278 2 8MB
French Pages [356]
AURÉLIEN DE RÉOME Musica disciplina
Centre d’études supérieures de la Renaissance Université de Tours / UMR 7323 du CNRS Collection « Épitome musical » dirigée par Philippe Vendrix et Philippe Canguilhem
Editorial Committee: Hyacinthe Belliot, Vincent Besson, Camilla Cavicchi, Daniel Saulnier, David Fiala, Solveig Serre, Vasco Zara Advisory board: Andrew Kirkman (University of Birmingham), Yolanda Plumley (University of Exeter), Jesse Rodin (Stanford University), Richard Freedman (Haverford College), Massimo Privitera (Università di Palermo), Kate van Orden (Harvard University), Emilio Ros-Fabregas (CSIC-Barcelona), Thomas Schmidt (University of Manchester), Giuseppe Gerbino (Columbia University), Vincenzo Borghetti (Università di Verona), Marie-Alexis Colin (Université Libre de Bruxelles), Laurenz Lütteken (Universität Zürich), Katelijne Schiltz (Universität Regensburg), Pedro Memelsdorff (Centre d'études supérieures de la Renaissance) Layout: Vincent Besson (CNRS, UMR 7323)
Cover: Évangiles de Xanten, vers 810. Saint Mattheiu, Bruxelles, Bibliothèque royale, Ms. 18723, f. 17v. KBR – Cabinet des Estampes – S.V 23489.
© 2021, Brepols Publishers n.v., Turnhout, Belgium. All rights reserved. No part of this publication may be reproduced, stored in a retrieval system, or transmitted, in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording, or otherwise without the prior permission of the publisher. ISBN: 978-2-503-59663-1 E-ISBN: 978-2-503-59664-8 DOI: 10.1484/M.EM-EB.5.125763 ISSN: 2565-8166 E-ISSN: 2565-9510 Printed in the EU on acid-free paper. D/2021/0095/246
AURÉLIEN DE RÉOME Musica disciplina Édition Shin Nishimagi Introduction, traduction, notes critiques et explicatives Christian Meyer
F Centre d’études supérieures de la Renaissance Collection « Épitome musical »
SOMMAIRE
Introduction
7
Sigles et références bibliographiques Conspectus siglorum Table des manuscrits cités Tableaux synoptiques
41 46 47 49
Édition du texte et traduction
51
Notes critiques et explicatives
287
Annexes 1. De octo tonis (Mc2 – Esc RB T W3 W4) 2
313
2. Prefatio supra octo tonos (S Q )
315
3. Argumentatio de musica (Ces)
317
4. De tonis (Tr)
320 1
5. De nominibus octo tonorum (P1 )
322
6. De revelatione in basilica Albani martyris... (Paris, BnF, Lat. 13757)
346
Index Citations bibliques Chants cités
349 349
INTRODUCTION La Musica disciplina d’Aurélien de Réome est le plus ancien traité de musique de l’Occident médiéval. Sa rédaction, vers 849/850, survient au cours des années qui suivent le partage de l’Empire carolingien entre les fils de Louis le Pieux et s’inscrit dans un temps de consolidation de la réforme de la liturgie et du chant romano-franc. Le traité a pour objet principal la description des catégories tonales du chant liturgique de la messe et de l’office, des principes de la psalmodie et surtout de l’articulation des tons, en particulier ceux des versets des répons. Il témoigne enfin d’une réception précoce de la Musique de Boèce. Si le traité semble avoir connu une certaine fortune au cours du dernier tiers du ixe siècle, comme en témoigne le manuscrit de Valenciennes, l’évolution de la théorie musicale et des modes de représentation graphique des mélodies autour de 900 par les auteurs de l’Alia musica, de la Musica Enchiriadis, ou par Hucbald de Saint-Amand, enfin l’essor des notations musicales ont progressivement plongé le traité d’Aurélien et ses diverses recensions dans l’oubli. L’auteur, le dedicataire et la date de composition du traité L’auteur se nomme à deux reprises dans les paragraphes liminaires de l’ouvrage. Une première fois dans une dédicace versifiée, avec une dissociation du nom qui évoque cette licence poétique que l’on rencontre dans quelques proses liturgiques du domaine aquitain1 : Aure– tuus legi, compsi scribsique –lianus Pastor Bernarde, munus hoc exiguum.
Dans la préface, il se dit : « Aurelianus vernaculus quondam monasterii sancti Iohannis Reomensis ». Il faut entendre par là qu’il est un “habitué” – soit un moine – de l’abbaye Saint-Jean-de-Réome fondée vers 450 à Moutiers-Saint-Jean en Bourgogne, non loin de Semur-en-Auxois. Il s’en dit toutefois ”renvoyé” (« nunc autem abiectus »), mais redit sa fidélité à l’abbé du lieu (« sed tamen vester ») auquel il dédie son ouvrage. Si c’est tout ce que l’on sait d’Aurélien, l’identité du dédicataire est en revanche mieux documentée. Cet abbé, proche de Charles le Chauve (« imperiali dignitate decorato ») et qu’Aurélien qualifie en outre d’archicantor, était, au moment de la rédaction de l’ouvrage, pressenti à une fonction d’archevêque (« futuro vero archiepiscopo »)2 et semble bien pouvoir être identifié avec un certain Bernardus mentionné dans un ancien catalogue des abbés de 1 2
p. ex. « Alle– celeste necnon et perhenne –luia... », « Alle– cantabile sonet chorus cantorum –luia... » ou encore « Alle– sublime tibi turma nostra resultat –luia... ». XX, 25, 46, 49.
7
Christian Meyer
Saint-Jean-de-Réome3. Selon Petrus Roverius, l’éditeur moderne de ce catalogue (15731649), l’abbatiat de Bernard serait attesté vers 856 (mais c’est là une note de l’éditeur), avant que ce dernier ne soit nommé sur le siège de l’évêché d’Autun. Cette mention toutefois qui fait de l’abbé Bernard un évêque d’Autun, ne tient pas, car aucun évêque d’Autun de la seconde moitié du ixe siècle ne porte ce nom4. Selon une conjecture de Lawrence Gushee, l’abbé Bernard pourrait être en revanche ce Bernus que Loup de Ferrières, dans une lettre des années 840 (entre 841 et 852), prie Amolo, archevêque de Lyon, de consacrer, celui-ci ayant été nommé par Charles le Chauve sur le siège de l’évêché d’Autun5. D’autres témoignages permettent de resserrer cette datation, à savoir deux chartes de l’année 843 qui portent, entre autres, la signature de l’abbé Bernard et, pour l’une d’entre elle, celle de Iattaeus (Alteus), évêque d’Autun, et d’exclure ainsi que le traité ait rédigé – ou du moins dédié – avant 843 6. A considérer la liste des évêques d’Autun, cette lettre aurait donc été écrite au terme du pontificat d’Alteus7, soit vers 847 ou 849, ce qui ne situerait la rédaction de la Musica disciplina guère avant la fin des années 840. Les raisons toutefois pour lesquelles l’abbé Bernard de Saint-Jean-de-Réome n’a jamais été évêque d’Autun, demeurent obscures, mais sans intérêt pour le traité luimême. Si la datation aux alentours de 850 est désormais communément acceptée8, il demeure toutefois la présence, dans l’épilogue, d’un assez long passage en concordance partielle avec les Miracula s. Germani d’Heiric d’Auxerre (XX, 37-45) dont la rédaction ne fut achevée que vers 876-877. La parenté entre les deux textes demeure toutefois assez lâche, au point qu’il ne semble pas que le texte de la Musica disciplina puisse être tenu pour une adaptation, voire une paraphrase du texte d’Heiric d’Auxerre. Il y a lieu, bien au contraire, de supposer que les deux versions de ces Miracula s. Germani reposent sur une lecture d’un texte commun qui n’a pu être retrouvé à ce jour9. 3
4 5
6 7 8
Petrus Roverius, Reomaus seu historia monasterii S. Iohannis Reomaensis in tractu Lingonensi... (Paris, 1637), p. 437-439 (« Antiquus catalogus abbatum monasterii S. Ioannis Reomaensis cum antiquis notis chronicis ») p. 438 : « Bernardus I. postea Augustodunensis Episcopus » (en note : « Circa annum Domini DCCCLVI »). D’après Semur-en-Auxois, B.M., Ms. 1, f. 76v [début du xive s.] (Moutiers-SaintJean, début du xie s.). Cf. CMN 3, p. 175-176. Sur ce point voir aussi Glatthaar, Bernard von Réôme, p. 359-360 sqq., 371-372. Bernardus abbas sancti Iohannis est attesté dès 830 et pourrait avoir été en exercice jusqu’au début des années 860 (cf. Gatthaar, Bernard, p. 367 et 373-374). Voir L. Duchesne, Fastes épiscopaux de l’ancienne Gaule (Paris, 1900-1915), t. 2, p. 181-182. Cette affaire est déjà évoquée dans les Fastes épiscopaux, op. cit., p. 172-173, 181. Voir aussi L. Levillain, Loup de Ferrières, Correspondance (Paris, 1927-1935), t. I, p. 122-129 (n° 26). M. Glatthaar date cette lettre de l’hiver 848/849 ou 849/850 (Glatthaar, Bernard von Réome, p. 360-364). Signalées et analysées dans Bernhard, Aurelianus, p. 60-61. L’évêque Ionas, successeur l’Alteus, est nommé pour la première fois dans une charte de Charles le Chauve en date du 7 août 850 (Fastes épiscopaux, op. cit., p. 182). Elle a notamment été solidement établie par Michael Glatthaar (Glatthaar, Bernard von Réome).
8
Introduction
Les matières de la Musica disciplina La section relativement homogène des sept premiers chapitres compose une sorte d’introduction générale à la musique. Précédée de la préface et du sommaire de l’ouvrage, elle n’est toutefois connue que de la branche principale de la tradition du texte dont le manuscrit de Valenciennes est le représentant majeur (V Pom B F et Rc). Elle s’ouvre sur un éloge de la musique placé sous l’autorité de deux figures antiques, celles du poète Orphée et d’Asclépiade, le guérisseur, et des deux figures vétéro-testamentaires du roi David et du prophète Élisée. Deux références au texte de l’Apocalypse fondent une comparaison entre la louange des anges et le chant de l’office, à condition que ce dernier soit animé d’une intention spirituelle. Enfin, dans le prolongement du topos microcosme / macrocosme, l’auteur développe longuement l’idée que l’homme, fait à l’image de l’harmonie du monde et créature représentative de la musica humana, doit, par ses chants, à la fois illustrer l’harmonie du monde et contribuer à la louange de son créateur. Le second chapitre commence par une définition de la musique qui conjugue celle de saint Augustin à celle d’Isidore : « musica est scientia recte (Augustin dit bene, Isidore peritia) modulandi sono cantuque congrua » (comme Isidore) et poursuit, avec Isidore et Cassiodore, par l’étymologie du mot. Viennent l’évocation des inventeurs de l’art, à la fois dans l’antiquité grecque – Pythagore, Euclide et Ptolémée – et dans l’antiquité biblique – Jubal, le père des instruments de musique, et David posé ici en figure tutélaire du chantre. L’aspect mathématique de la discipline est illustré par la légende de la forge de Pythagore, longuement commentée, et la découverte par ce dernier des rapports des consonances réduites ici à quatre : l’octave, la quarte, la quinte et le ton. Pour rendre parfaitement sensible la nature de ces consonances, l’auteur associe à chacune d’entre-elle une formule mélodique susceptible de caractériser l’intervalle de même étendue qu’il choisit dans le répertoire des antiennes d’introïts, et respectivement dans chacun des quatre tons authentes. Dans le troisième chapitre, Aurélien décrit les trois catégories de la musique, celles du monde, de l’homme et des instruments. C’est la division de Boèce dont Aurélien paraphrase ici le texte, à l’exception d’une reformulation de la musica humana par référence au microcosme dont la définition pourrait être une lointaine réminis9
Nous rejoignons sur ce point l’hypothèse formulée par Michael Bernhard (Bernhard, Aurelianus, p. 60). On notera par ailleurs que, selon Nancy Phillips, le traité pourrait déjà avoir été rédigé vers 820. Cf. Nancy Phillips, « Classical and Late Latin Sources for Ninth-Century Treatises o Music », in : Music Theory and its Sources : Antiquity and the Middle Ages, éd. par André Barbera (University of Notre Dame, 1990), p. 116. Voir sur ce point Glatthaar, Bernard von Réome, p. 367 et n. 52.
9
Christian Meyer
cence du De natura rerum d’Isidore de Séville, quoique légèrement modifiée par une référence à un passage des Homélies sur les Évangiles de saint Grégoire. La musique reposant sur les instruments est écartée car elle n’est pas, pour Aurélien, susceptible d’une analyse scientifique mais relève avant tout de la pratique. Demeure la musica humana qu’Aurélien subdivise selon les trois catégories adoptées par Cassiodore et Isidore pour la musique en général : harmonie, rythmique et métrique (ch. 4). De ces trois catégories c’est avant tout la rythmique qui constitue la matière principale du musicien, lequel doit s’appliquer à veiller au juste accord entre texte et son. Ce chapitre introduit à cet égard une approche inédite de la musica humana qui n’est plus ici comprise au sens où l’entend Boèce, mais comme le fondement scientifique des principes de la psalmodie, et en particulier de l’articulation du ton psalmodique compte tenu des éléments prosodiques. Le cinquième chapitre s’attache à décrire les aspects du son qui, dans l’esprit d’Aurélien, s’identifient à la matière même de l’harmonie musicale. Ce sont de très larges extraits remaniés d’Isidore, introduits par la division isidorienne de la matière sonore en harmonique, organique et rythmique. La réécriture, assez sommaire, du texte isidorien porte principalement sur les divers aspects qualitatifs du son dont les quinze modes ou genres sont clairement numérotées dans le texte d’Aurélien. Le sixième chapitre traite des fondements mathématiques de la musique mais commence par la division de la musique en harmonique, rythmique et métrique qui fait ici l’impression d’une redite, même si c’est le texte de Cassiodore qui est cité (VI, 2-6) et non celui d’Isidore. Vient un nouveau centon de définitions (les six symphonies, les quinze tons de transposition, enfin les huit tons) qui introduit un très long emprunt à l’Arithmétique de Boèce sur les consonances (VI, 11-26) et le texte de Cassiodore sur les tons de transposition. Ce qui retient plus particulièrement l’attention c’est la relation étroite établie ici entre les tons de transposition et l’octoechos (VI, 27-28), affirmant qu’entre le premier et le quinzième des tons de transposition il y aurait huit tons. L’affirmation est toutefois erronée puisque conformément au principe de la génération des quinze tons par transposition de demi-tons successifs, le dernier se trouve à une distance de sept et non de huit tons du premier. Le septième et dernier chapitre de cette introduction générale porte sur la distinction entre le musicien, l’homme de la théorie, et le chantre, celui de la pratique. Cette distinction, qui deviendra, à la suite de Guy d’Arezzo, un lieu classique des écrits sur la musique au Moyen Âge, trouve ici sa première expression, du moins sous cette forme lapidaire, car l’idée est déjà présente dans la Musique de saint Augustin : « La modulation est le propre de tout chanteur qui ne se trompe pas dans la mesure des
10
Introduction
mots et des sons, mais la bonne modulation relève, comme nous devons le penser, de cet art libéral qu’est la musique »10. Aurélien illustre ce propos par des extraits remaniés de Boèce sur la distinction entre l’instrumentiste et le musicien savant, et par une double référence, d’une part au maître de grammaire et au simple lecteur et d’autre part à la relation maître-élève dans l’activité poétique. Le chapitre VIII est la véritable entrée en matière, car il y est question, pour la première fois, de l’objet principal de la Musica disciplina, à savoir les formes d’organisation du chant et de la psalmodie de la messe et de l’office. Ce chapitre revient toutefois sur des considérations cosmologiques, sur la place de la musique dans le quadrivium, les rapports mathématiques des consonances, enfin sur la légende qui attribue aux Muses l’origine de la musique. Il s’achève sur des explications portant sur la signification et l’origine de ces formules dites “échématiques” qui résument en quelque sorte la structure sonore propre à chaque ton et qui sont par ailleurs bien connues des rédacteurs des tonaires. Ce chapitre retient l’attention à divers égards. Les explications terminologiques sur les quatre tons principaux (VIII, 1-21) sont à l’évidence un emprunt (voir plus loin). L’expression « diximus etiam » sur laquelle il s’ouvre est toutefois curieuse car il n’a pas été véritablement question jusque là des huit tons. Tout au plus est-il écrit en VI 27, mais très rapidement – et par erreur –, « que les quinze tons de transpositions génèrent huit tons ». Le « diximus etiam » est donc sans doute à prendre comme une cheville assez maladroite destinée à introduire un texte d’emprunt, puisque ce qui suit se retrouve dans un ensemble assez large de sources périphériques par rapport à la tradition manuscrite de la Musica disciplina, et qui, par ailleurs, pour bon nombre d’entre-elles, semblent tout ignorer du traité d’Aurélien. Au terme de cette explication terminologique sur les quatre tons principaux suivie de considérations cosmologico-mathématiques (VIII, 22-28), le chapitre s’achève sur de longues explications relatives à une série de quatre tons surnuméraires qui mêlent légende et anecdotes historiques (VIII, 38-46). L’association des neuf Muses aux tons de l’octoechos fait ici l’objet d’une nouvelle interprétation relative, en l’occurrence, à la muse “surnuméraire” – puisqu’il n y a que huit tons. Le mystère de la neuvième Muse est levé, quoique de façon assez obscure, par une association aux irrégularités tonales de certaines antiennes que les chantres de l’époque de Charlemagne peinaient à accorder à l’un des huit tons psalmodiques. Cette interprétation de la “muséogonie” musicale est incon10
« Nam modulatio ad quemvis cantorem, tantum qui non erret in illis dimensionibus vocum ac sonorum ; bona vero modulatio ad hanc liberalem disciplinam, id est ad musicam, pertinere arbitranda est. » (1, 3, 4 ; éd. p. 31-32 ; trad. Finaert)
11
Christian Meyer
nue par ailleurs, de même que le rôle – non vérifiable – ici prêté à Charlemagne d’avoir ordonné la formation des quatre catégories tonales supplémentaires sensées permettre le classement des antiennes irrégulières. L’exposé est consolidé par une liste de formules d’intonation bâties sur le modèle des formules échématiques et se poursuit par une autre anecdote qui rapporte que les Grecs, pour ne pas être en reste par rapport à leurs voisins latins, auraient adopté ces nouvelles catégories, mais en renommant les formules d’intonation. Si le cadre théorique de ces “modes” supplémentaires est bien attesté par plusieurs traités des xᵉ et xiᵉ siècles11, il ne fait ici l’objet d’aucune autre précision, mais semble bien vouloir rendre compte de préoccupations de chantres contemporains. L’anecdote relative aux Grecs suggère en outre que l’église byzantine avait déjà procédé à cet élargissement de l’octoechos, même si les echoï mesoi ne sont attestés que bien plus tard, dans l’Hagiopolites12. Mais pour Aurélien l’invention de ces quatre catégories est superflue, et l’octoechos suffit à régler l’ensemble des chants du répertoire, et ce d’autant plus, affirme-t-il, que ce répertoire est commun aux mondes grec et latin13. Le chapitre IX se présente comme une sorte d’appendice au chapitre précédent. Il atteste d’une large diffusion, dès le milieu du ixᵉ siècle, de ces formules d’intonation déjà présentes dans les plus anciens tonaires, en particulier tous les manuscrits du tonaire carolingien dont l’archétype est daté des environs de 83014. L’adoption des formules échématiques semble en tous cas solidaire, comme le suggère Michel Huglo, de l’introduction de la terminologie byzantine des tons15. Aurélien est aussi le seul auteur à expliquer le principe d’organisation de ces formules dont la longueur ou la brièveté, dit-il, serait dictée par l’importance du ton ou son rang, d’où le grand nombre de syllabes composant la formule du premier ton. Il témoigne enfin d’une certaine perplexité face à ces formules dont le sens lui échappe, et évoque une consultation auprès d’un chantre grec qui lui apprend que ces syllabes ne sont que des onomatopées. Ce récit est instructif à bien des égards. Il révèle d’une part que l’usage de ces formules était solidement ancré dans l’instruction des chantres, mais qu’elles étaient toutefois entourées d’un certain mystère, une ou deux générations encore après leur introduction. L’anecdote suggère aussi qu’Aurélien – qui ne maîtrisait peut-être pas la langue 11 12 13
14 15
Voir Atkinson, Parapteres. Atkinson, Parapteres, p. 55-56. On rapprochera de cela le passage de la lettre anonyme du manuscrit de Gotha qui évoque les tentatives des Palatini – les chantres du palais d’Aix – d’élaborer de nouvelles règles pour des antiennes inclassables (cf. Bernhard/Ferrari, Aurelian, p. 35). Huglo, Tonaires, p. 384. Ibid, p. 384.
12
Introduction
grecque – semble néanmoins avoir été en contact avec un milieu d’érudits hellénisants comme il pouvait s’en trouver à Liège, à Saint-Gall, à Laon ou à la cour de Charles le Chauve. Les huit chapitres X à XVII composent un premier exposé des règles de la psalmodie. Ils observent le cadre formel du tonaire carolingien qui pourrait avoir servi de modèle et où les chants de la liturgie de la messe et de l’office sont répertoriés par leur incipit et classés selon leur appartenance à tel ou tel mode et, au sein de cette classification, selon les types des cadences de la psalmodie. La comparaison avec le tonaire s’arrête toutefois là, car la matière de ces chapitres ne se borne pas aux chants antiphonés de la messe (introïts et communions) ou de l’office (les antiennes), mais considère également les chants relevant de la psalmodie responsoriale (comme l’offertoire de la messe ou les répons de l’office). Enfin, au delà de la matière proprement musicale, le propos porte également sur divers aspects sémantiques, comme l’affaire toujours sémantiquement délicate de l’articulation entre le texte du verset et celui de la reprise du répons de l’office. L’exposé des aspects musicaux de la psalmodie repose avant tout sur la mémoire et la mise en œuvre de schémas et de formules musicales, mais aussi sur une certaine familiarité avec des pratiques vocales cultivées dans divers lieux gagnés à la réforme carolingienne du chant liturgique. Il s’agit avant tout pour Aurélien de commenter les sèches catégories des tonaires en expliquant pourquoi telle différence s’accorde à la reprise de telle antienne. L’explication est laborieuse, adjectivale, mais toujours fine, forte d’un vocabulaire qui tente de rendre compte des subtilités de l’inflexion de la voix et dont certaines expressions évoquent assez bien ces mouvements mélodiques élémentaires déposés dans les notations musicales. Mais on découvre aussi, ici et là, les remarques d’un commentateur averti des difficultés de la “bitonalité” de certaines antiennes dont l’intonation et la finale ne s’accordent pas et pour lesquelles il énonce une règle ferme qui privilégie la conduite mélodique : une antienne qui commence dans un mode et finit dans un autre sera introduite par une différence psalmodique en accord avec la formule mélodique des premières notes de l’antienne (XII, 17)16. Il signale aussi le ton atypique de cette petite catégorie d’antiennes Nos qui vivimus, Martyres domini et Angeli domini qui ont été diversement classées dans la tradition médiévale17. Enfin certaines descriptions, comme celle de la quatrième différence du huitième mode (XVII, 17-20), témoignent de l’existence, du temps d’Aurélien, de dési-
16 17
Voir aussi XV, 15-22 ; XVI, 34-35. Huglo, Tonaires, p. 395 sqq.
13
Christian Meyer
nences particulières que la tradition médiévale semble avoir perdues au fil des siècles. Ailleurs, Aurélien formule de subtiles nuances d’agogique dans l’énoncé de la différence psalmodique et la réintonation de l’antienne, en particulier pour des antiennes brèves ou sans grande ampleur mélodique (X, at-ay). La description de la cinquième différence de ce même mode (XVII, 21-23) est tout aussi curieuse en ce qu’elle témoigne d’un usage consistant à accorder la forme mélodique de la césure médiane de l’antienne à celle de la dernière syllabe de la différence psalmodique. Aurélien perpétue enfin le souvenir de certaines pratiques locales, comme celle des chantres du palais impérial d’Aix-la-Chapelle, qui, pour avoir chanté dans une tessiture un peu plus aiguë telle antienne du second mode, lui ont affecté une terminaison psalmodique du premier (XI, 12). L’examen des répons relève d’une autre préoccupation, car il ne s’agit plus ici d’accorder une désinence psalmodique à la réintonation d’une antienne, mais d’adapter efficacement la psalmodie du verset au texte en fonction de sa longueur, et de disposer harmonieusement les cadences et les “accents” psalmodiques tout en observant les aspects sémantiques et prosodiques du texte. Aussi le ton psalmodique sera-t-il structuré différemment selon que le verset possède un nombre de syllabes supérieur ou inférieur aux seize syllabes du Gloria patri et filio et spiritui sancto (XIX, 10-15). En raison de la brièveté du verset (moins de 16 syllabes), le ton sera amputé (cf. XIII, 18-19) ou simplifié (XV, 7 ; XVII, 9). Les textes prolixes exigeront en revanche une amplification (XIII, 20 ; XVII, 4, 10, 11 et 12) voire une altération du ton (XV, 10-12). Ce dernier point est souligné en particulier dans l’analyse des quatre premiers modes dans la version du texte transmise par le manuscrit d’Oxford (OxC)18. D’autres remarques révèlent les subtilités dans l’articulation des mélismes : ainsi, en tête du second membre du verset, le mélisme portant sur la seconde syllabe sera articulé différemment selon que la syllabe est la seconde ou la première d’un mot (XIII, 26-29). Une autre remarque pose l’existence d’une catégorie de répons où l’on observe un parallélisme de mélisme entre la fin du répons et celle du verset (XIII, 31-33). Une autre catégorie encore de répons se singularise par l’allongement du verset par un long mélisme qui, dans le cas du répons Descendit de caelis, porte sur la première syllabe « Tam-(quam sponsus) » du verset (X, ap+br). Un autre aspect, non moins important, de la présente étude des répons concerne les problèmes textuels. Il s’agit tout d’abord de l’accord sémantique entre le verset et
18
R/ Quam magnificata et R/ Adiutorium nostrum (X, d) (premier mode) ; R/ Declara super nos (XI, o) (deuxième mode) (XII, 14) (troisième mode) ; R/ Super te Hierusalem (XIII, ak) (quatrième mode).
14
Introduction
la reprise du répons qui, selon l’usage franc, n’est pas repris au début, mais vers le milieu ou la fin. Cette pratique qui oblige ainsi parfois les chantres à modifier le texte du répons pour l’accorder au sens du verset, est évoquée à de multiples reprises. Ces modifications, en général minimes, consistent à changer le temps d’un verbe, l’accord d’un substantif ou le choix d’une conjonction de coordination. La question de l’autorité des textes fait aussi l’objet d’une attention particulière et invite parfois à de longs développements. Dans le cas du répons Recordare mei domine, le verset Exurge domine qui lui est parfois associé, déroge à un principe selon lequel le répons et son verset doivent être extraits du même récit biblique (X, 20-26). C’est un point qu’Hélisachar, chancelier de Louis le Pieux de 808 à 817, fait aussi valoir dans une lettre à Nebridius, évêque de Narbonne (819-822), se disant troublé par le fait que les versets des répons sont parfois empruntés à un autre livre de l’Écriture que celui du corps du répons19. Dans le cas présent, le répons Recordare mei paraphrase un passage du livre d’Esther tandis que le verset est emprunté au psaume 9. Cette anomalie est justifiée par Aurélien qui explique comment, selon une lecture allégorique, ce verset s’accorde à la prière d’Esther et en délivre le sens. Plus loin, dans la version du manuscrit d’Oxford, le répons Descendit de celis, de l’office de la Nativité, fait l’objet d’une longue digression (X, ap-bu) qui semble devoir être replacée dans les débats des années 830 portant sur les textes non scripturaires de l’office. Contrairement aux observations d’Agobard relatives à ce même répons et qui conduisirent à sa suppression au diocèse de Lyon, l’exégèse allégorique d’Aurélien, longue et complexe, vise ici au contraire à légitimer sa présence dans l’antiphonaire et à justifier par ailleurs une certaine tradition du texte qui, dans l’expression « per auream portam », substitue « clausam » à « auream ». Plus loin encore, le caractère non-scripturaire du répons Gaude Maria virgo (XV, 9-12) donne lieu à une longue digression restituant ce répons dans une tradition ancestrale relayée par des personnages dont Aurélien rappelle le prestige et l’autorité scientifique, en l’occurrence Charlemagne et Alcuin. Le répons du septième mode Aspiciens a longe fait également l’objet, dans la version du manuscrit Oxford, d’un commentaire prolixe (XVI, i-s) qui s’emploie à justifier l’authenticité vétéro-testamentaire du texte de ce répons déclaré apocryphe par certains.
19
« sed ut referre solebatis responsoria auctoritate et ratione carentia, versusque qui in quibusdam responsoriis a nostris vestrisque cantoribus inconvenienter aptabantur, animum vestrum magna ex parte obnubilarent, mihi imperando iniuxeritis, ut adhibito sollerti studio pro captu ingenii in divinarum scripturarum pratis versus convenientes indagarem, et in responsoriis auctoritate et ratione refertis, congruis in locis aptarem... » (cf. Huglo, Helisachar, p. 206 ; Levy, Helisachar, p. 178, 179).
15
Christian Meyer
Le corpus relativement homogène des huit chapitres X-XVII consacrés aux règles du chant antiphoné et de la psalmodie responsoriale est suivi d’une récapitulation (XVIII) du nombre de différences ou de catégories propres à chacun des types de chants étudiés jusque-là. Dans V ce chapitre est intitulé « deuterologium tonorum », néologisme hellénisant dont la signification précise demeure obscure, tout comme l’expression « apologias... ponimus » par laquelle l’auteur désigne les dénombrements qui suivent. La tradition manuscrite de ce chapitre présente en outre diverses incohérences notamment quant au nombre des catégories de répons ou des différences psalmodiques décrites dans les chapitres XI à XVII. Ces dénombrements sont précédés d’un bref préambule qui retient surtout l’attention par une référence appuyée à de prétendues sources helléniques (« a Grecorum dirivari fonte ») qui fait écho à cet autre passage où Aurélien affirme avoir consulté un Grec sur la signification des formules échématiques (IX, 3 sqq.) . On peine toutefois à imaginer quel pourrait être ce rapport avec de prétendues sources byzantines. Cette remarque s’éclaire peut-être à la lumière de ce qu’Aurélien dit plus loin de saint Ambroise en lequel il voit le fondateur du répertoire des antiennes de l’office (XX, 7) à la suite, peut-être, de l’anecdote rapportée par saint Augustin dans ses Confessions, selon laquelle l’évêque de Milan aurait en 386, durant le carême, institué le chant des hymnes et des cantiques selon un usage oriental (« secundum morem orientalium partium ») pour distraire le peuple de sa lassitude (Conf. IX, 7, 15). Cette évocation de sources lointaines n’est pas, au demeurant, sans rappeler le légendaire « revertimini vos ad fontem sancti Gregorii » que Charlemagne aurait recommandé à ses chantres20. Le chapitre XIX revient une nouvelle fois sur la psalmodie, mais de manière plus concise, pour décrire la structure des tons des versets des antiennes de la messe et de l’office, mais aussi l’architecture mélodique des versets de répons. Chaque ton est en outre désormais introduit par la formule échématique qui en résume la structure et dont la présence dans ce chapitre rappelle à l’évidence la rhétorique des rubriques des tonaires. Dans l’archétype de la tradition, ces formules et certains exemples musicaux étaient vraisemblablement accompagnés de notations musicales. C’est du moins ce que suggèrent les fréquentes allusions à des notae ou des figurae notarum. À de rares exceptions près, le copiste de V ne les a pas reproduites et le reste de la tradition (à l’exception de RC) les ignore21. Pour le reste, Aurélien fait surtout appel à la mémoire 20 21
Caroli Magni vita per monachum Engolismensem, éd. Martin Bouquet, Recueil des historiens des Gaules et de la France, t. 5 (Paris, 1869), p. 185. Ponte, t. 3, p. 184, 199, passim. A l’exception du... V f. 71v (neumes paléofrancs). Voir cependant en 34 noeane (V 84r, RC 56v), 37 immola (RC 56r), 42 Et exultavit (V 84r, RC 57r), 53 et 55 alleluia (RC 58r, F 70r).
16
Introduction
du chantre qu’il sollicite à l’aide d’exemples empruntés au répertoire de la messe ou de l’office. Les explications sont fines et les inflexions des tons psalmodiques toujours décrites en étroite relation avec le texte qui leur sert de support. Au-delà de ces descriptions dont les nuances évoquent des subtilités vocales dont on peine aujourd’hui à imaginer voire à restituer l’expression sonore, quelques remarques plus systématiques retien nent toutefois l’attention. Il s’agit en particulier des observations concernant la parenté structurelle de certains tons psalmodiques, en l’occurrence ceux du deuxième et du huitième, du premier et du troisième ou encore du premier et du septième22. Le dernier chapitre évoque l’origine du chant de la messe et de l’office, ses “inventeurs” et les catégories et genres du chant liturgique (XX, 1-24). Dans la tradition principale du texte à la suite de V, cet exposé s’achève sur un premier explicit, rédigé à la première personne, dans lequel l’auteur rappelle que cet ouvrage a été composé à la demande des frères de sa communauté et présenté à l’abbé Bernard, puis s’adresse au chantre, son futur lecteur, sollicitant à la fois sa sagacité et son discernement (XX, 25-26). Suit un éloge de la musique qui associe à des citations remaniées des Étymologies d’Isidore (XX, 27-30) deux témoignages relatifs au chant des anges. Le premier est celui d’un moine de l’abbaye de Saint-Victeur du Mans auquel des anges auraient dicté le répons du commun des Apôtres Cives apostolorum (XX, 33-36). Le second, extrait des Miracles de saint Germain d’Auxerre, rapporte qu’un prêtre aurait conçu, à l’audition du chant des anges, un Alleluia qu’il adapta au Ps. 148 (Laudate dominum de celis) en l’honneur de la sainte Trinité (XX, 37-42). Par delà le caractère merveilleux de ces inspirations angéliques se profile dans l’esprit de l’auteur l’idée que l’invention musicale s’apparente aussi, pour une part, au don de la prophétie et de l’intelligence de paroles obscures. Dans V ce chapitre s’achève sur une autre dédicace à l’abbé Bernard (XX, 4662), plus éloquente, qui laisse entrevoir des relations complexes entre l’auteur et le dédicataire où se mêlent des sentiments de consolation et de pardon sans que l’on puisse en distinguer l’objet, mais qui sont certainement à mettre en rapport avec le fait qu’Aurélien, dans la préface, dit avoir été renvoyé de l’abbaye. Cette seconde dédicace, au ton à l’évidence plus personnel et qui abrite une paraphrase assez longue d’une épître de saint Jérôme à sa disciple Marcella (XX, 52-57), est absente de la version RP qui présente au demeurant une recension singulière du début de chapitre23. A-t-elle été écartée par le rédacteur de l’archétype de cette version ? Ne figurait-elle que dans les pièces du dossier qui ont servi au rédacteur de V ? Mais alors pourquoi 22 23
cf. XIX, 35 et 89 ; XIX, 43 et 48 ; XIX, 89. XX 33-36 + 27-29 + 31-32 + 1-24 + 37-45. Les passages 25-26 (« Explicitus liber...gratias agas ») et 30 (« Sicut et supra in laude musicae disciplinae, prout potuimus, diximus ») manquent.
17
Christian Meyer
la première dédicace a-t-elle été conservée et reproduite par ce dernier ? Toutes ces questions demeurent indécidables mais confortent l’hypothèse formulée par Michael Bernhard d’un double archétype ou du moins d’un archétype pourvu de corrections ou de leçons alternatives.
La tradition du texte La Musica disciplina présente une tradition particulièrement complexe au sein de laquelle il convient de distinguer plusieurs familles. 1. Le témoin le plus ancien mais aussi le plus complet est le manuscrit de Valenciennes (V), d’origine française et que Bernard Bischoff date du dernier quart ou de la fin du ixᵉ siècle 24. L’état du texte représenté par V est encore documenté par deux témoins italiens de la première moitié ou du milieu du xvᵉ siècle (F, RC). On en conserve également deux témoins plus anciens mais fragmentaires qui ne possèdent que la préface, les cinq premiers chapitres et le début du sixième. L’un est une copie allemande du xiᵉ siècle dont on ignore l’origine, mais qui fut un temps conservée à l’abbaye Saint-Pierre d’Erfurt (Pom). L’autre, du xiiᵉ siècle et d’origine inconnue, vient de l’abbaye Saint-Pierre de Gembloux (B). La copie de V, à laquelle les éditeurs modernes ont accordé une place éminente à la fois en raison de son ancienneté et surtout parce qu’elle livre le texte le plus complet, s’avère toutefois d’une qualité assez médiocre25. Le texte présente au demeurant deux incohérences majeures. La première concerne la récapitulation du nombre de différences psalmodiques et de catégories de versets de répons (XVIII) dont les valeurs ne correspondent pas, pour les cinq premiers tons, aux données des chapitres précédents (X-XVI). La seconde est celle du double explicit, à la fin du chapitre XX, déjà signalée et commentée plus haut. Ces deux incohérences donnent à penser que la tradition représentée par V repose sur un antigraphe réalisé à partir d’un dossier comportant divers états du texte face auxquels le rédacteur pourrait avoir manqué de vigilance. 2. La seconde famille (groupe RP-L) est représentée par deux manuscrits : une copie du xiᵉ s., d’origine allemande et propriété, vers la fin du Moyen Âge, de la bibliothèque de la Faculté des Arts de Heidelberg (RP) et une copie incomplète de la fin du xiᵉ siècle vraisemblablement d’origine allemande d’après le contexte (L). Le texte de cette tradition se caractérise tout d’abord par l’absence de la préface, privant ainsi le lecteur de toute information concernant l’auteur, le dédicataire et les circonstances
24 25
Voir ci-dessous. Bernard, Aurelianus, p. 54.
18
Introduction
de la composition de l’ouvrage. Sont également absents de cette version, le sommaire, les développements sur les genres de la musique et les divisions de la musica humana (III et IV) et sur les fondements mathématiques de la musique et la distinction entre musicus et cantor (VI et VII). Le chapitre VIII, sur l’octoechos, ne retient que les explications relatives aux huit tons. Manquent aussi les considérations sur les planètes et les mathématiques musicales (VIII, 22-37), de même que le chapitre IX sur les formules échématiques et leur signification. Les huit chapitres sur les tons psalmodiques (X-XVII) s’accordent sensiblement à l’état du texte transmis par V. On note cependant quelques rares changements d’exemples, en particulier dans les antiennes, mais surtout l’omission des exemples d’offertoires26. Ces modifications suggèrent l’intervention d’un rédacteur pour lequel les antiennes de l’antigraphe étaient inconnues et les exemples d’offertoires inintelligibles. On observe en outre quelques omissions dont les raisons demeurent obscures27. Le chapitre XVIII s’accorde sensiblement au texte de la tradition V à l’exception de l’introduction (1-4) qui disparaît. Le chapitre sur les tons psalmodiques (XVIIII) est complet et sans variantes majeures par rapport à V 28. Il reste enfin la singulière version de l’épilogue (XX) qui réarticule en profondeur le texte transmis par le groupe V. On y relèvera tout d’abord l’absence du long passage (XX, 46-63) qui, dans la version du groupe V, suit la mention explicit et dans lequel Aurélien s’adresse à l’abbé Bernard. Pour le reste, le récit concernant le chant des anges entendu par le moine de Saint-Victeur (XX, 33-36) et le passage consacré à la puissance de la musique (XX, 27-29, 30-32) ont été déplacés et soudés au chapitre XIX de sorte que l’épilogue se réduit ici à l’introduction « Ab hac autem disciplina... » (XX 1-24) suivie de l’extrait des Miracles de saint Germain sur le chœur des anges (XX 37-45) : Veterum pandit memoria ni falor monachum... cantatur ecclesiae (XX 33-36). Cognosco homo qui apud antiquos qui tam turpe erat... perdocemur exemplis (XX 27-29, 31-32). Ab hac autem disciplina... habere notitiam (XX 1-24). In civitate que Autensioderensis... septem tonitruorum (XX 37-45).
(Les phrases 25-26, 30, 46-63 sont omises.) RP livre ainsi un état du texte remanié, et recentré sur la théorie de la psalmodie d’où les connexions quadriviales (arithmétique, cosmologie), mais aussi toutes les allusions à l’auteur et au dédicataire ont été écartées. 26 27 28
Antiennes remplacées : X 3 (Scio cui credidi), X 32 (Euge serve bone), XVI 6 (Preocupemus faciem), XVI 19 (ant. Concede nobis).- Exemples supprimés en XIII 3, XIV 7 et 11, XV 6, 16, XVI 3 et 24, XVII 2. XI 7-9, XII 12-14, XVI 7, 9-12, 17-18, 5-12, 15-17 (saut du même au même ?), 22 (en partie), 24-25. On notera toutefois quelques changements d’exemples en 79, 82 et 90.
19
Christian Meyer
3. Le manuscrit d’Oxford (OxC) est une copie du dernier tiers du xivᵉ siècle, passablement corrompue29, d’un état singulier du texte qui se présente au fil d’un recueil de traités de musique (dont la Musique de Boèce, une collection d’extraits tardo-antiques sur la musique, la Musica et Scolica enchiriadis, enfin le De harmonica institutione de Hucbald). Le texte se distingue tout d’abord par l’absence de la préface, du sommaire et des sept premiers chapitres. Il semble toutefois qu’un antigraphe plus ou moins lointain possédait tout ou partie de ces chapitres comme le suggère peut-être le renvoi « qua de re in superiori commentatiunculo docuimus » (VIII, w) qui semble faire référence aux explications relatives à la musique du monde du chapitre III. Le texte du manuscrit d’Oxford commence ainsi ex abrupto par le chapitre sur les huit tons qui vient à la suite d’un petit traité sur les modes également connu par Ces30. La version de ce chapitre est toutefois singulière et ne s’accorde que pour la dernière section (VIII, 38-46) au texte transmis par le groupe V. Pour le reste, il présente une rédaction originale, inconnue par ailleurs, des explications relatives à la nomenclature de l’octoechos (VIII, 1-21) et des analogies cosmologiques (VIII, 22-28), mais ignore les développements sur la place de la musique dans le quadrivium et les proportions des consonances. Si les chapitres IX (sur les formules échématiques) et XVII à XIX sont sensiblement en accord avec V, les commentaires consacrés aux tons, du premier au septième (X-XVI), présentent des leçons très singulières. Cet état du texte diverge parfois dans le choix de certains exemples, mais aussi et surtout, pour les cinq premiers tons, quant au nombre de différences psalmodiques ou de types de versets de répons, parfaitement en accord (contrairement à V) avec la récapitulation générale du chapitre XVIII. OxC ne possède, par ailleurs, qu’une copie partielle de ce chapitre. Les rubriques introduisant les différents tons n’ont pas été copiées, ni les phrases 11-21 concernant les 4e-8e modes, peut-être en raison d’une lacune matérielle de l’antigraphe. On notera par ailleurs que pour les quatre premiers tons, le nombre de catégories de répons et de différences psalmodiques coïncide, contrairement au reste de la tradition manuscrite, aux quantités indiquées dans le chapitre XVIII, conférant en cela une forte autorité à cette recension de la Musica disciplina (cf. Annexe 6). Cet aspect singulier de la tradition du texte qui a déjà été souligné par Michael Bernhard31, confère ainsi une haute autorité à OxC sans toutefois que l’on puisse définitivement trancher s’il s’agit là d’un état primitif du texte, ou d’une révision augmentée. Dans le premier 29 30 31
« verderbter Textzustand » (Bernhard, Aurelianus, p. 59). Mod. autenticus. Ces f. 196v-197r. Évoque les modes paraptères. Bernhard, Aurelianus, p. 55 : « Die Auflistung der Differenzenzahl in V stimmt nur, wenn man die Ergänzungen in OxC zu den Kapiteln X-XVII berücksichtigt ».
20
Introduction
cas, cela impliquerait que la tradition textuelle représentée par le groupe V serait issue d’une version en quelque sorte abrégée de la Musica disciplina. Quoi qu’il en soit, cette singularité et l’ampleur des variantes justifient l’édition de cet état du texte en regard de la recension du groupe V. 4. Il reste enfin à signaler la recension, plus singulière encore, de P11 (Paris, BnF, Lat. 7211, f. 134v-144v). Cette copie occupe la majeure partie d’un fascicule détaché d’un volume non identifié et présente un texte forgé à partir d’une copie de la Musica disciplina apparentée à la famille RP 32. La préface, le sommaire, les sept premiers chapitres et le neuvième sont omis, et seuls les chapitres VIII, XVIII et XX s’accordent sensiblement au texte reçu. En revanche les chapitres consacrés à l’étude des tons psalmodiques (X-XVII et XIX) ont disparu en tant que tels au profit d’une compilation structurée selon l’ordre des tons et forgée à partir d’extraits recueillis dans ces chapitres.
La tradition manuscrite du chapitre viii Au-delà de ces témoins majeurs de la Musica disciplina, la matière du chapitre VIII pose un problème plus particulier en raison de sa très large diffusion et des nombreuses recensions dont elle a fait l’objet. Dans la recension que donne la famille V de ce chapitre on distingue trois parties33 : une définition du terme tonus et de la nomenclature des huit tons (1-21), une série d’analogies entre les tons de l’octoechos et l’ordre des planètes et autres considérations astrologiques (22-28), la place de la musique dans le quadrivium (2931) et les rapports mathématiques des consonances (32-37), enfin un parallèle entre les huit tons et les Muses (38-40), suivi d’explications sur les formules échématiques (41-46).
Dans la tradition principale du texte (V) ces trois parties sont copiées à la suite les unes des autres sans rupture ni signe distinctif. En revanche, dans la tradition représentée par RP et L, la partie centrale sur les analogies entre tons et planètes et les divers éléments astrologico-mathématiques est omise, alors que la lettre anonyme du manuscrit de Gotha (G) éditée par M. Bernhard et M. C. Ferrari reproduit cette partie dans sa quasi-intégralité. Selon les auteurs de cette édition cette lettre pourrait avoir été composée par Aurélien lui-même34 et représenterait donc un état singulier de ce chapitre. Il reste enfin à examiner la tradition de la première partie (1-21) relative à la nomenclature des tons. L’étendue de la diffusion et la diversité des recensions de ce passage 32 Voir en particulier les leçons du chapitre VIII. 33 cf. Bernhard/Ferrari, Aurelian. 34 • Ibid., p. 42. Selon les arguments avancés par M. Huglo cette lettre ne saurait être attribuée à Aurélien, cf. Scriptorium, 65/2 (2011), Bulletin codicologique, B 322, p. 143*-144*.
21
Christian Meyer
sont remarquables et suggèrent l’existence d’un noyau textuel primitif et diffus, rédigé et remanié en divers endroits et dont Aurélien aurait lui-même recueilli et remanié l’un des témoins.. Cette tradition se décline en cinq familles ou témoins isolés : A. VIII 1-10 (Q2) [éd. Annexe 2] Copié en tête du tonaire du graduel de Saint-Michel de Gaillac, mais à la suite des éléments VIII 1-21 + XX 1-24, ce témoin partage avec S [voir ci-dessous F.] la leçon « cantilenarum recto ordine declaratur » pour « quasi quodam glutino sibi adherere videtur » (1). B. VIII 1-21 (P12 [fasc. IV, f. 146ra-va], P21 [fasc. I, f. 17r-v], Ba, RV, W) Dans W, la copie la plus ancienne (début du xiᵉ s.), le texte porte l’inscription Musica Albini. Il apparaît dans un contexte d’opuscules d’Alcuin, dont sa Rhétorique et sa Dialectique, à la suite d’une Arithmetica Albini qui n’est autre que l’arithmétique des Étymologies d’Isidore. Par ailleurs, l’astrologie copiée un peu plus loin et ici également attribuée à Alcuin, est celle d’Higinus35. Le texte est sensiblement en accord avec la recension principale, à l’exception de deux variantes très singulières, en l’occurrence les omissions des interprétations allégoriques du protus et du tetrardus. W partage ces omissions avec RV 36. Nous relevons ici les principales variantes de W :
1
Diximus etiam octo tonis consistere musicam per quos omnis modulatio quasi quodam glutino sibi adherere videtur. 2-9 Est autem tonus minima pars musicae... 10 Primus autem eorum protus vocatur, quod nomen apud nos primum significat. 11 Unde et protomartyrem Abel in lege veteri, in nova autem Stephanum dicimus primum martyrem. 12 Secundus autem deuteros, id est secundum. 13-16 Deuterosis enim (...) 17 Tetra enim apud Grecos quattuor dicuntur. 18 Unde et nomen dei tetragrammaton eoquod quattuor litteris asscribi dicitur. 19 Inde et tethrarchia, id est quarta pars regni. 20-21 Plagi autem eis coniuncti (...)
W Musica Albini (suivi de quatre lignes vides) 1 cto tonos in musica consistere musicus scire debet per quos (...) 2-9
(...) Primus autem protus vocatur, id est primus. (même rédaction dans RV) 11 om. (même omission dans RV) 10
12
Secundus autem deuterus. (...) 17 Tetra enim Grece quatuor dicunt. 18-19 om. (même omission dans RV) 13-16
20-21
(...)
Parmi les autres témoins, P21 et Ba s’accordent sensiblement au texte reçu. P12 présente en revanche un état singulier qui se caractérise par l’absence des explications relatives aux termes autenticum (7-9), protus (10-11), tetrardus (en 16) ou 35 36
On retiendra toutefois que la Rhétorique et la Dialectique sont effectivement celles d’Alcuin. W1 et RV s’apparentent en outre par deux ou trois leçons communes (voir les leçons en 9 et 14).
22
Introduction
encore plagi (en 20), et par une rédaction assez lapidaire de l’allégorèse des deuxième et quatrième tons principaux (10-19) : 10
Primus eorum protus vocatur, id est primus. 12 Secundus deuterus, 13 grece deuterosis secundatio sive recapitulatio dicitur. 14 Inde deuteronomium, secunda lex vel legislatio. 15 Tercius tritus dicitur eo quod tertius sit in ordine ideoque tritus nuncupatur nomine. 16 Quartus tetrardus. 17 Tetra grece. Quatuor dicitur latine, 18 inde et tetragramaton quod IIIIor litteris scribitur 19 et tetrarchia, id est quarta pars regni.
RV ne se distingue du texte reçu que par l’omission des allégories relatives aux premier et quatrième tons principaux (11, 18) – omissions que ce témoin partage avec W. C. VIII 1-21 + XX 1-24 (Fn1 + Fn2, M, MC1, OxB2, Q1) Cette famille se distingue du reste de la tradition par une variante singulière en VIII 1 qui pose l’existence de neuf et non de huit tons. Ce nombre semble faire allusion aux neuf Muses et ce rapprochement entre les Muses et les tons est également évoqué et discuté en VIII 38-39, au début de la troisième section de ce chapitre dans la rédaction de la famille V. L’extrait XX 1-24 qui, dans tous ces témoins, s’enchaîne sans signe ni marque distinctive à l’extrait sur les huit tons, est principalement consacré à la description des genres du chant liturgique. Les leçons singulières communes à l’ensemble (ou presque) de cette tradition sont en revanche plus nombreuses, mais sans grande incidence sémantique : texte reçu (XX 1-24) 1 modulamina composita extant... patrum precedentium 2 Ignatio beatissimo martyre 3 contradidit 4 nocturnum officium 5 antiphona 6 autem sunt 6 sumpserunt 7 Ambrosius Mediolanensis antistes 8 uno canente 9 id alter respondeat 11 cantio 12 adnunciavit 13 si quando habueritis epulum
20 canitur canticum Agnus dei qui tollis peccata mundi 20 corpori et sanguini
23
Fl, Fn1, Fn2, M, Mc1, OxB2, Q1 composita extant modulamina.... precedentium patrum Ignatio martyre beatissimo (sauf OxB2 et Q1) tradidit nocturnorum officium (sauf OxB2 et Q1) antiphona autem sunt autem susceperunt (sauf Fn2) Ambrosius Mediolanensis episcopus uni cantanti (cantandi Q1) reliqui omnis respondere solent (sauf M et OxB2 ; ceteri respondenti Mc1) cantatio (sauf OxB2) denuntiat (annunciat M, Mc1 ; annunciavit Q1) si quando inquid epulum habebitis (Fn1) si quando habebitis inquid epulum (M, Mc1) si quando habebitis epulum (OxB2 et Q1) canitur Agnus dei (sauf OxB2) canitur canticum Agnus dei (Q1) corpore et sanguine (sauf OxB2 ; sanguinem Mc1)
Christian Meyer
D. VIII 1-21 + XX 27-32 + XX 1-22 (Tr) Témoin de la première moitié du xiᵉ siècle copié au fil d’un florilège de textes patristiques et de théologie dogmatique et morale. Quelques variantes en accord avec L P11 RP (cf. Annexe 6).
E. VIII 10-20 + X 1-4 (Mc2, W3, Esc, W4 + T) Un dernier groupe ne possède que les phrases 10-20 du huitième chapitre, à savoir les commentaires allégoriques relatifs à la nomenclature des quatre tons principaux, suivies du début du chapitre X consacré aux trois types de différences des introïts du premier ton. Dans tous les témoins – à l’exception de Mc2 –, l’extrait sur les tons est précédé de ces vers qui ont servi par ailleurs de trope d’introduction à l’introït Ad te levavi du premier dimanche de l’Avent : « Gregorius presul meritis et nomine dignus Unde genus duxit, summum conscendit honorem. Renovavit monumenta patrum Tunc composuit hunc libellum musice artis Scole cantorum et anni circulum. »37
Suit une liste d’antiennes et de répons dans l’ordre des tons : 1. ant. In lege domini (CAO 3249). R/ Da mihi domine (CAO 6387). 2. ant. Scuto bonae (CAO 4838). R/ De ore leonis (CAO 6395). 3. ant. Spiritum rectum. R/ Adaperiat dominus (CAO 6028). 4. ant. Ambulabat in conspectu. R/ Sufficiebat (CAO 7717). 5. ant. Constitues eos principes (CAO 1902). R/ Multitudinem dierum (CAO 7190). 6. ant. O admirabile (CAO 3985 ?). R/ Ecce iam veniet (CAO 6596). 7. ant. Dixerunt discipuli (CAO 2262). R/ Gaudebunt labia (CAO 6762). 8. ant. Natus est nobis (CAO 3857). R/ Iste homo (CAO 7006 ?).
La présente recension du texte sur les quatre tons principaux ne présente que quelques rares leçons singulières par rapport au reste de la tradition, et le début du chapitre X ne diverge du texte reçu que par l’exemple de la deuxième différence, ici l’introït Sapientiam sanctorum (et non Iustus es domine). Enfin, dans tous les témoins (à l’exception de T), les deux “extraits d’Aurélien” sont suivis d’une explication relative au nombre de “puncti” constitutifs d’une “neoma” 38 et dont la signification demeure obscure :
37 38
cf. CT 1, p. 102 (éd.), 260 ; AH 49, p. 19. Le terme semble avoir disparu du vocabulaire de la théorie de la musique médiévale. Voir : F. Danjou, in Revue de la musique religieuse, populaire et classique, III [1847], p. 260 et s. n. 1 ; La Fage, Essais, p. 470.
24
Introduction
« Quod est neoma ? Neoma enim hec sunt puncti quinque. Quot puncti faciunt unam neomam ? Duo vel tres vel quinque. Nam amplius nec sursum nec infra nisi puncta aut duo aut .III. aut .V. faciunt neoma. » (W3, f. 30va) quot] add. marg. Esc || duo-faciunt neomam (texte mutilé, Mc2)
Il convient enfin de noter qu’à l’exception du manuscrit du Mont-Cassin (Mc2), cette compilation est annexée au chapitre sur la musique des Étymologies d’Isidore. L’origine ou la provenance de ces témoins suggère qu’il s’agit d’une tradition méridionale et de haute époque si l’on considère la datation au xᵉ siècle du manuscrit du Mont-Cassin.
F. VIII 1, 4-10, 12-15, 16-19, 20-21 (passim) (S) [éd. Annexe 2] Cette recension n’est connue que par le tropaire, prosaire-séquentiaire et tonaire de Saint-Géraud d’Aurillac (Paris, BnF, Lat. 1084). Elle figure à la suite d’un tonaire de la messe et précède un autre tonaire, plus développé. Cette recension est singulière puisqu’elle n’utilise que par extraits les vingt-et-une premières phrases du chapitre VIII, qu’elle enrichit d’éléments hexogènes décrivant les plagaux et inconnus par ailleurs. Cette habile compilation livre ainsi une introduction complète aux huit tons. Elle présente au demeurant trois leçons particulières qu’elle partage avec la recension de l’extrait VIII 1-10 du graduel de Saint-Michel de Gaillac (Q2) : 5 ex auctoritate 6 eorum sonorum 7 secundi inferiores
ex auctoritate Grecorum (+ Q2) aliorum sonorum (+ Q2) secundi inferiores vocantur (+ Q2)
Les relations de ces cinq recensions entre elles et avec le texte reçu par la tradition principale de la Musica disciplina demeurent indécidables et l’hypothèse d’un archétype textuel commun à cette tradition reste problématique voire improbable. La présence, dans les recensions C et D, d’autres extraits de la Musica disciplina (en l’occurrence XX 1-24 et X 1-4) donne au demeurant à penser que ces recensions, pourraient être des extraits remaniés du texte d’Aurélien. En revanche, l’hypothèse de l’existence diffuse d’un petit noyau textuel primitif pour les phrases 8-21 ne peut être écartée, en l’occurrence d’une nomenclature commentée des huit tons dont l’élaboration et la diffusion seraient intimement liées à celle du tonaire carolingien. C’est du moins ce que suggère une comparaison du texte de la Musica disciplina avec deux témoins de haute époque, le premier traité du tonaire de Metz (avant 869) et le bref De modis (c. 850) :
25
Christian Meyer
Recensio maior 8 9
10 11
12
13 14 15
16
17 18 19
Autenticum Greca lingua auctorem sive magistrum dicimus vel exemplar. Unde et libros antiquissimos atque firmos autenticos vocamus, utpote qui pro sui firmitate aliis possint auctoritatem magisteriumque prebere.
Metz, B.M., Ms. 351, f. 66r (premier traité) avant 869 Auctoritas Vera. Autenticus Protus. Id est auctoritas prima. Plagis proti. Noeais. Id est pars proti. Protus primus. Ista pars respicit ad superiorem, ad primum tonum, quia iunior illius est. Plagis proti minorem sonum habet quam autenticus protus. Ille magister et iste iunior, propterea minorem sonum habet.
Primus autem eorum protus vocatur, quod nomen apud nos primum significat. Unde et protomartyrem Abel in lege veteri, in nova autem Stephanum dicimus primum martyrem. Secundus autem deuteros, id Autenticus Deuterus. Noeane. est secundum. Auctoritas secunda sicut legimus in deuteronomii. Plagis Deuteri. Noeais. Pars deuteri. Autenticus deuterus est tonus secundus secundum auctoritatem et iste tonus secundus est iunior ad primum tonum. Deuterosis enim eadem Greca lingua secundatio sive recapitulatio vocatur. Inde et deuteronomium, id est secunda lex vel legislatio, nominatur. Autenticus tritus. Noeane Tercius tritus dicitur qui similiter, eoquod tertius sit in ordine, triti nuncupatur nomine. Plagis triti. Autenticus tritus est auctoritas tertia. Plagis triti est pars Noeais autentico trito. Quartus tetrardus qui eodem Autenticus Tetrarchius. Noeane quo et ceteri modo ab ordine sui vocabulum sumpsit quia videlicet quartum principatus locum obtinuerit. Tetra enim apud Grecos Id est tonus quartus. quattuor dicuntur. Unde et nomen dei tetragrammaton eoquod quattuor litteris asscribi dicitur. Inde et tethrarchia, id est quarta Tetrarcha legimus in anno quinto pars regni. decimo quod est quarta pars regni.
26
MOD. autenticus c. 850 Autenticus autoralis et auctoritate plenus: unde et libros antiquissimos sive firmitate roboratos autenticos esse patres dixerunt.
Protus id est primus, unde in veteri testimento protomartyr Abel, in novo Stefanum dicimus. Deutero id est secundus, deutero enim graece, latine secundus;
unde deuteronomium graece, latine secunda lex. Tritus dicitur qui est tertius.
Tetrardus id est quartus
nam in evangelio quarta pars regni memoratur.
Introduction
Plagis Tetrarchii Noeais pars ab (ad cod.) autentico tetrarchio et est novissimus, iunior quam est intonandi in arte musica. 20
Plagi autem eis coniuncti dicuntur omnes quattuor, quod nomen significare dicitur latus vel pars sive inferiores eorum.
Plagi vero autenti proti et reliquorum expositione non indigent, quippe qui inferiores et subsequentes sunt (...)
La réception médiévale et moderne du traité Le traité d’Aurélien n’a guère laissé de traces dans la littérature musicale du Moyen Age et semble être tombé dans l’oubli dès le xᵉ siècle. Une courte série de gloses ajoutées sur quelques témoins de la Musique de Boèce témoignent toutefois d’une réception de la Musica disciplina au cours de la première moitié du xᵉ s. Elles sont extraites, en l’occurrence, du passage du second chapitre (12-19) où Aurélien illustre les quatre proportions fondamentales du système pythagoricien à l’aide d’antiennes d’introït des quatre tons authentes. Ce corpus de gloses est transmis par trois copies dont deux, les plus anciennes, proviennent du Val de Loire, peut-être la Fleury, la troisième, de la fin du xie siècle, de la région du Rhin supérieur comme le suggère la présence de neumes sangalliens39. Cette même illustration musicale des “symphonies” pythagoriciennes semble au demeurant avoir fait fortune puisqu’on en retrouve la trace dans deux copies du xiᵉ siècle de l’Epistola de harmonica institutione (c. 900) de Réginon de Prum40. La brève et curieuse compilation transmise par Ces (cf. Annexe 3), témoigne aussi à l’évidence d’une antique réception de la Musica disciplina. Le chroniqueur Sigebert de Gembloux (1030-1112), écolâtre à l’abbaye SaintVincent de Metz puis moine de Gembloux, accorde une brève notice à Aurélien dans son De scriptoribus ecclesiasticis qui ne peut avoir été rédigée qu’à partir d’une connaissance du texte : Cap. CX. Aurelianus, clericus Remensis Ecclesiae scripsit ad Bernardum archicantorem, postea episcopum, de regulis modulationum, quas tonos sive tenores appellant, et de earum vocabulis.41
Elle sera reprise plus tard et édulcorée par Trithemius :
39
40 41
Gloss. Boeth. mus. I, 10, 143, 146, 151 et 153 (2, 12-19). Paris, BnF, Lat. 7297, f. 58v (Pb ; 1ère moitié du xe s., Val de Loire, Fleury ?) ; Bibl. Apost. Vat., Reg. lat. 1638 (V2 ; 1ère moitié du xe s., neumes du Val de Loire) ; Chicago, Newberry Lib., Ms. F. 9 (Cg ; fin du xie s., neumes sangalliens). Sur ce groupe de gloses voir aussi Bernhard/Bower, Glossen, t. IV, p. 79. Reg. Prum., XII, 8-11 app. crit. ms. Montpellier H 159 (xie s., Dijon, abbaye Saint-Bénigne) et Metz, Bibl. Mun., Ms. 494 (début du xie s., origine inconnue, provenance : abbaye Saint-Arnould de Metz). PL 160, 571B. La description de l’ouvrage est empruntée au texte de la préface (cf. Prefatio, 3).
27
Christian Meyer
Aurelianus ecclesiae Remensis clericus, in scripturis sanctis admodum studiosus et in saecularibus litteris nobiliter doctus, musicus suo tempore excellens et insignis. Scripsit ad Bernardum archicantorem postea episcopum de regulis modulationum, quas tonos vel tenores appellant, et de ipsarum vocabulis volumen insigne, cuius titulus est : Tonarius regularis 42. li. I. Scripsit et alia quaedam. Claruit circa tempora Arnoldi imperato 43. Anno domini DCCCC. 44
Il convient enfin de verser au compte de la curiosité des musicographes de la fin du Moyen Âge la copie conservée dans OxC et les deux copies pré-humanistiques du texte intégral de la Musica disciplina (F, RC) exécutées en Italie d’après un même témoin. Ces dernières retiennent tout particulièrement l’attention par le soin apporté à la reproduction de quelques notations musicales présentes sur leur modèle commun que RC permet de dater du xᵉ siècle. . Au-delà de sa réception médiévale, la Musica disciplina a sporadiquement retenu l’attention de deux érudits de l’époque moderne, en l’occurrence Jacques Bongars (1554-1612) et Edmond Martène. Le premier possédait une copie du xviᵉ siècle du dernier chapitre prise sur un manuscrit alors conservé à Limoges45. Cette copie partielle ne retient que les développements consacrés au chant de l’église primitive. Les extraits publiés en 1724 par le Mauriste d’après le manuscrit de Valenciennes rapportaient la Préface, le sommaire et la fin du dernier chapitre de la Musica disciplina (XX, 25-62) et étaient présentés au titre de pièces justificatives de la présumée future nomination de Bernard, abbé de Réome, sur le siège d’Autun. Après l’abbé Lebeuf qui en 1741, à la suite d’Edmond Martène, évoque Aurélien46, il revient à l’abbé Martin Gerbert d’avoir procuré la première édition moderne de la Musica disciplina d’après une copie du manuscrit de Florence (F) qui lui avait été procurée en 1772 par le conservateur de la bibliothèque Laurentienne, Angelo Maria Bandini. Cette édition, établie à partir d’un antigraphe auquel, à l’aube des Temps modernes, on accordait à l’évidence une certaine autorité, a servi de référence aux chercheurs jusqu’à la publication, en 1975, d’une édition scientifique issue d’un travail académique (Yale Univ., 1963) dont les insuffisances, remarquées par ailleurs47, nous ont invité à reprendre la tâche. 42 43 44 45 46 47
Ce titre n’apparaît dans aucune des sources connues à ce jour. Arnulf de Carinthie, 850-899. De scriptoribus ecclesiasticis (Basel : J. Amerbach, 1494), f. 47. Aujourd’hui non identifié. « Je puis encore lui joindre Aurelien, Moine de Moutier-Saint-Jean, dont on a un Traité très-sçavant, écrit au IX. siècle... » (Traité historique... 1741, p. 23). Le lecteur se reportera aux listes d’errata établie par Michael Bernhard, cf. Bernhard, Aurelianus, p. 56-60.
28
Introduction
L’établissement du texte, et surtout sa traduction et son commentaire ont bénéficié des lumières de Michael Bernhard, de Marie-Noël Colette et de Guy Lobrichon qui ont permis d’éclairer bien des aspérités de l’arrière plan musical, historique et culturel du texte. Nous remercions Barbara Haggh qui fut à l’origine, il y a une dizaine d’années, de cette entreprise, d’avoir mis à notre disposition sa documentation et de nous avoir accompagné tout au long de ces années. Toute notre reconnaissance va enfin à Philippe Vendrix, directeur de la présente collection, d’avoir généreusement accueilli cet ouvrage, et à Vincent Besson d’en avoir assuré la délicate mise en forme.
Principes d’édition La présente édition adopte comme texte de base celui du manuscrit de Valenciennes (V) dont l’orthographe a généralement été maintenue ainsi que des formes atypiques (p. ex. introitus –i, offertoria –ae, etc.). Les dittographies, variantes orthographiques (ex. sexqui- pour sesqui-, etc.) n’ont pas été signalées dans l’apparat critique. En revanche, la présence de notations musicales sur V et dans d’autres témoins est signalée par la mention cum not. L’éditeur a renoncé à reproduire le texte musical plus abondant de P11 la notation musicale étant de seconde main et partielle. La numérotation des lemmes et le siglage des sources suivent ceux de l’édition de L. Gushee.
29
Christian Meyer
1. Manuscrits Groupe V V Valenciennes, Bibl. mun. 148 (M. 247, cote de Saint-Amand) 89 f. Parchemin. 235 × 155 mm. Provenance : Abbaye Saint-Amand. Absent au catalogue de SaintAmand Valenciennes, B.M., Ms. 33 (éd. J. Desilve, De schola Elnonensi Sancti Amandi [Louvain, 1890], p. 152-154).- N° 42 (« Lactantius de opificio corporis humani, cum musica Bernardi » ) au catalogue du xiie s. (c. 1150, Paris, BnF, Lat. 1850, cf. Delisle, Cabinet, t. 2, p. 450). Deux fascicules d’époque et d’origine différentes reliés à Saint-Amand vers 1150. I. 1r-56v (Nord-Est de la France, début du ixᵉ s. [Bischoff]) Lactantius, De opificio dei. II. 57r-89r Quatre quaternions (viii-xi) d’origine inconnue (France, Bischoff), dernier quart du ixᵉ s. (Bischoff). 57r « musica Bernardi » (trois inscriptions de mains différentes des xiᵉ et xiiᵉ s. sur un feuillet originellement blanc).- 57v-89r Musica disciplina. 89r à la suite de l’explicit, quatre lignes effacées ; au bas du f. (add. de la fin du xiᵉ s.) « Sanctam paternitatem vestram gratia superni adiutoris conservare atque ad defensionem suae sanctae ecclesiae semper corroborare dignetur amen » (= XVIII, 62).- 89v « In adnuntiatione sanctae Mariae. Ad vesperas. An. Non auferetur. Ant. Sup ... » (table des chants de l’office de l’Annonciation, cursus séculier, très effacé). Delisle, Cabinet, t. 2 p. 450.- RISM B III, 1, p. 134.- RISM B III, 6, p. 249.- Mémoires du Chant, p. 150151 (notice de Barbara Haggh et Michel Huglo).- Bischoff, Katalog, t. 3 (2014), p. 395 (n° 6343, 6344). https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8452635b Pom
Pommersfelden, Gräflich Schönbornsche Bibliothek, 2805 104 f. Parchemin. 220 × 160 mm. Origine allemande. Provenance : Abbaye Saint-Pierre d’Erfurt. I. 1-96 (xe s.) 1-71 Césaire d’Arles, Sermones decem ; 72 Isidore ; 73-96 Isid. etym. liber X II. 97r-104v (xiᵉ s.) 97-104v Musica disciplina (fragm. ; expl. VI, 15 par suite d’une lacune matérielle). RISM B III, 3, p. 180.- RISM B III, 5, p. 359.
B
Bruxelles, Bibliothèque royale, Ms. 10078-95 116 f. Parchemin. 283 × 205 mm. Origine inconnue. Provenance : Olbert de Gembloux (+ 1048), offert à l’abbaye Saint-Pierre de Gembloux. Cf. A. Boutemy, « Un grand abbé du xiᵉ siècle, Olbert de Gembloux » in : Annales de la Société archéologique de Namur, 41 (1935), p. 43-85. I. f. 1-38 (xiᵉ s.) II. f. 39-116 (xiᵉ s.) 81r-92v extraits de Cassiodore, gloses de Boèce, Hucbald, Expositio... 93r-96v Musica disciplina (fragm. ; expl. VI, 20 par suite d’une lacune matérielle). RISM B III, 1, p. 55-57.- RISM B III, 6, p. 116-117.
F
Firenze, Biblioteca Medicea Laurenziana, Plut. XXIX.48 120 f. Papier. 225 × 160 mm. Origine italienne. xvᵉ s. (avant 1471). 58v-71v Musica disciplina (Prefatio-XX, 42 «... memoria recederet. Finis. »). Notations musicales imitant des neumes du Nord de la France. Copie du xviiiᵉ s. in : Bologna, Civico Museo Bibliografico Musicale, A 32, f. 1r-34r. RISM B III, 2, p. 36-43.- RISM B III, 6, p. 483-484.
30
Introduction
RC
Roma, Biblioteca Casanatense, Ms. 420 (olim G.III.6). 65 f. Papier. 290 × 215 mm. Origine : Italie du Nord ? (d’après les filigranes). Milieu du xvᵉ s. Écriture imitant un modèle du xᵉ s. du Nord de la France. 18r-65v Musica disciplina (Prefatio-XX). Le poème dédicatoire (Quisquis hoc legerit...) est copié à la suite du chapitre XX, f. 65v. RISM B III, 6, p. 593-594. N.B. F et RC dérivent d’un modèle commun du xᵉ s. caractérisé par la présence de gloses et de notations musicales que le copiste de F a souvent intégré dans le texte.
Groupe RP RP
Roma, Biblioteca Apostolica Vaticana, Palat. lat. 1346 54 f. Parchemin. 175 × 120 mm. http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/bav_pal_lat_1346 Volume composite formé de trois unités sous une reliure du xviiiᵉ s. (?) aux armes de la bibliothèque vaticane portant au dos la cote actuelle. Schuba, Codici Palatini p. 14 identifie ce volume au « F. Musica gwidonis. in pergameno » de la bibliothèque de la Faculté des Arts de Heidelberg (Heidelberg, UB, Heid. Hs. 47, f. 52v).- F. 1r petite étiquette « Musica » (xvᵉ ou début du xviᵉ s., écriture allemande). f. 25r-54v. Dernier tiers du xiᵉ s. Origine allemande (?, d’après l’écriture). Quatre cahiers numérotés au verso du dernier feuillet (trois quaternions suivis d’un trinion). Musica disciplina (I, II, V, VIII 1-21 38-46, X-XVII, XVIII 5-fin, XIX 1-90, XX 33-36 27-29 31-32 1-24 37-45) : 25r De laude musicae disciplinae. Musicam disciplinam... (I) ; 26r De nomine et inventoribus eius... Musica autem est scientia... precipue aucta est (II) ; 28v De vocum nominibus. Igitur ad omnem sonum... vox perfecta non erit (V), 30r Tonus greco sermo est. Quare ? Quia Greci invenerunt tonos... superiorum deprehenditur, 31r Fuere quidam qui in his octo... per hos priores decucurrerit tonos (VIII 1-21, 38-46) ; 32r De autentu proto. Autentus protus plures... (X-XVII) ; 41r De autentu proti. Sane autentus protus... (XVIII 5-21, 23-26) ; 42v Normae qualiter versuum spissitudo raritas celsitudo profunditasque discernatur tonorum. Libet interea mentis oculum... Igitur antiphonarum versus tantumdem subnotemus per ordines notarum A. Rogo te pater (XIX 1-90) ; 50v (à la suite :) Veterum pandit memoria ni falor monachum... cantatur ecclesiae (XX 33-36), 51r-v Cognosce o homo quia apud antiquos tam turpe erat... perdocemur exemplis (XX 27-29, 31-32) ; (retour à la ligne et initiale rubriquée :) 51v Ab hac autem disciplina... habere notitiam (XX 1-24), 53v-54v In civitate que Autensioderensis vocitatur ferunt fuisse valde religiosum presbiter... septem tonitruorum (XX 37-45). Copie du xviiiᵉ s. in Bologna, Civico Museo Bibliografico Musicale, A 32, f. 1r-34v.
L
RISM B III, 2, p. 108-110.- RISM B III, 6, p. 578. London, British Library, Arundel 77 98 f. Parchemin. 320 × 230 mm. Fin du xiᵉ s. (après 1080). Origine allemande. f. 1r-3r Musica disciplina (I, II, V, VIII 1-21 38-46, X-XI [copie abandonnée en XI, 6]).
P
RISM B III, 4, p. 62-63.- RISM B III, 6, p. 391. Paris, BnF, Lat. 7211 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8432471z/f276.image Volume composite de cinq éléments sous une reliure en maroquin rouge aux armes de Colbert. Fin xiᵉ, xiiᵉ et xiiiᵉ s..- Nishimagi, Observations (à paraître).
31
Christian Meyer
P2
f. 1-72 (Fasc. I, cahiers n° 1-9). Dernier quart du xiᵉ. Luxeuil. Musica et Scolica enchiriadis, Commemoratio brevis, Alia musica, etc. (copié sur Paris, BnF, Lat. 7212, fin du xiᵉ s., Dijon ou Luxeuil). 17r-v Diximus etiam tonos consistere... per sonitus XV (éd. Meyer/Nishimagi, Tractatuli, p. 8385, sigle P41) (voir ci-dessous P21). 19r-v XVIII.5-26 (P22). f. 73-105 (Fasc. II, cahiers n° 10-13). Fin xiᵉ s., début xiiᵉ s. Sud-Ouest de la France. Traités de Guy d’Arezzo.
P1
1
P1
f. 106-132 (Fasc. III). Seconde moitié du xiiᵉ s. Sud-Ouest de la France. Dialogus de musica, Liber argumentorum, Liber specierum, tonaires. f. 133-149 (Fasc. IV, cahiers n° 14-16). Fin du xiᵉ ou début du xiiᵉ s. Sud-Ouest de la France d’après la décoration et la notation musicale. Copié sur deux col. à 32 l. 133r-134v (submedia in neten separatum) || usque coniungitur. Quod autem ex diversis... (Mart. Cap. 9, 961) cantilenam faciunt (compilation sur la musique). A la suite (f. 134v-144v) compilation d’après la Musica disciplina (éd. Annexe 5) : - VIII 4-21, 38-46 (f. 134va-135rb) ; - XIX 1-16 (135rb-vb), XIX 17 ... 90 + X-XVII (135vb-143va) : 1 X 1-4, 16, 17-18, 31-35 XIX 17, 18-33 2 XI 1-2, 4, 5-11, 12-13 XIX 34-35, 36, 37, 38-42 3 XII 1-10, 15-18 XIX 43-45, 47-48 4 XIII 1-2 + 4-5, 34-44 XIX 49, 51-58 5 XIV 1-6 + 8-12 XIX 59-60 6 XV 1-3 + 5 + 11-13, 15, 17-22 XIX 63-64, 66 7 XVI 1-6, 7-8, 13-36 XIX 67-74, 76-82 8 XVII 1, 4-5, 13-21 ; XX 33-36 XIX 83-84, 85-88, 89-90 XVIII 5-21, 23-26 (143va-144ra), XX 1-8, 10-24 (144ra-144vb).
32
Introduction
144vb-145vb (à la suite :) None noe ane. Gloria patri amen. Rorate celi... ut Vidit beatus se. (tonaire sans notation) ; 145vb Sunt in numeris pitagoreorum malleorum alique consonanciae numerorum... (traité sur les symphonies) ; 146ra Tonus est dulcis... levetur in P ; 146ra-va Tonos consistere... per sonitus XV (éd. Meyer/Nishimagi, Tractatuli, p. 83-85, P42 ; cf. ci-dessous P12). 146vb Si vis metiri monocordum ita metieris... (mesures de monocorde) ; 147v Tableau du monocorde dans les trois genres ; 148r-v Tonaire (avec notation alphabétique de l’Alia musica), 149r-v Antiennes-type et formules échématiques (notation aquitaine), 149v main sans lettres ni syllabes de solmisation avec le poème « Indicis a summo... ». RISM B III, 1, p. 101-105.- RISM B III, 6, 191-193. Cesena, Biblioteca Malatestiana, Plut. XXVI.1 (éd. Annexe 3)
Ces
xve s. Parchemin. 340 × 240 mm. Copié pour Malatesta Novello Malatesti (1418-1465) sur un modèle lotharingien. f. 194r-195v Musica disciplina (cf. II 2, XX 2-3, XX 7, V, XVIII 5-26). 194r « Argumentatio cuiusdam de musica. Musica dicitur apotumuson a querendo eo quod per illam sonus cuiusque modulationis queritur (cf. II 2). Initium autem psallendi... consuetudo laudabilis inolevit (XX 2-3). Apud Latinos autem... ecclesia suscepit » (XX 7). 194r-195r Igitur (194v) ad omnem sonum... perfecta non erit (V). 195r-v Autentus protus XX in se continet varietates... in sese sancte retinet ecclesie » (cf. XVIII 5-26). RISM B III, 2, p. 21.- RISM B III, 6, p. 472-473. OxC Oxford, Bodleian Library, Canonici Misc. 212 (solidaire de Canon. Class. Lat. 273) 52 f. Parchemin. 295 × 200 mm. Origine : Italie (Bologne ?). Dernier tiers du xivᵉ s. (autour de 1400, Gushee). Provenance : collection Stephanus Blancus (xviiᵉ s.), puis une église à Bologne (cf. f. 52r), puis Matteo Luigi Canonici (1727-1805). f. 40r-52r Musica disciplina (VIII, 1 – XVIIII, 80). Propitia divinitatis gratia nutuque favente... hoc R/ Dum staret Habraam. RISM B III, 4, p. 118-119.- RISM B III, 6, p. 407. Extraits indépendants OxS Oxford, St. John’s College 188 Fin du xiiie s. Origine : Angleterre. f. 71v-72v « Musicam non esse contempnendam... non nosse » (I , II 1-9) (à la suite :) « Habet autem... quorum extremi tripli » (VI 1-12). RISM B III, 4, p. 128-132.- RISM B III, 415. 1
OxB
Oxford, Balliol College, 173A Début du xiiᵉ s. (f. 74-81, 82-108, 109-119). Angleterre. 74r-v « Musicam non esse contempnendam multa... non nosse » (I , II 1-9) (à la suite :) « Habet autem cum numero... lectio poterit » (VI 1-10).- 79v-80v « Ab hac autem disciplina... habere agnitionem » (XX 1-24 ; copié à la suite du chapitre VIII, cf. ci-dessous OxB2). RISM B III, 4, p. 99-102.- RISM B III, 6, p. 401-402.
2
P2
Paris, BnF, Lat. 7211 cf. ci-dessus P2 f. 19r l. 15 - 19v « Sane autentus protus XIIII in sese continet varietates... omittendum quia nec usus in sese » (XVIII 5-26).
33
Christian Meyer
Be
Bern, Burgerbibliothek, cod. 141 Seconde moitié du xviᵉ s. Coll. J. Bongars. Copie d’un manuscrit non identifié de Limoges (« ex VI. [?] cod. Lemovicensi » [abb. Saint-Martial ?, cf. ci-dessous], de la main de J. Bongars). f. 527r-528r (= XX, 1-22, 25-34).
G
Gotha, Forschungsbibliothek, Memb. I 58 975-1011. Origine : scriptorium de la cathédrale de Mayence. Provenance : coll. Bernhard, duc de Weimar, puis Ernest I, duc de Gotha. 14va-15rb « Exigis a me frater carissime... Quod autem octo sunt caelestes motus... ut VIII et VIIII. Sed ista multo studio... » (VIII 22-36) « Saluta fratres quos nosti ex nomine, salutant te tui. Vale. » (éd. Bernhard/Ferrari, Aurelian, p. 35-39). RISM B III, 6, p. 299-300.
« Musica Albini » (VIII, 1-21) W1 Wien, Österreichische Nationalbibliothek, Cod. 2269 224 f. Parchemin. 520 × 320 mm. Diverses mains des xiᵉ et xiiᵉ s. Origine : un scriptorium continental sous influence insulaire (Möller, Verwirrspiel, p. 704). Entré à la bibliothèque de Vienne au xviiiᵉ s. (« Rec. 429 »). 7v-8r (début du xiᵉ s.) Musica Albini (suivi d’un blanc correspondant à quatre lignes environ de texte) « cto tonos in musica consistere musicus scire debet... est quam superiorum » (éd. Möller, Academia, p. 276). RISM B III, 1, p. 40-41.- RISM B III, 6, p. 69. W2
Wien, Österreichische Nationalbibliothek, Cod. 5271 f. 38v copie du xviᵉ s. de W1, f. 7v-8r. RISM B III, 6, p. 97-98.
RV
Roma, Bibl. Apost. Vat., Lat. 4162 61 f. Parchemin. 210 × 150 mm. Origine : Italie centrale ? Fin du xiᵉ s. 53r-v (l. 5) « Diximus etiam octo tonos consistere in musica... est quam superiorum. » (copié sur la dernière page d’un cahier et suivi d’extraits des Sentences d’Isidore, d’une autre main). RISM B III, 6, p. 566.
Compilations (aquitaines) (éd. Meyer/Nishimagi, Tractatuli, p. 83-85) P21
Paris, BnF, Lat. 7211 (fasc. I) cf. ci-dessus P2 17r l. 1-25 « Diximus etiam tonus consistere... deprehenditur » (= VIII, 1-21 ; éd. Meyer/ Nishimagi, Tractatuli, p. 83-85) ; (à la suite :) « Sunt et alii ex istis qui videntur illis inferiores sex scilicet in ipsis revertuntur suis sonnibus de magistris habere videntur et fine de iuniores. Sunt nomina eorum his vocabulis greca lingua ypoiastus id est medius (modus cod.) protus, ypoeolius id est lateralis proti, ypolidius autem iunior est laterali proti, iastius autem id est medius (modus cod.) deuterus, apolius vero id est lateralis (litteralis cod.) predicti deuteri, hyperdorius [est] id est medius tritus. Et habentur propriis sonis in antiphonis tantummodo. » (à la suite :) « Diatesseron symphonia que constat ratione epitrita et fit ex onis IIII unde et nomen accepit... quasi ex omnibus sonitibus constans » (Cassiod. inst. 2, 5, 7) ; 17v « Constat autem omnis musica... tonis vero octo Symphoniam autem dicimus temperamentum sonorum, id est convenientiam gravis cum acuto acutique cum presso. Vocantur... sexta bis diapason » (= VI, 7-9) (à la suite :) « Quarta diapason simul et diathessaron. Simphonia est que constat ex racione quam habet XXIIII numerus ad octavum... fit autem per sonitus XII. Tonus est totius constitucionis armonicae differencia et quantitas... tenore consistit » (Cassiod. inst. 2, 5, 7-8).
34
Introduction
P21
Paris, BnF, Lat. 7211 (fasc. IV) cf. ci-dessus P1.
P12
146ra-146vb Compilation sur les symphonies. 146ra « Symphonia est dulcis quarundam vocum commixtio... ab .H. levetur in .P. » (Scol. ench. 2, 1-17) ; 146ra-b « Thonos consistere in musica certum... quam superiorum deprehenditur » (VIII, 1-21 ; éd. Meyer/Nishimagi, Tractatuli, p. 83-85) ; 146rb « Sunt et alii ex istis qui videntur istis inferiores VI qui remitentes in ipsis suis sonitibus de magistris habere videntur et finem de iunioribus. Vocantur autem ypoastus, i. medius protus, ypolidius, id est lateralis proti, ypolidius autem iunior est lateralis proti, lidius medius dicitur a polis latera vel dicitur ypodorius eiusdem medius tritus et habent proprios sonos in [146va] antiphonis tantummodo. » 146va (à la suite :) « Diatesseron symphonia que constat ratione epitrita et fit ex onis IIII unde et nomen accepit... quasi ex omnibus sonitibus constans » (Cassiod. inst. 2, 5, 7) ; « Constat omnis musica ut quidam dicunt non ex quinque thonis integris et uno semithonio sed symphonis VI sonitibus XV tonis VIII. Symphonia est tempheramentum sonorum vel convenientia gravis cum acuto. Vocatur... bis diapason » (VI 7-9) ; « Symphonia est que constat ex racione quam habet XXIIII numerus ad VIII fit autem per sonitus XI... fit autem per sonitus XII » (Cassiod. inst. 2, 5, 7) (suivi d’un blanc correspondant à quatre lignes de texte).
Ba
Barcelona, Arxiu de la Corona d’Aragó, Ripoll 42 113 f. Parchemin. 319 × 246 mm. Ripoll, abb. Santa Maria. xiᵉ s. (entre 1018 et 1046). 69v « De tonis. Tonos consistere in musica certum est... quem superiorum deprehenditur » (VIII, 1-21), 69v « Sunt et alii ex istis... in antiphonis tantummodo, 70r Diatessaron simphonia est que constat... sonitibus constans (Cassiod. 2, 5, 7), Constat autem omnis musica... sonitibus XV etonis vero VIII » (VI, 7-9), « Quarta diapason simul et diatessaron... fit autem per sonitus XII » (Cassiod. 2, 5, 7). RISM B III, 5, p. 60-65.- RISM B III, 6, p. 681.
Prefatio supra octo tonos VIII 1-21 (extraits) (éd. Annexe 2) S
Paris, BnF, Lat. 1084 335 f. Parchemin. 240 × 140 mm. Fin du xiᵉ ou début du xiiᵉ s. Tropaire, prosaire-séquentiaire et tonaire de Saint-Géraud d’Aurillac. 155r-158v Tonaire de la messe.- 159r-160v « Incipit Prefatio supra octo tonos. Octo toni consistunt in musica per quos omnis modulatio... » (= VIII, 1 + 4-11 + 13-14 + 16-19 + 20-21). Suivi d’un tonaire. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8432316d/f331.image RISM B III, 1, p. 90-91.- RISM B III, 6, p. 178.
Q2
Paris, BnF, Lat. 776 (éd. Annexe 2) 155 f. Parchemin. 405 × 275. Vers 1079. Graduel et tonaire de Gaillac. 147vb « Octo toni consistunt in musica per quos... primum martirem. Explicit prologus amen. » (VIII, 1 + 4-11) (Préface suivi d’une demi-colonne vide ; la rubrique du premier ton n’a pas été copiée). 151r « Secundus tonus... », 152r « Autentus deuterus... », 153r « Incipit tonus quartus... », 155r « Autentus vero tritus... » (les 6e-8e tons manquent par suite d’une lacune matérielle). RISM B III, 1, p. 88-89.- RISM B III, 6, p. 176.
35
Christian Meyer
Interpolation isidorienne (VIII 10-21 + X 1-4 + Quod est neoma...) (éd. Annexe 1) Mc2 Monte Cassino, Archivio della Badia, 439 146 f. Parchemin. 210 ×135 mm. xᵉ s. Origine : Sud de l’Italie (Pouilles ? en écriture bénéventaine). p. 251 De octo tonis. « Primus eorum protus... quam superiorum » (VIII 10-21). « De atentico proto. Autentus protus plures habet varietates... possit aptari » (X, 1-4). A la suite : « Quid est neoma. Neoma enim hoc sunt puncti quinque quanti puncti faciunt unum neoma tres vel quinque ». Elias Avery Lowe, The Beneventan Script (Oxford, 1914), p. 204, 222, 330, App.- RISM B III, 6, p. 536. Roma, Bibl. Apost. Vat., Reg. lat. 378, f. 320r-v (copie du xviiiᵉ s. de ce témoin). RISM B III, 6, p. 536. W3
Wien, Österreichische Nationalbibliothek, Cod. 683 143 f. Parchemin. 350 × 235 mm. xivᵉ s. Origine : Espagne ? Provenance : Salzbourg. 30ra « De IIIa divisione musice quae rithmica nuncupatur. Tertia divisio est quae rithmica pertinens... », 30va « De numeris musicis Numeros autem secundum musicam... elevatione et positione », 30va « De VIIIo tonis. Gregorius presul... (CT 1, p. 102). Autenti proti antiphona. In lege. Responsorius. Da mihi domine. ... ».- « Primus eorum protus vocatus... superior deprehendit » (VIII 10-21).- « De autentico proto. Autentus protus habet plures varietates... » (X 1-4).- « Quod est neoma ? Neoma enim hec sunt puncti quinque... ». - « De astronomia. De astronomie nomine. Astronomia est astrorum lex... ».
W4
Wien, Österreichische Nationalbibliothek, Cod. 13637 273 f. Parchemin. 305 × 215 mm. Milieu du xivᵉ s. Origine italienne (Italie du Nord). Provenance : Milan (1404). 40ra ... elevatione et positione, 40ra De VIIIo tonis. Gregorius presul... (CT 1, p. 102).- Autenti proti antiphona. In lege. Responsorius. Da mihi domine...- Primus eorum protus vocatus... superior deprehendit (VIII 10-21).- De autentico proto. Autentus protus habet plures varietates... (X 1-4).- Quod est neoma ? Neoma enim hec sunt puncti .V. ... De astronomie nomine. Astronomia est astrorum lex... RISM B III, 6, p. 100.
Esc
El Escorial, Real Biblioteca del Monasterio de San Lorenzo, &.I.2 211 f. 365 × 250 mm. xivᵉ s. 40vb « ... elevatione et positione ».- « De octo tonis. Gregorius presul... » (CT 1, p. 102).« Autenti proti antiphona. In lege domini. Responsorius. Da mihi domine... ».- « Primus eorum protus vocatus... superior deprehendit » (VIII 10-21).- « De autentico proto. Autentus protus habet plures varietates... » (X 1-4).- « Quod est neoma ? Neoma enim hec sunt .V. puncti... ». RISM B III, 5, p. 84.- RISM B III, 6, p. 684.
-
El Escorial, Real Biblioteca del Monasterio de San Lorenzo, b.I.12 [non collationné] 216 f. 295 × 215. xivᵉ s. f. 42v-43r « De octo tonis. Gregorius presul meritis... faviunt neumam ». RISM B III, 5, p. 80.- RISM B III, 6, p. 683.
T
Toulouse, Bibliothèque municipale, Ms. 176 274 f. Parchemin. 349 × 240 mm. Origine inconnue. Provenance : Augustins de Toulouse. Fin du xiiiᵉ s. 41ra « De centenario. Centenarius habet numerus... ».- « Gregorius presul... (CT 1, p. 102).« Autenti proti an. In lege R/ [De ore leonis] da m. d.... ».- De octo tonis. Primus eorum protus vocatus... superior deprehendit (VIII 10-21) (suivi d’un espace blanc correspondant à quatre lignes probablement destinées à recevoir « Quod est neoma ?... »). RISM B III, 6, p. 248.
36
Introduction
RB
Roma, Bibl. apost. Vat., Barb. 307 31 f. Parchemin. 270 × 208 mm. Italie. Provenance : Abbaye Saint-Blaise en Forêt-Noire (xviiiᵉ s.). Premier tiers du xvᵉ s. Collection de traités de musique. 29r « De viijo tonis. Gregorius presul meritis et nomine dignus... De autentico protho. Autentus protus habet plures varietates... Neoma enim hec sunt puncti... .v. faciunt neomam. » RISM B III, 2, p. 102-104.- RISM B III, 6, p. 573.
VIII 1-21 + XX 1-24 Firenze, Biblioteca Nazionale Centrale, Conv. Soppr. F.III.565 Fn1 + Fn2 Fin du xiᵉ s. Italie centrale. [Fn1] 97v-98r « Incipit expositione tonorum. Diximus namque novem consistere in musica tonos... reprehendatur » (VIII 1-21) ; b. 98r-99v (à la suite :) « Ab hac enim disciplinam... habere notionem » (XX 1-24). [Fn2] 93r-94v « Ab hac enim disciplinam... eius de artis habere notitiam » (XX 1-24) RISM B III, 2, p. 25-32.- RISM B III, 6, p. 486-490. Fr1 + Fr2
Firenze, Biblioteca Riccardiana, 652 xive s. Copie de Firenze, Bibl. Naz. Centr., Conv. Soppr. F.III.565 [Fr1] 108v-110v (= Fn1) [Fr2] 104v-105v (= Fn2) RISM B III, 2, p. 50.- RISM B III, 6, p. 499-500.
Fl
Firenze, Biblioteca Medicea Laurenziana, Ashburnham 1051 Seconde moitié du xivᵉ s. Origine : Bruges ? f. 71ra-71vb RISM B III, 2, p. 43-47.- RISM B III, 478-481.
Q1
Paris, BnF, Lat. 776 Graduel de Saint-Michel de Gaillac, suivi d’un tonaire. Cf. ci-dessus. 147ra-b « Autentum protum. Diximus enim octo consistere... deprehenditur » (VIII 1-21) ; 147rb-vb (à la suite :) « Ob hoc autem disciplina... noticiam » (XX 1-24).https://gallica.bnf.fr/ ark:/12148/btv1b84546727
M
München, Bayerische Staatsbibliothek, Clm 19489 xiᵉ s. (p. 1-64). Origine inconnue. Provenance : Tegernsee. p. 50-52 « Quid sint toni ? Diximus novem in musica... deprehenditur » (VIII 1-21) ; p. 52-55 (à la suite :) « Ab hac autem disciplina... habere notionem » (XX 1-24). RISM B III, 3, p. 146-147.- RISM B III, 6, p. 346.
OxB
2
Oxford, Balliol College, 173A Début du xiiᵉ s. (f. 74-81, 82-108, 109-119). Angleterre. 79v « Diximus in octo tonis consistere... deprehenditur » (VIII 1-21), 79v-80v (à la suite :) « Ab hac autem disciplina... habere agnitionem » (XX 1-24). RISM B III, 4, p. 99-102.- RISM B III, 6, p. 401-402.
Mc1
Monte Cassino, 318 Fin du xiᵉ s. S. Maria di Albaneta puis Monte Cassino. En écriture bénéventaine. p. 56-58 Quomodo autem ordine sonitus... ypodorius omnium gravissimum est (VI 27-43). p. 58-59 « Interrogatio de numerum tonoro et quomodo finitur. XXXII. Quot sunt toni ? Diximus enim VIIII consistere... cantilena modulatur et moderatur. Tonus quid est ? tonus est...
37
Christian Meyer
consistit. Nomina autem... principia. Noas quod IIIIor eorum autentici... magisteriumque preberet quid vocetur lecur » (VIII 1-9), p. 59 « De maioribus partibus. XXXIII. Primum autem eorum... quarta pars regni » (VIII 10-19), p. 59 « De minimis partibus quod significare nomen videtur. XXXIIII. Plagi autem eis... superior deprehenditur » (VIII 20–21). p. 59-60 (à la suite :) « Ad hanc disciplinam compositam extanti modulamina die noctuque... consuetudo inolevit id est crescit » (XX, 1, 3), « 60–62 De nocturnis et nomina eorum officii ecclesiae et de antiphonis. XXXV. Sane nocturnorum officium in antiphonis responsoriisque... in sublimissimam contemplationem » (XX 4–22), 62 « De doctoribus cantoribus. XXXVI. Hoc autem arte subnixum... eiusdem artis notitionem habet » (XX 23-24). RISM B III, 2, p. 64-69.- RISM B III, 6, p. 527-536.- Elias Avery Lowe, The Beneventan Script (Oxford, 1914), p. 75.- Sciences du quadrivium au Mont-Cassin. Regards croisés sur le manuscrit Montecassino, Archivio dell’Abbazia 318, sous la dir. de Laura Albiero et Isabelle Draelants (Turnhout, 2018 ; Bibliologia, 51).- Montecassino, Archivio dell’Abbazia, Cod. 318, a cura di Mariano Dell’Omo e Nicola Tangari (Luca, 2018), 2 vol. (. 2 facsimilé). VIII 1-21 + XX 27-32 + XX 1-22 Tr
Troyes, Médiathèque de l’Agglomération Troyenne, Ms. 1979 (éd. Annexe 4)48 338 f. Parchemin. 160 × 100 mm. Xᵉ s. (CGM). Première moitié du xiᵉ s. (L. Albiero, comm. pers.). Origine inconnue (Dijon, abbaye Saint-Bénigne). Prov. Bouhier F 14. Mélanges de patristique. Théologie dogmatique et morale (Alcuin, Augustin, Raban Maur). (...) 35v « Incipit predicatio de die dominica. IIII. Veneranda nobis debet... ».- 38r « De tonis. V. Tonus est grecus sermo... deprehenditur » (VIII 1-21), 38v « Cognosce o homo quia apud antiquos... perdocemur exemplis » (XX 27-32), « Ab hac autem disciplina... contemplationem » (XX 1-22).- 40v « Incipiunt capitula sequentis libri officiorum. Cap. 1. Cur nativitas... », etc. Variantes remarquables : début du chapitre VIII (1-3, « Grecus sermo... ibi voces sonant ») en concordance avec L P11 et RP.- XX 5, après « Sabaoth » : « Unde ab antiphona antiphonarum vocitamus ipsum volumen » (add. inconnue par ailleurs) ; XX 9, après « respondeat » : « Inter responsoria autem et antiphonas hoc distat quod in responsoria unus versum in antiphonis autem versibus alternant chori » (comme RP) ; XX 17, après « initium » : « Haec iubilatio quam sequentiam vocant illud tempus significat illud tempus significat quando necessaria non erit verborum locutio sed sola cogitatione mens menti monstrabit quod retinet in se » (comme RP).- XX 27 (Cognosce o homo) comme P11 et RP. CGM in 4°, t. 2 (1855), p. 810-812.- RISM B III, 6 (inconnu).
Copies modernes Bo Bologna, Civico Museo Bibliografico Musicale, A 32 Copie de F et Rv exécutée pour G. B. Martini. RISM B III, 6 (inconnu). RR Roma, Biblioteca Apostolica Vaticana, Reg. lat. 378 xviiiᵉ s. Copie de Mc2. RISM B III, 6 (inconnu).
48
Nous remercions Barbara H. Haggh-Huglo pour ce signalement (27.01.2021).
38
Introduction
StP
St. Paul, Cod. 224/2 (olim XXI.c.229) (non collationé) Seconde moitié du xviiiᵉ s. Papier. 513 f. Copies exécutées pour Martin Gerbert. Description in : O. Koller, « Aus dem Archiv des Benediktinerstiftes St. Paul im Lavantthal in Kärnten », Monatshefte für Musikgeschichte, XXII, 2 et 3 (1890), p. 23-27. f. 195. « Ein Bruchstück aus Aurelianus Reomensis : Post caput XX haec leguntur. Explicitus liber de disciplina musicae artis (Gerbert I, 61) bis zum Schluss » (op. cit., p. 24 ; = XX, 25-63). f. 200r-230v = RP f. 245r-265v = F f. 328v-329v = Ces RISM B III, 6 (inconnu).
Témoins perdus Strasbourg, olim Bibliothèque publique, Ms. B.I.24 (926) [détruit] Fin du xᵉ ou début du xiᵉ s. Origine inconnue. Signalement d’après le catalogue sommaire d’André Jung (1846) (Strasbourg, Archives municipales, AST 33, p. 341) : « 102v (Definitiones musicae ut videtur secundum Alcuinum (Gerberti Script. mus. I, 26) vel secundum Aurelianum Reomensem (ib. p. 39). f. 102ᵇ “Auctentus dicitur auctoritas, s. testamentum. Rotus (Protus) dicitur primus. ibid. toni graece exponuntur. » (à la suite : Nomina septem dormientum..., Nomina Argentinensium episcoporum... Widerold [991999]) copie : St. Paul, Cod. 224/2 (olim XXI.c.229) (cf. ci-dessus). Exemplaires attestés par d’anciens catalogues Anchin, abbaye Saint-Sauveur (Becker, Catalogi, n° 121 [catalogue du xiiᵉ s.]) Aurelius de tonis et musica enchiriadis et musica Boetii in uno volumine. Arras, abbaye Saint-Vaast (Becker, Catalogi, n° 125 ; Grierson, Bibliothèque de Saint-Vaast, 1940 [catalogue du XIIᵉ s.]) Liber Euricii [Heiric d’Auxerre ?, Heinrici ?], liber Probi per versus [Valerius Probus], Boetius de musica, Aurelianus de laude musice discipline, versus Hubaldi ad Carolum imperatorem, Macrobius de sumnio Scipionis, divisio mathematice, Sedulius et Iuvencus in uno volumine. [= Grierson, n° 24-39] Cluny, abbaye Saint-Pierre (Delisle, Cabinet, t. 2, p. 459-481 ; Catalogue de 1158...1161) 464. Volumen in quo continetur Boetius de consolatione philosophie, et laus sive musice discipline Aureliani, monachi Sancti Iohannis Reomensis. Gorze, abbaye Saint-Gorgon (Reims, Bibliothèque municipale, Ms. 427 [catalogue du xiᵉ s.]). 419. Quaterniones in laude musicae disciplinae Anne Wagner, Gorze au xiᵉ siècle. Contribution à l’histoire du monachisme bénédictin dans l’Empire (Turnhout : Brepols, 1996), p. 137-180. Limoges, abbaye Saint-Martial cf. ci-dessus Be. Le catalogue copié dans le ms. Paris, BnF, Lat. 1139 (f. 229r-236v, xiiiᵉ s.) signale deux ouvrages de théorie de la musique – Musica (n° 272) et Musica Guidonis (n° 274) – dont aucun ne peut être identifié parmi les volumes acquis en 1731 par la Bibliothèque royale49.
2. Éditions a. intégrales GS
49
Martin Gerbert, Scriptores. 1784. Édition intégrale d’après F. Texte reproduit dans la Patrologie latine.
Comm. pers. de L. Albiero. Édition du catalogue in : Delisle, Cabinet, t. 2, p. 498-504.
39
Christian Meyer
Ponte Gushee
Joseph Perr Ponte, Aureliani Reomensis, ‘Musica disciplina’: A Revised Text, Translation, and Commentary (Ph.D. diss., Brandis University, 1961). Lawrence Gushee, The Musica disciplina of Aurelian of Reome: A Critical Text and Commenrary (Volume I and II), Ph. D. diss., Yale University, 1984, UMI 64-11873.
b. partielles (extraits) M
Edmond Martène, Veterum scriptorum et monumentorum moralium, historicorum, dogmaticorum, moralium, amplissima collectio, t. 1 (Paris, 1724), col. 121-126 (préface, capitula, c. XX). en marge : « Anno 851. Ex ms. Elnonensi circiter 800 ». Extraits d’après V. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k681890/f176.zoom
MGH
Dümmel, MGH epp. VI, p. 128-131 (Préface, épilogue). cf. Möller, Academia cf. Bernhard/Ferrari
40
SIGLES ET RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES AH
Analecta hymnica medii aevi, Guido Maria Dreves, Cl. Blume, H. M. Bannister (éd.), 55 vol. (Leipzig, 1886-1922 ; réimpr. Frankfurt a. M. : Minerva, 1961).
AMS
Antiphonale missarum sextuplex : d’après le graduel de Monza et les antiphonaires de Rheinau, du Mont Blandin, de Compiègne, de Corbie et de Senlis, éd. par René-Jean Hesbert (Bruxelles : Vromant, 1935 ; réimpression Rome : Herder, 1967).
@ Cantus
Cantus : A Database for Latin Ecclesiastical Chant, http://publish.uwo.ca/~cantus
CAO
René-Jean Hesbert, Corpus Antiphonalium Officii, 6 vols. (Rome: Herder, 1963-1979).
CCCM
Corpus Christianorum, Continuatio Mediaevalis (Turnhout, 1971-).
CCSL
Corpus Christianorum, Series Latina (Turnhout, 1954-).
CSEL
Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Latinorum (Wien, 1866-).
CT
Corpus troporum (Stockholm : Almqvist & Wiksell, 1975-).
GL
Grammatici Latini, ed. Heinrich Keil (Leipzig, 1855-1880).
GR
Graduale Romanum (...) (Paris, Tournai, etc., 1961) [n° 696].
GS
Martin Gerbert (ed.), Scriptores ecclesiastici de musica sacra potissimum. 3 vol. (St. Blasien, 1784, Repr. Hildesheim 1963).
GT
Graduale triplex (Solesmes, 1979).
LmL
Lexicon musicum Latinum medii aevi. Wörterbuch der lateinischen Musikterminologie des Mittelalters bis zum Ausgang des 15. Jahrhunderts, éd. Michael Bernhard (München, 19922016).
MGH
Monumenta Germaniae Historica.
PL
Jacques-Paul Migne, Patrologiae Cursus Completus, Series Latina, 217 vol. (1849-1855).
RISM
The Theory of Music. Manuscripts from the Carolingian Era up to c. 1500, éd. Michel Huglo, Christian Meyer, Joseph Smits van Waeberghe, al. (München, 1961-2003 ; Répertoire International des Sources Musicales, B III, 1-6).
* Alia Mus.
Anonymus, , éd. J. Chailley (Paris, 1964 ; Publications de l’Institut de Musicologie, 6).
August.
Aurelius Augustinus, De musica libri VI, ed. G. Finaert, F.-J. Thonnard (Bruges, 1947).
Berno prol.
Berno Augiensis, Prologus in tonarium, éd. A. Rausch, Die Musiktraktate des Abtes Bern von Reichenau (Tutzing, 1999), p. 31-68.
Boeth. mus.
Anicius Manlius Severinus Boethius, De institutione musica libri V, ed. G. Friedlein (Leipzig, 1867).
Boeth. arithm.
Anicius Manlius Severinus Boethius, De institutione arithmetica libri II, ed. G. Friedlein (Leipzig, 1967).
Calc.
Calcidius, Commentarius in Platonis Timaeum, J. H. Waszink (London-Leiden, 1962 ; Plato latinus, IV).
Cant. Quid est cant. Peter Wagner, « Un piccolo trattato sul canto ecclesiastico », Rassegna gregoriana, 3 (1904), c. 482-484. Cassiod. inst.
Flavius Magnus Aurelius Cassiodorus, Institutiones, ed. R. A. B. Mynors (Oxford 1937).
Comm. Boeth. II
Commentarius in institutionem musicam Boethii, ed. M. Hochalder (München, 2002).
Comm. br.
Commemoratio brevis, éd. Hans Schmid, Musica et scolica enchiriadis (München, 1981), p. 157-178.
Comm. ton.
Anonymus (episcopus E.), Commentum super tonos (Buren, 1975 ; Divitiae Musicae Artis, A. I).
Compil. Paris I
éd. Adrien de La Fage, Essais de diphtérographie musicale (Paris, 1864), p. 192-193.
Frut. brev.
Coelestin Vivell (éd.), Frutolfi breviarium de musica et tonarius (Wien, 1919 ; Akademie der Wissenschaften in Wien. Philologische-historische Klasse. Sitzungsberichte. 188, 2. Abhandlung), p. 26-111.
41
Christian Meyer
Gloss. Boeth. mus.
M. Bernhard, C. M. Bower, Glossa maior in institutionem musicam Boethii, 4 vol. (München, 1993-1911).
Heinr. Eger
Heinrich Eger de Kalkar, Cantuagium, éd. H. Hüschen (Köln, 1952 ; Beiträge zur Rheinischen Musikgeschichte, 2).
Hieronymus ep.
Isidor Hilberg, S. Eusebii Hieronymi epistulae, 3 vol. (Wien, Leipzig, 1910-1918 ; Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Latinorum, 54, 55 et 56).
Inch. Uchub.
Musicae enchiriadis elaboratio dicta Parisiensis, éd. Hans Schmid, Musica et scolica enchiriadis (München, 1981), p. 187-205.
Ioh. Cicon. mus.
Iohannes Ciconia, Nova musica, ed. O. B. Ellsworth (Lincoln-London, 1993 ; Greek and Latin Music Theory, 9).
Isid. etym.
Isidorus Hispaensis, Etymologiarum libri XX, ed. W. M. Lindsay (Oxford, 1911).
Lib. Gloss.
Paris, BnF, Lat. 11529 [A-E], Lat. 11530 [F-Z].
Macrob.
Ambrosius Macrobius Theodosius, Commentarii in somnium Scipionis, ed. J. Willis (Leipzig, 1969).
Mart. Cap.
Martianus Capella, De nuptiis Philologiae et Mercurii, ed. J. Willis (Leipzig, 1983).
Mod. autenticus
Terence Bailey, « De modis musicis », Kirchenmusikalisches Jahrbuch, 61-62 (19771978), p. 50-54.
Ps.-Guido form.
De modorum formulis et tonarius, éd. C. W. Brockett (CSM 37).
Regino Prum.
Regino Prumiensis, Epistola de armonica institutione, éd. M. Bernhard in : Clavis Gerberti... (München, 1989), p. 39-73.
Regino Prum. ton.
Regino Prumiensis, Tonarius, éd. A. Rausch, Rausch, Die Musiktraktate des Abtes Bern von Reichenau (Tutzing, 1999), p. 201-224.
Remig. Aut.
Remigius Autissiodorensis, Commentum in Martianum Capellam, éd. C. E. Lutz, 2 vol. (Leiden, 1962, 1965).
Scol. ench.
Hans Schmid (éd.), Musica et scolica enchiriadis (München, 1981), p. 60-156.
Ton. Lugd.
, éd. Bernhard, Clavis Gerberti, p. 90-189.
Trad. Holl. VII
Matthias Hochadel, Michael Bernhard, Elzbieta Witkowska-Zaremba (éd.), « Tractatus ex traditione Hollandrini cod. Bibl. Universitariae Vratislaviensis IV.Q.37 », in : Michael Bernhard, Elzbieta Witkowska-Zaremba (éd.), Traditio IohannisHollandrini, III (München 2011; Bayerische Akademie der Wissenschaften, Veröffentlichungen der Musikhistorischen Kommission, 21), p. 227-318.
* Charles M. Atkinson, « De accentibus toni oritur quae dicitur neuma. Prosodic accents, the accent theory, and the paleofrankish script », in : Essays on Medieval Music in Honor of David G. Hughes, G. M. Boone, éd. (Cambridge, Mass., 1995), p. 17-42, part. p. 40-41. Id., The Critical Nexus. Tone-System, Mode, and Notation in Early Medieval Music (Oxford, 2009). Atkinson, Parapteres Id., « The Parapteres : ‘nothi’ or not ? », The Musical Quarterly, 68 (1982), p. 32-59. Becker, Catalogi Gustav Becker, Catalogi bibliothecarum antiqui (Bonn, 1885). Philippe Bernard, « A-t-on connu la psalmodie alternée à deux chœurs, en Gaule, avant l’époque carolingienne ? 1. Examen critique des sources », Revue Bénédictine, 114 (2004), p. 291-325. Bernhard, Aurelianus Michael Bernhard, « Textkritisches zu Aurelianus Reomensis », Musica disciplina, 40 (1986), p. 49-86. Bernhard, Boezio Michael Bernhard, « Il De institutione musica di Boezio nell’alto Medioevo, in : Marta Cristiani, Cecilia Panti, Graziano Perillo (édd.), Harmonia mundi. Musica mondana e musica celeste fra Antichità e Medioevo. Attide del Convegno internazionale di studi (Roma, 14-15 dicembre 2005) (Firenze, 2007 ; Micrologus’ Library, 19), p. 77-93. Bernhard, Clavis Gerberti Id., Clavis Gerberti. Teil I (München 1989).
42
Sigles et références bibliographiques
Bernhard/Bower, Glossa Bernhard/Ferrari, Aurelian
Bischoff, Katalog
Delisle, Cabinet Fassler, Virgin of Chartres Ferretti, EsthétiqueFassler, Virgin of Chartres
Gevaert, Mélopée Glatthaar, Bernard von Réome Grierson, Bibliothèque de Saint-Vaast
Hiley, Plainchant
Id., Calvin M. Bower (edd.), Glossa maior in institutionem musicam Boethii, 4 vol. (München, 1993-12011) Id., M. C. Ferrari, « Aliquid super quibusdam regulis modulationum. Eine unbekannte musiktheoretische Schrift Aurelians von Réôme (?) in einer Mainzer Handschrift der Jahrtausendwende (Gotha, Forschungsbibliothek Memb. I 58) », in : Musik des Mittelalters und der Renaissance. Festschrift Klaus-Jürgen Sachs zum 80. Geburtstag, éd. R. Kleinertz, Ch. Flamm, W. Frobenius (Hildesheim, 2010 ; Studien zur Geschichte der Musiktheorie, 8), p. 29-47. Bernhard Bischoff, Katalog der festländischen Handschriften des neunten Jahrhunderts (mit Ausnahme der wisigotischen) (Wiesbaden, 1998-2014) [t. 1 Aachen-Lambach ; t. 2 Laon-Paderborn ; t. 3 Padua-Zwickau]. Pascale Bourgain, « Les théories du passage du mètre au rhythme d’après les textes », in : Poesia dell’alto medioevo eutopeo: Manoscritti, lingua e musica dei ritmi latini, dir. F. Stella (Firenze, 2000), p. 25-42. Léopold Delisle, Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale (...) (Paris, 1868-1881), 3 vol. Margot E. Fassler, The Virgin of Chartres Making History through Liturgy and the Arts (New Haven and London, 2010). Paolo Ferretti, Esthétique grégorienne ou traité des formes musicales du chant grégorien (Tournai, 1938). Marie Formarier, « Genèse d’un paradigme : le rhythmus de l’Ars Palaemonis à Aurélien de Réôme», Acta Musicologica, 83 (2011), p. 169-180. Fr. Aug. Gevaert, La mélopée antique dans le chant de l’église latine (Gand, 1895). Michael Glatthaar, « Bernard von Réome und die Datierung der Musica Disciplina Aurelians », Revue bénédictine, 121 (2011), p. 357-381. Ph. Grierson, « La bibliothèque de St-Vaast d’Arras au xiiᵉ siècle », Revue bénédictine, 52 (1940), p. 118-140. Lawrence Gushee, art. « Aurelianus Reomensis », in : Die Musik in Geschichte und Gegenwart, t. 1 (1999), col. 1188-1190. Id., The Musica disciplina of Aurelian of Reome: A Critical Text and Commenrary (Volume I and II), Ph. D. diss., Yale University, 1984, UMI 64-11873. Barbara Haggh, « Traktat Musica disciplina Aureliana Reomensis. Proweniencja i datowanie », Muzyka [Journal of the Institute of Musicology, Polish Academy of Sciences], 45 (2000), p. 25-79. Id., « Aurelian’s Library », in : Papers Read at the 9th Meeting Cantus planus. Esztergom-Visegrad, 1998 (Budapest, 2001), p. 271-300. Id., « From Auxerre to Soissons: The Earliest History of the Responsory Gaude, Maria Virgo in Gautier de Coinci’s Miracles de Notre Dame », in : Gautier de Coinci. Miracles, Music, and Manuscripts, éd. K. M. Krause, Alison Stones (Turnhout, 2006), p. 167-193, part. p. 174-176. Id., « The Office of St. Jean of Réôme: Its Notation, Music and Message », in : Studies in Medieval Chant and Liturgy in Honour of David Hiley, éd. T. Bailey et L. Dobszay (Ottawa, 2007), p. 247-274. Id., Michel Huglo, « Réôme, Cluny, Dijon », in : Music in Medieval Europe. Studies in Honour of Bryan Gillingham, ed. T. Bailey, A. Santosuosso (Aldershot, 2007), p. 49-64. Jacques Handschin, « Eine alte Neumenschrift », Acta musicologica, 22 (1950), p. 69-97. David Hiley, Western Plainchant. A Handbook (Oxford, 1993). Michel Huglo, « Le développement du vocabulaire de l’Ars musica à l’époque carolingienne », Latomus, 34 (1974), p. 131-151, part. p. 136-
43
Christian Meyer
Huglo, Helisachar Huglo, Tonaires
La Fage, Essais
Levy, Helisachar Lipphardt, Tonar Meyer/Nishimagi Möller, Academia
Möller, Verwirrspiel
Morelli, Aureliano Ott, Offertoriale Pfisterer, Alleluia psalmody
Ponte
Rausch, Bern 2
Michel Huglo, « D’Helisachar à Abbon de Fleury », Revue Bénédictine, 104 (1990), p. 204-230. Michel Huglo, Les Tonaires. Inventaire, Analyse, Comparaison (Paris, 1971). Ewald Jammers, Reinhard Schlötterer, Hans Schmid, Ernst L. Waeltner, « Byzantinisches in der karolingischen Musik », Berichte zum XI. Internationalen Byzantinisten-Kongreß, vol. 5 / 2, éd. F. Dölger, H.-G. Beck (München, 1958). Peter Jeffery, « The Earliest Oktoechoi: The Role of Jerusalem and Palestine in the Beginnings of Modal Ordering », in : P. Jeffery, The study of medieval chant : paths and bridges, east and west : in honor of Kenneth Levy (Rochester, 2001), p. 147-209. Marie-Hélène Jullien, Françoise Perelman, Clavis des auteurs latins du moyen âge. Territoire français 735-987, t. 1 (Turnhout, 1994), p. 202-205. Adrien de La Fage, Essais de diphtérographie musicale (Paris, 1864). Max Manitius, Geschichte der lateinischen Literatur des Mittelalters, (München, 1911), t. 1., p. 444-446. Kenneth Perelman Levy, Gregorian Chant and the Carolingians (Princeton University, 1998), p. 187-194 [« Aurelian’s Use of Neumes »]. Kenneth Levy, « Abbot Helisachar’s Antiphoner, Journal of the American Musicological Society, 48/2 (1995), p. 171-186. Walter Lipphardt (éd.), Der Karolingische Tonar von Metz (Münster, 1965 ; Liturgiewissenschaftliche Quellen und Forschungen 43). Christian Meyer, Shin Nishimagi, Tractatuli excerpta et fragmenta de musica s. XI et XII (Turnhout 2011). Hartmut Möller, « Zur Frage der musikgeschichtlichen Bedeutung der “academia” am Hofe Karls des Großen: Die Musica Albini », in : Akademie und Musik. Erscheinungsweisen und Wirkungen des Akademiegedankens in Kultur und Musikgeschichte : Institutionen, Veranstaltungen, Schriften. Festschrift für Werner Braun zum 65. Geburtstag, ed. W. Frobenius, N. Schwindt-Gross, T. Sick (Saarbrücken, 1993), p. 269-288 (Saarbrücker Studien zur Musikwissenschaft, Neue Folge, 7). Id., « De octo tonibus [!]. Ein europäisch-amerikanisches Verwirrspiel und seine Klärung », in : IMS Study Group Cantus Planus. Papers Read at the Sixth Meeting, Eger, Hungary, 1993, éd. L. Dobszay (Budapest, 1995), p. 697-710. Anna Morelli, Il ‘Musica disciplina’ di Aureliano di Réôme. Fondamenti teoricodisciplinari dell’ars musica nel IX secolo (Udine, 2007). Carolus Ott, Offertoriale sive versus offertoriorum cantus Gregoriani (Paris, Tournai, 1935). Andreas Pfisterer, « Italian and Gallican alleluia psalmody », Plainsong and Medieval Music, 17 (2008), p. 55-68. Nancy Phillips, « Classical and Late Latin Sources for Ninth-Century Treatises o Music », in : Music Theory and its Sources : Antiquity and the Middle Ages, éd. par André Barbera (University of Notre Dame, 1990), p. 100-135. Ubaldo Pizzani, « Aureliano di Réome e la riscoperta del De institutione musica di Boezio », Esercizi Arte musica spettacolo, 2 (1979), p. 7-29. Joseph Perr Ponte, Aureliani Reomensis, ‘Musica disciplina’: A Revised Text, Translation, and Commentary (Ph.D. diss., Brandis University, 1961). Jørgen Raasted, « The ‘laetantis adverbia’ of Aurelian’s Greek Informant », in: Aspects de la musique liturgique au Moyen Âge. Actes des colloques de Royaumont de 1986, 1987, 1988, éd. Christian Meyer (Paris, 1991), p. 55-66. Alexander Rausch, Die Musiktraktate des Abtes Bern von Reichenau (Tutzing, 1999 ; Musica mediaevalis Europae occidentalis, 5).
44
Sigles et références bibliographiques
Stäblein, Psalmformeln
Alma Santosuosso (éd.), MSS Avranches, Bibliothèque municipale 236, 237. Music Theory in Medieval Normandy, vol. 1, Boethius’ De institutione musica (Ottawa, 1999), p. xxxvii (Veröffentlichungen Mittelalterlichen Musikhandschriften, 24 / 1). Urlich Schindel, « Ein anonymes Kapitel ,de musica’ aus dem 8. Jahrhundert », in : Musikalische Quellen - Quellen zur Musikgeschichte. Festschrift für Martin Staehelin zum 65. Geburtstag, hrsg. Ulrich Konrad, Göttingen (Göttingen, 2002), p. 1-8. Bruno Stäblein, art. « Psalm, B. : Lateinischer Psalmgesang », in : Die Musik in Geschichte und Gegenwart, 10 (1962), col. 1676-1690. « Tabelle der römischen Psalmformeln » (après col. 1680). Leo Treitler, « Reading and Singing: On the Genesis of Occidental MusicWriting », in Early Music History, 4 (1984), p. 135-208, p. 161. Ernst Ludwig Waeltner, « Die “Musica discipina” des Aurelianus Reomensis », in : Internationale Musikwissenschaftliche Gesellschaft : Bericht über den siebenten Internationalen Musikwissenschaftlichen Kongress Köln 1958, éd. Gerald Abraham, et al. (Kassel, 1959), p. 293-295. Id., « Die Methode terminologischer Untersuchungen frühmittelalerlicher Musiktraktate dargestellt an einem Beispiel des Aurelianus Reomensis (Musica disciplina, Cap. X : De authentu proto », in: Medium aevum vivum. Festschrift für Walter Bulst, éd. Robert Jauss, Dieter Schaller (Heidelberg, 1960), p. 48-60.
45
CONSPECTUS SIGLORUM Ba
Barcelona, Arxiu de la Corona d’Aragó, Ripoll 42, 1018-1046
Be
Bern, Bürgerbibliothek, cod. 141, s. xvi2
B
Bruxelles, Bibliothèque royale, 10078/95, s. xi
Ces
Cesena, Biblioteca Malatestiana, S. XXVI.1, s. xv
Esc
El Escorial, Real Biblioteca del Monasterio de San Lorenzo, & I 12, s. xiv
F
Firenze, Biblioteca Medicea Laurenziana, Plut. XXIX. 48, s. xv
Fl
Firenze, Biblioteca Medicea Laurenziana, Ashburnham 1051, s. xiv2
Fn
Firenze, Biblioteca Nazionale, Conv. Sop. F. III. 565, s. xiex
Fr
Firenze, Biblioteca Riccardiana, cod. 652, s. xiv
G
Gotha, Forschungsbibliothek, Memb. I 58, 975-1011
L
London, British Library, Arundel 77, s. xiex
Mc1
Monte Cassino, Archivio dell’Abbazia, cod. 318, s. xiex
Mc2
Monte Cassino, Archivio dell’Abbazia, cod. 439, s. x
M
München, Bayerische Staatsbibliothek, Clm 19489, s. xi
Q2
Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 776, c. 1079
S
Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 1084, s. xiex-xiiin
P
Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 7211, s. xiex, xii et xiii
P1 1
Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 7211, f. 133-149, s. xiex ou xiiin
P1
Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 7211, f. 134v-144v
P12
Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 7211, f. 146r-v
P2
Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 7211, f. 1-72, s. xiex
P21
Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 7211, f. 17r-v
2
P2
Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 7211, f. 19r-v
OxB1
Oxford, Balliol College, 173A, s. xiiin
OxC
Oxford, Bodleian Library, Canon. Misc. 212, c. 1400
OxS
Oxford, St. John’s College, 188, s. xiiiex
Pom
Pommersfelden, Graf Schönborn-Wiesentheid, Hs. 93 (2805), s. xi
RC
Roma, Biblioteca Casanatense, ms. 420 (G. III. 6), s. xvm
T
Toulouse, Bibliothèque municipale, Ms. 176, s. xiiiex
Tr
Troyes, Médiathèque de l’Agglomération Troyenne, Ms. 1979, s. xi1/2
RB
Vatican, Biblioteca Apostolica Vaticana, Barb. lat. 307, s. xvin
RP
Vatican, Biblioteca Apostolica Vaticana, Pal. lat. 1346, s. xiex
RV
Vatican, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. lat. 4162, s. xiex
V
Valenciennes, Médiathèque municipale, ms. 148, s. ix4/4
W1
Wien, Österreichische Nationalbibliothek, Cod. 2269, s. xiin
W2
Wien, Österreichische Nationalbibliothek, Cod. 5271, s. xvi
W3
Wien, Österreichische Nationalbibliothek, Cod. 683, s. xiv
W4
Wien, Österreichische Nationalbibliothek, Cod. 13637, s. xivm
46
TABLE DES MANUSCRITS cités dans la traduction ou utilisés dans les notes critiques et explicatives Arras, B. M., 465 XII.17 Autun, B. M., S 179 XX.39 Bamberg, Staatsbibl., Lit. 6 XI.7 Cambrai, B. M., Ms. 38 XIII.35 (trad.), XIII.39 (trad.), XV.15-16, XVI.5 Cambrai, B. M., Ms. 75 XVIIII.55 Einsiedeln, Cod. 611 X.19 (trad.), XI.o (trad.), XI.12 (trad.), XII.12 (trad.), XII.15 (trad.), XII.17, XIII.16 (trad.), XIII.21-23, XIII.ai, XIII.an (trad.), XIII.bc, XIIII.11 (trad.), XV.12, XV.15-16, XVI.5, XVI.7 (trad.), XVI.9 (trad.), XVIx, XVI.10, XVI.11, XVII.22 (trad.), XVIIII.38-39 (trad.), XVIIII.53 (trad.), XVIIII.55 (trad.), XVIIII.61 (trad.), XVIIII.78 (trad.), XVIIII.79, XVIIII.80-81, XVIIII.88 (trad.) Fribourg, Cordeliers, 2 X.33 (trad.), XVIIII.78 Graz, UB, Cod. 29 XIII.33 (trad.), XIII.ai, XIII.am (trad.), XV.8 (comm., trad.) Karlsruhe, Badische Landesbibl., Aug. perg. 60 XII.12, XII.17, XVIx Klosterneuburg, Cod. 1012 X, 20 (trad.) Laon, B. M., Ms. 239 XI.7, XIII.25 Metz, B. M., Ms. 351 XIIII.1-2 Montpellier, Bibl. inter-univ., H. 159 XI.7 Nîmes, B.M., Ms. 4 X.18 (trad.), XII.5, XIIII.8 (trad.), XV.3 (trad.), XVI.4 (trad.) Paris, Bibl. de l’Arsenal, Ms. 1169 XVIII.3 Paris, BnF, Lat. 776 XIII.5-15, XVIII.3 Paris, BnF, Lat. 780 X.16 (trad.) Paris, BnF, Lat. 903 XII. 5, XVIIII.55 Paris, BnF, Lat. 1085 XII.16, XII.17, XIIII.m Paris, BnF, Lat. 1090 X.32 (trad.), XIII.7 (trad.), XV.15-16, XVIIII.47, XVIIII.78 (trad.), Paris, BnF, Lat. 1118 XVIIII.16 (trad.), XVIIII.34-35 (comm., trad.), XVIIII.74 (trad.), XVIIII.64 (trad.) Paris, BnF, Lat. 12044 (Pa12044) X.28 (trad.), X. 34 (trad.), X.ak, X.an-ap, X.cf, X.cg, X.ci, XII.m, XII.r (trad.), XII.s (trad.), XII.17, XIII.5 (trad.), XIII.6 (trad.), XIII.9 (trad.), XIII.13 (trad.), XIII.14 (trad.), XIII.18-19, XIII.32 (trad.), XIII.34 (trad.), XIII.ai, XIIIao, XIIIaq, XIIIay, XIII.40-43, XIII.bc, XIIII.10 (trad.), XIIII.12 (trad.), XV.7 (trad.), XV.12, XV.14 (trad.), XV.15-16, XVI.12, XVI.15 (trad.), XVI.16 (trad.), XVI.17-18, XVI.22 (trad.), XVI.24 (trad.), XVI.26 (trad.), XVI.27 (trad.), XVI.28-33, XVI.35, XVII.5 (trad.), XVII.7 (trad.), XVII.8 (trad.), XVII.9 (trad.), XVII.10 (trad.), XVII.11 (trad.), XVII.12 (trad.), XVII.13 (trad.), XVII.15 (trad.), XVII.19-20, XVIIII.23 (trad.), XVIIII.37 (trad.), XVIIII.46 (trad.), XVIIII.47, XVIIII.65 (trad.), XVIIII.76 (trad.), XVIIII.78, XVIIII.80-81 (comm., trad.), XVIIII.86 (trad.), Paris, BnF, Lat. 12584 X.BT Paris, BnF, Lat. 15181 X.CF, XIII.18 (trad.), XIII.19 (trad.), XIII.21-23 Paris, BnF, Lat. 15182 X.BW Paris, BnF, Lat. 17296 X.BT, XVI.14 (trad.), XVI.20-22 Paris, BnF, Noub. acq. lat. 1410 XVIx Paris, BnF, Nouv. acq. lat. 1414 XII. 5 Roma, Bibl. apost. vat., Sant Pietro B 79 XVI.25 (trad.), XVIx Roma, Bibl. Vallicelliana, C. 5 XIII.as-at
47
Christian Meyer
Piacenza, Archivo Capitolare, 65 XII.17 St Gallen, Cod. 387 XII.13 St Gallen, Cod. 388 XII.16, XVIIII.80-81 St Gallen, Cod. 390 XII.17, XV.12 St Gallen, Cod. 391 X.BW, XII.13 Toledo, 44.1 XIIII.m Valenciennes, B. M., 114 XIIII.15-16, XVIIII.80-81 Vercelli, Bibl. cap., Ms. XXXVII XII.16 Vercelli, Bibl. cap., Ms. LXIV XII.16 Vercelli, Bibl. cap., Ms. LXXIX XII.16
48
TABLEAUX SYNOPTIQUES de la tradition du texte V IX 4/4
Pom XI
B XI
F XV m.
RC XV m.
OxC XIV 3/3
RP XI
L XI ex.
Dédicace
57v
97r
-
-
65v
-
-
-
Praefatio
58r
97r
93r
58v
18r
-
-
-
Capitula
59r
98r
93v
59r
19v
-
-
-
I
59v
98v
93v
59r
20r
-
25r
1r
II
60v
99v
94r
59v
21v
-
26r
1r
III
61v
101r
94v
60r
23v
-
-
-
IIII
63v
102v
95r
60v
25r
-
-
-
V
64r
103r
95v
61r
26r
-
28v
1v
VI
65r
104r usq. ad VI.15
96r-v usq. ad VI.20
61r
27v
-
-
-
VII
68r
-
-
62v
32r
-
-
-
VIII.1-21
69r
-
-
62v
33r
40r-v
30r-31r
1v-2r
VIII.22-37
69v
-
-
63r
34r
40v
-
-
VIII.38-46
70v
-
-
63v
36r
40v-41r
31r-32r
2r-v
VIIII
71v
-
-
64r
37r
41v
-
-
er
X (1 )
71v
-
-
64r
37v
41v-44r
32r
3r
XI (2e)
73v
-
-
65r
41r
44r-44v
33r
3r (XI 1-6)
74v
-
-
65v
42r
44v-45r
34r
-
XIII (4 )
75r
-
-
65v
43r
45r-46v
35r
-
e
XIIII (5 )
77r
-
-
66v
46r
46v-47r
36r
-
XV (6e)
77v
-
-
66v
47r
47r-48r
37r
-
XVI (7e)
78v
-
-
67r
48v
48r-49r
38r
-
e
XVII (8 )
80v
-
-
68r
51r
49r-v
40v-41r
-
XVIII.1-4
81r
-
-
68v
52r
49v-50r
-
-
XVIII.5-26
81v
-
-
68v
52v
50r (12-21 om.)
41r
-
XVIIII
82v
-
-
69r
54r
50r-52 (1-60) 42v-50v l. 8)
e
XII (3 ) e
XX
1
86v-89r
-
-
71r-v (43-63 60v-65v om.)
-
1
50v l. 8-54v (47-63 om.)
-
XX 33-36 + 27-29 + 31-32 + 1-24 + 37-45. Les passages 25-26 (« Explicitus liber...gratias agas ») et 30 (« Sicut et supra in laude musicae disciplinae, prout potuimus, diximus ») manquent.
49
Christian Meyer
Extraits indépendants P22 XI 4/4
Be XVI 2/2
G 975-1011 14v-15r
VIII.22-36 19r-v
XVIII.5-26
527r-528r
XX.1-22, 25-34 Tradition insulaire (II.1-9, VI.1-12) OxS XIII ex.
OxB1 XI in.
71v-72v
74r-v
“Musica Albini” (VIII, 1-10, 12-17, 20-21) W1 XI in.
W2 XVI
RV XI ex.
7v-8r
38v
53r-v
Compilations aquitaines (VIII.1-21 + VI.7-9) P21 0000
P12 0000
Ba 1018-1046
17r-v
146r-v
69v-70r
Prefatio supra 8 tonos (VIII.4-11, 20-21, 13-14, 16-19, 20-21 ; éd. Annexe 2) S XI ex.
Q2 c. 1079
159r-160v
147v-153r
Interpolation isidorienne (VIII.10-20 + X.1-4 + Quod est neoma ; éd. Annexe 3) Mc2 X
W3 XIV
W4 XIV m.
Esc XIV
T XIII ex.
RB XV 1/3
p. 251
30v
40r
40v
41r
29r
Compilation (VIII 1-21 + XX 1-24) Fn1 XI ex.
Fn2 XI ex.
Fr1 XIV
Fr2 XIV
Fl XIV
Q1 c. 1079
M XI
OxB2 XII in.
Mc1 XI ex.
97v-98r
93v-94r
108v-110v
104v-105v
171r-v
147r-v
p. 50-55
79v-80v
p. 58-62
Compilation (VIII 1-21 + XX 27-32 + XX 1-22) Tr XI 1/2 38r-40r
50
ÉDITION DU TEXTE ET TRADUCTION
Musica disciplina
V Pom B F RC
Quisquis hoc legerit magno cum iure patratum, Noverit auctores hic fore persalubres. Fons hic Graecorum Phytagoras musicus adest, Necne Latinorum continet ora patrum. AURE- tuus legi, compsi scribsique -LIANUS, pastor Bernarde, munus hoc exiguum. Vale decus patriae.
Incipit praefatio musicae disciplinae. Christianorum nobilissimo nobilium, virorumque praestantissimo, atque honoris culmine apostolici nobilissime sublimato, simulque imperiali dignitate decorato, et virtutum omni genere florenti in Christo feliciter, Bernardo archicantori, ut opto, totius sanctae ecclesiae et vocato, futuro vero archiepiscopo, 2 Aurelianus vernaculus quondam monasterii sancti Iohannis Reomensis, nunc autem abiectus, sed tamen vester, et velit nolit mundus, vester – vester, inquam, vester – servusque omnium minimus famulorum Christi. 3 Quoniam genuino ingenio praepollentem et artificali doctrina cluentem prae ceteris vosmet solum agnovi in armonica philosophia, rogatus a fratribus ut super quibusdam regulis modulationum quas tonos seu tenores appellant sed et de ipsorum vocabulis, rerum laciniosum praescriberem sermonem ; 4 ac ideo seriem harum litterarum ad censuram vestrae nobilitatis direxi vestroque nomini dedicavi, ut si conspectui digna videntur, memoriae commendentur. Sin autem aliter, oblivioni ducantur. 5 Scio enim quia nobilissimi valde inveniuntur cantores. Huius autem fateor nisi vos solum me neminem artis vidisse peritum. 6 Quidam etenim nostrorum multa musicae norunt statuta, tamen ut fuerunt prisci, nusquam, ut arbitror, invenitur musicus. 7 Ac per haec quae sparsim in veterum dictis invenire potui, sed 1
_________________________ 1 florenti in Christo] cf. Ambrosius Mediolanensis, Exameron, 3, 17 (CSEL 32, 1, p. 108, l. 22). _________________________ quisquis - patriae] om. B F (RC cf. f. 65v) | patratum] patratu V Pom | Tit. incipit-disciplinae] Aurelii musici ad bernardum archicantorem de musica liber incipit RC | disciplinae] disciplinae aureliani F 1 nobilissime] nobilissimo RC | dignitate] om. Poma.c. 2 reomensis] omensis F | autem] om. B 3 artificali] artificiali F RC | modulationum] modulationem Va.c. | et] om. F | ipsorum] ipsarum B RC | praescriberem] scriberem Pom 4 ac] om. B | commendentur] commendantur Va.c. | ducantur] tradantur B 5 vidisse] videsse Va.c. 7 haec quae] hoc que Σ hoc quod GS | iuvante] vivente RCa.c.
52
Praefatio
Quiconque lira cet ouvrage composé sous haute autorité Saura que se trouvent ici les auteurs les plus utiles. La source en est Pythagore, le musicien des Grecs et il contient aussi les dires des Pères latins. Moi, votre Aurélien, ai lu, rassemblé et rédigé ô Bernard, mon berger, ce petit présent. Salut à toi, gloire de notre sol natal. Ici commence l’avant-propos de la Musica disciplina Au plus illustre d’entre les illustres Chrétiens, au meilleur des hommes, érigé, avec les plus hautes distinctions, au faîte des charges apostoliques, mais aussi décoré de la dignité impériale et s’épanouissant, par toute sorte de talents, avec bonheur dans le Christ, à Bernard, chef des chantres, qui sera, comme je le souhaite, appelé à devenir, dans un futur proche, archevêque de la sainte Église, 2 moi Aurélien, serviteur, un temps, du monastère de Saint-Jean de Réôme, désormais à l’écart, mais vôtre néanmoins, que le monde le veuille ou non – vôtre, je le redis – et le plus humble de tous les familiers du Christ, 3 connaissant votre réputation de briller d’un talent singulier et d’être formé, entre autres, au savoir théorique en matière de philosophie de la musique, et ayant rédigé, à la demande de mes frères, une longue dissertation relative à certaines règles des mélodies que l’on appelle tons ou teneurs, et aux noms qu’ils portent, 4 j’entends soumettre cette collection de textes au jugement critique de votre excellence et les dédie à votre nom. Que ce qui vous semble digne de considération soit confié à la mémoire – ou plongé dans l’oubli s’il devait en être autrement. 5 Je sais qu’il existe d’excellents chantres et qu’ils sont nombreux. Mais j’avoue que je n’ai encore rencontré personne qui fût expert en cet art, à l’exception de votre personne. 6 Certains des nôtres ont étudié les innombrables canons de la musique, mais il ne se trouve nulle part, il me semble, de musicien comme le furent les Anciens. 7 Au-delà des choses que j’ai pu trouver ici et là dans les écrits des Anciens et de ce que j’ai pu entendre de votre bouche ou par ailleurs, j’ai pris la peine de 1
53
Musica disciplina
et quae a vobis et ab aliis audivi, ipse novum opus condere studui, illo iuvante qui donavit et sine quo nihil possumus, cui et devotus gratias ago. 8 His igitur ita praelibatis, agnoscite me vos amare, suscipere, colere, mirari, reminiscens pium animi affectum vestri erga me quem pure dilexistis, monuistis, docuistis, enutristis. 9 Animadvertite autem me reconciliatas amicitias pure colere, et non iuxta Plautinam sententiam altera manu lapidem tenere, panem offerre altera. 10 Ego certe, ut homini nobilissimo et severissimo risum moveam, et imitetis aliquando Crassum quem semel in vita dicit risisse Lucilius, dicam quod sepe recogitans risum tenere non possum. 11 Dolebamus vos nimium esse patientem, sed, ut video, exaltastis diu manum et suspendistis plagam, ut feriretis fortiter. Et taciturnitas vestra dispensatio fuit, non consensus. 12 Quorsum ista dixerim uti bene nostis in memet experimento didici. Ideoque illud propheticum cotidie decanto : Iram domini sustinebo, donec iustificet causam meam. 13 Multae enim viae hominibus rectae videntur, quae postea pravae repperiuntur, sed saepe thesaurus in testaceis vasis conditur. 14 In evangelio inportuna tandem mulier audiri meruit et clauso cum servis ostio, media licet nocte, panes amicus ab amico accepit. 15 Deus ipse qui nullis contra se superari virtutibus potest, publica-ni precibus vincitur. Ninive civitas fletibus stetit. 16 Christus, inquam, prodigum filium revertentem filium revertentem
_________________________ 9 Hieronymus, ep. 81 (vol. 55, p. 107) ; Plautus, Aulularia, v. 195 (ed. W. Stockert, 1983) 10 Hieronymus, ep. 7 (vol. 54, p. 29) ; Hieronymus, ep. 130 (vol. 56, p. 192) (cf. Cicero De finibus bonorum et malorum V, 30, 92, ed. Schichte, 1915, p. 201, l. 17) 11 cf. Hieronymus, ep. 86 (vol. 55, p. 139) 12 Mich. 7, 9 13 cf. Hieronymus, ep. 11 (vol. 54, p. 40) 14-16 Hieronymus, ep. 16 (vol. 54, p. 68) _________________________ 7 iuvante] vivente RCa.c. 8 amare] amarem Pom | reminiscens] reminiscentes RCp.c.| me quem] mirem dub. Va.c. | monuistis] om. RC 10 ego] ergo F | imitetis] emitetis Pom imitemini B | risisse] rississe F | lucilius] lucillus B | dicam quod] quod dicam Pom 12 cotidie] quotidie RC 14 tandem mulier] mulier tandem B F RC 15 nullis] nullus RCa.c.
54
Praefatio
concevoir un nouvel ouvrage, avec l’aide de Celui qui a donné, sans lequel nous ne pouvons rien et auquel je rends grâces. 8 Ces choses étant dites, sachez que je vous aime, vous chéris, vous honore et vous admire, au souvenir de la miséricordieuse affection de votre esprit à mon égard, vous qui m’avez aimé, conseillé, instruit et nourri. 9 Observez aussi que je cultive sans réserve les amitiés restaurées, et ne tiens point, selon la maxime plautinienne, d’une main la pierre et de l’autre le pain. 10 Quant à moi, pour arracher un sourire à l’homme le plus illustre et le plus rigoureux, et pour que vous puissiez un jour rivaliser avec Crassus, lequel, comme le dit Lucilius, n’a souri qu’une seule fois dans sa vie, je dirais qu’à force de méditer, je ne puis m’empêcher de sourire. 11 Nous avons souffert de votre trop grande indulgence, mais je vois à présent, que pour avoir longtemps tenu votre main levée et retenu le fouet, vous n’en avez pas frappé moins fort – et votre silence n’était que réserve et non point consentement. 12 Pourquoi affirmerais-je des choses que j’ai moi-même apprises, comme vous le savez bien, par expérience ? C’est pourquoi je psalmodie chaque jour cette prophétie : « je supporterai la colère du Seigneur jusqu’à ce qu’il défende ma cause ». 13 De nombreuses voies ont semblé bonnes aux hommes, qui pourtant, par la suite, se sont avérées mauvaises, mais, assurément, bien souvent, des vases en terre cuite recèlent des trésors. 14 La pécheresse des Évangiles mérita d’être écoutée et, après que la porte eut été close par les serviteurs, et bien qu’il fût minuit, l’ami reçut du pain de son ami. 15 Dieu lui-même, qu’aucune qualité ne saurait surpasser, fut attendri par la prière du Publicain. La cité de Ninive fut épargnée en raison de son repentir. 16 Le Christ, dis-je, s’empressa d’embrasser le fils prodigue à son retour.
55
Musica disciplina
laetus amplectitur. Paulus ex persecutore fit maximus predicator. Petrum ter negantem amarae in suum locum lacrimae restituere. 17 Cui plus dimittitur, plus amat. De toto grege siletur, et ob unius morbidae pecudis animam angeli letantur in caelo. Quod si cui videtur indignum, audiat a domino : Amice, si ego bonus, quare oculus tuus nequam ? 18 Vale pars, immo si dignaris unitas animae meae, caecorum baculus, esurientium cibus, spes miserorum, solamen lugentium, decus ecclesiae, lux mundi. Et noli despicere animam conservi, pro qua Christus est mortuus. Explicit praefatio.
_________________________ 16-17 Petrum ter... tuus nequam] Hieronymus, ep. 11 (vol. 54, p. 40) 18 caecorum... lugentium] Hieronymus, ep. 60 (vol. 54, p. 560) | decus-mundi] cf. Alcuinus, Carmina, 28, v. 27-28 (Aurea lux mundi, terrae sal, porta salutis, / Et decus ecclesiae, gemmisque corona refulgens) (MGH Poetae, 1, p. 247) _________________________ 17 pecudis] pendis F | animam] animae V Pom F RCa.c. | letantur in caelo] in celo letantur B | videtur indignum] indignum videtur B 18 esurientium cibus] esurientibus F | est mortuus] mortuus est F | explicit praefatio] om. RC finit praefatio add. marg. al. manu RC
56
Praefatio
Paul, le persécuteur devint le plus grand prédicateur. D’amères larmes rendirent à Pierre, le triple renégat, son état. 17 A qui l’on pardonne plus, aime plus. Il se tient à l’écart du troupeau et les anges célèbrent au ciel l’âme ne serait-ce que d’une seule brebis égarée. Que celui, auquel cela semble indigne, entende cette parole du Seigneur : « Mon ami, si je suis bon, pourquoi ton œil est-il mauvais ? » 18 Salut à toi, partie, ou même, si tu le veux bien, totalité de mon âme, bâton des aveugles, pitance des affamés, espoir des désespérés, consolation des affligés, ornement de l’église, lumière du monde, et ne veuille mépriser que soit sauvée l’âme pour laquelle le Christ est mort. Ici s’achève l’avant-propos.
57
Musica disciplina
Incipiunt capitula praefati operis I De laude musicae disciplinae. II De nomine et inventoribus eius, et quomodo numerorum formae inventae fuerint. III Quod musicae tria sint genera. IIII Quot habeat humana musica partes. V De vocum nominibus. VI Quod habeat musica cum numero maximam concordiam. VII Quid sit inter musicum et cantorem. VIII De tonis octo. VIIII Quae ipsis inscribantur tonis. X De autentu proto. XI De plagis proti. XII De autentu deutero. XIII De plagis deuteri. XIIII De autentu trito. XV De plagis triti. XVI De autentu tetrardo. XVII De plagis tetrardi. XVIII Deuterologium tonorum. XVIIII Normae qualiter versuum spissitudo, raritas, celsitudo, profunditasque discernatur omnium tonorum. XX Quod ab hac disciplina composita extant modulamina, quae die noctuque iuxta constitutionem patrum precedentium precinuntur in ecclesia.
_________________________ incipiunt-operis] capitula totius operis RC incipiunt capitula prefati operis add. marg. al. manu. RC III sint] sunt Pom IIII quot] quod V Pom B F RCa.c. | humana] humanas B VII musicum] musicam RCa.c. XIIII trito] triti V Pom B RC XVI tetrardo] tetrarti RCp.c. XVII tetrardi] tetrarti RCp.c. XVIIII normae] norma S | raritas celsitudo] celsitudo raritas Pom XX constitutionem] consuetudinem B | precinuntur] presciuntur F
58
Capitula
Sommaire I Éloge de la science de la musique II Du nom (de la musique) et de ses inventeurs, et comment les rapports numériques furent découverts. III Que les genres de la musique sont au nombre de trois IIII Combien de parties possède la musique de l’homme V Des noms des sons VI Que la musique est très intimement liée au nombre VII De la différence entre musicien et chantre VIII Des huit tons VIIII Des noms affectés aux tons X Du protus authente XI Du plagal du protus XII Du deuterus authente XIII Du plagal du deuterus XIIII Du tritus authente XV Du plagal du tritus XVI Du tetrardus authente XVII Du plagal du tetrardus XVIII Second exposé sur les tons XVIIII Règles pour distinguer la contraction, l’étirement, l’acuité, la gravité de tous les tons des versets. XX Que de cette science relèvent les savantes mélodies qui sont chantées dans l’église, jour et nuit, conformément aux institutions de nos Pères.
59
Musica disciplina
V Pom B F RC RP L OxS OxB1
Capitulum I De laude musicae disciplinae 1 Musicam disciplinam non esse contempnendam, multa et antiquorum gentilium videlicet et sanctorum librorum affirmat auctoritas. 2 Innumera siquidem inveniuntur et apud gentiles et apud nostros per eam acta proficua, 3 ut enim fabulosa taceam : quomodo scilicet Orpheus coniugem ab inferis, lirae modulamine pellectis qui apud inferos erant, ad superos revocaverit, 4 et qualiter bestias, tigres ac delfines, marina scilicet animalia necnon serpentes, quidam cantilena mites reddiderunt. 5 Certe Asclepiadem asserunt certissime hominem mente captum, per musicae dulcedinem sanitati propriae restituisse. 6 Ut vero ad nostros veniam : quid preclarius agi in talibus potuit quam quod legimus per hanc artem David egisse 7 ut scilicet Saulem cantu citharae a demone liberaret, quem medicorum ars victa desperabat ? 8 Certe et beatum Heliseum cum
_________________________ 3 (ut-fabulosa) cf. CASSIOD. inst. 2, 5, 9 (tamquam fabulosa taceamus) 8 cf. 2 Reg. 3, 15 _________________________ capitulum i] om. V RC L OxB1 OxS i marg. Pom. musica add. RP | de-disciplinae] de laude musicae RC om. L OxB1 OxS Musica grece dicitur concordia et consonantia, et non solum de cantu musica dicitur, sed etiam de concordia et convenientia dicitur, versus e contra eos qui inter se discordant et dissident amusoteros vocamus. marg. RC 1 disciplinam om. OxB1 | contempnendam] contempdam dub. B contemnendam F RC | affirmat] confirmat OxB1 2 innumera] innumerata Va.c. | acta] aucta OxS 3 coniugem] coniugem suam euridicen RP euridicem suprascr. OxS | ab inferis] om. L | pellectis] pellentis B F RC placaris RPa.c. i. illectis ad dulcedinem suprascr. OxS | qui] quae OxB1 quaea.c .RP | inferos] inferis RPa.c. | erant] erat OxB1 | ad] om. L 4 tigres] tygrides OxB1 | delfines] delphines RP OxB1 OxS | necnon] necnon et OxB1 | quidam] quidem RP L OxS | reddiderunt] reddiderit RP OxS 5 hoc per gentilitatem auctoritatem, id est per Asclepiadem, iterum probat esse laudabilem gl. marg. OxS | certissime] om. RP | musicae] musicam V Pom B F RC L OxB1 OxS | sanitati] sanitate Va.c. | restituisse] restituisses dub. F 6 hoc idem nunc per David est. Contrario hoc est de gentilibus scilicet gl. marg. OxS | talibus] talibus agi OxS 7 citharae] scytharae L | victa] vita RPa.c. 8 hoc de Heliseo propheta, qui Helie discipulus erat, cum eum spiritus prophetie dimittet, insanus factus est. Per cantilenam ad pristinum statum reversus est. gl. marg. OxS
60
Capitulum 1
1 Éloge de la science de la musique 1 L’immense autorité, à la fois des antiques Gentils et des livres saints, affirme que la science de la musique ne doit pas être méprisée, 2 Il se trouve, chez les Gentils et dans nos textes, d’innombrables témoignages de ses bienfaits, 3 sans parler des faits légendaires : comment Orphée, après avoir séduit par la mélopée de sa lyre les habitants des enfers, rappela des mondes inférieurs auprès des vivants son épouse, 4 et comment certains ont apprivoisé par le chant des animaux sauvages, des tigres et des dauphins, des animaux marins et même des serpents. 5 On affirme qu’Asclépiade, par la douceur de la musique, avait rendu la santé à un homme à l’esprit dérangé. 6 Mais tournons-nous à présent vers les nôtres : qu’a-t-il pu se faire de plus remarquable à cet égard lorsque nous lisons ce que David a fait au moyen de cet art, 7 à savoir délivré Saul du démon par le chant de la cithare, lui que l’art vaincu des médecins désespérait ? 8 De même, nous lisons que le bienheureux Élisée, alors que
61
Musica disciplina
sibi spiritus prophetiae deesset, per cantilenae modulamen legimus mentem suam dulcorasse, et sic veniente Spiritu Sancto, quae ante ignorabat ab eo didicisse. 9 Quid plura ? Etiam apud supernos cives legimus huius artis insignia celebrari, ut in Apocalipsi : Habentes citharas dei, et alibi : 10 sicut citharedorum citharizantium in citharis suis. 11 Hinc ergo colligendum est quam gratum sit Deo officium cantandi, si intenta mente peragatur, quando in hoc angelorum choros imitamur, quos sine intermissione Domini laudes concinere traditur. 12 Nempe mundi istius compago convenientiaque naturalis armonicam quodammodo continet congruentiam. 13 Si enim rimeris qualiter sole altius procedente cetera congaudeant, qualiter scilicet aer purior fiat, terrae facies florum venustate pubescat, mare a suo fervore requiescat, deprehendis quod omnis creatura mira armonia sociata sibi conveniat.
_________________________ 9 Apoc. 15, 2 10 Apoc. 14, 2 _________________________ 8 prophetiae] prophaie RP | quae ante] quem L 9 Ecce in quanto honore sit habenda cum apud supernos cives maxime usu celebratur. gl. marg. OxS | etiam] eliciam OxS | celebrari] celebrare L | habentes] habentes inquit OxS 10 sicut] om. L | citharedorum] cytharidorum L id est celestis multitudo gl. interlin. OxS 11 Hic infert ab auctoritate ex supradictis quandoquidem ab antiquis et nostris et preterea celestibus tantum valere deprehenditur. Ergo potes colligere quam gratum etc. gl. marg. OxS | cantandi] cantandum OxB1 | deo] add. interlin. OxB1 | choros imitamur quos] chorus imitatur quem L | laudes] om. RPa.c. | concinere] concinisse RP 12 Iterum probat per mundi fabricam cuius compago per musicam ut dicit Pythagoras et Plato est ordinata, hoc constat per solem et globum terre. gl. marg. OxS | istius] istius modi L | convenientiaque] conveniencia OxS | armonicam] armoniam Va.c. F RC armonia Pom armoniae RP L | continet] continent B 13 cetera] add. interlin. RP | florum] floribus V Pom F RC L OxB1 OxS | venustate] venustatem F venustata OxB1 OxS | requiescat] quiescat L OxS | deprehendis] deprehendes L OxB1 OxS | sociata sibi] sibi sociata OxB1 | conveniat] convenit RPa.c.
62
Capitulum 1
l’esprit de prophétie l’avait abandonné, avait soulagé son esprit par la mélopée d’un chant, et ainsi, porté par l’Esprit saint, découvrit par lui ce qu’il ignorait jusque là. 9 Quoi d’autre ? Nous lisons aussi que les instruments emblématiques de cet art étaient en honneur chez les citoyens célestes : ils possédaient les cithares de Dieu ou encore : 10 comme des citharèdes chantant sur leurs instruments . 11 Aussi faut-il se souvenir combien est agréable à Dieu le chant de l’office dès lors qu’il est animé d’une intention spirituelle lorsque nous imitons en cela les chœurs des anges dont on dit qu’il chantent sans discontinuer les louanges du Seigneur. 12 Enfin, l’harmonie de ce monde et l’ordre de la nature possèdent une sorte de cohérence musicale. 13 Regarde autour de toi : lorsque le soleil s’élève dans le ciel, toute la nature se réjouit, l’air devient plus pur, la face de la terre se couvre de la beauté des fleurs, la mer se repose de sa fureur. Tu comprendras alors que toute la création est animée par une merveilleuse harmonie.
63
Musica disciplina
Homo etiam ipse quanta congruentia huic aptetur disciplinae non dubitabit, qui scierit omnia se habere, quae solent huic arti tribuere. 15 Habet enim cantandi fistulam in gutture, quandam citharam in pectore, pulmonis fibris quasi quibusdam distinctam cordis, elevationes atque gravationes in venarum pulsuumque reflua mutatione. 16 Haec omnia convenienter sobria mens sibi convenire ita facile poterit cognoscere, ut non dubitet, per hanc disciplinam, in omnibus quae sunt condita, auctoris sapientiam effulgere 17 ideoque cuncta quae sunt condita, conditorem proprium continua cantione predicare debere, cum per prophetam precipiatur : Laudate Dominum de caelis, et cetera usque in finem psalterii. 18 In quibus tribus psalmis tamquam omnes huius disciplinae participes nullus excipitur, qui non ad dignas creatori laudes referendas provocetur. 19 Huius ergo artis qui primi doctores effulserint tangam, post vero quibus regulis astringatur, Domino annuente, paucis astringam. 14
_________________________ 17 Ps. 148, 1 _________________________ 14 hic etiam per hominem in cuius corpore ostendit inesse musica instrumenta gl. marg. OxS | dubitabit] dubitabet La.c. | scierit] sciret OxB1a.c. | omnia se] se omnia L | solent] solet V Pom F RC RP | huic] hui OxS | arti] om L 15 cantandi fistulam] fistulam cantandi L | fibris] flabris RPa.c. fibras OxB1 | distinctam] distintam L distinctas OxS distinctis OxB1 | in venarum] venanarum L venarum OxB1 | pulsuumque] pulsumque RC | reflua mutatione] refluas mutationes Σ 16 facile poterit] poterit facile OxB1 | per (B)] om. V Pom F RC RP L OxB1 OxS | sapientiam] sapientia L OxS | effulgere] effuloere RC 17 cantione] cantatione B OxB1 | cum] quom RC | psalterii] om. L 18 tamquam] tam decem RPa.c. | omnes] qui sunt omnes OxS | disciplina] scilicet sciente add. suprascr. OxB1 | creatori laudes] laudes creatoris OxB1 | referendas] referre Va.c. RP L OxB1 OxS 19 Quandoquidem ad eius conmendationem de ea aliquid dixi, ergo propter eandem causam dicat qui eius fuerunt inventores. gl. marg. OxS | huius-astringam] om. B | doctores] ductores Pom | annuente] annuantae L
64
Capitulum 1
L’homme lui-même est préparé par une telle harmonie à cette discipline : n’en doutera pas celui qui saura qu’il possède tout ce que l’on attribue d’habitude à cet art. 15 Il possède en effet dans sa gorge une flûte pour chanter, une sorte de cithare dans sa poitrine dont les veines des poumons sont en quelque sorte autant de cordes, des montées et des descentes dans le flux et le reflux des veines et du pouls. 16 Ainsi, un esprit vigilant comprendra aisément que tout cela se retrouve en lui, au point de ne pas douter, fort de ce savoir, qu’en toutes choses qui ont été créées, brille la sagesse du Créateur. 17 Aussi toute créature doit-elle célébrer son créateur par un chant éternel, comme l’ordonne le Prophète : Laudate dominum de celis (et ainsi de suite jusqu’à la fin du Psautier). 18 Selon ces trois derniers psaumes, personne, comme tous les adeptes de cette science, n’échappe au devoir d’élever au Créateur de justes louanges. 19 Je dirai donc quels furent les premiers savants de cet art, puis, avec l’aide de Dieu, en quelques mots, à quelles règles, on s’oblige. 14
65
Musica disciplina
V Pom B F RC RP L OxS OxB1
Capitulum II De nomine et inventoribus eius, et quomodo formae numerorum inventae fuerint 1 Musica autem est scientia recte modulandi, sono cantuque congrua. 2 Appellata est autem secundum Grecos ΑΠΩ ΤΥ ΜΑΣΩΝ, id est a quaerendo, eo quod per illam sonus visque modulationis quaereretur. 3 Dicebantur autem musae, a quibus nomen sumpsit et a quibus reperta tradebatur, 4 filiae Iovis fuisse, quae ferebantur memoriam ministrare, eo quod haec ars, nisi memoria infigatur, non retineatur. 5 Apud Grecos autem traditur Phitagoras ex malleorum fabrilium sonitu huius artis scientiam cognovisse atque aliis tradidisse, quem Euclides Ptolomeusque secuti studio clariore eius praecepta luculentius posteris tradidere. 6 Apud nostros autem scripturae auctoritas refert primum Tubal ante diluvium huius artis fuisse
_________________________ tit. formae numerorum] cf. BOETH. aritm. 2, 33 (p. 159, l. 22) 1 cf. AUGUST., I.ii.2 (Musica est scientia bene modulandi), ISID. etym. 3, 15, 1 (Musica est peritia modulationis sono cantuque consistens) 4 cf. ISID. etym 3, 15, 1 (inde a poetis... filias musas esse confictum est. Nisi enim ab homine memoria teneantur soni pereunt) 5 Euclides, Ptolomeus] cf. CASSIOD. inst. 2, 5, 10 6 cf. Gen. 4, 21 ; ISID. etym 3, 16, 1 _________________________ capitulum ii] ii V Pom RC om. B RP L OxS OxB1 | de-fuerint] om. B L OxS OxB1 | eius] musicae RC | inventae] inventi RP 1 musica] musicam L II. usica RC | autem] om. L OxS | sono] om. OxB1 | cantuque] cantuique RP 2 appellata] gl. sic diffinitur s. OxS | ΑΠΩ ΤΥ ΜΑΣΩΝ] apon tu moson RP ano tu na mason OxS om. OxB1 | id est] om. OxB1 | a] om. OxB1 | eo] et RC | quaereretur] quaeratur RP 3 dicebantur] dicebatur F dicebant RP | musae] om. L | sumpsit] sumsit haec ars L sumpsit haec ars OxB1 OxS 4 iovis] iovis VIIII RP | ferebantur] ferebatur Va.c. ferenbantur L referebantur OxS | memoriam] om. B | memoria] memoriae Pom B F RC OxB1 | non] nec F 5 Hic facit quod superius promisit, id est ostendere primos doctores gl. marg. OxS | apud grecos] a musis nomen sumpsit scilicet gl. interlin. OxS | malleorum] maleorum F | sonitu] om. B | artis] om. OxS | aliis] diis OxS | quem] que L | euclides] eclides L esculides OxS | ptolomeusque] ptolemeus qui Pom et ptolomeus RP et tpolomeus L et ptoloneus OxS | clariore eius] clarius eo ac OxS clariori eiusque OxB1 | praecepta] praecepta eius La.c. om. OxS 6 apud nostros] apud grecos isti fuerunt s. gl. interlin. OxS | nostros autem] autem nostros Poma.c. nos autem B F RC RP | tubal] iubal Pom OxS
66
Capitulum 2
2 A propos du nom (de la musique) et de ses inventeurs, et comment les rapports numériques furent découverts. 1 La musique est la science, relative au son et au chant, de chanter justement. 2 Elle tient son nom du grec apo tu µason, ce qui veut dire « en cherchant », parce que c’est par elle que l’on étudie le son et le pouvoir de l’énoncé musical. 3 Or on dit que les Muses – son nom vient de là et elles en auraient fait la découverte – 4 auraient été les filles de Jupiter et auraient été chargées de servir la mémoire. Aussi cet art, s’il n’avait pas été soutenu par la mémoire, n’aurait pas été retenu. 5 Chez les Grecs, on dit que Pythagore aurait découvert la science de cet art à partir du son des marteaux de forgerons et l’aurait enseignée à d’autres. Puis Euclide et Ptolémée, au terme d’une étude plus fine, auraient transmis, sous une forme plus claire, ses préceptes à la postérité. 6 Chez nous en revanche, l’autorité de l’Écriture rapporte que Jubal, avant le déluge, aurait été à l’origine de la découverte de cet art, 7 puisque le très-
67
Musica disciplina
precipuum. 7 Posteaque beatissimum David cantantium habuisse abundantissimum chorum, qui laude gloriosa super Domini sacrificia musa personarent dulcedinem carminum, 8 itidemque filium eius Salomonem habuisse manifestum est. 9 Apud antiquos enim sicut litteras nemo liberorum permittebatur ignorare, ita turpe erat et musicam non nosse. 10 Primus hoc modo iam dictus Phitagoras repperit, qualiter proportionum varietas sonorum iungeretur concordiae. 11 Sint verbi causa quattuor mallei, qui subter insertos contineant numeros : XII, VIIII, VIII, VI. 12 Hi igitur mallei qui XII et VI ponderibus vergebant, diapason in duplo consonantiam concinebant, ut hic: ant. Inclina domine aurem tuam, et omnia quae in primo inveniuntur tono. 13 Malleus XII ponderum ad malleum VIIII et malleus VIII ad malleum VI ponderum, secundum epitritam proportionem, diatessaron consonantiam perficiebant. 14 Adest exemplum: ant. Confessio et pulchritudo, et cuncta quae in tono autenti deuteri conscribuntur.
_________________________ 9 turpe erat...] ISID. etym. 3, 16, 2 11-19 BOETH. mus. 1, 10 (p. 197, l. 27 – 198-8).- Inclina domine..., Confessio..., Circumdederunt..., Puer natus... passim] cf. I 10, gl. 143, 146, 151, 153 et REGINO PRUM. XII, 8-11 (app. crit.) 12 Inclina...] GR p. 360 14 Confessio et pulchritudo] GR p. 586-587 _________________________ 6 precipuum] principium B OxS 7 abundantissimum] habundantissimum RP L OxB1 | qui laude] que laudem L | sacrificia] sacrificium OxB1 OxS | musa] musica RP vel is add. interlin. L musae OxB1 musis OxS | dulcedinem] dulcenem L atque dulcedine OxS 8 filium] filiumque OxB1 9 Hiis doctoribus in usu est habita, scilicet habet etc. gl. marg. OxS | apud antiquos] glos. vero apud omnes in usu habebatur quia gl. interlin. OxS | liberorum] librorum Va.c. RCa.c. L | turpe erat et] et turpe erat OxB1 | non nosse] non esse L 10-28 om. OxB1 OxS 10 proportionum] proportionem Va.c. 11 sint] sunt RP L | mallei] om. L | subter] supter RCa.c. 12 vergebant] vergebantur B | consonantiam] consonancias F consonantium RPa.c. | concinebant] concinnebant L | ant.] om. RP 13 et malleus VIII] om. RP | diatessaron] diateseron F diatesseron L 14 adest exemplum] ut in hoc exemplo F | ant.] om. B | pulchritudo] pulcritudo L | et cuncta] om. L | autenti] autentu L
68
Capitulum 2
bienheureux David aurait disposé d’un gigantesque chœur de chantres qui auraient élevé, avec une fière louange (et) au son de la cornemuse, la douceur des poèmes (chantant) le sacrifice du Seigneur. 8 Il est évident que son fils Salomon disposait lui aussi (d’une tel chœur). 9 Chez les Anciens, de même qu’il n’était permis à aucun enfant d’ignorer les belles lettres, il était sot d’ignorer la musique. 10 Pythagore fut le premier à découvrir comment la diversité des proportions était associée à l’assemblage des sons. 11 Soient, par exemple, quatre marteaux, correspondant aux nombres suivants : 12, 9, 8, 6. 12 Les marteaux qui étaient associés selon les poids 12 à 6 faisaient entendre, selon un rapport double, une consonance d’octave, comme ici l’antienne Inclina domine aurem tuam et toutes les autres qui appartiennent au premier ton.
1-cd-idhj--h---hkkh-hg-gf--gH--h--ihgjh--h--ihjh-h---In- cli- na
Do- mi-ne au-rem tu-
am ad me (...)
GR, p. 360.
Les marteaux de poids 12 et 9, et ceux de poids 8 et 6 réalisaient une consonance de quarte de rapport épitrite. 14 L’antienne Confessio et pulchritudo en est un exemple, comme tous les chants qui sont attribués au deuterus authente. 13
1--eD---g--hk-k-Con-fes-si- o
GR, p. 578.
69
Musica disciplina
VIIII vero ponderum ad VI, et XII ad VIII, diapente consonantiam permiscebant, veluti hic: ant. Circumdederunt me, et cetera quae in autentu trito inveniuntur. 16 VIIII vero ad VIII in sesquioctava proportione resonabat tonum, iuxta illud: ant. Puer natus est nobis, et omnia quae autenti tetrardi adscribuntur normae. 17 Etenim sunt IIII toni, scilicet autentus protus, autentus deuterus, autentus tritus, autentus tetrardus, qui geminati ex se VIII reddere videntur, quos quidam latus, quidam autem discipulos nuncupant. 18 Quod ut evidentius appareat, si volueris segregare a magistro discipulum, id est ab autentu proto plagis proti, et coniungere cum aliquo altero tono, non vales. 19 Similiter et de ceteris intellegendum est tonis, quia semper origo inferioris a superiori initium ducit. 20 Quod enucleatius in autentu tetrardi et plagis eiusdem valet intellegi, quia eodem quo finitur modo superior, finitur et inferior. 21 Haec memorata superius quattuor principia a Pitagora inventa eadem ex semet procreant sibi cohaerentia. De quibus posterius liquebit. 22 Puto enim quia non nisi divino nutu iam saepe dictus Pitagoras proportionum varietates ut sonorum iungerentur concordiae, repperire potuit. 23 Ferunt namque Greci, quia quadam die cum officinas fabrorum preteriret, audiens pulsus malleorum ex diversis sonis unam quodammodo concinentiam personare, ad id quod iamdudum inquirebat aestuans, scilicet quanam ratione monimenta invenire 15
_________________________ 15 Circumdederunt me] GR p. 73 16 Puer natus...] GR p. 47-48 17-19 cf. GLOSS. Boeth. mus. 1, 10, 153 22 divino nutu] cf. BOETH. mus. I, 10 (p. 197, l. 3-4) 23 pulsus... inquirebat] cf. BOETH. mus. I, 10 (p. 197, l. 4-6) 24-25 ratus... lacertis] cf. BOETH. mus. I, 10 (p. 197, l. 7-10) _________________________ 15 quae] usque L | autentu] autento RP 16 viii] vii Ba.c. viiii F | sesquioctava] sexquioctava F | resonabat] resonabant B F RC | autenti] in autent. L | adscribuntur] ascribuntur Pom F RC asscribuntur B 17 etenim] e enim Pom | tetrardus] detrardus L | nuncupant] noncupant Va.c. nuncupantur L 18 autentu] autenti RP | plagis] plagas RP | aliquo] aliqo Va.c. | altero] om. RP 19 ceteris] cetera L | intellegendum] intelligendum F RC | origo] orrigo F | superiori] superiore B 20 autentu] atente F autento RP | intellegi] intelligi Pom F RC intellegi sic L 21 de-liquebit] om. RP L 22 repperire] reperire RC 23 ferunt] ferrunt F | cum] dum L | pulsus] pulsos RP | quanam] qua L | monimenta] argumenta RP momenta V Pom B F RC L | invenire] venire F RC
70
Capitulum 2
Du mélange des poids 9 à 6 et 12 à 8 résultait une consonance de quinte, comme ici l’antienne Circumdederunt me et les autres en tritus authente. 15
1-fH---h---h--h--hggh-f---hk--h--kk--kL--k---
Cir-cum-de-de-runt me ge-mi-tus mor-tis (...)
GR, p. 73.
Enfin 9 à 8 faisait entendre un ton de rapport sesquioctave, comme l’antienne Puer natus est nobis et tout ce qui est régi par la loi du tetrardus authente. 16
1-gl-l-----lml--k--kkk---lkml--l--Pu-er
na- tus est
GR, p. 33.
no -
bis
De fait, il y a quatre tons, à savoir le protus authente, le deuterus authente, le tritus authente et le tetrardus authente, qui, dédoublés, paraîtront en former huit. Certains appellent ces derniers “côtés”, d’autres “disciples”. 18 Pour que tout cela soit parfaitement clair, si tu voulais dissocier du maître le disciple, c’est-à-dire du protus authente le plagal du protus, et l’associer à quelque autre ton, tu ne le pourrais. 19 Il en va de même des autres tons, car l’inférieur tire toujours son principe du supérieur. 20 Ce point s’éclaire très nettement à la lumière de l’authente du tetrardus et de son plagal, puisque l’inférieur se termine de la même manière que le supérieur. 21 Les quatre rapports fondamentaux découverts par Pythagore et que l’on vient d’évoquer, en engendrent d’autres qui leurs sont intimement liés. Tout cela sera précisé plus loin. 22 Je pense aussi que ce n’est pas sans une inspiration divine que Pythagore a pu découvrir les différentes sortes de rapports fondant l’harmonie des sons. 23 Les Grecs rapportent en effet qu’un jour, alors qu’il se promenait à proximité d’un atelier de ferronniers, entendant les coups des marteaux former en quelque sorte un accord harmonieux mêlant divers sons, tout excité que c’était là ce qu’il cherchait depuis longtemps, à savoir le moyen qui lui permettrait d’établir les fondements des 17
71
Musica disciplina
posset consonantiarum, 24 accedens cum attonitis auribus animadverteret unam multorum efficere consonantiam malleorum, ratus est diversitatem sonorum viribus fieri ferientium; 25 sed tamen sonorum proprietas non hominum haerebat lacertis, sed in magnitudine consistebat malleorum. 26 Et ita iam praefatus Pitagoras qualiter varietas proportionum concordiae iungeretur sonorum repperit, 27 sicut, verbi causa, in quattuor malleis, si subter insertos contineant numeros: XII, VIIII, VIII, VI, sicut supra iam diximus, facile ostendi potest. 28 Nunc tantum de repertoribus nosse sufficiat. Nonnulli quoque Tebeum Amphion et Linum in hac arte primos floruisse docent. A Boetio quoque viro eruditissimo et aliis quibusque praecipue aucta est.
_________________________ 24-25 ratus... lacertis] cf. BOETH. mus. I, 10 (p. 197, l. 7-10) 26 subter... VI] cf. BOETH. mus. I, 10 (p. 197, l. 28-29) 28 Tebeum... docent] cf. ISID. etym 3, 16, 1 (Alii Linum thebaeum et zetum et Amphion in musica arte primos claruisse ferunt) _________________________ 24 viribus fieri] fieri viribus B 25 hominum haerebat] herebat hominum L | in-consistebat] constabat in magnitudine B 26 et ita] ettita L | varietas] varietates L 27 insertos] incertos RPa.c. | sicut2] add. RP V om. L 28 de] om. L | amphion] amphyona Pom RC | arte] parte RPa.c. L
72
Capitulum 2
consonances, 24 et s’approchant, il réalisa, l’ouïe stupéfaite, qu’un grand nombre de marteaux produisait une seule et unique consonance et pensa que la diversité des sons était le fait de la force des forgerons. 25 Or la propriété des sons ne résidait pas dans la force des hommes, mais reposait sur le poids des marteaux. 26 C’est ainsi que Pythagore découvrit comment la diversité des proportions était associée à l’harmonie des sons, 27 et qu’il était facile, en l’occurrence, de le démontrer avec quatre marteaux, à condition qu’ils correspondent aux nombres 12, 9, 8, 6, comme il a été dit plus haut. 28 Nous en savons désormais assez au sujet des inventeurs. Certains enseignent aussi que Thebeus, Amphion et Linus avaient été les premiers à s’illustrer dans cet art que le très savant Boèce et quelques autres ont enrichi.
73
Musica disciplina
V Pom B F RC
Capitulum III Quod musicae tria sint genera 1 Musicae genera tria noscuntur esse : prima quidem mundana, secunda humana, tertia, quae in quibusdam constat instrumentis. 2 Mundana quippe in his maxime perspicienda est rebus quae in ipso caelo vel terra, elementorumque vel temporum varietate videntur. 3 Dicunt namque philosophi caelum volubile esse. 4 Quomodo enim fieri potest, ut tam velox caeli machina tacito silentique cursu moveatur ? 5 Et si ad nostras aures sonus ille non pervenit, tamen novimus quia quaedam armonia modulationis inest huic caelo, maxime cum dicat dominus ad Iob : Aut concentum caeli quis dormire facit ? 6 Iam vero quattuor elementorum diversitates, scilicet hiemis, veris, aestatis, autumni, nisi quaedam armonia coniungeret, quomodo fieri posset, ut in unum corpus materiamque convenirent ? 7 Verum quicquid illud est, aut suos affert fructus aut aliis auxiliatur ut afferant. 8 Et sicut in gravibus citharae cordis is modus est, ut non ad taciturnitatem usque gravitas descendat, atque in acutis ille custoditur acuminis modus, ne per vim nimium tense vocis tenuitate rumpantur, sed totum sit sibi consentaneum atque conveniens, 9 ita etiam in mundi musica pervidemus, ita nihil esse nimium posse, ut alterum propria nimietate dissolvat. 10 Nam quod constringit hiemps, ver laxat,
_________________________ 1 BOETH. mus. I, 2 (p. 187, l. 20-22) 2 cf. BOETH. mus. I, 2 (p. 187, l. 23-26) 3 ISID. etym. 3, 31, 1 (Caelum philosophi rotundum, volubile atque ardens esse dixerunt) 4 BOETH. mus. I, 2 (p. 187, l. 26-27) 5 Etsi-pervenerit, BOETH. mus. I, 2 (p. 187, l. 27-28) || aut concentum...] Iob 38, 37 6 cf. BOETH. mus. I, 2 (p. 188, l. 7-9) 7 BOETH. mus. I, 2 (p. 188, l. 21-22) 8 BOETH. mus. I, 2 (p. 188, l. 15-19) 9 BOETH. mus. I, 2 (p. 188, l. 19-21) 10 Nam-autumnus] BOETH. mus. I, 2 (p. 188, l. 23-24) _________________________ capitulum iii] iii V RC marg. Pom om. B quod-genera] om. B de tribus generibus musicae RC | in om. F 2 ipso caelo] celo ipso Pom 5 nostras aures] aures nostras B F nostras auris RC | modulationis] moduaconis Fa.c. | facit] fecit V 7 afferant] efferant RC 8 tense] tensi Va.c. | sit sibi] sibi sit B 9 propria nimietate] proprietate Va.c. 10 laxat] vexat RCa.c. relaxat RCp.c. | aestas] hestas F
74
Capitulum 3
3 Que les genres de la musique sont au nombre de trois 1 On sait que les genres de la musique sont au nombre de trois : la première est la musique du monde, la seconde la musique humaine, la troisième celle qui réside dans certains instruments. 2 La musique du monde s’attache surtout aux choses qui s’observent dans le ciel et sur la terre, dans la diversité des éléments ou des saisons. 3 Les philosophes disent que le ciel est en mouvement. 4 Comment se peut-il en effet que la mécanique céleste, si rapide, se meuve d’une course muette et silencieuse ? 5 Et bien que ce son ne parvienne pas à nos oreilles, nous savons cependant que le ciel est animé d’une harmonieuse mélodie, comme le Seigneur le dit à Job : « ou qui fait cesser l’harmonie du ciel ? » 6 Et si une certaine harmonie n’unissait les diversités des quatre éléments [à savoir la terre, l’eau, l’air et le feu], comment se pourrait-il qu’elles puissent s’unir en un seul corps et une seule matière ? 7 En vérité, tout de ce qui existe porte ses propres fruits ou aide les autres à en porter. 8 Et tout comme dans les cordes graves de la cithare, le caractère (du son) est tel que le grave ne s’évanouit pas dans le silence et que dans les aiguës on prend soin d’en modérer l’acuité afin que, trop fortement tendues, elles ne viennent à se rompre sous l’effet de la fragilité du son, car le tout doit être concordant et en accord avec lui-même, 9 de même, nous nous apercevons que, dans la musique du monde, il ne saurait y avoir rien de trop qui, par son propre excès, détruirait quelque chose d’autre. 10 Car ce que l’hiver contracte, le printemps le relâche, l’été le brûle et l’automne le mûrit,
75
Musica disciplina
torret aestas, maturat autumnus, 11 atque ut supradictum est, vel ipsi suos afferunt fructus, vel etiam aliis ut afferant subministrant. 12 Asserunt non solum gentiles sed et catholici viri, ob intemperatum solis ardorem ad instar lapidum durare aquas, atque nubes vento commote fulgurare in terram. 13 Quod utique propter inconvenientiam est huiusce disciplinae, eo quod solis ardor vigorem consumat aquarum. 14 Humana denique musica in microcosmo, id est in minori mundo qui homo a philosophis nominatur, plenissime abundat. Micros autem Grece, Latine minor cognominatur ; cosmos autem mundus dicitur. 15 Nuncupatur igitur minor mundus homo, domino dicente : Predicate evangelium omni creaturae, soli utique homini. Quod beatus Gregorius satis superque exposuit. 16 Quid est enim quod illam incorpoream rationis vivacitatem corpori misceat, nisi quaedam coaptatio, et veluti gravium leviumque vocum quasi unam consonantiam efficiens temperatio ? 17 Quid est aliud quod ipsius hominis inter se partes animae corporisque iungat, qui, ut Aristoteli placet, ex rationabili inrationabilique coniunctus est, scilicet a sole accipere spiritum, a luna corpus ? 18 Quid vero est quod corporis elementa permiscet aut partes sibimet rata coaptatione contineat preter hanc ?
_________________________ 11 vel ipsi-subministrant] BOETH. mus. I, 2 (p. 188, l. 24-25) 14 cf. ISID. De nat. rerum, 9 (Siquidem Graece mundus κοσµος, homo autem µικροκοσµος, id est minor mundus, est appellatus ; licet et per mundum nonnunquam Scriptura peccatores insinuet, de quibus dictum est : Et mundus eum non cognovit).- Beda, De tabernaculo (CCSL 119A, ed. D. Hurst), 3, l. 1176 (Unde et a physiologis graece homo microcosmo, id est minor mundus, vocatur).- Beda, De temporum ratione (CCSL 123B, ed. C. W. Jones), 66, l. 2 (qui microcosmos grecae a philosophis, hoc est minor mundus solet nuncupari).- LIB. GLOSS. (Microcosmos. Homo a Grecis micros cosmos, id est minor mundus, est appellatus, Paris, BnF Lat. 11530, f. 84r) 15 Predicate...] Marc. 16, 15.- cf. Gregorius Magnus Homiliae in Evangelia, Hom. 29, 2 (Praedicat omni creaturae ? Sed omnis creaturae nomine signatur homo [...] Omnis autem creaturae aliquid habet homo [...] Si ergo commune habet aliquid cum omni creatura homo, iuxta aliquid omnis creatura est homo [...]) (CCSL 141, éd. R. Etaix, p. 245) 16 BOETH. mus. I, 2 (p. 188, l. 27 – 189, l. 1) 17 quid-coniunctus est] cf. BOETH. mus. I, 2 (p. 189, l. 1-3) 18 quid-contineat] BOETH. mus. I, 2 (p. 189, l. 3-5) _________________________ 10 aestas] hestas F 11 atque] aque F | ipsi] ipse Va.c. | subministrant] sumministrant B RC 12 ad om. B RC | commote] commotas RCp.c. | fulgurare] fulgorare Va.c. 13 est om. B 14 microcosmo] microcomo Va.c. | cosmos] comos Va.c. Pom cosmus B 15 igitur] vero B F RC | soli utique] solique B 16 coaptatio] quoaptatio Va.c. | gravium] graviam Va.c. 17 corporisque] corporis Ba.c. et corporis Bp.c. | inrationabilique] irrationalique B irrationabilique F RC
76
Capitulum 3
et, comme il a été dit plus haut, ou bien ils portent leurs propres fruits ou aident les autres à présenter les leurs. 12 Les Infidèles, mais aussi les Croyants, affirment qu’en raison de l’ardeur excessive du soleil, les eaux deviennent dures comme des pierres et que les nuages, chassés par le vent, projettent leurs éclairs vers la terre. 13 Ceci ne tient en fait qu’à l’incohérence de cette science, puisque la chaleur du soleil consume l’énergie des eaux. 14 La musique humaine est abondamment représentée dans le microcosme, c’est-àdire dans ce petit monde que les philosophes appellent l’homme. Micros, en grec, se dit minor en latin. Cosmos veut dire mundus. 15 L’homme est ainsi appelé un petit monde, le Seigneur ayant dit : « prêchez la bonne nouvelle à toute la création », en l’occurrence à l’homme uniquement, ce que le bienheureux Grégoire a parfaitement et longuement commenté. 16 Qu’est-ce qui mêle au corps cette vivacité immatérielle de la raison, si ce n’est une certaine harmonie et un certain équilibre réalisant une seule consonance, pour ainsi dire, entre des sons graves et des sons aigus ? 17 Qu’y at-il d’autre qui unisse entre elles les parties de l’âme et du corps de l’homme lui-même qui, selon Aristote, est formé de rationnel et d’irrationnel, en recevant du soleil l’esprit et de la lune le corps ? 18 Qu’y a-t-il d’autre, outre celle-ci, qui unisse entre eux les éléments du corps ou qui en maintienne les parties selon un accord soigneusement établi ? 11
77
Musica disciplina
Tercia est musica, quae in quibusdam consistit instrumentis, videlicet ut sunt organa, citharae, lirae, et cetera plura. 20 Sed istud quod in instrumentis positum est, a musicae scientia intellectuque seiuncta est ; 21 administraturque aut intentione, ut neruis, aut spiritu, ut tibiis, vel his quae aqua moventur, ut organa, aut percussione quadam, ut in his quae ad concava aerea feriuntur atque inde diversi efficiuntur soni. 19
_________________________ 19 Tercia-instrumentis] BOETH. mus. I, 2 (p. 189, l. 5-6) 20 a musice-seiuncta est] BOETH. mus. I, 34 (p. 224, l. 31- p. 225, l. 1) 21 BOETH. mus. I, 2 (p. 189, l. 7-11) _________________________ 20 in om. Va.c. | se iuncta] iunctum RCp.c. 21 administraturque] aministraturque V Pom amministraturque B F RC | moventur] moentur Va.c. | ad om. Pom
78
Capitulum 3
Le troisième genre de musique est celui qui se présente sur certains instruments, comme les orgues, la cithare, la lyre et bien d’autres. 20 Mais ce qui relève des instruments est inaccessible à l’intelligence et à la science de la musique. 21 Elle est réglée soit par la tension – des boyaux, par exemple –, soit par le souffle – comme sur les flûtes ou ces instruments qui sont activés par l’eau –, ou par une percussion – comme ceux qui sont formés d’une cavité en bronze que l’on frappe. Et c’est ainsi que l’on obtient des sons différents. 19
79
Musica disciplina
V Pom B F RC
Capitulum IIII Quot habeat humana musica partes 1 Hactenus de musicae disputavimus generibus, tresque esse musicas enunciavimus, mundanam scilicet, humanam, et eam quae in multis constat instrumentis. Iterum autem humanae musicae partes, Opifice iuvante, ut possumus adnotemus. 2 Sunt ergo tres : videlicet, armonica, rithmica, metrica. Armonica est quae discernit in sonis acutum et gravem accentum, ut est hic : ant. Exclamaverunt ad te domine. armonica gravis accentus acutus accentus Exclamave-runt 3 Rithmica est quae incursionem requirit verborum, utrum sonus bene an male cohereat. 4 Rithmus namque metris videtur esse consimilis, quae est modulata verborum compositio, non metrorum examinata ratione, sed numero sillabarum atque a censura diiudicatur aurium, ut pleraque Ambrosiana carmina, unde illud : Rex eterne, domine, Rerum creator omnium, ad instar metri iambici compositum. 5 Nullam tamen habet pedum rationem, sed tantum contentum est rithmica modulatione. 6 Qui scintillam vel perparvam habet metrorum, hic cognoscere valet nostrum de hac re sermonem. 7 Etenim metrum est ratio cum modulatione, rithmus vero est modulatio sine ratione, et per sillabarum discernitur numerum. 8 Metrica est quae mensuram diversorum probabili ratione
_________________________ 2 armonica-gravem] CASSIOD. inst. 2, 5, 5 ; ISID. etym. 3, 18, 1 || Exclamaverunt...] GT p. 559-560 3 CASSIOD. inst. 2, 5, 5 ; ISID. etym. 3, 18, 1 4 cf. Beda, De arte metrica, c. 24 (ed. Keil, GL, t. 7, p. 258, l. 24 – p. 259, l. 3 passim) || Rex eterne...] AH 51, n° 2 7 cf. Beda, ibid., p. 258, l. 29-30 8 CASSIOD. inst. 2, 5, 5 ; ISID. etym. 3, 18, 2 _________________________ capitulum iiii] iiii V marg. Pom RC om. B | quot-partes] om. B | quot] quod Va.c. Pom 1 tresque] trisque RC | in] om. F | opifice] pifice Va.c. | adnotemus] annotemus B F RC 2 in] his Va.c. | ant.] om. B 3 incursionem] incursione RC 4 metris videtur] videtur metris B | ambrosiana] ambrosianco lect. dub. V | ad instar] instar RCp.c. | metri] om. Pom 5 contentum] contentus V contenptus B concentus F 6 perparvam] parvam B
80
Capitulum 4
4 Combien de parties possède la musique de l’homme 1 Nous avons traité jusqu’ici des genres de la musique et déclaré qu’il y en avait trois, à savoir la musique du monde, celle de l’homme et celle qui repose sur les innombrables instruments. Voici à présent les éléments de la musique humaine pour autant qu’il nous soit possible, avec l’aide de l’Artisan, de les préciser. 2 Il y en a trois : l’harmonique, la rythmique et la métrique. L’harmonique est celle qui distingue dans les sons l’accent aigu de l’accent grave, comme ici l’antienne Exclamaverunt ad te domine. l’harmonique accent accent grave aigu
1--f----dc-c------d----idhj-----h---Ex- cla-
GT p. 159.
ma-
ve-
runt
La rythmique est celle qui étudie le cours des paroles, pour savoir si le son y est bien ou mal adapté. 4 Le rythme, en effet, paraît être parfaitement semblable aux mètres. Il s’agit de l’agencement harmonieux des mots, étudié non selon la mesure des mètres, mais quant au nombre des syllabes et c’est l’oreille qui en juge, comme dans la plupart des poèmes ambrosiens, à la manière de celui-ci : Rex eterne, domine Rerum creator omnium composé à la manière du mètre iambique. 5 Il n’en respecte cependant pas le nombre de pieds, mais ne retient que le ductus rythmique. 6 Quiconque possède une intelligence des mètres, aussi modeste soit-elle, saura ce qu’il convient d’entendre par là. 7 Si le mètre est de la mesure avec une mélodie, le rythme en revanche est une mélodie sans mesure qui a pour critère le nombre des syllabes. 8 La métrique décide, selon un calcul précis, de la mesure de mètres différents – 3
81
Musica disciplina
cognoscit metrorum, verbi causa, heroicum, elegiacum, saphicum, et ceterorum metrorum. 9 Nam ipsius cantilene vox, si recto canitur tramite, per ordinem discurrit pedum. 10 Et ubi sinalipha vel ectalempsis fuerit scansione metri, cani simili modo debetur per sinalipham, ut : Aspera conditio et sors inrevocabilis ore, 11 vel ectalempsis ut in hoc carmine Inmortale, in quarto eiusdem versu, Nam statuit genitor rerum inrevocabile tempus. 12 Igitur secundum Nichomacum tertia pars humanae musicae, quae metrica nuncupatur, quoniam non tam speculatione ac ipsius artis ratione quam naturali instinctu fertur ad carmen, ideo a musica quamquam ab ea originem trahat segregandam putatur. 13 Rithmus vero quia totum in ratione ac speculatione positum est, hoc proprie musicae deputandum arbitratur. 14 Is est enim musicus cui secundum speculationem propositamve rationem ac musicam convenientiam, de modis ac rithmis, deque cantilenarum generibus ac permixtionibus, sed et de poetarum carminibus adest facultas sine errore iudicandi.
_________________________ 10 Aspera-ore] Venantius Fortunatus, Carmina 9, 2, 1 (MGH auct. antiqu. IV, 1, p. 205) 11 Nam-tempus] Juvencus, Evangeliorum libri IV, praef. v. 4 (CSEL 24, ed. J. Huemer, 1891, p. 1) 12 non tam... segregandam] cf. BOETH. mus. I, 34 (p. 225, l. 4-6) 13 quia (quoniam Boethius) totum-musicae] BOETH. mus. I, 34 (p. 225, l. 9-10) 14 cf. BOETH. mus. I, 34 (p. 225, l. 11-15) _________________________ 8 saphicum] saficum V 9 recto] recte B F 10 sinalipha] synalimpha RC | fuerit] fuerint Pom om. B F RC | sinalipham] synalipha BF synalimpham RC | sors] surs B 11 ectalempsis] edempsis V B RCa.c. etlempsis Pom edemsis F eptalempsis RC 12 artis] arte Va.c. | ideo] idem B | putatur] putat Σ 13 totum] totum tot RCa.c. 14 permixtionibus] permistionibus RC | sine errore] om. RC
82
Capitulum 4
l’héroïque, l’élégiaque, le saphique et tant d’autres. 9 Car la mélodie d’un chant donné, si elle est chantée comme il se doit, progresse selon l’ordre des pieds. 10 Et là, où la scansion du mètre imposera une synalèphe ou une ecthlipse, on chantera de la même manière – par synalèphe, comme ici : Aspera conditi(o) et sors inrevocabilis hore, 11 ou par ecthlipse, comme dans ce poème Immortale, au quatrième vers : Nam statuit genitor rer(um) inrevocabile tempus. 12 Aussi, selon Nicomaque, juge-t-on que la troisième partie de la musique humaine celle que l’on appelle la métrique, puisqu’elle se rapporte au chant moins par réflexion et raison que par un instinct naturel, doit être dissociée de la musique bien qu’elle en tire son origine. 13 Le rythme en revanche puisqu’il repose entièrement sur la raison et la réflexion, il convient d’en faire précisément celui de la musique. 14 Le musicien est en effet celui qui, se fondant sur la réflexion ou sur la raison qui préside et convient à la musique, possède la faculté de porter un jugement infaillible sur les modes et les rythmes, les genres des cantilènes et les mélanges sonores, mais aussi les chants des poètes.
83
Musica disciplina
V Pom B F RC RP L, Ces
Capitulum V De vocum nominibus 1 Igitur ad omnem sonum qui materies cantilenarum est, triformem constat esse naturam. 2 Prima est armonica, quae ex vocum cantibus constat. Secunda organica, quae ex flatu subsistit. Tertia rithmica, quae cordarum amministratur intentione, pulsuque digitorum numeros recipit. 3 Est etiam armonica modulatio vocis et concordia plurimorum sonorum vel coaptatio. 4 Simphonia est modulationis temperamentum, ex gravi et acuto, concordantibus sonis, sive in voce, sive in flatu, sive in pulsu. Per hanc quippe voces acutiores gravioresque concordant, 5 ita ut quisquis ab ea dissonaverit, sensum auditus offendat ; cui est contraria diaphonia, id est voces dissonantes vel discrepantes. 6 Eufonia est suavitas vocis, haec et melos a suavitate vocis et melle dicta est, unde et melodia dicitur. 7 Diastema est vocis spatium, ex duobus vel pluribus sonis aptatum. 8 Diesis est spatia quaedam et deductiones modulandi atque vergentes de uno in altero sono. 9 Tonus est acuta enuntiatio vocis. Est enim armoniae differentia et quantitas, quae in vocis accentu et tenore consistit. 10 Genera autem eius in quindecim partibus musici diviserunt, de quibus et in subsequentibus dicemus.
_________________________ 1-2 ISID. etym. 3, 19, 1-2 3-25 cf. ISID. etym. 3, 19, 2-7 (cf. Commentaires p. 287-288) _________________________ capitulum v] v V Pom RC om. B F RP L Ces | de-nominibus] om. L 1 triformem] triformam RP L 2 subsistit] sustitit RC subsistat RPa.c.. | rithmica] rihmatica L 3 ysidorus add. marg. al. manu Pom.B add. marg. al. man. RC | armonica] armonia V a.c. Poma.c. RP L | sonorum] om. V RP L Ces 4 sive] sue RPa.c.| acutiores] auctiores RPa.c. 5 diaphonia add. marg. al. manu RC | sensum] sensuum Σ | cui] cuius L | diaphonia] diafonia RP L dissonia Ces | id est] vel L 6 euphonia add. marg. al. manu RC | dicitur (RP)] om. V Pom B F RC L 7 vocis] om. B | vel] et La.c. 8 altero sono] alterum sonum RPp.c. Ces 9 armoniae] armonia L | differentia] differentiae Ba.c. om. L | quantitas] quantitatis Va.c. RP Ces qualitas RC 10 de-subsequentibus] diviserunt quibus in sequentibus L
84
Capitulum 5
5 Des noms des sons 1 Quant au son, quel qu’il soit, qui est la matière des mélodies, il est établi que sa nature est triple. 2 La première est harmonique et réside dans la composition vocale. La seconde est instrumentale et procède du souffle. La troisième est rythmique. Elle est réglée par la tension des cordes et tient le rythme de l’articulation des doigts. 3 Il y a aussi la modulation harmonieuse du son et l’accord ou l’assemblage de plusieurs sons. 4 La consonance est la tempérance du chant, (formée) de grave et d’aigu dans l’accord des sons, soit par la voix, soit par le souffle, soit par le toucher. Grâce à elle, les voix aiguës et les voix graves concordent 5 de sorte que quiconque sera en dissonance avec elle, heurtera le sens de l’ouïe. La dissonance – à savoir les voix dissonantes ou discordantes – en est le contraire. 6 L’euphonie est la douceur de la voix. Son nom, celui de melos, vient de la douceur de la voix et du miel. Aussi parlet-on de melodia. 7 Diastema est l’intervalle de la voix qui s’établit entre deux ou plusieurs sons. 8 Diesis désigne certains intervalles et déclinaisons de l’émission vocale et inflexions d’un son vers un autre. 9 Le ton est une accentuation de la voix. Il est en effet la différence et la quantité de l’harmonie qui réside dans l’accent ou tenue de la voix. 10 Les musiciens ont divisé les genres (du ton) en quinze parties que voici :
85
Musica disciplina
Primus tamen vocum est modus yperlidius, qui est novissimus et acutissimus. Yppodorius secundus, ipse est omnium gravissimus. 13 Cantus tercius modus, estque inflexio vocis, nam sonus directus est. Precedit autem sonus cantum. 14 Quartus est arsis, id est vocis elevatio, hoc est initium. 15 Quintus tesis. Est enim tesis positio, hoc est finis. 16 Sextus modus est, ubi insunt voces suaves. Suaves autem sunt voces subtiles et spissae, clarae atque acutae. 17 Septimus ubi perspicuae voces quae longius protrahuntur, ita ut omnem impleant contiguum locum sicut tuba. 18 Octavus est ubi subtiles voces sunt, ut infantum vel nervorum. 19 Nonus, pinguis, ut virorum. 20 Decimus, ubi acuta est vox, tenuis, alta, sicut in cordis. 21 Undecimus, ubi dura est vox, quae violenter emittitur, ut mallei in incude. 22 Duodecimus est modus, ubi aspera est vox. Aspera autem vox est rauca et quae dispergitur per minutos et indissimiles sonos. 23 Terciusdecimus est modus, ubi vox caeca consistit. Caeca vox dicitur quae cum emissa fuerit, conticescit. 24 Quartusdecimus modus ubi vinnola vox est. Vinnola autem est flexibilis vox. Vinnola vero dicitur a vinno, id est cincinno molliter flexo. 25 Quintusdecimus est modus ubi est perfecta vox. Perfecta autem est vox alta, suavis et clara. Si aliquid ex his defuerit, vox perfecta non erit. 11 12
_________________________ 11 primus] primum L | tamen] om. L | novissimus- 13 nam] nonam L 12 yppodorius] ypodorius B F RC 13 inflexio] infexio Ba.c. 14 quartus] quatus F | est arsis] tarsis L 15 quintus] quintus enim L | insunt] non sunt L | subtiles-17 contiguum] subtiguum L 17 longius] longus La.c. 18 infantum] infantium V a.c. L Ces 20 tenuis] subtilis vox L 21 in incude] incude Va.c. RP om. L incudis Ces 22 modus] om. L | vox est] est vox RP | indissimiles] dissimiles RP 23 conticescit] conticesscit F conticessit RP 24 vinnus cincinnus add. marg. al. manu RC | quartusdecimus modus] quartus modus decimus La.c. | ubi] est ubi L | vinnola1 + 2 + 3] vinola Va.c. F RP L Ces | est flexibilis vox] vox est flexibilis vox L | a vinno] aumollo V a.c. a vino F cui mollo RP L cui molli Ces | cincinno] circinno L | flexo om. L 25 est vox] vox est L | ex] de L | defuerit] defueret L defecerit Ces
86
Capitulum 5
La première manière d’être des sons est l’hyperlydien. C’est la dernière et la plus aiguë. 12 L’hypodorien est la seconde et c’est la plus grave de toutes. 13 Le chant est la troisième manière d’être : c’est la flexion de la voix, car le son va droit. Or le son précède le chant. 14 La quatrième est l’arsis, c'est-à-dire l’élévation de la voix. C’est le début. 15 La cinquième est la thesis. La thesis est le repos. C’est la fin. 16 La sixième manière d’être c’est là où sont les voix douces. Les voix douces sont délicates et riches, claires et hautes. 17 La septième c’est lorsqu’il y a des voix claires qui portent au loin, de sorte à remplir un lieu tout entier, comme la trompette. 18 La huitième c’est lorsque les voix sont délicates, comme celles des enfants ou des cordes en boyaux. 19 La neuvième, c’est la voix puissante, comme celle des hommes. 20 La dixième, c’est lorsque la voix est aiguë, fine et haute, comme sur les cordes. 21 La onzième, c’est lorsque la voix est dure, celle que l’on émet avec violence, comme celle du marteau sur l’enclume. 22 La douzième manière, c’est lorsque la voix est âpre. La voix âpre est rauque et se répand en sons affaiblis et indistincts. 23 La treizième manière c’est lorsque la voix est sourde. Est dite sourde une voix qui, à peine émise, est étouffée. 24 La quatorzième manière est celle de la voix caressante. Est caressante une voix souple. Vinnola (“caressante”) vient de vinnus (“boucle de cheveux”), c’est-à-dire la boucle de cheveux recourbée avec souplesse. 25 La quinzième manière c’est lorsque la voix est accomplie. La voix accomplie est haute, agréable et claire. S’il l’une de ces qualités lui fait défaut, la voix ne sera pas accomplie. 11
87
Musica disciplina
V Pom B F RC OxB1 OxS – (7-9 cf. P12 P21 Ba)
Capitulum VI Quod habeat musica cum numero maximam concordiam 1 Habet autem cum numero maximam concordiam, eamque partem numeri amplectitur quae ad aliquid refertur, sicuti est ad simplum duplus, aut triplus, aut certe aliquis eorum similis. 2 Continet autem divisiones tres, id est armonicam, rithmicam, metricam. 3 In armonica quidem consideratio manet sonorum uti scilicet graves soni acutis congruenter copulati conpagem efficiant vocum, 4 ne videlicet aut acutus plusquam decet elevatus minus gravi conveniat, aut gravis multum depressus, altitudini acuti non congruat. 5 In rithmica autem provisio manet, ut cum verbis modulatio apte concurrat, ne scilicet contra rationem verborum cantilenae vox inepte formetur. 6 Metrica vero proditur unumquodque genus metri, qua cantilena moduletur rationeque probabili discernitur unumquodlibet metrum qua mensura metiatur. 7 Constat autem omnis musica simphoniis sex, sonitibus quindecim, tenoribus octo. 8 Simphoniam autem dicimus temperamentum sonorum, id est convenientiam
_________________________ 7-8 cf. COMPIL. Paris I, p. 193 (Constat autem omnis musica ut quidam dicunt non ex quinque tonis integris et uno semitonio, sed simphoniis... tonis octo. Symphonia est temperamentum sonorum... cum presso) (Paris, BnF, Lat. 7211, f. 146va) 8-9 cf. CASSIOD. inst. 2, 5, 7 _________________________ capitulum vi] vi V marg. Pom RC om. B OxS | quod-concordiam] om. OxB1 OxS | habeat-maximam] musica habeat maximam cum numero RC 1 amplectitur] complectitur OxB1 | aliquis horum (OxB1 OxS)] aliquid eorum V Pom B F RC 2 cum numero qui maximam habet concordiam, sed 3 habet divisiones gl. marg. OxS | tres] tris RC 3 armonica] armonia OxS | uti] ut Pom 4 aut1] om. OxB1 5 rithmica] hoc est in armonica scilicet gl. interlin. OxS | apte] aperte OxS | contra] certam OxS | cantilenae] om. OxS 6 ita est in armonica et rithmica, sed in metrica etc. gl. marg. OxS | metrica] in metrica OxS musica OxB1 | unumquodlibet] unumquodque OxB1 7 Musica sic dividitur, scilicet gl. marg. OxS | omnis] om. B | symphoniis] illis proporcionalibus gl. interlin. OxS | sex] 6 et OxS | sonitibus] quod est in « Ter terni sunt modi », gl. interlin. OxS | quindecim] 21 OxS | tenoribus] tonis OxB1 ut in dyapason gl. interlin. OxS 8 Hic describitur symphonia gl. marg. OxS
88
Capitulum 6
6 Que la musique est très intimement liée au nombre 1 La musique possède un lien très intime avec le nombre, et comprend cette catégorie du nombre qui se rapporte à quelque chose, comme le double ou le triple au simple, ou quelque autre strictement semblable à ces derniers. 2 Elle possède trois classes : l’harmonique, la rythmique, la métrique. 3 Dans l’harmonique, l’étude des sons porte sur la question de savoir si les graves correctement accordés aux aigus réalisent une relation harmonieuse des notes, 4 afin que l’aigu, haussé plus qu’il ne convient, ne manque de s’accorder au grave, ou que le grave trop abaissé ne soit en désaccord avec l’excellence de l’aigu. 5 Dans la rythmique, il s’agit de veiller à ce que la mélodie soit correctement associée aux paroles afin que la mélodie du chant n’aille pas maladroitement à l’encontre de l’intelligence des mots. 6 La métrique enfin sert à établir le genre du mètre sur lequel on chante la mélodie et c’est par un ordre vérifiable que l’on établit selon quelle mesure chaque mètre est bâti. 7 On sait que la musique tout entière repose sur six symphonies, quinze tonalités, et huit tons. 8 Nous avons déjà dit que la consonance est la tempérance des sons,
89
Musica disciplina
gravis cum acuto, acutique cum presso. 9 Vocatur autem diapente prima, diatessaron secunda, tertia diapason, quarta diapason simul et diatessaron, quinta diapason simul et diapente, sexta bisdiapason. 10 Quorum qui vult rationem nosse, sufficienter eum Boetii viri doctissimi studiosa lectio poterit perdocere, cuius sunt verba et figurae, quae subter tenentur insertae. 11 Nam simphonia diatessaron, quae princeps est et quodammodo vim optinens elementi, constituitur scilicet in epitrita proportione, ut est quaternarius ternarius in eius modi armonicis medietatibus invenitur. 12 Sint enim huius modi armonicae medietatis termini quorum extremi dupli sint ; et rursus, alia eius modi dispositio quorum extremi tripli. III
IIII
VI
II
III
VI
Senarius igitur ad ternarium duplus est. Idem autem in alia dispositione senarius ad binarium triplus. 14 Horum igitur si differentias colligamus et ad se invicem comparemus, epitrita proportio colligitur, unde diatessaron simphonia resonabit.
13
_________________________ 10 cf. infra 10, 37 11-26 BOETH. arith. 2, 48 (p. 155.1-158.13) _________________________ 8 acutique] acuti OxS | cum presso] conpresso Va.c. Pom 9 diapente-secunda] diatessaron prima diapente secunda Vp.c. Pomp.c. RCp.c. prima diatesseron secunda diapente F | diatessaron] et diatess. OxS 10 Figure Boetii insuper representa[n]te sunt gl. marg. OxS | vult] volt RC | viri] om. OxS | perdocere43 gravissimum] om. OxB1 11 Hic ostendit in quibus numeris invenitur diatessaron : in omnibus scilicet quorum maior possit duplicari, minor vero possit triplicari, quemadmodum 12us et 9us, quia 12us partiri potest per 2 senarios, 9us vero per 3 ternarios, et hoc est extremi dupli, id est maior qui potest duplicari, extremi tripli, id est minor qui potest triplicari gl. marg. sin. OxS. | Vim elementi per similitudinem, quia sicut 4 elementa omnia constituunt corpora, ita dyatessaron alias consonancias. gl. marg. dext. OxS | epitrita] epyterita OxS | ternarius] om. OxS 12 sint1] sin Va.c. sunt B Si OxS | huius modi] eius modi OxS | extremi] extrema Fp.c. | sint2] sunt B OxS | alia] alius Va.c. alii OxS | eius modi] huius modi B OxS Fig. 1 om. OxS | iiii] iii B 13-43 om. OxS
90
Capitulum 6
c’est-à-dire l’accord du grave avec l’aigu et de l’aigu avec le grave. 9 La première est appelée diapente, la seconde diatessaron, la troisième diapason, la quatrième diapason et diatessaron, la cinquième diapason et diapente, la sixième bis diapason. 10 Qui veut connaître leurs rapports, l’apprendra en lisant attentivement le très savant Boèce auquel nous empruntons le texte et les figures reproduits ci-dessous. 11 La consonance de quarte, qui est première et possède en quelque sorte un caractère fondamental, repose sur un rapport épitrite, comme quatre à trois, (et) se trouve dans les médiétés harmoniques. 12 Soient en effet les termes d’une médiété harmonique dont les extrêmes sont doubles, et une autre série dont les extrêmes triples : 3
4
6
2
3
6
6 est le double de 3, et dans l’autre série 6 est le triple de 2. 14 Si nous réunissons les différences et les comparons entre elles, on obtient un rapport épitrite qui fera 13
91
Musica disciplina
Inter tres enim et sex, ternarius est, et inter binarium et senarium, quaternarius, qui sibimet comparati, sesquitertiam efficiunt proportionem.
15
In eadem quoque medietate et diapente simphonia componitur, quam sesqualtera habitudo restituit. Nam in utrisque dispositionibus his, quae subiectae sunt, 17 in duplici senarius ad quaternarium sesqualter est, et in triplici ternarius ad binarium. Ex quibus utrisque diapente simphonia coniungitur. 16
Post hanc autem diapason consonantia, quae fit ex duplici, ut est subiecta formula : 18
_________________________ 15 tres] tris RC | ternarius] quaternarius Vp.c. Pom B F RC | quaternarius] ternarius Vp.c. Pom B F RC | proportionem] proportionem hoc modo F Fig. 2 om. Pom | l. 3 III] IIII Vp.c. B F RC | l. 4 IIII] III Vp.c. B F RC | sesquitertius om B | VI2] om. F RC 16 simphonia] simphoniam B | habitudo] habitu Va.c. | dispositionibus] dispositionis RC 16 in-43 gravissimum] om. Pom 17 ad quaternarium] atque ternarium Va.c. 18 hanc] hunc V B F RC
92
Capitulum 6
entendre la consonance de quarte. 15 Entre 3 et 6 il y a 3 et entre 2 et 6 4 qui, rapportés l’un à l’autre, forment un rapport sesquitierce. 3
4 différence 3 4 différence 3
quarte 2
6 sesquitierce 6
Par ailleurs, dans cette même médiété, la consonance de quinte est formée selon un rapport sesquialtère. En effet, dans les deux séries disposées ci-dessous, 17 6 de la série du double est en rapport sesquialtère avec 4, et 3 de la série du triple en rapport avec 2. La consonance de quinte est formée à partir de ces deux séries : 16
sesquialtère quinte 3 2
4 3
6 6
sesquialtère quinte
Voici à présent la consonance d’octave, produite par le double, comme le montre le tableau suivant : 18
3
4 double, octave
93
6
Musica disciplina
In triplici quoque dispositione simul diapente et diapason simphonia componitur servans sesqualteram et duplicem rationem, quod subiecta descriptio docet : 19
Et quoniam triplus duas continet consonantias, diapente scilicet et diapason, in huius triplicis dispositione in differentiis eundem rursus triplum repperimus, secundum subter descriptum modum : 20
_________________________ Fig. 5 sesqualter] om. B | duplex] om. B | triplus] triplices V B F RC | et] om. V B F RC 20 huius] uius Va.c. | modum] modum videlicet F Fig. 6 differentiae] om. B | I et III] om. V B F RC | differentiae] differentiae terrmini V F RC
94
Capitulum 6
Dans la série du triple aussi, la consonance de quinte-plus-octave observe un rapport sesquialtère et double, comme l’enseigne la figure suivante : 19
(octave) double sesquialtère (quinte) 2
3 triple quinte (et) octave
6
Et puisque le triple contient deux consonances, la quinte et l’octave, dans la série du triple nous retrouvons le même triple entre les différences, comme dans ce diagramme : 20
1 2
quinte
triple différences 3
3 octave
95
6
Musica disciplina
In dupla vero dispositione maior terminus ad medii termini contra se differentiam triplus est, et rursus minor terminus ad medii contra minorem terminum comparati differentiam triplus est : 21
Illa autem maxima simphonia quae vocatur bisdiapason velut bis duplum quoniam diapason simphonia ex duplici proportione colligitur, huic se iuncturae armonicae medietatis interserit. 23 Nam in duplici proportione medius terminus ad minoris suique differentiam quadruplus invenitur : 22
In triplicibus quoque extremitatibus maior differentia ad minorem differentiam quadrupla est et bisdiapason simphoniam emittit. 24
_________________________ 21-43 om. B 21 comparati] comparatus V B F RC | est2] est ut hic F Fig. 7 termini-differentiam1] termini differentiam V F RC | termini-differentiam2] termini differentias V termini differentiam F termini differentia RC 22 maxima] maxime V B F RC 23 invenitur] invenitur ut in hoc exemplo patet F Fig. 8 quadruplus] quadrupli V F RC | bisdiapason] diapason V B F RC
96
Capitulum 6
En revanche, dans la série du double, le grand terme est le triple de la différence qu’il y a entre lui-même et le moyen terme, et le petit terme est aussi le triple de la différence entre le moyen terme et le plus petit. 21
rapport de 3 à 1 du terme à la différence
triple _____ quinte plus octave 3
différences 1 2 triple _____ quinte plus octave 4 6
rapport de 6 à 2 du terme à la différence
Cette consonance, la plus grande, que l’on appelle la double-octave ou le “deux fois double”, puisque la consonance de l’octave se forme à partir du rapport double, s’inscrit au cœur de cet assemblage de la médiété harmonique. 23 En effet, dans le rapport double, le moyen terme est le quadruple de la différence entre lui-même et le plus petit terme : 22
plus petite différence 1 3
quadruple, double octave 4
\ 6
De même, dans des extrêmes triples, la plus grande différence est le quadruple de la plus petite et fait entendre une consonance de double-octave. 24
97
Musica disciplina
Namque in dispositione II, III, VI, extremorum differentia, id est senarii et binarii, IIII, minor vero differentia, id est ternarii et binarii, unus. 26 IIII vero uno quadrupla maior est relatione, quae comparatio bisdiapason consonantiam tenet. 27 Quo autem ordine sonitus quindecim efficiant ac simphonias sex et tonos VIII, hinc contemplare licebit cum inspexeris acute quantum singuli se superent, quousque altitudinem ultimi conscendant : 28 ita ut singuli sese emitonio, id est medio tono, superent, quousque quintusdecimus primum octo tonis precedat. 29 Ypodorius tonus est omnium gravissime sonans, propter quod et inferior nuncupatur. 30 Ypoiastius autem ypodorium emitonio praecedit. 31 Ypofrigius est ypoiastium emitonio, ypodorium tono praecedens. 32 Ypoaeolius est ypophrigium emitonio, ypoiastium tono, ypodorium tono semis precedens. 33 Ypolidius est ypoeolium emitonio, ypophrigium tono, ypoiastium tono semis, ypodorium ditono precedens. 34 Dorius est ypolidium emitonio, ypoeolium tono, ypofrigium tono semis, ypoiastium ditono, ypodorium duobus semis tonis, hoc est diatessaron symphonia precedens. 35 Iastius est dorium emitonio, ypolidium tono, ypoeolium tono semis, ypophrigium ditono, ypoiastium duobus semis, hoc est diatessaron symphonia, ypodorium tribus tonis precedens. 36 Phrigius est iastium emitonio, dorium tono, ypolidium tono semis, ypoeolium ditono, ypophrigium duobus semis tonis, hoc est diatessaron simphonia, ypoiastium tribus tonis, ypodorium tribus semis tonis, hoc est diapente simphonia precedens. 37 Aeolius phrigium emitonio, iastium tono, dorium tono semis, ypolidium duobus semis, hoc est diapente simphonia, ypodorium quattuor tonis precedens. 25
_________________________ 29-43 CASSIOD. inst. 2, 5, 8 _________________________ 25 namque] nam F 27 cum] quom RC 28 emitonio] emitolio V F RCa.c. | quintusdecimus] quintusdecima V F RC 34 emitonio] emito Va.c. | semis tonis] semis Va.c. semitoniis F semis toniis RC 35 iastius-tonis precedens] add. marg. inf. al. manu V | semis] semitoniis V F 36 tono] to. Va.c. 37 tonis] totis RC
98
Capitulum 6
Dans la série 2 3 6, la différence entre les extrêmes, à savoir 6 et 2, est 4, la différence plus petite, entre 3 et 2, est 1. 26 Or 4 est plus grand que 1 selon une relation quadruple et ce rapport contient la consonance de la double octave. 27 Quant à l’ordre selon lequel on obtient les quinze tonalités, les six consonances et les huit tons, il conviendra d’examiner soigneusement de combien les uns l’emportent sur les autres jusqu’à atteindre l’éminence du dernier, 28 sachant qu’ils se surpassent les uns les autres d’un demi-ton, c’est-à-dire d’une moitié de ton, jusqu’à ce que le quinzième l’emporte de huit tons sur le premier. 29 L’hypodorien est de tous celui qui émet le son le plus grave, et c’est pourquoi il est considéré comme étant le plus bas. 30 L’hypoiastien surpasse l’hypodorien d’un demi-ton. 31 L’hypophrygien surpasse l’hypoiastien d’un demi-ton et l’hypodorien d’un ton. 32 L’hypoéolien surpasse l’hypophrygien d’un demi-ton, l’hypoiastien d’un ton, l’hypodorien d’un ton et demi. 33 L’hypolydien surpasse l’hypoéolien d’un demi-ton, l’hypophrygien d’un ton, l’hypoiastien d’un ton et demi, l’hypodorien d’un diton. 34 Le dorien surpasse l’hypolydien d’un demi-ton, l’hypoéolien d’un ton, l’hypophrygien d’un ton et demi, l’hypoiastien d’un diton, l’hypodorien de deux tons et demi – soit une quarte. 35 L’iastien surpasse le dorien d’un demi-ton, l’hypolydien d’un ton, l’hypoéolien d’un ton et demi, l’hypophrygien d’un diton, l’hypoiastien de deux tons et demi – soit une quarte -, l’hypodorien de trois tons. 36 Le phrygien surpasse l’iastien d’un demi-ton, le dorien d’un ton, l’hypolydien d’un ton et demi, l’hypoéolien d’un diton, l’hypophrygien de deux tons et demi – soit une consonance de quarte -, l’hypoiastien de trois tons, l’hypodorien de trois tons et demi – soit une quinte. 37 L’éolien surpasse le phrygien d’un demi-ton, l’iastien d’un ton, le dorien d’un ton et demi, l’hypolydien de deux tons, et demi – soit une consonance de quinte – l’hypodorien de quatre tons. 25
99
Musica disciplina
Lidius aeolium emitonio, phrigium tono, iastium tono semis, dorium duobus tonis, ypolidium duobus semis tonis, hoc est diatessaron simphonia, ypoeolium tribus tonis, ypofrigium tribus semis tonis, hoc est diapente simphonia, ypoiastium quattuor tonis, ypodorium quattuor semis precedens. 39 Hyperdorius est lidium emitonio, eolium tono, phrigium tono semis, iastium duobus tonis, dorium duobus semis, hoc est diatessaron simphonia, ypolidium tribus tonis, ypoeolium tribus semis tonis, hoc est diapente simphonia, ypophrigium quattuor, ypoiastium quattuor semis, ypodorium quinque. 40 Hyperiastus est yperdorium emitonio, lidium tono, aeolium tono semis, phrigium duobus tonis, iastium duobus semis, hoc est diatessaron symphonia, dorium tribus tonis, ypolidium tribus semis tonis, hoc est diapente symphonia, ypoeolium quattuor tonis, ypophrigium quattuor semis, ypoiastium quinque tonis, ypodorium quinque semis. 41 Hyperphrigius yperiastium emitonio, yperdorium tono, lidium tono semis, eolium duobus, phrigium duobus semis, hoc est diatessaron simphonia, iastium tribus tonis, dorium tribus semis, hoc est diapente simphonia, ypolidium quattuor tonis, ypoeolium quattuor semis, ypophrigium quinque, ypoiastium quinque semis, ypodorium sex, hoc est diapason simphonia precedens. 42 Hypereolius est yperfrigium emitonio, yperiastium tono, yperdorium tono semis, lidium duobus tonis, eolium duobus semis, hoc est diatessaron simphonia, phrigium tribus tonis, iastium tribus semis tonis, hoc est diapente simphonia, dorium quattuor tonis, ypolidium quattuor semis, ypoeolium quinque, ypophrigium quinque semis, ypoiastium sex tonis, hoc est simphonia diapason, ypodorium sex tonis semis. 38
_________________________ 38 iastium] iastum RC 39 quattuor] quatuo F 40 yperdorium] ypodorium V F hypodorium RC 41 yperiastium] hyperiastium F 42 yperiastium] hyperiastium F | semis4] semis hoc est dyapente symphonia dorium IIIIor tonis ypolidium quatuor semis F | semis] procedens V
100
Capitulum 6
Le lydien surpasse l’éolien d’un demi-ton, le phrygien d’un ton, l’iastien d’un ton et demi, le dorien de deux tons, l’hypolydien de deux tons et demi – soit une consonance de quarte –, l’hypoéolien de trois tons, l’hypophrygien de trois tons et demi – soit une consonance de quinte –, l’hypoiastien de quatre tons, l’hypodorien de quatre tons et demi. 39 L’hyperdorien surpasse le lydien d’un demi-ton, le phrygien d’un ton et demi, l’iastien de deux tons, le dorien de deux tons et demi – soit une consonance de quarte –, l’hypolydien de trois tons, l’hypoéolien de trois tons et demi – soit une consonance de quinte –, l’hypophrygien de quatre tons, l’hypoiastien de quatre tons et demi, l’hypodorien de cinq. 40 L’hyperiastien surpasse l’hyperdorien d’un demi-ton, le lydien d’un ton, l’éolien d’un ton et demi, le phrygien de deux tons, l’iastien de deux tons et demi – soit une consonance de quarte –, le dorien de trois tons, l’hypolydien de trois tons et demi – soit une consonance de quinte –, l’hypoéolien de quatre tons, l’hypophrygien de quatre tons et demi, l’hypoiastien de cinq tons, l’hypodorien de cinq tons et demi. 41 L’hyperphrygien surpasse l’hyperiastien d’un demi-ton, l’hyperdorien d’un ton, le lydien d’un ton et demi, l’éolien de deux tons, le phrygien de deux tons et demi – soit une consonance de quarte –, l’iastien de trois tons, le dorien de trois tons et demi – soit une consonance de quinte –, l’hypolydien de quatre tons, l’hypoéolien de quatre tons et demi, l’hypophrygien de cinq, l’hypoiastien de cinq tons et demi, l’hypodorien de six – soit une consonance d’octave. 42 L’hyperéolien surpasse l’hyperphrygien d’un demi-ton, l’hyperiastien d’un ton, l’hyperdorien d’un ton et demi, le lydien de deux tons, l’éolien de deux tons et demi – soit une consonance de quarte –, le phrygien de trois tons, l’iastien de trois tons et demi – soit une consonance de quinte –, le dorien de quatre tons, l’hypolydien de quatre tons et demi, l’hypoéolien de cinq, l’hypophrygien de cinq tons et demi, l’hypoiastien de six ton – soit une consonance d’octave -, l’hypodorien de six tons et demi. 38
101
Musica disciplina
Hyperlidius est novissimus et acutissimus omnium, ypereolium emitonio, yperphrigium tono semis, yperiastium duobus tonis, lidium duobus semis, hoc est diatessaron simphonia, eolium tribus, phrigium tribus semis, hoc est diapente simphonia, iastium quattuor tonis, dorium quattuor, ypolidium quinque, ypoeolium quinque semis tonis, ypophrigium sex tonis, hoc est diapason simphonia, ypoiastium sex tonis semis, ypodorium septem tonis. Unde claret quoniam yperlidius tonis omnium acutissimus septem tonis precedit ypodorium, omnium gravissimum. 43
_________________________ 43 ypereolium] ype eolium V | yperiastium] hyperiastium F | ypereolium] ype eolium Vp.c. ypoeolim F ypeeolium RC | acutissimus] acutissimu V
102
Capitulum 6
L’hyperlydien est le dernier et le plus aigu de tous. Il surpasse l’hyperéolien d’un demi-ton, l’hyperphrygien d’un ton, l’hyperiastien d’un ton et demi, l’hyperdorien de deux tons, le lydien de deux tons et demi – soit une consonance de quarte –, l’éolien de trois tons, le phrygien de trois tons et demi – soit une consonance de quinte –, l’iastien de quatre tons, le dorien de quatre tons et demi, l’hypolydien de cinq, l’hypoéolien de cinq tons et demi, l’hypophrygien de six tons – soit une consonance d’octave -, l’hypoiastien de six tons et demi, l’hypodorien de sept tons. Voilà, à l’évidence, pourquoi l’hyperlydien, le plus aigu de tous surpasse de sept tons l’hypodorien, le plus grave de tous. 43
103
Musica disciplina
V F RC
Capitulum VII Quid sit inter musicum et cantorem 1 Tantum inter musicum distat et cantorem, quantum inter grammaticum et simplicem lectorem, et quantum inter corporale artificium et rationem. 2 Etenim artificium corporale quasi serviens famulatur ; ratio vero quasi domina imperat, quia nisi a ratione vegetetur opus manus operantis inaniter laborant. 3 Nam omnis ars atque disciplina honorabiliorem naturaliter habet rationem quam artificium, quod manu opereque expletur. 4 Multo enim est maius scire quod quisque faciat quam illud facere quod sciat. 5 Unde fit ut speculatio rationis nullo indigeat actu operationis. Manuum vero opera nulla sint nisi ratione ducantur. 6 Iam vero quanta sit gloria artis musicae hinc valet intellegi quod ceteri artifices non ex disciplina, sed ex ipsis acceperunt vocabula instrumentis, ut malleator a malleo, et cytharoedus a cythara, et ceteri quique quia suorum instrumenta operum coepere vocabula. 7 Is vero est musicus qui ratione perpensa canendi scientiam non servitio operis sed imperio adsumpsit speculationis. 8 Quod omnino in aedificiorum bellorumque opere in contrariam versum videmus partem, namque eorum nominibus vel bellorum ducuntur triumphi vel aedificia inscribuntur, non quorum opere servitioque perfecta, sed quorum imperio ac ratione instituta. 9 Unde et templum dicitur Salomonis. Inde etiam Ioab ad David : Veni, quia capienda est civitas, ne forte nomini meo adscribatur victoria.
_________________________ 2 etenim-imperat] BOETH. mus. I, 34 (p. 224, l. 3-4) 3 omnis-opereque] BOETH. mus. I, 34 (p. 223, l. 28-30) 4 BOETH. mus. I, 34 (p. 224, l. 1-3) 5 cf. BOETH. mus. I, 34 (p. 224, l. 11-13) 6 cf. BOETH. mus. I, 34 (p. 224, l. 13-18) 7 BOETH. mus. I, 34 (p. 224, l. 18-20) 8 cf. BOETH. mus. I, 34 (p. 224, l. 20-25) 9 cf. 2 Reg. 12, 28 _________________________ capitulum vii] vii marg. V RC | quid-cantorem] om. RC 2 a] om. RC 5 speculatio rationis] speculatoriationis F 6 intellegi] intelligi F RC 7 is] his Va.c. 8 opere] opera Σ | namque] nam F | ducuntur] dicuntur V RC 9 veni] vine RC
104
Capitulum 7
7 De la différence entre musicien et chantre 1 La différence entre musicien et chantre est aussi grande qu’entre un maître de grammaire et un simple lecteur, ou entre savoir-faire et raison. 2 En effet le savoir-faire répond à nos besoins comme un serviteur ; la raison en revanche ordonne en maîtresse, puisque si le travail n’est pas nourri par la raison, les mains de l’ouvrier oeuvrent en vain. 3 Car tout art et toute science tiennent par nature la raison pour plus honorable que l’artefact réalisé par la main de l’homme. 4 Il est bien plus important et plus noble de savoir ce que tout un chacun fait que de réaliser ce que chacun sait. 5 Il s’ensuit que la réflexion rationnelle n’a pas besoin de l’acte d’exécution ; en revanche les travaux manuels sont vains s’ils ne sont pas guidés par la raison. 6 On comprendra aussi toute la valeur de l’art de la musique sachant que les artisans tiennent leur dénomination non point de leur savoir, mais plutôt de leurs instruments, comme le marteleur du marteau, le citharède de la cithare, et ainsi les autres de leurs instruments respectifs. 7 Est musicien, en revanche, celui qui, respectant la raison, soumet la science du chant non pas à la servitude de l’œuvre, mais à l’empire de la réflexion. 8 A cet égard la construction de monuments et les travaux de guerre témoignent d’un usage inverse, car les victoires des chefs de guerre et les monuments portent les noms non point de ceux qui les ont réalisés par leur travail et leur condition d’esclave, mais de ceux à l’autorité et la raison desquels ils doivent leur existence. 9 C’est pourquoi l’on parle du temple de Salomon, ou encore on dit, comme Joab à David : « Viens, puisque la cité est à prendre, afin que la victoire ne soit par hasard portée à mon nom ».
105
Musica disciplina
Etenim in tantum distare videntur inter se musicus et cantor quantum magister et discipulus, verbi gratia : is poematibus insistit, ille autem discernit. 11 Et quod ille diuturno labore quantulumcumque peragit, hic in hore unius momenti per sensus peritiam discutit atque evacuat, et sicuti reus ante censorem, ita cantor ante musicum adstare videtur. 12 Hoc melius nosse poterit qui ipsius musicae vel perparvam habuerit quantulamcumque notitiam.13 Et sicuti iam in prefaciuncula premisimus nobilissimi tamen inveniuntur cantores, sed ut fuerunt prisci nusquam, ut arbitror, invenitur musicus. 10
_________________________ 11 hore] ore F 13 cantores] auctores RCa.c.
106
Capitulum 7
Il y a d’ailleurs autant de distance entre le musicien et le chantre qu’entre le maître et le disciple : l’un s’adonne à la poésie, l’autre l’analyse. 11 Et le peu de choses que ce dernier accomplit tout au long d’un incessant labeur, l’autre, en l’espace d’une seconde, par l’adresse de son intelligence, l’analyse et le corrige, et c’est comme un prévenu devant son juge que le chantre se présente devant le musicien. 12 Nul ne pourra mieux s’en rendre compte que celui qui possèdera une connaissance de la musique elle-même, ne serait-ce que la plus modeste ou la plus infime. 13 Comme nous l’avons dit dans notre bref avant-propos, il existe de très remarquables chantres, mais nulle part on ne trouvera, je crois, de musicien comme il y en eut chez les Anciens. 10
107
Musica disciplina
1-22 X = V F RC RP L P11 G (22) Y= Fn1 Fr1 Fl M Mc1 Q1 OxB2 Z = W1 W2 RV
OxC
Capitulum VIII De tonis octo 1 Diximus etiam octo tonis consistere mu a Propitia divinitatis gratia nutusicam per quos omnis modulatio quasi que favente divino, tonorum sive ut quodam glutino sibi adherere videtur. nonnulli tenorum multimodas inflexiones sub parva cungerie literarum censui si possum adhuc per paucarum monimenta videre regularum.
_________________________ 1 quasi quodam glutino... adherere videtur] Hieronymus, Commentarii in IV epistulas Paulinas. Ad Galatas, lib. 2, PL 26, col. 411, l (CPL 591) (sicut enim in vulvam mulieris primum semen iacitur informe, ut sulcis et fundo eius quasi quodam glutino adhaereat : de quo et propheta initii sui recordatus, ait: incompositum meum viderunt oculi tui) _________________________ X (1-21 om. G) capitulum viii om. V RP L viii RC | de-octo] de octo tonis V RP om. RC L Y capitulum-octo] incipit expositione tonorum Fn1 de expositione tonorum Fl quid sit toni M xxxii. interrogacio de numerum tonora et quomodo finitur Mc1 autentum protum Q1 Z capitulum-octo] musica albini W1 albini musica W2 om. RV 1 diximus-3 moderatur] Tonus grecus sermo est. Quare? Quia greci invenerunt tonos. Tonus dicitur a tonando, eo quod ibi voces (voces ibi L) sonant. RP L P11 X 1 musicam] in musicam V F RC Y 1 diximus] quot sunt toni ? diximus Mc1 | etiam] namque Fn1 Fr1 Fl enim Mc1 Q1 om. M OxB2 | octomusicam] novem consistere in musica tonos Fn1 Fr1 novem in musica consistere tonos Fl novem in musica tonos consistere M novem consistere in musica Mc1 octo consistere in musice tonos Q1 in octo tonis consistere musicam OxB | omnis] omni Mc1 | quodam] condam Q1 | glutino] gluino Fl | videtur] videatur M Z 1 diximus etiam om. W1 W2 | tonis] tonos W1 W2 RV | consistere musicam] in musica consistere musicus scire debet W1 W2 consistere in musica RV | sibi] si RV a multimodas] multimod... cod.
108
Capitulum 8
8 Des huit tons 1 Nous avons dit que la musique repose a Par la grâce de Dieu et à la faveur d’une sur huit tons dont toute mélodie semble inspiration divine, j’ai résumé en imprégnée, comme par quelque glu. quelques mots les diverses inflexions des tons ou des teneures, comme certains disent, afin de dégager aussi clairement que possible les fermes préceptes d’un tout petit nombre règles.
109
Musica disciplina
Est autem tonus minima pars musicae, regula tamen ; sicut minima pars grammaticae littera, minima pars arithmeticae unitas. 3 Et quomodo litteris oratio, unitatibus catervus multiplicatus numerorum consurgit et regitur, eo modo et sonituum tonorumque linea omnis cantilena moderatur. 4 Difinitur autem ita : tonus est totius constitutionis armonicae differentia et quantitas, quae in vocis accentu sive tenore consistit. 5 Nomina autem eorum 2
Hii quidem toni aput gramaticos et lectores sunt tres : acutus, gravis, circumflexus ; apud cantores autem sunt VIII, de quibus nunc sermo. c Igitur principales IIII existunt appellanturque Grece autenti, et plagi sibimet subiunctis numeris a proto usque ad tetrardum. b
_________________________ 2 cf. BOETH. arithm. II, 1 (quoniam articularis vocis elementa sunt litterae, ab eis est syllabarum progressa coniunctio et in easdem rursus terminatur extremas ; eandemque vim obtinet sonus in musicis.) (éd. p. 77, l. 8-11). Voir aussi REMIG. AUT., t. 2, p. 336, 2. 3-6 COMPIL. Paris I (Paris, BnF, Lat. 7211, f. 146ra-b) 3 unitatibus... numerorum] cf. BOETH. arithm. I, 3 (numerus est unitatum collectio, vel quantitatis acervus ex unitatibus profusus, p. 13, l. 11-12) 4 tonus-consisit] CASSIOD. inst. 2, 5, 8 _________________________ X 2 grammaticae-pars] add. marg. al. manu V Y 2 est] item est Fn1 Fr1 Fl | autem] enim Fl om. M Mc1 | regula] regulae Q1 | minima-littera] om. Q1 | minima2] et minima OxB2 | pars om. Fl | unitas] hunitas Q1 Z 2 est-tonus] tonus est W1 W2 | autem om. RV | regula] regulae W1 W2 | minima2] sic minima W1 W2 X 3 catervus] caterius F RC Y 3 litteris] litterarum Q1 | unitatibus] hunitatibus Q1 | catervus] acervus Fn1 Fr1 Fl M Mc1 Q1 OxB2 catervis Q1 | multiplicatus numerorum] numeri multiplicatus Fn1 Fr1 multiplicatus Fl numerorum multiplicatur M multiplicatur numerorum Mc1 multiplicatur numerum Q1 | consurgit-regitur om. Q1 | sonituum] sonitum Fn1 Fr1 Fl Q1 sonorum OxB2 | omnis cantilena om. Fn1 Fr1 Fl | moderatur] modulatur et moderatur Fn1 Fr1 moderatur et modulatur Fl modulatur M Mc1 moratur Q1 Z 3 catervus] acervus W1 W2 RV | consurgit et regitur] surgit et erigitur W1 W2 | sonituum] sonorum W1 W2 sonitum RV | moderatur] modulatur W1 W2 RV X 4 difinitur-ita om. RP L P11 | constitutionis] institutionis RP L Y 4 difinitur-ita om. Fn1 Fr1 Fl | difinitur] finitur Mc1 | tonus-totius] tonus quid est ? tonus est Mc1 | armonicae] armonice est Fr1 armonica Mc1 | et quantitas quae] quantitatisque Mc1 | quantitas] quantas Fn1 | vocis] voce Fl | accentu] accentus Fl Q1
110
Capitulum 8
Le ton est en effet la plus petite partie de la musique, et cependant elle en est la mesure, tout comme la lettre est la plus petite partie de la grammaire et l’unité la plus petite partie de l’arithmétique. 3 Et de même que le discours est formé et régi par les lettres, et la masse infinie des nombres par les unités, de même toute mélodie est régie par l’ordre des sons et des tons. 4 Voici la définition du ton : il est à la fois l’élément discret de l’échelle des sons dans son ensemble, et la quantité qui repose sur l’élévation ou la tenue de la voix. 5 Les noms de ces (tons), tels que 2
111
Chez les grammairiens et les lecteurs, ces tons sont au nombre de trois : l’aigu, le grave, le circonflexe. Chez les chantres il y en a huit dont il sera à présent question. c Il y en a quatre principaux qu’en grec on appelle authentes, (auxquels) les plagaux (sont subordonnés), dans l’ordre numérique, du protus au tetrardus. b
Musica disciplina
apud nos usitata ex auctoritate atque ordine sumpsere principia. 6 Nam quod quattuor eorum autentici vocantur, ad precipuum eorum sonum refertur, eo quod aliis quattuor quasi quidam ducatus et magisterium ab eis prebeatur. 7 Unde et primi altiores, secundi inferiores. 8 Autenticum Greca lingua auctorem sive magistrum dicimus vel exemplar. 9 Unde et libros antiquissimos atque firmos autenticos vocamus, utpote qui pro sui firmitate aliis possint auctoritatem magisteriumque prebere.
d Ergo autentos Grece, Latine auctoritas, ideoque autentum [vel] auctoritate plenum dicimus, sive secundum nonnullos, autentos “exemplar”, et unde veteres libros autenticos nuncupamus. e Plagis autem Grece, latus vero Latine sermone. Quamobrem et IIII orbis latera terreque climata, orientem videlicet, occidentem, septentrionem et meridiem plagas cognominamus. f Quidam etiam fingunt eos quasi magistrum et discipulum, eoquod primo perfecto sequens sit.
_________________________ X 5 auctoritate] auctoritatem L Y 5 autem] enim Fn1 Fr1 F | auctoritate] autoritate Fr1 | atque] atque ordine atque Fr1 aut Q1 | principia] principia. alia finicio Mc1 Z 5 principia] vocabula (suprascr. vel principia) W1 X 6 autentici-refertur] principales dicuntur ad hoc refertur P11 | eo quod] quod P11 | ducatus] ducatur Va.c. Y 6 nam quod] namquam Fr1 noas quod Mc1 | ad precipuum] ad principium Mc1 a principium Q1 | sonum] sonorum Q1 | eo quod] eoque Q1 | allis-7 unde et om. Q1 | quidam ducatus] ducatum quidam Mc1 | et om. Mc1 Z 6 quod om. W1 W2 RV | precipuum] principium W1 W2 RV | sonum] sonus W1 W2 | quasi om. W1 W2 RV X 7 secundi] add. interlin. RP Y 7 et om. M | altiores] alteriores Mc1 Y 8 autenticum] autenticum autem Fn1 Fr1 autenticum enim Fl autentu Q1 auctenticum OxB2 | greca lingua] grece Q1 | auctorem] latine auctorem Fn1 Fr1 Fl Q1 auctoritatem M id est auctorem Mc1 | dicimus] vocamus M | vel exemplar om. Fn1 Fr1 Fl M Mc1 Q1 OxB2 Z 8 vel exemplar om. W1 W2 RV d vel exp. X 9 firmos] firmissimos L P11 | sui om. L Y 9 atque] et Q1 | firmos] firmissimos Q1 OxB2 | autenticos] autencos Fn1 | pro om. Fn1 Fr1 Fl | sui] sua Q1 | auctoritatem] autoritatem Fr1 | prebere] preberet Mc1 Z 9 possint] possit RV
112
Capitulum 8
nous les utilisons ici, reposent sur des notions d’autorité et d’ordre. 6 Si quatre d’entre eux sont appelés authentes, cela tient à leur son prééminent, et parce que celui-ci s’impose (respectivement) aux quatre autres comme autant de chefs ou de maîtres. 7 Les premiers sont donc plus hauts, les autres plus bas. 8 En grec, “authente” veut dire auteur, maître ou encore modèle. 9 Nous appelons ainsi “authentiques” les livres très anciens et très sûrs, comme pour dire que par leur assise ils peuvent servir d’autorité et de maître aux autres.
113
Puisqu’autentos en grec c’est auctoritas en latin, nous disons donc que l’authente est investi d’autorité, ou, selon certains, que l’authente est un modèle. C’est ainsi que nous disons que les anciens livres font autorité. e Plagis en grec (est dit) « côté » en latin. C’est pourquoi aussi nous appelons plagaux les quatre côtés du monde et les zones de la terre, en l’occurrence l’orient, l’occident, le septentrion et le midi. f D’autres encore imaginent qu’ils sont comme maître et disciple, parce qu’il obéit au premier, qui est parfait. d
Musica disciplina
Primus autem eorum protus vocatur, quod nomen apud nos primum significat. 11 Unde et protomartyrem Abel in lege veteri, in nova autem Stephanum dicimus primum martyrem. 12 Secundus autem deuteros, id est secundum. 13 Deuterosis enim eadem Greca lingua secundatio sive recapitulatio vocatur. 14 Inde et deuteronomium, id est secunda lex vel legislatio, nominatur. 10
Protus etenim primus dicitur, unde et protomartir, id est primus testis, et protoplaustus seu –pla[u]stus, hoc est primus formatus. g
Deuterus autem secundus. Inde est quod deuteronomium scilicet secundam vocitamus legem. h
________________________ 11 cf. MOD. Autenticus 50, 9 14 cf. MOD. Autenticus 50, 15 ; COMM. TON. 3, 2 _________________________ X 10 eorum om. P11 | significat] signifat L Y 10 Tit. quid vocentur vel cur ? M | XXXIII de maioribus partibus. quid vocetur vel e cur Mc1 | autem] enim Fl | eorum] horum M quae autenticum vocamus Q1 Z 10 eorum om. W1 W2 RV | quod-significat] id est primus W1 W2 RV X 11 nova] novo L P11 | primum martyrem] primos martyres V F RC L om. RP Y 11 protomartyrem] protomarty Fn1 Fr1 protomartir Fl Mc1 | lege veteri] veteri lege Q1 | nova] novo Fn1 Fr1 Fl Mc1 Q1 | autem] enim Fl | stephanum] stephanus Mc1 Z 11 unde-martyrem om. W1 W2 RV X 12 deuteros] deuterus L P11 Y 12 secundus] secundum Fn1 Fr1 Q1 ii secundus Mc1 | autem] enim Fl | deuteros] deuterus Fn1 Fr1 Fl OxB2 depterus Mc1 deuterum Q1 | secundum] secundus Fn1 Fr1 Fl M Mc1 Q1 OxB2 P11 Z 12 id-secundum] om. W1 W2 RV X 13 deuterosis] deutorosis RCa.c. secundum] secundus P11 | eadem greca lingua] grece P11 Y 13 deuterosis] deutesis Mc1 heuteresis Q1 | enim] autem Fn1 Fr1 | eadem] eandem Fn1 Fr1 | greca lingua] lingua greca Q1 lingua M | secundatio] secunda ratio Q1 | sive recapitulatio om. Mc1 | vocatur] dicitur Fn1 Fr1 Fl Z 13 deuterosis] deuteros W1 W2 | enim] autem W2 | secundatio] secundarius W2 X 14 inde et] unde P11 | deuteronomium] uteronomium L Y 14 inde-nominatur om. Mc1 | inde] unde Q1 | id est om. Q1 | secunda lex] secundus a lege Q1 Z 14 inde] unde W2 | id est om. W1 W2 RV | secunda lex] lex secunda W1 W2 RV | legislatio] legis recapitulatio W1 W2 RV | nominatur] vocatur W1 W2 h deuteronomium] deutero hominum cod.
114
Capitulum 8
Le premier d’entre eux est appelé protus ce qui signifie “premier” chez nous – 11 nous disons ainsi qu’Abel est protomartyr dans l’Ancien Testament et Étienne premier martyr dans le Nouveau –, 12 le second deuteros, c’est-à-dire “deuxième”. 13 Deuterosis, en grec, veut dire “qui vient après” ou “pour la seconde fois”. 14 C’est ainsi que l’on parle du “Deuteronome”, c’est-à-dire de la loi ou législation seconde. 10
115
Le premier est dit protus, en quelque sorte “protomartyr”, premier témoin et “premier créé”, c’est-à-dire le premier formé. g
h Le second deuterus : c’est comme ce que nous appelons le Deutéronome, la seconde loi.
Musica disciplina
Tercius tritus dicitur qui similiter, i Tritus Grece, Latine potest eoquod tertius sit in ordine, triti nuncu- tercius dici. Inde etiam epitritam dicipatur nomine. mus portionem atque epitritos nuncupamus pedes, vel quia quatuor habent varietates, vel quoniam unam habent supra tres sillabam. Epy enim ‘supra’ undeque epistola, id est ‘supramissa’, ac reliqua multa. 16 Quartus tetrardus qui eodem quo et k Tetrardus quoque apud nos quartus ceteri modo ab ordine sui vocabulum appellatur, sicut et tetrarchias dicimus sumpsit quia videlicet quartum principa- quatuor regni partes ac formam tetratus locum obtinuerit. 17 Tetra enim apud ptotam, que IIII recipit varietates ut Grecos quattuor dicuntur. 18 Unde et magister ; l et tetragrammaton nomen nomen dei tetragrammaton eo quod domini apud Hebreos scribitur, id est 15
_________________________ 18 cf. ISID. etym. 7, 1, 16 ; IOH. CICON. mus. 2, 31 p. 308,2 _________________________ X 15 nuncupatur] nuncapatur L Y 15 tertius] iii tertius Mc1 | dicitur] nominatur Q1 | in ordine om. M | triti] trito M trytum Q1 | nuncupatur] vocatur M nuncupantur OxB2 | nomine] in ordine Q1 Z 15 tertius sit] sit tertius W1 W2 i potest dub. | quatuor] tres cod. X 16 tetrardus] tetrarchus V F RC | obtinuerit] obtuiuiuerit L Y 16 quartus] iiii quartus Mc1 quartum Q1 | tetrardus] tetrarchius M tetrarcum Q1 | quo om. Mc1 | et om. M | sui] suo Q1 OxB2 | quartum] quartus Q1 | principatus] principatum Mc1 Q1 | locum] loco Mc1 Z 16 tetrardus] tetrachius W1 W2 tetrarchius RV | qui om. W1 W2 RV | et om. W1 W2 RV | obtinuerit] optinet W1 RV obtinet W2 X 17 enim] autem L | dicuntur] dicuntur. Ideo prohibetur christianis (christianus ante corr.) figmenta legere poetarum, quia per oblectamenta inanium fabularum mentem excitent ad incentiva libidinum. Non enim solum thura offerendo demonibus immolatur, sed etiam eorum dicta libentius capiendo RV (cf. Isid. Sententia, 3, 13 1 p. 236, l. 2) Y 17 tetra] tetrardus Fr1 Z 17 apud grecos] greci W1 W2 | dicuntur] dicunt W1 W2 RV X 18 dei] domini L | asscribi dicitur] scribitur F scribi dicitur RC Y 18 dei] domini OxB2 | tetragrammaton] tetragrammaton dicitur Fn1 Fr1 Fl | eo quod] eo modo Q1 | quattuor] om. Q1 | asscribi dicitur] scribatur Fn1 Fr1 Fl asscribatur M ascribitur Mc1 asscribitur Q1 Z 18 unde-19 regni] om. W1 W2 RV
116
Capitulum 8
i Tritus en grec se dit troisième en Le troisième est appelé tritus – puisqu’il est le troisième dans l’ordre latin. Ainsi nous parlons de part épitrite (des tons) il a pris le nom de tritus –, et appelons les pieds épitrites soit parce qu’ils possèdent quatre aspects, soit parce qu’ils ont, au-delà de trois, une syllabe (de plus). Epi (veut dire) ‘audessus’ d’où epistola, c’est-à-dire supramissa, et bien d’autres. 16 le quatrième tetrardus – qui à l’instar k Le tetrardus que nous appelons des autres, tient son nom de son rang aussi le quatrième, de même que nous ies pour les quatre puisque son empire occupe la quatrième disons tétrarch place. 17 Tetra, chez les Grecs, veut dire parties du royaume et parlons de forme “quatre”, 18 d’où tetragrammaton, le nom tetraptote, celle qui possède quatre désinences, comme magister ; l il y a aussi le nom du Seigneur qui s’écrit chez les 15
117
Musica disciplina
quattuor litteris asscribi dicitur. 19 Inde et quatuor litterarum in se continens figutethrarchia, id est quarta pars regni. ras, videlicet has : yhwh, quod gloriosum sive inefabilem sonat. 20 Plagi autem eis coniuncti dicuntur omnes quattuor, quod nomen significare dicitur latus vel pars sive inferiores eorum. 21 Quia scilicet quasi quidam latus vel quaedam partes sunt eorum, dum ab eis ex toto non recedunt ; et inferiores quia sonus eorum pressior quam superiorum deprehenditur. 22-37 F G Rc V
m Hii igitur IIII toni multiplicati octo Quod autem octo sint caelestes motus videntur imitari. Tradunt namque ex se reddunt, imitanturque octo celesphilosophi superiorem esse circulum tos motus. Etenim philosophi superiocaeli qui zodiacus nuncupatur, id est rem asserunt circulum celi qui zodiacus 22
_________________________ 19 cf. LIB. Gloss., Paris, BnF, Lat. 11530, f. 218r col. C (Tetrarcha. Qui quartam partem regni tenet... Placidi. Tetrarcha. Quarta pars regni dicitur, Agustini..., Esidori...) ; cf. MOD. Autenticus 50, 18 - 51, 1 ; COMM. TON. 7, 1 22 aplanes... errore] CALC. 1, 104 (p. 154, l. 3) _________________________ X 19 tetrarchia] tetrarcha La.c. tetharchia RP Y 19 inde] unde Fl Q1 | tetrarchia] tetrarcha Fn1 Fr1 Fl Mc1 | quarta pars] quartam partem Mc1 | regni] regni vocatur Fn1 Fr1 X 20 significare] signifare RC Y 20 XXXIIII De minimis partibus quod significare nomen videtur tit. Mc1 | plagi] plagis Fl | autem] enim Fl | coniuncti] congnunti Fr1 | dicuntur omnes] omnes dicuntur Mc1 | omnes] omnis Q1 | significare] significari Fn1 Fr1 Fl Q1 | dicitur] videtur Fn1 Fr1 Fl M Mc1 dic. Q1 | latus vel om. Fn1 Fr1 Fl M Mc1 Q1 OxB2 | eorum om. Q1 Z 20 eis om. W1 W2 RV | latus vel om. W1 W2 RV X 21 quidam] quoddam RP P11 | sunt] add. interlin. L Y 21 quasi om. Fn1 Fr1 Fl | quasi-vel om. Fn1 Fr1 Fl quasi M Mc1 Q1 quasi quidam OxB2 | quaedam] quandam Fn1 a.c. om. Fl OxB2 | sunt om. OxB2 | eorum] eorundem OxB2 | dum om. OxB2 | toto] tono Fl | recedunt] credunt Q1 | inferiores] inferiores sunt Fn1 Fr1 | quia] qui Fn1 Fr1 Mc1 | pressior] pressior est Fn1 Fr1 Fl M Mc1 pretiosior Q1 depressor OxB2 | superiorum] superior Q1 | deprehenditur] repehendatur Fn1 Fr1 deprehendatur Fl M Z 21 scilicet] videlicet W1 W2 | quidam latus vel quaedam] quidam W1 W quaedam RV | pressior] pressior est W1 W2 RV | superiorum] superior W2 | deprehenditur om. W1 W2 RV 22 quod-37 praenotavimus] om. RP L P11 22 appellatur] apellatur V | hoc est] id est G
118
Capitulum 8
de Dieu, puisqu’il est formé de quatre Hébreux sous forme d’un tétragramme, lettres. 19 On dit aussi tetrarchia, c’est-à- c’est-à-dire qu’il contient en soi quatre dire la quatrième partie d’un royaume. figures de lettres, en l’occurrence : yhwh, ce qui veut dire le glorifié ou l’ineffable. 20 Les quatre qui leurs sont associés sont dits “plagaux”. Ce nom, dit-on, signifie “côté” ou “partie” ou encore leurs “inférieurs” 21 puisqu’ils sont en quelque sorte leurs côtés ou leurs parties, sans en être complètement dissociés, et “inférieurs” puisque leur son est perçu comme plus étouffé que celui des supérieurs. 22 Puisqu’ils sont au nombre de huit, m Une multiplication de ces quatre tons ils semblent imiter les mouvements en produit huit à l’image des huit célestes. Les philosophes rapportent en mouvements du ciel. (Les effet que le cercle supérieur est celui du philosophes...) ciel – on l’appelle le zodiaque, c’est-à-
119
Musica disciplina
signifer, et alio nomine aplanes apellatur, id est sine errore, eoquod recto cursu feratur, hoc est dextro (ab oriente videlicet in occidentem) ; quod oculi probant totumque ambitum suum in XXIIII horis finiri.
appellatur, hoc est signifer, alioque nomine aplanes nuncupatur, id est sine errore, eoquod recto incedat cursu, scilicet dextro ab oriente vicelicet ad occidentem. n Quod omnino cernimus oculis totumque suum ambitum in viginti IIII horis dicitur finiri. o In quo circulo duodecim sunt signa, id est Aries, Taurus, et cetera decem. p Sub hunc autem septem sunt sidera, que planete vocantur, hoc est erratice, eoquod contrarie motu ferantur superiori, scilicet cum ille dextro, ista sinistro ; cum ille ab oriente in occidentem, ista ab hoccidente in orientem, sicuti crescente seu descrescente Luna liquido claret.
Que XII signis binae singulis deputantur, quorum nomina sunt : Aries, Taurus, Gemini, Cancer, Leo, Virgo, Libra, Scorpius, Sagittarius, Capricornus, Aquarius, Pisces. 24 Subter hunc autem circulum septem sidera sunt quae planetae, id est erraticae, eo quod contrariae superiori motu ferantur, id est sinistro scilicet ab occidente in orientem, sicut in crescente seu decrescente luna satis apparet. 25 Planetarum quoque vocabula sunt q Quorum vocabulla sunt hec : haec : Saturnus, Iupiter, Mars, Sol, Ve- Saturnus, Iupiter et cetera V. nus, Mercurius, Luna, quae sicut amplitudine circuitus ita temporum differunt quantitate. 26 Nam Saturnus XXX annis peragit zodiacum, Iupiter XII, Mars II, Sol I, Mercurius CCCXXVIIII diebus, Venus CCCXLVIII diebus. r Quibus assimilat beatus Iudas apostolus in epistola sua demones, cum dicit de eis : « Sidera errantia quibus procella tenebrarum conservata est in eternum ». s Hoc ergo in loco propter fastidium vitandum non diutius est inmorandum. 23
_________________________ 24 sidera...] Iudae 1, 13 _________________________ 23 xii] xxii G 24 planetae] planetae vocantur G | contrariae] contrario G | ferantur] feratur RC p contrarie] contrario cod. 26 cccxxviiii] cccxxviii F G | cccxlviii] cccxlviiii F
120
Capitulum 8
dire “signifère”, ou encore aplanes (« immobile »), c’est-à-dire sans errance, puisque sa course est rectiligne, c’est-àdire partant de la droite, à savoir d’orient en occident, comme en atteste l’expérience visuelle – et qu’il accomplit son entière révolution en vingt-quatre heures. 23 Ces deux fois douze sont associées aux signes dont voici les noms : le Bélier, le Taureau, les Gémeaux, le Cancer, le Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, le Sagittaire, le Capricorne, le Verseau, les Poissons. 24 En dessous de ce cercle, il y a les sept astres que sont les planètes, c’està-dire les erratiques, parce qu’elles se meuvent en sens contraire du cercle supérieur, à savoir partant de gauche, d’occident en orient, comme le montre bien la croissance et la décroissance de la lune. 25 Les planètes portent les noms suivants : Saturne, Jupiter, Mars, Soleil, Venus, Mercure, Lune. Elles diffèrent tant par l’ampleur que par la durée de leur course. 26 Saturne met vingt ans à parcourir le zodiaque, Jupiter douze, Mars deux, le Soleil un seul, Mercure trois-cent-vingt-neuf jours et Venus trois-cent-quarante-huit jours.
Le bienheureux apôtre Judas, dans son épître, associe ces derniers aux démons, disant à leur propos : « Les astres errants auxquels l’ouragan des ténèbres est réservée pour l'éternité ». s Afin d’éviter toute lassitude, il convient de ne pas s’attarder trop longtemps sur ce point. r
121
Musica disciplina
27 Notandum sane quod numquam de duodecim signis amplius quam sex simul cerni queant, ita ut ex his uno oriente, mox alter occidat, sic que fit ut novem sibi per totam noctem succedentia videantur, reliquis tribus non apparentibus illud ubi sol est, et quod solem vel sequitur vel praecedit, commorantem in uno quoque XXX diebus et X semis horis. 28 Igitur isti astrorum motus VIII sunt, videlicet VII errantium et illius qui dicitur aplanes, quos omnes dicunt dulcissimam cantus armoniam, id est consonantiam efficere ; quam etiam dominus in ea responsione quam de turbine fecit ad sanctum Iob « concentum celi » nominat. Sed ista utrum ad praefatas regulas pertineant meum non est definire.
Isti nempe astr motus octo sunt, superior videlicet circulus et VII errantia sidera, quos omnes diccunt dulcissimam cantus armoniam, id est consonantiam, efficere – quam etiam dominus loquens ad Iob concentum celi nominat, inquiens : « aut concentum celi quis dormire fecit ». u Legat musicam, qui hoc plene nosce desiderat, et hoc inveniet : omnia que moventur quandam in sese armonie continere suavitatem. w Qua re in superiori commentatiunculo docuimus non solum in mundo verum etiam in homine hanc consistere consonantiam. x Sed commode a Pitagora norme huiusce reperte sunt discipline. t
________________________ 27 Notandum-praecedit] Glossa in Beda, De temporum ratione, c. 16, éd. MPL 90, col. 363B 1-6. 28 Gregorius eciam in Musica sua dicit astrorum motus dulcissimam cantu armoniam, id est consonanciam, efficere ; quam eciam dominus in ea responsione, quam de turbine ad beatum Iob fecit, contenum celi nomina (Iob 38o), ubi dicitur : Quis enarravit celorum racionem et concentum celi, quis dormire faciet ?, et hoc idem repetitur in Breviloquio Wulstani super musicam. (COMM. Boeth. II, p. 28, 22-27) ; concentum celi] Iob 38, 37 (et supra 3, 5) _________________________ 27 alter] altera F | sibi] om. G | tribus] add. interlin. V | semis horis] diebus G 28 astrorum motus] motus astrorum G | celi nominat] nominat celi G | pertineant] pertinearet dub. V pertineat F RC w commentatiunculo] cillebtatuncula cod. | homine] nomine cod.
122
Capitulum 8
27 On notera que de ces douze signes on ne peut jamais en apercevoir plus de six à la fois : lorsque l’un d’entre eux s’élève, un autre disparaît aussitôt. Ainsi, en l’espace d’une nuit, on assiste à la succession de neuf (d’entre eux), les trois autres étant invisibles : celui qui se trouve à l’endroit du Soleil, celui qui suit et celui qui précède le Soleil, ce dernier demeurant en chacun pendant 30 jours et 10 heures et demie. 28 Les mouvements des astres sont donc au nombre de huit, à savoir ceux des sept astres erratiques et de celui que l’on appelle aplanes, lesquels, dit-on, produisent tous ensemble un chant de la plus délicieuse harmonie – c'est-à-dire une consonance que le Seigneur, dans cette réponse qu’il fit à saint Job s’interrogeant sur cette “machine”, appelle l’« harmonie du ciel ». Mais il ne m’appartient pas de vérifier si cette harmonie s’applique aux règles énoncées plus haut.
123
Le mouvement des astres sont au nombre de huit, à savoir la sphère supérieure et les sept astres erratiques lesquels, dit-on, produisent tous ensemble un chant de la plus délicieuse harmonie – c’est-à-dire une consonance que le Seigneur, s’adressant à Job appelle l’« harmonie du ciel » : « ou qui fait cesser l’harmonie du ciel ? » u Celui qui voudra approfondir ses connaissances lira les ouvrages sur la musique et trouvera ceci, à savoir que toutes les choses qui se meuvent possèdent en elles la douceur de l’harmonie, w ce dont nous avons parlé plus haut dans notre bref exposé. x Or les principes de ce savoir ont été parfaitement établis par Pythagore. t
Musica disciplina
Ceterum aliae sunt quas scriptores huius artis invenerunt. Dicunt enim omnes musicae artis rationes ex numeris constare. Nam philosophiam in tres partes distinguere maluerunt, id est phisicam, ethicam, logicam, quae latine dicuntur, naturalis, moralis, rationalis. 30 Naturalis autem disciplina quattuor traditur artibus, id est arithmetica, geometrica, musica, astronomia, in quibus vel de numeris disputatur vel de terrae mensuris, vel sonis, vel certe stellarum dispositionibus ; sed earum vis et causa omnis in numeris est. 31 Arithmetica quippe de illis constat numeris qui stabiles sunt et intelligibiles. Geometrica vero stabiles et sensibiles habet numeros. Musica autem aeque intelligibiles, mobiles tamen et ad aliquid pertinentes. Astronomia quoque mobili, et semper sensibili ratione versatur. 32 Igitur affirmant artigraphi omnes musicae artis consonantias aut ex multiplicibus numeris aut sesqualteris aut sesquitertiis vel certe sesquioctavis. 33 Multi 29
_________________________ 29 in tres partes... rationalis] cf. ISID. etym. 2, 24, 3 31 cf. ISID. etym. 2, 24, 15 32 artigraphi... consonantias] CICON. mus. 3, 7 p. 344, 19 (Hieronymus : Artigraphi affirmant omnes consonantias musice in numeris proportionum constare) _________________________ 29 alia ratio quare solum sunt octo toni marg. F | ex numeris constare] Compotus, compoti, id est numerus. Computus, computus, id est numeracio. Apud Grecos arithmos et altera ratione cyclos (clycos cod.) appellatur, apud Egyptios lacertus, apud Macedones calculus, apud Latinos computus vocatur vel numerus (cf. Paris, BnF, Lat. 16361, p. 242, l. 6-8 ; Genève, Bibl. Publ., Ms. lat. 50, f. 133r, l. 12-14) add. F marg. RC | tres] tris RC 30 geometrica] geometria RCa.c. | omnis] om. G 31 sunt] add. V | intelligibiles] intellegibiles G | autem] om. G | aeque] equae V 32 aut sesquitertiis] om. G
124
Capitulum 8
Les auteurs de cet art ont encore découvert d’autres (règles). Ils disent que tous les principes de l’art de la musique reposent sur les nombres. Ils ont en effet choisi de diviser la philosophie en trois parties : la physique, l’éthique et la logique – ou comme on dit en latin : naturelle, morale, rationnelle. 30 La philosophie de la nature est l’affaire de quatre arts : l’arithmétique, la géométrie, la musique et l’astronomie. Dans ces sciences il est question soit des nombres, soit des dimensions de la terre, soit des sons, soit des positions des étoiles. Mais leur puissance et leur entière raison d’être résident dans les nombres. 31 L’arithmétique repose sur ces nombres qui sont stables et intelligibles. La géométrie possède des nombres immo1biles et sensibles, la musique en revanche des nombres également intelligibles, mais mobiles et se rapportant à quelque chose. L’astronomie traite de manière rationnelle d’un objet tout aussi mobile et toujours sensible. 32 Les spécialistes affirment par conséquent que toutes les consonances de l’art de la musique (sont formées) de nombres multiples, sesquialtères, sesquitierces ou même sesquioctaves. 33 Les multiples 29
125
Musica disciplina
plices sunt ubi minor numerus a maiore vel bis, vel ter, vel quater, et deinceps, continetur. Ex his nascitur simphonia quae diapason appellatur, vel disdiapason, id est dupla diapason appellatur, quoties sonus sonum vel duplo vel quadruplo superat. 34 Sesqualteri vero sunt ubi maior numerus habet totum minorem et eius medietatem ut II et III. Ex his componitur simphonia quae diapente vocatur. 35 Sesquitertia autem sunt quotiens maior numerus habet totum minorem et eius tertiam partem, ut III et IIII. Ex his nascitur simphonia quae diatessaron appellatur. 36 Sesquioctava quoque conlatio est quando minor numerus a maiore continetur cum sua octava parte, ut VIII et VIIII. 37 Quorum qui vult rationem nosse, eum sufficienter viri doctissimi Boetii studiosa lectio perdocere poterit, cuius verba et figuras superius praenotavimus. 38-46 F G L P11RC RP V
Ceterum fuere quidam qui his octo y Ceterum fuere quidam, qui hos octo tonis, ut iam diximus, sumpsisse nume- tonos sumpsisse numerum arbitrati sunt rum arbitrati sunt a novem Musis, quas a VIIII Musis, quas poete fingunt esse poete fingunt esse filias Iovis, videlicet ut filias Iovis, videlicet ut VIII congruerent 38
_________________________ 38-46 cf. CICON. mus. 2, 12 38 novem Musis... filias Iovis] ISID. etym. 3, 15, 2 _________________________ 33 disdiapason] diapason F | quoties] quotiens G 34 habet] om. G | ut II] habet ut II G | componitur] cumponitur V | vocatur] vocantur G 35 sesquitertia] sesquitertii G | quotiens] quoties G | habet-minorem] totum minorem habet G 37 ... praenotavimus des. G 38 alia ratio quando solum sunt octo toni F | ceterum] om. RP L P11 | his] hos V bis RC | sumpsisse] supsisse V | his-tonis] hiis tonis octo Fa.c. his tonis P11 y octo tonis] octonis cod.
126
Capitulum 8
sont là où le plus petit nombre est contenu deux, trois ou quatre fois et ainsi de suite par le plus grand. Ces derniers sont à l’origine des consonances que l’on appelle l’octave ou la double-octave, chaque fois qu’un son surpasse un autre son du double ou du quadruple. 34 Les sesquialtères sont là où le plus grand nombre possède le plus petit tout entier et sa moitié, comme 2 et 3. La consonance que l’on appelle la quinte est formée à partir d’eux. 35 Le rapport sesquitierce c’est lorsque le nombre le plus grand possède le plus petit tout entier et son tiers, comme 3 et 4. De ces nombres naît la consonance que l’on appelle la quarte. 36 Le rapport sesquioctave c’est lorsque le nombre le plus petit est contenu dans le nombre plus grand avec son huitième, comme 8 et 9. 37 Une lecture attentive du très savant Boèce, dont nous avons cité plus haut le texte et les diagrammes, suffira à instruire quiconque souhaite connaître les fondements de tout cela. 38 D’autres ont pensé que le nombre (affecté) à ces huit tons dont il a déjà été question, aurait été emprunté aux neuf Muses que les poètes imaginent avoir été les filles de Jupiter. Mais pour que huit
127
Musica disciplina
octo congruerent his octo tonis. 39 Nona autem ad discernendas cantilenarum esset differentias, quae non inter tonorum dicitur numerum deputari, sed adinventionum nomine censeri. 40 Ut sicuti in adverbio cetere redundant partes, ita in hac cetere dissonantiae quae multimodas habent varietates. 41 Extitere etenim nonnulli cantores, qui quasdam esse antiphonas, quae nulle earum regulae possent aptari, asserverunt ; unde pius augustus avus vester Carolus paterque totius orbis quattuor augere iussit, quorum hic vocabula subter tenentur inserta : ANANNO NOEANE NONANNOEANE NOEANE 42 Et quia gloriabantur Greci suo se ingenio octo indeptos esse tonos, maluit ille duodenarium adimplere numerum. Tunc demum Greci, possent ut nobis esse communes et eorum habere contubernium philosophia cum Latinorum, et ne forte inferiores invenirentur gradu, itidemque quattuor ediderunt tonos,
his octo tonis. z Nona autem ad discernendas, que non inter tonorum dicitur numerum deputari, sed adinventionum nomine censeri. aa Ut ceu in adverbio redundant partes, ita quoque in hac cetere dissonantiae, que multimodas habent varietates. ab Extitere etenim nonnulli cantores, qui quasdam esse antiphonas, que nulle earum regulae possint aptari assrverunt ; unde pius, augustus paterque patrie nostre, imperator Karolus IIII iussit augeri, quorum hic vocabulla subter tenentur inserta : ac ANANNO NOEANE NONAN NOEANE NOENE ad Et quia gloriabantur Greci suo se ingenio VIII indeptos habere tonos, maluit ille duodenarium adimplere numerum. ae Tunc demum Greci possent ut nobis esse communes et eorum habere contubernium philosophia cum Latinorum, et ne forte inferioris invenirentur gradus, itidemque IIII ediderunt quorum hic prescribere censui litteraturam : af NENO TENEANNO NOEANNO ANNOANNES ag Qui tamen toni modernis temporibus inventi tam Latinorum quam Grecorum, licet litteraturam inequalem , tamen semper ad priores VIII eorum revertitur modullatio. ah Et sicuti quit nemo octo partes grammatice adimplere discipline ut ampliores addat partes, ita nec quisquam tonorum valet ampliare magnitudinem, quia nisi quis alterius generis modulationem, prorsus nec tonorum poterit maiorem reddere magnitudinem. ai Quam ob rem, nisi fallor, non necesse est monimenta priorum relinquere patrum et illius incurrere sermonis : ak Ne transgrediaris terminos antiquos quos posuerunt patres tui. al Maxime cum usque ad hoc tempus quo hii reperti sunt, omnis ordo tam Romane quam Grece ecclesie in antiphonis, responsoriis, offertoriis, commu per hos priores decurerit tonos. am Hec prudenti sufficiant lectori.
_________________________ 45 Prov. 22, 28 _________________________ (42) NENOTENEANO-ANNES] NENOTENEANO NONEANO ANNO ANNES F om. RC NENOTENE ANONONE ANOANNO ANNES RP af graec. caract. 43 quam] quemque F RC L | litteraturam] litterarum Va.c. | inequalem] inequale L ag priores] primores cod. 44 quit nemo] quidem nemo RP om. L nemo quit P11 | nec] ne RC tamen nec P11 | quia] quoniam RP | fecerit generis] generis fecerit P11 | tonorum] torum RPa.c. | maiorem reddere magnitudinem] magnitudinem maiorem redere P11 reddere magnitudinem L ah quit] quid cod. | nec] ne cod. 45 priorum-transgrediaris] om. L | linquere] relinquere RP P11 | sermonis] sermonis periculum P11 | ne] nec RP 46 omnis om. P11| responsoriis] responriis La.c.| priores] om. P11 | decucurrerit] decurerit RP decurrere L currerit P11 al tempus] tempore cod. | ...nionibus marg. al. manu
130
Capitulum 8
dont j’ai cru bon de donner ici une transcription : NENO, TENEANO, NOEANO, ANNOANNES 43 Bien que ces tons inventés en des temps modernes, tant ceux des Latins que des Grecs, possèdent un texte différent, leur mélodie toutefois renvoie toujours aux huit premiers. 44* De même que nul ne saurait porter le nombre des catégories grammaticales au-delà des huit, personne ne parviendra à augmenter le nombre des tons, puisque, sauf à composer une mélodie d’un genre tout à fait différent, nul ne sera en mesure d’accroître le nombre des tons. 45 Voilà pourquoi il n’est pas nécessaire d’abandonner les décrets de nos pères et de transgresser ce dicton : « N’enfreins pas les limites que les antiques pères t’ont fixées », 46 et surtout puisqu’avant la découverte des tons, le répertoire tout entier, tant de l’église romaine que de l’église grecque, avec ses antiennes, ses répons, ses offertoires et ses communions, se chantait selon ces huit tons ancestraux.
131
Musica disciplina
V F RC OxC
Capitulum VIIII Quae ipsis inscribantur tonis 1 Ceterum nomina quae ipsis inscribuntur tonis, ut est in primo tono : NONANNOEANE, et in secundo : NOEANE, 2 et cetera queque moveri solet animus quid in se contineant significationis. 3 Etenim quendam interrogavi Grecum : In Latina quid interpretarentur lingua ? 4 Respondit se nihil interpretari sed esse apud eos letantis adverbia. Quantoque maior est vocis concentus eo plures inscribuntur sillabae, ut in autentu proto, qui principium est, sex inseruntur sillabae, videlicet hae : . 5 In autentu deutero, in autentu trito, quoniam minoris sunt meriti, quinque tantummodo eis inscribuntur sillabae, ut est : NOIOEANE. 6 In plagis autem eorum consimilis est litteratura, scilicet NOEANE, sive secundum quosdam NOEAGIS. 7 Memoratus denique adiunxit Grecus huius modi, inquiens : Nostra in lingua videntur habere consimilitudinem qualem arantes sive angarias minantes exprimere solent, excepto quod haec laetantis tantummodo sit vox nihilque aliud exprimentis ; estque tonorum in se continens modulationem. 8 De quorum vigore ob sermonis iterationem arbitror lectitantibus me fastidium intulisse. Unde ad autentum protum stilum vertamus.
_________________________ capitulum viiii] viiii marg. V om. RC OxC | quae-tonis] om. OxC add. marg. RC | inscribantur] inscribuntur F 1 NONANNOEANE] cum notis V NONANEANE F NONANOEANE cum notis RC NONENOEANE OxC | NOEANE] cum notis V RC NOIOEANE OxC 2 moveri-quid] movere solent legentis animum quod OxC 4 hae] hee F RC | AINOEANE NOEAIS NOEANE NOEAIS add. marg. RC | NONANNOEANE] NOEANE NOEANE V NOEANE NONANNOEANE F NOEANE NOIOEANE RC NONANNOEANE add. marg. RC NONEOEANE OxC 5 autentu1] autento OxC | deutero] deuteri F RC | in autentu2] om. OxCp.c. | quoniam] et in autento tetrardo quoniam OxC | quoniam] qua Va.c. | minoris] minori F | NOIOEANE] NOIEEANE OxC NOIOEANE cum notis RC NOIOEANE add. in marg. RC 6 NOEANE-quosdam] om. OxC add. marg. alio manu OxC | NOEAIS add. marg. RC 7 adiunxit] adiuncxit V | lingua] ligna OxC | angarias] agarias OxC | nihilque] nihil quidem OxC | exprimentis estque] exprimentis hec vero superius est letantis estque OxC 8 ob sermonis iterationem] observationis iteratione OxC | lectitantibus me] me lectitatibus OxC
132
Capitulum 9
9 Des noms affectés aux tons 1-2 On s’interroge souvent par ailleurs sur ce que signifient les noms affectés à ces tons, comme NO NAN NO E A NE pour le premier, NO E A NE pour le second et ainsi de suite. 3 J’ai donc interrogé un Grec : « comment pourrait-on les traduire en latin ? ». 4 Il répondit qu’ils ne pouvaient être traduits, car il s’agit, chez eux, d’interjections exprimant l’allégresse. Les syllabes seront d’autant plus nombreuses que le chant sera d’un rang plus éminent. Ainsi, au protus authente, le tout premier, on affecte six syllabes, à savoir : NO NAN NO E A NE. 5 Au deuterus authente et au tritus authente, puisqu’ils sont d’un rang inférieur, il suffit de cinq syllabes, à savoir : NO IO E A NE. 6 Pour les plagaux le texte est toujours le même, à savoir NO E A NE ou, selon certains, NO E A GIS. 7 Le Grec en question ajouta ensuite quelque chose comme : « Dans notre langue elles semblent avoir quelque ressemblance avec la manière dont s’expriment les laboureurs ou ceux qui poussent des carrioles, sauf qu’il s’agit là seulement d’une voix exprimant l’allégresse et rien d’autre, et qu’elle renferme en elle la mélodie des tons. 8 Je crains d’avoir lassé mes lecteurs à force de redites au sujet de la force de ces (mélodies). Aussi prenons la plume pour nous tourner vers le protus authente.
133
Musica disciplina
V F RC RP L P11 + OxC
Capitulum X De authentu proto 1 Autentus protus plures habet varietates. Denique introituum varietates in semet continet tres, quarum prima haec est : ant. Gaudete in domino semper. 2 Ad cuius initium directe finis versiculi redundat et aequatur ei, nec erigitur sursum, graviter neque deponitur deorsum. 3 Secunda haec : ant. Iustus es domine, cuius versiculi finis in altum elevatur ut queat ipsius initio iungi. 4 Tertia haec : ant. Suscepimus deus, in qua ultima versiculi pars diuscule moras agit quam in primo et secundo, extolliturque vox in sublime ut capiti possit aptari introitus. 5 Qua de re animus movetur lectitantis, cur unus solummodo tonus tot habeat varietatum modos, ut aliquando ultima versiculi sillaba sursum erigatur, nonnumquam iosum deprimatur, plerumque etiam graviter enuntietur ; et in quibusdam plures, in quibusdam pauciores inveniantur modulationum enormitates, sicut in his tribus introitibus in fine versuum. 6 Ceterum qui plenitudinem huiusce vult
_________________________ 1 Gaudete...] Dom. 3 Adv. (GT p. 21) 3 Iustus es...] Dom. 17 p. Pent. (GT p. 332) 4 Suscepimus deus] Purif. Mariae, Dom. 8 p. Pent. (GT p. 300, 543) _________________________ capitulum x] om. V RP L P11 W3 W4 Mc2 RB x RC de-proto] om. RC P11 OxC add. marg. RC 1 introituum] introitum V RP L introitibus P11 | varietates] varietates. autenticum graeca lingua auctorem vel magistrum vel exemplar dicimus. primus enim secundus tertius et quartus magistrales et altiores, secundi inferiores. protus dicitur primus enim protomartyr stephanus est vocatus (protusvocatur om. F) F marg. RC | in semet] in semet ipso RP | tres] tris RC | ant.] amen P11 | gaudetesemper] cum notis RC | semper] om. RP P11 semper. Gloria seculorum amen cum notis add. interlin. V cum notis add. marg. F RC 2 cuius al. manu OxC | redundat] redundant L OxC | aequatur] quatur RC | deponitur deorsum] de F 3 haec] haec est P11 | iustus est domine] cum notis RC scio cui credidi RP L P11 Gloria seculorum amen cum notis add. marg. F RC | cuius] huius P11 | iungi] om. F coniungi L 4 suscepimus deus] cum notis RC | post deus] Gloria seculorum amen cum notis add. marg. V cum notis add. marg. F RC | ultima] ultima sillaba P11 | primo] principio primo Fa.c. | capiti] capita La.c. | introitus] introitui V RC L a.c. intoroiti P11p.c. 5-15 om. RP L P11 5 lectitantis] lectitantes Va.c. | cur] quur V | tonus] tonos (nonos a.c.) RC. | habeat] habet at RC | varietatum] varietatim V | modos] nodos OxC | sicut] ut OxC 6 huiusce] huius se OxC | vult] volt RC
134
Capitulum 10
10 Du protus authente 1 Le protus authente possède de nombreux types d’intonation. Il y en a trois pour les introïts dont voici la première :
1--dC---eced-def--f--fgh--h--ghg------h--hkh--g---f---fff--d---4 Gau-de- te
GT, p. 21
in do- mi- no...
se-cu- lo-rum a- men.
La fin du versicule s’enchaîne, à l’unisson, au début de (l’antienne) et ne s’élève ni ne descend. 3 Voici la deuxième :
2
1--idhj---h--h--h--gf-f--f-gh---h--------h--hkh-g---f--fff--dcde-4 Iu- stus es do-mi-ne et re-ctum...
GT, p. 332
se- cu- lo-rum a-
men.
La fin du versicule se redresse pour pouvoir s’unir au début de l’antienne. 4 Voici la troisième :
1--cd-idhj-h--h----hkh-ghg-hf--g--h--hkk-gf-hfh--hjkh-h-----h--hkh--g---f---fff--dcdf-4 Su- sce-pi-mus de- us mi- se-ri- cor- di-am
tu- am... se-cu- lo- rum a-
GT, p. 300
men.
où le dernier élément du versicule tient un peu plus longuement que dans le premier et le second, et la voix est poussée vers le haut afin de pouvoir s’accorder au début de l’introït. 5 Le lecteur se demandera pourquoi un seul et même ton possède tant de types d’intonations, forçant tantôt la dernière syllabe du versicule à se redresser, tantôt à s’incliner, ou, le plus souvent d’ailleurs, à être prononcée avec solennité, et que dans certains (tons), on trouve, en fin de verset, tantôt plus, tantôt moins de variantes mélodiques que dans ces trois introïts. 6 Quiconque voudra parvenir à une pleine connaissance de cette science, se tournera vers la Musique. Et s’il aura bien voulu s’y
135
Musica disciplina
nosse scientiae, ad musicam eum mittimus, et si in ipsa voluerit versari, ad consonantiam proportionum ac speculationem intervallorum necne ad certitudinem oculos vertat numerorum ; et tunc nosse poterit, quam ob rem in una eademque litteratura diversus efficiatur sonoritatis concentus, et cetera plura quae longum est edicere. 7 Denique de his tribus introitibus qua possumus brevitate quiddam pandamus ex certa norma musicae discipline. 8 Primus siquidem in se idcirco directe fines versuum recipit, quia et in directum incoat, nec vox sinuosos decurrit per anfractus, atque in tertia tonus invenitur sillaba scilicet in -te, ut Gaudete. 9 In secundo vero ideo sursum pars ultima sublimatur, quia tonus in prima adest sillaba, id est in ius-, ut Iustus es, domine. 10 In tertio vero idcirco altius finis erigitur morasque habere diutius patitur, quoniam perfectus tonus in secunda repperitur sillaba, nec in tertia ut in primo, nec in prima ut in secundo, sed in secunda, hoc est in -ce-, ut Suscepimus deus. Ideoque non inmerito longe finis protrahitur versiculi altiusque profertur. 11 Per hos, sicut supradictum est, tonos omnis modulatio armoniaca vergit, qua de re putavi minime opere precium fore ut alleluia et responsoria gradalia officii, isticine insererentur sed sub brevitate studui offertoria, communiones, responsoriaque nocturni temporis et antiphonas eiusdem subnotare.
_________________________ (6) nosse1] nosce OxC | nosse2] nossce OxC | sonoritatis concentus] sonoritas contemptus V 7 ex certa] excepta Σ (ex certa OxC) 8 fines] finis V F RC | in -te om. OxC | -te] cum notis V 9 adest] est F 10 tertio] tertia V F RC | tertia] tertio V F RC 11 armoniaca] armonica F | vergit] vergitur F RC | gradalia] gradal. V RC gradual. F | officii isticine] officii ac cetera queque quo isticcine OxC | brevitate] levitate OxC | studui] studui (studii a.c.) introitus OxC | subnotare] sunnoctare RC
136
Capitulum 10
consacrer, qu’il porte son attention à l’harmonie des proportions, à l’étude des intervalles, enfin à la rigueur des nombres. Il comprendra alors pourquoi on réalise sur un seul et même texte une formule mélodique différente et il y a bien d’autres choses qu’il serait trop long de prescrire. 7 A propos de ces trois introïts, nous voudrions exposer, aussi brièvement que possible, un ou deux points fondés sur la sûre loi de la science de la musique. 8 Le premier s’enchaîne donc directement à la fin du verset, à la fois puisqu’il commence à l’unisson, que la mélodie ne présente pas de parcours sinueux et que le “ton” se trouve sur la troisième syllabe, à savoir -te de Gaudete. 9 Dans le second, le dernier élément est tiré vers le haut puisque le “ton” est sur la première syllabe, à savoir Iusde Iustus es domine. 10 Dans le troisième en revanche, l’élément final s’élève plus haut et il lui est permis de tenir plus longuement puisque le “ton” porte sur la seconde syllabe, et non sur la troisième comme dans le premier, ni sur la première comme dans le second, mais bien sur la seconde, à savoir -ce de Suscepimus deus. Ce n’est donc pas sans raison que la fin du versicule est allongée et prononcée avec plus d’emphase. 11 Toute mélodie conforme à l’harmonie s’ordonne selon ces “tons” dont il vient d’être question. C’est la raison pour laquelle j’ai pensé qu’il était inutile de traiter ici des alleluias et des répons de graduel de la messe. Mais j’ai pris soin de signaler, quoique brièvement, des offertoires, des communions, des répons de matines et des antiennes.
137
Musica disciplina
Quod versus offertoriorum per tonos in ipsis intromittantur, cantor nemo qui dubitet. Est ergo offertorium hoc huiusce toni : Off. Super flumina Babilonis, in quo versus in hoc loco intromittitur : dum recordaremur tui Sion. 13 Haec autem melodia, quae fit in -on in ultima sillaba huius offertorii, aequalis est his duobus responsoriis in fine eorundem responsoriorum. 14 Haec sunt responsoria gradale Posuisti domine, 15 itemque gradale Sacerdotes eius. Nihil enim differt alterum ab altero. 16 Porro autem duas hic tonus communionum amplectitur definitiones. 17 Prima est haec : Comm. Dominus dabit benignitatem, in qua simpliciter finis versiculi intromittitur, sicuti in prima huius toni divisione. 12
_________________________ 12 Super flumina...] Hebd. 5 Quadr. Fer. 5 (GT p. 345) 14 Posuisti domine] AMS 27, 141, 148, 152 (GT p. 477) 15 Sacerdotes eius] AMS 129, 132, 151 (GT p. 488) 17 Dominus dabit...] Dom. 1 Adv. (GT p. 17) _________________________ 12 offertoriorum] offertoriarium V offertorium OxCa.c. | offertorium hoc] hoc offertorium OxC | huiusce] huius OxCa.c. | Off. om. OxC | super flumina] cum notis RC 13 -on] cum notis RC | responsoriorum] responsorum OxCa.c. 14 gradale] RG. V RC R/ F om. OxC | posuisti] cum notis RC | itemque] gradale add. OxC 15 gradale] RG. V RC R/ F | sacerdotes eius] cum notis RC 16 communionum] responsoriorum gradalium P11 17 est haec] est F hec est L | dominus-benignitatem] cum notis RC | finis] om. L | intromittitur] intromittur L | sicuti] sicut OxC
138
Capitulum 10
Que les versets des offertoires sont introduits par des “tons”, aucun chantre n’en doute. Voici donc un offertoire de ce ton : Super flumina Babylonis, dans lequel le verset est introduit à cet endroit : dum recordaremur tui Sion. 12
1-f-ighj-h---hgh-----hghge-fghg-gffed-dffe-fge-fg-d-ed-dc-3--f---d--e---f--ghgh--kh-kkhgSu-per flu-mi- na... et
fle- vi-
mus
dum re-cor-da-re-
mur
1-hg-igfhjhgf-ffghgfe--f--fd-fghgh-khg-hfdf--e-ghgh-khg-hfd-fgf-gfgff-ded-4 tu-
i
Si-on
1-def-ghg-h-klk-lkh-hg--gijh-h----d-g-ghf-dfffghfd--fgff-gd-e-ddc-4 V/ In
sa- li-
ci- bus...
a-li-e- na
Ott, Offertoriale, p. 119-122
Le mélisme précisément qu’il y a sur -on, la dernière syllabe de cet offertoire, se retrouve à l’identique à la fin de deux répons de graduel. 14 Il s’agit des répons de graduel Posuisti domine 13
1-c--d-idhj-h-----hk-kh-f--gh-f-d-fffdc-fhg-kk-i-h-ghj-f-d-ff-gf-gf-gff-ded--4 Po-su- i- sti... pre-
ti- o-
---c--d--dh-h--kh-hg-hge-fg-4
so
V/ De-si-de- ri-um
GT p. 477 15
et Sacerdotes eius
1-c--d-idhj-h----h--hG--hkkh-f--ghfdfffd-d--d--dh-hgkk-ihghjfd-ffgfgfgff-ded-4--dh--h-Sa-cer-do-tes... ex-sul-ta-
ti- o-
ne ex-sul- ta-
bunt
V/ Il- luc...
GT p. 488
Rien, en effet, ne distingue l’un de l’autre. 16 Ce ton comprend enfin deux catégories de communions. Dominus dabit benignitatem,
17
Voici la première :
1-ff--fhg-ghgfgfedcdc--ff--ffg-----------h--hkh-g--f---fg---f---4 Do-mi- nus
da- bit
se-cu- lo-rum a- men
Paris, BnF, Lat. 780, f. 1v
dans laquelle la fin du versicule s’enchaîne simplement (à la reprise de l’antienne), comme dans la première différence de ce ton.
139
Musica disciplina
Secunda vero haec : Communio Amen dico vobis quicquid orantes petitis, huius versiculi finis tertiae aptatur definitioni, quia et initium habet eiusdem sonoritatis iuxta incoationem sonoritatis tertiae differentiae. 19 Responsoriorum divisiones presertim in eorundem versibus recipit has : R/ Tria sunt munera V/ Reges Tarsis. Iste necessitatis causa in altum provehitur in suimet fine. Inferior vero iosum profertur, scilicet versiculi tantum ultima pars vel sillaba. 20 Itemque R/ Recordare mei domine, quod quidam responsorium rati sunt offertorii nomine censeri, 21 quidam autem nocturnale arbitrantur responsorium atque hunc psalmi habere versiculum, quod plerumque agitur ut, deficiente sensu responsorii in historia de qua ammittitur, ita ut neque superius neque inferius in ibi inveniatur, undecumque talis eligitur qui ei digne aptetur quemadmodum hic : V/ Exsurge domine non confortetur homo iudicentur gentes in conspectu tuo, repetitur hic : In aeternum. 22 Ergo si offertorium fuerit, debet vel unum quemlibet habere versum sicut habent et cetera offertoria. 18
V F RC RP L P11
OxC
Taliter autem ab eis exponitur qui ei ab Taliter autem a nostris hic iungunt iam dictum versum, V/ Exsurge exponitur versus : V/ Exurge, non domine non confortetur homo : metaforice ‘exurge’ per s, quia x pro duabus apud dicitur exsurgere qui numquam sedit. veteres ponebatur consonantibus pro c et s vel g et s, ut ‘rex, regis’ et ‘index, indicis’. ac Dicitur enim methaforice exurgere qui nonquam sedit. 23
_________________________ 18 Amen dico...] Dom. 23 p. Pent. (GT p. 368) 19 Tria sunt...] CAO 7777A 20 Recordare mei] CAO 7511 ; (off.) Dom. 22 p. Pent. (GT p. 352 ; Ott, Offertoriale, p. 125-126).- cf. Esth. 14, 12-13 (R/) et Ps. 9, 20 (V/ Exurge...) 21 Exurge domine...] Ps. 9, 20 ; cf. CAO 7511C (Ivrea) _________________________ 18 Communio om. OxC | amen-petitis] cum notis RC | petitis om. L OxC RP | habet om. OxC | sonoritatis] sonoritas Σ (sonoritas OxC) 19-30 om. RP L P11 19 tria-tarsis] cum notis RC 20 domine] om. F RC 21 nocturnale] nocturnalem V F RC | quod] quia OxC | in historia] i. istoria OxC | undecumque] unuscumque OxC | iudicentur-tuo om. OxC ab non exurge] non exurige cod. ac enim methaforice] enim non confortetur homo cod. | filius] filium a.c.
140
Capitulum 10
18
Et voilà la seconde :
1-cd--dhj-h--g--jkkh-h------------------h--hkh-g--f---f---fedcde--4 A-men di- co vo- bis...
se-cu- lo-rum a- men
Nîmes, Ms. 4, f. 87v
La fin de ce versicule est conforme à la troisième différence puisque (l’antienne) possède aussi une formule mélodique initiale en accord avec celle (qui est régie par) la troisième différence . 19 (Ce ton) possède principalement, pour les versets des répons, les catégories que voici :
1-ed-f--gh---h--g--f--------fgh-hg-hfg-fe-fgfg-fg----cd-idhk--h--Tri-a sunt mu-ne-ra...
mi- ste-
ri-
a
in au- ro...
--hghg-hf-ifghg-hjh--hgfe-gh--gfg--3--cd--dhk--h---4
V/ Reges Tharsis... do-
na ad-
du-
cent.
In
au- ro
Einsiedeln, Cod. 611, f. 36v-37r
Celui-ci, par nécessité, est relevé en sa fin. Le suivant revanche effectue un mouvement descendant, du moins au niveau du dernier élément ou syllabe du versicule. 20 Il en va de même du répons Recordare mei domine
1-d---f---f--dfd------h---hghggf----h--h-h-h--hghg--h----fghghkh--hgfegh-gf-3-f---fff----4 R/ Re-cor-da- re .. . V/ Ca- dat
.... se vi-o-la- re
san- cta
Klosterneuburg, Cod. 1012, f. 136r
tu-
a.
Nos au(tem)
que certains ont jugé bon d’appeler un offertoire. 21 D’autres, en revanche, on jugé qu’il s’agit d’un répons de matines et qu’il possède un verset de psaume. Il arrive souvent en effet qu’il soit impossible de trouver, ni plus haut ni plus loin dans l’histoire auquel le répons est emprunté, un verset qui s’accorde à son sens. On choisit alors, ici ou là, un verset qui lui soit approprié, en l’occurrence : V/ Exurge domine non confortetur homo, iudicentur gentes in conspectu tuo (reprise à :) In aeternum. 22 S’il s’agit en revanche de l’offertoire, il doit posséder ne serait-ce qu’un verset, quel qu’il soit, comme en ont les autres offertoires. 23 Voici le commentaire qu’en donnent ceux qui lui associent le verset en question – Exurge domine non confortetur homo – : on dit, par métaphore, que celui qui ne s’est jamais reposé “s’élève”.
141
Musica disciplina
V F RC RP L P11 + OxC
Non confortetur homo, id est Aman qui filius extitit Amadati Macedonis. Iudicentur gentes in conspectu tuo : nulli dubium quin cognatio eius, ex qua decem viri iam memorati suspensi sunt, filii seu reliquae gentes, quibus Israhel traditus erat tunc temporis ad perimendum. 25 Licet in psalmo alium habeat sensum de Antichristo scilicet ac sociis eius, vel etiam de diabolo. 26 Tamen haec ita digesta in hoc opusculo idcirco teneant locum, ut noverit cantor propriam perfectamque inesse debere responsorio litteraturam. Versum autem eiusdem ita debere aptari quatinus iunctus repetitioni integrum littere servet sensum. 27 Est in hoc tono quaedam divisio in nocturnalibus responsoriis, quam non uspiam memini me in latitudinis totius responsoriorum versibus repperisse, nisi solummodo in versibus istorum duorum responsoriorum. 28 Hi autem sunt : R/ Domine, ne in ira tua V/ Timor et tremor, 29 et item R/ Peccantem me cotidie, V/ Deus in nomine tuo, qui, cum ordinem possidere queant ceterorum, tamen quia apud antiquos ita mansit, apud nos quoque ob eorum memoriam necesse est permanere. 24
OxC
ak Enimvero iudices existunt plerique, qui minora responsoria, ut est responsorium Servus tuus ego sum et cetera queque, quorum dissimiliter progreditur euphonia a sonoritate tonorum ob inopiam sillabarum raritatemque in musice artis positarum culmine litterarum ibidem memorantium, aliter quam Romane ecclesie sancita sese retinent, canunt. al Qua de re consulens fragilitati minus prudentium, decrevi omnes per singulas tonorum auctoritates conscribere eorumdem responsoriorum versus, ac desuper notarum inserere figuras iuxta modulationum varietates, quatenus noverim cuius toni hec responsoria eorum versus an suemet simphonie servent auctoritatem.
_________________________ 24 cf. Esth. 3, 1 passim ; 7, 10 ; 9, 13-14 28 Domine...] CAO 6501 (R/ Ps. 6, 2 ; V/ Ps. 54, 6-7) 29 Peccantem me...] CAO 7368A (R/ source inconnue, V/ cf. Ps. 53, 3) _________________________ 24 quin] quoniam dub. OxC 25 vel etiam de diabolo om. OxC 27 latitudinis] latitudine V F RC | responsoriorum2] responsorum RC OxCa.c. 28 hi autem sunt om. OxC | domine-tremor] cum notis RC | tuo] salvum me fac domine add. OxC | v/] ant. Fa.c. 29 peccantem-tuo] cum notis RC | ordinem] ordine OxC | quia] qui V F | quoque-eorum] ob eorum quoque OxC ak sancita] sanctita cod. al singulas] singulos cod. | noverim] noverint cod. | suemet] suam et cod.
142
Capitulum 10
Non confortetur homo : c’est-à-dire Haman, le fils de Hamdata de Macédoine. Iudicentur gentes in conspectu tuo : nul doute qu’il s’agit là d’une référence aux dix fils de l’homme en question qui ont été pendus, ou aux peuples qui avaient alors juré la destruction d’Israël. 25 Il est vrai qu’il y a dans ce psaume un autre sens, à savoir celui de l’Antéchrist et de ses compagnons, voire même du Diable. 26 La raison d’être de toutes ces analyses dans le présent ouvrage, c’est pour que le chantre sache qu’il doit y avoir dans un répons un texte singulier et complet. En revanche, le verset doit être conçu de telle sorte qu’en le joignant à la reprise, le sens du texte dans son ensemble soit préservé. 27 Il y a, dans ce ton, quant aux répons des matines, une catégorie que je ne me souviens pas d’avoir trouvée ailleurs dans les versets de répons, si ce n’est dans les versets de ces deux répons : 28 Domine ne in ira tua V/ Timor et tremor 24
1-dfed-cdfed-df--c--d-fg--fg--fe-fgf-Do- mi-
ne ne in i- ra
tu- a ...
---------h--h--h--hjkjhh-gh-hjkjh-hkljkjh--3----h---h--klm-l---4
V/ Ti-mor... me te-ne-bre
et di-
xi
Mi- se-re- re...
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 29v
et Peccantem me cotidie V/ Deus in nomine tuo. Ces derniers, bien qu’ils puissent s’approprier l’ordonnancement des autres, nous pensons toutefois, qu’il est indispensable, puisqu’il en était ainsi chez les Anciens, et par respect pour leur mémoire, de les conserver. ak De nombreux experts chantent, autrement que les usages consacrés de l’Église de Rome en ont décidé, les répons brefs, comme le répons Servus tuus ego sum et quelques autres dont la mélodie se développe autrement que celle de l’harmonie des tons en raison du manque de syllabes et de la faible quantité de texte (...). al Méditant cette affaire (...), j’ai décidé de relever tous les versets de ces répons en m’appuyant sur les seules autorités des tons et d’ajouter, par dessus, les figures des notes correspondant aux diverses catégories mélodiques, pour autant que j’aie su de quel ton sont ces répons (et si) leurs versets obéissent bien à la progression mélodique (symphonia) qui est la sienne. 29
143
Musica disciplina
am Adest quarta varietas huiusce toni que a veteranorum ducunt originem patrum ut hec superius descripta. an Hec autem sunt : R/ Quam magnificata sunt opera tua domine V/ Omnia in sapientia fecisti repleta est terra, itemque R/ Adiutorium nostrum in nomine domini V/ Qui fecit celum et terram. ao Que tamen responsoria, quia deest eis literarum copia +una cum mole uti supradictum manet litterarum+, imperfectam in se retinent tonorum auctoritatem. ap Est preterea quinta divisio, que minime propter festalia celleberime noctis suimet toni versus responsoriorum obtinent sonum. aq Est autem hoc responsorium Descendit de celis in quo quidam melius putant dicendum « et exivit per clausam portam » quam « per auream », neque enim aurea fuit caro beate Marie virginis. ar Licet et nonnulli hoc totum responsorium per alegoriam seu misticum spiramen altius intelligi velint, de hac eadem porta, post inestimabilium visiones carismatum, propheta gratulabundus ita infit : as « Et convertit me ad viam porte sanctuarii exterioris, que respiciebat ad orientem et erat clausa. Et dixit dominus ad me : “Porta hec clausa erit, non aperietur, et vir non transiet per eam, quoniam dominus deus Israel ingressus est per eam, eritque clausa principi. Princeps ipse sedebit in ea, ut comedat panem coram domino” ». at Non incongruum videtur si huius testimonii sensum iuxta quemdam nostri temporis traditorem typicum proferamus in medio : « ET CONVERTIT ME, inquit propheta, AD VIAM PORTE SANCTUARII EXTERIORIS. au Non dicitur interioris sed exterioris, quia necdum impletus erat sermo, quem sacer predixerat psalmus : donec intrem in sanctuarium dei et intelligam in novissimis misteriorum, necdumque surrexerat leo, quem in Apochalipsi sua Iohannes conspexit septem libri aperire signaculla. aw Vel aliter : conversus est propheta AD VIAM
_________________________ an Quam magnificata... CAO 7460 | Adiutorium... CAO 6039 aq Descendit... CAO 6411 [Nat. Dom.] as Ez. 44, 2-3 at Ez. 44, 1 au donec...] cf. Ps. 77, 17.- « in Apochalipsi » : cf. Apoc. 5, 5 _________________________ ao supradictum dub. (supradictam ?) | in add. (ab alia manu) | retinent] retinet cod. ap (responsori)orum corr. ab alia manu ar non(nulli) corr. ab alia manu | (spira)men altius corr. ab alia manu at quemdam] quorumdam cod. au non] nor a.c. | dicitur] inquiverit dicitur cod. | Apochalipsi] Apochalisi cod.
144
Capitulum 10
Ce ton possède une quatrième catégorie (de répons) qui remontent à (...) des Pères ancestraux, tout comme ceux dont il vient d’être question. an Les voici : Quam magnificata sunt opera tua domine V/ Omnia in sapientia fecisti repleta est terra et R/ Adiutorium nostrum in nomine domini V/ Qui fecit celum et terram. ao Ces répons cependant, puisqu’ils sont privés de cette abondance de texte (...), n’observent pas la pleine autorité des tons. ap Il y a enfin une cinquième catégorie de répons, celle dont les versets, en raison des solennités de la Très sainte nuit, n’adoptent en rien le timbre correspondant au ton en question. aq Il s’agit du répons Descendit de celis dans lequel certains pensent qu’il est préférable de dire « et exivit per clausam portam » (et sortit par la porte clause) plutôt que « per auream » (par la porte dorée), puisque la chair de la sainte vierge Marie n’était pas d’or. ar D’aucuns tiennent à ce que ce répons dans son ensemble soit compris de manière plus subtile par allégorie ou par souffle mystique. Voici donc, à propos de cette même porte, ce qu’ajoute le prophète inspiré par la vision de la grâce divine : as « Il me ramena vers la porte du sanctuaire extérieur, celle qui donne vers l’Orient. Or elle était fermée. Et le Seigneur me dit : “Cette porte restera fermée et ne s’ouvrira point, et l’homme ne passera point par elle, puisque le Seigneur, le Dieu d’Israël est entré par elle, et elle restera fermée au prince. Le prince pourra s’y asseoir pour manger le pain en présence du Seigneur ”. » at Il n’est sans doute pas superflu de préciser le sens allégorique de ce témoignage selon un commentateur de notre temps : « Il me ramena vers la porte du sanctuaire extérieur, dit le Prophète ». au Il n’est pas dit « de l’intérieur », mais « de l’extérieur », puisque la prédiction que le vénérable psaume avait formulée n’était pas encore accomplie : « Avant que je ne sois entré dans le sanctuaire de Dieu et que j’eusse compris ce que sera leur fin » et puisque le lion que Jean, dans son Apocalypse, avait vu briser les sept sceaux du livre, ne s’était pas encore redressé. aw Ou autrement : le prophète s’est tourné « vers le chemin de la porte du sanctuaire am
145
Musica disciplina
SANCTUARII EXTERIORIS, ut designaretur humanum ex virgine Christum accepisse corpusculum, qui deus ante initium extitit in divinitatis potentia, quod autem exterior homo corpus appeletur. ax Apostolum audi : Et si exterior, ait, homo noster corrumpitur, tamen qui intus est, renovatur de die in diem. ay QUE RESPITIEBAT AD ORIENTEM : ad orientem hec porta dicitur respicere, quia ab eo sole iustitie beata virgo sitiebat obumbrari, de quo audierat virtus altissimi obumbrabit tibi. az Vel alio modo : RESPITIAT AD ORIENTEM, hoc quia eius prestollabatur adventum. ba De quo Propheta : Ecce vir oriens nomen eius. bb Que clausa testimonio domini probatum permanere, quoniam beata genitrix virgo permansit iuxta Esaie vaticinium : Ecce virgo concipiet et pariet filium. bc Sequitur ET VIR NON TRANSIET PER EAM. Vir enim in hoc loco quemlibet alium ostendit hominem, excepta Christi persona, sicut et Psalmista omnis homo mendax. bd Quare autem hoc actum sit, ut vir non transierit per hanc portam, illico ostenditur cum dicitur : QUONIAM DOMINUS DEUS ISRAEL INGRESSUS EST PER EAM. be DOMINUS a ‘domino’, eoquod omnium dominator, DEUS autem ‘timor dei’, ISRAEL vero ‘vir videns deum’ interpretatur. bf Hoc in loco verbum INGRESSIONIS non pro violatione accipe, sicuti nec tunc temporis violata est domus in quam, morte devicta, introivit januis clausis Ihesus. bg Quodque subiungitur ERITQUE CLAUSA PRINCIPI. Principem illum intellige de quo deus Venit enim, inquit, princeps mundi huius et in me non habet quicquam. bh Hoc namque quod clauditur interius ocultatur cui principi. Hec eadem porta extitit clausa, quia iuxta veri fidem conceptus beate Marie Gabrielo incognitus mansit. bi Quamobrem et marito intemerata esset, non dubium est. bk Sequitur PRINCEPS IPSE SEDEBIT IN EA, UT COMEDAT PANEM CORAM DOMINO.
_________________________ ax homo noster...] 2 Cor. 4, 16 ay virtus...] Luc. 1, 35 ba Ecce vir...] Zach. 6, 12 bb Ecce virgo...] Is. 7, 14 bc Omnis homo mendax] Ps. 115, 11 bg Venit enim...] Ioh. 14, 30 _________________________ aw designaretur] designarentur cod. | extitit] extit a.c. cod. bb genitrix] genitris cod. bc vir enim] virum cod. be dominator] dominetur cod. bi intemerata] indempta ? intempta ? OxC bk in ea] in eo OxC
146
Capitulum 10
extérieur » signifiant par là que le Christ avait reçu de la Vierge une enveloppe corporelle, lui qui, Dieu avant le début des temps, se révéla dans la puissance de la divinité, or ce corps est appelé l’homme extérieur. ax J’ai entendu l’Apôtre dire : « et lors même que notre homme extérieur se dégrade, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour ». ay « Celle qui donne vers l’Orient » : cette porte est dite s’ouvrir vers l’Orient puisque la bienheureuse Vierge avait soif d’être ombragée par lui, soleil de justice, dont elle avait entendu dire : « la puissance du Très-haut te couvrira d’ombre ». az Ou autrement : « (qui) donne vers l’Orient », et ce, puisque sa venue était attendue, ba ce dont (parle) le prophète : « Voici un homme, Levant est son nom ». bb Il est prouvé par le témoignage du Seigneur qu’elle demeure fermée, puisque, conformément à la prédiction d’Isaïe, la bienheureuse génitrice demeura vierge : « Et voici que la jeune fille concevra et donnera naissance au fils ». bc Puis : « l’homme ne passera point par elle ». L’ « homme », à cet endroit, désigne n’importe quel autre homme, exceptée la personne du Christ, comme le dit le Psalmiste : « tout homme est menteur ». bd S’il en fut ainsi, à savoir que l’homme ne passe pas par cette porte, c’est bien : « puisque le Seigneur, le Dieu d’Israel est entré par elle ». be « Dominus » vient de « Seigneur » puisque qu’il est le chef de toutes choses, or « Deus – au sens de “la crainte de Dieu” – Israel » signifie en revanche “l’homme voyant Dieu”. bf A cet endroit le mot « entrée (ingressio) » n’est pas pris au sens de profanation, tout comme n’est pas profanée à présent la demeure dans laquelle, la mort vaincue, Jésus a pénétré, toutes portes clauses. bg Il est aussi ajouté : « et elle restera fermée au prince ». Comprenons que ce prince duquel Dieu « car, dit-il, le prince du monde vient et il n’a rien en moi ». bh Ce qui, en effet, est fermé de l’intérieur, est occulté à ce prince. Cette porte en l’occurrence s’est révélée close, puisqu’en toute vérité, la fécondation de la bienheureuse Marie par Gabriel demeura secrète. bi C’est pourquoi il ne fait aucun doute qu’elle demeura vierge pour son mari. bk Suit : « Le prince pourra s’y asseoir pour
147
Musica disciplina
Non ita intelligendum est, ut in introitu porte residere testetur, presertim cum superius clausam esse memoretur, sed immo in celsiori loco porte, quia videlicet diabolus omne humanum genus una cum sinagoga gremium habens, sue retinebat damnationi. bm His autem princeps ad hoc sedere perhibetur, quo COMEDEBAT PANEM CORAM DOMINO illum scilicet qui dixit ego sum panis vivus, et de quo impii scribuntur in libro dixisse Sapientie : Mittamus lignum in pane eius. Quod est aliis dicere verbis : configatur cruci caro eius, ut auferatur memoria eius. bn CORAM autem in loco hoc pro “contra positum” quemadmodum et Nembroth gigas, qui hominem coegit adorare ignem, in quo etiam mortuus est secundum traditionem Hebreorum Aran ante Tare, +et de quo dicitur ad Abraham qui eduxi[t] te de Ur Chaldeorum, venator extitisse coram domino describitur+. bo Fuit, inquiens liber Geneseos, Nembroth robustus venator coram domino, bp hoc est dicere “deum”, vel aliter : porta in domo domini semper mansit clausa, quoniam beata Maria in evum remansit intacta. Homo non transivit per eam, quia nec Ioseph agnovit eam. bq Dominus autem deus Israel ingressus est per eam, quoniam spiritus sanctus impregnavit eam. » br Ergo quia longius progressi sumus exempli gratia, nunc ad superiora reddeamus. bs Responsorii versus, quem sumpta commemoratum intercapedo exempli oblivioni contradidit, is est : versus Tamquam sponsus. bt Addiciunt quidam hoc responsorium : In medio ecclesie, versus Misit dominus manum suam. bu Hic quoque addicitur versus superiore intermisso : Iocundidatem et exultationem thezaurizavit super eum, repetitur : Et implevit eundem. bw Sexta est varietas, que in hoc versu responsorii consistit : R/ Liberavit me domine V/ Clamemus et dicamus ‘Adiuva redemptor noster’, repetitur qui portas. bl
_________________________ bm ego sum...] Ioh. 6, 41 | Mittamus...] Ierem. 11, 19 bn mortuus... Tare] Gen. 11, 28 | eduxi... Chaldeorum] Gen. 15, 7 | venator... coram...] Gen. 10, 9 bo fuit...] Gen. 10, 9 bt In medio...] CAO 6913A [Ioh. Evang.] bu Iocunditatem...] CAO 6913 bw Liberavit...] cf. CAO 7092A _________________________ bl ita] ita in cod. | clausam esse] clausa esset cod. | gremium] gremio cod. bn de dub. | extitisse] extisse a.c. bp semper] seper cod. | Ioseph] Iosep cod. br nunc] ne cod. bs contradidit] cumtradidit cod. | is] his cod. bu thezaurizavit] texaurigavit cod. bw sexta] quinta cod.
148
Capitulum 10
manger le pain face au Seigneur ». bl Il ne faut pas comprendre par là qu’il soit attesté qu’il se trouvait dans l’entrée de la porte – puisqu’il a été rappelé plus haut qu’elle était close –, mais plus précisément dans le lieu plus élevé de la porte, puisque le diable dominant tout le genre humain, y compris les Juifs, le tenait sous son joug. bm Or il était permis au prince de siéger là où « l’on mangeait le pain face au Seigneur » à savoir celui qui dit « je suis le pain vivant », et de quoi les impies écrivent qu’il est dit dans le livre de la Sagesse : « détruisons l’arbre en sa pleine vigueur ». C’est dire, en d’autres mots : que sa chair soit mise sur la croix afin que son souvenir soit aboli. bn Coram (est entendu) ici au sens de « en présence de », tout comme le géant Nemrod – qui imposa à l’homme d’adorer le feu dans lequel aussi, selon la tradition hébraïque, « Haran est mort en présence de Terah », ? et au sujet duquel il est dit à Abraham : « (je suis celui qui) t’ai fait sortir d’Ur en Chaldée » ... « chasseur face au Seigneur » ?. bo « Nemrod, dit le livre de la Genèse, fut un vaillant chasseur face au Seigneur », c’est-à-dire Dieu. bp Ou autrement : la porte dans la maison du Seigneur est toujours demeurée close, parce que la bienheureuse Marie, de toute sa vie, demeura immaculée. L’homme n’est point passé par elle, puisque Joseph n’eut pas de rapports avec elle. bq Mais le Seigneur, le Dieu d’Israël est entré par elle puisque l’Esprit saint l’a fécondée. br Après cette longue digression dans laquelle nous a entraîné l’exemple en question, revenons donc à notre propos. bs Le verset de répons que cette interruption a plongé dans l’oubli, est le suivant : Tamquam sponsus. bt Certains ajoutent ce répons : In medio ecclesie V/ Misit dominus manum suam. bu Outre ce dernier on chante aussi le verset Iocunditatem et exultationem thezaurizavit super eum, reprise à Et implevit eundem. bw La sixième catégorie est illustrée par le verset du répons Liberavit me domine V/ Clamemus et dicamus ‘Adiuva redemptor noster’, reprise à qui portas.
149
Musica disciplina
V F RC RP L P11
Notandum sane quia in offertoriis et responsoriis atque invitatoriis non aliubi requirendi sunt toni nisi ubi fines versuum intromittuntur, maximeque servandus est sensus litterature quam modulationis. In introitis vero antiphonis necne communionibus semper in capite requirantur. 30
Antiphonarum iiii sunt hoc in tono differentiae, quarum prima haec est : ant. Tradent enim vos, finisque versiculi tremulam emittit vocem. 31
Secunda est cuius ultima versus syllaba oppido acclivis profertur. Adest exemplum : ant. Fulgebunt iusti. 33 Tertia vero differentia est quando finis versus producitur equaturque antiphonae principio, iuxta hoc : ant. Misso Herodes. 32
OxC
Notandum sane quia in offertoriis et invitatoriis non alii ibi requirendi sunt toni nisi ubi fines versuum intromittuntur, maximeque sensus litterature servandus est quam modulationis. by Introituum vero antiphonarum necnon communionum toni sicut in prima secundave aut tertia inveniuntur sillaba, +ita in versibus intromittantur+. bz Antiphonarum huiusce toni varietates in fine versuum sunt V. ca Prima harum est ant. Tradent enim vos, finisque versiculi tremulam emittit vocem. cb Secunda est cuius ultima versus sillaba oppido acclivis profertur. Adest exemplum : ant. Fulgebunt iusti. cd Tertia vero differentia quando de sonis versus producitur equaturque antiphone principio iuxta hoc : ant. Misso Herodes. bx
_________________________ 31 Tradent...] CAO 5164 32 Fulgebunt iusti] CAO 2907 33 Misso Herodes] CAO 3790 34 Mihi vivere...] CAO 3759 cf Domine...] CAO 2368 | Salutare...] CAO 4683 _________________________ 30 necne] necnon F 31 iiii] xiiii P11 | hoc] hic RP | haec] ec Va.c. | vos] vox RCa.c. | emittit] emittere RC | vocem] vocem -men P11 32 versus-33 differentia est] om. L | acclivis] clivis V F RC gravis RP P11 | fulgebunt iusti] euge serve bone RP euge P11 cd equaturque] exquaturque a.c. 33 herodes] erodes Va.c. herode L
150
Capitulum 10
Notons aussi que, si dans les offertoires, les répons et les invitatoires, les tons ne sont pas requis partout, sauf là où commencent les terminaisons des versets, il faut respecter surtout et bien plus l’intelligence du texte que celle du chant. En revanche, dans les antiennes d’introït et de communion, les tons doivent toujours être affirmés, et ce dès le début. 31 Dans ce ton, les différences des antiennes sont au nombre de quatre. Dans la première – Tradent enim vos – la fin du versicule est émise d’une voix tremblée. 30
1-d---dc---f--gh--hgg------h--h--g--f---gh--g-4 Tra-dent e-nim vos
se-cu- lo-rum a- men
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 227r
32 La seconde, c’est lorsque la dernière syllabe du verset est prononcée en un puissant mouvement descendant. En voici un exemple :
1-ddd-def--ef---ded-d----h--h--g--f---ghg-gfed-4 Ful- ge- bunt iu- sti
se-cu-lo-rum a- men
Paris, BnF, Lat. 1090, f. 265r
La troisième différence, c’est lorsque la fin du verset s’étire et rejoint à l’unisson le début de l’antienne, de la manière suivante : 33
1-gg---c--d--dhhj--h-----h--h--g---f--gh--g--4 Mis-so He-ro- des
se-cu- lo-rum a- men
Fribourg, Cordeliers, Ms. 2
151
De même que les tons des antiennes d’introït et de communion se trouvent sur la première, la seconde ou la troisième syllabe (...). bz Les différences, en fin de verset, des antiennes de ce ton sont au nombre de cinq. by
Musica disciplina
ce Est Quarta est cuius versiculi finis ad preterea quarta divisio, que instar puncti in altum erigitur cursimque perparum a superiori distat. Et que profertur, unde est illud : ant. Mihi vivere superior equaliter sustinet, hec parumChristus est. per inflectit. cf En antiphona : Domine puer meus, item antiphona Salutare vultus mei. cg Quinta est cuius versiculi finis ad instar puncti in altum erigitur cursimque profertur, unde est illud antiphona Magnificamus te domine, item antiphona Dulce lignum. ch Enimvero non est arbitrandum eas antiphonas, que leviter inchoaverunt et non tam plenum perfectumque initium habuerint sonum quemadmodum sunt superius exempli causa insite, proprias amplectere diffinitiones. ci Hoc tamen est attendendum, ut quanto levius initium duxerit, tanto minus fortiter exprimatur diffinitionis ultima pars sive sillaba, sicuti hic agitur : ant. Hymnum dicite. ck Cuius antiphone versus depresse canitur +in sui fine divisione+, sed tamen non tam prolixo tenetur vocis concentu ut supra taxatum est. cl Ita etiam in omnibus tonis est intelligendum. 34
_________________________ cf Domine...] CAO 2368 | Salutare...] CAO 4683 cg Magnificamus...] CAO 3674 | Dulce lignum] CAO 2432 ci Hymnum dicite] CAO 3154 _________________________ 34 cursimque] cursumque RP | est2] om. L cg quinta] quita cod. | cuius] cui cod. ch habuerint] habuerit cod. | sunt] est cod. ci attendendum] actendendum cod. ck depresse] de prima cod.
152
Capitulum 10
ce Il y a en outre une quatrième La quatrième c’est lorsque la fin du versicule s’élève un bref instant et est catégorie qui ne diffère que peu de la émise rapidement, comme ici : précédente. Tandis que la précédente se maintient à l’unisson, celle-ci porte une 1-f--gh-hf-gh--h--gh---fe---d---légère inflexion. cf C’est le cas de Mi-hi vi- ve- re Chri-stus est l’antienne Domine puer meus ou encore de l’antienne Salutare vultus mei. --h--h--h--h---g--ghg4 cg La cinquième c’est lorsque la fin du se-cu-lo-rum a-men Paris, BnF, lat. 12044, f. 154v versicule s’élève un bref instant et est émise rapidement comme ici : Magnificamus te domine, Dulce lignum. ch Aussi ne faut-il pas considérer que ces antiennes qui auront commencé recto tono et n’auront pas eu d’intonation ni d’ambitus aussi pleinement développés que celles que nous avons citées plus haut à titre d’exemple, possèdent des différences propres. ci Il convient cependant d’observer que le dernier élément ou syllabe de la différence sera émis d’autant moins fortement que l’intonation sera plus simple, comme ici : ant. Hymnum dicite. ck Le verset de cette antienne se termine par un mouvement descendant mais l’émission vocale ne se prolonge pas autant qu’il a été dit plus haut. cl Cette remarque vaut pour tous les tons. 34
153
Musica disciplina
Hactenus primo de tono ut quivimus sub brevitate perstringere succincte curavimus, primum omnium cantorem monentes ne invitatoria per omnes requirat tonos, quia, ni fallor, non poterit invenire. Ceterum ubicumque fuerint, amminiculo fultus divino, ut quivero certis strictim in locis pandere curabo. 35
Hactenus igitur primo de tono ut quivimus sub brevitate perstringere succincte curavimus, primo omnium cantorem monentes, ne invitatoria per omnes requirat tonos quia, nisi forte fallor, non poterit invenire. cn Ceterum ubicumque fuerint, divino adminiculate nutu, ut quivero certis strictim in locis pandere curabo. cm
_________________________ 35 ii tonus ex diapente et diatessaron constat, id est XXX et XXVIII gl. marg. RC | hactenus] actenus V RP L | primo de] de primo F | quivimus] quivimus cantorem monentes RC quimus La.c. | succincte] succinente RC succincta RP succinte L | perstringere] om. Va.c. | primum] primo P11 | invitatoria] invitatore F RC invitatorum RP invitatorium L | ni fallor] ni forte fallor RP L | fuerint] fuerit La.c. | amminiculo] ammiculo L | fultus] fultuus L | certis] certius L
154
Capitulum 10
Parvenu à ce point, nous avons pris soin de traiter de façon aussi brève et concise que possible du premier mode. Nous recommandons tout particulièrement au chantre de ne pas rechercher les invitatoires pour tous les tons car, si je ne me trompe, il ne pourra en trouver. Mais partout où il s’en trouvera, je prendrai soin, inspiré par la grâce divine, de les présenter brièvement, le moment voulu, le mieux que je pourrai. 35
155
Musica disciplina
V F RC RP P11 L + OxC
Capitulum XI De plagis proti 1 Plagis protus habet introitum hunc : ant. Dominus illuminatio mea. 2 Nullamque, ut reor, habet varietatem in introitis, quia pene omnes ita leniter incipiunt, unde est illud ant. Dominus fortitudo. V F RC RP P11 L
OxC
b Eiusdem offertorium : Ad te domine Eiusdem off. : Ad te domine levavi animam meam, repetitio enim ipsius hic : levavi animam, repetitur hic : etenim. Etenim. 4 Communio : Exiit sermo inter fratres. c Comm. Exiit sermo inter. Similatur finis ipsius versiculi superioris fine introiti. 5 R/ Vos qui in turribus estis. d Due sunt hoc in tono in versibus responsoriorum varietates, quarum prima naturaliter existens est hec : R/ Vos qui in turribus estis. 3
_________________________ 1 Dominus illuminatio...] Dom. 4 p. Pent. (GT p. 288) 2 Dominus fortitudo] Dom. 6 p. Pent. (GT p. 294) 3 Ad te domine...] AMS 1, 38, 49, 182 (GT p. 17) 4 Exiit sermo...] Iohannis Evang. (GT p. 637) 5 Vos qui...] CAO 7913 _________________________ capitulum XI] XI marg. V RC om. RP L P11 de-proti] add. marg. RC 1 plagis] qui plagius P11 | illuminatio] inluminatio V L 2 in introitis] introituus L in introitibus P11 | quia] qui RC | fortitudo] in P11 3 animam meam] om. RP L P11 | enim] om. RP L P11 4 similatur] similiter itaque P11 | fine] finem F RC P11 finis RP in fine L | introiti] introitu L introita] P11 d turribus] virtutibus cod.
156
Capitulum 11
11 Du plagal du protus 1 Le protus plagal possède l’introït que voici :
1--acd--d--ded--c--d--ff--f--fffd-d-dffd-d--------f--g--fd--f---ec--ded--4 Do- mi-nus il- lu-mi-na- ti-
o me- a...
se-cu-lo-rum a- men
GT p. 288
et il me semble qu’il n’y a pas d’autre sorte d’intonation pour ces introïts puisqu’ils commencent presque tous aussi délicatement que celui-ci : 2
1--acd-d---d---ded-c--d--c---------f--g--fd--f--ec--ded-4 Do-mi-nus for- ti-tu-do
se-cu-lo-rum a- men
GT p. 294-295 TM
Offertoire du même (ton) : Ad te domine levavi animam meam (reprise à : etenim).
OxC
3
1-a--cdcdcdfffe--d---defede-ed---------dc--ded-da-4 Ad te
do- mi-
ne...
*et
e- nim...
Ott, Offertoriale, p. 5-6.
4
Communion :
1-f--fff-d--de--c--df-ed--ded--d-------f--g---fd-Ex-i- it ser-mo in-ter fra- tres
--f---ec--ded-4
se-cu- lo-
rum a- men
Nîmes, Ms. 4, f. 93r
La fin de son versicule s’apparente à la fin de l’introït ci-dessus. 5 R/ Vos qui in turribus estis
157
Il y a, dans ce ton, deux catégories de versets de répons. La première – la forme-type – est celle du répons Vos qui in turribus estis. d
Musica disciplina
V F RC RP P11 L + OxC
Hoc animo condendum est, quia ubicumque versus responsoriorum nequit cum ipsius repetitione plenum habere sensum, licentiam cantor habet quamlibet ipsius responsorii mutare syllabam, etiam et verba, si necessitas exigit, 6 ut in hoc eodem, ubi repetitur. Habet enim versus Laudate dominum deum nostrum, qui non deservit sperantes in se, repetitio : sed victoriam dedit de inimicis nostris, mutatam sed sillabam pro et. OxC
Plerumque enim mutantur coniunctiones in huiusmodi re, videlicet rationales pro causalibus et pro rationalibus causales, similiter copullative pro disiunctivis et disiunctive pro copulativis.
g
V F RC + OxC
Quod et in offertorio factum invenimus, unde illud Off. Sanctificavit Moyses in eiusdem versu Oravit Moyses, cum offertorium repetitur inibi adicitur Tunc Moyses fecit sacrificium, cum in offertorio scriptum tunc non sit. 8 Quod in plurimis responsoriis invenies. 7
V F RC
Inde est etiam illud quod in responsorio Machabeorum : R/ Hic est fratrum amator, in repetitione ipsius : hic est enim qui multum orat pro populo, et universa sancta civitate Hierusalem.
OxC
Id item opere precium videtur coniunctiones, vel ceteras quaslibet admittere vel interponere partes in repetitione, veluti in hoc responsorio Machabeorum : R/ Hic est fratum amator in repetitione ipsius : hic est qui multum orat populo et universa sancta civitate Ierusalem. i
V F RC + OxC
In responsorio quidem ablativus est casus, in repetitione autem est accusativus, ita : V/ Ecce quam bonum et quam iocundum habitare fratres in unum, et universam sanctam civitatem Hierusalem. 9
_________________________ 7 Sanctificavit Moyses] Dom. 18 p. Pent. (GT p. 338) 8 Hic est fratrum...] CAO 6824 _________________________ 5 quia] quod P11 | responsoriorum] rep. V F RC responsorii RP responsi L reprehendi P11 | nequit] nequid F RP nequiverit L 6 versus] versum Σ + OxC | mutatam] om. L | sillabam] sillaba RP g causales] casuales cod. 7-9 om. RP L P11 7 et] om. F | offertorio] offertoriis OxC
158
Capitulum 11
Il faut bien se souvenir que chaque fois qu’un verset ne peut pleinement faire sens avec la reprise (du répons), le chantre a la liberté de changer telle ou telle syllabe de la reprise du répons, et même les mots si la nécessité l’exige 6 comme dans ce même (répons) où, à l’endroit de la reprise, le verset Laudate dominum deum nostrum qui non deservit sperantes in se (reprise à :) sed victoriam dedit de inimicis nostris possède la syllabe sed à la place de et. g En effet, bien souvent, les conjonctions sont modifiées : des causales sont remplacées par des rationnelles et inversement, ou des disjonctives par des copulatives et inversement. 7 Il en va de même dans un offertoire comme Sanctificavit Moyses. Au verset Oravit Moyses, lorsque l’offertoire est répété, on ajoute : Tunc Moyses (à) fecit sacrificium puisque, dans l’offertoire, tunc n’est pas écrit. 8 On retrouve cela dans de nombreux répons. i Il semble bon aussi de mêler quelque Ainsi, par exemple, dans le répons des Macchabées Hic est fratrum amator, (où conjonction ou quelque autre l’on dit,) à la reprise : Hic est enim qui expression dans la reprise, comme dans multum orat pro populo, et universa sancta ce répons des Macchabées (...) civitate Hierusalem. 9 Dans le répons, il y a l’ablatif, mais, à la reprise, l’accusatif : V/ Ecce quam bonum et quam iocundum habitare fratres in unum, (reprise : Hic est...) et universam sanctam civitatem Hierusalem.
159
Musica disciplina
V F RC RP P11
Itidem opere pretium videtur coniunctiones vel ceteras quaslibet partes intermittere in repetitione responsoriorum ut queat adscisci cum versiculi sensu, sicuti in hoc responsorio R/ Veni domine et noli tardare in versu ipsius : V/ A solis ortu et occasu, ab Aquilone et mari, dempta coniunctione et, repetitur hic : revoca dispersos in terram suam. 11 Hoc multis in locis reperies ; taliterque hoc fieri debet ut vim propriam in responsorio suam optineat sensus, similiter et versus eiusdem nexus repetitioni plenam habeat perfectamque coaptationem. 10
OxC
OxC l Amituntur vero partes vel sillabe, velut in hoc pervidebis responsorio : R/ Veni domine et noli tardare V/ A solis ortu et occasu ab Aquilone et mari.
Dempta et coniunctione, repetitur hic : revoca dispersos. n Hoc multis reperies in locis. Taliter id fieri necesse est ut litteratura responsorii proprium habeat sensum, similiter et versus eiusdem nexus repetitioni plenam retineat perfectamque coaptationem. m
Secunda autem divisio responsoriorum, quae melodiam sui metitur, sed ab auctoritate secernit huiusce toni, licet a quibus--dam iuxta normam eiusdem canatur : R/ Declara super nos deus misericordiam tuam V/ Declaratio sermonum tuorum dat intellectum domine. o
_________________________ 10 Veni domine....] CAO 7824 o Declara...] CAO 6401 _________________________ 10-14 om. L 10 itidem] et idem P11 | partes] partis RC | repetitione] repetione Va.c. | adscisci] adsisci V asscisci RP | sensu] versu RP | ab-mari] om. RP l veni] venite cod. m dispersos] disper cod. 11 optineat] obtineat F RP P11
160
Capitulum 11
l-n Il De même, il semble bon d’omettre arrive en revanche que l’on des conjonctions ou d’autres particules à supprime des mots ou des syllabes, la reprise du répons, afin qu’il puisse comme tu le verras parfaitement dans ce s’accorder au sens du verset, comme répons (...) dans ce répons : R/ Veni domine et noli tardare. Dans le cas du verset A solis ortu et occasu ab aquilone et mari, on supprime, à la reprise, la conjonction et, et l’on reprend à revoca dispersos in terram suam. 11 Il en va de même en de nombreux endroits. Et il convient de procéder ainsi afin que, dans le répons, le sens ait son intelligence propre et, de même, que le verset, joint à la reprise, soit en plein et parfait accord avec ce dernier. o La seconde catégorie de répons épouse la mélodie de ce ton, mais échappe à son autorité, bien que certains le chantent selon la règle de ce dernier : R/ Declara super nos deus misericordiam tuam V/ Declaratio sermonum tuorum dat intellectum domine. 10
1-f---f--fe-fgfh-d--c----f--fcfd--d--f-fgf-f---fe-d--cf--f--fgefd--d-De- cla-ra
su-per nos de-
us tu-
am mi-se- ri- cor-di-
am.
--f--f--f--f-fg--g--f---f----d--f--dc--f--f--f---f---d---f--dc-c---f-fg--f-4
V/ De-cla-ra-ti-o ser-mo-num tu-o-rum dat in-tel-lec-tum do-mi-ne. Tu- am
Einsiedeln, Cod. 611, f. 57r
161
Musica disciplina
V F RC RP P11
Ant. O sapientia quamquam a palatinis ob excelsiorem vocis modulationem de primo inponatur tono 13 ant. Iuste et pie vivamus. Versus huiusce antiphonae in sui fine simpliciter intrat. 14 Neque, ut arbitror, ullam habet exceptis his divisionem. 12
OxC
Ant. O sapientia, quamquam a nonnullis hec et huic similes ob celsiorem vocis diastema de primo reciprocetur tono (item ant. Iuste et pie vivamus), versus huiusce antiphone in suimet fine simpliciter intrat, nec ullam aliam recipit divisionem. p
_________________________ 12 O sapientia] CAO 4081 13 Iuste et pie...] CAO 3531 _________________________ 12 quamquam-excelsiorem] quanque apud latinos ob excelsiore RP p huic similes] his similia cod. | diastema] diastemma (diastemam ?) cod. 13 huiusce] huius P11 p antiphone] antiphonie cod. 14 neque] neque enim P11
162
Capitulum 11
12
L’antienne O sapientia
1-dffe-fe--d--f--cd-d----------f--f--f---e---c--d-4 O
sa- pi-en- ti- a
Einsiedeln 611, f. 14v
se-cu- lo-rum a-men
(est du deuxième ton) bien qu’elle soit attribuée au premier par ceux du palais royal en raison d’une montée dans les aigus (comme) 13 l’antienne Iuste et pie vivamus
1-d---c--d-ef-g-fe-d--d-------f--f--f---e---cd-d-4 Iu-ste et pi- e vi-va-mus
Einsiedeln 611, f. 8v
se-cu-lo-rum a-men
Le verset de cette antienne s’enchaîne à l’unisson du début de l’antienne. 14 Mais au-delà de ces (deux), je pense que ce (mode) ne possède pas d’autre différence.
163
Musica disciplina
TM (= V F RC RP P11) OxC
Capitulum XII De autentu deuteri 1 Autentus deuterus in introitis bifariam habet divisionem, quarum prima haec est : ant. Confessio. 2 Finis huius versiculi neque sursum erigitur neque deprimitur iosum, sed introiti contentus est initio in directumque finitur ut ei possit coaequari. 3 Est altera speties quae non hunc ordinem servat, sed immo ultimam paulisper erigit sillabam, ut est : ant. Dum clamarem. TM
OxC
d Adest offertorium Deus tu convertens. Adest offertorium : off. Deus tu convertens, repetitio ipsius in hoc loco : Repetitur hic : ostende nobis. Nam licet ostende nobis domine. inchoetur a plagis deuteri, tamen eius repetitio, que magistra existit in his et responsoriis necne invitatoriis, ab autento deutero traducendum est. 4
TM + OxC 5
Comm. De fructu operum. Huius finis priori aequabitur introitui.
_________________________ 1 Confessio] Hebd. Quadr. 1, fer. 5 (GT p. 586) 3 Dum clamarem] Dom. 10 p. Pent. (GT p. 303) 4 Deus tu convertens] AMS 2, 6 (GT p. 20) 5 De fructu operum] Dom. 12 p. Pent. (GT p. 329) _________________________ capitulum XII om. V RP de-deutero om. RC | iii tonus in duodenario numero cadit quod diapason et denario, id est xxx gl. marg. RC 1 autentus] qui videlicet autentus P11 | introitis] introitibus P11 | habet] amplectitur OxC | confessio] confessio et pulchritudo OxC P11 2 sursum] susum V RC | deprimitur iosum] iosum deponitur OxC | introiti] introitus OxC | contentus] contemptus V P11 | coaequari] equari OxC 3 hunc] unc Va.c. | immo] in imo RP in immo P11 | immo-sillabam] immo paulisper ultimam suimet versus erigit sillabam OxC | ut] haec add. OxC 4 offertorium om. RP | off.] om. RC | in hoc loco] haec P11 d invitatoriis] invetatoriis cod. 5 operum] operum tuorum F RC | huius] cuius P11 | aequabitur] fine equatur OxC | introitui] introitu V introito RP
164
Capitulum 12
12 Du deuterus authente 1 Le deuterus authente possède deux catégories d’introïts dont la première est l’antienne Confessio.
1-e----g--hk-k--k--k---kkkh-hkkh-hgjhgh-------k---k--hgf-gh---gfe--e---4 Con-fes-si- o et pul-chri- tu- do...
se- cu- lo- rum a- men.
GT p. 586-587
La fin de ce versicule ne monte ni ne descend, mais tend vers le début de l’introït et finit tout droit pour s’y accorder à l’unisson. 3 L’autre sorte n’observe pas cet ordonnancement mais, au contraire, redresse légèrement la dernière syllabe, comme ici : Dum clamarem. 2
1--eef--dge-eg--g---hgh-hkj--k---k-----------k--kkj-hg---h--j--gh--4 Dum cla- ma-rem ad Do- mi-num
se-cu- lo- rum a-men.
GT p. 303-304
Voici un offertoire : Deus tu convertens (reprise à :) ostende nobis domine. 4
d
(...)
1-ghk-k--klkkj-kkk-kkkH-jkj-----g-gj---jljklhhg-----De-us tu
con-ver-tens (...) o-sten-de
(...)
-kkkkgjhg-gf-ghjk-lk-kjh-fhgf-gfe-e-4 da
no-
bis.
----g--g--h--klkj-j----hghgfgh-g--ff--fffded----V/ Be-ne-di-xi-
sti... ple-
bis tu- ae
(...)
Ott, Offertoriale, p. 6-8
Bien qu’il commence en plagal du deuterus, sa reprise en revanche, – car déterminante tant dans les répons que dans les invitatoires –, doit suivre le deuterus authente. 5 (et) une communion : De fructu operum. Son verset s’achèvera comme celui du premier introït.
165
Musica disciplina
Hunc habet invitatorium, qui secunda feria canitur primusque in minoribus annumeratur : ant. Venite exultemus domino. 7 Habet et ceteros quosque, ut est : ant. Regem venturum dominum venite adoremus. 6
TM
Unde nonnulli omnium sanctorum, ut est : ant. Regem apostolorum 9 et ant. Regem martyrum dominum et ceterorum sanctorum, ad instar istius soni simul et toni canunt. 10 Quidam autem canunt eos de tono autenti triti excipientes ab eis propter novitatem temporis : ant. Regem magnum 11 et ant. Regem venturum dominum. 8
OxC
Undeque nonnulli omnium sanctorum invitatoria, ut sunt hec : Regem apostolorum, dominum, martirum, virginum, ac ceterorum sanctorum, ad instar istius soni ac toni simul canunt. i Quidam autem canunt ea de autento trito, excipientes ab eis propter novitatem temporis hec duo invitatoria : Regem venturum dominum et Regem natum dominum. k Adiciunt proinde aliqui Regem magnum dominum. l Quidam autem idcircho, quia isdem bis canitur psalmus, dimitteri arbitrantur invitatorium. h
_________________________ 6 Venite exultemus] CAO 1179 7 Regem venturum] CAO 1149 8 Regem apostolorum] CAO 1125 h Regem regum] CAO 1143-1146 | Regem virginum] CAO 1136/1137 9 Regem martyrum...] CAO 1137 10 Regem magnum] CAO 1134/1135 11 Regum venturum...] CAO 1149 i Regem natum...] CAO 1138 k Regem magnum...] CAO 1135 _________________________ 6 hunc] autentus deuterus hunc P11 hoc OxC | qui] quod OxC | feria canitur] canitur feria OxC | primusque] primoque OxC 7 quosque] quosque diversis in locis ordinatos P11 | dominum venite adoremus] dominum RP 8 ant. om. V RP | regem apostolorum om. V 9 et ant.] an. et V et RP | dominum om. RP P11 | canunt] canuntur V F RC 10 temporis] temporum ut est P11 | regem magnum] regem mart. RP 11 et-14 et cetera om. RP P11 l autem] aut cod. | isdem] hisdem cod. | dimitteri] dimitentur cod.
166
Capitulum 12
(Ce ton) possède l’invitatoire Venite exultemus que l’on chante le lundi et qui est le premier parmi les plus brefs. 7 Il en possède bien d’autres encore, comme l’antienne Regem venturum dominum venite adoremus. 8-9 Aussi certains chantent (les (...) invitatoires) du commun des saints, comme l’ant. Regem apostolorum et l’ant. Regem martyrum dominum ou d’autres saints, à la manière de cette mélodie et dans ce ton. 10-11 Certains toutefois les chantent en tritus authente, à l’exception toutefois de Regem magnum et Regem venturum dominum en raison de leur position en tête du temps (liturgique). k C’est pourquoi certains ajoutent (l’invitatoire) Regem magnum dominum. l D’autres en revanche, pour la raison que ce même psaume serait chanté deux fois, considèrent que l’(antienne d’) invitatoire doit être omise. 6
167
Musica disciplina
In responsoriis nocturnalis officii in fine eorum versuum dupla reperitur divisio. Prima quae simpliciter intrat in repetitione, ut hic : R/ Audite verbum domini gentes V/ A solis ortu, repetitur hic : Dicite salvator. 13 Secunda est quae finem versus parumper erigit, ut hic : R/ Peccavi super numerum V/ Quoniam iniquitatem meam ego agnosco, repetitur hic : Et malum coram te. 14 Praeterea quaedam exceptis his in fine versus est divisio, ut in hoc R/ Declara super nos V/ Declaratio sermonum tuorum, quod utique ab antiquis tractum est. 15 Itidem in antiphonis agit 12
Denique hic tonus in versibus nocturnalis offitii duplam recipit divisionem, prima que simpliciter in repetitione reciprocatur, ut hoc R/ Aperiat dominus V/ Exaudiat dominus repetitur hic : concedat vobis. m
Secunda est cuius versiculi finis paulisper erigitur, ut hoc R/ Peccavi super numerum V/ Quoniam iniquitatem meam ego agnosco repet. et malum coram te feci. n
Varietates versuum antiphonarum IIIIor insunt huic tono. p En prima que tremulam vinolamque quarum prima vinolam gravemque emittit vocem, ut hic : ant. Haec est emittit vocem : ant. Hec est generatio. generatio. o
_________________________ 12 Audite...] CAO 6159 m Adaperiat...] CAO 6028 13 Peccavi...] CAO 7372 14 Declara...] CAO 6401 15 Haec est generatio] CAO 2999 _________________________ 12 eorum] om. F RC 13 peccavi] peccavimus F 15 itidem] totum itidem P11 | ut hic] ut est P11 | ant. om. F 16
Secunda autem quando in ultima et
q
168
Secunda quando in ultima et penultima
Capitulum 12
Dans les répons de l’office nocturne les fins des versets, s’ordonnent selon deux catégories. La première est celle qui s’enchaîne à l’unisson à la reprise, comme ici : R/ Audite verbum domini gentes V/ A solis ortus (reprise à :) dicite salvator. 12
(...)
1-ed--g--h--------------------k--k--k--klk-kjhjkjAu- di- te... V/ A solis ortu... ab a-qui-lo- ne
--fgh-fe-df[di- ci- te]
-hg-ghk-kjkhkhgh-hg-3--g--h-4 et ma-
ri.
Et in
Einsiedeln, 611, f. 2v
La seconde est celle qui élève légèrement la fin du verset, comme ici : R/ Peccavi super numerum V/ Quoniam iniquitatem meam ego agnosco (reprise à :) Et malum coram te. [14 Outre celles-ci, il existe encore une certaine catégorie en matière de fin de verset, comme dans ce répons Declara o Il y a, dans ce ton, quatre catégories super nos V/ Declaratio sermonum tuorum de versets d’antiennes. qui vient certainement des Anciens.] La première (...) 15 Il en va [de même] dans les antiennes dont la première (différence) rend un son enjolivé et grave, comme ici : ant. Hec est generatio. 13
1-gk---k--k--k--g--hk-k-----k--k--k--h---k--jh-4 Haec est ge-ne-ra-ti- o (...) se-cu-lo-rum a-men
Einsiedeln 611, f. 237v
169
Musica disciplina
peneultima [ac peneultima] et antepene- et antepenultimam silaba finis versiculi, ultima syllaba finis versiculi pinguem pinguem reddit sonum, uti in hac ant. reddit sonum, ut in hac ant. Pulchra es et Pulcra es et decora decora. OxC
Tertia est varietas quae dispariter intromittitur quam superior, quia cum antiphone initio sine aliqua mora finem suimet versiculi nectit iuxta has : ant. Reliquit eum temptator, Querentes eum tenere, In domino laudabitur. s Quarta est quae dulce versiculi pandit finem, atque in meditullio retinet tenoris, ut haec ant. Haec est quae nescivit. r
TM
Antiphona autem quae inicium habuerit authenti deuteri et finis eius desierit de plagis triti, non finietur de plagis triti sed de autentu tetrardo, quia in semet retinent quandam conexionem autentus deuterus et autentus tetrardus in sui fine ; antiphona huius modi haec est : ant. Malos male perdet. 18 Est autem autentus deuterus discretor eorum inter altitudinem vocis et gravitatem. 17
OxC
Porro hec regula subterscripta unicuique videtur neccessaria cantori : u antiphona, que initium habuerit autenti deuteri et finis eiusdem de plagis desierit triti, non finietur de plagis triti nec de autento deutero a quo originem ducit, sed de autento tetrardo, quia in suimet fine quandam retinet conexionem autentus deuterus et plagis triti atque autentus tetrardus. w Est autem idem autentus tetrardus discretor eorum inter altitudinem vocis et gravitatem. x Antiphona autem huiusmodi est hec : Malos male perdet maior. t
_________________________ 16 Pulchra...] CAO 4418 | pinguem... sonum] Nam quomodo illa digammos pinguem sonum facit, sic etiam V littera apud Latinos iuncta verbum pingue facit. Donatus Ortigraphus, Ars grammatica (CCCM 40D, ed. J. Chittenden), De littera, l. 429, al.- cf. Digamma littera est apud Graecos duabus gammis constans, idest ex duabus litteris, una videlicet super alteram posita, quae tam pinguem sonum reddit apud Graecos, quam et u consonans apud Latinos (Remigius Autissiod., Commentum Einsidlense in Donati Artem maiorem, éd. H. Hagen, 1870, GL Supplementum) p. 223, l. 24, al. r Reliquit...] CAO 4609 | Querentes...] CAO 4428 | In domino...] CAO 3227 s Haec est...] CAO 3001 17 Malos...] CAO 3687 _________________________ 16 peneultima] penultima F RC | ac peneultima om. V F ac penultima RC RP | syllaba] syllabas V F RC RP | hac] hoc RC r suimet] suum et cod. | has] hec cod. | Querentes] volentes cod. s dulce] dulcem cod. 17 desierit] finierit F | tetrardo] tetrardi V F RC | in semet] in semet ipsis RP | et autentus om. F RC
170
Capitulum 12
La deuxième (...) La deuxième, c’est lorsque sur la dernière, l’avant-dernière et l’antépénultième syllabe la fin du versicule rend un son puissant, comme dans l’ant. Pulchra es et decora. r Il y a une troisième catégorie qui est introduite autrement que les précédentes puisqu’elle soude la fin de son versicule au début de l’antienne sans marquer de repos, comme Reliquit eum temptator, Querentes eum tenere, In domino laudabitur 16
1-g--g--h--k--k---h---k---j------k-k-k-h-k-jRe-li-quit e-um tem-pta-tor... e u o u a e Que-ren-tes e-um te-ne-re... e uo uae
(Paris, BnF, Lat. 12044, f. 74v) (Paris, BnF, Lat. 12044, f. 78v)
La quatrième déploie avec douceur la fin du versicule et la maintient sur la médiante du ton psalmodique, comme ici : Haec est quae nescivit. s
1-ef---ef--dg--g--hk-jh-----k-k-kj-hj-h-gh---Haec est que ne-sci-vit...
eu o u a e
(Paris, BnF, Lat. 12044, f. 55r)
Voici en outre, ci-dessous, une règle indispensable à tout chantre : une antienne commençant en deuterus authente (3e mode) pour s’achever en tritus plagal (6e) ne se terminera ni en tritus plagal ni en deuterus autente (3e), mode dans lequel elle commence, mais en tetrardus authente (7e) puisque le deuterus authente (3e) et le tetrardus authente (7e) possèdent une certaine parenté quant à leur terminaison. w Le deuterus authente en question tient en effet une position médiane entre les registres aigu et grave de la voix. x Voici une antienne de cette sorte : Malos male perdet. t
Une antienne commençant en deuterus authente (3e mode) pour s’achever en tritus plagal (6e), ne se terminera pas en tritus plagal mais en tetrardus authente (7e) puisque le deuterus authente (3e) et le tetrardus authente (7e) possèdent une certaine parenté quant à leur terminai-son. Voici une antienne de cette sorte : Malos male perdet. 18 Le deuterus authente tient en effet une position médiane entre les registres aigu et grave de la voix. 17
171
Musica disciplina
TM (= V F RC RP P11) OxC
TM
Capitulum XIII De plagis deuteri OxC
In plagis deuteri bifaria reperitur divi- a In plagis deuteri bifaria reperitur sio in introitis. Adest prima : ant. Resur- divisio introituum. Adest prima cuius rexi. Versiculi huius ultima syllaba flexi- versiculi finis in ultima sillaba flexibilem bilem altamque promit vocem. altamque promit vocis scansionem : ant Resurexi. 2 Secunda est : cuius finis fere in ultima b Secunda est cuius finis fere in ultima et peneultima aequisonam simplicemque ac penultima equisonam simplicemque recipit vocem. En exemplum : ant. Eduxit recipit vocem. En exemplum, quod quadominus populum suum. re in hoc loco intromittatur, deo volente, inferius demonstrabitur : Eduxit dominus populum suum. 1
TM + OxC
Eiusdem offertorium : Off. Iustus ut palma florebit, repetitur hic : Sicut cedrus. Comm. Memento verbi tui servo tuo, ultima cuius versus syllaba secundae divisioni equatur. 3 4
_________________________ 1 Resurrexi] Dom. Resurrectionis (GT p. 196) 2 Eduxit...] Sabb. p. Pasch. (GT p. 211) 3 Iustus ut palma...] AMS 14, 119, 177 (GT p. 497) 4 Memento...] Hebd. 5 Quadr. Fer. 5 (GT p. 346) _________________________ capitulum xiii] om. V RP xiii RC de-deuteri] quartus tonus totus diatessaron CC CC marg. RC 1 in introitis] in introitibus RP om. P11 2 cuius] cui F RC | populum suum] populum RP om. P11 3 eiusdem-cedrus om. RP P11 4 verbi-tuo] verbi tui OxC RP om. P11 | cuius] huius F RP P11 | secundae-equatur] secunde equatur divisioni OxC
172
Capitulum 13
13 Du plagal du deuterus 1 Dans les plagaux du deuterus, on rencontre deux catégories dans les introïts. Voici la première : ant. Resurrexi.
1-d--dfd-f-fffded--fe-fg-g------h-h--gf-gh-g-egff-4 Re-sur-re-xi
et ad-huc (...) e
u o u a e
GT p. 196
La dernière syllabe de ce versicule est émise d’une voix souple et haute. 2 La seconde est celle dont la fin reçoit généralement, sur la dernière et l’avantdernière syllabe, un son égal et simple. Exemple : Eduxit dominus populus suum.
1-f--g--d--f--f---hg-------h-h-hf-gh-g-f---4 E-du-xit Do-mi-nus (...)
e uo u a e
GT p. 214
3
(...) Voici un exemple dont nous dirons plus loin pourquoi nous l’avons introduit ici (...) b
Offertoire du même (mode) : Iustus ut palma florebit (reprise à :) Sicut cedrus.
1-efghgfffdgfe-fff-----dg-gh-hjklkhgjh-hkhghffe------------------egff-ghgh-fe-ffd-fffd-fff-Iu-
stus... *si-cut ce-
drus...
V/ Bonum est... Al- tis- si-me.
Ott, Offertoriale, p. 150
* Sicut cedrus
La dernière syllabe du verset de la communion Memento verbi tui servo tuo correspond à la seconde catégorie (des introïts). 4
1-f----gh--hg--h--hg--h--hf-----------h--hg--f--gh---g--f---4 Me-men-to ver-bi tu- i...
se-cu- lo- rum a-men
Nîmes 4, f. 51v
173
Musica disciplina
TM
OxC
e Siquidem invitatoriorum quadrimoIn invitatoriis multimodas recipit divisiones, quarum prima haec est : ant. dam recipit divisionem, quarum divisioChristus natus est nobis, num prima hoc est : Christus natus est nobis, 5
TM + OxC
6 et ant. Christus apparuit nobis, quae nullam cum ceteris habet societatem, sed sola, sicuti dignum est, suam retinet euphoniam. 7 Secunda est quae nullius eget auxilio, sed suam optinet vim, nullamque cum sodalibus habet portionem nisi sui in fine. Est autem haec ant. Adoremus dominum
_________________________ 5 Christus natus...] CAO 1055 6 Christus apparuit...] CAO 1054 7 Adoremus deum] CAO 1007, 1008 _________________________ 5 est nobis] om. P11 6 et-nobis] om. RP P11 | et ant.] itemque OxC | sicuti] ut P11 | suam] propriam OxC 7-33 om. RP P11 7 sui in] suimet OxC | haec] hae V hoc F RC
174
Capitulum 13
Dans les invitatoires, (ce ton) admet diverses catégories, dont voici la première [ton 4g] : 5
1i-defgh--g--hghk-jh--gh--hghg-fefg---defg-g--gjhghfChri- stus na- tus est no- bis
ve- ni- te
-dfgh-g--dfghhghg-fe---3 a- do- re-
mus.
1-df--h--h--h--h--h--h----h---gh--g--g------Ve- ni-te e-xul-te-mus do- mi- no (...)
-fe-fg-gh---g---g--hg-ihk-jh--gh--h-hghg-fe-fg-4 et in psal-mis iu-bi-
6
et
le- mus e-
i.
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 7v (cf. Ferreti, Esthétique, p. 227 ton III 4.g)
1--defgh--g---g---hghk-ijh-gh-hhghg-fefg--defg-g--ghghf-dfgh--g--fhhghg--fe---3-dfhj-h-hChri- stus ap- pa-
ru- it no-
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 24v
bis
ve- ni- te
a-
do-re-
mus. Ve- ni-te
Elle ne ressemble en rien aux autres, mais possède, comme il se doit, sa propre harmonie. 7 La seconde (catégorie) est parfaite en elle-même et possède son caractère propre [4d]. Elle n’a rien en commun avec ses compagnes, si ce n’est vers sa fin. C’est celle de l’invitatoire Adoremus deum (le plus long).
1-ed-ed-f--efgeed--fdfef-ed----defg-gf--fghg--hggef-efgfefed-fdefgh--e---3-h---h--gfgA-do-re-mus
de-
um *qui-
a
i-
pse
fe-
Paris, BnF, Lat. 1090, f. 92r.
175
cit
nos.
Ve- ni-te
Musica disciplina
maior. 8 In tertia etenim syllaba versus eiusdem flexibilem reddit vocem multimodamque quod nullatenus in ceteris invenies. TM
OxC
9
h
In fine autem sui aequatur antiphonae Ipsi vero non cognoverunt, namque in ultima versus syllaba, quae est , ut iubilemus ei, percussoris ad instar manum vox erigitur, rursumque declivis profertur.
Quod, ut dictum est, non alicubi in invitatoriis invenies. 11 Ceterum prima repetitur hic : quia ipse fecit nos ; secunda vero hic : quibus iuravi in ira mea. 10
Est praeterea diffinitio cuius quidem versus superiori antiphone versu Ipsi vero conectitur usque ad ultimam partem ipsius versiculi, quae ultima orationis pars cum superiori antiphonae Adoremus dominum concordiam habet. 12
13
Sunt vero hae : quibus coniungitur
Proinde tertia extitit divisio, que huic superiori in fine versiculi asistitur. i Est ergo hec ant. Ipsi vero non cognoverunt vias meas. Namque in ultima versu silaba, que est -i, ut iubilemus ei, seu iuxta quod finis adfuerit versiculi, percusoris ad instar manus vox erigitur, rursusque declivis profertur. k Quod, uti dictum est, non alicubi invitatoriis invenies preter in his duobus. Quorum primum repetitur hic : quia ipse fecit nos, secundum autem hic : quibus iuravi in ira mea. l Est preterea quarta divisio cui huius invitatorii versus equatur usque prope ultimam sillabam atque, ut supradictum est, a superiori ducit finem. m Ab hac autem quarta varietate versiculi eiusdem permaxime regitur modullatio. n Sunt vero hec, quibus coniungitur us-
_________________________ 9 Ipsi vero...] CAO 1092 12 Adoremus dominum] cf. CAO 1009-1010 _________________________ 8 eiusdem] eiusdem sive in quarta iuxta distinctionis ordinem OxC | multimodamque] multimodaque F 9 ad instar] om. F i namque] nam quod cod. k alicubi] alio ubi cod. m autem] aut cod. | quarta add. ab alia manu
176
Capitulum 13
1--h---h--hg-gf-ghg-g-efe--f---g--g---g----gh--g--gg---Ve- ni-te
ex- sul-te-mus do- mi- no...
--f--dE--eF---e---e--f--ed--f---ecd-d-e-ed-4 et in psal-mis iu-bi- le- mus e-
Ferretti, Esthétique, 4d (p. 228).
i
Et de fait, le verset de cette dernière rend, sur la troisième syllabe, un son souplement modulé que l’on ne trouve nullement chez les autres. 9 Sa terminaison, en revanche, s’apparente (à h Il y a une troisième catégorie qui, l’intonation) de l’antienne Ipsi vero non pour la fin du versicule, s’apparente cognoverunt. à la précédente. Elle concerne l’antienne Ipsi vero non cognoverunt vias 1-d-dfd-f---e-fg-ff-ded---d---de--f---g---gd----meas (...)
8
I-psi ve- ro
non co- gno-ve- runt...
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 89r.
De fait, sur la dernière syllabe du verset, à savoir -i de iubilemus ei, la voix s’élève à la manière de la main du chef de chœur, puis elle est émise selon un mouvement descendant. 10 Cela, comme il a été dit, ne se retrouve nulle part ailleurs dans les invitatoires. 11 Dans la première des deux, la reprise est à quia ipse fecit nos, dans la seconde à quibus iuravi in ira mea. 12 Il y a en outre une catégorie dont le verset s’apparente à celui de l’antienne Ipsi vero cidessus, jusqu’à la dernière partie de ce versicule. Cette dernière partie du texte épouse (la mélodie de) l’antienne Adoremus dominum citée plus haut. 13 Voici celles auxquelles ce verset [4c] est associé jusqu’à
177
Il y a en outre une quatrième catégorie à laquelle correspond le verset de cet invitatoire jusqu’à l’approche de la dernière syllabe, et (qui), comme il vient d’être dit, tire sa terminaison de la précédente (antienne). m La mélodie du verset l
Musica disciplina
usque ad ultimam partem ant. Adoremus dominum minor 14 et altera ant. Hodie si vocem domini audieritis. 15 Prior quidem repetitur hic : qui fecit nos ; posterior vero ita nolite obdurare. Versus istarum novissimarum partium tremulam adclivemque emittunt vocem.
que ad ultimam partem : Adoremus dominum minor, repetitur qui fecit nos. Est rursus aliud : Hodie si vocem domini audieritis, repetitur hic : nolite obdurare. o Versus istorum invitatoriorum in fine suarum novissimarum partium tremullam acclivemque emittunt vocem. p Versus responsoriorum quinque in suimet fine habent.
_________________________ 14 Hodie si vocem...] CAO 1085 _________________________ 15 novissimarum] novissamarum V | adclivemque] adclivamque F p fine] finem cod. | habent] habeant ? cod.
178
Capitulum 13
l’extrême fin : ce sont l’antienne Adoremus de cette (antienne) est entièrement dominum (la plus brève) régie par ce quatrième type.
1-d-fgf--df-efdc---df---f---f------fdf--f--egff-fe--3A-do- re-mus
--dh-gh-gfed-
do- mi-num * qui
fe-cit
nos.
Ve-ni-te
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 29r.
et l’antienne Hodie audieritis. 14
si
vocem
domini
1-cd--fef-f-f--ef--f---f--f--fff--fd-fe-fg-gfghgh-hg-Ho- di- e si vo-cem do-mi-ni
au-di- e- ri-
tis
* no- li-te ob- du- ra- re
cor- da ve- stra.
--ef--g-f--f---dc--d--feffgddc---ffd--f--fg---e--3-dh--gh-gfedVe- ni- te
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 82r.
La première reprend à qui fecit nos, la seconde en revanche à nolite obdurare. Les versets de ces (invitatoires, à la fin de leurs) ultimes éléments, émettent un son tremblé et descendant.
15
179
Musica disciplina
q Diffinitio prima hec est : R/ Rex noster R/ Rex noster adveniet Christus V/ Ecce agnus dei, ecce qui tollit peccata mundi, adveniet Christus V/ Ecce agnus dei repetitur Quem Iohannes. repetitur hic : quem Iohannes. 17 r Notandum sane, quia sicuti ratio speNotandum sane, quia sicuti ratio speculationis sese habet, versus nocturnalis culationis sese habet, huius responsorii, si integer canitur, nequit nocturnalis responsorii huius toni duxehabere minus quam XVI syllabas. rit consonantiam. s Ipse etiam, in eius modullatione integra adfuerit, nequit habere minus quam XVI sillabas, +sine aliqua controversia vel diaphonia+. 16
TM + OxC
Aliquando medietas modulationis et integritas sensus solet cani, sicuti hic : R/ Angelus domini vocavit Abraham V/ Et benedicentur in te omnes tribus terrae, repetitur hic : eo quod timeas dominum. 19 Et item R/ Ecce agnus dei V/ Hoc est testimonium quod perhibuit Iohannes, repetitur hic : qui post me venit. 18
_________________________ 16 Rex noster...] CAO 7547 18 Angelus domini...] CAO 6098A 19 Ecce agnus...] CAO 6575 _________________________ 16 repetitur] repetitio RC 17 nequit] nequid V s ipse] ipsa cod. 18 modulationis] mellodie OxC | Abraham] Habraam V | hic2 om. OxC | timeas] timeam RCa.c. 19 om. OxC | perhibuit] peribuit RC
180
Capitulum 13
p Les répons possèdent cinq sortes de R/ Rex noster adveniet Christus V/ Ecce agnus dei, ecce qui tollit peccata mundi terminaisons. q La première est la (reprise :) quem Iohannes. suivante : 16
1--dffecdf--egfg-efRex
no- ster... *quem Iohannes...
--h---gf-ghghgefe-g--g------gf--efgf-fe-
V/ Ec- ce
a-gnus... qui tol- lit
-efgfe--g--ghghgf--efgef-ed---g-----gh--4
pec-
ca-ta
mun- di. Quem Io.
Einsiedeln 611, f. 5v-6.
r On notera (...) que le verset de ce On notera, comme on peut répons des Matines adoptera la mélodie clairement s’en apercevoir, que le verset s Celui-ci toutefois, s’il doit être ce ton. d’un répons de matines, s’il est chanté chanté sur la mélodie tout entière, ne en entier, ne peut avoir moins de seize peut avoir moins de seize syllabes + ...+ syllabes. 18 Il arrive parfois que l’on chante la moitié de la mélodie et le texte dans son intégralité, comme ici : R/ Angelus domini vocavit Abraham V/ Et benedicentur in te omnes tribus terrae (reprise à) eoquod timeas dominum. 17
3
2
1
/
1--a--a--cd------d--d--d--d--cdffg--f--gh-g--f--fe---fg-ef--defe-ed-3-acded-d--df---4 An-ge-lus... V/ Et be-ne-di-cen-
tur in te o- mnes tri-bus ter- re. E-
o quod
Paris, BnF, Lat. 15181, f. 211v-212r.
Ou encore : R/ Ecce agnus dei V/ Hoc est testimonium quod perhibuit Iohannes (reprise :) qui post me venit.
19
3
2 1
/
1-ghkjhk-ghg-----lmnml-klkkj-k--k--kl--k---k---k----k---k--lj-kl-kl--lmnm--ml--3-ln--4 Ec-
ce... V/ Hoc
est
te-sti-mo-ni-um quod per- hi-bu-it Io- han- nes
Paris, BnF, Lat. 15181, f. 155r.
181
Qui
Musica disciplina
Nonnumquam vero plures valet habere syllabas, sicuti in responsoriis de beato Ioseph ad liquidum edocemur, sed tamen mutatur modulatio. 21 Nec si fieri potest, in nullius toni distinctione minus quam VIII debent antecedere syllabae eandem distinctionem. 22 Unde quidam hunc male distingunt, auferentes a rudibus intellectum, ita canentes : V/ Ecce agnus dei ecce, facientes in -ce distinctionem. Cum potius conservandum sit sensus quam modulatio, 23 quidam vero in sexta syllaba distingunt, scilicet in -i ut Ecce agnus dei. 20
TM
Estque musica licentia ut in ea littera, quae maiorem obtinet numerum, scilicet a-, longiorem, si necessitas cogit, effici modulationem, et pro duabus vel tribus constare syllabis, at tamen non tam fortiter initium exprimitur modulationis. 24
OxC
Est quoque musica licentia in ea littera, que maiorem obtinet numerum, videlicet a-, longiorem, si necessitas exigit, fieri consonantiam diasteme vocis, ac pro duabus tribusve constare sillabis, quod in multis experti sumus, attamen plerumque non tam forte initium exprimitur modullationis. z
TM + OxC
Unde non incongruum videtur, si de hoc eodem tono in versu gradalis responsorii demus exemplum. Nam in sollempnitate sanctorum in responsorio gradali : Grad. Exultabunt sancti, in eiusdem versu Cantate domino, post primam modulationem maiorem, quae fit in do-, subsequente modulatione altera, quae fit in can-, flexibilis est modulatio duplicata, quae inflexione tremula emittitur vox, non gravis prima sonoritas, ut inferius monstrabimus. 25
_________________________ 22 Ecce agnus dei ecce] CAO R/ Rex noster adveniet... 7547A 25 Exultabunt sancti] AMS 113, 124 (GT p. 455-456 ; 2e mode) _________________________ 20 vero-sicuti] vero in ses retinet sillabas perplures velut OxC | modulatio] ordo modullationis OxC 21 minus-distinctionem om. OxC | eandem] tandem Σ 22 rudibus] roridibus OxC | conservandum] observandus OxC 23 quidam] nostri OxC | syllaba distingunt] distingunt sillaba OxC | ut om. OxC z si] se cod. 25 sanctorum] omnium sanctorum F | quae-modulatio] quae efficitur in cantico in prima sillaba canflexibilis fit modulatio OxC | inferius] ob indinationem add. OxC
182
Capitulum 13
Mais il arrive parfois que (le verset) possède un plus grand nombre de syllabes, comme nous l’enseignent parfaitement les répons où il est question du bienheureux Joseph. Dans ce cas-là la mélodie est modifiée. 21 Et, pour autant que cela soit possible, dans une section d’un ton, quel qu’il soit, il ne doit pas y avoir moins de huit syllabes avant la césure. 22 Du coup, inspirés par des gens inexpérimentés, certains ont mal disposé la cadence médiane, chantant ainsi le verset Ecce agnus dei ecce en réalisant la cadence sur –ce, alors qu’il convient plutôt de préserver le sens du texte que la mélodie. 23 D’autres, en revanche, réalisent la cadence médiane sur la sixième syllabe, à savoir sur -i, en l’occurrence Ecce agnus de-i. 24 En vertu d’une liberté musicale on fera, s’il le faut, sur la lettre dotée d’une plus grande quantité, en l’occurrence a-, un mélisme plus long, correspondant à deux ou trois syllabes, sans toutefois que le début du mélisme ne soit exprimé avec autant de force. 25 Aussi ne semble-t-il pas inopportun de donner à titre d’exemple, pour ce même ton, un verset de répons de graduel. En effet, dans le répons de graduel Exultabunt sancti du commun des saints, dans son verset Cantate domino, après le premier mélisme, le plus long, que l’on fait sur do-, (il y en a un autre. Dans) cet autre mélisme qui suit, il y a, sur can-, un souple mélisme redoublé. La (seconde) note, – mais non la première, la note grave –, est émise avec une inflexion tremblée, comme nous le montrerons plus loin. 20
1-h---k-lm--mlkj-khg-jg-h-k-k-lmlm-kmnlj-khg-hjhg-h-lmnm-nml-ml---lCan-ta-te Do-
mi- no
-lMnml-Mnml-l---lM---mk-mlk-kh-k-khk-k-k-kh-klmlk-mlk-lh--h--3
can-
ti- cum no-
vum (...)
GT, p. 456.
183
Musica disciplina
Age, ergo, optime lector, ac ne tuemet sanciare videantur aures ob inertiam sermonum, fibris ex intimis, rogito, uti. Si placet placeat. ad Sin autem displicet legere ignaris huiusce normule legendum exime. ae Hec quam supramemoravimus regulla fit in una parte, et in duabus. af Fit in una parte orationis, veluti in hoc versu gradalis responsorii V/ A summo cello egressio eius, primam post distinctionem, que desinit in -lo, incoante altera, que est egressio, post primam sillabam, que est e- secunde distinctionis, in secunda sillaba, videlicet que est -gres- : ac
Fit enim hoc in una parte, fit et in duabus. 26 Fit in una parte orationis [in secunda syllaba post primam distinctionem,] veluti in hoc versu gradalis responsorii : V/ A summo caelo egressio eius, 27 primam post distinctionem, quae desinit in -lo, incoante altera quae est egressio, post primam syllabam, quae est e- secundae distinctionis in secunda syllaba videlicet, quae est -gres28 ideo quia una syllaba, videlicet e-, ag idcirco quia una aliqua silaba, antecedit hanc ubi prolixa efficitur videlicet e-, antecedit hanc ubi prolixa efmodulatio, durius ipsius modulatio inco- ficitur modullatio, durius ipsa incoatur at et ita ut superior perseverat. et ita in superiori finitur. TM + OxC
In duabus partibus orationis fit, sicut in hoc responsorio Grad. Tollite portas principes, in eiusdem versu : Quis ascendet in montem domini, post primam distinctionem cuius finis est -ni, incoante altera distinctione, in secunda syllaba simul et parte orationis, quae est quis, ideo quia antecedit quaepiam syllaba hanc ubi efficitur modulatio, sic haec sicut superior canitur. 29
_________________________ 26 A summo caelo...] Gr. In sole posuit... Sabb. Q T Adv. (GT p. 30 ; 2e mode) 29 Tollite portas...] AMS 5, 33 (GT p. 25 ; 2e mode) _________________________ ac sanciare] santiare cod. | videantur] videatur cod. ad normule] nonnule post. corr. 26 fit in] et in RCa.c. af celo] cello cod. | primam] prima cod. | incoante] in quo ante cod. | distinctionis] distinctioni cod. 27 distinctionis] distinctioni S | in secunda-videlicet] om. V F RC | gres] egres RC 28 durius-modulatio] add. marg. V | modulatio] de modulacio Fa.c. 29 responsorio] responsorii versu OxC | principes] principes nostras RC | in eiusdem versu om. OxC | distinctionem] distionem V dictionem F RC | cuius finis est] que desinit in OxC
184
Capitulum 13
Vas donc, vaillant lecteur, et pour éviter que, face à l’impuissance des mots, tes propres oreilles ne décident, je te prie de faire appel à ta profonde sensibilité. Si cela te convient, tant mieux. ad Mais s’il te déplaît d’enseigner aux ignorants ce qu’il faut entendre par cette règle, n’en dis rien. ae Cette règle à laquelle nous avons fait allusion plus haut est la suivante : (ce Car on le fait sur un seul élément du texte, que l’)on fait sur un élément, (on le mais aussi sur deux. fait) aussi sur deux. 26 On le fait sur un élément du texte, comme dans ce verset de répons de graduel A summo caelo egressio eius : 27 après la première phrase qui s’achève sur -lo, au début de l’autre (egressio...), après la première syllabe (e-) de la seconde phrase, sur la seconde syllabe (-gres-) 28 Et puisqu’une syllabe (-e) précède celle qui porte le mélisme prolixe, le mélisme (sur gres-) commence plus abruptement et se poursuit comme le précédent. ac
1-h--k----lm--mlkj-khg-jg-h-k-k-lmlm-kmnlj-khg--hjhgh-lMnm-nmlm-ml--3--l--nlMnml--l--lm-----V/ A sum- mo cae-
lo
e- gres-
si- o
(...)
GT, p. 30 (In sole posuit).
On le fait sur deux éléments du texte comme dans ce répons du graduel Tollite portas principes en son verset Quis ascendet in montem domini. Après la première phrase qui s’achève sur –ni, l’autre commence sur la seconde syllabe – à la fois élément du discours –, à savoir quis. ? Aussi, puisqu’une syllabe précède celle sur laquelle on fait le mélisme, celle-ci se chante comme la précédente. ? 29
1---h---k--kl---l---l---l----l---lk-lmnmk--kl-mlm-mnmk-mk-ml-nml-nml-3--l---nlMnml---l---l---V/ Quis a-scen- det in mon-tem Do-
mi-
ni
aut quis
GT, p. 25-26 (Tollite portas)
185
sta- bit (...)
Musica disciplina
Notandum praeterea quia istius modulatio versus ante primam distinctionem totam, quae finit in domini, memini me non alicubi repperisse in prolixitate totius antiphonarii, nisi hic et in versu paschalis festivitatis responsorii Grad. Haec dies in eiusdem versu Confitemini domino. 31 Est altera divisio in fine versuum nocturnalium responsoriorum quae ita finem versus peragit, ut modulatio inest responsorii ante ipsius repetitionem veluti hic : R/ Isti sunt triumphatores V/ Isti sunt qui venerunt ex magna tribulatione et laverunt stolas suas in sanguine agni. 32 Etenim ipsa modulatio quae est in eterna, in ultima ipsius partis syllaba, -na, ante repetitionem responsorii modo ipsa in fine versus canitur agni in secunda syllaba -ni. 30
TM
OxC
ai Huic simile : R/ Deus qui sedes V/ Tibi Huic simile : R/ Vidi coniunctos viros V/ Vidi angelum dei. enim. 33
OxC
Hoc autem agitur in versibus istius toni, nisi in responsoriis ante agatur in quibusdam vero necessitatis causa solet erigi vel deponi, sicut in primo vales invenire tono. al Est vero tertia divisio quam memini me non alicubi repperisse in prolixitate tocius antiphonarii nisi in huiusce responsorii versu : R/ Hierusalem cito veniet V/ Israel si me audieris. ak
_________________________ 30 Haec dies...] AMS 80, 5 (GT p. 196-197 ; 2e mode) ai Deus qui...] CAO 6433 al Hierusalem...] CAO 7031 31 Isti sunt...] CAO 7025 33 Vidi coniunctos...] CAO 7873 _________________________ 30 om. OxC | domini] domino Σ 31 est-quae] secunda versuum responsoriorum est diffinitio quae OxC | altera] atera RC | finem] om. Va.c | ex magna-agni om. OxC 32 om. OxC
186
Capitulum 13
On notera en outre que la mélodie de la première phrase de ce verset, (celle) qui finit sur domini, je ne me souviens pas de l’avoir trouvée ailleurs dans le répertoire de l’antiphonaire, si ce n’est ici et dans le verset Confitemini domino du répons de graduel de la fête de Pâques Haec dies : 30
1----------------h---k--kL-l--l---lk-lmnmk-kl-mlm--mnmk-mk-ml-nml-nmlHaec dies... V/Con-fi- te-mi-ni Do-
mi-
no
GT, p. 197.
Il y a quant aux versets des répons de Matines une autre manière de les terminer, à savoir sur le modèle du mélisme qu’il y a dans le répons juste avant la reprise, comme ici : R/ Isti sunt triumphatores V/ Isti sunt qui venerunt ex magna tribulatione et laverunt stolas suas in sanguine agni. 32 La formule qu’il y a sur la dernière syllabe du mot eterna, juste avant la reprise du répons (à modo), est chantée à la fin du verset sur la seconde syllabe -ni de agni. 31
1-f--f--fff--fd--fe--fg--gfghgh--hg------h---gf-g-fd-efgf-dffdf-I- sti sunt tri- um-pha-to-
V/
res (...) pre-mi- a e- ter- na
-h-gh--gfghghgfeffe--dg-----f--egfe--g---hhgf-efgef-dffdf-3-cd--fffgfeI-sti sunt
qui (...) in san- gui- ne
a-
gni
mo- do
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 227r.
Il en va de même dans le R/ Vidi coniunctos viros V/ Vidi angelum dei. 33
ai
(...) R/ Deus qui sedes V/ Tibi enim.
1-f--fg-ffdfd-------gf--f--efgff-dffedff---c--df---Vi-di
(...)
ad me di-
cens
*
i- sti (...)
-h--gfghghgfefe------ghghgf--efgff-fdff--3-c-df--f---
V/ Vi-di
(...) di-
cen- tem
I-sti sunt
Graz, UB, Cod. 29, f. 311v.
C’est ainsi donc que l’on procède dans les versets de ce ton, à moins qu’à la reprise du répons, on ait en revanche l’habitude, par nécessité, de monter ou de descendre, comme tu peux le rencontrer dans le premier ton. al Il y a en revanche une troisième catégorie que je ne me souviens pas d’avoir trouvée ailleurs dans tout l’antiphonaire sinon dans le verset de ce répons : R/ Hierusalem cito veniet V Israel si me audieris. ak
187
Musica disciplina
Quarta est divisio, que in minoribus tantumdem agitur responsoriis, et hoc in adventum domini : R/ Super te Hierusalem orietur dominus V/ Et gloria eius in te videbitur. an Adest quinta que in hoc versu versatur responsorii : R/ Spes mea domine a iuventute mea V/ In te confirmatus sum. am
TM
OxC
ao Interea sciendum est quia pentacote Inter haec sciendum est quia quadriformes insunt huic tono antiphonae, insunt huic tono antiphone, quarum priquarum prima haec est : ant. Maria et flu- ma est haec : ant. Maria et flumina, item 34
188
Capitulum 13
La quatrième catégorie ne concerne que les répons brefs, comme celui-ci, pris dans le temps de l’Avent : R/ Super te Hierusalem orietur dominus V/ Et gloria eius in te videbitur am
1--f---f---f--ed--e--f--g---e--f-dc--d---e--e---e---3----c--df--f--f--f--f--f--f--ed--e--f--g--3---------3 Su-per te Ihe-ru-sa-lem o- ri-e- tur do-mi-nus. V/ Et glo- ri- a e-ius in te vi- de-bi-tur *O-ri-e
Graz, UB, Cod. 29, f. 6r.
La cinquième est illustrée par le verset In te confirmatus sum du répons Spes mea domine a iuventute mea
an
1-d--de-hkh--h--hG--gh--g---g--gh-gf-g--h--gF--f---fh--h---ghhg-g-degh-g--ghjkh-h--hg--hkgh-fef-3V/ In te con-fir-ma-tus sum ex u- te- ro de ven-tre ma-tris me- e tu
-de-g----
A iu(ventute)
1--dehkh-h--h--gh--g--g--gh-g-g-h--g--f--fh--h--gh---g--3 Glo-
ri- a pa- tri et fi- li-o et spi-ri- tu- i san- cto
Einsiedeln, Cod. 611, f. 49v
Il faut savoir en outre qu’il y a, dans ce ton, quatre types d’antiennes dont le premier est l’antienne Maria et flumina. 34
1--f---d-e--f-g---e--efg-----h-g--h-jh-gfe-e-3 Ma- ri-a et flu-mi-na (...) e u o u a
e
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 27r
-h--hg-h-jh-g-e-e u o u a e
PS.-GUIDO form. ton.
189
es me- us pro-tec- tor.
Musica disciplina
mina, 35 item ant. Mane surgens Iacob, cuius antiphonae versiculi finis iosum perparum deprimitur, ut aequari principio possit antiphonae. Secunda vero est haec ant. Nox praecessit, 37 item ant. Iusti autem. Finis autem huius versiculi in altum sustollitur. 36
Est autem preter hanc quaepiam divisio, quam nonnulli similem esse asseverant. 39 Quidam vero ultimam versus syllabam vinolam oppido flexibilemque autumant fieri vocem. Haec vero antiphona est : ant. Innuebant patri eius. 38
Mane surgens Iacob, itemque ant. Tria sunt munera. ap Quarum versiculi antiphonarum iosum in sui fine perparum deprimuntur, ut equari possint principio antiphone. aq Secunda est hec : ant. Rubrum mare quem viderat, item ant. Nox praecessit, rursumque ant. Iusti autem. ar Fines autem harum versuum in altum sustolluntur, accutoque gaudent accentu. as Tertia est que f inem versus oppido flexibillem reddit : ant. Innuebant patri eius,
OxC
itemque ant. Germinavit radix Iesse, at quamquam inordinate alterius toni aiunt versiculum eiusdem retinere sonoritatis reciprocationem, cum potissimum sit iuxta initium antiphone versuum modullationem concinere. au Et re vera quid prosunt varietatum differentie nisi secundum hoc quod est varietas ? Verbi
_________________________ 35 Mane surgens Iacob] CAO 3691 ao Tria sunt munera] CAO 5181 36 Nox praecessit] CAO 3967 aq Nox] nos cod. 37 Iusti autem] CAO 3534 39 Innuebant...] CAO 3353 as Germinavit...] CAO 2941 _________________________ 35 item] om. F RC | cuius] huius P11 36 est haec] haec V a.c. F haec est RP P11 | ant. nox praecessit om. RP P11 37 item] om. RP P11 38 quaepiam] et alia RP at inordinate dub.
190
Capitulum 13
ou encore : Mane surgens Iacob, dont la fin du versicule est légèrement tournée vers le bas afin qu’elle puisse s’accorder au début de l’antienne. 35
1-fe--fg--edd--de---d--d------h-g-h-jh-gfe-e-3 Ma- ne sur- gens Ia-cob (...) e u o u a
e
Cambrai 38, f. 190r. aq Le second est celui de l’antienne Le second est celui de l’antienne Nox praecessit 37 ou encore de l’antienne Iusti Rubrum mare quem viderat, de l’antienne autem. Ici, au contraire, la fin du versicu- Nox praecessit et encore de l’antienne le est infléchie vers le haut. Iusti autem. ar Les fins de ces versets sont infléchies vers le haut et bénéficient d’un 1-h-hg-h-jh-gf-deaccent aigu. 36
eu ou a
e
PS.-GUIDO form. ton. 4, 20 (type “Nox praecessit”). as La troisième est celle qui forme sa Outre celle-ci, il existe une (troisième) catégorie dont certains terminaison avec beaucoup de souplesavaient affirmé qu’elle était semblable (à se : ant. Innuebant patri eius, la précédente). 39 D’autres, en revanche, affirment que la dernière syllabe du verset doit être chantée d’une voix enjolivée et souple. Il s’agit de l’antienne Innuebant patri eius. 38
1-d--ef--g---e------h-hg-h-jh-gf-efgIn-nu- e- bant... e u o u a e
Cambrai 38, f. 281v ; PS.-GUIDO form. ton. (type “Rubum quem”) ;
tout comme de l’antienne Germinavit radix Iesse. at Ils affirment que le versicule, bien qu’il soit incorrectement d’un autre ton, possède une terminaison de même caractère tonal, puisqu’il est essentiel d’accorder la mélodie des versets au début de l’antienne. au D’ailleurs, en vérité, à quoi servent les diverses sortes de différences sinon, conformément à ce qu’est une différence, ?
191
Musica disciplina
gratia autenti proti in introitibus tertia ant. Suscepimus deus aw ita etiam et eae, que ipsius in suo initio gerunt modulationis vigorem, intromittantur sicut haec ant. Gaudeamus omnes. ax Verumtamen neque toni autoritas neque musice consonantie discipline quicquam proderunt nisi inspectentur atque per suprascripta testimonia consimiles reciprocentur antiphonarum varietates. ay Enimvero quarta est divisio, que tantummodo in minoribus agitur antiphonis atque eo modo ultimam suimet versus erigit sillabam, quatinus initio antiphone queat congruenter aptari. Habes exemplum : ant. Laudabo deum meum. TM
Praeter has est quarta divisio in versibus earum, quae in duabus tantum fit antiphonis, et non in pluribus, scilicet ant. Habitabit in tabernaculo tuo 41 et ant. Sanctis qui in terra sunt eius, 42 quanquam antiqui etiam in pluribus hanc versus voluerint sequi modulationem, ut in hac antiphona Omnes gentes quascumque fecisti, 43 sed et in alteram ant. Omnis terra adoret te. 44 Et tamen multi moderni non amplius quam in his duabus praefatis peragunt. 40
OxC
az Preterea quinta est divisio, que in duarum versibus antiphonarum tantum fit, et non in pluribus, scilicet ant. Habitavit itemque ant. Sanctis qui in terra sunt eius, ba quamquam antiqui etiam in pluribus hanc versus voluerint sequi modullationis armoniam, ut in hac ant. Omnes gentes quacumque fecisti.
Tamen moderni amplius in his antiphonis, que perfectam possident toni bb
_________________________ 40 Habitavit...] CAO 2987 41 Sanctis qui...] CAO 4751 || Omnes gentes...] CAO 4125 42 Omnis terra...] CAO 4155 _________________________ aw eae] ea cod. | eae quae ipsius] ea ipsius ed. CSM | suo] sui cod. ax inspectentur] insectentur cod. | consimiles] cumsimiles cod. | antiphonarum} antiphoarum cod. 40 duabus] pluribus P11 | et-pluribus] om. RP P11 41 et] om. RP P11 | eius] om. RP 42 ant.-43 alteram] add. marg. V 42 antiqui] nonnulil antiqui P11 | pluribus] puribus RP a.c. | antiphona] antiphona notatur P11 ba ut in] uti cod. 43 alteram] altera RP | adoret te] om. RP 44 moderni] moderni hanc figuram P11 | peragunt] agunt RP P11
192
Capitulum 13
Par exemple, parmi les introïts du prothus authente, la troisième antienne Suscepimus deus aw et celles aussi qui possèdent dans leur intonation le caractère tonal de leur propre mélodie, commencent comme l’antienne Gaudeamus omnes. ax Cependant ni le critère tonal, ni les consonances de la science de la musique n’y pourront rien si les différences psalmodiques d’antiennes parfaitement semblables ne sont pas attentivement examinées et terminées selon les témoins présentés plus haut. ay Il est vrai qu’il y a une quatrième catégorie qui ne concerne que des antiennes plus courtes et où la dernière syllabe du verset s’élève pour pouvoir être harmonieusement adaptée au début de l’antienne. En voici un exemple : Laudabo deum meum. az Il y a enfin une cinquième catégorie 40 Il y a enfin une quatrième catégorie en matière de versets d’antiennes : (...)
1-h-hg-h-jh-g-ee u o u a e
PS.-GUIDO form. ton. (type « Maria et flumina », cf. ci-dessus XIII.34).
Elle n’est utilisée que pour deux antiennes et pas davantage, à savoir l’antienne Habitabit in tabernaculo tuo 42 bien que les Anciens aient voulu adopter cette mélodie de verset pour un grand nombre d’antiennes, comme pour l’antienne Omnes gentes quascumque fecisti 43 ou encore pour cette autre : Omnis terra adoret bb Nos contemporains ont cependant te. 44 Cependant nombre de nos contempodécidé qu’il fallait s’en servir plutôt rains ne s’en servent que pour les deux pour les antiennes qui possèdent la (antiennes) citées plus haut. pleine harmonie du ton, que pour celles qui ont été citées plus haut. bc Or parmi les antiennes imparfaites et les plus courtes, certains ne retiennent que cette seule antienne : Iubilate deo, bien qu’à la fin de son verset elle déroge légèrement à cette règle.
193
Musica disciplina
Versus autem harum antiphonarum totus in imo deprimitur gravisque efficitur vocis accentus, et simul totus gravi canitur voce.
sonoritatem, quam in supramemoratis agendum de-creverint. bc Ex imperfectis autem ac minimis, licet paulisper ab hac normulla in fine suimet versiculi discrepet, nonnulli hanc elligunt solam ant. Iubilate deo. bd Versus denique harum duarum antiphonarum sive trium totus in imo deprimitur gravisque efficitur vocis concentus, ac simul totus gravi canitur voce.
bc Iubilate deo] CAO 3508 _________________________ bd imo] uno cod. | concentus] cumcentus cod.
194
Capitulum 13
En revanche le verset tout entier de ces Le verset tout entier de ces deux ou antiennes est abaissé et l’accent de la voix trois antiennes est abaissé et le timbre devient pesant, et il est à la fois chanté, de la voix devient pesant, et il est à la d’un bout à l’autre, d’une voix grave. fois chanté, d’un bout à l’autre, d’une voix grave.
195
Musica disciplina
TM (= V F RC RP P11) OxC
TM + OxC
Capitulum XIIII De autentu trito
Autentus tritus huius modi habet introitum : ant. Ecce deus adiuvat me, cuius versiculi finis in meditullio tenoris ultimam sustinet syllabam, neque enim sursum sublimatur neque deorsum deprimitur, sed initio contentus est introiti. 1
TM
Sunt nempe quidam qui hunc dicunt duas habere definitiones, quarum prior sit haec ant. Circumdederunt me gemitus mortis. 2
TM + OxC
OxC
Sunt nempe quidam qui hunc duas amplectere assueverant introituum varietates, quarum prior sit hec superius literis commendata, posterior autem hec : Circumdederunt me. b
Quidam vero abnegant non amplius habere quam unam, quae est Circumdederunt me, dicentes quoniam hoc quod in fine versiculi additur non necessitatis causa fieri, sed tantummodo euphoniae. 4 E regione autem, repugnantes aiunt, non fore melodiam causa euphoniae sed necessitatis. 5 Ergo, inquiunt, si euphoniae causa fuerit, necesse est quod in omnibus introitis istius toni agatur. Sed tamen nequit hoc esse, veluti hic : ant. Ecce deus adiuvat me, ubi non euphoniam sed diaphoniam reddit. 3
________________________ 1 Ecce deus...] Dom. 9 Pent. (GT p. 307) 2 Circumdederunt...] Dom. Sept. (GT p. 117) _________________________ capitulum xiiii] xiiii marg.V RC om. RP V tonus totus diapente CC CC CC marg. RC de-trito] om. RC 1 introitum] figuras P11 introitus alternationem OxC | adiuvat me] aduatiat me RC om. P11 | cuius] huius P11 | ultimam] om. RP | sustinet] substinet OxC | deprimitur] premitur RP | introiti] introitus OxC 2 nempe] namque F RC | definitiones] diffinitiones V a.c. F RC RP P11 | sit haec] haec sit F RC | circumdederunt] circumderunt RC | me-mortis] me RP om. P11 b quarum] quorum cod. 3 abnegant] adnegant V | habere] om. P11 | est] esset OxC | me] gemitus mortis add. OxC | quod om. OxC | fine-additur] fine ipsius agitur versiculi OxC | necessitatis] necessitas Va.c.P11 4 autem-ergo om. OxC | non] ne P11 | causa] causam RP P11 5 fuerit] fuerint RP | quod] quo V F OxC RC RP | introitis] introitibus P11 | nequit] nequid RP P11 | ant.] om. RP | euphoniam] euphonia F | diaphoniam] diaphonia F
196
Capitulum 14
14
Du tritus authente Le tritus authente possède un introït de cette sorte : Ecce deus adiuvat me dont la fin du versicule maintient la dernière syllabe sur la médiante du ton. Elle ne monte ni ne descend, mais tend vers le début de l’introït. 1
1--k--h-hk-khf-f-ihj--gf-fgf--f-----------k-k--l-j-k-h--3 Ec-ce De-
us ad- iu-vat me...
GT, p. 307.
e u oua e
Certains toutefois affirment que ce ton possède deux différences dont la principale est celle dont il vient d’être question, et la seconde est l’ant. Circumdederunt me gemitus mortis. 2
1-fH---h---h--h---hg-gh--g----Cir-cum-de-de-runt
GT, p. 117-118.
Certains avaient l’habitude (de considérer) que ce ton comprenait deux types d’introïts. Le premier était associé au texte précédent, le second à Circumdederunt me. b
me...
--k--k--l--j--k--hg-hgfg-3 e u o u a e
D’autres cependant refusent qu’il y en ait plus d’une seule, en l’occurrence Circumdederunt me, car, disent-ils, ce que l’on ajoute à la fin du versicule ne répond à aucune nécessité, mais n’est qu’affaire d’euphonie. 4 Ceux en revanche qui refusent (cela) affirment que le mélisme (final) n’est pas une affaire d’euphonie mais de nécessité. 5 Par conséquent, disent-ils, puisque c’est pour une raison d’euphonie, il est nécessaire qu’il en aille de même pour tous les introïts de ce ton. Or il ne peut en être ainsi, car dans le cas de l’ant. Ecce deus adiuvat me il en résulte non une euphonie mais une dysharmonie. 3
197
Musica disciplina
Et idcirco malunt duas habere divisiones, quamquam secundae divisioni si addatur, pinguiorem reddit introiti reciprocationem, et si non addatur, nihil deest. 6
OxC
Fatiscat ergo iam nunc improba contentio simplici contenta numero, ac numerum congaudeat habere binarium. f
TM + OxC
Hanc habet : Off. Inmittit angelum dominus, repetitur hic Quoniam suavis est dominus. 8 Habet Comm. Quis dabit ex Sion. Versiculi huius ultima syllaba prioris huius introiti tono aequatur. 7
TM
Antiphonam invitatorii huius modi habet : ant. In manu tua domine maiorem, et ceteras omnes infra ebdomadam, excepta antiphona secundae feriae, Venite. 10 Huius autem versus nullam cum ceteris habet concordiam, sed suae contentus est modulationi. Repetitur hic : Omnes 9
OxC
Antiphonas invitatorium huiusmodi habet : In manu tua domine maiorem et ceteras omnes infra ebdomadam, excepta ea que ea que secunda canitur feria scilicet Venite minor. k Superi autem invitatorii versus nullam cum ceteris habet concordiam, set sue sufficiens est i
_________________________ 7 Immittit angelus...] AMS 44, 186 (GT p. 327) 8 Quis dabit...] Hebd. 3 Quadr. Fer. 2 (GT p. 101) 9 In manu...] CAO 1087 || Venite] CAO 1179 10 omnes fines terrae] cf. CAO 1087 _________________________ 6 et-8 habet] om. RP 6 et1] atque OxC | duas habere] habere duas F | quamquam-divisioni] quia si secunda diuisio RP | si] om. RC RP | reddit] om. RC | introiti] introitus OxC f ergo] ergon cod. 7 hanc] hoc OxC 8 habet] haec est OxC | ex Sion] exion V om. P11 | introiti-aequatur] introitus coequatur tono OxC 9 antiphonam] om. RP P11 | invitatorii] invitatorium P11 | ant.] om. RP | excepta-feriae] excepto antiphona (antiphonam F) secunda feria V F RC RP | venite] a. venite exultemus domino RP i invitatorium] invitotariorum cod. | ea que] id quod cod. 10 contentus] contemptus V | modulationi] modulatione P11 | hic] sic P11
198
Capitulum 14
Ils préfèrent donc disposer de deux catégories, bien qu’en ajoutant (ce mélisme) à la seconde catégorie, elle allonge la terminaison (du verset) de l’introït mais si on ne l’ajoute pas, il ne manque rien. f Alors même que l’on s’épuise à un 6
7
pitoyable effort appliqué à un objet singulier, voilà qu’on se félicite d’en avoir deux.
Voilà un offertoire Inmittit angelum dominus (reprise à :) quoniam suavis est dominus.
1--gH--h--fhg-g-------f--g--gkkk-klk-lj-khg-gf-----f--ghg-h-hg-hk-kjh-jkjh-ghjhgh-hgIm-mi- tet (...) V/ Be-ne-di- cam
--gh--gf-g---h--h-kkk-g--hg-hjk-lk-kjQuo-ni-am su-a-
(...) in o-
re
me-
o.
vis est
Ott, Offertoriale, p. 102-103. 8 Voici une antienne de communion : Quis dabit ex Sion. La dernière syllabe de son versicule est identique à celle du ton du premier introït.
1-hk---k--kkk--h--k--k------k--k--l--j-k--h--3 Quis da-bit
ex Sy-on...
e u o u a e
Nîmes, Ms. 4, f. 38v-39r.
Ce ton possède une antienne d’invitatoire de ce type : In manu tua domine (la plus longue) et toutes les autres de l’office férial, à l’exception de l’antienne de la seconde férie, Venite 10 dont le verset ne possède aucune parenté avec les autres, mais possède une structure mélodique propre. 9
... Venite, la plus brève...
199
Musica disciplina
fines terrae. 11 Cetera vero cursim canun- modullationi. Repetitur omnes fines terre. l Cetera vero, quia cursim canuntur, tur certisque in locis repetuntur. certis repetuntur in locis. m R/ Obsecro domine V/ A solis ortu. R/ Obsecro domine V/ A solis ortu, Itemque aliud R/ Usque ad vesperum quam repetitur hic Sicut locutus es. magnificata sunt opera tua domine Omnia in sapientia fecisti repleta est terra. TM + OxC
Ecce antiphona : Vestri capilli capitis, versiculi huius ultima orationis pars cursim profertur. 12
_________________________ 11 Obsecro...] CAO 7305 m Usque ad...] @ Cantus 602387 12 Vestri capilli...] CAO 5372 _________________________ 11 R/-es] om. RP | locutus] locis F 12 ecce om. OxC | vestri-capitis] ecce maria genuit RP | capitis] omnes add. OxC | versiculi huius] ipsius versiculi OxC | orationis pars] pars orationis OxC | profetur] profectur F
200
Capitulum 14
On reprend ici à omnes fines terrae.
1-h--f--hk-kl-i-klkjhh------fg-hgh-hkj-klk-hhg-ghIn ma-nu tu- a
(...) o-
-hgfe-gh--gf--3---kk--k--klkjh--
ter-
mnes
fi- nes
rae V/ Ve-ni- te
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 29r (Venite : cf. Ferreti, p. 229 ton X 5.g). 11 Les autres en revanche sont chantées rapidement et les reprises se font à des endroits bien précis.
(...) de même cet autre répons Usque ad R/ Obsecro domine V/ A solis ortu vesperum (...) (CAO 602387) (reprise à :) Sicut locutus es.
1-h---f--hk-----k--k--klk----kl-jk-kj-klkl-kjOb- se-cro...V/ A so-lis ... et oc-ca-
su
--k--k--k--kjkj-kh-kl-i-kj-klkjhj-jh--3--h--f-ab a-qui-lo- ne et
ma-
ri.
Si-cut
Einsiedeln, Cod. 611, f. 2v
Voici une antienne : Vestri capilli capitis. La dernière partie du texte de ce versicule est énoncée rapidement. 12
1-h---f---h--k-ij---h-jk--k------k-k-l-j-k-h--3 Ve-stri ca-pil- li ca-pi- tis (...) e u o u a e
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 235r
201
Musica disciplina
TM (= V F RC RP P11) OxC
TM
Capitulum XV De plagis triti
OxC (f. 47r)
a Plagis triti nullam omnino introituum Plagis tritus, ut reor, nullam in introitis habet differentiam. Est autem ipsius recipit differentiam. Est autem ipsius toni introitus : ant. Omnes gentes plaudite toni introitus hic : Omnes gentes. Finis manibus. Finis ipsius versiculi gravem ipsius versiculi gravem promit vocem. promit vocem. 1
OxC
De hoc eodem tono est introitus subterscriptus in natale sancti Clementis papae. Est autem hic : ant. Dicit dominus sermones mei quos dedi. c Enimvero quidam ignari peritie artis musice mutaverunt initium ipsius introitus secundum initium communionis Dicit dominus implete ydrias aqua, cum utique in secunda sillaba debuerint facere modullationem more manum verberantis, suum plus sequentes libitum quam musice auctoritatis normam, nescientes quia superatur maior numerus a minore multipliciter ab initio introitus usque ad eum locum ubi dicitur de ore tuo. d Si tamen adsit cui comparetur, ab eo vero loco ubi scriptum est adest enim nomen tuum usque ad finem, quia maior numerus in se totum continet minorem, recta canendi species ibidem inest. e Tale quidem in multis antiphonarii invenies locis, unde ille introitus : Deus in adiutorium meum intende. f Verumtamen perfectum initium debet considerari et non finis neque medietas. g Etenim licet queat cantilenarum modulatio multimodas facere inflexiones ut pareat ipsa modullatio quasi unius esse toni, tamen regullarum vires diiudicant armonie b
________________________ 1 Omnes gentes...] AMS 26, 101, 179 (GT p. 297) b Dicit dominus...] GT, p. 398-399 c Dicit dominus...] GT, p. 263-264 e Deus in adiutorium...] GT, p. 315 ________________________ V F RC RP P11 capitulum xv] xv marg. V om. RP de-triti om. RC VItus tonus totus diapente et una diapason consonantia quod est ter VIII id est XXIIII CC. CC add. marg. RC 1 introitus] introitus ut est P11 | plaudite manibus om. RP | vocem] vocem. Est et alia divisio que in sublime extollitur, ut possit coequari sicuti est hoc ant. Os iusti RP P11 a introituum] introetum cod. b peritie] perite ante corr. | verberantis] vibrantis cod. e quidem] quid cod. | ille] illud cod. g cantilenarum] cantilenearum cod.
202
Capitulum 15
15 Du plagal du tritus 1 Le tritus plagal, pour autant que je saches, ne possède aucune variante aux introïts. Voici un introït de ce ton : Omnes gentes plaudite manibus. Son versicule s’achève sur un intervalle descendant.
1--fffdc-df-f-hgh---f---hgh-g-fgfd-----f--g--fD--f--g--f-4 O-
mnes gen- tes...
e u o
u a e
GT, p. 297.
L’antienne d’introït affectée au jour de la nativité au ciel du saint pape Clément est de ce même ton. La voici : Dicit dominus sermones mei quos dedi. c Et pourtant quelques ignorants en matière de musique ont modifié le début de cet introït sur le modèle du début de la communion Dicit dominus implete ydrias aqua, alors qu’ils auraient surtout dû faire sur la seconde syllabe un mélisme à la manière de la main du chef de chœur, cédant, ce faisant, davantage à leur envie qu’à la règle de l’autorité musicale, ignorant que, du début de l’introït jusqu’à l’endroit où l’on dit de ore tuo, ? le nombre le plus grand est surpassé de plusieurs manières par le plus petit ?. d Toutefois s’il est attentif (au membre de phrase) auquel il est associé à partir d’adest enim nomen tuum jusqu’à la fin, puisque le plus grand nombre contient en soi le plus petit tout entier, c’est là que se trouve la juste manière de chanter. e De telles choses se rencontrent en de nombreux endroits de l’antiphonaire, comme dans l’introït Deus in adiutorium meum intende. f C’est bien l’intonation qui doit être considérée comme parfaite, et non la fin ou le milieu, g Et bien qu’il soit admis que la mélodie des chants puisse faire de multiples détours, c’est toutefois, afin que la mélodie en question apparaisse être d’un seul et même ton, b
203
Musica disciplina
suavitatem. h Verbi causa, si quispiam versificationis voluerit similitudinem facere, ignarus discipline metrice, tamen sciens heroicum metrum VI recipere pedes, cumfuscatur ipsius carmen nisi a priscis poetis sumpserit originem. i Verbi gratia, si quis per hoc voluerit scandere ad versus instar eroici : “Corrumpunt mores bonos colloquia malla”, quod utique nequit consistere regulis poematum. k Ita etiam nisi quis noverit musicam disciplinam, quamquam arbitretur antiphonas, responsoria et quamlibet cantillenarum rite exerceri opere, l tamen nisi litterarum noverit numerum et monimenta regularum atque priscorum sancita patrum, ante oculos musici adnihilantur eius gesta. TM + OxC
Toni istius offertorium hoc est : Off. Stetit angelus, repetitur hic : et ascendit. Comm. Exultavit ut gigas. Ita docet Priscianus nominativum fieri. Finis huiusce versiculi contentus est fine superioris introitui. 4 R/ Aspiciebam in visu noctis V/ Ecce dominator dominus cum virtute venit. 5 Non veniet futuri temporis, sed venit preteriti, quia sic ipsius sese repetitio habet responsorii : et datum est ei regnum. Etenim tempora debent temporibus iungi, scilicet presens cum presenti, et futurum cum futuro. Quod omnino in litteratura nisi observetur, sensus humanus quasi quibusdam fragoribus concussus intercipitur. 6 Ac per hoc, quia in usu non est ut ita cantetur, videlicet : cum virtute venit preteriti temporis, ideo iungunt ei quidam de eodem propheta versum : V/ Potestas eius potestas. 2 3
________________________ i Corrumpunt...] 1 Cor. 15, 33 2 Stetit angelus] AMS 157, 188 (GT p. 610 [protus authente]) 3 Exultavit ut gigas] Sabb. Q T Adv. (GT p. 28) 4 Aspiciebam...] CAO 6128A 6 Potestas eius potestas] CAO 6128B (Dan. 7, 14) ________________________ h voluerit] noluerit ? | tamen dub. | cumfustatur dub. (cumfuscatur ?) i nequit] nequid cod. k quis] qui cod.| monimenta] momenta cod. | exerceri] exercere cod. 2 toni-ascendit om. RP P11 | off. om. V 3 ut gigas om. P11 | ita-fieri om. RP P11 | huiusce] huius Va.c. | contentus] contemptus V F RC | fine] finis V F RC RP P11 | introitui] introiti P11 4 in-noctis om. P11 | cum virtute venit om. RP 5 preteriti] preteriti temporis P11 | venit om. OxC | responsorii] reponsorii Va.c. 6 ac-10 partem om. RP P11 6 om. OxC | potestas2] potestas eterna] F RC
204
Capitulum 15
l’empire des règles qui décide du charme de l’harmonie. h A titre de comparaison, si quelqu’un se livrait à un simulacre de versification, ignorant l’art de la métrique, sachant toutefois qu’un mètre héroïque possède six pieds, son poème s’en trouverait obscurci, a moins qu’il ne soit inspiré des poètes de l’Antiquité. i Prenons un exemple : si quelqu’un voulait scander à la manière d’un vers héroïque (l’expression) « Corrumpunt mores bonos colloquia mala » (les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs), cela ne saurait se faire à l’aide des règles de la prosodie. k-l Ainsi quiconque, à moins de connaître la science de la musique, le rythme des mots, les recommandations des règles et les décrets des antiques Pères, jugerait que les antiennes, les répons ou n’importe lequel des chants sont exécutés correctement à force de labeur, ses exploits ne vaudraient rien aux yeux du musicien. 2 Voici un offertoire de ce ton : Stetit angelus (reprise à :) Et ascendit. 3 Comm. Exultavit ut gigas. Priscien enseigne qu’il en est ainsi au nominatif. La fin de ce versicule est formée selon la fin de l’introït cité plus haut.
1-c--d--ff--d--dc--ffg-fdf----------f--g--fd--f---g---f--3 E-xul-ta- vit ut gi- gas...
se-cu-lo- rum a- men
Nîmes, B.M., Ms. 4, f. 8r
4 R/ Aspiciebam in visu noctis V/ Ecce dominator dominus cum virtute venit. 5 Non pas le futur veniet, mais le parfait venit, puisque c’est ainsi qu’il admet la reprise du répons : et datum est ei regnum, car les temps doivent être accordés, à savoir le présent au présent et le futur au futur. Si (cette règle) n’est pas parfaitement respectée dans le texte, le sens commun s’en trouve ébranlé, comme agité par quelques mouvements désordonnés. 6 Puisqu’il n’est pas d’usage de le chanter ainsi, à savoir cum virtute venit (au parfait), certains lui associent par conséquent ce verset (tiré) du même Prophète : Potestas eius potestas.
205
Musica disciplina
Nempe secunda est definitio huius toni in nocturnalibus responsoriis, quae tantum minoribus iungitur et eis in quibus litterarum deficit plenitudo : R/ Reges Tarsis et insule munera offerent V/ Reges Arabum et Sabba dona adducent. 8 Est etiam tertia quae in eius tantummodo invenitur responsorii versu : V/ A facie inimici. 9 Quarta est varietas quae inferius adnotabitur. 10 Interea mos considerandus est veteranorum cantorum, praesertim Gallias degentium, qui non omnem toni sequentes auctoritatem, versus responsoriorum aliter ac aliter quam sonoritas tonorum sese habeat, prepediente multitudine syllabarum, in diversam mutavere partem. 11 Unde in hoc responsorio, quod quidam asserunt in ecclesia non debere cantari, eo quod in historiis minime repperiatur, et ob venerationem sanctae genetricis dei Mariae, simul et ob Iudaeorum insaniam ac hereticorum refutandam protervam superstitionem in ecclesia canitur, 12 taliter actum invenies quamvis in ipsa Romana urbe dicatur esse compositus. En adest : R/ Gaude Maria virgo V/ Gabrihelem archangelum. 7
OxC (f. 47v)
Videant autem supramemorati contemptores sanctorum patrum, quamquam negent a beato Gregorio vel ceteris sancte ecc tales extit, qui imitatione digni habeantur, quorum etiam scripta contra heresin nos muniunt et infestationes demonum virtutes tuentur, ut fuit princeps Italici regni x
________________________ 7 Reges Tarsis...] CAO 7522 8 A facie inimici] CAO 6673 (R/ Esto nobis domine fortitudinis) 11-13 cf. De responsorio Gaude Maria virgo (Karlsruhe, Badische Landesbibiothek, Aug. Perg. 60, f. 237v [S. XII, Zwiefalten] ; éd. L. Brou, « Marie destructrice de toutes les hérésies et la belle légende du répons Gaude Maria Virgo », Ephmerides liturgicae LXII, fasc. iv (1948), p. 324-326). 12 Gaude Maria virgo...] CAO 6759A ________________________ 7 toni in nocturnalibus] tonnalibus OxC | nocturnalibus] nocalibus Va.c. | deficit] defecit RC 8 eius] huius OxC | versu] R/ Esto nobis deo turis fortitudinis add. OxC | V/ om. V 10 mos] os OxC | cantorum] cantarum Va.c.| omnem om. OxC | sese] se RC 11 unde-responsorio] est responsorium RP est autem responsorium P11 | in1 om. F | quidam] improbe add. OxC | asserunt] asseruerant OxC asseritur P11 | historiis] istoriis Va.c. RP (cum signum dasiae) P11 | et ob] et a nobis ob OxC | sanctae om. P11 | genetricis dei] dei genitricis F RC genetricis RP dei genitricis P11 | simul] simulque P11 | ac] hac Va.c. 12 actum invenies] invenies actum F RC | esse] fore OxC | virgo om. F RP P11 | archangelum om. RP P11 x ecclesie] ecc/// ante corr. | extitere] extiterint post corr. (dub.) | contra] corr. marg. ab alia manu | virtutes tuentur ill.
206
Capitulum 15
Voici une seconde catégorie pour les répons de matines de ce ton. On ne l’associe qu’à des (répons) plus courts, et à ceux dont le texte manque d’ampleur (comme) le répons Reges Tarsis et insule munera offerent V/ Reges Arabum et Sabba dona adducent. 7
1--f---f---g---f--e--g--g--ghg--fh--g--fd-fg-g--f--Re-ges Thar-sis et in-su-lae
mu-ne-ra of-fe-rent
-----f---f--g--f---f--f--f---f---g--f--e--gh--hg---3--f--f--e--3 V/ Re-ges A-ra-bum et Sab-ba do- na ad-du-cent.
Glo-ri-a.
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 27r.
Il y a en outre une troisième catégorie que l’on ne trouve que dans le verset de répons A facie inimici. 8
1i---f--fgj-j-j-jhghg---f--f--igjf--w-d-efe-edcdc--3 V/ A fa- ci- e in- i- miGraz UB, Cod. 29, f. 127r.
ci
Il y a enfin une quatrième catégorie dont il sera question ci-dessous. Il convient, en attendant, de réfléchir à la coutume des anciens chantres, en particulier ceux des Gaules, qui, n’observant pas la pleine autorité du ton, car gênés par la prolixité du texte, transformèrent de telle ou telle manière les versets des répons par rapport à leur schéma tonal, le modifiant ici et là. 11 Il en va ainsi dans ce répons dont certains pensent qu’il ne doit pas être chanté dans l’église parce qu’il n’apparaît nulle part dans les histoires saintes, mais que l’on chante dans l’église à la fois en l’honneur de Marie, la sainte mère de Dieu, et pour combattre la folie des Juifs et l’impudente superstition des hérétiques, 12 bien que l’on prétende qu’il a été composé dans la ville même de Rome. Il s’agit du répons Gaude Maria virgo V/ Gabrielem archangelum. x Que les contempteurs des saints Pères évoqués plus haut veuillent bien considérer, bien qu’ils le nient, qu’il y eut depuis saint Grégoire ou les autres (Pères) de la sainte Église des hommes dignes d’être imités, dont les écrits nous mettent aussi en garde contre l’hérésie et dont les vertus nous fortifient 9
10
207
Musica disciplina
imperator Karolus, qui divina imbutus scientia simul ac humanarum dissertissimus extitit artium. y Qualis magister eius Albinus quantus et quam magnus vir. Et multi alii +in numero tempori+ seu inveniuntur, qui [hi] nihil taliter agere presumpserunt, seu quod hec et his similia abolerent. z Et licet hi superius memorati imperitiam cantorum, que suprascriptis coarguta est +p+, perite correxerint, atque in multis locis superiorem pulcrioremque reddiderint, aa non tamen omnia, que in historiis minime inveniuntur sed salva fide digne comprobantur, penitus abici debent, sicut sunt antiphone letaniarum vel cetera huiusmodi, que orationis magis congruunt quam istorie textui. TM + OxC
13 Responsorii autem istius, sicuti relatu didici, auctor extitit quidam Romanus nomine Victor, a nativitate caecus, qui, cum memoriter a cantoribus cantilenarum didicisset melodias, quadam die ante altare residens sanctae Mariae, quae Domus Rotunda dicitur, divino favente nutu, hoc composuit responsorium ac statim lumine, quo privatus erat multo iam tempore, illuminari meruit atque iubare potiri genuino.
OxC (f. 48r)
Considerent autem supra insiti contemptores, si hic qui a nativitate cecus extitit, lumen iamdudum recipere ob hanc causam promeruit amissum, ad quanto magis nos illud canentes in honore sancte genitricis dei Marie, eius precibus illuminari atque intima nostri cordis credimus foveri. Consopitat ergo iam nunc improba temeritas. ac
y in numero tempori] in nostro tempore CSM z patribus] per//// ou par//// cod. (-atribus marg. ab alia manu) | correxerint] correserint cod. aa abici] abicere cod. 13 istius-didici] quod supra memoravimus OxC | relatu] relatum RCa.c. relatui RCp.c. | didici] dici RC | auctor-melodias om. P11 | extitit quidam] quidam extitit F RC | qui] quod OxC | cantoribus] cantatoribus OxC | altare-sanctae] altare sancte rescidens OxC | erat] fuerat P11 | illuminari] illuinari Va.c. | genuino] genuina V ienuina RP ac qui a] quia cod. ad consopitat] consopiscat cod.
208
Capitulum 15
contre les tentations des démons, comme le fut l’empereur Charles, prince du royaume d’Italie, qui, nimbé d’une divine sagesse, fut aussi versé dans les savoirs pratiques y comme Alcuin, son maître, cet illustre et grand homme. Il se trouve aussi d’autres hommes (de notre temps) qui soit n’ont pas eu l’audace d’en faire autant, soit ont anéanti ces choses-là et d’autres semblables. z Et bien que ceux dont il vient d’être question aient corrigé avec talent la maladresse des chantres clairement démontrée par les relatés plus haut, et qu’ils aient rendu en de multiples endroits meilleure et plus belle, aa il convient cependant de ne pas rejeter complètement tout ce dont on ne trouve nulle trace dans les histoires mais qui est légitimé par la foi, comme le sont les antiennes des litanies et autres choses semblables qui relèvent davantage, quant au texte, de l’oraison que de l’histoire. 13 L’auteur de ce répons, comme le rapporte la légende, était un Romain, du nom de Victor. Ce dernier, aveugle de naissance, alors qu’il avait appris de mémoire, de la bouche des chantres, les mélodies des chants, un jour, alors qu’il se trouvait devant l’autel de sainte Marie (dans l’) édifice que l’on appelle la Rotonde, composa, sous l’emprise d’une inspiration divine, ce répons, et reçut aussitôt la grâce de la lumière dont il avait été privé si longtemps, et retrouva la clarté innée. ac Que les contempteurs cités plus haut considèrent que s’il fut accordé, pour cette raison, à un aveugle de naissance de retrouver la vue qui lui faisait défaut, nous qui chantons ce (répons) en l’honneur de Marie, la sainte mère de Dieu, avons, ô combien plus, le sentiment d’être illuminés par ses prières et réconfortés au plus profond de notre cœur. Paix désormais à ce funeste aveuglement !
209
Musica disciplina
TM + OxC
Ant. O quam gloriosum est regnum : istius versiculi finis fine aequatur prioris introitui. 15 Excipiuntur de hoc tono in fine antiphonarum quaedam antiphonae ut : ant. Puer Iesus, 16 itemque ant. Vobis datum est nosse mysterium. 17 Nam quamdiu psalmus canitur, ipsarum fines antiphonarum de quo fuerint tono, de eodem propter diaphoniam dignum est finiri. 18Ad ultimum vero in repetitione psalmi, unde eorum est initium, inde finiantur, scilicet de plagis triti, quia ob numerum litterarum inaequisonantes sunt. 19 A plagis enim triti sumunt originem, ab autentu sed proto finem recipiunt. 20 Inde est haec normula quod antiphona, quae initium habuerit de quolibet tono et finem de altero : si recte finiri potuerit de quo eius est initium, finiatur, ut hae duae superiores. 21 Si vero non quiverit finiri de eodem tono a quo incoationem ducit, finis eiusdem perficiatur antiphonae. 22 Adest isticine exemplum : ant. Quare detraxistis. 14
________________________ 14 O quam gloriosum...] CAO 4063 15 Puer Iesus] CAO 4410 16 Vobis datum...] CAO 5483 22 Quare detraxistis] CAO 4448 ________________________ 14 finis] finis finis V | introitui] introiti P11 15 excipiuntur] excipitur RP excipitur autem P11 | in fine om. OxC | antiphonarum] antiphona RP P11 | antiphonae om. RP | ut] ut hic RP 16 itemque-mysterium om. RP P11 | mysterium] mynisterium RC 17 nam] quam P11 | ipsarum-antiphonarum] ipsa finis antiphone RP P11 | fuerint] fuerit RP P11 18 eorum] eius RP P11 | finiantur] finiatur RP P11 | quia] qui OxC | litterarum om. OxC | inaequisonantes sunt] inequesonantes sunt RC inequisonans est RP P11 19 a plagis] plagis P11 | sumunt] sumit RP P11 | originem] exordium P11 | ab-proto] ab autento vero proto OxC | et ab autentu tritu RP sed ab autento proto P11 | recipiunt] recipit RP P11 20 initium1] inium RPa.c. | tono om. F RC | finiri] add. interlin. V | hae] hic RP hec P11 om. OxC | duae superiores] superior RP P11 21 tono om. OxC | antiphonae] de consorte RP 22 isticine] istinctione P11 | detraxistis] detrax. F dextraxit RC
210
Capitulum 15
14 Ant. O quam gloriosum est regnum. La fin de ce versicule coïncide avec celle de l’introït ci-dessus.
1-efdd---dc----f--g-gf--g-------h--h--f--gh---g--f---4 O
quam glo-ri-o- sum...
Se-cu-lo-rum a-men.
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 199v.
Certaines antiennes comme Puer Iesus ou encore Vobis datum est nosse mysterium, se soustraient à ce ton en leur fin. 17 Car aussi longtemps que le psaume est chanté, il convient de clore les terminaisons de ces antiennes, de quelque ton que soient (ces terminaisons), dans ce même (ton) en raison de leur dysharmonie. 18 Mais à la fin du psaume, à la reprise, elles doivent finir comme elles ont commencé, à savoir en plagal du tritus, puisqu’en raison de la longueur du texte, elles sont hétéromodales. 19 Elles commencent en effet en tritus plagal, mais finissent en protus authente. 20 Voici donc une petite règle : toute antienne qui commence dans un ton et finit dans un autre, si elle peut correctement s’achever dans le ton dans lequel elle a commencé, qu’elle s’achève ainsi, comme les deux antiennes ci-dessus. 21 Mais si elle ne peut s’achever dans le ton dans lequel elle a commencé, la fin de l’antienne est réalisée tel quel. 22 En voici un exemple : ant. Quare detraxistis. 15-16
211
Musica disciplina
TM (= V F RC RP P11) OxC
TM + OxC
Capitulum XVI De autentu tetrardo
Normulae autenti tetrardi in introitibus sunt duae. Prima haec : ant. Puer natus est nobis. Finis eiusdem versiculi in ultima syllaba alte erigitur. 2 Secunda est quae finem suimet versiculi declivem reddit, ut hic : ant. Audivit dominus. 3 Off. In virtute tua, repetitur hic : Desiderium. 4 Comm. Dicite pusillanimes. Aequatur istius finis versiculi fine superioris introitui iosum depressi. 5 Invitatoriorum duas amplectitur divisiones, quarum prima est haec : ant. Non sit vobis vanum. Huiusce finis versiculi suspensa canitur voce. 6 Secunda est quae iosum extremitatem versiculi deponit, ut hic : ant. Deus magnus dominus. 7 Interea in versibus responsoriorum nocturnalium hic tonus trimodam recipit varietatem. Prima est quae naturalis existit, ut hic : R/ Aspiciens a longe V/ Quique terrigena. 1
_________________________ 1 Puer natus...] Nat Dom. (GT p. 47) 2 Audivit dominus] Fer. 6 p. Cin. (GT p. 68) 3 In virtute tua] Stephani, al. (GT p. 512-513) 4 Dicite pusillanimes] Dom. 3 Adv. (GT p. 23) 5 Non sit...] CAO 1110 6 Deus magnus...] CAO 1062 7 Aspiciens a longe] CAO 6129A _________________________ V F RC RP P11 capitulum xvi] xvi marg. V RC om. RP de-tetrardo] om. RC | tetrardo] tetrardi V F 1 normulae] formule P11 | in] om. RC | est nobis] om. P11 2 est] hec est P11 | hic] hec OxC 3 off.-desiderium] om. RP P11 4 pusillanimes] pusillanimis RP | aequatur] haec equatur P11 | istius finis] finis istius RP | iosum] iusum RP 5 invitatoriorum] invitatoriarum V F invitatorium OxC RC RP P11 | quarum] harum OxC | haec] haec est F RC P11 6 est] hec est F P11 est hec RP | hic] hec OxC est P11 | deus-dominus] preocupemus faciem domini in confessione sanctorum RP preocupemus iubilemus ei. Preocupemus, repeticio ipius : amen. in confessione P11 7 interea-ut hic] om. RP P11 | naturalis] naturaliter OxC | hic] hoc OxC | R/] om. RP | V/-terrigena] om. RP | terrigena] terrigene OxC
212
Capitulum 16
16
Du tetrardus authente 1 Les catégories du tetrardus authente pour les introïts sont au nombre de deux. Voici la première : ant. Puer natus est nobis. La fin de son versicule se redresse sur la dernière syllabe.
1-l--lmnm-l--k--kj--hgk-3-gl--l--e
u
o u a
e
Pu-er...
TRAD. Holl. VII, 4, 264
La seconde est celle qui infléchit la terminaison de son versicule vers le bas, comme ici : ant. Audivit dominus. 2
1-l--lmnm-l--k--kj--hg-3--g---k--k--kml--l--l--e
u
o u
a
e
Au- di-vit do- mi-nus...
TRAD. Holl. VII, 4, 264
Off. In virtute tua (on reprend à :) Desiderium. Comm. Dicite pusillanimes. La fin de ce versicule est identique à celle de l’introït précédent (en ce qu’elle est) infléchie vers le bas. 3 4
1-gh-hf-hg---g--g--ghk--kkl--l--------------l--lnm--l--k---kkj--hg--4 Di-ci- te
pu-sil-la-
ni- mes...
Se-cu- lo-rum a- men.
Nîmes, B.M., Ms. 4, f. 4r
(Ce ton) comporte deux catégories d’invitatoires. La première est (celle de l’) ant. Non sit vobis vanum. La fin de ce versicule se chante d’une voix retenue. 6 La seconde dépose vers le bas la terminaison du versicule, comme ici : ant. Deus magnus dominus. 7 Pour les versets des répons des nocturnes, ce ton possède trois catégories : La première est celle qui se présente d’ordinaire. La voici : R/ Aspiciens a longe V/ Quique terrigena. 5
1----lmnml-klkkj--k--kl-k--k------lmlmlk--lk--klmlmnm--lklmlm--lkjkj-3-lmnm-lml-4 V/ Qui- que
ter- ri- ge-ne...
di-
ves et
pau-
Einsiedeln 611, f. 1v
213
per
I-
te
Musica disciplina
TM
Hoc quidam apochriphum iudicant responsorium. Quidam vero ex sermonibus viri sancti, cuius nomen sacris in scripturis repperitur, scilicet Baruc notarii Hieremiae, ducere auctoritatem contendunt. Quem librum, teste beato Hieronimo, Hebrei nec legunt nec habent. 8
OxC (f. 48r)
Hoc quidam apocrifum iudicant responsorium quamquam ex sermonibus viri sancti, cuius nomen sacris in scripturis reperitur, scilicet Baruch, notarii Ieremie prophete, auctoritatem ducat. Quem librum, teste beato Ieronimo, Hebrei nec legunt nec habent. h
OxC (f. 48r-v)
Qua de re eum +construere+ onantur, dicentes insuper quod non prophetam sed notarium censeatur nominari. k Quamobrem sermo domini ad memoriam reducendus est, quia « qui suscipit prophetam in nomine prophete, mercedem prophete accipiet ». l Hanc sententiam beatus pater Gregorius luculento elicuit stillo. Quocirca a nobis, brevitatis causa, intermittitur. m Ceterum Ebreorum traditio est etiam, cum census Ieronimi sese habet Abdiam, qui dispensator fuit Achab nefandissimi regis, n ideoque servos dei « quinquagenos in abditis speluncis absconderit, paneque et aqua paverit » o instante persecutoris tempore accepisse spiritum prophetie et unum esse duodecim minoribus prophetis +proprio permanente nomine+. p Unus et iste Baruch, quamquam notarius inscribatur, tamen quia sancto dei studio se famulatus est et propheta ultroneus, exibuit quod necessarium fuit. Indeptum fore spiritum prophetie i
_________________________ k qui...] Matth. 10, 41 n quinquagenos...] cf. 1 Reg. 18, 4 _________________________ 8 ex sermonibus] exerimonibus RPa.c. | sacris-scripturis] in scripturis sacris F RC | sacris-scilicet] om. P11 | repperitur] repperiri V p.c. repperi F reperi RC repperiri RP | nec legunt] ne legunt V a.c. neglegunt P11 h apocrifum] apocrificum cod. i construere] consituere dub. cod. | conantur] //onantur cod. ( ab alia manu marg.) | prophetamnominari] prophete sed noctur ( ab alia manu marg.) censeatur nomine cod. l hanc] corr. ab alia manu marg. m census] sensus cod. | Ieronimi] Ieronim ante corr. ab alia manu n dei] deo cod. | corr. ab alia manu marg. | speluncis] specuum cod. o proprio permanente nomine] proprio (lac. c. 8 car.) nomine cod. (permanente marg. ab alia manu) p notarius] notaveris cod. | propheta] prophete cod. | indeptum] indemptum cod.
214
Capitulum 16
h Certains considèrent que ce répons Certains considèrent que ce répons est apocryphe. D’autres en revanche, est apocryphe bien qu’il (soit emprunté) s’efforcent de fonder son autorité sur les aux propos d’un saint homme dont le propos d’un saint homme dont on trou- nom figure dans les saintes Écritures (...) ve le nom dans les saintes Écritures, à savoir (dans le livre de) Baruch, le secrétaire de Jérémie. Selon saint Jérôme les Hébreux ne lisent ni ne possèdent ce livre. i Ils s’efforcèrent donc de le +...+, affirmant en outre qu’il devait être appelé non point prophète mais secrétaire. k Sur ce point il faut se souvenir de la parole du Seigneur, à savoir que « celui qui reçoit un prophète en qualité de prophète sera récompensé comme un prophète ». l Le bienheureux père Grégoire ayant commenté cette phrase d’une plume talentueuse, nous pouvons, par souci de brièveté, nous en tenir à cela. m La tradition hébraïque admet par ailleurs – puisque la recension de Jérôme possède le livre d’Abdias qui fut l’intendant de l’abject roi Achab –, n (que celui-ci), sans doute parce qu’« il cacha cinquante (prophètes) dans des grottes secrètes et les nourrit de pain et d’eau » o sous le règne de ce tyran, reçut l’esprit de prophétie et fut l’un des douze petits prophètes +...+ . p L’un (d’entre eux), en l’occurrence Baruch, quoiqu’il soit qualifié de secrétaire, révéla toutefois ce qui devait arriver, car il était familier de la sainte étude de Dieu et 8
215
Musica disciplina
non dubium manet. q Ne autem quispiam arbitretur nos in sanctorum iniuriam prorupisse patrum presertim cum non sit incognitum quod hac de causa sanxerit synodus sancta, videlicet De libris recipiendis autve recolligendis, r audiat nos hec scriptitasse quo noverint contemptores supermemorati mensuram propriam, et ne ausu temerario metas veteranorum ac monimenta infringere patrum in quibus nullum omnino consistit nevum delicti, et sua statuere dogmata, s +quidem+ hec et hiis similia a patribus constituta quam ridiculose ceperint destruere, valde absurdum fuit litteris non commendare. t Nempe distinctiones certis observande sunt in locis, ut in hoc eodem responsorio. u Sed enim in +nonadecima+ sillaba distinctionem facientes, scilicet in -i, [ut Aspitiens a longe,] inepte agunt +...+ intelligentibus auferentes intellectum. w Sed ita pocius est distinguendum : Aspitiens a longe canoris et prima distinctio, rursus ecce video secunda, tum demum adnectendum est dei potentiam venientem. x Hoc autem nequit fieri nisi mellodia vocis, que fit in -o, ut video, in antecedenti effitiatur sillaba, videlicet de-, quo possit in -o distinctio esse perfecta. y Penitus precaventes quatenus corepta verba producte proferamus si necessitas exigit, et producta corepte, +quam verborum distinctiones ordinis canamus confuxione+.
TM + OxC
Secunda in responsoriorum versibus est varietas quando melodia in diversam inflectitur partem, quemadmodum hic : R/ Dixit Iudas fratribus suis V/ Cumque abisset 9
_________________________ 9 Dixit Iudas...] CAO 6477A _________________________ r nevum] nervum ante corr. s dogmata-hec] dogmata (lac. c. 5 car.) hec (quidem dub., marg. ab alia manu) | hec dub. | quidem] dub., marg. ab alia manu | patribus] parentibus cod. u inepte] innepte cod. | innepte (lac. c. 8 car.) intelligentibus (agunt animus corr. marg. ab alia manu) | animus dub. y corepta] correcta ante corr. | exigit] exegit cod. | confuxione] dub. aut confuxiore ?) 9 secunda-12 manum] om. RP P11 9 quando] quoniam OxC | vester] add. interlin. V | ad puteum om. OxC
216
Capitulum 16
prophète par volonté. Qu’il reçut l’esprit de prophétie ne fait aucune doute. q Mais afin que nul ne considère que nous nous sommes aventuré à contester les saints Pères, puisque l’on sait bien qu’un saint synode a tranché cette affaire – en l’occurrence dans le décret relatif « aux livres à admettre ou à recueillir » – r que l’on sache bien que nous avons insisté sur ce point afin que les contempteurs évoqués sachent à quoi s’en tenir afin de ne pas enfreindre par un téméraire acte d’audace les bornes posées par les Anciens et les immaculés décrets des Pères, et d’établir leurs propres dogmes. s (Si d’aucuns) ont si honteusement entrepris de mettre à mal toutes ces choses et leurs pareilles que les Pères ont établies, il fut parfaitement insensé de ne pas s’en remettre aux textes. t Assurément, les ponctuations doivent être observées en des endroits précis, comme dans ce même répons. u Car ceux en effet qui opèrent une césure sur la ? dixneuvième? syllabe, en l’occurrence sur -i commettent une maladresse occultant ainsi le sens du texte. w Il convient plutôt de ponctuer ainsi : Aspiciens a longe est la première phrase du chant, ecce video la seconde à laquelle il faut alors rattacher dei potentiam venientem. x Cela toutefois ne peut se faire sauf à décaler sur la syllabe précédente, à savoir -de, le mouvement mélodique que l’on fait sur -o, afin de réaliser une ponctuation parfaite sur -o. y Il faut bien prendre soin, chaque fois que l’on allonge, si cela est nécessaire, une syllabe brève ou que l’on abrège une syllabe longue, (de chanter cependant le texte en respectant sa ponctuation [?]). 9 La seconde, dans les versets des répons, c’est lorsque la mélodie comporte des interpolations, comme ici : R/ Dixit Iudas fratribus suis V/ Cumque abisset Ruben ad puteum. 1a
1----lmnml-klkkj-k--k--k--kl--k---k--kl--k--k--k--k--k--lj--kl-kl-lk-klkjkV/ Cum- que
a-bis-set Ru-ben ad pu- te-um et non in-ve-nis-set e- um
1b
--g---gkj--k--lm--l--l---l---l---l--mnm-kl--lmnm-mlscis-sis- que ves-ti-bus per-gens ad fra-tres a-
it :
2
--klkkj-kl-l---l----lm-l--l--lmlmlk-lk--klmlmnm-lklmlm-lkjkj-3-kj-k-----4 pu-
er non com-pa-ret et e-
go quo
i-
bo.
Einsiedeln, Cod. 611, f. 61v
217
Ca-ro
Musica disciplina
Ruben ad puteum. 10 Huic simile, excepto quod in nonadecima syllaba versus responsorii longiusculam melodiae habet inflexionem : R/ Iste est frater vester minimus V/ Adtollens autem Ioseph. 11 Tertia est quae tenorem huius toni in sui possidet initio, sed ob protelationem syllabarum longe aliter ab his distat ; exemplum huius hoc est : R/ Veni hodie ad fontem aquae V/ Igitur puella. 12 Denique quarta est quae multum ab his distat, sicut in hoc versu responsorii vales dinoscere : R/ Dixit autem David ad Gad V/ Cumque extendisset angelus manum. 13 Sane notandum quia hic tonus multimodas in fine versuum antiphonarum habet alternationum varietates, qua de re decem +parvitatula nostra ostensura est+. 14 Prima est quando vox in altum extollitur, ut hoc : ant. Surge aquilo. 15 Secunda est quae non tantum erigitur, sed, si dici potest, volubilem in ultima syllaba retinet accentum iuxta hoc : ant. Si vere fratres. 16 Tertia est cuius versiculi finis fertur in altum, sed subtrahitur quiddam de gravitate vocis ad instar puncti, quemadmodum hic : ant. Constitues eos principes. 17 Licet sint quidam qui huius antiphonae versum malo ordine more versuum duarum antiphonarum : ant. Habitabit in tabernaculo tuo, 18 ac Sanctis qui in terra sunt
_________________________ 10 Iste est frater vester...] CAO 6999 11 Veni hodie...] CAO 7827A 12 Dixit autem...] CAO 6467 14 Surge aquilo] CAO 5070 15 Si vere fratres] CAO 4915 16 Constitues eos principes] CAO 1902 17 Habitabit...] CAO 2987 18 Sanctis...] CAO 4751 _________________________ 10 minimus om. OxC | Ioseph om. OxC 11 exemplum om. OxC | hoc] oc Va.c. | aquae] om. F 12 denique-distat om. OxC | David ad Gad] ad OxC 13 habet-varietates] varietates habet P11 | parvitatula] parvitula Va.c. parvitacula F partitula RCa.c .particula P11 14 ut hoc] ut hic RP P11 | ant. om. OxC 15 ant.] om. V F RC RP 16 quiddam] quidam OxC quadam P11 quidem RP | de gravitate] gravitate P11 | puncti] pucti Va.c. 17 licet-18 maluerint] om. RP P11 17 versuum om. OxC | tuo om. OxC | ant. om. OxC
218
Capitulum 16
Le répons Iste est frater vester minimus (V/ Adtollens autem Ioseph) est semblable au précédent, sauf que sur la dix-neuvième syllabe, le verset du répons porte un mélisme plus développé. 11 La troisième catégorie commence bien dans ce ton, mais en raison de la longueur du texte s’en éloigne considérablement. En voici un exemple : R/ Veni hodie ad fontem aquae V/ Igitur puella. 12 Il y a enfin une quatrième qui s’éloigne beaucoup des précédentes, comme en témoigne ce verset de répons : R/ Dixit autem David ad Gad V/ Cumque extendisset angelus manum. 13 On notera que ce ton possède toutes sortes de différences psalmodiques à la fin des versets d’antiennes. Par modestie nous n’en présenterons que dix. 14 La première, c’est lorsque la voix s’élève vers l’aigu, comme ceci : ant. Surge aquilo. 10
1-gl--l--l--k--jkl----l--l--m--l---k---l--4 Sur-ge a-qui-lo...
Se-cu-lo-rum a- men
Paris, BnF, Lat. 17296, f. 208.
La seconde ne s’élève pas autant, mais, porte sur la dernière syllabe un accent “fugace” pour ainsi dire, comme dans l’antienne Si vere fratres. 15
1-lj--l--m--l--l------l---l---m--l---k--jk--4 Si ve-re fra-tres
Se-cu-lo-rum a-men.
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 68v.
La troisième est celle dont la fin du versicule s’élance vers le haut, mais est tirée vers le bas par une certaine lourdeur de la voix à la manière d’un point, comme ceci : Constitues eos principes, 16
1--g---g---g-j--l-k-----l---l---m---l---k--jh---4 Con-sti- tu-es e-os
Se- cu- lo- rum a-men.
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 226r-v.
bien que certains préfèrent chanter le verset de cette antienne de façon irrégulière, à la manière des versets des deux antiennes : Habitabit in tabernaculo tuo 18 et Sanctis qui in terra sunt eius qui sont en deuterus plagal. 17
219
Musica disciplina
eius, quae in plagis consistunt deuteri, canere maluerint. 19 Quarta est quae aliquotiens in imis deprimitur, sicut hic : ant. Veni domine visitare nos. 20 Quinta est quando finis versus paulisper sursum erigitur, quomodo istic : ant. Ante thorum. 21 Sexta est haec : quae plerumque acumen vocis nec sursum erigit nec iosum deprimit nisi perparum, veluti hic : ant. Gaude Maria virgo. 22 Septima est quae gravitatem vocis nec sursum erigit nec iosum deprimit, sed recto canitur tramite, antiphonaeque equatur principio ac tractim finis versiculi profertur, iuxta hoc : ant. Loquebantur. 23 Octava est cuius finis cursim deponitur, ut hic : ant. Fidelia omnia, 24 itemque ant. Regnum tuum domine. 25 Nona haec est quando finis versiculi cum initio antiphonae propriam iungit modulationem, ita ut non facile absque diaphonia valeat disiungi, sicut hic : ant. Sicut locutus es. 26 Proinde decima est quae finem suimet versiculi pernimium circumvoluit. En exemplum : ant. Stella ista, 27 item ant. Vivit dominus et benedictus.
_________________________ 19 Veni...] CAO 5321 20 Ante thorum] CAO 1438 21 Gaude Maria virgo] CAO 2924 22 Loquebantur] CAO 3634 23 Fidelia omnia] CAO 2865 24 Regnum tuum...] CAO 4600 25 Sicut locutus es] CAO 4938 26 Stella ista] CAO 5022 27 Vivit dominus...] CAO 5480 _________________________ 19 aliquotiens] aliquoties V F RP P11 | imis] OxC | sicut] ut P11 | veni-nos] concede nobis RP P11 20 est] est est RP | paulisper] paliper a.c. OxC | quomodo] quemadmodum OxC | quomodo istic] quomodo ist hic RC ut hic P11 21-22 nisi-sed om. OxC 21 perparum] parum RP P11 | virgo] om. RP 22 est] om. V F RC | canitur] canit OxC |ant.] est OxCa.c. 23 omnia om. OxC 24 itemque-domine] om. RP P11 | domine] om. F RC 25 diaphonia] diaphonici F RC | ant.-es] cum autem venerunt ille. sicut locutus es RP P11 | sicut] fide// Va.c. 26 suimet] sumet RC suum et P11 | circumvoluit] circumvolavit RC 27 item om. OxC | deus] om. Σ
220
Capitulum 16
La quatrième est celle qui descend quelquefois dans le grave, comme ici : Veni domine visitare nos. 20 La cinquième, c’est lorsque la fin du verset se redresse légèrement, comme ici : Ante thorum. 21 La sixième, d’ordinaire, n’élève ni n’abaisse la finesse de la voix, si ce n’est que très légèrement, comme ici : ant. Gaude Maria virgo. 22 La septième, sans hausser ni baisser la fermeté de la voix, se chante tout droit, d’un bout à l’autre. Elle est à l’unisson du début de l’antienne et la fin du verset est énoncée lentement, comme ceci : ant. Loquebantur. 19
1-kj--h---kl---l-----------------l--l--m---l--k--lk--4 Lo-que-ban-tur
Se- cu-lo-rum a-men
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 119v.
La huitième est celle dont la fin descend rapidement, comme ici : ant. Fidelia omnia 24 ou encore : ant. Regnum tuum domine. 23
1-k----k----kl--l--lk-h--k-----------l---l--m--l---kl-k---4 Re-gnum tu-um do-mi-ne
Se- cu-lo-rum a-men.
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 37v.
25 La neuvième, c’est lorsque la fin du versicule soude sa propre formule mélodique au début de l’antienne de telle sorte qu’elle ne peut, sous peine de dysharmonie, en être facilement dissociée, comme ici : ant. Sicut locutus es.
1-l--kj--kl-m--l--k---h--jk--h--gh--hg-------l-k-l-m-l--lkl-4 Si-cut lo-cu-tus es ad pa-tres no-stros...
euou a e
Roma, Bibl. Apost. Vat., Arch. Cap. S. Pietro B. 79, f. 55v.
La dixième enfin est celle qui orne de manière excessive la fin de son versicule. Exemple : Stella ista, 26
1--kj--k--lm-l---------l---l--m---l---k--lk---4 Stel-la i- sta
Se- cu- lo-rum a-men.
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 26r.
27
ou encore : Vivit dominus et benedictus deus.
1--kj-k---l--m--l---lk-h---k-jh--g---h--g------l--l--m--l---k--lk---4 Vi-vit do-mi-nus et be-ne-di-ctus de-us
Se-cu-lo-rum a-men.
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 37v.
221
Musica disciplina
Est denique undecima divisio quae, quia per omnia ab orbita in sui canore versiculi segregatur huiusce toni, secernendam putavi a ceteris diffinitionibus. 29 Consistit autem in versibus istarum trium antiphonarum : ant. Nos qui vivimus, ant. Martyres domini, itemque ant. Angeli domini, quae tamen superioris in suimet copulat symphoniam. 30 Harum trium versus antiphonarum nullam in sese continent toni auctoritatem, sed quemadmodum ab antiquis, ita a modernis modo canuntur. 31 Licet negent quidam has toni huius habere consonantiam, sed tamen falluntur. Hoc autem tonorum cantipotens dinoscere ac diiudicare quam citius valet. 32 Et revera, nisi obesset veteranorum memoria patrum, de hoc eodem tono earum alternarentur versus. Etenim quidam volunt earum versus cum ipsorum reciprocatione nescio sub quo neophyto coniungere tono. 33 Verumtamen mentiuntur, quia multo ante hae invente sunt quam hi toni et multa annorum precessere curricula quod in gremio sanctae canuntur ecclesiae. 34 De quibus tonis satis superque superius prelocuti sumus. Preterea notandum quia antiphona quae initium habuerit autenti tetrardi, et desierit eius finis de plagis deuteri, veluti haec ant. Gaude Maria, non elevabitur in medio versus psalmi, sed in directum canetur. 35 Quando vero incoaverit ab autentu tetrardo et ex eodem tono finem habuerit, in medio tunc elevabitur versus, ut illud : ant. Dixerunt discipuli. 36 Scio quosdam cantores qui ignari huiusce normulae uberiorem putant regulam, ut quandocumque antiphona cuiuscumque toni leniter incoaverit, et non per sinuosos anfractus decucurrerit, itidemque medietatem atque extremitatem cum initio sui aequiperatrices fecerit soni. Tunc versiculum eiusdem in medio non debere erigi. 28
_________________________ 29 Nos qui vivimus] CAO 3960 || Martyres domini] CAO 3717 || Angeli domini] CAO 1399 34 Gaude Maria] CAO 2924 35 Dixerunt discipuli] CAO 2262 _________________________ 28 putavi a ceteris] a ceteris putavi OxC | diffinitionibus] definicionibus P11 29-30 ant. Nos-antiphonarum om. OxC 29 ant.2] item RP | itemque] om. RP P11 | suimet] sui manet RC 30 canuntur] cacuntur RCa.c 31 licet] sic et P11 | negent] negant RPa.c. P11 | has] his RP P11 33 precessere curricula] curricula precessere OxC 34 De quibus-sumus om. OxC | prelocuti] preloquitti RP | tetrardi] tethardi RC | Maria] Maria virgo OxC 36 decucurrerit] decurerit OxC decurrerit F RC decurrerit RP | medietatem] medietate OxC | extremitatem] extremitate OxC | eiusdem] eundem P11
222
Capitulum 16
Il y a enfin une onzième catégorie dont j’ai pensé, puisque la mélodie du versicule diverge complètement du schéma propre à ce ton, qu’elle devait être distinguée des autres. 29 Elle est propre aux versets de ces trois antiennes : Nos qui vivimus, Martyres domini, et Angeli domini qui possède (d’ailleurs) la même mélodie que la précédente. 30 Les versets de ces trois antiennes échappent en soi à toute règle tonale, et les Modernes les chantent tels qu’ils furent chantés par les Anciens. 31 Il est vrai que certains prétendent que (ces antiennes) ne possèdent pas la sonorité de ce ton, et pourtant ils se trompent. Un expert en matière de tons s’en apercevra et tranchera aussitôt. 32 Et, à vrai dire, si notre respect pour les Pères ancestraux ne s’y opposait, on pourrait chanter les versets de ces (antiennes) dans ce même ton. Certains, en effet, veulent contraindre les versets de ces (antiennes) – avec la terminaison qui leur est propre – , sous je ne sais quel ton de nouvel aloi. 33 Mais ils se trompent puisque ces (antiennes) ont été composées bien avant ces tons et que bien des siècles sont passés par là, puisqu’elles sont au cœur du répertoire de la sainte église. 34 Nous avons assez parlé de ces tons, et plus qu’il ne faut. On notera par ailleurs que lorsqu’une antienne commence en tetrardus authente et finit en deuterus plagal, comme l’antienne Gaude Maria, le verset du psaume ne s’élèvera pas au milieu, mais sera chanté sans inflexion. 35 En revanche, lorsqu’elle commence en tetrardus authente et finit dans le même ton, le verset s’élèvera alors au milieu, comme pour l’antienne Dixerunt discipuli. 36 Je connais certains chantres qui, dans l’ignorance de cette petite règle, pensent qu’il y a une règle plus générale, à savoir que chaque fois qu’une antienne, de quelque ton qu’elle soit, commence simplement et se poursuit sans plus de méandres, alors, de même, il accordera la médiante et la fin (du ton psalmodique) à son intonation, et le versicule de celle-ci ne devra pas s’élever en son milieu. 28
223
Musica disciplina
TM (= V F RC RP P11) OxC
TM + OxC
Capitulum XVII De plagis tetrardi
Plagis tetrardus habet introitum hunc : ant. Ad te levavi. Versus eius in ultima syllaba mediocriter sustollitur quo eius initio possit equari. 2 Off. Si ambulavero, repetitio : Et super iram. 3 Comm. Vox in rama. Huius finis versus suimet prioris introduitu aequatur alternatione. 4 R/ Iste homo. Huius versus propter uberiorem sonoritatis euphoniam ita mutatur a quibusdam : V/ Ecce homo sine querela 5 verus dei cultor, se abstinens ab omni opere malo et permanens in innocentia sua, repetitio : dedit illi dominus. 6 Proinde quattuor in horum versibus responsoriorum subsecuntur varietates, precedente quinta superiori. 7 Secunda haec : R/ Montes Gelboe V/ Omnes montes, 8 itemque R/ Ab omni via 1
_________________________ 1 Ad te levavi] Dom. 1 Adv. (GT p. 15) 2 Si ambulavero} AMS 57, 194 (GT p. 341) 3 Vox in rama] Innocentium (GT p. 638) 4 Iste homo] CAO 7006 7 Montes Gelboe...] CAO 7176 8 Ab omni via...] CAO 6006 _________________________ V F RC RP P11 capitulum xvii] xvii marg. V om. OxC RC RP de-tetrardi] om. OxC RC VIII tonus totus diatessaron marg. RC 1 tetrardus] tetrardi OxC | versus] ant. RC | eius] communionum P11 | equari] quo equari ut est P11 2 off.-iram om. RP P11 3 vox-rama] video celos apertos RP P11 | introitui] introitus RP 4 homo] ab adolescia add. OxC | huius] cuius P11 | euphoniam] euphonia V F RC | V/] om. RP | querela] querela rept. uberiorem sonoritatis euphoniam ita mutatur. V. Ecce homo sine querela rept. verus add. a.c. OxC 5-12 ruben] om. RP P11 5 verus-sua] usque ad finem F RC om. OxC | dominus om. OxC
224
Capitulum 17
17 Du plagal du tetrardus 1 Le tetrardus plagal possède l’introït suivant : Ad te levavi. Le verset s’élève légèrement sur la dernière syllabe afin de pouvoir être à l’unisson du début (de l’antienne).
1--gd--f-gh-h-g-------------k--kkj--gh--kj--h--ghdffg-4 Ad te le-va-vi
e u
o
u
a
e
GT, p. 15. 2
Off. Si ambulavero (reprise à :) Et super iram.
1-------------------ghg--f--g--gkkjklk--kl---4 Si ambulavero... *et
su-per i-
ram...
-------------------------h--gkjghh-fhkgffdefghg-g---kkhkhhgh-ghjh--4 V/ In quacumque die... vir-tu-
tem tu-
am.
---------------g-gkj-kl-lnnlkl-kkkgkklkjkhf-ghjklkjhjg-hjkjklk-hjkjhgh-hgjh-4
V/ Adorabo... et ve- ri- ta-
te
tu-
a
Ott, Offertoriale, p. 118-119.
Comm. Vox in rama. La fin du verset (de cette antienne) est identique à la différence psalmodique de l’introït cité plus haut. 4 Répons : Iste homo. Pour obtenir une matière mélodique plus riche, certains ont ainsi modifié le verset de ce répons : V/ Ecce homo sine querela 5 verus dei cultor se abstinens ab omni opere malo et permanens in innocentia sua (reprise à :) Dedit illi dominus. 3
1-hk-k--kj-klkjkjhg-h-hg-hk--k--jh--kl-k--k-jh--jk-h-gh--gfV/ Ec-ce ho-mo
si- ne que- re- la ve-rus de-i cul-tor 3
2
1
/
--f--hj--jh----hk--k--kl-kj--jh-jk-hj-ghjh-hgab-sti-nens se ab om-ni
o- pe-re ma- lo
--g--fg---g---g---g--g--g--hkhghjh-gf-gh-hkjklkjh-hjhghg--3--hhj--h--4 et per-ma-nens in in-no-cen-
ti- a su-
a
De- dit
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 236v-237r.
Voici à présent, quant aux versets de répons, quatre catégories, la cinquième venant d’être présentée. 7 La seconde est la suivante : R/ Montes Gelboe V/ Omnes montes. 6
1--g----gffdefedf--3-kj--klkjkjhgh-hg-hk---k---k--k--k--k--k--jh-kl-k--kj--jh--jk-hj--Mon- tes...
V/ O- mnes
mon-tes qui in cir-cu- i- tu e- ius sunt vi- si- tet
-g--ghjh-hg--g-fg--g--g--hkhg-hjh-gf---gh--hkjklkjh-hjhghg-3-f--gh----------4
do-mi- nus a Gel-bo-e au-
tem tran-se-
at.
U- bi
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 126v.
8
ou encore : R/ Ab omni via mala V/ A iudiciis tuis.
1--hk--k--k--kj-klkjkjhgh-hg-hk-k--jH---jk-hj-g--hjhV/ A
iu-di-ci-is
tu-is non de-cli-na-vi
225
--g---fg-g--gh--g---g--hkhg-hjh-gf--gh-hkj-klkjh-hj-h-ghg--3--f---h--kk--kj-lmk--k-4
Musica disciplina
mala V/ A iudiciis tuis. 9 Tercia haec : R/ Servus tuus ego sum da mihi intellectum domine V/ Vt discam mandata tua. 10 Quarta est haec : R/ Videntes Ioseph V/ Cumque vidissent
_________________________ 9 Servus tuus...] CAO 7645 10 Videntes Ioseph...] CAO 7863 _________________________ 8 tuis] tuis non declimavi F 9 da-domine om. OxC 10 est haec] haec F haec est RC | ioseph1] iosep OxC V
226
Voici à présent, quant aux versets de répons, quatre catégories, la cinquième venant d’être présentée. 7 La seconde est la suivante : R/ Montes Gelboe V/ Omnes montes.
1--g----gffdefedf--3-kj--klkjkjhgh-hg-hk---k---k--k--k--k--k--jh-kl-k--kj--jh--jk-hj--Capitulum 17
Mon- tes...
V/ O- mnes
mon-tes qui in cir-cu- i- tu e- ius sunt vi- si- tet
-g--ghjh-hg--g-fg--g--g--hkhg-hjh-gf---gh--hkjklkjh-hjhghg-3-f--gh----------4
do-mi- nus a Gel-bo-e au-
tem tran-se-
at.
U- bi
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 126v.
8
ou encore : R/ Ab omni via mala V/ A iudiciis tuis.
1--hk--k--k--kj-klkjkjhgh-hg-hk-k--jH---jk-hj-g--hjhV/ A
iu-di-ci-is
tu-is non de-cli-na-vi
--g---fg-g--gh--g---g--hkhg-hjh-gf--gh-hkj-klkjh-hj-h-ghg--3--f---h--kk--kj-lmk--k-4 qui- a tu le-gem po-su-
i- sti mi-
chi.
Ut cu-sto-di-
am.
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 74v.
La troisième : R/ Servus tuus ego sum da mihi intellectum domine, V/ Ut discam mandata tua.
9
1--gh-gf--gh-h--kk-lmk--k-------3---g--g--hgh---fg---g--hk--kjklkl-lk-3-kklk--h--gf--4 Ser-vus tu-us e- go
sum...
V/ Ut di-scam man-da-ta
tu-
a.
Da
mi-hi
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 78r.
10
La quatrième : R/ Videntes Ioseph V/ Cumque vidissent Ioseph. A
+a
1---hk---kj--jg-hj--jh--hk--k---k----k--kl-k-ihj---h-gh-g---gh--g---h---g--fV/ Cum-que vi-dis-sent Io-seph fra-tres su-i quod a pa-tre cun-ctis fra-tri-bus +b
3 2
1
--h--jk-h--gh-ggf--g--gh-hg--hk-k--k---kl-h--g---gh-g--gh---h----g---g-jk-hj--ghjh-hgplus a-ma-re-tur o-de-rant e-um nec po-te-rant e- i quic-quam pa-ci-fi-cum loB
--g--hkhghjh--gf-gh-hkjklkjh-hjhghg--3--d--ghk-h--4 un-de
et di-ce-
bant.
Ve- ni- te
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 78v-79r.
227
qui
Musica disciplina
Ioseph. 11 Quinta est quae iuxta quosdam in his tantum duobus consistit responsoriorum versibus ob protelationem syllabarum : R/ Dixit Ruben fratribus suis V/ Merito haec patimur, 12 item R/ Merito haec patimur V/ Dixit Ruben. 13 Nempe antiphonarum divisiones in hoc sunt quinque, quarum prima haec est : ant. Repleti sunt omnes spiritu sancto. Ultima in huius versus syllaba suspense canitur veluti antiphonae principium. 14 Secunda est divisio quae moras longiuscule protra-
_________________________ 11 Dixit Ruben...] CAO 6479 12 Merito...] CAO 7146 13 Repleti sunt...] CAO 4613 _________________________ 11 quae] hec que OxC | protelationem] prolacionem F | fratribus suis om. F RC 12 item om. F RC | ruben] fratribus suis add. OxC 13 quarum-est] earum prima est hec OxC | repleti-sancto] istorum est enim regnum celorum RP istorum est enim P11| spiritu sancto] om. OxC | in] om. RP P11 | ultima-principium] ultima huius versus antiphone, penultima eleuatur in altum et ultima declivem reddit ut possit coequari antiphonae RP P11 | suspense] suspensa V F RC 14 longiuscule] longius P11 | protrahit] protrait V a.c.
228
Capitulum 17
La cinquième, selon certains, ne comprend que ces deux versets de répons en raison de l’abondance de syllabes : R/ Dixit Ruben fratribus suis V/ Merito haec patimur 11
1--hk-kj-jg--jh--kl-k--k----k--k--k--kl--k--kjV/ Me-ri- to haec pa-ti-mur qui-a pec-ca-vi-mus a
*
3
2
1
/
--jh-jk--h----gh--ggf---f--hj---j--jh--kl-k--k---jh-jk--hj--g-hjh-hgin fra-trem no-strum; vi-den-tes an- gu-sti-am a- ni- mae e-
ius
--g----fg--g--g--gh--g--g---g---hkhg-hjh-gf--gh--hkj-klkjh-hj-h-ghg-3--kjkhgffhkllk-4 dum de-pre-ca-re- tur nos et non
au- di- vi-
mus
En
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 80r.
12
et R/ Merito haec patimur V/ Dixit Ruben. A
1--kj-klkj-kjhg-h-hg-hk--k---jh--jk--h--gh--gfV/ Di-xit
Ru-ben fra- tri-bus su- is : 3
2
1
/
--f----hj----j---j-jh-kl-k----k--kl-k--k--jh-jk-hj-g--g-hjh--hg-Num-quid non di-xi vo-bis : No-li- te pec-ca-re in pu-e-
rum
B
--g--hkh-g-hjh--gf-gh-hkj-klkjh-hjh-ghg--3--df-gh-gh--get non
au-di- stis
me.
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 80r-v.
Ic-
cir- co
13 Les différences psalmodiques des antiennes sont au nombre de cinq. La première est la suivante : ant. Repleti sunt omnes spiritu sancto. La dernière syllabe de ce verset est chantée avec retenue comme le début de l’antienne.
1-g---gkkk-h---gf--gh--g--------k--k--j---k---h--g---4 Re- ple-
ti sunt o- mnes... sae-cu-lo-rum a-men.
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 119v. 14
La seconde ralentit légèrement le tempo, comme ici : ant. Dum medium silentium.
1--gd---fgh--g--g---g--gh-g--g-------k---k--j--k---h--g---4 Dum me- di-um si-len-ti-um...
sae-cu-lo-rum a-men.
229
Musica disciplina
hit quemadmodum hic : ant. Dum medium silentium. 15 Tercia est quae ultimam suae partis syllabam ab imis incipiens ad superiora provehit, ut est illud : ant. Gloria in excelsis deo, 16 itemque ant. Exultavit spiritus. 17 Quarta est quae tenorem versiculi usque in quintam ante novissimam syllabam ut supra conservat. A quinta autem incipiens syllaba, longe aliter quam ceteri versus superiorum antiphonarum : finitur ita ut quintam sui finis syllabam pronam reddat, 18 quartam vero flexibilem sed in quodam tenore manentem. Tertiam denique in imis deprimit. Prorsus secundam et primam syllabam aequiperatrices initio reddit antiphonae quoniam sursum eriguntur. 19 Est autem haec ant. Lux de luce, 20 itemque ant. O ineffabilem virum. 21 Quinta est differentia quando versus antiphonae consimilis efficitur in ultima vocali suae partis syllaba, cuiuspiam syllabae in ordine antiphonarum, ut hic in undecima agit. 22 Nam qualis in undecima syllaba sonoritas toni consistit, in hac videlicet antiphona : ant. Missus sum ad oves quae perierunt, eadem prope in ultima versus syllaba sursum erigitur iuxta modulationem supra insite
_________________________ 14 Dum medium...] CAO 2461 15 Gloria...] CAO 2946 16 Exultavit spiritus] CAO 2817 19 Lux de luce] CAO 3649 20 O ineffabilem virum] CAO 4033 _________________________ 14 dum-silentium] dum ortus fuerit sol OxC (CAO 2462) 15 tertia-16 spiritus om. RP P11 15 ultimam] ultima V F RC, OxCa.c. | ad] a Va.c.| provehit] proveit V a.c. | ant. om. RP | gloria-deo om. RP P11 | excelsis] excellis RC 16 spiritus] spiritus meus OxC 17 quarta] tertia RP P11 | quintam1] quinta V F RC RP | a quinta] haec a quinta P11 | incipiens syllaba] sillaba incipit OxC | ceteri] ceteris OxC | quintam2] quinta P11 | finis] fini OxC 18 flexibilem] flexibilis V a.c. | manentem] manent V RC | secundam et om. OxC 19 lux-luce] ecce advenit dominator RP P11 21 in undecima-23 in hac] om. P11 RP 21 quinta] quarta RP P11 | syllaba] om. OxC 22 quae perierunt] om. OxC
230
Capitulum 17
La troisième tire la dernière syllabe du mot de bas en haut comme ici : ant. Gloria in excelsis deo, 15
1-fgh-g-g-f--g--h---g--hg-fg----------k---k--j--k---h--gh---4 Glo-ri-a in ex-cel-sis de-o...
sae-cu-lo-rum a-men.
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 10v-11r.
ou là encore : ant. Exultavit spiritus. La quatrième conserve, comme précédemment, la teneur du versicule jusqu’à la cinquième syllabe avant la dernière. Mais à partir de la cinquième syllabe elle conclut tout autrement que les versets des antiennes précédentes : la cinquième syllabe se termine par une légère chute ; 18 la quatrième se maintient souplement sur la teneur ; la troisième est poussée vers le bas ; la deuxième et la première se redressent parfaitement à l’unisson du début de l’antienne. 19 La voici : ant. Lux de luce. 20 Ou encore : ant. O ineffabilem virum. 21 La cinquième catégorie c’est lorsque la dernière syllabe du verset de l’antienne est réalisée à l’instar de telle ou telle syllabe de l’antienne, comme ci-dessous la onzième. 22 L’élément mélodique propre à la onzième syllabe dans l’antienne Missus sum ad oves quae perierunt se retrouve en effet sensiblement à l’identique sur la dernière syllabe du verset avec ce mouvement ascendant propre à la syllabe en question. 16 17
1--k---k---k----g-j--k---h----g--h-g-fh-------k---k--j--k---h--gh---4 Mis-sus sum ad o-ves quae pe-ri-e-runt
sae-cu-lo-rum a-men.
Einsiedeln, 611, f. 59v.
231
Musica disciplina
syllabae. 23 Hoc autem non ordine fit syllabarum, sed ubi consentanea atque consimilis invenitur melodia ut in hac : ant. Lumen ad revelationem gentium. 24 In qua utique haec modulatio non in undecima ut supra, sed immo duodecima consistit syllaba, videlicet in -um ut lumen ad revelationem gentium, et in hac quoque eodem agit modo uti prior. 25 En exemplum : ant. Martyrum chorus, videlicet in undecima, id est in -num ut laudate dominum.
_________________________ Lumen ad revelationem] CAO 3645 Martyrum chorus] CAO 3720 _________________________ 23 ordine] ordinem V | ubi] ubicumque OxC | invenitur] invenimus Va.c. | revelationem] revelatione RP | gentium] om. OxC P11 gentium. Itemque a. data sunt ei incensa multa. RP. 24-25] Quinta est differentia cuius finis versiculi circumflexum facit. Hec est aut a. Anime inpiorum RP P11 24 duodecima] in tertiadecima OxC | -um] umen RC | -um ut] et OxC | gentium om. OxC 25 videlicet in undecima] in undecima videlicet OxC
232
Capitulum 17
Cela toutefois ne repose pas sur un décompte de syllabes, mais sur une parenté ou une similitude de structure mélodique, comme dans l’antienne Lumen ad revelationem gentium 24 où cette tournure mélodique se trouve non pas sur la onzième (syllabe) comme ci-dessus, mais très exactement sur la douzième, à savoir -um de lumen ad revelationem gentium. 25 Et dans cette autre : Martyrum chorus, il en va de même que dans la précédente, en l’occurrence sur la onzième (syllabe), c’est-à-dire sur la syllabe -num de laudate dominum. 23
233
Musica disciplina
V F RC P22 RP P11 – OxC
Capitulum XVIII Deuterologium tonorum 1 Hactenus igitur a nominibus et vocabulis incipientes tonorum, deo opitulante, ut quivimus, ipsorum vocabula ac proprietates cum subiectis definicionibus succincta brevitate perstrinximus. 2 Nunc autem apologias ante oculos ponimus spectatoris, petentes quatinus, si quid reprehensibile hac in commentatiuncula reppererit, emendare festinet. 3 Sin autem displicuerit aut nevum erroris arbitrarit, sciat a Grecorum dirivari fonte una cum musica licentia omnes varietates ibidem contextas, 4 atque ex tam prolixo horto brateata haec acceptasse floscula. Quorum tamen non incongruum videtur iterare numerum ut prudens noverit cantor quot responsoriorum ac quot fuerint antiphonarum seu ceterarum hac in arte degentium definitiones rerum. 5 De authentu proto Sane autentus protus XVII in sese continet varietates, videlicet : introituum III offertoriorum I communionum II responsoriorum VI antiphonarum V 6 quae simul iunctae XVII faciunt.
_________________________ V F OxC RC P22 RP P11 capitulum xviii] xviii marg. V om. OxC RC RP deuterologium tonorum] om. OxC RC P22 RP 1-4 om. P22 RP P11 2 apologias] de apologias RCa.c. | quatinus] quatenus RC | hac] ac V F | hac-reppererit] atque incomendatum iuncula ruperit OxC 3 displicuerit (OxC)] displicet V F RC 4 horto brateata] orto bracca V F RC hordo bracea OxC | quot] quod V F RC | hac] ac V F RC | definitiones] diffinitiones F RC 5 Quot varietates unusquisque contineat (teneat RC) tonus F add. marg. RC | de-proto om. OxC P11 | proto] proti RP | xvii] xvi OxC xx RP xxiii P11 | sese] se RP | introituum] in introitum P22 | offertoriorum] offertoriarum V RC P22 P11 | i] ii P11 | vi] v OxC ii P11 | v] viii RP xiiii P11 om. OxC 6 xvii ] xvi OxC xx RP xxiii P11
234
Capitulum 18
18 Second exposé sur les tons 1 Partant des noms et des appellations des tons, nous avons associé jusqu’à présent, avec l’aide de Dieu, et de notre mieux, de manière brève et concise, leurs appellations et leurs caractéristiques aux catégories qu’elles abritent. 2 Nous en offrons à présent l’inventaire au lecteur et le prions, s’il trouve dans ces très brèves explications quelque chose d’incorrect, de le corriger aussitôt. 3 En revanche si quelque chose lui déplaît ou s’il juge que la chose est entachée d’erreur, qu’il sache que toutes les catégories ici rassemblées sont dérivées – non sans quelque liberté musicale – de la source des Grecs 4 et que ces fleurettes proviennent d’un jardin ô combien fécond. Il ne semble toutefois pas vain d’en rappeler le nombre afin qu’un sage chantre sache combien il y a de catégories de répons et combien de différences d’antiennes et autres qui se rencontrent en cet art. Du protus authente Le protus authente contient 17 catégories, à savoir : 3 pour les introïts 1 pour les offertoires 2 pour les communions 6 pour les répons 5 pour les antiennes 6 soit 17 en tout. 5
235
Musica disciplina
De plagis proti Porro autem plagis protus senario sufficiens est numero. Habet quippe in introitibus definitionem I in offertoriis I in communionibus I in responsoriis II in antiphonis I 8 Eaedem simul nexae VI reddere videntur. 7
De autentu deutero Autentus deuterus XII in se continet definitiones. Nam introituum recipit II offertoriorum I communionum I invitatoriorum II responsoriorum II antiphonarum IIII 10 Hae simul iunctae XII facere dicuntur. 9
De plagis deuteri Proinde plagis deuteri in semet XVIII habet varietatum alternationes. Etenim in introitibus habet II in offertoriis I in communionibus I in invitatoriis IIII in responsoriis V in antiphonis V 12 qui numerus simul iunctus XVIII faciunt. 11
_________________________ 7 ii add. marg. RC | de-proti om. OxC | autem] om. P11 | protus] proti OxC | offertoriis] offerendam P11 | communionibus] communionem P11 8 eaedem] eidem V F RC P22 RP heedem OxC 9 de-deutero om. OxC | deutero] deuteri F RC | autentus deuterus] iii add. marg. RC | xii] xiii P11 | introituum] in introitum P22 introitus RP | offertoriorum] oferendam P11 | invitatoriorum] invitatoria V P22 | responsoriorum] responsoria P22 | antiphonarum] in antiphonis P11 10 hae] que P11 | xii] xiii P11 | dicuntur] videntur P11 11 (XVIII habet...)-22 (... contradictorem) om. OxC 11 de-deuteri] iiii add. marg. RC om. OxC | proinde] porro inde OxC | plagis] plagae F RC plaga P22 RP | deuteri] deutero P22 deuterus P11 | xviii] xviiii RPp.c. | offertoriis] offerendam P11 | communionibus] communionum P11 | in invitatoriis iiii] vitatoriis iiii P22 12 numerus simul iunctus] numeros simul iunctos P22 | xviii] xviiii RP
236
Capitulum 18
Des plagaux du protus Le protus plagal peut se contenter du nombre six. Il possède en effet une catégorie pour les introïts 1 pour les offertoires 1 pour les communions 2 pour les répons 1 pour les antiennes 8 En les additionnant on en obtient 6. 7
Du deuterus authente Le deuterus authente possède 12 catégories. Celle des introïts en reçoit 2 celle des offertoires 1 celle des communions 1 celle des invitatoires 2 celle des répons 2 celle des antiennes 4 10 Leur somme fait 12. 9
Des plagaux du deuterus Pour les plagaux du deuterus on possède en tout 18 sortes de catégories. 2 pour les introïts 1 pour les offertoires 1 pour les communions 4 pour les invitatoires 5 pour les répons 5 pour les antiennes 12 soit, en tout, 18. 11
237
Musica disciplina
De autentu trito Autentus tritus novenarium arridet numerum, sed enim in introitibus ipsius due continentur varietates II in offertoriis I in communionibus I in invitatoriis II in responsoriis II in antiphonis I 14 Hae simul iunctae novenarium implent numerum. 13
De plagis triti Prorsus plagis triti octonarium in suis divisionibus congratulatur recipere numerum, videlicet in introitibus I offertoriis I communionibus I responsorioriis IIII antiphonis I 16 Hi simul adscitus numerus octo reddere creditur. 15
_________________________ 13 trito] triti P22 | autentus tritus] v add. marg. RC | novenarium ... numerum] novenario ... numero P11 | sed enim] sed P22a.c .etenim P11 | ii] i V RC om. P22 RP P11 | in invitatoriis] invitat. RC RP invitatoria P22 invitatorium P11 | ii] i P11 | in antiphonis] antiphona P22 antiphonum P11 | i] ii P11 14 hae] que P11 | novenarium] novenarum P22 | implent] implet RPa.c. 15 de-triti] om. P11 | vi add. marg. RC | congratulatur] congratulantur P22a.c. gratulatur P11 | videlicet] videlicet in F RC P22 | in2] om. V RP P11 | introitibus] introituum V F RC P22 RP | introitibus i] introituum ii P11 | iiii] i P11 | antiphonis] antiphona P22 16 hi] om. P22 he RP his P11 | octo] vi P11 | creditur] videtur P11
238
Capitulum 18
Du tritus authente Le tritus authente se satisfait du nombre neuf, car en effet les introïts possèdent deux catégories les offertoires 1 les communions 1 les invitatoires 2 les répons 2 les antiennes 1 14 Soit 9 en tout. 13
Des plagaux du tritus Le plagal du tritus s’honore de recevoir le nombre huit pour ses catégories, soit : 1 pour les introïts 1 pour les offertoires 1 pour les communions 4 pour les répons 1 pour les antiennes 16 On retiendra que leur somme donne le nombre 8. 15
239
Musica disciplina
De autentu tetrardo Auctoritas autenti tetrardi magna est, in qua vicesimus primus inest numerus ita : in introitibus equidem sunt II in offertoriis I in communionibus I in invitatoriis II in responsoriis IIII in antiphonis XI 18 qui numerus in unum nexus XXI facere cernitur. 17
De plagis tetrardi Plane plagis tetrardi tridenarium libenter amplectitur numerum. Nam in introitibus habet I in offertoriis I in communionibus I in responsoriis V in antiphonis V 20 Hi in unum conglutinati XIII ex se procreare visuntur. 19
Igitur horum octo tonorum definitionum numerus una in congerie redactus CIIII arbitratur reddere. 22 Qua ex re quisquis huic addere vel demere proprio praesumpserit libitu et non divino instinctu, nisi forte nos quicquam effugerit contradictorem tam priscorum quamque nostro in tempore cantorum noverit se fore. 21
_________________________ 17 autenti tetrardi] vii add. marg. RC | vicesimus] vigesimus F RC | equidem] aequodem P22 et equidem RP siquidem P11 | in invitatoriis ii] in invitatoria ii P22 om. RP | iiii] iii Σ 18 numerus] numerum P22 19 de-tetrardi] plagis tetr. RC om. P11 viii add. marg. RC | tridenarium (RP)] ternarium V F RC P22 | amplectitur] amplectuntur P22 | i1] ii RP | i2] om. P22 | responsoriis v] responsoriis iiii Σ 20 XIII] xiiii V RC xii F | visuntur] videntur P11 21 octo tonorum] nocturnarum V F RC octonorum P22 | una] unam RP | in congerie] conierie P22 | ciiii] ciii F cv RP cxii P11 22 qua-fore] om. RP P11 | proprio] propere P22 | praesumpserit] presumserit F sumserit RC | quamque] quam P22 | nostro in] in nostro RC | tempore] tepore P22 | noverit] nerit Va.c. norit P22
240
Capitulum 18
Du tetrardus authente Grande est l’autorité du tetrardus authente, aussi possède-t-il le nombre vingt-etun, soit : 2 pour les introïts 1 pour les offertoires 1 pour les communions 2 pour les invitatoires 4 pour les répons 11 pour les antiennes 18 soit en tout 21. 17
Des plagaux du tetrardus Les plagaux du tetrardus comprennent non moins de treize (catégories), en l’occurrence : 1 pour les introïts, 1 pour les offertoires 1 pour les communions 5 pour les répons 5 pour les antiennes 20 Soit 13 en tout. 19
La somme totale des catégories de ces huit tons s’élève par conséquent à 104. Quiconque, sur ce point, aura l’audace d’ajouter à cela ou d’y retrancher quoi que ce soit de sa propre autorité et non sous l’effet d’une inspiration divine – à moins que, par hasard, quelque chose nous ait échappé –, sache qu’il s’opposera aux chantres, tant aux anciens qu’à ceux de notre temps. 21
22
241
Musica disciplina
Hi ergo octo toni cum omnibus suis varietatibus omnem armoniae regunt suavitatem, et quasi florigera gestantes virgulta campum illustrant totius antiphonarii, ac culmen musice comptum reddunt disciplinae. 24 Responsoria autem gradalia officii et tractus necne alleluia, sed et prolixas antiphonas letaniarum atque rogationum, ceteraque huius modi non opere precium arbitratus sum huic inserere operi, 25 presertim cum minime ignorem in his omnibus tonos posse repperiri, et non intromittantur per tenores ceu introitui et reliqua istius modi, 26 quin potissimum censui omittendum quia nec usus in sese sanctae retinet ecclesiae. 23
_________________________ 23 hi] sic P11 | virgulta] virgultis P22 24 gradalia] gradalis V OxC RC P11 | necne] necnon P22 | prolixas] prolixiores P11 | precium] precipuum RP | huic-operi] inserere huic operi OxC 25 minime ignorem] me ignorante OxC | his] hiis OxC | repperiri] reperire OxC | istius] huius OxC 26 quin] cum P22 | potissimum] potius P11 | censui] om. P22 | sanctae retinet] om. P22 retinet sanctae ecclesiae RP
242
Capitulum 18
Ces huit tons, avec toutes leurs catégories, règlent la douceur tout entière de l’harmonie et, proliférant comme de brillantes et jeunes pousses, parsèment l’étendue de l’antiphonaire tout entier et façonnent la fine pointe de la science de la musique. 24 J’ai pensé qu’il n’y avait pas lieu d’aborder dans cet ouvrage les répons du graduel de la messe ni les traits et les alleluias ou encore les innombrables antiennes des litanies et des Rogations et autres pièces de cette sorte 25 puisque je sais parfaitement que l’on peut, dans toutes ces pièces, trouver des tons, mais aussi que (ces chants) ne sont pas introduits par des formules tonales comme les introïts et tous les autres (chants) de cette sorte. 26 Loin de moi toutefois l’idée qu’il ne mérite pas ici d’en être question parce que l’église n’en aurait pas l’usage. 23
243
Musica disciplina
V F RC RP P11 - OxC
Capitulum XVIIII Normae qualiter versuum spissitudo, raritas, celsitudo profunditasque discernatur omnium tonorum 1 Libet interea mentis oculum una cum acie stili ad modulationes inflectere versuum, et quae propria unicuique sit sonoritas toni in eius litteratura verbis pauculis indagare, 2 uti prudens dinoscere queat cantor varietates versuum in armonico vergentes tenore ; quoniam quidem sunt nonnulli toni, qui prope uno eodemque modo ordinem versuum in suamet retinent inflexione, 3 et nisi aut in medio aut in fine provida inspectione aut perspicatiore antea circumvallentur oculo, unius toni tenor in alterius permutabitur, 4 quod studiosus cantor in his duobus tonis, videlicet plagis proti et plagis tetrardi, ocius valet agnoscere. 5 Porro autem, et si opinio me non fefellit, liceat quispiam cantoris censeatur vocabulo, minime tamen perfectus esse poterit nisi modulationem omnium versuum per omnes tonos discretionemque tam tonorum quamque versuum antiphonarum seu introituum necne responsoriorum in theca cordis memoriter insitum habuerit. De autentu proto. His igitur, ut sese veritas rei habet, ita ex sententia animi prolatis, autenti proti cudere melodiam, quam in sua retinet litteratura cum subnixa cognatione ceterorum decrevi tonorum. 7 Sed enim habet autentus protus quandam contiguationem in litteraturae modulatione cum autentu deutero et autentu tetrardo. Nam finita
6
_________________________ capitulum xviiii] xviiii marg. V xviii RC om. OxC RP normae-tonorum] add. marg. RC om. OxC | omnium] om. RP 1 quae] om. RC 2 dinoscere-cantor] cantor dinoscere queat P11 | armonico] armoniaca V F armonica RC | vergentes] vertentens F vertentes RC | ordinem] ordine V F RC RP | suamet] sua P11 3 aut2] ac OxC | perspicatiore] perspicacione V F RC perspicati OxC 4 videlicet] videlet RPa.c. | proti et plagis] add marg. RP | tetrardi] tetrardi id est secundo et octavo P11 5 autem-non] et opinioni OxC | fefellit] fefellet RPa.c. fallit P11 | liceat] licet RPp.c. | discretionemque] discretioneque V F | necne] necnon P11 | theca] deca P11a.c. tetra P11 p.c. | insitum] infixum RP infixam P11 insitus OxC 6 de-proto om. OxC | proto] proti RP | his igitur] vigit OxC | ex (OxC)] haec Σ | cognatione] cognicione P11 7 contiguationem] contiguam cantacionem P11 | autentu1] autento F RC | tetrardo] tetrdo RCa.c.
244
Capitulum 19
19 Règles pour distinguer le resserrement, l’allongement, l’acuité, la gravité de tous les tons des versets. 1 Il convient à présent de diriger la prunelle de notre esprit et le biseau de notre plume vers les mélodies des versets, et de décrire en quelques mots le timbre propre à chaque ton conformément à sa formule échématique 2 afin que tout chantre avisé puisse distinguer les catégories de versets évoluant dans un (même) espace sonore – puisqu’en effet certains tons réalisent à peu près de la même manière, dans la structure mélodique qui leur est propre, l’énoncé des versets – 3 car s’ils n’ont pas fait l’objet, en leur milieu ou leur fin, d’un examen préalable et d’un œil bien attentif, le cours d’un ton donné prendra la forme d’un autre, 4 ce dont un chantre averti se rendra bien vite compte dans ces deux tons, à savoir le plagal du protus et le plagal du tetrardus. 5 En outre, et si je ne me trompe pas, quiconque voudra se prévaloir du titre de chantre ne pourra cependant atteindre la perfection tant qu’il n’aura pas mémorisé et déposé au fond de son cœur la mélodie de tous les versets dans tous les tons et le caractère propre tant des “accents tonals” que des versets des antiennes ou des introïts, ou encore des répons. Du protus authente. Après avoir livré tout cela au terme d’une mûre réflexion, conformément à la vérité de la chose en soi, j’ai décidé, armé de la connaissance de tous les autres tons, de forger la mélodie du protus authente que ce dernier abrite dans sa formule echématique. 7 Or le protus authente possède, dans l’énoncé de la formule échématique, une certaine parenté avec les deuterus et tetrardus authentes. 6
245
Musica disciplina
vocabula ipsorum tonorum cum fine ultimarum litterarum post primam inflexionem vocis, incoante secunda, non sursum tantum erigitur quantum in autentu deutero, nec iosum tantum deprimitur quantum in autentu tetrardo. Et idcirco ibidem eorum cernitur segregatio. 8 En figura melodiae sicut subiecta notarum demonstrat formula : NONAN NOEANE 9 Hisdem denique tonus in incoatione versuum antiphonarum ac introituum secundum speculationis auditum et inspectionem notarum pervidetur quantulamcumque habere connexionem. 10 Igitur in reciprocatione introituum, si versus eiusdem XVI in se continuerit syllabas, ut est Gloria patri et filio et spiritui sancto, mediocriter prima initiabitur syllaba, id est Glo-, et secunda acuto enunciabitur accentu, videlicet -ri- 11 ea tamen ratione, si dactilus fuerit, vel quelibet correpta syllaba. Sin autem producta fuerit, tunc circumflexione gaudebit. 12 Tercia vero, scilicet -a, suspensa tenebitur voce. Quarta post haec, hoc est pa-, si producta fuerit veluti haec eadem syllaba quae positione producitur, in ea acutus accendetur vocis accentus. 13 Quinta autem, sexta ac septima, videlicet hae -tri et fi-, gravi tenebuntur tenore. Octava vero, hoc est -li, circumflectetur. Nona acuetur, id est -o. 14 Decima et undecima, scilicet hae et spi- graviter pronunciabuntur, ac duodecima, hoc est -ricircumvolvetur. Tercia autem decima atque quartadecima, id est -tu- et –i, in imis deponentur. 15 Quintadecima vero, videlicet Sanc-, terna gratulabitur vocis percussione. Sane sextadecima syllaba, scilicet -to, sive prima fuerit, secundave seu tertia divisio, iuxta normam superius insitam eorum erit distributio divisionum. 16 Sin
_________________________ (7) deutero-autentu] om. RP P11 | eorum-segregatio] cernitur segregatio eorum OxC 8 subiecta (P11 OxC)] subiectum V F RC RP | NONAN NOEANE] add. marg. al. manu RP 9 hisdem] isdem P11 OxC | incoatione] incoationem RP | connexionem] notitiam OxC 10 versus] versum RP | se] sese OxC | eiusdem] om. P11 | ut est] ut est illus P11 | id est glo-] glo- cum notis add. marg. F om. P11 | initiabitur] enuntiabitur OxC 11 tamen] tam RP | producta] productus OxC 12 accendetur] scandetur P11 13 autem] om. P11 | hae] om. F RC | hoc est] om. P11 | -li] add. interlin. al. manu RP 14 hae] om. P11 | ac] has V F RC om. P11 | -ri] add interlin. al. manu RP | tercia autem decima] terciadecima autem P11 | et3] om. RP P11 15 scilicet] id est OxC | secundave] secunda vero RP aut si secunda P11 | normam] norma RP
246
Capitulum 19
En effet (il faut considérer les formules complètes de ces mêmes tons, puisqu’au terme) des dernières lettres, après le premier élément mélodique, à l’endroit où commence le second, on ne s’élève pas autant qu’en deuterus authente et on ne descend pas autant qu’en tetrardus authente. C’est donc à cela que tient leur divergence. 8 Voici donc le contour de la mélodie, telle que la montre la formule notée suivante : NON- AN- NO- E- A- NE
1--h---g--fe--g-fe--d---efgh-ghg-dfg-hgf-eeedNO A NO E A NE
Commemoratio brevis, p. 178.
Le (premier) ton semble bien avoir dans l’intonation des versets des antiennes et des introïts, au regard de la théorie et à l’examen des notes, une certaine – quoique légère – parenté avec ces derniers. 10 Donc, dans le ton de récitation des introïts, le verset comptant seize syllabes (Gloria patri et filio et spiritui sancto), la première (Glo-) commencera à mi-hauteur, la seconde (-rĭ-) sera énoncée selon un mouvement ascendant, 11 mais de cette manière seulement s’il s’agit d’un dactyle ou de quelqu’autre syllabe brève. En revanche s’il s’agit d’une longue, le mouvement sera alors volontiers ascendant et descendant. 12 La troisième (-a) est chantée sur le même degré. La suivante, la quatrième, à savoir pā, s’il s’agit d’une longue comme cette même syllabe qui est longue par position, sera rehaussée d’un mouvement ascendant de la voix. 13 La cinquième, la sixième et la septième (-tri et fi-) reposent sur la teneur. La huitième en revanche (-li) est circonflexe. La neuvième (-o) est ascendante. 14 La dixième et la onzième (et spi-) sont dites pesamment et la douzième (-ri-) est ornée. La treizième et la quatorzième (tu-i) vont en descendant. 15 La quinzième (sanc-) porte une triple attaque de la voix. C’est sur la seizième syllabe (-to), bien entendu, que portera le choix de la différence, qu’il s’agisse de la première, de la deuxième ou de la troisième, conformément à la règle établie plus haut. 9
a. 1--f---gh-h--hK--h---h--h-hJH-gh--h--h--hkh--g--f--fff- [différence] -4 Glo-ri- a pa- tri et fi-li- o 1
2
3
4
5
6 7 8
9
et spi-ri-
tu- i san- cto
10 11 12
13 14
15
247
16
Musica disciplina
alias uberior fuerit versus, interpolatio ilico fiet modulationis iuxta congeriem litterarum, ut hic : Gloria patri et filio et spiritui sancto, sicut erat in principio et nunc et semper et in secula seculorum amen. 17 Versus autem communionum eodem ritu canentur usque ad differentiarum reciprocationem. 18 Denique versus nocturnalium responsoriorum quattuor debent cum sui fine distinctiones habere. 19 Qua de re in ipsis distinctionibus non consideratur numerus syllabarum, utrum in prima an in secunda efficiatur melodia, sed segregationes partium orationis et correptiones. 20 In prima quoque distinctione terna fit inflexio vocis, iuxta hoc : Isti sunt. 21 Iterum in secunda vinola efficitur penultima syllaba, ut hic : qui venerunt ex magna tribulatione. 22 In tertia vero declivis effertur vox, ita : et laverunt stolas suas [in sanguine agni]. 23 In fine autem secundum descriptas superius definitiones modulationis efficitur consonantia. 24 Ceteros namque versus responsoriorum, quia nullam insectantur regulae auctoritatem et congesta congeries fastidium parit, opere precium estimavi omittendos. 25 Enimvero sunt nonnulli cantores qui in quarta distinctione istius versiculi modulationem quartae syllabae ante novissimam plus exprimunt quam necesse sit. 26 Ac ideo pro euphonia faciunt diaphoniam cum debuerint sanguine dicere, correpta syllaba media, et hoc plerisque in locis ob imperitiam agitur. 27 Non autem abnegamus hanc ubi correptio verbi minime affuerit, expressius enunciandam esse sonoritatem.
_________________________ 20 Isti sunt] R/ 7772 (Tradiderunt corpora...) _________________________ 16 ut] veluti P11 | et filio] add. interlin RP 17 communionum] commonionum RP | canentur] canuntur Va.c. | differentiarum] differentiae P11 18 distinctiones] lac. OxC 19 segregationes partium] segretiones partum RPa.c. 20 quoque] queque OxC | fit] sit F | isti] v/ isti F RC a. isti RP 21 efficitur penultima] efficietur et ultima OxC 22 declivis] de divinis V F RC declivius RP p.c. | stolas] solas OxC | suas] in sanguine agni add. V F RC RP P11 23 efficitur (RC OxC)] efficietur V F RP P11 24 nullam] nulla V F RC | insectantur] insectant RP | precium] pretuum RP | omittendos] omittendum OxC 25 quartae-novissimam] quartae ante novissimam syllabam P11 | sit] sit ut hic -ne P11 26 diaphoniam (P11 OxC)] diaphonia V F RC RP | sanguine] sanguinem V OxC RC RP P11 27 autem abnegamus] vero ignoramus OxC | affuerit] effuerit RC fuerit OxC | enunciandam] enumerandam RCa.c.
248
Capitulum 19
Si, par ailleurs, le verset est plus développé, on modifiera le cours de la mélodie en fonction de l’étendue du texte, comme ici : 16
1-f--g--gh--hh-hk-h--h-hg-gh-h--h--hkh--g--f-gggf--e-geedeghghge2
Glo-ri-a pa-tri et fi-li- o et spi-ri- tu- i san- cto.
1-f--gh-h--h--h--h--h--h--h--h--hk---h--hg--gh--gf-gh-hk-h--h--h--h--hkh-g--f--ffe-dcddde-4 Si-cut e-rat in prin-ci-pi-o et nunc et sem-per et in se-cu-la se-cu-lo-rum a-men.
Paris, BnF, Lat. 1118, f. 104r.
Les versets des communions seront chantés selon le même protocole jusqu’à la terminaison des différences. 18 Les versets des répons de matines doivent comporter quatre phrases y compris leur terminaison. 19 A cet égard on ne tient pas compte dans ces mêmes phrases du nombre de syllabes et si la mélodie est réalisée sur la première ou sur la suivante, mais des césures et de la répartition des quantités brèves des parties du discours. 20 Ainsi, dans la première phrase, il y a une triple flexion de la voix, comme ici : Isti sunt. 21 Puis, dans la seconde (qui venerunt ex magna tribulatione), l’avant-dernière syllabe est enjolivée. 22 Dans la troisième en revanche, la voix est portée vers le bas : et laverunt stolas suas. 23 Mais à la fin, l’harmonie est réalisée conformément aux types mélodiques décrits plus haut. 17
3
2
1
‘
1-h-h--hghg-gf--g---g--gh--g---g--gh--g---g--hf-gh-gh-ihjh-h-I-sti sunt
qui ve-ne-runt ex ma-gna tri-bu- la- ti- o- ne 5
4
3
2
1
-gf-gh--h--h---h--hg--hj-h---h--hghg-gf--fgh-hgfe-gh-gf-4 et la-ve-runt sto-las su-as in san- gui-ne
a-
gni.
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 232v.
Quant aux autres versets de répons, puisqu’ils ne sont nullement soumis à l’autorité de la règle et que leur collecte est fastidieuse, j’ai pensé que l’on pouvait en faire l’économie. 25 Certes quelques chantres, dans la quatrième phrase de ce verset, prolongent plus qu’il ne faut la mélodie correspondant à la quatrième syllabe avant la dernière 26 et commettent ainsi, au lieu d’une euphonie, une dysharmonie puisqu’ils devraient dire sanguĭne, la syllabe médiane étant brève. Et cela se produit par maladresse en bien d’autres endroits. 27 Mais nous ne refusons pas que sur un texte dont la prononciation sera tout sauf brève, le timbre soit énoncé de cette manière plus expressive. 24
249
Musica disciplina
Porro antiphonarum versus, si duodenarium in sese continuerit numerum, ut hic : Magnificat anima mea dominum, tunc prior, id est Mag- plenum reddit sonum. 29 Secunda, videlicet -ni-, alte scandetur. Tertia vero et quarta, id est -fi- et -cat, mediocriter tenebuntur. 30 Quinta, hoc est a-, accuetur. Sexta ac septima, id est -ni- et -ma, mediocriter proferentur. 31 Me- autem et -a circumflexe volventur, quamquam dispariliter. 32 Decima, id est do-, iterum mediocriter sustolletur. Undecima, videlicet -mi-, inflexione letabitur. Duodecima vero -num secundum supra insitam rationem differentias terminabit. 33 Hoc omnimodis ammonentes, ut quandocumque correpta fuerit pars, ut est spiritus, prior elevetur syllaba, quo continuo secunda et tertia corripi facillime possint. 28
De plagis proti Plagis proti melodia in sua litteratura huius modi habet notarum formas : NOEANE Coniungitur autem versus ipsius introitui iuxta sonoritatem versiculi plagis tetrardi. 35 Nam si versus XVI habuerit syllabas uti est : Gloria patri et filio et spiritui sancto, secundum supra insitas canetur notarum figuras, sed in duodecima syllaba horum duorum fiat discretio tonorum, ita ut hic sursum erigatur. 36 Eadem quoque 34
_________________________ 28 in-numerum] numerum in se continuerit P11 | mag-] add. interlin. al. manu RP 32 vero -num] vero V RP id est -num vero RC 33 hoc] haec P11 | quandocumque (P11)] quantocumque V F RC RP | spiritus] om. V | elevetur] elevatur P11 | possint] add. V possent RPa.c. 34 de-proti om. OxC | litteratura] littera V | noeane] cum notis V RC noeais RP | coniungitur] contingitur P11 | autem] om. F | introitui] introiti P11 35 sursum] susum F RC | erigatur] vertatur S
250
Capitulum 19
Quant aux versets des antiennes, s’il y a douze syllabes, comme ici : Magnificat anima mea dominum, la première (Mag-) rend un son plein. 29 La seconde (-ni-) s’élève. Mais la troisième et la quatrième (-fi- et -cat) se maintiennent à mi-hauteur. 30 La cinquième (a-) est tirée vers le haut. La sixième et la septième (-ni- et -ma) sont énoncées à mi-hauteur. 31 Me- et a sont ornées par flexion, quoique de manière différente. 32 La dixième (do-), à son tour, est tenue à mi-hauteur. Il suffira d’une flexion sur la onzième (-mi-). La douzième (-num) portera les différences selon le principe énoncé plus haut. 28
1--f---gh--h--h--hk--h--h---gf---gh--h----gf- [différence] --4 Ma- gni- fi-cat a- ni-ma me- a 1
2
3 4
5
6
7
8
9
do- mi- num 10
11
12
On se souviendra à tous égards que chaque fois qu’il y a un élément bref dans un mot comme spīrĭtŭs, la première syllabe sera accentuée de sorte que la seconde et la troisième puissent être ensuite très facilement abrégées. 33
A propos du plagal du protus. La mélodie du plagal du protus associée à son texte est notée de la manière suivante : 34
NO- E- A- NE.
1-dc-dEf-g--fe--d---f-fedc-d-Efed-c-de-ed-4 NO
E A
GIS
Commemoratio brevis, p. 178.
Le verset de l’introït en question s’apparente au timbre du versicule du plagal du tetrardus. 35 S’il compte seize syllabes (Gloria patri et filio et spiritui sancto), on le chantera selon les figures de notes disposées ci-dessus, mais les deux tons divergeront au niveau de la douzième syllabe, de sorte qu’à cet endroit il se redressera.
1--c---d--cf--fe-fg-gf-fg-f-f--f-----f--g--ed-f--ec--ded-4 Glo- ri- a
pa-tri et fi- li-o et
Paris, BnF, Lat. 1118, f. 105v
36
spi-ri- tu- i san-cto 12
Le même principe vaut pour les communions.
251
Musica disciplina
in communionibus congruit ratio. 37 Versus autem nocturnalium responsoriorum ita subnotantur in hoc tono : V/ Immola deo sacrificium laudis, et redde altissimo vota tua. 38 Enimvero est quaedam normula in huius toni responsoriis, cuius nonnulli cantores ignari ab orbita procul oberrant veritatis, sicut in his duobus pervidebis responsoriis : R/ Erue a framea deus animam meam, 39 itemque R/ De ore leonis libera me domine. 40 In priori quidem ea melodia quae fit in decima syllaba, videlicet a-, tractim prolixoque amfractu, idcirco circumfertur, quia ilico ab altera excipitur vocali, seu syllaba, scilicet -ni-, et rursus altera sonoritas habet ubi vinola flexibilique initietur voce. 41 In secundo vero responsorio, ideo in nona eiusdem syllaba, hoc est -ra, non tam circumflexe protraitur vocis concentus, sed corripitur, quia deest syllaba quae antecedentis excipiat in se sonoritatem atque protinus subsequitur haec quae vinolam recipit vocem. 42 Porro in versibus antiphonarum haec consistit figura notarum : Et exultavit spiritus meus in deo salutari meo. De autento deutero. Contigua est sonoritas autenti deuteri in litteraturae melodia perparum cum modulatione autenti proti. En forma : NOIOEANE
43
_________________________ 37 CAO 7762 (R/ Tentavit deus... V/ Immola...) 38 Erue...] CAO 6671 || De ore...] CAO 6395 42 Et exsultavit...] Magnificat _________________________ 37 nocturnalium] notaturnalium RCa.c. | subnotantur] subnotatur Va.c. RC | immola] cum notis RC 38 normula] norma OxC | in om. OxC | deus animam meam om. OxC | meam] om. RP 39 itemque] om. RC | libera me domine om. OxC 40 decima] undecima F RC | tractim] tractu P11 41 responsorio] de ore leonis add. OxC | ideo] id est de ore leonis P11 | nona] octava V F RC | hoc est] add. al. manu V | non tam] notam RP P11 | circumflexe] circumflexere F | haec] haec -me P11 | vinolam] vinola RC | recipit] recipiat RP 42 et exultavit] cum notis V RC 43 de-deutero om. OxC | NOIOEANE] AIANE OEANE RP
252
Capitulum 19
Voici en revanche comment les versets des répons de matines sont notés dans ce ton : 37
1-cd-f--fg-f--f--f--f-fe-fg-ef--defe-ed--d--cd--d--d--d--d--def--dcd-fefgf--fedf-ddc-4 Im-mo-la de-o sa-cri-fi-ci-um lau- dis et red-de al-tis-si-mo
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 69v.
vo- ta
tu-
a.
38 Pour les répons de ce ton il y a aussi une règle que certains chantres ignorent et s’éloignent ainsi du droit chemin, comme on s’en apercevra parfaitement dans ces deux répons :
a. R/
39
et
b. R/
1-cdf-d--d--f--fef-df--dc--d---f---fedc-de--d--df-gf-fe---defed-e--fd-----4 E- ru- e a fra- me- a
De-us
a-
ni-mam
me-
am (...)
1--a---cdf--d--f--fe-fgdf-dc--d--f--fedc-d--df-gf-fe--d--defede-fd---4 De o-
re le- o-
nis li- be-ra
me
do-mi-
ne (...)
Einsiedeln, Cod. 611, f. 72v (a), 73r (b).
Dans le premier, la formule mélodique réalisée sur la dixième syllabe (a-), évolue lentement et par de longs détours puisqu’elle est immédiatement suivie d’une autre voyelle ou syllabe (-ni), (qui) possède en revanche une autre sonorité (et) que l’on entonne à cet endroit d’une voix enjolivée et souple. 41 En revanche, dans le second répons, sur la neuvième syllabe (-ra), la formule ornementale ne se prolonge pas autant, mais est écourtée, car il manque la syllabe qui conclut le mélisme en question, et que survient aussitôt celle qui porte le son enjolivé. 42 Voilà enfin la notation propre aux versets d’antiennes : Et exultavit spiritus meus in deo salutari meo. 40
Du deuterus authente. Dans l’énoncé de la formule échématique, le timbre du deuterus authente s’apparente très légèrement à la formule mélodique du protus authente. En voici le schéma : 43
NO- I- O- E- A- NE
1--j---j--kjhh--g---hj-gh-ge--gjk-h-k-kjhg-f-h-kjg-fgh-g-geNO E A
NO E A NE
Commemoratio brevis, éd. Schmid, p. 178.
253
Musica disciplina
Versus introituum : Gloria patri et filio et spiritui sancto. 45 Sagax cantor, sagaciter intende, ut si laus nomini trino integra canitur, duobus in locis scilicet in xvi syllaba, et post, in quarta decima, trinum ad instar manus verberantis facias celerem ictum. Si autem diviseris, in nona, ut supra cernis, perages ictum. 46 Versus nocturnalis responsorii : V/ Ecce dominator dominus cum virtute veniet. 47 Nam in principio versus, si correpta fuerit pars, ut dactilus, quae tres habeat syllabas, sicuti gloria vel quoniam, prima quoad tertiam syllabam debet extendi distinctio. 48 Enimvero versus antiphonarum istius toni iunguntur sonoritati versuum autenti proti usque prope finem, excepto quod is ypodoricam plus quam prior congratulatur vocem, ita : Quia respexit humilitatem ancille sue, ecce enim ex hoc beatam me dicent omnes generationes. 44
De plagis deuteri Adest litteratura plagis deuteri cum sonoritatis figura : NOEANE
49
_________________________ 46 V/ Ecce...] cf. 7421A et 7593C 48 Quia respexit...] Magnificat _________________________ 44 introituum] introitum RP in introitum P11 45 nomini (RP P11)] nomino V F RC numini OxC | integra] dicata integra OxC | canitur] om. F RC | in2 om. OxC | xvi syllaba] xii sillaba, id est -ri- P11 | quarta decima] xxi syllaba, id est -cu- P11 | trinum] trinum Vp.c. trina RP trinam OxC | ad instar om. OxC | facias] facies RPa.c. | ictum] ictum, ut est illud seculorum amen P11 | nona] XII tantum P11 | ut] aut RP 46 responsorii nocturnalis OxC | v/] om. F RP | dominator] add. interlin RP 47 pars] pras RPa.c. | quae] qui P11 | quoad] quoque ad RP P11 | distinctio] distinctionem OxC 48 prope] prole RCa.c. | is] his OxC hic P11 | ypodoricam] epodoricam ysipodoricam add. in mrg. RP om. OxC 49 de-deuteri] iiii add. marg. RC om. OxC | NOEANE] NOEAIS RP
254
Capitulum 19
44
Verset des introïts :
1--g--hk-k----------k-jH-kkk-----k---k---kkj-hg-h---j---gh--4 Glo-ri-a pa-tri et fi-li- o
et spi- ri- tu- i
san-cto
Chantre vigilant, observe attentivement que si l’on chante la louange à la trine divinité dans son intégralité, on fera en deux endroits – sur la seizième syllabe, puis sur la quatorzième –, un triple battement rapide, à la manière de la main du chef de chœur. 45
1--g--hk-k---------l--k--k--kjh--kkk--3 Glo-ri- a (...) spi- ri-tu- i san- cto 1
16
-gh-h--------k--j--kkk---jg-hk-k----------kkj-hg--h---j--gh--4 sic-ut (...)
et sem-per
1
et in se-cu-la se-cu- lo-rum a-men
14
Mais si tu abrèges, tu placeras le (triple) battement sur la neuvième (syllabe), comme on l’a vu plus haut. 46 Verset d’un répons des matines : V/ Ecce dominator dominus cum virtute veniet.
1--klk--kh-jkj-hg-hhg--h--hg--h--k---k---jkk-kj---k---k---kl-kh-jkj--hg---g--kj-jh-j-h-gh-hg-4 Ec- ce
do-mi-na-tor do- mi- nus cum vir- tu-
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 4v
te
ve- ni-
et.
S’il y a, au début d’un verset, un élément bref, comme un dactyle, à trois syllabes – gloria ou quoniam, p. ex. –, le premier membre doit aller jusqu’à la troisième syllabe. 48 Les versets des antiennes de ce ton s’apparentent, presque jusqu’au bout, au timbre des versets du protus authente, sauf que celui-ci bénéficie, davantage que le précédent, d’un timbre plus grave. 47
49
Du deuterus plagal. Voici à présent le texte du deuterus plagal avec le schéma de son timbre : NO- E- A- NE
1-e-fd-EF-g-h-f-g---e----f-g-f-f-gfed-EF-g-f-f-e-4 NO
E
A
GIS
Commemoratio brevis, p. 178
255
Musica disciplina
En versus introitui : V/ Beati inmaculati in via qui ambulant in lege domini. Est quaedam plane in huius toni responsoriis norma, quae a plerisque ignoratur cantoribus, atque ideo intercipitur alterius sonoritas toni ab altero, uti in hoc et in autentu proto ad liquidum edocemur. 52 Habet nempe hic tonus canorem huius responsorii : R/ In ecclesiis benedicite deum. 53 Etenim in fine eiusdem responsorii, in tertia syllaba ante finem [versus], eadem videlicet syllaba -le-, terna circumvolvitur iteratione hoc modo, cum notarum figura : alleluia. 54 Adest autem autenti proti responsorium exempli causa monstratum : Alleluia, audivimus eum in Efrata, in cuius fine responsorii, tertia ante novissimam syllabam, scilicet -le-, post primam circumvolutionem aliter atque aliter quam superior finitur. 55 Huius notarum figuras causa insinuationis ostendimus : alleluia. Hoc, ut supra disservimus, ni prevideatur, mox interceptionem patietur versus responsorii : V/ Ecce quam bonum et quam iocundum habitare fratres in unum. 56 Id autem oramus cantorem ut omnium versuum fines in nocturnalibus responsoriis a quinta incipiat desinere syllaba ante finem ultime. 57 Et hoc secundum musicos qui non amplius quam quinque asservere maris undas, et ex eisdem omnes exhiberi procellas. 58 Antiphonarum versus huius modi habent figuram : Quia fecit mihi magna qui potens est, et sanctum nomen eius. 50 51
_________________________ 50 Beati immaculati...] cf. Intr. In voluntate tua... 52 In ecclesiis...] CAO 6901 54 Alleluia...] CAO 6069 58 Quia fecit...] Magnificat _________________________ 50 introitui] introituum OxC | v/] om. F RP | in via-domini om. OxC 51 plane quaedam OxC | sonoritas] sonoritatis RPp.c. | uti] ut P11 | in autentu] autentu V F RC 53 eiusdem] huius F RCa.c. | syllaba] om. RC | circumvolvitur] circumvolvetur OxC | alleluia] cum notis F RC 54 autem] enim F RC om. OxC | eum] ea RP P11 | syllabam] sillaba RP | scilicet] videlicet OxC 55 notarum] torarum RC | alleluia] cum notis F RC | ni] nisi RP P11 | et quam-unum om. OxC 56 id] id ipsum P11 | finem ultime] novissimam sillabam P11 57 musicos] ultimos Va.c. | omnes] om. RC | exhiberi] eximeri V 58 habent] habet RP P11 | quia-eius] sanctum est verum lumen RP | qui-eius om. OxC
256
Capitulum 19
50
et le verset d’introït : Beati immaculati in via qui ambulant in lege domini.
1-hg--gh--h--h--h--h--h--h--h--h--h--hg-gj-j--hj--h--Glo- ri- a pa-tri et fi- li- o et spi-ri- tu- i san-cto. Be- a- ti immacula- ti in vi- a
1-hg--gh--h--h--h---h--h--h--h--hg-gj---jh--hj--h---hg-gh--h--h--h--h--h--hf-gh---gf--e--4 i-cut e- rat in prin-ci-pi-o et nunc et sem-per et in se-cu-la se-cu-lo-rum a- men. qui am- bulant in le-ge do- mi- ni
51 Il y a en vérité une règle pour les répons de ce ton que la plupart des chantres ignorent, et c’est pourquoi le timbre d’un ton interfère avec celui d’un autre. En voici, comme pour le protus authente, une explication détaillée. 52 Ce ton possède assurément le caractère mélodique du répons In ecclesiis benedicite deum. 53 En effet, à la fin de ce répons, la troisième syllabe avant la fin de la phrase – à savoir -le – porte un triple ornement, ainsi noté :
1-fgh-hgfg-ffhgf-ghg-egef-fe-4 al- le-
-
lu-
ia.
Einsiedeln, Cod. 611, f. 102r-v.
Voici en revanche, à titre d’exemple, un répons du protus autente : Alleluia audivimus eum in Efrata. A la fin de ce répons, sur la troisième syllabe (-le-) avant la dernière, après un premier ornement on conclut d’une manière bien différente. 55 Le voici, et avec les figures des notes pour que l’on comprenne bien : 54
1-fgh-hgfg-ff-hgf-gfe-dfef-ed-4 al- le-
lu- ia.
Einsiedeln, Cod. 611, f. 101v-102r
Si l’on n’est pas attentif à ce que nous venons d’expliquer, le verset de répons Ecce quam bonum et quam iocundum habitare fratres in unum souffrira aussitôt d’un défaut. 56 Nous invitons enfin le chantre à commencer la cadence de tous les versets des répons de matines à partir de la cinquième syllabe avant la fin, 57 et cela de l’avis des musiciens qui pensent qu’il n’y a pas plus de cinq vagues sur la mer et qu’elles sont à l’origine de toutes les tempêtes. 58 Les versets des antiennes possèdent un schéma du type suivant [cf. Commentaires. p. 309].
257
Musica disciplina
De autentu trito En ordo modulationis in autentu trito quantum per subiectam exprimi potest figuram : NOIOEANE 60 Versus introitui notatur ita : V/ Diligam te domine, virtus mea : dominus firmamentum meum et refugium meum. 61 Versus responsorii : V/ A solis ortu et occasu, ab Aquilone et mari. 62 Ecce antiphonarum : Et misericordia eius a progenie in progenies timentibus eum. Qui ordo versuum tam introituum quam responsoriorum atque antiphonarum a ceteris segregatur tonis. 59
De plagis triti Series plagis triti iuxta notarum inflexiones haec est : NOEANE
63
_________________________ 60 Diligam te...] AMS 34 (Circumdederunt me) (GT p. 117-118) 61 A solis ortu...] cf. CAO 6586, 7305 ou 7824 62 Et misericordia...] Magnificat _________________________ 59 de-trito om. OxC | in] de RC | NOIOEANE] neane RP | V. Gloria patri et filio et spiritui sancto sicut erat in principio et nunc et semper et in secula seculorum amen cum notis marg. RC 60 introitui] introiti P11 | dominus-meum om. OxC | meum] eum RP 61 responsorii] responsoriorum OxC | V/] om. RC | occasu] hoccasu RP | ab-maris om. OxC 62 et-eum] a. Ecce maria genuit nobis salvatorem RP | quam] quamque V F RC | a] ac F 63 de-triti om. OxC | iuxta] om. RC | NOEANE] om. RP annes add. interlin. RP | Gloria patri et filio et spiritui sancto sicut erat in principio cum notis marg. RC
258
Capitulum 19
A propos du tritus authente. Voici le profil mélodique en tritus authente pour autant qu’il puisse s’exprimer par le schéma suivant : 59
NO- I-
O-
E- A- NE
1-k--jlk-h-g--f--g-h-Jk-l-k-kjh-g-h-kjh-g-gf-4 NO E
A NE
Commemoratio brevis, p. 178.
Le verset d’introït est noté ainsi : V/ Diligam te domine virtus mea : dominus firmamentum meum et refugium meum. 60
1-f--h--hk--k--k--k--k--k--k--k--k--kj--kl--l--kl--k-Glo-ri-a
pa-tri et fi- li- o et spi-ri- tu- i san-cto.
Di- li-gam te domine (...)
-h--h--h--h--h--h---h--h--h--kj--kl--lk--kl--k--k--k--kl-k--k--k--k--l--j---k--hhghgfggf-4 Si-cut e-rat in prin-ci-pi- o et nunc et sem-per et in se- cu-la se-cu-lo-rum a-men. et re- fu-gi- um me-um.
GT p. 117-118. 61
Un verset de répons : V/ A solis ortu et occasu ab Aquilone et mari.
1--k--k--klkkhkh----k--kh-kl-jk-kjklkl-lk---k--k--k--kjkj-kh-ikl-kjklkjhj-jh-3-f--h--4 A so- lis
or-tu et oc-ca-
su
ab A-qui-lo- ne
et ma-
ri.
Et reg.
Einsiedeln, Cod. 611, f. 4v.
62
Et voici celui des antiennes : Et misericordia eius a progenie in progenies timentibus
eum. Ce schéma des versets, tant des introïts que des répons et des antiennes, est distinct de celui des autres tons. [cf. Commentaires, p. 309]. 63 A propos du plagal du tritus La formule du plagal du tritus est, conformément aux courbures des notes, la suivante : NO- E- A- NE
1-fcf--gh-g--f--fedc-fgh-gFgf-4 NO
E
A GIS
Commemoratio brevis, p. 178.
259
Musica disciplina
In versibus introituum haec subter inserta continetur notarum figura : V/ Noli emulari in malignantibus neque zelaveris facientes iniquitatem. 65 Responsoriorum versus toni sequentes auctoritatem ita, in hoc subter notantur tono : V/ Et dixit : nequaquam vocaberis Iacob sed Israhel erit nomen tuum. 66 Denique tandem aliquando is in antiphonarum versibus consentaneus est autenti proti melodia, sed tamen yppodoricam is plus illo retinet vocem, et una discernuntur in fine notarum eiusdem figura : Fecit potentiam in brachio suo, dispersit superbos mente cordis sui. 64
De autentu tetrardo Autenti tetrardi melodia cum ipsius litteratura : NOIOEANE 68 Nempe in versibus introituum, prima syllaba, id est Glo- arsin pacietur exin secunda, hoc est -ri, diesin. In tertia vero, scilicet -a, acutus scandetur accentus. 69 Quartae et quintae rursus arsis conridebit, id est pa- atque -tri. 70 Sexta ac septima, videlicet et sed et fi-, suaviter enunciabuntur. 71 Octava et nona, scilicet -li- et -o, 67
_________________________ 64 Noli emulari...] cf. Intr. Os iusti (GT p. 494) 65 Et dixit...] CAO 7874 66 Fecit potentiam...] Magnificat _________________________ 64 haec] hanc P11 | continetur (OxC)] continet V F RC RP P11 | figura] figuram V F RC P11 | V/] om. V RC RP P11 | noli emelari] noli emelari F nolemulari RPa.c. | neque-iniquitatem OxC 65 V/] om. RP | dixit] dixit mihi F RC 66 is (V)] his F RC RP P11 OxC | antiphonarum] antifonarum V | autenti proti melodia (OxC)] autentis proti melodiae V F RC RP P11 (autentus Va.c.) | retinet] continet OxC | fine] finem P11 | fecit] ecce RC | fecit-sui] ascendente Ihesu in navicula RP | cordis] cordi V RC 67 de-tetrardo] vii add. marg. RC om. OxC | autenti] autentu RC | NOIOEANE] NANA ANNES RP | Gloria patri et filio et spiritui sancto, sicut erat in principio et nunc et semper et in secula seculorum amen cum notis marg. RC 68 exin] et in RC | scandetur accentus] scandetus scandetur RC 70 sed et] ac OxC | enunciabuntur] enuncientur OxC 71 et2 om. OxC
260
Capitulum 19
La schéma noté qui précède vaut pour les versets des introïts : Noli emulari in malignantibus neque zelaveris facientes iniquitatem. 64
1-kj--kl-l--n--m--m-l-l-l--l--l--m-l-l--k--jhGlo- ri- a pa-tri et fi-li-o et spi-ri-tu-i san-cto.
No -li e- mu-la -ri (...)
1-kj-kl-l--l--l--l---l--l-l-lk--ln--m--ml--lm--kj-kl-l--l--l--l--l--m---l--kj--h--4 Si-cut e-rat in prin-ci-pi-o et nunc et sem-per et in se-cu-la se-cu-lo-rum a-men. fa-ci- en-tes i- ni- qui- ta- tem.
GT p. 494.
Les versets de répons observant l’autorité de ce ton sont notés ainsi, (comme) dans le ton ci-dessous : V/ Et dixit nequaquam vocaberis Iacob sed Israhel erit nomen tuum. 65
1-f--fgj-jhj-h-ghg--j--hkl--k---kl---kl-k--k--kjh-j--ghg--fe-gh---gf--Et di-
xit ne- qua-quam ul-tra vo-ca- be-ris Ia- cob sed
--d--f--f---f--ghf-fe--fgj--jg-hjhg-ghg-fgf-4 Is-ra-hel
e- rit no- men tu-
um.
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 77r.
Enfin, dans les versets des antiennes, ce (ton) est parfois en accord avec la mélodie du protus authente, mais dans un registre plus grave que ce dernier et les deux ne se distinguent qu’à la fin, par une seule forme de note [cf. Commentaires, p. 310]. 66
67
Du tetrardus authente. Mélodie du tetrardus authente avec sa lettre : NO- I- O- E- A- NE
1--l--l-l-k-k-lk-h--g---h-k-l-k-kjh-gf-hk-hj-h-hg-4 NO E A
E
A NE
Commemoratio brevis, p. 178.
Dans les versets des introïts, à la première syllabe (Glo-) s’enchaînera la seconde (-ri-) par un intervalle ascendant. La troisième en revanche (-a) portera un accent ascendant. 69 La quatrième et la cinquième, à savoir pa- et –tri, accuseront aussi une montée. 70 La sixième et la septième (et fi-) seront énoncées avec délicatesse. 71 La 68
261
Musica disciplina
prima circumvolvetur, secunda yperlidium sustinebit sonum. 72 Decima et undecima, et videlicet atque spi-, perspicua resonabuntur voce. 73 Duodecima circumvolvetur, hoc est -ri-. Tertiadecima, hoc est -tu-, parum altabitur. Quartadecima vero, videlicet -i, tesin patietur. 74 Quintadecima terna percussione finietur, scilicet sanc-. Sextadecima, id est -to, differentiarum terminabit qualitates. 75 Sunt equidem nonnulli, qui in versibus responsoriorum huius toni positiones observari aiunt, ut hic : V/ In omnem terram exivit sonus eorum et in fines orbis terrae verba eorum 76 in tertia syllaba, quae a duabus excipitur consonantibus, id est m et t, quod omnino, quia in ceteris cantilenarum minime agitur consonantibus, omittendum estimant. 77 Est hoc in tono, o prudens cantor, quod plerique non devitantes, sed potius usu improbo consectantes, correptiones producunt et productiones corripiunt, 78 ut in hac : ant. Dixit paterfamilias, quamvis illud pa- natura brevis sit, tamen nisi celsiori incoetur accentu, absurditatem parit. Insuper et quartam syllabam in ante se positam, cum corripi debeat, productam esse facit. 79 Huic simile : ant. Virgo dei genetrix.
_________________________ 75 In omnem terram...] cf. R/ Cives apostolorum (CAO 6289), R/ Isti sunt agni novelli (CAO 7012), R/ Isti sunt duae olivae (CAO 7014), R/ Qui sunt isti (CAO 7484) 78 Dixit...] CAO 2305 79 Virgo...] CAO 5448 _________________________ 72 et] ac OxC | resonabuntur] sonabuntur F RC | resonabunt OxC 73 altabitur] exaltabitur P11 74 finietur] ferietur OxC| -to] om. RP P11 75 sunt-toni] nam et aliorum responsoriorum quidam fieri P11 | et-eorum] usque verba eorum | fines] fine RC | et in fines-eorum om. OxC 76 a] om. RC | in] om. RP | consonantibus] consonantiis Σ 77 hoc in tono] autem in tono Va.c. | sed potius] om. F | productiones corripiunt] corripiunt productiones F 78 brevis] breve F OxC RC | sit] set RPa.c. | tamen nisi] nisi tamen OxC | celsiori incoetur] inchoatur celsiori F | accentu] acuto V F RC RP acutoque accentu P11 acentu OxC 79 insuper] insubter OxC | virgo-genetrix] cum vocatus fueris ad nuptias RP P11 | genetrix] genitrix RCp.c. genetris OxC
262
Capitulum 19
huitième et la neuvième (-li-o) : la première sera ornée, la seconde portera un son hyperlydien. 72 La dixième, -et, et la onzième, spi-, sonneront d’une voix diaphane. 73 La douzième (-ri-) sera ornée. La treizième (-tu-) sera légèrement haussée. La quatorzième en revanche (-i) s’inclinera légèrement. 74 La quinzième (sanc-) se caractérise par un triple battement. La seizième (-to) portera les configurations des différences.
1--g--kj-kl-kl-l--l--l--lK-kl--l--l--lnm--l---k--kkk-[différence]-4 Glo-ri- a pa-tri et fi- li- o 1
2 3
4
5 6
7
8 9
et spi-ri-
tu- i san- cto
10 11 12
13
14 15
16
cf. Paris, BnF, Lat. 1118, f. 111r.
Certains affirment d’ailleurs que dans les versets des répons de ce ton on effectue des descentes, comme ici 76 sur la troisième syllabe qui est suivie de deux consonnes (m et t) : 75
1------------------l--lmnml-klkkj--kl--k--k-kl-k----lj-kl--kl-lmnm-ml-----R/ Qui sunt... V/ In om-
nem
ter-ram e-xi-vit so-nus e- o-
rum (...)
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 228r.
ce qu’ils estiment devoir être absolument évité, puisque cela ne se fait jamais sur les autres consonnes des chants. 77 C’est dans ce ton, ô sage chantre, que la plupart, sacrifiant à un indécent usage plutôt que de l’éviter, allongent les brèves et abrègent les longues, 78 comme dans cette antienne :
1-g---g--g--j---k--l--m-lk---4 Di-xit pă-ter- fa- mĭ-li-as (...)
Paris, BnF, Lat. 1090, f. 40v.
Quoique (disent-ils) la syllabe pa- soit brève par nature, si elle n’est pas émise avec un accent plus élevé, il y a non-sens. En outre cela provoque l’allongement de la quatrième syllabe qui suit (mi), alors qu’elle devrait être brève.
1-g---g--gk-k---k--lm-m-l-------4 Di-xit pă-ter- fa-mĭ- li-as (...)
Einsiedeln, Cod. 611, f. 49r-v.
79
Il en va de même pour l’antienne Virgo dei genetrix.
263
Musica disciplina
Itidem in responsoriis invenies, veluti hic : R/ Dum staret Abraham ad ilicem mambre. 81 Nam in octava eiusdem syllaba yperlidica debet adscisci vocis melodia, videlicet in i- ut ilicem correpte dicamus, quod etiam in quarta syllaba ante ultimam versus responsoriorum huius toni nonnulli inepte agunt, plus producentes quam expediat. 82 Versus antiphonarum huius modi gerunt figuras notarum : Benedictus dominus deus Israhel : quia visitavit et fecit redemptionem plebis suae. 80
De plagis tetrardi. Hic tonus licet habeat propriae modulationis finem, tamen quia perparva est, veluti hic : NOEANE idcirco, ab eo a quo originem sumit, mutuatur et finem. 84Adest versus introituum : V/ Neque inrideant me inimici mei ; etenim universi qui te expectant non erubescant.
83
_________________________ 80 Dum staret...] CAO 6563 82 Benedictus dominus...] Benedictus 84 Neque-universi] Ps. 24, 3 | qui te-erubescant] cf. Ps. 68, 7 _________________________ 80 itidem] inde RC | veluti] ut P11 | abraham] habraam F RC RP P11 81 nam] iam P11 | in2] om. F | responsoriorum] responsorii RC responsori RPa.c. 82 benedictus-suae] ant. cum autem venerit ille spiritus veritatis docebit vos omnem veritatem RP 83 modulationis] modulationes RPa.c. | noeane] noeais RP P11 | quo] qui F | mutuatur] tutuatur RC mutatur RP mutuabitur P11
264
Capitulum 19
80
La même chose se rencontre dans des répons, comme ici :
1-d----d--dfd-dc--fgf-fghg-hijh---f--gh-hg-ge--gh---fE----dE-fgd-dc-----4 Dum sta-ret
A- bra- ham ad ī- lĭ-
cem mam- bre
(...)
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 69v (1er mode).
Sur la huitième syllabe de ce répons, il convient d’effectuer un mouvement mélodique ascendant, en l’occurrence sur i-, afin de prononcer brièvement (le mot) ilicem, ce que certains font aussi à tort sur la quatrième syllabe avant la dernière des versets de répons de ce ton, l’allongeant plus qu’il ne convient. 82 Les versets des antiennes mettent en œuvre les figures de notes suivantes : Benedictus dominus deus Israhel : quia visitavit et fecit redemptionem plebis sue. [cf. Commentaires p. 311] 81
Du plagal du tetrardus. Ce ton, bien qu’il possède bien une terminaison propre, mais puisqu’elle est si courte – la voici :
83
NO- E- A- NE
1-g---kj-h---g---h-Jk-l-k-kjhgf-hk-hj-hhg-4 NO
E A
GIS
–
Commemoratio brevis, p. 178.
elle partage aussi la terminaison de celle dont elle tire son origine. 84 Voici le verset des introïts : V/ Neque inrideant me inimici mei, etenim universi qui te expectant non erubescant.
1--g--hg-gk--k-------------------kj-kl-l-kl--lkGlo-ri- a pa-tri et fi-li-o et spi-ri- tu- i san-cto.
1-kh-hk-k-------------------kj-kl---lk-kl---k---kh-hk-kl-k--k--k--kkj-gh--kj--hhg-ghd-ffg-4 Si-cut e-rat in prin-ci-pi-o et nunc et sem-per et in se-cu-la se-cu- lo- rum a-
Paris, BnF, Lat. 1118, f. 112v
265
men.
Musica disciplina
Interea quaedam insinuanda est stolidis normula. Ergo, exempli causa, duos in publico trahamus responsorios e quibus luculente pandatur. 86 Enimvero in hoc responsorio R/ Magi veniunt ab oriente, vicesima secunda eiusdem responsorii syllaba, videlicet -tes ut dicentes, ideo non incurvatur per anfractus inflexionum, quia protinus altera subsequitur syllaba quae circumvolvitur. 87 Ideoque absurdum esset si iteraretur duplatio modulationis in duabus syllabis, nulla interiacente morula vel qualibet syllaba. 88 In hoc autem responsorio R/ Iste est qui ante deum magnas virtutes operatus est, idcirco octavadecima syllaba, scilicet est, circumvolutionem ac circumflexionem recipit, quia inest inter hanc et illam ea quae post circumvolvatur, id est et, atque in ipsa fit acutus accentus, quae has duas distinguit modulationes. 89 Certe versus antiphonarum istius toni oppido consimiles efficiuntur in sonoritatis euphonia versibus antiphonarum plagis proti, ac sicuti contiguus est autentus protus autentu tetrardo in litteraturae concentu, etiam atque etiam amplius hi duo in versibus antiphonarum seu introituum perplurimam habent copulationem. 90 Igitur antiphonarum versus tantundem subnotemus per ordines notarum : Et erexit cornu salutis nobis in domo David pueri sui. 85
_________________________ 86 Magi veniunt...] CAO 7112 88 Iste est...] CAO 7003 90 Et erexit...] Magnificat _________________________ 85 quaedam-stolidis] insinuanda est quaedam stolidis F RC | insinuanda] insinuandam P11 | normula] normulae Va.c. normulis P11 | e quibus] de quibus P11 | pandatur] pandator RPa.c. 86 enimvero] nam vero P11 | in hoc] om. F RC | responsorio] responsorio scilicet P11 | vicesima] vigesima F RC | -tes] et RP | inflexionum] inflexione Va.c. inflectionum F | altera] ab altera F om. P11 87 duplatio] duplicatio F P11 duplatitio RC | interiacente] om. P11 | morula] merula RC normula P11 | qualibet] quelibet RC 88 illam] illa RC | has] as V | distinguit] distingat V distinguat RP 89 euphonia] euphoniae P11 | contiguus est] est contiguus F RC | autentu] autenti RP autento P11 90 et-sui] ant. rogo te pater RP
266
Capitulum 19
Il convient au passage d’inculquer une petite règle à ceux qui manquent de bon sens. Il suffira de deux répons pour l’expliquer clairement. 86 Dans le répons Magi veniunt ab oriente, la vingt-deuxième syllabe (-tes, de dicentes) ne porte pas d’ornement, puisque la syllabe qui suit immédiatement est ornée . 85
1--fgh-g--gh-g--g--------g--hkjhjkjh-gjhgh--hg--klk-kh-klk-----4 Ma- gi ve-ni-unt (...) et di-
cen-
tes : u- bi est (...)
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 25v.
La redite du mélisme sur les deux syllabes sans interposition d’un léger silence ou d’une quelconque syllabe serait en effet désagréable. 88 Dans ce répons en revanche : 87
1-f-fg--g---g--g--gh--h--hg-hkg-gf----hgf-gh-ghkjh-jkjh-g--ghkhg-h-gh-jh-fh-klk-kJ--kl--4 I-ste est qui an-te de-um
(...) o-
pe-
ra- tus
Einsiedeln, Cod. 611, f. 263ar.
est : et o-
mnis (...)
la dix-huitième syllabe (est) reçoit une circonvolution et un infléchissement puisqu’il y a, entre cette dernière et celle qui par la suite est ornée d’une circonvolution, cette autre (et) et que sur cette syllabe qui sépare ces deux mélismes, on effectue un mouvement ascendant. 89 Les versets des antiennes de ce ton sont bien évidemment réalisés selon un timbre identique à celui des versets des antiennes du plagal du protus. Et tout comme le protus authente s’apparente au tetrardus authente par sa formule échématique, ainsi, à plus forte raison, ces deux (tons) présentent une étroite parenté quant aux versets des antiennes ou des introïts. 90 Il nous suffira donc de noter ci-dessous les versets des antiennes par les séries de notes : Et erexit cornu salutis nobis in domo David pueri sui. [cf. Commentaires, p. 311]
267
Musica disciplina
α = V F RC RP P11 Ces Be β = Fn1 Fr1 Fl Fn2 Fr2 M Mc1 Q1 OxB2
Capitulum XX Ab hac autem disciplina modulamina composita extant quae die noctuque iuxta constitutionem patrum precedentium precinuntur in ecclesia. 2 Initium autem psallendi ecclesiae extitit vel ad imitationem priscorum qui inter sacrificiorum exhibitiones domino persolvere solebant laudes, vel ab Ignatio beatissimo martyre traditum suscepit, 3 qui voces angelicas domino decantantes in caelestibus audivit, eundemque morem suae ecclesiae contradidit atque inde in alias ecclesias eadem laudabilis consuetudo inolevit. 4 Sane nocturnum officium in antiphonis responsoriisque consistit. 1
_________________________ 2-3 cf. Cassiodorus-Epiphanius, Historia ecclesiastica tripartita (éd. W. Jacob, R. Hanslik, 1952, CSEL 71), X, 9 (Dicendum tamen est, unde sumpsit initium, ut in ecclesia antifonae decantentur. Ignatius Antiochiae Syriae tertius post apostolum Petrum episcopus, qui etiam cum ipsis degebat apostolis, vidit angelorum visionem, quomodo per antifonas sanctae trinitati dicebant hymnos. Is que modum visionis Antiochenae tradidisse probatur ecclesiae et ex hoc ad cunctas transivit ecclesias) _________________________ capitulum xx] xx marg. V quod ab hac disciplina composita extant modulamina que die noctuque iuxta constitutionem patrum precedntium precinuntur in ecclesia. ca. xx F ca. est xx RC om. RP | Fn1 Fr1 Fl Fn2 Fr2 M Mc1 Q1 OxB2 1 α composita] om. F RC – β ab hac] ad hanc Mc1 ob hoc Q1 | autem] enim Fn1 Fr1 Fl om. Fn2 Fr2 Mc1 | disciplina] disciplinam Fn1 Mc1| modulamina composita extant] composita extant modulaina Fn1 Fr1 Fl Fn2 Fr2 M OxB2 Q1 compositam extantti modulamina Mc1| quae] om. Mc1| iuxta constitutionem] constitutione OxB2| patrum precedentium] precedentium patrum Fn1 Fr1 Fl Fn2 Fr2 M Mc1 Q1 OxB2 | ecclesia] aecclesiam Q1 2 α suscepit] suscipit RC – β autem] om. Fl Mc1 enim Fn2 Fr2 | psallendi] psallen Fn1 Fr1| ecclesiae] aeclasia Q1 in ecclesia OxB2 | vel] ut Q1| imitationem] imitatio Fn1 Fr1Fl imitatione Fn2| priscorum] eorum Q1 pristinorum Mc1 | exhibitiones] exhiciones Fl | solebant laudes] laudes solebant M | ignatiosuscepit] marg. Fr2 | beatissimo martyre] martyre beatissimo Fn1 Fr1 Fl Fn2 Fr2 M martir beatissimo Mc1 | suscepit] suscipitur Q1 3 α eundemque] tum denique P11 | morem] modum F RC | contradidit] condidit F RC | laudabilis] laudibilis RP | consuetudo inolevit] consuevit P11 – β decantantes] decantantis Fr1 | in celestibus] om. Fr1 | audivit] audiunt Fn2 Fr2 audiens Mc1 | eundemque] om. Q1 | morem] modum Fn1 Fr1 Fl Fn2 Fr2 M modus Mc1 | contradidit] tradidit Fn1 Fr1 Fl Fn2 Fr2 M Mc1 Q1 OxB2 Ces | inde] om. Mc1 | in alias] alias Q1 in alia Mc1 | laudabilis] laudabiles Q1 laudum OxB2 | inolevit] inoleum Q1 inolevit id est crescit Mc1 4 α nocturnum] nocturnale P11 | antiphonis] anphonis RPa.c. antifonis Be – β De nocturnis et nomina eorum officii ecclesie et de ant. XXXV. Mc1 | nocturnum] nocturnorum Fn1 Fr1 Fl Fn2 Fr2 M Mc1 | responsoriisque] om. OxB2
268
Capitulum 20
20 De cette science relèvent les savantes mélodies qui sont chantées dans l’église, jour et nuit, conformément aux institutions de nos Pères. 2 L’Église s’est mise à chanter à l’imitation des Anciens qui avaient l’habitude d’élever, lors de la présentation des offrandes, des louanges au Seigneur, à moins qu’elle n’ait suivi la révélation au très bienheureux martyr Ignace 3 qui entendit des voix angéliques chantant, dans le ciel, au Seigneur, et qui transmit cette même coutume à son église ; puis de là, cette vénérable pratique se répandit dans d’autres églises. 4 L’office nocturne se compose d’antiennes et de répons. 1
269
Musica disciplina
Antiphona dicitur vox reciproca, eo quod a choris alternatim cantetur. Quia scilicet chorus qui eam coepit ab altero choro, iterum eam cantandam suscipiat, imitans in hoc seraphim, de quibus scriptum est : Et clamabant alter ad alterum, sanctus, sanctus, sanctus, dominus deus sabaoth. 6 Reperte autem sunt primum a Grecis, a quibus et nomina sumpserunt. 7 Apud Latinos autem auctor eorum beatissimus extitit Ambrosius Mediolanensis antistis, a quo hunc morem suscepit omnis occidentalis ecclesia. 8 Responsoria autem ab Italis primum reperta sunt. Dicta autem responsoria, eo quod uno cantante, 9 id alter respondeat. 10 Moris enim fuit apud priscos a singulis responsoria cani, reliquos omnes cantanti respondere. 11 Missarum vero officium constat in antiphonis quae introitus dicuntur, quae ideo vocantur, quia introeunte 5
_________________________ 5, 8-9 cf. ISID. etym. 6, 19, 7-8 ; 5 Is. 6, 3 _________________________ 5 α antiphona] antifona Be | est] om. V | et] e RP – β dicitur] autem dicitur Fn1 Fr1 Fn2 Fr2 M Q1 Mc1 OxB2 enim dicitur Fl | a] om. Mc1 | cantetur] canitur Fn1 Fr1 Fl Fn2 Fr2 M Mc1 cantatur Q1 | quia] qui Fn1 Mc1 | scilicet] silicet Fn1 licet Fl | eam] eandem Fl | cantandam] canendam Fn2 Fr2 cantando Q1 | suscipiat] suscipiat et nullus liceat incipere ps. nisi post finem an. et in cuius tono etenim invenerit. in ipsius son. incipiat ps. et post finem ps. iterum incipiat An. Mc1 | scriptum] dictum Q1 | et clamabant] clamabant M exclamabant Mc1 et clamabat Q1 OxB2 | ad] ab Fn1 Fr1 | sabaoth] sabahot Fr1 6 α reperte] reperta S | autem sunt] sunt autem Be – β reperte] reperies Fr1 reperta M Mc1 Q1 OxB2 | autem sunt] sunt autem Fn1 Fn2 Fr1 Fr2 M Mc1 Q1 OxB2 sunt enim Fl | a1] om. Mc1 | nomina] nomine Q1 | sumpserunt] susceperunt Fn1 Fr1 Fl M Mc1 Q1 OxB2 7 α antistis] antistes F RC Be P11 | occidentalis] add. interlin. al. manu Be – β autem] enim Fl | beatissimus-antistis] extitit beatissimus excipit agustinus ambrosius autem mediolanensis antistis Q1 | extitit] estitit Fn1 consistit Fl exsit Fr2 | antistis] episcopus Fn1 Fr1 Fl Fn2 Fr2 M Mc1 antistes OxB2 | suscepit omnis] omnis suscepit Fn1 Fr1 Fl Fn2 Fr2 | ecclesia] eclesiae Q1 8 α autem-primum] primum ab italis V | eo quod] om. P11 | uno cantante] uno canente RC RP ab uno cantante P11 – β responsoria] responria Fn1 Fr1 | autem] vero Fn1 Fr1 Fl Fn2 Fr2 | ab-primum] primum ab Ytalis Fl | autem] enim Fl | uno cantante] uni cantanti Fn1 Fr1 Fl Fn2 Fr2 M Mc1 uni cantandi Q1 cantanti OxB2 9 α id alter respondeat] om. V F RC Be P11 id alter respondeat. Inter responsoria autem et antiphonas hoc distat, quod in responsoriis unus versum dicit, in antiphonis autem versibus alternant chori. RP (cf. Isid. etym. 6. 19. 8) – β id alter respondeat] reliqui omnes respondere (responderi Fn1 Fr1) solent Fn1 Fr1 Fl Fn2 Fr2 alii respondeant Q1 ceteri respondenti Mc1 ceteri respondeant OxB2 10 α reliquos] reliqui Σ | cantanti] cantando P11 | respondere] respondeant Be – β moris] mores Fn1 Fr1 Fn2 Fr2 | enim] autem Fn1 Fr1 Fn2 Fr2 Q1 | priscos] priscos yrpam Fn1 Fn2 pricos yrpam Fl prischos yrpam Fr1 Fr2 | singulis] singuli Mc1 | responsoria cani] cani Fn1 Fr1 Fl Fn2 Fr2 cani responsoria OxB2 | reliquos] reliqui M Mc1 Q1 OxB2 | reliquos-respondere] om. Fn1 Fr1 Fl Fn2 Fr2 | omnes cantanti] autem cantando Q1 11 β de introitibus et aliis missarum apperitibus. tit. Fl | officium] ofitiorum Fr1 officia Q1 | introitus] introiti Fn2 Fr2 | ideo] ideo ita Fn2 Fr2 M Mc1
270
Capitulum 20
Antienne veut dire voix en alternance, parce qu’elle est chantée en alternance par les chœurs : le chœur qui l’entonne, la chante ensuite en la recevant de l’autre chœur, imitant en cela les Séraphins dont il est écrit : « Et ils se criaient l’un à l’autre : saint, saint, saint le seigneur dieu des armées. 6 Elles ont été inventées par les Grecs auxquels aussi la terminologie fut empruntée. 7 Mais pour les Latins, leur auteur est le très bienheureux et vénérable Ambroise de Milan, auprès duquel toute l’église occidentale a recueilli cet usage. 8-9 Les répons ont été inventés par les Italiens. Les répons sont ainsi appelés car à ce que l’un chante, un autre répond. 10 Il était d’usage chez les Anciens que les répons fussent chantés par des solistes, et que tous les autres répondent à celui qui chante. 11 La célébration des messes s’accompagne d’antiennes que l’on appelle introïts. Ils sont ainsi appelés parce qu’ils sont chantés au moment de l’entrée du 5
271
Musica disciplina
populo in basilicam decantentur, et eo usque cantio eius protendatur quousque inperturbato ordine tam pontifex, quam et ceteri ecclesiastici ordines secundum suam quisque dignitatem ingrediantur ecclesiam et congruam suscipiant stationem. 12 Et sic tandem laetania finita qua deus Christusque vocatur ut populo suo misereatur, imitans sacerdos angelum qui gloriam deo in caelis pacemque in terra hominibus adnunciavit, idem canticum voce intonat salutari. 13 Cantatur autem et responsorium quod gradale dicitur a gradibus ei nomine inposito, eo quod consuetudinis fuerit antiquis, ut, vel cantantes vel loquentes in gradibus consisterent, 14 unde et de Ezra dicitur : Stetit Ezras super gradum ligneum quem fecerat ad loquendum, 15 et psalmi graduum XV dicuntur ob hoc quantum ad litteram adtinet quod in gradibus cantarentur.
_________________________ 12 Luc. 2, 14 14 (stetit...) 2 Esdr., 8, 4 _________________________ 11 α basilicam] basilica P11 | pontifex] pontifices Be | et2] om. F RP | eius] eorum P11 | quisque] quisquam F om. Be | suscipiant] suscipians P11 | stationem-12 in caelis] om. V Be P11 add. marg. al. manu V – β basilicam] baselica Q1 | decantentur] decantetur Fl M decantet Q1 decantantur OxB2 | cantio] cantatio Fn1 Fr1 Fl Fn2 Fr2 M Mc1 Q1 | inperturbato] inter beato Fr1 inprobato M inperturbatio Mc1 | ordine] ordinis Mc1 agmine OxB2 | tam] quam Q1 | et ceteri] om. Fl et clerici Fn2 et alii ceteri Fr2 ceteri M Q1 et ceteris Mc1 | ecclesiastici] ecclestici Fl ecclesiasticis Mc1 | ordines] ordinis Mc1 OxB2 | quisque] quisquam Fn1 Fr1 Fr2 quoque Q1 om. Mc1 | dignitatem] dignitate Fn1 | ingrediantur] ingrediatur Fn2 | ecclesiam] ecclesia Mc1 12 α misereatur] miseretur RPa.c. | pacemque] pacem quam Be pacem quam angelus P11 | idem] id est et Be id est P1 – β sic tandem] si tandem Fr1 Fn2 Fr2 Q1 tandem sic OxB2 | qua deus] quam dominus Fn1 Fr1 qua dominus Fl quae est kyrieleison quia Mc1 | christusque] christus qui Q1 | ut] in Q1 | imitans sacerdos] sacerdos autem immitans Q1 | gloriam] gloria Mc1 | deo] om. Mc1 | caelis] excelsis Fn1 Fr1 Fl Fn2 Fr2 excelsis deo Mc1 excelsis id est caelis Q1 | in terra] om. Fn2 Fr2 in terris M | adnunciavit] denuntiat Fn1 Fr1 Fl Fn2 Fr2 annuntiat M Mc1 | idem] id est Fn1 Fr1 Fl Q1 ideo Fn2 Fr2 | voce] vocem Q1 | intonat] intonant Fn1 Fr1 Fl | salutari] salvatori Mc1 13 α autem] aut RP | consuetudinis] consuetudini RP – β autem ] enim Fn1 Fr1 Fl om. Mc1 | et] om. Fn1 Fr1 Fl Mc1 | responsorium] responsoria Q1 | ei] enim ei Q1 | inposito] inpositum Fn2 Fr2 inpositum est Q1 | eo quod] om. Q1 | fuerit ] infertur Fn1 Fr1 Fl fertur Fn2 Fr2 M Mc1 fuit Q1 | antiquis] antique Fn1 Fr1 Fl antiquitus OxB | ut] esse ut Fn1 Fr1 Mc1 esse Fn2 Fr2 | vel loquentes] om. Mc1 vel eclesiae Q1 14 α ezra] esra F ezdra RP esdra Be | ezras] ezra RC ezdras RP esdras Be | super] supra RP | quem] que RP – β et] om. Mc1 | de] om. Q1 | ezra] esdra Fn1 Fr1 Fl Fn2 Fr2 M Mc1 OxB2 ezdra Q1 | stetit] stetisse Q1 | ezras] esdra Fn1 Fr1 Fn2 Mc1 exdra Fr2 esdras Fl M OxB2 om. Q1 | ligneum] lignum Q1 | quem] que Mc1 15 α et] e RP | xv] xii RP | dicuntur] om. Be | ob] ab P11 | adtinet] adtinet dicti sunt Be – β graduum] om. Mc1 | xv] xii Fn1 Fr1 Fl Fr2 | dicuntur] canebat vel dicebat Fn2 Fr2 dicunt OxB2 | ob] ab Q1 of Fn2 | quantum] scilicet quantum Fn1 Fr1 Fl Fn1 Fn2 M Mc1 | adtinet] pertinet Q1 | in] et Q1
272
Capitulum 20
peuple dans la basilique. Et son chant se poursuit selon un ordre immuable pendant que le pontife et les autres ordres ecclésiastiques entrent dans l’église, chacun selon son rang, et prennent la place qui leur est assignée. 12 Ainsi, une fois achevée la litanie par laquelle Dieu et le Christ sont invoqués pour qu’ils aient pitié de leur peuple, l’officiant, imitant l’ange qui a annoncé « gloire à Dieu dans les cieux et paix aux hommes sur la terre », entonne ce même cantique d’une voix inspirée. 13 On chante ensuite le répons que l’on appelle Graduel en raison des degrés, puisqu’il était de coutume chez les Anciens, qu’ils se tiennent, chantant ou parlant, sur des marches, 14 On dit en effet d’Ezra qu’il « se tenait sur une estrade en pierre que l’on avait dressée pour parler » 15 et les quinze psaumes des degrés sont ainsi appelés parce qu’ils étaient chantés sur des marches.
273
Musica disciplina
Alleluia autem ab Hebreis sumpsimus, quorum et lingua est. 17 Dicitur enim Laudate deum, quod pro dignitate sua in nulla lingua transmutatum est, quod et congrue ante Evangelium canitur ut per hoc canticum mentes fidelium quodammodo ad audiendum salutis verbum suscipiant purificationis initium. 18 Offertoria vero vocantur ea carmina quae super hostias oblatas domino canit ecclesia, quod ad imitationem facit priscorum patrum 19 quibus praeceptum est : Si quando habueritis epulum et dies festos concinetis tubis super holocausta vestra et erit memoria vestri coram domino. 20 Communicantibus etiam primum canitur canticum Agnus dei qui tollis peccata mundi, miserere nobis, ut fideles quique corpori et sanguini domini 16
_________________________ 16 cf. ISID. etym. 6, 19, 19 17 Amalarius, Lib. off. III, 16, 3 (Versus alleluia tangit cantorem interius, ut cogitet in quo debeat laudare dominum, aut in quo laetari) (éd. Hanssens II, 304, l. 30-31) 19 si quando...] cf. Num 10, 10 20 cf. Ioh. 1, 29 _________________________ 16 α ab] ad RPa.c. – β tractus dicitur eoquod tratim cantetur, id est dictincte Mc1 | autem] enim Fl | et] om. Q1 | est] sub genere neutro est Fn1Fr1 Fl Fn2 Fr2 M Mc1 17 α dicitur-deum] om. Be | deum] dominum RC | sua (RP P11)] sui V RC F Be | nulla lingua] nullam linguam Be | transmutatum] transmutata RP | initium] initium. Hec iubilatio, quam sequentiam vocant, illud tempus significat quando non erit necessaria locutio verborum sed sola cogitatione mens menti monstrabit quod retinet in se RP – β enim] autem Fn1 Fr1 Fn2 Fr2 | deum] dominum Fn1 Fr1Fl Mc1 Q1 | quod] qui Q1 | dignitate sua (Fl Mc1)] sua dignitate Q1 dignitate sui Fn1 Fr1 Fn2 M OxB2 sui dignitate Fr2| nulla lingua] nullam linguam OxB2 | transmutatum est] translatatum est Fr1 Fr2 transmutatur Mc1 | quod et] quodque Fn1 Fr1 Fn2 Fr2 M quod Fl Mc1 idem et Q1 | congrue] congruum est Fl congruitate Q1 | ante] om. Q1 | ut-fidelium] om. Q1 | ad] om. Fr1 autem Q1 | initium] initium. Credo in unum deum dicitur ad affirmandas omnium fidelium mentes, in pater et filius et spiritus sanctus. Mc1 18 β vero] autem Mc1 om. OxB2 | ea] eu Q1 | oblatas domino] deo oblatas OxB2 | canit] canit Fn2 cantat Fr2 canitur Mc1 | ecclesia] ecclesias Fn2 Fr2 | facit-patrum] priscorum patrum facit OxB2 | patrum] om. Q1 19 α vestri] vestra RCa.c – β habueritis epulum] inquid epulum habebitis Fn1 Fr1 Fl inquid epulum habetis Fn2 Fr2 habebitis in quod (quid M) epulum M Mc1 habebitis epulum Q1 OxB2 | festos] festus Mc1 | concinetis] concinitis Q1 | holocausta vestra] olocausti et vestra Fr1 | et] om. Q1 | memoria] memoriam Fn1 Fr1 Fn2 Fr2 | vestri] vestra M vestram Mc1 | domino] domino. Sanctus idcirco tribus vice dicitur et cetera, ut significetur pater et filius et spiritus sanctus, ita ut Iohannis Evang. in apocalipsis libro se testatur vidisse ante thronum domini et cetera [cf. Apoc. 4, 5-8]. Mc1 20 α etiam] autem Be | miserere] misere V | qui-nobis] om. Be | fideles] fides RC | quique] quoque F RC | corpori et sanguini] corporis et sanguinis P11 – β canticum] om. Fn1 Fr1 Fl Fn2 Fr2 M Mc1 | quinobis] om. Fn1 Fr1 Fl Fn2 Fr2 M | miserere nobis] om. Mc1 Q1 | fideles quique] quique fideles M fide quique Mc1 | corpori et sanguini] corpore et sanguine Fn1 Fr1 Fl Fn2 Fr2 M Q1 corpore et sanguinem Mc1
274
Capitulum 20
Nous avons emprunté aux Hébreux le mot « Alleluia » qui est en effet un mot de leur langue. 17 Cela veut dire « louez Dieu », ce qui, par respect pour Dieu, n’est traduit en aucune langue. Il est chanté à juste titre avant l’Évangile afin que, par ce chant, l’esprit des fidèles s’apprête à recevoir la purification pour écouter la parole du salut. 18 Les offertoires désignent ces chants que l’église chante en présence des offrandes dédiées au Seigneur, ce que l’on fait à l’imitation des anciens Pères 19 auxquels il fut ordonné : « Dans vos agapes solennelles et vos jours festifs, sonnez des trompettes sur vos offrandes et le Seigneur se souviendra de vous ». 20 En présence de communiants, on chante tout d’abord le cantique Agnus dei qui tollis peccata mundi miserere nobis, afin que tous les fidèles, communiant par le corps et le 16
275
Musica disciplina
communicantes, quem percipiunt ore, hauriant vocis modulatione 21 ut scilicet quem gustant, quodammodo versum incorporalem cybum, recolant ex se crucifixum et mortuum atque sepultum, et eum exorent sua tollere peccata quem ad hoc venisse omnis confitetur ecclesia. 22 Canitur etiam illi adiunctum aliud carmen quod communio vocatur, ut quamdiu populus fidelis suscipit caelestem benedictionem dulcissima modulatione mens eius trahatur et suspendatur in sublimissimam contemplationem. 23 Hac autem arte subnixum hisque regulis atque ordine compositum, hunc libellum cantoribus praebemus relegendum et cum auctoritate superius posita discendum, 24 denunciantes nemini posse adesse perfectam cantandi modulationem qui non studuerit superius scriptam eiusdem artis habere notitiam.
_________________________ 20 α quem] quam Be | vocis modulatione] voce modulaminis Be – β hauriant] audiant Q1 hariant Mc1a.c. | vocis] voci Mc1 | modulatione] modulationem Fr2 21 α quem gustant] quod gestant Be | versum] versu P11 | crucifixum] crutificum RP | ad hoc] ad ad hoc V | omnis] om. Be – β quodammodo] quoddam vero Fl quodammodum Fn2 quod modo Q1 | versum] husum Q1 | incorporalem] incorporale Fn1 Fr1 Fn2 Fr2 incorpore Q1 | cybum] ciuum Mc1 | ex se] om. Fn1 Fr1 Fl Fn2 Fr2 per se OxB2 | crucifixum] crucifyssum Fr1 | et] om. Fn1 Fr1 Fl Fn2 Fr2 M OxB2 | mortuum] mortum Fr1 | atque] et Fn1 Fr1 Fl Fn2 Fr2 ac M | et-exorent] ac resurrexisse et eum ex ore Fn1 Fr1 Fl ac surrexisse et eum exorent Fn2 Fr2 | eum] cum Q1 | tollere peccata] peccata tollere M | confitetur] confitere Fr2 22 α communio] commune RC comunie lect. dub. RP | contemplationem] contemplatione P11 – β etiam illi] autem illi etiam illi Q1 | aliud] om. Fn1 Fr1 Fl Fn2 Fr2 M | communio] communica Q1 | ut] et Q1 | quamdiu] quandium Fn2 cumdiu Q1 | fidelis suscipit] suscipit fidelis Fn1 Fr1 Fl suscipit fideles Fn2 Fr2 | celestem benedictionem] benedictionem caelestem Q1 | dulcissima] dulcissimam Fn2 | modulatione] modulationem Fn2 Fr2 | modulatione-sublimissimam] om. Q1 | eius] ei Fn1 Fr1 Fl om. Fn2 Fr2 | sublimissimam] sublimiximam Fr1 | contemplationem] contemplatione accipiat Q1 23-24 α om. Be 23 α hac] hanc RP | arte] om. F RC artem RP | subnixum] subnixam dub. RPa.c. | cum] om. RC eum RP | discendum] dicendum RC – β tit. de doctoribus cantoribus XXXVI Mc1 | hac] hanc Fn1 Fr1 Fl Q1 nec Fn2 Fr2 hoc Mc1 | autem] enim Fl | arte] artem Fn1 Fr1 Fl Q1 | subnixum] subnexum OxB2 subnixum vel innixum hisque Mc1 | hisque] his qui Q1 | compositum] hisque litteris aut vocibus compositum Fn2 Fr2 | cantoribus prebemus] prebemus cantoribus Fl cantoribus prebens Mc1 | relegendum] religendum Mc1 | et] ut Q1 | cum] om. Fn1 Fr1 Fl | discendum-24 scriptam] om. Q1 24 α cantandi] canendi RC | notitiam] notitia RC libri notitiam P11 – β denunciantes] denuntians Fr2 | adesse] om. Fn2 Fr2 | perfectam] om. Mc1 | cantandi] canendi M | qui non] nisi qui Fn1 Fr1Fl Fn2 Fr2 M Mc1 | studuerit] studerint Fn2 | scriptam] om. Fl scripta Mc1 | artis habere] habere artis Q1 | habere notitiam] noticionem habet Mc1 | notitiam] notionem M noticionem Q1 agnitionem OxB2 notitiam. armonia conveniens et apta rerum omnium (omni Fn1 Fl) commissa connexio. armonia est cum fistule organi per ordinem (ordine Fn1 Fr1) copulate legitime tenent gratiam cantilene cordarumque aptam servat concordiam (aptam gravissimus Fr1) Fn1 Fr1 Fl (cf. Tractatuli, p. 167)
276
Capitulum 20
sang du Seigneur, goûtent par la modulation de la voix celui qu’ils reçoivent par la bouche 21 afin qu’ils se souviennent, en présence, en quelque sorte, d’une nourriture incorporelle, que celui qu’ils goûtent a été crucifié, est mort et a été enseveli, et l’implorent de laver leurs pêchés, lui que l’église tout entière confesse être venu pour cela. 22 On chante aussi un autre chant associé à ce dernier, qui s’appelle la Communion, afin qu’aussi longtemps que le peuple fidèle reçoit la bénédiction céleste, l’esprit, par une très douce mélodie, soit tiré vers lui et plongé dans la contemplation la plus sublime. 23 Cet opuscule, fondé sur cet art et composé selon ses préceptes et sa règle, nous l’offrons aux chantres, afin qu’il soit lu et relu et enseigné avec une ferme autorité, 24 et affirmons que personne ne peut revendiquer une parfaite articulation du chant qui ne se soit appliqué à posséder le savoir, ci-dessus décrit, de cet art.
277
Musica disciplina
Explicitus liber de disciplina musice artis, editus pro captu meo, quem rogatu fratrum, undecumque, Christo opitulante, collegi et unius libelli tenore strictim conclusi, quemque percurrendum atque examinandum domno et abbati meo reverentissimo Bernardo, nunc vocato, futuro vero archiepiscopo optuli. 26 Deprecor, oro, obsecro ut, siquid, o prudens cantor quisquis es, vituperabile in eo inveneris, mihi corrigendum insinues calumniamque facere desistas ; at ubi ordinate ac rationabiliter actum videris, mecum deo qui donavit gratias agas. 27 Cognoscasque quia apud antiquos tam turpe erat ignorare musicam quam litteras. 28 Etenim et ipse mundus et caelum supra nos iuxta philosophorum dogma gestare in semet dicuntur armonie sonoritatem. 29 Musica enim hominum movet affectus, in diversum habitum provocat sensum. In bello quoque pugnantium vires reficit et quanto vehementior fuerit tube clangor, tanto animus ad certamen efficitur fortior. Bestias quoque serpentes volucres ac delfines suum ad auditum provocat. 30 Sicut et supra in laude musicae disciplinae, prout potuimus, diximus. 31 Et quid plura? Musica ars omnes exsuperat artes. Angeli quoque, quod deo laudes more huiusce discipline in arce referunt siderea, lector Apocalipsis nemo qui dubitet. 32 Ceterum quod in terris angelorum resonare audiuntur voces multis perdocemur exemplis, e quibus duo hic 25
_________________________ 27 tam turpe...] ISID. etym. 3, 16, 2 28 musica... sensum] ISID. etym. 3, 17, 1 || (in proelis...) ISID. etym. 3, 17, 2 || (bestias...) ISID. etym. 3, 17, 3 31 cf. Apoc. 8, 6 _________________________ 25-26 om. RP P11 25 unius libelli tenore] uno tenore Be | strictim] scriptum RCa.c. | reverentissimo] videlicet Be | optuli] obtuli Be | es] om. Be 26 in eo] om. Be | at] aut Be 27 cognoscasque] cognosasque RC cognosce o homo RP P11 | et] om. RC | mundus] mudus RPa.c. 28 nos] vos P11 29 enim] autem Va.c. | in] et in P11 | bello] bellum Be | pugnantium] puognantium RC 30 sicut-diximus] om. RP P11 31 et-plura] ut quid plura narrem P11 | omnes exsuperat artes] omnis esuperat artis RC omnes superat artes P11 | deo] om. RP add. al. manu RP | more] om. RC in hore P11 | referunt] feferunt RC referant RP Be om. P11 | siderea] sidereo Σ | lector] lecto iohannis P11 | apocalipsis] apocalipsi Σ | qui] quis F RC quid RP | dubitet] dubites RC dubitat P11 32 resonare] resonant P11 | audiuntur] audiantur Be et audiuntur P11 | voces] vocis RP | perdocemur] per ducemur P11 | e-ostendam] om. RP P11
278
Capitulum 20
Ici s’achève ce livre traitant de la science de l’art musical, forgé à l’aune de mes connaissances, que j’ai, à la demande de frères, réuni, de-ci de-là, avec l’aide du Christ, et étroitement resserré dans l’espace d’un seul et petit livre et que j’ai présenté, pour qu’il soit parcouru et examiné, à mon seigneur et très révérend abbé Bernard, encore ainsi nommé, mais futur archevêque. 26 Je te supplie, demande et conjure, ô sage chantre, qui que tu sois, si tu trouves ici quelque chose à redire, invite-moi à le corriger mais abstiens-toi de toute calomnie, et là où tu t’apercevras que tout a été fait avec ordre et méthode, rends grâces à Dieu, avec moi, à la divine providence. 27 Sache aussi que pour les Anciens il était aussi infâme d’ignorer la musique que les lettres. 28 On dit bien, en effet, selon la théorie des philosophes, que le monde lui-même et le ciel au-dessus de nous portent en eux d’harmonieuses vibrations. 29 La musique anime en effet les sentiments des hommes, stimule les sensations et les transforme. Dans les batailles, le son de la trompette ranime les forces des combattants, et plus le son est impétueux, plus l’âme se sent ardente au combat. Elle encourage aussi les bêtes, les serpents, les oiseaux et les dauphins à l’écouter 30 comme nous l’avons dit plus haut dans l’Éloge de la science de la musique. 31 Que dire de plus ? L’art de la musique domine tous les autres arts. Et aucun lecteur de l’Apocalypse ne doutera que les anges aussi, dans la cité céleste, élèvent à Dieu leurs louanges à l’aune de cette science. 32 De nombreux exemples nous enseignent d’ailleurs que l’on entend sur terre résonner la voix des anges. En voici deux. 25
279
Musica disciplina
ostendam. 33 Veterum pandit memoria, ni fallor, monachum quendam ex monasterio Sancti Victoris, quod est iuxta Cinnomannorum civitatem, gratia orationis ad basilicam Sancti Archangeli Michahelis pervenisse in Monte Gargano ; 34 noctemque ante fores ecclesiae pervigilem ducens, audivit chorum angelorum cantantium responsorium quod in natale apostolorum canitur, videlicet : Responsorium Cives apostolorum et domestici dei, advenerunt hodie portantes et cetera, versus Emitte domine spiritum. 35 Quod, Romam veniens, retulit atque Romanae ecclesiae clericis, sicuti audierat, memoriae contradidit. 36 Mutantes versum, scilicet versus In omnem terram exivit sonus eorum, non solum ab ipsis, sed et etiam ab omni cantatur ecclesiae. 37 In civitate quae Autisioderensis vocitatur ferunt fuisse valde religiosum presbyterum, qui inter cetera religionis augmenta hoc sibi adsciverat ut, basilice signo pulsante, ilico adsurgeret extemploque ecclesiam properaret. 38 Dum in his et huius modi floreret actibus, quadam nocte cum a propria egrederetur domo, quae parieti herebat basilice in honorem sancti Albani martyris, angelorum audivit chorum consona canere voce Alleluia cum psalmo CXLVIII, usque ad finem psalterii ; qui, adtonitis auribus, ad ostium ipsius oratorii obscultans didicit eam. 39 Erat autem alleluia quod mos est cum superiori canere psalmo, diebus tantum dominicis, quae in primo versu semel, in secundo bis, in tertio tribus reciprocatur vicibus. 40 Et in quarto iterum a capite repetitur, ut autem, arbitror, in honorem sanctae et individue competenter canitur Trinitati. 41 Quo autem liquido cunctis appareret veritas rei, convocatis post matutinorum sollempnia clericis memoriae eum contradidit. _________________________ 37-42, 45 Heiricus Autissiodorensis, Miracula S. Germani, I, 2 (PL 124, c. 1207-1270, cf. c. 1215-1216) _________________________ 33 veterum] uterum RC | cinnomannorum] cinnamannorum P11 | gratia] om. RP add. interlin. al. manu RP | archangeli] om. P11 | gargano] garganio RC 34 responsorium] responsoriorum F RC | et-portantes] om. Be | advenerunt-portantes] om. RP | portantes] portem F RC | cetera] cetera ad finem usque F RC 35-63 om. Be 35 quod] qui Σ | sicuti] sicut F | atque] om. P11 36 versus] om. RP P11 | eorum] eorum et in fines orbis terre et cetera RC | et] om. RP | ecclesiae] ecclesia RP P11 37 in civitate] invitate RPa.c. | autisioderensis] autensioderensis RP | vocitatur] vocatur F RC | adsurgeret] assurgeret F RC | extemploque] et temploque RPa.c. extimploque RPp.c. 38 parieti] pariete RCa.c. pariete lect. dub. F | honorem] honore RP | ostium] hostium RC 39 reciprocatur] reprocatur F RC | vicibus] vocibus RC 40 honorem] honore RP 41 eum] eis Σ
280
Capitulum 20
La mémoire des Anciens rapporte, si je ne me trompe, qu’un moine du monastère de Saint-Victeur, non loin de la cité du Mans, était allé se recueillir à la basilique SaintMichel du Mont-Gargan. 34 En passant la nuit devant les portes de l’église, il entendit le chœur des anges chantant le répons que l’on chantait pour la nativité au ciel des Apôtres, à savoir : Cives apostolorum et domestici dei, advenerunt hodie portantes, etc. V/ Emitte domine spiritum. 35 Arrivant à Rome, il le transmit aux clercs de l’église romaine et le confia, tel qu’il l’avait entendu, à leur mémoire. 36 le verset, par celui-ci : In omnem terram exivit sonus eorum, qui est chanté non seulement par ces derniers, mais également par l’église tout entière. 37 On rapporte qu’il y avait, dans la ville d’Auxerre, un prêtre très pieux qui, entre divers exercices spirituels, avait pris l’habitude de se lever à l’heure où sonne la cloche de la basilique et de se rendre aussitôt à l’église. 38 Alors qu’il s’adonnait à ces activités et à d’autres, une nuit, sortant de sa demeure qui se trouvait non loin de la basilique dédiée au saint martyr Alban, il entendit un chœur d’anges chanter d’une voix harmonieuse un Alleluia avec le psaume 148 et les suivants. Sous le charme de ce qu’il entendait, en les écoutant à la porte de cet oratoire, il le mémorisa. 39 Il s’agissait de l’Alleluia qu’il est de coutume de chanter avec le psaume ci-dessus [les dimanches seulement] une fois à la suite du premier verset, deux fois à la suite du second et trois fois à la suite du troisième. 40 Au quatrième verset on reprend à nouveau à partir du début, de manière, je pense, à le chanter comme il se doit en l’honneur de la sainte et indivise Trinité. 41 Afin que la vérité de la chose apparût clairement à tous, il le livra de mémoire aux clercs réunis après la célébration des 33
281
Musica disciplina
Atque ei ita a cordis recessit gremio, ut nisi vocabulum laudis tantum remansisset, et merito, ut is cui revelata sunt celestia et aliis tradidit, quamquam amore boni ductus zeli tamen ad deo referendas laudes aliis maneret, et isti a memoria recederet. 43 Cuius rei concordat illud quod beatus Gregorius in libris dialogorum de quodam puero refert, qui caelestia cum agnovisset verba, et proprietates multarum sciret linguarum, in semet reversus, coepit pandere quo illo de loco et quanti et quando migraturi essent a corpore. 44 Quamobrem ipse proprios dilacerans lacertus, ultimum vitalemque emisit Spiritum. 45 Quod et apostolus Paulus, metuens de seipso dicit : « Audivit secreta verba, quae non licet homini loqui », et Iohanni precipitur ne scribat de voce septem tonitruorum. 46 Explicit. 42
Editum pro captu meo libellum hunc, tibi dilectissime ac nimium desiderantissime abba meus Bernarde percurrendum atque examinandum mitto. 47 Deprecorque ut pro meis et corporis et anime fragilitatibus apud iudicem pium intercedere digneris nobilissime nobilium. 48 Ego enim dum spiritus hos regit artus, dum vitae huius fruimur comeatu, spondeo, promitto, polliceor vos semper mea lingua resonabit. 49 Nulla erit pagina nostra ab hodierna die quae non sonet Bernardum, venerabilem, nobilem, sanctum, pium atque benignum. 50 Quocumque sermonis nostri monumenta pervenerint, ipse cum meis scriptis proficisceris Christianorum nobilissime : numquam enim in meis libris moriturus es. Audiet me semper de te loquentem, sexus uterque, senex, iuvenis, puer, advena, cives. 51 Quorsum ista loquor? 52 Quoniam in filio Abraham temptatur et fidelior invenitur. 53 In Aegypto
_________________________ 43-44 cf. Gregorius Magnus, Dialogi IV, 27 (éd. A. de Voguë, Paris, 1979, S. Chr. 265) 45 2 Cor. 12, 4 ; Apoc. 10, 4 48 dum... resonabit] Hieronymus, ep. 39 (vol. 54, p. 308) (hos-vitae] Vergilius, Aeneis, 4, 336) 50 sexus uterque... cives] Theodulfus Aurelianensis, Carmina, Carm. 26, v. 25 (MGH Poetae 1, p. 490) 52-57 Hieronymus, ep. 38 (vol. 54, p. 289) _________________________ 42 a-gremio] cordis recessit a gremio F RC | is] his V F RC | ad deo] adeo F RP | maneret] remaneret RP | a] om. F | recederet] recederet finis. F 43-63 om. F 44 dilacerans] dialacerans RCa.c. 45 metuens-dicit] de seipso metuens dicit RC | audivit] audivi RP 46 explicit] finit RC om. RP | desiderantissime] desideratissime RC 47-63 om. RP 49 nobilem] om. RC 50 proficisceris christianorum] proficisstens chryanorum RC 52 temptatur] tentatur RC
282
Capitulum 20
Matines. 42 Puis (cette mélodie) s’éloigna du fond de son cœur afin que ne subsistât que le verbe de la louange, et ce à juste titre, afin que lui, auquel les choses célestes furent révélées et qui les transmit à d’autres, guidé par l’amour d’une pieuse ardeur, demeurât toutefois auprès des autres pour la célébration des louanges à Dieu bien que que (la mélodie) fût effacée de sa mémoire. 43 On rapprochera de cette histoire ce que le bienheureux Grégoire rapporte dans ses Dialogues à propos d’un jeune garçon qui, alors qu’il apprenait le verbe divin et connaissait les usages de nombreuses langues, commença, au cours d’une méditation, à révéler le nombre de ceux qui avaient, en cet endroit, quitté leur corps, et à quel instant. 44 Puis lacérant, pour cette raison, sa propre chair, ce garçon finit par rendre son ultime souffle de vie. 45 C’est aussi ce que l’apôtre Paul, craignant pour lui-même, déclara : « j’entendis des paroles ineffables qu’il n’est permis à aucun homme d’exprimer ». Et à Jean il fut ordonné de ne rien écrire quant à la voix des sept coups de tonnerre. 46 EXPLICIT. Je t’envoie, Bernard, mon abbé très cher et digne de la plus grande affection, ce petit livre conçu de mon mieux, que tu voudras bien parcourir et examiner. 47 Je te supplie de bien vouloir intercéder, noble d’entre les nobles, auprès du miséricordieux Juge, pour les faiblesses à la fois de mon corps et de mon âme. 48 Car aussi longtemps que l’esprit règnera sur mes membres et que je jouirai du cours de cette vie, je promets et jure que ma langue vous sera toujours fidèle. 49 A partir de ce jour, je n’écrirai rien qui ne soit en l’honneur du vénérable, noble, saint, pieux et bienveillant Bernard. 50 Où que parviennent les témoins de notre propos, toi, le plus noble des Chrétiens, tu voyageras avec mes écrits, car jamais, dans mes livres, tu n’auras disparu. Que chacun, de l’un ou l’autre sexe, vieux, jeune, enfant, étranger ou citoyen m’entende toujours parler de toi. 51 Pourquoi dis-je tout cela ? 52 C’est parce qu’Abraham a connu la tentation en son fils et que sa foi s’en est trouvée renforcée, 53 qu’on a vendu Joseph en Égypte
283
Musica disciplina
venditur Ioseph ut patrem pascat et fratres. 54 Morte vicina, Ezechias terretur ut, fusus in lacrimas, XV annorum spatio proteletur ad vitam. 55 Apostolus Petrus domini concutitur passione et amariter flens audit : Pasce oves meas. 56 Lupus rapax Paulus et Beniamin adolescencior in extasi cecatur, et repentino tenebrarum horrore circumdatur, 57 dominum vocat quem dudum persequebatur, ut hominem. 58 Cui plus dimittitur, uti in praefatiuncula praemisimus, plus amat. 59 Nosti, mi reverentissime pater, quia multi, non contenti perditione sua, volunt plures mortis habere participes, quasi multitudo peccantium scelus minuat. 60 Tamen nunc et dico et dicam illud vos tenere : cupio mea de parte quicumque infidelis extiterit detraxeritque seu susurraverit, aut aliquid vestra de parte sinistrorsum, aut conatus fuerit aut dixerit, ita haberi illum a nostris partibus alienum. 61 Ut quid agat ubi sit, nescire cupiam. Ipse denique viderit ubi possit absolui. 62 Sanctam paternitatem vestram gratia superni Adiutoris conservare, atque ad defensionem suae sanctae ecclesiae semper corroborare dignetur. 63 Amen amen : fiat fiat fiat : AMHN
_________________________ 59 non contenti... minuat] Epist. ad Hieronymus, ep. 91 (vol. 55, p. 146) _________________________ 55 flens] fles Va.c. 58 uti] ut RC | praemisimus] permisimus RC 59 contenti] continenti RC | mortis habere] habere mortis RC 60 et] om. RC 61 viderit] videsit RCa.c. 63 amen amen amen fiat fiat fiat amen] amen RC
284
Capitulum 20
pour qu’il subvienne à son père et ses frères, 54 qu’à l’approche de sa mort Hezechias fut saisi d’effroi, et, fondant en larmes, gagna quinze ans de vie, 55 que l’apôtre Pierre fut ébranlé par la passion du Seigneur et, pleurant amèrement, entendit : « paissez mes brebis », 56 que Paul, ce loup rapace, ce jouvenceau de Benjamin, qui dans une extase perdit la vue, et qui, soudain environné par l’horreur des ténèbres, 57 reconnut pour son Seigneur celui qu’il persécutait auparavant comme homme 58 et qu’à celui auquel il est le plus pardonné, comme nous l’avons dit dans notre préface, aime le plus. 59 Sache, très révérend Père, que nombreux sont ceux qui, non contents de leur propre perte, veulent avoir de nombreux compagnons de mort, comme si la foule des pécheurs amoindrissait le péché. 60 Néanmoins, pour ma part – je le dis et le redirai – , je souhaiterais à présent que vous gardiez à l’esprit cela : pour ma part, s’il devait se trouver un mécréant, à calomnier, à médire, ou à entreprendre ou dire quoi que ce soit de vil à votre égard, je souhaite qu’il soit loin de nos contrées. 61 Peut m’importe de savoir ce qu’il fait et où il est. C’est à lui, en définitive, qu’il appartiendra de voir s’il peut être absout. 62 Puisse la grâce du Sauveur protéger votre sainte autorité et qu’elle daigne toujours œuvrer à la défense de sa sainte église. Amen, qu’il en soit ainsi : AMEN.
285
NOTES CRITIQUES ET EXPLICATIVES Pref.14 (la pécheresse...) cf. Luc 7, 35 sqq.
*
I.4-5 Dans une formulation différente chez Isidore et Cassiodore (cf. Isid. etym. 3, 17, 3 et Isid. etym. 4, 13, 3 ; Cassiod. 2, 5, 8 et 9).
*
II.17 « latus » : il faudrait latera. Gloss. Boeth. mus. 1, 10, 153 dit latas. Voir aussi VIII. 20-21. II.20 cf. XVIIII.83. II.21 (De quibus posterius liquebit) Il s’agit peut-être du chapitre VI. Cette remarque (absente des ms. L et RP) suggère toutefois d’autres développements, notamment sur les nombres harmoniques, mais dont il n’est pas question chez Aurélien.
*
III.6 (quattuor... autumni) est incohérent puisque le texte énumère à cet endroit les quatre saisons et non les quatre éléments. Le texte de Boèce dit bien ‘elementorum’ et non ‘temporum’. IIII.10 La synalèphe est une élision affectant deux voyelles consécutives. Les deux voyelles sont dites sur une seule syllabe. Dans l’exemple : conditi(o) et.- L’ecthlipse désigne l’élision des syllabes finales –am, -em, -im, -um devant une voyelle (ou une diphtongue ou un h-). Dans l’exemple : rer(um) inrevocabile. IIII.12 Nicomaque. L’une des sources de Boèce (cf. Boeth. mus. I, 20 ; éd. p. 205, 28 ; I, 31, passim). Isid. etym. 3, 20, 7-14 cuius genera in quindecim partibus musici dividerunt, ex quibus hyperlydius novissimus et acutissimus, hypodorius omnium gravissimus. Cantus est inflexio vocis, nam sonus directus est; praecedit autem sonus cantum. Arsis est vocis elevatio, hoc est initium. Thesis vocis positio, hoc est finis. Suaves voces sunt subtiles et spissae, clarae atque acutae. Perspicuae voces sunt, quae longius protrahuntur, ita ut omnem inpleant continuo locum, sicut clangor tubarum. Subtiles voces sunt, quibus non est spiritus, qualis est infantium, vel mulierum, vel aegrotantium, sicut in nervis. Quae enim subtilissimae cordae sunt, subtiles ac tenues sonos emittunt. Pingues sunt voces, quando spiritus multus simul egreditur, sicut virorum. Acuta vox tenuis, alta, sicut in cordis videmus. Dura vox est, quae violenter emittit sonos, sicut tonitruum, sicut incudis sonos, quotiens in durum malleus percutitur ferrum.
Aurelian.
11 Primus tamen vocum est modus yperlidius, qui est novissimus et acutissimus. 12 Yppodorius secundus, ipse est omnium gravissimus.
Cantus tercius modus estque inflexio vocis. Nam sonus directus est. Precedit autem sonus cantum. 13
14 Quartus est arsis, id est vocis elevatio, hoc est initium. 15 Quintus tesis, est enim tesis positio, hoc est finis. 16 Sextus modus est, ubi insunt voces suaves. Suaves autem sunt voces subtiles et spissae, clarae atque acutae. 17 Septimus ubi perspicuae voces quae longius protrahuntur ita ut omnem impleant contiguum locum sicut tuba. 18 Octavus est ubi subtiles voces sunt, ut infantium vel nervorum.
19
Nonus, pinguis, ut virorum.
20 Decimus, ubi acuta est vox, tenuis, alta, sicut in cordis. 21 Undecimus, ubi dura est vox, quae violenter emittitur, ut mallei in incude.
287
Christian Meyer
Aspera vox est rauca, et quae dispergitur per minutos et indissimiles pulsus. Caeca vox est, quae, mox emissa fuerit, conticescit, atque suffocata nequaquam longius producitur, sicut est in fictilibus. Vinnola est vox mollis atque flexibilis. Et vinnola dicta a vinno, hoc est cincinno molliter flexo. Perfecta autem vox est alta, suavis et clara: alta, ut in sublime sufficiat; clara, ut aures adinpleat; suavis, ut animos audientium blandiat. Si ex his aliquid defuerit, vox perfecta non est.
Duodecimus est modus, ubi aspera est vox. Aspera autem vox est rauca et quae dispergitur per minutos et indissimiles sonos. 23 Terciusdecimus est modus ubi vox caeca consistit. Caeca vox dicitur quae cum emissa fuerit, conticescit. 24 Quartusdecimus modus ubi vinnola vox est. Vinnola autem est flexibilis vox. Vinnola vero dicitur a vinno, id est cincinno molliter flexo. 22
25 Quintusdecimus est modus ubi est perfecta vox. Perfecta autem est vox alta, suavis et clara. Si aliquid ex his defuerit, vox perfecta non erit.
*
VI.2-6 Ces explications exposent de manière singulière la triple division de la musique en harmonique, rythmique et métrique établie par Isidore (Isid. etym. 3, 18) et Cassiodore (Cassiod. inst., 5, 4). VI.7 (tenoribus) synonyme de tonus s’agissant des huit tons. Cf. VI.27 (« et tonos VIII ») et LmL art. Tenor, II (t. 2, col. 1453, l. 56-62). VI.8 (autem dicimus) cf. V.4. VI.15 L’ensemble de la tradition donne ici un texte erroné : « Inter tres enim et sex, quaternarius est, et inter binarium et senarium ternarius, qui sibimet comparati, sesquitertiam efficiunt proportionem ». Le texte correct (... ternarius... quaternarius...) se retrouve dans l’état primitif du ms. de Valenciennes, avant correction de seconde main et d’une encre plus claire (addition de qua- à ternarius) et grattage du qua de quaternarius. VI.28 (octo tonis). Or il n’y a que sept tons. Voir Cassiod. inst. 2, 5, 8 (p. 148, l. 14) et ci-dessous VI.43.
VII.13 cf. Pref.5-6.
* *
VIII.14 (legislatio) La leçon « legis recapitulatio » (W1 W2 RV) correspond mieux à l’idée de « secunda lex ». VIII.i (quatuor... varietates) cf. « igitur simplices duplicati faciunt compositos pedes ex se, qui sunt hi, ex spondeo et pyrrichio ionicus ἀπὸ μείζονος, (...) ex iambo et spondeo epitritos πρῶτος, ex trochaeo et spondeo epitritos δεύτερος, ex spondeo et iambo epitritos τρίτος, ex spondeo et trochaeo epitritos τέταρτος (Fortunatius, Ars de metris Horatianis, ed. H. Keil 1874 [GL, t. 6], p. 278-304 (p. 280).- (Epy...) cf. « Deinde epistola dicitur, sic dicta ab epy quod est supra, et stolon, quod est missio, quasi supramissa euangelium scilicet. » (Iohannes Beleth [c. 1182], Summa de ecclesiasticis officiis, CC CM, 41A, 1976), 38, 2). VIII.k (forma tetraptota) « Sex sunt forme casuales : monoptota que pro omni casu una et eadem terminatione funguntur (...) ; diptota que duos casus habent diuersos (...) ; triptota qui tres casus habent ut templum templi templo; tetraptota que quatuor casus habent ut magister magistri magistro magistrum ; pentaptota que quinque casus habent (...) ; hexaptota qui sex casus habent ut unus unius uni unum une ab uno » (Hugo de Sancto Victore, De grammatica, ed. R. Baron, 1966, p. 75-156, en part. p. 92). Ici (magister) : -ter, -trum, -tri, -tro. VIII.26 (Mercurius CCCXXVIIII diebus) CCCXXXVIIII selon Hrabanus Maurus, De computo 1, cap. 36, et al.- Le nombre 329 est toutefois attesté ailleurs, comme dans l’Annalis libellus de 793 édité par Kerstin Springfeld, Alkuins Einfluß auf die Komputistik zur Zeit Karls des Großen (Stuttgart 2002), p. 371 (c. LXVI. De quinque stellis quae dicuntur planetae).- A quoi il convient d’ajouter la lune : « Novissima luna xxvii diebus et viii horis signiferum conficiens » (Beda, De temporum ratione liber, cap. 8, l. 56). VIII.27 (notandum-praecedit) se retrouve dans un corpus de gloses sur le De temporum ratione de Bède MPL 90, col. 363B 1-6). Sur ces gloses voir Michael Lapidge, « Byrhtferth of Ramsey and the Glossae Bridferti in Bedam », Journal of Medieval Latin, 17 (2007), p. 384-400. La source de cette glose n’est pas identifiée.- « Trente jours et dix heures et demie » : estimation du mois solaire.
288
Notes critiques et explicatives
VIII.37 cf. ci-dessus, chapitre VI. VIII.38-46 Tout ce passage est reproduit dans la Nova musica (1403-1410) de Iohannes Ciconia qui l’attribue à Bède (Ioh. Cicon. mus., p. 262 et 264). VIII.38-40 Ce parallèle entre les neuf Muses et les huit tons est inconnu par ailleurs, mais il y a peut-être ici une réminiscence d’un passage du second des Commentaires de Macrobe sur le Songe de Scipion où Calliope, la neuvième muse, est désignée comme étant celle qui rassemble en elle l’univers tout entier des sons : « theologi quoque novem Musas octo sphaerarum musicos cantus et unam maximam concinentiam quae confit ex omnibus esse voluerunt. unde Hesiodus in Theogonia sua octavam Musam Uraniam vocat, quia post septem vagas quae subiectae sunt octava stellifera sphaera superposita proprio nomine caelum vocatur, et ut ostenderet nonam esse et maximam quam conficit sonorum concors universitas, adiecit [Kalliope th’ he de propherestate estin hapaseon] ex nomine ostendens ipsam vocis dulcedinem nonam Musam vocari, nam [Kalliope] optimae vocis Graeca interpretatio est : et ut ipsam esse quae confit ex omnibus pressius indicaret, adsignavit illi universitatis vocabulum [he de propherestate estin hapaseon]. » (II, 4, 3-4). VIII.41 (pius augustus avus vester Carolus) Bernard apparaît dans la troisième génération de la descendance de Charlemagne (cf. Glatthar, Bernard von Réome, p. 358, n. 7).
*
VIIII.4 (Quantoque maior... vocis concentus) cf. LmL art. Vox VI (Melodie, Melodienverlauf, Gesang ; t. 2, col. 1771).
*
X.1 (plures varietates) désigne ici clairement des “types d’intonation” des antiennes (cf. LmL 2, 1718). Voir aussi XI.1., XVIII passim. X.6 (speculationem intervallorum) cf. Intervallum vero est soni acuti gravisque distantia (Boeth. mus. 1, 8, p. 195, 6).- (litteratura) désigne ici l’(A-)men de la différence psalmodique. X.8 sqq. (tonus) La présente acception de tonus a fait l’objet de diverses interprétations. Selon Handschin, Neumenschrift, tonus désignerait l’accentuation d’une syllabe notée sous la forme d’un scandicus ou d’un quilisma (p. 91, l. 9-10). Ponte suggère une interprétation chironomique : « It is possible that the tonus is the point where the hands of the director indicate the musical ictus (t. 3, p. 56). Selon Hiley, Plainchant, le tonus « seems to correspond to the chief reciting note, a. » (p. 457). LmL Tonus II : « Ton, Tonstufe, Tongebung, Betonung, syn. accentus, sonus » cf. t. 2, col. 1550, col. 28-40. A la lumière des exemples X.1, 3 et 4 les “tons” ou formules tonales caractéristiques de l’intonation du premier ton seraient ainsi, entre autres : -def- et -idhj- . X.19 (necessitatis causa) Le verset du premier ton se termine généralement sur une seconde descendante. La seconde ascendante est dictée par l’enchaînement de la reprise du répons (en l’occurrence une quinte descendante, au lieu d’une quarte.- (inferior) Ce répons n’est pas cité. Mais l’exemple qui suit (R/ Recordare mei) illustre bien la terminaison descendante ici favorable à une solution mélodique euphonique. X.20-22 Le R/ Recordare mei (CAO 7511) paraphrase Esther 14, 12-13. Le verset Exurge domine... (CAO 7511 [Ivrea]) est emprunté au psautier (Ps. 9, 20).- L’offertoire possède deux versets : le premier, Everte cor eius..., est emprunté à Esther 14, 13-14 ; le second, Recordare quod steterim, est un passage de Jérémie 18, 20. X.25 « Loquens de fine seculi, propheta prospexit adventum Antichristi. Unde, quasi territus, clamat : exsurge » cf. Biblia latina cum glossa ordinaria: facsimile reprint of the editio princeps by Adolph Rusch of Strasbourg 1480/81, éd. K. Froelich and M. T. Gibson (4 vols., Turnhout, 1992), ii. 467. X.29 Répons de l’office des Défunts. La tradition ne semble pas avoir retenu la terminaison atypique de ce verset. La formule commune est la suivante :
1--hghg-gf-fghghjh-hgfefgh-gf-
X.ak (iudices) cf. « sed primo illud quaero, utrum non repudies, quod ultimam syllabam, quae metrum terminat, seu longa seu brevis sit, poetae atque horum iudices grammatici nihil ad rem pertinere arbitrati sunt. » (August. 6, 4, 5).- (in musice artis... culmine... memorantium) demeure difficile, mais le sens général de ce passage est clair. Il s’agit des versets de répons brefs. Dans l’exemple cité (R/ Servus tuus CAO 7645, ad Vesp. Dom. 2 Quadr.) le verset ne compte que huit syllabes et la mélodie est calquée sur celle de la première phrase du répons :
289
Christian Meyer
1--gh--gf--gh-h--k--k--lmk-k----kj-klk--h--gf--h-kj--g---g-hkjh-jkjh--g--h--g-3 Ser-vus tu - us e - go sum
* da
mi - hi
in-tel - lec-tum
do-mi-ne
1--g--g---hgh--gf---g--hk--kj--klkl-lk--3 V/ Ut dis - cam man - da - ta
tu - a.
da mihi...
Paris, BnF, lat. 12044, f. 78r. X.al (per singulas [singulos cod.] tonorum auctoritates) il faut sans doute comprendre : « per singulam tonorum auctoritatem » (notre traduction).- (figuras notarum) Cette référence évidente à la notation musicale suggère que ce passage est un remaniement contemporain de la rédaction du chapitre 19 qui est le seul à faire référence à la notation neumatique. X.an-ap Nouvelle catégorie de répons caractérisés par des textes brefs. Sur ce type de répons brefs, voir Ferretti, Esthétique, p. 259-265.
1---k-----k---k-lml-klkj--k-lml-----m---m-k--lm-lmk-kh-ijk-hj-hj-h-gh-hg--k-lmlm-mlml-kl--lk--3 Quam
ma - gni - fi -
ca-ta
sunt o-pe -ra tu - a
do - mi-
ne de-us
no-
ster
--kl--k--k-k--k-kl-k--lml-klkj--k--lml-lm-3
V/ O -mni-a in sa-pi-en- ti-
a
fe - ci-
sti sunt...
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 31v
1-f---f-fg-fe--f---g--gh----g-hgf--g-fd--fg--g--f-3 R/ Ad- iu-to- ri- um no-strum in no- mi-ne
do- mi-ni
-----fh--h--g--h---g---f--g--gh---------------3--fh--h-ihj--h-g-gh-g-g-h-g-f-h-g-f-gh-4 V/ Qui fe- cit cae- lum et ter-ram
Glo- ri- pa- tri e i
i o e i i u i a o
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 33r X.ap-bq L’antiphonaire de l’office possède deux répons de même incipit et de même mode destinés l’un et l’autre aux Matines de Noël : Descendit de celis deus verus... et exivit per clausam portam... (CAO 6410 ; V FSL) et Descendit de celis missus ab arce... et exivit per auream portam... (CAO 6411 ; CGBEMV HRDFSL). Aurélien semble donc recommander la leçon « clausam portam » pour le R/ 6411. Cette leçon est conservée par certains manuscrits, comme l’antiphonaire de Monza (CAO ms. M). Elle est également connue de Bernon (De varia psalmorum atque cantuum modulatione, GS 3, p. 108a) qui dit l’avoir trouvé dans de nombreuses églises de France (« multis Galliarum ecclesiis ») alors que l’usage germanique serait « per auream portam ».- Les sources de la longue exégèse qui suit (AR-BQ) validant la leçon « per clausam portam » n’ont pas pu être identifiées. X.bt In medio ecclesie (CAO 6913, Iohannis Evang.). « In novissimo responsorio, id est In medio ecclesiae, contra consuetudinem ceterorum responsoriorum, cantatur neuma triplex, et versus eius atque gloria extra morem neumate protelantur. » (Amalarius, De ordine antiphonarii, c. 18, 2 ; éd. Hanssens, p. 54). – (intermisso) Il faut comprendre qu’après le premier verset (misit dominus...), et la reprise du répons à « et implevit », on chante le second verset (iocunditatem...) suivi de reprise du répons à « et implevit ». Cette pratique est attestée par l’antiphonaire de Saint-Denis (Paris, BnF, lat. 17296, f. 35v-36r, CAO Ms. D) et celui de Saint-Maur-desFossés (Paris, BnF, lat. 12584, f. 234r, CAO Ms. F). X.bn (contra positum) se comprend mal (par erreur pour « in conspectu » ?).- Haran : fils de Terah et frère d’Abraham ; la mort d’Haran par le feu n’est pas rapportée dans la Genèse, mais a fait l’objet de divers commentaires, dont celui de saint Jérôme : « mortuus est Aran ante conspectum Tharae patris sui in terra nativitatis suae in igne Chaldaeorum: quod videlicet ignem nolens adorare igne consumptus sit » (Hieronymus, Liber quaestionum hebraicarum in Genesim, éd. Lagarde [CCSL 72], p. 19).- (ante) « en présence de » ou « avant » selon les interprétations.
290
Notes critiques et explicatives
X.bw CAO 7092 (Pro Def.). La reprise à « qui portas » est attestée par St Gallen Cod. 391, p. 198 et Paris BnF Lat. 15182, f. 426r. Le verset présente un caractère hybride : intonation du premier ton, teneure et terminaison du second.
1--h---hG---hG--f--fe--gh-ihjh--f--gh-jhg-hg--f---fg---f--fed--efgf-ded-dc--3--dc-V/ Cla- man- tes et di- cen- tes
ad- ve- ni- sti
re- dem- ptor no- ster.
Qui
Paris, BnF, lat. 15182, f. 426r. X.30 (In introitis...) A propos des intonations ou des formules tonales propres aux antiennes d’introït et de communion, voir plus haut X.8-10.- X.by (ita... intromittantur) X.cf
1--f--gh-h---h--g--h--gh------h-h-h-h-g-ghgDo- mi-ne pu- er me-us (...)
e uo u a e
Paris, BnF, lat. 12044, f. 38r
1--f--g-gh-gf--gh--g--fe--dc-----h-h-g-f-gh-gSa- lu-ta- re vul- tus me- i...
e u o u a
e
Paris, BnF, lat. 15181, f. 40v X.cg
1-h---hh--g---h------k---kl--h---h----f--h---g---g-------f--gh-h--h--g--h-3 Dul- ce
li- gnum
dul- ces cla- vos
dul-ce pon-dus (...)
e
u o
u
a
e
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 113v. X.ci
1--f------e---f-e--d--dC--f--g--h--gF-g--f-------h-g-h-j--gfe-e-3 Hym-
num di-ci- te et
su-per ex-al- ta- te (...)
e u o u
a
e
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 70v (4e mode) X.CI (in sui fine divisione). l faut peut-être comprendre : « in suae fine divisionis ». X.35 ii tonus ex diapente et diatessaron constat, id est XXX et XXVIII (gl. marg. RC) cf. Alia mus., p. 87 (§ 182).
*
XI.6 (sed victoriam) Cette variante à la reprise ne semble pas avoir été recueillie dans la tradition de ce répons. XI.G « Potestas coniunctionum in quinque species dividitur. Sunt enim copulativae, disiunctivae, expletivae, causales, rationales » (Donatus, Ars maior, c. 15 [éd. H. Keil, GL, t. 4, 1864, p. 388, l. 29 sqq.]). XI.7 (tunc Moyses) Le texte de l’offertoire dit : « Sanctificavit... fecit sacrificium vespertinum... ». La reprise « Tunc Moyses fecit... » est attestée par ailleurs, cf. p. ex. : Montpellier, Bibl. inter-univ., H. 159, f. 130v ; Laon, B.M., Ms. 239, f. 164r ; Bamberg, Staatsbibl., Lit. 6, f. 67r. XI.8 (Hic est enim) Texte du répons : « Hic est fratrum amator... hic est qui multum orat pro populo et universa sancta civitate Ierusalem ». XI.10 Le R/ Veni domine est généralement du 5e ou du 7 mode. XI.O Le R/ Declara super nos est un répons bref du temps de Carême. Le verset se chante principalement sur la première moitié du ton des versets du second mode. Dans la tradition majeure de la MD ce verset est évoqué par erreur dans le chapitre suivant (XII.14). XI.12-13 (Palatini) Les chantres de la chapelle palatine. L’ambiguïté modale des antiennes en O est encore discutée par Bernon (Berno prol. 8, 12-17, éd. Rausch, p. 54-55).- Diastema (OxC pro melodiam) exprime ici plutôt une idée d’échelle ou de registre.- L’antienne Iuste et pie vivamus (Dom. 3 Adv.) qui évolue dans la quarte au-dessus de la finale (D-g) est aussi parfois classée au premier mode (cf. @ Cantus).
* 291
Christian Meyer
iii tonus in duodenario numero... (gl. marg. RC) cf. Alia mus., p. 88 (§ 183). XII.5 La communion De fructu operum est tantôt en 1er mode (Paris, BnF, Lat. 903, f. 124r [Graduel de SaintYrieix] ; Paris, BnF, Nal 1414, f. 68v [Graduel cistercien]), tantôt en 6e (GT, p. 239) ou en 7e (Nîmes, B. M., Ms. 4, f. 81v [Graduel cartusien]). Elle est classée au 3e mode dans le tonaire de Réginon (Reg. Prum. ton. ; éd. Rausch, p. 220) et dans l’Anon. Carthus. [S. XV] nat. 6, 22. XII.6 sqq. (invitatorium) ici masculin (invitatorius, -rii) et non neutre. Cf. « ceteros », « nonnulli », « canunt eos ». Voir aussi XIV.₉.- Sur les antiennes d’invitatoire et les tons du Venite, voir Ferretti, Esthétique, p. 215243 (restitution d’après l’antiphonaire de Hartker). XII.10-11 Les antiennes d’invitatoire qui commencent par « Regem » sont destinées au commun des saints (Regem apostolorum, R. archangelorum, R. martyrum, R. confessorum, R. virginum).- Regem magnum (CAO 1134) est chantée au début du temps estival (De regum) et Regem venturum (CAO 1149) le premier dimanche de l’Avent. XII.12 R/ Audite verbum Domini gentes et annuntiate illud in finibus terrae et in insulis, quae procul sunt, dicite : Salvator noster adveniet. Le répons est généralement repris à « et in insulis » ou à « Salvator noster » (mais non à « dicite salvator »), cf. p. ex. Karlsruhe, Badische Landesbibl. Aug. perg. 60, f. 1v :
1------ghk-kjkhkh-ghhg--3--fE--f--gh--klkjhjk--j-----(...)
et
ma-
ri
Sal- va- tor no-
ster (...)
XII.m R/ Adaperiat dominus... *Concedat vobis... V/ Exaudiat... :
1-g--h--kjk-h-hg----gh-ihj--hg--3---k--jkk-k--jkhjkjhghhg----k-klkkhjk-hg--ghk-kjhjh-ghhg-3--gh-hj--hg-Ad-a- pe-
ri-at... * Con-ce- dat... V/ Ex-au- di- at...
(...) in tem-
po- re
ma-
lo
Con-ce- dat...
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 135r XII.13 (R/ Peccavi super numerum... Quoniam iniquitatem...). Selon une observation de J. Ponte, la terminaison ascendante décrite par Aurélien semble attestée par l’antiphonaire de Hartker :
St. Gallen, Cod. 391, p. 202.
St. Gallen, Cod. 387, p. 660.
5
4
3
2
1
so-
li
pec-
ca-
vi
1--klj-kjh-jjkj-hg--g-h-jjk--kj-kh-jhgh--hg--3--de-ghghk-------3 Et ma-lum...
(Ponte, t. 2, p. 83)
La tradition médiévale s’accorde en général sur la terminaison “descendante” (hg) décrite plus haut. XII.14 Ne semble pas ici à sa place, voir ci-dessus XI.o. XII.16 L’antienne Pulchra es et decora (CAO 4418) est généralement classée au 1er ou au 5e mode. Quelques témoins la donnent en 3e mode : Saint-Gall, Cod. 388 p. 295 (différence ib), Paris, Lat. 1085, f. 82v (incipit sans not., mais rubrique ‘III’) et Vercelli, Bibl. cap., Ms. XXXVII, f. 140r, Ms. LXIV, f. 144r, Ms. LXXIX, f. 131v. Dans Paris, BnF, Lat. 7211, f. 139a, l. 29-30 (classée au troisième mode), l’incipit (Pulcra es et de-) et l’Amen de la différence sont notés :
1--g----g---j--k--h---h--ghj--j--h--j----g---h--e---e----k-k-k-h-k-jh-3 Pul- chra es et de- co-ra
fi- li- a...
or- di- na- ta.
Vercelli, Bibl. cap., Ms. XXXVII, f. 140r.
292
e u o u a e
Notes critiques et explicatives
XII.r (In domino laudabitur) aucun témoin en 3e mode. XII.s (pandit) peut-être pandat ? (pando -are, courber ?).- (in meditullio) cf. aussi XIIII.1. XII.17 Ce passage est paraphrasé par l’auteur anonyme du traité Quid est cantus (xe s.) : « Malos male perdet inicium habet de tercio et finem de sexto, sed non est facienda nec de tercio nec de sexto, sed de septimo, quod sola exigit euphonia. Sicut enim gramatica non semper sequitur regulam sed aliquando plus valet euphonia, similiter cantus non enim sequitur proportionem » (Cant. Quid est cant., c. 484).- (autentus tetrardus). La tradition semble toutefois unanime pour attribuer cette antienne au huitième et non au septième mode : St Gallen, Cod. 390, p. 153, impose ω (sans autre précision) ; voir aussi les tonaires allemands du xie siècle analysés par Rausch, Bern 2 (p. 175). Le classement au sixième mode est attesté par le tonaire de Frutolf (Frut. brev. 10, p. 77), mais les versions en sixième mode connues (ci-dessous Arras et Piacenza) sont en fait des versions en troisième mode transposé.
1--ghjk--k---kj-hg--hh--g------ef---hgf----g--g---e--e--3--k--h--k--hj-h-gh-
Paris, BnF, Lat. 1085, f. 51v
1--ghk---k---kj-hg--h---g------ef---ghgf---g--fh--e--e--3--k--k--j--k--h-g--
Einsiedeln 611, f. 61r
1--ghk---k---kj-hg--h---g------ghk--kjh----k--hk--g--g--3
Karlsruhe Aug. perg. 60, f. 70v
1--ghkk--k---kj-hg--h---g------ghk--kjh----j--h---g--g--3--k--k--j--k--h-g--
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 78v
1i-fghj--j---jh-gf--g---f------f----fghjhg-h--g---f--f--3--h--h--f--gh-g-f-
Arras 465, f. 123r
1--fgh-i-j---jh-gf--g---f------fgh--hj-----h---g--f--f--3--h--hg-f--gh-g-f--
Piacenza, 65, f. 113v
Ma-
los ma-le per-det...
tem- po-
ri- bus su- is.
e u
o u
ae
On notera que dans les versions à finale G (Karlsruhe, Paris 12044), le ton psalmodique est celui du troisième mode, conformément à une règle selon laquelle les antiennes qui commencent dans un mode et terminent dans un autre requièrent le ton psalmodique du mode dans lequel elles commencent. La question des antiennes “bimodales” est aussi discutée plus loin en XV.17-22. Voir ci-dessous. XII.17 (discretor) il faut comprendre que le deuterus authente (D-E-e) occupe une position médiane entre le tritus plagal (C-F-c) et le tetrardus authente (F-G-g).
*
XIII.1 quartus tonus totus diatessaron CCCC (marg. RC) cf. Alia mus., p. 90 (§ 184). XIII.b (inferius demonstrabitur) demeure obscur. XIII.5-15 L’antienne d’Invitatoire se chantait alors ainsi : antienne + psaume + seconde partie de l’antienne (reprise). Aurélien décrit ici – sans ambiguïté possible – trois tons psalmodiques (Ferretti, Esthétique, tons 4g, 4d et 4c). La tradition de ce passage semble toutefois corrompue dans les deux témoins majeurs du texte. Dans la tradition principale (TM) l’invitatoire Ipsi vero qui commande le ton 4c est cité sans transition à la suite du ton 4d. TM évoque ensuite une nouvelle catégorie – ton 4c – mais sans autre précision. OxC distingue en revanche quatre catégories annoncées dès le début (quadrimoda... divisio), mais les troisième et quatrième catégories n’en forment qu’une :
293
Christian Meyer
TM
OxC
« multimodas recipit diviones » 1. Christus natus est nobis (Ferretti 4g) Christus apparuit (Ferretti 4g) 2. Adoremus deum (maior) (Ferretti 4d)
« quadrimoda recipit divisionem »
Christus natus est nobis (Ferretti 4g) Christus apparuit (Ferretti 4g) 2. Adoremus dominum (maior) (Ferretti 4d) 3. « Proinde tertia existit divisio... » Ipsi vero (Ferretti 4c)
« In fine autem sui aequatur antiphonae ant. Ipsi vero non cognoverunt vias meas *quibus iuravi in ira mea si introibunt in requiem meam » (Ferretti 4c)
« Est praetera diffinitio... » Adoremus dominum (minor) (Ferretti 4c) Hodie si vocem (Ferretti 4c)
4. « Est preterea quarta divisio... » Adoremus dominum (minor) (Ferretti 4c) Hodie si vocem (Ferretti 4c)
– A. (XIII.5-6) Invitatoire de Noël et de Pâques ; cf. Ferreti, Esthétique, p. 227 (ton 4g). – B. (XIII.7) Ferreti, Esthétique, p. 228 (ton 4d). Ce ton est clairement identifié par la référence au mélisme sur la syllabe –te de « Venite » (cf. XIII.8). cod.
a. b.
f
f
g
fe eg
1--h---hk-hhgfg-gfde-efg-hgfde-e--f---g---g---gh--g--g- --f--de-fg--e---e--f--ed-df---edcd-de-ed-4
1--h---h--hg-gf-ghg-g-efe------f---g--g---g----gh-g---gg- --f--dE--eF---e---e--f--ed--f---ecd--de-ed-4 Ve- ni- te
ex- sul- te- mus do- mi- no...
et in psal-mis iu- bi- le- mus e-
i
a. Paris, BnF, Lat. 776 (Tonaire de Gaillac), f. 153v ; b. Ferretti, Esthétique, ton 4d (p. 228). – C. XIII.8-15. (in fine autem... antiphonae) L’antienne d’invitatoire Ipsi vero (CAO 1092, Dom. in palmis) est associée au ton 4c (Ferretti, Esthétique, p. 228) dont la terminaison (« iubilemus ei ») est identique à celle du ton 4d, sauf sur la dernière syllabe. La terminaison du ton 4c affecté à l’antienne Ipsi vero s’apparente en effet au premier membre de cette même antienne :
1-h---h--hggfghggefe-f--g---g---g--------f-dE-eF-e-e-f--ed---f---ecd--d-ff--d-e--ed-3 Ve- ni- te
e- xul- te- mus (...)
iu-
bi-
le-
mus e-
4d
i
1-ed--ed--f-----efgeed------------fdfef-------ed------A- do- re-
mus
de-
um... (cf. XIII.7)
1-dh-ihj-h-----------h--h---h---g--------f-dE-eF-e-e-f--ed---f---ecd--d-ff--gd---dc-3 Ve- ni- te
e- xul- te- mus (...)
iu-
bi-
le- mus e-
4c
i
1-d-dfd--f---e-fg-ff-ded----d---de---f---g---gdI- psi
ve- ro
-ff--g-
non co-
gno- ve- runt... (cf. XIII.9)
XIII.15 (adclivem / acclivem) désigne l’intervalle qui distingue, la terminaison du ton 4c de celle du ton 4d. XIII.17 sqq. Ces considérations ont une portée plus générale et ne concernent pas spécifiquement les répons en quatrième mode. XIII.r (duxerit consonantiam) cf. plus loin (XVI.31) : « Licet negent quidam has (sc. antiphonas) toni huius habere consonantiam » (LmL t. 1, col. 663, 13-19 [= Consonantia IV]). XIII.s (sine aliqua...). La formulation minimale du ton suppose au moins seize syllabes (cela a déjà été dit ailleurs), faute de quoi elle ne pourra être que contractée ou abrégée (voir ci-après XIII.18-19).
294
Notes critiques et explicatives
XIII.18-19 Dans ces deux exemples de répons (respectivement en 2e et 7e mode) le nombre de syllabes des versets est inférieur à 16. Les deux répons n’utilisent que la première moitié du ton. La formule intégrale du deuxième ton est la suivante (Stäblein, Psalmformeln) : /
3
2
1
/
5
me in animas tri- bu- lan- ti-
um
4
3
2
1
--›---3cde––--g--df -------------fe-fg-ef-3-(d)--defe--ed--3-d--cd-3-›----------------3-defedc-d-fefgf-fedf-ddc-4 ( )--f-3-› Ne tra-di-
de- ris
Celle du septième (ibid.) : /
3
2
me
1
quo-ni-
am insurrexerunt in me te
/
stes in-
5
4
i
qui
3
2
1
--›---3lmnml-kj-kl-––--j-3-›-------------lj-kl-kl-3-(l)--lmnm--ml--3-klkj-kl-3-›----------3-lmlmlk-kj-klmlmnm-lklmlm-lkjkj-4 Pro
e-
o
quod obedisti voci uxoris tu-ae plus quam
me-
ae
ma-
le
dicta terra in
o-
pe- re
tu-
Certains témoins du V/ Hoc est testimonium ajoutent « dicens » (« ... Iohannes dicens », comme Pa 12044 p. ex.), faisant ainsi passer le nombre des syllabes de 15 à 17. Le verset est alors chanté sur le ton en entier. XIII.20 Il s’agit des versets des répons du troisième dimanche de Carême empruntés à l’histoire de Joseph (Gen. 37-50). Le cas de ces versets prolixes sera examiné plus loin (XVI.9-10, XVII, passim). XIII.21-23 Nous ne connaissons pas de témoin avec cadence médiane sur « ecce ». En revanche, la cadence médiane est parfois sur « dei » : a 2 1 / b 5 4 3 2 1
1--h--gfghghgfeded-gh-gf----efgf-fe-3-f--df--fd--ef-----f----efgfe-g--hghgf--efgff-dfd-4 V/ Ec-ce
a-gnus
de-
i
ec- ce qui
tol-
lit
pec-
ca- ta
mun-
di.
Paris, BnF, 15181, f. 117v ou parfois sur « tollit » (le second membre est alors réduit à la seule formule cadentielle) : a
3
2
1
/
5
4
3
pec-
ca- ta
2
1
1--h--gfghgefe---g--g----gh-g--gf-gh--gf--efgf-fe-3--efgfe-g--ghghgf-efgef-ed-4 V/ Ec-ce
a- gnus de- i
ec- ce
qui tol-
lit
mun- di.
Einsiedeln, 611, f. 5v-6r XIII.24 / XIII.z L’expression « longiorem... consonantiam diastemate (diasteme cod.) vocis » (longiorem... modulationem dans TM) demeure obscure. XIII.25-33 Sur ces principes de formulation et d’ornementation des versets de répons du Graduel voir Ferretti, Esthétique, p. 170-175. XIII.25 (de hoc eodem tono). Le répons de graduel Exultabunt sancti est en 2e et non en 4e mode. (quae inflexione tremula emittitur vox) : * * *
-l-mn-lmnm-l -lmnm-lmnm-l*
*
*
-l-mn-lmnm-l -lmnm-lmnm-lLaon, B.M., Ms. 239, f. 142r
GT, p. 456 La seconde note (·e·) qui doit être chantée « inflexione tremula », est notée par un quilisma.
295
o
Christian Meyer
XIII.26-30 La règle expliquée semble concerner l’intonation de la seconde phrase des versets de graduel en 2e mode. La reprise du mélisme cadentiel de la phrase précédente porte en général sur la première syllabe accentuée. Lorsque cette syllabe est précédée d’une syllabe atone, cette dernière est énoncée simplement sur la teneure et le mélisme est amorcé « abruptement » (Aurélien ; type A). Lorsque la syllabe accentuée est la première, le mélisme est redoublé (type B). Type A :
1--------------------h--k----lm--mlkj--------lMnm-nml-m-ml-3--l---nlMnml-l-lm-----R/ In sole posuit V/
A sum- mo cae-
lo
e-
gres-
si-o
(...) (GT, p. 30)
Voir aussi : R/ Domine deus virtutum... V/ Excita domine potentiam... (GT, p. 32) ; Angelis suis... V/ In manibus... ne unquam... (GT, p. 72) ; R/ Tollite portas... V/ Quis ascendet... aut quis... (GT, p. 25). Type B :
1------------------------h-k-----------------lMnm-nml-m--ml----3--lMnml-Mnml--l---lM-R/ A summo caelo... V/
Caeli enar-
rant
gló-
ri- am... (GT, p. 27)
Voir aussi : R/ Ostende nobis... V/ Benedixisti Domine terram... (GT, p. 31) ; R/ Excita domine... V/ Qui regis... qui deducis... (GT, p. 33) ; R/ Tecum principium... V/ Dixit Dominus... sede... (GT, p. 42) ; R/ Ab occultis meis... V/ Si mei... tunc immaculatus... (GT, p. 101) ; R/ Ne avertas... V/ Salvum me fac Deus quoniam... (GT, p. 155) ; R/ Domine refugium... V/ Priusquam montes... aut formaretur... (GT, p. 347) ; R/ In omnem terram... V/ Caeli enarrant gloriam... (GT, p. 427) ; R/ Exultabunt sancti... V/ Cantate domino canticum... (GT, p. 455) ; R/ Iustus ut palma... V/ Ad annuntiandum... misericordiam... (GT, p. 510) ; R/ Dispersit... V/ Potens in terra erit... (GT, p. 520) ; R/ Requiem aeternam... V/ In memoria aeterna erit... (GT, p. 670). L’énoncé de la règle (‘ce que l’on fait sur un élément du texte on le fait aussi sur deux’) et son explication demeurent toutefois obscurs, à moins qu’il faille comprendre que, dans l’exemple en question (« aut quis stabit »), il faille chanter :
--lMnml-Mnml-l---l---aut
quis sta- bit
XIII.ai
1-----ighg-hjh-gf--ghgh-fd--fghge-fed--fd-efe--Deus... tri-
-c---d-
bu- la-
ti-
o-
ne
*
qui- a
1-ghghkh-gf--ghgh-fd-----fghgffed--fdfff---c---dtri-
e-
-c--d-
e-
ris ad-
iu-
ti-
o-
ne
* qui- a
iu-
tor
qui-a
1-----efgfe-g---efefed---efgff-----fdfff-3--c--d-
1-h--gf-ghgh-ge-fe-efgfe-g--ghghgf-efgef-ed--efe-3 V/ Ti-bi ...
bu- la-
ris ad
Graz, UB, Cod. 29, f. 66v
tor
qui- a
Einsiedeln, Cod. 611, f. 55r-v
296
Notes critiques et explicatives
1-----ghg-hjh---ge-hjhj-gf-e-fgfefed--fd-efef--Deus.tri-
bu- la-
-c--d-
ti-
o-
ne
*
qui- a
1-------------------efgfe--g---hghgf-ef-gef-ed---3V/ Ti-bi ...
e-
-c--d-
ris ad-
iu-
tor
squi-a
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 29v XIII.ak La rédaction de ce passage demeure obscure.- (sicut... tono) voir X.19 où il est question des inflexions (ascendante ou descendante) de la terminaison du verset en fonction de la reprise du répons. XIII.al Aurélien n’explique pas en quoi ce verset est singulier. Il s’agit peut-être du déséquilibre entre les deux membres de la phrase, le second ne se réduisant qu’à l’intonation (ego) qui enchaîne immédiatement avec la terminaison (enim dominus) :
1------------------h--h--hkhghffe-dgf--g--gh-gh-ge-fg--gd--f-ed-df-f-gh-gf-ef-ed--f---ghg-gh-ge-fg-g-Hierusalem... V/ 3
2
1
Is- ra- hel
si
me au- di- e- ris non e-rit in te de-us re-cens ne- que a- do- ra-bis
/
5
4
e-
nim
3
2
1
mi-
nus.
1-dfe-f---gh-gf-efgff--fe-------f--df--efgfe--g---ghghgf-efgff-ed--3--fff-dfe-fg-de- um a- li- e-
num
e- go
do-
Sal- va- bo
Einsiedeln, Cod. 611, f. 4v. XIII.ao (pentacote) forme inconnue par ailleurs. Désigne ici les cinq catégories d’antiennes.-
1-fd-e---f---g--f--egfg---h-g-h-jh-gfe-e-3 Tri- a sunt mu-ne- ra ...
e u o u
a
e
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 25v. XIII.aq Rubrum mare quem viderat. Antienne inconnue par ailleurs. Il s’agit peut-être, par erreur, de l’antienne Rubum quem viderat, du même mode, mais dont la différence reçue est identique à la précédente (cf. p. ex. Paris, BnF, Lat. 12044, f. 23v). XIII.as-at L’antienne Germinavit (CAO 2941) possède une intonation de premier mode (cf. Gevaert, Mélopée, p. 246, thème 7) comparable à celle de l’antienne Innuebant dont il vient d’être question, mais s’achève parfois en quatrième mode.
1--d--ef--g--gf--g--fe-cd-dfd--dc-f--g---h--f-------gh--f---fe-cd---g-gf----e--e--4--h-g-h-jh-gf-ef--3 Ger-mi- na-vit
ra- dix Ies-se
or- ta est stel- la...
te
lau- da- mus de-us
no-ster
e u o u a
e
Roma, Bibl. Vallicelliana, C. 5, f. 51r.
1--d--ef--g--g--gh--fe-cd-dfdcd--d--f--g---h--fg----dgh--f--fe-cd---f-fg----d--d--4--h-h--g-f--h-gfed--3 Ger-mi- na-vit ra- dix Ies- se
or- ta est stel-la...
te
lau-da-mus de-us
no-ster
e u
o u a e
Paris, BnF, Lat. 1090, f. 21v. XIII.au-aw (Suscepimus deus) cf. X.4.- (Gaudeamus omnes) Il ne peut être question ici que de l’introït du premier mode (et non de l’antienne de l’office Gaudeamus omnes CAO 2926, généralement en sixième mode).
297
Christian Meyer
L’introït Gaudeamus omnes possède en effet le même type d’intonation que Suscepimus deus, caractéristique du premier mode.
1---c---d--idhj---h---hG---hg---fg--gkh-ihghjhj--jhGau- de-
a-
mus o-- mnes in
Do-
mi-
no (...)
GT, p. 545-546. L’introït Gaudeamus (ou encore Gaudemus) omnes est attesté pour la fête de sainte Agathe dans l’antiphonaire du Mont-Blandin (autour de 800), puis dans les antiphonaires de Corbie (après 853), Compiègne (S. IX 2/2) et Senlis (entre 877 et 882). XIII.ax L’expression « per suprascripta testimonia » demeure obscure. XIII.ay
1--f---fe-d---e---f---gh--g--f--g-gf-e--e-3--hG---g--h--h-h----h-g-h-j-gfe-e--3 Lau- da- bo
de- um me- um in vi-ta me-a.
Lau- da a- ni-ma. Se u o u a
e.
Paris, BnF. 12044, f. 37v. OxC suggère plutôt :
--h--g-h-j-gfed-e--3 Se u o u a
ou
e.
--h--g-h-j-gfe-ef--3 Se
u ou a
e.
XIII.40-43
1-fe--d--f--e-------------4-f----d---e--f-g--f---4--f---d---f---fd-4-f---d--f---fe--4 Ha- bi- ta- bit
San- ctis qui in ter-ra
Paris, Lat. 12044, f. 230r
O-mnes gen-tes
Ibid., f. 232r
Ibid., f. 25v
O-mnis ter- ra
Ibid., f. 24v
Toutes ces antiennes sont régies par la différence :
1---h-g-h-jh-gfe-e-4
XIII.bc
1--e--f-g--fe-de-e----dC--df--e---e-------h-g-h-k--g---e-3
1--e--f-g--f--f--f----f---d---f--e--------h-g-h-jh-gfe-e-3 Iu- bi-la- te de- o
o-mnis ter-ra
e uo u
a
*
Einsiedeln, Cod. 611, f. 150v Paris, BnF, Lat. 12044, f. 36v
e
V tonus totus diapente /// ·CC·CC· (marg. RC) cf. Alia mus., p. 92 (§ 185). XIIII.1 (in meditullio) note située entre la teneur (.c.) et la finale (.F.). Voir aussi (mutatis mutandis) XII.s. XIIII.1-2 Le tonaire de Metz (B.M., Ms. 351 ; copié avant 869) ne connaît qu’une seule différence (éd. Lipphardt, p. 18) (de même encore Ton. Lugd. [xe-xie s.]). Dans le tonaire de Réginon (c. 900) les introits Circumdederunt et Domine in tua misericordia sont classés à part sous une même catégorie (éd. Rausch, Bern 2, p. 221). Dans le tonaire BnF, lat. 1118 (c. 987-996), la différence “prolixe” pour Circumdederunt est citée en premier lieu et pour ce seul introït. La différence “courte” ( -k-k-l-j-k-h- ) qui suit, est celle de tous les introïts de ce ton.
1--k--h--hkkhf--f-ihj-gf--fgf--f------k-k-l-j-k-h--3 Ec-ce de-
us ad-iu- vat
me ...
eu o u a e
GT p. 307.
298
Notes critiques et explicatives
XIIII.6 (pinguiorem reddit introiti reciprocationem) J. Ponte : « it makes the reciprocal portion of the introit longer » (trad. p. 36) (voir encore XVIIII.10 « in the reciprocal portions of the introits » ibid., p. 46). Les termes « reciprocatio » ou encore « reciprocare » désignent chez Aurélien soit le ton psalmodique dans son ensemble, soit, en particulier, la formule cadentielle de la différence (sur l’« Amen » du « saeculorum. Amen »). cf. XIII.at, ax (OxC), XVIIII.17. Ces termes sont à rapprocher de l’expression « vox reciproca » (Isid. etym. et ici XX.5) désignant l’antienne. Cette terminologie très singulière n’a pas été recueillie par les théoriciens du Moyen Age. XIIII.f (ergo) Le ms. dit ergon (ergo + abr.) mais la forme est rarissime en latin médiéval. Alcuinus, De orthographia : R sequente e vocalem leviter effertur, ut erus eruum, ergon (PL 101, 915D). A conserver ergon il faudra alors comprendre : « fatiscat... improba contentione... » (et non “contentio”). XIIII.9 Cf. Ferretti, Esthétique, ton X (5g).- L’antienne du lundi (Venite exultemus domino, CAO 1179) est en 3e mode selon Aurélien (cf. ci-dessus XII.6 ). Selon Hartker, que suit Ferretti, Esthétique (p. 225), il est en 4e (cf. ton 4c.2 de Ferretti).- Sur les antiennes de l’office férial, cf. Ferretti, Esthétique p. 215-243. XIIII.m Le R/ Usque ad vesperum (Ps. 103, 23-24) semble avoir eu une diffusion régionale en Aquitaine et en Espagne. Cf. @ Cantus : Paris, BnF, Lat. 1085, f. 32r et Toledo, 44.1, f. 180v (Tavernoles, Saint-Saturnin, c. 1020-1023 ; 5e mode) :
Toledo, 44.1, f. 180v. XIIII.14 (finis versiculi) i. « a-men » (·G· ·F·). XIIII.15-16 Dans quelques manuscrits, comme Valenciennes, B.M., 114, f. 29v 1, l’antienne Puer Iesus s’achève en effet en premier mode :
1--f--c---df-fg----f---f-f-gh--h----f--f----fg-ef--d--ce--e---d---3-h-h-g-f-g-gfed-3 Pu-er
Ihe-sus
pro- fi-ci-e- bat...
a-pud
de-um et ho- mi- nes.
e u o u a e
*
XV.1 VItus tonus totus diapente et una diapason consonantia quod est ter VIII id est XXIIII CC. CC (add. marg. RC) : cf. Alia mus., p. 92 (§ 186). XV.b-f Ce passage ne semble pas ici à sa place. L’introït Dicit dominus sermones est en effet du premier mode (cf. p. ex. Tonaire de Metz, éd. Lipphardt, Tonar, p. 14 ; Tonaire de Réginon, éd. Rausch, Bern 2, p. 104) et commence comme la communion Dicit dominus implete du 6e mode 2. Cf. aussi Reg. Prum. 2, 32 : « Dixit Dominus sermones incipit tertio, finitur primo. » (éd. Bernhard, p. 42).
1-dh--h-ihjhg-hggfg--fg---df--f---df---f---fff-df--ffgf---f---f--gh--h--hg--h--hjk--ghgfg--gf-
8
Comm.
Di- cit do-
mi-
nus
im- ple- te
hy- dri- as
a-
qua
et fer- te ar- chi- tri-
cli-
no (...)
GT, p. 263 (6e mode)
1-dh--h-ihjhg-hggfg--fg---df--f--fff--f---fffff--c----d-e--f--ge-gfgfec--d----
8 Intr.
Di- cit do-
mi-
ser- mo-nes
me- os
quos de-di in os tu-
--ff--fd-ff-fghg-gff--dc--defe-fg-fd--defed-e-ed-3 non de- fi- ci-
1 2
nus
ent
de
o-
re
tu-
um
o:
Voir aussi les exemples donnés par Ponte, Commentary, p. 125-126. Dans le chant vieux-romain cet introït est en 4e mode (cf. Bibl. Vat. Arch. Cap. S. Pietro F 22, f. 85v).
299
Christian Meyer
-efgh-ghg-hf-fd--fe--fdfff--df---cefed-eed-3-df-efgh-g--g--gh-g--gd-fe--f--fghgfe-fgfg-fg-ad-
est
e-
nim no-
men
tu-
um
et mu- ne- ra tu- a ac- ce- pta e-
runt
--c---d--f--fhg-gffd-fgf-fe-defede--ed--4 su- per al- ta-
re
me-
um.
GT, p. 398-399. (more manum verberantis :) même image en XIII.19, XVIIII.46 (ad instar manus verberantis). (nescientes quia... ibidem inest) demeure obscur en raison de la difficulté à comprendre ce qu’il faut entendre ici par « numerus ». Ni l’acception mathématique ni grammaticale (« rythme ») de ce terme n’éclairent ce passage, même s’il est question un peu plus loin de rythme (« litterarum... numerum », cf. XIV.L). XV.e L’introït Deus in adiutorium est en septième mode (GT p. 315). XV.2 L’offertoire Stetit angelus (saint Michel) est en premier mode. XV.5 (sed venit preteriti). Or il est question plus loin d’une concordance des temps respectivement du présent et du futur. Mais en XV.6 s’est bien à nouveau du parfait dont il s’agit. XV.8
1i--f-fgj-j-j-jhghg---f--f--igjf--w-d-efe-edcdc--3-cd--fg---fgj--j--jjjhghg-3
Graz Cod. 29, f. 127r
1---f-fgh-h-jh-jhg-hg-f--ghf-f-g-hg-gf-----------3--------------------------3 Hartker (Ponte, t. 3, p. 122) V/ A fa- ci-e
in- i-
mi-
ci
*tur-ris
Glo-ri-a
XV.12 Cette anecdote dont Aurélien est le témoin le plus ancien 3, vise ici à justifier l’utilisation de textes non bibliques, mais aussi et surtout à illustrer la psalmodie ornée des versets prolixes, voire la composition de mélodies orginales. On retiendra de l’étude de Louis Brou sur ce répons destiné à la fête de la Purification qu’il fut sans doute composé du temps d’Aurélien, mais non pas à Rome, et que la légende elle-même n’est pas d’origine romaine 4. Aurélien ne dit rien de la structure mélodique du verset sinon qu’il en fait une catégorie à part. Il est probable au demeurant qu’il a connu la mélodie suivante attestée par les sources aussi anciennes que St. Gallen Cod. 390 (Antiphonaire de Hartker, p. 118-119) et l’antiphonaire du MontRenaud 5 : Einsideln, Cod. 611, f. 172v (a) ; Paris, BnF, Lat. 12044, f. 57r (b, version transposée). b a
1-kl--k--klmn-m---mL---lo---o---onm------n---l---lm-l--k---------k-kj-l--lml---k--klnml-mnm-
1-f---f-ifgj--j---h----g----k---k---k----j---h--g-gh--g---f------f--fe-g-gh----f-ifg-hg-hjh-Ga- bri- e-
lem ar- chan- ge- lum cre-
di- mus di-vi- ni- tus
te es- se
af- fa-
tum
1-oop-o--mo---op--o---o---o--n--m--lm-ml----m--l--kj---l---ml--klmlkl--lk-1-kkl-k---k---kl--k---k---k--j--h--h--hg----h--g--fe---g---ghg-fghgfg--gf-u-
3 4 5
te- rum tu- um de Spi-ri- tu San-cto
cre-di-mus
im- prae-gna-
tum;
Cette légende a été reprise est amplifiée ainsi qu’en témoigne une copie du xiiie s. L. Brou, « Marie “destructrice de toutes les hérésies” et le répons “Gaude Maria virgo” », Ephemerides liturgicae, LXII (1948), p. 321-353. La notation neumatique de cet antiphonaire a été collationnée par Ponte (t. 3, p. 124, ex. 65) sur une transcription de la leçon de l’antiphonaire de Lucques (Lucca, Bibl. Capitolare, 601, p. 354 ; éd. Paléograhie musicale, t. IX).
300
Notes critiques et explicatives
1-k-m-opq--p---p---p---o---no-o--nm-m-nm--m---m--ml--m-----lml-
1-h-h-kln--l---l---l---k--ij--k--kjh--h---h---h--h--ghgfe--g--e-ru-be- scat Iu- dae- us
in- fe- lix
qui
di- cit Chri- stum
-k---lml-m--m--l---kj--l--ml--k---kl-nml-mnm------------
-gh--h---h--g--fe--g---g--gh--f---fg-hg--hjh--3-f----g--ex
Io-seph se-mi- ne
es- se
na- tum.
Dumvir(go)
Einsiedeln, Cod. 611, 172v. XV.x (supramemorati) cf. XV.10.- La phrase est incomplète (« videant » demeure sans complément d’objet). XV.14 (istius finis) ne concerne que les deux dernières notes. XV.15-16 Cette remarque concerne la fin de l’antienne, et non la différence psalmodique (voir aussi le commentaire qui suit [XV.17-19]). L’antienne Puer Iesus est généralement en sixième mode. Dans certains témoins elle se termine sur la finale .D. :
1-f---c--df-ffg--f--f--f-gh-h----d-cf--f---f-3--h--h--f--gh--g--f--3 Pu- er Hie-sus pro- fi- ci-e- bat... et ho- mi- nes. Se- cu- lo- rum a-men
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 24v.
1--d--c--df-ffg--gc-f-gh-hj-h----fe-d--d---d-3--h--h--g--f---g--gfed-3 Pu- er Hie-sus pro- fi-ci- e- bat... et ho-mi- nes.
Se-cu- lo-rum a- men
Cambrai, B. M., Ms. 38, f. 50v. Même remarque pour l’antienne Vobis datum est :
1-f--gh--f---fe--d----fe-dc--d---f--f-f--3-h-h--f--gh-g-f-3 Vo- bis da-tum est.... di- sci- pu- lis su-is.
e u o
u
a e
Einsiedeln, Cod. 611, f. 50v.
1-f--gh--f---df--d----f-dc---d--f--d--d--3-f-gh-h-hg-f-gh-3 Vo- bis da- tum est.... di-sci- pu- lis su- is.
e u
ou
a e
Paris, BnF, Lat. 1090, f. 41. XV.17-19 Le schéma d’exécution semble être le suivant : finale protus Ant. 6e mode V/ Ps. 6e mode Ant. 6e mode finale protus V/ Ps. 6e mode etc. Doxologie 6e mode Ant. 6e mode finale 6e mode XV.17 (propter diaphoniam) « because of their discordant sonority » (Ponte, p. 38) ; « con un ‘dis-sonanza’ » (Morelli, Aureliano, p. 116).- (diaphoniam) cf. aussi XIIII.5 et XVI.25.- XV.18 (ob numerum litterarum). J. Ponte comprend : « because of their numerous statements » (trad. p. 38).- (inaequisonantes) cf. LmL t. 2, col. 254 (nicht gleich klingend – not equal sounding). Il faut peut-être comprendre que la longueur du texte peut provoquer un changement de mode.
301
Christian Meyer
XV.21 L’antienne Quare detraxisti est citée par Réginon au titre des antiennes bi-modales : « Item : Quare detraxistis, Multa quidem et alia signa [CAO 3828] a tercio tono incipiunt sed sexto finiuntur » (Reg. Prum. 2, 15).
*
XVI.5
1-gh--jkl-lml--l--k---nm---no-nm-lk-------l--lmol-k--Non sit vo-
bis va- num sur-ge-re (...)
Ve- ni-
te*
Cambrai 38, f. 76r + 3r
1--lklnl-l--ljj-jklkjhjkjh-g--ghkhgh-gf---------l-lmol-kDe-
us ma- gnus
do-mi-
nus
Ve-ni-
te*
Einsiedeln 611, f. 61v Le ton du Venite est le ton XV (7g) de Ferretti, Esthétique (p. 230). Dans son commentaire, J. Ponte (t. 3, p. 131-133) a relevé dans la version du Venite des antiennes d’invitatoire du septième mode de l’antiphonaire de Worcester (c. 1230) la présence de deux terminaisons, une première pour les 1er, 3e et 5e vers, la seconde pour le 2e et le 4e :
1-l-lmol-k-------l--llk-kj-lm-----kl--lkj-kjhg-hgVe-ni-
te...
iu- bi- le- mus-
e-
i
+ V. 3 et 5
1----------------l-lk--kj--lm----kl---lk-lk-kj---V.2
i-
pse con-
spi-
cit
V.4
o-
pe- ra
me-
a
Le psaume se trouve ainsi découpé en trois sections, comme dans le Tonaire de Sarum. Que ces deux terminaisons correspondent aux deux catégories postulées par Aurélien demeure invérifiable, même si la description « suspensa canitur » évoquerait plutôt la deuxième terminaison et « iosum... deponit » la première. XVI.8 Répons du premier dimanche de l’Avent (CAO 6129). L’origine du texte de ce répons demeure obscure. Il n’est pas emprunté au livre de Baruch et cette attribution est inconnue par ailleurs. Le V/ Quique... vient du Psautier (Ps. 48, 3). Sous l’influence d’Agobard (l’un des « quidam » évoqués par Aurélien ?), la réforme lyonnaise avait écarté ce répons. Il manque également au répertoire de La Chaise-Dieu 6. Ce répons fait l’objet d’un long commentaire chez Amalaire (Liber de ordine antiphonarii, éd. Hanssens, p. 37-40) qui associe ce texte à l’évocation des “dits et faits” de saint Jean Baptiste 7. Sur ce répons, ses résonances bibliques et ses commentaires, voir Fassler, Virgin of Chartres, p. 67-70.- (Quem librum...) « Libellum autem Baruch, qui vulgo editioni septuaginta copulatur, nec habetur apud Hebraeos, et ψευδεπίγραφον epistulam Hieremiae nequaquam censui disserendam, sed magis Hieremiae ordinem librariorum errore confusum multa que, quae desunt, ex Hebraeis fontibus digerere ac conplere, ut novum ex veteri verum que pro corrupto atque falsato prophetam teneas, parvipendens obtrectatorum rabiem, qui non solum verba, sed syllabas quoque nostrorum verborum calumniantur in eo se scire aliquid arbitrantes, si de alienis operibus detrahant (Hieronymus, In Hieremiam prophetam libri VI, ed. Sigofredus Reiter [Wien/Leipzig 1913 ; CSEL 59], p. 3-4). XVI.i (qua de re... conantur) demeure difficile, mais on peut comprendre que les Septante s’appliquèrent à légitimer ce livre (cf. « consituere » cod. [dub.] et forme inconnue par ailleurs, et « construere » ne fait pas sens). 6 7
M. Huglo, « Les livres liturgiques de La Chaise-Dieu », Revue Bénédictine, 87 (1977), p. 62-96, 289-348, en part. p. 322-323, 338. « In primo responsorio introducit cantor dicta seu facta Iohannis praecursoris » (éd. p. 38, l. 12-13). Voir aussi Odorannus de Sens, Epistola VII au moine Arembert sur le répons Aspiciens a longe (éd. Bautier/Gilles, p. 226-228).
302
Notes critiques et explicatives
XVI.l Gregorius, Homiliae in evangelia, Lib. I, 20, § 12-13 (cf. PL 76, 1165C-1166B). XVI.o en marge correspondant à un espace blanc de sept ou huit caractères entre ‘proptio’ et ‘nomine’. XVI.q (De libris...). Cf. Ernst von Dobschütz (éd.), Das Decretum Gelasianum De libris recipiendis et non recipiendis (Leipzig, 1912). XVI.t (hoc eodem responsorio) R/ Aspiciens a longe (cf. ci-dessus XVI.7). XVI.u demeure obscur en dépit des tentatives du correcteur.- Le texte de ce répons est le suivant (CAO 6129) : Aspiciens a longe ecce video dei potentiam venientem, et nebulam totam terram tegentem. Ite obviam ei et dicite : Nuntia nobis si tu es ipse qui regnaturus es in populo Israel. La dix-neuvième syllabe est « ve- » (de « venientem »). D’après les explications qui suivent, la syllabe i- est sans doute -i- de dei (soit la quatorzième et non la dix-neuvième). XVI.x A condition de lire « quartadecima sillaba » (et non « nonadecima »), la critique porte sur une mauvaise ponctuation qui altère le sens du texte, en l’occurrence : Aspiciens a longe | ecce video dei | potentiam venientem... au lieu de : Aspiciens a longe | ecce video dei potentiam venientem...
1-l--l--k-lkk--k-lmlkl-lnlmlklk---l--lnmno-op-l--lnnm-monm-nml-mnmn-ml--l--l---k-ljkl-A-spi- ci-ens
a lon-
ge
| ec-ce
vi- de-o
de-
i
po-ten- ti-am
Paris, BnF, Nouv. acq. lat. 1410, f. 1v
1-l--l--k-lkk-kl-lnmlm-lnlnlklk---l--lnmno-op-l-lnm-nonm-nml-lnmn-ml--l--l---k-ljkl-A-spi- ci-ens a lon-
ge
| ec- ce
vi- de-o
de-
i
po- ten- ti-am
Karlsruhe, Bad. LB, Aug. perg. 60, f. Iv
1-lm-l-k--lkjlkj-km-nmlmklmnml-mnml--ll-mn-onop-lk--non-monmnmlnml-mlm--lm--l---k--lkjlkjA- spi-ci- ens
a lon-
ge
| ec- ce vi-
de-
o
de-
i
po- ten- ti- am
Roma, Bibl. apost. vat., San Pietro B. 79, f. 4v
1--l--l--k--lkkj-l-lmlkl-lnlnlklk--l-lnlmo--op-l-lnm-monmnmllnmnml-l--l---k---lkkl-hg-A- spi-ci- ens
a lon-
ge
| ec-ce
vi-de-o
de-
i po- ten- ti-
am
Einsiedeln, Cod. 611, f. 1r-v XVI.9 Le verset présente ici un double cursus du premier membre du ton (mais la seconde fois sur .d. et non sur .c.). L’expression « ad fratres ait » porte la cadence médiane et « puer » la formule d’intonation du second membre. XVI.10 Cette catégorie se caractérise par une amplification de la formule d’intonation du second membre du ton (ici sur « mo-« de comota) : A
3
2
1
/
1--l---lmnml-klkkj--k---k--k---k--Kl--k--k--k--k--lK---kl--kl--lm-nm--ml-V/ Ad- tol-
lens
au- tem Io-seph o- cu-los vi- dit Ben- ya- min stan-
B
5
tem
4
3
2
1
su-
o.
--kl-lnmn-lkj-jl-n-no-l--l-i-lK--k-kj--kl--l--kl-lm-nm-ml--l--lmlmlk-lk--kl-ml-mnm-lk-lmlm-lkj-kj-3-l-l-l co- mo-
ta sunt o- mni-a
vi- sce-ra
e-
ius su-per
fra- tre
Fe-sti-na.
Einsiedeln 611, f. 62v XVI.11 Le R/ Veni hodie est le plus souvent en premier mode. La leçon en 7e mode de l’antiphonaire d’Einsiedeln (Cod. 611, f. 52v) est la suivante :
303
Christian Meyer
A
3
2
1
1--lmnml-kj-klk-kj---k--k-k--k-k-kl-k--k---k---k--k--kl-k----k---kl--k--k-lj-kl-kl-lj--klkjkV/ I-
gi- tur
pu- el-la cu-i di- xe- ro : Da mi- hi a-quam de
hy- dri- a tu- a ut bi- bam ; /
--g--gkj-k-lm-l--l---l--m--no-nm-kj-l--l-lm--l--lm-l---ln--nM--l--lm-nm-nl-et il-
la di-xe- rit : Bi- be do-mi-ne et ca-me- lis tu- is
po- tum tri- bu-
B
5
4
am ;
3
2
1
me-
i.
-klk-kJ--klk---l-lm--l---l---l---l---l---l--lm--l---l--lm-l-l--lmlmlk-lk--klml-mnm--lk-lmlm-lkj-kj-3-jl-lkj-i-
psa
est e- nim quam prae-pa-ra- vit Do- mi-nus fi- li-o
do-
mi- ni
Do-mi-ne
Le procédé d’allongement du ton ressemble à celui de la seconde catégorie décrite par Aurélien. XVI.12 Dixit autem David V/ Cumque. Cette catégorie semble se caractériser par une longue préparation de la cadence médiane (ici sur « angelus... Ierusalem ») : /
1---jl---kl-mnm-l-jk-lk-kj-V/ Cum- que
1
2
3
/
-j--k--l--l----l--k--j---hhG---g---g---h---kj-kl-lkjj-klk-jk--k--l--ln-nmnlkjj--kl-kl--l-mnm--mlex- ten-dis-set an- ge-lus ma- num
5
su-per
4
3
Ie- ru- sa-
lem
ut di- sper-
2
1
Da-
vid
de- ret
e-
am
-klkjj--kl--l---l---l---l--ml-mlkk-kj--k-lml-mnm-lk-lmlm-l-k-jkj-3--gh---gmi-
ser- tus est do- mi- nus
su- per
Mul- tae
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 127r Cette quatrième catégorie a peut-être été ajoutée au cours d’un remaniement du texte. La récapitulation (XVIII) ne retient d’ailleurs que trois catégories de répons. XVI.13 (qua de re...). Parvitatula (forme inconnue par ailleurs) : « petitesse (terme d’humilité) » selon Novum glossarium, sous la dir. de Jacques Monfrin, fasc. Pars-Passerulus (1989), col. 506. Ante corr. : parvitula (V), partitula corrigé en “parvitatula” (RC), parui titula ? (RP). RC RP
Le passage demeure obscur et semble bien avoir troublé des copistes et correcteurs médiévaux. On pourrait comprendre “parvitatula nostra” (ablatif) et conjecturer « ostensurae sunt », d’où notre traduction.- Ponte comprend : « for this reason we must show a small sampling of ten » (p. 39-40). XVI.15 (volubilem... accentum) demeure obscur. « a rolling accent » (Ponte, p. 40). Peut-être aussi “léger”, “évanescent” ? (par opposition au suivant caractérisé par sa terminaison plus appuyée ou plus lourde). XVI.16 (quiddam de gravitate). Nous comprenons : « quadam de gravitate ». XVI.17-18
1--fe-d--f--e--d-e--f---g--f--e---------h---g--h--jh--gfe--e---4 Ha-bi- ta- bit in ta-ber- na-cu- lo
Se- cu- lo- rum a- men.
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 97v.
1--f----d--e--f--g--f--df-----------h---g--h--jh--gfe--e-4 San- ctis qui in ter-ra sunt
Se- cu- lo- rum a-
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 232r.
304
men.
Notes critiques et explicatives
Cette remarque d’Aurélien, suggère une exécution (mais malo ordine) qui pourrait être :
1--l---l--m---l--kjh--h---4 Se- cu- lo- rum a-
men.
XVI.19 Les témoins de cette antienne donnent en général la troisième différence d’Aurélien. Il demeure par ailleurs que l’adverbe « aliquotiens » (parfois) se comprend ici difficilement, la différence psalmodique ayant par définition le caractère d’une formule fixe. XVI.20-22 La tradition a conservé les antiennes Ante thorum et Gaude Maria virgo en 4e mode 8. A la suite de J. Ponte (p. 142-143), on peut imaginer que la différence psalmodique que certaines traditions adoptent pour la terminaison ascendante de l’Amen final est un vestige de la formulation décrite par Aurélien :
1-g--h--kl--l----------l--k---l--m---kJ-hj--4 An- te tho-rum
Se-cu- lo- rum a- men
Paris, BnF, Lat. 17296, f. 66r (ici en 4e mode transposé). (acumen vocis / gravitatem vocis) Ces qualifications de la voix demeurent obscures mais semblent, dans les deux cas, se rapporter à un énoncé vocal presque recto tono. XVI.23 L’antienne Fidelia omnia est généralement en 4e mode. XVI.28-33. (quae... secernendam putavi) nous comprenons : « quam... secernendam putavi ». Voir aussi M. Bielitz, Die degeneres Introitus Reginos in Gregorianischer und Altrömischer Fassung, Choral und Musiktheorie im Mittelalter (Heidelberg, 2007), p. 403.
1--c----d--f---fg--g---i-h--j--h--g---f---gh--h--g---3--g---g--f---d--f--ed--4 Nos qui vi- vi- mus
be- ne-di- ci- mus do- mi-no
Se- cu- lo- rum a-men.
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 33r
1--d---c--d--f--fg--g--h--g---h---h--g---f-e-d--f--h-g---g---3--g---g--f---d--f--ed--4 Mar- ty- res do- mi- ni do-mi-num be-ne- di-ci-te in e- ter- num
Se- cu- lo- rum a- men.
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 234v
1-d---c--d--f-fg-g--h---g---h----h--g--f--e-d--f-h---g--g----3--g---g--f---d--f--ed--4 An- ge- li do-mi-ni do- mi- num
be- ne-di- ci-te in ae- ter-num
Se- cu- lo- rum a- men.
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 195r Les trois antiennes citées par Aurélien (Nos qui vivimus, Martyres domini, Angeli domini), habituellement classées en 8e mode 9, s’accordent à un ton psalmodique particulier caractérisé par une double teneur, respectivement à la quinte et à la quarte supérieures de la finale : récitation sur .a. pour le premier membre, et sur .G. pour le second :
1-i-hj-h-h-h--h--h-h--i-j---h--g--f---i-hj--g---g--g---g--g---g--d---f--f--ed-4 In e-xi-tu
Is- ra-el
de Ae-gy-pto
do-mus
Ia-cob de po- pu-lo
bar-ba-ro.
Ferretti, Esthétique, p. 321.
8 9
L’antienne Gaude Maria virgo est citée par ailleurs (XVI.34) comme exemple d’une antienne commençant en 7e mode et finissant en 4e. Cf. Berno Ton. (éd. Rausch, p. 102), Reg. ton. (éd. Rausch, p. 372-373), etc. D’autres les classent en premier mode. Voir sur ce point Huglo, Tonaires, p. 394-396.
305
Christian Meyer
(quae tamen) la nuance concessive ou restrictive de l’adverbe s’explique mal dans le présent contexte car la proposition « quae... » souligne précisément l’identité mélodique des deux dernières antiennes (cf. cidessus). XVI.31 (toni huius habere consonantiam) à savoir posséder le caractère modal du septième mode. Certains théoriciens, dont l’auteur du De modis musicis sensiblement contemporain de la Musica disciplina, ont classé cette antienne parmi les modes « parapters » en raison de son ambiguïté modale 10. XVI.32 (alternarentur) synonyme de « reciprocare ». Sur ce terme et « reciprocatio » voir encore ci-dessus XIIII.6. XVI.34 Reconstitution de cette modification apportée à la psalmodie du 7e ton selon Ponte, t. 3, p. 152 :
1-k---k-l---l---l--l--l-----l--lk--kl-l---l-l-----l-l-m-l-k-h--4 Glo- ri-a ... et nunc et sem-
per et
in se- cu-la
e uo u a e
(quia antiphona...) ici au sens de « quod » (du fait, de ce fait que...). XVI.35
1-g--g---j---k--l--m--l------h--k-jh-g---g--4 Di-xe-runt dis- ci- pu- li...
lu- pi ra- pa- ces
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 206r
1-k-k-l------l--ln-m---ml---m---lk-kl--l--l--l----l-l-m-l-k-jg-4 Glo-ri-a ...
et nunc et sem- per
et in se- cu- la
e u ou a e
Commemoratio brevis (Comm. Br., p. 162).
*
XVII.1 VIII tonus totus diatessaron (marg. RC) cf. Alia mus., p. 94 (§ (180) recte 188). XVII.3 La tradition a conservé la Comm. Vox in Rama en 7e mode. XVII.4-5 (« cultor se abstinens »)La leçon la plus répandue dit : « cultor abstinens se ». La leçon « cultor se abstinens » est attestée par Ivrea 106 (Ms. C du CAO), f. 69v, mais ne modifie pas fondamentalement l’articulation de la teneure.
1-------------------------g--hk--k--k--kj--kL--kj-- Ivrea (not. neum. sans l.) ... ve- rus de- i cul- tor se ab- sti-nens ab o- mni... 1----k--jH--jk--h--gh--gf--f--hj---jH--hk--k--kL-kJ-- Paris, BnF, Lat. 12044, f. 237r 1----kj-kh--jk--hk-gh--gf--g--hk---kL--kj--k--kL-kj-- Einsiedeln 611, f. 263av ... ve- rus de-
i cul- tor ab- sti- nens se
ab o- mni...
XVII.11-12 Cette cinquième catégorie (« iuxta quosdam) n’est pas prise en compte dans le décompte final (V XVIII.19). XVII.13-14 La tradition semble avoir assigné la même différence aux deux antiennes. La seconde ne semble présenter qu’une nuance agogique (moras longiuscule). XVII.19-20 La tradition ne semble pas avoir conservé la différence psalmodique décrite par Aurélien. La différence reçue est généralement la suivante : 6 5 4 3 2 1
1-kj---hk--kj-g---------------k---k--h--k--l--k----4 Lux
de lu- ce
sae- cu- lo- rum a-men.
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 25v 10
cf. Mod. Autenticus, p. 54, 12.
306
Notes critiques et explicatives
1-k--k--k-k--h--k---jh-g------k---k--h--k--l--k---4 O in- ef-fa- bi- lem vi- rum
sae- cu- lo-rum a-men.
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 210r. Même différence dans Ps.-Guido form. ton. 8, 45. Aurélien :
1-kj---hk--kj-g---------------k---k--k--j---k--k----4 Lux
de
lu- ce
sae- cu- lo- rum a-men.
XVII.21 (in ordine antiphonarum) il faut comprendre : « in ordine antiphonae » (notre traduction). XVII.24-25 Aurélien semble faire référence ici à des mélodies-types formées de deux membres et préconise d’accorder la fin de la différence psalmodique à la fin du premier membre de la mélodie. La tradition ne semble pas avoir conservé ce type de terminaison psalmodique.
*
XVIII.1 (vocabulis) « Nam netas et hypatas aliarumque fidium vocabula percurrere... » (Macrob. 2, 4, 11). En VIII.41 ‘vocabula’ désigne les formules échématiques. XVIII.3 (a Grecorum dirivari fonte) Cette singulière revendication d’une autorité grecque est à rapprocher d’autres passages du texte ou de la tradition manuscrite du traité d’Aurélien. Cf. VIII.1-3 : « Tonus grecus sermo est. Quare ? Quia Greci invenerunt tonos. Tonus dicitur a tonando, eo quod ibi voces (voces ibi L) sonant. (RP L P11) et VIIII, passim.- VIII.5 : « Nomina autem eorum aput nos usitata ex auctoritate Grecorum atque ordine sumpsere principia » (Paris, Lat. 776 [Tonaire de Gaillac, c. 1079], f. 147b, l. 7-9).- Cette même revendication est peut-être à l’origine de ce curieux fragment de tonaire du xe s. aux rubriques théoriques rédigées en caractères grecs qui a servi à la confection du tropaire d’Autun (Paris, Bibl. de l’Arsenal, Ms. 1169, f. 39r) (cf. Huglo, Tonaires, p. 47 et transcription p. 48). XVIII.25 (introitui) forme (1ère décl.) acceptée par l’ensemble de la tradition à l’exception de Ces (« introitus »). Voir aussi : « est fine superioris introitui » (XV.3) ou « En versus introitui » (XVIIII.58).- (tenores) cf. Pref. 3, V.9, VIII.2, XVI.1, XVIIII.3.
*
XVIIII.tit. Littéralement : la densité, la porosité, la hauteur, la profondeur. XVIIII.1 (sonoritas). cf. « ideo apud Graecos quidem omnes dictiones vel in vocales vel in semivocales, quae secundam habent euphoniam, desinunt, quam nos sonoritatem possumus dicere, apud Latinos autem ex maxima parte, non tamen omnes, inveniuntur enim quaedam etiam in mutas desinentes » (Priscianus, Inst. gramm. 1 ; éd. Keil, GL, t. 2, p. 9). XVIIII.2 (harmonico... tenore). cf. LmL Tenor III.2 Tonbereich, Ambitus (t. 2, col. 1452-1454, en part. col. 1454, l. 14-24). XVIIII.4 Sur la parenté entre les deuxième et huitième tons, voir encore ci-dessous XVIIII.34-35 et 89. XVIIII.5 (tam tonorum) voir ci-dessus X.8 sqq. XVIIII.7 (nam finita... cum fine ultimarum litterarum) demeure obscur. Ponte comprend « nam finitis vocabulis... » : « For when the terms of these modes have finished with the end of the last letters after the first inflection of the voice, the second... » (p. 46). Or il s’agit bien ici d’un nominatif pluriel.- « Cum fine » : nous comprenons « cum fine ».- (secunda...), i. le neuma. Aurélien semble expliquer que le 1er mode tient en quelque sorte une position médiane entre le 3e et le 7e mode. Cette comparaison ne tient cependant que si l’on fait abstraction des tessitures et que l’on ne considère que le mouvement mélodique des différents neuma : PROT. auth. (I)
1--h---g--fe--g-fe--d---efgh-ghg-dfg-hgf-eeedNO A NO E A
DEUT. auth. (III)
NE
1--j---j--kjhh--g---hj-gh-ge--gjk-h-k-kjhg-f-h-kjg-fgh-g-geNO E A
NO E A NE
307
Christian Meyer
TETR. auth. (VII)
1-l---l-l-k-k-lk-h----g----k-l-k-k-jhg-h-gf-gk-hj-h-hgNO E A
E A
NE
Commemoratio brevis (Comm. Br.), éd. Schmid, p. 178. XVIIII.8 (notarum... formula). Il faut peut-être comprendre : notarum... forma. cf. XVIIII.34 : Plagis proti melodia ... habet notarum formas, XVIIII.43 : De autento deutero... En forma. XVIIII.9 (secundum speculationis auditum) Ponte comprend : « according to the hearing of the investigator » (p. 46). XVIIII.11 (dactilus... vel... correpta syllaba) cf. aussi XVIIII.47. XVIIII.23 (in fine autem) sc. in sanguine agni. XVIIII.32 J. Ponte (p. 192) propose la réalisation suivante :
1--f---gh--h--h--hk--h---h--hg--gf--h--hg-- [differentia] 4 Ma- gni- fi- cat a1 2 3 4 5
ni- ma me- a 6 7 8 9
do- mi10 11
num 12
XVIIII.33 (correpta... pars) en l’occurrence un dactyle (voir aussi ci-dessous XVIIII.47). XVIIII.34-35 a
1--g--hg--gk-k-------------k--kkj-gh-kj-hhg-ghdffg-4 (tetr. plag.) Glo-ri- a
b
e
u
o
u
a
e
1-c---d--cf-------fe--fg-gf-fg-f-f--f----f--g--ed-f--ec--ded-4 Glo- ri- a 1 2 3
pa- tri et fi- li-o et 4 5 6 7 8 9 10
(deut. plag.)
spi-ri- tu- i san- cto 11 12 13 14 15 16
Paris, BnF, Lat. 1118, f. 105v (b), 112v (a) (notarum formas ; insitas... notarum figuras) indique qu’à cet endroit une notation musicale était prévue (voir aussi XVIIII.8 « notarum formula » ; XVIIII.9 « inspectio notarum » ; XVIIII.53, 55, 64, 66, 82 « notarum figura » ; XVIIII.63 « notarum inflexiones » ; 90 « per ordines notarum ». XVIIII.41 (qui conclut...) littéralement : qui absorbe en elle la sonorité de la précédente. XVIIII.42
1--c--d--d------------fe--fg---g---fg---fe---fd-df--f--f--f---f---f--e---fe----c---d--4 Glo-ri- a
1--c--d---f---f---fEt ex- sul- ta- vit
et nunc et sem- per : et in sae-cu- la sae- cu- lo- rum.
spi-ri-
tus me- us : in de- o
sa- lu- ta- ri
A- men. (Comm. br. p. 159)
me- o.
XVIIII.43 (contigua...) Cette parenté est encore perceptible dans la tradition de la Musica enchiriadis (Comm. br., Inch. Uchub., cf. p. 178 et 212). Elle disparaît au xie siècle.- (forma) cf. LmL art. Forma, 2. « die melodische Gestalt betreffend – with reference to melodic design » (t. 2, col. 101-102). XVIIII.45 (sur la neuvième) « filio » (cf. supra XVIIII.44). XVIIII.47 Cette remarque a une portée plus générale et ne concerne pas seulement les versets du 3e mode. Par ex. :
1--k---k--klk-k-hjh--k--kh--hl-l--- (5 mode) e
R/ Hodie nobis celorum...
V/ Glo- ri- a
in ex- cel- sis... (CAO 6858)
Paris, BnF, Lat. 12044, f. 8r
308
Notes critiques et explicatives
1--klk--jk-h---k--k--k--k--k- ( 3
e
mode)
R/ Peccavi super numerum..V/ Quo-ni-am i- ni-qui-ta-tem... (CAO 7372)
Paris, BnF, Lat. 1090, f. 93v XVIIII.48 Aurélien explique que le 3e ton des versets d’antienne s’apparente au 1er. Cet usage dont témoigne encore la Commemoratio brevis (c. 900) a disparu au cours du Xe siècle.- (ypodoricam... vocem) L’adjectif hypodorica renvoie à l’hypodorius tonus – “le plus grave de tous” – de la nomenclature isidorienne des manières d’être de la voix (V.12) ou celle des quinze tons de transposition (VI.29) (cf. aussi XVIIII.66). Cette remarque vaut aussi pour le concept de voix “hyperlydienne” (par référence au ton hyperlydien – novissimus et acutissimus omnium V.11 et VI.43) dont il est encore question en XVIIII.71 et XVIIII.81).- Sur ce point, voir aussi Bernhard, Boezio, p. 88-89 et LmL art. Hypodorius 3a (t. 2, col. 219) et Hyperlydius 2a (t. 2, col. 213). 1er et 3e tons selon la Commemoratio brevis (Comm. Br.) :
1--f--g-h--h---hj--h---hg--h----gf-gh--h---h--h--h--h--h--gf---g--gd--4 Glo-ri-a
et nunc et sem- per
et
in sae- cu- la sae-cu-lo-rum A-men
1-g--h--j--j--l---k---j---k----jg-hj--j---j--j--j--j--k--hj---h--ge--4 Glo-ri- a et nunc et sem- per
et in sae- cu- la sae-cu-lo-rum A-men
(p. 159)
(p. 160)
XVIIII.52 (habet... canorem) cf. type ou caractère mélodique d’un chant (cf. LmL, t. 1, 301, 5 sqq.). XVIIII.55 (versus responsorii V/ Ecce quam) demeure obscur. L’abréviation “V/” présente dans tous les témoins du texte invite à traduire : « le verset de répons » (et non : du répons). Le verset Ecce quam bonum est assorti à de nombreux répons de l’office (mais non, précisément, au répons Alleluia audivimus dont il vient d’être question). Selon J. Ponte (t. 3, p. 208) il s’agirait ici du répons de graduel Ecce quam bonum... V/ Sicut unguentum... V/ Mandavit dominus... (GT p. 351-352 ; 1er mode) et l’indication « V/ » serait alors une erreur commune à tous les témoins du texte. J. Ponte ajoute : « Aurelian is again cautioning the singer to select the right Alleluia for the end of the verse, lest the proper sound of the mode be intercepted by that of another ». Certains témoins de ce graduel possèdent en effet un alleluia à la fin de l’un ou l’autre de ses versets (Paris, BnF, Lat. 903 [Saint-Yrieix], f. 100r ; Cambrai, B. M., Ms. 75 [Saint-Vaast d’Arras], f. 105r-v). XVIIII.57 Cette règle des cinq syllabes est encore évoquée en 1380 par Eger von Kalkar, alors prieur de la chatreuse Sainte-Barbe de Cologne : « Hoc etiam scias pro mirabili, quod in antiquorum cantibus versus responsoriorum communiter circa finem declinant a tonali vel alia chorda, in qua principalius currunt, in quinta syllaba ante finem superplentes postea quatuor syllabas ad finem, et hoc similiter faciunt circa medium, scilicet in quinta declinantes vel in sexta, si penultima fuerit brevis » (Heinr. Eger 5, p. 63). XVIIII.58 (figuram) sous-entendu « notarum » ; cf. XIIII.35, 55 et 82 (« notarum figuras »), XIIII.42 (« figura notarum »), XIIII.53, 58 et 66 (« notarum figura »).
1-e---g-h----------hg--ghj---j--hj-----h-----hg-gh---h---h--h--h--h--h---jh---g-ec---4 Glo- ri-a et nunc et semper Qui- a fe-cit mi- hi ma-gna qui po-tens est
et in sae- cu- la sae-cu-lo-rum et san- ctum no-men
A-men (Comm. br. p. 160) e- ius.
XVIIII.62
1--f--h-g-k--kl-------------k---j---k---j--j---k--k--k--------k--k---l---k----k--hf---4 Glo-ri-a et nunc
et sem-per : et in
sae-cu-la
Et mi-se-ri-cor-di-a e-ius a pro-ge-ni- e : in pro-ge- ni- es ti-men-
309
sae-cu- lo-rum.
ti- bus
A-men. (Comm. br. p. 160) e- um.
Christian Meyer
XVIIII.66 1er et 6e tons selon la Commemoratio brevis :
1--f--g-h--h---hj--h---hg--h----gf-gh--h---h--h--h--h--h--gf---g--gd--4
(p. 159)
1--f--g-h--h---hj--h---hg--h----g--gh--h---h--h--h--h--h--gh---g--f--4
(p. 161)
Glo-ri-a
Glo-ri-a
et nunc et sem-per
et nunc et sem- per
et
in sae- cu- la sae-cu-lo- rum A-men
et in
sae- cu- la sae-cu-lo-rum A-men
(ypodoricam vocem) cf. ci-dessus XVIIII.48.
1--f--g-h-h--hj-------------h--hg--h---gf-gh----h--h--h-----h--h---g--gh---g--f---4 Glo-ri- a et nunc Fe-cit potentiam in
et sem-per : et in sae-cu-la bra-chi-o su- o, di-sper-sit su-per-bos
sae-cu- lo-rum. A- men. (Comm. br. p. 161) men-te cor-dis su- i.
XVIIII.78 (Dixit pater)
1-g---g--g--j---k--lm-mL-lk--l--k--h--k--g--4 1-g---g--k--j---k--km-m--l--l--k--h--k--jH--4
Paris 12044, f. 67v ; cf. Paris 15181, f. 205r
Fribourg, Cordeliers, 2, f. 62r
Di- xit pă-ter- fa- mĭ-li-as o- pe- ra-ri- is
(quamvis... parit) Il faut comprendre qu’Aurélien énonce ici un argument avancé par ceux qui allongent indûment la syllabe « pa- ». XVIIII.79 La tradition ne semble pas avoir retenu de version en 7e mode de l’antienne Virgo dei genitrix dont l’intonation s’accorde généralement à :
1-c---d--f-f--cf-d--d------4 Vīr- go de-i gĕ- nĭ-trix (...)
Einsiedeln 611, f. 31v (1er mode) Partant d’une formule d’intonation calquée sur celle de l’antienne Dixit paterfamilias et de la leçon neumatique de l’antiphonaire du Mont Renaud, Ponte (p. 222) propose la restitution suivante de la leçon éventuellement préconisée par Aurélien :
Mont Renaud (PM 16), f. 58
1-g---k--k-kj--lk-lm--l-----4 Vīr- go de-i
1-gk--j--k-lk--m--l---l--4 Vīr- go de-i
Mont Renaud selon Ponte, p. 222
gĕ- nĭ- trix (...)
Aurélien selon Ponte, p. 222
gĕ-nĭ- trix (...)
XVIIII.80-81 Le R/ Dum staret Abraham (CAO 6563, Dom. Quinq.) est en premier mode.
1------f--gh-hgge---gh------
1------f--gh-hggf---g-----(...)
ad ī- lĭ-
cem (...)
Paris, Lat. 12044, f. 69v Valenciennes, 114, f. 40v
310
Notes critiques et explicatives
Selon J. Ponte, Aurélien préconiserait de chanter :
1------f--gh-g--gh-----(...)
ad
ī- lĭ- cem (...)
(Ponte, p. 225)
Dans certains témoins, « īlĭcem » est remplacé par « rādīcem » (Mont Renaud, St. Gallen 388, p. 148 [Hartker], Einsiedeln Cod. 611, f. 51v).
1------h--ghge-fg--ghe-gfe--dfef--ed-(...) ad rā-
dī- cem
Einsiedeln
Mam- bre
(yperlidica) cf. ci-dessous XVIII.48. XVIIII.81 Formule cadentielle du 7e mode :
1-lmlmlk---kj---klmmnm----lklmlm--lkjkj-4 5 4 3 2 1 Ferretti, p. 251. Aurélien semble vouloir dire par là que si la quatrième syllabe avant la fin est brève, il faut remplacer la clivis ·ch· par un punctum ·c·. XVIIII.82
1--k--k-l-l--ln-------------m--ml--m-lk--kl--l--l--l-----------------l--l--m---l---k---j--4 Glo-ri-a et nunc
et sem-per : et in sae-cu-la
sae-cu- lo-rum. A-men. Comm. br. p. 162
Be- ne-di-ctus do-mi-nus de-us Is-ra-hel : qui-a vi- si- ta- vit et fe-cit re-dem-pti-o-nem ple-bis
su- ae
XVIIII.83 (propriae modulationis finem) : littéralement : « la terminaison de sa propre mélodie ». La suite s’éclaire à la lumière de ce qui a été avancé plus haut, à savoir que le plagal est une émanation de l’authente (II.19). Le mélisme final de la formule échématique du tetrardus plagal est en effet quasiment identique à celle de l’authente. XVIIII.84 (neque inrideant...) verset de l’introït De necessitatibus (GT, p. 84 ; 4e mode). Il s’agit ici plus vraisemblablement de la période finale de l’antienne d’introït Ad te levavi (GT, p. 15 ; 8e mode) 11. XVIIII.88 (circumvolutionem ac circumflexionem). La distinction entre ces deux mouvements mélodiques n’est pas claire (cf. LmL t. 1, col. 501-505). Selon les exemples donnés en XVIIII.14 et XVIIII.86 la circonvolution est de forme -hkh- , mais la “circonflexion” (cf. XVIIII.11) utilisée (par opposition à l’accentus acutus) sur une syllabe longue, est de même type : -hJH- . En revanche l’exemple donné en XVIIII.53 (terna circumvolvitur iteratione) suggère cependant une sorte de broderie par dessus et dessous : -hgfg-ffhgf-ghg- . XVIIII.89-90 La parenté entre le protus plagal et le tetrardus plagal a déjà été signalée plus haut (XVIIII.34) de même que la parenté des formules échématiques des 1er, 3e et 7e tons (XVIIII.7).- (hi duo) respectivement les 2e et 8e et les 1er et 7e tons.
1--c--d-d-fe--fg---------g--fg--fe----fd--df--f--f--f-----f---f----e--fe---c---d--4 Glo-ri-a et nunc
et sem-per :
et
in sae-cu- la
Glo-ri-a et nunc Et e-re-xit cor-nu salu-
et sem-per : et tis no- bis : in
in sae-cu-la do- mo Da-vid
sae- cu-
2e ton lo-rum. A-men. Comm. br. p. 159
1--g--h-h-kj--kl---------l--kl--kj---kh--hk--k--k--k------k---k---j--kj----h---g---4
8e ton
sae- cu- lo-rum. pu- e- ri
A- men. Comm. br. p. 162 su- i.
1e ton A-men. Comm. br. p. 159
1--f--g--h--h--hj--------h--hg---h-----gf--gh--h--h--h-----h---h---h--gf----g--gd---4 Glo-ri- a
et nunc
et sem- per :
et
in
sae-cu-la
sae- cu- lo-rum.
Glo- ri- a
et nunc
et sem- per :
et
in
sae-cu- la
sae- cu- lo- rum.
1-k---kl-l--l--n---------m--ml---m-----lk--kl--l--l--l-----l---l---lm-l-----k--jg---4 11
Haggh/Huglo, Réôme, Cluny, Dijon, p. 64 n. 49.
311
7e ton
A-men. Comm. br. p. 162
Christian Meyer
*
XX.6 La tradition de ce passage semble corrompue. Reperte se rapporte aux chants antiphonés ; nomina s’explique sans doute par la forme reperta conservée par plusieurs témoins. Nous comprenons : nomen. XX.7 La référence à saint Ambroise dans le présent contexte est curieuse. Le passage des Confessions auquel Aurélien semble ici faire allusion, ne concerne pas les antiennes mais les hymnes. XX.30 cf. chapitre I. XX.33-36 La référence « 33/34 Cf. Acta Boll. Sept. VIII, p. 61 sqq. » dans CSM 21, p. 132 est ici hors propos (cf. Acta sanctorum septembris, t. VIII [Anvers, 1762] à la page indiquée)..- L’histoire du moine de Saint-Victeur en route pour Rome est inconnue par ailleurs.- Dans les Gesta Karoli de Notker ce répons est cité pour avoir été chanté par les Romains en l’honneur de Pépin III qui serait venu leur porter secours : « Longobardis vel caeteris hostibus Romanos infestantibus, miserunt legatos suos ad eundem Pippinum, ut propter amorem sancti Petri sibi quantocius in auxilium venire dignaretur. Qui absque mora subiugatis hostibus, orationis tantum gratia Romam victor ingreditur, et a civibus hac laude suscipitur : Cives apostolorum et domestici Dei advenerunt hodie, portantes pacem et illuminantes patriam, dare pacem gentibus et liberare populum Domini. Cuius vim carminis et originem quidam ignorantes, hoc in nataliciis apostolorum canere consueverunt. Ipse vero invidiam Romanorum, immo ut verius loquar Constantinopolitanorum, declinans, mox in Franciam revertitur. » (MGH SS 2. Scriptores rerum Sangallensium, éd. G. H. Pertz, 1829, p. 758 ; cf. aussi MGH SS rer. Germ. N.S. 12, p. 78-79). XX.39 (diebus tantum dominicis) La recension d’Heiric d’Auxerre fait ici référence aux “Adieux à l’Alleluia” des Laudes du Samedi de Septuagésime (dans la recension de la Musica disciplina cet usage est curieusement évoqué pour tous les dimanches 12). Les versets sont ponctués respectivement d’un, puis de deux, puis de trois alleluias, etc. jusqu’à la fin13. Ici, par ex., Autun, B. M., S 179 (S. XIV), f. 59r-61v :
1---g--f--g--g--g--g---g--h--g---g--g-g-g-g--g--g-g-h--ghgf---h-gkkjhg-f-g--3 Laudate dominum de caelis laudate eum in ex-cel-
sis
al-le
lu-ya
1--g-f-g--g-g--g--g---g-g-g--h-g--g--g--g--g--g--g--g--g-g-g--g-g--g-g-h-ghgf--h-gkkjhg-f--g--3 laudate eum omnes angeli eius laudate eum omnes virtutes eius
alleluya
al-le-
lu-ya
1-g--h-k--k-k--k--k-l-k--h-k-k--k-k--k-k--k--k--k--k--k--k-k-l-k---k-h-k-ghgf--h-gkkjhg-f-g--4 laudate eum sol et luna laudate eum omnes stellae et lumen alleluya
alleluya
al-le-
lu-ya
1-g--f--g--g-g--g-g--g--h-g--g--g-g--g--g-g--g--g--g---g--g--g--g---g-g--ghgf-h--gkkjhg--f--g--3 laudate eum caeli caelorum et aque que super caelos sunt laudant nomen domini
al- le-
lu- ya
1--g-f-g-g-g-g--g--h-g--g--g--g--g--g--g--g--g--g--g--g--g-g-h-ghgf---h-gkkjhg--f--g-3 quia ipse dixit et facta sunt ipse mandavit et creata sunt
alleluya
al-le-
lu- ya
1--g-h-k--k--k--k--k--k--k--k--k--k--k--k--l--k-k--h--k--k--k-k-k-k-k---k---k-k-kstatuit e-a in saeculum et in saeculum saeculi praeceptum posuit et non praeteribit
-k-k-l-k--k-h-k-ghgf--h-gkkjhg-f--g-4 alleluya
allleluya
al-le-
lu-ya
etc.
12
13
Selon Pfisterer, Alleluia psalmody, p. 58, n. 14 : « ... Aurelian has ‘diebus tantum dominicis’, a statement that was probably anachronistic by the ninth century. It may be the echo of an earlier source that reflects pre-Carolingina liturgy » (mais non vérifiable par ailleurs). Sur la psalmodie des psaumes des Laudes, voir Guy Oury, « Psalmum dicere cum alleluia », Ephemerides Liturgicae, 79 (1963), p. 97-108.
312
ANNEXE 1 1 De octo tonis Mc2
DE OCTO TONIS. 12 Primus eorum protus vocatur, quod nomen aput nos primus signi. 13 Unde et protomartir Habel in lege veteri, in novo autem Ste dicimus protomartirem. 14 Secundus enim depterus, id est se. 15 Sic autem eadem Greca lingua secunda capitulatio vocatur. 16 Inde et dnominum, id est secunda lex vel leges latine nominantur. 17 Tertius tritus dicitur qui similiter eo quod tertius sit in ordine tricupatur nomine. 18 Quartus tetrardus qui eodem quo et ceteri ordine sui vocabulum sumpsit qui videlicet quartum principatum optinuerit. Tetra enim Grece quattuor dicuntur. 19 Unde et nomen dei gramaton eo quod
313
Esc RB T W3 W4 DE OCTO TONIS 1 Gregorius presul meritis et nomine dignus. 2 Unde genus duxit summum 3 Renovavit conscendit honorem. monumenta patrum. 4 Tunc composuit hunc libellum musice artis scole cantorum et anni circulum. 5 Autenti proti antiphona: In lege, Responsorium Da michi domine. 6 Plagis proti ant. Scuto bone, R. De ore leonis. 7 Autenti deuteri A. Spiritum rectum, R. Adaperiat dominus. 8 Plagis deuteri ant. Ambulabat in conspectu R. Sufficiebat. 9 Autenti triti ant. Constitues eos principes, R. Multitudinem dierum. 10 Plagis triti ant. O admirabile, R. Ecce iam veniet. Autenti tetrarti ant. Dixerunt discipuli, R. Gaudebunt labia. 11 Plagis tetrarti ant. Natus est nobis, R. Iste homo 12 Primus eorum protus vocatur, quod nomen apud nos primus significat. 13 Unde et prothomartir Abel in lege veteri, in nova autem Stephanum dicimus prothomartirem. 14 Secundus est deuterus, id est secundi. 15 Sic autem eadem greca lingua capitulatio vocatur. 16 Inde et deuteronomium, id est secunda lex vel leges latine nominatur. 17 Tertius tritus dicitur qui similiter eo quod tertius est in ordine triti nuncupatur nomine. 18 Quartus tetrardus qui eodem quo et ceteri ordine sui vocabulum sumpsit qui videlicet quartum principatum locum obtinuit. Tetra enim Grece quatuor 19 Unde dicuntur. et nomen dei
Annexes
quattuor litteris ascribi dicitur. 20 Inde et tetrarcha < id est > quarta pars regni. 21 Plagi autem ex coniuncta dicuntur omnes quattuor quod gnificare dicitur latus vel pars sive inferores eorum, 22 quia scilicet quasi quodam latus [...] partes eorumdum ab eis ex toto non recedunt et inferiores quia sonus eorum pressior que su
DE AUTENTICO PROTO 23 Autentus protus plures habet varietates. 24 Denique introitum varietamed ipso continet tres. 25 Que prima hec et est Gaudete in domino, ad cuius initium recte finis versiculis < redundat> et equatur ei nec erigit sursum neque deponitur deorsum. 26 Secunda hec : Sapientia sanctorum cuius ver in altum elevatur. 27 Tertia hec: Suscepimus deus, in qua ultima vox in sublime possit ap. Quid est neoma? Neoma enim hoc sunt puncti quinque. 30 Quanti puncti faciunt unam tres vel quinque. 32 Nam amplius nec sursum nec infra nisi puncta aut duo aut [...] 28 29
____________________ Mc2 Esc RB T W3 W4
tetragramaton eo quod quatuor litteris ascribitur. 20 Inde et tetrarcha, id est quartus princeps regni. 21 Plagi autem ex coniunctione dicuntur omnes quatuor quod nomen significare dicitur latus vel pars sive interiores eorum 22 quod licet quasi quodam latus vel quedam partes eorum ab eis ex tono non recedunt et inferiores quod sonus eorum pressior quae superior deprehendit. DE AUTENTICO PROTO. 23 Autentus protus habet plures varietates. 24 Denique introitum varietatesque in semet ipso continet tres. 25 Quae prima est hec : Gaudete in domino, ad cuius initium recte finis versiculi redundat et equatur ei nec erigit sursum nec deponitur deorsum. 26 Secunda est hec : Sapientia sanctorum, cuius versiculi finis in altum levatur. 27 Tertia est hec Suscepimus deus, in qua ultima vox in sublime possit aptari introitum. 28 Quod est neoma. 29 Neoma enim hec sunt puncti quinque. 30 Quot puncti faciunt unam neomam ? 31 Duo vel tres vel quinque. 32 Nam amplius nec sursum nec infra nisi puncta aut duo aut III aut V faciunt neomam.
12-22 VIII, 10-21 | 23-32 X, 1-4 ____________________ de-tonis] om. T ½ 2-11 om. Mc2 ½ 2 conscendit] constendit W4 ½ 3 patrum] patrum priorum T ½ 4 libellum] liberum seu libellum RB 5 In lege] In lege domini Esc ½ Da michi dominus] Da michi RB ½9 principes] om. RB ½ multitudinem] multitudine Esc ½ 10 tetrarti] detrati RB detarti T W3 W4 detanti Esc ½ 11 tetrarti] terti RB W4 ½ 12 de octo tonis tit. T ½ protus] prothus Esc ½ vocatur] vocatus Esc T W3 ½ 14 est] enim T½ deuterus] depterus Esc T W3 W4 ½ secundi] secundus T ½ 16 deuteronomium] deptronomium Esc depteronomium T deptteronomium W3 deptronomium W4a.c ½18 tetrardus] tetratus Esc ½ ordine] ab ordine T ½ obtinuit] optinuit W4 optinuerit T ½ 20 tetragramaton] tetragrammaton W4 ½ 21 coniunctione] coniungtione W4 ½ dicuntur] dm. Esc ½ 22 licet] scilicet T ½ quodam] quoddam T W3 ½ 23 de autentico-faciunt neomam] om. T ½ protus] prothus Esc ½ 25 nec] neque RB ½ 26 est hec] hec est W4 ½ 27 est hec] hec est W4 ½ 29 puncti quinque] quinque puncti Esc ½ 30 neomam] neoma Esc W3 W4
314
ANNEXE 2 2 Prefatio supra octo tonos INCIPIT PREFATIO SUPRA OCTO TONOS. Octo toni consistunt in musica, per quos omnis modulatio cantilenarum recto ordine declaratur. 3 Tonus est totius constitutionis armonicae differentia et quantitas quae in vocis accentu sive tenore consistit. 4 Nomina autem eorum aput nos usitata ex auctoritate Grecorum atque ordine sumpsere principia. 5 Nam quod quattuor eorum autentici vocantur ad precipuum aliorum tonorum refertur, eo quod aliis quattuor quasi quidam ducatus et magisterium eis prebeatur. 6 Unde et pri mi alti ores, secundi i nferi ores vocantur. 7 Autenticum Greca lingua auctorem sive magistrum dicimus vel exemplar. 8 Libros antiquissimos sive firmissimos autenticos vocamus, utpote qui pro sui firmitate aliis possint auctoritatem magisteriumque prebere. 9 Primus autem eorum protus vocatur, quod nomen aput nos primum significat. 10 Unde et protomartirem Habel in veteri, in novo autem Stephanum dicimus primum martirem. 11 PLAGIS PROTI, FILIUS II, CORDAS IN SE RETINET III. 12 Secundus tonus plagis protus vocatur, quod nomen significatur latus vel pars sive inferior superioris propter quae, quia sonus eius pressior quam superioris deprehenditur. 13 Potest ergo recte vocari discipulus, eo quod subtiliorem sonum ex se reddat quam supradictus magister, disce fideliter. 14 DEUTERUS AUTENTUS, AUCTORITAS II, III CORDAS IN SE CONTINET. 15 Autentus deuterus incipit secundum haec : [...] Deutero etenim eadem Greca lingua secundatio sive recapitulatio vocatur. 16 Unde et deuteronominum, id est secunda lex vel legislatio nominatur. 17 Qui merito tertio loco positus, secundam auctoritatem obtinens, autentus nuncupatur, quia post primum sub autentum vel magistrum secundum locum obtinet in magisterio suo. 1 2
____________________
S Q2 Éd. Joseph Ponte, Aureliani Reomensis Musica disciplina. A Revised Text, Translation, and Commentary, Ph.D. diss. Brandis University, 1961, p. xii-xiii ; Véronique Dubois, Le tonaire noté du manuscrit de Gaillac. Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 776, Thèse de Doctorat : École Pratique des Hautes Études, 2010, t. 1, p. 58-72. 3-10 VIII, 4-11 | 12 VIII, 20-21 | 15-16 VIII, 13-14 | 28-31 VIII, 16-19 | 39 VIII, 20-21
____________________
1 incipit-tonos] om. Q2 ½ 2 ordine] hordine S ½ 3 Tonus] Onus S ½ et] e Q2 ½ quae om. Q2 ½differentia] differentiae S ½ 4 sumpsere] sumsere S ½ 5 precipuum] principium Q2 ½ ducatus] dicatur S ½ 6 secundi] sedicum S ½ 7 vel exemplar] exemplar S hoc exemplo Q2 ½ 8 sive firmissimos] atque firmos S ½ 10 veteri] gl. testamento Q2 ½ post martirem] Explicit prologus amen. Q2 ½ 11 plagi-III] om. Q2 plagis] plagi S ½ 12 tonus] om. S ½ plagis] plagi S ½ eius] om. S ½ 13 ex se] exe S ½disce fideliter] om. Q2 ½ 14 deuteruscontinet om. Q2 ½ 15 haec] hoc Q2 ½ secundatio] se iundatio Q2 ½ recapitulatio] capitulatio S Qa.c. ½ 16 nominum] nomium Q2 ½ 17 merito] mori Q2 ½ auctoritatem] auctoritate Q2
315
Annexes
TONI PRAEFATIO QUARTI. PLAGIS DEUTERI, QUARTUS, CORDAS IN SE CONTINET III. Plagis vero deuteri discipulatus sui, quartum locum +aequa lancere preponderans+, gravis in accentu, dulcis in melodia. 20 Quartus tonus vocatur figurarum enormitates ex se reddens mellifluas. 21 TONUS QUINTUS CORDAS HABET V, AUTENTUS TRITUS, AUCTORITAS III. 22 Autentus vero tritus quinto loco positus, vim magisterii sui retinens, merito tritus nuncupatur quia tercio propter magisterium autenticum ordine commanens, quintam distinctionem tonorum aptissime demonstrat. 23 SEXTUS CORDAS IN SE HABET V, ETENIM FILIUS TERCII, AUCTORITAS PLAGIS TRITI. 24 Series plagis triti sexto i n gradu persistens, proportionem suam iuste moderando distinguit. 25 Qui supradicto sexto gradu residens, tercia plaga detinens, dulcifluam sonoritatis suae melodiam cunctis in locis evidentissime reddit. 26 TONUS SEPTIMUS CORDAS IN SE CONTINET VII, AUTENTUS TETRARDUS, AUCTORITAS IIII. 27 Quartus verum etiam autenticus, septenum locum preponderans, auctoritatem magisterii sui tetrardus nuncupatur. 28 Qui eodem quo et ceteri modo ab ordine sui vocabulum sumpsit, quia videlicet quartum principatus sui locum obtinuerit. 29 Tetra enim apud Grecos quattuor dicuntur. 30 Inde et nomen domini tetragramaton eo quod quattuor litteris ascribi videatur. 31 Inde et tetrarchia, quarta pars regni, vocatur. 32 Qui figurarum distinctiones luculenter adornans, dulcis sonum reddit accentum. 33 OCTAVUS CORDAS HABET III, EST NEMPE FILIUS QUARTI. 34 Est denique responsio discipulatus plagis tetrardi subsequens modo. 35 Qui tamen vocatione sua supradicta, plagis tetrardi, id est discipulus in quarta plaga positus. 36 Octava in linea insidens, concordans cum magistro suo, id est autentico tetrardo, in fine suarum antifonarum, sine aliqua divisione amplectens omnium tonorum fine concludit. 37 Octavus videlicet, sicut supradictum est et ultimus existens. 38 Quattuor vero ex his tonis, qui in supra texto opere insersunt autentici vocati propter auctoritatem sive magisterium sonet, eo quod melodia deprehendatur vel altiorem accentum habeat quam quattuor eorum discipuli. 39 Qui vero eis coniuncti plagi dicuntur omnes quattuor, eo quod istud nomen significetur latus vel pars sive inferiores aliorum, quia scilicet quidam latus dicatur vel quaedam partes sint eorum, dum ex toto non reddunt, et inferiores videlicet, quia sonus eorum pressior et inferior quam superior deprehenditur. 18 19
____________________ 28-31 VIII, 16-19 | 39 VIII, 20-21 ____________________ 18 toni-III] incipit tonus quartus Q2 ½ plagis] plagi S ½ 19 plagis] plagi S ½ lancere] lance Q2pc S ½ preponderans] reponderans Q2 ½ 20 tonus] om. Q2 ½ reddens] reddendo S ½ 21 tonus-III] om. Q2 ½ 22 vero] om. S ½ autenticum] autentico S ½ aptissime] abtissime S ½ 23-39 om. Q2 ½ 23 plagis] plagi S ½ 24 plagis] plagi S ½ 26 iiii] iiii. sexta praefatio S ½ 27 etiam] aetiam S ½ 28 ceteri] tetri S ½ordine] hordine S ½ 34 plagis] plagi S ½ 35 plagis] plagi S ½ 36 concordans ] concordans concordans S ½ 38 deprehendatur] depreendatur S ½ habeat] habeant S
316
ANNEXE 3 3 Argumentatio de musica ARGUMENTATIO CUIUSDAM DE MVSICA. Musica dicitur apo tu mason, id est a quaerendo, eo quod per illam sonus cuiusque modulationis quaeritur. 2 Inicium autem psallendi ecclesiae extitit vel ad imitationem priscorum qui inter sacrificiorum exhibitiones deo laudes persolvere solebant, vel ab Ignatio beatissimo martire traditum suscepit 3 qui voces angelicas domino decantantes audivit, eundemque morem suae ecclesiae tradidit ; atque inde in alias ecclesias eadem consuetudo laudabilis inolevit. 4 Apud Latinos autem beatissimus auctor Ambrosius Mediolanensis extitit episcopus, a quo hunc morem omnis occidentalis ecclesia suscepit. 5 Igitur ad omnem sonum qui materies cantilenarum, triformem constat esse naturam. 6 Prima est armonica, quae ex vocum cantibus constat. Secunda organica, quae ex flatu subsistit. Tertia rithmica numerosa, quae chordarum administratur intentione, pulsuque digitorum numeros recipit. 7 Est etiam armonia modulatio vocis et concordia plurimorum vel coaptatio. 8 Simphonia est modulationis temperamentum, ex gravi et acuto, concordantibus sonis, sive in voce, sive in flatu, sive in pulsu. Per hanc quippe voces acutiores gravioresque concordant, 9 ita ut quisquis ab ea dissonaverit, sensum auditus offendat ; cui est contraria dissonia, id est voces dissonantes. 10 Eufonia est suavitas vocis, haec et melos a suavitate vocis et melle dicta est, unde et melodia. 11 Diastema est vocis spatium, ex duobus vel pluribus sonis aptatum. 12 Diesis est spatia quaedam et deductiones modulandi atque vergentes de uno in alterum sonum, 13 tonus acuta enuntiatio vocis. Est enim armoniae differentia et quantitatis, quae in vocis accentu et tenore consistit. 14 Gen era autem eius in XV partes musici diviserunt, de quibus et in subsequentibus dicemus. 15 Primus tamen vocum est modus yperlidios, qui est novissimus. 16 Ypodorius qui est secundus, ipse est omnium gravissimus cantus. 17 Tercius est modus equa inflexio vocis, nam sonus directus est. Precedit autem sonus cantum. 18 Quartus autem arsis, id est vocis elevatio, hoc est initium. 19 Quintus thesis, id est positio, hoc est finis. 20 Sextus modus est ubi insunt voces suaves. Suaves autem sunt subtiles et spissae, clarae atque acutae. 21 Septimus ubi perspicuae voces quae longius protrahuntur, ita ut omnem impleant contiguum locum sicut tuba. 22 Octavus autem est ubi subtiles voces sunt, ut infantium vel nervorum. 23 Nonus, pinguis, ut virorum. 24 Decimus ubi acuta est vox, tenuis, alta, sicut in chordis. 25 Undecimus ubi dura est vox, quae violenter emittitur, ut mallei in incudis. 26 Duodecimus est modus ubi aspera est vox, id est rauca et quae dispergitur per minutos et indissimiles sonos. 27 Tertiusdecimus est modus ubi vox consistit. Caeca vox dicitur quae cum emissa 1
____________________ 1 II, 2 | 2-3 XX, 2-3 | 4 XX, 7 | 5-29 V, 1-25 ____________________ 9 sensum] sensuum | 12 est] sunt | 15 yperlidios] yperlindios
317
Annexes
fuerit, conticescit. 28 Quartusdecimus modus ubi vinola vox est. Vinola autem est flexibilis vox. Vinola vero dicitur +cui molli+, id est cinchino molliter flexo. 29 Quintusdecimus est modus ubi est perfecta vox. Perfecta autem est vox alta, suavis et clara. Si aliquid ex his defecerit, vox perfecta non erit. 30 Autentus protus XX in se continet varietates : 31 Introituum IIII quorum exempla ponimus pauca, Gaudete in domino ; Scio cui credidi ; Suscepimus deus. 32 Dominus dabit ; Amen dico vobis. 33 Tradent enim vos. Euge. 34 Plagis proti VI varietates : 35 Dominus illuminatio ; Dominus fortitudo ; 36 Ad te domine. 37 Exiit sermo. 38 Vos qui in turribus. Laudate dominum. 39 O sapientia, quamquam a palatinis de primo imponatur tono. 40 Autentus deuterus XII in se continet diffinitiones : 41 Confessio et pulcritudo ; Dum clamarem. 42 Deus tu convertens. 43 Regem venturum. 44 Haec est generatio ; Pulcra es. 45 Autentus deuterus discretor est inter altitudinem vocis et gravitatem. 46 Plagis deuteri in semet XVIII diffinitiones : 47 Resurrexi ; Eduxit dominus. 48 Memento verbi. 49 Christus natus est. Que nullam habet cum ceteris societatem. 50 Maria et flumina. Iusti autem. 51 Autentus tritus VIII habet differentias : 52 Ecce deus [meus] ; Circumdederunt me. 53 Quis dabit. 54 In manu tua domine. 55 Plagis triti VIII gratulatur divisionibus : 56 Os iusti. 57 Exultavit ut gigas. 58 Aspiciebam ; Gaude Maria. 59 O quam gloriosum. Puer Ihesus. 60 Nam quamdiu psalmus canitur ipsae finis antiphonae de quo fuerit tono, de eodem propter diaffoniam dignum est finiri. 61 Auctoritas autenti tetrardi magna est, quae XXI in se tenet numeros : 62 Puer natus est ; Audivit dominus. 63 Dicite pusilaminis. 64 Non sit vobis vanum. 65 Aspiciens a longe. 66 Concede nobis ; Ante thorum ; Martires domini ; Dixerunt discipuli. 67 Plagis tetrardi ternarium libenter amplectitur numerum : 68 Ad te levavi. 69 Video celos. 70 Iste homo. 71 Istorum est enim ; Dum medium scilentium ; Ecce advenit ; O inefabilem virum ; Lumen ad revelationem ; Anime impiorum. 72 Horum octo tonorum unam in congeriem redactus CV arbitratur reddere. 73 Hii ergo toni cum omnibus suis varietatibus omnem armoniae regunt suavitatem, et quasi florigera gestantes virgulta campum illustrant totius antiphonarii, ad culmen musice
____________________ 30 XVIII, 5 | 31 X, 1, 3, 4 | 32 X, 17, 18 | 33 X, 31, 32 | 34 XVIII, 7 | 35 XI, 1, 2 | 36 XI, 3 | 37 XI, 4 | 38 XI, 5, 6 | 39 XI 12 | 40 XVIII, 9 | 41 XII 1, 2 | 42 XII, 4 | 43 XII, 7 | 44 XII, 15, 16 | 45 XII, 18 | 46 XVIII, 11 | 47 XIII, 1, 2 | 48 XIII, 4 | 49 XIII, 5, 6 | 50 XIII, 34, 37 |51 XVIII, 13 |52 XIV, 1, 2 | 53 XIV, 8 | 54 XIV, 9 | 55 XVIII, 15 | 56 XV, 1 | 57 XV, 3 | 58 XV, 4, 12 | 59 XV, 14, 15 | 60 XV, 17 | 61 XVIII, 17 | 62 XVI, 1, 2 | 63 XVI, 4 | 64 XVI, 5 | 65 XVI 7 | 66 XVI, 19, 20, 29, 35 | 67 XVIII, 19 | 68 XVII, 1 | 69 XVII, 3 | 70 XVII, 4 | 71 XVII, 13, 14, 19, 23, 24-25 | 72 XVIII, 21 ____________________ 28 molliter] mollitur | 47 resurrexi] resurrexit
318
Annexes
comptum reddunt disciplinae. 74 Responsoria autem gradalis offitii et tractus necne alleluia, sed et prolixas antiphonas letaniarum atque rogationum, ceteraque huius modi non opere pretium arbitratus sum huic inserrere operi, 75 presertim cum minime ignorem in his omnibus tonos posse reperiri, et non intromittantur per tenores introitus et reliqua istius modi, 76 quin potissimum censui omittendum quia nec usus in sese sanctae retinet ecclesiae.
____________________ 73-76 XVIII, 23-26
319
ANNEXE 4 4 De tonis DE TONIS 1-3 Tonus est grecus sermo. Quare ? Quia Greci invenerunt tonos. Tonus dicitur a tonando eoquod ibi voces sonant. 4Totius est constitutionis armoicae differentia et quantitas quae in vocis accentu seu tenore consistit. 5 Nomina autem eorum apud nos usitata ex auctoritate atque ordine sumpsere principia. 6 Nam quod quattuor eorum autentici vocantur, ad precipuum eorum sonum refertur, eo quod aliis quattuor quasi quidam ducatus et magisterium ab eis prebeatur. 7 Unde et primi altiores, secundi inferiores. 8 Autenticum Greca lingua auctorem sive magistrum dicimus vel exemplar. 9 Unde et libros antiquissimos atque firmos autenticos vocamus, utpote qui pro sui firmitate aliis possint auctoritatem magisteriumque prebere. 10 Primus autem eorum protus vocatur, quod nomen apud nos primum significat. 11 Unde et protomartirem Abel in lege veteri, in nova autem Stephanum dicimus primos martyres, 12 secundum autem deuterum, id est secundum. 13 Deuterosis enim eadem Greca lingua secundatio vel recapitulatio vocatur. 14 Inde et deuteronomium, id est secunda lex vel legislatio, nominatur. 15 Tercius tritus dicitur qui, eoquod tertius sit in ordine, triti nuncupatur nomine. 16 Quartus tetrardus qui eodem quo ceteri modo ab ordine sui vocabulum sumpsit quia videlicet quartum principatus obtinuerit locum . 17 Tetra enim apud Grecos IIII apud Latinos dicuntur. 18 Unde et nomen dei tetragramaton eo quod quattuor litteris asscribi dicitur. 19 Inde et tetrachia, id est quarta pars regni. 20 Plagi autem eis coniuncti dicuntur omnes quattuor, quod nomen dicitur significare latus vel pars sive inferiores eorum. 21 Quia videlicet quasi quidam latus vel quaedam partes sunt eorum, dum ab eis ex toto non recedunt ; et inferiores quia sonus eorum pressior quam superiorum deprehenditur. 27 Cognoscas o homo quia apud antiquos tam turpe erat ignorare musicam quam litteras. 28 Etenim et ipse mundus et caelum supra nos iuxta philosophorum doctrina gestare in semet dicuntur armoniae sonoritatem. 29 Musica enim hominum movet affectus, in diversum habitum provocat sensum. In bellum quippe pugnantium vires reficit et quanto vehementior fuerit tubae clangor, tanto animus ad certamen efficitur fortior. Bestias quoque serpentes et volucres ac delphines suum ad auditum provocat. 30 31 Et quid plura? Musica ars omnes exsuperat artes. Angeli quoque, quod deo laudes more huiusce discipline in arce referant sidereo, lector Apocalipsis nemo qui dubitet. 32 Ceterum quod in terris angelorum audiuntur voces multis perdocemur exemplis. 1 Ab hac autem disciplina modulamina composita extant quae die noctuque iuxta constitutionem patrum precedentium precinuntur in ecclesia. 2 Initium autem psallendi ecclesiae fuit vel ad imitationem antiquorum qui inter sacrificiorum exhibitiones domino persolvere solebant laudes, vel ab Ignatio beatissimo martire traditum suscepit, 3 qui voces ____________________ VIII 27 cognoscas] cognosce Tr | XX 28 doctrina] doctrinam Tr
320
Annexes
angelicas domino decantantes in celestibus audivit, eundemque morem suae ecclesiae contradidit atque inde in alias eadem laudabilis consuetudo inolevit ecclesias. 4 Sane nocturnum officium in antiphonis responsoriisque subsistit. 5 Antiphona dicitur vox reciproca, eo quod a choris alternatim cantetur. Quia scilicet chorus qui eam incipit ab altero choro, iterum eam cantandam suscipiat, imitans in hoc seraphim, de quibus scriptum est : Et clamabant alter ad alterum, sanctus, sanctus, sanctus, dominus deus sabaoth. Unde ab antiphona antiphonarum vocitamus ipsum volumen. 6 Reperta sunt autem primum a Grecis, a quibus et nomina sumpserunt. 7 Apud Latinos autem auctor beatissimus fuit Ambrosius Mediolanensis antistes, a quo hunc morem omnis orientalis ecclesia. 8 Responsoria autem primum ab Italis reperta sunt. Dicta autem responsoria, eo quod uno canente, 9 id alter respondeat. Inter responsoria autem et antiphonas hoc distat quod in responsoria unus versum dicit in antiphonis autem versibus alternant chori. 10 Moris autem fuit apud antiquos a singulis responsoria cani, reliqui omnes cantati respondere. 11 Missarum autem officium constat in antiphonis quae introitus dicuntur, quae ideo ita vocantur, quia introeunte populo in basilicam decantantur, et eo usque cantio eius protendatur quousque inperturbato ordine tam pontifex, quam ceteri ecclesiastici ordines secundum suam quisque dignitatem ingrediantur ecclesiam et congruam suscipiant stationem. 12 Et sic tandem laetania finita qua deus Christusque vocatur ut populo suo misereatur, imitans sacerdos angelum qui gloriam in caelis pacemque in terra hominibus annuntiavit, idem canticum voce intonat salutari. 13 Cantatur autem et responsorium quod gradale dicitur a gradibus ei nomine imposito, eo quod consuetudinis fuerit antiquis, ut, vel cantantes vel loquentes in gradibus consisterent, 14 unde et de Ezdra dicitur : Stetit Ezdras super gradum lineum ad loquendum, 15 et psalmi graduum XV dicuntur ob hoc quantum ad litteram attinet quod in gradibus cantarentur. 16 Alleluia autem ab Hebreis sumpsimus, quorum et lingua est. 17 Dicitur enim Laudate deum, quod pro dignitate sua in nulla lingua transmutatum est, quod et con grue an te Evan gelium can itur Et per hoc can ticum men tes fidelium quodammodo ad audiendum salutis verbum suscipiant purificationis initium. Haec iubilatio quam sequentiam vocant illud tempus significat quando necessaria non erit verborum locutio sed sola cogitatione mens menti monstrabit quod retinet in se 18 Offertoria vero vocantur ea carmina quae super hostias oblatas domino canit ecclesia, quod ad imitationem facit priscorum patrum 19 quibus praeceptum est : Si quando habueritis epulas et dies festos concinetis tubis super holocausta vestra et erit memoria coram domino. 20 Communicantibus etiam primum canitur canticum Agnus dei et cetera, ut fideles quique corpori et sanguini domini communicantes, quem percipiunt ore, hauriant modulatione 21 ut scilicet quem gustant, quodammodo versum incorporalem cibum, recolant ex se crucifixum mortuum ac sepultum, et eum exorant sua tollere peccata quem ad hoc venisse omnis confitetur ecclesia. 22 Canitur etiam illi adiunctum aliud carmen quod communio vocatur, ut quandiu populus fidelis suscipit caelestem benedictionem dulcissima modulatione mens eius trahatur et suspendatur in sublimissimam contemplationem. ____________________ XX 5 sabaoth] sabahoth Tra.c. | 16 Hebreis] Ebreis Tr |17 transmutatum] transmutata Tr | 21 ex se] esse Tr
321
1
ANNEXE 5
5 De nominibus octo tonorum DE NOMINIBUS VIII TONORUM. 2 Tonus grecus sermo est. 3 Quare ? 4 Quia Greci invenerunt thonos. 5 Thonus dicitur a thonando, eo quod ibi voces sonant. 6 Thonus est tocius constitucionis armonicae differencia et quantitas, quae in vocis accentu sive tenore consistit. 7 Nomina autem eorum apud nos usitata ex auctoritate atque ordine sumpsere principia. 8 Nam quod quatuor eorum principales dicuntur, ad hoc refertur, quod aliis IIII quasi quidam ducatus et magisterium ab eis prebeatur. 9 Unde et primi alciores, secundi inferiores. 10 Autenticum Greca lingua auctorem sive magistrum dicimus vel exemplar. 11 Unde et libros antiquissimos atque firmissimos autenticos vocamus, utpote qui pro sui firmitate aliis possint auctoritatem magisteriumque prebere. 12 Primus autem protus vocatur, quod nomen apud nos primum significat. 13 Unde et protomartirem Abel in lege veteri, in nova autem Stephanum dicimus primum martirem. 14 Secundus autem deuterus, id est secundus. 15 Deuterosis enim Grece secundacio sive recapitulacio vocatur. 16 Unde deuteronomium, id est secunda lex vel legislacio, nominatur. 17 Tercius tritus dicitur qui similiter, eo quod tercius sit in ordine, triti nuncupatur nomine. 18 Quartus tetrardus qui eodem quo et ceteri modo ab ordine sui vocabulum sumpsit quia videlicet quartum principatus locum obtinuerit. 19 Tetra enim apud Grecos IIIIor dicuntur. 20 Unde et nomen dei tetragramaton, eo quod IIIIor litteris adscribi dicitur. 21 Inde et tetrarchia, id est quarta pars regni. 22 Plagis autem eis coniuncti dicuntur omnes quatuor, 23 quod nomen significare dicitur latus vel pars sive inferiores eorum. 24 Quia scilicet quasi quoddam latus vel quedam partes sunt eorum, dum ab eis ex toto non recedunt ; et inferiores quia sonus eorum pressior quam superiorum deprehenditur. 25 Fuere quidam qui his VIII thonis, ut iam diximus, sumpsisse numerum arbitrati sunt a novem Musis, quas poete fingunt esse filias Iovis, videlicet ut octo congruerent his thonis. 26 Nona autem ad discernendas cantilenarum differencias esset, quae non inter thonorum dicitur numerum deputari, sed adinvencionum nomine censeri. 27 Ut sicut in adverbio caetere redundant partes, ita in hac cetere dissonancie quae multimodas habent varietates. 28 Extitere etenim nonnulli cantores, qui quasdam antiphonas esse, quae non ulle earum regulae possent aptari, asseverant; unde pius augustus Karolus paterque tocius orbis quatuor 1
____________________ 6-24 VIII, 4-21 | 25-35 VIII, 38-46 ____________________ 4 thonos] tonosa.c. | 10 lingua] linga | 17 tercius2] terci | 20 unde] dicitur add. interlin. | 22 plagis} plagi | 26 numerum] numero
322
Annexes
2
augere iussit. 29 Et quia gloriabantur Greci suo se ingenio VIII indeptos esse thonos, maluit ille duodenarium adimplere numerum. 30 Tunc demum ut Greci, possint nobis esse communes et eorum habere contubernium philosophie cum Latinorum, et ne forte inferiores invenirentur gradu, itidem IIII addiderunt thonos, quorum hic prescribere consuevi litteraturam : 31 NENOIENEANO. AIANE--OEANNES. ANO ANO. NEANNES. ANAIAIS. ANAIEIA NES. ANAIES NES. NANA ANNES ANAIE AIES.
Qui tamen thoni modernis temporibus inventi tam Latinorum quam Grecorum licet literaturam inequalem habeant, tamen semper ad priores VIIIto eorum revertitur modulacio. 33 Et sicuti nemo quit VIIIto partes gramaticae adimplere disciplinae ut ampliores addat partes, ita tamen nec quisquam thonorum valet ampliare magnitudinem, quia nisi quis al terius generis fecerit modul acionem prorsus, nec thonorum poterit magnitudinem maiorem reddere. 34 Quam ob rem non necesse est priorum monimenta relinquere patrum et illius incurrere sermonis periculum : Ne transgrediaris terminos antiquos quos posuerunt patres tui. 35 Maxime, cum usque ad hoc tempus quo hii reperti sunt, ordo tam Romanae quam Grecae ecclesiae in antiphonis, responsoriis, offerendis, comunionibus per hos currerit thonos. 32
36
NORME
QUALITER VERSUUM SPISSITUDO, RARITAS, CELSITUDO PROFUNDITASQUE DISCERNATUR
OMNIUM TONORUM.
Libet interea mentis oculum una cum acie stili ad modulationes inflectere versuum, et quae propria unicuique sit sonoritas thoni in eius literatura verbis pauculis indagare, 38 uti prudens cantor dinoscere queat varietates versuum in armonico vergentes tenore; quoniam quidem sunt nonnulli thoni, qui prope uno eodemque modo ordinem versuum in sua retinent inflexione, 39 et nisi aut in medio aut in fine provida inspectione aut perspicaciore antea circumvallentur oculo, unius thoni tenor in alterius permutabitur. 40 Quod studiosus cantor in his duobus thonis, videlicet plagis proti et plagis tetrardi, id est secundo et octavo, ocius valet agnoscere. 41 Porro autem, et si opinio me non fallit, liceat 37
____________________ 36-47 XIX, 1-8 ____________________ 30 ut] add. interlineae | addiderunt] adderunta.c. | litteraturam] literaturama.c. | 34 periculum] add. interlin. | 35 in] add. interlin. 37 sit] add. interlin. | sonoritas] sororitas | 38 ordinem] ordinea.c | 41 introituum] introitua.c. | deca cordis] tetracordisp.c.
323
Annexes
3
quispiam cantoris censeatur vocabulo, minime tamen perfectus esse poterit nisi modulacionem omnium versuum per omnes thonos discrecionemque tam thonorum quamque versuum antiphonarum seu introituum necnon responsoriorum in thetra cordis memoriter infixam habuerit. INCIPIT PROLOGUS AUTENTI PROTI His igitur, ut sese veritas rei habet, ita haec sentencia animi prolatis, autenti proti cudere melodiam, quam in sua retinet literatura cum subnixa cognicione ceterorum decrevi thonorum. 44 Sed enim habet autentus protus quandam contiguam cantacionem in litteraturae modulatione cum autentu deutero et autentu tetrardo. 45 Nam finita vocabula ipsorum thonorum cum fine ultimarum litterarum post primam inflexionem vocis, incoante secunda, non sursum tantum erigitur quantum in autentu tetrardo . 46 Et idcirco ibidem eorum cernitur segregacio. 47 Hen figura melodiae sicut subiecta notarum demonstrat formula : 42
43
DE AUTENTU PROTO NONA NOE ANE. 49 Pitagoras musicus notat discrimina cantus. 48
50 Isdem denique thonus in incoatione versuum antiphonarum ac introituum secundum speculacionis auditum et inspectionem notarum pervidetur quantulamcumque habere connexionem. 51 Igitur in reciprocacione introituum, si versus XVI in se continuerit sillabas, ut est illud : Gloria patri et filio et spiritui sancto Gloria patri et filio et spiritui sancto
____________________ 48-63 XIX, 8-16 ____________________ 42 autenti] plagis | 44 autentus protus] add. interlin. i. primus | autentu deutero] add. interlin. i. tercio tono | 48 autentu proto] add. interlin. i. tono primo | 50 thonus] add. supra. i. primus | 51 gloria2-sancto2] add. in marg. inf. | ri] add. interlin.
324
Annexes
4
mediocriter prima iniciabitur sillaba, et secunda acuto enunciabitur accentu, videlicet ‘-ri-‘, 52 ea tamen ratione, si dactilus fuerit, vel quelibet correpta sillaba. 53 Sin autem producta fuerit, tunc circumflectione gaudebit. 54 Tercia vero, scilicet ‘-a’, suspensa tenebitur voce. 55 Quarta post haec, hoc est ‘pa-‘, si producta fuerit veluti haec eadem syllaba quae positione producitur, in ea acutus scandetur vocis accentus. 56 Quinta, sexta ac septima, videlicet hae ‘-tri’ et ‘fi-‘, gravi tenebuntur tenore. 57 Octava vero, ‘-li’, circumflectitur. 58 Nona acuetur, id est ‘-o’. 59 Decima et undecima, scilicet ‘et spi-‘ graviter pronunciabuntur. Duodecima, hoc est ‘-ri-, circumvolvetur. 60 Terciadecima autem atque quartadecima, id est ‘-tu-, -i‘, in imis deponentur. 61 Quintadecima vero, videlicet ‘sanc-‘, terna gratulabitur vocis percussione. 62 Sane sextadecima sillaba, scilicet ‘-to’, sive prima fuerit, aut si secunda seu tertia divisio iuxta normam superius insitam eorum erit distributio divisionum. 63 Sin alias uberior fuerit versus, interpolacio ilico fiet modulationis iuxta congeriem litterarum, veluti hic : Gloria patri et filio et spiritui sancto, sicut erat in principio et nunc et semper et in secula seculorum amen ; - amen ; - amen. 64 Autentus protus plures habet varietates. 65 Denique introitibus varietates in semet continet tres, quarum prima haec est : Amen - Gaudete in domino ; Amen – Exurge ; Amen Etenim sederunt ; Amen - Misereris omnium ; Amen - De ventre matris mee. 66 Ad cuius inicium directe finis versiculi redundat et equatur ei, nec erigitur sursum, graviter neque deponitur deorsum. 67 Secunda haec est : Amen - Lex domini ; Amen - Meditacio cordis ; Amen - Scio cui credidi ; Amen – Sapienciam ; Amen - Salus autem. Huius versiculi finis in altum elevatur ut queat ipsius inicio iungi. 68 Tercia haec est : Amen - Rorate celi desuper ; Amen - Gaudeamus omnes ; Amen – Suscepimus ; Amen - Inclina domine ; Amen - Iustus es ; Amen - Da pacem domine ; Amen Factus est in qua ultima sillaba versiculi pars diuscule moras agit quam in primo et secundo, extolliturque vox in sublime ut capiti possit aptari introiti. 69 DE GRADALIBUS. 70 Porro autem duas hic thonus responsoriorum gradalium amplectitur definiciones. 71 Unde prima habet : Amen - Posuisti domine ; Amen - Sacerdotes eius ; Amen - Ecce quam bonum. 72 Haec in gradalibus est prima, quae in introitibus tercia. 73 Item sequitur secunda atque in introitibus priorem ordinem possidet : Amen - Ostende nobis ; Amen - Os iusti ; Amen - Timebunt gentes ; Amen - Inveni David 74 DE OFFERENDIS. Amen - Iubilate deo ; Amen - Posuisti domine ; Amen - Benedicam ; Amen - Confitebor domino ; Amen - Confitebor tibi ; Amen - Letamini ; Amen - Custodi me ; Amen - Repleti sumus. ____________________ 64-68 X, 1-4 | 70 X, 16 | 71 X, 14-15 ____________________ 54 -a] add. interlineae | 56 ac] hac | 59 circumvolvetur] circumvoletura.c. | 68 inclina domine] add. marg. | amen factus est add. marg. | 72 in] add. interlin. | 73 atque] aque | ordinem] hordinem | 74 deo] de | benedicam] benedica
325
Annexes
5
DE COMMUNIONIBUS. Versus autem communionum eodem ritu canentur usque ad differenciae reciprocacionem. 77 Adest exemplum : Amen - Dominus dabit ; Amen - Ecce virgo ; Amen Revelabitur ; Amen - Viderunt omnes in qua simpliciter finis versiculi intromittitur, sicuti in prima huius thoni divisione. 78 Secunda : Amen - Amen dico vobis. Huius versiculi finis terciae aptatur definitioni, quia et inicium habet eiusdem sonoritas iuxta incoacionem sonaritatis terciae differenciae. 79 DE RESPONSIS. 80 Denique versus nocturnalium responsoriorum quatuor debent cum sui fine distincciones habere. 81 Qua de re in ipsis distinctionibus non consideratur numerus sillabarum, utrum in prima an in secunda efficiatur melodia, sed segregaciones parcium oracionis et correpciones. 82 In prima quoque distinctione terna fit inflexio vocis, iuxta hoc : ‘Isti sunt’. 83 Iterum in secunda vinola efficitur pene ultima sillaba, ut hic : ‘qui venerunt ex magna tribulacione’. 84 In tercia vero declivis effertur vox, ut ita : ‘et laverunt stolas suas in sanguine agni’. 85 In fine autem secundum descriptas superius definitiones modulationis efficietur consonancia. 86 Ceteros namque versus responsoriorum, quia nullam insectantur regulae auctoritatem et congesta congeries fastidium parit, opere precium estimavi omitendos. 87 Enimvero sunt nonnulli cantores qui in quarta distinctione istius versiculi modulationem quartae ante novissimam syllabam plus exprimunt quam necesse sit, ut hic : ‘-ne’. 88 Ac ideo pro euphonia faciunt diaphoniam cum debuerint ‘sanguine’ dicere, correpta sillaba media, et hoc plerisque in locis ob impericiam agitur. 89 Non autem abnegamus hanc ubi correptio verbi minime adfuerit, expressius enunciandam esse sonoritatem. 90 Nunc de differenciis in diversis responsoriorum plenius videamus : Gloria patri et filio et spiritui sancto sicut erat in principio et nunc et semper et in secula seculorum amen - R/ Ecce aparebit V/ Aparebit ; Tria sunt mu Salutis nostre. 91 Licet sic de ceteris istius thoni intelligendum. 92 DE ANTIPHONIS. 93 Porro antiphonarum versus, si duodenarium numerum in se continuerit, ut hic : Magnificat anima mea dominum, tunc prior, id est ‘Mag-‘ plenum reddit sonum. 94 Secunda, videlicet ‘-ni-‘, alte scandetur. 95 Tercia vero et quarta, id est ‘-fi-‘ et ‘-cat’, mediocriter tenebuntur. 96 Quinta, hoc est ‘a-‘, acuetur. 97 Sexta ac septima, id est ‘-ni-‘ et ‘-ma’, mediocriter proferentur. 98 ‘Me-‘ autem et ‘-a’ circumflexe volventur, quamquam dispariliter. 99 Decima, id est ‘do-‘, iterum mediocriter sustolletur. Undecima, videlicet ‘-mi-‘, inflexione letabitur. 100 Duodecima vero ‘-num’, secundum supra insitam racionem differencias terminabit. 75
76
____________________ 76 XIX, 17 | 77-78 X, 17-18 | 80-89 XIX, 18-27 | 93-101 XIX, 28-33 ____________________ 76 canentur] canetur | ad] add. interlin | 81 segregaciones] segracionesa.c. | 83 add. interlin. i. distinctione | 86 omitendos] omitendas. | 90 in] pera.c. | responsoriorum] responsiorum | 91 sic add. interlin. | 97 ac] hac | proferentur] proferuntur
326
Annexes
6
Haec omnimodis ammonentes, ut quandocumque correpta fuerit pars, ut est ‘spiritus’, ‘gloria’, dactilus, prior elevatur sillaba, quo continuo secunda et tercia corripi facillime possint. 102 Antiphonarum XIIII sunt in hoc thono differencie, quarum prima haec est : Amen - Ecce nomen domini ; Amen – Antequam ; Amen – Tradent. Finisque versiculi tremulam emitit vocem, ‘-men’. 103 Secunda est cuius ultima versus sillaba opido gravis profertur. 104 Exemplum : Gloria seculorum amen - Ego vox clamantis ; Amen - Euge ; Amen - Gratias agimus. 105 Tercia vero differencia est quando finis versus producitur equaturque antiphonae principio iuxta hoc : Amen - Et posuerunt omnes ; Amen - Ave Maria ; Amen - Misso Herodes ; Amen - Isti sunt sancti 106 Quarta est cuius versiculi finis ad instar puncti in altum erigitur cursimque profertur, unde est illud : Amen - Vidimus ; Reges Tharsis ; Reges terre ; Petrus autem. 107 Quinta est quae cum gravitate alte acuitur et profertur cum equalitate, sicut est illud : Amen Apertis ; Ite dicite ; Estote fortes. 108 Sexta est quae flexibilem vocem in ultima versiculi sillaba circumflexum vocem emittit, unde est : Amen - Dicite pussilla ; Amen - Domine bonum est ; Amen - Vade sathanas ; Amen Adiutorium ; Domine quinque. 109 Septima est quelibet aequali opido ad yma ducitur, itemque directe ad superiora deducit, ut est : Amen - O quantus ; Amen - Beata es Maria ; Amen - Beatus vir qui s. 110 Est autem octava quae a summis directe in gravi declive pronunciatur, ut capiti coaptetur antiphonae, quale est exemplum evidens : Amen - Lux orta est super nos. 111 Haec sola in hac, sicut dignum est, differencia consistit, in alia, ni fallor, aptari potest antiphona in hac differencia. 112 Nona autem est quae in ultima sua sillaba de--clivem reddit reciprocationem, ut est : Amen - Inclinavit ; Amen - Ambulabant ; Amen - Qui me missit ; Amen - Ecce crucem ; Sacrificium deo. 113 Decima fit differencia quae in ultima et penultima sillaba acuta sonoritate pronuntiatur, ut illud : Amen - Ecce veni ; Amen - Dominus dedit ; Hi novissimi ; Predicans. 114 Undecima quoque est quae finem versiculi molliter scandet finemque suam et /////// antiphone circumflectur, ut illud : Amen - Pater peccavi ; Sepe expugnaverunt. 115 Duodecima vero est quae in ultima et penultima et antepenultima aequali tenete concinatur, ut est : Amen - Miserere mei deus ; Amen - I///////////////. 116 Est et alia prope decima tercia differenciae, ut est : Amen – Fulgebunt ; Amen - Sancti per fidem ; Amen - Ego baptizavi vos aqua ; Amen – Sollempnitatem. 101
____________________ 102-106 X 31-34 ____________________ 107 cum gravitate] congravitate | 110 evidens] videns | 112 missit] misit | 116 decima] dissimilis | sollempnitatem] sollempnitatea.c.
327
Annexes
7
Est autem XIIII quae differencia in fine sue ////// et prope ultima et tercia ab ultima sillaba grave pronunciatur, ut est : Amen - Ductus est Iesus ; Amen – Conventione ; Amen - Non in solo pane ; Amen - Sacerdos et pontifex. 118 Hactenus primo de thono ut quivimus sub brevitate perstringere sugcincte curavimus, primo omnium cantorem monentes ne invitatoria per omnes requirat thonos quia, ni fallor, non poterit invenire. 119 Ceterum ubicumque fuerint, aminiculo fultus divino, ut quivero certis strictim in locis pandere curabo. 117
120
DE PLAGO PROTO.
NOE A NE. II. THONUS 121 Plagis proti melodia in sua literatura huius modi habet notarum formas : NOEANE. 122 Contingitur autem versus ipsius introiti iuxta sonoritatem versiculi plagis tetrardi. 123 Nam si versus XVI habuerit sillabas uti est : ‘Gloria patri et filio et spiritui sancto’, secundum supra insitas canetur notarum figuras, sed in duodecima sillaba horum duorum fiat discrecio thonorum, ita ut hic sursum vertatur : ‘et spiritui sancto’. 124 Qui plagius protus habet introitum hunc : Amen - Veni et ostende. 125 Nullamque, ut reor, habet varietatem in introitibus, quia pene omnes ita leniter incipiunt, unde est illo modo : Gloria patri et filio et spiritui sancto sicut erat in principio et nunc et semper et in seculorum amen - Dominus dixit ; Amen - Ecce advenit ; Amen - Letetur cor ; Amen - Dominus in ; Amen - Ex ore infanti. 126 DE GRADALIBUS. Amen - Tollite portas ; Amen - Tecum principi ; Amen - Gloriosus deus ; Amen - Custodi me ; Amen - Salvum fac.
____________________ 118-119 X, 35 | 120-123 XIX, 34-35 | 124-125 XI, 1-2 ____________________ 117 sillaba] sillabae | 122 plagis tetrardi] suprascr. id est VIII toni
328
Annexes
8
DE OFFERENDIS. Amen - Ad te domine. Repeticio ipsius haec : ‘etenim universi’. Amen - Tollite portas. Ipsius repeticio haec est : ‘et introibit’. Amen - Inveni David ; Amen – Laudate ; Amen - Benedicite gen ; Amen - Deus deus me. 128 Eadem quoque congruit racio in communionibus. 129 DE COMMUNIONIBUS. Gloria seculorum amen – Hierusalem ; Amen - Exiit sermo ; Amen – Multitudo ; Amen - Narrabo omnia ; Amen - Inlumina fa ; Amen - Omnes qui in Christo ; Amen - Cantabo domi. 130 Similiter itaque finis ipsius versiculi superioris finem introita. 131 DE RESPONSIS. 132 Versus autem nocturnalium responsoriorum ita subnotantur in hoc thono, sicuti haec formula : Gloria patri et filio et spiritui sancto sicut erat in principio et nunc et semper et in seculorum amen - 133 Vos qui in turribus. 134 Hoc animo condendum est, quod ubicumque versus reprehendi nequit et cum ipsius repeticione plenum habere sensum, licenciam habet cantor quamlibet ipsius responsorii mutare sillabam, etiam et verba, si necessitas exigit, 135 ut in hoc eodem, ubi repetitur . Habet enim versus : Laudate dominum deum terram, qui non desertant sperantes in se, repeticio ipsius verbi : ‘sed victoriam dedit’, mutatam ‘sed’ sillabam pro ‘et’. 136 Et idem opere precium videtur coniunctiones vel ceteras quaslibet partes intermittere in repetitione responsoriorum ut queat adscisci cum versiculi sensu, sicuti in hoc responsorio Veni domine Excita potenciam, 137 dempta coniunctione ‘et’, repetitur hic : ‘revoca dispersos’. 138 Hoc multis in locis reperies; taliterque hoc fieri debet ut vim propriam in responsorio suam obtineat sensus, similiter et versus eiusdem nexus repeticioni plenam habeat perfectamque coaptationem. 139 Enimvero est quaedam normula in huius thoni res ponsoriis, cuius nonnulli cantores ignari ab orbita procul oberrant veritatis, sicut in his duobus pervidebis responsoriis : R/ Erue a framea. 140 R/ De ore leonis. 141 In priori quidem ea melodia quae fit in decima sillaba, videlicet ‘a-‘, tractu prolixoque anfractu, idcirco circumfertur, quia ilico ab altera excipitur vocali, seu sillaba, scilicet ‘-ni-‘, et rursus altera sonoritas habet ubi vinola flexibilisque initietur voce. 142 In secundo vero responsorio, id est De ore leonis, in nona eiusdem sillaba, hoc est ‘-ra’, non tam circumflexe protrahitur vocis concentus, sed corripitur, quia deest sillaba quae antecedentis excipiat in se sonoritatem atque protinus subsequitur haec ‘me-‘ quae vinolam recipit vocem. 127
____________________ 127 XI, 3 | 128 XIX, 36 | 129-130 XI, 4 | 132 XIX, 37 | 133-135 XI, 5-6| 136-138 XI, 10-11| 139-142 XIX, 3841 ____________________ 127 inveni] invenit | 134 habet] add. interlin. | 135 versus] versum | 138 taliterque] aliterqe | 141 -ni-] a| 142 id-leonis] add. interlin.
329
Annexes
9 9 DE ANTIPHONIS. Porro in versibus antiphonarum haec consistit figura notarum : ‘Et exultabit spiritus meus in deo salutari meo’. 143145 DO E ANTIPHONIS sapientia, .146 versus huius antiphonae in sui fine simpliciter intrat, quamquam a 144 Porro in versibus antiphonarum haec consistit figura notarum : ‘Et 147 spiritus palatinis ob excelsiorem vocis modulationem de primo imponatur thono. exultabit Neque enim, ut meus in deo salutari meo’. arbitror, ullam habet exceptis his divisionem : Seculorum amen - Iuste et pie vivamus ; Amen 145 O sapientia, 146 versus huius antiphonae in sui fine simpliciter intrat, quamquam a Dominus tamquam ; Amen - Isti sunt sancti ; Amen - Vox in Rama ; Amen - Dominus. palatinis ob excelsiorem vocis modulationem de primo imponatur thono. 147 Neque enim, ut 148 arbitror, habet exceptis his Seculorum amen - Iuste et pie vivamus ; Amen FORMAullam DE AUTENTO DEUTERO , IDdivisionem EST TERCIO :TONO . 149 Contigua Dominus tamquam ; Amen Isti sunt sancti ; Amen Vox in Rama ; Amen -perparum Dominus. cum est sonoritas autenti deuteri in litteraturae melodia 143
144
modulatione autenti proti. 150 Hen forma : FORMA DE AUTENTO DEUTERO, ID EST TERCIO TONO. AUTENTUS DEUTERUS 149 Contigua est sonoritas autenti deuteri in litteraturae melodia perparum cum modulatione autenti proti. 150 Hen forma : AUTENTUS DEUTERUS
148
III THONUS NOE OE ANE. 151 Versus in introitum : Gloria patri et filio et spiritui sancto. 152 Sagax cantor, sagaciter III THONUS intende, ut si laus nomini trino integra canitur, duobus scilicet in locis in XIIa sillaba, id est ‘NOE ANEin . XXI syllaba, id est ‘-cu-‘, trinum ad instar manus verberantis fatias celerem ri-‘, et OE post, 151 Versus in introitum : Gloria patri153et filio et spiritui sancto. 152 Sagax cantor, sagaciter ictum, ut est illud : seculorum amen. Si autem diviseris in XII tantum, ut supra cernis, intende, ictum. ut si laus nomini trino integra canitur, duobus scilicet in locis in XIIa sillaba, id est ‘perages 154 Qui ri-‘, et post, in XXI syllaba,deuterus id est ‘-cu-‘, trinum ad instar manus verberantis quarum fatias celerem videlicet autentus in introitibus bifariam habet divisionem, prima ictum, est illud : amen seculorum amen. et153pul. Si autem diviseris XII ora tantum,; Amen ut supra cernis, haec estut: Seculorum - Confessio Amen - in Intret - Benedicite perages dominumictum. ; Amen - Omnia quae ; Amen - Tibi dixit ; Liberator meus ; In deo laudabo. 155 Finis huius 154 Qui videlicet autentus deuterus in introitibus bifariam habet divisionem, quarum prima versiculi neque sursum erigitur neque deprimitur iosum, sed introiti conceptus est initio in haec est : Seculorum - Confessio et pul. Amen - Intret ora ; Amen - Benedicite directumque finitur amen ut ei possit coequari. dominum ; Amen - Omnia quae ; Amen - Tibi dixit ; Liberator meus ; In deo laudabo. 155 Finis huius versiculi neque sursum erigitur neque deprimitur iosum, sed introiti conceptus est initio in ____________________ directumque finitur ut ei possit coequari. 144 XIX, 42 | 145-147 XI, 12-14 | 148-153 XIX, 43-45 | 154-158 XII, 1-5 ____________________ 147 seculorum] add. in marg. | 149 contigua] contingua | III thonus] add. in marg. | 152 canitur] nam ____________________ p c. (lect. dub.) | xiia] xii | id est ri] add. interlin. | id est cum add. interlin. | ictum] hictum | 154 canitur 144 XIX, 42 | 145-147 XI, 12-14 | 148-153 XIX, 43-45 | 154-158 XII, 1-5 dominum] domino ____________________ 147 seculorum] add. in marg. | 149 contigua] contingua | III thonus] add. in marg. | 152 canitur] nam caniturp c. (lect. dub.) | xiia] xii | id est ri] add. interlin. | id est cum add. interlin. | ictum] hictum | 154 dominum] domino
330
Annexes
10
156 Est altera species quae non hunc ordinem servat, sed in immo ultimam paulisper erigit sillabam, ut est haec : Seculorum amen - Dum clamarem ; Amen - De necessitatibus ; Amen - Dum sanctificatus ; Amen - Exaudi domine ; Amen - Repleatur os meum. 157 DE OFFERENDIS. Amen - Deus tu convertens. Repeticio ipsius haec : ‘ostende nobis’. 158 DE COMMUNIONIBUS. Est et communionum differentia. Cuius finis priori aequabitur introitui, ut est : Seculorum amen - Qui meditabitur ; Amen - Scapulis suis 159 Sequitur secunda eadem quam in introitu : Amen - Beatus servus. Amen 160 DE INVITATORIIS. Autentus deuterus hunc habet invitatorium, qui secunda feria canitur, primusque in minoribus anumeratur, ut est : Venite exulte. 161 Ipsius repeticio talis est : exultemus domino. Seculorum amen. 162 Habet et ceteros quosque diversis in locis ordinatos, ut est : Regem venturum dominum venite adoremus. Venite exultemus totum, repeticio eiusdem : Venite adoremus. 163 Unde nonnulli omnium sanctorum, ut est : Regem apostolorum ; Regem martyrum et alia et ceterorum, ad instar istius soni canunt. 164 Quidam autem canunt eos de thono autenti triti, id est V, excipientes ab eis propter novitatem temporis, ut est : Regem magnum dominum. 165 Quod evidentius in sequentibus monstrare curabo. 166 DE RESPONSIS. Versus autem nocturnalium responsoriorum, ut est : ‘Gloria patri’ usque ‘amen’ ; O magnum mysterium Domine audivi ; Intuemini quantus Precursor. 167 Nam in principio versus, si correpta fuerit pars, ut dactilus qui tres habet sillabas, sicuti ‘Gloria, quoniam, domine’, prima quoque ad terciam sillabam debet extendi distinctio. 168 DE ANTIPHONIS. Enimvero versus antiphonarum istius thoni iunguntur sonoritati versuum autenti proti usque prope finem, excepto quod hic hipodoricam vocem plus quam prior gratulatur, ita : Quia respexit humilitatem. 169 Totum itidem in antiphonis agit quarum prima vinolam gravemque emittit vocem, ut est : Seculorum amen - Orietur diebus domini ; Amen - Hodie Christus ; Amen - Cum fortis armatus ; Amen - Symon Petrus ; Amen - Et respicientes ; Amen - Nigra sum ; Amen Consummatus in brevi. 170 Secunda autem quando in ultima et peneultima ac peneultima et antepeneultima sillaba finis versiculi pinguem reddit sonum, ut in hac : Seculorum amen - Ecce dominus noster ; Amen - Tu Bethleem terra ; Amen - Nemo te ; Amen - Pulcra es et de ; Amen - Fac benigne ; Amen - Vivo ego dicit dominus.
____________________ 160-164 XII, 1-10 | 167-168 XIX, 47-48 | 169-170 XII, 15-16 ____________________ 164 temporis] temporuma.c.
331
Annexes
11
171 Est et tercia quae usque ad ultimam et penultimam eque pronunciabitur. 172 Penultima quoque ab imis alte scandetur, ut est : Seculorum amen - Qui sequitur me ; Amen - Qui odit ; Amen – Quicumque ; Amen - Malos male ; Amen. 173 Quarta fit modulamine gravis, ut est : Seculorum amen - Qui de terra est ; Amen - Quando natus ; Amen – Ambulabat ; Amen – Hierusalem ; Amen - Sancti dei omnes. 174 Antiphonae huius figura est ista, et gravissima aequisonans, ut est : Seculorum amen - Serve nequam ; Amen - Vide domine ; Hierusalem Hierusalem. 175 Antiphona autem quae initium habuerit autenti deuteri, id est tercii toni, et finis eius desierit de plagis triti, id est VI toni, non finietur de plagis triti, id est VI toni, sed de autento tetrardi, id est VII toni, quia in semet retinent quandam conexionem autentus deuterus, id est tercius tonus, et autentus tetrardus, id est VII, in sui fine. 176 Est autem autentus deuterus discretor eorum inter altitudinem vocis et gravitatem.
177
EN FORMA PLAGIS DEUTERI, ID EST IIII.
Adest litteratura plagis deuteri, id est IIII toni, cum sonoritatis figura : NOEAGIS ‘Gloria patri et filio et spiritui sancto’ usque ‘amen’. 179 In plagis deuteri bifaria reperitur divisio. 180 Adest prima : Seculorum amen – Reminiscere ; Amen – Resurrexi ; Amen – In voluntate. 181 Versiculi huius ultima sillaba flexibilem altamque promit vocem. 182 Secunda est : cuius finis fere in ultima et peneultima equisonam simplicemque recipit vocem. 183 En exemplum : Seculorum amen – Eduxit dominus. Amen – Prope esto domine ; Amen – Salus populi ; Amen – Nos autem ; Amen – Intret in cons. 178
____________________ 175-176 XII, 17-18| 178 XIX, 49 | 179-187 XIII, 1-5 ____________________ 172 odit] hodit | 175 autento tetrardi] autenti tretrardi | 176 discretor] discrecior
332
Annexes
12
DE OFFERENDIS. Amen – Iustus ut ; Amen – Benedixisti. 185 DE COMMUNIONIBUS. Amen - Exulta filia ; Amen - Tanto tempore ; Amen - Tollite hostias ; Amen – Feci iudi ; Amen – Vidimus ; Amen – Memento ; Amen - Magna est ; Amen - Hierusalem que ; Amen – Benedicite ; Amen - Inclina aurem. 186 Ultima huius versus sillaba secundae divisioni equatur. 187 DE INVITATORIIS In vitatoriis multimodas recipit divisiones, quarum prima haec est : ‘Cristus natus’. Venite exulte quae nullam cum ceteris habet societatem, sed sola, ut dignum est, suam retinet euphoniam. 188 Sunt et alie quam plures quae in fine versiculi dispares faciunt divisiones, ut est : Ecce veniet. Venite. 189 Haec in fine sui vinolam emitit vocem, ut capiti copuletur antiphonae. 190 Est et alia quae dissimilem reddit euphoniam, ut mediae coaptetur antiphonae, haec est : Seculorum amen - Gaude et letare. 191 Sic et de aliis quam pluribus, ut sunt : Surgite vi ; Ecce venit ; Hodie si vocem. 192 Est plane quaedam in huius thoni responsoriis norma, quae a plerisque ignoratur cantoribus, atque ideo intercipitur alterius sonoritas thoni ab altero, ut in hoc et in autentu proto ad liquidum edocemur. 193 Habet nempe hic thonus canorem huius responsorii : ‘In aecclesiis’. 194 Etenim in fine eiusdem responsorii, in tercia sillaba ante finem versus, eadem sillaba videlicet ‘-le-‘, terna circumvolvitur iteracione hoc modo, cum notarum figura : ‘Alleluia’. 195 Adest autem autenci proti responsorium exempli causa monstratum : ‘Alleluia, audivimus eum’, in cuius fine responsorii, tertia ante novissimam sillabam, scilicet ‘-le-‘, post primam circumvolucionem aliter atque aliter quam superior finitur. 196 Huius notarum figuras causa insinuationis ostendimus : Alleluia. 197 Hoc, ut supra disservimus, nisi prevideatur, mox interceptionem pacietur. 198 Est autem versus responsoriorum plagis deuteri, talis ut est : ‘Gloria’ usque ‘amen’. 199 Idipsum autem oramus cantorem ut omnium versuum fines in nocturnalibus responsoriis a quinta incipiat desinere sillaba ante novissimam sillabam. 200 Et hoc secundum musicos qui non amplius quam quinque asservere maris undas, et ex eisdem eximeri procellas. 201 DE ANTIPHONIS. Antiphonarum versus huius modi habent figuram : ‘Gloria’ usque ‘amen’. 202 Inter haec sciendum est quia quadriformes insunt huic thono antiphonarum varietates, quarum prima haec est : Seculorum amen - Rorate caeli ; Emitte agnum ; Ut cognoscamus ; //////////////////////// ; Mentem sanctam. 203 Est et alia quae in finem versiculi declive vergitur nec sursum erigitur neque iosum deprimitur, sed eque pronunciatur, ut capiti coaptetur antiphonae. 204 Adest exemplum : Seculorum amen - Mane surgens. Amen - Exemplum prebuit ; Lux perpetua ; Maria et flumina. 205 Huius antiphonae versiculi finis iosum perparum deprimitur, ut equari principio possit antiphonae. 184
____________________ 192-201 XIX, 51-58 | 202-214 XIII, 34-44 ____________________ 185 de com add. interlin. | 192 autentu] altentu
333
Annexes
13
206 Secunda vero haec est : Seculorum amen - Ecce veniet dominus ; Propter Syon ; Ecce veniet propheta ; Nominabitur. 207 Finis autem huius versiculi in altum sustollitur. 208 Est autem preter hanc quaepiam divisio, quam nonnulli similem esse asseverant. 209 Quidam vero ultimam versus sillabam vinolam opido flexibilemque autumant fieri vocem. 210 Haec est antiphona : Seculorum amen - Rubum quem vi ; Amen - Ambulabunt ; Innuebant ; Triduanas. 211 Preter has est quinta divisio in versibus earum, quae non in pluribus tantum fit antiphonis, scilicet hoc : Seculorum amen - Ex Egitto vocavi ; Ante me non est ; Qui perdiderit ; A seculo ; Ex quo facta est. 212 Quamquam nonnulli antiqui etiam in pl uribus hanc versus vol uerint sequi modulationem, ut in hac antiphona notatur : Seculorum amen - Syon renova ; Fidelia omnia ; In mandatis ; O mors ero. 213 Et tamen multi moderni hanc figuram non amplius quam in his duabus praefatis agunt. 214 Versus harum antiphonarum totus in immo deprimitur gravisque efficitur vocis accentus, et simul totus gravi canitur voce : Seculorum amen - Omnis terra ; Omnes gentes.
215
216 En ordo modulationis in autento trito, id est V tono, quantum per subiectam exprimi potest figuram : NOEOEANE. 217 Versus introiti notatur ita : Gloria patri amen. 218 DE INTROITIBUS. Autentus tritus huius modi habet figuras : Seculorum amen - Loquebar ; Me expectaverunt. Amen - Verba mea ; Letare Iherusalem ; Ecce deus. Huius versiculi finis in meditullio tenoris
____________________ 216-217 XIX, 59 ____________________ 216 autento trito] i. V tono suprascr.
334
Annexes
14
ultimam sustinet sillabam, neque enim sursum sublimatur neque deorsum deprimitur, sed in inicio contentus est introiti. 219 Sunt nempe quidam qui hunc dicunt duas habere diffiniciones, quarum prior sit haec : Seculorum amen - Circumdederunt. 220 Quidam vero abnegant non amplius quam unam, dicentes amen hoc quod in fine versiculi additur non necessitatis causa fieri, sed tantummodo euphoniae. 221 E regione autem, repugnantes aiunt, ne forte melodiam causa euphoniae, sed necessitatis. 222 Ergo, inquiunt, si euphoniae causa fuerit, necesse est quod in omnibus introitibus istius thoni agatur. 223 Sed tamen nequid hoc esse, veluti hic : seculorum amen - Ecce deus, ibi non euphoniam reddit, sed diaphoniam. 224 Et idcirco malunt duas habere divisiones, quamquam secundae divisioni si addatur, pinguiorem reddit introiti reciprocationem, et si non addatur, nihil deest. 225 DE GRADALIBUS. Seculorum amen - Adiuvabit eam ; Ex Sion ; Benedictus ; Viderunt omnes. 226 Seculorum amen - Reges Tarsis et domine ; Benedic ; Intende voci ; Sanctificavit. 227 DE COMMUNIONIBUS. Versus communionum notatur ita : Seculorum amen - Servite domino ; Quis dabit ; Iustus dominus ; Tu mandasti. 228 Versiculi huius ultima sillaba prioris huius introiti thono equatur. 229 Invitatorium huius modi habet : Dominum qui fecit nos - Venite totum. 230 Huius autem versus nullam cum ceteris habet concordiam, sed suae est contentus modulacioni. 231 Repetitur sic : Venite adoremus seculorum amen - In manu tua ; Regem virginum ; Alleluia cristum. 232 Cetera vero cursim canuntur certisque in locis repetuntur. 233 Versus antiphonarum, veluti hic : Gloria patri amen - Rex noster ; Ecce dominus ; Omnes sici ; Omnis vallis. 234 Versus in responsorium ut haec : Gloria patri amen - R/ Obsecro domine ; Hodie nobis. 235 Versiculi huius ultima oracionis pars cursim profertur.
____________________ 218-224 XIV, 1-6 | 228-235 XIV, 8-12 ____________________ 219 habere] abere (cum signo dasiae) | 220 necessitatis] necessitas | 221 causa] causam | 224 habere] abere (cum signo dasiae) | deest] est | 225 de grad] inter adiuvabit eam et ex sion | ex sion] exion | 230 modulacioni] modulacione
335
Annexes
236
15
Series plagis triti iuxta notarum inflexiones haec est : NOE ANE. 237 DE INTROITIBUS. In versibus introituum hanc sub insertam continet notarum figuram : Gloria patri amen. 238 Plagis tritus, ut reor, nullam in introitibus habet differenciam. 239 Est autem ipsius thoni introitus, ut est : Seculorum amen - Hodie scietis ; In medio ; Quasi modo ; Omnes gentes. 240 Finis ipsius versiculi gravem promit vocem. 241 Est et alia divisio quae in sublime extollitur, ut possit quo equari introiti, ut est : Seculorum amen - Os iusti medi ; Omnes ; Quasi modo ge ; Populus Sion ; Iusti epulentur. 242 DE GRADALIBUS. Amen – Prope est dominus ; Exiit sermo ; Ecce sacerdos ; Specie tua ; Sciant gentes ; Ad dominum ; Qui operatus. 243 DE OFFERENDIS. Amen – In virtute tua ; Domine ; Expectans ; Erit vobis. 244 DE COMMUNIONIBUS. Amen - Difusa est ; Ecce dominus ; Exultavit ; In splendoribus ; Mitte manum tuam. 245 Haec est figura supra insertarum comunionum: Amen - Simile est. 246 Finis huiusce versiculi contentus est finis superioris introiti. 247 Invitatorium huius modi habet : Venite adoremus – Venite totum. Repeticio eius : Qui in sanctis. 248 Habet hic thonus omnes antiphonas super ‘Venite’ infra ebdomada canendas excepto antiphona quae est ‘Venite exulte’, quae de autento deutero canitur. ____________________ 236-237 XIX, 63-64 | 238-241 XV 1 | 246 XV 3 ____________________ 237 plagis] plagi | 242 ecce sacerdos] ecce sermosa.c. | 248 autento] alteritoa.c. lec. dub.
336
Annexes
16
DE RESPONSORIIS. Versus thoni sequentes auctoritatem ita, in hoc subter notatur thono, ut est : Gloria patri amen Aspiciebam ; Modo veniet ; Vidi do ; Qui venturus est. 250 Versus superioris responsorii, ut : Aspiciebam Potestas. 251 Non veniet futuri temporis, sed venit preteriti temporis, quia sic ipsius sese repeticio habet responsorii : et datum est. 252 Etenim tempora debent temporibus iungi, scilicet presens cum presenti, et futurum cum futuro. 253 Quod in literatura, omnino nisi observetur, sensus humanus quasi quibusdam fragoribus concursus intercipitur. 254 Est autem responsorium, quod quidam asseritur in ecclesia non debere cantari, eo quod in istoriis minime reperiatur, sed ob veneracionem dei genitricis ac perpetuae virginis Mariae simulque ob Iudeorum et insaniam ac hereticorum refutandam protervam supersticionem in ecclesia canitur, 255 taliter actum invenies quamvis in ipsa Romana urbe dicatur esse compositus. 256 En adest : Gaude Maria Gabrihele. 257 Responsorii autem istius sicuti relatu didici, quadam die ante altare residens sancte Mariae, quae Domus Rotunda dicitur, divino favente nutu, hoc composuit responsorium ac statim lumine, quo privatus fuerat multo iam tempore, inluminari mervit atque iubare potiri genuino. 258 Denique tandem aliquando his in antiphonarum versibus consentaneus est autentis proti melodiae, sed tamen hypodoricam his plus illo retinet vocem, et una discernuntur in finem notarum eiusdem figura, ut haec : Gloria patri amen - O admirabile ; Gaudeamus omnes ; Docebit nos ; Vobis datum ; Maria ergo. 259 Istius versiculi finis equatur fine prioris introiti. 260 Excipitur autem de thono in fine antiphona quaedam, ut haec : Puer Ihesus. 261 Quamquam diu psalmus canitur, ipsa finis antiphonae de quo fuerit thono, de eodem propter diaphoniam dignum est finiri. 262 Ad ultimum vero in repetitione psalmi, unde eius est inicium inde finiatur, scilicet de plagis triti, quia ob numerum litterarum inequisonans est. 263 Plagis triti enim sumit exordium, sed ab autento proto finem recipit. 264 Inde est haec normula quod antiphona, quae inicium habuerit de quolibet thono et finem de altero : si recte finiri potuerit de quo eius est inicium, finiatur, ut haec superior. 265 Si vero non quiverit finiri de eodem thono a quo incoacionem ducit, finis eiusdem perficiatur antiphonae. 266 Adest instinctione exemplum : A. Quare detraxistis. 249
____________________ 251-253 XV 5 | 254-257 XV 11-13 | 258 XIX, 66 | 259-266 XV, 14-22 ____________________ 250 superioris] supprioris | 256 Gabrihele] falsit. in marg. | 257 inluminari] inlumiri | 256 incoationem] inquoacionem | 262 repetitione] repetione | numerum] numerarum | 266 A.] R/
337
Annexes
17 17
267
267
Autenti tetrardi melodia cum ipsius litteratura : NOEOEANE. Autenti tetrardi melodia cum ipsius litteratura : 268 Nempe in versibus introituum, prima sillaba, id est ‘’ harsin pacietur exin NOEOEANE. secunda, hoc est ‘’ diesin. 269 In tercia vero, scilicet ‘’, acutus scandetur accentus. 268 Nempe in versibus introituum, prima sillaba, id est ‘’ harsin pacietur exin 270 Quartae et quintae rursus arsis conridebit, id est ‘’ atque ‘’. 271 Sexta ac septima, secunda, hoc est ‘’ diesin. 269 In tercia vero, scilicet ‘’, acutus scandetur accentus. videlicet ‘’ set et ‘’, suaviter enunciabuntur. 272 Octava et nona, scilicet ‘’ et ‘’, prima circumvolvetur, secunda yperlidium sustinebit sonum. videlicet ‘’ set et ‘’, suaviter enunciabuntur. 272 Octava et nona, scilicet ‘’ et ‘’, prima circumvolvetur, secunda yperlidium sustinebit sonum. 273 Decima et undecima, 275 Quartadecima vero, hoc est ‘’. Tertiadecima, hoc est ‘’, parum exaltabitur. ‘’ videlicet atque ‘’, perspicua resonabuntur voce. 274 Duodecima circumvolvetur, 276 Quintadecima terna percussione finietur, scilicet ‘’. videlicet ‘’, thesin pacietur. hoc hoc est ‘’. Tertiadecima, est ‘’, parum exaltabitur. 275 Quartadecima vero, 277 Sextadecima, id est ‘’, differenciarum terminabit qualitates. 278 En exemplum 276 videlicet ‘’, thesin pacietur. Quintadecima terna percussione finietur, scilicet ‘’. superiorum sillabarum : Gloria patri amen. 277 Sextadecima, id est ‘’, differenciarum terminabit qualitates. 278 En exemplum 279 Formule autenti tetrardi in introitibus sunt duae. superiorum sillabarum : Gloria patri amen. 280 Prima haec est : Amen - Puer natus ; Oculi mei ; Aqua sapien ; Respice. 281 Finis 279 Formule autenti tetrardi in introitibus sunt duae. eiusdem versiculi in :ultima erigitur. 280 Prima haec est Amensillaba - Pueralte natus ; Oculi mei ; Aqua sapien ; Respice. 281 Finis 282 Secunda haec est quae finem suimet versiculi declivem reddit, ut hic : Amen - Audivit eiusdem versiculi in ultima sillaba alte erigitur. dominus ; Ne derelinquas ; Expecta ; Viri Galilei ; In virtute ; Dilexisti. 282 Secunda haec est quae finem suimet versiculi declivem reddit, ut hic : Amen - Audivit 283 DE GRADALIBUS. dominus ; Ne derelinquas ; Expecta ; Viri Galilei ; In virtute ; Dilexisti. - Salvum fac 283Amen DE GRADALIBUS . servum ; Tenuisti. 284 DE OFFERENDIS. Amen - Salvum fac servum ; Tenuisti. - Eripe me ; In die ; Confitebor. 284Amen DE OFFERENDIS. 285 DE COMMUNIONIBUS. Amen - Eripe me ; In die ; Confitebor. - Dicite pu ; Tolle pue ; Fidelis ser ; Populus. 286 Haec equatur 285Amen DE COMMUNIONIBUS. istius finis versiculi fine superioris introitu iosum; depressi. Amen - Dicite pu ; Tolle pue Fidelis ser ; Populus. 286 Haec equatur istius finis versiculi fine superioris introitu iosum depressi. ____________________ 267-277 XIX, 67-74 | 279-282 XVI, 1-2 | 285-288 XVI, 4-6 ____________________ ____________________ 267-277 XIX, 67-74 | 279-282 XVI, 1-2 | 285-288 XVI, 4-6 268 arsin] harsin ____________________ 268 arsin] harsin
338
Annexes
18
DE INVITATORIIS. Invitatorium duas amplectitur divisiones, quarum prima haec est : Non sit vobis Venite totum - Non sit. Repeticio eius haec est : Amen - Quia promisit. 288 Secunda haec est, quae iosum extremitatem versicul i deponit, ut est : Preocupemus iubilemus ei. Preocupemus. Repeticio ipsius : Amen - In confessione. 289 Sunt equidem nonnulli, qui in versibus responsoriorum huius thoni posiciones observari aiunt, ut hic : . 290 DE RESPONSORIIS. Gloria patri amen. Aspiciens 291 Hoc quidam responsorium iudicant apocrifum. 292 Quidam vero ex sermonibus viri sancti, cuius nomen Baruc notarii Hieremiae, ducere auctoritatem contendunt. 293 Quem librum, teste beato Hieronimo, Hebrei nec legunt nec habent. 294 Nam et aliorum responsoriorum quidam fieri positiones aiunt, ut in hoc versu ‘In omnem’. 295 in tercia sillaba, quae a duabus excipitur consonantibus, id est ‘m’ et ‘n’, quod omnino, quia in ceteris cantilenarum minime agitur consonantiis, omittendum estimant. 296 Est hoc in thono, o prudens cantor, quod pl erique non devitantes, sed potius usu improbo consectantes, correptiones producunt et productiones corripiunt, 297 ut in hac : Dixit paterfamilias, quamvis illud ‘’ natura brevis sit, tamen nisi celsiori incoetur acutoque accentu absurditatem parit. 298 Insuper et quartam sillabam in ante se positam, cum corripi debeat, productam esse facit. 299 Huic simile : Cum vocatus fueris. Itidem in responsoriis invenies, ut hic : Dum staret. 300 Iam in octava eiusdem sillaba iperlidica debet adscisci vocis melodia, videlicet in ‘y-‘ ut ‘hylicem’ correpte dicamus, quod etiam in quarta sillaba ante ultimam versus responsoriorum huius thoni nonnulli inepte agunt, plus producentes quam expediat. 301 Versus antiphonarum huius modi gerunt figuras notarum. 302 DE ANTIPHONIS. Gloria patri amen. 303 Sane notandum quia hic thonus multimodas in fine versuum antiphonarum varietates habet, qua de re decem parvitatula nostra ostensura est. 304 Prima est quando vox in altum extollitur, ut hic : Gloria amen - Veterem ; Te qui in spiritu ; Magnum ; Scio quod. 305 Secunda est quae non tantum erigitur, sed, si dici potest, volubilem in ultima sillaba retinet accentum, iuxta hoc : Amen - Si vere fratres ; Spetie tua ; Adiuvabit ; Ingressa. 306 Tertia est cuius versiculi finis fertur in altum, sed subtraitur quadam gravitate vocis ad instar puncti, quemadmodum hic : Gloria amen - Constitues ; Multi enim ; Baptizatur Christus ; Viri Galilei. 307 Quarta est quae ali--quoties in imis deprimitur, ut hic : Amen - Concede ; Suscepit deus ; Te gloriosus. 287
____________________ 289 XIX, 75 | 291-293 XVI, 8 | 294-301 XIX, 75-82 | 303-326 XVI, 13-16, 19-23, 25-26, 28-36 ____________________ 292 ex sermonibus] exermonibus | 293 nec legunt] neglegunt | 299 vocatus] invocatus | 303 habet] add. interlin. | parvitatula] particula | 306 Baptizatur] Bapzatur | 307 imis] himis
339
Annexes
19
308 Quinta est quando finis versus paulisper sursum erigitur, ut hic : Amen - Gloriosa dicta sunt. 309 Sexta est haec : quae plerumque acumen vocis nec sursum erigit nec iosum deprimit nisi parum, ut hic : Amen - Venite benedicti. 310 Septima est quae gravitatem vocis nec sursum erigit nec iosum deprimit, sed recto canitur tramite, antiphonaeque equatur principio ac tractim finis versiculi profertur, iuxta hoc : Amen - Loquebantur vari. Amen - 311 Octava est cuius finis cursim deponitur, ut hic : Amen - Tres in formace. Amen - . 312 Nona haec est : quando finis versiculi cum inicio antiphonae propriam iungit modulationem, ita ut non facile absque diaphonia valeat disiungi, ut hic : Amen - Exortum est ; Cum autem venerit ; Sicut locutus est. Amen- . 313 Proinde decima est quae finem suum et versiculi pernimium circumvolvit. En exemplum : Amen - Stella ista ; Dixit dominus ; Serve bone ; Qui me digna ; Misit dominus. 314 Est denique undecima divisio quae, quia per omnia ab orbita in sui canore versiculi segregatur huiusce thoni, secernendam putavi a ceteris definicionibus. 315 Consistit autem in versibus istarum trium antiphonarum : Gloria patri amen - Hic accipiet ; Nos qui vivimus ; Martyres ; quae tamen superioris in suimet copulat simphoniam. 316 Harum trium versus antiphonarum nullam in sese continent thoni auctoritatem, sed quemadmodum ab antiquis, ita a modernis modo canuntur. 317 Sic et negant quidam has thoni huius habere consonantiam, sed tamen falluntur. 318 Hoc autem thonorum cantipotens dinoscere ac diiudicare quam citius valet. 319 Et revera, nisi obesset veteranorum memoria patrum, de hoc eodem thono earum alternarentur versus. 320 Etenim quidam volunt earum versus cum ipsorum reciprocatione, nescio sub quo neophito coniungere thono. 321 Verumptamen mentiuntur, quia multo ante hae invente sunt quam hi thoni et multa annorum precessere curricula quod in gremio sanctae canuntur ecclesiae. 322 De quibus thonis satis superque superius prelocuti sumus. 323 Preterea notandum quia antiphona quae inicium habuerit autenti tetrardi, et desierit eius finis de plagis deuteri, veluti haec , non elevabitur in medio versus psalmi, sed in directum canetur. 324 Quando vero incoaverit ab autentu tetrardo et ex eodem thono finem habuerit, in medio tunc elevabitur versus, ut est illut : Magnificat anima mea. Dixerunt discipuli. 325 Scio quosdam cantores qui ignari huiusce normul ae uberiorem putant regulam, ut quandocumque antiphona cuiuscumque thoni leniter incoaverit, et non per sinuosos anfractus decucurrerit, itidemque medietatem atque extremitatem cum initio sui equiperatrices fecerit soni. 326 Tunc versiculum eundem in medio non debere erigi.
____________________ 314 quae quia] quamquea.c. ? | 318 cantipotens] quantipotens | ac] hac | 321 hae] ee | 325 medietatem] medietatuma.c. | extremitatem ] extremitate
340
Annexes
20
327 Hic thonus licet habeat propriae modulationis finem, tamen quia perparva est, veluti hic : NOEAIS, idcirco, ab eo a quo originem sumit, mutuabitur et finem, id est versus introituum : Gloria patri amen. 328 Plagus tetrardus habet introitum hunc : Seculorum amen - Ad te levavi ani ; Lux fulgebit ; In excaelso throno ; Invocabit me. 329 < DE GRADALIBUS.> Amen - Qui sedes domine ; Miserere mihi domine. Amen - Letatus sum in is que ; Occuli omnium. 330 < DE OFFERENDIS.> Amen - Deus enim firmavit ; Diffusa est ; Scapulis suis ; Inmittet angelum ; Miserere mihi domine. Amen. 331 Versus communionum in ultima sillaba mediocriter sustollitur quo eius inicium possit equari, ut est : Seculorum amen - Video caelos ; Responsum accepit ; Introibo ad ; Hoc corpus quod pro. 332 Interea quaedam insinuandam est stolidis normulis. 333 Ergo, exempli causa, duos in publico trahamus responsorios. De quibus luculente pandatur. 334 Nam vero in hoc responsorio scilicet ‘Magi veniunt ab oriente’, vicesima secunda eiusdem responsorii sillaba, videlicet ‘’ ut ‘dicentes’, ideo non incurvatur per anfractus inflexionum, quia protinus subsequitur sillaba quae circumvolvitur. 335 Ideoque absurdum esset si iteraretur duplicatio modulationis in duabus sillabis, nulla normula vel qualibet sillaba. 336 In hoc autem responsorio : ‘Iste est qui ante deum magnas’, idcirco XaVIIIa sillaba, scilicet ‘’ circumvolutionem ac circumflexionem recipit, quia inest inter hanc et illam ea quae post circumvolvatur, id est ‘’, atque in ipsa fit acutus accentus, quae has duas distingat modulationes. 337 Veterum pandit memoriae, ni fallor, monacum quendam ex monasterio Sancti Victoris, quod est iuxta Cinnamannorum civitatem, gratia orationis ad basilicam Sancti Michahelis pervenisse in Monte Gargano; 338 noctemque ante fores aecclesiae pervigilem ducens, audivit chorum angelorum cantancium responsorium quod in natale apostolorum canitur, videlicet : Cives apostolorum et domestici dei, advenerunt hodie portantes pacem et cetera. Emitte domine spiritum tuum de caelis, spiritum sapientiae et intellectus. 339 Qui, Romam veniens, retulit Romane aecclesiae clericis, sicuti audierat, memoriae contradidit. 340 Mutantesque versum, scilicet In omnem terram exivit sonus eorum, non solum ab ipsis, sed etiam ab omni cantatur aeclesia.
____________________ 327 XIX, 83 | 328 XVII, 1 | 331 XVII, 1 | 332-336 XIX, 85-88 | 337-340 XX, 33-36 ____________________ 330 inmittet] inmittit | 331 inicium] inicia | equari] quo equari | 334 anfractus] unfractus | 335 nulla] nullatea.c. | 336 modulationes] modulationisa.c.
341
Annexes
21
Nempe versus res--ponsoriorum huius thoni hic est : Gloria patri amen - Iste homo ab adolescentia, cuius versus propter uberiorem sonoritatem euphoniam, ita mutatur a quibusdam : ‘Ecce homo sine querela verus dei cultor’. 342 Igitur antiphonarum versus tantundem subnotemus per ordinem notarum figuras : Gloria patri amen. 343 Certe versus antiphonarum istius thoni oppido consimiles efficiuntur sonoritatis aeuphoniae versibus antiphonarum plagis proti, ac sicuti contiguus est autentus protus, autento tetrardo in litteraturae concentu, etiam atque etiam amplius hii duo in versibus antiphonarum seu introituum perplurimam habent copulationem. 344 Nempe antiphonarum divisiones in hoc thono sunt V, quarum prima haec est : Seculorum amen - Ne timeas Maria ; Exstollens quaedam ; Istorum est enim ; Per viscera. Amen. 345 Ultima huius versus antiphonae poenae ultima elevatur in altum, et ultima declivem reddit, ut possit coequari antiphonae. 346 Secunda est divisio quae moras longius protrahit quemadmodum hic : Seculorum amen Contumelias ; Beatus es et ; Specie tua ; Annulo suo subarra ; Adiuvabit eam. 347 Tercia est quae tenorem versiculi usque in quintam ante novissimam sillabam, ut supra conservat, ut est : Seculorum amen - Ecce advenit ; Beatus venter ; Stephanus autem ; Collocet ; Cantabant sancti. 348 Haec a quinta incipiens sillaba, longe aliter quam caeteri versus superiorum antiphonarum : finitur ita ut quintam sui finis syllabam pronam reddat, quartam vero flexibilem sed in quodam tenore manentem. 349 Tertiam denique in immis deprimit. 350 Prorsus secundam et primam sillabam equiperatrices inicio reddit antiphonae quoniam sursum eriguntur. 351 Quarta est differentia quando versus antiphonae consimilis efficitur in ultima vocali sue partis syllaba, cuiuspiam sillabae in ordine antiphonarum, ut est hic : Seculorum amen Dominus dixit ad me ; Veritas de terra ; Lumen ad revelationem ; Dominus in templo sancto ; Porcio mea domine ; Visita nos domine. Amen. 352 Quinta differencia cuius finis versiculi circumflexum facit, ut est : Seculorum amen - Ecce nunc tempus ; Ego sum pastor ovium ; Ecce nunc palam ; Animae inpiorum. Amen. 341
Sane autentus protus XXIII in sese continet varietates, videlicet : introituum III, offertoriarum II, communionum II, responsoriorum II, antiphonarum XIIII, 354 quae simul iuncte faciunt XXIII. 355 Porro plagis protus senario sufficiens est numero. Habet quippe in introitibus definicionem I, in offerendam I, in communionem I, in responsoriis II, in antiphonis I. 356 Eaedem simul nexe VI reddere videntur. 357 Autentus deuterus XIII in se continet definiciones. Nam introituum recipit II, in oferendam I, in communionem II, invitatoriorium II, responsoria I, in antiphonis V. 358 Quae simul iunctae XIII facere 353
____________________ 341 XVII, 4 | 342-343 XIX, 90, 89 | 344-352 XVII, 13-15, 17-18, 21 | 353-372 XVIII, 5-26 ____________________ 341 uberiorem] huberiorem | 343 ac] hac | 345 elevatur] helevatur | coequari] coecaria.c | 346 annulo] anulo | 348 quintam] quinta | 355 quippe] quipe | 359 plagis] plagus
342
Annexes
22
videntur. 359 Proinde plagis deuterus in semet X et VIII habet varietatum alternationes. Etenim in introitibus habet II, in offerendam I, in communionum II, in invitatoriis III, in responsoriis II, in antiphonis VIII, 360 qui numerus simul iunctus XVIII facit. 361 Autentus tritus novenario arridet numero. Etenim in introitibus ipsius due continentur varietates, in offerendam I, in communionum I, invitatorium II, in responsoriis I, in antiphonis II, 362 quae simul iuncte novenarium implent numerum. 363 Prorsus plagis triti senarium in suis divisionibus gratulatur recipere numerum, videlicet : introitum II, in offerendam I, in communionem I, in responsoriis I, in antiphonis I. 364 His simul adscitus numerus VI reddere videtur. 365 Auctoritas autenti tetrardi magna est, in qua XXI inest numerus, ita : in introitibus siquidem sunt II, in offerendam II, in communionem I, invitat. II, in respon. III, in antiphonis XI, 366 qui numerus in unum nexus XXI facere cernitur. 367 Plane plagis tetrardus tredenarium [sic] libenter amplectitur numerum. Nam in introitibus habet I, in offerendam I, in communionem I, in responsoriis IIII, in antiphonis V. 368 Si sunt in unum conglutinati XIII ex se procreare videntur. 369 Igitur horum octo thonorum definitionum numerus in una congerie redactus CIX arbitratur reddere. 370 Sic ergo viii thoni cum suis omnibus varietatibus omnem armonie regunt suavitatem, et quasi florigera gestantes virgulta campum inlustrant tocius antiphonarii, ac culmen musicae comptum reddunt disciplinae. 371 Responsoria autem gradalis officii et tractus necne alleluia, sed et prolixiores antiphonas letaniarum atque rogationum, ceteraque huius modi non opere precium sum arbitratus huic inserere operi, 372 presertim cum minime ignorem in his omnibus thonos posse reperiri, et non intromittantur per tenores ceu introitui et reliqua istius modi, quin potius censui omittendum quia nec usus in sese retinet sanctae ecclesiae. 373 Cognosce, o homo, quia apud antiquos tam turpe erat ignorare musicam quam litteras. 374 Etenim et ipse mundus et celum supra vos iuxta phylosophorum dogma gestare in semet dicuntur armoniae sonoritatem. 375 Musica enim hominum movet afectus, et in diversum habitum provocat sensum. 376 In bello quoque pugnantium vires reficit et quanto vehementior fuerit tube clangor, tanto animus ad certamen efficitur fortior. 377 Bestias quoque serpentes volucres ac delfines ad suum provocat auditum. 378 Ut quid plura narrem? Musica ars omnes superat artes. 379 Angeli quoque quod deo laudes in ore huiusce discipline in arche sidereo, lecto Iohannis Apocalypsi nemo quis dubitat. 380 Ceterum quod in terris angelorum resonant et audiuntur voces multis perducemur exemplis. 381 Ab hac autem disciplina modulamina composita extant quae die noctuque iuxta constitucionem patrum precedentium precinuntur in aecclesia. 382 Initium autem psallendi ecclesiae extitit vel ad imitacionem priscorum qui inter sacrificiorum exibitiones domino persolvere solebant laudes, vel ab Ignatio beatissimo martyre traditum suscepit, 383 qui voces angelicas domino decantantes in caelestibus audivit, tum denique morem suae aecclesiae contradidit; atque inde in alias ecclesias eadem laudabilis consuevit. 384 Sane nocturnale officium in antiphonis responsisque consistit. ____________________ 373-380 XX, 27-29, 31-32 ____________________ 367 plagis] plagus | 369 CIX] CXII | 378 ars] hars | 379 ore] hore | 382 extitit] estitita.c.
343
Annexes
23
385 Antiphona dicitur vox reciproca, eo quod a choris alternatim cantetur. 386 Quia scilicet chorus qui eam coepit ab altero choro, iterum eam cantandam suscipiat, immitans in hoc seraphyn, de quibus scriptum est : Et clamabant alter ad alterum, sanctus, sanctus, sanctus, dominus deus Sabaoth. 387 Reperta sunt autem primum a Grecis, a quibus et nomina sumpserunt. 388 Apud Latinos autem auctor eorum beatissimus extitit Ambrosius Mediolanensis antistes, a quo hunc morem suscepit omnis occidentalis ecclesia. 388 Responsoria autem ab Italis primum reperta sunt. Dicta autem responsoria ab uno cantant. 389 Moris enim fuit apud priscos a singulis responsoria cani, reliqui omnes cantando respondere. 390 Missarum vero oficium constat in antiphonis quae introitus dicuntur, quae ideo vocantur, quia introeunte populo in basilica decantantur, 391 et eo usque cantio eorum protendatur quousque inperturbato ordine, tam pontifex, quam et ceteri aecclesiastici ordines secundum suam quisque dignitatem ingrediantur ecclesiam et congruam suscipians pacem quam angelus in terra hominibus adnuntiavit, id est canticum, quae intonat voce salutari. 392 Cantatur autem et responsoriorum quod gradale dicitur a gradibus ei nomine inposito, eo quod consuetudinis fuerit antiquis, ut, vel cantantes vel loquentes in gradibus consisterent, unde et de Ezra dicitur : Stetit Ezras super gradum ligneum quem fecerat ad loquendum, 393 et psalmi graduum XV dicuntur ab hoc quantum ad litteram adtinet quod in gradibus cantarentur. 394 Alleluia autem ab Ebreis sumpsimus, quorum et lingua est. 395 Dicitur enim Laudate deum, quod pro dignitate sua in nulla lingua transmutatum est, quod et congrue ante evangelium canitur ut per hoc canticum mentes fidelium quodammodo ad audiendum salutis verbum suscipiant purificationis initium. 396 Offertoria vero vocantur ea carmina quae super hostias oblatas domino ecclesia canit, quod ad imitationem facit priscorum patrum quibus preceptum est : Si quando habueritis epulum et dies festos concinetis tubis super holocausta vestra et erit memoria vestri coram domino. 397 Communicantibus etiam primum canitur canticum ‘Agnus dei qui tollis peccata mundi, miserere nobis’, et fideles quique corporis et sanguinis domini communicantes, quem percipiunt ore, hauriant vocis modulatione 398 ut scilicet quem gustant, quodammodo versu incorporalem cybum, recolant ex se crucifixum et mortuum atque sepultum, et eum exhorent sua tollere peccata quem ad hoc venisse omnis confitetur aecclesia. 399 Canitur etiam illi adiunctum aliud carmen quod communio vocatur, ut quamdiu populus fidelis suscipit celestem benedictionem dulcissima modulatione mens eius trahatur et suspendatur in sublismissima contemplatione. 400 Hac autem arte subnexum hisque regulis atque ordine conpositum, hunc libellum cantoribus prebemus relegendum et cum auctoritate superius posita discendum, denuntiantes nemini posse adesse perfectam cantandi modulationem qui non studuerit superius scriptam eiusdem artis habere libri noticiam. FINIT AUXILIANTE DOMINO AMEN.
____________________ 381-399 XX, 1-22 ____________________ 388 eorum] earum | 396 festos] festisa. c. | 397 ore] hore | hauriant] auriant | 398 ex se] esse | tollere] tollea.c/ | 399 aliud] aliut | vocatur] vocantura.c. | sublissima] sublismissima
344
Annexes
24
Concordance inversée VIII, 4-21 VIII, 38-46 X, 1-4 X, 14-15 X, 16 X, 17-18 X 31-34 X, 35 XI, 1-2 XI, 3 XI, 4 XI, 5-6 XI, 10-11 XI, 12-14 XII, 1-5 XII, 1-10 XII, 15-16 XII, 17-18 XIII, 1-5 XIII, 34-44 XIV, 1-6 XIV, 8-12 XV 1 XV 3 XV 5 XV 11-13 XV, 14-22 XVI, 1-2 XVI, 4-6 XVI, 8 XVI, 13-16, 19-23, 25-26, 28-36
6-24 25-35 64-68 71 70 77-78 102-106 118-119 124-125 127 129-130 133-135 136-138 145-147 154-158 160-164 169-170 175-176 179-187 202-214 218-224 228-235 238-241 246 251-253 254-257 259-266 279-282 285-288 291-293 303-326
XVII, 1 XVII, 4 XVIII, 5-26 XVII, 13-15, 17-18, 21 XIX, 1-8 XIX, 8-16 XIX, 17 XIX, 18-27 XIX, 28-33 XIX, 34-35 XIX, 36 XIX, 37 XIX, 38-41 XIX, 42 XIX, 43-45 XIX, 47-48 XIX, 49 XIX, 51-58 XIX, 59 XIX, 63-64 XIX, 66 XIX, 67-74 XIX, 75 XIX, 75-82 XIX, 83 XIX, 85-88 XIX, 90, 89 XX, 1-22 XX, 27-29, 31-32 XX, 33-36
345
328, 331 341 353-372 344-352 36-47 48-63 76 80-89 93-101 120-123 128 132 139-142 144 148-153 167-168 178 192-201 216-217 236-237 258 267-277 289 294-301 327 332-336 342-343 381-399 373-380 337-340
ANNEXE 6 Heiricus Autissiodorensis Vita S. Germani, I, 2, xvii-xviii 1
DE REVELATIONE PERSPICUA IN BASILICA
ALBANI MARTYRIS DECLARATA
Id quoque, quod in ecclesiis ab ipso dedicatis potiorem divinae virtutis evidentiam in exhibendis miraculis nemo fere ambigit declarari, a salutaribus meritorum eius praeconiis abiudicari inhumanissimum inoportunumque putatur. 3 Quod, ut fiat perspicuum, uno tantum eodemque non incelebri, nitemur exemplum. 4 Reversus ex Britanniis, reliquias antiquissimi pretiosique Albani martyris secum detulit atque infra muros Autissiodori, basilicam eis condendis exaedificans, praefati martyris nomine dedicavit. 5 In qua ferunt quemdam anxie religiosum deservisse praesbyterum qui, inter caetera probitatis studia, id sibi familiare effecerat ut, signo basilicae senioris increpante, corpus e lecto corripiens, ad ecclesiam quam celerrime properaret; dumque eiusmodi erga divinum servitium instaret vigilantia, una noctium, cum a propria egrederetur domo, quae supradictae basilicae adhaerebat, angelicum audivit chorum, armonica concinentem consonantia, Alleluia, cum psalmo cxlviii, qui inscribitur Laudate dominum de caelis, ad finem usque psalterii. 6 Qui, attonitis auribus ad ostium oratorii auscultans diligentius eamdem memoriter didicit modulationem. 1 Erat autem alleluia, quod nostra ecclesia Septuagsimae tantum die dominico, cum supra memorato psalmo modulari consuevit, quod in primo versu semel, in secundo bis, in tertio tribus reciprocatum vicibus, in quarto demum reiteratur a capite : 2 quantum autem reor, in honorem sanctae et individuae trinitatis competenter 2
In civitate quae Autisioderensis vocitatur ferunt fuisse valde religiosum presbyterum, qui inter cetera religionis augmenta hoc sibi adsciverat ut, basilice signo pulsante, ilico adsurgeret extemploque ecclesiam properaret. 38 Dum in his et huiusmodi floreret actibus, quadam nocte cum a propria egrederetur domo, quae parieti herebat basilice in honorem Sancti Albani martyris, angelorum audivit chorum consona canere voce ‘Alleluia’ cum psalmo cxlviii, usque ad finem psalterii; qui, adtonitis auribus, ad ostium ipsius oratorii obscultans didicit eam. 37
39 Erat autem alleluia quod mos est cum superiori canere psalmo, diebus tantum dominicis, quae in primo versu semel, in secundo bis, in tertio tribus reciprocatur vicibus. 40 Et in quarto iterum a capite repetitur, ut autem, arbitror, in honorem sanctae et individue competenter canitur trinitati.
346
Annexes
Quo autem liquido cunctis appareret veritas rei, convocatis post matutinorum sollempnia clericis memoriae eum contradidit. 41
42 Atque ei ita a cordis recessit gremio, ut nisi vocabulum laudis tantum remansisset, et merito, ut is cui revelata sunt celestia et aliis tradidit, quamquam amore boni ductus zeli tamen ad deo referendas laudes aliis maneret, et isti a memoria recederet. 43 Cuius rei concordat illud quod beatus Gregorius in libris dialogorum de quodam puero refert, qui caelestia cum agnovisset verba, et proprietates multarum sciret linguarum, insemet reversus, coepit pandere quo illo de loco et quanti et quando migraturi essent a corpore. 44 Quamobrem ipse proprios dilacerans lacertus, ultimum vitalemque emisit spiritum. 45 Quod et apostolus Paulus, metuens de seipso dicit : audivit secreta verba, quae non licet homini loqui, et Iohanni precipitur ne scribat de voce septem tonitruorum.
canitur. 3 Id cum teneret memoria, convocatis post solempne matutinum fratribus, traditaque, quam perceperat, revelatione, ut res foret testatior, modulationem quoque compertam eos edocuit ; 4 cuius omnis suavitas protinus a mente illius ita elapsa est ut non nisi vocabuli solummodo deinceps reminisci potuerit. 5 Quod ei iure contigisse putatur ; ut is, qui intimata sibi secreta caelestia inconsulte prodidit, aliis id ad laudem dei retinentibus, sua solius ignorantia puniretur.
Quod Paulus apostolus se metuere significans, fatetur se audisse arcana verba quae non licet homini loqui. 7 Et Iohanni praecipitur, ne signet quae locuta sunt septem tonitrua. 8 Anime quoque divina speculanti iubetur : audi, Israel, et tace. 9 Multa apud idem oratorium recensentur collata beneficia, cum in expulsione demonum tum in illuminatione caecorum. 10 In his vero quam maxime, qui diversa febrium accessione vexati, ad locum se, sanctorum inploratis patrociniis contulerunt. 6
__________________ 1 Alia quaedam ad eius vitam spectantia usque ad obitum et exsquias ed. Duru 8 divina om. ed. Duru
Paris, BnF, Lat. 13757, f. 95r-96r
c. 873-875. 159 f. Parch. 240 × 200 mm. Origine : Auxerre ? Provenance : Paris, abbaye SaintGermain. Charles Samaran, Robert Marichal, Catalogue des manuscrits en écriture latine (Paris, 1974), t. 3, p. 657.- Bischoff, Katalog, t. 3, p. 212 (n° 4932). https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10464229m
347
Annexes
Éd. Abbé L. Duru, Bibliothèque historique de l’Yonne, ou Collection de légendes, chroniques et documents divers pour servir à l’histoire des différentes contrées qui forment aujourd'hui ce département, publiée par la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, sous la direction de M. l’abbé L.-M. Duru (Auxerre, Paris, 1863), t. 2, p. 114-183 (p. 122-123).
348
INDEX Citations bibliques Gen. 4, 21 Gen. 10, 9 Gen. 11, 28 Gen. 15, 7 Num. 10, 10 1 Reg. 18, 4 2 Reg. 3, 15 2 Reg. 12, 28 2 Esdr. 8, 4 Esth. 3-9 Esth. 14, 12-13 Ps. 9, 20 Ps. 24, 3 Ps. 68, 7 Ps. 77, 17 Ps. 115, 11 Ps. 148, 1 Prov. 22, 28 Is. 6, 3 Is. 7, 14 Ierem. 11, 19
II, 6 X bn, bo X bn X bn XX 19 XVI n I8 VII 9 XX 14 X 24 X 20 X 20-21 XIIII 84 XIIII 84 X au X bc I 17 VIII 45 XX 5 X bb X bm
Ez. 44, 1 Ez. 44, 2-3 Mich. 7, 9 Zach. 6, 12
X at X as Pr. 12 X ba
Matth. 10, 41 Marc. 16, 15 Luc. 1, 35 Luc. 2, 14 Ioh. 1, 29 Ioh. 6, 41 Ioh. 14, 30 1 Cor. 15, 33 2 Cor. 4, 16 2 Cor. 12, 4 Iudae I, 13 Apoc. 5, 5 Apoc. 8, 6 Apoc. 10, 4 Apoc. 14, 2 Apoc. 15, 2
XVI k III 15 X ay XX 12 XX 20 X bm X bg XV i X ax XX 45 VIII 24 X au XX 31 XX 45 I 10 I9
Chants cités P1 cf. Annexe 5 A facie inimici (V/) XV 8 A seculo (ant.) P1 211 A solis ortu et occasu ab Aquilone et mari (V/) XVIIII 61 Ab omni via mala V/ A iudiciis tuis (R/) XVII 8 Ad dominum (gr.) P1 242 Ad te domine levavi (off.) XI 3 – P1 127 Ad te levavi (intr.) XVII 1 – P1 328 Adaperiat dominus V/ Exaudiat dominus (R/) XII m Adiutorium (ant.) P1 108 Adiutorium nostrum in nomine domini V/ Qui fecit celum et terram (R/) X an Adiuvabit eam (ant.) P1 305, 346 Adiuvabit eam (gr.) P1 225 Adoremus dominum (ant.) XIII 7, 12, 13 Alleluia audivimus eum in Efrata (R/) XVIIII 54 – P1 195 Alleluia Christum (ant.) P1 231 Ambulabant (ant.) P1 112 Ambulabat (ant.) P1 173 Ambulabunt (ant.) P1 210 Amen dico vobis (comm.) X 18 – P1 78 Angeli domini (ant.) XVI 29 Angelus domini vocavit Abraham V/ Et benedicentur in te (R/) XIII 18 Animae impiorum (ant.) XVII 24-25 app. crit. – P1 352 Annulo suo subarravit (ant.) P1 346 Ante me non est (ant.) P1 211
Ante thorum (ant.) XVI 20 Antequam (ant.) P1 102 Apertis (ant.) P1 107 Aqua sapientie (intr.) P1 280 Aspiciebam in visu noctis V/ Ecce dominator dominus (R/) XV 4 Aspiciebam in visu noctis V/ Potestas eius potestas (R/) XV 6 – P1 249, 250 Aspiciens a longe V/ Quique terrigena (R/) XVI 7, t-x – P1 290 Audite verbum domini gentes V/ A solis ortu (R/) XII 12 Audivit dominus (intr.) XVI 2 – P1 282 Ave Maria (ant.) P1 105 Baptizatur Christus (ant.) P1 306 Beata es Maria (ant.) P1 109 Beati inmaculati in via qui ambulant in lege domini (V/ intr.) XVIIII 50 Beatus es et (ant.) P1 346 Beatus servus (comm.) P1 159 Beatus venter (ant.) P1 347 Beatus vir qui suffert (ant.) P1 109 Benedic (off.) P1 226 Benedicam (off.) P1 74 Benedicite (comm.) P1 185 Benedicite dominum (intr.) P1 154 Benedicite gentes (off.) P1 127 Benedictus (gr.) P1 225 Benedixisti (off.) P1 184 Cantabant sancti (ant.) P1 347
349
Index
Domine puer meus (ant.) X cf Domine quinque (ant.) P1 108 Dominum qui fecit nos (ant.) P1 229 Dominus (ant.) P1 147 Dominus dabit benignitatem (comm.) X 17 – P1 77 Dominus dedit (ant.) P1 113 Dominus dixit (intr.) P1 125 Dominus dixit ad me (ant.) P1 351 Dominus fortitudo (intr.) XI 2 Dominus illuminatio mea (intr.) XI 1 – P1 125 Dominus in templo sancto (ant.) P1 351 Dominus tamquam (ant.) P1 147 Ductus est Iesus (ant.) P1 117 Dulce lignum (ant.) X cg Dum clamarem (intr.) XII 2 – P1 156 Dum medium silentium (ant.) XVII 14 Dum sanctificatus (intr.) P1 156 Dum staret Abraham ad ilicem mambre (R/) XVIIII 80 – P1 299 Ecce advenit (ant.) XVII 19 app. crit. – P1 347 Ecce advenit (intr.) P1 125 Ecce agnus dei ecce (V/) XIII 22 Ecce agnus dei V/ Hoc est testimonium (R/) XIII 19 Ecce aparebit V/ Aparebit (R/) P1 90 Ecce crucem (ant.) P1 112 Ecce deus adiuvat me (intr.) XIIII 1, 5 – P1 218, 223 Ecce dominator dominus cum virtute veniet (V/) XVIIII 46 Ecce dominus (ant.) P1 233 Ecce dominus noster (ant.) P1 170 Ecce dominus (comm.) P1 244 Ecce nomen domini (ant.) P1 102 Ecce nunc palam (ant.) P1 352 Ecce nunc tempus (ant.) P1 352 Ecce quam bonum (gr.) P1 71 Ecce quam bonum et quam iocundum (V/) XI 9 ; XVIIII 55 Ecce sacerdos (gr.) P1 242 Ecce veniet (ant.) P1 113 Ecce veniet (ant.) P1 188 Ecce veniet dominus (ant.) P1 206 Ecce veniet propheta (ant.) P1 206 Ecce venit (ant.) P1 191 Ecce virgo (comm.) P1 77 Eduxit dominus populum suum (intr.) XIII 2 – P1 183 Ego baptizavi vos aqua (ant.) P1 116 Ego sum pastor ovium (ant.) P1 352 Ego vox clamantis (ant.) P1 104 Emitte agnum (ant.) P1 202 Eripe me (off.) P1 284 Erit vobis (off.) P1 243 Erue a framea deus animam meam (R/) XVIIII 38 – P1 139 Esto nobis domine fortitudinis (R/) XV 8 app. crit. Estote fortes (ant.) P1 107 Et dixit nequaquam vocaberis Iacob sed Israhel erit nomen tuum (V/) XVIIII 65 Et posuerunt omnes (ant.) P1 105
Cantabo domino (comm.) P1 129 Christus apparuit nobis (ant.) XIII 6 Christus natus est nobis (ant.) XIII 5 – P1 187 Circumdederunt me (intr.) II 15 ; XIIII 2 – P1 219 Cives apostolorum et domestici dei V/ Emitte domine spiritum (R/) XX 34 – P1 338 Collocet (ant.) P1 347 Concede (ant.) P1 307 Confessio et pulchritudo (intr.) II 14 – P1 154 Confitebor (off.) P1 284 Confitebor domino (off.) P1 74 Confitebor tibi (off.) P1 74 Constitues eos principes (ant.) XVI 16 – P1 306 Consummatus in brevi (ant.) P1 169 Contumelias (ant.) P1 346 Conventione (ant.) P1 117 Cum autem venerit (ant.) P1 312 Cum fortis armatus (ant.) P1 169 Cum vocatus fueris (ant.) P1 299 Custodi me (gr.) P1 126 Custodi me (off.) P1 74 Da pacem domine (intr.) P1 68 De fructu operum (comm.) XII 5 De necessitatibus (intr.) P1 156 De ore leonis libera me domine (R/) XVIIII 39 – P1 140 De ventre matris (intr.) P1 65 Declara super nos deus misericordiam tuam V/ Declaratio sermonum (R/) XI o ; XII 14 Descendit de celis (R/) X aq Desiderium (off.) XVI 3 Deus deus meus (off.) P1 127 Deus enim firmavit (off.) P1 330 Deus in adiutorium meum intende (intr.) XV e Deus magnus dominus (ant.) XVI 6 Deus qui sedes V/ Tibi enim (R/) XIII ai Deus tu convertens (off.) XII 4 – P1 157 Dicit dominus implete ydrias aqua (comm.) XV c Dicit dominus sermones mei quos dedi (intr.) XV b Dicite pusilanimes (ant.) P1 108 Dicite pusillanimes (comm.) XVI 4 – P1 285 Diffusa est (comm.) P1 244 Diffusa est (off.) P1 330 Dilexisti (intr.) P1 282 Diligam te domine virtus mea (V/ intr.) XVIIII 60 Dixerunt discipuli (ant.) XVI 35 – P1 324 Dixit autem David ad Gad V/ Cumque extendisset angelus (R/) XVI 12 Dixit dominus (ant.) P1 313 Dixit Iudas fratribus suis V/ Cumque abisset (R/) XVI 9 Dixit paterfamilias (ant.) XVIIII 78 Dixit Ruben fratribus suis V/ Merito haec patimur (R/) XVII 11 Docebit nos (ant.) P1 258 Domine (off.) P1 243 Domine bonum est (ant.) P1 108 Domine ne in ira tua V/ Timor et tremor (R/) X 28
350
Index
Et respicientes (ant.) P1 169 Etenim sederunt (intr.) P1 65 Euge serve bone (ant.) X 32 app. crit. – P1 104 Ex Egypto vocavi (ant.) P1 211 Ex ore infantium (intr.) P1 125 Ex quo facta est (ant.) P1 211 Ex Sion (gr.) P1 225 Exaudi domine (intr.) P1 156 Exclamaverunt ad te domine (intr.) IIII 2 Exemplum prebuit (ant.) P1 204 Exiit sermo (gr.) P1 242 Exiit sermo inter fratres (comm.) XI 4 – P1 129 Extollens quaedam (ant.) P1 344 Exortum est (ant.) P1 312 Expecta (intr.) P1 282 Expectans (off.) P1 243 Exsurge domine non confortetur (V/) X 21, 23sq. Exulta filia (comm.) P1 185 Exultabunt sancti (gr.) XIII 25 Exultavit spiritus (ant.) XVII 16 Exultavit ut gigas (comm.) XV 3 – P1 244 Exurge (intr.) P1 65 Fac benigne (ant.) P1 170 Factus est (intr.) P1 68 Feci iudicium (comm.) P1 185 Fidelia omnia (ant.) XVI 23 – P1 212 Fidelis servus (comm.) P1 285 Fulgebunt iusti (ant.) X 32 – P1 116 Gaude et letare (ant.) P1 190 Gaude Maria virgo (ant.) XVI 21, 34 Gaude Maria virgo V/ Gabrihelem archangelum (R/) XV 12 – P1 256 Gaudeamus omnes (ant.) P1 258 Gaudeamus omnes (intr.) XIII aw – P1 68 Gaudete in domino semper (intr.) X 1, 8 – P1 65 Germinavit radix Iesse (ant.) XIII as Gloria in excelsis deo (ant.) XVII 15 Gloriosa dicta sunt (ant.) P1 308 Gloriosus deus (gr.) P1 126 Gratias agimus (ant.) P1 104 Habitabit in tabernaculo tuo (ant.) XIII 40 ; XVI 17 Haec dies V/ Confitemini domino (gr.) XIII 30 Haec est generatio (ant.) XII 15 Haec est quae nescivit (ant.) XII s Hi novissimi (ant.) P1 113 Hic accipiet (ant.) P1 315 Hic est fratrum amator V/ Ecce quam bonum (R/) XI 8 Hierusalem (ant.) P1 173 Hierusalem (comm.) P1 129 Hierusalem cito veniet V/ Israel si me audieris (R/) XIII al Hierusalem Hierusalem (ant.) P1 174 Hierusalem que (comm.) P1 185 Hoc corpus quod pro (comm.) P1 331 Hodie Christus (ant.) P1 169 Hodie nobis (R/) P1 234 Hodie scietis (intr.) P1 239 Hodie si vocem domini audieritis (ant.) XIII 14 – P1 191
351
Hymnum dicite (ant.) X ci Immola deo sacrificium laudis (V/) XVIIII 37 In deo laudabo (intr.) P1 154 In die (off.) P1 284 In domino laudabitur (ant.) XII r In ecclesiis benedicite deum (R/) XVIIII 52 – P1 193 In excelso throno (intr.) P1 328 In mandatis (ant.) P1 212 In manu tua domine (ant.) XIIII 9 – P1 231 In medio (intr.) P1 239 In medio ecclesie V/ Misit dominus manum suam (R/) X bt In omnem terram exivit sonus eorum (V/) XX 36 – P1 294 In sole posuit V/ A summo caelo (gr.) XIII 26 In splendoribus (comm.) P1 244 In virtute (intr.) P1 282 In virtute tua (off.) XVI 3 – P1 243 In voluntate (intr.) P1 180 Inclina aurem (comm.) P1 185 Inclina domine aurem tuam (intr.) II 12 – P1 68 Inclinavit (ant.) P1 112 Ingressa (ant.) P1 305 Inlumina faciem (comm.) P1 129 Inmittit angelum dominus (off.) XIIII 7 – P1 330 Innuebant patri eius (ant.) XIII 39 - P1 210 Intuemini quantus V/ Precursor (R/) P1 166 Intende voci (off.) P1 226 Intret in conspectu (intr.) P1 183 Intret oratio (intr.) P1 154 Introibo ad (comm.) P1 331 Inveni David (gr.) P1 73 Inveni David (off.) P1 127 Invocabit me (intr.) P1 328 Iocundidatem et exultationem thezaurizavit super eum (V/) X bu Ipsi vero non cognoverunt (ant.) XIII 9, 12 Iste est frater vester minimus V/ Adtollens autem Ioseph (R/) XVI 10 Iste est qui ante deum magnas virtutes operatus est (R/) XVIIII 88 – P1 336 Iste homo ab adolescentia V/ Ecce homo sine querela (R/) XVII 4 – P1 341 Isti sunt qui venerunt (V/) XVIIII 20 Isti sunt sancti (ant.) P1 105 Isti sunt sancti (ant.) P1 147 Isti sunt triumphatores V/ Isti sunt qui venerunt (R/) XIII 31 – P1 80 Istorum est enim (ant.) XVII 13 app. crit. – P1 344 Ite dicite (ant.) P1 107 Iubilate deo (off.) P1 74 Iubilate deo (ant.) XIII bc Iuste et pie vivamus (ant.) XI 12, 13 – P1 147 Iusti autem (ant.) XIII 37 Iusti epulentur (intr.) P1 241 Iustus dominus (comm.) P1 227 Iustus es domine (intr.) X 3, 9 – P1 68 Iustus et pie vivamus (ant.) XI 13 Iustus ut palma florebit (off.) XIII 3 – P1 184 Laetamini (off.) P1 74
Index
Nos autem (intr.) P1 183 Nos qui vivimus (ant.) XVI 29 – P1 315 Nox praecessit (ant.) XIII 36 O admirabile (ant.) P1 258 O ineffabilem virum (ant.) XVII 20 O magnum mysterium V/ Domine audivi (R/) P1 166 O mors ero (ant.) P1 212 O quam gloriosum est regnum (ant.) XV 14 O quantus (ant.) P1 109 O sapientia (ant.) XI 12 – P1 145 Obsecro domine V/ A solis ortu (R/) XIIII 11 – P1 234 Oculi mei (intr.) P1 280 Oculi omnium (gr.) P1 329 Omnes gentes plaudite manibus (intr.) XV 1 – P1 239, 241 Omnes gentes quascumque fecisti (ant.) XIII 42 – P1 214 Omnes qui in Christo (comm.) P1 129 Omnes sitientes (ant.) P1 233 Omnia quae (intr.) P1 154 Omnis terra adoret te (ant.) XIII 43 – P1 214 Omnis vallis (ant.) P1 233 Orietur diebus domini (ant.) P1 169 Os iusti meditabitur (intr.) P1 73, 241 Ostende nobis (intr.) P1 73 Pater peccavi (ant.) P1 114 Peccantem me cotidie V/ Deus in nomine tuo (R/) X 29 Peccavi super numerum V/ Quoniam iniquitatem meam (R/) XII 13 Per viscera (ant.) P1 344 Petrus autem (ant.) P1 106 Populus (comm.) P1 285 Populus Sion (intr.) P1 241 Porcio mea domine (ant.) P1 351 Posuisti domine (off.) P1 74 Posuisti domine (gr.) X 14 – P1 71 Predicans (ant.) P1 113 Preocupemus (ant.) P1 288 Prope est dominus (gr.) P1 242 Prope esto domine (intr.) P1 183 Propter Syon (ant.) P1 206 Puer Iesus (ant.) XV 15 – P1 260 Puer natus est nobis (intr.) II 16 ; XVI 1 – P1 280 Pulchra es et decora (ant.) XII 16 – P1 170 Quam magnificata sunt opera tua domine V/ Omnia in sapientia fecisti repleta est terra (R/) X an Quando natus (ant.) P1 173 Quare detraxistis (ant.) XV 22 Quasi modo geniti (intr.) P1 239, 241 Querentes eum tenere (ant.) XII r Qui de terra est (ant.) P1 173 Qui me dignatus (ant.) P1 313 Qui me missit (ant.) P1 112 Qui meditabitur (comm.) P1 158 Qui odit (ant.) P1 172 Qui operatus (gr.) P1 242 Qui perdiderit (ant.) P1 211 Qui sedes domine (gr.) P1 329
Laetare Iherusalem (intr.) P1 218 Laetatus sum in his que (gr.) P1 329 Laetetur cor (intr.) P1 125 Laudabo deum meum (ant.) XIII y Laudate (off.) P1 127 Laudate dominum deum nostrum (V/) XI 6 Let- cf. LaetLex domini (intr.) P1 67 Liberator meus (intr.) P1 154 Liberavit me domine V/ Clamemus et dicamus (R/) X bw Loquebantur variis (ant.) XVI 22 – P1 310 Loquebar (intr.) P1 218 Lumen ad revelationem gentium (ant.) XVII 23 – P1 351 Lux de luce (ant.) XVII 19 Lux fulgebit (intr.) P1 328 Lux orta est super nos (ant.) P1 110 Lux perpetua (ant.) P1 204 Magi veniunt ab oriente (R/) XVIIII 86 – P1 334 Magna est (comm.) P1 185 Magnificamus te domine (ant.) X cg Magnum mysterium (ant.) P1 304 Malos male perdet (ant.) XII 17 – P1 172 Mane surgens Iacob (ant.) XIII 35 - P1 204 Maria ergo (ant.) P1 258 Maria et flumina (ant.) XIII 34 – P1 204 Martyres domini (ant.) XVI 29 – P1 315 Martyrum chorus (ant.) XVII 25 Me expectaverunt (intr.) P1 218 Meditatio cordis (intr.) P1 67 Memento verbi tui servo tuo (comm.) XIII 4 – P1 185 Mentem sanctam (ant.) P1 202 Merito haec patimur V/ Dixit Ruben (R/) XVII 12 Mihi vivere Christus est (ant.) X 34 Miserere mei deus (ant.) P1 115 Miserere mihi domine (gr.) P1 329 Miserere mihi domine (off.) P1 330 Misereris omnium (intr.) P1 65 Misit dominus (ant.) P1 313 Misso Herodes (ant.) X 33 – P1 105 Missus sum ad oves quae perierunt (ant.) XVII 22 Mitte manum tuam (comm.) P1 244 Modo veniet (R/) P1 249 Montes Gelboe V/ Omnes montes (R/) XVII 7 Multi enim (ant.) P1 306 Multitudo (comm.) P1 129 Narrabo omnia (comm.) P1 129 Ne delerinquas (intr.) P1 282 Ne timeas Maria (ant.) P1 344 Nemo te (ant.) P1 170 Neque inrideant me inimici mei (V/ intr.) XVIIII 84 Nigra sum (ant.) P1 169 Noli emulari in malignantibus neque zelaveris (V/ intr.) XVIIII 64 Nominabitur (ant.) P1 206 Non in solo pane (ant.) P1 117 Non sit vobis vanum (ant.) XVI 5 – P1 287
352
Index
Servus tuus ego sum da mihi intellectum domine V/ Ut discam mandata tua (R/) X ak ; XVII 9 Si ambulavero (off.) XVII 2 Si vere fratres (ant.) XVI 15 – P1 305 Sicut locutus es (ant.) XVI 25 – P1 312 Simile est (comm.) P1 245 Sollempnitatem (ant.) P1 116 Specie tua (ant.) P1 346 Specie tua (ant.) P1 305 Specie tua (gr.) P1 242 Spes mea domine a iuventute V/ In te confirmatus sum (R/) XIII an Stella ista (ant.) XVI 26 – P1 313 Stephanus autem (ant.) P1 347 Stetit angelus (off.) XV 2 Super flumina Babilonis (off.) X 12 Super te Hierusalem orietur dominus V/ Et gloria eius in te (R/) XIII am Surge aquilo (ant.) XVI 14 Surgite vigilemus (ant.) P1 191 Suscepimus deus (intr.) X 4, 10 ; XIII au – P1 68 Suscepit deus (ant.) P1 307 Symon Petrus (ant.) P1 169 Syon renovaberis (ant.) P1 212 Tamquam sponsus (V/) X bs Tanto tempore (comm.) P1 185 Te gloriosus (ant.) P1 307 Te qui in spiritu (ant.) P1 304 Tecum principium (gr.) P1 126 Tentavit deus V/ Immola deo sanctificium (R/) XVIIII 37 app. crit. Tenuisti (gr.) P1 283 Tibi dixi (intr.) P1 154 Timebunt gentes (intr.) P1 73 Tolle puerum (comm.) P1 285 Tollite hostias (comm.) P1 185 Tollite portas (off.) P1 127 Tollite portas principes V/ Quis ascendet (gr.) XIII 29 – P1 126 Tradent enim vos (ant.) X 31 – P1 102 Tradiderunt corpora (R/) XVIIII 20 app. crit. Tres in fornace (ant.) P1 311 Tria sunt munera (ant.) XIII ao Tria sunt munera V/ Reges Tarsis (R/) X 19 Tria sunt munera V/ Salutis nostre (R/) P1 90 Triduanas (ant.) P1 210 Tu Bethleem terra (ant.) P1 170 Tu mandasti (comm.) P1 227 Usque ad vesperum quam magnificata V/ Omnia in sapientia (R/) XIIII m Ut cognoscamus (ant.) P1 202 Vade sathanas (ant.) P1 108 Veni domine et noli tardare V/ A solis ortu et occasu (R/) XI 10 Veni domine et noli tardare V/ Excita potentiam (R/) P1 136 Veni domine visitare nos (ant.) XVI 19 Veni et ostende (intr.) P1 124 Veni hodie ad fontem aquae V/ Igitur puella (R/) XVI 11 Venite (ant.) XIIII 9
Qui sequitur me (ant.) P1 172 Qui venturus est (R/) P1 249 Quicumque (ant.) P1 172 Quis dabit ex Sion (comm.) XIIII 8 –P1 227 Recordare mei domine (off.) X 20 Recordare mei domine V/ Exsurge domine non confortetur (R/) X 20-23 Regem apostolorum (ant.) XII 8 – P1 163 Regem magnum (ant.) XII 10 – P1 164 Regem magnum dominum (ant.) XII k Regem martyrum dominum (ant.) XII 9 Regem venturum dominum (ant.) XII 11 Regem venturum dominum venite adoremus (ant.) XII 7 – P1 162 Regem virginum (ant.) XII h – P1 231 Reges terrae (ant.) P1 106 Reges Tharsis (ant.) P1 106 Reges Tharsis et domine (off.) P1 226 Reges Tharsis et insule V/ Reges Arabum et Sabba (R/) XV 7 Regnum tuum domine (ant.) XVI 24 Reliquit eum temptator (ant.) XII r Reminiscere (intr.) P1 180 Repleatur os meum (intr.) P1 156 Repleti sumus (off.) P1 74 Repleti sunt omnes spiritu sancto (ant.) XVII 13 Respice (intr.) P1 280 Responsum accepit (comm.) P1 331 Resurrexi (intr.) XIII 1 – P1 180 Revelatibur (comm.) P1 77 Rex aeterne domine (H.) IIII 4 Rex noster (ant.) P1 233 Rex noster adveniet Christus V/ Ecce agnus dei (R/) XIII 16, 22 Rorate caeli (ant.) P1 202 Rorate caeli desuper (intr.) P1 68 Rubrum mare quem viderat (ant.) XIII aq Rubum quem viderat (ant.) P1 210 Sacerdos et pontifex (ant.) P1 117 Sacerdotes eius (gr.) X 15 – P1 71 Sacrificium deo (ant.) P1 112 Saepe expugnaverunt (ant.) P1 114 Salus autem (intr.) P1 67 Salus populi (intr.) P1 183 Salutare vultus mei (ant.) X cf Salvum fac (gr.) P1 126 Salvum fac servum (gr.) P1 283 Sancti dei omnes (ant.) P1 173 Sancti per fidem (ant.) P1 116 Sanctificavit Moyses (off.) XI 7 – P1 226 Sanctis qui in terra sunt eius (ant.) XIII 41 ; XVI 18 Sapientiam (intr.) P1 67 Scapulis suis (comm.) P1 158 Scapulis suis (off.) P1 330 Sciant gentes (gr.) P1 242 Scio cui credidi (intr.) X 3 (app. crit.) – P1 67 Scio quod (ant.) P1 304 Sepe..., cf. Saepe... Serve bone (ant.) P1 313 Serve nequam (ant.) P1 174 Servite domino (comm.) P1 227
353
Index
Venite adoremus (ant.) P1 247 Venite benedicti (ant.) P1 309 Venite exultemus domino (ant.) XII 6 – P1 160 Verba mea (intr.) P1 218 Veritas de terra (ant.) P1 351 Vestri capilli capitis (ant.) XIIII 12 Veterem (ant.) P1 304 Vide domine (ant.) P1 174 Videntes Ioseph V/ Cumque vidissent Ioseph (R/) XVII 10 Video caelos (comm.) P1 331 Viderunt omnes (comm.) P1 77 Viderunt omnes (gr.) P1 225 Vidi coniunctos viros V/ Vidi angelum dei (R/) XIII 33
Vidi dominum facie (R/) P1 249 Vidimus (ant.) P1 106 Vidimus (comm.) P1 185 Virgo dei genetrix (ant.) XVIIII 79 Viri Galilei (ant.) P1 306 Viri Galilei (intr.) P1 282 Visita nos domine (ant.) P1 351 Vivit dominus et benedictus (ant.) XVI 27 Vivo ego dicit dominus (ant.) P1 170 Vobis datum est nosse mysterium (ant.) XV 16 – P1 258 Vos qui in turribus estis V/ Laudate dominum deum nostrum(R/) XI 5-6 Vox in Rama (ant.) P1 147 Vox in Rama (comm.) XVII 3
354