Série 1. Pièces modernes. 1. Le diplomate: Comédie-vaudeville en deux actes. Munie de notes explicatives et philologiques et d’un questionnaire par C. Ploetz [Reprint 2018 ed.] 9783111389684, 9783111027661


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LE DIPLOMATE. ACTE PREMIER
LE DIPLOMATE. ACTE DEUXIÈME
QUESTIONNAIRE. ACTE PREMIER
QUESTIONNAIRE. ACTE DEUXIÈME
Table alphabétique des notes
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Série 1. Pièces modernes. 1. Le diplomate: Comédie-vaudeville en deux actes. Munie de notes explicatives et philologiques et d’un questionnaire par C. Ploetz [Reprint 2018 ed.]
 9783111389684, 9783111027661

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LECTURE ET CONVERSATION.

COLLECTION DE

PIECES

DE THEATRE,

ACCOMPAGNEIS DE NOTES ET SUY1ES D'l'N QUESTIONNAIRE,

A L'CSAGE DES ECOLES.

Premise serie:

PIECES MODERNES.

1. Le Diplomate.

flme. La traduction littärale de ce mot allemand est en franfais une expression qui a un tout autre sens. Les dames de la cour sont les dames qui sont revues ä la c o u r , qui vont habituellement a la cour (toeldje ju $ofe gcfyeti).

ACTE 1, S C E N E II.

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La marquise. Que dites-vous? Rudolphe. Silence.. . on vient. . . La marquise. Ne craignez rien; c'est un de nos sens, c'est Herman, qui nous est devoue.. . S C E N E II. Les precedents;

Herman.

Herman. Une lettre pour madame la marquise, ef Ton attend la re'ponse. Rodolphe. Ou'est-ce done? La marquise, e n la lui d o n n a n t . Voyez vous-meme. . . Rodolphe, lisant. ,,Un aucien ami, qui arrive de France, .,demande ä M"le la marquise tie Surville la permission „de lui offrir ses respects. 7 ) II a des nouvelles ä lui donner „de Paris et des amis qu'elle y a laisses; mais il n'ose ,,se presenter ce matin ä la Campagne s a n s s a permission." „Signe, le chevalier 8 ) de Chavigni." La marquise. L e chevalier de Cliavigui!... II est au service de la princesse, il vient de sa part... c'est celui que nous attendons. ( A H e r m a n . ) Qu'il vienne ce matin, surle-chanip. . . le plus tot qu'il pourra. Herman. Oui, m a d a m e . . . Rodolphe. Merman, un instant. Herman. Oui, moil prince. Rodolphe. Ne vaudrait-il pas mieux lui donner rendezvous au palais? Car il faut absolument que je cause avec lui d'une affaire importante que vous ignorez. La marquise. Au palais! quelle i d e e ! . . . Songez done qu'il vient ici en secret s'entendre avec nous, avant de parier au grand-due... E t vous, dont toutes les demarches sollt observees... 7 ) D a n s le m o t respect le c s o n n e c o m m e k, et le t e s t muet. On p r o n o n c e : r e c e — p e k . V. Lesaint, P r o n o n c i a t i o n f r a n ( j . p a g e 1()5. 8 ) Chevalier q u i , au s e n s p r o p r e , n e s ' e m p l o y a i t q u e d e c e l u i q u i a v a i t r e i j u l ' o r d r e d e la c h e v a l e r i e a v e c les c e r e m o n i e s d ' u s a g e , elait a u s s i un s i m p l e l i t r e d e n o b l e s s e d o n n e a d e s p e r s o n n e s qui n'apparlenaient a aucun o r d r e de ciie\alerie. [Chevalier d e c/teval q u i v i e n t d u l a t i n cuballus. V. l ) : c ~ . C r a m m , d . r o m . S p r . I, 10 et 193 ]

6

L E DIPLOMATE.

Rodolphe. Oui, vous avez raison... il serait imprudent. . . J'aviserai ä quelque autre moyen.. . Adieu, je vous l a i s s e . . . E t maintenant quand pourrai-je vous re voir ? La marquise. Je l'igriore. Rodolphe. Par quel moyen me le ferez-vous savoir? La marquise. Cela dependra de vous. liodolphe. Comment cela ? baissant let yeux. Ces deux portraits dont La marquise, nous parlions tout ä l'heure... Rodolphe. E h bien? La marquise. E h bien! vous pourrez venir... le jour oü ils me seront remis. Rodolphe, vivement. V o u s l e s a u r e z a u j o u r d ' h u i . La marquise. Y r a i m e n t ! . . . A d i e u . . . adieu, partez vite. Herman, suivez son altesse, et voyez si rien ne s'oppose ä son depart. Herman. Monseigneur 9 ) sera oblige de sortir par la porte du pare; car de ce cote, au salon, il y a du monde. La marquise. Dejä, et qui done ? ' ) Aujourd'hui le litre de Monseigneur ne se donne plus qu'aux eveques et archeveques. Monseigneur Varchevique de Paris, ou seulement: Monseigneur de Paris. II se donne encore aux membi'es d'une famille r e g n a n t e , mais seulement quand on leur adresse la parole. .Mais quand on parle d'un prince, meme d une famille royale, on dit p. e. Monsieur le due de IS'emours, Monsieur le prince de Joinville. On peut encore dire simplement p. e. Lc prince de Prusse, ou si Ton veut s'exprimer plus respectueusement Son Vitesse royale le prince de Prusse. — Il est ä remarquer que les titres tie Majeste, Altesse, Excellence, contrairement a l'usage de Ja langue allemande, ne s'emploient pas au vocatif el que les r e p o n s e s : 9)?ajeftät; j a , Äöntgl. |>ol)eit; j a , ©rcellcnj; ne (loivent pas se traduire par ces trois mots. On dit en frangais: Oui, Sire, quand on parle a un empereur ou r o i ; oui, monseigneur ou oui, mon prince, quand on s'adresse ä un p r i n c e ; oui, madame, quand on parle ä une imperatrice, reine ou prineesse. II en est de meme du tilre d ' E x c e l l e n c e qu'on donne aux ministres, aux ambassadeurs. Ce litre, comme celui de Majeste et d' Altesse se joint toujours a un verbe. On dit p. e. SHI plait ά votre Excellence, Votre Excellence a or donne etc.,· mais on r^pond: Oui, monsieur le ministre, ou simplement oui, monsieur. (V. Acte I, note I.) Autrefois on disait: Oui, monseigneur, en parlant ä ministre ou ambassadeur.

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ACTE I, S C E N E III.

Herman. Un homme d'un certain a g e , 1 0 ) et sa fille. . • le comte de Moreno. Rodolphe. L ' e n v o y e " ) d'Espagne! La marquise. Ouand done est-il arrive? Rodolphe. Hier s o i r 1 2 ) . . . Vous le connaissez? La marquise. Je l'ai reyu quelquefois ä P a r i s . . . Mais prenez garde qu'il ne vous voie... II a tant d'habilete et de finesse, qu'il aurait bien vite devine notre secret. Rodolphe. Ne craignez r i e n . . . Herman, faites-le entrer... Moi, pendant ce temps, j e traverserai le pare... Adieu, tout ce que j'airne. La marquise. A ce s o i r . . . Rodolphe. E t plus töt, si je puis. (II sort p a r le fond du t h e a t r e . )

S C E N E III. La marquise,

le comte Herman,

Herman.

de Moreno,

Isabelle,

annoneant.

Le comte de Moreno et dona 1 3 ) Isabelle.

(II sort; le comic d e Moreno ct dona Isabelle entrcnt par la porte ä gauclie.)

La marquise. Quelle aimable surprise! Comment, monsieur le comte, vous voilä dans ce pays! l °) litre d'un certain age veut d i r e : n'etre plus j e u n e . L'expression un homme cTun certain dge d i s i g n e un h o m m e d e cinquante a n s a peu p r e s . " ) Le p a r t i c i p e envoye, employ^ c o m m e substantif s i g n i f i e : un ministre envoye p a r un p r i n c e souverain ou p a r une r e p u b l i q u e , a u p r e s d'un aulre p r i n c e ou d ' u n e autre ^ p u b l i q u e . La dignite d'envoye (®efanfcter) a p p e l e plus p a r t i c u l i e r e m e n t envoye extraordinaire et ministre plenipoientiaire (beBcI(mäd)ttgt) est infe'rieure ä celle d'ambassadcur (33otfd)(ifter), m a i s clle est s u p e r i e u r e a cslle de ministre resident (SHimjhmfttieuO et a celle de charge d'affaires (©efcfjciftdtragcr). Dans le langage o r d i n a i r e c e p e n d a n t , le titre d'ambassadeur est souvent donn(5 ä un a g e n t diplonftatique (v. Acte I, note 27) q u i , officiellement, n'a q u e celui d'envoye. V. Martens, Guide diplomatique, tome I, c h a p . III. 1? ) Dans le l a n g a g e familier on dit sopvenl hier soir, demain soir, au lieu de hier au soir, demain au soir ce qui est p l u s c o r r e c t , mais on s u p p r i m e t o u j o u r s au quand les a d v e r b e s hier, demain sont suivis de matin et l'on d i t : hier matin, demain matin. 13 ) Don et dona (fe'minin) sont les titres d ' h o n n e u r p a r t i c u l i e r s

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LE DIPLOMATE.

Le comte. Oui, madame, un voyage d'agre'ment; j'ai amene avec moi ma fille, qui ne connaissait point I'AIlemagne, et que j'ai l'honneur de vous presenter. J'ai voulu que notre premiere visite vous fut consacree, car nous arrivons a. I'lnstant... nous descendons de voiture. Isabelle. C'est-ä-dire, mon pere, hier au soir. Le comte. Hier apres minuit... c'est comme si c'&ait aujourd'hui.. . E t je sens dejä que ce voyage m'a fait beaucoup de bien. Isabelle. Oh n o n ! . . . Vous e'tiez trop inquiet; ä chaque instant, vous vous informiez si le baron de Saldorf, si l'envoye de Saxe ne nous avait pas precedes. . . Je vous demande ce que cela fait d'arriver une heure plus tot? Le comte. Isabelle!. . . Isabelle. Ah! mon Dieu, est-ce que j'ai eu tort de dire cela? est-ce que cela vous fache? Le comte. Moi, en aucune fae ei »erjtanbfn nttt geheime SBerlnnbuitgen ju fiebern.

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I.E D1PL0MATE.

courant de tout ce qui se p a s s e . . . E t de plus, j'ai cu ce matin une entrevue avec le grand-due... qui est fort bien dispose, mais qui ne se pvononce pas encore. Isabelle. Tant de choses depuis hier! et je ne nfen doutais seulenient p a s . . . On ne dort done point quand on est diploniate! 27 ) Le comte. Maintenant, ce que je vous demande, madame, e'est de parier dans notrc sens, 2 8 ) non seulenient au prince, mais ä la cour, mais chez vous... C'est dans les salons 2 9 ) que se fait ('opinion; aussi, et quand on veut reussir ä present, ii faut avoir pour soi les femmes... surtout les femmes d'esprit; car I'esprit maintenant est une puissance. La marquise. Sous ce rapport-Iä, jc me de'fie de mon pouvoir. Le comte. II y a des souverains qui ne connaissent pas leur force, et voilä oü vous en e t e s . . . Le second service que j'attends de votre amitte', c'est de vouloir bien, pendant πιοη sejour en cette residence, garder ma fille aupres de vous... Je ne connais pas de societe ni de maison plus agreable que la vötre. La marquise. Vous me demandez-la un service dont je vous devrai de la reconnaissance. (La marquise passe du cöle d'ltabelle.) ,r ) On a p p e l l e diplomate celui qui est v e r s ί (eingeweiht, BeJoatlbcvtJ d a n s la diplomatic ( p r o n o n c e z : c i ) , qui est e m p l o y i p o u r d e s n e g o c i a t i o n s diplomatiques. La diplomatie est la s c i e n c e des r a p p o r t s m u t u e l s , d e s int^rets respectifs (gegenfeitige SBfJte» j u n g e n unb ^ntereffen) des E t a t s et d e s s o u v e r a i n s entre eux. — Q u a n t ä l'articulation diflerente de la c o n s o n n e t d e v a n t i y. Lcsaint, Prononciation l'ranc. p, 161. 28 ) L's finale du mot sens s o n n e d a n s cette a e e e p t i o n , on p r o n o n c e sence. Nous r e n v o y o n s c e u i qui de'sirent c o n n a i t r e le bon usage s u r la prononciation d e s mols plus, sens et g~ens, k l'exeellent T r a i t i de prononciation de Mr. Lesaint (p. 210—222) oü ces q u e s t i o n s assez c o m p l i q u e e s sont traitees avec b e a u e o u p de clarti. " ) ü n salon est u n e piece ( 3 t m m e r , ©emcicfe) qui s e r t ä r e c e v o i r c o m p a g n i e et qui est o r d i n a i r e m e n t plus g r a n d e et plus o r n e e que les a u t r e s . Salon s'eWiploie flgurement, surtout au pluriel, p o u r d e s i g n e r la b o n n e c o m p a g n i e , les gens du beau m o n d e . Dans Us salons: ilt fcen feinen ©efellfäjaften.

ACTE I, SCENE HI.

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IsabeUe. Ah! madame, que vous etes b o n n e ! . . . Mon pert*, je le vols, craint mes indiscretions; c'est pour cela qu'il ra'dloigne de lui. Le comte. Moi. . . quelle i d e ' e ! . . . Si vous voulez, ma chere amie, que j e vous parle, lä, bien franchement, diplomatic 3 ") ä part, je vous mets sous la protection de inadame, parce qu'il y a quelqu'un au monde dont j e crains les assiduites, quelqu'un que vous connaissez tres-bien, et que partout, en voyage, nous retrouvons sous nos p a s . . . [sabelle. C'est peut-ötre par liasard! Le comte. Un franc etourdi, 3 1 ) qui avait un nora, de la naissance, qui pouvait parvenir ä tout, le fils d'uri ancien ami, ä qui inoi-meme j'avais donne les premieres lemons... mais que j'ai e'te force d'abaudonner, car il ne fera jamais r i e n . 3 2 ) , Isnbelle. C'est-ä-dire, qu'il ne fera j a m a i s ιιη homme d ' E t a t . . . mais il peut faire autre chose... Croiriez-vous, madame, que ce pauvre jeune homme, afin de plaire ä mon pere, et de me'riter ma main, a essaye d'etre diplomate? II a (itudie pendant deux ans ίι Paris, aux affaires e t r a n g c r e s 3 3 ) . . . II ne peut p a s · . , il n'y entend rien; ce n'est pas sa f a u t e . . . il n'a pas de vocation... C'est 30

) Diplomatie v. Acle I, note 27. ) On appelle etourdi un homme qui agil sans reflexion, sans considc'rer ce qu'il fait: itnbefomten, Iet$tfiuntg, L'adjectif franc, franche (fret) se joint a toules sortes de termes injurieux pour leur donner encore plus de force. Un franc etourdi: ettt Sßmbbcittel. [Franc vient du nom de peuple Frank, v. Diez, Gramm, d. rom. Spr. I , 47: le verbe etourdir betäuben, d'une de'rivation incertaine, est probablement aussi d'origine germanique.] 32 ) II ne fera jamais rien veut dire: II ne parviendra ä rien, il ne sera bon a rien tottb m'djtö