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French Pages 321 Year 2014
4e secondaire
s et d ’a ct iv it és Ca h ie r d e sa vo ir
Martin Dubreuil
|
2 e éd it io n
Stéphane Farley
4e secondaire
s et d ’a Ct iv it és Ca h ie r d e sa vo ir
Martin Dubreuil
|
2 e éd it io n
Stéphane Farley
avec la collaboration de Myriam Jézéquel
Réviseurs scientifiques
Directrices de l’édition Chantale Quirion (2e édition) Marie Duclos (édition originale) Diane Legros (édition originale)
Chrystian Boyer, historien, chargé de cours à l’UQAM. Myriam Jézéquel, docteure en philosophie (Université de la Sorbonne Paris-IV), experte-conseil en éducation interculturelle et chercheure sur les droits de la personne, finaliste en 2008 du Prix québécois Jacques-Couture pour le rapprochement interculturel.
Chargées de projet Madeleine Dufresne (2e édition) Carole Lambert (édition originale) Johanne Chasle (édition originale)
Michel Métayer, philosophe et auteur du livre La philosophie éthique : enjeux et débats actuels, publié chez ERPI.
Réviseure linguistique Diane Plouffe
Sophie Riverin, chargée de gestion, Centre des Premières Nations Nikanite de l’Université du Québec à Chicoutimi.
Correctrices d’épreuves Lucie Lefebvre (2e édition) Pierrette Tostivint (édition originale) Céline Vangheluwe (édition originale)
Isabelle Saine, enseignante au collège André-Grasset, chargée de cours à l’UQAM et doctorante à l’École des hautes études en sciences sociales de Paris.
Recherchiste (photos et droits) Pierre Richard Bernier (2e édition) Jocelyne Gervais
Amina Triki-Yamani, docteure en sciences de l’éducation, Chaire de recherche du Canada sur l’Éducation et les rapports ethniques, et enseignante à l’Université de Montréal.
Directrice artistique Hélène Cousineau Coordonnatrice aux réalisations graphiques Sylvie Piotte
Philippe Turenne, chargé de cours et doctorant à l’Université McGill. Consultants pédagogiques
Couverture Frédérique Bouvier (2e édition et édition originale)
Diane Beauchemin, enseignante, école secondaire JacquesRousseau, commission scolaire Marie-Victorin.
Conception graphique Benoît Pitre (2e édition) Frédérique Bouvier (édition originale)
Dominique Charron, enseignante, polyvalente Sainte-Thérèse, commission scolaire Seigneuries-des-Mille-Îles. Annie Desrosiers, enseignante, école secondaire Saint-JeanBaptiste, commission scolaire Marie-Victorin.
Édition électronique Fenêtre sur cour (2e édition) Catherine Boily (édition originale)
Diane Lajoie, enseignante, polyvalente Benoît-Vachon, commission scolaire de la Beauce-Etchemin.
Illustrateurs Yan Dillenschneider, p. 4, 26, 46, 66, 88, 110, 130, 150, 170, 192, 283, 284 et 296 à 300 Sonia Roy, colagene.com, p. 43, 62
Solange Lupien, enseignante, polyvalente le Carrefour, commission scolaire de l’Or-et-des-Bois.
Cartographes Julie Benoit, p. 271, 278 Dimension DPR, p. 228, 236, 242, 248, 254, 260, 272
Jérôme Vigneault, enseignant, école secondaire du Havre-Jeunesse, commission scolaire des Samares.
© ÉDITIONS DU RENOUVEAU PÉDAGOGIQUE INC. (ERPI), 2014 Membre du groupe Pearson Education depuis 1989 5757, rue Cypihot Saint-Laurent (Québec) H4S 1R3 CANADA Téléphone : 514 334-2690 Télécopieur : 514 334-4720 [email protected] http://pearsonerpi.com
Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2014 Dépôt légal – Bibliothèque et Archives Canada, 2014 Imprimé au Canada ISBN 978-2-7613-6017-3
1234567890 NB 1987654 13303 ABCD OF10
Richard Têtu, enseignant, école secondaire De Rochebelle, commission scolaire des Découvreurs.
Notes Graphies : Il existe plusieurs façons d’écrire les mots qui viennent d’autres langues que le français. Dans le présent ouvrage, nous avons privilégié les translittérations qui se trouvent dans le programme d’éthique et culture religieuse ou dans le Petit Robert. Projection des planisphères : projection de Robinson.
table des matières Aperçu d’un dossier
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
IV
Aperçu de la Boîte à outils . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
VII
dossier 1
La religion à l’école . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1
dossier 2
L’expérience religieuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
23
dossier 3
Dilemme et ambivalence . . . . . . . . . . . . . . . . . .
43
dossier 4
C’est l’apocalypse ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
63
dossier 5
Un être parfait ?
85
dossier 6
Les technologies de surveillance
. . . . . . . .
107
dossier 7
Femmes et religions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
127
dossier 8
L’or bleu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
147
dossier 9
Les nouveaux mouvements religieux . . .
167
dossier 10
À table ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
189
Boîte à outils . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B1
Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
G98
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Sources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . S100
Aperçu d’un dossier Première partie du dossier Le numéro et le titre du dossier. dossier 1
Pour visualiser le contenu du dossier : textes et activités (les activités sont précédées d’un symbole noir).
La religion à l’école Lettre à une génération . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2 Regard sur la situation . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3 Arrêt sur images . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4 Au nom de la charte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5 Portrait de société . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6 Il était une foi à l’école . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7 La tolérance selon l’UNESCO . . . . . . . . . . . . . . . .8 Des questions de droits . . . . . . . . . . . . . . . . . .9 Il était une fois au Québec . . . . . . . . . . . . . . .10 La tolérance en question . . . . . . . . . . . . . . . .11 Pluralisme et tolérance . . . . . . . . . . . . . . . . . .12
Une mise en situation pour orienter la lecture des contenus du dossier et la réalisation des activités.
L’enseignement de la religion à l’école . . . . . . .13 Des points de vue comparés . . . . . . . . . . . . .17 Lettre à mes grands-parents . . . . . . . . . . . . .19 Test bilan du dossier 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . .21
Pour vous approprier le sujet et pour enclencher votre réflexion. Nom :
Groupe :
Lettre à une génération
Date :
REGARD SUR LA SITUATION
Un matin de septembre, votre amie Laurence ouvre le journal. Une surprise de taille l’attend. Dans le courrier des lecteurs, une lettre de ses grandsparents lui est adressée.
1. Dans leur lettre, les grands-parents de Laurence déclarent qu’il leur semble que tout était plus simple à l’époque de leur jeunesse. Selon vous, qu’est-ce qui était plus simple pour eux ?
OPINION | COURRIER
Nous sommes inquiets pour toi
2. Relevez, à la page précédente, quatre expressions du religieux chrétien.
Publié le : lundi 23 septembre 2013, 22h36 | Mise à jour : lundi 23 septembre 2013, 22h36
Pour faire des liens entre la pratique du dialogue et des éléments de la vie de tous les jours traités dans le dossier.
•
Si nous prenons le temps d’écrire cette lettre, c’est que nous sommes inquiets pour toi. Le monde dans lequel tu vis est différent de celui dans lequel nous vivions à ton âge. Tellement différent ! Quelquefois, nous nous sentons perdus devant tant de nouveauté.
• •
Récemment, tu nous as informés que toutes les écoles du Québec offraient le cours d’éthique et culture religieuse. Sommes-nous les seuls à ne pas comprendre ce choix du ministère de l’Éducation ? Est-ce que tout le monde est d’accord avec le contenu de ce cours ?
•
3. Comparez la classe qui est décrite et illustrée à la page précédente avec la vôtre. Pour chacun des
À l’époque de notre jeunesse, tout était plus simple, nous semble-t-il. À l’école, il y avait une seule et même religion pour tous. L’école avait comme objectif de nous transmettre la foi. Nous nous revoyons assis sur les bancs de l’école, écoutant nos leçons de catéchisme. On nous demandait : « Où est Dieu ? » Et nous répondions en chœur : « Dieu est partout. »
aspects suivants, trouvez une ressemblance et une différence. Aspects
Nous avions alors une vision commune de ce qu’étaient le bien et le mal. Pourquoi n’enseigne-t-on plus la religion dans les écoles comme avant ? Nous avons entendu dire que le cours d’éthique et culture religieuse aborde plusieurs traditions religieuses. Où cela nous mènera-t-il ? Est-ce nous qui devenons intolérants aux autres et à leur religion ? En étudiant toutes les religions, est-ce que tu ne risqueras pas de perdre ta propre religion ? Qu’est-ce que tu garderas de tes racines ?
Ressemblances
Différences
Élèves
Ton grand-papa et ta grand-maman
Enseignante
Marcel et Doris Hall
PLACE PUBLIQUE
Salle de classe
2
La lettre d’opinion La lettre d’opinion est une lettre rédigée par un lecteur ou une lectrice, publiée dans un journal ou un magazine. La personne qui la signe veut exprimer un point de vue, commenter des idées ou des événements dont il est question dans la société ou dont il a été question dans le journal ou le magazine. Les rédacteurs de lettres d’opinion doivent s’assurer que les faits mentionnés sont vérifiables, et que leur lettre ne contient ni accusation ni attaque personnelle. La lettre d’opinion est un moyen efficace pour le public de se faire entendre dans les médias.
4. Nommez deux enjeux éthiques soulevés par les grands-parents de Laurence dans leur lettre.
5. Formulez une question éthique en lien avec la situation présentée à la page 2. Une classe du secondaire au Québec, dans les années 1940. Sur le tableau, on peut lire La vérité est un reflet de Dieu. Des images de saints et un crucifix sont suspendus au mur.
VIVRE ENSEMBLE 4
DOSSIER 1 La religion à l’école
ARRÊT SUR IMAGES
3
Religion et laïcité Dans les sociétés démocratiques, il arrive souvent que certaines pratiques religieuses entrent en conflit avec la laïcité de l’État.
Au Québec À Saguenay, des citoyens se sont opposés à la récitation d’une prière chrétienne avant les séances du conseil de ville. En 2011, le Tribunal des droits de la personne du Québec a interdit cette pratique à la ville de Saguenay. Selon le tribunal, elle pouvait porter atteinte au droit à la liberté de conscience de certains citoyens. En 2013, la Cour d’appel du Québec a infirmé le jugement en affirmant que la récitation de la prière avant les séances du conseil de ville ne portait pas atteinte à la neutralité religieuse de la ville.
Pour faire des liens entre le sujet du dossier et le monde actuel.
Une femme portant le niqab dans une rue de Strasbourg, en France.
Ailleurs dans le monde Une loi adoptée en 2010 en France stipule que « Nul ne peut, dans l’espace public, porter une tenue destinée à dissimuler son visage. » Cette loi a semé la controverse, entre autres, chez certaines musulmanes françaises qui portent le niqab ou la burqa.
Comment coexister malgré nos différences ? La cohabitation entre les croyants de différentes religions est-elle possible ? Qu’est-ce qu’un État laïc ? Est-il possible pour un croyant de s’abstenir de certaines pratiques religieuses afin de respecter la neutralité d’un État ? Un crucifix est suspendu au-dessus du fauteuil du président de l’Assemblée nationale, à Québec.
4
IV
ViVre ensemble 4
VIVRE ENSEMBLE 4
Interdire certains comportements religieux est-il de la discrimination ?
Des pistes de réflexion pour amorcer la discussion sur le sujet.
Deuxième partie du dossier
L’enseignement de la religion à l’école Dans notre société, les opinions divergent au sujet de l’enseignement de la religion dans les écoles. Certaines personnes pensent qu’il est important que les élèves aient la possibilité de choisir un cours conforme à leurs convictions, religieuses ou non religieuses. D’autres considèrent que la religion ne doit pas être étudiée à l’école. D’autres encore soutiennent que ce sont les aspects culturels des religions présentes au Québec qu’il faut enseigner.
Les pages d’information
Des encadrés pour en apprendre plus sur certains sujets.
En 2008, l’arrivée du nouveau cours d’éthique et culture religieuse dans les écoles primaires et secondaires du Québec a suscité bien des débats.
La proposition En 1997, le gouvernement du Québec se questionne sur la place de la religion à l’école. Il forme un groupe de travail qui a pour mandat d’étudier la question et de proposer des solutions. Ce groupe est présidé par Jean-Pierre Proulx, professeur et journaliste, spécialiste de l’éducation et des questions religieuses. En 1999, le Rapport Proulx recommande l’enseignement culturel de la religion dans les écoles du Québec. Selon ce rapport, cela permettra de respecter la laïcité de l’État et les droits à l’égalité de tous, ainsi que la liberté de conscience et de religion inscrits dans la Charte des droits et libertés de la personne du Québec. En 2005, le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec tranche en faveur d’un enseignement culturel de la religion. Il annonce la création, pour 2008, d’un cours d’éthique et culture religieuse. Selon le Ministère, ce cours obligatoire favorisera le vivre-ensemble en encourageant les élèves du primaire et du secondaire à développer une attitude d’ouverture devant la nouvelle diversité des croyances et des valeurs présentes au Québec.
L’enseignement confessionnel est destiné aux croyants à qui sont enseignés les grands principes, les rites et les croyances d’une tradition religieuse dans le but de mieux la pratiquer. L’enseignement culturel de la religion vise à transmettre les connaissances sur les traditions religieuses dans une perspective de respect, de compréhension et de dialogue.
Pour implanter le cours d’éthique et culture religieuse, le gouvernement du Québec doit modifier l’article 41 de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne. À l’origine, cet article donnait le droit aux parents d’exiger que leurs enfants reçoivent un enseignement religieux ou moral conforme à leurs convictions à l’école. L’article 41 stipule dorénavant que l’école n’a plus à respecter cette exigence. 13
DOSSIER 1 La religion à l’école
Des photos, des illustrations et des tableaux.
Portrait de société
Il était une foi à l’école
Depuis les origines de la Nouvelle-France, en 1608, jusqu’au début du 20e siècle, le christianisme exerce une grande influence sur la société. En effet, le catholicisme et le protestantisme sont très présents sur le territoire québécois. Au 20e siècle, avec l’arrivée d’immigrants de diverses origines, petit à petit, le Québec devient une société pluraliste.
BAO Le catholicisme au Québec, p. B30 Le protestantisme et l’anglicanisme au Québec, p. B36
Voici, en bref, quelques dates marquantes dans l’histoire de l’enseignement de la religion au Québec.
1867
Les autorités politiques confèrent à l’Église catholique le pouvoir total sur l’enseignement au Québec.
1963
Dans un Québec en pleine Révolution tranquille, l’État crée le ministère de l’Éducation. L’État retire ainsi à l’Église le pouvoir qu’elle avait jusqu’alors dans le domaine de l’éducation. Cependant, l’enseignement religieux dans les écoles demeure catholique et protestant.
1966
Le Rapport Parent sur l’enseignement au Québec est publié. Cette importante étude affirme que les institutions scolaires doivent accorder un traitement égal à toutes les visions du monde, religieuses ou non.
Traditions religieuses des immigrants arrivés au Canada, selon la période d’immigration Proportion de la population (en %) selon la période d’immigration Traditions religieuses
Chrétiennes (catholique romaine, protestante et autres)
Avant 1961 83,5
De 1961 à 1970 78,8
De 1971 à 1980 62,5
De 1981 à 1990 55,3
De 1991 à 2001 45,3
De 2001 à 2011 45,0
Juive
2,7
2,0
2,2
1,9
1,2
—
Autres (dont musulmane, hindoue, bouddhiste, sikh)
2,8
5,7
18,8
25,5
32,2
33,0
Aucune religion
11,0
13,5
16,5
17,3
21,3
21,0
1975
L’Assemblée nationale du Québec adopte la Charte des droits et libertés de la personne. Celle-ci reconnaît, entre autres, le droit pour tous à la liberté de conscience et de religion.
1984
Les cours de morale deviennent une option pour tous, tant au primaire qu’au secondaire. Ces cours donnent aux parents, qu’ils soient croyants ou non, la possibilité de choisir pour leur enfant un enseignement religieux ou non.
Source : Statistique Canada, 2001 et 2011.
Qu’est-ce qu’une société pluraliste?
1999
Le Rapport Proulx sur la place de la religion à l’école est publié. Ce rapport recommande le remplacement de l’enseignement confessionnel de la religion par un enseignement culturel des religions.
Une société pluraliste est une société composée d’individus et de groupes aux opinions politiques, aux croyances religieuses et aux comportements sociaux et culturels divers. Une société pluraliste a comme défi de faire coexister harmonieusement ces différences dans un même espace.
2012
La Cour suprême du Canada juge que le cours d’éthique et culture religieuse ne porte pas atteinte à la liberté de religion des enfants ni à celle de leurs parents.
Le Québec conjugué au pluriel
2013
La Cour suprême du Canada accepte d’entendre la demande de l’école secondaire Loyola qui souhaite enseigner le programme d'éthique et culture religieuse selon une perspective confessionnelle.
Le Québec d’aujourd’hui, comme beaucoup de sociétés modernes, réunit une diversité de croyances et de valeurs. En 100 ans, le portrait religieux du Québec a changé radicalement. La coexistence des différences culturelles et religieuses exige désormais de tous tolérance et respect. Le Québec a dû procéder à de nombreux changements, notamment en ce qui a trait à la place de la religion à l’école. Le système scolaire québécois connaît une petite révolution avec l’implantation du nouveau cours d’éthique et culture religieuse.
PORTRAIT
Mgr Alphonse-Marie Parent (1906-1970). Le pluralisme sous-entend la coexistence des différences religieuses et culturelles.
6
Des compléments d’information.
Mgr Alphonse-Marie Parent Le futur évêque catholique Alphonse-Marie Parent naît le 2 avril 1906 à SaintChrysostome, en Montérégie. Il est ordonné prêtre en 1929. Il est titulaire d’un doctorat en théologie et en philosophie. Au cours de sa vie, il occupe les postes suivants : professeur de théologie et de philosophie, supérieur général du Séminaire de Québec, recteur de l’Université Laval, directeur des Presses de l’Université Laval et doyen de la faculté de philosophie de l’Université Laval. Il occupe également divers postes de prestige au sein de l’Église catholique. Il est nommé président de la Commission royale d’enquête sur l’enseignement au Québec, en 1961. Le Rapport Parent transforme complètement le système d’éducation au Québec, notamment par sa remise en question du rôle de l’Église.
VIVRE ENSEMBLE 4
DOSSIER 1 La religion à l’école
Des effets de l’expérience religieuse
Au cœur du christianisme
L’impact des expériences religieuses varie d’une personne à l’autre. Ce type d’expérience peut modifier les valeurs, les comportements et même donner un nouveau sens à la vie d’une personne, ou encore en amener certains à croire en l’existence du divin. Dans des cas exceptionnels, l’expérience religieuse peut aller jusqu’à transformer les valeurs d’une société entière en présentant un nouvel idéal à atteindre.
D’après le Nouveau Testament, Jésus de Nazareth a été crucifié et, trois jours plus tard, différentes personnes l’ont vu bien vivant. L’expérience hors du commun vécue par les témoins de la résurrection de Jésus est une expérience religieuse qui a eu un effet retentissant sur l’histoire de l’humanité.
«
Des renvois aux pages de la Boîte à outils pour compléter l’information présentée.
»
Source : La Bible, traduction œcuménique de la Bible (TOB), Paris, © Société biblique française, Éditions du Cerf, 1988 et 2006, Luc 24, 36-41.
Pietà, de Michel-Ange (1475-1564), 15e siècle. Une pietà est une sculpture ou un tableau qui représente Marie tenant sur ses genoux le corps de son fils Jésus détaché de la croix. Le mot pietà
La plupart des spécialistes des religions s’entendent pour dire signifie « pitié » en italien. que la majorité des religions sont nées à la suite d’expériences religieuses. Les religions se sont construites à partir des récits de personnes qui ont été transformées par l’expérience qu’elles ont vécue et qui ont voulu la raconter afin de permettre à d’autres personnes de vivre la même expérience.
Dans le bouddhisme et dans le christianisme, les expériences religieuses d’individus ont eu des effets considérables sur l’histoire de l’humanité : elles sont à l’origine de deux religions.
Les évangiles du Nouveau Testament relatent l’expérience de la résurrection de Jésus. Cette expérience est notamment racontée dans l’évangile de Luc, le troisième évangile du Nouveau Testament, écrit entre 70 et 90 de notre ère. Luc, qui était médecin, est aussi l’auteur des Actes des apôtres. L’expérience de la résurrection de Jésus est l’élément central du christianisme. Pour les chrétiens, la résurrection de Jésus-Christ représente la victoire sur le mal et sur la mort. Elle est la promesse du pardon, de la résurrection et la preuve de l’existence de Dieu. Ces croyances s’appuient sur l’expérience religieuse rapportée par les apôtres. C’est cette expérience religieuse des apôtres qui est à l’origine de récits, de rites et de règles au cœur du christianisme. Les croyants chrétiens commémorent la résurrection de Jésus par la fête de Pâques. Il s’agit de la fête la plus importante du christianisme, car elle célèbre l’événement au cœur de la foi chrétienne. Comme l’écrit Paul de Tarse dans sa lettre aux Corinthiens : « [...] si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est vide et vide aussi est votre foi ».
À Bodh Gaya, en Inde, des moines bouddhistes sont rassemblés sous l’arbre de bodhi, aussi appelé « arbre de l’illumination ». Ce serait sous cet arbre qu’eut lieu l’illumination du Bouddha. VIVRE ENSEMBLE 4
BAO Le christianisme, p. B23 à B40
L’apparition aux Onze
L’expérience religieuse est fondamentale pour les croyants. Elle a pour effet de les aider à trouver des réponses à leurs questionnements existentiels. Pourquoi vivre ? Qui suis-je ? Comment être heureux ? Pour certaines personnes, l’expérience religieuse aura pour effet de transformer leur vision du monde et de les amener à réorienter leur vie, à se convertir à une religion, à se sentir protégées, à s’engager dans une vie religieuse ou communautaire plus intense.
28
7
Comme ils parlaient ainsi, Jésus fut présent au milieu d’eux et il leur dit : “ La paix soit avec vous. ” Effrayés et remplis de crainte, ils pensaient voir un esprit. Et il leur dit : “ Quel est ce trouble et pourquoi ces objections s’élèvent-elles dans vos cœurs ? Regardez mes mains et mes pieds : c’est bien moi. Touchez-moi, regardez ; un esprit n’a ni chair, ni os, comme vous voyez que j’en ai. ” À ces mots, il leur montra ses mains et ses pieds. Comme, sous l’effet de la joie, ils restaient encore incrédules […]
L’expérience religieuse personnelle
L’expérience religieuse au cœur des religions
Des rubriques biographiques
Des mots en gras, bleus, qui renvoient au glossaire, aux pages G98 à G99.
Scène du chemin de la Croix du graveur canadien d’origine irlandaise John Henry Walker (1831-1899). Datée des années 1850-1885, cette œuvre représente l’apparition du Christ aux apôtres. DOSSIER 2 L’expérience religieuse
29
Aperçu d’un dossier
V
Les pages d’activités Nom :
Groupe :
Date :
IL ÉTAIT UNE FOIS AU QUÉBEC 1. Qu’est-ce qu’une société pluraliste ? Encerclez la bonne réponse. a) Une société dont la croissance démographique est élevée.
Des renvois aux pages de la Boîte à outils pour trouver l’information nécessaire à la réalisation de l’activité.
b) Une société où coexistent des opinions politiques et religieuses multiples, des comportements sociaux et culturels différents. c) Une société qui accepte plusieurs comportements sociaux et culturels.
2. Qu’est-ce qui explique le pluralisme de la société québécoise ?
3. Placez les énoncés suivants en ordre chronologique en les numérotant de 1 à 5. La publication du Rapport Parent. L’implantation du cours d’éthique et culture religieuse. La création du ministère de l’Éducation. Le plein pouvoir de l’Église catholique dans le domaine de l’enseignement au Québec. La publication du Rapport Proulx.
PLACE PUBLIQUE
BAO, p. B85
1 Formulez sous la forme d’un jugement de prescription la recommandation principale du Rapport Proulx sur la place de la religion à l’école.
2 a) Formulez un jugement de valeur qu’aurait pu formuler Mgr Parent en 1966 et qui traduirait sa pensée sur la place de la religion à l’école.
b) Quelle question pourriez-vous formuler pour interroger le jugement de valeur précédent ?
10
VIVRE ENSEMBLE 4
Troisième partie du dossier Nom :
Groupe :
Date :
TEST BILAN DU DOSSIER 1
Total
Le test bilan
/25
1. En vous servant des informations du dossier, répondez aux questions suivantes. a) Qui a publié le document intitulé Déclaration de principes sur la tolérance ?
Des activités pour revenir sur les notions et concepts vus dans le dossier et pour faire le point sur le sujet.
b) Quel document le gouvernement du Québec a-t-il modifié pour implanter le cours éthique et culture religieuse ?
c) Quel organisme défend la liberté de conscience, la séparation des Églises et de l’État, et la laïcisation des institutions publiques au Québec ?
d) Pendant la Révolution tranquille, à qui est donné le pouvoir détenu par l’Église catholique dans le domaine de l’éducation ?
e) Quel organisme, fondé en 1966, est constitué de parents catholiques qui ont à cœur la famille et l’éducation des jeunes au Québec ?
/5
2. Vrai ou faux ?
vrai
faux
a) Le Rapport Parent, dirigé par un évêque catholique, remet en question le rôle de l’Église en éducation. b) Selon des données de Statistique Canada, la proportion de la population immigrante chrétienne diminue au Québec de 1961 à 2001, alors que la proportion de la population immigrante des autres religions augmente. c) Historiquement, l’enseignement religieux dans les écoles du Québec a été exclusivement catholique. d) Les cours de morale ont commencé à se donner dans les écoles du Québec avant l’adoption de la Charte des droits et libertés de la personne par l’Assemblée nationale.
/4 Nom :
3. a) Formulez une question éthique au sujet de l’enseignement des religions à l’école.
Groupe :
Date :
4. Comparez la position de ceux qui sont en faveur d’un enseignement confessionnel des religions à celle de ceux qui ne souhaitent aucun cours de religion à l’école. À cette fin, expliquez en vos mots leur principale ressemblance.
/2 b) Nommez deux enjeux éthiques (une valeur et une norme) soulevés par votre question.
/4
/2 DOSSIER 1 La religion à l’école
5. Quelles sont les deux positions sur l’enseignement de la religion à l’école qui sont en faveur
21
de la laïcité.
/2
6. Les interventions présentées ci-dessous sont en lien avec l’enseignement de la religion à l’école. Pour chacune d’elles : a) Nommez le procédé susceptible d’entraver le dialogue qui est utilisé par l’intervenant pour faire valoir son point de vue. b) Entourez la portion du texte qui contient le procédé susceptible d’entraver le dialogue. c) Formulez une question qui permet de remettre en cause le procédé susceptible d’entraver le dialogue utilisé. A. Qu’est-ce que les enseignants pourront dire au sujet des pratiques religieuses ? Ils vont devoir peser leurs mots ! Imaginez qu’un élève rapporte les propos de son enseignante à ses parents très pratiquants. Les parents risquent de mal interpréter les propos en question, de se fâcher et de se présenter à l’école pour dire leur façon de penser à l’enseignante. Ils en viendront peut-être même aux coups ! Ce sera invivable ! • Piège du dialogue : • Question :
B. Je crois qu’il est préférable d’être en faveur du cours d’éthique et culture religieuse. C’est mon père qui me l’a dit. • Piège du dialogue : • Question :
22
VI
ViVre ensemble 4
VIVRE ENSEMBLE 4
/6
Aperçu de la Boîte à outils L’éthique Mieux comprendre la réflexion éthique
Pour mieux réfléchir sur des questions éthiques.
L’éthique comporte des…
questions éthiques qui soulèvent des…
enjeux éthiques qui sont des…
Comment formuler une question éthique? valeurs (Voir la page B6.)
normes La question éthique est l’outil principal pour poser un regard éthique sur une situation. Se divisent en… Les questions éthiques ont trois fonctions.
Comprendre Certaines questions permettent de mieux comprendre les normes, les valeurs et les comportements associés à une situation, car elles font ressortir des précisions Règle morale importantes.
Principe moral Un principe moral est une norme qui définit ce qu’il est nécessaire de faire ou de ne pas faire pour atteindre ce qui est tenu pour le bien. Cette norme est souvent exprimée dans un énoncé très général dont découle un ensemble de règles morales.
Exemples de questions : Qu’est-ce le droit à la liberté d’association ? Qu’est-ce que Une règle morale est une norme qui spécifieque comment appliquer un principe moral dans situations précises.est la différence entre l’égalité et l’équité ? la vie privée ? Qu’est-ce quedes le plagiat ? Quelle La règle apparaît généralement plus contraignante et elle Quelles sont les différentes façons de concevoir la justice sociale ? s’exprime souvent sous forme d’interdictions.
Définir
« Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse. »
« Ne tue pas. » permettent de définir et de mieux connaître les normes, les points «Certaines Ne vole pas.questions » vue et les de différentes personnes dans telle situation, car elles per«de Il est interdit de motivations s’adresser à autrui de manière volontairement offensante, que ce soitdivers en paroles ou en et gestes. » mettent de distinguer repères conduites.
« Aimez-vous les uns les autres. »
questions : Quelles leshaineux normes relatives à l’élevage des animaux ? «Exemples Il est interditde de tenir ou d’encourager dessont propos Quel est le point »de vue de tel spécialiste sur tel sujet ? Pour quelles raisons les interou discriminatoires. fréquentent-ils tel réseau social Pourquoi est-il interdit de mâcher de la gomme «nautes Il est défendu d’utiliser la force physique contre? qui que ce classe soit. » ? en
« Agis en vue du plus grand bonheur collectif. »
« Il est interdit de détériorer volontairement le local de classe. »
« Sois honnête. »
« Afin de respecter les droits d’auteurs, l’élève doit indiquer Certaines permettent d’évaluer, clairement les questions sources des informations qui sont utilisées de justifier ou de recommander des conduites ou dans un travail. » des idées en lien avec la situation, car elles mènent à des suggestions
Évaluer
« Respecte les droits et libertés d’autrui. » « Tout être humain est titulaire de libertés fondamentales telles la liberté d’expression, de conscience et de réunion pacifique. » « Tout être humain a droit au respect professionnel. » B4
VIVRE ENSEMBLE 4
de conduites à adopter ou à des propositions de solutions à divers problèmes éthiques. Les options proposées visent à favoriser le vivre-ensemble. « Il est interdit de faire circuler des informations sur la vie Exemples de questions : Pour quelles raisons est-il souhaitable d’acheter des livres de privée des personnes sans leur consentement. » littérature dans des magasins à grande surface ? Quels seraient les comportements à promouvoir ou à éviter dans telle situation ? Que conseillerais-tu à telle personne dans telle situation ? Quels sont les avantages et les inconvénients de certaines actions ? Quelles sont les conséquences de telles actions ?
Un aperçu de quelques grands courants philosophiques pour aborder les questions éthiques et y réfléchir.
Questions à éviter Lors d’une réflexion éthique, il est recommandé d’éviter les questions du type « Doit-on… ? » ou « Faut-il… ? », qui laissent croire à une bonne réponse. De telles questions relèvent plus de la morale. L’éthique cherche davantage à déterminer si les actions sont souhaitables et sur quoi elles sont fondées.
BOÎTE À OUTILS
B5
Les grands courants philosophiques
Des extraits de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec, du Code civil du Québec et du Code criminel du Canada pour mieux comprendre les droits fondamentaux dans notre société.
Extraits de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec
Que fait le philosophe ? Il réfléchit aux questions les plus fondamentales que se pose l’être humain. Il s’interroge sur des sujets comme la vérité, la liberté, la démocratie ou le sens de la vie et de la mort. L’éthique est un domaine spécialisé de la philosophie qui s’intéresse aux grands principes de la conduite humaine. Ses deux principaux objets d’étude sont la morale et le bonheur. Le texte qui suit présente une brève description de six courants de pensée éthiques et de six philosophes qui y sont associés. Le penseur, œuvre du sculpteur français Auguste Rodin (1840-1917).
L’hédonisme
qu’il veut tuer. Vous savez où elle se trouve. DevezL’éthique déontologique Le terme hédonisme vient du grec hedonê, qui vous le lui dire ? » Kant a estimé que oui, car notre Un hédonisme modéré signifie « plaisir ». L’hédonisme est une éthique duL’éthique déontologique est une morale du devoir Épicure professait un hédonisme modéré. Ildevoir est de toujours dire la vérité. plaisir. Il définit le bien par le plaisir et le mal, par(déontos en grec). Elle fonde la morale sur des prinavec modération lespeu plaisirs cipesconseillait que nousde nesatisfaire devons jamais transgresser, la douleur. simples et naturels, et il condamnait le luxe, les excès L’existentialisme importe les conséquences. et ce qu’il appelait les désirs vides, comme la soif de Épicure L’existentialisme nie que l’être humain ait une Kantcélébrité, de pouvoir ou de richesse, qui est impos-nature prédéterminée. Il conçoit l’être humain Épicure (341-270 avant notre ère) fut probablement sible à combler. Emmanuel Kant (1724comme un être libre qui se définit et s’invente luile philosophe le plus célèbre de l’Antiquité. Il fonda 1804) est un des plus Selon Épicure, il n’y a aucune raison de craindre les même à travers ses choix. à Athènes sa fameuse école du Jardin, vers 306 avant grands nomsà de dieux, car ils vivent dans un monde partl’hiset ils ne notre ère. Ouverte aux femmes et à toutes les classes Sartre toire de philosophie. Il s’intéressent aucunement aulasort des humains. sociales, cette école fonctionnait sur le modèle d’une mena Königsberg, Il conseillait aussi de ne pas àavoir peur de laenmort.À la fois philosophe et écrivain, Jean-Paul Sartre communauté d’amis. Épicure y mena une vie simple Allemagne, une suppose vie pai- des(1905-1980) fut un personnage fortement médiaPartant de l’idée que toute souffrance et frugale, et resta célibataire et sans enfants jusqu’à et rationnellement sensations de douleur,sible il concluait qu’on n’a rien àtisé en raison de ses positions politiques radicales, sa mort. ordonnée, de nicomme son appui à la révolte étudiante de mai 1968, craindre de la mort, puisqu’on n’aànil’image sensations sa philosophie. Il faisait douleur lorsqu’on est mort. en France. Il fut le seul écrivain à refuser le prix chaque jour une promeNobel de littérature. Ses funérailles ont attiré plus Emmanuel Kant (1724-1804). L’actualité d’Épicure nade d’une heure avec de 50 000 personnes. un tel d’exactitude lesun gens, endans le voyant, Lasouci pensée d’Épicure que trouve écho la culture savaient exactement qu’il ! d’aujourd’hui, carl’heure il est un desétait inspirateurs du mou-Une éthique de la liberté vement de la simplicité volontaire, qui condamne laSartre voit dans la liberté la caractéristique essen-
Deux grands principeset le gaspillage, et appelle un surconsommation tielle de l’être humain. Sur le plan moral, cette liberté
Kantretour a donné deuxvie versions à une simpledu et principe naturelle.fondamental signifie qu’il n’y a pas de règles du bien ou du mal de la morale. La première est le principe d’universaimmuables et prédéterminées. Il revient à chaque Une qu’il idée controversée lisation, énonce sous forme de questions : individu de définir par ses choix ce qui est bien et ce « Puis-je vouloir que tout monde agisse toujours Épicure préconisait le le célibat et l’amitié, car il consi-qui est mal, et il doit assumer une totale responsacomme moi ? Puis-je vouloir quedetout le monde dérait que le mariage et la vie famille empêchentbilité à cet égard. mente ? Puis-je vouloir la que personneintérieure ne vienne l’individu d’atteindre tranquillité essenCette responsabilité est une source d’angoisse qui jamais en au aide aux autres ? » tielle bonheur. porte souvent l’individu à se dérober et à attribuer La deuxième version est le principe du respect : « Ne ses actions à des causes extérieures, comme les traite jamais une personne humaine comme un autres ou les circonstances. Cette fuite de la ressimple moyen pour arriver à tes fins. » La personne ponsabilité est ce que Sartre appelle la mauvaise humaine a une dignité qui lui vient de sa liberté et foi. Son contraire est l’authenticité. de son autonomie. Toute forme de violence, de chanBOÎTE À OUTILS B15 Dans son roman La nausée, paru en 1938, Sartre tage ou de manipulation envers une personne viole décrit notamment l’angoisse existentielle qui accomle principe du respect. pagne souvent la réflexion sur l’existence.
Épicure (341-270 avant notre ère).
Préambule Considérant que tout être humain possède des droits et libertés intrinsèques, destinés à assurer sa protection et son épanouissement ;
Extraits du Code criminel du Canada
Considérant que tous les êtres humains sont égaux en valeur et en dignité et ont droit à une égale protection de la loi ; En matière de droit criminel, les lois permettent de protéger les individus, ainsi que d’assurer la paix et Considérant que le respect de la dignité de l’être humain, l’égalité entre les femmes l’ordre entre les personnes. Ces lois énumèrent et définissent les comportements criminels tout en et les hommes et la reconnaissance des droits et libertés dont ils sont titulaires prévoyant les sanctions qui y sont reliées. constituent le fondement de la justice, de la liberté et de la paix ; Au Canada, les lois relevant du droit criminel sont élaborées par le Parlement canadien. Elles s’appliquent Considérant que les droits et libertés de la personne humaine sont inséparables des à tous les individus de 12 ans et plus dans toutes les provinces et dans tous les territoires canadiens. Elles droits et libertés d’autrui et du bien-être général ; sont majoritairement regroupées dans le Code criminel du Canada. Considérant qu’il y a lieu d’affirmer dans une Charte les libertés et Ensolennellement voici quelques extraits. droits fondamentaux de la personne afin que ceux-ci soient garantis par la volonté collective et mieux protégés contre toute violation ;
L’actualité de Kant Kant a souhaité l’avènement d’un organisme international voué à la cause de la paix qui réunirait tous les pays du monde. Il préfigurait ainsi ce qui est devenu, au 20e siècle, l’Organisation des Nations unies.
Une idée controversée
À ces causes, Sa Majesté, de l’avis et du consentement de l’Assemblée nationale du Québec, décrète ce qui suit : LES DROITS ET LIBERTÉS DE LA PERSONNE DÉFENSE DE LA PERSONNE LIBERTÉS ET DROITS FONDAMENTAUX 1.
34. qu’à (1) la N’est pas àcoupable d’une Tout être humain a droit à la vie, ainsi sûreté, l’intégrité et à infraction la liberté la personne qui, à la fois : de sa personne. Il possède également la personnalité juridique. a) croit, pour des motifs raisonnables, que la force est employée contre elle ou une
2.
autreau personne qu’on menace de l’employer contre elle ou une autre personne ; Tout être humain dont la vie est en péril a droit secours.ou […]
3.
b) commet l’acte l’infraction dans le but de se défendre ou de se protéger Toute personne est titulaire des libertés fondamentales tellesconstituant la liberté de — ou de défendre de protéger une autre personne — contre l’emploi ou la menace conscience, la liberté de religion, la liberté d’opinion, la libertéoud’expression, de la force ; la liberté de réunion pacifique et la libertéd’emploi d’association.
4.
Toute personne a droit à la sauvegarde de sa de sonraisonnable honneur etdans de les circonstances. c) dignité, agit de façon sa réputation.
5.
Toute personne a droit au respectATTROUPEMENT de sa vie privée. ILLÉGAL
6.
Toute personne a droit à la jouissance et à la libre disposition 63. paisible (1) Un attroupement illégal estde la ses réunion de trois individus ou plus qui, dans l’intention biens, sauf dans la mesure prévue par la d’atteindre loi. un but commun, s’assemblent, ou une fois réunis se conduisent, de manière à faire craindre, pour des motifs raisonnables, à des personnes se trouvant dans le voisinage de l’attroupement :
On a demandé à Kant son avis sur le dilemme moral suivant : « Un homme armé se présente chez vous et vous demande de lui dire où se trouve la personne B16
« J’étais apparu par hasard, j’existais comme une pierre, une plante, un microbe. Ma vie poussait au petit bonheur et dans tous les sens. Elle m’envoyait parfois des signaux vagues ; d’autres fois, je ne sentais rien qu’un bourdonnement sans conséquence. » « Donc j’étais tout à l’heure au Jardin public. La racine du marronnier s’enfonçait dans la terre,
VIVRE ENSEMBLE 4
a) soit qu’ils ne troublent la paix tumultueusement ; BOÎTE À OUTILS B7 b) soit que, par cet attroupement, ils ne provoquent inutilement et sans cause raisonnable d’autres personnes à troubler tumultueusement la paix.
INTERCEPTION DES COMMUNICATIONS 184.
(1) Est coupable d’un acte criminel et passible d’un emprisonnement maximal de cinq ans quiconque, au moyen d’un dispositif électromagnétique, acoustique, mécanique ou autre, intercepte volontairement une communication privée.
HOMICIDE 222.
B12
(1) Commet un homicide quiconque, directement ou indirectement, par quelque moyen, cause la mort d’un être humain.
VIVRE ENSEMBLE 4
Aperçu de la boîte à outils
VII
La culture religieuse Mieux comprendre la culture religieuse
Les traditions religieuses
La culture religieuse permet de mieux comprendre les traditions religieuses, qui se manifestent dans l’environnement social et culturel par des expressions du religieux. Ces expressions observables peuvent être des récits, des rites, des règles, des symboles, des éléments du patrimoine religieux, des vêtements, des paroles, des lieux, des objets, etc. Ces expressions du religieux peuvent aussi se retrouver dans la culture profane, c’est-à-dire en dehors de la religion.
Cette partie de la Boîte à outils propose une vue d’ensemble de quelques-unes des religions du monde qui sont pratiquées au Québec. Cette synthèse permet de les situer dans le temps, d’apprendre le nom de leurs fondateurs, leur répartition dans le monde, leurs croyances, leur conception de l’être humain, du mal et de la vie après la mort, leur organisation, leur façon de transmettre la foi, la place qu’elles accordent aux femmes, leurs rites, leurs fêtes, leurs règles de conduite, leur implantation et leur importance relative en fonction de la population de chaque région administrative du Québec.
Les traditions religieuses, c’est-à-dire les grandes religions, se manifestent par les...
expressions du religieux, des éléments observables qui ont des liens avec une religion et qui peuvent se retrouver...
dans la pratique religieuse : le calice, la kippa, l’icône, l’alléluia, le col romain, la communion, les ablutions, le voile, le turban, l’autel, la Bible, le Coran, « Tu ne tueras point », la hutte de sudation.
dans le patrimoine religieux : le nom Sainte-Anne-deBeaupré, la croix de chemin, le cimetière, l’oratoire Saint-Joseph, la synagogue Shaar Hashomayim, les vitraux de Guido Nincheri, la légende de la Chassegalerie, La Mecque.
Un monde, des religions
dans la culture profane : la bible du barbecue, une religieuse dans une publicité, un nom de commerce ou de produit de consommation en lien avec la religion, le titre gourou de la finance, des expressions comme « Œil pour œil, dent pour dent », qui sont tirées de la Bible, mais utilisées dans un contexte profane.
Résumer une religion en quelques lignes comporte sa part de dangers. Avant de lire les dossiers qui suivent, il importe de prendre en considération quelques nuances afin d’éviter de tomber dans la généralisation abusive, ou pire, dans la caricature.
La fête de Timkat, qui correspond à l’Épiphanie, a lieu en janvier. Pour les chrétiens orthodoxes éthiopiens, il s’agit du principal événement de l’année. Chaque culture religieuse a sa façon particulière de célébrer les moments importants de son calendrier.
Pour chaque tradition religieuse, il serait possible d’affirmer qu’il existe autant de façons de croire qu’il y a de croyants. En effet, certains croyants s’engagent à respecter de façon stricte et dans les moindres détails l’ensemble des récits, des règles et des rites
propres à leur religion. D’autres cherchent plutôt à dégager l’esprit d’un récit ou d’une règle, son sens général, et l’ajustent aux réalités du monde d’aujourd’hui.
Chronologie générale des grandes traditions religieuses – 30 000 à – 15 000 v. – 1500
Afin de mieux comprendre une expression du religieux, il faut connaître...
– 1000 – 6e siècle ses caractéristiques : ce que c’est.
ses fonctions : un rôle, une utilité.
ses significations : ce qu’elle veux dire, ce qu’elle représente.
v. – 500 – 523 30-120
Exemples de caractéristiques, de significations et de fonctions : Une caractéristique La Bible (pour un chrétien)
Le rabbin (pour un juif)
B20
Recueil de textes.
Spécialiste de la Torah.
Une fonction
610 Une signification
Guider les croyants dans leurs choix de vie.
La parole de Dieu.
Inspirer moralement les membres de sa communauté.
Il est la Torah vivante.
Présentation des traditions religieuses présentes au Québec.
Arrivée des premières populations de chasseurs avec leurs pratiques animistes en Amérique. Naissance des spiritualités amérindiennes. Début de l’écriture des Veda. Naissance de l’hindouisme. Arrivée des premiers ancêtres des Inuits avec leurs pratiques animistes. Naissance de la spiritualité inuite. Naissance du judaïsme à partir de traditions anciennes. Début de l’ère brahmanique de l’hindouisme. Par son éveil, Siddhartha Gautama devient le Bouddha. Naissance du bouddhisme. Vie publique de Jésus de Nazareth, naissance du christianisme et rédaction du Nouveau Testament. Le prophète Muhammad reçoit de Dieu les premières révélations du Coran. Naissance de l’islam.
1517
Critique du christianisme catholique par le moine allemand Martin Luther. Naissance du christianisme protestant.
1529
Rupture d’Henri VIII avec l’Église de Rome.
1534
Le Parlement anglais entérine la suprématie du roi sur l’Église d’Angleterre. Naissance de l’anglicanisme.
1536
Publication en latin de l’Institution de la religion chrétienne, par le prêtre français Jean Calvin. Naissance du calvinisme.
VIVRE ENSEMBLE 4
BOÎTE À OUTILS
Des notions pour mieux comprendre le phénomène religieux.
B21
Des moments importants.
Le catholicisme
Un Dieu, trois religions Il y a dans le monde trois grandes religions monothéistes : le judaïsme, le christianisme et l’islam. Ces trois religions se réfèrent en effet au même Dieu unique et universel. Qu’il soit appelé « Yahvé » en hébreu, « Dieu » en français ou « Allah » en arabe, il s’agit du même Tout-Puissant, créateur du monde. C’est pour cette raison que le premier être humain à le reconnaître, Abram ou Abraham ou Ibrahim, est qualifié de « père des croyants ». On trouve ainsi la parole de Dieu dans les textes sacrés de ces religions, entre autres dans le TaNaK (judaïsme), la Bible (christianisme) et le Coran (islam).
POINTS DE REPÈRE
De nos jours, au Québec, la foi se conjugue au pluriel. En effet, sur les 7 millions d’habitants que comptait la province en 2001, 6 712 400 déclaraient appartenir à une religion, de près ou de loin. Le tableau qui
VIII
ViVre ensemble 4
Les catholiques.
Tous les lieux significatifs dans la vie de Jésus sont devenus des lieux importants pour de nombreux croyants (Bethléem, Jérusalem, etc.).
Jérusalem, en Israël. Les religions juive, chrétienne et musulmane considèrent Jérusalem comme un lieu saint.
La pluralité religieuse
Les principales traditions religieuses au Québec en termes de population.
Dieu (en trois personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit).
Texte sacré
Lieux sacrés
À son arrivée à Gaspé, en 1534, Jacques Cartier plante une croix. Il manifeste ainsi la double intention de son commanditaire, le roi de France : prendre possession du territoire et l’évangéliser. Des missionnaires accompagnent les premiers groupes de Français en Amérique du Nord pour convertir les populations autochtones. Dès le début, la foi catholique est un des moteurs de la colonisation. La Nouvelle-France est fortement marquée par l’empreinte du catholicisme. Le territoire est divisé en paroisses, où sont construites les premières églises. Des communautés religieuses, principalement des femmes, fondent et dirigent des écoles, des hôpitaux et de nombreux lieux d’entraide. Surtout catholique au début, la colonie a, par la suite, accueilli des chrétiens protestants et des chrétiens orthodoxes. Ensemble, ils ont contribué à développer le territoire. Ces trois visages du christianisme ont d’importants points en commun : ils croient en un même Dieu et en un même Jésus, Fils de Dieu, sauveur du monde. Les trois enseignent l’amour de Dieu et du prochain. Enfin, le baptême et l’eucharistie sont au cœur de leur foi.
VIVRE ENSEMBLE 4
Nom du divin
Jésus-Christ en est le fondateur ; les douze apôtres et Paul de Tarse en sont les pierres angulaires.
La Bible (l’Ancien Testament et le Nouveau Testament).
Le christianisme au Québec
B22
Fondateur
Lieux de culte
suit fournit les données sur la présence de certaines traditions religieuses au Québec. Dans les pages suivantes, pour chaque tradition religieuse présentée, un tableau fournit les données par région administrative du Québec.
Église (où Dieu réside), chapelle, basilique, cathédrale, oratoire.
Symbole principal
Noms des croyants Principales divisions : • catholiques romains ; • catholiques de rite byzantin (Ukrainiens, Roumains, melkites) ; • catholiques de rite arménien (Arméniens) ; • catholiques de rite alexandrin (coptes et Éthiopiens) ; • catholiques de rite syrien occidental (maronites, malankares) ; • catholiques de rite syrien oriental (malabars, Chaldéens).
La croix (l’instrument de supplice sur lequel Jésus est mort).
Présence de certaines traditions religieuses au Québec Population
en %
Catholique
5 939 705
83,36
Protestante
Traditions religieuses
335 595
4,71
Orthodoxe chrétienne
100 370
Musulmane
1,41
108 605
1,52
Juive
89 945
1,26
Bouddhiste
41 430
0,58
Hindoue
24 515
0,34
8 225
0,12
64 000
0,90
Sikhe Autres religions Aucune croyance religieuse Total
Le catholicisme dans le monde
413 190
5,80
7 125 580
100,0
Source : L’atlas des religions : pays par pays, les clés de la géopolitique, numéro hors-série, co-édition La vie – Le Monde, Paris, 2007, p. 48-49.
Source : D’après les données de l’Institut de la statistique du Québec, recensement 2001. BOÎTE À OUTILS
B23
Pour en savoir plus sur chacune des principales traditions religieuses présentes au Québec, un dossier de quelques pages leur est consacré.
Le catholicisme POINTS DE REPÈRE Fondateur
Nom du divin
Jésus-Christ en est le fondateur ; les douze apôtres et Paul de Tarse en sont les pierres angulaires.
Dieu (en trois personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit).
Noms des croyants
Texte sacré
Les catholiques.
La Bible (l’Ancien Testament et le Nouveau Testament).
Lieux sacrés Tous les lieux significatifs dans la vie de Jésus sont devenus des lieux importants pour de nombreux croyants (Bethléem, Jérusalem, etc.).
Lieux de culte Église (où Dieu réside), chapelle, basilique, cathédrale, oratoire.
Symbole principal
Les grands moments de l’histoire de chaque religion.
Principales divisions : • catholiques romains ; • catholiques de rite byzantin (Ukrainiens, Roumains, melkites) ; • catholiques de rite arménien (Arméniens) ; • catholiques de rite alexandrin (coptes et Éthiopiens) ; • catholiques de rite syrien occidental (maronites, malankares) ; • catholiques de rite syrien oriental (malabars, Chaldéens).
La croix (l’instrument de supplice sur lequel Jésus est mort). Chronologie du catholicisme
Le catholicisme dans le monde
v. – 6
Naissance de Jésus.
v. 30
Crucifixion et résurrection de Jésus-Christ.
45 v. 50-120
Apparition des premières représentations iconographiques du Christ. Fondation du premier monastère.
325 381
Source : L’atlas des religions : pays par pays, les clés de la géopolitique, numéro hors-série, co-édition La vie – Le Monde, Paris, 2007, p. 48-49.
BOÎTE À OUTILS
Un encadré expose les principaux points de repère pour chacune des religions.
B23
Rédaction des lettres de Paul, des Évangiles (Matthieu, Marc, Luc, Jean) et des autres écrits du Nouveau Testament.
v. 320
385-406
Concile de Nicée, où les bases de la foi chrétienne sont établies. On confirme la divinité de Jésus. Concile de Constantinople. Traduction de la Bible en latin par Jérôme.
451
Concile de Chalcédoine. On discute de la Trinité (Dieu Père, Fils et Saint-Esprit). Quelques Églises de rite alexandrin en désaccord se séparent.
529
Création de l’ordre des Bénédictins par Benoît de Nursie.
910
Fondation de l’abbaye de Cluny. Mille deux cents autres abbayes seront ensuite construites en deux cents ans.
1054
Séparation entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe parce que les Églises de l’Est ne reconnaissent pas l’autorité du pape.
1209
Fondation, par saint François d’Assise, de l’ordre des Frères mineurs.
1455
Première impression de la Bible par Gutenberg.
1541-1627
Arrivée des premiers chrétiens en Amérique.
1545-1563
Concile de Trente.
1869-1870
Concile du Vatican I, qui proclame le dogme de l’infaillibilité du pape.
1962-1965
Concile du Vatican II, qui vise à adapter l’Église à la société moderne.
1986
Rencontre à Assise entre les responsables des grandes religions du monde.
2013
Élection du pape François.
PORTRAIT
Une carte montre la répartition des fidèles de chaque tradition religieuse dans le monde.
VIVRE ENSEMBLE 4
Répartition des catholiques au Québec par régions en 2001 Population totale
Population catholique
en %
01 Bas-Saint-Laurent
195 545
188 150
96,22
02 Saguenay–Lac-Saint-Jean
274 315
263 805
96,17
03 Capitale-Nationale
Régions administratives
628 515
578 030
91,97
235 925
94,48
279 705
242 975
86,87
1 782 830
1 141 170
64,01
07 Outaouais
312 820
262 200
83,82
08 Abitibi-Témiscamingue
144 355
135 645
93,97
09 Côte-Nord
96 895
90 295
93,19
10 Nord-du-Québec
38 495
16 945
44,02
11 Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine
95 465
88 595
92,80
12 Chaudière-Appalaches
376 575
358 715
95,26
13 Laval
339 000
274 925
81,10
14 Lanaudière
383 340
358 205
93,44
15 Laurentides
454 525
406 615
89,46
16 Montérégie
1 260 150
1 096 070
86,98
213 345
201 440
94,42
POINTS DE REPÈRE
7 125 580
5 939 705
83,36
Plusieurs personnes dans le monde affirment ne croire en aucun dieu. Ces personnes se qualifient généralement d’athées ou d’agnostiques.
04 Mauricie 05 Estrie 06 Montréal
Basilique de Sainte-Anne-de-Beaupré. Ce lieu de pèlerinage international est également un des plus anciens au Québec. Dès 1658, des fidèles viennent y prier. C’est aussi un lieu de pèlerinage important pour de nombreux Autochtones christianisés.
Paul de Tarse Paul est né à Tarse, au Proche-Orient, vers l’an 5. Ses écrits, qui font partie du Nouveau Testament sous le nom d’épîtres, l’ont rendu célèbre. L’Église catholique l’a canonisé. Pourtant, rien, au début de sa vie, ne laissait présager une telle destinée. Citoyen de l’Empire romain, il est éduqué à Jérusalem. Juif pharisien, il observe strictement les lois de la Torah. Il se joint aux persécuteurs des premiers chrétiens jusqu’au jour où une apparition du Christ l’incite à se convertir. Dès lors, il se consacre à l’évangélisation des juifs et des païens. Ses lettres – épîtres – aux communautés chrétiennes qu’il a fondées reflètent le message du Christ. Bien que, contrairement aux autres apôtres, il n’ait pas connu le Christ pendant sa vie sur Terre, il fait partie des apôtres du christianisme, les premiers à prêcher les paroles du Christ.
La répartition des croyants dans les régions administratives du Québec.
Le catholicisme au Québec Les catholiques sont les premiers à avoir colonisé la partie de la Nouvelle-France qui devait devenir le Québec. Leur nombre s’est accru grâce aux multiples naissances et à l’immigration, en particulier celle des Irlandais au 19e siècle.
Paul de Tarse (v. 5-65).
B24
Des portraits qui présentent des personnes significatives pour chacune des traditions religieuses.
Paul de Tarse annonce l’Évangile en Asie Mineure.
v. 150
17 Centre-du-Québec Le Québec
249 705
Source : D’après les données fournies par l’Institut de la statistique du Québec, recensement 2001.
Chronologie du catholicisme au Québec 1534
Jacques Cartier prend possession du territoire en plantant une croix au nom du Christ et du roi de France.
1615
Première messe catholique célébrée sur l’île de Montréal.
1637
Premier baptême d’un Amérindien adulte en Huronie.
1674
Nomination du premier évêque de Québec, François-Xavier de Montmorency-Laval.
1847
Inauguration de l’église catholique irlandaise Saint-Patrick.
1886
Mgr Elzéar-Alexandre Taschereau devient le premier cardinal canadien.
1910
Congrès eucharistique à Montréal, le premier en Amérique.
1918
Début de la construction de l’église catholique italienne Notre-Dame-de-la-Défense.
1924
Pose de la croix illuminée sur le mont Royal, à Montréal.
1933
Fondation de l’église catholique polonaise Notre-Dame-de-Czestochowa.
1982
Naissance de la paroisse catholique haïtienne Notre-Dame-d’Haïti.
1983
Au primaire et au secondaire, les élèves ont maintenant le choix entre le cours d’enseignement moral et religieux (catholique ou protestant) et un enseignement moral.
1986
Inauguration de l’église catholique portugaise Santa Cruz.
2008
Programme d’éthique et de culture religieuse obligatoire pour tous, qui remplace le choix entre un enseignement moral et religieux (catholique ou protestant) et un enseignement moral.
L’athéisme L’athéisme
L’athéisme est une attitude ou une doctrine qui nie l’existence de Dieu ou de dieux. Le mot « athée » signifie littéralement « sans dieu ». L’agnosticisme est une attitude ou une doctrine qui affirme que les êtres humains sont incapables de savoir si Dieu existe ou non. Pour l’agnostique, même si le divin existait, les humains ne pourraient y avoir accès, ni par les sens, ni par la raison.
Dans plusieurs sociétés, il est très difficile d’établir clairement le nombre d’athées et d’agnostiques. Par exemple, il arrive que les autorités de certains pays, comme la Chine, émettent des directives pour promouvoir l’athéisme. Certaines personnes peuvent
Il n’y a pas de doctrine unique qui oriente l’agir de l’ensemble des athées et des agnostiques. Pour trouver des réponses à leurs questions existentielles et morales, les athées et les agnostiques seront généralement guidés par diverses philosophies ou idéologies qui ne font pas référence à Dieu. Les athées et les agnostiques transmettent leurs idées et leurs convictions au public au moyen de livres, de magazines et, plus récemment, dans internet et par diverses campagnes publicitaires. Certaines associations athées organisent aussi des débats, des conférences et des congrès sur le sujet.
alors hésiter à affirmer leur croyance en Dieu lors d’un sondage ou d’un recensement. Au contraire, dans des pays à population fortement croyante, la pression sociale ou politique pourrait entraîner certaines personnes à ne pas oser affirmer leur athéisme.
L’athéisme dans le monde B30
VIVRE ENSEMBLE 4
Un lieu de culte de chaque tradition religieuse présente au Québec.
Les grands moments de l’histoire des principales traditions religieuses au Québec.
Source : The Cambridge Companion to Atheism, éd. Michael Martin, Cambridge University Press, New York, 2007, p. 47-57 et les chiffres de la Library of Congress des États-Unis [en ligne] pour la population de l’Inde. (Consulté le 11 février 2009.) BOÎTE À OUTILS
B73
Des textes sur l’athéisme complètent la section sur la culture religieuse.
Aperçu de la boîte à outils
IX
Le dialogue Les conditions favorables au dialogue Pour qu’un dialogue sur une question éthique ou sur un sujet touchant au phénomène religieux soit rigoureux et respectueux, certaines conditions doivent être remplies. Ces conditions favorables au dialogue concernent autant l’attitude à adopter lors de l’écoute d’un point de vue que la façon d’exprimer son propre point de vue.
Des outils pour comprendre et pratiquer le dialogue.
Une écoute active et attentive Voici quelques exemples d’attitudes à adopter lors de l’écoute d’un point de vue. • Se soucier de l’autre et prendre en considération ses sentiments, ses perceptions ou ses idées. • Écouter attentivement les propos de l’autre. • Manifester de l’ouverture et du respect à l’égard de ce qui est exprimé. • S’assurer de comprendre les idées émises par les autres.
Des arguments clairs et rigoureux Lors d’une discussion sur une question éthique ou sur un sujet touchant au phénomène religieux, on peut se faire demander d’expliquer son point de vue ou de le justifier. L’explication et la justification d’un point de vue se font généralement à l’aide d’un ou de plusieurs arguments.
Une formule gagnante Voici une formule qui permet de s’assurer que tous les éléments nécessaires sont réunis lorsque vient le temps d’expliquer ou de justifier un point de vue à l’aide d’un argument. • De quoi parle-t-on ? Au sujet de … • Mon point de vue Je suis en accord, ou en désaccord, avec le fait que…, avec l’idée selon laquelle… • Mon argument ou argumentation Mon argument principal est le suivant… • Mes repères Mon argument s’appuie sur…
Voici quelques critères indispensables à la formulation d’un argument complet. 1. Il est cohérent, c’est-à-dire fidèle au point de vue général de la personne qui l’émet. 2. Il est clair et tient compte des nuances propres au sujet ou à la situation étudiée. 3. Il ne s’appuie pas sur un procédé susceptible d’entraver le dialogue. 4. Il est expliqué ou développé à l’aide d’un ou de plusieurs repères qui agissent comme des fondements valides et pertinents (faits, statistiques, études, citations, exemples, valeurs, lois, droits de la personne, etc.).
B80
VIVRE ENSEMBLE 4
Les formes du dialogue, les types de raisonnements et de jugements, des méthodes pour élaborer et interroger un point de vue et les procédés susceptibles d’entraver le dialogue.
Les procédés susceptibles d’entraver le dialogue Les procédés susceptibles d’entraver le dialogue sont des raisonnements qui font obstacle à l’élaboration d’un point de vue rigoureux. Ces raisonnements peuvent être faits de bonne foi. Cependant, ces procédés peuvent être utilisés de façon consciente pour tromper un interlocuteur ou une interlocutrice.
1 La généralisation abusive La généralisation abusive consiste à tirer une conclusion générale à partir d’un seul cas ou de quelques cas isolés, sans vérifier si ce ou ces cas suffisent pour en arriver à cette conclusion.
Hier, pour la première fois, je suis allée chez mon ami en autobus. L’autobus est arrivé avec près de 30 minutes de retard. Les transports en commun ne sont vraiment pas efficaces.
Maude, est-ce seulement parce que ton autobus est arrivé en retard hier que tu conclus que tous les transports en commun ne sont pas efficaces ?
Les types de raisonnements Le raisonnement est une opération intellectuelle qui consiste à soutenir un jugement à l’aide d’autres jugements. Le jugement qu’on cherche à soutenir par le raisonnement est sa conclusion et les jugements qui l’appuient constituent ses prémisses.
Tu penses vraiment que c’est lui le meilleur joueur ? Lui ? Avec sa nouvelle coupe de cheveux affreuse ?
Pourquoi est-ce que tu critiques son physique ? As-tu quelque chose à dire sur ses habiletés au soccer ?
Il y a donc deux choses essentielles à évaluer dans un raisonnement : la vérité ou l’acceptabilité des prémisses et la force du lien qui lie les prémisses à la conclusion. Ce faisant, il est plus facile de reconnaître en quoi certains jugements posés gênent le dialogue et empêchent la construction d’un point de vue rigoureux. Les pages qui 2 L’attaque personnelle suivent présentent quatre types de raisonnements et leurs caractéristiques. L’attaque personnelle consiste à critiquer un aspect d’une personne 1 n’a Lepas raisonnement parlesinduction qui de rapport avec arguments ou avec la situation à Raisonnement qui consiste à tirer de plusieurs cas particuliers ayant des caracévaluer.
Comment interroger un point de vue?
téristiques communes une règle générale qui peut s’appliquer à l’ensemble des cas du même type. Les types de jugements
L’induction est donc une généralisation qui permet de tirer d’une série de cas Un jugement est une affirmation sur un sujet donné. Il est important de pouvoir étaou de faits observés une conclusion qui peut convenir à d’autres cas similaires. blir quel type de jugement est en cause afin de pouvoir l’interroger de façon pertinente.
Valérie, ne crois-tu pas qu’il 2 teLe raisonnement par analogie serait temps de trouver un travail pour cet été ?
3 L’appel au clan L’appel au clan consiste à utiliser comme argument l’opinion d’un groupe de personnes qu’on juge estimables.
Est-ce vraiment nécessaire ? Aucune de mes amies ne travaille. Pourquoi est-ce que je travaillerais ?
Lors d’un dialogue, interroger de façon adéquate un jugement permet de mieux comprendre une affirmation. Cela permet aussi de mieux saisir les raisons d’un jugement et de vérifier sa validité.
Ces interrogations sont essentielles à l’exercice d’un jugement critique et au déveRessemblance établie entre des choses ou des personnes pour en tirer une loppement d’une pensée autonome. conclusion. Il existe plusieurs types de jugements ; en voici Est-ce que quatre. L’analogie consiste tu àtecomparer fies toujoursune réalité avec une réalité différente afin de Le jugement de valeur à tes amies pour mieux faire comprendre une idée. prendre des décisions ? Sais-tu pour quelles raisons elles ne travaillent
3 Le raisonnement par pas ? hypothèse
Le jugement de réalité Énoncé qui consiste en une observation sur un fait, un évènement ou un témoignage. Exemples :
Raisonnement qui consiste à construire une hypothèse d’explication à partir de • Le forfait pour ce téléphone cellulaire est de 35 $ données ou de connaissances limitées. par mois. L’hypothèse est une supposition ou une proposition qu’on se contente d’énoncer • Dans la Bible, il est écrit que Dieu a créé l’homme BOÎTE À OUTILS sans pouvoir affirmer si elle est vraie ou B93 fausse. Par définition, une hypothèse et la femme. Attention ! Le jugement de réalité n’est pas nécesest une proposition destinée à être étudiée, examinée, vérifiée. sairement vrai. Il peut donc être important de poser les questions suivantes. • D’où tiens-tu ces informations ?
4 Le raisonnement par déduction Raisonnement qui consiste à tirer d’un ensemble de jugements un autre jugement qui en est la conséquence nécessaire.
• Quelles sont tes sources ? Sont-elles fiables ? • Peux-tu donner des exemples concrets pour illustrer ton point de vue ?
La déduction permet de tirer une conclusion logique d’un ensemble de prémisses.
Le jugement de préférence Énoncé par lequel une personne exprime ses goûts ou ses préférences personnelles.
B86
VIVRE ENSEMBLE 4
Énoncé dans lequel une personne affirme ses valeurs ou attribue une valeur aux choses.
Comment élaborer un point de vue?
Exemples : • L’argent fait le bonheur.
Une méthode pour décrire • Les religions chrétienne, juive et musulmane sont aussi importantes l’une que l’autre. 1. Ciblez précisément le sujet de la description.
Attention ! Les valeurs importantes pour une per2. Établissez l’ordre de présentation des sonne ne le sont pas nécessairement pour une autre. éléments de la description. De plus, le sens donné aux valeurs peut varier d’une personne à l’autre. PourPar cesexemple raisons,: il peut être important de poser les questions suivantes. • commencez par des points d’ordre général
et allez vers des points plus précis ; • Sur quoi te bases-tu pour affirmer cela ? • suivez l’ordre dans lequel les éléments • As-tu un exemple qui permet de démontrer ce que apparaissent dans la réalité ; tu dis ? • Dans cette affirmation, peux-tu préciser quel sens • commencez par ce qui est évident et allez tu accordes à la valeur mentionnée ? vers ce qui l’est moins. • À quelles valeurs cette affirmation fait-elle réfé3. Posez-vous des questions en utilisant les rence ?
marqueurs suivants et assurez-vous que votre description y répond. • Qui… ? Qui est-ce qui… ? De qui… ? À qui… ? Le jugement de prescription • Qu’est-ce que… ? Qu’est-ce qui… ? Énoncé qui exprime une obligation ou? une recomDe quoi… mandation. • Quand est-ce que… ?
Exemples :
Exemples :
• Je préfère acheter des vêtements usagés plutôt que neufs.
• Je vous suggère fortement de faire votre devoir ce soir.
• J’aime l’église de mon quartier.
• Tu ne voleras point.Une méthode pour comparer
Attention ! Il y a une multitude de raisons qui peuvent expliquer une préférence. Il peut donc être important de poser les questions suivantes.
Attention ! Certaines exigences peuvent être pres1. Déterminez précisément les éléments crites pour des raisons différentes de celles qu’on à comparer. imagine. Pour cette raison, il peut être important de poser les questions suivantes. 2. Trouvez des aspects comparables.
• Pour quelles raisons préfères-tu ceci à cela ? • Quelles sont les raisons implicites de ce jugement de préférence ? • Est-il justifié de tirer une conclusion à partir de ce jugement de préférence ?
Par exemple : • D’où vient cette recommandation ? mise en été concernées • Pourquoi cette obligation ; • les a-t-elle personnes place ?
• le déroulement.
• Le respect de cette règle est-il souhaitable en tout 3. Notez les ressemblances. temps ?
Pour exprimer des ressemblances, utilisez des expressions comme : aussi… que... ; À OUTILS; semblable B85 le même… que... ; BOÎTE comme… à... ; ressembler à… 4. Notez les différences. Pour exprimer des différences, utilisez des expressions comme : plus… que… ; moins… que... ; tandis que... ; différent de… ; se distinguer de… 5. Décidez de ce qui est le plus important. 6. Placez vos idées en ordre. Par exemple : • commencez par des points d’ordre général et allez vers des points plus précis ;
La description Énumération de caractéristiques propres à une situation d’ordre éthique ou à une expression du religieux. La description doit permettre une représentation la plus complète possible de la situation d’ordre éthique ou de l’expression du religieux. La description sert à présenter ou à faire voir aux lecteurs les lieux, les personnages, les expressions du religieux, les situations, etc.
Les formes du dialogue
Où est-ce que… ? Comment est-ce que… ? La délibération Pourquoi est-ce que… ? Combien est-ceExamen que… ? avec d’autres personnes des différents aspects d’une question (des faits, des intérêts 4. Faites une conclusion qui reprend les en jeu, normes et des valeurs, des conséprincipaux éléments de lades description. quences probables d’une décision, etc.) pour en arriver à une décision commune. • • • •
La narration Récit détaillé, écrit ou oral, d’une suite de faits et d’événements. Par exemple : Une grand-mère raconte ses voyages à ses petits-enfants.
Par exemple : Une directrice, des élèves et des parents délibèrent afin de parvenir à un consensus sur un nouvel uniforme scolaire. La comparaison Établissement de différences ou de ressemblances entre deux ou plusieurs éléments. La comparaison permet de faire ressortir les différences et les ressemblances entre des éléments.
• suivez l’ordre dans lequel les éléments arrivent dans la réalité ; • commencez par ce qui est évident et allez vers ce qui l’est moins. 7. Tirez vos conclusions. Par exemple : • quels sont les avantages et les inconvéLaéléments discussion ? nients des divers • qu’avez-vous découvert nouveau ? Échangede suivi et structuré d’opinions, d’idées ? • que choisissez-vous ou d’arguments dans le but d’en faire l’examen.
La conversation
Par exemple : Des élèves échangent leurs idées sur le code de vie de l’école afin de l’analyser.
BOÎTE À OUTILS
B83
Échange entre deux ou plusieurs personnes dans le but de partager des idées ou des expériences. Par exemple : Deux amis parlent de leurs groupes de musique préférés.
BOÎTE À OUTILS
X
ViVre ensemble 4
B81
dossier 1
La religion à l’école Lettre à une génération . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2 Regard sur la situation . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3 Arrêt sur images . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4 Au nom de la charte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5 Portrait de société . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6 Il était une foi à l’école . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7 La tolérance selon l’Unesco . . . . . . . . . . . . . . . .8 Des questions de droits . . . . . . . . . . . . . . . . . .9 Il était une fois au Québec . . . . . . . . . . . . . . .10 La tolérance en question . . . . . . . . . . . . . . . .11 Pluralisme et tolérance . . . . . . . . . . . . . . . . . .12 L’enseignement de la religion à l’école . . . . . . .13 Des points de vue comparés . . . . . . . . . . . . .17 Lettre à mes grands-parents . . . . . . . . . . . . .19 Test bilan du dossier 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . .21
Lettre à une génération Un matin de septembre, votre amie Laurence ouvre le journal. Une surprise de taille l’attend. Dans le courrier des lecteurs, une lettre de ses grandsparents lui est adressée.
OpiniOn | COurrier
Nous sommes inquiets pour toi Publié le : lundi 23 septembre 2013, 22h36 | Mise à jour : lundi 23 septembre 2013, 22h36
Si nous prenons le temps d’écrire cette lettre, c’est que nous sommes inquiets pour toi. Le monde dans lequel tu vis est différent de celui dans lequel nous vivions à ton âge. Tellement différent ! Quelquefois, nous nous sentons perdus devant tant de nouveauté. Récemment, tu nous as informés que toutes les écoles du Québec offraient le cours d’éthique et culture religieuse. Sommes-nous les seuls à ne pas comprendre ce choix du ministère de l’Éducation ? Est-ce que tout le monde est d’accord avec le contenu de ce cours ? À l’époque de notre jeunesse, tout était plus simple, nous semble-t-il. À l’école, il y avait une seule et même religion pour tous. L’école avait comme objectif de nous transmettre la foi. Nous nous revoyons assis sur les bancs de l’école, écoutant nos leçons de catéchisme. On nous demandait : « Où est Dieu ? » Et nous répondions en chœur : « Dieu est partout. » Nous avions alors une vision commune de ce qu’étaient le bien et le mal. Pourquoi n’enseigne-t-on plus la religion dans les écoles comme avant ? Nous avons entendu dire que le cours d’éthique et culture religieuse aborde plusieurs traditions religieuses. Où cela nous mènera-t-il ? Est-ce nous qui devenons intolérants aux autres et à leur religion ? En étudiant toutes les religions, est-ce que tu ne risqueras pas de perdre ta propre religion ? Qu’est-ce que tu garderas de tes racines ? Ton grand-papa et ta grand-maman
Place Publique
Marcel et Doris Hall
2
La lettre d’opinion La lettre d’opinion est une lettre rédigée par un lecteur ou une lectrice, publiée dans un journal ou un magazine. La personne qui la signe veut exprimer un point de vue, commenter des idées ou des événements dont il est question dans la société ou dont il a été question dans le journal ou le magazine. Les rédacteurs de lettres d’opinion doivent s’assurer que les faits mentionnés sont vérifiables, et que leur lettre ne contient ni accusation ni attaque personnelle. La lettre d’opinion est un moyen efficace pour le public de se faire entendre dans les médias.
VIVRe ensembLe 4
Une classe du secondaire au Québec, dans les années 1940. Sur le tableau, on peut lire La vérité est un reflet de Dieu. Des images de saints et un crucifix sont suspendus au mur.
Nom :
Groupe :
Date :
RegaRd suR la situation 1. Dans leur lettre, les grands-parents de Laurence déclarent qu’il leur semble que tout était plus simple à l’époque de leur jeunesse. Selon vous, qu’est-ce qui était plus simple pour eux ?
2. Relevez, à la page précédente, quatre expressions du religieux chrétien. • • • •
3. Comparez la classe qui est décrite et illustrée à la page précédente avec la vôtre. Pour chacun des aspects suivants, trouvez une ressemblance et une différence. Aspects
Ressemblances
Différences
Élèves
Enseignante
Salle de classe
4. Nommez deux enjeux éthiques soulevés par les grands-parents de Laurence dans leur lettre.
5. Formulez une question éthique en lien avec la situation présentée à la page 2.
DossIeR 1 La religion à l’école
3
Arrêt sur imAges
Religion et laïcité Dans les sociétés démocratiques, il arrive souvent que certaines pratiques religieuses entrent en conflit avec la laïcité de l’État.
au québec À Saguenay, des citoyens se sont opposés à la récitation d’une prière chrétienne avant les séances du conseil de ville. En 2011, le Tribunal des droits de la personne du Québec a interdit cette pratique à la ville de Saguenay. Selon le tribunal, elle pouvait porter atteinte au droit à la liberté de conscience de certains citoyens. En 2013, la Cour d’appel du Québec a infirmé le jugement en affirmant que la récitation de la prière avant les séances du conseil de ville ne portait pas atteinte à la neutralité religieuse de la ville.
Une femme portant le niqab dans une rue de Strasbourg, en France.
ailleurs dans le monde Une loi adoptée en 2010 en France stipule que « Nul ne peut, dans l’espace public, porter une tenue destinée à dissimuler son visage. » Cette loi a semé la controverse, entre autres, chez certaines musulmanes françaises qui portent le niqab ou la burqa.
Comment coexister malgré nos différences ? La cohabitation entre les croyants de différentes religions est-elle possible ? Qu’est-ce qu’un État laïc ? Est-il possible pour un croyant de s’abstenir de certaines pratiques religieuses afin de respecter la neutralité d’un État ? Un crucifix est suspendu au-dessus du fauteuil du président de l’Assemblée nationale, à Québec.
4
VIVRe ensembLe 4
Interdire certains comportements religieux est-il de la discrimination ?
au nom de la charte En 1948, à Paris en France, en réaction à la Seconde Guerre mondiale, les 58 États membres de l’Organisation des Nations unies (ONU) adoptent la Déclaration universelle des droits de l’homme. Cette déclaration vise à reconnaître les mêmes droits à tous les êtres humains sans égard à leur âge, à leur sexe, à leur origine ethnique ou à leur appartenance religieuse.
Le siège de l’Organisation des Nations unies à New York, aux États-Unis. Le mandat de l’ONU est d’assurer le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Cet organisme a pour objectifs la coopération entre les pays, le développement économique, la justice sociale et les droits et libertés de la personne.
Peu à peu, les grands principes de la Déclaration universelle des droits de l’homme sont repris par de nombreuses sociétés qui s’en inspirent. Par exemple, en 1975, l’Assemblée nationale du Québec adopte la Charte des droits et libertés de la personne. Ce document est ce qu’on appelle une « loi fondamentale », c’est-à-dire qu’aucune autre loi ne peut aller à l’encontre des articles de la charte, qui accorde les mêmes droits à tous les citoyens. Ce document vise l’harmonie dans les rapports entre les citoyens et entre leurs institutions, dans le respect de la dignité humaine. La Charte des droits et libertés de la personne est entrée en vigueur le 28 juin 1976.
BAO Extraits de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec, p. B7
Vers un changement des mentalités ? La charte reconnaît à chaque individu l’égalité et la liberté de conscience et de religion. À la lumière de ce nouveau document, de nombreuses personnes se sont questionnées sur la place de l’enseignement des religions catholique ou protestante dans nos écoles. L’adoption de la charte mènerait-elle le Québec vers la laïcité de cette institution qu’est l’école ? La laïcité, c’est la séparation du pouvoir politique et du pouvoir religieux. Dans les sociétés laïques, les croyances et les convictions sont une affaire personnelle et l’État reste neutre dans ce domaine.
Dans les sociétés laïques, les croyances et les convictions sont une affaire personnelle. L’État reste neutre, ce qui favorise l’harmonie entre les citoyens. DossIeR 1 La religion à l’école
5
Portrait de société Depuis les origines de la Nouvelle-France, en 1608, jusqu’au début du 20e siècle, le christianisme exerce une grande influence sur la société. En effet, le catholicisme et le protestantisme sont très présents sur le territoire québécois. Au 20e siècle, avec l’arrivée d’immigrants de diverses origines, petit à petit, le Québec devient une société pluraliste.
BAO Le catholicisme au Québec, p. B30 Le protestantisme et l’anglicanisme au Québec, p. B36
Traditions religieuses des immigrants arrivés au Canada, selon la période d’immigration Proportion de la population (en %) selon la période d’immigration Traditions religieuses
Chrétiennes (catholique romaine, protestante et autres)
Avant 1961
De 1961 à 1970
De 1971 à 1980
De 1981 à 1990
De 1991 à 2001
De 2001 à 2011
83,5
78,8
62,5
55,3
45,3
45,0
Juive
2,7
2,0
2,2
1,9
1,2
—
Autres (dont musulmane, hindoue, bouddhiste, sikh)
2,8
5,7
18,8
25,5
32,2
33,0
11,0
13,5
16,5
17,3
21,3
21,0
Aucune religion Source : Statistique Canada, 2001 et 2011.
Qu’est-ce qu’une société pluraliste? Une société pluraliste est une société composée d’individus et de groupes aux opinions politiques, aux croyances religieuses et aux comportements sociaux et culturels divers. Une société pluraliste a comme défi de faire coexister harmonieusement ces différences dans un même espace.
Le Québec conjugué au pluriel Le Québec d’aujourd’hui, comme beaucoup de sociétés modernes, réunit une diversité de croyances et de valeurs. En 100 ans, le portrait religieux du Québec a changé radicalement. La coexistence des différences culturelles et religieuses exige désormais de tous tolérance et respect. Le Québec a dû procéder à de nombreux changements, notamment en ce qui a trait à la place de la religion à l’école. Le système scolaire québécois connaît une petite révolution avec l’implantation du nouveau cours d’éthique et culture religieuse. Le pluralisme sous-entend la coexistence des différences religieuses et culturelles.
6
VIVRe ensembLe 4
il était une foi à l’école Voici, en bref, quelques dates marquantes dans l’histoire de l’enseignement de la religion au Québec.
1867
Les autorités politiques confèrent à l’Église catholique le pouvoir total sur l’enseignement au Québec.
1963
Dans un Québec en pleine Révolution tranquille, l’État crée le ministère de l’Éducation. L’État retire ainsi à l’Église le pouvoir qu’elle avait jusqu’alors dans le domaine de l’éducation. Cependant, l’enseignement religieux dans les écoles demeure catholique et protestant.
1966
Le Rapport Parent sur l’enseignement au Québec est publié. Cette importante étude affirme que les institutions scolaires doivent accorder un traitement égal à toutes les visions du monde, religieuses ou non.
1975
L’Assemblée nationale du Québec adopte la Charte des droits et libertés de la personne. Celle-ci reconnaît, entre autres, le droit pour tous à la liberté de conscience et de religion.
1984
Les cours de morale deviennent une option pour tous, tant au primaire qu’au secondaire. Ces cours donnent aux parents, qu’ils soient croyants ou non, la possibilité de choisir pour leur enfant un enseignement religieux ou non.
1999
Le Rapport Proulx sur la place de la religion à l’école est publié. Ce rapport recommande le remplacement de l’enseignement confessionnel de la religion par un enseignement culturel des religions.
2012
La Cour suprême du Canada juge que le cours d’éthique et culture religieuse ne porte pas atteinte à la liberté de religion des enfants ni à celle de leurs parents.
2013
La Cour suprême du Canada accepte d’entendre la demande de l’école secondaire Loyola qui souhaite enseigner le programme d'éthique et culture religieuse selon une perspective confessionnelle.
PoRtRait
Mgr Alphonse-Marie Parent (1906-1970).
Mgr Alphonse-Marie Parent Le futur évêque catholique Alphonse-Marie Parent naît le 2 avril 1906 à SaintChrysostome, en Montérégie. Il est ordonné prêtre en 1929. Il est titulaire d’un doctorat en théologie et en philosophie. Au cours de sa vie, il occupe les postes suivants : professeur de théologie et de philosophie, supérieur général du Séminaire de Québec, recteur de l’Université Laval, directeur des Presses de l’Université Laval et doyen de la faculté de philosophie de l’Université Laval. Il occupe également divers postes de prestige au sein de l’Église catholique. Il est nommé président de la Commission royale d’enquête sur l’enseignement au Québec, en 1961. Le Rapport Parent transforme complètement le système d’éducation au Québec, notamment par sa remise en question du rôle de l’Église.
DossIeR 1 La religion à l’école
7
la tolérance selon l’unesco D’après l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), la paix est une démarche volontaire qui repose sur le respect de la différence et le dialogue. En 1995, année du cinquantième anniversaire de l’organisation, les États membres de l’UNESCO ont publié un document intitulé Déclaration de principes sur la tolérance. L’UNESCO voulait ainsi réagir à la montée de l’intolérance dans le monde et promouvoir l’éducation à la tolérance.
«
La tolérance est le respect, l’acceptation et l’appréciation de la richesse et de la diversité des cultures de notre monde, de nos modes d’expression et de nos manières d’exprimer notre qualité d’êtres humains. Elle est encouragée par la connaissance, l’ouverture d’esprit, la communication et la liberté de pensée, de conscience et de croyance. […] Conformément au respect des droits de l’homme, pratiquer la tolérance ce n’est ni tolérer l’injustice sociale, ni renoncer à ses propres convictions, ni faire de concessions à cet égard. La pratique de la tolérance signifie que chacun a le libre choix de ses convictions et accepte que l’autre jouisse de la même liberté. […]
»
L’éducation à la tolérance doit viser à contrecarrer les influences qui conduisent à la peur et à l’exclusion de l’autre et doit aider les jeunes à développer leur capacité d’exercer un jugement autonome, de mener une réflexion critique et de raisonner en termes éthiques. » Source : UNESCO, Déclaration de principes sur la tolérance, 16 novembre 1995 [en ligne]. (Consulté le 3 septembre 2013.)
«
Tout comme l’injustice et la violence caractérisées, la discrimination et la marginalisation sont des formes courantes d’intolérance. […] L’intolérance dans les sociétés multiethniques, multireligieuses ou multiculturelles conduit à la violation des droits de l’homme, à la violence ou aux conflits armés. […]
»
L’intolérance a souvent pour causes l’ignorance et la peur : peur de l’inconnu, de l’Autre, des autres cultures, nations, religions. L’intolérance est aussi intimement liée à un sentiment exagéré de sa propre valeur, d’orgueil, qui peut être personnel, national ou religieux. Source : UNESCO, Promouvoir la tolérance [en ligne]. (Consulté le 3 septembre 2013.)
PoRtRait
L’UNESCO L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, l’UNESCO, est une organisation spécialisée faisant partie de l’ONU, fondée à Londres, en Grande-Bretagne, en 1945. Elle s’est donné comme objectif de construire la paix dans l’esprit des êtres humains à travers l’éducation, la science, la culture et la communication.
Le drapeau de l’ONU.
8
VIVRe ensembLe 4
Nom :
Groupe :
Date :
des questions de dRoits 1. Complétez le schéma suivant. Année d’adoption
Mêmes droits pour tous
Lieu d’adoption
les êtres humains sans égard à leur
,
à leur
,
La Déclaration
à leur ethnique ou à leur appartenance
des de
Nombre d’États alors membres de l’organisation qui l’ont adoptée
Organisation qui l’a adoptée
2. La Charte des droits et libertés de la personne du Québec est ce qu’on appelle « une loi fondamentale ». Que signifie cette affirmation ? Encerclez la bonne réponse. a) Il s’agit d’une loi indépendante, qui ne relève pas du domaine juridique. b) Aucune autre loi ne peut aller à l’encontre des articles de la charte, qui accorde les mêmes droits à tous les citoyens. c) La charte est une loi qui fait appel à ce qu’il y a de plus profond dans chaque être humain. d) Il s’agit de la première loi du Code civil.
3. Formulez sous la forme d’un jugement de réalité ce que la charte reconnaît en matière de religion.
4. Qu’est-ce que la laïcité ? Encerclez la bonne réponse. a) La séparation des pouvoirs religieux et des pouvoirs de l’État. b) Le principe de relation entre la société religieuse et la société civile. c) Le principe de primauté des pouvoirs de l’État sur les pouvoirs religieux. d) Le principe de cohabitation des pouvoirs religieux et des pouvoirs de l’État en accord avec les valeurs de la société civile. DossIeR 1 La religion à l’école
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il était une fois au québec 1. Qu’est-ce qu’une société pluraliste ? Encerclez la bonne réponse. a) Une société dont la croissance démographique est élevée. b) Une société où coexistent des opinions politiques et religieuses multiples, des comportements sociaux et culturels différents. c) Une société qui accepte plusieurs comportements sociaux et culturels.
2. Qu’est-ce qui explique le pluralisme de la société québécoise ?
3. Placez les énoncés suivants en ordre chronologique en les numérotant de 1 à 5. La publication du Rapport Parent. L’implantation du cours d’éthique et culture religieuse. La création du ministère de l’Éducation. Le plein pouvoir de l’Église catholique dans le domaine de l’enseignement au Québec. La publication du Rapport Proulx.
Place Publique
BAO, p. B85
1 Formulez sous la forme d’un jugement de prescription la recommandation principale du Rapport Proulx sur la place de la religion à l’école.
2 a) Formulez un jugement de valeur qu’aurait pu formuler Mgr Parent en 1966 et qui traduirait sa pensée sur la place de la religion à l’école.
b) Quelle question pourriez-vous formuler pour interroger le jugement de valeur précédent ?
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la toléRance en question 1. Indiquez si chacun des énoncés est vrai ou faux. S’il est faux, justifiez votre réponse.
vrai
faux
a) D’après l’UNESCO, la tolérance, c’est renoncer à ses convictions au profit de la liberté de l’autre.
b) L’indifférence peut mener à un comportement empreint de tolérance.
2. Expliquez comment la Déclaration de principes sur la tolérance de l’UNESCO peut être considérée comme un repère valable dans une réflexion éthique à propos de la religion à l’école.
Place Publique
BAO, p. B85 et B93
1 Lisez l’énoncé qui suit, puis répondez aux questions. Au sujet de la religion, par exemple, l’indifférence peut difficilement mener à un comportement empreint de tolérance. a) Indiquez de quel type de jugement il s’agit.
b) Quelle question pourriez-vous formuler pour interroger le jugement précédemment énoncé ?
c) Nommez deux procédés susceptibles d’entraver le dialogue qui dénotent une attitude intolérante. Expliquez votre réponse.
DossIeR 1 La religion à l’école
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PluRalisme et toléRance 1. À partir des données du tableau « Présence de certaines traditions religieuses au Québec », présenté à la page B30 de la Boîte à outils, montrez qu’il existe une grande diversité culturelle au Québec.
2. Posez un regard éthique sur le pluralisme du Québec d’aujourd’hui en répondant aux questions qui suivent. a) Formulez deux questions éthiques en lien avec le pluralisme au Québec.
b) Nommez deux enjeux éthiques soulevés par votre question éthique. • • c) Nommez deux repères qui pourraient être utilisés pour réfléchir à cette question. • • d) À quoi pourrait servir un de vos repères dans cette réflexion éthique ?
3. Complétez les phrases à l’aide des mots de la liste. respect
christianisme
portrait religieux
tolérance
a) Depuis les origines de la Nouvelle-France, en 1608, jusqu’au début du 20e siècle, le a exercé une grande influence sur la société québécoise. b) En 100 ans, le
du Québec a radicalement changé.
c) La coexistence des différences culturelles et religieuses a exigé de tous et 12
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.
l’enseignement de la religion à l’école Dans notre société, les opinions divergent au sujet de l’enseignement de la religion dans les écoles. Certaines personnes pensent qu’il est important que les élèves aient la possibilité de choisir un cours conforme à leurs convictions, religieuses ou non religieuses. D’autres considèrent que la religion ne doit pas être étudiée à l’école. D’autres encore soutiennent que ce sont les aspects culturels des religions présentes au Québec qu’il faut enseigner. En 2008, l’arrivée du nouveau cours d’éthique et culture religieuse dans les écoles primaires et secondaires du Québec a suscité bien des débats.
La proposition En 1997, le gouvernement du Québec se questionne sur la place de la religion à l’école. Il forme un groupe de travail qui a pour mandat d’étudier la question et de proposer des solutions. Ce groupe est présidé par Jean-Pierre Proulx, professeur et journaliste, spécialiste de l’éducation et des questions religieuses. En 1999, le Rapport Proulx recommande l’enseignement culturel de la religion dans les écoles du Québec. Selon ce rapport, cela permettra de respecter la laïcité de l’État et les droits à l’égalité de tous, ainsi que la liberté de conscience et de religion inscrits dans la Charte des droits et libertés de la personne du Québec. En 2005, le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec tranche en faveur d’un enseignement culturel de la religion. Il annonce la création, pour 2008, d’un cours d’éthique et culture religieuse. Selon le Ministère, ce cours obligatoire favorisera le vivre-ensemble en encourageant les élèves du primaire et du secondaire à développer une attitude d’ouverture devant la nouvelle diversité des croyances et des valeurs présentes au Québec.
L’enseignement confessionnel est destiné aux croyants à qui sont enseignés les grands principes, les rites et les croyances d’une tradition religieuse dans le but de mieux la pratiquer. L’enseignement culturel de la religion vise à transmettre les connaissances sur les traditions religieuses dans une perspective de respect, de compréhension et de dialogue.
Pour implanter le cours d’éthique et culture religieuse, le gouvernement du Québec doit modifier l’article 41 de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne. À l’origine, cet article donnait le droit aux parents d’exiger que leurs enfants reçoivent un enseignement religieux ou moral conforme à leurs convictions à l’école. L’article 41 stipule dorénavant que l’école n’a plus à respecter cette exigence. DossIeR 1 La religion à l’école
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Dans le préambule du programme d’éthique et culture religieuse, le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec mentionne que ce cours se distingue de l’enseignement confessionnel en abordant la religion sous l’angle des connaissances et non d’une manière à transmettre la foi aux élèves.
«
Il ne s’agit ni d’accompagner la quête spirituelle des élèves, ni de présenter l’histoire des doctrines et des religions, ni de promouvoir quelque nouvelle doctrine religieuse commune destinée à remplacer les croyances particulières. [...]
Comme plusieurs sociétés démocratiques, le Québec se caractérise par un pluralisme grandissant. Ce pluralisme se manifeste notamment dans la diversité des valeurs et des croyances que préconisent des personnes et des groupes et qui contribuent à façonner la culture québécoise. Facteur important d’enrichissement, la diversité peut parfois devenir une source de tension ou de conflit. Pour vivre ensemble dans cette société, il est nécessaire d’apprendre collectivement à tirer profit de cette diversité. Il importe dès lors de s’y sensibiliser et d’entreprendre une réflexion et des actions qui favorisent le bien commun.
»
Source : MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION, DU LOISIR ET DU SPORT, Programme de formation de l’école québécoise, Éthique et culture religieuse, programme du premier cycle et du deuxième cycle du secondaire, 2007, Préambule et p. 1.
L’accueil Dans le débat sur l’arrivée du cours d’éthique et culture religieuse, on a pu entendre les membres de la Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ). Cet organisme a été créé par des parents qui s’opposent au caractère obligatoire du nouveau cours d’éthique et culture religieuse. La CLÉ remet en question certains contenus du cours dont ils craignent les répercussions dans la vie des élèves. Les membres de l’Association des parents catholiques du Québec (APCQ) sont également en désaccord avec l’implantation du cours d’éthique et culture religieuse. Les membres de la CLÉ et de l’APCQ considèrent que les parents ont perdu le droit de s’opposer à la transmission par l’école des valeurs et des croyances qui vont à l’encontre des leurs.
Fondée en 1966, l’Association des parents catholiques du Québec (APCQ) est constituée de parents catholiques qui ont à cœur la famille et l’éducation des jeunes. L’Association des parents catholiques réclame le maintien de l’enseignement religieux catholique optionnel dans les écoles.
Une manifestation à Montréal contre l’implantation du cours d’éthique et culture religieuse, le samedi 18 octobre 2008, organisée par la Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ).
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«
Le programme d’éthique et de culture religieuse ne respecte pas la liberté de conscience et de religion des parents et des élèves. Les parents ne pourront pas exprimer leur préférence pour leur enfant par la voie de l’option entre ce programme et le programme d’enseignement religieux et moral catholique. Or le parent a le droit et le devoir de s’assurer que les croyances et les valeurs que l’enfant reçoit sont compatibles avec celles de sa famille et de sa foi. […]. Ce programme interfère avec le rôle du parent comme premier éducateur de ses enfants.
»
Source : Propos recueillis par Jean Morse-Chevrier de l’Association des parents catholiques du Québec, « Opinions des parents sur le programme Éthique et culture religieuse », Famille-Québec, hiver 2006-2007, p. 6 [en ligne]. (Consulté le 27 septembre 2013.)
«
Avec le nouveau cours d’éthique et culture religieuse, l’enfant est appelé à favoriser la tolérance plutôt que d’autres valeurs telles que la vérité ou le sens de sa propre identité. Plus que la tolérance ou l’acceptation des personnes, ce cours encourage les jeunes à tolérer tous les points de vue, ce qui va à l’encontre de l’enseignement moral de bon nombre de religions. Ce ne sont pas toutes les positions qui sont acceptables sur des questions d’ordre moral ou religieux. Ceci aura pour effet de diminuer l’adhérence du jeune à ses propres convictions et croyances.
»
Source : Une critique du cours en 10 points, site internet de la Coalition pour la liberté en éducation [en ligne]. (Consulté le 3 septembre 2013.)
Dans ce débat, plusieurs non-croyants, athées ou agnostiques, prennent position contre toute forme d’enseignement de la religion à l’école. Aussi, plusieurs personnes considèrent que l’État n’a pas à transmettre la foi à l’intérieur de l’institution qu’est l’école. Ce sont les opposants à l’enseignement confessionnel. Parmi eux, certains se prononcent pour une école sans enseignement de la religion. Pour eux, c’est ainsi que l’État demeure neutre en matière de religion.
BAO L’athéisme, p. B73
Le mouvement laïque québécois (mLQ) est un organisme fondé en 1981, dont la raison d’être est la défense de la liberté de conscience, la séparation des Églises et de l’État, et la laïcisation des institutions publiques.
«
Le Mouvement laïque québécois reconnaît la pertinence d’un enseignement factuel sur les religions dans la mesure où cet enseignement permettrait aux élèves d’acquérir des connaissances objectives et critiques sur les religions et sur l’incroyance. Cet enseignement pourrait se faire dans le cadre de disciplines déjà existantes comme l’histoire, la géographie, la littérature ou les arts. [...]
»
Le cours de culture religieuse marque davantage un virage multiconfessionnel de l’école publique qu’une véritable laïcisation. Il ressemble plus à une entreprise de glorification des religions qu’à de l’enseignement objectif et critique et il marginalise ceux qui sont sans religion. Il s’agit bien d’un enseignement religieux qui n’a rien de laïque et qui n’a pas sa place à l’école. Source : Position présentée en conférence de presse par les représentants du Mouvement laïque québécois (MLQ) le 24 avril 2008 et révisée en assemblée générale le 30 novembre 2008.
DossIeR 1 La religion à l’école
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Plusieurs intervenants se sont aussi prononcés en faveur de l’arrivée du nouveau cours d’éthique et culture religieuse. Voici l’opinion d’une journaliste à ce sujet :
«
[Le cours d’éthique et culture religieuse] s’harmonise toutefois parfaitement avec l’idéal de tolérance propre à toute société […]. Désormais, tous ensemble et face au même enseignant, on causera des grandes religions et des valeurs communes. […] Sur le strict plan des connaissances, impossible aujourd’hui de comprendre les aléas du monde moderne sans découvrir le religieux dans toute sa pluralité. Comment saisir l’Europe sans évoquer le christianisme ? Comment comprendre ce qui anime les pays arabes sans s’initier aux fondements de l’islam ?
»
Source : Marie-Andrée CHOUINARD, « L’école de la tolérance », Le Devoir, 14 septembre 2007 [en ligne]. (Consulté le 3 septembre 2013.)
Le jugement En 2008, deux parents ont demandé à la commission scolaire de l’école fréquentée par leurs enfants la permission de les exempter du cours d’éthique et culture religieuse. Les parents soutenaient que le cours portait atteinte à leur droit de liberté de conscience et de religion et à celui de leurs enfants. Devant le refus de la commission scolaire de leur accorder cette exemption, les parents ont porté leur cause devant la justice. En 2012, la Cour suprême a émis un jugement qui rejetait la demande des parents. Voici deux extraits de ce jugement :
«
Tout d’abord, il ressort de la preuve que le but formel du Ministère ne paraît pas avoir été de transmettre une philosophie fondée sur le relativisme ou d’influencer les croyances particulières des jeunes. Le fait même d’exposer les enfants à une présentation globale de diverses religions sans les obliger à y adhérer ne constitue pas un endoctrinement des élèves qui porterait atteinte à la liberté de religion [des parents]. […] Suggérer que le fait même d’exposer des enfants à différents faits religieux porte atteinte à la liberté de religion de ceux-ci ou de leurs parents revient à rejeter la réalité multiculturelle de la société canadienne et méconnaître les obligations de l’État québécois en matière d’éducation publique.
»
Source : Jugements de la Cour suprême du Canada, S.L. c. Commission scolaire des Chênes, 17 février 2012 [en ligne]. (Consulté le 17 septembre 2013.)
les tRucs du métieR Enseignant ou enseignante au secondaire, cours d’éthique et culture religieuse Pour devenir enseignants en éthique et culture religieuse au secondaire, les étudiants peuvent s’inscrire au baccalauréat et suivre un cours d’une durée de quatre ans. Les étudiants doivent choisir parmi une variété de cours qui touchent à la pédagogie, aux théories sur la religion et sur l’éthique, aux religions du monde ainsi qu’à divers défis éthiques contemporains. Ce programme exige des étudiants qu’ils aient un intérêt pour la lecture, la philosophie et les religions. 16
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des Points de vue comPaRés 1. Comparez l’enseignement confessionnel de la religion et l’enseignement culturel des religions en expliquant en vos mots la principale différence quant à leur objectif respectif.
2. a) Parmi les couples de repères suivants, cochez celui sur lequel s’appuie la journaliste Marie-Andrée Chouinard. Le pouvoir et la tolérance. La connaissance et le plaisir. La Déclaration de principes sur la tolérance de l’UNESCO et la connaissance. La tolérance et la connaissance. La religion et la tolérance. b) Dans la liste qui suit, encerclez le type des repères que vous avez indiqués en a). moral
juridique
scientifique
artistique
institutionnel
3. Parmi les repères suivants, cochez celui sur lequel s’appuient les représentants du Mouvement laïque québécois pour refuser l’implantation du cours éthique et culture religieuse. La connaissance. L’argent. Les données du recensement sur la présence des religions au Québec. La laïcité. La foi.
4. Qu’est-ce qu’un ou une athée ?
5. Selon vous, que signifie le slogan « Non à la religion d’État » qu’on peut lire sur des pancartes de manifestants, à la page 14 ?
DossIeR 1 La religion à l’école
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6. Dans ce dossier, vous avez pu en apprendre davantage sur trois positions possibles face à l’enseignement de la religion à l’école. Reliez par un trait chacune des positions à la personne ou au groupe de personnes qui la soutient. Aucun cours destiné spécifiquement à l’enseignement de la religion à l’école.
Le Mouvement laïque québécois (MLQ). La journaliste Marie-Andrée Chouinard.
Un enseignement qui correspond aux convictions des parents et des élèves, qu’elles soient religieuses ou non.
La Coalition pour la liberté en éducation (CLÉ). L’Association des parents catholiques du Québec (APCQ).
Un enseignement culturel de la religion touchant les principales traditions religieuses présentes au Québec.
Le Rapport Proulx.
7. Deux groupes aux positions opposées utilisent l’argument de la liberté de conscience et de religion pour soutenir leur position. Expliquez la position de chacun des deux groupes.
8. Expliquez en quoi la liberté est en enjeu éthique important dans le débat autour de l’implantation du cours éthique et culture religieuse au Québec.
9. Repérez dans l’extrait du jugement de la Cour suprême, présenté à la page 16, ce qui pourrait constituer un argument favorable au cours d’ÉCR.
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lettRe À mes gRands-PaRents Relisez la lettre des grands-parents de Laurence à la page 2. Si vos grands-parents vous écrivaient une lettre semblable, que pourriez-vous leur répondre ? Écrivez une lettre à vos grands-parents. Expliquez-leur la situation de l’enseignement de la religion au Québec et tenez compte des préoccupations des grands-parents de Laurence.
introduction 1. a) Dans le tableau qui suit, présentez les éléments essentiels de la situation dont il est question dans la lettre des grands-parents de Laurence. Éléments essentiels
Dans le temps des grands-parents de Laurence
Aujourd’hui
Les années concernées L’institution qui détient le pouvoir dans le domaine de l’éducation
Le type d’enseignement de la religion à l’école
L’objectif visé par l’enseignement de la religion à l’école.
Une valeur qui caractérise la société québécoise
b) Présentez le contexte historique de la situation en complétant la ligne du temps. Indiquez le repère (juridique ou historique) qui correspond à chacune des dates.
1940
1950
1960
1970
1980
1990
2000
2010
2020
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2. a) Formulez une question éthique en lien avec l’enseignement de la religion à l’école et la tolérance.
b) Relevez deux enjeux éthiques, sauf la tolérance, soulevés par votre question éthique.
développement 3. a) Selon vous, laquelle des trois options proposées dans le dossier quant à l’enseignement de la religion à l’école favorise plus le vivre-ensemble ? Justifiez votre choix à l’aide de deux arguments.
b) Soulignez vos repères pour chacun de vos arguments.
conclusion 4. Pour chacune des deux options que vous n’avez pas retenues, présentez un inconvénient qui explique pourquoi vous ne l’avez pas choisie.
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test bilan du dossieR 1
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1. En vous servant des informations du dossier, répondez aux questions suivantes. a) Qui a publié le document intitulé Déclaration de principes sur la tolérance ?
b) Quel document le gouvernement du Québec a-t-il modifié pour implanter le cours éthique et culture religieuse ?
c) Quel organisme défend la liberté de conscience, la séparation des Églises et de l’État, et la laïcisation des institutions publiques au Québec ?
d) Pendant la Révolution tranquille, à qui est donné le pouvoir détenu par l’Église catholique dans le domaine de l’éducation ?
e) Quel organisme, fondé en 1966, est constitué de parents catholiques qui ont à cœur la famille et l’éducation des jeunes au Québec ?
/5
2. Vrai ou faux ?
vrai
faux
a) Le Rapport Parent, dirigé par un évêque catholique, remet en question le rôle de l’Église en éducation. b) Selon des données de Statistique Canada, la proportion de la population immigrante chrétienne diminue au Québec de 1961 à 2001, alors que la proportion de la population immigrante des autres religions augmente. c) Historiquement, l’enseignement religieux dans les écoles du Québec a été exclusivement catholique. d) Les cours de morale ont commencé à se donner dans les écoles du Québec avant l’adoption de la Charte des droits et libertés de la personne par l’Assemblée nationale.
/4
3. a) Formulez une question éthique au sujet de l’enseignement des religions à l’école.
/2 b) Nommez deux enjeux éthiques (une valeur et une norme) soulevés par votre question.
/2 DossIeR 1 La religion à l’école
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4. Comparez la position de ceux qui sont en faveur d’un enseignement confessionnel des religions à celle de ceux qui ne souhaitent aucun cours de religion à l’école. À cette fin, expliquez en vos mots leur principale ressemblance.
/4
5. Quelles sont les deux positions sur l’enseignement de la religion à l’école qui sont en faveur de la laïcité.
/2
6. Les interventions présentées ci-dessous sont en lien avec l’enseignement de la religion à l’école. Pour chacune d’elles : a) Nommez le procédé susceptible d’entraver le dialogue qui est utilisé par l’intervenant pour faire valoir son point de vue. b) Entourez la portion du texte qui contient le procédé susceptible d’entraver le dialogue. c) Formulez une question qui permet de remettre en cause le procédé susceptible d’entraver le dialogue utilisé. A. Qu’est-ce que les enseignants pourront dire au sujet des pratiques religieuses ? Ils vont devoir peser leurs mots ! Imaginez qu’un élève rapporte les propos de son enseignante à ses parents très pratiquants. Les parents risquent de mal interpréter les propos en question, de se fâcher et de se présenter à l’école pour dire leur façon de penser à l’enseignante. Ils en viendront peut-être même aux coups ! Ce sera invivable ! • Piège du dialogue : • Question :
B. Je crois qu’il est préférable d’être en faveur du cours d’éthique et culture religieuse. C’est mon père qui me l’a dit. • Piège du dialogue : • Question :
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dossier 2
L’expérience religieuse À la rencontre du sacré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24 Regard sur la situation . . . . . . . . . . . . . . . . . .25 Arrêt sur images . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26 Qu’est-ce qu’une expérience religieuse ? . . . . .27 Des effets de l’expérience religieuse . . . . . . . . .28 Au cœur du christianisme . . . . . . . . . . . . . . . . . .29 Au cœur du bouddhisme . . . . . . . . . . . . . . . . . .30 Des expériences hors du commun . . . . . . . . .31 Des expériences renversantes . . . . . . . . . . . .32 La Prière du cœur dans le christianisme orthodoxe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .33 La quête de vision dans les spiritualités des peuples autochtones . . . . . . . . . . . . . . . . . .34 Le pèlerinage à La Mecque dans l’islam . . . . . .35 L’expérience d’un philosophe athée . . . . . . . . .36 Des expériences variées, prise 1 . . . . . . . . . .37 Des expériences variées, prise 2 . . . . . . . . . .38 Webmestre à l’action . . . . . . . . . . . . . . . . . . .39 Test bilan du dossier 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . .41
À la rencontre du sacré Imaginez l’émission de radio suivante.
Bonjour chers auditeurs et chères auditrices. Bienvenue à l’émission À la rencontre du sacré. Notre dossier aujourd’hui : des expériences qui bouleversent une vie. Au menu : entrevues, témoignages et conversations au sujet d’expériences religieuses de toutes sortes. Commençons par écouter un extrait d’une entrevue accordée par Lise Ravary, ancienne rédactrice en chef d’importants magazines québécois, ancienne vice-présidente d’une importante entreprise de télécommunication, journaliste, chroniqueuse et blogueuse. Elle nous raconte une expérience hors du commun qu’elle a vécue lors d’un voyage d’affaires à Jérusalem. Cette expérience l’a amenée à se convertir au judaïsme.
«
e devant ce ël, à Jérusalem, je me suis retrouvé Quand je suis arrivée là-bas, en Isra ce qui s’est des Lamentations et je ne sais pas qu’on appelle communément le mur à la question, r. J’ai beaucoup médité, réfléchi passé. Je ne peux pas m’explique sentiment d’être enance extrêmement intense. Le mais j’ai eu un sentiment d’appart ais faits précéma vie, que tous les pas que j’av exactement au bon endroit dans ent-là. demment m’amenaient à ce mom ant le mur, pour lques heures à cet endroit-là, dev Je suis restée quand même que rent de celui is vraiment dans un état assez diffé réfléchir sur ma vie. J’ai pleuré, j’éta tomber. J’ai nd je suis partie, le jour venait de qui est le mien normalement. Qua évidemment, là, ait pas très loin, et tout de suite, marché jusqu’à mon hôtel qui n’ét veut dire ? Je faire avec ça ? Qu’est-ce que ça les questions : qu’est-ce que je vais Pour moi, être pouvait devenir juif par conversion. n’avais aucune idée même qu’on juif c’était un truc de naissance.
Place Publique
Des nouvelles de Dieu diffusée ry, extrait de la série documentaire Source : Témoignage de Lise Rava boration avec Télé-Québec, colla en 3 rencontre du divin », Zone à Télé-Québec, émission no 2 : « La mbre 2008.) 2003 [en ligne]. (Consulté le 14 nove
24
»
La tribune téléphonique Une tribune téléphonique a lieu au cours d’une émission de radio ou de télévision au moment où l’animateur ou l’animatrice met des lignes téléphoniques à la disposition du public en vue de discussions ou de conversations sur différents sujets d’actualité.
ViVRe enseMbLe 4
Le mur des Lamentations, à Jérusalem, en Israël, est le principal lieu saint du judaïsme.
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RegaRd suR la situation 1. Dans le témoignage de la page 24, trouvez trois extraits qui démontrent l’intensité émotionnelle de l’expérience vécue par Lise Ravary.
2. À l’aide de deux expressions du religieux mentionnées par Lise Ravary, indiquez à quelle tradition religieuse son expérience est rattachée.
3. a) Selon vous, l’expérience racontée à la page 24 répond-elle à un besoin essentiel de l’être humain ? Justifiez votre réponse à l’aide d’un argument.
b) Songez à une expérience qui pourrait susciter chez une personne la même intensité émotionnelle. Décrivez brièvement cette expérience.
4. Nommez un personnage important issu d’une tradition religieuse qui, selon vous, a vécu une expérience semblable à celle de Lise Ravary. Expliquez votre réponse.
5. Notez une question que soulève chez vous la lecture de la page 24.
DossieR 2 L’expérience religieuse
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Arrêt sur imAges
des expériences du divin Les expériences du divin sont parfois d’une rare intensité et elles peuvent varier d’un croyant à l’autre.
ailleurs dans le monde Dans l’hindouisme et le bouddhisme, le mantra est une formule sacrée récitée à plusieurs reprises par les croyants. Il est considéré comme un moyen d’entrer en relation avec Dieu. Le mantra permettrait aux croyants de vivre une transformation spirituelle. Selon la tradition hindoue, le son OM est considéré comme le mantra par excellence.
Certaines églises évangéliques américaines sont qualifiées de megachurches. Véritables complexes religieux, ces lieux de culte peuvent contenir plusieurs milliers de fidèles. Les assemblées se font dans une ambiance digne des plus grands amphithéâtres de spectacles, avec écrans géants et enceintes acoustiques puissantes.
au québec Depuis les années 2000, on remarque une forte augmentation du nombre de chrétiens évangéliques un peu partout dans la province. Un des aspects qui attire notamment d’anciens catholiques vers cette branche du christianisme protestant est le dynamisme qu’on peut y retrouver dans la célébration du culte. En effet, lors des assemblées de plusieurs églises chrétiennes évangéliques, une importance particulière est accordée à l’expression vive d’émotions, en particulier la joie. Lors de ces réunions, les prêches sont souvent accompagnés de musique contemporaine et rythmée. Nombreux sont les chrétiens évangéliques qui affirment faire l’expérience d’une rencontre avec Jésus lors de ces assemblées.
Qu’est-ce qu’une expérience religieuse ? Quels sont les effets d’une expérience religieuse ? Les effets d’une expérience religieuse sont-ils toujours les mêmes ? Y a-t-il des expériences religieuses plus importantes que d’autres ? Le mala est un objet de la religion bouddhiste utilisé pour la récitation de mantras. Chaque perle du mala permet au croyant de compter les mantras qu’il récite.
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ViVRe enseMbLe 4
Les non-croyants peuvent-ils vivre des expériences aussi intenses que les expériences religieuses ? Comment expliquer les expériences religieuses ?
qu’est-ce qu’une expérience religieuse? L’expérience religieuse est une expérience qui permet à un croyant d’entrer en relation avec son divin. Elle peut déclencher chez lui des impressions et des émotions hors du commun. Une expérience religieuse, c’est par exemple ce que vivent les croyants chrétiens, juifs ou musulmans lorsqu’ils ressentent la présence de Dieu à travers la prière. C’est le sentiment de vide et de paix profonde expérimenté dans la méditation par l’hindou ou le bouddhiste. Les expériences religieuses varient d’une Des derviches tourneurs, membres de la communauté musulmane soufie. tradition religieuse à une autre. Néanmoins, L’expérience religieuse se vit lorsqu’un croyant a le sentiment d’entrer en ceux qui les ont vécues, lorsqu’ils les relation avec son divin. racontent, utilisent pratiquement les mêmes mots, les mêmes expressions. Peu importe leurs croyances, ils semblent tous décrire un seul et même type d’émoi. Certains parlent d’une émotion intense, profonde, incroyable. D’autres qualifient leur expérience de troublante, bouleversante, renversante. Pour d’autres encore, l’expérience est si forte qu’elle provoque en eux des réactions inexplicables.
Quelques caractéristiques de l’expérience religieuse Le psychologue américain Abraham Maslow s’est intéressé à la dimension psychologique de diverses expériences religieuses. En analysant un grand nombre de témoignages d’individus ayant vécu ce type d’expérience, il a dégagé des caractéristiques communes. D’après le psychologue Maslow, tous les êtres humains, qu’ils appartiennent à une religion ou non, peuvent vivre une telle expérience. De plus, selon le psychologue, ce type d’expérience très intense répond à un besoin de l’être humain situé au sommet de la pyramide des besoins : l’actualiActualisation de soi sation de soi. Estime de soi et des autres
Amour et appartenance
Protection et sécurité
Les caractéristiques principales de l’expérience religieuse selon Maslow 1. L’individu se sent en harmonie avec lui-même et le monde qui l’entoure. 2. L’individu se sent plus fort, plus créatif, plus intelligent. 3. L’individu est rempli d’une joie extrême, émerveillé et dans un état d’abandon.
Besoins physiologiques
La pyramide des besoins du psychologue Abraham Maslow.
4. L’individu perd toute notion du temps et de l’espace. 5. L’individu oublie ses besoins et ses désirs.
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des effets de l’expérience religieuse L’impact des expériences religieuses varie d’une personne à l’autre. Ce type d’expérience peut modifier les valeurs, les comportements et même donner un nouveau sens à la vie d’une personne, ou encore en amener certains à croire en l’existence du divin. Dans des cas exceptionnels, l’expérience religieuse peut aller jusqu’à transformer les valeurs d’une société entière en présentant un nouvel idéal à atteindre.
L’expérience religieuse personnelle L’expérience religieuse est fondamentale pour les croyants. Elle a pour effet de les aider à trouver des réponses à leurs questionnements existentiels. Pourquoi vivre ? Qui suis-je ? Comment être heureux ? Pour certaines personnes, l’expérience religieuse aura pour effet de transformer leur vision du monde et de les amener à réorienter leur vie, à se convertir à une religion, à se sentir protégées, à s’engager dans une vie religieuse ou communautaire plus intense.
L’expérience religieuse au cœur des religions
Pietà, de Michel-Ange (1475-1564), 15e siècle. Une pietà est une sculpture ou un tableau qui représente Marie tenant sur ses genoux le corps de son fils Jésus détaché de la croix. Le mot pietà signifie « pitié » en italien.
La plupart des spécialistes des religions s’entendent pour dire que la majorité des religions sont nées à la suite d’expériences religieuses. Les religions se sont construites à partir des récits de personnes qui ont été transformées par l’expérience qu’elles ont vécue et qui ont voulu la raconter afin de permettre à d’autres personnes de vivre la même expérience.
À Bodh Gaya, en Inde, des moines bouddhistes sont rassemblés sous l’arbre de bodhi, aussi appelé « arbre de l’illumination ». Ce serait sous cet arbre qu’eut lieu l’illumination du Bouddha.
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Dans le bouddhisme et dans le christianisme, les expériences religieuses d’individus ont eu des effets considérables sur l’histoire de l’humanité : elles sont à l’origine de deux religions.
au cœur du christianisme D’après le Nouveau Testament, Jésus de Nazareth a été crucifié et, trois jours plus tard, différentes personnes l’ont vu bien vivant. L’expérience hors du commun vécue par les témoins de la résurrection de Jésus est une expérience religieuse qui a eu un effet retentissant sur l’histoire de l’humanité.
«
BAO Le christianisme, p. B23 à B40
L’apparition aux Onze
Comme ils parlaient ainsi, Jésus fut présent au milieu d’eux et il leur dit : “ La paix soit avec vous. ” Effrayés et remplis de crainte, ils pensaient voir un esprit. Et il leur dit : “ Quel est ce trouble et pourquoi ces objections s’élèvent-elles dans vos cœurs ? Regardez mes mains et mes pieds : c’est bien moi. Touchez-moi, regardez ; un esprit n’a ni chair, ni os, comme vous voyez que j’en ai. ” À ces mots, il leur montra ses mains et ses pieds. Comme, sous l’effet de la joie, ils restaient encore incrédules […]
»
Source : La Bible, traduction œcuménique de la Bible (TOB), Paris, © Société biblique française, Éditions du Cerf, 1988 et 2006, Luc 24, 36-41.
Les évangiles du Nouveau Testament relatent l’expérience de la résurrection de Jésus. Cette expérience est notamment racontée dans l’évangile de Luc, le troisième évangile du Nouveau Testament, écrit entre 70 et 90 de notre ère. Luc, qui était médecin, est aussi l’auteur des Actes des apôtres. L’expérience de la résurrection de Jésus est l’élément central du christianisme. Pour les chrétiens, la résurrection de Jésus-Christ représente la victoire sur le mal et sur la mort. Elle est la promesse du pardon, de la résurrection et la preuve de l’existence de Dieu. Ces croyances s’appuient sur l’expérience religieuse rapportée par les apôtres. C’est cette expérience religieuse des apôtres qui est à l’origine de récits, de rites et de règles au cœur du christianisme. Les croyants chrétiens commémorent la résurrection de Jésus par la fête de Pâques. Il s’agit de la fête la plus importante du christianisme, car elle célèbre l’événement au cœur de la foi chrétienne. Comme l’écrit Paul de Tarse dans sa lettre aux Corinthiens : « [...] si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est vide et vide aussi est votre foi ».
Scène du chemin de la Croix du graveur canadien d’origine irlandaise John Henry Walker (1831-1899). Datée des années 1850-1885, cette œuvre représente l’apparition du Christ aux apôtres. DossieR 2 L’expérience religieuse
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au cœur du bouddhisme
BAO
Toute sa vie, le prince Siddhartha Gautama fut à la recherche de moyens pour se délivrer de la souffrance et du samsara, c’est-à-dire la croyance selon laquelle tout être vivant est enchaîné au cycle infini des naissances et des renaissances. Selon la tradition bouddhiste, c’est en 566 avant notre ère, après une nuit de méditation, assis au pied d’un arbre, près de la ville actuelle de Bodh Gaya en Inde, que le prince trouva des réponses à ses questions. C’est à ce moment précis que Siddhartha Gautama devint le Bouddha, l’éveillé, « celui qui voit clair ».
Le bouddhisme, p. B59
Cet état d’éveil est aussi appelé nirvana ; c’est la fin de la souffrance, un état de liberté totale où l’être est détaché de ses désirs égoïstes, de ses passions, de toute haine et de son ignorance. La personne « éveillée » en arrive à avoir une vision parfaitement claire de la réalité. Après son expérience d’éveil, le Bouddha a consacré le reste de sa vie à expliquer à des disciples comment parvenir à l’éveil afin que chacun puisse vivre cette expérience libératrice. Les grandes vérités du bouddhisme, dont l’état idéal d’éveil, sont issues de cette expérience religieuse exceptionnelle.
«
Bouddha, l’éveillé
Sous son arbre, assis sur sa pierre plate, Siddhartha médite, laisse son esprit se vider, plonge en lui-même.
Dans ce vide intérieur s’installent une tranquillité, un calme, une sérénité infinie, un état que Siddhartha n’a jamais connu. Il atteint un état impossible à décrire avec des mots. Il atteint l’illumination, la bodhi. Une lumière invisible s’est installée à l’intérieur de lui. Celui que ses parents ont appelé Siddhartha, « Celui qui atteint le but », change son nom et se nomme lui-même Bouddha, « Celui qui a ouvert les yeux », « Celui qui a atteint l’éveil ». Il est délivré, éveillé. À 35 ans, il sort des souffrances humaines, comme on sort d’un mauvais rêve et qu’on redécouvre, soulagé, la réalité. Il a atteint le nirvana. […] Après son illumination, Bouddha médite pendant un mois et demi, sans rien dire à personne. Tout devient clair et lumineux : chaque être a un bouddha à l’intérieur de lui-même ; Bouddha, l’éveillé, est là pour aider tous les êtres à réveiller le bouddha qui dort en eux. Source : Brigitte LABBÉ et Michel PUECH, Bouddha, Toulouse, Milan jeunesse, 2003, p. 26, 27 et 29.
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»
Une statue du Bouddha. La coiffure haute et les lobes allongés sont des symboles de sagesse.
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des exPéRiences hoRs du commun 1. Parmi les énoncés présentés ci-dessous, indiquez ceux qui peuvent être associés à une expérience religieuse. a) Entrer en relation avec son divin. b) Elle peut déclencher chez lui des impressions et des émotions hors du commun. c) Le sentiment de devoir combler un vide intérieur. d) Une impression que le temps presse et le désir de contrôler son destin. e) Un bonheur pur et profond.
2. Résumez en quelques mots-clés chacune des caractéristiques d’une expérience religieuse d’après Abraham Maslow. • • • • •
3. D’après Abraham Maslow, à quel besoin essentiel les expériences religieuses répondent-elles ?
4. Parmi les mots suivants, encerclez ceux qui pourraient être utilisés pour décrire une expérience religieuse. habituelle divine
exceptionnelle forte
intense
bouleversante
profonde banale
normale
extraordinaire
saisissante
ordinaire
hors du commun
5. Donnez trois effets possibles des expériences religieuses. • • •
6. Expliquez pourquoi certaines expériences religieuses sont au cœur de traditions religieuses.
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des exPéRiences RenveRsantes 1. Complétez le titre et la grille de ces mots entrecroisés. L’expérience religieuse au cœur du 1. Ont vécu cette expérience de Jésus ressuscité. 2. Synonyme de remplis de crainte. 3. Émotion ressentie lors de cette expérience. 4. Cette expérience signifie la _____ sur la mort. 5. Récits où cette expérience est racontée.
1 .
2 .
3 .
6. Événement central de cette tradition religieuse. 4 .
5 .
6 .
2. Complétez le titre et la grille de ces mots entrecroisés. L’expérience religieuse au cœur du 1. Activité qui a précédé et qui a suivi l’expérience. 2. Synonyme d’éveil. 3. Les personnes qui ont vécu l’expérience en ont une vision parfaitement claire. 4. Synonyme d’illumination. 1 .
5. Bouddha peut aider tous les êtres humains à le réveiller en eux. 6. Sa fin est maintenant possible.
3 .
4 .
5 .
6 .
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2 .
la Prière du cœur dans le christianisme orthodoxe La Prière du cœur, aussi appelée Prière de Jésus, est un rite très important de la tradition religieuse chrétienne orthodoxe. Elle consiste à réciter le plus souvent possible cette courte phrase : « Seigneur Jésus-Christ, fils de Dieu, ayez pitié de moi, pécheur ». Cette récitation peut se faire à voix haute ou en silence, en suivant le rythme de la respiration. En répétant la Prière du cœur, parfois des milliers de fois par jour, les croyants peuvent vivre une expérience religieuse très forte qui leur donne le sentiment d’être véritablement en présence de Jésus. La Prière du cœur a été popularisée grâce au recueil de textes intitulé Récits d’un pèlerin russe, paru vers 1870 en Russie. Ce petit livre, dont l’auteur est inconnu, raconte la vie d’un paysan russe en quête de Dieu. Dans l’un des récits, le pèlerin raconte l’expérience religieuse vécue en récitant la Prière du cœur alors qu’il se trouve isolé en forêt.
Une icône russe représentant le visage du Christ.
«
Le récit d’un pèlerin russe
À partir de ce moment, j’éprouvai de temps à autre diverses sensations nouvelles dans le cœur et dans l’esprit. Parfois il y avait comme un bouillonnement dans mon cœur et une légèreté, une liberté, une joie si grandes, que j’en étais transformé et me sentais en extase. Parfois, je sentais un amour ardent pour Jésus-Christ et pour toute la création divine. Parfois mes larmes coulaient d’elles-mêmes par reconnaissance pour le Seigneur qui avait eu pitié de moi, pécheur endurci. Parfois mon esprit borné s’illuminait tellement que je comprenais clairement ce que jadis je n’aurais pas même pu concevoir. Parfois la douce chaleur de mon cœur se répandait dans tout mon être et je sentais avec émotion la présence innombrable du Seigneur.
»
Source : Récits d’un pèlerin russe, Paris, © Éditions du Seuil, 1966, pour la traduction française, coll. Livre de vie (nouv. série) no 63, 1999.
Dans la suite du récit, on peut lire que les effets de la Prière du cœur sur le pèlerin russe sont nombreux. Il a ressenti la douceur de l’amour de Dieu, un calme intérieur, une insensibilité devant les maladies ou les peines, un détachement devant les soucis de son existence. La Prière du cœur est encore très populaire aujourd’hui chez les chrétiens orthodoxes, mais aussi chez plusieurs chrétiens d’autres confessions religieuses.
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la quête de vision dans les spiritualités des peuples autochtones La quête de vision est un rite d’une grande importance pour les peuples amérindiens et inuits. Il s’agit d’un rituel qui vise à entrer en contact avec les esprits afin de bénéficier de leurs conseils ou de leur protection. Les moyens utilisés pour atteindre la vision sont variés. Dans la forme la plus commune du rituel, l’individu en quête de vision s’isole dans la nature, se prive de nourriture, se place en état de prière et observe les éléments de la nature qui l’entourent, à la recherche d’un signe. C’est après avoir obtenu sa vision que l’individu découvre le rôle qu’il tiendra dans sa communauté. À son retour, cette personne peut consulter un chaman pour interpréter sa vision. Dans les spiritualités des peuples autochUne tente de sudation. Par le rituel de la sudation, les personnes en quête de tones, le divin se manifeste dans tous les vision cherchent à purifier leur corps et leur esprit. éléments de la nature, soit dans le monde BAO végétal, animal et minéral. Il n’y a pas de hiérarchie entre ces éléments qui possèdent Les spiritualités des tous une âme, un esprit. Ce sont ces esprits qui sont sollicités dans la quête peuples autochtones, de vision. p. B47
«
Le récit de White Bird
La quête de vision est une recherche spirituelle qui se pratique chez les Amérindiens depuis toujours, depuis la nuit des temps. En tant que révélateur de notre dimension humaine, elle constitue en soi une part importante de notre tradition, un cap à franchir.
Quand, après s’être purifié dans une hutte de sudation ou suerie, on se retrouve seul là-haut, c’est pour se donner aussi bien physiquement, en renonçant à boire, à manger, à fumer, que spirituellement en priant et en appelant les esprits, émotionnellement et mentalement en rompant tout contact avec le monde et en oubliant son corps et ses besoins. Au fil des heures, des journées et des nuits passées dans la solitude, on est véritablement transporté ailleurs. C’est un phénomène qu’il faut accepter si l’on veut parvenir à la conscience spirituelle, à la révélation de son esprit, ce quelque chose qui crée en nous une cohésion, qui nous maintient ensemble ; parce que ce n’est pas seulement notre cœur qui bat qui fait de nous ce que nous sommes, ni notre mental qui pense, ni nos émotions qui fluctuent, même si pourtant tous travaillent ensemble. Ce qui les relie c’est l’esprit. Et quand il nous quitte, alors le cœur s’arrête, et avec lui les pensées et les sentiments. Source : White Bird, La quatrième génération, Aix-en-Provence, Éditions Le Mail, 1989, 1994, p. 210.
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»
le pèlerinage à la mecque dans l’islam Le grand pèlerinage vers la ville de La Mecque, en Arabie saoudite, est un des cinq piliers de la foi musulmane. Les croyants doivent l’accomplir au moins une fois dans leur vie, s’ils en ont les moyens physiques et financiers. Arrivés au sanctuaire de La Mecque, les fidèles y sont, entre autres, appelés à tourner sept fois autour de la Kaaba, ce temple en forme de cube situé au centre du sanctuaire de La Mecque.
Les cinq piliers de l’islam La profession de foi. La prière cinq fois par jour. L’aumône pour les pauvres. Le jeûne pendant le mois du ramadan. Le pèlerinage à La mecque.
Pour tous les musulmans, la Kaaba est considérée comme l’endroit le plus sacré au monde. Selon la tradition, la Pierre noire enchâssée dans l’un des angles de la Kaaba a été envoyée par Allah à Abraham (Ibrahim en arabe) par l’intermédiaire de l’ange Gabriel. Certaines légendes rapportent que la pierre était blanche à l’origine et qu’elle est devenue noire en absorbant tous les péchés des millions de pèlerins qui l’ont touchée et embrassée au fil du temps.
«
BAO L’islam, p. B53
Le récit d’un pèlerin musulman
Lorsque j’ai enfin aperçu La Mecque et son étincelante pureté, je n’ai pu m’empêcher de verser les premières larmes de mon voyage. Cette pensée revenait sans cesse : “Allah est le plus grand ! ” Mon corps était parcouru de frissons, je tremblais. “Allah est le plus grand !” Nous étions des milliers de pèlerins venus accomplir notre devoir de musulmans. Nous étions des milliers, mais nous ne faisions qu’un. Tous vêtus de blanc, les yeux rivés vers La Mecque, marchant ensemble, récitant des prières du saint livre, portés par un même désir : toucher la Pierre noire. Ma vie était tournée vers Lui, comme elle l’avait toujours été, Allah miséricordieux, Allah clément, Allah bienfaiteur. Nous récitions nos prières, des milliers de voix rassemblées, ne formant qu’une seule et même voix. Après les sept tours de la Kaaba, parvenu enfin à la Pierre noire, je stoppai ma marche, ébloui ! C’était l’accomplissement de toute ma vie, la réalisation de tous mes rêves. Puis je poursuivis mon avancée vers le cube drapé de noir. Pourrais-je m’y rendre à mon tour ? Lentement, ma marche m’amenait au but. J’étais pris comme d’une sorte d’étourdissement, aimanté à la puissance divine.
La Grande mosquée de La Mecque, en Arabie saoudite. Depuis le 7e siècle, ce lieu accueille des pèlerins musulmans. De nos jours, plusieurs millions de pèlerins s’y rendent chaque année.
»
Lorsque je l’ai enfin atteinte, j’en eus le souffle coupé. J’ai ressenti ce que je n’avais jamais ressenti auparavant : tout mon être exultait, je ne faisais qu’un avec le cœur du cœur de l’islam.
Depuis ce jour, je vais chaque samedi à la mosquée enseigner le Coran aux enfants de ma communauté.
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l’expérience d’un philosophe athée Le philosophe André Comte-Sponville pense qu’il est possible de vivre des expériences fortement émotives et intenses sans que celles-ci soient rattachées à une tradition religieuse. Pour lui, nul besoin de Dieu, d’une église ou d’une foi : l’univers, le monde et la vie suffisent. Seule la philosophie répond à son besoin de sens et non la religion.
BAO L’athéisme, p. B73
«
Une expérience mystique
Le ciel étoilé au-dessus de moi, immense, insondable, lumineux, et rien d’autre en moi que le ciel, dont je faisais partie, rien d’autre en moi que ce silence, que cette lumière, comme une vibration heureuse […]. J’étais bien. J’étais étonnamment bien ! Tellement bien que je n’éprouvais plus le besoin de me le dire, ni même le désir que cela continue. Plus de mots, plus de manque, plus d’attente : pur présent de la présence. C’est à peine si je peux dire que je me promenai : il n’y avait plus que la promenade, que la forêt, que les étoiles, que notre groupe d’amis… Plus d’ego, plus de séparation, plus de représentation : rien que la présentation silencieuse de tout. Plus de jugements de valeur : rien que le réel. Plus de temps : rien que le présent. Plus Une simple promenade en forêt peut-elle déclencher une de néant : rien que l’être. Plus d’insatisfaction, plus de expérience hors du commun ? haine, plus de peur, plus de colère, plus d’angoisse : rien que la joie et la paix. Plus de comédie, plus d’illusions, plus de mensonges : rien que la vérité qui me contient, que je ne contiens pas. Cela dura peut-être quelques secondes. J’étais à la fois bouleversé et réconcilié, bouleversé et plus calme que jamais.
»
Source : André COMTE-SPONVILLE, L’esprit de l’athéisme, Introduction à une spiritualité sans Dieu, Paris, Albin Michel, 2006, p. 167 et 168.
André Comte-Sponville a vécu d’autres expériences du même genre au long de sa vie. Il raconte que ces expériences ont eu pour effet de changer sa vie quotidienne en la rendant plus heureuse et moins lourde.
PoRtRait
André Comte-Sponville André Comte-Sponville est un philosophe français ouvertement athée. Inspiré par les sagesses grecques et orientales, il défend l’idée qu’une personne qui ne croit pas à l’existence du divin a autant besoin de développer sa vie spirituelle qu’une personne croyante. André ComteSponville a écrit de nombreux livres et prononcé plusieurs conférences en ayant toujours comme souci de rendre la philosophie accessible à tous.
André Comte-Sponville (1952- )
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des exPéRiences vaRiées, PRise 1 1. Pour mieux comprendre la diversité des expériences religieuses ou hors du commun, remplissez les fiches suivantes. La Prière du cœur, page 33 La tradition religieuse en lien avec l’expérience : La pratique qui mène à l’expérience :
Le nom du divin associé à l’expérience : Un effet de l’expérience sur la personne :
Le pèlerinage à La Mecque, page 35 La tradition religieuse en lien avec l’expérience : La pratique qui mène à l’expérience :
Le nom du divin associé à l’expérience : Un effet de l’expérience religieuse sur la personne :
2. Associez chacun des extraits suivants à l’une des caractéristiques de l’expérience religieuse, selon Maslow, présentées à la page 27. Indiquez le numéro de la caractéristique. a) « Nous étions des milliers de pèlerins venus accomplir notre devoir de musulmans. Nous étions des milliers, mais nous ne faisions qu’un. » b) « Parfois il y avait comme un bouillonnement dans mon cœur et une légèreté, une liberté, une joie si grandes, que j’en étais transformé et me sentais en extase. »
3. Comparez l’expérience religieuse du pèlerin russe à celle du musulman.
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des exPéRiences vaRiées, PRise 2 1. Remplissez les fiches suivantes. La quête de vision, page 34 La tradition religieuse en lien avec l’expérience : La pratique qui mène à l’expérience :
Le nom du divin associé à l’expérience : Un effet de l’expérience sur la personne :
L’expérience d’un philosophe athée, page 36 La tradition religieuse en lien avec l’expérience : La pratique qui mène à l’expérience :
Le nom du divin associé à l’expérience : Un effet de l’expérience religieuse sur la personne :
2. Associez chacun des extraits suivants à l’une des caractéristiques de l’expérience religieuse, selon Maslow, présentées à la page 27. Indiquez le numéro de la caractéristique. a) « J’étais bien. J’étais étonnamment bien ! Tellement bien que je n’éprouvais plus le besoin de me le dire, ni même le désir que cela continue. » b) « […] en rompant tout contact avec le monde et en oubliant son corps et ses besoins. »
3. Comparez la quête de vision à l’expérience du philosophe athée en indiquant deux points communs à ces expériences.
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WebmestRe à l’action Préparez la mise à jour du site internet de l’émission À la rencontre du sacré en complétant le document de la page suivante. 1.
Présentez l’analyse du témoignage de Lise Ravary.
2.
Répondez à une question du public en utilisant deux éléments de comparaison pertinents.
3.
Remplissez la section « Foire aux questions1 » en rédigeant deux questions au sujet des expériences religieuses. Rédigez les réponses à ces questions en faisant référence à la théorie d’Abraham Maslow.
Place Publique
BAO, p. B93
1 Imaginez que les textes A et B sont les commentaires d’auditeurs entendus au cours d’une tribune téléphonique. Lisez ces textes et répondez aux questions. A. L’Église et un million de catholiques reconnaissent l’importance des expériences religieuses vécues par de nombreux croyants, notamment celles vécues par les saints. Si l’Église les reconnaît, c’est que ces expériences sont réellement arrivées. Des millions de catholiques ne peuvent pas se tromper. a) Quels sont les deux procédés susceptibles d’entraver le dialogue utilisés par l’auditrice pour faire valoir son point de vue ?
•
•
b) Entourez les portions du texte qui contiennent ces deux procédés.
B. L’auditeur qui m’a précédée n’a rien compris. C’est un ignorant. En affirmant que l’expérience religieuse n’a rien à voir avec Dieu, il dit donc que notre vie ne peut pas avoir de sens. a) Quels sont les deux procédés susceptibles d’entraver le dialogue utilisés par l’auditrice pour faire valoir son point de vue ?
•
•
b) Entourez les portions du texte qui contiennent ces deux procédés.
1. La section « Foire aux questions » d’un site internet contient des questions et des réponses en lien avec l’information présentée dans le site. DossieR 2 L’expérience religieuse
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Titre de l’émission : À la rencontre du sacré. Sujet de l’émission : Les expériences religieuses.
1. Expérience religieuse de Lise Ravary Tradition religieuse en lien avec l’expérience : Ce qui a mené à l’expérience : • Lieu géographique : • Lieu saint : Nom du divin associé à l’expérience : Effet de l’expérience sur la personne :
2. Question du public Comparez à l’aide de deux éléments pertinents l’expérience de Lise Ravary et celle du pèlerin musulman.
3. Foire aux questions Question :
Réponse :
Question :
Réponse :
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test bilan du dossieR 2
total /25
1. Lequel des événements suivants est considéré comme l’expérience religieuse au cœur du christianisme ? a) La naissance de Jésus de Nazareth. b) La mort de Jésus de Nazareth. c) La rédaction du Nouveau Testament. d) La fondation de l’Église catholique.
/1
e) L’expérience des apôtres lors de la résurrection de Jésus.
2. Nommez deux effets de cette expérience que vous avez indiquée à la question 1.
/2
3. Repérez deux mots ou expressions qui illustrent le caractère hors du commun de l’expérience religieuse qui est racontée dans chacun des témoignages présentés aux pages 30 et 33 à 36 du cahier. a) Bouddha l’éveillé : b) Le récit d’un pèlerin russe : c) Le récit de White Bird : d) Le récit d’un pèlerin musulman :
/5
e) Une expérience mystique :
4. Complétez les phrases suivantes. a) D’après le psychologue répond à un des besoins. Il s’agit du besoin b) D’après le philosophe vivre des celles-ci soient rattachées à une
, l’expérience religieuse de l’être humain situé au sommet de sa pyramide . , il est possible de fortement émotives et intenses sans que .
/3
5. Nommez une expression du religieux qui peut être associée à la quête de vision dans les spiritualités des peuples autochtones.
/1
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Nom :
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6. Nommez trois effets possibles d’une expérience religieuse dans la vie d’une personne. • •
/3
•
7. Complétez la ligne du temps. a) Observez les dates. b) Indiquez l’événement qui correspond à chacune des dates au-dessus de chacune. c) Indiquez une expression du religieux, différente de votre réponse précédente, qui peut être associée à chaque événement sous la date qui lui correspond.
-556
v. 30
v. 50-120
7e siècle
/5
1870
8. Associez les affirmations qui suivent au type de jugement qui leur correspond. A. La paix soit avec vous.
a) Le jugement de réalité.
B. La prière et la méditation sont aussi bénéfiques pour l’humain l’une que l’autre.
b) Le jugement de prescription.
C. À choisir, j’aimerais plus lire le récit de la vie de Jésus que celui de la vie de Siddhartha Gautama.
c) Le jugement de valeur.
D. Pour les peuples amérindiens et inuits, la quête de vision est un rituel qui vise à entrer en contact avec les esprits.
d) Le jugement de préférence.
/4
9. Relisez le jugement C présenté à la question 8. Formulez une question qui permettrait d’interroger ce jugement.
/1 42
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dossier 3
Dilemme et ambivalence Dilemme au café étudiant . . . . . . . . . . . . . . . . . .44 Regard sur la situation . . . . . . . . . . . . . . . . . .45 Arrêt sur images . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .46 Qu’est-ce qu’un dilemme ? . . . . . . . . . . . . . . . . .47 Un exemple de dilemme moral . . . . . . . . . . . . . .48 Le développement moral . . . . . . . . . . . . . . . . . .49 L’étude de Lawrence Kohlberg . . . . . . . . . . . . . .50 Le jeu des six stades . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .51 L’analyse éthique d’un dilemme moral . . . . .52 Le travail au noir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .53 Déchiffrer le travail au noir . . . . . . . . . . . . . . .55 Des valeurs en conflit . . . . . . . . . . . . . . . . . . .56 Comprendre le dilemme au café étudiant . . .57 Scène 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .59 Test bilan du dossier 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . .61
Dilemme au café étudiant La troupe de théâtre Delirium prépare sa dernière création : Dilemme au café étudiant. L’action se déroule dans une école secondaire et touche différents aspects de la vie étudiante. Le premier acte présente la situation que vivent les membres du café étudiant.
Personnages Avner Mirhale Ella
Acte 1 : Une salle de café étudiant
Sylvia
Scène 1 – Les travaux de rénovation
Jean-Baptiste
Avner, Josianne, Mirhale, Jean-Baptiste et Sylvia sont assis à une table du café étudiant.
Personne-ressource Josianne (présidente du café étudiant)
Ella, entrant dans le café, tout sourire — J’ai une bonne nouvelle à vous annoncer. Ma rencontre avec l’entrepreneur Caron-Desbois s’est bien déroulée. Il nous offre de faire les rénovations de la cuisine du café à prix réduit. Il peut réduire son prix pour les travaux, car il ne déclarera pas ses revenus au gouvernement. Qu’en pensez-vous ?
Mirhale, hésitante — C’est du travail au noir, ça ! Je ne sais pas quoi en penser. En fait, d’un côté, ça me fâche de voir qu’il y a des personnes qui ne respectent pas la loi en cachant une partie de leurs revenus au gouvernement. Mais d’un autre côté, cela nous permettrait d’économiser. Jean-Baptiste — Moi aussi, j’hésite. Il y a une partie de moi qui pense que les gens sont libres de disposer de leur argent. Le gouvernement n’investit pas toujours bien l’argent qu’on lui confie. D’un autre côté, si les membres de l’association étudiante apprenaient qu’on engage des travailleurs au noir, cela pourrait nuire à notre réputation. Je ne crois pas qu’ils seraient d’accord. Avner, se tournant vers Mirhale — Je ne vois pas pourquoi vous hésitez. Moi, je n’engagerais jamais une personne qui ne déclare pas ses revenus : c’est illégal et j’aurais trop peur d’être expulsé du comité du café étudiant par la direction.
Place Publique
Fin de la 1re scène.
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Le théâtre participatif Le théâtre participatif est une forme de théâtre où les personnages sont aux prises avec toutes sortes de situations problématiques : les relations amoureuses, la discrimination, les conflits familiaux, etc. Cette forme de théâtre est interactive, car elle permet aux spectateurs d’intervenir pendant la représenta-
ViVRe enSembLe 4
tion pour donner leur avis sur ce qui se déroule sur scène. Les représentations se terminent par une discussion entre les spectateurs et les comédiens qui peuvent ainsi partager leurs réflexions sur les problèmes soulevés par la pièce et trouver des pistes de solutions.
Nom :
Groupe :
Date :
RegaRd suR la situation 1. Selon vous, que signifie l’expression « travail au noir » ?
2. Selon vous, dans quels domaines trouve-t-on le plus de travailleurs au noir ?
3. Parmi les personnages de la scène 1, à la page précédente, indiquez : •
qui est pour le travail au noir.
•
qui est contre le travail au noir.
•
qui est indécis face à la question du travail au noir.
4. Quel serait un point de vue possible sur le travail au noir ?
5. Selon vous, qu’est-ce que l’ambivalence ?
6. a) Formulez une question éthique en lien avec le contenu de la scène 1. Commencez votre question par « Est-il souhaitable de… »
b) Quels sont les enjeux éthiques en cause dans votre question ? Nommez au moins deux valeurs ou normes.
7. Formulez une question éthique en lien avec l’ambivalence.
DoSSieR 3 Dilemme et ambivalence
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Arrêt sur imAges
Moi ou l’autre? Tout être humain, à un moment de sa vie, est confronté à un choix difficile. Il peut, par exemple, avoir à choisir entre son intérêt personnel et celui de la collectivité. Il vit alors de l’ambivalence.
Au Québec En 2012-2014 s’est tenue la Commission d’enquête sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction, présidée par la juge France Charbonneau. Pendant les audiences, des témoins ont raconté s’être sentis ambivalents face à la corruption. Par exemple, certains avaient hésité à dénoncer les administrations municipales qui exigeaient d’importantes sommes d’argent en échange de contrats, car ils risquaient de perdre leur emploi. D’autres avaient hésité entre la perspective de se voir attribuer de gros contrats et l’obligation de se conformer aux lois.
Des avions jets militaires.
Ailleurs dans le monde Aux États-Unis, la National Campaign for a Peace Tax Fund est une organisation qui priorise la liberté de conscience. Ses membres s’opposent à l’utilisation de leurs impôts à des fins militaires. Ils revendiquent auprès du gouvernement américain que l’argent de leurs impôts puisse être utilisé uniquement à des fins pacifiques.
Plusieurs personnes sont prêtes à ignorer des valeurs qu’elles jugent généralement importantes, comme l’honnêteté, la justice et la solidarité, lorsqu’elles se font offrir de grosses sommes d’argent.
Qu’est-ce que l’ambivalence ? Pourquoi est-il difficile de faire des choix ? Est-il parfois souhaitable de dénoncer un ami ? Mon travail ou ma famille ? Être ou avoir ?
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ViVre ensemble 4
qu’est-ce qu’un dilemme? Un dilemme est une situation qui présente deux aspects incompatibles et qui place une personne dans un état d’ambivalence quant à la décision à prendre. L’ambivalence se manifeste, entre autres, dans l’hésitation ou l’indécision que peut ressentir une personne dans telle ou telle situation. La personne peut avoir de la difficulté à prendre une décision, car elle se trouve devant deux possibilités qui, à ses yeux, comportent toutes deux autant d’avantages que d’inconvénients. Elle ne sait pas quoi faire. Le dilemme peut être vécu dans une multitude de circonstances, plus ou moins intensément, selon les situations et selon les individus. Par exemple, une personne peut hésiter entre acheter un livre ou un magazine ; choisir un cours technique au cégep ou une formation professionnelle au secondaire ; dire toute la vérité au sujet d’un événement ou ne rien dire afin de protéger la réputation de quelqu’un.
Quelle direction prendre ? Que choisir ? Au quotidien, nous devons faire des choix dans diverses situations. L’ambivalence est souvent au rendez-vous.
Le dilemme moral Lorsqu’une personne vit une situation où des valeurs, des normes ou des principes moraux s’opposent, elle peut être confrontée à un « dilemme moral ». Par exemple, un parent vit un dilemme moral s’il doit choisir entre, d’une part, assister à une réunion importante pour son travail et, d’autre part, aller encourager son enfant lors de la finale d’un tournoi de basketball. Pour ce parent, le travail et la famille sont des valeurs aussi importantes l’une que l’autre. Ce parent est aux prises avec un dilemme moral, puisque deux valeurs importantes entrent en conflit. Le dilemme moral est généralement difficile à résoudre parce qu’il exige d’une personne qu’elle sacrifie une valeur qui lui est chère au profit d’une autre valeur.
L’ambivalence ou la double nature de l’être humain Les êtres humains sont complexes. Lorsque vient le temps de prendre certaines décisions, ils doivent parfois lutter entre des désirs intérieurs qui s’opposent. Confrontés à leur double nature, les êtres humains doivent parfois lutter entre leur raison et leurs émotions. Ainsi, des sentiments comme la haine, l’amour, la vengeance et le pardon s’opposent parfois en eux. Les êtres humains peuvent être déchirés entre des désirs égoïstes et altruistes ; indécis entre ce qu’ils croient être bien et ce qu’ils croient être mal. L’ambivalence est une des raisons qui expliquent pourquoi il peut être si difficile de faire des choix lors de situations déclenchant des dilemmes moraux.
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un exemple de dilemme moral Le cas de Luc Luc est un élève de 5e secondaire, responsable, talentueux et ambitieux. il a été admis dans le programme collégial d’ébénisterie. toutefois, à la maison, la situation est difficile. Le père de Luc a perdu son emploi l’année dernière et n’arrive pas à en trouver un autre. il se croit trop vieux et son métier est en voie de disparition. Luc paie donc une pension à son père avec l’argent qu’il gagne en travaillant à temps partiel
à la librairie. s’il va au cégep, il n’aura plus le temps de travailler autant. D’une part, Luc veut étudier au cégep ; il est fier d’y avoir été admis et désire obtenir une formation solide qui lui assurerait un avenir prometteur. D’autre part, Luc a envie de refuser d’aller au cégep, trop inquiet de la situation financière de sa famille. Luc vit un dilemme moral. Que devrait-il faire ?
Le dilemme moral de Luc Situation
Luc est en 5e secondaire. Il travaille à temps partiel. Il aide financièrement son père qui a perdu son emploi. Il vient d’être admis au cégep en ébénisterie, un programme d’études qui occupe les étudiants à temps plein et qui offre des perspectives d’emploi intéressantes.
Dilemme moral
Luc devrait-il entreprendre ses études en ébénisterie dans le but de se bâtir une carrière solide ou mettre son projet d’études de côté pour continuer à aider son père financièrement ?
Actions possibles
Aller au cégep. ou Continuer de travailler.
Valeurs en conflit
Carrière. Et Entraide familiale.
réflexion éthique sur le cas de Luc Questions éthiques • Est-il souhaitable qu’un adolescent subvienne aux besoins financiers de ses parents au détriment de ses études ?
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• Quelles valeurs devraient guider les jeunes dans leur choix de carrière ?
• Quelle valeur Luc devrait-il privilégier : l’éducation ou l’entraide ? Enjeux éthiques
L’éducation, le travail, la famille, l’entraide, l’argent, le devoir, la justice, la sécurité matérielle, la liberté, le savoir, la sollicitude, la carrière, « Tu honoreras ton père et ta mère. ».
Repères
Une étude comparée sur la réussite scolaire en milieu collégial qui démontre que les étudiants qui travaillent plus de 25 heures par semaine sont susceptibles de vivre un plus grand nombre d’échecs scolaires ou d’abandonner leurs études. Les dix commandements de la Bible.
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le développement moral Le psychologue américain Lawrence Kohlberg s’est intéressé aux raisons qui poussent un individu à prendre telle ou telle décision lorsqu’il est confronté à un dilemme moral. Lawrence Kohlberg a présenté différents dilemmes moraux à des personnes d’âges variés. Il leur a demandé ce qu’elles feraient en pareils cas et de justifier leur réponse. À partir des réponses obtenues, Kohlberg a pu établir les six stades du développement moral. Selon Kohlberg, le stade de développement moral d’une personne dépend de plusieurs facteurs : son éducation, son expérience et sa réflexion critique. Les six stades du développement moral, selon Kohlberg La personne tient compte essentiellement de sa personne.
1
L’obéissance à l’autorité
L’individu agit en fonction de la volonté d’une autorité qui a le pouvoir de distribuer les punitions et les récompenses.
2
La règle du donnant donnant
L’individu agit en fonction de ce qui sert son intérêt personnel dans ses rapports avec autrui.
La personne tient compte des groupes auxquels elle appartient.
3
La satisfaction des attentes des autres
L’individu agit en fonction de ce que les personnes qui l’entourent attendent de lui.
4
Le respect de la loi
L’individu agit en fonction des règles et des lois en vigueur, en se disant : « La loi, c’est la loi. »
La personne tient compte de l’humanité dans son ensemble.
5
Les droits de la personne et le bien commun
L’individu agit en fonction des principes tels que les droits individuels et le bien commun reconnus dans les sociétés démocratiques.
6
Les principes universels
L’individu agit de façon pleinement autonome en fonction de principes moraux universels (par exemple : tu dois respecter ton prochain) qu’il juge fondamentaux et applicables à tous.
PoRtRait
Lawrence Kohlberg Lawrence Kohlberg est un psychologue américain reconnu pour ses théories sur le développement moral. Il a effectué de nombreuses recherches dans les domaines de l’éducation et du développement moral. Sa principale réalisation est la théorie des stades du développement moral.
Lawrence Kohlberg (1927-1987).
DoSSieR 3 Dilemme et ambivalence
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l’étude de lawrence Kohlberg En 1958, Lawrence Kohlberg a mené une importante recherche auprès de 72 garçons de 10, 13 et 16 ans, à qui il a présenté des situations pouvant mener à des dilemmes moraux. Parmi ces situations, il y avait le dilemme moral de Heinz.
Le dilemme moral de Heinz La femme de Heinz est très malade. elle peut mourir d’un instant à l’autre si elle ne prend pas un médicament X inventé par un pharmacien. Ce médicament est hors de prix et Heinz ne peut le payer. il se rend néanmoins chez le pharmacien et lui demande le médicament, ne fût-ce qu’à crédit. Le pharmacien refuse. Heinz entre par effraction chez le pharmacien et vole le médicament. A-t-il eu raison d’agir ainsi ?
Exemples de réponses recueillies par Kohlberg, classées selon les stades du développement moral Heinz ne devrait pas voler le médicament…
Heinz devrait voler le médicament…
Stade
• parce que s’il le fait, il sera mis en prison.
• parce que s’il laisse mourir sa femme, Dieu le punira.
1
L’obéissance à l’autorité.
• parce qu’ainsi il pourra se trouver une autre femme.
• parce qu’il veut que sa femme puisse encore lui faire à manger.
2
La règle du donnant donnant.
• parce que ses collègues ne l’accepteraient pas en voleur.
• parce que ses collègues n’accepteraient pas son manque d’égard vis-à-vis de sa femme s’il ne le faisait pas.
3
• parce que le vol est interdit par la loi.
• parce que la non-assistance à une personne en danger est punissable par la loi.
4
• parce que le droit de propriété est à la base des lois démocratiques.
• parce que le droit à la santé est un principe de bien-être.
5
• parce que le droit de propriété est un principe universel.
• parce que le droit à la vie est un principe universel.
6
La satisfaction des attentes des autres.
Le respect de la loi.
Les droits de la personne et le bien commun.
Les principes universels.
Source : Inspiré de Claudine LELEUX, Réflexion d’un professeur de morale. Recueil d’articles 1993-1994, Bruxelles, Démopédie, 1997, p. 7 et 8 [en ligne]. (Consulté le 11 octobre 2008.)
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le jeu des six stades 1. Lisez les affirmations suivantes. À quel stade de la théorie du développement moral de Kohlberg correspondent-elles ? a) C’est mal de faire cela, car si mon père apprend que je l’ai fait, il me punira.
Stade
b) Il faut suivre la loi. Imagine si tout le monde n’en faisait qu’à sa tête !
Stade
c) Je lave la voiture de mon père pour qu’il accepte de me la prêter.
Stade
d) Je verse une grosse contribution à la campagne de charité organisée par l’école afin qu’on ne doute pas de ma générosité ni de ma gentillesse.
Stade
e) J’ai choisi de ne pas tricher à l’examen en vertu du principe de justice et de ce que je crois souhaitable pour le bien de tous.
Stade
f) Je respecte tout le monde de l’école parce qu’en démocratie, toutes les personnes ont droit à l’égalité, et cela, peu importe leur occupation : ouvriers, enseignants ou élèves.
Stade
2. Les situations suivantes mènent à des dilemmes moraux. Pour chacune, expliquez ce que vous feriez. Justifiez votre réponse à l’aide d’un argument. a) En roulant à vélo, vous endommagez sans faire exprès le rétroviseur d’une automobile stationnée. Personne ne vous a vu. Laissez-vous un mot sur le pare-brise avec votre nom et votre numéro de téléphone ? Quittez-vous les lieux le plus rapidement possible ? •
Ce que vous faites :
•
Justification :
b) En cherchant un objet qui vous appartient dans la chambre de votre sœur, vous tombez sur son journal intime. Le lisez-vous ? Le laissez-vous où il est sans le toucher ? •
Ce que vous faites :
•
Justification :
3. Relisez les justifications données à la question 2 et indiquez à quel stade du développement moral de Lawrence Kohlberg correspond chacune d’elles. Expliquez votre réponse.
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Nom :
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Date :
l’analyse éthique d’un dileMMe MoRal 1. a) En vous inspirant des situations présentées à la question 2 de la page 51, rédigez une situation pouvant mener à un dilemme moral. b) Échangez votre cahier avec un ou une camarade. Lisez la situation rédigée par votre camarade. Indiquez une option que le personnage principal pourrait choisir et expliquez un effet possible de cette option sur les personnes concernées. c) Reprenez votre cahier. Indiquez une option différente de celle évoquée en b) que le personnage pourrait choisir et expliquez un effet possible de cette option sur les personnes concernées. • Situation pouvant mener à un dilemme moral :
•
Option du personnage principal face au dilemme moral et effet possible de cette option :
•
Option différente du personnage face au dilemme moral et effet possible de cette option :
2. Quelle valeur est priorisée dans l’action décrite : a) au numéro 1 b) ? b) au numéro 1 c) ?
3. Nommez une norme qui pourrait servir de repère pour guider l’action du personnage principal dans la situation pouvant mener à un dilemme moral, à la question 1.
4. Par nature, les êtres humains ont souvent un comportement ambivalent. Expliquez pourquoi.
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le travail au noir Un individu travaille au noir lorsqu’il reçoit une rémunération pour un service rendu et qu’il ne déclare pas ce revenu au gouvernement. Il se soustrait ainsi à son obligation de déclarer ses revenus et de payer des impôts. Par exemple, un plombier reçoit une somme de 50 $ d’une personne contre une réparation effectuée chez cette personne. Il décide de ne pas déclarer ce montant au ministère du Revenu ; donc, il ne paiera pas d’impôt pour ce revenu. Le travail au noir fait partie d’une forme d’économie parallèle appelée « économie souterraine ». Ce type d’économie existe en marge de l’économie officielle. Il soulève de grandes questions au sujet de la justice.
«
Qu’est-ce que l’impôt ? sur le site internet du ministère du revenu du Québec, on explique l’impôt en le comparant à une tarte aux fraises. Chaque individu contribue à la tarte en apportant son panier de fraises. Le gouvernement recueille tous les paniers et fait une tarte qu’il partage avec la population. il y a une pointe pour les écoles, une pour les hôpitaux, une pour l’entretien des routes, etc. Chaque année, l’argent des impôts permet de financer différents services à la population.
»
Selon une étude de la firme de sondage Léger Marketing réalisée au Québec en 2002, l’économie au noir touche une personne sur quatre, soit 25 % de la population de 18 ans et plus.
Source : Léger Marketing, Les Canadiens et l’impôt sur le revenu [en ligne]. (Consulté le 27 octobre 2008.)
Contre le travail au noir Dans notre société, le travail au noir est une pratique illégale, condamnable selon la loi. Les impôts perçus par les gouvernements fédéral et provincial contribuent au fonctionnement de l’État. Le travail au noir empêche donc l’État d’assumer pleinement la mission qui lui est confiée par la population dans des secteurs comme la santé, l’éducation ou l’entretien des routes et il accroît le fardeau financier qui pèse sur les épaules des citoyens qui paient scrupuleusement leurs impôts. Le fait que tous les citoyens soient tenus de payer des impôts est appelé « l’équité fiscale ».
« «
Le travail au noir : pour ou contre ?
» »
Pour Revenu Québec, l’équité fiscale est primordiale. Elle consiste à traiter l’ensemble des citoyens sur un pied d’égalité. Ainsi, en s’attaquant vigoureusement […] au travail au noir, Revenu Québec s’assure que chacun paie sa juste part du financement des services publics. Source : Revenu Québec, Plan de lutte [en ligne]. (Consulté le 3 septembre 2013.)
Revenu Québec souhaite rappeler à la population que plus de 3,5 milliards de dollars nous échappent collectivement chaque année. C’est autant d’argent qui n’est pas investi dans le financement des services publics, ce qui oblige chaque citoyen à assumer une part plus élevée du fardeau fiscal. » Source : Revenu Québec, Revenu Québec a récupéré plus de 3,4 milliards de dollars en 2012-2013 [en ligne]. (Consulté le 20 octobre 2013.]
DoSSieR 3 Dilemme et ambivalence
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en faveur du travail au noir Bien que ce soit une pratique illégale dans notre société, certaines personnes sont en faveur du travail au noir. Au cours du 20e siècle, le philosophe Robert Nozick a été un ardent défenseur de la liberté individuelle. Ses travaux s’inscrivaient dans la lignée de ceux du philosophe anglais du 17e siècle, John Locke. Ces philosophes considéraient le droit à la propriété comme un droit fondamental de l’être humain. Pour eux, chaque personne est « propriétaire » de son propre corps et, par conséquent, du travail de ses mains. Ils défendaient donc l’idée que les travailleurs doivent être les seuls bénéficiaires des revenus que leur apporte leur travail. Dans cet ordre d’idée, l’impôt sur le revenu est considéré comme une entrave aux droits des travailleurs et comme une profonde injustice. Pour eux, le travail au noir est une chose tout à fait légitime.
Un homme d’affaires et son boulet, Richard Mandrachio, 21e siècle. Pour Robert Nozick, le prélèvement par l’État d’impôts sur le revenu des travailleurs est comparable aux travaux forcés.
Ces idées sont à l’origine du libertarisme. Selon cette philosophie, chaque individu devrait avoir le droit de faire ce qu’il veut de ses revenus, à condition de ne pas nuire à la liberté des autres. L’État devrait intervenir le moins possible dans la vie des individus et abandonner des secteurs comme la santé, l’éducation et l’entretien des routes à l’entreprise privée. Conséquemment, il ne devrait pas percevoir autant d’impôt sur les revenus des travailleurs. Selon Pierre Lemieux, économiste, auteur et professeur associé à l’Université du Québec en Outaouais, et défenseur du libertarisme, le travail au noir est une pratique à encourager face au trop grand appétit des gouvernements. Il considère que les impôts sont une forme de vol.
«
»
L’État qui vole au secours de tous les malheureux doit aussi voler dans l’autre sens du terme, c’est-à-dire prélever des impôts […]. Source : Pierre LEMIEUX, L’État-providence, p. 4 [en ligne]. (Consulté le 3 septembre 2013.)
PoRtRait
Robert Nozick Le philosophe Robert Nozick (1938-2002), professeur à l’Université Harvard aux États-Unis, a été un ardent défenseur de la liberté individuelle. Pour Robert Nozick, le prélèvement par l’État d’impôts sur le revenu des travailleurs est comparable aux travaux forcés. Dans ce sens, l’impôt est une atteinte à la liberté des individus.
Robert Nozick (1938-2002).
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déchiffReR le tRavail au noiR 1. Qu’est-ce que le travail au noir ? a) Un travail effectué pour le gouvernement. b) Un travail dont la rémunération n’est pas soumise aux lois de l’impôt sur le revenu. c) Un travail dont la rémunération n’est pas déclarée au gouvernement. d) Un travail saisonnier.
2. Qu’est-ce que l’impôt ? a) Le prélèvement d’une partie des revenus des travailleurs et des entreprises par le gouvernement, qui sert à financer des services publics dans des domaines comme la santé et l’éducation. b) L’imposition de règlements visant à lutter contre le travail au noir. c) La position de philosophes opposés à la taxation. d) Une forme d’évasion fiscale.
Place Publique
BAO, p. B86
1 L’encadré « Qu’est-ce que l’impôt ? », à la page 53, comporte un raisonnement qui pourrait être reformulé de la façon suivante : C’est comme si les travailleurs fournissaient des fraises pour que le gouvernement confectionne une tarte qui serait ensuite distribuée à tout le monde. En fait, les travailleurs versent une partie de leurs revenus à l’État qui utilisera cet argent pour mettre en place des services pour la population. a) De quel type de raisonnement s’agit-il ?
b) Nommez les deux réalités qui sont comparées.
c) Quel est le but de ce raisonnement ?
2 À la page 54, repérez un raisonnement du même type fait par Robert Nozick au sujet des impôts.
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des valeuRs en conflit 1. Expliquez pourquoi le travail au noir est illégal dans notre société.
2. Formulez en vos mots l’argument principal de Robert Nozick, qui justifie sa position à propos du travail au noir.
3. Nommez trois valeurs associées à la position favorable au travail au noir. Pour chacune de ces valeurs, indiquez une valeur associée à la position contre le travail au noir. Pour le travail au noir
Valeur :
Contre le travail au noir
Valeur :
Valeur :
Valeur :
Valeur :
Valeur :
4. a) Expliquez comment le travail au noir peut favoriser le vivre-ensemble.
b) Expliquez comment le travail au noir peut nuire au vivre-ensemble.
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coMPRendRe le dileMMe du café étudiant 1. Présentez la situation et le dilemme moral vécus par les membres du café étudiant, ainsi que les options qu’ils peuvent choisir. Situation
Dilemme moral
options possibles ou
2. Remplissez la fiche de chacun des personnages de la pièce. a) Avner Position face au travail au noir : Argument principal : Stade du développement moral selon Kohlberg : Justification :
b) Ella Position face au travail au noir : Argument principal : Stade du développement moral selon Kohlberg : Justification :
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Nom :
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c) Mirhale Position face au travail au noir : Argument principal contre le travail au noir : Stade du développement moral selon Kohlberg : Justification :
d) Jean-Baptiste Position face au travail au noir : Argument principal contre le travail au noir : Stade du développement moral selon Kohlberg : Justification :
3. Relevez les valeurs qui entrent en conflit dans la position face au travail au noir des deux personnages suivants. Exemples de réponses. a) Mirhale
Valeur :
Valeur :
b) Jean-Baptiste
Valeur :
Valeur :
4. Selon vous, quel repère présenté dans le dossier devrait être privilégié pour soutenir un argument au sujet du travail au noir ? Expliquez votre réponse.
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scène 2 Les membres de la troupe vous demandent d’écrire la scène 2 qui se déroule au café étudiant. Tous les personnages sont présents, mais seulement deux d’entre eux parlent : la personne-ressource et un des membres du café étudiant. Vous allez créer le personnage de la personne-ressource. Cette personne apporte un éclairage nouveau sur la situation. Elle explique sa position sur le travail au noir. Ses arguments font appel à des repères vus dans le dossier. Un des membres du café étudiant s’oppose au point de vue de la personne-ressource et explique son désaccord. Afin de vous préparer à écrire la scène 2, répondez aux questions ci-dessous. Ensuite, complétez le texte à la page suivante.
1. La personne-ressource a) Quel est son nom ? b) Quel est son rôle social ou son occupation ? c) Quelle est sa position face au travail au noir : est-elle pour ou contre ? d) Quel lien fait-elle entre le travail au noir et la justice ?
2. La question éthique a) Quelle question éthique la personne-ressource formule-t-elle ? b) Quels sont les enjeux éthiques ? Nommez-en au moins deux. c) Sur quels repères la personne-ressource s’appuie-t-elle pour justifier sa position ? d) La position de la personne-ressource favorise-t-elle le vivre-ensemble ? Expliquez votre réponse.
3. La réplique a) Quel personnage de la pièce s’oppose à la position de la personne-ressource ? b) Sur quels repères ce personnage s’appuie-t-il pour justifier sa position ? c) La position du personnage favorise-t-elle le vivre-ensemble ? Expliquez votre réponse.
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Scène 2 – (titre) (nom du personnage de la personne-ressource) (nom du personnage existant que vous avez choisi)
(nom de la personne-ressource)
— Bonjour tout le monde ! Je me présente, je m’appelle
.
Je suis (rôle social ou occupation) et j’espère pouvoir vous aider à prendre une décision éclairée au sujet des rénovations de votre café étudiant. On m’a dit que certains d’entre vous hésitaient à engager des travailleurs au noir pour effectuer les rénovations. Je comprends votre ambivalence ; la situation n’est pas simple. Des questions éthiques peuvent cependant faciliter la réflexion sur le travail au noir. Par exemple : (question éthique formulée à la page précédente)
Une telle question comporte plusieurs enjeux éthiques, mais, à mes yeux, les deux plus importants sont (enjeux éthiques nommés à la page précédente) et
.
De façon générale, je suis (pour ou contre)
le travail au noir.
Voici pourquoi (deux arguments reposant sur les repères notés à la page précédente et sur le lien que fait la personne-ressource entre le travail au noir et le vivre-ensemble) :
Premièrement, Deuxièmement,
(nom du personnage existant que vous avez choisi)
— Je ne suis pas d’accord avec vous parce que (un argument reposant sur le ou les repères notés à la page précédente et sur le vivre-ensemble)
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test bilan du dossieR 3
total /25
1. Lisez le dilemme moral suivant en lien avec le travail au noir et répondez aux questions qui suivent en remplissant les tableaux. Adèle fait appel à un réparateur, car son réfrigérateur fait défaut. Après une heure de travail, le réparateur lui dit que la facture officielle s’élèverait à 200 $, taxes comprises. Il propose cependant de réduire la facture à 100 $. Pour cela, il ne déclarera pas le montant de la réparation au ministère du Revenu, ce qui lui permettra de ne pas payer de taxes à l’État. Que devrait faire Adèle ? Pour chaque justification du choix d’Adèle : a) Indiquez le stade de développement moral selon Kohlberg. b) Nommez un repère en lien avec chaque justification. Adèle devrait refuser l’offre du réparateur et payer les taxes sur la réparation parce que…
Stade du développement moral selon Kohlberg
Repère en lien avec l’argument
Stade du développement moral selon Kohlberg
Repère en lien avec l’argument
la loi du Québec l’interdit. c’est une question de solidarité sociale. Elle doit payer ses taxes et ses impôts afin de contribuer au financement des services comme l’éducation et les soins de santé. elle s’assure ainsi de pouvoir profiter d’une garantie sur la réparation.
si elle accepte son offre, elle se fera prendre et mettre en prison.
Adèle devrait accepter l’offre du réparateur et ne pas payer les taxes sur la réparation parce que… ses amis la trouvent déjà un peu trop consciencieuse et elle souhaiterait qu’ils l’acceptent. si elle ne le fait pas, ses parents seront fâchés qu’elle n’ait pas profité de l’occasion pour économiser et ils ne lui parleront plus. tout individu devrait être libre de disposer de ses biens, et de son argent, comme il l’entend.
/14 DoSSieR 3 Dilemme et ambivalence
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Nom :
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2. a) Relisez l’opinion d’Avner au sujet du travail au noir à la page 44. Rédigez un jugement de prescription inspiré de l’opinion d’Avner.
b) Formulez une question qui permettrait d’interroger ce jugement de prescription.
/2
3. Formulez un jugement de valeur en lien avec le travail au noir. /1
4. Nommez un avantage et un inconvénient de travailler au noir pour le réparateur. a) Avantage : b) Inconvénient :
/4
5. Décrivez une situation qui illustre l’ambivalence de l’être humain dans ses sentiments.
/1
6. Lisez le raisonnement suivant, puis répondez aux questions. Depuis déjà quelques années, les médias ont démontré que l’argent public est souvent détourné à cause de la corruption. De plus, le gouvernement actuel ne fait qu’investir dans des programmes avec lesquels je ne suis pas d’accord. L’argent que je paie en impôt est donc mal utilisé. a) De quel type de raisonnement s’agit-il ?
b) Le raisonnement est-il valable ? Expliquez votre réponse.
c) Formulez une question qui permettrait d’interroger ce jugement
/3 62
ViVRe enSembLe 4
dossier 4
C’est l’apocalypse ! Le jeu vidéo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .64 Regard sur la situation . . . . . . . . . . . . . . . . . .65 Arrêt sur images . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .66 Des récits de fin des temps . . . . . . . . . . . . . . . .67 L’Apocalypse de Jean . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .68 Une source d’inspiration . . . . . . . . . . . . . . . . . . .69 À propos de l’Apocalypse . . . . . . . . . . . . . . . .71 Un univers de symboles . . . . . . . . . . . . . . . . . . .73 L’enluminure déchiffrée . . . . . . . . . . . . . . . . . .79 Un jeu vidéo en construction . . . . . . . . . . . . .81 Test bilan du dossier 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . .83
Le jeu vidéo Vu la popularité des films et des histoires de catastrophes, des concepteurs de jeux vidéo projettent d’inventer un jeu qui s’inspire du récit de l’Apocalypse. Ce récit se trouve à la fin du Nouveau Testament, la seconde partie de la Bible. Dans l’Apocalypse, l’auteur, Jean de Patmos, décrit des visions qu’il a eues : il raconte comment l’humanité, à la suite d’épreuves et de cataclysmes, verra le retour de Jésus-Christ sur Terre et le début d’un temps de paix éternelle. Les créateurs du jeu vidéo vous invitent à participer à une réunion de travail. Ils veulent des suggestions pour le scénario du jeu et les symboles que vous aimeriez y trouver.
Heureux celui qui lit et ceux qui écoutent les paroles de la prophétie et gardent ce qui s’y trouve écrit, car le temps est proche. (Apocalypse 1, 3)
Et j’entendis une grande voix qui, du temple, disait aux sept anges : Allez et répandez sur la terre les sept coupes de la colère de Dieu. (Apocalypse 16, 1)
Ne crains pas ce qu’il te faudra souffrir. Voici, le diable va jeter des vôtres en prison pour vous tenter, et vous aurez dix jours d’épreuve. Sois fidèle jusqu’à la mort et je te donnerai la couronne de vie. (Apocalypse 2,10)
Alors je vis un ange qui descendait du ciel. Il avait à la main la clé de l’abîme et une lourde chaîne. Il s’empara du dragon, l’antique serpent, qui est le diable et Satan, et l’enchaîna pour mille ans.
Place Publique
(Apocalypse 20, 1-2)
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La réunion de travail Les réunions font partie du monde du travail. Par exemple, dans les écoles, les membres de la direction, les enseignants, les élèves, participent à des réunions. Dans les hôpitaux, les médecins, les infirmières, se réunissent également. Ces réunions visent différents objectifs. Certaines servent à planifier le travail, d’autres, à résoudre des problèmes. Ces
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réunions peuvent donner lieu à des délibérations, des conversations ou des discussions. La mise en commun d’idées et de points de vue différents s’avère souvent profitable : le partage, voire le choc des idées, peut parfois mener à des résultats surprenants.
Nom :
Groupe :
Date :
RegaRd suR la situation 1. Sur quoi porte le récit du Livre de l’Apocalypse ?
2. Observez l’illustration de la page 63. Pouvez-vous y repérer des symboles religieux et dire ce qu’ils représentent ? Expliquez votre réponse.
3. Relisez le texte de la page 64. Pouvez-vous y repérer des symboles et dire ce qu’ils représentent ? Expliquez votre réponse.
4. Nommez et décrivez une œuvre d’art qui fait référence à un récit biblique. Au besoin, consultez la Boîte à outils, aux pages B 23 à B 40.
5. Nommez quelques caractéristiques des jeux vidéo que vous aimez ou que des gens de votre entourage apprécient. Pensez aux aspects indiqués ci-dessous. • Personnages :
•
Scénario :
•
Décors et accessoires :
•
Autres aspects :
6. Notez une question que soulève chez vous la lecture de la page 64.
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Arrêt sur imAges
Récits sacrés, récits profanes Depuis des millénaires, les récits sacrés des diverses traditions religieuses inspirent des artistes. De nombreuses œuvres littéraires, tant religieuses que profanes, témoignent de l’influence des récits sacrés sur les écrivains.
ailleurs dans le monde Au Japon, la religion a aussi une influence sur certaines œuvres littéraires profanes. Par exemple, le manga, un style de bandes dessinées, fait souvent allusion au shintoïsme. Cette religion japonaise est principalement formée de dieux appelés « kamis » qui sont la personnification des forces de la nature, comme le soleil, la lune ou la tempête.
La Chasse-galerie du peintre québécois Henri Julien (1852-1908). Au Québec, notamment au 19e siècle, les contes et légendes s’inspirent grandement de la religion chrétienne. La légende de la Chasse-galerie raconte l’histoire d’un groupe de bûcherons qui volent en canot jusqu’à leur village pour fêter la veille du jour de l’An avec leur famille.
au québec Dans le patrimoine québécois, plusieurs contes et légendes regorgent d’expressions du religieux chrétien. En effet, certains de ces récits font une belle part au ciel, au Bon Dieu, au diable (souvent appelé « le Malin »), à l’église, au prêtre, etc. Ils enseignent que Dieu a priorité sur l’être humain et que les valeurs de charité, de courage, de résignation et de modestie sont importantes dans la vie du bon chrétien. Le symbole de la croix est aussi très présent. Il permet de combattre les puissances démoniaques. De plus, le signe de la croix qu’on fait sur soi a souvent des effets merveilleux.
Pourquoi tant d’artistes s’inspirent-ils des récits religieux ? Dans les bandes dessinées japonaises, on retrouve souvent des personnages fantastiques, parfois issus de la religion shinto. Les kamis sont souvent des gardiens.
Comment l’art religieux influence-t-il l’art profane ? Quelles œuvres profanes font allusion à l’Apocalypse ? Qu’est-ce que l’Apocalypse ? Quels symboles y trouve-t-on ?
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des récits de fin des temps Le mot apocalypse vient du mot grec apocalypsis, qui signifie « dévoilement » ou « révélation ». Les récits apocalyptiques ont donc pour but d’écarter le voile sur un sujet, de révéler quelque chose.
une foule de prophéties La Bible contient plusieurs récits apocalyptiques, écrits par des prophètes qui expriment leurs visions en utilisant des images et des symboles. Dans les visions apocalyptiques de ces prophètes, il y a, entre autres choses, des événements menaçants comme des scènes terrifiantes où la mer, les fleuves et les sources se changent en sang. Des créatures monstrueuses ou des insectes tourmentent la population. Des éclairs, le tonnerre, un tremblement de terre et la grêle surviennent à l’heure de la fin des temps. Mais ces visions apocalyptiques ne sont pas des prédictions qu’il faut prendre au pied de la lettre. Les événements décrits dans les prophéties sont relatés sous forme de symboles ; les prophètes ne soutiennent pas que ces événements vont se dérouler comme tels. Lorsqu’un prophète annonce la fin des temps, il ne prédit pas la destruction du monde, mais plutôt son renouvellement ou sa transformation. Ce faisant, il apporte un nouvel éclairage sur les malheurs vécus au présent.
un souffle d’espoir Lorsque le monde est aux prises avec toutes sortes d’événements catastrophiques, avec des persécutions, des fléaux naturels, bon nombre de croyants perdent espoir. Les prophètes leur disent de garder foi en la victoire finale du bien, surtout dans les pires moments.
Les visions de Daniel Le Livre de Daniel, qui fait partie de l’Ancien testament, contient un récit dans lequel le prophète Daniel décrit ses visions apocalyptiques. il parle d’un combat contre les quatre bêtes et de la venue d’un person nage céleste décrit comme un « fils d’homme ». Le prophète raconte aussi la résurrection des morts, la punition des coupables et la venue du règne de Dieu. Plusieurs de ces éléments se trouvent aussi dans l’Apocalypse de Jean.
Vision du prophète Daniel. Aussi appelée La vision des quatre bêtes, l’œuvre fait partie d’une série de dessins de l’artiste français Gustave Doré (1832-1883), qui illustrent une édition de la Bible parue en 1866.
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l’apocalypse de Jean Les écrits apocalyptiques étaient en vogue dans le judaïsme, particulièrement du 2e siècle avant notre ère au 2e siècle de notre ère. C’est au cours de cette période que l’Apocalypse de Jean, le dernier livre de la Bible, a été écrite. L’Apocalypse de Jean est la plus célèbre des apocalypses. On la surnomme parfois « l’Apocalypse des apocalypses ».
Jean, un prophète inspiré Selon la tradition chrétienne, au 1er siècle de notre ère, Jean est exilé sur la petite île grecque de Patmos. Il entend une voix puissante comme le son d’une trompette : « Ce que tu vois, écris-le dans un livre, et envoie-le aux sept Églises qui sont en Asie » (Apocalypse 1, 11). Comme dans un songe, l’ange envoyé par Dieu lui adresse ce message pour que, à son tour, Jean guide tous les chrétiens. Ainsi, Jean a pour mission de transmettre ce qu’il a vu et entendu dans ses visions. Dans le Livre de l’Apocalypse, Jean raconte une révélation qu’il a reçue d’une manière surnaturelle. Au début de l’Apocalypse, la première vision de Jean est celle du Christ. Jean est effrayé. Alors, Dieu le rassure.
Jean, un des douze apôtres de Jésus, est aussi l’auteur du quatrième évangile. il est appelé « le disciple bienaimé » de Jésus.
«
Bas-relief représentant l’une des visions de Jean. Cette œuvre se trouve au monastère de Saint-Jean-des-Rois, à Tolède, en Espagne.
»
Ne crains pas : c’est moi : le Premier et le Dernier, le vivant ; j’ai été mort, et voici que je suis vivant pour les siècles des siècles et j’ai les clés de la mort et de l’enfer. Écris donc tout ce que tu as vu et ce qui doit arriver bientôt : le mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main, et des lampes d’or : les sept étoiles sont les anges des sept Églises ; et les sept lampes sont les sept Églises.
Source : La Bible, traduction œcuménique de la Bible (TOB), Paris, © Société biblique française, Éditions du Cerf, 1988 et 2004, Apocalypse 1, 17-20.
Dans ce passage de l’Apocalypse, Jean utilise des symboles : les étoiles représentent les anges des sept Églises et les lampes, les Églises. Quant aux sept Églises, elles symbolisent l’ensemble des chrétiens dans le monde.
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le message de l’apocalypse de Jean L’Apocalypse de Jean a été écrite à la fin du 1er siècle de notre ère. Les chrétiens sont alors persécutés par les Romains et ils s’interrogent : Dieu nous a-t-il abandonnés ? Dieu peut-il laisser triompher le mal ? Dans ce contexte, Jean veut témoigner de ses visions prophétiques. Son intention est de raviver la foi des premiers chrétiens, de consolider leur confiance dans la toutepuissance du Sauveur. Même si l’on retient davantage les visions d’horreur de ce récit, l’Apocalypse de Jean est un message d’espoir pour les chrétiens. Jean leur demande de tenir bon, car Dieu instaurera bientôt un monde de justice et de paix.
Détail d’une mosaïque de l’église Saint-Vital, à Ravenne, en Italie. Cette église du 6e siècle aurait été érigée sur les lieux du martyre de saint Vital au 1er siècle. La colombe représente le martyr et le paon, la vie éternelle.
Pour éviter que les textes adressés aux chrétiens ne soient compris des romains, Jean écrit dans un langage codé. Les chiffres, les images et les couleurs ont une valeur symbolique. Parfois, il les invente de toutes pièces. Parfois, il s’inspire d’autres prophéties.
une source d’inspiration De tous les temps, les récits apocalyptiques ont inspiré une multitude de créations artistiques. On trouve des références à l’Apocalypse tant dans l’art religieux que dans l’art profane. La plupart du temps, ces œuvres mettent l’accent sur l’aspect catastrophique du récit plutôt que sur le message d’espoir qu’il véhicule.
Côté bandes dessinées et jeux vidéo La bande dessinée et les jeux vidéo utilisent parfois le symbolisme du récit apocalyptique chrétien. À titre d’exemple, Percevan, le personnage principal d’une série de bandes dessinées, est confronté aux sept sceaux de l’Apocalypse, c’est-à-dire sept fléaux qui frapperont ceux qui n’ont pas la foi. L’auteur construit l’aventure autour des mêmes catastrophes et épreuves : des monstres surgissent des océans, les eaux des fleuves se transforment en sang, des tornades se déchaînent, l’obscurité envahit le monde, etc.
La couverture d’un album de la bande dessinée Percevan des scénaristes Jean Léturgie et Xavier Fauche, et de l’illustrateur Philippe Luguy. Les artistes du domaine de la bande dessinée s’inspirent des symboles et des éléments de l’Apocalypse.
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Côté cinéma L’Apocalypse de Jean a également inspiré un grand nombre d’auteurs de films fantastiques. Toutefois, ces films n’ont souvent qu’un lien ténu avec le texte de la Bible. La plupart de ces œuvres contribuent à perpétuer le cliché selon lequel l’Apocalypse décrit les horreurs et les catastrophes de la fin du monde. Par exemple, le film Armageddon, réalisé par l’Américain Michael Bay en 1998, raconte l’histoire d’astronautes et de travailleurs pétroliers chargés de détruire un astéroïde filant à 35 000 km/h en direction de la Terre. La trajectoire de ce corps céleste constitue une menace pour tous les êtres vivants. Le seul lien qui existe entre ce film et le contenu de l’Apocalypse de Jean est son titre, qui en hébreu signifie « montagne de Megiddo ». Dans l’histoire du peuple hébreu, cette montagne fut le lieu de sanglantes batailles. Dans l’Apocalypse, c’est sur cette montagne que sont réunis les rois de la terre qui désirent s’opposer aux forces de Dieu.
L’affiche du film de Michael Bay, Armageddon. En 1998, le film Armageddon a attiré un grand nombre de spectateurs. Des dizaines de films inspirés de l’Apocalypse ont été réalisés.
«
Ils [les esprits démoniaques] les [rois de la terre] rassemblèrent au lieu qu’on appelle en hébreu Harmaguedôn. Le septième répandit sa coupe dans les airs, et, du temple, sortit une voix forte venant du trône. Elle dit : C’en est fait ! Alors ce furent des éclairs, des voix et des tonnerres, et un tremblement de terre si violent qu’il n’en fut jamais de pareil depuis que l’homme est sur la terre. La grande cité se brisa en trois parties et les cités des nations s’écroulèrent.
»
Source : La Bible, traduction œcuménique de la Bible (TOB), Paris, © Société biblique française, Éditions du Cerf, 1988 et 2004, Apocalypse 16, 16-19.
PoRtRait
Hildegarde de Bingen Née en Allemagne, moniale chrétienne dès l’âge de 15 ans, Hildegarde de Bingen est une importante femme d’Église de son époque. Elle est connue notamment pour ses visions, relatées dans trois livres : Scivias, le Livre des mérites et le Livre des œuvres divines. Scivias, qui signifie « Connais les voies », est un récit apocalyptique.
Hildegarde de Bingen (1098-1179).
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Hildegarde de Bingen a également composé de nombreux chants religieux repris de nos jours par des ensembles de musique médiévale.
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À PRoPos de l’aPocalyPse 1. Décrivez le récit de l’Apocalypse de Jean en complétant le schéma qui suit. Destinataires
Sens du mot Apocalypse
Lieu de rédaction
Moment de la rédaction
L’Apocalypse de Jean
But
ou L’Apocalypse des
Deux symboles
But du langage codé
Œuvre profane qui s’en est inspirée
2. L’Apocalypse doit-elle être interprétée comme une histoire d’horreur ? Expliquez votre réponse.
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3. Montrez en quoi la bande dessinée Percevan, Le Septième Sceau, et le film Armageddon s’inspirent de l’Apocalypse de Jean. •
La bande dessinée Percevan, Le Septième Sceau :
•
Le film Armageddon :
4. À part le cinéma et la bande dessinée, quels sont les types d’œuvres artistiques présents dans ce dossier qui sont inspirés par l’Apocalypse de Jean ?
Place Publique
BAO, p. B93
1 Lisez les affirmations et répondez aux questions qui suivent. A. Armageddon est un des meilleurs films de tous les temps parce que des millions de personnes l’ont vu. a) Quel procédé susceptible d’entraver le dialogue est présent dans cette affirmation ?
b) Expliquez pourquoi l’utilisation d’un tel procédé nuit au dialogue.
B. Moi, je pense que tout le battage médiatique au sujet des changements climatiques est une invention des maisons de production cinématographiques. Ces maisons de production veulent nous faire peur pour mieux diffuser leurs films catastrophes. a) Quel procédé susceptible d’entraver le dialogue est présent dans cette affirmation ?
b) Expliquez pourquoi l’utilisation d’un tel procédé nuit au dialogue.
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un univers de symboles Lire l’Apocalypse ou admirer des œuvres qui s’en inspirent, c’est entrer dans un univers riche et fascinant, rempli de symboles. Dans son récit, Jean utilise une panoplie d’images, de couleurs et de chiffres. Ainsi, les forces surnaturelles du bien et du mal sont personnifiées par différentes figures animales sympathiques ou hostiles. Les éléments cosmiques prennent des allures effrayantes. Grâce à son pouvoir d’évocation, cet univers symbolique stimule l’imagination.
BAO p. B23 à B40
Portail d’une église, à Vienne, en Autriche. Au centre, le Christ assis sur un trône, le bras levé en signe de jugement, celui annoncé dans l’Apocalypse. Le Christ est entouré des symboles attribués aux quatre évangélistes : le tétramorphe.
Le tétramorphe Dans l’Apocalypse, les quatre êtres vivants qui entourent le trône de Dieu font écho à la vision d’un autre prophète de la Bible, Ézéchiel. Ces êtres sont devenus les symboles des quatre évangélistes : le lion représente Marc ; le taureau, Luc ; l’homme, Matthieu ; et l’aigle, Jean. C’est ce qu’on appelle parfois le « tétramorphe ». Ce tétramorphe accompagne souvent les représentations du Christ assis sur un trône.
«
»
Au milieu du trône et l’entourant, quatre animaux couverts d’yeux par-devant par-derrière. Le premier animal ressemblait à un lion, le deuxième à un jeune taureau, le troisième avait comme une face humaine, et le quatrième semblait un aigle en plein vol. Source : La Bible, traduction œcuménique de la Bible (TOB), Paris, © Société biblique française, Éditions du Cerf, 1988 et 2004, Apocalypse 4, 6-7.
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L’agneau Dans la Bible, l’agneau est mentionné surtout comme un animal sacrificiel, c’est-àdire qu’on donne en sacrifice à Dieu. Cet animal symbolise l’innocence, la fragilité et la pureté. Dans l’Apocalypse, l’agneau représente le Christ ressuscité, vainqueur du mal.
«
»
Et je vis : l’Agneau était debout sur la montagne de Sion, et avec lui les cent quarante-quatre mille qui portent son nom et le nom de son Père écrits sur leurs fronts.
Source : La Bible, traduction œcuménique de la Bible (TOB), Paris, © Société biblique française, Éditions du Cerf, 1988 et 2004, Apocalypse 14, 1.
Une fresque du monastère de Saint-Théodore, à Thessalonique, en Grèce. Au centre, l’agneau sur la montagne de Sion. La montagne de Sion désigne la colline sur laquelle Jérusalem fut construite. Avec le temps, Sion est devenu synonyme de Jérusalem.
La bête La bête est un être qui symbolise le caractère brutal et inhumain des puissances qui oppriment les êtres humains. On la rencontre dans le Livre de Daniel et dans l’Apocalypse. Dans l’Apocalypse, la bête représente l’Empire romain et l’empereur qui s’opposent à l’Église et qui persécutent les chrétiens.
«
Alors, je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes, sur ses cornes dix diadèmes […]. La bête que je vis ressemblait au léopard, ses pattes étaient comme celles de l’ours, et sa gueule comme la gueule du lion.
»
Source : La Bible, traduction œcuménique de la Bible (TOB), Paris, © Société biblique française, Éditions du Cerf, 1988 et 2004, Apocalypse 13, 1-2.
La bête symbolise la montée de la menace de l’Empire romain.
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Les anges Le mot ange vient du grec angelos qui signifie « messager ». Dans la Bible, les anges sont des êtres célestes qui agissent à titre de messager de Dieu. Toutefois, dans l’Apocalypse, les anges peuvent représenter les chefs de l’Église ou l’Église elle-même, aussi certains anges agissent comme exécuteurs des ordres divins. Il est à noter que, dans la Bible, les anges n’ont pas d’ailes, contrairement à ce qu’on peut voir dans l’art religieux chrétien.
«
»
Mais aux jours où l’on entendra le septième ange, quand il commencera de sonner de sa trompette, alors sera l’accomplissement du mystère de Dieu, comme il en fit l’annonce à ses serviteurs les prophètes. Source : La Bible, traduction œcuménique de la Bible (TOB), Paris, © Société biblique française, Éditions du Cerf, 1988 et 2004, Apocalypse 10, 7.
Ange à la trompette annonçant la venue de Dieu.
Le dragon Dans l’Apocalypse, le dragon est le chef des démons. On le compare avec le serpent présent dans le livre biblique de la Genèse. Il représente Satan, le mal qui tente de séduire les êtres humains.
«
Un grand signe apparut dans le ciel : une femme, vêtue du soleil, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. Elle était enceinte et criait dans le travail et les douleurs de l’enfantement. Alors un autre signe apparut dans le ciel : C’était un grand dragon rouge feu. Il avait sept têtes et dix cornes et, sur ses têtes, sept diadèmes.
»
Source : La Bible, traduction œcuménique de la Bible (TOB), Paris, © Société biblique française, Éditions du Cerf, 1988 et 2004, Apocalypse 12, 1-3.
Tapisserie de la basilique Santa Maria Maggiore à Bergame, en Italie. DossieR 4 C’est l’apocalypse !
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La signification des symboles Les symboles sont omniprésents dans la Bible. Leur sens n’est pas unique ni universel. Selon le contexte, un symbole peut être bénéfique ou maléfique. Par exemple, le lion peut évoquer le Christ ou Satan « le lion qui rôde ». La signification des symboles varie souvent d’une culture à une autre. Dans la culture chinoise, par exemple, le dragon représente un monstre mythique et populaire alors que dans l’Apocalypse, c’est une figure menaçante.
L’interprétation des couleurs
L’interprétation des chiffres
monde divin, résurrection, victoire, dignité, pureté malheur, détresse
1
exclusivité, excellence
3
temps limité
4
universalité
6
imperfection
7
Plénitude, totalité, perfection
12
Puissance sanguinaire, violence, débauche
666 1000 144 000
mort
Chiffre du peuple d’israël La bête grand nombre, longue durée multitude des croyants
L’interprétation des images La trompette
Jugement de Dieu
Les cornes
La puissance
L’agneau
Le Christ
La bête ou le dragon
Le mal (l’empire romain)
La ceinture d’or
Le pouvoir royal
Le trône
La puissance de Dieu
Babylone
La ville de rome
Jérusalem
L’Église
PoRtRait
Sœur Jeanne Vanasse (1921- ).
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Affiche de l’exposition « L’Apocalypse, selon Sr Jeanne Vanasse », présentée au Musée des religions du monde en 2013, à Nicolet, dans la région Centre-du-Québec. On y voit un détail du tableau Les 7, 7, 7 (2012).
Jeanne Vanasse Sœur Jeanne Vanasse est née à Saint-Germain-de-Grantham près de Drummondville, en 1921. En 1941, elle se joint à la communauté des Sœurs de l’Assomption de la Sainte Vierge, à Nicolet. D’abord enseignante de disciplines scolaires, elle entre à l’école des Beaux-Arts de Québec en 1960. Quatre ans plus tard, elle entreprend sa carrière d’enseignante en arts. Elle enseigne entre autres pendant 20 ans au cégep de Trois-Rivières, où elle fonde le département des Arts plastiques. Tout au long de sa carrière, l’artiste expose ses œuvres. À propos de l’Apocalypse, le thème de sa dernière exposition, elle précise que l’Apocalypse n’est pas synonyme de catastrophe, mais bien un message d’espérance, un dévoilement.
Le Jugement dernier Dans l’Apocalypse, la fin des temps est marquée par le retour du Christ qui vient juger les vivants et les morts.
«
»
Alors je vis un grand trône blanc et celui qui y siégeait : devant sa face la terre et le ciel s’enfuirent sans laisser de traces. Et je vis les morts, les grands et les petits, debout devant le trône […] La mer rendit ses morts, la mort et l’Hadès rendirent leurs morts, et chacun fut jugé selon ses œuvres. Source : La Bible, traduction œcuménique de la Bible (TOB), Paris, © Société biblique française, Éditions du Cerf, 1988 et 2004, Apocalypse 20, 11-13.
Au Jour dernier, c’est l’enfer qui attend les pécheurs ; le paradis est promis aux justes. Ceux qui ont vécu selon les enseignements de Jésus seront récompensés et ceux qui ont fait le mal seront condamnés. Il est également mentionné dans l’Apocalypse que les justes ressusciteront d’entre les morts à ce moment.
Scène du Jugement dernier de Leopold Kupelwieser (1796-1862) dans une église de Vienne, en Autriche.
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La Jérusalem nouvelle Après la description du Jugement dernier, l’auteur de l’Apocalypse décrit la Jérusalem nouvelle. Selon la Bible, vers l’an 1000 avant notre ère, Dieu avait fait de Jérusalem son lieu de résidence sur la terre. C’est pour cette raison qu’un temple y a été construit. Jérusalem était alors le centre spirituel de la religion d’Israël qui deviendra plus tard le judaïsme. Dans l’Apocalypse, quand Jean parle de la Jérusalem nouvelle, il parle toujours de la cité de Dieu, mais il s’agit d’une ville qui n’a rien de la Jérusalem terrestre, c’est une ville qui descend du ciel. C’est un lieu de paix éternelle, céleste, nouveau. Le lieu de vie tant attendu par tous les chrétiens. Dieu y régnera pour l’éternité, et la ville sera illuminée de sa gloire. Là, il n’y aura plus de mal, plus de souffrance.
«
Construite au 13e siècle, à Paris en France, la Sainte-Chapelle symbolise la Jérusalem nouvelle. Daté du 15e siècle, un vitrail circulaire, ou rosace, illustre l’Apocalypse de Jean. Les statues intégrées aux piliers de l’édifice représentent les 12 apôtres et peut-être aussi les 12 assises de la Jérusalem nouvelle.
« Il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne, et il me montra la cité sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu. Elle brillait de la gloire même de Dieu. » (Apocalypse 21, 10-11) [...]
« La cité n’a besoin ni du soleil ni de la lune pour l’éclairer, car la gloire de Dieu l’illumine, et son flambeau, c’est l’agneau. Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre y apporteront leur gloire. Ses portes ne se fermeront pas au long des jours, car, en ce lieu, il n’y aura plus de nuit. On y apportera la gloire et l’honneur des nations. Il n’y entrera nulle souillure, ni personne qui pratique abomination et mensonge, mais ceux-là seuls qui sont inscrits dans le livre de vie de l’agneau. » (Apocalypse 21, 23-27)
»
Source : La Bible, traduction œcuménique de la Bible (TOB), Paris, © Société biblique française, Éditions du Cerf, 1988 et 2004.
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l’enluminuRe déchiffRée Observez l’enluminure présentée ci-dessous qui accompagne une transcription de l’Apocalypse de Jean datée du 11e siècle. Lisez le texte de l’Apocalypse qui correspond au contenu de l’illustration. Puis, répondez aux questions qui suivent. Les enluminures sont des illustrations qui agrémentent les manuscrits anciens, qui étaient entièrement fabriqués à la main avant l’invention de l’imprimerie.
Une enluminure provenant du manuscrit ancien intitulé Beatus de Saint-Sever, 11e siècle.
«
« L’Église comme multitude des élus Après cela je vis :
C’était une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, de toutes nations, tribus, peuples et langues.
Ils se tenaient debout devant le trône et devant l’agneau, vêtus de robes blanches et des palmes à la main. Ils proclamaient à haute voix : Le salut est à notre Dieu qui siège sur le trône et à l’agneau.
Et tous les anges rassemblés autour du trône des anciens et des quatre animaux tombèrent devant le trône, face contre terre, et adorèrent Dieu. […] Ces gens vêtus de robes blanches, qui sont-ils et d’où sont-ils venus ? Je lui répondis : Mon Seigneur, tu le sais ! Il me dit :
»
Ils viennent de la grande épreuve. Ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’agneau. »
Source : La Bible, traduction œcuménique de la Bible (TOB), Paris, © Société biblique française, Éditions du Cerf, 1988 et 2004, Apocalypse 7, 9-14.
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1. Repérez des éléments présents dans l’illustration et dans le texte, et faites des liens avec les symboles et leur signification vus aux pages 73 à 76. •
L’agneau :
•
Les anges :
•
Le tétramorphe entourant l’agneau :
2. Que signifie la couleur blanche de l’agneau ? Le monde divin.
La résurrection.
La dignité.
La pureté.
La victoire.
3. Selon vous, pourquoi des symboles de l’Apocalypse sont-ils utilisés dans certaines œuvres profanes ?
4. Quel événement de l’Apocalypse marque la fin des temps ? Expliquez de quoi il s’agit.
5. Donnez trois caractéristiques de la Jérusalem nouvelle. • • •
6. Donnez un exemple d’un symbole tiré de l’Apocalypse de Jean utilisé dans une œuvre profane, mais dont le sens n’est pas le même dans l’art religieux. Expliquez votre réponse.
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un Jeu vidéo en constRuction Vous vous apprêtez à participer à votre première réunion de travail avec les concepteurs d’un jeu vidéo inspiré du récit de l’Apocalypse de Jean. Les concepteurs sont impatients de voir comment vous imaginez le jeu. Ils veulent connaître vos suggestions quant au scénario et aux symboles que vous aimeriez y trouver. En guise de préparation à cette réunion, réalisez les étapes suivantes.
1. Proposez un titre original pour votre jeu vidéo inspiré d’une expression du religieux tirée de l’Apocalypse. Expliquez les raisons de votre choix.
2. Inventez le personnage principal. Assurezvous que son nom a un lien avec le Livre de l’Apocalypse. Expliquez votre choix.
3. Décrivez le scénario du jeu vidéo. Expliquez comment votre scénario respecte le récit de l’Apocalypse de Jean.
4. a) Déterminez trois éléments symboliques tirés de l’Apocalypse qui seraient présents dans votre scénario. Vous pouvez choisir des personnages, une couleur, un nombre, etc. b) Indiquez le sens de ces éléments symboliques dans l’Apocalypse. c) Indiquez la signification de ces éléments dans le jeu vidéo.
5. Lisez le raisonnement suivant, entendu lors de votre réunion de travail, qui critique l’idée de ce jeu vidéo : Le Livre de l’Apocalypse de Jean est tiré de la Bible qui est un récit sacré. Des gens ont déjà manifesté contre l’utilisation de leur récit sacré dans un contexte profane. Des manifestations de ce genre auront probablement lieu lors de la sortie de notre jeu vidéo. a) Nommez le type de raisonnement utilisé. b) Dans l’ordre, nommez le type de chacun des deux premiers jugements formant le raisonnement. c) Interrogez le deuxième jugement du raisonnement par une question pertinente.
DossieR 4 C’est l’apocalypse !
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descRiPtion du Jeu vidéo 1. Le titre du jeu :
2. Le personnage principal :
3. Le scénario et son lien avec l’Apocalypse :
4. 1er élément symbolique : Signification dans l’Apocalypse : Signification dans le jeu :
2e élément symbolique : Signification dans l’Apocalypse : Signification dans le jeu :
3e élément symbolique : Signification dans l’Apocalypse : Signification dans le jeu :
5. a) Le type de raisonnement utilisé : b) Dans l’ordre, le type de chacun des deux jugements. • • c) L’interrogation du deuxième jugement.
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test bilan du dossieR 4
total /25
1. De quelles entraves au dialogue s’agit-il ? Choisissez vos réponses dans la liste suivante. Le faux dilemme. A L’appel au préjugé. B L’argument d’autorité. C La fausse causalité. D La pente fatale. E a) Les adultes qui jouent aux jeux vidéo sont des adolescents refoulés. b) Mon dentiste me l’a dit hier : jouer aux jeux vidéo est dangereux pour la santé mentale. c) Papa, je dois absolument me rendre à la fin du niveau de mon nouveau jeu en ligne Tétramorphus ! Sinon, mes amis vont terminer avant moi et gagner. Je vais me retrouver bon dernier, passer pour un incompétent, devenir la risée de toute ma classe et perdre mes amis ! d) Aujourd’hui, ma fille a passé 20 minutes à jouer à son jeu vidéo de type apocalyptique ! Je ne suis donc pas surprise que la note de son dernier examen en français soit si faible.
/4
2. Quelle question pertinente pourriez-vous formuler pour interroger l’affirmation d) de la question 1 ?
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3. a) Dans les énoncés a) à d) de la question 1, repérez deux expressions du religieux chrétiennes. •
•
b) Donnez le sens d’une de ces expressions du religieux.
/4
4. Les énoncés suivants sont-ils vrais ou faux ? S’ils sont faux, corrigez-les.
vrai
faux
A. Dans la Bible, les anges ont des ailes, comme le montre bien l’art religieux chrétien.
B. Les œuvres profanes inspirées du livre de l’Apocalypse présentées dans le dossier tiennent généralement compte du message de ce récit biblique.
DossieR 4 C’est l’apocalypse !
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vrai
faux
C. Les visions de l’évangéliste Jean décrites dans son Apocalypse sont des prédictions précises des événements à venir.
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5. Analyser l’œuvre qui suit en répondant aux questions.
a) Qui est le personnage principal du tableau ?
b) Que signifie son bras levé ?
c) Qui sont les personnes au bas à gauche ?
d) Qui sont les personnes en bas à droite ?
e) Qu’est-ce qui caractérise ces personnages ?
/5
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ViVRe ensembLe 4
dossier 5
Un être parfait ? Un bébé présélectionné, à la une . . . . . . . . . . . .86 Regard sur la situation . . . . . . . . . . . . . . . . . .87 Arrêt sur images . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .88 La génétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .89 L’éthique et la génétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . .90 Le diagnostic préimplantatoire . . . . . . . . . . . . . .91 Le DPI et l’éthique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .92 Gènes et éthique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .93 La science de la naissance . . . . . . . . . . . . . . .94 Les points de vue légaux . . . . . . . . . . . . . . . . . .95 Une technologie qui inquiète . . . . . . . . . . . . . . .96 Une technologie qui promet . . . . . . . . . . . . . . . .97 Le christianisme et les manipulations génétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .98 Le DPI et le droit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .99 Points de vue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .100 L’être humain remis en question . . . . . . . . . .101 La génétique et la religion . . . . . . . . . . . . . . .102 La consultation publique . . . . . . . . . . . . . . . .103 Test bilan du dossier 5 . . . . . . . . . . . . . . . . .105
Un bébé présélectionné, à la une Partout dans le monde, de plus en plus de parents ont recours à de nouvelles techniques issues de la génétique pour éviter des maladies à leurs futurs enfants. La manchette qui suit témoigne d’une nouvelle avancée dans ce domaine.
NAISSANCE D’UN BÉBÉ PRÉSÉLECTIONNÉ CONTRE LE CANCER En janvier 2009, Paul Serhal, le directeur de l’unité d’assistance médicale à la procréation de l’University College Hospital à Londres, a annoncé la première naissance, en Grande-Bretagne, d’un bébé conçu à la suite d’un diagnostic préimplantatoire. Le diagnostic préimplantatoire (DPI) est une technologie qui consiste à prélever une ou deux cellules d’un embryon, conçu par fécondation in vitro, lorsque ce dernier est âgé d’environ trois jours. Ces cellules sont ensuite analysées dans le but de déterminer si l’embryon est porteur d’une maladie génétique, comme certaines formes de cancer. Si c’est le cas, l’embryon est éliminé en faveur d’autres embryons qui ne sont pas porteurs de la maladie.
Selon la mère, il était souhaitable d’avoir recours au DPI pour éviter de transmettre à ses futurs enfants cette forme de cancer, comme ce fut le cas pour les générations précédentes. Le but de l’opération n’est pas uniquement d’éviter que l’enfant soit porteur du gène de la maladie, affirme un médecin de l’hôpital, mais surtout d’enrayer la transmission de ce gène d’une génération à l’autre.
Certaines voix s’élèvent cependant contre le recours au DPI. Entre autres oppositions, des mouvements chrétiens ont dénoncé cette technique qu’ils qualifient d’« eugénique ». Selon eux, il s’agit d’une pratique qui entraîne la société encore plus loin vers la conception de bébés « parfaits ». Ce nouveau-né présélectionné relance le débat concernant l’utilisation des technologies génétiques sur les êtres humains.
Place Publique
La mère de l’enfant, une Britannique âgée de 27 ans, a décidé d’avoir recours à cette technologie parce que la grand-mère, la mère et la sœur de son mari ont toutes eu un cancer du sein.
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La conférence de citoyens La conférence de citoyens, parfois appelée « conférence de consensus », est un moyen d’établir un dialogue entre des citoyens ordinaires et des experts scientifiques. Ces conférences portent généralement sur des sujets d’actualité dans le domaine de la science, qui suscitent des opinions divergentes. Les citoyens discutent d’abord avec un groupe d’experts
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de questions qu’ils ont préalablement préparées. À la suite de cet échange, les citoyens délibèrent pour parvenir à un consensus qu’ils rédigent sous la forme de conclusions et de recommandations dans un document. Celui-ci est ensuite présenté aux experts, à un auditoire et aux médias lors d’une conférence de presse.
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RegaRd suR la situation 1. Nommez une technologie que vous connaissez qui relève du domaine de la génétique.
2. Dans la manchette présentée à la page précédente, la mère a décidé d’avoir recours au diagnostic préimplantatoire. Expliquez pourquoi.
3. Dans la manchette présentée à la page précédente, certaines personnes dénoncent le recours au diagnostic préimplantatoire. Expliquez pourquoi.
4. Nommez deux valeurs qui entrent en conflit lorsqu’il est question du diagnostic préimplantatoire.
Valeur :
Valeur :
5. Imaginez une conséquence que pourrait avoir une technologie comme le diagnostic préimplantatoire sur l’avenir de l’humanité.
6. Selon vous, l’utilisation généralisée de cette technologie favoriserait-elle le vivre-ensemble ? Expliquez votre réponse.
7. Formulez une question éthique en lien avec l’image de la page 85 et celle de la page 86.
DossIeR 5 Un être parfait ?
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Arrêt sUr imAges
l’être humain amélioré Les avancées spectaculaires des dernières années en sciences et technologies soulèvent de nombreuses questions éthiques, notamment lorsqu’il s’agit de leur utilisation sur des êtres humains.
ailleurs dans le monde Dans plusieurs pays, des sociétés biotechnologiques s’efforcent de mettre au point des technologies génétiques qui amélioreraient la performance de certains athlètes. Grâce à la thérapie génique, des virus contenant des gènes particuliers seraient injectés aux sportifs, ce qui ferait augmenter leur endurance et leur puissance musculaire, entre autres.
Les avancées scientifiques et technologiques font croire à certains qu’il pourrait être possible de transformer la condition humaine en éliminant la souffrance physique et en repoussant la mort. Dans ce domaine, il arrive que des scientifiques soient critiqués pour leurs découvertes. On les accuse parfois de « jouer à Dieu ».
au québec En 2013, un colloque international intitulé Les frontières de l’humain et le posthumain s’est tenu à l’Université du Québec à Montréal. Le concept de posthumain fait allusion à un être humain du futur que des avancées scientifiques et technologiques auraient amélioré. La robotique, la génétique, la pharmaceutique, l’informatique ou des nanotechnologies seraient à l’origine de ces améliorations. Selon plusieurs scientifiques, ces technologies pourraient rendre les humains plus forts, plus intelligents et améliorer considérablement leur espérance de vie. Lors de cette rencontre, de nombreux scientifiques, philosophes et autres penseurs de différents milieux culturels ont réfléchi, entre autres, aux considérations éthiques liées à l’utilisation de ces technologies sur l’être humain. Le dopage génétique est interdit depuis 2003 par l’Agence mondiale antidopage. À ce jour, aucun cas n’a été répertorié.
Qu’est-ce que le génie génétique ? Qu’est-ce que la bioéthique ? Est-il souhaitable qu’un parent puisse choisir les caractéristiques de son futur enfant ? Quelles sont les lois qui encadrent les manipulations d’embryons ? Qu’est-ce que le droit à la vie ? 88
VIVRe ensembLe 4
la génétique Depuis la fin du 20e siècle, les progrès scientifiques en génétique sont considérables. La génétique se définit comme la branche de la biologie qui étudie les gènes. Les gènes sont des segments d’ADN à l’origine de la production et de la transmission des caractères héréditaires d’un individu, par exemple, la couleur des yeux. Pour plusieurs personnes, ce sont les avancées en génétique qui risquent d’avoir le plus d’impact sur l’avenir de l’humanité et qui poseront les problèmes éthiques les plus importants. Déjà, de nombreuses nouvelles technologies issues de la génétique ont fait les manchettes des journaux à travers le monde. C’est le cas, par exemple, des organismes génétiquement modifiés (OGM) dans le domaine de l’alimentation. Cette technologie du génie génétique permet de créer de nouvelles variétés de plantes en modifiant les gènes de certaines plantes pour les rendre plus résistantes au manque d’eau, aux insectes ou au froid. En 1996, une autre technologie du génie génétique, le clonage, a aussi fait la une des journaux lors de la naissance, en Écosse, de la brebis clonée Dolly.
L’humain génétiquement modifié Les scientifiques connaissent maintenant suffisamment les gènes pour pouvoir les manipuler dans le but d’améliorer la santé des êtres humains. Ces manipulations peuvent être effectuées afin d’aider à la reproduction, de prévenir ou de guérir certaines maladies. Bien que la plupart de ces manipulations génétiques soient possibles, plusieurs d’entre elles appliquées aux êtres humains n’ont qu’un faible taux de réussite. De plus, elles peuvent s’avérer coûteuses et comporter certains risques d’effets secondaires.
L’ADN et l’hérédité Chaque être humain est constitué d’environ 60 billions de cellules. Au cœur de chaque cellule se trouve l’ADN, qui est constitué de gènes. C’est par les gènes que l’hérédité se manifeste et se transmet. L’hérédité, c’est la transmission des caractères génétiques (la couleur des cheveux, la taille, certaines maladies, etc.) d’un être vivant à ses descendants.
Fragment d’une « échelle » d’ADN.
Deux techniques du génie génétique Le clonage est une technique qui permet de reproduire de façon identique un gène, une cellule ou un organisme, à partir de cellules isolées. Deux clones ont en commun le même patrimoine génétique. L’utilisation du clonage pour la reproduction humaine est interdite par la loi au Canada. Par contre, on peut utiliser le clonage de cellules à des fins thérapeutiques, par exemple, pour des greffes de peau sur les grands brûlés. La thérapie génique consiste à modifier des gènes défectueux dans le but de traiter ou de guérir certaines maladies génétiques. Depuis les années 1990, la thérapie génique a été utilisée de façon expérimentale pour traiter diverses maladies, comme la fibrose kystique, certains cancers et le siDA.
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l’éthique et la génétique Le progrès scientifique dans le domaine de la génétique humaine fascine autant qu’il inquiète. D’une part, il est porteur des plus grands espoirs. Il permet d’empêcher l’apparition de graves maladies et même d’améliorer l’être humain en le dotant de certaines caractéristiques souhaitables. D’autre part, certaines personnes s’inquiètent du fait que ces nouvelles technologies soient la source de graves injustices.
Des questions éthiques Les questions éthiques soulevées par le développement des techniques du génie génétique sont nombreuses et diversifiées. Plusieurs de ces questions concernent l’utilisation et la manipulation d’embryons humains. Par exemple, certaines personnes se demandent s’il est souhaitable de produire des embryons dans le seul but d’en retirer quelques cellules et de les détruire par la suite.
Embryon de 12 cellules. Un embryon est-il un être humain ? Voilà une des nombreuses questions soulevées par le génie génétique.
D’autres questions éthiques relatives à la justice émergent quant aux conséquences possibles sur la société de l’usage des techniques du génie génétique sur des êtres humains. Par exemple, plusieurs personnes s’inquiètent des impacts sur l’égalité des citoyens de l’apparition d’êtres humains plus favorisés génétiquement que d’autres, à la suite de différentes manipulations. D’autres personnes craignent aussi que seuls les plus riches puissent avoir accès à ces technologies.
La bioéthique Dans plusieurs pays où se développent les technologies génétiques, des comités de bioéthique sont mis sur pied. La bioéthique est un sous-domaine de l’éthique qui s’intéresse aux enjeux soulevés par les avancées en médecine et en biologie. La bioéthique veille à ce que les recherches et les pratiques scientifiques se fassent dans le respect de la dignité des êtres vivants et rappelle aux chercheurs que la vie ne doit pas être considérée comme une marchandise.
Comité international de bioéthique (CIB) Le Comité international de bioéthique a été créé en 1993 par l’UNesCO, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture. Ce comité a pour but d’encadrer les recherches et les pratiques dans les sciences de la vie afin de s’assurer qu’elles respectent les principes de dignité et de liberté de la personne humaine. il a pour fonction d’approfondir la réflexion éthique sur les enjeux liés aux sciences de la vie, afin de permettre aux législateurs de chaque pays de prendre des décisions éclairées dans ce domaine.
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le diagnostic préimplantatoire Le diagnostic préimplantatoire ou DPI est une technique associée à la procréation assistée. Il doit être effectué à partir d’embryons humains qui ont été conçus par fécondation in vitro. Il permet, pour l’instant, à des parents d’éviter de transmettre à leurs enfants et aux générations futures certaines anomalies génétiques.
La fécondation in vitro En Angleterre, le 25 juillet 1978, la naissance de Louise Brown, le premier bébé-éprouvette, constitue une révolution dans le domaine de la reproduction humaine. Louise Brown a été conçue en laboratoire, grâce à une technique appelée « fécondation in vitro ». Pour y arriver, les médecins ont mis en contact, dans une éprouvette, un ovule prélevé des ovaires de la mère et des spermatozoïdes du père. Quelques jours plus tard, l’embryon résultant de l’ovule fécondé a été introduit dans l’utérus de la mère, où il a poursuivi une croissance normale. Depuis cet événement, de nombreux couples infertiles ont pu fonder une famille grâce à la fécondation in vitro.
Injection de spermatozoïdes dans l’ovule en vue d’une fécondation in vitro.
Le DPi: une technologie génétique Au début des années 1990, une autre technologie en matière de reproduction humaine voit le jour : le DPI. Il permet de repérer, à la suite d’une fécondation in vitro, les embryons dont les gènes sont porteurs de maladies héréditaires. Les embryons sont analysés après trois jours ou plus. Sur chaque embryon, une ou deux cellules sont prélevées afin de les étudier génétiquement. Seuls les embryons qui ne sont pas porteurs de la maladie génétique indésirable seront introduits dans l’utérus de la future mère.
les tRucs du métieR Technicien ou technicienne de laboratoire En biotechnologie, le travail des techniciens en laboratoire consiste, entre autres, à analyser des micro-organismes et des cellules, à effectuer des tests de toxicité liés au contrôle de la qualité ou à des fins de recherche, ou à réaliser des travaux liés à la génétique. Cette profession nécessite un excellent sens de l’observation et du détail, et un goût marqué pour la génétique, l’informatique et le travail sur la matière vivante. Elle requiert une formation technique de niveau collégial ou un baccalauréat. Les offres d’emploi liées à ce domaine émanent des hôpitaux, des centres de contrôle gouvernementaux et des entreprises pharmaceutiques, agroalimentaires, environnementales ou encore cosmétiques
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le dPi et l’éthique Comme d’autres techniques génétiques, le DPI soulève de nombreuses questions d’ordre éthique. Plusieurs de ces interrogations concernent le respect de l’intégrité de la personne humaine. Par exemple, certains se demandent s’il est souhaitable de pouvoir décider de la constitution génétique d’un être en devenir. Par ailleurs, parmi les personnes qui acceptent le recours au DPI dans divers contextes, quelques-unes se questionnent néanmoins sur les critères qui peuvent justifier une sélection des embryons.
Le DPi et l’eugénisme Selon plusieurs scientifiques, il est possible d’imaginer un avenir où la technique du DPI sera si avancée qu’il serait tentant pour certains couples de vouloir « effectuer un tri » parmi les gènes de leur progéniture pour toutes sortes de raisons. En effet, les parents pourraient préférer certains gènes porteurs de caractéristiques biologiques souhaitables à d’autres gènes porteurs de caractéristiques moins désirables. Par exemple, des parents pourraient être fortement tentés d’avoir recours à cette technique pour enfanter une fille plutôt qu’un garçon ou inversement. Pour certaines personnes, une telle pratique fait craindre l’apparition d’une forme d’eugénisme qui inciterait les parents à mettre au monde des enfants sélectionnés et sans défauts. Le caractère désirable ou non d’un être humain pourrait alors dépendre des exigences d’un parent, d’une société ou même d’un gouvernement.
Le meilleur des mondes Dans son livre Le meilleur des mondes, écrit en 1932, l’auteur britannique Aldous Huxley (1894-1963) présente une vision de l’avenir où les individus sont tous créés en laboratoire. Cette fiction montre les conséquences que peut entraîner le tri sélectif des embryons. Dans Le meilleur des mondes, c’est l’État qui décide des caractéristiques physiques et psychologiques des individus. Chaque nouveau-né est ainsi doté de propriétés génétiques qui le destinent à un rôle social spécifique.
« En outre, nous prédestinons et conditionnons. Nous décantons nos bébés sous forme d’êtres vivants socialisés, sous forme […] de futurs vidangeurs ou de […] “futurs Directeurs de l’Incubation”. » Source : Aldous HUXLEY, Le meilleur des mondes, Paris, PLON, coll. Presses Pocket, p. 32.
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Imaginons une banque de chromosomes où les généticiens de l’État n’auraient qu’à puiser pour obtenir des sujets adaptés à leur futur rôle social.
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Date :
gènes et éthique 1. Parmi les techniques ci-dessous, lesquelles peuvent servir au génie génétique ? a) La thérapie génique.
b) Les tests de toxicité.
c) Le clonage.
d) Les OGM.
2. Les manipulations génétiques peuvent-elles mener à l’amélioration de la santé humaine ? Expliquez votre réponse.
3. Associez chaque énoncé de la colonne de droite à sa définition. a) OGM.
Transmission des caractéristiques génétiques d’un être vivant à ses descendants.
b) Hérédité.
Segment d’ADN à l’origine de la production et de la transmission des caractères héréditaires d’un individu.
c) Gène.
Organisme génétiquement modifié.
4. Analysez d’un point de vue éthique le progrès scientifique dans le domaine de la génétique. a) Formulez deux questions éthiques en lien avec le progrès scientifique dans le domaine de la génétique. • • Est-il souhaitable de…
b) Nommez quatre enjeux éthiques soulevés par les questions que vous avez formulées en a). •
•
•
•
c) Nommez un organisme ou une œuvre d’art qui pourraient servir de repère dans une réflexion éthique sur la génétique.
5. Complétez la définition de la bioéthique qui suit. Domaine de
qui s’intéresse aux
éthiques soulevées par le progrès
.
6. Nommez deux valeurs qui sont au cœur des préoccupations de la bioéthique. •
• DossIeR 5 Un être parfait ?
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Groupe :
Date :
la science de la naissance 1. Complétez la définition de la fécondation in vitro qui suit. Procédé qui consiste à mettre un
, dans une éprouvette, prélevé des ovaires de la mère et des
du père et, quelques jours plus tard, à introduire l’ l’
ainsi obtenu dans
de la mère, où il poursuit une croissance normale.
2. Qu’est-ce qui distingue la fécondation in vitro du diagnostic préimplantatoire ou DPI ?
3. Décrivez un cas où des parents pourraient avoir recours au DPI.
4. À votre avis, en quoi la technique du DPI est-elle un défi éthique pour l’avenir de l’humanité ?
5. Décrivez à quoi pourrait ressembler, selon vous, une société qui pratique l’eugénisme à grande échelle. Dans votre texte, indiquez pour quelles raisons les parents ont recours au DPI et imaginez les conséquences de l’eugénisme sur la vie en société
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les points de vue légaux Plusieurs pays ont des normes et des lois qui diffèrent quant au recours au diagnostic préimplantatoire (DPI). Ces lois reflètent généralement la conception que la société se fait de l’embryon. Lorsque la société considère l’embryon comme une personne à part entière, ses lois empêchent généralement le recours au DPI. Au contraire, lorsque l’embryon n’est pas considéré comme une personne, mais davantage comme un être en devenir, la technique est permise avec ou sans restriction.
Le DPi dans le monde La réglementation concernant le DPI varie d’un pays à un autre et évolue au rythme des progrès scientifiques. Dans plusieurs pays du MoyenOrient et d’Asie, le DPI n’est soumis à aucun contrôle. Certaines cliniques permettent, par exemple, le choix du sexe de l’enfant sans raison médicale. Aux États-Unis, il existe très peu de lois concernant le DPI. Pour beaucoup d’experts américains, le droit à la liberté, protégé par la Constitution américaine, inclut le droit des parents d’obtenir et d’utiliser des renseignements génétiques dans le but de faire des choix en matière de reproduction. Des cliniques permettent d’ailleurs le choix du sexe de l’enfant sans raison médicale.
En 2011, le premier « bébé-médicament » français est né par fécondation in vitro après un double diagnostic génétique préimplantatoire. Umut-Talha, c’est-à-dire « notre espoir » en turc, a été sélectionné parmi plusieurs embryons. Il ne porte pas le gène de la grave maladie génétique dont souffrent ses aînés, et des cellules prélevées sur son cordon ombilical permettront aussi de soigner sa sœur.
En France, le DPI est proposé uniquement à des couples porteurs d’une maladie héréditaire ou à ceux qui ont déjà mis au monde un enfant porteur d’une maladie génétique grave et incurable. Une liste des maladies pour lesquelles le DPI est autorisé a d’ailleurs été établie. En Allemagne, le DPI est interdit par la loi. Celle-ci a pour but d’empêcher la sélection d’un embryon créé en laboratoire en fonction du sexe ou de toute autre caractéristique physique. Au Royaume-Uni, le DPI est autorisé sous certaines conditions depuis 1990. De plus, en avril 2005, des juges ont donné à un couple l’autorisation d’avoir recours au DPI. Les parents désiraient donner naissance à un enfant dont certaines cellules pourraient servir à sauver leur fils de six ans, atteint d’une grave maladie du sang.
Le DPi au Canada Au Canada, l’utilisation du DPI est indirectement couverte par la loi canadienne sur la procréation assistée. L’article 5 interdit formellement, sous peine d’amende substantielle ou d’emprisonnement, d’accomplir un acte qui vise à sélectionner le sexe d’un embryon, sauf pour prévenir des cas de maladies liées au sexe. Au Québec, seules les maladies génétiques graves peuvent être dépistées par un DPI. Dans certaines situations ambiguës, le cas peut être soumis à un comité d’éthique composé d’un éthicien, d’une personne qui représente les malades, d’un médecin et, dans certains cas, d’un religieux. DossIeR 5 Un être parfait ?
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une technologie qui inquiète Bien qu’ils reconnaissent généralement l’utilité médicale du diagnostic préimplantatoire, certains chercheurs et de nombreux philosophes s’inquiètent des dérives possibles d’une utilisation généralisée de cette technique. En somme, pour eux, cette nouvelle technologie génétique semble poser plus de problèmes qu’elle n’en résout.
Jacques testart Jacques Testart est très critique au regard du diagnostic préimplantatoire. Il craint que les avancées en génétique rendent le DPI si accessible que les parents soient tentés d’y avoir recours pour éviter le moindre trouble génétique à leur futur enfant. En éliminant certains gènes porteurs de maladies, le DPI risque, selon Jacques Testart, de nuire à la diversité génétique de l’espèce humaine et ainsi de la rendre moins résistante à d’autres maladies. Pour lui, la protection du bien commun passe avant celle des intérêts individuels.
Jacques Testart. Biologiste français, « père » du premier bébé-éprouvette né en France.
Francis Fukuyama Francis Fukuyama préconise la réglementation de la pratique du DPI par l’État, car il s’inquiète de ses conséquences sur l’espèce humaine. À son avis, cette technologie risque de modifier la nature même de l’être humain en permettant l’apparition d’êtres humains génétiquement modifiés avant la naissance. Pour Francis Fukuyama, la coexistence d’humains génétiquement modifiés et d’autres qui n’ont que ce que la nature leur a donné constitue une menace à l’égalité naturelle de tous les êtres humains. Cela aurait pour effet de diviser la société en deux classes de personnes : celles qui auraient accès à ces techniques et les autres. Les démocraties, de même que les droits de la personne qui reposent sur le principe d’égalité entre les citoyens seraient ainsi mis en péril.
PoRtRait
Francis Fukuyama. Philosophe américain, auteur du livre La fin de l’homme. Les conséquences de la révolution biotechnique.
Louise Vandelac Professeure titulaire au Département de sociologie et à l’Institut des sciences de l’environnement de l’Université du Québec à Montréal, Louise Vandelac consacre une part importante de son travail au questionnement éthique des technologies de reproduction. La marchandisation de la vie, qu’elle perçoit dans certains aspects de la recherche en génétique, tel le clonage, est au centre de ses préoccupations. En tant que chercheure au Centre de recherche interdisciplinaire sur la biologie, la santé, la société et l’environnement, elle aborde les questions éthiques liées aux technologies de reproduction à la fois sous les angles biologique, économique, environnemental, politique et juridique.
Louise Vandelac.
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VIVRe ensembLe 4
Louise Vandelac a aussi coréalisé des films portant sur la génétique et le clonage, en plus d’avoir publié de nombreux articles scientifiques et donné plus de 400 conférences.
une technologie qui promet Certains philosophes et plusieurs scientifiques refusent les scénarios catastrophiques de l’eugénisme et d’une science devenue folle ou irresponsable. À leur avis, nous devrions tirer le meilleur parti des possibilités technologiques au lieu de rejeter toute innovation. Après tout, se disent-ils, si ces technologies permettent d’éviter de graves maladies, par exemple, pourquoi devrions-nous nous en passer ?
Lee silver Pour Lee Silver, le recours aux nouvelles technologies génétiques est inévitable. L’importance accordée à la liberté des individus, particulièrement aux États-Unis, fera en sorte que si un parent en a les moyens, personne ne l’empêchera d’utiliser le DPI. Selon Lee Silver, les technologies génétiques comme le DPI ne sont qu’un moyen parmi tant d’autres dont un parent dispose pour améliorer la vie de son enfant, comme le font déjà les médicaments et les vaccins.
Lee Silver. Généticien américain, auteur du livre Remaking Eden [Reconstruire le paradis].
Nick Bostrom Nick Bostrom est le cofondateur de l’association Humanity+. Cet organisme soutient le développement des nouvelles technologies qui permettent aux humains d’améliorer leur condition physique et mentale. Pour Bostrom, les avancées en technologies génétiques rendent possible une amélioration de la condition humaine. Grâce à ces technologies, l’humain peut envisager d’éliminer une bonne partie de ses souffrances et même de repousser la mort. Au sujet de l’utilisation des techniques génétiques, Bostrom et son association défendent la liberté de choix individuel.
PoRtRait
Nick Bostrom. Philosophe suédois, directeur du Future of Humanity Institute de l’Oxford University [Institut du futur de l’humanité].
Stephen Hawking Physicien britannique né à Oxford, Stephen Hawking a contribué à l’avancement de la science par ses travaux sur la théorie de la relativité générale et l’origine de l’Univers. Il doit aussi sa renommée à ses ouvrages de vulgarisation scientifique, notamment son livre Une brève histoire du temps, et à sa lutte acharnée contre une grave maladie dégénérative, connue sous le nom de « maladie de Lou Gehrig ».
Stephen Hawking (1942- ).
Stephen Hawking encourage le développement des techniques issues du génie génétique et la recherche sur l’intelligence artificielle. Selon lui, les êtres humains gagneraient à être améliorés grâce aux découvertes dans ces deux domaines, s’ils veulent évoluer aussi rapidement que l’ordinateur.
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le christianisme et les manipulations génétiques Depuis quelques années, plusieurs Églises chrétiennes se sont prononcées clairement au sujet des progrès en génétique. Ce domaine soulève des questions fondamentales qui concernent autant la nature de l’être humain que le sens de sa vie sur Terre.
L’Église catholique romaine En 2008, la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui a pour mandat de promouvoir la doctrine catholique et de donner des réponses aux nouveaux problèmes nés du progrès des sciences et de la civilisation, a précisé la position du Vatican sur divers progrès scientifiques en s’adressant aux catholiques du monde entier. Cette position s’appuie sur un passage de la Bible qui stipule que l’être humain a été créé par Dieu, à son image. Selon le catholicisme, la vie humaine a donc un caractère sacré. Pour cette raison, l’Église catholique condamne toute technique génétique qui aurait pour conséquence d’éliminer des embryons humains.
«
»
« L’être humain doit être respecté et traité comme une personne dès sa conception et donc, dès ce moment, on doit lui reconnaître les droits de la personne, parmi lesquels en premier lieu le droit […] à la vie. » Source : Congrégation pour la doctrine de la foi, Instruction Dignitas Personae sur certaines questions de bioéthique [en ligne]. (Consulté le 11 octobre 2013.)
L’Église catholique s’oppose également aux techniques, comme le DPI, qui ont pour but d’encourager la naissance d’enfants « sans défauts ». Pour elle, en cherchant à éliminer les maladies qui font partie de la condition humaine, ces technologies encouragent une discrimination envers les personnes malades et handicapées.
Les Églises protestantes Il existe une grande diversité d’opinions et de croyances au sein du protestantisme. Certaines Églises protestantes autorisent les techniques génétiques lorsqu’elles ont pour but d’empêcher la transmission d’une maladie héréditaire ou de sauver la vie d’une personne. Le théologien protestant suisse Denis Müller trouve souhaitable d’encourager un développement responsable et éthique des technologies dans le domaine de la génétique. Selon lui, il n’est pas justifié de croire que l’utilisation des techniques génétiques porte atteinte aux pouvoirs de Dieu. Au contraire, le développement des technologies génétiques peut se justifier par « la dimension de liberté et de responsabilité que Dieu, dans la conception biblique, confie à l’être humain, lieutenant du Créateur au sein de la création ». Source : Denis MÜLLER, Promesses et limites du génie génétique [en ligne]. (Consulté le 11 octobre 2013.)
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VIVRe ensembLe 4
Denis Müller. Ce théologien protestant suisse est professeur à la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’Université de Lausanne.
Nom :
Groupe :
Date :
le dPi et le dRoit 1. Dans le monde, qu’est-ce qui incite généralement une société à interdire ou à permettre le recours au DPI ?
2. Associez chaque région du monde nommée ci-dessous à sa position sur le DPI. Choisissez parmi les positions suivantes : A. Aucun contrôle sur le DPI. C. Le DPI est interdit.
B. La Constitution protège le droit à la liberté. D. Le DPI est interdit, sauf pour prévenir certaines maladies.
a) L’Asie.
b) Le Moyen-Orient.
c) Les États-Unis.
d) L’Allemagne.
e) La France.
f) Le Canada.
3. a) Quel document légal sert de repère à la position du Canada à l’égard des DPI ? b) Quel comportement précis ce document interdit-il en ce qui concerne le DPI ?
Place Publique
BAO, p. B86
1 Lisez l’affirmation présentée ci-dessous, puis répondez aux questions. En observant la nature, on peut remarquer que seuls les plus forts survivent. Pour cette raison, nous devrions légaliser et pratiquer le DPI pour sélectionner les meilleurs êtres humains. a) À quel type de raisonnement cette affirmation correspond-elle ?
b) Est-ce que le raisonnement est suffisamment pertinent pour justifier l’utilisation du DPI ? Expliquez votre réponse.
DossIeR 5 Un être parfait ?
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Nom :
Groupe :
Date :
Points de vue Résumez le point de vue de chacune des personnes nommées ci-dessous, selon les instructions qui suivent. a) Indiquez si la personne est généralement pour ou contre le DPI. b) Écrivez l’argument principal qui justifie la position de chaque personne. c) Inscrivez une valeur sur laquelle repose chacune des positions. A. Nick Bostrom
Pour le DPI
Contre le DPI
Pour le DPI
Contre le DPI
Pour le DPI
Contre le DPI
Pour le DPI
Contre le DPI
• Argument principal :
• Valeur : B. Lee Silver • Argument principal :
• Valeur : C. Jacques Testart • Argument principal :
• Valeur : D. Denis Müller • Argument principal :
• Valeur : 100
VIVRe ensembLe 4
Nom :
Groupe :
Date :
l’êtRe humain Remis en question 1. Expliquez le lien entre la position de l’Église catholique au sujet des techniques génétiques et le repère suivant sur lequel elle s’appuie. L’être humain a été créé par Dieu, à son image.
2. Expliquez le lien entre la position du philosophe Francis Fukuyama au sujet des techniques génétiques et le repère suivant concernant la nature de l’être humain Tous les êtres humains sont égaux par nature.
3. a) Associez les affirmations présentées ci-dessous à la personne ou à l’institution appropriée : Denis Müller (1), Nick Bostrom, (2), l’Église catholique (3). b) Expliquez le lien entre l’affirmation et la position face aux techniques génétiques de la personne ou de l’institution. A. La souffrance et les maladies font partie de la vie humaine.
B. La condition humaine peut être améliorée par la technologie.
C. L’être humain a été créé par Dieu libre et responsable.
DossIeR 5 Un être parfait ?
101
Nom :
Groupe :
Date :
la génétique et la Religion 1. Nommez trois expressions du religieux qui servent de repères aux catholiques au sujet du DPI.
2. Nommez une expression du religieux qui sert de repère aux protestants et aux catholiques face au DPI.
3. À quelle tradition religieuse est associée la Congrégation pour la doctrine de la foi ?
4. Quel est le rôle de la Congrégation pour la doctrine de la foi ? a) Promouvoir la doctrine catholique. b) Défendre la liberté de choix individuel. c) Donner des réponses aux nouveaux problèmes nés du progrès des sciences et de la civilisation.
Place Publique
BAO, p. B86
1 Lisez les affirmations présentées ci-dessous et répondez aux questions. A. Le DPI permet de mettre au monde des enfants exempts de certaines maladies. Tous les parents souhaitent le meilleur pour leur enfant. Donc tous les parents sont en faveur du DPI. a) À quel type de raisonnement cette affirmation correspond-elle ?
b) Est-ce que le raisonnement est cohérent ? Expliquez votre réponse.
B. Deux options sont possibles : interdire le DPI ou l’accepter sans restriction et se diriger vers une société où les plus riches dominent totalement les plus pauvres. Selon vous, est-ce que ce point de vue est rigoureux ? Expliquez votre réponse.
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Nom :
Groupe :
Date :
la consultation Publique En tant que personne préoccupée par les progrès scientifiques dans le domaine de la génétique, vous décidez de participer à la conférence de citoyens organisée par la Commission de l’éthique de la science et de la technologie du Québec. Pour préparer cette conférence, vous devrez réfléchir aux questions suivantes, puis rassembler vos idées par écrit.
la mise en contexte 1. a) Formulez une question éthique en lien avec ce qui est présenté dans l’article de la page 86. b) Nommez quatre enjeux éthiques que votre question peut soulever.
des points de vue légal, philosophique ou scientifique 2. Présentez un point de vue légal, philosophique ou scientifique favorable au DPI en vous assurant : a) de nommer une personne qui partage ce point de vue ; b) de résumer en une phrase l’argument principal de cette personne ; c) de nommer un repère sur lequel ce point de vue s’appuie.
3. Présentez un point de vue légal, philosophique ou scientifique défavorable au DPI en vous assurant : a) de nommer une personne qui partage ce point de vue ; b) de résumer en une phrase l’argument principal de cette personne ; c) de nommer un repère sur lequel ce point de vue s’appuie.
le point de vue chrétien 4. Complétez le tableau de la page suivante en répondant aux consignes suivantes. a) Indiquez si le point de vue des traditions catholique et protestante au sujet du DPI est favorable ou défavorable au DPI. b) Associez chacune des expressions du religieux suivantes à sa tradition religieuse en écrivant la lettre correspondante dans le tableau. Attention, une expression du religieux peut appartenir à plus d’une tradition religieuse ! A. B. C. D. E. F.
Le théologien Denis Müller. La Congrégation pour la doctrine de la foi. « Dieu a créé l’être humain à son image ». Le Vatican. « Dieu a confié à l’être humain une dimension de liberté et de responsabilité ». La Bible.
c) Nommez une valeur qui, selon vous, pourrait servir de repère principal à la position de chacune de ces traditions religieuses au sujet du DPI.
une proposition 5. Proposez une utilisation du DPI qui, à votre avis, favoriserait le vivre-ensemble. Expliquez votre réponse.
DossIeR 5 Un être parfait ?
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Nom :
Groupe :
Date :
La mise en contexte Question éthique
enjeux éthiques soulevés par la question
Des points de vue légal, philosophique ou scientifique Point de vue légal, philosophique ou scientifique favorable au DPI Nom de la personne
Argument principal
Repère
Point de vue légal, philosophique ou scientifique défavorable au DPI Nom de la personne
Argument principal
Repère
Le point de vue chrétien
a) Position face au DPI b) Expressions du religieux c) Valeur principale en lien avec la position
Une proposition
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Le catholicisme
Le protestantisme
Favorable.
Favorable.
Défavorable.
Défavorable.
Nom :
Groupe :
Date :
test bilan du dossieR 5
total /25
1. Formulez une question éthique en lien avec les technologies génétiques et la condition humaine.
/2
2. Nommez une valeur commune sur laquelle s’appuient les personnes et les organisations suivantes au sujet du DPI. a) L’Église catholique et Francis Fukuyama : b) Jacques Testart et Lee Silver : c) Denis Müller et Nick Bostrom :
/2
d) Denis Muller et le Comité international de bioéthique :
3. Quelle organisation catholique a pour fonction de donner des réponses aux croyants au sujet des nouveaux questionnements suscités par la science ?
/2
4. À partir des informations contenues dans le dossier, nommez deux conséquences positives et deux conséquences négatives de l’utilisation du DPI. Conséquences positives
Conséquences négatives
/8
5. Expliquez comment la Bible pourrait autant servir de repère à une position favorable autant qu’à une position défavorable au sujet du DPI.
/3 DossIeR 5 Un être parfait ?
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Nom :
Groupe :
Date :
6. À votre avis, quelle conséquence sur la démocratie pourrait avoir une utilisation généralisée du DPI ?
/2
7. Lisez les affirmations et répondez aux questions qui leur font suite. A. Il faut faire attention avec le DPI. Pour éviter les dérives, il faut qu’on se limite à son utilisation dans le cas de maladies graves. a) À quel type de jugement correspond cette affirmation ? • Le jugement de valeur.
• Le jugement de prescription.
• Le jugement de réalité.
• Le jugement de préférence.
b) Formulez une question qui permettrait d’interroger ce jugement.
B. Si on permet l’utilisation du DPI pour éviter les maladies graves, on ouvre la porte à son utilisation pour le choix de la couleur des yeux, des cheveux et d’autres traits physiques. Ensuite, ce sera les traits de caractère. On se dirigera donc tout droit vers une société eugénique. a) Nommez le procédé susceptible d’entraver le dialogue utilisé ici pour faire valoir son point de vue.
b) Formulez une question qui permet de remettre en cause le procédé susceptible d’entraver le dialogue utilisé.
C. Entre 1990 et 2012, environ 20 couples ont eu recours au diagnostic préimplantatoire au Québec. Depuis 2011, la procréation assistée est remboursée par l’État québécois. Il est possible que cela contribue à augmenter le nombre de demandes pour le DPI. a) À quel type de raisonnement correspond cette affirmation ?
b) Selon vous, cette hypothèse est-elle valable ? Expliquez votre réponse.
/6 106
VIVRe ensembLe 4
Les technologies de surveillance
dossier 6
Un virage technologique . . . . . . . . . . . . . . . . . .108 Regard sur la situation . . . . . . . . . . . . . . . . .109 Arrêt sur images . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .110 Big Brother vous regarde-t-il ? . . . . . . . . . . . . .111 Les technologies de surveillance . . . . . . . . . . .112 L’utilité des technologies de surveillance . . . .113 La surveillance et la vie privée . . . . . . . . . . . . .114 Le droit à la vie privée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .115 Des principes à respecter . . . . . . . . . . . . . . . .116 Souriez : vous êtes surveillés ! . . . . . . . . . . .117 Regard éthique sur les technologies de surveillance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .118 Les réseaux sociaux et la vie privée . . . . . . . . .119 Les réseaux sociaux et le droit . . . . . . . . . . . . .120 Ma vie sur la toile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .121 Internet et le droit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .122 Une discussion en vue . . . . . . . . . . . . . . . . .123 Test bilan du dossier 6 . . . . . . . . . . . . . . . . .125
Un virage technologique En arrivant à l’école un matin, vous remarquez cet avis nouvellement affiché sur un des babillards.
les élèves, eil d’élèves et à tous Aux parents, au cons t d’année à l’auditre allocution en débu no de s lor du ue. ten en z le virage technologiq Comme vous l’ave décidé d’entreprendre a le rer co lio l’é mé de n d’a t tio en ec s permettrai torium, la dir nouvelles technologie tes de s en pri fér re dif e co qu en s ns pa yo Nous cro le. Nous n’avons co l’é de ral né gé . t jet r le su les services et le clima à une discussion su invitons à participer décision et nous vous contre
tte ren Ordre du jour de ce
de la direction. 1. Mot de bienvenue ». virage technologique 2. Présentation du « but de prévenir illance vidéo dans le rve su de ras mé ca corridors de l’école a) Installation de d’intimidation dans les et e sm ali nd va de des actes ur. ainsi que dans la co teurs portables prêatique dans les ordina orm inf ce pu ne d’u perte ou de vol. b) Installation les localiser en cas de de t rai ett rm pe i qu ce tés, simplifier et d’accéunique dans le but de ce pu à rte illies ca ne d’u c) Création a. Les données recue thèque et à la cafétéri lio rer bib lio la à mé ce d’a i rvi ss se au le lérer rmettraient cette carte unique pe rs leu t rai aît nn co e qu par l’intermédiaire de el de la bibliothè nn rso pe le : s ts ve pla élè x rs cafétéria, leu les services au lecture et celui de la de re tiè ma en s ce préféren favoris. s l’école de publier de ettant aux élèves de rm pe e gu . ire blo n ola sc d’u d) Création ants de l’année des moments marqu textes et des photos .
ns 3. Période de questio 4. Discussion. 5. Mot de la fin.
re.
nter en grand nomb Merci de vous prése . Faites-vous entendre
Place Publique
La direction
108
Le conseil d’élèves Un conseil d’élèves est formé d’élèves élus par leurs pairs. Il est chargé d’organiser des activités scolaires et parascolaires pour tous les élèves de l’école. Ce conseil présente le point de vue des élèves auprès de la direction de l’école, des enseignants et des comités de parents lors de discussions ou de débats. Il s’assure de la qualité de vie des élèves à l’école. Au sein du comité, chaque élève assume un rôle spécifique associé à des tâches et à des responsabilités qui lui sont assignées.
VIVRe enSeMBLe 4
Nom :
Groupe :
Date :
RegaRd suR la situation 1. Nommez trois exemples de technologies de surveillance. • • •
2. Nommez quatre endroits où vous avez déjà remarqué la présence de caméras de surveillance. • • • •
3. Nommez deux enjeux éthiques liés au phénomène des technologies de surveillance.
4. Dans la convocation présentée à la page précédente, relevez trois raisons qui peuvent justifier l’utilisation de diverses technologies de surveillance.
5. Nommez un avantage et un désavantage associés à l’utilisation des technologies de surveillance dans la vie quotidienne des personnes. Avantage :
Désavantage :
6. Formulez une question éthique basée sur le contenu de la page 108.
DoSSIeR 6 Les technologies de surveillance
109
Arrêt sUr imAges
des citoyens sous surveillance Les récentes avancées dans le domaine de l’informatique ont eu un impact considérable sur les diverses technologies de surveillance. Ces technologies sont dorénavant très perfectionnées, moins coûteuses et plus répandues.
au québec Depuis 2012, des détecteurs à balayage corporel, souvent appelés « scanners corporels », sont installés à l’aéroport MontréalTrudeau. Le balayage corporel, qui remplace la fouille corporelle, permet de détecter des armes, des explosifs ou des stupéfiants. Il permet de voir à travers les vêtements, révélant ainsi le contour du corps d’une personne. Le gouvernement canadien considère ces appareils comme des moyens efficaces de lutter contre le crime et le terrorisme. Cependant, plusieurs personnes s’opposent à leur utilisation. Elles y voient une entrave à la vie privée. Afin de minimiser l’impact de ces détecteurs sur la vie privée des passagers, les images doivent être détruites immédiatement après avoir été regardées.
Carte d’identité aux nombreuses utilisations.
ailleurs dans le monde En Malaisie, les citoyens doivent être munis d’une carte d’identité à puce. Cette carte, nommée « Mykad », contient les empreintes digitales de son propriétaire. Elle peut servir de preuve de citoyenneté, de permis de conduire, de carte médicale et de carte bancaire. Certaines personnes s’inquiètent de voir qu’un gouvernement a accès à autant de renseignements à partir d’une seule carte.
Pour des raisons de sécurité, le droit à la vie privée peut-il être limité ? Les technologies de surveillance sont-elles efficaces ? Quelles sont les diverses technologies de surveillance ? Pour quelles raisons les technologies de surveillance sont-elles nécessaires ? Images captées par un détecteur à balayage corporel.
Quelles sont les lois en lien avec l’utilisation de nos données personnelles ? Qu’est-ce que le droit à l’oubli ?
110
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big brother vous regarde-t-il? Dans son roman d’anticipation 1984, écrit en 1949, l’auteur britannique George Orwell présente une société dirigée par un parti politique unique et toutpuissant. Ce parti est personnifié par Big Brother, un chef omniprésent. Dans ce roman, plus personne n’a de vie privée ; la vie de chacun est constamment sous surveillance. Encore aujourd’hui, plusieurs personnes font référence au roman 1984 et à Big Brother pour dénoncer certaines pratiques qui auraient pour effet d’augmenter le contrôle que l’État ou d’autres organisations exercent sur les citoyens.
Une journée sous surveillance Consultez l’emploi du temps d’une journée ordinaire dans la vie d’Antoine.
Big Brother, fiction ou réalité ?
6 h 30
À son réveil, Antoine allume son ordinateur et navigue dans ses réseaux sociaux préférés. Le relevé de ses communications est transmis à des entreprises qui, par la suite, lui proposeront des publicités en lien avec ses sujets d’intérêt.
7 h 30
Avec le camion de l’entreprise pour laquelle il travaille, le père d’Antoine conduit son fils au cégep et sa fille, à la garderie. Le véhicule est muni d’un récepteur GPS qui permet à l’employeur du père d’Antoine de le repérer à tout moment.
7 h 47
À la garderie, la sœur d’Antoine se fait installer un bracelet électronique à la cheville. Ce dispositif permet aux éducateurs de s’assurer que l’enfant ne s’éloigne pas trop. Le cas échéant, une alarme sera déclenchée.
8 h 00
Au cégep, Antoine est filmé par plusieurs caméras de surveillance, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur.
14 h 25
Au café étudiant, Antoine s’achète une collation. Il paie par carte de crédit. Les données de la transaction sont enregistrées et la banque d’Antoine s’en servira pour établir le profil de ses habitudes de consommation.
16 h 55
En route vers le terrain de football, Antoine prend une photo d’un graffiti et décide de la diffuser dans des réseaux sociaux. Ses amis savent dès lors où il se trouve, car des données sur le lieu où la photo a été prise sont aussi partagées.
18 h 00
Au parc, Antoine participe à un match de football. Pendant le match, Antoine est photographié et filmé par plusieurs téléphones cellulaires. Les images sont instantanément publiées dans des réseaux sociaux.
21 h 17
Sur le chemin du retour, Antoine est observé par quelques voisins depuis leur ordinateur. En effet, le quartier où il habite s’est doté d’un système de vidéosurveillance géré par le voisinage.
Si Antoine est un personnage fictif, toutes les technologies de surveillance mentionnées dans le texte existent bel et bien. DoSSIeR 6 Les technologies de surveillance
111
les technologies de surveillance Les avancées technologiques et informatiques des dernières décennies ont bouleversé la manière dont les gouvernements, des organisations privées et même de simples citoyens « observent » et « surveillent » pour des raisons de sécurité. Voici quelques exemples de technologies de surveillance disponibles aujourd’hui.
La vidéosurveillance C’est un dispositif mécanique et électronique de surveillance qui permet de voir à distance des images de personnes en mouvement dans un lieu donné et d’enregistrer ces images à l’aide de caméras. Les caméras de surveillance peuvent être installées dans différents lieux publics ou privés. Les images transmises par ces appareils peuvent être regardées en direct ou en différé, au besoin.
La géolocalisation Plusieurs technologies permettent de suivre les déplacements d’une personne. En effet, grâce aux puces informatiques, aux systèmes mondiaux de positionnement (GPS) ou aux fréquences radio émises par des téléphones cellulaires ou des ordinateurs portables, il est possible de connaître les allées et venues d’une personne.
La biométrie La biométrie permet d’établir l’identité d’une personne à partir de certaines caractéristiques biologiques. Ainsi, pour ouvrir une session d’ordinateur ou pour avoir accès à certains lieux, une personne peut faire « lire » son empreinte digitale, son iris, le contour de sa main ou certains traits de son visage par un appareil. Cette technologie remplace les divers codes et mots de passe.
Les télécommunications La vérification de l’identité par la biométrie La surveillance des télécommunications concerne autant les comest de plus en plus utilisée dans les aéroports, munications faites par internet que par la téléphonie cellulaire les banques, les laboratoires spécialisés, etc. (conversations, messages textes, etc.). À partir de ces communications, des gouvernements, des organismes, des entreprises ou des individus peuvent, selon le cas, contrôler ou stocker des renseignements à propos de la fréquence ou du contenu de ces communications à distance.
Les bases de données L’informatisation de certains services permet d’accumuler plusieurs données sur les activités d’une personne. Par exemple, la bibliothèque municipale connaît l’historique d’emprunt de ses membres et une entreprise émettrice de cartes de crédit, celui des achats de ses clients. Des données personnelles en lien avec des achats en ligne, des recherches dans internet ou la consultation de certains sites peuvent aussi être stockées. Ces renseignements peuvent être consultés individuellement ou recoupés avec d’autres, ce qui permet de dresser un portrait précis des habitudes de vie et de consommation d’une personne. 112
VIVRe enSeMBLe 4
l’utilité des technologies de surveillance Les technologies de surveillance sont présentes dans bien des endroits : les sites internet, les aéroports, les routes, les propriétés privées, les bureaux, les téléphones cellulaires, etc. Elles peuvent être gérées par de nombreux organismes ou services : des gouvernements, la police, des agences de sécurité privées, des entreprises privées, etc., et pour plusieurs raisons.
Pour la sécurité de l’État Depuis les attentats du 11 septembre 2001 survenus à New York, aux États-Unis, plusieurs pays ont adopté des lois plus sévères en matière de surveillance afin d’assurer la sécurité de la population. Par exemple, les États-Unis ont voté le US Patriot Act. Cette loi permet, entre autres, au gouvernement américain d’avoir plus facilement accès à divers renseignements personnels, notamment par l’écoute téléphonique et la surveillance des communications dans internet.
Pour la sécurité publique
En 2012, Edward Snowden, un ancien consultant de la National Security
Plusieurs municipalités utilisent les caméAgency (NSA), révèle au grand public qu’il existe aux États-Unis un vaste programme de surveillance électronique ultraconfidentiel. Selon cet informaticien, ras de surveillance pour dissuader d’évenla NSA a collecté des données provenant des communications informatiques tuels malfaiteurs de commettre divers et téléphoniques de millions de citoyens américains et étrangers. crimes. Des caméras semblables, installées le long des autoroutes, servent à d’autres fins : transmettre des informations sur l’état de la circulation, détecter un incident, « lire » les plaques d’immatriculation lors du passage sur un pont payant ou sanctionner les excès de vitesse.
Pour la sécurité privée Afin de protéger leur propriété privée du vol ou du vandalisme, des personnes peuvent avoir recours aux caméras de surveillance ou à des dispositifs de géolocalisation. Des entreprises privées peuvent également utiliser la biométrie pour restreindre l’accès à des lieux où est entreposée de l’information confidentielle.
Pour le commerce Plusieurs entreprises et commerces recueillent de l’information sur leurs clients afin de mieux connaître leurs goûts et leurs habitudes de vie. Ces informations peuvent être relevées à partir de cartes de fidélité, de sondages auprès de la clientèle ou de concours promotionnels. Aussi, plusieurs entreprises négocient des ententes avec des sites internet. Selon ces ententes, les entreprises leur versent des sommes d’argent en échange de publicités et de renseignements sur leurs visiteurs. Les informations personnelles ainsi recueillies permettent aux entreprises d’améliorer leurs services ainsi que leurs techniques de marketing. DoSSIeR 6 Les technologies de surveillance
113
la surveillance et la vie privée La vie privée d’une personne comprend, entre autres, tous les renseignements personnels qui la concernent et qui permettent d’établir son identité. La Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques du Canada considère comme un renseignement personnel « Tout renseignement concernant un individu identifiable, à l’exclusion du nom et du titre d’un employé d’une organisation et des adresse et numéro de téléphone de son lieu de travail. »
Les renseignements personnels Voici quelques exemples d’informations qui peuvent être considérées comme des renseignements personnels selon les lois québécoises et canadiennes : la couleur de la peau, le poids, un handicap, les empreintes digitales ou autres caractéristiques physiques ; l’orientation sexuelle, la vie sexuelle, les relations amoureuses, les amis, la famille ; les opinions religieuses, philosophiques et politiques ; l’âge, l’éducation, l’origine ethnique, la situation familiale ; les images d’une personne ou sa voix ; le dossier médical, le casier judiciaire, les antécédents professionnels ; l’adresse, le numéro de passeport ou de carte d’assurance sociale ; le contenu des communications privées.
Les renseignements personnels peuvent être obtenus et transmis de plusieurs façons. Ils peuvent être recueillis par des dispositifs de surveillance, comme des caméras ou des systèmes de repérage géographique. Ils peuvent aussi être relevés par l’entremise de différents documents d’identité, comme les passeports ou les cartes de citoyenneté. De plus, des informations confidentielles peuvent être accidentellement diffusées à la suite de problèmes informatiques ou d’erreurs humaines dans le traitement de certaines données. Enfin, des renseignements personnels peuvent être volés par des personnes ou des organisations mal intentionnées.
La vie privée en public en 2002, le commissaire à la protection de la vie privée du Canada affirmait que le droit à la vie privée est « le droit d’une personne de contrôler l’accès à sa personne et aux renseignements qui la concernent ». Par exemple, une personne a le droit d’exiger que les propos tenus pendant une conversation privée ne soient pas divulgués, même si la conversation a eu lieu dans un endroit public.
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VIVRe enSeMBLe 4
le droit à la vie privée Au Québec, selon la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels, certains renseignements recueillis par des technologies de surveillance constituent des renseignements personnels et confidentiels qui permettent d’identifier des personnes. Ils sont donc du domaine privé. Un mauvais usage de ces renseignements peut créer des injustices qui vont à l’encontre du droit fondamental au respect de la vie privée, protégé par l’article 5 de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec. Dans le Code civil du Québec, l’article 35, conformément à la Charte des droits et libertés de la personne et aux principes généraux du droit, énonce qu’on ne peut pas s’ingérer dans la vie privée d’une personne sans son consentement ou son autorisation.
Des limites au droit à la vie privée Cependant, comme tous les autres droits, le droit à la vie privée n’est pas absolu. Il peut être limité par l’article 9.1 de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec, qui stipule que les droits fondamentaux doivent s’exercer en tenant compte des valeurs démocratiques, de l’ordre public et du bien-être des citoyens.
Des outils de contrôle De plus en plus répandues, les technologies de surveillance visent surtout à protéger les personnes, leurs biens personnels ou les biens publics. Toutefois, des citoyens s’inquiètent du fait que ces technologies augmentent exagérément le pouvoir de leurs détenteurs. Ils craignent que ces appareils, qui devraient a priori servir à améliorer la sécurité, ne deviennent des outils de contrôle de la société. Par exemple, plusieurs craignent que des personnes qui se sentent surveillées en viennent à modifier leurs habitudes ou à cesser de fréquenter certains lieux ou certains individus.
Bien des gens s’inquiètent du fait que certaines personnes sont davantage surveillées que d’autres à cause de leur apparence physique, de leur ethnie ou de leur religion.
Un point de vue critique Alex Türk, ancien président de la Commission nationale de l’informatique et des libertés en France, s’inquiète de la généralisation des outils de surveillance.
«
« […] les pays occidentaux comme le Canada, les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la France, etc. qui ont cette chance de pouvoir profiter […] de ces droits fondamentaux, sous la pression des technologies [de surveillance], sont en train d’y renoncer sans en prendre vraiment conscience […]. […]
»
Si dans quelques années, échéance 2020 à mon avis, je n’ai […] plus la certitude absolue de pouvoir être seul sans être suivi, vu et entendu, que reste-t-il de ma liberté d’aller et venir et de ma liberté d’expression ? » Source : Ici Radio-Canada, Alex Türk : la vie privée menacée, rencontre de Michel Lacombe avec Alex Türk, 10 octobre 2011 [en ligne]. (Consulté le 15 novembre 2013.)
DoSSIeR 6 Les technologies de surveillance
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des principes à respecter Les lois québécoises, canadiennes et la plupart des lois internationales sur la protection de la vie privée sont élaborées à partir de principes de base appelés « principes de gestion équitable de l’information ». Voici un résumé de ces 10 principes fondamentaux formulés par le Code canadien de pratiques pour la protection des consommateurs dans le commerce électronique.
Un organisme : 1. doit être responsable de tous les renseignements personnels qui sont en sa possession. 2. doit déterminer pourquoi les informations sont recueillies, au moment de la collecte ou avant. 3. doit informer les personnes et demander leur consentement pour toute collecte d’information à leur endroit, sauf dans certains cas exceptionnels. 4. doit limiter la collecte de données personnelles à celles qui sont nécessaires à la réalisation des finalités prévues. 5. ne doit pas conserver, utiliser ou communiquer les informations personnelles à des fins autres que celles prévues, à moins qu’il n’obtienne le consentement de la personne concernée. 6. doit s’assurer que les renseignements personnels recueillis sont complets, exacts et à jour. 7. doit protéger les renseignements personnels à l’aide de mesures de sécurité appropriées. 8. doit être transparent sur ses pratiques et politiques en ce qui a trait à la gestion des informations personnelles. 9. doit permettre à une personne qui en fait la demande d’avoir accès aux renseignements personnels qui la concernent et lui donner la possibilité de les corriger si elles sont inexactes. 10. doit permettre à toute personne d’être en mesure de porter plainte à la personne responsable de l’organisme si les principes énoncés plus haut ne sont pas respectés.
les tRucs du métieR Installateur ou installatrice de systèmes de sécurité Les installateurs de systèmes de sécurité doivent avoir obtenu un diplôme d’études professionnelles (DEP) dans une école secondaire. Ils installent, mettent en marche et entretiennent les systèmes de sécurité dans des lieux aussi variés que les édifices industriels, commerciaux et résidentiels. Il existe de nombreux types de systèmes de sécurité : supervision de gicleurs, antivols, contrôle d’accès aux bâtiments et caméras de surveillance. Les installateurs travaillent pour des entreprises qui fabriquent les systèmes de sécurité, ou qui les installent et les entretiennent, ou pour des entreprises de construction.
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souRiez : vous êtes suRveillés ! 1. Nommez deux valeurs qui sont menacées dans la société imaginée par George Orwell dans son roman 1984. •
•
2. Dans la journée d’Antoine décrite à la page 111, relevez a) deux technologies de surveillance qui ont été utilisées : • • b) deux renseignements personnels sur Antoine qui auraient pu être recueillis à partir des technologies de surveillance : • •
3. Nommez un événement historique qui a fait augmenter l’utilisation des technologies de surveillance dans le monde, notamment aux États-Unis.
4. Nommez deux avantages et deux désavantages des technologies de surveillance. Avantages
Désavantages
•
•
•
•
5. Associez chaque énoncé de la colonne de gauche à la technologie de surveillance qui lui correspond. Une empreinte digitale qui permet d’ouvrir une session d’ordinateur.
La biométrie. La vidéosurveillance.
Une puce informatique de localisation insérée dans un produit de consommation.
La géolocalisation. Les télécommunications.
Les renseignements liés à l’abonnement en ligne à des revues et à des journaux.
Les bases de données.
DoSSIeR 6 Les technologies de surveillance
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RegaRd éthique suR les technologies de suRveillance 1. Remplissez le tableau suivant. Deux questions éthiques sur le phénomène des technologies de surveillance. Questions éthiques
Trois valeurs qui sont des enjeux éthiques soulevés par vos questions éthiques. Enjeux éthiques
• • • Deux repères légaux sur lesquels peut s’appuyer une réflexion éthique au sujet des technologies de surveillance.
Repères
2. Qu’est-ce que le US Patriot Act ?
Place Publique
BAO, p. B93
1 Lisez l’affirmation suivante, puis répondez aux questions. Moi, je suis contre les caméras de surveillance. Ma ville devient comme une émission de téléréalité où tout le monde est filmé dans les moindres recoins de sa vie par des centaines de caméras de surveillance placées partout ! a) Quel procédé susceptible d’entraver le dialogue est présent dans cette affirmation ?
b) Expliquez en quoi ce procédé est susceptible d’entraver le dialogue.
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les réseaux sociaux et la vie privée Dans internet, les réseaux sociaux sont des sites qui permettent à des personnes de diffuser de l’information et de communiquer entre elles. Bien qu’ils ne constituent pas des technologies de surveillance en soi, beaucoup de personnes peuvent avoir accès aux données communiquées par l’entremise de ces sites. Les politiques de confidentialité, qui doivent être lues et approuvées par les utilisateurs des réseaux sociaux, précisent qui peut avoir accès à quoi.
L’identité numérique L’identité numérique d’une personne est constituée de toutes les informations qui la concernent et qui peuvent être présentes dans internet. Par exemple, dans une page personnelle d’un réseau social, il est parfois facile de trouver le nom d’une personne, son âge, son adresse courriel et parfois même son adresse géographique. Les listes d’amis et de contacts font aussi partie de cette identité numérique. Enfin, tous les commentaires publiés, les photos mises en ligne et les mentions « J’aime » peuvent servir à définir un individu.
Qui regarde? Certaines informations laissées dans internet à l’intention de destinataires précis peuvent facilement être lues par d’autres. Ainsi, d’anciens camarades de classe, d’anciens amis de cœur, des employeurs, des employés de compagnies d’assurance, des détectives privés ou des personnes mal intentionnées peuvent avoir accès à ces renseignements. En ce sens, selon certains spécialistes des médias, tout ce que les gens publient eux-mêmes dans internet doit être considéré comme étant public.
en 2009, le magazine français Le tigre dressait le portrait d’un internaute anonyme à partir de renseignements glanés dans internet. Plusieurs détails de sa vie, comme les voyages qu’il avait faits, son lieu de travail, le nom de ses collègues et amis ainsi que ses relations amoureuses, ont pu être découverts. Pour y arriver, les journalistes ont consulté des sites de partage de photos, ses pages personnelles et celles de ses amis dans divers réseaux sociaux.
Plusieurs détectives privés affirment que les réseaux sociaux facilitent beaucoup leur travail. Pour obtenir des renseignements, certains vont jusqu’à créer de faux comptes pour entrer dans la communauté d’amis de la personne sur laquelle ils enquêtent. DoSSIeR 6 Les technologies de surveillance
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les réseaux sociaux et le droit Les réseaux sociaux sont généralement considérés comme des sites où les utilisateurs sont libres de s’exprimer sur toutes sortes de sujets. Cette liberté d’expression est toutefois limitée, notamment dans le cas où des propos constituent des menaces à la sécurité d’une personne ou lorsqu’ils nuisent à la réputation d’un individu.
Le droit à la sauvegarde de la réputation L’article 4 de la Charte des droits et libertés de la personne stipule que « Toute personne a droit à la sauvegarde de sa dignité, de son honneur et de sa réputation. » Les images ou les propos diffusés qui peuvent nuire à la dignité, à l’honneur ou à la réputation d’une personne sont qualifiés de diffamatoires. Il peut s’agir de propos ou d’images qui incitent au mépris ou à la haine envers un individu. Il peut aussi s’agir de propos qui amènent l’entourage d’une personne à perdre l’estime ou la confiance qu’il a pour elle. Une personne qui diffuse de tels propos peut être poursuivie en justice pour diffamation et être obligée de payer une somme d’argent à la victime pour compenser les torts que celle-ci a subis.
Le « droit à l’oubli » Toute information diffusée dans internet peut y demeurer très longtemps. Il est souvent difficile et parfois même impossible Le droit à l’image de l’effacer. Ainsi, un internaute qui commence sa vie professelon la loi québécoise, il est interdit de publier (dans un journal, une publicité, sionnelle peut difficilement supprimer ou faire supprimer des une revue ou un réseau social) l’image d’une photos ou des propos qu’il juge regrettables, publiés quelques personne sans que celle-ci ait donné son années plus tôt. C’est pourquoi certains experts militent pour accord. Le droit à l’image est directement le « droit à l’oubli », qui ferait en sorte que l’information serait lié au droit à la vie privée. effacée après un certain nombre d’années. À cet effet, en 2010, en France, des représentants de quelques sites internet de réseautage social et de moteurs de recherche ont signé la Charte du droit à l’oubli numérique dans les sites collaboratifs et les moteurs de recherche. Cette charte oblige les signataires à accepter les demandes d’internautes qui souhaitent voir certains renseignements effacés de leur compte afin de conserver une réputation en ligne qu’ils jugent souhaitable. L’information devrait également être retirée de l’index des moteurs de recherche. Il est à noter que de grandes entreprises ont participé aux discussions, mais n’ont pas signé cette charte.
PoRtRait
La Commission d’accès à l’information du Québec
Fondée en 1982, la Commission d’accès à l’information du Québec est une pionnière en Amérique du Nord en matière d’accès à l’information et de protection de la vie privée. Elle a comme mission de « permettre l’accès aux documents des organismes publics et d’assurer la protection des renseignements personnels détenus par les organismes publics et les entreprises privées ». Ses membres sont nommés par l’Assemblée nationale du Québec.
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ma vie suR la toile Réseau social 1. Nommez deux comportements propres aux réseaux sociaux qui contribuent à former l’identité numérique d’une personne.
2. Pourquoi certains experts affirment-ils que tout ce que les gens publient eux-mêmes dans internet doit être considéré comme étant public ?
3. Formulez une question éthique en lien avec la fréquentation des réseaux sociaux.
4. Nommez deux enjeux éthiques soulevés par votre question éthique.
5. Expliquez, à l’aide d’un exemple, comment les réseaux sociaux peuvent servir de technologie de surveillance.
Place Publique
BAO, p. B86
1 Lisez l’affirmation suivante, puis répondez aux questions. La reconnaissance des droits et libertés constitue le fondement de la justice dans nos sociétés démocratiques. Les technologies de surveillance protègent notre droit à la sécurité mentionné dans les chartes des droits et libertés. Les personnes qui sont contre les technologies de surveillance sont donc contre la justice. a) Quel est le type de raisonnement présent dans cette affirmation ?
b) Est-ce que le raisonnement est valide ? Expliquez votre réponse.
DoSSIeR 6 Les technologies de surveillance
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inteRnet et le dRoit 1. Nommez deux normes qui peuvent entrer en conflit à la suite de la communication d’informations dans des réseaux sociaux. Norme :
Norme :
2. Associez chacun des comportements de la colonne de gauche au droit auquel il pourrait porter atteinte. Diffuser la photo d’une personne sans lui demander sa permission. Le droit à l’image. Se moquer du physique d’une personne en publiant une photo d’elle peu flatteuse.
Le droit à la sauvegarde de la réputation. Le droit à la vie privée.
Révéler des renseignements sur l’état de santé d’une personne.
Le droit à la liberté d’expression.
Faire circuler un courriel personnel écrit par un ami.
3. Le Code canadien de pratiques pour la protection des consommateurs dans le commerce électronique a formulé 10 principes fondamentaux à propos de la gestion équitable de l’information. Expliquez comment deux de ces principes peuvent s’appliquer à une entreprise qui gère un réseau social dans internet.
4. Au nom de quelle valeur, a) un gouvernement pourrait-il justifier la surveillance des communications d’une personne dans les réseaux sociaux ? b) un citoyen pourrait-il s’opposer à la surveillance de ses communications dans les réseaux sociaux par un gouvernement ?
5. Qu’est-ce que le droit à l’oubli ?
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une discussion en vue À titre de membre du conseil d’élèves de votre école, vous proposez de défendre la position du conseil lors de la discussion organisée par la direction au sujet du virage technologique. Pour vous préparer à cette discussion, vous mettrez vos idées par écrit. En premier, vous ferez une courte mise en contexte de la situation. Ensuite, vous vous préparerez à répondre à de possibles interventions. Enfin, vous présenterez une proposition d’action qui favorisera le vivreensemble dans le contexte de l’utilisation des nouvelles technologies à l’école. Lisez les consignes suivantes, réfléchissez à vos réponses, puis rédigez le tout.
mise en contexte de la situation 1. Nommez les quatre technologies de surveillance que la direction pense utiliser pour entreprendre le virage technologique.
2. Formulez une question éthique qui, selon vous, devrait orienter la discussion à propos de l’implantation de ces technologies à l’école.
3. Nommez deux valeurs qui peuvent entrer en conflit par suite de l’implantation de ces technologies de surveillance.
4. Nommez deux repères légaux sur lesquels pourrait s’appuyer une réflexion éthique en lien avec ces nouvelles technologies.
Réponse à une possible intervention 5. Répondez à la question sur laquelle porterait une possible intervention formulée pendant la discussion.
solution et impact sur le vivre-ensemble 6. Selon vous, laquelle des nouvelles technologies proposées par la direction favoriserait le plus le vivre-ensemble à votre école ? Expliquez votre réponse à l’aide d’un argument.
000101010111010110110101010101010101010110000101010 101010101010101010000111000101011100101010010010111 000100010101011101011011010101010101010101011000010 101010101010101010101000011100010101110010101001001 011100010001010101110101101101010101010101010101100 010101000011100010101010000111110010101001001011100 1000101010111010110110101101010101010101100001010110 DoSSIeR 6 Les technologies de surveillance
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Mise en contexte de la situation 1. Les technologies de surveillance que compte utiliser la direction
2. La question éthique qui devrait orienter la discussion
3. Un conflit de valeurs causé par l’implantation de ces technologies
•
•
4. Deux repères légaux sur lesquels pourrait s’appuyer une réflexion éthique sur ces technologies
Réponse à une possible intervention 5. Relevez le procédé susceptible d’entraver le dialogue illustré par l’affirmation suivante et expliquez votre réponse. Si la direction de l’école va de l’avant avec son virage technologique, notre vie ressemblera à ce qui est raconté dans le roman 1984.
Solution et impact sur le vivre-ensemble 6. Parmi les technologies de surveillance mises de l’avant par la direction de l’école, laquelle, selon vous, favorise le plus le vivre-ensemble à l’école ? Expliquez votre réponse à l’aide d’un argument.
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test bilan du dossieR 6
total /25
1. De quelle technologie de surveillance s’agit-il ? La biométrie. A La vidéosurveillance. B La géolocalisation. C Les bases de données. D Les télécommunications. E a) La NSA s’en est servie pour espionner des citoyens américains. b) Elle fournit des renseignements sur le lieu où une photo a été prise. c) Elle se sert des caractéristiques biologiques d’une personne. d) Elles sont très précieuses en marketing.
/5
e) Plusieurs municipalités l’utilisent pour prévenir certains crimes.
2. Cochez les types de renseignements personnels qui sont considérés comme étant du domaine de la vie privée. Le titre d’employé. L’adresse du lieu de travail. Le nom des amis. L’orientation sexuelle.
L’âge. L’adresse personnelle. Le nom d’employé. Les caractéristiques physiques.
/5
3. Nommez une valeur et une norme soulevées par la question éthique suivante. Est-il souhaitable qu’un parent puisse utiliser une technologie comme la géolocalisation pour être capable de retracer son enfant en tout temps ? Valeur :
/1
Norme :
4. Le conseil présenté ci-dessous est tiré du document de sensibilisation de la Commission d’accès à l’information du Québec. Lisez le conseil, puis répondez aux questions. 7. Respecte les autres ! Tu es responsable de ce que tu publies en ligne, alors modère tes propos sur les blogues, les forums… Ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’ils te fassent. a) Indiquez le type de jugement qui se retrouve dans chacune des phrases de ce texte. Le jugement de réalité. Le jugement de valeur.
Le jugement de préférence. Le jugement de prescription.
b) Vrai ou faux ? La dernière phrase du texte est une norme. c) Sur quel droit abordé dans le dossier 6 ce conseil porte-t-il ?
/3 DoSSIeR 6 Les technologies de surveillance
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5. Selon vous, quel type de surveillance respecte le mieux le droit à la vie privée ? Expliquez votre réponse à l’aide d’un argument.
/2
6. Selon vous, la présence de caméras de surveillance dans une école favorise-t-elle le vivreensemble ? Expliquez votre réponse à l’aide d’un argument.
/2
7. L’extrait qui suit est tiré de l’emploi du temps d’Antoine au cours d’une journée ordinaire. Lisez-le, puis répondez aux questions. 18 h : Au parc, Antoine participe à un match de football. Pendant le match, Antoine est photographié et filmé par plusieurs téléphones cellulaires. Les images sont instantanément publiées dans des réseaux sociaux. a) Nommez deux technologies de surveillance dont il est question dans cet extrait. •
•
b) Nommez une norme qui pourrait ne pas être respectée dans cette situation.
c) Nommez deux valeurs en lien avec cette situation.
d) Formulez une question éthique soulevée par cette situation.
/5
8. Le texte suivant est un résumé du principe sur la transparence, qui est énoncé dans le Code canadien de pratiques pour la protection des consommateurs dans le commerce électronique. À l’aide d’un argument, expliquez comment ce principe peut s’appliquer à une entreprise qui gère un site de réseautage. Un organisme doit être transparent à propos de ses pratiques et de ses politiques en ce qui a trait à la gestion des informations personnelles.
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dossier 7
Femmes et religions La Journée internationale de la femme à l’école . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .128 Regard sur la situation . . . . . . . . . . . . . . . . .129 Arrêt sur images . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .130 La déesse-mère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .131 La femme dans le judaïsme . . . . . . . . . . . . . . .132 La femme dans le catholicisme . . . . . . . . . . . .133 La femme dans l’hindouisme . . . . . . . . . . . . . .134 La femme dans la spiritualité iroquoienne . . . .135 La femme dans l’islam . . . . . . . . . . . . . . . . . . .136 La femme, d’hier à aujourd’hui . . . . . . . . . . .137 Des conceptions de la femme . . . . . . . . . . .138 Points de vue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .139 Une question de méthodologie . . . . . . . . . .141 D’une religion à l’autre . . . . . . . . . . . . . . . . .142 Portraits de femmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . .143 Test bilan du dossier 7 . . . . . . . . . . . . . . . . .145
La Journée internationale de la femme à l’école Lors de leur dernière journée pédagogique, les enseignants de votre école décident de célébrer la prochaine Journée internationale de la femme. Le Comité du 8 mars est créé pour l’occasion. Responsable du déroulement de la journée, ce comité organise plusieurs activités autour du thème « Femmes : traditions et modernité ». Lors d’une table ronde réunissant des spécialistes de divers domaines, on tracera un portrait des différentes conceptions du rôle de la femme dans les traditions religieuses, la littérature, la politique, le cinéma et la publicité. De plus, un diaporama commenté passera en revue certains moments marquants de l’histoire des femmes au Québec. En voici un extrait. Au service de Dieu Les communautés religieuses de l’Église catholique regroupent des hommes et des femmes qui, après avoir prononcé les vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance, se consacrent à des œuvres de charité et à la prière. En 1960, plus de 45 000 Québécoises font partie d’une communauté religieuse. Ces femmes, qui ont pris le voile, c’est-à-dire qui sont devenues religieuses, œuvrent dans les domaines de l’enseignement, des soins de santé et des services sociaux. Certaines d’entre elles deviennent missionnaires, parcourant le monde pour enseigner, soigner et évangéliser. D’hier à aujourd’hui, elles ont rendu d’importants services à la société québécoise. Vouées au service de Dieu, ces religieuses accueillent les déshé rités, les enfants abandonnés, les pauvres, les malades, les personnes seules.
Place Publique
Des religieuses de la congrégation des Hospitalières au service des malades dans la salle commune de l’Hôtel-Dieu de Montréal, en 1911.
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La table ronde La table ronde est une rencontre entre quelques personnes choisies pour leurs connaissances sur une question donnée afin qu’elles exposent leurs point de vue respectif, dégagent une vision d’ensemble et discutent sur un pied d’égalité avec un auditoire. La table ronde favorise le respect des conditions favorables au dialogue : respect des interlocuteurs, clarté du propos, réponse et intervention intègres, équilibre du temps de parole, etc.
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Nom :
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Date :
RegaRd suR la situation 1. Nommez un événement historique ayant eu un impact décisif sur le rôle des femmes dans la société. Expliquez votre réponse.
2. Nommez un personnage religieux féminin ainsi que sa tradition religieuse, et indiquez ce que cette personne a accompli.
3. Selon vous, est-ce que la conception du rôle des femmes est la même d’une tradition religieuse à une autre ? Expliquez votre réponse.
4. Donnez des exemples des services rendus par les religieuses dans la société québécoise.
5. Selon vous, existe-t-il ou a-t-il existé des points de vue opposés au sujet du rôle de la femme dans la société ? Expliquez votre réponse.
6. Selon vous, quelle femme a le plus d’influence sur la conception que les Québécois se font du rôle de la femme aujourd’hui ? Expliquez votre réponse.
7. Notez une question que soulève chez vous la lecture de la page 128.
DossieR 7 Femmes et religions
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Arrêt sur imAges
des visions séculières de la femme L’image des femmes présentée dans l’espace médiatique aurait une grande influence sur l’estime de soi et sur la santé.
ailleurs dans le monde Créée en 2008, La Meute des Chiennes de garde provient de la fusion de deux organismes français de défense des droits des femmes. L’association féministe a comme principale mission de défendre les femmes victimes de propos sexistes publics. Elle s’oppose notamment aux propos qui banalisent la violence faite aux femmes, à l’utilisation non pertinente du corps des femmes et à la diffusion de divers stéréotypes visant les femmes. En 2000, la Meute de chiennes de garde a lancé une campagne contre la publicité sexiste.
Régulièrement, les spécialistes des médias réfléchissent à l’image de la femme présentée dans les magazines.
au québec En 2010, au Québec, le Secrétariat à la condition féminine a créé la CHIC : la Charte pour une image corporelle saine et diversifiée. La CHIC a pour but d’amener la population à réfléchir à l’image corporelle des filles et des femmes dans la publicité, la mode, les médias, la vidéo, la musique, etc. Toujours en 2010, l’organisme gouvernemental a lancé la campagne JeSigneEnLigne qui invite la population à appuyer la CHIC. Les signataires de la charte s’engagent à employer et à diffuser, dans leur domaine respectif, des images de corps de tailles et de proportions diversifiées et d’âges variés. Ils sont également appelés à refuser les idéaux esthétiques basés sur la minceur extrême.
Quelles sont les différentes conceptions du rôle de la femme dans les traditions religieuses ? Qui sont les femmes marquantes dans les traditions religieuses ? Quelles sont leurs caractéristiques ? La Meute des Chiennes de garde s’oppose, entre autres, aux divers clichés sexistes renforcés par plusieurs publicités.
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Le rôle de la femme dans les traditions religieuses se transforme-t-il avec le temps ? Quelles ressemblances y a-t-il entre les religions quant à leur conception du rôle de la femme ?
La déesse-mère Selon les recherches archéologiques et historiques, on peut affirmer que le culte de la déesse précède le culte d’un dieu. En effet, plusieurs découvertes font ressortir que, pendant plus de 25 000 ans, de nombreuses civilisations rendaient un culte à des divinités féminines aux formes et aux noms variés. Selon certains chercheurs, il s’agit d’une seule et même déesse-mère qui aurait régné sur l’Europe et sur le Proche-Orient à l’ère du paléolithique et du néolithique. La déessemère serait symbole de vie et source de vie : créatrice, prophétesse, maîtresse de la destinée humaine, guérisseuse et combattante.
Le paléolithique a commencé il y a environ trois millions d’années et s’est terminé entre 12 000 et 10 000 ans avant notre ère. Le néolithique a commencé en Europe vers 10 000 ans avant notre ère et s’est terminé vers 3000 ans avant notre ère.
Selon l’archéologue américaine d’origine lituanienne, Marija Gimbutas, ce serait vers le 5e siècle avant notre ère que des peuples guerriers indo-européens, c’est-à-dire venus de l’est de l’Europe et de l’Asie, auraient mis fin au culte des déesses. Celuici aurait été remplacé par le culte de dieux masculins, plus autoritaires et plus violents.
La femme dans la préhistoire Pour les sociétés préhistoriques, la reproduction était un mystère. Comme on ignorait que le père jouait un rôle dans la reproduction, la naissance des enfants était attribuée au seul pouvoir des femmes. Vénérée comme source de la vie, la femme était considérée comme la seule chef de famille. Ces sociétés sont qualifiées de matrilinéaires, c’est-à-dire que le nom et l’héritage des biens et des propriétés se transmettent par la lignée de la mère.
Portrait
Marija Gimbutas (1921-1994).
Statuette de Vénus. Selon des spécialistes, les nombreuses figurines de Vénus découvertes en Europe, datant de 20 000 ans avant notre ère, sont la preuve de l’existence du culte de la déesse-mère.
Marija Gimbutas Marija Gimbutas est une archéologue lituanienne qui a émigré aux États-Unis en 1949. En 1974, elle publie le livre Déesses et dieux de la vieille Europe. Elle émet l’hypothèse selon laquelle il existait, dans l’Europe de la préhistoire, un culte à une déesse-mère. Marija Gimbutas fonde notamment cette théorie sur l’étude et l’interprétation de divers symboles présents dans des gravures, des peintures et des sculptures préhistoriques. Ses découvertes ont inspiré, entre autres, de nombreuses théories féministes qui soutiennent l’idée que le pouvoir était réparti de façon égale entre les femmes et les hommes dans des sociétés antérieures. Dossier 7 Femmes et religions
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la femme dans le judaïsme Pour déterminer le rôle de la femme au sein de leur communauté, les juifs se réfèrent principalement aux écrits de la Torah, rédigée au 8e siècle avant notre ère. Ils se basent également sur les commentaires du Talmud, écrits entre le 2e et le 6e siècle. Généralement, ces écrits fondateurs présentent la femme comme la partenaire de l’homme, ayant pour devoir de lui donner une descendance et d’être la gardienne du foyer. La femme juive a la responsabilité de l’éducation des enfants, de la vie conjugale et de la préparation des aliments selon les règles de la kashrut. Son rôle d’épouse et de gardienne du foyer est exprimé dans un poème tiré du livre biblique des Proverbes.
Dans la Genèse, le premier livre de la Torah, Dieu donne à Ève et à Adam son premier commandement : « Croissez et multipliez ! Remplissez la terre et soumettez-la ! »
«
Elle dirige avec vigilance la marche de sa maison, et jamais ne mange le pain de l’oisiveté. Ses fils se lèvent pour la proclamer heureuse, son époux pour faire son éloge : “Bien des femmes se sont montrées vaillantes, tu leur es supérieure à toutes !” Mensonge que la grâce ! Vanité que la beauté ! La femme qui craint l’Éternel est seule digne de louanges. Rendez-lui hommage pour le fruit de ses mains, et qu’aux Portes ses œuvres disent son éloge !
»
Source : La Bible dans la traduction du Rabbinat, Paris, Sefarim [en ligne], Proverbes 31, 27-31. (Consulté le 20 mai 2009.)
BAO
Dans le judaïsme traditionnel, les femmes sont dispensées de plusieurs obligations religieuses afin de bien s’acquitter des tâches familiales et domestiques. Par exemple, elles ne sont pas tenues de prier ou d’assister aux lectures publiques de la Torah à la synagogue. Dans le judaïsme, c’est la mère qui transmet la judaïté. En effet, tout enfant né d’une mère juive est juif.
Le judaïsme, p. B41
Des femmes marquantes Les femmes juives, dont l’histoire est racontée dans la Bible, sont généralement présentées de façon positive. Par exemple, les matriarches ou « mères d’Israël » citées dans la Genèse ont joué un rôle décisif dans la destinée du peuple hébreu. Sarah, Rebecca, Rachel et Léa, épouses d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, sont considérées comme les mères ancestrales des enfants d’Israël et du peuple juif. 132
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Détail d’une mosaïque montrant Sarah, à Ravenne, en Italie.
la femme dans le catholicisme Dans le catholicisme, la Vierge Marie, mère de Jésus et épouse de Joseph, personnifie l’idéal féminin. Elle est mentionnée dans les Évangiles et les Actes des apôtres, écrits entre l’an 50 et l’an 120.
«
[La] Vierge Marie est pour l’Église le modèle de la foi et de la charité. [...] Mais son rôle par rapport à l’Église et à toute l’humanité va encore plus loin. Elle a apporté à l’œuvre du Sauveur une coopération absolument sans pareille par son obéissance, sa foi, son espérance, son ardente charité, pour que soit rendue aux âmes la vie surnaturelle. C’est pourquoi elle est devenue pour nous, dans l’ordre de la grâce, notre Mère.
»
Source : Catéchisme de l’Église catholique, Paris, Mame-Librairie éditrice vaticane, 1992, p. 208.
L’Église catholique associe à Marie les qualités d’écoute, d’accueil, d’humilité, de fidélité, de louange et d’attente. Elle encourage les femmes catholiques à s’inspirer de Marie en vivant à son image et en rappelant ses qualités à tous les baptisés.
Mosaïque de la vierge Marie et Jésus, dans une rue de Cartagena, en Colombie. La prière Je vous salue Marie révèle à tous les chrétiens de foi catholique que « Sainte Marie, mère de Dieu » est « bénie entre toutes les femmes ».
En 1988, le pape Jean-Paul II écrit une lettre apostolique intitulée Mulieris Dignitatem (Dignité de la femme). Il y présente ses réflexions sur la dignité et la vocation de la femme au sein de l’Église catholique. Jean-Paul II écrit que la femme peut s’épanouir de trois façons : en se mariant, en devenant mère ou, comme c’est le cas pour les prêtres, en choisissant librement la chasteté afin de se consacrer entièrement à sa relation avec Dieu.
Des femmes marquantes À travers l’histoire, l’Église catholique a reconnu le caractère héroïque de plusieurs femmes. Par la canonisation, ces femmes sont devenues saintes. Dans la religion catholique, les saints sont des personnes ayant mené une vie chrétienne exemplaire et qui auraient accompli des miracles.
PoRtRait
Émilie Gamelin, œuvre du sculpteur québécois Raoul Hunter. Cette statue de bronze orne l’édicule de la station de métro Berri-UQAM à Montréal, à quelques pas de la place Émilie-Gamelin.
BAO Le catholicisme, p. B23
Émilie Gamelin (1800-1851) Née à Montréal en 1800, Émilie Tavernier épouse JeanBaptiste Gamelin en 1823. Le couple fait preuve de compassion envers les pauvres. Devenue veuve, Émilie Gamelin se consacre entièrement aux démunis : orphelins, personnes âgées, prisonniers, déficients intellectuels, etc. En 1843, elle fonde la Communauté des Sœurs de la Providence. À la même époque, l’Asile de la Providence ouvre ses portes. Émilie Gamelin décède en 1851. En 2001, le pape Jean-Paul II procède à la béatification de celle qu’on surnommait autrefois « la Providence des pauvres » ou « l’ange des prisonniers ».
DossieR 7 Femmes et religions
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la femme dans l’hindouisme Dans l’hindouisme traditionnel, le principal devoir de la femme est d’aimer et de servir son mari. Selon les lois de Manu, les autres devoirs de la femme sont de mettre au monde des enfants, de les élever et de s’occuper des travaux domestiques. Pour plusieurs croyantes hindoues, la dévotion envers le mari et la famille constitue une voie vers l’épanouissement spirituel, un moyen pour la femme de se libérer du cycle des naissances et des renaissances.
Les lois de manu sont des règles morales contenues dans un poème du 1er siècle avant notre ère. selon la croyance hindoue, ces lois sont attribuées au prophète manu. elles servent de guide en matière de comportements sociaux et religieux.
«
»
Pour la femme, ce n’est ni son père, ni son fils, ni sa propre personne, ni sa mère, ni ses amies, mais c’est son époux qui, dans ce monde et en l’autre, est toujours son unique voie de salut.
Source : Le Ramayana de Valmiki, traduction de A. Roussel, tome 1, Paris, Librairie d’Amérique et d’Orient Adrien Maisonneuve, 1979, p. 303.
Rama et Sita, les héros du Ramayana, écrit vers l’an 300. Pour de nombreux hindous, Rama et Sita constituent l’idéal du bon époux et de la bonne épouse. Par son amour fidèle envers son mari, Sita est aussi considérée comme un symbole de pureté.
L’importance du mariage pour la femme hindoue est évoquée dans la mythologie hindoue. En effet, dans les récits religieux hindous, les déesses célibataires sont toujours agressives et redoutables. Cependant, lorsqu’elles sont présentées comme l’épouse d’un dieu, les déesses s’adoucissent et deviennent sources de bonheur et de prospérité pour leur entourage.
BAO L’hindouisme, p. B65
Des femmes marquantes Dans l’hindouisme, plusieurs femmes sont des gourous. Réinterprétant l’idéal féminin traditionnel, les femmes gourous se déclarent mariées au divin. Les disciples leur reconnaissent l’atteinte de l’état de sainteté et de perfection et les comparent même à des déesses.
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ViVRe ensembLe 4
Ma Anandamayi (1896-1982), une des femmes gourous les plus célèbres en Inde. Son nom signifie « mère pénétrée par la félicité ». De nombreux croyants considèrent qu’elle a atteint la perfection spirituelle. Le mot gourou signifie « sage » ou « maître spirituel ».
la femme dans la spiritualité iroquoienne Le rôle de la femme dans la spiritualité iroquoienne a intéressé de nombreux chercheurs occidentaux. Plusieurs observateurs étudient le rapport égalitaire, ou du moins complémentaire, entre l’homme et la femme au sein des sociétés iroquoiennes traditionnelles. La femme y est généralement associée aux pouvoirs de la vie et à la fécondité. De plus, elle est responsable de plusieurs rites qui font appel à l’esprit des plantes nourricières.
«
Dans nos communautés, les femmes occupent une place d’honneur spéciale. Nous avons la capacité d’engendrer la vie sur cette terre. […] Tout au long de la vie d’une personne, du moment de sa conception, du moment de sa naissance, jusqu’au moment où elle quitte cette terre, ce sont des femmes, les mères de nos nations, qui prennent réellement soin d’elle. Cette responsabilité qui nous est confiée est sacrée.
»
Audrey Shenandoah, mère de clan, nation Onondaga.
Source : Audrey SHENANDOAH, Indian Roots of American Democracy, Northeast Indian Quaterly, États-Unis, Cornell University, p. 4-7 (traduction libre).
Sky woman [La Femme du ciel], Ernest Smith, 1936. La peinture illustre l’histoire de la création du monde.
Dans la mythologie iroquoienne, la Mère Terre, fille de la Femme du ciel, est à l’origine de la vie des espèces terrestres. À son image, les femmes iroquoiennes sont considérées comme les mères de la nation. Les sociétés iroquoiennes sont matrilinéaires : chaque enfant appartient au clan de sa mère et hérite de son nom de clan. Encore aujourd’hui, à travers leur rôle de mère de clan, des femmes iroquoiennes assurent la transmission des traditions aux générations futures.
Des femmes marquantes Dans les sociétés iroquoiennes traditionnelles, il revenait à une femme, appelée « mère de clan », de choisir le chef d’une tribu, sous condition que son choix soit accepté par le conseil des chefs. Cette femme était choisie parmi les plus âgées d’une lignée. Elle devait être une personne de caractère, au courant des croyances et des pratiques traditionnelles. Aujourd’hui, les mères de clan nomment toujours les hommes qui occuperont divers postes au sein des conseils traditionnels. En plus de leur rôle politique, les mères de clan ont comme tâche de préserver les coutumes et de nommer les nouveau-nés parce qu’elles possèdent la mémoire des lignées et des noms de clans. De plus, elles sont conseillères lors de conflits familiaux, et elles participent à l’élaboration de fêtes commémoratives et à divers rituels de guérison.
BAO Les spiritualités des peuples autochtones, p. B47
DossieR 7 Femmes et religions
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la femme dans l’islam Écrit au 7e siècle, le Coran donne des indications sur la conception du rôle de la femme dans l’islam. Comme c’est le cas pour tous les textes sacrés, le sens donné à ces indications varie selon la personne qui l’interprète. Cependant, de nombreux interprètes du Coran s’entendent pour dire que l’homme et la femme sont généralement présentés comme étant égaux en droits et en devoirs. L’homme et la femme y sont décrits comme complémentaires, tous deux sont responsables de leurs actions, tant au niveau spirituel que moral et social. Dans plusieurs versets du Coran, hommes et femmes sont également considérés et favorisés par Allah, pour autant qu’ils agissent en bons croyants.
«
»
Et quiconque, homme ou femme, fait de bonnes œuvres, tout en étant croyant... les voilà ceux qui entreront au Paradis ; et on ne leur fera aucune injustice, fût-ce d’un creux de noyau de datte (dans la plus petite mesure). Source : Le saint Coran et la traduction en langue française du sens de ses versets, Liban, Éditions Al Bouraq, 1998, sourate 4, 124.
Femme musulmane portant le voile.
Toutefois, à travers l’histoire, et encore aujourd’hui, certaines personnes ont tendance à ne retenir du Coran que des passages qui permettent d’affirmer l’autorité de l’homme sur la femme.
«
»
Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu’Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu’ils font de leurs biens. Source : Le saint Coran et la traduction en langue française du sens de ses versets, Liban, Éditions Al Bouraq, 1998, sourate 4, 34.
Des femmes marquantes Plusieurs femmes ont contribué au développement de l’islam. Certaines de ces femmes ont enseigné le Coran, d’autres ont conservé et transmis des hadiths et certaines ont participé à l’élaboration de la loi islamique en tant que juristes. Khadija (595-619) est la première épouse du prophète Muhammad. Lorsque Muhammad reçut sa première révélation divine, il était consterné. Il n’arrivait pas à comprendre qu’un si grand message lui soit transmis, à lui, un Arabe du désert, orphelin et illettré. Khadija crut en lui, le consola et l’encouragea dans les moments de détresse. Elle fut le roc dont il avait besoin. Elle est considérée comme la première musulmane dans l’histoire.
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BAO L’islam, p. B53
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la femme, d’hieR à aujouRd’hui 1. À partir du texte sur la déesse-mère, expliquez la signification de l’affirmation suivante. Dans cet extrait de La toison d’or, l’écrivain africain Apulée (vers 125-170) rend hommage à la Mère divine. Je suis vénérée sous de multiples formes, comme sous d’innombrables noms et l’on me rend toutes sortes de cultes pour se concilier ma puissance...
2. Selon les chercheurs, que représentait la déesse-mère du paléolithique et du néolithique ?
3. Durant la préhistoire, pourquoi les êtres humains attribuaient-ils seulement aux femmes un rôle dans la reproduction ?
Place Publique
BAO, p. B93
1 a) À votre avis, quel procédé susceptible d’entraver le dialogue est le plus commun lors d’une discussion au sujet du rôle des femmes dans la société ?
b) Selon vous, ce procédé fait-il obstacle à l’élaboration d’un point de vue rigoureux ? Expliquez votre réponse.
2 Lisez l’affirmation suivante et répondez aux questions. Longtemps, au Québec, la femme est restée au foyer à s’occuper de ses nombreux enfants et de son mari. La religion catholique, qui accorde à la femme un rôle de mère et d’épouse, a peut-être eu une influence sur le rôle de la femme dans la société québécoise. a) À votre avis, ce raisonnement par hypothèse est-il rigoureux ?
b) Expliquez votre réponse.
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des concePtions de la femme 1. Complétez les phrases avec les mots ou les expressions de la liste suivante. matrilinéaires gardienne du foyer qualités bonheur devoirs Torah agressives esprit des plantes paléolithique judaïsme épanouissement spirituel Vénus recherches canonisées Coran a) Selon plusieurs chercheurs, les nombreuses
sont
la preuve qu’il existait un culte à une déesse-mère pendant la préhistoire. b) Afin de bien remplir son rôle de
, la femme juive n’est pas
tenue de prier ou d’assister aux lectures publiques de la c) De nombreuses
. archéologiques démontrent l’existence .
d’un culte à des divinités féminines à l’ère du d) Dans le
, c’est la mère qui transmet l’appartenance
religieuse à ses enfants. e) Dans le catholicisme, des femmes ont été
pour leur vie
exemplaire et pour avoir accompli des miracles. f) Pour l’Église catholique, les femmes doivent s’inspirer des de Marie et vivre à son image. g) Les déesses célibataires hindoues sont toujours et redoutables. Cependant, lorsque les déesses sont l’épouse d’un dieu, elles sont source de
et de prospérité.
h) Pour plusieurs femmes hindoues, la dévotion envers le mari constitue une voie vers l’ i)
.
Les tribus iroquoiennes sont
: c’est le nom de clan
de la mère qui est transmis aux enfants. j)
Chez les Iroquoiens, plusieurs rites de guérison font appel à l’
k) Dans le présentés comme étant égaux en droits et en
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ViVRe ensembLe 4
.
, l’homme et la femme sont généralement .
Nom :
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Points de vue 1. a) Nommez une expression du religieux en lien avec la conception du rôle de la femme dans différentes traditions religieuses. b) Expliquez le lien entre l’expression du religieux et la conception du rôle de la femme dans ces traditions religieuses. Tradition religieuse
Expression du religieux
Conception du rôle de la femme dans la tradition religieuse
Culte de la déesse-mère
Judaïsme
Catholicisme
Hindouisme
Spiritualité iroquoienne
Islam
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2. Associez les illustrations aux énoncés appropriés.
A. Par sa fidélité envers son mari, elle est considérée comme un symbole de pureté. B. Sa fille est à l’origine de la vie des espèces terrestres. C. Elle est considérée comme la « mère des nations ». D. Elle contribue à l’enseignement du Coran. E. Épouse de Joseph, elle personnifie l’idéal féminin. F. Symbole de vie, elle est vue comme créatrice, guérisseuse et combattante. G. Le christianisme. H. L’islam. I. Le judaïsme. J. La spiritualité iroquoienne. K. L’hindouisme. L. Le culte de la déesse-mère. 140
ViVRe ensembLe 4
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une question de méthodologie 1. Imaginez que vous ayez à faire un travail de recherche dans le but de dresser un portrait des conceptions du rôle de la femme dans différentes traditions religieuses. Pour chacune des traditions religieuses, indiquez le titre de votre travail de recherche. Chaque titre doit contenir une expression du religieux tirée des pages du dossier. Puis, indiquez deux sources d’information pertinentes permettant d’en savoir plus sur le sujet. Conceptions du rôle de la femme dans diverses traditions religieuses Tradition religieuse
Titre
Deux sources
Judaïsme
Catholicisme
Hindouisme
Spiritualité iroquoienne
Islam
2. a) Quel sujet, lié aux conceptions du rôle de la femme dans ces traditions religieuses, aimeriez-vous approfondir ?
b) Comment procéderez-vous pour obtenir plus d’informations sur ce sujet ?
DossieR 7 Femmes et religions
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d’une Religion à l’autRe 1. Quelle conception du rôle de la femme est commune à plus d’une tradition religieuse ? Expliquez votre réponse.
2. Selon vous, quelles sont les deux traditions religieuses qui se distinguent le plus quant à leur conception du rôle de la femme ?
3. Selon vous, quelles sont les deux traditions religieuses qui se ressemblent le plus quant à leur conception du rôle de la femme ? Expliquez votre réponse.
4. Nommez un point commun aux saintes catholiques et aux femmes gourous dans l’hindouisme.
Place Publique
BAO, p. B93
1 Lisez l’affirmation suivante et répondez aux questions. Au sujet des sociétés matrilinéaires, il existe une opinion préconçue assez répandue selon laquelle, dans ces sociétés, les femmes détenaient tous les pouvoirs et dominaient les hommes. a) Expliquez comment l’opinion préconçue dont il est question dans le texte peut constituer une entrave au dialogue.
b) Peut-on affirmer que, dans les sociétés matrilinéaires, les femmes avaient le pouvoir et dominaient les hommes ? Expliquez votre réponse à l’aide du contenu du dossier.
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PoRtRaits de femmes Le Comité du 8 mars de votre école vous confie la responsabilité d’aborder le sujet des femmes dans différents mythes et différentes religions, sous le thème « Femmes : traditions et modernité ». Votre intervention au sein d’une table ronde devra se faire en trois étapes. Premièrement, vous analyserez l’information présentée dans la mise en situation de la page 128. Ensuite, vous décrirez la conception du rôle de la femme dans une tradition religieuse. Finalement, vous comparerez cette conception du rôle de la femme avec celle d’une autre tradition religieuse. Afin de préparer votre présentation, lisez les consignes ci-dessous.
Sur une première fiche, préparez l’analyse de l’extrait du diaporama.
1. Nommez la tradition religieuse à laquelle appartiennent les femmes qui sont sur la photo de la page 128.
2. Faites un lien entre la vie de ces femmes et la conception du rôle de la femme dans cette tradition religieuse.
3. Nommez une expression du religieux en lien avec la vie de ces femmes et la conception du rôle de la femme dans cette tradition religieuse.
4. Expliquez en quoi ces femmes ont contribué au développement et à la diffusion de cette tradition religieuse. Sur une deuxième fiche, préparez l’analyse d’une conception du rôle de la femme dans une autre tradition religieuse.
5. Nommez la tradition religieuse choisie. 6. Nommez une expression du religieux en lien avec la conception du rôle de la femme dans cette tradition religieuse.
7. Expliquez en quoi des femmes ont contribué au développement et à la diffusion de cette tradition religieuse. Sur une troisième fiche, préparez la présentation d’une comparaison entre des conceptions du rôle de la femme dans deux traditions religieuses.
8. Nommez ces deux traditions religieuses. 9. Nommez un élément commun et un élément distinct entre les conceptions du rôle de la femme dans ces traditions religieuses.
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Fiche 1 Analyse du diaporama 1. Tradition religieuse : 2. Lien entre la vie de ces femmes et la conception du rôle de la femme dans cette tradition religieuse :
3. Expression du religieux : 4. Développement et diffusion :
Fiche 2 Analyse d’une autre tradition religieuse 5. Tradition religieuse : 6. Expression du religieux : 7. Développement et diffusion :
Fiche 3 Comparaison 8. Traditions religieuses : 9. Élément commun et élément distinct :
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TesT bilan du dossier 7
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1. Associez les extraits aux trois éléments correspondants : • • •
a)
le récit ; La Torah
Les Actes des apôtres
l’époque où le récit a été écrit ; 7e siècle Vers 300
Le Coran
Entre l’an 50 et 120
la tradition religieuse ; L’hindouisme Le judaïsme
Le Ramayana 8e siècle avant notre ère
Le christianisme
L’islam
La femme qui craint l’Éternel est seule digne de louanges. Récit : Époque : Tradition religieuse :
b)
[…] son époux […] est toujours son unique voie de salut. Récit : Époque : Tradition religieuse :
c)
Et quiconque, homme ou femme, fait de bonnes œuvres tout en étant croyant […] entreront au Paradis […]. Récit : Époque : Tradition religieuse :
d)
Sa foi, sa piété, son humilité et soyons, comme elle a su l’être, une servante dévouée de son fils Jésus Christ par lequel Dieu a accompli notre salut […]. (Actes 4.12).
Récit : Époque :
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Tradition religieuse :
2. Expliquez le lien entre la conception que les sociétés iroquoiennes ont de la femme et le récit de la femme du ciel.
/1 Dossier 7 Femmes et religions
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3. Certains mots ou expressions sont mal épelés. Biffez–les et écrivez-les correctement. En plus de leur rôle politique, les mères de clan ont comme tâche de préserver les cesuutmo et de nommer les vaeéous-nun parce qu’elles possèdent la mémoire des nésegli et des noms de snalc. De plus, elles sont reilloncèse lors de conflits familiaux, et elles participent à l’élaboration de fêtes commémoratives et à divers litures ed sénougri.
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4. De quoi ou de qui s’agit-il ? a) On y observe des rapports égalitaires ou complémentaires entre les hommes et les femmes.
b) Règles morales qui servent de guide en ce qui a trait aux comportements sociaux et religieux dans l’hindouisme.
c) Elle est illustrée dans une peinture de 1936 de Ernest Smith.
d) Signifie « sage » ou « maître spirituel » dans l’hindouisme.
e) Présentes en Europe 20 000 ans avant notre ère, elles sont la preuve du culte de la déesse-mère.
f) La femme peut s’y épanouir en se mariant, en enfantant ou en restant chaste pour servir Dieu.
g) Une des caractéristiques des dieux qui ont remplacé le culte de la déesse-mère vers le 5e siècle avant notre ère.
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5. Formulez différents types de jugement en lien avec la conception de la femme dans l’hindouisme. Jugement de réalité : Jugement de préférence : Jugement de prescription : Jugement de valeur :
/2 146
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dossier 8
L’or bleu De l’eau en bouteille au restaurant . . . . . . . . . .148 Regard sur la situation . . . . . . . . . . . . . . . . .149 Arrêt sur images . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .150 L’eau, un enjeu planétaire . . . . . . . . . . . . . . . . .151 L’eau au Québec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .152 La Politique nationale de l’eau du Québec . . .153 Une réflexion sur l’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .154 Tout le monde à l’eau ! . . . . . . . . . . . . . . . . . .155 Le phénomène de l’eau embouteillée . . . . . . .157 Eau embouteillée ou du robinet ? . . . . . . . . . . .158 Rien que de l’eau ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .161 Ma chronique gastronomique . . . . . . . . . . . .163 Test bilan du dossier 8 . . . . . . . . . . . . . . . . .165
De l’eau en bouteille au restaurant Vous êtes responsable de la chronique gastrono mique d’un journal réputé. À ce titre, votre employeur vous remet l’article suivant sur un restaurateur qui a décidé de ne plus offrir d’eau du robinet à ses clients pour des motifs environnementaux.
UN RESTAURATEUR N’OFFRE PLUS QUE DE L’EAU EMBOUTEILLÉE Un restaurateur québécois a décidé de ne plus servir d’eau du robinet sous prétexte de respecter l’environnement et de protéger la santé de ses clients. Il affirme, en effet, que le fait servir de l’eau à tous ses clients entraînait un gaspillage, car ils ne la buvaient pas au complet. Il a donc affiché un avis expliquant sa nouvelle politique. Il y précise que, pour éviter le gaspillage de centaines de litres d’eau, les serveurs ne serviront plus l’eau du robinet à la clientèle. Ceux qui voudront de l’eau devront payer 2 $ la bouteille d’eau de 355 ml.
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Le restaurateur assure que les bouteilles vides seront mises au recyclage chaque semaine. Les clients qui insisteront pourront néanmoins avoir de l’eau du robinet. Le restaurateur aurait pris sa décision à la suite de
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plusieurs bris d’aqueduc dans son quartier. Il affirme qu’il fallait faire bouillir l’eau avant de la consommer. Il prétend même que certains de ses employés ont été malades parce qu’ils avaient bu de l’eau du robinet. D’autre part, il craint que la Ville oublie de le prévenir si un autre bris survenait. Les autorités de la Ville confirment qu’il y a eu un bris d’aqueduc, mais que tout a été réparé rapidement. Une conseillère municipale a toutefois été surprise lorsqu’elle a appris la décision du restaurateur. Selon elle, le fait d’exiger des clients qu’ils achètent leur eau en bouteille n’est pas conforme à des valeurs environnementales. La conseillère explique que, au nom de ces mêmes valeurs, plusieurs restaurateurs ont justement décidé de ne plus vendre de bouteilles d’eau à
leurs clients. L’eau du système d’aqueduc de la municipalité, qui est analysée une centaine de fois par jour, serait aussi bonne, à son avis, que l’eau en bouteille. D’autres restaurateurs au Québec ont opté pour un système de filtration et de purification de l’eau du robinet, et n’offrent plus d’eau en bouteille à leurs clients.
La chronique gastronomique La chronique gastronomique est une rubrique présentée par des journalistes dans la presse écrite, à la radio, à la télévision ou dans internet. Le rôle des chroniqueurs gastro nomiques consiste à faire connaître au public les bonnes tables, les boutiques spécia lisées en alimentation, les dernières tendances en cuisine et les nouveaux produits. Ces chroniques sont le plus souvent des narrations, dans lesquelles les journalistes n’hésitent pas à donner leur point de vue sur les grands enjeux liés à l’alimentation, comme la santé et l’environnement.
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RegaRd suR la situation 1. Depuis quelques années, l’utilisation de l’eau par les êtres humains soulève de nombreuses questions éthiques. Indiquez trois enjeux éthiques en lien avec l’utilisation de l’eau. • • •
2. Compte tenu de l’importance de l’eau dans la vie quotidienne, nommez un geste que pourrait faire une personne pour protéger cette ressource. Expliquez votre réponse.
3. Nommez un avantage et un inconvénient liés à l’utilisation des bouteilles d’eau. • •
4. Selon vous, pourquoi certaines personnes préfèrent-elles l’eau embouteillée à l’eau du robinet ?
5. Utilisez-vous de l’eau embouteillée ? Pourquoi ?
6. Selon vous, à qui appartient l’eau au Québec ?
7. Formulez une question éthique en lien avec la situation présentée à la page 148.
DossiER 8 L’or bleu
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Arrêt sur imAges
À qui appartiennent les ressources naturelles? La propriété et l’exploitation des ressources naturelles sont des enjeux importants dans les sociétés contemporaines.
au québec La présence de nombreuses ressources natu relles dans le nord du Québec suscite la convoitise. Tant le gouvernement québécois que de nombreuses entreprises privées cherchent à en tirer profit. Ces ressources naturelles comprennent notamment diffé rents types de minerais, de grandes réserves d’eau douce, des forêts et des hydrocarbures. D’après le gouvernement, ces ressources naturelles appartiennent à tous les Québé cois. C’est pourquoi il veut s’assurer que les citoyens en tirent leur juste part. Toutefois, certains croient que, actuellement, l’exploi tation de ces ressources laisse une trop grande part des profits aux entreprises pri vées. Cellesci considèrent plutôt que c’est le gouvernement qui exige trop d’impôt sur leurs revenus.
Mineurs dans une mine d’or en Afrique du Sud.
ailleurs dans le monde Depuis 2000, les entreprises chinoises ont investi plus de 75 mil liards de dollars dans les mines du continent africain, notamment pour extraire de l’or. Selon certains, ces investissements favo risent le développement économique et social des pays africains. D’autres se demandent toutefois si la Chine n’est pas en train de s’approprier ces ressources.
À qui appartiennent l’eau, le bois, les hydrocarbures et les minerais ? À qui profite l’exploitation de ces ressources ? Quelles sont les conséquences de l’exploitation de ces ressources sur l’environnement ? Quelles ressources naturelles sont les plus importantes dans notre économie ? Quel impact nos choix de consommation ont-ils sur ces ressources ?
Le développement du Nord québécois suscite de nombreux débats quant à l’exploitation des ressources naturelles comme le minerai.
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ViVRE EnsEMbLE 4
L’eau, un enjeu planétaire Les êtres humains, comme tous les êtres vivants, ne peuvent vivre sans eau. L’eau est indispensable à la vie de tous les jours : on la boit, on s’en sert pour cuisiner et arroser les cultures. Elle est utilisée pour l’hygiène personnelle, le fonctionnement des égouts, la fabrication de produits dans les usines. L’eau joue un rôle essentiel dans la vie des êtres humains. L’accès à l’eau est l’un des enjeux majeurs du 21e siècle pour l’ensemble de la planète.
Une ressource rare et convoitée Selon l’Organisation des Nations unies (ONU), 1,1 milliard d’êtres humains n’ont pas accès à l’eau potable. Ce chiffre pourrait passer à 2,5 milliards de personnes en 2025, ce qui constituerait un tiers de l’humanité. Alors que le volume d’eau sur Terre n’augmente pas, la population mondiale, elle, est passée de 2,5 milliards en 1950, à 6,8 milliards en 2008. C’est ce qui explique, en partie, l’énorme pression sur la ressource en eau douce. Les experts indiquent que la demande en eau a été multipliée par sept au 20e siècle. De plus, la répartition de l’eau est inégale sur la planète ; l’eau se fait rare dans plusieurs régions du monde et abonde dans d’autres régions. L’Asie et l’Afrique sont les continents les plus touchés par le manque d’eau. D’autre part, la pollution due à certaines pratiques agricoles et industrielles nuit à la ressource en la rendant impropre à la consommation. Ainsi, l’eau souterraine et de surface est polluée par les pesticides, les engrais chimiques et d’autres contaminants. En outre, aujourd’hui, 2,6 milliards d’êtres humains n’ont pas d’infrastructures sanitaires adéquates pour décontaminer les eaux polluées. Quatre millions d’enfants meurent chaque année des suites de maladies causées par la consommation d’eau polluée, surtout dans les pays de l’hémisphère sud.
La Terre, planète bleue. Selon l’UNESCO, l’eau douce représente seulement 2,5 % de l’eau sur Terre. De plus, les deux tiers de cette eau, sous forme de glaciers et de neiges éternelles, sont inaccessibles aux populations humaines. L’eau douce utilisable se trouve en surface, comme dans les lacs, les rivières et les fleuves, ou sous terre, dans les nappes phréatiques.
Amérique Latine et Caraïbes 6%
Europe 2%
Afrique 27 %
Asie 65 %
Une ressource à protéger L’eau douce est devenue une source de tensions entre les États en raison des disparités de sa répartition sur la planète. Certains pays, par exemple, sont tentés d’accaparer l’eau de leur territoire en érigeant des barrages sur des fleuves qui coulent dans plusieurs pays. En 1992, à Rio, au Brésil, les pays membres de l’ONU se sont donc fixé comme objectif d’assurer, sur l’ensemble de la planète, la protection des ressources en eau douce et leur qualité.
L’approvisionnement en eau : répartition des populations non desservies. Source : UNESCO, Rapport mondial sur la mise en valeur des ressources en eau [en ligne]. (Consulté le 29 décembre 2013.)
Dossier 8 L’or bleu
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l’eau au québec Selon le ministère du Développement durable, Environnement, Faune et Parcs du Québec, le territoire du Québec compte plus de 4500 rivières et un demimillion de lacs. Outre l’utilisation quotidienne des citoyens, cette eau sert au transport, à l’agriculture, à diverses industries et aux activités aqua tiques. Elle alimente aussi les 5000 petits et gros barrages qui produisent de l’hydro électricité.
un petit territoire et beaucoup d’eau Le Québec possède 3 % des réserves mon diales d’eau douce de la planète. Néan moins, en raison de la pollution grandissante des cours d’eau causée par les activités industrielles, agricoles et domestiques, la qualité de cette eau est menacée.
Les conduites d’eau vétustes laissent échapper beaucoup d’eau.
La consommation d’eau des Québécois Les Québécois se distinguent par leur importante consommation d’eau. Toutefois, depuis quelques années, une réflexion s’est amorcée au sujet de l’utilisation de la ressource. Par exemple, plusieurs municipalités recommandent à leurs résidents de limiter l’arrosage des pelouses pendant l’été. HydroQuébec suggère d’installer des réducteurs de débit aux pommes de douche. Il est aujourd’hui mal vu de nettoyer une entrée asphaltée avec un tuyau d’arrosage, alors que c’était pratique courante il n’y a pas si longtemps. De plus, dans les villes du Québec, le système d’aqueduc se détériore. Selon les experts, l’âge moyen des canalisations de base est de 110 ans. Résultat, la ville de Montréal perdrait entre 40 % et 50 % de son eau chaque année à cause de la vétusté de son système d’aqueduc. La gestion et la préservation de la ressource dans une perspective de développement durable sont des enjeux majeurs pour le Québec. La consommation comparative d’eau par jour par personne Par personne par jour en L Québec
400
Canada
350
États-Unis
425
France
150
Royaume-Uni
200
Source : L’eau. La vie. L’avenir. Politique nationale de l’eau, p. 89 [en ligne]. (Consulté le 22 mai 2009.)
152
ViVRE EnsEMbLE 4
la Politique nationale de l’eau du québec Depuis les années 1970, une réflexion natio nale s’est amorcée sur la question de l’eau au Québec, où se trouve une des plus grandes ressources en eau potable au monde. Cette réflexion a donné naissance en 2002 à la Politique nationale de l’eau. Dans le site internet du ministère du Déve loppement durable, Environnement, Faune et Parcs du Québec, on peut lire que, « pour la première fois de son histoire, le Québec s’est donné, à l’automne 2002, une politique de l’eau afin :
Vue aérienne du lac Sacatomie, dans la région de la Mauricie, au Québec.
• d’assurer la protection de cette ressource unique ; • de gérer l’eau dans une perspec tive de développement durable ;
La Politique nationale de l’eau du Québec
• de s’assurer, ce faisant, de mieux protéger la santé publique et celle des écosystèmes. »
Le gouvernement tient d’abord à réaffirmer, à travers la Politique nationale de l’eau, sa volonté de reconnaître la ressource eau comme une richesse de la société québécoise faisant partie intégrante du patrimoine collectif. Le Code civil du Québec reconnaît que l’eau, qu’elle soit de surface ou souterraine, est une chose commune, sous réserve des droits d’utilisation ou des droits limités d’appropriation qui peuvent être reconnus. »
Selon la loi 27, adoptée le 11 juin 2009, qui fait suite aux recomman dations de la Politique nationale de l’eau :
« reconnaître l’eau comme un patrimoine collectif des Québécois.
Source : Ministère du Développement durable, Environnement, Faune et Parcs du Québec, Politique nationale de l’eau [en ligne]. (Consulté le 5 décembre 2013.)
«
[…] il est interdit de transférer hors du Québec des eaux qui sont prélevées au Québec. […]
»
Cette interdiction n’est toutefois pas applicable aux eaux prélevées pour […] être commercialisées comme eau de consommation humaine, pour autant que ces eaux soient emballées au Québec dans des contenants de 20 litres ou moins […].
Source : Rapport du ministre du Développement durable, Environnement, Faune et Parcs [en ligne]. (Consulté le 13 septembre 2013.)
PoRtRait
Riccardo Petrella Le politicologue et économiste italien Riccardo Petrella est professeur à l’Uni versité catholique de Louvain, en Belgique. Depuis 1990, il préside l’Université européenne de l’environnement. Il est l’auteur du Manifeste de l’eau paru en 1998. Il est membre de divers organismes sociaux, dont la Coalition québécoise Eau Secours ! Pour lui, l’un des enjeux majeurs des dix prochaines années sera de freiner la mainmise des entreprises multinationales sur l’eau, à laquelle chacun devrait avoir droit. « On ne peut pas accepter, affirmetil, que le droit à la vie n’appartienne pas à tout le monde. »
Riccardo Petrella (1941- ).
Source : Denise PROULX, « Riccardo Petrella, en entrevue au Devoir Après l’or noir, l’or bleu », Le Devoir, 31 août 2002 [en ligne]. (Consulté le 25 mai 2009.)
DossiER 8 L’or bleu
153
une réflexion sur l’eau Au Québec, de nombreuses personnes s’interrogent sur la façon de préserver la res source de l’eau sur le territoire. Au cours de ces réflexions, une des questions les plus fondamentales surgit : à qui appartient l’eau ?
L’eau: un bien collectif Selon la sociologue québécoise Louise Vandelac, l’eau doit être considérée comme un bien col Eau secours ! lectif. Pour elle, il ne faut pas accepter de faire La Coalition québécoise pour une gestion responsable de l’eau, eau secours !, est un organisme sans but lucratif de l’eau une simple marchandise, comme le bois, indépendant qui a été fondé en mars 1997 à montréal par parce que l’eau est nécessaire à la vie de toutes la sociologue Louise Vandelac, l’écrivaine Hélène Pedneault, les espèces sur Terre. Pour sa part, l’économiste le chef de formation politique municipale André Lavallée italien Riccardo Petrella croit que l’eau ne et le syndicaliste André Bouthillier. Les 2300 membres et devrait pas être une marchandise monnayable, 225 groupes de cette coalition ont pour objectif de ce qui la rendrait inaccessible aux plus pauvres. promouvoir une gestion responsable et collective de l’eau auprès des gouvernements et des citoyens par la recherche, Tout comme le pétrole, l’eau privatisée serait l’éducation et la défense des droits de la population. soumise à la loi du marché, et son prix risquerait d’augmenter. En devenant une marchandise, l’eau deviendrait pour les entreprises une source illimitée de profits. Selon Riccardo Petrella, les gouvernements doivent plutôt considérer l’eau comme un bien appartenant à tous. Pour lui, l’objectif premier de cette réappropriation publique est de permettre l’accès légitime à l’eau, une ressource vitale pour tous, au milliard d’êtres humains qui en sont privés.
L’eau: une propriété privée Les analystes de l’Institut Fraser contestent la loi adoptée par le gouvernement du Québec qui L’Institut Fraser limite les droits de propriété privée sur l’eau L’institut Fraser est une organisation indépendante fondée pour en faire un bien collectif. Pour eux, l’adop à Vancouver en 1974, qui a des bureaux au Canada et aux États-unis. ses membres ont pour mission de proposer des tion de ce projet de loi aura pour conséquence pistes de solutions pour améliorer la vie des Canadiens. néfaste de transférer la richesse des poches des Pour eux, par exemple, il faut baisser les impôts, privatiser citoyens dans celles de l’État. Selon eux, ce droit en partie les soins de santé, et remédier efficacement aux de propriété de l’eau est légitime et son aboli changements climatiques sans nuire à l’économie du pays. tion nuira au dynamisme économique en décou Par leurs actions, les membres veulent défendre et promouvoir rageant les entreprises à venir s’installer au la liberté de choix, la responsabilisation personnelle et la réduction de l’intervention de l’État. Québec. C’est le droit de propriété privée sur l’eau qui donnerait, à leur avis, aux propriétaires les incitatifs nécessaires pour gérer l’eau efficacement, d’une manière durable tout en protégeant l’environnement. Les analystes affirment, en effet, qu’un marché de l’eau permettrait aux agriculteurs, aux industries, aux municipalités et même aux groupes environnementaux d’acheter et de vendre des droits d’usage de l’eau en fonction de l’offre et de la demande. Le prix de l’eau serait alors fixé par le marché et il indiquerait la véritable valeur de l’eau. Ainsi, la ressource serait efficacement gérée et préservée, tout en évitant le gaspillage.
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tout le monde À l’eau ! 1. Analyse éthique du cas de l’eau. a) Formulez deux questions éthiques bien distinctes, soulevées par le débat au sujet de la propriété de l’eau au Québec. Questions éthiques
b) Nommez deux valeurs opposées soulevées par vos questions éthiques.
Valeurs en conflit
Valeur :
Valeur :
Valeur :
Valeur :
c) Trouvez trois repères liés à vos deux questions éthiques.
Repères
d) Parmi les repères proposés en c), lequel vous semble le plus important ? Expliquez votre réponse. Importance des repères
2. Le gouvernement fait de l’eau un bien qui appartient à tous les Québécois, en même temps qu’il permet aux embouteilleurs de s’approprier l’eau selon certaines limites légales. Citez un extrait de la page 153 qui montre ce fait.
3. Dans les textes de ce dossier, relevez deux caractéristiques qui distinguent le commerce de l’eau de celui du bois.
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4. Expliquez les effets que pourrait avoir la privatisation de l’eau selon les analyses de l’Institut Fraser en remplissant le schéma. Servez-vous des mots qui suivent. propriété
eau
marché
argent
gaspillage
valeur
1. Avec le droit de sur l’eau, le prix de l’eau serait fixé par .
le
2. Cela indiquerait la en argent.
de l’
3. Cela freinerait le d’eau parce les gens voudraient éviter de perdre de .
l’
5. Expliquez les effets que pourrait avoir la privatisation de l’eau selon Riccardo Petrella en remplissant le schéma. Servez-vous des mots qui suivent. marchandise
inaccessible
monnayable
prix
pauvres
augmenter
1. Privatiser l’eau la transformerait en une .
2. Le
de l’eau risquerait .
alors d’
3. Ce qui la rendrait aux plus
156
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.
le phénomène de l’eau embouteillée Depuis quelques années seulement, l’eau embouteillée est vendue aux consommateurs dans des contenants scellés. Aujourd’hui, la consommation d’eau embouteillée est un des phénomènes les plus répandus dans les habitudes alimentaires des populations des pays développés : sa popularité augmente sans cesse. Dans notre envi ronnement quotidien, on trouve de l’eau embouteillée dans les super marchés, les dépanneurs, les édifices publics. Bref, les bouteilles d’eau sont partout. Cette eau peut provenir de sources souterraines ou tout simplement du réseau de traitement d’eau de nos villes. Certaines entreprises ajoutent du gaz carbonique à l’eau pour la rendre pétillante. Les embouteilleurs proposent de l’eau des glaciers de l’Arctique, de l’eau de sources québécoises, européennes, de l’eau italienne ou française. On n’a qu’à observer un comptoir de supermarché pour constater l’importance de cette industrie.
Le succès de l’eau embouteillée en chiffres
Étalage d’eau embouteillée dans un supermarché.
Dans le monde, il y a 30 ans, le marché de l’eau embouteillée était presque inexistant. Par contre, en 2007, aux ÉtatsUnis, 1 milliard de bouteilles d’eau étaient transportées par semaine, ce qui équivaut à 37 800 camions de 18 roues sur les routes hebdoma dairement. D’après l’émission La vie en vert, on estime que 250 000 bouteilles d’eau de 500 ml sont bues chaque jour au Québec. Les Québécois sont parmi les plus grands consom mateurs d’eau en bouteille au monde. Cette industrie représente des centaines de millions de dollars. En 1992, les Québécois achetaient 70 millions de bouteilles d’eau, alors que, aujourd’hui, les ventes atteignent près de 1 milliard de bouteilles annuellement. Une personne sur cinq n’utilise que de l’eau embouteillée pour étancher sa soif en Amérique du Nord.
les tRucs du métieR Biologiste Les biologistes étudient des phénomènes de la vie végé tale ou animale et analysent les données recueillies. Ils observent les liens entre les êtres vivants et leur milieu, et participent à la conservation des ressources natu relles et à la protection de l’environnement. Cette pro fession exige un talent particulier pour résoudre des problèmes, jouer avec les idées, communiquer et s’ex primer. Le métier de biologiste requiert un baccalauréat universitaire en biologie et il s’exerce dans des lieux aussi différents que la fonction publique provinciale ou fédérale, les parcs, les municipalités, les cégeps et les entreprises privées.
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eau embouteillée ou du robinet? Les raisons qui amènent les consommateurs à choisir l’eau du robinet ou l’eau embou teillée sont multiples. Voici les témoignages de quelques personnes à ce sujet.
Des avis favorables à l’eau embouteillée
«
tony
Grâce à l’eau embouteillée, je peux avoir de l’eau à portée de la main et ainsi satisfaire ma soif en tous lieux et en tout temps : dans l’autobus, dans l’auto, sur le trottoir ou même en classe, avant les cours. Vraiment, l’eau embouteillée, c’est très pratique. En plus, l’eau en bouteille est une bonne alternative aux boissons gazeuses, aux jus de fruits trop sucrés, au café et aux autres boissons.
«
Robert
» »
J’ai lu récemment dans un livre sur l’économie du Québec qu’il y a une vingtaine d’embouteilleurs d’eau au Québec. Ils procurent 800 emplois et génèrent un chiffre d’affaires annuel d’au moins 150 millions de dollars. J’ai aussi lu que le marché des bouteilles d’eau augmentait de 20 % par année. C’est excellent pour l’économie !
«
Rima Je n’aime pas l’eau du robinet. Je trouve qu’elle a une odeur et un goût de chlore. Le chlore est utilisé dans les usines de filtration pour purifier l’eau. J’ai lu dans internet que les vieux réseaux de distribution altèrent le goût de l’eau. L’eau du robinet a une odeur, une couleur et un goût différents selon les jours, les saisons et l’endroit où j’en bois. Je bois de l’eau gazéifiée au lieu de l’eau du robinet. Cette eau pétillante est bien meilleure.
«
»
maude
J’ai entendu récemment, dans un documentaire sur l’industrie de l’eau en bouteille, que les embouteilleurs affirment que leur eau est plus saine que celle du robinet, qui peut parfois contenir des traces de polluants chimiques et organiques, alors que l’eau embouteillée doit respecter plus de normes. Est-ce vrai ? Les membres de l’Association canadienne des eaux embouteillées (ACEE), en anglais, la CBWA (Canadian Bottled Water Association), déclarent, dans leur site internet, que la qualité de l’eau en bouteille est rigoureusement réglementée par les gouvernements provinciaux et fédéral, et par l’Association canadienne des eaux embouteillées. L’eau du robinet, quant à elle, serait seulement réglementée par les gouvernements provinciaux.
»
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«
Karine
Saviez-vous que…
Je ne bois plus d’eau du robinet depuis l’incident qui s’est produit dans la petite ville ontarienne de Walkerton, en 2000. Ce jour-là, le 12 mai 2000, à la suite d’un orage violent, l’eau potable de la ville a été contaminée par une souche mortelle de la bactérie E. Coli, qui provenait des excréments de bestiaux. Des 2300 personnes infectées, 7 sont mortes ! On a su plus tard que le système d’approvisionnement en eau potable de la ville était mal contrôlé et trop fragile. J’ai même lu qu’une catastrophe comme celle-là pouvait survenir au Québec. Pour l’eau du robinet, c’est terminé.
Depuis quelques années, on trouve, sur le marché des eaux embouteillées, des eaux aromatisées à la fraise, additionnées de caféine et de sucre, enrichies de vitamines, des eaux superoxygénées ou des eaux provenant de glaciers.
«
»
sylvia Il est hors de question que je me mette à boire de l’eau qui peut contenir du plomb, nocif pour ma santé et celle de mes proches ! En effet, j’ai lu sur le site internet du gouvernement canadien que l’eau du robinet passe, parfois, par des tuyaux en plomb ou soudés au plomb et que ce plomb peut se retrouver dans l’eau qu’on boit ! Selon certaines études, le plomb, même en petite quantité, peut nuire à la santé humaine, notamment celle des bébés, des jeunes enfants et des femmes enceintes. Heureusement que, depuis 1986, le plomb n’est plus utilisé pour les canalisations ! Cependant, dans certains quartiers, les vieux tuyaux n’ont pas encore été remplacés.
»
Des avis favorables à l’eau du robinet
«
Yanick Je ne crois pas que l’eau en bouteille soit plus sécuritaire ou plus pure que l’eau du robinet. Plusieurs analyses scientifiques effectuées par des experts en microbiologie l’ont montré. Une étude a également révélé que sur la plus grande partie du territoire américain, par exemple, l’eau du robinet est réglementée de façon plus stricte que l’eau embouteillée. En outre, des recherches établissent que les polluants chimiques et organiques qui se trouvent dans les cours d’eau peuvent aussi se retrouver dans l’eau embouteillée. Des chercheurs demandent même un resserrement des contrôles et des normes pour l’eau embouteillée.
«
»
cheng Moi, je suis contre les embouteilleurs d’eau qui exploitent la ressource dans des lieux où les habitants n’ont pas ou ont peu accès à une eau potable de qualité, pour ensuite l’exporter dans des lieux où les habitants ont déjà pleinement accès à une bonne eau. Je trouve cela injuste. Prenons le cas des entreprises qui prennent l’eau des îles Fidji, dans le Pacifique Sud. Les usines produisent un million de bouteilles par jour, alors que la moitié des habitants des îles n’a pas accès à une eau du robinet de qualité.
» DossiER 8 L’or bleu
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«
didier
Saviez-vous que…
Je suis contre l’utilisation de l’eau embouteillée qui est, en fait, une simple affaire d’image. Les gens qui consomment ce produit, en plus de vouloir étancher leur soif, désirent aussi s’associer aux valeurs de réussite sociale, de pureté et de nature que la publicité a réussi à associer à l’eau embouteillée. Certains considèrent maintenant l’eau embouteillée comme une boisson haut de gamme et ils en boivent pour montrer aux autres qu’ils appartiennent à une classe à part et qu’ils ont réussi dans la vie. Le succès de l’eau embouteillée, c’est la victoire des publicitaires à la solde des entreprises qui veulent faire des profits à partir d’un produit aussi courant que l’eau…
selon tony Clarke, auteur du livre inside the Bottle : An exposé of the Bottled Water industry, publié à Ottawa en 2005, 25 % de l’eau vendue en bouteille est de l’eau du robinet qu’on a simplement filtrée.
«
»
Ramon
Je n’achèterai jamais d’eau en bouteille. J’ai lu dans internet que l’eau en bouteille coûte entre 240 à 10 000 fois plus cher que celle du robinet ! Une bouteille d’eau coûte même plus cher qu’une bouteille de boisson gazeuse faite… à base d’eau. C’est une véritable arnaque, surtout lorsqu’on sait que d’importants embouteilleurs remplissent leurs bouteilles d’eau presque directement des systèmes d’aqueduc publics ! En fait, le quart de l’eau vendue en bouteille vient du robinet ! En plus, la majorité des embouteilleurs paient très peu – parfois rien – l’eau qu’ils extraient et vendent en bouteilles.
«
»
betty
Saviez-vous que…
Moi, ce que j’aime dans le fait de boire de l’eau du robinet, c’est que son transport souterrain ne nécessite pas de camions, de bateaux ou de trains qui produisent des gaz à effet de serre, contrairement au transport des milliards de bouteilles d’eau à travers le monde. Il faut savoir que les gaz à effet de serre produits, entre autres, par les divers moyens de transport, sont en partie responsables du réchauffement climatique.
une personne peut manquer de nourriture pendant une trentaine de jours, mais personne ne peut survivre à un manque total d’eau plus de trois jours.
«
»
carlotta Pour ma part, je pense que l’utilisation de l’eau du robinet est un geste beaucoup plus écologique que l’achat de bouteilles d’eau. L’eau du robinet ne nécessite pas de contenants de plastique, puisqu’elle se rend jusqu’à nous par un réseau souterrain de canalisations. Une fois qu’on a bu l’eau en bouteille, qu’est-ce qu’on fait avec son contenant ? Les Américains jettent par année des dizaines de milliards de bouteilles d’eau vides dans les sites d’enfouissement. Au Québec, on fait la même chose. J’ai lu dans un article qu’une bouteille de plastique peut prendre 1000 ans à se décomposer et cause des dommages à l’environnement. Seulement une infime quantité de ces bouteilles sont recyclées.
»
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Rien que de l’eau ! 1. L’eau est un enjeu planétaire. Présentez les éléments essentiels de cette situation en répondant aux questions et en remplissant les textes troués.
b) Pourtant,
a) Les êtres humains ne peuvent vivre sans eau. Nommez quatre utilisations de l’eau par les humains qui confirment cette affirmation.
d’êtres humains .
n’ont pas accès à l’eau
•
De plus, la répartition de l’eau est
•
sur la planète.
• Par exemple,
•
l’eau, un enjeu planétaire. c)
millions d’enfants
de l’Asie de l’Afrique sont mal
et
approvisionnés en eau.
Pourquoi ?
meurent chaque année des suites de maladies d’eau
causées par la polluée, surtout dans les pays de l’hémisphère .
d) Nommez deux causes qui peuvent rendre l’eau impropre à la consommation. • •
2. Vrai ou faux ? Si les énoncés qui suivent sont faux, encerclez la partie erronée et corrigez-la. a) Une personne ne peut survivre à un manque total d’eau plus de 24 heures. b) Environ 2,6 milliards d’êtres humains ne disposent pas d’infrastructures sanitaires adéquates.
3. Comparez les arguments des personnes qui préfèrent l’eau embouteillée à ceux des personnes qui choisissent l’eau du robinet et relevez une valeur commune. Expliquez votre réponse.
4. Comparez les arguments des personnes qui préfèrent l’eau embouteillée à ceux des personnes qui choisissent l’eau du robinet et relevez deux valeurs en conflit. Expliquez votre réponse.
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Place Publique 1 Imaginez la conversation suivante entre amis, lors d’un repas, autour de la question de l’eau en bouteille et du robinet. Répondez aux questions après avoir lu les affirmations. A. Moi, je dis que si on continue à boire de l’eau embouteillée, on ne saura plus quoi faire de ces bouteilles qui vont envahir tous les dépotoirs. Les cours d’eau et les nappes phréatiques seront pollués à cause de tout ce plastique. Et là, on ne pourra plus boire ni l’eau du robinet ni celle en bouteille, puisqu’on n’en aura plus ! Il faut que ça cesse ! a) Le point de vue est-il formulé de manière à nuire au dialogue ? Expliquez votre réponse.
b) Selon vous, quelle serait la question la plus pertinente pour remettre en cause le point de vue ?
c) Soulignez le jugement de prescription présent dans le raisonnement. B. Je crois qu’il est dangereux de boire l’eau du robinet. Savais-tu qu’en 2000, dans la ville ontarienne de Walkerton, 2300 personnes ont été infectées et 7 personnes ont perdu la vie parce qu’elles ont bu de l’eau du robinet contaminée ? Si elles n’avaient pas bu de cette eau, ces 7 personnes seraient vivantes aujourd’hui. J’affirme donc que l’eau du robinet ne respecte pas les normes minimales de qualité. Elle est donc mauvaise pour la santé et on ne devrait pas en boire. a) Le point de vue est-il formulé de manière à nuire au dialogue ? Expliquez votre réponse.
b) De quel type de raisonnement s’agit-il ici ?
c) Selon vous, quelle serait la question la plus pertinente pour remettre en cause le point de vue ?
d) Soulignez le jugement de prescription présent dans le raisonnement. 162
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ma chRonique gastRonomique Le temps est venu de vous mettre à table et… d’écrire votre chronique gastronomique en lien avec l’article « Un restaurateur n’offre plus que de l’eau embouteillée » que vous a remis votre employeur. Vous devez réagir à cet article et faire une proposition au sujet de l’utilisation de l’eau embouteillée dans les restaurants.
l’introduction – 1er paragraphe 1. Formulez deux questions éthiques en lien avec la situation présentée à la page 148 qui, selon vous, devraient être au cœur de votre chronique gastronomique.
2. Relevez deux enjeux éthiques soulevés par vos questions.
l’option retenue – 2e paragraphe 3. a) À la page 148, relevez l’option au sujet de l’eau embouteillée servie dans un restaurant qui, selon vous, favorise le plus le vivre-ensemble. b) Justifiez votre réponse à l’aide de deux arguments pertinents et cohérents tirés du dossier.
4. Nommez deux repères, autres que des valeurs, tirés du dossier sur lesquels la personne, ou les personnes, qui avance cette option pourrait appuyer son point de vue.
une objection – 3e paragraphe 5. Expliquez pourquoi une personne pourrait s’opposer à l’option que vous proposez.
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Nom :
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L’introduction – 1er paragraphe 1. Les questions éthiques
2. Deux enjeux éthiques
L’option retenue – 2e paragraphe 3. a) L’option qui favorise le vivre-ensemble
b) Les deux arguments
4. Les deux repères
Une objection – 3e paragraphe 5. La raison de l’objection
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test bilan du dossieR 8
total /25
1. Les énoncés A, B et C correspondent à des positions sur l’eau. a) Précisez le type de jugement utilisé dans chaque énoncé. Jugement de valeur Jugement de préférence Jugement de prescription Jugement de réalité b) Indiquez la source (personne, document, institutions ou organismes) de chaque énoncé. Le gouvernement du Québec
Riccardo Petrella
La loi 27
L’Institut Fraser
c) Nommez un effet possible de chaque énoncé sur les personnes concernées. A. […] il est interdit de transférer hors du Québec des eaux qui sont prélevées au Québec. • Jugement de • Source : • Effet possible sur les personnes concernées :
B. On ne peut pas accepter que le droit à la vie n’appartienne pas à tout le monde. • Jugement de • Source : • Effet possible de ce jugement sur les personnes concernées :
C. Le projet de loi 92 […] qui va abolir tous les droits de propriété privée sur l’eau […] privera les Québécois d’un droit de propriété parfaitement légitime et découragera les investissements dans la province. • Jugement de • Source : • Effet possible sur les personnes concernées :
/9
2. Les énoncés A, B et C renferment un argument. a) Pour chacun, indiquez s’il s’agit d’un argument pour ou contre l’eau embouteillée. b) Nommez la valeur principale qui sert de repère dans chacun. A. Il y a une vingtaine d’embouteilleurs d’eau au Québec et ils procurent 800 emplois et génèrent un chiffre d’affaire annuel d’au moins 150 millions de dollars. Pour
Contre
Valeur : DossiER 8 L’or bleu
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Nom :
Groupe :
Date :
B. Le succès de l’eau embouteillée, c’est la victoire des publicitaires à la solde des entreprises qui veulent faire des profits sur un produit aussi courant que l’eau… Pour
Contre
Valeur :
C. L’eau a l’odeur et le goût du chlore utilisé dans les usines de filtration. Pour
Contre
/3
Valeur :
3. Indiquez les causes de tension en lien avec la question l’eau au Québec. À cette fin, nommez la valeur qui sert de repère à certains organismes ou à certaines personnes, et la valeur opposée. Organismes ou personnes
Valeur repère
Valeur opposée
L’ONU
Le ministère du Développement durable, Environnement, Faune et Parcs du Québec
Louise Vandelac
Les analystes de l’Institut Fraser
/8
4. Formulez un raisonnement par induction en lien avec l’utilisation de bouteille d’eau et l’avenir de l’humanité.
/2,5
5. Formulez un raisonnement par analogie que pourrait poser les membres de la coalition Eau Secours ! au sujet de la propriété de l’eau.
/2,5
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Les nouveaux mouvements religieux
dossier 9
Des visiteurs inhabituels . . . . . . . . . . . . . . . . . .168 Regard sur la situation . . . . . . . . . . . . . . . . .169 Arrêt sur images . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .170 Qu’est-ce qu’un nouveau mouvement religieux ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .171 Les nouveaux mouvements religieux au Québec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .173 Des besoins à combler . . . . . . . . . . . . . . . . . . .174 Une classification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .175 D’hier à aujourd’hui . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .177 Les NMR au Québec . . . . . . . . . . . . . . . . . . .178 Des groupes et des familles . . . . . . . . . . . . .179 Analyse des NMR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .180 Les origines du christianisme . . . . . . . . . . . . . .181 Des réactions face aux nouveaux mouvements religieux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .182 Le christianisme et ses origines . . . . . . . . . .183 NMR sous surveillance . . . . . . . . . . . . . . . . .184 La cyberconférence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .185 Test bilan du dossier 9 . . . . . . . . . . . . . . . . .187
Des visiteurs inhabituels Depuis quelques jours, un nouveau groupe religieux distribue des dépliants aux abords d’une école secondaire. Des élèves ont reçu le dépliant ci-dessous.
LE DÉTOU
Pour ente n
Place Publique
dre battre
168
La cyberconférence La cyberconférence est une conférence dans internet où les participants communiquent en temps réel et à distance. La cyberconférence est utilisée pour des réunions de travail, des conférences de presse, des entrevues, la formation à distance. La cyberconférence peut être utilisée par des travailleurs, des spécialistes, des journalistes, des personnalités publiques. Elle permet des échanges interactifs entre les personnes.
ViVRe eNseMbLe 4
R
le cœur d
u monde
Nom :
Groupe :
Date :
RegaRd suR la situation 1. Selon vous, le groupe Le Détour peut-il être qualifié de mouvement religieux ? Expliquez votre réponse.
2. a) Nommez une expression du religieux tirée du dépliant du groupe Le Détour.
b) Associez cette expression du religieux à une tradition religieuse.
3. Nommez une question existentielle à laquelle le groupe Le Détour tente de répondre.
4. Le groupe Le Détour cherche-t-il à répondre à un besoin de l’être humain ?
5. Selon vous, faut-il se méfier des nouveaux mouvements religieux ? Justifiez votre réponse.
6. Avez-vous déjà vu des membres d’un mouvement religieux qui tentaient de recruter de nouveaux adeptes ? Expliquez votre réponse
7. Nommez un nouveau mouvement religieux.
8. Notez une question que soulève chez vous la lecture de la page 168.
DossieR 9 Les nouveaux mouvements religieux
169
Arrêt sur imAges
les nouveaux gourous Comment être heureux ? Les religions traditionnelles et les religions plus récentes ont tenté de répondre de plusieurs façons à cette question existentielle. De nos jours, divers spécialistes apportent aussi des réponses à ces questions.
au québec Les mentors personnels, souvent appelés « coachs de vie », apportent du soutien et des conseils à des personnes, notamment dans le domaine du développement personnel. Ils ont comme tâche d’aider leurs clients à améliorer leur vie personnelle et professionnelle. Pour ce faire, certains font appel à des notions et à des pratiques présentes dans certains mouvements religieux. Par exemple, certains mentors se réfèrent à un divin et à des forces énergétiques qu’il serait possible de contrôler, et favorisent la méditation, l’hypnose ou l’analyse des rêves. Au Québec, il n’existe pas de réglementation en ce domaine. Bien que certains regroupements professionnels exigent de leurs membres qu’ils aient reçu une formation, aucune formation n’est obligatoire pour se déclarer « coach de vie ». Aux États-Unis et dans de nombreux autres pays, les livres d’épanouissement personnel ont beaucoup de succès.
ailleurs dans le monde Plusieurs personnes cherchent des réponses à leurs questions existentielles dans des livres de croissance ou de développement personnel. En 2008, les Américains ont dépensé près de 10 milliards de dollars pour acheter ce type d’ouvrages. La série de livres Bouillon de poulet pour l’âme de l’auteur américain Jack Canfield, vendus à plus de 100 millions de copies dans le monde, montre bien cet engouement.
Qu’est-ce qu’un nouveau mouvement religieux ? Y a-t-il plusieurs types de nouveaux mouvements religieux ? À quels besoins répondent les nouveaux mouvements religieux ? Quelles sont les caractéristiques d’un nouveau mouvement religieux dangereux ? Au Québec, l’aide à l’accomplissement de soi peut prendre différentes formes, entre autres les conférences.
170
ViVRe eNseMbLe 4
Secte ou nouveau mouvement religieux ?
qu’est-ce qu’un nouveau mouvement religieux? Au Québec, le phénomène des nouveaux mouvements religieux soulève plusieurs questions et réactions. Chez certaines personnes, ce phénomène ne suscite aucune inquiétude. Elles croient que ces nouveaux mouvements religieux sont apparus en raison d’une ouverture sur le monde, notamment sur l’Asie et ses divers groupes religieux. Chez d’autres personnes, les nouveaux mouvements religieux suscitent de la méfiance. Selon elles, ces groupes auraient tendance à manipuler les individus dans le but de leur soutirer de l’argent. Ces personnes considèrent que ces groupes nuisent au développement social et psychologique de leurs membres. Le phénomène des nouveaux mouvements religieux est complexe. D’une part, ces groupes varient énormément selon leurs origines, croyances, rituels, modes de fonctionnement et le profil de leurs membres. D’autre part, l’expression nouveau mouvement religieux n’est pas définie ni comprise de la même façon par tous.
Détail de L’école d’Athènes (1509-1510), de l’artiste italien Raphaël (1483-1520). La fresque représente les différentes écoles de philosophie de l’Antiquité avec, en son centre, Platon et Aristote. Ce détail figure sur un timbre grec rappelant le 2300e anniversaire de la mort d’Aristote.
BAO Le protestantisme, p. B31
sectes ou nouveaux mouvements religieux? Dans la Grèce antique, les écoles de philosophie, formées de disciples regroupés autour d’un maître, sont nommées sectes d’après le mot latin secta qui signifie « suivre ». À cette époque, le mot n’est pas teinté d’une connotation négative, il signifie simplement que des adeptes suivent un maître à penser afin de bénéficier de ses enseignements. Dans l’Europe chrétienne du 16e siècle, ce sont les groupes religieux, formés à la suite d’une rupture avec une religion existante, qui sont appelés « sectes ». C’est le cas, par exemple, des sectes luthériennes. Ces groupes religieux chrétiens, issus de la Réforme protestante menée par le moine allemand Martin Luther, se sont désaffiliés du catholicisme.
Porte de l’église de Wittenberg, en Allemagne. Martin Luther y aurait affiché ses « 95 thèses ». Rédigée en 1517, cette critique de certaines pratiques de l’Église catholique romaine marque le début de la rupture entre certains chrétiens et le catholicisme. DossieR 9 Les nouveaux mouvements religieux
171
Depuis les années 1980, quelques événements tragiques fortement médiatisés, associés à certains groupes religieux, ont contribué à donner un sens négatif au terme secte. Dans l’esprit du public, ce mot peut être associé à la manipulation mentale, à l’escroquerie financière ainsi qu’à divers scandales. Pourtant, des études montrent que la majorité des personnes qui ont vécu une expérience dans un nouveau groupe religieux affirme que l’expérience a été positive.
«
Une fois à l’intérieur du groupe, l’adepte fait l’apprentissage de son rôle et toute une Grands titres parus dans les journaux québécois. série de raisons motive son maintien dans L’opinion publique est très souvent défavorable aux nouveaux mouvements religieux. le groupe : guérison, bien-être, nouvelle famille, etc. Après quelques années, en moyenne trois ans, [l’adepte] finit par en sortir. La sortie est le fait de plus de 75 % des adeptes [...]. Le bilan positif de l’expérience sectaire, qu’ont pu documenter [Roland] Chagnon (1985, 1988) et [Susan] Palmer (1994) dans leurs recherches, se retrouve aussi chez les ex-adeptes. Près de 85 % d’entre eux considèrent leur expérience passée comme positive, et comme les ayant aidés dans leur vie.
»
Source : Alain BOUCHARD, « Nouvelles manifestations du religieux dans la culture », dans L’étude de la religion au Québec, dir. Jean-Marc LAROUCHE et Guy MÉNARD, PUL, 2001, p. 222 et 223.
Des chercheurs et des spécialistes des religions se sont penchés sur la dérive du mot secte dans l’opinion publique. En 1982, la sociologue britannique spécialisée en sciences religieuses, Eileen Barker, est la première à introduire l’expression nouveau mouvement religieux (NMR). L’expression est adoptée par la plupart des spécialistes, car elle est plus neutre et plus ancrée dans la réalité contemporaine que le mot secte. La formulation nouveaux mouvements religieux s’applique désormais à toutes les nouvelles croyances et pratiques religieuses apparues au cours de l’ère moderne, surtout à partir du 19e siècle.
PoRtRait
Danièle Hervieu-Léger (1947- ).
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Danièle Hervieu-Léger Sociologue des religions, Danièle Hervieu-Léger est diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris, licenciée en droit, docteure en sociologie et docteure d’État en lettres et sciences humaines. Spécialiste de l’interprétation du phénomène religieux dans la modernité, elle a publié de nombreux livres et un grand nombre d’articles dans des revues spécialisées. En 2001, elle analyse la problématique des sectes dans un essai intitulé La religion en miettes ou La question des sectes.
les nouveaux mouvements religieux au québec Bien qu’il soit difficile d’évaluer le nombre exact de groupes, les dernières recherches dénombrent entre 300 et 1000 nouveaux mouvements religieux au Québec. De plus, si certains d’entre eux sont nés au Québec, la plupart proviennent de l’extérieur, des États-Unis et de l’Orient. Toutefois, selon les chercheurs, ce phénomène demeure marginal. Durant la deuxième moitié du 20e siècle, plusieurs événements, d’ici et d’ailleurs, bouleversent la réalité religieuse québécoise. Ces événements et le déclin de l’influence de la religion chrétienne sur la société contribuent à l’émergence des nouveaux mouvements religieux au Québec.
Statue de pierre dans un parc. Le désir de Dieu ou la quête d’absolu captive l’être humain.
Des événements marquants
«
1960 à 1966
La Révolution tranquille, au Québec.
Remise en question de la place de l’Église catholique dans la société québécoise. L’Église catholique perd de l’influence et la pratique religieuse catholique diminue considérablement.
1962 à 1965
Le Concile Vatican II, à Rome.
En 1965, dans la Déclaration Nostra Aetate, l’Église catholique invite les chrétiens au respect et à l’estime de toutes les religions.
1967
Fin des restrictions limitant l’entrée au Canada d’immigrants asiatiques.
Arrivée de gourous hindous au Canada. Multiplication de groupes religieux inspirés des croyances hindoues et orientales.
1967
Exposition universelle de Montréal.
L’exposition nommée « Terre des Hommes » fait découvrir à des centaines de milliers de Québécois des coutumes, des cultures et des croyances d’autres pays.
1969
Réussite de la mission Apollo 11 de la NASA américaine : trois astronautes marchent sur la Lune.
Les progrès scientifiques ne semblent plus avoir de limites. Pour plusieurs, la science devient la seule façon d’interpréter la réalité et la seule source de réponse aux questions existentielles.
1980
Publication du livre Les enfants du Verseau de la psychologue et écrivaine américaine Marilyn Ferguson.
Cet ouvrage à succès s’appuie sur l’astrologie pour annoncer le début d’une ère nouvelle pour l’humanité. Il a inspiré un mouvement, le Nouvel Âge, qui tente, entre autres, d’unir la science et les spiritualités de l’Occident et de l’Orient.
1994
53 membres de l’Ordre du Temple Solaire perdent la vie, dont 5 au Québec.
Les médias québécois s’inquiètent du phénomène des sectes.
Même si les estimations du nombre de groupes présents au Québec varient entre 300 et 1000 (Bergeron, 1982 et Bouchard, 1990), le phénomène demeure quand même marginal. En 1983, les recherches de Reginald W. Bibby (de l’Université de Lethbridge, en Alberta) avaient indiqué que seulement 1 % des Canadiens avaient un intérêt pour les nouveaux mouvements religieux, et qu’une fraction de ce nombre en avait fait l’expérience (Chagnon, 1985).
»
Source : Alain BOUCHARD, « Nouvelles manifestations du religieux dans la culture », dans L’étude de la religion au Québec, dir. Jean-Marc LAROUCHE et Guy MÉNARD, PUL, 2001, p. 221.
DossieR 9 Les nouveaux mouvements religieux
173
des besoins à combler Tout comme les grandes traditions religieuses, les nouveaux mouvements religieux répondent à des besoins essentiels de l’être humain. Selon plusieurs observateurs du phénomène religieux, le succès des nouveaux mouvements religieux s’explique en bonne partie par le fait que certaines personnes ne trouvent plus de réponses à leurs besoins dans les religions traditionnelles. Voici quelques exemples et témoignages fictifs inspirés de l’expérience d’anciens membres de nouveaux mouvements religieux.
Le besoin d’appartenance
Le besoin d’appartenance correspond à la recherche de l’acceptation au sein d’un groupe ou d’une communauté.
En réunissant des personnes au sein d’un groupe qui partage les mêmes croyances, la religion répond au besoin d’appartenance des individus. Pour plusieurs personnes, c’est ce besoin qui les motive à s’engager dans un nouveau mouvement religieux.
«
»
En devenant membre du groupe, j’ai eu le sentiment de faire partie d’une élite. Je me sentais considérée, acceptée et reconnue. Le groupe répondait à mon besoin d’être aimée et d’être approuvée.
Le besoin de vivre une expérience hors du commun Certaines religions proposent diverses expériences hors du commun qui déclenchent des impressions et des émotions très fortes. Plusieurs croyants ressentent le besoin de vivre ce type d’expérience afin d’entrer en relation avec le divin.
«
»
Je ressentais profondément qu’un jour j’allais pouvoir entrer en contact avec un autre monde, avec des êtres invisibles qui viennent de l’au-delà. J’étais convaincu qu’il existait un ailleurs meilleur.
Le besoin de sens et de compréhension Les diverses religions offrent des réponses aux questions existentielles, telles que « Qui sommes-nous ? », « D’où venons-nous ? », « Où allons-nous ? ». Ces réponses viennent combler le besoin de trouver un sens à la vie. Par exemple, une personne peut s’intéresser à un groupe religieux parce qu’il lui permet de mieux comprendre certaines expériences religieuses intenses vécues.
«
»
Lorsque je me suis jointe au mouvement, je cherchais des certitudes, des réponses. Je voulais savoir s’il y avait une vie après la mort et à quoi cela ressemblait. Une fois dans le groupe, je sentais que j’étais appelée à réaliser un grand projet qui allait changer l’avenir de l’humanité.
174
ViVRe eNseMbLe 4
Le besoin de guides et de repères moraux L’être humain a besoin de guides et de repères lui permettant d’éclairer sa conscience sur le bien et le mal, et de trouver la route vers une vie heureuse. Plusieurs nouveaux mouvements religieux ont à leur tête un maître spirituel ou un leader charismatique qui guide la vie spirituelle et morale des fidèles.
«
»
Pour les membres du groupe, notre dirigeant était un être parfait. C’était quelqu’un qui avait une grande intelligence et à qui on voulait ressembler. Il semblait posséder des connaissances essentielles et pouvoir nous les enseigner.
une classification Au Québec, les nouveaux mouvements religieux ont des formes et des noms variés. Ils se nomment « société, ashram, centre, mission, ordre, assemblée, temple, église, fraternité », etc. Afin de permettre une meilleure connaissance de ces groupes malgré leur très grande diversité, plusieurs chercheurs ont tenté de les classifier selon des aspects communs. Ces groupes peuvent être classifiés en quatre familles. Ces familles rassemblent différents groupes aux croyances et aux origines communes. Il est à noter que plusieurs groupes combinent, à l’intérieur de leur système de croyances, des pratiques et des doctrines provenant de plus d’une famille.
La famille ésotérique En général, les fondateurs et les adeptes des nouveaux mouvements religieux de la famille ésotérique affirment posséder une vérité ancestrale sous la forme d’un savoir secret qu’ils puisent dans diverses religions anciennes telles que les traditions celte, amérindienne, aztèque, la kabbale juive, etc. Ce savoir secret ne peut être transmis qu’aux initiés, c’est-à-dire des personnes qui ont suivi une démarche particulière. Les pratiques ésotériques peuvent comprendre la numérologie, l’astrologie, la magie blanche et le spiritisme. Voici quelques exemples de groupes religieux de la famille ésotérique : la Rose-Croix, la Société théosophique, la Fraternité blanche universelle.
L’astrologie est une pratique importante pour certains groupes de la famille ésotérique.
Des groupes inspirés des spiritualités amérindiennes Quelques nouveaux mouvements religieux de la famille ésotérique s’inspirent des spiritualités des peuples autochtones. Ces mouvements enseignent, par exemple, diverses techniques chamaniques de guérison et de recherche spirituelle. Le succès de ces mouvements auprès des populations occidentales est en partie attribuable à la popularité des livres publiés dans les années 1960 de l’écrivain américain né au Pérou Carlos Castaneda (1925-1998). en résumé, il y raconte ses expériences avec un chaman de l’Arizona qui pouvait prétendument manipuler le temps et l’espace.
DossieR 9 Les nouveaux mouvements religieux
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La famille orientale Les nouveaux mouvements religieux de la famille orientale s’inspirent des traditions religieuses provenant de l’Asie, telles que l’hindouisme et le bouddhisme. Vers les années 1960 et 1970, bon nombre de Nord-Américains et d’Européens s’intéressent aux pratiques et aux croyances orientales, comme le yoga, la méditation, le karma, le nirvana, la réincarnation, les gourous, etc. Voici quelques exemples de groupes religieux de la famille orientale : le Mouvement international pour la conscience de Krishna, la Méditation transcendantale, le Falun Gong.
Le symbole sanskrit OM (ou Aum), le premier son de l’Univers selon les hindous, est important dans les nouveaux mouvements religieux de la famille orientale.
La famille chrétienne
La croix est un symbole important pour les nouveaux mouvements religieux de la famille chrétienne.
Les nouveaux mouvements religieux de cette famille puisent leur inspiration dans la tradition biblique et chrétienne. Généralement, pour les adeptes de ces groupes, la Bible est la seule vérité possible. Ils y trouvent des réponses aux questions existentielles. Pour ces croyants, seul JésusChrist peut sauver l’humanité du mal et son retour prochain sur Terre apportera un temps de paix. Voici quelques exemples de groupes religieux de la famille chrétienne : l’Église de Jésus-Christ des Saints des derniers jours, les Témoins de Jéhovah, l’Église adventiste du septième jour.
BAO Le bouddhisme, p. B59 L’hindouisme, p. B65
La famille scientifique Plusieurs nouveaux mouvements religieux prétendent ne pas s’appuyer sur des croyances religieuses, mais plutôt sur des vérités dites scientifiques. Cette famille compte également des groupes ayant élaboré de nouveaux récits extraterrestres qui ressemblent à ceux de la sciencefiction, et d’autres groupes qui empruntent leurs théories à la psychologie moderne. Le mouvement du Potentiel humain, qui vise à développer toutes les qualités et aptitudes de l’être humain par diverses thérapies et laboratoires de développement personnel, fait partie de cette famille ainsi que la Scientologie, le Mouvement raëlien, les Sciences cosmiques et le forum Landmark. Le système de croyances de certains groupes de la famille scientifique comprend l’étude du cosmos.
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Nom :
Groupe :
Date :
d’hieR à aujouRd’hui 1. Complétez les définitions à l’aide des mots de la liste. Puis, reliez les définitions aux périodes correspondantes. philosophie religion négatif maître manipulation groupes rupture écoles financière
Les sectes sont des de
formées de disciples
réunis autour d’un
. Depuis les années 1980.
Les sectes sont des
religieux,
formés à la suite d’une avec une
Dans l’Antiquité. existante. Au 16e siècle.
Le mot secte prend un sens associé à la à l’escroquerie
mentale et .
2. Pourquoi des spécialistes des religions préfèrent-ils l’expression nouveau mouvement religieux au terme secte ?
3. Indiquez si les énoncés suivants sont vrais ou faux.
vrai
faux
a) Dans la première moitié du 20e siècle, plusieurs événements bouleversent la réalité religieuse québécoise. b) Certains appellent nouveau mouvement religieux les nouvelles croyances et pratiques religieuses apparues surtout à partir du 20e siècle. c) Selon des études, la majorité des gens qui ont vécu une expérience dans une secte en gardent un souvenir négatif. d) Le mot secte est souvent rattaché à des événements tragiques fortement médiatisés.
DossieR 9 Les nouveaux mouvements religieux
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Nom :
Groupe :
Date :
les nMR au québec 1. Peut-on affirmer que le phénomène des nouveaux mouvements religieux est marginal au Québec ? Expliquez votre réponse.
2. Associez les éléments suivants aux besoins correspondants. suivre un maître spirituel être en contact avec les autres distinguer le bien et le mal répondre aux questions existentielles être reconnus vivre des émotions fortes avoir des certitudes communiquer avec un autre monde être acceptés obtenir des réponses être en contact avec le divin a) Besoin d’appartenance : b) Besoin de vivre une expérience hors du commun : c) Besoin de sens et de compréhension : d) Besoin de guides et de repères :
Place Publique
BAO, p. B85
1 Lisez les affirmations et répondez aux questions. A. À mon avis, les religions traditionnelles sont préférables aux nouveaux mouvements religieux quand on cherche des réponses aux questions existentielles. a) Quel est le type de jugement présent dans cette affirmation ?
B. Il faut arrêter de dénigrer les nouveaux mouvements religieux. a) Quel est le type de jugement présent dans cette affirmation ?
b) Qu’est-ce qui pourrait inciter une personne à formuler un tel jugement ?
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ViVRe eNseMbLe 4
Nom :
Groupe :
Date :
des gRouPes et des faMilles 1. Associez les éléments suivants aux familles des nouveaux mouvements religieux. Bible hindouisme
kabbale gourou savoir secret spiritisme extraterrestres Jésus méditation potentiel humain
retour du Christ psychologie moderne
a) Famille ésotérique :
b) Famille scientifique :
c) Famille chrétienne :
d) Famille orientale :
2. Quel événement du tableau de la page 173 pourrait expliquer l’émergence de la famille orientale au Québec ? Expliquez votre réponse.
3. Quel événement du tableau de la page 173 pourrait expliquer l’émergence de la famille scientifique ? Expliquez votre réponse.
4. Expliquez comment l’Exposition universelle de Montréal a pu favoriser l’émergence de nouveaux mouvements religieux au Québec.
DossieR 9 Les nouveaux mouvements religieux
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Nom :
Groupe :
Date :
analyse des nMR 1. Pour chaque nouveau mouvement religieux fictif suivant, indiquez un besoin auquel il pourrait répondre et une famille à laquelle il pourrait être rattaché. a) Le Mouvement Yogismaji est surtout centré sur la pratique du yoga et de la méditation. Ses origines remontent aux traditions religieuses ancestrales de l’Inde. Par la pratique du yoga, le mouvement propose à ses membres de vivre des expériences religieuses exceptionnelles. Besoin : Famille : b) Depuis les années 1970, le Centre du tambour organise des ateliers en forêt. Des membres enseignent aux participants des techniques chamaniques ancestrales afin que tous puissent trouver des réponses à leurs questions existentielles. Besoin : Famille : c) Le système de croyances de l’Association des sciences du cosmos est principalement fondé sur les derniers développements en neurophysiologie. Des rencontres régulières avec la directrice de cette association sont offertes afin de permettre aux participants de recevoir des enseignements personnalisés pour les amener sur le chemin de la connaissance. Besoin : Famille : d) Les dirigeants de la Mission Golgothaba invitent ses membres à lire les paraboles de Jésus. La Mission vise l’entraide fraternelle et le partage afin que chacun et chacune puissent se sentir comme dans une grande famille. Besoin : Famille : e) L’Assemblée pour Jésus organise des rencontres pour prier le Seigneur en chantant ses louanges. Ce mouvement veut ainsi donner l’occasion aux adeptes d’expérimenter la prière du cœur afin d’entrer en relation avec Dieu. Besoin : Famille : f) L’Ashram Varnakanda offre aux personnes intéressées une retraite de trois jours dans une auberge. Cette retraite est l’occasion de développer de solides amitiés. Besoin : Famille :
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les origines du christianisme Vers l’an 30, la première communauté chrétienne est née à l’occasion de la Pentecôte, à Jérusalem. Un nouveau mouvement religieux est alors formé. À cette époque, les premiers chrétiens se sont dissociés de la religion juive, comme d’autres groupes l’avaient fait avant eux, notamment le groupe des esséniens en l’an 150 avant notre ère. Au départ, seulement une poignée de disciples propagent la nouvelle de la résurrection de Jésus dans des provinces de l’Empire romain. Et, pendant longtemps, la propagation se fait dans la clandestinité, car le nouveau mouvement religieux est dénoncé autant par les autorités politiques de l’Empire romain que par les autorités religieuses juives de la Judée, alors sous contrôle romain. Certains enseignements du christianisme heurtent les croyances établies. Par exemple, l’annonce que Jésus est Fils de Dieu et que la fin du monde est proche choque les adeptes du judaïsme.
Mosaïque de l’emblème du poisson. Les premiers chrétiens adoptent comme signe de reconnaissance secret l’emblème du poisson, car le mot grec ikhthus signifie « poisson » et forme les premières lettres de Iesous Khristos Théou Uios Sôter (Jésus-Christ, Fils de Dieu sauveur).
Face à l’hostilité Les premiers chrétiens se sont rapidement heurtés à ceux qui ne partageaient pas leurs croyances. Des passages du Nouveau Testament mentionnent que certains d’entre eux ont été lapidés, emprisonnés et fouettés. D’autres témoignages d’auteurs et d’historiens du début de notre ère font également mention des persécutions dont ont été victimes les premiers chrétiens. En plus d’offrir des informations intéressantes sur l’origine de la religion chrétienne, ces témoignages constituent, selon plusieurs historiens contemporains, des preuves incontestables de l’existence d’une personne nommée Jésus de Nazareth.
Les chrétiens d’aujourd’hui utilisent encore le symbole ikhthus. On peut l’apercevoir sur des automobiles, au Québec et ailleurs.
Vers l’an 93
Flavius Josèphe, un historien juif, décrit dans son livre, Les antiquités juives, la lapidation de Jacques, le premier évêque de Jérusalem. Il le présente comme « le frère de Jésus, dit le Christ ».
111-113
L’écrivain romain et fonctionnaire de l’Empire romain, Pline Le jeune, écrit une lettre à l’empereur romain Trajan. Il y rapporte que des chrétiens sont coupables de plusieurs délits, dont celui de refuser de rendre un culte à l’empereur. Il écrit également qu’il les a fait interroger et exécuter.
116-117
Dans un livre intitulé La vie de Néron, l’historien romain Tacite fait mention des chrétiens. Il dit du christianisme qu’il s’agit d’une « superstition exécrable », « comme tout ce qu’il y a de plus ignoble et de plus honteux ».
De nos jours, le petit groupe de personnes qui suivait à l’époque Jésus de Nazareth compte plus d’un milliard de fidèles. Aujourd’hui, tout comme le christianisme s’est lui-même dissocié du judaïsme il y a plus de 2000 ans, de nouveaux mouvements religieux se forment en se séparant des traditions religieuses chrétiennes officielles. DossieR 9 Les nouveaux mouvements religieux
181
des réactions face aux nouveaux mouvements religieux Les réactions de l’Église catholique Les nouveaux mouvements religieux sont souvent perçus comme des menaces à l’ordre social dans les sociétés où la religion catholique est dominante. Dans ce contexte, les nouveaux mouvements religieux sont considérés comme des groupes qui remettent en question les valeurs et les vérités défendues par l’Église catholique romaine. Aujourd’hui, le Vatican est préoccupé par la prolifération des nouveaux mouvements religieux chrétiens. En 2007, dans un document préparatoire à une assemblée des évêques, on peut lire :
«
»
Une plus grande attention est nécessaire encore à l’égard de la pureté de la Parole de Dieu […], face aux nombreuses sectes qui utilisent la Bible pour d’autres fins et suivant des méthodes étrangères à l’Église.
Source : Synode des évêques, XIIe assemblée générale ordinaire, chapitre 3, « La parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église », Rome, 2007.
Quand un groupe devient suspect Bien que la majorité des nouveaux mouvements religieux soient inoffensifs, certains d’entre eux peuvent présenter de réels dangers. Selon Jean Delumeau, historien des religions français, il est nécessaire de rester vigilant. Devant un groupe suspect, il suggère que les gens se posent les questions suivantes. • Le pouvoir réside-t-il dans les mains d’un seul individu ? • Cet individu agit-il avec une autorité absolue ? • Le mouvement nuit-il aux libertés individuelles, à la vie familiale, à la vie professionnelle ? • Le mouvement demande-t-il beaucoup d’argent à ses adeptes ? • Le mouvement utilise-t-il son argent pour enrichir quelques élus ? • Le mouvement empêche-t-il ses adeptes de quitter librement le groupe ?
PoRtRait
Le Centre d’écoute et d’interprétation des nouvelles recherches du croire
Le Centre d’écoute et d’interprétation des nouvelles recherches du croire (CEINRC) est un organisme sans but lucratif, indépendant et communautaire, fondé en 1984. Situé à Montréal, le CEINCR est ouvert au grand public. Lieu d’analyse, de rencontre et de dialogue au sujet des nouveaux mouvements religieux, il recueille les témoignages d’anciens membres, soutient divers intervenants du milieu, informe et favorise la recherche sur le sujet. Le CEINRC organise des conférences dans les écoles, publie des livres et offre ses services à divers organismes sociaux, gouvernementaux et religieux.
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le chRistianisMe et ses oRigines 1. Décrivez le contexte historique dans lequel s’est développé le christianisme à ses origines. Qui ? • De quelle religion proviennent les premiers chrétiens ?
• Quelle est la principale autorité politique qui s’oppose aux premiers chrétiens ?
• Quelle sont les principales autorités religieuses à s’opposer aux premiers chrétiens ?
Quand ? • À quelle date le christianisme se forme-t-il ?
Quoi ? • Quelles croyances chrétiennes choquaient les adeptes du judaïsme de l’époque ?
Où ? • Dans quelle ville les premiers chrétiens étaient-ils établis ?
2. Quelles sont les deux significations de ikhthus ?
3. Que représente le symbole du poisson pour les premiers chrétiens ?
4. Relevez une ressemblance et une différence entre les actuelles réactions de l’Église catholique face aux nouveaux mouvements religieux et celles des autorités religieuses juives du 1er siècle de notre ère face au christianisme naissant. Ressemblance :
Différence :
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nMR sous suRveillance 1. Lisez le texte suivant décrivant un nouveau mouvement religieux fictif et répondez aux questions. Venus de Californie et installés au Québec depuis 1981, les membres du mouvement La Voie véritable se sont séparés du bouddhisme des origines pour aller vers le christianisme protestant. Les 150 membres doivent obéissance à leur maître unique, qui offre à tous ses conseils sur la vie spirituelle et sur le développement moral. Les adeptes du groupe doivent lui verser la moitié de leurs économies. Enfin, ils ne doivent plus communiquer avec leur famille, conformément, selon le mouvement, à ce que Jésus dicte dans les Évangiles : « Qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi. » (Matthieu 10, 37)
a) À quelle grande famille des nouveaux mouvements religieux pourriez-vous associer La Voie véritable ? Expliquez votre réponse.
b) Nommez un besoin que tente de combler le mouvement La Voie véritable. Expliquez votre réponse.
c) À partir de deux questions proposées par Jean Delumeau à la page 182, indiquez si La Voie véritable vous paraît suspecte.
Place Publique
BAO, p. B85
1 Lisez l’affirmation et répondez à la question. Il est important de s’assurer que les nouveaux mouvements religieux respectent la liberté de ceux qui y adhèrent. • Quel est le type de jugement présent dans cette affirmation ?
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Nom :
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la cybeRconféRence En raison de votre expertise dans le domaine des nouveaux mouvements religieux, vous devez vous préparer à participer à une cyberconférence. Cette conférence par internet s’adresse aux parents, aux élèves et au personnel d’une école. Elle vise à répondre aux questions soulevées par la présence d’un groupe religieux qui distribue des dépliants aux élèves. Afin que les échanges de propos soient courtois et efficaces, les organisateurs de l’événement affichent dans le site internet de l’école les règles à respecter pendant la cyberconférence.
Les règles de la nétiquette Pour toutes les formes de communication par ordinateur (courriel, forum de discussion, etc.), il existe un ensemble de conventions de bienséance à respecter pour communiquer de manière efficace et respectueuse. Voici quelques-unes de ces règles de conduite : Prendre en considération que le ou la destinataire a une culture, une langue et un humour qui peuvent être différents des siens. Ne pas modifier les messages qu’on fait suivre. Ne pas utiliser trop de majuscules. elles donnent l’impression qu’on crie. utiliser les symboles d’humeur de façon modérée. ;-) et :-( sont des exemples de symboles.
Afin de bien préparer vos interventions, lisez attentivement les consignes présentées ci-dessous, puis remplissez la page suivante.
1. Nommez un événement historique de la deuxième moitié du 20e siècle qui a pu contribuer à l’émergence de nouveaux mouvements religieux au Québec. Expliquez votre réponse.
2. Pour chacune des affirmations A, B, C et D de la page suivante, a) nommez le type de jugement en cause ; b) formulez une question qui permet d’interroger ce jugement ; c) donnez une information présente dans le dossier qui pourrait être pertinente dans une discussion au sujet du jugement.
3. Relevez deux expressions du religieux, présentes dans le dépliant du mouvement LE DÉTOUR, qui permettraient de classer ce nouveau mouvement religieux dans une des quatre familles présentées dans le dossier.
DossieR 9 Les nouveaux mouvements religieux
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Nom :
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Date :
1. Un événement historique du 20e siècle.
2. A. Il faut se méfier des sectes. a) Type de jugement : b) Question : c) Information pertinente :
B. Le christianisme a déjà été une secte. a) Type de jugement : b) Question : c) Information pertinente :
C. Les nouveaux mouvements religieux sont dangereux. a) Type de jugement : b) Question : c) Information pertinente :
D. J’aime mieux utiliser l’expression nouveau mouvement religieux que le mot secte. a) Type de jugement : b) Question : c) Information pertinente :
3. a) Deux expressions du religieux en lien avec Le Détour. •
•
b) Une famille en lien avec ces expressions du religieux.
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Nom :
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test bilan du dossieR 9
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1. Reliez les croyances et les pratiques religieuses suivantes à la famille correspondante. La lecture du Nouveau Testament. La méditation transcendantale. La famille ésotérique.
La croyance en des êtres venus d’une autre galaxie. La compréhension de la vie à partir des chiffres de notre date de naissance.
La famille orientale.
L’alignement des planètes permet d’expliquer notre monde.
La famille chrétienne.
L’arrivée prochaine du Royaume annoncé par le Christ. La famille scientifique.
Notre maître est la réincarnation d’un gourou mort depuis 120 ans. Un appareil technologique sophistiqué permet de purifier notre corps.
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2. Indiquez à quel besoin correspondent les énoncés. Le besoin d’appartenance. A Le besoin de vivre une expérience hors du commun. B Le besoin de sens et de compréhension. C Le besoin de guides et de repères moraux. D a) Les règles de ce groupe sont claires et rassurantes. c) J’aime les réunions qui me permettent de me retrouver avec des gens qui se posent les mêmes questions que moi. e) Comment être heureux ? g) J’ai vécu dans ce groupe un instant d’éveil et de bien-être total.
b) Je ne me suis jamais senti à ce point appréciée par autant de personnes. d) Cette religion m’a expliqué l’origine de l’être humain d’une façon qui me rejoint. f) Notre maître connaît tellement de choses. Il est vraiment impressionnant. h) J’ai rencontré Dieu.
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DossieR 9 Les nouveaux mouvements religieux
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3. Nommez deux événements qui ont contribué au développement des nouveaux mouvements religieux au Québec. •
/2
•
4. Expliquez comment l’application des règles de la nétiquette favorise le dialogue.
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5. Formulez deux questions qui permettent de vérifier si un mouvement religieux est suspect.
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6. a) Quel symbole secret a été utilisé par les premiers chrétiens pour éviter les persécutions ? b) Par qui les premiers chrétiens étaient-ils persécutés ?
c) Nommez une raison qui explique pourquoi les premiers chrétiens étaient persécutés.
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7. Lisez l’affirmation suivante. Les informations que je lis dans les journaux au sujet des sectes sont souvent négatives. Par ailleurs, l’Église catholique se dit préoccupée par la prolifération des nouveaux mouvements religieux. Pour ces raisons, je me méfie des nouveaux mouvements religieux. a) Quel type de raisonnement est utilisé dans cette affirmation ?
b) Est-ce que ce raisonnement est acceptable ? Expliquez votre réponse.
c) Quelle information contenue dans le dossier permettrait de nuancer la pensée de la personne qui a formulé ce raisonnement ?
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ViVRe eNseMbLe 4
dossier 10
À table! Demandes spéciales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .190 Regard sur la situation . . . . . . . . . . . . . . . . .191 Arrêt sur images . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .192 S’alimenter, un geste culturel . . . . . . . . . . . . . .193 Religions et alimentation . . . . . . . . . . . . . . . . . .194 Judaïsme et alimentation . . . . . . . . . . . . . . . . .194 Catholicisme et alimentation . . . . . . . . . . . . . .195 Protestantisme et alimentation . . . . . . . . . . . . .196 Islam et alimentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .196 Hindouisme et alimentation . . . . . . . . . . . . . . .197 Bouddhisme et alimentation . . . . . . . . . . . . . . .197 Éthique et alimentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . .198 Sens et alimentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . .199 Alimentation et tolérance . . . . . . . . . . . . . . . . .201 S’ajuster ou s’accommoder ? . . . . . . . . . . . .203 Interdictions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .204 Un texte au menu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .205 Test bilan du dossier 10 . . . . . . . . . . . . . . . .207
Demandes spéciales Un centre de congrès ouvrira bientôt ses portes dans une municipalité du Québec. Il accueillera des congressistes du Québec et du Canada. Le centre offrira à ses clients de spacieuses salles de réunion et un bon restaurant. Quelques mois avant l’ouverture, Louise Valade, la directrice du centre, reçoit plusieurs lettres et courriels de la part de futurs congressistes. Ces personnes lui demandent de tenir compte de leurs exigences alimentaires particulières dans la conception des menus du restaurant.
Bonjou
r Mada me, La Soc iété d’é tud souhait e organ es des civilis ations iser un sous p orienta colloqu eu. Co les mme p e dans sont vé lusieurs votre v gétarie ille de nos ns par serait-il membre convic possib tion reli le de p gieuse s révoir d , vous es plats Cordia végéta lement, riens ?
Préside
Anh Tu nte de Tran la Socié té des civ ilisation d’études s orien tales
Madame,
ngrès qui se aniser un co rg o s n tre centre. yo is, dans vo Nous prévo elques mo u t et q s en an em d n tiendra « Environ r thème sera e compose d le le e ib m m ss o o p C il itra se s ale », n que le justice soci nt de faço ue du restaura re biologiq s u ltu en cu ri m g s le l’a e d t en ez n vi rovien vous pou aliments p itable ? Si n merce équ m iscuter d’u d co s u n d io et re que nous aimer ff ir, ’o n vo t n ce ra re nous le restau t afin que is le droit arrangemen ecte à la fo sp re i u q re itu nnement, rr ro u vi o n n de la ricoles et l’e ag rs u lle s. des travai ngressiste our nos co ns. du moins p s salutatio s meilleure o n e, am ad Recevez, M ne Olympe
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Bonjou
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Le repas Le repas est un moment privilégié pour se réunir autour d’une table et partager non seulement la nourriture, mais aussi ses soucis et ses joies. Au quotidien, lieu de conversation et de discussion, il renforce les liens entre les membres d’une famille, les amis, les compagnons de classe ou les collègues de travail. Le repas constitue aussi un excellent moyen de célébrer les occasions spéciales, comme les mariages, les fêtes et les anniversaires. Dans toutes les cultures régionales, nationales ou religieuses, des règles régissent le choix des aliments, la façon de les apprêter et de les consommer. Les repas sont le miroir des préférences, des interdits et des manières de vivre de chaque groupe culturel.
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RegaRd suR la situation 1. En plus de nourrir et de maintenir la santé, quel rôle l’alimentation joue-t-il dans la vie d’une personne ? Expliquez votre réponse.
2. Dans la page précédente, repérez deux règles alimentaires présentes dans certaines traditions religieuses.
3. Selon vous, pourquoi existe-t-il des interdits alimentaires dans certaines traditions religieuses ?
4. À votre avis, nos choix alimentaires peuvent-ils avoir des répercussions sur la vie des autres ? Expliquez votre réponse.
5. Pensez-vous que vos choix alimentaires ont des répercussions sur votre comportement ? Expliquez votre réponse.
6. Selon vous, dans une société pluraliste, les choix alimentaires peuvent-ils être un sujet de discorde ? Expliquez votre réponse.
7. Formulez une question éthique soulevée par la lecture de la page 190.
DoSSIeR 10 À table !
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Arrêt sur imAges
nourriture controversée Les choix alimentaires des individus sont souvent le reflet de leur personnalité, de leurs convictions, de leurs croyances et de leurs idées politiques. Les exigences alimentaires sont ainsi très diversifiées dans les sociétés pluralistes.
au québec Les services correctionnels des prisons fédérales ont l’obligation de respecter les pratiques religieuses des détenus, notamment en matière d’alimentation. Par exemple, à la prison de Donnacona, dans la région de la Capitale-Nationale, un détenu peut demander une « diète religieuse ». Il doit toutefois prouver aux autorités qu’il appartient à la tradition religieuse à laquelle il veut se conformer. Entre janvier 2011 et mai 2012, des 9000 repas servis quotidiennement dans les prisons fédérales au Québec, 226 étaient destinés à des détenus issus de diverses traditions religieuses, notamment le judaïsme, l’islam et l’hindouisme, ainsi qu’à des chrétiens adventistes. Des transporteurs aériens servent à leurs clients des repas conformes aux règles de leur tradition religieuse.
ailleurs dans le monde De nombreuses compagnies aériennes offrent maintenant à leurs voyageurs la possibilité de choisir ce qu’ils mangeront à bord. Certains transporteurs servent donc des repas halal, kasher, végétariens et sans gluten. Cependant, toutes les demandes ne sont pas acceptées. En effet, certaines demandes liées aux intolérances alimentaires sont parfois jugées trop contraignantes.
Quelles sont les effets de nos choix alimentaires sur les autres ? Quel est le rôle de l’alimentation dans la vie des croyants ? Le jeûne est-il une pratique courante des traditions religieuses ? Existe-t-il des règles alimentaires non religieuses ? Quelles sont les règles alimentaires du christianisme ?
Des détenues font la file à la cafétéria.
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s’alimenter, un geste culturel
«
»
Le choix des aliments est lié à la satisfaction des besoins du corps, mais aussi dans une très large mesure à la société. Mary Douglas, anthropologue.
Dans toutes les cultures, manger dépasse le simple fait de se nourrir pour survivre et être en bonne santé. En effet, chaque culture encadre la consommation de nourriture de diverses normes, coutumes et habitudes qui portent autant sur le choix des aliments que sur la façon de les transformer et de les consommer. Ainsi, par leurs choix alimentaires, les êtres humains témoignent de leur culture. Par leur alimentation, ils affirment une vision du monde, une identité qui véhicule des valeurs particulières. Manger peut donc devenir l’occasion de se sentir liés à la nature, à une communauté ou au divin pour des croyants.
Si la nourriture contribue à la cohésion de certaines communautés, elle est aussi un signe de distinction sociale entre les plus fortunés et les plus pauvres.
Alimentation et environnement Par leurs choix en matière d’alimentation, certaines personnes cherchent à minimiser les conséquences de leur consommation sur la nature et sur l’environnement. Ces personnes consomment, par exemple, des aliments qui proviennent d’un type d’agriculture et d’une forme d’élevage qui ne nuisent ni à l’environnement ni aux animaux. D’autres optent pour le végétarisme.
Alimentation et communauté L’alimentation permet aussi de tisser des liens entre les membres d’une même communauté. Souvent, les interdits alimentaires présents dans certaines religions incitent les croyants à manger avec d’autres croyants de la même communauté religieuse, parce qu’ils respectent les mêmes interdits. D’autre part, en Mary Douglas choisissant des aliments produits localement ou issus d’une forme de commerce qui protège les droits des Docteure en anthropotravailleurs, des personnes peuvent aussi exprimer leur logie de l’université d’Oxford, Mary Douglas solidarité avec une communauté particulière.
Alimentation et expérience religieuse En obéissant à des règles alimentaires religieuses, divers croyants peuvent se sentir liés au divin, car ils ont le sentiment profond de se comporter selon la volonté de Dieu. En outre, dans plusieurs cultures, les aliments, en plus de leurs valeurs nutritives, sont aussi porteurs de qualités particulières qui peuvent faire progresser les croyants dans leur vie spirituelle. C’est le cas, notamment, de certains aliments pour les hindous.
PoRtRait
est une anthropologue britannique qui, par ses recherches et ses publications, a considérablement influencé le Mary Douglas (1921-2007). domaine des sciences humaines. Dans son célèbre livre De la souillure, publié en anglais en 1966, elle explore, entre autres, les interdits alimentaires de plusieurs populations. Elle y explique que ce qu’une personne considère comme sale, impur ou désordonné est généralement déterminé par des règles religieuses ou culturelles.
DoSSIeR 10 À table !
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Religions et alimentation Dans la plupart des cultures religieuses, des principes moraux, des règles morales et des croyances guident les comportements alimentaires. De plus, dans plusieurs traditions religieuses, une grande valeur spirituelle est accordée au jeûne, c’est-à-dire la privation totale ou partielle de nourriture. En effet, pour certains croyants, la pratique du jeûne est souvent nécessaire pour entrer en relation avec le divin ou se préparer à vivre certains événements. Chez plusieurs nations amérindiennes, par exemple, à la puberté, les adolescents s’isolent et jeûnent afin d’entrer en contact avec les esprits et découvrir quelle sera leur vocation.
Règles alimentaires dans le judaïsme Aliments permis mammifères quadrupèdes ruminants aux sabots fendus. Oiseaux domestiques. Poissons avec nageoires et écailles. Produits agricoles (fruits, légumes, céréales, etc.). Aliments interdits mammifères non ruminants. Oiseaux de proie.
Judaïsme et alimentation
Fruits de mer.
Dans le judaïsme, la consommation de nourriture est régie par des lois nommées kashrut. Il s’agit de règles qui indiquent ce qui est kasher, c’est-à-dire propre à la consommation, et ce qui ne l’est pas. Ces règles aident les croyants à distinguer le pur de l’impur, le bien du mal. C’est, entre autres, en respectant ces interdits alimentaires que les croyants parviennent à une meilleure maîtrise de leur personne. Pour certains juifs, ces règles sont des guides vers la sainteté. Elles leur font vivre l’expérience d’être en parfait accord avec la Loi divine.
«
reptiles. sang animal. mélange de lait et de viande au cours du même repas. Abattage Les animaux doivent être abattus avec un couteau sans défaut et être vidés de leur sang.
»
Distinguez donc le quadrupède pur de l’impur, et l’oiseau impur d’avec le pur ; ne souillez pas vos personnes par les quadrupèdes, les oiseaux et les différents reptiles de la terre, que je vous ai fait distinguer en les déclarant impurs. Soyez saints pour moi, car je suis saint, moi l’Éternel […]. Source : La Bible dans la traduction du Rabbinat, Paris, Sefarim [en ligne], Lévitique 20, 25-26. (Consulté le 11 juin 2009.)
Le jeûne dans le judaïsme
BAO Le judaïsme, p. B41
Les juifs pratiquants doivent jeûner plusieurs jours par année. Le jour du Pardon (Yom Kippour), par exemple, est un jeûne d’une durée de 24 heures. Cinq autres jeûnes annuels doivent être observés. Ils commémorent des deuils liés à des événements marquants de l’histoire du peuple juif. Certains de ces jeûnes exigent que le croyant s’abstienne de boire et de manger du lever du soleil à la tombée de la nuit.
Préparation de pain azyme, à Jérusalem, en Israël. Ce pain sans levure est fait uniquement de céréale et d’eau.
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catholicisme et alimentation Dès son origine, le christianisme se démarque du judaïsme en abolissant les interdits alimentaires. Conformément aux enseignements du Christ, la pureté des croyants relève davantage de leurs paroles et de leurs actes que de la nourriture qu’ils consomment. Pour le Christ, la véritable expérience religieuse qui permet de se rapprocher de Dieu, c’est l’amour de Dieu et de son prochain. L’humain qui agit avec amour et justice est libre de toute règle alimentaire. En matière d’alimentation, la doctrine catholique encourage cependant les fidèles à se méfier des plaisirs de la table qui ne doivent jamais nuire au développement spirituel. Pour cette raison, l’Église catholique considère la gourmandise comme un péché.
«
BAO Le catholicisme, p. B23
»
Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l’homme impur ; mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui rend l’homme impur.
Source : La Bible, traduction œcuménique de la Bible (TOB), Paris, © Société biblique française, Éditions du Cerf, 1988 et 2004, Matthieu15, 11.
Au sujet de la gourmandise, le philosophe et théologien chrétien italien Thomas d’Aquin (1228-1274) écrit, dans un célèbre ouvrage intitulé Somme théologique : « Lorsqu’elle détourne de la fin dernière, la gourmandise est opposée à l’amour de Dieu, que l’on doit aimer par-dessus tout, comme notre dernière fin. »
Le jeûne dans le catholicisme Si, au départ, l’Église ne prescrivait aucun interdit alimentaire, dès le 4e siècle, un concile préconisait le jeûne pendant le carême, c’est-à-dire la période de pénitence qui précède Pâques. Au Moyen Âge pendant le carême, le jeûne consistait à ne prendre qu’un seul repas par jour vers 15 heures. Ce jeûne fut l’occasion de formuler de nouveaux interdits alimentaires. En effet, plutôt que d’exiger des croyants qu’ils s’abstiennent seulement de certains repas ou qu’ils mangent moins, l’Église a également proscrit certains aliments, comme la viande, les produits laitiers et les œufs. À ce jeûne s’ajouLe carême (ou La surprise du vendredi), de Cornelius Krieghoff (1815-1872). Originaire des Pays-Bas, l’artiste peignit de nombreuses scènes rurales du taient les jours maigres qui, progressiveCanada français. Ici, un curé surprend une famille en train de manger pendant ment après le Moyen Âge, se limitèrent le carême. au vendredi. Les jours maigres, la viande était interdite, mais les produits laitiers et les œufs étaient autorisés. Puis, ces produits finirent par être acceptés pendant le carême. Ce dernier a aussi connu d’autres assouplissements au cours des siècles, avant de devenir facultatif en 1966. Seuls les jeûnes du mercredi des Cendres et du Vendredi saint sont aujourd’hui conseillés. DoSSIeR 10 À table !
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Protestantisme et alimentation La plupart des Églises protestantes n’interdisent aucun produit alimentaire. Selon la doctrine protestante, les croyants ne peuvent pas assurer leur salut par de bonnes œuvres ou le respect de règles alimentaires. Seule la foi en Jésus-Christ sauve du mal et cette foi est un don de Dieu. L’expérience religieuse protestante se vit donc en témoignant de cette foi.
«
BAO Le protestantisme, p. B31
»
Tout ce qu’on vend au marché, mangez-le sans poser de question par motif de conscience ; car la terre et tout ce qu’elle contient sont au Seigneur. […] Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu.
Source : La Bible, traduction œcuménique de la Bible (TOB), Paris, © Société biblique française, Éditions du Cerf, 1988 et 2004, 1 Corinthiens 10, 25-26 et 31.
Le jeûne dans le protestantisme Les Églises protestantes laissent généralement aux croyants le choix de jeûner ou non pendant le carême et la façon de le faire. BAO
Islam et alimentation
L’islam, p. B53
C’est l’obéissance aux règles et aux commandements d’Allah, écrits dans le Coran, qui permet aux croyants musulmans d’être sauvés. Afin de bien respecter les règles divines, les musulmans se doivent de distinguer ce qui est permis (halal) de ce qui ne l’est pas (haram).
«
»
Mangez donc de ce qu’Allah vous a attribué de licite et de bon. Et soyez reconnaissants pour les bienfaits d’Allah, si c’est Lui que vous adorez. Il vous a, en effet, interdit [la chair] de la bête morte, le sang, la chair de porc, et la bête sur laquelle un autre nom que celui d’Allah a été invoqué. Source : Le saint Coran et la traduction en langue française du sens de ses versets, Liban, Éditions Al Bouraq, 1998, sourate 16, 114-115.
Pour les musulmans qui respectent les interdits alimentaires indiqués dans le Coran, le repas n’est pas seulement une occasion de se nourrir, il permet aussi une expérience religieuse de louange et de soumission à Allah.
Étiquetage halal. Halal signifie « autorisé ». Pour qu’une viande soit halal, l’animal doit être abattu conformément aux prescriptions coraniques. D’abord, le nom d’Allah doit être invoqué avant que l’animal soit égorgé, la tête tournée vers La Mecque. L’animal doit ensuite être vidé de son sang.
Aliments interdits dans l’islam Alcool. Porc.
Le jeûne dans l’islam Le mois du Ramadan, neuvième mois du calendrier lunaire islamique, est une période de jeûne complet, du lever au coucher du soleil, pour les musulmans pratiquants. D’après le Coran, le jeûne du Ramadan permet, entre autres, au croyant de cultiver sa piété. Selon la croyance musulmane, c’est pendant ce mois que le prophète Muhammad a reçu sa première révélation divine. 196
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Sang. Bête trouvée morte. Animaux sacrifiés à un autre dieu qu’Allah. Les animaux doivent être abattus avec un couteau sans défaut et être vidés de leur sang.
Hindouisme et alimentation Selon les récits de l’Ayurveda, la consommation de certains aliments jugés purs et équilibrés, comme les fruits frais, les grains entiers, les noix, les lentilles et le miel, peut jouer un rôle important dans le développement spirituel d’une personne. Ces nourritures apporteraient de l’énergie et de la vitalité au corps, tout en purifiant l’esprit et en rendant la pensée plus claire. La consommation de tels aliments aurait pour effet de permettre aux croyants de mieux maîtriser leur corps et d’être davantage disponible à l’expérience religieuse ultime de l’hindouisme : la libération ou moksha. Par ailleurs, dans l’hindouisme, le bœuf et le porc sont généralement interdits. De plus, plusieurs hindous choisissent d’être végétariens, suivant les règles des Yogasutra qui prônent la non-violence, l’ahimsa. Pour certains hindous, le choix d’une alimentation végétarienne peut aussi être guidé par la croyance en la réincarnation, qui veut qu’une personne puisse se réincarner sous une forme animale.
BAO L’hindouisme, p. B65
Le jeûne dans l’hindouisme Dans l’hindouisme, certains ascètes sont admirés pour leurs jeûnes fréquents. Le jeûne aiderait à atteindre la perfection spirituelle.
bouddhisme et alimentation Selon le moine bouddhiste Thich Nhat Hanh, manger demande une attention et une concentration totales. Par la contemplation des aliments sur leur table, les bouddhistes prennent conscience que la nourriture est un don de la terre et un miracle de la vie. En veillant à ne manger que ce dont ils ont vraiment besoin, ils font preuve de modération et de maîtrise de leurs désirs. De plus, ils s’assurent de manger une nourriture qui maintient le corps en bonne santé et qui développe la compassion, ce qui implique de s’abstenir de manger de la viande. En effet, tuer un animal ne fait pas preuve de compassion. En général, les bouddhistes ne consomment pas d’alcool.
«
»
BAO Le bouddhisme, p. B59
Se nourrir de viande éteint la graine de la compassion.
Source : Mahaparinibbanasutta, le Sutra qui raconte la mort du Bouddha, cité par Comprendre pour respecter les fois et les cultures de l’Europe [en ligne]. (Consulté le 11 juin 2009.)
Le jeûne dans le bouddhisme Dans le bouddhisme, plusieurs moines jeûnent lors de certains rites. Ces rites sont l’occasion pour les moines de réaffirmer leur respect des règles disciplinaires de leur communauté. Repas de moines bouddhistes au monastère de Maha Gandayone, au Myanmar. DoSSIeR 10 À table !
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Éthique et alimentation Certaines personnes sont guidées par des convictions autres que religieuses dans leurs choix en matière d’alimentation. Ces personnes évaluent, par exemple, les conséquences que peuvent avoir leurs choix alimentaires sur l’environnement et sur le bien-être de diverses populations humaines ou animales.
Le végétarisme et le végétalisme Des personnes choisissent un régime végétarien ou végétalien parce qu’elles s’opposent à la violence envers les animaux. D’autres adoptent ces modes d’alimentation pour des raisons environnementales. Elles considèrent que la production de viande entraîne trop de conséquences négatives sur l’environnement, notamment la destruction de forêts pour la création de pâturages ainsi que la pollution des rivières et des nappes phréatiques par l’urine et les excréments des animaux.
L’alimentation biologique De plus en plus de gens choisissent de consommer des produits issus de l’agriculture biologique parce qu’ils estiment cette pratique moins nuisible à l’environnement. Cette forme d’agriculture se caractérise par l’absence d’engrais chimiques, de pesticides de synthèse et de divers désherbants. En outre, les aliments biologiques n’ont pas été manipulés génétiquement.
Les produits issus du commerce équitable En choisissant d’acheter des produits issus du commerce équitable, certaines personnes croient contribuer à l’amélioration de la qualité de vie de milliers de paysans en encourageant des entreprises qui respectent à la fois les droits des travailleurs et l’environnement.
L’alimentation locale Pour les partisans de l’alimentation locale, le fait de se nourrir d’aliments produits à proximité permet d’éviter les longs transports de marchandises. Ceci aide à diminuer les émissions de gaz à effet de serre qui contribuent aux changements climatiques. De plus, en optant pour des produits issus de l’agriculture locale, ces consommateurs soutiennent les entreprises agricoles de leur territoire.
Portrait
Logos figurant sur certains produits alimentaires au Québec.
Laure Waridel Laure Waridel est une sociologue québécoise spécialisée en développement international et en environnement. Elle est considérée comme une pionnière du commerce équitable au Québec. En 1993, elle a cofondé l’organisme Équiterre, une organisation qui fait la promotion de choix écologiques et socialement responsables. En 2005, elle a fait son entrée dans le Cercle des Phénix qui regroupe des personnalités québécoises ayant contribué, de façon exceptionnelle, à la cause de l’environnement.
Laure Waridel (1973- ).
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sens et alimentation 1. Expliquez le sens de l’énoncé suivant : « Dans toutes les cultures, manger dépasse le simple fait de se nourrir pour survivre et être en bonne santé. »
2. Reliez les phrases à la façon appropriée de concevoir l’alimentation. Pour certains croyants, l’acte de manger se compare à une prière. Diverses traditions religieuses ont des interdits alimentaires qui permettent, entre autres, de créer des liens à l’intérieur d’un même groupe. Pour moi, une nourriture saine ne doit pas contenir de contaminants chimiques issus d’un type d’agriculture ou d’élevage intensifs qui ne respecte pas l’environnement.
Une alimentation pour se sentir respectueux de l’environnement. Une alimentation pour se sentir solidaire d’une communauté. Une alimentation pour être en contact avec Dieu.
3. Expliquez ce qui a pu orienter les choix alimentaires des personnes qui : a) privilégient les produits certifiés « commerce équitable » ;
b) choisissent des aliments biologiques.
4. Pour chaque tradition religieuse vue dans ce dossier, nommez un repère en lien avec l’alimentation et une valeur sur laquelle s’appuient les croyants pour déterminer leurs choix alimentaires. Judaïsme : Catholicisme : Protestantisme : Islam : Hindouisme : Bouddhisme : DoSSIeR 10 À table !
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BAO, p. B85, B86 et B93
1 Lisez les affirmations A et B. Pour chacune, a) nommez le procédé susceptible d’entraver le dialogue qui est utilisé ; b) formulez une question qui permet de remettre en cause le procédé susceptible d’entraver le dialogue utilisé. A. Je n’achète pas de produits provenant du commerce équitable, car ça ne changerait rien. La plupart des gens ne le font pas de toute façon. Procédé susceptible d’entraver le dialogue : Question remettant en cause le procédé :
B. Ce n’est pas étonnant que tu sois pour le commerce équitable. Si l’on t’écoutait, il faudrait vivre sans auto, sans électricité et devenir végétarien pour sauver le monde. Procédé susceptible d’entraver le dialogue : Question remettant en cause le procédé :
2 a) Quel type de raisonnement est utilisé dans l’affirmation suivante ? Je pense qu’il y a trop de pauvreté dans le monde. Le commerce équitable favorise une meilleure répartition des richesses. J’achète donc des produits certifiés « commerce équitable ».
b) Selon vous, le raisonnement est-il acceptable ? Justifiez votre réponse.
3 Formulez un jugement de valeur qui pourrait être fait autant par une personne végétarienne que par une personne qui favorise le commerce équitable, l’alimentation biologique ou l’achat local. Votre réponse doit contenir la valeur commune à ces visions du monde.
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alimentation et tolérance Les sociétés pluralistes sont composées de personnes aux croyances religieuses et aux convictions éthiques diverses, parfois opposées, notamment en ce qui concerne leurs habitudes alimentaires. Tout le monde doit se nourrir, mais tout le monde ne se nourrit pas de la même manière, ni pour les mêmes raisons. Dans certaines situations, il est possible qu’un individu ou un groupe, aux croyances religieuses ou aux convictions éthiques particulières, demande à une entreprise privée ou à un organisme public de tenir compte de ses exigences en matière d’alimentation. Ces demandes peuvent même être faites au nom de la liberté de conscience et de religion, des libertés fondamentales protégées par la Charte des droits et libertés de la personne du Québec et par la Charte canadienne des droits et libertés.
Gérard Bouchard, coprésident de la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles.
Arrangements demandés Au Québec, entre 2002 et 2007, plusieurs cas d’entreprises privées et d’organismes publics ayant fait l’objet de demandes d’arrangements pour des motifs religieux ont été portés à l’attention du public, notamment par les médias. Par exemple, un parent a demandé que le centre de la petite enfance où vont ses enfants leur serve des repas qui respectent certains interdits religieux alimentaires. Les vives réactions du public relatives à certains de ces arrangements ont amené le gouvernement du Québec à annoncer, en 2007, la création d’une Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles. Cette commission a été présidée par l’historien et sociologue Gérard Bouchard et le philosophe Charles Taylor. Elle avait comme mandat de dresser un portrait de la situation concernant les pratiques d’accommodement au Québec, de tenir des consultations publiques et d’émettre des recommandations à ce sujet. À cette occasion, les commissaires Bouchard et Taylor ont fait le point sur deux formes de pratique qui visent à régler des conflits pouvant survenir dans des situations où des cultures ou des convictions différentes s’opposent.
L’accommodement raisonnable L’accommodement raisonnable est un assouplissement ou une adaptation juridique des normes, ou l’adoption juridique de certaines exceptions aux règles générales pour répondre à des besoins particuliers, dans le but d’empêcher la discrimination envers un individu ou un groupe. L’accommodement raisonnable permet de rendre les règles équitables pour tous et de faire en sorte que le droit à l’égalité de chacun soit respecté.
Charles Taylor, coprésident de la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles.
Accommodement raisonnable « Arrangement qui relève de la sphère juridique, plus précisément de la jurispru dence ; il vise à assouplir l’application d’une norme ou d’une loi en faveur d’une personne ou d’un groupe de personnes victimes ou menacées de discrimination en raison de motifs spécifiés par la Charte. » Source : Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles, Fonder l’avenir, le temps de la conciliation : rapport /Gérard Bouchard, Charles Taylor, 2008 [en ligne]. (Consulté le 12 décembre 2013.)
DoSSIeR 10 À table !
201
L’ajustement concerté
«
»
Similaire à l’accommodement raisonnable, sauf que l’arrangement relève de la sphère citoyenne ; il est consenti le plus souvent par un gestionnaire d’institution publique ou privée au terme d’une entente à l’amiable ou d’une négociation avec des usagers (patients, élèves, clients...) ou des employés.
Source : Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles [en ligne]. (Consulté le 12 décembre 2013.)
L’ajustement concerté est un arrangement consenti à l’amiable entre des citoyens, sans l’aide des tribunaux, dans le but d’aboutir à une solution qui puisse satisfaire les droits à l’égalité des deux parties en cause. L’ajustement concerté repose donc sur la négociation et la recherche de compromis entre les personnes lorsqu’une de ces personnes considère que certains de ses droits ne sont pas respectés. Il peut s’agir, par exemple, d’un employé qui négocie avec son employeur un arrangement qui lui permettrait de pratiquer sa religion sans toutefois que cela nuise à son travail. Gérard Bouchard et Charles Taylor sont d’avis que cette forme d’arrangement non juridique est à privilégier pour régler les conflits dans lesquels des pratiques culturelles s’opposent.
«
»
De façon générale, nous favorisons fortement le recours à la voie citoyenne et à l’ajustement concerté, et ce pour plusieurs raisons : a) il est bon que les citoyens apprennent à gérer leurs différences et leurs différends ; b) cette voie permet de ne pas engorger les tribunaux ; c) les valeurs qui sous-tendent la voie citoyenne (l’échange, la négociation, la réciprocité) sont celles qui fondent aussi le modèle d’intégration du Québec. Source : Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles, Fonder l’avenir, le temps de la conciliation : rapport /Gérard Bouchard, Charles Taylor, 2008 [en ligne]. (Consulté le 12 décembre 2013.)
les tRucs du mÉtieR Juge au Tribunal des droits de la personne Le Tribunal des droits de la personne juge des cas de discrimination fondés sur différents motifs interdits par la Charte des droits et libertés de la personne. Les personnes qui aspirent au poste de juge doivent d’abord devenir avocats, puis pratiquer ce métier pendant 10 ans avant de pouvoir être nommées juges par le gouvernement provincial ou fédéral. La formation d’avocat dure près de quatre ans et inclut un baccalauréat, un examen à l’école du Barreau du Québec et un stage en milieu de travail. La profession de juge exige une conduite morale irréprochable, une grande capacité d’analyse et de synthèse, de même qu’une aptitude à résoudre des problèmes complexes.
202
VIVRe enSemBle 4
Nom :
Groupe :
Date :
s’aJusteR ou s’accommodeR ? 1. Définissez le concept d’accommodement raisonnable.
2. Indiquez deux raisons qui expliquent que Gérard Bouchard et Charles Taylor recommandent la voie de l’ajustement concerté plutôt que celle de l’accommodement raisonnable.
3. Lisez le texte suivant et répondez aux questions ci-dessous. En 2008, le Tribunal des droits de la personne du Québec a tranché en faveur d’un centre de la petite enfance (CPE) qui refusait de garantir à un père de famille musulman que ses enfants ne mangeraient aucune viande qui ne soit pas halal. Le Tribunal a refusé d’accommoder le parent, estimant que la demande constituait une contrainte déraisonnable pour le CPE. Le Tribunal a jugé, dans ce cas précis, que les exigences du père étaient excessives et qu’elles demandaient de la part des éducatrices une surveillance et des interventions qui dépassaient les limites du raisonnable. a) Nommez deux valeurs en conflit dans cette situation.
Valeur :
Valeur :
b) Si vous dirigiez ce CPE, que proposeriez-vous comme solution ? Expliquez votre réponse.
c) Selon vous, quelle autre demande faite par un parent à un CPE aurait pu être acceptable ?
d) Selon vous, y a-t-il une raison qui rendrait acceptable un refus du CPE d’accéder à cette demande ?
DoSSIeR 10 À table !
203
Nom :
Groupe :
Date :
inteRdictions 1. Expliquez comment l’alimentation peut être considérée, dans certaines traditions religieuses, comme un lieu privilégié de l’expérience religieuse en complétant les énoncés. musulmans Allah bouddhistes Christ compassion Coran Dieu hindous impur interdits esprit libération louange prochain pur sainteté a) Pour les croyants
, les fruits frais, les grains entiers et les noix
purifieraient l’
. La consommation de tels aliments aurait pour effet
de permettre au croyant de mieux maîtriser son corps et d’être davantage ouvert à l’expérience religieuse ultime de l’hindouisme : la b) Pour le de
, appelée moksha.
, la véritable expérience religieuse qui permet de se rapprocher , c’est l’amour de Dieu et de son
c) Pour les
.
, « Se nourrir de viande éteint la graine de la ».
d) Pour les
, en respectant les
alimentaires présents dans le
, le repas n’est plus seulement
une occasion de se nourrir, c’est aussi le lieu possible d’une expérience religieuse de et de soumission à
.
e) Pour certains juifs, les règles de la kashrut ont comme fonction de guider les croyants vers la . Elles leur font vivre l’expérience d’être en parfait accord avec la Loi divine. Ces règles ont pour fonction d’aider le croyant à faire la différence entre le et l’
, entre le bien et le mal.
2. La pratique du jeûne a-t-elle la même importance dans l’expérience religieuse des croyants protestants et des croyants hindous ? Expliquez votre réponse.
3. Le jeûne est-il une pratique courante et importante dans l’islam ? Expliquez votre réponse.
4. Comparez le jeûne catholique pratiqué autrefois pendant le carême avec le jeûne du Ramadan. Relevez une ressemblance et une différence.
204
VIVRe enSemBle 4
Nom :
Groupe :
Date :
un texte au menu En tant que propriétaire du restaurant du centre de congrès, vous avez décidé d’écrire un texte qui expliquera comment vous comptez gérer les différentes demandes de votre clientèle en matière d’alimentation. Afin de préparer votre texte, lisez attentivement les consignes ci-dessous, puis remplissez les tableaux de la page suivante.
Présentation de la situation 1. Présentez et analysez d’un point de vue éthique la situation dans laquelle vous vous trouvez à l’aide d’une demande qui vous est soumise.
exemple et analyse d’une demande d’arrangement 2. a) Certains des messages présentés à la page 190 sont des demandes d’arrangement formulées en raison de convictions religieuses. Choisissez un de ces messages, nommez l’interdit alimentaire qui y est mentionné et associez-le à sa tradition religieuse. b) Expliquez la raison de l’interdit alimentaire pour cette tradition religieuse. c) Expliquez comment l’interdit alimentaire peut permettre aux croyants qui le respectent de vivre une expérience religieuse.
Présentation de votre position 3. Comme propriétaire du restaurant, expliquez votre position en ce qui concerne l’alimentation. a) Par votre choix de menu, allez-vous prioriser la nature, la communauté, le divin ou une autre valeur ? Expliquez en quoi votre choix favorise le vivre-ensemble. b) Expliquez, à l’aide d’un argument, si vous acceptez ou non, en partie ou en totalité, de satisfaire aux demandes reçues. c) Votre décision peut-elle être considérée comme un accommodement raisonnable ? Expliquez votre réponse.
DoSSIeR 10 À table !
205
Nom :
Groupe :
Date :
Présentation de la situation Demande soumise dans un des messages de la page 190 Exemple Éléments soulevés par la situation
Deux questions éthiques
Quatre enjeux éthiques
Exemple et analyse d’une demande d’arrangement Lettre ou courriel choisi Interdit alimentaire et tradition religieuse concernée
• •
Raison de l’interdit Lien entre l’interdit et une expérience religieuse
Présentation de votre position Votre choix Lien entre votre choix et le vivre-ensemble
Acceptation ou refus des demandes reçues ? Pourquoi ?
Accommodement raisonnable ou non ? Pourquoi ?
206
VIVRe enSemBle 4
Nature
Communauté
Divin
Autre : ____________________________________
Nom :
Groupe :
Date :
test bilan du dossieR 10
total /25
1. Nommez le type de jugement généralement utilisé dans les récits sacrés au sujet des interdits, notamment les interdits alimentaires.
/1
2. Formulez un raisonnement par déduction en lien avec les interdits alimentaires indiqués dans la Bible et le Coran.
Prémisse 1
Prémisse 2
Conclusion
/3
3. a) Quel est le type de jugement formulé ici : « Au départ, l’Église ne prescrivait aucun interdit alimentaire ».
b) À quoi faut-il prêter attention lorsqu’un tel type de jugement est énoncé ?
/2
4. a) Formulez un raisonnement par hypothèse lié à l’achat d’aliments issus du commerce équitable. Votre hypothèse doit s’appuyer sur deux prémisses valables.
Prémisse 1
Prémisse 2
Conclusion
/3 b) Formulez une question qui permet d’interroger ce raisonnement.
/2
DoSSIeR 10 À table !
207
Nom :
Groupe :
Date :
5. Indiquez si les énoncés sont vrais ou faux.
vrai
faux
a) Dans le judaïsme, le jeûne du Yom Kippour dure 24 heures. b) La pensée chrétienne de Thomas d’Aquin pourrait servir de repère au cours d’une réflexion éthique sur les interdits alimentaires dans le catholicisme. c) Le jeûne a pour fonction de faire vivre une expérience religieuse aux adolescents amérindiens lors d’un rite prescrit au moment de leur puberté. d) Pour les protestants, le jeûne est d’une extrême importance. La foi seule en Jésus-Christ ne suffit pas. e) Dans l’islam, l’animal devra être égorgé la tête tournée vers la mosquée. f) Le logo suivant signifie qu’un aliment a été préparé selon les lois de la kashrut.
/6
6. Posez un regard éthique sur les divers interdits alimentaires religieux au Québec en précisant les éléments suivants. a) Type de société où il y a le plus de conflits en matière de pratiques alimentaires : matrilinéaire
pluraliste
antique
b) Trois traditions religieuses qui ont des interdits à propos de la consommation de porc. catholicisme
hindouisme
islam
judaïsme
c) Deux conflits de valeurs possibles en lien avec les préférences et les interdits alimentaires :
Valeur :
Valeur :
Valeur :
Valeur :
d) Une question éthique possible en lien avec les interdits alimentaires :
e) Forme d’arrangement privilégié par les commissaires Bouchard et Taylor pour régler des conflits liés aux interdits alimentaires : accommodement raisonnable
208
VIVRe enSemBle 4
ajustement concerté
/8
Boîte à outils
sommaire
Notions et concepts de base en ÉCR . . . . . . . . . .
B2
L’éthique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B3
Mieux comprendre la réflexion éthique
B4
. . . . . .
Comment formuler une question éthique ?
. .
B5
Les valeurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B6
Extraits de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
L’orthodoxie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B37
Le judaïsme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B41
Les spiritualités des peuples autochtones du Québec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B47
L’islam
B53
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B59
L’hindouisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B65
B7
Le sikhisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B70
Extraits du Code civil du Québec . . . . . . . . . . . . . .
B10
L’athéisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B73
Extraits du Code criminel du Canada . . . . . . . . . .
B12
Les grands courants philosophiques . . . . . . . . . .
B15
Le dialogue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B79
L’hédonisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B15
Les conditions favorables au dialogue
. . . . . . .
B80
L’éthique déontologique
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B16
Les formes du dialogue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B81
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B16
Comment élaborer un point de vue ? . . . . . . . . . .
B83
L’utilitarisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B17
Une méthode pour décrire
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B83
Le libertarisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B17
Une méthode pour comparer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B83
L’éthique de la responsabilité
B18
Une méthode pour faire une synthèse
. . . . . . . . . . . . . . .
B84
Une méthode pour expliquer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B84
Une méthode pour faire une justification . . . . . . . . . . . . .
B84
L’existentialisme
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
La culture religieuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B19
Le bouddhisme
Mieux comprendre la culture religieuse . . . . . .
B20
Comment interroger un point de vue ? . . . . . . . .
B85
Les traditions religieuses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B21
Les types de jugements
B85
Un Dieu, trois religions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B22
Les types de raisonnements
. . . . . . . . . . . . . . . . . .
B86
Le catholicisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B23
Le protestantisme et l’anglicanisme . . . . . . . . . . . . . . . . .
B31
Les procédés susceptibles d’entraver le dialogue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B93
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Boîte à outils
B1
Notions et concepts de base en ÉCR Reconnaissance de l’autre
Poursuite du bien commun
Action d’accepter une personne pour ce qu’elle est, dans le respect de ses convictions, de ses valeurs et de sa vision du monde. La reconnaissance de l’autre, inséparable de la connaissance de soi, se fonde sur le principe que toutes les personnes sont égales en valeur et en dignité.
Action personnelle ou collective qui vise le mieuxêtre général de la société et celui de chaque individu de cette société. La poursuite du bien commun incite chaque personne à rechercher des valeurs communes avec les autres, à favoriser le vivre-ensemble par des projets concrets et à promouvoir les idéaux et les principes démocratiques de la société québécoise.
Expression du religieux Élément observable qui a un lien avec une religion et dont on perçoit la présence dans la société.
Vision du monde Regard qu’on pose sur soi et sur son entourage. Ce regard donne un sens aux pensées, aux sentiments et aux comportements de chaque individu. Il fournit également une explication sur la vie ou le vécu. La vision du monde diffère d’un individu à l’autre, selon les expériences de vie, les relations humaines, les valeurs, les normes, les croyances ou les convictions. Elle est appelée à se transformer au fil du temps.
Principe moral Norme qui définit ce qu’il est nécessaire de faire ou de ne pas faire pour atteindre ce qui est tenu pour le bien. Cette norme est souvent exprimée dans un énoncé très général dont découle un ensemble de règles morales.
Règle morale Norme qui spécifie comment appliquer un principe moral dans des situations précises. La règle apparaît généralement plus contraignante et elle s’exprime souvent par des interdictions.
B2
Question éthique Question qui porte sur des valeurs, des normes ou des comportements.
Norme Exigence morale qui guide un comportement. Les principes moraux, les droits de la personne, les lois et les règlements sont des exemples de normes.
Valeur Caractère attribué à des choses, à des attitudes ou à des comportements qui sont plus ou moins estimés ou désirés par des individus ou par des groupes de personnes. Une valeur peut parfois servir de critère pour évaluer si un comportement est acceptable et guider des choix.
Point de vue Manière particulière de considérer une question ou une réalité. Elle diffère d’une personne à l’autre selon la vision du monde de chacune.
Vivre-ensemble Cohabitation harmonieuse dans une société pluraliste.
Enjeu éthique
Éthique
Valeur ou norme abordée dans une question éthique.
Réflexion sur les conduites, les valeurs et les normes.
ViVre ensemBle 4
L’éthique
sommaire Mieux comprendre la réflexion éthique . . . . . . . .
B4
Comment formuler une question éthique ? . . . .
B5
Les valeurs
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B6
Extraits de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B7
Extraits du Code civil du Québec . . . . . . . . . . . . . . . . B10 Extraits du Code civil du Canada . . . . . . . . . . . . . . . . B12 Les grands courants philosophiques . . . . . . . . . . . B15 L’hédonisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B15 L’éthique déontologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B16 L’existentialisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B16 L’utilitarisme
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Le libertarisme
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
L’éthique de la responsabilité
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B17 B17 B18
Boîte à outils
B3
Mieux comprendre la réflexion éthique L’éthique comporte des…
questions éthiques qui soulèvent des…
enjeux éthiques qui sont des…
valeurs (Voir la page B6.)
Principe moral Un principe moral est une norme qui définit ce qu’il est nécessaire de faire ou de ne pas faire pour atteindre ce qui est tenu pour le bien. Cette norme est souvent exprimée dans un énoncé très général dont découle un ensemble de règles morales.
B4
normes Se divisent en…
Règle morale Une règle morale est une norme qui spécifie comment appliquer un principe moral dans des situations précises. La règle apparaît généralement plus contraignante et elle s’exprime souvent sous forme d’interdictions.
« Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse. »
« Ne tue pas. » « Ne vole pas. » « Il est interdit de s’adresser à autrui de manière volontairement offensante, que ce soit en paroles ou en gestes. »
« Aimez-vous les uns les autres. »
« Il est interdit de tenir ou d’encourager des propos haineux ou discriminatoires. » « Il est défendu d’utiliser la force physique contre qui que ce soit. »
« Agis en vue du plus grand bonheur collectif. »
« Il est interdit de détériorer volontairement le local de classe. »
« Sois honnête. »
« Afin de respecter les droits d’auteurs, l’élève doit indiquer clairement les sources des informations qui sont utilisées dans un travail. »
« Respecte les droits et libertés d’autrui. » « Tout être humain est titulaire de libertés fondamentales telles la liberté d’expression, de conscience et de réunion pacifique. » « Tout être humain a droit au respect professionnel. »
« Il est interdit de faire circuler des informations sur la vie privée des personnes sans leur consentement. »
ViVre ensemBle 4
Comment formuler une question éthique? La question éthique est l’outil principal pour poser un regard éthique sur une situation. Les questions éthiques ont trois fonctions.
Comprendre Certaines questions permettent de mieux comprendre les normes, les valeurs et les comportements associés à une situation, car elles font ressortir des précisions importantes. Exemples de questions : Qu’est-ce que le droit à la liberté d’association ? Qu’est-ce que la vie privée ? Qu’est-ce que le plagiat ? Quelle est la différence entre l’égalité et l’équité ? Quelles sont les différentes façons de concevoir la justice sociale ?
Définir Certaines questions permettent de définir et de mieux connaître les normes, les points de vue et les motivations de différentes personnes dans telle situation, car elles permettent de distinguer divers repères et conduites. Exemples de questions : Quelles sont les normes relatives à l’élevage des animaux ? Quel est le point de vue de tel spécialiste sur tel sujet ? Pour quelles raisons les internautes fréquentent-ils tel réseau social ? Pourquoi est-il interdit de mâcher de la gomme en classe ?
Évaluer Certaines questions permettent d’évaluer, de justifier ou de recommander des conduites ou des idées en lien avec la situation, car elles mènent à des suggestions de conduites à adopter ou à des propositions de solutions à divers problèmes éthiques. Les options proposées visent à favoriser le vivre-ensemble. Exemples de questions : Pour quelles raisons est-il souhaitable d’acheter des livres de littérature dans des magasins à grande surface ? Quels seraient les comportements à promouvoir ou à éviter dans telle situation ? Que conseillerais-tu à telle personne dans telle situation ? Quels sont les avantages et les inconvénients de certaines actions ? Quelles sont les conséquences de telles actions ? Questions à éviter Lors d’une réflexion éthique, il est recommandé d’éviter les questions du type « Doit-on… ? » ou « Faut-il… ? », qui laissent croire à une bonne réponse. De telles questions relèvent plus de la morale. L’éthique cherche davantage à déterminer si les actions sont souhaitables et sur quoi elles sont fondées.
Boîte à outils
B5
Les valeurs La valeur désigne l’importance qu’on attribue à des choses, à des attitudes ou à des comportements. Les valeurs servent de critères pour déterminer si un comportement est acceptable ou non. Les valeurs d’une personne orientent ses choix, ses décisions et sa manière d’être et de se comporter. C’est ce qui compte à ses yeux. Les mots qui suivent sont des exemples de valeurs.
B6
Altruisme
Emploi
Paix intérieure
Ambition
Environnement
Pardon
Amitié
Épanouissement
Partage
Amour
Étude
Pensée
Argent
Excellence
Plaisir
Authenticité
Famille
Politesse
Autonomie
Fidélité
Pouvoir
Autorité
Fraternité
Prestige
Aventure
Gaieté
Propreté
Beauté
Générosité
Racines culturelles
Bonheur
Honnêteté
Raison
Carrière
Honneur
Religion
Communauté
Humilité
Respect de la parole donnée
Confiance en soi
Humour
Respect de la propriété privée
Confort
Identité
Respect de l’autre
Connaissance
Individualisme
Respect de la vie
Coopération
Intégration
Responsabilité
Corps
Intégrité
Réussite
Courage
Intelligence
Revenu
Créativité
Justice
Santé
Démocratie
Liberté de religion
Savoir
Devoir
Liberté d’expression
Sécurité
Dialogue
Liberté d’opinion
Sérénité
Discipline
Loisir
Serviabilité
Don de soi
Loyauté
Solidarité
Effort
Ordre
Sollicitude
Égalité
Ouverture d’esprit
Tolérance
Émotion
Paix dans le monde
Travail
ViVre ensemBle 4
Extraits de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec
Préambule Considérant que tout être humain possède des droits et libertés intrinsèques, destinés à assurer sa protection et son épanouissement ; Considérant que tous les êtres humains sont égaux en valeur et en dignité et ont droit à une égale protection de la loi ; Considérant que le respect de la dignité de l’être humain, l’égalité entre les femmes et les hommes et la reconnaissance des droits et libertés dont ils sont titulaires constituent le fondement de la justice, de la liberté et de la paix ; Considérant que les droits et libertés de la personne humaine sont inséparables des droits et libertés d’autrui et du bien-être général ; Considérant qu’il y a lieu d’affirmer solennellement dans une Charte les libertés et droits fondamentaux de la personne afin que ceux-ci soient garantis par la volonté collective et mieux protégés contre toute violation ; À ces causes, Sa Majesté, de l’avis et du consentement de l’Assemblée nationale du Québec, décrète ce qui suit : LES DROITS ET LIBERTÉS DE LA PERSONNE LIBERTÉS ET DROITS FONDAMENTAUX 1.
Tout être humain a droit à la vie, ainsi qu’à la sûreté, à l’intégrité et à la liberté de sa personne. Il possède également la personnalité juridique.
2.
Tout être humain dont la vie est en péril a droit au secours. […]
3.
Toute personne est titulaire des libertés fondamentales telles la liberté de conscience, la liberté de religion, la liberté d’opinion, la liberté d’expression, la liberté de réunion pacifique et la liberté d’association.
4.
Toute personne a droit à la sauvegarde de sa dignité, de son honneur et de sa réputation.
5.
Toute personne a droit au respect de sa vie privée.
6.
Toute personne a droit à la jouissance paisible et à la libre disposition de ses biens, sauf dans la mesure prévue par la loi.
Boîte à outils
B7
7.
La demeure est inviolable.
8.
Nul ne peut pénétrer chez autrui ni y prendre quoi que ce soit sans son consentement exprès ou tacite.
9.
Chacun a droit au respect du secret professionnel. […]
9.1. Les libertés et droits fondamentaux s’exercent dans le respect des valeurs démocratiques, de l’ordre public et du bien-être général des citoyens du Québec. La loi peut, à cet égard, en fixer la portée et en aménager l’exercice. DROIT À L’ÉGALITÉ DANS LA RECONNAISSANCE ET L’EXERCICE DES DROITS ET LIBERTÉS 10.
Toute personne a droit à la reconnaissance et à l’exercice, en pleine égalité, des droits et libertés de la personne, sans distinction, exclusion ou préférence fondée sur la race, la couleur, le sexe, la grossesse, l’orientation sexuelle, l’état civil, l’âge sauf dans la mesure prévue par la loi, la religion, les convictions politiques, la langue, l’origine ethnique ou nationale, la condition sociale, le handicap ou l’utilisation d’un moyen pour pallier ce handicap. Il y a discrimination lorsqu’une telle distinction, exclusion ou préférence a pour effet de détruire ou de compromettre ce droit. [...]
DROITS POLITIQUES 21.
Toute personne a droit d’adresser des pétitions à l’Assemblée nationale pour le redressement de griefs.
22.
Toute personne légalement habilitée et qualifiée a droit de se porter candidat lors d’une élection et a droit d’y voter.
DROITS JUDICIAIRES 23.
Toute personne a droit, en pleine égalité, à une audition publique et impartiale de sa cause par un tribunal indépendant et qui ne soit pas préjugé, qu’il s’agisse de la détermination de ses droits et obligations ou du bien-fondé de toute accusation portée contre elle. […]
24.
Nul ne peut être privé de sa liberté ou de ses droits, sauf pour les motifs prévus par la loi et suivant la procédure prescrite.
24.1. Nul ne peut faire l’objet de saisies, perquisitions ou fouilles abusives. 25.
Toute personne arrêtée ou détenue doit être traitée avec humanité et avec le respect dû à la personne humaine. [...]
33.
B8
ViVre ensemBle 4
Tout accusé est présumé innocent jusqu’à ce que la preuve de sa culpabilité ait été établie suivant la loi.
DROITS ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX 39.
Tout enfant a droit à la protection, à la sécurité et à l’attention que ses parents ou les personnes qui en tiennent lieu peuvent lui donner.
40. Toute personne a droit, dans la mesure et suivant les normes prévues par la loi, à l’instruction publique gratuite. 41.
Les parents ou les personnes qui en tiennent lieu ont le droit d’assurer l’éducation religieuse et morale de leurs enfants conformément à leurs convictions, dans le respect des droits de leurs enfants et de l’intérêt de ceux-ci. [...]
43.
Les personnes appartenant à des minorités ethniques ont le droit de maintenir et de faire progresser leur propre vie culturelle avec les autres membres de leur groupe.
44.
Toute personne a droit à l’information, dans la mesure prévue par la loi.
45.
Toute personne dans le besoin a droit, pour elle et sa famille, à des mesures d’assistance financière et à des mesures sociales, prévues par la loi, susceptibles de lui assurer un niveau de vie décent.
46.
Toute personne qui travaille a droit, conformément à la loi, à des conditions de travail justes et raisonnables et qui respectent sa santé, sa sécurité et son intégrité physique.
46.1. Toute personne a droit, dans la mesure et suivant les normes prévues par la loi, de vivre dans un environnement sain et respectueux de la biodiversité. [...] DISPOSITIONS SPÉCIALES ET INTERPRÉTATIVES 49.
Une atteinte illicite à un droit ou à une liberté reconnu par la présente Charte confère à la victime le droit d’obtenir la cessation de cette atteinte et la réparation du préjudice moral ou matériel qui en résulte. En cas d’atteinte illicite et intentionnelle, le tribunal peut en outre condamner son auteur à des dommages-intérêts punitifs.
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Extraits du Code civil du Québec Le droit civil traite notamment des personnes, des relations familiales, de la propriété, des relations entre voisins et des contrats. Au Québec, la majorité des lois en cette matière sont conçues par l’Assemblée nationale. Ces lois sont principalement regroupées dans le Code civil du Québec. En voici quelques extraits.
DisPosition Préliminaire Le Code civil du Québec régit, en harmonie avec la Charte des droits et libertés de la personne […] et les principes généraux du droit, les personnes, les rapports entre les personnes, ainsi que les biens. Le code est constitué d’un ensemble de règles qui […] constitue le fondement des autres lois […]. DES PERSONNES 1.
Tout être humain possède la personnalité juridique ; il a la pleine jouissance des droits civils.
10. Toute personne est inviolable et a droit à son intégrité. Sauf dans les cas prévus par la loi, nul ne peut lui porter atteinte sans son consentement libre et éclairé. 11. Nul ne peut être soumis sans son consentement à des soins, quelle qu’en soit la nature, qu’il s’agisse d’examens, de prélèvements, de traitements ou de toute autre intervention. 14. Le consentement aux soins requis par l’état de santé du mineur est donné par le titulaire de l’autorité parentale ou par le tuteur. 17. Le mineur de 14 ans et plus peut consentir seul aux soins non requis par l’état de santé […]. 32. Tout enfant a droit à la protection, à la sécurité et à l’attention que ses parents ou les personnes qui en tiennent lieu peuvent lui donner. 35. Toute personne a droit au respect de sa réputation et de sa vie privée. Nulle atteinte ne peut être portée à la vie privée d’une personne sans que celle-ci y consente ou sans que la loi l’autorise. 36. Peuvent être notamment considérés comme des atteintes à la vie privée d’une personne les actes suivants : 1° Pénétrer chez elle ou y prendre quoi que ce soit ; 2° Intercepter ou utiliser volontairement une communication privée ; 3° Capter ou utiliser son image ou sa voix lorsqu’elle se trouve dans des lieux privés ; 4° Surveiller sa vie privée par quelque moyen que ce soit ;
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5° Utiliser son nom, son image, sa ressemblance ou sa voix à toute autre fin que l’information légitime du public ; 6° Utiliser sa correspondance, ses manuscrits ou ses autres documents personnels. DE LA FAMILLE 597.
L’enfant, à tout âge, doit respect à ses père et mère.
598.
L’enfant reste sous l’autorité de ses père et mère jusqu’à sa majorité ou son émancipation.
599.
Les père et mère ont, à l’égard de leur enfant, le droit et le devoir de garde, de surveillance et d’éducation. Ils doivent nourrir et entretenir leur enfant.
DES BIENS 934.
Sont sans maître les biens qui n’ont pas de propriétaire, tels les animaux sauvages en liberté, ceux qui, capturés, ont recouvré leur liberté, la faune aquatique, ainsi que les biens qui ont été abandonnés par leur propriétaire.
940.
Celui qui trouve un bien doit tenter d’en retrouver le propriétaire ; le cas échéant, il doit lui remettre le bien.
947.
La propriété est le droit d’user, de jouir et de disposer librement et complètement d’un bien, sous réserve des limites et des conditions d’exercice fixées par la loi. […]
976.
Les voisins doivent accepter les inconvénients normaux du voisinage qui n’excèdent pas les limites de la tolérance qu’ils se doivent, suivant la nature ou la situation de leurs fonds, ou suivant les usages locaux.
DES OBLIGATIONS 1457. Toute personne a le devoir de respecter les règles de conduite qui, suivant les circonstances, les usages ou la loi, s’imposent à elle, de manière à ne pas causer de préjudice à autrui. Elle est, lorsqu’elle est douée de raison et qu’elle manque à ce devoir, responsable du préjudice qu’elle cause par cette faute à autrui et tenue de réparer ce préjudice, qu’il soit corporel, moral ou matériel. Elle est aussi tenue, en certains cas, de réparer le préjudice causé à autrui par le fait ou la faute d’une autre personne ou par le fait des biens qu’elle a sous sa garde. DU CONTRAT DE TRAVAIL 2088. Le salarié, outre qu’il est tenu d’exécuter son travail avec prudence et diligence, doit agir avec loyauté et ne pas faire usage de l’information à caractère confidentiel qu’il obtient dans l’exécution ou à l’occasion de son travail. Ces obligations survivent pendant un délai raisonnable après cessation du contrat, et survivent en tout temps lorsque l’information réfère à la réputation et à la vie privée d’autrui. 2318. L’emprunteur ne peut se servir du bien prêté que pour l’usage auquel ce bien est destiné ; il ne peut, non plus, permettre qu’un tiers l’utilise, à moins que le prêteur ne l’autorise.
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Extraits du Code criminel du Canada En matière de droit criminel, les lois permettent de protéger les individus, ainsi que d’assurer la paix et l’ordre entre les personnes. Ces lois énumèrent et définissent les comportements criminels tout en prévoyant les sanctions qui y sont reliées. Au Canada, les lois relevant du droit criminel sont élaborées par le Parlement canadien. Elles s’appliquent à tous les individus de 12 ans et plus dans toutes les provinces et dans tous les territoires canadiens. Elles sont majoritairement regroupées dans le Code criminel du Canada. En voici quelques extraits.
DÉFENSE DE LA PERSONNE 34.
(1) N’est pas coupable d’une infraction la personne qui, à la fois : a) croit, pour des motifs raisonnables, que la force est employée contre elle ou une autre personne ou qu’on menace de l’employer contre elle ou une autre personne ; b) commet l’acte constituant l’infraction dans le but de se défendre ou de se protéger — ou de défendre ou de protéger une autre personne — contre l’emploi ou la menace d’emploi de la force ; c) agit de façon raisonnable dans les circonstances.
ATTROUPEMENT ILLÉGAL 63.
(1) Un attroupement illégal est la réunion de trois individus ou plus qui, dans l’intention d’atteindre un but commun, s’assemblent, ou une fois réunis se conduisent, de manière à faire craindre, pour des motifs raisonnables, à des personnes se trouvant dans le voisinage de l’attroupement : a) soit qu’ils ne troublent la paix tumultueusement ; b) soit que, par cet attroupement, ils ne provoquent inutilement et sans cause raisonnable d’autres personnes à troubler tumultueusement la paix.
INTERCEPTION DES COMMUNICATIONS 184.
(1) Est coupable d’un acte criminel et passible d’un emprisonnement maximal de cinq ans quiconque, au moyen d’un dispositif électromagnétique, acoustique, mécanique ou autre, intercepte volontairement une communication privée.
HOMICIDE 222.
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(1) Commet un homicide quiconque, directement ou indirectement, par quelque moyen, cause la mort d’un être humain.
(2) L’homicide est coupable ou non coupable. (3) L’homicide non coupable ne constitue pas une infraction. (4) L’homicide coupable est le meurtre, l’homicide involontaire coupable ou l’infanticide. (5) Une personne commet un homicide coupable lorsqu’elle cause la mort d’un être humain : a) soit au moyen d’un acte illégal ; b) soit par négligence criminelle ; c) soit en portant cet être humain, par des menaces ou la crainte de quelque violence, ou par la supercherie, à faire quelque chose qui cause sa mort ; d) soit en effrayant volontairement cet être humain, dans le cas d’un enfant ou d’une personne malade. 223.
(1) Un enfant devient un être humain au sens de la présente loi lorsqu’il est complètement sorti, vivant, du sein de sa mère : a) qu’il ait respiré ou non ; b) qu’il ait ou non une circulation indépendante ; c) que le cordon ombilical soit coupé ou non.
PROFÉRER DES MENACES 264.1 (1) Commet une infraction quiconque sciemment profère, transmet ou fait recevoir par une personne, de quelque façon, une menace : a) de causer la mort ou des lésions corporelles à quelqu’un ; b) de brûler, détruire ou endommager des biens meubles ou immeubles ; c) de tuer, empoisonner ou blesser un animal ou un oiseau qui est la propriété de quelqu’un. VOIES DE FAIT 265.
(1) Commet des voies de fait, ou se livre à une attaque ou une agression, quiconque, selon le cas : a) d’une manière intentionnelle, emploie la force, directement ou indirectement, contre une autre personne sans son consentement ; b) tente ou menace, par un acte ou un geste, d’employer la force contre une autre personne, s’il est en mesure actuelle, ou s’il porte cette personne à croire, pour des motifs raisonnables, qu’il est alors en mesure actuelle d’accomplir son dessein ; c) en portant ostensiblement une arme ou une imitation, aborde ou importune une autre personne ou mendie.
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INCITATION PUBLIQUE À LA HAINE 319.
(1) Quiconque, par la communication de déclarations en un endroit public, incite à la haine contre un groupe identifiable, lorsqu’une telle incitation est susceptible d’entraîner une violation de la paix, est coupable : a) soit d’un acte criminel et passible d’un emprisonnement maximal de deux ans ; b) soit d’une infraction punissable sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire.
VOL 322.
(1) Commet un vol quiconque prend frauduleusement et sans apparence de droit, ou détourne à son propre usage ou à l’usage d’une autre personne, frauduleusement et sans apparence de droit, une chose quelconque, animée ou inanimée, avec l’intention : a) soit de priver, temporairement ou absolument, son propriétaire, ou une personne y ayant un droit de propriété spécial ou un intérêt spécial, de cette chose ou de son droit ou intérêt dans cette chose ; b) soit de la mettre en gage ou de la déposer en garantie ; c) soit de s’en dessaisir à une condition, pour son retour, que celui qui s’en dessaisit peut être incapable de remplir ; d) soit d’agir à son égard de telle manière qu’il soit impossible de la remettre dans l’état où elle était au moment où elle a été prise ou détournée.
FRAUDE 380.
(1) Quiconque, par supercherie, mensonge ou autre moyen dolosif, constituant ou non un faux-semblant au sens de la présente loi, frustre le public ou toute personne, déterminée ou non, de quelque bien, service, argent ou valeur : a) est coupable d’un acte criminel et passible d’un emprisonnement maximal de quatorze ans, si l’objet de l’infraction est un titre testamentaire ou si la valeur de l’objet de l’infraction dépasse cinq mille dollars ; b) est coupable : (i) soit d’un acte criminel et passible d’un emprisonnement maximal de deux ans, (ii) soit d’une infraction punissable sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire, si la valeur de l’objet de l’infraction ne dépasse pas cinq mille dollars.
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Les grands courants philosophiques Que fait le philosophe ? Il réfléchit aux questions les plus fondamentales que se pose l’être humain. Il s’interroge sur des sujets comme la vérité, la liberté, la démocratie ou le sens de la vie et de la mort. L’éthique est un domaine spécialisé de la philosophie qui s’intéresse aux grands principes de la conduite humaine. Ses deux principaux objets d’étude sont la morale et le bonheur. Le texte qui suit présente une brève description de six courants de pensée éthiques et de six philosophes qui y sont associés.
L’hédonisme
Le penseur, œuvre du sculpteur français Auguste Rodin (1840-1917).
Le terme hédonisme vient du grec hedonê, qui signifie « plaisir ». L’hédonisme est une éthique du plaisir. Il définit le bien par le plaisir et le mal, par la douleur.
Épicure Épicure (341-270 avant notre ère) fut probablement le philosophe le plus célèbre de l’Antiquité. Il fonda à Athènes sa fameuse école du Jardin, vers 306 avant notre ère. Ouverte aux femmes et à toutes les classes sociales, cette école fonctionnait sur le modèle d’une communauté d’amis. Épicure y mena une vie simple et frugale, et resta célibataire et sans enfants jusqu’à sa mort.
Un hédonisme modéré Épicure professait un hédonisme modéré. Il conseillait de satisfaire avec modération les plaisirs simples et naturels, et il condamnait le luxe, les excès et ce qu’il appelait les désirs vides, comme la soif de célébrité, de pouvoir ou de richesse, qui est impossible à combler. Selon Épicure, il n’y a aucune raison de craindre les dieux, car ils vivent dans un monde à part et ils ne s’intéressent aucunement au sort des humains. Il conseillait aussi de ne pas avoir peur de la mort. Partant de l’idée que toute souffrance suppose des sensations de douleur, il concluait qu’on n’a rien à craindre de la mort, puisqu’on n’a ni sensations ni douleur lorsqu’on est mort.
L’actualité d’Épicure La pensée d’Épicure trouve un écho dans la culture d’aujourd’hui, car il est un des inspirateurs du mouvement de la simplicité volontaire, qui condamne la surconsommation et le gaspillage, et appelle un retour à une vie simple et naturelle.
Une idée controversée
Épicure (341-270 avant notre ère).
Épicure préconisait le célibat et l’amitié, car il considérait que le mariage et la vie de famille empêchent l’individu d’atteindre la tranquillité intérieure essentielle au bonheur.
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L’éthique déontologique L’éthique déontologique est une morale du devoir (déontos en grec). Elle fonde la morale sur des principes que nous ne devons jamais transgresser, peu importe les conséquences.
Kant Emmanuel Kant (17241804) est un des plus grands noms de l’histoire de la philosophie. Il mena à Königsberg, en Allemagne, une vie paisible et rationnellement ordonnée, à l’image de sa philosophie. Il faisait chaque jour une promeEmmanuel Kant (1724-1804). nade d’une heure avec un tel souci d’exactitude que les gens, en le voyant, savaient exactement l’heure qu’il était !
Deux grands principes Kant a donné deux versions du principe fondamental de la morale. La première est le principe d’universalisation, qu’il énonce sous forme de questions : « Puis-je vouloir que tout le monde agisse toujours comme moi ? Puis-je vouloir que tout le monde mente ? Puis-je vouloir que personne ne vienne jamais en aide aux autres ? » La deuxième version est le principe du respect : « Ne traite jamais une personne humaine comme un simple moyen pour arriver à tes fins. » La personne humaine a une dignité qui lui vient de sa liberté et de son autonomie. Toute forme de violence, de chantage ou de manipulation envers une personne viole le principe du respect.
qu’il veut tuer. Vous savez où elle se trouve. Devezvous le lui dire ? » Kant a estimé que oui, car notre devoir est de toujours dire la vérité.
L’existentialisme L’existentialisme nie que l’être humain ait une nature prédéterminée. Il conçoit l’être humain comme un être libre qui se définit et s’invente luimême à travers ses choix.
Sartre À la fois philosophe et écrivain, Jean-Paul Sartre (1905-1980) fut un personnage fortement médiatisé en raison de ses positions politiques radicales, comme son appui à la révolte étudiante de mai 1968, en France. Il fut le seul écrivain à refuser le prix Nobel de littérature. Ses funérailles ont attiré plus de 50 000 personnes.
Une éthique de la liberté Sartre voit dans la liberté la caractéristique essentielle de l’être humain. Sur le plan moral, cette liberté signifie qu’il n’y a pas de règles du bien ou du mal immuables et prédéterminées. Il revient à chaque individu de définir par ses choix ce qui est bien et ce qui est mal, et il doit assumer une totale responsabilité à cet égard. Cette responsabilité est une source d’angoisse qui porte souvent l’individu à se dérober et à attribuer ses actions à des causes extérieures, comme les autres ou les circonstances. Cette fuite de la responsabilité est ce que Sartre appelle la mauvaise foi. Son contraire est l’authenticité. Dans son roman la nausée, paru en 1938, Sartre décrit notamment l’angoisse existentielle qui accompagne souvent la réflexion sur l’existence.
L’actualité de Kant Kant a souhaité l’avènement d’un organisme international voué à la cause de la paix qui réunirait tous les pays du monde. Il préfigurait ainsi ce qui est devenu, au 20e siècle, l’Organisation des Nations unies.
Une idée controversée On a demandé à Kant son avis sur le dilemme moral suivant : « Un homme armé se présente chez vous et vous demande de lui dire où se trouve la personne B16
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« J’étais apparu par hasard, j’existais comme une pierre, une plante, un microbe. Ma vie poussait au petit bonheur et dans tous les sens. Elle m’envoyait parfois des signaux vagues ; d’autres fois, je ne sentais rien qu’un bourdonnement sans conséquence. » « Donc j’étais tout à l’heure au Jardin public. La racine du marronnier s’enfonçait dans la terre,
juste au-dessous de mon banc. Je ne me rappelais plus que c’était une racine. Les mots s’étaient évanouis et, avec eux, la signification des choses, leurs modes d’emploi, les faibles repères que les hommes ont tracés à leur surface. J’étais assis, un peu voûté, la tête basse, seul en face de cette masse noire et noueuse, entièrement brute et qui me faisait peur. Et puis j’ai eu cette illumination. Ça m’a coupé le souffle. Jamais, avant ces derniers jours, je n’avais pressenti ce que voulait dire “exister”. […] » Source : Jean-Paul SARTRE, la nausée, Paris, Gallimard, coll. Folio, 1992, p. 125 et 181.
L’actualité de Sartre Sartre s’est engagé dans de multiples combats politiques contre le colonialisme, l’antisémitisme, la guerre d’Algérie, la guerre du Vietnam, etc. Il est un modèle pour ceux et celles qui mènent aujourd’hui des luttes contre l’oppression et l’injustice partout dans le monde.
Une idée controversée Sartre a proposé une image pessimiste de nos rapports avec autrui dans sa pièce Huis clos, que résume sa fameuse phrase : « L’enfer, c’est les autres. » Il voulait ainsi montrer que les autres ont le pouvoir de nier notre liberté en nous accolant des étiquettes, telles que : « Tu n’es qu’un lâche ! », « Tu n’es qu’un bon à rien ! »
Maximiser le bien-être L’éthique utilitariste transforme l’hédonisme en altruisme. En effet, si le plaisir est une bonne chose, il doit l’être pour tous, pas seulement pour soi. L’utilitarisme nous commande donc d’opter, dans nos décisions, pour l’action qui John Stuart Mill (1806-1873). sera la plus utile, soit celle qui procurera le maximum de satisfaction à l’ensemble des êtres concernés. L’utilitarisme défend aussi un principe d’égalité qui veut que chacun compte pour un dans le calcul de l’utilité. Pour Mill, cependant, tous les plaisirs n’étaient pas égaux ; les plaisirs de l’esprit étaient supérieurs en qualité aux plaisirs du corps.
L’actualité de l’utilitarisme Les penseurs utilitaristes sont aujourd’hui à l’avantgarde des mouvements de protection des animaux. Les animaux peuvent ressentir du plaisir et de la souffrance autant que les humains. Il nous faut donc tenir compte de leur bien-être dans notre conduite.
Une idée controversée Un des problèmes de l’utilitarisme est qu’il semble autoriser la violation des droits individuels lorsqu’elle sert le plus grand bonheur du plus grand nombre, comme dans le cas où torturer un individu permettrait de sauver plusieurs vies.
L’utilitarisme
Le libertarisme
L’utilitarisme est une éthique dont le principe moral fondamental est la recherche du plus grand bonheur pour le plus grand nombre.
Le libertarisme repose sur un principe de base qui conjugue deux droits : la liberté et la propriété. Ce principe implique que chacun a le droit de faire ce qu’il veut avec ce qui lui appartient.
Mill John Stuart Mill (1806-1873) fut un enfant prodige et un des grands humanistes de son époque. Son père décida de s’occuper lui-même de son éducation. Il en résulta que John Stuart était considéré, dès l’âge de 14 ans, comme un expert en histoire et en mathématiques. Il se fit élire député au Parlement britannique, où il lutta pour qu’on accorde le droit de vote aux femmes... sans succès.
Nozick Robert Nozick (1938-2002) est le représentant le plus prestigieux du libertarisme contemporain. Il aimait donner ses cours en réfléchissant à haute voix devant ses élèves. Il est un des rares philosophes qui aient radicalement changé d’opinion au cours de leur carrière. En effet, il a d’abord été un socialiste de gauche avant de devenir un libertarien de droite. Boîte à outils
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L’individu contre l’État Nozick part de l’idée qu’il y a une seule chose dont l’être humain a l’entière propriété au départ : son corps. Il s’ensuit que tout ce qui est le fruit de l’activité de son corps, comme le salaire qu’un individu retire d’un travail, est Robert Nozick (1938-2002). également sa propriété. C’est pourquoi l’État commet un vol s’il prélève de l’impôt sur le salaire des personnes contre leur volonté. Une autre implication de ce principe est que l’État n’a pas non plus le droit de forcer un être humain à aider les autres (toujours au moyen des impôts) ou de le protéger contre lui-même, en l’obligeant, par exemple, à porter une ceinture de sécurité ou encore à faire vacciner ses enfants.
L’actualité du libertarisme
Les dangers du développement technologique Hans Jonas a élaboré son éthique de la responsabilité pour répondre au plus grave problème de notre temps : l’impact du développement technologique sur notre mode de vie et sur l’avenir de l’humanité. Il était particulièrement inquiet de phénomènes comme la destruction de l’environnement, la surpopulation et la croissance économique effrénée. Selon Jonas, nous n’avons pas le droit de mettre en péril la survie même de l’humanité et nous n’avons pas le droit de défigurer ce qu’il appelle l’image de l’homme. Le clonage, les croisements génétiques entre humains et animaux ou la multiplication des drogues du cerveau sont des exemples de menaces de cette sorte. « […] jamais l’existence ou l’essence de l’homme dans son intégralité ne doivent être mises en jeu dans les paris de l’agir […]. »
Le libertarisme inspire actuellement tous ceux qui critiquent les interventions de l’État dans l’économie et qui veulent que des services comme la santé, l’éducation ou l’entretien des routes soient pris en charge par l’entreprise privée.
« Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la Permanence d’une vie authentiquement humaine sur terre. »
Une idée controversée
[…] « Inclus dans ton choix actuel l’intégrité future de l’homme comme objet secondaire de ton vouloir. »
Pour le libertarisme, tout ce qui relève de l’entraide ne saurait faire l’objet d’une obligation. Aider les autres est peut-être une bonne chose, mais chacun doit rester entièrement libre à cet égard. Le libertarisme rejette, pour cette raison, la loi qui nous oblige à porter secours à une personne en danger.
L’éthique de la responsabilité L’éthique de la responsabilité défend l’idée que les générations actuelles ont des responsabilités fondamentales envers les générations futures.
Jonas Juif de naissance, Hans Jonas (1903-1993) a fui l’Allemagne nazie pour se rendre en Palestine et ensuite s’engager dans l’armée britannique, alors en guerre contre les nazis. Il enseigna plus tard au Canada et aux États-Unis. Son grand ouvrage, le principe B18
responsabilité : Une éthique pour la civilisation technologique, fut le plus grand succès de librairie que connut un ouvrage de philosophie en Europe.
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[…]
Source : Hans JONAS, le principe responsabilité : Une éthique pour la civilisation technologique, Paris, Éditions du cerf, 2008, p. 84 et 40.
L’actualité de Jonas Jonas est le père de ce que l’on appelle aujourd’hui le principe de précaution. Suivant ce principe, il est justifié de limiter ou d’empêcher une action potentiellement dangereuse même lorsque le danger n’est pas établi de façon certaine. Ce serait le cas, par exemple, avec le phénomène du réchauffement climatique.
Une idée controversée Jonas a laissé entendre qu’il faudrait peut-être imposer à des populations certaines mesures draconiennes impopulaires telles que limiter le nombre d’enfants par famille.
La culture religieuse
sommaire Mieux comprendre la culture religieuse . . . . . . . B20 Les traditions religieuses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B21 Un dieu, trois religions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B22 Le catholicisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B23 Le protestantisme et l’anglicanisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B31 L’orthodoxie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B37 Le judaïsme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B41 Les spiritualités des peuples autochtones du Québec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B47 L’islam . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B53 Le bouddhisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B59 L’hindouisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B65 Le sikhisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B70 L’athéisme
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Mieux comprendre la culture religieuse La culture religieuse permet de mieux comprendre les traditions religieuses, qui se manifestent dans l’environnement social et culturel par des expressions du religieux. Ces expressions observables peuvent être des récits, des rites, des règles, des symboles, des éléments du patrimoine religieux, des vêtements, des paroles, des lieux, des objets, etc. Ces expressions du religieux peuvent aussi se retrouver dans la culture profane, c’est-à-dire en dehors de la religion.
Les traditions religieuses, c’est-à-dire les grandes religions, se manifestent par les...
expressions du religieux, des éléments observables qui ont des liens avec une religion et qui peuvent se retrouver...
dans la pratique religieuse : le calice, la kippa, l’icône, l’alléluia, le col romain, la communion, les ablutions, le voile, le turban, l’autel, la Bible, le Coran, « Tu ne tueras point », la hutte de sudation.
dans le patrimoine religieux : le nom Sainte-Anne-deBeaupré, la croix de chemin, le cimetière, l’oratoire Saint-Joseph, la synagogue Shaar Hashomayim, les vitraux de Guido Nincheri, la légende de la Chassegalerie, La Mecque.
dans la culture profane : la bible du barbecue, une religieuse dans une publicité, un nom de commerce ou de produit de consommation en lien avec la religion, le titre gourou de la finance, des expressions comme « Œil pour œil, dent pour dent », qui sont tirées de la Bible, mais utilisées dans un contexte profane.
Afin de mieux comprendre une expression du religieux, il faut connaître...
ses caractéristiques : ce que c’est.
ses fonctions : un rôle, une utilité.
ses significations : ce qu’elle veux dire, ce qu’elle représente.
Exemples de caractéristiques, de significations et de fonctions : Une caractéristique
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Une fonction
Une signification
La Bible (pour un chrétien)
Recueil de textes.
Guider les croyants dans leurs choix de vie.
La parole de Dieu.
Le rabbin (pour un juif)
Spécialiste de la Torah.
Inspirer moralement les membres de sa communauté.
Il est la Torah vivante.
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Les traditions religieuses Cette partie de la Boîte à outils propose une vue d’ensemble de quelques-unes des religions du monde qui sont pratiquées au Québec. Cette synthèse permet de les situer dans le temps, d’apprendre le nom de leurs fondateurs, leur répartition dans le monde, leurs croyances, leur conception de l’être humain, du mal et de la vie après la mort, leur organisation, leur façon de transmettre la foi, la place qu’elles accordent aux femmes, leurs rites, leurs fêtes, leurs règles de conduite, leur implantation et leur importance relative en fonction de la population de chaque région administrative du Québec.
Un monde, des religions Résumer une religion en quelques lignes comporte sa part de dangers. Avant de lire les dossiers qui suivent, il importe de prendre en considération quelques nuances afin d’éviter de tomber dans la généralisation abusive, ou pire, dans la caricature.
La fête de Timkat, qui correspond à l’Épiphanie, a lieu en janvier. Pour les chrétiens orthodoxes éthiopiens, il s’agit du principal événement de l’année. Chaque culture religieuse a sa façon particulière de célébrer les moments importants de son calendrier.
Pour chaque tradition religieuse, il serait possible d’affirmer qu’il existe autant de façons de croire qu’il y a de croyants. En effet, certains croyants s’engagent à respecter de façon stricte et dans les moindres détails l’ensemble des récits, des règles et des rites
propres à leur religion. D’autres cherchent plutôt à dégager l’esprit d’un récit ou d’une règle, son sens général, et l’ajustent aux réalités du monde d’aujourd’hui.
Chronologie générale des grandes traditions religieuses – 30 000 à – 15 000 v. – 1500 – 1000 – 6e siècle v. – 500 – 523 30-120 610
Arrivée des premières populations de chasseurs avec leurs pratiques animistes en Amérique. Naissance des spiritualités amérindiennes. Début de l’écriture des Veda. Naissance de l’hindouisme. Arrivée des premiers ancêtres des Inuits avec leurs pratiques animistes. Naissance de la spiritualité inuite. Naissance du judaïsme à partir de traditions anciennes. Début de l’ère brahmanique de l’hindouisme. Par son éveil, Siddhartha Gautama devient le Bouddha. Naissance du bouddhisme. Vie publique de Jésus de Nazareth, naissance du christianisme et rédaction du Nouveau Testament. Le prophète Muhammad reçoit de Dieu les premières révélations du Coran. Naissance de l’islam.
1517
Critique du christianisme catholique par le moine allemand Martin Luther. Naissance du christianisme protestant.
1529
Rupture d’Henri VIII avec l’Église de Rome.
1534
Le Parlement anglais entérine la suprématie du roi sur l’Église d’Angleterre. Naissance de l’anglicanisme.
1536
Publication en latin de l’Institution de la religion chrétienne, par le prêtre français Jean Calvin. Naissance du calvinisme.
Boîte à outils
B21
Un Dieu, trois religions Il y a dans le monde trois grandes religions monothéistes : le judaïsme, le christianisme et l’islam. Ces trois religions se réfèrent en effet au même Dieu unique et universel. Qu’il soit appelé « Yahvé » en hébreu, « Dieu » en français ou « Allah » en arabe, il s’agit du même Tout-Puissant, créateur du monde. C’est pour cette raison que le premier être humain à le reconnaître, Abram ou Abraham ou Ibrahim, est qualifié de « père des croyants ». On trouve ainsi la parole de Dieu dans les textes sacrés de ces religions, entre autres dans le TaNaK (judaïsme), la Bible (christianisme) et le Coran (islam).
Jérusalem, en Israël. Les religions juive, chrétienne et musulmane considèrent Jérusalem comme un lieu saint.
Le christianisme au Québec À son arrivée à Gaspé, en 1534, Jacques Cartier plante une croix. Il manifeste ainsi la double intention de son commanditaire, le roi de France : prendre possession du territoire et l’évangéliser. Des missionnaires accompagnent les premiers groupes de Français en Amérique du Nord pour convertir les populations autochtones. Dès le début, la foi catholique est un des moteurs de la colonisation. La Nouvelle-France est fortement marquée par l’empreinte du catholicisme. Le territoire est divisé en paroisses, où sont construites les premières églises. Des communautés religieuses, principalement des femmes, fondent et dirigent des écoles, des hôpitaux et de nombreux lieux d’entraide. Surtout catholique au début, la colonie a, par la suite, accueilli des chrétiens protestants et des chrétiens orthodoxes. Ensemble, ils ont contribué à développer le territoire. Ces trois visages du christianisme ont d’importants points en commun : ils croient en un même Dieu et en un même Jésus, Fils de Dieu, sauveur du monde. Les trois enseignent l’amour de Dieu et du prochain. Enfin, le baptême et l’eucharistie sont au cœur de leur foi.
La pluralité religieuse De nos jours, au Québec, la foi se conjugue au pluriel. En effet, sur les 7 millions d’habitants que comptait la province en 2001, 6 712 400 déclaraient appartenir à une religion, de près ou de loin. Le tableau qui B22
ViVre ensemBle 4
suit fournit les données sur la présence de certaines traditions religieuses au Québec. Dans les pages suivantes, pour chaque tradition religieuse présentée, un tableau fournit les données par région administrative du Québec. Présence de certaines traditions religieuses au Québec Traditions religieuses
Population
en %
Catholique
5 939 705
83,36
Protestante
335 595
4,71
Orthodoxe chrétienne
100 370
1,41
Musulmane
108 605
1,52
Juive
89 945
1,26
Bouddhiste
41 430
0,58
Hindoue
24 515
0,34
8 225
0,12
64 000
0,90
413 190
5,80
7 125 580
100,0
Sikhe Autres religions Aucune croyance religieuse Total
Source : D’après les données de l’Institut de la statistique du Québec, recensement 2001.
Le catholicisme PoiNTS DE REPèRE Fondateur
Nom du divin
Jésus-Christ en est le fondateur ; les douze apôtres et Paul de Tarse en sont les pierres angulaires.
Dieu (en trois personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit).
Texte sacré
Les catholiques.
La Bible (l’Ancien Testament et le Nouveau Testament).
Lieux sacrés Tous les lieux significatifs dans la vie de Jésus sont devenus des lieux importants pour de nombreux croyants (Bethléem, Jérusalem, etc.).
Lieux de culte Église (où Dieu réside), chapelle, basilique, cathédrale, oratoire.
Symbole principal
Noms des croyants Principales divisions : • catholiques romains ; • catholiques de rite byzantin (Ukrainiens, Roumains, melkites) ; • catholiques de rite arménien (Arméniens) ; • catholiques de rite alexandrin (coptes et Éthiopiens) ; • catholiques de rite syrien occidental (maronites, malankares) ; • catholiques de rite syrien oriental (malabars, Chaldéens).
La croix (l’instrument de supplice sur lequel Jésus est mort).
Le catholicisme dans le monde
Source : l’atlas des religions : pays par pays, les clés de la géopolitique, numéro hors-série, co-édition La vie – Le Monde, Paris, 2007, p. 48-49.
Boîte à outils
B23
Chronologie du catholicisme v. – 6
Naissance de Jésus.
v. 30
Crucifixion et résurrection de Jésus-Christ.
45 v. 50-120
Paul de Tarse annonce l’Évangile en Asie Mineure. Rédaction des lettres de Paul, des Évangiles (Matthieu, Marc, Luc, Jean) et des autres écrits du Nouveau Testament.
v. 150
Apparition des premières représentations iconographiques du Christ.
v. 320
Fondation du premier monastère.
325
Concile de Nicée, où les bases de la foi chrétienne sont établies. On confirme la divinité de Jésus.
381
Concile de Constantinople.
385-406
Traduction de la Bible en latin par Jérôme.
451
Concile de Chalcédoine. On discute de la Trinité (Dieu Père, Fils et Saint-Esprit). Quelques Églises de rite alexandrin en désaccord se séparent.
529
Création de l’ordre des Bénédictins par Benoît de Nursie.
910
Fondation de l’abbaye de Cluny. Mille deux cents autres abbayes seront ensuite construites en deux cents ans.
1054
Séparation entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe parce que les Églises de l’Est ne reconnaissent pas l’autorité du pape.
1209
Fondation, par saint François d’Assise, de l’ordre des Frères mineurs.
1455
Première impression de la Bible par Gutenberg.
1541-1627
Arrivée des premiers chrétiens en Amérique.
1545-1563
Concile de Trente.
1869-1870
Concile du Vatican I, qui proclame le dogme de l’infaillibilité du pape.
1962-1965
Concile du Vatican II, qui vise à adapter l’Église à la société moderne.
1986
Rencontre à Assise entre les responsables des grandes religions du monde.
2013
Élection du pape François.
PoRTRaiT
Paul de Tarse (v. 5-65).
B24
ViVre ensemBle 4
Paul de Tarse Paul est né à Tarse, au Proche-Orient, vers l’an 5. Ses écrits, qui font partie du Nouveau Testament sous le nom d’épîtres, l’ont rendu célèbre. L’Église catholique l’a canonisé. Pourtant, rien, au début de sa vie, ne laissait présager une telle destinée. Citoyen de l’Empire romain, il est éduqué à Jérusalem. Juif pharisien, il observe strictement les lois de la Torah. Il se joint aux persécuteurs des premiers chrétiens jusqu’au jour où une apparition du Christ l’incite à se convertir. Dès lors, il se consacre à l’évangélisation des juifs et des païens. Ses lettres – épîtres – aux communautés chrétiennes qu’il a fondées reflètent le message du Christ. Bien que, contrairement aux autres apôtres, il n’ait pas connu le Christ pendant sa vie sur Terre, il fait partie des apôtres du christianisme, les premiers à prêcher les paroles du Christ.
Les croyances Il existe un seul Dieu, présent partout de toute éternité, créateur de toutes choses. Ce Dieu est en fait formé de trois personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Dieu aime ses créatures. Jésus est le Fils de Dieu, envoyé pour sauver les êtres humains du péché originel d’Adam et Ève au début du monde. La mère de Jésus, Marie, n’a pas connu le péché (dogme de l’Immaculée Conception).
La vie après la mort Ceux qui vivent en s’inspirant de ce que Jésus-Christ a dit et fait, et meurent en croyant en lui, vivront avec lui dans une paix et un repos éternels sous de nouveaux cieux et sur une terre nouvelle. Selon l’Église catholique, ceux qui meurent en état de péché grave seront éternellement séparés de Dieu et iront en enfer.
La constitution de l’être humain L’être humain est une âme animée par un esprit de vie, ouverte à Dieu, créée à l’image de Dieu. Cette âme n’habite pas un corps, mais s’exprime par lui.
Marie portant l’enfant Jésus (vitrail).
L’origine du mal Seul Dieu est bon. L’être humain, libre et responsable, a été séduit par Satan et a choisi le mal dès sa création, dans le jardin d’Éden. Ce mauvais choix l’a rendu esclave du mal dont, seul, il ne peut se défaire.
Comment se libérer du mal Seul Jésus-Christ peut sauver l’être humain du mal. Satan n’a sur lui aucun pouvoir. Pour se libérer du mal, les catholiques doivent suivre les enseignements du Christ et renoncer à eux-mêmes.
PoRTRaiT
Le pape François (1936- ).
François En mars 2013, l’Argentin Jorge Mario Bergoglio devient, à 77 ans, le chef de l’Église catholique romaine. Premier Américain à être élu à cette fonction, il était auparavant archevêque de Buenos Aires, en Argentine, et ce, depuis 1988. Il prend le nom de François en mémoire de saint François d’Assise, un religieux italien, ami des démunis et des marginalisés, dont il veut suivre l’exemple. En effet, le nouveau pape est reconnu pour son mode de vie humble et sa volonté de lutter contre la pauvreté. Le pape François est aussi le premier membre de la Compagnie de Jésus à devenir pape. Les compagnons de Jésus, ou jésuites, sont réputés pour leur soutien aux démunis et leur intérêt pour le travail intellectuel. Tout en demeurant fidèle aux valeurs traditionnelles de l’Église, le pape François favorise la convivialité entre l’Église et ses fidèles.
Boîte à outils
B25
L’organisation L’Église catholique est fortement hiérarchisée. À sa tête se trouve le pape, chef de l’État de la Cité du Vatican, à Rome. Suivent les cardinaux, les archevêques, les évêques, les prêtres, les moines et les religieuses. Aucun religieux ne peut être marié.
La transmission de la foi L’Église soutient des missionnaires dans différentes parties du monde. Ceux-ci sont chargés de répandre le message contenu dans les Évangiles. Des agents de pastorale laïques œuvrent aussi auprès des jeunes, des familles et des aînés.
La place de la femme Marie, vierge, mère, servante du Seigneur, éducatrice et reine, est le modèle de la parfaite féminité. Le rôle de la femme dans l’histoire de l’Église a varié. Les femmes ont une place importante, mais ne peuvent devenir prêtres. Par conséquent, elles n’ont formellement aucun pouvoir décisionnel au sein de l’Église. Les autorités du Vatican affirment que c’est en se donnant aux autres dans la vie de tous les jours que la femme s’accomplit. Néanmoins, plusieurs femmes ont socialement œuvré dans les domaines de l’éducation, de la santé ou de l’entraide sous une forme ou une autre.
PoRTRaiT
Kateri Tekakouitha (1656-1680).
PoRTRaiT
Marie de l’Incarnation (1599-1672).
B26
ViVre ensemBle 4
Kateri Tekakouitha En 1980, le pape Jean-Paul II béatifie pour la première fois une Amérindienne : Kateri Tekakouitha. Née en 1656 en terre iroquoise, elle voit, à l’âge de quatre ans, sa famille mourir de la petite vérole. Infectée elle aussi, elle garde des cicatrices et devient presque aveugle. On la nomme tekakouitha, « celle qui marche à tâtons ». Adolescente, elle refuse de se marier. Baptisée à l’âge de 20 ans, elle prend le nom de Kateri. Sa conversion au catholicisme lui attire des menaces de son village, qu’elle quitte pour habiter la mission chrétienne Saint-François-Xavier. Là, elle se consacre à la prière. Certains affirment que quelques minutes avant sa mort, à l’âge de 24 ans, ses cicatrices ont complètement disparu. Un tombeau contenant ses reliques se trouve dans l’église de Kahnawake, près de Montréal, où des pèlerins vont la prier. Le pape Benoît XVI canonise Kateri Tekakouitha en 2012.
Marie de l’Incarnation Marie de l’Incarnation est un personnage important de l’histoire de la NouvelleFrance. À l’âge de 20 ans, veuve et mère d’un jeune garçon, la jeune Française, qui s’appelait alors Marie Guyart, vit une expérience religieuse intense. Douze ans plus tard, elle confie son fils à une de ses sœurs et entre chez les Ursulines. Elle y reçoit le nom de Marie de l’Incarnation. Après avoir lu des récits de jésuites en NouvelleFrance, elle affirme avoir des visions l’invitant à s’établir dans la colonie. Arrivée à Québec en 1639 avec d’autres religieuses, elle fonde l’ordre des Ursulines de la Nouvelle-France. Elle enseigne aux jeunes filles françaises et autochtones le reste de sa vie. Elle est reconnue pour son courage et ses écrits, dont un catéchisme en iroquois et des dictionnaires bilingues algonquin/français et iroquois/français, ainsi qu’une abondante correspondance, notamment avec son fils. Le pape JeanPaul II la béatifie en 1980.
Les rites et les sacrements Qu’est-ce qu’un sacrement? Pour l’Église catholique, un sacrement est un geste physique concret qu’un de ses représentants (prêtre, évêque, etc.) pratique sur les croyants au nom du Christ. Un sacrement est un rituel empreint de sacré où le Christ lui-même agit sur la personne. Les sacrements ont pour objectif d’unir les croyants à leur Dieu à différents moments importants de la vie. L’Église catholique compte sept sacrements : le baptême, la confirmation, l’eucharistie, la pénitence, le mariage, l’ordre et l’onction des malades.
Le baptême
grec) sur le front par l’évêque. Ce rite rappelle la Pentecôte vécue par les apôtres au début de l’Église.
L’eucharistie L’eucharistie, du grec eukharistia (« action de grâce »), est le sacrement qui unit les croyants à leur sauveur, JésusChrist. Au cours de ce rituel ponctué de chants, de lectures de la Bible et de prières, les croyants Une jeune croyante reçoit consomment l’hostie, l’hostie. corps du Christ. À la suite de leur première participation à l’eucharistie, les fidèles sont tenus de prendre part régulièrement à la messe du dimanche afin de recevoir ce sacrement.
La pénitence
Un bébé reçoit le sacrement du baptême.
Le baptême est un rite de passage qui marque l’entrée d’une personne dans la communauté chrétienne. Il peut être reçu à tout âge. Pour l’Église, l’eau versée sur la personne au nom du Père, du Fils et du SaintEsprit représente la mort qu’elle doit franchir avec le Christ. Grâce au baptême, l’être humain profite de la nouvelle vie donnée par Jésus-Christ.
Le sacrement de la pénitence vise à purifier les croyants de leurs fautes personnelles. Pour ce faire, ils se rendent dans une église et s’isolent dans un confessionnal pour rencontrer un représentant de l’Église (prêtre, évêque, etc.). Le confessionnal est parfois un meuble, parfois une cabine fermée divisée en deux parties (l’une pour le prêtre, l’autre pour la personne qui se confesse). On le retrouve souvent sur les côtés de l’église. Les croyants expriment d’abord leur regret d’avoir commis les fautes, puis ils les confessent. Le prêtre leur accorde alors le pardon (l’absolution). Cependant, pour obtenir pleinement le pardon, les croyants doivent réciter quelques prières après leur confession. L’Église recommande de se confesser au moins une fois par année, à Pâques.
La confirmation Le sacrement de la confirmation complète le baptême. Ce sacrement est généralement donné aux croyants âgés de 7 à 16 ans, selon les pays. Le croyant reçoit alors l’Esprit-Saint par l’imposition des mains et l’onction du saint chrême (« huile » en
Un évêque confirme un jeune garçon.
Un prêtre écoute la confession d’un croyant. Boîte à outils
B27
Le mariage Ce sacrement exige que les mariés acceptent de se jurer fidélité, de vouloir des enfants et de ne jamais divorcer. Le mariage est à l’image de l’union du Christ et de son Église. Les époux, en se mariant, participent à cette unité. Le divorce est donc impossible.
ment malades ou qui ont subi une opération chirurgicale importante peuvent demander ce sacrement.
Le rite de la mort Une messe est célébrée à l’église, puis le corps de la personne défunte est enterré dans un cimetière catholique. L’incinération est acceptée depuis 1963.
Les principales fêtes Les futurs mariés assistent à la messe avant d’échanger leur consentement.
Le sacrement de l’ordre Le sacrement de l’ordre est réservé aux hommes qui veulent occuper des fonctions précises dans l’Église (évêques, prêtres, diacres) dans le but de servir la communauté catholique. Ce sacrement est donné par l’évêque par une imposition des mains sur la tête de l’ordinand (celui qui va recevoir le sacrement de l’ordre, ou l’ordination). L’imposition des mains est suivie de la prière d’ordination. Le mot ordre signifie que l’Église est organisée en hiérarchie ; elle est ordonnée. Ordonnés, ces hommes deviennent les représentants du Christ et les successeurs des apôtres.
Elles rappellent souvent les moments importants de la vie du Christ. Néanmoins, il en existe d’autres, comme la Toussaint et l’Assomption.
Pâques Cette fête précédée du carême (période de pénitence qui comprend la Semaine sainte, entre le 22 mars et le 25 avril) commémore la crucifixion et la résurrection de Jésus-Christ.
La Pentecôte Célébrée 50 jours après Pâques, cette fête rappelle la descente du Saint-Esprit sur les apôtres. Elle marque la naissance de l’Église.
Noël Cette fête, célébrée le 25 décembre, commémore la naissance de Jésus.
L’Épiphanie Le jour des Rois, le 6 janvier, rappelle que Jésus s’est manifesté aux Rois mages, donc au monde.
Lors du sacrement de l’ordre, les futurs prêtres s’étendent au sol pour montrer leur parfaite disponibilité à l’appel de Dieu.
L’onction des malades Le sacrement des malades est un signe de guérison physique et spirituelle. Le prêtre impose les mains en silence sur la tête du malade, et lui fait une onction d’huile sur le front et sur les mains. Ce sacrement est appelé extrême-onction lorsqu’il est donné à un malade sur le point de mourir. Ceux qui sont graveB28
ViVre ensemBle 4
Reproduction en noir en blanc de La croix de chemin à l’automne (1916), du peintre québécois Clarence Gagnon (1881-1942). Autrefois, on érigeait des croix de chemin pour marquer un territoire ou un cimetière, en guise d’action de grâce pour une faveur obtenue ou pour conjurer le mauvais sort.
JoURNÉE MoNDiaLE DE La JEUNESSE (JMJ) Chaque année, depuis 1986, dans tous les diocèses catholiques du monde, de jeunes croyants se réunissent afin de célébrer la Journée mondiale de la jeunesse (JMJ). Environ tous les deux ans, cette fête se transforme en un rassemblement international auquel le pape convie des jeunes du monde entier pour trois jours d’activités, chaque fois dans une ville différente. Au cours de ces rencontres, le pape s’adresse spécifiquement aux jeunes et leur transmet son message. Une messe de clôture présidée par le souverain pontife souligne la fin des célébrations. Une jeune Montréalaise, qui a participé à la Journée mondiale de la jeunesse, à Rome, en 2000, comme bénévole, témoigne de son expérience : « On a l’impression de faire partie d’un événement de l’Église qui transcende le temps et l’espace, d’une grande fête, et que cette fête, on peut la réaliser tous ensemble. »
Timbre soulignant la Journée mondiale de la jeunesse, tenue à Rio de Janeiro, au Brésil, en 2013.
Source : Propos cités dans Conférence des évêques catholiques du Canada, août 2000 [en ligne]. (Consulté le 10 septembre 2013.)
« N’ayez aucune dette envers qui que ce soit, sinon celle de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son prochain a pleinement accompli la loi. » (Romains 13, 8)
Les règles morales Les 10 commandements.
Les règles alimentaires Le retour de la messe de minuit (1919), de l’illustrateur québécois Edmond-Joseph Massicotte (1875-1929). La messe de minuit, à Noël, est une tradition catholique importante de la société québécoise.
Les normes et les règles Les principes moraux « Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : c’est la Loi et les Prophètes. » (Matthieu 7, 12)
Aucune, mais, pendant le carême, les croyants sont invités à se priver, à ne pas manger de viande et à jeûner le mercredi des Cendres et le Vendredi saint.
Les règles vestimentaires Aucune.
Les règles médicales L’euthanasie, les moyens de contraception dits artificiels et l’avortement sont interdits, mais les moyens de contrôle des naissances dits naturels, les transfusions sanguines et le don d’organes sont permis.
CoNCiLE VaTiCaN ii Environ tous les 100 ans, le pape convoque une assemblée (nommée « concile ») des évêques de l’Église catholique afin de réviser des rites et des dogmes. Le concile Vatican II s’est déroulé en quatre séances, de 1962 à 1965. Son but était d’adapter les pratiques de l’Église à la société moderne en transformation. Une des principales modifications sanctionnées lors de cet événement concerne la liturgie. Les messes, qui jusque-là n’étaient célébrées qu’en latin, pouvaient dorénavant être dites, en grande partie, dans la langue du pays. L’Église souhaite ainsi que les fidèles comprennent mieux le message du prêtre. Autre changement notable : l’Église proclame le droit à la liberté religieuse. Elle lance aussi aux catholiques un appel à la tolérance envers les personnes d’autres religions. Elle affirme en effet que des éléments de vérité existent en dehors de la foi catholique. Boîte à outils
B29
Le catholicisme au Québec Les catholiques sont les premiers à avoir colonisé la partie de la Nouvelle-France qui devait devenir le Québec. Leur nombre s’est accru grâce aux multiples naissances et à l’immigration, en particulier celle des Irlandais au 19e siècle.
Répartition des catholiques au Québec par régions en 2001 Régions administratives
Population totale
Population catholique
en %
01 Bas-Saint-Laurent
195 545
188 150
96,22
02 Saguenay–Lac-Saint-Jean
274 315
263 805
96,17
03 Capitale-Nationale
628 515
578 030
91,97
04 Mauricie
249 705
235 925
94,48
05 Estrie
279 705
242 975
86,87
1 782 830
1 141 170
64,01
07 Outaouais
312 820
262 200
83,82
08 Abitibi-Témiscamingue
144 355
135 645
93,97
06 Montréal
Basilique de Sainte-Anne-de-Beaupré. Ce lieu de pèlerinage international est également un des plus anciens au Québec. Dès 1658, des fidèles viennent y prier. C’est aussi un lieu de pèlerinage important pour de nombreux Autochtones christianisés.
09 Côte-Nord
96 895
90 295
93,19
10 Nord-du-Québec
38 495
16 945
44,02
11 Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine
95 465
88 595
92,80
12 Chaudière-Appalaches
376 575
358 715
95,26
13 Laval
339 000
274 925
81,10
14 Lanaudière
383 340
358 205
93,44
15 Laurentides
454 525
406 615
89,46
16 Montérégie
1 260 150
1 096 070
86,98
213 345
201 440
94,42
7 125 580
5 939 705
83,36
17 Centre-du-Québec Le Québec
Source : D’après les données fournies par l’Institut de la statistique du Québec, recensement 2001.
Chronologie du catholicisme au Québec
B30
1534
Jacques Cartier prend possession du territoire en plantant une croix au nom du Christ et du roi de France.
1615
Première messe catholique célébrée sur l’île de Montréal.
1637
Premier baptême d’un Amérindien adulte en Huronie.
1674
Nomination du premier évêque de Québec, François-Xavier de Montmorency-Laval.
1847
Inauguration de l’église catholique irlandaise Saint-Patrick.
1886
Mgr Elzéar-Alexandre Taschereau devient le premier cardinal canadien.
1910
Congrès eucharistique à Montréal, le premier en Amérique.
1918
Début de la construction de l’église catholique italienne Notre-Dame-de-la-Défense.
1924
Pose de la croix illuminée sur le mont Royal, à Montréal.
1933
Fondation de l’église catholique polonaise Notre-Dame-de-Czestochowa.
1982
Naissance de la paroisse catholique haïtienne Notre-Dame-d’Haïti.
1983
Au primaire et au secondaire, les élèves ont maintenant le choix entre le cours d’enseignement moral et religieux (catholique ou protestant) et un enseignement moral.
1986
Inauguration de l’église catholique portugaise Santa Cruz.
2008
Programme d’éthique et de culture religieuse obligatoire pour tous, qui remplace le choix entre un enseignement moral et religieux (catholique ou protestant) et un enseignement moral.
ViVre ensemBle 4
Le protestantisme et l’anglicanisme PoiNTS de rePère Fondateurs
Symbole principal
Martin Luther est à l’origine du luthérianisme, Henri VIII, de l’anglicanisme et Jean Calvin, du calvinisme.
La Bible.
Texte sacré La Bible protestante (qui exclut les livres suivants de la Bible catholique : Tobit, Judith, 1 et 2 Maccabées, Sagesse, Ecclésiastique ou Siracide, Baruch et des passages d’Esther et de Daniel).
Lieu sacré Aucun.
Lieu de culte
Nom du divin Dieu (en trois personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit).
Noms des croyants Les protestants. Principales divisions : • luthérienne, calviniste, anglicane ; • sous-divisions : adventiste, anabaptiste, baptiste, mennonite, puritaine ou congrégationaliste, presbytérienne, quaker, méthodiste, pentecôtiste.
Le temple, qui est un simple lieu de rassemblement. Il sert d’endroit où prier et se réunir. Son style est variable, allant de la simple salle communautaire à la megachurch (immense cathédrale américaine à la fine pointe de la technologie).
Le protestantisme et l’anglicanisme dans le monde
Source : L’atlas des religions : pays par pays, les clés de la géopolitique, numéro hors-série, co-édition La vie – Le Monde, Paris, 2007, p. 48-49.
Boîte à outils
B31
Les croyances
Chronologie Proclamation de la critique du moine allemand Martin Luther en 95 points (les 95 thèses) contre l’Église catholique. Début du protestantisme.
On reconnaît généralement cinq croyances communes à toutes les Églises protestantes.
1522
Séparation du prêtre suisse Ulrich Zwingli de l’Église catholique. Zurich devient protestante l’année suivante.
1525
Naissance du mouvement anabaptiste en Suisse.
• L’Écriture seule (sola Scriptura) : seule la Bible a la plus haute autorité. Ainsi, chaque croyant est invité, avec l’aide du Saint-Esprit, à lire la Bible pour y chercher la volonté de Dieu.
1517
1534
Fondation de l’Église d’Angleterre (anglicanisme).
1536
Publication en latin de l’Institution de la religion chrétienne, doctrine du calvinisme, par le prêtre français Jean Calvin.
1559
Fondation de l’Église presbytérienne en Écosse par John Knox.
1581
Naissance du puritanisme ou congrégationalisme.
v. 1652 1730
Naissance du mouvement méthodiste des frères Wesley. L’organisation de l’Église et l’inauguration du premier lieu de culte ne se firent qu’en 1739.
1865
Fondation de l’Armée du Salut.
1875
Naissance de l’Alliance réformée mondiale, qui réunit divers courants protestants.
Début du 20e siècle
B32
Fondation des quakers (Société des Amis) en Angleterre.
• La grâce seule (sola gratia) : seul Dieu choisit de donner la foi aux croyants par un acte d’amour mystérieux. • Dieu seul est sacré (soli Dei gloria) : rien ni personne d’autre ne mérite les louanges des croyants. • Seul Jésus-Christ peut amener à Dieu (solo Christo). D’après la Bible, tous les croyants sont prophètes, prêtres et rois.
La vie après la mort Comme dans le catholicisme, il y aura une sorte de sommeil après la mort, avant la résurrection finale avec le Christ. Son retour marquera alors le repos des justes et la fin du monde ici-bas. « Beaucoup de ceux qui dorment dans le sol poussiéreux se réveilleront, ceux-ci pour la vie éternelle, ceux-là pour l’opprobre, pour l’horreur éternelle. » (Daniel 12, 2)
Naissance du pentecôtisme aux États-Unis.
1910
Création du mouvement œcuménique, qui invite à la réunion de tous les chrétiens du monde.
1925
Fondation de l’Église unie du Canada.
1947
Naissance de la Fédération luthérienne mondiale.
2001
Signature de la Déclaration de Waterloo, entente signée entre l’Église évangélique luthérienne et l’Église anglicane du Canada, qui vise à réaliser l’unité de « toute l’Église de Dieu ».
ViVre ensemBle 4
• La foi seule (sola fides) : seule la croyance en Jésus-Christ est nécessaire au salut.
La cathédrale anglicane Christ Church, au centre-ville de Montréal, est un monument classé historique.
La constitution de l’être humain Pour Luther, « l’homme tout entier est esprit et chair ». Pour lui, l’être humain, esprit et chair, peut décider d’être « chair », c’est-à-dire soumis au mal, ou d’être « esprit », c’est-à-dire tourné vers Dieu.
L’origine du mal Pour Luther, le mal est Statue de Martin Luther (1483-1546), réformateur entré dans le monde par religieux allemand, située Adam, lorsqu’il a désoà Dresde, en Allemagne. béi à Dieu. Depuis, tous les êtres humains sont soumis à la « structure du mal », ou à Satan, qui veut posséder l’homme malgré sa bonne volonté.
d’autres pays. La vie quotidienne des croyants doit témoigner du Christ.
La place de la femme Les femmes protestantes ont été encouragées à jouer différents rôles dans la société selon les époques. Pour Luther, au 16e siècle, elles devaient savoir lire afin de pouvoir apprendre dans la Bible ce que Dieu attend d’elles. Traditionnellement, les femmes protestantes jouent le rôle d’éducatrices. Avec le temps, elles s’impliquent dans des œuvres à caractère social. Elles président des associations dans lesquelles, peu à peu, elles défendront ellesmêmes leur place et leur rôle au sein de l’Église et de la société. Dans certaines Églises protestantes, depuis les années 1960, les femmes, mariées ou non, peuvent devenir pasteures et évêques.
Comment se libérer du mal C’est seulement par la foi, reçue de Dieu, que le croyant se sauve du mal. Seule cette foi en JésusChrist est nécessaire au salut.
L’organisation Jésus-Christ demeure le seul chef de l’Église et la Bible a la plus haute autorité. Il n’y a ni pape ni aucun autre chef unique à la tête des protestants. Une grande variété d’organisations caractérise les divisions et les sous-divisions.
La transmission de la foi En général, elle se fait dans la famille. Toutefois, certaines Églises envoient des missionnaires dans
Dans certaines Églises protestantes, les femmes peuvent devenir pasteures ou évêques.
La SociéTé deS amiS Né en Angleterre en 1624, George Fox fonde la Société des Amis vers 1652, car il déplore les abus de l’Église anglicane. À l’époque, sa vision du monde fait de nombreux adeptes en Angleterre. Les amis sont avant tout des pacifistes, sans liturgie ni structure, qui prônent l’égalité et l’entraide. Néanmoins, le gouvernement craint que ce mouvement veuille le renverser et emprisonne Fox à plusieurs reprises. Surnommés les quakers (« trembleurs »), plusieurs amis, persécutés dans leur pays, trouvent refuge en Amérique, où ils créent, avec William Penn à leur tête, la colonie de Pennsylvanie. Les comités anglais et américains de secours international des quakers reçoivent, en 1947, le prix Nobel de la paix. De leurs rangs proviennent également des fondateurs du mouvement écologiste Greenpeace et de l’organisme humanitaire OXFAM.
Boîte à outils
B33
Les rites
Le mariage
La Cène
Le mariage n’est pas un sacrement. En général, le divorce est permis.
Le dimanche, jour de repos et de prière, la majorité des protestants se regroupe pour célébrer le sacrement de la Cène en communiant au pain et au vin.
La mort Il n’y a pas de délai précis pour célébrer les funérailles. On peut disposer du corps de deux manières : soit par l’incinération, soit par l’inhumation. Il n’y a pas de toilette rituelle du corps. Les funérailles ont lieu à l’église.
Les principales fêtes Elles rappellent les moments importants de la vie du Christ.
Pâques Cette fête, précédée du carême, période de pénitence qui comprend la Semaine sainte (entre le 22 mars et le 25 avril), rappelle la crucifixion et la résurrection de Jésus-Christ. La Cène. Le dernier repas de Jésus avec ses disciples est un des fondements des Églises chrétiennes.
La Pentecôte Célébrée le septième dimanche après Pâques, cette fête commémore le don de l’Esprit-Saint aux apôtres.
Le baptême
Noël
Le baptême est l’autre sacrement. Il peut être administré à la naissance ou à l’âge adulte.
Cette fête, célébrée le 25 décembre, commémore la naissance de Jésus.
La confession
L’Épiphanie
Les protestants pratiquent le rite de la confession, qu’ils ne considèrent pas comme un sacrement.
Le jour des Rois, le 6 janvier, rappelle que Jésus s’est manifesté aux Rois mages, donc au monde.
La décLaraTioN de WaTerLoo En 2001, l’Église évangélique luthérienne du Canada et l’Église anglicane du Canada ont mis fin à leurs anciennes divisions. Elles ont signé un accord à Waterloo, en Ontario, afin d’établir ce qu’elles appellent une pleine communion. Les deux Églises en sont venues à cette entente car elles considèrent qu’elles partagent le même héritage catholique, la même foi et la même spiritualité. Elles disent toutes deux prêcher la vraie Parole de Dieu et administrer les sacrements en suivant les ordres du Christ. Selon la Déclaration de Waterloo, chaque Église reconnaît l’autorité des évêques de l’autre Église. Chaque prêtre peut célébrer l’office dans l’une ou l’autre des Églises. Les deux Églises restent cependant distinctes et gardent leur propre autonomie. B34
ViVre ensemBle 4
Le Prix NoBeL de La Paix 2011 En 2011, le prix Nobel de la paix a été décerné à trois femmes : la journaliste yéménite Tawakkol Karman, la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf et la militante libérienne Leymah Gbowee. Le prix leur a été remis afin de récompenser leur lutte non violente pour la sécurité des femmes et leur droit de participer à l’élaboration d’initiatives pour la paix. Pour sa part, la travailleuse sociale Leymah Gbowee est à la source d’un vaste mouvement interreligieux pour la paix réunissant des femmes chrétiennes et musulmanes. Ce mouvement a contribué à mettre un terme à la guerre civile au Libéria. Chez Leymah Gbowee, la foi a joué un rôle important. De confession protestante luthérienne, cette militante pacifiste affirme : « La foi est au centre de tout ce que je fais. Je me revendique comme chrétienne, c’est le cœur de mon identité. Ce que je fais, chaque jour, est un travail pour Dieu. »
Leymah Gbowee (1972- ).
Les normes et les règles
Les règles alimentaires
Les principes moraux
En général, aucune.
« Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : c’est la Loi et les Prophètes. » (Matthieu 7, 12)
Les règles vestimentaires
« N’ayez aucune dette envers qui que ce soit, sinon celle de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son prochain a pleinement accompli la loi. » (Romains 13, 8)
Les règles médicales
Les règles morales Les 10 commandements.
PorTraiT
Elizabeth Cady Stanton (1815-1902).
Dans la majorité des Églises, aucune.
Aucune contre-indication aux dons de sang, d’organes ou du corps. En général, l’utilisation de méthodes contraceptives est acceptée, surtout pour les couples mariés, et l’avortement est permis, même si on le considère comme grave. On suggère d’avoir préalablement l’avis de son pasteur. Les protestants s’opposent généralement à l’euthanasie.
Elizabeth Cady Stanton Née aux États-Unis en 1815, Elizabeth Cady Stanton est une pionnière de la lutte pour les droits des femmes. Anglicane, elle est une des rares femmes à avoir contesté l’image de la femme dans la Bible. Selon elle, les interprétations de la Bible faites par les Églises limitent le progrès des femmes et encouragent leur soumission. En 1895, Elizabeth Cady Stanton a publié, avec d’autres femmes, la Bible de la femme (The Woman’s Bible) dans le but de souligner le peu de place accordé aux femmes dans la Bible et de corriger des interprétations qu’elles jugaient injustes à l’égard des femmes. Ce livre est une des premières remises en question féministes de l’héritage chrétien au sujet des femmes. Les autorités religieuses ne l’ont jamais considéré comme une étude biblique sérieuse, mais ce livre connut néanmoins du succès.
Boîte à outils
B35
Le protestantisme et l’anglicanisme au Québec Dès le début de la colonie, la NouvelleFrance comptait quelques protestants français dans le commerce des fourrures. Cependant, en 1627, le roi de France ordonna l’expulsion de tous les non-catholiques de la colonie. Avec l’avènement du Régime britannique, les anglicans et d’autres protestants arrivèrent en nombre significatif et on vit l’apparition des premières églises.
Répartition des protestants au Québec par régions en 2001 Régions administratives
Population totale
Population protestante
en %
01 Bas-Saint-Laurent
195 545
1 730
0,88
02 Saguenay–Lac-Saint-Jean
274 315
2 485
0,91
03 Capitale-Nationale
628 515
8 015
1,28
04 Mauricie
249 705
3 595
1,44
05 Estrie
279 705
17 300
6,19
1 782 830
143 785
8,06
07 Outaouais
312 820
20 610
6,59
08 Abitibi-Témiscamingue
144 355
2 635
1,83
09 Côte-Nord
96 895
3 630
3,75
10 Nord-du-Québec
38 495
19 370
50,32
11 Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine
95 465
4 945
5,18
12 Chaudière-Appalaches
376 575
4 555
1,21
13 Laval
339 000
11 210
3,31
14 Lanaudière
383 340
6 980
1,82
15 Laurentides
454 525
16 260
3,58
16 Montérégie
1 260 150
64 460
5,12
213 345
4 030
1,89
7 125 580
335 595
4,71
06 Montréal
17 Centre-du-Québec Le Québec La cathédrale anglicane Holy Trinity, à Québec.
Source : D’après les données fournies par l’Institut de la statistique du Québec, recensement 2001.
Chronologie du protestantisme et de l’anglicanisme au Québec 1541
Participation des protestants français (huguenots) au commerce de la fourrure en Nouvelle-France.
1627
Exclusion des non-catholiques de la colonie par ordre du roi de France.
1684
Conversion obligatoire au catholicisme pour les protestants qui veulent s’établir dans la colonie.
1759
Premiers groupes de presbytériens à Québec.
1760
Premier service anglican, célébré à Montréal.
1786
Premières populations méthodistes et presbytériennes à Montréal.
19e siècle
B36
Arrivée des missionnaires méthodistes et baptistes venus évangéliser les immigrants anglais. Des missionnaires français et suisses feront aussi le voyage pour convertir les habitants francophones.
1804
Inauguration de la première cathédrale anglicane hors des îles Britanniques : la cathédrale anglicane Holy Trinity, à Québec.
1835
Fondation de la première église protestante francophone au Québec.
1881
On compte 530 églises protestantes au Québec.
20e siècle
Nombreux au début du 20e siècle, les franco-protestants ont depuis connu un déclin démographique.
21e siècle
Croissance rapide du nombre de protestants évangéliques.
ViVre ensemBle 4
L’orthodoxie PoiNTS de rePère Fondateur
Nom du divin
Jésus est le fondateur de l’Église orthodoxe. Les apôtres et Paul de Tarse en sont les pierres angulaires.
Dieu.
Nom des croyants
La Bible.
Les chrétiens orthodoxes (l’orthodoxie se vit différemment selon les cultures des pays où elle se pratique).
Lieux sacrés
Lieux de culte
Tous les lieux marquants de la vie de Jésus sont devenus des lieux importants pour de nombreux croyants (Bethléem et Jérusalem, en Israël). Le mont Athos, en Grèce, où se trouvent des monastères orthodoxes importants, est aussi considéré comme un lieu saint.
L’église ou la chapelle.
Texte sacré
Il y a souvent un mur formé d’icônes appelé iconostase à l’avant des églises ou des chapelles.
Symbole principal La croix orthodoxe à huit pointes.
L’orthodoxie dans le monde
Source : L’atlas des religions : pays par pays, les clés de la géopolitique, numéro hors-série, coédition La vie – Le Monde, Paris, 2007, 194 p.
Boîte à outils
B37
Les croyances
Chronologie 285
Segmentation en deux de l’Empire romain : l’Empire d’Orient et l’Empire d’Occident. Accentuation des différences entre ces deux territoires aux langues et aux cultures distinctes.
476
Chute de l’Empire romain sous l’invasion barbare. Rome (Occident) et Constantinople (Orient) deviennent alors les deux pôles de la chrétienté.
Entre le 3e et le 11e s. 1054
Excommunion du patriarche Michel Cérulaire par les représentants du pape Léon IX, chef de l’Église catholique. L’Église orthodoxe de Constantinople se sépare de l’Église catholique de Rome. Naissance du christianisme orthodoxe.
1204
Quatrième croisade : Constantinople est renversée ; les chrétiens orthodoxes sont attaqués et leurs icônes détruites.
1453
Constantinople tombe aux mains des Turcs musulmans. La Russie devient le nouveau centre de l’orthodoxie.
1666
Décision du Grand Concile de Moscou : les textes liturgiques russes doivent être révisés à partir des livres grecs. Les vieux croyants, des croyants russes, refusent tout changement.
1833
Prise de distance accrue entre l’Église de Grèce et l’Église de Constantinople.
1917
Les meneurs de la révolution russe proclament la Russie athée. Dans les années qui suivent, le régime soviétique élimine les personnes jugées anticommunistes, dont quelque 10 000 moines et prêtres.
Début du 20e s. 1991
2000
B38
Augmentation des mésententes entre Rome et Constantinople à propos des rites et des règles du christianisme.
ViVre ensemBle 4
Indépendance de l’Église de Roumanie. L’Église de Serbie devient indépendante dans les années 1950. Chute du régime soviétique. Les nouveaux États qui se forment alors réduisent leur contrôle sur les Églises, et la pratique religieuse se fait ouvertement. Moscou proclame l’autonomie de l’Église par rapport à l’État russe.
Dieu est au cœur de la foi. Il entre dans l’histoire humaine (Incarnation) par son fils Jésus-Christ, né de Marie. Il partage le destin de l’être humain jusque dans la mort (crucifixion). Ressuscité, le Christ libère l’être humain du péché. Revenu auprès de son Père, Il envoie sur Terre le Saint-Esprit afin de poursuivre l’œuvre du salut auprès de l’humanité. Pour les orthodoxes, le Saint-Esprit provient de Dieu le Père seul, et non pas du Père et du Fils. Ils rejettent l’autorité du pape catholique. La dévotion envers Marie, la mère de Jésus, est très présente, mais les orthodoxes refusent de croire, comme les catholiques, qu’elle ait été protégée du péché originel. Pour eux, seul Jésus l’a été.
L’organisation L’Église orthodoxe peut se comprendre comme un ensemble d’Églises indépendantes qui partagent la même foi et les mêmes rites. Ces Églises sont dites autocéphales, c’est-à-dire qu’elles ne sont liées à aucune organisation supérieure. Toutes ces Églises sont égales entre elles. Les évêques, aussi appelés Symbole de l’architecture traditionnelle russe, la patriarches, sont à la tête cathédrale Saint-Basile est de ces Églises. Les plus située sur la place Rouge, à importantes Églises autoMoscou, en Russie. céphales se trouvent en Russie, en Roumanie, en Serbie, en Bulgarie et en Grèce. On trouve aussi des grands centres de l’orthodoxie, appelés patriarcats, à Istanbul (Constantinople) et à Antioche, en Turquie, à Alexandrie, en Égypte, et à Jérusalem, en Israël. Le prêtre peut se marier, mais pas l’évêque. Le clergé célèbre les rites et administre les sacrements.
La transmission de la foi Plusieurs Églises soutiennent des missions dans différents pays. Les icônes ne sont pas de simples œuvres d’art, mais des fenêtres donnant accès à un monde spirituel, un monde de lumière.
La place de la femme
La Prière du cœur
La place de la femme dans l’Église orthodoxe varie selon la culture du pays où est établie l’Église. Les femmes ne peuvent pas devenir prêtres.
Certains orthodoxes font la prière de Jésus, appelée Prière du cœur, qui consiste à répéter de façon continue : « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, ayez pitié de moi, pécheur. »
Les rites et les sacrements La tradition orthodoxe compte plusieurs sacrements : le baptême, la confirmation, la divine liturgie, le mariage, l’ordination, le sacrement du pardon et l’onction aux malades.
La mort Les funérailles orthodoxes se déroulent en trois étapes : la vigile, ou le Trisagion, qui est un service célébré par un prêtre tout de suite après le décès ; ensuite, le service funèbre a lieu à l’église. C’est à ce moment qu’on fait ses adieux au défunt. Et, finalement, on répète le Trisagion. La famille peut offrir des messes commémoratives le 3e, le 9e et le 40e jour suivant le décès.
Les principales fêtes Elles rappellent les moments importants de la vie du Christ.
Pâques Mariage orthodoxe traditionnel dans un village de Macédoine.
Pâques commémore la résurrection du Christ.
La Pentecôte La divine liturgie
La Pentecôte commémore la venue de l’Esprit-Saint.
La divine liturgie, où on communie avec le pain et le vin, est le fondement de l’orthodoxie et se célèbre le dimanche.
Noël La fête de Noël rappelle la nativité du Christ.
L’Épiphanie L’Épiphanie (ou la Théophanie) rappelle le baptême de Jésus.
La Transfiguration du Christ Le prêtre donne la communion aux fidèles.
Le baptême Lors du baptême, le baptisé est plongé trois fois dans l’eau.
La confirmation La confirmation a lieu immédiatement après le baptême.
La Transfiguration du Christ célèbre le moment où les apôtres ont vu le Christ en pleine gloire sur une montagne, entouré de Moïse et du prophète Élie.
L’Ascension du Christ L’Ascension du Christ commémore l’Ascension de Jésus au paradis après sa résurrection. Certaines Églises orthodoxes ont conservé le calendrier julien, remplacé en Occident par le calendrier grégorien en 1582. Certaines dates de fêtes varient. Boîte à outils
B39
Les règles et les normes
Répartition des orthodoxes au Québec par régions en 2001 Population totale
Population orthodoxe
en %
01 Bas-Saint-Laurent
195 545
15
0,0
02 Saguenay–Lac-Saint-Jean
274 315
45
0,0
03 Capitale-Nationale
628 515
945
0,2
04 Mauricie
249 705
315
0,1
05 Estrie
279 705
845
0,3
1 782 830
65 210
3,7
07 Outaouais
312 820
1 930
0,6
08 Abitibi-Témiscamingue
144 355
65
0,0
09 Côte-Nord
96 895
0
0,0
Les règles vestimentaires
10 Nord-du-Québec
38 495
20
0,1
Aucune pour les croyants. Les prêtres portent la barbe.
11 Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine
95 465
15
0,0
12 Chaudière-Appalaches
376 575
130
0,0
Les règles médicales
13 Laval
339 000
21 400
6,3
14 Lanaudière
383 340
720
0,2
15 Laurentides
454 525
1 065
0,2
16 Montérégie
1 260 150
7 440
0,6
213 345
170
0,1
7 125 580
100 375
1,4
Les règles morales L’enseignement de Jésus et les 10 commandements. L’adultère et l’avortement sont considérés comme immoraux parce qu’ils viennent à l’encontre du mariage et de la famille.
Les règles alimentaires Certaines périodes de jeûne sont exigées.
La contraception est acceptée. L’euthanasie est condamnée. Les transfusions sanguines et les greffes d’organes sont permises.
L’orthodoxie au Québec Les premiers chrétiens orthodoxes sont arrivés au Québec vers 1850. Au début des années 2000, ils étaient un peu plus de 100 000.
Régions administratives
06 Montréal
17 Centre-du-Québec Le Québec
Source : D’après les données fournies par l’Institut de la statistique du Québec, recensement 2001.
Chronologie de l’orthodoxie au Québec Moitié du 19e s.
Arrivée des premiers Grecs, majoritairement orthodoxes.
Fin du 19e s.
Arrivée des premiers immigrants orthodoxes (Ukrainiens, Roumains, Russes et Syriens). On trouve une communauté arabe orthodoxe à Montréal en 1899.
Début du 20e s.
La cathédrale Sainte-Sophie, un lieu de culte orthodoxe de Montréal.
B40
ViVre ensemBle 4
Arrivée des premiers Arméniens et Libanais, dont certains sont orthodoxes.
1907
Création de la paroisse des Saints-Pierre-et-Paul par les Russes. Fondation de la paroisse de la Sainte-Trinité par les Grecs. Ils forment aujourd’hui le groupe orthodoxe le plus nombreux au Québec (12 paroisses dans le Grand Montréal et une à Québec).
1926
Fondation de la paroisse Sainte-Sophie par les Ukrainiens, puis des paroisses de Sainte-Marie et de Saint-Georges.
1960
Arrivée d’Égyptiens, dont certains sont orthodoxes.
2001
Plus de 40 institutions orthodoxes, toutes ethnies confondues, sont dénombrées au Québec.
Le judaïsme PoiNTS de rePère Fondateurs
Symboles principaux
Abraham, Isaac et Jacob, en tant que pères, puis Moïse, qui a renouvelé l’alliance avec Yahvé et à qui la totalité de la Torah a été révélée, sont les principales figures fondatrices.
L’étoile de David et la menorah (chandelier à sept branches).
Textes sacrés • Le TaNaK (ou l’Ancien Testament), qui est divisé en trois parties : la Torah (la Loi ou le Pentateuque), les Neviim (les écrits historiques et prophétiques) et les Ketouvim (les hagiographes). Ces textes sont conservés sur des rouleaux. • Le Talmud (la Loi orale) : recueil de droit civil et religieux qui contient des commentaires de la Torah.
Lieux sacrés • Jérusalem, ville sainte du peuple juif. • Le mur des Lamentations, le plus important lieu saint du judaïsme.
Noms du divin Adonaï, Élohim, Hashem (Yahvé, le tétragramme sacré ou YHWH, ne peut être prononcé). Plusieurs autres noms existent.
Noms des croyants Les juifs. Principales divisions : • orthodoxes (se considèrent comme les garants du judaïsme traditionnel, interprétation intégrale de la Loi) ; • réformés (courant qui adapte la Loi à l’esprit de l’époque et aux découvertes scientifiques) ; • conservateurs (courant intermédiaire qui adapte les principes fondamentaux du judaïsme et l’observance de la Loi aux nouveaux contextes socio-historiques).
Lieu de culte La synagogue.
Le judaïsme dans le monde
Source : L’atlas des religions : pays par pays, les clés de la géopolitique, numéro hors-série, co-édition La vie – Le Monde, Paris, 2007, p. 38-39. Boîte à outils
B41
Les croyances
Chronologie – 3760
Début du calendrier juif : Dieu crée l’Univers et l’humanité.
– 1812
Patriarches (Abraham, Isaac, Jacob). Alliance de Dieu avec Abraham.
– 1313
Sortie d’Égypte des Hébreux avec Moïse. Alliance au mont Sinaï. Moïse reçoit les 10 commandements.
– 10e siècle
Construction du premier Temple sous Salomon.
– 931
Séparation d’Israël en deux royaumes : celui d’Israël et celui de Juda.
– 722
Destruction du royaume d’Israël par les Assyriens et expulsion des Israélites.
– 6e siècle
Début du judaïsme.
– 586
Nabuchodonosor II, roi de Babylone, met le feu au Temple et déporte les juifs.
– 536
Retour des juifs et reconstruction du Temple.
70
Prise de Jérusalem par Rome. Destruction du deuxième Temple.
135
Expulsion et dispersion des juifs dans le monde. Mise à l’écrit de la Loi orale : le Talmud de Jérusalem et le Talmud de Babylone.
1135-1204
Maïmonide, grand penseur mystique juif.
La vie après la mort
Holocauste (Shoah). Plus de six millions de juifs seront systématiquement tués. Exil massif vers la Palestine et les États-Unis. Création de l’État d’Israël. Plusieurs conflits armés suivront entre Israël et les pays arabes voisins.
La constitution de l’être humain
Zohar, texte fondateur du courant mystique de la kabbale.
18e siècle
Naissance du mouvement mystique hassidique.
mai 1948
Les rouleaux de la mer Morte ont été découverts entre 1947 et 1956 dans la région de Qumran, en Jordanie. Ils seraient les plus anciens manuscrits de la Bible.
Les juifs ont d’abord vécu sans croire à une vie meilleure après la mort. C’est vers le deuxième siècle avant notre ère qu’apparaît avec certitude, chez certains groupes, l’idée d’une résurrection et d’un audelà bienheureux au moment du retour du messie. Cette venue du messie introduira un temps de paix pour toute l’humanité et tous reconnaîtront Yahvé comme Dieu unique.
13e siècle
1939-1945
Dieu est unique et il est le créateur de l’Univers. Le judaïsme est dans l’attente d’une ère messianique pacifique et juste.
Dans le judaïsme, l’être humain est un être unifié, fait de chair et de sang, auquel Dieu a insufflé sa vie. Le corps représente tout ce qu’une personne peut être, enrichi au fil du temps par l’ensemble de ses expériences. Enfin, les juifs croient que la vie de l’être humain, donnée par Dieu, circule à travers le sang.
L’origine du mal Le mur des Lamentations, à Jérusalem, est le plus important lieu saint du judaïsme.
B42
ViVre ensemBle 4
D’après le TaNaK, le diable est à l’origine du mal. Toutefois, l’être humain, créé libre, doit lutter contre la tendance à faire le mal (appelée yetser hara) qui coexiste en lui avec la tendance à faire le bien.
Comment se libérer du mal Dans le judaïsme, l’être humain peut renoncer au mal et choisir le bien par ses propres forces. Certains juifs croient que chaque croyant peut hâter la venue du messie par l’étude régulière de la Torah et l’observation des Lois.
L’organisation Les congrégations et les institutions juives sont dirigées par un rabbin, qui enseigne les textes sacrés et la halakha (code religieux juif).
La transmission de la foi Des écoles confessionnelles enseignent la religion, la langue et la culture aux enfants. Selon la halakha, est juive toute personne née de mère juive, ou toute personne convertie au judaïsme. Les juifs ne tentent habituellement pas de convertir d’autres personnes au judaïsme.
La place de la femme Le rôle de la femme varie selon les différents courants. En général, la tradition juive attend de la femme qu’elle fonde une famille afin d’assurer la nouvelle génération et qu’elle éduque ses enfants dans la foi. Elle est conforme à la femme de valeur louée dans le Livre des Proverbes : « La femme qui craint le SEIGNEUR, voilà celle qu’on doit louer » (Proverbes 31, 30b). Sarah, épouse d’Abraham, appelée la mère des croyants, et Esther, deux héroïnes
PorTraiT
Naamah Kelman, la première femme ordonnée rabbin en Israël, en 1992.
de la Bible, sont deux autres modèles de la femme juive. Esther est célébrée lors de la fête des Pourim. Les femmes peuvent être rabbins dans les courants réformés et chez certains conservateurs. Le judaïsme orthodoxe donne un rôle traditionnel à la femme.
Esther En raison de sa grande beauté, Esther (personnage biblique), la cousine et la fille adoptive du marchand Mardochée, a été choisie par le roi de Perse (Iran), Assuérus, pour devenir son épouse. Le conseiller du roi, Haman, désire se venger de Mardochée, qui a refusé de se prosterner devant lui. Il obtient un décret de la cour qui l’autorise à exterminer le peuple juif.
Esther, personnage biblique.
Lorsqu’elle apprend les intentions de Haman, Esther demande à Mardochée de réunir tous les juifs de la ville et de jeûner pendant trois jours et trois nuits. Au troisième jour, au péril de sa vie, Esther révèle au roi son appartenance au peuple juif et dénonce le complot de Haman. Elle demande, pour elle et son peuple, la vie sauve. Le roi la lui accorde. De nos jours, les juifs du monde entier se souviennent du récit d’Esther en célébrant la fête des Pourim.
Boîte à outils
B43
Les rites Le shabbat Journée consacrée au repos (obligatoire), à la prière et à l’étude, qui s’étend du vendredi soir au samedi soir.
La brit milah Circoncision des garçons huit jours après leur naissance. Les filles se voient attribuer un nom au cours d’une cérémonie spéciale à la synagogue.
La bar-mitsvah Le jour du treizième anniversaire d’un garçon, on célèbre à la synagogue son admission officielle dans la communauté juive. Il accepte ainsi la responsabilité de ses obligations religieuses. Les filles célèbrent la bat-mitsvah à l’âge de 12 ans.
construisent une cabane (souccah) où ils dorment et mangent, comme l’a fait le peuple hébreu dans le désert.
Rosh ha-Shanah Le nouvel an, à la fin de l’été, est la célébration de la création renouvelée et de la réintégration de Yahvé comme roi et juge de l’Univers. Cette fête est suivie, 10 jours plus tard, du Yom Kippour, le jour du Pardon. C’est un jour de jeûne et de prières, de purification personnelle et d’expiation, où l’on implore le pardon divin.
Hanoukkah La fête de l’Inauguration est célébrée pendant huit jours en décembre. Elle commémore la victoire des Maccabées sur les Syriens et la deuxième consécration du Temple.
Le mariage À l’image de l’union de Dieu et de son peuple, le mariage juif est vécu comme une union sacrée, comme un commandement divin. Néanmoins, le divorce est permis.
La mort Le corps du défunt, lavé et enveloppé dans un linceul, « retournera à la poussière » en étant enterré. La famille immédiate observe sept jours de deuil.
Les principales fêtes Pessah La Pâque a lieu au début du printemps. On y commémore la fuite d’Égypte du peuple hébreu , qui était guidé par Moïse.
Shavouot La Pentecôte, à la fin du printemps, célèbre la révélation de la Torah de Yahvé à Moïse sur le mont Sinaï.
Soukkot La fête des Tabernacles, au début de l’automne, commémore la fuite d’Égypte du peuple hébreu. Les juifs B44
ViVre ensemBle 4
Pour Hanoukkah, on allume les bougies d’un chandelier à neuf branches, le chamach.
Les normes et les règles Les principes moraux « Ne te venge ni ne garde rancune aux enfants de ton peuple, mais aime ton prochain comme toi-même : je suis l’Éternel. » (Lévitique 19, 18) « En faisant ce que je te recommande en ce jour : aimer l’Éternel, ton Dieu, marcher dans ses voies, garder ses préceptes, ses lois et ses décrets […]. » (Deutéronome 30, 16)
PorTraiT
Le Congrès juif canadien
Fondé en 1919, le Congrès juif canadien (CJC) est un organisme qui agit à titre de porte-parole de la communauté juive canadienne dans les débats sociaux. Cet organisme vise à protéger les droits et le bien-être des juifs du Canada. Le CJC se prononce sur les politiques gouvernementales ainsi que sur les enjeux socioéconomiques et culturels qui touchent à l’ensemble de la société québécoise et canadienne. Il présente les préoccupations des membres de la communauté juive du Canada en maintenant un contact avec les instances gouvernementales, les partis politiques et les représentants des différentes communautés culturelles, ainsi qu’avec les médias.
Les règles morales
Les règles vestimentaires
Les 10 commandements, tels qu’ils sont écrits dans la Torah et décrits dans le Talmud et la halakha (une extension de la jurisprudence rabbinique qui englobe tous les aspects de la vie), constituent les fondements de la moralité juive.
Les juifs pratiquants doivent porter la kippa (petite calotte qui couvre le dessus de la tête, séparant ainsi symboliquement l’humain de Dieu, par respect), sauf pour dormir, et le talit (châle fait d’une pièce de tissu à quatre coins garni de franges) lors de certaines prières.
Les règles alimentaires La kashrut, un recueil de règles alimentaires, concerne essentiellement la consommation des produits d’origine animale (interdiction de consommer des animaux impurs tels que le porc, certains oiseaux, les crustacés et les fruits de mer). L’animal pur peut être consommé uniquement s’il a été soumis aux règles de l’abattage rituel par un spécialiste. En outre, les viandes ne doivent pas être mélangées aux produits laitiers. De plus, comme le sang est tenu pour sacré, il est interdit de consommer du sang animal. Les aliments qui respectent ces règles sont dits kasher.
Les règles médicales En général, les juifs s’opposent à l’euthanasie et à l’avortement, sauf si la vie de la mère est menacée. Le fœtus et les membres amputés doivent être enterrés. Néanmoins, aucune restriction ne vise les dons de sang ou d’organes destinés à sauver des vies. La contraception est permise uniquement lorsqu’une grossesse peut mettre la mère en danger, pour espacer deux accouchements ou dans le cas d’une famille trop nombreuse.
La FormaTioN du mouvemeNT haSSidiQue Au 18e siècle, en Europe de l’Est, plusieurs juifs trouvent que leur vie manque de joie et de spiritualité. Baal Shem Tov (1698-1760) canalise leurs aspirations dans un mouvement ultra-orthodoxe basé sur des chants, des danses et l’étude des textes sacrés. Les hassidim, comme on les nomme, sont empreints d’un fort mysticisme et visent une communion avec le divin dans une joie profonde. Ils refusent les influences culturelles extérieures. La naissance de ce mouvement ne s’est pas faite sans l’opposition des rabbins en place. Néanmoins, le mouvement s’est propagé, et la plupart des immigrants juifs qui se sont établis au Canada au 19e siècle étaient des hassidim. De nos jours, on trouve des communautés hassidiques dans le monde entier. La religion est au cœur de leur vie quotidienne. On reconnaît les hommes hassidiques à leurs grands manteaux noirs, à leurs chapeaux de fourrure et à leurs longs favoris frisés (papillotes ou peot, en hébreu). Un juif hassidique prie à l’occasion d’une fête. Boîte à outils
B45
Le judaïsme au Québec L’arrivée des juifs au Québec correspond au début du Régime britannique, en 1760. Tout comme les chrétiens (catholiques, protestants et anglicans) qui les ont précédés, ils contribuent au développement de la colonie.
Répartition des juifs au Québec par régions en 2001 Régions administratives
Population totale
Population juive
en %
01 Bas-Saint-Laurent
195 545
—
0,00
02 Saguenay–Lac-Saint-Jean
274 315
10
0,00
03 Capitale-Nationale
628 515
90
0,01
04 Mauricie
249 705
45
0,02
05 Estrie
279 705
105
0,04
1 782 830
81 855
4,64
07 Outaouais
312 820
160
0,05
08 Abitibi-Témiscamingue
144 355
—
0,00
09 Côte-Nord
96 895
10
0,01
10 Nord-du-Québec
38 495
10
0,03
11 Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine
95 465
10
0,01
12 Chaudière-Appalaches
376 575
25
0,01
13 Laval
339 000
4 140
1,22
14 Lanaudière
383 340
125
0,03
15 Laurentides
454 525
2 125
0,47
16 Montérégie
1 260 150
1 215
0,10
213 345
20
0,01
7 125 580
89 945
1,26
06 Montréal
17 Centre-du-Québec Le Québec La synagogue Young Israel de Montréal, construite en 1950.
Source : D’après les données fournies par l’Institut de la statistique du Québec, recensement 2001.
Chronologie du judaïsme au Québec 1627
Exclusion des non-catholiques de la colonie par ordre du roi de France.
1760
Arrivée des premières familles juives avec le début du Régime britannique.
1768
Première congrégation juive au Canada, à Montréal.
1775
Premier cimetière juif en Amérique du Nord, à Montréal.
1777
Première synagogue au Québec. Elle est dotée d’un nom séfarade (Shearith Israel) pour s’inscrire dans le réseau des synagogues américaines, mais elle est fréquentée par la communauté juive ashkénaze.
1831
Obtention par les juifs de tous les droits et privilèges dont jouissent les citoyens du Bas-Canada.
1846
Première synagogue officiellement de tradition ashkénaze.
1905
Première bibliothèque juive au Canada, à Montréal.
1913
Nombre de juifs au Canada : 60 000.
1919
Fondation du Congrès juif canadien à Montréal par 209 délégués venus de partout au Canada.
1934
Ouverture de l’Hôpital général juif de Montréal.
1939-1945 B46
ViVre ensemBle 4
Service de 16 680 juifs canadiens dans les Forces armées canadiennes.
Les spiritualités des peuples autochtones du Québec PoiNTS de rePère Fondateur Aucun reconnu.
récits sacrés • • • • •
La Grande Tortue (Mohawks). Aataentsic (Hurons-Wendats). Nanabojo (Algonquins). Glouskap (Abénaquis, Micmacs). Sedna (Inuits).
Lieux de sépulture Ces lieux demeurent sacrés en tout temps.
Lieux sacrés • La nature. • La hutte de sudation. • Le territoire traditionnel.
Noms du divin
• Les points cardinaux, ou les quatre grandes forces naturelles. • Le totem, qui est l’expression d’une tribu ou d’une famille à travers un animal qui la représente. • Le tambour, symbole du pouls de l’Univers, de la Terre mère.
Noms des croyants Principales divisions : • les spiritualités amérindiennes (ensemble de croyances dont plusieurs sont communes à d’autres nations) ; • les Inuits (groupe ethnique distinct, traditionaliste) ; • les chrétiens (à la suite de l’évangélisation, acculturation chrétienne de plusieurs communautés amérindiennes).
Être suprême (grand esprit, grand manitou) ; les esprits, qui varient selon les nations : Sedna (esprit inuit de la mer), Papakassik (Innus), Manitous (Algonquiens), Okki (Iroquoiens) et de nombreux autres.
Symboles principaux • Le cercle, ou la roue de médecine, symbole de l’harmonie, des cycles de la vie et de la communion entre les êtres.
Tambour iroquois (fin du 19e siècle ou début du 20e siècle).
Des inukshuks sur fond d’aurore boréale. Ces structures de pierre, qui servent entre autres à se repérer dans le Grand Nord, sont un des symboles de la culture inuite.
Boîte à outils
B47
Les croyances
Chronologie – 30 000 à – 15 000
Arrivée en Amérique des premières populations de chasseurs avec leur bagage culturel.
– 1000
Arrivée des premiers ancêtres des Inuits. Sédentarisation des populations amérindiennes.
1492
Population de cinq millions d’Amérindiens en Amérique du Nord.
1500-1600
Introduction du christianisme par les colonisateurs.
1537
Reconnaissance de l’humanité des Amérindiens par le pape Paul III. Il les désigne aptes à recevoir la foi chrétienne.
1608
Évangélisation des Algonquins par les récollets.
1632
Première mission jésuite chez les Innus.
1634
Grandes épidémies qui déciment les populations amérindiennes (variole).
1700
Essor des mouvements prophétiques dans les spiritualités amérindiennes.
1876
Loi sur les Sauvages qui, entre autres, crée les réserves.
1880
Population de 300 000 Amérindiens en Amérique du Nord.
v. 1960
2012
Création de l’American Indian Movement aux États-Unis. Retour aux spiritualités et aux pratiques traditionnelles. Première canonisation d’une Amérindienne, Kateri Tekakouitha (1656-1680).
Le monde visible des humains et le monde invisible des esprits se côtoient dans l’harmonie cosmique et l’équilibre. Tous les éléments de la nature sont sacrés et animés par l’Esprit. Tous les êtres sont interdépendants. Les rêves constituent des messages du monde invisible.
La vie après la mort Les croyances au sujet de la vie après la mort chez les Autochtones sont variées. Certains croient que l’être humain se réincarne en un autre être humain ou en animal après sa mort. D’autres croient que, après sa mort, l’être humain revient sous la forme d’un esprit ou encore qu’il part pour un autre monde. Certains combinent plusieurs croyances et d’autres, enfin, préfèrent ne pas se prononcer sur ce qu’ils ne peuvent savoir.
La constitution de l’être humain Il existe généralement, dans les spiritualités amérindiennes et inuites, la croyance en une âme qui réside en tout être humain et en tout animal. L’humain se distingue cependant de l’animal par sa capacité de penser. Il est aussi le grand responsable de la gestion des autres éléments du cercle sacré. Par ailleurs, la symbolique du cercle sacré représente les quatre composantes de l’être humain : l’état physique, l’état émotionnel, l’état mental et l’état spirituel.
L’origine du mal Le mal est généralement l’œuvre d’esprits malfaisants. Il s’explique aussi par la crainte d’une destruction prochaine de l’Univers.
Comment se libérer du mal La quête de vision permet la rencontre avec l’esprit protecteur, qui éloigne les mauvais esprits. D’autres rituels permettent aux croyants ou aux chamans d’entrer en contact avec le monde des esprits dans le but de garder l’Univers en équilibre. La maladie est parfois perçue comme une rupture d’harmonie entre la personne malade et son environnement.
L’organisation Un capteur de rêves.
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ViVre ensemBle 4
Chaque membre a une responsabilité pour garder l’harmonie et l’équilibre. Au besoin, il fera appel aux
anciens (sages pouvant interpréter les rêves, accomplir différents rites de guérison et transmettre leurs connaissances aux prochaines générations) et au chaman (personnage qui fait le pont entre le monde des esprits et celui des humains ; sa fonction est d’éviter les désordres qui pourraient survenir avec des mauvais esprits : chasse infructueuse, mauvais temps, épidémie, etc.).
La transmission de la foi Chacun acquiert sa foi par l’observation et en vivant différents rituels. Le chaman hérite de son rôle de sa famille, reçoit l’appel d’un esprit ou l’obtient à la suite d’une quête personnelle volontaire.
La place de la femme La femme représente la Terre mère et incarne la fécondité. Dans la vision cosmique des spiritualités autochtones, ce rôle est valorisant et la femme est au cœur de la spiritualité. Toutes les activités des femmes font d’elles des gardiennes de la vie. Elles veillent à la croissance et à la socialisation des enfants. Dans certaines tribus, des femmes ont pu devenir des chamanes dotées de pouvoirs qui dépassaient parfois ceux des hommes. Les femmes en période menstruelle ne peuvent toutefois participer à certains rituels, comme la suerie.
fois ». À la naissance, par exemple, chez les Inuits et chez plusieurs groupes d’Iroquois et d’Algonquins, le nouveau-né ne devient vraiment un être humain que lorsqu’il reçoit son nom. À la puberté, le jeune adulte s’isole et jeûne afin de pouvoir entrer en contact avec les esprits, qui lui communiqueront sa vocation, son rôle dans la communauté (quête de vision). La capture du premier gibier est aussi soulignée par un rite de passage.
La guérison On cherche à rencontrer l’âme du malade. On utilise parfois un hochet, qui sert à ramener les esprits à la vie afin que ces derniers puissent aider le malade à recouvrer la santé. Le malade peut aussi brûler des herbes sacrées (foin d’odeur ou tabac, entre autres) pour favoriser sa guérison.
La chasse et la pêche Les rites des chasseurs seraient les rites autochtones les plus anciens. Le culte de l’ours et de la baleine, chez les Inuits, en fait partie. Certains Amérindiens invitaient, par exemple, les anciens à participer à une suerie afin qu’ils puissent entrer en communication avec le maître des animaux, qui leur indiquait où chasser.
Les rites Les jeûnes Privations pratiquées sous l’autorité d’un ancien.
Le rite de la suerie Le rite de la suerie, dirigé par un ancien, peut durer de un à quatre jours et est destiné à guérir et à purifier les participants, ainsi qu’à remercier l’Être suprême. Ce rite a lieu dans une suerie, appelée aussi « hutte de sudation », parce qu’on installe au centre des pierres brûlantes (préalablement chauffées dans un feu à l’extérieur) sur lesquelles on verse de l’eau pour créer un bain de vapeur.
Les rites de passage Les différents rites de passage ont pour but d’intégrer chaque personne à l’ensemble de la collectivité. Ces rites sont parfois appelés « rites de la première
Bonnet de danse inuit porté à l’occasion de grands rassemblements, notamment pour célébrer une chasse abondante ou communiquer avec les esprits.
L’action de grâce Après la chasse ou la pêche, en plus des remerciements traditionnels, certains Amérindiens accomplissaient aussi des rites par respect pour la dignité de l’animal tué et afin de permettre à l’esprit de l’animal de renaître. Après une pêche aux saumons fructueuse, par exemple, les pêcheurs remettaient à l’eau Boîte à outils
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PorTraiT
Shirley Cheechoo Artiste, écrivaine, directrice de théâtre et cinéaste, Shirley Cheechoo est née à Eastmain, au Québec, au sein de la nation crie. Ses tableaux représentent souvent des scènes du mode de vie traditionnel cri. En tant que cinéaste, elle a obtenu plusieurs prix et ses films ont été sélectionnés pour d’importants festivals, tels le Festival du film Sundance, dirigé par le comédien Robert Redford, aux États-Unis, et le Festival international du film de Vancouver.
Shirley Cheechoo (1952- ).
Son film Mother Earth (La Terre mère), réalisé en 2003, évoque la responsabilité de tous d’honorer la Terre, qui, dans la spiritualité crie, est reconnue comme étant la mère de l’humanité. Ce film donne la parole aux aînés cris, qui témoignent de leur mode de vie et de l’hommage qu’ils rendent à la Terre mère dans leur vision du monde.
les arêtes des saumons capturés afin de permettre la reproduction d’autres saumons.
Les semailles Lors des semailles, certains Amérindiens pratiquent la danse du maïs. Elle a lieu au printemps, le matin, avant la plantation des semences. Le chaman y joue un rôle important par ses prières, qui peuvent permettre au maïs de pousser rapidement.
La quête de vision Ce rite permet à l’initié d’entrer en contact avec le monde des esprits, sous la forme d’une vision animale ou d’un rêve.
La cérémonie du maïs vert
Les pèlerinages et les dévotions
Certaines nations iroquoiennes célèbrent la cérémonie du maïs vert. Ce rite dure généralement trois jours et a pour but de remercier le grand esprit du soleil, de la pluie, du maïs et des moissons à venir. C’est un rite de renouveau pendant lequel tous se rassemblent, se recueillent et dansent.
Chez les communautés christianisées, le pèlerinage à Sainte-Anne-de-Beaupré et les dévotions à Marie et à sainte Anne (Innus et Micmacs) montrent bien la place de la femme au cœur des spiritualités des peuples autochtones.
La pipe sacrée On fume la pipe sacrée lors de rencontres importantes. Le tabac est perçu comme une herbe sacrée capable de permettre la communication avec les esprits et d’obtenir ainsi leur bienveillance, la guérison des malades et leur soutien pour la chasse et la pêche. On le fumait dans des pipes sacrées, appelées « calumets », qui étaient très utilisées pour conclure les accords entre diverses nations. Ce rite d’offrande de tabac, sous forme de fumée ou de feuilles séchées, est une pratique très ancienne et caractéristique de la spiritualité des peuples autochtones.
La tente tremblante Traditionnellement, chez les Algonquiens, cette cérémonie entretenait les bonnes relations entre les humains et les esprits. Le chaman, en transe, entrait B50
en contact avec les esprits et avec d’autres chamans pour s’informer de ce qui se passait sur d’autres territoires. Ces rites trouvaient aussi leur expression dans la danse et dans les chants sacrés.
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Le mariage Chez certaines nations autochtones, le mariage n’est pas forcément permanent, surtout si aucun enfant n’est né de l’union. Chez les Iroquoiens, la femme est aussi libre que l’homme dans ce domaine. En général, la polygamie fait partie du système social autochtone. Le choix des partenaires est généralement libre. Le mariage est, entre autres, marqué par le partage du calumet. Le divorce est accepté et pratiqué.
La mort Les rites comprennent des cérémonies de prières, de remerciements et de communion avec le grand esprit. Il y a attribution d’un nom (d’un animal ou d’un ancêtre) pour l’entrée dans la vie après la mort. Plusieurs autres rites peuvent suivre un décès (jeûne, abstinence, offrandes, repas, enterrement).
PorTraiT
Membertou Membertou est un personnage trop souvent oublié de l’histoire de la NouvelleFrance. En 1605, ce Micmac, chef de bande et chaman, permet aux Français de s’installer sur son territoire et d’y fonder Port-Royal (aujourd’hui Annapolis Royal, en Nouvelle-Écosse). Pendant l’hiver 1606-1607, il enseigne aux Français comment se soigner et survivre. Après leur départ, en 1607, il veille sur leur « habitation » pendant trois ans. À leur retour, les Français sont accompagnés d’un prêtre. Membertou est le premier, avec sa famille, à être solennellement baptisé dans la foi catholique sur le sol de l’Amérique du Nord. Il est également à l’origine de l’alliance entre les Micmacs et les Français. Certains écrits des premiers explorateurs montrent bien la loyauté de Membertou envers les Français.
Membertou (mort en 1611).
Les principales fêtes
Les règles alimentaires
Les pow-wow
Prières et bénédictions précèdent la chasse, la pêche et la cueillette. On pratique aussi les jeûnes rituels.
Ces fêtes avec danses et musique renforcent le sentiment d’appartenance à la tribu et entretiennent les solidarités intertribales ; on y pratique parfois le potlatch, ou partage de biens.
Les règles vestimentaires Les cheveux peuvent être considérés comme sacrés et gardés longs ; le sac de médecine contient des plantes prescrites par un ancien et des objets reliés aux esprits protecteurs ; certains costumes sont traditionnels selon les communautés (inscriptions marquant des événements importants, coiffures particulières).
La danse du soleil Pratiquée après le solstice d’été, cette fête célèbre le renouveau et rapproche les membres du groupe.
Le mouvemeNT iNdieN américaiN (americaN iNdiaN movemeNT) Un danseur en costume traditionnel.
Les normes et les règles Les principes moraux « Fais ce que tu dis » est la libre traduction de Walk your talk, proverbe amérindien qui signifie « transforme tes convictions en actions ». « Soyez bons avec la Terre. Nous ne recevons pas la Terre en héritage de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants. » (proverbe inuit)
Les règles morales
Ce mouvement politique à l’origine de nombreux réseaux de solidarité autochtone a été fondé aux États-Unis en 1968, à Minneapolis, dans l’État du Minnesota. C’est le plus important mouvement politique amérindien ; il a eu un impact sur la mobilisation de toutes les nations autochtones d’Amérique du Nord, y compris au Québec. Le Mouvement indien américain appuie ses revendications politiques d’autodétermination sur la culture et la spiritualité des Premières Nations. Il incite toutes les nations autochtones à renouer avec leur culture, leurs langues ancestrales et leurs cérémonies traditionnelles, dont la danse du soleil. Le renouvellement et l’approfondissement de la spiritualité s’inscrivent aussi dans la lutte contre l’alcoolisme et la toxicomanie qui sévissent dans les communautés autochtones.
Peu de contraintes, mais un acte nuisible aura des conséquences sur son auteur.
Boîte à outils
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Les règles médicales Une grande importance est donnée à l’herboristerie, aux produits de la nature et aux techniques de guérison naturelles. Traditionnellement, pour plusieurs peuples autochtones, le don d’organes et l’autopsie étaient inacceptables. Les peuples autochtones euthanasiaient les malades dont le cas était désespéré. En général, les Amérindiennes et les Inuites parlent peu de la limitation des naissances. Pour elles, la capacité de reproduction est sacrée. Toutefois, depuis des siècles, elles connaissent des façons d’empêcher les naissances. Elles n’utilisent des moyens contraceptifs que lorsqu’elles sont avancées en âge et qu’elles ont déjà eu quatre ou cinq enfants. Certains dérivés de plantes sont aussi utilisés pour provoquer des avortements. Les 11 nations
Population amérindienne et inuite au Québec en 2012 Nations
Total
Abénaquis
2 577
Algonquins
11 026
Attikameks
7 032
Cris Hurons-Wendats Innus
17 483 3 845 18 820
Malécites
1 102
Micmacs
5 727
Mohawks
18 185
Naskapis
1 170
Inuits Aucune
11 640 124
Source : Secrétariat aux affaires autochtones, Statistiques des populations autochtones du Québec 2012 [en ligne]. (Consulté le 23 octobre 2013.)
Source : D’après Les nations, ministère des Affaires indiennes et du Nord Canada.
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L’islam PoiNTS de rePère Fondateur
Lieu de culte
Muhammad ibn ‘Abd Allah (Muhammad), dit le Prophète (570-632).
La mosquée (masdjid : « lieu où l’on se prosterne »).
Texte sacré
Symboles principaux
Le Coran (Qur’an).
Le croissant de lune (hilal) et l’étoile.
Lieux sacrés
Nom du divin
• La ville de La Mecque, en Arabie saoudite, où se trouvent notamment :
Allah (Allah signifie « Dieu » en arabe).
– l’édifice cubique, appelé « Kaaba », qui renferme la pierre noire, symbole de l’alliance d’Allah avec Ibrahim ; – le puits de Zamzam ; – le mont Arafat.
Noms des croyants Les musulmans. Principales divisions : • sunnites (environ 88 %) ; • chiites (environ 12 %).
• Médine, ville où se trouve le tombeau de Muhammad. • Jérusalem, ville où se trouve la mosquée al-Aqsa. • Karbala, ville où se trouve le tombeau de l’imam Husayn, pour les chiites.
L’islam dans le monde
Source : L’atlas des religions : pays par pays, les clés de la géopolitique, numéro hors-série, co-édition La vie – Le Monde, Paris, 2007, p. 62-63. Boîte à outils
B53
Les croyances
Chronologie 570
Naissance de Muhammad à La Mecque, en Arabie saoudite.
595
Mariage de Muhammad avec la riche veuve Khadija.
610
Début des révélations du Coran.
622
Muhammad quitte La Mecque pour Médine. Début du calendrier lunaire musulman. C’est l’an I de l’hégire (migration).
632
Mort du prophète Muhammad, atteint de paludisme. L’Arabie est alors presque unifiée sous la direction du Prophète.
657 661-750 750-1258
1206-1526 19e-20e siècles
Division de l’islam en deux grands courants : sunnites et chiites. Dynastie des Omeyades fondée par le beau-frère de Muhammad. Remplacement de la dynastie des Omeyades par celle des Abbassides au Proche-Orient. L’islam se répand en Asie centrale, en Inde et en Espagne.
Les musulmans croient en un seul Dieu, Allah, toutpuissant et créateur de l’Univers. Il a transmis un message aux êtres humains par l’entremise d’Abraham, de Moïse et de Jésus. Son dernier prophète est Muhammad. Les croyants acceptent de se soumettre à la parole d’Allah afin de lui rester fidèles jusqu’au jour du Jugement. Les justes mériteront le paradis et les méchants seront jetés en enfer.
La vie après la mort À la fin de leur vie terrestre, les êtres humains se présentent devant Allah en préparation du jour du Jugement. Ce jour-là, les morts ressusciteront et les anges les réuniront pour qu’ils soient jugés. Les êtres humains qui auront vécu une vie soumise à la volonté d’Allah se verront récompensés par les plaisirs du paradis. Ceux qui auront failli à leur devoir seront jetés dans les feux de l’enfer.
Sultanat de Delhi. L’islam se répand en Indonésie et en Malaisie. Propagation de l’islam en Somalie et en Tanzanie.
1979
Révolution islamique en Iran avec l’ayatollah Khomeiny (chiite).
1988
Rétablissement partiel de la charia, ou loi islamique, au Pakistan. La charia constitue un régime juridique complet qui aborde les questions religieuses, morales et sociales.
1989
Établissement du Régime islamique au Soudan.
PorTraiT
Une page décorée du Coran, 13e siècle.
Abu ibn Sina (Avicenne) Au Moyen Âge, le monde musulman est très ouvert et en avance sur l’Occident dans tous les domaines de la science. Avicenne compte parmi ses plus illustres savants. Ses nombreux ouvrages (sur des sujets aussi divers que la médecine, la philosophie, l’économie, les mathématiques, la musique, l’astronomie, la psychologie, la chimie et la physique) ont marqué autant l’Orient que l’Occident. Sa contribution à la médecine est considérable : son célèbre traité, le Canon de la médecine, fut enseigné en Europe jusqu’au 17e siècle. Avicenne est aussi connu pour avoir concilié la foi musulmane et la pensée du philosophe grec Aristote, qui a vécu trois siècles avant notre ère. La « redécouverte » des penseurs grecs en Occident, souvent par l’entremise des musulmans, a mené à une période importante de l’histoire : la Renaissance.
Avicenne (980-1037).
B54
ViVre ensemBle 4
La constitution de l’être humain
La transmission de la foi
L’être humain, selon le Coran, a été créé faible, impatient et téméraire. Il a donc besoin de suivre les directives divines et de se soumettre à la volonté d’Allah s’il désire compter parmi les justes le jour du Jugement.
Tous peuvent devenir musulmans. Le Coran invite les croyants à faire connaître l’islam par l’exemple et la persuasion.
L’origine du mal
La seconde épouse du prophète Muhammad, Aïcha, est reconnue comme un modèle pour certaines femmes musulmanes. Son rôle fut central dans le développement de la foi musulmane. Elle a produit d’importants hadiths qui rapportent de nombreuses décisions du Prophète. Aujourd’hui, dans les pays musulmans, plusieurs barrières culturelles empêchent les femmes d’avoir un rôle important au sein du clergé musulman. Il n’en a pas toujours été ainsi. De récentes recherches ont montré que, au Moyen Âge, plusieurs femmes ont enseigné le Coran, transmis des hadiths et participé à l’élaboration de lois islamiques en tant que juristes.
Dans l’islam, c’est l’être humain qui est à l’origine du mal. Parce qu’il est ignorant et dominé par ses passions, il n’arrive pas à discerner le bien du mal de façon adéquate.
Comment se libérer du mal Tout musulman qui veut se libérer du mal doit se soumettre à Allah et à ses règles, inscrites dans le Coran.
L’organisation Il n’y a pas d’autorité suprême dans l’islam, ni d’organisation centrale qui encadre l’ensemble de la communauté. La vie musulmane tourne autour de la mosquée, dirigée par un imam, et de l’école coranique (madrasa).
La place de la femme
Les rites La shahada La shahada, ou profession de foi, est le premier des cinq piliers de l’islam. « Il n’y a de Dieu qu’Allah, et Muhammad est son prophète. »
Les salats Les prières sont le deuxième principe fondamental de l’islam. Elles se récitent cinq fois par jour : à l’aube, à midi, en après-midi, au coucher du soleil et à la nuit tombée.
La zakat L’aumône obligatoire est le troisième principe fondamental de l’islam. Elle consiste en un don d’argent ou de biens à la communauté ou aux pauvres.
Le sawm
La mosquée Hassan II, à Casablanca, au Maroc. C’est la plus grande mosquée au monde après celle de La Mecque, en Arabie saoudite. Elle peut accueillir 120 000 fidèles.
Le jeûne du mois du ramadan est le quatrième pilier de l’islam. Le croyant doit se priver de manger, de boire, de fumer et d’avoir des relations sexuelles entre le lever et le coucher du soleil. Ce jeûne est obligatoire pour tout croyant en bonne santé et âgé d’au moins 13 à 14 ans. Boîte à outils
B55
Le hajj
Les fêtes
Le pèlerinage à La Mecque une fois dans une vie est le dernier pilier de l’islam. Il est obligatoire pour tous ceux qui en sont capables physiquement et financièrement. Ce rite efface tous les péchés du croyant et il est constitué d’une série de gestes précis : marche autour de la Kaaba, prières au mont Arafat, lapidation d’une stèle nommée le « grand démon », et sacrifice d’un agneau, d’un chameau ou d’une vache.
Id al-Fitr La petite fête souligne la fin du jeûne du ramadan et est l’occasion de grandes réjouissances.
Id al-Adha La grande fête vient 70 jours plus tard. On s’associe alors aux sacrifices des pèlerins de La Mecque en sacrifiant un agneau, une chèvre ou une vache.
Mawlid Cette fête souligne la naissance du Prophète. Pour les chiites s’ajoute Achoura, la commémoration du martyre de l’imam Husayn.
Awal Muharam Célébration du nouvel an.
Laylat al-Qadr Pèlerins qui touchent la Kaaba, à La Mecque, en Arabie saoudite.
Le mariage Le mariage se fait en deux étapes. L’établissement du contrat de mariage confirme l’accord des époux. Après quelques jours, c’est le rite principal : la future mariée est menée chez son époux où de grandes et parfois longues festivités les attendent. Le Coran rejette la polygamie illimitée en restreignant à quatre le nombre de femmes qu’un musulman peut épouser, et ce, à condition qu’il puisse les traiter de façon égale. Le divorce n’est permis qu’en dernier recours.
La « nuit du Destin » célèbre la révélation du Coran à Muhammad.
L’«Ascension» Le « voyage nocturne » commémore la nuit où l’ange Gabriel a conduit le Prophète au ciel.
La mort On récite la shahada (profession de foi) à l’oreille du mourant. Après le décès, on lave le corps sans l’embaumer. Des extraits du Coran sur la résurrection des morts sont récités. Tous se rendent alors sans tarder à la mosquée pour une prière, puis au cimetière. Le défunt est finalement mis en terre, la tête orientée vers La Mecque. B56
ViVre ensemBle 4
Des fidèles musulmans à la fin du jeûne du ramadan, à Kuching, en Malaisie.
Les normes et les règles Les principes moraux « Aucun d’entre vous n’est véritable croyant tant qu’il n’aimera pas pour son frère ce qu’il aime pour luimême. » (Mahomet, vers 570-632, 13e des 40 hadiths de Nawawi, rapporté par al-Bukhari et Muslim) « […] mais la bonté pieuse est de croire en Allah, au Jour dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, de donner de son bien, quelque amour qu’on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l’aide […]. » (Coran, sourate 2, 177)
Les règles morales La charia (loi islamique), inspirée du Coran et des hadiths.
Les règles alimentaires Le Coran interdit la consommation d’alcool et de porc. Est appelé halal ce qui est permis par Dieu, et haram ce qui est interdit.
Les règles vestimentaires Les hommes et les femmes doivent se vêtir de façon décente. Les vêtements plus spécifiquement féminins, comme ceux en soie, sont interdits aux hommes. Le port du voile existait bien avant Muhammad. Il servait surtout de protection contre les rigueurs du climat désertique et le voile n’était pas porté partout. Dans le Coran, on peut lire que les épouses du Prophète devaient « se couvrir de leurs voiles ». Elles devaient en effet se protéger des regards indiscrets des nombreux visiteurs qui venaient chercher conseil
auprès de Muhammad. Le Coran étend cette recommandation à toutes les musulmanes, en lien avec le devoir de modestie qui leur revient. Par la suite, cette pratique s’est répandue, mais sans devenir une obligation ; tout dépend de l’interprétation que l’on fait des passages coraniques où l’on en parle.
Les règles médicales En général, l’islam permet la contraception pour les couples mariés. L’avortement est toléré seulement si la vie de la mère est menacée. On autorise généralement les transfusions sanguines et les dons d’organes lorsqu’ils ne mettent pas la vie du donneur en danger. L’islam s’oppose à l’euthanasie. C’est Allah qui décide de la durée de vie d’une personne.
Irshad Manji
PorTraiT
La journaliste et auteure canadienne Irshad Manji est née en Ouganda en 1968 et vit au Canada depuis 1972. Féministe engagée et musulmane pratiquante, elle milite en faveur d’une réforme Irshad Manji (1968- ). de l’islam. Elle est critique par rapport aux enseignements du Coran et aux interprétations qui en sont faites. Elle n’accepte pas le statut qui est attribué à la femme et dénonce la violence contre les femmes. Elle voudrait qu’hommes et femmes soient égaux. Cependant, les questions qu’elle pose vont au-delà de la critique de certains aspects de sa religion ; elles soulèvent une réflexion fondamentale au sujet de la liberté des personnes et de leurs droits. Ses propos dénoncent l’intolérance, l’intolérance religieuse comme l’intolérance raciale.
au maroc, Le Nouveau code de La FamiLLe En 2003, le roi du Maroc, Mohammed VI, annonce une grande ouverture de la culture islamique de son pays à la modernité. En effet, à la suite de luttes menées par des féministes et des défenseurs des droits de la personne, il réforme le Code de la famille afin de donner à la femme un statut presque égal à celui de l’homme dans certains domaines. Une dizaine de règles ont été modifiées. Par exemple, la famille est désormais sous la responsabilité légale des deux parents, plutôt que du père seulement. L’âge légal pour le mariage de la femme n’est plus 15 ans, mais 18 ans, comme pour l’homme. Les femmes obtiennent plus facilement le divorce et la division des biens en cas de divorce est plus équitable. La femme majeure n’a plus besoin de l’autorisation de son père pour se marier.
Boîte à outils
B57
L’islam au Québec Bien que les musulmans soient arrivés tardivement au Québec, soit au début du siècle dernier, ils y représentent la troisième religion pour ce qui est de leur nombre.
Répartition des musulmans au Québec par régions en 2001 Régions administratives
Population totale
Population musulmane
en %
01 Bas-Saint-Laurent
195 545
90
0,05
02 Saguenay–Lac-Saint-Jean
274 315
120
0,00
03 Capitale-Nationale
628 515
2 945
0,47
04 Mauricie
249 705
265
0,11
05 Estrie
279 705
1 205
0,43
1 782 830
85 485
4,79
07 Outaouais
312 820
2 365
0,76
08 Abitibi-Témiscamingue
144 355
110
0,08
09 Côte-Nord
96 895
—
0,00
10 Nord-du-Québec
38 495
30
0,08
11 Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine
95 465
45
0,05
12 Chaudière-Appalaches
376 575
145
0,04
13 Laval
339 000
5 160
1,52
14 Lanaudière
383 340
210
0,05
15 Laurentides
454 525
645
0,14
16 Montérégie
1 260 150
9 615
0,76
213 345
170
0,08
7 125 580
108 605
1,52
06 Montréal
17 Centre-du-Québec Le Québec Mosquée al Islam, située dans l’arrondissement de Saint-Laurent, à Montréal.
Source : D’après les données fournies par l’Institut de la statistique du Québec, recensement 2001.
Chronologie de l’islam au Québec Début du 20e siècle v. 1960
Premières grandes vagues d’immigration venant d’Égypte et du sous-continent indien.
1965
Première mosquée construite au Québec, à Dorval.
1965
Fondation du Centre islamique du Québec, à Montréal.
v. 1970
La guerre du Liban provoque et favorise une autre vague d’immigration.
v. 1980
Vague d’immigration de musulmans provenant du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie.
2013
B58
Arrivée des premiers musulmans au Québec, majoritairement du Liban et de la Syrie.
ViVre ensemBle 4
Des musulmanes protestent publiquement contre un projet de loi du gouvernement québécois qui vise à interdire le port de signes religieux ostentatoires aux employés de l’État.
Le bouddhisme PoiNTS de rePère Fondateur
Symboles principaux
Le Bouddha, Siddhartha Gautama.
• La roue du dharma, qui représente le noble sentier octuple. • Le stoupa.
Textes sacrés • Le Tripitaka ou « Les trois corbeilles ». • D’autres textes d’enseignements et de commentaires se sont ensuite ajoutés.
Lieux sacrés Les lieux de pèlerinage indiqués par le Bouddha. • Lumbini (lieu de sa naissance). • Bodh Gaya (lieu de son éveil). • Sarnath (lieu de son premier enseignement). • Kushinagara (lieu de sa mort). • Les stoupas (monuments célébrant l’éveil du Bouddha). • Borobudur (temple indonésien).
Lieux de culte La pagode ou le temple bouddhiste, les monastères.
Nom du divin Dans le bouddhisme, le Bouddha est supérieur aux dieux, car il a atteint l’illumination ; dans le bouddhisme mahayaniste, le Bouddha est transcendant et peut être divinisé.
Noms des croyants Les bouddhistes. Principales divisions : • theravadistes (se considèrent comme les plus proches des enseignements originaux du Bouddha) ; • mahayanistes (croient en plusieurs bouddhas transcendantaux) ; • vajrayanistes (partagent des rituels et des symboles complexes).
Le bouddhisme dans le monde
Source : L’atlas des religions : pays par pays, les clés de la géopolitique, numéro hors-série, co-édition La vie – Le Monde, Paris, 2007, p. 80-81. Boîte à outils
B59
Les croyances
Chronologie – 566
Naissance de Siddhartha Gautama, qui deviendra le Bouddha.
– 537
Siddhartha Gautama sort de son palais et fait quatre rencontres déterminantes : un vieil homme, un malade, un mort et un ascète. Il décide alors de tout quitter pour devenir un ascète afin de trouver un remède à la souffrance.
– 531
Éveil de Siddhartha Gautama. Il devient le Bouddha (« celui qui est illuminé ») à 35 ans.
– 486
Mort du Bouddha.
– 486
Première réunion (concile) de la communauté bouddhiste à Rajagrha. Établissement de la règle des moines et de l’enseignement du Bouddha.
– 386
Deuxième concile à Vaisali pour discuter de la doctrine bouddhiste.
– 3e siècle v. – 250
Expansion du bouddhisme en Inde et autour sous le règne d’Ashoka. Troisième concile selon l’école theravadiste. Ashoka ordonne à tous les moines de réciter ensemble les règles.
1er siècle
Introduction du bouddhisme en Chine.
v. 6 siècle
Bodhidharma fonde le chan (l’ancêtre du zen) en Chine.
538
Introduction officielle du bouddhisme au Japon.
v. 7e siècle
Introduction du bouddhisme au Tibet.
e
Les bouddhistes sont convaincus que leurs actions ont des conséquences sur les autres ainsi que sur leur propre vie et leur vie future. Ils tentent donc de faire de bonnes actions et d’éviter les mauvaises. À cela s’ajoutent les quatre nobles vérités : 1) la vie est remplie de souffrances ; 2) l’origine de la souffrance est le désir ; 3) il est possible de se libérer de la souffrance (l’état de nirvana, but ultime du bouddhisme) ; 4) le chemin qui permet d’atteindre le nirvana est la noble voie composée de huit éléments à pratiquer de manière juste (la vue, la pensée, la parole, l’action, le mode de vie, l’effort, l’attention et la concentration).
1578
Début de la lignée des dalaï-lamas au Tibet.
1959
Exil en Inde du 14e dalaï-lama.
1989
Prix Nobel de la paix au 14e dalaï-lama.
Le lotus sacré indien (qui pousse dans la boue, mais donne une fleur magnifique) symbolise l’éveil.
La vie après la mort L’être humain est enchaîné au samsara, le cycle des naissances et des renaissances. Après la mort de l’être humain, sa conscience prend une nouvelle forme, un nouveau corps (réincarnation). Pour se libérer du samsara, l’être humain doit atteindre le nirvana.
La constitution de l’être humain
Toit décoré au temple du Jokhang, à Lhassa, au Tibet. Les cerfs rappellent la présence de ces animaux lors du premier sermon du Bouddha, et la roue du dharma symbolise le contenu du discours.
B60
ViVre ensemBle 4
L’être humain n’est pas un tout figé et permanent. Il est composé de cinq éléments interreliés. Ces éléments éphémères qui constituent l’être humain se nomment agrégats (la forme, les sensations, la perception, les formations et la conscience). À l’image du temps qui passe, la composition de l’être humain change constamment.
L’origine du mal Selon la deuxième noble vérité, le désir est la cause de la souffrance. L’origine de la souffrance s’explique par l’attachement au désir, aux personnes et aux choses. Cet attachement est caractéristique d’une vie sous l’emprise du samsara.
Comment se libérer du mal En suivant le noble sentier octuple (vue juste, pensée juste, parole juste, action juste, mode de vie juste, effort juste, attention juste, concentration juste), l’être humain prend les moyens de mettre un terme à ses souffrances en atteignant le nirvana (état de sérénité suprême).
L’organisation
au Tibet et en Mongolie. Au Tibet, la croyance veut qu’elle se réincarne sous la forme de femmes pieuses. Dans d’autres cultures, c’est Avalokiteshvara qui prend des apparences féminines. En Chine, Avalokiteshvara était considérée comme « la mère de la race humaine ». Mahapajapati, mère adoptive du Bouddha, fut la première femme à faire partie d’une communauté de moines bouddhistes. Son acceptation parmi les moines permit aux femmes de joindre la communauté monastique sous huit conditions qui font prédominer l’autorité masculine. Ces conditions doivent encore être respectées aujourd’hui par les moniales dans plusieurs pays.
Les rites
Il n’y a pas une personne spécifique à la tête du bouddhisme. Chaque école ou tradition possède sa propre structure. Une pagode, un temple ou un monastère est dirigé par un abbé ou une abbesse. Il y a généralement une hiérarchie entre les plus vieux et les plus jeunes, entre les moines ou moniales et les personnes laïques.
La transmission de la foi C’est souvent la transmission d’un maître à ses disciples sur une base volontaire.
La place de la femme Certains textes présentent des femmes ayant atteint l’illumination, d’autres la présentent comme source de souffrance. La déesse Tara, un Bouddha de sexe féminin, est l’un des idéaux féminins. Elle est aussi connue comme le pendant féminin d’Avalokiteshvara, le bodhisattva de l’infinie compassion. Tara, la déesse de la compassion universelle, accompagne le croyant dans son cheminement vers l’illumination. Elle est Statue de la déesse Tara. très populaire au Népal,
Le dalaï-lama, chef spirituel des Tibétains et chef politique du Tibet.
Le don du nom Cérémonie où un maître bouddhiste attribue un nom religieux à un bébé.
La méditation Les bouddhistes pratiquent diverses techniques de respiration et de visualisation qui ont pour but de développer des qualités positives. La méditation peut s’accompagner d’une récitation de paroles sacrées, ou mantras. Certains gestes symboliques de la main, ou mudras, sont parfois pratiqués.
La prise de refuge Cérémonie où l’aspirant bouddhiste demande de prendre refuge dans les trois joyaux : le Bouddha, son enseignement (dharma) et sa communauté (sangha). Boîte à outils
B61
traditions, notamment les lieux de la naissance du Bouddha, de son éveil, de son premier discours et de sa mort.
Le mariage Le mariage est vu comme un contrat social, et la religion prend peu de place dans la cérémonie, à part la récitation d’une bénédiction bouddhiste. Aucune règle n’empêche le divorce.
Laïcs offrant de la nourriture aux moines, en Thaïlande.
L’aumône Les laïcs sont encouragés à offrir de la nourriture aux moines et aux moniales.
La mort Des rites prémortuaires consistent en des louanges et des prières pour que la prochaine vie du défunt soit heureuse. Le corps du défunt est incinéré ou brûlé sur un bûcher et on témoigne de la compassion aux proches.
Les offrandes
Les principales fêtes
Certains bouddhistes offrent de l’encens, de la nourriture, des parfums et de l’eau aux représentations du Bouddha.
Les dates des fêtes sont déterminées par les phases lunaires et peuvent varier selon l’endroit en fonction des traditions et des cultures des pays où elles ont lieu.
L’ordination Cérémonie où le moine ou la moniale renonce au monde pour entrer dans une communauté spirituelle.
Les pèlerinages Les fidèles bouddhistes peuvent se rendre en pèlerinage dans divers lieux sacrés qui varient selon les
Le Nouvel An Le Nouvel An est célébré au mois de février en Chine, en Corée et au Vietnam. Il est fêté un mois plus tard au Tibet et vers la mi-avril dans d’autres pays de l’Asie du Sud-Est. Cette fête marque le début de l’année selon le calendrier basé sur les cycles de la lune.
La reSTauraTioN du TemPLe de BoroBudur Dans les années 1970, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) lance deux appels afin d’obtenir des fonds pour restaurer le temple de Borobudur, sur l’île de Java, en Indonésie. Ce monument construit entre 778 et 850 est le plus grand temple bouddhiste au monde. Malheureusement, des séismes l’ont endommagé et la végétation l’a, en partie, recouvert. Le peuple et le gouvernement indonésiens, qui reconnaissent la valeur de ce témoignage unique de la grande tradition vivante de l’Indonésie, conjuguent leurs efforts à ceux de la communauté internationale pour assurer la restauration du temple. De nombreux organismes non gouvernementaux et 27 pays contribuent financièrement et techniquement avec le gouvernement et les personnes sur place à redonner au temple sa splendeur passée. En 1983, le temple est redevenu un des plus beaux monuments du continent asiatique et, en 1991, il est inscrit sur la liste des sites protégés du Patrimoine mondial de l’UNESCO. B62
ViVre ensemBle 4
Le temple restauré de Borobudur, en Indonésie.
Wesak
Les règles morales
Au printemps, célébration de la naissance, de l’illumination et de la mort du Bouddha. Ces événements peuvent être fêtés séparément, selon les traditions.
Les cinq préceptes, tels que définis par le Bouddha dans un de ses discours, constituent les fondements de la moralité bouddhiste. Ces préceptes sont : ne pas tuer ou faire du mal aux autres êtres vivants ; ne pas prendre ce qui n’est pas donné ; ne pas avoir de mauvais comportements sexuels ; ne pas dire de mensonges, de paroles blessantes, de paroles inutiles ; ne pas consommer d’intoxicants (drogues, etc.).
La fête des morts
Les règles alimentaires Jeune femme indonésienne allumant des bougies à l’occasion du Wesak.
Commémoration des ancêtres. Cette fête se célèbre le 13 juillet au Japon, au Cambodge, au Laos et en Thaïlande. En Chine, cette fête s’appelle Qing Ming, ou « Pure Lumière ».
Le principe de la non-violence incite plusieurs bouddhistes à pratiquer le végétarisme. En général, les bouddhistes s’abstiennent aussi de consommer de l’alcool.
Le premier enseignement
Elles obligent les moines à porter un froc dont la couleur varie selon les pays, symbole de renoncement, et à avoir les cheveux rasés.
La célébration du premier discours, le sermon de Bénarès, a généralement lieu au mois de juillet.
Les règles vestimentaires
Les règles médicales
Les normes et les règles Les principes moraux « Ne blesse pas les autres par des moyens que tu trouverais toi-même blessants. » (Udanavarga 5, 18) « Il vous faut vous appliquer à ne pas tuer les êtres vivants. » (Paroles du Bouddha tirées de la tradition primitive, trad. Jean Eracle, Paris, Éditions du Seuil, coll. Points, Sagesses, 1991, p. 69.)
PorTraiT
Thich Nhat Hanh (1926- ).
Il n’existe pas de règle sur la contraception. La règle de ne pas tuer devrait s’appliquer à l’avortement, mais le principe de la compassion nuance cette règle, notamment dans les cas où la vie de la mère est menacée. Aucune prescription religieuse n’empêche les transfusions de sang, le don d’organes ou la transplantation d’organes. Quant à l’euthanasie, la position du bouddhisme est ambivalente. Dans certains cas, on applique le précepte de ne pas tuer et, dans d’autres, le principe de la compassion.
Thich Nhat Hanh Né au Vietnam en 1926, Thich Nhat Hanh est devenu moine bouddhiste à l’âge de 16 ans. En 1966, alors que la guerre sévit au Vietnam, il doit quitter son pays. Il parcourt le monde et rencontre plusieurs leaders politiques et spirituels. Trois ans plus tard, il s’établit en France en tant que réfugié politique. Il fonde un centre bouddhiste dans le sud-ouest de la France, en 1982. Cet établissement est à la fois un monastère, qui regroupe 180 moines et moniales, et un lieu de pratique spirituelle qui accueille 4000 visiteurs annuellement. Auteur de nombreux ouvrages traduits en plusieurs langues, Thich Nhat Hanh axe son enseignement sur la non-violence et la pratique de la sagesse au quotidien. Il est aujourd’hui le plus célèbre maître bouddhiste après le dalaï-lama et donne des conférences dans le monde entier.
Boîte à outils
B63
Le bouddhisme au Québec Bien que les premiers bouddhistes soient arrivés au Québec à la fin du 19e siècle, ils sont moins nombreux que les musulmans, dont l’arrivée est plus tardive.
Répartition des bouddhistes au Québec par régions en 2001 Régions administratives
Population totale
Population bouddhiste
en %
01 Bas-Saint-Laurent
195 545
45
0,02
02 Saguenay–Lac-Saint-Jean
274 315
100
0,04
03 Capitale-Nationale
628 515
1 160
0,18
04 Mauricie
249 705
80
0,03
05 Estrie
279 705
250
0,09
1 782 830
29 840
1,67
07 Outaouais
312 820
785
0,25
08 Abitibi-Témiscamingue
144 355
50
0,03
09 Côte-Nord
96 895
30
0,03
10 Nord-du-Québec
38 495
10
0,03
11 Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine
95 465
30
0,03
12 Chaudière-Appalaches
376 575
180
0,05
13 Laval
339 000
3 035
0,90
14 Lanaudière
383 340
340
0,09
15 Laurentides
454 525
1 045
0,23
16 Montérégie
1 260 150
4 325
0,34
213 345
125
0,06
06 Montréal
Vue extérieure du temple Chua Lien-Hoa, construit en 1977, à Brossard.
17 Centre-du-Québec Le Québec
7 125 580
41 430
0,58
Source : D’après les données fournies par l’Institut de la statistique du Québec, recensement 2001.
Chronologie du bouddhisme au Québec Fin du 19e siècle
Vue intérieure du temple Chua Lien-Hoa.
B64
ViVre ensemBle 4
Arrivée des premiers Chinois.
1908-1967
Plusieurs restrictions limitent l’entrée au Canada d’immigrants asiatiques.
1940-1950
Arrivée des Japonais en provenance de l’Ouest canadien.
1970-1995
Arrivée de Vietnamiens, de Laotiens, de Cambodgiens et de Tibétains, principalement en tant que réfugiés.
1979
Fondation de l’Association Zen de Montréal.
1989
Le dalaï-lama reçoit le prix Nobel de la paix.
1991
Nombre de bouddhistes au Québec : 31 640.
2006
Visite du dalaï-lama au Canada et annonce de l’ouverture du premier Centre du dalaï-lama pour la paix et l’éducation au Canada en 2009.
2011
Visite du dalaï-lama à Montréal lors de de la Conférence mondiale sur les religions du monde.
L’hindouisme PoiNTS de rePère Fondateur
Lieux de culte
Aucun reconnu.
Le temple (lieu de culte associé à une divinité) ; l’ashram (demeure d’un gourou et de ses disciples) ; le centre de yoga (lieu de pratique du yoga et de la méditation).
Textes sacrés • Les Veda : Rigveda ou Veda des strophes, Yajurveda ou Veda des formules, Samaveda ou Veda des mélodies, Atharvaveda ou formules pour les rites quotidiens. • Les Upanishad (réflexions sur les Veda). • Les Sutras (aphorismes qui contiennent les lois de Manu). • Les grandes épopées : le Mahabharata, ou « La grande guerre des Bharata », et le Ramayana, « Le parcours de Rama ».
Symbole principal OM (mantra sacré).
Noms du divin Brahman (l’Absolu, l’Un, la Force ou le Soi universel) est présent en toute chose. Il est représenté par trois principaux dieux : Brahma (la création), Vishnou (la préservation) et Shiva (la destruction).
• Les Purana (histoires anciennes).
Noms des croyants
• Les tantras (textes ésotériques).
Les hindous.
Lieux sacrés
Principales divisions : • shivaïtes – croient en l’unité de toute chose, que le monde est illusion (maya) et qu’on peut se délivrer de la maya par le yoga et le culte ; • vishnouïtes – croient que le monde est réel et que l’Absolu se manifeste parfois sous la forme d’avatars ; ils pratiquent des rites de dévotion.
• Le Gange (fleuve sacré de l’Inde). • Bénarès (ville sainte de l’Inde).
L’hindouisme dans le monde
Source : L’atlas des religions : pays par pays, les clés de la géopolitique, numéro hors-série, co-édition La vie – Le Monde, Paris, 2007, p. 80-81. Boîte à outils
B65
Les croyances
Chronologie v. – 1500
Arrivée du peuple aryen dans la vallée de l’Indus.
– 1500 à – 500
Ère védique.
v. – 500
Ère brahmanique.
v. – 500
Rédaction des Upanishad.
v. – 530
Naissance du bouddhisme, du jaïnisme et d’autres ordres d’ascètes.
v. – 200
Instauration du vishnouïsme.
v. 100
Naissance du shivaïsme.
v. 500
Achèvement des grandes épopées (Mahabharata, Ramayana).
v. 500-700
Construction des premiers temples hindous.
v. 600 v. 600-700
Apparition du tantrisme.
1192-1757
Domination de l’Empire musulman dans le nord de l’Inde.
1400-1500
Renaissance de l’hindouisme. Échanges spirituels et culturels importants avec l’islam.
1834-1886
Ramakrishna, grand mystique hindou.
1857-1947
Règne colonial britannique en Inde.
1869-1948
Gandhi, dirigeant politique, guide spirituel et opposant non violent à la colonisation britannique.
1896-1977
A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada, fondateur de l’Association internationale pour la conscience de Krishna.
1917-2008
Maharishi Mahesh Yogi, fondateur du Mouvement de la méditation transcendantale. Les Beatles, qui comptaient parmi ses disciples, l’ont fait connaître en Occident.
août 1947
Indépendance de l’Inde.
1950
B66
Naissance de la bhakti.
ViVre ensemBle 4
Loi indienne abolissant le système des castes.
Au départ, l’hindouisme repose sur la croyance en un Absolu (Brahman) qui se manifeste et est représenté sous différentes formes, et qui porte divers noms. Selon cette tradition religieuse, les êtres humains sont constitués entre autres d’un corps essentiel appelé atman. L’atman est l’ultime réalité, immortelle, de même nature que Brahman, qui réside à l’intérieur de chaque être humain. Les hindous croient aussi au karma, loi selon laquelle toute action, bonne ou mauvaise, aura une conséquence de même nature sur son auteur, c’est-à-dire qu’on récolte ce qu’on sème. L’être humain est lié au samsara, le cycle des renaissances (vie, mort, réincarnation). Pour les hindous, l’être humain doit passer à travers les quatre étapes ou buts suivants (purushartha) : l’artha (prospérité matérielle), le dharma (s’acquitter de ses devoirs de caste), le kama (les plaisirs physiques et émotionnels) et le moksha (la libération). Le moksha (délivrance, libération du samsara) est le but ultime de l’hindouisme. L’être humain est enchaîné au samsara tant qu’il ne s’en est pas libéré en atteignant le moksha. Après sa mort, l’être humain non libéré se réincarne en un autre être humain, en un animal, en un végétal ou en un minéral.
Le dieu Vishnou.
L’organisation
Le yoga
Traditionnellement, l’hindouisme est divisé en cinq castes (hiérarchie de fonctions et de devoirs) : les brahmanes (enseignement des Veda) ; les kshatriya (politique et armée) et les vaishya (agriculture et commerce) ; les shudra (au service des trois autres) ; les hors-castes (les intouchables tels les expulsés, les étrangers, les impurs, etc.). Il y a également les gourous (maîtres spirituels qui enseignent à des disciples et qui sont reconnus comme étant libérés par leurs disciples).
Exercice physique, psychologique et moral qui vise le plein épanouissement spirituel.
La transmission de la foi
Le darshan
La transmission de la foi se fait par le gourou à ses disciples, sur une base volontaire.
Étreinte, contact visuel, bénédiction donnée par un représentant de la divinité.
La bhakti Pratiques de dévotion adressées à une représentation personnelle du divin.
Les rites tantriques Rites initiatiques, de nature ésotérique, parfois extrêmes.
La place de la femme La déesse, en tant qu’épouse, représente l’idéal de la femme hindoue. Ses caractéristiques sont la douceur, la sécurité, le bonheur et la prospérité.
Les rites La puja Prières, récitation de mantras et offrandes (fruits, fleurs, riz, lait, etc.) faites à une divinité devant un petit autel domestique ou au temple.
Les pèlerinages Les lieux de pèlerinage sont nombreux. Parmi les principaux figurent la ville de Bénarès, l’Himalaya et certains temples.
PorTraiT
Un autel privé en l’honneur de Ganesha.
Mata Amritanandamayi (Amma) Élevée dans la religion hindoue, Amma livre son message spirituel aux personnes de toutes les religions et de toutes les cultures. Elle enseigne que le divin est partout, dans tout ce qui est animé ou inanimé, et que la conscience de l’unité de ce qui compose notre monde est la base de la spiritualité. Elle clame que l’Amour est sa religion. Portée par sa mission de soulager la misère d’autrui, elle soutient plusieurs œuvres à vocation humanitaire et environnementale.
Mata Amritanandamayi (1953- ).
Amma aurait pris dans ses bras près de 25 millions de personnes qui sont venues l’écouter et la rencontrer depuis 30 ans. En effet, le câlin est la façon dont Amma donne le darshan : ce mot, issu de la religion hindoue, désigne un moment intense où un chef spirituel fait ressentir une présence ou une énergie divine par son contact avec le pèlerin. Boîte à outils
B67
Le mariage
Janmashtami
Traditionnellement, ce sont les parents qui décident du mariage de leurs enfants en tenant compte de divers aspects religieux, familiaux et sociaux. Cette pratique tend à diminuer aujourd’hui, particulièrement dans les centres urbains. Le divorce est envisageable, mais les femmes n’ont pas le droit de se remarier.
Fête de la naissance de Krishna, héros de la Bhagavadgita.
Ganesha Chaturthi En septembre, anniversaire du dieu à tête d’éléphant, Ganesha.
Diwali En octobre, célébration de Rama et de son épouse ; on allume des lampes.
Les normes et les règles Les principes moraux
Un mariage hindou.
« Ceci est la somme de toute véritable droiture : traite les autres comme tu voudrais toi-même être traité. Ne fais rien à ton voisin que tu ne voudrais pas le voir faire à ton égard par la suite. » (Épopée du Mahabharata, 5, 1517, vers – 400) « Qu’on ne nuise à aucun être vivant. » (Veda)
La mort Le corps est incinéré ou brûlé sur un bûcher et les cendres sont dispersées dans un cours d’eau. Réservé aux intouchables (hors-castes), le rituel ne peut être accompli que par un homme.
Les principales fêtes Durga-puja En octobre ou en novembre, « Noël du Bengale », procession de chars transportant l’image de la déesse Durga.
Les règles morales Le karma, loi morale qui stipule qu’on récolte ce qu’on sème.
Les règles alimentaires Le principe de la non-violence (ahimsa) encourage le végétarisme. Traditionnellement, on mange la nourriture préparée par un membre de sa caste ou celle d’une caste supérieure. Les hindous qui consomment de la viande s’abstiennent de
Holî En mars, fête du printemps et du dieu amour ; relâchement des normes sociales : on s’insulte et on s’asperge de poudres et d’eau colorée.
Shivaratri En mars, célébration nationale en l’honneur du dieu Shiva. Lors de cette fête, on commémore la nuit pendant laquelle Shiva a exécuté la danse de la création, de la conservation et de la destruction par des jeûnes et des veilles aux temples. B68
ViVre ensemBle 4
Une jeune femme reçoit le tilak.
consommer du bœuf, car la vache est tenue pour sacrée, elle représente la mère, la fertilité, la paix.
Les règles vestimentaires Le port du tilak, point coloré sur le front représentant, en général, le troisième œil qui voit à travers l’illusion.
Les règles médicales L’euthanasie est généralement interdite. Les dons d’organes et de sang sont permis. Dans l’hindouisme, il n’y a pas de contre-indication relative aux méthodes contraceptives. L’avortement est généralement proscrit, sauf lorsque la vie de la mère est menacée.
L’hindouisme au Québec Parmi les traditions religieuses présentées ici, les hindous sont les croyants les plus tardivement arrivés au Québec. Ils représentent également la plus petite population. Cette situation n’a rien d’étonnant et n’est pas particulière au Québec, puisque 95 % des hindous vivent en Inde.
Répartition des hindous au Québec par régions en 2001 Régions administratives
Population hindoue
en %
01 Bas-Saint-Laurent
195 545
10
0,01
02 Saguenay–Lac-Saint-Jean
274 315
0
0,00
03 Capitale-Nationale
628 515
220
0,04
04 Mauricie
249 705
15
0,01
05 Estrie
279 705
55
0,02
1 782 830
22 315
1,25
07 Outaouais
312 820
60
0,02
08 Abitibi-Témiscamingue
144 355
0
0,00
09 Côte-Nord
96 895
10
0,01
10 Nord-du-Québec
38 495
0
0,00
11 Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine
95 465
0
0,00
12 Chaudière-Appalaches
376 575
25
0,01
13 Laval
339 000
455
0,13
14 Lanaudière
383 340
0
0,00
15 Laurentides
454 525
40
0,01
16 Montérégie
1 260 150
1 280
0,1
213 345
30
0,01
06 Montréal
17 Centre-du-Québec Le Québec
7 125 580
24 515
0,34
Source : D’après les données fournies par l’Institut de la statistique du Québec, recensement 2001.
Chronologie de l’hindouisme au Québec 1908-1967
Plusieurs restrictions limitent l’entrée au Canada d’immigrants asiatiques.
1950-1960
Entrée des premières familles indiennes.
1960
Le temple Thiru Murugan, à Dollarddes-Ormeaux, dans la région de Montréal.
Population totale
Indépendance des États africains. Immigration vers les pays du Commonwealth des Indiens vivant en Afrique.
v. 1960
Diffusion de l’hindouisme à travers la contre-culture hippie.
v. 1970
Création des premières organisations religieuses hindoues.
1980
Apparition de nombreux centres de yoga aux approches diverses.
1989
Création de la seule chaire d’étude de l’hindouisme en Amérique du Nord, à l’Université Concordia.
Boîte à outils
B69
Le sikhisme PoiNTS de rePère Fondateur Gourou Nanak (1469-1539).
Symbole principal Le Khanda.
Nom du divin Dieu, appelé Akal Purakh, qui signifie « l’Être éternel ».
Nom des croyants Les sikhs.
Texte sacré L’Adi Granth, qui signifie « le Livre premier ».
Lieu saint Harmandir (ou temple d’or), à Amritsar, au Panjab, en Inde.
Lieu de culte Le gurdwara (temple sikh).
Deux femmes contemplent le Harmandir (ou Temple d’or), à Amritsar, en Inde.
Le sikhisme dans le monde
Source : L’Atlas des religions : Pays par pays, les clés de la géopolitique, numéro hors-série, coédition La Vie – Le Monde, Paris, 2007, 194 p.
B70
ViVre ensemBle 4
La place de la femme
Chronologie 1469
Naissance du gourou Nanak, le fondateur du sikhisme.
La femme est l’égale de l’homme. Elle peut présider les cérémonies et lire le livre sacré.
1499
Le gourou Nanak reçoit l’appel de Dieu et parcourt l’Inde en prêchant la supériorité de Dieu sur les différentes religions dans le monde.
Les rites
1539
Mort du gourou Nanak. Neuf gourus lui succèdent jusqu’en 1708 : Angad, Amar Das, Ram Das, Arjan, Hargobind, Har Rai, Har Krishan, Tegh Bahadur et Govind Singh.
Baptême généralement administré à l’âge adulte. Permet aux croyants d’être admis au khalsa. Lors de la cérémonie, les futurs initiés boivent de l’ambroisie, une boisson sucrée, et en sont aspergés.
1601
Le Temple d’or est construit à Amritsar, au Panjab. Ce temple abrite la version originale de l’Adi Granth, le livre sacré des sikhs.
1604
1708
Les écritures sacrées rédigées par les gourous jusqu’à cette date ont été compilées sous le nom de l’« Adi Granth ». Mort du gourou Govind Singh. À partir de ce moment, on donne un deuxième nom à l’Adi Granth : le gourou Granth Sahib, qui signifie « le Livre qui est l’éternel gourou ».
1756
Le Temple d’or tombe aux mains des Afghans.
1762
Le Temple d’or est détruit. La version originale de l’Adi Granth, qui se trouvait dans le temple, est également détruite.
1764
Le Temple d’or est reconstruit.
Les croyances Dieu est unique et le créateur de l’Univers. Les sikhs, hommes et femmes, sont tous égaux, et rejettent le système de castes qui existe en Inde. Ils croient en la réincarnation.
L’organisation La profession de prêtre n’existe pas dans le sikhisme. Les sikhs considèrent leur livre sacré, l’Adi Granth, comme leur gourou.
L’Amrit
Le nâm simaran Répétition du nom de Dieu, méditation.
Le kirtan Hymnes chantés au temple.
Le langar Repas végétarien communautaire offert à tous, sans distinction de religion, de classe sociale ni de sexe.
Le livre sacré Doit être conservé sur un trône, sous un dais, rangé pour la nuit et porté sur la tête lors de déplacements.
La mort Les sikhs pratiquent l’incinération.
Les principales fêtes Les Gurpurbs • En janvier, fête soulignant l’anniversaire de naissance du gourou Govind Singh. • En juin, commémoration du martyre du gourou Arjan. • En novembre, fête soulignant l’anniversaire de naissance du gourou Nanak.
La transmission de la foi
• En novembre, commémoration du martyre du gourou Tegh Bahadur.
Les enseignements religieux, culturels et artistiques sont donnés aux enfants dans les temples.
• En avril, célébration du khalsa qui correspond à la fête des récoltes. Boîte à outils
B71
Les règles Les règles alimentaires Les sikhs devraient être végétariens, mais ils ne respectent pas tous cette règle ; les sikhs ne jeûnent pas au nom de leur religion.
Population totale
Population sikhe
en %
01 Bas-Saint-Laurent
195 545
0
0,00
02 Saguenay–Lac-Saint-Jean
274 315
0
0,00
03 Capitale-Nationale
628 515
40
0,06
04 Mauricie
249 705
0
0,00
05 Estrie
279 705
0
0,00
1 782 830
7 165
0,4
07 Outaouais
312 820
180
0,05
08 Abitibi-Témiscamingue
144 355
0
0,00
09 Côte-Nord
96 895
0
0,00
10 Nord-du-Québec
38 495
0
0,00
11 Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine
95 465
0
0,00
12 Chaudière-Appalaches
376 575
10
0,003
13 Laval
339 000
265
0,08
14 Lanaudière
383 340
0
0,00
15 Laurentides
454 525
0
0,00
Les règles médicales
16 Montérégie
1 260 150
540
0,04
La vie est sacrée et la maladie est la volonté de Dieu. Les transfusions sanguines, les greffes d’organes et les autopsies sont autorisées. L’avortement et l’euthanasie sont déconseillés.
17 Centre-du-Québec
213 345
15
0,007
7 125 580
8 225
0,12
Les règles vestimentaires Les cinq signes extérieurs ou les cinq K portés par les hommes membres du khalsa : • kesh : les cheveux longs sous un turban et la barbe longue ; • kangha : un peigne dans les cheveux ; • kirpan : une dague ; • kara : un bracelet de métal ; • kaccha : un sous-vêtement court. Les femmes se couvrent la tête d’un voile léger.
Le sikhisme au Québec Les sikhs représentent moins de 1 % de la population du Québec. On les retrouve surtout dans la région de Montréal.
Des sikhs baptisés célèbrent l’anniversaire de naissance du 10e gourou, Govind Singh.
B72
Répartition des sikhs au Québec par régions en 2001
ViVre ensemBle 4
Régions administratives
06 Montréal
Le Québec
Source : D’après les données fournies par l’Institut de la statistique du Québec, recensement 2001.
Chronologie du sikhisme au Québec 1903
Les premiers immigrants sikhs arrivent au Canada.
1907-1947
L’immigration en provenance de l’Inde est interdite.
1950-1960
Les premiers immigrants sikhs arrivent au Québec.
1970
Le temple sikh de Lachine est construit.
1989
La Gendarmerie royale du Canada autorise ses policiers de religion sikhe à porter le turban.
1991
Le Québec compte 4525 sikhs.
2004
La Cour supérieure du Québec permet à la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys d’interdire le port du kirpan à l’école.
2006
La Cour suprême du Canada annule la décision de la Cour supérieure du Québec et autorise le port du kirpan à l’école, moyennant certaines restrictions.
L’athéisme PoiNTS de rePère Plusieurs personnes dans le monde affirment ne croire en aucun dieu. Ces personnes se qualifient généralement d’athées ou d’agnostiques. L’athéisme est une attitude ou une doctrine qui nie l’existence de Dieu ou de dieux. Le mot « athée » signifie littéralement « sans dieu ». L’agnosticisme est une attitude ou une doctrine qui affirme que les êtres humains sont incapables de savoir si Dieu existe ou non. Pour l’agnostique, même si le divin existait, les humains ne pourraient y avoir accès, ni par les sens, ni par la raison.
Dans plusieurs sociétés, il est très difficile d’établir clairement le nombre d’athées et d’agnostiques. Par exemple, il arrive que les autorités de certains pays, comme la Chine, émettent des directives pour promouvoir l’athéisme. Certaines personnes peuvent
Il n’y a pas de doctrine unique qui oriente l’agir de l’ensemble des athées et des agnostiques. Pour trouver des réponses à leurs questions existentielles et morales, les athées et les agnostiques seront généralement guidés par diverses philosophies ou idéologies qui ne font pas référence à Dieu. Les athées et les agnostiques transmettent leurs idées et leurs convictions au public au moyen de livres, de magazines et, plus récemment, dans internet et par diverses campagnes publicitaires. Certaines associations athées organisent aussi des débats, des conférences et des congrès sur le sujet.
alors hésiter à affirmer leur croyance en Dieu lors d’un sondage ou d’un recensement. Au contraire, dans des pays à population fortement croyante, la pression sociale ou politique pourrait entraîner certaines personnes à ne pas oser affirmer leur athéisme.
L’athéisme dans le monde
Source : The Cambridge Companion to Atheism, éd. Michael Martin, Cambridge University Press, New York, 2007, p. 47-57 et les chiffres de la Library of Congress des États-Unis [en ligne] pour la population de l’Inde. (Consulté le 11 février 2009.) Boîte à outils
B73
De plus, quelques traditions religieuses, comme le jaïnisme, le confucianisme et certaines formes de bouddhisme, peuvent être considérées comme athées. Ces doctrines sont jugées religieuses puisqu’elles fournissent aux humains des réponses à leurs questions existentielles, proposent des méthodes pour vivre de façon idéale et conçoivent une forme de réalité non humaine signifiante pour les êtres humains. Néanmoins, elles sont aussi athées dans le sens où elles nient l’existence d’un dieu créateur de l’Univers.
Les raisons de l’athéisme Différentes raisons peuvent amener certaines personnes à nier l’existence de Dieu.
Le manque de preuves
Le mal dans le monde Pour d’autres athées, le mal et la souffrance qui sévissent dans le monde contredisent l’existence de Dieu. En effet, si Dieu existe, qu’il sait tout, est bienveillant et tout-puissant, il ne devrait pas permettre la présence du mal et de la souffrance.
Quelques regroupements athées Il n’y a pas d’organisation unique qui regroupe l’ensemble des athées. Il existe cependant plusieurs regroupements.
Freethought Association of Canada (Association canadienne pour la libre pensée)
Plusieurs personnes sont athées parce qu’elles considèrent qu’il n’y a pas de preuves de l’existence de Dieu. Elles jugent que les preuves proposées par les croyants ne sont pas suffisamment solides pour affirmer que Dieu existe. Dans cet ordre d’idées, pour la majorité des athées, faute de preuves, il n’y a pas non plus de vie après la mort.
Organisation fondée à Toronto en 2005 qui fait la promotion des idées propres à diverses visions séculières du monde, dont l’humanisme et l’athéisme.
Une vision scientifique du monde
Mouvement fondé aux ÉtatsUnis en 2003 dont le nom s’inspire des philosophes européens du 18e siècle, aussi appelé Siècle des lumières (bright signifie « lumineux »). L’objectif du mouvement des Brights est de regrouper sous une étiquette positive, notamment dans internet, les personnes qui n’ont pas recours au surnaturel dans leur vision du monde. Il existe un site web québécois qui vise à faire connaître ce mouvement au Québec.
Pour les athées, il n’existe pas de phénomènes « surnaturels ». Tout dans l’Univers peut être expliqué par des causes naturelles. Ce sont ces causes que la science cherche à découvrir. Pour cette raison, les athées préfèrent, par exemple, la théorie scientifique de l’évolution du biologiste anglais Charles Darwin aux diverses conceptions religieuses de l’origine de la vie humaine.
Mouvement des Brights
Union internationale humaniste et laïque
De plus en plus, la science peut expliquer l’Univers qui nous entoure.
B74
ViVre ensemBle 4
Organisation internationale fondée à Amsterdam, aux Pays-Bas, en 1952, qui chapeaute une centaine d’organisations humanistes, athées, sceptiques et laïques dans une quarantaine de pays de partout au monde. L’Association humaniste du Québec fait partie de cette union.
Atheist Alliance International (Alliance athée internationale)
Hypatie d’Alexandrie (v. 370-415)
Regroupement d’organisations athées à travers le monde fondé aux États-Unis, en 1991. Ses objectifs principaux sont l’établissement de sociétés démocratiques et athées, et l’avancement de la pensée rationnelle par l’éducation.
Quelques personnalités athées et agnostiques Bouddha (– 566 à – 486) « N’attendez rien des dieux […]. Attendez tout de vous-même. » (Premier sermon du Bouddha) Fondateur du bouddhisme, Bouddha enseigne une discipline spirituelle athée, qui a pour but de libérer l’être humain de la souffrance.
Démocrite (v. – 460 à –370) Philosophe grec, Démocrite élabore une philosophie dans laquelle l’Univers est uniquement composé d’atomes de matière. Sa philosophie, l’atomisme, est souvent considérée comme une doctrine athée.
« Enseigner des superstitions pour des vérités est la chose la plus terrible. » (Hypatie, une des rares citations qui nous sont parvenues) Philosophe et mathématicienne égyptienne, Hypatie enseigne la liberté de pensée dans les rues d’Alexandrie. Ses vues païennes lui Hypatie d’Alexandrie. valent d’être considérée comme une menace par certains chefs religieux chrétiens de l’époque.
Denis Diderot (1713-1784) « Si vous voulez que je croie en Dieu, il faut que vous me le fassiez toucher. » (Lettre sur les aveugles) Écrivain et philosophe français, Diderot croit que seule l’expérience peut amener la connaissance. Sa philosophie, le matérialisme, repose sur le principe que le monde est un tout uniquement matériel.
Emmanuel Kant (1724-1804)
Titus Lucretius Carus, dit Lucrèce (–98 à –55)
« On ne peut démontrer l’existence de Dieu. » (Opus postumum)
Poète et philosophe romain, Lucrèce croit que les dieux ne jouent aucun rôle dans la vie des êtres humains et que ceux-ci peuvent atteindre le bonheur par leurs propres moyens.
Philosophe allemand, Kant affirme qu’il est impossible de connaître Dieu à partir de la raison. Il est reconnu, entre autres, pour sa critique des preuves de l’existence de Dieu.
La FoNdaTioN du mouvemeNT americaN aTheiSTS (mouvemeNT deS aThéeS américaiNS) Le mouvement American Atheists a été fondé en 1963 aux États-Unis, dans l’État du Texas, par la militante américaine athée Madalyn Murray O’Hair, alors qu’elle menait une lutte juridique contre la tradition de la prière dans les écoles publiques. En réponse au fort lien culturel qui existe aux États-Unis entre la foi et le patriotisme, ce mouvement revendique la séparation absolue entre les Églises et l’État, conformément au concept de « mur de séparation » entre l’État et les groupes religieux énoncé par l’un des pères fondateurs des États-Unis, Thomas Jefferson, qui fut le 3e président des États-Unis, de 1801 à 1809. Bien qu’il ne regroupe que 3000 membres, l’American Atheists possède une influence incontestable aux États-Unis, puisqu’il est reconnu comme l’organisation qui représente les 30 millions d’Américains incroyants. Lorsque les médias veulent obtenir le point de vue des athées, c’est d’abord aux porte-parole de ce mouvement qu’ils s’adressent. Boîte à outils
B75
Karl Marx (1818-1883)
à la suite du décès précoce d’une de ses sœurs, puis de sa mère. Sa foi en la science la mène à une brillante carrière scientifique.
« [La religion] est l’opium du peuple. » (Contribution à la critique de la Philosophie du droit de Hegel)
Saraswathi Gora (1912-2006)
Philosophe allemand, Marx défend l’idée que la religion est un moyen utilisé par les puissants pour faire oublier au peuple sa Karl Marx. détresse, sa pauvreté et le fait qu’il est exploité. Le marxisme est une doctrine qui s’inspire de ses théories.
Friedrich Nietzsche (1844-1900) « Dieu est mort ! » (Le gai savoir) Philosophe allemand, Nietzsche considère les valeurs du christianisme co m m e u n e m o r a l e d’esclaves créée par des individus faibles. Sa déclaration « Dieu est mort ! » exprime son souhait de voir la morale traditionnelle chrétienne disparaître.
Friedrich Nietzsche.
« [Les doctrines religieuses] sont toutes des illusions » (L’avenir d’une illusion) Neurologue autrichien, fondateur de la psychanalyse, Freud considère la croyance religieuse comme une création de l’homme qui sert à calmer ses angoisses existentielles. Il mène un combat contre la religion, qu’il perçoit comme un obstacle au développement humain.
ViVre ensemBle 4
Philosophe existentialiste français, Sartre soutient que l’être humain n’a pas été créé par Dieu et qu’en conséquence, il revient à lui seul de choisir sa destinée et de déterminer ce qui est bien et ce qui est mal.
Féministe néerlandaise d’origine somalienne, Ayaan Hirsi Ali milite pour les droits des femmes dans les sociétés islamiques. Elle est aussi reconnue pour ses prises de position très critiques à l’égard de l’islam. En 2002, elle renonce à l’islam et devient athée.
Ayaan Hirsi Ali.
Les rites Plusieurs associations athées organisent des rites pour marquer certains passages importants de la vie humaine. Ces rites, sans contenu religieux, sont généralement célébrés par des personnes formées au sein de ces organismes.
La naissance
Marie Sklodowska Curie (1867-1934)
B76
Jean-Paul Sartre (1905-1980)
Ayaan Hirsi Ali (1969- )
Sigmund Freud (1856-1939)
Physicienne et chimiste d’origine polonaise, Marie Curie devient agnostique
Travailleuse sociale indienne, Saraswathi Gora milite en faveur de l’athéisme, de l’humanisme et de l’égalité. Elle s’oppose au système de castes propre à l’hindouisme. En 1940, en Inde, elle fonde avec son mari l’Atheist Centre pour faire la promotion de valeurs basées sur l’athéisme et l’humanisme.
Marie Sklodowska Curie.
Cérémonie pendant laquelle un nouveau-né est accueilli par sa famille et sa communauté. Cette célébration permet aux proches d’exprimer leur engagement envers l’enfant qu’ils promettent de soutenir et de protéger tout au long de son développement.
PorTraiT
Richard Dawkins (1941- ).
Richard Dawkins Professeur à la prestigieuse université britannique d’Oxford, Richard Dawkins s’est fait connaître par ses ouvrages de vulgarisation scientifique, mais aussi par ses prises de position radicales contre les religions. Dans son livre Pour en finir avec Dieu, il expose clairement son athéisme et appelle ses lecteurs à s’attacher à la nature, au monde réel, plutôt qu’à un dieu, qu’il considère comme illusoire. Sur le plan moral, Richard Dawkins invoque les nombreuses guerres menées au nom de la religion pour prôner un monde sans religions. Il invite également la communauté scientifique à aborder la question de l’existence de Dieu de façon tout à fait scientifique, en la traitant comme n’importe quel autre sujet d’étude. Il croit que, de cette façon et selon toute probabilité scientifique, les chances de prouver que Dieu existe seraient très minces.
Le mariage
Les funérailles
Tout comme le mariage religieux, le mariage athée ou humaniste est une cérémonie qui marque l’engagement de deux personnes à partager leur vie. Les cérémonies de mariage athées ou humanistes se font sans aucune allusion à Dieu ou à toute autre divinité.
Des funérailles sans référence à Dieu peuvent être organisées pour les défunts athées. Une telle cérémonie célèbre la vie de la personne décédée en témoignant de son vécu, sans faire allusion à aucune forme de vie après la mort.
Les fêtes La Journée Darwin Simone de Beauvoir
PorTraiT
Née à Paris, en France, Simone de Beauvoir est issue d’une famille bourgeoise et catholique. À l’âge de 14 ans, elle perd la foi et se déclare dès lors athée. Passionnée de littérature, elle entreprend des études universitaires Simone de Beauvoir et s’intègre au milieu (1908-1986). intellectuel parisien. Elle adhère à l’existentialisme, un courant philosophique qui soutient que l’individu est totalement libre de ses choix et qu’il a, par conséquent, la responsabilité entière de déterminer le sens qu’il veut bien donner à son existence. Anticonformiste, Simone de Beauvoir invite les femmes à se libérer de leur rôle stéréotypé et à prendre la place qui leur revient dans la société. Son ouvrage féministe Le deuxième sexe, paru en 1949, suscite de nombreux commentaires et connaît un succès immédiat. On doit à Simone de Beauvoir cette célèbre maxime : « On ne naît pas femme : on le devient. »
Plusieurs associations athées organisent des célébrations pour commémorer l’anniversaire de naissance du biologiste anglais Charles Darwin, le 12 février. Cette fête internationale vise également à promouvoir les connaissances scientifiques et l’humanisme.
La statue de Charles Darwin, au Musée d’histoire naturelle de Londres, en Grande-Bretagne. Boîte à outils
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Le solstice d’hiver Certains athées se réunissent pour célébrer le solstice d’hiver autour du 20 dé cembre. Cette fête est perçue comme une célébration de la vie qui relie l’humain à la nature. La fête du solstice d’hiver donne lieu à des réunions de famille et d’amis, à des échanges de cadeaux et au partage d’un repas.
Le National Day of Reason (la Journée nationale de la raison) Aux États-Unis, la Journée nationale de la raison a été créée par diverses organisations non croyantes en réponse à la Journée nationale de la prière, qui a lieu, chaque année, le premier jeudi du mois de mai. L’objectif de cette journée est de célébrer la raison et de faire la promotion de la laïcité.
L’athéisme au Québec Il y a toujours eu des athées ou des gens qui mettaient en doute l’existence de Dieu ou des dieux. Néanmoins, de la Nouvelle-France au début du 20e siècle au Québec, peu de gens auraient osé se proclamer athées.
Répartition des personnes qui affirment n’avoir aucune croyance religieuse au Québec par régions en 2001 Régions administratives
Population totale
Aucune croyance
en %
01 Bas-Saint-Laurent
195 545
4 780
2,44
02 Saguenay–Lac-Saint-Jean
274 315
6 465
2,36
03 Capitale-Nationale
628 515
33 955
5,40
04 Mauricie
249 705
7 310
2,92
05 Estrie
279 705
15 265
5,45
1 782 830
177 210
9,93
07 Outaouais
312 820
20 680
6,61
08 Abitibi-Témiscamingue
144 355
5 130
3,55
09 Côte-Nord
96 895
2 455
2,53
10 Nord-du-Québec
38 495
1 765
4,59
11 Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine
95 465
1 600
1,68
12 Chaudière-Appalaches
376 575
11 135
2,96
13 Laval
339 000
14 765
4,36
14 Lanaudière
383 340
14 900
3,89
15 Laurentides
454 525
23 145
5,09
16 Montérégie
1 260 150
66 350
5,27
213 345
6 310
2,96
7 125 580
413 185
5,80
06 Montréal
17 Centre-du-Québec Le Québec
Source : D’après les données fournies par l’Institut de la statistique du Québec, recensement 2001.
Chronologie de l’athéisme au Québec
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1844
Fondation de l’Institut canadien de Montréal qui, par ses conférences et sa bibliothèque, ouvre la voie à une remise en question de l’autorité de l’Église.
1925
Création de l’Université ouvrière par le socialiste militant Albert Frédéric Saint-Martin. Elle organise des débats et des conférences sur diverses questions sociales. Elle sera fermée en 1933 par l’État québécois, qui condamne ses idées athées et anti-religieuses.
1948
Publication en 400 exemplaires du manifeste Refus global, écrit par l’artiste peintre Paul-Émile Borduas et approuvé par 15 autres personnes, dont plusieurs se sont déclarées athées. Le manifeste remet en question les valeurs traditionnelles du Québec, notamment l’autorité de l’Église et la foi catholique.
1963
Fondation du magazine politique et culturel Parti pris, qui regroupe plusieurs jeunes intellectuels très actifs lors de la Révolution tranquille. Ce magazine adhère aux courants philosophiques du marxisme de Karl Marx et de l’existentialisme de Jean-Paul Sartre, deux philosophies athées.
1987
Fondation de l’Association les sceptiques du Québec, qui se donne comme objectif de promouvoir la rigueur scientifique et la pensée critique à l’égard, en particulier, des phénomènes dits paranormaux ou surnaturels.
2005
Fondation de l’Association humaniste du Québec, composée d’athées, d’agnostiques, de non-croyants et de gens qui s’identifient au mouvement des Brights. Elle vise à promouvoir la pensée critique et les valeurs humanistes.
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Le dialogue
sommaire Les conditions favorables au dialogue
. . . . . . . .
B80
Les formes du dialogue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B81 comment élaborer un point de vue ? . . . . . . . . . . . B83 Une méthode pour décrire
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
B83
Une méthode pour comparer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B83 Une méthode pour faire une synthèse
. . . . . . . . . . . . . . . .
B84
Une méthode pour expliquer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B84 Une méthode pour faire une justification . . . . . . . . . . . . . . B84 comment interroger un point de vue ? . . . . . . . . . B85 Les types de jugements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B85 Les types de raisonnements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B86 Les procédés susceptibles d’entraver le dialogue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . B93
Boîte à outils
B79
Les conditions favorables au dialogue Pour qu’un dialogue sur une question éthique ou sur un sujet touchant au phénomène religieux soit rigoureux et respectueux, certaines conditions doivent être remplies. Ces conditions favorables au dialogue concernent autant l’attitude à adopter lors de l’écoute d’un point de vue que la façon d’exprimer son propre point de vue.
Une écoute active et attentive Voici quelques exemples d’attitudes à adopter lors de l’écoute d’un point de vue. • Se soucier de l’autre et prendre en considération ses sentiments, ses perceptions ou ses idées. • Écouter attentivement les propos de l’autre. • Manifester de l’ouverture et du respect à l’égard de ce qui est exprimé. • S’assurer de comprendre les idées émises par les autres.
Des arguments clairs et rigoureux Lors d’une discussion sur une question éthique ou sur un sujet touchant au phénomène religieux, on peut se faire demander d’expliquer son point de vue ou de le justifier. L’explication et la justification d’un point de vue se font généralement à l’aide d’un ou de plusieurs arguments. Voici quelques critères indispensables à la formulation d’un argument complet. 1. Il est cohérent, c’est-à-dire fidèle au point de vue général de la personne qui l’émet. 2. Il est clair et tient compte des nuances propres au sujet ou à la situation étudiée. 3. Il ne s’appuie pas sur un procédé susceptible d’entraver le dialogue. 4. Il est expliqué ou développé à l’aide d’un ou de plusieurs repères qui agissent comme des fondements valides et pertinents (faits, statistiques, études, citations, exemples, valeurs, lois, droits de la personne, etc.).
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Une formule gagnante Voici une formule qui permet de s’assurer que tous les éléments nécessaires sont réunis lorsque vient le temps d’expliquer ou de justifier un point de vue à l’aide d’un argument. • De quoi parle-t-on ? Au sujet de … • Mon point de vue Je suis en accord, ou en désaccord, avec le fait que…, avec l’idée selon laquelle… • Mon argument ou argumentation Mon argument principal est le suivant… • Mes repères Mon argument s’appuie sur…
Les formes du dialogue La délibération
La narration
Examen avec d’autres personnes des différents aspects d’une question (des faits, des intérêts en jeu, des normes et des valeurs, des conséquences probables d’une décision, etc.) pour en arriver à une décision commune.
Récit détaillé, écrit ou oral, d’une suite de faits et d’événements. Par exemple : Une grand-mère raconte ses voyages à ses petits-enfants.
Par exemple : Une directrice, des élèves et des parents délibèrent afin de parvenir à un consensus sur un nouvel uniforme scolaire.
La discussion
La conversation
Échange suivi et structuré d’opinions, d’idées ou d’arguments dans le but d’en faire l’examen. Par exemple : Des élèves échangent leurs idées sur le code de vie de l’école afin de l’analyser.
Échange entre deux ou plusieurs personnes dans le but de partager des idées ou des expériences. Par exemple : Deux amis parlent de leurs groupes de musique préférés.
Boîte à outils
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L’entrevue
Le débat
Rencontre concertée de deux ou de plusieurs personnes au cours de laquelle l’une d’elle en interroge une autre sur ses activités, ses idées, ses expériences, etc. Par exemple : Une journaliste rencontre un musicien pour l’interviewer au sujet de son dernier album.
Échange encadré entre des personnes ayant des avis différents sur un sujet controversé. Par exemple : Des chercheurs et un groupe de cégépiens se rencontrent et confrontent leurs idées au sujet des impacts environnementaux des centrales nucléaires dans le monde.
La table ronde Rencontre entre quelques personnes choisies pour leurs connaissances sur une question donnée afin de leur permettre d’exposer leurs points de vue respectifs, de dégager une vision d’ensemble et d’échanger avec un auditoire. Par exemple : Un producteur de poulets, une biochimiste, une végétarienne et un enseignant en activité physique se rencontrent lors d’une émission de télévision pour se prononcer sur la question de l’importance des protéines dans l’alimentation. Le public est présent et peut poser des questions.
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comment élaborer un point de vue? Une méthode pour décrire 1. Ciblez précisément le sujet de la description. 2. Établissez l’ordre de présentation des éléments de la description. Par exemple : • commencez par des points d’ordre général et allez vers des points plus précis ; • suivez l’ordre dans lequel les éléments apparaissent dans la réalité ; • commencez par ce qui est évident et allez vers ce qui l’est moins. 3. Posez-vous des questions en utilisant les marqueurs suivants et assurez-vous que votre description y répond. • Qui… ? Qui est-ce qui… ? De qui… ? À qui… ? • Qu’est-ce que… ? Qu’est-ce qui… ? De quoi… ? • Quand est-ce que… ?
La description Énumération de caractéristiques propres à une situation d’ordre éthique ou à une expression du religieux. La description doit permettre une représentation la plus complète possible de la situation d’ordre éthique ou de l’expression du religieux. La description sert à présenter ou à faire voir aux lecteurs les lieux, les personnages, les expressions du religieux, les situations, etc.
• • • •
Où est-ce que… ? Comment est-ce que… ? Pourquoi est-ce que… ? Combien est-ce que… ?
4. Faites une conclusion qui reprend les principaux éléments de la description.
Une méthode pour comparer 1. Déterminez précisément les éléments à comparer. 2. Trouvez des aspects comparables. Par exemple : • les personnes concernées ; • le déroulement. 3. Notez les ressemblances. Pour exprimer des ressemblances, utilisez des expressions comme : aussi… que... ; le même… que... ; comme… ; semblable à... ; ressembler à… 4. Notez les différences. Pour exprimer des différences, utilisez des expressions comme : plus… que… ; moins… que... ; tandis que... ; différent de… ; se distinguer de… 5. Décidez de ce qui est le plus important. 6. Placez vos idées en ordre. Par exemple : • commencez par des points d’ordre général et allez vers des points plus précis ;
La comparaison Établissement de différences ou de ressemblances entre deux ou plusieurs éléments. La comparaison permet de faire ressortir les différences et les ressemblances entre des éléments.
• suivez l’ordre dans lequel les éléments arrivent dans la réalité ; • commencez par ce qui est évident et allez vers ce qui l’est moins. 7. Tirez vos conclusions. Par exemple : • quels sont les avantages et les inconvénients des divers éléments ? • qu’avez-vous découvert de nouveau ? • que choisissez-vous ?
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Une méthode pour faire une synthèse 1. Notez ou surlignez toutes les idées et tous les arguments pertinents. 2. Éliminez ce qui n’est pas important. 3. Reformulez dans vos propres mots. 4. Organisez les éléments dans un ordre logique. Par exemple : • suivez le même ordre de présentation que dans le texte ou l’exposé ; • commencez par ce qui est le plus important ; • suivez l’ordre chronologique.
Une méthode pour expliquer 1. Cernez ce que vous voulez expliquer. 2. Décidez de la forme que prendra votre explication : • un article de revue ou de journal ; • un schéma explicatif ; • un texte qui présente un problème et une solution. 3. Pensez à ce que vous savez déjà sur le sujet à l’aide de questions : • Qui ? Quoi ? Où ? Comment ? Pourquoi ? 4. Rassemblez l’information nécessaire pour répondre à la question « Pourquoi ? » et choisissez ce qui est le plus pertinent. 5. Donnez les informations nécessaires. Faites des liens entre les éléments de l’explication avec des expressions comme : • parce que… ; étant donné que… ; par conséquent… ; donc…
Une méthode pour faire une justification 1. Formulez votre point de vue. 2. Prenez conscience de ce que vous ressentez par rapport au sujet et pensez aux réactions que peut susciter votre point de vue. 3. Cherchez des idées ou des arguments pour appuyer votre point de vue. Par exemple : • réfléchissez à partir des faits que vous observez ; • consultez différentes sources ; • pensez aux arguments de quelqu’un qui ne partage pas votre point de vue ; • pensez aux objections possibles. 4. Décidez de ce qui est le plus pertinent pour justifier votre point de vue. 5. Ajoutez un ou plusieurs exemples à vos arguments.
La synthèse Résumé rassemblant les éléments principaux (idées, faits, expériences, arguments, etc.) d’une discussion, d’un récit ou d’un texte. La synthèse permet d’organiser les informations en un tout cohérent.
5. Prévoyez une nouvelle présentation des informations.
L’explication Développement destiné à faire connaître ou comprendre le sens de quelque chose. L’explication permet de répondre aux questions « Pourquoi… ? », « Comment se fait-il que… ? » et donne des causes, des raisons, des motifs et des conséquences. La clé du succès de cette opération ? Les faits !
6. Variez votre vocabulaire et utilisez différents procédés pour faciliter la compréhension. Par exemple : • donnez des exemples ; • reformulez certains passages ; • fournissez des définitions ; • donnez le sens de certains symboles. 7. Si votre explication est longue, terminez en la résumant brièvement.
La justification Présentation d’idées et d’arguments logiquement reliés afin de démontrer ou de faire valoir un point de vue. Une justification a pour but de présenter les motifs d’une opinion ou de convaincre les autres du bien-fondé de son point de vue. Le défi ? Éviter les pièges qui peuvent entraver le dialogue !
6. Établissez l’ordre de présentation de vos idées et de vos arguments. Par exemple : • partez du plus simple pour aller vers le plus compliqué ; • partez de ce qui est plus compliqué pour simplifier ensuite ; • partez de ce qui est le plus évident dans les faits. 7. Si votre justification est longue, terminez en la résumant brièvement.
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comment interroger un point de vue? Les types de jugements Un jugement est une affirmation sur un sujet donné. Il est important de pouvoir établir quel type de jugement est en cause afin de pouvoir l’interroger de façon pertinente. Lors d’un dialogue, interroger de façon adéquate un jugement permet de mieux comprendre une affirmation. Cela permet aussi de mieux saisir les raisons d’un jugement et de vérifier sa validité. Ces interrogations sont essentielles à l’exercice d’un jugement critique et au développement d’une pensée autonome. Il existe plusieurs types de jugements ; en voici quatre.
Le jugement de réalité Énoncé qui consiste en une observation sur un fait, un évènement ou un témoignage. Exemples : • Le forfait pour ce téléphone cellulaire est de 35 $ par mois. • Dans la Bible, il est écrit que Dieu a créé l’homme et la femme. Attention ! Le jugement de réalité n’est pas nécessairement vrai. Il peut donc être important de poser les questions suivantes. • D’où tiens-tu ces informations ?
Le jugement de valeur Énoncé dans lequel une personne affirme ses valeurs ou attribue une valeur aux choses. Exemples : • L’argent fait le bonheur. • Les religions chrétienne, juive et musulmane sont aussi importantes l’une que l’autre. Attention ! Les valeurs importantes pour une personne ne le sont pas nécessairement pour une autre. De plus, le sens donné aux valeurs peut varier d’une personne à l’autre. Pour ces raisons, il peut être important de poser les questions suivantes. • Sur quoi te bases-tu pour affirmer cela ? • As-tu un exemple qui permet de démontrer ce que tu dis ?
• Quelles sont tes sources ? Sont-elles fiables ?
• Dans cette affirmation, peux-tu préciser quel sens tu accordes à la valeur mentionnée ?
• Peux-tu donner des exemples concrets pour illustrer ton point de vue ?
• À quelles valeurs cette affirmation fait-elle référence ?
Le jugement de préférence
Le jugement de prescription
Énoncé par lequel une personne exprime ses goûts ou ses préférences personnelles.
Énoncé qui exprime une obligation ou une recommandation.
Exemples :
Exemples :
• Je préfère acheter des vêtements usagés plutôt que neufs.
• Je vous suggère fortement de faire votre devoir ce soir.
• J’aime l’église de mon quartier.
• Tu ne voleras point.
Attention ! Il y a une multitude de raisons qui peuvent expliquer une préférence. Il peut donc être important de poser les questions suivantes.
Attention ! Certaines exigences peuvent être prescrites pour des raisons différentes de celles qu’on imagine. Pour cette raison, il peut être important de poser les questions suivantes.
• Pour quelles raisons préfères-tu ceci à cela ? • Quelles sont les raisons implicites de ce jugement de préférence ? • Est-il justifié de tirer une conclusion à partir de ce jugement de préférence ?
• D’où vient cette recommandation ? • Pourquoi cette obligation a-t-elle été mise en place ? • Le respect de cette règle est-il souhaitable en tout temps ?
Boîte à outils
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Les types de raisonnements Le raisonnement est une opération intellectuelle qui consiste à soutenir un jugement à l’aide d’autres jugements. Le jugement qu’on cherche à soutenir par le raisonnement est sa conclusion et les jugements qui l’appuient constituent ses prémisses. Il y a donc deux choses essentielles à évaluer dans un raisonnement : la vérité ou l’acceptabilité des prémisses et la force du lien qui lie les prémisses à la conclusion. Ce faisant, il est plus facile de reconnaître en quoi certains jugements posés gênent le dialogue et empêchent la construction d’un point de vue rigoureux. Les pages qui suivent présentent quatre types de raisonnements et leurs caractéristiques.
1 Le raisonnement par induction Raisonnement qui consiste à tirer de plusieurs cas particuliers ayant des caractéristiques communes une règle générale qui peut s’appliquer à l’ensemble des cas du même type. L’induction est donc une généralisation qui permet de tirer d’une série de cas ou de faits observés une conclusion qui peut convenir à d’autres cas similaires.
2 Le raisonnement par analogie Ressemblance établie entre des choses ou des personnes pour en tirer une conclusion. L’analogie consiste à comparer une réalité avec une réalité différente afin de mieux faire comprendre une idée.
3 Le raisonnement par hypothèse Raisonnement qui consiste à construire une hypothèse d’explication à partir de données ou de connaissances limitées. L’hypothèse est une supposition ou une proposition qu’on se contente d’énoncer sans pouvoir affirmer si elle est vraie ou fausse. Par définition, une hypothèse est une proposition destinée à être étudiée, examinée, vérifiée.
4 Le raisonnement par déduction Raisonnement qui consiste à tirer d’un ensemble de jugements un autre jugement qui en est la conséquence nécessaire. La déduction permet de tirer une conclusion logique d’un ensemble de prémisses.
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1 Le raisonnement par induction Raisonnement qui consiste à tirer de plusieurs cas particuliers ayant des caractéristiques communes une règle générale qui peut s’appliquer à l’ensemble des cas du même type. L’induction est donc une généralisation qui permet de tirer d’une série de cas ou de faits observés une conclusion qui peut convenir à d’autres cas similaires.
exemple d’un raisonnement par induction acceptable Pour être en santé, demain, je me ferai vacciner contre la grippe. Depuis cinq ans, je me fais vacciner contre la grippe et je ne l’attrape pas. Donc, le vaccin contre la grippe est efficace pour moi. Diagnostic 1. Le nombre de cas est suffisant pour parvenir à la conclusion générale. Quelqu’un pourrait juger que cinq années de vaccination sans attraper une seule grippe est une période de temps assez longue pour aboutir à la conclusion que le vaccin contre la grippe est efficace pour une personne. Quelqu’un d’autre pourrait cependant argumenter que l’efficacité du vaccin dans le passé ne garantit pas son efficacité dans le futur. 2. Les prémisses sont acceptables. Il est possible de vérifier si la personne s’est effectivement fait vacciner pendant cinq ans et si elle n’a effectivement pas attrapé la grippe pendant cette période. 3. Les prémisses ont un lien avec la conclusion. Les deux observations conduisent à la conclusion. Elles nous portent à l’accepter.
caractéristiques d’un raisonnement par induction acceptable 1. Le nombre de cas est suffisant pour arriver à la conclusion générale. 2. Les prémisses sont acceptables. 3. Les prémisses ont un lien avec la conclusion.
Boîte à outils
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exemples de raisonnements par induction inacceptables 1. Le raisonnement par induction n’est pas acceptable lorsque le nombre de cas ne suffit pas à tirer une conclusion générale.
Le caissier du magasin ne m’a pas proposé de sac de plastique pour emporter mon achat. C’est aussi arrivé hier, à l’épicerie. Donc, l’idée de protéger l’environnement en n’offrant pas de sacs de plastique est vraiment entrée dans les mœurs des commerces au Québec. Diagnostic Dans cet exemple, le nombre de cas est insuffisant pour en arriver à la conclusion. En effet, on ne peut généraliser à l’ensemble d’un territoire une pratique qui n’a été observée qu’à deux endroits. Ce raisonnement n’est donc pas acceptable. 2. Le raisonnement par induction n’est pas acceptable lorsque les prémisses ne sont pas acceptables.
Il existe plusieurs témoignages de gens qui affirment avoir vu des extraterrestres. Donc, il y a des extraterrestres partout dans l’Univers. Diagnostic Dans cet exemple, la prémisse peut se vérifier. Cependant, les témoignages de gens qui affirment avoir vu des extraterrestres ne sont jamais appuyés par des preuves claires et l’Univers est trop vaste pour pouvoir être exploré dans son ensemble. Ce raisonnement n’est donc pas acceptable. 3. Le raisonnement par induction n’est pas acceptable lorsque les prémisses n’ont pas de lien avec la conclusion.
Il y a des caméras de surveillance à mon école. Il y a des caméras de surveillance à la banque. Donc, le gouvernement surveille nos moindres faits et gestes dans le but de mieux nous contrôler. Diagnostic Dans cet exemple, les prémisses n’ont pas de lien avec la conclusion. En effet, la présence de caméras de surveillance à l’école et à la banque n’a rien à voir avec le gouvernement. Ce raisonnement n’est donc pas acceptable.
caractéristiques d’un raisonnement par induction inacceptable 1. Le raisonnement par induction n’est pas acceptable lorsque le nombre de cas ne suffit pas à tirer une conclusion générale. 2. Le raisonnement par induction n’est pas acceptable lorsque les prémisses ne sont pas acceptables. 3. Le raisonnement par induction n’est pas acceptable lorsque les prémisses n’ont pas de lien avec la conclusion.
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2 Le raisonnement par analogie Ressemblance établie entre des choses ou des personnes pour en tirer une conclusion. L’analogie consiste à comparer une réalité avec une réalité différente afin de mieux faire comprendre une idée.
exemple d’un raisonnement par analogie acceptable Les ailes sont aux oiseaux ce que les nageoires sont aux poissons. Elles permettent à ces animaux de se déplacer. Diagnostic 1. Les deux réalités peuvent être comparées. Les oiseaux et les poissons, en tant qu’animaux, peuvent être comparés. 2. Les prémisses sont acceptables. Les oiseaux ont effectivement des ailes et les poissons, des nageoires. 3. La relation qui existe entre les éléments de la première réalité est comparable à celle qui existe entre les éléments de la seconde réalité. Dans les deux cas, les parties du corps en question ont la même fonction : elles permettent de se déplacer.
caractéristiques d’un raisonnement par analogie acceptable 1. Les deux réalités peuvent être comparées. 2. Les prémisses sont acceptables. 3. La relation qui existe entre les éléments de la première réalité est comparable à celle qui existe entre les éléments de la seconde réalité.
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exemples de raisonnements par analogie inacceptables 1. Le raisonnement par analogie n’est pas acceptable lorsque les deux réalités ne peuvent pas être comparées.
Un joueur de hockey est puni lorsqu’il retarde délibérément la partie. Un automobiliste qui roule trop lentement pendant les heures de pointe ralentit la circulation. Il devrait donc être puni lui aussi. Diagnostic Dans le domaine du sport, de nombreuses analogies sont pertinentes pour mieux faire comprendre différentes idées. Dans cet exemple, les deux réalités ne peuvent cependant pas être comparées. En effet, on ne peut pas comparer le retard lors d’un match d’une durée limitée à la conduite automobile aux heures de pointe. Ce raisonnement n’est donc pas acceptable. 2. Le raisonnement par analogie n’est pas acceptable lorsque les prémisses ne sont pas acceptables.
L’école, c’est comme une garderie. On y apprend seulement à attacher ses souliers. On donne souvent trop d’importance aux études. Diagnostic Il serait possible de faire une analogie plausible entre l’école et la garderie avec des éléments comparables, par exemple le fait qu’il s’agit d’endroits où les enfants sont surveillés pendant que les parents vont travailler. Dans cet exemple cependant, une des prémisses est inacceptable. En effet, il est trompeur d’affirmer qu’à l’école, on n’apprend qu’à attacher ses souliers. Comme une des prémisses est fausse, on ne peut se servir de cette analogie pour conclure qu’on donne souvent trop d’importance aux études. Ce raisonnement n’est donc pas acceptable. 3. Le raisonnement par analogie n’est pas acceptable lorsque la relation qui existe entre les éléments de la première réalité n’est pas comparable à celle qui existe entre les éléments de la seconde réalité.
Lorsque Galilée a énoncé ses théories sur la position de la Terre dans l’Univers, il a été critiqué et condamné par l’Église catholique. Et pourtant, c’est lui qui avait raison. Actuellement, c’est la même chose qui se passe quand les médecines douces sont condamnées par les médecins.
1. Le raisonnement par analogie n’est pas acceptable lorsque les deux réalités ne peuvent pas être comparées.
Diagnostic
2. Le raisonnement par analogie n’est pas acceptable lorsque les prémisses ne sont pas acceptables.
Dans cet exemple, la relation entre les éléments de la première réalité n’est pas comparable à celle de la seconde réalité. En effet, Galilée n’était pas accusé par ses pairs scientifiques, mais par l’Église, alors que dans la deuxième réalité, ce sont des scientifiques, les médecins, qui condamnent les médecines douces. Ce raisonnement n’est donc pas acceptable.
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caractéristiques d’un raisonnement par analogie inacceptable
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3. Le raisonnement par analogie n’est pas acceptable lorsque la relation qui existe entre les éléments de la première réalité n’est pas comparable à celle qui existe entre les éléments de la seconde réalité.
3 Le raisonnement par hypothèse Raisonnement qui consiste à construire une hypothèse d’explication à partir de données ou de connaissances limitées. L’hypothèse est une supposition ou une proposition qu’on se contente d’énoncer sans pouvoir affirmer si elle est vraie ou fausse. Par définition, une hypothèse est une proposition destinée à être étudiée, examinée, vérifiée.
exemples de raisonnements par hypothèse inacceptables 1. Le raisonnement par hypothèse n’est pas acceptable lorsque les prémisses qui mènent à la conclusion ne sont pas acceptables.
La danse, c’est une activité pour les filles. Ce collège n’offre pas de cours de danse. Il est donc clair que ce collège cherche à recruter des garçons plutôt que des filles.
exemple d’un raisonnement par hypothèse acceptable La classe est en désordre ce matin. Hier soir, le club d’échecs participait à une compétition dans ce local. Raphaël, du club d’échecs, m’a dit qu’ils ont dû déplacer tous les bureaux pour leur compétition. Les membres du club d’échecs sont probablement responsables du désordre de la classe. Diagnostic 1. Les prémisses sont acceptables. Chaque prémisse est acceptable, car chacune repose sur des observations vérifiables. 2. Les prémisses ont un lien avec la conclusion. Les prémisses prises ensemble soutiennent clairement la conclusion.
caractéristiques d’un raisonnement par hypothèse acceptable
Diagnostic Dans cet exemple, la prémisse qui mène à l’hypothèse est inacceptable. En effet, il est trompeur d’affirmer que la danse ne s’adresse qu’aux filles. Il s’agit d’un appel à un stéréotype. Ce raisonnement n’est donc pas acceptable. 2. Le raisonnement par hypothèse n’est pas acceptable lorsque les prémisses n’ont pas de lien avec la conclusion.
La violence est encore trop présente dans nos sociétés. La lecture est souvent considérée comme une activité de détente. Peut-être que si plus de gens lisaient, il y aurait moins de violence dans nos sociétés. Diagnostic Dans cet exemple, les prémisses n’ont pas de lien avec la conclusion. En effet, rien dans les prémisses ne prouve qu’il existe un lien entre la lecture et l’absence de violence. Ce raisonnement n’est donc pas acceptable.
1. Les prémisses sont acceptables. 2. Les prémisses ont un lien avec la conclusion.
caractéristiques d’un raisonnement par hypothèse inacceptable 1. Le raisonnement par hypothèse n’est pas acceptable lorsque les prémisses qui mènent à la conclusion ne sont pas acceptables. 2. Le raisonnement par hypothèse n’est pas acceptable lorsque les prémisses n’ont pas de lien avec la conclusion.
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4 Le raisonnement par déduction Raisonnement qui consiste à tirer d’un ensemble de jugements un autre jugement qui en est la conséquence nécessaire. La déduction permet de tirer une conclusion logique d’un ensemble de propositions.
exemples de raisonnements par déduction inacceptables 1. Le raisonnement par déduction n’est pas acceptable lorsque les prémisses ne sont pas toutes acceptables.
Tous les jeunes sont énergiques.
exemple d’un raisonnement par déduction acceptable Dans tous les pays occidentaux, on reconnaît le droit à la liberté de presse. La France et le Danemark sont des pays occidentaux. La liberté de presse est donc reconnue dans ces deux pays. Diagnostic 1. Les prémisses sont acceptables. En effet, les pays de l’Europe de l’Ouest font partie des pays occidentaux où le droit à la liberté de presse est respecté. La France et le Danemark, pays de l’Europe de l’Ouest, sont effectivement des pays occidentaux qui reconnaissent le droit à la liberté de presse. 2. Il y a un lien logique entre les prémisses et la conclusion. Les prémisses de ce raisonnement conduisent nécessairement à la conclusion.
Éliane est jeune. Donc, Éliane est énergique. Diagnostic Dans cet exemple, la première prémisse n’est pas acceptable. En effet, il est trompeur d’affirmer que tous les jeunes sont énergiques. Ce raisonnement n’est donc pas acceptable, même s’il est valide sur le plan purement logique. 2. Le raisonnement par déduction n’est pas acceptable lorsqu’il n’y a pas de lien logique entre les prémisses et la conclusion.
Margaux a de meilleures notes qu’Isabelle dans son cours de français. Isabelle a de meilleures notes que Jacques dans son cours de français. Donc, Jacques a de meilleures notes que Margaux dans son cours de français. Diagnostic Dans cet exemple, il n’y a pas de lien logique entre les prémisses et la conclusion. C’est Margaux qui a logiquement de meilleures notes que Jacques et non l’inverse. Ce raisonnement n’est donc pas acceptable, parce qu’il n’est pas logique.
caractéristiques d’un raisonnement par déduction acceptable 1. Toutes les prémisses sont acceptables. 2. Il y a un lien logique entre les prémisses et la conclusion.
caractéristiques d’un raisonnement par déduction inacceptable 1. Le raisonnement par déduction n’est pas acceptable lorsque les prémisses ne sont pas toutes acceptables. 2. Le raisonnement par déduction n’est pas acceptable lorsqu’il n’y a pas de lien logique entre les prémisses et la conclusion.
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Les procédés susceptibles d’entraver le dialogue Les procédés susceptibles d’entraver le dialogue sont des raisonnements qui font obstacle à l’élaboration d’un point de vue rigoureux. Ces raisonnements peuvent être faits de bonne foi. Cependant, ces procédés peuvent être utilisés de façon consciente pour tromper un interlocuteur ou une interlocutrice.
1 La généralisation abusive La généralisation abusive consiste à tirer une conclusion générale à partir d’un seul cas ou de quelques cas isolés, sans vérifier si ce ou ces cas suffisent pour en arriver à cette conclusion.
Hier, pour la première fois, je suis allée chez mon ami en autobus. L’autobus est arrivé avec près de 30 minutes de retard. Les transports en commun ne sont vraiment pas efficaces.
Tu penses vraiment que c’est lui le meilleur joueur ? Lui ? Avec sa nouvelle coupe de cheveux affreuse ?
Maude, est-ce seulement parce que ton autobus est arrivé en retard hier que tu conclus que tous les transports en commun ne sont pas efficaces ?
Pourquoi est-ce que tu critiques son physique ? As-tu quelque chose à dire sur ses habiletés au soccer ?
2 L’attaque personnelle L’attaque personnelle consiste à critiquer un aspect d’une personne qui n’a pas de rapport avec les arguments ou avec la situation à évaluer.
Valérie, ne crois-tu pas qu’il serait temps de te trouver un travail pour cet été ?
3 L’appel au clan L’appel au clan consiste à utiliser comme argument l’opinion d’un groupe de personnes qu’on juge estimables.
Est-ce vraiment nécessaire ? Aucune de mes amies ne travaille. Pourquoi est-ce que je travaillerais ?
Est-ce que tu te fies toujours à tes amies pour prendre des décisions ? Sais-tu pour quelles raisons elles ne travaillent pas ?
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4 L’appel à la popularité L’appel à la popularité consiste à affirmer qu’une chose est vraie, bonne ou acceptable uniquement parce qu’un grand nombre de personnes le disent.
La dame qui conduit cette voiture est couverte de tatouages. Je suis convaincue qu’elle ne nous laissera pas traverser la rue.
Je propose qu’on regarde cette émission. C’est sûrement bon. C’est l’émission la plus écoutée cette saison.
Est-ce qu’une émission est nécessairement de qualité lorsqu’elle est populaire ?
Jacqueline, d’où te vient ce préjugé ?
5 L’appel au préjugé L’appel au préjugé consiste à utiliser un argument basé sur une opinion préconçue souvent bien personnelle, une idée toute faite, favorable ou défavorable.
6 L’appel au stéréotype L’appel au stéréotype consiste à faire appel à des croyances partagées qui concernent des comportements ou des traits de personnalité d’un groupe de personnes, sans tenir compte des singularités de chacune de ces personnes. Cette image est généralement négative et basée sur des renseignements faux ou incomplets.
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Laisse, grand-maman ; je vais faire la recherche pour toi. Vous, les personnes âgées, vous ne connaissez rien aux ordinateurs.
Florence, penses-tu vraiment que toutes les personnes âgées se comportent de la même façon ?
7 L’argument d’autorité Utiliser un argument d’autorité consiste à faire appel incorrectement à une personne en position d’autorité pour appuyer un argument. Il peut s’agir d’évoquer le prestige d’une personnalité plutôt que de mentionner ses arguments ou de se référer à un expert qui se prononce sur un sujet extérieur à son domaine d’expertise.
Tu devrais prendre un plat végétarien. C’est meilleur pour la santé. Hier encore, je l’ai entendu dire par un ami de ma mère qui a un doctorat.
Est-ce que le relâchement des autres nageurs justifie le tien, Steve ?
Je ne comprends pas pourquoi vous m’avez fait faire 10 longueurs de plus que les autres. Je n’étais pas le seul à manquer d’ardeur à l’entraînement.
Je ne comprends pas ceux qui aiment faire du camping. Qu’y a-t-il de si plaisant à dormir par terre, au froid, sous la pluie, parmi les ours ?
Il a un doctorat dans quel domaine ? Ce n’est pas parce qu’une personne est reconnue dans son domaine qu’elle est compétente en tout !
8 La double faute La double faute consiste à justifier une faute en affirmant que d’autres personnes l’ont commise.
Maman, le camping se déroule-t-il nécessairement dans ces conditions ?
9 La caricature La caricature déforme la pensée ou la position de quelqu’un en les représentant de manière simplifiée ou exagérée.
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10 Le faux dilemme Le faux dilemme consiste à ne présenter que deux choix comme seules possibilités. L’un des choix étant inacceptable, on tente ainsi de contraindre son interlocuteur à choisir l’autre possibilité.
Au dernier examen de musique, je portais mon beau chandail bleu et je n’ai jamais eu une aussi bonne note. J’ai un autre examen demain. Il faut que je pense à mettre le même.
Pour la fête de Brigitte, je propose qu’on loue une salle et qu’on invite une centaine de personnes ou qu’on ne fasse rien du tout.
Julien, quel est le rapport entre le fait de porter ton chandail bleu et tes bonnes notes ?
11 La fausse causalité La fausse causalité consiste à prétendre qu’un phénomène est la cause d’un autre phénomène, alors qu’il n’y a pas vraiment de lien entre les deux.
Je suis contre le port obligatoire du casque à vélo. C’est comme si on m’obligeait à porter de la lotion solaire en pleine nuit !
12 La fausse analogie La fausse analogie consiste à tenter de justifier une conclusion en soutenant qu’une chose se compare à une autre, alors que les deux réalités sont trop différentes pour être comparées.
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Carlos, est-ce qu’il n’y a pas d’autres options possibles ?
Ton image est-elle bien choisie, Marc-André ? N’y a-t-il pas un risque réel de blessures à vélo ?
Samuel, mange tes légumes, sinon, tu vas voir, tu perdras de la vigueur musculaire, tu auras des problèmes de peau et tu risques d’attraper toutes sortes de maladies.
13 La pente fatale La pente fatale consiste à affirmer qu’une action va nécessairement causer une suite de situations épouvantables qui mèneront certainement à un désastre.
Papa, est-ce que le simple fait de ne pas finir cette assiette fera nécessairement en sorte que tout ce que tu dis arrivera ?
14 Le complot Je suis certaine que ce sont les employés de la patinoire qui ont décidé de la fermer pour l’avoir à eux seuls.
Tu en es certaine, Sabrina ? Sur quelles preuves t’appuies-tu pour affirmer cela ?
Le complot consiste à croire, sans véritables preuves, qu’une situation est nécessairement causée par ceux qui en profitent.
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Glossaire A Agnostique Personne pour qui les questions relatives à l’existence de Dieu ne peuvent trouver de réponses. Ambivalence Dans une situation donnée, état d’une personne qui hésite et est indécise entre deux ou plusieurs jugements, comportements, normes ou valeurs contradictoires. Apôtre (christianisme) Chacun des douze disciples choisis par Jésus-Christ pour propager ses enseignements. Art profane L’ensemble des productions artistiques qui n’ont pas de lien avec la religion. Art religieux L’ensemble des productions artistiques inspirées des textes religieux ou des éléments contenus dans l’une ou l’autre des religions. Ashkénaze (judaïsme) Qui appartient à la branche du peuple juif qui s’est installée en Europe septentrionale, plus particulièrement en Europe de l’Est, après son expulsion de Jérusalem. Athée Personne qui nie l’existence de Dieu ou de dieux, et dont l’attitude ou la doctrine se rapporte à l’athéisme. Avatar (hindouisme) Incarnation de Vishnou ou d’une autre divinité.
B Béatification (catholicisme) Acte solennel par lequel le pape déclare une personne décédée bienheureuse, c’est-à-dire digne d’un culte. Bioéthique Domaine de recherche qui s’intéresse aux questions éthiques soulevées par le progrès biomédical. La bioéthique permet d’énoncer des principes moraux qui serviront à guider la conduite des êtres humains dans les domaines de la biologie et de la médecine. Burqa (islam) Voile épais porté par certaines femmes musulmanes dans les endroits publics, qui dissimule le corps de la tête aux pieds, et muni d’une grille de tissu semi-transparente vis-à-vis des yeux. G98
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C Canonisation (catholicisme) Acte solennel par lequel le pape déclare une personne décédée sainte.
D Dilemme moral Résultat d’une situation dans laquelle une personne se trouve devant différentes possibilités qui font s’opposer des valeurs.
E Eugénisme Ensemble des pratiques qui ont pour but d’améliorer l’espèce humaine en favorisant la reproduction d’êtres humains aux caractéristiques souhaitables ou en empêchant la reproduction d’individus aux caractéristiques non souhaitables. Évangiles (christianisme) Du grec evangelion qui signifie « bonne nouvelle ». Textes relatifs à la vie et aux enseignements de Jésus, qui ont été consignés dans la Bible. Éveil (bouddhisme) État du plus haut degré de sagesse et de compréhension atteint par le Bouddha. Cet état l’amena à formuler les quatre nobles vérités sur lesquelles repose son enseignement.
G Génie génétique Ensemble des connaissances et des techniques qui permettent d’isoler un ou plusieurs gènes appartenant à un organisme, de les modifier et des les réintroduire dans un autre organisme.
H Hadès Dieu des enfers dans la mythologie grecque. Hadith (islam) Recueil des actes et des paroles du prophète Muhammad.
L Laïcité Principe de séparation de la société civile et de la société religieuse.
Leader charismatique Personne dont les qualités, notamment le charisme, exerce une forte influence sur les autres. Lettre apostolique (catholicisme) Lettre adressée publiquement par un pape à un responsable de l’Église ou à des fidèles. Libertarisme Philosophie selon laquelle l’État devrait intervenir le moins possible dans la vie des individus. Les adeptes du libertarisme privilégient la liberté individuelle.
M Multiculturel Se dit d’un territoire ou d’une société où cohabitent des personnes de cultures différentes.
N Niqab (islam) Pièce de vêtement porté par certaines femmes musulmanes, qui recouvre la tête, le front et le bas du visage en entier, et qui laisse seulement une fente pour les yeux. Numérologie Doctrine selon laquelle les chiffres ont des propriétés pouvant influer sur l’existence et l’avenir.
P Patrimoine Bien considéré comme un héritage commun, transmis à une personne ou à une collectivité par les générations précédentes. Péché (christianisme) Dans la chrétienté, acte conscient par lequel un être humain refuse d’accomplir la volonté de Dieu. Pèlerin Croyant ou croyante qui fait un pèlerinage, c’est-à-dire un voyage vers un lieu saint ou sacré. Piété Attachement fervent à Dieu, à la pratique et aux devoirs religieux. Pluralisme Système qui admet la cohabitation de cultures différentes. Point de vue Opinion personnelle sur un sujet donné. Prophète Le mot prophète est formé de deux termes grecs qui signifient « celui qui parle au nom de ».
Dans le contexte biblique, il s’agit donc d’un individu qui parle au nom de Dieu.
R Relativisme Doctrine selon laquelle il n’y a pas de vérité absolue et les différents points de vue s’équivalent. Résurrection (christianisme) Dans les récits chrétiens, le fait de reprendre vie, de s’éveiller, de se relever d’entre les morts et de passer de la mort à l’immortalité.
S Séfarade (judaïsme) Qui appartient à la branche du peuple juif qui s’est installée autour de la Méditerranée, particulièrement dans la péninsule ibérique, après son expulsion de Jérusalem. Spiritisme Doctrine selon laquelle il est possible de communiquer avec les esprits de personnes décédées. Symbole Réalité saisissable par les sens et qui représente une autre réalité, celle-là insaisissable et inobservable. Un symbole peut représenter une religion, une valeur, une idéologie politique, etc.
V Vandalisme Comportement d’une personne qui détruit, gratuitement et par méchanceté, un bien appartenant à autrui. Végétalien Personne qui ne se nourrit que de produits d’origine végétale. Végétarien Personne qui ne mange pas de chair animale. Vivre-ensemble : Dans une société, notion selon laquelle les différents rapports entre les personnes sont harmonieux et respectueux et où chaque personne est égale aux autres. Vocation Mouvement intérieur par lequel une personne se sent attirée vers Dieu ou vers la vie religieuse. Glossaire
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Sources ALAMY 1 age fotostock 4 (b) P. Renault 24 (b) 24 R. Cracknel 28 (b) G. Muratore 34 Hemis 63 M. Lindsay 64 (h) et 81 igorlale 64 (b) Classic Image 70 (h) Photos 12 84 SuperStock 96 (c) epa european pressphoto agency b.v. 97 (b) Ruby 110 (b) epa european pressphoto agency b.v. 113 Bildagentur-online/Ohde 115 MBI 150 Eye Ubiquitous 160 (Carlotta) C. Rout 170 (b) Blend Images 171 (b) Arco Images GmbH 192 (b) Marmaduke St. John B17 History Archives B26 (h) R.Mayne B27 (b, g) T. Foxx B28 (h, g) C. Clark B35 (h) epa european pressphoto agency b.v. B47 (b) Rolf Hicker Photography B51 (b) P. Carroll B56 (h) ArkReligion.com B63 (b) ZUMA Press, Inc. B67 (b) AF archive B68 (b) Dinodia Images B75 (h, d) Image Asset Management Ltd. B76 (d) K. Blaze B77 (b, g) Keystone Pictures USA ALIMENTS DU QUÉBEC 198 (d, b) AMERICAN ATHEISM B75 (b) ARCHIVES DE LA STM 133 (b) ATHEIST ALLIANCE INTERNATIONAL B75 (h, g)
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