Rêver pendant le confinement: Ce que le rêve nous apprend sur le vécu des Françaises et des Français 9782759826537

Quel impact le confinement a-t-il eu sur nos vies ? De quoi avons-nous rêvé ? Quelles métaphores le rêve a-t-il utilisée

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French Pages 280 [278] Year 2021

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Rêver pendant le confinement: Ce que le rêve nous apprend sur le vécu des Françaises et des Français
 9782759826537

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À toutes celles et ceux qui ont répondu à cette enquête. À toutes les Françaises et tous les Français qui ont vécu le confinement 2020 en France. Au président de la République française en fonction pendant la pandémie.

Rêver pendant le confinement

Rêver pendant le confinement

Ce que le rêve nous apprend sur le vécu des Françaises et des Français

PERRINE RUBY

17, avenue du Hoggar – P.A. de Courtabœuf BP 112, 91944 Les Ulis Cedex A

La collection « Rencontre », dirigée par Fabien Dworczak, réunit des ouvrages dans le domaine de la science. Cette collection présente, sous forme de dialogue ou non, un échange entre différents acteurs (ou un point de vue) permettant de comprendre des enjeux sociétaux ou des sujets par l’éclairage de la science. Une conclusion ou dernière partie plus philosophique pourrait être envisagée. Dans la collection Le progrès est le propre de l’homme : le regard de Victor Hugo, P. Jouvencel et F. Dworczak, ISBN : 978-2-7598-2420-5 (2020) Corps dansé  : confidences photographiques, I. Namèche, ISBN : 978-27598-2585-1 (2021) Quand la recherche se met à table, A. Giboreau et F. Dworczak, ISBN : 978-27598-2596-7 (2021) Illustrations de couverture et de la partie III : Dessins au crayon de Perrine Ruby Composition et mise en pages : Flexedo

Imprimé en France ISBN (papier) : 978-2-7598-2541-7 ISBN (ebook) : 978-2-7598-2653-7 https://doi.org/10.1051/978-2-7598-2541-7

Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous pays. La loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinés à une utilisation collective », et d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute repré­ sentation intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (alinéa 1er de l’article 40). Cette représentation ou ­reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon ­sanctionnée par les articles 425 et suivants du code pénal. © EDP Sciences, 2021

SOMMAIRE

Avertissement sur les choix orthographiques dans cet ouvrage................ Préface.........................................................................................

11 13

Présentation et résultats de l’enquête « Confinement, Sommeil et Rêves » Présentation de l’enquête « Confinement, Sommeil et Rêves »......... Qui a répondu.......................................................................... Représentativité de l’échantillon................................................. Mode de vie............................................................................. Infection par, proximité avec et attitude vis-à-vis du COVID-19...... Ressenti vis-à-vis du confinement............................................... Confiance dans l’avenir.............................................................. Santé mentale.......................................................................... Sommeil.................................................................................. Rêves et cauchemars.................................................................

19 20 22 23 26 28 29 30 30 34

Discussion des résultats de l’enquête « Confinement, Sommeil et Rêves » Connaissances scientifiques sur le sommeil................................... 41 Connaissances scientifiques sur le rêve........................................ 42 Fréquence et contenu des récits de rêve.................................. 42 Fonction possible du rêve : réguler les émotions...................... 45 Pourquoi l’enquête « Confinement, Sommeil et Rêves »............. 47 Ce que nous apprend l’enquête sur la situation en France pendant le confinement du 17 mars au 11 mai 2020...................... 49 Les Françaises et les Français et le COVID-19 pendant le confinement........................................................ 49 Impact du confinement et de la pandémie sur le mode de vie.... 50 Impact psychologique du confinement et de la pandémie.......... 51 Le sommeil en confinement................................................... 53 Les rêves et les cauchemars en confinement................................. 56 Les rêves............................................................................ 56 Les cauchemars.................................................................... 62 Crise sanitaire et métaphores oniriques................................... 64 Tableau d’ensemble................................................................... 83 Conclusion............................................................................... 86 7

Sommaire

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête « Confinement, Sommeil et Rêves » Préambule................................................................................ Des rêves du 17 mars 2020 – Jour 1............................................ Des rêves du 18 mars 2020 – Jour 2............................................ Des rêves du 19 mars 2020 – Jour 3............................................ Des rêves du 20 mars 2020 – Jour 4............................................ Des rêves du 21 mars 2020 – Jour 5............................................ Des rêves du 22 mars 2020 – Jour 6............................................ Des rêves du 23 mars 2020 – Jour 7............................................ Des rêves du 24 mars 2020 – Jour 8............................................ Des rêves du 25 mars 2020 – Jour 9............................................ Des rêves du 26 mars 2020 – Jour 10.......................................... Des rêves du 27 mars 2020 – Jour 11.......................................... Des rêves du 28 mars 2020 – Jour 12.......................................... Des rêves du 29 mars 2020 – Jour 13.......................................... Des rêves du 30 mars 2020 – Jour 14.......................................... Des rêves du 31 mars 2020 – Jour 15.......................................... Des rêves du 1 avril 2020 – Jour 16............................................ Des rêves du 2 avril 2020 – Jour 17............................................ Des rêves du 3 avril 2020 – Jour 18............................................ Des rêves du 4 avril 2020 – Jour 19............................................ Des rêves du 5 avril 2020 – Jour 20............................................ Des rêves du 6 avril 2020 – Jour 21............................................ Des rêves du 7 avril 2020 – Jour 22............................................ Des rêves du 8 avril 2020 – Jour 23............................................ Des rêves du 9 avril 2020 – Jour 24............................................ Des rêves du 10 avril 2020 – Jour 25........................................... Des rêves du 11 avril 2020 – Jour 26........................................... Des rêves du 12 avril 2020 – Jour 27........................................... Des rêves du 13 avril 2020 – Jour 28........................................... Des rêves du 14 avril 2020 – Jour 29........................................... Des rêves du 15 avril 2020 – Jour 30........................................... Des rêves du 16 avril 2020 – Jour 31........................................... Des rêves du 17 avril 2020 – Jour 32........................................... Des rêves du 18 avril 2020 – Jour 33........................................... Des rêves du 19 avril 2020 – Jour 34........................................... Des rêves du 20 avril 2020 – Jour 35........................................... Des rêves du 21 avril 2020 – Jour 36........................................... Des rêves du 22 avril 2020 – Jour 37........................................... Des rêves du 23 avril 2020 – Jour 38........................................... Des rêves du 24 avril 2020 – Jour 39........................................... Des rêves du 25 avril 2020 – Jour 40........................................... Des rêves du 26 avril 2020 – Jour 41........................................... 8

Rêver pendant le confinement

91 93 95 99 102 104 106 109 112 115 117 119 122 125 129 133 137 141 145 149 154 158 162 166 169 172 175 179 182 185 189 192 196 198 200 203 207 209 211 213 218 222

Sommaire

Des rêves du 27 avril 2020 – Jour 42........................................... Des rêves du 28 avril 2020 – Jour 43........................................... Des rêves du 29 avril 2020 – Jour 44........................................... Des rêves du 30 avril 2020 – Jour 45........................................... Des rêves du 1 mai 2020 – Jour 46............................................. Des rêves du 2 mai 2020 – Jour 47............................................. Des rêves du 3 mai 2020 – Jour 48............................................. Des rêves du 4 mai 2020 – Jour 49............................................. Des rêves du 5 mai 2020 – Jour 50............................................. Des rêves du 6 mai 2020 – Jour 51............................................. Des rêves du 7 mai 2020 – Jour 52............................................. Des rêves du 8 mai 2020 – Jour 53............................................. Des rêves du 9 mai 2020 – Jour 54............................................. Des rêves du 10 mai 2020 – Jour 55............................................ Des rêves du 11 mai 2020 – Jour 56............................................ Bibliographie................................................................................. Remerciements...............................................................................

225 228 232 235 237 241 243 246 249 251 253 256 259 263 266 269 277

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AVERTISSEMENT SUR LES CHOIX ORTHOGRAPHIQUES DANS CET OUVRAGE

Par souci de visibilité des femmes qui ont été bien plus nombreuses que les hommes à répondre à l’enquête « Confinement, Sommeil et Rêves », j’ai fait le choix d’accorder les pluriels au féminin quand ils concernaient les personnes sondées. Afin que le masculin, pour une fois, ne l’emporte pas sur le féminin, alors que les femmes sont en majorité.

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PRÉFACE

Le nombre de livres dont le projet est l’analyse des rêves est condamné à grandir, du fait qu’aucun ne pourra jamais donner au lecteur un sentiment conclusif. Les méthodes de la science, qui peuvent fournir (du moins temporairement) l’impression d’être parvenu à une conclusion robuste, glissent sur le rêve comme sur une peau de poisson. Parce qu’on ne peut jamais observer le rêve lui-même. On en repêche le matin pourtant un récit, que l’on peut raconter. Mais c’est de la seconde main. Le rêve lui-même reste comme retiré à tous ceux qui ne l’ont pas rêvé. Ce qu’on observe de lui, par exemple en psychophysiologie, à l’électro-oculogramme ou à l’électro-encéphalogramme, ne ressemble en rien aux tableaux énigmatiques et aux images incroyables dans lesquels le rêveur  se situe. Ce rêve-ci, le phénomène rêvé tel que nous l’éprouvons, reste rétif au partage, étanche, replié dans la nuit personnelle. On ne peut pas prêter un rêve. On ne peut pas donner un rêve. On ne peut pas reproduire un rêve. Les méthodes de la science achoppent donc à en saisir la plénitude. Que reste-t-il à voir, dès lors ? Ce qu’à mon sens fait ici Perrine Ruby  : puisque le rêve lui-même se soustrait à nos doigts et à nos mesures, le phénomène posé devant nous, ce qu’il reste à voir, c’est 13

Préface

l’humain racontant son rêve, et l’humain vivant avec son rêve. En somme, l’ambition d’un livre sur le rêve se doit d’être très modeste. Elle se retire d’un pas en arrière par rapport à l’événement du rêve, rendu à l’intimité impénétrable du rêveur. Elle se retire aussi du contenu particulier du rêve, toujours inaccessible. Mais, en échange, elle peut s’affairer pleinement à étudier, sinon l’humain qui rêve, l’humain qui raconte ses rêves. En ce sens, le livre que l’on tient entre les mains peut sembler précieux pour la taille de l’échantillon sur lequel son analyse repose, pour la fenêtre unique qu’il offre sur les conséquences du confinement sur la vie intérieure des Français, ou pour le catalogue des merveilles rêvées qui y sont présentées, telles quelles, non retouchées, brutales. Ce trésor précieux, qu’on ajouterait volontiers à la Banque des rêves de Jean Duvignaud, n’est pourtant pas, il me semble, sa plus grande valeur. Ce qui est beaucoup plus important que ce dont les gens ont rêvé, est ce qu’ils sont venus nous dire, ce qu’ils ont eu envie que nous lisions. Le témoignage issu de cette étude est important, unique, lumineux. Mais une autre lecture s’ouvre à nous dès lors que nous considérons comme part de l’étude aussi, la volonté de témoigner. Dès les premières années, en sociologie, on vous apprend que le recueil d’information est un jeu de polichinelles. L’observé veut se montrer sous un jour particulier à l’observateur. L’observateur voit très bien dans ce petit jeu, il sait que l’observé « se raconte » devant lui, qu’il construit, en parlant, un récit de sa vie, tout autant pour celui qui l’écoute que pour lui-même. L’observé, d’ailleurs, voit très bien que l’observateur n’est pas dupe de son jeu. Et pourtant, l’observateur prend tout de même ce que dit l’observé « pour argent comptant ». Ce qui compte, ce n’est pas tant ce qui est dit. Ce contenu, la donnée brute, est promise à l’analyse, qu’elle soit authentique, sincère, un peu gonflée, ou vraisemblablement mensongère. Une autre chose compte, c’est que cela a été dit. C’est cela, et pas autre chose, que l’observé a voulu qu’on sache de lui. Ce qui compte, c’est qu’il y ait 14

Rêver pendant le confinement

Préface

eu de l’authenticité, de la sincérité, une emphase ou du mensonge. Et, au titre que cela s’est produit, cela doit être reconnu et étudié. Ainsi, la chose la plus importante qui se trouve dans ce livre, c’est le don de tant de rêves, choisis pour vous parvenir. Ceux-là racontés, et pas d’autres. Avec leurs fautes d’orthographes, leurs phrases qui commencent par le milieu, leur écriture étonnée. Il faut imaginer les Français qui se sont assis derrière leurs ordinateurs, frappés par une pandémie inimaginable, silencieux un instant avant de saisir leur premier mot, où engloutis par une scène impérieuse qui leur revient d’un coup, écrivant automatiquement telle histoire d’écorces d’arbres qui soignent le COVID ou de dragon qui finalement n’est pas un dragon « mais un homme déguisé en noirceur ». Assignés à résidence depuis d’anxieuses semaines, les voilà qui remplissent le champ d’un questionnaire avec ces mots qui viennent maintenant vous trouver. Par cette conversation qui commence, les confinés font ici valoir leur voix. Ils livrent le contenu de leurs nuits, ces rêves qui leur viennent malgré eux, et dont ils ne sont pas responsables, jugeait déjà Yves Delage en 1892. Mais ils disent aussi ce qu’ils éprouvent dans la vie diurne, ils témoignent des conditions de leur quotidienneté, ils décrivent ce qu’est devenue l’existence lorsqu’on lui soustrait la possibilité de sortir, de se rassembler, de se toucher, lorsque sont prohibées les foules, les groupes, les fêtes, les embrassades et les câlins. Car c’est cela dont rêvent les Français, et qu’ils décident de nous dire (cela qu’ils racontent grâce à leurs rêves) : que la société leur manque. Les rêves des confinés viennent regretter la société des humains. Dans son livre sur le hantement du monde, Gil Bartholeyns, l’historien, raconte brièvement, presque de manière allusive, l’effet qu’a eu sur lui le premier confinement. Tout comme pour ses amis universitaires, les conditions dans lesquelles s’éprouvait la vie, n’ont pas foncièrement changé. Habitués à de longues sessions intérieures d’écriture et de recherche, le retrait du monde extérieur ne marquait pas, pour eux, un manque radical. Cependant, dans ces conditions matérielles sensiblement identiques, après le 17  mars 2020, il ne 15

Préface

parvint pas à écrire. Quelque chose d’immatériel qui lui avait été retiré rendait plus difficile à habiter un monde matériel, lui pourtant demeuré intact. Cette chose immatérielle retirée, qui est aussi le dernier mot du livre rouge de Carl Gustav Jung, c’est la « possibilité ». Les rêves des confinés viennent nous dire, tout au long de ces pages, « la possibilité de quoi ». Mickaël Dandrieux, sociologue Auteur du livre Le Rêve et la Métaphore. Sources et structures du lien social (CNRS Éditions, 2016)

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Rêver pendant le confinement

Présentation et ­résultats de l’enquête

« Confinement, Sommeil et Rêves »

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Présentation et ­résultats de l’enquête

PRÉSENTATION DE L’ENQUÊTE « CONFINEMENT, SOMMEIL ET RÊVES » L’enquête en ligne présentée dans cet ouvrage a été réalisée par Perrine Ruby avec l’aide de Lesly Fornoni en particulier, et de toute l’équipe Perception Attention Mémoire du Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon. Elle a été diffusée à partir du 6 avril 2020. Nous remercions chaleureusement toutes celles et tous ceux qui ont répondu à l’enquête. Elles/ils ont participé à une meilleure compréhension du sommeil et des rêves. Leurs contributions nous ont aussi, surtout, permis de prendre la mesure du phénomène sociétal et mondial qui nous a frappé depuis l’arrivée du coronavirus COVID-19 en France. Je tiens à remercier tout particulièrement celles et ceux qui ont accepté de nous confier certains de leurs rêves ou cauchemars, ces petits bouts d’elles et d’eux-mêmes, ces pièces du grand puzzle de notre humanité commune, qui font émerger l’indicible et révèlent tellement de notre expérience vécue, du fonctionnement de notre société, et de l’impact de la politique menée en France sur les âmes. L’analyse présentée ici porte sur les réponses recueillies en France du 06 avril au 12 mai 2020 à 16 h 00.

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Présentation et ­résultats de l’enquête

QUI A RÉPONDU Nombre total de réponses : 7 891 dont 4 604 complètes le 16 juin 2021 Nombre de réponses complètes du 6 avril au 12 mai 2020 16 h 00 : 3337 => seules ces réponses sont analysées et détaillées ci-dessous. Genre  : 2  548  femmes (76,4  %) dont 34  enceintes, 781  hommes (23,4 %), 8 autres (0,2 %) Moyenne d’âge : 38 ± 15,3 ans (âge inférieur à 18 ans = 54 personnes, entre 18 et 25 ans = 803 personnes, ente 25 et 35 ans = 906 personnes, entre 35 et 45 ans = 588 personnes, entre 45 et 55 ans = 455 personnes, entre 55 et 65 ans = 332 personnes, entre 65 et 75 ans = 170 personnes, plus de 75 ans = 30 personnes) Statut marital  : 2  088 en couple (62,6  %) dont 1  780 habitaient avec leur partenaire pendant le confinement (85,2 % des personnes en couple), 1 126 célibataires (33,7 %), 123 autres (3,7 %) Parentalité : 2 057 sans enfants (61,6 %), 1 280 avec enfants (38,4 %) Accès à l’extérieur  : 1  226 avaient un balcon (36,7  %), 1  739 un jardin (52,1 %), 666 ni balcon ni jardin (19,9 %)

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Rêver pendant le confinement

Présentation et ­résultats de l’enquête

Répartition des réponses par région

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Présentation et ­résultats de l’enquête

REPRÉSENTATIVITÉ DE L’ÉCHANTILLON L’échantillon de personnes qui a répondu à cette enquête n’est pas représentatif de la population française, en termes de genre (sur-représentation des femmes), d’âge (sur-représentation des plus jeunes), d’origine géographique (sur-représentation de la région Auvergne-Rhône-Alpes), et de niveau socio-économique au moins (seulement 666 sur 3 337 participants n’avaient ni balcon ni jardin). On ne peut donc pas considérer les résultats de cette enquête comme exactement représentatifs de ce qu’il s’est passé en France pendant le confinement. Cet échantillon est cependant vaste (3 337 personnes), il inclut tous les âges de 18 à 94 ans, et toutes les régions de France. À ce titre, même s’il est probablement composé de personnes appartenant à des catégories socio-professionnelles plutôt élevées, il nous parle malgré tout d’une réalité partagée, c’est ce que montre la similitude des thèmes de rêves retrouvés à travers les générations et l’espace (les régions). Il faut simplement avoir en tête que le tableau dressé dans cet ouvrage est peut-être partiel, c’est-à-dire peut-être différent de la réalité vécue par d’autres catégories de la population non sondées dans cette enquête.

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Rêver pendant le confinement

Présentation et ­résultats de l’enquête

MODE DE VIE Sont présentés ci-dessous le pourcentage et le nombre de personnes (entre parenthèses) qui ont choisi chaque réponse (ne sont pas toujours présentés le pourcentage et le nombre de personnes n’ayant pas fourni de réponse à la question posée). Les moyennes présentées sont suivies de l’écart-type (annoncé par le signe ±). Pendant le confinement, vous : Télétravaillez ou télé-étudiez pour les étudiants 60,8 % (2028) Ne pouvez pas faire votre travail depuis chez vous 11,6 % (387) Êtes au chômage (dont chômage partiel) 17,8 % (594) Êtes retraité(e) 9,4 % (313) Faites la classe à vos enfants 10,6 % (354) Continuez à travailler sur votre lieu de travail habituel (profession non médicale) 7,5 % (249) Continuez à travailler sur votre lieu de travail habituel (profession médicale) 4,0 % (134) Avez proposé votre aide aux autres pendant la crise (garde d’enfants, aide aux agriculteurs…) 5,3 % (177) Êtes en arrêt maladie 3,5 % (118) Pendant le confinement, disposez-vous d’un balcon ou d’un jardin ? Balcon 36,7 % (1 226) Jardin 52,1 % (1 739) Ni balcon ni jardin 19,9 % (666) Depuis le début du confinement, consommez-vous de l’alcool (notez 0 si vous n’en consommez pas) ? 1  085 répondantes n’en consomment pas (32,5  %) et 2  225 en consomment (66,7 %) 7,1  ±  13,3 verres par semaine en moyenne pour les répondantes qui boivent de l’alcool Par rapport à avant le confinement, votre consommation d’alcool est : Plus importante 22,5 % (750) Moins importante 23,5 % (783) Identique 49,2 % (1 643) 23

Présentation et ­résultats de l’enquête

Depuis le début du confinement, consommez-vous du tabac (notez 0 si vous n’en consommez pas) ? 2  590 répondantes n’en consomment pas (77,6  %) et 683 en consomment (20,4 %) 8,5 ± 7,5 cigarettes par jour en moyenne pour les répondantes qui consomment du tabac Par rapport à avant le confinement, votre consommation de tabac est : Plus importante 9,3 % (309) Moins importante 9,5 % (318) Identique 70,6 % (2 357) Depuis le début du confinement, consommez-vous du cannabis ? Oui 5,2 % (173) Par rapport à avant le confinement, votre consommation de cannabis est : Plus importante 2,2 % (71) Moins importante 3,9 % (130) Identique 74,5 % (2 487) Pendant le confinement, pendant combien de temps (en minutes), faites-vous du sport ou de l’exercice chaque jour (sport d’intérieur, footing ou marche par exemple) ? 32,2 ± 36,1 minutes Avant le confinement, pendant combien de temps (en minutes), faisiez-vous du sport ou de l’exercice chaque jour (sport d’intérieur, footing ou marche par exemple) ? 43,9 ± 49,7 minutes Depuis le début du confinement, combien de temps passez-vous sur des écrans (télévision, ordinateur, tablette, téléphone) quotidiennement (nombre d’heures) ? 7,4 ± 3,8 heures 24

Rêver pendant le confinement

Présentation et ­résultats de l’enquête

Avant le confinement, combien de temps passiez-vous sur des écrans (télévision, ordinateur, tablette, téléphone) quotidiennement (nombre d’heures) ? 5,4 ± 3,5 heures Depuis le début du confinement, à quelle fréquence avez-vous des relations sexuelles entre partenaires ? Toutes (N=3337)

Couples (N=1780)*

Célibataires (N=1126)

Plusieurs fois par jour

0,7 % (25)

1,1 % (20)

0,2 % (2)

1 fois par jour

1,6 % (52)

2,5 % (45)

0,4 % (5)

Plusieurs fois par semaine

17,5 % (585)

29,8 % (530)

2,4 % (27)

1 fois par semaine

12,5 % (418)

21,0 % (374)

2,6 % (29)

Toutes les 2 semaines

7,2 % (242)

12,1 % (216)

1,4 % (16)

Toutes les 3 semaines

4,1 % (137)

6,8 % (121)

0,9 % (10)

1 fois par mois ou moins

43,3 % (1446)

24,8 % (442)

65,3 % (735)

Sans réponse

12,9 % (432)

1,8 % (32)

26,8 % (302)

*Couples confinés ensemble

Par rapport à avant le confinement, vos relations sexuelles entre partenaires sont :

Plus fréquentes

Toutes (N=3337)

Couples (N=1780)*

Célibataires (N=1126)

9,4 % (314)

14,9 % (314)

2,7 % (30)

Moins fréquentes

30,7 % (1024) 24,0 % (1024)

31,3 % (352)

Aussi fréquentes

44,0 % (1468) 56,5 % (1468)

34,6 % (390)

Je ne sais pas

6,4 % (215)

2,9 % (52)

11,0 % (124)

Sans réponse

9,5 % (316)

1,7 % (30)

20,4 % (230)

*Couples confinés ensemble

25

Présentation et ­résultats de l’enquête

Depuis le début du confinement, à quelle fréquence pratiquez-vous la masturbation en solitaire ? Toutes (N=3337)

Couples (N=1780)*

Plusieurs fois par jour

2,5 % (84)

0,6 % (11)

4,7 % (53)

1 fois par jour

5,6 % (188)

3,1 % (56)

9,1 % (102)

Plusieurs fois par semaine

19,5 % (650)

10,6 % (189)

29,4 % (331)

1 fois par semaine

12,7 % (424)

11,8 % (211)

13,8 % (155)

Toutes les 2 semaines

7,8 % (260)

8,0 % (142)

7,7 % (87)

Toutes les 3 semaines

Célibataires (N=1126)

3,6 % (119)

3,8 % (67)

3,1 % (35)

1 fois par mois ou moins

36,1 % (1205)

50,3 % (895)

18,9 % (213)

Sans réponse

12,2 % (407)

11,7 % (209)

13,3 % (150)

*Couples confinés ensemble

Par rapport à avant le confinement, vos masturbations sont : Toutes (N=3337)

Couples (N=1780)*

Célibataires (N=1126)

15,6 % (521)

7,5 % (134)

22,9 % (258)

Moins fréquentes

17,5 % (584)

21,1 % (376)

13,9 % (157)

Aussi fréquentes

47,9 % (1599)

51,6 % (918)

45,8 % (516)

Je ne sais pas

8,4 % (279)

10,0 % (178)

5,3 % (60)

Sans réponse

10,6 % (354)

9,8 % (174)

12,0 % (135)

Plus fréquentes

*Couples confinés ensemble

INFECTION PAR, PROXIMITÉ AVEC ET ATTITUDE VIS-À-VIS DU COVID-19 Depuis le début du confinement, avez-vous été à proximité de personnes ayant des symptômes typiques de l’infection au COVID-19 (toux, éternuement, fièvre, fatigue) ? Non 78,3 % (2 612) Un peu 16,9 % (565) Souvent 2,2 % (75) Tous les jours 2,2 % (74) 26

Rêver pendant le confinement

Présentation et ­résultats de l’enquête

Depuis le début du confinement, fréquentez-vous des personnes qui sont régulièrement à proximité de patients positifs au COVID-19 ? Non 85,1 % (2841) Un peu 8,1 % (271) Souvent 2,5 % (84) Tous les jours 3,7 % (123) Avez-vous été diagnostiqué positif au COVID-19 par un médecin ? Oui 2,1 % (70) Non 97,9 % (3 267) Depuis le début de la période du confinement, à quel point avezvous peur de tomber malade (0 je ne suis pas du tout inquiet·e, 10 j’ai très peur) ? 0 – 13,8 % (461) 1 – 11,8 % (395) 2 – 15,4 % (515) 62,2 % 3 – 13,5 % (452) 4 – 7,6 % (254) 5 – 12,6 % (422) 6 – 7,2 % (240) 7 – 6,9 % (230) 35,7 % 8 – 4,5 % (151) 9 – 1,6 % (52) 10 – 2,8 % (95)

}

}

Depuis le début de la période du confinement, à quel point avez-vous peur que certains de vos proches tombent malades (0 je ne suis pas du tout inquiet·e, 10 j’ai très peur) ? 0 – 3,3 % (111) 1 – 3,6 % (121) 2 – 5,9 % (198) 27,1 % 3 – 7,9 % (263) 4 – 6,3 % (211)

}

27

Présentation et ­résultats de l’enquête

5 – 14,3 % (476) 6 – 10,2 % (340) 7 – 12,4 % (413) 8 – 15,8 % (526) 9 – 8,2 % (274) 10 – 12,1 % (404)

}

72,9 %

RESSENTI VIS-À-VIS DU CONFINEMENT À quel point trouvez-vous ce confinement difficile à vivre (0 ça ne me pose pas de problèmes au contraire, 10 je trouve le confinement extrêmement difficile à vivre) ? 0 – 9,0 % (299) 1 – 9,3 % (309) 2 – 12,0 % (402) 51,3 % 3 – 12,1 % (403) 4 – 8,9 % (298) 5 – 15,6 % (521) 6 – 10,6 % (353) 7 – 9,6 % (319) 48,7 % 8 – 7,7 % (256) 9 – 2,5 % (85) 10 – 2,8 % (92)

}

}

À quel point trouvez-vous la période du confinement angoissante (0 pas du tout angoissante, 10 extrêmement angoissante) ? 0 – 13,5 % (450) 1 – 9,4 % (313) 2 – 10,8 % (361) 52,8 % 3 – 10,8 % (361) 4 – 8,3 % (276) 5 – 12,3 % (410) 6 – 9,6 % (320) 7 – 10,2 % (340) 47,2 % 8 – 8,0 % (268) 9 – 3,5 % (116) 10 – 3,7 % (122)

}

}

28

Rêver pendant le confinement

Présentation et ­résultats de l’enquête

CONFIANCE DANS L’AVENIR Pensez-vous que le monde va changer en pire après la fin du confinement (0 je pense que rien ne va changer, 10 je pense que le monde va beaucoup s’aggraver) ? 0 – 14,4 % (480) 1 – 4,7 % (156) 2 – 9,3 % (310) 44,2 % 3 – 9,3 % (311) 4 – 6,5 % (217) 5 – 19,0 % (635) 6 – 9,3 % (312) 7 – 9,4 % (313) 55,8 % 8 – 8,7 % (289) 9 – 3,3 % (111) 10 – 5,1 % (169)

}

}

Pensez-vous que le monde va changer en mieux après la fin du confinement (0 je pense que rien ne va changer, 10 je pense que le monde va beaucoup s’améliorer) ? 0 – 17,9 % (599) 1 – 7,4 % (246) 2 – 11,4 % (382) 56,7 % 3 – 11,4 % (380) 4 – 8,6 % (286) 5 – 20,4 % (680) 6 – 9,7 % (325) 7 – 6,4 % (213) 42,1 % 8 – 3,9 % (129) 9 – 0,8 % (27) 10 – 0,9 % (31)

}

}

29

Présentation et ­résultats de l’enquête

SANTÉ MENTALE Souffrez-vous de dépression ou de stress post-traumatique diagnostiqué par un médecin ? Oui 8,1 % (273) Non 91,3 % (3 049) Si oui, depuis le confinement, ressentez-vous : Une aggravation des symptômes 3,7 % (125) Une amélioration des symptômes 1,2 % (40) Pas de modification 2,5 % (84) Je ne sais pas 0,7 % (22) Depuis le début du confinement, consommez-vous des psychotropes (antidépresseurs, calmants, antipsychotiques…) ? Oui 9,2 % (308) Non 90,5 % (3 020) Par rapport à avant le confinement, en consommez-vous : Plus 3,6 % (120) Moins 2,4 % (82) Autant 74,4 % (2 483) SOMMEIL Souffrez-vous d’une maladie du sommeil qui a été diagnostiquée par un médecin ? Oui 4,0 % (135) Non 96,0 % (3 202) Si oui, indiquez la ou lesquelles : Insomnie 1,8 % (59) Apnée du sommeil 1,9 % (63) Hypersomnie 0,4 % (13) Autre 0,4 % (15)

30

Rêver pendant le confinement

Présentation et ­résultats de l’enquête

Depuis le début de la période du confinement, à quel point réussissez-vous à garder un cycle veille/sommeil tel qu’il était avant le confinement (0 il est pareil qu’avant, 10 il est complètement modifié) ? 0 – 18,6 % (621) 1 – 7,6 % (253) 2 – 10,6 % (353) 51,0 % 3 – 8,4 % (282) 4 – 5,7 % (192) 5 – 9,3 % (312) 6 – 7,4 % (248) 7 – 12,2 % (406) 49,0 % 8 – 9,5 % (316) 9 – 3,2 % (108) 10 – 7,4 % (246)

}

}

Pendant le confinement, est-ce que vos horaires de lever et de coucher sont : Très variables 5,7 % (190) Variables 26,1 % (871) Assez stables 61,1 % (2 038) Complètement stables 7,1 % (238) Avant le confinement, est-ce que vos horaires de lever et de coucher étaient : Très variables 4,7 % (158) Variables 20,7 % (692) Assez stables 61,9 % (2 067) Complètement stables 12,6 % (420) Depuis le début de la période du confinement, dormez-vous plus ou moins qu’avant ? Plus 45,9 % (1 533) Moins 18,8 % (628) Pareil 31,2 % (1 041) Je ne sais pas 4,0 % (135) 31

Présentation et ­résultats de l’enquête

Depuis le début de la période du confinement, avez-vous plus de mal ou moins de mal à vous endormir qu’avant (– 10 je m’endors beaucoup moins facilement qu’avant, 0 c’est pareil qu’avant, 10 je m’endors beaucoup plus facilement qu’avant) ? – 10 – 6,1 % (204) – 9 – 1,4 % (48) – 8 – 4,7 % (158) – 7 – 4,1 % (137) – 6 – 3,1 % (104) 46,5 % – 5 – 7,3 % (245) – 4 – 4,6 % (154) – 3 – 5,5 % (185) – 2 – 6,4 % (215) – 1 – 3,1 % (102) 0 – 39,8 % (1 329) 1 – 1,4 % (48) 2 – 1,7 % (58) 3 – 1,7 % (56) 4 – 0,7 % (24) 5 – 1,9 % (65) 13,7 % 6 – 1,1 % (36) 7 – 1,3 % (45) 8 – 1,9 % (62) 9 – 0,4 % (15) 10 – 1,4 % (47)

} }

32

Rêver pendant le confinement

Présentation et ­résultats de l’enquête

Depuis le début de la période du confinement, vous réveillez-vous plus ou moins souvent qu’avant au cours de la nuit (– 10 je me réveille beaucoup moins qu’avant, 0 c’est pareil qu’avant, 10 je me réveille beaucoup plus qu’avant le confinement) ? – 10 – 2,2 % (75) – 9 – 0,5 % (16) – 8 – 1,7 % (57) – 7 – 1,2 % (41) – 6 – 0,9 % (31) 14,6 % – 5 – 2,2 % (74) – 4 – 1,0 % (32) – 3 – 1,3 % (42) – 2 – 2,5 % (84) – 1 – 1,1 % (36) 0 – 43,8 % (1 463) 1 – 2,3 % (76) 2 – 5,4 % (180) 3 – 5,7 % (191) 4 – 4,2 % (139) 5 – 6,5 % (218) 41,5 % 6 – 3,2 % (106) 7 – 4,4 % (148) 8 – 4,1 % (138) 9 – 1,3 % (43) 10 – 4,4 % (147)

} }

Depuis le début du confinement faites-vous des siestes la journée ? Tous les jours 7,0 % (233) Plusieurs fois par semaine 19,5 % (650) Moins d’une fois par semaine 22,8 % (762) Je n’en fais pas 50,7 % (1 692) Par rapport à avant le confinement, vos siestes sont : Plus fréquentes 26,9 % (897) 33

Présentation et ­résultats de l’enquête

Moins fréquentes 12,7 % (423) Aussi fréquentes 46,4 % (1 547) Je ne sais pas 7,1 % (238) Sans réponse 6,9 % (232) RÊVES ET CAUCHEMARS Depuis le début du confinement avez-vous eu des souvenirs de rêve ? Oui 76,9 % (2 565) Non 23,1 % (772) Depuis le début de la période du confinement, vos souvenirs de rêves sont : Aussi fréquents 44,0 % (1 469) Plus fréquents 38,3 % (1 280) Moins fréquents 8,6 % (288) Je ne sais pas 9,0 % (300) Depuis le début du confinement, vos rêves (pas vos cauchemars) sont : Plus négatifs 18,7 % (625) Plus positifs 7,0 % (233) Pareils 35,7 % (1 192) Je ne sais pas 16,8 % (560) Combien de cauchemars avez-vous faits depuis le début du confinement ? 3,2 ± 7,9 (4,5 ± 11,2 pour les 699 personnes qui ont répondu entre le 1er et le 12 mai soit environ 2 par mois pendant le confinement) Avant le confinement, à quelle fréquence faisiez-vous des cauchemars ? Toutes les nuits 0,6 % (21) Plusieurs par semaine 6,1 % (205) 15,6 %* 1 fois par semaine 8,9 % (297)

}

34

Rêver pendant le confinement

Présentation et ­résultats de l’enquête

2 par mois 10,6 % (353) 1 par mois 13,6 % (454) 1 tous les 2 mois 10,5 % (352) Moins de 1 tous les 2 mois 49,6 % (1 655) * 1  cauchemar par semaine ou plus est considéré comme pathologique dans le DSM-5 (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, 2013) Racontez dans la case ci-dessous un ou deux rêve(s) (pas un cauchemar) que vous avez fait(s) pendant la période du confinement (i.e. après le 17 mars)+. Racontez dans la case ci-dessous un ou plusieurs des cauchemars que vous avez fait(s) pendant la période du confinement (i.e. après le 17 mars)+. + Identifiez les lieux par leur fonction (la ville où j’habite, le lieu où je travaille, l’hôpital, la Poste à côté de chez moi, mon lieu habituel de vacances…) Identifiez les personnes par leur lien avec vous (ma/mon partenaire, ma sœur, ma cheffe, mon collègue…) Précisez le type d’émotions que vous avez ressenties dans le rêve (peur, angoisse, joie, surprise, envie…) Précisez l’intensité des émotions que vous avez ressenties dans le rêve (léger, modéré, fort). 1  477  personnes ont raconté au moins 1  rêve ou 1  cauchemar (44,3 %) 1 189 personnes ont raconté 1 ou plusieurs rêves (35,6 %) 836 personnes ont raconté 1 ou plusieurs cauchemars (25 %) Les rêves et les cauchemars présentés dans la dernière partie de l’ouvrage sont une sélection des récits rapportés dans l’enquête du 6 avril au 12 mai 2020.

35

Présentation et ­résultats de l’enquête

Depuis le début du confinement, quels sont les thèmes de vos rêves (pas de vos cauchemars) ? 2 564 personnes ont répondu (nombre et % de personnes ayant coché chaque thème) 1. Interactions avec vos proches 2. L’action se passe à l’extérieur 3. L’action se passe à l’intérieur 4. Érotisme 5. Travail 6. Activité de plein air 7. Disputes/batailles 8. Foule/réunion/groupe/rassemblement 9. Câlin/hug/bisous/embrassades 10. Autre 11. École/études 12. Être poursuivi 13. Changement 14. Mort 15. Activité domestique 16. Enfermement 17. Attestation de sortie/couvre-feu/amende 18. Maladie 19. Coronavirus COVID-19 20. Courses/supermarché 21. Vol dans les airs 22. Entraide 23. L’hôpital/la médecine 24. Chute 25. Politique 26. Virus 27. Écologie

1 470 1 271 1 032 836* 783 600 564 493 471 427 375 361 318 288 231 223 219 211 206 165 143 141 126 114 96 77 66

(57 %) (50 %) (40 %) (33 %) (30 %) (23 %) (22 %) (19 %) (18 %) (17 %) (15 %) (14 %) (12 %) (11 %) (9 %) (9 %) (8 %) (8 %) (8 %) (6 %) (6 %) (5 %) (5 %) (4 %) (4 %) (3 %) (3 %)

* 25 % de l’ensemble des répondantes ont coché le thème de l’érotisme (836 sur 3 337). Il est 4e (836) devant le travail (783) qui est 5e. 36

Rêver pendant le confinement

Présentation et ­résultats de l’enquête

20  % des personnes en couple confinées ensemble ont coché le thème de l’érotisme (360 sur  1  780). Pour cette sous-catégorie, le thème du travail (457) est 4e et passe devant l’érotisme (360) qui se retrouve en 5e position. 27,5 % des célibataires ont coché le thème de l’érotisme (310 sur 1 126). Pour cette sous-catégorie, l’érotisme (310) est en 4e position loin devant le thème du travail (239) qui est en 5e position. 30,6 % des hommes célibataires ont coché le thème de l’érotisme (84 sur 274). Pour cette sous-catégorie, l’érotisme  (84) se retrouve en 3e  position, devant le thème «  l’action se passe à l’intérieur  »  (82) en 4e position et loin devant le thème du travail (51) en 6e position, devancé par « activité de plein air » (52) qui est en 5e position.

37

Présentation et ­résultats de l’enquête

Depuis le début du confinement, quels sont les thèmes de vos cauchemars ? 1 873 personnes ont répondu (nombre et % de personnes ayant coché chaque thème) 1. Appréhension/Inquiétude 652 (35 %) 2. Sentiment d’impuissance 605 (32 %) 3. Mort 596 (32 %) 4. Être poursuivi 555 (30 %) 5. Conflit 515 (27 %) 6. Échec/Ne pas se sentir à la hauteur 500 (27 %) 7. Agressions 414 (22 %) 8. Séparation 411 (22 %) 9. Maladie 348 (19 %) 10. Enfermement 338 (18 %) 11. Étouffement/suffocations/oppressions/ manque d’air 305 (16 %) 12. Autre 266 (14 %) 13. Se sentir à l’étroit 215 (11 %) 14. Isolement 189 (10 %) 15. Forces maléfiques 181 (10 %) 16. Chute 180 (10 %) 17. Coronavirus COVID-19 169 (9 %) 18. Catastrophes naturelles 144 (8 %) 19. Guerre 129 (7 %) 20. Cercle vicieux 128 (7 %) 21. Cercle perpétuel 106 (6 %) 22. Fin du monde 103 (5 %) 23. Virus 99 (5 %) 24. Régime totalitaire/politique menaçante 87 (5 %) 25. Avoir peur de participer à la transmission de la maladie 86 (5 %) 26. Licenciement/déclassement 83 (4 %) 27.  Tsunami/vague menaçante/vague qui vous submerge 65 (3 %) 28. Attestation de sortie/couvre-feu/amende 57 (3 %) 38

Rêver pendant le confinement

Discussion des résultats de l’enquête

« Confinement, Sommeil et Rêves »

39

Discussion des résultats de l’enquête

CONNAISSANCES SCIENTIFIQUES SUR LE SOMMEIL Le sommeil est une composante essentielle de notre équilibre physique et psychique. C’est aussi un plaisir et contrairement à ce qu’a considéré le capitalisme au début du xxe siècle, ça n’est pas une perte de temps, bien au contraire (Crary, 2016). Le sommeil permet entre autres de consolider et généraliser les apprentissages que l’on peut faire dans la journée, mais aussi de réguler les émotions que nous avons ressenties. Ces fonctions sont capitales pour qu’un individu puisse agir au mieux de ses intérêts dans la journée. Pourtant, dans notre société 30 à 50 % des adultes déclarent souffrir d’insomnie (15 à 20 % avec une définition médicale stricte), le trouble du sommeil le plus fréquent (Chan-Chee et al., 2011). Un bon sommeil peut se définir par un endormissement facile (quelques minutes), peu de souvenirs d’éveils nocturnes, une durée de sommeil entre 6  et 8  h la nuit et pas de fatigue excessive au cours de la journée (Walker, 2018 ; Florin, 2020). Les principaux facteurs favorisants les troubles du sommeil et notamment l’insomnie sont l’anxiété, le stress et une mauvaise hygiène de vie (beaucoup de temps passé sur les écrans, peu d’exercice physique, surpoids, consommation de tabac et d’alcool en soirée). On comprend ainsi aisément pourquoi l’insomnie est si rependue dans une société qui ne fait qu’encourager (par exemple le temps passé sur les écrans, la consommation) ou induire plusieurs facteurs de risque de l’insomnie (comme le stress et l’anxiété via une culture de la compétition, un chômage et des inégalités élevés, des dérives sécuritaires, une montée en puissance de l’extrême droite, un engagement contre le réchauffement climatique insuffisant, un délaissement de l’hôpital publique et de la recherche alors même que ce sont les seuls moyens de lutte à notre disposition contre la pandémie en cours et les potentiels dangers à venir…). Au vu des facteurs néfastes à un bon sommeil, il y avait toutes les raisons de penser que la crise sanitaire causée par la pandémie de COVID-19 et les mesures qu’elle a induites (notamment le confinement) auraient un impact sur le sommeil (mode de vie plus sédentaire 41

Discussion des résultats de l’enquête

favorisant l’utilisation d’écrans, anxiété augmentée…). L’objectif de cette enquête était d’identifier les modifications de mode de vie et de sommeil induites par la crise sanitaire et d’évaluer leur ampleur. Cet objectif était cependant secondaire. L’objectif principal de cette enquête était de se pencher sur les rêves des Françaises et des Français pendant cette période trouble de notre histoire. C’est parce qu’on s’est intéressé au rêve qu’on a inclus des questions sur le mode de vie et le sommeil (le sommeil et le rêve sont les deux faces de la même pièce), pour pouvoir mieux interpréter et comprendre les modifications éventuelles observées sur les rêves. CONNAISSANCES SCIENTIFIQUES SUR LE RÊVE Ce qui déstabilise avec le rêve, c’est qu’on n’y comprend rien ou pas tout, il déstabilise et bouscule en ne suivant pas les règles édictées par la conscience éveillée, il la dérange. Mais c’est comme ça qu’il permet l’émotion, la nouveauté, la surprise, le changement de perspective, l’évolution et l’expression d’une part majeure de la cognition humaine, la cognition non rationnelle, l’imaginaire (Dandrieux, 2016). Le rêve est romantique parce qu’il est mystérieux, troublant, et questionnant, tout en étant peu ou pas compréhensible à la conscience éveillée et inaccessible de manière directe pendant qu’il se déroule (c’est une sorte de jardin secret, d’intimité qui ne se laisse pas approcher, regarder). Cela rend la tâche de l’étudier de manière scientifique très compliquée, et donne beaucoup de fil à retordre aux chercheuses et chercheurs sur le rêve (Ruby, 2020a). Le seul accès que l’on a au rêve c’est le récit qu’en fait le ou la rêveuse au réveil puisque aucun marqueur (neuro) physiologique fiable du rêve n’a encore été découvert (Ruby, 2020b). C’est en étudiant ces récits que la psychologie expérimentale du xxe  siècle a mis en lumière la structure, l’organisation du contenu des récits de rêves et les thèmes qu’ils abordent le plus fréquemment. Fréquence et contenu des récits de rêve Ces travaux nous ont d’abord renseignés sur la fréquence moyenne des rêves et des cauchemars dans la population générale. On se 42

Rêver pendant le confinement

Discussion des résultats de l’enquête

souvient d’environ 1  rêve par semaine en moyenne (échantillon représentatif de la population allemande, Schredl, 2008). Pour ce qui est des cauchemars (rêves associés à des émotions négatives intenses réveillant le ou la dormeuse), la moyenne est inférieure à 1 par mois (environ 9 par an d’après Robert et Zadra, 2008) et environ 2,4 % des personnes ont des cauchemars 1 fois par semaine ou plus (échantillon représentatif de la population allemande, Schredl, 2010a). Il est classiquement considéré en clinique que un cauchemar ou plus par semaine est un seuil «  pathologique  » c’est-à-dire signalant qu’une intervention pour faire diminuer la fréquence des cauchemars est souhaitable (DSM-5, Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, 2013). Des techniques comportementales comme l’Imagery Rehersal Therapy (IRT) ou l’Eye Movement Desensitization and Reprocessing (EMDR) sont très efficaces pour atteindre cet objectif (Putois et al., 2019 ; Putois, 2020 ; Shapiro et Silk Forrest, 2005). De nombreuses études ont aussi montré que la structure du rêve, d’après ce qu’on en voit dans les rapports de rêve, est associative et émotionnelle, que son contenu est fait de fragments de souvenir de la vie éveillée (quasiment jamais de souvenirs entiers et fidèles à ce qui s’est passé dans la vie éveillée1, Vallat et al. 2017a, Plailly et al. 2019), que les sens y sont représentés de manière inégale (surreprésentation de la vision et de l’audition par rapport au touché, au goût et à l’odorat, Plailly et al. 2019), que la plupart du temps le ou la rêveuse vit son rêve avec une perspective en 1re personne et est convaincue qu’il s’agit de la réalité2. L’étude des récits de rêve a finalement montré que le 1. Des exceptions existent à cette règle, notamment dans le cas de situations pathologiques. Les personnes atteintes de stress post-traumatique après avoir vécu une situation traumatisante ont fréquemment pour symptôme, entre autres, des cauchemars récurrents leur faisant revivre la situation traumatisante, certaines fois à l’identique. La détresse associée est d’autant plus grande que le cauchemar reproduit fidèlement la situation traumatique (e.g. Davis et al. 2007 ; Phelps et al. 2008). 2.  Dans le cas rare des rêves dit «  lucides  », le ou la rêveuse prend conscience d’être en train de rêver et peut même dans certains cas prendre le contrôle d’une partie du scénario du rêve. Des techniques existent pour augmenter la fréquence des rêves lucides mais la plupart ont des conséquences néfastes sur le sommeil, les utiliser n’est donc pas recommandé (Vallat et Ruby 2019 ; Soffer-Dudek 2020). 43

Discussion des résultats de l’enquête

rêve propose et représente des incohérences logiques qui ne seraient pas possibles dans la vie éveillée ni tolérées par la conscience éveillée alors qu’elles le sont par la conscience endormie/rêvante. Pour ce qui est des thèmes des rêves, de nombreux travaux ont montré une forte influence de la vie des rêveurs et rêveuses sur le contenu de leurs rêves (on rêve de ce qu’on vit, Schredl et Hofmann, 2003), et l’importance des évènements récents et émotionnels (Vallat et al.  2017a). Le travail (ou les études/école pour les plus jeunes), les personnes de l’entourage proche, les préoccupations du moment (travail/examens, famille, amour) et les relations et conflits interpersonnels font partie des thèmes les plus fréquents dans les pays développés en paix (Schredl 2010b, Zadra et Domhoff 2011, Vallat et al. 2017a). Dans une population d’étudiants, les thèmes dits « typiques » des rêves (thèmes qui ont déjà été rêvés par un fort pourcentage des personnes inter­rogées) sont les suivants (les plus répandus sont ceux avec le plus fort pourcentage, Schredl et al. 2004, 444 personnes interrogées) : cours, professeurs, études (89 %), être poursuivie (89 %), érotisme (86 %), chute (74 %), arriver en retard (68 %), mort d’une personne qui est vivante dans la vie éveillée (68 %), voler dans les airs (63 %), échouer à un examen (61 %), être sur le point de tomber (56 %), être pétrifiée de peur  (56  %), une personnes décédée dans la vie éveillée est vivante (45 %), être attaquée physiquement (45 %), être nue (43 %), manger une nourriture délicieuse  (42  %), nager  (39  %), être enfermée (39 %), insectes ou araignées (37 %), être tuée (36 %), perdre ses dents (35 %), être attachée, incapable de bouger (34 %), être habillée de manière inappropriée (33 %). En ce qui concerne les cauchemars, les thème les plus fréquents sont (étude de 253 cauchemars de 331 participants dont 275 femmes âgées en moyenne de 35 ans et rapportés entre 2000 et 2010, Robert et Zadra, 2014) : 1 – agression physique (dans 47 % des cauchemars), 2 – conflits interpersonnels (21 %), 3 – échec et impuissance (16 %), 4  –  être poursuivi  (11,1  %), 4  –  forces maléfiques  (11,1  %), 6 – maladie, questions de santé et mort (9,1 %), 7 – appréhension/ inquiétude (8,7 %), 7 – accidents (8,7 %). 44

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Discussion des résultats de l’enquête

Fonction possible du rêve : réguler les émotions Les rêves et les cauchemars sont le résultat de l’activité modifiée de notre cerveau au cours du sommeil. Le cerveau fonctionne en effet très différemment au cours de l’éveil et au cours du sommeil (e.g. Dang-Vu et al.  2010  ; Eichenlaub et al.  2014a,b  ; Vallat et al. 2019, 2020), les deux types de fonctionnement servant des fonctions différentes et complémentaires (Jedidi et al., 2012). Une des caractéristiques du cerveau endormi est qu’il abandonne ou diminue fortement les fonctions de contrôle, de planification, de gestion des risques et de la morale. Ça n’est sûrement pas dissocié du fait que le corps endormi ne risque rien de ces manquements, l’absence de ces fonctions ne le mettant pas en danger contrairement à ce qui se passerait à l’éveil. Ainsi libéré, le cerveau endormi peut alors se consacrer à d’autres fonctions comme la plasticité (Dang-Vu et al., 2006), et favoriser un mode de fonctionnement plus associatif et émotionnel. Les bénéfices possibles sont multiples, faciliter la consolidation des souvenirs, les rapprochements d’idées ou de souvenirs, la créativité, la généralisation, la symbolisation et le transfert ou l’atténuation des émotions associées à un souvenir. De nombreuses observations et travaux expérimentaux vont dans ce sens (Walker et van der Helm, 2009 ; Edwards et al., 2013 ; Rasch et Born, 2013 ; Malinowski et Horton, 2015 ; Horton et Malinowski, 2015 ; Vallat et al., 2017a ; Barrett, 2017 ; Klinzing et al., 2019 ; Plailly et al., 2019), et plusieurs hypothèses proposent actuellement que le rêve comme le sommeil jouent un rôle dans ces fonctions (mémoire, créativité, régulation émotionnelle  ; M.  Walker, 2018  ; Florin, 2020  ; Barrett, 2010 ; Cartwright, 2010). Le sommeil permettrait de dissocier le contenu du souvenir (ce qui s’est passé) des émotions y étant associées et de les atténuer. Avec le temps, l’évocation du souvenir ferait ainsi ressurgir les émotions ressenties initialement avec moins d’intensité (Walker et van der Helm, 2009). On peut considérer que le rêve montre, au moins en partie, les processus que le cerveau endormi utilise pour réussir 45

Discussion des résultats de l’enquête

ce tour de passe-passe  : morcellement des souvenirs, mélange de plusieurs souvenirs, fusion, superposition, transposition ou inversion d’éléments, changement de contexte, symbolisation, association avec des situations similaires ou différentes et/ou d’autres émotions. Cette savante recette peut induire des ressentis nouveaux, une généralisation, une distance, un décalage, un changement de perspective aboutissant à une compréhension différente de la situation, voire induire un transfert ou une inversion d’émotions entre souvenirs ou représentations. Autant de possibilités qui semblent très adéquates pour aboutir à une évolution du ressenti émotionnel (Perogamvros et Schwartz, 2012 ; Malinowski et Horton, 2015 ; Horton et Malinowski, 2015  ; Plailly et al., 2019). C’est d’ailleurs ce qu’on a observé de manière expérimentale ; lorsqu’on rêve d’un souvenir de la vie éveillée (qu’il soit négatif ou positif), la version rêvée du souvenir a une intensité émotionnelle diminuée (Vallat et al., 2017a). Un cauchemar témoignerait de l’échec du processus de régulation des émotions à l’œuvre pendant le sommeil et le rêve (Levin et Nielsen, 2007). Cette hypothèse explique bien le cas du stress post-traumatique  : dans ce syndrome caractérisé par des cauchemars répétitifs et fréquents rejouant le traumatisme, le mécanisme du rêve semble cassé (diminution de morcellement du souvenir, de changement de contexte, de transposition, intensité émotionnelle augmentée…), ce qui est associé à un déficit de régulation des émotions provoquées par le traumatisme. Le moyen puissant employé par le rêve pour exprimer, digérer, décaler et transformer nos émotions, c’est la métaphore (Freud, 1993  ; Hartmann, 1996  ; Dandrieux, 2016  ; Edwards et al., 2013  ; Malinowski et Horton, 2015 ; Horton et Malinowski, 2015). C’est la mise en image ou en action qui aide à prendre conscience, comprendre ce que la situation évoquée dans le rêve nous fait vivre à l’éveil, grâce à la comparaison, le décalage, le changement de perspective, l’inversion ou la transposition proposées par la scène onirique. C’est à ce titre là en particulier qu’il était si intéressant d’étudier les rêves des 46

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Françaises et Français au cours de cette période inédite, généralisée et anxiogène de notre histoire. On peut largement voir le rêve comme une fenêtre ouverte sur nos émotions, qu’elles soient conscientes ou inconscientes (Freud, 1993 ; Hartmann, 1996 ; Schredl et Doll, 1998 ; Sikka et al., 2014, 2018 ; Vallat et al., 2017a). Pourquoi l’enquête « Confinement, Sommeil et Rêves » La question était : de quoi va-t-on rêver en priorité, de quels aspects de cette crise sanitaire sans précédent pour les personnes vivant en France en 2020 ? Quelles métaphores vont surgir, notre psyché ­va-t-elle choisir  ? Ces métaphores seront-elles partagées à travers les âges et les territoires  ? Les réponses à ces questions ont le pouvoir de nous renseigner sur l’impact de cette crise sur les âmes, et sur le fonctionnement du sommeil et du rêve dans ce type de situation. Un ouvrage historique majeur avait déjà, avec une démarche similaire, éclairé l’impact qu’un gouvernement totalitaire pouvait avoir sur les âmes et la psyché (C. Beradt, 2004). Les rêves des Allemands entre 1933 et 1939 en Allemagne montraient ce que la conscience éveillée avait du mal à accepter et à voir à cette époque, la coercition et l’horreur qui étaient déjà là et qui allaient suivre quelques années après, à une autre échelle. La question de l’interprétation des rêves reste une vaste question, sans réponse unique, sans réponse scientifique. Il n’y a pas actuellement d’interprétation des rêves validée scientifiquement. Chercher un sens magique ou prémonitoire à un rêve (c’est ce que proposent les clefs des songes ou des sites d’interprétation des rêves sur internet) n’est cependant pas la même chose que d’utiliser les rêves pour essayer de comprendre des problématiques personnelles à l’échelle individuelle (c’est ce que propose Freud et plusieurs courants de psychologie clinique, Freud, 1993). Au vu de ce qu’on connaît de la structure du rêve et de ses fonctions de régulation émotionnelle probables (e.g. Perogamvros et Schwartz, 2012, Vallat et al., 2017a), du bénéfice de l’usage des rêves en clinique (Pesant et Zadra, 2004), il y a de bonnes raisons de penser que se pencher sur le contenu de 47

Discussion des résultats de l’enquête

son rêve en essayant de reconnaître les souvenirs parcellaires qui y sont mis en scène peut éclairer le ou la rêveuse sur la connaissance de lui – ou d’elle-même et de ses émotions. Mais il faut avoir en tête qu’il y a plusieurs niveaux de lecture possibles d’un rêve, une lecture à l’échelle individuelle et une lecture à l’échelle sociétale et/ou historique. Il s’agit de deux niveaux différents qui ne s’excluent pas l’un l’autre, ils coexistent. Un rêve est fait principalement d’émotions, d’éléments de l’environnement (bruits, contacts tactiles, odeurs, luminosité…) ou issu de la physiologie du corps endormi (faim, soif, douleur, température…) au moment où le rêve se trame, d’éléments du contexte récent de la vie du ou de la rêveuse, et d’éléments d’histoire personnelle. Par ces derniers aspects, par les représentations que les rêves proposent (libérés du contrôle de la conscience éveillée) de l’autre, du soi, du collectif, du travail, du pouvoir, ils nous donnent à voir de quoi est faite notre société. Ils nous montrent ce qu’on ne voit pas le jour, en peignant la scène avec l’émotion brute, qui s’exprime sans jugement, sans raisonnement ou pensée morale et politique. Les rêves ont une dimension, une résonance sociologique intrinsèque. Dans cet ouvrage, c’est le niveau de lecture sociétal/collectif qui m’a intéressé au premier chef. Seul(e) le ou la rêveuse pourrait, en se penchant sur les souvenirs évoqués dans ses rêves, par associations, arriver à y trouver une signification personnelle. Nous n’avons donc pas accès ici à une lecture personnelle des rêves recueillis dans cette enquête. Nous avons cependant accès à leur dimension sociétale. Ce que ces rêves représentent de notre société, de nos interactions entre individus, de notre travail, de notre environnement, de nos espoirs, de notre pouvoir, de notre soumission, de nos peurs, de nos envies collectives, et personnelles, tout ce que montrent ces rêves de notre société permet de plonger dans le cœur du présent, de prendre conscience de la réalité subjective ressentie par les Français et les Françaises, de voir vraiment de quoi note société est faite, comment elle marche, de prendre conscience des blocages et des possibilités 48

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Discussion des résultats de l’enquête

qui s’offrent à nous. Lire, écouter, regarder ces rêves, nous permet de comprendre qui nous sommes, vers où nous allons, et vers où nous souhaitons aller. CE QUE NOUS APPREND L’ENQUÊTE SUR LA SITUATION EN FRANCE PENDANT LE CONFINEMENT DU 17 MARS AU 11 MAI 2020 Les Françaises et les Français et le COVID-19 pendant le confinement Environ 20 % des personnes sondées ont déclaré avoir été à proximité de personnes ayant des symptômes typiques de l’infection au C ­ OVID-19 depuis le début du confinement et presque 15 % des personnes interrogées fréquentaient des personnes qui étaient régulièrement à proximité de patients positifs au COVID-19. Seulement  2,1  % des personnes sondées avaient été diagnostiquées positives au ­COVID-19. En d’autres termes, la grande majorité des personnes interrogées était indemne de l’infection et à distance de personnes clairement ou visiblement malades du COVID-19 pendant le confinement. Concernant l’attitude vis-à-vis du virus, moins de la moitié des personnes interrogées a déclaré avoir franchement peur de tomber malade (35,7 % ont donné une note supérieure ou égale à 5 sur une échelle de 0  à  10, où 10  correspondait à «  j’ai très peur de tomber malade ») mais une très grosse majorité a déclaré avoir franchement peur qu’un de leur proche tombe malade (72,9 % ont donné une note supérieure ou égale à 5 sur une échelle de 0 à 10, où 10 correspondait à « j’ai très peur qu’un de mes proches tombe malade »). La préoccupation des Françaises/Français confinées était donc beaucoup plus leurs proches qu’elles ou eux-mêmes. Ces résultats s’expliquent au moins en partie par le fait que la moyenne d’âge des personnes interrogées est de 38 ans (± 15,3) c’est-à-dire en dessous de l’âge considéré « à risque  » au moment du premier confinement, et par le fait que la majorité des Françaises/Français a sûrement au moins un proche âgé (parents, grands-parents, arrières-grands-parents) ou considéré comme « à risque » pour d’autres raisons. 49

Discussion des résultats de l’enquête

Impact du confinement et de la pandémie sur le mode de vie Le confinement a été associé à un encouragement au télétravail, ce qui a eu pour effet que les Françaises/Français, en majorité d’après l’enquête (60,8  % déclarent télétravailler), se sont mis à travailler chez eux. Cette concentration de toute l’activité de la journée dans le même lieu a eu pour effet de diminuer le temps d’exercice physique (de 12 min par jour en moyenne), et d’augmenter le temps passé sur des écrans (de 2 heures par jour en moyenne !). Pour ce qui est de l’alcool et du tabac le confinement a induit une modification de la consommation chez respectivement 46 % et 19  % des personnes sondées. De manière remarquable, des effets opposés ont été observés en proportion égale. À peu près autant de personnes ont déclaré avoir diminué leur consommation et avoir augmenté leur consommation, pour le tabac comme pour l’alcool (22,5  % ont augmenté leur consommation d’alcool et 23,5  % l’ont diminuée ; 9,3 % ont augmenté leur consommation de tabac et 9,5 % l’ont diminuée). Dans l’échantillon analysé 66,7  % des personnes buvaient de l’alcool (7,1 verres par semaine en moyenne) et 20,4 % fumaient du tabac (8,5 cigarettes par jour en moyenne). Pour ce qui est du cannabis, pendant le confinement 5,2 % des personnes interrogées ont déclaré en fumer. Parmi elles 2,2 % ont déclaré en fumer plus pendant le confinement et 3,9  % ont déclaré en fumer moins. En d’autres termes, tout se passe comme si le confinement avait augmenté les occasions ou envies de consommer des «  drogues  » pour certaines/certains (par augmentation du stress  ?) et les avait diminuées pour d’autres (diminution des occasions sociales  ?). On peut en effet imaginer que certaines/certains ont vu la pression et le stress au travail se relâcher (chômage partiel, moins de contact avec les supérieurs) pendant que d’autres l’ont vu augmenter (professions médicales dont les laboratoires d’analyses médicales, et la recherche biomédicale, les entrepreneurs risquant de perdre leur entreprise…). La vie confinée a aussi eu un impact important sur la vie sexuelle. Sur l’ensemble de l’échantillon, un peu plus de 40 % des personnes 50

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Discussion des résultats de l’enquête

interrogées ont déclaré une modification de la fréquence de leurs rapports sexuels entre partenaires, et 38,9  % parmi les couples confinés ensemble. Le pourcentage de personnes ayant déclaré des rapports plus fréquents est très inférieur (14,9  % de l’ensemble des couples confinés ensemble) au pourcentage de personnes ayant déclaré des rapports moins fréquents pendant le confinement (24 % des couples confinés ensemble). Pour ce qui est de la masturbation en solitaire, sur l’ensemble de l’échantillon 33 % des personnes interrogées ont déclaré une modification de fréquence pendant le confinement, avec à peu près autant de personnes ayant augmenté la fréquence (15,6 %) que de personnes ayant diminué la fréquence de leurs masturbations (17,5 %). Le profil est cependant inversé pour les couples confinés ensemble et les célibataires, avec environ 20 % des personnes en couples déclarant des masturbations moins fréquentes (contre 7,5 % déclarant des masturbations plus fréquentes) et environ 20  % des célibataires déclarant des masturbations plus fréquentes depuis le confinement (contre 13,9  % déclarant des masturbations moins fréquentes). On peut imaginer que ces modifications peuvent s’expliquer à la fois par des contraintes physiques/matérielles (plus ou moins d’espace pour s’isoler seule/seul ou à deux) et par des modifications psychologiques/émotionnelles (difficulté ressentie à être tout le temps les uns sur les autres, ou seule/seul, stress dû à la pandémie et ses conséquences, modification de la pression au travail…). Impact psychologique du confinement et de la pandémie Concernant le ressenti général vis-à-vis de la situation, presque la moitié des personnes sondées ont déclaré trouver le confinement franchement difficile à vivre et franchement angoissant (48,7 % ont donné une note supérieure ou égale à 5 sur une échelle de 0 à 10, où 10 correspondait à « je trouve le confinement extrêmement difficile à vivre  »  ; 47,2  % ont donné une note supérieure ou égale à 5 sur une échelle de 0 à 10, où 10 correspondait à « je trouve le confinement extrêmement angoissant  »). Ces chiffres montrent combien 51

Discussion des résultats de l’enquête

les Françaises et les Français ont été mis à l’épreuve pendant cette période de pandémie et de restriction de liberté. Dans l’échantillon, 8,1  % des personnes ont déclaré souffrir de dépression ou de stress post-traumatique diagnostiqué par un médecin et 9,2  % ont déclaré consommer des psychotropes. D’après des résultats de Santé Publique France de 2017 (Léon et al.  2018), la prévalence de la dépression était globalement de 9,8  % en France (pourcentage de personnes ayant vécu un épisode dépressif caractérisé dans les 12 derniers mois), et 2 fois plus élevé chez les femmes (13 %) que chez les hommes (6,4 %). Compte tenu de la très grande majorité de femmes dans notre échantillon (plus de 75 %), le pourcentage de dépression déclaré est étonnamment bas. Ceci peut s’expliquer par le fait que parmi les personnes souffrant de dépression, beaucoup ne vont pas consulter de médecin. Dans notre enquête, seules les dépressions diagnostiquées par un médecin ont été prise en compte. Il se peut également que les classes de la population les moins sujettes à la dépression (actifs occupés, revenus élevés) aient répondues plus que les autres. Cette hypothèse concorde avec le fait que la majorité des personnes ayant répondu à l’enquête (80,1 %) ont déclaré avoir un logement avec soit un balcon soit un jardin soit les deux. D’après Beck et al. (2014), en 2010 en France, 17,8 % des 15-85 ans et 22,1 % des femmes déclaraient avoir consommé des psychotropes dans les 12 derniers mois. Même si la question posée dans l’enquête « Confinement, Sommeil et Rêves » était différente (consommez-vous des psychotropes  ?) et que 10  ans ont passé depuis l’étude de Beck, le pourcentage de consommation de psychotropes dans notre étude semble très inférieur à ce à quoi on pourrait s’attendre dans la population générale. Ces chiffres appuient l’hypothèse d’un échantillon surreprésentant les classes sociales ne consommant pas ou consommant moins de psychotropes (e.g. les cadres). Parmi les personnes déclarant souffrir de dépression ou de stress post-traumatique, 45,7  % ont ressenti une aggravation des symptômes pendant le confinement et 14,6 % une amélioration. Parmi les 52

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Discussion des résultats de l’enquête

personnes consommant des psychotropes, 38,9 % ont dit en consommer plus et 26,6  % en consommer moins. La crise sanitaire et le confinement ont donc plus souvent aggravé ces situations patho­ logiques et les ont moins souvent améliorées. L’incertitude ambiante sur l’avenir, l’isolement et notamment l’accès rendu plus difficile aux psychologues et autres soignants a sûrement contribué aux aggravations. Le sommeil en confinement Quatre pourcents des personnes sondées ont déclaré souffrir d’une maladie du sommeil diagnostiquée par un médecin. Parmi elles, 43,7  % souffraient d’insomnie, 46,7  % d’apnée du sommeil et 9,6  % d’hypersomnie. Ces chiffres sont inférieurs à ceux d’une enquête de l’INSV (Institut national du Sommeil et de la Vigilance) sur un échantillon représentatif de Françaises/Français en 2019. Dans cette enquête, 39 % des personnes avaient déclaré souffrir d’au moins 1 trouble du sommeil, 15 % d’insomnie et 7 % d’apnée du sommeil. Le faible pourcentage de troubles du sommeil observé dans notre enquête peut être expliqué par la sous-représentation des classes d’âge les plus élevées dans notre échantillon et par le fait que parmi les personnes souffrant de troubles de sommeil (question posée dans l’enquête  INSV de 2019) peu ont consulté un médecin (question posée dans notre enquête). Quasiment la moitié des personnes sondées ont déclaré avoir un cycle veille/sommeil franchement modifié depuis le début du confinement et seulement 18,6  % n’ont déclaré aucune modification du cycle veille/sommeil. La variabilité des horaires de coucher et de lever a augmenté chez un petit pourcentage de personnes pendant le confinement, avec une grosse majorité déclarant des horaires complètement ou assez stables avant (74,5 %) et pendant le confinement (68,2 %). En revanche, en termes de durée de sommeil, la très grosse majorité des personnes sondées  (64,7  %) a déclaré des modifications depuis le début du 53

Discussion des résultats de l’enquête

confinement, avec près de 20  % de personnes déclarant dormir moins, mais 45,9  % disant dormir plus. Un effet similaire d’allongement de la période de sommeil a également été observé en Italie et en Finlande pendant le confinement de mars-avril 2020 (Alfonsi et al.  2021, Pesonen et al.  2020). Que plus de 45  % des Françaises/ Français interrogées ait déclaré dormir davantage depuis le début du confinement est la très bonne nouvelle de cette enquête. Les personnes confinées ont vraisemblablement massivement utilisé le temps gagné par le changement de mode de vie (61  % des personnes sondées ont déclaré être en télétravail, ce qui signifie moins de temps de préparation le matin et la disparition du temps de transport) pour dormir plus longtemps. Cela traduit visiblement le manque de sommeil chronique subi par la majorité des personnes dans notre société (Crary, 2014 ; Enquête INSV, 2019). Pour celles et ceux qui ont déclaré moins dormir, on peut imaginer que la diminution de l’exercice physique, l’augmentation du temps passé sur les écrans, l’augmentation du stress et de la pression au travail pour les professions concernées ont pu participer à produire cet effet contraire. En effet, l’exercice physique, même la simple marche, favorise le sommeil (Kredlow et al., 2015, Sullivan Bisson et al., 2019, Kline et al., 2021). Il a été également montré que trop de temps passé sur les écrans induit un retard à l’endormissement et une diminution de la quantité et de la qualité du sommeil (Hale et Guan, 2015, Christensen et al., 2016). Quant à l’anxiété, elle est associée à un sommeil dégradé même dans des populations non cliniques (Spoormaker et van den Bout, 2005, Alvaro et al., 2013). Cependant, si la quantité de sommeil ou de temps passé au lit a été plutôt augmentée pendant le confinement, la qualité du sommeil a, elle, plutôt diminuée. L’endormissement a été affecté chez beaucoup (60,2  %) avec une amélioration chez 13,7  % et une aggravation chez presque la moitié des personnes interrogées (46,5  %). Les réveils nocturnes ont également été affectés chez la majorité (56,2  %) avec une amélioration chez 14,6  % et une 54

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aggravation chez 41,5 % des sondées. Une détérioration de la qualité du sommeil (endormissements plus longs et plus d’éveils au cours du sommeil) a également été observée pendant le confinement de mars-avril 2020 en Italie, Espagne et Finlande, et au Canada d’avril à juillet 2020 (Pesonen et al., 2020, Alfonsi et al., 2021, Dal Santo et al., 2021, Shillington et al., 2021). La diminution de l’exercice physique, le temps passé sur les écrans augmenté de 2  heures en moyenne pendant le confinement et l’inquiétude/anxiété ambiante induite par la pandémie (peur pour ses proches, des conséquences de la crise sanitaire sur le futur) et la restriction de liberté (angoisse induite par le confinement notée entre 5/10 et 10/10 pour presque 50 % des personnes interrogées) expliquent sûrement au moins en partie cette détérioration de la qualité du sommeil. La suite de la crise sanitaire a confirmé cet effet et montré une évolution dramatique puisque en avril 2021, 67 % des Françaises/Français interrogés ont dit avoir eu des problèmes de sommeil dans les huit derniers jours, ce qui représente une augmentation de 18  % par rapport à 2017 (enquête IFOP). Les siestes, elles, ont bénéficié de la situation, puisque 26,9 % des personnes sondées ont déclaré qu’elles étaient plus fréquentes et 12,7  % moins fréquentes depuis le début du confinement (26,5  % déclarant faire plus d’une sieste par semaine). Une enquête de l’INSV auprès d’un échantillon représentatif de la population française datant de janvier 2020, montre que avant le confinement 28 % des français faisaient plusieurs siestes par semaine. Les personnes âgées et à la retraite sont sous-représentées dans notre échantillon. C’est probablement ce qui explique que le pourcentage de sondées faisant plusieurs siestes par semaine soit inferieur dans notre enquête par rapport à l’enquête de l’INSV (12 % des personnes entre 55 et 65 ans déclaraient faire plus de 4 siestes par semaine dans l’enquête de l’INSV). Ce que notre enquête suggère, c’est que les siestes ont surtout augmenté pendant le confinement dans les classes d’âge jeunes de personnes qui travaillent. Cette hypothèse est cohérente 55

Discussion des résultats de l’enquête

avec le fait que dans ces classes d’âge, celles et ceux (nombreux) qui télétravaillaient avaient les moyens matériels de faire la sieste (accès à un lit ou un canapé) ce qu’ils n’ont pas au travail dans la très grande majorité des cas (seulement 10  % des actifs déclarent disposer d’un lieu dédié à la sieste ou au repos sur leur lieu de travail, et 43  % de ceux qui n’en disposent pas aimeraient en avoir un, enquête INSV 2020). LES RÊVES ET LES CAUCHEMARS EN CONFINEMENT Les rêves La très grande majorité des personnes sondées s’est souvenu de rêves pendant le confinement (76,9 %) avec 38,3 % qui ont dit s’en souvenir plus souvent, et 8,6 % qui ont déclaré s’en souvenir moins depuis le début du confinement. Une augmentation de la fréquence de souvenir de rêve a aussi été constatée en Italie chez les adultes et les adolescents pendant le confinement d’avril-mai  2020 (Scarpelli et al.  2021, Gorgoni et al.  2021, Guerrero-Gomez et al.  2021). Ces observations sont cohérentes avec les modifications observées sur le sommeil et notamment l’augmentation des éveils nocturnes. Plusieurs travaux de notre équipe ont montré que les éveils au cours du sommeil facilitent, permettent même, le souvenir des rêves. C’est lorsqu’on se réveille pendant qu’un rêve est en plein développement que notre cerveau est capable d’accéder à l’histoire en mémoire à court terme et de sauvegarder cette mémoire temporaire, sinon vouée à s’effacer rapidement (Koulack et Goodenough, 1976, Eichenlaub et al., 2014a, Vallat et al., 2017b). En termes de contenu, 18,7 % des personnes sondées ont remarqué faire des rêves plus négatifs et 7  % ont déclaré faire des rêves plus positifs pendant le confinement. Il faut noter qu’il était difficile de répondre à cette question au début du confinement, puisque pour remarquer un changement de contenu, il fallait que ce dernier soit franc et installé. De ce point de vue-là, nos observations sont sûrement sous-estimées. Une augmentation des émotions négatives dans 56

Rêver pendant le confinement

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les rêves a aussi été observée en Italie (Gorgoni et al., 2021). On s’attendait à ce que le contenu des rêves soit assombri et entaché par les vicissitudes amenées par la crise sanitaire dans la vie quotidienne, mais on ne s’attendait pas à ce que ce contexte liberticide et angoissant aboutisse à un sursaut de rêves positifs. La sélection de rêves présentée à la fin de l’ouvrage3 illustre à la fois l’intensité et le contenu de ces rêves «  réactionnels  » parfois spectaculairement positif (e.g. rêve du 27 mars du sondé 52, rêve du 2 mai de la sondée 297, rêve du 6 mai de la sondée 323). Il est question de plaisir sexuel, amoureux, de plénitude, de légèreté, de partage entre amis, de fêtes, de liberté retrouvée, voire d’un monde sauvé dépourvu de maladie dans lequel les femmes et les hommes vivent en harmonie avec la nature, d’un monde alimenté en énergie par des enfants qui chantent une langue universelle en se tenant la main. Les thèmes sélectionnés dans l’enquête par les sondées montrent que le contenu des rêves a été profondément modifié par la crise sanitaire. Un impact de cette crise sur les rêves a aussi été observé dans d’autres pays comme l’Italie, le Roumanie, l’Espagne et le Brésil (Alfonsi et al., 2021 ; Gorgoni et al., 2021 ; Guerrero-Gomez et al., 2021 ; Dal Santo et al., 2021 ; Mota et al. 2020). Les interactions entre proches sont en tête (57 % des personnes ayant répondu à la question ont coché ce thème), ce qui ne déroge pas à la règle habituelle puisque ce thème et plus généralement les interactions sociales sont des classiques du contenu des rêves (Domhoff  1996  ; Vallat et al., 2017a  ; Tuominen et al., 2019). L’importance de ce thème dans les rêves peut s’expliquer à la fois par continuité avec l’éveil chez certaines/certains (on rêve de ce qu’on vit d’après de nombreux résultats et d’après l’hypothèse de continuité entre vie éveillée et vie onirique, Schredl et Hofmann, 2003) qui ont vécu une proximité/promiscuité avec leurs proches plus grande pendant le confinement qu’en temps normal, ou par manque de contact chez celles et ceux qui ont vécu seules pendant 3.  Les personnes ayant rapporté des rêves positifs sont numérotées sur fond blanc ou sur fond blanc et gris dans la 3e partie. 57

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le confinement. Il a en effet été montré que le manque peut induire des rêves compensatoires, de réalisation en rêve du désir frustré à l’éveil, et ce d’autant plus que le manque est grand. De tel résultats ont été observés chez des personnes en cours de sevrage de substances addictives (ex  : alcool, cocaïne, cigarettes, Hajek et Belcher, 1991  ; Tanguay et al., 2015 ; Silva et Nappo, 2019). Plus étonnant, le thème «  L’action se passe à l’extérieur  » est en 2e position (50 %), devant le thème « L’action se passe à l’intérieur » en 3e  position (40  %). Selon une étude américaine réalisée dans les années  1950, 64  % des rêves contiennent une scène à l’intérieur et 53,1  % une scène à l’extérieur (Hall et van de Castle, 1966). Une étude américaine plus récente a obtenu des chiffres similaires avec 54,5 % des rêves se passant à l’intérieur et 45,5 % se passant à l’extérieur, l’avantage pour l’intérieur étant plus prononcé chez les femmes (intérieur 61 %, extérieur 39 % ; Domhoff, 1996). Hors confinement, l’intérieur a donc plutôt l’avantage dans les rêves. Il est ainsi intéressant de constater que dans un contexte dans lequel l’intérieur est surreprésenté dans la vie quotidienne par rapport à d’habitude (assignation à résidence avec autorisation de sortie de 1 heure maximum par jour), ce sont pourtant les lieux extérieurs qui sont plus souvent représentés que l’intérieur dans le contenu des rêves. Un autre aspect remarquable est le thème de l’érotisme qui s’invite dans le top 5 des thèmes les plus fréquemment cités. Il est en 4e position (33 %) devant le thème du travail en 5e position (30 %). L’érotisme est considéré comme un thème typique des rêves, ­c’est-à-dire que la très grande majorité des personnes disent avoir déjà fait un rêve érotique (87 % d’après Schredl et al., 2004). Cependant, ce thème n’est pas forcément très fréquent pour autant. D’après les études sur ce sujet, entre 5 % et 21 % des rêves sont érotiques (8 études rapportent des chiffres entre 5 et 9  %, et 2  études annoncent 18  % ou plus, Schredl et al., 2019). Cette fréquence est typiquement plus basse chez les femmes. D’après des données allemandes collectées en 2014 (2 907 personnes dont 1 177 hommes, âge = 46 ± 14 ans), 58

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alors que le pourcentage de rêves érotiques est en moyenne de 18 % pour l’ensemble de l’échantillon (auto-évaluation), ce pourcentage est de 16 % pour les femmes et de 20 % pour les hommes (Schredl et al., 2019). Le thème du travail est aussi un thème typique. Dans un échantillon d’étudiants allemands en psychologie composé principalement de femmes (444 personnes, 68 hommes, âge moyen 23 ans, Schredl et al., 2004), le thème «  école/université, professeur(e)s, étudier  » est arrivé en tête des thèmes les plus partagés (89  % en avaient déjà rêvé). Chez les adultes plus âgés, ce thème est aussi commun et fréquent dans les rêves. Dans un échantillon de 1 695 personnes (735  hommes, 724  personnes travaillant à plein temps, 367 à mi-temps, 553  sans  emploi, moyenne d’âge 54  ans), 70  % ont dit avoir déjà fait des rêves en lien avec le travail. En moyenne dans cet échantillon 17 % des rêves évoquaient le travail, et ce chiffre passait à 20 % chez les personnes travaillant à plein temps et à 15 % chez les personnes sans emploi (Schredl et al., 2020a). Le nombre d’heure de travail par semaine et le stress au travail étaient également associés à plus de rêves du travail. Il est donc intéressant de constater que pour les rêves faits pendant le confinement, dans cet échantillon de Françaises/Français composé à 76 % de femmes (les femmes font moins de rêves érotiques que les hommes d’après la littérature scientifique), le thème de l’érotisme a été mentionné par plus de personnes que le thème du travail. Cette observation est d’autant plus intéressante que l’activité sexuelle était en baisse pendant le confinement chez beaucoup de célibataires (31,3  % pour le sexe entre partenaires, 13,9  % pour la masturbation) et de personnes en couple confinées avec leur partenaire (24 % pour le sexe entre partenaires, 21,1 % pour la masturbation). Notons cependant que l’avantage du thème de l’érotisme sur celui du travail dans cet échantillon peut être au moins partiellement expliqué par l’augmentation de la fréquence de rappel de rêve induite par le confinement (38  % ont dit avoir plus de rappel de rêve depuis le début 59

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du confinement) et par le fait que l’échantillon est composé principalement de femmes (les femmes travaillent moins que les hommes en moyenne et les rêves du travail sont fonction du temps passé au travail). Il a été montré que la fréquence des rêves érotiques et des rêves du travail augmentent avec la fréquence de rappel de rêve (Schredl et al., 2019, 2020a). Ainsi, si un important pourcentage de personnes ne travaillait pas ou peu dans l’échantillon (ce qui est possible puisque d’après l’INSEE, en France, en 2011, en équivalent temps plein, le taux d’emploi des femmes est de 59  % et celui des hommes est de 74 %, et en 2019, 3,4 fois plus de femmes que d’hommes travaillent à temps partiel), l’augmentation de la fréquence de rappel de rêve aurait pu favoriser surtout les rêves érotiques. En 6e position, on trouve les activités en plein air (23 %), alors que comme pour le thème « l’action se passe à l’extérieur », ce thème est beaucoup moins présent dans le quotidien des personnes confinées qu’en temps normal. Les disputes et les batailles sont, elles, reléguées à la 7e  position  (22  %), et sans qu’on ait de comparatif précis, on aurait pu s’attendre à ce qu’elles soient plus haut dans le classement puisque c’est habituellement un thème très rependu. C’est en effet le thème le plus fréquent des mauvais rêves (34,6 % des mauvais rêves montrent des conflits interpersonnels d’après Robert et Zadra, 2014 ayant étudié 431 mauvais rêves de 331 participants dont 275 femmes ayant en moyenne 32,4  ±  14,8 ans). Même si on peut envisager que la promiscuité imposée par le confinement a possiblement augmenté les disputes dans la vie quotidienne, ce thème semble avoir baissé dans l’ordre d’importance des préoccupations des Françaises/Français pendant cette période de crise. Juste derrière les disputes, les foules, réunions et autres regroupements s’invitent en 8e  position (19  %). Sans qu’on ait de point de comparaison précis dans les études publiées jusqu’à présent, ce thème semble plus fréquent qu’en temps normal dans les rêves des personnes confinées. Cette impression est étayée par des résultats 60

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non publiés d’un collègue canadien, Tore Nielsen, qu’il a bien voulu me communiquer. Dans ses échantillons de 3 697 rêves pré-COVID et de 2 426 rêves post-COVID d’anglophones, les mots « assembly, bunch of people, group of, lot of people, crowd » apparaissent dans 6,4  % des rêves pré-COVID et dans 10,7  % des rêves post-COVID (rêves collectés via le site IDreamCovid.com entre mars et juin 2020, issus de rêveurs de différents pays mais principalement les ÉtatsUnis, sans qu’on sache si les rêveurs étaient confinés ou pas). Cette différence est significative et de grande amplitude, puisque quasiment 2 fois plus de rêves contiennent le mot « foule » ou des mots associés dans l’échantillon post-COVID (alors que les rêveuses/rêveurs n’étaient pas forcément et pas tous confinés). En 9e position on trouve les câlins, bisous et embrassades (18 %). Le nombre de rêves avec ce thème semble également fortement augmenté par rapport à d’habitude puisque d’après des normes anciennes, les interactions physiques amicales apparaissent dans pas plus de 5 % des rêves (Hall et van de Castle, 1966). C’est donc dans le top 10 qu’on trouve beaucoup de thèmes positifs et interdits ou rendus impossibles par le confinement. Cette observation évoque un phénomène de compensation dans les rêves de ce qu’on est empêché de faire pendant la vie éveillée : être à l’extérieur, faire des activités en plein air, être dans des foules, des groupes, des fêtes, faire des embrassades et des câlins. L’érotisme, très présent dans les rêves du confinement, rentre probablement aussi dans la catégorie des rêves de « compensation » puisque les célibataires étaient privées de rencontrer de nouveaux partenaires, que beaucoup de couples ont vécu une baisse de la fréquence de leur rapport sexuels et que les couples non confinés ensemble ont vécu la frustration. Mais on peut aussi envisager que cette augmentation notable des rêves érotiques pendant le confinement soit à mettre en lien avec un phénomène de compensation plus vaste et moins littéral, il pourrait s’agir d’une compensation de l’angoisse, de l’inquiétude, de la peur. Peut-être que ces rêves érotiques, ces rêves de fêtes et d’embrassades sont du 61

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réconfort pour nous aider à tenir, peut-être que c’est une des cartes jouée par nos cerveaux endormis pour réguler nos émotions. Les thèmes négatifs ou contraintes induits par la crise sanitaire sont bien présents mais plus loin dans le classement, de la 14e à la 20e  position  : la mort, les activités domestiques, l’enfermement, les attestations, la maladie, le coronavirus, les courses au supermarché. C’est dans les cauchemars, que ces thèmes ont été très représentés. Les cauchemars On s’attendait à ce que le nouveau quotidien contraignant, liberticide et anxiogène amené par la crise sanitaire augmente la fréquence des cauchemars. D’après les réponses à l’enquête du 6 avril au 12 mai, les personnes sondées on fait 3,2 cauchemars en moyenne pendant les 8  semaines de confinement. Mais ce chiffre est sûrement sousestimé puisque beaucoup ont répondu alors que le confinement était loin d’être fini. Si on regarde les réponses de celles et ceux qui ont répondu dans les 12  derniers jours (699  personnes), le nombre de cauchemars rapportés passe à 4,5 en moyenne soit un peu plus de 2 par mois pendant le confinement. Ce chiffre est très élevé et bien au-dessus de la moyenne du nombre de cauchemars dans la population générale en temps normal (moins de 1 par mois, environ 9 par an d’après Robert et Zadra, 2008). Une augmentation des cauchemars a aussi été observée en Italie, en Roumanie et en Finlande pendant le confinement du printemps 2020 (Scarpelli et al., 2021 ; GuerreroGomez et al. 2021 ; Pesonen et al., 2020). Plus frappant encore, le pourcentage de cauchemars avant le confinement  : 15,6  % des Françaises/Français sondées ont déclaré faire au moins 1 cauchemar par semaine avant le 17 mars 2020. Là encore, ce chiffre est très supérieur à ce qui est observé en temps normal (1  cauchemar par semaine ou plus est le seuil considéré comme pathologique en clinique). D’après un échantillon représentatif de la population allemande, en 2010, seulement 2,4  % des personnes déclaraient faire des cauchemars une fois par semaine ou 62

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plus (Schredl, 2010a). Dans une enquête plus récente, on trouve des chiffres augmentés avec 8,7 % des personnes interrogées qui disent faire des cauchemars au moins 1 fois par semaine mais l’échantillon n’était pas contrôlé pour être représentatif de la population (Schredl et Goeritz, 2019). La fréquence des cauchemars avant le début du confinement dans notre échantillon est donc beaucoup plus élevée que ce qui est observé en temps normal. Ce résultat ne peut pas être expliqué par un taux d’insomnie ou de dépression très important dans l’échantillon puisqu’on a vu précédemment qu’il sont plutôt plus bas que dans la population générale française. Il peut éventuellement l’être, en partie, par le fait que nous n’avons pas défini le mot cauchemar dans l’enquête (ça n’était pas un oubli mais la volonté de compter comme cauchemar ce qui était ressenti subjectivement comme cauchemar par les personnes sondées). Il est donc probable que les sondées aient mis des mauvais rêves (qui n’induisent pas de réveil) et les cauchemars (qui induisent un réveil) dans le même sac. Les mauvais rêves étant beaucoup plus fréquents (16 par an) que les cauchemars (6 à 9 par an d’après Robert et Zadra 2008), ce mélange pourrait expliquer en partie les chiffres élevés observés dans notre enquête. Dès lors, pris dans leur ensemble, les résultats observés laissent penser que la pandémie de COVID-19 a induit une augmentation des cauchemars en France avant même le début du confinement. La fréquence moyenne de cauchemars observée est remarquablement élevée, avant et pendant le confinement. Cette crise a ainsi induit aussi bien des rêves positifs et que des cauchemars «  réactionnels ». D’après le model des Canadiens Levin et Nielsen (2007), les cauchemars représentent un échec du processus de régulation émotionnelle à l’œuvre pendant le sommeil et le rêve. Nos résultats suggèrent ainsi que la crise sanitaire a induit un débordement des capacités du système psychique/cérébral de régulation des émotions, aboutissant à une augmentation notable des échecs de régulation et donc des cauchemars nocturnes. 63

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Pour ce qui est des thèmes des cauchemars, comme pour les rêves, ils ont été profondément modifiés par la crise sanitaire et le confinement. Classiquement, les thèmes cauchemardesques les plus fréquents sont les suivants (Robert et Zadra, 2014)  : 1-  agression physique, 2- conflits interpersonnels, 3- échec et impuissance, 4- être poursuivi, 4-  forces maléfiques, 6-  maladie, questions de santé et mort, 7- appréhension/inquiétude, 7- accidents. Pendant le confinement, le thème de l’appréhension et de l’inquiétude a bondi de la 7e à la 1re place. Le sentiment d’impuissance passe de la 3e à la 2e position. La mort passe de la 6e à la 3e position. Être poursuivi reste en 4e position. Les conflits passent de la 2e à la 5e position. L’échec passe de la 3e à la 6e position. Les agressions passent de la 1re à la 7e position. La séparation s’invite en 8e position. Les maladies passent de la 6e à la 9e position. L’enfermement et l’étouffement s’invitent en 10e et 11e position. Dans les positions 13 à 28, d’autres thèmes, en lien plus ou moins littéralement avec la crise sanitaire et le confinement ont également été incorporés dans les cauchemars des personnes confinées : se sentir à l’étroit, l’isolement, les forces maléfiques, la chute, le COVID-19, les catastrophes naturelles, la guerre, les cercles vicieux, les cercles perpétuels, la fin du monde, les virus, les régimes totalitaires/politiques menaçantes, avoir peur de participer à la transmission de la maladie, le licenciement/déclassement, les tsunamis, les attestations de sortie/couvre-feu/amende. Ces modifications de fréquence et apparitions dans les thèmes des cauchemars traduisent le changement des thèmes préoccupant le plus les Françaises/Français au quotidien et révèlent les émotions dominantes qui submergent les personnes confinées. Crise sanitaire et métaphores oniriques La possibilité particulièrement intéressante qu’offre cette enquête, c’est de pouvoir documenter comment les thématiques mentionnées ci-dessus ont été représentées dans les rêves des Françaises et 64

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des Français au cours du confinement du printemps  2020 (voir en dernière partie une sélection des rêves recueillis dans l’enquête). Dans notre enquête, 8,7 % des Françaises/Français sondées (10,4 % des personnes qui ont répondu aux questions sur les thèmes des rêves et/ou cauchemars) ont coché le thème «  coronavirus COVID-19  » soit pour les rêves soit pour les cauchemars. Dans des enquêtes réalisées en Espagne, en Italie et en Roumanie pendant le confinement du printemps 2020, 12,9 % (Espagne) et 15 % (Italie et Roumanie) des personnes interrogées ont rapporté des rêves en lien avec le ­COVID-19 (échantillon de 15 070 personnes en Espagne, Dal Santo et al., 2021 ; échantillon de 2 105 adolescents européens, Guerrero-Gomez et al., 2021). Ces pourcentages sont plus élevés que dans notre enquête mais la question dans l’enquête espagnole était plus vaste « avez-vous fait un/des rêves concernant l’épidémie de COVID-19 ? », et beaucoup de thèmes ont été pris en compte pour noter les rêves comme « en lien avec le COVID » dans l’étude en Italie et Roumanie (coronavirus, COVID-19, écouvillon, pandémie, vaccins et médicaments anti-COVID, hospitalisation pour COVID, confinement, distanciation physique, masques…). C’est là toute la difficulté de l’étude des rêves en lien avec la crise sanitaire : quels thèmes considérer, quelles associations (Pesonen et al., 2020) ? Les contenus oniriques évoquant explicitement les virus, le coronavirus  ? L’épidémie, la pandémie  ? La maladie, l’hôpital  ? L’étouffement, l’enfermement  ? La mort, les personnes âgées ? les masques, la distanciation physique ? La lecture des quelque 3 000 rêves et cauchemars qui nous ont été confiés m’a fait découvrir des thèmes que nous n’avions pas envisagés, pensés, anticipés au moment de la conception de l’enquête, comme la confusion et l’incompréhension (e.g. 19 mars rêveuse 14, 30 mars rêveuse  71, 5  avril rêveuse  129), la notion d’intrusion dans l’intimité (e.g. 17 mars rêveuse 4, 29 mars rêveuse 64, 6 avril rêveuse 134, 14 avril rêveuse 189 et 191, 15 avril rêveuse 201, 19 avril rêveuse 219, 20 avril rêveuse 223, 22 avril rêveuse 235, 28 avril rêveuse 274, 30 avril rêveuse 289) ou les ex-partenaires (71 personnes sondées ont rapporté 65

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un ou plusieurs rêve/cauchemars avec le mot « ex » sans compter les autres formulations «  ancien partenaire  », «  précédent amour  » ou autre, e.g. 3 avril rêveur 110, 8 avril rêveuse 151, 28 avril rêveuse 276, 10 mai rêveuse 347, 11 mai rêveuse 355). Cette découverte m’a poussé à faire le choix d’une vision large pour la sélection des rêves présentés en dernière partie, parce que le propre du rêve est de sélectionner, de transformer, de transposer, de mélanger, de rapprocher, d’inverser, d’exprimer. Parmi les 1 477 personnes qui ont raconté un ou plusieurs rêve(s)/ cauchemar(s), environ 900  (61  %) ont rapporté des productions oniriques que j’ai considérées en lien avec la crise sanitaire (thèmes considérés  : le coronavirus, la pandémie, le confinement et leurs conséquences au sens strict et métaphorique, les personnes décédées avant la pandémie, les ex-partenaires). Ce chiffre est très supérieur (7 fois plus) au 8,7 % de personnes ayant coché le thème « coronavirus COVID-19  ». Il est cependant à interpréter avec précaution puisque les thèmes considérés comme en lien avec la crise sanitaire sont discutables (les ex-partenaires notamment) et le choix des rêves racontés dans l’enquête a été probablement biaisé par le titre de l’enquête « Confinement, Sommeil et Rêves » et par les préoccupations du moment. Autrement dit, les personnes sondées ont peut-être raconté en priorité leurs rêves en lien avec la pandémie, parce que c’était ce thème onirique qui les intéressait et les interpellait le plus au moment de l’enquête ou parce que les sondées pensaient que c’était ce thème-là qui était attendu par les auteures du sondage. À la lecture des rêves racontés par les Françaises/Français confinées, j’ai constaté que le nouveau quotidien contraignant, liberticide et anxiogène amené par la crise a été dans beaucoup de cas incorporé dans les rêves soit sous la forme d’une mise en image ou en action littérale d’une crainte/émotion de la vie éveillée (e.g. «  Peur de la mort de ma mère, je me suis réveillée angoissée » 4 mai rêveuse 311, «  j’ai rêvé que j’attrapais le coronavirus  » 26  mars rêveuse  48) soit sous forme de métaphores explicites, imagées, symboliques (e.g. « Je 66

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me lavais les mains si souvent que j’en ai perdu ma peau !!!! » 5 mai rêveuse 321, les bisous toxiques des humains mettent en danger de mort les veaux dans le rêve du 31 mars de la rêveuse 79, à l’hôpital une âme fantôme mordant et transformant ses victimes en zombies dans le rêve du 11 avril de la rêveuse 172, déshumanisation et robotisation des gens suite à l’intervention du président le 12 avril pour la rêveuse  175, le 22  mars pour la rêveuse  29 et le 14  avril pour la rêveuse 194, mise en image de « on en chie » dans le rêve du 7 avril de la rêveuse  142). C’est ce que j’ai constaté pour tous les thèmes suivants : – la pandémie, le coronavirus COVID-19 (thème cité par 206 sondées pour les rêve et 169 pour les cauchemars, e.g. 21 mars rêveuse  24, 23  mars rêveuse  35, 25  mars rêveur  45, 2  avril personnes 95, 97 et 99, 3 avril rêveur 103, 4 avril rêveuses 114 et 120, 6  avril rêveuse  140, 7  avril rêveuse  143 et 144, 8  avril rêveuse  154, 10 avril rêveuse 168, 11 avril rêveur 173, 12 avril rêveuse 161, 14 avril rêveuse  187, 20  avril rêveuse  226, 22  avril rêveuse  236, 27  avril rêveuse  268, 1er  mai rêveuse  291 et 297, 3  mai rêveuse  305, 10  mai rêveuse 345). – la mort (thème cité par 288  personnes sondées pour les rêves et par 596 pour les cauchemars, e.g. 17  mars rêveuse  310, 18  mars rêveuse 11, 20 mars rêveuse 21, 3 avril rêveuse 112, 6 avril rêveuse 311, 9 avril rêveur 156 et 157, 12 avril rêveuse 180, 13 avril rêveuse 186, 14 avril rêveuse 192, 15 avril rêveuse 203, 18 avril rêveuse 215, 20 avril rêveuse  224 et 263, 23  avril rêveuse  241, 3  mai rêveuse  304, 4  mai rêveuse 310 et 311, 7 mai rêveuse 327). – l’impossibilité de voir et d’enterrer ses proches décédés du COVID-19, l’impossibilité de voir leurs proches pour les personnes hospitalisées (e.g.  28  mars rêveuse  60, 30  mars rêveuse  69, 5  avril rêveuse  125, 19  avril rêveuse  218, 22  avril rêveuse  234, 3  mai rêveuse 305). – l’hôpital dépassé, les médecins inquiets pour leurs patients, le personnel médical débordé, malmené, accablé par le manque 67

Discussion des résultats de l’enquête

de moyens, malade, en colère (thème hôpital/médecine cité par 126 personnes sondées, e.g. 17 mars rêveuse 3, 31 mars rêveuse 76, 2 avril rêveuse 95 et 97, 6 avril rêveuse 63 et 140, 10 avril rêveuse 163, 11 avril rêveuse 172 et 174, 24 avril rêveuse 246, 11 mai rêveuse 354 et 356). – la peur de participer à la transmission de la maladie (thème coché 86  fois pour les cauchemars, e.g.  7  avril rêveuse  144, 10  avril rêveuse  168, 14  avril rêveur  193, 1er  mai rêveuse  292, 9  mai rêveuse  341), d’être contaminée (e.g.  18  mars rêveuse  10, 26 mars rêveuse 48, 28 mars rêveuse 59, 30 mars rêveuse 72, 2 avril rêveuse  101, 7  avril rêveuse  144, 12  avril rêveuse  161, 18  avril rêveuse  214, 26  avril rêveuse  264, 27  avril rêveuse  269, 1 er  mai rêveuse  292, 10  mai rêveuse  350, 11  mai rêveuse  358). La peur de la contagion a été aussi clairement identifiée dans un petit échantillon de rêveurs pendant le confinement de mars-avril 2020 au Brésil (Mota et al. 2020). – le confinement, la privation de liberté, l’isolement, la solitude (thème cité par 189 sondées pour les cauchemars, e.g. 17 mars rêveuse 1 et 4, 19  mars rêveuse  13, 22  mars rêveuse  29, 23  mars rêveuse  36, 25 mars rêveuse 189, 27 mars rêveuse 55, 28 mars rêveuse 60, 29 mars rêveuses 63 et 68, 31 mars rêveuses 77 et 83, 2 avril rêveuse 76, 1er avril rêveuse 85, 3 avril rêveuse 105, 4 avril personnes 113 et 121, 5 avril rêveuse 131, 6 avril rêveuse 63, 9 avril rêveur 158, 10 avril rêveuse 163 et 167, 13 avril rêveuse 182, 14 avril rêveuse 194, 15 avril rêveuse 198, 20 avril rêveuse 224, 23 avril rêveuse 239, 24 avril rêveuse 245 et 247, 1er  mai rêveuse  294, 2  mai rêveuse  298, 4  mai rêveuse  307, 7  mai rêveuse 327, 8 mai rêveuse 330, 11 mai rêveuse 354). – les masques et autres protections contre le COVID-19, les gestes barrières, le lavage des mains, la distanciation physique (e.g.  19  mars rêveuse  14, 21  mars rêveuse  23, 22  mars rêveuse  27, 25 mars rêveur 43, 28 mars rêveuse 59, 31 mars rêveuse 79, 1er avril rêveuse 92, 2 avril rêveuse 76, 6 avril rêveuse 311, 12 avril rêveuse 176, 18 avril rêveuse 212, 19 avril rêveuse 218, 22 avril rêveuse 233 et 236, 68

Rêver pendant le confinement

Discussion des résultats de l’enquête

24 avril rêveuse 242, 25 avril rêveuse 252 et 254, 27 avril rêveuse 269 et 271, 1er  mai rêveuse  292, 3  mai rêveuse  303, 5  mai rêveuse  321, 11 mai rêveuse 354 et 357). – la crainte pour les aînés et les personnes à risque (parents, grand parents, e.g. 17 mars rêveuse 5, 4 avril rêveuse 119, 6 avril rêveuse 104, 10 avril rêveuse 163, 13 avril rêveuse 186, 14 avril rêveur 193, 15 avril rêveuse 221, 19 avril rêveuse 217, 26 avril rêveuse 264 et 265, 1er mai rêveuse 292 et 323, 9 mai rêveuse 341, 10 mai rêveuse 346). – le travail à la maison (e.g. 27 mars rêveuse 51, 2 avril rêveuse 94, 4 avril rêveur 117, 7 avril rêveuse 148, 19 avril rêveuse 216, 21 avril rêveuse 231, 28 avril rêveur 275, 11 mai rêveuse 355). – les attestations de sortie / couvre-feu / les amendes (thème cité par 219  sondées pour les rêves et 57 pour les cauchemars, e.g. 31 mars rêveuse 81, 15 avril rêveuse 200 et 202, 1er avril rêveuse 86, 6  avril rêveur  133, 13  avril rêveuse  186, 16  avril rêveuse  207, 21 avril rêveuse 232, 29 avril rêveuse 285, 1er mai rêveuse 292, 4 mai rêveuse 313). – les contrôles de police (e.g. 18  mars rêveuse  8, 22  mars rêveuse 29, 26 mars rêveuse 50, 28 mars rêveur 58, 2 avril rêveuse 100, 3 avril rêveuse 107, 4 avril rêveuse 123, 13 avril rêveuse 181, 5 mai rêveuse 318). – même pour les supermarchés et les courses (thème habituellement anecdotique dans le contenu des rêves) qu’on n’attendait pas dans une telle proportion (le thème courses/supermarché a été coché par 165  sondées et 75  sondées ont rapporté un ou plusieurs rêve/cauchemars avec le mot «  course  », e.g. 23  mars rêveuse  34, 26  mars rêveuse  47, 3  avril rêveuse  106 et 107, 4  avril rêveuse  123, 5 avril rêveuse 125, 26 avril rêveuse 264, 1er mai rêveuse 292, 5 mai rêveur 319, 11 mai rêveuse 357). Les rêves ont montré leur puissance d’expression et d’éclairage sur ce qu’ont vécu les Françaises/Français, dans leurs métaphores les plus symboliques, celles ayant recours à des associations fantastiques, historiques, inattendues et sans filtre, puissantes. Les rapprochements 69

Discussion des résultats de l’enquête

et associations faits par le cerveau endormi ont alors fait surgir des tableaux et des images frappants, éloquents, saisissants, édifiants, choquants, terrifiants, « révélants ». Les personnes âgées et leur santé ainsi que les personnes décédées pendant la crise, qui étaient au cœur de toutes les préoccupations quotidiennes, se sont immiscées, comme attendu dans les rêves, mais les proches décédés avant la crise se sont aussi invités dans beaucoup de rêves des Françaises/Français confinées. Ce thème-ci, moins attendu, a certainement surgi par association avec les thématiques sur le devant de la scène au quotidien (mort et peur de la mort). Les rêves ont convoqué ces morts, des personnes du monde d’avant, d’une époque antérieure, meilleure, dans laquelle ces personnes étaient vivantes, avec différents scénarios : par exemple les rêveuses/ rêveurs pouvaient passer un moment chaleureux et réconfortant avec elles/eux, se préoccuper de leur santé, et les ressuscitées/ressuscités parfois menacé(e)s par le COVID-19 pouvaient manifester leur absence d’envie de vivre dans ce monde sinistré par la crise sanitaire (e.g. 21  mars rêveuse  25, 25  mars rêveuse  42, 1er  avril rêveuse  88, 5 avril rêveuse 132, 13 avril rêveuse 186). Les rêves d’ex-partenaires, recueillis en nombre dans l’enquête (ils apparaissaient dans 8 % des rêves dans une enquête réalisée en avril 2020 en Allemagne, Schredl et al. 2020b), évoquent peut-être eux aussi une convocation du passé. Dans les rêves de l’enquête les « ex » apparaissaient en effet que la rupture ait été récente (on s’y attend) ou ancienne (on s’y attend moins) et dans des rêves négatifs ou positifs (e.g. 25 mars rêveuse 44, 4 avril rêveuse 116, 8 avril rêveuse 151, 28 avril rêveuse 276, 9 mai rêveuse 339, 10 mai rêveuse 347, 11 mai rêveuse  355). La convocation de symboles, de représentations du monde d’avant la pandémie de coronavirus dans les rêves témoignent possiblement d’un désir/besoin vital de retrouver des repères stables et rassurants. Loin d’être parfait, « le monde d’avant » était cependant beaucoup moins angoissant que ce confinement envahissant habité par une incertitude morbide distillée par les médias 24 h/24, que les 70

Rêver pendant le confinement

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personnes confinées regardent et entendent passivement enfermées chez elles sans pouvoir sortir ni agir. Des métaphores oniriques ont d’ailleurs exprimé combien les Françaises et les Français confinées pouvaient parfois se sentir piégées, coincées (20 mars rêveuse 18, 22 mars rêveuse 29, 24 mars rêveuse 40, 25 mars rêveuse 189, 1er avril rêveuse 85, 6 avril rêveur 133, 10 avril rêveuse  167, 1er  mai rêveuse  250 et 294, 8  mai rêveur  333, 11  mai rêveuse 354), « pendu par les couilles » (20 avril rêveur 229) ou prises pour des pigeons (20 avril rêveuse 225). Beaucoup de rêves ont montré plus globalement le traitement que la psyché faisait de tout ça, ont révélé les effets et conséquences émotionnelles de la crise, liés à l’intégration, la pensée des éléments disponibles (consciente ou non) et à l’anticipation que cela a induit. L’activité onirique pendant le confinement du printemps  2020 a révélé l’angoisse, l’appréhension (thème le plus cité pour les cauchemars i.e. par 652  personnes), l’inquiétude face à l’incertitude, la peur de l’avenir, de la séparation d’avec ses proches (thème cité par 411  personnes pour les cauchemars), de ne pas pouvoir être soigné(e) à l’hôpital, de ne pas pouvoir soigner tous les malades, de l’impact que tout ça a sur les enfants, de perdre son travail, d’être débordé(e) de travail, d’un monde qui s’écroule, de plus en plus liberticide, de se retrouver seul(e), enfermé(e) (thème cité par 338  personnes pour les cauchemars), abandonné(e). Les rêves des confinées ont aussi révélé la confusion, l’incompréhension et un profond sentiment d’impuissance (thème cité par 605  personnes sondées pour les cauchemars). Ces rêves montrent que beaucoup de Françaises et Français ont été submergées émotionnellement. Ce débordement s’est matérialisé dans les cauchemars par l’apparition de métaphores mettant en scène toutes sortes de menaces incontrôlables, arbitraires, terrifiantes et/ou fatales laissant les rêveuses et rêveurs impuissantes : – être poursuivi notamment par la police (thème cité par 361 personnes sondées pour les rêves et par 555 pour les cauchemars, 71

Discussion des résultats de l’enquête

e.g. 1er avril personne 87, 2 avril rêveuse 100 et 125, 13 avril rêveuse 182, 14 avril rêveuse 194, 20 avril rêveuse 227, 28 avril rêveuse 272, 30 avril rêveuse 288, 1er mai rêveuse 294, 6 mai rêveur 325). – ne rien voir, avancer à l’aveugle, sans savoir où on va, sentiment de «  ça n’en finit pas  », de situation instable dangereuse, de désorientation, d’incompréhension (e.g. 19 mars rêveuse 14, 20 mars rêveuse 18, 24 mars rêveuse 40, 25 mars rêveur 41, 29 mars rêveuse 68, 5  avril rêveuse  131, 6  avril rêveuse  17, 7  avril rêveuse  142 et 148, 9 avril rêveuse 96, 10 avril rêveuse 164, 12 avril personnes 178 et 179, 15 avril rêveuse 217, 16 avril rêveuse 206, 5 mai rêveuse 316, 7 mai rêveuse 326, 8 mai rêveuse 331, 9 mai personnes 336 et 338). – maladies (thème cité par 211 personnes sondées pour les rêves et par 348 pour les cauchemars, e.g. 22  mars rêveuse  28, 28  mars rêveuse 59, 29 mars rêveuse 68, 30 mars rêveuse 72, 7 avril rêveuse 150, 8 avril rêveuse 153, 19 avril rêveuse 221, 24 avril rêveuse 243, 26 avril rêveuse 265, 11 mai rêveuse 354). – étouffement/suffocations/oppressions/manque d’air (thème cité par 305  personnes sondées pour les cauchemars, e.g. 20  mars rêveuse 17, 31 mars rêveuse 83, 7 avril rêveuse 143, 16 avril rêveuse 191, 19 avril rêveuse 221, 20 avril rêveur 229, 23 avril rêveur 240, 4 mai rêveuse 313, 7 mai rêveur 329). – catastrophes naturelles (cité par 144  sondées pour les cauchemars, e.g. 26 mars rêveuse 35, 31 mars rêveuse 217, 3 avril rêveuse 112, 7 avril rêveuse 146 et 147, 16 avril rêveuse 206, 22 avril rêveuse 236, 26 avril rêveuse 262, 5 mai rêveuse 315, 1er mai rêveuse 323, 8 mai rêveur  332), animaux sauvages menaçant (e.g. 4  avril rêveuse  96, 6 avril rêveuse 136, 8 avril rêveuse 152, 13 avril rêveuse 183, 1er mai rêveuse 295, 7 mai rêveuse 328, 8 mai rêveur 335, 9 mai rêveuse 339), tempêtes, tornades, volcans en éruption, tsunamis (cités par 65  personnes sondées pour les cauchemars, e.g. 17  mars rêveuse  5, 2 avril rêveuse 98, 16 avril rêveuse 204 et 206, 10 avril rêveuse 166, 20 avril rêveuse 225, 4 mai personnes 312 et 314, 9 mai personnes 340 et 344, 11 mai rêveuse 285). 72

Rêver pendant le confinement

Discussion des résultats de l’enquête

– attaques de zombies, extraterrestres, vampires, aliens ou par une force maléfique (forces maléfiques citées par 181 personnes sondées pour les cauchemars, e.g. 27  mars rêveuse  56, 29  mars rêveuse  65, 3 avril rêveuse 104, 4 avril rêveuse 122, 11 avril rêveuse 172, 12 avril rêveur  177, 18  avril rêveur  213, 19  avril rêveuse  219, 22  avril rêveuse  223, 24  avril rêveuse  243, 22  avril rêveuse  223, 25  avril rêveuse 259, 28 avril rêveuse 273, 30 avril rêveuse 287 et 288, 2 mai rêveuse 301, 3 mai rêveuse 304, 4 mai rêveur 309, 5 mai rêveuse 315, 9  mai rêveuses 339 et 342, 11  mai rêveuse  360), chute (cité par 180 personnes sondées pour les cauchemars, e.g. 31 mars rêveuse 77, 4 mai rêveuse 307). – tableaux apocalyptiques, fin du monde (cité par 103 personnes sondées pour les cauchemars e.g. 19  mars rêveuse  13, 20  mars rêveuse  203, 23  mars rêveuses 31 et 35, 4  avril rêveuse  115, 9  avril rêveur  159, 13  avril rêveuse  184, 15  avril rêveuse  198, 16  avril rêveur  205, 20  avril rêveuse  227, 23  avril rêveuse  241, 25  avril rêveuse 253, 29 avril rêveuse 280). – régime totalitaire et coercitif, tirs à vue sur les gens ne respectant pas les règles (thème cité par 87 personnes sondées pour les cauchemars, e.g. 14 mars rêveuse 73, 20 mars rêveuse 20, 22 mars rêveuse 29, 26 mars rêveuse 50, 28 mars rêveuse 61, 30 mars rêveuse 70, 10 avril rêveuse  167, 13  avril rêveuse  184, 16  avril rêveuse  207, 17  avril rêveur  208, 18  avril rêveuse  215, 19  avril rêveuse  217, 23  avril rêveur 240, 28 avril rêveuse 274, 29 avril rêveur 278, 1er mai rêveuses 250 et 296). – guerre (thème cité par 129 personnes sondées pour les cauchemars, e.g. 1er  février rêveuse  15, 17  mars rêveuse  310, 25  mars rêveuse 46, 30 mars rêveuse 72, 5 avril rêveuse 130, 15 avril rêveuse 197, 16 avril rêveur 205, 17 avril rêveuse 210, 20 avril rêveuse 227, 28 avril rêveuse 274, 29 avril rêveuse 279, 3 mai rêveuse 304, 4 mai rêveuse 314, 11 mai rêveuse 362). Alors que la nouveauté, la surprise, l’absence de précédent et de capacité rationnelle de prédiction de la suite des évènements, 73

Discussion des résultats de l’enquête

étaient les caractéristiques fondamentales de ce 1er  confinement de mars  2020 et de la pandémie de COVID-19, il est remarquable de constater que les rêves des Françaises et des Français confinées du printemps  2020 ont métaphoriquement mais clairement mis en scène un avenir bouché, une crise interminable, des vagues qui se succèdent, qui nous guettent et nous submergent (thème cercle vicieux cité par 128 personnes sondées, cercle perpétuel par 106, fin du monde cité par 103 pour les cauchemars, e.g. 1er février rêveuse 15, 20  mars rêveuse  18, 2  avril rêveuse  98, 6  avril rêveuse  139, 7  avril rêveuse 142 et 148, 14 avril rêveuse 194, 20 avril rêveuse 227, 23 avril personnes 240 et 241, 24 avril rêveur 171, 9 mai rêveuse 344, 11 mai rêveuse  357). Cette dimension de la matière onirique collective du printemps  2020, évoque étrangement pour ne pas dire cruellement et/ou magiquement le développement de l’épidémie. En témoignent un éditorial et un article publiés 9 mois plus tard dans le journal Le Monde le 27 janvier 2021, titrés « Covid-19 : le risque de la fatigue démocratique » et « Marre du Covid-19 : de confinements en couvrefeux, le récit d’une France qui en a ras-le-bol ». Ces textent évoquent l’essoufflement d’une population à bout face à la possibilité d’un 3e  confinement, d’un exécutif sans solutions et d’une crise qui ne semble pas vouloir finir tant les rebonds épidémiques se répètent et les nouveaux variants menacent. En juin 2021, 1 an et demi après le début de la pandémie en France, alors que la vaccination est lancée depuis plusieurs mois, les Françaises et les Français comptent 3 confinements à leur actif et la menace d’une 4e vague pour l’été n’est pas exclue (Le Monde, 29  avril 2021 «  Covid-19  : la France n’est pas à l’abri d’une quatrième vague cet été »). Dans la même veine, un thème tout à fait remarquable, très présent et non anticipé a été mis en lumière par la lecture des rêves recueillis dans l’enquête  : l’intrusion dans l’intimité. Ce thème évoque la confusion, la déstabilisation, le brouillage des limites induit par le télétravail (par le travail qui s’invite dans la famille, dans l’intimité) ou par l’excès de travail dans les domaines de la santé notamment 74

Rêver pendant le confinement

Discussion des résultats de l’enquête

(dans des rêves de personnes sondées les collègues se retrouvent à la maison, en vacances, on dort dans le même appartement que les collègues, on est enfermé au travail avec les collègues, on passe la nuit au travail, e.g. 31  mars rêveuses 78 et 81, 4  avril rêveur  117, 7 avril rêveuse 148, 15 avril rêveur 196, 19 avril rêveuse 216, 24 avril rêveur 251, 11 mai rêveuse 354). On peut aussi associer ce ressenti de violation de l’intimité à un sentiment de privation de liberté ressenti comme excessif, intrusif, « qui va trop loin » (e.g. 14 avril rêveuse 189, 22  avril rêveuse  235, on a même plus de liberté chez soi, d’autres ont la clef et peuvent entrer n’importe quand dans notre intimité  ; 6 avril rêveuse 134, la gynécologue en plus d’aller, de regarder à l’intérieur du corps, du sexe, le fait « à la maison », et regarde aussi dans les affaires/tiroirs/papiers personnels). La peur de l’autre, le désir de le garder à distance, la menace qu’il représente en ces temps de pandémie peut également avoir contribué à l’émergence de ces rêves de peur de l’intrusion chez soi (e.g. 14  avril rêveuse  191, 28  avril rêveuse  274, se protéger de l’envahissement de chez soi par autrui devient impossible ou presque). On a aussi découvert une forte représentation d’un thème, non sans lien avec le précédent : le thème de la police, des contrôles, de la poursuite par les forces de l’ordre. De manière frappante, dans beaucoup de rêves/cauchemars la police exerçait la coercition, le mépris des lois et des personnes (brimades, arrestations arbitraires, tirs sur les personnes contrevenant aux règles du confinement, e.g. 22 mars rêveuse 29, 28 mars rêveur 58, 2 avril rêveuse 100, 13 avril rêveuse 181, 7 mai rêveuse 328), à tel point que certains rêves (beaucoup de rêve !) ont mis en scène, fait vivre aux confinées des régimes totalitaires, policiers ou fascistes semant la terreur (thème cité par 87 des personnes sondées, e.g. 20 mars rêveuse 20, 26 mars rêveuse 50, 16 avril rêveuse 207, 17 avril rêveur 208, 28 avril rêveuse 274, 29 avril rêveur 278). Les images convoquées font froid dans le dos, insultes gratuites, tirs et exécutions arbitraires, le fascisme en général et le nazisme en particulier ont envahi des rêves de confinées (e.g. 30 mars 75

Discussion des résultats de l’enquête

rêveuse 70, 1er mai rêveuse 296). La guerre était aussi au rendez-vous des métaphores (thème cité par 129 personnes sondées). Ces tableaux oniriques menaçants montrent la peur de la police et de ses exactions, de la dérive vers un régime totalitaire. Elles ont possiblement été déclenchées par une privation de liberté et un enfermement mal vécus car imposés du jour au lendemain, plutôt que consentis après consultations et explications. Ce confinement a aussi interrompu et empêché toutes les manifestations (nombreuses début  2020) par lesquelles beaucoup de Françaises et de Français essayaient de défendre leurs droits4. Le vocabulaire guerrier a finalement été employé par le chef de l’État lui-même dans ses allocutions télévisées à propos de la lutte contre la pandémie (Le Monde 16 mars 2020, “Nous sommes en guerre”, répète Macron dans son deuxième discours sur le coronavirus »). Le résultat est un cri métaphorique, cathartique dans la nuit. Ces thèmes oniriques saisissants, édifiants et inquiétants, comme pour le thème des 2e et xe vagues, interpellent par leur gravité et surtout par la réalité qu’ils ont pris dans la vie éveillée peu de temps après le premier confinement, et qui ne fait que s’intensifier avec le temps. En témoigne une sélection de quelques titres du journal Le Monde dans les mois qui ont suivi le confinement de mars-mai 2020 (voir encadré). Ils évoquent une mise en lumière de violences policières répandues, excessives, graves, criminelles quelques mois après la fin du confinement, la population qui manifeste pour s’y opposer et obtenir que cela cesse, le gouvernement qui réagit en proposant des lois appelées «  sécurité globale  » et «  séparatisme  » diminuant encore les libertés de la population et de la presse, l’État condamné 4.  Par exemples, manifestations contre la Loi de programmation de la recherche (LPR), la réforme des retraites, Le Monde 6 février 2020 « Réforme des retraites : la mobilisation face “au mépris insondable du gouvernement” reste stable  », 4  mars 2020 « Loi sur la recherche : universités et laboratoires dans la rue contre la précarité ». Alors que le confinement a eu pour conséquence une suspension des débats sur la réforme des retraites, elle a abouti pour la LPR à l’adoption de la loi en novembre 2020 : Le Monde 17 mars 2020 « Coronavirus : la réforme des retraites mise entre parenthèses », 20 novembre « Le projet de loi controversé de programmation de la recherche définitivement adopté par le Parlement ». 76

Rêver pendant le confinement

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pour faute lourde, la haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU qui interpelle la France. Ces titres de journaux montrent en somme que les dérives sécuritaires n’ont jamais été aussi graves et inquiétantes au cours de ce siècle en France. Quelques titres du journal Le Monde 4 juin 2020. « Black lives matter ici aussi » : nouveaux rassemblements en France contre les violences policières 5  juin 2020. Didier Lallement interdit deux rassemblements prévus samedi à Paris contre les violences policières 12 juin 2020. Mobilisation en France contre les violences policières, des tensions à Paris 20 juin 2020. Rassemblement à Paris contre les violences policières 30 septembre 2020. « Un pays qui se tient sage » : une radiographie des violences policières 28  octobre 2020. L’État français condamné pour «  faute lourde  » après des violences policières et des contrôles d’identité discriminatoires 4 novembre 2020. Loi de « sécurité globale » : une proposition pour limiter la diffusion d’images des forces de l’ordre 5 novembre 2020. Loi « sécurité globale » : « un outil pour permettre aux forces de l’ordre de cacher leurs dérapages » 10 novembre. « L’article 24 de la future loi “sécurité globale” menace la liberté d’informer », alertent des sociétés de journalistes 17 novembre 2020. Des milliers de personnes manifestent contre la proposition de loi de « sécurité globale » 18 novembre 2020. Décriée, la proposition de loi sur la « sécurité globale » sème la discorde à l’Assemblée comme dans la rue Yassine Bouzrou : « Certains fonctionnaires auront la liberté totale de déroger au code pénal » avec la loi de « sécurité globale » 21  novembre 2020. Après des échanges acérés et quatre heures de discussions, l’article 24 de la loi « sécurité globale » adopté par l’Assemblée nationale Plusieurs milliers de personnes rassemblées en France contre la proposition de loi de sécurité globale

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Discussion des résultats de l’enquête

22 novembre 2020. « Monsieur le Président, nous n’avons pas voté pour ça » : 33 personnalités demandent le retrait des projets de loi « sécurité globale » et « séparatismes » 23 novembre 2020. Texte de loi « sécurité globale » : syndicats de journalistes et ONG quittent une rencontre jugée stérile avec Gérald Darmanin 24 novembre 2020. « Le ministère de l’Intérieur a dit qu’il ne modifierait pas la loi “sécurité globale”, et surtout pas l’article 24 » Le texte de loi controversé sur la «  sécurité globale  » adopté par l’Assemblée nationale en première lecture 26  novembre 2020. «  La proposition de loi sur la sécurité globale suscite une inquiétude profonde et légitime de la part des médias et des journalistes » Loi « sécurité globale » : « La France devient le premier pays sécuritaire de l’Union européenne » La Commission nationale des droits de l’homme dénonce la dérive sécuritaire de la loi « sécurité globale » 27 novembre 2020. Nouvelle journée de mobilisation dans toute la France contre la loi « sécurité globale » Violences policières  : Gérald Darmanin assume l’évacuation musclée place de la République 28 novembre 2020. Loi « sécurité globale » : 133 000 manifestants, selon le ministère de l’Intérieur ; 500 000, selon les organisateurs Violences policières : Reporters sans frontières porte plainte contre le préfet de police de Paris Les violences policières mettent Emmanuel Macron face à une crise politique 5  décembre 2020. Loi «  sécurité globale  »  : Des manifestations « pour les droits sociaux et la liberté » dans toute la France Loi «  sécurité globale  »  : plusieurs dizaines de milliers de manifestants en France, le cortège parisien émaillé de violences Loi « sécurité globale » : le sentiment d’un dialogue impossible après les violences dans la manifestation à Paris 9 décembre 2020. Violences policières et discriminations : la hautcommissaire aux droits de l’homme de l’ONU interpelle la France

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Discussion des résultats de l’enquête

12  décembre 2020. Manifestations sous tension à Paris et dans le reste de la France contre la loi « sécurité globale » 13 décembre 2020. Des associations et des syndicats dénoncent des « arrestations arbitraires » lors de la manifestation parisienne contre la loi sécurité globale 18 décembre 2020. Loi « sécurité globale » : le Conseil de l’Europe exhorte le Sénat à amender le texte 7 janvier 2021. Olivier Cousi et Christophe Deloire : « La loi “séparatisme” pourrait s’avérer pire pour les journalistes que la loi “sécurité globale” » 11 janvier 2021. Violences policières : quand l’IGPN est désavouée par la justice 15 janvier 2021. « Contre les violences policières et la surveillance de masse  » et «  pour le droit à la culture  »  : nouvelle journée de manifestations en France 16  janvier 2021. Nouvelles manifestations dans plusieurs villes de France contre la loi « sécurité globale » 30 janvier 2021. Loi « sécurité globale » : près de 33 000 personnes mobilisées en France, selon le ministère de l’Intérieur 15 avril 2021. La loi « sécurité globale » définitivement adoptée par l’Assemblée nationale 23 avril 2021. « Sécurité globale » : « Cette loi symbolise la quintessence du continuum sécuritaire »

En toile de fond de ces actualités, une inquiétude grandissante d’une montée du fascisme en France 11  février 2021. Présidentielle  2022  : la peur du match retour Macron-Le Pen dans toutes les têtes 12 juin 2021. Une Marche des libertés contre l’extrême droite a défilé dans 140 villes en France

Un autre thème a brillé par sa quasi-absence dans les rêves de cette enquête  : la résistance, la rébellion, la contre-attaque, le réflexe de 79

Discussion des résultats de l’enquête

défense face à l’arbitraire, l’attaque, l’oppression. Cette observation fait écho au sentiment d’impuissance généralisé et puissant qui ressort de la lecture de tous ces rêves (thème en 2e position pour les cauchemars, cité par 605  sondées). L’impuissance est factuelle face à un virus que le corps scientifique et médical ne sait pas encore maîtriser. L’impuissance face à un gouvernement qui restreint sévèrement les libertés n’est pas du même ordre. Voir cette impuissance mise en scène dans les rêves des Françaises/Français confinées est informatif parce que cette réaction pourrait être différente. La privation de liberté pourrait susciter la colère, la résistance et l’opposition active. Il en ressort l’impression que c’est la pandémie qui rend acceptables ces privations de liberté vécues comme excessives, parce que cette privation de liberté paraît fatale, inévitable, sans alternative, imposée par la nature, la biologie, le virus. Le résultat est l’acceptation passive d’une privation de liberté qui fait violence. Le résultat est un questionnement sur notre niveau d’attachement à nos libertés (Le Monde, 22 avril 2021, « Notre attachement aux libertés est plus superficiel que nous le pensions »). Ces rêves d’enlisement de la pandémie, de violences policières, de régime coercitif, et de moindre résistance de la population, par leur correspondance avec les évolutions de la situation plusieurs mois après en France, questionnent sur leur capacité d’anticipation, sur ce qu’ils nous donnent à voir. Dans l’ouvrage de Charlotte Beradt présentant des rêves d’Allemands entre 1933 et 1939 (Beradt, 2004), les rêves avaient vu avant le début de la Shoah, la tournure totalitaire que le régime nazi était en train de prendre et qu’il assumerait pleinement à partir de 1939. Il ne s’agit pas ici de dire que les rêves sont magiques ou prémonitoires (ou peut-être que si), mais d’attirer l’attention sur cette correspondance étrange et interpellante, à l’échelle collective (et pas individuelle), entre contenu onirique à l’instant t et réalité à l’instant  t  +  1, à deux moments différents de l’histoire, dans deux pays distincts. Ce qui est particulièrement frappant, c’est le nombre de points communs entre les rêves d’Allemands dans le livre de C.  Beradt et les rêves de confinées Françaises et Français 80

Rêver pendant le confinement

Discussion des résultats de l’enquête

dans notre enquête du printemps  2020  : le totalitarisme, l’humiliation, la violence arbitraire, l’intrusion dans l’intimité, la passivité et la soumission. Voilà de quoi prendre les rêves pour ce qu’ils sont, un patrimoine collectif précieux qu’il est urgent de ne pas négliger. La lecture des rêves des Françaises et des Français confinées a par ailleurs révélé un contre poids puissant à toute cette peur et cette négativité : des images intensément positives. La pandémie de COVID-19 a accentué, démultiplié, poussé à son comble, une dualité profondément humaine, qui fait coexister en nous, la crainte, la haine, l’envie de faire sans l’autre d’un côté (« j’étais dehors et des personnes s’approchaient de moi, beaucoup trop » 28 mars rêveuse 59, « des enfants sont derrière moi, je m’inquiète du fait qu’ils se rapprochent » 1er avril rêveuse 92) et le besoin, l’envie, l’amour, l’impossibilité de faire sans l’autre, de l’autre côté (« je ne peux pas m’empêcher de m’approcher physiquement des gens autour de moi » 11 mai rêveuse 357, « J’ai rêvé que ma famille était la seule survivante sur la planète. D’abord nous étions contents de n’avoir aucune contrainte mais peu à peu l’angoisse et la solitude nous a détruit » 15 avril rêveuse 198). Ces deux aspects étaient mis en scène dans les rêves des confinés, la peur de l’intrusion, la volonté de garder les autres à distance, mais aussi un besoin et une envie d’altérité, de proximité humaine. L’interaction avec autrui était au-devant de la scène des rêves positifs : les rassemblements, les embrassades (le thème de la foule/réunion/groupe/rassemblement a été coché 493 fois et câlin/hug/bisous/embrassades 471 fois pour les rêves). Toutes ces images étaient simples, rien d’extraordinaire, une fête de famille, faire un barbecue dans le jardin, boire un verre entre amis dans un bar, aller au restaurant, assister à un concert, danser, sentir la proximité de l’autre, toucher sa peau, l’enlacer (e.g. 26 mars rêveuse 49, 28 mars rêveuse 57, 29 mars rêveuses 62 et 66, 31 mars rêveur 80, 2 avril rêveuse 96, 3 avril rêveuse 105, 6 avril rêveuses 137 et 141, 9 avril rêveur 162, 13 avril rêveuse 183, 14 avril rêveuse 188, 18 avril rêveuse 176, 19 avril rêveuse 220, 21 avril rêveuse 231, 24 avril rêveuse 269, 26 avril rêveuse 261). 81

Discussion des résultats de l’enquête

Au cœur de ce sujet, de ce désir de l’autre, le thème des relations sexuelles, de l’érotisme n’a pas manqué à l’appel (e.g. 23 mars rêveur 33, 24 mars rêveur 37, 13 avril rêveuse 185, 26 avril rêveuse 261, 28 avril rêveuse 276, 29 avril rêveuse 283, 30 avril rêveuse 290). Il a été cité 836 fois, se plaçant en 4e position devant le thème du travail, alors que d’après la littérature disponible, en temps normal, les rêves du travail sont plus fréquents que les rêves érotiques (Schredl et al.  2019, 2020a). Ces relations charnelles, au-delà du désir, de l’excitation et du plaisir sexuel, étaient souvent empreintes de joie, de bonheur, d’amour (e.g. 23 mars rêveur 33, 24 mars rêveur 37, 1er avril rêveuse  89, 15  avril rêveuse  199). En droite ligne avec les thèmes précédents, l’entraide (thème coché 141  fois pour les rêves) s’est également invitée dans les rêves des confinées (e.g. 19 mars rêveur 12, 11 mai rêveuse 354). La question de l’environnement, de la nature, de la belle nature a aussi été une image apaisante convoquée dans les rêves positifs (le thème de l’écologie a été coché 66 fois pour les rêves, e.g. 1er  avril rêveuse  13, 15  avril rêveuse  197, 25  avril rêveuse  256) au côté des activités en plein air très citées par les sondées (600 fois pour les rêves, e.g. 31  mars rêveur  80, 30  avril rêveuse  290, 2  mai rêveuse 301, 8 mai rêveuse 336). En synthèse des thèmes précédents, dans une sorte d’apothéose, des rêves ont fait vivre aux confinées un monde sauvé, dans lequel les humains vivaient en harmonie avec une nature prospère, un monde dépourvu de souffrance et de maladie (e.g. 2 mai rêveuse 297, 6 mai rêveuse 323). Et la liberté, bien sûr a peuplé les rêves des Françaises et Français pendant le confinement (e.g. 23  mars rêveuse  32, 31  mars rêveuse  83, 3  avril rêveuse  108, 7  avril rêveuse  145, 15  avril rêveuse  203, 2  mai rêveuse  301). Les personnages oniriques goûtaient à la liberté et la légèreté, à un monde sans gravité (e.g. 29 mars rêveuse 67, 24 avril rêveuse 250). Les rêves se sont ainsi fait le véhicule de l’expression de ces besoins vitaux et tellement plaisants (voir ses amis, sa famille, s’entraider, jouir, se promener dans la nature, être libre), au centre de tous les désirs pendant le confinement. 82

Rêver pendant le confinement

Discussion des résultats de l’enquête

L’ensemble de ces résultats, l’analyse de tous ces récits oniriques, montrent que le sommeil et les rêves sont le théâtre à la fois d’une expression cathartique des émotions négatives ressenties à l’éveil et d’une compensation de désir frustrés la journée par le confinement (rêves de liberté et de plaisir interdits/empêchés à l’éveil). Dans les rêves de cette enquête on voit en effet à la fois l’expression des craintes, inquiétudes et pressions que faisaient subir la vie éveillée pendant le confinement sur les âmes, mais aussi l’expression bien présente et souvent intense de plaisirs inassouvissables à l’éveil, de désirs impossibles à réaliser la journée et de souhaits de vie meilleure. En d’autres termes, on voit dans les rêves ces menaces auxquelles on voudrait échapper et qui nous font souffrir et ces plaisirs/bonheurs qui nous manquent, qu’on ne peut pas faire la journée et auxquels on aspire. Le rêve apparaît, encore plus dans ce contexte, comme le dernier espace de liberté, un camp retranché imprenable. TABLEAU D’ENSEMBLE L’ensemble des résultats de l’enquête «  Confinement, Sommeil et Rêves » montre que le confinement a eu, du jour au lendemain, un effet important sur le mode de vie de beaucoup de Françaises et Français, que ce soit sur le travail, l’exercice physique, la consommation des écrans, de drogue (alcool, tabac, cannabis), la qualité du sommeil et jusqu’à l’intimité de la vie sexuelle. Pour beaucoup, ces modifications n’allaient pas dans le sens d’une amélioration de la qualité de vie (baisse de l’exercice physique, augmentation du temps passé sur les écrans, diminution de la qualité du sommeil, augmentation des cauchemars, augmentation de la consommation de tabac, alcool, cannabis, baisse de l’activité sexuelle entre partenaires, difficulté à vivre le confinement, angoisse). Il y a eu cependant quelques impacts positifs chez certain(e)s, notamment l’augmentation du temps de sommeil pour presque la moitié des personnes sondées, et pour un pourcentage plus restreint de répondant(e)s, une baisse de 83

Discussion des résultats de l’enquête

la consommation de tabac, d’alcool, de cannabis, de psychotropes, ou une augmentation de l’activité sexuelle entre partenaires. La pression physique (enfermement) et morale (stress/angoisse) concomitante des améliorations visibles dans l’environnement immédiat (baisse du bruit et de la pollution) a abouti à un résultat ambivalent quant à la confiance dans l’avenir. Près de 57 % des personnes sondées ont dit franchement croire que le monde allait changer dans le sens de l’aggravation alors que quand même 42 % ont déclaré franchement croire que le monde allait s’améliorer après le confinement. Ces effets contrastés, rappellent aussi que la crise sanitaire a eu des effets très inégaux dans les différents domaines d’activité, professions, classes sociales, etc. Pendant que certain(e)s se sont retrouvé(e)s au chômage technique chez elles/eux, libres de leur temps, d’autres se sont retrouvé(e)s enseveli(e)s sous le travail urgent dont la réalisation avait un impact potentiel sur la santé/vie des gens (professions médicales, chercheurs travaillant de près ou de loin sur le COVID, laboratoire d’analyse, industrie des tests, masques, vaccins, administration en charge de la mise en place des procédures de limitation de propagation du virus…). Et alors que pour certains domaines d’activité et grands groupes la crise a été une opportunité commerciale (e.g. Apple, Amazon, Netflix5), d’autres ont vu leur travail/investissement partir en fumée en quelques mois (restaurants, culture, petites et moyennes entreprises6…). Comme très souvent, ce sont les plus pauvres qui ont le plus souffert de cette crise7. Pour ce qui est des productions oniriques, le tableau d’ensemble est remarquable, il nous apprend les vrais effets de la crise et de ses conséquences sur les âmes. Il est sombre, il montre une France malade, mourante, exténuée, un gouvernement confus, incapable 5.  « Les grands gagnants de “l’économie du confinement” », Le Monde, 6 février 2021. 6.  « “Mon secteur d’activité est mort” : le difficile combat des personnes licenciées en pleine pandémie de Covid-19 », Le Monde, 29 septembre 2020. 7.  «  Confinement  : quatre graphiques qui montrent que les plus pauvres ont le plus souffert », Le Monde, 19 juin 2020. 84

Rêver pendant le confinement

Discussion des résultats de l’enquête

de faire face, imposant des restrictions de liberté grandissantes et durables, un régime totalitaire, coercitif, menaçant, et arbitraire face à une population pétrifiée de peur, impuissante, soumisse, passive, acceptant/subissant la fatalité. Une France «  qui en chie, qui n’en finit plus d’en chier  » (7  avril rêveuse  142). MAIS, rêvant de jours meilleurs  : c’est-à-dire de liberté, de légèreté, de simplicité, d’être ensemble, de fête familiale et entre amis, de rigolade, d’amour, de tendresse, de jouissance, d’abolition de la maladie/souffrance, de sauvetage de la planète et de l’espèce humaine. Le rêve de la nuit s’est confondu pendant le confinement avec les rêves (souhaits/désirs) de la journée. Les menaces oniriques aussi par plusieurs aspects se sont confondues avec les menaces de l’éveil des confinées. La question est, jusqu’à quel point ? Nos rêves ont donc mélangé ou alterné entre du positif, de l’espoir, du plaisir, du réconfort d’un côté et, de l’autre, dans les cauchemars, de la catharsis, de l’expression de la peur de ce à quoi cette crise pourrait aboutir, une libération, une décharge de l’angoisse. C’est probablement comme ça que le cerveau endormi essaie de rétablir l’équilibre, essaie de réguler pour éviter que l’accumulation sans évacuation aboutisse à la saturation, l’effondrement de la psyché. Les résultats de cette enquête sont cohérents et compatibles avec l’hypothèse d’un rôle du rêve dans la régulation émotionnelle. Mais au-delà de cette dimension de régulation, tout porte à indiquer que les rêves proposent autre chose, plus que ça : une clairvoyance de ce qui est là, des potentialités, sans le filtre de la morale, de la conscience éveillée. Le rêve est, ou permet, une autre dimension de l’intelligence humaine que la rationalité (Dandrieux, 2016). Les rêves peuvent ce que la pensée rationnelle ne peut pas capturer seule. Ils montrent une vérité, une anticipation, une clairvoyance, une réalité émotionnelle aux prises avec la réalité tangible non accessible dans son entièreté à la raison, à la conscience éveillé (bridée et sous contrôle). Attention en somme à ce que nous disent nos rêves, attention à leur message, à leur portée collective, leur clairvoyance. 85

Discussion des résultats de l’enquête

Attention à demain si on ne sait pas anticiper et corriger/désamorcer à temps les maux qui se trament à l’abri de la conscience éveillée. CONCLUSION Alors que ce qui fait sens et joie c’est l’être ensemble, la collaboration, la mutualité, jouer un rôle dans la communauté et le savoir (Dandrieux, conférence, 2016), beaucoup d’indicateurs suggèrent que la société dans laquelle on vit depuis l’après-guerre ne fait qu’encourager tous les jours un peu plus l’individualisme, le repli sur soi, la soumission, la division, la consommation au point de la porter au rang de religion. C’est une société qui semble combattre la créativité, l’émancipation, l’égalité, le souci de l’autre, le lien, la réflexion collective, la collaboration, et organiser l’empêchement de la résistance et de l’opposition, par la peur et la manipulation. Un tel mouvement, qu’on pourrait voir comme servant les objectifs d’un capitalisme débridé nous transforme en outils de production, de croissance, en objet et organise l’isolement des individus (Crary, 2014 ; Bruneau, 2018). L’enquête « Confinement, Sommeil et Rêves » met en lumière que la pandémie et le confinement ont poussé ce système à son comble, et que tout ce qui nous reste c’est un cri dans la nuit, un rêve qui dit, j’ai peur, je suis oppressé(e), laissez-nous être ensemble, laissez-nous festoyer, collaborer, faire face ensemble, se tenir les coudes, s’aider. Laissez-nous être humains, laissez-nous être d’émotions et de désirs, laissez-nous compter pour les autres, laissez-nous être en lien. Arrêtez de nous avoir, laissez-nous être. Dans la sélection de récits de rêves du confinement sur la question de la crise sanitaire et ses conséquences (dernière partie), on découvre la puissance du langage du rêve, des métaphores percutantes et aiguisées, des associations et des rapprochements qui donnent à penser. Ça donne à ressentir. On s’y reconnaît soit par un rêve semblable qu’on a fait, soit par un rêve qu’une personne de notre entourage a rapporté, soit par les émotions que cette crise a fait émerger et qui sont représentées dans ces productions oniriques sublimes. 86

Rêver pendant le confinement

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

« Confinement, Sommeil et Rêves » 87

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

Les pages qui suivent présentent des rêves et des cauchemars de Françaises et de Français faits8 pendant le confinement strict imposé par le gouvernement d’Emmanuel Macron pour lutter contre la pandémie de coronavirus COVID-19 du 17  mars au 11  mai 2020 en France. Ces rêves et ces cauchemars m’ont parlé, touchée, émue. Je les ai trouvés édifiants, «  révélants  », renversants, importants, vrais, nécessaires à faire connaître, écouter, considérer, entendre. En les lisant j’ai eu l’impression d’être au cœur de l’histoire, de l’action, du sujet, des enjeux humains, sociétaux et politiques. En les lisant j’ai eu l’impression de retrouver mon humanité, ma communauté, mes semblables. Grâce à cette intimité, cette vérité partagée. MERCI pour ce partage. Il m’a inspiré un besoin, une occasion de retrouvailles, d’être ensemble, de partage entre toutes et tous, d’humanité commune/ collective retrouvée contre l’isolement et la défaite. Ce livre est pour vous. Ce livre fait de nous est pour nous toutes et nous tous.

8.  Et rapportés du 6 avril au 12 mai 2020. 89

PRÉAMBULE

Les textes présentés ci-après sont une partie (environ  10  %) des quelque 3  000  rêves et cauchemars rapportés dans l’enquête «  Confinement, Sommeil et Rêves  » du 6  avril au 12  mai 2020. J’ai pris le parti de présenter une sélection des rêves qui me sont apparus comme directement en lien avec la pandémie, et ses conséquences en France (e.g. hausse de la mortalité, saturation des hôpitaux, restriction des libertés, télétravail généralisé, confinement, privation de rite funéraire pour les décédés du coronavirus, port du masque, distanciation physique, augmentation des incertitudes sur l’avenir, de l’anxiété…), ou avec l’état de notre société entre le 17 mars et le 11 mai 2020. Un rêve, comme développé dans la deuxième partie, est fait principalement d’émotions, d’éléments du contexte récent, d’éléments d’histoire personnelle, et par là même nous donne à voir par ses représentations (libérées du contrôle de la conscience éveillée, c’est-àdire de la censure, du jugement, et notamment du jugement morale) de l’autre, du soi, du collectif, du travail, du pouvoir, de quoi est faite notre société. Les rêves ont une dimension, une résonance sociologique intrinsèque. La force des rêves du printemps 2020 est de nous montrer ce que le cerveau endormi a fait ressortir de tout ça. Leur puissance est dans 91

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

leurs métaphores ; le décalage, la synthèse, la perspective, la pensée, la prise de conscience, la mise en exergue, les rapprochements, les transpositions et associations qu’elles proposent, induisent, permettent. L’émotion qui ressort de ces rêves est réelle. Ce que ces métaphores ont montré, révélé, les rêveurs et rêveuses l’ont vécu. Ou plutôt ces métaphores sont l’expression des émotions des rêveuses et des rêveurs. Il n’est pas question ici de dire qui a raison ou tort, mais de voir l’impact de la situation sur les âmes et les consciences, la proximité des expériences vécues par des Françaises et des Français de tous âges aux quatre coins de la France, et par là de voir vers où demain nous emmène. Un rêve n’est jamais complètement accessible à autrui dans son authenticité, sa réalité et son entièreté. Les pages qui suivent sont des tentatives de transmission, de transcription par les rêveuses et les rêveurs des souvenirs de rêve qu’elles/ils avaient en tête au réveil. Les textes ont été reproduits tels qu’ils ont été écrits dans le questionnaire en ligne, sans modification par souci de fidélité et de réalité. Seuls les espaces et les apostrophes manquants ou surnuméraires ont été corrigés pour améliorer la lisibilité. Les fautes de typographie, d’orthographe, de grammaire, de français et autres n’ont pas été corrigées car elles font partie de l’expression du rêve et des rêveuses et rêveurs, parce que les corriger est une interprétation, enlève une dimension, parce que la qualité de l’orthographe et de la grammaire ne saurait masquer le sens et l’élaboration du propos, parce que en 2020 en France, dans un formulaire internet, on écrit comme ça.

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Rêver pendant le confinement

DES RÊVES DU 17 MARS 2020 – JOUR 1

1  F – 36/45 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 7 avril J’ai rêvé qu’on allait vivre le confinement ds la maison d’une pote qui nous la prête une fois par an au moment du pont de l’ascension. Cette maison c’est la maison du bonheur. Elle se trouve ds la Drome à Marsanne. --------------------------------------Je sais plus ms ça ressemblait à un mélange entre la servante écarlate et la série l’effondrement !!! Bcp de similitude avec ce confinement !!

2  F – 18/25 ans – en couple – Occitanie – envoyé le 7 avril Tous les humains étaient morts à cause d’une pandémie. Seuls mes parents, mon conjoint et moi étions encore vivants. Mes parents étant trop vieux, nous avions le devoir de faire pleins d’enfants avec mon conjoint pour sauvegarder l’espèce humaine.

3  F – 36/45 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 16 avril Je ne peux pas entrer dans l’hôpital ou le camion de pompier…

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Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

4  F – 26/35 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 17 avril Premier jour de confinement : angoisse que des gens pénètrent chez nous, nous agressent, je me dis qu’on a besoin d’avoir une arme chez nous pour nous défendre. J’ai très peur.

5  F – 36/45 ans – en couple – Provence-Alpes-Côte d’Azur – envoyé le 2 mai Je suis dans un immeuble au bord de mer. Je vois au loin plusieurs bateaux. Un bateau militaire est en péril, il me semble voir des flamles à bord. Le niveau de la mer monte. Je sais qu’un tsunami arrive. Je reste calme mais je sens qu’il faut fuir sur les hauteurs de l’immeuble. Mais l’eau continue de monter. Je quitte l’immeuble avec les autres occupants. On se retrouve dans les ruelles d’un village. Beaucoup de personnes cherchent à fuir et nous devons continuer vers un endroit le plus haut possible. Dans une rue, je reconnais la maison de la grand mère de mon mari. Je pars la chercher. Je n’ai pas envie qu’elle meurt. Il n’y a pas de portes pour accéder à son logement. Avec une pioche, je casse le mur en pierre. Je lui demande de nous suivre. Elle me répond qu’elle n’a pas envie de bouger. Elle veut rester avec son mari qui dans la vrai vie est mort mais. Je comprends son choix. Je suis triste de la laisser car je sais que l’eau va l’engloutir. Mais je repars vers les collines car je n’ai pas envie d’être prise dans la vague. Nous arrivons enfin sur les hauteurs. Je regarde derrière moi et l’eau a envahi la ville. Je continue de grimper.

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Rêver pendant le confinement

DES RÊVES DU 18 MARS 2020 – JOUR 2

6  F – 18/25 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 7 avril J’étais chez moi dans mon appartement avec mes 2  chats et mon conjoint, nous sommes le jour où nous étions supposer nous marié (en juillet 2020) coincé chez nous. J’étais déprimé en pleurs et anéantie. Nous ne faisions rien à part pleurer

7  F – 76/85 ans – autre – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 10 avril C’est le jour de mon mariage, tout est inhabituel, les invités ou proches me posent des questions auxquelles je ne peux pas répondre, rien ne marche comme prévu mais ce n’est pas un cauchemar. Plutot des imprévus et mon rôle n’est pas défini… Pas de trace du jeune marié, on n’en parle pas…

8  F – 26/35 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 11 avril Je sortais dans la rue pour voir un ami ou un proche. J’étais enfermée à Paris et j’essayait de contourner les policiers qui étaint partout sur chaque coin de la ville. Je parcourait Paris comme ça, toute la ville j’arrivais à Porte de Saint Ouen depuis le sud de la ville où habite mon 95

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

copain maintenant. Mais j’essayait d’acheter sur un magasin et je ne pouvais pas entrer parce qu’il y avait de policiers et à chaque tentative de faire quelque chose il y avait des policiers et donc je reculais. Tout le rêve je reculais quand je voyais de policiers sur un coin jusqu’à la fin du rêve ou j’arrive à une rue vide et 3 policiers apparaissent soudament et entrent me demander l’attestation.

9  F – 18/25 ans – en couple – Normandie – envoyé le 29 avril Rêve où le dehors est distordu, les villes ont fusionné, je revois les gens que j’aime. Je veux croire à un monde meilleur après confinement mais tout est désespérément comme d’habitude. Ils sont globalement similaire, mes proches me manquent et je rêve d’eux surtout lorsqu’une date d’anniversaire ou d’anniversaire de mariage approche.

10  F – 56/65 ans – autre – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 10 mai Chez moi Plusieurs fois rêvé que des gens venaient non protégés et j’avais très peur d’être contaminée

11  F – 66/75 ans – en couple – Normandie – envoyé le 10 mai Je suis dans un cinéma (un cinéma que je ne connais pas à j’anime un débat, je reconnais dans la salle des bénévoles, des partenaires et des personnes que je connais, je suis contente de les voir là… Le public pose de nombreuses questions sur la fin de vie, le deuil, le rôle des bénévoles… Plusieurs personnes souhaitent devenir bénévoles. ÉMOTIONS / Joie – Satisfaction – confiance – Au réveil : déception – frustration À noter que le 16  mars a été annulé un ciné débat que l’association d’accompagnement du deuil que j’anime organisait avec l’association de soins palliatifs du département pour mettre en lumière le rôle des accompagnants de la fin de vie et du deuil. Il s’agissait d’informer le grand public, du rôle de ces deux associations de la nécessité de garder 96

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 18 mars 2020 – Jour 2

des lits fléchés pour la fin de vie (!!!), de mettre en évidence devant le grand public et de trouver des bénévoles Puis le 26 mars : Je suis dans un jardin magnifique, très fleuri avec de belle couleurs, un vent frais caresse les fleurs et les plantes, il y a des massifs ronds comme des mandalas  : c’est la sérénité, bien être  : je prends des photos ! Sans transition, je me retrouve dans une réunion de bénévoles, nous préparons le projet de début mai, je montre les photos des massifs « mandalas ». Il est décidé de compléter le budget pour acheter des fleurs s’ils n’y a pas assez de fleurs de jardinS ÉMOTIONS : confiance, admiration, sérénité, enthousiasme, inspiration et au réveil : frustration, puis acceptation À noter que ce rêve évoque aussi un projet que l’association devait, comme les années passées, mettre en œuvre début mai. Nous n’avions pas encore la date ; car nous ne pouvions avoir un accord et un arrêté du maire, qu’une fois les élections municipales passées Pour moi, ces deux rêves m’évoquent ma difficulté à prendre conscience de la gravité de la crise sanitaire et du renoncement à nos projets… J’ai pendant le confinement, comme précédemment assuré la coordination des bénévoles (des téléconférences) des écoutes téléphoniques, faites par moi-même ou d’autres bénévoles… Puis le 23 avril : C’est l’été, nous sommes dans un jardin, le nôtre et pas le nôtre à la fois, on prépare une fête, on fête les anniversaires d’été, on est nombreux il y a mes enfants, mes petits enfants, mes sœurs, des amis, des personnes proches autrefois que je ne reconnais pas mais qui sont bien là… Un neveu joue du violoncelle, on passe des CD, il y a quelques chamailleries entre les amateurs de biniou et les amateurs de rock ou musique dansante… C’est comme un long dimanche qui n’en finit pas, qui après le repas laisse place à l’oisiveté, des siestes, l’ennui pour certains, la relance des amateurs de jeux et ceux qui se retirent seuls qui téléphonent ou qui s’isolent pour quelques confidences, quelques paroles vraies. La vie ordinaire… ÉMOTIONS  : sérénité, satisfaction d’être ensemble, curiosité envers les visages oubliés et au réveil : acceptation et envie (de retrouver les siens et d’anciennes relations presque oubliées) La frustration de ne pas pouvoir voir les siens, de ne pas pouvoirs se serrer dans les bras, de ne pas fêter les anniversaires qui ont eu 97

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lieu pendant le confinement s’est transformée en espoir et souhait de faire des choses simples ensemble, et aussi la fierté d’avoir pendant le confinement repris des contacts (moi ou des personnes perdues de vue depuis des années) importance des liens, de l’interdépendance…

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DES RÊVES DU 19 MARS 2020 – JOUR 3

12  H – 36/45 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 7 avril J’ai déménagé chez des amis qui habitent dans un quartier pauvre. Une banlieue d’une grand ville. Je me sens comme un nanti parmi tous ces gens, je suis un peu gêné de ma situation. Ils sont sans le sou, mais très solidaires. Mon lit est un hamac est situé dans une chambre, en hauteur au dessus d’un grand vide de 8 m environ, ça me fait un peu peur de dormir là. Je rencontre le père de Laurent, un musicien. Il a perdu sa main, il a une main mécanique à la place. Il a des problèmes au cerveau également. Il me raconte avec beaucoup d’enthousiasme qu’à l’époque, il était commercial, un jour il avait gagné 30 000 € sur une affaire. Il est très fier de cette histoire. Je me dis que cette somme n’est vraiment pas grand chose et j’éprouve un peu de pitié pour lui, en même temps que de la sympathie. Je sors dans la rue, je trouve un sac poubelle dans lequel j’avais jeté des chaussures. Je me rend compte qu’elles sont toujours en bon état. Il y a d’autres affaires dedans. Je les ramène là où j’habite. Un lieu de vie collectif. Je me sens coupable de consommer de cette manière, comme un riche, de manière si peu responsable, de jeter des affaires presque neuves. Sans penser à tous ces gens qui n’ont pas autant d’argent que moi. 99

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

J’entends une fille chanter un chanson de Joni Mitchell. Quel talent  ! Pourtant personne ne peut l’accompagner, il y a un piano et une guitare, mais les personnes présentes ne savent pas en jouer, elle n’ont pas eu la chance que j’ai eu d’avoir des cours de musique. Je n’ai pas le temps d’accompagner cette chanteuse, et je ne connais pas les accords de cette chanson, mais je chante avec elle en la regardant dans les yeux. Il se passe quelque chose entre nous. Je me sens amoureux. Je sens aussi qu’elle aurait un intérêt à avoir une relation amoureuse avec moi, pour pouvoir sortir de la misère. Mais ça ne me dérangerait pas de l’aider non plus. J’aime tous ce gens, l’ambiance de ce lieu. Il y a tellement d’entraide, de partage, de solidarité. Ma vie à Paris 10e me semble si individualiste et égoïste. Je suis riche, mais seul et triste d’où je viens, car je ne partage pas tellement ce que j’ai. Il y a une grande salle en bas, un jeune homme noir prend quelqu’un sous son bras, il est agité et joyeux. Je suis scandalisé : il faut éviter tout contact physique à cause du coronavirus. Je le sépare de la personne qu’il touche et je lui dit que ce virus va tuer la moitié de la population mondiale. Je dis ça pour le sensibiliser, mais en même temps, je me dis que j’exagère quand même beaucoup. Ce qui me rend peu convaincant. Lui s’en fiche, il n’y croit pas. Le rêve s’arrête là. L’émotion générale est d’une rare intensité. Je suis bouleversé de voir la misère et l’entraide d’aussi près, j’ai l’impression que ma vie ne sera plus jamais pareil.

13  F – 56/65 ans – célibataire – Normandie – envoyé le 15 avril Le virus ne va épargner personne sur terre, il sera mortel, donc je n’y échapperai pas  ; ce n’est qu’une histoire de temps. Je ne suis qu’en sursis, même si je respecte les règles du confinement. Puis le 27  mars et le 1  avril  : rêve d’envie de s’aimer, d’être protégé par un être aimant, dans un grand espace arboré et du beau temps.

14  F – 18/25 ans – célibataire – Bourgogne-Franche-Comté – envoyé le 25 avril Le rêve se situe à l’ehpad où je travaille en tant que psychologue. C’était l’heure du repas du dîner. J’étais avec mon collègue infirmier en train 100

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 19 mars 2020 – Jour 3

de distribuer les médicaments aux résidents en salle à manger, le confinement en chambre n’était pas encore instauré à ce moment là mais le plan de table avait été revu pour respecter les 1 m de distanciation et les résidents parlaient de cela. Soudain le médecin coordonateur m’appelle sur mon téléphone de travail pour m’annoncer qu’un résident est atteint du coronavirus et qu’il faut immédiatement réunir tous les résidents en salle à manger, même ceux qui mangent en chambre, pour organiser leur retour dans leur famille car nous fermons l’établissement. C’était la panique totale, plus personne ne comprenait rien. Moi j’étais perdue car je trouvais ça illogique de réunir tout le monde dans un même lieu. Et je ressentais beaucoup d’angoisse. Je me suis réveillée à ce moment là en faisant une crise d’angoisse. Au début de la période du confinement mes rêves étaient peut-être plus nombreux qu’avant. Mais depuis deux ou trois semaines je suis tellement épuisée que je ne rêve même plus. Moi qui me rappelle toujours très bien de mes rêves c’est très inhabituel chez moi

15  F – 26/35 ans – en couple – Grand-Est – envoyé le 10 mai Résolution d’un problème mathématique par observation des étoiles. Euphorie dans le rêve. Au réveil : impression d’avoir fait une séance de sport, résolution d’une incertitude professionnelle. Avant, le 1er  février  : Lieu  : la forêt de mon enfance. Contexte  : un champ de bataille, combats armés. Des collègues de travail errent sans savoir quoi faire. Entêtement à avancer pour s’en sortir. Sentiment ressenti : lassitude, écœurement, résignation.

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DES RÊVES DU 20 MARS 2020 – JOUR 4

16  F – 36/45 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 7 avril Je suis dans mon lit et j’entends du bruit. Je pense que je suis vraiment réveillée mais je ne parviens pas à ouvrir les yeux. Je vois une personne dans l’ouverture de la porte. Je me réveille en sursaut

17  F – 18/25 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 8 avril J’étais dans ma chambre, les murs se sont mis à se rapprocher, la pièce à se rétrécir, je ne pouvais ni sortir par la porte ni passer par la fenêtre, et plus je voyais les murs se rapprocher plus la panique montait, peur de mourir enfermée et réduite en cube. Puis le 6 avril : Lieu : montagne, village à côté du mien. Un ami me soutenait parce que je boitais pendant qu’on grimpait un sentier dans la montagne, on grimpait on grimpait et c’était interminable, j’avais vraiment l’impression de ressentir la douleur de grimper alors que je ne pouvais plus me servir d’une de mes jambes ; au sommet enfin, nous avons retrouvé d’autres amis à nous dans un campement, la joie de se retrouver était si réciproque, comme si cela faisait une éternité.

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Rêver pendant le confinement

Des rêves du 20 mars 2020 – Jour 4

18  F – 18/25 ans – en couple – Pays de la Loire – envoyé le 8 avril Ça se passe là où je travaille, mais ça n’y ressemble pas beaucoup. Dans mon rêve, c’est plus grand, au milieu de nulle part, sale, vide de clients, comme un entrepôt géant, il y a un effet labyrinthe, je ne trouve jamais le collègue que je cherche, et j’ai souvent l’impression que les responsables ne me voient pas. Je suis piégée à l’intérieur, je ne sais pas clairement ce que je dois faire comme tâche et cela m’angoisse. Pour accéder aux bureaux, le chemin est tortueux, surréaliste, barré par des gros bouts de métal, et plus j’avance, plus le magasin ressemble à une usine insalubre et à l’eclairage froid, comme dans un film d’horreur. La trame du rêve est confuse, je ne fais que marcher dans ce labyrinthe, à la recherche de quelque chose, car dans mon esprit, l’idée d’en sortir n’existe même pas.

19  F – 36/45 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 10 avril La peur de perdre mon emploi

20  F – 46/55 ans – célibataire – Bretagne – envoyé le 15 avril le gouvernement de mon pays devient totalitaire, plus que les pays voisins, et c’est inexorable, les tentatives de résistance collective sont écrasées froidement. je me réveille et je ne trouve plus le sommeil pendant longtemps, bien que je sois très fatiguée

21  F – 36/45 ans – autre – Île-de-France – envoyé le 16 avril Mort de mes proches

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DES RÊVES DU 21 MARS 2020 – JOUR 5

22  F – 18/25 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 7 avril J’étais à la faculté avec mes ami.es et c’était très agréable de les voir et d’échanger avec elles.eux.

23  F – 18/25 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 7 avril Je me trouvais dans une pièce vitrée et je voyais mes proches à travers les vitres : mon père, ma mère, ma cousine, mon compagnon. On me tenait pas les pieds pendant que j’essayais de m’échapper de cette pièce pour rejoindre mes proches. J’ai commencé à énormément bouger et à donner des coups de pieds à mon compagnon qui dormait à côté de moi. Je me suis réveillée en sursaut, apeurée et stressée. J’ai vraiment eu l’impression de vivre ce cauchemars, qu’il était réel.

24  F – 18/25 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 7 avril j’ai rêvé que j’étais un homme qui partait me battre avec des armes futuristes (un peu comme dans star wars). Ensuite il y avait des personnes que je devais tuer dans une pièce blanche et fermé. Quand 104

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 21 mars 2020 – Jour 5

je suis rentrée du combat (en passant par une porte blanche), j’ai du jeté mon arme car elle était contaminé par le coronavirus. Ensuite, j’ai cherché une autre arme, mais il n’y avait que des stylos billes. Des filles sont venues vers moi et m’ont dit que les stylos billes n’étaient pas pour les hommes. Ensuite je suis allée voir ma supérieure, et elle m’a dit qu’ils ont du jeté mon arme car elle était contaminée par le virus. J’étais hyper frustrée et énervée, et après ma supérieure m’a demandé de lui mettre une ceinture à la taille (elle portait une robe large). Je n’ai pas réussi à lui mettre et je lui mettais tout le temps sur les genoux. L’émotion était forte. --------------------------------------j’ai rêvé que je devenais très proche avec un ami, mais que je ne couchais pas avec car je ne pouvais pas.

25  F – 26/35 ans – en couple – Grand Est – envoyé le 4 mai J’étais partie en Égypte juste avant le confinement, voyage que j’avais toujours rêvé de faire, notamment avec ma mère et ma grand-mère. Ma grand-mère est décédée il y a cinq ans maintenant, le deuil est toujours compliqué pour moi. Peu de temps après le confinement donc, j’ai rêvé que je retrouvais ma grand-mère à l’hôpital et je pouvais lui raconter le voyage, ainsi que ma vie les 5 dernières années. Dans ce même rêve, je retrouvais également mon grand-père (décédé quand j’étais enfant) à l’hôpital. Ils n’étaient pas en fin de vie, mais je savais que je n’avais que peu de temps pour échanger avec eux, c’était une opportunité incroyable que j’avais de pouvoir les voir et discuter avec eux.

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DES RÊVES DU 22 MARS 2020 – JOUR 6

26  F – 18/25 ans – célibataire – Grand Est – envoyé le 7 avril rêve avec une amie dans son appartement, sa famille (jamas rencontrée), des amis et des connaissances, j’étais hébergée chez elle et tout le monde était odieux avec moi, je voulais partir mais Paris était confiné et je ne pouvais pas rejoindre ma mère, ma meilleure amie ne pouvait pas non plus m’héberger donc j’étais obligée de rester dans cette maison où tout se passait très mal, dépitée et abandonnée.

27  F – 36/45 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 9 avril Je dois exceptionnellement aller au bureau le lendemain, dans la nuit je fais le rêve suivant. Je vais au bureau et toute l’équipe est là, rien n’a changé. Les personnes se croisent dans le couloir sans respecter les distances de sécurité et personne ne semble se préoccuper de la situation sanitaire. Je me sens un peu seule à être préoccupée j’essaie d’interpeller mes collègues (avec qui je m´attends très bien dans la realite) mais personne ne fait attention. Je m’installe à mon bureau et ma collègue (la plus droite, sérieuse et rigoureuse de l´equipe) s’installe à côté de moi pour me donner une info sur un dossier et sa jambe touche ma Jambe. Et elle s’en fout ! 106

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 22 mars 2020 – Jour 6

J’essaie de me « décoller » mais rien n’y fait et je m’en reveille avec le sentiment de peur. Juste parce qu’elle a touché ma jambe…

28  F – 26/35 ans – en couple – Grand Est – envoyé le 9 avril Chez un patient. Avec des amis proches. Coincés dans l’appartement de ce patient avec la peur d’être découvert. Je suis malade et je vomis des substances fécales solides. Je m’étouffe, je m’étrangle, j’ai peur et j’ai honte. Panique.

29  F – 36/45 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 16 avril Je suis en Visio et j’essaie d’expliquer aux gens sur un plateau tv que ce monde est fou et qu’on est gouverné par des fous mais leurs regard sont vides comme des robots et puis je sens que je dois me cacher mais je ne sais pas où… Je rêve que mon mari tente de sortir pour aller faire des courses mais les policiers l’arrête et je n’ai plus aucune nouvelle Je rêve que je suis surveillée sans arrêts, la vie entière devient une prison ou tout le monde est coupable…

30  H – 36/45 ans – célibataire – Bretagne – envoyé le 7 mai J’ai raconté ma vie à un cheval sur le haut d’une colline avec une vue superbe. Puis on a bien rigolé, et il m’a fait un « tacle bienveillant » sur l’épaule avec son sabot, ça a été le signal du réveil.

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Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

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Rêver pendant le confinement

DES RÊVES DU 23 MARS 2020 – JOUR 7

31  F – 18/25 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 7 avril un monstre à forme humanoïde, un visage déformé en sang, bien abîmé me poursuit. une ville (?) ou du moins un lieu avec des bâtiments en ruine, il fait nuit, une scène typique post apocalyptique. il fait constamment sombre, le soleil ne se lève jamais. la ville est désertique, seule moi et le monstre. j’essaie de m’enfuir, de me cacher, mais impossible, je commence à fatiguer, je me retourne pour voir oû il est et là il me rattrape. et le cauchemar s’arrête brutalement comme ça des sentiments fort, rien que d’y penser j’ai l’impression que mon cœur bat plus vite. évidemment de la peur par contre ce qui m’étonne c’est mon comportement, le fait de vouloir m’enfuir. je suis le genre de personne qui abandonne rapidement s’il n’y a aucun espoir. et me voir ainsi, vouloir échapper survivre, j’ai du mal à comprendre, enfin c’est un cauchemar quoi.

32  F – 18/25 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 7 avril Marcher dans la rue en famille. Sorte de ville onirique. Liberté dans chaque pas que je fais et en même temps conscience de sa nouveauté. 109

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

Puis le 6  avril  : Lieu idyllique. Avec ma sœur. Dématérialisation des autres, sorte d’impossibilité de les approcher, hormis par une projection de leur réseau social. Peur intense, folie presque (regard inquisiteur posé sur moi) : ressenti très intense Autre cauchemar de la veille : Voyage en bus, à l’étroit. Sorte d’exil, incapacité de s’adresser à l’autre. Angoisse plus légère.

33  H – 18/25 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 16 avril Le premier est un rêve érotique. Je pense qu’il est notable car ils sont d’habitude extrêmement rares (cela faisait plusieurs années que je n’en avais pas fais) et j’en ai fais deux à quelques jours d’intervalle. Celui-ci est le premier, et est très simple. Je suis dans une petite chambre d’hôtel bas de gamme avec une jeune femme que je ne connaît pas. Elle est très belle et rayonne d’un sentiment de confiance et de force. Quand nous faisons l’amour, elle est au dessus. Je ressens une forte joie et du plaisir. C’est tout ce dont je me souviens.

34  F – 36/45 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 17 avril j’ai vécu mon retrait des courses au Drive qui était prévu le lendemain (anticipation de ce qu’il allait se passer). peur de sortir, peur de l’extérieur, quelles précautions devais je prendre (prendre mon gel hydro alcoolique, des gants…) comment allait de paser le « contact » avec le personnel du Drive..;

35  F – 18/25 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 24 avril J’étais dans dans un champ dans le sud (un lieu habituel de vacances) et devais traverser un champ où étaient déposés des cadavres de malades du coronavirus pour pouvoir retrouver mes proches (mes parents, mon fiancé, ma sœur, mes nièces…). Puis le 26 mars : J’étais en voiture avec mon fiancé quand soudain un gros éboulement de pierres d’une falaise nous tombait dessus. 110

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 23 mars 2020 – Jour 7

36  F – 26/35 ans – en couple – Grand Est – envoyé le 10 mai Un rêve identique qui revenait souvent au début du confinement : Je rêvais que j’étais entrain de dormir et entrain de rêver que nous étions en confinement suite à une étrange pandemie, dans mon rêve je me réveillais et je voyais par la fenêtre que les voitures roulaient (je vis dans une rue passante en centre ville) et que nous n’étions pas en confinement, puis je me réveillais vraiment et je me rappelais que nous étions en confinement.

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DES RÊVES DU 24 MARS 2020 – JOUR 8

37  H – 56/65 ans – en couple – Normandie – envoyé le 7 avril Rêves de fin de nuit : Rencontres féminines, mélange passé-présent, grande sérénité, plaisir avec connotation sexuelle très forte mais pas seulement, il y a de la joie

38  F – 18/25 ans – célibataire – Pays de la Loire – envoyé le 7 avril J’étais à ma maison de retraite de mon arrière grand-mère. Ma mamie y habitait. Ma mamie était en couple avec Jacques Chirac !!!!! Il etait annoncé mort quelques jours plutôt. Mais il était encore en vie avec nous. Il était sur le canapé de ma mamie et nous savions toutes les deux qu’il allait mourir dans quelques heures. Ma mamie m’a pris dans ses bras et m’a dit « ne pleure pas grade tes meilleurs larmes pour ta mère » et je me suis réveillé (je me souviendrais pas de cette phrase si je l’avait pas noté au reveil tellement elle m’a emu)

39  F – 26/35 ans – en couple – Provence-Alpes-Côte d’Azur – envoyé le 7 avril Tout est un peu confus car je n’ai rien noté et cela commence à faire un petit moment. 112

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 24 mars 2020 – Jour 8

Je me souviens être chez des amis, pas très proches. Ce sont plutôt des connaissances, je les identifie clairement. Dans la vie réelle ils doivent se marier cet été… mais je ne suis pas invitée au mariage. Dans le rêve, je me retrouvais chez eux mais c’était comme si nous étions dans un film d’époque. Nous quittions leur maison pour nous rendre ensemble au mariage auquel j’étais finalement invitée. (Ce n’est pas le seul rêve pendant ce confinement où je me retrouve dans l’intimité des personnes –  dans leur maison  – des proches ou pas spécialement proches juste de connaissances. Parfois je suis invitée et c’est comme une fête mais parfois c’est comme si je m’incrustais chez les personnes que je ne connais pas si bien dans la vraie vie) Le lieu du mariage se situait à deux pas de chez eux. C’était une sorte de château comme si nous étions à Versailles avec une grande grande étendue d’herbe. Nous devions planter des tentes pour y dormir. Et un moment dans le rêve je suis avec une camarade d’enfance que j’ai perdu de vue, je suis dans la tente avec elle. Nous avons un échange érotique pour ne pas dire sexuel. Je me souviens qu’à la fin du rêve j’assistais non pas aux mariages de mes amis mais plutôt à un mariage de stars américaines. Je reconnaissais les acteurs mais je ne m’en souviens plus vraiment.

40  F – 26/35 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 16 avril J’étais enfermée dans un hôpital psychiatrique, où on m’enfermait de force. Personne ne m’expliquait pourquoi, pour au final me dire que je portais un virus en moi qui avait contaminé toute la population, et que du coup il fallait m’isoler et m’examiner. Je crie que c’est faux mais personne ne me croit. J’élabore des plans pour essayer de m’échapper, j’ai peur mais je suis surtout outrée parce que je sais que c’est faux. Le temps passe et au bout d’un moment il y a une alerte qui désoriente tout le personnel : apparemment il y aurait pleins d’autres cas, la population entière est contaminée. Ils se rendent compte que je ne suis pas la seule et donc que je ne suis pas la source, mais ne veulent pas me libérer et me traitent comme une folle. Je me bats contre certains 113

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

gardes afin de m’échapper, je cours avec en fond des bruits d’alerte rouge – je me réveille avec le cœur qui bat vite. (L’avant veille j’avais regardé le film Steak de Quentin Dupieux où une partie se passe sans un HP).

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Rêver pendant le confinement

DES RÊVES DU 25 MARS 2020 – JOUR 9

41  H – 18/25 ans – célibataire – Pays de la Loire – envoyé le 7 avril Je me déplaçais en bateau avec un ami. Tout à coup on s´est retrouves sur l’auto En bateau à conduire n’importe comment --------------------------------------Mon plafond s’écroulait, de l’eau sortait en trombes du toit

42  F – 26/35 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 11 avril Ma grand mère (décédée l’année dernière) est tombée dans une bouche dégoût pour récupérer mes clefs qui étaient tombé elle voulait pas qu’on l’aide car elle voulait mourir vu la situation actuelle (elle n’a pas précisé le contexte mais j’imagine celui du virus Covid-19) et je me suis réveillée

43  H – 26/35 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 15 avril Une personne en combinaison et masque respiratoire type «  nez de cochon » voulait s’approcher de mon lit pour m’étrangler. Cela s’est passé dans la chambre où je suis en ce moment dans la maison de mes parents où j’ai grandi. Angoisse, peur, tétanie 115

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

44  F – 26/35 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 16 avril Rêve récurrent  : je rêve que je me remets avec mon ex petit amie dont je me suis séparée il y a 5 ans. Le lieu est toujours différent. Les émotions toujours les mêmes  : surprise, joie et soulagement, grand sentiment d’amour profond

45  H – 26/35 ans – en couple – Grand Est – envoyé le 16 avril je reçois un message whatsap où ma sœur m’envoie une vidéo qui semble être une chanson virale sur le coronavirus. Je regarde la vidéo et immédiatement je commence à sentir les symptômes du virus. Je lis alors sur internet qu’il ne faut pas ouvrir cette chanson car c’est un virus qui attaque le portable, l’ordinateur et la personne qui la regarde. J’en parle à ma sœur qui me l’a envoyée et elle me dit qu’elle ne l’a jamais fait, c’est le virus qui s’est infiltré dans son portable. Je n’ai pas senti de forte émotion dans ce rêve, quand je me suis réveillé, j’ai trouvé ça drôle. Il faut préciser que ma sœur a eu le covid 19 mais que je ne l’ai pas vue depuis trois mois.

46  F – 26/35 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 21 avril Je ne me souviens plus très bien. Mais mon cauchemars était de devoir quitter une ville car c’était la guerre.

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Rêver pendant le confinement

DES RÊVES DU 26 MARS 2020 – JOUR 10

47  F – 36/45 ans – autre – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 6 avril En train de faire des courses dans un supermarché, seule. Pas de souvenir d’émotion

48  F – 18/25 ans – en couple – Hauts-de-France – envoyé le 7 avril J’ai rêvé que j’attrapais le coronavirus

49  F – 18/25 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 7 avril Le premier rêve traitait d’un repas avec des amies dans la ville que j’habite. Nous nous sommes retrouvées pour aller au restaurant. Durant ce rêve j’ai ressenti de la joie et de la plénitude. Je me sentais très apaisée par ce moment convivial et surtout la totale liberté de mes actions. J’ai aussi ressenti de l’envie (fortement) quant au plat que j’allais consommer, que je n’ai pas cuisiné (saveurs différentes de mes habitudes) et que je ne mange pas régulièrement.

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Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

50  F – 36/45 ans – en couple – Centre-Val de Loire – envoyé le 27 avril Je sors de chez moi en ayant oublié mon attestation. Je veux aller quelque part et j’essaie d’échapper aux contrôles. Quand je vois des policiers dans une rue je change de direction. Il y en a dans beaucoup de rues. Alors que je pense être arrivée dans une zone sûre, une grande allée arborée (que je ne connais pas dans la « vraie vie »), je vois arriver une troupe d’honnêtes citoyens qui se sont enrôlés dans une sorte de milice municipale. Ce sont surtout des femmes, vêtues d’un uniforme grenat, impeccablement coiffées, souriantes, aimables et inflexibles comme des robots. Elles sont encadrées par des hommes en bleu. Elles vont me contrôler à coup sûr. Dans ce cauchemar, l’angoisse monte doucement, puis c’est la frayeur d’être arrêtée et l’effroi de constater que les gens ont accepté un état policier quasi fasciste. Les émotions étaient assez intenses.

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Rêver pendant le confinement

DES RÊVES DU 27 MARS 2020 – JOUR 11

51  F – 18/25 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 6 avril Je suis chez moi, je n’arrive pas à travailler, je n’arrive pas à faire quelque chose que j’ai besoin de faire, mes mouvements sont bloqués

52  H – 26/35 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 6 avril Aventure fantastique avec des amis dans un monde totalment cree par moi. Je me rappel pas bien les detailles, mais c’etait tellement beau et plein d’action que je voulais pas me reveiller.

53  F – 36/45 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 7 avril J’étais avec une amie et on apprenait qu’on était enceinte et c’était une très bonne nouvelle, j’étais heureuse, c’était dans la ville dans laquelle on vit, je retrouvais mon compagnon et des amis et tout le monde était heureux.

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Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

54  F – 26/35 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 9 avril rêve que des fantômes me poursuivent et cherche à me tuer. J’ai peur des fantômes dans la vie (même si rationnellement je n’y crois pas), l’idée d’un truc qu’on ne peux pas tuer me fait peur. Ce sont des rêves très angoissant et je mets souvent du temps à me rendormir après.

55  F – 36/45 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 16 avril Le monde (la société) est à récréer à zéro, chacun a reçu comme seul instrument pour toutes nos activités (matérielles, communicatives, affectives) un certain nombre – égal pour tous – de petites billes en bois, avec lesquelles il nous faudra apprendre à tout faire, voire inventer la manière de tout faire. Je suis chez moi, avec mon compagnon, dans la chambre à coucher, j’étudie mes billes pour apprendre à m’en servir. Les échanges, les commerces, les cadeaux, ça a l’air intuitif. On échangera sans doute un nombre de billes correspondant à la valeur de chaque échange. Mais je me concentre pour savoir comment me servir des billes pour communiquer que suis heureuse ou tristes. Je les examine pour voir si elles ont des différences de tailles, de couleur, des veines du bois, qui peuvent interpréter des sentiments. Je commence à les séparer en groupes, faire des essais. Aussi, j’attends le journal TV du soir en me demandant comment les prévisions météo seront annoncées par des billes et si j’arriverai à les déchiffrer. Je suis avec mon compagnon mais je sais que tous (notamment mes proches et ma famille qui est en Italie) sont en train de chercher les mêmes réponses et solutions que moi. Je suis sereine (voire apaisée), curieuse et concentrée à la tâche. Dans d’autres rêves je résous des problèmes, organise le confinement d’autres personnes en leur trouvant un lieu et en les y accompagnant. J’organise, je me concentre à fond et je trouve des solutions à des situations urgentes. Puis le 3  avril  : Je dois présenter un document PowerPoint avec les solutions pour la gestion de la crise sanitaire face à des personnes, sans doute exigeantes, de mon milieu professionnel. Je n’y arrive pas, trop 120

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 27 mars 2020 – Jour 11

de pression, je me réveille agitée, je me rendors et le rêve recommence identique. Je n’arrive jamais à faire une présentation correcte et avec les bons éléments.

56  F – ?? ans – célibataire – Hauts-de-France – envoyé le 6 mai Invasion d’extraterrestres…

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DES RÊVES DU 28 MARS 2020 – JOUR 12

57  F – 18/25 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 7 avril Fête de village avec mes amis, ma famille, des voisins. Émotion de joie forte. Puis le 1er avril : Discussion et hug avec mon crush dans mon appartement. Émotion de joie forte.

58  H – 26/35 ans – célibataire – Centre-Val de Loire – envoyé le 7 avril J’étais dans la rue (non identifiable comme endroit précis) et des policiers me prenaient en chasse à pieds car je n’avais pas d’attestation de sortie, je m’enfuyais. Puis à un moment on a commencé à me tirer dessus donc j’ai répliqué avec une arme à feu.

59  F – 36/45 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 18 avril J’étais dehors et des personnes s’approchaient de moi, beaucoup trop, ne respectaient pas les distances de sécurité et ça me mettait très en colère et ça m’angoissait énormément, peur d’attraper la maladie Puis le 13, 14 avril : J’étais avec mes parents à l’extérieur. Il y avait un défilé et c’était joyeux 122

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 28 mars 2020 – Jour 12

D’un coup, il y a eu une coulée de boue et je sauvais mes parents en les attrapant par la main

60  F – 26/35 ans – célibataire – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 26 avril Je suis chez moi et je reçois un courrier de l’EFS suite à un don du sang. Le courrier m’indique que je suis contaminée par le VIH. Je suis effondrée, j’étouffe. Des personnes que je ne connais pas tentent de me rassurer en me parlant de faux positifs, de traitement, de baisse de charge virale, mais je les rejette fortement, je pleure, j’ai le sentiment que ma vie est fichue, je suis sûre que je vais mourir. Puis le 14 avril : Je suis chez mes parents. Mon grand-père est décédé, ma mère me l’annonce avec désinvolture après que je lui ai tiré les vers du nez. À cause du confinement je ne peux pas aller aux funérailles. Je suis dans une rage folle à cause de ma mère, je la hais, et je suis aussi furieuse contre le confinement qui m’empêche de dire au revoir à mon grand-père. Je suis aussi extrêmement triste. --------------------------------------Mon amant me propose de le rejoindre chez lui dans la semaine. Comme il me manque je n’hésite pas et j’arrive dans sa ville. Dans la rue, je vois des des policiers et des gendarmes par dizaines, qui circulent et contrôlent les gens. Je me sens angoissée et surtout en colère contre la situation, j’ai peur de ne pas pouvoir arriver chez lui, j’ai un fort sentiment d’urgence. Mes émotions dans les deux rêves sont très fortes.

61  F – 18/25 ans – en couple – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 1 mai nous sommes controlés nous ne pouvons plus sortir quand nous voulons. des extremistes idéologiques (politique ou religieux) ont pris le contrôle. nous sommes espionnés par des caméras et nous sommes régulés pour la nourriture. ces extremistes ideologiques nous justifient que c’est pour notre bien. et la propagande règne. mes proches ne sont pas présents la plupart du temps mais je rêve davantage de personnes de vieilles connaissances. je ne fais pas de cauchemars mais surtout des mauvais rêves 123

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

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Rêver pendant le confinement

DES RÊVES DU 29 MARS 2020 – JOUR 13

62  F – 46/55 ans – en couple – Normandie – envoyé le 6 avril Visite d’une nouvelle maison avec un extérieur a Toulouse. Visite avec enfants et conjoint. J’étais très enthousiaste

63  F – 26/35 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 7 avril J’étais à la maison et j’ai rêvé que je dormais, puis qu’un de mes enfants m’appellait, en me levant dans le noir, je passe par le couloir, celui ci n’avait plus de porte et j’étais enfermée :( Puis le 6 avril : J’ai rêvé accoucher à l’hôpital seule à hfme, je n’avais aucun sentiment ni de joie ni de tristesse. J’ai rêvé être seule sans visite et prendre la voiture avec un bébé, pour aller voir ma mère à Nancy. Je ne me souviens pas d’avoir vu la tête du bébé…

64  F – 36/45 ans – autre – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 7 avril J’ai rêvé que j’étais au lit chez moi. J’entendais que quelqu’un étais près de ma porte d’entrée, ce qui me faisait peur. J’essayais de me réveiller pour aller à la porte et me défendre mais je n’y arrivais pas. Finalement j’arrivais à me lever pour voir et ouvrir la porte. Un jeune homme était derrière la porte, et faisait l’innocent. Finalement il partait. 125

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

Je fais tsouvent le rêve que j’essaie de me réveiller car un voleur/agresseur est à ma porte, mais plus depuis le confinement.

65  F – 26/35 ans – en couple – Hauts-de-France – envoyé le 9 avril Dans un château de pierre sombre, un homme ressemble à une momie décharnée malgré ses vêtements en bon état. Il a l’air de souffrir mentalement. Avec des amis, je rentre dans le château qui est un lieu touristique mais nous sommes seuls. L’homme est maudit et il cherche à tuer l’un d’entre nous pour effacer la malédiction. Je suis très inquiète pour mes amis, on court dans tout les sens. Ils me tue avec une dague longue et meurt juste après en s’évaporant. Je deviens à mon tour maudite et je comprends que je suis immortelle mais en perpétuelle souffrance. Le seul moyen de me libérer est de tuer quelqu’un. Comme je suis affreuse (comme une momie aussi), mes amis croient que je suis leur agresseur et j’essaie désespérément de les retenir pour leur expliquer la situation mais j’ai l’air terriblement menaçante. Finalement, il me passent à tabac et s’enfuient. Un autre groupe de touristes inconnus arrivent. Je répète ma tentative infructueuse de leur expliquer la situation mais ça ne marche pas (ils paniquent) alors j’attrape simplement un homme et je le tue de la même manière que j’avais été tuée. Je suis prise d’un remord terrible car je perpétue la souffrance dont j’ai été victime et je comprends aussi pourquoi le 1er maudit en avait après notre votre vie.

66  F – 26/35 ans – en couple – Occitanie – envoyé le 10 avril J’étais en vacance avec ma mère ma sœur (que je n’ai pas vu physiquement depuis 1 an), mon mari ma fille, nous profitions du bord de plage, et des boutiques. Je me suis réveillée relaxer détendu et avec l’envie d’aller voir ma mère et ma sœur.

67  F – 26/35 ans – en couple – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 16 avril Voler dans la nature comme si j’avais des bottes de 7  lieues… Qui feraient faire des bonds gigantesques comme si il n’y avait pas de gravité sur terre. 126

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 29 mars 2020 – Jour 13

Puis le 10 avril : Être dans un rêve normal mais être poursuivi tt la nuit par quelque chose de mal (c’est flou). Vouloir y échapper et ressentir une angoisse forte dans la gorge en essayant de s’échapper

68  F – 26/35 ans – célibataire – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 25 avril Nous étions dans le monde, pas un lieu fixe. Il est très facile de se déplacer d’une ville à l’autre rapidement (de New York à Bangkok en 20 min en avion ou train par exemple). Je suis avec un groupe de filles, je ne sais pas ce que j’ai en commun avec elles, je ne les connais pas, mais nous sommes réunies ensemble. Nous obéissons à des ordres qui ne viennent pas d’une source précise, nous sommes enfermées dans un monastère à l’architecture gothique, comme ce qu’on voit en Angleterre. Tout au long du rêve, je suis totalement perdue, je ne sais pas ce que je fais, je me laisse guider et je ne suis pas du tout rassurée. Je ressens un stress latent et modéré. Nous n’avons pas le droit de nous promener dans les rues, car il y a un confinement. Dans ce rêve, le confinement est lié à une maladie mais je n’identifie pas le coronavirus. Nous devons nous habiller avec des tenues anciennes, comme dans La Servante Écarlate. Il y a quelque chose d’étrange avec les hommes, je ne les rencontre pas mais je me méfie d’eux, je sais qu’ils nous surveillent. Puis, Virginie Despentes et un groupe de femmes fortes habillées avec beaucoup de style viennent nous chercher en secret. J’ai très peur car nous sortons alors que c’est interdit et que Despentes et les autres femmes sont visiblement venues nous libérer clandestinement. D’un coup, nous arrivons à Paris. Les rues sont désertes et nous rasons les murs. Je suis très angoissée à l’idée d’être repérée, mais je me laisse guider. Le groupe de femmes stylées se déplacent avec assurance, elles s’arrêtent devant des devantures de magasins, semblent glisser des mots à voix basse à des personnes qu’on ne voit pas. Je commence à me rassurer et à me sentir excitée par la situation  : nous faisons un acte de Résistance. Mon impression se confirme quand nous pénétrons dans un magasin de lingerie fine tenue par des femmes. Je suis heureuse, il y a une sororité dans l’air. Mais je n’arrive pas totalement à me détendre, la menace invisible rôde. 127

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

Nous sortons du magasin de lingerie, la lumière dans les rues est différente : je comprends que nous devons nous cacher. Virginie Despentes m’emmène dans un parc pour enfants, nous nous glissons dans une cabane pour nous cacher. Elle a un visage ridé et très triste. Elle semble me dire que la cause des hommes est perdue. Le rêve s’achève sur un sentiment paradoxal : je suis honorée que Virginie Despentes s’adresse à moi, mais je suis envahie d’un désespoir très fort et douloureux par rapport à ce qu’elle me dit.

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Rêver pendant le confinement

DES RÊVES DU 30 MARS 2020 – JOUR 14

69  F – 18/25 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 7 avril J’avais peur d’avoir donné le virus à mon copain juste avant le confinement et à ma famille en me rendant dans mon lieu de confinement. Ma famille survivait mais mon copain mourrait et je ne pouvait même pas me rendre à son enterrement. Ensuite je retournais dans mon appartement à la fin du confinement et je pouvais enfin me rendre sur sa tombe, je ne le reverrais plus jamais…

70  F – 18/25 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 7 avril L’endroit où je me trouvais me faisait penser à la fac dans laquelle j’étudie. Il y avait une sorte de régime s’apparentant à celui d’Hitler. Je me souviens que certains étudiant tomber ou se faisait pousser dans des grandes cuves et qu’un gaz remontait par le dessous. Ces personnes mourraient asphyxiés et brûlés. J’étais très stressée et apeurée. Je me suis réveillée en sueur. Puis le 4 avril : Je ne me souviens pas du lieu exact mais dans la même nuit j’ai rêvé trois fois et avec 3 personnes différentes de plaisir sexuel. 129

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

Je me suis sentie énormément mal car ça témoignait selon moi d’un réel manque. J’étais assez désappointée. Je pensais à mon partenaire actuel en ayant l’impression de le tromper quand je me suis réveillée.

71  F – 26/35 ans – célibataire – Provence-Alpes-Côte d’Azur – envoyé le 8 avril Sur le trottoir devant mon lieu de travail, il y a beaucoup de gens dans la rue dont certains de mes collègues. Je ne comprends pas pourquoi on est tous retournés au travail, parmi la foule, si tôt, alors que le nombre de malades et de morts n’a pas encore baissé. Je ne sais pas si je dois faire comme tout le monde et aller travailler ou m’insurger contre cette aberration. Je suis perdue, désorientée, apeurée. Je reste plantée sur le trottoir ne sachant pas quoi faire.

72  F – 26/35 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 9 avril c’était un cauchemar très long qui évoluait et j’avais du mal de me réveiller. C’était un période un peu de guerre/maladie infectieuse qui attaque la population et celle-là doit s’isoler pour n’est pas tomber malade. Dans le rêve nous avons vécu dans une groupement comme une village enfermé et on devrait se protéger des gens qui étaient malades et potentiellement pouvez nous contaminer. Cette maladie avez des signes physique donc ça ressemble vraiment aux films horreur. Les gens qui étaient malade étaient isolés et il y avait 50 % de survie ou morts. Dans ce cauchemar, d’abord une de mes mamie était malade et ensuite mon mari. j’avais énormément sentiment d’impuissance et tristement qui a fait que je me suis réveillé avec les larmes aux yeux et très fatigue.

73  F – 36/45 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 16 avril je suis avec des personnes que je ne connais pas dans la vie. Je suis au théâtre national de Chaillot, dans des gradins, nous discutons de notre 130

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 30 mars 2020 – Jour 14

prochaine création. Il y a des rires, de l’érotisme mais nous restons dans les gradins, nous n’arrivons pas à créer de spectacles. Aucune idée ne vient. Nous circulons dans le théâtre mais tout est vide. En regardant par les fenêtres, Il n y a personne dans les rues non plus. Nous nous séparons et je danse seule sans musique. Avant, le 14 mars : très angoissant. J’étais en pleine forêt, je vivais en pleine forêt avec à priori des gens de confiance, ils ne sont pas définis mais j’étais en confiance et heureuse. Je m’affairais à construire une cabane en coupant du bois et une fête se préparait, j’entends au loin des « heil Hitler » répétitif ce groupe s’approche c’est sûr, car ces cris sont plus de plus en proches. Moi et les autres commencons à paniquer. On essaie de se cacher. Nous ne sommes pas armés nous souhaitons juste la paix. Je croise un autre groupe des hommes armés de gros fusils et des femmes terrifiées avec des lances pierres. J’analyse qu’elles sont contraintes de se battre. J’arrive à les contourner et à me cacher derrière un arbre. Je veux intervenir. L’un des hommes rigolent et nous (personnes de mon groupe non définis) dit « vous croyez encore qu’on est en 2010 ! Hahaha vous êtes foutus » l’une des femmes tire au lance pierre et rate et dit « dammit ». Elle a peur ça se voit sur son visage. J’ai très peur pour ces femmes et je m’en veux car je ne peux rien faire. J’étais impuissante. J’ai culpabilisé. C’est l’exode. Je pars je croise plein de gens en groupe qui èrre dans la forêt masqués. Ils ne savent pas où aller et moi non plus. Je prends une route goudronnée, plein de gens masqués marchent. Je me méfie d’un des groupes, ils ont l’air méchant. Je les contourne. Je vois une tente quechua le long de la route. Des enfants, seuls, sont nourris par une dame en manteau de fourrure à travers une grille. Elle est à l’intérieur d’un parking grillagé remplis de voitures. Je me suis demandée qu’elle était l’intérêt d’être dans un parking et pourquoi elle ne fait pas rentrer ces enfants. Il y a une maison mais je n’y vais pas car plus rien n’est sûr. Et les « heil Hitler » se rapprochent. J’ai peur je me réveille. Je n’avais dormi qu’une heure.

74  F – 36/45 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 25 avril Avec mon partenaire dans une chambre d’hôtel avec une belle vue. Émotion pleine sereinité et desir 131

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

75  F – 26/35 ans – en couple – Bourgogne-Franche-Comté – envoyé le 30 avril J’étais avec un homme qui m’aimait profondément et nous passions d’agréables moments ensembles. J’étais heureuse, la vie paraissait simple.

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Rêver pendant le confinement

DES RÊVES DU 31 MARS 2020 – JOUR 15

76  F – 18/25 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 6 avril J’étais dans le jardin de mes grands-parents. J’ai aperçu une personne décédée allongée sur un lit d’hôpital. Une personne m’a dit que nous pouvions laisser le corps là où il se trouvait. (Émotion angoissante, modérée) Puis le 2 avril : J’étais en voiture un soir avec mon père et ma sœur, puis nous avions vu des gens qui faisaient une fête. Ils ne respectaient pas le confinement et les mesures de sécurité. J’étais contrariée et j’avais envie de les dénoncer. (émotions modérée)

77  F – 36/45 ans – en couple – Hauts-de-France – envoyé le 7 avril Je ne me souviens que du sentiment de chute, je sursaute et cela me réveille. J’étais dans la rue d’une ville que je ne connais pas seule, rue angoissante car déserte.

78  F – 56/65 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 7 avril J’ai rêvé que j’assistais à un concert et que j’étais chaussée de pantoufles. J’étais accompagnée d’une collègue de travail que je vois très rarement. J’étais très gênée de porter des pantoufles. 133

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

79  F – 18/25 ans – en couple – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 7 avril Dans une ferme en Aveyron, dans laquelle j’avais fait un stage de 7 semaines en 2018. Avec la famille d’éleveurs –  mes maîtres de stage dont je partageais le quotidien – on fait un convoi de tracteurs/voitures dans le chemin qui serpente entre les champs. Après chaque virage, on est forcés de s’arrêter car des veaux comme assommés/endormis au milieu de la route bloquent le passage (bien que la ferme de mon stage élevait des brebis). Ils ont l’air presque morts mais à chaque fois on réussit facilement à les réveiller en leur donnant quelques claques. Au bout d’un moment, je demande à mon maître de stage des explications. Réponse  : ce sont les comportements humains qui les étourdissent, car des humains ne peuvent pas s’empêcher de leur faire des bisous partout sur le visage mais cet élan de tendresse met les veaux en danger de mort. Rien dans le rêve ne suggérait que les humains étaient malades, leurs simples interactions avec les veaux étaient toxiques. Assez peu d’émotions ressenties, juste un constat d’une situation triste et sentiment d’impuissance, on ne peut que continuer la route et réanimer les petits veaux un par un.

80  H – 56/65 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 9 avril Lors d’une randonnée que je vais organiser cet été, mes enfants et leur compagnon et compagne respectif et moi même sommes allongés dans l’herbe, à proximité du refuge qui nous héberge et que je connais bien et au moment où les étoiles envahissent le ciel. Chacun commentait la voûte céleste, avec des apports sur la mythologie, les repérages géographiques mais avec des allers retours entre les étoiles et la terre. Quelle sera la randonnée de demain ? que faut-il prévoir dans son sac ?… C’était un moment doux, sans violence, sans stress, apaisant. À la fois faisant place aux rêves et au pragmatisme de la randonnée. J’avais pour ma part un sentiment de plénitude à la fois en partageant mon expertise de la randonnée et de «  délirer  » sur un spectacle étoilé. 134

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 31 mars 2020 – Jour 15

Je retrouvais un place de patriarche protecteur mais aussi un initiateur de rêves.

81  F – 56/65 ans – célibataire – Grand Est – envoyé le 26 avril – Dans la vraie vie, je suis cadre et dans ce cauchemar, j’étais cadre avec des piles et des piles d’attestation dérogatoire de sortie à remplir. J’ai passé la nuit à cocher des cases sur des attestations, à me réveiller, À me rendormir, à cocher des cases, à me réveiller, etc. etc. j’ai eu l’impression que ça durait toute la nuit. Le matin j’étais épuisée. – Le second cauchemar est également lié à ma vie professionnelle. Et de la même manière en boucle toute la nuit sur l’organisation des journées, du travail des uns, des autres, l’accueil des usagers. Dans ces deux cauchemars, j’étais seule. Et a priori dans quelque chose qui ressemble à mon lieu de travail. J’ai le souvenir d’avoir beaucoup bougé ces deux nuits là. Alors que je dors normalement sans mouvement. J’avais mal partout. Le dos et les épaules extrêmement tendus au réveil. Et une boule dans l’estomac pour commencer la journée.

82  F – 26/35 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 28 avril j’étais dans un lieu clos inconnu, et je transportais avec moi sur mon bras comme on porte un enfant sur le côté, un petit crocodile de compagnie (je n’ai pas d’animal de cie, j’ai eu des chats dans mon enfance). j’étais étonnée de la sereinité avec laquelle je cohabitais avec cet animal communement considéré comme dangereux. nous nous apprivoisions attentivement dans le lien l’un à l’autre au fil de mes déplacements et de nos rencontres dans cet espace clos. l’ambiance était tendue, la concentration était de mise. cela était dans le fond réconfortant d’apercevoir une confiance possible. (il est a noté que je lis un livre sur la mythologie grecque, le minothaure, le lien difficile entre circé et son nourrisson télégonos)

83  F – 46/55 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 10 mai je me balade dans la rue tout est vide, ce n’est pas mon village, c’est sûrement dans le village italien où j’ai passé mes dernières vacances. 135

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

Tout est vide, je marche puis je me mets à courrir et tout d’un coup je nage, je fais la brasse dans les airs et d’un coup je me mets à m’envoler c’est génial, j’ai des ailes et je suis enfin libre !!!! c’est merveilleux ! --------------------------------------Je suis célibataire sans enfants… d’un coup ! je suis en train de visiter un appartement nouveau pour me loger, peu à peu celui ci se transforme et je peux plus vraiment en sortir ! Puis début mai : je suis dans mon lit et j’ai fait que crier car je rêve qu’on m’oblige à respirer à l’envers  ! comme un masque on veut me retourner les poumons, je suffoque, je hurle, ca fait un mal de chien  ! mais les médecins m’obligent et me disent qu’il le faut pour me sauver !! je me réveille en nage ! c’était horrible je fais partie d’une sorte de « essai médical » ou de « traitement »…

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DES RÊVES DU 1 AVRIL 2020 – JOUR 16

84  F – 46/55 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 7 avril J’étais dehors et je regardais le paysage au loin et je me suis aperçue qu’en fait il y avait un mouvement de fin du monde arrivé sur moi et j’ai juste eu le temps de prendre mon fils dans les bras et de fermer les yeux.

85  F – 18/25 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 9 avril Je me préparais pour aller en prison pour une durée de 4 mois. Je me douchais, prenais les affaires qui pouvaient être amenées et disais au revoir aux personnes que j’aime (parents, frère, mon partenaire). La scène se déroulait chez mes parents. Les émotions : J’étais triste, fataliste et angoissée. Je ne voulais pas y aller et je ressassais les raisons pour lesquelles j’étais obligée de m’y rendre (je n’en ai plus le souvenir). Je m’en voulais, mais n’essayais pas de trouver une solution. J’étais désespérée par la fatalité de la situation et de ne pas pouvoir y faire quoique ce soit. Je n’ai pas vu la prison, je ne m’en suis même pas approchée pendant le rêve. Tout tournait autour de l’angoisse à l’idée d’être enfermée, l’anticipation, les projections. 137

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

Puis le 6 avril : Je me rendais à pied en campagne. Il faisait beau et sec et j’étais heureuse de pouvoir me promener. Mais je gardais malgré tout à l’idée qu’il fallait que je me dépêche car je ne pouvais pas rester longtemps à l’extérieur. Je me suis retrouvée dans une maison de vacances d’une amie ; avec plusieurs d’entre elles. Les paysages étaient splendide et il faisait très chaud. Mais nous n’avons pas pu rester. Une amie nous a pris en voiture et nous a amené à Lyon. Je me souviens particulièrement des paysages que je contemplais par la fenêtre… Et profitais de chaque instant de ceux-ci en sachant que je ne pourrai pas les revoir avant un bon moment.

86  F – 26/35 ans – en couple – Bourgogne-Franche-Comté – envoyé le 10 avril Je me retrouvai nu dehors très tot dans la matinée. Tous le monde ciruculait librement malgre l’etat actuelle du pays. Personne trouvait ca bizarre que je sois nu, seul hic, je n’avais pas fait d’attestation, ce qui me mis dans une grande angoisse. J’ai fuis pour ne pas voir la police et suis arriver dans une ruelle qui se trouvait etre la gendarmerie. Je me suis reveillé. Heuresement…

87  A – 18/25 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 10 avril Je me rendais chez une fille pour un rendez-vous galant, j’étais poursuivie par la police.

88  F – 18/25 ans – en couple – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 11 avril Je me retrouvais dans ma maison d’enfance où j’ai vécu 18 ans. Mon père revenait comme si de rien était (il est décédé il y a 8 ans) et tout le monde agissait normalement, comme si son absence si longue ne représentait rien  ; je me souviens d’avoir ressenti une immense incompréhension associée à de la colère car mon père ne voyait pas où était le problème quand je lui demandais pourquoi il nous avait 138

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 1 avril 2020 – Jour 16

fait croire à sa mort pendant si longtemps. Ma mère et le reste de ma famille agissait parfaitement normalement et j’étais la seule à être indignée par la situation. Toujours dans le même rêve, mon grand père (également décédé) essayait tant bien que mal de garer une voiture dans notre cour, mais s’y reprenait un nombre incalculable de fois, jusqu’à ce que je toque à sa fenêtre pour lui proposer d’essayer à sa place, en le rassurant que ce n’était pas de sa faute, seulement la cour était étroite et la voiture cabossée de la voisine gênait le passage. Encore plus loin dans le rêve, je me rappelle revenir dans une salle de classe d’histoire géo de mon collège, où je retrouvais mon professeur de l’époque (lui aussi décédé) avec les mêmes odeurs de tabac et café froid. C’était le jour d’un contrôle, et comme à l’époque j’étais la meilleure de ma classe, j’étais très confiante en moi. Sauf que le contrôle était infaisable, il y avait beaucoup de colonne à remplir avec des questions très surprenante. Je voyais les autres élèves sans visages se lever les uns après les autres à mesure que mon angoisse montait. J’essayais même de tricher, en ouvrant un livre qui se trouvait près de moi qui n’était qu’une thèse de botanique. L’intensité émotionnelle de ce rêve était assez forte, puisque j’ai revu distinctement les visages, les textures, les odeurs associées à trois personnes de mon entourage qui sont décédées.

89  F – 46/55 ans – en couple – Grand Est – envoyé le 12 avril Promenade avec un amoureux dans un lieu indéterminé en pleine nature. Joie

90  H – 26/35 ans – célibataire – Occitanie – envoyé le 20 avril Peur d’être seul, souvenir d’amis et d’amours perdu de vu. J’ai eu cette sensation de temps qui défile, sans rien à l’arrivé, sans satisfaction du d’un rôle dument accompli. Mais je ne suis pas persuadé que ce soit lié au confinement, de manière général j’ai du mal à imaginer l’avenir qui m’attends, donc je passe beaucoup de temps à y réfléchir. J’ai peu de souvenirs, pardon, mais ce sont les sentiments qui en ressortent. 139

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

91  H – 46/55 ans – en couple – Grand Est – envoyé le 26 avril J’ai rêvé que je dormais dans le même lit avec ma secrétaire et que j’évitais d’avoir un contact corporel même jusqu’à éviter de lui toucher les pieds. Je fais quasiment toutes les nuits des rêves de mon travail alors qu’en période normale, je ne fais pas beaucoup de rêves de travail. J’ai fait un rêve troublant pendant les vacances de noël quand j’étais en vacances, (je prends très rarement de vacances, une semaine par an maxi) j’ai rêvé que j’étais la dernière semaine de juin et que mon entreprise (dont je suis le gérant) n’avait aucun client au planning, et ni aucun client en juillet alors que c’est ma période de forte activité. Et je me disais dans ce rêve ou plutôt cauchemar que j’allais faire faillite.

92  F – 56/65 ans – en couple – Normandie – envoyé le 29 avril Je suis dans la rue. Des enfants sont derrière moi et je m’inquiète du fait qu’ils se rapprochent. Je leur dis « mais vous ne respectez pas la distance  ». Je ne sais plus s’il se passe autre chose. Je me réveille en sursaut, légèrement angoissée.

93  F – 18/25 ans – célibataire – Bretagne – envoyé le 1 mai J’étais dans un lieu qui s’apparente au village où j’ai grandi, mais les bâtiments étaient en friche. Ce n’était pas la première fois que je rêve de ce lieu depuis le confinement. Je rentrai dans un maison avec une personne que je n’ai pas identifié, et au moment où nous avons passé le pas de la porte, nous nous sommes dédoublés et notre clone respectif essayait à tout prix de nous éliminer, de nous assassiner. S’entama alors une longue bataille, mon clone était très violent avec moi, ce qui n’était pas autant le cas de la personne avec qui j’étais entrée dans la maison. J’ai tenté de fuir, de sortir de la maison, avec mon double qui ne voulait pas me lâcher, j’ai réussi a fuir et à essayer de me cacher dans les débris de maisons qu’ils y avait autour. Le rêve s’est terminé après une longue course poursuite, mon clone n’avait toujours pas eu raison de moi. C’était un rêve très angoissant et les émotions étaient fortes.

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Rêver pendant le confinement

DES RÊVES DU 2 AVRIL 2020 – JOUR 17

94  F – 26/35 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 7 avril J’ai rêvé que je travaillais à la maison mais que ça n’allait jamais. Perpuguel recommencement…

95  F – 26/35 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 9 avril Le jeudi, dans mon cauchemar je suis à l’hôpital à cause du covid-19 et personne ne me reçoit. La salle d’attente n’est pas vide mais pas pleine, je suis avec quelqu’un de proche mais après je commence à chercher un médecin et rien. Je me suis réveillée le lendemain avec un début de symptomes : gorge, mal à la tête, poids sur la poitrine et souffle court. J’ai fait une crise d’angoisse dans la journée. Le lendemain, je me suis endormie à 23 h 20 et réveillée du cauchemar à 23 h 28. Dans le cauchemar, je suis couchée dans mon lit avec mon mari, le souffle court, la gorge qui gratte, je meurs petit à petit étouffée dans mon lit à côté de lui qui dort et que je ne parviens pas à réveiller. Je me réveille avec les symptômes réels que j’ai depuis la veille et qui empire, avec une crise d’angoisse qui m’a empêchée de dormir entre 00:30 et 5 h 30 du matin.

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Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

96  F – 66/75 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 11 avril Mon rêve était un genre de grande cousinade ou Famille et Amis étaient réunis pour un grand buffet en extérieur. Il y avait une super ambiance chaleureuse où tout le monde était vraiment heureux d’être ensemble. Puis le 4 avril : j’ai rêvé que la municipalité du lieu où je vis, avait lâché une lionne et son lionceau afin que les gens restent bien confinés ! Puis le 9  avril  : j’ai rêvé que tout à coup, mes yeux louchaient en divergent et le retour à la normale ne m’était plus possible.

97  F – 18/25 ans – célibataire – Hauts-de-France – envoyé le 16 avril Mon petit frère âge de 18 ans décède du coronavirus dans l’établissement où je travaille car je suis infirmière puéricultrice. J’ai pu le voir car j’y travaille mais les parents, les proches n’ont pas pu lui dire au revoir. J’ai adressé un message en vidéo au président de la république pour lui indiquer son manque d’humanisme, les proches doivent pourvoir dire au revoir au défunt. J’ai aussi indiqué qu’applaudir à 20 h pendant le confinement c’était gentil mais que la charge de travail pour le corps médical est lourd de façon constante et pas uniquement en crise sanitaire. Il y a quelques mois de ça, on n’écoutait et on violentait les infirmiers qui manifestaient et aujourd’hui on les applaudit. Je me suis sentie en colère et triste. Les émotions étaient fortes.

98  F – 26/35 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 17 avril on se retrouve à une dizaine d’amis dans un long voyage en train pour célébrer la fin du confinement. Un voyage qui dure des jours avec des arrêts dans différentes villes. Le milieu du rêve est érotique. Puis le train s’arrête, on sort et on se retrouve sur la jetée, le train à quelques mètres de la mer, puis d’énormes vagues de plusieurs mètres de haut arrivent au loin vont nous submerger. On court en sens inverse pour ne pas être noyés. 142

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 2 avril 2020 – Jour 17

99  H – 56/65 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 25 avril Je dois préciser que je présentais les symptômes du COVID19 depuis le 23/03, de la fièvre élevée depuis le 25/03 et un état d’épuisement qui m’était inconnu jusqu’à là (il me semble plus fort que la mononucléose). J’ai eu quelques moments de confusions mentales. Mon rêve n’est pas un rêve au sens où on peut l’entendre mais plutôt la résurgence d’un récit que j’avais lu dans ma jeunesse  (12/14). J’ai donc rêvé des conditions extrêmement difficiles qu’avait rencontrées Reinhold MESSNER au Nanga Parbat après avoir vaincu le sommet : perte de son frère lors de la descente, 3 nuits en très haute altitude sans aucune protection, pieds gelés… Sauvetage par des paysans. J’ai su le matin que je serai tiré d’affaire pour le COVID et effectivement cela était le cas.

100 F – 18/25 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 26 avril Je suis en bas de mon immeuble, en train de rentrer chez moi. Je vois des policiers devant la porte d’entrée, qui contrôlent les attestations dérogatoires. Je n’ai pas envie d’avoir une interaction avec eux. Je me dirige donc vers l’entrée de derrière. Un policier me voit et commence à courir derrière moi pour m’arrêter. Je me mets aussi à courir pour atteindre mon immeuble au plus vite. Les autres policiers, de l’autre côté d’une grille, m’ordonnent de m’arrêter, sinon ils «  tirent  ». Je continue à courir et ils m’envoient des grenades lacrymogène. J’atteins la porte, je monte les escaliers à toute vitesse puis m’enferme chez moi. Je pense enfin être en sécurité mais la police défonce ma porte. Je me réveille. Pendant ce rêve, je ressent stress, adrénaline et colère. Les émotions ressenties dans mon rêve sont plutôt fortes. Au réveil, me rappeler de ce rêve m’a fait beaucoup rire.

101 F – 66/75 ans – en couple – Grand Est – envoyé le 10 mai Fin mars/début avril, j’ai rêvé que je me trouvais dans un jardin, mais pas le mien. Mon mari était présent, près d’une maison (pas la notre) et je voyais aussi mon fils ainé, de dos. Tous les deux étaient assez 143

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éloignés de moi. Une silhouette de femme, impressionnante, grande, très forte et entièrement vêtue de noir s’est alors approchée de moi, très rapidement, jusqu’à me faire face. Elle m’a saisie et je ne pouvais me dégager. J’était prise dans un étau. Elle m’a alors soufflé au visage. J’étais impuissante, pétrifiée et Je n’ai pas eu le temps ou la force d’appeler mon mari à l’aide. Mais je savais que son souffle me contaminait. Ce rêve m’a réveillée vers 3  heures du matin tant il était inquiétant et les images sont restées gravées dans ma mémoire. J’ai ressenti une peur forte et j’ai mis longtemps à me rendormir. Je pense que ce rêve a été inspiré par un article que je venais de lire et qui parlait d’un chauffeur de bus à NewYork qui s’était plaint d’une personne qui avait toussé dans sa direction sans mettre le coude devant la bouche. Il était précisé qu’il était décédé du covid.

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DES RÊVES DU 3 AVRIL 2020 – JOUR 18

102 F – 18/25 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 7 avril Je dormais dans une chambre d’hôtel avec une amie dans laquelle se trouvait un enclos avec des bébés enragés qui nous attaquaient. Puis nous étions avec des membres de ma famille dans mon jardin et nous essayions de nous débarasser de ces chiens qui nous attaquaient. J’avais peur, l’émotion était assez forte.

103 H – 56/65 ans – en couple – Bourgogne-Franche-Comté – envoyé le 7 avril J’attrape le covid 19 mais j’ai les plantes pour me soigner (herbes et écorces d’arbre).

104 F – 26/35 ans – célibataire – Provence-Alpes-Côte d’Azur – envoyé le 8 avril Mon personnage (pas forcément moi, mais une femme) est dans un pièce dans le noir quasi total avec d’autres personnes. Nous sommes tous assis autour d’une table. J’ai comme une sorte de vision, je me souviens d’un terrible film d’horreur (je ne sais plus quoi en vérité) et je sais que cela va se produire, nous allons 145

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tous mourir. Un sentiment de peur/d’angoisse intense, comme je n’en avais jamais connu, m’envahit. Je me précipite vers la lampe de la salle pour la rallumer et découvre que ça ne marche pas. À ce moment-là je sais. J’ai du mal à respirer tant la panique me gagne. La femme à ma droite décide alors d’aller voir cette lampe. L’homme à ma gauche se moque de moi en disant que je n’ai sûrement pas appuyer comme il faut. La femme essaye, ça ne fonctionne pas, je vois à ces yeux qu’elle aussi a compris. L’homme ne rit plus, il sait que nous sommes foutus. Je me suis réveillée en gardant cette énorme peur, de je ne sais pas quoi finalement. Elle est restée un long moment, je ne voulais pas me rendormir. Puis le 6  avril  : Je suis au cinéma avec mon grand-père. Il se lève à un moment, je suppose qu’il va aux toilettes. Mais il ne revient pas. À la fin du film, je le cherche partout, mais il a disparu. Je vais devoir annoncé à ma famille que j’ai perdu papi, j’ai honte. Je me suis réveillée très triste et angoissée, car j’arrivais à imaginer ce que je ressentirais si je ne le revoyais plus. Je l’ai appelé le jour même bien sûr.

105  F – 18/25 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 8 avril J’ai rêvé que je commettais l’infraction de sortir pour aller voir mon copain que je n’ai pas revu depuis le début du confinement. J’arrivais chez lui, son colocataire était présent aussi. J’étais très heureuse et apaisée de le revoir. Le visage de mon copain était exactement le même que dans la réalité. Je l’ai enlacé pendant des heures et je me suis réveillée.

106 F – 26/35 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 8 avril Je vais faire les courses dans un supermarché et je dois choisir du café, et je reste longtemps devant les étagères de café à choisir mon produit. Aucune émotion ressentie, c’est juste le cadre de mes rêves qui est très lié à la crise sanitaire actuelle (je ne rêve jamais que je vais faire mes courses). 146

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Des rêves du 3 avril 2020 – Jour 18

107 F – 26/35 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 10 avril Je me fait arrêter par la police pour un contrôle attestation alors que je vais faire mes courses. Dans le magasin l’atmosphère est bizarre, anxiogène. Il faut se dépêcher pour faire ses courses au risque d’être contaminée.

108  F – 26/35 ans – en couple – Hauts-de-France – envoyé le 10 avril Je visitais une ville avec mon mari sous le soleil comme nous avions l’habitude de faire en vacances pendant le confinement. C’était une ville nouvelle avec un sentiment de découverte, d’excitation et de liberté que je ressens toujours dans ces moments là mais qui étaient plus forts dans ce rêve. La sensation que tout est possible et que le monde est regorgé de surprises. Ça m’a donné envie de repartir dans un nouvel endroit lorsque tout sera terminé !

109 F – 18/25 ans – en couple – Provence-Alpes-Côte d’Azur – envoyé le 10 avril Dans la ville ou j’habite, seule, viol, agressio, stress et impuissance forte

110  H – 66/75 ans – en couple – Provence-Alpes-Côte d’Azur – envoyé le 24 avril Il est assez difficile de raconter, car depuis j’ai perdu le souvenir de ces rêves alors que curieusement au Reveil je m’en souvenais très précisément ! La constante, qui m’interroge, c’est que dans ces rêves j’étais en présence de personnes dont j’avais été très proche, il y a des années, femme aimée, ami d’enfance, et à qui je n’avais pas forcément pensé depuis longtemps. La situation était actuelle, c’était «  un moment agréable ». Dans un des rêves un rapport d’une grande tendresse avec au reveil un souvenir précis, une sorte de bonheur… malheureusement les détails s’effacent très vite…

111 F – 26/35 ans – célibataire – Grand Est – envoyé le 25 avril Je rêvais de la mort de mon grand-père 147

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

112  F – 18/25 ans – en couple – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 3 mai Je rêve de moments agréables avec des hommes. Je rêve énormément de de mes amis, notamment une en particulier. je reve de voyages et d´activites Comme de la plongee --------------------------------------J’ai rêvé qu’une météorite me poursuivait dans mon ancien lycée et qu’elle explosait à l´interieur avec tout le monde. J’ai aussi rêvé que je me faisais tuer ou que je perdais des proches proches.

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DES RÊVES DU 4 AVRIL 2020 – JOUR 19

113 F – 26/35 ans – en couple – Île-de-France – rêve du 6 avril 2020 J’ai rêvé que je retournais au travail et qu’on réalisait que je n’avais rien produit, rien fait pendant le confinement. J’avais laissé mon poste de travail très sale en partant. Je ne savais plus du tout où j’en étais dans mon travail. Je n’identifie pas ce rêve comme un cauchemar à cause du ressenti.

114 F – 18/25 ans – célibataire – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 6 avril Je ne sais pas où j’étais. Il fallait que j’organise les actions pour mon équipe afin de les protéger du covid19. Je me sentais impuissante. Je ne trouvais aucune solution. Et le cauchemar se répète plusieurs fois dans la nuit.

115 F – 18/25 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 7 avril J’étais partie à Paris avec une amie. On s’amuse et du jour au lendemain le coronavirus arrive. On panique, on angoisse. Quand on sort dans la rue, il y’a des gens qui crient, courent partout. Il y’a du feu. On se fait rapatrier avec un char militaire qui écrase des corps se trouvant 149

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sur son chemin. Sur la route on voit des rues barricades, des médecins en tenue spécialisées qui recouvrent de draps blancs des corps infectés. J’ai ressenti beaucoup d’angoisse, j’étais perdue, choquée et j’avais peur pour ma vie.

116  F – 26/35 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 7 avril Je me souviens retrouver mon ex (amour fort et passionné terminé depuis 2014) près de mon lieu d’habitation, sur les quais du Rhône à Lyon. Je ne sais pas si l’on se retrouve par hasard ou si l’on s’est donné rendez-vous. Nous sommes dehors, sous un soleil doux. Les gens boivent des bières dans l’herbe, mais il n’y a pas tant de monde. Je suis heureuse, émoustillée, on se parle, on prend des nouvelles l’un de l’autre, je lui prends la main, on se respire mutuellement et il note que j’ai changé de parfum. C’est agréable. Je ne veux pas me réveiller. Je veux que cet instant dure longtemps. J’aimerais me réveiller et qu’il soit là. L’intensité des sensations et sentiments est forte et ne s’estompe pas. Ce rêve est omniprésent depuis que je l’ai fait. Pourtant tout va bien dans ma vie, et avec mon conjoint ! Mon ex est lui-même installée avec sa compagne. Mais il vit à quelques km à pied de chez moi et l’on ne s’est pas revus depuis plusieurs années.

117 H – 18/25 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 7 avril Un cauchemar que j’ai fait une fois, j’étais en train de dormir dans le même petit appartement (qui m’était inconnu) qu’un collègue avec qui je télé-travaille la journée. Soudain j’ai senti une présence se rapprocher de mon lit, puis j’ai distingué une silhouette juste au-dessus de moi, quelqu’un me fixait de près dans la pénombre. Je me suis senti secoué puis je me suis réveillé, c’était assez fort comme sensation.

118 F – 18/25 ans – célibataire – Grand Est – envoyé le 7 avril Rêvé que j’étais retournée dans mon logement habituel à l’étranger pour récupérer mes affaires laissées là-bas entre autres, quand je me 150

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 4 avril 2020 – Jour 19

rendais dans mon ancienne chambre celle-ci était complètement décrépie, tout était moisi. J’étais avec une amie qui me demandait comment j’avais réussi à faire pour me rendre dans cette ville, puisque tous les moyens de transports étaient régulés. Je me rendais compte que c’était un rêve puisque je n’avais effectivement pas pu me déplacer, et je me mettais à beaucoup pleurer de déception et car je me rendais compte que le confinement n’était pas terminé. Réveillée par le cauchemar, émotions fortes.

119 F – 26/35 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 8 avril J’étais à l’étranger et des instances supérieures souhaitaient se débarrasser du groupe dans lequel j’étais qui comprenait entre autre mes parents et mon conjoint. Je comprenais qu’ils cherchaient à se débarrasser de nous et particulièrement des personnes fragiles (âgées ou avec des problèmes de santé). Je supposais qu’ils allaient profiter de notre vol retour pour nous tuer. J’essayais donc de protéger mes parents et mon conjoint asthmatique en évitant de monter dans l’avion mais la surveillance était trop importante et ils nous ont forcé à monter dans l’avion. J’ai ressenti beaucoup d’angoisse et de peur, l’intensité des émotions était trop forte, je me suis réveillée pendant le rêve. J’ai eu besoin de le raconter à mon conjoint pour réussir à sortir du rêve et de l’angoisse qu’il m’avait générée.

120 F – 26/35 ans – en couple – Provence-Alpes-Côte d’Azur – envoyé le 11 avril En Guyane où habite ma cousine, j’apprends que le covid19 se transmet par l’eau. Je me retrouve avec elle entrain de faire bouillir de l’eau dans un climat de tension.

121 H – 36/45 ans – en couple – Provence-Alpes-Côte d’Azur – envoyé le 16 avril Chez moi, avec mes enfants, impossible de sortir, toutes les portes fermées et impossible de crier pour appeler à l’aide. Angoissant. 151

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

122 F – 26/35 ans – célibataire – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 25 avril Nous étions en France métropolitaine, il était très facile de se déplacer rapidement entre des villes éloignées, par le biais d’avions ou de trains. Je n’étais jamais dans un endroit fixe, j’étais toujours en mouvement. Ìl y avait beaucoup de monde, pas des personnes que je pourrais identifier dans ma vie réelle, mais que je considérais comme des amis dans mon rêve. Jusque là, cette description correspond au cadre de la plupart de mes rêves. La spécificité de ce rêve-ci est qu’il se déroule en France, alors qu’habituellement mes rêves se déroulent dans le monde entier. Dans ce rêve, il y avait une menace que mes amis et moi essayions de combattre : l’humanité se transformait en vampire. Pour devenir vampire, il fallait accepter d’être mordu par un vampire. La contamination était consentie, et nous essayions d’éviter cette transformation générale par des manifestations, conférences, etc. Je n’éprouvais qu’une faible inquiétude face à cette menace, j’étais plutôt galvanisée à l’idée de me rendre utile. Peu à peu, des membres de mon groupe d’amis se sont laissés convaincre et se sont transformés en vampires. Je ressentais toujours de l’inquiétude mais surtout une incompréhension. Puis mes amis se sont tournés vers moi pour tenter de me persuader de devenir un vampire. Je n’étais pas horrifiée car ils gardaient le visage de mes amis, mais très angoissée à l’idée qu’ils puissent me mordre sans mon consentement. Le rêve s’est achevé sur le visage de ma meilleure amie devenue vampire (un visage inconnu dans la vie réelle) très proche du mien, essayant de me rassurer et de m’inciter à être mordue. La dernière émotion éprouvée est une véritable peur face à l’inconnu de cette transformation, mais aussi une acceptation devant la fatalité de la situation.

123 F – 36/45 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 28 avril Avec ma fille on etait en voiture, on voullait aller faire les courses pour ma mère qui ne pouvez pas sortir à cause du confinement. Mais alors que on arrive au peage de l’autoroute je me rend compte de ne 152

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 4 avril 2020 – Jour 19

pas avoir le formulaire de autocertification. Et de loin on voyer la police arrête toutes les voitures et j’ai compensé à angoisser qu’on avait même pas le droit de sortir !

124 H – 46/55 ans – célibataire – Occitanie – envoyé le 12 mai Pas de rêves / cauchemars précis mais des réveils brutaux avec activité cardiaque (mesurée par montre du sommeil) doublée et difficulté à me rendormir : 1 h au moins. Pour les cauchemars, Pareil que pour les rêves. La même chose qu’avant le covid mais doublé en intensité

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DES RÊVES DU 5 AVRIL 2020 – JOUR 20

125 F – 18/25 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 7 avril Que quelqu’un me toussait dessus en faisant exprès dans un supermarché. --------------------------------------Que j’étais hospitalisée et que personne de ma famille ne pouvait venir me voir. Avant le 2 avril : J’étais poursuivie par des policiers dans le jardin de la maison où je suis actuellement confinée qui me disaient que je n’avais pas le droit de rester dans le jardin.

126 H – 18/25 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 7 avril Dans une école / université, à essayer de trouver la bonne salle de classe. Le bâtiment est lumineux, mais les murs sont noirs. Discussion avec les autres élèves, il y a également des robots. ça se transforme en visite de maison qui sont sur des espèces de morceaux de terrains flottants dans les airs.

127  F – 18/25 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 8 avril Je plongeais dans des villes, comme des villes miniatures qui à mon contact étaient liquides, ou plutôt je pouvais passer à travers et plonger 154

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 5 avril 2020 – Jour 20

dedans, en fait. Le fait de plonger dedans me permettait de résoudre plusieurs problèmes écologiques, de résoudre leur urbanisme, de comparer des données complexes… c’était très abstrait, pas de lieux ou personnes connues, mais j’ai eu un puissant sentiment de satisfaction, à chaque plongeon. --------------------------------------j’ai fait plusieurs fois le même rêve avec des variantes. à chaque fois, un supérieur hiérarchique d’un des endroits où je travaille (tout le monde y est passé) me faisait savoir qu’il n’était pas satisfait de mon travail, qu’il fallait que je sois plus efficace, parce que tout ce que j’avais produit jusque là était à refaire. Souvent, ces reproches étaient faites en compagnie de tierce personnes de même statut que moi, et qui approuvaient les dires du supérieur. sur deux de ces 4 rêves, la pression psychologique était si intense que je me suis réveillée en pleurant.

128 F – 56/65 ans – en couple – Occitanie – envoyé le 9 avril J’étais évacuée dans un bus de collégiens, avec un bébé et une de mes amies. Nous devions être hébergées dans un collège. À l’arrivée, je ne trouvais pas l’entrée des profs par laquelle je devais entrer. Les collégiens entraient par une porte, mais je ne devais pas l’emprunter. J’avais emporté un très joli sac de couchage en dentelle blanche, orné de rubans. Nous souhaitions acheter un café, avec des cartes bleues spéciales épidémie qui nous avaient été distribuées, mais celle de mon amie ne fonctionnait pas. Je réglais donc aussi le sien, et découvrais que le café coûtait 5  €. Je trouvais que la pandémie ne nuisait pas à tout le monde !!! et je m’apercevais qu’on m’avait dérobé mon sac de couchage. Je posais mon café dans une pièce, une salle d’eau en travaux, et partais chercher mon sac. Ne le trouvant pas, je revenais, et trouvais un ouvrier en train de boire mon café. Je lui faisais remarquer qu’il était à moi et il me répondait « je croyais que vous me l’avaiez offert. Nous, nous n’avons plus le droit d’en acheter. » Ce rêve ne m’a provoqué aucun sentiment d’angoisse tout de son long, juste le constat un peu triste que la pandémie modifiait mon confort de vie. (Ce qui est vrai en réalité) 155

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

129 F – 18/25 ans – en couple – Occitanie – envoyé le 10 avril J’étais dans un cimetière (lieu absolument inconnu) mais on aurait dit dans une autre époque. J’étais seule mais il y avait des gens dans le cimetière. Le cimetière était immense, et je me rendais compte que la tombe de mon arrière grand mère avait été déplacée de son endroit actuel dans ce cimetière inconnu. La tombe n’était plus la même, sans fleurs, et nos plaques enlevées. J’étais dans l’incompréhension/angoisse (fort), la tristesse (fort)

130 F – 18/25 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 10 avril Les hommes et les femmes étaient en guerre et essayaient de s’entretuer et de prendre le pouvoir les uns sur les autres. Je courais pour échapper à un groupe d’homme, et j’ai croisé mon actuel petit copain. Il m’a caché dans un placard et m’a dit qu’il ne pourrait jamais me faire de mal. Nous nous sommes faits des câlins, et il m’a donné un dessin. Je me suis sentie soulagée et rassurée. Puis nous nous donnions des rendez-vous clandestins dans la forêt, dans un très bel endroit avec une cascade. On s’amusait dans l’eau et faisions l’amour.

131 F – 46/55 ans – en couple – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 19 avril D’abord enfermée dans une maison qui était la mienne sans y ressembler pourtant j’apprenais que le psychologue qui me suit ne pouvait plus assurer les teleconsultations. La nouvelle venait par téléphone d’une dame que je ne connaissais pas et qui ne s’identifiait pas. Elle ne répondait à aucune question. Et peu à peu de gens inconnus entraient dans la maison m’expliquaient que je devais me confiner dans une seule pièce je ne savais pas laquelle. Et toujours au téléphone la personne refusait de répondre à mes questions. La panique montait. Et je me suis réveillée

132 F – 66/75 ans – autre – Grand Est – envoyé le 26 avril Je me remarie avec mon mari décédé. Il y a beaucoup de monde mais que je ne connais pas la plupart d’entre eux. Une grande parade 156

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 5 avril 2020 – Jour 20

notamment avec des militaires et des chevaux. Il y a des problèmes de vêtements (pas adaptés pour un mariage) et de retard (du curé je crois) ou peut-être du marié ??

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DES RÊVES DU 6 AVRIL 2020 – JOUR 21

133 H – 26/35 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 7 avril Lieux : village de mon adolescence Personnages : mes amis d’enfance (encore ami aujourd’hui), la police, et autres personnages de figuration Description  : je suis à mon insu enrôlé dans le vol répété dans un bâtiment public. Je ne rentre pas dans le bâtiment, je reste caché à l’extérieur, mais des amis à moi sont dedans. À un moment, une personne à l’intérieur donne l’alerte, puis une voiture de police me repère caché dans un buisson (C’est Wall-E qui me repère). Je suis très angoissé de risquer de payer une amande mais surtout de finir en prison pour 6 mois à un an. J’ai la sensation de me réveillé plusieurs fois avec cette certitude grandissante que je n’ai pas rêvé et que je vais faire de la prison, et je commence à me dire ce que je vais pouvoir faire en prison pour optimiser mon temps. Faire de la muscu, être un prisonnier écolo… Fin

134 F – 18/25 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 7 avril J’étais dans un appartement qui devait être chez moi (mais qui ne ressemblait pas à mon appartement actuel) avec mon partenaire. Ma 158

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 6 avril 2020 – Jour 21

gynécologue venait pour une consultation à domicile, probablement à cause du confinement. Elle se mettait à fouiller dans mes papiers et j’avais le sentiment d’une intrusion dans ma vie privée. Je voulais lui dire de partir mais je n’osais pas trop. Mon partenaire et moi devions rejoindre des amis dans la soirée.

135 H – 18/25 ans – célibataire – Pays de la Loire – envoyé le 7 avril Je me réveil dans un monde très coloré avec une faune et une flore abondante. Ces dernières ne sont pas hostiles. Et je me deplace, je ne ressens pas de contact physique avec l’environnement, comme si je flottais au travers. Et j’observe juste, je vois la nature s’épanouir. Mais tous le déroulement paraît très rapide comme si j’assistais en accélèré à la naissance, la croissance et la décroissance des formes de vies autours de moi. Puis mon réveil m’a réveillé.

136 F – 18/25 ans – célibataire – Provence-Alpes-Côte d’Azur – envoyé le 8 avril J’étais en sortie scolaire dans un immeuble inconnue. j’étais avec mes amies et d’autres gens que j’ai à peine rencontré dans la vie. on nous confinait dans une salle parce que dans celle d’à côté il y avait une tarentule monstrueuse qui se baladait. des scientifiques sont venus l’étudier puis sont parti en la laissant là. on nous a libéré dans la salle où elle était comme si c’était normal. je disais à tous le monde qu’elle était venimeuse en la cherchant en vain. tous le monde trouvait ça normal. la scène s’est fini en soirée dansante tandis que j’angoissait e cherchant désespérément l’araignée. j’ai ressentit de la peur et de l’angoisse de manière forte.

137  F – 26/35 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 9 avril Dans un lieu inconnu (type bar) avec une amie et un inconnu. Nous passions un bon moment (rire) et cette émotion était forte. 159

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

138 H – 18/25 ans – célibataire – Centre-Val de Loire – envoyé le 9 avril Chez moi, avec des amis. Je devais trouver une idée pour créer une entreprise afin de régler un probléme inconnu. C’etais stressant. À la fin, nous nou rendions compte qu’il n’y avait pas de solution a ce problème et etions fort soulagés.

139 F – 36/45 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 9 avril Difficile de se souvenir en détail. Mais je fais une vie de classe virtuelle qui ne fonctionne pas. Peu d’élèves sont connecté.es, et ça se passe mal. j’ai peu de souvenirs.

140 F – 26/35 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 12 avril La ville où j’habite avec mes anciennes collègues infirmières. Nous avons toutes le covid et nous nous amusons à comparer la couleur du sang que nous crachons par terre. Nous allons travailler en hôpital.

141  F – 26/35 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 18 avril Rêves d’évasion, grande maison au bord de la mer, amis, famille, cadre paradisiaque, amusement, béatitude, bonheur

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Rêver pendant le confinement

Des rêves du 6 avril 2020 – Jour 21

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DES RÊVES DU 7 AVRIL 2020 – JOUR 22

142 F – 26/35 ans – célibataire – Bourgogne France Comté – envoyé le 7 avril Toilettes publiques très sales faisant ressentir beaucoup de dégoût, avec ma mère et ma sœur à l’intérieur avec moi. Défécation interminable qui remplit totalement les toilettes et en déborde avec sensation que ça n’en finira jamais.

143 F – 26/35 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 7 avril Ce ne sont pas vraiment des cauchemars, mais plutôt des «  sensations  », et des hallucinations ou terreurs nocturnes. Il y a souvent une forme noire, comme une pelote de laine mais en matière caoutchouteuse, qui est suspendue au dessus de moi et qui vérifie que je ne bouge pas. Si je bouge ou si je respire, je sais que je vais mourir. Je reste donc la plus immobile possible dans mon lit, le regard fixe, sans respirer, jusqu’à ce que la forme noire s’évapore, et je me réveille en suffoquant. La forme apparaît comme très réelle. J’ai aussi cauchemardé à deux reprises que mon compagnon mourrait emporté par le virus.

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Rêver pendant le confinement

Des rêves du 7 avril 2020 – Jour 22

144 F – 26/35 ans – en couple – Provence-Alpes-Côte d’Azur – envoyé le 7 avril Dans ma ville, je descends rejoindre des collègues et amis dans une manifestation il y a très peu de monde à cause du covid, je suis contente de les voir mais je leur parle par gestes par peur de contamination, je veux quand même faire un selfie avec eux devant une banderole mais mon téléphone ne veut pas fonctionner, puis il y a beaucoup trop de monde par rapport au covid, j’essaie de rentrer chez moi retrouver ma famille mais je ne trouve pas mon chemin, je traverse un petit parc désert comme raccourci sur les conseils d’une amie, je croise des enfants que je ne connais pas dans un couloir très étroit j’ai peur de les contaminer

145  F – 46/55 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 8 avril Je suis à l’endroit où je monte à cheval régulièrement, il fait beau, je parle avec les personnes que je retrouve là-bas régulièrement. Je suis à cheval, je discute avec ces personnes joyeusement. J’ai hâte d’aller me balader vers ce bout de forêt que j’aperçois, j’ai envie de galoper vers là-bas, je me sens libre et joyeuse. Les émotions sont très vivaces.

146 F – 26/35 ans – en couple – Bretagne – envoyé le 9 avril Sur Terre de façon globale, des catastrophes naturelles commencent à se dérouler partout et tuent des millions de gens. Je suis chez moi, j’apprends les nouvelles, ma vie est complètement bouleversée. Je cherche avec mon partenaire à fuir. Quel endroit est le plus adapté ? Qu’allons-nous faire  ? Comment partons-nous  ? Réflexions sur la conduite à tenir, les actions à prendre. Je liste mentalement ce qu’il faudrait que je mette en œuvre une fois que je serais réveillée, que le confinement sera fini… Beaucoup de peur, ça m’a marqué Je me suis réveillée et je n’arrêtais pas de me repasser le rêve toute la journée

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Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

147 F – 36/45 ans – célibataire – Bretagne – envoyé le 10 avril Je suis en vacances avec les enfants, sur la plage, mon ado avec des amies et moi a une autre plage pour les enfants. Je vais chercher ma grande et laisse les plus jeune jouer sur le sable, il y a des boutique de l’animation, puis je trouve ma fille, lui dit de rentrer avec moi, puis silence. Tout le monde regarde la mer, une sorte de bruit et de mousse blanche avance vers la plage, en faite la mer se transforme en glace avec un vent glacial et là je cri mes enfants, ils sont là bas, faut que je l’ai retrouve, je me réveille

148 F – 26/35 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 11 avril J’étais enfermée dans un bâtiment je ne sais pas dans quelle ville, avec 3  filles que je connais dans la vraie vie. Une est une amie les deux autres plutôt des connaissances ou anciennes collègues de travail. On devait travailler ensemble, on avait des dossiers à traiter, des ordinateurs sur lesquels on travaillait mais je ne sais pas exactement sur quel sujet. On ne pouvait pas sortir, on dormait et mangeait dans ce bâtiment mais cela n’était pas angoissant. Ca se passait plutôt bien mais ça me paraissait long. C’est le dernier rêve dont je me souvienne.

149  F – 26/35 ans – en couple – Grand Est – envoyé le 28 avril Voir des amis, se faire la bise, un peu comme avant

150 F – 26/35 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 30 avril Le lieu du rêve était la toundra sibérienne où je menais une enquête de terrain juste avant de rentrer me confiner à Paris. Il était question d’une maladie de peau où l’on devenait recouvert de trous. Elle s’appelait « kochevaia migratsia » ce qui en russe signifie « migration nomade ». Je tirai donc la conclusion que le phénomène de nomadisation était contagieux… j’ai ressenti un très fort enthousiasme lors de ce rêve. 164

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 7 avril 2020 – Jour 22

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DES RÊVES DU 8 AVRIL 2020 – JOUR 23

151  F – 56/65 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 8 avril Je ne sais pas où je suis mais je retrouve un ancien amour, il est inquiet pour moi et alors que je croyais qu’il ne ressentait plus rien, je constate que rien n’est vraiment terminé. Je finis par me retrouver dans ses bras et je goûte ces retrouvailles. Je sens sa présence tellement fort qu’elle est encore présente à mon réveil.

152 F – 36/45 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 8 avril je suis dans un hôtel avec beaucoup de monde où un agitation anime tout le monde sans que je ne comprenne pourquoi, un peu comme un hall de gare le jour de départ des grande vacances. Je sens de l’angoisse face à cette agitation. Ensuite nous nous retrouvons tous dehors dans un sous-bois, une vingtaine de personnes dont certains sont mes amis dans la vie. Nous sommes tous à la recherche d’un bébé qui serait seul. Soudain une amie apparait avec un tigre et nous explique qu’il ne faut surtout pas s’en approcher, qu’elle les connait et qu’elle sait comment agir avec eux. Nous devons tout de meme poursuivre nos recherches, dans ce sousbois ainsi que dans un grand bâtiment attenant à la foret qui semble 166

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 8 avril 2020 – Jour 23

complètement abandonné. Il y a des escaliers et des murs mais aucun mobilier. C’est en béton, très industriel, mais il me semble évident que c’est une maison dont la construction n’aurait jamais été terminée. Pendant que mon amie nous explique comment nous comporter avec les tigres, j’écoute et observe la scène d’une fenêtre de la maison (fenêtre sans fenêtre finalement, juste un vaste trou dans le mur). Nous écoutons tous avec attention. Un fois l’explication terminée, nous retournons donc à la recherche, mais un des tigres est resté à proximité. Un des homme de la foule (que je ne connait pas) s’approche du tigre, lui tend la main et le caresse. Le tigre se montre affectueux mais la situation m’angoisse énormément car va à l’encontre de ce qu’on nous a expliqué. J’appelle donc mon amie « dresseuse », la siffle pour qu’elle m’entende parce que nous sommes très loin l’une de l’autre, et elle hurle qu’il faut qu’il s’éloigne du tigre. L’homme d’une cinquantaine d’année, dégarni avec un appareil photo autour du cou, n’écoute pas et continue à rire et se couche au sol comme on le ferait avec un animal de compagnie. 2 autres tigres arrivent et le jettent sur lui. Ils recouvrent son corps et le dévore (meme si je ne les voient pas le manger, c’est évident). La panique s’empare de nous tous et nous essayons de nous cacher, les tigres étant maintenant hors de contrôle après cet apport de viande humaine. On ne peut se cacher nul part  : le sous bois et la maison n’aillant ni porte, ni fenetre.

153 F – 36/45 ans – en couple – Bourgogne-Franche-Comté – envoyé le 9 avril Je devais retourner travailler mais j’étais malade. Le médecin m’avait arrêtée mais j’étais en forme plus tôt que prévu… j’ai hésité à retourner travailler où à profiter de mon arrêt. J’ai fini par aller au travail car j’aime mon travail mais je n’avais pas envie de revoir ma direction. Le premier jour était consacré à une séance de cinéma…

154  F – 36/45 ans – en couple – Grand Est – envoyé le 11 avril J’ai rêvé que j’emmenais mon grand-père, récemment décédé du Covid, en vacances sur une île grecque. C’était un rêve plein de soleil et d’harmonie, un rêve très apaisant. 167

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

155  F – 26/35 ans – en couple – Pays de la Loire – envoyé le 11 avril Rêve érotique avec mon partenaire. Pas de souvenir du lieu, si ce n’est que c’était en intérieur, et que c’était agréable.

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Rêver pendant le confinement

DES RÊVES DU 9 AVRIL 2020 – JOUR 24

156 H – 46/55 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 9 avril J’ai rêvé que j’étais remplaçant en allemand dans le collège de mon enfance (ce n’est pas ma discipline) et que je devais enseigner la conjugaison du verbe « benoten » aux élèves qui avaient du mal à suivre. Je me trompais chaque fois en écrivant be-tot (tot = mort) à la place de be-not (not=besoin)

157 H – 26/35 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 9 avril Le lendemain de l’annonce de la mort de la mère d’un collègue proche, cauchemar d’une liste de morts dans les proches d’autres collègues et amis

158 H – 56/65 ans – célibataire – Grand Est – envoyé le 9 avril Dans la ville ou j’habite, la peur de la surveillance qui empêche la liberté individuelle

159 H – 18/25 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 14 avril cauchemar apocalyptique, comme une sorte de jeu de guerre ou d’espionnage dans une maison avec une créature étrange qui tue les gens, 169

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

cela me fait pense au film d’horreur Resident Evil, mais le cauchemar est beaucoup moins clair que les rêves juste avant, sentiment d’angoisse et d’enfermement très désagréable

160  F – 18/25 ans – en couple – Grand Est – envoyé le 14 avril Un rêve de mon futur voyage dans les pays nordiques, comme une projection dans le futur où tout se passait bien avec mon conjoint. C’était très agréable, une sensation de contrôle sur ma vie et beaucoup de joie. --------------------------------------Ne pas réussir à sortir de chez moi après le confinement, comme si cette situation m’allait et que je n’avais plus besoin de sortir. Mon corps ne voulait pas bouger, mon mental si ! Sentiment d’impuissance, l’impression de ne pas pouvoir me faire confiance.

161 F – 18/25 ans – en couple – Grand Est – envoyé le 16 avril J’ai rêvé que je me mariais puis que j’enterrais ma grand-mère. Ça se passait pour les deux dans le village de mes parents où j’ai passé mon enfance. Il y avait ma mère, mon grand-père. Il n’y avait pas mon compagnon. Je portais un voile blanc pour mon mariage et je «  sentais  » que je me mariais mais il n’y avait pas vraiment de scène de mariage. Puis on allait faire la fête dans un immense stade/arène extérieure avec des gens que je ne connaissais pas et des « migrants clandestins » qui essayaient de traverser un pont dans l’arène. Je me sentais perdue tout du long et presque triste de m’être mariée. Puis pour ma grand-mère on allait à l’église en calèche avec ma mère et mon grand-père et personne ne semblait très triste même moi alors que je suis très proche de ma grand-mère. Je me sentais détachée de tout. L’intensité des deux était très forte. Je me suis réveillée perturbée par le rêve et ça a perturbé mon début de journée, j’ai voulu le raconter à mon compagnon pour extérioriser et me soulager. Puis le 12 avril : J’ai fait le cauchemar d’avoir attrapé le virus COVID et d’être très malade à l’hôpital. J’étais dans une salle inconnue et mes parents étaient à côté de moi et je « sentais » que j’allais mourir. 170

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 9 avril 2020 – Jour 24

162  H – 36/45 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 17 avril J’ai rêvé que l’on se retrouvait enfin au collège avec mes élèves pour faire cours en classe, et que nous étions heureux de nous retrouver enfin.

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DES RÊVES DU 10 AVRIL 2020 – JOUR 25

163 F – 26/35 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 10 avril Je suis dans un pays étranger très touché par le Covid-19. La ville ressemble à Venise. Mais je crois que je suis en Iran. J’apprends que des malades sont mal traités, mal soignés, disparaissent. Je fais semblant de me déclarer malade pour suivre les malades et voir où ils vont quand ils sont pris en charge. Je fais la queue, je suis controlée puis j’entre dans une tente immense, blanche, où se trouve des centaines de personnes. À l’entrée de la tente une chaine de télévision américaine veut recueillir des témoignages de malades, diffusés ensuite sur un grand écran comme pour les mettre en lien avec leurs familles mais je refuse de leurs parler (dans mon esprit je ne suis pas malade). Je les évite et entre dans la tente. Il y a beaucoup d’enfants, qui jouent, sont à cheval. Il y a ma mère qui me dit qu’elle a trouvé ou doit trouver un moyen de dire à quelqu’un qu’elle n’en peut plus, que c’est horrible d’être enfermé (C’est une conversation que j’ai réellement eu avec elle la veille au soir). J’ai peur. Je veux sortir de la tente pour témoigner de l’isolement des gens. Mais je ne sais pas comment sortir.

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Rêver pendant le confinement

Des rêves du 10 avril 2020 – Jour 25

164 F – 26/35 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 16 avril Je devais traverser un pont de bois pas solide du tout En plein vent, mon beau frère était de l’autre côté et me criait de me lancer, qu’il en avait marre de m’attendre

165 F – 18/25 ans – autre – Occitanie – envoyé le 21 avril Rêve de l’espace

166 F – 26/35 ans – célibataire – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 24 avril J’étais chez mes parents, dans le village où j’ai grandi. Il faisait nuit, j’étais avec mon frère et mes parents étaient chez ma tante. Il y avait des éclairs pas loin, puis des tornades, 3  exactement. Les tornades se sont progressivement approchées et ont commencé à m’emporter dans les airs, alors que j’étais rentrée dans la maison… J’ai ressenti de la panique et un sentiment d’impuissance. Intensité forte.

167 F – 26/35 ans – en couple – Provence-Alpes-Côte d’Azur – envoyé le 25 avril Confinée depuis des mois, la France annonce une énième prolongation dans l’attente d’un vaccin, mon conjoint se fait arrêter parce qu’il a publié un post anti-confinement et je perd mon emploi pour l’avoir partagé. Une de mes amoureuses se fait placer en détention pour avoir osé prendre l’air au bout de mois d’emprisonnement--l’état d’urgence sanitaire permet tous les abus et la dictature est là. Émotions : colère, angoisse, désespoir. Intensité : très fort. Avant le 30  mars  : Lieu indéterminé, chez moi sûrement. Rupture avec ma compagne par visio après des mois sans se voir vraiment. Prolongation du confinement au delà de l’entendable annoncé à la télé. Peur angoisse, colère, tristesse et détresse (rupture + emprisonnement forcé) 173

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

168 F – 26/35 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 4 mai Je rentre de mon cabinet et une fois de plus j’empeche mon fils de me faire un câlin tant que je ne suis pas changée et lavée, j’en suis très attristée et ras le bol de devoir lui enlever ça. Mon conjoint me rejoint dans la salle de bain. Il n’a pas l’air bien. Je m’inquiète. Tout s’emballe il etoufffe. Nous finissons aux urgences ou je suis séparée de lui. Le verdict tombe il a contracté le covid. Il est sous immunodepresseurs le risque est la. Tout le monde est d’accord pour dire que c’est de ma faute. J’ai continué a travailler. J’ai fait passer ma conscience professionnelle avant ma famille. Et je le savais car je n’avais pas assez de matériel pour me protéger. Je suis effondrée. S’il mourrait je ne me le pardonnerai jamais.

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Rêver pendant le confinement

DES RÊVES DU 11 AVRIL 2020 – JOUR 26

169 F – 26/35 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 11 avril Moi qui suis employeurs j’ai peur de perdre ma petite entreprise. Les cauchemar aussi de grossesse de perdre mon bébé

170 F – 18/25 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 11 avril Je ne sais pas quel est le lieu ni qui sont les personnages. C’est une femme policière qui voit un homme noir qui n’existe pas. Elle tue des gens pour rétablir un équilibre, elle est persuadée de bien faire. Elle s’en prend à un couple. Elle pourchasse le mari dans leur maison, elle le blesse mais sa femme s’en sort. Ils passent un moment ensemble puis l’épouse sait qu’ils vont mourir alors elle part et essaye d’attirer la policière ailleurs. Elle se fait tuer puis la policière va achever le mari qui est dans la buanderie. L’hallucination de l’homme noir est toujours là. J’ai ressenti : Sentiment de traque fort. Adrénaline fort. Peur modérée. Fatigue modérée.

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Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

171  H – 18/25 ans – en couple – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 14 avril j’ai fait un rêve érotique (moi et ma partenaire) je me sentais bien et en sécurité nous étions chez moi dans la chambre les émotions était intense et riche. Puis le 24 avril : j’ai rêvé qu’après le confinement, j’avais intégré à ma vie des méthodes de survie et d’autosuffisance (potager, habité prêt du source d’eau, avoir une chèvre et des poules), j’etait dans la campagne profonde loin de tout, j’avais fait des grands stock de nourriture afin de pouvoir survivre en cas de problème. J’étais dans la campagne loin de tout, seulement ma copine était présente, je me sentais bien et en sécurité et surtout content de moi, indépendant même.

172 F – 36/45 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 15 avril Mon conjoint et moi allons à un mariage qui a lieu dans un grand complexe. On se stationne sur un parking qui se situe en contrebas du complexe qui a une salle de mariage, un casino et un hôpital. On s’avance vers la salle de mariage et mon conjoint se blesse et doit être hospitalisé dans une chambre seul. Le soir arrivant, une âme apparait dans la chambre de mon conjoint. Si l’âme fantôme mort mon conjoint, il le transforme en zombie. Et chaque soir, il apparait dans sa chambre et l’infecte puis, je me dirige vers le service des médecins pour demander un réanimateur pour sauver mon conjoint. Le temps nous est compté tous les soirs car lorsqu’il est infecté, il peut infecter une autre personne, puis une autre… Les jours se répètent… Et chaque soir, je cours vers le service des médecins pour demander un réanimateur. Bien des jours se répètent, le nombre de réanimateurs diminue. Et tous les soirs, le nombre d’infectés dans le service augmente, le premier soir personne d’autre que mon conjoint est infecté, le lendemain ils sont 3, le lendemain c’est la moitié du service, jusqu’au soir où en arrivant avec le médecin on voit tous les malades du service en zombie devant le hublot de la porte du service. 176

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 11 avril 2020 – Jour 26

Je dis que je dois m’enfuir laisser mon conjoint, tant pis il ne verra pas son enfant (je suis enceinte). Je vais à la voiture et m’aperçois que je n’ai pas mes clefs de voiture, elles sont restées dans la poche de mon conjoint devenu zombie. Je me redirige vers le complexe mais j’ai la sensation que le chaos est déjà rependu. Je me réveille.

173 H – 26/35 ans – en couple – Bretagne – envoyé le 16 avril J’ai revé que j’étais dans une salle de réunion au mur blanc. Il y avait environ 200 personnes que je ne connaissais pas mais qui représentait le peuple. Emmanuel Macron nous expliquait la crise de covid 19 d’un point de vue sanitaire mais également économique. Il était sans veste de costume assez transpirant, il a prit un marquer noir et à tirer sur l’ensemble des murs un trait horizontalement séparant la pièce en deux. Il m’a également reproché de trop utiliser les réseaux sociaux et lorsque j’allais enfin pouvoir m’exprimer afin de lui poser une question je me suis réveillé. Avant, le 8 avril : J’ai rêvé que ma conjointe était partie et que je ne la retrouvais pas.

174 F – 18/25 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 17 avril Je suis stagiaire aux urgences (je suis étudiante en médecine et mon prochain stage aurait du être aux urgences). Je ne me rappelle pas être arrivée dans mon lieu de stage (les urgences de l’hopital de ma ville). On ne me présente rien et je suis perdue. Tout le monde court dans tous les sens. Un des médecins vient me voir et me demande si je suis prête pour mon évaluation. Je ne comprends pas et mes collègues répondent que nous sommes tous prêts. On se rend dans le bureau du médecin, qui sert aussi de vestiaire (des internes sont en train de se changer). Le médecine nous tend une feuille avec un cas clinique et des questions. Totalement dépassée et perdue, je pose mon front sur la table, dérangeant ainsi l’ordre du bureau. Quand je relève la tête mes yeux ne semblent pas s’ouvrir, je suis aveugle et ne perçoit qu’une lumière très vive, celle des néons. Le médecin nous envoie ensuite 177

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

nous coucher en salle de garde. En sortant du bureau, il y a une queue monstre aux urgences de gens qui toussent (des patients CoVid) elle continue à l’infini à l’extérieur des urgences. On nous demande, alors que nous sommes en chemin pour aller dormir de faire des prescriptions. Je ne comprends absolument pas celles qui sont demandées à mes co-externes et ai peur de ce qui va m’être demandé. Au final, il ne s’agit que d’un bon d’imagerie, que j’arrive à compléter. Le médecin, une femme, vient ensuite chercher toutes les filles présentes en stage dans le service pour nous montrer un cas intéressant. Il s’agit d’une patiente enceinte qui contracte, elle n’en est qu’à 2 mois mais son ventre est déjà énorme et la peau est déformée par les mains et le visage de l’enfant à naître en train de pousser contre la paroi abdominale de la future mère. Je suis absolument submergée et perdue dans un service où on ne nous explique rien mais où tout le monde semble savoir ce qu’il fait. Je suis angoissée, mes émotions restent tout de même modérés en comparaison d’autres cauchemars que j’ai pu faire.

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Rêver pendant le confinement

DES RÊVES DU 12 AVRIL 2020 – JOUR 27

175 F – 36/45 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 28 avril La nuit qui a suivi l’intervention du président le 12 avril, j’ai rêvé que j’étais entourée de gens, masqués, robotisés, notamment ma mère qui exécutait des gestes mécaniques en chantonnant, les gens qui m’entouraient se faisaient parfaitement bien à cette distanciation sociale, et je semblais la seule à en souffrir. Nous ne parlions plus le même langage eux et moi. Je me suis sentie très triste et très seule.

176  F – 26/35 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 25 avril Lors d’une sieste je fais un cauchemar ou je suis dans l’appartement dans lequel je confine. Persuadée d’être réveillée, mon mec est dans le salon. Un de mes meilleurs amis est là. Il est en pleurs car sa copine vient de le quitter parce que leur mariage a du être repoussé a cause du confinement. Il vit à Lille et moi à Montreuil. Je trouve ça inconscient. Je me lève et je vais voir mon mec en lui demandant comment mon meilleur ami a pu arriver jusqu’ici. Il ne comprend pas. Je lui hurle que je suis avec des gens, ils ne voient personne. Je suis persuadée d’être réveillée donc d’être folle. Et je me suis réveillée finalement. En pleurs. Terrorisée. Intensité forte. 179

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

Puis le 18 avril : Rêve érotique dans l’appartement avec plusieurs partenaires de plusieurs sexes. Ce rêve s’est passé dans le lieu où j’habite en ce moment, j’étais avec mon copain et plein d’inconnus – hommes et femmes. J’étais surprise, très excitée. Intensité forte. Puis le 20  avril  : J’étais en bord de mer, avec mes amies, on rigolait en buvant du Prosecco. J’étais heureuse, détendue, souriante, je riais. Intensité forte.

177 H – 26/35 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 16 avril J’ai rêvé d’une invasion zombie dans une ville que je ne connais pas. J’étais seul et j’essayais de m’enfuir mais n’y arrivais pas. J’étais très agacé de ne pas pouvoir me défendre.

178 H – 36/45 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 12 avril Montée en haut d’une échelle le long d’un immeuble. Lieux et protagonistes du rêve non identifiables. Arrivée en haut de l’échelle, impossible d’accéder et d’entrer dans l’appartement situé au niveau du sommet de l’échelle. La hauteur semble énorme (plusieurs centaines de mètres). La montée sur cette échelle (moi-même) ne semble pas être justifiée (pas d’intervention anti-incendie, etc.); L’impossibilité d’accéder/de rentrer par la fenêtre de l’appartement semble venir du fait que l’échelle se met à bouger/trembler fortement, dès que je fais un mouvement pour tenter de me dégager/d’accéder à l’appartement. Quelques personnes (non identifiées) situées à l’intérieur de l’appartement semblent m’inviter à venir les y rejoindre, mais de fait l’action n’aboutit pas (trop de mouvements de l’échelle…) Sensations de gênes/de contraintes lors de ce rêve, mais pas d’inconfort/de craintes exagérées. Fin de la description du-dit rêve.

179 F – 26/35 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 2 mai Le chiot de mon frère et avec qui je suis confinée était décapité. Je ne savais pas par qui. Mais il n’avait plus sa tête mais continuait d’être 180

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 12 avril 2020 – Jour 27

heureux, de remuer la queue, essayait de sentir et voir ce qu’il se passait autour de lui. J’étais profondément triste pour lui de voir qu’il n’avait pas conscience de ce qui lui arrivait. Émotion forte.

180 F – 26/35 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 12 mai Je rencontre l’osthéo (c’est vraiment mon osthéo) à son cabinet et je lui demande de m’euthanasier, il me demande pourquoi je dis car j’en ai marre et que je n’ai plus envi de vivre. Je suis habillée et sur une sorte de lit d’hôpital, les couleurs sont vertes et, noires et le lit est blanc. Je suis habillée allongée sur le lit. Il me masse un peu et accepte de m’euthanasier et m’explique comment ça va se passer. Je vais être piquée ans anesthésie. Il me demande si on peut y aller, je dis oui, si je suis sure, je dis oui. Il me pique et je me mets par terre le dos contre le lit. Je lui dit que pour les chiens on les endors il me dit qu’il prend note pour la prochaine fois. Je sens mes membres s’engourdir. Il est doux et me parle, il est gentil, finalement il va vraiment le faire j’ai un peu peur. C’est agréable et je meurs. Pendant le rêve s’était agréable mais en me réveillant c’était très angoissant et je n’ai pas réussi à me rendormir.

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DES RÊVES DU 13 AVRIL 2020 – JOUR 28

181 F – 56/65 ans – célibataire – Grand Est – envoyé le 14 avril Dans ma ville de résidence, je dois me rendre aux courses et la police ne me laisse pas passer parce que je suis une personne vulnérable. Ils m’insultent et me disent de rentrer chez moi… Je me sens angoissée…

182 F – 18/25 ans – en couple – Occitanie – envoyé le 16 avril Le rêve se dérouler dans ma maison avec ma famille (mes parents, mes frères et ma sœur), on se faisait poursuivre par des pates de crabes et des sardines que mes parents avait acheté. J’ai donc ressentit de la colère envers eux et de la peur/stress car on devait échapper aux animaux tout en respectant le confinement.

183  F – 26/35 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 17 avril J’ai rêvé que je retrouvait ma bande de copine pour faire la fête. Nous avons passé la soirée chez moi, puis nous sommes sorties dans des bars et boîtes de nuit. Je me souviens d’embrassades, de rire, pleins de bonne humeur. Au petit matin, nous sommes rentrées chez moi et nous avons toutes dormi ensemble. 182

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 13 avril 2020 – Jour 28

3 semaines avant (fin mars) : Je me baignais dans la mer quand tout à coup il y a eu un mouvement de foule un peu paniquée. Pleins de requins sont apparus entre nos jambes. Certaines personnes se faisaient attaquer et disparaissaient dans l’eau. J’ai réussi à atteindre le rivage et j’ai retrouvé les rescapés qui s’étaient réfugiés sur une dune. Nous avons continué à observer l’attaque de requins depuis la dune, en prévenant les personnes restées dans l’eau de la position de requins. Au bout d’un moment, il n’y a plus eu aucune personne dans l’eau. Le calme était retombé mais on distinguait encore les ailerons aller et venir. Tout le monde reprenait son souffle et certains pleurait.

184 F – 36/45 ans – célibataire – Grand Est – envoyé le 19 avril Un magasin alimentaire, je veux acheter plein de choses mais je vais rater mon train, il y a plein d’aliments miraculeux pour la santé, j’explique à une dame mon chemin, elle me dit « bullshit ! Ce n’est pas la porte de Clignancourt » : stress moyen, je dois me dépêcher. Ma sœur qui pleure, je lui dit « non ! tu ne vas pas me faire culpabiliser » : fort sentiment de culpabilité. J’arrive à monter dans le train, mes bagages que j’avais perdus ont réapparu, je suis très heureuse. En sortant, j’aide une vieille dame a descendre mais la personne qui la receptionne la laisse tomber quelques mètres plus loin. elle chutte, saigne, je lui fait un point de compression, je la crois morte : incompréhension, fort dégoût, colère. Je perds mes bagages, dehors c’est la dictature. Au réveil sensation d’inquiétude inexpliquée.

185  F – 56/65 ans – en couple – Centre-Val de Loire – envoyé le 20 avril J’ai rêvé que je me trouvais dans un lieu (dont je n’ai pas de souvenir précis) avec un homme que je connais peu (ami) et que nous nous rendions compte que nous étions très attirés l’un par l’autre. Nous participions à des activités communes et nous avons fait en sorte de nous retrouver seuls ensemble. J’ai ressenti une très forte émotion qui a perduré après mon réveil. 183

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

Je ne me rappelle pas bien des détails de ce rêve, seulement des sentiments forts que j’ai ressentis à son égard et des sensations que j’ai ressenties dans mon corps (envie de faire l’amour).

186 F – 46/55 ans – en couple – Grand Est – envoyé le 12 mai j’ai rêvé de ma grand mère qui est morte depuis 10 ans. Je la voyais clairement devant sa maison dans une chaise longue, en train de boire une citronnade (qu’elle avait l’habitude de nous préparer avec des vrais citrons quand on venait la voir). Je me rappelle lui avoir dis qu’il fallait qu’elle fasse très attention quand elle sortait et qu’elle ne devait pas oublier de remplir son attestation. L’émotion a été très forte et cela m’a réveillé. Mais ce n’était pas un cauchemar car j’étais heureuse de la voir et je n’ai pas été triste, mais très surprise de repenser à elle qui est morte depuis longtemps, et ce pendant le confinement. Je me suis interrogée sur le pourquoi aussi, mais je n’ai pas trouvé !

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Rêver pendant le confinement

DES RÊVES DU 14 AVRIL 2020 – JOUR 29

187 F – 18/25 ans – en couple – Pays de la Loire – envoyé le 15 avril Encore une fois c’est lié à mon travail. Le début du rêve se passe bien et on me demande d’emmener mes élèves à l’extérieur pour faire du sport et je ne veux pas y aller trouvant cela trop dangereux mais comme ça vient d’au dessus je dois le faire et je stresse de mes élèves l’attrapent. Quand je fais de l’escalade, je vois mes relations sociales se détériorer et des attentats au covid ont lieu dans la salle d’escalade.

188  F – 56/65 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 16 avril Le Car est plein et roule sur une route de campagne. Il ait très beau. Nous sommes installés très confortablement et je suis avec mes enfants, ma mère mes petits enfants en voyage. Que de la plaine partout. Nous rions. Sur la route devant le car, nous arrivons sur un charmant village où nous savons que les vraies valeurs existent. Nous allons être super bien pour nos vacances ensemble… Je me réveille…

189 F – 46/55 ans – autre – Provence-Alpes-Côte d’Azur – envoyé le 16 avril Dans un appartement, dans ma ville, mon mari et moi nous apprêtons à faire l’amour et des électriciens débarquent pour trouver un court 185

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

circuit… étonnée qu’ils aient la clef de l’appartement. Sentiment  : morte de rire en me réveillant Avant, le 25 mars : En prison, pas bien installée pour dormir… sentiment d’être un peu perdue au réveil

190  F – 36/45 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 16 avril Depuis un campus universitaire, je prepare avec joie et excitation mon prochain voyage qui doit se derouler au Guatemala dans la semaine qui suit. Je demande au medecin du campus de me prescrire de l’anti palludique. De la chloroquine m’est donnee. De la, je me redresse et clame haut et fort que je vais etre immunisee grace a ce voyage, sur un ton drole et blaggueur. La foule d’etudiants face a moi rit aux eclats et m’applaudit. Des sentiments d’etonnement, de joie et de bonheur m’envahissent. J’ai rarement fait un reve comme cela, qui m’apporte autant de satisfaction.

191 F – 46/55 ans – en couple – Hauts-de-France – envoyé le 18 avril Personnes inconnues qui veulent entrer chez moi et que je n’arrive pas à faire sortir. Je suis seule. Je ferme les portes, les verrous, elles entrent chez moi et envahissent mon jardin. Je suis frustrée et très en colère. Puis le 16  avril  : Je suis dans une rue commerçante où un centre commercial. Je vois un magasin qui vends de tout (genre gifi ou casa mais en moins grand). Je n’ai presque pas d’argent sur moi mais je vais entrer pour acheter quelque chose dont j’ai besoin. Lorsque je rentre tout a changé. Les rayons sont presque vide et ne proposent que des choses abîmés ou sales. Je suis décontenancée --------------------------------------Des personnes s’en prennent après moi et veulent me tuer en me faisant très mal (étouffements, coups de couteaux). Je leur demande pourquoi mais je n’obtiens pas de réponse logique. Alors j’essaye de me battre mais je n’y arrive pas. J’ai mal, j’ai très peur et je ne comprends pas du tout ce qui m’arrive. 186

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 14 avril 2020 – Jour 29

192 F – 26/35 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 20 avril Je suis dans la forêt en haut de la rue. Je promène le chien. Il fait beau. La lumière perce les feuilles des arbres. Je me dirige vers ce qu’on* appelait enfants (les gosses du village quoi*) « la caverne aux sangliers  ». Le chien court devant moi, ça grimpe je suis essoufflée. D’un coup, je me retrouve face a une cuvettes (végétale hein pas de toilette) bordée d’arbres derrière lesquels je me cache. À mes pieds le sol est jonché de cadavre d’azteques –  peaux métissées et en pagne, visages peints  – le chien à disparue. J’apprends (je sais pas trop comment) que les scientifiques ont trouvé une molécule dans l’organisme humain permettant de rendre les écrans tactiles et la qualité des écrans en général beaucoup plus performante. Je pars. Le chien est de nouveau là. Je retrouve ma sœur et ses copines. Je leur annonce la nouvelle. Elles ne me croient alors je les emmène voir les cadavres. Elles sont toutes offusqués. Font de grandes déclaration militantes gaucho-révolutionnaires. Quelques temps plus tard je vais dans leur colloque. Elles utilisent toutes les derniers écrans hyper cher et fait d’ossements humains. Je m’énerve et je pars.

193 H – 26/35 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 29 avril Après le déconfinement, visite chez mes parents. Discussion avec ma mère dans le jardin. Elle m’explique que puisqu’il n’y a plus de confinement, elle peut rendre visite à ma grand-mère sans avoir à prendre toutes les précautions qu’elles ont mises en place dernièrement (courses posées sur le palier, discussions à travers la porte ou au balcon). Je lui explique qu’il faut maintenir ces précautions. Elle dit ok, mais le confinement est fini. J’insiste et lui demande quelles mesures/ précautions elle va prendre. Elle ne garde aucune mesure sanitaire, à part ne pas faire la bise, pour me faire plaisir. La discussion se poursuit, elle qui ne comprend pourquoi je souhaite maintenir des mesures alors qu’il n’y a plus de confinement, moi dont l’angoisse monte en réalisant que malgré ses 2 mois d’effort, elle est prête à contaminer ma grand mère, par inconscience. Mes principales émotions ont été la tristesse, l’incompréhension et l’angoisse, ressenties très fortes, réveil en pleurs. 187

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

194 F – 18/25 ans – célibataire – Hauts-de-France – envoyé le 30 avril Je suis enfermée dans une enceinte composée d’une grande maison et d’un jardin. Plutôt angoissant, je cherchais à sortir car j’étais poursuivie, j’avais fait quelque chose mais je ne sais plus quoi exactement. Je monte dans un arbre, j’atteins le cime et je découvre des grilles qui semblent infinies. Je réussis à grimper jusqu’en haut mais des humains (déshumanisés qui ressemblent plus à des animaux) me poussent et je retombe finalement toujours dans ce jardin qui malgré sa beauté est synonyme de peur pour moi.

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Rêver pendant le confinement

DES RÊVES DU 15 AVRIL 2020 – JOUR 30

195  F – 18/25 ans – en couple – Bretagne – envoyé le 16 avril je fais des rêves où je ris très fort dès qu’on me prononce un mot et je me réveille en rigolant --------------------------------------ça fait 4 fois que je fais ce même cauchemar C’est le chaos total, des voleurs viennent dans ma maison voler des affaires et me kidnappe en même temps

196 H – 36/45 ans – célibataire – Centre-Val de Loire – envoyé le 16 avril Je cherche a partir en vacances avec une collègue du même bureau de l’hôpital, je ne comprends pas pkoi je dois partir avec elle car nous ne sommes que collègues. Je l’attends, et c agaçant. Émotion d’intensité modérée, bcp de mal a revenir à la réalité au réveil.

197  F – 18/25 ans – en couple – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 16 avril cauchemar d’être spectateur de la vie extérieur, depuis mon appartement. Les gens sortent et se battent, c’est la guerre dehors. Je suis enfermée à l’intérieur. 189

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

Avant le 11 avril : Rêve d’étendue d’eau bleue turquoise, idyllique, avec des cheveux et des ânes qui courent dedans. J’appelle les animaux et rigole beaucoup.

198 F – 36/45 ans – en couple – Grand Est – envoyé le 25 avril J’ai rêvé que notre famille était la seule survivante sur la planète D’abord nous étions contents de ń’avoir aucune contrainte mais peu à peu l’angoisse et la solitude nous detruit. Puis le 23 avril : Je rêve que mon mari m’annonce qu’il va perdre son travail alors tant qu’a faire la déciderait de ne plus y retourner. Cela m’en donne beaucoup d’angoisses car il y a peu il vient d’en trouver un nouveau travail. Alors ça s’enchaine, pas possible de retrouver un emploi rapidement dans le contexte, plus de revenus… Je suis nerveuse, en colère car je le trouve démotivé et tres insouciant des conséquences je lui en veux

199  F – 26/35 ans – célibataire – Occitanie – envoyé le 27 avril Je rêve qu’un homme tombe éperdument amoureux de moi et je suis contente, soulagée. Ce n’est pas quelqu’un que je connais déjà, il n’y a pas de lieu particulier. L’émotion est très positive. Cela dit, je fais plutôt des cauchemars en ce moment, ou alors des rêves assez perturbants !

200 F – 26/35 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 4 mai Je vais sur le lieu de mon travail [que je viens de quitter, mon contrat s’étant terminé fin mars]. J’y retrouve mon ancien chef, mais il y a une manifestation alors j’y participe. Ça commence à devenir violent alors je veux partir. On peut se faire tamponner son attestation de sortie par les policiers avec l’heure à laquelle la manifestation a terminé mais je me rends compte que j’ai oublié la mienne. Je repars en vélo en espérant ne pas me faire contrôler. Émotion ressentie : angoisse modérée 190

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 15 avril 2020 – Jour 30

201 F – 18/25 ans – en couple – Centre-Val de Loire – envoyé le 5 mai Toujours dans la maison familiale où je passe le confinement, la fenêtre de ma chambre était ouverte, l’action n’est pas visible dans le rêve mais je sais que quelqu’un s’est introduit par cette fenêtre et m’a violée (je n’ai jamais vécu de violence de ce type dans ma vie) et bizarrement je suis comme déconnectée de toute émotion me concernant, je m’inquiètes parce que je sais «  qu’il  » va recommencer et il faut protéger les autres

202 F – 18/25 ans – célibataire – Grand Est – envoyé le 9 mai J’habitais dans les appartements d’euralille, le rez-de-chaussé était bondé, il fallait une attestation pour prendre l’escalator. Tout le monde cherchait un moyen de se rencontrer sur les balcons. J’avais trouvé un jetpack pour pouvoir sortir sans croiser du monde. Quand je suis revenue chez moi, il y avait quelqu’un dans mon appartement et je me suis dit que je ne pouvais pas rentrer chez moi. J’etais un peu déçue

203  F – 36/45 ans – en couple – Grand Est – envoyé le 10 mai Je vis seule sur une île déserte dont le paysage ressemble à l’Écosse. J’ai une petite maison et des animaux. Je me sens libre, sereine, apaisée. L’intensité de bien être est fort. Avant, le 20 mars : Je suis au centre-ville de ma ville et les cadavres jonchent les rues il y a des mouches et l’odeur est forte. J’ai peur de tomber et de toucher les morts

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DES RÊVES DU 16 AVRIL 2020 – JOUR 31

204  F – 26/35 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 17 avril Je suis à une fête incroyable habillée de manière très excentrique, je suis avec mes amis je suis heureuse. C’est la maison de campagne d’une de mes amies, on dort tous sur place. Je dois conduire pour rentrer mais je ne sais plus conduire. J’étais sur une plage et je nage avec tous les poissons de la mer, je nage comme eux très vite je descend dans les eaux profonde et me projette à la surface comme un dauphin. Sinon beaucoup de rêve de plage, de balade, de paysages incroyables que je veux prendre en photo avec un appareil qui ne marche jamais. Je suis souvent sur la même plage, la plage où on allait avec ma famille, il y a des couchers de soleil fabuleux et de grandes vagues figées au loin comme un tsunami en attente. J’essaie toujours de faire des photos de ces paysages magnifiques mais il y a toujours un problème avec l’appareil.

205 H – 18/25 ans – célibataire – Bretagne – envoyé le 23 avril Je fuis une ville inconnue pour une raison que j’ai oubliée. Je traverse les rues avec un groupe de personnes que je connais pour la plupart (je ne me souviens pas si c’était des personnes que je connais dans la 192

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 16 avril 2020 – Jour 31

réalité). Tout baigne dans une confusion dangereuse. Nous progressons ensemble, et j’ai le sentiment que nous sommes une collection hasardeuse de fuites qui vont au même moment par le même chemin plutôt qu’un groupe solidaire qui fait bloc – mais, moi, je tiens à ce que nous partions ensemble, sans pouvoir rien faire pour m’en assurer. Je me sens affolé, impuissant, mais en même temps capable de contribuer à l’avancée. Voilà la gare (fictive), nous nous faufilons au milieu des trajectoires erratiques de nos semblables : parvis, quai, train. On s’est assis dans un compartiment vite rempli. Quelque chose tombe : c’est la raison qui nous rattrape. Je reprends mon souffle et mes esprits. Autour, il manque certains d’entre nous, mais je me contente de le noter car je suis encore sous le choc de la fuite, je n’ai pas de réaction. Des visages sont décomposés, des regards sont trop vifs pour ce chaos. Le train s’est mis en mouvement. Par les fenêtres, on voit la foule, toujours plus nombreuse à aller vers la gare. Des mains frappent le verre et le métal. On crie, on demande à embarquer. Quelque chose a cédé, derrière, quelque part. Il y a plus grand, partout d’où nous venons (une force maléfique, une guerre, ou un monstre…). Ils hurlent du regard pour qu’on les aide, ils supplient pour que nous les laissions rentrer. Je sais que c’est horriblement vain : le train ne s’arrêtera pas. Je crois que les personnes que j’aime sont assises à mes côtés, mais je n’en suis pas encore complètement sûr. Les wagons s’éloignent du quai, il y a des corps en mouvement partout là où le regard se pose : sur les rails, sur la route en dessous, sur les toits sans doute. Je tourne la tête juste à temps pour voir un homme se diriger vers les rails sur lesquelles nous sommes, comme pour s’y placer en obstacle. Le train le percute sans bruit, il disparaît. C’est en comprenant la violence de l’impact que je me réveille.

206 F – 26/35 ans – célibataire – Normandie – envoyé le 28 avril Cela se passe dans un château médiéval inconnu, beaucoup de personnes sont dans ce château et d’un coup, une menace gronde –  une menace imminente comme une éruption volcanique ou une bombe qui va faire sauter le château. Il y a beaucoup de mouvements de foules au milieu de ce chaos, j’essaie de trouver des gens qui ont des informations, qui peuvent m’aider 193

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

à sortir. Je parle à des gens, qui m’emmènent voir d’autres gens, je parcours le château qui s’éboule de partout en espérant que chaque nouvelle personne va m’apporter une réponse. Au bout d’un moment, je croise ma sœur, qui est en panique total. Je lui prends la main et la guide avec moi, toujours à la recherche de solutions à je ne sais quoi. Je vois des hommes dehors qui aident à procéder à l’évacuation des familles, je veux faire comme eux, je leur demande comment faire pour aider mais je ne comprends pas leur réponse, je continue à courir partout dans le château à la recherche de réponse, en tirant ma sœur derrière moi, avec le danger qui s’approche de plus en plus, et des chocs d’explosion à chaque pas.

207 F – 26/35 ans – célibataire – Bretagne – envoyé le 1 mai C’est le seul rêve de la période dont je me souviens nettement, les autres sont beaucoup trop flous pour être racontés, alors que je me souviens parfaitement de rêves et cauchemars faits depuis mon enfance. J’étais dans un mélange de ma ville actuelle, de ma ville d’études et de ma ville d’enfance, avec des rues/lieux de rêves précédents dont je me souviens. Je devais prendre le bus le long de mon ancienne fac (ville actuelle) pour rejoindre ma famille à la maison pour fêter Pâques, avec des bus ayant les numéros de ceux de ma ville d’enfance. Devant moi marchait une patrouille de militaires en mission Sentinelle, que je suivais de près pour voir dans quel bus ils allaient monter et si mon petit frère (militaire, alors en caserne dans la vraie vie) était parmi eux. Comme ils étaient masqués (masques chirurgicaux), je ne pouvais pas les reconnaître, donc j’ai sorti une veste de treillis de mon sac (j’étais en robe et sandales), comme tentative de signe de reconnaissance, et étais très triste qu’il ne soit pas en ville. D’un seul coup, je me suis retrouvée dans le parc de ma ville d’enfance, où je retrouve le reste de ma famille et une ancienne voisine, et le parc est décoré pour Pâques. Je commence à stresser car nous sommes censés rester confinés, ne pas être dehors en groupe, et ma famille m’assure qu’ils ont rempli une attestation, et que donc tout va bien, mais je reste inquiète. C’est alors qu’on voit passer dans le ciel des Rafales (j’habite dans la vraie vie à proximité d’une base aérienne, on peut régulièrement les 194

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 16 avril 2020 – Jour 31

voir en vol dans la région), et comme il fait juste nuageux, sans pluie, je me dis qu’est normal, ils sont en manœuvre. C’est alors qu’un des Rafales lâche une charge, qui explose au sol à environ 500 m de nous, et le deuxième en lâcher une derrière les arbres, tandis que le troisième arrive vers nous. Je comprends alors que c’est parce que nous somme dehors, et que ce sont des coups de semonce parce que nous n’avons pas respecté le confinement. Je commence alors à avoir peur et à tirer ma famille par le bras vers la sortie, à leur crier qu’il faut partir vite, et mes parents veulent rentrer à pied parce que le parc n’est pas loin de la maison, pendant que je les supplie de prendre le métro (proche du parc et sur une seule station), pour ne pas être vus dehors et ne pas risquer un bombardement. Soudainement je me retrouve dans un bus avec toute ma famille et un voisin, qui nous explique que tout va bien pendant que je m’énerve parce que le bus fait beaucoup de détour et qu’on perd du temps alors qu’on doit rentrer le plus vite possible à la maison. Pendant ce temps une dame dans le bus se dispute avec mes parents parce que « ils n’ont pas d’attestation  » et le reste de ma famille veut descendre au beau milieu du trajet et finir à pied, alors qu’il reste plusieurs km de nuit. J’ai alors été réveillée par un bruit extérieur.

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DES RÊVES DU 17 AVRIL 2020 – JOUR 32

208 H – 36/45 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 17 avril Plusieurs fois je me suis réveillé en pensant qu’il y a des gens entrés dans mon appartement pour m’agresser. Pourquoi je ne sais pas, mais j’avais l’impression que comme il n’y a plus autant de monde dehors, ces gens circulaient plus facilement, et que l’état, de plus en plus totalitaire, s’en fout, la police est seulement là pour nous contrôler et nous agresser si on manifeste notre mécontentement (ce qui est quasiment vrai non en ce moment, non ?)

209 F – 36/45 ans – en couple – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 29 avril Je retourne au travail et on m’annonce que je suis licenciée. Ayant été en confinement car personne vulnérable (ald + imc supérieur à 40), je me suis sentie discriminée, coupable d’être obèse, je me suis sentie dans l’incapacité de répliquer, de faire valoir mes capacités professionnels et le fait d’avoir des enfants en bas âge… Je me suis sentie non légitime à me battre… Je me suis sentie bloquée, prise au piège comme si une fois de plus je ne pouvais pas exprimer, crier ma colère et ce sentiment d’injustice… 196

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 17 avril 2020 – Jour 32

210 F – 26/35 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 29 avril J’ai rêvé également d’une période de guerre, où il fallait courir, se cacher, prendre des transports. Les émotions, la peur notamment et l’angoisse étaient très fortes durant le rêve comme pendant le réveil ;

211 H – 56/65 ans – célibataire – Grand Est – envoyé le 10 mai Je me déplace à bord d’un véhicule sur une route isolée, le lieu est inconnu et sans aucun autre croisement de voiture. Subitement apparaît un homme étrange faisant des signes de la main, tout en poussant sa voiture portière coté conducteur ouverte. Je ralenti et la personne me dit « elle ne roule plus, faut vite partir ». Je repart doucement et pas très loin un autre véhicule abandonné en pleine voie sans que personne soit visible. À gauche, je remarque la présence d’un cratère, je m’arrête. Dans cette énorme excavation est entassé des déchets, toutes sortes d’objets, de mobiliers. Des quantités de rats déambulent parmi tout ce qui a été jeté dans ce cratère. L’un d’entre eux est énorme. Il se montre menaçant en me voyant observer tout ce drôle de spectacle. Cela tout en étant en protection derrière la vitre conducteur de ce véhicule que j’occupe. Sorti progressivement du sommeil la vision de la suite reste flou. Cela m’interpelle, je suis pris par un fort sentiment de vigilance, d’inspiration à veiller à mon intégrité physique.

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DES RÊVES DU 18 AVRIL 2020 – JOUR 33

212 F – 36/45 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 18 avril j’ai rêvé que je me retrouvais dans une fête sans avoir été au courant au préalable ; ça me mettait mal à l’aise, je ne comprenais pas que les gens se permettent de faire la fête et j’avais envie de partir.

213 H – 56/65 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 20 avril Lieu indéfini à priori ma chambre. Il s’agit d’une sensation de présence hostile… un ectoplasme, pas de forme bien definie. La menace est forte, c’est lui ou moi. Alors je me bats. Mon intention de le tuer est sans faille. Le cri est une arme : j’ai depuis l’enfance où je faisais beaucoup de cauchemars, parfois des rêves éveillés, développé une arme secrète personnelle une sorte d’incantation magique qui tue le fantôme, c’est un cri. Je crie. Je me réveille…

214 F – 26/35 ans – en couple – Occitanie – envoyé le 26 avril Je me souviens avoir rêvé pour la première fois depuis le début du confinement que la distanciation sociale n’était pas respectée dans mon rêve, et que j’avais peur que moi ou quelqu’un d’autre (je ne sais plus) attrape le virus. 198

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 18 avril 2020 – Jour 33

215 F – 26/35 ans – en couple – Provence-Alpes-Côte d’Azur – envoyé le 27 avril Je rêve que je transgresse la loi et m’eloigne de mon domicile en voiture avec des collègues de travail pour aller voir la mer. Le médecin avec qui je travaille est au courant et mes collègues et moi retournons en catastrophe sur notre lieu de travail, nous nous enfermons dans une chambre parce que le médecin souhaite nous agresser à cause de cette transgression. Il tire avec une arme à feu sur la porte de la chambre dans laquelle nous nous sommes réfugiés mais heureusement la porte est blindée, nous sommes rassurés mais pour peu de temps car il réussit à introduire le pistolet dans la serrure et tire à tour de bras à l’interieur de la chambre, nous sommes blessés ou morts. Je me réveille

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DES RÊVES DU 19 AVRIL 2020 – JOUR 34

216 F – 36/45 ans – en couple – Pays de la Loire – envoyé le 19 avril Ma directrice est venue me chercher a mon domicile pour aller travailler. Elle était dans ma cours

217 F – 26/35 ans – en couple – Bretagne – envoyé le 20 avril J’ai rêvé que mon père était enlevé par Daesh, et que l’on recevait une vidéo de lui en tant qu’otage. Avec les personnes avec lesquelles je passe le confinement, nous suivions les actualités pour obtenir des nouvelles de mon père. Ce qui m’a le plus marqué, c’est que je n’étais pas angoissée. J’étais au contraire soulagée pour lui de le savoir là-bas parce qu’à mon sens il avait moins de chance d’attraper le coronavirus en Syrie. Ce rêve se passait sur mon lieu de confinement. Avant, le 15 avril : Le déconfinement est prononcé, et nous avons enfin le droit d’aller voir la mer (nous sommes à 2 km des plages, mais leur accès nous est interdit). Au moment d’arriver sur la plage, il ne reste qu’une petite bande d’océan. Les vagues en se retirant laissent la place à du bitume, et nous pouvons apercevoir au large les tours de la Défense. L’océan est sale. Nous repartons sur notre lieu de confinement, dépités et tristes, 200

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 19 avril 2020 – Jour 34

comme si l’accès à la plage était la seule raison qui nous avait permis de tenir toute la durée du confinement. Je ressens une fois de plus une forte désorientation, et une véritable perte de sens. Avant, le 31  mars  : J’ai rêvé que nous regardions les informations à la télé avec les personnes qui passent le confinement avec moi. Nous sommes dans la grande maison attenante aux gîtes dans lequel nous vivons, et nous regardons la télé dans le salon. Nous apprenions qu’il y avait eu un effondrement de la région parisienne… L’Île-de-France avait été remplacée par un gouffre géant. Juste après, le déconfinement est annoncé par le Président dans le même journal télé. Mais le déconfinement perd tout sens, puisqu’il n’est plus possible de rentrer chez moi. Je suis profondément triste, et je ne sais plus quoi faire de ma vie.

218 F – 18/25 ans – en couple – Hauts-de-France – envoyé le 20 avril C’était dans un hôpital, j’avais un examen à faire et ils se sont rendus compte que mon cas était grave. J’ai alors été emmené dans une chambre sans pouvoir dire au revoir à mes parents. J’étais alors seule dans la chambre et j’essayais de joindre mes proches sans y arriver. J’étais en larmes et plus je pleurais, moins j’arrivais à respirer. J’étais terrifiée. Les émotions ressenties étaient fortes.

219 F – 66/75 ans – en couple – Grand Est – envoyé le 20 avril j’étais chez moi, dans un appartement ou j’ai vecu lors de mon adolescence, j’essayais de fermer la pote d’entrée, qui s’ouvrait constamment, j’essayais à nouveau et après l’avoir bien refermée, j’étais très soulagée, et soudain la porte d’un placard intérieur s’ouvrait et une horrible chose en surgissait et se jetait sur moi

220  F – 18/25 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 21 avril J’étais sur un bateau de croisière accompagnée d’une multitude de personnes, proches et amis ainsi que des inconnus. Nous étions là pour célébrer Noël. Je nous vois tous attablé ensuite à une grande et 201

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

longue table, attendant que le repas soit apporté, avec des croissants en guise de pain.

221 F – 18/25 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 24 avril J’etouffe et je n’arrive plus a respirer. Avant, le 15 avril : Mes parents sont malades gravement et je ne peux rien faire pour les aider.

222  F – 66/75 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 25 avril Je retrouvais mes petits fils, je les serrais dans bras avec de gros bisous. La scène se situait dans ma maison. C’était un immense bonheur.

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Rêver pendant le confinement

DES RÊVES DU 20 AVRIL 2020 – JOUR 35

223  F – 26/35 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 23 avril Je suis dans l’appartement que j’habitais avec ma mère de mes 5 à 20  ans. Je suis debout, dans ma chambre. Il fait beau dehors alors les fenêtres sont toutes ouvertes. Sauf que nous sommes au rez-dechaussée et que je sens que quelqu’un peut entrer dans l’appartement à n’importe quel moment. Je ne peux malheureusement pas bouger mais je ne me sens pas en sécurité. Au fond de moi, je sais que je ne crains rien, c’est arrivé des centaines de fois que je sois dans ma chambre et que les fenêtres de la terrasse du salon et la cuisine soient ouvertes, je l’ai vécu pour de vrai. Mais là, je suis terrorisée et je suis comme dans l’attente qu’un malheur arrive. Je sens mon cœur battre dans ma poitrine et dans mes oreilles. Je me suis réveillée en sursaut car je n’ai pas voulu « savoir la suite », mais j’avais effectivement le cœur qui battait à cent à l’heure. J’ai fini la nuit avec la lumière allumée, j’ai eu peur de me rendormir et de retourner dans mon rêve. Puis le 22 avril : Je suis dans un endroit inconnu, tout est blanc. Il y a avec moi des inconnus dont je vois pas le visage mais mon instinct me dit que ce sont de «  gentilles  » personnes. Il y a un brouhaha assez assourdissant et je ne comprends pas de quoi parlent les gens. Cela m’agace mais je ne cherche pas plus loin. Tout à coup, il y a un 203

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

mouvement de panique et une inconnue, jeune, me fait comprendre qu’une armée de «  vampires  » arrive. Je me retrouve dans mon lit actuel, allongée, agrippée à ma couverture. Mais je n’ai pas peur, je sais au fond de moi que je vais réussir à les affronter et à les arrêter. Je ne vois aucune bataille mais j’ai un profond sentiment de victoire, j’ai eu peur mais je suis pleine de fierté et de joie.

224 F – 18/25 ans – célibataire – Occitanie – envoyé le 24 avril J’étais dans une maison non familière avec les membres de ma famille. Chacun avait une chambre et une salle de bain attitrée et complètement différentes. La partie dont je me rappelle est le moment où je les ai cherché, c’est comme ça que j’ai vu que nous avions des espaces isolés. Quand je suis passée dans les pièces principales je n’ai trouvé personne tout était silencieux et j’ai vu des insectes (ou animaux de compagnie  ?) morts mais pas familier. Tout était très rangé, je sentais que j’étais seule dans cette maison. J’ai ressenti de l’inquiétude et la sensation d’être perdue et seule.

225 F – 26/35 ans – célibataire – Occitanie – envoyé le 27 avril Plage paradisiaque. tsunami avec beaucoup de pigeons dans l’eau. Vive émotion et réveil

226  F – 18/25 ans – célibataire – Bourgogne-Franche-Comté – envoyé le 1 mai des cratères de mojito piégeaient le coronavirus.

227 F – 26/35 ans – en couple – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 1 mai Nous étions dans une ville « étrangère » avec mon compagnon. Nous avions eu un enfant que nous devions caché à tout prix au vu du climat politique et climatique du pays. Nous étions (j’étais) très angoissé de son sort. Un enfant, plutôt bambin, qui s’appelait Oscar. Les autorités 204

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 20 avril 2020 – Jour 35

avaient formellement interdit aux jeunes couples de faire des enfants parce que le monde s’écroulait, littéralement, il n’y avait plus assez de ressource pour tout le monde dans le pays et une guerre politique(?) faisait rage. Mais nous étions « heureux » de vivre avec ce petit caché bizarrement dans une couverture dans un espace assez grand sous le lit dans un appartement agencé comme chez mes parents. Il était arrivé comme ça, par magie. Et il grandissait à toute allure. J’étais prise de frustration et de peur à l’idée que ce temps m’échappe. Nous sommes alors poursuivis par des étrangers essayant de s’accaparer Oscar pour une raison inconnue. Peut-être les autorités ? Il n’y avait aucune raison qu’ils soient au courant de son existence. L’atmosphère était pesante, étouffante même, mais j’étais comme focalisée sur l’enfant. Ses traits, l’intonation de sa voix, je voulais me remémorer de tout, au cas où. Nous nous sommes réfugiés chez des amis, (que je ne connais pas dans la vraie vie) dans leur cave. Je me rappelle encore de son prénom. Ça me hante. Et si ce monde n’était justement plus adapté au fait de faire des enfants ? Quel seront les conséquences de cette crises sur nos futurs, quels autres catastrophes nous attendent encore ? Quels autre chamboulement politique encore ? Nos vies, nos choix, nos travails, notre dignité ? Ce cauchemar reste plus ou moins agréable malgré le 205

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

fort sentiment d’angoisse ambiant, j’étais mère le temps d’une nuit bien trop courte à mon goût. Je sais que c’est cliché mais encore aujourd’hui je suis chamboulée par ce rêve étrange. Dans quel monde vont grandir les enfants en bas âges d’aujourd’hui et de demain… ?

228 F – 46/55 ans – en couple – Grand Est – envoyé le 7 mai Un tigre blanc avec des rayures noires, qui rôde dans notre appartement. Un sentiment de danger immédiat.

229 H – 18/25 ans – en couple – Normandie – envoyé le 12 mai Ambiance très sombre, je me sens oppressé et quelque chose me saisit par dessous et me soulève par les testicules et ce dans le noir complet sans voir quoi que ce soit. Une véritable sensation de douleur au réveil.

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Rêver pendant le confinement

DES RÊVES DU 21 AVRIL 2020 – JOUR 36

230 F – 36/45 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 22 avril C’est le premier jour de déconfinement, je suis à mon ancien travail (mon restaurant à Lyon créé avec mon conjoint) et on se prend un gros gros rush  ! Énormément de monde est là, je cours partout, les gens sont tous des clients qu’on connait, des amis. Je suis à la fois contente et reconnaissante de voir tous ces gens nous soutenir (car la situation avec le restaurant m’angoisse beaucoup) et à la fois la situation est très stressante, je cours dans tous les sens, au sens propre. Je ne parviens pas à « honorer » toutes les commandes. Je me trompe de vin pour un client/ami qu’on connait bien, comme si j’avais oublié ses préférences et il me le fait remarquer. Ce qui est étrange avec le restaurant, c’est que normalement, il donne sur la rue, et là, il est comme situé dans une galerie commerçante d’un centre commercial, englobé dans un grand dôme de verre. Et quand la journée est finie, nous sortons par des grandes portes vitrées coulissantes devant lesquelles il y a des sortes de rubans qu’on met sur les scènes de crime. Voilà, voilà…

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231  F – 26/35 ans – célibataire – Pays de la Loire – envoyé le 27 avril J’étais chez moi, au bureau que je me suis installé pour le télétravail, je reçois un mail de mes chefs me disant qu’on pourra recommencer à travailler le 10 mai (je pensais à ce moment là que le 11 était férié…). Pleine de joie j’allais en faire part à mes amis et ma famille.

232  F – 46/55 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 5 mai je sors dans ma rue (celle où j’habite), ensoleillée, déserte, j’ai tout, le gel pour les mains, mon masque, mon sac, je vais me balader. Au bout de quelques mètres j’aperçois des policiers et là je panique, j’ai oublié mon attestation de sortie. Je m’éloigne vite fait, trouve un coin tranquille avec des commerces fermés mais des tables hautes (comme des tables de bar) qui ressemble à un endroit où je passe beaucoup de mes vacances. Je sors une attestation qui a déjà servi (pas à la bonne date) et mon stylo magique qui efface l’encre et j’efface la mauvaise date pour écrire la date du jour. Je me sens fière de résoudre ce problème. Vraiment contente.

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Rêver pendant le confinement

DES RÊVES DU 22 AVRIL 2020 – JOUR 37

233 F – 26/35 ans – en couple – Bourgogne-Franche-Comté – envoyé le 29 avril Je me trouvais dans une zone isolée comme brûlée. Que des gens doivent traverser, c’est dangereux mais c’est pour se déplacer vers un endroit meilleur. J’ai comme un relais de haute montagne chargée d’accueillir, heberger et orienter. Mais dans une zone aride et désertique. Je suis dans une boîte en plexiglas dans ce lieu d’accueil. À l’etage dortoir pour tous, cuisine partagée. Mais moi j’ai ma boîte. Deux femmes ne veulent pas dormir dans le dortoir mais dans mon espace. Je me sens agressée, et elle rentre dans mon espace. Après cette intrusion l’électricité saute, c’est la nuit je panique car je ne sais pas réparer le générateur. Fin du cauchemar.

234 F – 18/25 ans – en couple – Bretagne – envoyé le 30 avril C’était dans ma ville de naissance. Ma grand mère décède et je ne peux pas la voir. Grande tristesse, désespoir Puis le 26 avril : J’étais dans un endroit inconnu, avec des amies vivant dans la même ville que moi. Nous nous retrouvions après un long temps. Nous étions très contents et faisions la fête. J’étais contente et en même temps j’avais peur 209

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

235 F – 18/25 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 7 mai Je découvre la preuve que quelqu’un (un homme) a un double de nos clés d’appartement et vient régulièrement à notre insu, notamment pendant la nuit. J’enquête dans une ville (pas identifiée) quasiment vide pour essayer de le trouver. Une altercation a lieu dans une sorte de restaurant mais sans lien avec l’homme. Je m’enfuis par un parking souterrain. De retour dans mon appartement, je crois l’apercevoir par un trou dans notre porte d’entrée. Je sors et découvre qu’il ne s’agit pas de l’homme sur le palier mais de ma mère, qui rencontre des difficultés à faire fonctionner l’ascenseur. Cauchemar terrifiant et très intense, qui a provoqué mon réveil au milieu de la nuit : j’étais persuadée qu’il fallait que j’aille enclencher la sécurité sur la porte de l’appartement (qui empêche à quelqu’un de pouvoir entrer, même s’il a les clés).

236  F – 36/45 ans – célibataire – Centre-Val de Loire – envoyé le 10 mai J’étais à disneyland Paris avec mon fils et il était heureux. --------------------------------------Mes collègues me faisait la bise pour me saluer et je me débattre en criant j’avais peur. Je me suis réveillée affoler. --------------------------------------Mon fils avait attraper le covid chez son père et il avait pleins de tuyaux partout. J’ai pleurer au réveil. --------------------------------------J’avais le covid est mes animaux se retrouver à la SPA. Mauvais réveil. --------------------------------------J’étais dans la rue et tous le monde avait des habits de cosmonaute la vie était irrespirable.

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Rêver pendant le confinement

DES RÊVES DU 23 AVRIL 2020 – JOUR 38

237 F – 36/45 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 24 avril Je suis dans l’ordinateur, je vois l’écran mais je n’arrive pas à m’en dissocier, je suis dans l’écran, il fait parti de moi, il n’y a que ça dans mon champ de vision. C’est angoissant car ça revient même quand je me réveille, que je me lève et que je me rendors. Cette nuit, je me suis levée pour éteindre ma tablette pour que l’écran ne m’envahisse plus. L’intensité est forte car elle me fait me lever. Ce genre de rêve à commencer après le premier mois de confinement. Premier mois que j’ai très bien passé. Je ne saurais dire si c’est un cauchemar ou un mauvais rêve.

238  H – 26/35 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 25 avril Dans mon rêve J’étais dans mon lit dans l’appartement où je suis confiné. Un énorme chien avec plein de poil vient me faire un câlin. Son câlin m’apaise puis je me rendors. Je crois que j’ai rêvé que je dormais :-)

239 F – 26/35 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 25 avril C’était le début du déconfinement. Les coiffeurs ont ré ouvert. Je décide d’y aller le matin avec des proches, mais il y a une longue file 211

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

d’attente. J’ai peur d’être ene retard au travail. Quand c’est mon tour, je me rends compte que la coiffeuse est une journaliste connue. Elle me dit qu’il est 9 h 45 et qu’elle n’est pas autorisée à ouvrir son salon de coiffure entre 9 h 45 et 18 h et me demande de repasser ce soir.

240 H – 46/55 ans – en couple – Pays de la Loire – envoyé le 9 mai 1- Je suis au guidon d’une sorte de quad. J’avance à faible allure dans une sorte de grotte. Au fur et à mesure que j’avance, le plafond est de plus en plus bas, de sorte qu’au bout d’un moment, je dois me pencher en arrière pour ne pas me cogner la tête. Je réalise que je vais bientôt me retrouver la main droite coincée sur la poignée en position marche avant, et donc me retrouver complètement et définitivement coincé sous ce plafond rocheux. Je me réveille en sursaut. 2- Je me promène en famille dans ma ville d’enfance, entre chez ma grand-mère et le front de mer. Au détour d’un carrefour, on aperçoit un attroupement autour d’un podium. Une cinquantaine de personnes crient leur joie. On s’approche. Sur le podium, Marine et Jean Marie Le Pen s’étreignent chaleureusement, des larmes de joie dans les yeux. Dans l’assistance, des caméras de télévision captent le moment. Quelqu’un me renseigne  : Marine Le Pen vient d’être élue à la présidence de la république. Passée une seconde de sidération, je me rends compte de l’horreur à venir. Je me réveille.

241 F – 26/35 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 10 mai J’ai fait un cauchemar qui m’a marqué avant le confinement, tous les oiseaux tombé du ciel, j’étais chez mois et je regardé de ma fenêtre, il étais tousses mort, et j’ai refait exactement le même rêve, ons avait l’impression que c’était la fin du monde, cela était très perturbant et très angoissant --------------------------------------J’ai fait aussi un autre cauchemar, où le père de mes enfants avec qui je suis séparé, ne voulait plus me les rendre, j’avais une impression d’être impuissantes et une sensation que tous va explosé. 212

Rêver pendant le confinement

DES RÊVES DU 24 AVRIL 2020 – JOUR 39

242 F – 36/45 ans – en couple – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 24 avril 1/ à la terrasse d’un café, l’été, dans mon ancien quartier parisien, avec des amis… un pangolin contagieux est sorti du café en courant et voulait attaquer tout le monde ! Grosse angoisse due à cette course poursuite ! 2/ j’ai les mains infectées mais je dors donc ne peux pas me les laver. Je ne peux pas non plus m’empêcher de toucher mon visage en dormant.

243 F – 26/35 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 24 avril Je suis dans le camping car de mes parents, je suis enfant. Avec mon frere, mes parents et un garçon de mon âge que j’ai rencontré au camping, il a les traits du petit qui joue le garçon qui se fait infecter dans stranger things (la série télé). On est dans la couchette et on se tient la main. Il fait sombre. Mes parents discutent avec sa maman dans l’habitacle. Je me rends compte que le visage du garçon est à moitié moisi. J’insiste pour allumer la lumière pour que mes parents le voient. Sa mère aussi a le visage un peu pourri. Donc mes parents 213

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

leurs demandent gentiment de partir, et ils partent. On comprend que c’est une attaque de zombies. On se baricade dans le camping car et on commence à réfléchir. Je me rends compte que ma main commence à moisir –  Là je me suis réveillée j’avais très peur de retomber dans mon rêve et en même temps je reflechissai à une solution pour éviter que la maladie se propage – Je me suis rendormie et je me suis coupée la main dans mon rêve et j’ai dit à mes parents de m’enfermer dans les toilettes du camping car. Et puis je suis passée à un autre rêve je pense. Il faut savoir que je ne regarde jamais de films d’horreur ou de zombie. Émotions très fortes de peur.

244  F – 36/45 ans – en couple – Occitanie – envoyé le 25 avril À Londres (mais ça ne ressemblait pas à Londres) sur une terrasse café remplie de monde de mon âge, il y a un garçon qui me tend un rocher au chocolat. J’attend avant de l’ouvrir. D’un coup tout le monde ouvre le rocher au chocolat en même temps, il est très fondant et dégouline sur mes doigts, deux filles n’en ont pas il faut que je partage et ça dégouline, tout le monde se régale c’est une émotion délicieuse et gourmande. Ensuite les deux filles deviennent mes copines et on fait un tour. On voit dans des magasins des gens qui dansent. Fin

245 F – 46/55 ans – en couple – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 26 avril je cohabite depuis peu avec mon conjoint, nous partageons notre logement depuis décembre (juste avant le confinement), nous sommes tout d’un coup  H  24 ensemble et parfois les tensions montent. la dernier dispute c’est au sujet des repas on est pas d’accord sur ce qu’on veut manger, je lui reproche de faire du gaspillage, d’acheter trop de nourriture qui passé de date sont jetés. je suis dans une colère noire, et lui dit que c’était mieux avant quand chacun avait son logement. je ne voyais pas ça manière de gérer les choses c’etait beaucoup mieux ! furieux il me promet qu’après le confinement il partirai, pour moi dans mon cauchemar, il me quitte, j’angoisse. je souhaite que le confinement dure un peu pour rattraper le coup ! 214

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 24 avril 2020 – Jour 39

246 F – 56/65 ans – célibataire – Grand Est – envoyé le 26 avril Je m’inquiète pour mes patients. N’ai je rien oublié ? Ils sont rehospitalises ou s’aggrave. J’ai peur d’oublier des choses

247 F – 36/45 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 28 avril J’ai rêvé que j’étais bloquée dans ma voiture garée devant le garage fermé d’une belle maison qui devait être la mienne, très grande, très bien entretenue mais vide. Je ne pouvais ni avancer, ni reculer car des escaliers descendant se trouvaient derrière ma voiture. J’étais immobilisée. Dans mon coffre, mes vêtements étaient tous bien pliés, rangés, sauf un pull à rayures que j’ai du remettre avec les autres vêtements à rayures…). J’ai le souvenir de regarder de l’autre côté de la rue par la fenêtre de chez mes voisins, qui habitaient un appartement beaucoup plus petit, modeste mais se retrouvaient confinés tous ensemble, en famille. Je les enviais. Encore une fois, sentiment de tristesse et de solitude au réveil, avec impression d’être bloquée dans une situation, ne pouvant ni avancer, ni reculer et sentiment d’avoir fait le tour de mon espace (rangement, entretien de chez moi) mais que tout cela manque de chaleur humaine.

248 F – 66/75 ans – autre – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 3 mai ce n’est pas vraiment un cauchemar mais dans ce rêve prédominent la pression, la nécessité de trouver à manger pour toute la famille, la réussite dans un premier temps puis la perte partielle de ce qui avait été trouvé. la première se passe dans une ruelle tortueuse et sombre d’une petite ville inconnue, la dernière dans une patisserie où il y a de gros gâteaux, mais je ne trouve plus mon sac donc mon argent, entre les deux une scène dans une église où un curé tient un discours pas du tout religieux

249  F – 36/45 ans – en couple – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 3 mai Cela se passe au café associatif où l’on sort habituellement avec mes amis. Il y avait des habitués du lieu, mes deux amies, et un ami. On 215

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

a assisté à un super concert, c’était bondé de monde, on dansait tous, je sentais les personnes tout contre moi, on était tellement serrer, on dansait des pogos et des danses trad en couple, je sentais les mains, le corps de mes partenaires, c’était trop agréable, j’étais extrêmement heureuse, je passais une excellente soirée, merveilleux, j’en avais tellement envie et besoin. C’était très fort en émotions.

250  F – 18/25 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 5 mai J’ai rêvé que je retrouvais mon copain, qu’on se sentait léger. On était dehors et on courrait. Il y avait une sensation de légèreté. Puis le 1er mai : J’ai fait un cauchemar où je vivais une relation abusive. Je n’ai pourtant jamais vécu ça, mais dans mon cauchemar c’était très intense : cette peur constante de l’autre, ce sentiment d’impuissance, cette envie de fuir mais l’impression qu’on est coincé… Je ne me rappelle pas du visage de cet homme. Après coup je me suis dis que cette personne était la personnification de bcp de mes émotions.

251  H – 46/55 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 5 mai Retrouvailles entre collègues de formation sur les quais à Paris. Lieu habituel de nos rencontres printanières et estivales. Joie de se retrouver et de partager ces moments autour d’un verre. Tous venus en couple et accompagné des enfants – pas dans la réalité. Rencontre de mon amoureuse. Danser, embrasser, se retrouver. Heureux. Bonne soirée.

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Rêver pendant le confinement

Des rêves du 24 avril 2020 – Jour 39

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DES RÊVES DU 25 AVRIL 2020 – JOUR 40

252 F – 76/85 ans – autre – Île-de-France – envoyé le 25 avril un appartement grand, plusieurs pièces comme en travaux, séparées par des films transparents en plastique. Des amis décédés depuis plusieurs années, un sentiments étrange au réveil pas vraiment de l’angoisse, un peu perdue.

253 F – 26/35 ans – célibataire – Grand Est – envoyé le 26 avril j’ai rêvé d’être à la frontière sur la nationale 6, au passage de contrôle des policiers allemands, je parle avec le policier et lui sors une attestation de travail (je ne travaille pas depuis le confinement donc je ne sais pas, sur qu’elle lieux de travaille j’allais) et au moment de notre conversation. Je vois le policier tomber sur moi avec du sang qui coule de sa tête le long du visage. un homme allemand (agresseur A) l’a frappé de derrière parce qu’il (le policier) allait me laisser passer en Allemagne. Je me suis retourné, pour demander à la femme derrière moi de m’aider, mais elle était sous le choc, il y a eu plein d’Allemagne et de français qui ce frappé dessus (je ne sais pas d’où ils ont tous venus) avec des batte de baseball, et d’autres armes. J’ai tirer le policier de côtes pour essayer de nous sortir de là mais il y avait encore l’agresseur A, qui l’avait frappé 218

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 25 avril 2020 – Jour 40

qui m’insulter et un homme d’une cinquantaine d’années est venu m’aider, on essaye de plaquée l’agresseur A. On réussi, on m’a même mis les menottes à l’agresseur A, que on avait pris du policier blessé. Au tour de nous sa continué les gens se frappant dessus. D’autres essayant de fuir se fessait tirer en arrière et tirer le loin du terre plein qui sépare les voitures qui rentre et qui sortent de la frontière, comme pour les tirer vers l’Allemagne, et la il y avait un homme qui devant nous viens de se faire brisser la jambe il était sur le ventre donc c’était la jambe gauche. J’ai voulu aidé cette homme et j’ai courru vers lui pour poussé l’agresseur B qui voulu à nouveau frapper cette homme et il ses énervé contre moi. Et a commencé à me frapper a la place. Après plusieurs coups je me réveillé allongé au sol et voyez plusieurs personnes me parler sans comprendre mais je n’arriver que a voir, ou plutôt n’arriver que a me concentré sur ce qui avait devant moi et non leur voix. Je voyais le long chemin et rond pont qui relie la France et l’Allemagne, elle était tâcher de sang et de nombreuses personnes resté allongé sur le sol, d’autres crier, d’autres se batter. ((je pense que c’est lier aux faits que j’entends beaucoup se plaindre que les allemands peuvent entrer en France acheter mais les français ne peuvent pas aller en Allemagne. Et aussi que des travailleurs frontalier, on ne leurs a pas laisser d’autres choix, la première jour de la fermeture des frontières nombreux on dis a leur patrons qu’ils étaient bloqué à la frontière etv que pour passer ils avaient besoins d’un attestation qui dis qui travaille bien pour tels ou tels entreprise/magasin en Allemagne. Mais nombreux ce ceux qui on eux la remarqué de rester en France. Sans oublier que j’ai 30 ans et vécu ici depuis longtemps, je suis allée à Strasbourg pour l’université mais revenu ici car j’entente qui avait ici saarland/lorraine est extraordinaire, et que je n’avais pas retrouvé à kehl/Strasbourg. Je suis sur le choc des événements actuels, comment si rapidement tout a changé, et j’ai peur pour après la réouverture ded frontière.))

254 F – 46/55 ans – en couple – Grand Est – envoyé le 26 avril JE SUIS DANS UNE GROTTE AVEC UN GROUPE TOURISTIQUE QUE JE CROIS PETIT MAIS QUI S’AVÈRE DE PLUS EN PLUS 219

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

GRAND. LES GENS NE PORTENT PAS DE MASQUE ET NE RESPECTENT PAS LA DISTANCIATION. JE M’APERÇOIS SOUDAIN QUE CONTRAIREMENT À CE QUE JE CROYAIS JE NE PORTE PAS NON PLUS DE MASQUE. JE ME RENDS COMPTE QUE JE N’AI PAS LA POSSIBILITÉ DE PARTIR ET DE QUITTER LE GROUPE ET JE PANIQUE.

255 F – 66/75 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 26 avril Gens miséreux et agressifs dans les rues, les halls d’immeuble, cages d’escalier

256  F – 18/25 ans – en couple – Provence-Alpes-Côte d’Azur – envoyé le 27 avril rever d’étoiles filantes, flocon de neige et aurores boréales

257 F – 26/35 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 1 mai Retour au travail. La salle de classe où je travaille a été complètement modifiée pour y enlever tout élément personnel. C’est grand, gris, froid, mobilier en verre et acier. Une sorte de grand open space scolaire. Je découvre avec horreur ce nouvel environnement et frissonne. L’enseignante avec laquelle je travaille entre dans la pièce, manifestement ravie et m’explique que ce sont les nouvelles directives gouvernementales pour assurer l’éducation des enfants à besoin particuliers afin qu’il n’y ait plus de distraction. (je travaille dans une classe spécialisée (ULIS TSA))

258  F – 18/25 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 2 mai J’étais avec des amis proches, filles et garçons, couples, et la mère de l’un d’eaux ainsi que ses plus jeunes enfants que j’apprécie beaucoup, ainsi que mon compagnon, en plein jour, dans un parc qui n’existe pas à ma connaissance, avec des allées en terre et de grands espaces boisés, un genre de parcours suspendu mais sans protection, au dessus de 220

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 25 avril 2020 – Jour 40

l’eau, assez haut, mais nous étions heureux et n’avions pas peur. J’avais une grande robe peu adaptée mais je m’en fichait, c’était une chouette aventure. Puis une fois que nous sommes à l’autre bout du parcours, nous devons être dans l’eau, habillés, et nous nageons, heureux, et atterrissons dans un genre de parc aquatique fermé, avec du monde, tout le monde profite et est heureux, on s’amuse, on rigole. Je me réveille et j’ai hâte de pouvoir retourner nager en vrai.

259 F – 18/25 ans – en couple – Grand Est – envoyé le 2 mai Plusieurs personne avait fait des erreurs et a cause de ça j’étais enfermé avec plusieurs hommes dans une cabane car il y avait un dragon dehors. je voulais absolument sortir parce que les gens a l’intérieur étaient horribles alors j’essayais de forcer toute les portes. Au moment ou je me suis rendu compte qu’une porte pouvait être forcée, je cris «  je préfère sortir que rester avec des connards comme vous  » en pleurant. Je sors et je suis avec d’autre femmes et en fait il n’y avait pas de dragons mais un homme déguisé en noirceur.

260 F – 26/35 ans – célibataire – Grand Est – envoyé le 2 mai J’étais à l’enterrement d’une personne. Mais je ne sais pas qui. J’étais dans une église, il y avait des gens en noir partout. Mais j’avais un jean bleu donc je me suis dit que ça n’allait pas. Donc je me faisais discrète. Après au cimetière (on y arrive d’un coup), j’arrive en retard parce que je suis allée chercher une fleur et les gens partent. Donc je reste seule avec la tombe qui ressemble à celle de mes grands parents. Je pose ma fleur. Il fait gris et nuageux. Je suis triste et mon ventre est noué. Je voudrais dire quelque chose mais rien de bien sort de ma tête donc j’attends. C’est un rêve désagréable qui s’appuie sur des expériences d’enterrements passées qui se déroule dans le futur.

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DES RÊVES DU 26 AVRIL 2020 – JOUR 41

261  F – 18/25 ans – en couple – Hauts-de-France – envoyé le 27 avril dans une demeure qui n’était pas chez moi, pourtant, dans mon rêve c’était chez moi. J’organisais une très grande soirée. Il y avait donc de nombreuses personnes, essentiellement des ami.e.s. La plupart du temps, dans ce rêve, j’étais accompagnée d’un ami et d’une amie. Le tout était très érotique. Les émotions ressenties étaient de l’ordre de l’envie, du désir et du plaisir. L’intensité a été crescendo.

262 F – 26/35 ans – célibataire – Bretagne – envoyé le 27 avril il y a quelques jours j’ai rêvé que c’était le Chao dehors (toujours par des catastrophes naturelles : tornade, tsunami…) et on devait se cacher et se protéger dans les bâtiments

263 F – 26/35 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 28 avril Il s’agissait du retour au travail lors du déconfinement. Cela se passait donc à la crèche où je travaille en banlieue parisienne, en présence de ma directrice. Cette dernière me donnait comme obligation de m’occuper de tous les enfants de la crèche, principalement d’organiser les repas, de servir les enfants, de me retrouver seule à gérer l’organisation, et de former 222

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 26 avril 2020 – Jour 41

les nouvelles recrues (nouveau cuisinier, nouvelles collègues…) sans la présence et le soutient de mes collègues absentes ou de ma directrices, qui semblait en attendre beaucoup de ma part. À noter que je suis psychomotricienne, ce n’est donc pas mon rôle, d’ordinaire, de gérer l’organisation (même s’il arrive souvent, dans la vie réelle qu’il y ait des glissements de tâche, que j’aide mes collègues par manque de personnel). Je me suis sentie responsable d’une tâche trop importante à gérer pour moi toute seule, abandonnée, angoissée de devoir retenir beaucoup trop d’informations, débordée, et anxieuse aussi de décevoir ma directrice, avec l’impression de devoir assurer coûte que coûte. L’intensité des ressentis était modéré. Avant, le 20  avril  : Il s’agissait de l’enterrement de mon grand-père (décédé juste avant le confinement) et la situation se passait dans une église que je ne connaissais pas, sombre et lugubre. Le cercueil était ouvert et l’on pouvait voir mon grand-père. Moi, ainsi que d’autres personnes, probablement ma famille, étions autour du cercueil, au moment où mon grand-père s’est mis à ouvrir les yeux brutalement (j’entends alors une musique stridente et angoissante), à gémir, à crier sa soif… ma mère s’approche de lui pour lui donner à boire, le toucher, l’aider à l’assoir… je ressens de l’effroi, de la peur, du dégoût, en même temps j’admire ma mère de ne pas avoir peur de la mort, d’être si douce. Je revis des angoisses liées à des mauvais «  esprits  » maléfiques qui me hantaient lorsque j’étais encore jeune, comme s’il ne s’agissait pas vraiment de mon grand-père. Juste après je vois mon grand-père à l’intérieur de son cercueil clos, enterré, qui ouvre les yeux, «  se réveille  » mais il est complètement enfermé, bloqué sous terre, seul, sans oxygène et n’a d’autre choix que de mourir une deuxième fois dans d’horribles conditions. Je ressens alors une grande tristesse, de l’impuissance, de l’angoisse. L’intensité des émotions est forte.

264 F – 36/45 ans – célibataire – Grand Est – envoyé le 30 avril Je suis allée faire des courses au supermarché (un que je fréquente parfois). Il y a beaucoup de choses, notamment en promotion, je suis 223

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

ravie, mais c’est de courtes durée car il y a beaucoup de monde et elles partent vite. Tout d’un coup, j’aperçois ma mère dans le magasin, alors qu’elle ne devait pas venir, étant une personne fragile. On termine les courses ensemble. Ensuite nous sommes dans une bibliothèque, il y a beaucoup de monde, nous sommes collés les uns aux autres. Tout à coup, je m’aperçois avec effroi qu’aucune de nous 2 (ma mère et moi) avons mis notre masque. La panique s’empare de moi. L’émotion est très forte. L’instant d’après je suis prise d’une terrible quinte de toux, je ne m’arrête plus, je n’arrive plus à reprendre mon souffle, je m’étouffe. Je me suis réveillée en sursaut et mis plusieurs heures pour me rendormir.

265 F – 18/25 ans – en couple – Hauts-de-France – envoyé le 7 mai j’étais en classe (je suis prof des écoles) mes élèves ne respectaient pas du tout les gestes barrières, j’expliquais, j’expliquais mais rien n’y faisait… Ça me paraissait réel et ça m’angoissait. --------------------------------------Mes grands-parents sont malades je dois les emmener à l’hôpital mais la voiture tombe en panne. Je me sens impuissante et je vois mes grands-parents souffrir devant moi.

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Rêver pendant le confinement

DES RÊVES DU 27 AVRIL 2020 – JOUR 42

266 F – 18/25 ans – célibataire – Pays de la Loire – envoyé le 27 avril angoisse dû à l’isolation, la solitude

267 F – 36/45 ans – en couple – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 27 avril Ma mère sautait du balcon de notre ancien appartement (3e étage, où j’ai passé mon enfance/adolescence) parce qu’elle se sentait acculée par une situation de chômage provoquée par la crise sanitaire. Ce qui n’est absolument pas le profil de personnalité de ma mère. Je n’ai pas l’habitude de faire de cauchemar parce que quand le rêve devient irrationnel, mon cerveau ne gobe pas l’histoire et je me fais la réflexion en dormant/révant : « ce n’est pas plausible », mais voyons voir où cela nous mène. Donc quand ma mère saute dans le rêve, je me fais la réflexion que c’est quand même bizarre, je ne la vois pas faire ça. Je me penche pour voir le résultat, avec un sentiment de surprise qui prédomine sur le sentiment de peur/appréhension et je vois qu’elle a dû se fouler ou casser la cheville sans plus de dommages et avec des gens autour d’elle qui lui prête secours. Toujours dans mon rêve, je prends ensuite le temps de m’habiller pour descendre en me demandant encore pourquoi elle avait fait ça et pourquoi j’avais 225

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

fait ce rêve. Puis le rêve s’est arrêté. Je me suis réveillée avec le même questionnement que dans mon rêve, à savoir pourquoi j’avais fait ce rêve ?

268 F – 36/45 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 27 avril pas de souvenirs précis de cauchemar, c’est plutôt très confus, tout se mélange généralement. Reviennent surtout ce qui s’est passé dans la journée, notamment le travail : je travaille sur des études ayant pour thème le COVID19, et la quantité de travail était proportionnelle à l’évolution de l’épidémie, dépassait largement les horaires et le nombre d’heures dont je suis censée faire dans une journée, et même une semaine (travail non stop les premières semaines du confinement, sans pouvoir se consacrer quelques minutes à ma vie de famille, tout était géré par le conjoint (enfant, repas, ménage). La nuit je refaisais ma journée de travail avec plein de soucis ajoutés.

269  F – 26/35 ans – en couple – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 28 avril Le déroulé de ce cauchemar revient assez fréquemment. Nous sommes à Paris, ville où j’habite et nous reprenons le cours normal de notre vie nous allons notamment boire un verre avec nos amis dans un bar et faire la fête. Je suis heureuse. Et tout d’un coup, je me rends compte que nous n’avons pas mis de masques, nous ne nous sommes pas lavé les mains et nous nous sommes fait la bise. Une angoisse monte et de la peur. Je sens le virus qui vient en moi je commence à m’étouffer, me sentir mal et d’un coup je me réveille. La peur est assez forte dans ce rêve. Et cette thématique revient de manière récurrente. Des rêves en apparences « banaux » qui virent en cauchemar. Avant le 24 avril : Nous sommes avec mon partenaire dans notre lieu de confinement (une maison à Oléron très agréable) et nous profitons d’un barbecue avec nos amis, des collègues avec qui l’on s’entend bien sont même présents. Nous profitons du beau temps et nous sommes joyeux. Le plaisir de ce moment dans mon rêve était très fort. 226

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 27 avril 2020 – Jour 42

270 F – 36/45 ans – célibataire – Provence-Alpes-Côte d’Azur – envoyé le 3 mai J’étais assise sur mon lit, dans ma chambre. Je discutais avec une amie mais je ne me souviens pas de la conversation. C’est une amie avec qui je suis déjà partie en vacances et il nous est arrivé de discuter ainsi dans des chambres d’hôtel. J’étais détendue, la situation était familière. Il pleuvait à l’extérieur et l’eau s’infiltrait dans ma chambre au point que mon lit flottait et les draps étaient humides. Je commençais à m’inquiéter de la situation mais pas mon amie. La nuit a commencé à tomber, mon amie s’est glissée sous les draps et s’est endormie. J’ai éteint la lumière et fait de même.

271 F – 36/45 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 11 mai Je suis sur la place de la mairie de ma commune. Devant l’école primaire de ma fille. Je tiens la main de ma fille, nous sommes que toutes les deux. Je suis très angoissée par l’ambiance qui se dégage et la foule présente en ce jour de reprise scolaire. Les gens sont masqués, les petits pleurent car ils sont effrayés par tous ces masques et les professeurs qui hurlent les noms des enfants pour les appeler dans des porte-voix. Je suis au bout d’une longue file d’attente, je serre la main de ma fille très fort et je n’ai qu’une envie, fuir. Sortir de cette queue et la ramener avec moi en sécurité à la maison… Émotion très très vive et puissante.

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DES RÊVES DU 28 AVRIL 2020 – JOUR 43

272 F – 26/35 ans – en couple – Guadeloupe – envoyé le 28 avril Je suis avec une fille (je ne sais pas qui c’est dans la vraie vie), on est à une sorte de fête en plein air et deux hommes se mettent à nous poursuivre. À chaque fois qu’on trouve une solution pour s’échapper, ils se l’approprient. On arrive à voler, eux aussi et ils ont même une machine qui vole. Du coup je me cache dans les branches des arbres, inatteignables avec leur engin, mais ils arrivent à s’approcher. Elle traîne derrière, elle me fait prendre des risques, au début je la motive et puis je commence à me débrouiller seule, elle n’a qu’à accélérer si elle veut survivre. Tout à coup je suis dans une forêt au dessus de la rivière, je me suis transformée en aigle pour fuir, elle aussi. Ce moment est génial, on flotte au dessus des fleurs et entre les arbres c’est très agréable. Et puis ils nous retrouvent encore, la peur revient, j’avais oublié qu’on devait fuir. La course poursuite reprend, ils nous retrouvent toujours, peu importe où on est. Ca me met en colère. Je me réveille.

273 F – 46/55 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 28 avril Lieu : cantine. Personnes : il n’y a personne dans ce rêve, juste moi. Type d’émotion  : peur, angoisse, panique, frustration, impuissance. 228

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 28 avril 2020 – Jour 43

Intensité : fort. Tellement effrayant que je me suis réveillée en sursaut avec sueur froide. Je ne me souviens pas de la totalité du rêve. Je me souviens avoir un premier épisode où j’ai eu un cauchemar où je suis victime d’une incubation d’alien (comme dans le film d’horreur ALIEN) : 1 alien a explosé hors de mon ventre, ça m’a réveillé et je me suis vite rendormie une fois rassurée que ce n’était pas réelle. Et puis, le second épisode se passe dans une cantine où je mange des pâtes quand soudain ma tête tombe sur la poitrine et des spaghettis fluorescents sortent de ma bouche. Je me vois mourir, immobile et incapable de réagir. L’horreur et la peur arrivent à son comble quand je comprends que ces spaghettis fluorescents verts et jaunes sont en fait des parasites arrivant à maturité. ça m’a fait sursauter et je me suis réveillée avec une sueur froide. J’ai du me calmer un peu avant de pouvoir me rendormir.

274 F – 26/35 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 28 avril J’habitais dans une maison qui était proche de la mer mais elle se situait en ville. C’était une maison avec brou coup de baies vitrées. J’étais avec des amis et des amis d’amis pour la soirée mais il fallait qu’ils commencent à partir car il allait bientôt devoir se barricader. C’est assez difficile à décrire car ce n’était pas à cause d’une raison fantastique (zombie ou autre), c’était plus à cause d’un régime politique très stricte comme en période de guerre, avec un contrôle de la population très forte et des contrôles pas du tout rassurants. Mais il n’y avait pas de raisons pour que d’un coup ça change. C’était comme ça il fallait faire vite et il fallait se terrer le plus possible. Sauf que certaines des personnes chez moi étaient saoul et ne voulaient pas partir alors que j’avais plein de choses à faire pour me protéger (faire un stock de course, acheter pleins de rideaux car ma maison avaient plein de baies vitrées et j’étais au rdc, acheter un nouveau verrou parce que le lien n’était pas assez sécurisé, j’avais l’impression que n’importe qui pouvait forcer et rentrer chez moi.) Une fois que ce groupe dynamos étaient partis, il y a eu un autre groupe qui est venu pour m’aider à me rassurer mais ça ne faisait 229

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qu’augmenter mon angoisse. Surtout que l’un d’eux commençait à inviter des inconnus qu’il rencontraient à la plage, chez moi, pour qu’on passe du temps tous ensemble. C’était très frustrant et angoissant car ça me donnait encore plus l’impression de perdre le contrôle. Cela attirait des gens randoms qui toquaient aussi à ma porte pour venir squatter. Je me sentais de plus en plus envahie et en insécurité. Ce même ami qui invitaient des gens avait aussi tordu mon verrou ce qui faisait que je ne pouvais à peine m’enfermer chez moi. La menace était surtout de l’extérieur mais sans savoir vraiment ce que c’était. Un de mes amis m’a dit, sinon au pire tu collaboreras, moi c’est ce que je ferais ». Mais je ne comprends toujours pas ce que ça signifiait, ce qu’il allait arriver réellement. Puis je me suis réveillée parce que j’avais trop d’angoisse.

275 H – 36/45 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 29 avril Au domicile à mon bureau en télétravail en étant contemplatif du pc portable. L’écran était éteint et je le regardais. Je ne pouvais rien faire d’autre, il fallait que le temps passe.

276  F – 46/55 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 12 mai Paris. Retrouvailles avec un ex partenaire. Rêve très nette… Je suis au lit avec mon ex partenaire, à faire l’amour. Envie. Émotion intense comme si c’était réel.

277 F – 26/35 ans – célibataire – Pays de la Loire – envoyé le 12 mai j’étais dans une salle d’attente. je ne me souviens de personne sauf ma cheffe. je me souviens que l’on a attendu le car. il y a eu ensuite un saut temporel. et on attendais dans le car d’arriver a destination. on était que 2 dedans. Ce que j’ai ressenti c’était surtout de l’ennuie. de perdre mon temps. dans mon reve j’étais patiente. Pas plus ennuyé que ca. Par contre a mon reveil, je me sentais lasse. Le reste de la journée je me suis senti abattu et déçu. 230

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 28 avril 2020 – Jour 43

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DES RÊVES DU 29 AVRIL 2020 – JOUR 44

278 H – 18/25 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 29 avril Enfermement en prison et des camps d’extermination (Auschwitz).

279 F – 26/35 ans – en couple – Bourgogne-Franche-Comté – envoyé le 29 avril Dans mon jardin avec mes voisins pendant le confinement. Hélicoptère de la gendarmerie qui passe et nous repère. Angoisse +++. Tout le monde se cache. Les enfants se dispersent nous les perdons de vue. Mise en place d’une stratégie pour pouvoir sortir et ne pas avoir d’amande. Je me sens comme si c’était la guerre. Je me réveil avant la fin du cauchemar en sueur et la respiration accélérée

280 F – 36/45 ans – en couple – Centre-Val de Loire – envoyé le 29 avril Les creatures vivantes sont séparées en deux groupes, chaque groupe dévale la pente d’un grand entonnoir. Les deux entonnoirs sont disposés parallèlement, côte à côte. Les créatures tombent dans le noir, je sais qu’elles meurent. Sentiment d’impuissance, tristesse sourde. 232

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 29 avril 2020 – Jour 44

281 F – 56/65 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 30 avril Lieu indéfini, ville. En compagnie de personne(s) inconnue(s), participation à une enquête policière impliquant une filature en voiture, un trajet en train avec des gens potentiellement infectieux mais ne respectant pas les règles de distanciation ni les gestes barrière. Je porte un masque et tente de me tenir à distance et à éloigner un interlocuteur particulièrement importun. Pas d’angoisse, de l’énervement face à la sottise de mes interlocuteurs. Intensité modérée.

282 F – 56/65 ans – célibataire – Normandie – envoyé le 1 mai J’ai rêvé que j’étais dans un rassemblement communautaire, il y avait plusieurs petits carnets  (3) disponibles, avec des signes différents dessus, en noir et blanc, rond, comme tortillons. Je savais qu’il y avait du monde, mais je ne voyais personne et c’était très silencieux. Mais je me suis réveillé avec ce souvenir… ni agréable, ni désagréable !

283  F – 18/25 ans – célibataire – Provence-Alpes-Côte d’Azur – envoyé le 2 mai Retrouvailles avec mon 1er chéri chez lui. Nous parlons de tout ce qui nous a séparés, recommençons à nous séduire, jouons aux jeux vidéos, cuisinons et finissons par faire l’amour.

284 F – 18/25 ans – célibataire – Occitanie – envoyé le 2 mai Je n’avais plus d’emploi (comme actuellement dans la vraie vie) et je m’étais lancée dans le trafic de drogue mais je savais que c’était mal et je voulais arrêter, je regretter. J’étais sur un parking et au moment d’entrer dans ma voiture quelqu’un a mis un paquet de drogue dans mon cofre que je devais transporter. Or il y avait des contrôles du aux attestations et aux restrictions de déplacement et j’étais très stressée d’être contrôlé et j’avais peur qu’on découvre ce que je faisais.

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Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

285 F – 26/35 ans – en couple – Centre-Val de Loire – envoyé le 12 mai En revenant d’une promenade avec mon conjoint le long du Cher non loin de l’appart. Nous sommes tomber sur des policiers au rond point. Je me souvenais avoir fait l’attestation et l’avoir mise dans mon sac avant de partir. Or devant le policier plein d’objet sont sortis du sac comme dans Marry Poppins mais l’attestation avait disparue. Nous avons pris une grosse amende. Ce que j’ai trouvé très injuste car j’avais tout bien fait… Puis le 11 mai : J’étais chez moi, et je vois une énorme vague qui arrive au loin. Elle submerge tout sur son passage. Je cherche le chat la prend avec moi et prend un sac pour aller se mettre à l’abri. Mais il est trop tard on se noient. Et là je me réveille

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DES RÊVES DU 30 AVRIL 2020 – JOUR 45

286 F – 26/35 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 30 avril Avant le confinement, je ne rêvais jamais, ou uniquement quand j’étais très anxieuse vis à vis d’un sujet. Depuis le confinement, je fais des rêves quasiment toutes les nuits, et je m’en souviens partiellement au réveil. Mais à l’heure à laquelle je rempli ce questionnaire je n’ai aucun souvenir.

287 F – 36/45 ans – en couple – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 30 avril je suis dehors le soir avec 2,3  personnes proches dont mon amie et je sens une force invisible qui me poursuit. Je cours avec eux ds la rue et rentre dans une grande église pour me cacher mais cette force noire me poursuit encore. Je me cache comme les autres mais la force comme un tourbillon emporte 2 de mes proches. Je suggère à mon amie de monter un escalier qui est derrière nous. on court très vite et on entend une voix nous disant que C’est fini. Pas la peine de nous battre. qu’il nous aura de toute façon. on court en montant tjs plus haut, on voit ce tourbillon noir s’approcher. On n’en peut plus. Mon ami se cache derrière un autel et moi, je n’en peux plus, je fais face au tourbillon, diable, grand drap noir, force sombre, un truc négatif 235

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

mais indéfinissable. Et je prie… Et la chose se jette sur moi et… je me réveille

288 F – 26/35 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 1 mai Poursuivi par des zombies la nuit, j’avais une valise à roulettes. J’ai traversé un cimetière et retrouve un ancien collègue qui m’a indiqué la sortie. Puis j’ai monté une côte toujours avec ma valise et je me suis rendue compte que j’étais en fait dans un genre d’escape game géant. Je me suis retrouvée face à des gens en cage dont mon ancienne manager (virée il y a un mois) qui était en train de se faire torturer comme d’autres gens. J’ai sorti mon téléphone pour demander à quitter le jeu. J’ai du m’y reprendre à plusieurs fois car il y avait un espèce de QCM et selon les options je devais de l’argent pour sortir (500 euros par exemple). Je suis sortie pour 3  euros et je me suis reveillee à ce moment là

289 F – 26/35 ans – célibataire – Pays de la Loire – envoyé le 3 mai Je suis dans mon lit, j’ai l’impression que quelqu’un est entré dans l’appartement. J’entends du bruit inhabituel. J’ai peur. peur de l’intrusion, d’être agressée. Je veux bouger mais je suis tellement paniquée que je reste dans mon lit. Mon chat monte la garde ce qui me permet de m’endormir. Puis au même moment, réveil dans la réalité

290  F – 46/55 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 3 mai Je faisais mon heure de sport quotidienne à vélo. C’est une boucle située dans un périmètre d’1 km de chez moi. Une femme m’a rejoint à mi-parcours. Elle m’a suivie pendant une boucle. Elle a commencé à me parler et nous nous sommes arrêtées. Elle m’a attirée vers une entrée d’immeuble et nous avons fait l’amour. Nous sommes ensuite reparties pour continuer nos boucles.

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DES RÊVES DU 1 MAI 2020 – JOUR 46

291 F – 18/25 ans – en couple – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 1 mai Je me trouvais dans mon lieu de travail travail le jour du deconfinement, ma collègue était absente car elle était malade (covid19), j’ai dû alors faire son travail. J’étais très stressée car en retard et je n’avais pas préparé mon lieu de travail aux normes.

292 F – 26/35 ans – en couple – Bourgogne-Franche-Comté – envoyé le 1 mai Je vais voir mes parents pour leur apporter des courses. Je dois seulement leur déposer puis repartir à cause du virus mais finalement je reste chez eux et j’oublie les gestes barrières. Quand je m’en souviens je suis prise de panique, je me dis que je vais être malade ou que mes parents vont être malades à cause de moi. --------------------------------------Je vais faire les courses. Je rentre dans le magasin et il y a des gendarmes à l’entrée, je leur montre mon attestation et ils me disent que je peux entrer mais que je dois acheter que des choses utiles. Sauf qu’une fois dans le magasin à parcourir les rayons je m’aperçois qu’il n’y a rien de vraiment utile, il y a des sucreries et pas autre chose. J’en prend quand même et je passe à la caisse. La caissière oublie de compter des articles 237

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et je m’en aperçois une fois sur le parking du magasin. Je dois donc retourner voir la caissière. Je me sens stressée d’y retourner

293  F – 18/25 ans – célibataire – Normandie – envoyé le 1 mai Ce sont surtout des rêves d’évasion, de voyages, où je retrouve des proches. Dans l’ensemble, des rêves plutôt lourds de sens, qui me travaillent au réveil, mais assez positifs.

294 F – 18/25 ans – en couple – Occitanie – envoyé le 1 mai J’ai rêvé que j’étais recherchée par la police et qu’il fallait que je fuis (je ne sais pas pourquoi) j’ai l’impression que c’était dans un lieu de vacances près de la mer, avec des gens que je connaissais dans le rêve qui avaient l’air d’être mes accolites, Je n’ai fais qu’esquiver les policiers, il fallait absolument que j’accède a une toute petite planche qui se trouvait au bout d’un ponton pour leur échapper. On ne pouvait pas y tenir sans corde, du coup j’avais pris un rouleau de scotch déroulé c’était peu efficace  ! Je me souviens mètre sentie hyper puissante et très stressée a la fois. Je sais plus comment ça s’est passé mais j’ai fini par me rendre parce que j’en avais marre de passer ma vie a fuir, j’ai fini dans une « prison » où je me disais que finalement c’était cool, j’étais avec un coloc sympa y avait un lit, on pouvait même choisir nos draps, je me suis vraiment sentie soulagée de ne plus passer mon temps a fuir la police. Je trouve ce rêve très révélateur de la situation ????

295 F – 18/25 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 2 mai Je marche dans la forêt, sans doute la forêt de Fontainebleau. Le chemin, couvert de neige est assez étroit, bordé par des rochers assez hauts, et des arbres très grands, fins et droits. Il fait sombre, on voit à peine le ciel, qui est bas et bleu, un bleu assez clair et froid. Ça donne un sentiment d’enfermement. L’ambiance est sombre et froide, les couleurs dominantes sont le blanc de la neige, le gris sombre des arbres et le bleu fade du ciel, mais l’atmosphère générale est bleutée. Je marche avec ma cousine, nous sommes l’une derrière l’autre. Il me 238

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 1 mai 2020 – Jour 46

semble qu’avant ça allait bien, mais maintenant quelque chose cloche. Où est ma famille ? Après un virage au détour d’un rocher, mes pieds se cognent dans une chaise en bois renversée et cassée. « Oh mon dieu qu’est-ce que ça veut dire ? », je pense. Une fraction de seconde après je vois un chien ou un loup, de couleur clair, qui part en trottant sur le chemin. Qu’a-t-il fait ?! Est-ce que ça peut vouloir dire que ma famille s’est fait tuée par un loup ? Mangée ? Je me suis réveillée à ce moment, ça m’a fait trop peur.

296 F – 18/25 ans – en couple – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 3 mai Je vais à une compétition de plongée avec mon père et ma sœur. Nous nous retrouvons dans une foule, tout le monde est en tenue de plongée, nous y compris. Mais avant que la compétition commence on doit assister à une sorte de cérémonie, et elle dure des heures et des heures. Je m’en plains à ma mère (qui est apparu à côté de moi), et les gens autour de moi m’entendent, et je commence a sentir que je ne suis pasn la bienvenue car je suis nouvelle. Je me sens extremement jugée et opressée. Nous devons monter en voiture pour aller à la compétition, ce sera quelqu’un de l’organisation qui nous emmènera. On monte dans une voiture qui ressemble à un vieux taxi londonien, et la personne au volant est Hitler. Je panique car il me terrifie, il me Regarde comme si il allait me tuer, mais je sais que je dois faire semblant de ne pas savoir qui il est. Dans la voiture, il conduit comme un cinglé, mais je me dis qu’il a survécu puisque je sais qu’il a fait d’autres choses après, donc je ne dois pas m’inquiéter d’un accident. Ma sœur est devenu un petit garçon, et elle lui tend un post it, je ne sais plus ce qu’il y avait écrit dessus mais je savais que je devais le cacher. J’ai extrêmement peur, il me demande ce qu’il y avait décrit et je ment en racontant une histoire de voyage. Je me réveille à ce moment là

297  F – 46/55 ans – célibataire – Bretagne – envoyé le 10 mai Je dois aller faire un stage d’enseignement, ce qui est vrai pendant 4 semaines en juin 2020 et je souffre d’asthme en vrai aussi. Donc Je rêve d’avoir attrapé le virus à cause des gens que je côtoie malgré toutes mes précautions, je me retrouve à l’hôpital dans un état 239

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

critique, je suis en coma artificiel et je sors de mon corps malade et je cherche un autre corps en bonne santé, puis j’atteris dans le corps d’une femme qui vient d’avoir un bébé et qui est en passe de mourir, alors je rentre dans le corps mais l’autre personne résiste, j’essaie de trouver un autre corps sain mais je n’y arrive pas, tout d’un coup je me retrouve dans mon corps, donc je lutte et je me réveille sauvée et le corps médical me dit que je suis une miraculée, vue l’état dans lequel j’étais en arrivant… l’espoir fait vivre ou vouloir vivre. Puis le 2 mai : Je me retrouve dans une ville futuriste où les bâtiments se fondent dans la jungle, les animaux sont autour de nous, ils peuvent parler comme des humains, il y a un sentiment de soulagement, on a sauvé la Terre, le soleil brille et au loin il pleut sur les champs, les humains ont évolués et leurs apparences aussi, ils sont enfin civilisés, la Nature aussi a changé, les arbres, fleurs, l’herbe peuvent communiquer. Personne ne souffre, pas d’handicapés, pas de malade maintenant les humains utilisent leur temps pour prendre soin de la Planète, les robots font les travaux difficiles et répétitifs. Ce fût le plus beau rêve de ma vie mais je sens que c’est dans un futur lointain.

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Rêver pendant le confinement

DES RÊVES DU 2 MAI 2020 – JOUR 47

298 F – 18/25 ans – en couple – Centre-Val de Loire – envoyé le 2 mai Devoir se marier en visio car mon copain est à l’autre bout de la France, il manque le mariage car il jouait à des jeux vidéos, finir ma vie seule --------------------------------------Aller dans un hôpital avec des amies pour faire du bénévolat, se retrouver enfermées dans les caves en ruine, ne plus réussir à sortir, se retrouver seule --------------------------------------Me faire poursuivre puis me faire violer par une fille

299 F – 26/35 ans – en couple – Centre-Val de Loire – envoyé le 2 mai Camp de vacances ou j’allais étant jeune. Ma sœur, des amis, des jeunes de mon âge. J’étais énervée parce que ce n’était plus la même chose qu’avant, il n’y avait plus d’activites sportives ou créatives ou jeux organisés comme avant. On pouvait seulement aller dans des centres commerciaux pour faire du shopping, manger dans des restos, aller dans des restos buffets à volonté avec un temps limité. 241

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

Je hurlais sur les organisateurs et les animateurs car ce n’était plus comme avant. On pouvait juste dépenser de l’argent et manger.

300  F – 26/35 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 10 mai Je rêve de calin de caresse de bisous. Je suis chez moi dans mon appartement avec mon amant et j’ai ressentir un grand manque et une grosse envie de calin

301  F – 18/25 ans – célibataire – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 12 mai Des personnages d’une série sont en colonie de vacances et meurent sans raison tous les soirs – sensation de force maléfique Avant, le 1er mai : Rêve que stage de fin d’études avec un super tuteur (personne connue sur les réseaux sociaux), beaucoup de randonnée dans le rêve et de discussions (sensation de liberté très forte)

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DES RÊVES DU 3 MAI 2020 – JOUR 48

302  F – 26/35 ans – en couple – Bourgogne-Franche-Comté – envoyé le 3 mai Dans un centre commercial, on a retrouvé un groupe dans une salle pour répéter une chorégraphie de danse pour une fête qui se déroulait dans la rue. Festif, joyeux, couleurs, sourires.

303 F – 46/55 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 5 mai je suis au travail (c’est mon lieu de travail habituel, un monument historique). Il n’y a qu’une seule entrée ouverte par rapport à d’habitude. Je prends une pause au soleil avec un collègue et je regarde la file d’attente gigantesque qui fait tout le tour du monument et qui part dans les jardins. Je dis à mon collègue : « mais c’est fou je pensais que ce serait désert, qu’il n’y aurait personne, ils viennent d’où tous ces gens ? De mars ? Il y a trop de monde. » J’étais contente parce que c’était comme d’habitude (la foule, beaucoup de visiteurs) mais en même temps j’étais contrariée et je me disais : il faut qu’on s’organise pour faire respecter les distances de sécurité, c’est pas possible tout ce monde.

304 F – 26/35 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 5 mai Je suis dans un champ désert avec des personnes que je suppose être des amis (je ne connais pas ces personnes dans la vraie vie). Nous 243

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

avons une Jeep garée à proximité d’où dépassent des étuis à violon. Il fait nuit noire, il n’y a pas d’étoiles et nous avons l’air de chercher quelque chose dans ce champ à l’allure marécageuse mais l’ambiance est joyeuse, j’ai l’impression que nous jouons, que nous faisons même quelques pas de danse. Nous avons un laser rouge pour tenter de nous éclairer. Soudain, une soucoupe volante apparaît dans le ciel. Mes amis me hurlent que c’est le signal et nous nous jetons sur les fameux étuis à violon desquels nous sortons des armes à feu (des espèces de fusils à lunette). On m’ordonne d’enfiler une combinaison de plongée –  je m’exécute sans discuter  – et nous commençons à tirer (à l’aveugle) autour de nous, persuadés que nous avons des extra-terrestres à éliminer. Les émotions sont intenses, je suis en état d’alerte, concentrée et confiante tout au long de cette bataille. Puis, une accalmie  : la soucoupe s’éloigne. Avec mes partenaires, nous reprenons notre souffle et faisons quelques blagues. Cependant, l’un des membres du groupe agit bizarrement. Il a des vues sur une des filles du groupe et il la harcèle malgré les refus répétés de cette dernière face à ses avances. Puis, une amie (que je connais bien dans la vraie vie et avec laquelle j’ai également travaillé) arrive en renfort pour le 2nd round. La soucoupe revient. Cette fois-ci, c’est moi qui lui ordonne de mettre une combinaison de plongée. Elle proteste en me disant que ça ne servirait à rien. Je lui réponds alors le plus simplement du monde et de manière vindicative que ça nous empêchera d’être trempées ! La bataille reprend, vivement, on se croirait en temps de guerre, mais face à un ennemi invisible. Finalement, nous gagnons. Et alors que nous rangeons nos armes dans les étuis à violon, l’individu quelque peu insistant commence à se montrer violent verbalement face à celle qui l’a éconduit plus tôt. Il la menace physiquement, puis de mort. Ç’en est trop. Je prends mon arme et lui tire de sang-froid une balle dans la tête. Mon rêve s’achève sur un : « Voilà, bon débarras. Il fera moins de bruit maintenant. »

305 F – 46/55 ans – en couple – Occitanie – envoyé le 7 mai J’ai perdu ma grand-mère du covid-19 le 11 avril et depuis, régulièrement je rêve d’elle avant le confinement, j’essaie de me souvenir de la dernière fois où je l’ai vue vivante mais depuis quelque temps, je 244

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 3 mai 2020 – Jour 48

mélange ce souvenir d’elle vivante à une image de personne emballée dans un sac blanc comme on a pu le voir à la télé et doublement emballée dans un autre sac blanc par les pompes funèbres comme ils nous l’ont mentionné et cette image ne s’enlève pas de ma tête et ça m’énerve quand j’y pense car nous n’avons pas pu nous rendre à ses obsèques et cette image me poursuit et hante mes nuits et mes rêves. J’habite dans l’hérault et ma grand mère est décédée à l’hôpital de Perpignan et nous n’avons pas été autorisés avec mes parents à se rendre aux obsèques.

306 F – 66/75 ans – en couple – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 9 mai Dans un train  ; contrainte après s’être confortablement installée de passer au fond, wagon de queue  ; dont lentement la porte arrière s’ouvre, à l’image d’une porte de ferry… Avec une foule énorme agglutinée dans cet espace. Destination de la prochaine gare inconnue. Arrêt : réveil.

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DES RÊVES DU 4 MAI 2020 – JOUR 49

307 F – 36/45 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 4 mai J’ai refait un cauchemar récurrent chez moi  : je suis dans un avion et il va s’écraser. Tout est à la fois précipité et très lent, comme si la chute s’étirait dans le temps. Avec le temps, donc, de réaliser ce qu’il se passe, de voir le paysage se rapprocher peu à peu. Le rêve s’arrête avant le crash, et comme toujours c’est dans l’eau que l’avion s’apprête à tomber. Un élément nouveau  : je culpablise d’être dans un avion alors que je n’aurais pas dû sortir de chez moi, et j’ai le temps de penser que j’aurais mieux fait de respecter le confinement.

308  F – 26/35 ans – célibataire – Centre-Val de Loire – envoyé le 4 mai Nous fêtons le déconfinement avec mes amis et ma famille, dans un village à la campagne. Nous sommes tous à une grande tablée avec de la nourriture, de l’alcool, des grandes discussions. Je retrouve un ami pour qui j’ai du désir. Je me sens bien mais je suis un peu en retrait, à regarder les autres de loin. Émotions ressenties  : joie, excitation, euphorie (fort), amitié, désir (modéré), solitude (léger). 246

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 4 mai 2020 – Jour 49

309 H – 18/25 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 4 mai Je me réveille pour allez au travail, je vais dans ma salle de bain pour aller me laver et au bord de la fenêtre, j’aperçois un espèce de monstre qui me fixe et qui ne bouge pas et là je suis entrain de me dire que je suis pas bien réveillé je passe un coup d’eau sur mon visage et là il est toujours entrain de me fixer, je commence à paniquer et puis la fenêtre s’ouvre et je commence à la fermer de force en tremblant et la peur me prend de plus en plus le dessus et puis je me réveille. --------------------------------------Coucher avec une nana que je ne connais pas.

310  F – 18/25 ans – célibataire – Occitanie – envoyé le 5 mai rêve sur un crush (plusieurs fois) et aussi rêves où je me retrouve seule Avant, le 17  mars  : rêves erotiques (plusieurs fois) et aussi rêves de guerre, avec la mort d’une amie.

311 F – 46/55 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 9 mai J’essaie d’aider un chef cuisinier à faire à manger mais il me dit d’arrêter et reprend les rênes (je suis nulle en cuisine). Je sors, humiliée et rejetée. Une rose légère, blanche, très belle, douce, tombe du ciel et me frôle la joue. Je souris, ça me fait du bien (lien avec la mort récente de ma mère, décédée du coronavirus le 20 avril) qui adorait les roses ? Avant, le 6 avril : Mort de ma mère, contaminée à l’hôpital parce que les masques portés par le personnel soignant dans l’hôpital où elle était déjà hospitalisée sont pourris, périmés (je l’ai entendu dire par les infirmières elles-mêmes le 6 avril dans la journée). Peur de la mort de ma mère, je me suis réveillée angoissée.

312 H – 46/55 ans – célibataire – Grand Est – envoyé le 9 mai J’étais dans un paquebot qui ne tanguait pas pendant une tempête énorme. J’avais un besoin d’uriner (qui ne m’a pas réveillé) et je parvenais à uriner sans aucun problème puisque ça ne tanguait pas malgré que je voyais l’océan déchaîné. J’en ai retiré une sensation de force 247

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

tranquille, de confiance. Je me suis réveillé ragaillardi et prêt à tout sans pour autant braver les interdits.

313 F – 36/45 ans – en couple – Occitanie – envoyé le 11 mai J’ai un peignoir taché de sang au niveau du sexe. Je dois me cacher. J’ai honte. Je suis dans une piscine municipale et je n’ai pas mon attestation. Je suis très inquiète et oppressée. L’attestation est pour autoriser les relations sexuelles. Mon sexe ressemble à celui d’une petite fille mais mutilé au niveau du clitoris. J’ai peur. Je veux me cacher. Je suis triste.

314 F – 18/25 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 12 mai On (à part moi je ne connaissais pas les personnages) était sur une petite plage en bordure de falaise, bizarrement plutôt touristique, avec des gosses plus ou moins âgés et je sais pas trop comment ni pourquoi un des gosses a pris la mouche et est devenu le chef d’une bande de gamins ultra vénères. Ils ont construit un fort immense en béton sur la plage, à flanc de falaise, empêchant l’accès à la mer et aux ressources alimentaires (?). Et il voulait faire la guerre avec nous (nous = ceux qui n’appartiennent pas à son groupe). Il a commencé à nous encercler de plus en plus avec son fort, à accumuler toute la bouffe et à devenir de plus en plus menaçant malgré notre manque total de velléité… Et l’orage à commencé à pointer son nez. Alors je lui ai dit (en mode rencontre diplomatique en zone neutre) qu’il fallait qu’on s’entraide et arrête ces conneries car une énorme vague (il y a très souvent des ÉNORMES vagues dans mes rêves, surtout en cette période de confinement) allait venir frapper la côte… Il y a eu quelques péripéties et ils ont commencé une attaque à laquelle on a réussi tant bien que mal à fuir grâce à un labyrinthe magnifique qui est soudainement apparu… Je me suis réveillée quand le ciel était noir et qu’ils nous poursuivaient dans le labyrinthe malgré nos discours pour les calmer et leur faire prendre conscience de l’absurdité.

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Rêver pendant le confinement

DES RÊVES DU 5 MAI 2020 – JOUR 50

315 F – 26/35 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 5 mai J’ai rêvé que ma ville était attaquée par d’immenses pangolins qui semaient la terreur, grimpaient sur les façades et dont qu’il fallait éviter. J’ai également rêvé que ma ville était en proie à de fortes inondations et que les arbres s’écroulaient sur les bâtiments. --------------------------------------J’ai rêvé que je participais à un jeu contre la montre et qu’a chacune de mes erreurs mes proches se transformaient en zombies.

316 F – 18/25 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 6 mai encore en voiture c’est moi qui conduit, mais je ne vois rien il y a comme un mur sur le parebrise et je fais de mon mieux pour éviter les obstacles mais plus cela passe plus je suis angoissée, je crois qu’il y a ma mère à coté de moi mais je ne sais pas vraiment ou nous sommes. Plus ça va moins j’ai de contrôle sur la voiture.

317  F – 26/35 ans – en couple – Occitanie – envoyé le 7 mai J’étais de retour au lycée, je discutais avec mes proches, tout allait bien, je me baladais dans les couloirs, et je suis sortie dans la cour pour m’envoler. 249

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

318 F – 36/45 ans – autre – Bourgogne-Franche-Comté – envoyé le 10 mai je roulais en voiture dans ma ville, et je me faisais arrêter par la gendarmerie. J’étais en règle mais j’avais peur qu’on me reproche quelque chose.

319 H – 26/35 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 10 mai Je rencontre un acteur (comique) dont je suis fan dans un immense supermarché. On met énormément de temps à faire nos courses, les rayons sont gigantesques, c’est comme un hangar. À la caisse, on fait la queue et on finit par acheter nos articles sur une caisse automatique pour laquelle il faut regarder un film (on s’assoit, chacun devant sa télé). J’en profite pour faire part de mon admiration à l’acteur en question. Je suis plutôt satisfait et mes émotions sont modérées.

320 F – 36/45 ans – en couple – Bourgogne-Franche-Comté – envoyé le 10 mai Mes enfants se transformaient en animaux ou insectes c’était très réel j’avais peur qu’ils meurent. Nous emménagions dans une maison hantée très angoissant. J’allais chez mon coiffeur ses tarifs etaient multipliés par 1 000

321 F – 18/25 ans – en couple – Centre-Val de Loire – envoyé le 12 mai J’ai rêvé que mon lieu de travail, un cinéma parisien ouvrait de nouveau après le virus et qu’il ne fallait toucher à rien. Je me souviens m’être accoudé à un poteau et avoir ressenti une grande angoisse car beaucoup de gens s’y accoudent. Je me lavais les mains si souvent que j’en ai perdu ma peau !!!! --------------------------------------Autre rêve, je suis dans un bus parisien avec mon ami. On angoisse car nous sommes les seuls à porter des masques.

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Rêver pendant le confinement

DES RÊVES DU 6 MAI 2020 – JOUR 51

322 F – 46/55 ans – célibataire – Provence-Alpes-Côte d’Azur – envoyé le 7 mai Mon rêve se déroulait sur mon lieu de travail après le déconfinement et ça se passait très mal… impossible à gérer. C’est le reflet de l’inquiétude que j’ai dans la réalité.

323  F – 46/55 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 9 mai Organisation d’un grand concert géant plein d’enfants qui se tiennent par la main et chantent dans une langue inventée pour qu’elle soit universelle, et ca donne comme un courant d’électricité au monde qui fait marcher les éoliennes. avec mes filles ; émotions : larmes de joie. Avant, le 1 mai : Sécheresse dans le jardin, plus d’eau nulle part dans la ville, mes parents qui se désséchent, peaux qui craquelent sur leurs visages, et une organisation de désalage de l’eau de mer qui se met en place avec les habitants pour essayer de réhydrater mes parents et les autres personnes âgées, mais l’eau est polluée et tous ceux qui s’y approchent attrapent des pustules qui gonflent et explosent sur les visages. Je dois porter un masque et des gants et mes enfants aussi si on ne veut pas avoir de pustules, et pourtant on doit aller chercher des bidons d’eau de mer pour remplacer l’eau qui ne coule plus dans les 251

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

robinets… lieu de vacances en famille avec mes parents ; émotions : panique ; modéré, réveil.

324 F – 26/35 ans – en couple – Bourgogne-Franche-Comté – envoyé le 10 mai L’entreprise dans laquelle je devais me rendre le lendemain pour faire une intervention, avec les personnes que je devais former aux gestes barrières, j’étais angoissée parce qu’ils n’écoutaient pas ce que je leur disais et qu’ils arrêtaient pas de faire des objections, intensité fort

325 H – 26/35 ans – en couple – Grand Est – envoyé le 10 mai Rapport à des soucis de justice récent pour lesquelles j’ai été condamné et je suis repris par la police ou poursuivi alors que je n’ai plus rien fait dans ces cauchemars d’illégal

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Rêver pendant le confinement

DES RÊVES DU 7 MAI 2020 – JOUR 52

326 F – 26/35 ans – en couple – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 7 mai Je roule sur une immense autoroute dont le sol est rouge. La limite de vitesse est entre 3 000 et 8 000 km/h selon les voies, lesquelles sont très très larges. L’autoroute n’en finit pas, j’ai peur, je dois rouler très vite et je ne sais pas où je vais mais je n’ai pas le temps de m’arrêter pour y réfléchir, c’est interdit. Puis l’autoroute devient un minuscule chemin de terre à la campagne, qui slalome entre des granges, je dois tourner mais une voiture arrive en face.

327 F – 26/35 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 8 mai L’action se situe dans une gare dans un pays froid, je dirais Berlin ou en Russie, en tout cas pas en France et les gens sont habillés avec de grands manteaux, un peu à l’image de Berlin est à l’époque du mur de Berlin. Je suis dans une gare et j’essaie de prendre le train. Le train est sur le quai, grand ouvert, c’est très facile de rentrer dedans mais je n’ai pas de ticket et cela m’angoisse. De plus le train avance mais que très peu. Il fait quelques mètres puis s’arrête ou hoquète un peu et n’avance pas du tout. Ce qu’il fait que j’ai un sentiment de ne pas avancer, d’être 253

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

enfermée et de ne pas pouvoir contrôler ma vie / mes déplacements. Puis plus tard dans le rêve, je laisse tomber l’idée de prendre le train, car je rencontre des personnes sympathiques avec qui je commence à faire la fête. Très vite ça dégénère, mais je ne me rappelle pas comment. Et une personne est en train de mourir. Une autre personne et moi même accompagnent vers la mort cette personne tout en douceur. C’est triste et pesant.

328 F – 26/35 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 8 mai J’ai rêvé que j’étais en voyage en Polynésie avec mon conjoint, ma mère, ma sœur et ma nièce. On visitait, on marchait dans l’eau turquoise. Elle était bonne. Il y avait énormément de monde. Tout le monde se baladait, échangeait, sans un mot plus haut que l’autre. Tout le monde portait des vêtements très colorés. On pouvait déguster plein de plats typiques tout était gratuit, les cocktails également, l’ambiance était incroyable. Très apaisante et joyeuse. Il y avait des alligators énormes dans l’eau qui ouvraient grand leur gueule pour nous montrant leurs mâchoires d’acier mais personne n’en avait peur. Les gens passaient à côté, les montraient du doigt sans réagir et sans leur faire peur ou les blesser. Ils ne nous faisaient rien non plus. Ils nageaient à côté de nous. Ma mère était inquiète et voulait qu’on se dépêche de visiter sans s’attarder. À un moment on a été retenu dans une salle avec des dizaines de personnes. C’était étouffant. On était enfermés les uns contre les autres. Je voyais de l’autre côté de la porte des policiers habillés en noir avec des armes à feu démesurées qui parlaient dans des talkies walkies. J’essayais de rassurer ma famille en leur disant qu’on aurait bientôt le droit de sortir, qu’ils faisaient du zèle « comme d’habitude » et qu’il fallait rester calme. Mais dans ma tête j’avais peur, je pensais « ils n’hésiteront pas à nous tuer ». Et je me suis réveillée.

329 H – 18/25 ans – célibataire – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 10 mai Je rêve que je suis dans une salle de pyramide en train d’être embaumé à la manière d’une momie par un autre homme à l’attitude posée et amicale, au moment où il passe le bandage sous mon nez il me dit : 254

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 7 mai 2020 – Jour 52

« je suis désolé, mais là tu vas être obligé d’arrêter de respirer, il le faut c’est comme ça  ». Je me dis au départ qu’il le faut donc que je dois obéir et mourir. Il me plaque alors l’équivalent d’un étui de raquette sur la tête, me forçant à ne plus respirer, au bout de quelques secondes j’étouffe et me réveille en sursaut.

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DES RÊVES DU 8 MAI 2020 – JOUR 53

330 F – 18/25 ans – en couple – Centre-Val de Loire – envoyé le 8 mai Je me vois moi et mes amis rire à en pleurer, avec une musique en fond et tout le monde semble apprécier le moment… mais nous sommes dans un cube en verre sur une étagère. Cela reste un rêve heureux pour moi

331 F – 46/55 ans – en couple – Bourgogne-Franche-Comté – envoyé le 10 mai Ce cauchemar a eu lieu lors d’une sieste, l’après-midi. Je rêve que je suis en train de dormir dans mon lit et je me réveille. J’ouvre les yeux et je ne vois pas. Je vois blanc, opaque, cotonneux. Je ferme et ouvre les yeux pour vérifier et rien ne change. Je me dis que je suis devenue aveugle définitivement, je suis prise par un pic d’angoisse, et du coup je me réveille – réellement – d’un coup (et là je vois, ouf ????).

332 H – 26/35 ans – en couple – Grand Est – envoyé le 10 mai super-marché à l’étranger (USA  ?) je me sers avec un caddie, et plus personne à la caisse, je pars avec le caddie (je descend des marches avec) et je charge la voiture, je suis content mais angoissé, 256

Rêver pendant le confinement

Des rêves du 8 mai 2020 – Jour 53

j’ai une arme dans la voiture en cas d’attaque (c’est un monde post-catastrophe)

333 H – 56/65 ans – en couple – Bourgogne-Franche-Comté – envoyé le 10 mai J’ai rêvé qu’on ne nous a pas raconté la vérité sur le coronavirus

334  H – 36/45 ans – en couple – Grand Est – envoyé le 10 mai Lieu non identifié. Moi ainsi que quelques collègues de bureau. Une collègue de bureau m’enlace et me fait un baiser sur la joue, puis nous nous serrons dans nos bras et je lui fait à mon tour un baiser sur la joue. Grosse sensation émotionnelle, j’ai ressenti un grand plaisir.

335 H – 46/55 ans – en couple – Normandie – envoyé le 10 mai J’essaie d’aller dans un magasin de bricolage et rien à faire à chaque fois il est fermé. Autre rêve je veux aller voir mes parents et a chaque fois que je vais chez eux ils ne sont pas la. Et c’est pas normal puisqu’ils sont confiné. Et mon frère vient me disputer car je n’ai pas à venir c’est interdit. --------------------------------------Un ours me poursuivait en forêt et je n’arrivais pas à le semer. Peur intense impuissance. --------------------------------------Autre cauchemar Je suis très en colère et je cherche à nuire aux personnes contrevenants aux règles de confinement.

336  F – 36/45 ans – en couple – Grand Est – envoyé le 10 mai Une sorte de colonie de vacances où il y avait plusieurs familles et des adultes et enfants; avec ma fille et mon conjoint; en nature; on passait nos vacances en montagne; le lieu de vie était un chalet. On avait envie de bien manger et de faire plein de randonnées sortir dehors en nature faire du vélo sport jeux etc. Avant, le 1 mai : On allait au restaurant avec mes collègues de travail à Colmar. J’étais contente et enjouée. J’avais envie. Fort. 257

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

Après le 9  mai  : un week-end pour mon anniversaire durant lequel j’avais invité des anciens amis; mes parents et de la famille aussi étaient là; le Week-end qui vire aux conflits, se passe mal, conflits avec ma famille mes parents qui étaient là; des problèmes avec la nourriture; peur de manquer; on vivait dans un endroit tout petit; entassés à 25  voire  30; dans un petit appart au milieu d’une grande zone commerciale très triste. Toute petite douche; pas d’intimité; très intense. une orgie de nourriture partout alors que je revenais d’un footing; peur qu’il ait vidé toutes les réserves. Un Week-end qui n’en finissait pas.

337 F – 18/25 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 11 mai Je faisais du camping dans les Rocheuses au Canada avec «  mon crush  » rencontré pendant le confinement sur une application de rencontre. Nous étions avec d’autres amis également. Nous étions sur la route, libres, on roulait dans des voitures décapotables et on pouvait poser nos tentes là où bon nous semblait pour dormir. Une nuit, mon « crush » et moi avons commencé à nous embrasser, la tension était forte, puis nous avons commencé à avoir une relation sexuelle. Mais j’étais tétanisée à l’idée de ne plus savoir assurer les transitions entre les différentes positions et actions.

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Rêver pendant le confinement

DES RÊVES DU 9 MAI 2020 – JOUR 54

338 H – 66/75 ans – en couple – Grand Est – envoyé le 9 mai Je suis souvent dans un immeuble que je ne connais pas. Je ne sais pas ce que je cherche mais je suis de longs couloir avec des portes qui quelquefois s’ouvrent toutes seules mais il n’y a personne. Je voudrais sortir de ces longs couloirs mais je ne trouve aucune sortie et j’ai l’impression de tourner en rond, je m’essouffle et j’ai peur que l’immeuble ne me tombe sur la tête. Le plus dur c’est que durant ces rêves j’ai le sentiment que ce n’est qu’un rêve mais je n’arrive pas à me réveiller. C’est presque à chaque fois les mêmes éléments mais les immeubles ne sont pas forcément les mêmes, mais à chaque fois les longs couloirs et les portes qui s’ouvrent et se referment sont souvent là.

339 F – 46/55 ans – célibataire – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 9 mai Interaction avec mon ex-mari ou je prenais l’avantage et lui fichait la honte devant sa famille ! --------------------------------------Dans les bois avec des proches avec un pack de loup qui rôdaient. J’apprivoise l’Alpha et sa louve. --------------------------------------Une force maléfique essaie de rentrer dans l’appartement y arrive mais nous la repoussons. 259

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340 H – 66/75 ans – en couple – Bretagne – envoyé le 9 mai Je marche sur une route de campagne, le jour est beau, c’est l’été les herbes sont en graines, je vois les foins dans les champs derrière les barbelés, je tente d’échapper à quelque chose en m’éloignant de la ville, je ne peux pas l’expliquer, un danger peut être, mais c’est vraiment vague. Cependant, je pressent une situation comminatoire. La route monte et j’arrive instantanément au sommet dans un bois. Je suis au milieu de la voie bordée de pins qui forme comme un tunnel, il fait sombre sous les arbres qui se penchent sur la route comme l’entée d’une grotte et cependant il y règne une certaine clarté là où je me trouve, j’entends le bruit d’un moteur, un étrange motard chevauchant un engin (petit roues de vélo, cadre de vélo d’enfant, et moteur de moto) débouche du tunnel des arbres, les pneus de son bolide fument et il crie qu’un volcan arrive. Je me retourne côté aval et j’aperçois une colonne de lave qui s’élève. Elle a la forme de Devils tower avec sur le côté une graduation comme on en voit sur les bols doseurs, je m’en fais la remarque. Je me mets à courir, j’arrive à un croisement, je choisis la route face car j’ai vu que celle de droite commencer à être envahi de lave. Je croise un homme qui courre en sens inverse de moi poursuivi par la lave et qui prend la route que vient de délaisser. je fais demi-tour et je lui dit que «  c’est grillé  », mais lui ne s’arrête pas et continue. Je le suis et je le vois passer toujours courant sous une cascade de lave, je m’y engage à mon tour, il n’est plus là où du moins je ne le vois plus mais je continue. Après une course suffocante je débouche près d’une ferme, la route est fermée par une barrière, je suis haletant, ma respiration est difficile. Là il y a trois motards vêtus de cirés kaki, l’un d’entre eux qui ressemble à un de mes oncles, me fait monter sur le tansad et nous partons. Je pars et en même temps je reste car je me vois partir sur la moto. Je me réveille comme si j’avais couru un cent mètres.

341  F – 26/35 ans – en couple – Grand Est – envoyé le 10 mai J’étais chez mes parents, c’était la fin du confinement, il y avait mon frère qui faisait la bise à ma mère et là j’ai ressentie une extrême colère contre mon frère. Je lui dis qu’il est incontient car il risque de contaminer ma mère, que c’est pas parce qu’on est déconfiné qu’il faut se 260

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Des rêves du 9 mai 2020 – Jour 54

faire la bise. Je lui ai fais la morale que oui on peut se voir mais dans un premier temps il faut quand même garder des distances. L’émotion au réveil était forte et j’en avais mal à l’estomac. Heureux au réveil je me suis sentie rassurée car mon frère ne fait jamais la bise à ma mère ! Avant, le 11 avril : Nous étions déjà en juillet et je suis partie comme prévu en vacances en Croatie avec ma famille (mari, mère, frères et neveux). J’étais super heureuse et je disais à mes proches que finalement on a bien pu partir en famille même si personne n’y croyais à part moi. J’étais joyeuse dans mon rêve et fière, c’était un soulagement de pouvoir me retrouver avec ceux que j’aime et d’enfin pouvoir me détendre. Mes émotions au réveil : très fort, j’étais d’excellent humeur au réveil. En revanche le matin quand j’ai expliqué mon rêve à mon frère il m’a dit que c’était qu’un rêve que les frontières resteront fermées donc mon bonheur à dégringolé et j’en ai pleuré.

342 F – 18/25 ans – en couple – Nouvelle-Aquitaine – envoyé le 10 mai Il s’agit d’un rêve d’une forte intensité, très mouvementé. Je suis dans un aéroport puis dans une ville que j’ai visitée récemment (New york) qui est mélangée avec un univers imaginaire tiré de multiples films d’action (type Indiana Jones) et une école (type Pouddlard dans harry potter). Je porte la responsabilité de l’univers sur mes épaules : il faut que je vainque les forces du mal représentées sous la forme d’un homme (beau) qui fait le mal tout en passant pour le héros de la nation (Macron ?), il faut que je sauve mes proches et en particulier ma sœur de son action néfaste. Il a un jumeau d’ailleurs. Je m’introduis en douce dans l’école où il a réuni ses fanatiques et il faut que j’arrive à le trouver. Il y a une grande réunion de ses disciples dans laquelle je m’introduis avec ma sœur qui a des dons de télépathie. Elle est découverte par une des disciples qui a aussi le don de télépathie et détecte que quelqu’un dans la salle est comme elle (ma sœur, donc). Finalement on réussit à se cacher en se faisant protéger par un disciple infiltré qui s’assoit sur nous pour nous cacher (on est toutes petites). Nous nous retrouvons soudainement dans la maison de nos grands-parents, il y a beaucoup de monde, j’essaie de convaincre tout le monde du danger mais évidemment personne ne m’écoute, ils font 261

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la fête. Je me mets à fumer des cigarettes pour témoigner de mon mécontentement en m’isolant sur la terrasse). je les entends rire et ça m’irrite. Un de mes cousins arrive, il se moque de moi et je lui refuse une cigarette tout en l’allumant pour qu’elle se consume devant lui (sans que je la fume). Finalement je lui en donne une, mais j’éclate de rire avec lui en lui disant quelque chose du genre « Quand je dis quelque chose je le fais absolument ». (??!!!) Je me retrouve dans un jardin où il y a une cafetière que j’avais oublié par terre apparemment et des gens s’en servent… ???? bizarre…

343 F – 18/25 ans – en couple – Grand Est – envoyé le 10 mai Je volais dans les airs avec ma famille au-dessus de mon jardin. Mais j’arrivais pas à voler aussi haut que je voulais ni à aller plus loin, je ne pouvais pas survoler les jardins des voisins j’étais bloquée au dessus du mien. On sautait des fenêtres de ma maison pour nous envoler mais on n’avait absolument pas peur, je pensais même pas que cela puisse être dangereux. J’étais celle qui arrivais le mieux à voler et j’apprenais aux autres comment faire.

344 F – 46/55 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 10 mai Je suis dans une voiture, avec mon compagnon. Dehors c’est la tempête, éléments déchaînés. Il y a comme une énorme vague qui s’abat sur le pare brise. Il se déforme et tient de justesse. Peur d’être submergée avec la prochaine vague. Me réveille juste avant la suivante. Grosse frayeur !

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DES RÊVES DU 10 MAI 2020 – JOUR 55

345 F – 26/35 ans – en couple – Centre-Val de Loire – envoyé le 10 mai J’étais avec ma famille dans la maison de mes parents. Nous avons trouvé un chien errant. Il portait sur son collier une plaque avec son nom Fiasco et les coordonnées de ses maîtres (nom du patient que nous soupçonnons d’avoir véhiculé le Covid-19 dans le service ou je travaille). J’ai remarqué des traces de coup, de blessures cicatrisées sur ce chien (surtout une cicatrice au niveau du cou, comme si on avait essayé de l’égorger). Nous décidons de ne pas appeler sa famille, de le protéger, de le garder avec nous. Mais ils sonnent à la maison et reprenne leur chien puisqu’il leur appartient. Et nous ne pouvons rien faire sauf voir cette pauvre bête partir avec ses bourreaux.

346 F – 36/45 ans – célibataire – Bourgogne-Franche-Comté – envoyé le 10 mai J’allais chercher en urgence ma grand-mère en ehpad.

347  F – 46/55 ans – autre – Île-de-France – envoyé le 10 mai Problème au travail disparition de mon poste. Rêve érotique avec mon ex mari ce rêve est revenu plusieurs fois alors que nous sommes séparés depuis 15ans et que j’ai un compagnon depuis 3 ans ! 263

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348 F – 46/55 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 10 mai Beaucoup d’erotisme avec mon mari. Je sers la main aux gens. Je suis avec un grand nombre de personnes dans une fete. --------------------------------------La peur de voir les gens me serrer la main sans pouvoir leur dire que c’est interdit. Devoir evacuer et ne jamais arriver a partir (trop de gens, embouteillage, incapable d’emmener le stricte necessaire, oublier d’emmener des medicaments…)

349 F – 56/65 ans – en couple – Bourgogne-Franche-Comté – envoyé le 10 mai Rêves repetitifs. Cela se passe sur mon lieu de travail dans des bâtiments connus. Je ne retrouve pas des personnes connues mais c’est une enquête policière. Mélange de personnage de roman policier que je relis avec le confinement. Mélange aussi de ressentis de série découverte avec le confinement. Ce n’est pas angoissant ni désagréable. Cela me donne un sentiment de force. Je me réveille étonnée de ces rêves. Surprise de ce qu’est capable de faire mon cerveau. C’est assez fort comme reve

350 F – 26/35 ans – en couple – Grand Est – envoyé le 10 mai Veille du deconfinement. Je reve que personne de mon equipe ne porte de masque sauf moi. Au fil de la journée les gens commencent à être patraques. Ma chef s’enferme dans un bureau vitré et me regarde d’un regard très inquiet et triste. Elle est pâle, limite grise. Je me sauve.

351 F – 18/25 ans – en couple – Normandie – envoyé le 11 mai Reviviscence du décès de mon père. Il vient de décéder, avec ma famille beaucoup de larmes en se racontant des souvenirs (cohérents et réels) avec lui. Mais pour l’enterrement nous avons besoin de faire des courses et notamment des petits pois en quantité astronomique, sans réussir à en avoir assez. 264

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Des rêves du 10 mai 2020 – Jour 55

352 F – 36/45 ans – en couple – Pays de la Loire – envoyé le 12 mai Nos enfants devaient retourner à l’école maternelle (grande section), et tout l’environnement de l’école était terriblement anxiogène. Table individuelle, chaise individuelle, cour séparée en plusieurs espaces, sentiment que mes enfants allaient exploser avec ces contraintes. Les images n’arrêtaient pas de défiler et les réveils se sont fait très nombreux cette nuit là.

353  H – 56/65 ans – autre – Centre-Val de Loire – envoyé le 12 mai Rêve Récurrent : 1 - Les Lieux ; Visites ou Randonnées : En France  : Les Alpes, Les Pyrénées, Le Massif Central, Les Vosges, La Corse. En Italie : Florence, Venise, Pompéi. 2 - Avec Ma Partenaire. En Randonnées ou Visites ; Nous Marchons en Plein Air. Nos Vêtements, sont Légers, comme des Voiles !… Mais, Nos Pas, sont Maîtrisées, avec Chaussures à Crampons. Il fait toujours Soleil, et il y a le Rafraichissement d’une Brise Légère. Nous atteignons les Sommets, et Nous profitons, d’un Splendide Panorama. Sensations de Bien-être, de Liberté, d’évasion, de Chaleur, de Douceur de Vivre (Saisons Visionnées ; Printemps et été), 3 - Séduction, Partage des Moments de Plaisir du Voyage et des Rencontres. Découvertes et Curiosités. 4  - Intensité des émotions  ; Plutôt Modérées, car, Plénitudes et Sensualités !… Pas d’à-coups !… Durée Allongée !…

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DES RÊVES DU 11 MAI 2020 – JOUR 56

354 F – 26/35 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 11 mai Appelle du médecin avec qui je travaille pour venir dans mon immeuble afin de faire un dépistage covid à tout mes voisins avec mon aide. Une collègue atteinte du covid envoyé en hospitalisation dans un hôpital très loin pour l’isoler, et ma supérieure hiérarchique qui nous annonce à mon équipe et à moi même que tout les soignants malades seront isolés et éloignés de leur familles. Tentative d’aller la libérer avec d’autre collègues car ses enfants sont seuls à la maison et personne ne s’occupe d’eux. Hôpital qui ressemble à une prison !

355  F – 26/35 ans – en couple – Auvergne-Rhône-Alpes – envoyé le 11 mai Je ne m’en souviens plus trop maintenant que c’est passé mais j’étais régulièrement en état de stress et d’angoisse par rapport à des relations avec ma famille ou mes collègues, j’ai beaucoup rêvé de situations de travail avec un état de stress important. Je travail dans un laboratoire de test à Lyon et étant chef de projet il y a beaucoup d’organisation à gérer. Je télé travaillais et était sous pression pour gérer la crise que le confinement à engendré sur notre activité. --------------------------------------266

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Des rêves du 11 mai 2020 – Jour 56

Ensuite je me souviens avoir fait des rêves sur mon conjoint et mes ex, mais pareil ici il fallait encore gérer pas mal de situations compliquées et je me réveillais énervée. --------------------------------------Sinon il y a eu quelques rêves érotiques au milieu de tous ces rêves avec un réveil par surprise des hormones qui montent ;)

356 F – 56/65 ans – célibataire – Bretagne – envoyé le 12 mai Je me suis retrouvée dans le service hospitalier où j’ai travaillé 15 ans en début de carrière par contre c’était les collègues de l’établissement de fin de carrière qui y bossaient. Je venais en renfort assurer une rotation de soins et c’était un sacré bazar. Chassé croisé de patients, soignants, matériel… pas confort du tout ???? Et je me suis réveillée comme si j’y étais.

357 F – 56/65 ans – célibataire – Corse – envoyé le 12 mai Sur un lieu de vacances l’Italie je crois à l’occasion de courses dans une boutique tout le monde se touche et je ne peux pas m’empêcher de m’approcher physiquement des gens autour de moi et je suis envahie par l’inquiétude et le découragement : on ne va pas y arriver

358 F – 26/35 ans – en couple – Grand Est – envoyé le 12 mai J’ai rêvé qu’avec le déconfinnement je suis allée à Paris, et je commençais à avoir les symptômes du covid 19, rhume, perte d’odorat et de goût et aussi grosse fatigue. Je me suis réveillée assez rapidement une fois que dans mon rêve je réalisaais que j’étais peut-être atteinte du virus…

359 F – 46/55 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 12 mai (Je suis professeur de yoga. Nous venions d’apprendre que le sport en salle serait toujours interdit le 11 mai.) Par une journée ensoleillée, je prends le train de banlieue pour aller très loin, en pleine campagne (destination imaginaire), je ne sais plus dans quel but. Alors que le train traverse une gare avec un quai très large, je vois qu’un cours de yoga a lieu sur le quai en plain air, avec 267

Sélection de rêves et de cauchemars rapportés dans l’enquête

plein de gens bien espacés sur leur tapis de toutes les couleurs, au soleil.

360 F – 18/25 ans – en couple – Île-de-France – envoyé le 12 mai Dans une ville dévastée par les zombies, il faisait sombre mais pas nuit, nous étions un groupe essayant d’échapper à une horde de zombies. Plusieurs personnes du groupe ont péri et nous avions de moins en moins de chance de nous en sortir. Cela m’a fait un peu Peur, mais beaucoup angoissé. Au réveil j’étais déboussolée je ne savais pas vraiment où j’étais.

361  H – 26/35 ans – en couple – Hauts-de-France – envoyé le 12 mai Je me rappel avoir fait un cauchemar sur le monde de demain, d’un lien entre covid et réchauffement climatique et peur d’un monde de demain --------------------------------------J’ai rêvé d’avoir une maison dans laquelle je faisait plein de travaux et profiter du jardin

362  F – 26/35 ans – célibataire – Île-de-France – envoyé le 12 mai Souvent des rêves érotiques (je n’ai pas pu être confinée avec mon compagnon) (faibles à forts) --------------------------------------Guerres/famines etc. globalement cela se passe dans des lieux que je connais très bien type mon quartier ou mon lieu de travail (moyen) --------------------------------------Je rêve aussi de nature (j’ai lu pas mal d’articles qui disaient que la nature reprenait ses droits, peut être que c’est lié) (moyen)

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AUTRES RESSOURCES Bruneau S, Rêver sous le capitalisme, Documentaire, 2018, durée 1 h 03 min. Dandrieux M., « Quelles évolutions pour nos métiers à l’ère de la Révolution Numérique  ?  », conférence lors de la journée des Clubs utilisateurs Unit4 France du 13 octobre 2016. 275

Bibliographie

Enquête INSV 2019, «  Modes de vie et sommeil  » (1  014  individus représentatifs de la population française, interviews réalisées du 3 au 12 décembre 2018). Enquête INSV 2020, « Le sommeil des Français en 2020 » (1 020 individus représentatifs de la population française, interviews réalisées du 9 au 16 janvier 2020). Enquête IFOP 2021, « Étude sur les troubles du sommeil et le rapport des Français à leur lit  » (1  014  individus représentatifs de la population française, interviews réalisées du 20 au 21 avril 2021).

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REMERCIEMENTS

Merci à mes collègues Michael Schredl, l’Allemand (son savoir encyclopédique sur le rêve, ses travaux autant innombrables que passionnants et sa générosité à partager son savoir) et Tore Nielsen, le Canadien, pour leur aide et le travail de leurs carrières qui ont rendu la discussion des résultats de cette enquête plus intéressante et plus pertinente. Ces remerciements valent pour tous les collègues chercheuses et chercheurs sur le rêve de par le monde. Ils ne sont pas nombreux, je pense en particulier à Katja Valli et Antti Revonsuo les Finlandais, Caroline Horton, Josie Malinowski et Mark Blagrove les Anglais, Sophie Schwartz et Jacques Montangero les Suisses, Leslie Ellis, Elizaveta Solomonova, Claudia Picard-Deland, Antonio Zadra, Stephen Laberge et Joseph de Koninck les Canadiens, Serena Scarpelli, PierCarla Cicogna, Corrado Cavallero, Carlo Cipolli et Luigi De Gennaro les Italiens, Jennifer Wind, Ursula Voss, Martin Dresler et Daniel Erlacher les Allemands, Sarah Chellappa la Brésilienne, Mark Solms le Sud-Africain, Rosalind Cartwright, Erin Wamsley, Tracey Kahan, Karen Konkoly, Michelle Carr, Kelly Bulkeley, Remington Mallett, James Pagel, David Kahn et Ernest Hartmann les Américains, William Wong l’Australien, et bien sûr Raphael Vallat avec qui j’ai eu l’honneur et le plaisir de travailler, le Français promis à une brillante carrière. 277

Remerciements

Merci à Céline Bordelais pour son soutien et sa relecture du manuscrit et à Sébastien Bourgeois pour son idée du dessin à mettre en couverture, parfaitement en phase avec celle que j’avais, sans que j’en ai conscience avant qu’il ne m’en parle. Je remercie également Mickaël Dandrieux d’avoir accepté d’écrire une préface pour ce livre. Le sien, Le Rêve et la Métaphore, a été pour moi une lecture majeure.

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