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French Pages 117 [109] Year 2014
© Assimil 2013 EAN numérique : 9782700560718 ISBN papier : 978-2-7005-0535-1 Création graphique : Atwazart Réalisation de l’ePub : Prismallia Contrôle de l’ePub : Céladon éditions
Québécois Jean-Charles Beaumont & Sébastien Amadieu
B.P. 25 94431 Chennevières-sur-Marne cedex France
INTRODUCTION Quizz Avant-propos Mode d’emploi Faits et chiffres sur le Québec La société québécoise Deux mots d’économie La culture québécoise
➚ Quizz Non, ceci n’est pas un test de personnalité, seulement une invitation souriante à la découverte d’une langue et d’un coin du monde très attachants. Répondez oui ou non aux questions ci-dessous : Êtes-vous bien loadé ? Appréciez-vous le sirop de poteau et la Mol ? Les bibittes vous effraient-elles ? Roulez-vous en barouette ? Êtes-vous souvent dans le tapis ? Pensez-vous bien vous en sortir avec votre tralée ? Une invitation au gala du homard vous siérait-elle ? Avez-vous besoin de barniques ? Avez-vous déjà mangé un sous-marin ? Avez-vous déjà goûté un plat de poutine ? Avez-vous pu répondre à toutes les questions ? Si ce n’est pas le cas, poursuivez votre lecture ! Notre petit guide vous ouvre les portes du Québec. Il vous propose pour cela : - un aperçu du Québec d’aujourd’hui, - quelques remarques de prononciation, - des informations sur les coutumes locales, - des conseils judicieux pour vos sorties, - et bien sûr tout un éventail lexical classé par thèmes, des conversations authentiques ainsi qu’un index thématique. Lancez-vous à nos côtés ! Les méandres des particularismes québécois vous séduiront sans aucun doute…
➚ Avant-propos Bienvenue à bord de la seule croisière au monde qui ne risque pas de vous donner le mal de mer et qui tient dans la poche ! La durée de notre traversée ? Trois semaines, tout au plus. Notre seule ambition à travers ce guide : vous donner un outil simple mais efficace vous permettant de goûter le plaisir d’échanger avec des Québécois, de profiter sans peine des conversations et de faire en sorte que votre séjour soit une immersion agréable dans la vie au Québec. Que trouverez-vous au fil de ces pages ? Rien de moins que tout ce que vous voulez savoir sur la société québécoise, son art de vivre, ses habitudes culinaires, ses traditions mais aussi sa géographie magnifique, sa faune et sa flore… par le biais de sa langue ! Vous serez sûrement tenté de voir par vous-même ses légendaires grands espaces naturels. Êtes-vous belge et inquiet à l’idée d’explorer un pays pas très plat ? Ne vous inquiétez pas, en voiture, en train ou en autobus, tout est possible !… Aidé de notre guide, vous voyagerez en toute tranquillité en n’ignorant rien du vocabulaire lié aux moyens de transport. Espérons que l’ambulance ne soit pas l’un d’eux ! Quoi qu’il en soit, en cas d’urgence, notre guide vous livrera tous les secrets pour prendre soin de votre santé. Vous partez d’Afrique et craignez de vous perdre dans les variations climatiques de ce pays tour à tour si chaud et si froid ? Pour vous rassurer, nous avons préparé un point précis à ce sujet. Sitôt lues ces quelques lignes, détendez-vous et découvrez au détour de nos pages tout ce qui vous permettra de descendre en ville prendre un verre ! Vous êtes suisse ? Sortez de la neutralité, vous avez entre les mains tous les outils pour parler un québécois assuré et passer votre séjour en toute quiétude. À l’arrivée, un coup de fil à passer ? N’ayez crainte ! Nous restons à vos côtés pour vous rendre la conversation téléphonique facile. Oh, vous êtes français ? Nous vous voyons venir, vous qui cherchez toujours à parler d’amour… Nous ne vous avons pas oublié ! Grâce à nous, l’amour en québécois n’aura plus de secret pour vous ! Mais, cher lecteur, déclamez votre
flamme sans faux accent québécois, s’il vous plaît : gardez donc votre accent pointu ! Il n’y a rien de plus désagréable que de se voir singés par des étrangers en visite… Que vous soyez belge, francophone d’Afrique ou d’Asie, suisse ou français, vous le verrez, ce livre est un témoignage d’amitié pour nos cousins québécois dont la générosité et l’ouverture d’esprit vous garantiront une belle expérience humaine, une expérience dont le souvenir demeurera impérissable.
➚ Mode d’emploi Vous vous êtes procuré le guide de conversation de Québécois. Bravo ! Maintenant à vous de jouer et de vous frayer un chemin à travers les mots colorés propres à la langue de nos lointains cousins et leurs nombreuses expressions populaires. Ce guide comporte trois parties principales : - La première constitue une introduction culturelle sur le Québec : des faits, des chiffres, des rappels historiques indispensables pour comprendre le pays. - La deuxième partie brosse un tableau linguistique des spécificités de la langue québécoise : règles de grammaire, prononciation et accent, et remarques lexicales. - Enfin, la troisième partie, de loin la plus importante, est divisée en thèmes. Elle traite plus spécifiquement de la langue populaire parlée au quotidien. Vous y trouverez des notices culturelles, des expressions typiquement québécoises concernant des situations de tous les jours ainsi que de courtes conversations pour les illustrer et les mettre en contexte. Une remarque s’impose quant à ces conversations. Il faut bien comprendre que dans une situation formelle, dans le monde professionnel par exemple, les dialogues québécois ne se différencient guère des dialogues français. Ainsi, pour que vous puissiez goûter les couleurs et les spécificités d’un québécois de tous les jours, il nous a fallu choisir un niveau de langue informel, quelque peu relâché, mais commun et populaire. Nous sommes parfois volontairement caricaturaux, afin de rendre ces dialogues authentiques plus vivants et amusants. Dans toute langue, les locuteurs utilisent des expressions que l’on trouve parfois un peu spéciales et des mots assez peu raffinés. Cependant, d’un pays à l’autre, les situations qui engendrent un changement de registre langagier peuvent être différentes. C’est donc à cela qu’il faut rester attentif ; notre guide vous y aidera. Vous verrez, les expressions québécoises sont souvent très imagées et parlent d’elles-mêmes. L’équivalent français qui est donné tente, dans la mesure du possible, de refléter à la fois le sens véhiculé par l’expression québécoise et le contexte au sein duquel vous serez susceptible d’entendre ladite expression. Par ailleurs, comme il est difficile de saisir parfaitement l’esprit d’une langue lorsque l’on en comprend mal les jurons, vous rencontrerez également dans ce livre quelques mots et expressions un peu vulgaires, systématiquement signalés par les symboles ✵ ou ✵✵ selon le niveau de grossièreté exprimé. Il va de soi que nous n’encourageons pas l’utilisation de ces termes péjoratifs ! Seulement –
et vous verrez cela dans le système qui sous-tend les jurons québécois –, les mots grossiers reflètent bien des choses concernant la mentalité et la culture populaires. Nous vous invitons donc à les découvrir ! Finalement, en dernière partie, vous trouverez un index thématique qui vous aidera à vous approprier ce guide !
➚ Faits et chiffres sur le Québec Histoire Reprenons tout depuis le début… Un Européen mal averti ferait coïncider l’histoire du Québec avec la découverte du Nouveau Monde, la tête pleine d’histoires de conquêtes et de concurrence entre les pays européens, évoquant successivement les Italiens Christophe Colomb, Giovanni da Verrazano, Amerigo Vespucci, Giovanni Caboto, ou Jacques Cartier (qui donna son nom au Saint-Laurent et à l’île de Montréal) et Samuel de Champlain – le « Père de la Nouvelle-France ». Grave erreur : on sait maintenant de manière sûre que des peuples premiers y sont arrivés d’Asie, que des Vikings s’y sont installés au début du Xe siècle, et que les pêcheurs basques s’y aventuraient au XVIe siècle. Sous l’impulsion de Louis XIV, soucieux de peupler les colonies, s’opère une forte croissance démographique en Nouvelle-France. Des luttes s’engagent entre la France et l’Angleterre ; elles aboutissent en 1763 au Traité de Paris, par lequel la France choisit de conserver la colonie antillaise au détriment de la NouvelleFrance. Celle-ci, alors habitée par plusieurs dizaines de milliers de francophones, est conquise difficilement par l’Empire britannique et se peuple de quelques milliers d’anglophones ! En 1774, l’Acte de Québec permet d’enrayer la tentative d’imposer à la population de l’ancienne colonie française les lois britanniques et le reniement de la religion catholique. La Déclaration d’Indépendance des États-Unis, en 1776, précipite la création du Canada : l’arrivée de milliers de loyalistes anglophones, affirmant leur attachement à la couronne britannique, conduit à la création du Bas-Canada (essentiellement francophone) et du Haut-Canada (majoritairement anglophone). Il faudra attendre l’Acte d’Union, en 1840, mais surtout l’Acte de l’Amérique du Nord Britannique en 1867, pour commencer à voir s’apaiser les tensions entre anglophones et francophones, répartis entre deux provinces, l’Ontario et le Québec (où ils sont respectivement majoritaires), auxquelles s’ajoutent le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse… Jusqu’alors, le Québec se définissait principalement comme étant une province agricole, tournée vers le commerce de la fourrure. La révolution industrielle change la donne par le biais de la crise économique mondiale de 1873 : l’ouverture à l’immigration et aux capitaux étrangers s’accompagne d’un
développement industriel en faveur de la production de produits chimiques, d’aluminium et d’hydroélectricité. Pourtant, la crise de 1929 porte un coup sévère à l’économie québécoise, multipliant le chômage par 10 en 4 ans. La croissance ne refait surface qu’au moment de la Seconde Guerre mondiale : l’effort de guerre relance pour un temps l’économie. Au sortir de la guerre débute une période qualifiée de « Grande Noirceur ». Elle désigne les 15 ans de pouvoir du Premier ministre Maurice Duplessis. Marquée par un ultra-conservatisme économique et social, elle s’accompagne d’une métamorphose de la société québécoise qui s’adapte au mode de vie américain. Les progrès sociaux réalisés contribuent à amener la Révolution Tranquille, caractérisée par l’élection en 1960 du Parti libéral du Québec, dirigé par Jean Lesage. Le temps passant, la tension monte entre les francophones – dont le sentiment d’impuissance à se faire entendre va croissant – et les anglophones. De nouveaux partis sont créés, clairement axés sur l’indépendance du Québec, et la déclaration du Général de Gaulle, en 1967, semble en légitimer l’idée. Mis à part quelques actes terroristes (dont l’enlèvement et l’assassinat du ministre Laporte en 1970), cette conquête de l’indépendance du Québec se fait de manière pacifique, par les outils de la démocratie. Panorama politique actuel Depuis 1976, deux partis se partagent le pouvoir : le Parti québécois et le Parti libéral du Québec. Deux référendums successifs, en 1980 et en 1995, ont rejeté la proposition de souveraineté faite par le Parti québécois. ADQ, Action Démocratique du Québec. Parti autonomiste représenté à l’Assemblée nationale du Québec. BQ, Bloc Québécois. Parti nationaliste représenté au Parlement d’Ottawa. Prône la séparation du Québec d’avec le reste du Canada. PC, Parti Conservateur. Le parti de la droite traditionnelle. PLC, Parti Libéral Canadien. L’un des plus importants partis politiques ; représenté au Parlement d’Ottawa. PLQ, Parti Libéral du Québec. L’un des plus importants partis politiques ; représenté à l’Assemblée nationale du Québec. PQ, Parti Québécois. Ce parti prône la souveraineté du Québec et une association économique avec le reste du Canada. L’un des partis politiques les plus
importants, représenté à l’Assemblée nationale du Québec. Ses membres s’appellent des péquistes. Québec Solidaire, le seul parti de gauche ayant un élu à l’Assemblée Nationale du Québec. FLQ, Front de Libération du Québec. Organisation “clandestine” dont les membres s’appellent des felquistes. Elle fit parler d’elle en 1970, en déclenchant la Crise d’octobre.
Vous reprendrez bien un peu de géographie ? Le Québec est parfois critiqué par les francophones hors Québec à cause de sa prétendue attitude hégémonique et impérialiste. En effet, il ne représente pas la totalité du Canada francophone, malgré son importance au niveau politique, économique et démographique. Il convient donc de distinguer les Canadiens francophones selon leur origine, laquelle revient régulièrement dans les conversations. Pour vous aider à vous repérer parmi les nombreux territoires et régions qui constituent ce vaste pays, permettez-nous de vous proposer une petite visite guidée…
Québec ou Canada ? Le drapeau fleurdelisé Le drapeau québécois, qui flotte sur tous les monuments publics provinciaux et devant beaucoup de maisons, fut adopté en 1948. Avec sa croix blanche et ses fleurs de lys, il marque nettement deux aspects importants de l’identité des Québécois : l’origine chrétienne (pour ne pas dire catholique) de la plupart d’entre eux et surtout, leurs origines françaises. Paradoxalement, la fleur de lys ne pousse pas au Québec ! Les territoires d’hier et d’aujourd’hui Territoire Superficie totale
1 667 441 km²
Régions administratives
17
Municipalités
1 288
Fleuve Saint Laurent
Longueur
3 260 km
Part des réserves mondiales d’eau de source
25 %
Source : Environnement Canada, Normales et moyennes climatiques au Canada, 1971-2000 Les susceptibilités locales et les convictions politiques déterminent souvent la manière dont les francophones de la province de Québec se perçoivent. Pour certains, la seule appellation possible est québécois, comme s’il s’agissait d’une nationalité à part entière. Il est évident que les indépendantistes et les nationalistes convaincus se reconnaissent dans cette dénomination, souvent utilisée au détriment du terme canadien. Au-delà de toute polémique politicienne, rares sont les Québécois qui font passer leur citoyenneté canadienne avant leur identité québécoise. Un conseil : évitez en toute circonstance l’emploi du terme canadien avec des Québécois dont vous ignorez les convictions ! Les anciennes dénominations La Belle Province Ancienne dénomination de la province de Québec, que l’on trouvait à la place de l’actuel “Je me souviens” sur les plaques d’immatriculation. L’expression, bien qu’encore communément utilisée dans les guides touristiques, est désormais teintée d’une certaine nostalgie et renvoie à une image quelque peu désuète de la province. Le Canada français Ce terme, assez désuet de nos jours, était employé pour parler des parties francophones du Canada, le Québec y compris. Aujourd’hui, lorsqu’il s’emploie, il fait davantage référence aux parties francophones situées en dehors du territoire québécois. Québec et Canada aujourd’hui L’Acadie
Région francophone
Anticosti (L’île de ~)
Territoire exceptionnel pour la chasse au cerf de Virginie
L’Île-du-Prince-Édouard
Le Labrador
Territoire qui appartient à Terre-Neuve depuis 1809. Après plusieurs années de contestation judiciaire, sa frontière actuelle date de 1927.
Montréal
Métropole du Québec et deuxième ville la plus importante du Canada après Toronto
Le Nouveau-Brunswick
L’une des provinces maritimes du Canada où demeurent encore des descendants de l’Acadie. Le célèbre chanteur Roch Voisine est un francophone du Nouveau-Brunswick.
Le Nouveau-Québec
Partie nord du Québec qui s’est beaucoup développée au cours des cinquante dernières années.
La Nouvelle-Écosse
Autre province maritime du Canada où demeurent également des descendants des habitants de l’ancienne Acadie.
Le Nunavut (territoire Inuk du Canada)
C’est le plus jeune et le plus grand des territoires du Canada. Cette immense région a été créée administrativement et politiquement en 1999 afin de donner aux Inuits, principale ethnie du Nord du Canada (le terme eskimo est considéré comme péjoratif. Il vient en effet de la langue crie et signifie littéralement “mangeurs de viande crue”), le territoire qui leur revenait de droit.
L’Ontario, le Manitoba, la Saskatchewan, l’Alberta et la ColombieBritannique
Provinces canadiennes anglophones comprenant des enclaves francophones
Le Québec
Deuxième province la plus importante du Canada, après l’Ontario
Québec (la ville)
Aussi appelée La vieille capitale de la province de Québec, Québec est la plus ancienne ville d’Amérique du Nord et sa beauté est à couper le souffle !
Terre-Neuve
On y retrouve aussi quelques petites communautés acadiennes. À titre de curiosité, l’une des plus grandes villes de Terre-Neuve se nomme Port-aux-Basques, ainsi appelée en souvenir des pêcheurs basques qui, bien avant Christophe Colomb, fréquentaient les côtes de Terre-Neuve et l’estuaire du Saint-Laurent afin d’y chasser la baleine. On trouve même des cimetières basques ! Par ailleurs, chose étonnante, des linguistes ont découvert des modes de communication basés sur la langue basque qui servaient aux échanges commerciaux entre les locaux et les marins basques. Ainsi, un mot typiquement québécois, l’orignal, tire son origine directe du basque orina, cerf. Le Yukon
Le Yukon
➚ La société québécoise Quelques chiffres pour commencer Voici quelques chiffres et statistiques pour vous donner une idée générale de la situation actuelle au Québec sur les plans de la démographie, de l’économie et de la situation linguistique. Lorsque certaines cellules ne sont pas renseignées, cela signifie qu’aucune étude statistique n’a été réalisée pour l’année considérée. En 2011, la population québécoise se chiffrait à 7,9 millions d’habitants. Critère/Date
2001
2005 / 2006
2008
Population
7,8 millions
7,9 millions
Hommes
3 920 000
Femmes
3 990 000
Âge médian de la population
37 ans
Tranches d’âge les plus représentées
25-44 ans 45-64 ans
Centenaires
256 F 115 H
1253 F 779 H
Espérance de vie à la naissance
F 81,9 H 76,3
F 83,0 H 78,1
F 83,4 H 78,9
Taux d’obésité
16,8 %
Immigrants
37 600
45 200
49 500
Dont : Europe Asie Amérique Afrique Océanie
8 200 13 200 6 000 10 100 40
9 100 12 400 10 100 17 700 80
8 900 13 700 11 400 19 900 50
41 ans
2009 2010
Émigrants
7 000
6 900
Langue maternelle : français
80,0 %
79,0 %
Langue maternelle : anglais
7,8 %
7,7 %
Taux de chômage
8,8 %
7,2 %
PIB par habitant
32 408 $
7 100
8,5 %
Source générale de ce tableau : Institut de la statistique du Québec, édition 2011
La mosaïque des minorités La société québécoise est une société moderne très cosmopolite où cohabitent des peuples de toute origine et de toute culture. Les minorités ethniques sont protégées par un système communautariste très efficace, à l’opposé du système jacobin français : le communautarisme, les quotas mis en place pour s’assurer que chaque communauté est respectée dans son identité sans que cela n’interfère dans le rôle qu’elle joue auprès de la collectivité, sont des outils sociopolitiques positivement perçus par les Canadiens. Ainsi, la société québécoise contemporaine est plurielle et compte en son sein un nombre non-négligeable de citoyens d’origine étrangère. Une métropole comme Montréal est partagée entre divers quartiers bien spécifiques : on y retrouve un quartier chinois, un quartier italien (appelé « la petite Italie »), un quartier grec, des quartiers anglophones, francophones, etc. La cohabitation se fait sans heurts, plutôt dans l’indifférence. Depuis le vote de la fameuse loi 101, qui a favorisé le français au Québec en obligeant, entre autres, l’affichage unique en français, les nouveaux arrivants (les immigrés) choisissent le français et non plus l’anglais comme langue d’adoption. Les enfants sont aujourd’hui principalement scolarisés en français et l’accent québécois s’entend dans la bouche de petits Vietnamiens, Haïtiens ou Italiens, bien que l’anglais reprenne le dessus à Montréal – la loi 101 ayant été affaiblie par des contestations devant les tribunaux. Le Québec n’en reste pas moins une société multiculturelle, fière des différences qu’elle véhicule. Francophones Canadiens ou Québécois de langue française
Anglophones Canadiens dont l’anglais est la langue de communication
Allophones Canadiens qui ne parlent ni le français ni l’anglais
Les Acadiens Descendants des Acadiens. Leur langue peut être le français, mais ce n’est pas un prérequis !
Les Nioufis Habitants de Terre-Neuve (longtemps appelés ainsi par les Québécois, de manière péjorative mais avec humour).
Les Ethnies Migrants dont la culture et la langue ne sont ni anglaises ni françaises.
Les Bleuets grandeur nature Habitants de la région du Saguenay, connue pour sa culture du bleuet(myrtille).
Les Têtes carrées ou Bloke ✵✵ On désigne ainsi, de manière très péjorative, les anglophones.
Les Indiens / Les Autochtones Ce terme, plutôt neutre, désigne les premiers habitants du Canada.
Les Chiacs Habitants du NouveauBrunswick, dont la langue mélange le français acadien et l’anglais.
Les Wop (WithOut paper) ✵✵ Canadiens d’origine italienne. Ce surnom est très péjoratif.
Phénomène de société Tout comme dans la majorité des pays occidentaux, la cellule familiale québécoise a beaucoup évolué ces dernières années, à la fois sur les plans moral et social. Ce changement fut généré par plusieurs facteurs : ladite Révolution tranquille des années soixante, le mouvement féministe et l’arrivée massive des femmes sur le marché du travail, et enfin la révolution contre l’Église catholique. Au Québec, le taux de divorce est passé de 8,8 % en 1969 à 52 % en 2005 et la proportion de couples mariés au Québec est plus faible que partout ailleurs au Canada (54 % contre 68 %). Par le passé, les Canadiens français, traditionnellement catholiques, avaient plus d’enfants que les anglophones. C’était une sorte de combat démographique contre les anglophones, appelé « la revanche des berceaux ». Aujourd’hui, avec un indice de fécondité à 1,731 enfant par femme, le Québec se classe parmi les taux de natalité les plus bas au monde. De nombreuses familles
sont monoparentales ou reconstituées et près de 42,7 % des couples vivent sans enfant. Bref, le modèle de la grande famille nucléaire est complètement révolu. Notez finalement que les pères québécois jouissent de droits considérables et que les femmes peuvent garder leur nom de jeune fille après le mariage. Légalement, les enfants peuvent prendre soit le nom du père, soit le nom de la mère. En général, ils choisissent celui de leur père. Source : Institut Statistiques Québec et Statistique Canada, 2006.
➚ Deux mots d’économie Le Québec peut s’appuyer sur plusieurs forces pour constituer une économie équivalente à celle d’une grande puissance. Ses ressources naturelles sont un point fort : l’exploitation de grandes étendues d’eau lui permet de produire de l’électricité à faible coût, et ce, de manière écologique. Les forêts immenses du Québec en font également un grand producteur de papier. Enfin, le Canada se classe parmi les 1ers producteurs mondiaux d’or, de fer, de cuivre, de zinc et de niobium, grâce à ses ressources minières. Le gouvernement québécois encourage les sciences et technologies par des programmes adaptés. Le Canada est reconnu internationalement dans les domaines de l’aérospatiale, de l’agroalimentaire, de la pharmaceutique, de la biotechnologie ainsi que dans le domaine des technologies de l’information. Par ailleurs, le Québec est un leader dans le domaine des transports, notamment le transport ferroviaire.
➚ La culture québécoise Le Québec connaît une vie artistique intense dans de nombreux domaines.
Cinéma • L’essor s’est produit au moment de la Révolution tranquille : les films de Claude Jutra, d’André Forcier ou de Michel Brault ont marqué les années 70-80, tout comme Un zoo la nuit, de Jean-Claude Lauzon, ou Jésus de Montréal de Denys Arcand. • Plus récemment Le Déclin de l’Empire Américain et les Invasions Barbares, de Denys Arcand ou C.R.A.Z.Y., de Jean-Marc Vallée, ont montré le dynamisme du cinéma québécois. • Ce dynamisme se transmet aux nouvelles générations en plein questionnement identitaire. Voyez par exemple les films d’une étonnante maturité de Xavier Dolan (J’ai tué ma Mère, Les Amours Imaginaires, Laurence Anyways…)
Peinture • Les peintres Paul-Émile Borduas et Jean-Paul Riopelle, figures de l’expressionnisme abstrait et de l’Automatisme, sont considérés comme les plus grands peintres québécois du XXe siècle. • Marc-Aurèle Fortin a jalonné les années 20 à 50 par le biais de son œuvre figurative, notamment grâce à ses magnifiques paysages québécois.
Littérature • La vie littéraire québécoise a acquis ses lettres de noblesse grâce à son dynamisme et à son travail sur la langue… Des auteurs comme Marie-Claire Blais, Réjean Ducharme et Gabrielle Roy en sont trois auteurs majeurs. • D’autres personnalités fortes telles que Michel Tremblay, les poètes Anne Hebert, Gaston Miron et Émile Nelligan (dont l’œuvre et la vie le rapprochent d’un Rimbaud) sont autant de plumes subtiles qui forgent l’identité littéraire du Québec.
Musique • Parmi les nombreux compositeurs québécois, la renommée de Claude Vivier (au répertoire principalement vocal) et celle de Gilles Tremblay (plus axé sur la musique de chambre et d’orchestre), sont internationales. • En ce qui concerne la variété québécoise, est-il besoin de présenter les chanteurs qui, de Céline Dion à Linda Lemay, en passant par Robert Charlebois, Diane Dufresne, Luc Plamondon (Starmania) et Fabienne Thibaut, ont fait connaître les ressources de la Province tout autour de la planète ? • Le mouvement des chansonniers est mis à la mode dans les années 40 par Félix Leclerc. Raymond Lévesque, Jacques Blanchet, et d’autres l’accompagnent. Vous retrouverez cette tradition dans les boîtes à chansons. • Le jazz est très vivant au Québec. Le festival de Montréal est connu dans le monde entier !
Cirque et humour • Le Cirque du soleil est l’un des plus beaux fleurons de la culture québécoise. Composée d’artistes venus du monde entier, cette troupe concilie efficacement et magiquement les arts traditionnels du cirque avec la plus grande modernité. • Les humoristes québécois (des plus anciens et connus, comme Marc Favreau, alias Sol aux plus récents comme Anthony Kavanagh) sont connus bien au-delà des frontières québécoises… Et que dire du célèbre festival Juste pour rire ?!
INITIATION Le français québécois, comme toutes les langues, ne présente pas une image uniforme. Il est constitué d’une norme écrite, proche du français de France, fondé sur les recommandations de l’Office Québécois de la Langue Française et sur l’observation des usages de l’élite québécoise, littéraire comme journalistique, universitaire et télévisuelle. À cette norme, différente de son équivalent français en ce qu’elle tient compte des réalités culturelles propres à une société nord-américaine, s’ajoutent les différents parlers régionaux, les sociolectes, les langues populaires. Comme nous l’avons signalé en introduction, les dialogues proposés dans ce petit guide sont plutôt le reflet d’une langue populaire urbaine et jouent un peu de ses excès. Les enregistrements vous permettront d’en entendre les particularités. Petite histoire du français du Québec Prononciation Le B.-A., BA structurel du québécois Mélange des sources lexicales
➚ Petite histoire du français du Québec L’histoire du Québec explique, en grande partie, les particularités linguistiques du parler québécois, tant au niveau de la prononciation, du lexique, de la morphologie que de la syntaxe. En effet, la langue française s’est établie en Amérique du Nord au cours du XVIIe siècle lors de la colonisation française. Les colons venaient principalement du Nord-Ouest ou du Centre-Ouest de la France, le groupe le plus compact étant originaire de Normandie. Bien que d’horizons différents, ces colons ont dû cohabiter et ont développé pour cela une langue commune, essentiellement fondée sur le parisien populaire des XVIIe et XVIIIe siècles. Étonnant, non ? En réalité, ce parler s’est imposé au détriment des autres du fait de l’arrivée des Filles du Roy, jeunes orphelines parisiennes envoyées en Nouvelle-France afin de contribuer au peuplement de la colonie en épousant les colons… Ainsi, contrairement aux idées reçues, la variété de français qui s’est développée en Nouvelle-France est moins un mélange entre les dialectes régionaux de l’époque et le français standard alors en formation, qu’une koinè basée sur les langues du peuple de Paris. Par la suite, après que la France a laissé aux Anglais ses colonies nord-américaines, le français du Québec, coupé de la mère patrie, a poursuivi son évolution seul, au sein d’un environnement anglophone. Au même moment, en France, sous l’effet de lois uniformisatrices (service militaire obligatoire mélangeant des populations d’origines variées et instituteurs hussards de la République imposant la norme parisienne à tout le pays), le français prenait graduellement le visage qu’on lui connaît aujourd’hui. Illustrons ces évolutions parallèles par le biais de la graphie oi : avant la Révolution, la prononciation [wé] était l’apanage de l’aristocratie, des classes paysannes et du petit peuple des villes. Or, les colons n’étaient autres que les aristocrates, venus pour gouverner, les religieux catholiques, venus pour évangéliser, les paysans venus pour travailler et les jeunes orphelines parisiennes… Il est donc normal que la prononciation [wé] soit celle qui ait prévalu au Québec. La bourgeoisie, qui prononçait déjà [oua] à cette époque, avait d’autres chats à fouetter que d’émigrer. Et dès 1789, le nouvel ordre en France étant celui de la bourgeoisie, la prononciation bourgeoise des villes devint la norme en métropole. Les particularités du québécois viennent donc d’une évolution linguistique en vase clos, coupée de l’histoire de France et nourrie par celle du Québec.
➚ Prononciation Avant de commencer à détailler les caractéristiques de la prononciation québécoise, nous vous déconseillons fortement de vous essayer à prendre l’accent du Québec, surtout en compagnie des Québécois. D’abord, vous auriez beaucoup de mal à y parvenir et ensuite vous risqueriez de vexer vos hôtes qui pourraient penser que vous vous moquez d’eux. Si vous séjournez longtemps au Québec, votre propre accent s’adaptera naturellement et inconsciemment. C’est d’ailleurs un accent inimitable ! Combien de comiques français s’y sont cassé les dents… arrivant à peine à esquisser les contours chantants et si particuliers de l’accent québécois. Impossible de le décrire ! Ouvrez vos oreilles et savourez ! On dit que les Québécois diminuent leur tonalité d’une octave par rapport aux Français.
Les voyelles Phénomène Explications
Prononciation québécoise
Français standard
Les voyelles tendues et relâchées
vite s’entend [vit] (comme dans l’anglais slip avec un i relâché par rapport à sleep avec un i long tendu ou ship par rapport à sheep)
Toutes les voyelles sont tendues en français standard.
Phénomène Le oi prononcé
Les voyelles tendues i et u du français métropolitain ont une prononciation relâchée en syllabe fermée finale ; ces sons sont difficiles à imiter pour un Français.
Explications
Cette prononciation dépend de l’origine géographique [wé] ou sociale du locuteur, et (comme en n’est jamais neutre. France Dans les dessins animés et avant la la publicité, oi s’écrit Révolution) parfois oé.
Prononciation québécoise
Français standard
Cette prononciation s’entend surtout pour les pronoms personnels moi et toi. [le rwé,
“Le roi, c’est moi !”, Louis XIV Moi, j’en ai vraiment marre !
c’est mwé]
[moé-là chu ben tanné !]
L’antériorité - Le a est souvent prononcé du a de façon si antérieure qu’il sonne presque comme un ô. - Les Québécois font une distinction entre le a de pâte et celui de patte.
[mwé-lô] [mwé-lô chte dzi]
Moi là Moi, je te dis
La nasalisation
[frinchmin]
Franchement !
[je l’sava] [jama] [parfa]
je le savais jamais parfait
Les nasales sont prononcées différemment : le an se rapproche d’un [in] et le un de brun n’est jamais prononcé [in].
Changement Dans certains milieux de valeur du populaires, le [è] en fin de [è] final en mots se transforme en [a] [a] ouvert.
Les consonnes Phénomène
Explications
Prononciation Français standard québécoise
L’affrication
L’affrication, c’est-à-dire l’ajout du son [s] ou [z] après t ou d, devant les voyelles hautes i et u (et uniquement dans ce cas) est l’un des traits frappants de la prononciation québécoise.
[tsu étsudzi] [tsu pinses-tsu]
tu étudies Est-ce que tu penses
Le r
Le r était souvent roulé dans la région de Montréal. Aujourd’hui, il est grasseyé dans la plupart des régions. [i fait frette] [viens icitte] [i reste au litte]
il fait frais viens ici
La Le t final de certains mots se prononce prononciation toujours. Parfois, un t épenthétique est du t final ajouté à certains mots.
il reste au lit
➚ Le B.-A., BA structurel du québécois D’abord et avant tout, une chose que nous ne pouvons nous empêcher de répéter : ne vous moquez pas de l’accent québécois ! Nous venons de l’évoquer, cette prononciation remonte à celle de la France d’avant la Révolution et possède ses lettres de noblesse. Le Québec est le seul État francophone en dehors de la France à avoir son propre Office de la Langue Française qui détermine la norme à suivre. Les Québécois sont fiers de leurs particularités ; veillez à les respecter afin de ne pas blesser ceux qui, par ailleurs, vous accueilleront toujours avec la plus grande chaleur. Pour résumer, ayez une bonne connaissance du fait linguistique québécois, de la modestie, une attitude respectueuse, et toutes les portes s’ouvriront à vous !
Les traits marquants du québécois courant Il y a peu de différences dans la structure linguistique du français du Québec et du français standard. Notez cependant qu’en québécois : Les pronoms personnels reçoivent un traitement particulier : Les pronoms personnels sujets il et elle deviennent i et a, dans la langue parlée, jamais écrite. Un système de pronoms réfléchis s’est développé et est utilisé de manière emphatique : nous autres, vous autres, eux autres, etc. La forme nous est systématiquement remplacée par on. • Par ailleurs, méfiez-vous des conjugaisons qui pourraient vous jouer des tours : Le verbe aller a gardé sa forme archaïque j’va à la première personne du singulier du présent simple. Beaucoup de Québécois continuent à utiliser cette forme. Comme le futur se forme communément avec aller, je mangerai devient souvent j’va manger. J’va est souvent contracté en ma. Donc ma manger signifie je mangerai. Cela viendrait de l’expression Je m’en va manger. C’est une forme très commune, que vous entendrez souvent.
Le verbe haïr, très utilisé (en France on emploie plus facilement détester) se conjugue en deux syllabes aux formes du présent de l’indicatif. On entendra donc : j’haïs, tu haïs, il haït. Le verbe s’asseoir se conjugue avec les formes je m’assois, tu t’assois, il s’assoit, nous nous assoyons, vous vous assoyez, ils s’assoyent plutôt que je m’assieds, etc. Le subjonctif présent est très vivant et des formes particulières existent pour certains verbes. Ainsi, on aura : i voit → qu’i voye il est → qu’i soye il a → qu’il aye • La forme interrogative des verbes est différente de celle utilisée France. Au Québec, la forme soutenue est simplement l’inversion sujet-verbe (peu courante dans la langue parlée en France, où lui est préféré le marqueur interrogatif est-ce que). On aura Veux-tu ? (prononcé [vetsu]) pour Est-ce que tu veux ? Il existe aussi, en québécois, un système très courant qui consiste à mettre après le verbe le marqueur interrogatif tu (certainement le t’y des campagnes françaises). Ainsi, on aura : Posons la question… en conjugaison ! je veux-tu ? tu veux-tu ? i veut-tu ? a veut-tu ? on veut-tu ? vous voulez-tu ? i veulent-tu ? a veulent-tu ?
Ce marqueur, extrêmement fréquent, peut aussi s’employer dans les formes exclamatives. On entendra par exemple : C’a-tu pas d’bon sens ! [satsu po dbon sin], Mais ça n’a pas de sens ! • Enfin, de nombreux petits mots ont un sens différent en français et en québécois : Les adverbes assez et don(c) sont utilisés comme marqueurs d’intensité. Pour dire Il est vachement bien, on a ainsi, I est assez beau ou I est don ben beau. Ben pour bien, beaucoup, est également largement utilisé. Les prépositions dans et à se contractent parfois avec les articles la et les. Ainsi, dans la deviendra dans avec une voyelle très longue : i est dans maison. La préposition à s’emploie aussi fréquemment pour marquer la possession, là où nous emploierions un de : le chum à Maryse, Le copain de Maryse. Finalement, à remplace souvent aussi le démonstratif ce dans certaines expressions temporelles : à matin, ce matin ; à soir, ce soir ; asteure, maintenant (à cette heure). Le si en réponse à une question négative n’existe pas au Québec et on emploiera à la place le simple oui souvent accompagné d’un mais : T’es pas content ? – Mais oui chu content !, Tu n’es pas content ? – Si, je suis content. Pis, puis, remplace souvent la conjonction de coordination et. On l’entend à toutes les sauces !
Les traits non-neutres du québécois moins soigné • Certaines formes se rencontrent plus rarement au Québec et marquent un niveau de langue plus relâché : C’est le cas par exemple de la différence faite parfois entre le singulier et le pluriel : i joue ≠ i jousent ; i rit ≠ i risent. On trouve même parfois i sontaient pour ils étaient ! Ou encore, du verbe croire dont le présent se conjugue parfois de la manière suivante : j’crés, tsu crés, i cré.
➚ Mélange des sources lexicales Notez d’abord que le mélange est d’abord un mélange des genres ! En effet, à l’oral et dans un registre populaire uniquement, on utilise pour certains mots le genre contraire au genre habituel. Ainsi, on utilisera le féminin pour avion, ascenseur, hôpital, autobus, etc., et le masculin pour erreur, affaire, histoire, etc. Le français standard est réglementé par l’Office de la Langue Française qui cherche à éviter par tous les moyens le franglais, est largement diffusé. Il n’empêche que souvent (plus ou moins selon leur niveau d’éducation et leur origine sociale), les Québécois se laissent aller à un mélange linguistique, parfois original. Vous allez le voir à présent, la spécificité du lexique québécois tient à de nombreux phénomènes concomitants.
Les survivants Les archaïsmes sont d’anciens mots français tombés en désuétude. Enfin… pas au Québec. En voici une courte liste non exhaustive : dispendieux / cher débarrer / déverrouiller, ouvrir croche / malhonnête, de travers jaser / bavarder une affaire de même / une telle histoire s’en venir / devenir ou arriver (quelque part)
Les spécialités locales Il s’agit des québécismes, innovations lexicales spécialement créées pour désigner des réalités et des phénomènes proprement québécois. En effet, sans vivre sous ces latitudes, comment peut-on savoir ce qu’est la pêche blanche (pêche qui se pratique sur un lac gelé grâce à un trou réalisé dans la glace) ? Et comment aurions-nous besoin d’un ski-doo (ou d’une motoneige) pour nous rendre dans une érablière ?
une bibitte / une bébête le dépanneur / une petite épicerie ouverte 24 h/24 le traversier / le ferry, le bac
Les autochtones Les mots de source amérindienne nous sont bien connus, la plupart ayant été intégrés en français par le biais des traductions de célèbres romans américains. Les noms d’origine amérindienne concernent surtout les noms d’animaux, de plantes et de lieux. l’achigan (m.) / la perche noire le canot / le canoë la ouache / la caverne, les quartiers d’hiver un ouaouaron (m.) / une grenouille géante d’Amérique du nord
Les femmes ont leur mot à dire Les mouvements féministes sont très importants au Québec et l’une de leurs contributions majeures a été de féminiser systématiquement les termes (notamment de professions) pour lesquels n’existait qu’une forme au masculin. On trouvera ainsi : la professeure, l’écrivaine, la mairesse, la Première ministre, la docteure. De même, dans les textes officiels, on doublera les pronoms (ils/elles veulent) et les titres (les étudiantes et les étudiants) plutôt que de ne garder que la forme masculine qui est censée l’emporter… pour quelle raison, d’ailleurs ?!
Les mots voyageurs Avant l’arrivée du chemin de fer et la construction des routes, dans un pays où le fleuve Saint-Laurent creuse un tel corridor et où les lacs abondent, on voyageait en bateau. Est-il donc étonnant que des mots habituellement réservés à la marine et aux marins soient utilisés dans la langue de tous les jours au Québec, avec un sens plus général ? Des exemples ? Pour monter en voiture ou en descendre, on embarque et on débarque. Par ailleurs, on ne tourne pas au coin de la rue, on vire. On ne tire pas une porte, on la hale et un bidule est un grément !
La perfide Albion
Il n’est pas rare d’entendre dans la conversation de tous les jours des phrases truffées de mots et d’expressions anglais, à un point qui dépasse largement le simple emprunt lexical tel que nous le connaissons en France. Il s’agit là d’un recours systématique à l’anglais, normal dans des régions où l’anglais est omniprésent et dont la population, même si elle n’est pas bilingue, possède une connaissance active du lexique et des tournures anglais. Ce phénomène n’est d’ailleurs pas partout égal. Il est plus fréquent dans les endroits où le français est très minoritaire (Manitoba, Nouveau-Brunswick), et dans les classes populaires. Parmi les nombreux anglicismes, on recense plusieurs phénomènes. Les calques Il s’agit d’expressions anglaises traduites littéralement en français. Ainsi, ce que les Américains appellent shopping center, centre commercial, devient en québécois centre d’achat. Bienvenue ! (angl. You are welcome) / Il n’y a pas de quoi ! faire une application / faire une demande d’emploi un sous-marin / un sandwich les liqueurs douces (angl. soft drinks) / les boissons sans alcool magasiner (angl. to shop) / faire les courses Les emprunts linguistiques Ce sont des tournures anglaises complètes, littéralement traduites en québécois. la fille que j’sors avec / la fille avec laquelle je sors le patron que j’travaille pour / le patron pour qui je travaille dépendant de c’que tu veux faire / selon votre intention On est combien loin d’la ville ? / À quelle distance sommes-nous de la ville ?
À vous de jouer ! Voici un tableau avec quelques verbes que vous entendrez certainement dans les conversations québécoises. Essayez de deviner leur origine : archaïsmes français ? emprunts de l’anglais ? néologismes québécois ? bardasser / bousculer, faire du bruit ou des gestes brusques bavasser / dénoncer
botcher / négliger canceller / annuler clancher / y aller à fond crosser / duper évacher (s’) / s’étendre filer / sentir, avoir envie de garrocher / lancer, balancer gosser / perdre son temps / sculpter du bois magasiner / faire du shopping maller / poster (une lettre) patenter / inventer pitcher / lancer, balancer ploguer / pistonner quelqu’un / brancher un fil électrique pogner / attraper, prendre potiner / faire des commérages céduler / planifier scramer / s’en aller, se casser scrapper / abîmer, bousiller tirailler / chamailler virailler / perdre son temps, tourner en rond C’ben trippant d’travailler d’même !!! Réponses : anglicismes : botcher (> to botch), canceller (> to cancel) , clancher (> to clench), crosser (> to cross), filer (> to feel), maller (> to mail), patenter (> to patent), pitcher (> to pitch), ploguer (> to plug), céduler (> to schedule), scramer (> to scram), scrapper (> to scrap) archaïsmes : bardasser, bavasser, s’évacher, garrocher, malle québécismes : gosser, magasiner, pogner, potiner, viraille
CONVERSATION La parlure qui fait jaser La langue qui fait parler Premiers contacts Rencontre et présentation Au fil des saisons Équivalences Voyager En ville Les télécommunications L’hébergement Pas à pas dans la nature Forme et loisirs
Gastronomie Les sorties Achats et souvenirs Études et travail au Québec Santé
➚ La parlure qui fait jaser Cher liseur, j’va t’mettre au pif en baragouinant ce p’tit bout de parlure qui dérape en masse. Effoire-toi ben relaxe dans un chesterfield pis aye du fun pour me catcher. Je switcherai pas mon accent même si tu vas tilter par boute. Si on charrie notre parlure depuis une méchante trotte pis encore pour un bon boute à travers notre marmaille pis sa progéniture, c’est parce qu’on l’aime pis qu’on s’en sert pour placoter, jacasser, chialer pis s’ostiner et se chicaner. Pour que tu catches tout d’suite mon speech, avec Assimil tu vas pogner un paquet de shortcuts pour aller plus vite. Y en a pas mal qui jacassent sur nos blasphèmes et même si “sacrer c’est pas trop catholique”, c’est mieux d’jurer que d’juger. Truste-moi ! On est ben open pis on a pas notre langue dans notre poche ! Si tu prends ça cool, dans pas grand temps tu vas surfer full smooth dans notre baragouinage. Arrange-toi pour rien manquer ! Trippe au boute ! Paye toi un max de jasettes avec les Québécois pis j’t’en passe un papier que tu vas avoir du fun pendant ton trip.
➚ La langue qui fait parler Cher lecteur, je vais vous mettre au parfum en vous offrant ces quelques phrases d’une langue qui dérape pas qu’un peu. Asseyez-vous bien confortablement dans un bon fauteuil en cuir, et amusez-vous à me comprendre. Je ne changerai pas mon accent même si par moments, vous allez sursauter ! Mais si on transporte notre langue, depuis si longtemps, et pour encore longtemps, grâce à nos enfants et petits-enfants, c’est parce qu’on l’aime et qu’on l’utilise pour bavarder, papoter, se plaindre, et aussi se disputer et se chamailler. Pour que vous me compreniez spontanément, Assimil vous offrira de nombreux raccourcis pour vous aider à saisir plus vite. Beaucoup de personnes disent du mal de nos gros mots mais même si “sacrer n’est pas très catholique”, il vaut mieux jurer que juger. Faites-moi confiance ! On est très ouverts et nous osons tout dire ! Si vous adoptez un rythme relax, sous peu, vous pourrez naviguer aisément dans notre manière de parler. Faites en sorte de ne rien louper ! Amusez-vous bien ! Offrez-vous le maximum de discussions avec les Québécois et je vous garantis que vous aurez du plaisir pendant votre séjour.
➚ Premiers contacts Tu me dis tu ? À la différence de la France, l’usage du tutoiement dans presque toutes les situations de communication est généralisé. Certains prétendent qu’il s’agirait d’une influence de l’anglais (où seul you est employé), certains voient dans cet usage le début de la fin de la langue française, mais la plupart des gens laissent finalement ces oiseaux de mauvais augure à leurs croyances non fondées et s’en moquent éperdument. Dans les faits, que vous soyez en train de converser avec un employé de banque, que vous soyez ausculté par votre médecin ou servi par un charmant garçon dans un restaurant, il est tout à fait possible que l’on vous dise tu… Ne soyez pas surpris non plus d’entendre s’il vous plaît à tout bout de champ et rarement s’il te plaît. Cette dernière forme s’emploie très peu. On tutoie, mais on dit s’il vous plaît ! Les Québécois mettent beaucoup d’emphase dans leur manière d’employer les pronoms personnels. Ainsi, une manière amusante et intéressante sur le plan linguistique consiste à ajouter au pronom le démonstratif là (que l’on peut d’ailleurs ajouter à tous les noms en québécois, le démonstratif ne faisant plus office que d’appendice nominal, un élément de décoration en quelque sorte !) et qui se prononce [lô]. On a donc : [moé-lô] – [toé-lô] . Mais le Québécois fait encore plus fort ! Il lui arrive souvent de redoubler, ou de tripler le là. On peut ainsi entendre [moé-lô-lô] ! Les Québécois ont un rapport conscient de l’altérité qui se traduit vis-à-vis de tous leurs interlocuteurs : des amis aux compatriotes en passant par la famille ou les collègues. Le chez moi n’existe pas : il est avant tout chez nous. Ne connaissezvous pas la célèbre chanson de Jean-Pierre Ferland : “Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez nous…” ? Vous n’arriverez peut-être pas à vous empêcher de vouvoyer votre interlocuteur. Cet usage, quoique rare au Québec, joint l’utilisation du pronom vous à celle du prénom de la personne à laquelle vous vous adressez. Cela vous semble étrange ? Rassurez-vous, votre manière vous sera pardonnée. Une condition cependant : acceptez d’être tutoyé ; dites-vous que vous êtes peut-être déjà adopté…
Se saluer – Se quitter La prise de contact et la fin d’un échange fonctionnent sensiblement de la même manière qu’en Europe. La seule différence notable est l’usage systématique de bonjour pour se saluer comme pour se quitter, et ce, quelle que soit l’heure !
Ainsi, au revoir est très peu employé au Québec, sauf dans des contextes assez formels. Ne vous étonnez donc pas si l’on vous quitte en vous disant bonjour ! après une soirée agréable, même à deux heures du matin ! À la revoyure ! / Au revoir ! À tantôt ! / À bientôt ! Allô ! / Salut ! Au plaisir de se revoir ! / À très bientôt, j’espère ! Bye-bye ! / Au revoir !
Approuver – Refuser Si tout est tiguidou (litt. “tout va bien”), exprimez-le ! Ça fite. (angl. to fit) / Ça va. Ça s’adonne ! / Ça marche ! Oaki-dou ! (angl. oakie doakie) / Tout va bien ! Beau dommage ! / C’est sûr, naturellement ! O.K. c’est beau / O.K. c’est bon c’est pas pire / c’est pas mal c’t’au boute / c’est génial c’est ben correc’ / c’est bien Mais si ça va pas, faites pas la baboune (litt. “la tête”) ; râlez un peu, ça fait du bien ! C’est plate ! / C’est ennuyeux ! C’est une vraie poutine ! / C’est très compliqué ! Ça s’peut pas ! / Pas possible ! Dis-moi pas ! / Ne me dis pas ! Pantoute ! / Pas du tout ! Ça a pas d’allure ! / C’est absurde ! C’est quétaine ! / C’est ringard ! Enfin, face à un tannant qui ne veut rien entendre, lâchez carrément : Wo les moteurs ! / Relaxe ! Calme-toi ! Cool !
Tu fais dur ! / T’as l’air bête ! Fais de l’air ! / Dégage !
En toute intimité, la politesse peut valser ! Bien entendu, la politesse est de mise lors d’un voyage ou d’un court séjour sur le sol québécois, cependant, vous le verrez, plus vous ferez connaissance avec les Québécois, plus vous découvrirez qu’ils utilisent sans complexes de nombreuses expressions un peu familières, des sacres ou des jurons… Ces sacres, très utilisés au Québec entre amis, peuvent cependant s’avérer inappropriés pour ne pas dire très offensants et très déplacés lorsqu’ils sont placés au mauvais endroit. En fait, ils sont socialement considérés comme grossiers et inacceptables, et ce qui peut vous sembler folklorique ou amusant, peut être perçu comme extrêmement déplacé par les Québécois. Notez tout de même, pour votre culture personnelle, que la plupart des insultes et des jurons québécois sont liés au domaine de l’Église – cette dernière a exercé une telle influence dans l’histoire du Québec qu’il est normal que les termes qui lui sont associés, mots tabous par excellence, aient été détournés de leur sens religieux pour prendre un sens initialement blasphématoire. Aujourd’hui, ils sont essentiellement utilisés comme jurons. Ces jurons québécois sont difficilement traduisibles et correspondent à des réalités propres à cette province. Les jurons peuvent également être utilisés comme marque exclamative. La frontière entre le juron et l’exclamation dépend du contexte et du ton. Ainsi par exemple, Tabarnak, il est bon au hockey ! marque l’admiration quand Tabarnak, tu vas savoir à qui tu as affaire ! relève davantage de la menace injurieuse. Vous pensez avoir fait le tour des sacres ? Détrompez-vous ! Il vous faut savoir une dernière chose… Ajouter maudit ou mautadit devant une insulte ou saint devant un sacre en augmente la portée. Vous voulez aller encore plus loin ? Associer des sacres aux sacres et amusez-vous dans l’exagération : Maudit crisse ! Chu t’en ostie pis c’te câlisse de ciboire-là, j’va y’en crisser un tabarnac en sacrament. ✵✵ Putain ! Je suis super furax et ce gros con, je vais lui coller ma main dans la gueule, il s’en souviendra.
Les sacres les plus utilisés Baptême ! ✵ / Mince ! Mausus ! (angl. Moses) ✵ / Flûte !, interjection Tabarouette ✵ / Punaise ! (euphémisme de tabarnak) Ciboire ! ✵ / La vache !, exprime la surprise Tabarnak ! Tabernac ! ✵✵ / Putain ! Ostie ! Astis ! ✵✵ Calvaire ! ✵ / Merde ! Câlisse ! ✵ / Putain de merde !, expression de la colère Ostie d’câlisse ! ✵ / Putain de bordel de merde ! C’est un p’tit crisse ! ✵ / C’est un vrai petit con ! Ostie d’cave ! ✵✵ / Putain de sale con !
➚ Rencontre et présentation Les becs Les Français se font des bisous en toute circonstance. Au Québec, ce ne sont pas des bisous, mais des becs, pis on en fait ben moins souvent ! La manière habituelle de se saluer, c’est de se serrer la main ou de s’embrasser. Mais si la rencontre devient plus intime, n’hésitez pas, frenchez-vous ! s’embrasser / se donner une accolade se frencher / s’embrasser sur la bouche
La famille Vous pensez qu’en famille, les coutumes sont différentes ? Que nenni ! On se donne l’accolade entre hommes, entre femmes et entre hommes et femmes. Seuls les enfants ont le droit à quelques becs de temps en temps… Allez, si vous souhaitez parler famille, voici quelques clés qui pourraient vous aider ! À propos du couple Comme dans la plupart des sociétés occidentales actuelles, les Québécois vivent beaucoup en couples libres et le mariage traditionnel bat un peu de l’aile. Notez que le mariage gay est légal dans la Belle Province depuis 2004. s’accoter / vivre ensemble sans être mariés accoté(e) / conjoint(e) de fait les accordailles / les fiançailles se démarier / divorcer, se séparer La marmaille Comme partout en Amérique du Nord, les enfants québécois sont rois. Il est par exemple impensable qu’un propriétaire québécois refuse de louer un appartement à une famille parce qu’elle a des enfants. Les potentiels locataires pourraient alors se retourner contre lui, en invoquant les lois antidiscriminatoires. Pour autant, il est possible de recadrer vos jolies têtes blondes par le biais d’un vocabulaire croustillant !
Amusez-vous donc à déchiffrer ceci : Ayoille donc ! mon p’tit pissoux, c’est pas parce que tu perds tes criques qu’il faut brailler comme ça ! Range ton suçon ou ben donne-le donc à ta catin sinon le Bonhomme Sept Heures va s’en venir ! la trâlée, la gang, la marmaille / les mômes un pissoux / un enfant qui fait encore pipi au lit le nanane / le bonbon le suçon / la sucette la catin / la poupée le bonhomme Sept Heures / le père Fouettard Le grand monde – T’as-tu vu ton mon oncle ? – Non, par contre, j’ai vu ma ma tante. Elle est dans la cuisine en train de jaser avec le grand monde… Remarquez ici la manière tout à fait particulière dont les Québécois désignent leurs oncles (leurs mon oncles) et tantes (leurs ma tantes)… Rassurez-vous cependant, la difficulté s’arrête là. Les Québécois ont gardé les mêmes mots que ceux utilisés en France pour parler de leurs parents, de leurs grands-parents ou de leurs aïeux.
Amour et drague Tout voyage implique une part d’inconnu ! L’esprit léger, dénué de toute préoccupation, méfiez-vous, le coup de foudre guette ! Il vous sera alors utile de maîtriser le vocabulaire de la drague afin de bien comprendre les tenants et les aboutissants de toute soirée prometteuse… Entraînez-vous dès maintenant grâce à cette petite phrase : Que vous soyez aux hommes, aux femmes ou aux deux, vous aurez peut-être
envie de courir la galipote une fois chez nous ! Pas besoin de pogner avec personne pour avoir du fun finalement ! Il suffit de chanter la pomme ou bien de tomber en amour, pis là, ç’est peut-être être le bonheur ! Les mots utiles être aux hommes/femmes/deux / être gay/lesbienne/bi la galipote / le jupon pogner avec quelqu’un / avoir du succès avec quelqu’un chanter la pomme / flirter Un gars… Le québécois regorge d’expressions pour décrire des garçons de tous les genres… un gino / un macho/beau gosse un calin-fillette / un fils à maman un chum / un petit ami un ami de garçon / un copain un jack / un pote … Une fille Pour parler des filles en revanche, il recèle de termes désignant tous une réalité un peu semblable… Serait-ce un simple hasard ?! une belle popeye / une belle gonzesse une minouche / une nana une créature / une femme une amie de fille / une copine une blonde / une petite amie Cruising bar pour tous les genres – On a un bon timing, on va se taper un méchant party, checkez-moi aller avec le beau métrosexuel planté debout en face du stool au bout du bar. – Pogne pas les nerfs, relaxe, il est encore de bonne heure ; y’a du beau monde pis y’en a pour tous les goûts : des ginos, des straights, des agaces, des show-off, des quétaines, des smarts, des caves pis tout le
reste. – Aye, checke-moi le fraîchier qui t’enligne d’aplomb à côté du grand flanc mou avec les barniques de ticoune. – Tsé, j’suis pas mal tannée de me faire bâdrer par des crapais ou des ginos pis j’en ai plein mon casque des lécheux de vitrines ; j’suis pas un display de nananes ! – Garde drette en face, tu te fais pas trop écœurer à comparer de la gang de zoufs qui essayent de pogner le pétard avec la robe stretchée pis les souliers de patof ! – Non ! mais watche cette pitoune-là qui fait baver l’autre gang de tarlas : elle est boostée pis pas à peu près, elle a quasiment l’air d’une poupée gonflable ; c’est un méchant morceau pis je suppose qu’elle te fait tilter avec ! – Charrie pas ; checkes-y donc l’enmanchure ; tu me vois-tu pour de vrai avec une guidoune comme ça ? – Non mais l’autre blondinette à côté fitterait pas mal avec toi ; clean, pas dévergondée, ben shapée pis c’est peut-être pas une deux de pic. Va donc checker ça de plus proche ! – Attends tout à l’heure : j’suis plus game quand j’suis un peu chaudasse pis que je file allright. – Move du côté du bar y’a moins de drive dans les speakers pis ça cruise ben mieux pis arrange toi pour casser la glace avant d’être trop gelé. – T’es pas mal smart de me backer mais j’va ben me débrouiller, watche-moi ben tantôt ! – Slaque un peu sur les drinks pis lâche toi lousse pour cruiser ! Moi j’vas à la salle de bains pour me reniper la face. – J’ai pas envie de flâner icitte jusqu’au last call gratis. – Moi non plus pis si y’en a qui veulent savoir la fin de notre fiesta, ils ont rien qu’à aller tripper dans un bar du coin pour jaser avec des trippeux comme nous autres. – Ils vont voir que la cruise rien que pour le body ou le look ç’a pas tout le temps un happy ending. On se ramasse souvent avec un cul… de sac !
Drague pour tous les goûts – On arrive au bon moment, on va se faire une teuf d’enfer. Regardez comme je vais draguer le beau mec planté face au tabouret à l’extrémité du bar. – Ne t’énerve pas, calme-toi, il est encore tôt ; il y a de belles personnes pour tous les genres : des machos, des hétéros, des aguicheuses, des excentriques, des ringards, des gentils, des cons et tous les autres. – Oh, regarde le prétentieux qui te fixe intensément du regard près de la grande asperge avec ses lunettes ridicules. – Tu sais, j’en ai assez de me faire harceler par des abrutis ou des machos et j’en ai ras-le-bol de me faire reluquer, je ne suis pas un gâteau dans une pâtisserie (litt. “une vitrine de bonbons”) . – Regarde devant toi, on ne te harcèle pas trop si on compare avec la bande d’imbéciles qui tentent de draguer le canon qui porte une robe moulante et des chaussures compensées. – Non ! mais regarde l’autre poupée qui aguiche l’autre bande d’idiots : elle a une grosse poitrine, elle ressemble à une poupée gonflable ; elle est vraiment canon et je présume qu’elle te fait disjoncter toi aussi ! – N’exagère pas ! Regarde son allure ; tu me vois vraiment avec une pétasse comme ça ? – Non mais la petite blonde tout près te conviendrait assez bien, propre, pas vulgaire, belles courbes et elle n’est peut-être pas idiote. Va donc vérifier de plus près ! – Attends un peu : je suis plus audacieux quand je suis légèrement ivre et que je me sens bien. – Va du côté du bar car les haut-parleurs sont moins bruyants et ça sera mieux pour draguer et essaie de faire les premiers pas avant d’être trop pété ! – Tu es bien gentille de me supporter mais je saurai bien me débrouiller ; surveille-moi bien plus tard [dans la soirée] !
– Réduis un peu ta consommation d’alcool et laisse-toi aller pour draguer. Moi je file aux toilettes me refaire une beauté. – Je n’ai pas l’intention de perdre mon temps ici jusqu’au dernier service gratuit. – Moi non plus et s’il y a gens qui veulent connaître la fin de notre petite fête, ils n’ont qu’à se rendre dans un bar de notre quartier pour s’amuser et discuter avec des fêtards comme nous. – Ils vont voir que la drague portée sur le physique ou l’apparence ne se termine pas toujours joyeusement. Souvent, ça ne mène nulle part !
➚ Au fil des saisons Le climat… toute une histoire ! Le climat au Québec n’est pas une mince affaire : les variations climatiques sont très importantes d’une région à l’autre. Voyez un exemple : Températures
Montréal
Québec
Température moyenne annuelle (1)
6,2°C
4,0°C
Température moyenne quotidienne en janvier (1)
-10,2°C
-12,8°C
Température moyenne quotidienne en juillet (1)
20,9°C
19,2°C
Chute de pluie annuelle (1)
763,8 mm
923,8 mm
Chute de neige annuelle (1)
217,5 cm
315,9 cm
(1) Source : Environnement Canada,
Normales et moyennes climatiques au Canada, 1971-
2000 Cela s’explique par l’étendue du territoire québécois (d’une superficie de 1 667 441 km²) et par une géographie changeante : le fleuve Saint-Laurent, long de plus de 1 000 km, pénètre dans les terres et leur apporte une forte dose d’humidité, la chaîne montagneuse des Appalaches et celle des Laurentides forment un léger rempart contre les vents. L’hiver, les journées sont courtes : la brunante et la noirceur arrivent très tôt… et cela dure ! Cette saison est la plus longue, avec de fortes chutes de neige – la période d’enneigement variant de 12 semaines environ à Montréal à 23 en Gaspésie, où les températures sont plus modérées grâce à la proximité de l’océan. Mais ne vous inquiétez pas : tout est adapté au grand froid (sous les rues du centre-ville de Montréal se cache une deuxième ville, s’étalant sur plus de 43 km de corridors où se retrouvent des boutiques et des restaurants. De ces corridors, vous pouvez accéder à des hôtels, des centres commerciaux, des cinémas, des salles de spectacles et des résidences de luxe) et puis, nos conseils vous rendront l’hiver des plus faciles !
Quand le temps se crosse à la brunante, qu’il fait ben frette et que vous êtes pété à la gelée, c’est le bon moment d’entrer dans un petit café ! Si vous chauffez votre char, attention aux bancs de neige en stationnant ! Pis vous mettez pas où c’est interdit. Faut que la souffleuse elle puisse passer ! Même à la fin de l’hiver, on n’est pas à l’abri d’une bordée de corneilles, et le méchant temps n’est jamais ben loin ! Le pire, c’est la neige molle pis la sloche. Quand il mouille, les brins de neige sont pas les bienvenus pantoute ! se crosser / se gâter mouiller / pleuvoir le nordais / vent du nord-est le sirois / vent du sud-est un banc de neige / une congère les brins de neige / les flocons de neige la bordée de corneilles / la dernière neige tombée la neige molle / de la neige mêlée de pluie la sloche/slotche / de la neige mouillée sur le sol la poudrerie / chute de neige accompagnée d’un vent fort : neige projetée par le vent être pété à la gelée / être transi de froid frette / froid une souffleuse, une charrue / un chasse-neige la brunante / le crépuscule la noirceur / l’obscurité Juin, juillet et août sont les mois les plus chauds, et il faudra vous méfier des belles journées de mai ou de septembre : le soir, le temps se rafraîchit et vous pourrez avoir besoin de vous couvrir un peu… En octobre, le froid commence à arriver et les températures peuvent osciller, au plus fort de l’hiver, entre 0 et -40°C, avec une moyenne de -11°C. Avant cela, un phénomène beaucoup plus agréable advient : l’été indien. Au mois d’octobre, pendant une quinzaine de jours, le temps redevient estival et les arbres (notamment les érables) se parent de couleurs chatoyantes : jaune, rouge, orange et ocre. Les forêts deviennent spectaculaires. Le terme été indien (traduction de l’américain Indian Summer) vient de l’époque où les premiers colons subissaient
de la part des Indiens une ultime attaque avant l’hiver, lors de ces dernières journées chaudes d’automne. Les Québécois parlent plutôt de l’été des Indiens.
Les fêtes et jours fériés Les Québécois adorent faire la fête ! Au Québec, les jours fériés ne sont pas très nombreux mais ils sont toujours l’occasion de réjouissances spéciales. Qui n’a pas vécu une Fête de la Saint-Jean à Montréal ou à Québec ne peut pas comprendre tout à fait l’essence du peuple québécois… L’incontournable Le nouvel an Certains Québécois se réunissent en famille, mais beaucoup préfèrent se retrouver dans un restaurant, un club ou un bar. Une tradition télévisuelle perdure : celle de regarder ensemble l’émission Bye Bye de Radio-Canada, diffusée une heure avant l’heure fatidique et qui reprend, sur un ton humoristique, les événements de l’année écoulée. Des fêtes ben d’là-bas 24 juin : fête nationale du Québec (fête de Saint Jean-Baptiste) C’est le jour férié le plus important du Québec et celui qui est le plus célébré. Proclamée officiellement fête nationale en 1977 par le Premier ministre René Lévesque, cette fête est liée à une légende qui veut qu’au XIXe siècle, lors de la création de la Société Saint Jean-Baptiste par Ludger Duvernay, Jean-Baptiste fut choisi comme patron des Canadiens francophones. Elle correspond également à une fête très ancienne, celle du solstice d’été. Aujourd’hui, ce jour donne lieu à des spectacles festifs et à de grandes parades, évoluant au son des musiques traditionnelles du Québec et de créations plus contemporaines. C’est aussi un moment politique fort, utilisé par les indépendantistes comme vitrine pour leurs revendications. 1er juillet : fête du Canada Peu fêtée au Québec, mais chômée, sa date a coïncidé en 1974 avec la date de fin des baux, anciennement fixée le 1er mai : cela permettait de déménager sans risquer de perturber les enfants alors en pleine année scolaire. On appelle donc aussi cette fête la fête du déménagement !
1er lundi de septembre : fête du travail Continent nord-américain oblige, ce n’est pas le premier mai, trop communiste, qui est choisi pour fêter les travailleurs ! 26 décembre : Boxing Day Bien que cette journée ne soit pas fériée au Québec, elle donne lieu à des scènes de folie devant les magasins. Il s’agit en effet des soldes d’après Noël : les gens en profitent au maximum. En plus des remises intéressantes, on en profite pour échanger ces cadeaux de Noël dont on ne veut pas ! Ces soldes sont si populaires que le Boxing Day finira bien par s’appeler Boxing Week ! Les fêtes de commémoration 3 e lundi de mai : Journée des Patriotes À cette occasion, on célèbre les Patriotes qui, durant les années 1837-38 se sont battus pour la reconnaissance des droits et des libertés du peuple québécois. Dans les autres provinces du Canada, cette date célèbre la fête de la reine Victoria. 2e lundi d’octobre : Action de grâce Intimement liée à la notion d’abondance et de fertilité, la fête d’Action de grâce est principalement célébrée aux États-Unis (Thanksgiving), mais à une date différente (4e jeudi de novembre), et au Canada (2e lundi d’octobre). Elle s’accompagne d’un repas festif où la dinde est à l’honneur ! 11 novembre : Jour du Souvenir Cette fête commémore l’armistice de la Première Guerre mondiale à laquelle de très nombreux Canadiens ont participé. Comme en témoignent de nombreux cimetières français, beaucoup d’entre eux sont tombés au champ d’honneur. La tradition veut que ce jour-là (comme dans tous les pays du Commonwealth d’ailleurs), l’on porte un petit coquelicot à la boutonnière. Les fêtes religieuses Vendredi saint et lundi de Pâques Ces fêtes, très catholiques, sont célébrées de la même manière qu’en France. Leur importance varie selon le degré d’attachement religieux de chacun. Comme dans
l’Hexagone, le chocolat y a la part belle ! Les employés choisissent l’un de ces deux jours de congés après une négociation avec leur employeur. 25 décembre : Noël Avec Pâques, la plus grande fête catholique du Québec. Célébré en famille, Noël devient comme ailleurs, une fête de plus en plus commerciale dans la Province. On y respecte une tradition nord-américaine, celle de décorer l’extérieur des maisons tout autant que leur intérieur. Ajoutez un peu de neige à cette formule et vous comprendrez la magie de cette fête au Québec.
➚ Équivalences L’argent Le dollar canadien prospère et fluctue selon les vicissitudes du dollar américain et de l’euro. Il existe des pièces de 1, 5, 10 et 25 cents ainsi que des pièces de 1 et 2 dollar(s). Pour les billets, on trouve des coupures de 5$, 10$, 20$, 50$, 100$ et plus rarement de 1 000$. Au Québec comme au Canada, les salariés apprécient particulièrement le jeudi et le vendredi… Drôles de goûts, pensez-vous ? Attendez d’en savoir plus ! En effet, les Canadiens sont payés le jeudi (ou le vendredi) de chaque semaine, ou de chaque quinzaine ! Tout s’éclaircit, non ? Et vous comprenez aussi pourquoi les magasins ouvrent jusqu’à 21 h ces jours-là… Le jour de la Sainte-Touche (la paie) revient donc deux à quatre fois par mois ! Depuis qu’il est ben loadé, il paye tout avec des bruns… Mais ne comptez pas sur lui pour être lousse : il a fait sa palette en étant minoteux. Être ménager après avoir autant frippé, c’est ben weird ! des bidous / des thunes le foin / le blé la piasse/piastre/tomate / le dollar le sou / la cenne / le cent un brun / un billet de 100 dollars loadé (angl. loaded) / riche lousse / généreux ménager / économe séraphin, avaricieux, baise-la-piasse, gratin, / avare minoteux, safre, tord-la-mèche, serre-la-pogne / grippe-sou fripper / dépenser faire sa palette / gagner beaucoup d’argent buster son compte (angl. to go bust) / être à découvert L’argent dans tous ses états
– Chérie, t’as-tu vu mon wallet à quelque part parce que y’a 10 piastres de gratteux dedans pis je veux checker si j’suis gagnant ? – Non pas pantoute mais en parlant d’argent, peux-tu me passer 50 piasses en attendant que je passe au guichet automatique pour collecter mes sous ? – Oublie ça, j’ai pu une cenne ! – Arrête donc toi ! il te reste plus rien déjà ? T’es toujours dans le trou à chaque paye ; ménage un peu ! Lâche donc les machines à poker, ça te coûte un bras pis t’es toujours cassé comme un clou. Tu flambes trop de bidous dans c’te gamique-là ! Tu te fais toujours fourrer avec ton poker pis toutes les autres loteries. C’est une game calculée pis le client est toujours loser. – Ben là, pousse mais pousse égal parce que toi c’est pas mieux quand tu pars sur une balloune avec ton chèque de BS pis que t’as même plus une cenne pour te payer ta passe d’autobus. – T’as peut-être raison mais moi je claire mes bills tout d’suite quand ça rentre. Je niaise pas comme toi en remettant ça à la semaine des quatre jeudis. – Y’a rien là. Je break-even quand je gage pis asteure j’ai mon sideline qui me donne du cash en plus. Je fais pas la palette mais crois-moi j’suis pas né pour un p’tit pain pis j’te jure que j’va finir par gagner le jackpot. – Le motton c’est dans notre REER ou dans le REEE des enfants que tu devrais l’crisser, pas dans c’te jeux d’marde-là. – Je prends pas de chance pis je ramasse la poignée de change sur la pantry et tout le screening dans le cochon des p’tits pour bidder sur nos chiffres chanceux. – No way ! Pis si ça continue, c’est une faillite que tu vas te taper. Tu t’en crisses mais moi le motton*, c’est dans la gorge que je l’ai ! – Wo les moteurs là, capote pas j’suis pas encore noyé pis j’ai catché le message ! (1)
L’argent dans tous ses états – Chérie, aurais-tu vu mon portefeuille quelque part parce qu’il y a dedans pour 10 dollars de jeux de grattage et que je veux vérifier si j’ai gagné ? – Non, pas vu du tout, mais en parlant d’argent, peux-tu me prêter 50 dollars en attendant que je passe au distributeur pour tirer de l’argent ? – Pas question, j’ai plus un rond ! – Vraiment ! Tu n’as déjà plus rien ? Tu es dans le rouge dès le début du mois ; économise un peu ! Arrête les machines à sous, ça te coûte une fortune et tu te retrouves sans un radis. Tu flambes trop dans cette magouille. Tu te fais avoir avec ton poker et tous ces billets de loto. Le jeu est calculé pour que le client perde toujours. – Tu [me] provoques, mais sois juste et regarde-toi ! Tu n’es pas mieux quand tu vas faire la bringue avec l’argent du RSA et qu’il ne te reste plus un sou pour payer ta carte Navigo. – Tu as peut-être raison, mais moi au moins, je règle mes factures dès qu’elles arrivent. Je laisse pas traîner comme toi en repoussant sans cesse. – C’est pas grave, ça. Je rentre dans mes frais à chaque pari et maintenant, j’ai mon boulot d’appoint qui me donne de l’argent en plus. Je ne gagne pas une fortune mais crois-moi, je ne suis pas un gagne-petit et je te jure que je finirai par toucher la cagnotte. – L’argent du jackpot, tu ferais mieux de le placer dans notre épargne pour les enfants et pas dans ces jeux idiots. – Je ne prends pas de risque ; je prends la petite monnaie qu’on laisse sur le comptoir et dans la tirelire des petits pour parier nos numéros porte-bonheur.
– Hors de question ! le jeu c’est pas mon truc et si ça continue, tu vas finir par déposer le bilan ! Tu t’en fiches, mais moi, la boule, je l’ai au fond de la gorge ! – Calme-toi et ne pète pas les plombs ! Je ne suis pas encore noyé et j’ai pigé le message !
Poids et mesures Pouces, pieds et livres Pas simple de s’y retrouver dans un pays qui, bien qu’ayant adopté le système métrique depuis longtemps, n’en fait que peu usage. Rien de tel pour déclencher des situations cocasses de tout genre… qu’il s’agisse de l’énoncé de vos mensurations ou d’une banale recette de cuisine ! Pas de panique cependant, nous avons percé pour vous le secret des mesures québécoises : la ligne / 1,587 mm le pouce / 2,54 cm le pied / 30,48 cm la verge / 0,914 m le mille / 1,609 km une once / 28,349 g une livre / 453 g le demiard / 0,284 l la chopine / 0,568 l la pinte / le quart / 1,136 l le gallon américain / 3,785 l la gallon canadien ou impérial / 4,545 l Ainsi, si quelqu’un mesure 1,71 m et pèse 60 kg, il mesurera au Québec 5 pieds 7 pouces et pèsera 133 livres (on grossit bien plus vite en livres !).
➚ Voyager La route Vous vous apprêtez à prendre le volant ? Quelques petites recommandations… Au Québec, on roule à droite, et quelques adaptations sont nécessaires en ce qui concerne la signalisation. Votre permis de conduire est valable pour un séjour de moins de 6 mois, s’il est rédigé en français ou en anglais. Sinon, vous avez besoin d’un permis international. L’absence de priorité à droite peut être déconcertante. Elle est cependant compensée par la présence de feux ou de panneaux ARRÊT. Dans ce dernier cas, le premier arrivé est le premier servi. Soyez bien attentif, afin de ne pas vous montrer indélicat vis-à-vis des autres conducteurs ! De la même manière, il est autorisé (sauf à Montréal) de tourner à droite au feu rouge – ce qui pour autant ne vous donne pas la priorité. Malgré cette règle, n’oubliez pas qu’il vous faut faire un arrêt complet avant de tourner… et surtout ne klaxonnez pas les automobilistes qui ne démarreraient pas : cela vous vaudrait une contravention car le virage est permis mais pas obligatoire. Prenez aussi garde à ne pas doubler les bus de ramassage scolaire quand ils sont à l’arrêt (lorsque leurs feux arrières clignotent), vous seriez sévèrement verbalisé. Enfin, gardez votre ceinture en toute circonstance, elle est absolument obligatoire.
Quelques règles élémentaires pour prendre le volant… Comme dans la plupart des pays, sont limités : - Le taux d’alcoolémie : si vous souhaitez pouvoir conduire, n’excédez pas les 0,08 g/l ! - La vitesse : 100 km/h sur autoroute, 30 à 50 km/h en ville, parfois 60 km/h. Sur les autres routes, 90 km/h. À la différence des États-Unis, les distances et vitesses sont bien indiquées en km et en km/h. De la même manière, pour faire le plein de votre voiture, le litre est communément utilisé, mais le gallon subsiste encore (1 gallon canadien = 4,545 l). La voiture au Québec vous fatigue ? Évitez de faire du pouce ou de poucer : bien que tolérée cette pratique est interdite – les pouceux poucent donc à leurs risques et périls. Pour de courts trajets, prenez plutôt le bicycle ou le bike, autrement dit, le vélo mais soyez conscient que le rapport des cyclistes québécois au code de la route est un peu… libre !
Un dernier conseil d’ami, veillez à bien respecter le code de la route : tout manquement à ses règles vous coûtera au moins de 40 $ à 50 $… souvent beaucoup plus. un ticket, un billet / une amende le bœu, le chien / le gendarme La voiture en deux mots Savez-vous chauffer ? ça va vous être indispensable au Québec ! Que vous aimiez peser sur le gaz ou que vous déploriez le fait d’avoir un flat, vous serez amené à mener votre char sur des chemins plus ou moins passables… Entre deux haltes routières et une pause maintenance, prenez soin de votre barouette car elle deviendra l’un de vos plus fidèles alliés sur les routes du Québec ! un bazou, une barouette / une caisse un char, une machine / une voiture un citron / une mauvaise voiture d’occasion, où rien ne marche une minoune / une voiture d’occasion, une caisse avoir un flat / crever (en parlant d’une voiture) chauffer / conduire peser sur le gaz / accélérer tinquer son char / faire le plein une pause maintenance / l’entretien une halte routière / une aire de repos passable / carrossable Vous souhaitez savoir comment tinquer votre char… Ces quelques informations pourraient bien vous être utiles ! Le gaz (l’essence) se répartit en trois catégories : - le super (approximativement 98 indice d’octane), - l’intermédiaire (approximativement 97 indice d’octane),
- l’ordinaire (95/96 indice d’octane). L’essence avec l’indice d’octane le plus élevé est la meilleure, mais également la plus chère. Le diesel est disponible et surtout utilisé pour les trucks, les camions. Nous ne vous le souhaitons pas, mais en cas de panne, il est parfois intéressant de bien connaître la nomenclature automobile ! Voici donc, en vrac, le nom de quelques pièces détachées et autres outils (beaucoup sont des anglicismes) : le break (angl. break) / le frein le bucket seat / le siège le bumper (angl. bumper) / le pare-chocs les caps de roue / les enjoliveurs le dash / le tableau de bord la gear (angl. gearing, gear unit) / la boîte de vitesses les miroirs / les rétroviseurs le muffler / le pot d’échappement le spare / la roue de secours la suce, la pédale à gaz / l’accélérateur le tire / le pneu le windshield / le pare-brise le wiper / l’essuie-glace Ne vous dégonflez pas sur la route ! – Comment ça file à matin ? – Moi c’est pas trop pire mais j’ai sauté le moteur de mon bazou c’te nuit, pis je peux plus monter à Québec. – Ben là j’suis content ; C’est un maudit beau cadeau que le ciel te pitche à matin. – Y a rien de trippant à devoir scrapper mon char. – Non mais il est rien que bon pour ça, y’a plus grand chose qui tient debout dans ce minoune-là : le windshield est craqué, la radio fuckée, tes bucket seats sont tout déchirés, le dash est tout décrissé, les mufflers défoncés, la tank à gaz presque percée, les wipers marchent plus, les miroirs sont arrachés pis ça c’est à part du body patché quasiment à grandeur avec putty pis tes bumpers qui tiennent de peur avec de la broche. – T’as oublié que je roule avec des tires usés à la corde pis que je pogne plein de flats sans spare ni de jack dans la valise. Le seul bon côté : j’suis membre de CAA*. – C’est pas rien qu’un bazou, c’est une cour à scrap mobile pis le pire de tout, c’est dangereux pour toi pis j’suis ben content que c’te badluck-là t’arrive. Pis en plus, il te coûtait une fortune en gas, en tickets pis en maintenance. – C’est ben tant mieux comme ça, j’va me pogner un bon deal en revenant !
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Ne vous dégonflez pas sur la route ! – Comment ça va ce matin ? – Ça va pas mal mais j’ai abîmé le moteur de ma voiture cette nuit, et je ne peux plus monter à Québec. – Bon, je suis content ; c’est un super beau cadeau que le ciel t’envoie ce matin. – Il n’y a rien de drôle à devoir envoyer ma bagnole à la casse. – Non, mais elle n’est bonne que pour ça, y’a plus grand chose qui tienne debout dans cette voiture : le parebrise est fissuré, la radio bousillée, tous les sièges éventrés, le tableau de bord est démoli, le pot d’échappement défoncé, le réservoir percé, les essuie-glaces ne fonctionnent plus, les rétroviseurs sont arrachés, sans parler de la carrosserie rafistolée de long en large avec du mastic, ni de tes pare-chocs qui ne tiennent plus que grâce à un fil de fer. – Tu as oublié que je roule avec des pneus usés jusqu’à la corde et que je n’arrête pas de crever, sans roue de secours ni cric dans le coffre. Le seul bon côté : je suis membre du Club Automobile Canadien. – C’est pas juste une bagnole que tu as, c’est une ferraille ambulante et le pire, c’est que c’est dangereux pour toi. Je suis super content que cette malchance t’arrive. De plus, elle te coûtait une fortune en essence, en amendes et en entretien. – Tu as raison, c’est préférable ainsi, je trouverai une bonne occasion à mon retour !
En train, en avion, en bus ou en bateau… Le réseau ferré n’est pas le point fort du Canada, délaissé au profit de l’avion qui est devenu le moyen privilégié pour se déplacer d’un point du pays à un autre : la principale compagnie de chemins de fer (VIA Rail) ne dessert de manière intense que le corridor Québec-Montréal-Ottawa-Toronto-Windsor. Le célèbre voyage Halifax-Vancouver qui traverse tout le Canada (plus de 6 000 kilomètres) peut valoir le détour ! Renseignez-vous cependant : il n’est pas possible de le faire tous les jours de la semaine et l’extrême lenteur des locomotives diesel pourrait vous décourager… En ce qui nous concerne, nous vous recommandons de prendre le car (dénommé bus ou coach). Ce moyen, beaucoup plus répandu au Québec que le train, est confortable, rapide et ponctuel. Plusieurs compagnies relient les principales villes québécoises : Voyageur et Orléans Express. Les deux grandes gares routières du Québec sont la Station Centrale à Montréal et la Gare Intermodale à Québec. Les ferry-boats, qu’on appelle bacs ou traversiers, sont également nombreux. Ils vous permettront de traverser l’immense lac Saint-Jean, ou bien le Saint-Laurent et de vous rendre sur les nombreuses îles qui s’y trouvent, ou encore de vous rendre à Terre-Neuve ou aux îles de la Madeleine. Notez bien qu’il faut toujours acquitter un droit pour emprunter les traversiers.
➚ En ville La population québécoise est de plus en plus urbaine, suivant ainsi la tendance générale observée depuis soixante ans dans les pays occidentaux. Les deux principales conurbations du Québec sont Montréal, la métropole de la province, deuxième ville du Canada et deuxième plus grande ville francophone du monde après Paris – et la ville de Québec, capitale politique de la Province. Vous aurez peut-être l’occasion de visiter d’autres villes québécoises, moins connues et moins touristiques, mais tout aussi charmantes et accueillantes, telles que Chicoutimi, Trois-Rivières, Sherbrooke, Shawinigan, Rimouski ou Gaspé. Les villes québécoises, à l’exception de Québec qui ressemble à s’y méprendre à une vieille cité européenne (certains immeubles du Vieux Québec datent du XVIIe siècle), sont bâties sur un schéma traditionnel nord-américain. Le centre-ville de Montréal, conçu de rues en damier (une aubaine pour le cas où votre sens de l’orientation aurait la fâcheuse tendance à s’absenter) est hérissé de gratte-ciels ; la ville s’étend ensuite sur un très vaste territoire, déclinant de nombreuses banlieues pavillonnaires.
Transports urbains En ville, quel que soit le mode de transport que vous choisissez, vos déplacements seront aisés. Le bus La ville de Québec dispose d’un service de bus à haute fréquence circulant sur des voies réservées, destinées à desservir les grands axes et centres d’activité. Trois autres services de bus, l’un classique, les deux autres express et écologique, le complètent. Une fois la nuit tombée, le service couche-tard vous ramènera à bon port. Le bicycle Des pistes cyclables sont aménagées de manière à faciliter l’usage du vélo. Le métro À Montréal, la présence d’un métro de 5 h 30 du matin à minuit trente/1 h est aussi un atout dans vos déplacements urbains. Le métro, ouvert en 1966 en
prévision de la célèbre exposition universelle de 1967, fait la fierté des Montréalais, tant pour son efficacité que pour le confort qu’il offre à ses passagers. C’est un mode de transport naturellement très apprécié dans un pays où les températures n’incitent guère à la flânerie dans les rues…
➚ Les télécommunications Le téléphone Chaque province canadienne possède plusieurs compagnies de téléphone. Au Québec, on trouve surtout les compagnies Bell Canada et Videotron qui, en plus des services de téléphonie fixe et portable, peuvent vous proposer un accès Internet et des chaînes télévisées. Pour le téléphone privé, les abonnés paient un forfait mensuel et les communications locales sont dès lors gratuites à partir d’un appareil privé. La téléphonie mobile est facturée à la seconde ou à la minute pour les appels entrants et sortants selon divers forfaits contractuels ou à la carte auprès de plusieurs fournisseurs. Vous pouvez aussi utiliser votre propre portable si vous le faites débloquer par votre fournisseur actuel. Si vous désirez passer par un opérateur pour effectuer des appels longue distance et interurbains, il suffit de composer le zéro. Tous les opérateurs sont bilingues : vous pouvez donc accéder à ce service en anglais ou en français. Sachez que pour les appels longue distance et interurbains, le moyen le plus économique est de vous procurer des cartes d’appels prépayées de 5 $, 10 $ ou plus. Vous trouverez ces cartes dans plusieurs petits commerces des principales villes du Québec mais assurez-vous de choisir celle qui est la plus économique selon le pays vers lequel vous téléphonerez. Pour obtenir le numéro de téléphone d’une personne, une entreprise ou un organisme public, vous pouvez pitonner ou signaler le 411. Au Québec, tout comme ailleurs au Canada, les numéros de téléphone sont de dix chiffres dont les trois premiers correspondent à l’indicatif ou code régional et les sept autres au numéro local. Les numéros de téléphone commençant par 1-800, 1-888, 1-877 ou 1-866 sont gratuits quelle que soit la destination de l’appel dans le pays. Ce sont le plus souvent des numéros des services publics (demande de renseignements), des centrales de réservation d’hôtel, etc. C’est un petit smart, dès qu’il doit caller en longue distance ou en interurbain, il appelle à frais virés ! La dernière fois que je l’ai callé, la ligne
était engagée : ça faisait plus d’une heure qu’il appelait en France ! Quand j’ai signalé le numéro de son cellulaire, il a décroché pis m’a dit « Reste sur la ligne ! » pis il a continué à parler sur l’autre ligne pendant une demi-heure ! pitonner, signaler / composer rester sur la ligne / ne pas quitter caller : / appeler : - en longue distance / à l’international - en interurbain / d’une région à l’autre - à frais virés / en P. C. V. le timbre sonore / la tonalité une ligne engagée / une ligne occupée Si les Canadiens sont des accros du téléphone (ils peuvent y passer des heures durant les longues soirées d’hiver), ils ont à cela une bonne raison : ils vivent au pays d’Alexander Bell, l’inventeur du téléphone !
La toile L’Internet est naturellement bien implanté au Québec et les Québécois font partie des occidentaux les plus connectés de la planète. Il faut dire que les grandes distances favorisent ce mode de communication. L’originalité locale réside surtout dans la créativité dont font preuve les Québécois pour ne pas céder aux sirènes de l’anglais et créer de nouveaux termes inédits pour nommer les nouvelles réalités engendrées par l’Internet. Certains de ces termes (courriel) ont même été adoptés en France pour remplacer l’affreux mél qui, un temps, fut préconisé ! Un autre exemple ? un espiogiciel est un spyware ! Je suis ben à l’aise avec Internet maintenant ! Mes enfants m’ont tout expliqué : j’envoie des courriels, je navigue sur la toile, pis je regarde des vidéos en balladodiffusion ! Par exemple, la semaine dernière, j’ai même fait du clavardage avec ma petite-fille qui est au Japon ! Par contre, c’est ben de valeur (dommage), malgré des logiciels pour m’en protéger, à chaque jour je reçois des pourriels écœurants : un homme comme moi, recevoir des annonces pour le viagra ! C’est ben toffe (difficile) d’échapper au pollupostage… Une chance que j’aie pas été victime de hameçonnage, c’est tiguidou !
le clavardage / le chat le pollupostage / le spamming un pourriel / un spam
➚ L’hébergement … Il faut bien s’abriter quand il fait -25°C ! Trouver un logement est chose facile au Québec. Les maisons et les appartements sont spacieux et très confortables. Une particularité : la colocation. Beaucoup de Québécois, notamment célibataires, partagent le loyer en cohabitant avec des amis. C’est naturellement plus fréquent parmi les étudiants. L’hiver influe aussi sur le logement. On n’a jamais froid au Québec ! Enfin… à l’intérieur ! Le double vitrage se trouve partout, les logements comportent un sas d’entrée où l’on peut se changer, et l’isolation est très efficace. L’offre de logements est importante et cela a une conséquence sur les prix. Les loyers y sont en général moins élevés et il est plus facile de louer au Québec qu’en France – même pour un bail assez court. Notez que pour les appartements en location, il y a toujours la demie qui suit le nombre de pièces. Par exemple: 1½, 2½, 3½, 4½, 5½. Ce chiffre indique le nombre de pièces incluant la cuisine et la demie représente la salle de bains avec les toilettes. Le logement en quelques mots Je me suis trouvé un beau petit bungalow. J’aurais ben voulu un cottage, mais j’peux pas me payer ça ! Et pis, celui que j’ai acheté, il a un perron pis une galerie ! Ça va me changer de mon condo de ville. En plus, j’va pouvoir radouer la maison, j’adore ça. À part un petit problème avec un châssis pis un problème de champlure qui coule, j’aurai pas beaucoup de travaux, pis j’va pouvoir y rester ben vite. À part de tout ça, sauf pour la laveuse qu’il va falloir que je rachète, tout mon butin va pouvoir entrer dans la nouvelle maison. J’va quand même me faire plaisir pis acheter quelques nouvelles bébelles (choses) pour être bien greyée. Moi qui haïssais ça lessiver, même ça, ça va m’plaire au boute (un max) ! Tu t’imagines-tu me voir passer la mop sur la tuile ? Anyway, j’ai hâte de mouver. Il faudra aussi que je récupère la sécheuse, la balayeuse, pis le poêle que j’ai laissés chez mes parents : maintenant, j’ai la place de les mettre chez moi. Au fait, tu m’aiderais-tu à peinturer ? rester / habiter mouver / déménager être bien greyé / être bien équipé
lessiver / faire le ménage peinturer / peindre radouer / bricoler un bungalow / une maison de plain-pied un condo (abrév. de condominium) / un immeuble citadin en copropriété un cottage / une maison à deux étages un duplex/triplex/quadruplex / immeuble de 2, 3, 4 appartements un champlure / un robinet un châssis / une fenêtre une galerie / un balcon un gratte-pieds / le paillasson un perron / une véranda la poêle / le poêlon le sink (angl. sink) / l’évier Les équipements la balayeuse / l’aspirateur le butin / les meubles la laveuse / la machine à laver la mop / la serpillière le poêle / la cuisinière électrique ou à gaz la sécheuse / le séchoir la tuile / le carrelage Et pour les petits besoins… salle de bains, les camiliennes, bécosses, les closets /les toilettes Les insolences de l’immobilier – Je vous appelle pour le condo dans le quadruplex au coin de St-Denis pis Roy. – Désolée ! Il est encore listé mais y’a un offre dessus mais dans le même coin y’a un super duplex qui va être prêt dans pas grand temps. Un super 5 pièces de 1 000 pieds carrés complètement strippé. – Y’a quoi de faite comme réno ? – Y’en a un paquet ! Il vous reste quasiment juste la mop à passer !
– Ça adonne ben mal ; le ménage c’est pas mon fort… Sans niaiser y a-tu des trucs majeurs de faite ou juste du flafla ? – Ils ont tout renipé les châssis, les champlures, le sink et la tuyauterie ; la céramique et les tuiles dans la toilette, la tank à eau chaude, tout est peinturé à grandeur pis ils ont même refait la galerie pis plein d’autres affaires. – Ça a l’air pas pire pantoute mais c’est-tu ben spotté ? – Y’a pas mieux, le building est drette en avant d’un abreuvoir de la ville pis il est pas dispendieux… je vous en passe un papier. Sans farce, c’est en face du parc, la garderie, le dépanneur, et de plein de magasins pas chers ; c’est un super deal full load avec une promotion qui comprend le poêle, le frigidaire, la laveuse pis la sécheuse gratis. C’est le jackpot de l’immobilier ; sautez dessus ça va disparaître assez vite ! – J’te crois pas ; c’est trop beau pour être vrai ! – Bravo Monsieur, vous avez parfaitement raison puisque vous participez à l’émission : “Les insolences de la radio” !
Les insolences de l’immobilier – Je vous appelle pour l’appartement de l’immeuble à l’angle des rues St-Denis et Roy. – Désolé, il est encore en vente mais on vient de faire une offre dessus ; dans le même quartier, il y a un magnifique immeuble, prêt dans peu de temps. Un superbe F5 de 100 m² entièrement rénové. – Quel genre de rénovation ? – Des tas de choses ont été faites ! Il ne vous reste plus qu’à passer un coup de serpillière ! – Ça tombe super mal, le ménage n’est pas mon fort… Blague à part, la rénovation, c’est du gros œuvre ou juste de la déco ? – Tout a été refait : les fenêtres, la robinetterie, l’évier et la plomberie ; le carrelage dans la salle de bains, le chauffe-eau, tout a été repeint du sol au plafond ; on a même refait le balcon et des tas d’autres choses. – Eh bien, ça a l’air super mais c’est bien situé ? – Y’a pas mieux situé : l’immeuble est juste en face d’une fontaine municipale et il est pas cher… Je vous le garantis. Sans blague, il est en face du parc, près de la crèche, d’une épicerie ouverte 24 h/24, et de plein de magasins bon marché ; c’est une super affaire tout compris, avec comme promo, la cuisinière, le frigo, la machine à laver et la sécheuse inclus. C’est le jackpot de l’immobilier ; saisissez l’occasion, ça va partir vite ! – J’y crois pas ; c’est trop beau pour être vrai ! – Bravo Monsieur, vous avez parfaitement raison puisque vous participez à l’émission : “Les insolences de la radio” !
L’hôtel À votre arrivée sur place, plusieurs possibilités s’offrent à vous : l’hôtel, bien sûr, que vous n’aurez aucun mal à trouver du moins cher au plus luxueux, mais aussi les chambres d’hôte et gîtes ruraux, de plus en plus prisés pour la convivialité qu’ils permettent. Cette dernière option est aussi, bien entendu, un excellent moyen d’aller à la rencontre des Québécois ! Concernant l’hôtellerie, signalons le magnifique château Frontenac situé dans le Vieux-Québec, qui surplombe le Saint-Laurent. Il a été construit à la fin du XIXe
siècle et est emblématique de la ville de Québec ; il a abrité la conférence de Québec entre Churchill et Roosevelt en 1943, pour déterminer la stratégie à tenir pour la guerre. À Québec toujours, peut-être tenterez-vous l’hôtel de Glace. Vous devinerez aisément qu’il n’est possible d’y loger qu’en hiver. À moins que vous ne craigniez trop le dépaysement… Dans ce cas, remettez-vous-en aux grandes chaînes internationales, présentes dans tout le pays.
➚ Pas à pas dans la nature La flore La flore du Québec est naturellement intimement liée aux grandes régions climatiques. La toundra domine à l’extrême Nord : aucun courant d’air chaud n’y parvient. Les buissons bas en sont la végétation principale. Ne cherchez pas d’arbres, il n’y en a pas ! La forêt boréale occupe le reste du Nord du pays, sur une surface de 307 millions d’hectares. Sa faune regroupe le plus gros mammifère du continent, le bison des bois, et le plus petit – la musaraigne de Hoy –, tout comme l’orignal, le caribou des bois, l’ours, le loup, le lynx et le vison. Au sud s’étend la forêt tempérée. Autour du Saint-Laurent, la végétation est très différente : elle est composée de bouleaux et de peupliers trembles, exploités dans le cadre de la production de papier. Le fleuve abrite en son sein perchaudes et grands brochets. La région des Appalaches, au sud du Saint-Laurent, est propice à la croissance d’érables, de hêtres, de chênes, d’ormes, de peupliers, de trembles et de bouleaux, grâce à la température moyenne locale plus élevée. Ces arbres côtoient les conifères (sapins, pruches, pins gris).
La faune Il serait difficile d’entrer dans l’énumération des 450 espèces d’oiseaux qui peuplent le Canada en général, et le Québec en particulier. Citons quand même la bernache du Canada, facilement reconnaissable par sa tête et son cou noirs, tâchée de blanc aux joues, et qui se déplace en formation dans le ciel en dessinant un v. Si vous vous promenez dans la belle nature québécoise, vous pourriez vous trouver nez à nez avec toutes sortes de bibittes (bestioles) un peu impressionnantes : une bête puante / un putois d’Amérique, le skunks un buffalo / un bison un caribou / un caribou un orignal / un grand élan du Canada
une outarde / un bernache du Canada Mais ne vous y trompez pas, les plus dérangeants restent les insectes qui peuplent les nuits d’été : un maringouin / un moustique un brûlot / un petit moustique noir une mouche à feu / une luciole une mouche noire (angl. black fly) / un petit insecte vorace aux piqûres douloureuses Sans compter ceux qui s’invitent dans les maisons, logés parfois sous le sink, l’évier. Vous voyez un peu ce que c’est ?! Les coquerelles… les cafards si vous préférez… Mais ne vous y trompez pas, la faune québécoise a aussi ses belles surprises ! L’une des plus belles rencontres que vous puissiez faire est celle des baleines, notamment dans l’estuaire du Saint-Laurent, où vous pourrez, au large de Tadoussac, observer des belugas ou même, avec un peu de chance, le plus gros mammifère de la planète : le célèbre rorqual bleu. Une expérience inoubliable ! Du camping pas tout à fait sauvage ! – T’es pas tanné de marcher toi ? – J’sais que t’es pas accoutumée de marcher dans le bois mais on va faire un autre p’tit boutte pis on s’écrasera un brin. – C’est pas pour chialer pour rien mais j’suis brûlée pis j’ai mal au cœur tellement j’ai l’estomac dans les talons. – Tiguidou ! On va prendre un break pis on campe dans le coin à soir ! – Checke-moi les grosses touffes de bleuets à côté des épinettes ! – On a pogné le jackpot, y’a une source itou drette icitte… – C’est pas mal trippant mais demain on devrait switcher de l’autre bord de la rivière ; y’a une trail pour les bicycles. – Pourquoi pas le highway ? Tu pourrais luncher au rest-area ! – Ç’a pas d’allure ; va falloir slaquer sur la marche, j’ai les cannes pas mal maganées. – Arrête de brailler pour rien pis donne-moi un coup de main pour swinger le billot pis effoire-toi sur la tourbe ! – J’ai pas envie pantoute de pogner l’herbe à puce ou de me beurrer dans la gomme de sapin. – Y’en a pas icitte mais attention pour pas t’enfarger dans les souches pis le bois mort parce que tu vas te ramasser direct dans la souampe. – Je tripperais pas mal plus en ski-doo ou en bobsleigh ! À
– À chacun son trip ! Moi, me faire blaster les yeux par la neige pis me geler le cul au frette à - 30 degrés avec des sacrées bourrasques, c’est pas mon fort ! – Ben à soir ça va être un bon sleeping bag pis on va sniffer de l’air pur sans boucane. – Pitche-moi le stuff pour les maringouins pis sors le sixpack ! – On devrait aller spotter un coin pour la bécosse pis un ruisseau pour le lavage… – Y’a pas de rush pour ça, prends ça cool pis tire-toi une bûche ! – Ok pour le break ! J’suis pas mal brûlée avec tout le stock que j’ai charrié… – Si tu es willing, tantôt on prendra une petite marche au ras du lac. – Ok mais je souperai tout d’suite pour arriver avant la brunante. – Je pars le grill pis je nous fais des toasts avec du creton pis je fais chauffer une canne de binnes. – Ça mon chum, c’est quasiment du camping sauvage !
Du camping pas tout à fait sauvage ! – Tu n’es pas fatigué de marcher ? – Je sais que tu n’as pas l’habitude de marcher en forêt mais continuons encore un peu avant de nous reposer quelques instants. – Ce n’est pas pour me plaindre sans raison mais je suis épuisée et j’ai des nausées tellement j’ai faim. – C’est d’accord ! On prend une pause et on campe ici ce soir ! – Regarde les gros tas de myrtilles près des épinettes ! – On a touché le gros lot, il y a aussi un ruisseau juste ici… – C’est formidable mais demain nous devrions changer de rive ; il y a un sentier pour les vélos. – Pourquoi pas l’autoroute ? Tu pourrais déjeuner sur l’aire de repos ! – Ça n’a pas de sens ; faut ralentir notre marche, mes jambes n’en peuvent plus. – Cesse de te plaindre sans raison, aide-moi à dégager le tronc d’arbre et allonge-toi sur l’herbe ! – Je souhaite pas vraiment attraper de l’ambrosia ou de me tacher avec la sève de sapin. – Il n’y en a pas ici mais prends garde de ne pas trébucher sur les troncs et sur les bûches mortes, tu risques de tomber dans le marécage ! – Je préfèrerais m’amuser en motoneige ou en luge ! – À chacun son truc ! Moi, me faire aveugler les yeux par la neige et geler au max à - 30 degrés avec des rafales, ce n’est pas ce que j’aime ! – Bien, ce soir nous aurons un bon sac de couchage et on respirera de l’air pur sans fumée. – Lance-moi le produit pour les moustiques et sors la bière ! – On devrait chercher un endroit pour la toilette et un ruisseau pour la lessive… – Il n’y a pas d’urgence, détends-toi et assieds-toi ! – Ok pour la pause ! Avec tout le matériel que j’ai transporté, je suis assez fatiguée… – Si cela te tente, plus tard nous marcherons près du lac. – D’accord mais je vais dîner maintenant pour arriver avant le coucher du soleil. – Je démarre le barbecue, je nous prépare du pain grillé et des rillettes et je réchauffe les flageolets en boîte. – Ça mon ami, c’est quasiment du camping sauvage !
➚ Forme et loisirs Les sports de plein air Quoi de mieux, pour passer du bon temps au Québec, que de profiter de la magnifique nature qui se déploie sous vos yeux ? Des sports d’hiver (ski, luge, motoneige) à ceux de l’été (chasse, pêche, randonnée, rafting et canoë-kayak), il y en aura pour tous les goûts…. Notez cependant que de nombreux permis s’avèrent nécessaires pour la pêche (le prix du permis-pêche vous fera regretter de ne pas être résident ; un autre permis vous permettra d’accéder aux parcs nationaux), et qu’il existe des restrictions (10 poissons de la même espèce, la pêche au saumon étant soumise à une autorisation particulière). Il en est de même pour la chasse – interdite au-delà du 54° de latitude –, et en particulier la chasse aux ours, très réglementée et très limitée pour les étrangers. Les parcs et réserves Il y a de très nombreux parcs naturels au Québec où la faune et la flore sont préservées. Profitez des richesses qu’ils vous offrent mais soyez très respectueux des consignes environnementales. Le poste d’accueil Office de renseignements touristiques à l’entrée des parcs et des réserves La pourvoirie Camp plutôt luxueux offrant toutes les facilités pour la chasse et la pêche ZEC Zone à Exploitation Contrôlée : réserves de chasse dont on peut louer une partie La passe migratoire Ensemble des sites d’où l’on peut observer la migration des animaux Les activités estivales Participez à une excursion canot camping avec la possibilité de dormir sur place et vous emprunterez les portages, sentiers terrestres entre deux lacs ou deux rivières, où vous devez porter votre canoë.
Vous aimez la pêche ? Lancez donc votre ligne dans l’eau miroitante des beaux lacs des Laurentides et peut-être attraperez-vous avec vos menés accrochés à l’hameçon un maskinongé, un achigan ou une barbotte si vous êtes pas chanceux ! un canot / un canoë une chaloupe / un petit bateau à rame qui peut aussi être motorisé la descente de rivière / le rafting le fly-in / activité de pêche où l’on se fait déposer en avion privé dans la nature un achigan / une perche noire une barbotte / un poisson-chat un maskinongé / une espèce de brochet nord-américain des menés / des petits poissons servant d’appâts Les activités d’hiver La motoneige Inventée par le Québécois J.-A. Bombardier, la motoneige est un petit véhicule à chenilles motorisé qui permet de se rendre dans les endroits enneigés, inaccessibles par la route en hiver. La motoneige est très agréable à piloter. Le ski-doo C’est le nom de commerce donné par son inventeur à la motoneige. Dérivé de l’anglais ski-dog (litt. “chien-ski”), ce nom a été choisi parce que la motoneige a d’abord été conçue pour remplacer les traîneaux tirés par des chiens dans le Grand Nord québécois. la carriole / le traîneau tiré par un ou plusieurs chevaux autrefois utilisé en hiver pour le transport hiverniser, hivériser / hiberner la lisse/ la trace laissée par un traîneau dans la neige le membre/runneur/meneur / le chef d’une équipée (une lignée) de motoneiges ou de berlots le motoneigiste / le conducteur de motoneige la traîne-sauvage / la luge Mimi pis Momo se grayent pour la chasse
– Salut mon jack ! il fait frette en crisse à matin ! – C’est pas pire pantoute pis c’est au boutte que tu soyes de bonne heure sur le piton ! – C’est un meilleur timing pour caller ta femelle d’hier. – L’agace du pub qui se cherchait un lift ou la fuckée de la station de gaz ? – T’es twit quand tu veux toi, j’te parle de l’orignal qu’on a pisté l’autre nuit. – C’est une farce pis by the way : c’est un buck que j’ai vu pis j’te jure qu’on va lui faire la passe avant la brunante ! – Ramasse donc tes raquettes parce qu’avec la bordée de neige qui nous est tombée dessus, ça va être mieux ! – Avec un méchant temps comme ça, on serait mieux de mettre nos soutes de ski-doo pis nos bottes itou ! – Pas fou ! Ça va être pratique pour la slotche près de la souampe ! – T’as-tu checké si t’as tout ton stock dans la traîne-sauvage ? – Pis toi ? t’as-tu fait un double check pour effoirer les bibittes dans ton linge ? – Y’en a pas pantoute dans mes guenilles mais toi t’as l’air d’en avoir un paquet dans la tête ! – Hey relaxe là, c’est une joke ! – Attention, ferme ta trappe asteure, ça bouge drette-là au ras d’la cache… – C’te fois ’cite, c’est toi qui watches pis c’est moi qui calle ! – Pas de problème mais avec ta grand’ yeule arrange-toi pas pour faire décrisser le gibier avant que j’le pogne. Arrange-toi pas pour qu’on se tape un ticket de la SQ pour tapage nocturne. – Tu fais ton comique à matin ! J’le sais ben que la Provinciale vient pas dans l’bois pis encore moins dans c’te pourvoirie-là. – J’te parle des gardes-chasse ! – Ah ben là, à ce temps icitte de l’année eux autres sont encore plus rares qu’un buck drette downtown. – Pour tout d’suite, fini les niaiseries, on va s’encabanner dans l’shack parce que c’est un maudit bon spot pour se grayer comme il faut pis attendre qu’ils se montrent la fraise ; pis là j’te parle pas des bœufs mais des orignaux pis des chevreuils. – C’est ok, j’ai tout catché pis j’suis sûr que c’est pareil pour nos liseurs. – Ça, j’suis moins sûr mais ils ont un bon boute de faite !
Mimi et Momo se préparent pour la chasse – Bonjour mon pote ! Il fait super froid ce matin ! – Pas tant que ça et c’est génial que tu sois très matinal ! – C’est le meilleur moment pour attirer la femelle d’hier. – L’enquiquineuse du bar qui voulait qu’on la prenne en stop ou la débile à la station-service ? – Qu’est-ce que tu es bête toi ! Je te parle de l’orignal qu’on a suivi l’autre nuit. – C’est une blague et en passant : c’est un mâle que j’ai vu et je t’assure qu’on lui fera la peau avant la nuit tombée ! – Prends tes raquettes ! Avec la chute de neige qu’on a eue, c’est préférable ! – Avec ce sale temps, mieux vaut enfiler nos combinaisons de motoneige ainsi que nos bottes ! – Pas bête ! Ça sera pratique, avec toute la neige mouillée près du marécage ! – As-tu vérifié si tu as tout ton équipement sur la luge ? – Et toi ? As-tu fait une double vérification pour écraser les bestioles qu’il y a dans tes vêtements ? – Il n’y en a aucune dans mes vêtements mais toi tu sembles en avoir en quantité dans la tête !
– Ben calme-toi, c’est une blague ! – Attention, ferme-la maintenant, ça bouge juste là près du repaire… – Cette fois, c’est toi qui surveilles et c’est moi qui l’appelle ! – Aucun souci, mais avec ta grande gueule, fais gaffe de ne pas faire déguerpir le gibier avant que je ne l’attrape. Aussi, prends garde à ce qu’on ne ramasse pas une amende de la police provinciale pour tapage nocturne. – Tu fais de l’humour ce matin ! Je sais que la police provinciale ne vient pas dans la forêt et encore moins dans ce parc protégé. – C’est des gardes-chasses dont je te parle ! – Tu parles ! À cette période de l’année, ceux-là sont encore plus rares qu’un orignal en plein centre-ville. – Pour l’instant, arrêtons les bêtises ; on va se terrer dans la cabane parce que c’est un super endroit pour se préparer adéquatement et attendre qu’ils se pointent ; et je ne parle pas des flics mais des orignaux et des cerfs de Virginie. – Parfait, j’ai tout compris et je suis certain que c’est aussi le cas pour nos lecteurs ! – Je ne suis pas certain mais ils ont déjà un bon parcours de fait !
Spectacles de plein air Les Canadiens, et les Québécois en particulier, apprécient beaucoup la course automobile. Les courses de Formule 1 au circuit Gilles Villeneuve à Montréal, sont parmi les plus importantes après Monaco. Gilles Villeneuve (mort au début des années 80) et son fils, Jacques, en sont les héros mythiques et incontestés !
Les sports en salle Les Québécois ont un penchant indéniable pour le sport national du Canada : le hockey sur glace. Maurice Richard, Jean Béliveau et Guy Lafleur lui ont donné ses lettres de noblesse et leurs exploits sont connus de tous, même des enfants ! Au Québec, les patins à glace s’utilisent presque comme une seconde paire de chaussures et tout le monde a joué au hockey au moins une fois dans sa vie ! Les matches des Canadiens sont naturellement retransmis à la télévision et l’engouement populaire est le même que celui que suscite le football en Europe. En général, les Québécois sont sportifs : les arénas (patinoires) et autres centres sportifs se remplissent à longueur d’année. Il faut dire que les installations sont particulièrement bien entretenues, nombreuses et modernes. Phénomène récent, de nombreux spas et centres de détente poussent comme des champignons. On le comprend : quoi de mieux pour finir une journée de travail que de nager dans une piscine en plein air par - 20°C, protégé par la vapeur, ou de se faire un sauna avant de se rouler dans la neige ?
➚ Gastronomie Et si on commençait par casser la croûte ? Pour profiter de la gastronomie québécoise, rien de tel que de passer une soirée dans une érablière au printemps. Les érablières, ces lieux consacrés à l’érable et à l’utilisation de ses ressources, vous permettront de découvrir les spécialités locales : la soupe aux pois, la tête fromagée, la salade de chou, le jambon fumé et ordinaire, les fèves au lard, les saucisses à l’érable, l’omelette traditionnelle, les pommes de terre rôties, les grillades de lard, les crêpes soufflées, le grand-père (pâtes en morceaux cuites dans la sève d’érable bouillie), les tartes au sucre, les beignes maison, et bien sûr le sirop d’érable pur ou la tire d’érable sur la neige. Une fois que vous aurez bien profité de ces mets, il vous restera encore quelques spécialités à découvrir : la célèbre poutine (plat constitué de frites nappées d’une sauce brune et couvertes de cheddar frais en grain) a beau faire partie de la nourriture fastfood, elle n’en reste pas moins incontournable. Elle est devenue si populaire qu’elle se décline désormais sous différentes formes. Certains restaurants en ont même fait leur spécialité. Le “pays des 300 fromages” pourrait aussi bien désigner le Québec que la France : en effet, la Province compte un nombre incalculable de variétés de fromages. La comparaison s’arrête pourtant là… Pour accompagner vos repas, le vin ne coulera pas à flots ! Les alcools sont très taxés au Québec et le prix du verre de vin risque de vous rebuter. Faites contre mauvaise fortune, bon cœur ; goûtez donc une bonne bière ou à un cidre de glace – c’est ce que consomment vos hôtes ! Notez finalement que les douceurs sont généralement de piètre qualité au Québec sauf chez certains artisans pâtissiers ou chocolatiers. Vous trouverez aussi dans la Province des boulangeries artisanales qui offrent une grande variété de très bons pains dont le goût comblera certainement vos attentes ! Expressions autour de la table être sarfe / être gourmand et glouton
faire l’ordinaire / faire de la cuisine de tous les jours le fricot / plat bien mijoté la gibelotte / mélange de différents plats les graines / les miettes le manger / la nourriture manger comme un ours / avoir une faim de loup le pain d’habitant / le pain traditionnel le pain de famille / pain pétri et cuit à la maison se sucrer le bec / manger des desserts, des sucreries Ça goûte bon. / Ça a bon goût. C’est langui. / Ce n’est pas assez cuit.
Plats et aliments typiques On mange merveilleusement bien au Québec : aucun doute, vous allez succomber aux spécialités qui titilleront votre gourmandise à chaque coin de rue : des petits bagels tout chauds, dont l’odeur typique envahit les rues, aux cheese-cakes, parmi les meilleurs d’Amérique du Nord, souvent accompagnés de grosses myrtilles ! Plus généralement, vous trouverez au Québec une cuisine très variée et très cosmopolite. La cuisine traditionnelle plonge ses racines dans les provinces d’origine française. Mais très vite, les colons ont su adopter les aliments typiques qu’ils découvrirent sur place : la dinde, le maïs, les bleuets et le sirop d’érable. Et aujourd’hui, l’on constate que certaines communautés ethniques ont ajouté leur grain de sel à la cuisine québécoise (les Vietnamiens, les Chinois, les Juifs, les Italiens, les Libanais et les Grecs notamment). Sur le pouce… Les bagels. Petites couronnes de pain d’origine juive, aux graines de sésame, au pavot, aux oignons, au paprika, etc. Les Québécois en raffolent avec du fromage à la crème et du saumon fumé. Le chien chaud ou le roteux. Hot-dog, différent de son homologue français. Le pain de mie est grillé ou cuit à la vapeur (au choix) et on ajoute de la relish (condiment sucré à base d’oignons), du ketchup ou de la moutarde douce (au goût doux et sucré).
Le smoked meat. Montréal est la capitale du smoked meat, viande de bœuf fumée d’origine juive. On le mange en sandwich entre deux tranches de pain de seigle, généralement avec de la moutarde. Un des meilleurs se trouve “Chez Schwartz”, boulevard Saint-Laurent. Le sous-marin. Sandwich gigantesque fait avec une sorte de baguette un peu molle. On peut y mettre de la viande, du fromage, des charcuteries, des légumes et divers condiments américains traditionnels : ketchup, moutarde douce, relish. Les croustilles. Ce sont les chips évidemment. Quant aux frites, on les mange en les aspergeant traditionnellement d’un peu de vinaigre blanc ! Délicieux et ça fait fondre la graisse, dit-on ! L’assiette aux trempettes. Assiette composée de sauces froides à base de fromage blanc ou de fromage à la crème, dans lesquelles on trempe des croustilles, des carottes crues, des branches de céleri, du chou-fleur ou des brocolis crus, etc. Le hamburger. On pourrait le croire uniquement américain. Peut-être, mais le Québec est en Amérique et les hamburgers y sont délicieux ! En hiver… Le cipaille. Tourte traditionnelle composée de différentes couches de gibier ou de poisson selon les régions. Le mot viendrait ou du français six-pâtes (car composée de six couches de pâte à l’origine) ou de l’anglais sea-pie (tarte de la mer). Les fèves au lard. Flageolets blancs cuisinés avec des morceaux de porc, parfois dans de la mélasse ou du sirop d’érable. On peut, comme en Angleterre, vous les servir au petit-déjeuner, accompagnés d’œufs au bacon. Le pâté chinois. Sorte de hachis Parmentier auquel on ajoute du maïs. Le blé d’Inde donne à l’ensemble une petite touche croquante et légèrement sucrée, très agréable. Comme son équivalent français, ce plat est très populaire dans les familles.
Les cretons. Sorte de rillettes, mais qui n’ont rien à voir avec celles du Mans, dans la mesure où le porc y est haché plutôt qu’effiloché ! On les mange souvent entre deux tranches de pain de mie, accompagnés de moutarde sucrée. Le ragoût de pattes de cochon. Pieds de cochon désossés après une cuisson lente. Le tout mijote longuement avec des oignons et une sauce brune. C’est une recette québécoise typique, familiale et roborative, que l’on trouve rarement dans les restaurants. La soupe aux pois. Soupe traditionnelle très commune, souvent à base de pois chiches, que les Québécois achètent souvent en boîte. Elle permet de bien affronter le froid ! La tourtière. Tourte à la viande de porc ou de bœuf. Grande spécialité du Lac Saint-Jean, on la sert traditionnellement pendant les fêtes de Noël et du Jour de l’An. On la sert souvent avec des patates carreautées (pommes de terre coupées en petits dés). En été… Le blé d’Inde. Le maïs, d’abord considéré comme une variété de blé, venue des Indes, est un aliment important dans la cuisine québécoise. Fin août, pour le fêter, on se rencontre autour d’une épluchette de blé d’Inde. On mange le maïs en épis, arrosé de beurre fondu. Le festival du homard. La grande fête du homard. Pour un prix fixé, on vous sert autant de homards que vous pouvez en manger ! On vous met même la serviette autour du cou ! Bien que dispendieux (cher), le homard est bien plus accessible qu’en Europe. Les barbecues. Aussi populaires qu’en Europe. L’occasion de se retrouver en famille ou entre amis autour d’un bon T-bone (une grosse côte de bœuf). Au dessert… La croquignole. Beignet frit et sucré. Le beignet se dit beignes en québécois.
La farlouche. Garniture à gâteau à base de farine, de mélasse et de raisins secs. Le gâteau lui-même s’appelle la tarte à la farlouche. Le carré de sucre à la crème. Sorte de caramel mou à base de sirop d’érable. C’est l’une des friandises les plus originales et les plus prisées au Québec. Le gâteau au fromage. La version québécoise du cheese-cake ! Encore meilleur qu’à New York, ce n’est pas peu dire ! Le gâteau aux carottes. Même si vous ne les aimez pas en crudité, croyez-nous : essayez ! C’est absolument délicieux ! La tarte au sucre. À base de crème et de cassonade (sucre roux), c’est une gourmandise très appréciée des enfants et… des grands ! Les bleuets Vous pensiez aux fleurs ? Ce sont des fruits, des espèces de grosses myrtilles canadiennes que l’on trouve partout au mois d’août ; celles de la région du lac Saint-Jean sont particulièrement appréciées et chaque année, au mois d’août, le festival du bleuet a lieu dans la région du Mistassini. Les Québécois utilisent les bleuets aussi bien dans les boissons (le Dubleuet® est en effet un apéritif à base de bleuets) que dans toutes sortes de plats. Les déclinaisons de l’érable Vous le savez désormais, les érablières constituent des lieux idéaux pour découvrir les spécialités culinaires du Québec : la soupe aux pois, les saucisses à l’érable, les oreilles de Christ (couenne de porc frite servie avec du sirop d’érable), le grand-père (appareil à base de pâte, cuit dans la sève d’érable bouillie), les tartes au sucre, les beignes, et le sirop d’érable ou la tire, sirop d’érable qui se caramélise et s’épaissit une fois versé sur la neige. Allez aux sucres en famille ou entre amis vers mars/avril, vous serez plongé dans le « temps des sucres », et pourrez participer à l’extraction de la sève de l’érable et à la confection de son sirop. bines au sirop d’érable / flageolets sucrés au sirop d’érable
aller aux sucres / aller dans une érablière déguster du sirop d’érable une cabane à sucre / un restaurant spécialisé dans les plats à base de sirop d’érable un sucre d’érable / une sucrerie tendre ou durcie qui fond dans la bouche
➚ Les sorties Sortir au restaurant Grâce à ses traditions d’origine française, le Québec offre les meilleurs restaurants du continent nord-américain. De plus, les nombreux immigrants arrivés au Québec ont enrichi la tradition culinaire par le biais d’habitudes culinaires diverses et variées. Ainsi trouve-t-on à Montréal autant de restaurants ethniques que de restaurants de type français. Quant à ce qu’on appelle « cuisine régionale », elle désigne un menu qui se compose pour moitié au moins de produits locaux et d’au moins 70 % de produits provenant de la province de Québec. Il y a peu de restaurants qui offrent des spécialités purement québécoises. C’est une cuisine que l’on savoure plutôt en famille. Faites-vous inviter et, pour éviter tout quiproquo, notez bien que le petit-déjeuner est le déjeuner, le déjeuner, le dîner, et le dîner, le souper ! Les restaurants licenciés ou avec licence complète sont des restaurants où l’on pourra vous servir de l’alcool. Une particularité locale étonnante pour un Français : certains restaurants annoncent « Apportez votre vin ! ». Cela signifie que vous pouvez vous rendre dans un magasin de la Société des Alcools du Québec (SAQ) ou chez un dépanneur, y acheter votre bouteille de vin et l’apporter au restaurant. Profitez-en, le vin est cher au Québec, surtout dans les restaurants. Sachez, pour éviter les mauvaises surprises en fin de repas, que généralement les prix sur les cartes n’incluent pas les 13 % de taxe (à l’exception de ceux des restaurants qui affichent TPS / TVQ incluses). Quant à l’addition, renommez-la facture ou note : elle arrive en fin de repas et n’est pas définitive ! Le tip, pourboire, est obligatoire : il s’agit d’une véritable taxe de service à ajouter à la note, en général de 15 %… 10 % si l’on est moins satisfait. Sachez que le paiement par carte ne vous exonère pas de tipper : le restaurateur laisse la place sur la facture pour que vous y ajoutiez le montant du pourboire et que vous fassiez vous-même le total de l’addition ! Ainsi, la différence entre ce que vous pensez payer en regardant la carte et ce que vous payez réellement, la différence peut-être de 28 % ! Vous pouvez également, bien entendu, préférer manger dans un service rapide, au McDo ou ailleurs. Vous pourrez alors vous y servir un cabaret (plateau) ou choisir le drive-in, le service au volant…
Enfin, si vous ne souhaitez pas sortir, de nombreux restaurants proposent un service de livraison à domicile : la livraison rapide. Notez que tous les noms de compagnie doivent être francisés au Québec : ainsi, le KFC (Kentucky Fried Chicken®), omniprésent au Québec, s’appelle là-bas le PFK (abréviation de Poulet Frit à la Kentucky) et les Chicken McNuggets® de McDonald’s deviennent des Poulets McCroquettes ! Apportez votre vin ! – Tire-toi une bûche Diane pendant que je fais un p’tit snack pour dîner. – T’es-tu malade ; j’suis plus capable de rien gober. Je file pas pantoute, j’ai même eu d’la misère avec un bagel pour déjeuner. – Arrange-toi au moins pour être en shape pour à soir. On va avoir du fun au cube avec mon meilleur chum de Paris qui arrive icitte tantôt pour faire la rumba downtown avec nous autres. – Je tripperais pas mal plus pour un souper en couple ben relax pis ben effoirée dans la cabane ; j’ai pas envie d’aller me geler le derrière dans des line-up. – On s’entend-tu pour un deal : un smoked-meat au delicatessen pis une couple de games de pool au pub avec les boys ; pis on rentre pour s’écraser devant une p’tite vue. – Une game de cartes pis d’la broue icitte avec ta visite de France, ça aussi ça pourrait être trippant ! – J’suis pas sûr de ça pantoute mais j’peux checker avec eux-autres pis si ça marche pas, j’va ramasser des roteux pis des patates frites au snack bar du coin ou bedon des sous-marins pis je ferai des épis de blé d’inde avec ça. – Pas encore du junk food, on devrait stopper ça. – Ça serait cool un resto « Apportez votre vin », pas de vaisselle pis pas de chaudrons à laver. – Ouen mais même si on sauve quelques piasses sur le vin, ça couvrira même pas le gaz pis le stationnement. – Anyway, la fin de semaine c’est toujours full, pis badluckés comme on est, on va être pris pour virailler en maudit pour tomber sur un bon spot ou se ramasser dans un trou comme l’autre fois. – Pis il faut pas perdre de vue qu’en bout de ligne on épargnera pas grand-chose ; rien que la bouffe, les boissons et les breuvages vont nous coûter un brun ; comme il faut. – On est mieux de luncher à la maison ; ça va être ben moins dispendieux pis en plus, on aura pas de tip de 15 % à payer, en plus d’la TPS pis la TVQ qui nous arrachent un autre 14 %. – Ça pas d’allure pour nous autres, imagine-toi pour les touristes ; y doivent stepper pas à peu près quand ils voyent leur facture. – Une chance pour eux-autres que la bouffe est pas dispendieuse ! Anyway, on fuckaillera de midi à 14h00 pour se brancher pis on va ménager notre blé en demeurant chez nous. – Faudrait juste passer au dépanneur ou à la SAQ pour le vin. – En attendant que tu checkes ce qui reste dans la dépense, j’sors la broue du fridge ou tu l’aimes mieux tablette ? – Frette, c’est ben correct ! – Tchin-tchin à toi !
Apportez votre vin !
– Assieds-toi Diane, le temps que je prépare un petit truc pour le déjeuner. – Tu n’es pas sérieux ; je ne peux plus rien avaler. Je ne me sens pas bien du tout, j’ai même eu du mal avec un petit pain au petit-déjeuner. – Fais en sorte d’être en pleine forme pour ce soir. On va bien s’amuser avec mon meilleur pote de Paris qui arrivera ici plus tard pour faire la fête avec nous dans le centre-ville. – Je préfèrerais vraiment un petit dîner en tête à tête confortablement installés à la maison ; je n’ai pas envie de me geler en faisant la queue. – J’ai une proposition à te faire : un pastrami chez le traiteur et une partie de billard au pub avec les copains ; puis on rentre et on se fait un petit film. – Une partie de cartes et de la bière ici avec ton hôte français, ça aussi, ça pourrait être sympa ! – Je n’en suis pas du tout certain mais je peux vérifier avec eux, et si ça ne marche pas, je nous prends des hot-dogs et des frites au resto du coin ou bien des sandwiches et je préparerai du maïs avec ça. – Pas encore cette malbouffe ! On devrait arrêter. – Un resto où on peut apporter notre vin, ce serait sympa ! En plus pas de vaisselle ni de casseroles à laver. – Oui, mais même si on économise quelques dollars sur le vin, ça ne suffira pas pour l’essence et le parking. – De toute façon, le week-end c’est toujours plein, et malchanceux comme nous sommes, on va devoir tourner en rond pour trouver un bon endroit où on se retrouvera dans un bouge comme la dernière fois. – Et n’oublie pas que seulement le repas, les apéros et les boissons nous coûteront certainement cent dollars. – On ferait mieux de manger à la maison ; ça sera moins cher et on va économiser sur le pourboire de 15 % et les taxes qui coûtent 14 % de plus. – Ça n’a aucun sens pour nous, tu imagines pour les touristes ; ils sursautent certainement quand ils voient la note. – Heureusement pour eux, la bouffe ne coûte pas cher ! De toute façon, on va pas continuer à perdre du temps pour se décider, on va garder notre argent et rester à la maison. – Faudrait juste aller à l’épicerie ou à la Société des Alcools du Québec pour le vin. – En attendant que tu vérifies ce qu’il y a dans le garde-manger, je prends la bière du frigo, à moins que tu ne la préfères à température ambiante ? – Froide, ce sera parfait ! – Santé à toi !
Boire un petit coup, c’est agréable… avec modération ! Législation On ne trouve aucun alcool fort dans les supermarchés ou chez les dépanneurs, qui ne vendent que du vin et de la bière. Pour trouver ces alcools forts, ainsi qu’une meilleure sélection de vins (mais à un prix très élevé), il faut aller dans un magasin de la Société des alcools du Québec (magasin contrôlé par le gouvernement) et être âgé d’au moins 18 ans (munissez-vous d’une carte d’identité pour réaliser vos achats, elle vous sera sûrement réclamée). Notez aussi qu’il est interdit de transporter des bouteilles ouvertes dans votre véhicule et de consommer de l’alcool (même une bière) dans la rue. Aller boire un verre
Les Québécois sortent beaucoup. Les tavernes traditionnelles, réminiscences des pubs anglais, ont cédé leur place à des bars branchés. De la même manière, les cafés traditionnels, où l’on vous servait de grands mugs de café délavé à l’américaine, disparaissent au profit de cafés à la française ou à l’italienne où l’on boit d’excellents expressos ou capuccinos. On y trouve aussi de plus en plus de salons de thé très agréables. Les habitudes de sortie sont les mêmes qu’en France. Toute occasion est bonne pour aller prendre un verre, et ce pour toutes les générations. La boisson privilégiée est la bière mais le vin est aussi très populaire. Le fait qu’il soit beaucoup plus cher que chez nous en fait cependant une boisson de luxe, assez chic. Dès les premiers rayons de soleil printanier, les terrasses se peuplent de clients… et Montréal prend des allures de grande ville latine. On sort entre amis naturellement, ou entre collègues à la sortie du bureau, et même en bandes de filles ou de garçons. En un mot, les Québécois ont un vrai sens de la fête et vous partagerez facilement leur enthousiasme. Ils ne perdent pas une occasion de boire à la santé des uns et des autres ! Certaines traditions permettent de goûter à des alcools du coin. Ainsi, si vous allez au carnaval de Québec, qui a lieu en plein hiver, vous ne manquerez pas de remarquer que les fêtards portent une espèce de canne en plastique rouge dans laquelle ils ont versé du caribou, eau-de-vie locale, qui leur permet de se réchauffer un peu ! C’est naturellement trompeur : tout le monde sait que l’alcool ne réchauffe pas ! Attention donc à toute consommation excessive ! abreuvoir / fontaine d’eau potable bière à la bibitte / bière brassée artisanalement à la maison bière d’épinette / soda très sucré les boissons / les boissons alcoolisées les breuvages / les boissons en général une Carnaval / une sorte de bière que l’on brasse spécialement pour la période de carnaval les liqueurs douces / les sodas le marlo / un alcool distillé à la maison une Mol / abréviation de la bière Molson une Point Cinq / Il s’agit d’une bière qui n’a que 0,5 % d’alcool.
Les bières québécoises Voici les principales marques de bières (au demeurant fort populaires !) que l’on trouvera au Québec : Labatt bleue®, Labatt Cinquante®, Labatt Dry®, Labatt Ice®, Molson Dry®, Molson Laurentides®, La Molson Export®, Molson Black Label® et O’Keefe®. Depuis le début des années 80, de plus en plus de micro-brasseries produisent des bières des plus raffinées et des plus diversifiées que l’on peut aisément comparer aux meilleures bières du monde : la Maudite®, la Fin du Monde®, la Blanche de Chambly®, l’Eau bénite®, la Sleeman®, la Boréal® (blonde, rousse, brune et noire) et des dizaines d’autres tout aussi bonnes et originales. Nous vous conseillons de profiter pleinement de toutes ces spécialités sans pour autant boire en sirop ni vous vous paqueter la fraise ; n’allez pas jusqu’à vous sentir brûlé, en brosse ou paqueté, voire paqueté comme un œuf : le mal de bloc risque de vous gâcher une belle journée de vacances ! boire en sirop / boire trop se paqueter la fraise / se saouler brûlé, en brosse, paqueté / ivre le mal de bloc / la gueule de bois ; le mal de tête Un p’tit verre ou un café mon minou ? – C’est au boute, y’a personne qui checke à la porte ; on a pas à gosser avec le doorman ou le bouncer pour avoir une table ben spottée ! – C’est comme rien, il doit être aux bécosses ou dans le back store. Tant mieux, on s’écrase icitte avant qu’il retontisse. – Tiens, v’là le waiter ! – Tu sais-tu qu’est-ce que tu vas caler ? – Pis toi t’es-tu branché ou on lui demande de nous laisser respirer un brin ? – Je me pitcherai pas dans la broue comme hier. – J’va prendre un bock de draft pis j’me défoncerai pas moi non plus parce que moi aussi j’ai bu comme un trou hier ; j’étais paquetée pas à peu près. Une chance que j’étais à pied ! – Ta minoune est encore au garage ? – Non, j’avais parqué mon bazou dans mon stationnement. – T’es revenue sur le pouce ? – Non, y’un busboy qui m’a donné un lift ; il capotait pas mal de m’voir décrissée comme ça. – C’était pas pour te cruiser avec son air de gino ? – T’es-tu malade ! J’étais habillée toute croche pis j’avais les yeux dans la graisse de bines. Pour vrai, j’ai un blackout total.
– Woups, c’est heavy ça, on est dû de slaquer tous les deux sur la robine ; j’ai pas envie de virer comme les robineux qui sont pognés avec la boisson pis qui peuvent péter au fret n’importe quand. – C’est pas ça qui m’énarve le plus, c’est de penser que je pourrais me taper un face à face sur le highway pis je pourrais être pogné avec la mort d’un paquet d’innocents parce que j’ai trop bu. – T’as ben raison, on est dus pour une tonne de cafés ; pis la modération avec l’alcool, c’est plus bright.
Un verre ou un café, chéri ? – C’est génial, il n’y a personne qui surveille l’entrée ; on n’a pas à négocier avec le portier ou le videur pour avoir une table bien placée ! – De toute évidence, il doit être aux toilettes ou dans la remise. Tant mieux, on s’installe ici avant qu’il ne revienne. – Tiens, voilà le serveur ! – Est-ce que tu sais ce que tu vas boire ? – Et toi, tu t’es décidé ou on lui demande de repasser ? – Je ne vais pas me jeter sur la bière comme hier ! – Je vais prendre une pression mais je ne boirai pas trop non plus, parce que moi aussi, j’ai déjà trop bu hier ; j’étais ivre mort. Heureusement que j’étais à pied ! – Ta bagnole est encore au garage ? – Non, j’avais stationné ma caisse au parking. – Tu as fait du stop pour rentrer ? – Non, y’a un commis qui m’a raccompagnée ; il flippait pas mal de me voir dans cet état-là. – C’était pas plutôt pour te draguer avec son air de macho ? – Tu es fou ! J’étais mal habillée et j’avais pas les yeux en face des trous. En vérité, je ne me souviens de rien. – Un instant, c’est grave, il faut vraiment qu’on y aille mollo sur l’alcool ; je ne voudrais pas finir comme ces clochards qui dépendent de l’alcool et qui risquent de mourir à tout moment. – C’est pas ça qui m’énerve le plus ; c’est d’imaginer que je pourrais risquer une collision frontale sur l’autoroute et que j’aurais la mort de tas d’innocents sur la conscience, parce que j’aurais trop bu. – Tu as bien raison, on est bons pour plusieurs cafés ; et puis l’alcool avec modération, c’est plus intelligent.
Les bonnes virées du soir… Malgré les rigueurs de l’hiver, les Québécois sortent volontiers et varient les plaisirs !… Discothèques Montréal est l’une des villes les plus vivantes d’Amérique du Nord et on s’y presse des quatre coins du continent pour aller danser dans les très nombreuses discothèques (qui feraient pâlir d’envie les Parisiens !). Bien que des bouncers surveillent l'entrée des boîtes, la discrimination n’est pas de mise là-bas et chacun peut avoir du fun !
Vous ne manquerez pas de remarquer dans presque toutes les villes du Québec des boîtes annonçant des danseuses nues (ou topless). Certains hommes adorent sortir dans ce genre d’endroits, et depuis peu, la mode pour les femmes consiste à sortir le soir entre amies dans des clubs pour admirer des gogo-boys ! Notez cependant que l’âge minimum pour consommer de l’alcool est de 18 ans. Avant cela, impossible d’en commander et donc, de sortir dans des boîtes où l’on sert de l’alcool. Inutile d’essayer, la loi est très sévère ! le bouncer /le videur cruiser/crouser (angl. to cruise) / draguer On va quand même pas danser un set carré ! – Déniaise-toi ! C’est pas en se renfermant dans la cabane que tu vas pogner un nouveau chum pis moi une blonde ; à soir on se paye la traite pis c’est sur mon bras. – Ça adonne ben ! J’suis cassée pis j’suis pas mal débinée. Avant de péter une deprèsse, j’va me grouiller le derrière au moins en allant le swinguer sur un bon beat. – Envoye, on flye-tu sur la Main avant le rush des line-up pis que ça soye noir de monde partout. – Ouen, je calle un cab tout d’suite pour être là avant ça soye full packed dans les bars. – Pas de tataouinage, on se garroche sur le premier spot où y’a pas de doorman pis de cover charge. – Ben on rentre icitte d’abord, ça a l’air au boute ! – C’est en plein icitte que j’ai tanké en masse à ma fête pis que j’ai swingué toute la nuit ; ils chargent rien à la porte mais y’a un flat rate pour le bar open jusqu’au last call. – Le staff a l’air cool sauf le bouncer qui joue aux bras en se watchant dans le miroir pis y’a le barman qui fait pas mal gino. – Anyway, tant que la zique est cool pis qu’y a du beat, moi j’embarque ! Let’s go, on passe au cash pour les tickets ou nos passes pis aux bécosses ; avant de se pitcher dans la crowd !
On va quand même pas danser un quadrille ! – Bouge-toi un peu ! Ce n’est pas en restant à la maison que tu rencontreras un nouveau copain et moi une copine ; ce soir on s’offre du bon temps et c’est moi qui t’invite. – Ça tombe bien, je suis paumée et un peu triste. Avant de tomber en dépression, je vais au moins bouger mes fesses en allant danser sur de la bonne musique. – Allez, on va Rue Saint-Laurent avant le rush des files d’attente et [avant] que tout ne soit noir de monde. – Oui, j’appelle immédiatement un taxi pour arriver avant que les bars ne soient pleins à craquer. – Pas de perte de temps, on se lance sur le premier endroit sans portier ni coût d’admission. – Eh bien entrons ici pour commencer ; ça semble génial ! – C’est exactement ici qu’à mon anniversaire, j’ai beaucoup bu et que j’ai fait la fête toute la nuit ; il n’y a pas de frais pour entrer mais il y a un coût fixe pour boire à volonté jusqu’au dernier service. – Le personnel semble cool sauf le videur qui montre ses muscles en se regardant dans les glaces et le barman avec son air de macho.
– De toute façon, tant que la musique est bonne et rythmée, moi je suis partant ! Allons-y, on passe à la caisse pour [récupérer] nos laissez-passer et ensuite aux toilettes ; avant de nous lancer dans la foule !
Musique En plus des discothèques, vous pourrez passer une excellente soirée dans l’une des nombreuses boîtes à chansons, où se produisent de talentueux artistes dans un répertoire riche et varié. Les tounes taquinent la poésie, se font revendications politiques, ou jouent de l’humour si prisé de nos cousins. Vos goûts vous portent plutôt vers le jazz ? Le Québec ne vous décevra pas ! Il compte parmi les meilleurs clubs de jazz du monde ; ces derniers dévoilent des notes jazzy classiques ou d’avant-garde. Enfin, les amateurs de musique classique peuvent se retrouver notamment à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts de Montréal, qui propose une programmation de qualité. une boîte à chansons / établissement à mi-chemin entre le bar, la boîte de nuit et le cabaret la toune (angl. tune) / la chanson Spectacles vivants Au Québec, l’accent donne du relief à certaines pièces de théâtre : il permet de jouer les classiques avec beaucoup d’emphase. Imaginez soubrettes et valets s’exprimer dans un Molière à l’accent de l’époque, et faire face au français pointu des classes aristocratiques… L’expérience est délectable ! Pour autant, si vous préférez des créations plus contemporaines, un Robert Lepage ou un Michel Tremblay combleront vos attentes, au TNM (Théâtre du Nouveau Monde) par exemple. À moins que vous n’ayez envie de sortir un peu des sentiers battus ? Dans ce cas, partez à la découverte des humoristes québécois ! Ils vous feront rire aux éclats en jouant de la langue et des manières québécoises de s’exprimer… Votre petit guide vous sera alors bien utile ! Le cinéma Au Québec (surtout à Montréal), le choix est vaste en matière de cinéma. Vous pourrez y voir des films en anglais et en français (la plupart des films américains sont doublés et leur date de sortie est bien antérieure à leur date de sortie en France). Il existe de nombreux cinémas-répertoires (citons l’extraordinaire
programmation de la Cinémathèque québécoise) et un festival international de cinéma, le Festival des films du monde, qui attire chaque année des milliers de spectateurs et fait de Montréal la capitale nord-américaine du cinéma de qualité. admission pour les plus de 16 ans / interdit au moins de 16 ans admission pour tous / film ouvert à tout public aller aux vues /aller au cinéma le maïs éclaté / le pop-corn Couleur locale… Pour ceux qui souhaiteraient des divertissements plus populaires et traditionnels, nous vous conseillons le sous-sol d’une église paroissiale pour participer à un petit bingo. En sortant, prenez la direction d’une taverne et détendez-vous avec une bonne game de pool ! le bingo / jeu de loto populaire au Canada la gamme de pool / la partie de billard
… ou ben donc on reste chez nous ! Si vous préférez rester au chaud sous votre douillette (couette), allumez donc la télé ! La télévision québécoise a développé, depuis les années 50, les téléromans, ces séries télé qui sont des miroirs de la vie quotidienne locale, avec l’accent québécois. Seule la série « Le cœur a ses raisons » s’est risquée à parodier la manière dont l’accent pointu semblait grandiloquent dans les doublages français des séries américaines. Il est d’ailleurs à noter que la langue française et l’accent québécois sont défendus de deux manières au Québec : la traduction en français des titres de films originalement en anglais est systématique et les doublages des films étrangers sont réalisés au Québec. Par ailleurs, les Québécois traduisent systématiquement les titres des films et des séries américains, contrairement à la norme française. Ainsi, les célèbres séries « Desperate Housewives » ou « Sex and the City » deviennent Beautés désespérées et Sexe à New York.
➚ Achats et souvenirs Les vêtements : des guenilles à revendre ! On utilise le terme de guenilles non pas pour désigner des vêtements en lambeaux, mais pour tout ce que le corps humain peut porter : vêtements, tissus, accessoires… Attention ! Ce domaine est plein de faux amis ! Les vêtements les bobettes / les sous-vêtements le costume de bain / le maillot de bain la camisole / le maillot de corps (marcel) la canadienne / style de manteau d’hiver très spécifique à capuche le capot / manteau chaud Les chaussures les alaskas / les chaussures de neige les babouches/slounes / les sandalettes le bas / la chaussette la botte sauvage / botte épaisse tricotée à la main avec de la peau d’animaux par les Indiens la chaussette / le chausson Les couvre-chefs la calote / la casquette le casque / le chapeau la tuque / le bonnet Les accessoires les barniques / les lunettes les mitaines / les moufles la mitasse / les gants le nuage, la crémone / le châle, l’écharpe la sacoche / le sac à main
Les claques/chaloupes désignent des surchaussures en caoutchouc que l’on porte en hiver pour protéger ses souliers du sel et de la neige et se garder les pieds au sec. Ne vous étonnez donc pas de vous retrouver face à ce genre d’offres : « Pour tout achat d’une paire de souliers, une paire de claques gratuite ! ». >L’habit ne fait pas le moine ! – Regarde-le donc avec son chandail en moumoute, sa canadienne un peu dépassée. – Ouais il a l’air quétaine mais ses barniques sont écœurantes pis en plus ils fittent avec sa tuque pis ses mitaines. – C’est un look fucké pis ça flashe en masse. – Une chance que sa blonde est pas attriquée comme la chienne à Jacques ; ils feraient dur. – C’est un match pas parfait mais y’a encore plus weird. – Il manque juste des bas en phentex pis une sacoche en macramé. – Arrête donc de placoter pour rien dire, ils ont peut-être rien d’autre à se mettre sur le dos ! – T’as ben raison, j’suis un peu baveux pis j’devrais me fermer la trappe surtout que mon coat est un peu pepsi. – Y’a pas rien que ça qui fait dur, checke ta camisole pis tes godasses ! – Ok mais j’ai eu un bon deal, c’est une vente comme toi avec ta brassière pis ton costume de bain que t’as ben barguinés !
L’habit ne fait pas le moine ! – Regarde-le avec son pull en fausse fourrure et sa canadienne démodée. – Oui, il a l’air ringard mais ses lunettes sont géniales et en plus, elles vont bien avec son bonnet et ses moufles. – Ça a l’air dépareillé mais ça en jette un max. – Heureusement que sa copine, elle, ne s’habille pas si mal ; ils auraient l’air bête. – L’ensemble n’est pas parfait mais ça pourrait être plus bizarre. – Il ne leur manquerait plus que des chaussettes en fausse laine et un sac en macramé. – Cesse donc de parler pour ne rien dire, ils n’ont peut-être rien d’autre à se mettre sur le dos ! – Tu as raison, je charrie un peu et je devrais la boucler surtout que mon manteau est plutôt de mauvais goût. – S’il n’y avait que ça de ridicule, regarde donc ton marcel et tes chaussures ! – D’accord mais c’était une affaire, je les ai eus en soldes comme ton soutien-gorge et ton maillot de bain que tu as bien marchandés !
Centres d’achat et magasins Les Québécois aiment magasiner et l’offre est importante dans les grandes villes. Contrairement à de nombreuses villes nord-américaines, les centres-villes regorgent de boutiques et, par beau temps, vous pouvez flâner des heures en quête du vêtement, de l’accessoire ou de tout autre objet… de vos rêves ! Le Québec
regorge également d’énormes centres d’achat qui rivalisent souvent d’audaces architecturales. L’offre y est pléthorique. Les magasins ouvrent en général de 10 h 00 à 18 h 00 en semaine, sans interruption, et de 10 h 00 à 21 h 00, le jeudi et vendredi. Le samedi de 10 h 00 à 17 h 00 et le dimanche, de midi à 17 h 00.
Livres, revues, journaux Si vous êtes bibliophile, vous ne serez pas déçu au Québec : les librairies sont nombreuses et vous proposent des livres importés de France tout comme des ouvrages tout droit venus des maisons d’édition québécoises. Nous vous recommandons chaudement de plonger dans la belle littérature du pays. Des romans traditionnels aux auteurs d’avant-garde, vous serez étonné par la richesse et la vitalité de la scène littéraire, malheureusement trop méconnue en France ! Et parce que ça ne gâte rien, ces livres seront moins chers que ceux venus de France ! En ce qui concerne la presse, les grands quotidiens québécois sont Le Journal de Québec pour la capitale et La Presse pour Montréal. Le grand quotidien de qualité Le Devoir est apprécié pour ses fines analyses. Vous trouverez également des revues qui satisferont tous les goûts…
Le tabac Tout comme en France, la consommation de tabac est interdite dans les lieux publics et les cigarettes, très lourdement taxées, vous sembleront hors de prix.
Souvenirs Parmi les objets traditionnels que vous pourrez rapporter du Québec, se trouvent naturellement la fourrure et la peausserie, des objets artisanaux de toute sorte (vous pouvez vous procurer dans les réserves de magnifiques productions amérindiennes), des CD de chanteurs québécois et des DVD de films et de spectacles québécois (attention, les DVD sont en zone 1 et il vous faudra un lecteur dézonné pour les lire en Europe !), du sirop d’érable, naturellement, et toutes les douceurs qui en sont dérivées… et pourquoi pas, une chemise carreautée (à carreaux) ?!
Faire ses courses En dehors des grands centres-villes, où l’on trouve des commerces de bouche, les Québécois font généralement leurs courses dans des supermarchés fort semblables aux nôtres. Une exception : lorsque l’heure de fermeture des supermarchés a sonné depuis longtemps. Dans ce cas, ils se rabattent sur un dépanneur, une sorte d’épicerie où l’on vend de tout jusque tard dans la nuit, parfois toute la nuit, et ce, tous les jours de la semaine. Mais que vous alliez faire vos courses en centre-ville, au supermarché ou chez un dépanneur, une chose ne changera pas : le nom des aliments ! Peu d’exotisme dans ce domaine… à quelques exceptions près. Dans les rayons… la crème glacée / la glace la crème molle / sorte de glace à l’italienne la fève / les flageolets le lard / le bacon la patate / la pomme de terre la saucisse italienne / sorte de chipolata Pour les amateurs de viande, sachez que l’on trouve de tout au Québec. Cependant, selon la boucherie, la découpe peut être différente de celle pratiquée en France. Le morceau préféré des Québécois est le T-bone steak, que les gens adorent griller sur le barbecue (qu’ils possèdent presque tous derrière leur maison, sur leur terrasse ou sur leur balcon). Chicane au dépanneur – Mon ti-pit, arrête donc de regarder les liqueurs, j’ai besoin de toi pour le party à soir ! – Ok ! mais j’sais pas pantoute c’qu’il faut prendre pis j’ai les yeux dans la graisse de bine. – Ben voyons donc ! On en a parlé à matin ! Ça sera ben ordinaire : des croustilles et du baloney en tranches pour l’apéro, pis des beignes avec de la crème fouettée en dessert. – De la crème à fouetter ? – Mais non, j’ai pas le temps de la fouetter moi-même, j’va l’acheter toute faite. – T’as pas l’temps de fouetter la crème, mais tu veux de la fleur pour faire des beignes maison ? T’es ben weird toi ! – Ok ça va faire le sarcasme là ! – Wo les moteurs ! Calme-toi ! Ça a pas d’bon sens de s’énerver comme ça. Bon, on va-tu à la viande pour le reste ?
– Ben non, on va s’faire livrer du poulet St-Hubert ® pis d’la salade de chou. – C’est ben correct ! Comme ça, s’ils reviennent nous visiter, ça sera pas pour ce qu’ils ont dans leur assiette !
Dispute à l’épicerie – Eh ma puce, arrête de regarder les alcools, j’ai besoin de toi pour la fête de ce soir ! – D’accord, mais j’ai aucune idée de ce qu’il faut acheter et j’ai pas les yeux en face des trous. – Mais enfin ! On en a parlé ce matin ! On va faire simple : des chips et de la mortadelle en tranches pour l’apéro, puis des beignets avec de la Chantilly en dessert ; – De la crème fraîche ? – Mais non, je n’ai pas le temps de la monter moi-même, je vais l’acheter déjà préparée. – Tu n’as pas le temps de monter la crème en Chantilly mais tu veux de la farine pour faire des beignets maison ? Tu es bizarre, toi ! – Bon, on arrête les sarcasmes maintenant ! – C’est bon, ça va, du calme ! Y’a aucune raison de s’emporter comme ça. Bon, on se dirige au rayon boucherie pour le reste ? – Eh bien non, on va commander du poulet rôti chez St-Hubert et du coleslaw. – Parfait ! Ainsi, s’ils reviennent nous rendre visite, ce ne sera pas pour ce qu’ils ont dans leur assiette !
➚ Études et travail au Québec Les études L’originalité des études au Québec commence après l’école secondaire (le collège français et l’année de seconde). Les élèves (appelés étudiants même dans le secondaire) vont ensuite au CEGEP (Collège d’Enseignement Général et Professionnel) qui correspond aux classes de première et de terminale des lycées français. Ces établissements font le lien entre l’école secondaire et l’université. Ils sont nés dans la mouvance de la Révolution Tranquille. À l’issue du CEGEP, les étudiants obtiennent un DEC (Diplôme d’Études Collégiales), l’équivalent du bac. Cela ne leur garantit pas pour autant une place à l’université : leurs résultats annuels sont également pris en compte. Les plus grandes universités francophones sont : L’UdeM (Université de Montréal) La plus grande université francophone hors de France L’UQAM (Université du Québec à Montréal) 2e université francophone de Montréal, qui fait partie du réseau d’Université du Québec, les trois autres se situant à TroisRivières, Chicoutimi et Hull L’Université Laval Université de la ville de Québec L’Université de Sherbrooke Cette université très avant-gardiste se situe à Sherbrooke, capitale des Cantons de l’Est.
La vie professionnelle Les préliminaires Le CV est très important au Québec et c’est la première chose qu’un employeur considérera. Il est toujours accompagné d’une lettre de motivation. Il insiste plus sur l’expérience professionnelle (dernier emploi listé en premier) et les compétences du candidat que sur ses études. >Lâche pas la patate ! – T’as-tu envoyé ton CV finalement ? – J’savais pas trop comment faire ! Faut-tu d’abord que je parle de mes diplômes ? – J’serais toi, j’commencerais par parler de ma dernière job pis de mes compétences. – Ben voyons ! Tu sais ben que j’étais clown dans un cirque. Ç’a pas d’allure !
– Moi, j’trouve ça cute ! Pis l’important là, c’est d’montrer que tu sais t’ajuster ! Envoye donc !
Ne désespère pas ! – As-tu fini par envoyer ton CV ? – Je ne savais pas trop comment m’y prendre ! Faut-il que je mentionne d’abord mes diplômes ? – Si j’étais toi, je commencerais par parler de mon dernier emploi et de mes compétences. – Mais enfin, tu sais bien que j’étais clown dans un cirque. C’est ridicule ! – Moi, je trouve ça sympa ! Et ce qui compte, c’est de montrer que tu sais t’adapter ! Allez, vas-y !
La vie du travailleur Le temps de travail au Québec est réglementé par la Commission des Normes de Travail et tourne autour de quarante heures par semaine. Tout est fonction du contrat qui vous lie en réalité à votre employeur. Les congés annuels sont d’environ deux semaines par an mais tout dépend en fait du nombre de jours travaillés par rapport à une année de référence (deux semaines après une année, trois semaines après cinq ans). En plus du temps de vacances, l’employé a le droit à une prime représentant 4 % de son salaire (après un an de travail) et 6 % après cinq ans. Ces taux constituent un minimum. Il est toujours possible de négocier de meilleurs avantages. J’ai enfin une nouvelle job, après avoir été un an sur le carreau. Le boss a l’air plutôt cool, mais on a beaucoup d’ouvrage et pis le staff il plaisante pas : on m’a donné 20 dossiers à régler, moi je pensais que ça me faisait d’la job en masse, mais on m’en a donné 10 de plus. Bon, j’va pas me plaindre, avant je travaillais pour des pinottes, là au moins j’ai un bon salaire et j’suis plus sur le bs. J’espère juste que j’va pas me faire saler. J’ai quand même un collègue qui m’a dit qu’il y a 6 mois ils avaient dû débrayer à cause d’un travaillant qui s’était fait slaquer à tort. Ils l’avaient pris pour un torchonneux parce qu’il n’avait pas réussi à tout faire. Icitte, ils sont tous prêts à donner une bourrée s’il le faut, mais le boss il veut pas ! aller au bois / travailler dans le bâtiment barguiner (angl. to bargain) / discuter une affaire le bs / équivalent du RSA le chiffre / l’équipe (en parlant d'un travail en trois-huit) donner une bourrée / faire des heures supplémentaires
en débrayage / en grève l’ouvrage / le travail saler / exploiter le shift (angl. shift) / changement d’équipe le show boy (angl. chore boy) / l’homme à tout faire sur un chantier de construction être slaqué / être licencié le staff / le personnel un torchonneux / un mauvais travailleur travailler pour des pinottes (angl. peanuts) / travailler pour des prunes Un col blanc en colère bleue – Bonjour Jacques, encore sur le rush à matin ? – Ouais, pis j’étais pogné dans le trafic à cause de la congestion sur le viaduc tout démantibulé à l’embouchure du pont de la Rive sud. – Pas tanné du voyagement ? – Ouen, mais c’est ma job qui m’écœure le plus. – T’es pas tout seul qui en a plein son casque icitte ; faudrait que je soye slaquée pour avoir un break sur le chômage. – Pareil pour moi ; pis en plus j’suis un col blanc qui travaille plus dur qu’un méchant tas de cols bleus pis j’suis toujours dans le tapis pour rentrer dans mes chiffres et mon deadline ; tout ça pour des pinottes. – Le pire, c’est que t’es tout seul qui balance tout le temps à la cenne près dans tes livres. – Y’a trop d’affaires à faire, j’suis même booké dans mes breaks tellement j’en ai par-dessus la tête et ça prend tout mon p’tit change pour booker mon agenda avec les reps. – Une chance que t’es sur le shift de jour et pas de nuit avec la gang de twits du shipping qui se pogne le cul pendant que nous autres on se fend le derrière en quatre pour rejoindre les deux bouts. – J’ai encore ben du chemin à faire pour être le top sur le plancher et faire la palette. – Le pire c’est encore du monde comme toi pis moi qui payent pour le niaisage de c’t’é losers-là qui botchent leur job. – Pis c’est pas avec c’t’é jobs-là qu’on va faire la piastre ; je vas me spotter des contrats de travailleur autonome pis si ça marche, bye bye boss ! – J’aurais donc dû postuler pour une job de trader après mon CEGEP à la place de m’inscrire à l’UQAM pour foxer un max de cours. – T’as rien qu’à checker les annonces pour dénicher des p’tites jobines en attendant de pogner quelque chose de plus trippant avec des collègues plus smarts et moins énervants. – Ça m’achale pas mal mais avant d’être brûlée pis de péter au frette, j’va décrisser d’icitte. – Arrange-toé surtout pour pas tomber sur des crosseurs qui vont te siphonner comme ces show-off.
Un col blanc dans une colère noire – Bonjour Jacques, encore pressé ce matin ?
– Oui, je me suis trouvé coincé dans la circulation à cause des bouchons sur la bretelle en travaux à la sortie du pont de la Rive sud. – Pas trop fatigué par le transport ? – Si, mais ce que je déteste le plus, c’est mon boulot. – Tu n’es pas le seul à en avoir ras-le-bol ici ; il me faudrait une mise à pied temporaire pour me reposer un peu grâce au chômage. – Même chose pour moi ; je suis un employé du secteur public qui travaille plus dur que des ouvriers, et je travaille à fond pour parvenir à boucler mon budget à temps ; tout ça pour des clopinettes. – Le pire, c’est que tu es seul à essayer d’équilibrer ton budget pour y arriver au centime près. – Il y a trop de tâches à effectuer, et je suis même pris pendant mes pauses tant il y a à faire. Je travaille comme un malade pour honorer mes rendez-vous avec les représentants. – Heureusement, tu travailles de jour et pas de nuit avec la bande d’idiots au service des expéditions qui ne fichent rien tandis que nous on se crève à la tâche pour y arriver. – La route est encore longue avant d’être numéro un au bureau et de pouvoir gagner un max. – Le pire, ce sont des gens comme toi et moi qui payons pour l’improductivité de ces losers qui négligent leur travail. – Puis c’est pas avec ces boulots qu’on va se faire du blé ; je vais me trouver des contrats de travailleur indépendant et si ça fonctionne, adieu patron ! – J’aurais dû chercher un boulot de trader commercial en valeurs mobilières après le lycée au lieu de m’inscrire à l’Université du Québec à Montréal et de sécher tous les cours. – Tu n’as qu’à regarder les petites annonces pour te trouver un petit boulot en attendant de trouver quelque chose de plus sympa avec des collègues plus gentils et moins énervants. – Ca m’énerve un peu mais avant d’être épuisé et d’en crever, je vais foutre le camp d’ici. – Débrouille-toi pour ne pas tomber sur des escrocs qui vont t’exploiter comme ces frimeurs, nos collègues.
➚ Santé Le système de santé au Québec s’appuie sur trois principes : l’universalité, l’équité et l’administration publique. Ces trois fondamentaux le distinguent nettement du fonctionnement de la santé aux États-Unis. Cependant, depuis 2005, une place plus importante est faite à la médecine privée – déjà présente par le biais des pharmacies, des résidences spécialisées et de certains centres de soins privés. Cette évolution est parfois déplorée par les Québécois : Denys Arcand, par exemple, dans son film « Les Invasions Barbares », porte un regard très ironique sur un système qu’il décrit à deux vitesses, critiquant l’immobilisme de l’État conduisant, selon lui, à la faillite d’un système. Dans le domaine de la maladie, il y a peu d’expressions typiquement québécoises. Signalons tout de même : la garde-malade / l’infirmière le va vite / la colique, la diarrhée la poque / un bleu, une blessure le chiro / chiropracteur (au Québec, on y va comme les Français chez le kiné) Le numéro d’appel d’urgences centralisé (police, pompiers, secours médicaux) est le 911. Faut-tu caller le 911 ? – Ayoille ! J’suis maganée ! – Ben voyons ! Qu’est-ce que t’as encore ? – Les érables coulent pis j’ai un méchant mal de bloc. – T’as-tu encore la prescription qu’t’avait donnée l’docteur ? – T’es-tu niaiseux toi ? C’était une presciption pour la picotte !
Faut-il appeler les urgences ? – Aïe ! Je me sens mal ! – Eh bien, que t’arrive-t-il encore ? – J’ai le nez qui n’arrête pas de couler et j’ai vachement mal à la tête. – Tu as gardé l’ordonnance que t’avait prescrite le médecin ? – Tu es bête ou quoi ? C’était une ordonnance contre la varicelle !
Arrivé au terme de ce guide, vous avez rempli vos bagages d’astuces et de conseils qui vous seront utiles pour profiter au maximum de votre expérience québécoise. N’oubliez pas de nous glisser dans votre valise, nous pourrions bien vous être d’un bon secours !
Bibliographie De nombreux ouvrages sont consacrés à la langue québécoise. Signalons les publications lexicales de l’Office Québécois de la Langue Française, dont la principale librairie se trouve à Montréal au Complexe Desjardins. Vous pourrez vous procurer (ou commander) ces livres ainsi que des dizaines d’autres ouvrages sur le Québec à la Librairie Québécoise, rue Gay-Lussac, à Paris www.librairieduquebec.fr. Cette librairie organise de nombreuses conférences avec des auteurs québécois ou des linguistes sur différents thèmes qui pourraient vous intéresser. Par ailleurs, n’hésitez pas à vous renseigner auprès du service culturel de la Délégation du Québec, rue Pergolèse à Paris. Parmi les très nombreux ouvrages publiés sur le Québec, en voici quelques-uns que nous pouvons vous conseiller : Ouvrage généraliste - Coll., Tout savoir sur le Québec, Ulysse Guide de Voyage, 2008 Ouvrages pratiques - DORION Henri, ROY Nathalie, SAHAROFF Philippe, L’Art de vivre au Québec, éditions Flammarion, 2004 - NADEAU Laurence, S’installer et travailler au Québec, éditions L’Express Roularta, 2010 Ouvrages sur l’histoire du Québec et du français du Québec - GEORGEAULT Pierre, PLOURDE Michel (Sous la direction de ~), Le Français au Québec, 400 ans d’histoire et de vie, Fidès, 2008 - LACOURSIÈRE Jacques, Histoire du Québec, éditions du Nouveau Monde, 2005 Ouvrage sur la nature au Québec - SYLVESTRE Jean-Pierre, Splendeurs sauvages du Québec, éditions de l’Homme, 2008
Ouvrage sur la culture québécoise - BIRON Michel, Histoire de la littérature québécoise, Michel Biron, Boréal, 2008 Pour finir, nous vous invitons à consulter le site touristique du gouvernement du Québec, très bien fait, www.bonjourquebec.com et à vous référer, avons-nous besoin de le préciser, à d’excellents guides touristiques consacrés uniquement à la Belle Province : Gallimard, Le Guide Bleu…
NOTES
Note 1 * jeu de mots : motton = grosse somme d’argent et boule dans la gorge. — Retour au texte —
Note 2 *CAA (Canadian Automobile Association), Le club automobile canadien. Si vous êtes membre (ou si vous connaissez quelqu’un qui l’est), profitez de leurs services de tourisme. Ils établiront pour vous des itinéraires routiers particulièrement bien faits et vous indiqueront les meilleurs hôtels et restaurants. En cas de panne, ils vous dépanneront rapidement et efficacement. — Retour au texte —