‎Traitement cytophylactique des maladies infectieuses par le chlorure de magnésium La Poliomyélite Dr Auguste Neveu 1957


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‎Traitement cytophylactique des maladies infectieuses par le chlorure de magnésium  La Poliomyélite  Dr Auguste Neveu  1957

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DOCTEUR

A.

NEVEU

•$*

TRAITEMENT CYTOPHYLACTIQUE DES

MALADIES SNFECTIEUSES P

A

R

L

E

CHLORURE DE MAGNESIUM

LA POLIOMYELITE

19 5 7

L I B R A I R I E 91,

LE

BOULEVARD

FR A N C O IS

SAINT-GERMAIN,

P ARI S

9!

DOCTEUR

A.

NEVEU

TRAITEMENT CYTOPHYLACTIQUE D ES

MALADIES IN F E C T IE U SE S PAR

LE

CHLORURE DE MAGNESIUM

LA POLIOMYELITE

© 19 5 7 L I B R A I R I E 91,

LE

BOULEVARD

F R A N C O I S

SAINT-GERMAIN,

PARI S

91

A V A N T -P R O P O S

En 1915, Pierre Delbet etudiait faction sur les cellules c/e diverses solutions employees pour le lavage et le pansement des plaies et cherchait s ’il n ’existait pas quelque substance capable d ’exalter leur vitalite. Le role capital des globules blancs dans la lutte contre /’infection ay ant ete etabli par Metchnikoff, il prit ces cellules pour test dans ses recherches, et il eut la chance de constater assez vite qu’une solution de chlorure de magnesium a un certain taux augmente, dans une notable proportion, leur puissance phagocytaire, I'augmentation portant sur le nombre des polynucleaires qui phagocytent et sur la puissance phago­ cytaire de chacun d ’eux. « Cette methode qui a pour but d ’exalter la vitalite des cellules, nous dit Pierre Delbet, je I ’ai appelee cytophylactique. Le.mot cytophylaxie veut dire protection des cellules ». •* * * Par une serie d ’experiences, Pierre Delbet elargit, ensuite, le role de la cytophylaxie et, de methode de pansements, elle devint une methode generate qui augmente la resistance de I ’organisme, non seulement contre I ’infection des plaies, mais encore contre I ’avitaminose, contre I ’anaphylaxie, contre le deperissement senile et contre la cancerisation. *

* * II m ’advint, forfuitement, d ’apporter une importante contribution a la methode cytophylactique du professeur Pierre Delbet. En 1932, je fis prendre du chlorure de magnesium a une petite malade, Ghislaine L..., atteinte d ’angine suspecte, dans le but d ’attenuer les troubles anaphylactiques du serum que je pensai devoir lui injecter, en attendant I ’analyse de son prglevement amygdalien. Je fus surpris, le lendemain matin, de constater la guerison totale de Ghislaine avant que le resultat de cette analyse — • qui etait positive pour le bacille de Loeffler — me fut communique par le laboratoire. Cette premiere guerison de la diphterie par le chlorure de magnesium a ete le point de depart de mes recherches sur le traitement cytophylactique des maladies infectieuses, en general. * Le lecteur trouvera, dans les observations suivantes, la relation des resultats inesperes qui ont ete obtenus par cette nouvelle methode therapeutique, tant en medecine humaine qu’en medecine veterinaire.

LA POLIOMYELITE II n ’existe pas, a proprem ent parler, de traitement efficace, actuellement connu, de la poliomyelite. Toutes les m ethodes therapeutiques qui ont ete essayees n ’ont donne, ju sq u ’ici, aucun resultat satisfaisant. II faut bien se rend re a I ’evidence. La poliom yelite reste, a juste titre, une m aladie redoutable, entre toutes, contre laquelle nos m oyens de defense se bornent a des rnesure s d ’hygiene preventives. * * *

M o y e n s precaires. Les m esures d ’isolem ent ne peuvent pas toujours etre prises a temps. La frequence des form es frustes, abortives, non paralytiques est, en effet, la regie d an s toute epidem ie de poliom yelite et ces form es attenuees, qui passent inaper^ues, sont evidem m ent extrem em ent dangereuses. P a r exem ple, d an s une fam ille, un petit m alade souffre d ’une angine ou d ’une rh in o p h a ry n gite et guerit, a p res quelques jours de fievre, m ais contam ine son frere ou sa soeur qui meurt, quelque tem ps apres, de poliom yelite confirmee. *

* * En temps d ’epidem ie, I ’ob se rvatio n attentive d ’un sujet, atteint d ’an gin e rouge, permet de p re vo ir la poliom yelite si le medecin tient compte, d ans son exam en, de la raideur douloureuse nucale et dorsale et de la cephalee tres penible du m alade qui se sent la tete prise, serree com m e d an s un etau. D a n s toute supposition possible, la ponction lo m b a ire peut fixer le diagnostic : la presence d ’une leucocytose dans le liquide cephalorachidien constitue un signe a peu pres certain de la m aladie. *

* * A insi, en regie generale, c’est p ar P an gin e , I ’an gin e rouge, que debute la poliomyelite. II faut, done, se mefier de cette an gin e qui s ’a cco m p a gn e de raideur douloureuse de la nuque et qui risque de co n d a m n e r le m alade

T R A IT EM E N T C Y T O P H Y L A C T IQ U E

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a la m ort d ans I ’a sp h y x ie ou a la su rvie dans la p aralysie m otrice definitive. Et, surtout, il fa u d ra it s a v o ir q u ’il existe un traitement tres sim ple, un traitement peu couteux, le traitement p a r le ch lo ru re de m a g n e ­ sium , qui, a pp liq ue a temps, c ’est-a-dire au moment de I ’angine et de la raideur de la nuque ou, au plus tard, a I ’apparition de la premiere paralysie, mettrait le sujet atteint hors de d an ger, en quarante-huit heures, et le gue rira it, ensuite, totalement. * * *



J ’ai eu I ’occasion de traiter, d ans m a clientele, plusieurs cas de poliom yelite p a r le ch lo ru re de m agnesium , methode cytophylactique qui m ’avait deja donne des resultats positifs, extrem em ent interessants, dans des affections vira le s chez les a n im a u x, p rincipalement dans la form e nerveuse de la maladie de Carre, ou m alad ie du jeune age du chien, a v iru s neurotropes tres voisins de ceux de la poliom yelite hum aine. Je tra n scrira i, ici, sept ob se rva tio n s de poliom yelite a n terieure aigu e gue rie totalement p a r le ch lo ru re de m agnesium . * * * II y eut d e u x cas de poliomyelite, d an s la com m une de B reuilM a g n e , pendant l’epidem ie de 1943. Le p rem ier concernait une jeune fille, Jeanne P..., agee de dixsept ans, que le docteur B... fit admettre, d ’urgence, a Phopital de Rochefort-sur-M er, ou elle fut traitee p a r le serum de Pettit et p a r le serum de convalescent. Elle sortit de Phopital, a p res de multiples seances de m assage et d ’electricite, avec une p aralysie definitive du pied ga uch e et une atrophie de la jam be gauche. C e cas ne devait pas rester isole dans la com m une ; il fut suivi d ’un autre, s ix sem aines plus tard. J ’eus la bonne fortune d ’etre consulte p o u r ce dernier.

PREMIERE

O B S E R V A T IO N .

Le dim anche 26 septem bre 1943, dans la matinee, Je a n -C la ud e B..., a ge de quatre ans, debute brusquem ent dans la m aladie. Cet enfant ne pouvait pas s ’a p p u y e r su r sa jam be gauche et pleurait. A midi, il refuse de prendre sa nourriture. Son gran d -p ere , M . F..., qui connait I ’histoire de la petite voisine, Jeanne P..., en traitement a I ’hopital p o u r poliom yelite, est tres inquiet et vient me d em a n d e r s ’il y a lieu de faire hospitaliser egalement son petit-fils. Je le rassurai.

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LA PO LIO M YELITE Je p re p a ra i la solution suivante : C H Io ru re de m ag n e siu m d e sse ch e Eau com m une q. s. p............................

5 g 250 cm 3

dont I ’enfant prif une prem iere dose de 80 cm 3 a 13 heures. Je le visite a 16 heures. La tem perature rectale est a 39,5 °C, la p aralysie de la jam be ga u ch e est complete. Je fis prendre au petit m alade une deuxiem e dose de 80 cm 3, puis je re co m m a nd a i de lui faire pre n dre le reste de la solution trois heures plus tard, c ’est-a-dire a 19 heures. Le lendem ain m atin, la fievre et la p aralysie avaient disp aru. To u t etait rentre d an s I ’ordre. Je a n -C la u d e etait gueri. * * * Je n ’a va is pas traite d ’autre cas de poliom yelite p a r le c h lo ru re de m agnesiu m lo rsqu e je fis m a com m unication su r la cytop h ylaxie a u x Journees therapeutiques de Paris, en octobre 1947. V o id en quels term es j’en d onn a i connaissance : « Poliomyelite. « Je n ’ai traite qu’un seui cas de poliomyelite, pendant I ’epidemie de 1943, mais il est net. II s ’agissait d ’un enfant de quatre ans qui etait paralyse de la jambe gauche quand je lui fis commencer le traitement. Or, ce petit malade fut completement et rapidement gueri par le chlorure de magnesium ». * * * En 1949, une epidem ie de poliomyelite se d eclara d an s le d ep a rtement de la C h are nte -M aritim e . Les m edecins furent avertis, p ar le directeur departem ental de la Sante, d ’a v o ir a prendre toutes dis­ positions utiles p o u r e irconscrire cette epidemie. Q u e lq u e s cas furent sig n a le s a Rochefort-sur-M er. Je fus appele p o u r I ’un d ’e u x / a u q u e l j’a p p liq ua i, p o u r la deuxiem e fois, le traite­ ment cytophylactique p a r le ch lo ru re de m agnesium .

D E U X I E M E

O B S E R V A T I O N .

Y ve s A..., a ge de onze ans, apres a v o ir souffert, quelque temps a u p a ra va n t, de d o u le u rs lom b aires, est pris s ubitement, d an s la m atinee du jeudi I er septembre 1949, de cephalee frontale et tem porale et de d ou le u rs penibles de la nuque et du dos. II souffre d ’une angine rouge; il a va le difficilement sa salive. Sa face est vultueuse, ses y e u x sont brillants et larm oyants. II ne peut pas se tenir debout. II dit qu’il ne sent plus ses jambes, qu’il a des jambes de laine. II eprouve,

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en outre, des d ou le u rs d ans les m em bres superieurs. II ne supporte pas la lumiere. K e rn ig + . T e m p e ra ture rectale : 39 °C. Le d iagnostic de poliomyelite, sign ale e d an s la region e tq u i a deja fait son app aritio n a R o che fo rt-su r-M e r, sem ble, en raison des signes precedents, ne laisse r aucun doute. Je repris, done, p o u r ce petit m alade, le traitement m agnesien que j’a va is app liq ue avec succes, en 1943, a Je a n -C la u d e B.... C o m m e p o u r ce dernier, Peffet therapeutique fut rapide. Je p re p a ra i la so lu ­ tion suivante : 20 gra m m e s I litre

C h lo r u re de m agn esiu m desseche Eau co m m u n e q.s.p.................... A renouveler. Le traitem ent fut com m ence le jeudi I " 125 cm 3 de la solution toutes les 6 heures.

septembre a 14 h 30 :

Jeudi soir. T e m p e ra tu re : 39,5 °C. Vendredi 2 septembre. Te m p e ratu res : m atin, 37,9 °C; so ir, 38,4 °C. T o u s les signes precedents sont en regression. Le petit m alade a bien d o rm i la nuit derniere, et, au reveil, il a pu se tenir debout. Le so ir, il reclam ait de la nourriture. Samedi 3 septembre. Te m p e ra tu re : matin, 37,4 °C; soir, 37,6 °C. Le m alade dit q u ’il a la tete lourde, m ais son etat reste nettement am eliore. Le traitem ent m agnesien est espace a ra iso n de 125 cm 3 de la solution toutes les huit heures. Dimanche 4 septembre. Le m alade p arait definitivement gueri. Le K e rn ig est encore legerem ent positif. Je fais continuer la solution de ch lo ru re de m a g n e ­ sium a ra ison de 125 cm 3 toutes les huit heures. Te m p e ratu res : matin, 37,1 °C; soir, 37,7 °C. Lundi 5 septembre. G u e riso n confirm ee p a r I ’etat satisfaisant du jeune m alade. Te m p e ratu res : matin, 37,2 °C; so ir 37,8 °C. A rre t du traitement. M ardi 6 septembre. Te m p e ratu res : matin, 37 °C; so ir, 37,4 °C.

T R O IS IE M E

O B S E R V A T I O N .

M m e B... M arce lle , agee de quarante-sept ans, em ployee a m on service, a p res quatre a cinq jours de m alaises, de lassitude, de co u r-

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LA P O LIO M Y ELITE

bature, a eu froid, le d im a n ch e 14 decem bre 1952, en lavan t son linge dehors, sa n s abri. Elle ne se rend pas a son tra va il le lendem ain, lundi matin, 15 decem bre. Elle vient m ’avertir, a 14 heures, q u ’elle a passe une tres m au va ise nuit. Elle a la face ro u ge , vultueuse, les y e u x brillants. Elle sent q u ’elle a de la fievre : la tem perature n ’a pas et£ prise. Estim ant q u ’il s ’agit d ’un etat grip p a l, je la re nvoie chez elle, lui dis de s ’aliter et de pre n dre 125 cm 3 de la solution de ch lo ru re de m agnesiu m dans la soiree et le lendem ain matin, m ardi, 125 cm 3 au reveil, 125 cm 3 a m idi et 125 cm 3 d ans la soiree. Son m ari vient me re n d re compte, m ercredi, dans I ’apres-m idi, des faits suivants : « tement droite, puis a

D a n s la nuit du lundi au m ardi, la m alade, dit-il, fut com plep aralyse e du m em bre inferieur droit et de la re gio n lo m b a ire p aralysie qui debuta a la cuisse, s ’etendit a la region lom b aire, la jam be droite.

« La m alad e ne p ouvait ni s ’asseoir, ni se to u rn e r d an s son lit, ni se lever. II fallait la sou ten ir sous les aisselles p o u r la mettre su r le seau. « Le m em bre p aralyse etait d ou lo u re u x. J’essayai des m assage s avec de P huile cam phree, m ais ces m assage s ne furent p as supportes. Je continuai done, d an s la journee du m ardi, le traitement que vou s aviez prescrit : 125 cm 3 de la solution le matin, 125 cm 3 a m idi et 125 cm 3 le soir, et je lui d o n n a i encore 125 cm 3 le lendem ain matin, m ercredi. II me semfa/e que la malade n’est plus paralysee, m ais elle ne peut pas se lever ». Je me rendis chez elle a 16 heures. En effet, sou s I ’influence des cinq doses du traitement m agnesien (12,5 g de ch lo ru re de m agnesiu m desseche), la p aralysie du m em bre inferieur droit est en regression. La cuisse et la jam be droites sont encore lourdes : la m alade eleve plus difficilement le m em bre inferieur droit que le ga u ch e au-dessus du plan du lit. La region lo m b a ire droite reste p aralysee : la m alad e ne peut pas s ’a sse o ir d an s son lit. M a is, si on la l^ve, elle peut rester debout, e’est-a-dire s ’a p p u ye r su r sa jam be droite. Nouveau traitement, mercredi 17 decembre. 125 cm 3 de la solution de ch lo ru re de m agn esiu m a 16 heures, 125 cm 3 a 18 heures, puis 125 cm 3 toutes les six heures. Le lendem ain soir, jeudi 18 decembre, la m alad e peut s ’asse o ir d an s son lit. Elle peut elever, au m em e niveau, les d eu x m em bres inferieurs au-dessus du plan du lit. Gependant, la cuisse droite, point de depart de la paralysie, reste faible. Je fais pre n dre a la m alade de 125 cm 3 de la solution a 18 heures et 125 cm 3 a minuit, puis 125 cm 3 matin et soir, pendant cinq jours.

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M ardi 23 decembre. La m alade dit q u ’elle est fatiguee, q u ’elle ne peut pas rester longtem ps debout, q u ’elle sent sa cuisse droife plus faible que I ’autre. Je lui fais pre ndre 125 cm 3 de la solution m atin, m idi et soir, pendant d e u x jours. C e d e rn ie r traitem ent d o n n a toute satisfaction. La m alade reprit son service le ve nd re di 26 decem bre. Je lui fis, cependant, continuer le traitem ent m agnesien a raison de d e u x doses de 125 cm 3 p a r jou r de la solution de ch lo ru re de m agn esiu m , ca r la m alad e se p laignit encore, pendant quelque temps, d ’une gene d an s le m em bre inferieur droit, a p re s la fatigue de la journee, de sa « patte folle », disait-elle. Cette gene disparut, peu a peu, d an s les jours suivants. * * * L ’ob se rvatio n suivante que je soum ets a I’attention du lecteur est extrem em ent interessante, on p o u rra it dire meme q u ’elle est passionnante, car, sa n s I ’intervention im m ediate du traitement cytophylactique p a r le ch lo ru re de m agnesium , I ’histoire du jeune m alade a ura it pu rapidem ent to u rn e r au dram e.

Q U A T R I E M E

O B S E R V A T I O N .

Fernand V..., a ge de treize ans, prend un bain de m er le dimanche 14 aout 1955. II reste un q u art d ’heure d an s I ’eau. En sortant du bain, il a froid et ressent un frisson. Lundi 15 aout. II se plaint de la tete, reste couche. Te m p e ratu re : soir, 40 °C. U n medecin, appele, prescrit des com p rim es de cry o ge n in e tetrasulfam idee. M ardi 16 aout. Te m p e ratu re : matin, 38,8 °C. L ’etat de I ’enfant s ’a g g r a v e d an s la soiree. II ne supporte pas les com p rim es p’rescrits, il vomit. La cephalee devient tres penible et le m alade com m ence a sou ffrir de. la nuque et du dos. II ne sup­ porte plus la lumiere. « La lum iere me fire les ye u x » dit-il. T e m p erature : 40,4 °C. Le medecin, rappele, dit a la m ere : « Je crains une poliom yelite ». II re vie n d ra jeudi matin, si on le fait appeler. Mercredi 17 aout. T e m p erature : matin, 38,5 °C. L ’enfant n ’est pas m ieux. La nuit precedente a ete tres m auvaise et, ce matin, la cephalee et les doule urs de la nuque et du dos sonl devenues intolerables. L ’enfant est tres agite. II crie. Sa m&re, litteralement affolee, le croit perdu.

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LA PO LIO M YELITE

A ce m om ent, on lui apporte un jou rn a l qui vient justem ent de p ublie r un re p ortage su r le traitem ent de la poliom yelite p a r le ch lo rure de m agnesium , traitem ent que j’etudie depuis 1937, chez le chien et chez I ’h om m e, et dont je com m ence a a v o ir une assez bonne experience. L a p au vre m am a n accourt chez moi. Elle a rriv e essoufflee. Elle me supplie de ve n ir v o ir son enfant, de le gu e rir. Elle est tres excitee. Elle p aie ra, dit-elle, ce q u ’il fa u d ra . « Je viens de lire, continue-t-elle, que vo u s gu e rissez la poliom yelite, venez g u e rir m on petit. » Je la fais entrer d an s m on cabinet de consultation. Je la fais asseoir. Elle se calme. Je la questionne. Elle me relate les faits precedents. II s ’agit, evidem m ent, d ’un cas tres g ra v e de poliom yelite a m arche rapide, mo/s il est de debut recent, ce qui me permet de dire a cette m am a n que son petit se ra h ors de d a n g e r en quarante-huit heures. Je lui dis de m ’attendre. Elle attend avec confiance. Je lui p re pa re la solution suivante : C h lo r u re de m agn esiu m desseche Eau com m une q.s.p...........................

20 gra m m e s I litre

A renouveler, dont le m alad e p re n d ra 125 cm 3 toutes les s ix heures. Le traitement est com m ence a midi. D a n s la soiree, tres legere am elioration. T e m p e ra ture : 39,6 °C. Le lendem ain matin, jeudi 18 aout, les d o u le u rs de la tete, de la nuque et du dos dim inuent. Te m p e ratu res : matin, 37 6 °C; soir, 38,8 “C. Vendredi 19 aout. Te m p e ratu res : matin, 37,1 °C; soir, 37,8 °C. L ’enfant se croit gu e ri, se leve et va s ’a m user, I ’apres-m idi, d an s le jardin. Samedi 20 aout. li ne prend plus que d e u x doses de la solution d an s la journee. Le so ir, il se plaint de la tete. T e m p e ra tu re ,: 38,2 °C. C e leger retour de la tem perature et du mal a la tete, dont se plaint le petit m alade, est-il dO a son equipee d ’h ier apres-m idi ou a tout autre m otif? Peu importe. Le medecin traitant, rappele, est mis au courant du traitement que j’ai conseille. II prescrit des com p rim es p o u r calm er les dou le u rs de tete et, sa n s hesiter, conseille de continuer le ch lo ru re de m a g n e ­ sium . Dim anche 21 aout. L ’enfant prend trois doses de la solution de chlo ru re de m agnesium d ans la journee. T e m p e ratures : matin, 38,6 °C; soir, 38 “C.

T r a it e m e n t

c y t o p h y l a c t iq u e

II

Le lundi 22 aout, tout rentre d ans I ’ordre. Sup pression du traite­ ment m agnesien. T e m p e ratures : m atin, 37,2; s o ir 37 °C. L ’enfant est definitivement gueri. J’ai vu cet enfant le mercredi 7 septembre, en bon etat, m ais il a beaucoup m aigri, me dit sa m ere, et g ra n d i pendant sa m aladie. Les prem ieres doses prescrites — 125 cm 3 de la solution toutes les s ix heures — ont cause un le ge r d erangem ent intestinal. Elies ont ete reduites a 100 cm 3, puis elles ont ete rem ontees a 125 cm 3. Le m alade les a, alo rs, parfaitem ent supportees. * * * L a m am a n venait, tous les jours, me rendre compte de I ’etat du petit malade. Q u a n d elle com prit, le vendredi matin 19 aoOt, que son petit F ernand etait h ors de d a n g e r, et q u ’elle le vit s ’am use r, I’a presm idi, d an s le jardin, cette fem me, qui avait passe, en quarante-huit heures, de la plus affreuse an go isse a la joie la plus gran d e , fut prise d ’un delire b ru yant q u ’elle vint me m anifester a ma consultation. La m ethode cytophylactique du professeur Pierre Delbet p a r le ch lo ru re de m agnesiu m , dont j’ai fait I ’application au traitement des m aladies infectieuses, avec des resultats inesperes, venait de sa u v e r le petit Fernand.

C I N Q U I E M E

O B S E R V A T I O N .

En rentrant de I’ecole, le samedi soir, 17 decembre 1955, B e rn a rd L..., a ge de neuf ans, souffre de la tete et se plaint d ’une g ra n d e la s­ situde. Dimanche 18 decembre. L ’enfant a va le difficilement sa salive. Sa g o rg e est rouge. T e m p e ra tu re s': matin, 39,5 °C; soir, 40,2 °C. Lundi 19 decembre. L a cephalee persiste. La nuque devient raide et douloureuse. T e m p e ratures : matin, 37,8 °C; soir, 38,5 °C. M ardi 20 decembre. T e m p e ratures : matin, 39,5 °C ; soir, 40,1 °C. L ’enfant ne supporte plus la lumiere. Le membre inferieur droit se paralyse dans la soiree. Le petit m alade se plaint toujours de la tete et de la nuque. Le docteur R..., appele, dit que cet enfant est atteint de p a r a ­ lysie infantile et prescrit Sanclom ycine.

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LA PO LIO M YELITE Mercredi 21 decembre. Te m p e ratu re : matin, 37 °C. Le bras droit se paralyse dans la matinee.

Le pere de I ’enfant me consulte, a 14 heures, p a r Pinte rm e d iaire d ’un de mes am is qui, lui-m em e, a perdu, autrefois, un enfant de poliom yelite et qui sait, p a r cette cruelle experience, la gravite des prem iers signes de la m alad ie presentes p a r le petit Bernard. Le d iagnostic est clair. Le petit B e rn a rd est reellem ent atteint de poliom yelite, d ’a p res les signes classiques suivants : cephalee, a n gin e rouge, ra id e u r d o u lo u re u se de la nuque, p hotophobie et debut de paralysie des membres inferieur et superieur droits. Je prescris 125 cm 3 de la solution de ch lo ru re de m agnesiu m desseche a 20 g p o u r I 000, a faire prendre le plus tot possible, puis 125 cm 3 a 18 heures, puis 125 cm 3 toutes les six heures. Te m p e rature : soir, 37,7 °C. Jeudi 22 decembre. T e m p e ra ture : matin, 36,9 °C. Le pere de I ’enfant revient, a 17 heures, a m a consultation avec les renseignem ents suivants : Le petit m alade a tres bien supporte les doses prescrites de la solution de ch lo ru re de m agnesium . D a n s la matinee, Penfant a dem an de a m a n g e r et a se lever. La nuque s ’est deraidie. Les paralysies de la jambe et du bras sont en regression. L ’enfant, leve, a pu m a rch e r seul et se se rv ir de son b ra s droit. II persiste, cependant, quelques fourm illem ents dans les doigts du pied de la jam be droite. Te m p e ratu re : soir, 37 °C. Vendredi 23 decembre. Les fourm illem ents d an s les doigts du pied de la jam be droite persistent d an s la m atinee et cessent d an s la soiree. Je fais continuer le traitem ent m agnesien a ra ison de 125 cm 3 de la solution, toutes les huit heures. Te m p e ratu res : matin, 36,8 °C; so ir, 36,9 °C. Dimanche 25 decembre. Je visite le petit B e rn a rd d an s la matinee. II est leve. II s ’am use avec ses jouets de Noel. II ne presente plus aucun autre signe de la terrible m aladie q u ’un a m a igrisse m e nt assez m arque. Je lui fais continuer le traitement m agnesien a ra ison de 125 cm 3 de la solution, matin et so ir, et je conseille de lui d o n n e r du jus de viande.

T R A IT EM E N T C Y T O P H Y L A C T IQ U E

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D a n s la soiree, le petit B e rn a rd , qui est reste trop longtem ps debout, se plaint d ’une legere d o u le u r localisee a la cuisse droite. La tem perature rem onte a 38 °C. Lundi 26 decembre. Les parents font pre ndre a I ’enfant trois doses de 125 cm 3 de la solution, d ans la journee, et le laissent au lit. La tem perature se maintient, dans la matinee, a 38 °C et des­ cend a 37,5 °C, d an s la soiree. La d ou le u r de la cuisse a d isparu. Le lendem ain, mardi 27 decembre, le petit B e rn a rd est definitivement gu e ri, indemne de toute paralysie, m ais il reste tres a m a igri. Je recom m ande de lui d o n n e r une bonne nou rritu re et de lui continuer le jus de viande, pendant quelque temps. * * * Je ferai re m a rq u e r que la p rem iere dose de ch lo ru re de m a g n e ­ sium a ete adm inistree au petit B e rn a rd avec en viron vingt heures de retard, a p res le debut de la p aralysie du m em bre in ferieur droit, ce qui pouvait com prom ettre le succes de sa gu e rison ra p id e et totale. II n ’en a rien 6te. Cependant, le cas ne serait pas ge n e ra l et je ne m an q u e ra i pas de rappeler, de specifier, d ans la p o so lo gie et la d iscussion du traitement de la poliom yelite p a r le ch lo ru re de m a g n e ­ sium , la condition e xp resse d ’instituer ce traitement, au plus tard, d I ’apparition de la premiere paralysie.

D E U X C A S T R E S G R A V E S D E P O L IO M Y llU T E G U E R IS

R A P ID E M E N T

P A R LE C H L O R U R E D E M A G N E S IU M S I X I E M E

O B S E R V A T I O N .

A p re s plusieurs jours de m alaises ge n e ra u x, de lassitude et d ’elevation de sa tem perature, Frangoise B..., agee de treize ans et dem i, se plaint de la tete le lundi soir, 16 avril 1956. T e m p erature : 40 °C. M a u v a ise nuit. M ardi 17 avril. T e m p e ratu re : matin, 40,2 °C. Angine rouge. Raideur douloureuse de la nuque. Frangoise est exam in e e p a r d e u x medecins, appeles en consulta­ tion, qui reservent leur diagnostic, m ais font entendre a u x parents que leur enfant est d an s un etat assez grave. A u reste, de n o u v e a u x signes d a n g e re u x devaient se m ontrer un peu plus tard. En effet, d an s I’apres-m idi, apparatt la raideur de la colonne vertebrate dorsale, ra id e u r qui devint, bientot, tres d o u lo u ­ reuse. D ’autre part, la m alade ne supporte plus la lumiere et la tem perature s ’eleve a 40,6 °C. Les d e u x m em bres inferieurs sont agites p a r un trem blem ent n e rv e u x incessant. Le pere de Frangoise, tres inquiet, se rend a m a consultation vers 17 heures. II me relate les faits precedents. Tenant compte des d e u x n o u v e a u x signes qui sont a p p a ru s d an s I ’apres-m idi (ra id e u r tres d ou lo ure u se de la colonne vertebrale d o r­ sale et photopho’bie), je pensai a une atteinte de poliom yelite et, meme, a une atteinte gra v e , en ra ison de la tem perature elevee (40,2 °C le matin, 40,6 °C I ’apres-m idi). Je p ro p o sa i le traitement suivant qui fut accepte : 125 cm 3 de la solution de chlo ru re de m a ­ gnesium , toutes les six heures. L ’effet therapeutique du ch lo ru re de m agnesium fut rapide, car, des le lendem ain, mercredi 18 avril, Frangoise ne donnait plus d ’inquietude a ses parents : la fievre etait tombee, la d ou le u r d orsa le s ’etait attenuee, le trem blem ent des m em bres inferieurs aYait disparu. C ependant, la nuque restait raide et douloureuse, Jeudi 19 avril. L a nuque est plus souple.

T R A IT EM E N T C Y T O P H Y L A C T IQ U E

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Vendredi 20 avril. L ’am elioration continue. Samedi 21 avril. T o ut sem ble etre rentre dans I ’ordre. Les parents de Frangoise cessent le traitem ent m agnesien, un peu trop tot. Vendredi 18 mai. Frangoise vient a m a consultation avec ses parents. Elle a m a igri de d e u x kilogra m m e s. Elle se plaint de d ou le u rs et de faiblesse dans les jam bes et dans les ge n o ux. Je conseille le repos au lit, la suralim entation, le jus de viand e tous les jours et la reprise du traitement m agnesien de la fagon suivante : 125 cm 3 de la solution de ch lo ru re de m agn esiu m , toutes les huit heures, pendant d ix jours. Je revois Frangoise le jeudi 31 mai en bon etat. P a r la suite, s ’est constitute une paralysie de I ’extenseur du g ro s orteil gauche, que la petite m alade ne peut pas elever au-dessus du plan horizontal. Sequelle m inim e de poliomyelite.

SEPTIEM E

O B S E R V A T I O N .

Yvette R..., a gee de vingt ans, souffre de la tete, le mercredi soir, 23 mai 1956. Te m p e rature : 37,5 °C. Elle prend d e u x co m p rim e s d ’a s p ro et se couche sans souper. M a u v a ise nuit. Elle prend, d ans la nuit, d e u x autres com prim es. La cephalee persiste. « C ’etait, disait-elle, com m e si on se rra it les tempes et le d e rrie re de la tete dans un etau ». Jeudi 24 mai. A 5 heures 30 du matin, elle vom it son dejeuner de la veille. Te m p e ratu re : 39 °C. La nuque et la colonne vertebrale d orsa le deviennent raides et douloureuses. Le docteur R..., medecin de la fam ille, se rend a upres de Fa m a­ lade, a 9 heures 30, et dit que, si ces signes avaient ete precedes d ’une angine, le d iagnostic de poliom yelite serait evident. II prescrit des suppositoires d ’optalidon. C es suppositoires calm erent un peu la d o u le u r de tete, m ais n ’eurent aucun effet su r la d o u le u r nucale et d orsale qui devint intolerable d ans I ’apres-m idi. « La d o u le u r que je ressentais d an s la nuque et surtout d ans le dos, le long de la colonne vertebrale, dit Yvette, etait atroce. Je

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LA PO LIO M YELITE

me to u rn a is et me retournais sa n s cesse d an s m on lit, tantot su r un cote, tantot su r I ’autre, la tete renversee en a rrie re , cherchant, sans p o u v o ir la trou ver, une position p o u r me so u la g e r tant soit peu ». Yvette gem issait. Elle disait que I ’h o rrib le m al qui descendait d an s sa colonne vertebrale la laisserait p aralyse e com m e tant d ’autres et q u ’elle se detruirait plutot que de rester infirm e toute sa vie. Ses parents etaient tres inquiets. C o m m e leur medecin de fam ille a vait parle de poliom yelite, ils se decid^rent a ve n ir me d e m a n d e r conseil. Ils se presenterent a m a consultation a 17 heures. Evidem m ent, je pensai, com m e m on confrere, que le signe de I ’a n gin e m an q uait p o u r etablir, indiscutablem ent, le diagnostic de poliomyelite. M a is on sait que la poliom yelite est souvent capricieuse d ans son debut et son evolution, a va n t que le sujet atteint en a rriv e a la p aralysie qui tranche la question. Je retins, toutefois, ces d e u x signes im portants de la poliom yelite : la ra id e u r d ou lo u re u se de la nuque et du dos, d ’aille urs tres peniblement supportee p a r la m alade. Je conseillai de lui faire prendre, le plus tot possible, 125 c m 3 de la solution de ch lo ru re de m agn esiu m , toutes les six heures. C e traitement fut com m ence a 18 heures, le jeudi 24 mai. Ecoutons, m aintenant, Yvette decrire les phases de sa gu e riso n : « J’a va is pris, dit-elle, le p re m ie r ve rre de la solution a 18 heures. D a n s I ’heu're suivante, je sentis que I ’atroce d o u le u r de m on dos et de m a nuque s ’attenuait peu a peu. Je trou vai, d an s m on lit, une position su pp ortable et je finis p a r m ’e nd o rm ir. O n me reveilla a m inuit (je d o rm a is paisiblem ent), p o u r me faire pre ndre le deuxiem e verre. «• Je me reveillai le lendem ain m atin, vendredi, a 6 heures. M a tem perature etait a 37,5 °C. La d o u le u r de m on dos etde m a nuque etait tres attenuee. « Je p rix m on troisiem e ve rre et ainsi de suite, toutes les six heures. « Le samedi matin, m a tem perature etait a 36,8 °C. La d o u le u r de m on dos et de m a nuque persistait encore legerement. « Le dimanche 27 mai, ne me ressentant plus de rien, je me suis levee ». La m alade a pris 125 cm 3 de la solution, toutes les s ix heures, ju sq u ’a u dimanche soir, 27 mai. A p artir du lundi, 28 mai, elle a pris 125 cm 3de la solution, toutes les huit heures, ju sq u ’au lundi soir, 4 juin. C e s doses n ’ont p rovoq u e aucun d erangem ent intestinal.

T R A IT E M E N T C Y T O P H Y L A C T IQ U E

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Yvette se prdsente a m a consultation, le mardi 5 juin, completement guerie. * * * Les sept ob se rva tio n s suivantes, concernant des m alades p a r a ­ lyses, dont le diagnostic de poliomyelite a ete fait dans un centre hospitalier ou a ete decele (obs. 14), a dom icile, p a r une analyse du liquide cephalo-rachidien, vont m ontrer que le ch lo ru re de m agnesium , a pp liq ue a retardem ent, possede encore une action therapeutique tres interessante d an s le traitement des sequelles de poliom yelite n ’excedant pas un m ois, sa u f I ’une d ’elles, M ariette B..., traitee avec quatre m ois de retard.

H U I T I E M E

O B S E R V A T I O N .

Brigitte M..., nee le I I aoOt 1949, d em eurant a Fe re -C h am pe noise, atteinte de la terrible m alad ie le 25 juillet 1952, est adm ise, le 28 juillet, a I ’hopital de la M a iso n -B la n c h e , a Reim s. Elle revient chez ses parents le 21 aout, paralysee des deux jambes. C ’est a partir de cette date, ecrit son pere, que nous avons commence le traitement par le chlorure de magnesium (avec vingt-cinq jours de retard), en attendant son depart pour le centre de reeducation a I ’hopital Raymond-Poincare a Garches, le 5 septembre 1952. Pendant cette quinzaine, du 21 aout au 5 septembre, les resultats ont ete les plus frappants. En effet, notre enfant recouvrait la mobilite de sa jambe droite et partiellement de sa jambe gauche. Nous nous sorrimes presentes a Garches, le 5 septembre 1952, a la visite d ’entree de I ’hdpital. L’enfant fut examinee par le professeur G... qui nous a conseille de faire sa reeducation a domicile, qu’il jugeait inutile de la garder, alors que les autres petits de Fere-Champenoise, atteints de poliom yelite en m em e temps que Brigitte, presentaient des sequelles beaOcoup plus gra v e s, et etaient hospitalises. A partir du 16 septembre 1952, nous avons commence les seances de m assages et mecanotherapie, trois fois par semaine. Le 20 septembre 1952, Brigitte faisait quelques pas, seule. Cette reeducation tri-hebdomadaire se poursuivit jusqu’au I ‘r de­ cembre 1952. Depuis cette date, la reeducation s ’effectue quotidiennement. L ’enfant a fait des progres constants : elle marche convenablement (pas encore d ’une fagon parfaite), il y a encore une legere raideur au cou-de-pied gauche et un leger amaigrissement des muscles de la jambe gauche (jumeaux).

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LA PO LIO M YELITE

Brigitte a ete traitee par le chlorure de magnesium, pendant un mois et demi environ, des sa sortie de I ’hopital de Reims ».

N E U Y l l M E

O B S E R V A T IO N .

T... Rem y, vingt-sept ans, cultivateur. A p re s quelques jou rs de m alaises, de cephalee et de d o u le u rs lom b aires, le m alade eut, le vend re di 17 octobre 1952, une elevation de tem perature de 38,9 °C. II se p la ign ait de la tete, de la nuque et de la region lom baire. Le d im anche suivant, a la chute de la tem perature, il fut p aralyse des d e u x m em bres inferieurs et du b ra s droit. II entre a I ’hopital de N io rt le lundi 20 octobre, ou il fut traite, pendant huit jours, p a r des piqures, des b ains sales et p a r I ’electricite. II fut, ensuite, hospitalise a Saintes p o u r le ra p p ro c h e r de sa fam ille, pendant trois sem aines, ou le m em e traitement lui fut continue, sans aucun resultat appreciable. II fut, alo rs, rendu a sa famille. Je suis consulte le 19 novembre 1952. Le m alade a les d eu x m em bres inferieurs et le b ra s droit a peu pres completem ent paralyses. II ne peut ni se lever, ni se tenir debout, ni se se rv ir de son bras. Je fais com m encer le traitement m agnesien : 125 cm 3 de la so lu ­ tion de ch lo ru re de m agn esium , toutes les six heures. C e s doses ont ete quelquefois dim inuees, en raison du derange m e n t intestinal cause p a r le sel m agnesien. A p re s a v o ir a b so rb e d ix litres de la solution, le m alade obtient une am e lio ration tres nette de son etat. II peut s ’a id e r de son bras qui etait paralyse. Les m em bres inferieurs sont en progres. Le m alade prend, alo rs, 125 cm 3 de la solution trois fois p a r jour. 9 fevrier 1953. P ro g re s tres sensibles. Le m alade peut b eaucoup m ieux s ’aide r de son b ra s droit. II peut se raser. O n peut le faire m arche r en le soutenant sou s les aisselles. Le traitem ent m agnesien est continue a ra iso n de 125 cm 3 de la solution, matin et soir. 18 mars 1953. L ’am e lio ration continue. Le m alade, m aintenant, m arche seul avec des bequilles. II a vait m a igri de 12 k ilo g ra m m e s pendant sa m aladie. II a repris 9 kilogrammes par le traitement magnesien. M e m e traitem ent : 125 cm 3 de la solution, m.atin et soir. 24 juin 1953. Pendant ces trois d ernie rs m ois, les p ro g re s ont ele plus lents. C ependant, le malade a encore repris 5 kilogrammes, soit 14 k ilo ­ g ram m e s, au total, p a r le traitement m agnesien. II m arche tou jou rs avec ses bequilles, m ais avec plus d ’assurance.

T R A IT EM E N T C Y T O H Y L A C T IQ U E

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Je lui conseille de continuer le mem e traitement : 125 cm 3 de la solution, matin et soir. O n voit que les p ro g re s obtenus p a r le chlo ru re de m agn esium d ans les quatre prem iers m ois du traitement (m alade traite avec un m ois de retard), n ’ont pas ete beaucoup depasses. Toutefois, I ’a m e lio ra tion tres importante, obtenue pendant ces q uatre prem iers m ois, de I ’etat de cet hom m e rendu, apres un m ois d ’hospitalisation, presque com pletem ent infirm e a sa fam ille, m ontre bien I’action fa v o ra b le d'u ch lo ru re de m agnesium dans le traitement de la poliomyelite. J’ai revu ce m alad e le 12 septem bre 1955. Les p ro g re s ont continue tres lentement. Le m alade a laisse ses bequilles. II m arche avec une canne, sans trop de difficulty.

D I X I E M E

O B S E R V A T IO N .

Mariette B..., agee de d ix-n eu f ans, se presente a m a consulta­ tion, le 27 septem bre 1954, p o u r sequelles de poliom yelite du m em bre inferieur gauche. L a cuisse ga u ch e est atrophiee de 3 cm; le mollet gauche, de 1,5 cm. Le pied ga u che est a peu pres inerte : I’extremite du pied train e su r le sol pendant la m arche. La m alad ie a debute, il y a quatre mois, p ar une a n gin e ro u ge a cco m p a gn e e de co urbature, cephalee (la m aiade se sentait la tete serree com m e dans un etau) et de ra id e u r doulo u re use nucale et dorsale. Mariette ne supportait pas la lumiere. Le medecin traitant c ra ig n a it une m eningite ou une poliomyelite. II la fit entrer a I ’hopital de R ochefort-sur-M er, ou le diagn o stic de poliom yelite fut etabli. Elle fut traitee p a r I’a u reom ycine q u ’elle a tres mai supportee et q u ’il a fallu cesser. A la chute de la tem perature, a p p a ru t la paralysie du m em bre inferieur ga u che : la petite m alad e ne pouvait pas s ’a sse o ir dans son lit, ni se cou che r su r le cote gauche. Le pied ga uch e etait tordu. La vessie p aralyse e fut videe a la sonde pendant quatre jours. A p re s plusieurs seances de reeducation et de m assages electriques, Mariette a eu une a m e lio ra tion de son q uad ricep s ga u ch e qui s ’est en partie reform e, m ais qui reste encore atrophie e tflasq u e . Je fais prendre, a la jeune m alade, 125 cm 3 de la solution de ch lo ru re de m agnesiu m , toutes les six heures, pendant huit jours ; puis, 125 cm 3, toutes les huit heures, pendant quinze jours. M ariette revient a m a consultation, le 20 octobre 1954, avec une am elioration tres nette de son etat.

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LA P O L IO M Y ELITE

Elle peut sauter « a cloche-pied » su r son pied p aralyse , aller a bicyclette « en d anseuse », ce q u ’elle ne pouvait pas faire avant le traitement m agnesien. Je lui conseille de continuer, ainsi, le traitement. Pendant un m ois et dem i, prendre, trois fois p a r jour, 125 cm 3 de la solution de ch lo ru re de m agnesium . Puis, pendant un autre m ois et dem i, 125 cm 3 d e u x fois p a r jour. M ariette se presente a m a consultation le 20 ja n vie r 1955. Elle est vraim e n t en g r a n d p rogres. L ’atrophie de la cuisse ga uch e n ’est plus que de 2 cm et le q uad ricep s est beaucoup plus ferme. La m alade peut co u rir, en boitant legerem ent, sauter s u r son pied ga uch e qui etait a peu pres inerte, q u ’elle ne pouvait pas « decoller » du sol, disait-elle, q uand elle s ’etait presentee, la prem iere fois, a m a consultation, le 27 septem bre 1954. Je lui conseille de continuer le traitement m agnesien p a r une seule dose de 125 cm 3 de la solution, tous les jours, le matin ci jeun. Le 28 avril 1955, M ariette vient me re n d re compte de son etat. Les p ro g re s q u ’elle a obtenus, a la date du 20 ja n vie r dernier, n ’ont pas ete depasses. Evidem m ent, on ne peut pas, d ans un cas de poliom yelite traite tardivement (quatre m ois a p res le debut de la m aladie), e spe re r un retour a I ’etat norm al. Cependant, les p ro g re s tres im portants qui ont ete assez ra p id e ment obtenus, d an s les quatre prem iers m ois du traitement, m ontrent bien I ’efficacite de I ’action du chlo ru re de m agn esiu m d a n s le traite­ ment de la poliomyelite.

O N Z l l M E

O B S E R V A T I O N .

Cette ob servation concerne I ’enfant M a rie -M a d e le in e M..., agee de vingt-six m ois, qui q ete traitee, p a r le ch lo ru re de m agn esiu m , avec dix-sept jours de retard. Forte fievre le' vendredi, /er octobre 1954, pendant d eux jours. Le lundi, 4 octobre, la petite m alad e ne peut plus se tenir debout et ne rem ue plus son b ra s droit. Elle entre a I ’hopital de N io rt, ou I ’on etablit le d iagnostic de poliomyelite. Traitee p a r des com prim es et des piqures, sans aucun resultat appreciable, I ’enfant sort de I ’hopital, le 21 octobre, les d e u x m em bres inferieurs, le b ra s droit et P ep a u le droite completement paralyses. Le pere de I ’enfant vient, alo rs, me consulter. Je conseille le traitement m agnesien su ivan t : Faire prendre, a I ’enfant, 60 cm 3 de la solution de ch lo ru re de m agnesium , toutes les six heures, pendant quatre jours ; puis 60 cm 3, toutes les huit heures, pendant huit jours.

T R A IT EM E N T C Y T O P H Y L A C T IQ U E

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Le 2 novembre, le pere m ’ecrit : « Nous avons fait suivre a notre enfant le traitement que vous nous avez conseille. Elle a remarche tout doucement cinq ou six jours apres et toujours en s ’ameliorant et, depuis, elle trotte comme avant. Quant au bras droit, la main et le poignet recommencent a marcher. II n ’y a que I ’epaule qui reste paralysee. On conduit, tous les apres-midi, I ’enfant a I ’hopital pour des seances de reeducation du bras et de I'epaule. Les infirmieres n ’en reviennent pas de voir que I ’enfant se soit remise si vite a marcher ». Le traitement m agnesien a ete continue, ju sq u ’au I S decembre, a ra iso n de 40 g de la solution, matin et soir. Le pere m ’ecrit a lo rs : « M on enfant ayant repris son courant de vie normal, a part son epaule droite qui reste paralysee, j ’ai arrete le traitement. « Vous pouvez mentionner que I ’infirmiere, qui s ’occupe de son traite­ ment par mecanotherapie du bras et de I'epaule, n ’a jam ais vu re venir si vite des m em bres inferieurs p aralyse s apres cette m aladie (p o lio ­ myelite) ».

D O U Z I E M E

O B S E R V A T I O N .

F rancis B..., quatre ans. M ardi 9 aout 1955. D e but d ’angine. Mercredi 10 aout. Faible elevation de tem perature. Jeudi 11 aout. Am elioration. Vendredi 12 aout. Infection intestinale. T e m p e ra tu re 38,5 °C. Samedi 13 aout. Infection intestinale persistante. T em p e rature, 38,5 °C. Nuit du samedi au dimanche. L ’enfant est extrem em ent agite. II se plaint de sa nuque et de sa colonne vertebrale. Dim anche 14 aout. P re m ie rs signes de la p aralysie du b ra s et de la jam be droites. Lundi 15 aout. Le petit m alade est hospitalise a B orde a ux. Vendredi 19 aout. Le petit m alad e sort de I’h op ital, completement p aralyse du b ra s et de la jam be droites. Les parents me consultent le mem e jour, vendredi 19 aout.

Traitem ent suivi. Je fais co m m e n ce r le traitement p a r le ch lo ru re de m agnesium , a 14 heures, le vend redi, 19 aoOt (avec d ix jours de retard).

LA PO LIO M YELITE

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T ro is co m p rim e s D e lb iase , toutes les s ix heures, pendant huit jours, puis trois co m prim es, toutes les huit heures, ju sq u ’au 15 se p ­ tem bre. Le n om b re de ces co m p rim e s a ete, assez souvent, d im inue, suivant Peffet laxatif q u ’ils ont cause. D u 16 septem bre au 27 septem bre, cinq com p rim es p a r jou r trois co m p rim e s le m atin, d e u x le soir. A rre t du traitem ent ju sq u ’au 6 octobre. D u 7 octobre au 10 novem bre, un co m p rim e le matin et un co m p rim e le soir. Second arre t du traitement. D u 30 nove m b re au 21 decem bre : un com p rim e matin et soir. Fin du. traitement m agnesien. Les resultats du traitement sont les suivants : Le 2 octobre 1955, le pere de I ’enfant m ’ecrit : « Nous avons constate beaucoup de progres, I ’enfant marche tout seul, mais en trainant la jambe, et, en ce qui concerne le bras droit, il le leve legerement ». Le 21 decem bre 1955, le pere de I ’enfant me precise le resultat obtenu p a r le ch lo ru re de m agn esiu m , a p res quatre m ois de traite­ ment. I ° Bras droit : Recuperation* fonctionnelle

100%.

Force e n viro n 60 a 75 % . L ’enfant se sert de son b ra s presque norm alem ent. 2° Membre inferieur droit : Recuperation fonctionnelle 75 % . Force 50 a 60 % . L ’enfant m arche en jetant la jam be en dehors, en la raidissant. 3° Mensuration du bras : 0,5 cm de m oins que le gauche. Mensuration du membre inferieur. M ollet : 0,5 cm ; cuisse : 3 cm de m oins que du cote gauche. *

O n ne peut pas nier I ’action fa vorab le du ch lo ru re de m agnesium su r I ’etat de cet enfant qui a ete rem is a sa fam ille, a sa sortie de I’hopital, completem ent p aralyse du bras et de la jam be droites. Je rappelle que cet enfant a ete traite avec d ix jours de retard.

T R A IT E M E N T C Y T O P H Y L A C T IQ U E

T R E I Z IE M E

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O B S E R V A T I O N.

Je suis consulfe, le samedi 5 novembre 1955, p o u r Penfant C h ristophe G..., a ge de d e u x ans et dem i, atteint de poliomyelite. Le mercredi 26 octobre, Penfant se p la ign ait d ’une d o u le u r dans les d e u x cuisses. Le lendem ain matin, il s ’en p la ign ait un peu m oins, m ais il ne pouvait ni m arch e r, ni se tenir debout. Le medecin de fam ille, appele, e xa m in e Penfant et le fait co nduire a I ’hopital de N io rt p o u r com plem ent d ’exam en. 2 novembre 1955. Reponse : Poliom yelite anterieure a igu e ayant atteint electivement les d e u x q u ad rice p s, avec d im inution de la force de ce g ro u p e m uscu laire et abolition des d e u x reflexes tend ineux rotuliens. L ’enfant a, egalem ent, une p aralysie des a b d o m in a u x avec abolition des cutanes a b d o m in a u x et des crem asteriens. Le pronostic est bon, ca r Patteinte p aralytique est localisee et incomplete. Liquide cephalo-rachidien : 10 elements p a r m illim etre cube, 0,25 g d ’album ine, 0,72 g de sucre. Traitement. Samedi 5 novembre 1955. Je fais prendre, au petit m alade, 60 cm 3 de la solution de ch lo ru re de m agn esium , toutes les s ix heures, pen­ dant huit jours. 12 novembre. L ’enfant est presente a m a consultation. II a tres bien su pp orte les 60 cm 3 de la solution de ch lo rure de m agnesium , toutes les six heures. U n e seule fois, la dose a ete reduite a 50 cm 3 p o u r cause de deran ge m e nt intestinal. V o ic i le resultat du traitem ent m agnesien chez cet enfant traite avec un retard de d ix jours. O n peut dire q u ’il a eu une a m e lio ra tion rapide, q uasi spectaculaire, ca r le lundi, "7 novembre, il etait d£ja beaucoup m ieux et le lendem ain, mardi, 8 novembre, le petit m alad e pouvait se baisser, ra m a sse r ses jouets a terre, m a rch e r seul avec, toutefois, quelques hesitations, tandis que le samedi, 5 novembre, avant le traitement m agnesien, il ne p ouvait ni se baisser, ni ra m a sse r ses jouets, ni faire seul quelques pas, sa n s q u ’il fut soutenu p a r les d eux m ains. Je conseille de continuer le traitem ent m agnesien, a raison de 60 cm 3 de la solution, matin et.soir. 3 decembre. C e traitement a ete fait pendant trois sem aines. L ’am elioration constatee le m ardi, 8 n ove m b re , se m aintient et a ete, meme, depassee. L ’enfant m arche seul, avec plus d ’assurance, m ais en se d and in ant legerement.

LA P O LIO M Y E L IT E

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Je fais continuer le traitem ent m agnesien : 60 cm 3 de la solution, matin et so ir, et je conseille de faire prendre du jus de via n d e a I’enfant. Le 22 decembre, la m ere du petit m alad e m ’ecrit : « Je su/'s heureuse de pouvoir vous dormer d ’excellentes nouvelles de Christophe, qui a totalement perdu la legere claudication qu’il avait a notre derniere visite ». * * * Le petit C h risto p h e n ’etait pas tres severem ent atteint, de qui lui a perm is de g u e rir totalement. Tel ne serait pas le cas d ’un m alade atteint d ’une form e plus g ra v e de poliom yelite, traite p a r le ch lo ru re de m agnesiu m avec le m em e retard de d ix jours, m alade qui resterait generalem ent p orteur de sequelles d urables, com m e le petit Francis B... de I ’observation precedente. O n re m a rq u e ra , toutefois, d an s I ’ob se rvatio n du petit C h r is ­ tophe, I ’effet ra p id e du ch lo ru re de m agn esium s u r ses sequelles de poliomyelite.

Q U A T O R Z I E M E

O B S E R V A T I O N .

Jean-Y ves M..., vingt mois. A n g in e le jeudi 23 aout 1956. U n rem plagant du medecin de fam ille, absent, fait a I ’enfant des injections de penicilline, pendant trois jours. Le dimanche 26 aoQt, d an s la soiree, I ’enfant, p aralyse du m em bre inferieur gauche, ne peut pas se tenir debout. Le lundi 27 aout, la tem perature s ’eleve a 40 °C. Le mardi 28 aout, ra id e u r g e n e r a lis e , I ’enfant a les y e u x ha ga rd s. Le mercredi 29 aout, les parents’ inquiets dem andent une co n su l­ tation, a la suite- de laquelle aucun d iagnostic precis n ’a ete etabli. II ne s ’a g ira it que d ’une suite d ’a n gin e banale. Traitem ent : Su p po sitoire s a I ’huile de foie de m orue. Le dimanche 2 septembre, la ra id e u r gen e ralise e a d isp aru, m ais I ’enfant reste p aralyse du m em bre inferieur gauche. ae lundi 3 septembre, le medecin de fam ille, qui vient de rentrer, e xa m in e le petit m alade. II conseille la vitam ine B 12. Le vendredi 7 septembre. Jean-Y ves reste paralyse. Le medecin de fam ille, inquiet de cette p aralysie persistante, rappelle le medecin consultant. A la suite de cette d euxiem e consultation, une ponction lo m b a ire est faite et le liquide ce p h alo-rach id ien est envoye au laboratoire.

T R A IT E M E N T C Y T O P H Y L A C T IQ U E

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Samedi 8 septembre. Reponse du Iaboratoire. Liquide cephalo-rachidien. Aspect : liquide clair. Examen chimique. A lb u m ine G lu c o se ... C h lo ru re s

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0,80 g p a r litre, 0,61 g 7,50 g -

Examen cytologique. 16 elements p a r m illim etre cube. L ’enfant etait done atteint de poliomyelite. Le medecin consultant, le docteur C..., a qui cette analyse a ete com m uniquee, conseille I ’hospitalisation. Les parents s ’y refusent. Mercredi 12 septembre. Jean-Yves, completem ent p aralyse du m em bre inferieur gauche, incapab le de se tenir debout, de m arch e r ou de s ’asseoir, est presente a ma consultation. Je fais co m m e nce r le traitement m agnesien a 17 heures (avec trois se m ain es de retard) : 60 cm 3 de la solution de ch lo ru re de m agn esium a pre n dre toutes les' s ix heures, pendant trois jours. Cette dose a ete abaissee, d e u x fois, a 50 cm 3 en ra ison d ’un le ge r d eran ge m e n t intestinal. Je revois l’enfant le samedi I S septembre, dans la soiree. T re s bon resultat. L ’enfant, soutenu p a r d e u x doigts de sa m ain gauche, se tient debout et peut faire quelques pas. II peut a rriv e r a s ’a sse o ir et a se relever. Je fais continuer le traitem ent m agnesien, a raison de 60 cm 3 de la solution toutes les huit heures. Jeudi 20 septembre. Les p ro g re s continuent. L ’enfant peut m a rch e r seul, avec, cependant, quelques hesitations dues a une faiblesse persistante du m em bre inferieur gauche. Je fais continuer le mem e traitement : 60 cm 3 de la solution toutes les huit heures. Jeudi 27 septembre. Les 60 cm 3 de la solution ont ete abaisses, pendant les quatre d ern ie rs jours, a 50 cm 3, en ra iso n d ’un d erangem ent intestinal p er­ sistant. Jean-Y ves est en g ra n d p rogres. II peut m arch e r sans q u ’une personne soit a u pres de lui p o u r le surveiller. M a is il jette, quelquefois, sa jam be ga u ch e en deho rs pendant la m arche et la m arche le fatigue assez vite. II peut s ’asseoir, se b aisser p o u r ra m a sse r un objet a terre et se relever, m ais avec quelques difficultes. Je fais continuer le traitement m agnesien a ra ison de 50 cm 3 de la solution, toutes les huit heures.

LA PO LIO M YELITE

26 Samedi 6 octobre.

Les p ro g re s sont continuels. Jean-Y ves m arche de m ie u x en m ieux. M a is il jette encore sa jam be gauche en dehors, q uand il est fatigue. II peut s ’asseoir, se baisser et se relever beaucoup m ie u x que la derniere fois. Son etat ge n e ra l est meilleur. Je fais continuer le traitem ent m agnesien a ra ison de SO cm 3 de la solution, toutes les huit heures. Samedi 20 octobre. P ro g re s continuels. Jean-Y ves ra m a sse des objets a terre et se releve com m e tous les enfants de son age. M a is, q u an d il est fatigue, il m arche en se d an d inant et jette, quelquefois, sa jam be en dehors. Je fais continuer le m em e traitement : 50 cm 3 de la solution toutes les huit heures. Samedi 17 novembre. Jean-Y ves p arait gueri. II m arche, court, ram asse des objets a terre, s ’asseoit et se re liv e sa n s que I ’on puisse se douter q u ’il ait ete atteint de poliom yelite et p aralyse, il y a d e u x mois. Toutefois, la jam be ga u ch e reste plus faible que la jam be droite. Je fais continuer le traitem ent m agnesien : 50 cm 3 de la solution de ch lo ru re de m agnesium , matin et soir, pendant q u aran te jours et je conseille de faire porter des ch aussures orthopediques. Le 7 fevrier 1957, je re^ois la lettre suivante de la m am an du petit Jean-Y ves : « Vous m ’excuserez d ’avoir tant attendu pour vous donner des nouvelles de mon fils Jean-Yves que vous avez si bien soigne et gueri de la polio. En ce moment, il se porte tres bien et sa jambe gauche, qui etait atteinte, reprend son rythme normal avec ses chaussures orthopediques que vous avez conseille de lui faire porter. II marche comme auparavant, a part que sa jambe gauche est legerement plus faible que la droite. « N'em peche que, depuis deux mois, elle profite regulierement et, en ce moment, la difference est pour ainsi dire insignifiante. « Aussi, cher docteur, je vous suis infiniment reconnaissante d ’avoir sauve mon fils e t.c’est donmage que votre traitement ne soit pas plus connu, ce qui eviterait bien des malheurs. » * * * Voici, enfin, une ob se rvatio n concernant une petite m alade qui me fut am enee p o u r une angine et une raideur douloureuse de la nuque, prem iers signes d ’une poliom yelite possible. II y a, d ’ailleurs, deja eu un cas de poliom yelite, traite a I’hopital, dans la com m une. C e s d e u x signes — angine et raideur de la nuque — sont a retenir et j’estime q u ’il y a lieu, des q u ’on les constate, d ’a p p liq ue r im m ediatem ent le traitement p a r le ch lo rure de m agnesium .

T R A IT E M E N T C YTO P H Y LA C T1Q U E

Q U 1 N Z IE M E

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O B S E R V A T I O N .

Jocelyne G..., cigee de douze ans, se plaint de lassitude et de fatigue ge n e ra le pendant quatre a cinq jours. Le mardi soir, 12 juin 1956, sa tem perature s ’eleve a 38,9 °C. Le mercredi matin, 13 juin, Jocelyne dit qu’elle a mai a la gorge et qu’elle souffre de la nuque. Sa m ere fut tres avisee de lui faire prendre, aussitot, 125 cm 3 de la solution de ch lo ru re de m agn esiu m , dont elle a toujours, chez elle, un litre en reserve, puis elle conduisit Jocelyne a m a consultation. L ’an gin e et la ra id e u r d o u lo u re u se de la nuque sont evidentes. Les m ouvem ents que Ton im p rim e a la tete de la petite m alade sont tres peniblem ent supportes. Je fais continuer le traitem ent m agnesien : 125 cm 3 de la solution de ch lo ru re de m agn esiu m , toutes les six heures, a p artir de midi. La prem iere dose avait ete donnee a 9 heures, p a r la m am an de Jocelyne. L ’evoiution de la m alad ie devait m ontrer q u ’il avait ete prudent de com m encer le ch lo ru re de m agnesium au m om ent de I ’a n gin e et de la ra id e u r de la nuque car, m algre la precocite du traitement m agnesien, de m auva is signes devaient a p p a ra itre un peu plus tard. En effet, la raideur douloureuse de la nuque s ’accroit dans I ’apresmidi. La m alade reste d an s son lit, la tete rejetee en a rrie re , p o u r tro u v e r un peu de soulagem ent. Tout m ouvem ent d ’acquiescem ent est im possible. Cette raideur douloureuse de la nuque descend, dans la soiree, le long de la colonne vertebrale dorsale. A ce moment, la m alade reste im m obile d an s son lit. Elle ne peut plus s ’asseoir. Te m p e ratu re : 38,9 °C. Le mem e traitement, 125 cm 3 de la solution de ch lo rure de m agn esiu m , toutes les s ix heures, est continue. Jeudi 14 juin. La ra id e u r d orsa le a d isp aru dans la matinee. La nuque s ’est deraidie. Jocelyne, toute joyeuse, s ’ecrie : « M a m a n , je p eux re m u e r m on cou ! » Le mai a la g o rg e persiste. La petite m alade dem ande de la nourriture dans la soiree. Te m p e ra tu re 38,3 °C. Vendredi 15 juin. Le mai a la g o rg e et la d o u le u r de la nuque d isp araissent dans la soiree. Te m p e rature : 37,5 °C. La dose de 125 cm 3 de la solution a ete reduite a 100 cm 3, vendredi soir, en ra ison de I ’effet laxatif du ch lo ru re de m agnesium . La petite m alade a m a igri et se sent faible su r ses jambes. D u samedi 16 juin au jeudi 21 juin, je lui fais pre n dre 100 cm 3 de la solution, toutes les huit heures, et je recom m ande de lui d o n n e r une bonne alimentation. Le vendredi 22 juin, elle entre en convalescence. Son appetit

LA PO LIO M YELITE

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est revenu. Son teint se colore. M a is elle a beaucoup m aigri, me dit son pere, et g ra n d i pendant sa m aladie. II lui fa u d ra encore un certain temps p our que sa gu e rison soit complete. U n depart a la ca m p a gn e est, d ’ailleurs, envisage. * * *

P O S O L O G IE D U T R A IT E M E N T D E L A P O L IO M Y E L IT E PAR

LE C H L O R U R E

D E M A G N E S IU M

Faire p re p a re r cette solution : C h lo ru re de m agnesium desseche ......... 20 gram m es. Eau com m une faiblem ent m ineralisee ou eau d ’Evian q.s.p................................... Ilitre.

Adultes et enfants au-dessus de cinq ans. Faire pre n dre 125 cm 3 de la solution, toutes les s ix heures, pen­ dant quarante-huit heures, puis toutes les huit heures, puis toutes les douze heures, suivant I ’etat du malade. Notons qu’il serait prudent de debuter par deux doses rapprochees a deux ou trois heures d ’intervalle, dans les cas, tres graves.

Enfants au-dessous de cinq an s. C es doses seront ram enees a 100 cm 3 a quatre ans, 80 cm 3 a trois ans, 60 cm 3 a d e u x ans, et adm inistrees dans les m emes temps que ci-dessus, c ’est-a-dire, d e u x doses rap proch e e s a d eu x ou trois heures d ’intervalle, d ans les cas tres grave s, puis toutes les s ix heures, pendant quarante-huit heures, puis toutes les huit heures, puis toutes les douze heures. C h a c u n e de ces doses se ra legerem ent additionnee d ’eau, puis sucree a volonte et arom atisee avec du jus de citron, p o u r les enfants qui p rendraient difficilement la solution de chlo ru re de m agnesium a 20 g p o u r 1 000.

Pour les nourrisons. O n leur fera ab so rb e r, suivant leur age, une a quatre cuillerees a cafe de la solution, a la cuillere ou au compte-gouttes, toutes les trois heures, pendant q uarante-huit heures, puis toutes les s ix heures, puis toutes les douze heures. N . B. — Chacune de ces doses sera diminuee en cas de derangement intestinal,, mais toujours administree dans les memes temps que ci-dessus. C e serait m econnaitre le sens de la m ethode cytophylactique p a r le ch lo rure de m agnesium que d ’entretenir un effet laxatif ou

T R A IT E M E N T C Y T O P H Y L A C T IQ U E

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p urgatif de ce sel, a lo rs q u ’il s ’agit, en realite, d ’en n o u r rir les cel­ lules de P o rg a n ism e , dans le but d ’augmenter leur resistance d I ’infec­ tion. V o ila , done, p o u r le traitement de la poliom yelite p a r le chlo ru re de m agn esiu m , institue des les p rem iers signe s de la m aladie, e’est-adire au moment de I ’angine et de la raideur de la nuque ou, a u p lu s ta r d , a /'apparition de la premiere paralysie, traitement qui d onn e ra, d an s ces conditions perem ptoires, une gu e riso n rap id e et totale. Le fait est indiscutable.

Si I ’on attend, si le traitem ent p a r le chlo ru re de m agnesiu m est institue tardivem ent, la gravite du mal s ’accroTt et, cela, d ’autant plus que I’on a u ra attendu plus longtem ps. O n ne p o u rr a plus e sperer une g u e riso n totale. C ependant, il se ra bon que le traitement m agnesien soit encore conseille. Le m alade a b so rb e ra une dose de la solution de ch lo ru re de m agnesium , calculee suivant son age et sa tolerance intestinale, toutes les s ix heures, pendant quelques jours, puis, toutes les huit heures, puis toutes les douze heures, pendant un temps assez long. C e traitement de poliom yelite p a r le ch lo ru re de m agnesiu m doit 6tre suivi p a r tous les chroniques, dans le but d ’a m e lio re r leur situation, m ais dont leur chance d ’am elioration sera, evidem m ent, d ’autant plus restreinte que leurs paralysie s seront plus anciennes.

D IS C U S S IO N

DU

DE PAR

LE

LA

T R A IT E M E N T

R A T IO N N EL

P O L IO M Y E L IT E

CHLO RURE

DE

M A G N E S IU M

C O N C L U S IO N Rap pe lon s, d ans I ’o rd re ch ro n o lo giq u e , les p rin cip a u x signe s de la m aladie. 1° M a la ise s g e n e ra u x , lassitude, co urbature, cephalee, fievre ; 2° Angine, raideur douloureuse de la nuque; 3° Raideur douloureuse de la colonne vertebrale dorsale ; 4° A p p a ritio n tem perature.

des paralysies, generalem ent a la chute de la

* * * O n sait que les v iru s de la poliom yelite detruisent la substance nerveuse des cornes anterieures de la m oelle et que cette destruction laisse, a p res elle, des cicatrices sclereuses qui echappent a toute intervention m edicale ou chirurgicale. La destruction de la substance nerveuse se fait d an s un laps de temps plus ou m oins long. II existe des form es lentes, supposees benignes, de poliom yelite, m ais qui n ’en sont pas m oins suivies de paralysie s definitives. II existe, aussi, des form es a m arche rapide, le plus souvent mortelles. Les form es in te rm e d ia te s sont le plus g ra n d nom bre. L a poliom yelite est vraim ent la « terrible m aladie », dont chaque fam ille a le droit d ’etre effrayee.

O r, I'e xp e rie n ce m ontre que le ch lo ru re de m agn esiu m , administre a temps, possede une action d ’arret positive, m em e d an s les cas les plus g ra v e s de la poliom yelite (4 e obs., Fernand V... ; 6 ‘ obs., Frangoise B... ; 7 s obs., Yvette R...). L ’effet cytophylactique du c h lo ­ ru re de m agn esiu m ne peut vraim ent pas etre mis en doute d an s le traitement de cette m aladie.

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TR A IT EM E N T C Y T O P H Y L A C T IQ U E

Q u a n d faudrait-il a dm inistre r la pre m ie re dose de ch lo ru re de m agn esiu m ? Le plus tot possible, evidem ment. Le traitement cytophylactique de la poliomyelite par le chlorure de magnesium doit etre considere comme un traitement d ’extreme urgence, aussi bien que I ’intervention chirurgicale ne doit pas etre differee dans le traitement de la hernie etranglee. * * * II serait done necessaire que le traitement fut com m ence des les prem iers signes enum eres plus haut, de ne pas attendre la p a r a ­ lysie, qui traduit une lesion des cornes anterieures de la m oelle epiniere ; en tout cas, de ne pas attendre au dela de I’apparition

de la premiere paralysie. Toutes les an gin e s ne sont, evidem m ent, pas le p re m ie r sign e d ’une poliom yelite, m ais, lo rsque cette a n gin e s ’a cco m p a gn e de raideur douloureuse de la nuque et, surtout, un peu plus tard, de raideur douloureuse de la colonne vertebrale dorsale, il ne faudrait pas attendre plus longtem ps p o u r com m e n ce r le traitement. * * * J’en reviens a la

I 5 e ob servation qui concerne Jocelyne G..,

Jocelyne souffrait justement, dans la matinee du d ’une angine et d ’une raideur de la nuque.

13 juin 1956,

Sa m ere lui fait pre n dre 125 cm 3 de la solution de ch lo ru re de m agn esiu m , puis elle la conduit a m a consultation. La raideur douloureuse de la nuque etait evidente. Je conseillai de continuer le ch lo ru re de m agnesium . Etait-il prudent d ’attendre ? N o n , sans

doute.

Si I’angine, d on t souffrait Jocelyne, n ’etait pas le p rem ier sign e d ’une poliom yelite — m ais connaTt-on des an gin e s qui s ’accom pagnent de raideur'de la nuque et qui soient des an gin e s banales ? — en som m e, s ’il ne s ’etait a gi que d ’une a n gin e banale, le ch lo ru re de m agn esiu m etait le m eilleur traitement de cette angine, com m e il Test, d ’ailleurs, de toutes les an gin e s de quelque o rig in e q u ’elles soient ; j’en p a rle ra i plus tard. O n ne courait done aucun risque de traiter Jocelyne p a r le ch lo ru re de m agnesium . La ra id e u r de la nuque s ’accroit d an s I ’apres-m idi. D a n s la soiree, la colonne vertebrale dorsale se prend a son tour. La m am an de Jocelyne fut done tres avisee de lui a v o ir fait prendre une prem iere dose de la solution de ch lo ru re de m agn esium avant de me consulter. O n a vu que, le lendem ain, Jocelyne etait hors de danger.

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LA PO LIO M YELITE

En conclusion, il faud rait que chaque fam ille eut, en reserve, un litre ou d e u x de la solution de ch lo ru re de m agnesium desseche a 20 g p o u r I 000, solution qui se conserve indefiniment, p o u r interve n ir im m ediatem ent en cas d ’alerte. J’insiste, encore une fois, su r ce fait q u ’il y au rait un tres g ra n d interet de co m m e n ce r le traitem ent cytophylactique de la poliom yelite p a r le ch lo ru re de m agnesium le plus tot possible, soit au m om ent de I ’angine et de la raideur de la nuque, com m e I’a fait, avec beaucoup d ’a -p rop os, la m am a n de Jocelyne, soit de ne pas attendre plus longtem ps lo rsq u e la raideur de la colonne vertebrate suit la ra id e u r de la nuque ; en un mot, q u an d la p aralysie est proche. *

Enfin, si p o u r quelque ra iso n que ce soit, on n ’intervient pas a vant la paralysie, il fa u d ra it instituer im m ediatem ent le traitement, com m e d an s les cas tres g ra v e s de la poliom yelite, en ra p p roch a n t les d e u x prem ieres doses de la solution de ch lo rure de m agnesiu m a d e u x ou trois heures d ’interv.alle et, je ne sa u ra is trop le repeter, il ne fa u d ra it pas ou il n ’a u ra it pas fallu attendre au dela de 1’apparition de la premiere paralysie, c ’est-a-dire perdre inutilement et dan gere u se m en t un tem ps tres precieux, com m e cela a ete fait p o u r 1’enfant B e rn a rd L... (5 e obs.), qui a pris le p rem ier ve rre de la solution de ch lo ru re de m agnesium e n viro n vingt heures apres le debut de sa p rem iere p aralysie , ce qui pouvait com prom ettre sa guerison. * * Et meme, et je te rm inerai su r ce d e rn ie r conseil, en temps d ’epideraie signale e d ans la re gio n , le traitement p o u rra it etre entrepris des les prem iers m alaises g e n e ra u x p ro d ro m iq u e s de la m alad ie : lassitude, courbature, cephalee, fievre. La precocity du traitement de la poliom yelite p a r le ch lo ru re de m agnesium a u ra it Pim m ense a va n tage de sup p rim e r, sur-lecham p, les foyers de contagion. La « terrible m aladie » ne serait vraim ent plus a craindre.

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