Platon: Oeuvres complètes, Tome XIII, 3e partie: Dialogues apocryphes - Du juste - De la vertu - Démodocos - Sisyphe - Eryxias - Axiochos - Définitions 9782251002361


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French, Greek Pages 264 Year 1930

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Platon: Oeuvres complètes, Tome XIII, 3e partie: Dialogues apocryphes - Du juste - De la vertu - Démodocos - Sisyphe - Eryxias - Axiochos - Définitions
 9782251002361

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PLATON OEUVRES COMPLÈTES TOME

XIII



3•

PARTIE

//

a été

tiré

de cet ouvrage

:

200 exemplaires sur paDÎer pur Lafuma numérotés à

la

presse de

à 200.

COLLECTION DES UNIVERSITES DE FRANCE publiée sous

le

patronage de l'ASSOCIATION

GUILLAUME BUDÉ

PLATON OEUVRES COMPLÈTES TOME

XIII



3

e

PARTIE

DIALOGUES APOCRYPHES DU JUSTE

DE LA VERTU AXIOCHOS

DÉMODOCOS

ERYXIAS

SISYPHE

DÉFINITIONS

TEXTE ÉTABLI ET TRADUIT

:vfU*f Joseph Docteur

/7Câ^ 7

SOUILHÉ èe lettres.

PARIS mon un bblur ,

no

D -

a

g

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I

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AI

u-ttrrs i.

»

?9i

ptïe

Conformément aux Budé,

volume a

ce

commission

et

collaboration avec

M.

la

statuts de C Association été

technique,

révision

faire

3

Guillaume

soumis à l'approbation de

qui a chargé d'en

surveiller

J. Souilhé.

M. A. Diès la

correction

la

d'en

en

/

DU JUSTE

NOTICE

LE SUJET ET LA DATE DU DIALOGUE

ne

Le

se trouve pas

mentionné dans

les cata-

logues des écrits platoniciens qui nous ont été conservés par ne Laërce. Il ne nous est guère possible aujourd'hui de 1 Mullach sa présence parmi les manuscrits prétend qu'Isidore de Péluse ferait allusion à ce dialogue dans une lettre au sophiste Harpocrate et l'attribuerait à Platon -. Mais le texte d'Isidore est vraiment trop général et

nous expliquer

.

peut s'appliquer tout aussi bien à d'autres ouvrages 3 En tout cas, la question d'authenticité ne se pose même pas et tenté de restituer à Platon une dissertanul n'a jaj .

tion aussi insignifiante.

Le thème.

ou

les



Sans aucun préambule pour situer

le lieu

circonstances de la discussion, Socrate impose à son

j.le

anonyme 4 le thème que l'on développera. Il s'agit U nature de la justice. À l'aide d'une série

de déterminer d'exemples,

le

mettre indique

le

caractère d'une

bonne

défi-

•jtice générale, >• Partie, p. ix.

ragm.

[>hil.

ynu-r.

III

\>

,

.

',

:

;

•.




l'injustice

est aussi,

comme

a et

déjà remarque*

l'a

11.

solution à laquelle parait se rallier l'auteur des II,

1.

B3
>

"

"& .

372a

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372 a 5

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-/. om.

m.)

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6 où —

1 1

17

: /.•.

:

ifacov

om

/

AOYZV

||

DE LA VERTU

NOTICE

LE SUJET ET L'AUTEUR

Pas plus que de

le

dialogue précédent, celui qui a pour titre

Vérin n'est signalé par Diogène-Laërce dans son cata-

la

logue des apocryphes platoniciens. Du reste, par son étendue, par la méthode de composition et aussi par la pauvreté d'expressions ou d'idées, cet écrit est apparenté au dialogue du Juste et donne également l'impression d'un exercice d'élève composé dans quelque école de rhétorique.



(',

Le sujet. Socrate propose un thème de discussion à son interlocuteur désigné sous le nom l'éleveur de chevaux, par un de nos manuscrits (0), appelé par d'aula vertu peut-elle s'enseigner ou est-elle natutres .

:

relle

?



er / thème. Lorsqu'on veut acquérir la perfection d'un métier quel qu'il soit, on s'adresse à ceux qui sont de la partie. Pour acquérir la vertu, on devrait donc se mettre à l'école des gens vertueux. Or, l'expérience nous apprend que nul homme vertueux n'a pu communiquer son bien à ses disciples, pas même un père à ses fils. Donc la vertu n'est point œuvre d'éducation. On ne l'enseigne pas (37Ôa-378 c). La vertu est-elle une perfection innée ? Nous 2 e thème. savons que pour tous les métiers, tous les arts, il existe des



gens capables de distinguer les natures aptes à exercer cet ou ce métier et possédant, pour opérer ce discernement,

art

les qualités nécessaires.

Or, personne n'arrive à découvrir

les

NOTICE

a4

âmes naturellement vertueuses, ce qui serait cependant d'une souveraine importance pour la bonne marche de l'Ëtat. Donc, la

vertu n'est pas

apparemment une

sède par nature (378 c-379

3 e thème.



perfection

que

l'on pos-

c).

ne naît pas naturellement vertueux ne s'acquiert pas par l'éducation, qu'est-elle ? Sans doute, un don divin communiqué par les dieux suivant leur bon plaisir, un don du môme genre qui• la divination ou l'inspiration prophétique (379 c-fin). l'on

Si

et si, d'autre part, la vertu

L'auteur.

2.



Dans

un

littérature ancienne, c'était

la

commun que

de se demander si la vertu peut ou non s'enseigner. Diogène-Laërce ne cite pas moins de quatre ou cinq titres de dialogues ou de dissertations traitant ce sujet. attribue au cordonnier Simon un xtol 11 (II, 122); à Griton, un dialogue ainsi désigné: (II, I2l), à Xénocrate, un écrit o\ lieu

/.

analogue les époques

-,•*-,

:

et

(IV,

dans toutes

les

1

2). D'ailleurs, à

écoles, la vertu fut

~;

toutes

un thème

de prédilection et il n'est guère de rhéteur ou de philosophe '. Presque toutes ces œuvres qui n'ait composé son ont disparu et nous ne possédons guère que le Mènon de Plapetit dialogue pseudo-platonicien. Il nous est ton idant assez facile de deviner le genre de développements que devaient comporter la plupart de ces dissertations. Un est consacré précisément à cette des chapit 1

tin h•

:

la sa^'essc et la

vertu peuvent-elles s'enseigner? (Diels,

83, 6). Or, ce chapitre semble être un catalogue des différents argumenta utilisés par les rhéteurs « On fait un raisonnement, écrit le sophiste, qui n'est ni vrai, ni prrVorsok.

II,

:

prétend que

sagesse et la vertu ne peuvent ni

la

'igner, ni l'apprendre,

El

ceux

(!

soutiennent cette

prévalent dei preovei suivante•:

quelqu'un commonsqua quoi que 11

r

«uir

|

)n


n

el



les avis, est-il

l'on

en

est

incapable,

Le

fait

d'être

compétence. de délibérer en

niffrage•, l«'

de

sèle

commun est même que les luffi Car on

conseiller•.

-i

Conseillers

en se

comme

n'


D

>

ils

d)

1 .

Cependant, disions-nous, ces analogies de surface n'affectent pas la pensée elle-même qui garde dans les deux dialogues une direction très divergente. Un seul exemple nous en convaincra en nous permettant de constater, sous des rapprochements de forme, une opposition de doctrine. Le Ménon rappelle le « beau sujet de dispute éristique » qui était un lieu commun au temps des sophistes « on ne peut chercher ni ce qu'on connaît ni ce qu'on ne connaît pas ce qu'on connaît, parce que le connaissant, on n'a pas besoin de le chercher; ce qu'on ne connaît pas, parce qu'on ne sait même pas ce qu'on doit chercher » (80 e, trad. Groiset). L'auteur du Sisyphe admet, comme Platon, qu'on ne cherche pas ce que l'on connaît, mais seulement ce qu'on ignore, et lui non plus ne veut pas engager de discussion éristique (388 d). Toutefois, il ne comprend pas comme son modèle la valeur scientifique de la recherche. Cette dernière est, pour Platon, :

:

le vrai

moyen de

parvenir à la science

;

elle paraît

même

recherche et savoir ne sont au savoir, puisque au total que réminiscence. Il ne faut donc pas en croire ce nous il raisonnement sophistique dont nous parlions

s'identifier

:

1

.

L'expression

de Sisyphe a pu être inspirée par le

passage de Ménon où Socrate oppose aux principes qui normalement

,

l'homme à se diriger, cette direction extrinsèque humaine qui, dans certains cas, s'empare de la vie

aident

:

99

a



et

non

NOTICE

63

rendrait paresseux, et ce sont les lâches qui aiment à l'entendre. Ma croyance au contraire exhorte au travail et à la » (Ménon 81 ,d, trad. Croiset). Le Socrate du Sisyphe pense tout autrement il fuit plutôt l'eiTort laborieux

recherche

y

:

recherche est un procédé qui permet connaissance, mais un procédé trop long, trop

Sans doute,

et pénible.

d'arriver à la

la

compliqué. Quand on ne sait pas, mieux vaut apprendre d'un autre que chercher par soi-même (3oo a). L'opposition est, on le voit, bien marquée, et les aux dialogues platoniciens restent, en somme, très extérieurs. Le Sisyphe est conçu dans un tout autre esprit que le Ménon. Heidel et, à sa suite Pavlu, croient reconnaître dans la Rhétorique d'Aristote une autre source du petit écrit pseudo-

des deux tendances

emprunts

faits

platonicien

Au

l .

chapitre

genres de discours

Chacun

:

m,

Aristote distingue les trois

délibératif,

démonstratif.

judiciaire,

forme propre, bien déterminée par son objet et sa fin. L'objet du discours judiciaire est dans le passé, car accusation et défense portent sur des actes qui ont eu lieu. Celui du discours démonstratif est surtout actuel, bien qu'il puisse être aussi passé ou futur on loue, on blâme principalement les actions du moment. Quant à l'objet de la a sa

:

délibération, sera

il

est

toujours futur

--.

on délibère sur

:

:

tooplvttV ' -wv)...

as

(,

3,

,i.'-s

e>i

un

être

bten

d l

\

la

ERYXIAS

8u

uns, un mal pour

les autres,

déterminer en quoi

reste à

il

consiste précisément la richesse.

E tre

'

P osséder beaucoup de mais que faut-il entendre par biens? Cette notion très relative varie de peuple à peuple. Ce qui pourtant caractérise partout le bien, c'est l'idée d'utilité. Est bien, ce qui sert, ce qui est utile (3qo e-Aoo e). Troisième thèse.

ric,,e ' c est

.

Sans

biens.

doute,

Mais, objecte Critias, certaines choses utiles ne sont pas comme des richesses. 11 est donc nécessaire de

regardées préciser

:

parmi

les

choses

utiles,

lesquelles

sont

des

richesses (4oi a)?

L'objection disparaîtra

si

nous considérons

problème par

le

un autre biais a) Dans quel but usons-nous des richesses ? Pour satisfaire aux exigences de la vie. Supprimez ces :

exigences, vous supprimez l'utilité des richesses et, par

même

le

b-4oa a) 6) tout ce qui n'intervient pas dans l'obtention d'un résultat est inutile à ce résultat. Si donc, sans posséder ce qui passe pour richesse, on peut subvenir à l'entretien de la vie, toutes ces prétendues richesses sont, en réalité, inutiles (/402 a-d). Eryxias ne parvient pas néanmoins à se persuader que fait,

leur être

l'or, l'argent et

(/joi

;

autres objets

du même

genre, ne soient pas

souverainement désirables.

que l'on peut autrement qu'au moyen de l'or et de l'argent. On échangera, par exemple, une science, en l'enseignant, contre des objets de première nécessité. Donc les sciences sont des richesses au même titre que l'or et l'argent. Nous revenons ainsi à la proposition décriée naguère par Eryxias les plus riches sont parfois les plus savants (402 d-4o3 a); 6) de plus, les richesses sont Socrate insiste

se

procurer

:

a)

il

le nécessaire

faut bien reconnaître

pour

la vie

:

utiles à ceux-là seuls qui savent s'en

gens honnêtes savent quel usage

Donc

seuls, ils sont

il

servir.

Or

seuls,

les

faut faire de ces biens.

vraiment riches (4o3 a-b-c).

Intervention de Critias

:

Non

sans ironie,

du beau raisonnement,

ou

Critias réclame

exactement la de prouver que tout ce qui a quelque apparence de richesse, or, argent, ne compte pas. Socrate relève le défi à) Ces prétendues richesses sont, la

suite

contre-épreuve.

Il

s'agirait

:

plus

NOTICE

83

dans certains cas, inutiles à l'entretien de la vie. Donc, elles ne possèdent pas ce caractère d'utilité reconnu nécessaire à la notion de richesse (4°3 d-4o5 b) 6) Critias ne doit pas confondre ce qui, de près ou de loin, peut servir à un but, et le moven réellement efficace. Sans quoi, il faudrait dire que la fortune mal acquise, qui permet de se procurer la science, esl un moyen utile à la vertu, puisque la science est la voie de la vertu. On voit que la conséquence absurde et contra;

dictoire serait le

meilleur

vice est utile à la vertu; c) enfin, l'état

le

:



pas celui

n'est-il

éprouve

l'on

moins

le

de besoins ? Or, les passions constituent les besoins les plus Ivranniques. Dès lors, vouloir posséder et posséder en fait une abondance de richesses, n'est-ce pas avouer qu'on a des besoins considérables à satisfaire, des passions nombreuses à assouvir?

Donc,

la

conclusion

s'impose

plus

les

:

riches de telles

richesses sont aussi les plus misérables [retour à la thèse]

(4o.">

deuxième

c-fin).

quelques détail• extérieurs, par une certaine grâce mise en scène, par L'aisance et le naturel de la oonver-

Si par

dans

la

tation,

le

nicienne,

dialogue il

lait

est

bien inférieure

L analvse où nous

de



Lites

à

;

*

la

manière plato-

la dialectique

de

du philosophe athénien.

celle

mettre en relief

le I

k

cependant que

BVOfl

cipales articulation! fastid

longer un peu

faul reconnaître

iura

pensée,

fait

les

prin-

ressortir

1rs

qui veulent prendre couleur d'arguments

nouveaux, l'inconsistance, le manouede fermeté dei raisondont L'auteur exploite les trois ou quatre thèmes empruntes à des sources différentes, rappelle de fort loin la méthode du maître qui domine son sujet et marque de ion empreinte personnelle des idées fortement m

l'usage.

autant

Cet

l'unité de

me et

l.i

esi

un éclectique

synthèse des élémenti

la

H••

révèle pas

li

\

îgueur

puissance d'un habile mette -

sont

.i-.se/

terne>

el

parlois

incohérents.

mé, pas exemple, comment Oitia plu* reconnaît SOUtenUS par S«.ei.it< thèse qu'il a hnpéb ni défendue lu ,m;' b

:

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I.

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' lùr.ooo, d

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4

ïy.ot

r,ntp :

I

||

—4

d

ERYXIAS

394 d

95

l'homme dhabiter une demeure de qu'une

étroite

richesse plutôt

cette

pauvre maisonnette,

l'utilité de la au contraire, est-elle si insignifiante, importe-t-il si peu d'être un sage ou un sot en ce qui concerne les problèmes les plus graves? Est-ce une chose méprisable pour les hommes et qui ne trouve point d'acheteurs, tandis que le cyprès ornant la maison de Poulytion et les marbres penléliques tant de gens en éprouvent le besoin et veulent les acheter? S'agit-il d'un habile pilote, d'un médecin compétent ou de tout homme capable d'exercer avec adresse un art de ce genre, il n'est pas un d'entre eux qui ne soit plus estimé que les plus précieux des biens, et quiconque est capable de délibérer avec sagesse sur la meilleure conduite à tenir concernant ses propres affaires et celles des autres, ne 395a trouverait donc pas acheteur, s'il voulait vendre 2 ? » Làdessus, Eryxias me regarda de l'air d'un homme froissé « Mais alors, toi, Socrate, si tu dois dire la vérité, tu te prétendrais plus riche que Callias le fds d'Hipponicos 3 ? Car, évidemment, tu ne t'avouerais inférieur à lui sur aucune des questions les plus graves, mais tu t'estimes plus sage. Et

e

et

et

sagesse,

1

,



:

cependant, tu n'en es pas plus riche



».

«

Tu

crois peut-

que nos discours présents sont un b pur jeu et n'ont aucune vérité, mais que nous faisons comme au jeu de trictrac, où, si l'on enlève une pièce, on peut à tel point dominer l'adversaire qu'il est incapable de être, Eryxias, répondis-je,

riposter.

Tu

supposes, sans doute, que, dans cette question

des richesses,

une

qu'il y a certains

que faux i

.

:

en

les

thèse n'est pas plus vraie

que

l'autre

et

raisonnements qui ne sont pas plus vrais employant, on vient à bout des contradic-

Le marbre qui provenait du mont Pentélique

préféraient les Athéniens.

Il était très

était celui

que

blanc et dur.

2. Les sophistes avaient déjà proclamé l'identité entre la sagesse ou la vertu et l'habileté dans l'administration de ses propres affaires ou de celles de la cité. C'est précisément cette science délibérative Ménon, gi a; qu'ils se vantaient d'enseigner (Protagoras, 3i8 e Aristote affirme de même que l'art de délibérer Gorgias, 5 20 e). est l'œuvre du sage, et il montre le rapport qui existe entre cet art et le bonheur (Eth. Nicom. Z, 5, n4o a, 25 7, ii4i b, 8). ;



;

3.

Callias était

renommé

par ses richesses considérables. Sa vie de

luxe et de prodigalité lui valut les railleries des poètes comiques (Cf.

Aristophane, Ranae, ^28 et suiv.

;

Aves, 280 et suiv.

;

Eccl..

,,

BPTSIAS

g5




.

"

...

signale les inconvénients de ce

Les Grecs désignaient de ce

cause de son éclat, soit à cause du l'emploi de lampes 2.

^

:

« Coniecturac

le

mode

donnée par

La leçon

paraît suspecte

();

nom

les

autem

.

Voir aussi

:

Polybc,

marbre de Paros,

soit à

d'extraction qui nécessitait

mss., sans être impossible, a uiris doctis

adlatae

mihi

. 4

400c

BPTS1AÏ

, , ,, , . £ , " , , . , ' , , , . *, ' , " , *, ,6, . * ; . * * . " , , ,,

Et

-

,

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8

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'



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8

Boa

401 a



.-

401 a

ERYXIAS

401a

io5

choses utiles, lesquelles sont des richesses, puisque toutes ne

sont pas? »

le

Voyons, si nous essayons de cette manière, n'auronsnous pas plus de chance de trouver ce que nous cherchons? pourquoi usons-nous des richesses, dans quel but a-t-on inventé la possession des richesses, de même que les remèdes ont été inventés pour se débarrasser des maladies ? peut-être ainsi cela nous paraîtrait plus clair. Puisqu'il semble nécessaire que tout ce qui est richesse soit en même temps utile, et que, parmi les choses utiles, il y a une catégorie que nous appelons richesses, il resterait à examiner pour quel usage «

b

l'utilisation des richesses est utile. Est peut-être utile, tout c

dont nous nous servons pour produire, de

ce

même

que

tout ce qui est animé est vivant, mais, parmi les vivants, il

y a un genre qu'on appelle

demandait

:

que

faudrait-il

homme

on nous pour n'avoir instruments, nous répon1

.

Si toutefois

écarter de nous

médecine, ni de ses que les maladies s'éloignent de nos corps ou ne puissent les atteindre, ou, si elles surviennent, qu'elles disparaissent aussitôt. D'où il faut conclure que, parmi les sciences, la médecine est celle qui est utile à ce but chasser de d les maladies. Et si maintenant on nous demandait quoi devrions-nous nous débarrasser pour ne plus avoir besoin des richesses, pourrions-nous répondre? Si nous ne le voyons, pouvons, cherchons encore de cette autre manière en supposant que l'homme puisse vivre sans nourriture et sans boisson et n'éprouve ni faim ni soif, aurait-il besoin de ces moyens, argent ou toute autre chose, qui lui permettraient de se les procurer? » c II ne me le semble pas ». « Et pour le reste, de même. Si l'entretien du corps ne nous imposait les besoins qu'il nous impose actuellement, e besoin tantôt du chaud, tantôt du froid, et en général de ce besoin ni de drions

:

il

la

suffit

:

:

:





.

non sufficiunt, écrit Schrohl. Quamquam ne mihi quidem usque adhuc contigit, hune locum emendare, tamen commemorare mihi liceat quid sensus poscat. In Euthydemo enim (p. 27 c) coniuncta sunt uerba : ts Cf. Prot., p. 329 c. Grat., p. 3go c » (op. cit., p. i5, note). 1. Eryxias a nié que l'on puisse identifier les richesses et les objets utiles. Il accorde que les richesses sont des objets utiles, mais il n'admet pas la réciproque. Socrate va considérer le problème sous un

, ,' ,

5

401a



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II

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codd.

*

.

^

'

d

ERYXIAS

401

que

106

corps dans son indigence réclame, elles nous seraient

le

qu'on n'éprouvât provoquent notre désir désireux que nous sommes de subvenir

inutiles ces soi-disant richesses, à supposer

absolument aucun de actuel de richesses,

aux appétits

ces besoins qui

et nécessités

du corps

toutes les fois qu'ils se

donc à cela que sert la possession des richesses, à satisfaire aux exigences du corps, supprimez ces exigences et les richesses ne nous seront plus nécessaires font sentir

peut-être paraît ».

1

Si c'est

.

môme



« Il

n'existeront-elles plus

du tout

en

c'étaient,

fort troublé par

402 a

dis-tu

même

mon

non

des richesses,

effet,

petit discours.

Est-il possible

?

:

« Il le

nous paraît donc, sans doute, que toutes



choses utiles à ce résultat sont des richesses ».

que



».

que

la

même



«

mais

opération, elle

me

si

convint

Et de

ceci,

qu'en

chose soit à l'égard de la

opération tantôt utile, tantôt inutile? »

rais l'affirmer,

Il

toutefois sans être



Je n'ose-

«

nous en avons besoin pour

paraît être utile; sinon,

non

la

».

même



« Si

donc nous pouvions fabriquer sans feu une statue de bronze, nous n'aurions nullement besoin de feu pour cette opération, et si nous n'en avions pas besoin, il ne nous serait pas utile. « Il le Le même raisonnement vaut pour tout le reste ». « Donc, tout ce sans quoi un résultat peut être b paraît ». atteint, tout cela nous parait inutile pour ce résultat ». « Inutile». « Par conséquent, s'il arrivait que jamais, sans or, sans argent, sans toutes ces choses dont nous ne faisons pas directement usage pour le corps, comme nous









autre biais

:

admettons que

la

notion d'utilité constitue une notion

générique plus large, englobant, à

même s'agira

titre d'espèce, celle

de richesse, de

que l'espèce homme se subsume sous le genre vivant. Il donc de déterminer le caractère spécifique qui distingue les

richesses de toute autre chose utile.

négative

:

que

faudrait-il

On

essaiera d'aboutir par voie

supprimer pour supprimer

les

richesses

Mais l'argumentation sophistique de Socrate, malgré l'apparence de logique, ne peut aboutir, car elle se place dans une hypothèse irréalisable, à savoir la possibilité de supprimer les néces-

elles-mêmes

?

*• .

sités corporelles. Elle sera reprise vers la fin

atténuations qui la rendront plus acceptable. i.

Cf.

Phédon, 66 c

.\\

:

,

du dialogue, avec des

:

, , ,, . , , , , . . . , EPTSIAÏ

io6

&'

401 e

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5

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402

\

(

)L\

OLVZ

.

a

• h

||

b

ERYXIAS

402 a faisons de la nourriture,

de

la

boisson, des vêtements, des

couvertures, des maisons, nous avions c

du

exigences

les

107

la possibilité

d'apaiser

corps, au point de n'en plus éprouver le

besoin, l'or, l'argent et tous ces autres biens ne nous seraient

d'aucune

pour ce but, puisque sans cela nous pourrions « Evidemment >:. « Et cela ne nous semblerait plus richesse, puisque ce serait inutile; mais ce qui serait richesse, ce serait les objets qui nous permettraient de nous procurer les biens utiles ». « Socrate, on n'arrivera pas à utilité

l'atteindre

».





me persuader que l'or, l'argent et autres biens du même genre ne soient pas des richesses. Oui, je crois tout à fait que ce d qui

est inutile n'est

pas richesse et que

les richesses

comp-

tent parmi les biens les plus utiles

pour cela [c'est-à-dire pour satisfaire aux nécessités du corps] Mais je ne saurais admettre que ces richesses ne servent de rien à notre vie, puisque par elles nous nous procurons le nécessaire ». 1

.

Eh

«

bien

!

qu'allons-nous dire de ceci

2

?

Y

a-t-il

des gens

musique, la grammaire, ou quelque autre science, et reçoivent eh échange le nécessaire, faisant argent « Oui, il y en a ». « Donc ces gensde ces sciences? » qui enseignent

la



e

là,



grâce à leur science, pourraient se procurer le nécessaire

en l'obtenant en échange de cette science, comme nous en « Et si de Oui ». échange de l'or et de 1 argent ». cette manière ils se procurent ce qu'il faut pour vivre, cette science aussi sera utile à la vie, car voilà pourquoi, nous par lui, nous avons la possil'avons dit, l'argent est utile bilité d'acquérir ce qui est nécessaire à l'entretien du corps ». Y « C'est cela ». « Si donc, les sciences elles-mêmes appartiennent à la catégorie des objets utiles à ce but, les sciences nous semblent être des richesses au même titre que





:





1.

Cf. 402 b, 7 et 8 et d 3.

L'argumentation qui suit est probablement empruntée à XénoLe chap. 1 de YEconomique développe un thème analogue par richesses, il ne faut pas entendre seulement l'or et l'argent, mais aussi tout ce qui est utile à la vie. Ainsi, les maisons, les troupeaux, 2.

phon.

:

(par exemple, la musique), les sciences..., les amis et même les ennemis, puisque d'eux on peut retirer quelque utilité. Mais on doit ajouter une précision. Pour qu'un objet soit utile et mérite le nom de richesse, il faut savoir s'en servir. Ceux-là seuls qui auront la science l'art

de ces biens, posséderont des richesses.

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me

fou

d convaincre. Mais pourquoi ne pas achever ta démonstration que ce qui en a l'apparence n'est pas richesse, l'or, l'argent :

et le reste? Je suis ravi d'écouter ces discours



train de développer ».

«

que tu

en

es

Oui, Critias, repris-je, tu parais

ravi de m'entendre, comme on entend les rhapsodes qui chantent les vers d'Homère, puisque tu ne crois à la vérité d'aucun de mes discours. Cependant, voyons, qu'allons-

e

nous dire de ceci ? Admettrais-tu que certains objets sont utiles aux architectes pour la construction des maisons? » « Il me le semble ». « Or, ces objets que nous appellerions utiles, ne seraient-ils pas ceux dont ils se servent pour construire, les pierres, les briques, le bois, et autres matériaux du même genre ? et encore les outils au moyen desquels ils bâtissent la maison, et ceux qui leur permettent de se





procurer ces matériaux, bois et pierres, et de plus

ments

nécessaires à la fabrication de ces outils

répondit-il,

buts

».



tout cela «

N'en

me est-il

1

?

»

les



instru-

Oui,

paraît être utile à ces différents

pas de

non seulement

même

pour

autres

les

matériaux que nous employons pour chacun d'eux, mais aussi tout ce qui nous permet de nous les procurer et sans quoi ils n'existeraient « Et encore les instru« Très certainement ». pas ? » travaux? Sont

utiles,



ments nécessaires

les



à la fabrication des précédents, et d'autres

404 a avant ceux-ci, et ceux qui aident à se procurer ces derniers, et toujours de nouveaux en remontant plus haut, en sorte qu'aboutissant à une série sans fin, tout cela forcément nous semble utile pour l'accomplissement de ces travaux ? » « Mais quoi si « Rien ne s'oppose à ce qu'il en soit ainsi ». l'homme était pourvu de nourriture, de boisson, de vête-





, 1

.

C'est la distinction

les arts

, .' ,

que Platon a établie dans

!

le Politique entre

producteurs et les arts auxiliaires. Ces derniers sont des causes

,

adjuvantes ou des moyens nécessaires à la réalisation du but

.

(281 d,

e).

:

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3

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ERYXIAS

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ments, en un mot de tout ce qu'exige le service du corps, encore besoin d'or, d'argent ou de toute autre chose pour se procurer ce qu'il a déjà? » « Je ne le crois b pas ». « Ainsi, il y aurait des cas où l'homme ne semblerait avoir besoin d'aucune de ces richesses pour le service du « Non, en effet ». « Et si elles semblent inucorps? » tiles à cette opération, jamais elles ne sauraient apparaître de nouveau utiles? car il a été établi qu'elles ne pouvaient être pour la môme opération tantôt utiles, tantôt inutiles ». « Mais de cette manière, dit-il, nous serions bien peut-être, toi et moi, du même avis, car s'il arrive qu'elles servent à ce but jamais elles ne pourraient redevenir inutiles. Je c dirais plutôt que tantôt elles aident à accomplir des œuvres mauvaises, tantôt, des œuvres bonnes 1 ». « Mais se peutil qu'une chose mauvaise soit utile à l'accomplissement de « Il ne me paraît pas ». quelque bien? » « N'appellerions-nous pas choses bonnes celles que l'homme fait par vertu?» « Oui ». — « Mais l'homme serait-il capable d'apprendre quelqu'une des connaissances qui se communiquent par la parole, s'il était complètement privé de la faculté d'entendre « Par Zeus, je ne le pense pas ». quelque autre homme? » « L'ouïe est donc de la catégorie des choses qui nous d paraissent utiles en vue de la vertu, puisque c'est au moyen de l'ouïe que la vertu nous est communiquée par l'enseignement et que nous nous servons de cette faculté pour ap« Il le paraît ». « Et si la médecine a le prendre? » pouvoir de guérir les maladies, la médecine aussi devrait être rangée parfois parmi les choses utiles en vue de la vertu, « Rien ne s'y puisque par elle on recouvrerait l'ouïe ? » « Et si à son tour, nous pouvions nous procurer oppose ». aurait-il































médecine grâce à la fortune, il est clair qu'alors la fortune « Oui, c'est vrai », en vue de la vertu? » « Et de même aussi ce par quoi nous nous procudit-il. « Oui, absolument tout ». « Ne rerions la fortune? » la

e



serait utile







i. La réponse de Gritias marque le changement d'argumentation. La preuve que va donner Socrate revêt un double aspect un aspect moral et un aspect logique. Ici on envisage le coté moral, et le principe sur lequel repose l'argument est le suivant une chose mauvaise ne peut être dite utile à l'accomplissement d'un bien. Ce qui sup:

:

pose cet autre principe sous-entendu

:

sinon, le mal participerait au

3 ,

no

;

404a

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La

1 .

également choiaiea ne sont que dea eal

dune même

idée

celle,

:

par

contente d'exprimé passage à l'être tantôt,

\\\

la

un ni

rédactenn

lea

modifiéea iple,

interprétationa diverses

léfinitioni

.

:

puis,

dea

il

variable

la

un lubatantif, pai beaucoup plus loin, l'advérité; parfois, le même mol se trouve à deux différemment commenté, ou encore ce soni dea it

l'abord défini;

I

à

Plusieurs de

même thème: le nu prii mx an

pointi de

\

',

;

objet

d a,

qui différent

auMuon

: •

»

:

le

DÉFINITIONS

i54

nature physique, d'après

soleil est défini d'après sa

ses pro-

mystique que s'en faisaient les anciens (4 1 1 a 7); tantôt, l'équivocité des termes définis donne lieu à des explications entièrement distinctes ainsi pour (4 3 b 3), qui signifie la noblesse d'âme et S'applique également au style; (4i3 d 6) qui se dit à la fois de l'âme et de l'esprit. En somme, aucune unité ne semble avoir présidé à l'établissement de cette collection, qui parait avoir été constituée au petit bonheur. priétés, et aussi d'après la conception

:

1

Assez tôt dans les écoles, on a travaillé in

j„ la °jl?u• de définition.

construire des définitions.

il

1

•-•#.»»»-•«

buait déjà a

que Démocrite

Aristote témoigne

1

haies celle

et les

On

attri1

du nombre

1 .

Pythagoriciens se sont

avant Socrate, de déterminer certains concepts et, c'est un ouvrage de la collection hippocratique qui présente « le premier essai proprement dit de définition » 3 l'auteur du traité Sur l'Art veut, en effet, préciser l'essence de la médecine. Les sophistes, si soucieux de la technique du langage, ont dû se plier à ces besoins d'une science naissante. En fait, on cite de Gorgias une définition de la rhétorique et une de la couleur 4 et Prodicos, toujours attentif à distinguer le sens des termes, a fort probablement contribué à fixer leur signification définitive *. efforcés,

suivant Gomperz,

:

,

Mais ce fut surtout au moment où la philosophie prit une forme plus scolastique, grâce à l'impulsion de Socrate et aux recherches entreprises à l'Académie, sous la direction de Platon, que l'intérêt grandit pour ce nouvel exercice de la pensée. Pour connaître l'essence des choses, ne fallait-il pas pouvoir l'exprimer en termes exacts, en termes qui permettraient de distinguer nettement entre eux les objets dont on parlait ? Les premiers dialogues platoniciens font revivre les

1.

Iamblique, In Nicomachi

arith.

introduc.

liber,

éd.

Pistelli,

p. 10.

M,

2.

Métaphysique,

3.

Les Penseurs de

4.

i3o b 18 Ménon, 76 d. Euthyd., 277 c et Cf. Cratyle, 384 b; Protagoras, 337 a-c Aristote, Top. B 6, 112 b 22 et le commentaire d'Alexandre Orat.

5.

suiv.

;

AU.

II,

1078 b, 19

Grèce,

I, p.

et suiv.

18.

;

;



sur ce passage, 181,

4,

la

2.

;

1

.

NOTICE

1

55

procédés socratiques, cette chasse aux concepts qu'il s'agit de capter et de discerner avec précision la

méthode de

les

uns des autres,

et

division, prônée et utilisée dans le Sophiste,

pour but d'aboutir à la déterminadouteux que cette méthode instituée par Platon fut fort en honneur dans l'Académie et servit aux jeunes savants à établir leurs définitions. Aristote semble y faire allusion dans un chapitre de laJ/é/apltysique (Z, 12, 10^7 b, 8 et suiv.) où, s'occupant des défile Politique, le

Philèbe* a

tion rationnelle

dune

idée. Il n'est pas

il critique ceux qui dehors des espèces et ne peuvent ainsi sauvegarder l'unité de l'être. Vers cette époque, on com-

nitions formées par divisions successives,

posent

le>

mença

à publier des recueils

exercices

d'école

on

:

y

de définitions pour l'usage des les principaux termes

expliquait

nécessaires à l'intelligence des leçons. Diogène-Laërce signale

un volume

Aristote d'Spot parmi les ouvrages de Speusippe également composé, pour les besoins de son enseignement, un certain nombre de livres où les termes étaient soi>emcnt définis-; de même, Théophraste 3 Les Stoïciens emprunterait à l'Académie ce procédé pédagogique et le 1

.

.

ient, car, pensaient-ils, la définition est nécessaire

pour connaître it 1

L dè

les

puisque c'est par la notion que l'on lus» Chrysippe écrivit-il plusieurs traités

la vérité,

choses

4 .

sur différentes matière

8

ll

Le recueil inséré dans le corpus platoniremo "te-t-il à Platon lui-même ? CoUectTon. Nul, je crois, ne l'a soutenu, seul aulil ouvrage de lexicographie intitulé Sur les cuni

1

iemblabUi ou

différents,

et attribué,

faussement sans

.

,

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V,

[

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I.

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V

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I

\ II.

1

56

,

doute, à iv

e

DÉFINITIONS

un

Ammonios

certain

siècle après J.-Ch.

:•.,

.

ajoute:

Olympiodore, dans

qui vivait vers

Ce dernier,

l

la

fin

du

citant les définitions de IIXxtojv iv

«

».

Prolégomènes à la philosophie de Platon, rapporte une tradition suivant laquelle la collection pseudo-platonicienne remonterait à Speusippe 2 et, d'après Adam 3 un manuscrit viennois, le Vindobonensis 32 insles

,

,

aussi le

crirait

nom

de Speusippe en tête des "Opot. Gcs

deux références sont néanmoins peu sûres sible que la présence du petit écrit parmi

,

:

œuvres plale fait que pour motiver cette

toniciennes collectionnées par l'Académie,

Speusippe a composé des

aient suffi

est fort pos-

il

les

et

opinion.

En

tout cas, la collection, telle qu'elle nous est parvenue,,

présente une trop grande variété, est

On

la diversité

de tendances

trop marquée, pour pouvoir admettre l'unité d'auteur.

y reconnaît trois sources nettement distinctes

:

platoni-

cienne, aristotélicienne et stoïcienne. Si

aucune de

ces définitions

ne paraît être un écho direct

des Dialogues de Platon, plusieurs d'entre elles

reflètent

certainement son enseignement et proviennent de l'Académie. Aristote les connaissait il avait assisté, sans doute, à leur élaboration et sentait tout ce qu'il y avait en elles d'insuffisant, d'irrationnel même, car dans un de ses premiers ;

traités, les Topiques, écrit sous l'influence des doctrines pla-

toniciennes et déjà en réaction contre elles, les rejette

il

.

Certaines autres portent la

marque

sont ou la stricte reproduction ou

seignement personnel

péripatéticienne

démarquage de

le

;

elles

l'en-

d' Aristote.

un bon nombre sont non seulement

Enfin,

les discute et

4

d'inspiration

.

stoïcienne, mais les auteurs anciens en attribuent positive-

,

i.

Cf. Croiset, Hist. de la Littéral, gr.

2.

...

3.

R.

Adam, Uber

V2

'

unter Platos

eine

,

p. 97^.

Namen

Proleg. 26.

erhaltene

Sammlung

von Definitionen, in Philologus, 1924, p• 366-376, et in Satura Berolinensis Berlin, Weidmann, 192/j, p. 3-20. ,

4-

Cf.

v. g.

4n

b

1

4i5 a 11

et Top.

Topiques

et

Top. Z, 3, i4i a i5 et 16;

4i4b

E, 4, i33 a

4,

i4a a 34-b 2

;

4 12 b 8 et

10 et Top.E, 4, i33 b, 28etsuiv.

3... etc.



NOTICE

1

57

ment

l'origine aux philosophes du Portique, et parfois opposent ces définitions à celles des platoniciens Aussi, ne croyons-nous pas qu'il faille faire remonter aux premiers temps de l'Académie la composition du recueil 1

.

actuel. D'après

Adam 2

,

ce recueil aurait été constitué parles

premiers disciples de Platon

:

eu sous

les stoïciens l'auraient

yeux, s'en seraient inspirés et auraient puisé

les

nombre de



bon

formules. Mais cette hypothèse ne nous

leurs

parait s'appuyer, en fait, que sur les vagues allusions à Speusippe dont nous parlions plus haut et sur le caractère ancien de la plupart de ces définitions. Nous pensons plutôt que notre collection est d'époque assez tardive et n'est pas, en tout cas, antérieure au stoïcisme. Elle

par un fonds assez considérable emprunté à l'Académie et représente, en partie, un de ces traités d'fyot aujourd'hui perdus, mais peu à peu le fonds primitif s'est grossi des apport» d'un Age plus récent. La façon dont cette liste de définitions nous a été transmise confirmerait notre opinion. Nous serions porté à croire que l'archétype de nos manuscrits médit "vaux ne possédait pas le texte complet que nous lisons aujourd'hui. En effet, trois de nos plus anciens et meilleurs manuscrits, le Pariaiest constituée

-

canus

[A), le VatioanuM yraecus

17.3

(P) omettent en

(0) et

1

commun on

le

Palalinus

certain

\'

(

|;ins

lelqnei bu I

\in

-

(

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\m

If

Mit. 6lQ.

DÉFINITIONS

i58 d'opo-.,

un

réunies plus tard dans

entier à l'école platonicienne

?

texte

cette hypothèse, sans prétendre l'ériger

pour

elle a

elle soit la

unique attribué tout

Nous émettons simplement en certitude, mais soit l'état de

composition du recueil,

nos anciens manuscrits.

Ajoutons que d'autres collections du

môme

genre

se sont

constituées de cette manière. Deux, au moins,

nous sont la première, que nous avons pu examiner à la connues Bibliothèque nationale, est insérée dans le Parisinus graecus 21 38, du xiv e siècle, f. 1-8. Elle comprend, sous le titre Anonymi definiliones uocum quae a philosophis usurpari soient ordine alphabetico dispositae, une série de définitions, depuis Au milieu de développements jusqu'à manifestant des tendances assez éclectiques, nous retrouvons quelques-unes de nos définitions platoniciennes, comme celle L'auteur était, sans doute, un ou de de et chrétien, car on rencontre des termes comme La seconde collection nous est connue par \eMarcianus 2§. Là encore, à côté d'un certain nombre d'emprunts faits aux ope. pseudo-platoniciens, d'autres proviennent de sources néo-platoniciennes ou chrétiennes l Ces exemples nous apprennent avec quel éclectisme les auteurs de Définitions constituaient leurs listes. Il ne serait donc pas surprenant que le petit recueil introduit dans le corpus platonicum , et dont Diogène-Laërce ne parle pas, probablement parce qu'il n'était mentionné ni par Aristophane de Byzance, ni par Thrasylle, ait été composé, pour les besoins de l'enseignement, à une époque de syncrétisme où les doctrines du Portique s'accommodaient sans peine de :

.

.

-/

.

.

celles

de l'Académie. II

LE TEXTE L'édition présente est basée sur les six manuscrits suivants qui ont été intégralement collationnés, soit directement, soit d'après des reproductions photographiques :

i.

le Marcianus 257, nous renvoyons à l'étude H. Mutschmann, dans Berliner Philologische Wochen•

N'ayant pu consulter

qu'en a schrift,

faite t.

28, 1908, p. i3a8.

NOTICE

i5g

= A (ix = (x Valicanus graecus Laurentianus 80, // = L (xv* = V (fin Vaticanus graecus 102Q (xvi siècle). Parisinus 3gq = Palatinus Vaticanus ij3 = ( e

Parisinas iHoy

siècle). e

siècle).

siècle).

du xn e

siècle).

e

siècle).

Nous avons aussi emprunté quelques leçons au Parisinus i8i3 (xv e siècle), d'après l'édition Bekker. Le Palatinus l'aticanus i-3 renferme six dialogues entiers et des extraits

représentée par

de douze autres le

'.

Il

Vindobonensis 54

se rattache à la tradition

= suppl. philos, gr. 7 (\V).

au complet, mais les lacunes ne semble pourtant pas que toutes puissent s'expliquer par des erreurs de scribe. Les divergences sont, du reste, notables entre ce manuscrit et les autres et témoignent de la divergence des sources. Il est fort probable que l'auteur du Palatinus avait sous les yeux un texte sensiblement dilTérent de celui qui nous a été transmis par les autres échos de la tradition. Définitions s'y trouvent

sont nombreuses.

1.

Voir

la

11

description de ce manuscrit dans Ai

texte de Platon, n.

mm.

Histoire du

DÉFINITIONS

411 a

Éternel

ce qui existe de tout temps, autrefois et mainte-

:

nant, sans être détruit.

Dieu

vivant immortel qui se suffit pour être heureux

:

être éternel

;

Génération l'être

2 ;

Soleil

:

mouvement

passage à

vers

participation

;

son coucher

tateurs depuis son lever jusqu'à

b

l'être

à

l'être.

mêmes

feu céleste qui seul est visible par les

:

;

cause du Bien.

l

spec-

astre qui se

;

montre le jour 3 j; le plus grand des êtres vivants 4 Temps : mouvement du soleil mesure de sa course 5 .

;

.

Jour : cours du soleil depuis son lever jusqu'à son coucher 6 clarté qui s'oppose à la nuit. Aurore : commencement du jour la première clarté pro;

;

venant du soleil. Midi: moment où l'ombre des corps

du

:

fin

Nuit

:

obscurité opposée au jour

Hasard

:

est la plus courte.

jour.

Soir

;

privation

du

soleil.

passage de l'obscur à l'obscur, et cause fortuite

d'une action extraordinaire. i.

... '

Cf. la doctrine stoïcienne

... ...

...

.

. , 85).

;

(Zenon, V.

[-, 2.

:

(V. Arnim, Stoic. Uet. fragm. ,11, n° ioai)

Définition platonicienne. Cf. Parménide,

1

56

a

,

:

4, 1 42 b, . Notion stoïcienne (V. II, 8o6, p. 223 579 , A99, 4). la seconde, pla5. La première définition paraît être stoïcienne tonicienne (cf. Diels, Doxogr. graeci, p. 619, 38 et Timée, 38 c). 6. Une définition analogue est critiquée par Aristote, Top. Z, 4, 3.

Définition critiquée par Aristote, Topiques

.

4•

;

;

;

i4ab,

3.

v



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411 a

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e. 1.)

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fpoatv

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414 ai

I*

Mil



v.

e

I

ZP

414 a

|

DÉFINITIONS

414 a

Adresse

:

168

perspicacité de l'esprit qui

triomphe de

l'objec-

tion.

Don

échange de bienveillance.

:

Opportunité

moment

:

un

pice pour obtenir

précis

pour réussir

;

moment

pro-

bien.

Mémoire : disposition de l'âme à conserver en elle. Réflexion : effort de la pensée. Intelligence : principe de la science.

la

vérité qui

est

Sainteté

:

soin vigilant à éviter les fautes contre les dieux

b culte conforme à

l ;

nature pour honorer les dieux. Divination : science qui prédit l'avenir sans preuve. Mantique : science qui a pour objet le présent et l'avenir des êtres mortels 2 la

.

Sagesse

:



science

il

n'y a plus d'hypothèses; science des

êtres éternels; science qui considère la cause des êtres

Philosophie

:

effort

pour connaître

3 .

les êtres éternels

;

état

contemple le vrai et ce qui le constitue comme tel 4 application de l'âme unie à la droite raison 5 Science : conception de l'âme que le raisonnement ne c peut ébranler; faculté de concevoir une ou plusieurs choses sans pouvoir être ébranlé par le raisonnement; discours vrai inébranlable pour la pensée 6 Opinion : conception que le raisonnement peut ébranler fluctuation de la pensée pensée que le raisonnement conduit au faux aussi bien qu'au vrai 7



l'on

;

.

.

;

;

-

.

1.

Définition stoïcienne

(V. 2.

.

III,

Platon définit la mantique

^),

et

Ghrysippe

:

5a

1

5.

. , g3g)•

...

Définitions tirées des doctrines de Platon et d'Aristote sur la

nature et 4.

-

(Gharmide,

:

la science

(V. 3.



:

432).

la science.

Source platonico-aristotélicienne. Cf. Aristote, Métaph. a, 1, gg3 b, 20. c

Platon,

Républ.

Vil,

;

Source plutôt stoïcienne (V.

.

:

.

III,

2g3). 6. Origine platonicienne (Cf.

Timêe, 29 b, 5i e). Les deux premières définitions sont critiquées par Aristote (Top. E, 5, i3£ b, 1, i5) et reprises parles Stoïciens (V. A. I, 68). 7.

Définitions provenant de la doctrine de Platon sur la

.

.

* - .

68

414 a

.. • " ' . • . '• .

-

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b

* * * .* ,' in.

/

-

|.)




Il

d

DÉFINITIONS

414 e Volontaire

:

ce qui se porte

415 a est choisi pour Libre

:

soi

;

170

soi-même

à l'action

;

ce qui est accompli avec réflexion

ce qui l .

ce qui est le principe de sa détermination.

Mesuré : milieu entre l'excès et le défaut, constituant exactement ce que l'art requiert 2 Juste mesure : le milieu entre l'excès et le défaut. Prix de la vertu: récompense désirable pour elle-même 1 Immortalité : essence vivante et durée éternelle. Saint: service divin agréable à Dieu. Fête : temps sacré déterminé par les lois. Homme : animal sans ailes, à deux pieds, aux ongles plats; le seul, parmi les êtres, qui soit capable d'acquérir une science fondée sur des raisonnements 4 b Sacrifice : offrande d'une victime à Dieu. Prière : demande qu'adressent les hommes aux dieux pour obtenir ce qui est bon ou paraît tel 5 Roi: chef suprême qui gouverne suivant des lois sans avoir de compte à rendre 6 chef suprême de la constitution politique. Commandement : l'administration de l'ensemble. Magistrature : pouvoir auquel sont confiées les lois 7 Nomothète créateur des lois d'après lesquelles la cité sera gouvernée. Loi : décision politique de la foule 8 sans détermination limitée de temps. Hypothèse : principe qu'on ne peut démontrer récapitu.

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du

discours.

Magna Mor. A,

188 b, 26

...

1.

Cf.

2.

Notion platonicienne. Cf. Politique, 284

3.

Gf. la définition stoïcienne

.

4.

III,

16,

1

:

c et suiv.

:

-

563).

Plusieurs éléments de cette définition sont critiques par Aristote

(Top. A, 7, io3 a, 27 ; E, 3, i32 a, 19 ; 4, i33 a, 2, 22, b, 8).,. Diogène le Cynique (Diog. L. VI, 4o) et Sextus Empiricus (Hyp.. Pyrrh, 7, 281), l'attribuent à Platon, 5.

Gf, Platon, Polit.

du moins dans

290 d;

ses parties essentielles.

Lois, VII, 801 a.

6. Les éléments de la définition se trouvent chez Platon, Pol. 3oi b ; Lois, VI, 761 e. 7. Origine stoïcienne (V. A. III, 544)• 8. Définition manifestant une tendance démocratique. Cf. Aris-

tote, Polit.

E, 9, i3ioa, 4

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32.

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