des informations sur la survivance de quelques mots grecs en latin et dans d'autres langues européennes, comme dans le cas de oapxoφάγος > all. Sarg par l'intermédiaire du latin. σάττω: Szemerényi 1981, 114 croit que σάχτᾶς n'est pas un "terme plaisant", "celui qui bouche", mais il faut le rattacher au hitt.
67
Saktäizzi "(einen Kranken) pflegen, kurieren" (voir Szemerényi 1971, 65266). Le mot hitt. n'a rien à voir avec le v. irl. socht "silence" et c'est à tort que C. Watkins, c. r. de Grothus, Die Rechtsordnung der Hethiter, dans Kratylos 19, 1974, 70-71 propose ce rapprochement. Ruijgh 1980a, 87 croit que, sur la question du radical cax- ou σαγ-,
le dérivé oay-n amène à partir de σαγ-, si bien que crétois σάδδω présente le résultat phonétique de *odyyw, tandis que σάττω doit s'expliquer par une création analogique. On peut comparer ici att.
πρᾶττω, ion. πρήσσω face au crét. πράδδω (voir s.v. πράσσω). σανκόν:
Szemerényi
1981,
114 renvoie ἃ Crepajac
1971, 365-
369". σαυνίον: Szemerényi 1981, 114 se demande si il s’agit d’un emprunt à un *sa(w)una ( (σ)σεύ-ο-μαι, qui, du point de vue morphologique, serait parallèle à
*geus-o- > γεύ-ο-μαι et à *deus-5 > δεύ- “mouiller” (pour le o final du thème, cf. πηλοδευστέω, dérivé de "πηλο-δεύσ-της). Comparer aussi le présent homophone δεύ-ω (forme éolienne et homérique) < *deus-ó (cf. le préfixe δυσ- “mal, manqué" et le nom. v. ind. dosa-
69
“manque” < *douso- qui répond à Ó& attique)".
7)-w “manquer” (forme ionienne-
σηλαγγεύς: voir ONQUYE. ofoayé: Szemerényi 1981, 114 nous dit que, selon H. Lutz, University of California Publications in Semitic Philology 10, 1944, 287-288,
σηλαγγεύς, ou plutôt σηραγγεύς, signifie “(gold-) washing" et peut représenter copt. patserahft “he who belongs to the place of washing" ou “of the washerman". σίαλος: Ruijgh 1980a, 88 dit que l'explication du suffixe de σί-
αλος “porc engraissé" par l'analogie de πίαλος, πιαλέος "gras", que Chantraine caractérise comme difficile, est en effet impossible, étant donné que la forme mycénienne est si-a,-ro olhaAog, tandis que πῖαλ-
provient de *x£ÆaÀ- « piw]- (cf. v. ind. pivan- “gras”, forme à laquelle
le grec répond par πίον... σιβύνη:
Szemerényi
1981,
114 propose de corriger “thraco-
phrygienne" (1. 6 de l'étymologie) en “iranienne”.
σῖγα: Selon Chantraine le rapport entre σῖγα “en silence" et v. ἢ. all. swigen “se taire" est très douteux à cause du maintien du o initial.
Ruijgh 1980a, 88 croit qu'il s'agit peut-étre d'un emprunt préhistorique pareil au cas de σάλος (voir s.v.). On peut penser aussi à une origine onomatopéique de σῖγα, car le vocalisme (voyelle longue fermée) du thème verbale *swig- (grec) ou *swigh- (germ.) montre qu'il appartenait originellement au vocabulaire expressif et populaire. σιγαλόεις: Szemerényi 1981, 114 n'est pas d'accord avec la caractérisation "compliquée" que Chantraine attribue à son explication de σιγαλόεις (voir Szemerényi 1969, 245 et 1974, 15369). Il renvoie aussi à Diakonoff 1972, 101, n. 45, sur hourr. seyala- “(rituell) rein”, oiyua: Szemerényi 1981, 114 renvoie à Rundgren
1968, 6667! et
69Szemerényi croit qu'il s'agit d'un emprunt au hitt. seheli- "clean" « hourr. sehala-, sihal(a)e "clean" « sum. sikil "pure". L'apparition d'un y à la place d'un h est un phénomène connu par des cas comme Kummuh > Kouuaynvn. En ce qui concerne la finale -όεις, on peut supposer qu'il s'agit d'une évolution grecque ou méme que l'anatolien avait une forme *sihaliyant- ou *sihaliwantque le langage poétique grec a directement emprunté. D'après Diakonoff le mot hourr. n'est pas un emprunt au sum. sikil.
"IRundgren n’ajoute rien à la discussion de σίγμα, il remarque seulement qu'il n'est pas satisfait de la manière dont Frisk traite l'étymologie de ce mot.
70
1972, 7972 qui voit dans σίγμα une forme *oíuxa à métathèse < sem.
sämäk. Cette opinion a été proposée pour la première fois par Schwyzer, ZVS 58, 1930, 186-193. σίδη: voir ξίμβαι. σινδών: Szemerényi 1981, 114 nous dit que Hemmerdinger 1970, 55 rapproche l'égypt. ändw.t “pagne (en tissu fin)”, fait qui explique mieux la nasale?*.
σιπταχόρας: Szemerényi 1981, 114 renvoie à C. Müller, Ctésias, Paris, 1844, 99 où celui-ci donne comme origine de la forme grecque le v. pers. *xSifta-x’ara- “suaue esu"; voir Szemerényi 1958, 18974,
σκάλλω: Szemerényi 1981, 114 nous informe que Campanile 1976, 134 a rattaché le mot oxaAlag à gall. ysgallen, corn. askellen, bret.
askol “thistle””°. σκαπέρδα:
Szemerényi
1981,
114 renvoie à Paulis 1969, 213-
214^. σκέλλομαι: Ruijgh 1980a, 88 est d'accord avec Chantraine qui part d'un thème *skelo,- pour expliquer σχέλλομαι
“se dessécher, se
durcir”. On peut, alors, expliquer σχελετός "corps desséché" à partir
de *sk]o,-eto-s (cf. κάματος < *kmo,-eto-s). Ainsi, pour rendre compte de σκληρός “dur” on n'a pas besoin d'un thème *skleo,-, mais on peut partir de *skJo,-ró-s (degré zéro attendu, qui donne ὃ conformément à la loi établie par Beekes, voir s.v. πίμπλημι). De
méme, l'aoriste radical -é-oxAn-v s'explique à partir du pluriel où le Pci Rundgren donne les différentes formes que l'on trouve dans les langues sémitiques: “Was zunächst die Form betrifft, so dürfte LXX oaux älter als oauex und syr. s'mk sein. Isoliert steht das syr. semkat... < *simk-at, das -wenn nicht aus *samakat — also eine Grundform *simk- aufweist, d.h. dieselbe Form, die wir in o(yua < σίμχα wiederfinden...”.
T3Hemmerdinger croit que l'explication de E. Masson (v. Chantraine) qui voit dans ce mot l'akkad. saddinu avec dissimilation dans otvÓ- en face de la géminée du sémitique est inutile si l'on accepte la relation avec le mot égyptien.
7^1 e mot subsiste en persan 3iftaxur. T5Campanile croit que les mots grecs σχαλίας “thistle”, &oxaA(ag “artichoke”,
σχόλυμος "thistle", σκόλυβος "edible bulb" appartiennent à la même famille gue les mots celtiques mentionnés. 6Paulis propose de considérer σχαπέρδα comme identique à skt. kaparda“Otterköpfchen”. D'après lui, ces deux mots dans les deux langues sont des restes d'une langue pré-indo-europeenne, et la différence entre ox- et k- peut s’expliquer par le s mobile.
71
degré zéro est original: -£-oxAn-uev< *-skJo,- (cf. E-TAG-v d'apres ἔτλᾶ-μεν, s.v. TaAdooaı). σκέπτομαι: Comme Poultney 1979, 594 remarque, la forme éoxéyouai, donnée comme l'attique futur passif, est morphologiquement un futur antérieur (Schwyzer, Griechische Grammatik, 1.783) et
sémantiquement “it looks forward to the completion of the investigation of the subject under discussion”. σκερβόλλω: Szemerényi 1981, 114 nous dit que le rapprochement avec σχώρ a été soutenu par J. Knobloch, VI Convegno, Milan 1977, 25 avec référence à certains vulgarismes
de l'allemand
moderne
“bescheiBen, beschissen”. Sur la sémantique (et peut-être la racine?) il renvoie à J. Orr, Archivum Ling. 9, 1957, 28-31 où celui-ci traite le germ. *skirnjan "mock" « *skern "shit, dung" et le fr. conchier (du lat. concacare) "souiller", qui a été développé en 1) “tromper” (cf. oxepβολεῖ: ἀπατᾷ!), 2) “moquer, berner”.
σκηνή: Selon Szemerényi 1981, 114 le mot n’a aucun rapport étymologique avec σκιά. Il s’agit d’un emprunt au sémitique (cf. la racine 3kn “to dwell" et le dérivé nominal ma-3kan- "dwelling, abode, tent, tabernacle"). Pour l'origine du mot grec on doit penser plutót à un substantif à seconde voyelle allongée (type gatäl) et à première syncopée.
σκόλυμος: voir σκάλλω. σκορπίος: Szemerényi 1981, 114 admet avec Chantraine que ce mot doit être emprunté et il le rattache au sémitique occidental ‘agrab “scorpion” (cf. hébr. ‘agräb) que l’akkad. a aussi emprunté comme agrabu. Un problème est posé par le sigma initial qui peut être expliqué ou bien comme une innovation grecque ou bien comme une évolution sémitique. Sur ce dernier cas voir von Soden, Akkadisches Handwórterbuch I, 62 B où il donne l'équation agrabu = zuqaqipu, et ce dernier a, peut-être, paru comme sqaqipu.
σκῦλα: Szemerényi 1981, 115 croit qu'il s'agit d'un emprunt au cananéen *3ikül qu'on retrouve dans l’hébr. Xákól "bereaved" et qui correspond à ugar. (ki "bereavement, despoliation", arabe (kl “deprive a
mother of her children". La source la plus probable du mot grec est le phénicien. σκύλλω: Szemerényi 1981, 115 renvoie à Hamp 1972a, 167-170”. TTHamp explique le terme κοσχυλμάτια par *(s)k*esk*olm- > *k"esk"ulm- > *k"usk"ulm- > #00x-. Le lat. quisquiliae est aussi expliqué par *(s)k"eskVelia.
72
Ruijgh 1980a, 88 n’est pas d’accord avec Chantraine qui rattache σχύλλω "écorcher, déchirer” à σχάλλω “fouiller, piocher, sarcler”, parce que cela implique un traitement exceptionnel de / comme vA. Il préfère lui-même l’expliquer comme le résultat d’un croisement de σκάλλω avec μύλλω “moudre” (attesté seulement au sens obscene).
σμίνθος: Ruijgh 1980a, 88 est d'accord avec Chantraine qui remarque que l'origine asianique attribuée par une scholie (Il. A 39) à σμίνθος “souris” est appuyée par le suffixe qui est caractéristique des noms de substrat du type λαβύρινθος. Le mot existait dès le mycénien, où l’on trouve l’anthroponyme si-mi-te-u Σμινθεύς. Chantraine propose aussi d'expliquer “ous (Hésychius σμῦς" μῦς, l'ordre alphabétique imposant la correction en *ou{ç) comme hypocoristique de σμίνθος avec influence de μῦς. Ruijgh pense qu’on pourrait également évoquer l'influence de (σ)μῖχρός “petit”.
σόκκος: Szemerényi 1981, 115 renvoie à Alessio 1944, 146, n. 229, où celui-ci rattache aussi la glose d'Hésychius oóxq' βροχίξει,
ὀχλεύει7.
σοῦ: Monteil 1979, 166 corrige la référence d'Aristophane en "Guép. 209" (et non 201) et ajoute que cette forme σοῦ est interprétée par Chantraine (p. 997) comme impératif d'un *00/£ouaı, apparenté à
σεύομαι. Un renvoi est alors nécessaire. σπάω: Ruijgh 1980a, 88 n'est pas d'accord avec Chantraine qui donne comme forme originale du thème de σπάω “tirer, arracher”
σπᾶ- plutôt que oxao- (cf. &-ondo-Onv) à cause des composés du type γεο-σπάδ-, νεοσπαδής. Il préfère partir de σπασ- avec un doublet σπαδ-, car un thème verbal oxa- avec a bref lui apparaît comme une
forme insolite. Il compare aussi χλάω « *xAdo-w “briser, casser" face à xAáó-oc "branche" et caractérise le verbe comme originellement expressif et populaire (vocalisme & suivi d'une obstruante, voir Ruijgh
1976, 342^,
Les deux mots appartiennent à la même racine que le grec σχύλλω que l'on peut interpréter comme résultat d'une influence de *sk"olmo- > *skulmo- > "σχυλμός
où le traitement 0 > v est justifiable, sur *sk"ljó > "εκ αἱ
δ»
*gztáAAc qui donne, alors, σχάλλω.
78 Alessio pense à une origine commune des mots grecs mentionnés et du lat. söca "fune".
79^Noter qu'à l'intérieur d'un thème grec la voyelle a est caractéristique des mots populaires et affectifs, ce qui invite à attribuer θλᾶἄσ-, φλἄσ-, xAdo-
73
σπείρω: Szemerényi
1981, 115 nous dit que le mot apparenté le
plus proche est le hitt. ispar- "hinbreiten", et sur ce mot il renvoie à Öttinger, Die Stammbildung des hethitisches Verbums, 1979, 268. σπεύδω: Szemerényi 1981, 115 renvoie à Szemerényi 206 sur le v. iran. *pau-d- "run, hasten”®®,
1951, 205-
σταμῖνες: Casevitz 1979, 310 pense que l'hypothétique *orauvıveg qui aurait précédé σταμῖνες devrait être mentionné ici et non pas
seulement sous στάμνος. στείχω: Szemerényi 1981, 115 renvoie à Leumann 1975, 79-84 sur
στίχες, orolxogd!. στέλλω: Poultney 1979, 594 remarque que Chantraine hésite à admettre tout rapprochement du mot, hors du grec. Paul-Betz, Deutsches Wôrterbuch, 1966, caractérisent aussi στέλλω et all. stellen comme non-apparentés. στίλη: Casevitz 1979, 310 ajoute un renvoi à στία. στοά: Ruijgh 1980a, 88-89 nous informe que Chantraine suit l'explication traditionnelle de ce terme, c'est-à-dire qu'il voit dans la forme attique στοά “portique” le résultat d'un στοιᾶ après chute de ı
intervocalique, forme qui à son tour remonterait à oTw()ıd, après abrégement de w devant voyelle. Mais Ruijgh croit que, d’après les lois phonétiques, on attendrait plutôt *orwd, forme qui est attestée dans des composés tels que περιστῷον et comparable à πατρῷος
ξῷον “animal,
image”. Dans l'ionien postérieur à Homère, l'on trouve £oóc comme doublet de ξζωός > ξώς; l'élément ξο- peut s'expliquer par l'influence de vö-og “esprit” (cf. le parallélisme entre les aoristes ζῶ-σαι “vivre” et νῶ-σαι « νοῆ-σαι “percevoir par l'esprit"). C'est par cette voie
qu'on arrive à ion.-att. ξό-η (: Coóg = κάκη: κακός ) et à Gola. Or, la coexistence de "ξζῴᾶᾷ « £o(F)-(à, de *Co(à « Cota et de &ön a pu amener la création de στοιᾶ et de στοᾶ à côté de *orwä< *orax F)-u rappelons que la graphie & représente )σδί, si bien que le nom de la vie et le nom du portique ne se distinguaient au niveau des segments phonologiques que par la valeur du trait distinctif “voisé” du second
segment. À son tour, oTou&/ OtOÓ a pu amener la création de πόᾶ et de
6oä à côté de ποία “herbe” et de oid “grenadier”. στόρθυγξ:
Szemerényi
1981, 115 renvoie à Gershevitch, /F 75,
1971, 305 qui a identifié comme mot apparenté le sogd. 'st'rs “ploughshare" « *starth-s-. στόρνῦμι: Poultney 1979, 594 ajoute à la bibliographie Martinet 1953, 2609? où celui-ci parle du vocalisme des mots de cette famille. Selon Monteil 1979, 166 il est difficile d'expliquer στορέσαι par
métathése à partir d'un plus ancien *oTegöoaı. Il préfère une solution
qui restituerait *sf’r(3,)-Eoaı “-ἔσαι étant à -0at ce qu'est -έναι à -vau". Szemerényi 1981, 115 ajoute à la bibliographie Lindeman, NTS
25,
1971, 35-42 (sur les alternances) et Eichner 1974, 37, n. 29 (sur l’éty-
mologie)?? . Il note aussi que la forme oTpw- demande une forme paralléle στορο- qu'on peut trouver dans ἐστόρεσα si l'on accepte une dissimilation d'un *éorópooa, voir Szemerényi 1971, 664; 1974, 1469^
82«Gk. strôtés, Eströka definitely point to non-apophonic 6, i.e. a root *streA"from which were derived (1) an n-infix present *stmeA"-, hence Skr. stmäti, v. ir. sernaid and also, ultimately, lat. sternó, (2) a perfect and an aorist from *streA"-, hence Gk. éstrósa, éstróka, Lat. strävi, (3) a verbal adjective *strA"-
tó- (*stra, -tó-) from which, regularily, Gk. strótós, Lat. strätus”. S5Eichner, en parlant de la racine *ster- (sans laryngale), se demande si sa signification était transitive "starr / steif machen" ou indifférente "starr / steif sein oder machen". Il préfère la première solution à cause de l'aor. véd. astar "hat niedergestreckt" < *“hat starr gemacht". 84 ς zemerényi, dans ces deux articles, donne des exemples d'une dissimilation 0-0 > e-o, comme dans les cas de τοιοῦτος > τέουτος (lesb.), Auv0xovo- >
ALEOXOUQ- et ALOVUO- > ALEYUO- (Amorgos) etc. C'est aussi le cas du myc. do-
75
στρατός: Poultney 1979, 594 ajoute à la bibliographie Martinet 1953, 260 qui traite les problèmes du vocalisme des mots comme le grec στρατός et le latin strátus (voir s.v. στόρνῦμι).
στρουθός: Szemerényi 1981, 115 renvoie à Hamp 1978, 18895. σῦκον: Salvaneschi 1979, 163 ajoute à la bibliographie R. Lazzeroni, Il nome del fico e i riflessi di un antico fonema mediterraneo
nelle lingue indeuropee, Pisa, 1957. σύριχος: Selon Poultney 1979, 594-595 il est trés probable que la solution sur la variation entre Ov- et 2- qu'on voit dans σύριχος et Ügıxog soit la méme que la solution donnée dans le cas de σῦς et ὗς où
le plus probable est, comme Chantraine lui-même l’admet, de supposer que σῦς serait emprunté à une langue indo-européenne voisine conser-
vant le s- initial et que ὅς présenterait le traitement grec.
σῦς: voir ὗς. σφάξω: Risch 1984, 97 ajoute ici le myc. sa-pa-ka-te-ri-ja à comparer avec Σφακτηρία et le participe parfait e-sa-pa-ke-me|-na] probablement &opayu£va. 996440: Szemerényi 1981, 115 ajoute que, selon Thieme 1951,
175 il faut partir de *(s)bhel-98,
σφρᾶγίς: Ruijgh 1980a, 89 est d'accord avec Chantraine pour dire que σφρᾶγίς est un terme technique obscur à suffixe -{6-. Le mot dé-
signe le sceau porté sur une bague mais aussi la pierre qui sert à faire un sceau. Il croit, lui-même, qu’“il est tentant de le rapprocher du mot mycénien pa-ra-ku-we / pa-ra-ke-we (dat.-instr. sing.) qui désigne sans aucun doute une matiére précieuse, puisqu'il se trouve coordonné à ku-
wa-no, dat.-instr. sing. de χύανος “lapis-lazzuli, émail bleu"; la graphie représenterait alors σφραγΖεῖ, dat. de *oppäyv (cf. *6og/el, dat. de δόρυ “bois”). L'adjectif dérivé est pa-ra-ku-ja, nom. plur. neutre d'une forme en -vlog; comme *56-ra-ku-ja a chance d'en être po-ta « *domspot- qui a été dissimilé en att. δεσπότης. Hors du grec, on peut mentionner esp. hermoso « lat. formosus.
85Hamp croit que l'on peut faire dériver le mot grec de *zdrozdho- avec un probléme pour la diphtongue ov, forme qui est aussi à la base de termes appa-
rentés dans les autres langues indo-européennes. SéThieme parle du véd. svá-bhra “Erdriß” et il rattache son deuxième composant à gr. σφάλλω (« *sbh[nà) d'une racine indo-européenne *(s)bhel- avec s mobile. Le rapprochement du v. ind. skhal- “fehltreten, straucheln" qu'on a
proposé pour le mot grec est alors à abandonner.
76
une graphie alternative et que le syllabogramme *56 représente probablement qx, l'interprétation oppäyvlog est assez tentante (voir Ruijgh 1967, 244, n. 57). Au point de vue morphologique, le mot d'emprunt
*gggdyv serait parallèle à μῶλυ, nom d'une plante magique chez Homère, et à νᾶπν "moutarde". σχερός: Ruijgh 1980a, 89 n'est pas d'accord avec l’hypothèse de
Hiersche qui rapproche la glose d'Hésychius σχερός' ἀκτή, αἰγιαλός d'anglo-sax. score “rivage”, explication acceptée par Chantraine, malgré le problème que pose l'aspiration du mot grec. Il préfère partir d'un adjectif "σχερός “continu” < *sgho,-ró-s, dérivé de la racine *segho,- que l'on retrouve dans &x-@ “tenir”, dont le neutre substantivé
se trouve dans les expressions figées ἐπισχερώ (Homère), ἐν σχερῷ (Pindare) et ἐνσχερώ (Apollonius de Rhodes) "en se tenant, l'un après
l'autre, successivement". Sur le développement sémantique, il croit
qu'il s'agit de la ligne continue de la côte du continent, telle que l’observent les marins et qui s'oppose à la ligne limitée d'une île. Ruijgh est d'accord avec Hiersche sur le rapport étymologique
entre σχερός et ξερός (par métathèse, 5 = xo ), mot qui se trouve déjà
chez Homère ( Od. € 402 ποτὶ ξερὸν ἠπείροιο, littéralement “contre la ligne continue de la rivage”) et il ajoute aussi χέρσος “continent”. Du point de vue sémantique, on peut comparer ἤπειρος « "ἄπερ-γο-ς "rivage" > "continent", le thème äper- correspondant à all. Ufer “rivage”.
σῶς: Poultney 1979, 595 ajoute à la bibliographie le livre le plus récent de Helen North, Sophrosyne: Self-Knowledge and Self-Restraint in Greek Literature, Ithaca, 1966.
Monteil 1979, 166-167 accepte l'analyse de M. Leumann, reprise par Chantraine, qu'il n'est pas indispensable de poser ow/f-, mais seulement
0a/- de oafo-. Mais il se demande s'il faut considérer le
-F- de oafo- comme radical ou suffixal. De plus, après le skr. taviti il ajoute lat. tüfus, tueor, traditionnellement apparentés à tavñi.
Ruijgh 1980a, 89 croit qu'il ne faut pas supposer une forme oá/oqui aboutirait à σῶς par contraction, comme font Leumann et Chantraine. Selon lui, pour expliquer les doublets σόος (Homère, ionien) et σῶος (ionien, koiné) il suffit d'admettre une influence de ζοός et ζωός à côté de ζώς (voir s.v. oto). Les deux mots, σῶς "sain et sauf" et
ξώς "vivant" se ressemblent tant au niveau phonologique (5 = 06) qu'au niveau sémantique.
77
T ταλάσσαι: Ruijgh 1980a, 89-90 suit Chantraine qui pose *telo,pour expliquer τελα-μών “baudrier” (litt. “ce qui porte") et τελάσσαι" τολμῆσαι, τλῆναι “prendre sur soi, supporter" (glose d'Hésychius). Chantraine pose aussi un thème II *tleo,-, qui se trouverait dans ἔτλαν > ἔτλην, τέτληκα, τλᾶτός > τλητός, tout en concédant que τλᾶ-τό-ς peut remonter directement à */2,-16-s (conformément à la loi de Beekes, degré zéro de *tela,-, voir s.v. πίμπλημι). L'hypothèse d'un thème *tleo,- devient, alors, superflue car, au pluriel et au duel de l'ao-
riste radical, le degré zéro est attendu (ἔ-τλᾶ-μεν « *-1J9,- comme Hom. βά-την « *gV2.-) et le singulier E-TAG-v peut s’expliquer par une action analogique. De même, le part. parf. homérique τετληζύς « *re-
TÀà-/'Oc comporterait originellement le degré zéro, étant parallèle à Be-Bä-wç et a servi d'amorce à la création de τέ-τλη-κα. Ruijgh n'accepte pas, non plus, l'explication de raAa- à partir de *f^|o,- avec voyelle d'appui gratuite que Chantraine mentionne. Il pré-
fère, lui-même, voir dans ráAavra “plateaux de la balance" le thème du participe *1Ja,-ent- (loi établie par Beekes, cf. Bavr- « *gV'o.-ent-), tandis que la forme rAavr- du participe, qui n'est attestée qu’apres Homère, est due au modèle de Bavr-. La forme homérique de la troisième pers. plur. ἔ-τλᾶν est également analogique (: ἔ-βᾶν), puisque la forme attendue d’après les lois phonétiques serait *£-raAav « *9,e-
tJo;-ent. Selon Ruijgh, c'est cette forme *Z-raAav qui a amené la substitution de la forme homérique de l'aoriste sigmatique éráAaooa(v) à
la forme plus ancienne ἐτέλασσα(ν) (glose d' Hésychius). On peut aussi rendre compte de ταλασί-φρων “au cœur endurant" (originellement
"qui supporte son ccur") comme composé dont le premier membre doit s'étre substitué à *reAa-o(- « *tela,-ti- (type τερψί-μβροτος < * TEQ7-11.-). Par cette voie, on arrive à l'explication du premier membre
du type ταλα-πενθής “qui supporte la souffrance". Ici encore, on attend le degré e de la racine qui était suivi de -e- (type uev-e-
πτόλεμος). Or, le résultat attendu τελα- < *tela,-e- est effectivement attesté dans l'anthroponyme mycénien te-ra-pe-te Τελα-φένθης. C'est donc la substitution de ἐ-τάλα-σσα et de ταλα-σι- à ἐτέλασσα et à Ἐτελα-σι- qui a amené celle du type ταλα-πενθής au type *relaπενθής.
78
Lupas 1983, 153 renvoie à J. R. Wilson, Τόλμα and the Meaning of τάλας, AJPh 92, 1971, 292-300 sur la signification de τάλας en rapport avec les autres mots qui appartiennent au méme groupe. τᾶλις: Szemerényi 1981, 115 ajoute que Bailey 1970, 31-32 voit dans ce mot la racine indo-européenne *tal- “grow” qui est attestée en indo-iranien?",
ταμία: Selon Ruijgh 1980a, 90 la vieille étymologie qui tire ταμίᾷ “intendante”, ταμίᾶς "intendant" de l'aor. ταμεῖν "couper, trancher” (que Chantraine trouve satisfaisante mais la morphologie, elle, reste obscure car les suffixes -(d, -Läg ne fournissent pas de noms d’agent féminins et masculins) n'est qu'une étymologie populaire. Au surplus, le vocalisme a de ταμεῖν ne peut pas être original (voir s.v. τέμνω). Il conclut que ταμίᾷ est un terme emprunté au vocabulaire préhellénique
relatif à la hiérarchie palatiale (cf. δάμαρ, Ruijgh 1970, 31088) et note
que dans les textes mycéniens, l'abréviation TA a des chances de représenter Tau{ä: elle désigne la femme qui est à la tête d'une équipe de femmes, fonction que remplit la ταμίη Euryclée dans l' Odyssée. En tout cas, il existe en mycénien un anthroponyme ta-mi-je-u Ταμιεύς,
comme nous dit Chantraine. tüv: Monteil 1979, 167 trouve que l'explication donnée par Kretschmer selon laquelle τᾶν procède d'une articulation rapide de
τάλαν, n'est pas plausible. τανθαρύζω: Jones 1979, 324 attendait quelques renseignements sur le suffixe, conformément à la méthode générale de Chantraine. ta longé, “avec Ruijgh
vv-: Selon Chantraine on peut expliquer l'adjectif *ravuç “almince, étroit", qui survit dans les composés du type τανυ-ηκῆς une longue pointe", à partir du degré zéro de ten- “étendre”. 1980a, 90 croit que, pour rendre compte de l'a, il faut ajouter la
laryngale o, et tirer ταν-ὕ- de *tpo,-- (loi de Beekes). On peut comparer ici l'antonyme πλατ-ύ- “large” « *pJta,-d- dont la laryngale répond à l'aspiration dans v. ind. pyth-á-. Il note aussi que le résultat pho87Bailey
retrouve la racine indo-européenne
*tal- "grow" dans oss. tälä
“sprout, young tree", pers. tälär “hall”, arm. tafuuar "tent, cabin", v. ind. täla-s,
prákr. räda-s "palm-tree", v. ind. ta/T"a king of tree", lat. rälea “rod, cutting of a plant”, gr. τηλ- in τηλεθάω "be green, be strong”, éol. τᾶλις "young girl”, ion. τῆλις “ἃ king of plant", lit. talokas “full-grown”. S8Ruijgh voit aussi dans le mot δάμαρτ-, qui appartient au groupe sémantique des titres de fonctionnaires, un emprunt préhellénique.
79
nétique de *pjta,-Ew- (degré e du suffixe) est "πλατα-, forme qui survit dans le toponyme Πλάταια (-ata < *-a/ya), tandis que la forme féminine πλατεῖα de l'adjectif est analogique. Or, de la même façon, *tgo,-ew- > Tava/- survit dans rava/-ó-c “allongé, mince, écroit",
adjectif thématique attesté dès le mycénien, tandis que ravelaı “solives" remonte à la forme analogique * ravela du féminin de *ravix. Chantraine dit aussi que le thème du présent ravi / τανύω "tendre, étendre”, qui a des chances de remonter à *tp-new-, s'est généralisé comme thème verbal (aor. 2rávvo(o)a, etc.). Selon Ruijgh
1980a, 91, cela s'explique par l'influence de (/)£épixo “tirer, trainer”, verbe qui appartient au méme champ sémantique. À son tour, la flexion de τάνυμαι a influencé celle de γάνυμαι (originellement *ga,-n-ew-, cf. yaíc < *yá-yo « *ga,w-): fut. γανύσσομαι. ταράσσω: Selon Ruijgh 1980a, 91 l’hypothèse de Chantraine qui
explique ταραχή, ταράσσω et ταράξαι à partir de *dh’ra,-gh- est peu satisfaisante. Ruijgh préfère partir de *dhro,-egh-, le suffixe *-eghétant parallele à *-edh- > -εθ- (type qa(/)-£00) et il continue: “En
admettant que ce thème dérivé a fini par fonctionner de la même façon qu'un théme verbal primaire, on obtient, conformément aux lois phoné-
tiques, *dhpo,-egh- > ταραχ- dans ταράξαι, *dhpo;-ogh- > rapaxdans ταραχή, nom d'action du type τροφ-ή, *dhro,-gh- > τρᾶχ- dans le part. parf. τε-τρηχ-ύς (Hom.); de même, le présent 0páooc s'explique à partir de *dhra,gh-yo- (degré zéro; cf. myc. wo-zo- Fopéo- et got. waurkjan, issus de *wjg-yo-)”. ταρβέω: Selon Monteil 1979, 167 “le rapprochement entre ταρβέω et lat. toruos ne va pas de lui-même, dans la mesure où toruos ne signifie pas "qui fait peur", mais bien "qui porte la téte de travers", et doit dés lors plus vraisemblablement étre rattaché à la racine de torqueo, TOENW”. taglxos: Jones 1979, 324 remarque que Chantaine se demande s'il y a un rapport étymologique entre ce mot et ταρχύω et, en méme
temps, sous ταρχύω il l'exclut complètement. ta 9x90: Jones 1979, 324 corrige la référence à Heubeck, “Lydiaka 81" en "Lydiaka 32 et Praegraeca 81”. Voir aussi τάριχος.
τάσσω: Casevitz 1979, 311 trouve l'astérisque de τάξω inutile, en prenant en compte le béot. τάδδεσθη (= τάξεσθαι), cf. P. Roesch dans Acta of the fifth International Congress of Greek and Latin Epigraphy, Oxford, 1971, 81-88 et aussi τὰ ἐπιταδδόμενα (= ἐπιταξόμενα), cf. P.
80
Roesch - J. M. Fossey, ZPE 29, 1978, 129. ταχύς: Ruijgh 1982, 203, donne comme exemple d’un thème II où la seconde consonne de CC-e-C est une laryngale, le cas de táx-oc
“vitesse” « "θάχ-ος « *dho;-égh-os (degré e: type yAEDX-06): rax-U-c "rapide" « *dho,-gh-ü- (degré zéro: type yAux-v-5). Le thème I *dheo,gh- survit dans l'anthroponyme Τήχο-ιππος (litt. “qui rend rapides les
chevaux": type Depé-vixos; voir Ruijgh 1980b, 191-1929?
τέκτων: Risch 1984, 103 remarque que Chantraine parle ici de la racine indo-européenne *tek’- (selon Benveniste, traditionellement *tekb-) et qu'il mentionne le lat. texó comme apparenté avec réserve,
tandis que s.v. τέχνη il le donne comme sûr. τέλλω: Selon Kratzsch 1974, 125 le nom ἀνατολή comme désignant l'orient est peut-être un calque du phénicien, comme c'est le cas du français qui a emprunté les noms pour désigner les points cardinaux à un peuple germanique de marins. En ce qui concerne les points cardinaux du latin, on ne peut pas dire définitivement si l'on a calqué
sur le grec ou sur le phénicien. Selon Ruijgh 1980a, 91 "Chantraine dit à juste titre qu'un rapport
entre tel- et *telo,-, racine de ταλάσσαι "prendre sur soi, supporter”, s'établit aisément dans l'emploi du type ἐπι-τέλλω “ordonner, prescrire". En effet, en pensant à la valeur souvent causative de l'aoriste sigmatique, ἐπι-τεῖλαι (orig. Ἐ-τέλ-σαι) pourrait être paraphrasé comme “faire prendre sur soi (une charge: cf. τέλος)". À notre avis, l'autre type d'emploi de (ἀνα-, ἐπι-)τέλλω, qui consiste à désigner le lever d'un astre, se rattache à la méme racine: le sens concret original de tel- est “soulever” (cf. lat. 10116)”. τέλομαι: Ruijgh 1980a, 91 n'est pas d'accord avec Chantraine qui
attribue au verbe dérivé τελέθω le sens d’“apparaître, être”, tout en insistant sur le sens terminatif du suffixe -ἔθω. À son avis, “le sens homérique est plutôt “devenir”. Ainsi, dans ö 85... Λιβύην, ἵνα τ’ ἄρνες ἄφαρ xepaoi τελέθουσι, l'interprétation “...la Libye, où les agneaux deviennent tout de suite cornus" s'impose. Le verbe primaire
89. se peut que τάχ-α soi issu de *dha,gh-, degré zéro de *dhea,gh- (cf. l'anthroponyme ionien Τήχο-ιππος). Dans cette hytothèse, cependant, on attendrait au comparatif *dheo,gh-ios (loi de Sievers), donc ion. " τήχ-ιον. La forme ionienne "θάσσον s'explique donc plus facilement à partir de *dh2,egh-yos; en effet, la forme τάχιον n'est attestée qu'à l'époque hellénistique. Or, à partir de *dha,egh-, táx-a peut représenter soit le degré e soit le degré zéro".
81
τέλομαι < κ"ἔλομαι lui-même doit également avoir signifié “devenir"; c'est ce qui explique pourquoi la forme de présent τέλομαι a obtenu la valeur du futur “je serai" (‘je deviens" implique souvent “je serai"). Chez Homère, πέλομαι (forme éolienne) a également la valeur fondamentale de "devenir": c'est pourquoi l'aoriste ἔπλετο “il est devenu" équivaut souvent à ἐστί “il est" (“il est devenu" implique souvent “il est"). Ce n'est que dans la poésie posthomérique que les verbes πέλομαι et τελέθω ont fini par fonctionner comme synonymes de εἰμί. La valeur originale de x" ἐλ- était sans doute “tourner en rond". Pour l'évolution sémantique “tourner” > "devenir" on peut citer des parallèles: anglais to turn, got. wairban “devenir” (: lat. vertó "tourner")". τέλος: Risch 1984, 97 signale que le témoignage mycénien te-re-ta prouve l'existence d'une dentale et non d'une labiovélaire, comme le dit déjà Chantraine, et en accord avec lui, il rejette l’hypothèse de
l'existence d'un *k"elos à côté de telos. Ruijgh 1980a, 91 est d'accord avec Chantraine qui croit qu'il suffit de partir de la racine tel- (voir s.v. τέλλω) pour rendre compte de τέλος "achévement, terme, but, charge, taxe, etc.”, car la valeur de “paiement, taxe, charge" s'explique aisément à partir de "ce qu'on prend sur soi". L'autre étymologie qui part de *x"£Aoc *“tournant” > “terme, but" (voir s.v. τέλομαι) est très douteuse à cause de la forme mycénienne te-re-ta teAeoräg (litt. "homme chargé d'affaires"), avec den-
tale. Ruijgh mentionne aussi que "cette conclusion est partagée par F. M. J. Waanders, qui prépare une thèse sur τέλος pour l'Université d' Amsterdam et qui admet que la valeur de “charge” est plus ancienne que celle d’“accomplissement, achévement (d'une charge, puis d'une action, d'un proces)".
Selon Ruijgh 1980a, 91-92 l'étymologie traditionelle qui fait remonter τέλειος à "τελεσ-γο-ς (que Chantraine suit aussi) se heurte au fait que l'on attendrait *reA&o-10-5 > "τελέϊος, tandis que la place de la syllabe -Aeı- dans le vers homérique prouve que -et- ne résulte pas d'une contraction. Il croit qu'il vaut mieux partir de *réAEo0-/0-c, forme qui, en tout cas, est l'ancétre du crétois τέληος (voir Ruijgh
1967, 20199.
90«la forme crétoise τέληος s'explique seulement à partir de "τέλεορος et... il faut donc considérer τέλειος comme également issu de "τέλεσξος: εἰ est, par conséquent, la notation de e long fermé... comparable à l'e long ouvert de
82
Le verbe τελέω “achever, payer" est expliqué par Chantraine comme dérivé de τέλος. Ruijgh 1980a, 92 ne suit pas cette opinion géné-
ralement admise, mais il croit que “la forme du futur τελέω invite à y voir un verbe primaire (racine *telo,-, du méme type que la racine
*wem>,- de éuéw; noter que τέλος peut s'expliquer comme issu de *telo,-0s); comparer les verbes ἐμέω, καλέω et γαμέω qui eux aussi ont un futur homophone du présent. D'autre part, on trouve chez Homère le présent dérivé τελείω < *teléo-yw. Comme l’aoriste éréAco(0)a appartient morphologiquement tant à τελέω qu'à τελείω, les deux verbes synonymes ont subi une fusion, si bien que l'aoriste
passif ἐτελέσθην et le parfait passif τετέλεσμαι du verbe dérivé ont fini par faire partie de la flexion du verbe primaire". tépvo: Monteil 1979, 167 pense que la racine de tuvo est à poser
*tem-9,- et non *tem->,- et que les formes anciennes de présent et d'aoriste sont
Táu vo), ἔταμον. Les formes attiques τέμνω, ἔτεμον
doivent leur € à l'analogie du futur τεμῶ < *temo,-s-ó. Toutes les
formes à Tun- ne reposent pas nécessairement sur un thème II *tm-eo;ou *tm-e>,- car l’adjectif verbal zuntóc et le nom d'action τμῆσις
s'expliquent normalement par un thème III *tm-^o.-, avec anaptyxe. Ruijgh 1980a, 92, d'autre part, est en faveur de *temo;-, puisque ce n'est qu'à partir de la laryngale *9, qu'on peut expliquer l'aoriste att. £τεμ-ον (< *o,e-tmpo,-o-m: loi de Beekes, voir s.v. πίμπλημι). Il explique la forme (ion. et dor.) Ë-tau-0v par l'analogie du type ἔ-κτανO-V (: XTEV-), le vocalisme a étant devenu caractéristique de l'aoriste
thématique (cf. aussi le type £-ógax-o-v« *-djk-). Il remarque aussi que Pindare utilise τέ-τμη-μαι, non pas τέ-τμᾶ-μαι, ce qui confirme que la laryngale était >,. Il explique les formes les plus récentes, comme
ἐτμάἄθην (dorien d' Archimede), par une action analogique:
d’après le rapport χμᾶ-τός: ἔ-καμ-Ον, on a pu créer τμᾶ-τός (etc.) face
à E-rap-ov. Le vocalisme à de τμήγω « τμἄγω (forme dorienne attestée chez Theocrite) s'explique si l'on voit dans Tu&y- "couper, fendre, séparer" le croisement de Tun- "couper" avec
2 ἅγ- "briser" de
ἄγνυμι, voir aussi s.v. ῥαίω. τέρας: Chantraine parle ici du nom Τειρεσίας (et représentant l’allongement métrique de €), qui se rapporte à τέρας « *x"épac “signe envoyé par les dieux", avec son doublet τερε(σ)-. Ruijgh 1980a, 92 la forme crétoise".
83
ajoute le mycénien ge-ra-si-ja, datif d'un nom désignant un dieu ou un fonctionnaire religieux, qui peut s'expliquer comme K”epaolag “celui qui s’occupe de signes”. τέρμα: Jones 1979, 324 préférerait que la partie étymologique commence par le rapport le plus proche (avec lat. termen) et non par des
liens qui ne sont pas très nets (Chantraine: "Tous ces mots peuvent être issus de la racine de Telpw”).
τέσσαρες: Lupas 1983, 153 remarque que Chantraine ne cite pas le lat. tessera, pour la langue latine, "carré", [On doit attesté, mais une
lequel Ernout-Meillet, Dictionnaire étymologique de écrivent qu'il a l'air d'être abrégé de τεσσεράγωνος signaler que le mot τεσσεράγωνος n'est pas un mot forme restituée?!],
τετραίνω: Ruijgh 1980a, 92 n'est pas d'accord avec Chantraine qui
part de *trea,- pour rendre compte de réronuat, τρητός, τρῆμα etc. Il préfère partir de *tero,-, racine qu'on retrouve dans τέρετρον "foret", la forme homérique τρητός s'expliquant directement à partir du degré zéro *tro,-, de même que τέ-τρη-μαι (loi de Beekes). Les autres formes comme τρῆ-μα, fut. τρή-σω peuvent s'expliquer par l'analogie (: uvñ-
μα, μνή-σω = τέ-τρη-μαι: μέ-μνη-μαι, μνή-σω « uvá-oo comporte la racine *mneo,-).
τεύχω: Lupas 1983, 153 nous informe que le composé παντευχία n'est pas attesté pour la premiere fois chez Euripide, mais déjà chez Eschyle, Sept. 31).
tépoü: Ruijgh 1980a, 92 ajoute la forme mycénienne te-qi-ri-jo-ne, datif d'un anthroponyme, qui peut s’expliquer comme
Θεχ
ρ-ίων
(dérivé de *0cx" -ρός, voir Ruijgh 1967, 192). Cette interprétation va bien avec l'hypothése de Leumann, d’après laquelle répoû “cendre” est issu d'un ancien adjectif τεφ-ρό-ς (plus tard “couleur de cendre")
comportant la racine *dheg”h- “brûler” (cf. lat. foveö). τέχνη: voir τέκτων. τηνίκα: Szemerényi
1981, 115 renvoie à Szemerényi, Studia P.
Meriggi, 1980, 621. τιάρᾶ: Szemerényi 1981, 115 renvoie à Eilers 1978, 15722. HOLD, s.v. tessera: “perh. abbrev. of gr. "τεσσεράγωνος = τετράγωνος". 92Eilers croit que le mot τιάρᾶ a, peut-être, un rapport avec iran. &akrá-, m. pers. &arx "Rad(scheibe)". Comme le nom Ösa-famä > Τισσαφέρνης montre, un &- peut donner τι- en grec. Alors, une forme *&ära- peut être à la base du
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τίγρις: Selon Szemerényi 1981, 115 le nom du fleuve Tigris n’est pas l'iranien tigra- mais l’évolution iranienne (/ > r) d'un nom akkad.
(I)diqlat, cf. arab. Diglatum. vivo: voir τίω. τιτρώσκω: Monteil 1979, 167 n’est pas persuadé que τραῦμα soit le résultat d’un croisement entre τρῶμα et θραῦμα. À son avis, il faudrait aussi au moins mentionner l’explication laryngaliste de Marti-
net 1964, 225-226”.
tío: Monteil 1979, 167 récuse sans aucune hésitation tout apparentement réciproque entre les familles de τίνω et de τίω. Les racines
sont différentes et les sens irréductibles. Ruijgh 1980a, 92-93 croit qu'au lieu de reconstruire *k*eo,i- comme racine de τίω “honorer” il vaut mieux faire remonter le ı long à la séquence “i bref + laryngale”. Il reconstruit alors *k"jo,- > TI- comme degré zéro qu'on retrouve dans le parfait passif TE-TI-uaı et *k"eyo,comme degré plein, qu'on retrouve dans myc. ge-ja-me-no, participe
présent qui fonctionne comme titre d'une personne de statut religieux: le sens littéral de xŸey4uevos serait “honoré” (cf. l'emploi de reverend
comme titre religieux en anglais, voir Ruijgh 1967, 376^). La structure de la racine reconstruite est comparable à celle de *deyo,- > δέα-μαι. τόλμη: voir ταλάσσαι. τόπος: Risch 1984, 99 remarque la prudence de Chantraine d'écrire quelques mots sur l'influence réciproque entre le mot grec et le lat. locus. τορεῖν: Ruijgh 1980a, 93 est d'accord avec Chantraine qui rejette mot grec.
93Martinet 1964, 225-226 croit qu'on “fait généralement dériver le gr. τιτρώoxw et sa famille d'une base *i(e)róu, extension de la fréquente racine *ter au moyen de ce que nous pourrions appeler maintenant un suffixe en *-eA". On peut faire remonter la combinaison Tow-, dans les diverses formes grecques
où elle se trouve suivie d'une consonne, soit à *treA" soit au degré zéro ἜΒΑ" la forme phonétiquement régulière τρῶμα est fréquente hors de l'attique, mais la forme classique est τραῦμα que, dans le cadre de la théorie présente on doit expliquer comme un dérivé en -ua d'une variante * roa de la racine, extraite de formes dans lesquelles *treAV était suivi d'une voyelle". 94^Si on attribue à *x*éyauas une valeur non passive, on pourrait interpréter X" eyduevos comme "célébrant": chez Homère l'objet de τίω est souvent un dieu. Ou bien, χ"εγάμενος a la valeur passive de "révérend, honoré”, de sorte que ce titre serait comparable à celui de Σεβαστός".
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le rapport entre l’adjectif τορός “net, clair, perçant”, qualifiant la parole, et la racine de hitt. tar- “dire, annoncer" qu'a proposé Benveniste. Il renvoie à Roos, Miscellanea Tragica in honorem J. C. Kamer-
beek, 1976, 323-331 où l'auteur montre que le rapprochement de Benveniste est impossible et que τορός se rattache simplement à la racine
*ter2,- qui a fourni l'aoriste τορεῖν "percer". τραχύς: Lupas 1983, 153 croit qu'on peut ajouter à Chantraine que l'expression grecque ἡ τραχεῖα ἀρτηρία a donné naissance au nom de la trachée dans beaucoup de langues européennes modernes. τρέπω: Ruijgh 1980a, 93 ajoute aux mots mycéniens mentionnés
par Chantraine le datif to-qi-de topx" (δ-ει de rogx”(c, qui désigne un élément de décoration, peut-être la spirale (cf. lat. torqueó) et to-ro-qa tQox"á, qui figure dans des textes traitant d'huile. Ce dernier mot est interprété par lui-méme dans Ruijgh 1968, 705-708, comme un nom
d'action désignant le procédé d'aromatisation qui consiste à tourner (remuer) l'huile avec des substances aromatiques sans la faire bouillir
par opposition à zo-a £ohá “procédé qui consiste à faire bouillir. Τοϊτογένεια: Ruijgh 1980a, 93 n'est pas tout à fait satisfait de l'explication donnée par Chantraine qui rattache ce mot à τρίτος “troisième”, ce qui impliquerait un allongement métrique de I'.. Il préfère “considérer Τρῖτο-γένεια comme composé du méme type que
l'anthroponyme mycénien a;-pu-ke-ne-ja Alxv-yéveia litt. "celle qui est originaire du lieu Air”. En effet, Hésychius nous dit que Toíta (correction trés probable pour Τρίττα) est un vieux nom de Cnossos; on peut comparer le toponyme ti-ri-to Τρῖτος dans les tablettes de Cnossos. Or, on sait qu' Athéna remonte à la déesse palatiale minoenne, si bien qu'on pourrait la désigner comme "celle qui est originaire de Trita (z Cnossos)".
tvi: Ruijgh 1980a, 93 mentionne, à propos des adverbes pronominaux à vocalisme u du type τυΐ-δὲ “ici” (éolien), le mot u-de, trouvé récemment dans une tablette mycénienne de Thèbes (Of 38) qui peut être interprété comme vló “ici” (cf. ὧδε “ici”).
95Ruijgh conclut en admettant que son interprétation est satisfaisante du point de vue morphologique mais pose des problémes du point de vue sémantique, de sorte qu'elle lui parait à la rigueur possible. "Apres tout, il est difficile d'établir avec certitude quelles différentes espèces de “mouvements circulaires" ont pu être exprimées par les différents thèmes verbaux signifiant "tourner”... dans le langage technique des Mycéniens".
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Y vınv: Ruijgh 1980a, 93 croit que le myc. we-je-we FeyfiFtc “vignes” s'explique aisément comme un dérivé en -εὕς de la racine
*wey- “tourner en rond". On peut comparer ici lat. vi-tis “vigne”, dérivé de la même racine. Si la glose d'Hésychius div: τὴν ἄμπελον provient du chypriote, la graphie Ó- peut représenter 7-, si bien qu'il s'agit de */ifiv, accusatif de *i-EUc (cf. Ζῆν. Ζεύς), forme qui ne se dis-
tingue de /ty-£Óc que par le degré zéro de la racine (cf. (A)ltvs jante"). Pour des détails supplémentaires voir Ruijgh 1968, 699701”. υἱός: Szemerényi 1981, 115 renvoie à Szemerényi 1977d, 11 sq ἃ
52 sq sur υἱός et vlwvés]. ὑμήν 1: Salvaneschi 1979, 193 s'occupe de la façon dont Chantraine traite les problémes que ce mot pose, surtout sur ses rapports
possibles avec ὑμήν 2 et ὕμνος. Il n'est pas clair que, dans ὑμήν 1 et ὑμήν 2, il s'agisse d'un cas d'homonymie ou de polysémie et, de plus, cette incertitude complique
le rapport supposé
avec
conformément à telle ou telle analyse, est à considérer renté à ὑμήν 1-2 ou à ὑμήν 1 ou a ὑμήν 2, ou, encore, pas le rapport avec ὑμήν, à ὑφαίνω. Chantraine discute lèmes, expose le pour et le contre de chaque solution et
ὕμνος, qui,
comme appasi on n'accepte tous ces probmontre sa pru-
96Ruijgh nous informe que le mot mycénien we-je-we est suivi d'un idéogramme représentant une espèce de plante et que la ligne precédente contient le mot wo-na-si, probablement Foivéo(oh “dans les vignoles". Ces faits rendent son explication plus probable malgré le fait qu'"il est vrai que dans le grec du premier millénaire, -εύς figure uniquement dans des dérivés de noms; ainsi des mots comme γονεύς sont bâtis sur des noms d'action (type γόνος, γονή) et ne se rattachent qu'indirectement au thème verbale".
97Szemerényi explique υἱός comme résultat de vlc, après dissimilation u-u > u-o. Il retrouve ici l'élément *sü- de l'ind. sünu-, av. hunu- etc. et reconstruit *su-yu-s pour le grec, forme qui est, aussi, à la base du tokh. B soy, A se, si les deux derniers termes ne sont pas empruntés au prákr. suye.
Voici comment il explique vicvóc: "If we recall that υἱός (from υἱύς) is an innovation which replaced ὕνυς from IE *sünus... we shall be tempted to trace vio vóc to υἱο-υνός "son's son", in which Üvuc was dissimilated to voc just as subsequently víc was so to υἱός. The transformation of -ov- to -wmay have occurred under the influence of formations (especially patronymics)
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dence en refusant de prendre position. Sur ce point on approuve son attitude qui est différente de celle de Frisk qui dit sans réserve que le mot ὑμήν 1 est identique à ὑμήν 2. Dernière discussion de tous ces problèmes dans M. Durante, Sulla preistoria della tradizione poetica
greca, II, 1976, 159-162 et 165-166 où l'auteur rapproche ὕμνος et ὑμήν 2 du skr. sumna- "inno" comme composés du préfixe *esu / su et de la racine *men- et rattache ὑμήν 1 à la racine indo-européenne *s( y)ü- qui donne aussi le skr. syüman- "legame" et le lat. suó “cucio”.
ὑμήν 2: voir ὑμήν 1. ὕμνος: voir ὑμήν 1. ünnvn: Szemerényi 1981, 115 ne voit pas dans ce mot un emprunt mais un composé *up(o) + ahná «* ps-nà, dérivé de *nas- "nose" (lat.
näsus, etc.). Formation parallèlle dans yazgulami bén "beard" « *bána-, *up-äh- « äh- "mouth" (lat. ds). bs: Salvaneschi 1979, 193 discute la façon dont Chantraine traite
les rapports possibles entre ὗς et σῦς. Le choix par Chantraine de la solution la plus simple est estimable, mais on attendrait quelques mots de plus sur l’hypothèse qui voit dans σῦς un emprunt possible à une
langue non déterminée. Sur ce point voir Devoto 1958, 6898,
95Devoto croit que les mots qui préservent le s- initial sont plutôt illyriens.
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o φαγεῖν: Risch 1984, 99 souligne la richesse d'informations que
Chantraine nous donne ici, quand il dit que le grec moderne φαγί "Nahrung" est un ancien infinitif substantivé (« φαγεῖν).
φάε: Ruijgh 1982, 203 remarque qu'à côté du thème II *bho,-enque l'on trouve dans gaívo il existe également un thème II *bha,-ew> püF- qui a fourni le dérivé *bho,-éw-os > q&(/)oc “lumière” (type
τάχος, voir s.v. @nul); le degré e du thème verbal se retrouve dans
l'anthroponyme
dae-víxnc (type Pepé-vixos) et dans pa(FJeot-
μβροτος “qui éclaire les mortels” (type E&Axeot-nenAog), puis dans des anthroponymes
composés
tels que
Ξενο-φῶν
« *-péFwv,
fém.
᾿Αριστο-φῶσα « *-páfFovoa qui comportent le participe du présent *péF-w (type Αὐτο-μέδων). L'aoriste thématique pé(F)-E “répandit la lumière”, attesté comme hapax chez Homère, comporte le degré zéro (< *bha,-w-e). Comme ce thème d'aoriste est devenu homophone du thème de présent attesté dans le type Ξενο-φῶν, les deux formes ont
disparu dés l'époque archaique. Il croit que c'est comme degré zéro que φαΐ: / qav- se retrouve dans les verbes dérivés πι-φαύ-σχω “faire luire, expliquer" (type δι-δά-σκω « *-dps-;), pa(f)-£0c “briller” (type τελέθ-ω “devenir” « *k"]Jo,-edh-) et φαείνω “briller, éclairer" « *á/Ev-yw, présents préférés sans doute à (^) à cause de l'ambiguité de cette forme. À la rigueur, on pourrait voir dans *bho,-w-en- une espèce de contamination entre *bho,-ew- et *bha,-en-. Quoi qu'il en soit, le doublet qá(/)o / Qá()e(vo a probablement servi d'amorce aux doub-
lets ἐρέζξχυ / épe(F)e(vo "demander" et ἀλέζξγομαι / ἀλε(ξ)είνω
"éviter, fuir". Chantraine explique les anthroponymes féminins du type Εὐρυ-
qátooa (> -φᾶσσαλ) en admettant que -φάεσσα a été substitué en -φάασοα « *-péf-at-ya < *-pt-y9,, féminin du participe "-φά:ο-ντ-.
Ruijgh 1982, 203-204 croit que l'existence d'un participe féminin en
*-pt-y9, au lieu de *-o-nt-yo, est trés douteuse dans la flexion thématique; en outre, la substitution de -φάεσσα à -φάασσα s'expliquerait mal. Il propose, alors, une autre solution pour le problème posé par -φάεσσα: “Il importe d'observer qu'il s'agit d'anthroponymes mythologiques, utilisés en principe dans la poésie dactylique postérieure à Homère, d’où ils ont pénétré dans la prose mythographique de
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l'époque hellénistique. Cela invite à y voir le féminin en -e00a d'un adjectif en -εἰς (suffixe -Evr-), donc une formation qui, dès Homère, appartient exclusivement au langage poétique: type 'Poóó-ecoa, nom d'une nymphe, qui répond à l'adjectif homérique ῥοδόεις "pourvu de roses"; noter que l'absence de la contraction 0€ > Οὐ accuse l'origine poétique du nom. Or, le célèbre fragment d’Archiloque fourni récemment par un papyrus de Cologne présente la forme [τηλ]εθάεσσι, dat. plur. de τηλεθάεις, adjectif dérivé du verbe poétique τηλεθάω “fleurir”. Il faut conclure que les poètes postérieurs à Homère se permettaient, dans le cadre du langage poétique artificiel, de créer des adjectifs déverbatifs en -εἰς à côté de la formation originellement dénominative. Noter qu'on trouve dans la poésie postérieure à Homère des adjectifs tels que τελέεις (Hom. τελήεις) et ἠχέεις (Hom. ἠχήεις), originéllement dénominatifs (: τέλος, fy), qui pouvaient être réinterprétés comme déverbatifs (: τελέω, ἠχέω). Dans ces conditions, la création du nom artificiel Εὐρυ-φάεσσα d’après le verbe poétique φάω “luire” s'explique facilement". Voir encore φημί. φαίδιμος: Ruijgh 1982, 204 n'est pas d'accord avec Chantraine qui explique le thème φαιδ- à partir du degré zéro *g"ho-i-d-. Une telle
forme eût dû aboutir à t quó- comme l'a prouvé Peters 1980, 125%, alors Ruijgh préfère partir du degré e *g"ho;eyd-, thème du type CCeCC-, dont la seconde consonne est une laryngale (cf. des thèmes comme
*bho;ew-, s.v. φάε). Il admet que devant le suffixe -r-6- on
attendrait plutôt le degré zéro du thème, comme dans le cas de λυγ-οός à côté de λευγ-αλέος, mais comme les lois phonétiques du grec préhistorique ont fait coincider le plus souvent le degré e et le degré zéro du type Co;eC(C)-, par exemple dans *dha,egh- > tax- et *dha,gh- > ta X-, l'absence d'alternance a pu s'étendre aux autres thèmes grecs comportant a bref au degré plein. paivo: voir φημί. Φαῖστος: Ruijgh 1982, 204 remarque que Chantraine présente le toponyme crétois comme propérispomène. En réalité il est oxyton (Φαιστός), comme la plupart de toponymes préhelléniques en -στο- (p. ex. Γεραιστός). Il existe chez Homère un anthroponyme Dalotos dont l'accent s'explique par l'accentuation récessive des anthroponymes 99^Idg. *HiC- ist regelmäßig durch urgriech. iC- und idg. *H,uC- regelmäßig durch urgriech. EuC- vertreten”.
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(comparer Ξάνθος: ξανθός “blond”). géxtov 2: Ruijgh 1982, 204 ajoute à côté de pa-ko-to “espèce de récipient” (duel, déjà cité par Chantraine) le dérivé myc. pa-ke-te-ja
que l’on peut interpréter comme φάκχτειαι “ouvrières qui s'occupent de cuves” (peut-être pour laver des tissus). Quant à l’étymologie du terme, il n’est pas d'accord avec Chantraine qui pense à un ancien adjectif verbal du thème se trouvant à la base de παχ-ὕ-ς < "φαχ-ύ-ς “épais, gros”, car les adjectifs verbaux substantivés en -τό- (p. ex. βο-τόν “ce qu'on peut faire paître, bête d'un troupeau”) conservent normalement l'accentuation oxytone. Il préfère y voir un emprunt préhellénique, car beaucoup de noms de récipients sont préhelléniques et la structure phonologique du mot rapelle le toponyme crétois Λύκτος. φάλαγξ: Ruijgh 1982, 204 préfère expliquer *palay- (la nasale de φάλαγγ- “pièce de bois cylindrique” est considerée comme secondaire) à partir de *bh]o,eg- ou *bh]o,og- au lieu de *bh^l-2,-g- que Chan-
traine propose. Voir Waanders 1974, 3100,
φάλκη: Ruijgh 1982, 204-205 propose de retrouver ce nom dans le toponyme mycénien *56-ko-we étant donné que la valeur du syllabo-
gramme *56 est probablement pha. On peut alors lire Φαλχ-ώξῃς, litt. "aux oreilles de chauve-souris" et le comparer avec des toponymes tels
que Ὦτα ὄνου, litt. “oreilles d'áne". φάτνη: Casevitz 1980, 335 ajoute dans l'étymologie une référence à Lejeune 1972, 59 sur les doublets φάτνη πάθνη9, φέβομαι:
Szemerényi
1981, 115 ajoute que la voyelle brève se
trouve aussi dans le véd. bhaj- “sich wohin begeben", ind. mod. bhaJ"flee", germ. *bakya- (« *bak"ya-) "stream" (all. Bach, etc.), voir Sze-
merényi 1977c, 382102,
100Waanders mentionne les deux opinions différentes de Chantraine et de Beekes. Chantraine explique un cas comme κάματος « *k’ma,tos tandis que Beekes croit que dans ce cas-là la séquence VRV provient de * Ro , avec une . voyelle réduite indo-européenne qui est colorée par la laryngale qui suit le R. 10Ï«Au premier millénaire, divers traitements phonétiques supposent encore une prononciation non spirante ph, th, kh, notamment les dissimilations, assimilations et métathèses d’“aspirations” de caractère récent, révélées par des
hies accidentelles comme... πάθνη pour φάτνη)". ci Szemerényi, en parlant de la racine *bheg"- que l'on retrouve dans φέβομαι et les autres formes mentionnées, l'explique comme une “Variante von
*bheug- (vgl. lat. fugio, gr. φεύγω, ind. bhujman-
"Zuflucht", bhujyu-
“Gazelle”) aus *bhweg- durch Assimilation oder durch Umstellung".
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φέρβω: Casevitz 1980, 335 mentionne l'anthroponyme mycénien ra-wo-po-qo qui peut valoir Λαξοφορβός: voir Baumbach Glotta 49,
1971, 185 et Ventris-Chadwick, Documents?, 579.
φέρω: Jones 1981, 307 remarque que Chantraine accepte, avec moins de réserve que Frisk, l'interprétation du type φέρτε comme une forme athématique.
Casevitz 1980, 336 corrige une faute d'impression: p. 1189B, 1. 25, lire “substantif”. Lupas 1983, 153 ajoute qu'à côté des noms grecs à premier élément
Φερε- on peut ajouter la forme macédonienne Βερενίκη. Risch 1984, 97 croit qu'on pourrait mentionner ici le mot myc. pore-na qui reste obscure.
φεύγω: Casevitz 1980, 335 ajoute (à Chantraine, p. 1192, sous B. 1.) deux autres composés: φυγαδοθήρας et φυγαδοδαίμων. Casevitz 1980, 336 corrige une faute d'impression: p. 1193B, 1. 1, lire "Gr.". Selon Szemerényi 1981, 115 le parfait hérité et ancien ne peut pas être *ztépvya, comme dit Chantraine p. 1191, mais "πέφουγα (transformé plus tard en πέφευγα), tandis que dans le participe on attend le degré zéro πεφυγξώς. Quant à l'explication du v. sl. b&g- « bhw-eg-
qu'a donnée Vaillant, Szemerényi ajoute aussi qu'elle n'est pas différente de celle de φέβομαι, voir s.v. Ruijgh 1982, 205 croit aussi que le parfait hérité n'a pas pu étre "πέφυγα, comme dit Chantraine, mais *ztépovya (comparable à la forme homérique ἐλήλουθα), voir encore Ruijgh 1971a, 190103, qj: Ruijgh 1982, 205 n'est pas d'accord avec Chantraine qui explique l'homérique φή “comme” comme l'ancien instrumental d'un démonstratif *bhe/o- parce que le grec ne présente guère de trace de ce démonstratif. Il préfère l'autre solution qui voit dans φή un ancien impératif de φημί "dire" et compare la locution française vous diriez ou on dirait qui exprime la ressemblance. Le vieil impératif φή « “qd < *bhéo, est du méme type que lat. std « *steo, et fer < *bher. Il note aussi
le maintien de l'oxytonaison qui se retrouve dans φῇς “tu dis", forme substituée à * prj-c, face à l'accentuation récessive qui a atteint presque toutes les formes du verbe fini grec (“στή remplacé par στῆ, etc.).
1034,je degré o a pu disparaître à cause d'actions analogiques. Ainsi, on trouve déjà chez Homère ev au lieu de ov dans xéxev6a, τέτευχα, népevya".
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φημί: Monteil 1981, 127-128 préférerait un exposé d’ensemble, un et cohérent, des directions morphologiques et sémantiques développées par la racine qu’on trouve d’une part dans φημί et d’autre part dans φάε, φάος, et palvw. Il ajoute aussi qu'il ne croit pas trop à une racine *abh-, sufixée tantôt par -e9, (*obh-e2,) tantôt par -en (*abh-en-), tout
comme il ne pense guère que βαίνω et ἔβην illustrent, à partir d’une
même racine og"-, deux suffixations différentes *og"-eo, et og"-em-. Selon lui, l'exemple de ἦεν « *e-2,s-ent montre que le prétérit de ces
racines à initiale laryngale devrait en grec présenter un "augment long".
Ruijgh 1982, 202-203 est d'accord avec Chantraine qui part de la racine indo-européenne *bhe>,- qui signifie tant “briller, éclairer" que "déclarer, dire", rapport sémantique comparable avec celui entre lat. clarus “brillant, clair" et décláró “déclarer”. Mais il ne pense pas qu'on peut admettre que *bheo,- et *bhen- (racine que Chantraine retrouve
dans v. ind. bhánati "parler") pourraient être issus de *obh-eo,- et *obh-en-, thèmes II dérivés d'une racine primitive *aebh-, tout comme *g"em- (dans Balvw “marcher, aller" « *g" m-yó, v. ind. gámati “aller") et *g"eo,- (dans l'aor. ἔ-βη « ἔ-βᾶ, v. ind. d-g4-r) seraient issus de * og"-em- et *og"-eo,-, thèmes II dérivés de *oeg"-. Selon Ruijgh, la laryngale initiale supposée eût dû aboutir devant consonne à une voyelle bréve dans l'évolution préhistorique du grec, comme l'a montré Beekes 1969, 73-74 (voyelle "prothétique" du grec! 9^). Comme l'on trouve, parallèlement au doublet *g”em- / *g”es,- “marcher”, le doublet *drem- / *drea,- “courir” (cf. ópóu-oc "course"; aor. ἀπ-ἔ-δρᾶ “il s'enfuit"), il préfère penser à une explication analogique ou à un croisement pour rendre compte de *g"em- / *g”ea,-. D'après lui l'existence méme d'une racine *bhen- est assez incertaine: v. ind. bhan- peut être issu du thème II *bho,-en- qui en grec a abouti à pav-. Quant à
gaívo « *pav-yw “briller, éclairer, montrer", il préfère “partir de
*bho,-en- > φᾶν- que de *bheo,-n- (> *päv-), comme le fait Chantraine: le futur et l'aoriste sigmatique comportant originellement le 1044, this prothetic vowel forme a fixed clement of the root (and therefore the Stem), and the fact that it corresponds exactly to a prothetic vowel in Armenian, calls for the conclusion that a separate phoneme of the basic language is reproduced here. The strict opposition of the three timbres in Greek suggests three different phonemes. The identification of these three phonemes with the three laryngeals... is practically inevitable".
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degré e du thème verbal (type χτεν-έω, "ἔ-κτεν-σα > ἔχτεινα), on est amené à faire remonter l'élément päv- de päv-Ew, *E-pav-0a > *Epäva > ἔφηνα à *bho,-en-. Bien entendu, l'élément päv- de l'aoriste ἐ-φάν-η “il se montra” remonte au degré zéro *bha,-n- (type &-uly-m. ueiy-); il se retrouve dans les adjectifs composés du type τηλεφανής (cf. πρωτο-πᾶγής: πᾶγ- > πηγ-), de même dans φαν-ερός “visible, manifeste" (type τραφ-ερός « *dhrbh-: τρεφ-}". Quant aux thémes II oà là seconde consonne de CC-eC- est une laryngale, comparer τάχος: ταχύς, s.v. ταχύς). Casevitz 1980, 336 corrige une faute d'impression: p. 1195, titre courant, lire “nul”.
φθάνω: voir φθείρω. φθείρω: Ruijgh 1982, 208 ne croit pas que le groupe initial φθ-
(dans φθείρω, φθάνω, φθίνω) continue un ancien *g*"h-, car l'existence en indo-européen d'une série d'occlusives labiovélaires à explosion sifflante, qui en vieil indien auraient abouti à ks-, est trés douteuse.
Il préfère expliquer φθ- à partir de *dhg"h- par une métathèse du point d’articulation dans le groupe “dentale + dorsale" (cf. *ri-rx-w > τίκτω); en vieil indien la dentale est devenue sifflante après la métathèse. Casevitz 1980, 335, à propos du composé φθερσίβροτος, remarque que “ce composé apparaît dans un oracle cité par Pausanias 3, 8, 9 (cf.
Parke-Wormell, I, n° 112; II, p. 207). C'est le même oracle que fait connaître Plutarque, avec quelques variantes: φθερσίμβροτος (mss. N et S dans Agés. 3, 7), qOlo(ufpotoc (ms. L dans Agés. ibid.; voir Homère, deux ex.), φθῖσίβ- (De Pyth. orac. 399B) ou encore φθεισίβ(Lys. 22, 11) cf. [P. Chantraine] s.v. φθίνω, p. 1200. φθερσίβ- et φθευσίβ- sont donc des doublets". φθίνω: voir φθείρω. [φθύζω]: Casevitz 1980, 335, après indication de J. Taillardat, insere l'article φθύζξω, "seulement dans ἐπι-φθύξω, v. πτύω). «φι(ν): Ruijgh 1982, 205 ne croit pas que cette désinence de l'instrumental soit indifférente au nombre parce qu’“il n'y a aucun texte mycénien où l'interprétation de -φὶ comme désinence du singulier s'impose. Même pour */T-pl “avec force" (emploi adverbial attesté dans les anthroponymes tels que wi-pi-no-o Ftœl-vohos) la valeur d'un pluriel original est bien possible (voir Jucquois-Devlamminck 1977,
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99-100). Il faut conclure qu'en mycénien, -φι est simplement la désinence de l'instr. plur. comme
-bhif l'est en vieil indien. Si dans le
langage artificiel de l'épopée, en revanche, -qt s'emploie souvent au singulier, c'est qu'aprés l'époque mycénienne, l'instrumental avait été
supplanté par le datif dans le langage courant contemporain des aedes. Comme (/)lqx (accentuation lesbienne), forme conservée dans des formules telles que ἶφι χταμένοιο, pouvait être réinterprété comme dat.-
instr. singulier de ἴς, les aèdes ont pu créer βίηφι "avec violence" à côté du dat. sing. βίῃ. Si toutes les formes homériques en -ἤτ-φι ex-
priment le singulier, c'est à cause de la commodité métrique: -npı était utile comme doublet de -7 en conséquence de sa structure métrique dif-
férente, non pas comme doublet de dat. plur. -poı (Ruijgh 1979, 81105).
Il faut conclure que l'indifférence au nombre de -pı chez Homère n'est pas héritée de l'indo-européen commun". Ruijgh est d'accord avec Chantraine qui voit dans *-bhi le degré zéro de *-bhei (cf. lat. ti-bei > tibi). Il renvoie à Ruijgh 1980b, 197 pour l'explication du degré zéro *-bhi portant l'accent après le degré zéro du thème (type v. ind. rugbhíp)! . Il croit aussi qu'il est tentant de penser à un ancien adverbe *bhei / *bhi “près” qui pourrait également être l’ancêtre de la préposition germanique bï/ bi “près de”, bien qu’on donne généralement des étymologies différentes pour cette préposition. Il n'est pas d'accord avec Chantraine qui retrouve *-bhei dans la forme mycénienne pe-i en l'interprétant comme oget-hi. Selon lui, la graphie représente σφεις, dat.-instr. plur. du thème pronominal σφε-,
créé sur le modèle de τοῖς (thème pronominal ro-) et qui survit en arcadien; pour des informations supplémentaires voir Ruijgh 1967, 91 et Ruijgh 1979, 80-82. φίλος: Szemerényi 1981, 115 n'est pas satisfait de l'explication que Chantraine donne au mot φιλοττάριον comme un croisement de 105 “ἢ n'est pas étonnant que les formes de la premiere déclinaison en -n-q s'emploient surtout au singulier: -nqt était utile comme variante métrique de -n (dat. sing.), tandis qu'il avait la même structure métrique que -pot (dat. plur.)”.
106 « . on pourrait également expliquer le degré zéro des morphémes casuels *.su (loc. plur.) et *-bhi ou *bhis (instr. plur.), qui, en portant l'accent, étaient précédés du degré zéro du thème nominal (type qui survit dans φρα-σί < *bhrg-sf). En effet, on peut supposer que dans la phase "préflexionelle" admise
par Benveniste, *-séu et *-bhéi fonctionnaient comme des suffixes adverbiaux; noter que le grec connaît encore les composés du type ὀρεσί-τροφος et Ἶφι-
δάμᾶς". 95
φίλος et de νηττάριον “mon petit canard chéri” parce qu’elle ignore le fait que νηττάριον est adressé à une femme tandis que φιλοττάριον l’est à un homme. Il donne sa solution dans Szemerényi 1974b, 6-7107,
et il renvoie à Hamp, Chicago Linguistic Society, Parasession 16, 1980, 150 sur l'étymologie de φίλος. Ruijgh 1982, 205-206 n'est pas d'accord avec l'interprétation que
Chantraine donne au myc. pi-ro-ka-te Φιλο-κάρτης = -κράτης pour deux raisons, d'abord parce qu'on attendrait plutôt -χροτ- (ou -x0pt-) « *-krt- et aprés parce que les dérivés en -£0- comportaient originellement le degré e de la racine, si bien qu'on attendrait Φιλο-χρέτης ou -xéorns (cf. éolien κρέτος, anthroponymes arcado-chypriotes en
-κρέτης). Ruijgh préfère interpréter pi-ro-ka-te comme dAo-yáOngc (cf. Ἐπι-γήθης). Il suit Chantraine qui reconnaît le thème φιλ- (φίλτερος, etc.) comme doublet ancien de φίλο- car on trouve l'aoriste ἐ-
plÂd-unv (du verbe dérivé "φίλ-γο-μαι non seulement chez Homère mais depuis le mycénien (anthroponyme pi-ra-me-no Φίλαμενός, issu du participe). Il ajoute que la forme qÀ- pouvait être identifiée avec le premier membre antévocalique des composés tels que φιλ-ήρετμος,
Φίλ-ιππος. C'est ainsi qu'on arrive à la possibilité de l'interprétation de pi-ke-te-i, datif d'un anthroponyme, comme forme fléchie de Φιλκέρτης. Il note aussi que le superlatif g{A-1070$ (du type "κάλ-ιστος,
forme remplacée par κάλλιστος) est peut-être à la base de l'anthro-
ponyme pi-ri-ta-wo Φιλιστάξων. Ruijgh 1982, 206, en parlant de l'étymologie de φίλος, propose avec beaucoup d'hésitation "d'y voir un dérivé de l'adverbe *bhei / bhi "prés" (voir plus haut s.v. -φι): *bhi-l-ó-s. En effet, “φίλος à X" veut dire "intimement lié à X": φίλος se dit de personnes (membres de la
famille, domestiques, amis) et de choses (parties du corps, âme, vétements, maison, patrie, etc.) qu'on a normalement pres de soi. Le grec postérieur à Homère fournit un parallèle sémantique: οἰκεῖος, adjectif
dérivé de οἶκος “maison” signifie “appartenant à la maison, propre, membre de la famille, ami intime". Il est tentant d'admettre un rapport comparable entre lat. proprius "propre", mot d'étymologie incertaine,
107^... the correct segmentation is φιλ-οττάριον [aÿAnté], in which órrápuov is the hitherto unrecognized diminutive of Attic Órra, and φίλ᾽ is the masculine vocative agreeing with it". Le sens que Szemerényi attribue à cette phrase est “you flute-player there, my sweet tune-maker, my darling flutist, player of tunes full of augury”.
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et l'adverbe prope "prés". Il est vrai que l’accentuation récessive pose un probléme, mais celui-ci se résout en admettant que l'accentuation
récessive qui marquait le vocatif à date ancienne (φέλε: *qxAóc, comme πάτερ: πατήρ) s'est étendue à toutes les formes: dans la conversation banale du grec préhistorique, des expressions vocatives telles que φίλε κασίγνητε “mon cher frère” (attesté chez Homère) ont dû être très fréquentes".
Casevitz 1980, 335 ajoute dans la liste des composés les adjectifs φιλησίμολπος et φιλησιστέφανος. Il ajoute aussi (Chantraine, p. 1206, 1. 8) le simple φίλησις, nom d'action. «ttv: Monteil 1981, 128 remarque que si l'on accepte l'explication
de Curtius d'un *gürv dissimilé, on renonce à un rapport direct avec le lat. filius. Selon lui, -F doit s'expliquer dans φῖτυ et filius d'une façon
unique, exposée par Benveniste 1935, 168108. φλέγω: Poultney 1981, 240 ajoute dans la liste des dérivés bâtis sur φλέγ- le nom propre Φλεγύας, connu aussi par Virg. En. 6. 618-620, dans la liste des grands coupables punis dans le Tartare. S. Eitrem, R-
E. 20], 1941, 268R suppose un rapport ancien entre l’ethnique Φλέγυες, déjà mentionné par Chantraine, et l'incendie du temple de Delphes qu'ils ont provoqué.
φλοῖσβος: Casevitz 1980, 335 n'est pas convaincu de l'explication de la sifflante à partir d'un ancien 6 (-ôu->-ou-): "φλοιδμός n'existe pas, à la différence de ὀδμή (avec ὁσμῆ), de ἴδμεν (avec ἴσμεν), etc. Tl se demande si on peut poser *gAo:ou6ç (*bhl-oi-). φλύδρος: Szemerényi 1981, 115 renvoie à Szemerényi 1967, 74, n.
108, sur l'existence de -vä- et non -un-!®. φοῖνιξ 1: Poultney 1981, 240 cite les différentes opinions de Frisk et de Chantraine sur les rapports entre les φοῖνιξ divers. Le problème tient à la signification première du mot φοῖνιξ couleur ou ethnique:
108Benveniste, pour expliquer les formes skr. pitáb et gr. πῖνον ἃ long, part de la racine *péo,- "boire" avec suffixe *-y- / *-ei-. Le thème I *péo,-y- +1 + o donne *p2?-i-t-o- lequel s'assimile en *pi-i-t-6- > skr. pftáb; de même *“pæ#-i-n0- > *pi-i-n-o- > gr. πῖνον. 109« we must regard -vr- as the regular form while -wä- is the exception. But
the only real exceptions are gua and φλυᾶρέω, and only the latter has -υᾶin non-final position... For φλυᾶρέω, whose etymon is so far unknown, the possibility should be noted that it is dissimilated from "φρυᾶρέω, in which case -Qud- shows the same change from -pun- as -004- from -gon-”.
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son emploi comme couleur est-il à attribuer à la pourpre fabriquée par les Phéniciens ou son origine est-elle différente? Chantraine favorise l'idée que les Phéniciens ont été designés comme “les peaux rouges" et insiste que la première signification de φοῖνιξ 1 est “fauve” et qu'il s’agit d'un thème en -Ix- de l'adjectif goivos “rouge”. Szemerényi 1981, 115 croit qu'on ne peut pas ignorer l’interpré-
tation donnée par Astour 1965, 348-349110, ^ oiv 2: Szemerényi 1981, 115 renvoie à P. Arnould, Étude sur l'origine du nom "phénicien". Kratzsch 1982, 136 signale que Chantraine ne mentionne pas l'emploi du mot comme “Kanaan” qui pourrait restituer le lien entre Φοῖνιξ “Phöniker” et φοῖνιξ “Purpur”. Voir aussi φοῖνιξ 1. φοῖνιξ 3: Poultney 1981, 240 remarque que sur ce mot “palmierdattier" les deux auteurs, Frisk et Chantraine, conviennent de ce qu'il faut partir de l'ethnique Φοῖνιξ à cause de l'origine proche-orientale de l'arbre. φοῖνιξ 4: Poultney 1981, 240 note que Frisk présente également les deux solutions, celle qui repose sur l’hypothèse que les bras du φοῖνιξ étaient faits de palmier et celle qui l'interpréte comme “instrument phénicien", mais Chantraine penche pour la deuxième. φοῖνιξ 5: Poultney 1981, 240 note que Chantraine montre beaucoup de scepticisme en parlant de son origine égyptienne tandis que Frisk l'accepte sans grande difficulté. φοιτάω: Ruijgh 1982, 206, en parlant de l'anthroponyme mycénien a-pi-qo-i-ta ᾿Αμφι-χ" οἰτᾶς dont on trouve aussi une graphie plus régulière a-pi-qo-ta, ajoute l'adjectif composé a-pi-qo-to qui se dit 110A stour signale que le myc. po-ni-ka ne nous permet pas de considérer le mot comme un dérivé de φοινός « *g"hon- car on attendrait plutôt une labiovélaire. La seule solution est d'y voir un emprunt sémitique. Voici comment il la présente: “If, then, phoinix can no longer be considered a Greek word, its source must be sought, most probably, among the very people who were famous as crimson and purple dyers and whom the Greeks called Phoinikes. Now Hebrew puwwä, Arabic fuwwa, is the name of Rubia tinctorum L., or dyer's madder, a herbaceous plant at home in Syria, Palestine, and Egypt, one of the most common sources of red dye and imitation purple in antiquity. Pwt appears as early as Ugarit in a context that firmly establishes its meaning as "madder-dyed textile". A Hebrew clan of Galilee... bore the name of Puwwä,
or Pá'&... The gentilic of Puwwäis Püni... This form Püni... provides us with the prototype of the Greek phoin-ix...".
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d'une table et qui peut être interprété comme ἀμφί-χ᾽" οἰτος si l'on admet le nom *x"oiroc comme dérivé d'une racine *g"hey- “aller et venir" (cf. κοῖ-τος: κεῖ-μαι). Il part d'un sens "allée, chemin" qui peut
évoluer vers “pièce qui a la forme d'un chemin, bande" (cf. néerl. baan “chemin, bande"). Il s'agirait donc d'une table pourvue d'un rebord de deux côtés. φορΐνη: Casevitz 1980, 336 corrige une faute d'impression: ΕἾ. 1. 7, lire “*ghwër-”. φόρμιγξ: Lupag 1983, 153 renvoie à J. Chailley, Contribution à
une lexicographie musicale de la Gréce antique, RPh 51, 1977, 200201, sur les différences entre φόρμιγξ et κίθαρις. φράτηρ: Szemerényi 1981, 115 renvoie à Szemerényi 1977b, 388389 et 1977d, 22-28, sur l'étymologie et les mots apparentés! 11, φρέδρ: Risch 1984, 99 loue le fait que Chantraine mentionne la
survivance dans quelques dialectes grecs modernes des formes comme poéas, poids « φρέαρ quoique le mot courant pour "puits" en grec moderne soit πηγάδι. φρήν: Casevitz 1980, 336 préférerait que les composés en qoev(o)(Chantraine, p. 1227) soient classés selon la fonction syntaxique des termes. φοουρός: Monteil 1981, 128 hésite “à reconnaitre dans φρουρός une forme composée à second terme sor- (cf. οὖρος "gardien" « *sorwo- = av. -haurva-)". Il incline à ne point disjoindre poovoóc et φρουρά, dont le rapport avec *Fopdw lui parait s'imposer et relève d'une base *(s)wor-à-.
φύομαι: Ruijgh 1982, 206-207 discute l'opinion de Chantraine qui croit que l'aoriste ἔ-φῦ (v. ind. d-bhü-t) est de date indo-européenne. Il pense que l'on attendrait à cette date plutôt le degré e (*bhéwo,-t, etc.) au singulier et le degré zéro (*bhua,-té, etc.) au pluriel et duel (comme
p. ex. dans le duel homérique βά-την « *g”>,- face au singulier βῆ « Ba « *g"eo,-t). Il conclut alors que le grec a étendu le vocalisme du !HlDans ces deux articles, Szemerényi analyse l'indo-européen *bhrätär comme *bhr-ätär en retrouvant le premier élément dans Ó(-qo-oc (rac. *bher-) et le deuxième *ätär “fire” dans lat. äter "black" « "burnt". Voici comment il ex-
plique l’évolution sémantique (1977d, 25-26): "*bhrátér... denoted a person who tended the fire, looked after it, and no doubt procured the fuel as well. This duty was delegated to the young male members of the family...".
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pluriel-duel (φῦ-τε « *bhuo,-te) au singulier (90) par l'influence de la flexion du type γνῶ « *gneo,-t: « γνῶτε *gg2,-te, où les changements phonétiques ont donné le méme résultat en ce qui concerne le vocalisme. Or, comme au niveau synchronique du grec ancien, φῦ-
fonctionnait comme degré plein (cf. πέ-φῦ-κα, ἔ-φῦ-σα, φύ-σο-μαι comme βέ-βη-κα, E-fn-oa, βή-σο-μαι), le grec a créé un nouveau degré zéro φῦ- (φῦ τός face à v. ind. bhü-td « *bhuo.-tó-, φῦ-τήρ etc.) sur le
modèle βᾶ-: Bà- voir Ruijgh 1976, 345112),
Casevitz 1980, 336 corrige (p. 1235, 1. 17) en "comme". φωλεός: Monteil 1981, 128 croit qu'une restitution *bhew-o- / bhü-
comme racine de φωλεός “caverne” n'est pas seulement peu plausible, comme l'écrit Chantraine, mais totalement indéfendable.
φωνή: Jones 1981, 307 remarque simplement que Chantraine n'accepte pas le rapprochement de φωνή à sl. *zvon-. Ruijgh 1982, 207 n'admet pas, comme Chantraine, que la combinaison *oa, de *bhoo.-neo, > φωνή "voix", dérivé de *bhea,- > pä-ul > φη-μί “dire”, soit assez rare. Il croit que cette combinaison a été trés
fréquente, mais que c'est le traitement *oo, > ὦ qui est rare face au traitement normal *oo, > & (voir Ruijgh 1971a, 190113). Selon lui, le
problème que pose ce traitement rare “a été résolu par F. Kortlandt, H,o and oH,, Lingua Posnaniensis 23, 1980, 127-128, d’après qui il faut distinguer plusieurs étapes: d'abord, l'opposition entre les trois
laryngales a été neutralisée par assimilation devant et aprés o, c'est-àdire que o, et 2, y ont abouti à >, en adoptant le trait “arrondi” de la voyelle o (donc *bhoo,-neo, > *bhoa;-ne>,, *pe-poo,g-e > *pe-poo9,g-e);
112,Je grec a pu créer les nouvelles alternances T/ Let 0/ ὕ sur le modèle de & / ἄ(« eo,, 09, / ὃ), devant consonne). Ainsi, le type Ópv0-ut / ÓpvÜ-uev où l'élément -v-D- s'est substitué à *-v-ev-, est analogique du type δάμνᾶ-μι / δάμνᾶ-μεν. On constate qu'ici le degré plein comportant Ürépond au degré e
de l'indo-européen tandis que le degré réduit comportant répond au degré zéro. C'est par cette voie que φῦ- dans ἔφῦμεν (originellement degré zéro...) a pu être réinterprété comme degré plein (cf. orä- dans Eotäuev > ἔστημεν), ce qui a amené la création de φῦ- comme degré réduit dans l'adjectif verbal φῦτός (cf. στἄ- dans otaróc; le vieil indien a conservé bhütd- « *bhwa,-t6-); de méme, θῦ- a fini par fonctionner comme degré plein (θύσω, ἔθυσα), ce qui a fait naître le degré réduit θῦ- (Ovróc, réOvuat)".
113% A près tout il faut donc conclure que l'absence du vocalisme o dans les parfaits des thèmes verbaux du type πᾶγ- « *pea,g- est la conséquence d'une loi
phonétique (*-poo,g- > -ztày- dans ztézá ya) plutôt que d'une action analogique".
100
puis, 2, a été restauré dans la plupart des morphèmes en question par l'analogie du degré e correspondant (donc restauration de *pe-poo,g-e d’après *pe9,g-); ensuite e et o ont abouti à a sous l'influence d'un o, contigu (assimilation: trais bas"), à o sous celle d'un 2, contigu (donc *pe-poa,g-e > *pe-pao,g-e); enfin, les laryngales ont disparu en allon-
geant une voyelle précédente tautosyllabique (*pe-pao,g-e > πέ-πᾶγ-ε,
*bhoo,-nas, > qxo-và). Si l'action analogique n'a pas atteint l'ancétre de φω-νή “voix”, c'est que la spécialisation sémantique du nom dérivé
a affaibli le rapport avec le verbe *bheo,- "prétendre, dire". Noter qu'elle a bien atteint l'ancétre de φή-μη < pä-uä "l'on dit, bruit qui court, réputation" (*bhoa,-mea,: type Aox-un)”.
101
X χαβίτια: Selon Szemerényi 1981, 115 le mot n’a rien à voir avec
γάβαθον, mais il est un emprunt à l'aram. HWT' (: bawitä) que nous connaissons maintenant par de nombreux documents parthes comme un idéogramme pour l'iranien xum “jar, jug", cf. P. Gignoux, Glossaire
des inscriptions pehlevies et parthes, London 1972, 53 sq. Le mot aram. a donné en grec un dérivé en -io-. χαίρω: Ruijgh 1982, 207 ajoute ici les composés εὐ-χερής “sociable, aisé”, δυσ-χερής “désagréable, pénible" qui comportent sans aucun doute le neutre "χέρος, dérivé de *gher- (racine de χαίρω "avoir plaisir, se réjouir") qui comporte le degré e de la racine. Les autres composés du type ἐπι-χαρής "agréable" sont plus récents et sont bâtis sur l’aoriste ἐ-χάρ-η-ν. Pour rendre compte de cette formation non attestée en mycénien il ne faut pas, selon Ruijgh, restituer un neutre "χάρος, comme le fait Chantraine, mais partir des composés possessifs tels que *ÓuFOo-yévnc “ayant sa naissance de Zeus" dont l’accentuation récessive s'est maintenue dans les anthroponymes du type
Διογένης. Ces composés ont pu être réinterprétés comme dérivés de l'expression verbale Διός γενέσθαι “être né de Zeus" (aoriste intransitif), ce qui a amené l'oxytonaison: διογενής. Sur ce modèle le grec a créé des adjectifs en -ἥς sur des aoristes intransitifs (thématiques ou en -n-): nous avons alors αἰνο-παθής (: παθεῖν), πρωτο-παγής (: παγῆ-
vat), adjectifs qui comportent le degré zéro de la racine verbale. χαίτη: Poultney 1981, 240 ajoute le composé dérivé βαθυ-χαιτήεις qui caractérise les Mèdes dans l’épitaphe d'Eschyle. χαλεπός: Casevitz 1980, 336 ajoute l'adverbe ἀχαλέπως. χαλκός: Selon Ruijgh 1982, 207-208 la forme -£yog du suffixe qui se trouve dans le dérivé χάλκ-ειος de χαλκός et sur laquelle Chantraine dit qu'elle se présente déjà en mycénien (instr. plur. fém. ka-ke-
ja-pi xaAxéyäqu) est la forme héritée. Ce suffixe est bien distinct du suffixe -εἰο- (adaptation d'un suffixe préhellénique?) qui est utilisé dans la formation d'adjectifs possessifs dérivés de noms de personne
(type pe-ri-qo-te-jo IIegux" o(retoc, dérivé de IIegux" οἰτᾶς; sur ce suffixe voir Ruijgh 1967, 233-238). Chez Homére, la forme normale 102
est χάλκ-εο-ς (accentuation récessive d’après les dérivés en -10-; l’attique maintient *-éo-c > -οὔς) tandis que des formes telles que xaÀκείῳ, xaÂxeln sont artificielles: elles ont été créées pour la commodité
métrique sur le modèle de doublets tels que ὠκέα / ὠκεῖα. Χάλυβες: Lupag 1983, 153 renvoie à S. Pigott, Iron, Cimmerians
and Aeschylus, Antiquity 38, 1964, 302 sur la localisation exacte de ce peuple.
χαμαί: Ruijgh 1982, 208 admet avec Chantraine un rapport entre χαμαί et χθών «τοδὶ il part de *dhgh- avec métathèse pour expliquer X0- (voir s.v. χθών). Dans la déclinaison de χθών cette métathèse se réalise devant voyelle, tandis que devant consonne le groupe perd la
dentale initiale: génitif *dhghm-és » *ghm-és » v. ind. jmáh (degré zéro du thème). On peut alors expliquer l'allomorphe χαμ- par le génitif *ghm.6s qui a dû aboutir en grec à *ghip-ós > *xau-6ç, la vocalisa-
tion de m en m étant probable car aucun mot grec ne commence par *xu-. Il est possible que l'ancien instrumental *xau-n ait fonctionné comme adverbe (“par terre") et ait fourni l’adjectif xaun-Adg “qui est à terre, bas". Le même allomorphe est aussi attesté dans l'adverbe χαμαί “à terre" qui s'explique comme ancien locatif et χαμᾶθεν “de dessus terre" qui s'explique comme dérivé en -θεν de "χαμᾶ. La valeur origi-
nelle de *yau& était sans doute collective (type φρᾶτρα "groupe de φράτερες" cf. all. Gelände: Land): “ensemble de terres, campagne". Voir encore χαμάν. Selon Szemerényi 1981, 116 le mot χαμαιλέων ne peut être qu'un calque d'une expression sémitique (cf. akkad. n&$ qaqqari “lion of the
earth = chamaeleon") parce que dans la Grèce du IV* siècle les lions n'étaient pas un phénoméne assez fréquent pour que tout le monde voie
la similarité. χάρις: Casevitz 1980, 336 ajoute (p. 1247B) à côté de χαρίεις l'adjectif φωνήεις. .
χάρτης: Szemerényi 1981, 116 insiste sur le fait que le mot est d'origine égyptienne, en évoquant l'égypt. “rt (prononcé “art-) “sheet (of papyrus or leather)”, voir A. Gardiner, Egyptian Grammar, 1978, 558. On peut aussi évoquer l'aram.
'gr' (: igg“rä), 'grt' (= iggartä) qui a
donné l’hébr. iggeret et l'akkad. egirtu “Brief; eine Tafelart". L'aram. iggartä pourrait être adopté comme # χάρτη (plus tard ὁ χάρτης). Mais la solution égyptienne est préférable. χείρ: Szemerényi 1981, 116 pense que si l’on part d’une forme 103
*ghes-Ór (sic, non -or) on ne peut pas expliquer la racine *ghes-. Il faut alors partir de *ghed-sór » *ghes-sór de la racine *ghed- "fassen, ergreifen", avec simplification déjà indo-européenne de -ss- > -s-. Il insiste aussi que dans le mot χειρῶναξ nous avons un calque sur l’akkad. bél qti. Pour χειρόομαι il croit que la dérivation à partir d'un mot qui signifie "hand" n'a pas de parallèle, tandis que celle d'un mot qui sig-
nifie " (render) inferior” a des parallèles dans μειόω, ἑσσόομαι, ἡττάω, hitt. katterah-, angl. worst (et best).
Selon Casevitz 1980, 336 “le sens "coiffure pour femme" de χειρόpaxtoov demande une explication". χερνής: Casevitz 1980, 336 croit qu'aucune des explications ne parait probante pour imposer la relation avec χείρ. On peut évoquer
λιπερνής.
χέρσος: voir σχερός. χέω: Ruijgh 1982, 209 n'est pas d'accord avec Chantraine qui voit dans xóec “conges” une forme secondaire et récente à côté de χοῦς « XÓ()-0-c, car la forme xó/-&c semble être attestée déjà en mycénien
ko-we. Il préfère admettre un vieux nom racine, dont le thème était *ghow-, lé nom. sing. *ghöw-s, (> χοῦς avec ov diphtongue), l'acc.
sing. *ghow-m > *ghö-m (> "χῶ-ν). Or, le verbe dérivé χώ-ο-μαι “se fächer” (orig. "s'épancher") est peut-être construit sur un allomorphe Xw- qui résulte de la chute de w devant m final avec allongement compensatoire. Pour cette formation il compare ῥώ-οΟ-μαι à côté de GéF-w,
πλώ-ω à côté de πλέξ:ω, *ow-w “mettre en mouvement rapide" (dans
le nom d'instrument σῶ-τρον “jante de la roue") à côté de σεύ-ω, voir aussi σεύομαι. En outre, χω- a fourni l'aoriste Z-xw-oa “amonceler”
sur lequel on a fabriqué plus tard le présent x&-vvD-u (comparer στρώ-ννῦ-μι à côté de Ë-oTpw-0a “étendre (une couverture)". χήρδ: Selon Casevitz 1980, 336 il faut partir de *xnoó
adjectif,
substantivé avec changement d’accent χήρα d’où l'adjectif χῆρος. Ruijgh 1982, 208 n'est pas d'accord avec Chantraine qui “admet un lien entre χήρα “veuve” et χάξομαι “se retirer", χατέω "avoir besoin de”, χῆτος "besoin". Cependant, χἄ- est le degré zéro de *gheo,- tandis
que χή-ρᾶ comporte la racine *gheo,- (cf. lat. hér&s ""héritier"). Il vaut donc mieux rapporter χήρᾶ à *gheo;- "abandonner" (v. ind. ja-hä-ti "abandonner"), thème qui en grec se retrouve dans ë-x{-yn-v “j’at-
teignis en courant". Voir s.v. κιχάνω. Risch 1984, 98 ajoute un renvoi à χεάξω. 104
χῆτος: Casevitz 1980, 336 met un astérisque devant le lemme (mal-
gré Hésychius χῆτος" ἔνδεια, στέρησις). χθών: Selon Ruijgh 1982, 208 l'explication de χθ- et φθ- à partir de *gth- et *g?”h- n'est pas correcte, car l'existence en indo-européen d'une série d'occlusives palatales et labiovélaires à explosion sifflante, qui en vieil indien auraient abouti à ks-, est très douteuse. Il préfère expliquer χθ- et φθ- à partir de *dhgh- et *dhg"h- par une métathèse du point d'articulation dans le groupe “dentale + dorsale" (cf. *ri-rx-w>
τίκτω); en vieil indien, la dentale est devenue sifflante aprés la métathese. Il explique, alors, χθών de *dhghóm (cf. v. ind. ksäh "terre"),
avec la même racine qui existe dans hitt. tekan "terre". La métathèse se réalise devant voyelle, tandis que devant consonne le groupe perd la . dentale initiale: génitif *dhghm-és » *ghm-és » v. ind. jmáh (degré zéro du thème). On peut alors expliquer l'allomorphe xau- par le géni-
tif *ghm-ós qui a dû aboutir en grec à *ghm-6s > ἔχαμ-ός, la vocalisation de m en m étant probable car aucun mot grec ne commence par
*yu-. Ce génitif était senti comme très irrégulier et il a été remplacé par la forme analogique χθονός. Ruijgh explique aussi χθαμαλός “comme adjectif dérivé d'un vieux neutre *dhghem-] (cf. russ. zemlja "terre" etc.; donc *ghdhm-]-ó-)". Voir aussi χαμαί. Jones 1981, 307 remarque simplement que Chantraine n'accepte pas l'explication du groupe initial χθ- comme résultat de métathèse. χίλιοι: Chantraine trouve le rapprochement avec lat. mille difficile, mais Poultney 1981, 240-241 évoque Hamp 1968 qui l'a défendu en supposant une préfixation *smi *un"!!^, χιτών: Ruijgh 1982, 209 croit que le nom de la tunique, déjà attesté en mycénien ki-fo, peut être emprunté non à une langue sémitique, comme on l'accepte traditionnellement, mais à une langue de la population sédentaire et indigène des centres de civilisation du monde égéen
et du Proche-Orient. Le sémitique peut aussi avoir emprunté ce nom à une telle langue, car les formes que l'on trouve dans les diverses langues sémitiques sont assez disparates et ce nom semble se rencontrer aussi dans la langue non sémitique des Sumériens. Les termes comme celui-là, qui appartiennent au vocabulaire de la civilisation matérielle, sont souvent des mots voyageurs. Voir aussi κύμῖνον, χρῦσός.
Il4En effet Hamp pour expliquer la forme latine part de *smI ghesliä > *miheslil > *mihehliä > *mihliä > *milli milli > milia mille.
105
χλόη: Szemerényi 1981, 116 renvoie à Szemerényi 1967, 73, n. 102 pour la reconstruction d'un -ow- ou d'un -oy-1!5, χλούνης: Selon Casevitz 1980, 336 "l'ensemble des acceptions peut, semble-t-il, dériver d'un sens général “qui n'est pas adulte, pleinement formé". Chez Callimaque (H. Art. 150) le sens “châtré” con-
vient (malgré Cahen 1953116). Chez Eschyle (Eum. 189) χλοῦνις peut signifier “la puberté, la fleur de la jeunesse". χλουνός: Casevitz 1980, 336 est d'accord avec Chantraine que la
glose d'Hésychius χλουνός" χρυσός n'a rien à voir avec XAoUvnc. χραύω: Casevitz 1980, 336 ajoute l'adjectif ovvxpvA£os, épithète
de κίων à Larissa “(colonne) écroulée"?, voir Helly 1970, 269-270117. χρόνος: Szemerényi 1981, 116 nous informe que le rapprochement de l'av. zrvan- n'est pas récent, mais qu'il a été proposé pour la première fois par A. Bailey, TPS 1953, 37°. 100066:
Szemerényi
1981, 116 nous dit que l'hypothèse d'une
forme "χυρῦσός qui a été syncopée n'est pas fondée sur les faits mycéniens (ku-ru-so) mais sur l'absence des syllabes initiales fermées en sé-
mitique. Ruijgh 1982, 209 croit que ce mot, déjà attesté en mycénien ku-ru50, peut être emprunté non à une langue sémitique, comme on l'ac-
cepte traditionnellement, mais à une langue de la population sédentaire et indigéne des centres de civilisation du monde égéen et du ProcheOrient. Le sémitique peut aussi avoir emprunté ce nom à une telle langue. Les termes comme celui-là, qui appartiennent au vocabulaire de la civilisation matérielle, sont souvent des mots voyageurs. Il note 115«Eor χλόη it is not certain whether we should start from *xA6/n, in which case it is regular, or from an original *ghloyä, in which case the -y- was lost in Mycenaean times and therefore Att. χλόη could not be affected by the y that had been lost several centuries earlier".
116Cahen, dans son édition de Callimaque, traduit comme "sanglier".
l7 Helly nous informe que “ce doit être un adjectif, composé d'un préfixe avvet d'un second élément -χρύλεος... Le grec ne connaît aucun mot de ce type. Une racine indo-européenne *ghreu- / ghrau- / ghrü- pourrait en rendre compte; on lui rattache en grec quelques formes rares: le verbe homérique £xpae,
ἐχράετε > *Exoa/ov (χράω) "toucher, tomber sur, fondre sur", des composés ἐπιχράω
“se saisir de, fondre sur" et ἐγχράω, enfin l’adjectif Gaxpeıns,
ξαχρηής < *-xoà/ nc. La même racine serait représentée en latin dans congruó "se rencontrer" et ingruó “tomber sur”. Pour le suffixe de cet adjectif on ne voit à rapprocher en grec que -aAcog”.
106
aussi que la structure phonologique de χρῦσός rapelle celle de to-
ponymes préhelléniques tels que Κνωσός,
’IäADoög. Voir aussi
κύμῖνον, χιτών. χρώς: Casevitz 1980, 336 donne comme parallèles de la locution ἐν χρῷ, les termes φῷ et ἰδρῷ. Il signale l'absence de συγχρωτίξομαι “avoir contact ou commerce avec” et ajoute des composés tardifs en -χροιος comme λευχόχροιος. Μελάγχροος est peut-être homérique
(Od. 1 246). À partir d'une forme comme le neutre pluriel χυανόχροα (Eur. Hél. 1502) on peut passer au sing. en -xpoov (de façon parallèle
le pl. ödxgva a donné le sing. δάκρυον) et de là au masculin en -χροος. Il ajoute enfin l'adjectif a(jo-xpocóns (Hippocrate) et le nom d'une femme Εὐχρώτι(ο)ν (Bull. Ep., 1961, 848).
Szemerényi 1981, 116 renvoie à Szemerényi 19802, 60-61!18,
χῦλός: Poultney 1981, 241 remarque que Chantraine signale à juste titre le probléme posé par la voyelle longue de χῦλός et de χῦμός face à la voyelle brève que l'on attend pour le degré zéro de la racine YeFde χέω et présente les diverses solutions qui ont été proposées: 1) Vendryes a proposé un vocalisme populaire expressif; 2) Schulze a supposé une dérivation de *xvoAo-, *xvauo- avec des doublets -σλο-, -σμο- des suffixes -Ào- et -u0-; 3) Pokorny pense à une dérivation de quasi-participes *ghus-lo-, *ghus-mo-. Le méme type d'alternance quantitative se trouve aussi dans les cas suivants, bien qu'il ne soit pas fréquent dans la méme langue: skt. bhütáb: φῦτός; skt. virdh, lit. vyras: lat. vir, v. irl. fer; lat. virus: skt. visam "poison". Dans la méme
catégorie d'alternance se trouveraient aussi 00406 "Rauch, Hauch, Geist, Mut" et θύμον “thyme”, si Chantraine ne les séparait pas (Frisk les voit ensemble). Pour expliquer le skt. bhütdh et le grec ἔφῦ on pose ordinairement une racine disyllabique *bhew-eo, au degré zéro, mais pour χέω rien n'atteste une base semblable à celle de pc. Mais, en tout cas, les deux formes ont la même structure et l’on peut évoquer une influence analogique. Ruijgh 1982, 209 signale aussi le problème de l' vlong et l'explique par l'influence de *80-u6-5 "fumée, parfum" (cf. lat. fü-mu-s “fumée” et θῦϑμιάω "faire fumer (de l'encens, etc.)"), mot qui appartenait au méme champ sémantique (essence produite par une plante). Le mot H8Szemerényi part d'un mot *krousós "covering, skin, colour" > *krouhös > *khrouós (cf. *iheros > ἱερός) > "χροξώς > "χροώς > χρώς. Il rapproche v. sl. kryti "cover, conceal", lit. kráuju “pile, heap, load" < *krowey5.
107
*00-u6-< présente la forme du degré plein attendue au niveau synchronique du grec (type θω-μό-ς < *dhoo,-mó-; voir s.v. φύομαι). χώννῦμι: voir χέω. χώομαι: voir χέω.
V ψυχή: Poultney 1981, 241 n'est pas d'accord avec la distinction qu'établit Chantraine entre ψύχω 1 "refroidir, refraichir" (sous yuχρός) et ψύχω 2 “souffler” (sous ψυχή), parce qu'il admet, contrairement à Benveniste, un développement sémantique de "blow" à *cold". Frisk aussi les traite ensemble.
ψῦχρός: voir ψυχή.
108
e ὠβάλλετο:
612
Szemerényi
1981,
116 renvoie à Neumann
1964,
”.
ὠδΐς: Selon Monteil 1981, 128 le rattachement de ὠδίς "douleur de l'enfantement" à la racine *9,ed- "manger" n'est pas assez convaincant, méme si "ronger", “dévorer”, etc. s'associent assez communément au champ sémantique de la douleur. Il ne croit pas que la longue inexpliquée de ὠδ-ἴς puisse être mise en parallèle avec celle de 25-wöf, qui fait écho à celle de dy-wy-N et àx-cx-f, également redoublés. ὠλένη: Ruijgh 1982, 209 croit que ce mot se retrouve peut-être dans le dérivé myc. o-re-ne-ja > o-re-ne-a, nom. plur. neutre de ὠλένEyO-G > ὠλέν-εμο-ς “décoré d'angles", qui qualifie des tissus. ὦμος: Selon Szemerényi 1981, 116 seul le grec ne peut pas justifier une reconstruction Ô pour l'indo-européen. Il faut alors penser que o + R + s donne GR mais en lesb. oRR (comme dans ἐπομμάδιος). (Q0: Jones 1981, 307 remarque que la signification “heure (du jour)" est négligée et aussi que dans le paragraphe consacré à la représentation de la famille en grec moderne il ne figure que cpaíoc. Jones ajoute ὥρα “heure”. [On peut aussi ajouter ἄωρος “intempestif” et plu-
sieurs composés en -ωρος, άγουρος "non mûr”, ρολόι “montre”, ὡραιότητα “beauté”, EEwpaltw “embellir”, εξωραΐϊσμός "embellissement, ώριμος “mûr”, ὠριμότητα "maturité", ὠὡριμάξω "márir", wolpa von "maturation", ὡριαίος “d’une heure" etc.].
ὥς 2: Jones 1981, 307 remarque l'absence des formes mycéniennes
o-da-a, et o-a, qu'on s'attendrait de trouver à côté de o-de-ge-a,. Szemerényi 1981, 116 remarque l'absence de la signification de ὧδε “hither, here" qui est trés fréquente en attique. Il s'agit aussi du méme thème pronominal, cf. ἄνω, κάτω, etc. et lat. quö, hó-c, etc. ὥς 3: Szemerényi 1981, 116 remarque que le passage de 17]. E 78 n'est pas bien cité dans le dictionnaire. Il faut corriger en θεὸς δ᾽ ὥς τίετο. En ce qui concerne l'étymologie, il renvoie à M. Durante, Sulla H9Neumann nous informe que von Blumenthal, Hesych-Studien.
Unter-
suchungen zur Vorgeschichte der griechischen Sprache nebst lexikographischen Beiträgen, 1930, 8 le rattache à οἴφω mais lui-même préfère y voir une formation "ὁ- βάλλω, parallèle à ὁ-τρύνω, ὁ-κέλλω.
109
preistoria della tradizione poetica greca 1, 1971, 82 et à Chadwick 1972, 31120 qui rejettent *swöen faveur de *yö, Monteil 1981, 128 mentionne une autre possibilité pour l'explication de ὥς 3, celle de Havet, Mélanges Rénier, 371. Havet, pour expliquer les problémes qui apparaissent dans la prosodie épique, pose un tour θεὸς 2" ὥς, où -Fe, particule enclitique postposée au substantif, avait pour fonction de disjoindre le terme étalon de la comparaison. Si l'on admet cette hypothèse, ὥς 3 “comme” n'est autre chose que ὡς 1 postposé à un substantif. Ruijgh 1982, 209-210 explique cette particule par *#w, le / étant confirmé par la métrique homérique (cf. v. ind. và "ou; comme"), variante de la particule enclitique */& “ou” (cf. #-FE “ou bien”, lat. -ve “ou”). Il rapporte l'existence de l'esprit rude à la rédaction attique du texte ionien d'Homere. Or, les Athéniens ont simplement identifié la particule postposée ὥς “comme”, archaïsme du langage poétique, avec l'adverbe relatif cc “comme” (ion. ὠς) qui était un mot courant; voir
Ruijgh 1971c, 856-857121, 120-Un autre cas... est le ὡς postposé avec le sens "comme". Chantraine compte “plus de 35 exemples" où une syllabe finale brève est allongée devant
ὡς (comme par exemple xaxóc ὥς Il. Z 443), et sept cas d'hiatus. Par contre, il y a quatre cas où cet ὡς ne fait pas position, et dix-sept où une brève précédente est élidée. Si ce phénomène est provoqué par le #, il est observé quarante-deux fois, négligé vingt-deux fois; ce qui ne prouve pas que l'étymologie soit correcte, et à mon avis elle reste douteuse”.
121^[es faits métriques prouvent que cette particule ὥς commençait originellement par un digamma; ainsi, ὄρνιθας ὥς recouvre un plus ancien ὄρνιθας * Fijc. À l'origine, cette particule était donc bien distincte de l'adverbe relatif
de manière ὡς... À notre avis, “Fu a des chances d’être issu du coordonnant
disjonctif * Ft, qui était un doublet de * FE et répond exactement au v. ind. νᾶ... Le caractère quasi-enclitique de ᾿ς s'accorde avec le caractère enclitique de * Ft et de và. L'alternance *FE / * Fi est parallèle à celle de la postposition de / δώ, qui exprime l'idée de direction ("vers")... Une fois établi l'emploi comparatif de *Fw, on a pu fabriquer la forme élargie Zus sur le modèle du type οὕτω / οὕτως, surtout après la disparition de l'emploi de *FE et de * ώ comme coordonnants disjonctifs. Or, aprés la chute du digamma initial et
l'action de la psilose, la particule dx postposé coïncidait avec l'adverbe relatif ὡς < ὡς « γω(ς). Comme celui-ci pouvait lui aussi servir à l'expression de l'idée de comparaison, on comprend que les Grecs aient fini par identifier les
deux mots originellement distincts... C'est pourquoi pendant la rédaction attique, le À initial a été ajouté non seulement à l'adverbe relatif ou à la conjonction subordonnante mais aussi à la particule postposée".
110
ADDENDA
À Jucquois & Deviamminck 1977
preface préface, p. X, note: voir ἀσκέω. préface, p. XI, 1. 27: Babiniotis 1968, 379 corrige en “&xpos”. préface, p. XVI, 1. 35: Babiniotis 1968, 379 corrige en “Fishes”.
A &-: Bellé 1969, 111 relève la richesse de cet article où Chantraine donne plusieurs exemples de ἀ- privatif, devant consonne, devant /, devant aspiration etc., en signalant les cas dans lesquels la forme ἀνapparait et en parlant du róle de l'analogie lors du choix de telle ou telle forme. Il remarque aussi l'exactitude avec laquelle Chantraine
parle de la forme négative áva- (type ἀνάεδνος), tandis que Frisk se contente de dire qu'il s'agit d'un "Nebenform". ἄβαξ: Kratzsch 1974, 126 ne voit pas pourquoi Chantraine est si sceptique en discutant l'étymologie du mot ἄβαξ « hébr. ’4bäq "Staub". Il ajoute aussi qu'il n'y a pas seulement le témoignage de Sextus Empiricus sur l'emploi par les mathématiciens d'une planche couverte de poussiére ou de sable mais aussi celui des mathématiciens latins, et que l'on peut aussi comparer cette évolution sémantique à
l'emploi technique des termes pulvis et pulvisculus dans Cicéron. ἀγα-: Babiniotis 1968, 379 corrige (1. 3) en “ἀγακλειτός, àyaxAvtóg". ἀγαθός: voir ἀνήρ. ἀγείρω: Risch 1984, 100 remarque que Chantraine a oublié les formes homériques ἀγέροντο et ἤγρετο. ἄγω: Bellé 1969, 113 remarque que Chantraine reconstruit *9,egpour ἄγω alternant avec *9,0g- dans ὄγμος, tandis que Lejeune 1972, 111
203, n. 3 dit que c'est ἀγός qui résulte de *9,0g- et qu'alors le résultat de *2,0- est a!22, Selon Belle le premier traitement est purement phonétique et le deuxiéme est analogique. ἄητος: Risch 1984, 98 remarque que Chantraine mentionne le myc. a-ja-me-no s.v. ἄητος où il rapelle l'explication donnée par Palmer, et aussi s.v. εἰαμενή où il rejette le lien avec ce mot problématique. ἀθήρ: Risch 1984, 103 corrige (1. 21) en “ἀνθερεών". ala: Risch 1984, 103 corrige (1. 17) en “sous γαῖα".
αἰόλος: Risch 1984, 97 conteste Chantraine qui dit que l’ancienne
signification de αἰόλος est “rapide, vif”. Il signale que sur une tablette de Cnossos on a trouvé les adjectifs po-da-ko, ai-wo-ro, ko-so-u-to à
côté de ke-ra-no κελαινός et que l’on peut supposer que tous indiquent des couleurs (ποδαργός “mit weiBen FüBen" etc.); il est alors possible que αἰόλος ait une signification pareille. Les deux adjectifs ξουθός et alóÀog sont aussi liés d'une autre façon remarquable car ils fournissent les noms de deux fils d' Ἕλλην, c'est-à-dire Ξοῦθος et Αἴολος (à côté de Apos). αἷσα: Alsina 1970, 57 souhaiterait un renvoi au livre de Bianchi [!].
αἰών: Alsina 1970, 57 croit qu'il manque un renvoi à Degani [!]. ἄκ-: Babiniotis 1968, 379 corrige (article) en “ἄκρος". ἄκαρον: Babiniotis 1968, 379 corrige (article) en *&xapov". ἀκαχίζω: Risch 1984, 103 corrige en “voir äyvvuaı”. ἄκος: voir &oxéo. ἅμαλλα: Risch 1984, 103 corrige en “voir ἀμάω 2”. ἀμαυρός: Babiniotis 1968, 379 corrige (p. 72A, 1. 21) en “μαῦρος" [maintenant μαύρος]. Risch 1984, 98 souligne le fait que Chantraine mentionne l'évolution du mot jusqu'au grec moderne: ἀμαυρός "dunkel" > μαύρος "schwarz". "ApoQyós: Babiniotis 1968, 379 corrige (article) en '"Auogyóc".
ἄμπελος: Babiniotis 1968, 379 corrige (p. 78A, 1. 41) en “ἀμπέλι"
[maintenant ἀμπέλι].
|
122*par opposition à réuw "couper" / τομός “coupant”, il y a un même vocalisme radical dans ἄγω “conduire” et dans ἀγός
“conducteur”:
le fait
s'éclaire si l'on admet que ἄγω remonte à *9,ëg-, ἀγός à *9,0g-, les groupes *9,ë- et *2,0- aboutissant tous deux, dès l'indo-européen, à *4".
112
ἀνάγκη: Kratzsch 1974, 126 ajoute un autre exemple de la personnification du nom, chez Hdt. VIII, 111 (sous la forme 'Avayxaín).
ἀνήρ: Alsina 1970, 56 remarque que Chantraine ne mentionne pas le composé ἀνδραγαθίζω, très fréquent chez Thucydide, ni s.v. ἀνήρ ni s.v. ἀγαθός. [Mais Chantraine mentionne ἀνδραγαθίξομαι et ἀνδραγαθία (Hdt., Th.) s.v. ἀνήρ]. Risch 1984, 100 remarque que Chantraine a oublié le mot ἀνδραxác.
&vtXog: Babiniotis 1968, 379 corrige (1. 19) en *ávrAnouóc". ἁπαλός: Babiniotis 1968, 379 corrige (1. 13) en “ἁπαλόθριξ"".
ἀπήνη: voir λαμπήνη. ἀρήν: Risch 1984, 99 souligne la richesse d'informations que Chantraine nous donne ici, en mentionnant même que la forme tsaco-
nienne βάννε continue la glose d'Hésychius βάννεια" ἄρνεια avec le maintien de l'ancien JF.
Risch 1984, 101, n'est pas d'accord avec Chantraine qui dit que la forme ()onv est issue de la forme qui apparait dans la composition
πολύρρηνες. Il préfère l'expliquer par le thème des cas forts *ofv, * Foév- (comparable avec le v. ind. árapa- < acc. árap-am < *wren-m)
à côté du thème des cas faibles Fapv- « *wm-. ἀρίς 1: Babiniotis 1968, 379 corrige (article) en “-{60ç”. ἀρίς 2: Babiniotis 1968, 379 corrige (article) en “-ἰδος et (1. 2-3)
en “δρακόντιον᾽. ἀρκέω: Babiniotis 1968, 379 corrige (1. 2) en “ἠρκέσθην". ἄρτος: Risch 1984, 103 corrige (p. 118B, 1. 19) en “ἄρμα sous ἀείρω I". ἄρχω: Sur les composés en -άρχης et -αρχος en grec ancien, Babiniotis 1968, 379 renvoie à TGavvetátoc, Ta εἰς -άρχης, -αρχος σύν-
Beta εν tn apxala ελληνική γλώσσῃ, Πλάτων 1, 1949, 257-274. Peut-être doit-on ajouter aussi un renvoi à Tou ορολογία B', Ta εἰς -άρχης, -αρχος, AO0nvá 62, vá 67, 1963-1964, 4-19, sur le grec byzantin. ἄρωμα: Babiniotis 1968, 380 corrige (l. 6) en ἄσβολος: Selon Kratzsch 1974, 126 le mot ne non “poussière de charbon". ['Ao(a]: Kratzsch
1974,
aóóxnc, Βυξαντινή 1958, G' + 16 et AOn“ἀρωματώδης". signifie que “suie” et
125 remarque que Chantraine, comme
113
Frisk, n’a pas consacré un article à ce naissance au nom de ce continent dans ἀσκέω: Risch 1984, 98 remarque réserve l'interprétation d’a-ke-ti-ri-ja
nom géographique qui a donné toutes les langues européennes. que Chantraine mentionne avec comme ἀσχήτριαι et d'a-ke-te-
re comme ἀσχητῆρες. Mais maintenant, depuis la nouvelle argumen-
tation de Killen 1979, 165-167!2?, nous savons que cette interprétation est juste. On considére les deux mots mycéniens comme
profes-
sionnels. Mais Chantraine mentionne aussi les deux mots s.v. ἄκος, en
donnant une interprétation alternative ἀκέστριαι et ἀκεστῆρες, chose qui n'est pas acceptée aujourd'hui. Il donne une troisième solution ἀγέτριαι (Préface, p. X, n.) qui est aussi à &carter.
ἀσπίς: Babiniotis 1968, 373-374 remarque que Chantraine ne donne pas d'exemple où ce mot est le deuxième composant d'un composé,
comme dans les cas de (σ)μίκρ-ασπις, ῥίψ-ασπις, péo-aomis, λεύκασπις, γλώσσ-ασπις, χρύσ-ασπις etc., et aussi, avec la forme -ἄσπιδος, dans l'hapax ῥιψ-άσπιδος (= ῥίψασπις, Eup. Oxy., 1087, 46). Babiniotis 1968, 377 remarque que le composé ἀπιδοφέρμων (E. Ph. 796) est plutôt un composé de φέρβω ( -JUt-. Selon lui le cas d' ἵππος pose de divers problèmes sur son vocalisme ainsi que sur son consonantisme et il ne peut pas étre fourni comme exemple décisif pour une telle évolution. ἴστημι: Jones 1976, 227 remarque une inconséquence de Chan-
traine qui explique δίδωμι en termes de la théorie laryngaliste, mais il ne procède pas de la méme façon pour ἴστημι, quoiqu'il s'agisse d'un cas identique. [Ἰταλία]: Kratzsch 1974, 125 remarque que Chantraine, comme Frisk, n'a pas consacré un article à ce nom géographique qui a donné naissance au nom de ce pays dans toutes les langues européennes modernes.
K καλέω: Risch 1984, 102 n'est pas d'accord avec la restitution de
*kleo,- pour xAn-. Il préfère partir de *kJo,-. κάλχη: Quant à xáAxn, Szemerényi 1981, 116 nous informe que Garbini pense à un emprunt au phén. kik “purple” [Szemerényi a trou22
vé cette information dans Indogermanische Chronik, Sprache 24, 1978, 98]. καμάν: Ruijgh 1982, 208 rattache la glose d'Hésychius χαμάν' τὸν ἀγρόν. Κρῆτες (l'accusatif montre que la glose provient d'un texte écrit) à la racine de χαμαί en admettant qu'elle atteste la valeur collective "ensemble de terres, campagne" (voir s.v. xaual), pourvu qu'on songe à une inscription crétoise archaïque où le signe K notait tant x que x. Sur le modèle du doublet ἔρᾶ (Hésychius ἔρας" γῆς) / Epas (Hom. ἔραξε = ἔρας Gé, expression allative) "terre", on a pu créer le
neutre χάμας à côté de "χαμᾶ, neutre qui est attesté en myc. ka-ma qui désigne une certaine espèce de terre, et qui survit dans l'expression allative χαμᾶζε “à terre”. Alors χαμάν, ka-ma et χαμαί sont bâtis sur la même racine. x6Q0: Risch 1984, 97 ajoute ici le mot myc. a-ka-ra-no “ohne Kopf". κασίγνητος: Risch 1984, 101-102 signale la richesse des renseignements que Chantraine donne surtout sur les significations du mot (p. ex. “cousin”). Il remarque aussi que la forme hitt. est plutôt katti et qu'elle n'est pas une préposition (“man beim Hethitischen nicht von Prüpositionen sprechen darf"). La glose d'Hésychius attribuée au laconien pose un grand probléme parce qu'elle présente l’assibilation du -tde xarı-, comme Chantraine l’a déjà remarqué. Il cherche à l'expliquer comme un terme du substrat pré-laconien, mais cela n'est guère satisfaisant car on attendrait le traitement 0 > h du laconien ou un traitement à > 6. La glose d' Hésychius reste alors inexplicable. Κασσάνδρα: Risch 1984, 97 signale que le témoignage mycénien Ke-sa-da-ra, Ke-sa-do-ro prouve l'antiquité des formes en Ke-. Ce qui est difficile c'est l'explication des formes en Ka-. κεάζω: Risch 1984, 97-98, en parlant du myc. ke-ke-me-no, signale les difficultés qui se présentent à l'interprétation phonétique et morphologique de cette forme. Palmer, comme nous dit Chantraine, part pour ke-ke-me-no et κεάξω d’une racine *kei- "teilen" et rapproche aussi κοινός, κώμη etc. Chantraine mentionne aussi une autre explication de ke-ke-me-no (comme kekesmenos) et κεάξζω par *kes(2)- “schneider,
zerteilen". Risch préfère l'explication de Ruijgh, à qui Chantraine ne fait qu'un renvoi, qui part de la racine *gheo,- / *gho,- “(leer) lassen" et il considère alors les mots comme apparentés à χῆρα, ind. jéhäti et en dernier lieu à κιχῆναι. 123
κῖς: Kratzsch 1974, 126 remarque que le mot ne signifie pas “Wurm”, comme le présente Chantraine, mais "Kornwurm". κιχάνω: Selon Ruijgh 1982, 208 un rapport entre xuxávo et χῆρα
est trés probable. Pour l'explication morphologique et sémantique de
κιχάνω, il renvoie à Ruijgh & Van Krimpen 1969, 113-136126,
Risch 1984, 98 ajoute un renvoi à χεάξω. κοίρανος: Selon Meid 1974, 55 les formes v. norr. herja-nn et v. celt. *corio-no- renvoient à une formation en -0vo- pour le grec aussi. La base de cette formation en grec est un théme en -o (germ. harja“Heer”, que l'on retrouve dans les anthroponymes Κοῖρος, Κοιρό-. μαχος). Cette forme *xoípovos aurait été remplacée par une formation en -avo- qui est plus fréquente en grec et que l'on retrouve dans bien d'autres exemples (γέρανος, ἔρανος, üppavos), la formation en -0vose présentant en grec seulement dans des formes féminines du type ἡδονή, ἀγχόνη. Meid ajoute aussi à la bibliographie F. Specht, Germanisch Harigasti, dans ZVS 60, 1933, 130-138 avec qui pourtant il n'est pas d'accord. κοσκυλμάτια: voir σχύλλω. κόσμος: Kratzsch 1977, 125 croit que les renseignements que Chantraine donne sur le nom χοσμοπολίτης (hellén., renvoi à Wilamowitz) sont très insuffisants. Il ajoute, lui-même, qu'il s’agit d’un mot attesté seulement deux fois dans la littérature grecque entière (Phil., Diog. L.) et que, alors, le fait qu’il a été repris par plusieurs langues européennes modernes (angl. citizen of the world, fr. citoyen du monde, all. Weltbürger) n'a rien à voir avec son histoire ancienne. 126Voici comment les deux auteurs décrivent la préhistoire de χιχάνω (p. 114): “Au point de vue purement morphologique, il est tentant de voir dans éx{ynv le prétérit d'un présent hypothétique *x(ynu « "χίχημι, qui répond à vieil indien
já-hi-mi « *ghe-ghö-mi de la même façon que τίθημι < "θίθημι à dä-dhä-mi « *dhe-dhé&-mi. Le thème verbal < *gh&- < *gheo,- se retrouve dans l'adjectif dérivé xfipoc. Au point de vue sémantique, cependant, il y a un problème très difficile à résoudre: κιχάνω signifie “rejoindre en courant”, tandis que jé-h&-mi
a le sens d'"abandonner", qui est presque le contraire de celui du verbe grec.
Le sens d’“abandonner”, toutefois, est à la base de χῆρος... À notre avis, il est possible d'expliquer tant la difficulté sémantique que la diversité morphologique si on admet qu'en grec, le verbe a d'abord subi une restriction de son emploi à la situation de la compétition sportive (*“laisser derrière soi à la course" > "rejoindre à la course"), puis une extension (“rejoindre, atteindre en faisant un effort", sans qu'il s'agisse d'une compétition sportive)".
124
L'explication du mot par M. Pohlenz comme un dérivé de *xoou6πολις "Kosmos als Polis" n'est pas correcte et Chantraine a raison quand il voit dans ce mot simplement un composé de χόσμος et πολίτης. La signification de l'adjectif κόσμιος “citoyen du monde" remonte, selon Kratzsch 1977, 125-126, à une source ancienne qui attribue ce mot à Socrate. Il ajoute aux deux attestations uniques de l'adjectif κόσμιος, signifiant “citoyen du monde", le calque de Cicéron mundanus (Tusc. disp.
V 37, 108). Mundanus est à mundus ce qu'est
κόσμιος à κόσμος, si l'on pense à l'analogie entre les suffixes désignant le "citoyen": Rom-anus d'une part, Kop{v8-10ç de l'autre. κρητίς: Kratzsch 1977, 126 remarque que le lat. crepida a un e et un i brefs, comme on conclut par Catt. 98. 4. . κροκόδῖλος: Kratzsch 1977, 126 croit que l'interprétation “Kieswurm" donnée par Chantraine pour χροχόδῖλος est impossible. κτάομαι: voir κτίζω. κτίζω: Szemerényi 1977a, 1-2 s'occupe de l'étymologie du terme ἀμφικτύονες et de son doublet ἀμφικτίονες. Il remarque d’abord que si la deuxième forme est la plus ancienne, on peut lui attribuer une étymologie en le rapprochant de la racine de χτίξζω, comme fait Chantraine, mais dans ce cas on ne peut pas expliquer le doublet en -χτύογες qui est attesté chez Hérodote et dans des inscriptions. Au contraire, si la forme la plus ancienne est ἀμφικτύονες, son doublet ἀμφιXTLOVES peut être expliqué par une influence de χτίζω et ses dérivés du type περικτίονες, mais dans ce cas une étymologie pour ἀμφικτύονες est necéssaire. Jusqu'à ce moment-là, cela n'était pas facile, mais H. Bailey a fait un grand pas en découvrant dans l'indo-iranien une racine *k3au- "possess" qui peut continuer l'indo-européen *kbeu- de la méme façon que *k3ai- “rule, possess" et grec xti- continuent l’indoeuropéen *kbei-. Le terme grec ἀμφικτύονες trouve alors une explication parfaite comme composé báti sur une racine xtv- « *kbeu- et signifiant "those who have possessions around". La forme ἀμφιXTIOVES est alors secondaire et peut être expliquée, comme on a déjà signalé, par l'influence de la racine de χτίξζω et ses composés du type περικτίονες. Pour des informations supplémentaires voir Szemerényi
1975, 322127,
127Szemerényi propose aussi de voir cette racine *kDeu- dans hom. χτέαρ, 125
κύμῖνον: Ruijgh 1982, 209 remarque que le phytonyme χύμῖνον “cumin”, déjà attesté en mycénien ku-mi-no et expliqué traditionnellement comme un emprunt sémitique, comporte l'élément -[v- qui se retrouve aussi en σέλῖνον “céleri”, déjà myc. se-ri-no, mot qui ne se retrouve point en sémitique. Cependant, le suffixe -[v- se retrouve dans
des toponymes préhelléniques tels que Σαλαμΐν-. Le mot χύμῖνον alors peut avoir été emprunté non à une langue sémitique, mais à une langue de la population sédentaire et indigène des centres de civilisation du monde égéen et du Proche-Orient. Le sémitique peut avoir emprunté ce nom aussi à une telle langue. Les termes de ce type, qui appartiennent au vocabulaire de la civilisation matérielle, sont souvent des mots voyageurs. Voir aussi χιτών, χρῦσός.
À AJOUTER À LA BIBLIOGRAPHIE de Chantraine (pp. 1357-1363)
Casevitz 1981, 336 remarque certaines lacunes à la bibliographie, que nous complétons ici. Kuiper Nasalpraesentia = Kuiper F. B. J., Die indogermanischen Nasalprüsentia — Amsterdam, 1937 Meier (-(Ó-) = Meier M., -(Ó-; zur Geschichte eines griechischen Nominalsuffixes — Göttingen, 1975 Peppler Comic Terminations = Peppler C. W., Comic Terminations in Aristophanes and the Comic Fragments — Baltimore, 1902 Scheller Oxytonierung = Scheller M., Die Oxytonierung der griechischen Substantiva auf -ia — Zürich, 1951 Seiler Steigerungsformen - Seiler H., Die primáren griechischen Steigerungsformen — Leipzig, 1950 Whitney Roots = Whitney W. D., The roots, verb-forms and primary derivatives of the sanskrit language — Leipzig, 1885 -atog « κτέαρ, -ava « *ktéw-p/ *kt&w-pos et "if *kt&w-p was reinterpreted as *kt&-wr, then Greek could also acquire a new root xrn- from which the Home-
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126
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* Les comptes rendus précédés d'un astérisque ne donnent pas d'information sur le vocabulaire, et, par concéquent, ils ne sont pas mentionnés dans le livre.
127
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Graeca
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et orientalia
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137
Grec mycénien a-ja-me-n0 a-ka-ra-no a-ke-te-re a-ke-ti-ri-ja
a-pi-qo-i-ta
112
me-nu-&, me-nu-wa
.123
me-wi-jo
a-pi-go-ta a-pi-qo-t0
98 98 98
8-2e-ti-ri-ja
114: n. 123
8,-pu-ke-ne-ja
86 112 17
ai-wo-ro da-pu,-ri-to-jo de-re-u-ko
di-wo-nu-so-jo
E-re-u-ti-ja e-sa-pa-ke-me[-na] e-te-wo-ke-re-we-i-jo ka-ke-ja-pi ka-ko ka-ma ke-ke-me-no ke-ra-no Ke-sa-da-ra Ke-sa-do-ro ki-to ko-so-u-to ko-we ku-mi-no ku-na-ja ku-na-ke-ta ku-ru-so
me-zo-e mo-ro-qa na-wi-jo ne-wa no-e-u nu-wa-i-ja
114 114
nu-wa-ja nu-wi-jo
117, 117: n. 124 118 119 119 75: n. 84 27 29 119 119 76 45 102
pe-i pe-ri-qo-te-jo
pi-ke-te-i pi-ra-me-no pi-ri-e-te-re pi-ri-je
ku-wa-no
me-de-i-jo
139
ὁ ὃ ὃ ὅ ὃ D ὃ PRES
INDEX
u-de u-do-no-o-i we-je-we we-pe-za we-we-c-4 wi-pi-n0-0
ὁ
pi-ri-je-te-re pi-ri-te
pi-ro-ka-te pi-we-re pi-we-ri-di pi-we-ri-ja-ta pi-we-ri-si po-da-ko po-ki-ro-nu-ka po-ni-ka
δ ΕΚ
pi-ri-ta-wo
wo-do-we
86 33 87, 87: n. 96 52 32 33,94 65
wo-i-ko-de wo-ko-de Wo-na-si
wo-ze WO-Z0zo-a *56-ko-we *56-ra-ku-ja
po-pu-re-ja po-re-na
po-ro-e-ke po-ti-ni-ja pu-ko-so-e-ke-e
Indien ägät
pu-wo ge-ja-me-no ge-gi-no-me-no ge-gi-no-to ge-ra-si-ja ra-wo-ko-po
re-qo-me-no re-u-ko-nu-ka re-u-ko-to-ro
re-wo-to-TO ri-jo ru-ko-u-ro
ru-ko-wo-ro sa-pa-ka-te-ri-ja se-ri-no si-a,-r0 si-mi-te-u
su-go-ta ta-mi-je-u te-qi-ri-jo-ne
93 99 42 22 75: n. 83 46: n. 39 113 113 46: n. 37 46: n. 37 46: n. 37 71: n. 76 105 93 104, 123 124: n. 126 103, 105 7 79: n. 87 79: n. 87
te-ra-pe-te
67 124: n. 126 57: ἢ. 57 119
te-re-ta
ti-ri-to to-no to-qi-de
. 6)
to-ro-qa 140
55 52: 52: 52 60: 97: 70 52, 52: 52, 52: 52: 55 79 50 28 91 93 93 91: 91:
63:n.
n. 61 n. 108 52: n. 50 ἢ. 50 52: n. 50 n. 50 n. 50
indien moderne
bhaj-
Iranien ama-
xum Cakrá-
n. 102 n. 102
100, 100: n. 112, 107 madhyama-
64,
n. 49 n. 49
27 26: n. 17
tigra*paud *marika *margaru
a) avestique 41 41 65 65 95 22 67 110, 110: n. 121 67 107 64 107 76: n. 86 46: n. 41
mayanavorozyeiti raguronfyó sna&Zazrvan-haurva-
141
. 80
hunu-
87: n. 97
b) vieux perse *xkiftaxVara-
Cisafarnä Pärsa-
prtana-
prtanä
*mandua-
8) ossète aucedz cœun cu don uli
25, 25: n. 14
c) parthe pwd mwrg’ryd
mwrg'rydyyn ray
d) moyen perse
118: n. 125
äläyëm (pehl.) älüdan (pehl.)
ärbö (tourf.) axiów- (yidgha)
118: n. 125 118: n. 125
36: n. 30
azg (pehl.)
118: n. 125
bén(yasg.)
87: n. 97
Carx
84: n. 92
frasang (pehl.) mandula- (khot.)
118: n. 125
87: n.97
marvärit (pehl.) m'l' näjsindä (khot.) purr- (khot.)
Hittite et asianique *asus hubrushi *sihaliyant*sihaliwant-
ray (pehl.) säw- (sangl.) &n’ë- (pehl.)
*Én'z- (tourf.) $uw- (wakhi) xwardan
a) Hittite
xwaréstän
appala-
apappalai-
48, 49: n. 43 48
e) sogdien
appalaye-
pryS"w'st'rs
appaliyalla-
49: n. 43 49: n. 43
arg-
46: n. 37
142
46, 46: n. 37
isparidalukatterahkatti Kummuh
labba lälalaläi-
lapplupastimekkipahi(i) p{a)räi parsinaparsdu-
46: 37 49: 53 46: 39 59: 74 38 104 123 70: 19: 18: 18 18 23 26: 49 54 60: 60, 55 55 53 53 56: 68, 70: 86 105 67 59: 59: 43 43 43 43 43 59: 46;
zahhais
46: n. 39
n. 37
b) Louvite n. 43
adduwali la-a-li-in
n. 39
Arménien n. 59
n. 69 n. 4 n.2
n. 17 26: n. 17 26: n. 17
n. 61 60: n. 62
n. 52 68: n. 66 n. 69
99: n. 111
congruó conscientia
crepida décláró dulcis n. 59 n. 59
fer filius
formosus frigus
fugio
n. 59 n. 37
fümus hërës hôc hordeum
143
49 55 93 20 72 106: n. 117 40 125 93 117, 117: n. 124 92 97 75: n. 84 64 91: n. 102 107 104 109 65
73: 60: 56 92 75: 75: 75: 88 79: 84 84 81 95 95 81 80, 80 77 77
106: n. 117 120 119 43 19, 19: n. 4 18:n.1 20 85 25: n. 14 25 26 105: n. 114 105, 105: n. 114 125 125 65 33 33, 88 31: n. 23
n. 78 n. 61
n. 82 n. 82, 76 n. 82 n. 87
86
46: n. 40 nómen nota
nummus δαδ ορ-
46: n. 40
opsónium opulens ös
pedestris oratio perna platëa prope proprius
vitis vömis
62 62 18 110 82 46: n. 41 107 107 87 47: n. 42
b) venete op voltiio leno
23
Langues romanes
a) frangais bout bru citoyen du monde conchier demain on dirait
144
22 34 124 72 115 92
place vouz diriez
55 92 18
75: n. 84 25:n. 14
57: n. 57
b) cornique askellen stret (v. corn.)
63: n. 64
snaiws
streyth (m. corn.)
63: n. 64
wairpan
c) breton askol
71
wairban waurkeib waurkjan waürts
d) vieil irlandais anaid
b) vieux haut-allemand ann farawa faro
fersana fézzer folma hamma
stellen Ufer
Weltbürger
47: n. 42 107
d) néerlandais baan gunnen pissen
b) vieux prussien snaygis
31: n. 23
wagnis
47: n. 42
e) vieil anglais fetan féter
Slave
folm geist score
a) vieux slave 92 56
sméocan
107: n. 118
f) anglais
20 26 26
answer best citizen of the world
100
fog reverend smog smoke swear turn worst
8) vieux norrois herjann
146
malläb 18: n. 3
nägaf "abäg '&pod
18: η. 3
᾽δίδη Pü'à Pünf Puwwä
24 23: 111 51 18: 98: 98: 98: 98: 72 23:
puwwä
$äköl
t*qüfüh c) phénicien bód kik *mókal nasöt
*nökal 103 21: η. 8
d) ugaritique ἄρη bt Ibnt
56: ῃ. 53
nqpt pwt
et
n. 10
n.3 n. 110 n. 110 n. 110 n. 110 n. 10
punique 35 122 35 35 35
18: n.3 56: n. 53 23: n. 10
98: n. 110 72
70: n. 69, 70: n. 70
103 71: η. 73
b) hébreu 4 aqrüb
hebel hereb
103 70 23, 23: n. 12 67
72
85 98: n. 110 44 72
51 71: n. 72 71: n. 72
103 23: n. 12 49: n. 45 23: n. 12 67 "A
148
TABLE DES MATIÈRES
Remerciements Préface Dictionnaire
Addenda à Jucquois & Devlamminck Bibliographie a) les comptes rendus b) autres ouvrages et articles Index Table des matières
149
Cet ouvrage a été réalisé par M. TRIANTAFILOU & Co. Théssalonique pour le compte des Éditions Magia en fevrier 1994