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French Pages [203] Year 1998
APPIEN IIlSTOIREROMAINE LIVRE VII LE LIVRE D' ANNIBAL
COLLECTION
DES UNIVERSITÉS
DE FRANCE
publiée sous le patronage de l'ASSOCIATION GUILLAUME BUDÉ
APPIEN HISTOIREROMAINE TOMEID LIVRE VII LE LIVRE D'ANNIBAL
TEXTE ÉTABLI ET TRADUIT
PAR DANIÈLE
GAILLARD
Chargée de cours à l'université de NANCY II
PARIS
LES BELLES LEITRES 1998
Conformément aux statuts de l'Association Guillaume Budé, ce volume a été soumis à l'approbation de la commission technique qui a chargé M. Serge Lance/ d'en faire la révision et d'en surveiller la correction en collaboration avec Mme Danièle Gaillard.
Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous les pays. © 1998. Société d'édition Les Belles Lettres,
95 bd Raspail 75006 Paris ISBN: 2-251-00464-5 ISSN: 0184-7155
NOTICE
I. Le nom du livre Dans la partie la plus ancienne du Vaticanus gr. 141 (XIe s.), notre livre est intitulé Livre d'Annibal: 'Avv16aï1e11 . Ce nom, qui le distingue des livres Katà f9voç, apparaît toutefois avec un suffixe différent dans le texte, qu'il s'agisse de la partie ancienne (cf. Livre d'Annibal, 14, 5 où 'Avv16t«KT1, leçon de V et de Ma été corrigé en 'Avv16aïKT1par Estienne; Livre Africain, 2, 10, où 'Avv161«KT1,leçon de V et de ses apographes, a été pareillement corrigé par une main récente) ou de la Préface de l'Histoire Romaine, ajoutée au XIIe s. au début du Vaticanus gr. 141: on y lit en effet 'Avv161«KT1. La forme 'Avv16aïKT1 se retrouve certes chez Photius 1 et dans le lexique Sur la Syntaxe2• Mais l'adjectif 'Avv161a1e6ç apparaît chez Polybe (1, 3, 2), chez Denys d'Halicarnasse (Ant. Rom., 2, 17, 3) et chez Diodore: cf. 2, 5, 7, 1tpô trov 'Avv161a1erov1ea1prov; la même forme se retrouve dans deux fragments de cet auteur provenant des Extraits Constantiniens: 34/35, 33, 3; 37, 1, 4. En revanche les Extraits d'Hoeschel, moins fiables, donnent une fois 'Avv16aï1e6ç (25, 15, 1).
1. Photius,Bibl. codex 57. 2. Cf. infra, p. XLV sq.
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LE LIVRE D' ANNIBAL
On peut, semble-t-il, trancher. Comme le verbe 'Avvt6iÇco (Plutarque, Marcellus, 10), l'adjectif 'Avvt6taK6ç est formé sur un radical 'A vvt6-; en revanche 'Avvt6aïK6ç suppose un radical 'Avvt6a-, sur le modèle de XaÀ6aiÇco et XaÀ6aïK6ç, formés à partir de XaÂ.6a-. Or, comme on l'a vu3, le génitif d''Avvi6aç est pour Appien 'A vvi6-ou. Il paraît donc vraisemblable que notre auteur écrivait, comme Polybe et Diodore, 'Avvt6taK6ç, et que la forme 'Avvt6aïK6ç, qui n'est pas antérieure à la généralisation du génitif 'A vvi6a 4 , (le seul qu'emploient des auteurs tardifs comme Jean d 'Antioche), vient des rédacteurs des Tituli. Nous écrirons donc 'A vvt6taKit.
II. Le sujet du livre Le Livre d'Annibal n'est pas une «Histoire d'Annibal », mais l'histoire de la guerre que les Romains eurent à soutenir en Italie contre Annibal. Appien a en effet morcelé la Deuxième guerre punique et réparti la matière entre plusieurs livres de son Histoire Romaine. Le Livre Ibérique contient, on l'a vu, la jeunesse d' Annibal, le prélude de la Deuxième guerre punique (avec la prise de Sagonte), la déclaration de guerre et les premiers succès d' Annibal jusqu'au franchissement des Pyrénées 5 • Dans le Livre de la Sicile, perdu, on trouvait le récit des opérations menées par les Romains contre les successeurs de Hiéron Il, et notamment la prise de Syracuse 6• Le lecteur du Livre d'Annibal était censé connai"tre ces deux 3. Cf. Notice du Livre Ibérique, p. XLVIll. 4. Le génitif 'Avvi&. apparaît dans le Papyrus de Hambourg 129, col. 7, 1. 134 (fic/Ier S. av. J. C.). 5. Livre Ibérique, 8, 29-13, 52. 6. Livre de la Sicile, fr. 3; 4; 5. Sur le traité conclu en 214 av. J.C. entre Annibal et Hiéronymos de Syracuse, cf. H. H. Schmitt, Staatsvertriige, 3, n° 529 avec bibl.•
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livres. Il trouvait ensuite, dans le Livre Africain, conservé, le récit des opérations menées par Scipion en Afrique, avec la victoire romaine de Zama et la conclusion de la paix avec Carthage. Puis le Livre de la Macédoine, perdu, rappelait la conclusion, après Cannes, d'un traité entre Annibal et Philippe V de Macédoine 7• Le Livre Syriaque, enfin, évoquait l'exil d' Annibal, son séjour en Asie auprès d 'Antiochos m, sa participation à la guerre contre les Romains et les circonstances de sa mort8. Cette dispersion peut dérouter le lecteur moderne, auquel elle interdit toute vue d'ensemble; mais elle s'inscrit dans la logique du plan général adopté par Appien: ayant choisi d'étudier région par région 9 les progrès de la conquête romaine, il est normal qu'il suive, partout où il a été actif, l'adversaire irréductible de Rome que fut Annibal. Appien (1,1) annonce que le Livre d'Annibal couvre les seize années qui vont de l'entrée d 'Annibal en Italie jusqu'à son rappel en Afrique. De fait, les chapitres 1-3 ne sont qu'un rapide résumé du début du Livre Jbérique 10 avec quelques nuances de détail sur lesquelles nous reviendrons dans les notes. La guerre d' Annibal proprement dite correspond donc à la période 218-203 av. J. C. 1. Livre de la Macédoine, fr. 1. Sur le traité conclu en 215 av. J. C. entre Annibal et Philippe V, voir H. H. Schmitt, o. c., n° 528 avec bibl. Voir aussi l'étude détaillée consacrée à cette alliance par A. H. Chroust, dans: Hannibal, ed. K. Christ (Darmstadt, 1974), p. 275-334. 8. Livre de la Syrie, 4, 15-16 (arrivée d' Annibal à la cour d' Antiochos m en 196 av. J. C.); 7, 26-29 (conseils donnés par Annibal à Antiochos); 8, 30-33 (intrigues d'Annibal à Carthage); 9, 34-10, 42 (rencontre d' Annibal et de Scipion à Ephèse); 11, 43-44 (mort d' Annibal à la cour de Prusias). 9. Voir la Préface de l'Histoire Romaine, où Appien (12, 46 et 48) exprime son intention d'écrire l'histoire 1ea8' f1eaatov f0voç (province par province). 10. Pour le commentaire de ces chapitres, nous renvoyons aux notes de P. Goukowsky dans son édition du Livre Ibérique.
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LE LIVRE D'ANNIBAL
On s'attendrait à ce qu 'Appien, pour traiter des événements survenus en Italie, eût choisi la méthode annalistique, qui était probablement celle de ses sources 11• Or on constate qu'il ne s'est imposé aucune discipline en matière de chronologie 12• Si les élections consulaires sont parfois mentionnées 13, il arrive également que certains magistrats romains (préteurs, propréteurs, légats, etc.) interviennent dans le récit sans que l'on sache quand ils sont entrés en charge. Il s'ensuit une impression de flou, qui grandit dans la seconde moitié du livre, à tel point que de nombreux événements ne peuvent être datés par référence aux seuls repères fournis par Appien. Vouloir les situer dans le temps suppose, de la part du lecteur moderne, un recours (parfois malaisé) à d'autres sources (Polybe et Tite-Live en particulier), et l'on peut douter que le lecteur antique ait pris la peine d'accomplir cet effort. On se montre à juste titre plus exigeant de nos jours. C'est pourquoi, pour faciliter la lecture, nous croyons devoir présenter un plan détaillé de ce livre confus 14 : il convient, pour l'établir, de se référer à la chronologie réelle des événements, pour autant qu'elle soit établie. 11. Cf. 33, 141, où Annibal se retire chez les Iapyges (probablement pour y prendre ses quartiers d'hiver) et 35, 150, où, «l'année suivante», Sempronius Gracchus part en campagne contre les Lucaniens. 12. Il s'en est expliqué dans la Préface de l'Histoire Romaine. 13. Trois années seulement sur seize: 217 (8, 32), 216 (17, 74) et 205 (55, 228). 14. C. G. Leidl, Appians «Annibaike»: Autbau, Darstellungstendenzen, Quellen, ANRW, 2, 34, 1 (1993), p. 433-437, croit reconmu"tre une «organisation dramatique» de la matière et distingue trois phases successives: Aufstieg, Abstieg, Abzug. En fait, la fortune d' Annibal connaît des hauts et des bas: cf. 30, 129, où Appien note que les affaires d' Annibal tournaient mal, et 35, 149, où elles redeviennent florissantes. Son échec devant Rome marque le début du déclin (cf. 43, 183).
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1) La période 218-214 av. J. C. Année 218 av. J. C. Consuls: P.Comelius Scipion; Ti. Sempronius Longus Chapitres: 4-7 (première année de la guerre) Evénements: Annibal traverse la Gaule et franchit les Alpes. Il atteint la plaine du Pô six mois après son départ. Il livre bataille à Scipion sur le Tessin, puis à la Trebbia au moment du solstice d'hiver; Scipion prend ses quartiers d'hiver à Crémone et à Plaisance, Annibal dans la plaine du Pô. Année 217 av. J. C. (deuxième année de la guerre) Consuls: Cn. Servilius Geminus; C. Flaminius; M. Atilius Regulus (suffect) Dictateur: Q. Fabius Maximus Verrucosus Magister equitum: M. Minucius Rufus Chapitres: 8-16 Evénements: Annibal entre en campagne au début du printemps; bataille de Trasimène; élection d'un dictateur; conflit entre le dictateur et le maître de la cavalerie; Annibal échappe à Fabius et prend ses quartiers d'hiver en Iapygie; Fabius abdique la dictature après six mois d'exercice. Escarmouches entre Carthaginois et Romains pendant l'hiver. Année 216 av. J. C. (troisième année de la guerre) Consuls: C. Terentius Varron; L. lEmilius Paulus Chapitres: 17-28. Evénements: Préliminaires de la bataille de Cannes; bataille de Cannes et ses conséquences. Année 215 av .J. C. (quatrième année de la guerre) Consuls: L. Postumius Albinus, mort avant d'entrer en charge; Ti. Sempronius Gracchus Chapitres: 29-30 Evénements: Annibal s'empare de Petelia; mais ses mercenaires espagnols lui deviennent suspects.
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LE LIVRE D' ANNIBAL
Année: 214 av. J. C. (cinquième année de la guerre) Consuls: Q. ·Fabius Maximus Verrucosus; M. Claudius Marcellus [Appien ne rapporte aucun événement]
On constate que, pour les années 218-216, Appien fournit un récit détaillé des événements, et que des indications précises (dates astronomiques, saisons ... ) permettent d'en suivre la succession. Il en va tout autrement après Cannes. Deux anecdotes ne parviennent pas à meubler l'année 215; quant à l'année 214, elle est vide. Ce disparate s'explique probablement par le déplacement des opérations militaires vers de nouveaux théâtres: Sicile, Sardaigne, Espagne. On peut regretter qu 'Appien n'ait pas profité de cette absence de grands événements en Italie pour recueillir le plus possible d'informations sur les relations entretenues par Annibal avec les cités et les peuples d'Italie. En particulier, il omet de signaler les défections qui suivirent la défaite des Romains à Cannes -celles, entre autres, d' Argyrippa (Arpi), d' Atella, d'Herdonia, de Locres et de Consentia. Surtout, il passe sous silence le ralliement de Capoue à Annibal. Toutes ces villes ne seront citées que lorsque les Romains les reprendront. La longue anecdote relative à Petelia donne pourtant à penser qu 'Appien trouvait chez ses sources d'abondants renseignements. Mais on ignore pourquoi il a privilégié cet épisode. Peut-être l'a-t-il jugé significatif15du point de vue moral, essentiel à ses yeux, et donc plus important que la conclusion d'une alliance entre Annibal et Capoue. Mais disparaissent du même coup les lieux communs relatifs aux «délices de Capoue» et à l'amollissement de l'armée d' Annibal 16. 15. S'il y voyait un cas d'endurance (q>EpE1tovia),venu dont, selon la Préface (12, 48), il s'était proposé de relever des exemples. 16. Le contraste avec Aorus - contemporain d' Appien - est saisissant: pour cet auteur, Capoue aurait été la «Cannes» d'Annibal (2, 60, 22) et pour ainsi dire sa «seconde patrie» (2, 22, 42). Le thème est
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2. La période 213-210 av. J.C. Année 213 av. J. C. (sixième année de la guerre) Consuls: Q. Fabius Maximus (fils du dictateur); Ti. Sempronius Gracchus Chapitres: 31-35, 149 Evénements: Le consul Fabius Maximus reprend Argyrippa (Arpi); Annibal s'empare de Tarente, moins la citadelle17; Thourioi, Métaponte et Héraclée passent dans l'alliance pumque.
Année 212 av. J. C. (septième année de la guerre) Consuls: Q. Fulvius Flaccus; Ap. Claudius Pulcher Chapitres: 35, 150-37 Evénements: Les Lucaniens se détachent de Rome au début de l'année suivante (c. à. d. en 212 av. J. C.). Mort du proconsul Sempronius Gracchus (cos. 213); Annibal passe l'été en Iapygie; les Romains attaquent Capoue; Appius et Claudius prennent le camp d 'Annibal à Bénévent et investissent Capoue.
Année 211 av. J.C. (huitième année de la guerre) Consuls: Cn. Fulvius Centumalus; P. Sulpicius Galba Chapitres: 38-43 Evénements: Annibal ne peut débloquer Capoue et marche contre Rome, suivi par Claudius [cf. note 254 de la traduction]; Annibal prend ses quartiers d'hiver en Lucanie. Les Romains poursuivent le siège de Capoue pendant l'hiver; la ville se rend.
Année 210 av. J. C. (neuvième année de la guerre) Consuls: M. Claudius Marcellus; M. Valerius Lrevinus Chapitres: 44-49, 210. évidemment traité par Tite-Live (23, 18, 15 sq.) et Polybe (7, 1, 1) notait déjà que les Capouans avaient dépassé les Crotoniates et les Sybarites par leur luxe dispendieux. 17. Il ressort de Tite-Live (25, 11, 20) que certains auteurs plaçaient la défection de Tarente en 213, d'autres en 212.
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LE LIVRE D' ANNIBAL
Evénements: Affaire de Tisia et de Salapia. Mort du «consul» Fulvius; les Romains passent en Iapygie; Annibal transfère à Thourioi les habitants d' Atella.
La chronologie des années 213-211 est satisfaisante et Appien se distingue surtout par l'importance du rôle qu'il accorde à Claudius ; celle de l'année 210 est en revanche moins précise. D'une part, l'affaire de Tisia (mentionnée seulement par Appien) n'est datée que par son contexte: il semble qu'elle soit postérieure à la prise de Capoue et antérieure à l'affaire de Salapia. D'autre part, Appien qualifie indQment Fulvius de «consul». Or Cn. Fulvius Centumalus, consul en 211, était proconsul en 210, quand il trouva la mort. Appien l'a peut-être confondu avec le consul de 209, Q. Fulvius Flaccus, confondu lui-même, comme on le verra, avec le propréteur C. Claudius Nero. Mais, comme il ne mentionne aucun des consuls de 210, on peut également penser qu'il croyait toujours Centumalus en fonction.
3. La période 209-203 av. J. C. Année 209 av. J. C. (dixième année de la guerre) Consuls: Q. Fabius Maximus Verrucosus; Q. Fulvius Flaccus Chapitres: 49, 211-213 Evénements: Les Romains assiègent et prennent Tarente. Année 208 av. J. C. (onzième année de la guerre) Consuls: M. Claudius Marcellus; T. Quinctius Crispinus Chapitres: S0-S1 Evénements: Annibal à Thourioi et à Venouse. Mort du consul Marcellus. Annibal tente de prendre Salapia.
Année 207 av. J. C. (douzième année de la guerre) Consuls: C. Claudius Nero; M. Livius Salinator Chapitres: S2-S4, 255
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Evénements: Asdrubal en Italie. Victoire des Romains au Métaure «treize ans après l'entrée d' Annibal en Italie».
Année 206 av. J. C. (treizième année de la guerre) Consuls: L. Veturius Philo; Q. Cœcilius Metellus Chapitres: 54, 226-227 Evénements: Secours envoyés par Carthage à Annibal; Magon en Ligurie; situation précaire d 'Annibal.
Année 205 av. J. C. (quatorzième année de la guerre) Consuls: P. Cornelius Scipion; P. Licinius Crassus Chapitres: 55, 228-230 Evénements: Election de Scipion; il se propose de porter la guerre en Afrique; il prend Locres où il laisse son légat Q. Pleminius.
Année 204 av. J. C. (quinzième année de la guerre) Consuls: M. Cornelius Cethegus; P. Sempronius Tuditanus Chapitres: 55, 231-56 Evénements: Punition de Pleminius; Crassus dans le Bruttium. Affaire de Consentia. Introduction à Rome du culte de la
Magna Mater.
Année 203 av. J. C. (seizième année de la guerre) Consuls: Cn. Servilius Caepio; Cn. Servilius Geminus Chapitres: S7-61 Evénements: Abandonné par les Bruttiens, Annibal rançonne ses alliés; il est rappelé en Afrique et s'embarque après avoir massacré tous ceux dont il se défie. Le Sénat vote une amnistie.
La répartition des événements entre ces dernières années est particulièrement délicate. Pour l'année 209, Appien n'a retenu que le siège et la prise de Tarente, qu'il traite en trois paragraphes. L'année 208, que marque la mort de Marcellus (l'une des grandes figures
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LE LIVRE
o•ANNIBAL
de cette époque, certainement évoquée dans le Livre de la Sicile à propos du siège de Syracuse), se voit consacrer deux chapitres entiers. La bataille du Métaure est correctement située sous le consulat de Claudius Nero et de Livius Salinator, donc en 207. Mais, curieusement, Appien affirme qu'elle eut lieu «treize ans après l'entrée d' Annibal en Italie», ce qui nous conduirait en 206, alors que chez Tite-Live (28, 11, 8 et 12, 3), le début de la treizième année (qui correspond indubitablement à 206) est évoqué bien après la bataille du Métaure, elle-même racontée au livre 27, 4 7-49. Cette contradiction suppose une erreur d' Appien. Peut-être s'inspire-t-il d'une source qui calculait les années de guerre à partir de son point d'origine (Gadès), alors que lui-même, conformément au plan qu'il s'est fixé, prétend les compter à partir de l'entrée d' Annibal en Italie. Ce genre d'inexactitude ne surprend pas chez un auteur qui, dans sa Préface, n'a pas dissimulé le faible intérêt qu'il portait à la chronologie 18• L'année 206 est creuse, car ni L. Veturius ni Q. Crecilius n'apparaissent chez Appien. Il est vrai que Tite-Live (28, 12, 1-2 et 9) affirme que les opérations menées contre Annibal en Italie cette année-là furent quasi-inexistantes et que Carthage, préoccupée par l'Espagne, ne lui envoya aucun renfort. Cependant, Appien mentionne l'envoi de secours à Annibal et l'activité de Magon en Ligurie avant les élections consulaires de 205. Il semble donc que, dans son esprit, ces événements se déroulaient en 206, alors que Tite-Live (28, 46, 14) les situe à plus juste titre en 205. C'est bien en 205 que tombent l'élection de Scipion et les préparatifs de la campagne d'Afrique. On doit rattacher à l'année 204 le récit de la punition de Pleminius et celui de l'introduction à Rome du culte de la Magna Mater. Quant à Crassus, alors proconsul, Tite-Live ne lui attribue nullement la prise de Consentia et ne mentionne sa présence dans le Bruttium qu'à l'occasion de la vie18. Préface. 13. 50.
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toire qu'il remporte sur Annibal près de Crotone (204 av. J. C.), avec le consul P. Sempronius Tuditanus (TiteLive, 29, 36, 4, 9). Il ressort de cet examen que le récit d' Appien témoigne d'une grande inégalité: tantôt très détaillé, tantôt très rapide, il accorde à certaines années (celles des grandes batailles) un nombre important de chapitres, alors que d'autres sont traitées en quelques paragraphes. On note même des années creuses, où aucun événement n'est mentionné, même pas l'élection des consuls. Ce disparate tient probablement aux procédés d' Appien et au plan choisi. On peut penser qu'il utilisait comme sources des historiens de la Ile guerre punique, qui relataient de manière très détaillée les grands événements, mais rapportaient aussi des anecdotes de moindre importance. Or beaucoup de ces grands événements ne se déroulaient. pas en Italie. C'est sans doute pourquoi Appien se montre prolixe quand il se passe quelque chose d'important dans la Péninsule; en revanche, lorsque la guerre piétine, il se borne à signaler des faits curieux ou à raconter des historiettes qu'il juge. moralement instructives. On en apprend beaucoup moins chez lui sur l'Italie que chez Tite-Live qui, en bon Romain, s'intéresse aux peuples italiens. Appien au contraire, Grec d'Alexandrie écrivant probablement à l'intention d'un public oriental de culture hellénique, s'attache plutôt aux vieilles cités grecques de l'Italie méridionale, Tarente en particulier 19• Il ne parle que rarement des villes italiotes 20, de préférence pour illustrer le comportement d' Annibal et de ses adversaires. Quant aux peuples de l 'Apennin (Samnites, Osques, etc.), aux Etrusques et aux Gaulois de la vallée 19. Sur ces cités, voir la rapide mise au point de K. Lomas, Rome and the Western Greeks, 350 B. C.-A. D. 200 (1993), p. 60-76. 20. Les cités qu'il mentionne ont en commun la particularité d'avoir été fondées par Diomède, dont la légende paraît intéresser particulièrement Appien: au livre II des Guerres Civiles, 20, 74, il lui attribuera la fondation de Lanuvium.
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LE LIVRE D' ANNIBAL
du Pô, il les laisse dans l'ombre sitôt qu' Annibal a traversé leur territoire. Dans l'ensemble formé par l 'Histoire Romaine, le Livre d'Annibal aurait dû montrer comment les Romains avaient failli perdre, puis rétabli leur empire sur les populations péninsulaires dont les premiers livres avaient raconté la soumission. Appien n'a pas véritablement atteint cet objectif, peut-être parce qu'il se proposait surtout de recueillir des exemples de valeur, d'endurance dans l'épreuve, bref, de «vertu . romaine».
m. Les sources du livre Le problème des sources n'a jamais reçu de solution satisfaisante, et ce pour plusieurs raisons. D'abord, Appien ne se réfère nommément à aucun auteur21• Ensuite, on ne sait rien de précis sur sa méthode de travail: suivait-il une seule source ou contaminait-il plusieurs auteurs? Et, dans cette hypothèse, s'agissait-il d'historiens grecs, d'annalistes romains, ou d'un subtil mélange? Puisait-il chez des auteurs contemporains des événements ou chez des compilateurs de la fin de l'époque républicaine? Autant de questions auxquelles on ne peut apporter de réponse d'ensemble et que nous préférons aborder au cas par cas dans nos notes. Il paraît en tout cas établi que ni Polybe ni Tite-Live n'ont servi
21. Voir par exemple 40, 173: «on dit que ... ». Appien mentionne toutefois (27, 116) Koiv-rov afüov, tè>v cruyypmpÉa -rrovôE-rrov fpyrov. Mais c'est à propos de son ambassade à Delphes. De même, dans le Livre Ibérique (88, 382), était apparu "PoutiÂ.tov 'PoÜÉa-rrovôEtrov fpycov à propos d'une bataille à laquelle il avait pris part. C'est donc en tant qu'acteurs de l'histoire que ces écrivains sont mentionnés, et on n'en saurait conclure pour autant qu'ils ont été utilisés par Appien, même si d'autres raisons incitent à le penser, comme l'a supposé P. Goukowsky dans le cas de Rutilius Rufus.
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XIX
de base au récit d 'Appien 22 et, s'il arrive que ce dernier s'accorde sur un point particulier avec l'un ou l'autre de ces écrivains, on peut penser que cette concordance s'explique par le recours à une source commune: c'est l'explication proposée par les spécialistes de la Quellenforschung. Cependant, cette méthode d'explication se révèle incertaine, car il ne reste pratiquement rien des historiens grecs et latins de la IIe guerre punique. Nous dresserons donc d'abord la liste des sources possibles avant d 'exposer les théories avancées par les savants modemes 23• A. LESlllSTORIENS
DE LA
neGUERRE PUNIQUE
1- Les historiens grecs S'il faut en croire Cornelius Nepos (Hann. 13, 2), on pouvait encore lire de son temps un recueil de libelles composés par Annibal lui-même en langue grecque: aliquot eius libri sunt, Grœco sermone confecti, in eis ad Rhodios de Cn. Manlii Volsonis in Asia rebus grestis. Si ces écrits étaient authentiques, le titre conservé par Nepos donne à penser qu'ils furent composés dans les dernières années de la vie d 'Annibal. Rien ne prouve qu'il y justifiait ses choix antérieurs. Mais peut-être aussi l'historien latin s'est-il laissé abuser par un recueil apocryphe. Il paraît donc légitime d'écarter l'hypothèse d'un Annibal mémorialiste, même si Dion Cassius (fr. 54, 3) lui attribue une double paideia, punique et grecque 23bis.
22. H. Hesselbarth, Historische-kritischeUntersuchungenzu dritten De/cadedes Livius (Halle 1889), p. 277-8, note des réminiscences de Polybe au début du Livre d'Annibal, mais aucune trace d'un emploi continu. 23. On en trouvera l'exposé chez C. G. Leidl, o. c., p. 446 sq., que nous remercions d'avoir signalé notre travail, qu'il par&l"'tavoir consulté dans sa version dactylographiée. 23bis. Cf. J. Seibert, Forschungenzu Hannibal (Darmstadt, 1993), p. 1-2.
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LE LIVRE D'ANNIBAL
La ne guerre punique avait inspiré de nombreux auteurs. Nous avons perdu les œuvres de Silènos, Sosylos et Chairéas, tous trois antérieurs à Polybe, qui les a critiqués, peut-être injustement. Silènos et Sosylos vécurent dans l'entourage d' Annibal et donnaient, semble-t-il, une version des événements qui, sans être à proprement parler pro-punique, avait au moins l'avantage de ne pas être faussée par le patriotisme romain. On savait peu de choses de Sos ylos avant qu'un papyrus n'eftt révélé l'intérêt de son œuvre 24• Silènos 25, en revanche, passe pour avoir été largement utilisé par Cœlius Antipater26 , qui est lui-même pour cette période l'une des principales sources de Tite-Live 27• Peut-être at-il également inspiré Diodore de Sicile: mais les rares fragments conservés des livres 25-27 de sa Bibliothèque Historique n'autorisent aucune conclusion certaine 28•
24. Cf. Jacoby, Fr. Gr. Hist. 176. Le papyrus, conservé à Würzburg, raconte la bataille navale de l'Ebre (217 av. J. C.), dont Appien ne fait pas état dans le Livre Ibérique. C'est le seul «fragment» conservé de cet historien qui, selon Diodore (26, 4, 1), avait écrit une Histoire d'Annibal en sept livres. Il est toujours utile de se reporterà l'édition de U. Wilcken, Ein Sosylos-Fragment in der Würzburger Papyrussammlung, Hermes, 41 (1906), p. 103-141. 25. Fr. Gr. Hist., 175. 26. On le déduit de Cicéron (De div. I, 24, 49: hoc item in Sileni, quem Cœlius sequitur ... (Silènos fr. 2 Jac. = Cœlius fr. 11 Peter). 27. Cf. P. Walsh, Livy, his historical aims and methods (1961), p. 124 sq. 28. Hesselbarth, o. c., p. 593-4 et G. De Sanctis, Storia dei Romani, 3, 2, p. 667-670, notent des coïncidences entre Diodore et Appien, ce qui constitue un/ait. Hesselbarth croit pouvoir en déduire que ces deux auteurs se sont reportés à Valerius Antias, tandis que De Sanctis propose Fabius Pictor comme source commune. Aucune de ces hypothèses ne s'impose, encore que des emprunts à Fabius Pictor, plus proche des événements, paraissent assez vraisemblables, d •autant qu'une bibliothèque publique de médiocre importance, comme l'était celle du gymnase de Tauromenion en Sicile, possédait un exemplaire de son œuvre: cf. G. Mangarano, Una biblioteca storica nel ginnasio di Tauromenion e il P. Ox. 1241, PdP, 29 (1974), p. 389-409.
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Chairéas29 , quant à lui, ne paraît pas avoir joui d'une grande notoriété. D'autres historiens de langue grecque (Xénophon30 , Eumachos de Naples31) ne sont que des noms, et l'on ignore même à quelle époque ils ont vécu. On ne sait donc à quel auteur attribuer le fragments anonyme cité par la Souda pour illustrer l'hapax 0pauÂ.ottpaç· «m>p tvtvt&ç taiç 1tttpatç oçoç f1t&çtxeov, 0pauÂ.ottpaç t1e toutou 1toi11aavt&ç».On peut penser à Elien de Préneste qui, dans les livres perdus des Histoires Variées, avait quelque raison de traiter cet épisode curieux du franchissement des Alpes par Annibal. 2- Les historiens latins Fabius Pictor32 et Cincius Alimentus 33 , tous deux sénateurs et contemporains de la «Guerre d' Annibal», 29. Fr. Gr. Hist. 177. Il n'est connu que pour avoir servi de cible à Polybe. 30. Fr. Gr. Hist. 179. 31. Fr. Gr. Hist. 178. - Sur ces divers historiens, voir E. Taubler, Die Vorgeschichte des zweiten punischen Krieges (1921), p. 81 et 8789. 32. Sur Fabius Pictor, voir l'étude fondamentale, mais difficilement accessible, de P. Bung, Q. Fabius Pictor, der erste romische Annalist (Diss. Kôln 1950, dact.) avec la bibliographie ancienne; E. Badian, «The early historians», dans T. A. Dorey, The Latin Historions (1966), p. 2-6; D. Timpe, «Fabius Pictor und die Anfânge der rômischen Historiographie», dans ANRW, 1, 2 (1972), p. 928-969; G. P. Verbrugghe, «Three notes on Fabius Pictor and bis history», Mélanges E. Manni, 6 (1980), p. 2160-2173. Bonne mise au point par M. Chassignet, L'Annalistique Romaine, /, les Annales des Pontifes et l'Annalistique ancienne (fragments), CUF (Paris, 1996), p. LIV-LXXIIl. Soulignons toutefois qu'aucun des fragments conservés ne concerne la période couverte par le Livre d'Annibal. 33. L. Cincius Alimentus avait été le prisonnier d' Annibal (TiteLive, 21, 38, 2). Aucun fragment ne concerne les opérations menées par Annibal en Italie. Voir H. Bardon, La littérature latine inconnue, 1 (1952), p. 30-31; E. Badian, o. c., p. 6-7; G. P. Verbrugghe, Lucius Cincius Alimentus. His place in Roman Historiography, Philologus, 126 (1982), p. 316 sq.
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écrivaient en grec, ce qui pouvait inciter Appien à les consulter. Malheureusement, leurs écrits sont presque entièrement perdus, si bien qu'aucune comparaison suivie n'est possible avec le Livre d'Annibal. L'histoire en langue latine commence avec un contemporain de Polybe, Caton I'Ancien 34 , dont I'œuvre est elle aussi perdue. Toujours est-il que Caton, utilisé par Cœlius Antipater, a pu exercer une influence indirecte sur le Livre d'Annibal, si l'on admet que celui-ci est largement inspiré de Cœlius. Des historiens plus récents avaient traité eux aussi, mais de seconde main, la «Guerre d' Annibal». On cite C. Acilius 35 et L. Cassius Hemina36 , dont I'œuvre a aussi disparu. On connaît mieux (grâce à Tite-Live qui les cite souvent) deux historiens de la fin du Iles. av. J. C., Valerius Antias 37 et Cœlius Antipater38• Si Valerius Antias jouit d'une détestable réputation, Cœlius Antipater, dont 34. Sur Caton historien, voir M. Gelzer-R. Helm, RE XXII 1 (1953) s. v. Porcius 9, 108 sq.; bibliographie dans D. Timpe, «Le Origini di Catone e la storiografia latina», dans: Anie Memorie del' Accademia Patavina di Scienze e Lettere ed Arti, 83 (1970), p. 16. - Il ressort d'Aulu Gelle (Noct. Att., 10, 24, 6 = Caton, fr. 86-87 Peter= Cœlius fr. 25 Peter) que Cœlius avait lu Caton: cf. W. Hemnann, Die Historien des Cœlius Antipater (1979), p. 125-126 et déjà E. Tiubler, o. c., p. 9192. 35. Le sénateur C. Acilius, qui écrivait en grec, fut ultérieurement traduit en latin par Claudius Quadrigarius. Voir H. Bardon, o. c., 1 p. 70-71 et, depuis, M. Chassignet, o. c., p. LXXIll-LXXIX. - Il racontait (fr. 5 Peter) l'entrevue (fictive) de Scipion et d' Annibal à Ephèse, qu'Appien relatera lui aussi dans le Livre Syriaque. On ne peut donc l'exclure des sources possibles d' Appien, au moins pour des anecdotes. 36. Le livre IV de ses Annales portait le titre de Bellum Punicum posterior et fut écrit avant la meguerre punique. Voir H. Bardon, o. c., 1, p. 73-77 et, depuis, E. Rawson, The first Latin Annalists, Latomus, 35 (1976), p. 689-717. 37. Cf. Volkmann, RE VII A (1948), 2313-2340, s. v. Valerius Antias; E. Badian, o. c., p. 21-22; P. G. Walsh, o. c., p. 121-122. 38. Cf. Gensel, RE VI (1901), 185-194, s. v. L. Cœlius Antipater; E. Badian, o. c., p. 15-17; P. G. Walsh, o. c., p. 130-131; ValèreMaxime, 1, 7, 6 le qualifie de certum ...historiae Romanae auctorem.
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le style fut longtemps apprécié, passait pour avoir bien choisi ses sources, dont Silènos et Caton39 • Tite-Live et plus tard Dion Cassius40 lui ont fait de larges emprunts, au point que l'on estime communément que les concordances observées entre Appien, Tite-Live et Dion Cassius s'expliquent par un commun recours à Cœlius. B. LESTHÉORIES
MODERNES
Le premier travail de quelque ampleur auquel on puisse se référer41 demeure celui de H. Hesselbarth, Historische-kritische Untersuchungen zu dritten Dekade des Livius (Halle 1889) qui, tout en soulignant la parenté existant entre certains passages d 'Appien et de Diodore, voudrait rattacher le Livre d'Annibal à la tradition de Valerius Antias42 • Ed. Schwartz, dans l'article Appianus de la RE de Pauly-Wissowa43 revint rapidement sur le problème et, sans remettre en cause les conclusions de Hesselbarth, nota l'existence de points de contact entre Appien et Cœlius Antipater. Les Appendices consacrés 39. Cf. O. Gilbert, Die Fragmente des L. Cœlius Antipater, Jahrb. f Klass. Phil., Suppl. Bd., 10 (1878-1879), p. 363, qui parle de «sources de bonne qualité». 40. Rappelons l'heureuse formule de A. Piganiol, REA, 22 (1920), p. 33: «malgré sa langue rude, le livre de Cœlius ... a été la lecture favorite des esprits sérieux de l'Antiquité». - E. Taubler, o. c., p. 823, estime que Dion Cassius suit Cœlius; A. Klotz, Cassius Dio zur Geschichte des Zweiten punischen .Krieges, Rhein. Mus. 85 (1936), p. 68-116 croit pouvoir distinguer chez lui deux courants remontant l'un à Cœlius, l'autre à Antias. Mais ses distinctions paraissent arbitraires. Avec prudence, F. Millar, A Study of Cassius Dio (1964), p. 34-38, se refuse à identifier les sources de cet historien. 41. On trouvera des références plus complètes dans l'étude, déjà citée, de C. G. Leidl. Nous n'avons pas jugé utile en effet de signaler des hypothèses sans fondement qui ne sont rien de plus que des curiosités érudites. 42. Voir principalement les pages 592-5, où Hesselbarth résume sa théorie. 43. Cf. RE, 111 (1895), 218 sq.
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aux sources d' Appien par G. De Sanctis dans la Storia dei Romani, 3, 2 (1917) offrent un exposé plus complet et moins hypothétique de la question. Constatant qu'il n'existe aucun indice d'une utilisation de Polybe par Appien, alors qu'en revanche on observe de nombreuses ressemblances avec Tite-Live, mais avec des divergences de détail qui excluent une parenté immédiate, De Sanctis estima qu 'Appien (comme d'ailleurs Dion Cassius) s'était reporté soit à Cœlius Antipater, soit à un auteur s'en inspirant étroitement, à cette réserve près qu'un Alexandrin de grande culture qui vécut à Rome dans l'entourage de Fronton 44 n'était sans doute pas homme à se contenter d'une seule source. Pourtant, dans le cadre d'une étude d'ensemble consacrée aux sources de la Troisième décade de Tite-Live, A. Klotz revint à la thèse de Hesselbarth qu'il modifia légèrement. Après avoir procédé dans son Appians Darstellung des Zweiten Punischen Kriegs ( 1936) à un examen minutieux du texte, il concluait que le Livre d'Annibal dérivait certes de Valerius Antias, mais par l'intermédiaire d'un historien grec contemporain d' Auguste, Timagène d' Alexandrie 45 , dont l 'œuvre est entièrement perdue. Cette théorie, qu'aucun argument solide ne pouvait étayer, fut immédiatement mise à mal par H. Sack, Hannibals Marsch au/ Rom im Jahre 211 vor Chr., ein Beitrag zur Quellenkritik des Livius (Diss. Frankfurt am Main 1937): l'étude de cet épisode célèbre conduisait l'auteur à la conclusion qu' Appien avait largement utilisé Cœlius Antipater46. Le travail récent de W. Hemnann, 44. Cf. Ed. Champlin, Fronto and Antonine Rome (1980), p. 42; 46; 58; 98-100. Champlin suggère, p. 42, que leur goOt commun pour les antiquités romaines avait peut-être contribué à rapprocher Appien et Fronton. 45. Fr. Gr. Hist. 88. 46. Sack, o. c., p. 87, critique avec vigueur la méthode Klotz: «Er will auf jeden Fall Quellengemeinschaft zwischen Appian und Livius (Valerius Antias, bei Appian durch Timagenes vermittelt!) nachwei-
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Die historien des Cœlius Antipater (1979) aboutit à la même conclusion et cet auteur tente même, pour l'épisode de la marche sur Rome, une « Rekonstruktion des Cœlius aus Appian» trop imaginative à notre gré. Un point de vue très différent apparaît chez 1. Hahn, «Appian und Hannibal», Acta Antiqua Academiae Scientiarum Hungaricae, 20 (1972), p. 95-125. Rejetant à juste titre la théorie de Klotz (Valerius Antias-Timagène ), mais ne prenant pas en considération les conclusions de De Sanctis et de Sack (Cœlius Antipater), Hahn soutient qu' Appien a utilisé une source antérieure à Polybe, sans doute Fabius Pictor47• L'hypothèse n'est pas à écarter encore qu 'Appien soit en désaccord avec Fabius sur les pertes romaines à Trasimène - mais reste indémontrable. Il faudrait d'ailleurs la nuancer, puisqu'il paraît presque certain que Fabius publia son œuvre durant la guerre, dont il ne racontait pas, semble-t-il, les dernières
années48 • T. Schmitt49 a tenté récemment de montrer que Polybe et Tite-Live, dans plusieurs passages de leur œuvre, dériveraient d'une source commune - un historien romain anonyme, écrivant en grec, faisant certes un large usage de sources romaines (dont Fabius Pictor), mais utilisant aussi un «modèle carthaginois» dont l'identité demeure sen. Diesem Leitgedanken folgend wahlt er passende Kriterien aus, Uisst wichtige Dinge unberücksichtigt und arbeitet mit hypothesen. Eine solche Methode kann aber nicht zum Ziel führen». W. Huss, Geschichte der Karthager (1985), p. 285, n'est pas plus tendre. 47. L'hypothèse avait déjà été avancée par des érudits du XIXe siècle: voir Hesselbarth, o. c., p. XI, qui la juge peu crédible. 48. J. von Ungem-Stemberg, Capua im Zweiten Punischen Krieg. Untersuchungen zur romischen Annalistik ( 1975), p. 6, n. 22, met en doute les conclusions de Hahn. Voir aussi W. Huss, o. c., p. 285: «eine kaum überzeugende Hypothese! » - M. Chassignet, o. c., p. LVill, estime que Fabius a entrepris d'écrire ses Annales après son retour de Delphes, quand la victoire a changé de camp «avec la prise de Syracuse et de Capoue, et la conclusion du traité avec les Etoliens». 49. T. Schmitt, Annibals Siegeszug (1991).
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impénétrable (p. 279). Cette construction pour le moins artificielle 50 n'a pas d'incidences sur notre travail, puisque T. Schmitt admet (p. 286) que le Livre d'Annibal est inspiré d'une tradition annalistique éloignée de celle que suit Tite-Live. On voit ainsi que les travaux des chercheurs ont abouti à des conclusions contradictoires, et cette contradiction montre, une fois de plus, que la Quel/en/ orschung, valable lorsque l'on dispose de textes assez abondants pour procéder à des comparaisons suivies, se révèle inefficace quand on doit se contenter de rares et brefs fragments. Le problème que pose l'identification de la source (ou plus vraisemblablement des sources) du Livre d'Annibal est en fait insoluble dans l'état de notre documentation et, de quelques concordances ponctuelles avec Cœlius Antipater, on ne saurait déduire que celui-ci fut la seule source d' Appien 51 • Il n'est même pas exclu, puisque Cœlius travaille de seconde main, que ces concordances puissent s'expliquer par l'existence d'une source commune à Appien et à Cœlius, par exemple Silènos ou même Fabius Pictor, même si de tels emprunts 50. On pourrait objecter à cet auteur ce que - il y a plus d'un siècle! - C. Thiaucourt, Hannibal en Italie, Rev. Phil., 14 (1890), p. 171, écrivait à propos des élucubrations, justement oubliées, de Nitzsch: «Mais on peut adresser à cette théorie une objection bien plus grave: elle explique ce que nous connaissons, ici Polybe et Tite-Live, par ce que nous ne connaissons pas, les annalistes ou historiens perdus, Silénos, Fabius Pictor et autres. Cette pratique est contraire à une saine méthode. Rien d'étonnant dès lors qu'avec elle on n'ait abouti qu'à un résultat incertain et chancelant» [P.G.]. 51. Les contemporains d' Appien appréciaient Cœlius, qu'il s'agisse de Fronton (cf. ad Ver., 1 1) ou de l'empereur Hadrien: voir SHA, Vie d'Hadrien, 16, 6: amauit genus uetustum dicendi ... ; Sallustio Cœlium praetulit ..., et H. Bardon, Les Empereurs et les lettres latines d'Auguste à Hadrien (1940), p. 394. Mais il ressort du même Fronton (ad M. Antoninum, 1, 2) que Fabius Pictor, Claudius Quadrigarius, Valerius Antias et Caton n'étaient pas tombés dans l'oubli: même privilégié, le recours à Cœlius n'était pas forcément exclusif: cf. C. G. Leidl, o. c., p. 456 sq.
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relèvent de l'hypothèse 52 • En d'autres termes, plutôt que de s'entêter à résoudre un problème dont trop d'éléments demeurent pour nous des inconnues53, mieux vaut étudier pour lui-même le Livre d'Annibal, afin de préciser sa valeur historique et littéraire.
IV. La valeur historique et littéraire Les spécialistes de l'histoire militaire négligent généralement le Livre d'Annibal et, lorsqu'ils s'y réfèrent, c'est presque toujours pour écarter, comme négligeable, la version des faits présentée par Appien54• Il est certain qu'en ce domaine Appien ne supporte pas la comparaison avec Polybe, et qu'il est même parfois inférieur à TiteLive. S'il lui arrive de fournir des indications numériques intéressantes (effectifs engagés55 , pertes56, prisonniers57), le lecteur éprouve de grandes difficultés à suivre la marche des armées (et ce malgré une digression géogra-
52. Cf. C. O. Leidl, o. c., p. 453: «Eine direkte Benutzung des Fabius Pictor durch Appian kan also nicht erwiesein werden». 53. On a même supposé qu 'Appien pouvait avoir utilisé une édition abrégée (épitomé) de Tite-Live: cf. E. Pais, Hist. Rom., I, p. 398-399. Mais notre auteur s'écarte trop souvent de Tite-Live pour que l'hypothèse mérite d'être retenue. 54. Si l'on prend pour exemple la bataille de Cannes, qui a nourri les méditations de célèbres stratèges (Guillaume d'Orange, le chevalier de Folard, le colonel Ardant du Picq), il apparait que ces auteurs s 'appuyaient sur Polybe: cf. P. Kussmaul, Der Halbmond von Cannz, Mus. Helv., 35 (1978), p. 249-257. C'est encore le cas de M. Samuels, The reality of Cannz, Militiirgeschichtliche Mineilungen, 41 (1990), p. 7-31, où Appien n'apparaît qu'à travers un jugement sévère de Lazenby. 55. Cf. 9, 38 (Trasimène); 17, 76 (Cannes); 52,221 (Métaure). Ces indications n'ont rien de systématique. 56. Cf. 10, 41 (Trasimène); 25, 109 (Cannes); 25, 110 (récapitulation des pertes romaines). 57. Cf. 10, 42 (Trasimène); 24, 107 et 26, 113 (Cannes).
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phique58 ) et à comprendre la stratégie qui préside à ces déplacements, tant du côté d 'Annibal que du côté romain. Il faut avouer que sans le secours de Tite-Live et de Polybe, il serait malaisé de retrouver le fil reliant cette poussière d'événements, surtout quand le récit verse dans l'anecdote. A la différence de certains de ses contemporains (Arrien par exemple), Appien n'avait pas, semble-t-il, l'expérience des grands commandements militaires et des grandes batailles rangées. C'est sans doute pourquoi ces dernières se réduisent chez lui à une succession de stratagèmes et d'actions d'éclat. La topographie se limite aux quelques indications nécessaires à la compréhension des ruses mises en œuvre par les Carthaginois59 et l'ordre de bataillev éautoû 'Avvi6aç». 4. s. v. dµEÂ.T)tÉa [p. 129 Bekker] 1eai 'A1t1ttavôç «dÂÂT1ÀCOV 1)µÉÂOUV». 5. S. V. d1tavtro [p. 130 Bekker] 'A1t1ttavôç a' «1tàmv d1tavtrov». 6. s. v. è1tt 'Avvi~. 1eai -cà 'I611pcov1ee1eivri-co,-ca -ce "CCOV cruµµaxcov ŒÙ"COÙ ,ÏÀÀO"CplOÙ"CO. Tite-Live (22, 40, 8-9) évoque des difficultés similaires, mais à l'époque où Annibal se trouvait encore à Gereonium. Ce sont elles qui, chez lui, poussent Annibal à gagner !'Apulie: cf. 22, 43, 2-5. Ces difficultés semblent avoir été exagérées par l'historiographie latine: cf. W. Huss, o. c., p. 327 et n. 247. 121. Chez Polybe (3, 107, 7 et 108, 1), c'est le Sénat qui exige des généraux une bataille décisive: cf. Scullard, o. c., p. 52; U. Tammler, o. c., p. 146-148. 122. Le conflit entre IEmilius et Varron se retrouve chez Polybe (3, 110, 2-4; 8; 112, 2) et chez Tite-Live (22, 39), avec les thèmes déjà mis en œuvre à propos de Fabius et de Minucius: cf. Hesselbarth, p. 328-329. Scullard, o. c., p. 51-52, estime que Polybe a probablement reproduit les traditions de la gens /Emilia, où Varron apparaissait comme seul responsable du désastre. Les sources de Tite-Live auraient
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également noirci Varron, qui semble avoir entretenu de bonnes relations avec le Sénat. 123. Les préliminaires de la bataille, tels que les rapportent Polybe (3, 110, 5-7; 112, 2-3) et Tite-Live (22, 44, 4-7; 45, 1-3), sont absents chez Appien, qui leur substitue un traquenard que Tite-Live (22, 41-43, 4) et Zonaras (9, 1) placent à la fin du blocus de Gereonium, avant le départ d' Annibal pour Cannes: cf. Hesselbarth, p. 332-333. Lazenby, p. 76, juge cet épisode peu vraisemblable. 124. Polybe (3, 112, 4-5) remarque simplement que les soldats romains brOlaient de combattre.
Page 16 125. Il s'agit probablement des chefs des "manipules", unités tactiques de l'infanterie romaine au Ille s. av. J. C. 126. Cf. Tite-Live, 22, 43, 8-9 et 44, 5-7 et Zonaras, 9, 1. Klotz, p. 41, estime que ce développement provient de Valerius Antias. 127. Ce détail important n'apparaît ni chez Polybe ni chez TiteLive: l'alternance des faisceaux, qui était quotidienne en campagne (cf. S. Lancel, o. c. p. 171 et 173) donnait ce jour-là le commandement à }Emilius, et Varron devait nécessairement s'effacer: cf. Tite-Live, 22, 45, 4-5; Polybe, 3, 112, 1; 113, 1. 128. La bataille fut livrée le 2 Sextilis selon Macrobe, Saturnales, 1, 16, 26, citant Claudius Quadrigarius. Cette date paraît correspondre à la seconde quinzaine de juin: cf. P. S. Derow, The Roman Calendar ... , Phoinix, 30 (1976), p. 277-278. On possède de nombreux récits plus ou moins détaillés d'une des plus fameuses batailles de l'Histoire: cf. Polybe, 3, 113-117; Tite-Live, 22, 45-50; Plutarque, Fabius, 1516; Dion Cassius, fr. 56, 23-29; Zonaras, 9, 1; Nepos, Hann., 4, 4; Polyen, Strat., 6, 38, 4; Frontin, Strat., 2, 2, 7; 2, 3, 7; 2, 5, 27; Valère-Maxime, 3, 2, 10; 5, 6, 4; 7, 4, ext. 2. - La bibliographie est considérable: nous renvoyons à Walbank, 1, p. 435-441 et à W. Huss, o. c., p. 327 sq., car ces travaux (en particulier ceux qui touchent à la topographie et à l'histoire militaire) ne se réfèrent que rarement à Appien. 129. Cf. Polybe, 3, 113, 1-5 et Tite-Live, 22, 45, 6-7, plus détaillés. De Sanctis, 3, 2, p. 61, et Lazenby, p. 80, montrent bien que les troupes légères se trouvaient en réalité en première ligne. Voir aussi Lancel, o. c., p. 174 sq. 130. D'après Polybe (3, 114, 6) et Tite-Live (22, 45, 8), Servilius commandait le centre, iEmilius l'aile droite, Terentius l'aile gauche. Il semble néanmoins (cf. Polybe, 3, 116, 1-3 et Tite-Live, 22, 49, 1-12) qu 'iEmilius rejoignit le centre à la fin du combat. 131. Ni Polybe, ni Tite-Live ne mentionnent ces «cavaliers d'élite». 132. Il s'agissait, selon Tite-live (22, 43, 10-11 et 46, 8-9) du vent
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Vultume (le libeccio). Voir aussi Zonaras, 9, 1, et Plutarque, Fabius, 16, 1-3. Polybe ignore cette ruse.
Page 17 133. Cette embuscade se retrouve chez Zonaras, 9, 1. De Sanctis, 3, 2, p. 142-143 y voit une invention. Mais on peut se demander si Appien ne place pas ici l'embuscade tendue par Annibal à Minucius que les autres sources localisent au Fortore (cf. Polybe, 3, 104-105; Tite-Live, 22, 28). 134. Cf. Zonaras, 9, 1. 135. Ordre de bataille punique: cf. Polybe, 3, 113, 6-9; Tite-Live, 22, 46, 1-3; De Sanctis, 3, 2, p. 62; Lazenby, p. 81-82. Appien passe sous silence le dispositif "en croissant" des corps d'infanterie alignés au centre et le renforcement des ailes, où Annibal avait massé le meilleur de son infanterie. Mais il est tributaire de sources qui expliquent la défaite romaine par les stratagèmes d 'Annibal, et non par la supériorité de sa tactique: cf. Notice, p. xxvm. 136. Magon fut ensuite envoyé à Carthage annoncer la victoire; puis il opéra en Espagne, avant de rejoindre la Ligurie en 205: cf. RE XIV 1 (1928), s. v. Magon6 ; Dictionnaire de la civilisation phénicienne et punique (Brepols, 1992) s. v. Magon6, p. 268. Chez Silius Italicus (9, 229), comme chez Appien, le commandement de l'aile droite est exercé par Magon et non par Maharbal (Tite-Live, 22, 46, 7) ou Annon (Polybe, 3, 114, 7). Voir L. Halkin, Les Etudes Classiques, 3 (1934), p. 435. Polybe et Tite-Live affirment, d'autre part, qu'Asdrubal commandait l'aile gauche, Annibal et Magon le centre. 137. Annon, fils de Bomilcar et de la fille aînée d'Amilcar: cf. RE VIF (1912) s. v. Hannon 16 ; Dictionnaire de la civilisation phénicienne et punique, s. v. Hannon21, p. 209-210. 138. Ni Polybe ni Tite-Live ne recoupent Appien sur ce point. 139. Polybe (3, 115, 1-4) et Tite-Live (22, 47, 1-3) font intervenir les cavaliers espagnols et gaulois, partis de l'aile gauche punique, avant l'entrée en action de l'infanterie lourde: cf. Lazenby, p. 83. Page 18 140. Il ne semble pas que l'aile gauche romaine ait jouxté la mer: cf. De Sanctis, 3, 2, p. 142; Klotz, p. 42. 141. Ni Polybe ni Tite-Live ne connaissent cet épisode. 142. Tite-Live (22, 48, 2-4) rapporte une histoire analogue; mais les acteurs en sont des cavaliers numides. De Sanctis, 3, 2, p. 143 et Lazenby, p. 84, ne voient là que pure invention. Voir toutefois Frontin, Strat., 2, 5, 27; Valère-Maxime, 7, 4, ext. 2; Silius Italicus, 10, 185 sq., qui paraissent suivre la même tradition qu 'Appien. 143. Il ressort de Polybe (3, 115, 5-12) et de Tite-Live (22, 47, 59), qui ignorent cette péripétie, que les Gaulois et les Ibères, rangés au
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centre, furent enfoncés par les Romains. Mais ces derniers se trouvèrent alors pris en tenaille par les ailes carthaginoises, formées d'Africains (qui n'avaient évidemment pas fait semblant de s'enfuir). 144. Comme Appien, Zonaras (9, 1) insiste sur le rôle décisif joué par le vent, les faux déserteurs et les troupes en embuscade: voir A. Klotz, Cassius Dio zur Geschichte des Zweiten Punischen Krieges, Rhein. Mus., 85 (1936), p. 91-94. 145. A. Klotz, /oc. cit., rapproche de Silius Italicus, 9, 506 sq.: omnis retro flatu occursante refertur atque idem flatus Pœnorum te/a secundant. Page 19 146. En fait, les troupes africaines d 'Annibal avaient été réarmées avec l'équipement récupéré sur le champ de bataille de Trasimène. Il s'agit ici des Celtibères infiltrés sur les arrières des lignes romaine, qui ne se ressaisirent probablement pas de leurs propres armes, mais bien plutôt ramassèrent celles de Romains gisant à terre: cf. Tite-Live, 22, 48, 4, attribuant cette ruse aux Numides. 147. Varron se réfugia à Venouse avec quelques cavaliers: cf. TiteLive, 22, 49, 14 et Polybe, 3, 116, 13. Page 20 148. Chez Polybe (3, 116, 1-3) et Tite-Live (22, 49, 1-2), c'est lEmilius qui rejoint le centre où il affronte les cavaliers d' Annibal. D'après Frontin (Strat., 4, 5, 5; cf. Valère-Maxime, 3, 4, 4; 4, 5, 2), le vaillant Romain aurait refusé de fuir. 149. Cf. Tite-Live, 22, 49, 3-4; Plutarque, Fabius, 16, 4-5. 150. Mort d'lEmilius: cf. Polybe, 3, 116, 1-3; 9; Tite-Live, 22, 49, 1-12, qui signale qu'il fut blessé d'une balle de fronde dès le début de l'action; Plutarque, Fabius, 16, 6-9. - Mort de Servilius: Polybe, 3, 116, 11; Tite-Live, 22, 49, 16. Appien passe sous silence la mort de Minucius. 151. Un grand camp et un petit camp, sur chaque rive de l'Aufidus: cf. Polybe, 3, 110, 8; Tite-Live, 22, 44, 1-3. 152. Aujourd'hui le «Monte di Canne», entre Canosa et Barletta: 2 cf. Hülsen, RE 111 (1899), s. v. Cannae. 153. Importante ville d' Apulie, sur la rive droite de l' Aufidus, à environ 20 km de son embouchure. Elle passait pour avoir été fondée par Diomède (cf. Strabon, 6, 3, 9 C 283; Horace, Sat. l, 5, 92). Elle demeura fidèle à Rome pendant toute la guerre: cf. Tite-Live, 27, 12, 7. Voir Hülsen, RE 1112(1899), s. v. Canusium; J. S. Reid, o. c., p. 106. - Strabon (loc. cit.) estime, d'après le tracé de son enceinte, qu'elle avait été en des temps anciens l'une des plus grandes villes de l'Italie, comme sa voisine Argyrippa (Arpi). 154. Voir Tite-Live, 22, 49, 13 et 50, 11, plus détaillé.
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155. Sur les données relatives aux pertes romaines, voir le tableau dressé par Hesselbarth, p. 344-345. Appien est proche de Tite-Live (22, 49, 15), qui compte 48 200 morts. Lazenby, p. 84, préfère cette évaluation à celle de Polybe (3, 11, 7), qu'il juge exagérée (70 000 morts!).
Page 21 156. Cf. Tite-Live, 22, 49, 16-17, plus détaillé. 157. Ce jugement sévère correspond à celui que porte Polybe, 3, 116, 13. Voir Klotz, p. 44. G. 2.ecchini, «La figura di C. Terenzio Varrone nella tradizione storiografica», dans: Contributi de/1'/stituto di Storia Antica, 4 (1976), p. 118-130, distingue deux strates dans la tradition relative à Varron. D'une part, un courant défavorable, d'origine aristocratique, élaboré peut-être dans le cercle des Scipions. D'autre part, un courant favorable, plus tardif, qui célèbre sa constance dans l'adversité et le félicite de ne pas avoir «désespéré de la Patrie» (TiteLive, 22, 61, 14; Plutarque, Fabius, 18, 4). Il est certain que la défaite de Cannes ne brisa pas la carrière politique et militaire du consul. 158. Cette anecdote ne figure ni chez Polybe ni chez Tite-Live. Mais le désarroi d' Annibal explique peut-être qu' Appien ne fasse pas état d'un plan de marche sur Rome proposé par Maharbal aussitôt après la victoire (Tite-Live, 22, 51, 2). - Les pertes d'Annibal furent estimées entre 5 700 (Polybe, 3, 117, 6) et 8 000 hommes (Tite-Live, 22, 52, 6), soit le dixième de celles des Romains. 159. Cette phrase fut prononcée soit après Héraclée (Dion Cassius, fr. 40, 19; Zonaras, 8, 3; Orose, 4, 1, 15; De viris il/., 35, 5; Justin, 18, 1, 7), soit après Asculum (Plutarque, Pyrrhus, 21, 14). Voir P. Uvêque, Pyrrhos (1955), p. 223-234. Dans le Livre Samnite, où il racontait, entre autres, la guerre de Pyrrhus contre les Romains, Appien avait sans doute déjà évoqué cet épisode célèbre. 160. P. Sempronius Tuditanus, tribun militaire en 216, consul en 204: cf. Broughton, 1, p. 251. Voir Cœlius Antipater, fr. 22 Peter; Tite-Live, 22, 50, 4-12 (qui ne parle pas de son élection comme «général»); Frontin, Strat., 4, 5, 7 (mentionnant lui aussi Cn. Octavius). 161. D'après Polybe (3, 117, 7-11), Annibal aurait capturé tous les Romains réfugiés dans le camp. Aucune indication chiffrée, pas plus que chez Tite-Live. Voir Hesselbarth, p. 355-356. 162. Selon Tite-Live (22, 52, 1-4), une convention fut passée entre Annibal et les Romains demeurés dans le grand et le petit camp. Voir H. H. Schmitt, Staatsvertriige, 3, n° 522. 163. C'est à Venouse que, selon Tite-Live (22, 54, 1-6 et 56, 1-2), Varron rassembla les fugitifs. Il se rendit ensuite à Canusium, d'où il regagna Rome (Tite-Live, 22, 57, 1). Voir Lazenby, p. 90. 164. Publius Cornelius Scipion, le futur Africain: cf. Broughton, 1, p. 251 et 253, n. 5. - Zonaras (9, 2) signale, comme Appien, le rôle
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joué par Scipion dans la réorganisation de l'armée. En revanche, tous deux passent sous silence la «conspiration de Metellus» évoquée par d'autres auteurs (Tite-live, 22, 53; Valère-Maxime, S, 6, 7; Dion Cassius, fr. 57, 28-29; De viris il/., 50, 22, 5; Orose, 4, 16, 6; Silius Italicus, 10,418 sq.). Voir R. T. Ridley, Was Scipio Africanus at Cannae?, Latomus, 34 (1975), p. 161-165.
Page 22 165. Cf. Tite-Live, 22, 54, 7-8; Polybe, 3, 118, 5-7; Plutarque, Fabius, 17; Zonaras, 9, 2. J. S. Reid, o. c., p. 93-94, estime très exagérée la description de cette panique. 166. Q. Fabius Pictor: cf. Broughton, 1, p. 251. Son ambassade à Delphes est signalée également par Tite-Live, 22, 57, 5; Plutarque, Fabius, 18, 3; Zonaras, 9, 2. De cette remarque d'Appien, Klotz, p. 44, n. 1, croit pouvoir déduire que Fabius racontait toute la «guerre d' Annibal» et non pas seulement les débuts de celle-ci, commme on le pense généralement. 167. Cf. Tite-Live, 22, 57, 11. Il s'agirait des volones, dont les exploits sont volontiers signalés par Tite-Live. Voir infra, §117, et N. Rouland, Les esclaves romains en temps de guerre, Collection Latomus, vol. 151 ( 1977). p. 45-58. 168. Cf. Tite-Live, 22, 57, 10-11; Zonaras, 9, 2; Lazenby, p. 91. 169. M. Claudius Marcellus, consul en 222, exerça diverses magistratures entre 216 et 208, année de sa mort: préteur en 216, propréteur en 215, consul en 214, proconsul en Sicile de 213 à 211, consul en 210, proconsul en 209, de nouveau consul en 208. Son activité en Sicile était traitée par Appien dans le Livre de la Sicile. 170. P. Furius Philus. Préteur en 216, il avait été consul en 223 et avait alors remporté une victoire sur les Insubres. 171. Teanum Sidicinum (Teano), au nord de la Campanie. Cf. Philipp, RE VA 1 (1934), s. v. Teanum. 172. Selon Tite-Live (22, 57, 7-8), Marcellus envoya une légion d'infanterie de marine à Teanum, mais se rendit lui-même à Canusium: voir De Sanctis, 3, 2, p. 232; Klotz, p. 44; Lazenby, p. 90. 173. Polybe (6, 58, 3) et Tite-Live (22, 58, 6) mentionnent dix délégués. Voir aussi Cicéron, De off., 3, 113 sq.; Zonaras, 9, 2. Mais Tite-Live (22, 61, 6) fait état d'une autre version, avec trois délégués supplémentaires L. Scribonius, C. Calpurnius, L. Manlius. Cf. Walbank, 1, p. 746. 174. Ce personnage n'est pas autrement connu: cf. RE, Il A 2 (1923) s. v. Sempronius 7• 175. Cf. Tite-Live, 22, 59, 16 in uestibulo Curiœ, probablement la Curia Hostilia, sur laquelle on lira M. Bonnefond-Coudry, Le Sénat de la République Romaine de la guerre d'Annibal à Auguste (1989), p. 54 sq.
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176. Cf. Tite-Live, 22, 60, 1-2. Page 23 177. Sur le refus du Sénat, cf. U. Tammler, Der Romische Senat ... , p. 155-156.; W. Huss, o. c., p. 334. 178. D'après Diodore (26, 14), Annibal aurait souligné la cruauté, la scélératesse et l'arrogance du Sénat. 179. Cf. Tite-Live, 22, 58-61; Polybe, 6, 58; Zonaras, 9, 2; AuluGelle, Noct. Att., 7, 18. Voir De Sanctis, 3, 2, p. 226, n. 33; Klotz, p. 88-89; Lazenby, p. 45. tiµrov 180. Cf. le Livre Africain, 63, 281: tOÙÇô' alxµaÀ.C.t>tOt>Ç toùç µèv èç tavtsç è1té6awov ... Ces représailles ne sont pas exactement localisées, et rien ne prouve que le fleuve dont il est question ici soit l' Aufide. - La cruauté d' Annibal à l'égard des prisonniers de Cannes est un topos: voir Zonaras, 9, 2; Tite-Live, 23, 5, 12 (discours de Terentius Varro aux Capouans, où le consul, en termes généraux, affirme qu 'Annibal avait transformé ses soldats en bêtes sauvages en leur faisant édifier des ponts et des digues de corps humains et en les habituant à manger de la chair humaine ... ); Silius Italicus, 8, 668 sq.; Florus, 1, 22; 2, 6; Valère-Maxime, 9, 2 ext. 2; Klotz, p. 111-112. 181. Voir le Livre Africain, 63, 281 et Diodore, 26, 14, 2. Mais chez ce dernier, l'attitude d'Annibal est plus subtile. Certes, il met à mort les fils et les proches parents des sénateurs, mais il s'agit là de représailles à l'encontre du Sénat, qui n'a pas voulu racheter les captifs. Il organise d'autre part des combats de gladiateurs, mais il n'est pas précisé que les prisonniers choisis appartenaient à des familles sénatoriales. Diodore souligne d'ailleurs qu'aucun ne consentit à combattre et qu'ils préférèrent mourir sous la torture. Selon Zonaras (9, 2), Annibal avait d'ailleurs envoyé à Rome toùç ... À.é>younvoç àl;iouç. Voir G. Brizzi, Studi di Storia Annibalica (1984), p. 47-55. 182. Appien résume en quelques mots des événements qui, chez Tite-Live, occupent les dix-neuf premiers chapitres du livre 23. Il est particulièrement étrange qu 'Appien passe sous silence le ralliement de Capoue à Annibal - donc point de "délices de Capoue" - et l'on ne voit pas dans son récit que, si de nombreuses villes restèrent fidèles à Rome, d'autres basculèrent dans l'autre camp. Appien conduit directement le chef punique dans le Bruttium, suivant peut-être ici des auteurs qui s'intéressaient surtout à l'Italie méridionale. - Sur les défections après le désastre de Cannes, voir Walbank, 2, p. 29 avec réf.; J. S. Reid, o. c., p. 94-95; W. Huss, o. c., p. 335 sq.; S. Lance], o. c., p. 208 sq. 183. D'après Strabon (6, 1, 12 C 254, qui fait d'elle la capitale, encore florissante de son temps, des Lucaniens) et Caton (Origines, fr. 70 Peter), Petelia avait été fondée par Philoctète près de l'embouchure du Nerethos (Neto). Voir Philipp, RE XIX 1 (1937) s. v. Petelia. Très
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hellénisée (cf. /G XIV, 636 mentionnant un damiorgos et des proxenoi et /G XIV, 637 faisant état de gymnasiarques), c'était la seule ville du Bruttium qui fût demeurée fidèle à Rome, dont elle attendait des secours (cf. Tite-Live, 23, 20, 4-10). Voir De Sanctis, 3, 2, p. 214 et n. 11; J. S. Reid, o. c., p. 103; M. Caltabiano, Una città del Sud tra Roma e Annibale (Palerme, 1977), p. 45-52: W. Huss, o. c., p. 345. 184. Annibal ne semble pas avoir disposé d'un matériel de siège considérable. En dehors des machines utilisées contre Petelia, on connaît seulement les uineœ et les cuniculi signalés par Tite-Live (23, 18, 8) lors du siège de Casilinum. Comme le souligne A. D. FittonBrown, Historia, 8 (1959), p. 366-367, les sièges entrepris par Annibal contre des villes bien défendues le furent sans résultat. 185. Chez Tite-Live (23, 30, 1), c'est Imilcon qui dirige le siège. La présence d 'Annon est néanmoins signalée dans le Bruttium: cf. 23, 41, 12; 43, 6; 46, 8; 24, 1, 1.
Page 24 186. Selon Polybe (7, 1, 3 = Athénée 12, 36, 5 b-c) et Frontin (Strat. 4, 5, 18), le siège dura onze mois. Comme les habitants en étaient réduits à se nourrir de feuilles d'arbres, on estime que la ville tomba pendant l'été 215: cf. Lazenby, p. 95; W. Huss, o. c., p. 345. Voir aussi Valère-Maxime, 6, 6, ext. 2; Silius Italicus, 12, 431-432; Tite-Live, 23, 30, 1-4; Klotz, p. 46-47; Walbank, 2, p. 30-31. 187. Tite-Live (24, 49, 8) explique que les Romains avaient fait venir d'lbérie trois cents nobles espagnols qui devaient inciter leurs compatriotes à abandonner Annibal. 188. Cf. Tite-Live, 23, 46, 6-7, Zonaras, 9, 3, 6; Plutarque, Marcellus, 12, 6. Voir Klotz, Rhein. Mus., 85 (1936), p. 98; Lazenby, p. 96. Les désertions commencèrent après la victoire remportée par Marcellus à Nola. 189. Après la victoire de Marcellus à Nola? Appien glisse trop rapidement. 190. Ville messapienne plus connue sous le nom d 'Arpi (Arpe, près de Foggia). Voir Strabon, 6, 3, 9 C 283-284; Hülsen, RE 111 (1895) s. v. Arpi. Annibal y résida souvent. 191. Cf. Strabon, 6, 3, 9 C 283-284. La tradition attribue à Diomède de nombreuses fondations en Iapygie, Apulie, Picenum et même Vénétie. Voir C. Robert, Die griechische Heldensage4, 2, 3, 2, 14871499; J. Bérard, La colonisation grecque de l'Italie méridionale et de la Sicile dans l 'Antiquite-"2( 1957), p. 368 sq. L. Braccesi, Grecità Adriatica (1971), p. 21 et n. 72; F. Prinz, Gründungsmythen und Sagenchronologie (1979), p. 159-161; E. Lepore, dans: l 'epos Greco in Occidente [Atti del XIX 0 convegno di studi sulla Magna Grecia, Tarente, 1979], p. 113-132; D. Briquet, Spina condita a Diomede, PdP, 235 (1987), p. 241-261 qui établit un lien plausible entre la dif-
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fusion de la légende (et du culte) de Diomède et le développement de l'empire syracusain sous Denys l'Ancien. 192. Sur Dasius Altinius [ou peut-être Alinius: cf. D. Vollrner, Symploke. Das Uebergreifen der romischen Expansion auf den griechischen Osten (Stuttgart, 1990), p. 168], cf. Münzer, RE IV 2 (1901) s. v. Dasius 4 • Silius Italicus, 13, 30 sq., fait également de lui un descendant de Diomède: cf. Klotz, p. 48. Des monnaies d'Arpi portent, au génitif, le nom messapien AAZOY, supposant un nominatif AAZOI:, attesté dans un décret des Isséens relatif à la fondation d'une colonie dans l'île de Corcyre la Noire (Syll.3 141). Aacnoç paraît la transcription grecque de la forme latinisée Dasius, dont on peut inférer qu 'Appien suit une source annalistique.
Page 25 193. Cf. Polybe, 3, 118. L'histoire de Dasius se retrouve, avec encore plus de détails, chez Tite-Live 24, 45, 1-10. Après la bataille du Tessin, à l'automne 218, un Dasius de Brundisium avait livré Clastidium à Annibal: cf. Tite-Live, 21, 48, 9-10. 194. D'après Tite-Live, loc. cit., il fut placé en résidence surveillée dans la ville de Cales. Sur cet épisode (peut-être inventé?) voir J. S. Reid, o. c., p. 106-107; U. Tammler, Der Romische Senat ... , p. 191. 195. Cf. Tite-Live, 24, 45, 14. Voir Klotz, p. 48. 196. Ces «autres» pourraient être la garnison ibère d 'Arpi: cf. Tite-Live, 24, 47, 8-11; Klotz, p. 47; Lazenby, p. 105-106. 197. Il s'agit du fils de Fabius Cunctator, consul en 213 av. J. C.: cf. Frontin, Strat., 3, 9, 2. Voir aussi Tite-Live, 24, 46-47, 11, qui affirme toutefois que la garnison punique put rejoindre Salapia. Cf. De Sanctis, 3, 2, p. 27 et n. 132; Lazenby, p. 105-106. 198. Comme Appien, Frontin (Strat. 3, 3, 6) donne à ce personnage le nom de Cononeus. Mais Polybe et Tite-Live le nomment Philomènos. Selon Hesselbarth, o. c., p. 491-492 et 593, Cononeus pourrait être «eine Phylenbezeichnung». Voir aussi Klotz, p. 49-50. 199. Sur la topographie de Tarente, voir Weinstock, RE IV A 2 (1932) s. v. Tarentum. et, plus récent, le recueil Taranto nella civiltà della Magna Grecia [Atti del X 0 convegno di studi sulla Magna Grecia, Tarente, 1970): plans de la ville et du port dans le tome II, pl. 55 et 56. - La tradition relative à l'affaire de Tarente est complexe: cf. Hesselbarth, p. 491-492; Klotz, p. 49-50; Walbank, 2, p. 100-101. On a pensé parfois que Tite-Live (25, 8-11) suivrait Cœlius Antipater, Polybe (8, 24-34) Silènos, tandis qu'Appien représenterait une branche particulière. Mais H. Trankle, Livius und Polybios ( 1977), relève des points de contact entre Tite-Live et Polybe, qui donnent à penser que le premier utilise le second, en le complétant à 1'aide d'autres sources: l'analyse proposée demeure donc hypothétique. - Historique du
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NOTES COMPLÉMENT AIRES p. 26
siège: De Sanctis, 3, 2, p. 275-277 et n. 136; J. S. Reid, o. c., p. 95-98; Lazenby, p. 110-112; l'affaire dura des mois et tint Annibal éloigné de la Campanie: cf. W. Huss, o. c., p. 354; 358; 360; 363 et n. 222; 364. 200. Le phrourarque qu'Appien nomme Iunius (et il serait téméraire de corriger le texte, car notre auteur peut suivre une tradition distincte) porte ailleurs le nom de Livius (Gaius: Polybe, 8, 25, 7 ou Marcus: Tite-Live, 26, 39, 1). Son cognomen était Macatus: cf. Münzer, RE XIII' (1926), 885-887, s. v. Livius 24; Broughton, 1, p. 270. Ce Livius acquit une certaine notoriété: cf. Cicéron, De orat., 2, 273; De senecl., 11. 20 l. On présume que les Romains ouvrirent une porte à Cononeus, et que celui-ci fit ouvrir à Annibal les autres portes de la ville. Ce stratagème apparaît (avec des variantes) chez Frontin (/oc. cil.), Polybe, 8, 25-30, 4; Tite-Live, 25, 8, 9-13; 9, 8-17; 10, 1-2.
Page 26 202. Cf. Tite-Live, 25, l 0, 8-9; Polybe, 8, 30, 5-31. Sur le traité conclu entre Annibal et les Tarentins (Polybe, 8, 25, 1-2; Tite-Live, 25, 8, 8), voir H. H. Schmitt, Staatsvertriige, 3, n° 531 avec bibl. 203. L'acropole s'étendait à l'extrémité nord de la péninsule. Le préfet Livius s'y était réfugié avec ses troupes selon Tite-Live, 25, 10, 3 et 6. 204. Cette colonie grecque de la côte lucanienne a laissé des ruines importantes: cf. Mayer, RE XV2 (1932) s. v. Metapontum; D. Adamesteanu, Metaponton (Matera). Appunti fotointerpretativi, Notizie degli Scavi di Antichità, 19 (Suppl. 1965), p. 179-184. Sur les secours envoyés par Métaponte, cf. Tite-Live, 25, 11, 10; 15, 5; Polybe, 8, 35, l. 205. Cf. Tite-Live (25, 11, 1-12) soulignant lui aussi qu 'Annibal ne réussit pas à prendre la citadelle d'assaut. 206. Probablement Annon, fils de Bomilcar, son neveu. 207. Tite-Live (25, 11, 20) et Polybe (8, 34, 13) disent simplement qu 'Annibal regagna ses quartiers d'hiver. Cet épisode tomberait donc à l'automne 213: cf. Klotz, p. 50. Sur les Iapyges et les Messapiens, voir Strabon, 6, 3, l sq. C 277. 208. La ville antique possédait deux ports, qui correspondent au Mare Grande et au Mare Piccolo. Voir Polybe, 10, 1, 1-10; Walbank, 2, p. 189-191; Lazenby, p. 112. 209. Le goulet se trouvait entre l'extrémité nord-ouest de la citadelle et le faubourg de Scoglio del Tonno. Il donnait accès au Mare Piccolo, port intérieur de Tarente. Cf. Strabon (6, 3, 1 278) qui signale des fortifications de part et d'autre du goulet et un pont, à l'emplacement peut-être du moderne Ponte di Napoli. Voir Walbank, 2, p. 109. - Strabon, /oc. cil., remarque que la ville avait été pillée par les Carthaginois, puis par les Romains: Appien ne dit rien de ces déprédations.
NOTES COMPLÉMENTAIRES p. 27-28
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Page 27 210. Au printemps de 212? Appien semble suggérer qu'Annibal avait pris ses quartiers d'hiver en Iapygie. Mais on peut aussi comprendre qu'il avait été éloigné de Tarente par l'approche d'une armée romaine ou toute autre raison. 211. Cette route, orientée nord-sud, correspondrait selon certains au moderne Corso ai Due Mari (cf. W albank, 2, p. 109; Lazenby, p. 112). Appien est seul à comprendre, bien à tort, que la route fut transformée en canal. D'après Polybe (8, 34, 9-11) et Tite-Live (25, 11, 16-19), Annibal aurait seulement fait aménager la chaussée pour permettre le transport des navires sur des chariots. E. de Saint Denis, A Tarente en 212 av. J. C., Latomus, 13 (1954), p. 25-32, estime qu'Annibal s'inspira du diolkos qui permettait de transporter les navires à travers l'isthme de Corinthe. Voir aussi Silius Italicus, 12, 434-448. 212. Chez Tite-live (25, 15, 4-5), ces secours sont envoyés, avec succès, par le légat romain Caïus Servilius. 213. Sur la défection des Thuriens, voir le récit, très différent, donné par Tite-Live, 25, 15, 7-17. Klotz, p. 50, croit pouvoir déduire de cette différence qu 'Appien suivrait ici Valerius Antias. Polybe (8, 26, 2) est très bref. Sur cet épisode, voir J. S. Reid, o. c., p. 100; W. Huss, o. c., p. 364. 214. Cf. Tite-Live, 25, 15, 17. 215. Cf. Tite-Live, 25, 15, 5-6. Les raisons de cette défection ne sont pas claires: cf. J. S. Reid, o. c., p. 99, qui montre bien qu'elle surprit les Romains. 216. Importante ville grecque (aujourd'hui Policoro), entre Métaponte et Thourioi. Voir Weiss, RE VIIl 1 (1912) s. v. Heraclea. 217. Appien est le seul auteur à signaler cette défection: cf. J. S. Reid, o. c., p. 100. Page 28 218. Ti. Sempronius Gracchus, consul en 215 et en 213, proconsul en 212: cf. Broughton, 1, p. 261. 219. Tite-Live, 25, 16, 5, nomme ce personnage Aavus et fait de lui un magistrat annuel des Lucaniens. Voir aussi Silius Italicus, 12, 415 «ab hospite cœsus». Sur les relations entre les Lucaniens et Annibal, voir J. S. Reid, o. c., p. 105-106; H. H. Schmitt, Staatsvertriige, 3, n° 532. 220. Episode célèbre. Cf. Polybe, 8, 35, l; Diodore, 26, 16; Polyen, Strat., 6, 38, 1; Zonaras, 9, 5; Valère-Maxime, 1, 6, 8; 5, 1, ext. 1. Appien suit l'une des deux versions rapportées par Tite-Live (25, 16, 10-16). L'autre situait la mort de Gracchus dans les parages de Bénévent, près du fleuve Calor (25, 17, 1-3). Voir Klotz, o. c., p. 51; De Sanctis, 3, 2, p. 291-292; 334-336; Lazenby, p. 113; W. Huss, o. c., p. 365.
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221. Chez Diodore (loc.cit.) c'est Magon qui semble avoir été l'organisateur du guet-apens: cf. Hesselbarth, p. 494. 222. Tite-Live (25, 17, 4-7) connaît trois versions différentes des funérailles de Gracchus. Voir aussi Valère-Maxime, 5, 1, ext. 6; Polyen, Strat., 6, 38, 1; Diodore, 26, 16, où Annibal admire la valeur dont a fait preuve Gracchus. Le récit de Silius Italicus (12, 475-478) est apparenté à celui d 'Appien: cf. Klotz, p. 51-52. 223. Selon Tite-Live (25, 19, 1), il avait établi son camp près de Bénévent: cf. J. S. Reid, o. c., p. 103. 224. Cf. Tite-Live,25, 13, l; 15, 18-19.Cettedécisionabrupteade quoi surprendre le lecteur, puisqu 'Appien ne signale pas, on l'a vu, que la ville avait fait défection après Cannes, et qu 'Annibal y avait effectué un séjour qui fut l'occasion d'un traité d'alliance entre Carthage et Capoue: cf. Tite-Live, 23, 2-14, 4; J. S. Reid, o. c., p. 112-114; H. H. Schmitt, Staatsvertriige, 3, n° 524. - W. Huss, o. c., p. 362, place en avril-mai 212 cette première tentative contre Capoue, menée par les consuls Fulvius Flaccus et Appius Claudius, et commente: "Appianos erzahlt die folgenden Ereignisse anders -un doch weniger glaubwürdig- ais Livius". Voir toutefois infra, n. 231. 225. Tite-Live (26, 5, 6) affirme que la garnison carthaginoise était commandée par Bostar et Annon, sans doute celui qu'évoque Appien. Cet homonyme du neveu d' Annibal n'est pas autrement connu. Selon Tite-Live (25, 15, 3 et 18, 1), Annibal aurait envoyé 2 000 cavaliers numides commandés par Magon. Sur ces divergences, voir De Sanctis, 3, 2, p. 293 et W. Huss, o. c., p. 364, qui distingue, à bon droit, deux appels à l'aide successifs. L'infanterie (qu' Appien est seul à mentionner) avait peut-être pour mission de défendre la ville, et la cavalerie celle d'escorter le convoi mentionné infra, § 155-156. 226. Varron, RR, 1, 32, 1 professe que le solstice d'été marque le début de la moisson: inter so/stitium et caniculam plerique messem faciunt. Puisque les Campaniens n'ont pas encore commencé la moisson, l'épisode se placerait vers la fin du mois de juin et il faudrait envisager une première incursion romaine (conduite par les deux consuls de 212?) suivie d'un repli prudent auquel Zonaras (9, 5) parat"'tfaire allusion: ot 'te yàp füta'tot 1tpè>ç 'tTI Kanun f1t'ta1aav, 1eai ô rpa1ex,oç êv 'tTI AtulCaVi(l d1tci>Â.t'tO 1Caio\ Tapav'tÎVO\ 1eai aÂ.Â.at 1t6Â.e1çd1tÉv ô.1t61tÂ.ouv 1eatax8eiç èç tà i6ta oô1e èôtx811, àÂ.Â.àôtro0eiç à1ti\Â.8EvElç KaÂ.alSpiav 1eai KtiÇEt 1t6Â.tv, 1'v è1CCIÂ.EO'EV 'Apyupi1t1t11v, titv µetovoµa0'0eiaav 8EVE6EvtOV.
230. Probablement le neveu d' Annibal. Appien ne précise pas le motif de cet appel. Il pourrait s'agir de la situation à Tarente, Annibal guettant une opportunité pour prendre possession d'une grande ville maritime susceptible éventuellement d'accueillir une flotte macédonienne si son alliance avec Philippe V aboutissait à un engagement militaire de ce dernier. 231. Schweighauser a profondément modifié le texte de V en ajoutant arbitrairement ô1tét.totvet en supposant que le nom de Q. Fulvius Flaccus (consul en 237 et en 224, préteur en 215 et en 214: cf. Broughton, 1, p. 267) avait été sauté par un copiste. Le nom d 'Appius Claudius aurait été ensuite dédoublé pour donner naissance à un "Appius" et à un "Claudius". Cette correction, admise par tous les éditeurs, appelle plusieurs objections. Remarquons tout d'abord que Fulvius Flaccus et Appius Claudius ont opéré contre Capoue d'abord comme consuls, puis ensuite comme proconsuls: cf. Tite-Live, 26, 1, 2, où est notée leur prorogatio et Polybe, 9, 4, 5 où l'on voit qu 'Annibal redoutait que les consules noui (toùç ê1tt1Ca9tataµtvouç atpat11yo6ç) ne vinssent renforcer Appius Claudius. Il est ensuite hautement improbable qu'un copiste ait remplacé onze fois de suite (170; 171; 172; 173; 174; 175; 176; 177; 179; 183; 184) le nom de Fulvius par celui de Claudius. S'il y a erreur, celle-ci doit remonter à Appien et peut recevoir au moins deux explications: d'une part, TiteLive (25, 22, 7 et 26, 5, 8) signale la présence à Capoue d'un autre Claudius, le propréteur C. Claudius Nero, qui avait devant la ville son propre prœtorium, distinct de celui des proconsuls; d'autre part, Polybe (9, 3-7) ne fait jouer aucun rôle à Fulvius Flaccus ni durant le siège de Capoue, ni durant la marche d'Annibal sur Rome. Le personnage est littéralement absent: cf. W. Huss, o. c., p. 371, n. 281. On peut donc penser qu 'Appien a confondu Appius Claudius et Claudius Nero, comme il a confondu dans le Livre Ibérique Asdrubal fils d' Amilcar et Asdrubal fils de Giscon. Reste l'étrange alliage KÂ.auôtoç ôè Cl>Â.ét.lClCOÇ (40, 170) / KÂ.auôtoç µtv ôit Cl>Â.ét.lCICOÇ (42, 183) qui a exercé la sagacité de Schweighauser. Il paraît tout à fait improbable qu 'Appien ait rattaché un Flaccus à la gens Claudia. C'est pourquoi l'hypothèse la moins téméraire consiste, ce me semble, à supposer que, dans ces deux passages, Cl>Â.ét.1C1COÇ n'est rien de plus qu'une variante érudite ajoutée supra lineam par un lecteur byzantin qui aura
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comparé la version d' Appien à celle de Dion Cassius, connue de nous à travers le résumé de Zonaras, qui écrit (9, 6): 1eai KÀa66toç µèv èv tfl Ka1tUTI Kattµ&lV&V, ètttpcoîO yâp, '1>Àrt1CICOÇ ÔÈ 1tpOÇ î'lV Ajoutons d'ailleurs que, dans ces chapitres, le gen•pcoµT)vftx&i:x,0T). tilice Fulvius n'apparaît nulle part, alors qu'en 48, 206, il est question d'un "consul Fulvius", en fait le proconsul Fulvius Centumalus. Appien, comme souvent, paraît suivre ici une tradition annalistique distincte, qu'il serait fâcheux d'occulter par des corrections arbitraires et répétées [P. G.]. 232. Chez Tite-Live (25, 13), c'est Fulvius Flaccus qui s'empare du camp punique. 233. Cf. Tite-Live, 25, 13, 1-14, 14: c'était Annon qui commandait le camp en l'absence d' Annibal. Voir Hesselbarth, p. 496-499; De Sanctis, 3, 2, p. 290-291; J. S. Reid, o. c., p. 109; Lazenby, p. 112113; W. Huss, o. c., p. 362. 234. Où, selon Tite-Live (25, 19, 6-17), il avait poursuivi le consul Ap. Claudius. Voir Lazenby, p. 113, qui pense que les Romains avaient voulu éloigner Annibal de Capoue. Il est remarquable qu 'Appien passe entièrement sous silence l'activité du second général. Ce silence donne à penser qu'il n'arrive pas à concilier ses sources. 235. Tite-Live se montre moins précis (cf. 25, 20, 1-3; 22, 7-10; 16). La description de Diodore est perdue, mais une allusion en 26, 17 semble indiquer qu'elle corroborait Appien: tJtrov ·proµairov cruyKÀT)tOÇ,chçftKouo-&tllV Kmti>T)vxeptttÂ.T)µµtVT)vxavta:x,60ev t&i:x,&1 ô11tÂ.q> K.t.À. -Voir Klotz, p. 52-53 et Walbank, 2, p. 119 pour la discussion des sources; De Sanctis, 3, 2, p. 294 et Lazenby, p. 114, pour l'aspect militaire de la question. 236. Environ 350 m. 237. Cette comparaison vient naturellement à l'esprit d'un Grec d'Orient: dans cette partie de l'Empire, les combats de gladiateurs se déroulaient souvent dans les théâtres, et non dans les amphithéâtres, cf. L. Robert, Les gladiateurs dans l'Orient Grec 2 (1971) p. 34-35. 238. Surnom du Campanien Cerrinus Vibellius, l'un des principes equitum de Capoue: cf. RE IV A2 (1932) s. v. Taureas 4 •
Page 30 2 (1899) s. v. Claudius 59• 239. Personnage mal connu: cf. RE 111 240. Sur cet épisode, cf. Hesselbarth, p. 472-473; De Sanctis, 3, 2, p. 380 et 256, n. 107; Cl. Nicolet, Les Equites Campani et leur représentation figurée, Ecole française de Rome, Mélanges d'archéologie et d'histoire, 74 (1962), p. 494-496; M. W. Frederiksen, Campanian cavalry: a question of origins, DArch., 2 (1968), p. 3-31; J. von Ungem-Stemberg, Capua im Zweitem Punischen Krieg (1975), p. 51. Voir aussi, sur les "cavaliers italiens", le dossier présenté par A. M. Adam, A. Rouveret et alii, dans MEFRA, 107, 1 (1995), p. 7-96. - La
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version suivie par Appien se retrouve, dans ses grandes lignes, chez Silius Italicus, 13, 142-178. De son côté, Tite-Live connai"t deux combats singuliers opposant des Romains à des Campaniens. Le premier (23, 46-47), oppose Claudius Asellus à Cerrinus Vibellius Taureas. Peut-être est-il emprunté à Claudius Quadrigarius, dont le fr. 56 Peter évoque un combat singulier entre Taureas et un certain Artorius, dont Cl. Nicolet voudrait corriger le nom en Asellus. Dans un discours prononcé en 215 (Tite-Live, 24, 8, 3), Fabius fait déjà allusion à ce combat, qui remonterait donc à 216, à supposer que la substance du discours soit authentique. Le second combat (25, 18, 4-15) oppose T. Quinctius Crispinus (qui sera consul en 208) au Campanien Badius (cf. avec quelques variantes Valère-Maxime, 5, 1, 3). Même s'il contient des éléments invraisemblables, le combat opposant Taureas à Asellus n'est sans doute pas légendaire, et l'on serait tenté, avec Appien, de le placer en 212, malgré Tite-Live. 241. Cf. Tite-Live, 25, 22, 14-16; 26, 5, 1-2; Hesselbarth, p. 502 sq.; Lazenby, p. 114-115 et 121. 242. Cf. Polybe, 9, 5, 7; Tite-Live, 26, 5, 4-6, 13; De Sanctis, 3, 2, p. 301; Walbank, 2, p. 119; Lazenby, p. 121. 243. Ce détail n'apparai"t pas ailleurs: cf. H. Sack, Hannibals Marsch auf Rom im Jahre 211 v. Chr. (Diss. Frankfurt 1937), p. 15. 244. Cf. Tite-Live, 26, 8, 5. C'était l'objectif primordial d'Annibal selon E. W. Davies, Hannibal's Roman campaign of 211 B. C., Phoinix, 13 (1959), p. 113-120. 245. Sans doute la prise de Rome. 246. Tite-Live (26, 7, 1-9, 13) affirme qu'Annibal suivit la Via Latina après avoir franchi le Vulturne. Mais il reconnaît plus loin (26, 11, 10-11) que Cœlius Antipater (fr. 28 Peter) lui faisait traverser le Samnium. Si Zonaras (9, 5 füà trov Aattvrov) paraît suivre la même tradition que Tite-Live, Appien se rattacherait plutôt à celle de Cœlius, lui-même proche sur ce point particulier de Polybe (9, 5-7). Voir Hesselbarth, p. 503-507; De Sanctis, 3, 2, p. 302; A. Piganiol, Hannibal chez les Péligniens, REA, 22 (1920), p. 35; E. T. Salmon, Hannibal's march on Rome, Phoinix, 11 (1957), p. 153-163; E. W. Davies, o. c., p. 113-120; Walbank, 2, p. 121-124; W. Hermann, Die Historien des Cœlius Antipater (1979), p. 130-153; W. Huss, o. c., p. 371; S. Lancel, o. c., p. 212-213. 247. Soit 5, 5 km environ. Eutrope (3, 14, 1) fait état de quatre mille pas, Tite-Live (26, 10, 3) de trois mille pas. Voir également Polybe, 9, 5, 9. Selon H. Sack, o. c., p. 15 et 21, ces divergences pourraient s'expliquer par des erreurs de conversion entre mesures grecques et romaines. 248. Sur l'Anio, affluent du Tibre, cf. Hülsen, RE 12(1894) s. v. Anio.
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Page 31 250. Polybe (9, 7, 4) place cette précaution plus tard: cf. H. Sack, o. c., p. 15. 251. Il ne peut s'agir que d' Alba Fucens, fondée en 304/3 av. J. C. chez les Marses: voir Tite-Live, 10, 1, 1; Velleius Paterculus, 1, 14; Strabon, S, 3, 13; Hülsen, RE 11(1893) s. v. Alba Fucens. Les habitants portaient le nom d 'Albenses pour se distinguer des Albani d 'Alba Longa: cf. Varron, De lingua latina, 8, 35. La ville était plus importante que ne le croit Appien: cf. J. S. Reid, o. c., p. 121 et J. Mertens, Alba Fucens (Rome, 1969). 252. Salmon, o. c., p. 155 estime plus prosaïquement qu'ils fuyaient devant Annibal. Selon Piganiol, o. c., p. 35, ils auraient emprunté la Via Valeria, par Carsioli et Tibur. H. Haupt, La marche d'Annibal contre Rome, Mélanges Graux (1884), p. 25, a supposé que cet épisode était emprunté à Cœlius Antipater, ce que pense également Salmon. 253. Rien de comparable chez Tite-Live. Klotz, p. 54, voit là un motif littéraire emprunté à Timagène (?). 254. Il n'est pas nécessaire de corriger 1ed1edvoç en Kâv µ6voç (Mendelssohn) ou en xe1µ.éi>voç(Hirschwalder): le démonstratif renvoie à Appius, dont les intentions sont comparées implicitement à celles d 'Annibal, parti avec le dessein de prendre Rome. En revanche, fiyouµevoç tÀeiv surprend: on attend a\p11ae1v. On rapprochera de 43, 184: è1te1y6µevo1 xe1µ&voç SÀEÎvt11v 1t6À1v.La faute de lecture que je suppose s'explique aisément pour peu que le préverbe ait été écrit au dessus de la ligne dans le modèle de V [P. G.]. - Ce Claudius n'est autre, selon nous, que C. Claudius Nero (cf. supra, n. 231). Parmi les historiens modernes, certains admettent que Tite-Live (26, 8, 9-11 et l 0, l) a confondu le consul nouvellement entré en charge, Cn. Fulvius Centumalus, qui se trouvait à Rome (cf. Polybe, 9, 6, 9), et le proconsul Q. Fulvius Flaccus, que Tite-Live, à la différence de Polybe, nous montre campé devant Capoue, et que l'on imagine mal d'ailleurs abandonnant son collègue Appius Claudius, gravement blessé selon le même Tite-Live: cf. E. T. Salmon, o. c., p. 156-157; E. W. Dawies, o. c., p. 115 sq.; Lazenby, p. 123; W. Huss, o. c., p. 371 et n. 281. D'autres en revanche, constatant que Tite-Live distingue à plusieurs reprises Fulvius Flaccus des consules (cf. 26, 9, 10; 10, 2; 11, 1), préfèrent se fier à son son témoignage (cf. J. Seibert, Hannibal, p. 307, n. 38; S. Lancel, o. c., p. 212-213). 255. Peut-être par la Via Appia, si l'on peut faire confiance à TiteLive. 256. Sur la marche d 'Annibal dans la vallée de l' Anio, cf. E. L. Basset, Hannibal at the Tutia, Studi Annibalici (Cortona, 1964), p. 209229.
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Page 32 257. Le récit de Tite-Live (26, 10, 3-11, 7) est très différent Les Numides auraient été chargés de couvrir la retraite d'Annibal, ce qui parai"tmoins romanesque: cf. Lazenby, p. 122. 258. L. Halkin, Hannibal ad Portas, Les Etudes Classiques, 3 (1934), p. 444 446, a montrë que cette idée se retrouvait chez Silius Italicus et chez Florus. Pendant le siège de Capoue, Annibal est tenu en respect par Jupiter et les autres dieux, qui se manifestent par la foudre (Silius, 12, 605-743) ou par des intempéries (Florus, 1, 22, 44). Mais les dieux étaient déjà intervenus après Cannes, quand Annibal avait envisagé pour la première fois d'attaquer Rome (Silius Italicus, 10, 366-368; Florus, 1, 22, 20). 259. C'est d'ordinaire après Cannes qu' Annibal est pressé par ses lieutenants (tantôt Maharbal, tantôt Magon) d'attaquer Rome. D'ailleurs c'est après Cannes que Plutarque (Fabius, 17, 1) croit pouvoir expliquer l'irrésolution d' Annibal par l'intervention de la Divinité, qui lui aurait brouillé l'esprit. 260. Selon Tite-Live (26, 8, 9), le proconsul Fulvius Flaccus, parti à la poursuite d' Annibal, disposait de 15 000 fantassins et de 1 000 cavaliers, prélevés sur trois armées (de ce détail, on peut, semble-t-il, déduire que la cavalerie avait été prélevée sur celle de Claudius Nero, que l'on voit ainsi réapparaître dans une tradition qui s'emploie à l'occulter). Mais Tite-Live ne dit nulle part qu'il poursuivit Annibal dans sa retraite: le chef punique descend vers le Bruttium, tandis que Flaceus regagne directement Capoue (26, 12, 1-3) où son arrivée plonge les assiégés dans le désespoir. On imagine bien, en revanche, la cavalerie de Claudius Nero talonnant Annibal, même si le récit d'Appien est grossi d'éléments étrangers à cette affaire. 261. Sur la retraite d'Annibal en direction du Bruttium, cf. TiteLive, 26, 11, 8-13; Klotz, p. 55; De Sanctis, 3, 2, p. 303-304. Mais soulignons que Polybe (9, 7, 7-10) le fait redescendre vers Capoue dans l'espoir de surprendre en rase campagne l'armée romaine qu'il croit en marche vers Rome. 262. Les éléphants utilisés par Annibal au cours de cette période avaient été débarqués à Locres en 215 par Bomilcar (Tite-Live, 23, 41, 10-12). Voir Walbank, 2, p. 119; H. H. Scullard, The elephant in the Greek and Roman World (1974), p. 162. Page 33 263. Cet épisode dramatique réapparaît, avec des variantes, chez Tite-Live (26, 6, 10-13), mais dans un tout autre contexte: il s'agit cette fois de rompre les lignes extérieures romaines devant Capoue avant la marche d' Annibal sur Rome: or c'était bien Fulvius Flaccus qui, danscette branche de la tradition, commandait le secteur attaqué. Voir De Sanctis, 3, 2, p. 303; H. H. Scullard, o. c., p. 162-163 et n. 98:
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«Thus although Livy's sources may have exaggerated their role. elephants are likely to have figured in the struggle around the second greatest city in Italy». Tite-Live (26. 6. 9) fait d'ailleurs remarquer qu'il existait plusieurs versions d'une ..bataille" qui, selon certains, n'avait été qu'un engagement de portée limitée. - Polybe (9, 7, 7-10) offre la particularité de mentionner une attaque nocturne contre le camp du consul P. Sulpicius Galba lancé à la poursuite d' Annibal. Cet épisode a beaucoup de points communs avec celui que relate Appien. Nous croyons pour notre part qu'Appien contamine trois récits: le premier, dont il est le seul témoin, lançait Claudius Nero à la poursuite d' Annibal; le second, repris par Tite-Live, faisait état d'une attaque du retranchement romain devant Cannes par les éléphants d' Annibal, du côté où commandait Fulvius Aaccus, mais avant que celui-ci ne marchât sur Rome; le troisième (connu de Polybe) faisait état d'une attaque nocturne (sans éléphants) lancée contre le camp de P. Sulpicius. Page 34 265. Les autres sources parlent du Bruttium: cf. Polybe, 9, 5-7; Tite-Live, 26, 12, 2; Zonaras. 9, 4. 266. Pline, NH, 3, 103, évoque lui aussi une liaison d'Annibal, mais avec une prostituée d' Arpi (Argyrippa). en Apulie. 267. Appien se distingue encore ici du reste de la tradition, qui se plat"t à évoquer les «délices de Capoue» au cours de l'hiver 216/5. Voir Tite-Live (23, 2, l; 4, 4-5; 8, 6; 18, 10-16); Diodore, 26, 11; Strabon, 5, 4, 13; Valère-Maxime, 9, l, ext. 1; Silius Italicus, 11,385 sq.; 12, 15 sq.; Zonaras, 9, 3; Aorus, 2, 6, 21; Cicéron, De /ege agraria. 1, 7, 20; 2, 35, 95; J. Ungern-Sternberg, Capua im Zweitem punischen Krieg (1975), p. 41, n. 45. - Curieusement, Appien attribue à Annibal lui-même un relâchement que les autres sources mentionnent à propos de son armée, qui s'amollit dans le luxe. Sénèque, Lettres à Lucilius, 5, 51, 6- 7, dit toutefois qu 'Annibal, après ses victoires, s'abandonna aux délices des étuves. 268. La ville tomba à la fin du printemps de 211 : cf. Tite-Live, 26, 12, 3-16; Zonaras, 9, 6; De Sanctis, 3, 2, p. 304-305; J. von UngernSternberg, o. c., p. 77-124; Lazenby, p. 123-124; S. Lancel, o. c., p. 222. 269. Cf. Tite-Live, 26, 12. 10-15. Bostar n'est pas autrement connu: cf. Niese, RE m1 (1897) s. v. BostarS. Appien a mentionné supra l'arrivée d' Annon à Capoue. Mais l'expression «un second Annon / un autre Annon» montre plus clairement qu'il ne s'agit pas du neveu d' Annibal. Cf. Dictionnaire de la civilisation phénicienne et punique (1992), s. v. Hannon 24.p. 210. 270. On ne trouve rien de tel chez Tite-Live, à moins qu'il ne s'agisse des faux déserteurs numides signalés en 26, 12, 15-19. Mais
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ce n'est guère vraisemblable: Appien pense plutôt à des Romains ou à des alliés de Rome.
Page 35 271. Version lénifiante. Voir, pour plus de détails, Tite-Live, 26, 15, 1-16,4; 16, 8-10; Klotz, p. 58; J. S. Reid, o. c., p. 117-120; U. Tammler, Der rômische Senat... , p. 215-217. 272. Remarque personnelle d' Appien, qui connai"t la Campanie, où il a visité la villa de Cicéron, comme on le verra au Livre m des Guerres Civiles. Cet éloge de la fertilité de la Campanie se retrouve chez Tite-Live, 26, 16, 7. 273. Il s'agit encore une fois de l'Italie proprement dite: cf. supra, 8, 34 sq.; en fait, la perte de Capoue - indéfendable - était surtout symbolique: elle marquait l'échec d'une politique qui visait à libérer l'Italie méridionale de la tutelle romaine. 274. Tisia se trouvait en Calabre, dans le voisinage de Reggio: cf. Philipp, RE VI A2 (1937) s. v. Tisia 2 • 275. Rien dans le texte ne permet d'identifier ce général. 276. Reggio de Calabre, demeurée entre les mains des Romains. 277. L'affaire de Tisia n'est connue que par Appien et sa date ne peut être fixée avec exactitude: cf. Klotz, p. 58; De Sanctis, 3, 2, p. 458, n. 26. 278. Salapia (connue également sous les noms de Salpia et d'Elpia) passait pour avoir été fondée par Diomède: cf. Philipp, RE I A 2 ( 1920) s. v. Salpia; L. Braccesi, Grecità Adriatica (1971), p. 20-21. Strabon, 6, 3, 9 C 283, dit qu'elle servait de port à Argyrippa (Arpi), située à l'intérieur des terres. 279. Cf. Münzer, RE IV2 (1901) s. v. Dasius 2• Sur cet anthroponyme messapien, cf. supra, 31, 130, et note. Le nom est attesté au génitif, sous la forme AAZOY, sur des monnaies de Salapia. 280. Cf. Klebs, RE m1 (1897) s. v. Blatius.
Page 36 281. Rien de surprenant à ce qu 'Annibal tienne ses assises dans une ville où il aimait résider. Mais comme la ville se rallia aux Romains quand ils eurent repris Capoue, il est clair que ce récit anecdotique comporte deux épisodes successifs dont seul le second peut être daté de 210 av. J. C.: le premier doit être sensiblement antérieur. Voir W. Huss, o. c., p. 377, n. 9.
Page 37 282. Il s'agirait de Marcel1us, selon Hesselbarth, p. 515-516. 283. Le général dont il est question était donc campé soit dans l'extrême sud de l'Italie, soit sensiblement au nord de Rome, vers Ariminium ou Ravenne.
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Page 38 284. Stratagème classique, décrit par Enée le Tacticien, Poliorcétique, 39, 1-2. 285. Comparée à celle de Tite-Live (26, 38, 6-14 ), la version d 'Appien paraît très romancée: cf. Hesselbarth, p. 485-486; Klotz, p. 5860; J. S. Reid, o..c., p. 107 et n. 7. Brefs résumés chez Valère-Maxime, 3, 8, ext. l; Zonaras, 9, 7 (qui donne aux deux protagonistes les noms de Plautios et d' Alinios ). Tite-Live (27, l, l) attribue à Marcellus la reprise de Salapia, qui devient ainsi un fait d'armes romain, alors qu'il s'agit chez Appien d'un ralliement lié au règlement d'une vieille rivalité entre politiciens locaux: l'éclairage des faits est entièrement différent. - De Sanctis, 3, 2, p. 458, place l'événement en 210 av. J. C.; voir aussi Lazenby, p. 170. 286. Il s'agit ici du proconsul Fulvius Centumalus, consul en 211: cf. Tite-Live, 27, 1, 4. 287. Ville d' Apulie, aujourd'hui Ordona: cf. Weiss, RE VIII' (1912) s. v. Herdonia. Page 39 289. Cette ville de Campanie se trouvait entre Capoue et Naples et ne pouvait plus être défendue par les Carthaginois. Voir Hülsen, RE 112 (1896) s. v. Atella; Walbank, 2 p. 133; J. von Ungem-Stemberg, o. c., p. 95, n. 58. - Atella avait abandonné les Romains après Cannes: cf. Tite-Live, 22, 61, 11; De Sanctis, 3, 2, p. 211, n. l; J. S. Reid, o. c., p. 116-117. Elle fut sévèrement punie après la reconquête romaine: cf. Polybe, 9, 45; Tite-Live, 26, 16, 5; 34, 6, 11. Appien est seul à signaler le transfert de sa population par Annibal, car Zonaras (9, 6) parle d'un départ volontaire. J. S. Reid, o. c., p. 116 et n. 6 pense qu 'Appien a confondu Atella avec Herdonia. 290. Curieusement, Appien a omis de signaler, dans le Livre d'Annibal, le sort infligé par Annibal à Nucérie et à Acell'Z. Il faut se reporter au Livre Africain, 63, 278 (cf. Hesselbarth, p. 465) et à Tite-Live, 23, 15, 3-6. Voir aussi Valère-Maxime, 9, ext.2; Dion Cassius, fr. 56, 32; Zonaras, 9, 2; Silius Italicus, 12, 424. - S'il faut en croire TiteLive (26, 16, 5), Atella fut reprise en même temps que Capoue et sa population, déportée à Calatia, aurait été remplacée par les Nucériens sans abri. Cf. Tite-Live, 27, 3, 6-7; De Sanctis, 3, 2, p. 460, n. 29; U. Tammler, Der Romische Senat... , p. 235-236. 291. V hésite entre AùÀcovia et KauÀrovia. Mais les deux formes (ou encore AüÀcov/KauÀcov) se rencontrent. Voir Oldfather, RE XI 1 (1921) s. v. Kaulonia. Cette colonie grecque (Orsi, sur le cap Stilo?) avait beaucoup souffert à l'époque des guerres contre Pyrrhus et ne joue qu'un faible rôle à l'époque d'Annibal. Ce raid fut lancé, semblet-il, par la garnison romaine de Rhegium: cf. Tite-Live, 27, 12, 6; 15, 8; 16, 9; Polybe, 9, 27, 1 t; Plutarque, Fabius, 22, 1; Strabon, 6, l, 10
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C 261, constatant que le site était de son temps désert. Voir Walbank, 2, p. 190; Lazenby, p. 175-176, qui, à la différence de J. S. Reid (o. c., p. 101) place l'événement en 209. Reid pense en effet que Caulonia ne fut reprise qu'à une date plus tardive. 292. Carthalon, qui avait commandé la cavalerie punique, était phrourarque de Tarente en 209. Il fut tué quand les Romains reprirent la ville (Tite-Live, 27, 16, 5). Voir Lenschau, RE X2 (1919) s. v. Karthalo3; Dictionnaire de la civilisation phénicienne et Punique, s. v. Carthalo 3, p. 96. 293. Il semblerait, plus prosaïquement, que les Bruttiens, ennemis des Tarentins, se sentaient mal à l'aise dans la ville: cf. J. S. Reid, o. c., p. 98-99. 294. Appien escamote les opérations militaires (Tite-Live, 27, 15, 4-16) pour mettre en vedette l'historiette romanesque du traître bruttien, qui figure aussi chez Tite-Live (27, 15, 9-12). Voir aussi Polyen, Strat .• 8, 14, 3; Plutarque, Fabius. 21-22,3. Sur la reprise de Tarente et la punition des Tarentins, voir Klotz, p. 62; De Sanctis, 3, 2. p. 470472; Lazenby. p. 175. 295. Episode traité dans le Livre de la Sicile et des îles. perdu, mais dont le lecteur est censé avoir déjà pris connaissance 296. En incluant une annulation. en 215, pour vice de forme dans l'élection: cf. Tite-Live. 27, 22, 1.
Page 40 298. Au début de la campagne, Crispinus opérait en Lucanie (TiteLive, 27, 25, 6); puis il avait attaqué Locres (25, 11) avant de rejoindre Venouse. où Marcellus était venu prendre le commandement de son armée (25, 13). Les deux consuls campaient séparément près de Venouse, non loin d' Annibal (25, 14-26. 1). Tite-Live, à la différence d' Appien, affirme que les consuls offraient presque chaque jour la bataille à Annibal. - Venouse, sur la Via Appia, était une importante ville de l'Italie méridionale: cf. Radke, RE VIII A 1 (1955) s. v. Venusia. 299. Tite-Live (27, 27, 12-14) souligne qu'il existait plusieurs versions de la mort de Marcellus et que Cœlius Antipater (fr. 29 Peter) en connaissait trois (cf. Hesselbarth, p. 531-535; W. Herrmann. Die Historien des Cœlius Antipater (1979). p. 154-167). - Selon M. Caltabiano, La morte del console Marcello nella tradizione storiografica. Contributi dell'Jstituto di Storia Antica, 3 (1975), p. 65-81, il est impossible de savoir si ces versions sont contemporaines de l 'événement ou ont été fabriquées ultérieurement. Toutes s'accordent néanmoins pour affirmer que Marcellus périt dans une embuscade, au cours d'une reconnaissance téméraire, alors que Crispinus. blessé, réussissait à s'enfuir. Voir Tite-Live, 27. 26,7-27, 11; Polybe. 10, 32, 1-6; Plutarque, Marcellus, 29; Valère-Maxime, 1, 6, 9. Appien semble suivre une tradition indépendante: cf. M. Caltabiano, o. c .• p. 69, n. 15;
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Klotz, p. 62; Walbank, 2, p. 242-243; Lazenby, p. 178-179; W. Huss, o. c., p. 387 et n. 99. 300. Selon M. Caltabiano, /oc. cit., le jugement sévère de Polybe (10, 32, 9), dont on trouve peut-être un écho chez Appien, reflèterait l'hostilité des Scipions à l'égard de Marcellus. Le reste de la tradition ou bien rejette la responsabilité du désastre sur la lâcheté de l'escorte, composée d'alliés peu sOrs, ou bien reproche à Marcellus d'avoir négligé les auspices: voir Tite-Live, 27, 26, 13-14; Plutarque, Marcellus, 29, 8; 30, 3-4; Valère-Maxime, 1, 6, 9. 301. Appien s'accorde avec Plutarque, Marcellus, 30, 5 (cf. Klotz, p. 62). - Sur les funérailles de Marcellus, voir aussi Tite-Live (27, 28, l); Valère-Maxime, S, ext. 6; Cicéron, Cato Major, 20, 75; Silius Italicus, 1S, 381 sq.; De Sanctis, 3, 2, p. 274, n. 49. - M. Caltabiano rappelle que selon Plutarque (/oc. cit.), Auguste avait lui-même évoqué la mort de Marcellus, peut-être à l'occasion des funérailles de son héritier présomptif. Aurait-il insisté auprès des historiens de son époque pour que la mort du consul fOt embellie? Mais Annibal n'était pas incapable de générosité. 302. Dont la défection a été longuement relatée supra, 45-41.
Page 41 305. Sur cet épisode, cf. Tite-Live, 27, 28, 4-12; Polybe, 10, 33, 8; Zonaras, 9, 9; Klotz, p. 63; De Sanctis, 3, 2, p. 477, n. 54; Walbank, 2, p. 244-245; Lazenby, p. 179; W. Huss, o. c., p. 387. - Chez TiteLive, les habitants laissent entrer environ 600 soldats ennemis. Il s'agit de déserteurs romains et non de Numides, ce qui panu"t plus vraisemblable. 306. Il regagna Locres, où Magon était en difficulté: cf. Tite-Live, 27, 28, 13-17; Zonaras, 9, 9; Lazenby, p. 179. 307. Cf. Tite-Live, 27, 36, 1-2, qui place en Gaule ces opérations de recrutement. 308. Cf. Tite-Live, 27, 36, 4; 39, 4-8 (printemps 207 av. J. C.). Voir Hesselbarth, p. 546-547; Lazenby, p. 182; W. Huss, o. c., p. 391. On estime généralement qu 'Asdrubal emprunta un autre itinéraire que son frère, ce qui pourrait expliquer la rapidité de sa marche: cf. S. Lancel, o. c., p. 231-232. 309. Cette mention de l'Etrurie est étrange, puisqu'il est établi qu 'Asdrubal descendit vers le sud en suivant la côte de l'Adriatique. Appien n'aurait-il pas confondu avec la crainte d'une attaque en Etrurie, que l'on pouvait légitimement ressentir à Rome? Pendant toute la durée de la guerre, les Romains furent obligés d'envoyer des troupes dans cette région pour maintenir dans l'obéissance l'aristocratie locale, qui parut par moments décidée à s'émanciper: voir D. W. L. Van Son, The disturbances in Etruria during the Second Punie War, Mnemosyne, 16 (1963), p. 267-274; A. J. Pfiffig, Die Haltung Etrurias im 2. Puni-
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schen Krieg, Historia, 15 (1966), p. 193-209; D. Bettina, L'attegiamento degli Etruschi nella guerra Annibalica, RSA, 19 ( 1989), p. 93106. Encore en 204 av. J. C., le consul M. Cornelius Cethegus fut envoyé en Etrurie pour punir les "traitres" soulevés par l'autre frère d'Annibal, Magon: cf. Tite-Live, 29, 13, l; Zonaras, 9, 11. 31 O. Sur les effectifs de l'année d' Asdrubal, cf. Hesselbarth, p. 554. Il disposait de dix éléphants selon Polybe (11, 1, 12), qui ne lui furent d'aucune utilité dans la bataille (cf. Polybe, loc. cit.; Tite-Live, 27, 39, 1-2). 311. M. Livius Salinator avait déjà exercé le consulat en 219 av. J. C.: cf. Broughton, 1, p. 294. Il avait été envoyé en Cisalpine au printemps de 207. 312. C. Claudius Nero avait déjà commandé en Campanie et en Espagne. Peut-être avait-il plus d'expérience que son collègue. Mais H. H. Scullard, Roman Politics ..., p. 71-73, souligne que la tradition tend à minimiser, au profit de Nero, le rôle de Livius. La mission initiale de Nero était de contenir Annibal dans le Bruttium et en Apulie. 313. Cf. Tite-Live, 27, 43, 1-12; Lazenby, p. 182-184; U. Tammler, Der rômische Senat ..., p. 272-273; S. Lancel, o. c., p. 239-240. 314. Sena Gallica (Sinigaglia) était une colonie romaine installée sur le territoire des Gaulois Senons: cf. Philipp, RE Il A 2 (1923) s. v. Sena 1• Selon Tite-Live (27, 46, 1-5), Livius campait près de Sena, à 500 pas d' Asdrubal, et c'est là qu'il fut rejoint secrètement par Nero, arrivé d 'Apulie.
Page42 315. Les sources d'Appien prêtaient peut-être à Asdrubal le projet de contourner l'année romaine pour opérer ensuite une percée vers le sud (cf. note suivante). Mais il est question infra (53, 224) de Celtibères qui regagnèrent leur pays. On serait dès lors enclin à comprendre qu 'Asdrubal avait résolu de rejoindre son autre frère, Magon, en Ibérie. 316. Le Métaure, qui a donné son nom à la bataille. Cf. Tite-Live, 27, 47, 8-11: Asdrubal, de nuit, ordonne le départ, mais, abandonné par ses guides, il se perd et remonte le cours du fleuve. E. Kœstermann, Cannae und Metaurus, Gymnasium, 74 (1967), p. 13-23, estime qu 'Asdrubal cherchait à contourner les positions romaines à la faveur de la nuit pour rejoindre Annibal; voir aussi W. Huss, o. c., p. 393. La réalité est d'autant plus difficile à saisir:(cf. S. Lancel, o. c., p. 240241) que l'on ignore où exactement Asdrubal atteignit le Métaure: cf. la longue discussion de N. Alfieri, La battaglia del Metauro, 207 a. C., Picus, 8 (1988), p. 7-35. 317. D'après Tite-Live, 27, 48, 17, la bataille s'engagea au milieu du jour. Mais peut-être faut-il distinguer le moment où les Romains repèrent l'année d'Asdrubal (le lever du jour) et celui où ils la rejoignent (le milieu de la journée). De toute manière, la nuit avait été très
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courte puisque, selon Ovide (Fastes, 6, 769 sq.), la bataille fut livrée le 22 juin, ce qui correspondrait à notre 19 mai selon P. S. Derow, The Roman Calendar, 218-191 B. C., Phoini.x, 30 (1976), p. 280-281. 318. Cf. Tite-Live, 27, 49, 4. S'il faut en croire Ovide, Fastes, 6, 770, il se serait suicidé: et cecidit telis Hasdrubal ipse suis. Voir son éloge chez Diodore, 26, 24, 1-2. 319. Les pertes varient considérablement selon que l'on se rétère à Tite-Live (27, 49, 6: 56 000 tués et 5 400 prisonniers) ou à Polybe (11, 3, 2: 10 000 tués, 10 000 prisonniers). Voir Klotz, p. 64, n. 1, et Lazenby, p. 190, qui prétère Polybe. - Certains épisodes de la bataille apparaissent chez Zonaras, 9, 9; Frontin, Strat. 1, 1, 9; 2, 9; 2, 3, 8; 4, 7, 15 Valère-Maxime, 7, 4, 4. Le site n'est pas exactement fixé, et certains éléments de la tradition semblent peu crédibles. Voir De Sanctis, 3, 2, p. 488-494; Walbank, 2, p. 268-269; Lazenby, p. 188-190. 320. Tout de même neuf ans après! Appien n'a pas perdu la mémoire du temps, mais, en bon rhéteur, il croit rendre ainsi plus saisissant ce renversement de Fortune. 321. Ce thème se retrouve chez Tite-Live (27, 49, 5) et Zonaras, 9, 9: cf. Klotz, p. 64. 322. Tite-live parle quant à lui d'une colonne de Gaulois cisalpins et de Ligures, mais non de Celtibères. 323. En fait. la bataille fut livrée 12 ans après l'entrée d' Annibal en Italie. Tite-Live (28, 12, 3) place plus tard le début de la treizième année, sous le consulat de L. Veturius Philo et de Q. C~cilius Metellus (206 av. J. C.). Cette période de treize ans pourrait avoir été calculée à partir du point de départ religieux de l'expédition, le sanctuaire d'Héraclès-Melqart à Gadès: cf. la Notice du Livre Ibérique, p. X sq. Le même nombre d'années apparaît chez Tite-Live, 28, 12, 3: cumin hos-
tium terra per annos tredecim... varia fortuna be/lum gereret. 324. Cf. Tite-Live, 27, 51, 11-13: Annibal, retiré au cap Lacinien, organise dans le Bruttium une sorte de réduit où il transtère une partie des Lucaniens et toute la population de Métaponte. Peut-être s'inspirait-il ici de son père, qui avait longtemps tenu bon à Eryx et fait ainsi traîner en longueur la première guerre punique. 325. Cf. Tite-Live, 28, 12, 1-2, qui signale que les Romains demeurèrent, de leur côté, inactifs. Les Carthaginois, préoccupés par la situation en Ibérie, n'étaient pas en mesure de secourir Annibal: cf. Tite-Live, 28, 12, 9 et Lazenby, p. 192. Justin (38, 4, 6), citant un discours composé par Trogue Pompée, fait dire à Mithridate: audire
Hannibalem sedecim annis ltaliœ uictorem immoratum, et quin ipsam caperet urbem, non Romanorum illi uires restitisse, sed domesticœ œmulationis atque inuidiœ studium - ce qui pourrait faire allusion aux intrigues des ennemis d 'Annibal évoquées par Appien en 58,244.
NOTES COMPLÉMENT AIRES p. 43-44
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Page 43 326. Tite-Live (28, 46, 14) rapporte que Cn. Octavius, préteur en 205, captura près des côtes de Sardaigne 80 navires marchands. Selon Cœlius Antipater (fr. 33 Peter), ces navires, chargés de vivres à l'intention d'Annibal, provenaient de Carthage. Selon Valerius Antias, en revanche, ils transportaient à Carthage le butin fait par Magon chez les Ligures. On estime généralement qu' Appien suit ici Cœlius Antipater: cf. Hesselbarth, p. 560; De Sanctis, 3, 2, p. 512 et n. 108; Lazenby, p. 196; W. Herrmann, o. c., p. 173-174.; W. Huss, o. c., p. 403 327. Selon Tite-Live (28, 36, 1-3), Magon fut envoyé en Ligurie après la perte de l'lbérie; mais il séjourna d'abord à Minorque où il passa l'hiver (Tite-Live, 28, 37, 4-10). Il arriva en Ligurie au cours de l'été 205, sous le consulat de Crassus et de Scipion. Le recrutement de mercenaires celtes et ligures est évoqué par Tite-Live, 29, 4, 5-6; 5, 28. Voir De Sanctis, 3, 2, p. 510-512 et n. 106; Lazenby, p. 196; W. Huss, o. c., p. 400 et 403; S. Lancel, o. c., p. 249-250. 328. Appien ne signale pas sa mort, au large de la Sardaigne, après qu'il efit été défait et blessé près de Milan durant l'été 203: cf. TiteLive, 30, 18, 1-5 et 19, 5. 329. P. Licinius Crassus, consul en 205 av. J. C.: cf. Broughton, 1, p. 301. Sur ces élections, cf. H. H. Scullard, Roman Politics ... , p. 75-76. 330. D'après Tite-Live (28, 45, 9), Crassus fut envoyé dans le Bruttium, et non en Iapygie. Sa dignité de Pontifex Maximus réduisait d'ailleurs ses possibilités d'action. 331. Tite-Live (38, 40-42) fait état d'une vigoureuse opposition sénatoriale, conduite par le vieux Fabius Maximus. Il reconnaît toutefois (28, 45, 1) que Scipion, en cas d'obstruction sénatoriale, se disait prêt à faire appel au peuple. Il n'est pas question du Sénat chez Appien, et les hésitants se trouvent dans les rangs du peuple. 332. Pour l'élection et l'envoi de Scipion en Afrique, on se reportera au Livre Africain, beaucoup plus détaillé. Voir aussi Tite-Live, 28, 40-45; Plutarque, Fabius, 25-26. 333. Locres était passée du côté d' Annibal après Cannes (cf. TiteLive, 29, 6, 1), plus précisément après la prise de Petelia en 215 av. J.C.: cf. Tite-Live, 23, 30, 8 et 24, 1. Voir J. S. Reid, o. c., p. 101102; Lazenby, p. 199; H. H. Schmitt, Staatsvertrâge, 3, n° 527. 334. Selon Tite-live (29, 7, 10), la garnison punique réussit à rejoindre Annibal. 335. Q. Pleminius, legatus pro prœtore selon Tite-Live, 29, 6, 9: cf. Broughton, 1, p. 304. 336. Scipion se rendit d'abord de Locres à Messine: cf. Tite-Live, 29, 8, 5. Page 44 337. Sur l'affaire de Locres, cf. Tite-Live, 29, 6-9 et 18-22; Zona-
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NOTES COMPLÉMENT AIRES p. 44
ras, 9, 11; Dion Cassius, fr. 56, 65; Diodore, 27, fr. 4; Valère-Maxime, 1, 1, 21; 3, 6, 1; Hesselbarth, p. 566-572; Klotz, p. 67. Les actes de Pleminius furent exploités par les adversaires politiques de Scipion, surtout Fabius Maximus: voir J. S. Reid, o. c., p. 102; De Sanctis, 3, 2, p. 514-517; H. H. Scullard, Roman Politics ..., p. 77; U. Tammler, Der Rômische Senat ..., p. 305-314; Lazenby, p. 199-202.; W. Huss, o. c., p. 404-405. - La tradition livienne est étudiée par E. Burck, Pleminius und Scipio bei Livius, dans: Politeia und Res Publica (=Festschrift R. Staries, ed. P. Steinmetz, Wiesbaden, 1969), p. 301-324. 338. Consentia (Cosenza) était la principale ville du Bruttium: cf. Strabon, 6, 1, 5 C 256 et Hülsen, RE IV 1 (1900) s. v. Consentia. Elle adopta une attitude opportuniste au cours de la guerre d' Annibal. Appien a oublié de signaler sa défection, peu après Cannes: cf. J. S. Reid, o. c., p. 103-104. 339. Selon Tite-Live (29, 38, 1), Consentia ne fut pas reprise par Crassus, mais se rendit au consul P. Sempronius Tuditanus, donc en 204. Il attribue toutefois plus loin (30, 19, 10) ce succès au consul Cn. Servilius Czpio, en 203 av. J. C .. Voir Klotz, p. 68-69; De Sanctis, 3, 2, p. 539; Lazenby, p. 215. Tite-Live (30, 19, 10) donne la liste des villes du Bruttium reprises par les Romains. 340. Entendons Jupiter. Selon Tite-Live (29, 10, 4-5) des pluies de météorites furent observées à Rome et en Italie: cf. B. Mac Bain, Prodigy and expiation, a study in religion and politics in Republican Rome, Collection Latomus, 177 (1982), p. 90. 341. Selon Tite-Live, /oc. cit. (cf. Ovide, Fastes, 4, 247 sq.), il s'agissait de transporter à Rome l'image de la Mère des dieux. Sur les délibérations du Sénat relatives à l'introduction de ce culte étranger, voir U. Tammler, o. c., p. 294-297. 342. Cf. Tite-Live, 29, 11, 2-7: Attale, roi de Pergame, conduisit les ambassadeurs de Rome à Pessinonte et leur fit remettre la pierre sacrée, image de la Mère des dieux. Mais, selon Varron (De lingua latina, 6, 15), Attale donna aux Romains l'image sacrée conservée dans le Mégalésion, temple de Cybèle proche de Pergame: il n'est pas question de Pessinonte dans cette version. Voir Habel, RE Suppl. Bd. V (1931) 626 sq. La version de Varron est préférée par E. S. G. Gruen, The advent of the Magna Mater, Studies in Greek Culture and Roman Po/icy (1990), p. 5-3~. dont les positions sont vigoureusement critiquées par P.J. Burton, The summoning of the Magna Mater to Rome, Historia, 45 (1996), p. 36-63 - Bpttaç doit être traduit par «idole», comme l'a montré H. Graillot, Le culte de Cybèle, Mère des dieux, à Rome et dans l'Empire Romain (1912), p. 26, n. 5. 343. Selon Tite-Live (29, 14, 5), la déesse débarqua à Rome sous le consulat de M. Cornelius et de P. Sempronius, la veille des ides d'avril, qui devint un jour férié (Mega/esia ou Lu.di Mega/enses, sur lesquels on verra Habel, RE, /oc. cit.) commémorant cette cérémonie
NOTES COMPLÉMENT AIRES p. 45-46
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(cf. 29. 14. 13). L'image fut déposée sur le Palatin, dans le temple de la Victoire. Sur la date exacte de l'événement. cf. P. S. Derow. Phoinix, 30 ( 1976), p. 272-273. 344. Nièce d'Ap. Claudius Pulcher: cf. Münzer. RE ill 2 (1899) s. v. Claudia 435 • Sur cet épisode, voir, avec plus ou moins de détails, TiteLive, 29, 14. 12; Pline, N. H .• 7. 120; Macrobe, Sat. 2, 5, 4; Diodore, 34, 33, 2 (qui la nomme Valeria). - Pendant son séjour à Rome. Appien a peut-être vu sur le Palatin, dans le vestibule du temple de la Magna Mater, la statue miraculeuse de Claudia Quinta, épargnée par les incendies successifs (cf. Valère-Maxime, 1, 8, 11; Tacite, Ann., 4, 64). 345. L'épisode du navire échoué n'apparaît pas chez Tite-Live. Voir Ovide, Fastes, 4, 305-344; Properce,S, 11, 51 sq.; Stace, Silvœ, 1, 2, 245 sq.; Silius Italicus, 17, 23-45, proche d'Appien comme l'a reconnu Klotz, p. 69. Voir aussi Suétone, Tibère, 2, 3, qui fait de Claudia une vestale. 346. Fils du Gn. Scipion dont Appien a relaté la mort héroïque dans le Livre Ibérique. Il sera consul en 191 av. J. C. Voir RE IV 1 (1900) s. v. Comelius 350• Chez Tite-Live (29, 11, 6-8 et 14, 10-11), comme chez Dion Cassius (fr. 57, 61), c'est à Ostie que Nasica va accueillir l'image de la déesse. Appien a probablement confondu. Voir U. Tammler, o. c., p. 301-392. - Il semble que s'opposent deux traditions antagonistes, l'une à la gloire des Cornelii, l'autre à celle des Claudii: sous les Julio-Claudiens, Claudia Quinta devint d'ailleurs une sorte d'héroïne nationale. A l'origine, Scipion Nasica et Claudia Quinta représentaient peut-être l'équivalent du couple sacerdotal qui, en Phrygie, desservait le sanctuaire de la déesse: cf. Cicéron, Har. Resp., 13, 26 et les études de H. Graillot, o. c., p. 52 sq.; Th. Koves, Zum Empfang der Magna Mater in Rom, Historia, 12 (1963), p. 321347; J. Gérard, Légende et politique autour de la Mère des dieux, REL, 58 (1980), p. 153-175; D. Porte, Claudia Quinta et le problème de la lavatio de Cybèle en 204 av. J. C., Klio, 66 (1981), p. 93-103.
Page45 350. Cet épisode, lui aussi, n •est connu que par Appien: cf. De Sanctis, 3, 2, p. 543, n. 153. Page 46 351. Annibal était installé depuis 205 au sud de Crotone, près du sanctuaire de Junon Lacinienne (Tite-Live, 28, 46, 16) où Pline (N. H., 3, 95) signale l'existence de castra Hannibalis: cf. De Sanctis, 3, 2, p. 542 et n. 152; J. S. Reid, o. c., p. 100-101. - C'est après avoir été défait par les consuls P. Sempronius Tuditanus et P. Licinius Crassus qu'Annibal se serait replié sur Crotone, selon Tite-Live, 29, 36, 4-9. Selon Diodore (26, fr. 13) Crotone et Rhégion étaient considérées par
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l'historiographie comme le tenne de la longue marche d •Annibal, commencée aux Colonnes d'Héraclès. Sur la ville, voir le recueil Crotone [Atti del XXIIl 0 convegno di Studi sulla Magna Grecia, 1983). - Renvoyant à ce chapitre d •Appien, A. Mele, Crotone greca negli ultimi due secoli della sua storia, dans: Crotone e la sua storia tra W e Ill secolo a. C. (Napoli, 1993), p. 290, écrit: "Di tipo greco nel m secolo è anche la stratificazione sociale in atto: potentati, massa di annati, schiavi". Cet auteur panu"t appliquer aux Crotoniates une notice relative aux Bruttiens installés par Annibal à Petelia. 352. On sait peu de choses de ce personnage: cf. RE VII2s. v. Hasdrubal 11• Il semble bien cependant que ce personnage soit l'amiral qu •on verra saisir une flotte romaine échouée en vue des côtes de Carthage, et donc rompre la trève conclue en 303: cf. Tite-Live, 30, 24, 11 et 25, 5. - Tite-Live (30, 19, 12) parle seulement de députés envoyés par Carthage. 353. Sur le rappel d' Annibal, cf. Tite-Live, 30, 9, 5-9; 19, 3 et 12; 20, 1-4; Zonaras, 9, 13. Il quitta semble-t-il l'Italie à l'automne 203: cf. Lazenby, p. 215. 354. Cf. Tite-Live, 30, 20, 5, avec des nuances. Les forêts du Bruttium étaient renommées dans l 'Antiquité pour la qualité de leur bois, en particulier celle de la Sila. 355. Les événements rapportés dans les §244-246 n'apparaissent pas ailleurs. Tite-Live (30, 20, 5) fait seulement allusion à l'envoi de garnisons dans diverses villes du Bruttium. Lazenby, p. 215, juge Appien peu crédible. Strabon note toutefois en passant (6, 1, 5 C 255256) que Témésa et Térina, deux petites villes du Bruttium, eurent à souffrir d •Annibal quand il ne fut plus en mesure de les défendre.
CARTES
TABLE DES MATIÈRES
NOTICE
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VII
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1. Le nom du livre . . . . II. Le sujet du livre . . m. Les sources du livre . . . . . . IV. La valeur historique et littéraire . V. L'établissement du texte et la traduction . APPENDICE •
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VIII
xvm . XXVII . XLII XLV
CONSPECTVS SIGLORVM
LVII
TEXTEET TRADUCTION
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