Opera, Pars III Opera polemica, 1: Contra Rufinum

  • 0 0 0
  • Like this paper and download? You can publish your own PDF file online for free in a few minutes! Sign Up
File loading please wait...
Citation preview

CORPVS CHRISTIANORVM Séries Latina

LXXIX

CORPVS CHRISTIANORVM Séries Latina

LXXIX

S. HIERONYMI PRESBYTERI OPERA PARS III, i

TVRNHOLTI TYPOGRAPHI BREPOLS EDITORES PONTIFICII MCMLXXXII

S. HIERONYMI PRESBYTERI OPERA PARS III OPERA POLEMICA

CONTRA RVFINVM

EDIDIT

P. LARDET

TVRNHOLTI TYPOGRAPHI BREPOLS EDITORES PONTIFICII MCMLXXXII

SVMPTIBVS SVPPEDITANTE SVPREMO BELGARVM MAGISTRATV PVBLICAE INSTITVTIONI ATQVE OPTIMIS ARTIBVS PRAEPOSITO EDITVM

© Brepols 1982 No part of this work may be reproduced in any form, by print, photoprint, microfilm or any other means without written permission from thé publisher.

AVANT-PROPOS "The amount of work still to be donc (in Jérôme studies), most urgently perhaps in thé provision of properly annotated éditions .... is daunting" : cet avis compétent du plus récent biographe de Jérôme (J) souligne à quel point, dans le champ des études patriotiques modernes, les œuvres de cet auteur auront été relativement délaissées. Le constat vaut d'abord des éditions critiques. Le "Corpus de Vienne" (CSEL) n'a rien publié de Jérôme depuis plus de 60 ans. Même sa grande édition de la correspondance mériterait, de l'aveu des spécialistes, d'être remise en chantier (2), et l'on ne pourra malheureusement s'appuyer, ce faisant, sur les prolé gomènes de Hilberg, jamais publiés et apparemment perdus. Quant à la présente série du Corpus Chnstianorum (tCL), à l'exception de YIn Hieremiam repris du CSEL (3), les œuvres de Jérôme qu'elle a le mérite de présenter en une typogra phie autrement lisible — et correcte — que ne le faisait la Patrologie de Migne n'ont été en général qu'assez superficiel lement révisées sur la base de la dernière en date des éditions (réimprimée par Migne), à savoir celle de Vallarsi qui remonte au XVIIIe s. : elles ne prétendent pas au titre d'édition critique à proprement parler (4). Il est vrai que des difficultés de taille attendent l'éditeur de Jérôme. La première est constituée par l'abondance exceptionnelle de la tradition manuscrite : en font foi les 7 épais volumes consacrés par B. Lambert à sa Bibliotheca nieronymiana Manuscripta (5) , qui n'en fournissent pas moins désormais un irremplaçable instrument (certes encore Perfectible sur bien des points), s'agissant de débrouiller écheveau de témoins qui, pour certaines œuvres, se comptent par centaines plutôt que par dizaines. Et pourtant le foison nement d'une telle tradition peut n'être pas seulement source d'embarras. Si en effet la perspective de l'établisse ment des textes est de régression (vers les originaux perdus) et d'élimination (de tant de variantes non pertinentes, expression d'une détérioration inéluctable) , il est une autre optique qui valorise ces restes et les considère moins comme

(i) J.N.D. KELLY, Jeromt. Hit Life, WritmgsaidContrwersiis, Londres 1975, préface, p. VII. (i) Éd. I. HILBERG, 5 vo\.,CSEL 54-56, Vienne 1910- 191 8. Cf. à son sujet E. DEKKF.RS, Claris Patrum Latiiurm», Steenbrugge et La Haye 1961*, n° 620, p. 140. (}) Éd. S. REITER, CSEL 59, Vienne 191; = CCL 74. (4) Voir p. ex. les préfaces aux commentaires in proph. minores : "Non aliter quam editio 'post D. Vallarsi confecta' uocetur ..." (M. ADRIAEN, CCL 76 [1969], p. VII); in Matth. : "Haec nostra editio certe perficienda erit. Quis enim eam uere criticam dicere auderit? ..." (D. HURST et M. ADRIAEN, CCL 77 [1969], p. VIII). (5) Voir la notice bibliogr. ci-après.

vi AVANT-PROPOS les vestiges d'une authenticité abîmée que comme les témoi gnages d'époques dont ils contribuent à attester la culture en ses formes changeantes. A la concentration de l'apparat critique peut dès lors faire pendant l'extension donnée, du fait même de sa richesse, à l'histoire de la tradition. Ce que le philologue tend à disqualifier comme déchets, l'historien peut le réhabiliter comme traces. Un autre obstacle majeur pour l'éditeur de Jérôme tient à un cercle vicieux. Comment établir avec assez de sûreté un texte pour lequel on ne dispose que d'instruments critiques inégaux ou vieillis ? Mais comment élaborer des instruments valables à partir d'éditions peu sûres, voire franchement déficientes ? Ainsi le travail de pionnier accompli par un Goelzer sur la langue de Jérôme à la fin du XIXe s. (8) n'a reposé que sur les éditions du XVIIIe, et devrait de toute manière être repris à nouveaux frais pour tenir compte de tous les acquis — factuels et méthodologiques — amassés dans ces dernières décennies en matière de latinité tardive. Du moins peut-on désormais faire fond sur des contributions éminentes à cet égard comme celles des écoles de Nimègue avec Chr. Mohrmann (7) et de Lund avec E. Lofstedt(8). Quant aux index de vocabulaire, seule l'édition de YIn Hieremiam déjà évoquée s'en trouve pourvue — et encore ne s'agit-il que d un index sélectif. Cependant les programmes de traitement informatique des textes mis au point par le CETEDOC de l'Université de Lpuvain permettent là aussi d'envisager beaucoup mieux puisque l'on nous promet des index et concordances exhaustifs pour l'ensemble de la série publiée par le CCL. Ces Instrumenta Lexicologica Latina fourniront déjà, en dépouillant les 7 tomes (en 10 volumes) de Jérôme déjà parus au CCL, un très important thésaurus de la langue de cet auteur. J'ai cependant, pour ma part, pu tirer parti dès 1972 d'une concordance complète (avec contextes) des quelque 31500 mots du texte critique de l'Apologie, établie précisément en collaboration avec le Centre de Louvain(9). Quoi qu'il en soit des obstacles à affronter, je viens de dire aussi quelques-uns des atouts dont peut disposer aujour d'hui quiconque entreprend de travailler sur le corpus

(6) Voir la notice bibliogr. ci-après. (7) Cf. en particulier ses Études sur le latin des chrétiens, 4 vol., Rome (Ed. di Storia e Lettcratura) 1918 s.

(8) Cf. en particulier ses Syntactica (voir la notice bibliogr. ci-après). (9) Cette concordance et l'index correspondant, ainsi que l'analyse de divers comptages de vocabulaire et autres données informatiques, paraîtront dans les Instrumenta susdits.

AVANT-PROPOS vu hiéronymien. Or, au sein de celui-ci, l'Apologie contre Rufin présentait nombre de traits qui pouvaient justifier qu'on la privilégiât. Ses trois livres, d'une écriture souvent fort élaborée, forment un ensemble important sans être néan moins trop considérable, où s'explicitent corrélativement tous les aspects majeurs de l'activité de Jérôme : le polémiste et l'épistolier, l'homme d'Église et l'exégète, le traducteur et le commentateur. C'est de plus une œuvre de la maturité, récapitulant les enjeux et les péripéties de la longue et cruciale controverse origéniste. Enfin des problèmes de fond y sont abordés: conflit entre paganisme et christianisme (légitimité et modalités du recours à la culture profane pour les chrétiens), discernement et techniques à mettre en œuvre dans le rapport à la Tradition (Origène pour les Latins de la fin du IVe s.) et à l'Écriture (valeur respective, pour l'Ancien Testament, du grec des Septante et de l'hébreu). On peut à tous ces titres la considérer comme un prisme reflétant assez exemplairement la complexe personnalité de Jérôme et la diversité de ses écrits. Étant donné d'une part la place de choix qui me semblait revenir à cette œuvre, et d'autre part la carence déjà dite de travaux véritablement critiques sur les textes de Jérôme, il m'a paru souhaitable de prendre YApologie comme base d'une investigation qui en excède largement les limites et qui aille au-delà des exigences minimales requises pour sa seule édition. Ainsi d'autres éditeurs ou chercheurs intéressés par les œuvres de Jérôme bénéficieraient-ils d'un instrument de référence qui étaie et facilite leurs propres recherches. L'ampleur inhabituelle de 1" 'introduction" ci-après tient précisément au fait qu'elle voudrait faire plus que de fournir les prolégomènes indispensables à l'établissement et au déchiffrement de l'apparat de la seule Apologie : c'est toute l'histoire de la tradition, directe et indirecte, ancienne et tardive, manuscrite et imprimée qu'elle s'est proposée de retracer de bout en bout, sans se priver de jeter le maximum d'éclairages sur l'ensemble des collections de lettres et traités hiéronymiens desquelles le sort de l'Apologie aura été indissociable. Quant au commentaire critique adjoint au texte ici édité, à vouloir simplement justifier les partis retenus dans les cas difficiles que présente l'Apologie, on aurait certes pu le faire plus succinct: j'ai cherché, à l'occasion de ces notes, à élargir l'enquête de manière à verser le plus possible de données significatives au dossier de l'étude linguistique et stylistique du corpus hiéronymien en son entier. Le même souci de déborder le cadre strict de l'Apologie pour la replacer dans la totalité de la production de Jérôme explique en partie que le présent volume ne constitue qu'une fraction d'un ensemble plus considérable

vin AVANT-PROPOS de travaux centrés sur cette œuvre : non seulement les index et concordance de vocabulaire seront, comme il a été dit, publiés dans les Instrumenta Lexicologica Latina, tandis qu'une traduction française (avec des sommaires dégageant la composition de l'œuvre et une introduction la situant dans son contexte historique) est sous presse dans la collec tion Sources Chrétiennes, mais encore un vaste commentaire analytique suivi des trois livres a été élaboré, qui devrait paraître, je l'espère, en deux volumes dans la collection Instrumenta Patristica (10) . Si la nature de l'Apologie et sa place au sein du corpus hiéronymien ont semblé propices a la réalisation d'un tel projet, l'opportunité de celui-ci ressortait également du fait que les deux livres de l'Apologie de Rufin contre Jérôme, ouvrage auquel répond la présente Apologie de Jérôme, avaient quant à eux trouvé naguère en M. Simonetti l'édi teur et le traducteur que requièrent les exigences scientifiques modernes (11). Par ailleurs de récentes études, celles notam ment de L. Doutreleau sur la tradition manuscrite et imprimée de la version hiéronymienne du De Spiritu Sancto de Didyme (12) et de A.C. de la Mare sur la tradition récente de YExpositio Symboli de Rufin (13), étaient venues à point nomme fournir d'autres précieux repères à l'éditeur de l'Apologie de Jérôme. La conjoncture m'a enfin été encore favorable en ceci que j'ai eu la bonne fortune de pouvoir hériter des mandats précédemment confiés à d'autres pour la présente édition. Le CSEL en avait d'abord chargé au début de ce siècle un chercheur allemand, le Dr. Julius Koch, de l'Université de Marburg. A la mort de celui-ci, le dossier fut transmis (en 1923) à un Suisse, le Dr. Fritz Husner, profes seur au Lyceum Alpinum de Zuoz, puis conservateur de bibliothèque à Baie. Ce dernier, n'ayant pu poursuivre un travail du reste seulement entamé par son prédécesseur (u), a eu l'obligeance de me communiquer en photocopie les

(10) Steenbrugge et La Haye (chez Nijhoff). (i i) T. RVFINI Opéra, CCL 20, 1961 ; T. RUFINO, Apologia, Alba 1957. Le volume du CCL a également l'intérêt, pour l'éditeur de l'Apologie de Jérôme, de fournir — dues au même M. Simonetti — les éditions critiques d'autres œuvres rufiniennes intéressant la controverse origéniste et abondamment exploitées par l'ouvrage de Jérôme, notamment les préfaces au Péri ArMn, le De adultération et VApologia ad Anastaiium. Pour la tradition de 1''Apologie contre JérSme, voir surtout l'article de M. Simonetti (résumé dans l'éd. du CCL) que mentionne la notice bibliogr. ci-après. (12) Voir la notice bibliogr. ci-après, et également /'»/., n. 572. (i;) Voir la notice bibliogr. ci-après. Je remercie H. SAVON de m'avoir signalé cet article. (14) F. Husner aura cependant été l'auteur en 195; d'une étude sur l'édition de Jérôme par Érasme (voir la notice bibliogr. ci-après). Je dois à P. PETITMENCIN d'en avoir eu connaissance.

AVANT-PROPOS ix notes laissées par J. Koch. Quant au CCL, il avait primitive ment proposé l'édition de l'Apologie (entre autres œuvres polémiques de Jérôme) à un chercheur américain, le Prof. Heimann, de l'Université de Boulder (Colorado), lequel a bien voulu lui aussi s'en dessaisir à mon profit. Je ne saurais nommer chacun de ceux — notamment les très nombreux conservateurs de bibliothèques — à qui ce volume est, à bien des égards, redevable. Il m'importe du moins de dire ici en premier lieu ma dette envers les Prof. L. Holtz (qui m'a mis en 1967 sur la voie de ce travail) et J. Fontaine (qui l'aura patronné jusqu'à son terme dans le cadre d'un Doctorat de 3e cycle, puis d'un Doctorat d'État présenté à la Sorbonne en 1980). La patience et la bienveil lance du R. P. E. Dekkers qui avait dès longtemps admis mon projet dans la présente collection, bien que mises parfois à rude épreuve, ne se sont jamais démenties. Le Prof. P. Fraenkel, de Genève, fervent connaisseur des Pères, a quant à lui généreusement consenti à son assistant tout le temps nécessaire à l'achèvement de ce volume. M. Vander Plaetse et les éditions Brepols se sont dévoués efficacement à la qualité de sa réalisation. Ma recherche doit également beaucoup à l'Institut des Sources Chrétiennes (Lyon), à l'Institut de Recherche et d'Histoire des Textes (Paris), au CETEDOC (Louvain), aux bibliothèques de la Compagnie de Jésus (Chantilly et Paris). Je tiens encore à remercier — entre autres — les PP. P. Antin, R. Brunet, A. Costes, L. Doutreleau, A. Feuvrier, B. Lambert, M. Laporte, J. Lemarié, Cl. Locher, G. Mailleux, Cl. Mondésert, B. de Vregille, M. l'abbé R. Étaix, Mme Le Goff, MM. B. Bischoff, Y.-M. Duval, J.-C1. Fredouille, F. Husner, A. Mandouze, F. Nuvolone, P. Petitmengin, L. Rama, H. Savon, J. Schumacher, M. Simonetti, P. Tombeur, J. Vezin. Ma gratitude va enfin de manière toute spéciale à la Province de France de la Compagnie de Jésus qui a soutenu de toutes les manières durant des années mon engagement dans ce travail de longue haleine. Genève, le 13 juillet 1981.

NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE Cette notice ne fournit que les titres couramment cités sous forme abrégée dans l'introduction et les notes critiques. Pour les autres ouvrages ou articles utilisés, mais qui ne sont cités qu'occasionnellement (avec référence in extenso), on pourra consulter l'index des noms d'auteurs modernes ci-après, p. 314*. ANTIN (P.), Recueil sur S. Jérôme (coll. Latomus, t. 95), Bruxelles 1968. BLAISE (A.), Dictionnaire latin-français des auteurs chrétiens (revu par H. CHIRAT), Strasbourg 1954. Manuel du latin chrétien, Strasbourg 1955. CAVALLERA (F.), S. Jérôme, sa vie et son œuvre (ie partie, t. I et II = coll. Spicilegium Sacrum Lovaniense, fasc. i et 2), Louvain et Paris 1922. COTTINEAU (L.H.), Répertoire topo-bibliographique des ab bayes et prieurés, 2 vol., Maçon 1936-1937. DE LA MARE (A.C.) & HELLINGA (L.), "The first book printed in Oxford: thé Expositio Symboli of Rufinus", Transac tions of thé Cambridge Bibliographical Society 7 (1978), p. 184-245. DOUTRELEAU (L.), "Le De Spiritu Sancto de Didyme et ses éditeurs", Recherches de Science Religieuse 51 (1963), p. 383-406. ERNOUT (A.) & THOMAS (F.), Syntaxe latine, 2e éd., Paris 1959GOELZER (H.), Étude lexicographique et grammaticale de la latinité de S. Jérôme, Pans 1884. HAGENDAHL (H.), Latin Fathers and thé Classics. A Study on thé Apologists, Jérôme and other Christian Writers, Goteborg 1958. HAIN (L.), Repertorium bibliographicum, 4 vol., Stuttgart 1826-1838, complété par COPINGER (W.A.), Supplément to Hain's Repertorium, 2 vol., Berlin 1926. HUSNER (F.), "Die Handschrift der Scholien des Erasmus von Rotterdam zu den Hieronymusbriefen", Festschrift Gustav Binz, Baie 1935, p. 132-146. LAMBERT (B.), Bibliotheca Hieronymiana Manuscripta. La tradition manuscrite des œuvres de S. Jérôme (coll. Instru

NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE xi menta Patristica, IV: 4 t. en 7 vol.), Steenbrugge et La Haye 1969-1972. LARDET (P.), "Épistolaires médiévaux de S. Jérôme : jalons pour un classement", Freiburger Zeitschrift fur Philoso phie und Théologie 28 (1981), p. 271-289. LEUMANN (M.), HOFMANN (J.B.) & SZANTYR (A.), Lateinische Grammatik, Munich 1965. LÔFSTEDT (E.), Syntactica. Studien und Beitràge zur historischen Syniax des Lateins, t. I (2e éd.) et II, Lund 1942 et 1933OTTO (A.), Die Sprichwprter und sprichwôrtliche Redensarten der Rômer, Hildesheim 1962 (= Leipzig 1890), complété par HÀUSSLER (R.), Nachtràge zu A. Otto ..., Darmstadt 1968. PETITMENGIN (P.), Les éditions patriotiques de la ContreRéforme romaine (1550-1610), Mémoire de l'École Française de Rome : cf. Comptes-rendus de l'Académie des Inscriptions (1965), p. 335-336 (je dois à l'obligeance de l'auteur d'avoir pu consulter cet ouvrage encore inédit). SIMONETTI (M.), "Introduzione ail' edizione critica dell' 'Apologia' di Rufino contro S. Girolamo", Maia, nuova série, fasc. IV, 1956, p. 294-321. "Sulla tradizione manoscritta délie opère originali di Rufino", Sacris Erudiri 9 (1957), p. 5-43 ; 10 (1958), p. 5-42.

SIGLES BHM CCL CCM

Bibliotheca Hieronymiana Manuscripta (B. LAMBERT). Corpus Christianorum, Séries Latina, Turnhout. Corpus Christianorum, Conlinuatio Mediaevalis, Turnhout. CETEDOC Centre de Traitement Électronique des Documents, Louvain. CIL Corpus Inscriptionum Latinarum, Berlin. CSEL Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Latinorum, Vienne. DLAC Dictionnaire Latin-français des Auteurs Chrétiens (A. BLAISE). GCS Die Griechischen Christlichen Schriftsteller der ersten drei Jahrhunderte, Berlin et Leipzig. IRHT Institut de Recherche et d'Histoire des Textes, Paris. MGH Monumenta Germaniae Historica, Berlin, Leipzig, etc. PG, PL Patrologia Graeca, Latina (J.P. MIGNE), Paris. PLS Patrologiae Latinae Supplementum (A. HAMMAM), Paris. SC Sources Chrétiennes, Lyon et Paris. TLL Thésaurus Linguae Latinae, Munich. VL Vêtus Latina (cf. P. SABATIER, Bibliorum Sacrorum Latinae Versiones Antiquiores seu Vêtus Italica, 3 vol., Reims 1743-1749). Pour les revues, je me suis conformé aux usages de l'Année Philologique. On notera en particulier : FZPhTh Freiburger Zeitschrift fur Philosophie und Théologie (Fribourg, Suisse). REAug Revue des Études Augustiniennes (Paris). SEJG Sacris Erudiri. Jaarboek voor Godsdienstwetenschappen. (Steenbrugge et La Haye).

ABRÉVIATIONS add. ad loc. al.

addidit ad lui uni aliter (dans une citation, introduit entre crochets une variante pour un mot précédent)

ap. (av.)

j.-c. A.T. Bibl. B. N. ça. cett. cf. chap. cit. coda. col. coll. éd. edd. ex. expl. f., ff. ibid. i. e. i. mg. in. inc. inf. introd. km 1. Libr. loc. cit. med. mm ms., mss. n. (crit.)

N.B. n° N.T. op. cit. P Pp. ex. r Riess.

après (avant) Jésus-Christ Ancien Testament Bibliothèque Bibliothèque Nationale circa ceteri confer chapitre cité(e), citation codices colonne (s) collection édition éditons exeunte (saeculo) explicit folio(s) ibidem id est in margine ineunte (saeculo) incipit infra introduction kilomètres ligne(s) Library loco citato mediante (saeculo) millimètres manuscrit (s) note(s) (critique) (s) Nota bene numéro Nouveau Testament opère citato page(s) pars par exemple recto Riessinger

xiv s. sch. scil. S & P s. j. s. M. sup. t. tr. (ou) tract.}

ABRÉVIATIONS i) et suivant(e)(s) 2) siècle scholie(s) scilicet (dans une citation, pour préciser entre cro chets ce que désigne un pronom précédent) Sweynheym et Pannartz jésuite sub uerbo supra tome(s) tractatus

trad.

traduction

transp. v. v vol.

transposuit avant un chiffre : vers, verset(s) après un chiffre : verso volume(s)

L'astérisque (*) a été employé: 1) pour la pagination de l'introduction ; 2) dans la section "Étude de la tradition manuscrite récente" de l'introduction, pour y signaler ceux des manuscrits que je n'ai encore pu consulter ni sur originaux ni sur microfilms ; 3) devant certaines leçons dans quelques-uns des tableaux qui figurent dans l'introduction (la valeur de l'astérisque se trouve alors précisée ad loc.) ; 4) dans l'apparat critique devant les lemmes qui font l'objet d'une note du commentaire critique figurant à la suite du texte. La croix ( + ) a été employée dans les tableaux (et certaines notes) de l'introduction pour désigner les leçons retenues comme préférables dans le texte critique ici édité.

SYSTÈME DE RÉFÉRENCES Les mentions "cf. (voir) n. crit. " et "cf. (voir) commentaire, " (suivies du numéro approprié) renvoient respectivement : 1) aux notes du commentaire critique qui figure dans le présent volume à la suite du texte de Jérôme ; 2) aux notes du commentaire analytique suivi de l'Apologie destiné à la coll. Instrumenta Patristica (à ce sujet, voir l'Avantpropos ci-dessus, p. VIII). n.

Les abréviations des noms et œuvres d'auteurs anciens sont celles du Thésaurus Linguae Latinae (ou de facture analogue à celles-ci s'agissant d'auteurs grecs). Exceptions: ap. (au lieu de c. Ruf.) pour l'Apologie. (Cette formulation : "l'Apologie", employée absolument, désigne toujours l'Apologie contre Rufin.} Les références indiquent successivement le livre, le paragraphe et la ligne de l'édition ci-après. L'indication "ap. 3" désigne l'Epistula aduersus Rufinum (ci-après, p. 73 s.) devenue "troisième livre" de l'Apologie.

adu. Relu, (au lieu de uirg. Mar.) pour l' Aduersus Heluidium (ou De perpétua uirginitate beatae Mariae). On a généralisé l'abréviation prol. (= prologus) pour les pré faces. L'abréviation Hier, epist. a été utilisée soit pour les lettres d'Augustin quand elles sont désignées sous leur numéro d'ordre dans le corpus de la correspondance de Jérôme, soit pour des lettres du même corpus dont Jérôme n'est que le traducteur. Pour les œuvres de Jérôme non rééditées depuis la Patrologia Latina, les références comportent un premier chiffre désignant le tome de celle-ci (omis toutefois pour les œuvres — notamment polémiques — contenues comme l'Apologie dans le t. 23) et un second précédé de "Val." désignant la page de l'éd. Vallarsi (à laquelle renvoyait également la Patrologie, en gras dans le corps du texte). (Cette seconde indication a été préférée à celle de la colonne de Migne vu les variations entre les deux éditions de la Patrologie.) Pour la correspondance, les références renvoient au numéro de la lettre, au paragraphe et à la subdivision (éventuelle) de celui-ci selon l'éd. du CSEL (t. 54-56). Le sigle epist. ad Praes. désigne la lettre "ad Praesidium, de cereo paschali" (éd. G. MORIN, Bulletin d'Ancienne Littérature et d 'Archéologie Chrétienne, t. 3, 1913, p. 51-60, reprise dans PLS 2, 19) (cf. déjà PL 30, 182) = BHM 155 (cf. E. DEKKERS, Clavis Patrum Latinorum, n° 621). Pour les œuvres publiées dans le CCL (t. 72-78) , j 'ai fait suivre le

xvi

SYSTÈME DE RÉFÉRENCES

sigle CCL par les chiffres correspondant successivement au tome, à la page et à la ligne. Lorsque le CCL reproduit pages et lignes d'une édition antérieure, j 'ai alors précisé (au besoin en abrégé) le nom de l'éditeur (p. ex. CCL 72, Lag. [= P. de Lagarde] 13, 25 ; CCL 74, Reiter 151, 4 ...). Pour les commentaires bibliques, l'abréviation les désignant est suivie du numéro du livre de Jérôme (s'il y en a plusieurs), puis du chapitre (le cas échéant) et du (des) verset(s) commentés de l'ouvrage biblique en question (p. ex. in 1er. i, 2, 21 = livre premier de l'In Hieremiam, commentaire de 1er., chap. 2, v. 21). Même système pour le "Corpus de Berlin" (GCS). Le numéro du volume est alors toujours celui qu'il comporte dans la série des œuvres de l'auteur concerné (dont le nom est précisé) : p. ex. GCS Origenes 8, 393, 8 s. Pour la Chronique d'Eusèbe (Eus. chron.), l'éd. de référence est celle de R. HELM (GCS Eusebius 7) : j 'indique simplement ' ' Helm" suivi de la page et de la ligne. Pour le De uiris Mustribus, je me réfère de la même façon à l'éd. E. RICHARDSON (Texte und Untersuchungen .... Bd. XIV, Heft i, Leipzig 1896) : p. ex. Rich. 43, 25. De même encore pour le Tractatus de uisione Esaiae (tract, in Is. 6, 1-7) d'après l'éd. G. MORIN, AnecdotaMaredsolana, vol. III, pars III, Maredsous 1903, p. 103-122. Pour les préfaces de Jérôme aux traductions des livres bibliques, je renvoie à l'éd. R. WEBER, Biblia Sacra iuxta Vulgatam uersionem, 2 t., Stuttgart 1969, par la mention "Weber" suivie des indications de tome, de page et de ligne. Pour les œuvres de Rufin, les indications de livre (s'il y a lieu), de paragraphe et de ligne sont fournies d'après l'éd. M. SIMONETTI, CCL 20 (et, pour les trad. rufiniennes d'Origène, d'après le GCS de la manière que l'on a déjà dite à propos de cette série). Dans le cas de la préface aux livres I-II du Péri Archôn ( = RVFIN. Orig. princ. i,prol.),]e renvoie de préférence aux subdivisions de l'éd. du CCL, en indiquant au besoin la correspondance avec l'éd. du CSEL où le même texte constitue, mais découpé différemment, l'epist. 80 de la correspondance de Jérôme.

I. LA TRADITION MANUSCRITE

i. RECENSEMENT La tradition manuscrite des trois livres de l'Apologie contre Rufin de S. Jérôme (l) est aujourd'hui représentée, pour autant que j'aie pu jusqu'à présent le vérifier, par 198 témoins (2) qui fournissent tout ou partie de cette œuvre. Je suis largement redevable pour leur identification à la Bibliotheca Hieronymiana Manuscripta de Dom B. LAMBERT (3). Le t. 2 de ce répertoire (4) dresse tour à tour une première liste (n° 255) pour la tradition des deux premiers livres (ap. 1-2), et une seconde (n° 256) pour celle du troisième livre (ap. 3). La distinction est certes légitime dans la mesure où les deux Libri ad Pammachium et Marcellam de 401 ont été initialement indépendants de YEpistula aduersus Rufinum de 402. Toutefois elle s'avère être en l'occurrence d'un maniement peu commode car sa clarté ne correspond guère à la complexité de la transmission du texte de Jérôme (5) : force est de constater que les traditions respectives de ap. 1-2 et de ap. 3 ne sont que partiellement autonomes. Leurs champs coïncident, se chevauchent ou se séparent selon les cas. Au total, du recensement de la BHM publié en 1969, on pouvait en tout cas retenir déjà 89 témoins de l'Apologie (6).

(i) Pour ce titre et pour la distribution en "trois livres", cf. n. crit. i et 155, ci-après p. 117 et 191. C'est toujours cette oeuvre que désignera dorénavant l'expression "TApologie" (tout court ; abréviation : ap.), à la différence de VApologie à Aiustase (abrév. : apol. ad Allait.) et de \'Apologie contre Jérôme (abrév : apol. ad». Hier.), œuvres de Rufin dont les titres (en français) seront donnés in extenso. (i) Ce chiffre s'entend, d'une pan en comptant pour deux le ms. 29j MM du MontCassin qui conjoint sous la même couverture et la même cote deux témoins de Y Apologie d'époques différentes, d'autre part en ne comptant que pour un seul les mss. D.X1.2 et D.XI.j de Cesena qui forment en fait (avec le ms. D.Xl.t) une unique "somme" hiéronymienne, distribuée en quelque sorte en trois "tomes". (5) Sous-titre : La tradition manuscrite des awres de S. Jérôme, coll. Instrumenta Patristica, IV, Steenbrugge et L» Haye, 7 vol., 1969-1972. On abrégera à partir d'ici : BHM. C'est par leur numéro d'ordre dans la BHM que l'on désignera toutes les pièces hiéronymiennes (ou pscudo-hiéronymiennes) auxquelles il sera fait référence ci-après. (4) P. 407-411 et 415-416. (;) Outre qu'un grand nombre de manuscrits avaient lieu d'être communs aux deux listes de B. Lambert (qui se redoublent ainsi en bonne partie l'une l'autre), les indications souvent vagues des catalogues n'ont pas toujours permis de décider à bon escient dans laquelle des deux listes devaient figurer certains témoins : p. ex. le ms. S. Croce, Plut. XK, Dext., Cad. i) de Florence aurait dû figurer dans la seconde, et non dans la première; les mss. jf de Cologne, loj MM du Mont-Cassin, 10; de Heiligenkreuz et fi de Zwettl auraient dû apparaître dans les deux listes, et pas seulement dans la première. (6) Chiffre obtenu en ne comptant qu'une fois les manuscrits communs aux deux listes. De plus, il a fallu retrancher les mss. 29 de Cambridge (Emmanuel Collège) et 226 de Leipzig (Universitàtsbibl.) qui en fait ne contiennent rien de l'Apologie. Quant aux deux

2* LA TRADITION MANUSCRITE Reste que la grande majorité des manuscrits qui renferment cette œuvre l'insèrent dans des collections fort diverses des epistulae et opuscula de Jérôme. Or beaucoup de catalogues, surtout anciens, ne s'attardent pas à détailler pièce par pièce le contenu de tels épistolaires. Aussi la BHM avait-elle dû dresser une liste de quelque 350 manuscrits répartis entre 145 bibliothèques et contenant absque ulla indicatione des "lettres" de Jérôme (7). Je dois à l'obligeance des très nombreux conservateurs (8) qui ont bien voulu répondre à mon questionnaire d'enquête d'avoir pu identifier au sein de cette autre liste 57 témoins supplémentaires de YApologie. Cependant des recherches ultérieures (9) m'ont permis de compléter encore largement cet inventaire, et de découvrir en plus 52 autres témoins : sur ces 109 manuscrits (soit 57 + 52) que le t. 2 de la BHM paru en 1969 n'avait pas repérés comme témoins de \'Apologie, il en est 80 qui ont été signalés dans la thèse de 3e cycle que j 'ai soutenue devant l'Universi té de Paris IV-Sorbonne en 1970, thèse qui connaissait parconséquent 169 témoins de 1 Apologie. B. Lambert, à .qui j'avais communiqué cette liste complémentaire, l'a depuis lors fait paraître dans le t. IV A de la BHM en 1972 (10). Parmi ces 80 nouveaux témoins, il en était 12 dont la BHM avait ignoré qu'ils continssent du Jérôme et qui ont pu dès lors être répertoriés dans l'index général des manuscrits paru également dans la BHM en 1972, au t. IV B (u). C'est depuis 1972 que j'ai pu identifier encore 29 témoins supplémentaires. cotes pour Torino, Bibl. Naz. Univ.: D.IILfoet H..V1.16 (à corriger du reste en E.IV.if), elles correspondent à un seul et même manuscrit. (7) T. I B, n° 170, § 41, p. 1103-1114. (8) Une centaine, que je tiens à remercier ici globalement. Nul doute que se cachent encore, parmi ceux — soit un peu moins du quart — de ces 550 manuscrits sur lesquels je n'ai pu obtenir d'informations, tel ou tel témoin de Y Apologie. Du moins ne reste-t-il que peu de chances pour que l'on en découvre encore d'antérieurs aux XIVe-XVe s. 11 est également vraisemblable que l'un ou l'autre témoin de Y Apologie (ou en tout cas de fragments de celle-ci) soit encore à découvrir dans la liste dressée pour les "Opuscula necnon excerpta ex operibus S. Hieronymi nondum identificata" par la BHM, t. IV A, p. 1-5 2 (no 990). (9) En particulier à Paris, tant au Département des Manuscrits de la Bibliothèque Nationale qu'à la Section Latine de l'Institut de Recherche et d'Histoire des Textes (IRHT) où j'ai bénéficié de concours extrêmement appréciables. De plus, je suis tout particulièrement redevable à F. NUVOLONE, du Séminaire de Patristique de l'Université de Fribourg (Suisse), qui m'a signalé 16 de ces 52 témoins supplémentaires: celui de Cava parmi les anliquiorts, ceux de Berlin (Tbeol. lai. fol. ;ft), Cambridge (Trinity Coll., R.//.^), Cesena, Erfurt, Firenze (Bibl. Naz., Panciat, ff), Kôln, Milano (A.oj.liif., C.ioj.laf., D.i);.lnf., H.uS.Snp.), Paris (Bibl. Nat., Lat. >6})i\ Praha (Narodni Mus., XV.G.i), San Gimignano et Torino (Var.no) parmi les mentions. Je remercie également P. PETITMENGIN, de l'École Normale Supérieure de Paris, d'avoir attiré mon attention sur le ms. d'Oslo, et G. ACHTEN, de la Staatsbibliothek Preussischer Kulturbesitz de Berlin, de m'en avoir signalé le ms. Theol. lut. qu. 2ji. (10) P. 214-230 (et l'avant-propos de B. Lambert, p. vu). Cf. iaf., n. 13. (u) Notons que l'index en question a omis par inadvertance de recenser le ms. Theol. lai. fol. 46; de Berlin, pourtant introduit dans le t. IV A, p. 22).

RECENSEMENT 3* De ceux-ci, 10 sont absents de l'index général de la BHM et méritent donc une mention toute spéciale (12) , à savoir : BERLIN, Staatsbibl. Preussischer Kulturbesitz, Theol. lai. fol. 558 s. XV Theol. lai. qu. 251 s. XV" KÔLN, Schniitgen Muséum, Ludwig XI 1,2 s. XV» Ludwig XII, 3 s. XV* LEIDEN, Universiteitsbibl., Voss. Lat. F. 29 s. XII OSLO, Universitetsbibl., Ms. fol. 2576 s. XV1 PARIS, Bibl. Nationale, [Incunables] Rés. C 432 s. XV2 SAN GIMIGNANO, Bibl. Comunale, 34 s. XV med. TORINO, Bibl. Reale, Var. ng s. XIV/XV VATICANO, Bibl. Apost. Vat., Regin. lai. 557 s. XII

Le total des témoins de l'Apologie a ainsi été porté à ce jour au chiffre — qu'il serait hasardeux de prétendre définitif — de 198, soit à plus du double des témoins d'abord recensés par B. Lambert (13). Comme celui de B. Lambert, l'inventaire ci-après compor te deux listes distinctes (dressées l'une et l'autre par ordre alphabétique de villes (M) et de bibliothèques), mais, à la différence de ce qui a lieu dans la BHM, les présentes listes se partagent selon un critère de distribution chronologique : on trouvera d'abord la liste des 71 manuscrits antiquiores (IXeXIIIe s.), ensuite celle des 127 recentiores (XIve-XVIe s.). Certes, il ne saurait être en principe exclu que l'un quelcon que des recentiores puisse constituer la copie directe d'un ancien manuscrit, représentatif d'une branche de la tradi tion à laquelle aucun des antiquiores conservés ne serait apparenté. D'emblée cependant, ne serait-ce qu'au vu du nombre relativement important de ceux-ci, une telle éven tualité pouvait être tenue pour improbable (15) et, devant l'impossibilité de collationner et de classer avec une égale minutie chaque témoin au sein d'une telle masse de manus crits, je me suis fixé pour règle d'examiner en tout cas avec précision tous les témoins dits antiquiores (16). Une fois mené ( 1 1) Dans la mesure en particulier où YApoltgft n'est pas la seule des œuvres de Jérôme à y être contenue. (i 5) Outre les 29 nouveaux témoins identifiés depuis 1972, j'ai pu préciser les données relatives à nombre de ceux déjà connus, si bien que la liste complémentaire du t. IV A de la BHM appelait elle-même de nombreuses retouches. On trouvera ces addenda et corrigenda dans mon article : "Les Apo/ogiae mutuat de S. Jérôme et de Rufin d'Aquilée : compléments i l'inventaire de la tradition manuscrite", à paraître prochainement dans Scriptorium. (14) Suivant l'exemple de la BHM, on n'a en l'occurrence francisé aucun nom. ( i j ) C'est bien ce qui a pu être vérifié constamment par la suite. (16) Pour 27 d'entre eux, j'ai vu directement les originaux; 59 autres ont pu être consultés sur microfilms (soit ceux des collections de l'IRHT de Paris — qui a aussi fait

4* LA TRADITION MANUSCRITE à bien le classement exhaustif de cette tradition manuscrite ancienne (tel est l'objet de la deuxième partie de cette étude) , je me suis préoccupé de vérifier dans quelle mesure et de quelles façons tous ceux des recentiores auxquels je pouvais avoir accès (17) formaient la postérité des précédents et se rattachaient à leurs divers groupes et familles (les résultats de ces sondages formeront la troisième partie du présent travail). Pour chacun des manuscrits dans les listes ci-après, l'indication géographique fournie le cas échéant entre paren thèses en désigne soit l'origine (à savoir le lieu où il a été effectivement produit), soit la plus ancienne provenance connue (lieu où il a été au moins détenu) . Il va sans dire qu'en plusieurs cas cette plus ancienne provenance a de grandes chances de coïncider en fait avec l'origine du manuscrit. Préférant en l'occurrence pécher par défaut plutôt que par excès, on n'a cependant inscrit en italique que les seules indications pour lesquelles il s'agissait à coup sûr d'origine à proprement parler. Les différents livres de l'Apologie (ap. i, 2, 3) sont signalés dans l'ordre où ils se présentent dans les manuscrits. Notons que le troisième livre s'y trouve parfois scindé: en effet, un titre inséré en 3, 23, 19 (avant "Te autem, frater ...") dans de nombreux témoins pour introduire la citation de la lettre d'Épiphane (epist. 51, 6, 4) (18) a pu tromper les copistes qui auront cru que l'Apologie s'achevait ici et qu'une pièce distincte lui succédait (19). En ce cas, on distinguera ci-après ap. 31 (qui va de 3, i, i à 3, 23, 19) et ap. 3Z (qui va de 3, 23, 19 à 3, 44, 5). Pour les datations, on a précisé autant que possible s'il s'agissait du début, du milieu ou de la fin d'un siècle (p. ex. s. XI in./med./ex.), de la première ou de la seconde moitié (p. ex. s. XIP/XII2). On a de plus indiqué çntre parenthèses l'année exacte de la rédaction lorsqu'elle était connue. Si des divergences (dans les datations, les foliotations ...) apparaissent par rapport à la BHM ou aux catalogues, c'est (sauf erreur) par suite des corrections que l'on a été amené à introduire. obligeamment venir pour moi à Paris plusieurs manuscrits français de province — , soit ceux que l'Institut des Sources Chrétiennes a bien voulu faire établir à mon intention — et qui sont désormais conservés à Lyon, à la disposition des lecteurs). Enfin, pour les ; derniers (à savoir les mss. Lat. a.l.i de l'Escurial ; Vois. Lat. F. 2) de Leyde ; 61 de SaintOmer; 7 (Lat. ;) de Strasbourg; Vat. lat. j6i), j'ai pu disposer d'informations assez détaillées pour pouvoir me dispenser à coup sûr même d'un examen sur microfilms. (17) Sur 127, j'en ai examiné 47 sur originaux ; j'ai obtenu des microfilms (ou consulté ceux que m'ont permis d'utiliser l'IRHT et F. Nuvolone) pour 51 autres. Restent 29 manuscrits sur lesquels je n'ai eu d'informations qu'indirectes et plus ou moins précises. (18) Sous la forme "De (ex) epistola (-lis) Epiphanii (papae)". Il figure p. ex. dans plusieurs rtcmtiorei issus du groupe (gi): voir. ;'»/., p. 156*. ( 1 9) D'où précisément la note rubriquée : "non est nova epistola" qui figure à juste titre

RECENSEMENT 5* A) Manuscrits antérieurs au XIV* s. (IX^-XIIIe s.)(*>) R

G

cj I

g

h

A

Z

T

ARRAS, Bibliothèque Municipale, 127 (79) 147 ff., s. XII* ap. 1-2, ff. 38-49-62 . ap. 3, ff. 91-106 (Saint-Vaast, Arras) 724 (415) 142 ff.. s. XII ap. i, ff. I2V-33V ap. 2, ff. 34-59 ap. 3, ff. 6o-ii5v (Mont-Saint-Éloi) AUCH, Bibliothèque Municipale, 5 279 ff., s. XIII ap. 3, ff. 2I5V-229 AVRANCHES, Bibliothèque Municipale, 73 101 ff., s. XI/XII ap. 1-2, ff. 9-22V-37V ap. 3, ff. 41-58 ap. 2 (fragment) (•*), f. 100 r/v (Mont-Saint-Michel) BERLIN, Deutsche Staatsbibliothek, 18 (Phillips 1675) 309 ff., s. XII* ap. 1-2, ff. 246-257-270 (Collège jésuite de Clermont, Paris) Theol. fol. 119 (Elect. 2Ç4) 245 ff., s. XII ap. 1-2, ff. I78v-i83-i9ov (Lippstadt P) BERLIN, Staatsbibliothek Preussischer Kulturbesitz, Theol. lai. fol. 465 146 ff., s. XII/XIII ap. 3, ff. 9-23V (France) BERN, Burgerbibliothek, 797 304 ff., s. XII/XIII ap. 3, ff. 2&3V-277V (Couvent des Frères Mineurs, Sens) BOULOGNE-SUR-MER, Bibliothèque Municipale, 38 181 ff., s. XII* ap. 3-1-2, ff. Ii8-i29v-i38v-i48 (Saint-Bertin)

dans le ms. Lat. 17)14 de Paris, Bibl. Nationale, en regard du titre (barré) : "De epistula Epiphami". (20) On trouvera parmi les index à la fin de ce volume une table des sigles désignant les manuscrits ci-après, rangés par ordre alphabétique. (21) Texte mutilé: 8 ff. ont disparu en divers endroits. (22) De 2, 5 j, 14 (quid aducrsitm ...) à la fin (2, ;), 1 3).

6*

LA TRADITION MANUSCRITE

L

CAMBRIDGE, Emmanuel Collège, 25 (1.2.4) 104 ff., s. XII in. ap. 1-2, ff. 6-19-35 ap. 3, ff. 38v-57 (Chichester) 0' CAMBRIDGE, University Library, Gg.IV.2 s. XIII ap. 3, ff. 242-255V u CAVA DEI TIRRENI, Biblioteca dell'Abbazia, j s. XI ap. 2 (extrait) (»), f. 284r/v CHÂLONS-SUR-MARNE, Bibliothèque Municipale, / 62 (69) 313 ff., s. XIII ex. ap. 1-2, ff. 59-63-Ô7V ap- 3. ff- 69-74 (Saint-Etienne, Châlons) « 64 (72) 238 ff., s. XII ap. 1-2, ff. 2I4V-220V-227

z

o

(Saint-Pierre-des-Monts, Châlons) CHARLEVILLE-MÉZIÈRES, Bibliothèque Municipale, 265 192 ff., s. XII ex.. ap. 1-2-3, ff- I52v-i64-i77v-i9ov (Sainte-Marie-de-Belval) DIJON, Bibliothèque Publique, 735 (102) 186 ff., s. XII1 ap. 1-2-3, ff- H4v-i2O-i26v-i33 (Cîteaux)

S

u

DOUAI, Bibliothèque Municipale, 246 182 ff., s. XII2 ap. 1-2, ff. 92-103-116 ap. 3, ff. 151-166 (Saint-Sauveur d'Anchin) EL ESCORIAL, Biblioteca del Monasterio, Lai. a.I.i 175 ff., s. XII ap. 1-2, ff. IIOV-I2IV

ap. 3, ff. I2iv-i28v (Chartreuse de Durban)

K

E

FIRENZE, Biblioteca Medicea Laurenziana, S. Croce, Plut. XV, Dext., Cod. 13 315 ff., s. XIII ap. 3, ff. I52v-i62 HAMBURG, Staats- und Universitàtsbibliothek, Cod. 6 in serin. 290 ff., s. XII2 ap. i, ff. I28-I34V ap. 2-3, ff. i35-i42v-i5iv (Kôln) (25) De 2, ii, 2 à 2, 15, 7 (Ego ... pottsf).

RECENSEMENT w'

7*

Cad. 10 in serin. s. XIII ap. 2 (fragment) (M)

a

HEILIGENKREUZ, Stiftsbibliothek, 105 ap- 31-2-3*. ff. 57-&3-75-82V

B

KÔLN, Dombibliothek, 59 (Darmst. 2055») ap. 3-1-2, ff. I5v-24v-3iv-4o

LEIDEN, Universiteitsbibliotheek, Voss. Lat. F. 29 310 ff., s. XII ap. 3, ff. 27OV-284V (France? Détenu au XVe s. par le monastère bénédictin d'Orbais-en-Brie)

;

»

116 ff., s. XII 171 ff., s. XII

LEIPZIG, Universitàtsbibliothek, 223 178 ff., s. XIII ap. 1-2-3, ff- IO5-IH-H7V-I25 (Dominicains de Leipzig) 225 182 ff., s. XII

ap. 1-2-3, ff- i9-28v-39v-5i k

(Altzelle) 227 173 ff., s. XIII ap. 1-2, ff. 33-38v-45 ap. 3, ff. 65-7iv (Dominicains de Leipzig)

X

LINCOLN, Cathedral Library, €.4.7 ap. 1-2, ff. 66v-82-ioi ap. 3, ff. IO4V-I25V (St. Mary, Lincoln)

O

LONDON, British Library, Royal 6.B.IV ap. 1-2, ff. iov-26v-44v ap. 3, ff. 86-I04V (Angleterre) MADRID, Biblioteca Nacional, 26 (B.2Ç)

r

125 ff., s. XI/XII

124 ff., s. XII*

239 ff., s. XII

ap. 3. ff- 57V-65V e

MONS, Bibliothèque Publique de la Ville, lô/nj.B s. XIII in. ap. 3 (extraits), ff. 2v-3 (25) (Cambron)

(14) II s'agit du 6e des fragments réunis dans ce manuscrit. Il va de i, 18, 56 (\male\dici repiHm ...) à i, 11, 19 (... fratrum multiludi\ni\). (25) Les epistularxa excerpta de ce manuscrit sont dus à Barthélémy, abbé de S. Denisen-Broqueroie entre 1195 et 1207. En ce qui concerne l' Apologie, il s'agit de: 5, 6, 54-55 (Qui mim ... ptrfectus est) ; 5, 28, 54-î; (Qiœrif ... decuerit); J. 45. 1-5.10-12 (Vis ergo ... non possum \ Audi ... sauna).

8*

Q X m

e

/

d

c

V

y *

N

LA TRADITION MANUSCRITE MONTE-CASSINO, Biblioteca dell'Abbazia, 205 T s. XI ap. 2 (extrait) (M), p. 126 295 MM 132 ff. ap. 3, pp. 140-211 s. XI in. (Capua? Écriture bénéventaine) ap. 2 (extrait) (27), p. 264 s. XIII MONTPELLIER, Bibliothèque de la Faculté de Médecine, 63 199 ff., s. XII ap. 1-2, ff. I42V-I49-I57 (Bénédictins de Saint-Pierre, Montier-la-Celle, à Troyes) MUNCHEN, Bayerische Staatsbibliothek, Clm 5904 183 ff., s. XII ap. 3!-2, ff. I45-I5ÔV-I75 (Ebersberg) Clm 12623 135 ff- s. XII/XIII ap. 31-2, ff. 109-1 i6v-i2g (St. Pankratius, Ranshofen) Clm 13055 179 ff., s. XII ap. 3L2 (mutilé) (M), ff. i65-i75v-i7gv (Regensburg) Clm 14512 234 ff., s. XI ap. 3'-2, ff. I90V-2O3V-224V (St. Emmeram, Regensburg) ORLÉANS, Bibliothèque Municipale, 153 (130) 127 pp. , s. IX1 ap. 1-2, pp. 1-29-59 ap. 3 (mutilé au début) (29), pp. 62-97 (Auxerre? Détenu ensuite à Fleury-sur-Loire) OXFORD, Balliol Collège, 147 248 ff., s. XII med. ap. 1-2-3, ff- I47v-i59v-i78v-i92v 22g 171 ff., s. XII-XIII ap. 1-2-3, ff- 7-I3-20-27V (St. Mary, Buildwas) OXFORD, Bodleian Library, Bodl. 459 84 ff., s. XIII in. ap. 32, ff- 38-45 (France ? Détenu anciennement à Windsor)

(26) De z, 12, z» z, \^,i (Ego ... potest). (27) z, ii, 2-26 (Ego ... prostibulxm lit). (28) Le livre second s'interrompt en 2, 10, jz (... mirarit). (29) 2 ff. ont disparu avant la p. 61. Le troisième livre commence seulement en 5, i, 27 (et furor ...).

RECENSEMENT D

C

t

P

Q

PADOVA, Biblioteca del Seminario, 522 s. XII in. ap. 3, ff. 97-1 ap. 1-2, ff. l (San-Benedetto-in-Polirone) 532 s. XI ap. 3, ff. iO5v-n8 ap. 1-2, ff. H9V-I27V-I37 (San-Benedetto-in-Polirone) PARIS, Bibliothèque Mazarine, 577 (265) ap. 1-2-3, ff- io6v-iiiv-n8-i25 (Donné au Collège d'Autun en 1546) PARIS, Bibliothèque Nationale, Lai. 1800 128 ff., s. XII ap. 1-2, ff. 59-Ô9V-82 ap. 3, ff. 112-126 (Saint-Martin, Tournai) Lai. 1850 202 ff., s. XII

171 ff., s. XII

ap. i-2, ff. I3&-I4Ô-I57V

H

e

0

Ç F

A

ap. 3, ff. 186-199 (Saint-Amand-en-Pevèle, diocèse de Tournai) Lai. 1872 107 ff., s. XI ap. 1-2, ff. 7-23-4ov ap. 3, ff. 43v-6i (Abbaye de Fécamp) Lai. 1881 158 ff., s. XIII/XIV ap. 3, ff. I3ov-i42 (Détenu à La Gobardière [Eure] en 1624) Lai. 2772 108 ff., s. IX1 ap. 3 (extrait) (ao), f. iO5r/v (Ecriture du style des mss. du Chapitre de Lyon) Lai. 11412 s. XIII ap. 3 (extrait) (S1), f. io8r Lai. 12162 66 ff., s. XI ap. 1-2, ff. 1-8-16 ap. 3, ff. i7v-26v (Corbie) Lai. 12164 285 ff., s. XII ap. 3 (mutilé) (32), ff. 272v-28sv (Saint-Germain-des-Prés)

(j°) }> 59. 41-64 (Pratctpta Pythagoru. FugienJa ... rtlinquendos). (}') 5. 59.4'-45 (Dtiiuiifuit Pjtbagorai dans sunt baecpraicepta. Ftifieniia ... inttmptrantia). 5 1-60 (iliaque ... utrhosos). 65-67 (apud Gratcos ... ad alia) ; }, 40, 4 (nihilqiu ... noiatm}. 8-9 (hâte Je ipso rtcitat Piato in libres sut).

(ji) Le texte s'interrompt en ;, 42, ;; (... tingiam mri \lmjnam\).

io* w

W

J

A

LA TRADITION MANUSCRITE Lai. 13355 I4° ff-. s. XIII ap. 1-2-3 (extraits) (M), ff. 73v-y5v (Saint-Germain-des-Prés) Lat. 14474 170 ff., s. XII ap. 3, ff. 66v-8ov (Saint-Victor) Lat. 15287 251 ff., s. XIII ap. 3, ff. I54-IÔ2V ap. 1-2, ff. iSi-iSyv-igs (Sorbonne) Lat. 16841 226 ff., s. XI ap. 3, ff. lyyv-iSôv ap. 1-2, ff. 188-194-201 (France de l'Est ou Allemagne.3 Collège de Navarre)

v

REIMS, Bibliothèque Municipale, 386 (£.248) 233 ff., s. XII ex. ap. 1-2-3, ff- 199-204-2 12V-220V

(Chapitre de Reims) ROUEN, Bibliothèque Municipale, W 452 (A. 400) 112 ff., s. XIII ap. 1-2-3, ff- 6v-33-67-g6v (Saint-Ouen, Rouen) W 453 (A.425) 100 ff., s. IX» ap. 1-2-3, ff- io-24-4iv-6o (Auxerre? Détenu ensuite à l'abbaye de Lyre) U SAINT-ÛMER, Bibliothèque Municipale, 61 (second volume) s. XII ap. 3-1-2, ff. 102 s. (Clairmarais) s STRASBOURG, Bibliothèque Nationale et Universitaire, 7 (Lat. 5) 162 ff., s. XIII ap. 1-2-3, ff- IO4-IO9-U4V-I20V M TORINO, Biblioteca Nazionale Universitaria, E.IV.iô (D. III.40) 104 ff., s. XIII ap. 1-2, ff. 53V-&7V-83 ap. 3, ff. 86-104 TROYES, Bibliothèque Municipale, p 190 251 ff., s. XI-XII ap. 1-2-3, ff- !58-i6 (Clairvaux)

( j 5) ap. i : ; extraits ;,i[>.:.\\ extraits :>;/•;•. 50 extraits. Pour le détail de ces txcirpta, voir ir inf., in. p.. iu*-ii2*.

RECENSEMENT

n*

q

384 (second volume) 176 ff., s. XII ap. 1-2-3, ff- 55-65V-78-Q2V (Notre-Dame, Châtillon-sur-Seine) n . 872 197 ff., s. XII ap. 3, ff. i83v-ig2v (Clairvaux) VATICANO, Bibliotheca Apostolica Vaticana, B' Regin. lai. 557 s. XII ap. 3 (fragment) (M), ff. 25-2QV r Vat. lat. 360 171 ff., s. XII ap. 1-2-3, ff- I07-ii2-n8-i24v (Bellevaux) r' Vat. lat. 361 181 ff., s. XII ex. ap. 1-2-3, ff- H7-i22-i28v-i35v (Acheté à Pavia au XVe s.) 6

ZWETTL, Stiftsbibliothek, 95 s. XII/XIII ap. 31-2-3s, ff. 23O-237V-25O-256

B) Manuscrits 'recentiores' (XlVe-XVIe s.) BARCELONA, Archive de la Corona de Aragon, iç 329 ff. , s. XV ex. ap. 3, ff. 299-329 (San-Cugat-del-Vallès) BARCELONA, Biblioteca de la Universidad, 291 (20-2-3) s- XV ap. 3-1-2 (no 131-132-133) (Couvent Saint-Joseph, Barcelona) BERLIN, Deutsche Staatsbibliothek, Magdeb. 13 s. XV2 (1460) ap. 1-2, ff. i84v-i93v-2O4v (Leipzig) BERLIN, Staatsbibliothek Preussischer Kulturbesitz, Lat. fol. 824 444 ff., s. XV* ap. 3-1-2, ff. 247V-2ÔO-27O-283 (Peterskloster, Erfurt) Theol. lat. fol. 558 316 ff., s. XV ap. 1-2, pp. 88-105-112 (Italie du Nord] Theol. lat. qu. 251 307 ff., s. XV2 (1468) ap. 3, ff. 253V-275

(Italie [du Nord?])

(54) De 5, 45, 7° (pictari ...) à la fin (5, 44, j)-

12*

LA TRADITION MANUSCRITE

BESANÇON, Bibliothèque Municipale, 172 s. XV med. ap. 3, ff. 165-179 ap. 1-2, ff. 181-192-20^ BOLOGNA, Biblioteca Comunale dell'Archiginnasio, A. 1930 226 ff., s. XV ap. 3 (mutilé) (**}, ff. 2I7V-22Ô BOLOGNA, Biblioteca Universitaria, 832 (476) s. XV ap. 1-2, ff. 49iv-5oov-5iiv (S. Pauli-in-Monte, Bologna) 2777 (1467) s. XV ap. 3, ff. i6iv-i7ov ap. 1-2, ff. !72-i78v-i85v 2845 (1525) s. XV ap. 3 (extraits) (M), pp. 116-117 (Ferrara ?) BRUXELLES, Bibliothèque Royale, 66-76 (1033) 198 ff.. s. XV* (ante 1475 ?) (") ap. 1-2, ff. H9v-i26v-i35 ap. 3, ff. 136-145^ (Flandres. Ex-libris de Sint-Maartensdal, Leuven) 689-705 (1034) 262 ff., s. XV ap. 1-2, ff. I57v-i82 ap. 3, ff. i83v-i98v (Jezuïetencollege, Leuven) 12053-62 (993) 229 ff., s. XV1 (1444) ap. i (mutilé) (M), ff. 2i5-22gv (Ecrit par A. Estournel, Liège) CAMBRIDGE, Trinity Collège, R.i?.4 s. XV2 (1477) ap. 1-2-3, ff- 163-171-180-190 (Décoration de style anglais. Écrit par Theodoricus Werken pour Christ Church, Canterbury) (39) CAMBRIDGE, University Library, Dd.VII.i s. XV» (1490) (*°) (}î) Le texte s'interrompt en 5, 41, 1 5-14 (... baeretuos). ()6) A savoir: ;, i, i à ), 2, il (Llflis ... urtotem) ; ), i, il à ), j, 7 (Vos ... occidere); j, 42, 57 à }, 4;, ; (El tamtn ... non possnm} ; 5. 44, i-J(57) Cf. A.C. DE LA MARE .... "The first book ...", p. ni. (58) Le texte s'interrompt en i, 29, 15 (... apud angths non). (59) Cf. A.C. DF, LA MARE, "The first book ...", p. 219. (40) 1590 selon la notice n° 1501 dans: A Catalogm of tht Manuscripts prtsen'td in tbt Library oftht Ijmversity ofCambridge, vol. J.Cambridge i8;8,p. 87. La BHAf a reproduit ce chiffre. En fait, il s'agit là d'une erreur pour 1490 : cf. M. SIMONETTI, "Introduzione ...", p. 195, n. i ; A.C. DE LA MARE ..., "The first book ...", p. 250.

RECENSEMENT

13*

ap. 1-2 (mutilé) (41), ff. 192-201-210 ap. 3, ff. 2io-22iv (Décoration de style anglais. Appartint à John Gunthorpe, Dean of Wells, | 1498) CAPE TOWN, South African Public Library, Grey Collection 4 135 ff-, s. XV • 3- ff- 73-92 CESENA, Biblioteca Malatestiana, D.XI.2 et D.XI.3 s. XV med. (ça. 1450-1460?) («) ap. 3, ff. i8sv-204v (de D.XI.2) ap. 1-2, ff. i77-i8sv-i89 (de D.XI.j) (Italie. Écrit par lohannes Antonii de Spinallo) CHANTILLY, Musée Condé, 1329 332 ff., s. XV2 (1468) ap. 3, ff. 16-36 ap. 1-2, ff 39-54-7 iv (Padova. Écrit par Matthias Moravus de Olmutz pour Moses Buffarello, évêque de Belluno) (43) CHICAGO, Newberry Library, 102.5 2&5 ^-- s- XV2 ap. 1-2, ff. i87v-2oov-2i6 ap. 3, ff. 2i6v-232v (Couvent de S. Giustina, Padova) (**) DARMSTADT, Hessische Landes- und Hochschulbibliothek, 777 s. XV ap. 3, ff. 119-136 DRESDEN, Sàchsische Landesbibliothek, A.ioô s. XV *P- 3(") EL ESCORIAL, Biblioteca del Monasterio, Lot. a.II.n 195 ff., s. XV ap. 2, ff. 79-86v ap. 3, ff. IO4V-H3V ERFURT, Allgemeine Wissenschaftliche Bibliothek der Stadt,

(41) Le livre premier commence en i, i, 48 (sed perfidiae ...) et s'interrompt en i, 31, 53 (... matris tuae po\nibas\); le livre second commence en i, 4, 2; (uil iam ...). (42) Les trois mss. D.XI.i, D.XI.2, D.X1.) sont en fait les trois volumes d'une unique "somme" hiéronymienne. Ils ont été écrits par lohannes Antonii de Spinallo, qui date le ms. D.X/./de 14;!. Il existe d'autres manuscrits écrits et datés par le même copiste de 1450 à 14) i. (Je remercie F. NUVOLONE pour ces renseignements). (43) Une notice (n° 84) a été consacrée à ce manuscrit par J. MEURGEY, Les principaux manuscrits à peintures du Minit Condé à Chantilly, Paris 19 50, p. 1 77- 1 78 (et planche CX VIII). (44) La décoration de ce manuscrit est de style florentin. Dans le Supplément te thé Census cf Médiéval and Renaissance Mamucripts in thé United States and Canada (C.U. PAYE et W.H. BOND, New York 1962), p. 177, il était répertorié comme le n° 12 de la collection L.H. SILVER à Wilmette (Illinois). (4;) Manuscrit très gravement endommagé en 194;.

14*

LA TRADITION MANUSCRITE

ÇA. Fol. 92 s. XIV ex. ap. 3-1-2, ff. ? [pièces n° 88-90] FABRIANO, Biblioteca Comunale, 213 (25) 64 ff., s. XIV ap. i et 3 (extraits) (48), ff. 29 et 3ov FIRENZE, Biblioteca Medicea Laurenziana, Ashb. 131 208 ff., s. XV ap. 3, ff. I22-I35V ap. 1-2, ff. I5iv-i62-i74v Fesul. 27 268 ff., s. XV2 (ça. 1463-1464) (47) ap. 3, ff. 23-32 ap. 1-2, ff. 42V-47V (Firenze) Plut. XIX, Cod. 9 377 ff., s. XV* (1462) ap. 3, ff. 62-78 ap. 1-2, ff. 78-84V-87 (Firenze. Écrit par Ser Quirico di Giovanni da Prato) (**) Plut. XIX, Cod. ii 282 ff., s. XV ap. 3-1-2, ff. 5iv-63v-70-72 (Firenze) Plut. XIX, Cod. 12 428 ff., s. XV «A 3- ff- 359V'374V ap. i-2, ff. 39I-397-399V FIRENZE, Biblioteca Nazionale Centrale, Panciatichianus 43 (2i.-II.i) 282 ff., s. XV1 (1439) ap. 1-2, ff. 4O-49-59V (Firenze. Écrit par lohannes de Ghistella, "clericus Morinensis diocesis", pour le cardinal Domenico Capranica) FIRENZE, Biblioteca Riccardiana, 312 (K.III.XII) s. XV ap. 3, ff. 95v-n8v ap. 1-2, ff. I2ov-i2gv-i33 GENT, Bibliotheek van de Rijksuniversiteit, 435 s. XV (ante 1470) ap. 3-1-2, ff. I&4-I75V-I84V-I94V GLASGOW, University Library, Hunier 202 (U.i.6) s. XV in. ap. 3, ff. 3og-322v

(46) A savoir deux textes, dont l'un parait s'inspirer lointainement de Map. i, 50, 14 s. (Respensio Yeronimi ad Ruffiniim : Vert promisi non ligtrt née ipsum sequi quia paganus, sed non promisi tjvae ernata iam didici me nolte ornate scribert ont loqui), tandis que l'autre résume assez littéralement Map. 5, 1 7, 29- 5 j (lenmnms contra Raffinant : Cettrum in monasterio bospitalitati ex corde intendimm et omnes ad nos uenientes praeter soins baereticos lutta fronte suscipimus ac mnientium pedes ablmmui). (47) Cf. A.C. DE LA MARE ..., "The first book ...", p. 226. (48) IkiJ., p. 22j.

RECENSEMENT

15*

ap. 1-2, ff. 333-338v-34°v (Ecriture italienne) HOLKHAM HALL, Library of thé Earl of Leicester, 124 378 ff., s. XV ap. 3- ff- 353-366 (Verdara [Padova]) 125 s. XV ap. 3 (n° 80) ap. 1-2 (n° 84-85) 727 s. XV ap. 3 (n° 3) (Verdara [Padova]) KÔLN, Schnûtgen Muséum, Ludwig XI1,2 355 ff., s. XV1 (ça. 1430-1440) ap. 3, ff. 2giv-304v ap. 1-2, ff. 320-325-327 (Firenze) Ludwig XII,3 288 ff., s. XV (1467) ap. 3, ff. 228-239 ap. 1-2, ff. 25IV-2ÔO-27O

(Ferrara. Écrit par lohannes Grassus, Carpensis) (49) KRAKÔW, Biblioteka Jagiellonska, AA.II.y (1371) s. XV ap. ?, ff. 468-485 et 487-513 (49*>i") LEIPZIG, Universitàtsbibliothek, 224 s. XV ap. 1-2, ff. 83v-8g-95v ap. 31, ff. 187-191 (Thomaskloster, Leipzig) LIÈGE, Bibliothèque de l'Université, 88 (3Q (second volume) 208 ff., s. XV* (1466) ap. 3-1-2, ff. 30-43-52V-64V (Couvent des Croisiers, Huy. Écrit "per manus fratris Wolteri presbyteri de Nouimagio, Huyensii conuentualis") LONDON, British Library, Harley 3169 140 ff., s. XV ap. 1-2, ff. 78-86-95V Harley 5003 398 ff., s. XV ap. 3, ff. 326v-339v ap. 1-2, ff. 355v-36i-363 (Italie du Nord?} (49) Pour ce manuscrit et pour le précédent, désormais conservés au Schnûtgen Muséum, j'ai pu avoir accès aux remarquables notices encore inédites destinées au vol. ; de Die Haidschriflea itr Sammlung Ladvig (éd. A. VON Euw et J.M. PLOTZEK). (49bis) Pour ce manuscrit, voir /«/., addenda, p. )o8*-;7 > 4, 25 I i , 61 } i 7 3 6 7

' simultatem : simultatam H I similitatem J * latinos: -no HI + prodere : podere (1) H1 pondère 7 pandere / + adhibere: -ri H/) + farua: fatuo H/1 + aperte: -tiHIJK

Par rapport au sous-groupe 7/7< dont on a vu qu'il constitue la postérité de 77, le ms. M, bien qu'il compte

IXe-XIIIe S. : FAMILLE (fi)

37*

comme J K parmi les plus récents du groupe et qu'il se trouve aussi en Italie aujourd'hui, est indépendant et ne participe pas au processus d'accumulation des fautes précé demment constaté. Le ms. L apparaît quant à lui très proche de H, pour les mêmes raisons qui tout à l'heure invitaient à mettre ensemble H et /: époques voisines (s. XI/XII in.), proximité géographique (Angleterre/Normandie), séquen ces semblables. Toutefois L, dont le texte est très proche de celui de H (jusque dans la littéralité de certaines leçons caractéristiques), paraît être un manuscrit "frère" de ce dernier (issu du même modèle, sans doute directement) plutôt que, comme L, une copie, même très fidèle, de H (dont / serait de son côté une médiocre reproduction). On peut néanmoins hésiter... Voici en tout cas quelques exemples qui manifestent l'apparentement des deux manuscrits : (tableau i }) I, 2

i. I, II '• !. 9

HL * Tyranni a leuarim frabiicatus (!)

IJMO

tyrannie* leuauerim * fabr-

Le ms. 0 présente au sein du groupe une certaine originali té. On devra pourtant se défier des nombreuses leçons qui lui sont propres : elles résultent le plus souvent de tentatives sans fondement dans la tradition manuscrite pour améliorer la version de (g3). Aussi aboutissent-elles à des banalisations ou à des modifications arbitraires. Citons comme exemples de ces leçons faciliores : (tableau 14)

0

(gj)

i « i } i

suam usus statim sub . mercedibus

+ suum + sus status ( * instar tui) sedC'et1) + mercibus

1,6 17, » 17, 28 jo. 18 54. »4

Cependant il arrive parfois que ces corrections soient heureuses. C'est alors que les leçons authentiques étaient suffisamment faciles à rétablir, et il s'avère inutile de supposer l'interférence d'un témoin d'une autre famille. Ainsi : (tableau 15)

0(fi)

',4, il I. 7. «9 I, 17, M

* inueniet + ne + qui ni

(gj)

-niât née quid

38* LA TRADITION MANUSCRITE Le travail critique accompli lors de la rédaction du ms. 0 se reflète dans un certain nombre de leçons interlinéaires, dont la concentration en certains points du texte semble attester que le réviseur s'est contenté de sondages. Citons celles de ces leçons qu'on peut lire aux ff. giv et 94 : (tableau 16)

O1

O2 (leçons interlinéaires)

5, 12, 59 i, 12, 48 5, 12, 54

testaris hominibus hoc fide + suspectam + conuersationem nominan

* confiteris + omnibus * nos * uoce suspicatam conuersionem + memorari

5. 12, !i

i, 18, 52 5, 18, 55 5, '9. '5

Lorsque 0 est fidèle à son modèle, il est le témoin (avec L et parfois aussi M) des leçons authentiques, corrompues dans le sous-groupe HI J K (à l'occasion rectifiées par le réviseur de H) dont l'homogénéité est ainsi confirmée. Ainsi : (tableau 17) i, i, 29 1,1.50 i, 6, 18 i, 7, 29

+ sollicita I-PLMO: solita H1!] +illiH»LMO;illa H1// + in graeco LMO: intègre H 1J + iter LO: inter HIJ M

Lorsque, comme le cas se produit parfois, le sous-groupe I J K se trouve en accord avec 0 contre le reste de (g3) , il s'agit toujours de leçons évidemment faciliores ou de correc tions qui s'imposaient pour ainsi dire d'elles-mêmes. Point n'est donc besoin de supposer, comme on pourrait en être d'abord tenté, une relation particulière entre 0 et le sousgroupe issu de H pour expliquer ce que l'on peut tenir pour simples coïncidences. Le dernier manuscrit du groupe, N, ne contient de Jérôme que le seul troisième livre de l'Apologie, et encore celui-ci y est-il limité à sa "deuxième partie" (de 3, 23, 19 à 3, 43, 74 : ap. 32) (**). De Rufin, il comporte seulement l'Apologie contre Jérôme. Ces pièces ne suffisent pas à constituer une séquence que l'on puisse comparer aux divers types rencontrés dans les autres témoins de (g3) . En ce qui concerne les variantes textuelles, N donne un texte fidèle à la version commune à H L M. Il ne comporte ni lès bévues qui abondent dans / J K ni les modifications arbitraires introduites par 0. Précisons enfin que le fragment (ap. 2, 33, 14 à 2, 35, 13) (89) A ce sujet, cf. SHp., p. 4*.

IXe-XIIIe S. : FAMILLE (fi)

39*

situé au f. loor/v du ms. 7 n'apporte pas un texte différent de celui fourni par ailleurs dans le corps du même manuscrit. Il est écrit de la même main, la mise en page est très semblable et il est manifestement copié sur le même modèle. Comme il se trouve isolé à la fin du manuscrit et précédé de folios blancs, on peut supposer qu'il s'agit simplement d'une page d'essai (probatio plumae). Au terme de ces analyses, on proposera le stemma suivant : (g»)

s. XI

s. XII

M

s. XIII

Normandie - Angleterre

d) Groupe (§4) P Q R S

PARIS, Bibl. Nationale, Lat. 1800 s. XII PARIS, Bibl. Nationale, Lat. 1850 s. XII ARRAS, Bibl. Municipale, 127 s. XII2 DOUAI, Bibl. Municipale, 246 s. XII2

A ces quatre manuscrits, il faut ajouter, on l'a vu (90), le texte du ms. 724 d'Arras (s. XII) tel qu'il a été corrigé par une seconde main G2. Rappelons la particularité commune à ces quatre témoins — et dont on a déjà tenté de rendre compte (91) —, à savoir l'omission des v. 5-9 et 11-12 du PS. 57 cité en 3, 43. Ce groupe est particulièrement homogène : témoins sensiblement contemporains, tous originaires de Flandre (les deux manuscrits actuellement conservés à Paris provenant du diocèse de Tournai), et qui présentent en commun la séquence suivante : (90) Cf. sup., p. 55*(91) Cf. SHp., p. 22*-ZJ*.

40*

LA TRADITION MANUSCRITE

epist. 83 -(- 80 + apol. adAnast. + epist. 84 + ap. 1-2 + epist. 81 + apol. adu. Hier. 1-2 + ap. 3

L'examen des autres pièces contenues dans ces manuscrits, confirmé d'ailleurs par leurs lieux de provenance respectifs et l'époque de leur rédaction, conduit a mettre à part K et S, qui font suivre l'ap. 3 par le c. Lucif. (BHM 250) et par Yepist. 49 et qui comportent l'adu. louin. (BHM 252) avant Yepist. 83. Ce dernier trait se retrouve aussi dans P qui, de plus, place l'epist. 49 aussitôt après l'adu. louin. La comparaison des textes permet de relever de nombreu ses lectures propres aux témoins de ce groupe. En voici quelques échantillons : (tableau 18)

(g4)

(ft)

I 5. 1° 1 7. « I 24, il I 2J, 14

née credere his om. per eu m in gentes tantopere latius disputare et uocat Ecclesiae hik-i tuae apertissimi latrabat contra te Salomon loquatur

+ ne + his consentire + hoc + in gentes per eum + tanto tempore + disp. latius *uel« + Eccl. uocat + tuae fidei + -me + contra te latr. ' loqu. Sal.

1 7. 5 z 21, 12 z 29.45 5 Z, 17 ) 2}, 18

» M, 5i » 5), *4 5 45. 'i

Ce tableau fait apparaître quelques-unes des très nom breuses interversions de mots qui caractérisent la version de (§4). On aboutit au stemma suivant :

s. XII

Flandre

S. : FAMILLE (fi)

41*

e) Groupe (§5) T BOULOGNE-SUR-MER, Bibl. Municipale, 38 s. XII2 U SAINT-OMER, Bibl. Municipale, 61 s. XII V ORLÉANS, Bibl. Municipale, 153 s. IX1 W ROUEN, Bibl. Municipale, 453 s. IX2 W ' ROUEN, Bibl. Municipale, 452 s. XIII Ces cinq manuscrits ont en commun avec ceux du groupe (§3) et sous la même forme la lacune de la fin du troisième livre (expl. : "... locuti sunt falsa"). Ils ont par ailleurs en propre nombre de variantes textuelles qui les mettent à part au sein de (fi). En voici quelques exemples : (tableau 19) i,49 IO, I

19, 18 î°i j6 }i, 14 ÏJ, 40

J } 5 J

5, '° 4,18 5. 3) J9. 6

(g!)

(fi)

qua et innumerabiles priorem ausis expert! suspicere laeti qui cum te M. sua te

* quam " innumerabiles + priora * ausus sis * experrecti * suscipere + laesi " quicumque te

* et1 *sua

Si leurs nombreuses leçons communes obligent à supposer un même ancêtre pour les témoins de ce groupe, il reste qu'ils se répartissent selon deux branches nettement distinctes : - Les deux mss. T et U sont sensiblement contemporains et de provenances (voire même sans doute d'origines) géographiquement très proches : T appartenait à l'abbaye bénédictine de Saint-Bertin, U à l'abbaye cistercienne de Clairmarais (filiale de Clairvaux fondée en 1128) — soit à deux monastères sis dans l'ex-diocèse de Saint-Omer. De plus, comme l'avait déjà fait observer A. WILMART (92) , la collection de lettres en deux parties distribuée entre les deux volumes du ms. de Saint-Omer (ie partie: 96 lettres; 2e partie : 58 lettres + c. Pelag. [BHM 257] + GROS, apol.) correspond exactement à celle fournie dans deux autres volumes, mais cette fois séparés : le ms. 156 de Saint-Omer (96 lettres) et le ms. 38 de Boulogne (58 lettres suivies des deux traités susdits). On trouve les trois livres de l'Apologie presque à la fin de la 2e partie de la collection (pièces n° 5557) au sein de la séquence suivante : epist. 8l + 80 + apol. ad Anast. + ap. 3-1-2

(91) Rame BéxiJirtine j6 (1924), p. i;;, n. jz.

42* LA TRADITION MANUSCRITE La version de l'Apologie commune à T et à U ne saurait être d'un grand secours pour l'éditeur tant elle est déparée par des modifications arbitraires et maladroites (allant jusqu'au contresens). De plus, des coupures ont été opérées dans le texte. Voici quelques échantillons de lectures erro nées: (tableau 20)

TU

VWW (fi)

i i i i

16, 18, 24, 24,

non tenebitur ut oporteat om.

1

)I, 2

* tenebitur * oportet * grande ... tuli + et in ... tertam + impudentiae * alterius * essedo + parumper * cures + eunuchorum * gladios * praecipitem * popularitatem + discentias

25 15 17-19 26-50

i 52, 16 2

2, i2

2 2 2 5

4, 4, 5, 5,

i

22, 7

î

25, 24

« M 2; 2i

i 4°, 7

OUI.

prudentiae adulterium secundo 0JV.

saucies superna de nobis clauos praecipue procacitatem hinc discedendum

- Les trois autres témoins (VWW "] constituent égale ment un sous-groupe très homogène. W ' est incontestable ment une copie de W. C'est déjà ce qui ressort de la formulation développée (et résolument hostile à Rufin) des énoncés qui encadrent le texte de l' Apologie dans ces deux manuscrits. Voici la mention qui introduit le premier livre : "Incipit eiusdem (eiusdem om. W ") Hieronymi doctoris egregii aduersus très libelles Rufini calummatoris inuidi defensio missa Pammachio et Marcellae (-lo W "]" . Et à la fin de ce même livre on peut lire : "Explicit ad Pammachium et Marcellam (-lum W ) defensionis contra inhonestam criminationem Rufini liber primus". Un certain nombre de fautes communes propres à W et à. W ' confirment encore cette relation entre les deux manus crits : (tableau 21)

WW

ruK(ft)

i i, 14

quod si celauerit gloriae

*si *-rat + gratiae + quid + -cit + et + illius + huius saeculi + aues auolant et

I

14, 21

I

24, 12

' 5 5 5 ; i

5°. 21, 21, 59. 42, 4i.

7' 4 9 '6 60 H

quod

sumciat aut eius om. auolant

S. : FAMILLE (fi) 43* Les deux mss. V et W méritent une particulière attention dans la mesure où ce sont les plus anciens témoins de \'Apologie : il faut en effet attendre près de deux siècles après eux pour rencontrer d'autres témoins des livres premier et second, plus d'un siècle en ce qui concerne le troisième livre (93). V et W sont tous deux écrits en minuscule caroline(94). V remonte au IXe s. (95) et porte un ex-libris de l'abbaye de Fleury-sur-Loire apparemment de peu posté rieur à la rédaction du manuscrit. Selon B. BISCHOFF, il aurait même plus précisément été écrit dès avant 850 dans les pays de Loire — qu'il convient d'étendre en l'occurrence jusqu à Auxerre étant donné les liens étroits qui existaient entre cette ville et Fleury . Cependant aucun indice vraiment caractéristique des scriptoria de Fleury ou d'Orléans ne se laisse repérer dans ce manuscrit (vraisemblablement posté rieur à la mort de Théodulfe, survenue en 821). En revanche, les marginalia avec leurs notes tironiennes feraient songer à l'entourage d'Héric d'Auxerre (96) — si tant est qu'on ne doive même les lui attribuer. Quant à W dont la partie primitive (ff. 4-94) est de la seconde moitié du IXe s., il a appartenu à l'abbaye normande de Lyre (fondée en 1046). Il présente des annotations de plusieurs mains anglo-saxonnes des Xe-XIe s., ce qui pourrait laisser supposer qu'il a séjourné en Angleterre avant d'entrer dans la bibliothèque de Lyre. En tout cas B. Bischoff souligne qu'il présente sur le plan paléographique une telle similitude avec d'autres manuscrits certainement attribuables à l'école d'Auxerre que son origine peut être cherchée avec vraisemblance dans la partie orientale des pays de Loire entendus au sens large précédemment indiqué. Ces deux témoins sensiblement contemporains livrent de YA-bologie une version commune, ainsi qu'en témoigne le tableau suivant : (tableau 22)

VVfW'

Tt'(fi)

I, «, 5 1,6, 8

quo ... perdiderint paruam apostolica dignitas

+ quod ... prodiderit * parum + -cae -tatis

I, 17, 12

(95) Si l'on omet Yexcerptum du troisième livre (j, 59, 41-64) conservé par le ms. Lat. 2771 de la Bibl. Nationale de Paris (s. -IX1). (94) L'analyse qui suit est largement redevable aux notices établies par la Section Latine de l'IRHT pour ces deux manuscrits, ainsi qu'aux précieuses indications qu'a bien voulu me fournir à leur sujet B. BISCHOFF, de Munich (par une lettre en date du 1 5 mars 1971). (9; ) Et non pas au XIIe comme l'imprime à tort le catalogue des manuscrits de la Bibl. Municipale d'Orléans (p. 66). (96) Sur Héric d'Auxerre, né en 841, mort après 88;, cf. la notice de H. BARRÉ, dans le Diclionaairt di Spiritualité, t. 7, Paris 1968, col. 282-285.

44* •8, M »9, 4 »°, )i 5', 4 Ji, }* i, 8 !, 25 4, 10 i, 5> 6, » 18, ;i 24, 4 50, 8-9

LA TRADITION MANUSCRITE 0».

seruare iubemur «». orbo (!) pariterque astruit caelestibus in mcndacio tm.

an. meam cautus

Mr.

mentiri iubemur haec orbe parité1 et instruit (* struit) caelesti mendacium aliènes etiam mei acutus in quo ... unum esse

Soulignons quelques traits significatifs de l'étroite parenté qui unit V et W : - Le folio comportant le début du troisième livre a été coupé dans V (entre les p. 61 et 62), si bien que le texte ne commence (au haut de la p. 62) qu'avec les mots: ".../et furor constantia putaretur..." (3, i, 27). Or le f. 42r de W porte un texte qui commence exactement par les mêmes mots, en sorte que le f. 4iv se trouve suppléer jusqu'au dernier mot de la lacune de V. Cette rigoureuse coïncidence de "mise en page" dans les deux manuscrits n'est sans doute pas fortuite. - V et W présentent l'un et l'autre sur toute la longueur du texte de l'Apologie les traces de la main de réviseurs Jque l'on désignera par Kz et W2). Le réviseur de F a considérable ment amélioré le tepcte, très fautif, du copiste : de nombreux mots ont été rétablis (97) ; des syllabes sautées ont été restituées (M) ; des lacunes ont été comblées (") . L'une de celles-ci, particulièrement longue puisqu'elle va de i, 23, 8 à 1,25,8 (expositionem ...eo tempore) , pourrait provenir du fait que le copiste aura tourné à la fois deux pages de son modèle (et donc sauté un verso et un recto). Cette hypothèse induirait à admettre que V ne devait pas beaucoup différer de son modèle du point de vue de la disposition matériel le (10°). Or on a déjà noté la coïncidence de "mise en page"

(97) P. ex. K1 contemptus: V1 contentus; V1 lectorem: V* lectorum. (98) P. ex. [uo]lumine; locu[tu]s; amici[ti]ae; prae[fa]tiuncula. (99) P. ex. en i, 14, 16-18 (undiqut ... landau!) ; de i, 26, 18 à i, 27, 4 (sed laiumqmdqiu ... reformaitur). Il s'agit en l'occurrence d'omissions entraînées par homéotéleute. (100) La lacune en question représente en effet 74 lignes dans la Palrolagia de Migne. Sachant qu'une de ces lignes comporte en moyenne 41 lettres, on peut déduire qu'une page du modèle portait une longueur de texte équivalant à quelque i «.-> lettres (74 x 42 = ; 108, chiffre qu'il faut diviser par z puisqu'il correspond selon mon hypothèse à un recto plus un verso). Or ce chiffre n'est pas loin de celui que l'on peut calculer pour une page (recto ou verso) de V : 26 lignes dont chacune équivaut en moyenne à 72 lettres dans la Patrologia de Migne, soit 1772.

IXe-XIIIe S. : FAMILLE (fi)

45*

entre V et W (dont l'on va voir qu'ils ont été copiés indépendamment l'un de l'autre) pour le début du troisième livre : ils pourraient bien en l'occurrence s'être tout simple ment conformés à un commun modèle. Or on constate une relative similitude dans la présentation matérielle d'ensem ble des deux manuscrits : ils sont de formats voisins (101) ; l'un et l'autre écrits à pleine page, V comportant 26 lignes à la page, W de 25 à 27 lignes ; la réglure (à la pointe sèche) est du même type dans les deux cas ; enfin tous deux donnent à lire des titres simplement rubriques en capitales rustiques. Toutefois l'écriture n'est pas la même : celle du copiste qui a écrit la plus grande partie de V présente des traits bien spécifiques que l'on ne retrouve pas dans W (hastes massuées, nombreuses ligatures st/ct/rt, forme particulière du r avec jambage descendant très en dessous de la ligne — du moins lorsqu'il entre dans une ligature rt/re...). Quant à l'activité des réviseurs, celui de V rectifie et uniformise l'orthographe (102). Là où V1 écrit régulièrement o, e, F2 corrige toujours en u, i(103). Plus d'une fois d'ailleurs les confusions e\i, o/« avaient eu une portée plus que simple ment orthographique: c'est ainsi que, p. ex., V2 rétablit "circumlimre, probari, Origenem, suspiciones, fascicul«s" là où V1 avait écrit "circumlinere, probare, origmem, suspiciom's, fascicules". Enfin F2 ne cesse de rajouter des h omis par F1^04). W présente un texte incontestablement beaucoup plus soigné et qui a donc nécessité moins de corrections. Il apparaît néanmoins que l'activité de son réviseur s'exerce sur les mêmes points, et souvent sur les mêmes mots que celle de F2(106). On peut comparer les fréquences des leçons communes à V, F1, F2 et à W , W1, W*. Ainsi, sur l'ensemble du troisième livre, les formules les plus courantes (compte non tenu évidemment de l'accord V W où n'apparaît pas l'activité des réviseurs) sont les suivantes : F W» : 36 cas ; F W* : 8 cas ; F1 W : 12 cas ; F1 W1 : 10 cas ; F» W : 27 cas. (101) 2oj x 195 mm pour K, qui est presque carré; 22; x 168 pour W; justification: 150 x i); pour ! "; 180 x 140 pour U '. (icz) P. ex. V1 conmissum: V* comm-; V1 adsignari: -V* ass-; K1 percusus: K1 percussu»; l n confosus: I "* confossus. (10)) P.ex. l^eleganti»: l^elig-; I^deues: l-^diues; V^ descriptione : V^disc-; l/1 uocabolorum : V* -bulorurri; l^colomen: V* columen. (104) P. ex. l/1 ebreis : V* heb- ; K1 incoata : V* inchoata ; l/1 patriarcen : V* -chen. (105) P. ex. syllabes ou mots'omis (reli[gi]one ; inimi[ci]tiis ; here[ti]cis ; cons[ti]terint ; en i, 11,17, V*a. W* rétablissent conjointement in devant ft); assimilations (B^adsumit: W* ass- ; B^adserens : 117* ass- ; W* adprobare : W* app-) ; distinctions i\i (W^ eruditiones : W1 -nis ; W1 uolumine : W* -ni) et o\n (V1 scoto : B^1 scuto) ; aspirations (If1 traeret : If traheret ; IP1 periarcon : IT1 -chon ; W* barieu : IT» bariehu).

46" LA TRADITION MANUSCRITE On vérifie ainsi que : - Les deux réviseurs ont exercé leur travail indépendam ment l'un de l'autre puisque, dans 36 cas où l'on n'a pas de corrections dans V , le texte de W se voit modifié par W2, alors qu'inversement F2 corrige dans 12 cas où W reste en accord avec V1. - Dans la plupart des cas où l'on a un accord du type V W1 ou F1 W, la correction (W2 ou F2) aboutit à restituer un texte dont on peut penser qu'il est bien celui du modèle commun à F et a W7. Dès lors, la disproportion de 36 ( F W1) à 12 (V1W) paraît montrer que le réviseur de W a. été plus minutieux que celui de F. Le fait est d'autant plus remar quable que F fournissait un texte moins correct, comme en témoigne une autre disproportion, celle entre la fréquence F2 W (27) et la fréquence V W2 (8). W donne ainsi trois fois plus souvent que F le texte correct directement (c'est-à-dire sans que le réviseur ait eu à intervenir). - Enfin les dix cas d'accord F1 W1 corroborent l'hypothèse d'un modèle commun que l'un et l'autre manuscrits reco pient sans intermédiaire. On a affaire dans tous ces cas à des fautes évidentes qui sont certainement celles du modèle, recopiées telles quelles tant par F1 que par W1 : (tableau z)) 12, 1}

J> 5, 3. 5. 3.

12,66 M, 7 14, il

;,

20, } 2

14, 46

3. 20, 5! }. 24, 29 3. 5*, 14 3, 39, 27

K1 fP*

V*W*

apiycvoiç urguebo om. te in eodem EvnaoTpa uini fecerc + non fuit non fuit est aliusque

opiyurgebo te in eodem tvnXaoTpa ( + emplastra) uni V* nulli W* facere non fuit esto aliusque K3 est alius qui U71 ( * esto alius) * -sces

cognoscens

Une fois mis à part les cas de 3, 12, 66 (variante purement orthographique) et de 3, 24, 29 (où le correcteur, aussi bien dans F que dans W, a pu croire à tort que le doublet était une erreur de copiste), F1 et W1 se trouvent d'accord sur huit leçons fautives. Que la tâche de révision se soit effectuée indépendamment, c'est ce qui apparaît encore en 3, 20, 32 et en 3, 32, 14 où F2 et W2 corngent différemment le texte erroné sur lequel s'accordaient F1 et W1. D'autres éléments de comparaison donnent à penser que F fournit une version plus proche du modèle commun que W', quoique moins soignée : - Il est plusieurs cas où W omet un mot qui figure dans F (p. ex. Aocen 1,8,9 ',eorumen i, 25,26;afo'aen 1,27,5 \itaque

S. : FAMILLE (fi) 47* en i, 28, 12 ; propter en 3, 9, 5), alors que l'inverse ne semble pas se produire. - W enjolive à l'occasion le texte tandis que V témoigne alors plus fidèlement du modèle, et les corrections de Wz laissent davantage place à l'initiative propre du réviseur. P. ex. : (tableau 24)

W'ou IP1

i 1 i i 5

quod si ex eo W* omne mendacium haereticum de martyre Vf1 caue ne audias

i, 14 9. i 18, 2; zo, 6 42, 16

K(f.) si co mendacium de haeretico martyrem audies

- Les titres donnés par V aux livres de l'Apologie sont certainement plus conformes à la tradition manuscrite ancienne que ceux, beaucoup plus ornés, qu'on peut lire dans W(i., p. 8*, n. 29) qu'entre 1''epist. 80 amputée de sa fin et \'ap. ; privée de son début en l'état actuel du manuscrit, deux folios ont disparu. A titre de confirmation (utile car la table prétend, sans doute à tort, qu'après Vapol. ad Anast. aurait figuré une lettre d'Anastase : "Item anastasii papae aduersus eundem [/«'/. Rufinum]"), il est du reste aisé de vérifier que la surface de texte fournie par deux folios du type de ceux de V correspond très exactement à la place que devaient occuper les portions manquantes de la séquence (fin de Vepist. 80 + apol. ad Anast. + début de Yap. ;). De plus, la comparaison avec les séquences de W et X d'une part, de T et V d'autre part (et plus lointainement des mss. FHIL) laissait attendre la présence de Vapol. ad Anast. dans V à la suite des epist. 8 1 et 80. (108) Cf. //»/., p. 77* »

48* LA TRADITION MANUSCRITE premières pièces de la séquence des mss. F H I L (1M) : cet ordre ainsi commun à quelques variantes près à des témoins appartenant à divers groupes de (f i) a toutes chances d'être celui que présentait l'ancêtre de cette famille. Quant à W ', il conservera l'ordre adopté par W en ce qui concerne l'Apolo gie, tout en remaniant à son tour la séquence de son modèle (suppression des epist. 83 et 84 ; report de l'apol. ad Anast. avant Yepist. 81). En conclusion, V et W seraient deux copies effectuées directement sur un même modèle, mais indépendamment l'une de l'autre. V fournit une recension moins soignée, mais sans doute plus littéralement respectueuse du modèle. L'as pect des deux manuscrits (format, mise en page, orthogra phe) ainsi que les traits communs qui caractérisent l'activité des réviseurs feraient suggérer que F et H7 sont originaires du même scriptorium (Auxerre?) où ils auraient été écrits l'un (F) peu avant et l'autre (W) après le milieu du IXe s. L'examen de leur commune version de l'Apologie donne à penser qu'elle a pour base une recension carolingienne soucieuse de rendre intelligible un texte souvent corrompu. Cf. p. ex. : - i, 9, 5-6: "... ita ut coryphaeum te omnes tuae partis nomment". La leçon coryphaeum s'est dégradée dans toute la famille (fi) en corruptum (AEFHP*; T propose corruptorem, adopté aussi par Pl). Cependant le contresens est évident : le mot louangeur qui désignait Rufin (pour ses adeptes) s'est changé en un terme insultant. Aussi F et W préfèrent-ils lire incorruptum qui rétablit, sinon le texte authentique, du moins la cohérence perdue. - i, 22, 47-48 : "Non enim ait Paulus : Elegit nos ... cum essemus sancti ..." Tous les manuscrits lisent ut, restituant le texte de ce verset que Jérôme avait intentionnellement modifié. Le modèle de V W , qui portait probablement ut (comme les mss. T U X), a introduit la correction conjectu rale quod (alors que le texte de l'in Ephes. i, i, 4 'cité ici témoigne de la leçon authentique cum). - i, 23, 36 : "... née de angelis nommes fieri ..." Les mss. de (fi) ont incorporé au texte, entre née et de, une note destinée à attirer l'attention sur ce passage : "Aduerte, lector" (110). Les copistes, se méprenant sur cette glose, se sont diverse ment efforcés de l'incorporer à la phrase :

(109) Cf. t*p., p. 5i«. (no) On trouve cette mention en marge du texte dans le ms. ijif de Chantilly, qui est l'un des recentiom du groupe (gi). Peut-être apparaissait-elle ainsi dans l'ancêtre de la famille (fi).

IXe-XIIIe S. : FAMILLE (fi) A E V1 : "nec F X x : "née HP: "née "née T: "née

49*

aduertere lector de angelis" aduertere lectorem de angelis" aduerte lector de angelis" lector aduerte de angelis" aduertere lector débet de angelis"

La dernière variante témoigne d'un effort de restitution intelligent (on aura supposé que de résultait d'une haplographie de débet de ?), mais d'autant plus conjectural qu on n'a pas hésité à ajouter un mot. - i, 29, 3-5: "Quantum ad simplicem intelligentiam pertinet, sancta inter uirum et uxorem cantate praccepta, mine iubemur ut nutriamus..." Les divers manuscrits de (fi) s'accordent sur la lecture et sanctam (rattachant cet adjectif à intelligentiam) , mais hésitent sur caritate praccepta : leçon conservée par E V1X x, modifiée par les autres témoins soit en caritatis praecepta dans ATVZW, soit en caritatem Çraccepta dans F HP (lesquels rattachent dès lors et sanctam a caritatem). Pour donner un sens à la leçon qu'ils adoptent, F2 et W se singularisent en faisant de praecepta le com plément d'un hypothétique seruare qu'ils introduisent entre nunc et iubemur. Restitution aussi audacieuse qu'arbi traire ... C'est assez dire que V et W , pour être les plus anciens témoins, ne sont pas pour autant les plus sûrs. Le travail critique qui s'est exercé au niveau de leur commun modèle et qui s est poursuivi lors des révisions dont ils ont fait l'objet n'aboutit le plus souvent qu'à des conjectures qui rendent sans doute mieux intelligible un texte corrompu, mais l 'éloignent encore davantage de son état primitif. En conclu sion, on dressera pour le groupe (g5) le stemma suivant :

s. IX s. X s. XI s. XII s. XIII Artois

Pays de Loire (Auxerre?)

50* LA TRADITION MANUSCRITE C) Articulation des groupes de la famille (fi) Quelles relations peut-on établir entre les divers groupes distingués au sein de (fi) ? Il est tout d'abord évident que le groupe (gi) , seul de cette famille à contenir le troisième livre au complet, doit être mis à part, tandis que les quatre autres groupes seront issus d'un sous-archétype commun au niveau duquel sera intervenue cette mutilation finale. Il convient ensuite de préciser la position particulière du groupe (g4) qui présente des affinités distinctes avec tel ou tel des autres groupes de (fi) : - (g4) possède en commun avec (§3) un grand nombre de leçons communes tout au long de Y Apologie. En voici quelques exemples : (tableau 25)

(g 5) (g4)

(ft)

i i i i i 2

abstulit constrictus potestates ut laudata prius quem exeunt gratia se ergo tibi Cephae purgatum et confessons

* alius tulit + strictus * potestas * sicut " prius laudata + ad quem + CM:.un * causa *sibi + ergo * Petro " putgandum + confcssorisque * scripserint1 + augenda * tanta

7, 5° il, 40 *5, 23 28, 2; }i, 4l 2, IO 7. I' '5, !° 24, 18 50, 18 2, 16 ^ '9

2 2 2 2 )

5 ) 22, l6 } M. 5» } 59. 65 J 42, 2}

ont. augmentanda sic sancta

- (g4) s'accorde aussi avec le sous-groupe T U de (g5) sur un certain nombre de leçons, mais quasiment toutes situées dans le premier livre de l'Apologie (U1). Ainsi: (tableau 26) , . , , ,

i, 5. 4, 6, 9.

25 M '7 18 'J

, IO, 2} , II, 62

, 16, 5 , 17, 4

(g4) TU

(f.)

operi suo praedicare siue ergo uenisse eum quia ... fuît deceptum translatio mea Rhetoricos dicar portare

+ operis sui * pctere * siue + uertisse + quis ... non fuit + -tos + translatio + lege Rhetoricos eius + portare

(i 1 1) Les deux seuls cas que j'aie relevés en dehors du livre premier surviennent en 2, 4, 22 et en 5, 54, i où les variantes communes à (g4) et à TU sont respectivement Sancto SpiritH (pour Spiritu Sancto) et inqms (pour induit).

S. : FAMILLE (fi) , , , , ,

17. 20, Z4, *9, »i,

*9 16 »° 41 54

sedens dicetet remoue discet ubi non peccasse nos

51"

diceret reuolue dicet non nos peccasse

La plupart de ces accords se font sur des leçons évidemment faciliores (beaucoup sont des gloses introduites dans le texte pour le rendre plus explicite). - C'est certainement à un manuscrit du groupe (gi) que (g4) a emprunté le dernier paragraphe du troisième livre, comme le montre une variante significative à la dernière phrase de l'Apologie (3, 44, 4), où (gi) et (g4) lisent "Si inter nes una fides est...", tandis que les témoins de (f3) portent à plus juste titre "Sit inter nos una fides et..." Par ailleurs les mss. de (§4) témoignent d'une recension particulièrement soignée. On n'y relève guère de fautes d'inadvertance. Les corrections par grattage ou rature y sont rares. Le texte transmis par les quatre témoins de ce groupe est d'une remarquable stabilité (m). Sans doute avait-il été attentivement révisé en vue de l'établissement des copies que nous connaissons. Un souci critique transpa raît du reste ici ou là. Ainsi, en regard des noms d'Eustathe et d'Athanase cités en 3, 42, 40-41, P et Q fournissent en marge des références fort précises (à ÏHistoria tripartita, livre 2, chap. 24 pour Eustathe et à l'Historia ecclesiastica, livre 10, chap. 16 pour Athanase). De plus, d'assez nombreu ses leçons interlinéaires (qui sont p. ex. identiques dans P et S) manifestent la volonté de clarifier le texte ou de livrer au lecteur une possibilité de choix. Voici quelques exemples (les leçons interlinéaires P2 S2 sont précédées dans les manuscrits de l'abréviation signifiant uel) : (tableau 27)

P'.P

i i, 29

solita crederet derelinquo uibrauerit ut ... legeret corruptorem uidebat ibi " iactantia euscutica laudatum

I

2, M

« I i 1 i I J j 5

5. M !. M 6, zo-zi 9. 5 9. '7 10, 17 6,4 6, 16 9,8

plj'J

+ sollicita crediderit dereliqui + libret ... - rat -tum (+ coryphaeum) + uidisset + tibi sententia mea scutica + damnatum

(in) Le fait avait été constaté en ce qui concerne nos mss. P etj2 par M. SIMONETTI, éditeur de ]'.,-,';•;/'. ii«'u. Hier, de Rufin : "Inter se perraro tantum leuiterque discrepant" (CCL20,p. ,i).

52* LA TRADITION MANUSCRITE Parfois la leçon interlinéaire a valeur simplement explica tive (elle est alors précédée de l'abréviation i. pour id est ou s. pour scilicet), comme p. ex. en i, 3, 9 (meam glosant faciem) ou en 2, 2, 32 (uehiculo glosant essedo). Cependant ces leçons interlinéaires, relativement abon dantes dans les premières pages du livre premier, ont tendance à se raréfier au fur et à mesure du texte. Parmi celles qui proposent une variante, beaucoup apparaissent dues à l'initiative personnelle de l'auteur de la recension : conjectures qui, pour être intelligentes, ne rejoignent le texte authentique que dans les cas les plus faciles. D'autres proviennent certainement d'une tradition différente : celle du sous-groupe T U dont Pz S2 fournissent souvent la leçon lorsque P1 S1 adoptent celle de (g3) ou vice-versa. On peut conclure que la recension de (g4) s'est sans doute constituée vers le milieu du XIIe s. en Flandre de la manière suivante : le texte de base a dû être un manuscrit du groupe (g3), comme en témoigne l'abondance des leçons communes à (g3) et à (g4) sur toute l'étendue de l'Apologie. Ce rapport fondamental entre (g3) et (g4) est confirmé par le fait que ces deux groupes sont pratiquement les seuls (E et x étant à cet égard isolés au sein de leurs groupes respectifs) à fournir le texte rufinien de 1''Apologie contre Jérôme. D'ailleurs la séquence de (g4) suppose certainement le remaniement du modèle primitif dont témoignent en commun F de (g2), MIL de (§3) et V de (gs) (113) : (§4) a inséré l'epist. 80 et Yapol. ad Anast. entre les epist. 83 et 84 et a interverti Yapol. adu. Hier, et l'ap. 3 (114). Le témoin de (g3) pris comme base de (g4) aura été comparé avec un manuscrit du type de T ou U, qui appartiennent précisément à la même aire géographi que que les témoins de (g4). L'influence de la version de T U sur le texte de (§3) ne s'est en ce cas pas étendue au-delà du premier livre : ou bien l'auteur de la recension se sera rendu compte de la très médiocre valeur du texte transmis par T U et n'a pas poursuivi la comparaison ; ou bien il se sera lassé de ce travail critique (115). Enfin un témoin de (gi) aura fourni le dernier paragraphe du troisième livre, absent aussi bien de (g3) que de T U. Sans doute la recension était-elle déjà achevée lorsque son auteur a eu connaissance de ce nouveau témoin, car on n'observe aucune contamination de (g4) par i)Pour mieux préciser la valeur respective des textes fournis (115) Cf. sup., p. 55* « 47*(114) Cette dernière permutation, judicieuse, corrobore le sentiment qu'un souci critique aura présidé à la recension de (g4). ( 1 1 ; ) Dans le même sens, on a constaté plus haut la raréfaction des leçons interlinéaires au lit du texte.

S. : FAMILLE (fi) 53' par chacun des groupes de (fi), on peut relever un certain nombre de cas où (g2) (§3) (g4) s'accordent sur des leçons généralement erronées contre (gi) (g5) et le reste de la tra dition. Voici quelques exemples relevés dans les deuxième et troisième livres : (tableau 2.S)

(g*) (g S) (g4)

(g«) (gi)

i, 7, 17

dederimus haerese prolatum uecantis post impériale (gz) (g)) postulasse impériale (g4) declamatione miustus

* dedimus + -si + probatum %it* impériale

1, 12, ZI

3. 3, 3 5. 14, M i. 18,9 3, *4, '0 5.45, 38 3, 45, i9

tm.

* declamatio nam + -te * tuus

Enfin on reconnaîtra que (g2) livre un texte qui semble parfois plus proche de l'ancêtre de (f i) que ce n'est le cas des versions représentées par (g3), (g4) et (gs). En effet, (g2) fournit plus d'une fois en accord avec le seul (gi) la leçon qui, même erronée, a dû être celle de l'archétype de cette branche. P. ex. : (tableau 19)

(gO (g*)

(g3) (g4) (gi)

'. 3, 3 i, 7, i; 2, 10, 24

Origenem unius edocui*

+ crimen monui (* muniui gî) + et docui * et * id sic tu + conducturus eras

2, l8, 12

cm. MT.

i. »3. 43 3. 6, 4»

fictum conduxeras

* L'ancienneté de cette mauvaise leçon est attestée par X, apparenté à (gi )("*), qui lit ici uiius Jof*i.

Voici en conclusion le stemma récapitulatif de (fi) : N.B. On a encadré en pointillés la portion du stemma qui correspond à la majeure partie de la tradition manuscrite ancienne de Y Apologia aduersus Hieronymum de Rufin : y figurent tous les témoins de cette œuvre antérieurs au XIV« s. (y compris nos mss. ] , R et S non repérés comme tels par M. SIMONETTI), à l'exception des manuscrits suivants: a.//.j de l'Escurial (X* s.) et 10264-73 de Bruxelles (XIIe s.) (qui ne contiennent pas l'Apologie de Jérôme) ; 147 d'Oxford, Balliol

(u6)Cf. /»/•, P- 77* s.

54*

LA TRADITION MANUSCRITE

I i V

-a

Z u

X

IXe-XIIIe S. : FAMILLE (£2)

55*

Collège (notre ms. x), qui sera examiné plus loin (117) et que l'éditeur de Rufin rattache en ce qui le concerne au groupe appelé ici (g3) ; enfin Cod. 6 in serin, de Hambourg (notre ms. E) également ignoré comme témoin de l'apol. adu. Hier, par M. Simonetti. Mis à part E et x, on constate donc une assez grande similitude de rapports entre les manuscrits selon qu'on les analyse à partir de l'Apologie de Jérôme ou à partir de celle de Rufin (en particulier pour ce qui est de la distinction de deux groupes).

D) Les familles (/2) et (fj) L'homogénéité de la famille (fi) a été dégagée par contras te avec un autre ensemble de manuscrits resté jusqu'ici évoqué de manière vague (cett. coda.) : voir ci-dessus, tableau i , p. 24*. Or, à la différence des témoins de (f i) qui transmet tent normalement les trois livres de l'Apologie au sein du dossier origéniste (118), ces autres manuscrits se caractérisent par le fait qu'ils comportent tantôt les deux seuls premiers livres, tantôt uniquement le troisième. On appellera (f2) et (f3) ces deux sous-ensembles dans lesquels ne figurent pas les trois livres de l'Apologie. Cette désignation apparaît légitime dans la mesure où il est effectivement possible de relire les oppositions (ii)lcett. coda, du tableau i comme oppositions (fi)/(f2) en ce qui concerne les deux premiers livres, (fi)/(f3) en ce qui concerne le troisième. a) Famille (f2) g h m n

BERLIN, Deutsche Staatsbibl., 18 s. XII2 BERLIN, Deutsche Staatsbibl., Theol.fol. 119 s. XII MONTPELLIER, Bibl. de la Faculté de Médecine, 63 s. XII CHÂLONS-SUR-MARNE, Bibl. Municipale, 64 s. XII

Dans ces quatre manuscrits ne se rencontrent que les deux premiers livres de l'Apologie. Pour confirmer la cohérence de cet ensemble ghmn, ajoutons aux exemples du tableau i cidessus, p. 24*, quelques autres cas significatifs :

(117) Cf. in}., p. nj* s., où l'on verra comment le caractère composite de x suffit à expliquer cette non-coïncidence entre les stemmas respectifs des apologies rufinienne et hiéronymienne. (i 18) Font exception K et N, dont l'appartenance à (g}) est incontestable, mais qui ne transmettent pas les deux premiers livres.

LA TRADITION MANUSCRITE

56* (tableau ;o)

gbmn tanti

5, i 9 4, 4 6,7 1°,

om. et hsit

17

14, 4 '7, 20 18, 29 28, 'i 29, 2Î Î', 16 7, '8 M, 2) 22, 37

om. + non tecto tropicam nostra fecistine huiuscemodi te ... admonitum respondet

(ft) * tantis + et* + uel' est + in sed non + tectum -ce nostrae fecisti huiusmodi te admonitum + -dit

A l'intérieur de cette famille (f2) se laissent aisément distinguer deux groupes. Le tableau suivant relève quelques points de désaccord significatifs entre g h d'une part, m n de l'autre : (tableau ;i) i, 54 !, 14 7, 5i I I, 22 12, 12

16, 25 29, 28-29

5', 49 I, "4-M 6, 26 10, 16 10, 44 14, 21

j

h in quo artifex faciat ... incipiat om. patienter qui reprobet recte ... repromissum est increpationes et ut ... spiritualis conpositius serere cogaris et

mn art. in quo -iet ... -iet + se patienter pariter quam probet om. redargutiones om. comptius ferre coneris om.

Dans presque tous les cas, le groupe g h s'accorde avec (fi) contre m n sur une leçon qui a dès lors toutes chances d'être authentique. En ce qui concerne g et h, c'est apparemment pure coïncidence si, étant apparentés, ils se trouvent aujourd'hui l'un et l'autre dans la même bibliothèque à Berlin. Le premier appartenait en effet à la bibliothèque du collège de Clermont à Paris, avant d'entrer dans la collection Phillips qu'il devait quitter pour la Bibliothèque Royale de Prusse à Berlin. On ne connaît pas son origine exacte (119). Quant à h, il pourrait être originaire de Lippstadt (Rhénanie du (i 19) S'agirait-il d'un manuscrit messin? J. VEZIN a eu l'obligeance de me signaler que nombre de manuscrits anciennement conservés à Metz étaient passés dans la bibliothèque du collège de Clermont. Si tel était le cas, la distance géographique entre les origines (supposées) de g et de h ne serait pas considérable ...

IXe-XIIIe S. : FAMILLE (fa) 57* Nord) (119t>is) . En tête de g figure — mais sur un folio pris d'un autre manuscrit et adjoint postérieurement à g — la lettre par laquelle Guigues Ier, cinquième prieur de la Char treuse, annonce à ses moines de Durbon l'envoi de l'édition des lettres de S. Jérôme qu'il avait établie (12°). A ce titre.g a fait l'objet, avec trois autres manuscrits dont il sera question plus loin(121), d'une étude inédite que son auteur, Dom M. LAPORTE, a eu l'obligeance de me communiquer. M. Laporte a observé la confusion remarquable qui règne dans g (1M) et il est arrivé à la conclusion que "tout se présente comme si ce manuscrit était un brouillon dans lequel on recopiait les documents au fur et à mesure de leur arrivée au scriptorittm." Le texte de l'Apologie porte bien, dans ce manuscrit-"brouillon", les traces de la rapidité et de la relative négligence avec lesquelles il a dû être recopié : mots omis ou répétés par erreur et nombreuses fautes de lecture. P. ex. :

(i 19013) On rencontre dans h 7 cas de variantes marginales ou interlinéaires, à savoir : bl

(I) M (?) (4)

(0 (6ï (7)1

'. »9 i, il ?. » 14,8 17,61 26, 10 19. '7

* sollicita nihilominus cnminatioru addidit * mordentium resurrectione addere

A» solita + nihili hominem + -nanti +edidit mandentium * restitutione + radere

Ces variantes semblent avoir été empruntées à un témoin de (fi ) dont elles sont, à des degrés divers, caractéristiques. La 4e est cependant appuyée également par (mi), la 7* par (nu) (m j) mi, ma. Les autres ne sont attestées que dans (fi ), au complet pour la V et la 6e, tandis que font exception au sein de cette famille (g5 ) pour la i e, (g i ) pour la 2e. Quant à la ; e, elle estpropre aux deux groupes (g4) (gs ). Ce pourrait être plutôt à un témoin de (g4) que b serait redevable de cet apport (qui reste très minime) : en effet, en i , i , 29 et en i , 1 7, 6 1 en tout cas, les témoins de (g4) présentent également les deux leçons so/litita/so/ita et mortltntmm mandtnnum (la seconde étant à chaque fois en position interlinéaire). (120) Sur Guigues (1085-11 j6), voir la notice de M. LAPORTE dans le Dictionnaire de Spiritualité, t. 6, Paris 1967, col. 1169-1176, ainsi que les Lettres des premiers chartreux (S. firme, Guignes, S. Antbtlme), SC 88, Paris 1962, p. 97-101. La lettre aux chartreux de Durbon (plus précisément à Lazare, premier prieur de cette chartreuse fondée au diocèse de Gap en 1 1 16) porte le n° 8 dans ce volume : "... aucune date précise ne peut (lui) être assignée, mais ... il est ... probable qu'(elle) date de la fin du priorat de Guigues" (soit des alentours de 1 1 50 ?) (op. cit., p. 212). (ni) Madrid, i6(r) ; Paris, Bibl. Mazarine, ;// (/) ; El Escorial, a.I.i (»). Cf. inf., p. 70* s. et ioj* s. (122) "Les pièces (y) sont juxtaposées sans aucun ordre logique; quelques-unes sont tronquées et se trouvent complétées ... après l'insertion d'autres lettres. Des mots et parfois des lignes ... sans doute difficiles à déchiffrer au moment de la copie ... ont été récrits ensuite en surcharge avec une autre encre, comme si l'on disposait alors d'un texte plus lisible ... Enfin les majuscules sont toutes simples, petites et sans aucun ornement."

58' (tableau )z) 2, 5 !, '0 7, 5

LA TRADITION MANUSCRITE * ett.

g

*, 5° 4,26 6,14 14, 5'

sic uiae concordiam nolis trahere hic solcbat om. suscitabor cuius aicbat iacere an

16, 1-5

MT,

7, i« 16, 19 17, 54 28, 2; 29, 12

coJd.

si uecordiam non uis -ret hac -bas suos sciscitabor cius agebat tacere ac non potcst ... librum

Les deux mss. m et n sont contemporains l'un de l'autre et tous deux de provenance champenoise (le premier étant de Troyes, le second de Châlons). Ils paraissent bien avoir été copiés, sinon peut-être l'un sur l'autre, du moins sur le même modèle: en tout cas ils s'accordent sur quelques leçons typiques qu'ils sont seuls à présenter — au lieu que, pour les exemples cités ci-dessus dans le tableau 31, ils sont rejoints par les manuscrits du groupe (ms) (123). Ainsi : (tableau }})

mn

ait. coda.

I I, 18 I i> 24 I 8, 12 I il, 40 i 12, l8

«m.

* * + + *

om. pactionis angustta

om.

dicta très factionis articulo temperarim (-ari, -aui)

On peut donc proposer pour (iz) le stemma suivant :

s. XII

Champagne

(125) Cf. /»/., p. 98*.

S. : FAMILLE (13)

59

b) Famille f A 6 /\ n I

0' V O w e

MADRID, Bibl. Nacional, 26 s. XII BERLIN, Staatsbibl. Preussischer Kulturbesitz, Theol. lai. fol. 465 s. XII/XIII PARIS. Bibl. Nationale, Lai. 1881 s. XIII/XIV PARIS, Bibl. Nationale, Lai. 12164 s- XII TROYES, Bibl. Municipale, 872 s. XII BERN, Burgerbibl., 797 s. XII/XIII LEIDEN, Universiteitsbibl., Voss. Lai. F. 29 s. XII CAMBRIDGE, University Libr., Gg. IV. 2 s. XIII PARIS, Bibl. Nationale, Lat. 14474 s- XII MONTE-CASSINO, Bibl. dell'Abbazia, 295 MM s. XI in. AUCH, Bibl. Municipale, 5 s. XIII MONS, Bibl. Publique, 161113.8 s. XIII in.

Dans toute cette série de manuscrits, les deux premiers livres de l'Apologie sont absents. En revanche, le troisième livre y est au complet (exception faite bien sûr pour les excerpta du ms. de Mons) à la différence de ce que l'on observait dans tous les groupes de (fi) sauf (gi). Tous les témoins de cette famille (f3) hormis Q et cj (m) présentent pour le dossier origéniste une séquence brève de ce type : epist. 80 + apol. ad Anast. + epist. 81 + ap. 3

De plus, dans cette famille le titre donné au troisième livre figure à quelques minimes variantes près très généralement sous la forme : "(Incipit) epistula (beati uel sancti) Hieronymi aduersus Rufinum presbyterum Aquileiensem" (m). L'originalité de cet énoncé par rapport à ceux qu'on peut lire par ailleurs réside dans le double fait que Rufin est explicite ment désigné comme "prêtre d'Aquilée" et que l'ouvrage est appelé "lettre" (epistula) et non pas "livre". Que ces manuscrits soient les représentants d'une tradi tion commune, c'est ce qui ressort aussi des leçons qui les opposent à l'ensemble des mss. de (fi) dans le cadre de la distinction (ti)/cett. coda, en ce qui concerne le troisième livre : voir ci-dessus, tableau i, p. 24*. Voici quelques autres exemples :

( 1 2.4) Dans O, l'ordre est bien le même, mais d'autres pièces viennent s'intercaler dans la série ; quant à u, il présenterait la séquence caractéristique de (f;) si l'epist. 84 ne venait curieusement prendre dans celle-ci la place de \'epist. 81. (115) La mention epistula manque dans u où, de plus, Aquileiensem est remplacé par (!).

6o*

LA TRADITION MANUSCRITE

(tableau 54)

(f3)

3 3 3 3 3

2, 25 4, 2i «. 7-8 12, 8 18, 34

3

21, 22

3

2J, 10

Chtomatii papae praetulit magistri si taccam ... si loquar om. * metuo seruare non tenere + et2 aduersum

3 25,49 3 43, '3

(

f.) papae Chrom. mag. praet. taceam ... loquar credidi christiano timeo reseruare tenere non ut '-sus

La fin du troisième livre que (£3) possède en commun avec (gi) se différencie elle aussi nettement dans les deux tradi tions : (tableau 55)

(f5)

(g-i)

3, 43, 76 3, 44, 4

om. * S't .•• et

* incantantium et uenefici si ... est

Le ms. du Mont-Cassin (Q) contient 42 lettres de Jérôme. Il remonte au début du XIe s. et il est rédigé en écriture bénéventaine. Sa version de YApologie se distingue de celle fournie par tous les autres témoins plus récents de (f3) mis à part u (voir ci-après, p. 73* s.) par l'abondance des fautes que le réviseur intervenu sur ce manuscrit est bien loin d'avoir toutes corrigées. Citons p. ex. (126) : (tableau 56) 3 ) 3 3 3 3 3 3 3 3 3

), 8 ,, 16 i, 33 5,49 6, i 9> 2 18, 16 21, i 23, »2 25, 12

39, i°

O

r-*

uales quarum si intelligo datae te ipsum confitentem locutus est prouocaberis reddam orbis perdition! sollicite! proximas

' ualeas + quasi + inemendatae + te ipso confitente * locutus es + -cares + reddi + urbis + -ne + soli licet + -mos

L'extrême dispersion actuelle des autres témoins de cette famille à travers les bibliothèques d'Europe ne doit pas cacher les liens géographiques que l'on peut déceler entre plusieurs d'entre eux a époque ancienne. Ainsi le ms. de Berne provient en fait du couvent des Frères Mineurs de (126) Voir aussi »'»/., p. 117*.

IXe-XIIIe S. : FAMILLE (t$

61*

Sens. D'après la notice remarquablement précise de K.A. DE MEYiER(127), le ms. de Leyde pourrait être d'origine française, et son plus ancien détenteur connu, indiqué par un ex-libris du XVe s., a été l'abbaye bénédictine d'Orbaisen-Brie (entre Épernay et Montmirail). Quant au ms. de Troyes, il fut donné à l'abbaye de Clairvaux (fondée en 1115) par Henri, fils de Louis VI le Gros, qui s'y fit moine en 1131 avant de devenir évêque de Beauvais, et qui mourut arche vêque de Reims en 1175 (cette dernière date étant par conséquent à retenir comme terminus post quem pour la rédaction du manuscrit). Une origine française paraît bien devoir être également assignée aux mss. de Berlin et (on le verra) de Madrid, non moins qu'à deux des mss. de Paris, issus l'un du fonds de S. Germain (le Lai. 12164], l'autre du fonds de S. Victor (le Lai. 14474). Sans perdre de vue la valeur assurément relative des indications ainsi répertoriées, on sera néanmoins sensible à la proximité de Sens, de Clairvaux et d'Orbais-en-Brie : cette constellation champe noise désigne, sinon peut-être l'origine géographique de ce groupe, en tout cas une aire de diffusion privilégiée. La seule exception avérée est celle que constitue le ms. du MontCassin, dont la plus grande ancienneté et les particularités textuelles s'accordent avec sa provenance géographique excentrique pour lui faire reconnaître une place a part. La -liste de pièces hiéronymiennes qu'il fournit diffère égale ment tout à fait d'un type bien reconnaissable dans plusieurs des autres manuscrits de cette famille : il s'agit d'une col lection de "127" lettres et traités parfaitement représentée par les mss. de Leyde (0) et de Cambridge (cp') (m). Je n'ai pas repéré de témoins de cette collection antérieurs au XIIe s., mais il est sûr qu'elle présente de remarquables affinités avec celle qu'attesté un autre témoin plus ancien de YApolo gie, à savoir A du groupe (gi) qui remonte au XIe s. : voir cidessus, p. 27*. A rapprocher les 138 pièces de A (140 si l'on distingue les epist. 18 A et B d'une part, les epist. 141 et 142 d'autre part) des 127 pièces des mss. de Leyde et de Cambridge, on constate que pas moins de 123 sont commu nes aux deux collections. Quant aux 4 pièces propres à la série des 127 (BHM 65,81, 115 et 409), elles se situent toutes vers la fin de celle-ci, c'est-à-dire parmi les 16 dernières, dont la séquence s'avère pour le coup être assez fortement diver gente d'avec la section correspondante de A (18 dernières pièces). Rappelons à ce propos que les 10 dernières pièces de A ne figurent pas dans la table et ont donc chances de n'avoir Codiccs Vossiani Latini, Pars I : CoJiees in Folio, Leyde 1975, p. 65. (ut) J'en ai donné une analyse dans "Épistolaires médiévaux ...",FZPi> Th 28 (1981), p. iji s.

62* LA TRADITION MANUSCRITE pas fait partie de la collection de base. Quant aux 8 pièces qui précèdent celles-ci, 4 d'entre elles constituent le dossier origéniste. Si ce dernier figure dans la section correspondan te de la coll. des 127 (pièces n° 116-110), on n'en a pas moins affaire, comme on l'a déjà constaté, a deux traditions bien différentes: (gi) et (f3), dont l'une comporte d'ailleurs en propre les deux premiers livres de l'Apologie, l'autre l'epist. Si. C'est dire que la collection qui forme le dénominateur commun aux deux séries ne devait pas comporter le dossier origéniste et qu'il s'arrêtait (comme on en aura plus bas confirmation) a hauteur de l'epist. 66, i2Oe pièce de A et 1 1 Ie de la coll. des 127. La différence de ni à 120 tient au fait que 9 pièces de A (m) lui sont alors propres (13°) . Les 1 1 1 pièces communes aux deux séries maintenant considérées s'y trouvent disposées à très peu près dans le même ordre puisque q pièces seulement sur ces ni se trouvent décalées de l'une a 1 autre série, à savoir (en suivant l'ordre de A ) : 62, 19, 316, 337, 51, 124, 340, 10, 38. La série des 120 premières pièces de A , plus ancienne et plus nombreuse que la série des ni pièces correspondantes de la coll. des 127 a toutes chances de représenter encore plus exactement 1 épistolaire primitif, qui aura fourni le noyau principal aussi bien de A que de la coll. des 127 (m). Or il existe un type d'épistolaire dont les plus anciens témoins subsistants paraissent remon ter aux IXe-XIes. (132) et qui se trouve particulièrement bien représenté dans des manuscrits anglais du XIIe s. (133). Il comprend 123 pièces où l'on reconnaît effectivement, depuis l'epist. 35 jusqu'à l'epist. 66, l'essentiel des 120 premières pièces de A. Une analyse, conduite ailleurs (134), de cette "coll. des 123" m'a amené à admettre que la coll. des 127 en représentait simplement un avatar ultérieur. Or, parmi les quelques remaniements que la seconde collection aura fait subir à la première, il faut compter l'adjonction d'une série (129) Soit, dans l'ordre où elles surviennent: BHM 14, 52, 517, 125, 505, ;, 51, 60, 108. ( 1 50) 5 d'entre elles se retrouvent parmi les 1 6 dernières de la coll. des 1 27, à savoir, dans l'ordre de celle-ci: 51, 14, 52, 60, 12;. On notera le cas particulier de Vepist. 46, "faussement" commune aux séries susdites des 1 20 et 1 1 1 pièces : outre qu'elle ne figure pas du tout à la même place dans les deux collections, elle est réduite à ses deux derniers paragraphes dans celle des 127, où dès lors elle intervient une seconde fois, mais au complet, dans la séquence des 16 pièces finales. (i;i) Quitte à s'y retrouver grossi des adjonctions diverses que l'on a dites (parmi lesquelles les pièces du dossier origéniste empruntées à des traditions distinctes). (152) Dans l'article évoqué jup. (n. 1 28), j'en ai signalé quatre, à savoir les mss. 7; Scaff. IV de Padoue, Bibl. Antoniana (Xe s.) ; Lai. iS?i de Paris, Bibl. Nationale (X« s.) ; enfin les Val. lot. JH (XI« s.) et )};-)}6 (IX«-X« s.). (155) Voir la liste dressée par R.A.B. MYNORS, Durham Cathtdral Maitucripts, Oxford 1959, p. ; 8 et les exemples cités dans mon article "Épistolaires médiévaux ...", n. 12. Usera à nouveau question de la coll. des 12; à propos de i> et de %, inf., p. 107* s. (134) Voir l'article évoqué ntp. (n. 128).

IXe-XIIIe S. : FAMILLE (fa)

63*

de pièces à la fin, et c'est précisément à cet appendice qu'appartient la séquence du dossier origéniste sous sa forme caractéristique de (f3) relevée ci-dessus (138). Grâce à la minutieuse description procurée par F. NuvoLONE (13a), on est désormais en mesure de rapprocher de la coll. des 127 représentée par les mss. de Cambridge et de Leyde la série des 133 pièces que renferme le ms. de Berne (I). Cette comparaison, menée au cours de la même étude déjà citée sur divers épistolaires hiéronymiens(137), m'a incité à "postuler, dans la lignée qui aura conduit de la coll. des 123 à celle des 127, un chaînon intermédiaire, déjà très proche de la seconde tout en attestant encore certains traits spécifiques de la première", à partir duquel se seront consti tuées ces deux variantes indépendantes l'une de l'autre que représenteraient le recueil de Berne d'une part, la coll. des 127 de l'autre. Toujours dans le cadre du même article, j'ai pu vérifier également que les 121 pièces contenues dans le ms. 872 de Troyes (D) "attestent un stade intermédiaire entre la coll. des 123 et celle des 127", mais sans doute "antérieur à celui d'où aura été issu le remaniement repré senté par le recueil de Berne". Le ms. Lat. 14474 de Paris (U^) renferme 70 pièces. Aucun catalogue n'en a encore à ma connaissance détaillé le conte nu: 316 + 35 + 36 + 206 + 19 + 20 + 18 B + 55 + 57 + 51 + 62 + 83 + 84 + 124 + 69 + 146 + 73 + 145 + 308 + 129 + 71 + 251 + 61 + 109 + 253 + 70 + 80 + apol. adAnast. + 8l + 256 + 31 + 2i + 142 + 143 + 126 + 337 + 15 + 18 A + 132 + 122 + 47 + 74 + 72 +4 + 5+ 68 + 147 +6+8 + 10 + 7 + 9 + 12 + 2 + 119 + 140 + 49 + 48 + 97 + 50 + 1 1 + 130 + 107 + 64 + 54 + 30+65+311 +46 + 78 Le rapport entre cette série de 70 pièces et la coll. des 127 est aisé a reconnaître. Voici la correspondance que l'on peut établir avec les mss. de Cambridge et de Leyde (selon les numéros d'ordre des pièces à l'intérieur de ces deux manus crits) : Paris, B. N., Lat. 14474

n° 1-6 7

Cambridge, Gg. IV. 2 Leyde, Voss. Lat. F. 29 =

n° 1-6 9

(ijl)Cf. skp., p. 59*. (156) "Notulae Manuscriptae", FZPbTb 16 (1979), p. (157) Voir l'article évoqué sup. (n. ut).

64* n° 8-14 15-17 18 19-26 27-31

32 33-34 35-36 37-38

39

LA TRADITION MANUSCRITE =

n° 30-36 38-40

42 45-52 116-120 —*IO 26bl8-27»-

20-21-*"

7.9bl8

~ «dll

40-41 42-45 46-60 61-64

43-44 53-56 58-72 75-78

65 66

81

67-70

112-115

IOO

Un premier constat s'impose : il n'est pas une seule pièce du ms. de Paris qui ne soit du nombre de celles renfermées dans la coll. des 127. La comparaison des deux classements ci-dessus permet de dégager deux séquences majeures dans le ms. de Paris (n° i à 31 d'une part, 37 à 70 d'autre part), entre lesquelles vient s'insérer une brève séquence médiane (n° 32 à 36) . Au sein des deux séquences principales, le ms. de Paris suit constamment l'ordre de la coll. des 127 comme si le copiste avait parcouru celle-ci d'un bout à l'autre à deux reprises, y sélectionnant à chaque fois des pièces différentes. Quant aux 5 pièces de la séquence dite médiane, elles sont sans doute à rattacher en fait au début de la seconde séquence majeure : les flèches du tableau suggèrent com ment elles apparaissent en quelque sorte "déboîtées" par rapport au début de celle-ci. On compte 59 pièces de la coll. des 127 qui n'ont pas été reprises dans le ms. de Paris. Parmi ces pièces omises, il n'en est pas moins de 46 qui, dans la coll. des 127, se trouvent groupées en 4 séquences dont l'homogénéité respective est assez évidente pour qu'elles aient toutes chances d'avoir été délibérément omises par le maître d'œuvre de la sélection du ms. de Paris : 1) pièces n° n à 20 (epist. 101 + 102 + 103 + ni + no + 56 + 105 + 67 + 104 + 112), soit 10 lettres relevant toutes du dossier de la correspondance avec Augustin. 2) pièces n°82à99 (epist. 79 + 123 + 120 + 121 + 59 + 40 + 26 + 25 + 41 + 42 + 27 + 44 + 43 + 46, § 11-12 + 38 + 29 + 34

S. : FAMILLE (i$

65*

+ 32), soit 18 lettres dont les 14 dernières constituent l'essentiel du dossier de la correspondance avec Marcella. 3) pièces n°ioi-m (epist. 28 + 340 + 118 + 39 + 75 + 77+23 + 24 + i + 127 + 66), soit ii lettres dont la première (à Marcella) appartient encore au dossier précédent, tandis que les autres sont toutes des epistolae consolatoriae. 4) enfin pièces n° 121-127 (epist. 31 + 115 + 116 + 409 + 14 + 52 + 60 + 125) qui constituent la séquence finale de la coll. des 127.

Le ms. Lai. 12164 de Paris (A) conjoint manifestement deux collections bien distinctes de lettres et traités hiéronymiens, comme l'attestent les 4 folios blancs (121-124) qui séparent une première série de 41 pièces (primitivement 45 : cf. inf.) d'une seconde de 71 pièces (dont le troisième livre de l'A-bologie constitue la dernière), elle-même précédée d'une table s'ouvrant au f. 125 sur la mention : "Incipiunt capitula epistolarum beati leronimi presbiteri in extrema parte libri huius" (suivent 67 capitula : 4 ont été omis que l'on trouvera en italique dans le conspectus ci-après). Cependant le manuscrit est mutilé tant au début qu'à la fin. Pour ce qui est de la fin, comme YApologie, dernière pièce annoncée par la table, y figure (et à moins de supposer — ce qui paraît bien improbable — que la table n'ait été rédigée qu'après la mutilation) , on peut penser que seuls font défaut les derniers paragraphes de cet ouvrage (soit un peu plus de 1000 mots correspondant à la portion qui va de 3, 42, 33 à 3, 44, 5). Sachant que les quelque n.ooo mots précédents du même livre couvrent 13 folios du manuscrit, on en déduira qu'il avait dû falloir encore un peu plus d'un folio au copiste pour aller jusqu'au bout de l'ouvrage. Ce sont donc apparemment 2 folios au maximum qui auraient disparu. Le dommage a dû être plus sérieux à l'autre extrémité. En effet, dans la pièce tronquée de son début sur laquelle s'ouvre le manuscrit, il faut reconnaître Y'epist. 60 (à partir du § 5, 3, CSEL 54, 554, 17: "... /urbe ingressus"). Or les pièces suivantes sont numérotées: 6, 7, 8, etc. L'epist. 60 était donc la 5e, que précédaient 4 autres pièces perdues. Voici le contenu de la première collection : ? + ? + ? + ? + 60 + 52 + 75 + 342 + 122 + 66 + 73 + 46 + 77 + 78 + 117 + 61 + 109 + 253 + 55 + 119 + 74 + 12 + il + 13 + 10 + 7 + 2 + 17 + 8 + 76 + 14 + 65 + 54 + 20 + 21 + 40 + 251 + 57 + 79 + 118 + 15 + 69 + 120 + i + i2i La dernière pièce (epist. 121) est curieusement disposée comme suit :

66*

LA TRADITION MANUSCRITE

f. iO7v: § i, 1-2, jusqu'aux mots: "... Deumque patrem" (CSEL 56, 5, 10) au bas du verso. f. io8r/v : préface de la lettre (complète, mais ne remplissant que le recto et les trois premières lignes du verso dont le reste est blanc). f. logr: suite de la lettre au haut du recto à partir du § i, 2 (CSEL 56, 5, 10: "intonantem audierat ...") et jusqu'à la fin de celle-ci au f. i2ov.

Il est clair que la préface de la lettre a été rajoutée après coup sur un folio supplémentaire (f. 108) venu interrompre la continuité de loyv à iogr. Est-il possible d'identifier les 4 pièces manquant au début ? Sans aucun doute dans la mesure où l'on reconnaît à l'évidence dans la collection en question celle-là même dont j'avais, il y a quelques années, suggéré à R. ÉTAIX (138) qu'elle devait être à la base d'un florilège antérieur au VIIIe s. conservé dans divers manuscrits (139). La collection où l'excerpteur a puisé est elle-même conservée dans plusieurs témoins : j 'avais pu, à l'aide de la BHM, en indiquer 7 à R. Étaix (14°) . Or ces manuscrits s'accordent à attester que la collection commence par les 4 lettres suivantes : 125 + 123 + 53 + 58 ... (141) Depuis la parution de l'article de R. Étaix, j'ai identifié encore un autre témoin de cette même collection, à savoir le ms. 17/3 de la Bibl. Royale de Bruxelles (XVe s.) qui commence lui aussi par les 4 lettres indiquées ci-dessus. Moyennant nombre de rectifications à apporter à sa descrip tion par le catalogue de Bruxelles (142) , on aboutit à une liste presque identique à celle qui a été dressée ci-dessus pour le

(158) "Un ancien florilège hiéronymien", SEJG 21 (1972-1975), p. 25-54. (159) Entre autres : Lyon, Bibl. Municipale, 600 + Paris, Bibl. Nationale, Now. acq. lut. 446; Karlsruhe, Bad. Landesbibl., Aiig. CLXXVU; Paris, Bibl. Nationale, Lût. 14016. (140) Op. cit., p. 26-27. (141) Notons cependant les omissions respectives de Vepist. 55 par le ms. 2)4 de Cambridge, Pembroke Coll. ; des deux epist. 5 5 et )8 par le ms. ;;/ de Toulouse, Bibl. Municipale. (142) Des erreurs manifestes sont en effet venues défigurer la notice n" 990 du Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque Royale (éd. J. VAN DEN GHEYN, t. 2, 1902, p. 62) : le renvoi au "t. XXXX, p. 270" de Migne recouvre en fait BHM 542, et la mention du t. XXII qui aurait dû ensuite être répétée sera tombée si bien que les numéros de lettres qui suivent ont été pris par B. Lambert pour des indications de pages et ne sont pas reproduits dans la BHM, 1. 1 A, p. 148. Ils ne sont d'ailleurs pas tous exacts: au lieu de 147, il faut lire 122 (deux lettres "de paenitentia" prises l'une pour l'autre !). De même plus loin (numéros erronés cette fois reproduits tels quels par la BHM) il faut lire 1 19 au lieu de 102 (confusion due à la similitude des incipits) et 6; au lieu de 44 (erreur due au fait que Vepist. 6; porte souvent le titre : "Explanatio psalmi XL////" !).

IXe-XIIIe S. : FAMILLE ({3}

67*

ms. 12164 de Paris : une seule différence notable subsiste, à savoir l'absence de BHM 253 (c. Vigil.) dans le ms. de Bruxelles (143). Voici maintenant le détail de la seconde série de pièces hiéronymiennes contenues dans A : + 35 + 36 + 16 + 18 B + 18 A + 337 + 132 + 141 - 142 + 143 + 51 + 62 + 83 + 84 + 124 + 146 + 317 + 145 + 122 + 47 + 308 + 129 + 71 + 70 + 74 + 72 + 4 + 5 + °8 + 147 + 6 + 9 + 12 + 140 + 49 + 48 + 97 + 50 + 22 + 45 + 130 + 107 + 64 + 123 + 59 + 40 + 26 + 25 + 41 + 42 + 27 + 44 + 43 46 (§ 11-12) + 38 + 29 + 34 + 32 + 30 + 28 + 23 + 24 + 60-1340 + 39 + 127 + 311 + 31 + 80 + apol. adAnast. + 81 + 256 (*P- 3) N.B. Les quatre- numéros en italique signalent des pièces présentes dans la série, mais omises par la table qui précède.

Il suffit de comparer cette liste à la coll. des 127 pour constater que toutes les pièces ci-dessus, à la seule exception de BHM 317, figurent dans cette dernière, et, qui plus est, s'y suivent dans le même ordre, à de nombreuses omissions près dans le ms. de Paris. Celui-ci fait cependant quelques entorses mineures au classement des 127 à la fin de sa série en ce qui concerne les epist. 23, 24, 60 et 31. Ce sont 57 pièces de la coll. des 127 que l'on ne retrouve pas dans celle-ci. Une explication s'impose : le copiste de A aura éliminé de cette seconde série hiéronymienne de son manuscrit les pièces qui figuraient déjà dans la première collection qu'il avait reco piée, en sorte de ne pas les donner en double. Effectivement, des 57 pièces omises par rapport à la coll. des 127, pas moins de 36 apparaissent dans la première partie de A telle qu'elle nous est parvenue. Parmi les 21 autres pièces, il en est 1 1 qui constituent une séquence d'un seul tenant dans la coll. des 127, à savoir les epist, 101 + 102 + 103 + ni + i 10 + 56 + 105 + 67 -f 104 + 112 + 126. Si l'on y ajoute les deux epist. 131 et 134 qui viennent presque immédiatement après dans la coll. des 127, on constate que ces 13 lettres représentent l'essentiel du dossier de la correspondance avec Augustin antérieur à la controverse pélagienne. Il semble bien que le copiste ait sciemment éliminé ce dossier (son scriptorium le possédant par ailleurs ?). Il serait dès lors très compréhensi ble qu'il ait également écarté les epist. 115 et no, situées cette fois vers la fin de la coll. des 127, et relevant du même (143) II est de plus censé ajouter \'epist. 1 8 avant Vepist. zo(?). Signalons que le ms. Lat. lit? de la Bibl. Nationale de Paris (XVe s.) fournit également une séquence où, si l'on excepte Vtpist. 14 et le groupe des trois epist. 70, 107 et 68, il est aisé de reconnaître une sélection opérée suivant l'ordre de la même collection.

68* LA TRADITION MANUSCRITE dossier. Restent 6 pièces, à savoir 206 (Ouïe. hom. in Cant.), 19, 58, 53, 409 et 125. Or 3 d'entre elles (58, 53 et 125) font précisément partie des 4 dont on a conjecturé qu'elles figuraient en tête du manuscrit lorsqu'il était encore intact. On tient ici la contre-épreuve qui confirme, s'il en était besoin, cette hypothèse : c'est sans nul doute au fait qu'elles se trouvaient initialement en tête de la première collection qu'elles doivent d'avoir été sautées lors de la transcription de la seconde, celle des 127 lettres. Il n'y a donc au terme que 3 pièces — 2 (BHM 206 et epist. 19) proches du début de cette collection, la troisième placée vers la fin (BHM 409) — dont l'on ne voit guère pour quelle raison elles n'auront pas été reproduites. A l'inverse, on se demandera pourquoi n'ont pas été omises les 4 pièces 122, 74, 12 et 40 qui avaient déjà été recopiées dans la partie précédente. Dans le premier cas au moins la réponse est facile: Yepist. 122 commençait seulement à "Et Samuel quondam ..." (§ i, 4) dans la première collection, si bien qu'à se fier aux incipits, le copiste ne l'aura pas reconnue pour la même pièce qui, dans la coll. des 127, est au complet et s'ouvre sur les mots "Quod ignotus ..." Quant aux 3 autres lettres, avaient-elles été omises dans la table qui figurait peut-être en tête de la première collection et sur laquelle le copiste a pu se fonder pour procéder à l'élimination des doublets ? Ou bien faut-il mettre ces 3 répétitions au compte de l'inadvertance ? Quoi qu'il en soit de ces quelques anomalies de part et d'autre, on voit en tout cas très clairement sur la base de quelles collections a été constitué en ses deux parties le ms. Lut. 12164. Une telle conjonction de collections primitivement distinctes n'est du reste pas un fait isolé. Outre le cas de nos témoins v et z(144), renvoyons à 3 des 7 manuscrits qui avaient été signalés à R. Êtaix, à savoir : NANCY, Bibl. Municipale, 44 s. XV PARIS, Bibl. Nationale, Lai. 1896 s. XIV TOULOUSE, Bibl. Municipale, 156 s. XIV ex.

Tous trois comportent une première série de pièces où l'on reconnaît effectivement à quelques variantes près l'essentiel de la collection des 45 pièces (première partie de A) (145) . Mais la ressemblance ne s'arrête pas là. Elle est particulièrement frappante dans le cas de cet autre témoin de l'Apologie qu'est le ms. Lat. i8ç6 de Paris, lui aussi composé de deux parties (144) Cf. ;'»/-, P- i°7* s. (145) Encore convient-il de rectifier les notices de la BHM, 1. 1 A, p. «4, 250 et 279, en ce qui concerne les mss. de Nancy (au lieu de 147, lire 1 22 ; au lieu de 74, lire 75), de Paris (au lieu de 76, lire 74) et de Toulouse (au lieu de 88, lire 78 ; ajouter 1 19 entre 5 5 et 74).

IXe-XIIIe S. : FAMILLE (fa)

69*

distinctes, la seconde précédée d'une table. Sa première partie coïncide avec celle de A à 3 exceptions près (146) . Quant a sa seconde partie, une fois corrigées quelques erreurs des notices (147), elle est également à très peu près (omission de o, pièces en divers endroits) conforme à celle de A jusqu'à l'epist. 31 inclusivement. Sans doute le dossier origéniste vient-il également ensuite dans les deux manuscrits, mais pas sous la même forme. Dans le ms. i8ç6 on a la séquence : epist. 81 + 133 + 80 + 83 + 84 + apol. ad Anast. + ap. 3

L'examen du texte de cette dernière pièce confirme qu'il ne relève pas de la même tradition que dans le ms. 12164 '• c'est à (g3) et non pas à (f3) qu'il convient de le rattacher ! Parmi les 16 autres pièces qui suivent dans le ms. 7^96 et qui n'ont pas leur équivalent dans le ms. 12164, on rencontre enfin une séquence de 10 qui appartiennent au dossier de la correspondance Jérôme-Augustin, dossier que l'on avait précisément vu disparaître lors de la sélection opérée par A au sein de la coll. des 127. Quant aux deux mss. de Nancy et de Toulouse, ils s'accordent dans leur première partie avec le ms. i8ç6 pour ajouter l'epist. 18 A avant l'epist. 20 et omettre l'epist. 69. Ils s'accordent entre eux contre les mss. 7^96 et 12164 pour omettre BHM 251 (adu. Helu.) et, dans la seconde partie, pour déplacer les epist. 22 et 50 (dans cet ordre) après l'epist. 107. Cette seconde partie des mss. de Nancy (148) et de Toulouse reflète à coup sûr la seconde série de A, mais atteste un nouvel élagage au sein de ce qui représentait déjà une sélection à partir de la coll. des 127 : du Symbolum jusqu'à l'epist. 24 inclusivement, celle-ci ne comptait pas moins de 108 pièces. Or il n'en subsiste déjà plus que 61 dans A, lesquelles se réduisent à 36 dans le ms. de Nancy et à 35 dans celui de Toulouse ! L'ordonnance de la collection, même ainsi amenuisée (de plus des deux tiers), n'en reste pas moins très clairement repérable. Comment se présente-t-elle dans cet autre témoin du dernier livre de l'Apologie qu'est le ms. de Berlin (A) ? J'ignore malheureusement le détail de son contenu. Du moins l'Apologie y est-elle précédée par l'epist. 81, ce qui (146) Addition de Vifiil. 18 A avant Vepist. 10 ; omission de Vepist. 69 ; début de Vtpist. 121 tronqué. (147) Celle du Catalogue gênérai dis manuscrits latins (éd. PH. LAUF.R, t. 2, Paris 1940, p. 128-229), suivi par la BHM (t. I A, p. 250), imprime certainement à tort XLII au lieu de XLV11 (après CXXII), et LXII au lieu de LXXII (après LXXIV). Imputable à la seule BHM est la coquille 47 pour 97 (après 48). (148) On peut éliminer le doute que laisse subsister la notice de la BHAf (t. I A, p. 224), hésitant entre les tpiit. 5 1 et 91 : la comparaison des collections manifeste qu'il ne peut s'agir que de Vtpist. ; i .

70* LA TRADITION MANUSCRITE correspond bien à la séquence caractéristique du dossier origéniste dans les témoins de (£3). C'est cependant le seul des manuscrits de cette famille où l'Apologie survienne ainsi dès les premières pièces du recueil (f. 9 s.). Quant au ms. Lut, 1881 de Paris (9), les 75 pièces qu'il renferme appartien nent toutes sauf 5 (317, 37, 133, 254 [c. loh.}, 532 [Ps.-ÛRiG. planctus]} à la coll. des 127. Qui plus est, on peut y discerner deux séquences principales dont l'une comprend les 31 premières pièces (149) et l'autre les 22 suivantes, où l'on reconnaît respectivement à quelques variantes près (inter versions, additions, omissions), d une part les n° 2-30 de la coll. des 127 (grossis de BHM 317 et des n° 39-41 et 53-54 de la coll. des 127 qui se trouvent ici intercalés tous ensemble entre les pièces n° 10 et n de cette même collection), et d'autre part les n° 84-101 de la coll. des 127 (auxquels s'ajoutent à la suite les pièces n° 107-108 et iio-m). Restent 16 pièces qui constituent l'essentiel de la dernière partie de ce manuscrit et où l'on reconnaît tour à tour 4 séquences brèves également repérables au sein de la coll. des 127: - 6 pièces correspondant aux n° 31-36 de la coll. des 127 - 4 pièces correspondant aux n° 69-72 de la coll. des 127 - 3 pièces correspondant aux n° 49-51 de la coll. des 127 - 4 pièces correspondant aux n° 116-119 de la coll. des 127 (soit le dossier origéniste sous sa forme caractéristique dans cette collection : episl. 80 + apol. ad Anast. + epist. 81 + ap. 3).

Il y a donc toutes chances pour que le contenu de ce ms. 1881 de Paris soit effectivement issu d'un remaniement de la coll. des 127. La même hypothèse paraît plausible s'agissant du ms. 26 de Madrid (r), bien qu'il soit nettement plus malaisé d'y reconnaître la coll. des 127 comme source sous-jacente. Mis à part les 3 premières pièces (15°) et les spuria épars dans la série (6 pièces) ou regroupés à la fin (8 pièces), restent 120 pièces parmi lesquelles 2 seulement paraissent absentes de la coll. des 127 (epist. 108 et 133), laquelle de son côté, si l'on ne tient pas compte de 6 spuria, ne renfermerait que 2 pièces étrangères au contenu du ms. de Madrid (epist. 127 et 142) (151). A cette approximation près de 2 pièces en excé-

(149) En comptant pour un seul numéro les epist. 18 B et 18 A. (150) Lettre deGuigues, Symbolum de fide, Symbolum fidei ad Damasum. Les deux symbola correspondent respectivement à BHAf 517 et 516. On a vu que 316 figure aussi en tête des mss. de Cambridge, de Leyde et de Berne, et que 3 1 7 constitue la 5 ie pièce du ms. de Berne. (i ; i) Encore est-il probable que Vepisl. 142 s'y trouve en fait, mais accolée à l'efist. 141 comme c'est précisément le cas dans la coll. des 127.

S. : FAMILLE fo) 71* dent de part et d'autre (152), la coïncidence des contenus est remarquable. Cette coïncidence est certes moins évidente en ce qui concerne l'ordonnance respective des deux collec tions. Cependant on peut déjà constater que les 37 premières pièces (15S) du ms. de Madrid (soit de Yepist. 35 à 1 epist. 74) ont toutes pu être empruntées aux n° 2-52 et 121-126 de la coll. des 127. L'ordre des séquences de celle-ci reste en l'occurrence tout à fait reconnaissable en dépit de quelques interversions ou autres déplacements. Les pièces suivantes (n° 38-41) du ms. de Madrid sont constituées par le dossier origéniste dans l'ordre caractéristique de (f3) : epist. 80 + apol. ad Anast. + epist. 81 + ap. 3

Or ce dossier n'intervient que beaucoup plus avant dans la coll. des 127 (pièces n° 116-119). L'auteur du recueil de Madrid aura pu être tenté de le rapprocher de l' epist. 74, d'une part à cause du destinataire de celle-ci, quoique le "prêtre Rufin" en question soit en fait bien distinct de son homonyme d'Aquilée, l'adversaire de Jérôme; d'autre part dans le souci de regrouper les pièces du dossier origéniste avec d'autres œuvres polémiques de Jérôme, celles contre Vigilance et contre Helvidius qui respectivement précèdent et suivent de peu le dit dossier dans le ms. de Madrid. Con tinuons l'examen de ce dernier : les pièces qui succèdent au dossier origéniste (n° 42-52) correspondent respectivement aux n° 41, 48, 54, 59, 60, 61, 727, 65, 124, 64, 66 de la coll. des 127, c'est-à-dire qu'elles en respectent encore à peu près l'ordonnance — sauf que viennent s'intercaler (numéros en italique) deux pièces de la fin, à savoir les epist. 125 et 14. Modification ici encore tout à fait compréhensible dans la mesure où ces deux lettres ont des moines pour destinataires tout comme les epist. 12 et 9 (n° 65 et 64 du ms. de Madrid) auxquelles elles se trouveront dès lors conj ointes (154). La disposition des pièces n° 53 à 69 dans le recueil de Madrid paraît beaucoup plus capricieuse (et partant moins explica ble) par rapport à la coll. des 127. En revanche, les n° 70 à 81 se succèdent à nouveau comme s'il s'agissait bien d'une sélection opérée en suivant une séquence de la coll. des 127 (152) Approximation qu'un examen direct des manuscrits permettrait peut-être de réduire : mes informations ne sont ici que de seconde main. Il reste de toute façon possible qu'aiem été omises (par inadvertance ?) ou ajoutées délibérément telle ou telle pièces par celui qui aura constitué la collection représentée dans le ms. de Madrid. ( 1 5 j) Compte non tenu ici encore de la lettre de Guigues et des symbole qui figurent en tête du manuscrit. (M 4) On notera que, dans le ms. de Berne, Vtpist. 12; se rencontre tout comme dans celui de Madrid (ainsi que dans A et dans la coll. des 1 2 ;) à la suite de Yepist. 8. Cependant Vepist. 1 4 y occupe cette fois une place to.ute différente de celle que l'on observe dans le ms. de Madrid et dans ceux de Cambridge et de Leyde.

72* LA TRADITION MANUSCRITE où ces mêmes pièces portent respectivement les numéros d'ordre suivants: 21, 33, 36, 42, 44, 46, 47, 52, 55, 58, 68, 72. Une autre séquence — pièces n° 86 à 101 dans la coll. des 127 — est à nouveau identifiable un peu plus loin dans le recueil de Madrid où il s'agit des pièces n° 105 à 121. Le rapport entre les deux collections semble donc suffisamment avéré. Que celle de Madrid se soit constituée sur la base de l'autre, et non l'inverse, cela se déduit à coup sûr de deux constats : - Alors que l'on perçoit souvent assez bien pourquoi l'auteur de la collection de Madrid aura pu être enclin à remanier celle des 127 (selon divers critères: classement par noms ou états de vie des destinataires; regroupement par genres littéraires), l'hypothèse inverse paraît beaucoup moins admissible. - Surtout on a déjà souligné le rapport entre la coll. des 127 et celle attestée plus anciennement par notre ms. A (cidessus, p. 6i*-62*) par le biais de la coll. des 123. Or le ms. de Madrid est l'un de ceux dans lesquels on trouve la lettre de Guigues : elle figure ici en tête et, à la différence de ce qu'on a observé dans g (155), elle est de la même main que la collection qui la suit (156). Dom M. LAPORTE (157) a constaté que, si le contenu de f, daté du XIVe s. par le catalogue, est composite, du moins sa collection des lettres de Jérôme remonte à coup sûr au XIIe s. et, au terme de son analyse, il croit pouvoir identifier ici "l'un des tous premiers exemplai res de l'édition de Guigues, ... certainement très proche de l'original, ... le seul connu à l'heure actuelle" (1M). En ce qui concerne le texte de l'Apologie, mes sondages dans fne m'ont pas conduit à y déceler les traces d'un travail critique qui le distingue au sein de (f3) (159). Peut-être une collation plus minutieuse (qui déborde le cadre de la présente (155) Cf. sup., p. 57*. (156) Dans notre ms. * (Lat. 14474 de la Bibl. Nationale de Paris) comme dans£, la lettre de Guigues a été rajoutée en tête, mais d'une écriture cette fois beaucoup plus tardive (XVe s. ?) que la collection qui suit (tandis que, dans :;, l'écriture était différente, mais contemporaine). (Cf. aussi /'»/., p. 104* s. et n. 219, à propos de la présence de cette même lettre dans nos mss. o, t et », ainsi que dans certains rétentions.) '.' est à compter comme un témoin supplémentaire de la lettre de Guigues, la BHM ayant omis de le recenser comme tel (il n'est mentionné ni dans le t. III A, p. 217, ni dans les addenda du t. IV A, p. 151-25 5). (157) Dans l'étude inédite signalée sup., p. (7*. (158) La présentation particulièrement soignée, le souci de précision (manifeste dans la table des matières où chaque pièce est annoncée avec son incipit), enfin l'ordre adopté (avec rejet en appendice sous la mention "Hae sunt quae abscinduntur" des pièces jugées apocryphes) qui semble bien correspondre aux critères de la lettre de Guigues, autant d'éléments que M. Laporte fait valoir à l'appui de son hypothèse. (159) Seule variante notable repérée (commune du reste à fi 6) : là où la plupart des témoins de (fi ) lisent "Et audes dicere te ... quasi christianum loqui, qui de séné senex tanta connngis ..." ( J, J, 16-1 8), on trouve cette fois quidsidt, amplification de la leçon quiddt des autres témoins de (f)) - rejoints normalement en l'occurrence par ceux de (m5) ainsi que par quelques mss. de (fi). Si tjxid de résulte, comme on peut le penser, d'une dittographie

S. : FAMILLE (13) 73* étude) permettrait-elle de mettre en évidence certaines interventions en matière textuelle qui aillent dans le sens des conclusions de M. Laporte. Qu'il suffise ici d'avoir pu vérifier que le texte de T ne puise pas à des sources manuscrites différentes de celles dont dépendent les autres témoins de ). Quant au ms. d'Auch (oj), il renferme actuellement (car il est mutilé de quelque 22 folios au début) une soixantaine de pièces dont la série ne reflète clairement aucun des types de collection que je connaisse par ailleurs. Cependant le troi sième livre de \Apologie se rattache en l'occurrence à coup sûr à la tradition de (f3), quoique d'une manière originale qu'il importe de préciser. On y rencontre tout d'abord les va riantes caractéristiques de cette famille relevées dans les ta bleaux i et 34 (18°). Anticipons ici sur les constatations qu'il y aura lieu de faire à propos du groupe (ps) (161) . A considé rer les trois branches qui ont pu être distinguées au sein de la tradition de (f3) prise dans toute son ampleur, il apparaît que u> s'accorde fréquemment avec Q et (m5) contre le groupe r-V. P. ex.: (tableau 57)

wfi (m;)

r-*

5, 2, 19 }, 5, 5 },6, z J, 8, 8 5, il, M 5. M. 5 5, 19. i ), M, 49 J, 26, 4 5. Z9. 8 », }}, il

a parentibus liberi approbasse non iam non attende» autem

liberi a par. probasse in non iam obtendere tuae mentiendi reducere ab ( + a cunctis) ' et de anim. statu in te gr. ( * gr. in te)

om. educere om. animarum statum graecum ante

malencontreuse, la variante quid si dt nous éloigne sûrement davantage encore du texte authentique, mais n'en donne pas moins un texte lisible, et pourrait donc être considérée comme une conjecture intelligente. (160) Cf. sup., p. 24* et 60*. A titre de confirmation supplémentaire, signalons encore quelques autres leçons significatives :

, I, 24

,5.8 ,6,24 , 10, 18 , 12, }O > 19. 21 , 2J, )

,»2,6

+ homîni illi proferre Mr. «r. unione cumulos Mr. libros

(au lin de)

homini * proferri + dialecticus . . graecus + qui + munitione + cuniculos * dictum1 * codices

(161) Cf. inf., p. 98* s. En ce qui concerne le troisième livre, (m)) représente, avec O d'une part, le groupe f-if d'autre pan, l'une des trois branches d'une seule et même tradition, distincte de (fi) : voir le stemma récapitulatif, inf., p. 1 51*. Je me permets cette

LA TRADITION MANUSCRITE On constate le même accord avec O et (mfj) sur la plupart des variantes signalées dans le tableau 71 (ci-après, p. 99*). Il n'est que 3 cas sur 15 où GJ rencontre le groupe f-vl/ (182). En 3 autres cas, co donne des leçons distinctes de Q et des mss. de (ms), mais plus proches cependant (sauf la première: voir ciaprès) de ce que lisent ces derniers que du groupe /"-U>: faisant en 3, 5, 21; consueûrant en 3, 5, 28; diuino nutu en 3, 20, 21. On peut préciser davantage, et constater que le ms. d'Auch comporte un certain nombre de variantes propres au seul groupe (ms), comme p. ex.: 74*

(tableau 58)

uj(ms)

(f5)

3- 4, 2 5. 7, 57 5, 12, 65

5, H. >4 5, 22, *

notarium meum tu conponis putaui illum a te erant heresibus

5, 26, 17 3, 29. l6

falsa testimonia error esset

3. 3°. 2 3, 3°, 26 3. 57, 4

scquitur om. scripturam crimina dicis

* notarium * cudis n, tu odis O * putaui * ex te (de te /l, om. O) * erunt * etesiis (zephiris ofl) heresis O + -sum -nium (-so -nio O) * haereret (errarem Xf!, heret O) + sequatur + crassis + scripta (-cura Q) + crimina (iactas crimina X/T)

5, !}.'»

II ne manque cependant pas de cas où les leçons propres à (m5) ne sont pas attestées par u (voir p. ex. l'apparat critique en 3, 6, 48; 3, 12, 14; 3, 18, 23; 3, 22, 37; 3, 31, 9: en tous ces endroits, le ms. d'Auch ne rejoint pas r — pas plus du reste qu'en ceux relevés dans le tableau 72 (ci-après, p. 100*). En revanche, il arrive aussi (mais plus rarement) que ce soit bien plutôt avec Q que u s'accorde : (tableau 59)

LjQ

5. 5, 53, 5.

mutua abutere lactitantes gloriam istum flamminus

12, '4, '7, '8, 3',

5 43 19 27 3

celt. coda.

mutuatum (mutuasse rTT) abutare iactitant gloriaris te fulmineus

anticipation dans la mesure où ta présente étude était déjà entièrement rédigée lorsque j'ai eu connaissance par l'IRHT du ms. d'Auch. Ce n'est du reste pas le moindre intérêt de cette découverte tardive que d'avoir servi en quelque sorte de test, permettant de vérifier que le nouveau témoin trouvait effectivement à s'insérer dans le classement établi. (i6z) A savoir en ;, 21, 51 ; ;, 59, 71 ; 5, 45, 44: on notera que les deux derniers concernent des citations (de VEnéidt et des Proverbes) et que le rétablissement était donc assez aisé ; quant au premier — in te au lieu de inter — la correction s'imposait et n'était là non plus pas difficile à imaginer. N.B. Dans les exemples ci-après, r (parfois aussi o et x) sera cité à l'occasion comme représentant de (mi), n (rejoint par Xpour \'ap. j2) comme représentant du groupe /"-*.

S. : FAMILLE (fa) 75* Les nombreuses mélectures propres à Q ne se retrouvent toutefois pas souvent dans co (ainsi il ne suit pas O en 3, 5, 45; 3, 6, 25; 3, il, 15, etc.: voir l'apparat critique). En ce qui concerne le tableau 36 (ci-dessus, p. 60*), oj suit le groupe f-^ — et (m5) en l'occurrence d'accord avec ce groupe — dans tous les cas sauf deux, mais significatifs: en 3, 5, 33, il lit datae (leçon sur laquelle on va revenir) ; en 3, 25, 12, il porte la leçon de Q: sollicitet (au lieu de soli licet). Reste enfin à signaler quelques cas intéressants où u ne s'accorde exactement avec aucun des témoins de la tradition de (f3): en 3, 5, 21, il porte faisant et qui paraît être en quelque sorte à mi-chemin de falsaret et (n) et de faisans et (rO); en 3, 5, 33, au lieu de inquit inemendatae (r), il lit inquit datae (H : inquis inemenda tae; Q : inquit intellego datae) : c'est de Q qu'il est ici le plus proche (163); en 3, 5, 41, où eas est omis par r Q, il porte haec (H: et); en 3, 6, 13, les mots ouYYpa^ùç àypû^cnoc, devien nent chez lui CYPpOeucapanatos qui n'est loin ni de r (supraeu carpanatos) ni de D Q (aunpeu carpanatos) ; enfin en 3, 37, 8 où poteram de (fi) est remplacé dans (f3) par paieras (X H), potest (oO) ou possem (rx), le ms. d'Auch donne une quatrième variante: posset, qui paraît bien confirmer la position originale de ce témoin, plus proche de Q et de (ms) tout en restant distinct des deux. Le stemma récapitulatif ci-après (p. 76*) montrera à quelle place particulière il convient en définitive, à partir des constats que l'on a pu faire, de situer u au sein de (f3). Enfin c'est également à (f3) qu'il faut sans doute rattacher les extraits, si brefs soient-ils, du troisième livre retenus par Barthélémy, abbé de Saint-Denis-en-Broqueroie, pour le florilège hiéronymien qu'il constitua au tournant des XII°/XIIIe s. (entre 1193 et 1207) et que représente le ms. 16/113.8 deMons (e). Les indices qu'on peut mettre en avant sont les suivants: - Ce florilège ne contient d'excerpta de YApologie que du troisième livre. Comme les témoins de (f3) , il ne connaît donc pas les deux premiers. - Le titre sous lequel sont regroupés les trois excerpta de l'Apologie (1M) rappelle évidemment le titre caractéristique de (f3): "Ex alia epistola contra eundem Ruphinum presbiterum aquileiensem ' (je souligne). - Les passages retenus comportent quelques leçons signifi catives: ainsi en 3, 28, 39 ( + incestuque e (f3) (ms) PX: incertoque vel incestoque cett. codd.) et 51 ( + propheta E (i6j) La leçon intellego de O parait être alors une simple répétition malencontreuse du même verbe survenu normalement une première fois juste trois mots auparavant. (164) Voir les références nip., n. 25.

LA TRADITION MANUSCRITE (ms) X: -tam cett. coda.) (165). Ce type d'accord peut même se restreindre aux seuls e ($3), et encore à condition d'exclure co Q de (f3). En effet, E se désolidarise plus d'une fois de ou O (ms) tout en continuant à s'accorder avec le groupe r-V de (f3):

76*

(tableau 40)

E/---J/X

cjO(mi)

î. 5, }, 5, 5.

' inuadas * mittit ( + w) + ipse fabricatur + ut« (+ "0)

tune inuadas mitti et ipse * -abitur et

18, ,6 *8, 57 z*, 41 18,41 45. 5

En conclusion, on dressera pour la famille (f3) le stemma suivant:

s. XI

s. XII

s. XIII

s. XIV Champagne ? (165) On verra plus loin (p. 79* s.) que X ressortit à la même tradition que le groupe T-U' en ce qui concerne Vap. j1.

IXe-XIII* S. : GROUPES MIXTES

77*

E) Étude des groupes "mixtes" Seront dits "mixtes" les manuscrits qui, d'une part, à la différence de ceux des familles (Î2) et (f3) contiennent de l'Apologie plus que le troisième livre, mais qui, d'autre part, au lieu de se rattacher comme les témoins de (fi) à une seule tradition, présentent un texte composite, ressortissant à plusieurs des groupes ou familles distingués jusqu'à présent. On appellera "confluence" cet assemblage par simple juxtaposition de morceaux d'origines diverses pour reconstituer et transmettre une même œuvre (en l'occurren ce l'Apologie). a) Groupe (mi): (gs) + (f3) ("•) En fait, le groupe en question se réduit ici à un seul témoin, à savoir: X LINCOLN, Cathedral Libr., €.4.7 s. XI-XII L'examen de ce manuscrit aboutit aux constatations suivantes: - Dans X, la séquence du dossier origéniste présente les mêmes 5 premières pièces que V de (g5) — dont on a vu qu'elles correspondent également à la séquence de F de (g2) et au noyau central de celle de HILM de (g3) (167). Le rapprochement avec V est plus immédiat dans la mesure où X et V ont encore en commun Yepist. 49 (avant les 5 pièces en question dans X, après elles dans V). - Outre que X comporte les leçons relevées dans le tableau i sous (fi) (168), on y rencontre nombre de variantes caracté ristiques de (gs). P. ex.: (tableau 41)

(mi) (g5)

5. »° IJ, 11 16, 27 18, 1 19. *4 26,6 29, 6 51,48 i J*. »

Ubros mat(h)esis uulgari Mr. autem expositionem Origenis uestimcntum om. cum (om. X) cadauera trucidantur om. rumpere

z. 5, '* t il. 57

att. coda. libellât materiac Vulcatii hoc quoque Or. exp. uestitum homo concaua uerba trutinatur an erumpere

(166) Cette disposition signifie que YApologie dans (mi) résulte de la "confluence" des traditions que représentent, d'une part au sein de la famille (fi) le groupe (g s), et d'autre pan la famille (f5). (167) Cf. «p., p. 5S*«47*-48*. (168) Cf. /*/>., p. 24».

78* 2, 22, 57 2, 29, 16

5, 14, 29

LA TRADITION MANUSCRITE esset receperunt laetitiam

+ esses + susceperunt + notitiam

Au sein de (§5) , il arrive que X s'accorde avec le seul sousgroupe T U sur des leçons erronées. Ainsi: (tableau 42)

TUX

VW

2, 5, 7

om. putidam qui sit silua

pugnaui * putes * quae + silua sit

2, II, (6 2, 18, }I 2, 24, 29

Néanmoins il s'avère que, dans la plupart des cas, c'est davantage avec V W qu'avec T U que X présente des affinités: (tableau 4;)

VWX

ru

'5, " >9, 28 20, 14 7, 54 8, M M, 55 22, î 24, 57 2 55, ' 5 7, '5 5 2l, 27

Scripturis sanctis darem interpretationis fugiant iam factas subiecerit eius propheds pro om. abiecta

-ras -ctas dare -ni -at factas iam subiceret illius -tas om. C de) *" et fob-

On ne sera pas surpris de ce rapprochement: on a déjà pu constater que des témoins de (g3) apparaissent de part et d'autre de la Manche. Surtout on se rappellera les annota tions anglo-saxonnes des Xe/XIe s. dans W, qui avaient fait supposer un séjour de ce manuscrit en Angleterre avant qu'il fît partie de la bibliothèque de Lyre(169). X, manuscrit du chapitre de la cathédrale de Lincoln, confirmerait ainsi cette circulation de témoins entre la France et l'Angleterre, caractéristique de (fi). Toutefois X présente une curieuse anomalie: à la différen ce de V et de W avec lesquels il semble étroitement lié, il ne présente pas à la fin du troisième livre la lacune que l'on rencontre dans la plupart des témoins de (fi). Or celle-ci doit remonter, comme on Va vu (17°), non pas seulement à l'ancê tre de (g5) — auquel cas on comprendrait qu'à la rigueur un (169) Cf. mp., p. 54* « 45*(170) Cf. /*/>., p. ;o* et 59».

IXe-XIIIe S. : GROUPES MIXTES

79*

manuscrit apparenté à ce groupe ait pu en être exempt —, mais bien à 1 ancêtre commun aux 4 groupes (§2-3-4-5). Si donc X possède le troisième livre au complet, on doit penser qu'il en aura emprunté la fin à une autre tradition. Le fait ne serait pas isolé puisqu'on a vu (g4) hériter de (gi) le dernier paragraphe de ce même livre (m). En réalité, 1 emprunt est cette fois beaucoup plus considérable, et l'on retrouve ici l'importance de la coupure intervenant souvent en 3, 23, 19 (avec le titre annonçant la citation de la lettre d'Epiphane) (172) : on constate en effet que l'accord V W X, si fréquent dans l'ap. I-2-31, disparaît complètement dans \'ap. 3*. On admettra donc que le copiste de X a eu connaissance, en même temps que d'un témoin proche de V W (173), d'un autre manuscrit qui donnait le texte du troisième livre au complet. Il aura suivi son modèle jusqu'en 3; 23, 19, puis l'aura abandonné, préférant copier la suite sur l'autre témoin plus complet. Nul doute que ce dernier n'ait appartenu a la tradition de (f3): (tableau. 44)

(mi) (fj)

cttt. coda.

5, 5. 5, 5, 5, 3. 3, 3. 3. 3i 5. 5, 3. 3.

et * ut* * refutare fatuum Mr. Mr. née magna a tribunalcm Mr.

* aut

M. »J. M, 24, »4, »î. *6, 34, 39. 42, 45, 45. 43. 45,

'3 5» 5° 25 »7 3 1 25 55 M 28 42 6° 76

tm. tm. tm.

et -ret fatum addita dictum ne grandi e -lium suam os enim incantantium et uenefici

On peut encore préciser qu'à l'intérieur de (f3), X se révèle apparenté directement, non pas aux mss. Q et co, mais au groupe des mss. r-U>: il est même pour Vap. 32 le plus ancien témoin subsistant de ce rameau de la tradition. En effet, X s'accorde avec f-U/ lorsque ce groupe se distingue de O u> (et du reste de la tradition). Ainsi:

(171) Cf. np., p. ji*. (172) Cf. op., p. 4*(175) Ce ne saurait être W lui-même (en dépit de son éventuel séjour outre-Manche) : X ne présente ni la séquence ni les leçons propres à ce manuscrit relevées sup., p. 47*.

LA TRADITION MANUSCRITE

8o* (tableau 4;)

(mi) f-U/

Ou

5, 5. 5, 3. 5. 3, 3, 5. 5, 5, 3.

capitis missi sum ab adprobare

+ capitis om. Ou ( + a cunctis) * probare * cum sumit aut O (+ sum ita ut) * -ram (posset u>) om. + crimina (crimina dicis w) + alterius * malos * -dicus

14, *6. »7, i«, *9. 37, 39. 4', 4», 43, 43,

»° 4 7 il *' 8 53 7 8 3° 58

cor sum ut poteras ac Lysides ( * Lysis et) iactas crimina .iln eorum nos maledictus

En conclusion, voici le stemma qui rendra compte de (mi):

(fi)

b) Groupe (ma): (fa) + (§5) Ce groupe comprend trois manuscrits provenant de Saxe et conservés à Leipzig: i

; k

LEIPZIG, Universitâtsbibl., 225 s. XII LEIPZIG, Universitâtsbibl. , 223 s. XIII LEIPZIG, Universitâtsbibl., 227 s. XIII

Ces manuscrits ont en commun, outre cette proximité géographique, deux traits caractéristiques: - Ils comportent en tête la lettre de Guigues, et cela bien que les collections qu'ils renferment soient d'un type encore différent de ceux des quatre manuscrits étudiés

S. : GROUPES MIXTES 81* parM. LAPORTE (174). Nouvel indice du fait que la lettre a con nu un succès indépendant de celui de la collection qu'elle servait à introduire, et bien plus considérable. - En ce qui concerne l'Apologie, on y rencontre les trois livres, mais le troisième y laisse voir la lacune propre aux manuscrits des groupes (§3) et (g5) de (fi): il se termine en effet en 3, 43, 74 sur les mots "... locuti sunt falsa". Et l'appartenance de ce groupe (ma) à (fi) pour ce qui est du troisième livre se vérifie si l'on se réfère au tableau i (175): (ma) comporte bien les leçons caractéristiques de cette famille. L'examen de leurs séquences ne permet pas de rattacher directement les mss. de (ma) à des formules connues. Présen tant pour le dossier origéniste une séquence commune, i et; sont sans doute plus étroitement apparentés l'un à l'autre (soit qu'ils dépendent d'un commun modèle, soit que y, plus récent, ait été copié sur i). Dans cette séquence, les trois livres se succèdent sans interruption (pièces n° 76-77-78 dans;') . Or un peu auparavant on rencontre deux autres pièces du dossier: si l'une, l'appl. ad Anast. (n° 73 dans;), nous est déjà familière dans le voisinage de l'Apologie, l'autre (n° J2 dans ;'), à savoir la lettre d'Anastase à Jean de Jérusalem (episl. ad loh.) datée de 401 (176), ne se rencontre jamais dans les témoins de (fi). Voilà qui laisse déjà soupçonner le caractère composite de la séquence en question. A cet égard, le troisième témoin de (ma), k, reflète peut-être plus exactement la disposition primitive de collections amalgamées dans i et ; — où la succession ordonnée: ap. i-a-3 serait alors le résultat d'un remaniement secondaire (177). En effet, dans k, le dossier origéniste est dissocié en deux parties, que sépare toute une série d'autres pièces (et qui ne sont même pas toutes hiéronymiennes). Une première séquence s'y présente comme suit: tpist. 80 + 83 + 84 + ap. 1-2 + epist. 81 + epist. ad loh.

Puis viennent 19 pièces étrangères au dossier origéniste, après quoi celui-ci resurgit: apol. ad Anast. + ap. 3

Or il est une portion de la première séquence (celle qui va

(174) Cf. tuf,, p. 57* et 71* s.; /»/., p. 104* s. (175) Cf. nf., p. 14*. (176) Cf. PL 20, 68 s. (ou 21, 627 s.) ; Acta Cône. OICHIH., éd. E. Schwartz, t. ;, i, p. 3-4. (177) La même hypothèse a été avancée pour W (cf. sup., p. 47») et pourrait valoir également à propos de (mi) (cf. ;»/., p. 104*).

LA TRADITION MANUSCRITE de l'ap. i à Yepist. ad loh. inclusivement) que l'on peut reconnaître comme caractéristique de (f2): on la rencontre en effet dans nos quatre mss. ghmn. Ainsi seule la fin du dossier avec Yapol. ad Anast. et le troisième livre (incomplet) de Y Apologie aura-t-elle été empruntée à la tradition de (fi). L'homogénéité de (ma) peut aisément être mise en évidence par le grand nombre de leçons erronées ou arbitraires et d'omissions qui lui sont propres tout au long des trois livres. Citons à titre d'exemples:

82*

(tableau 46)

(nu)

i i > 1 2

habeat tantam obiciuntur illc lesus

i, i, 5, 7, 5,

14 M "4 14 7

1 6, 2Z 2

14, 21

2 5 5 5 5 5

17, 27 i, 26 5,48 18, M zî, il '4, 25

5 42, ; } 45, 55

c ttt. coda. tantam habeat -citur lesus te et cursum consummaui frui obscura sentitur uel impudcum tuam commoomnes falsa uel uera ne similis ... stultitiam eius

me

on. om. sécréta om. imprudentia

cur meam praemomtus timens uera uel falsa om.

- En ce qui concerne les livres premier et second, (m2) appartient effectivement à (f2), et l'on retrouve dans les témoins de ce groupe les leçons qui distinguent (f2) de (fi): voir les tableaux i et 30 (178). Au sein de (fa), c'est avec le groupe g h que les mss. de (ma) s'accordent contre m n\ voir le tableau 31 f179). On peut même préciser que les leçons de (ma) sont très fréquemment celles de h quand celui-ci s'écarte de £. Or on se souvient que h provient tout comme (ma) de l'Allemagne du Nord. Voici quelques exemples relevés dans les premiers paragraphes du livre premier: (tableau 47)

(rru)*

i, i, 50

delictorum (im) dictorum delictorum h ont. publiée

2 2 2 il

5 5 4 5

13 )6

om. om.

±0

libros eius lacessit misisti

6 6 g

(178) Siip., p. 24* et ;6*. (179) S*P-, P- 56*.

g * dictorum *eius -cet ( * pulicem) + et * nos illos libros ( + libros illos) + -iuit + misistis

IXe-XIIIe S. : GROUPES MIXTES

83*

C'est en général g qui donne le meilleur texte et (m2) le moins bon. S'accordant souvent avec g contre (m2),/z occupe une position en quelque sorte intermédiaire. - En ce qui concerne la version du troisième livre, sa lacune finale dans les témoins de (ma) suggérait de la ratta cher, parmi les groupes de (fi), soit à (g3) soit à (g5). En fait, c'est à (gs) - - déjà grossi de (mi) - - que l'examen des variantes amène incontestablement à rattacher aussi (m2). Et cela est vrai non seulement de Yap. 31, mais aussi de l'ap. 32 — alors que, dans ce dernier cas, on a vu (mi) se détacher quant à lui de (§5) pour rejoindre une autre tradition: (tableau 48) ,, », ». », 3, 3, 3. 3, 3,

), i. j. 3, 3. 3, 3. 3, h 3, 3,

(m2) (g() (mi)

8, i» 10, 6

aurum te [om. (m2)] esse portata

12, 70

om.

17. i 18, 21

eiusque sententiae accusationem aut finxeram

1. il

18, J2

11. 4 21, 1 1

13. 48 11, '7

28, 6 31, 7 38,10 39- 43 4°. 7 40, 20

4l, 37 4l, )6 43, 29

cttt. coda.

auri esse te deportu eique sapientiae accuso née et -rim

(mi) (g!)

celt. coda.

uerum (-us KIT1) om. om. pacientior

* + + + + *

oii om. om. om. tôt om. contumeliam

uerius cmcndatam ... meae sit parcior crrori impcritia ... uentrc rcminiscentias * me + toti + nunc cum contumelia

A l'intérieur de (g5), c'est surtout avec VW que (m2) présente des affinités. Il ignore en tout cas les innombrables corrections arbitraires du sous-groupe T U (18°). Il ne le suit du reste pas davantage dans les rares cas où ce sous-groupe est seul dans cette branche de (fi) à garder le souvenir de leçons certainement héritées de l'ancêtre de celle-ci : (tableau 49)

(mi) KIF(mi)

T U, celt. co., tableau 20, p. 42*

84* 5,4,8 j, 10, 6 J. '9. *6

LA TRADITION MANUSCRITE Croesi et Darii haec sed

* -so et -rio + hinc + et

Je n'ai guère relevé que deux cas où (m2) se sépare de V W (mi) pour s'accorder avec T U sur des leçons d'ailleurs erronées: 5,7,8 5. 9. l6

tais (mi) T U patientiae (mi) /'( "

tuis tibi VW (mi) + paenitentiae VW (mi)

Pour préciser la position de (m2) au sein de l'ensemble V W (mi) (ma), on peut se fonder sur deux séries indépen dantes de convergences : d'une part, on a déjà eu à souligner les relations décelables entre V W et (mi) (181) ; d'autre part, on peut constater dans la première partie du troisième livre la fréquence des accords (mi) (mz) contre tous les autres témoins. Ainsi: (tableau 50)

(mi) (mi)

cttl. coda.

î, 4, i?

quod

5, 5, 5, 5, ), 5, 5,

corrumpere subtrahere stilos discipulum credet manifestissimi obicias conato

quid quod T U id quod VW quicquid att. coda. + compère + -ret + -lus(-lumTU, [mj]) ' discipulum + -me -ceres V W* obieceris cett. coda. * concito (concitu V V1)

i,8 5, M '5. 17 18, 28 20, il «, 5° il, 21

Voilà pour l'ap. 31. Étant donné que (mi) n'entre plus en ligne de compte pour l'ap. 3* qu'il hérite d'une autre tradition, il n est pas surprenant que la convergence (mz) V W devienne alors prépondérante (182) : (tableau ; i )

(mi) VW

5 »5, >7 3 26, 19 27, 20 28,58 *9. '9 54, '6 57, '9 5 59, 1° 5 4°, 6

linguae nostrae dicentibus et fidei om. astrologiae cubili commisenm matore et carccre

titt. coda. meae linguae -ti fidei et -gia cubiculo

-ro -ri * carcere

(181) Cf. sup., tableau 4;, p. 78*. (182) Ce qui est i replacer dans le cadre plus large de l'accord (012) (g;) déjà constaté tout au long de l'ap. ;': cf. sup., tableau 48, p. 8t*.

S. : GROUPES MIXTES 5, 42, 55 5, 45, 29

crinalia malam

85*

* crinali (criminali) acu ' mala (malus* TU)

On conclura à trois rameaux d'une même branche de (fi) représentés respectivement par VW, (mi) et (ma). Cepen dant aucun accord (ma) V W contre (mi) ne se rencontre dans l'ap. 31 où l'on a au contraire relevé (ci-dessus, tableau 50) des cas dans lesquels (mi) et (ma) se distinguent ensem ble de V W. C'est donc qu'un sous-ensemble (mi) (ma) se dégage au sein de l'ensemble V W (mi) (ma). C'est encore à (ma) qu'il faut, semble-t-il, rattacher l'extrait du deuxième livre relatif aux hérésies d'Origène (18S) que reproduisent trois manuscrits italiens (tous rédigés en écriture bénéventaine) : u CAVA DEI TIRRENI, Bibl. dell'Abbazia, j s. XI 4> MONTE-CASSINO, Bibl. dell'Abbazia, 205 T s. XI X MONTE-CASSINO. Bibl. dell'Abbazia, 295 MM s. XIII (1M) L'excerptum tel qu'il figure dans u et ^ comporte quelques lignes en plus, mais celui de x, beaucoup plus récent, partage avec la version du XIe s. bon nombre de variantes et d'omissions attestant une origine commune : (tableau 52)

u$X

1, 12, 2-}

ego ... haeretica probo

212

IO

2

I5

funtr.tm esse dissipare om. omnium ( + H1) post nunc

12

2

12

17

2

12

2O

2 2

12 12

2f 26

tttl. MM. * probo ego (ergo) ... haeretica futuram -ri omnium omni corporum postea hodie

Plus précisément, notons que et x omettent potestates en 2, 12, 16 (alors que u remonte seulement ce mot avant dominationes de la ligne précédente) et qu'ils abrègent pareillement la citation paulinienne non est rapinam . . . serui accipiens (2, 12, 7-9) par les mots non rapinam et cetera usque acapiens. On émettra donc l'hypothèse que $, plus ancien, aura pu être en l'occurrence le modèle de x, conservé dans le même monastère. Quant à u et qui sont contemporains (et proviennent d'abbayes seulement distantes d'une centaine de km), ils auront été copiés sinon l'un sur l'autre, du moins

(i8j) Cf. tup., n. 25, 26 et 27. (184) Le même manuscrit renferme \'af. 5, mais cette portion est alors beaucoup plus ancienne, d'où le sigle différent (O) qui lui a été attribué: cf. op., n. 2 et p. J9*-6o*.

86* LA TRADITION MANUSCRITE sur le même modèle. En tout cas, pour les dernières lignes de leur excerptum (manquantes dans x) , ils comportent égale ment bien des variantes communes : (tableau ;2bii ) 2, 12, 27 2, 12, 27 2, 12, 28 2, IJ, 1-2 2, M, J 2, >i. 4-î

»*

celt. coda.

libro

+ libris + eius + his + nolo ... legeram + papam + née ... protuleris

OHt. OM, 01».

om.(+ T) om.

La brièveté de l'extrait fait qu'il n'est pas facile de le rattacher avec certitude à tel ou tel rameau de la tradition. On peut néanmoins relever plusieurs indices de poids : - A l'endroit où commence l'extrait, on trouve dans d'autres manuscrits qui fournissent le texte complet du deuxième livre une mention marginale ou un titre. Ainsi dans les mss. de Leipzig — groupe (m2) —, on lit : "Errores Origenis hic ponuntur' . Une glose analogue figure dans les mss. de (m4). Et l'on comprend qu'une telle mention ait pu inciter à recopier pour lui-même, détaché du reste du livre, ce catalogue des hérésies d'Origène. Nos trois témoins italiens présentent quant à eux à quelques détails près le même titre : "(Item sancti add. x) Hieronimi (presbyteri add. u) in (om. x) libro secundo contra Rufinum". Notons que la mention contra Rufinum dans le titre du deuxième livre est propre aux témoins de (g4) et de (m2). - Il est une variante commune à ces trois témoins qui peut être significative de leur rapport au reste de la tradition : en 2, 12, 19 où tous les mss. de (f i) lisent formant, u, 0 et x s'accordent avec (Î2) pour lire quant à eux normam. Or les mss. de Leipzig (m2) et de Munich (m4), qui dépendent pour lors de (f2), lisent également normam. - Enfin, en 2, 12, 7-8, u qui, à la différence de 0 et de x (comme on l'a vu), donne la citation paulinienne in extenso, s'accorde avec les seuls témoins de (m2) pour lire rapinam arbitrata est esse se aequalem au lieu de est rapinam arbitrata aequalem se esse. La convergence de ces quelques indices paraît donc en définitive assurer le rattachement du groupe u M. 54,

52 77 42 1 46 * 2 5î

Plus précisément, c'est à la branche g h que (m4) se rattache, et, tout comme (m2), il s'accorde plus d'une fois avec h contre g. Ainsi : (tableau 64)

(m4)^A(m2)

cett. coda.

2, 2, 24

+ * + + + +

2, 24, 2(

esse se uulnercntur MT. causa non om. + asino uidelicet lyra Eusebius praetorum quod

(tableau 65)

(m4) b (012)

cett, coda.

2, i, ï 1, !,6

fatere * scribis cum pot ius protulisset accusationes uos apostoli arrianorum culpet habeat unam basilicam

2, 10, 1

i, 2. 2, z,

il, M, 18, 18,

25 4 56 46

2, 2O, 2 2, 22, 7 2, 2), 2O

2, 6, 26

2, 9, »5

2, 18, 6; 2, 19, 8 2, 20, ; 2, 21, 27

2, 24, 1 5 2, 2j, 46

se esse -rantur in causam non sunt cum humilitate a synodo uidelicet + Venerius + -rii + quomodo

* * + *

+ +

fateor -bit conpositius praetcausationes duos apollinariorum (alii alia) culpe g * culpat cett. habet una -ça

96" LA TRADITION MANUSCRITE - Enfin les deux manuscrits autrichiens complètent leur texte en empruntant la seconde partie du dernier livre à une troisième tradition, dont on a déjà souligné les points de contact avec (1114) à propos de \'ap. 31 et de l'ap. 2 : celle du groupe (gi), et plus précisément de la branche A B de (gi) : (tableau 66)

ab (gi)

cett. codd.

3, », 5, 3, 3. 5.

fraudis illita brutum Tyrrhcnum mare tui

tm.

+ frontis * armata + rude + Tyrrhenum + tuis + est

(tableau 67)

abAB

cett. codd.

5. *4, *

MV. M*.

*3. M. 31. 3î, 4*. 43,

36 9 3 il 46 47

3, *;, 7 3. 3, ». ). 3, 3, 3, ), 3,

Z5, ii, *», '8, 39, 39, 4>. 4l. 43,

« ^5 3° 43 i» 2» i 8 13

suimet excitare elephantis om. adulescentia mea MV.

ad maledicta cum irascaris

episcopi omnia suomet conclure -nu frumenta adulescentia enim maledicta dum inimiceris

En conclusion, on proposera le stemma suivant :

IXe-XIIIe S. : GROUPES MIXTES

97*

3

Û

X

X

X

X

(A

(A

VJ

M

M

g8* LA TRADITION MANUSCRITE e) Groupe (1115) : (12) + (£3) Ce groupe a pour caractéristiques d'être à la fois abon damment représenté et particulièrement homogène. Il com prend les 13 manuscrits suivants: o p q r r' s t u v w x

DIJON, Bibl. Publique, 135 s. XII1 TROYES, Bibl. Municipale, 190 s. XI/XII TROYES, Bibl. Municipale, 384 s. XII VATICANO, Bibl. Apost. Vat, Val. lat. 360 s. XII VATICANO, Bibl. Apost. Vat., Vat. lat. 361 s. XII ex. STRASBOURG, Bibl. Nationale et Universitaire, 7 s. XIII PARIS, Bibl. Mazarine, 577 s. XII EL ESCORIAL, Bibl. del Monasterio, a.I.i s. XII REIMS, Bibl. Municipale, 386 s. XII ex. PARIS, Bibl. Nationale, Lat. 13355 s- XIII OXFORD, Balliol Collège, 229 s. XII/XIII

y OXFORD, Balliol Collège, 147 s. XII med. z CHARLEVILLE, Bibl. Municipale, 263 s. XII ex. Ce groupe fournit le texte des trois livres de \'Apologie, Les deux premiers se rattachent manifestement à (f2). Aux exemples cités dans les tableaux i et 30 (ci-dessus, p. 24* et 56*), on peut encore ajouter les suivants : (tableau 68) 4, '4 4, 22 5, 4 1, II 12 , 1 17, 25

18 , M 18 , 40 28 » 21 il . 2} i, t 7, 21 1 1 . 77 18 .41

(m,) (£2)

(f.)

* nos lumen + percussorem + manifestissimi et de on. * hominibusque sumus similitudine quae + struit * blasphemauerant seruasti + disceptaret

om. * lucem persecutorem manifesti de in' hominibus simus -nem quid instruit -mabant + reseruasti disputaret

Au sein de (fa), c'est au groupe mn que l'on associera plus directement les mss. de (ms). C'est ce qui ressort déjà du titre donné au premier livre: devant l'énoncé commun à presque toute la tradition ("Ad Pammachium et Marcellam pro se contra accusatorem defensio") et dont g se contente, h inscrit "Incipit epistola Hieronymi ...", tandis que (ms) aussi bien que mn ajoutent la mention "Incipit liber Hiero nymi ..." De plus, partout où m n et g h se séparent (voir cidessus, tableau 31, p. 56*), (ms) se trouve appuyer w « — ce que confirment encore les quelques exemples suivants :

S. : GROUPES MIXTES (tableau 69)

(mi) mn

gb (mz) (1114)

1 i, 14

legebamus publicat aequali statu stipem tractatum om. ebrii

+ legimus publiée (-ce ) ( + pulicem) -lem -tum stipitem tractum totmento ... ignibus ebriosi

1

2, 11

i i 1 2 2

6, 16 50, il 5°. 5V 7, 4 18, 67

99*

En ce qui concerne le troisième livre, (m5) ressortit à la tradition de (f3). Voir ci-dessus, tableaux i et 34 (p. 24* et 60*) : (m5) y appuie les leçons qui ne sont pas celles de (fi). Voici quelques autres cas où se vérifie la même divergence : (tableau 70)

(mi) (fj)

». 6, 14 5, '0, M 5, 10, 19

om. uitiorum uoraginibus recepent + apostolo née om. om. foueas

», 20, 2i

5, 5, 5, »,

26, 29, 50, ?9>

i 14 14 55

(fi) dialecticus ... graecus uor. uit. reciperet -lis ne es falsa fodias

A l'intérieur de (13), c'est des mss. d'Auch (oj) et du MontCassin (Q) que (ms) apparaît le plus proche. Nombreuses sont les leçons fautives dont sont exempts les mss. r-U/ et que (m5) partage avec Q GJ. Entre autres cas significatifs : (tableau 71)

(015) QUJ

5. !, 21 ». 5, 28

falsaris et (-rit et GJ) consuerant (-euetant co) autem dolor unus om. non dei nutu (diuino nutu u) inter

5, 5, 5, 5,

M. 18, '9> '9,

5 4 ! '4

5, 20, 21

5, », 5, 5, 5. 5, 5, 5,

22, 2i, 2i, 59. 5959, 42, 45,

5' 8 14 '5 46 7' 26 44

om. ecclesiae profcram om. superas disputant melius

M. falsaret corruerant tuae unus dolor mcntiendi nos dein ut in te se -siis -ras omnia -ra -tabat melior

Les nombreux témoins de (m5) datent pour la plupart du XIIe s. Quelques-uns seulement sont du XIIIe. Aucun n'est antérieur à la fin du XIe. Il y a toutes chances, ainsi

ioo* LA TRADITION MANUSCRITE d'ailleurs que la tradition en l'occurrence mixte de l'Apologie le laisse pressentir, pour que l'on ait affaire ici à une collection constituée a la fin du XIe s., peut-être dans la région Bourgogne-Champagne où se multiplieront les co pies : Cîteaux, Clairvaux, Châtillon-sur-Seine (199), Reims ... Que ce soit cette région qui ait vu naître et qui ait diffusé la collection ne surprendra pas : l'étude des deux traditions qui ont fusionné pour former (m5) a montré la présence de manuscrits de l'une et de l'autre branches en Champagne à la même époque (20°). Quant à l'origine exacte de cette collec tion, on ne peut que risquer des hypothèses. Le ms. p qui paraît être le plus ancien (Troyes, 790) a appartenu à Clairvaux ; or c'est aussi de Clairvaux que provient le ms. D de (f3) (Troyes, 872). Néanmoins p a-t-il été produit à Clairvaux? N'est-il pas plus ancien que la fondation du monastère (en 1115) ? En ce cas, la collection ne viendraitelle pas plutôt de Cîteaux, l'abbaye-mère ? Cette conjecture se voit appuyéepar le fait que le ms. o (Dijon, 155) , originaire quant à lui de Cîteaux et qui compte parmi les plus anciens du groupe (201), loin d'être une copie ordinaire, est bien plutôt, seul de (ms) en pareil cas, un manuscrit de grand luxe, magnifiquement écrit (sur trois colonnes) et orné. Ne serait-il pas l'équivalent en quelque sorte d'une editio princeps qui aurait servi de base à la multiplication ultérieure de copies simplement destinées à la diffusion du corpus épistolaire hiéronymien ? Bien que le texte de l'Apologie présente peu de variantes de l'un à l'autre des 9 premiers témoins de (ms) (soit de o à v inclusivement), o donne un texte parfois légèrement meilleur que p. ex. r (Vat. lai. 360) (20Z). Voici le résultat d'un sondage effectué sur la seconde partie du dernier livre : (tableau 72) 3. 5, 3, 3, 3,

23, 24, 28, 32, 34.

28 17 J7 19 >7

•., avantpropos, p. VIII. (222) Je dois ces dernières confirmations, probablement décisives, à B. DE VREGILLE et à R. ÉTAIX.

S. : GROUPES MIXTES 107* conteste être rattaché à (1115) dont il présente les leçons caractéristiques (223) , il ne renferme pas la collection typique des 135 lettres et 6 homélies. De plus, sa version de l'Apologie atteste une profonde détérioration de la tradition à laquelle il appartient. Les interversions de mots y sont constantes, les lacunes ne sont pas rares, les leçons arbitraires se multiplient. Entre bien d'autres exemples: (tableau 7})

t

(mj)

1 8. M 1 9. *

élaboratissimum hominis haeretici

I

MF.

+ -tum + hacr. hom. Pamphilum + illius * ab + mihi obicere *sed contegendus * conparatio + scribis + uideri uelint + susceptum

10, 1

i 26, 8 I 27, 1

1 28, I î 6, 17

; 6. 52 5 5 J 5

6. 5» 7, 5 9. 6 17, M

eius «». obicere mihi sed tamen conticendus proemptio scribebas uelint uideri receptum

On peut éclairer la position de z au sein de (ms) en le rapprochant de deux autres témoins du même groupe : - Le ms. de Reims (v) a ceci de particulier qu'il présente de l'Apologie, non pas la version dégradée de z, mais une version pratiquement identique à celle des 8 mss. opqrr'stu quoi qu'il diffère lui aussi de ces derniers en ce qu'on n'y reconnaît pas de prime abord un témoin de la coll. des 135 lettres et 6 homélies. En fait, les 158 lettres et traités qu'il renferme — trop vaste collection pour ne pas laisser soupçonner un assemblage composite (224) — proviennent de la juxtaposi tion de deux séries distinctes où l'on peut à coup sûr identifier : + Tout d'abord la collection des 123 pièces déjà évoquée plus haut à propos des mss. A et n, qui ne contient aucun des trois Uvres de l'Apologie et dont la diffusion a connu un remarquable succès en Angleterre au XIIe s. (225). (zij) Cf. /«/>., p. 98*-99*. (224) La même remarque valait déjà à propos de /: cf. mp., p. 87*. On a également eu affaire à des recueils composites dans le cadre de (fj) : cf. snp.t p. 65* s. et 68* s. (215) Cf. np., p. 62* et n. i j 5. Voir aussi mon article "Épistolaires médiévaux ..." évoqué op., n. 128. La notice consacrée par la BHM (t. I A, p. 267-268) aux lettres authentiques contenues dans ;• est assez souvent incomplète ou inexacte, comme on peut le vérifier par comparaison avec la description procurée par le catalogue de Reims (dû à H. LORIQUET, Manuscrits dit bibliothèques publiques des départements, t. ;8, Paris 1904, p. 508-111 Quelques minimes différences paraissent néanmoins subsister entre la coll. des 12; telle que j'en ai dressé la liste-type dans mon article "Epistolaires médiévaux ..." et le contenu correspondant de c : ce dernier ne donne pas à leur place normale dans la coll. des 1 2 ; les pièces 9+ 5 57 (ici après 66), 58 + 59 (ici avant 140), 27 + 44 + 45(iciaprès'29), 52 + 50 (ici

io8* LA TRADITION MANUSCRITE + Par-delà la fin de la coll. des 123 (marquée par Vepist. 66, suivie en l'occurrence par les deux pièces 9 + 337 qui font partie intégrante de cette même collection, mais qui, sans doute d'abord omises par v, ont dû être "recasées' ainsi in extremis) , on trouve dans v la séquence suivante : (...66 + 9 + 337) + 133 + 341 + 155 + 3 + 148 + 78 + [I21 + 140 + 119 + ]63 + 86 + 87 + 88 + 89 + 91 + 90 + 250 + 80 + 255 (ap. 1-2) + 256 (ap. 3) + 8l + epist. ad loh. + 334 + PAVL. NOL. epist. 26 + 106 + [46 +] 65 + 303

II est aisé de vérifier que 24 de ces 28 pièces (les 4 autres étant ci-dessus entre crochets) correspondent justement à très peu près à la séquence de la coll. des 135 et 6 homélies une fois celle-ci débarrassée de toutes les pièces (soit 104) qu'elle compte de communes avec la coll. des 123 (226) ! La conclusion s'impose : le maître d'oeuvre de v, ayant retenu d'abord l'essentiel de la coll. des 123, a complété le manuscrit par la coll. des 135 et 6 homélies dont il aura éliminé au fur et a mesure, pour éviter les doublets, toutes les pièces déjà copiées une première fois dans le cadre de la coll. des 123. Or le ms. de Charleville pourrait bien impliquer lui aussi la même confluence des deux coll. des 123 et des 135 + 6 homélies que l'on vient d'observer dans le ms. de Reims. Voici d'après la notice établie par l'IRHT le détail des 56 pièces (227) qu'il renferme: 148 + 130 + 107 + 64 + 117 + 13 + 54 + 79 + 123 + 120 + I2i + 59 + 40 + 26 + 25 + 41 + 42 + 27 + 44 + 43 - 46 (§ ii12) + 38 + 29 + 34 + 32 + 30-1-28 + 60-1- 340 + 118 + 39 + 75 + 77 + 23 + 24 + i + 127 + 66 + 78 + 250 + 106 + 158 + 157 + 99 + 63 + 86 + 87 + 88 + 89 + 91 + 90 + 313 + 254 + 255 (ap. 1-2) + 256 (ap. 3) + 80 + 81 après et non avant 28), z et 108 (omises), 121 et 119 (qui figureront dans la seconde des deux séquences apparues constitutives de i . ; de plus, il ajouterait les pièces 1 16 (après 1 1 i) et ; i ; (après 127). (226) Les )6 pièces de la coll. des 1 5 5 et 6 homélies qui ne font pas double emploi avec la coll. des 125 sont (dans l'ordre de la coll. des 155): )4i + 515 + 15) + 5 + 148 + 78 + 515 + MJ + 1)5 +6) + 86 + 87 + t« + 89 + 91 + 90 + 250 + 85 + 80 + 2)) (ap. i-j) + 256 (ap. 5) + 81 + epist. aJlob. + $7 + 76 + 5)4 + PAVL. NOL. epist. 26 + 106 + 65 + joj + 525 + 227 + 228 + 229 + 251 + 252. Par comparaison avec la seconde séquence constitutive de r détaillée np. , on voit que v a négligé de reproduire 12 de ces 56pièces,dont6sontéparses()i), 515 + 115,85, 57 + 76) et les 6 autres sont les 6 homélies finales. Pour les 24 autres de ces 56 pièces, i> a respecté l'ordre de la coll. des 1 5 5 sauf dans le cas de l'epist. 1 5 ; remontée avant BHM 541 . Enfin i> a intercalé 4 pièces supplémentaires : 1 2 1 + 1 40 + 119 après 78 d'une part ( 1 2 1 et 1 1 9 étaient du nombre des pièces de la coll. des 125 d'abord omises tandis que 1 40 est un doublet qui aura échappé au maitre d'œuvre de v) ; 46 d'autre part, cette dernière lettre se trouvant réduite dans la coll. des 125 à ses seuls § 11-12 accolés à Vipist. 45. (227) Si l'on compte pour un d'une part les deux ipist. 45 + 46 (§ 11-12) accolées et d'autre part BHM 255 (ap. 1-2).

S. : GROUPES MIXTES 109* Comme le précise une indication qu'on peut lire au f. iv, ce recueil constitue en fait la seule "secunda pars" d'un plus vaste epistolaire. Dans les 37 premières pièces (jusqu'à l'epist. 06 inclusivement), on reconnaît à deux exceptions près (228) les 37 dernières de la coll. des 123 dans l'ordre de celle-ci. Quant aux 19 pièces suivantes, il est éclairant d'en rapprocher la série de la seconde des deux grandes séquences constitutives du ms. de Reims : 14 de ces 19 pièces (sou lignées dans la liste ci-dessus) sont du nombre des 24 dont l'on a vu comment v les avait empruntées à la coll. des 135 lettres et 6 homélies, et l'on retrouve en particulier les deux mêmes dossiers caractéristiques : d'abord celui de la correspondance avec Théophile (dans le même ordre dans v et dans z : epist. 63 à 90), ensuite le dossier origéniste — ici grossi du c. loh. (BHM 254) qui manque dans v et qui est étranger aux deux coll. des 123 et des 135 + 6 homélies (229). C'est dire qu'il y a entre v et z une assez frappante analogie de structure, même s'il ne paraît pas possible jusqu'à plus ample informé de préciser davantage le rapport entre ces deux manuscrits, qui n'est sans doute pas de dépendance directe (comme si l'un était issu de l'autre ou qu'ils fussent à rattacher immédiate ment à un commun modèle). - Si, entre v et z, la comparaison est éclairante, qui porte sur la teneur des collections qu'ils renferment, c'est avec y (Oxford, 747) qu'il convient d'établir un rapprochement quant à la médiocre version de l'Apologie contenue dans v. Il semble qu'à cet égard y représente un stade intermédiaire dans la dégradation de la tradition de (ms) dont z marque, au sein du groupe ici analysé, le stade ultime. Il importe de noter que l'on a affaire avec x à un recueil composite : ainsi le texte de Y Apologie contre Jérôme de Rufin y est relativement plus récent (s. XII/XIII) que celui de l'Apologie de Jérôme (s. XII med.). Voilà qui rend compte de l'apparente anoma lie selon laquelle ce ms. d'Oxford occuperait des positions différentes dans les stemmas de l'une et de l'autre apolo gie f280) : une même couverture relie en fait deux manuscrits (228) Pour le détail de la coll. des 125, voir mon article "Épistolaires médiévaux ...", cit. /»/>., n. 118. La toute première pièce de ç (epist. 148} est seule étrangère à cette coll. des i2j. De plus, l'ipùt. 108 que contient cette dernière (entre les ipist. 39 et 75) manque dans ; : or on a constaté /»/>., n. 225, qu'elle faisait aussi défaut dans v. Quant à Vepist. 148, première pièce de;, si elle est étrangère à la coll. des 125, elle appartient en revanche à celle des i;; + 6 homélies (dont elle est la 14" pièce). (229) La séquence ap. i-i-j caractéristique de la coll. des 155+6 homélies se retrouve dans ; comme déjà dans v, mais t déplace Vepist. 80 après l'af. ; . A vrai dire, au f. 1 5 2v où commence l'af. i , on trouve dans ç un renvoi signalant que les deux tpitt. 80 et 8 1 situées après les trois livres de l'Apologie auraient dû bien plutôt figurer aiant ("hic enim debent tue"). (250) Cf. SHp., p. !J*-iî* (N.B. attenant au stemma).

no* LA TRADITION MANUSCRITE distincts, d'une part celui que M. SIMONETTI désigne sous le sigle G, qui contient l'Apologie contre Jérôme et qui se rattache à la tradition d'un groupe identifié ici comme (g3), d'autre part celui qui transmet V Apologie de Jérôme dans une version relevant de la tradition de (ms) et qui a ici été nommé y. La parenté entre y et z apparaît dès le titre que ces deux témoins sont les seuls à donner au premier livre sous la forme suivante : "Incipit liber sancti Hieronymi ad Pammachium et Marcellam primus pro se contra Rufinum defensio pro obiectis". C'est bien là une formulation du type de celle que présente couramment (ms) (231), mais qui s'en distingue cependant par des précisions ajoutées sur trois points : + "Liber primus": les témoins de (015) ne font en général intervenir cette mention que dans l'explicit du livre premier. + "contra Rufinum": les témoins de (015) se contentent habituellement du plus vague et plus authentique "contra accusatorem" . + "pro obiectis" : il faut apparemment voir là une glose quelque peu superflue et d'ailleurs maladroite dans le sillage du triple complément prépositionnel (où figure déjà un premier pro).

Le rapport étroit à établir entre y et z est amplement confirmé par les nombreuses leçons qui séparent ces deux témoins du reste de la tradition de (m5). En voici quelques échantillons empruntés au seul livre premier : (tableau 74) 3. '7 3. 29 5, il I4, 2l 15, II

16, 16, 17, 17,

16 il '4 57

19, 22

z°. 3 22, 14

JK.

(o>5)

uideri uult supra nos doceat quae damnaucram dicta uidelicet non audet aegrotanti suum tonitrui uestiri dictante

* uult uideri * superius + docere nos + quod + -rim + scripta + iudicet + aegro non audet + suis + Tholomaei + -re * dicente

Toutefois z prend par rapport à la version de (ms) bien des libertés que le copiste de y ne s'était pas permises. Ainsi (dans la même portion de 1 Apologie concernée par le précé dent tableau) : (251) Cf. n,f>., p. 98«.

S. : GROUPES MIXTES (tableau 75) , î, 20 , 5, t . 7, M , i!, M ,16,5

, 17, « , 17, 46 . "7, 17 , '7, 6l

• i8> M , il, M

ni*

.) (m!)

ï spatiis diuisum agnoui ont. quem ante dicit sibi Gamaliclis doctus malae décantant lectitorem dispensatione quoque

diu. spatiis admoui ut quem sibi dicit doctus Gamaliel malle ( + malo) -tent lectorem ^ pro dispensatione f etiam

La position intermédiaire de y entre z et le reste de (m5) ressort également de la comparaison des séquences en ce qui concerne le dossier origéniste. Alors que celui-ci se présente dans z sous la forme : c. loh. + ap. 1-2-3 + epist. 80 + 81, on reconnaît encore dans^ la séquence de (ms), dont l'ordre est cependant modifié : ap. 1-2-3 + epist. ad loh. + epist. 124 + (...) + epist. 80

Quant au ms. Lat. 13355 de la Bibliothèque Nationale de Paris (w), recueil d'excerpta epistularum, il a certainement été établi à partir de la tradition de (1115) . On y retrouve pour chacun des livres de l'Apologie — dont les extraits se suivent selon l'ordre ininterrompu ap. 1-2-3 habituel dans (m5) — exactement les mêmes titres que dans les mss. opqrr'stuv, et les variantes ne manquent pas, qui confirment que la version de l'Apologie exploitée par w est bien celle du présent groupe: (tableau 76)

» (mj)

i, i i 5 5 5 5 5 5 i

artifex in quo née sumus gladium defendentes

, 54 », 55 8, 40 54 56 57 i * 6 5 il 4 il

OUI.

uenustissime percussori suo respondit om. practulit magistri

c ttl. coda. in quo artifex ne simus gladios ulciscentes et uetustissime resp. père, suo ante mag. praet.

Voici la liste des 40 extraits de l'Apologie contenus dans w : J. i, i, i,

!. 33"34 il, 25 17, 3-4 17, 38-40

(Simplicitatem ... deprehenditur) ; (Mihi ... displicet) ; (Ne ueteri ... portare) ; (Demosthenes ... praeuenisse) ;

ii2* 1, 2, 2, 2, 2, 2, 3, 3, 3, 3, 3, 3. 3, 3, 3, 3. 3, 3, 3, 3, 3, 3, 3, 3, 3, 3, 3, 3, 3, 3, 3, 3, 3, 3, 3, 3.

LA TRADITION MANUSCRITE 18, 30-41 i, 4-6 7, 47-48 18, 39-40 24, 38-39 24, 43-44 i, 5-9 i, 13-14 i, 28-41 2, 2- il 2, 19-21 3. 6-7 3, 18-22 4, 7-9 4, 19-22 5> 7~8 8, 6-9 9, 3-4 9, 11-12 9, 15-16 12, 8-9 12, 69-70 17, 29-31 20, 37-39 22, 37-39 27, 14-15 34, 26-28 36, 18-19 39, 41-64 40, 5 41, 7-11 42, 1-14 42, 16-17 42, 33-35 43, 1-2 43, 3-5

(Homo ... ueritas). (Propositum ... defendere) ; (Omnes ... peccata) ; (Ad benedicendum ... suntus) ; (0 labores ... habentia) ; (Nausianti ... criminosa est). (In ore ... mendacium) ; (Eadem ... procedit); (Ille loquatur ... meretur) ; ( Venustissime [*uetust-] ... uirtutem) ; (Nonne ... dissentiunt) ; (Quis enim ... occidere) ; (Quid \ + qui] de séné ... exacuis) ; (Et quis ... diuitiis) ; (Habes ... Dominum suum) ; (Quid enim ... aut emendare) ; (Quid me uis ... comminaris) ; (Denique ... defendere) ; (Errauimus ... sénés) ; (Inimicitiae ... paenitentiae) ; (Credidi monacho ... confingi) ; (Non enim ... conuersionem) ; (Nobis ... suscipimus) ; (Quid enim ... morientem) ; (Hoc solum ... potest) ; (Magistrorum ... uirtutes) ; (Tibi licet ... uenit) ; (Aut si ... sententiam) ; (Fuganda ... relinquendos) ; (Philosophiam ... mortis) ; (Scire ... caput meum) ; (Possem ... laudaueras) ; (Cum dixeris ... non uis) ; (Canes ... pro Christo) ; (Vis ... abiciam) ; (Si ista ... non possum).

Si ce florilège ne recouvre en définitive qu'une part très minime de l'Apologie (entre 3 et 4 % de son volume d'ensem ble), massive est en tout cas la préférence accordée au troisième livre : les 30 extraits qui lui sont consacrés totali sent près de 900 mots (soit quelque 7 % de l'ouvrage) alors que des premier et deuxième livres ne sont retenus respecti vement qu'une centaine et une cinquantaine de mots. A 96% du volume de texte qu'ils représentent, ces excerpta n'intéressent que les seuls § 17-18 du livre premier d'une part, 1-5 et 39-43 du troisième livre d'autre part : y figurent

IXe-XIIIe S. : GROUPES MIXTES

113*

les 8 plus longs extraits retenus (comptant de 4 à 23 lignes de texte), parmi lesquels on notera ceux qui valent par les citations qu'ils renferment (d'Origène en i, 18 ; de l'Ancien Testament en 3,1 ; de Pythagore et d'Aristote via Porphyre en 3, 39) (m). Par ailleurs, l'excerpteur a manifestement privilégié des phrases d'allure proverbiale et imagée (p. ex. en i, 17 et en 3, 4), des sentences bien frappées à caractère moral et spirituel (p. ex. en i, i et n ; en 2, 18 et 24 ; en 3, g. 17.27...). Somme toute, cette sélection laisse assez peu de place aux incidences personnelles du conflit qui met aux prises Jérôme et Rufin, et moins encore aux composantes théologiques du débat (283) . Sous la cote Cod. 10 in serin., la Staats- und Universitàtsbibliothek de Hambourg conserve une collection de frag ments "acquis en France pour la majeure partie" (234) parmi lesquels figure un folio détaché, seul reste d'un manuscrit du XHIe s. («0 : il porte le texte des § 18 (1. 56) à 22 (1. 19) du deuxième livre de l'Apologie. Si réduite que soit en l'occurrence cette portion de 1 œuvre, on y rencontre assez de variantes significatives pour qu'il faille reconnaître ici à coup sûr la version de (ms) commune aux mss. opqrr'stuv: (tableau 77) 18, 19, «9, 19, '9. '9, '9, «>,

70 il 'î 18 2? M 54 J

2l, 27

". 7

-•(m5) * et cetera [ + (m2) (1114)] Origene ... répugnante pariter haec «/».

consilio Macedoniaque apostoli arrianorum culpet Eusebius

cetl. codd. cetera -nés ... -gnat Pater hoc argui in concilie macedonianac apollinariorum (* -rianorum) + culpat + Venerius

+ + + * + *

Reste un quatorzième manuscrit : Oxford, Balliol Collège, 229 (s. XII/XIII) (x). Il n'est pas sans faire problème dans la mesure où son texte comporte, pour les trois livres de YApologie, de très nombreuses variantes (omissions, mêléetures, etc.) qui le mettent en accord avec un manuscrit totalement extérieur au groupe (m5), à savoir X, classé précédemment sous (mi) (236). P. ex. : (25 1) II est significatif que ce dernier passage se trouve aussi plus ou moins équivalemment, également détaché du contexte de Y Apologie, dans d'autres florilèges d'époques diverses : cf. inf., p. 279* et 284*. (2))) Ainsi le catalogue des hérésies origénistes de \'ap. i, 12, seul retenu par nos mss. u#x (cf. mf., p. 8;* s.), a été cette fois laissé de côté. •'2)4.1 Selon le catalogue de ce fonds dû i T. BRANDIS, Hambourg 1972, p. 43-44. (255) Cf. stp., p. 77* s.

LA TRADITION MANUSCRITE (tableau 78)

17, 12

fabricata studium om. et singula uel

ï, 9 7, 54 8, M .6,, 17, jl

0/V.

24, 7 5°. 52

ont.

10, 22

uerum uemamus om. uocis destinauit aliud sensisse anniculos transmarinum

12, I 52, 22 54, 4

5 5 3 5

xX

55,8 '5, '(• M, "9 19, 2l ^o, 36

qui

c ett.

coJd.

-tus studii librum in singulis ne contenti meae et uitam uenerit non uoces uel uocas festalius sensus sequi cuniculos uel cumulos -marinas uel -mare, -mares

Pour nombreuses et caractéristiques que soient ces con vergences x X, certains traits n'en suggèrent pas moins que x repose en fait sur un texte de base étranger aux traditions auxquelles ressortit X. D'une part, la séquence du dossier origéniste dans x rappelle à coup sûr (m5), en particulier pour les pièces suivantes : epist. 80 + ap. 1-2-3 + epist. 81

II faut ajouter que x contient la lettre d'Anastase à Jean (epist. ad loh.) alors que celle-ci est absente de X comme de tous les témoins de la tradition de (fi) (236). De plus, le titre donné dans x au livre premier est plus proche par la mention "Incipit liber primus" de (fa) (m5) que de (fi). Enfin l'examen du texte apporte à ces quelques indices une confirmation indiscutable. Il suffit de se référer aux tableaux 68-70 (ci-dessus, p. g8*-99*) pour vérifier que x rejoint (m5) dans son accord tour à tour avec (f2) et (f3) , tandis que X (sauf évidemment pour ce qui est de \'ap. 32) (237) donne alors les leçons de (fi). Voici quelques autres des nombreux cas où x s'accorde avec les seuls témoins de (ms) — auxquels s'ajoutent m et n de (f2) pour les deux premiers livres :

(236) Cf. /*/>., p. Si* et n. 176. (257) Portion empruntée par X à la tradition du groupe f-* de (fj) comme on l'a vu (tuf., p. 79*-8°*)-

S. : GROUPES MIXTES (tableau 79)

x (015) /wn

I, i, 42

putaucrim ad scnpturarum enim mcrepet imperares quibus nocarium meum étant quam ingrediens prosequitur et

I, 12, 2 I, 15, 22 2, 10, 57

2, 18, 49 2, 27, 8 2, 29. 24

3. 4, 2 5, M. >4 5, '9. *5 3, 24, 21

3, 39- 52 5, 45, 3

115*

citt. coda.

putaui in structurarum quippc -pat impellercs ut notarium erunt quem -diente persuts

L'hypothèse la plus plausible paraît être la suivante : entre x et X — deux manuscrits anglais —, une contamina tion a dû avoir lieu, et qui se sera exercée de X (plus ancien) sur x. Effectivement, lorsque x ne s'accorde pas avec (ms), c'est en général qu'il s'aligne plus ou moins exactement sur X. Ainsi : (tableau 80)

xX(fi)

cett. codd.

i, i, i, i,

* scripsit aduersarius deum * prudemiae + dominici si dicis Ecclesia scripturarum + apostoli in

scribit + necessarius + deus sapientiae domini + dicis + -siae * -torum et apostoli +a

xX(gj)

ait. coda.

i, 14 3, 24 i, 15 17, 4}

'. 32, 2)

2, 4, 18 2, 10, 75 2, l8, 10 », 27, 42

2, 54, 27

2, 7, 19

absurda intellegentia sententiam simplices homines

2, 10, 10

MV.

», M, 46 2, 17,

facicmus uera et et qui unde et

i, 25, jo i, 29, 28

2, 22, 2 *, 5°. ' 5

xXVW i, 5, 7 I, 1J, 12

i, », 3. },

5°, 44 7> i8 9.9 20, 20

* me elinguem Scripturis Sanctis secunda MV.

laudabimus scripsisti

+ -dae -tiae + iam + -cis -nis "et * facimus + uere *qui' * unde

cett. codd. + + + * +

elinguem -ras -ctas -do et1 damnemus scribis

u6* LA TRADITION MANUSCRITE En revanche, on ne voit pas que X se désolidarise jamais des traditions qu'il reflète — tour à tour celle de V W , de (g5), et celle de f-U/, de (13), — pour venir s'accorder isolément avec % et (m5). Les rares exemples en ce sens ne sont en réalité guère probants. Ainsi, dans le livre premier, X rejoint (m5) en 4 cas où le contexte suffisait à provoquer de part et d'autre la même faute (je souligne) : (tableau Si)

X(m5)

«//. foai/.

i, 5, i I, 15, 4-6

accusât*» me «sse aut ... et ... ont ... aut nsufit jjv/wmoueam nihi/ /oqui

+ accusatum esse me + aut ... et ... ac ... aut + risum moueam + mihi loqui

I, }0, )2

Ne restent à citer dans ce même premier livre que 2 autres cas où il s'agit d'ailleurs de variantes minimes (i, 4, 26: cognoscam pour agnoscam ; i, 13, 31 : inscribitur pour scribitur). Point n'est donc besoin d'admettre que X ait en l'occurrence été en contact avec une autre tradition que celle de (g5). On peut dès lors conclure que, lorsque x comporte des leçons caractéristiques de (fi), c'est en général qu il les tient de X. A titre de contre-épreuve, on peut vérifier que plus aucune leçon typique de (fi) ou de (g5) ne se rencontre dans la version que donne x de l'ap. 32. X, donnant pour lors un texte conforme au groupe r-W de (f3), ne présentait plus guère de variantes par rapport au texte de base de x — puisque, pour le troisième livre, (ms) ressortit également à (f3). Du coup le copiste de x aura jugé superflu de se référer encore à X, si bien que l'ap. 32 ne donne plus lieu à aucune convergence xX contre le reste de la tradition. Il apparaît en définitive qu'une contamination a rappro ché artificiellement deux manuscrits issus l'un et l'autre de la confluence de traditions différentes : (g5) et (f3) pour X, (i2) et (f3) pour x. Encore faut-il préciser que X ne dépend de (13) que pour l'ap. 32, alors que x y fait aussi appel pour l'ap. 31. De plus, au sein de (f3), X se rattache a la tradition du groupe t-*ii tandis que x emprunte son texte de base à une autre branche de cette famille , celle dont est issu (ms) . Tandis que X et x sont déjà l'un et l'autre des manuscrits "mixtes" (en tant que leurs versions respectives de l'Apologie attestent la confluence de traditions diverses) (aas) , la contamination de x par X vient encore ajouter à la complexité de la transmission de l' Apologie. Le stemma suivant récapitule ce processus (239) : (238) A ce sujet, cf. «rp., p. 77*. (2)9) On a renoncé ici, pour plus de clarté, à tout étagement chronologique des sigles.

IXe-XIIIe S. : GROUPES MIXTES (fi)

TU VW

groupe T-O1 Q

eu

(m?)

mn

h

contamination

Pour conclure sur (1115) — et sur sa position dans l'orbite de (£3) en ce qui concerne le troisième livre de l'Apologie —, voici un locus uexatus qui reflète particulièrement bien les avatars de la transmission du texte. En 3, 7, 24-25 ("tibi praeceptum est ut me uerberes, oculum mihi effodias ?"), la leçon authentique (soulignée), attestée par (fi) unanime, reste reconnaissable dans O, quoique déjà affectée de la déformation qui semble avoir commandé tout l'éventail des mélectures ultérieures : meu erueres est en effet la leçon de Q1, qui conserve le texte primitif à ceci près qu'il lui impose une fausse coupe et témoigne d'une confusion v/b très courante dans ce manuscrit (24°). Le correcteur Q2 consacre la fausse coupe en rajoutant un tilde : meu erueres. Telle est la leçon que fournit également u, ainsi que o de (1115), tandis que, dans les autres témoins de ce groupe, la dégradation se poursuit : r lit meu eruens et z réinterprète cette dernière — et peu satisfaisante — variante en en faisant in me irruens. De leur côté, les témoins du groupe f-^, dont l'ancêtre avait dû hériter de la même mélecture encore attestée par Q1, reproduisent une correction toute différente quoique non moins conjecturale : erueres aura été cette fois supprimé et l'ordre des mots changé pour aboutir en définitive à "... ut meum mihi oculum effodias". On voit sur cet exemple comment Q, eu, f-^ et (ms) attestent bien divers types (z4o)Olitp. ex. fiiapomcibacn 5, i, w.tongregauiipourtongregabisen }, i,^o;pronoberis pour probaiuris en }, 5, 22 ...

g

n8* LA TRADITION MANUSCRITE d'évolution du texte au sein de (f3), Q restant en l'occurrence (comme d'ailleurs souvent) le plus proche de l'ancêtre commun à toute cette famille. En définitive, on dressera ainsi le stemma de (m5) :

u, -

y g3

H

1

1

h

S. : GROUPES MIXTES

119*

f) Conclusion L'étude des manuscrits "mixtes" a conduit à étoffer considérablement la famille (12) qui de 4 témoins (ghmn) est passée à 31, ainsi que le groupe (gs) qui de 5 témoins (T U VWW) est passé à 16. La connaissance que l'on avait d'abord prise de ces deux ensembles (241) s'en trouve évidemment renouvelée. La physionomie de (g5) apparaît désormais dans toute sa complexité. Au sein de cette tradition, l'Apologie a fait l'objet d'un travail critique considérable et diversifié, que l'on ait tenté soit de corriger le texte (M2), soit de le complé ter, quitte alors à provoquer certains bouleversements ou à procéder à des "rapiéçages" multiples (243). Ces diverses tentatives n'auront eu cependant qu'une portée limitée dans la mesure où l'ancêtre auquel remonte tout cet ensemble témoignait probablement d un état relativement dégradé de la tradition. En ce qui concerne (f2), l'étude des nombreux manuscrits mixtes aboutit d'une part à en souligner les deux branches nettement divergentes, l'une (celle de g h) se complétant par (§5), l'autre (celle de mn) par (13) ; d'autre part à mieux mettre en lumière l'importance qu'il convient a'accorder àg. En effet, en dépit de son indéniable appartenance à (f2), ce manuscrit est le seul témoin de cette famille à fournir en un certain nombre de cas les leçons attestées à l'unanimité des manuscrits de l'autre famille, (fi). Et il ne saurait être en l'occurrence simplement question de contamination (244) puisque ce n'est aucun groupe particulier de (fi) que g se trouve alors rejoindre. Pour n'être malheureusement qu'une copie peu soignée (M5) , g n'en représenterait pas moins un état particulièrement ancien — et à ce titre primordial pour l'établissement du texte — de la tradition de (fa). Voici un certain nombre de cas où g soutient (fi) contre les leçons généralement erronées de (f2) :

(241) Cf. sHp., p. 41* s. pour (gï) et p. 55* s. pour (fz). (z4z) On l'a noté à propos de T U d'une part (sup., p. 42*), de V W d'autre part (mp., p. 44* s.). (24;) En témoigne la curieuse disposition des deuxième et troisième livres dans les mss. de (014) : cf. SHp., p. 9o*-9i *. Et l'on a constaté comment le texte transmis par a et b suppose qu'à la première "confluence" (g;) + (fz) observée dans de/s'en est ajoutée une seconde (emprunt à [gï] de \'ap. 5*) : cf. sup., p. 92* s. (244) Au sens où l'on a vu p. ex. x corriger sa version de YApologie issue de (mj) au moyen de leçons empruntées à X, qui se rattache quant à lui au groupe (g ; ) : cf. tup., p. 1 1 ) *115*. Voir aussi /»/., p. 127*. (Z4i) Cf. sup., p. 57*-j8*.

LA TRADITION MANUSCRITE

120* (tableau 8z) i. « 12, 15 •S, 3° li, 5 17, 2O I7, 22 22, 29 il, M

3'. 4i i 6 z 32 3 4 4 i ! '9 6 5 10, I 1O, 2j

'°, 1°, il, 17, 17,

37 57, 3 18 53

j (fi) prodesset exemplo te dicerent confitetur ac confugiet erubescit in alio loco somnii exigis uertis et ad essedo inferebantur nunc si quis ea propria corporis infelices sit conditorem fatetur Deum solo Origene scribit creatum alios (fi), alio^

«"*) ex. prod. die. te fatetur aut -giat -scis apostolus ex. somnii uertisti ad om. ingesi quis nunc alla corp. propria felices est fat. Deum cond. Or. solo scripts -turam alium

F) Deux florilèges conservés à Paris

Commençons par le plus récent, contenu dans le manuscrit suivant : Ç

PARIS, Bibl. Nationale, Lat. 11412

s. XIII

Aux ff. io8r-i25v, on y trouve une collection introduite en ces termes : "Quoniam, ut iubet Apostolus: 'Omnia probate, quod bonum est tenete' [/ Thess. 5, 21], istius operis mei ac studii est multa philosophorum ac scriptorum dicta colligere ..."

L'auteur de ce "florilège" (en effet, il déclare encore avoir voulu carpereflores ...) a retenu une sélection très éclectique : les philosophes et poètes antiques (depuis les "sept premiers/ sages" et Ésope jusqu'à Sénèque en passant par Pythagore et Démocrite, Plaute et Térence, Virgile, Horace, Ovide ...), y sont suivis par les Pères de l'Église (Grégoire de Nazianze, Jérôme, Cassien, Augustin, Prudence, Ambroise...), lesquels font place à des auteurs de plus en plus récents (Grégoire le Grand, Isidore de Séville, Hugues de S. Victor, S. Bernard), le dernier en date à être invoqué étant en fin de compte Hugues de Fouilloy (Hugo de Folieto), abbé de S. Denys de Rouen (f 1174). Ce n'est pas dans la section consacrée aux dicta quaedam Hieronymi (f. H3r/v) que l'on trouvera des citations de l'Apologie contre Rufin. En revanche, celle-ci a fourni la matière du développement qui traite de Pythagore

IXe-XIIIe S. : FLORILÈGES

121*

(f. io8r), où l'on reconnaît une quinzaine de lignes emprun tées plus ou moins littéralement à la fin du § 39 (1. 41 s.) et au début du § 40 du troisième livre (246). En ce qui concerne les variantes textuelles, peu nombreuses étant donné la briève té du passage, il est tout d'abord notable qu'à la différence de l'autre florilège qui va être examiné ci-après, Ç s'accorde avec (fi) et (f3) sur l'omission des mots igni acferro totoque artificio separanda (en 3, 39, 41-42). Deux autres variantes suggèrent des affinités plus précises : en 3, 39, 53, Ç litfpueas avec (f3) et les groupes mixtes qui s'y rattachent tandis que (fi) propose avec raison fodias; en 3, 39, 52, la leçon prosequitur est celle des mss. de (ms). Cependant Ç est seul à ma connaissance à adopter iram au lieu de ignem en 3, 39, 53 (sans doute sous l'influence de iratum à la même ligne) et expellendum au lieu de proiciendum en 3, 39, 56. Quant à l'autre florilège de Paris, à savoir : ifi PARIS, Bibl. Nationale, Lat. 2772 s. IX1 ... il présente les deux caractères remarquables d'être tout à la fois le plus ancien témoin subsistant de YApologie et le seul de nos 71 manuscrits antiquiores à ne relever d'aucun des groupes ou familles inventoriés jusqu'ici. Tout comme le précédent, quoique ni le découpage ni les variantes (sauf exception) ne coïncident, il a privilégié et détaché du reste de l'œuvre pour leur intérêt intrinsèque \espraecepta Pythagorae de 3, 39 (1. 41-64) (M7). Pour cette vingtaine de lignes, il se distingue de tous nos autres témoins par l'abrègement ou l'omission des formules introduisant ou ponctuant les sentences citées : (tableau 8;)

*

cttt. coda.

», >9. 46

idem dixit («")

i. 59. 5'

aenigmata quae Aristoteles posuit on. (+ Q

+ Pythagorica et illa praecepta sunt + illaque aenigmata ... persequitur (pros-) + inquit

5. 59- 57

Nul doute que l'éditeur de l'Apologie doive rejeter ces formulations brèves du florilège : essentiellement curieux des

(246) Pour le détail, cf. SHp., n. ; i . (147) Les sentences aristotéliciennes comprises dans ce passage à partir de la 1. 52 ont été recueillies (a la suite du passage correspondant de PORPHYRE, Vite Pyth. 42) dans l'éd. W.D. Ross des Aristotilis fragmenta seluta. Oxford 1955, p. 155-156 (flcpi TÛV nuSayopci'tov, frg. 7). (148) A rapprocher du Jixit quidam du PS.-SÉNÈQUE pour ce même passage (cf. 8 4, »9 5, 25 45, 2l 45. 58 45. 59 45, 69

Rarb. lat. fji uerterem o leuauerim solita dubitatam habeo ingenti

MT. formidandum est integro mutus inter comiptum alius fatuus et puer impubes fratribus sciât exeunt ad pro se tua congères habeam Cephae Dalmatiae ersales notarium tuum aliis

est est ... possunt auium iniustus inimicus malui quam

+ -rim et o + eleuarim + sollicita ' lutatam ab eo + ingenii + atque + -di sunt * in graeco + inuitus + iter + coryphaeum ' aliud + fatuis et pueris illuderes + fratres + sentiat + exeant + ad + tibi + congregabis + habebo * Petro + per Dalmadae insulas + Céréales + notarium + alios + sit + esset ... possent + aridum * -te " inimicus tuus ' maluique

Quant au ms. de Venise, outre qu'il donne lui aussi le même titre au troisième livre que les précédents témoins de Cologne, de Florence, du Vatican et de Washington, il offre la séquence suivante : ap. 3 + apol. adu. Hier, i + ap. 1-2 + (epist. 133 ?) + uita Pauli + uita Malchi + uita Hilarionis + uita Paphnutii

Le dossier origéniste s'y présente donc de la même manière que dans le ms. Barb. 552, et les pièces qui le suivent sont disposées exactement dans le même ordre que dans le ms. de Cologne. L'examen du texte le révèle conforme à la version

140* LA TRADITION MANUSCRITE commune aux témoins dont il vient d'être question (y compris quant à la fin du troisième livre où l'on saute ici aussi directement de 3, 43, 74 à 3, 44, 2) (805). Le ms. Canon. Pair. Lai. 224 d'ÔXFORD offre la même séquence que ceux ci-dessus de Cologne, de Florence et de Washington pour le dossier origéniste. Cependant le livre second de l'Apologie contre Jérôme y figure cette fois norma lement à la suite du livre premier. De plus, le dernier livre de l'Apologie de Jérôme s'y trouve vraiment au complet (8M) . Pourtant, jusqu'en 3, 43, 74, son texte reste très proche de celui p. ex. des mss. 755 de Toulouse et Lai. i8ç6 de Paris. Il semble donc bien qu'une fois de plus la version tronquée de (g3) aura été simplement complétée à l'aide d'un témoin issu de (f3) C07) — et sans que l'on ait ici non plus collationnéplus avant la version de (g3) avec celle de (13). Quant aux deux premiers livres, leur texte appartient sans conteste à la postérité de J. Le ms. de PADOUE a toutes chances d'être un descendant — et même peut-être direct — du ms. 224 d'Oxford (ce qui n'est pas pour surprendre étant donné que ce dernier provient d'un fonds vénitien). Tout d'abord il présente exactement la même séquence (et jusque par-delà le dossier origéniste) : epist. 80 + apol. ad Anast. + ap.$ + apol. adu. Hier. 1-2 + epist. 81 + ap. 1-2 + epist. 133 + BHM 257 (adu. Pelag.)

De plus, les titres donnés aux livres de l'Apologie dans ces deux manuscrits offrent des particularités communes re marquables. Ainsi pour le troisième livre (qui figure au complet dans l'un et l'autre) : "Incipit (om. Pad.) liber sanctissimi leronimi presbyteri (incipit add. Pad.) aduersus Ruffinum presbyterum Aquilegiensem". Entre les deux premiers livres, on lit de part et d'autre : "Explicit liber primus beatissimi leronimi doctoris clarissimi (eximii Oxf.) m Ruffinum. Incipit liber secundus in ipsum Ruffinum (féliciter add. Pad.) '. Quant au texte des trois livres, celui de Padpue a été initialement très semblable à celui d'Oxford, s'agissant là aussi de la vulgate des recentiores de (23) (308). Cependant la version en question porte, dans le seul ms. de (505) En ;, 59, 56 s., le grec apparaît identique à celui de quelques-uns des ramliani de (gi), précisément originaires eux aussi d'Italie du Nord, comme les mss. de Chantilly et de Chicago (sKp., p. 155*)- Of ''un de ces reantiores a dû servir à réviser un des témoins du présent groupe, le ms. de Padoue (cf. inf., p. 141*). (506) C'est-à-dire y compris entre 5, 45, 74 et 5, 44, i. (507) L'explicit (Sit ... et ... stqtur) est bien celui de (f;), non de (gi). (508) On y lit toutes les variantes relevées dans le tableau 8;, /«/!., p. 1 59*. exception faite pour i, 5, 9 — du moins fait comctimum.

XlVe-XVIe S. : FAMILLE (fi)

141*

Padoue, les traces nombreuses d'une révision (grattages et surcharges, leçons marginales) manifestement effectuée au moyen de l'un des recentiores du groupe (gi). En voici quelques échantillons (309) : (tableau 86) ', 55 ',49 2, II

4, ^4

6, 16 7, 7, I 7, 5 '.

25 29 5° »

J

2, l6

5 5 5 5 5 5 i 5

5. 14 5, « 4, 18 7, 57 '*, 57 '*, 5* 14, 22 55,7

PaJ.i (g})

P«/.' (g,)

multum * Florum + nihil(i) formidandum est * restitutione monui inter abstulit tua Cephae Dalmatiac ersaies aliis + cudis (philosophica ?) om. non ncgabis (refutandis ?)

ad multum Florinum nihil in * -di sunt resurrectione una monui (* muniui) *iter ' alius lu 1 ii tibi tua * Petro per insulas Dalmatiae + Céréales + alios euomis metaphrasin (+ KI^PUKQ) in fine tu (* fidem) ' iudicabas + refundendis

Deux passages sont particulièrement indicatifs : en 3, 39, 36 s., en marge du grec difficilement intelligible de (g3) , on lit une autre version exactement conforme cette fois à celle qui figure dans des recentiores de (gi) comme les mss. de Chantil ly et de Chicago, précisément originaires eux aussi d'Italie du Nord(310); en i, 5, 8, les àvriGéociç de Marcion, mal transcrites dans le^texte issu de (g3) , donnent lieu à la double leçon marginale awrihir^yf où l'on reconnaît aussitôt ce que l'on a pu lire à la fois dans le ms. de Chicago et dans un autre manuscrit aujourd'hui conservé à Padoue et lui aussi corrigé (apparemment sur la même base), à savoir D2: voir cidessus, p. 30* (3U). Il est 5 de nos recentiores qui ne contiennent de l'Apologie que les deux premiers livres (au complet) : ce sont les mss. de BOLOGNE, de LONDRES, de NEW HAVEN, d'OxFORD (Addit. C.2ji) et du VATICAN (Vat. lat. 376). Dans les 4 premiers, l'Apologie est immédiatement précédée par les deux livres de l'Apologie contre Jérôme. Son texte ressortit incontestable(509) Entre parenthèses sous PaJ.1: texte effacé difficilement déchiffrable; sous l'art.-. leçons retenues par l'éd. critique différant beaucoup de (gi) et de (g;)(jio) Cf. mp., p. i J5*; 140* et n. 505 ; inf., n. crit. 225, p. 254. (;u)En 5, 42, 21 toutefois, le vers d'Homère ne donne lieu dans le ms. de Padoue à aucune leçon marginale similaire à celles des 2 manuscrits précités. C'est sans doute dû tout simplement au fait que les corrections se raréfient vers la fin du troisième livre.

142* LA TRADITION MANUSCRITE ment dans tous ces cas à la tradition de (§3) , mais paraît un peu moins détérioré dans les mss. de Bologne et de Londres en tout cas (312) que dans d'autres recentiores du présent groupe : peut-être conviendrait-il alors de le rattacher plus directement à I ou à L au sein de (g3). Quant au ms. de l'EscURiAL, il renferme les seuls deuxième et troisième livres de \'Apologie. Leur texte reflète à coup sûr la tradition dégradée des recentiores de (g3) (31S). Le titre ("Beati Hyeronimi presbiteri epystola ad eundem") et l'explicit (Si ... est ... sequitur) que présente le troisième livre font songer de prime abord l'un a (f3), l'autre à (gi). En réalité, le texte est bel et bien celui des recentiores de (g3) jusqu'en 3, 43, 74. Ce n'est qu'à partir de là qu'on aura eu recours pour compléter l'ouvrage à un manuscrit issu de (gi), et non pas cette fois de (13), comme l'atteste l'explicit caractéristique. Le ms. Lut. 16331 de PARIS est dans l'ensemble du XIIIe s. Cependant à partir du f. 2iiv ont été ajoutés d'une écriture nettement plus tardive des excerpta tirés successivement de l'epist. 84, de Yapol. ad Anast. (314) et de \'ap. 3. La seule séquence de ces 3 pièces suffit à rappeler l'ordre du dossier origéniste dans le groupe J K(315). Et, de fait, les 28 frag ments de Vap. 3 dont on trouvera plus loin le détail (318) présentent quelques variantes significatives à cet égard. Ainsi en 3, 27, 6 (unum hominem) et en 3, 32, 6 (codices), ce florilège s'accorde avec (fi) contre (12) ; en 3, 9, n (emendemur), en 3, 27, 7 (eandem rem et probare) et en 3, 39, 53 (praetergrediare) , il coïncide avec l'ensemble A F H P ; enfin plus précisément en 3, 17, 33 (collegastis [!]) et en 3, 39, 63 (augmentanda) , il rejoint le seul groupe HP représentant (g3) (g4). Le titre sous lequel ce témoin place le troisième livre ("Hieronymus in epistula aduersus Rufinum quae incipit 'Lectis litteris' ") se rapprocherait davantage de la formulation habituelle aux témoins de (13), mais on a vu celle-ci également attestée dans plusieurs des recentiores de (g3). C'est aussi à un florilège que l'on a affaire avec le ms. de PRAGUE. Les excerpta du dossier origéniste qu'il renferme sont empruntés à l'epist. 84, à Yapol. ad Anast., à Yapol. adu.

(512) Dont les titres offrent certaines similitudes flagrantes: p. ex. "... liber primus féliciter incipit". (515) Cf. tableau 85, sxp., p. 159*: variantes du ms. BaH>. j;2. (514) Désignée par erreur dans le manuscrit comme adressée "ad Damasum"! (îM)Cf. mp-.P- })*• (316) Cf. ht/., p. 188*.

S. : FAMILLE (fi) 143* Hier. 1-2, enfin à l'a/». 1-2 (317). On analysera plus loin la sélection des 10 passages extraits de l Apologie (318). La version qu'ils en donnent se laisse en tout cas rattacher aisément au présent groupe. Non seulement elle lit avec (fi) contre (f2) solet et scriptum est en 2, 7, 33 et 37, ainsi que formant en 2, 12, 19, mais plus précisément on y rencontre des leçons caractéristiques des seuls groupes (g3) (g4) comme p. ex. in (pour de) en i, 21, i ; de praeterito (pour praeteritae) , cursitasse et litteratus respectivement en i, 30, 24.34 et 55 ; postea (pour tuneforte) en 2, 12, 26 ; se (pour sibi) en 2, 24, 18. Ajoutons même qu'en 2, 25, 24, mefateor errasse est la leçon du seul groupe (g3) et qu'en i, 30, 35, la déformation de Orbilium saeuientem en horri[bi]lium personas pauent[em] est typique des recentiores de ce groupe. Restent les mss. Theol. lat.Jol. 558 de BERLIN, Lat. 12167 de PARIS et HB.VII.jo de STUTTGART. Ils présentent du premier et surtout du second livres de l'Apologie une version fortement abrégée dont la fortune est grande au XVe s. et dont on aura à reparler à propos de (m6) (319). Qu'il suffise ici de noter qu'elle appartient à coup sûr à la postérité de (g3). Dans son étude sur la tradition manuscrite de \'Apologie contre Jérôme (32°), M. SIMONETTI avait déjà repéré toute une constellation de recentiores dans le sillage du ms. d'Avranches (M dans son stemma, / dans le mien). Il y situait en particulier le ms. de l'Arsenal et ceux d'Oxford évoqués cidessus. Des conclusions similaires ont donc pu être tirées en ce qui concerne l'Apologie de Jérôme. Ainsi se vérifie encore la coïncidence déjà constatée entre les stemmas des deux apologies relatifs à leur tradition commune plus ancien ne (3Z1). Cependant M. Simonetti situe encore dans la même orbite plusieurs autres recentiores qui renferment également l'Apologie de Jérôme. On pourra donc supposer légitime ment — sous bénéfice d'inventaire — que ces témoins sont aussi à rattacher à (g3) en ce qui concerne cette dernière œuvre. Ainsi de : 22. *VATICANO, Bibl. Apost. Vat., Vat. lai. 370

(5 17) Je remercie F. NUVOLONE de m'avoir signalé ce témoin et communiqué le microfilm correspondant. Pour Vapol. aju. Hier., je renvoie à mon article signale mp., n. 1 5. La séquence est ici celle dej(snp., p. 55*) amputée de 4 pièces (tpist. 80 + 85, "/>• 5. tpùt. 81). La succession apol. min. Hier. \-i + af. i-z rappelle également le groupe des 5 mentions évoqué tuf., p. 141*. (518) Cf. m/., p. 189*. (5 19) Cf. mf.,p. 15 5* s. (520) "Introduzione ...", p. 305-507. (511) Cf. sup., p. J4*-

144* LA TRADITION MANUSCRITE Comme dans J et dans le ms. de l'Arsenal, l'ap. 3 y précède Vapol. adu. Hier., elle-même suivie (immédiatement dans le ms. du Vatican) (322) par l'ap. 1-2. Comme, de plus, le catalogue (323) signale en l'occurrence pour Ydp. 3 l'explicit caractéristique de la version tronquée (' . . . locuti sunt falsa") , il y a toutes chances pour que ce manuscrit reflète lui aussi la tradition des recentiores de (g3). Aux mss. 776 de l'Arsenal et Addit. C.2JI d'Oxford, M. Simonetti rattache directement le suivant : 23. *MADRID, Bibl. Nac., II. 20 Ce groupement vaut-il aussi pour \'Apologie de Jérôme ? Un indice en ce sens est fourni par le fait que Vapol. adu. Hier. se trouve ici intercalée entre l'ap. 3 et l'ap. 1-2 tout comme dans le ms. de l'Arsenal. A l'autre ms. d'Oxford (Canon. Pair. Lai. 224), M. Simo netti associe le suivant : 24. MILANO, Bibl. Ambros., C.zSç.Inf.

On peut noter que ce témoin est contemporain à deux ans près de celui d Oxford (dont l'origine est très probable ment italienne). Cependant l'ap. 3 fait défaut dans le ms. de Milan ("»"•). Toujours dans la même orbite, M. Simonetti conjoint sous les sigles e et /: 25. *SAN DANIELE NEL FRIULI, Civ. Bibl. Guarn., 26 26. VATICANO, Bibl. Apost. Vat., Vat. lat. 343

Je reviendrai plus bas (324) sur le ms. du Vatican (que j'ai pu examiner) . Restent les 14 témoins regroupés par l'éditeur de Rufin sous les sigles g et h : il en sera aussi question plus loin (325). Du moins peut-on préciser d'emblée que le classe ment de M. Simonetti à leur sujet recoupe une fois de plus celui auquel on aboutit en ce qui concerne l'Apologie contre Rufin. c) Absence de postérité pour les autres groupes de (fi) ? Il est remarquable que, pas plus que (ga), les groupes (g4) et (g5) n'aient donné lieu a ma connaissance à une quelcon que postérité parmi les recentiores. Les témoins de ces trois groupes se seront peut-être trouvés cantonnés en des aires géographiques trop restreintes : dès lors ils n'auront pu (522) Comme aussi dans 4 du groupe des ; recentiores évoqué >"/>•• p. '-»''• (525) Op. cit. (atf., n. 212), p. 288. • :.• On-, A son sujet, voir encore //;.'., addtnda, p. )o;*. (524) Cf. p. i8;*-i86*. (525) Cf. respectivement p. 182* s. et 155* s.

XlVe-XVIe S. : FAMILLE (fa)

145*

rivaliser avec les deux autres groupes dont l'expansion autour d'axes d'importance majeure (anglo-normand et italo-rhénan) aura favorisé le succès au point de le rendre rapidement quasi exclusif. B) Postérité de (/2)

La suprématie des groupes (gi) et (g3) à époque tardive se voit encore confirmée par la rareté des recentiores relevant de la famille — pourtant diversifiée — (fa). Ces témoins se réduisent apparemment aux 4 suivants (d'où est absent le dernier livre de l'Apologie) : 1. BERLIN, Deutsche Staatsbibl., Magdeb. 13 2. PARIS, Bibl. Nat., Lat. 5332 3. PARIS, Bibl. Nat., Nouv. acq. lai. 2282 4. VATICANO, Bibl. Apost. Vat., Vat. lai. 349

Le ms. de BERLIN porte au f. 2O4V (fin de l'ap. 2) la mention: "Anno Domini 1460 Liptzk". Il présente les leçons caractéristiques de ghmn contre (fi), plus précisé ment celles de g h contre mn, et même celles de h et (ma) contre g (326). Or les mss. de (ma) proviennent eux aussi de Leipzig. Cependant, à la différence de ceux-ci, le ms. de Berlin ne contient pas plus que g et h les deux premiers livres de l'Apologie. C'est donc avec h — qui pourrait être égale ment originaire d'Allemagne du Nord — qu'il semble pré senter le plus d'affinités(327). Le ms. Lot. 5332 de PARIS est sans aucun doute à placer dans l'orbite de (fa) (328). Il offre l'intérêt tout particulier d'être l'un des seuls parmi la centaine de nos mss. recentio res (329), sinon à apporter à proprement parler du neuf en matière textuelle, du moins à devoir être situé de manière originale par rapport à tous les témoins dits antiquiores de sa famille. Au sein de celle-ci, c'est incontestablement de g qu'il paraît être le plus loin. Nombreux sont les cas où il rejoint contre g l'ensemble que forment h et les groupes mixtes (ma' et (014) d'une part, mn et les groupes mixtes (m3) et (m5

(ji6) Cf. tableaux 50-51 et 47, ni[>., p. 56* et 82*. (j27)En ce sens, j'ai relevé au moins la leçon aliaqut (pour ctnaliaqut) en i, 6, i, commune à ce manuscrit et à h contre g et (mz). (528)Cf. p. ex. S(rrbif(i, i, 14); refentissimae (i, 2, 17); et oppontrt (i, 5, 20); ntcessartus (i, j, 24); Ml (i, 4, 14); lumen (i, 4, 22); crimtn (i, 4, 26); pemusorea (i, i, 4); limamrit (i, !, 15); manifcstissimi (i, 7, n); numquam (i, 8, 6); in rtliquit (\, 8, 25); quanta dolon (i, 12, 17); inscribitur (i, 15, 51); *squt in (i, 14, 4); strait (2, i, j); ponamus (2, j, i); */ blasphtmtae (2, 7, 12); soltat ... fit (2, 7, 5 J.J7). (529) Au nombre desquels il compte d'ailleurs parmi les plus anciens.

146*

LA TRADITION MANUSCRITE d'autre part (33°). Quoiqu'il ne s'accorde souvent pas avec ce deuxième sous-ensemble mn (013) (m5) (331), il arrive cepen dant aussi maintes fois qu'il coïncide avec lui contre h (ma) (1114) C32). Enfin quelques occasions se présentent, plus rares, où ce manuscrit appuie de manière apparemment significative l'accord de g avec mn (1113) (ms) contre h (ma) (nH) (333). Ainsi ce témoin se rattacherait en définitive plutôt à la branche mn de (fa), mais se grefferait plus haut sur celle-ci que les ramifications débouchant sur les trois groupes mn, (1113), (ms). Le stemma suivant rendra compte de cette position :

s. IX

s. X

s. XI

s. XII

s. XIII

s. XIV

(;jo)Cf. p. ex. eb(i, i , 4}; eximplo prodessit (i , 5, 22); cognoscam (i , 4, i6);0rigeahodia(i, 12, 9); auf (i, i j, 5); erubescis (i, 17, 22); ingerebantur (2, 5,4); si qui* nttnc (2, 4, i); alla (2, 5, 19); libirlatem (2, 7, 10); patent (2, 7, 56). (jji)Cf. p. ex. kgimiu(i, i, \^);putaui(\, \,^i);restitutione(\,d, iî);iiuiignatiir(\, 18, i); in martyrio (2, 2, 19); nsponde (2, 5, 5); homints culpa (2, 7, 9). ( ; 5 2) Ce dernier groupe n'intervenant que pour le seul livre second. Cf. p. ex. publient ( i , 2, n); libres illos( 1,4, 20) ; sopore ( i , 8, 5); temptrarim ( i , 12, 18); illius(i, 15, 35); omission de liât (i, 16, 4); omission de tt ut ... spiritalia (2, 5, M-'Î): deturbammus (2, 7, 28). f. p. ex. ut omis (i, 7, 14); /'0/«>r ... uribis (2, (, f-6).

S. : FAMILLE (13) 147* Quant à l'autre manuscrit de PARIS (Nouv. acq. lat. 2282), il est très directement apparenté au groupe mn, dont il comporte les leçons caractéristiques C3*). Tel est également le cas du ms. du VATICAN (daté de 1468, donc à un an près contemporain du précédent), sauf qu'il ne renferme curieu sement que le seul premier livre de YApologie (sous le titre "Ad eosdem pro se contra accusatorem defensio") (336). C) Postérité de (f3) Nombreux sont les recentiores témoins du seul troisième livre de l'Apologie dans une version issue de (f3) (335bis) : 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18.

BERLIN, Staatsbibl. Preuss. Kulturb., Theol. lat. qu. 251 BOLOGNA, Bibl. Com. dell 'Archig., A. 1930 BOLOGNA, Bibl. Univ., 2845 DARMSTADT, Hess. Landes- und Hochschulbibl., 777 HOLKHAM HALL, Libr. of thé Earl of Leicester, 124 NEW HAVEN, Yale Univ. Libr., Th. E. Marston içç NEW YORK, Pierpont Morgan Libr., M. 773 OSLO, Universitetsbibl., Ms.fol. 2576 OXFORD, Bodl. Libr., Canon. Pair. Lat. 155 OXFORD, Bodl. Libr., Canon. Pair. Lat. 220 OXFORD, Bodl. Libr., Canon. Pair. Lat. 221 ROMA, Bibl. Vallic., D.2 TORINO, Bibl. Reale, Var. nç VATICANO, Bibl. Apost. Vat., Arch. di S. Pietro, 8.54 VATICANO, Bibl. Apost. Vat., Vat. lat. 362 VENEZIA, Bibl. Naz. Marc., Lat. F. A. XLVIII (Pair. 27) VENEZIA, Bibl. Naz. Marc., Lat. II.CIII (Pair. 31) WOLFENBUTTEL, Herzog August Bibl., Guelf. 6. Gud. lai.

Aucun de ces manuscrits ne comporte l'Apologie contre Jérôme. Les pièces du dossier origéniste que l'on y rencontre le plus fréquemment associées sont les epist. 80 et 81, l'apol. ad Anast. et l'ap. 3. Parfois s'y ajoutent les epist. 83, 84 et 124. Tous ces témoins présentent l'ap. 3 au complet avec l'explicit caractéristique de (f3) (Sit ... et ... sequetur) (339). Le titre donné à l'ouvrage par bon nombre d'entre eux est lui aussi typique (337) : "Epistola beati Hieronymi aduersus Ruffinum presbyterum Aquil(e)iensem" dans les mss. 220 d'Oxford et II.CIII de Venise. Même titre avec presbiteri (j}4) Cf. tableaux 51 et 55, «#>., p. ;6* et ;8*. ());) Ce même livre s'y voit décerner au terme cette mention élogieuse dont le caractère exceptionnel vaut d'être signalé : "Finis illius pulcherrime epistole". (;;;bis) Pour les mss. ci-après de Berlin et de Turin voir inf., addenda, p. 504*. (i)6)Mis à part le ms. A. 19)0 de Bologne amputé accidentellement des ; derniers paragraphes (depuis 5, 41, 14), mais y compris l'autre ms. de Bologne dont les excerpta de l'ap. ; (recensés sup., n. 57) s'achèvent précisément sur cet explicit. (H7) Cf. i*p., p. 59*-

148* LA TRADITION MANUSCRITE après Hieronymi et ad au lieu de aduersus dans le ms. d'Oslo ; sans beati ni presbyterum dans le ms. de Darmstadt ; sans les 3 premiers mots et avec Aquileg(i)ensem dans les mss. 124 de Holkham Hall et 221 d'Oxford. Le ms. de New York brode sur le même énoncé : "Responsiua et notabilis epistola beati Hieronymi aduersus eundem Rufinum presbiterum Aquilegie". L'amplification est même considérable dans les 4 témoins de New Haven, de Rome, de Venise (XLVIII) et de Wolfenbùttel : "Hieronymi (-mus Wolf.) (beati add. Rom.) aduersus (eundem add. Rom. Wolf.) Rufinum presbyterum (Aquilegensem add. Rom. Wolf.) responsiua et inuectiua contra eiusdem obiectiones prefatas et alias nouas superadditas in epistola sibi missa (missa om. N.H.) excusatiua impositarum calumniarum". Le titre du florilège de Bologne (2845) se réduit à "Hieronimus aduersus Rufinum". Pas de titre dans l'autre témoin de Bologne ni dans le ms. 155 d'Oxford. La version de l'Apologie commune à ces 18 manuscrits est indiscutablement celle attestée par 10 des 12 témoins an ciens de (f3) (338). Précisons qu'aucun de ces recentiores ne présente les variantes propres aux témoins de (ms) (339). Les mss. A .1930 de BOLOGNE, 220 et 221 d'OxFORD, II. CIII de VENISE, ceux également de DARMSTADT, de HOLKHAM HALL, de NEW YORK, enfin le second ms. du VATICAN ( Vat. lat. 362) semblent être tous les huit particulièrement proches de la vulgate du groupe /~-U> (34°). Dans le ms. de Darmstadt, \'ap. 3 est respectivement précédée et suivie par les epist. 81 et 31, ce qui correspond exactement à l'ordre de la collection des 127 lettres contenue dans 0 et 0' et également utilisée dans V (341). Le ms. 2845 de BOLOGNE, bien qu'il ne transmette qu'une portion restreinte du texte, n'en livre pas moins certaines leçons significatives : p. ex. nos oditis en 3, 2, 21 ; Chromatii papae en 3, 2, 25 ; omission de Hoc est ... non ex en 3, 3, i. En revanche, cette dernière lacune ne figure pas dans 2 de ces 16

(; $8) A savoir le groupe /"-*. Cf. tuf., p. 59* s. Q et oo, qui occupent une place à part dans cette famille, n'ont pas eu à ma connaissance de postérité. (539) Cf. sup., p. 98* s., en particulier tableau 71, p. 99*. On sait que (mj) rejoint cependant aussi (f5) pour l'ap. 5, mais — autre différence d'avec nos ncnliom — que ses témoins transmettent également l'ap. i-z. (540) Cf. /*/>., tableau ;6, p. 60*. Voici quelques autres leçons caractéristiques : aosoditis en i, 2, 11 ; utl addere uolueris en 3,5, i fi ;/«., p. 91*. (569) J'ai vérifié les variantes relevées dans les tableaux 54-57: cf. mp., p. 9i*-9î*. (570) Les exceptions sont en 5, 5, 17, en ;, 5, 27 et en 3, 42, 44 où le ms. )ijo n'adopte pas les mélectures propres à ab\ ainsi qu'en i, 4, 19 où il rétablit, mais à une place erronée, formai omis dans (1114).

154* LA TRADITION MANUSCRITE France (371), force est de constater qu'aux XIVe-XVe s. elle n'a trouvé d'écho direct à ma connaissance que dans le seul témoin suivant : WIEN, Osterreich. Nationalbibl., Lat. 1005

Sa séquence pour le dossier origéniste (epist. 80 + ap. 1-23 + epist. 81) correspond à celle de la collection des 135 lettres et 6 homélies caractéristique de (m5) (372). Par rap port aux variantes relevées dans les tableaux i, 31, 68-70 et 71 (373) , très rares sont les cas où le ms. de Vienne se sépare de (m5). Quant au tableau 72 (374), il permet de constater que ce même manuscrit s'accorde dans tous les cas (375) avec o, qui est peut-être le meilleur témoin ancien de (ms) (378). E) Un nouveau groupe mixte : (m6) Alors que les anciennes formules mixtes n'ont qu'une postérité réduite, il est une formule originale qui n'apparaît qu'à époque tardive mais remporte un succès considérable. A ce nouveau groupe, dont la version de YApologie est issue de (g3) pour Tes deux premiers livres et d'une tradition éclectique pour le troisième, on assignera le sigle (m6) (376bis) : 1. CESENA, Bibl. Malatest., D.XI.2 et 3 2. FIRENZE, Bibl. Med. Laur., Fesul. 27 3. FIRENZE, Bibl. Med. Laur., Plut. XIX, g 4. FIRENZE, Bibl. Med. Laur., Plut. XIX, n 5. FIRENZE, Bibl. Med. Laur., Plut. XIX, 12 6. FIRENZE, Bibl. Riccard., 312 7. GLASGOW, Univ. Libr., Hunier 202 8. *HOLKHAM HALL, Libr. of thé Earl of Leicester, 125 9. KÔLN, Schnùtgen Muséum, Ludwig XI 1,2 10. LONDON, British Libr., Harley 5003 11. PARIS, Bibl. Mazarine, 576 12. PARIS, Bibl. Nat., Lat. 2668 13. PARIS, Bibl. Nat., Lat. 8gn 14. ROMA, Bibl. Vallic., D.iô 15. *SAN GIMIGNANO, Bibl. Corn., 34 16. VATICANO, Bibl. Apost. Vat., Barbertn. lai. 605 17. VATICANO, Bibl. Apost. Vat., Barberin. lut. 621 (571) Cf. sup., p. 100*. (372) Cf. sup., p. 105* s. (575) Cf. sup., p. 24*, i6*, 98*-99*. (}74) Cf. JHf., p. IOO*-IOI*.

(375) Y compris en ;, 57, 8 où il lit potest. On retrouve dans le ms. de Vienne la leçon croypheûtn i, 9, 5 (cf. sup., p. 102*). En 3, 7, 24-25, il lit meum eruercs avec o, wct Qt(cf. sup., P. HT*)(576) Cf. sup., p. 100* s. ( 3 76bis) Pour 3 témoins supplémentaires de (m6) découverts in extremis : les mss. C.ioj.lnf. et H.ui.Sup. de MILAN, et Rigin. lat. 1940 du VATICAN, cf. iitf., addenda, p. jo6*-)o8*.

XlVe-XVIe S. : GROUPES MIXTES

155*

18. VATICANO, Bibl. Apost. Vat., Ottob. lut. 226 19. VATICANO, Bibl. Apost. Vat., Urbin. lat. 55 20. *VATICANO, Bibl. Apost. Vat., Vat. lat. 342 21. VATICANO, Bibl. Apost. Vat., Vat. lat. 348 22. *VATICANO, Bibl. Apost. Vat., Vat. lat. 358 23. VENEZIA, Bibl. Naz. Marc., Lat. II. XXXVI (Pair. 28)

Les n° i-io, 12, 15-16, 18-23 ci-dessus sont également témoins de l'Apologie contre Jérôme et, hormis les n° i, 6, 9ip, 15-16, 18 et 23, non identifiés comme tels, figurent à ce titre sous un unique sigle h attestant leur apparentement dans le stemma de l'éditeur de Rufin (377). L'homogénéité de (m6) trouve une autre confirmation partielle dans l'étude de A.C. DE LA MARE sur la tradition de ÏExpositio symboli du même Rufin, où est constatée une parenté entre 6 des 23 manuscrits ci-dessus: les n° 2-4, n, 19, 21 (378). Ces 23 témoins renferment les trois livres de l'Apologie. Les deux premiers s'y présentent sous une forme très abrégée (en particulier le second) (379). Voici le détail des passages retenus (sans que rien ne signale dans les manus crits que les autres ont été omis) : i, i, i, i, I, i, i, i, 1, 2, 2. 2, 2, 2,

i, i 4, 19 7, 16 ii, 18 15, I 20, 9 22, 15 26, i 30, i i, i 4, 7 9, 9 9, 15 10, 52

(Et uestris ...) à i, i, 48 (... solet) ; (Sed ...) à i, 5, 5 (... manum) ; (Ego ...) à i, 7, 2i (... arguilur) ; (Si ...) à i, 14, 5 (... scripserit) ; (Quamquam ...) à I, 19, 30 (... transtulerunt) ; (Nisi ...) à i, 21, 8 (... refutare) ; (Et quia ...) à I, 22, 51 (... potest) ; (Quintus ...) à i, 27, 13 (...fiant) ; (Sed ...) à i, 32, 27 (... aeternum) ; (Hucusque ...) à 2, i, n (... pereat) ; (Non discutio ...) à 2, 4, 18 (... uocabis) ; (Deinde ...) à 2, 9, 12 (... confirmabant) ; (Et in ...) à 2, 10, 30 (... quaerimus) ; (Non ...) à 2, il, 3 (... ad uerbum) ;

(577) Cf. M. SIMONETTI, "Introduzione ...", p. 195 et 505. ($78) "The ftrst book ...", p. 195; cf. aussi p. 219 s. où l'auteur apporte d'utiles précisions sur l'écriture, la décoration et la datation de ces témoins (entre autres). (379) Dans le ms. de San Gimignano (que je n'ai pas vu), il s'agit très certainement de la sélection ci-après comme on peut s'en assurer d'après les indications du catalogue de G. GAKOSI (Jmientariodàmanoscrittidellebiblioteched'llalia, vol. 88, Firenze 1972, p. i ) }). La surface occupée par chacun des trois livres, compte tenu du folio manquant (cf. v., p. 19* et n. 6obis) est à cet égard significative, ainsi que le fait, signalé par le catalogue, que le livre second s'y réduit à des extraits des § 14-15 et 14-5 5 : les extraits ci-après des § i-i i devaient figurer sur le folio manquant, et la sélection de (m6) ne retient effectivement aucun passage des § 16-25. Pour les mss. de Holkham Hall et de Venise, voir ci-après, p. i62*-i6j*.

156* 2, 2, 2, 2,

LA TRADITION MANUSCRITE il, ii, 14, 15,

53 (Mira ...) à 2, n, 57 (... erumpere) ; ioo(Non ...) à 2, 12, 28 (... legeris) ; i (Origenis ...) à 2, 14, 10 (... potest) ; 13 (Longum ...) à 2, 15, 19 (... wawem) ;

2, 15, 38 (Quid faciet ...) à 2, 15, 43 (... potuerit) ;

2, 24, ii (Qui hoc ...) à 2, 25, 9 (... traderem) ; 2, 27, 2 (/« /zéro ...) à 2, 27, 9 (... transferrem) ; 2, 28, i (In Ezrae ...} à 2, 28, 4 (... wersww est) ; 2, 29, i 2, 34, i

(Transibo ...) à 2, 29, 7 (... criminantur) ; (Quaeso ...) à 2, 34, 7 (... uenenum) ;

2, 35, I

(£# quibus ...) à 2, 35, 13 (... sustinere).

Si les 9 passages retenus du premier livre couvrent ensem ble plus de la moitié du texte total (aso) , la sélection se fait beaucoup plus drastique dans le livre second, dont les 16 extraits ne représentent à eux tous guère plus d'un sixième (381). Somme toute, cette version ne retient qu'à peine plus d'un tiers de l'ensemble des deux livres (382). Il est notable que l' Apologie contre Jérôme a subi un abrègement de même ampleur dans les manuscrits de ce groupe qui la contiennent (383). Dans le cas de YApologie de Jérôme — mais cela vaut sans doute aussi de celle de son adversaire (884) —, la sélection a certainement été délibérée, et le "digest" qui en résulte donne de l'œuvre un aperçu dans l'ensemble assez satisfai sant eu égard à la réduction considérable qu'il lui impose. Du premier livre, l'abréviateur a su retenir le premier et les trois derniers paragraphes, c'est-à-dire l'exorde et la pérorai son. Le second passage (i, 4, 19 s.) permet de faire ressortir le projet de l'ouvrage. Le troisième (i, 7, 16 s.) extrait habile ment du long développement sur la double traduction du Péri Archôn quelques lignes parmi les plus évocatrices. Puis l'abréviateur saute tout ce qui concerne la traduction de l'Apologie d'Origène pour reprendre le fil du plaidoyer de Jérôme en i, n, 18, soit très précisément à une nouvelle articulation de cette partie. Même justesse de découpage lorsqu'il fait débuter en i, 15, i un autre long extrait qui

(580) 615 1. sur 1128, soit J4.5%(;8i) 252 1. sur 1542, soit 17,5%. (582) 847 1. sur 2470, soit 54.î°'o(}8j)Cf. M. SIMONETTI, "Introduzione ...", p. 505 (je souligne): "La nota caratteristica dî questo gruppo è costituita da un numéro veramcnte imponente di vastissime lofune, si chc questi manoscritti tramandano apptna una ter^a parte del testo complessivo. La disposizione délie lacune è taie che esse non si possono considerare tutte corne dovute alla caduta di vari fogli nel capostipite délia tradizione." (; 84) Dans la citation ci-dessus (n. 585), M. Simonetti admettait lui-même qu'au moins pour une part il ne pouvait s'y agir de lacunes accidentelles.

XlVe-XVIe S. : GROUPES MIXTES

157*

reproduit l'essentiel de l'introduction à la seconde partie de l'ouvrage. Pour le corps de celle-ci, il saura se contenter de deux brefs échantillons de la démonstration concernant l'in Ephes., relatifs au premier et au cinquième des six passages de ce commentaire analysés par l'Apologie. Quant au livre second, beaucoup plus condensé encore, l'abréviateur a eu soin de ne pas l'amputer des deux paragraphes d'introduc tion et de conclusion qui en marquent l'unité. Des trois parties à peu près égales qui formaient le corps du livre, c'est la première, consacrée à la réfutation de l'Apologie à Anastase, qui est privilégiée : réduite au tiers du volume qu'elle oc cupait i385), elle représente plus de la moitié (54,3%) de la version condensée du livre second. En revanche, presque rien (à peine 3 %) n'a été gardé de la deuxième partie (réfutation du De adulteratione) , et ces 12 lignes ne permet tent guère de se rendre compte que Jérôme y traite d'un autre ouvrage que l' Apologie à Anastase. De la troisième partie relative au problème des traductions bibliques subsis tent quelque 70 1. sur 334, soit un peu plus d'un cinquième (21 %). Notons qu'en commençant cette fois sa sélection en 2, 24, ii ("Qui hoc ausus est facere...") et en enchaînant directement sur 2, 15, 43, l'abréviateur a transformé sans scrupules le sens du texte (386). Enfin de l'abondant et très répétitif dossier des neuf préfaces aux livres de l'Ancien Testament, il n'a conservé que trois échantillons bien choisis C87), et il termine heureusement cette dernière partie sur la conclusion que constitue le § 34, 1. 1-7. Au total, malgré les inconvénients inhérents à des amputations aussi massives, cet abrégé tient la gageure de respecter quand même assez bien la physionomie d'ensemble des deux livres. Le texte sur la base duquel a été opérée cette sélection représente un état passablement dégradé de la tradition de (g3) . Au nombre des recentiores de ce groupe ont du reste été déjà comptés 3 manuscrits (Theol. lat.fol. 55$ de Berlin, Lat. 12167 de Paris et HB.VII.jo de Stuttgart), témoins de la même version condensée de l'ap. 1-2 (388). Deplus.lesumss. (585) 54>8%. Cette proportion correspond presque exactement au volume de texte retenu par rapport à l'ensemble des deux livres (cf. Mp., n. 582). ()86) Le hoc de Jérôme en 2, 24, 1 1 désignait la diffusion en Afrique d'un faux mis sous son nom par Rufin (croyait-il). Le "télescopage" provoqué par l'abréviateur laisse supposer que ce pronom viserait les manipulations de Rufin dans les textes d'Origène traduits par lui. Si le procédé a été voulu, il n'était guère adroit : la suite (conservée) du § 24 dément le détournement de sens ainsi opéré et rend flagrant l'artifice de cette suture forcée entre les § i ; et 24. (587) Débuts des prologues aux livres des Chroniqws, à'ILsdram de Job, qui forment le noyau central du dossier en question. (188) Cf. mp., p. i4j*. A la différence des témoins de (m6), ces mss. de Paris et de Stuttgart ne contiennent cependant pas l'ap. j (ni Yapol. adtt. Hier.). C'est pourquoi ils ont pu être classés d'emblée sous (gj).

158* LA TRADITION MANUSCRITE de (m6) connus de M. SIMONETTI comme témoins de l'apol. adu. Hier. (3sg) ont été situés par lui dans l'orbite du ms. d'Avranches (M dans son stemma, / dans le mien) qui appartient précisément à (§3). Ainsi se vérifie à nouveau la coïncidence des stemmas des deux apologies (39°) . Quant au troisième livre de l'Apologie de Jérôme qui figure également dans les témoins de ce groupe, il est clair qu'il ne ressortit pas à la même tradition que les deux premiers. Tout d'abord il est ici au complet et il présente l'explicit en principe caractéristique de (£3) (Sit ... et ... sequetur) (391). Ensuite les titres donnés à ce livre par bon nombre des témoins de (m6) (392) font également songer à (f3) (3«) : "Epistola (Incipit epist. Koln Paris Roma) beati (sancti Paris) leronimi presbyteri (presb. ont. Roma) aduersus Rufinum presbyterum Aquilegensem (-giensem Koln Roma)": FIRENZE, Fesul. 27 et Plut. XIX, 12 ; KÔLN, Ludwig XII,2 ; PARIS, Lat. 2668; ROMA, D.iô. "leronimi (lero. Glasgow) ad Rufinum presbyterum Aquilegiensem (Aquil. presb. Glasgow)" : FIRENZE, 312 ; GLASGOW, Hunier 202. "Incipit epistola leronimi presbyteri aduersus Rufinum presby terum responsiua in eum" : LONDON, Harley 5003. "Hieronymi (Hier. om. Vat.} aduersus Rufinum (presbyterum add. San Gim.) Aquilegensem (-giensem Ces.) (epistola add. San Gim.)" : CESENA, D.XI.2; SAN GIMIGNANO, 34; VATICANO, Barb. 605.

Le ms. Lat. 8911 de PARIS fait curieusement exception en dotant l'ouvrage d'un titre calqué sur celui du livre premier : "Ad Pammachium et Marcellam pro se contra accusatorem Rufinum defensio". Les 2 mss. Plut. XIX, a et il de FLORENCE et 3 mss. du VATICAN, YOttob. 226, YÛrb. 55 et le Vat. 348, s'accordent à très peu près sur un titre long déjà rencontré presque identiquement dans plusieurs recentiores de (f3), à savoir les mss. de New Haven, de Rome, de Venise et de Wolfenbiittel (3M) : (389) Cf. sup., p. ijj*. (590) Cf. sup., p. ï4* et 145* s. (591) On lit cependant uquitur dans de nombreux témoins de (m6): cf. /»/., n. 419. Le même explicit (avec ttquitiir) est précisé pour le ms. de San Gimignano (que je n'ai pas vu) par le catalogue de G. GAROSI cité sup. (n. 379). (592) Pas de titre dans les mss. ;/# de PARIS (B. Maz.) et Barb. 621 du VATICAN. Je ne sais ce qu'il en est dans le Vat. )i8 et dans le ms. de Holkham Hall. Pour le ms. de VENISE, cf. in}., addenda, p. 507*, n. 1077. Je remercie A. VON Euw de m'avoir précisé le titre du ms. de COLOGNE. (595) Cf. sup., p. J9* et i47*-i48*. (Î94) Cf. SUp., P. M»*-

XlVe-XVIe S. : GROUPES MIXTES

159*

"leronimi (-mum Vat.) ad Ruffinum epistola responsiua et inuectiua (-tiga [!] Urb.) contra eum et calumniarum (sibi add. Ottob. Urb. Vat.) impositarum exclusiua (excusatiua Ottob. Urb. Vat.) (incipit add. LV6.)"(395)-

Enfin un ms. du VATICAN (Vat. 342) donne un intitulé plus sobre, mais qui consonne avec le précédent : "Hieronymi inuectiua contra Ruffinum Aquilegiensem".

La version du texte de \'ap. 3 dans (m6) pose des problè mes délicats. Seul à ma connaissance, le ms. Lut. 2668 de PARIS — qui est du reste aussi le seul à placer l'ap. 3 après et non avant l'ap. 1-2 — reproduit à l'évidence la vulgate des recentiores de (13) sous sa forme la plus banale (398). Sur les 22 autres témoins, il en est 4, à savoir ceux de HOLKHAM HALL et de SAN GIMIGNANO ainsi que 2 des mss. du VATICAN (Vat. 342 et J5#) que je n'ai pu encore consulter directement (397). 17 en tout cas des 18 manuscrits restants (398) représentent une tradition assez étroitement homogène. Voici quelques échantillons des mélectures qui leur sont le plus souvent communes (399) : (tableau 89)

(m6)

),', 1 )• '. )9

loquitur potum (l,i illi si .nui MI hominum scpcrauit (-uerit) (a) panagyriticum (-giry*/ -gin-) (b) tua mihi talis ac (aut) tantus habet (-bent utl -beat) reuerterentur in aliis exempla (c) non (d) inter se non habere (haerere) laudari (e)

5, i. 7

)• 2. 9 }, 1, '4 5. 5, *4 î. », 18 ).4.» }, 5,4 î, 5, *8 5. i, 17

), !. Il ), 1, 60 i,t,7

loquetur da illi potum si omnium separauit panegyricum (-nageuel -nagi-) mihi tua tantus ac talis

habertt -tentur aliis exemplar nondum non haerere inter se palpari

On rapprochera de "epistola responsiua et inuectiua contra eum" l'expression "epistola ... responsiua in eum" du ms. de Londres (titre cité plus haut). (596) Cf. /»/>., p. 148*. (597) Sauf sondages très limités sur microfilm dans le Val. ]j2. Je n'ai pas vu non plus personnellement le ms. de Glasgow, mais je remercie I. HAZLETT et S. CITRON d'y avoir fut sur place à mon intention les vérifications utiles. Pour les mss. de Cologne et de Venise, cf. inf., atidtnda, p. jo6*-}O7*. (598) L'exception concerne le ms. de CESENA: voir ;'»/. (après le tableau). (599) Pour les références soulignées, voir inf., p. 166» et n. 424. La colonne de droite donne les leçons retenues par l'éd. critique. Pour les mss. de Cologne et de Venise, cf. inf., atUmila, p. 907*.

i6o* 5, ), ;, 5, 5,

4;, 46 4j, 60 45, 67 45, 70 45, 72

LA TRADITION MANUSCRITE obligat se talibus non consumet (f) ut ... infunderem sermonibus me

tal. se obi. ne -mat et ... -dere me serm.

(a) aparauit dans VOttob. 226 et \'Vrb. //. (b) panaffricMn dans \'Urh. ;}. (c) aliii eximpla dans le Barb. 621 ; aliis tout coun dans VOttob. 226, l'Urb. ;/ et le Val. H*(d) mcdum dans VOttob. 226, l'Urb. jj et le Vat. jjl. (e) palpari dans le Barb. 621, l'Oltob. 226, \'Urb. ;; et le Vat. 34! ; au-dessus de laujari, le ms. de Rome donne palpari comme variante interlinéaire. (f) consumât dans le ms. de Glasgow.

Le seul de ces 17 derniers témoins qui fasse relativement exception est le ms. de CESENA qui ne comporte que 10 des 19 variantes de (m6) ci-dessus («o) . Au sein du groupe des 17 se laissent discerner plusieurs sous-groupes. Le premier, soit (A), comprendra d'abord 2. des mss. de FLORENCE (Fesul. 27 et Plut. XIX, 12} qui s'accordent à la fois sur le titre qu'ils donnent à \'ap. 3 (M1) et sur leur séquence du dossier origéniste : epist. 80 + apol. ad Anast. + epist. 81 + ap. 3 + epist. 3 + 358 + Z55 + 357 + apol. adu. Hier. 1-2 + ap. 1-2 (éd. abrégée)

Or c'est là également l'ordre adopté dans le ms. de LONDRES (à ceci près qu'il intercale une pièce supplémentaire entre Yapol. adu. Hier. 2 et l'ap. i), et il n'y a pas loin non plus de cette séquence à celles du ms. de GLASGOW d'une part (40Z) et du ms. 312 de la Bibl. Riccardiana de FLORENCE d'autre part (403). Un second sous-groupe, soit (B), comprendra les 5 témoins que l'on a vu donner à l'ap. 3 un titre long caracté ristique (404) . Parmi ceux-ci, des affinités plus étroites doi vent exister entre les 2 mss. de FLORENCE (Plut. XIX, g et n) qui présentent en commun la séquence suivante : epist. 83 + 84 + 62 + 124 + 80 + apol. ad Anast. + apol. adu. Hier. 1-2 + ap. 3 + ap. 1-2 (éd. abrégée) + epist. 81 (400) Les 9 cas où il ne rejoint pas les leçons de (m6) sont en 5, z, 7 et 14 ; 5, 5, 14 et 28 ; 5, l, 57 (où cependant un in a été gratté) ; 5, 45, 46.67.70.72. Il est frappant que le ms. de Cesena soit aussi le seul au sein de (m6) à dissocier complètement \'af. 5 et \'ap. \-i (qui figurent dans deux volumes différents). (401) Cf. «p., p. 158». (402) Même ordre avec beaucoup moins de pièces :af. $ + tpift. 5 + apol. adu. Hier. 1-2 + ap. 1-2 (éd. abrégée). (405) Celui-ci place apol. adu. Hier. 1-2 avant . 5etnecomportepasplusquelems.de Glasgow les pièces 558 + 155 + 557 après \'epist. ;. (404) Cf. SHp., p. M8*-M9*.

XlVe-XVIe S. : GROUPES MIXTES

161*

Quant aux 3 mss. du VATICAN, je ne connais pas la séquence de YOttob. 226, mais YUrb. 55 et le Vat. 348 ne diffèrent (ensemble) des 2 précédents mss. de Florence qu'en ceci que le dossier origéniste y commence seulement à Yepist. 80 (non précédée des 4 epist. 83 + 84 + 62 + 124). Le tableau 89 a montré que ces mss. du Vatican se singulari saient parfois simultanément au sein de (m6) (406). On distinguera donc dans le sous-groupe (B) 2 ensembles (Bi) et (62) correspondant respectivement aux mss. de Florence et à ceux du Vatican. Restent pour un troisième sous-groupe (C) les 5 derniers manuscrits. Il se distinguent des 10 précédents à l'exception des Plut. XIX, g et il de Florence en ce que Yap. 3 y précède immédiatement Yap. 1-2 ; et (cette fois a la différence aussi des mss. de Florence) la séquence du dossier origéniste se réduit même à ces trois livres dans les 2 mss. de PARIS (B. Maz., 576; B. N., Lai. 8gn), tandis que YApologie est au moins précédée par Yepist. 81 dans le ms. de ROME. J'ignore comment il en va en dehors de YApologie dans les 2 mss. du VATICAN (Barb. 605 et 627). Du point de vue des variantes textuelles, voici quelques cas où ces 3 sous-groupes s'affirment et se conjuguent diversement : (tableau 90) 51,15 5 ;, îo ; 5,4 5 44, i 5, 5 4, 2

(A) (A) (A) (A) (A) (A)

(Bi) (Bi) (B) (C)

+ quippe et* + auro redemit* habent* ml -beat + respondebo* * probatum** notarium meum

(B) (C) quippe (B) (C) redemit auro (Bz) (C) habet (Bz) (C) -deo (C) prolatum (B) + notarium*

* Leçons également attestées par le ms. de Cesena. ** Au-dessus deprolatum, le ms. de Rome donne probatma comme variante interlinéaire Le ms. de Cesena lit également probatum.

En 3, 3, 27 et en 3, 5, 60, (A) et (Bi) (ainsi que le ms. de Cesena) d'une part, (C) d'autre part se divisent en lisant les premiers pudens et haerere, le second (à tort) prudens et nabere. En l'occurrence, (Ba) se scinde : l' Urb. 55 lit pudens et erere [!], se rapprochant de (Bi), tandis que YOttob. 226 et le Vat. 348 rejoignent (C). La version abrégée de Yap. 1-2 présente également telle ou telle variante qui peut être significative en vue d'un classe ment. Ainsi le ms. Lat. 2668 de Paris se désolidarise une (405) Cf. op., p. ij9*-i6o*, n. (a) (c) (d) (e) attenantes au tableau.

i62* LA TRADITION MANUSCRITE nouvelle fois(406) des 17 autres témoins de (m6) dont j'ai examiné le texte en donnant en i, i, 29 la leçon authentique sollicita, dégradée dans tous les autres en solita ou solida (comme dans les recentiores de [g3]). Plus instructif encore est l'éventail des variantes correspondant àprodere de i, 4, 25. Cette leçon attestée seulement post correctionem dans H se voit corrompue en pondère dans I, en pandere dans /. Or pandere sera la leçon de (B2), de (C) et du ms. de Cesena, tandis que (A) et (Bi) adoptent en commun respondere. Quant au ms. Lat. 2668 de Paris, sa position particulière se confirme encore par le fait qu'il lit alors redaere. En ce qui concerne les 6 témoins de (m6) dont je n'ai pu encore consulter le texte (406bis) j \\ en est au moins 3 pour lesquels d'autres indications suffisent à permettre de les situer sûrement par rapport aux précédents : - La séquence du ms. de COLOGNE (*°7) est la même que celle des 2 mss. Fesul. 27 et Plut. XIX, 12 de Florence à ceci près que BHM 311 s'y intercale en plus avant l'apol. adu. Hier. Les 7 ff. que couvre \'a,p. 1-2 par rapport aux 13 ff. dévolus dans ce manuscrit à \'ap. 3 manifestent à l'évidence qu'il ne peut s'agir que de la version abrégée caractéristique de (m6). La forme du titre donné à \'ap. 3 (408) paraît bien confirmer le rapprochement avec les 2 témoins florentins cidessus de (A) — d'autant que ce manuscrit se trouve être lui aussi originaire de Florence. - Dans les 2 mss. du VATICAN (Vat. 342 et 358), on retrouve la même séquence que dans les 2 mss. Fesul. 27 et Plut. XIX, 12 (409) sauf que n y figurerait qu'une seule autre pièce et non pas deux en plus de Yepist. 155 entre l'epist. 3 et l'apol. adu. Hier. (?). Eux aussi seront donc agrégés à (A). Les 3 autres témoins ne peuvent pour l'instant donner lieu qu'à des conjectures : - Pour le ms. de SAN GIMIGNANO, la notice déjà signa lée (41°) permet de constater que la séquence du dossier origéniste s'y limite à: epist. 81 + ap. 3 + aj>. 1-2 (éd. abrégée), ce qui (jusqu'à plus ample informé) inciterait à rapprocher ce témoin de (C), et peut-être plus précisément encore du ms. de Rome(410bis). - Le ms. de HOLKHAM HALL est l'un des n témoins de l'apol. adu. Hier, classés par M. SIMONETTI sous le sigle h. Il (406) Cf. mp., p. i)9*. (4o6bis) Ces pages étaient à l'impression quand j'ai obtenu des microfilms pour les i mss. de Cologne et de Venise: à leur sujet, voir inf., addenda, p. }o6*-;o7*. (407) Je dois de la connaître à la notice inédite signalée sup., n. 49. (408) Cf. mp., p. 158*. (409) Selon le catalogue cit. sup. (n. 212), p. 246 et 270. (410) Cf. mp., n. 579(41 obis) A ce sujet, cf. inf., addenda, p. 508*.

XlVe-XVIe S. : GROUPES MIXTES

163*

doit donc faire partie de (m6) au même titre que les 10 autres (411). Or, entre \'ap. 3 (pièce n° 80) et l'ap. 1-2 (pièces n° 84-85) viennent dans ce témoin s'insérer 3 pièces : la comparaison avec toutes les séquences du dossier origéniste relevées jusqu'à présent dans (m6) fait apparaître que le seul autre témoin de ce groupe où il en aille de même est le ms. de Glasgow (les pièces intercalaires y étant l'epist. 3 et l'apol. adu. Hier. 1-2). Si tel est bien aussi le cas dans le ms. de Holkham Hall, c'est donc dans (A), à proximité du ms. de Glasgow qu'il conviendra de le situer. - Reste le ms. de VENISE : sa séquence (sur laquelle les addenda fourniront plus de détails) consacre tour à tour 15 ff. à Yap. 3, 16 à diverses autres pièces, enfin 9 à \'ap. 1-2, et semble donc devoir être fort proche de ce que l'on a pu observer dans les manuscrits florentins étroitement appa rentés que sont le Fesul. 27 (9 + io£ + 5 ff.) et le Plut. XIX, 12 (15 + loi -(- 8£ ff.) ou dans les mss. du Vatican que l'on a rapprochés de ces derniers (Vat. 342 : n + 12 + 6 ff. ; Vat. 358 : 14 -(- 16 -(- 7! ff.). Le ms. de Venise rejoindrait ainsi (A). En définitive, il semble que l'on puisse récapituler les analyses qui précèdent dans le stemma suivant :

(411) Cf. «p., p. M7»-M8*.

164"

LA TRADITION MANUSCRITE

XlVe-XVIe S. : GROUPES MIXTES

165*

Dans son étude sur l'Expositio symboli de Rufin, A.C. DE LA MARE a réparti en 2 groupes apparentés (y) et (6) 6 des 23 témoins classés ci-dessus (412) . Les 4 témoins de (y) se retrou vent ici dans le groupe (B) (413) tandis que (ô) comprend 2 manuscrits (414) que le stemma ci-dessus situe l'un dans (A), l'autre dans (C). Cette distribution apparaît donc tout à fait compatible avec celle obtenue pour 1 Apologie (415) . Qu'en est-il précisément du texte de l'ap. 3 dans (m6) ? Hormis le cas réglé du ms. Lut. 2668 de Paris (418) , on a là une version qui ne se laisse rattacher aisément à aucune en particulier des traditions connues (417). D'emblée cependant l'hypothèse d'un rattachement à (13), famille à descendance nombreuse (418) , est apparue tentante (419) . Sans doute les mss. de (m6) (42°) ne présentent-ils pas les lacunes caractéris tiques de (13) en 3, 3, i et en 3, 6, 24, mais l'on a constaté qu'il en allait déjà de même dans tels des recentiores de cette famille (421). Parmi ceux-ci, il en est en particulier 2, les mss. 755 d'Oxford et B.54 du Vatican, dont on avait noté qu'ils s'écartaient de la vulgate de (f3) dans la mesure même où ils se trouvaient rejoindre (m6)(422). La contre-épreuve qui consiste à vérifier dans ces 2 témoins les variantes de (m6) (423) montre qu'ils coïncident en effet avec (m6) pour 9

(412) Cf. sup., p. 155* et n. 578(41 i) Le ms. Ottob. 226 est le seul du groupe (B) à ne pas intervenir dans le stemma de A.C. de la Mare. (414) A savoir les mss. Feiul. 27 de Florence et //* de Paris. (415) Toutefois A.C. de la Mare croit déceler au sein de (y), ici (B), une parenté plus étroite entre les mss. Plut. XIX, u et Urb. ;; qui appartiennent ici respectivement à (Bi) et i(Bz). Il se pourrait effectivement que, dans le cas de l'Apologie aussi bien, l'Urb. /; occupe une position complexe, se rapprochant davantage parfois de (B i ), plus souvent des autres mss. de (62). On a vu ci-dessus (p. 161*) l'un ou l'autre indice en ce sens. Selon A.C. de '< Mare (op. cit., p. 22;), ce manuscrit a été "copié avec négligence ou précipitation" et présente de VExpositio de Rufin une version relativement composite. (416) Cf. op., p. 159*. (417) L'analyse ci-après repose sur une collation complète du ms. Bark. (o; du Vatican (outre des sondages dans d'autres témoins de [m6]). (418) Cf. sup., p. 147* s. (419) Cf. sup., p. 158*: explicit et titres. Pour l'explicit toutefois, si la leçon lit ... et renvoie en effet à (fj), la variante seqHitxr, plus souvent attestée dans (m6) que aqiutitr, est caractéristique de (gi). Elle apparaît en particulier dans les groupes (62) — sauf \'Urb. ;; —, (C) au complet et (A) en partie (au moins dans les mss. de Glasgow et de Londres, ainsi que dans le Vat. 342). (420) Hormis encore le ms. Lat. 266! de Paris — qui ne sera désormais plus inclus dans les mentions que l'on fera de (m6) —, et (pour 5, 5, i seulement) le ms. de Cesena. (421) A savoir les mss. de Rome et de Wolfenbuttel, auxquels s'ajoutent (mais seulement pour ;, 6, 24) les 4 de New Haven, d'Oxford (/;;), du Vatican (B./^) et de Venise (XL 1/7/7): cf. op., p. 148*-! 50*. (422) Cf. «p., p. iji*. (42;) Cf. tableaux 89 et 90 (sxf., p. iJ9*-i6i*).

i66* LA TRADITION MANUSCRITE des 19 variantes du tableau 8g (424). C'est dire que leur version semble très proche de celle du ms. de Cesena (425). Or il avait semblé qu'il s'agissait de la vulgate de (f3) , mais assez largement retouchée à l'aide d'un ms. de (fi) (*26). La révision paraît avoir été poussée beaucoup plus loin dans les témoins de (m6), mis à part le ms. de Cesena (427). Voici ce qui ressort de la collation du ms. Barb. 605 du Vatican, retenu comme représentant de (m6). A vérifier tous les cas d'opposition tranchée entre les familles (fi) et (13) — consensus a contre consensus j3 dans l'apparat —, on constate que ce manuscrit donne 70 fois la leçon de a, soit près de 3 fois plus souvent que celle de j3 (21 cas). De plus, alors qu'en général (57 fois sur 70) il s'accorde avec a sur les leçons retenues par l'édition critique, ce n'est guère que dans un tiers des cas (6 fois) qu'il paraît suivre fi à juste titre. Ce constat a son importance car, si la version de (m6) s'était trouvée habituellement en accord avec les "bonnes" leçons et de l'une et de l'autre versions représentées par a et /3, on aurait pu se demander si l'on n'avait pas affaire en l'occur rence à un état du texte dont l'archétype eût été antérieur à la scission des deux familles reconnues jusqu'à présent. Que tel ne soit pas le cas, c'est ce que confirme le fait que le ms. du Vatican ne se montre d'aucun secours pour améliorer le texte en 3, 39, 32-34, manifestement corrompu aussi bien dans (fi) que dans (f3) (428) : on y lit en effet la version bien connue et inacceptable "... Pythagorae auctores. Quorum Archippus Graeciae ... habuere". Certains noms propres estropiés dans (fi) et (13) ne le sont pas moins dans ce manuscrit (429). La lacune commune à (fi) et à (f3) en 3, 39, 41-42 ("Igni ... separanda") ne se trouve pas comblée par lui. En 3, 43, i, il lit accusent avec toute la tradition ancienne, et sans doute à tort (43°). Bref, aucune leçon ne s'y rencontre qui s'impose face à celles attestées par a et j3. (4Z4) Soit celles auxquelles correspondent les références en italiques. Il faut y ajouter 5, 5,4 (habeat \post correct.]) et 5, 5, 28 (returterentur) pour le ms. du Vatican (tandis que celui d'Oxford lit alors habmt et rexertentur). Déplus, en 3, ;, 57, ces 2 manuscrits portent un;» aliis exemplar très voisin de la leçon de (m6) — et qui s'y trouve même attesté ante correct. dans le ms. de Cesena (cf. sttp., n. 400). C'est avec ce dernier qu'ils s'accordent également dans les 8 cas recensés dans — et juste après — le tableau 90 (mp., p. 161*). (42;) Sur les 19 cas du tableau 89, ils ne s'en séparent qu'en 3, 2, 14; ), ;, 4; 3, 43, 46 (+ 5, 5, 28 pour le seul ms. d'Oxford): cf. sttp., n. 400 et 424. (426) Cf. st/f., p. 149*-! 50*. (427) P. ex. en 5, 5, 21 «41, les mss. ;;/ d'Oxford et B./^du Vatican s'accordent encore avec la vulgate de (f5), que rejoint aussi le ms. de Cesena sur les leçons/a/rarj/ et et et (pour tas), tandis que les témoins des groupes ( A) (B) (C) de (m6) lisent à juste titrefaisant et tas avec (fi). (428) Cf. inf., n. crit. 221, p. 229 s. (429) Agoram pour Hermagoram en ), 50, 18; Tbalidem pour Atthalidem en 3, 40, i. (450) Cf. ;'»/., n. crit. 2)3, p. 237 s.

XlVe-XVIe S. : GROUPES MIXTES

167*

Si donc (m6) s'accorde souvent avec l'une, parfois avec l'autre des deux familles (fi) et (f3), ce doit être à la faveur d'un classique phénomène de contamination. Reste à préci ser sur quelles bases celle-ci aura eu lieu. Il semble qu'au sein de chacune des familles ce soit avec tels groupes particuliers que (m6) présente des affinités. Ainsi, lorsqu'il rejoint l'orbite de (fi) et que cette famille apparaît divisée, le manuscrit-témoin aurait assez fréquemment tendance à s'aligner sur les leçons des groupes (gi) et (m4) — qui vont de pair dans ce troisième livre. Voici quelques exemples (M1) : (tableau 91)

Barb. 60; (gi) (n>4)

;, 5, 5, S,

+ scx.-4Ef« in finem A E et exilii AEc + V* errauerit non (esse) sequendum A E c corpora A a fumi ... significent A a Tyrrhenum mare AEa similem A a adulescentia mea I ,i ad maledicta A a

12, 12, '7, '8,

12 58 57 59

3. 28, 37 5, 5", '° 5, 32, il », 32, M

3, 59. i* 3,41, i

seu (ml om.) + fidem (fide r1; in fine c1) + exilii + errauerint non sequendos + corpore + fumus ... significet + Tyrrhenum + similia (-la) + adulescentia + maledicta

II n'y a cependant rien là de systématique : il arrive aussi au ms. Barb. 605 de s'écarter des leçons attestées en propre par A a (A c) ou A E a (A E c) — et cela même dans des cas où ces leçons ne nuisent pas à l'intelligence du texte. P. ex. : (tableau 92)

(gO (}4 ).

homini + papae Chromatii * magistri praetulit ' uolueris aut addere

* homini illi Chrom. papae praet. mag. uel add. uol.

)S, 16

tu. + codices tibi panem

libros + panem tibi

Quimper (gi) .,, 2,,7 5. 5, M

et columnam in

+ columnam + per

(490) Cf. sup., n. 29) : toutes les variantes signalées figurent aussi dans le ms. de Quimper. (Précisons qu'il lit et exponere en i, ;, 10.) (49 1 ) Les leçons correspondantes du ms. de Florence sont en l'occurrence celles de (fi ) : + agnoscam ;itum; * retiquis ; + rtstittttione et sint ;fecisti et +qnij; * peccatonstx. * mihi; sidicis; ctterum. (492) Cf. >.-,/.., p. 148*. Voir aussi les formulations (moins proches) rencontrées dans le sous-groupe (B) de (m6): sup., p. 159*. (49;) Sur les 19 leçons du tableau 89 (sup., p. i59*-i6o*), le ms. de Quimpern'en partage que ; avec (m6), en 5, i, 7 ; 5, 5, 28 ; j, 45, 70. Encore les 2 premières se rencontrent-elles aussi dans tels recentiores de (gi). (494) Les références en italiques désignent les cas où (m6) coïncide avec le ms. de Quimper.

XlVe-XVIe S. : GROUPES MIXTES ), ), )0 5, }, 23 ;, 4;, ;i

opinionibus respondere tenebitur crimine claui

181*

+ resp. opin. + crim. ten. ' claua

Ajoutons que le ms. de Quimper s'accorde également avec (fi) contre (13) dans 9 des 10 cas relevés à propos du ms. C 432 de Paris (495). C'est encore à (gi) que renverrait plutôt le texte du ms. de Quimper correspondant aux citations grecques de 3, 39, 363. et 3,42, 21. Quant à l'explicit du livre, il est curieusement celui-ci : "Sed inter nos una fides est et ilico pax sequitur". Il paraît combiner la tradition de (gi) — en particulier sous la forme originale que prend celle-ci dans le manuscrit mixte C 432 de Pans (Sed ... est ... sequitur) (496) — et celle de (£3) dont et serait en l'occurrence un vestige. Au total, le ms. de Quimper ne résulterait-il pas d'un processus similaire à celui qui a abouti à la version du ms. C 432, à savoir de la contamination d'un témoin de (m4) — ou plutôt ici de (gi) — par un autre issu de (f3) (497) ? Que les versions de base aient pu être de types voisins dans ces 2 manuscrits, c'est ce que suggère aussi le fait qu'en 3, 23, 19, le ms. de Quimper insère un titre dans son texte comme le font plusieurs recentiores de (gi) (498) : "De epistula Epiphanii Salamine episcopi" (499). Quant aux variantes, le ms. de Quimper comporte toutes celles de (gi) (m4) et du ms. de Paris relevées dans le tableau 95 l50*) ; également presque toutes celles que (ms) partage avec (gi) (m4) selon le tableau oi (M1). Significatives sont les variantes du tableau 92 (M2) : le ms. de Quimper ne s'écarte avec (m6) de (gi) (m4) que dans 2 cas (3, 23, 36 et 3, 36, 6) ; dans 2 autres cas il suit au contraire (gi) (1114) contre (m6) (3, 16, 10 et 3, 25, 2) ; enfin en 3, 24, 9 et en 3, 31, 3, il donne l'une et l'autre variantes, confirmant à l'évidence le processus de contamination ! En ce qui concerne les emprunts à la tradition de (13), le ms. de Quimper n'adopte aucune des variantes caractéristiques du

(495) Cf. «/>., tableau 94, p. 171*. L'exception concernerait 5, 29, 14 (où mon microfilm est en fait difficilement lisible). Le ms. de Quimper coïncide également avec celui de Paris en 5, 14, 15 où ajutrium fatum* est cette fois la leçon de (f})(496) Cf. nf., n. 450. (497) Cf. «/>., p. 172*. (498) Cf. op., p. 156*. (499) Au contraire, pas de titre en l'occurrence dans le texte des mss. de (m6) où le tcm, .in issu de (gi) n'aurait servi que de manuscrit d'appoint : cf. >«/>., p. 170*. Il est vrai qu'on lit aussi "De epistula Epiphanii" au moins dans le ms. de Cesena, mais ce titre n'y figure précisément que dans la marge. (500) Cf. ixp., p. 171* (en 5, 45, 15, il lit irascarii avec Aa). Il est notable que (m6) n'adopte ces mêmes variantes que dans 5 cas (ceux qui vont de 5, 28, ;o à 5, 59, 1 8) sur 9. (501) Cf. aip., p. 167* (exception en 5, 12, 12 où le ms. de Quimper omet six). (502) ttid.

i82* LA TRADITION MANUSCRITE groupe r-^J repérées dans le ms. C 432 de Paris (503) ; il ne comporte qu'en partie celles de (1115) relevées dans (me) (M*) ; enfin pas plus que (m6) il n'apporte de solutions satisfaisantes ni originales dans le cas des passages corrompus tant dans (fi) que dans (f3) (605). Somme toute, il semble bien que l'ap. 3 dans le ms. de Quimper repose en dernière analyse sur un état du texte issu de (gi) — plutôt que de (m4) — et corrigé (mais cette fois beaucoup plus superficiellement que ce n'était le cas et pour l'ap. 1-2 dans le même manuscrit et pour l'ap. 3 dans le ms. C 432 de Paris) au moyen d'un témoin de (f3) . Ce dernier témoin a dû être l'un des recentiores de cette famille, proche sans doute de ceux dont on a vu que le titre se retrouvait en partie dans le ms. de Quimper (806). Si les trois livres de l'Apologie dans le ms. de Quimper ont donc tous dû avoir pour Vorlage l'un des recentiores de (gi) , il reste enfin à faire mention de la révision qui aura porté aussi sur l'ordre de la séquence, ramené à juste titre à la succession ap. 1-2-

al507). G) Manuscrits issus d'éditions incunables 1. *CAMBRIDGE, Trinity Collège, R.i?.4 2. CAMBRIDGE, Univ. Libr., Dd.VII.i 3. MÙNCHEN, Bayer. Staatsbibl., Clm i852çb 4. PARIS, Bibl. Nat., Lat. i8ço

Ces 4 manuscrits sont également témoins de l'Apologie contre Jérôme, et, dans les 3 derniers en tout cas (508) , M. SIMONETTI a reconnu en ce qui concerne l'ouvrage de Rufin un sousgroupe homogène "caractérisé ... par de très nombreuses altérations arbitraires du texte original" (509). Il le désigne par le sigleg et le situe dans l'orbite du ms. d'Avranches (M dans son stemma, 7 dans le mien). Il devrait donc s'agir pour ce qui est de l'Apologie de Jérôme d'une version issue de (g3) . De plus, M. Simonetti a constaté (51°) la "fidélité quasi absolue" du texte rufinien en question avec une édition (50;) Cf. sup., tableau 96, p. I7i*-i72*. (504) Cf. sup., tableau 93, p. 167* : en 3, 24, 1 7, il lit uos, et bacreret adbuf en 5, 29, 16. En revanche, il coïncide avec (m6) pour les i leçons de 3, 58, 20 et de ;, 40, 6 signalées à la suite de ce tableau (n. 452). (505) Cf. sup., p. 166*. (506) Cf. sup., p. 180* et n. 492. (507) On a vu que les témoins de (g i) placent l'ap. \avtmlVap. 1-2, à l'exception notable toutefois des mss. de Trêves et de Milan (D.ij).lnf.) (cf. sup., p. 1 3 j * ; inf., p. 505*) (qui n'en conservaient pas moins pour le titre de Yap. .;, une formulation bien caractéristique de ce groupe). (508) Le premier avait échappé au recensement de l'éditeur de Rufin : voir à ce propos mon article signalé sup., n. 13. (509) "Introduzione ...", p. 29; et $04-30;. (510) "Introduzione ...", p. 304 et 318.

COPIES D'INCUNABLES 183* incunable de 1468 (Hain 8551) (5n) et, comme les 3 témoins de g sont tous postérieurs à cette édition, il suppose qu'elle aura même pu leur servir de modèle. De 1"Apologie de Jérôme, le ms. de MUNICH ne comporte que le premier livre. Pour autant que j'aie pu le vérifier, le texte ressortit à la tradition de (fi), et, au sein de cette famille, se rapproche en effet plutôt de (§3) — quoique certaines mélectures usuelles des recentiores de ce groupe n'y apparaissent pas. Or tel est bien l'état du texte que reflètent plusieurs éditions incunables. Avant 1483 (512) doivent être exclues celle de Riessinger (Rome, ça. 1468) (513) dont nom bre de leçons ne se retrouvent pas ici et celle de Miscomini (Venise, 1476) issue de la précédente (514). Restent les 2 éditions romaines de Sweynheym et Pannartz (1468 et 1470) ainsi que 2 éditions ultérieures parues à Rome et à Parme en 1476 et 1480 (515) : à quelques différences près, toutes attes tent la même version de l'Apologie. Pour 1 Expositio symboli de Rufin, A.C. DE LA MARE a estimé que le ms. de Munich était une copie de l'édition Sweynheym et Pannartz de 1470 (51S). On peut supposer qu'il doit en aller de même pour l'Apologie. Le ms. de PARIS fournit l'Apologie au complet (517). Toutes les leçons que j'ai pu relever dans le ms. de Munich se retrouvent dans celui-ci, qui reflète de bout en bout l'état passablement dégradé de la tradition de (g3) tel qu'on le rencontre en effet dans les éd. Sweynheym et Pannartz. Or la collection hiéronymienne contenue dans ce manuscrit, avec ses 2 tomes et ses 3 parties, l'ordre des pièces au sein de cellesci, les titres souvent suivis d'argumenta (518), enfin la préface de Lelius (519) qui ouvre l'ensemble, concorde exactement avec l'incunable imprimé à Parme en 1480, soit 3 ans seulement avant la rédaction à Florence de ce témoin. Certes, l'édition de 1480 reproduit pour l'essentiel la même collection et le même texte que celles imprimées à Rome en 1468, 1470 et 1476 (52°), mais ces 3 dernières s'en distinguent (511) Cf. inf., p. 200* s. et n. 599. (51*) C'est la date à laquelle l'ensemble du manuscrit (dont certaines portions remontent jusqu'à 1473) a été achevé. (515) Cf. iaf., p. 200* s. et n. 598. (5 14) Cf. inf., p. 211* s. et n. 656. (5 M) Cf. inf., p. 211* s. et n. 6; 5 et 659. (516) "The first book ...", p. 219. (517) L'ap. ) y compris (expl. "... ilico pax sequetur"). (518) C'est le cas pour chacun des deux premiers livres de VApologie. Cf. inf., p. 200* et 210*. (519) C'est-à-dire Teodoro de' Lelli: cf. inf., p. 198* s. (520) Cf. p. ex. i, I, 2 (tmrum pour meorum) ; i, i, dp^QKOv 8avdoi(iov id ut malum uirus ueninumtjHt le/aie pour pburmacopo/am) ; i, i, 24 (premiuai pour pramium) ; i, i, )6 (per

184* LA TRADITION MANUSCRITE ainsi que du ms. de Paris par l'absence des argumenta qui viennent d'être évoqués. Plutôt que l'édition de 1468 (com me l'admettait M. Simonetti), ce sera donc celle de 1480 qui aura servi de modèle au ms. de Paris. Telle est précisément la conclusion à laquelle aboutit aussi A.C. DE LA MARE pour VExpositio rufinienne(521). Le second ms. de CAMBRIDGE (Dd.VII.i) fournit lui aussi dans l'ordre et à la suite les 3 livres de l'Apologie (522), et il les place après l'Apologie contre Jérôme avec cependant un intervalle de 2 fî. où se loge très vraisemblablement l'epist. 81 , de sorte que la séquence en serait ainsi tout à fait la même que dans le ms. de Paris. La coïncidence avec celui-ci se vérifie pour le titre donné au troisième livre qui est bien celui, particulièrement développé, de l'édition de Lelli (523). Pour l'Expositio rufinienne, A.C. DE LA MARE estime qu'on a là affaire "apparemment à une copie de l'édition de Parme de 1480", peut-être corrigée à l'aide d'une édition romai ne (524). Mes propres sondages confirment que l'Apologie y figure dans la version issue de (g3) relevée dans le précédent ms. de Paris et dans les éditions incunables, mis à part celles de Riessinger de 1468 et celle de Miscomini de 1476 (825). Ainsi : (tableau 100)

i i 2 2 i 5 î J } ;

5, 7 5, 18 5, 20 6, 6 7, 2 «. '7 ", '7 Ï4, '3 »4, *4 16, 8

Coda. Cambridge, Dd.Vll.i Paris, Lat. lifo Edd. Rome 1468, 1470, 1476; Parme 1480 parte corporis hoc

an. scimus peccandi om. frigore grauissimo essetis* Pamphilo septuaginta

Edd. Rome ça. 1468; Venise 1476 + corporis parte *haec + amputato * sentimus + peccati *abeo + grau. frig. * nos essemus + Pamphili + triginta

totmii) ; i , 2, 1 9 (tans Hla) ; i , 5 , 1 5 (pirtuut pour pttert et); i , 4, 4 (ita pour ista) ; i , 7, 5-4 (omission de détriment ... ab) ; i, 2, 22 (inflicti pour inclyti) ; j, i, 4 (terrtsqiii). Cf. aussi inf., tableaux 100 (p. 184*) et 104 (p. 21}*). (521) "The first book ...", p. 229 : "The text is a copy of thé Parma, 1480 édition." (522) Le premier est mutilé au début et à la fin, le second au début (cf. («/>.. n. 41), certains folios apparemment enluminés ayant été soustraits. (525) "Menu Hieronimi presbiteri ad Ruffinum prcsbitcrum responsiua in qua singula eius maledina refellit et eum origeniane heresis sectatorem maledicumque detractorem ostendit". (524) "The first book ...", p. 2jo: "The text is not a copy of thé Sweynheym and Pannartz édition ..., but apparently of thé Parma, 1480 édition ... Some readings suggest emendation from a Roman text." (525) La seconde dérivant de la première: cf. inf., p. zio* s.

LA COLLECTION DE LELLI 185* Certaines leçons communes aux mss. Dd.VII.i de Cam bridge et Lai. i8ço de Paris ainsi qu'à l'édition de Parme suggèrent que le ms. Dd.VII.i ne repose effectivement pas sur l'une des plus anciennes éditions romaines (526). Notons qu'avant 1490, date du ms. Dd.VII.i, étaient parues 2 autres éditions incunables (Venise 1488, Baie 1489) dont le texte semble extrêmement proche de celui de l'édition de Parme (527). Seules des collations très minutieuses permet traient de préciser laquelle de ces éditions a effectivement servi de base à ce ms. de Cambridge. Reste l'autre ms.de CAMBRIDGE (R.ij.4) que je n'ai pas vu, mais qui, joint au ms. R.IJ.$, constitue le recueil en 2 tomes (et 3 parties) caractéristique de la collection de Lelli (528) . Le supplément de 22 pièces hors classement qui conclut le second tome confirme qu on a bien là affaire à une copie de l'une des éditions Sweynheym et Pannartz(529). Selon A.C. DE LA MARE qui a examiné ce manuscrit pour YExpositio rufinienne, c'est la première édition, celle de 1468, qui aura servi de modèle à ce manuscrit daté de 1477 (et donc le plus ancien des 4 témoins examinés ici) (53°). H) L 'ancêtre de la majeure partie des incunables L'exemplaire le plus ancien de la collection hiéronymienne en 2 tomes et 3 parties rassemblée par Lelli est représenté par 2 mss. du VATICAN, les Vat. lat. 343 et 344. Selon A.C. DE LA MARE (531) , ces manuscrits où figurent les armes de Lelli ont dû être copiés entre 1450 et 1462 étant donné que la table du Vat. 344 présente Lelli comme auditor apostolicus, charge qu'il occupa à partir de 1450 et jusqu'au moment où il devint évêque de Feltre, soit en février 1462. A.C. de la Mare estime que l'écriture et la décoration de ces manuscrits confirment bien la datation proposée. En ce qui concerne l'Expositio symboli de Rufin, elle voit dans le Vat. 343 "l'ancêtre de toutes les éditions du XVe s." (M2) : en effet, l'éd. Riessinger qui constitue sans doute Yeditio princeps de la correspondan ce de Jérôme (533) et dont dépendent diversement la plupart des impressions à partir de 1468 "s'avère empruntée (516) P. ex. ai omis en 3, 22, n ; Claudi pour Claudii en ;, 24, 19 ;tibi pour tua ou /«/en 5, 26, il. Reste à vérifier si l'éd. de Parme est bien la première à présenter les leçons en question. Du moins ne sont-elles pas attestées par l'éd. Sweynheym et Pannartz de 1468. (527) Cf. /»/., p. »I4*(i28) Cf. «/., p. 198* s. (529) Cf. hif., p. 205* et n. 625. (53°) "The first book ...", p. 229. (531) "The first book ...", p. 213-214 et n. 52. (532) Hormis une édition d'Oxford (Th. Rood, 1478?) qui n'intéresse pas l' Apologie. Cf. "Trie first book ...", p. 187 s. et 227 s. (>33)Cf. w/.,p. ioi»s.

i86* LA TRADITION MANUSCRITE directement" à ce manuscrit qu'elle "suit fidèlement" et qui fut "l'exemplaire personnel" de Lelli (534). A.C. de la Mare se demande même si Riessinger n'aura pas travaillé directe ment à partir des Vat. 343-344. Or la rigoureuse conformité qu'elle a observée au sujet de l'Expositio entre le manuscrit et l'incunable, y compris sur "un grand nombre de fautes importantes", se vérifie également pour l'Apologie (535). Voilà qui appuie l'hypothèse selon laquelle la similitude pourrait valoir en fait de l'ensemble du recueil (536), en sorte que les Vat. 343-344 seraient à l'origine de toutes les éditions des epistolae et tractatus de Jérôme des XVe et début XVIe s. mis à part celles imprimées à Strasbourg et à Mayence (537) . Le Vat. 343 a également été pris en considération par M. SIMONETTI à propos de YApologie contre Jérôme. On a déjà signalé (538) comment l'éditeur de Rufin situait ce témoin en compagnie du ms. de San Daniele (soit e et f dans son stemma) dans l'orbite du ms. d'Avranches (M dans son stemma, / dans le mien) (539) : on pouvait dès lors s'attendre à voir ces 2 recentiores appartenir aussi à la postérité de (g3) en ce qui concerne Y Apologie. Ceci demeure une présomption raisonnable s'agissant du ms. de San Daniele (qui, à la différence du Vat. 343, ne contiendrait pas Yap. 3). Dans le Vat. 343 le fait se vérifie en tout cas pour Yap. 1-2, mais non pour Yap. 3, empruntée en l'occurrence à la tradition des recentiores de (f3) (M0) : on retrouve donc ici une formule mixte du type de celle observée dans le cas du ms. Barb. 569(5"). I) Florilèges récents

Des excerpta de YApologie se rencontrent à ma connaissan ce dans les 7 recentiores suivants : 1. BOLOGNA, Bibl. Univ., 2845 2. FABRIANO, Bibl. Com., 213 3. OXFORD, Bodl. Libr., Canon. Pair. Lai. 195

(554) "The first book ...", p. 252. (555) Cf. inf., p. 204*. (556) Ce que j'ai encore pu vérifier pour ma part en examinant l'ordre et le contenu de toute la collection dans le manuscrit et dans l'incunable : la concordance est très exacte de bout en bout, y compris pour les titres donnés aux pièces et pour les argumenta dont sont munies nombre d'entre elles (cf. inf., p. 200* et 204* s.). (5 57) "The first book ...", p. 227. Pour les éditions de Strasbourg et de Mayence, cf. inf., p. 215* s. (558) Cf. /»/>., p. 144*. (539) "Introduzionc ...",p. 518. M. Simonetti a lui aussi noté comment l'éd. Riessinger (Hain 8550 — et non 8 549 comme il l'écrit par inadvertance —) "suit de près" le Vat. )4). (54°) C'est ce que montre l'examen de l'éd. Riessinger (qui, on l'a dit, représente une quasi-copie conforme du Vat. )if) : cf. inf., p. 109*. (HO Cf. /»/>., p. 171*.

FLORILÈGES RÉCENTS 4. 5. 6. 7.

187*

PARIS, Bibl. Nat., Lut. 13356 PARIS, Bibl. Nat., Lai. 16331 PRAHA, Narodni Muséum, XV.G.i PRAHA, Univ. Knihovna, VI.E.iç (MIDIS)

Le ms. de BOLOGNE n'a retenu en 4 extraits (542) que le début (jusqu'au § 3, 7) et la fin (à partir du § 42, 57) du troisième livre. Remarquable est la suture entre exorde et péroraison, le premier s'achevant ici sur "Quis eum non timeat, qui est paratus occidere?" , la seconde commençant juste après la phrase "Et scandalum timere te simulas, qui ... fratrem ... es paratus occidere" (3, 42, 55-57). Tout se passe comme si le corps du livre avait disparu à la faveur d'un immense homéotéleute ! Mais il ne saurait s'agir d'un acci dent — qui serait du reste bien surprenant — étant donné que des coupes ont été opérées aussi à l'intérieur de chacune des 2 grandes fractions retenues, et avec une habileté certaine : l'une porte sur les 1. 11-21 du §2 (éliminant la triple interrogation scandée par l'anaphore de nonne) ; l'autre supprime tout le dossier scripturaire tiré des Psaumes et surtout des Proverbes qui constitue l'essentiel du § 43. Au total auront été retenus moins de 700 mots, soit quelque 5,5 % de l'ensemble du livre. On a vu comment la version sur laquelle repose cette sélection était la vulgate des recentiores de (f3) (M3). Les 2 phrases du ms. de FABRIANO inspirées par 1''Apologie ont déjà été citées (544) : l'une concerne le serment de Jérôme en songe (cf. ap. i, 30), l'autre a trait à l'hospitalité monastique (cf. ap. 3, 17) (M5). Le texte est trop bref et trop peu littéral pour que l'on puisse le situer par rapport aux divers courants de la tradition manuscrite. Le ms. d'OxFORD retient l'essentiel du seul § 12 du deuxième livre, soit ce catalogue d'hérésies origénistes au'avaient déjà recopié à part les 3 manuscrits plus anciens u Mont-Cassin et de Cava dei Tirreni(546), et que l'on retrouvera ci-après (cette fois parmi d'autres excerpta) dans le ms. de Prague (547). Cependant l'extrait s'interrompt ici à la 1. 24 : il est donc un peu plus bref que dans tous les autres (;4ibis) Sur ce florilège, voir plus loin aààtnda, p. 304* s. (542) Cf. np., n. 36. (Î43) Cf. /«/)., p. I47*-M8*(544) Cf. fup., n. 46. (545) Ce dernier passage aura été particulièrement goûté des excerpteurs; il figure également dans les mss. Lût. i))u< '.W*et t6))' de Paris (cf. SHp., p. ni* ;;«/., p. 188* et 191*). (546) Soit u. 4 « x: rf- '«A. P- 8j*-86*. (547) Cf. inf., p. i89*-i9o*. Il figurait aussi (1. 2-1 3 seulement) dans le CoUtctanemu de Sedulius (cf. inf., p. 184* et n. 969).

i88* LA TRADITION MANUSCRITE témoins précités. De plus, il ne partage pas les variantes propres au groupe u x (548) • En particulier, il informant en 2, 12, 19, leçon caractéristique de (fi) (M9). Le ms. Lut. 16331 de PARIS, dont on a vu l'apparentement à (g3) en ce qui concerne l'Apologie^60), a transcrit du troisième livre (le seul qu'il connaisse) les 28 extraits sui vants (551) : 3, J. 3, 3. 3, 3, j, 3, j, 3, j, 3, 3, 3. 3, 3, 3, 3,

i, 18-20 z- 33-37 2, 8-9 5. 63-65 g, 11-13 9, 16-18 17, 29-34 17, 34-35 20, 38-39 22, 35 22, 38-39 23, 7.9-10 27, 14-15 27. 5'7 27, 14-15 27, 27-28 28, 36-37 29, 4-5

(Non considéra ... pusillis istis) ; (Née hoc dico ... irae) ; (Mortem ... pessimorum) ; (Apparet ... non habere) ; (Errauimus ... gratulari) ; (Si unum ... testatur) ; (Nobis ... non recipimus) ; (Propositum ... discutere) ; (An solarium ... morientem) ; (Sed absit ... faciam) ; (Caueas ... potest) ; (Haereticus ... portio fuit) ; (Magistrorum ... uirtutes) ; (Non esse ... improbare) ; (Magistrorum ... uirtutes) ; (Sacrâtes ...ad nos) ; (Si dixero ... nascentium) ; (Vt ad Ecclesiam ... ueritatis) ;

3- 32, 5-7

(Magni ... legerem) ;

3, 3. 3. j, 3, 3, 3, 3, 3, 3,

(Vide ... congeminas) ; (Peccare ... diaboli) ; (Aut si ... conuenire) ; (Quando criminaris ... uenit) ; (Et bona ... auctori) ; (Aut si ... sententiam) ; (FUganda ...ad. alia) ; (Philosophiam ... mortis) ; (Canes ... Christo) ; (In uno ... non possum).

32, 33. 34. 34, 36, 36, 39, 40, 42, 43,

17-19 4-5 3~4 26-28 15-16 18-19 41-67 5 33-35 2-5

Au total, ces excerpta représentent un peu moins de 600 mots, soit à peine 4,9 % de l'ensemble du livre, et plus d'un tiers de ce volume restreint est occupé par le seul extrait du § 39 relatif aux enseignements de Pytnagore et d'Aris(548) Cf. mp., tableau ;z, p. 8;*. (549) Cf. «p., p. 86*. (jjo) Cf. sup., p. 141*. (îji) On notera comment la phrase de ;, 27, 14-1; figure en double (entre ses z occurrences viennent se loger les 1. 5-7 du même paragraphe). Pour les références en italique, cf. iaf., n. 556.

FLORILÈGES RÉCENTS 189* tote (M2). Pour le reste, il apparaît que rien n'a été emprunté en particulier aux § 6-8, 10-16 et 24-26. Ce qui en revanche a retenu l'attention de l'excerpteur, ce sont comme sou vent (5M) ou bien des citations (de la Bible au § i ; des auteurs profanes aux § 5, 9, 28, 39), ou bien des phrases à caractère sentencieux ou proverbial (cf. § 2, 9, 17, 22, 27, 33, 34, 36 ...) (5M). A comparer la liste ci-dessus avec celle dressée pour w (555) , on sera frappé par le fait que ces 2 florilèges ont assez souvent retenu indépendamment l'un de l'autre les mêmes passages (556). Les 10 extraits de l'Apologie contenus dans le ms. XV.G.i de PRAGUE ressortissent également à la vulgate des recentiores de (g3) (M7) , mais sont empruntés cette fois aux deux seuls premiers livres (558) : i,i. 40-43 i, il, 73-76 i, 20, 9-15 1, 2i, 1-8 2, 7, 28-51 2, 24, i à 2, 25, 4

(Tullius... gratiam) ; (Quando... discutere) ; (Nisi... transfert] ; (Sed quia... refutare). (Quod autem... praeparatum est) ; (Scribït... ... scribere).

i, i, 1, 2,

(Nunc... diluunt) ; (Bibendum... lectitas) ; (Sed tamen... delusa est). (Probo... legeris).

30, 30, 31, 12,

21-43 52-60 5-13 2-28

Ces excerpta totalisent un peu moins de 1300 mots, soit à peine 6,5 % du volume d'ensemble des deux livres, à raison d'environ 460 mots pour le premier (un peu plus de 5 %) et de 800 et quelques pour le second (7,6 %) qui ne comporte pourtant que 3 extraits. A vrai dire, les 7 excerpta du premier livre ne sont guère eux-mêmes puisés qu'en 4 passages : § i, il, 20-21 et surtout 30-31 (ce dernier fournissant à lui seul les 2/3 du texte pris au premier livre). On remarquera l'intérêt (552) C'est là un passage souvent privilégié (soit à l'exclusion de tout autre, soit entre autres exctrpta), mais diversement délimité selon les florilèges: cf. ;>/., p. 279* et 287*. (555) Cf. «/>., p. 115* et inf., p. 191*. • 1 4 Les citations privilégiées comportent elles aussi fréquemment ce même caractère sentencieux. (555) Cf. np., p. iii»-ii2*. >, «H Près de la moitié des extraits ci-dessus (les 15 dont les références figurent en italique) sont également de ceux que retient */, identiquement ou à peu près. (557) Cf. tup., p. 145*. (558) Entre i, 25, 4 et i, jo, 21 vient s'intercaler (d'où le trait horizontal qui sépare ci-après les 6 premiers exarpta des 4 derniers) Yapul. atin. Hier, i, j, 1-20. Pour le détail des 16 excerfta de cette dernière oeuvre retenus par le ms. de Prague, je renvoie à mon article signalé sxp., n. 15.

igo* LA TRADITION MANUSCRITE attaché une fois de plus au catalogue d'hérésies origénistes de l'ap. 2, 12 (559). Reste le ms. Lut. 13356 de PARIS, le plus récent de tous les témoins manuscrits de l'Apologie, qui lui aussi amène à anticiper sur l'examen des éditions imprimées. En effet, ce florilège, dû à Etienne Rivière (56°) , retient 62 extraits "ex apologia adversum Rufinum", et cette désignation d'apologia se signale d'emblée comme tardive (581). Or l'excerpteur précise parfois qu'il extrait sa sélection d'un recueil de lettres en 3 tomes (562). On pourrait songer aux 3 parties de la collection de Lelli largement diffusée par la plupart des impressions incunables (583), mais l'ordre des pièces dans ce manuscrit correspond en fait bien plutôt à un autre classe ment tripartite, celui qui fut inauguré par Érasme et repris tel quel après lui par M. Vittori. C'est l'une des éditions de ce dernier qu'aura exploitée É. Rivière : la preuve en est qu'il ne recopie pas seulement le texte hiéronymien, mais également diverses scholies à son propos dues à Vittori et imprimées dès son édition romaine de 1564-1565 (5M). Cette dernière date est donc à retenir comme terminus a quo pour la rédaction du ms. Lut. 13356 (585) . Voici dans l'ordre où ils s'y présentent la liste des 62 extraits de l'Apologie : ï. !. 33"35 !. Ii 37-5o i, 8, 11-16 i, 10, 15-17 i, 10, 23-25 i, n, 18-26 i, il, 73-76 i, 13, 1-15 i, 17, 10-11 i, 17, 30 à i, 18, 2 i, 19, 12-19 i, 27, 18-20 i, 30, 14-24 i, 30, 40-47 *F 30, 5o-53

(Simplicitatem ... casus); (Prudentis ... rescinditur) ; (Sex libros ... marlyris) ; (Audi ... deprauatum) ; (Née erubescas ... pudeat) ; (Si ausus ... facerem) ', (Quando ... discuteré) ; (Audio ... debui) ; (Ridiculum ... monstrare) ; (Tu qui ... ... foederari] ; (Qui adorant ... ponunt) ; (Omnis ... suffocantur) ; (Obicit ... abolitio) ; (Crede ... axioma) ; (lurare ... didici) ;

(559) Cf. SHp., p. 187*.

(560) Cf. L. DELISLE, Inventaire des manuscrits latins, Paris 1865-1871, p. 98. (561) Cf. inf., n. crit. i, p. 117. (562) Cf. p. ex. ff. 75 et 146: "ex tomo 2° [tertio] epistolarum D[iui] Hieronymi". (163) Cf. SHp., p. 18)* s. ; inf., p. 199* et 210* s. (564) En ce qui concerne l'x4/>»/«£K, scholies p. ex. sur i, i ), 18 ; i, 17, jo; i, 18, 2 ; 2, n, 71 ... (565) En 3, 27,7eten 5, 39, 52, le manuscrit lit respectivement etprohare et prosequitur, leçons qui ne correspondent pas à l'éd. Vittori de i i 66 (cf. inf., tableau 1 1 5 , p. 2 5 1 *), mais figurent dans celle de 1564-1565.

FLORILÈGES RÉCENTS I, 30, 60-65 i, 31, 2-8 1, 31, 20-26 2, i, i 2, 22, 26-35 2, 24, 1-15 3, 2, 8- il 3, 3, 1-4 3, 4, 1-2 3, 4, 6-9 3, 4, 18-22 3> 5. 63-65 3, 6, 18-19 3, 9, 1-16 3, 9, 21-24 3, 12, 1-5 3, 12, 8-9 3, 12, 21-26 3, 7, 15-26 3, 14, 30-32 3, 17, 29-35 3, 22, 20-21 3, 26, 15 à 3, 27, 18 3, 28, 1-7 3, 29, ii à 3, 30, 7 3, 30, 16-20 3, 31, 1-12 3, 32, 7-10 3. 33. J-5 3, 34, 23-28 3, 37, 26-30 3. 39. 32-35 3, 39, 41-56 3. 39. 58-61 3, 39, 64-67 3, 40, 1-3 3, 41, 1-6 3, 41, 19 à 3, 42, 2i 3, 42, 7-14 3, 42, 22-35 3, 42, 52-55 3, 42, 38-40 3. 42. 55 à- 3. 43, 5

(A ut ego ... magnitudine) ; (Nunc autem ... leuat) ; (Non tibi ... feceris). (Hucusque de criminibus) ; (De sex ... repperies) ; (Scribit ... praeualeret) . (Mortem ... uirtutem) ; (Hoc est ... maledicus) ; (Sequitur ... notarium meum) ; (Non te pudet ... pertimescat) ; (Quicumque ... Dominum suum) ; (Apparet ... non habere) ; (Ingenii ... oculos meos) ; (Testor ... paenitentiae) ; (Ignosce ... capite) ; (De Pamphili ... mutuatum) ; (Credidi christiano ... confingi) ; (Die ergo ... dubitas) ; (Non te pudet ... cantabis) ; (Mala ... miraculo sunt) ; (Nobis in monasterio ... discutere) ; (Lustraui ... perspexi) ; (Quod autem dicis ... ... exprimeret] ; (Transis ... cursus)', (0 triremem ... ... sit uerum) ; (Aristippus ... oblitus es) ; (Fumos ... ferre non potest) ; (Tua nauis ... christianorum) ; (Venio ... diaboli) ; (Furto ... uenit) ; (Tu nimium ... sustinebo) ; (Archippus ac Lysides ... illud est) ; (Fuganda ... proiciendum) ; (Per uiam ... habendos) ; (Et quia ... in a/ta) ; (Et se primum ... Pythagoram) ; (Veniam ... prouocauerim) ; (Haec sunt ... ... depingere) ; (Sed procul ... laudaueras) ; (Hoc solum ... Christo) ; (Quid refert ... desiderio tuo) ; (Istae ... conférant) ; (Scandalum ... ••• non possum) ;

191*

192*

LA TRADITION MANUSCRITE

3, 44, 1-5

(In extrema ... pax sequetur) .

Prouerbia :

3, 19, 2i 3, 19, 15-16 3, 39, 11-13

(Cuniculos alicuius nosse) ; (Ferream jrontem possidere fallaciae) ; (Montes aureos polliceri et ne scorteum quidem nummum de thesauris suis proferre).

Avec un peu plus de 3000 mots, ce florilège couvre près de 10 % de la surface totale de l'Apologie. Cependant la dispari té dans le traitement de chaque livre est flagrante : les 18 extraits du premier totalisent un millier de mots et repré sentent 11,3 % de son texte; du second, même pas 2 % subsistent (290 mots) ; c'est le troisième qui se voit très nettement privilégié : pas moins de 41 extraits, plus de 1800 mots, 15,4% de 1 ensemble du livre. Dans le premier livre ont été exploités principalement les § i, 13, 17 et 30-31 qui à eux seuls recueillent les 3/4 du volume accordé à l'ouvrage : l'exorde et la péroraison, le morceau d'apparat du § 17, enfin la page curieuse consacrée par Jérôme à son maître juif, tels sont les passages qui auront davantage retenu l'excerpteur. Sa perspective devait être beaucoup plus littéraire que théologique étant donné qu'il aura par ailleurs négligé complètement les développements relatifs à la double tra duction du Péri A rchôn et au Commentaire sur l 'ÉÇître aux Éphésiens. Dans le livre second, le § 24 l'aura intéressé presque exclusivement, qui fait état de la fausse lettre diffusée en Afrique sous le nom de Jérôme. Près de 60 % des extraits du troisième livre se concentrent sur 2 sections (qui comprennent à elles deux 6 des 8 plus longs extraits de ce livre) : les § 26-31 et 39-42. Plus proches du début de l'ouvrage, les § 2-4, 7, 9 et 12 totalisent le quart du volume d'excerpta restants. Très peu en revanche a été retenu des § 13-25 (centrés sur les relations de Jérôme et de Rufin avec les évêques) et 32-38 (revenant en particulier sur la double traduction du Péri Archôn). Dans l'ensemble, on notera l'intérêt attaché ici comme souvent dans les florilèges (586) à des phrases brèves et percutantes à caractère sentencieux ou proverbial (5fl7) et aux citations profanes (568) .

(;66) Cf. /«/>., p. 189* et n. 555. (567) P. ex. i, i, 55-55 (qui inaugure également la sélection de v. cf. J*f., p. ni*); l, il, 75-76 (qui figurait aussi dans le Ubtr scintillarum de Defensorde Ligugé : cf. tuf., p. 180*) ; i, "17,10-11 ; 1,27, 18-20; 5, 2, 8- il (la première phrase apparaît également dans le florilège de Paris, Lat. i6))i :cf.3np.,p. 188*); 5, 17,19-55 (passage souvent privilégié: cf. sup.,n. 545). Le supplément de prouerbia rajouté en appendice au troisième Uvre est particulièrement significatif de cet intérêt. (568) Cf. i, i, 57-50; 5,5,65-65 ; 5, 59, 525. (passage souvent privilégié: cf. sup., n. 552).

CONCLUSIONS

193*

J) Recentiores encore hors classement

Sur les 127 témoins des XIVe-XVIe s. répertoriés jusqu'à présent, 123 ont pu être pris en considération (M9). Au terme de mes analyses, il n'en reste que 4 pour lesquels font encore défaut les informations permettant de les situer au sein de la tradition manuscrite (M9blB) : 1. 2. 3. 4.

*BARCELONA, Bibl. de la Univ., 297 *KRAKÔW, Bibl. Jagiellonska, A A. II. 7 *PHILADELPHIA, Free Libr., John F. Lewis 128 *PRAHA, Univ. Knihovna, IX. C.8

4. REMARQUES CONCLUSIVES La distribution chronologique de la tradition manuscrite de YApologie se caractérise par la multiplication des témoins à deux époques : tout d'abord le XIIe s. avec 40 manuscrits, soit à peu près autant que les trois siècles précédents et les deux suivants réunis (57°) ; ensuite le XVe s. qui, à lui seul, fournit plus de la moitié de l'ensemble (ni sur 198). Tandis qu'au XIIe s. cette abondance est un phénomène principale ment français, certainement lié au développement du monachisme (apogée de Cluny, essor des chartreux, des cister ciens, des prémontrés ...), la prolifération qui a lieu au XVe est surtout le fait de l'Italie du Nord où le "Quattrocento" est par excellence le siècle de la Renaissance. Si l'on élargit l'analyse à l'ensemble de la correspondance de Jérôme, on observe deux sommets similaires quoique moins marqués : sur les quelque 1700 témoins recensés par la BHM (871), près d'un quart et plus d'un tiers remontent respectivement aux seuls XIIe et XVe s. (57Z). Cependant la tradition de la correspondance est considérablement plus riche en témoins anciens que celle de l'Apologie : 13 % de ses manuscrits sont des IXe-Xe s., plus de 3 % sont antérieurs au IXe s. tandis que pour les mêmes périodes on ne trouve à compter en tout et pour tout parmi les 198 témoins de l'Apologie que 3

i'''VJ Compte-tenu aussi des addenda, in}., p. ;oi* s. 'd'iC)hiv.i Pour les i mss. ci-après de Cracovie et de Prague, voir cependant aussi les addenda, tuf., p. ;o8*-;o9*. (570) 14 manuscrits pour les 1X«-XI" s., 17 pour le XIIIe, 14 pour le XIVe, soit au total 4t témoins. (571) Cf. t. I A, p. 129-)!! et t. IV A (addenda), p. 77-100. (572) De même encore à propos d'une œuvre traduite par Jérôme : cf. L. DOUTRELEAU, "Étude d'une tradition manuscrite: le Dt Spiritu Sancto de Didyme", dans Kyriakon (Festschrift J.Quasten), 1. 1, Munster i. W. 197 5, p. H4-51! (17 témoins au XIIe s. et 19 au XVe pour seulement 8 aux IX«-XI« s., 1 1 au XIIIe et ) au XIVe).

194* LA TRADITION MANUSCRITE manuscrits carolingiens (673) . Cette rareté des témoins an ciens dans le cas de l' Apologie ressort également par rapport aux autres œuvres polémiques de Jérôme (574) : l'Aduersus Heluidium, le Contra louinianum et le Contra Vigilantium sont respectivement attestés avant le XIe s. par pas moins de 15, 15 et 16 manuscrits (575). Les deux ouvrages Contre les lucifériens et Contre les pélagiens ne sont pas beaucoup moins bien lotis avec respectivement 9 et 10 témoins d'avant le XIe s. En revanche, la relative défaveur qui paraît avoir touché l'Apologie aura joué plus encore pour l'œuvre à laquelle elle succède dans le cadre de la même controverse, à savoir le Contra lohannem (un seul témoin antérieur au XIe s.). Peut-être faut-il voir là avec M.L.W. LAISTNER l'effet d'un relatif désintérêt du Moyen-Age ancien à l'endroit de la question de l'origénisme devenue par trop inactuelle (576). Il se pourrait également que les outrances extrêmes de la polémique de Jérôme à rencontre de personnages comme Jean et Rufin, autrement respectables que les Helvidius, Jovinien, Vigilance, aient provoqué quelque malaise et enrayé en partie la diffusion des ouvrages correspondants. Ainsi s'expliquerait aussi que Rufin soit précisément le seul parmi ces aduersarii dont les attaques contre Jérôme aient été conservées — et se trouvent le plus souvent transmises au sein d'un dossier où elles viennent en quelque sorte contrebalancer les pièces hiéronymiennes(577). Le tableau ci-dessous récapitule autant que possible la diversité de la tradition manuscrite de l'Apologie en fonc tion, d'une part de la distribution chronologique des té moins, et d'autre part de leur appartenance à différents groupes et familles :

(57)) De plus, l'un d'entre eux (1/1) ne contient de cette œuvre qu'un fragment minime, et les deux autres (K et W) représentent en fait une seule et même version. (574) D'après les listes de la BHM, t. II, p. 561-405.417-422 et t. IV A (aiUenda), p. 208-21}. 2)1.

(57!) î. ! a ' témoins précarolingiens. ( ! 76) "The study of St. Jérôme in thé early Middle Ages", dans A monument to St. Jérôme (F.X. MURPHY éd.), New York 195 2, p. 246: "To thé theologians of thé early Middle Age thèse controversial works would not ail be of equal interest. The Origenist controversy, especially insofar it involved personal différences between Jérôme and Rufinus, was no longer a living issue ... It is not surprising therefore, that thèse works by Jérôme hâve left comparatively little trace in thé médiéval period." (1 77) Sur le "dossier origéniste" et la diffusion conjointe des apologiae mutant de Jérôme et de Rufin, cf. iup., p. 1 2 3 *- 1 24*. Il reste que la tradition de 1''Apologie contre R*/î» avec ses 198 manuscrits déborde quand même très largement celle de YApologie contre Jérôme, près de trois fois moins nombreuse puisqu'elle compte à ma connaissance 75 témoins (voir les compléments apportés au recensement — limité à 5 8 témoins — de M. SIMONETTI dans mon article signalé («/>., n. 15).

CONCLUSIONS nombre de témoins familles \ & groupes y siècles (gi)

f

(g2)

2

(fi) (§3) (ap. 1-2-3] (g4) (§5)

(mi) (m2) (m3) (m4) (ms) (m6)

IXe-XIIe

XlIIeXlVe 2 -

4 20 4 4

IO

13

XVeXVIe 17 2O

total 25 2

37

I

34 4 5

(12) \ap. 1-2]

4

I

3

8

(f3) ^•3]

8

9 —

21

38

[g5 [gs [g5 [g5 [f2 [g3

+ f3] + f2] + f2] + f2 + gl] + *3l + f3 + gi] totaux

!

3 6 ii —

21

53 (a)

3 i 8 4 — 3i (b)

I

70

!

5 33 i 26

7 i ii 62 16 26

94 (c)

178

(a) Le 54e témoin est le ms. i//, florilège ici inclassable (cf. sup., p. 121* s.). (b) Un 32e témoin reste encore non situé (le ms. IX.C.8 de Prague, du XIV* s. : cf. sup., p. 193*). (c) 18 témoins des XVe-XVIe s. restent en dehors de ce tableau, à savoir : - 3 manuscrits du XV« s. non encore situés (cf. sup., p. 193*). - 2 témoins d'une portion trop restreinte de l'œuvre pour pouvoir être situés précisément (cf. sup., p. 187*).. - 5 manuscrits issus d'éditions imprimées (cf. sup., p. 182* s. et 190* s.). - 8 manuscrits relevant de divers autres schémas mixtes (cf. sup., p. 170* s.) où prédominent les traditions de (gi), de (g3) et de (f3) respectivement dans 6, 6 et 7 cas.

On peut faire les constats suivants : - La tradition de (fi) , très diversifiée à époque ancienne où elle se subdivise en 5 groupes assez également étoffés, passe pendant la période intermédiaire (XlIIe-XIVe s.) par une sorte de goulot d'étranglement où elle n'est plus représentée massivement que par le seul groupe (g3). Durant la phase ultime, on assiste à une résurgence spectaculaire de (gi) qui, presque complètement éclipsé aux XlIIe-XIVes., fournit au

igô* LA TRADITION MANUSCRITE XVe près de la moitié des témoins de cette famille — tandis que son influence entre également en ligne de compte dans la plupart des manuscrits mixtes du même siècle. Quant à (g3) , le XVe s. enregistre une remarquable progression de son audience, du reste encore accruepar l'exceptionnelle prolifé ration de la formule (m6) (678). En revanche, la tradition de (g5) a tôt fait de s'éteindre après le XIIe s. — du moins en ce qui concerne les deux premiers livres, car, pour le troisième, elle restera continûment attestée par l'intermédiaire des groupes mixtes (579). - La tradition de (f2) , bien représentée durant la période la plus ancienne — où elle est d'ailleurs également transmise par le groupe (m$) —, est particulièrement florissante au XIIe s. , mais subit un déclin très marqué qui, déjà manifeste aux XIIIe-XIVe s., ne fait que s'accentuer au XVe tant pour (fa) à proprement parler que pour (m5). Ce déclin ne sera pas vraiment compensé par la résurgence au XVe s. — par-delà sa disparition aux XIIIe-XIVe selon le même phénomène déjà observé dans le cas de (gi) — du groupe (1114), dont la distribution géographique se maintient de toute façon dans une aire restreinte et où, de plus, seul le livre second reflète la tradition de (f2). - Quant à (f3) , sa progression suit une courbe similaire à celle de (fi) : au recul des XIIIe-XIVe s. fait suite une très abondante diffusion au XVe, également liée au succès considérable que remporte la formule (m6), surgie tardive ment. Le tableau ci-après tente de "visualiser" — au prix d'une simplification délibérée — l'évolution de la tradition manus crite. On a éliminé les formules pour ainsi dire "mort-nées" — comme (mi) et (m3) qui ne font qu'une apparition fugitive à une époque donnée —, ou stagnantes étant donné le nombre restreint de leurs témoins dans une aire géogra phique limitée comme (m2) — et aussi (1114) au XVe s. En revanche, ont été soulignées de o, i ou 2 traits les formules les mieux attestées en fonction de leur importance numérique respective à chaque époque. Enfin on a fait apparaître (par des flèches convergentes) comment les groupes mixtes résul tent de la "confluence" de plusieurs traditions. Ainsi ressortent plus clairement quelques faits majeurs : - la diversité de la tradition à l'époque la plus ancienne (pas moins de 8 formules concurrentes), contrastant avec sa réduction à un nombre restreint de formules privilégiées (578) Où la tradition de (gj) fournit la version — à vrai dire fortement abrégée — des deux seuls premiers livres: cf. /*/>., p. ijs'-ijS*. (579) Cela vaut surtout de \'ap. )' qui figure selon la tradition de (gj) dans 7 des 10 témoins mixtes des IX«-XIIe s. et dans 5 des 6 du XVe.

CONCLUSIONS 197* (respectivement 3 et 4) aux phases ultérieures. - la stabilité de (§3) et de (13), contrastant avec la quasidisparition de (gi) aux XIIIe-XIVe s. et sa résurgence en force au XVe. - l'innovation que représente — et le succès que remporte — la formule (m6) au XVe s., dont on voit mieux au demeurant comment elle n'apporte rien de neuf puisqu'elle ne fait que combiner — ce qui n'est pas pour surprendre — les 3 formules devenues à cette époque très largement prépondérantes (M0). s. IX-XII

s. XIII-XIV

s. XV

m5)

()8o) Elles le sont également dans les 8 manuscrits mixtes évoqués mp., n. (c) attenante au précédent tableau.

II. LA TRADITION IMPRIMÉE

I. LES ÉDITIONS INCUNABLES

D'après le recensement de HAiN-CopiNGER(581), l'Apo logie aura connu 18 impressions différentes (M2) avant le XVIe s., soit de 1468 à 1497, parmi les autres œuvres de Jérôme (en particulier sa correspondance). A) La collection de Lelli et les incunables romains de 1468 Un rôle primordial est à reconnaître à Teodoro de' Lelli (Theodorus Laelius ou Lelius) (M3) . Né à Terni en Ombrie en 1427, fils du juriste vénitien Simon de' Lelli, il avait fait des études de droit à Padoue. Il devint successivement chanoine de Trévise et de Vérone, auditeur de la Rote à partir de 1450 sous Nicolas V, légat de Pie II et évêque de Feltre (14621464), conseiller de Paul II et évêque de Trévise. Créé cardinal en 1464 ou 1465, il mourut prématurément le 31 mars 1466 avant d'avoir été élevé officiellement à cette dignité. Il avait précisément composé en 1464 un traité sur les rapports entre le primat et le cardinalat (584) . Une autre de ses entreprises consista à rassembler et à organiser en un seul vaste recueil toute la collection des epistolae et tractatus hiéronymiens. Il ne devait cependant pas voir cet ouvrage imprimé. Celle des deux premières éditions romaines fondées sur ce travail qui n'est pas datée (l'autre l'étant du 13 décembre 1468) commence par une notice (585) qui retrace la brève et brillante carrière du défunt prélat et célèbre son zèle à l'endroit de Jérôme (586). Sur son entreprise, Lelli s'était expliqué en propres termes dans une préface imprimée à la suite de cette notice dans la même édition. Il s'y montrait choqué du désordre répandu dans les recueils manuscrits existants, et son ambition s'affirmait essentiellement classi(581) L. HAIN, Répertoriant bMiograpbicum, Stuttgart 1826-1858 (n° 8549 à 856; inclus), complété par W.A. COPINGER, Supplément to Hain's Répertoriant ..., Berlin 1926, n° 2952. (582) Sans parler à'excerpta et d'une version italienne dont il sera question plus loin (p. 274* s. et 295* s.). (585) SurT^elli, voir les références fournies par A.C. DE LA MARE ("The first book ...", p. 215-214, n. 52) qui précise qu'aucune des études consultées par elle ne fait état des travaux de Lelli sur les lettres de Jérôme. (584) Édité par J.B. SAGMÛLLER, Rome 1895. Notons pour mémoire que l'on y trouve (en I, 10) une allusion à \' Apologie contre Rnfi>i (2, 20). (585) A.C. DE LA MARE ("The first book ...", p. 251) suppose avec vraisemblance qu'il faille attribuer cette notice anonyme (et qui ne figurera dans aucune des éditions ultérieures) à Gaspar de Theramo (sur ce dernier, cf. iaf., n. 605 et p. 110*). (586) "Is igitur talis tantusque uir, cum inter ceteros Ecclesiae doctores beati Hicronymi ingenium semper admiraretur ac sanctitatem ueneraretur, uniuersa eius opéra miro studio non perquesiuit solum, sed frequentiori etiam lectione meditabatur ..."

ÉDITIONS INCUNABLES 199* ficatrice (M7) : plutôt que d'amender les textes eux-mêmes — ce dont il ne disait rien (588) —, il entendait débrouiller les collections qui les rassemblent. L'accomodata partitio qu'il plaçait sous le prestigieux patronage de Platon allait procé der par "sujets" (materiae). Laissant délibérément de côté les commentaires scripturaires, cette division en 3 partes consacrait respectivement 4, 6, et 14 tractatus au dogme (589) , à l'exégèse (59°) et à la morale (591). C'est avec une évidente satisfaction que Lelli récapitulait au terme la belle cohérence de son plan : "Primi igitur libri in fide Christianum erudiunt. Medii de Scripturis sacris et eartfm tractatoribus instruunt. Postremi omnem gradum, sexum, aetatem sacris disciplinis instituant."

A vrai dire, la rigueur d'un tel classement pouvait prêter à discussion, et mainte lettre eût été susceptible de figurer sous plusieurs entrées. Pour pallier cet inconvénient, Lelli intro duisit quelques renvois dans sa table des matières (592). Il ne s'en tint d'ailleurs pas strictement aux seules pièces hiérony(587) "Beati Hieronymi epistolas ad eruditionem christianam pernecessarias rerum ac materiarum uarietate confusas et sine ullo ordine descriptas agnouimus ; illas namque prout sors tulerat uel pro nutu quisque descripserat. Ac ut interdum inter dogmaticos libros epistolaresque commentarios qui de fide uel contra haereticos inscribuntur, modo funèbres, modo consolatoriae, aut de moribus, aut de uirtutibus insererentur epistolae quae prioribus minime cohaerebant, ego uero, attendens quid utilitatis legentibus afferret accomodata partitio, eas ipsas epistolas propriis materiis annectere tractatibusque distinguere institui." (588) A.C. DE LA MARE ("The first book ...", p. 228) fait le même constat, mais suppose à partir de l'examen du texte de l'Expositio rufinienne que Lelli "a dû accomplir un travail de correction considérable". Hypothèse apparemment peu cohérente avec ce que dit le même auteur dans le corps de son article, p. 191, des "amis de Lelli" qui auraient souhaité une révision de son travail pour le motif qu'il aurait "suivi de trop près et sans assez de sens critique à leur goût les leçons de certains des anciens manuscrits dont il s'était servi pour sa compilation". (589) "Tractatus ... quibus fides catholica roboratur et ab haeresi impugnatione defenditur" (s'agissant des "christianae institutionis fundamenta quibus salus et uita resistit") : il y est question tour à tour de la foi, des hérésies, de l'origénisme et de la question de l'âme (respectivement 8, 12, 54 et 5 pièces). (590) "Scripturarum sanctarum expositiones quibus religiose mens eruditur in lege Domini" : cette partie traite successivement de l'Ancien et du Nouveau Testament, de l'interprétation origénienne des Psaumes et du Cantique des Cantiques, de l'homilétique suivant les fêtes liturgiques, de l'exégèse des nomina hebraica, enfin des auteurs grecs et traducteurs latins (respectivement 41 [i j + 28], 15, 9, 9 et 19 pièces). (591) "Tractatus quibus conuersatio christiana ... instituitur". Les thèmes en sont les suivants : vertus et vices ; éducation des enfants ; cléricature et prélature ; virginité, mariage, veuvage ; mépris du monde, vie contemplative et désert ; vie monastique ; amitié et faux amis ; "epistolae consolatoriae et funèbres" ; pénitence. Soit respectivement 4, 2, 6 (4 + 2], 15 [9 + 2 + 4], 10, 6, 14 [10 + 4], M [6 + 9] et 6 pièces. (592) C'est le cas en particulier pour la f'pars. On lit p. ex. dans la table à la fin du tract, i : "Si quis ad institutionem christianae conuersationis plura scire desiderat, requirat tractatum ... credulitatis ac conuersationis ... quem in prima parte inter epistolas de fide locaui, quoniam de fide tractabat." De même à la fin du tract. 8 : "Vide ad hune tractatum

200* LA TRADITION IMPRIMÉE miennes. P. ex. le "dossier origéniste" du tract. 3 de la impars comporte des pièces de Rufin (593) ainsi que les lettres de Théophile et d'Épiphane (traduites il est vrai par Jérôme). Plus insolite est le cas du tract. 3 de la 3* pars où la "materiae similitude" est censée justifier la présence (constatée du reste par Lelli dans tel recueil hiéronymien dont il héritait) d'un traité augustinien De pastoribus. Il revient à Lelli d'avoir introduit — ou conclu — nombre de pièces, surtout les plus longues, par un argumentum (parfois deux) fournis sant un résumé ou apportant l'éclairage d'un autre auteur que Jérôme (594). Le De uiris de Gennade est p. ex. mis à contribution en tête de Y Apologie contre Jérôme : il a l'intérêt d'y faire entendre une voix favorable à Rufin qui étonne étant donné le préjugé décidé dont bénéficie par ailleurs Jérôme de la part de Lelli. Dans l'argument en question de Gennade, c'est en effet Jérôme qui aurait été ' excité par l'aiguillon de la rivalité" (stimula aemulationis incitatum). Or, dans un autre argument immédiatement précédent concernant la même pièce et dû à Lelli lui-même, c'est de Rufin qu'il est écrit : "grauiori stimula agitatus, inuehit in beatum Hieronymum". Curieuse façon de renverser les torts — ou de les équilibrer ! De même l'argument de l'éditeur en tête du second livre de l'Apologie contre Jérôme place d'em blée un résumé par ailleurs honnête de l'ouvrage sous un signe péjoratif: c'est "sous couvert d'apologie" (sub apologiae specie) que Rufin y est dit avoir "amassé des malédic tions contre le bienheureux Jérôme". Et le titre donné au livre confirme avec emphase cette partialité (je souligne) : " Incipit secundus liber controuersiarum Rufini contra aoctorem praeclarissimum beatum Hieronymum". L'argument qui précède Yepist. 81 et les trois livres de l'Apologie montre à nouveau Lelli fortement prévenu à l 'encontre de Rufin : "Beatus Hieronymus Ruffini maledictis lacessitus duobus libellis ad Pammachium et Marcellam se tuetur. Tertia quoque epistola responsiua ad Rufinum singula maledicta refellit. Cuius ut clarius modestia comprobetur, praemittenda est epistola ad eum perhumaniter scripta qua de suspicione coniecta in eum ex praefatione libri periarchon conqueritur." pertinentem aliam epistolam ad Iulianum ... in qua illum de amissis liberis consolatur ad contemptum mundi ... quae habetur prima [sic pour qxarta] inter funèbres epistolas, ubi melius cadit." De même encore à la fin du tract. 10 (à propos de Vepiit. 5 à Rufin placée dans le tract. 8). (595) Préface au Péri Arcbtn (= Hier, epiit. 80), Apologie à Amutase, Apologie contre Jérôme.

( ', 94) Pour ces arguments "ab illustribus uiris excerpta", voir p. ex. le cas de \',MU. loian., précédé de 8 lignes d'Augustin, ou du c. Lucif. introduit par un extrait des Étymologies d'Isidore.

ÉDITIONS INCUNABLES 201* L'ensemble de la collection compte 49 de ces argumen ta (596) . Les trois tractatus de loin les mieux pourvus sont ceux sur l'origénisme, sur l'exégèse néotestamentaire et sur la virginité (598), soit que Lelli ait ainsi voulu faire montre d'un intérêt plus marqué pour ces trois thèmes, soit que, s'agis sant en particulier de l'origénisme, il ait senti la nécessité d'éclairer ses lecteurs sur un sujet ardu(597). Avec ses quelque 250 pièces (même si toutes ne sont pas hiéronymiennes), le recueil de Lelli marque en tout cas une date impor tante dans l'histoire du corpus hiéronymien qu'il parvient à ressaisir dans son ampleur et à articuler fermement. D'où sans doute le succès de cette collection qui allait s'affirmer massivement durant près d'un demi-siècle, soit jusqu'au jour où l'édition d'Érasme viendrait prendre le relais. Les deux impressions romaines qui peuvent se disputer le privilège d'avoir constitué \'editio princeps du recueil de Lelli — et par le fait même des œuvres de Jérôme — sont, d'une part, celle attribuée aux presses de Sixtus Riessinger et censée remonter probablement à 1468 (598), d'autre part celle imprimée par Sweynheym et Pannartz et datée du 13 décembre de la même année (699). La première soulève l'un des "problèmes les plus considérables de la typographie italienne primitive" l800). Elle ne porte aucune indication d'origine, mis à part l'énigmatique colophon "Veritas vincit IA.RV." au terme du second volume. Or les mêmes initiales apparaissent à la fin de certains ouvrages imprimés à Rome par Ulrich Han, auquel certains ont du coup proposé d'attribuer ce Jérôme. On a évidemment fait l'hypothèse qu'elles renvoyaient à lacobus Rubeus (Jacques Le Rouge), imprimeur français (de Chablis), bien connu pour la tren taine d'ouvrages édités par ses soins à Venise, Pinerolo et Embrun entre 1473 et 1489 (801). Cependant il est apparu "hautement improbable" qu'un Français ait travaillé à Rome avant 1470 dans l'imprimerie qui y constituait pour

((95) Soit respectivement 19 pour les 5 7 pièces que compte la t'pars, 1 1 seulement pour les 91 pièces de la i' pars, 19 enfin pour les 78 pièces de la f pars. (196) Respectivement^, i, Ir. 5(11 arguments) ; />. i, tr. i (8 arguments) ; p. ;, tr. 5 (8 arguments). (597) On sait par ailleurs le regain d'intérêt pour l'œuvre et la personnalité d'Origènc qui s'affirme en Italie dans la seconde moitié du XVe s. : cf. M. SCHÂR, Das Nachleben des Origans im 7.titaller des Humanismus, Baie et Stuttgart 1979, p. 86-175. (598) Hain 8550. J'ai consulté l'exemplaire de la B. N. de Paris coté RM. C 441. En abrégé ci-après : Riess. (599) Hain8;;i' J'ai consulté l'exemplaire de la B. N. de Paris coté Rts. Cjij et celui de la Libr. of Congress à Washington. En abrégé ci-après : S & P. (600) Selon V. SCHOLDERER, "Sixtus Riessinger's first press at Rome", Fifty essays in fiftmilb- and sixttentb-cmtiay bibliography, Amsterdam 1966, p. 70-71. (601) Cf. V. SCHOLDERER, "The first éditions of Jacques Le Rouge", op. cit., p. 244-247.

202* LA TRADITION IMPRIMÉE lors une sorte de "monopole allemand" (M2). Une note manuscrite de 1470 découverte par L. DELISLE dans l'exem plaire du Musée Condé de Chantilly (603) a conduit à mainte nir Rome comme lieu d'édition (alors que Naples avait aussi été suggéré), et un examen serré de la typographie a fait restituer ce Jérôme à l'imprimeur Sixtus Riessinger, actif à Rome entre 1468 (au plus tard) et 1470. Selon V. SCHOLDERER(604), la "vraisemblance" est "considérable" selon la quelle c'est cette impression de Riessinger plutôt que celle de Sweynheym et Pannartz qui constitue l'editio princeps (605). Une feuille en surnombre dans l'exemplaire de l'Université de Yale aura permis à TH. E. MARSTON C06) de mettre en évidence un indice probable de la concurrence entre les deux ateliers romains : la traduction latine de la Lettre d'Aristée à Philocrate dédiée au pape Paul II par l'historien pisan Matteo Palmieri qui figure en tête de la seule éd. Riess. y aurait été rajoutée in extremis pour faire plus sûrement pièce à la production rivale sans doute à très peu près contemporaine de S & P grâce à l'attrait de ce supplément donné en prime ! La concurrence risquait en effet d'être d'autant plus dure que les deux éditions s'accordaient en tout cas à prendre pour base la collection de Lelli en 3 parties et 24 traités. Cependant, outre celle, voyante (et destinée à être telle), de la Lettre d'Aristée dans l'éd. Riess., les différences ne man quaient pas. Tout d'abord la notice biographique de Lelli et sa préface n'introduisent le premier volume que de l'éd. Riess. En tête de l'éd. S & P figure en revanche une lettrepréface à Paul II (inc: "Sacrosanctam romanam ...") par Giovanni Andréa de' Bussi (1417-1475), qui fut évêque d'Acei et d'Aleria en Corse, et bibliothécaire du Vatican (607). Bussi est connu pour son effarante activité d'éditeur : rien

(602) Cf. TH. E. MARSTON, "St. Jerome's Lctters and Tracts", Tht Yale LJbraty Cadette 50 (1976), p. 220. Voir aussi le jugement réserve quoique moins catégorique de V. SCHOLDERER, Op. Cit., p. 147.

(605) Due à l'évèque de Trente Johann Hinderbach, attestant avoir reçu cet exemplaire de Gaspar de Theramo aux frais duquel l'ouvrage avait été imprimé à Rome à la mémoire de son parent Teodoro de" Lelli (cf. A.C. DE LA MARE, "The first book ...", p. 251). (604) Op. cit., p. 71. (605) Tel est également l'avis de A.C. DE LA MARE ("The first book ...", p. 191 et 231) : "It seems unlikely that Gaspar de Theramo would hâve gone to thé trouble of getting Lelli's text printed if Bussi's édition already existed ; surely thé édition that he paid for must hâve corne first. Perhaps it was ils existence that stimulated other friends of Lelli to ask Bussi to prépare a better text." (606) Op. cit. (/«/>., n. 602), p. 221-222. (607) Sur Bussi, dont les préfaces aux éditions évoquées ci-après ont été récemment rassemblées par M. MICLIO (Milan 1978), voir aussi les références fournies par A.C. DE LA MARE, "The first book ...", p. 214, n. ;;.

ÉDITIONS INCUNABLES 203* qu'entre 1468 et 1471, il fournit aux presses de S & P (*°8) Jérôme, Apulée, Aulu-Gelle, César, Cicéron (609), Tite-Live, Strabon (latin), Lucain, Virgile, Silius Italicus, Ovide ! "Ses dons personnels en matière d'érudition et de critique n'étaient certainement pas d'un niveau très élevé. Le dési gner comme 'a gréât classical scholar'..., c'est confondre la 3uantité avec la qualité" a pu écrire E.J. KENNEY (81°). Pour érôme, Bussi reconnaissait en tout cas sa dette envers Lelli dans la lettre-préface susdite : "Nuperrime ... cumdiui Hieronymi libelles epistolasque perplures mendose satis scriptas et ex diuersissimis codicibus prius collectas in certum ordinem a doctissimo et optimo pâtre Théodore ... redactas ..., amici quidam ad me delatas impendio poposcissent ut mea diligentia emendatiuscule redderentur ..., rogantibus annui ..."

Cet hommage rendu au travail de mise en ordre accompli par Lelli allait donc de pair avec la conscience du mandat reçu d'"amis" de ce dernier, restés insatisfaits (8n), d'avoir à améliorer l'état des textes. Une autre lettre-préface au même Paul II en tête du second tome (inc. : "Ante omnia munerum ..."), également propre à l'éd. S & P, insiste à nouveau sur cette tâche "ardue" de correcteur. Bussi y invite à comparer son édition à "ces livres qu'on lisait communément jusqu'à présent" — autre allusion à l'éd. Riess. ? — et présume qu'on aura alors lieu de lui savoir gré de son travail. Loin de lui, ajoute-t-il, d'avoir été mû par un quelconque souci commercial, indigne d'un humaniste (*12) ! Il n'en fait pas moins l'article, vantant le soin apporté à la transcription et à la ponctuation, ainsi que la peine prise à compulser le plus possible de manuscrits (sauf à reconnaître qu il a dû pour nombre de pièces se contenter d'un seul témoin ...). Et Bussi de prendre rang dans la lignée des grands éditeurs philologues en rappelant (608) Dont la cadence est non moins impressionnante : "thé printers who rushed thèse texts on to thé market" écrit E.J. KENNEY, "The character of humanist philology', in R.R. BOLGAR (éd.), Clasiical influmees on tmopean culture A.D. ;oo-i;oo, Cambridge Univ. Pr. 1971, p. 120-121. (609) Lettres adfamiliares et ad Bntitm, discours. (610) Tin cltuiical text. Aiptets ofediting in tht âge ofprinttd book, Berkeley-Los AngelesLondres 1974, p. 12 s. "Certainly he was no scholar as Valla or Politian or Hermolaus Barbarus or even Merula were scholars" écrit encore le même auteur dans l'article cité .«. (n. 608), n. 2. (6 11) Du fait de la médiocrité de l'éd. Riess. ? C'est ce que suggère A.C. DELA MARE (cf. op., n. 60;). (612) "Quod ego asserendo uenaliores non facio illos (libres). Absit enim ab homine litterato talis cogitatio !" Cette fièré proclamation n'empêche pas Bussi de recourir à des arguments fort réalistes, soulignant p. ex. que le volume imprimé reviendra cinq fois moins cher que le codex manuscrit ...

204* LA TRADITION IMPRIMÉE les précédents d'Aristarque sur Homère, de Vairon sur Plaute et, plus récemment, de Giovanni d'Andréa sur le même Jérôme (613). Reste que, même pour le détail et l'ordre des matières, Bussi ne s'en était pas tenu strictement à la collection de Lelli telle qu'en témoignent conjointement les mss. Vat. lai. 343-344 et l'éd. Riess. (614). A ce propos, tout porte à croire en effet que l'éd. Riess. a été directement établie à partir des manuscrits en question dont on a vu qu'ils avaient dû constituer l'exemplaire personnel de Lelli, rédigé peu après le milieu du XVe s. (615) . La concordance des contenus est rigoureuse (616), non seulement pour la distribu tion en 2 volumes, 3 parties et 24 traités (817) — ce qui est aussi pour l'essentiel le fait de l'éd. S & P —, mais également — et la coïncidence cette fois ne s'étend pas à l'éd. S & P — en ce qui concerne les titres donnés aux pièces et les 49 argumenta ajoutés par Lelli (618). Quant aux textes, les innombrables bévues qui, dans l'éd. Riess., déparent la version de YApoloS'e (619) et celle de YExpositio rufmienne au dire de A.C. DE LA ARE (62°) — ne sont en tout cas pas imputables à l'impri meur puisqu'elles figurent déjà pratiquement telles quelles dans le Vat. 343 (alors que 1 éd. S & P donne une version nettement meilleure, sinon même franchement différente ainsi qu'on va le voir). Une collation complète des contenus de l'éd. Riess. (ou identiquement de son modèle, les Vat. 343344) et de l'éd. S & P aboutit aux résultats suivants : Outre les 2 préfaces adressées par Bussi à Paul II, l'éd. S & P comporte en propre, à la suite de la première préface, une vie de Jérôme (BHM 900) qui couvre 4 folios (r/v) (621). Dans le premier volume (2a p., tr. 2), le De natiuitate Mariae de Pascnase Radbert (BHM 350) qui figure dans les 2 éditions est précédé chez le seul S & P par 3 folios (r/v) consacrés aux miracles du Christ enfant (82î) . A la fin du

(61 j) Sur Giovanni d'Andréa, cf. /'»/., p. 174* s. La différence est notable d'avec Lelli dont on a vu (sup., p. 1 99*) que le patronage qu'il invoquait de son côté — celui de Platon — avait trait à Yordn et non à Vétat des textes. (614) TH. E. MARSTON (op. cit. \sup., n. 602], p. 222) avait pressenti ces différences (en particulier à propos du second volume de chacune des éditions romaines). (6 M) Cf. sup., p. i8)*-i86*. (616) Honnis naturellement la trad. de la Lettre tfAristtt et la notice nécrologique de Lelli propres à l'éd. Riess. et absentes du Vat. )j) : cf. sup., p. 198* s. (en particulier 201*). (617) Cf. sup., p. 199*. On notera que, dans l'une et l'autre versions, manuscrite et imprimée, seuls les i premiers tractatus de la 2" purs figurent dans le premier tome, les 4 autres se trouvant reportés en tête du second volume. (618) Cf. sup., p. 2co*-2oi*. (619) Cf. /»/., p. 2o6*-207*. (620) "The first book ...", p. 152. Cf. sup., p. 186*. (621) C'est une autre uita que Riess. imprimait (BHM 904), la plaçant cette fois vers la fin de son second tome (avant BHAf 905) et la subdivisant en 21 chapitres. (622) S'agit-il d'une portion d'un ouvrage de Giovanni d'Andréa: BHAf 907? En

ÉDITIONS INCUNABLES 205* second tome de S & P sont regroupées 22 pièces sous la mention : "Sequentes epistolae non subsunt ordini praemisso"(623). 6 d'entre elles se trouvaient normalement distri buées au sein du classement de Lelli dans les Vat. 343-344 et dans l'éd. Riess. (624), tandis que les 16 autres paraissent bien être propres à l'éd. S & P. En revanche, on trouve dans Riess. des pièces qui manquent chez S & P (825) , fort peu dans le premier volume (626) : le Libellus contra quinque haereses d'Augustin (ra p., tr. i) et l'epist. 41 (i* p., tr. 3) ; beaucoup plus dans le second : ainsi de l'epist. 140, § i6s. (2*p.,tr. 3) et de la préface à BHM 349 (3*p.,tr. 2) (827). Dans la 3* p., tr. 4, le De septem ordinibus Ecclesiae (BHM 312) se voit tronqué chez S & P de 18 colonnes sur les 22 que cette pièce compte chez Riess. ; quant au traité Depastoribus (35 col. chez Riess.), il manque dans S & P. Dans le tr. 5 de la même ja p., les 2 premières pièces (628) qui couvrent n col. chez Riess. font défaut chez S & P ; dans le tr. 9, S & P laisse de côté BHM 331 et 562 (?) (829) ; enfin dans le tr. 14 lui manquent BHM 333 et l'epist. ad Tullianum (cf. BHM 990). Ce deuxième tome de S & P donne l'impression d'avoir été quelque peu bâclé : des pans entiers de la collection de Lelli s'y trouvent omis, quitte a ce que certaines des lacunes soient réparées finalement dans 1 appendice. Une autre différence majeure entre Riess. et S & P réside en ceci que le second allège considérablement l'appareil critique qui sous-tendait la collection de Lelli : d'une part tous les argumenta déjà évoqués (83°) ont disparu ; d'autre part les titres fort développés (au point de constituer parfois un véritable sommaire de la pièce qu'ils introduisent) se voient élagués et simplifiés (631) . Cependant à d'autres

marge de l'exemplaire de la B. N. de Paris, un lecteur a stigmatisé cette pièce tout au long par des traits de plume et des appréciations virulentes : falsa, mendacia, natta fidts in eis, detesfonda ... (623) Ce sont les pièces suivantes : 105 + 352 + 158+ 159 + 202 + 118 + 90+10 + 556 + M9(?) + 555 + RVFIN. Orig. inRom.,prot. + 165 + 76 + 352 + 262 + 154 + 260 + 9°5 + 9' 5- On notera que BHM 90; regroupe 5 pièces distinctes. (624) A savoir : BHM 90 (/' p., tr. 5) ; 202 (lit. et nom. : l'p., tr. 5 ) ; 260 (uir. il/. : i 'p., tr. 6) ; 262 et 263 (uita Hilar. et Hita MûlM : }'p., tr. 9) ; 905 (pièce placée également à la fin du second vol. de Riess.). (62;) Dans l'exemplaire S & P de la B. N. de Paris, un folio semble faire défaut accidentellement entre les ff. 10 et 1 1 (en commençant le décompte à partir de la fin de la table) : en tout cas manque à cet endroit une portion de texte correspondant à un peu plus de 4 col. de Riess. (626) Mis à part les 2 pièces évoquées ;«/>., n. 616. (627) Quant au texte de cette pièce, une note de Lelli explique qu'il a été éliminé parce que par trop évidemment apocryphe. (628) Ad nirpnei Dec dilatas et Episto/a Augustini ad lulianam. (629) Une régula monachorum. (630) Sup., p. 2OO*-2OI*. (631) Cela pour une raison apparemment toute pratique : alors que chez Riess. les titres

206* LA TRADITION IMPRIMÉE égards l'éd. S & P apparaît beaucoup plus soignée que celle de Riess. : ainsi les majuscules initiales souvent fantaisistes chez ce dernier (832) sont généralement correctes chez S & P (elles l'étaient aussi dans les Vat. 343-344). De plus, il arrive que S & P fasse preuve d'initiatives appréciables : p. ex. les livres de l'adu. louin. fournis par Riess. dans une présenta tion très compacte (conforme au Vat. 343) sont subdivisés chez S & P en respectivement 29 et 19 chapitres avec majuscules initiales alternativement rouges et bleues. Moins voyantes mais bien réelles sont les divergences entre les deux éditions quant à l'état des textes, ce que laissait attendre l'intention affichée par Bussi d'améliorer ceux-ci. Pour l'Apologie en tout cas, il apparaît certain que les éd. Riess. et S & P n'ont pu être "imprimées l'une à partir de l'autre" et qu'elles reposent sur "des manuscrits diffé rents"^33). Certes, toutes deux s'accordent à fournir des deux premiers livres la version dégradée caractéristique des recentiores de (g3) (634). Force est néanmoins de constater aussi de très notables divergences. Tout d'abord d'innom brables erreurs (omissions, mélectures, modifications arbi traires — sans parler de la ponctuation, soit absente soit aberrante !) sont propres au texte transcrit dans le Vat. 343 et édité par Riess. C35) au point même de le rendre souvent quasi inintelligible. Qu'on en juge par ces deux phrases défigurées entre bien d'autres (le texte authentique est indiqué entre parenthèses) : "Teneo epistolas nostras (uestras) qui (quibus) accusatum me scribitis esse, et hortamini ut respondeam criminanti ne si tantum (tacuerim) crimen uidear (uid. cr.) agnoscere" (i, 3, 1-3). "Quid tibi anni discam fuisse (animi fuisse dicam), amice simplicissime ? Tene potuisse heretici hominis (libre om.) marty sont imprimés (en noir), chez S & P ils ont été rubriques après coup à la main dans les espaces restreints laissés par l'imprimeur. (652) P. ex. féconda pour Secmda, Super pour Nuper, At pour Vt, Dote pour Von ..., voire même Sogor pour Cogor\ (6jj) Telle était l'hypothèse formulée pour l'ensemble des deux éditions par TH. E. MARSTON, op. cit. (sup., n. 602), p. 222 — au vu toutefois de leurs seuls contenus : base insuffisante dans la mesure où additions et suppressions auraient pu être le fait de chacun des éditeurs opérant à partir d'un commun modèle. C'est l'examen des fanantes textwllts qui apporte ici la confirmation dirimante. (654) Cf. sup., p. 1 57* s. Les deux éditions comportent p. ex. les variantes du ms. Barh. ;;2(cf. tableau 85, mp., p. 139*) en 1,1,2»; i, 5,9 et 16; 1,4, 24; 1,7, 29 ; 2, ; , 20 ; ou encore celles de la première main du ms. de Padoue (cf. tableau 86, mp., p. 141*) en i, 7, 25 et 50 ; cellede(gj)(g4) [= HP] en i, 2), )6(cf. sup., p. 48*); celles de (gj) (cf. tableau 9, /«p., p. ; 5*) en 1,2, 6 et en 1,5, 57; celle de H1 //(cf. «., p. 58*) en i, i, 50; celles de/ (cf. tableaux 11-12, sup., p. 56*) en i, 4, 25 et en i, 5, 15, etc. (655) Cf. p. c*.anclorem ... imitari pour auctoritatem ... mnt*ari(i, i, 2;); sacragratiapout sartagratia (dans la citation d'Horace en i , i , 49) ; ex illa pour exiiia (2, 5, 8 — ici le Vat. $4) donne la bonne leçon).

ÉDITIONS INCUNABLES

207*

ris nomen imponere et ignores (ignares) sub auctoritate Christi testis (testis Chr.) Origenis facere defensores?" (i, 9, 1-4).

Ce n'est pas à dire qu'en dépit des proclamations de sa préface, Bussi ait de son côté fait preuve pour le compte de S & P dl'une vigilance sans défaut. S'il donne parfois à im primer la bonne leçon là où l'édition rivale restait fidèle à la tradition abâtardie de (§3) C38), il arrive aussi que l'inverse se produise C37). Reste que , pour n'être pas, tant s'en faut, exempte de bévues, l'éd. S& P semble avoir bénéficié dans l'ensemble d'un modèle heureusement moins médiocre que ne l'aura été le Vat. 343 pour l'éd. Riess. Faut-il attribuer à l'initiative propre de Bussi de nom breuses variantes étrangères à toute la tradition manuscrite antérieure à son édition — pour autant en tout cas que j 'aie pu le vérifier —, ainsi qu'à l'éd. Riess. , mais qui n 'en donnent pas moins un texte lisible et qui, à ce titre, passeront aux éditions ultérieures jusqu'à la Patrologie de Migne inclusive ment ? En voici une liste (empruntée surtout au livre premier où j 'ai mené une enquête plus précise) (638) : (tableau 101) ', '5 i. 56 *• '9 8,5 n, 6 il, 27 12, 16 M, 7 17, 57 17,48 '9.4 2°, i

20, 9 22, l6 22, 40 24, 24 M, 9 28,4 5°, 14

5°, }°, 5°, 50,

') '7 25 26

timuit (au lieu de) per totum laus illa fuit quaestio locutus est dogmatibus spatiis terrarum iactitare immutandorum et laboris numquam intrabit commentariolis meis quoque ipse nisi enim est officium hoc idcirco me illum Philippenses suam carnem odit mihi instituendam litteris saecularibus deinceps non adeo in

metuit totum illa laus quaestio fuit dogm. est loc. terrarum spatiis iactare mutandorum laboris non introibit commentariolis quoque nisi officium est idcirco hoc me ad Philippenses carnem suam odio habuit mihi et instruendam saec. litt. non in

(6)6) Cf. p. ex. sollicita en i, i, 29 au lieu du fautif solita chez Riess. ; mfraeco en 1,6, 18 pour .a inttfro chez Riess. (657) Cf. p. ex. mutas en i, 7, 26 alors que Riess. imprime à juste titre iauitus. (658) Quelques cas retenus pour la plupart au début de chacun des deux autres livres veulent simplement signifier que le même phénomène s'y vérifierait en fait certainement tout au long.

208* i ' 1 1 i i ^ * l 5 î 5

5 D, 41 i i, 7 z 24 l ;i 4 6 4 16 4 11 4 50 I 3, 25 I 4 ' 11 i 52

LA TRADITION IMPRIMÉE lifteras didicisses ducit me se reuersum esse supinus denuo il. a uns de Maria uirgine eratne figurato corpore ab Origene negaret terresque morte me nunc ... non uult

did. lin. me ducit reuersum se esse resupinus de uno natum esse de uirgine erat corpore figurato neg. ab. Orig. terres me morte née ... uult

Beaucoup de ces variantes paraissent bien en effet trahir la main d'un réviseur plus attentif à faire en quelque sorte la "toilette" littéraire du texte que scrupuleux à l'endroit de son modèle (sans doute souvent suspect) : ainsi de telle explicitation sémantique ou syntaxique (eratne en 2, 4, 21 ; terresque en 3, i, 4) ; ainsi du complément apporté au vers de Virgile en i, 30, 26 et de l'alignement sur la Vulgate des citations scripturaires en i, 17, 48 et en i, 28, 4; ainsi également de la préférence donnée à un terme peut-être jugé plus élégant (instituendam en i, 30, 15) ou plus expressif (iactitare en i, 12, 16) ; ainsi encore de l'élimination de tours qui auront paru cacophoniques (Ma laus en i, 2, 19; reuersum se esse en 2, 2, 24 ; ab Origene negaret en 2, 16, 23) — alors que Jérôme est au contraire friand de tels effets (M9) ... Autant de lectionesfaciliores auxquelles s'ajoutent beaucoup d'interversions de mots (simple manie de correcteur en mal d'interventions ?). Beaucoup plus sûrement encore pourrat-on faire remonter à Bussi — ou plutôt à l'expert dont on va voir qu'il s'était assuré le concours — la leçon glosée 4>dp|aaKov 9avdoi|aov id est malum uirus uenenumque mortale venue se substituer à un mot grec sans doute difficilement déchiffrable (ou absent) du modèle, et qui correspond à notre pharmacopolam en 1,3,5. Quant à l'éd. Riess., tout comme le y ai. 343 elle laisse ici un blanc de plusieurs lettres suivi d'une terminaison : [ ]stium. Le 4>dp^iaKov 9avdoi|aov de l'éd. S & P dont le succès persistera jusqu'à la correction de Martianay dans l'éd. des Mauristes sent la restitution savan te (M0) . Or on sait que Bussi s'en était rapporté à la science du grammairien Théodore Gaza pour les problèmes posés par le grec (M1) (dont beaucoup n'en restèrent pas moins en suspens

(659) Cf. commentaire, n. 150*. (640) On songe à Ignace d'Antioche : "ûcmtp Savàot^ov Qàppaxov 6i66Vrcç UETÙ oivouiiToç,"(T>a//. 6, 2). Cependant VeJitiopriHapi d'Ignace n'a pas paru avant 1498-1499. (641) La préface à Paul 11 en tête du second volume décerne à Gaza des compliments mirifiques : "auriga ingenii nostri et studiorum oculus ac sol quidam litterariae maruritads".

ÉDITIONS INCUNABLES 209* — à preuve les nombreux blancs que du grec devrait remplir) : on aurait là l'une de ses interventions, d'autant plus opportune à la première page de 1''Apologie qu'un "trou" eût été pour lors excessivement voyant (la suite de l'œuvre aura droit à moins d'égards!). Si les deux premiers livres de l'Apologie ne diffèrent de l'une à l'autre des plus anciennes éditions romaines que sur le fond d'une commune tradition, l'examen du troisième livre confirme avec éclat qu'elles ne reposent pas en l'occurrence sur un commun modèle. Chez S & P ce livre continue d'attester la tradition de (g3) (M2). Sans doute est-il au complet, mais on a vu comment, dans tels des recentiores de ce groupe, la fin habituellement manquante avait pu être suppléée à partir d'une autre tradition, en l'espèce celle de (T3) (M3)- Et s'il en est un parmi les manuscrits subsistants duquel le modèle de l'éd. S & P a dû être particulièrement proche en ce qui concerne les trois livres de YApologie, c'est certainement le ms. Canon. Pair. Lat. 224 d'Oxford, rédigé près d'un demi-siècle avant cette impression de 1468 et qui provient d'une collection vénitienne (M4) . Le texte du troisième livre chez Riess. rappelle quant à lui de très près un autre de nos recentiores, a savoir le ms. Barberin. lat. 569 du Vatican (*45). Pour n'être pas en tous points identiques, les deux versions présentent du moins en commun les traits caractéristiques de la vulgate de (13) (646), et, de plus, bien des omissions ou mélectures leur sont propres, comme p. ex. : » I 5 5 » J 5

11 » ij * *9 J » 5 2O- 21 A

II

in médium si tu oa. uel audisse om. leuitatem (pour Imitaient) ergo me (pour me ergo) non1 om. montem ... gladio (pour montes . . gladios)

Or on a vu (M7) comment ce Barberinus relevait lui-même d'une formule mixte associant la tradition de (g3) pour l'a*. 1-2 et celle de (f3) pour l'ap. 3 : telle est justement la formule Cette collaboration entre Bussi et Gaza avait été signalée par P. ANTIN, EisaisHr S. Jérôme, Paris 19)1, p. 224. (642) Cf. p. ex. (parmi bien d'autres cas) tua pour liki en 5, i, 54; Cepkae pour Petro en j, 2, 16 ; Dalmatiae pour ptr Dalmatiae insxlas en ;, ;, 14. (645) Cf. atf., p. I58*-I40*. (644) Cf. sup., p. 140». (645) Cf. s»p., p. 172». (646) Cf. p. ex. 5, 2, 2i (car nos oditis); 5, 5, i (omission de hocest ... mu ex); '/.) et 1552 (mit.); Grégoire de Nazianze 1551-1552; Haymon d'Halberstadt 153;. (694) Cf. CH. BÉNÉ, Érasme et S. Augustin, Genève 1969 (en particulier p. 11-95); D. GORCE, "La Patristique dans la réforme d'Érasme", Festgabe J. Lort% (éd. E. Iserloh et P. Manns), t. i, Baden-Baden 1958, p. 255-276. Voir aussi P. S. ALLEN, Opus ipistolarvm D. Erasmi, notice introductive à la lettre n° 596 (préface aux Hieronymi opéra de 1 5 16, à

220* LA TRADITION IMPRIMÉE lesquels le jeune Érasme vécut à Deventer avaient dû à leur étude zélée de Jérôme l'appellation de Hieronymiani. Dès 1488 la correspondance d'Erasme comporte des référen ces à Jérôme. Sans doute est-ce à son ami Cornélius Gérard (occupé en 1516 à écrire une vie de ce saint) qu'Érasme devait d'avoir "pris conscience de l'importance des écrits de Jérôme pour la défense des Lettres et leur bon usage" (695). L'édition de 1516 représentera le couronnement d'un projet remontant à plus de 15 ans (896) et d'une longue fréquenta tion déclarée comme telle par Érasme (697), dont l'on retien dra ici les jalons suivants : - Écrivant en 1498 à Robert Gaguin, Érasme l'avait interrogé sur les éniçmatiques "Céréales et Anabasii" de l'aP- 3. 3. 22 (698). mais Gaguin invoqua la maladie pour ne pas répondre (699) ! En 1516, Érasme se tirera d'affaire dans une scholie par le biais d'une interprétation étymologique et mythologique assez peu convaincante (70°). Du moins saisiton là sur le vif un Érasme dès longtemps attelé à une lecture attentive de Jérôme, et en particulier de l'Apologie. - Or l'Apologie s'était vue à nouveau privilégiée en 1511 : cette année-là Erasme professa à Cambridge un cours sur les lettres de Jérôme et sur l'Apologie^01). - Plus généralement, la correspondance de l'éditeur de Jérôme atteste que ses "travaux d Hercule" (702) se poursui virent assidûment pendant des années. Ainsi en 1501 : "Molior arduum quoddam et, ut ita dicam, Phaetonteum facinus, ut Hieronymianos libros ... pro mea uirili resti-

Guillaume Warham), t. i, p. 210-211. (695) CH. BÉNÉ, op. cit., p. 57. (696) Des négociations en vue de la publication, finalement infructueuses, eurent lieu dès 1512 entre Erasme et l'imprimeur parisien Badius. Installé à Baie en 1314, Érasme rut aussitôt associé à l'édition des œuvres de Jérôme dont la parution chez Froben s'annonçait prochaine. Il en devint bientôt le principal artisan puisque Gregor Reisch à qui elles avaient d'abord été confiées lui abandonna le soin d'éditer les lettres. (697) "In ea palestra tôt isun annos exercitatus ... olim adulescentes huius scriptis unice sumus delectati" (préface au t. i de 1516). (698) "Céréales et Anabasii qui sint apud Hieronymum in Rufinum non satis intelligo. De Cerealibus somnio nescio quid. Vtroque uerbo uestigatorcs quoquo uersus dimissi significari uidentur. Tu me doceas uelim ..." (Opus epist., t. i, n° 67, p. 195). (699) "Née Cerealium née Anabasiorum permittit me acerbissimus morbus meminisse, Mm sum doloris impatiens ..." (ibid., n° 6g). (700) Cf. commentaire, n. 62° et 458*. (701) Cf. Annales Collegii Je Gonuille et Gains, éd. J. Venn, Cambridge 1904, p. 15 (référence fournie par P. S. ALLEN et D. GORCE, op. cit. \snp., n. 694], respectivement p. 210 et p. 261). (702) Selon un cliché expressif employé en particulier pour la dédicace de l'éd. de i i 16 et souligné par P. PETITMENGIN, "Comment étudier l'activité d'Érasme éditeur de textes antiques?", dans Colloqma Erasmùau Txroaeajia I, Paris 1972, p. 217-222 (en particulier p. 2 1 7 et n. $)•

ÉRASME 221* tuam" (70S) ; en septembre 1513: "Ad Hieronymum emendandum et scholiis illustrandum ita mihi feruet animus ut afflatus a deo quopiam mihi uidear. lam paene totum emendaui collatione multorum ac ueterum exemplarium" (704) ; durant l'été 1514: "His duobus annis, praeter alia multa, castigaui diui Hieronymi epistolas ; adulterina et subdititia obelis iugulaui, obscura scholiis illustraui" (705). Cette dernière citation explicite la triple tâche que s'assigne Érasme: corriger les textes, les éclairer par des scholies, écarter les apocryphes. Le troisième point a trait à ce qui fera également l'une des originalités majeures de l'édition de 15 16 : le classement des œuvres. L'index général subdivise en 5 "ordres" les 4 premiers tomes confiés à Érasme (7oe) : 1) TU Yvtfcia 2) TU à|aipdAcjç v68a 3) rà 4ieu6ETTi'Ypa4>a

a - docta

b - indocta 4) aliéna 5) mixta (707)

La distinction principale passe en fait, on le voit, entre les œuvres authentiques (premier "ordre") et "les autres" pour lesquelles on notera le luxe des subdivisions ! Aux premières seront réservés en I5i61est. 1,3,4. Aux secondes le t. 2- Mais toutes les éditions suivantes feront passer celui-ci en quatrième position, en sorte que les œuvres authentiques soient regrou pées dans les t. i, 2 (ex-t. 3), 3 (ex-t. 4). Dans le corps de ce t. 2 (futur t. 4), le classement se fait sous trois rubriques qui ne correspondent qu'imparfaitement à celles de l'index citées ci-dessus : - "erudita ... sed falso inscripta Hieronymo" (cf. les précédentes catégories 2/ et 3/a). - "aliéna ... sed ... authorem testantia" (cf. la cat. 4/). - "lectu ... indigna et impudenter attributa" (cf. la cat. 3/b).

(705) A Antoine de Bergen, Ofau ipist., t. i, n° 149, 1. 57 s. (704) A Andréas Ammonius, Opus ipist., t. z, n° 175, 1. 14 s. (705) Opta epist., t. i, n° 196, 1. 151 s. (706) Les ; autres, dont le maître d'œuvre aura été Bruno Amerbach, comprennent les commentaires scripturaires et le De Spiritu Saacto de Didyme (dans la trad. latine de Jérôme). Sur ce dernier, voir l'étude de L. DOUTRELEAU signalée sup. dans la bibliographie. (707) Érasme y ajoute un "index eorum quae perierunt" où l'on trouve une intéressante justification du travail publié la même année sur le Nouveau Testament (sauf, en quelque sorte, le respect dû à Jérôme I) : "Nouum Testamentum graecae fidei reddidit (Hieronymus). Qui labor si extaret, aut non fuisset nobis eadem in re laborandum, aut cène illius studio plurimum fuissemus adiuti."

222* LA TRADITION IMPRIMÉE Quant aux œuvres authentiques, leur répartition en trois tomes correspond à la triade suivante : - napaivETiKà ., n. 597], p. 95, n. 59). (714) Cf. inf., p. 254*. où l'on verra que Rufin n'est pas pour autant mieux apprécié.

ÉRASME 225* d'entre eux davantage attirantes pour un humaniste féru d'analyse littéraire et de références antiques. Rien en revan che sur les § 4-5 ; 12-14 '• 23-24 : 26 ; 29-32. Dans le dernier livre se signalent les § 4 (4sch. dont 3 sur les 1. 6-9), 6 (ssch.), 22 (5 sch. dont 3 sur les 1. 10-13), 30-31 (5 sch.), 39-40 (6 sch.), 42 (4 sch.), soit plus de la moitié des scholies pour 8 paragraphes. Au § 30 p. ex., ce ne sont pas les théories sur l'origine des âmes qui retiennent le moins du monde Érasme, mais bien plutôt les mentions d'Aristippe (1. 16), d'Hermagoras et de Gorgias (1. 18) , et l'image du sommeil des loirs qui lui rappelle Pline (1. 36) ! 3 scholies seulement sur les § 13-21, 2 pour les § 32-37 : pour des pans entiers du livre, le commentateur s'en est manifestement tenu à un rapide survol. Ces scholies entendent d'abord élucider les difficultés du texte : traduction (ou paraphrase) des mots grecs — ou calqués sur le grec — dont il est parsemé (45 fois : p. ex. "pseudépigraphe", "sycophante", "pentaglotte"), identi fication de noms propres (36 fois : Érasme se limite presque exclusivement à ceux qui relèvent de l'Antiquité classique, p. ex. Sardanapale, Théophraste, Salmonée), commentaire de termes rares (mussitare, cicures) ou techniques (33 fois). Parmi ces derniers, grammaire, rhétorique et dialectique se taillent la part du lion : hyperbates, sorites et autres pléo nasmes retiennent presque infailliblement le commentateur, qui s'intéresse également à l'histoire naturelle (les vents étésiens, les loirs, les cantharides ...) ou à la médecine (l'aurone, la jaunisse ...), beaucoup plus rarement à la théologie (pour l'anthropomorphisme, il renvoie à l'Historia tripartita). Autre visée, née d'une connivence de lettré qui vibre aux échos d'une culture classique dont il est lui-même pénétré : l'explicitation de sources ou de parallèles litté raires. En particulier l'auteur des Adages ne manque pas de relever les tournures proverbiales dont Jérôme est si friand (715) : ainsi en i, 20, 19-20; 2, 19, 9; 2, 34, 25-26; 3, 39, il ; 3, 42, i ... Les scholies sont souvent pour Érasme l'occasion d'apprécier le style et la technique argumentative de Jérôme, élogieusement le plus souvent (p. ex. pour la synecdoque de nombre du Croesos de i, 17, 36: "Venuste mutauit numerum"), mais parfois aussi négativement, s'agissant notamment de certaines incohérences (716). Nom-

(715) Comme l'a bien souligné A. OTTO, Die Sprichworttr .... p. XXXV. On a vu comment les proverbes de VApologie avaient également souvent retenu l'intérêt des auteurs de florilèges manuscrits: cf. sup., p. 192* et n. 567. (716) Même vis-à-vis de Jérôme, Érasme n'est pas inconditionnel ! Cf. scholies sur i, 17, 24 : jugements contradictoires sur la culture de S. Paul ; i, 50, 72 : le songe de l'epist. 11

226* LA TRADITION IMPRIMÉE breuses sont les scholies qui traitent de critique textuelle (40, soit respectivement 16, 16 et 8 pour chacun des livres) et laissent ainsi filtrer (on y reviendra) quelque lumière sur l'origine de certaines corrections érasmiennes. Enfin le commentateur tend à exploiter à l'intention de ses contem porains les leçons que lui suggère le texte patristique. Ainsi la proverbiale obscurité d'Heraclite (i, 30, 72) lui arrache cette exclamation polémique : "At, o Deus bone, quid si Hieronymus audisset huius aetatis theologos rhetoricantes, et abyssalem illam suam sapientiam prodigiosis schematis afférentes!"

De même Érasme se complaît longuement — à propos de 2, 25, 18 — à imaginer l'horreur qu'eussent inspiré à Jérôme les "théologiens de notre temps' et leur langage autrement barbare que celui d'un Rufin ! Sur quelle base textuelle l'Apologie a-t-elle été imprimée dans l'éd. de 1516? C'est au manuscrit des scholies (et non plus à leur version imprimée) que l'on doit de le savoir. La chance a en effet voulu que fût conservé à la Bibliothèque de Baie sous la cote A IX 56 le manuscrit même (en partie autographe) des scholies d'Érasme sur Jérôme. Les deux états successifs de leur rédaction ainsi conservés ont été étudiés par F. HUSNER (717). Pour le premier livre de l'Apolo gie, on constate qu'Érasme s'en est tenu à la version des "scholia vetera" (ff. 61-64 du manuscrit), se contentant d'y renvoyer lors de la rédaction définitive et attestant ainsi la qualité qu'avait déjà atteint à ses yeux son travail sur cet ouvrage (718) . Cependant le ms. de Baie a aussi l'intérêt de comporter des renvois aux éditions de Jérôme à partir desquelles Érasme préparait la sienne : ce sont (719) non seulement les éd. Kesler de Baie (1489 et/ou 1492) — Érasme était précisément installé dans cette ville depuis 1514 et il a dû y rédiger ses scholies —, mais aussi une éd. de Mayence de 1470 (72°) et une autre de Rome (Sweynheym et Pannartz 1470 ?). Toutefois il est une autre édition à laquelle Érasme se réfère — et beaucoup plus constamment — : F. Husner a

tantôt pris au sérieux, tantôt minimisé; i, 55, 18 : une échappatoire par trop "rusée" à propos de Daniel. (717) Voir son étude signalée mp, dans la bibliographie. (718) Cf. F. HUSNER, "Die Handschrift ...", p. 134-135. (719) Selon F. HUSNER, "Die Handschrift ...", p. 143-144. (720) F. HUSNER ("Die Handschrift ...", p. 143, n. 22) a bien vu (sans connaître toutefois les éd. de Mentelin et de Riessinger) que cette impression de Mayence fournissait un texte indépendant de celui de la plupart des autres éditions incunables, mais du coup il la surévalue quelque peu "Su gibt den treusten Text aller bis ins 19. Jahrhundert ùberhaupt erschienen Ausgaben")! Cf. atp., p. 216*.

ÉRASME 227* pu vérifier que la foliotation correspondante était celle de J. Sacon, Lyon 1508. S'il a pu consulter occasionnellement les autres éditions susdites, c'est sur cette dernière (721) qu'Érasme se sera principalement fondé (722). Érasme a beau se proclamer grand chasseur de manuscrits dans ses préfaces et sa correspondance, F. Husner est d'avis (723) que des manuscrits n'auront guère été consultés pour l'édition des lettres de Jérôme que pour traiter ponctuellement certains problèmes soulevés par le texte des versions imprimées. Mes propres sondages pour ce qui est de l'Apologie recoupent entièrement les conclusions de F. Husner et de A.C. de la Mare. En tout cas il est sûr — F. Husner l'avait bien vu (724) — que de nombreux points sur lesquels l'éd. de 1516 s'écarte de la tradition manuscrite unanime (à ma connaissance) ne sont pas imputables à Érasme, pour lors tout simplement tributaire de sa Vorlage (à savoir cette version procurée par Bussi que reflétaient conjointement les éditions bâloises, romaine et lyonnaise dont il aura disposé) (725) . Il s'en faut pourtant de beaucoup qu'Érasme n'ait mar qué de son empreinte le texte parvenu jusqu'à nous(726). Voici un échantillonnage de leçons qui (sauf erreur) ne se rencontrent avant Érasme ni dans les manuscrits ni dans les éditions imprimées, mais qui dès lors s'imposeront jusqu'à Vallarsi inclusivement (727) : (tableau 106) ', ', '. i,

7, 1° 7, 54 ". 59 i;, ij

renchéris studio consentira an

(an litu ilt)

* + * +

retineberis studii consensisse aut

(721) J'ai consulté l'exemplaire de la B. N. de Paris coté C jji. (721) A.C. DE LA MARE ("The firsr book ...", p. 237) a constaté elle aussi — et indépendamment de F. Husner (dont elle ne paraît pas connaître l'étude) — que la version de l'Expositio de Rufin dans l'éd. érasmienne de i ; 16 devait avoir effectivement pour base une édition lyonnaise (i 508 ou i ; i 5), corrigée à partir tout à la fois d'un manuscrit du groupe (3 (dans le stemma de VExpositio) et d'une édition romaine, peut-être celle de Pannartz et Lauer de 1476. (725) "Die Handschrift ...", p. 142. (724) "Die Handschrift ...", p. 14; (à partir de sondages effectués principalement sur 1W«. huirt.}. (725) C'est à Bussi, on l'a dit (sup., p. 207* s.), que semblent devoir revenir en dernière instance la paternité de nombreuses retouches qui passeront pour la plupart dans les éditions imprimées jusqu'à nos jours. (726) F. HUSNER ("Die Handschrift ...", p. 145) écrit justement qu'Érasme ne s'est pas libéré fondamentalement de l'ancienne vulgate reçue des éditions incunables, quitte à s'en être écarté sur d'innombrables points particuliers ("... die Hieronymusvulgata, von der sich Erasmus bei ail semer Handschrifteneinsicht wohl an zahllosen Einzelstellen, aber nicht pnnzipiell freigemacht hat"). (727) Liste non exhaustive. En particulier n'ont pas été dépouillés les § 10-3; du livre second.

228*

i 14, il '

2}, }2

' i 2 2

25, $4 30, i ; 7, 5 9.8

2

9, II

3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 5 5 3

i, 18 4, i'-'7 i, ! !, !6 7, '7 7, 3' M,8 '2, 19 '3, '7 '6, >8 '7, 10 20, 24 25, 29 24, 10 24, 20 25,11 26, i 27, li 28, 52 30, 9 3°, 2l 30, 26 35, 9 39.9 39.6o 42, 33

LA TRADITION IMPRIMÉE ,1l. mr. sunt quid om. quia haec etenim existimes ... existimas audiente quidem alterum ... différât religiosulus a tanto sententiam nu. stili et siccine

tm. incedis hac capitis alieni posset praeteriri non poteris mihi me ... te aliquid te didicisse alligatae persuaserant per me cognoscis domum confoderunt

+ sibi + et + sint + qui non + et * hoc + enim + aestimes . . aestimas + mediante + quidem .. différant + -sus * tanto + -tias *in * stilus + ut * sic et * esse * ingrederis * hoc * alieni capitis + possit + praeterire + mihi non poteris + te ... me + aliud + didicisse te ' illigatae + -runt + cognoscis + domo + -diebant

Toutes ces leçons, souvent faciliores (728), aboutissent à un texte lisible. Telles d'entre elles s'expliquent à partir de la Vorlage qu'elles s'efforcent de corriger (729). Certaines de ces corrections toutefois pourraient s'être fondées sur d'autres versions consultées occasionnellement. On a vu que le manuscrit des scholies renvoie parfois à un incunable de Mayence dont le texte rappelle de très près nôtre ms. E de (gi)(730). Érasme aura pu lui emprunter p. ex. les leçons suivantes (je souligne les références de celles qui sont à ma connaissance propres à E) : (728) Cf. p. ex. i, 7, 34 {studio: voir inf., n. crit. 17); i, 15, 15 et 3, 17, 10: normalisation de tours interrogatifs ; i, 14, n (ri illi pour éviter si sibi: même tendance euphonique constatée chez Bussi, tuf., p. 208*) ; 3, 1 3, 1 7 (stili éliminant l'anacoluthe : voir inf., n. crit. 169). En i, jo, 13, ,•//>/,•/ pi ut même être considéré comme une conjecture heureuse (voir inf., n. crit. 52). C'est également à Érasme qu'il revient, semble-t-il, d'avoir transféré partout le nom d'Apollinaire de la je à la 2e déclinaison (Apollinariui : cf. i, 13, i; ; i, 16, 13; i, 21, 9.14; i, 24, 4, etc.). (729) Ainsi de alternai en 5, 5, 56, assez judicieusement substitué à un alitpàd(\\ù s'était introduit dans le texte de Bussi ; en 5, 39, 9, per me remplace un peu intelligible in me du texte de Bussi qui redoublait malencontreusement les in me ... in te ... de la ligne précédente. (7)0) Cf. SHp., p. 2l'8*-2I9«.

ÉRASME

229*

(tableau 107) i, 15, 18 2,6, 1 5 2,1,4 3, ', 17 ), 12, 12

), 'i, 10 5, »}. » }, ))• ) ), }«, '* ), )7. >'

lui

et cetera add. an et columnam Eusebii sex Ulc accusas obicis ... minaris at sufrugium

(an lien ilf)

' su i aut columnam sex Eusebii (Bussi: Eusebii) ipse ' -sat -cit ... -tur aut suffragium

De même, la leçon cursales, mentionnée par une scholie sur 3, 3, 22 (tandis que le texte érasmien adopte, à juste titre, Céréales) , a pu être lue dans la version imprimée par P. Schoiffer. Si Érasme s'est servi de manuscrits issus de (fi) pour corriger le texte de Bussi, il ne l'aura fait que de manière très ponctuelle (731). En revanche, il se sera assez couramment inspiré — parfois à bon escient — d'un témoin de l'autre famille — (f2) pour l'ap. 1-2, (13) pour \'ap. 3. En i, 5, 15, s'il connaît la variante limauerit de (f2) (cf. scholie adloc.), il a raison de ne pas la préférer au librauerit de sa version de base, tandis qu'en i, 9, 5, Kopu4>aïov vient remplacer avantageuse ment — une autre scholie le souligne — le corruptum imprimé précédemment à partir de (g3) . De même Érasme a raison de préférer impegit à impetit en 2, 15, 19. Il aura eu tort au contraire de ne pas rétablir la leçon de (f2) en 2, 20, 2 (asino uidelicet lyra), se contentant de la signaler dans une scholie (732). L'influence d'une autre version que celles de (fi) est encore perceptible ailleurs (733). Nul doute que le témoin qui aura fourni toutes ces variantes étrangères à (f i) a dû être en l'occurrence un ms. de (ms), comme l'attestent les leçons suivantes dont plusieurs sont propres à ce seul groupe (représenté ci-après par r) au sein du consensus 0 de (f2) ou de te): (tableau 108) I, 2, 11

I, 8, 26

pi ililir.it r (lixtr.it gr philosophice ir

(au lieu de) + pulicem (publicem Bussi) *-phe

(751) Signalons au moins optri sua en i, i, i

LA TRADITION IMPRIMÉE légères

-ris

iudicio apertissime ituJicium

indicio -mi -cum

Les leçons en italique sont celles que retient l'éd. critique ci-après. A cet égard les corrections de 1524 sont loin d'être toujours heureuses: 9 fois seulement sur 21! Encore consistent-elles simplement dans 6 cas à revenir au texte de Bussi en l'occurrence exact. On notera la conjecture propo sée en marge du texte dès 1524 pour le passage difficile de 2, 10, 22 : "Vide num legendum ueritatem e uita" (au lieu de uitam e uita) (74°). A l'occasion de l'impression parisienne de 1533, Érasme se mit de nouveau en frais pour améliorer le texte, comme nous l'apprend la préface datée de Fribourg-en-Brisgau (741) : "Porro cum acciperem apud Parisiorum Lutetiam rursus excudi epistolarum uolumina, ut ex tempore licuit, quaedam loca pridem a me notata recognoui misique in publicam studiorum utilitatem, non conquieturus donec aequo candidoque lectori probarim fidem et industriam meam ..."

Cette révision se traduisit par une série de variantes imprimées en marge du texte, soit 13 pour le premier livre, il pour le second, 7 pour le troisième. Sur ces 31 variantes marginales, un peu plus de la moitié donnent le texte correct, à savoir : I '. 5 1 '9. M 1 5°. 5 I M. 45 I 5'. 49 1 2, II X M. 7

1 15,18 2 M, 55

pharmacopolam Barhiesu respuimus munitum increpationes inclyti corruptos sensibus Filium Patris

2, 1, Z, J.

5. J, }, 5,

M . 5° i? , 5 i? . I* 5> H 20 . J° 20 > }* 17 4}

• M .64

causa dvQYVupiajjdç creatum per Dalmatiae insulas non est non est uni cas quidam audacia

3 autres s'en rapprochent : î, 6, î; î, 15, 22 î, 18, 46

imermundis structurarum in humilitate

Enfin les n dernières sont des leçons erronées. Dans un de (740) Cf. tuf., n. crit. 86, p. 162 s. (741) Opxi tpist., n° 27)8, 1. 16 s.

ÉRASME 233* ces il cas cependant, en i, 15, 15, Érasme a eu raison de reléguer dans la marge la leçon fautive des éd. de 1516 et de 1524 (fabulae) pour introduire rabulae dans le texte. Les 10 autres cas sont les suivants : » i i i ' * * i 5 5

î, M 1 7, 49 26, 7 50, 14 î°, 72 9- S M, î» 54, iî '}. >6 Z5, 5!

deum sanctus effugiet fictum (= A) membra (au lieu de uerha) patitur (= A E) Heraclium (= A E) orbe criminis uarietatem (= A') illud (= 0) uel si (= XH)

Parmi eux, 6 sont particulièrement intéressants en ceci qu'on y reconnaît des traditions bien déterminées (d'où les sigles indiqués ci-dessus) : celle de (gi) et plus précisément de A en i, 17 et 30 et en 2, 34 ; celle de (f3) et plus précisément du groupe T-^ en 3, 13 et 23. Tandis que la seconde impression parisienne (1546) reproduira ces leçons margina les de 1533, on ne les rencontre pas dans les impressions bâloises pourtant postérieures de 1537 et de 1553. Dans le corps du texte de 1533, outre rabulae déjà signalé pour i, 15, 15, j'ai relevé (non systématiquement) quelques nouvelles variantes par rapport aux éd. de 1516 et de 1524: (tableau 110)

m6 ci 1*24

1555 (et éd. postérieures)

i, 8, 26 "i, il, 61 1, 24, 15 z, 6, 1 1 2, 22, i ; 2, 22, 50 5, 5, 9 5, 14, 17 i, 16, 2; 5, 25, 50 ), 15, 59 5, 25, 50 5, 24, 14 5, 24, 25 5, 59, 27 5, 59, 71 5, 45, 78

dixerat dicas transfert quid uel eruditus legerem fuerunt ludrica calumnieris potuerunt proditorem sunt aduersum dogmata supra deueni

-rit dicis -feret* ///., tableau 1 10, P- M 5*)(764) Cf. SHp., tableau no,p. 255*. Toutefois en i, 11,61 Vittori lit Jitis (et non dicas), leçon que je n'ai pas vue attestée dans les éditions érasmiennes avant i ; ; ;. La correction — d'ailleurs malheureuse — lui revient-elle? (765) Dans l'exemplaire coté R«. C 417 de la B. N. de Paris. (766) La seule exception est en 2, 7, 57 où cette édition lit ut. (767) L'équivalent s'en retrouve en 5, 2, 2 où Vittori imprime mmutiisimi à la suite d'Érasme, mais commente ainsi : " Vituitissime quaedam habent exemplaria, quae lectio etiam placet. Verum transalpinam editionem [= la version d'Erasme] immutare non placuit cum ipsa quoque congruum habet sensum." En l'occurrence, Martianay (suivi par Vallarsi) estimera à juste titre que umutissime aboutit plutôt à un "sens incongru" ! (768) Vittori est du reste en veine d'indulgence en commentant ce passage, car la seule autre approbation consentie à Érasme que comportent les 250 scholies sur 1''Apologie

VITTORI 239* l'heureuse conjecture ueritatem. Cependant, outre que c'est moins à Érasme qu'à ses imprimeurs qu'est reconnu le mérite , Vittori s'en arroge de toute manière un plus grand en prétendant avoir quant à lui étayé cette simple conjecture 'exemplarium ope ' ! On serait curieux de savoir quels sont ces exemplaria ... N'y aurait-il pas là esbroufe pure et simple (769) ? - En 2, 18, 46, les mots cum humilitate sont rétablis à juste titre "quinque exemplarium ope". C'est là une précision numérique dont Vittori n'est pas coutumier : pierre sans doute dans le jardin d'Érasme, contredit par autant de témoins ! - En 3, 35, 16, la bévue suscipiam au lieu de suspiciant n'est pour une fois pas mise au compte d'Érasme, mais plutôt des imprimeurs: "impressorum forte incuria". Après avoir constaté la liberté avec laquelle un Bussi et un Érasme ont apporté au texte des retouches de leur cru, ainsi que le mépris souvent affiché par le second pour les incohé rences des manuscrits, il est frappant de voir Vittori ponc tuer tant de ses corrections d'une référence quasi rituelle aux témoins qui les autorisent : "sine exemplaribus nihil immutare ausi sumus" a-t-on lu plus haut à propos de i, n, 17. Commentant 3, 33, 5 où il supprime à juste titre un second est qui figurait chez Érasme après diaboli, Vittori dit l'avoir fait "ope exemplarium ... ut singularum etiam minutarum rationem reddamus". Et l'expression "exemplarium ope restituimus (reposuimus, correximus, addidimus, abrasimus)" revient chez lui comme un leitmotiv (77°). Le recours aux emendata (-tiora) exemplaria, antiqui ou emendatiores

survient tout juste quelques lignes auparavant à propos de i : ,- EV^QTOV en 2, 10, ; : "Recte ante nos interpres ... scripsit" (référence à Donat qui figurait effectivement dans la scholie érasmienne correspondante). (769) A rapprocher de P"erreur" de Martianay sur ce même passage : cf. inf., n. crit. 86, p. 162. Ce qui accrédite un tel soupçon, c'est p. ex. de voir Vittori prétendre à propos du mot grec de i, i;, 20: "apud cuncta quae nos uidimus cum impressa tum manuscripta exemplaria aut àvTfnoAov muemmus sut àvTiuaxov." A quoi Martianay rétorquera (note aJJoe.) que "tous ses manuscrits" portent une leçon autre que ces deux-là ... La source de Vittori n'est-elle pas en fait essentiellement la scholie d'Erasme où ces deux leçons se voient présentées comme des conjectures ("ex latinis uestigiis" il est vrai)? (Notons cependant qu'on rencontre en effet antipalon comme variante marginale dans le ms. i6 Staff. Kde Padoue, du XVe s.). Mais il est un autre cas où il est sûr que Vittori se laisse aller à renchérir imprudemment sur une scholie d'Érasme qu'il exploite sans le dire : en i , 17, 14, Érasme avait expliqué que l'aurone (d'Horace) est une herbe médicinale, moins dangereuse toutefois que l'ellébore, et il n'en faut pas plus à Vittori pour conjecturer qu'à la place de abrotanm» il faille lire tlleborum. C'était là se montrer plus érasmien qu'Érasme lui-même ! (770) Voir les scholies sur i, io,n;i, 18,46 et 76; 5, i, ) ; 5,6, j; 5,7, z6 (pour écarter tortas, conjecture pourtant astucieuse d'Érasme, au profit du plus vraisemblable lotos) ; 5, 20, 50; j, ai, i»; }, ij, 50; }, 55, ! ; 5. Î7. «; î, 45, 64.

240* LA TRADITION IMPRIMÉE codices est plusieurs fois mis en avant (771). L'admonitio des anciennes versions (772) est dite indispensable pour rétablir la lectio germana (-nior) ou genuina (773) . Malheureusement ces affirmations réitérées ne s'accompagnent en général d'au cune précision sur l'identité des exemplaria utilisés. On a noté qu'au sujet de 2, 18, 46, Vittori indiquait pour une fois le nombre de ceux qui appuyaient son texte. La seule autre précision — en ce qui concerne \'Apologie — survient à propos de 3, 37, 22: "Brixianorum codicum ope". La correction est pour lors judicieuse, mais comme l'on ne connaît aujourd'hui aucun témoin conservé à Brescia et que la leçon qu'y aurait lue Vittori est attestée presque unanime ment par la tradition manuscrite (774), on ne s'en trouve guère plus avancé ... Cette référence à l'autorité des exempla ria permet en tout cas à Vittori de dénoncer sans ménage ments les erreurs de la transalpina editio (-pini typographi, -pinorum impressio) et de son maître d'ceuvre, "le catave" (776). A propos de 3, 4, 7, Vittori s'acharne sur une simple conjecture (paroenii pour prooemii) , soutenue certes avec assurance par Érasme ("Neque quicquam addubitem ita scriptum ab Hieronymo fuisse"), mais qu'il n'avait pourtant pas été jusqu'à introduire dans le texte de Jérôme (776). Vittori fait comme si c'était le cas, profitant de l'aubaine : "Paroenii legebatur antea, quae uox ab Erasmo inuenta est et incongrue hic posita ..." Quant aux critères invoqués par l'éditeur en plus de l'appui des exemplaria, et maniés par lui généralement avec bonheur, ce sont, outre la métrique déjàévoquée (777), tantôt la concordance avec des passages parallèles (778) , tantôt la cohérence avec le contexte immédiat (779), tantôt le "sens"

(771) Voir les scholies sur ;, ;, 24; 5, 6, 48; ;, ;o, 5 ; 5, J4, 25. (772) Voir les scholies sur 2, 25, 26; i, 28, 12; 5, 12, 60. (775) Voir les scholies sur i, ), 9; 2, i, 29; 2, 18, 76. (774) A l'exception — à ma connaissance — de x et du ms. [Incunables] R«. C 4)2 de la B. N. de Paris qui omettent tu*. (775) Cf. scholies sur 2, 7, 14 : "Falso Batauus legebat" ; 2, 7, 46 : "falso et hic et alibi legit Erasmus" ; 2, 1 1, 69 : "Erasmus ..., ut errorem crrori connectât, [sic] interpretatur" ; 2, 28, 16: "perperam hic Batauus corrector legebat"; 2, 52,9: "falso legebatur" ; ;, H. 4S : "maxime uitiatus apud Erasmum locus"; 5, 45, 77: "perperam legebatur". (776) Tout en congédiant péremptoirement les leçons (bonne et mauvaise!) des manuscrits (prooemii etpraemii) : "Neutra uox uel tantulum ad sensum facit" ! Vittori aura raison de défendre prootaii ... (777) A propos de l'hésitation pudens\prudtns dans le vers d'Horace en i, 17, 46 (/»/>., p. 258*). (778) Cf. utlut cm, 22, i; de même qu'en 2, 21, ij;refestiaaateen ;, 6, 46 de même qu'en 5, 6, 5 j ; asccnderail en 2, 2;, 6 pour / Cor. 2, 9 cité de la même façon dans trois autres passages hiéronymiens. (779) Cf. npperisse en 2, 24, ; ; nefciuit en 5, 29, 22 (mieux accordé que ntsciret avec habmt de ), 29, 2; : cette lectio facilior est en l'occurrence bel et bien une conjecture d'éditeur.

VITTORI 241* dont l'évidence impose telle correction (78°), tantôt certains critères stylistiques comme l'emphasis (781) ou Yelegantia (782), tantôt enfin, dans le cas des citations bibliques, le constat judicieux que Jérôme cite en général l'Écriture non pas d'après la Vulgate, mais d'après une version latine conforme à la Sépiante (783). Il arrive cependant que l'éditeur soit partagé entre plu sieurs leçons: on a déjà vu le cas de 3, 2, 2 (uenustissime/ uetust- : cf. sup., n. 767) ; signalons également 2, 9, 5, où la schplie commence par récuser praetulisset (au profit de prot-) , mais continue en constatant que cette autre leçon aussi fait sens ; et surtout 3, 18, 33 où Vittori s'en tient dans le texte au conuersationem érasmien, mais signale que de "nombreux manuscrits" lisent conuersionem, et commente tour à tour les deux versions selon que l'une ou l'autre "plaît davantage". Certains décalages apparaissent même entre le texte et les scholies : pour 2, 10, 22, le texte lit uitam en 1564 et à partir de 1578 alors que la scholie propose ueritatem, leçon qui ne figure dans le texte qu'en 1566 et en 1575 (784) ; pour 3, 6, 55, la scholie restitue les mots in omnibus omis par Érasme, mais le texte continue d'attester l'omission ; pour 3, 36, i et 3, 42, 31, les scholies appuient respectivement et mihi (contre mihi et) et haec alors que, dans le texte, on trouve mihi et hoc ; pour 3, 43, 38, la scholie rétablit manui après manus, mais le texte n'imprime toujours que manus (du moins en 1564 et en 1578) . Ce retard du texte sur le commentaire se voit explicité dans la scholie sur 2, 20, 7-8 : "Corruperint et scriberent legendum est ..., non corruperit et scriberet ... Hos errores post excusa exemplaria, cum haec scilicet commentaremur ... deprehendimus : propterea prelo emendati non sunt."

Vittori, apparemment peu sensible au goût de Jérôme pour la uanatio [cf. commentaire, n. 65 ic], n'a pour une fois même pas jugé nécessaire d'intervenir "exemplarium ope" [je ne connais du reste aucun témoin qui ne lise nestiret}. Il sera suivi par Martianay et Vallarsi) ; ut plutôt que il en 5, 35, 12 de même qu'en ;, ;;, n. (780) "Sensus perspicuus" (5, 20, zo) ou "dilucidus" (5, 20, 26); "sensus ipse per se ostendit" (5, 22, 11-12). (781) A propos de la gemmation emphatique de tu en 5, 12, 60 et en 5, 37, 22;de ))• f

i; ))• " )• i4, 2) )' )&, ' ), i7, 22

)•'», 1 5, 59..4S 5. 59. 65 i, 42, il )> 42, )' )> 4i- 2l )• 4)> 4* i, 4), 7l

* it * alteram * exponit catholica + inquit etiam frueris conuincam cuis respondebo tibi tortas quod * illum forsitan * uitantis fides quod tua hune ... illum testimonium sum * personas * ut + et ... refutare in se * corpore * nesciret non * portu * uulgus inducam urbis releuatione ' quaestionem + Tjrrbenum + sit diaboli est *«/ magna + mihi et tonpulisti mendacium tuum * maxime augmentanJa tribunalem bute animam mendacis Deus

243" at et alteram exponit cum eo + -cas inquis + et etiam fruitor + esse conuincam tuis tibi respondebo * Mas * quid ittud forsitan tu

mtaitis * sedes + quo tota tua + illum ... hune -nia + sim pertonas et */ ... -ret * in se dictum -ra ntsciuit * qui non portai illudam uulgus + urbi reuelatione -nés Tyrrhenum mare intersit + diaboli ut * grandi mihi * tu conpulisti + -cio tuo quam maxime " augenda * -lium + hoc ' animam suam -cii * Dominus

Quoiqu'elle ne prétende pas à l'exhaustivité, cette liste montre combien l'autonomie de Vittori par rapport à Érasme s'affirme surtout dans le dernier livre : plus des deux tiers des variantes ci-dessus le concernent seul. Les corrections de l'éditeur romain apparaissent assez souvent heureuses : 39 fois sur 67. On peut ajouter les cas de 2, 28, 12, de 3, 6, 48, de 3, 12, 60, et de 3, 21, 28 où le texte de Vittori se rapproche sensiblement du texte authentique. Il ne sera guère à

244* LA TRADITION IMPRIMÉE l'honneur de Martianay d'avoir préféré revenir — ou en rester — au texte fautif d'Érasme dans 25 de ces 43 cas (12 de ces 25 leçons erronées subsistant encore chez Vallarsi). Il est cependant 20 cas où Vittori élimine de bonnes leçons attes tées par Érasme au profit d'autres fautives. Martianay et Vallarsi auront alors raison de revenir au texte d'Érasme, ce qu'ils ne font malheureusement que 13 fois pour Martianay, 10 fois pour Vallarsi (789). Restent 4 cas où ni Érasme ni Vittori ne donnent la bonne leçon — laquelle ne sera rétablie par Martianay (suivi par Vallarsi) qu'en i, 15, 20 (àvnÇr)Xov). Les sources auxquelles Vittori a puisé ses variantes ne se laissent pas aisément identifier. Du moins l'édition romaine opte-t-elle plusieurs fois pour une leçon représentative de (fi) là où Érasme présentait le texte de (f2) ou de (f3) (79°). Dans quelques cas (791) , Vittori adopte des leçons qui, au sein de (fi), reflètent plus spécifiquement la tradition de (gi) (1114), voire de (1114) tout court. Faut-il imputer cette diversi té a la multiplicité des exemfilaria que Vittori se flatte d'avoir utilisés ? Rien n'est moins sûr. En effet, en 3, 31, 3, illudam uulgus trahit certainement un emprunt à l'un des témoins de (m6) (792), groupe dont l'on a vu qu'il donne de \'ap. 3 une version hybride (793). Or, des n autres leçons de \'ap. 3 évoquées ci-dessus (794), il en est 10 que Vittori partage avec (m6) (795). Et ce ne sont pas les seules: à parcourir le précédent tableau, on peut vérifier qu'en 3, i, 24, en 3, 2, 5, en 3, 14, 31, en 3, 21, 28, en 3, 30, 17, en 3, 32, 7.9.17, en 3, 36, i, les leçons de Vittori coïncident également avec celles de (m6) telles qu'en témoigne le ms. Barb. 605 (796). Certes, ce ne sont pas toutes les variantes de Vittori par rapport à Érasme qui peuvent s'expliquer ainsi. Du moins est-il vraisemblable qu'entre autres exemplaria à lui

(789) Du moins Vallarsi retient-il la bonne leçon inducaa de ;, ;i, ; à titre de variante possible. (790) Ainsi en 2, 18,46; 5,6, ;; 5, 25, 51 «49; 5, 25, 5; j, 54,15 ; 5,42, 15 ; 5,45,28. En 5, 24, 25 en revanche, la leçon fatmm par laquelle Vittori a comblé une omission du texte érasmien appartient à (fj). (791) P. ex. 5, 28, 37; j, 52, il ; 5, 59, 48. (792) Comme p. ex. le ms. Barb. 6oj du Vatican. Notons que le ms. de Cesena lit ttulgus indueam. (795) Cf. /»/>., p. tJ9» s. (794) Cf. sup., n. 790-791. (795) La seule exception concerne et etiam en 5, 6, } : et est en tout cas omis dans des témoins de (m6) comme p. ex. les mss. D.XI.i de Cesena, D.iSde Rome, Barb. 60; et 611 et Ottob. 126 du Vatican. Le ms. de Cesena se sépare cependant des autres témoins de (m6) et de Vittori en ;, 25, 49; ;, 25, 5 ; 5, 28, 57; 3, ji, il ; j, 39, 48 ; 5,42, 15 ; ),4j, 28. (Pour la position particulière de ce manuscrit, cf. atp., p. 160* et stemma, p. 164*). (796) Quant au ms. de Cesena, il partage même jusqu'à 20 des 58 leçons restantes en question. Au total, ce sont 55 de ces 48 leçons de Vittori pour Vap. ; dans le tableau cidessus qui se retrouvent soit dans l'un de ces deux témoins de (m6) soit dans tous les deux.

VITTORI 245* accessibles, Vittori ait accordé — à juste titre — plus de faveur à l'un ou à l'autre de ces témoins de (m6) si nombreux en Italie du Nord à partir du XVe s. (797). On comprendrait dès lors que l'a*. 1-2, réduite dans (m6) à une médiocre version très abrégée — et issue de (g3) tout comme la version de Bussi dont Érasme avait pour l'essentiel hérité — n'ait pu bénéficier chez Vittori d'une révision aussi poussée que l'ap. 3. En somme, cet hypothétique témoin de (m6) aurait joué auprès de Vittori un rôle analogue à celui qu'Érasme avait accordé à un ms. de (m5) (798) : les éditeurs du XVIe s., dont le travail critique consiste essentiellement à corriger une précédente version de base imprimée ( Vorlagé) , semblent le faire surtout en retenant parmi les autres versions disponi bles un manuscrit d'appoint qu'ils consultent épisodiquement bien plus qu'ils ne le collationnent. Érasme n'avait pas été mal inspiré de chercher à amender un texte issu de (g3) au moyen d'un témoin de (m5). L'intérêt apparemment manifesté par Vittori à un témoin de (m6) n'était — en ce qui concerne 1 ap. 3 — pas moins judicieux : on a dit la qualité de cette version (799) — surtout par rapport à celles dont témoignent tant d'autres recentiores. Vittori pouvait y glaner un grand nombre de bonnes leçons de (fi) et de (13) qui mentaient d'évincer celles du texte érasmien. Mais ici tout comme dans le cas d'Érasme, l'exploitation d'un manuscrit pourtant bien choisi est restée par trop superficielle. Inconvénient inéluctable vu les habitudes critiques de l'époque et la hâte qu'imposait le traitement de corpus souvent considérables ... Si Vittori, à la différence de prédécesseurs qui s'arro geaient couramment ce droit, s'est peu permis de modifier de sa seule initiative le texte reçu(800), il a quand même introduit de la sorte des variantes comme ecquid et ecquis (pour et quid et et quis) en 2, 24, 43 et en 3, 10, 5 ; pertonas en 3, 23, 12; nesciuit pour nesciret en 3, 29, 22 (801). Ces interventions exceptionnelles sont du reste de bon aloi (802) . Au bout du compte, les quelques dizaines de variantes relevées chez Vittori ne doivent pas faire illusion : elles ne représentent guère, si l'on ose dire, qu'un "saupoudrage". La physionomie d'ensemble du texte hérité d'Érasme n'en ressort pas profondément modifiée. Du moins reflètent-elles (797) Cf. np., p. ij4* s. et 170*. (798) Cf. ixp., p. 229* s. et 254*. (799) Cf. np., p. 166* s., en particulier 170*. (800) Cf. np., p. 2 59*- 240*. (801) Cf. tup., n. 779. (802) J'ai fait mienne en 2, 24, 4; la leçon de Vittori (cf. inf., n. crit. 121, p. 180-181), propre à vrai dire à la seule éd. de 1566. (.hi.mt .i/n-r/Moren 5, 2j, 1 2, il ne sonne après tout guère moins hieronymien que le sans doute plus authentique ptrsonai des manuscrits.

246* LA TRADITION IMPRIMÉE un sens critique assez sûr auquel il convient de rendre hommage. Pour limité qu'il soit, le progrès est réel que marque le texte de Vitton par rapport a celui d'Érasme (803). Les scholies de Vittori sur VApologie méritent que Ton ne s'y arrête pas seulement pour leurs données de critique textuelle. Tout en intégrant près des deux tiers du contenu des scholies érasmiennes, elles enrichissent notablement le commentaire, soit qu'elles développent ce qui demeure le plus souvent à l'état de notation brève chez Érasme, soit qu'elles s'arrêtent à bien d'autres points du texte que ceux commentés par l'éditeur hollandais (804). On notera surtout l'intérêt de Vittori pour les questions théologiques, fort peu abordées par son prédécesseur. Ainsi les ascensiones et descensiones de i, 23, 14-17 amènent Vittori à évoquer S. Thomas et toute la "theologorum schola" à propos de "hiérarchie ecclésiastique" : sans doute spnge-t-il déjà alors à l'ouvrage du théologien néerlandais Pignius(805) dont il fera l'éloge explicite en 2, 19, 45-46. En ce dernier passage ("quis imperator hanc synodum iusserit congregari?"), il s'en prendra avec véhémence à Érasme sur une question dont l'enjeu apparaît évidemment crucial au XVIe s., celle de la convocation des conciles. Érasme avait brièvement souligné la phrase de Jérôme : "Nota, lector, olim synodos imperatorum iussu congregari solitas." Cela suffit à Vittori pour prendre feu et flamme contre cet "ennemi de l'intérieur" qu'il voit se ranger dans le parti des Impériaux et pour se sentir obligé de défendre longuement (près d'une page serrée de l'éd. in-8°) les droits du Saint-Siège : "Erasmus, qui ueluti domesticus Ecclesiae hostis quouis haeretico nocentior ac pestilentior fuit, monet hic lectorem ... et, ut uenenum magis fundat, non addit quod addendum erat, uti executores Apostolicae Sedis, non uti talis rei auctores hoc illos [scil. imperatores] semper fecisse [etc.]"

En i, 28, 16-19, l'expression "caelesti saginans pane" amène Vittori à parler des "effets de l'Eucharistie" ;en i, 32, 17-18, le scholiaste souligne l'usage ancien du mot sacerdotium pour désigner l'épiscopat ; en 2, 4, 27-28, il prend position sur le traducianisme, cette "iure damnata opinio" ; en 2, 7, 10, la mention du libre-arbitre lui est l'occasion d'une mise en garde contre les néo-pélagiens et les néo manichéens: "Sunt enim nostro tempore qui in alterutram (805) Cette appréciation sur le travail de Vittori est à tout prendre plus favorable que celle portée à propos du De Spiritit Sancto par L. DOUTRELEAU ("Le De SpiritH ...", p. 597). (804) Cf. »/>., p. 157». (805) Albert PIGHI, Hierarcbiae Efcitsiajtieat assertio, Cologne 1558.

VITTORI 247* hanc décidant foueam" ; en 2, 17, 45-46, autre exhortation actualisante à propos de la révérence de Jérôme envers les anciens Pères : "Audis quantum sanctis uiris et Ecclesiae patribus tribuat D. Hieronymus, ut ex erroribus qui in libris eorum reperiuntur non statim illos haereticos iudicet... Nos hodie cum minimum inuenimus in aliquo sancto errorem, statim in conuicia et blasphemias erumpimus."

Tout aussi éloquente est la scholie sur 2, 25, 42-44 (dénonciation par Jérôme de la légende des Septante). Alors qu'Érasme s'était gaussé en constatant qu'"il ne manque pas aujourd'hui de gens pour y croire alors que S. Jérôme déclare tout uniment que c'est un mensonge", Vittori se demande quant à lui gravement comment "tant d'éminents personnages de notre Église (tôt Ecclesiae nostrae proceres)" ont pu s'y laisser prendre. En 2, 30, 28-30, à propos de l'usage liturgique du psautier de la Septante non contesté par Jérôme, Vittori se montre également sensible à cet autre témoignage de respect pour la Tradition : "Vides quantum déférât antiquitati iam in Ecclesiis receptae ut ... non existimet amouendos fore [hos psalmos] ex usu Ecclesiarum ..."

Ainsi se font jour les intentions apologétiques de l'éditeur pontifical, non moins soucieux qu'Erasme de dégager pour ses contemporains la portée de l'œuvre de Jérôme, même si sa lecture s'oriente dans des perspectives différentes, voire parfois diamétralement opposées. Cette visée polémique amène Vittori à vouloir battre l'humaniste sur son propre terrain et le convaincre non seulement d'impiété, mais d'ignorance. On l'a vu en matière de critique textuelle, mais cela se vérifie constamment. Ainsi en i, 5, 8 sur un terme grec: "Erasmus solita uecordia immo inscitia àpTi'uoiç, inquit, instauratio est" ; ainsi en 2, 2, 31-32 où l'Italien se moque de son prédécesseur qui paraît ne pas savoir que la Via Flaminia traverse les Apennins; ainsi en 2, 7, 24 où Érasme a confondu l'Eccle'siaste avec l'Ecclésiastique (806) ; ainsi en 3, 22, 10-13 où Érasme situe à Tarse de Cilicie et non à Joppé le "port de Jonas". S'il s'attache aux aspects théologiques négligés par Érasme, le commentaire de Vittori ne délaisse pas pour autant la dimension littéraire qu'avait

(806) En fait, Érasme avait corrigé en Etclesiastico un Ecclesiastice inadmissible de sa Vorlagt. Ce faisant, il n'avait pas été vérifier la référence. D'ailleurs les théologiens du XVIe s. font souvent la confusion. L'acribie de Vittori n'en ressort que mieux.

248* LA TRADITION IMPRIMÉE privilégiée l'humaniste. Certes, il a l'avantage de pouvoir remployer le matériau amassé par son prédécesseur, mais il ne s en contente pas, complétant ou discutant les explica tions, ajoutant des références. C'est ainsi que deux scholies sur les formes d'argumentation évoquées par \'ap. i, 30, 47-50 occupent plus d'une page (de l'éd. in-8°) ; qu'une demi-page revient au KaKén4>aTov de 2, 10, 5. En i, 30, 6 ("genuinum infigere"), une scholie sans équivalent chez Érasme révèle non seulement la culture littéraire du commentateur, mais aussi sa connaissance exacte des goûts de Jérôme sur ce plan : "a Persio, cuius poemate plurimum uir sanctus delectatur"(807). Ajoutons que le commentaire de Vittori est beaucoup plus également réparti sur toute la surface de l'Apologie que ce n'était le cas, on l'a vu (808) , avec les scholies d'Erasme. Pour conclure sur Vittori commentateur de Jérôme, on soulignera deux différences entre son travail et celui d'Érasme qui invitent à ne pas exalter celui-là aux dépens de celui-ci : d'une part Érasme avait fait œuvre de pionnier ; d'autre part il avait apparemment travaillé seul pour l'essentiel. Vittori, lui, ne bénéficiait pas seulement de l'acquis érasmien, il disposait également de précieuses collabora tions. Le lecteur des scholies sur l'Apologie a ainsi la surprise de voir mettre à profit la mention en 3, 40, il du voyage de Platon en "Grande Grèce" pour saluer l'aide reçue du cardinal Sirleto, originaire de ce pays (809) : "Calabriam nunc uocamus ... Genuit eruditissimos semper uiros, ut aetate nostra Gulielmum Sirletum, cum quo bas omnes Hieronymi emendationes contulimus. Vir enim est adeo in graecis latinisque omnium generum litteris, sacris praesertim, et ueterum patrum lectione uersatus ut, quem illi comparem, hac tempestate habeam neminem. Sacrum nunc Cardinalium ornât collegium, quo sola probitas eruditioque hominem nuper euexit, anno scilicet MDLXV quo haec commentabamur."

On appréciera la qualité chaleureuse et discrète de cet hommage inattendu, ainsi noyé dans le flot des scholies comme un visage dans une foule. Il a de plus l'intérêt de dater exactement le commentaire de Vittori sur l'Apologie, d'en préciser les conditions d'élaboration, et même de comporter une pointe à rencontre des critères de nomination des cardinaux (autres que la probitas et l'eruditio !). (807) Sur Perse chez Jérôme, cf. commentaire, n. j 34. (808) Cf. IHp.,p. 224*-22J*.

(809) Sur le concours de Sirleto "qui ... avait jadis commencé l'édition" romaine de Jérôme, cf. P. PETITMENGIN, Les éditions ..., p. 69 et 101.

VITTORI 249* Importantes pour l'histoire du texte et de l'interprétation de l'Apologie sont encore les scholies dues à un autre savant du XVIe s., Henri de Graeve (81°). Dominicain, professeur de théologie à Nimègue où il mourut en 1552, ce Gravius s'était occupé d'éditions patristiques (811). En 1609 furent publiées à Paris ses Annotationes et castigationes in S. Hieronymi epistolas (autre édition en 1618 à Cologne) (812). Dans l'éd. Vittori des Opéra de Jérôme, Paris 1643, les scholies de Gravius se trouvent ajoutées à celles de l'éditeur. Sur l'Apologie, Gravius n'en a pas rédigé moins de 241 (respecti vement 78, 44 et 119 pour chacun des trois livres). 48 d entre elles ont trait à la critique textuelle (respectivement 18, 9 et 21). Gravius fait 8 fois mention d'un uetustus (uetus) codex où il aurait lu : (tableau 1 1 ;) ' i ' i i

i, 5 1,56 ', 49 ;o, 14 jo, 51

5

J. «4

) 6, 56 3 59. 36

•i'apijn Kon. 5>>49 1, i, 11

2-, M, 7 i, *, z, î, i,

ij, 18 M, 5i 17, 18 J, '4 *°, 5*

mundis Barchiseus Er.1 Bariheu Vie. repulimus Er.1 Vie. Mar.1 Val.1 circumstintiae redargutiones inuicti deprauatos uersibus Filii et Patris creaturam in Dalmatia nulli (+ Val.)

rispmmia Er.* Mar.* Val* munitum increpationes iiuljti corruptos sinsibus Vilium Patris crttttum per Dalmatiae insulas mi (— Val.)

Des 17 bonnes leçons de Er.2, 10 (en italique) sont également de celles préférées par Martianay qui, de plus, se rapproche du texte authentique en 2 autres cas. Des n leçons franchement erronées de Er.2, une seule se retrouve chez Martianay (deum en i, 5, 13) : encore le choix était-il en l'occurrence délicat (848). Somme toute, on dirait bien que le Mauriste a connu ces leçons marginales et qu'il a su y faire un tri généralement judicieux, mais sans vouloir souffler mot de sa dette envers l'édition érasmienne. En i, i, 5, il s'en prend (84;) (846) (847) (848)

Cf. Cf. En Cf.

SHp., tableau 110, p. -•;••,*. sup., p. 257*. 2, 17, 5 ; i, 18, 46; }, 45, 64. inf., n. crit. i4bis, p. 124.

MARTIANAY 259* aux "graeca uerba" d'Érasme et de Vittori "quae in nullo apparent exemplari manuscripto" et prétend quant à lui avoir lu "en grec dans de nombreux manuscrits QAPMAKOnoLAM suum" . Cette forme hybride avec désinence latine (distincte du ap^iaKonwXr|v adopté par Martianay dans son texte) ne provient-elle pas de ce que le Mauriste aura vérifié le pharmacopolam marginal d'Érasme dans les manuscrits / et V où il aura pu effectivement lire le mot sous la forme que signale sa note ? A propos de 2, 17, 5, voici ce qu'écrit Martianay : "Nullus est codex ms. apud nos qui pure non légat ANAFNOPIZMOL, licet imperiti lectores et scriptores posuerint ad marginem quorundam exemplarium anatheorismos ; quem errorem retinent editi ante nos libri."

Cet anatheorismos supposé placé "en marge" du texte par certains lecteurs ou copistes et adopté par les anciens éditeurs n'est-il pas une invention de Martianay ? La leçon àvaOewpiofiôç (anatheorismos) ne se rencontre à ma connais sance que dans le texte de certains manuscrits de (f2). La fiction ainsi créée par le Mauriste ne repose-t-elle pas sur la disposition inverse qu'il aura pu constater dans une édition parisienne d'Érasme, où âvaGecjpianôç figure dans le texte et àvaYvcjpio^ôç en marge ? Ajoutons que Vittori avait déjà préféré àvaYvcjpiotuôç à àvaGecopia^ôç alors que la note de Martianay laisse croire le contraire. Si le Mauriste fait bruyamment état de la leçon fautive de Er.1, n'est-ce pas pour pouvoir imputer à son propre travail sur les manuscrits un mérite qui revient en fait à Er.z et à Vie. qu'il connaît mais passe sous silence ? Pour 2, 15, 33, Martianay prétend que filium est la leçon imposée par "tous nos manuscrits". Sans doute, mais cet "omnes nostri mss. codices" ne sert-il pas à faire oublier à dessein l'origine en réalité érasmienne de cette heureuse correction ? Évoquons encore le cas de i, 15, 22 (étranger à la liste ci-dessus) où, à propos de scripturarum uerba uariari, Martianay déclare en note : "In pluribus mss. legimus sed et structurarum uerba uitiari." Outre que le mot uitiari est suspect (je ne l'ai jamais rencontré quant à moi), ne serait-ce pas une fois de plus en marge de son exemplaire d'Érasme que Martianay aura lu structurarum avant de pouvoir le faire dans aucun manuscrit ? Un indice de plus de cette possible esbroufe du Mauriste apparaît en i, 18, 3 où la forme hybride Stromateum rappelle singulièrement la ver sion érasmienne de 1533/1546 et elle seule (que je sache). Rien d'étonnant au contraire à ce que l'éditeur français ait eu plutôt affaire à l'un de ces tirages parisiens — sans doute

26o* LA TRADITION IMPRIMÉE celui de 1546 (849). Or c'est bien également à une édition pa risienne de Vittori que paraît renvoyer la leçon "ànoAoYi'aç nepl 'QpiyÉvouç" que Martianay dit avoir lue chez ce prédécesseur en 3, 12, 13. Celle-ci figure p. ex. dans l'éd. Paris 1643 alors que les éd. Rome 1566 et Anvers 1578 omettent comme Érasme toute préposition. Martianay paraît même avoir eu sous les yeux une édition du XVIIe s. enrichie (comme celle justement de 1643) des scholies de Gravius. Il est des cas où il innove par rapport à Érasme et à Vittori en adoptant des leçons qui étaient précisément de celles prô nées par Gravius : (tableau 1 1 7)

Er. Vie.

i, 56 2, 1 1 î, 8 50, 52 $ 59, 56

per totum publicat dpTtôoeiç erat $cuKréov navrdnaoi

Mar. Val.

totum pulicem dvTi9éotiç erit ^UYOÔEUT^OV ndorj uqxavQ

* Leçon également suggérée par le pbarmacopolam de Er.1 (15 jj et M4).

En i, 9, 3, Martianay troque le ignoras te des anciens éditeurs pour un ignaros qu'il pourrait devoir à la variante marginale de Gravius (ignaros habere) ; en i, 30, 14, periurium et mixtum de Martianay est plus proche de la leçon signalée par Gravius (et periurium mixtum) que de celle des précédents éditeurs (mixtum periurium) . Que Martianay ait en effet utilisé Gravius, cela ressort de sa note en i, 5, 8 où il nomme explicitement ce prédécesseur pour dénoncer à sa suite la "faute monstrueuse (prodigiosum mendum)" d'Érasme, et invoque en renfort "tous les manuscrits". Exceptionnelle reconnaissance de dette, et qui n'implique nullement que le Mauriste ait dépouillé tous les choix de Gravius : en tout cas il ne le suit pas pour les autres passages dont on a donné cidessus la liste (85°). Hormis cette probable exploitation, le plus souvent tacite, des ressources offertes par les variantes d'Érasme et de Gravius, quelle aura été la part d'initiative de Martianay ? Dans ses prolégomènes, il cite 8 exemples empruntés à YApologie (dont 6 pour le seul premier livre) de ses interven tions éditoriales. Il en est 5 qui concernent la restitution de

(849) Étant donné les leçons util ... passent en 5, j, 25 (cf. »»/., tableau 1 18, p. »6)*) et aduiTsariorum en 5, 24, 25 (cf. /»/>., p. 257*). (850) Cf. sitp., p. i49*-i50*.

MARTIANAY 261* mots (ou citation) grecs (8M) , type de correction dont Martianay se montre ainsi particulièrement fier(852). Chacun des passages en question se trouve d'ailleurs ponctué d'une note où le Maunste s'appesantit peu discrètement tant sur l'inanité des conjectures de ses prédécesseurs que sur la qualité ("diligens indagatio") et le mérite ("non sine labore ac capitis dolore") de son propre travail (8M) . Une telle ostentation est surtout déplacée dans les autres cas : en effet, s'il a encore raison de rétablir l'adresse "ad Marcellam" (au lieu de "ad Marcellinum") dans le titre du premier livre et, comme on l'a vu (854) , la leçon Filium Patris (au lieu de Filii et Patris) en 2, 15, 33, c'est à Gravius qu'il a dû être redevable del'une et de l'autre corrections (855). Reste le cas de i, 13, 18 où Martianay choisit de suivre les mss. F et J, témoins de (g2) et de (g3), dont la leçon qualifiée d'"authentique (genuina)" par le Mauriste est bien plutôt une typique lectio facilior: "Quis apud Latinos par sui [scil. Gregoni] est?" Voilà qui, certes, fait sens, mais Martianay aura été trop pressé de rejeter le texte de ses prédécesseurs ("qui sui apud Latinos impar est"). Sans nier que ces derniers n'aient pour eux le soutien de "quelques manuscrits", il s'imagine — et Vallarsi après lui — qu'ils attribuent à Grégoire une connais sance du latin inférieure à celle que ce Père avait du grec ! Vittori n'avait pas commenté l'expression, mais on a vu (856) comment Érasme avait dès 1510 donné (in extremis!) la bonne explication (s'agissant d'une allusion perfide de Jérôme à la traduction en latin de Grégoire par Rufin). Martianay n'aura pas lu, ou en tout cas bien mal compris cette scholie. Vallarsi paraît s'être en l'occurrence laissé impressionner par le ton tour à tour méprisant ("Hucusque torsit eruditorum ingénia locus iste mâle editus ... loco deprauate edito ...") et triomphant ("Nos genuinam lectionem Hieronymi restituimus ...") du Maunste: il lui emboîtera le pas. Heureuse erreur cependant qui nous vaut d'obtenir l'indication, non seulement des fonds, mais des cotes de deux des témoins consultés par Martianay (857) ! A lire l'Apologie dans l'édition des Mauristes, il s'avère que l'éventail de témoins pourtant assez largement représentatif auxquels Martianay fait référence lui aura finalement fort peu servi à améliorer le texte. D'une part il garde pratique(851) En i, i, 5 ; i, i, 8; i, 9, ; ; i, 15, 20; 5, )9, $6 s. (8 ; 2) D'où sans doute à nouveau la mention des "antithèses" de i , 9, ; dans l'argument qu'il place en tête de \'Apologie contre Jérôme. (855) Les expressions citées proviennent de la note sur 5, 59, j6. (8)4) Cf. .«/>., tableau 116, p. 258*. (855) Pour la première, cf. sup., p. 250*. (856) J«p., p. 2,o»-25i*. (857) Cf. tuf., p. 256»-2!7».

262* T.A TRADITION IMPRIMÉE ment intacte la double couche des "corrections humanistes" introduites par Bussi et par Érasme (858) ; d'autre part on a vu (859) que, si le Mauriste avait eu raison de suivre Érasme plutôt que Vittori dans 13 des 20 cas où ce dernier détériore le texte, il en était aussi revenu — ou resté — au texte fautif d'Érasme dans 25 des 43 cas où Vittori avait en revanche su corriger à bon escient son prédécesseur. Il semble donc que la méthode de Martianay ait consisté à contrôler l'un par l'autre Érasme et Vittori, et à opter pour l'un des deux en cas de désaccord. Cependant les leçons d'Érasme auront été préférées plus souvent (37 fois dans les cas qui viennent d'être évoqués) que celles de Vittori (25 fois). Conclusion proche de celle de L. DOUTRELEAU pour le De Spirilu Sancto : 'Le Mauriste aurait donc travaillé uniquement [nous dirions ici: surtout] sur Victorius et Amerbach [ici: Érasme], jugeant l'un, jugeant l'autre, et parvenant en fin de compte à un texte normalisé ..." (88°) . Voici pourtant toute une série de cas non encore signalés où Martianay se sépare aussi bien d'Érasme que de Vittori (et sera suivi par Vallarsi) : (tableau 118)

Er. Vie.

Mar. Val.

i, I, I i

tyrannie» Deo Saluatore parum cernuus quod sedens Festus his (iis) librii nascu hoc loco cancro deinccps L. histricosae magnam tibi i/iiii: mafxm fût faetas sed ausum Anzstasius

Tyranni Dominant SaJuatorem paruam rrrna/ut (= Er. 1516) quid

i, i 5, 16 6, 8 17, 6 "7. 'J 17, 29 18, 45 19. 4-9 2j, 18

28, 10

29,8 5°. 9 30, 10 )i, 3' 5,8 7, '4 8, M 1°, 55 il, 55 17, 59 19, il 10, 8 22, i; 22, 24 25, 53 27, 4-f» î *7, 4

MT. scriberet detractio Apostolus eiusdem dibre haiamim ad

(858) Cf. ixp., p. 207* s. et 227* s. (8)9) Sxp., p. 24}*-244*. (860) "Le De Spiritu ...", p. 404.

Patin libris 1KSCU

hoc canctrt deinccps et Luscium histriculat magnam quae qui quod faetas sed et admiror ausum Athanasins id ut prolationem scriberent detrectatio afostoli eisdem dabrt iamim bac ad

MARTIANAY 2, 27, 65 5, 2, 2 î, ï, 2i

i, 5, 5. 5, »,

!. 27 6. 19 6, îi i2» 1$ 14, 2J

5. 51, ) 5, 55. il 5. 40, 7 5- 42, 21

3, 45, '9 3,45, 58

263*

labyrinthes (•»») uenustissime est ... possunt rationabiles

barbariem tutusttsset ... passent (= Er. 1546) -nales

pratstringis

perstr-

aduersariorum Er. aduersum fatuum Vie. thochabas sotmtuttmu âvQUVT^OElÇ cfVQI

{naKOuotiç derelinquit manus

ûntp 'Opiyivouç aduersus fatum chochabas -tus dvaMvrjofiç /., p. 2;2*. (866) L. DOUTRELEAU, "Le De Spiritu ...", p. 584. (867) Son deuxième volume qui contient YApologie est daté de 1767. Sur les deux éditions de Vallarsi, cf. G. LEIBLINGER, "Domenico Vallarsi's Hieronymus-Ausgaben. Eine bibliographische Studie", tAitttilmgtn dis ôstemichiscbt» Vereias fiir Bibliotktksvesen n (1907), p. 141-149 ; ii (1908), p. 54-46.167-171.147-257. L'auteur souligne (p. 147 et 156) que, loin d'apparaître corrigée et augmentée par rapport à celle de Vérone comme on aurait pu l'attendre, l'édition de Venise est dans l'ensemble à tous égards de plus médiocre qualité. Cependant le 1. 1 (qui contient VApologie) ferait relativement exception et aurait été "mieux édité et avec plus de soin" dans l'éd. de Venise (p. 169 : "im ganzen grossen besser und sorgfàltiger ediert"). (868) A quelques coquilles près: cf. /«/., n. 901. (869) Cf. G. LEIBLINGER, op. cit., p. 147, n. i : "Mit ail ihren Màngeln und Fehlern hatte Abbé Migne die Venetiana aïs einzige Grundlage ... genommcn. Er unterzog sich nicht einmal der Mùhe, dièse mit der Veroneser zu kollationieren." (870) "Le De Spiritu ...". p. 584. (871) Celui-ci accuse Martianay de recopier "presque continûment l'édition éras-

266* LA TRADITION IMPRIMÉE pour sa part n'y est apparemment guère évoqué qu'au tra vers des mentions qu'auront faites de lui Vittori et Martianay. Les références à des manuscrits sont rares : mis à part ceux de Brescia dont Vallarsi connaît une seule leçon, et seulement à travers Vittori, en 3, 37, 22 (872), on relève tout d'abord quelques références à des Vaticani : - un Palatinus 234 ( = Palat. lai. 234, s. IX-X) qualifié de "uetustissimus" et mentionné dans l'admonitio qui précède l'Apologie. -un Palatinus 24 (= Palat. lai. 24, s. VII-VIII) dit "antiquissimus" et cité à propos de 2, 29, o et 18. - un Regio-Vaticanus num. n (= Reg. lai. n, s. VIII) portant éludere en 2, 30, 7. - un cod. Reginae 1286 ( = Reg. lai. 1286) à propos de 2, 30, I3-I4Or, en réalité, aucun de ces manuscrits n'est témoin de l'Apologie ! Tandis que le premier aura eu pour seul intérêt de fournir à l'éditeur du "dossier origéniste" le texte de la lettre d'Anastase à Jean (epist. ad Ion.) (873), Vallarsi ne fait référence aux trois autres que lorsque Jérôme cite les préfaces de ses traductions bibliques sur l'hébreu, préfaces que contiennent en effet les manuscrits en question. En tout état de cause leur consultation ne pouvait avoir de pertinence qu'indirecte. Les autres manuscrits mentionnés par Vallarsi sont : - un Cisterciensis qui lit habitationious (et non habitantibus) en i, 22, 28. S'agissant d'une citation du PS. 119 ellemême enchâssée dans une citation de Yin Ephes., on sera enclin, comme pour les Vaticani ci-dessus, à douter qu'on ait là affaire à un témoin direct de l'Apologie ... - un Coislinianus dont deux variantes seulement — et mauvaises — sont indiquées : patres pourfratres en 2, 6, 8 et débet pour solet en 2, 14, 4. Cependant il s'agit ici encore de citations, prises à l'Apologie à Anastase de Rufin. Le manus crit invoqué ne serait-il pas un témoin de ce dernier ouvrage bien plutôt que de celui de Jérôme qui le réfute ? Je n'ai repéré aucun Coislinianus dans la liste des témoins du traité de Rufin dressée par M. SIMONETTI (*74), mais la leçon patres est en tout cas bel et bien attestée par 5 manuscrits selon l'apparat du CCL pour le § 5, 7 (875) — alors que je ne crois mienne", en sorte qu'il aurait "négligé, voire même encore plus souvent passé sous silence l'activité de Vittori" (nigltcta immo sotfins nie menorata Victorii industrie) (préface générale, § 14, PL ii, XVII-XVIII). (872) Cf. IHf., p. 24O*.

(873) Cf. siip., p. 81* et n. 176. (874) CCL 20, p. 21-22.

(87i) /*«/-, P- *6.

VALLARSI 267* pas l'avoir jamais rencontrée dans les témoins de l' Apologie de Jérôme. Ce Coislinianus reste à identifier (876). Quoi qu'il en soit, il est vraisemblable que Vallarsi ne l'aura connu qu'indirectement, au travers d'une édition qui le cite, celle dont il va être question ci-après à propos du Corbeiensis. - un codex Cotlegii Romani qui omet sentiens en 2, 18, 5 et (à moins qu'il ne s'agisse d'un autre manuscrit du Collège Romain ?) comporte — de même qu'un Palatinus dont la cote cette fois n'est pas indiquée — la mélecture uili pour uirili en 2, 25, 13. Or en 2, 18, 5 Jérôme est en train de citer le De adulteratione de Rufin, et en 2, 25, 13 on est en pleine citation de la préface hiéronymienne à la traduction sur l'hébreu de la Genèse. -un Corbeiensis qualifié de "uetus" auquel Vallarsi se réfère en 2, 3, 4 (pour sa leçon infide au lieu de profide) et en 2, 6, 5 (existit au lieu de extitit}. Son témoignage est susceptible du même constat que les précédents : ces deux variantes interviennent dans le cadre de citations de l'Apologie à Anastase. Du reste, Vallarsi déclare cette fois explicitement qu'il tient les leçons en question de Coustant, c'est-à-dire de l'éditeur des Epistulae Romanorum Pontificum, Paris 1721. Dans ce volume figure effectivement VApologie à Anastase (col. 715-720), et il n'est que d'en consulter les notes pour rencontrer non seulement un Corbeiensis, mais aussi un Coislinianus, invoqués par l'éditeur français comme témoins des leçons que signale après lui Vallarsi (877) . Quel est ce Corbeiensis ? La leçon infide est attestée dans l'apparat de M. SIMONETTI au § 2, 3 (878) par le seul Atrebatensis 415 du XIIe s., lequel est également de ceux qui lisent existit au § 5, 4 (879). Or il s'agit la de notre ms. G qui provient du MontSaint-Éloi au diocèse d'Arras, et l'on a constaté (88°) que, pour l'Apologie de Jérôme, G est étroitement apparenté a F, (876) J'avais supposé qu'il pût s'agir du ms. Lat. 12167 ., p. 14;*) fournit de celle-ci une version abrégée du même type que celle contenue dans lems. Lat. 2668 delà B. N., témoin de Yapol. ad Anast. que M. SIMONETTI (CCL 20, p. 22, n. 10) range précisément dans la "classe W" où est attestée la leçon patres mentionnée ci-dessus. Force est cependant de constater que le ms. 12167 nc contient pas Vapol. ad Anast. — ou du moins ne la contient plus en son état actuel car il est incomplet à la fin et a dû subir certains autres bouleversements t ainsi Yapol. adu. Hier, y figure curieusement d'une part au f. 75 r/v (fragment du premier livre), d'autre part aux ff. 102-105 (version abrégée du second livre, mais privée de son début et précédée aux ff. 99v-ioiv par une lettre de S. Augustin (ipist. 167 = Hier, epist. 152) ellemême incomplète (à partir du § 1 1, i). (877) Cf. col. 716, n. t/pour m fuir; 718, n. i/et e pour existil et patres; 720, n. e pour débet. (878) CCL 10, p. ïj. (879) Ibid., p. 26. (880) Sup., p. 52* s.

268* LA TRADITION IMPRIMÉE c'est-à-dire au ms. Lat. 12162 de la B. N. de Paris. Celui-ci contient également \'Apologie à Anastase quoiqu'il n'ait pas été recensé comme tel par M. Simonetti, et c'est bel et bien un Corbeiensis\ Martianay, on l'a vu(881), l'avait consulté comme témoin de l'Apologie de Jérôme. Vallarsi, éditeur de cette même Apologie, se contente de se faire l'écho, par le truchement de l'éd. Coustant, de variantes que proposent ce Corbeiensis et le Coislinianus à propos du texte d'une autre apologie, celle de Rufin à Anastase, pour autant qu'elle est citée par Jérôme ! C'était là se procurer aux moindres frais un apparat aussi alambiqué que finalement peu pertinent ... Au bout du compte, il semble bien que Vallarsi n'ait vérifié directement le texte de l'Apologie de Jérôme dans aucun manuscrit (882) ! D'où les efforts qu'il déploie en contrepartie pour pallier — et dissimuler — cette singulière déficience. On l'a vu citer largement Martianay et Vittori, ainsi qu'un certain nombre de témoignages sporadiques issus en fait de la tradition manuscrite indirecte. Sa note sur 2, 8, 13-14 C88) ("Alii quod factas iam olim ... nasci dispenset in corpore") est particulièrement éloquente : "On dit que les manuscrits ne comportent pas le mot quod ..." commente d'abord Vallarsi, admettant d'emblée qu'au lieu d'y être allé voir par lui-même, il se contente d'informations indirectes (peut-être celles que constitue le seul témoignage imprimé d'Érasme et de Vittori où quod en effet ne figure pas). L'éditeur continue en constatant à bon escient l'absence de quod dans les reprises critiques que fera Jérôme de ce passage rufinien (en 2, 9, 17.20), mais il ne va pourtant pas — fidélité indue à Martianay — jusqu'à oser éliminer le mot suspect. A la ligne suivante, il remarque que nasci "manque dans les éditions et dans les manuscrits de l'Apologie" — l'Apologie à Anastase s'entend (884) ! Témoignage indirect sans doute notable, mais qui n'aurait dû intervenir qu'à titre d'appoint par rapport au témoignage direct des manuscrits de l'Apolo gie de Jérôme, d'accord — sauf ceux de (gi) — sur la présence de nasci. Or, loin de faire référence à aucun de ceuxci, Vallarsi s'appuie à nouveau sur le contexte du paragraphe (881) S*p., p. 256*. (882) On sait toutefois qu'il a quand même consulté en 1 754 à Florence le ms. S. Crète, Plut. XV, Dext., Cad. t) de la Bibl. Laurentienne (soit notre ms. K, du XIIIe s., qui renferme l'ap. 5) : le fait est signalé par le catalogue du XVIIIe s. de cette bibliothèque (A. M. BANDINI, 4, 485, CV). Reste que cette consultation a pu concerner d'autres pièces que VApologie (à propos de laquelle en tout cas Vallarsi ne se réfère jamais explicitement à ce témoin). (885) Cf. PL 25, col. 450, n. t. (884) Ce que vérifie en effet l'apparat de M. Simonetti au § 6, 12 (CCL 20, p. 27) : la plupart des manuscrits et l'éd. Coustant (que suivra Vallarsi dans son édition du texte rufinien) omettent nasci.

VALLARSI 269" suivant où le mot est répété (1. 18 et 21) pour le maintenir, cette fois à bon droit. De cette note, il ressort tout d'abord que Vallarsi n'est' pas en mesure d'alléguer le moindre contact personnel avec la tradition manuscrite directe de l'Apologie; ensuite qu'à défaut de cela, il sait au moins manier un argument comme celui qu'offre l'examen du contexte (M5) ; enfin que le conservatisme l'emporte malgré tout puisque la discussion critique n'aboutit pas ici, comme elle l'aurait dû, à changer un iota au texte hérité de Martianay. Pour YApologie, Vallarsi dispose cependant d'une source qu'il appelle "uetus editio" et à laquelle il puise assez continûment, sauf à laisser le plus souvent en note les variantes qu'elle lui procure : (tableau 1 1 9) 4. 25 7. 3-4 7i 5 I», 15 M. M 16, i) 17, 43 3°. 23-24 3', 3'

i, n 2, 21

7, 5 7,46 »5,45-46 3°, '3->4 i ;o, 18 5 iz, 14 i zo, 3051 3 2l, 18 1 33- " 3 42,8

Val. * suus prodere * detruncas et ea quae cedo * dicerent

m * num inerudite sapientes * est non praeteritae * magnam + Dei + inclyti potiretur + quam uolo * multo ... losephus et quae non possum negare non debeo + scientem solus non est meus liber + tua tota somniatus aliorum

tutus editio suis pandere OUI.

cedo dotèrent + aut non ineruditi prudenter non de praeterito facta est magnam tibi Dei probatissimo inflicti * non potiretur quem uolo semper non multo ... ipse losephus quae possum debco et quae non possum sententia + solum non est meus non est liber tua tota + -turus alii eorum

II est un seul cas où Vallarsi ait osé (à tort, semble-t-il) faire passer une variante propre à la uetus editio dans son texte, à savoir pour cedo en i, 7, 5 (se séparant de Vittori qui lit à juste titre caede, et surtout de Martianay et de sa leçon "vitieuse" cède). Cette uetus editio est sûrement à identifier avec l'une des impressions incunables, et plus précisément avec l'une de celles qui transmettent la version de Bussi. (88 1) II en usera encore en i, 26, 17 et en i, 8, 7 (cf. m/., p. 271*). On a vu ce type d'argument utilisé judicieusement en d'autres occasions par Vittori : cf. t*p., p. 240* et n- 77«-779-

270* LA TRADITION IMPRIMÉE Alors que 16 de ces 21 variantes de la uetus editio figurent déjà dans la première édition de Bussi (Hain 8551 ; Rome, Sweynheym et Pannartz, 1468) (886), ce sont jusqu'à 19 d'entre elles qu'on peut lire dans les incunables de Venise 1490 (Hain 8560) et de Baie 1497 (Hain 8565) (™). L'incunable en question doit être en fait cette impression "en date du 7 janvier 1496, sans nom de lieu ni d'éditeur" dont la préface générale de Vallarsi nous apprend qu'il "l'a auprès de lui et s'en sert souvent", l'estimant "établie entièrement en con formité avec les manuscrits bien qu'elle fourmille d'in nombrables erreurs" (*88). Il s'agit là de l'un des deux incunables de Venise : Hain 8563 ou 8564, plus vraisembla blement du second (889). Est-ce au même incunable que Vallarsi aura emprunté aussi les 54 leçons marginales qu'il propose comme variantes au texte reçu de l'Apologie (89°) ? En tout cas 36 d'entre elles, soit pas moins des deux tiers, correspondent à ce qu'on peut lire dans un autre incunable comme celui de Venise 1488 (Hain 8558) (891). La distribu tion de ces variantes est curieusement disproportionnée : 4 seulement pour le premier livre, 16 pour le second, 34 en revanche pour le seul troisième livre(892). Si la plupart ne méritaient pas de se substituer au texte reçu, il en est cependant n que Vallarsi aurait été mieux inspiré de (886) Les exceptions sont en i, 7, ; (cedo: cède en 1468;; i, M, 15 (dotèrent: dtbertnt — autre variante! — en 1468); i, 30, 15-14 et 18 (même texte que Val. en 1468). De plus, pour i , 4, 1 5 , on lit bien pondère — leçon caractéristique de la tradition dégradée de (g 3) (cf. sup., tableau 12, p. 56*, et p. 162*) — en 1468, mais liais, non suis. (887) Les seules différences qui subsistent par rapport à la ttetuseditio sont en 2, 30, 13-14 et 18. (888) "... quod ex integro ad mss. fidem, tametsi infinitis erroribus scateat, expressa uideatur" (§ 6) : appréciation du reste quelque peu énigmatique ! (889) Cf. mp., p. 214*. Voir L. DOUTRELEAU, "Le De Spiritu ...", p. 385-386. La vérification des leçons du tableau 119 dans cette édition reste à faire. Notons cependant que la même préface de Vallarsi évoque encore d'autres éditions incunables : celles de Rome 1470 (Hain 8552); Venise 1476 (Hain 8; (6); Rome 1479 (en fait 1476? Si oui, Hain 8555); Parme 1480 (Hain 8557); Nuremberg 1495 (Hain 8562). (890) Ces leçons figurent (à très peu près identiquement) dans les deux éditions de Vérone 1755 et de Venise 1767. Cette dernière corrige simplement deux bévues de 175; (teslimonia pour -nia en 5, 22, 26 et derelinquis fout -fuit en 5,4), 1 9) et remplace par iaserere la variante infodere de .;, 4;, 70, laquelle a cependant l'intérêt d'être caractéristique de la version de Bussi dès son édition de 1468. Ces leçons ont été reproduites par Migne, non plus en marge, mais entre crochets (précédées de la mention Al.) à la place correspondante dans le texte. (Je remercie F. NUVOLONE d'avoir fait pour moi les vérifications dans l'éd. Vallarsi de Vérone 17;;). (891) Certaines sont particulièrement typiques de la version de Bussi. Outre mfodere signalé à la note précédente, relevons coram pour cm» en i, 14, 5 ; comunientius pour consequentius en i, 20, 15 ; iabore pour dolore en 2, 1,4; sententîa pour sttmma en 2, 13, 7; conprebendaris pour conproberis en 3, 14, 26; OMaritia pour attdacia en 3, 43, 64 ... (892) La moitié d'entre ces dernières, soit 17, pour les seuls § 6, 29, 53, 39 et 43, tandis qu'aucune variante n'aura été notée pour les § 15-21, 24-27, 34-35, 37-38, 40-42. Même irrégularité dans le livre second (6 variantes pour les seuls § 1461 17). L'enquête de Vallarsi aura été rien moins que systématique 1

VALLARSI 271* préférer (893) , comme l'avai(en)t d'ailleurs fait tel(s) de ses prédécesseurs (894). Quelle que soit la confiance qu'il pouvait accorder à sa uetus editio (895), Vallarsi ne l'aura guère utilisée pour modi fier la version de Martianay — ce que l'on peut encore regretter dans 4 cas sur 19 de ceux cités dans le précédent tableau où elle donne une leçon meilleure que celle adoptée — ou conservée — par l'éditeur de Vérone (896). Le cas de 3, 33, il est intéressant en ceci qu'il n'était nullement nécessaire d'aller chercher un incunable pour corriger une erreur imputable à la seule édition Martianay : somniaturus figure aussi bien chez Vittori que chez Érasme. On vérifie à nouveau comment c'est l'édition immédiatement précédente qui sert de version de base au nouvel éditeur, et l'on a déjà noté (897) l'ostentation avec laquelle Vallarsi redresse telles erreurs manifestes du Mauriste. Il arrive également que celui-là réhabilite contre celui-ci les leçons de Vittori : (tableau 120)

Er. Mar.

Vie. Val.

i, 8, 26 i, Ji, 5 i, M. !î

dixerit

disent spatium

2, 28, 12 2, 28, l6

i, 5*, 9 5,2,18 5,6,5 3, 20, 26 J, 22, 11-12

5, *5, 5' 5, 4*. M

spacia duouoiov labotem exempta qui exponit

etiam quod hune ... illum ut tribunalem

ôpooijatov

loiorem év ^ÇanAoîç •pUria

qwt exponit cum eo et etiam

quo illum ... biint

et tribunalium

(895) Soit respuimus en i, 30, ) \ftttrmt en 2, 14, 3 ; eruditus en 2, 22, 30 ; nEvrdyAuxjooç en 3, 6, 27; ««/«/ t-n 3, 6, 46; xitaatisen 3, 14, 31 (et'. cqx-ml:int n. crit. 171, m/., p. 207); nesciret en 3, 29, 22 ; inducaa en 3, 31, 3 ; Atarbit en 3, 33, 13; ont en 3, 36, 18 ; augendaen 3, 59,65(894) Erasme en 3, 14, 31 et en 3, 29, 22; Erasme et Martianay en 3, 31, 3 ; Vittori en 2, 22, 30 et en 3, 39, 63. En i, 30, 3, respuimus était déjà proposé comme variante chez Erasme et Martianay, ainsi tpi'Atarbii en 3 , 3 1 , 3 chez Martianay seul. C'est sans doute également à Érasme — à travers Vittori — plutôt cette fois qu'à la uetus editio que Vallarsi aura été redevable de labyrinthes en 2, 27, 63 (cf. iup.,n. 86 1 ) et de tortas en 3, 7, 26 (cf. sup.,n. 770). (895) Autre témoignage à ce sujet en i, 9, ; (cf. PL 23, col. 404, n. c) : Vallarsi est tenté de réhabiliter contre ouyypa#£iiç le auvTdcnjç d'Érasme parce qu'il a pu lire une leçon proche de cette dernière dans son incunable (sans doute le ouvraç [!] de la version de Bussi). (896) Soit en i, 13, 15 ; 2, 7, 5 ; 3, 12, 14; 3, 33, u. Cf. également 3, 20, 30-31 où la gémination emphatique de non est est attestée à juste titre par la uetus editio, mais de manière légèrement inexacte (meus étant déplacé). (897) Sup., p. 264*.

272* LA TRADITION IMPRIMÉE Les leçons préférables sont en italique. On voit que Vallarsi a eu le plus souvent raison de revenir au texte de Vittori (898) ... mais par rapport à un très petit nombre de variantes ! De même que Vittori avait critiqué Érasme sans ménagements et que Martianay s'était servi d'Érasme pour se démarquer de Vittori, de même on voit Vallarsi jouer à l'occasion Vittori contre Martianay : l'avant-dernière édi tion bénéficie du dénigrement qui est d'usage vis-à-vis de la dernière de la part d'un nouvel éditeur soucieux de détrôner celle-ci ! La dénonciation quasi rituelle des défaillances du prédécesseur immédiat n empêche cependant pas qu'en pratique son texte, promu au rang de Vorlage, se voie privilégier tacitement par le nouvel éditeur. Les nombreux accords Mar. Val. contre Er. Vie. en témoignent (899) . L. DOUTRELEAU a fait le même constat à propos du De Spiritu Sancto : "Vallarsi, qui grogne si volontiers contre le Mauriste, lui rend implicitement hommage ... (Les) écarts (sont) peu nombreux entre les textes du Mauriste et du Véronais" (90°). Les cas où ce dernier innove par rapport aux précédents éditeurs de l'Apologie ne sont pas fréquents. Voici tous ceux que j'ai relevés (*01) : 6, >! 7, 5 8, 26 il, 2 17,8 17, 60 26, 17

* 7, *

intermmàiis

2 8,7

siminis

cedo quod ... dixcrat Ttjç, om. paruipendes

2 3 3 ;

noxium notât

nates tint positi

3 11, 22 3 29, JO 3 33,6

odoraui elephantis

} 34, 3

num

existit

'7, *9

1,16 6, ij 7, 7

OuyyP°4>£" illcs

Anastasi

Sur ces 17 cas, seules 6 leçons (en italique) paraissent devoir être retenues ! 3 (i, 6, 15 ; 3, 7, 7 ; 3, 33, 6) ne sont affaire que de désinence ; pour 2 autres (i, 26, 17 et 2, 8, 7), s'agissant de citations dont les formulations se trouvent reprises respectivement en i, 27, 4-5 et en 2, g, 10 (ainsi que l'observent les notes ad loc. de Vallarsi), il n'était pas besoin

(898) 8 fois. Cf. aussi 2, 28, 1 2, à ceci près que la préposition doit être in plutôt que iv. (899) Cf. iitp., tableaux 116-118, p. 258*, 260*, 26z*-z6**. (900) "Le De Spiritu ...", p. 404. (901) Les leçons clause ( i , 2j, 12), profères (2, 17, 55), Pamphi/ius (2, 27, 2\),iunia(i, 33, 2 8 ),«;'«»/>*/»(;. 10, i s .,/,'•' i i. 23, 29) qui figurent dans les deux éditions de la Patrologiede Migne sont sûrement des coquilles imputables au seul imprimeur du XIXe s. : elles n'appartiennent en tout cas pas à l'éd. Vallarsi de 1767 (pas plus que le double W/« pour mini \nolxi] de Vallarsi en 3,6,46). Déplus, la première éd. de Migne lit« treuil en i, 29, 10 alors que la seconde porte à plus juste titre *,•: lirais.

VALLARSI 273* de consulter aucun manuscrit pour faire ces restitutions justifiées. Pour le reste, ce qui revient en propre à l'initiative de Vallarsi ne fait (hormis notes en i, 17, 60) pas particulière ment honneur à ses capacités critiques ! Quant à ses com mentaires sur l'Apologie, ils sont parfois fantaisistes : p. ex. sur un prétendu Tara ou Tyra comme pays d'origine de Rufin (902)( sur le rôle attribué au prénom de Jérôme Eusebius en i, il, 13 (903), sur un hypothétique ceruulus proposé à la place de cernulus ou de cernuus en 1,17,6 (Rufin assimilé à un cerf à la vue perçante !) (904) ... Toute gratuite est la conjecture sur i, 4, 4 où Vallarsi propose comme sans doute de meilleur effet l'anaphore d'un second aliud si (905). Il est du moins un point sur lequel Vallarsi aura eu raison de ne pas suivre son prédécesseur : l'impression des deux apologies de Jérôme contre Rufin et de Rufin contre Jérôme en colonnes parallèles, artifice bien propre à égarer le lecteur et qui pourrait laisser supposer à tort que les deux œuvres se répondent phrase à phrase (90fl) . Enfin on lui saura gré d'avoir à l'occasion rompu avec le préjugé anti-rufinien si ancré chez ses prédécesseurs C07) . Si le travail de Vallarsi sur la vie et les œuvres de Jérôme a pu être qualifié de ' ' remarquable . . . par le souci des questions chronologiques'^908), nul doute que ce n'est pas comme philologue (cela dit sine inuidia à l'endroit de l'éditeur auquel je succède à mon tour !) qu'il mérite de passer à la postérité. "Vallarsi nous a jeté de la poudre aux yeux" déclarait L. DOUTRELEAU à propos du De Spiritu Sancto(W9). L'apparat-postiche dont les notes de l'éditeur de Vérone affublent l'Apologie ne permettent guère d'atténuer la sévérité d'une telle appréciation.

(902) Cf. PL 25, col. 597, n. *. (905) Col. 401, n. a. Cf. commentaire, n. 100. (904) Col. 410, n. /. (905) Col. 400, n. c. (906) "Praeposteram Martianaei curam nemo non improbauit, nacam ad creandum lectori laborem ... Neque enim ex ordine sententiae sententiis respondent" (admonitio de Vallarsi en tête de VApologie : cf. PL 25, col. 595-596). (907) A propos du prétendu "mensonge" de Rufin quant aux persécutions qu'il aurait souffertes : "Rufinum tam impudenter pro se fuisse mentitum uix credam, aut ne uix quidem ..." (note sur 2, 5, 9-10. Cf. PL 25, col. 426, n. g). (908) F. CAVALLERA, S. Jérôme ..., t. 2, p. 148. VaJlarsi reprend mais perfectionne Vérité chronologie*! inauguré par Martianay pour les lettres, rangées désormais en ; classes (années 570-581 ; 582-58) ; 586-400; 401-420; classe supplémentaire pour les "epistolae quarum tempus minus compertum est", soit les epist. 14;, 146, 147). On notera cependant que, curieusement, Vallarsi date de la mîmi année 402 les trois livres de V Apologie I (909) "Le De Spirit* ...", p. 588.

274*

LA TRADITION IMPRIMÉE 3. ANCIENS FLORILÈGES IMPRIMÉS J'ai eu connaissance des deux suivants: 1 - Auréola ex floribus S. Hieronymi contexta et aliorum opuscula (impressum per Magistrum Philippum de Lauagnia), [Milan], 28 novembre 1475. Ce recueil in-8° de 173 f . (91°) comprend 31 brefs chapitres classant par thèmes les extraits retenus. Voici, dans l'ordre, les titres des premiers chapitres : De obedientia, De tribus generibus monachorum Egipti, De castitate, Depaupertate, De utilitate paupertatis, De doctrina presidentis, De solitudine, etc. Trois phrases de l'Apologie ont été incluses dans les chap. 14 (f. 37v : De contemplatione, oratione et lectione) et 20 (f. 5ir : De adulatione et detractione uitandis etpericulis huius uitae] . Ce sont : f. 3gr: i, 17, 36-38 (Litterae ... luxuriae) ; f. 52r/v : 3, 20, 37-39 (Quia ... morientem) ; f- 53v: 3. 42. 33-35 (Canes ... Christo).

Notons les erreurs du rubricateur qui indique respective ment "Ad Rusticum monachum" et "Ad Vigilantium" en marge des second et troisième passages ! 2 - Les trois précédents extraits figuraient déjà dans le Hieronymianus de Giovanni d'Andréa, dont l'on connaît deux éditions imprimées, l'une in-folio, Cologne 1472 (9U), l'autre in-8°, Baie 1514. Tandis que je n'ai pas établi si le florilège précédent a connu une diffusion manuscrite avant (voire après) 1475, cela ne fait aucun doute pour l'ouvrage de Giovanni d'Andréa. Ce célèbre juriste, né vers 1270, mort en 1348, qui enseigna les deux droits à Bologne et à ravie, avait achevé la rédaction de son Hieronymianus en 1346, et dès 1351 celui-ci était connu en Bohême (912). L'incunable de Cologne compte ni f. dont les 80 derniers, constituant la 4e partie de l'ouvrage — qui est ainsi de très loin la plus volumineuse (913) —, comprennent toute une série d'extraits rigoureusement classés en 4 sections, en tête desquelles ont été placées hors série quelques pièces "concernant la foi" (praemissis quae sunt fidei) (aux f. d viii r - e iii v) : (910) Copinger 8588. J'ai consulté l'exemplaire de la Folger Shakespeare Library de Washington coté INCJH 144. (911) Hain 1082. J'ai consulté l'exemplaire de la B. N. de Paris coté RM. H 267. (912) Cf. J. KEJR, loannis Andreat "Hicronymiamim opus" ajtho ohias f ceskycb %emich (Le "H. o." de G. d'A. et son retentissement dans les pays tchèques). (Studie a rukapisub \i, '97?. P- 71-88 — avec résumé en français). Sur cet ouvrage, cf. Scriptorimx 51 (1977), Bulletin codicologique, p. 55*, n. 286. (91 ;) Les trois premières sont consacrées respectivement à un panégyrique de Jérôme, au récit de sa vie et de ses miracles, enfin aux auctorilates à sa gloire tirées des saints et des docteurs.

FLORILÈGES 275* 1) "per alphabet! ordinem ... quae scribuntur ad certes ... uel de certis" (f. e iii v - 1 i v), soit 156 pièces hiéronymiennes par ordre alphabétique des noms des destinataires (ou des thèmes traités) ; 2) "eodem ordine ... quae scribuntur contra certes" (f. 1 i v - m ii r), soit 13 pièces polémiques de Jérôme (par ordre alphabétique des noms des aduersarii] ; 3) "quae scribuntur super libros" : il s'agit des commen taires scripturaires de Jérôme ; 4) enfin les canones qui ont été tirés des œuvres de Jérôme. L'Apologie figure d une part comme me pièce de la Ie section sous la lettre P (ad Pammachium et Marcellarri) pour les deux premiers livres (f . i i r - i ii r), et d'autre part comme 8e pièce de la 2e section sous la lettre R (contra Rufinum) pour le troisième livre (f. [1 vi] r - m i r). Hormis l'incipit et l'explicit (signalés par un A et un Z) de l'ap. 1-2 d'une part, de Tap. 3 d'autre part, voici la liste des extraits retenus (regroupés par l'excerpteur en regard de lettres majuscules à partir de B — A ayant servi pour l'incipit — comme il est indiqué ci-après) : Livres I-II B i, i, i, C i, i, i, D i, E i, i, i, i, i, F i, 1, 2, G 2, 2, 2, 2, H 2, 2, 2,

1,4-7 1,8-14 4, 24-26 i,33-34 5, 15-19 7, 12-14 n, 73-76 15, 13-14 16, 15-17 17, 17, 20, 23, 30, i, 13, 19, 21, 23, 23, 24, 24,

10-13 36-38 9-13 31-37 52-53 3-6 2-5 28-31 i 31-33 46-47 11-13 2-6

(accusât ... minuat); (Rescribuntur ... scripsit) ; (Non magnopere ... decreuit). (Simplicitatem ... deprehenditur) ; (Quamuis ... eorum) ; (idcirco ... légères). (Quando ... decutere); (Stultitiam ... praedicauit) ; (Commentant ... replicant et rationés ipsorum) ; (Ridiculum ... nesciam) ; (litterae ... luxuriae); (Nisi ... uerborum). (quomodo ... reformantur) ; (Bibendum ... didici); (non ut ... defendere). (non me mittis ... protuleris) ; (Graecos ... mentiendi) ; (Quo ... temeritas) ; (fraudem ... praeferebat) . (ex pomorum ... agnoscitur) ; (Qui noc ••• conatus) ; (dixerat quod scripserat Ruffinus epistulam ... ueritas [paraphrase] ) ;

276*

Livre III

LA TRADITION IMPRIMÉE 2, 2, I 2, 2, 2. 2,

24, 24, 24, 30, 33. 34,

47-49 28-30 38-44 22-25 3I-34 4-7

(Ego taceo ... confiteor) ; (Grattas ... obiecerit). (0 labores ... criminosa est) ; (cum nouas ... contenu sunt) ; (Eg° petentibus ... fastidiant) ; (librorum ... uenenum).

B 3, 3, 3, C 3, 3, 3,

i, 2, 5, 13, 14, 19,

18-19 27-30 57-58 lo-n 30-32 13-15

(Non enim ... deceat); (quia minaris ... signum) ; (cuius prudentiae ... emendaueris). (oblitus es ... esse debere); (Mala ... miracula sunt) ; (Si erubescis ... conuincat).

D 3, 3, 3, E 3, 3, 3, 3, 3, F 3. 3, 3. G 3, 3, 3. 3, 3. H 3, 3, 3,

20, 22, 22, 21, 25, 23, 27, 30, 33. 34, 36. 36, 37, 39. 39, 39. 42, 43, 37,

37-39 17-19 37-39 22-23 i 45-46 14-15 27-28 4-5 28-30 5-7 15-16 24-26 34-35 41 5I"53 33-35 1-5 28-30

(Quid ... morientem) ; (intraui ... comprobaui) ; (Hoc solum ... potest). (multa poteram ... referre) ; (Quo ... audacia) ; (miror ... ambigis) ; (Magistrorum ... uirtutes) ; (Ea taces ... inquirit). (Peccare ... diaboli) ; (Die ... celabas) ; (Scribebatur ... uidearis). (bona ... auctori) ; (lesus ... accusarem) ; (ffii memoriter ... utebantur) ; (Fugienda ... abscondenda) ; (Et quaedam aenigmata ...fodias). (Canes ... Christo) ; (Vis ... non possum) ; (si aller amicus ... sustinebo).

Au total, ces extraits représentent à peine 130 lignes sur près de 4000 que compte l'édition ci-après de l'Apologie, soit guère plus de 3% de l'ensemble. Pour chacun des livres, on compte 46, 38 et 45 1., soit environ 4%, 3, 4% et 3% de leurs volumes respectifs. La répartition de ces extraits apparaît fort inégale au sein de chaque livre : si les § i et 15-17 du livre premier sont privilégiés, en revanche les § 2-3, 8-10, 12-14, 18-19, 21-22, 31, et surtout 24-29 sont passés entièrement sous silence ; dans le livre second, le florilège s'attache aux § 23-24, mais néglige des pans entiers de l'ouvrage : § 2-12, 14-18, 25-29 ; dans le troisième livre enfin, les trois premières

FLORILÈGES 277* parties sont peu mises à contribution (rien n'est repris des § 3-4, 6-12, 15-18) tandis que les § 36, 37, 39 auront été plus largement exploités. Par rapport à l'édition abrégée des deux premiers livres caractéristique du groupe (mo) (*14), il n'est que 3 des 15 extraits répertoriés ci-dessus pour \'ap. i et 8 des 15 em prunts à l'ap. 2 (915) qui ne soient pas communs aux deux sélections. Par rapport au ms. Lai. 13355 de la B. N. de Paris (916), on compte i extrait commun dans l'ap. i, 2 dans \'ap. 2, 7 dans l'a*. 3 (917), soit au total le quart des excerpta du ms. de Paris. Par rapport au florilège de l'ap. 3 contenu dans le ms. Lut. 16331 de la même B. N., on rencontre jusqu'à 9 extraits communs (918), ce qui est cette fois tout à fait considérable dans la mesure où la vingtaine de passages retenus par l'un et l'autre florilèges ne représente guère que 3 à 5% du volume total du livre. Sur les 7 extraits de l'ap. i retenus par le florilège de Prague (919), il s'en retrouve 3 dans le Hieronymianus (92°) . Le même ms. de Prague comprend également dans ses 2 extraits de l'a*. 2 le § 24 dont le Hieronymianus fournit 5 passages. Enfin par rapport au florilège du ms. Lat. 13356 de la B. N. de Pans (921), notons 3 citations communes pour l'ap. i (922). Ces rapprochements font ressortir une nouvelle fois (923) quels passages retiennent le plus fréquemment l'attention des excerpteurs (924) . Quant à rattacher la version de l'Apologie utilisée par G. d'Andréa à la tradition manuscrite hiéronymienne telle qu'elle a été analysée précédemment, c'est là une tâche problématique étant donné le faible volume de texte que couvrent à eux tous les extraits retenus. Pour autant que j'aie pu en juger, c'est de (f i) que paraissent plutôt dépendre les citations des deux premiers livres (925) . Le troisième livre

(914) Cf. /*/>., p. 155* s. (91;) Extraits des § 5, 7 et 25 de l'ap. i ; ij, 19, 21, 25, 50 et 55 de l'ap. 2(4- i, 24, 2-6). (916) Cf. i»p., p. in* s. (917) '. '. 55-54; ». i,4-6; 2, 24, 58-59; 5, 20, 57-59; 5, 22, 57-39; ), 27, 14-15 ; 5, 59, 4'; 5, 59, !'-H; 5, 4», 55-JJ; 5, 45, }-»• (918) 5, i, 18-19; 5, 20> 58-i9; 5, ", 58-59; 5, 27, '4-1 5 ; 5, 55,4-ï ; 5, 56, M-., p. 189*. (920) I, il, 75-76; i, 20, 9-15; I, 50, 52-55. (921) Cf. t»p., p. 190* s. (922) i, 1 1, 75-76 ; i, 17, 10-1 1 (qui se trouve déjà dans le Uber scintillarum de Defensor de Ligugé: cf. inf., p. 280*); i, 50, 52-55. (925) Cf. déjà SMp., p. 115*, 187* et n. 545, 189* et n. 555-556, 192* et n. 566-568. (924) Ce sont en l'occurrence les suivants (qui fournissent pour la plupart des sentences lapidaires imagées à caractère moral) : i, n, 75-76; i, 17, 10-11 (cf. n. 567)01 56-58; i, 50, 52-55; 5, 10, 58-59; 5, 22, 58-59; 5, 27, 14-15 ; 5, 59, 51-55 ; 5, 42, 55-55 ; 5, 45, 2-5. (925) Cf. I, I, \4\scripsit; i, 5, 16: Dominant Saluatorem ; I, 15, \t,: pracdicattit; 2, 21, i : am; 2, 24, 15 : babel; 2, 24, 41 : concitare.

278* LA TRADITION IMPRIMÉE comporte l'explicit de (f3) : Sit ... et ... sequetur. Certaines leçons comme reseruare en 3, 21, 22 etfodias en 3, 39, 53 font cependant penser à (fi). Il est difficile de se prononcer avec plus de précision tant que n'aura pas été examinée pour ellemême la tradition manuscrite du Hieronymianus. L'édition incunable peut fort bien représenter un stade avancé (voire contaminé) d'une évolution qui aura suivi un cours original. La version qu'elle propose de l'Apologie est en tout cas dans l'ensemble médiocre, et parfois franchement dégradée. La tradition manuscrite du Hieronymianus a dû être nombreuse. La notoriété de G. d'Andréa et la commodité de son ouvrage, présentant Jérôme en un seul volume maniable où les pièces se trouvent distribuées selon un ordre pratique et rigoureux : autant d'atouts pour une large diffusion. On en a du reste constaté l'écho dans la préface de P. Schoiffer en tête de l'incunable de Mayence de 1470 : les critiques qu'elle adresse au Hieronymianus (926) attestent que les nouvelles éditions devaient encore compter avec l'ouvrage de G. d'Andréa qu'elles prétendaient supplanter, vieux pourtant de près d'un siècle et demi.

(926) Cf. sup., p. ziy'-ziS*.

III. LA TRADITION INDIRECTE I. Ve-VIIIe S.

Le plus ancien témoignage, presque contemporain, est fourni par S. AUGUSTIN. Du troisième livre dont Jérôme lui avait envoyé un exemplaire (927) , il cite élogieusement un passage 13 ans plus tard, en 415, dans une lettre à Jérôme à propos des théories sur l'origine des âmes : "Illud uero quod in libro aduersus Rufinum posuisti, quosdam huic sententiae calumniari quod Deum dare animas adulterinis conceptibus uideatur indignum ..., non me mouet ... Et quod ipse respondisti non esse uitium sementis in tritico quod furto dicitur esse sublatum, sed in eo qui frumenta furatus est, née idcirco terram non debuisse gremio suo semina confouere, quia sator immunda ea proiecerit manu, elegantissima similitude est"(9M).

On y reconnaît (soulignés) les termes mêmes de l'a*. 3, 28, 41-45 (929). Aucune variante notable par rapport à l'Apologie n'a été relevée par les éditeurs de cette lettre (93°). Au VIe s., le De moribus du Ps.-SÉNÈQUE reproduit sans aucune référence à Jérôme l'ap. 3, 39, 41-50 ("Fugienda sunt ... proximos facit"). Il s'agit là d'un ouvrage "rédigé avant l'an 567, peut-être par Martin de Bracara" (931). Le passage en question (choix de sentences pythagoriciennes) compte parmi ceux que l'on a vus le plus souvent retenus par les excerpteurs (qui cependant le découpent diversement) : outre les florilèges 0 (s. IX1) et Ç (s. XIII) (932) , renvoyons aux mss. Lai. 13355 (v: s. XIII), 13356 (s. XVI2) et 16331 (s. XV) de Paris (933), ainsi qu'au Hieronymianus de G. d'An dréa (s. XIV1) (934). Il en sera à nouveau question à propos de Sedulius (s. IX) et de Jean de Salisbury (s. XII) (935). Quant (927) Cf. sup., n. 259. (928) Epist. 166, 15 (= Hier, epist. 131, 15, 1-2). (929) La même comparaison avait du reste inspiré — moins littéralement — une phrase du Dt Genesi ad litteram (10, 13, 25) vers 41 2/41 5 : cf. commentaire, n. 625 b. Rappelons que le florilège de Mons(s. XIII in.) privilégiera également ce passage (1. 54-5)): cf. sup.,n. 25 et p. 7!*-76*(950) Cf. éd. A. GOLDBACHER des Lettres d'Augustin, CSEL 44, p. 567 ; éd. I. HILBERG des Lettres de Jérôme, CSEL 56, p. 214. (951) P. COURCELLE, Les Lettres grecques ta Ocddtnt dt Macrobe à Cassiodore, Paris 1945, p.6i,n. ; (Martin de Bracara ou de Braga, ça. 5 15-5 80: cependant le De moribus lui serait "faussement attribué" selon J.D.A. OGILVY, op. cit. — /»/., n. 941 —, p. 240). Voir aussi la préface de F. HAASE à son éd. du !>• moribus, coll. Teubner, Leipzig 1902, p. IX. (952) Cf. SHp., p. I2o*-i2j*. Le premier comporte 3, 59, 41-64, le second 5, 59, 41-45. 51-60.65-67, etc. (cf. mp., n. 50-51). (935) Cf. SHp., respectivement p. 115* (3, 39,41-64); 191* (3, 39,41-56.58-61.64-67); 188* (3, 39, 41-67). (934) Cf. sup., p. 276* (5, 39, 41.51-53). (935) Cf. ;»/., p. 287«etî89*.

280*

LA TRADITION INDIRECTE

au texte, la version du Ps.-Sénèque rejoint notamment celle de *\i sur plusieurs points (938) : (tableau 121) 5. 59. 4i j, 59, 41-4* 5, 59. 46 i, 59. 48 i, J9. 49 5, 59- "1°

ifiSen. fugicnda (an lien df) * igni ac ferro totoque artificio separanda idem dixit 1/1 dixit quidam Sen. et gessimus facit

+ fuganda cm. (fi) (f,) + Pythagorica et illa praecepta sunt + mane et uesperi + gesserimus + faciat

Les cas des 1. 41-42 et 46 sont plus particulièrement si gnificatifs: j'en ai déjà traité à propos de i//(937). D'autres variantes sont propres à ce passage du De moribus : mente pour uentre à la 1. 43 et diis pour Deo à la 1. 50. La première institue astucieusement deux couples (ab anima / a mente // a ciuitate j a domo), mais n'est pas soutenue par le grec de Porphyre qui porte en l'occurrence KoiM'aç. Pour la seconde, on aurait pu être enclin à voir dans le singulier l'effet d'une "christianisation" de Porphyre par Jérôme, comme précisé ment à la ligne précédente où post Deum est une glose propre à \'Apologie (938). En réalité, la Vita Pythagorae porte ici 0Eù, et c est donc plutôt de "paganisation ' de Jérôme par l'auteur du De moribus qu'il conviendrait peut-être de parler ! Vers l'an 700, le Liber scintillarum de DEFENSOR DE LIGUGÉ emprunte au premier livre de \'Apologie une de ces phrases imagées d'allure sentencieuse qui plaisent si fort aux excerpteurs : ' ' Ridiculum est débilitât! et fracti totius corporis uulnera pauca monstrare" (i, 17, 10-11) (939). A vrai dire, cela ne va pas sans un net détournement de sens, s'agissant ici d'alimenter le chapitre De confessione (94°) ! Une référence indirecte à l'Apologie serait encore à glaner chez S. ALDHELM, abbé de Malmesbury puis évêque de Sherborne (f 709), dans son De metris et enigmatibus ... dont une phrase ferait allusion aux "énigmes" aristotéliciennes (936) Signalés dans l'apparat critique inf., p. 108-109. (937) Cf. Mf>., p. I2I*-122*.

(938) Cf. commentaire, n. 683». (939) Ub. scint. 8, 14. On retrouve cette phrase dans les sélections de G. d'Andréa (cf. mp., p. 275*) et du ms. Lai. i)j;6 de Paris (cf. ntp., p. 190*). (940) Alors que le "corps tout entier estropié et brisé" désigne dans l'esprit de Jérôme le style de Rufin vis-à-vis duquel il serait dès lors vain de s'en tenir à des critiques de détail, l'excerpteur s'élève manifestement du plan littéraire au plan moral et spirituel. H. ROCHAIS traduit (de façon peut-être discutable même dans la perspective de Defensor) : "II est ridicule qu'un corps estropié et brisé ne montre que peu de blessures" (coll. Sources Chrétiennes, t. 77, Paris 1961, p. 146).

PRUDENCE DE TROYES 281* recueillies par Yap. 3, 39, 51 s. : "Sed et Aristoteles, philosophorum acerrimus, perplexa nihilominus enigmata prosae locutionis facundia fretus argumentatur ..." (M1). Enfin, pour clore cette première période, signalons à la suite de M.L.W. LAISTNER et de J.D.A. OGILVY (941blB) que l' Apologie aurait été connue de BEDE LE VÉNÉRABLE dans le premier tiers du VIIIe s. Cependant les deux références fournies par J.D.A. Ogilvy (2, 25, 63-64: "non damno ... praefero' dans la préface au De temporum ratione, CCL 123 B, 264, 21-22 ; 2, 27, 5-16 : "Si Septuaginta ... opère cudere" dans Yepist. ad Plegvinam, CCL 123 C, 621, 150-159) (941ter) désignent en fait des passages que l'Apologie ne fait que citer, les empruntant aux préfaces de Jérôme respectivement à la Genèse et aux Paralipomènes. Les préfaces en question pourraient donc aussi tien avoir été consultées directement par Bédé. 2. IXe S.

Le même M.L.W. LAISTNER (M2) fait encore référence pour l'Apologie à trois auteurs d'époque carolingienne : - D'abord REMY DE LYON, qui mentionne l'Apologie mais sans la citer explicitement. - Ensuite PRUDENCE DE TROYES, dont l'ouvrage Depraedestinatione contra lohannem Scottum (en 852) cite quant à lui l'ap. 2, 7, 28-59 ("Qu°d autem ... conpositis") (943). Les variantes d'avec le texte critique ci-après sont rares sur ces 30 lignes : signalons solet à la 1. 33 dans l'éd. Mauguin alors que le ms. Lat. 2445 de Paris appuie le soleat de (f2) que j'ai retenu (944) ; dicat dans le même manuscrit à la 1. 42 ; l'omission de est1 par le manuscrit à la 1. 50 avec F HPT V cgr (946), alors qu'en revanche il appuie quam, mal attesté par les témoins

(941) Référence à VApologie signalée pat l'éd. R. EHWALD, Berlin 1919 (MGH, Aiutorts antiquissimi, t. 15, p. 76, n. i, que reproduit CCL 133, 371, 5-6) et à sa suite par J.D.A. OGILVY, Himks krmwn to tht En^lish, 197-1066, Cambridge (Mass.) 1967, p. 181. (94 ibis) Pour le premier, cf. mp., n. 165 ; pour le second, voir note précédente. •; ; i" r Pour 2, 25, 64, la citation de Bédé lit omnibus bis au lieu de confiamter cmctis illii (confidtHter ayant alors été reporté à la phrase suivante : "Ita et ego confidenttr profitear ..."); pour 2, 27, 5-16, notons chez Bédé mi (et non mt mi) à lai. ; et cudtrt pour condm à la 1. i j. Les mêmes références à VApologie sont fournies par l'apparat et l'index de l'éd. du CCL, par Cn.W. JONES (avec cependant par inadvertance i, 26 au lieu de t, 27). (942) Voir référence tup., n. 263. (943) Cf. éd. G. MAUGUIN, dans Veterum anetoma qui IX laemlo de praedestinatione et gratta scripstnat opéra .... Paris 1650, t. i,p. 547; PL n j, 1138 C-i 139 D. L'œuvre figure dans le ms. Lat. 244} de la B. N. de Paris (s. IX ; provenance : S. Pierre d'Hautvillers au dioc. de Reims). Je remercie P. PETITMENGIN de m'avoir communiqué une collation de ce manuscrit pour le passage de l' Apologie qui s'y trouve cité. (944) Cf. tuf., n. crit. 76, p. ij8. (945) Cf. m/., n. crit. 79, p. 159.

LA TRADITION INDIRECTE de l'Apologie, à la 1. 46 (946) ; poterit à la 1. 56 dans l'éd. Mauguin pour la citation de Job, conforme ainsi au groupe cir de (12). - Enfin SEDULIUS SCOTTUS, dont le Collectaneum, conser vé dans le seul ms. 52 de KUES, St. Nikolaus-Hospital, copié sans doute à Trêves (s. XII2), comprend entre bien d'autres pièces un florilège tiré des trois livres de l'Apologie^1). Celui-ci, qui porte le titre "Hieronimus in lions contra Rufinum", est composé comme suit (M8) :

282*

i , ii, 44-45 (Simultas . . . meretur) ; (= epist. 83, 2] i- 5, 13-19 (Sic pater ... plagae eorum et rcliqua) ; i, 6, 1-4 (Obiciunt ... Periarchon Ori\g]enis transtulerim) ; i, ii, 59-60 (Confossus iaces, stridet sanguis in uulnere) (*49) ; i, il, 70-72 (Si asperior ... uidearis) ; i, 16, lo-n (Aliter conponitur ... commentaria) ; i, 16, 21-23 (Multorum ... reprobat) (95°) ; (Vt quid talpa oculos caprearum informat?) (961) ; i. 17. 3-4 (Vêtus prouerbium est : Sus docet Mineruam. Cur in siluam ligna portas ?) ; 17, 12-13 (Sacrâtes dixit : Scio quod nescio) ; (Demostines ...se dicit)(»M) ; 17, 38-40 (Festus ad Paulum dixit . . . conuertunt) ; 17, 29-30 I, 20, 11-12 (Ars ab artificibus discenda est) ; 1, 3O, IO-I2 (Histriculae ... dirigo) ; 30, 54-55 (Videris ... atque robi [!] ) ; 30, 67-68 (In hac parte ... loquaris) ; 31, 27 (Cornutam bestiam petis). 2, 6, 27-28 (Istiusmodi ... oratio). epist. 81, i, 4 (Plautina sententia est: Altéra manu lapidem (946) Cf. inf., n. crit. 78, p. 159. (947) Cf. M. MANITIUS, Ceschichte der Lateinischen Ljteratur des Mitttlaltm, t. i, Munich 1911, p. 520, qui renvoie à J. KLEIN, Ober tint tiandichrift des Nicolau von Cmi ..., Berlin 1866 ; B. MUNK OLSEN, "Les classiques latins dans les florilèges médiévaux antérieurs au XIIIe s.", Revue ifHiitoire dis Textes 9 (1979), p. 97-99. Je remercie vivement P. PETITMENGIN de m'avoir signalé le Collectantum (ainsi que les références bibliogr. cidessus) et procuré les photos du Cusanus j2 sur lesquelles repose la collation ci-après. (948) Dans l'ordre du ms. de Kues (f. 247 r/v) et en en respectant les variantes (autres que purement orthographiques). (949) Pour iaces, on lit plus exactement iacens avec » exponctué. (950) Entre improbanda et iudicat qmd (ici pour -cet i/n/ii , le manuscrit ajoute "prudens lector discit quatinus". (951) Cet énoncé proverbial est étranger à \'Apologie, mais rappelle évidemment d'autres passages polémiques de Jérôme : "ad ceteros talpae, caprearum in me oculos possidetis" (epist. 84, 7, 7) et surtout "oculos caprearum talpa contemnat" (epist. 70, 6, 2). Cf. A. OTTO, Die Spricbvorter ..., i. H. talpa, p. 540. (952) Le florilège ajoute cette glose explicative: "Nam cum ipse Demosthenes atheniensis orator interrogatus esset quomodo orator factus sit, respondit : Plus oleo [!] quam uini expendens." Dans le manuscrit, on lit opices pour opifices.

SEDULIUS SCOTTUS 3, i, 13-14 3. 3, 3-4 3, 3,11-12 3. 3. 29-31 3, 6, 30-32 3, 7, 20-26 3, 10, 12-13 3. 18, 37-38 3, 20, 11-13 3, 20, 37-39 -("') 3, 22, 19-21 3, 24, 8-10 3, 24, 25-26 3, 25, 12-13 3, 26, 20-21 3, 30, 9-11 3, 3i 3, 3, 3, 3, 3,

30, 33. 34, 37, 38, 39, 39,

27-28 4"5 26 23-24 15-17 6-7 11-13

3, 42, 11-14

283*

tenere, panem offerre altéra) (953). (Cur eadem praedicas et accusas ... procedit?) ; (Si tacuero ... maledicus) ; (Non ad ostentationem christianis loquendum est, sed ad aedificationem) ; (Cogor ... excipere) ; (Tu qui ... contegendus) ; (Quicquid me ... cantabis) (954) ; (Omne interdictionis (!] ... inciditur) (95S) ; (Cur mulsum ... bibis?) ; (Nequaquam ... rete constringas) ; (Quid uulneribus ... morientem?) (956) ; (Inde contendi ... perspexi) ; (Vos nobis ... iecistis) ; (Cur uolut [!] aureum coboperculum [!] ... patellae imponis P) ; (Vt quia de calice ... propinas?) ; (... quasi fullo ... praetereat) (958) ; (Si est aliud quartum praeter haec tria ... tac«?)(959); (Cur taces ... inquirit?} ; (Peccare ... diaboli) ; (Tibi licet ... licebit) (9«°) ; (Hoc profers ... deuorare) ; (An ideo ... illidimus ?) ; (De tanta ... non potes) ; (Vt cum ... proferas) ; ( Vt quid uaria loquacitate frondescis ?) (961) ; (Cur de uno ... laudaueras?) (9M) ;

(95 5) Ce proverbe a également inspiré \'ap. ;, 58, 1 5-17 que le florilège citera plus loin (cf. commentaire, n. 675). • ,". l On lit "praeceptum est tibi si quis ... maxilla" dans le manuscrit. (95 i) Le florilège glose ainsi: "Quia non eum Pallas docuit texendi nosse laborem." (95 6) Les mots maUdictorum tuorum sagrtfas (ici sagiliit) ont été transposés à la 1. j8 après 'go(957) On lit ici deux phrases étrangères à l' Apologie et dont j'ignore l'origine: "Tamquam anthropofagor [!] est omnis qui blasphémât taies errores. Omnes singillatim ramos ferire nimis longum fuit, sed radices ipsae fuerant amputandae." (958) Avant "Quasi fullo ...", le florilège ajoute : "Non uis ut putidus error notetur" ;>nti'i:i. rappelant en l'occurrence^»/»™ etfoetor de \ap. 5, 16, 15 et 18). (959) Le mot quartum a été ajouté (ainsi que praeltr haec tria transposé ici à partir de la 1. 7 où Jérôme écrit du reste "extra haec tria"). (960) Le florilège ajoute fallaciter devant accusare, iieracittr devant dtftndm. (961) Suture rajoutée entre les extraits des § 59 et 42, annonçant pour le sens le second et paraphrasant peut-être pour la forme le "uera ... debaccharis insania" de j, 59, 1 5-14 (sur le modèle de Vtpisl. 56, 14, 2 : "... non quae [icil. oratio] uerborum conpositione frondescat"?). (962) Pu/fis [!] pour finis à la 1. i ; sous l'influence de Julie qui suit.

284* 3. 2, 3, 3, 3. 3, 3, 3, 2,

LA TRADITION INDIRECTE 43. il, 43, 43, 43. 43, 43, 40, 12,

1-3 98-100 18-20 22-23 34-35 46-48 51-52 9-15 2-5

(Vis ergo ... non probem) (**s) ; (Si inquit uidebas furent. c.c.e.e. cap) (***) ; (Qui nititur mendaciis ... fecit errorent) (**5) ; (Os procacis ... stultissimus est) ; (Qui calumniatur ... factorem eius) ; (Noli amare ... calcula] ; (Claua ... testimonium) ; (Post Academiam ... conuincitur) (•*•). (Haec sunt maxima praua Ori[g]enis dogmata: Dei Filium ... hominum). epist. 84, 7, 3 (Et post multa saecula ... quod prostibula). 1, 20, 2-5 (Et rationabiles ... saepius prosit adsumptum) ; 2, 12, 6-13 (Eiusdem Saluatoris animant ... dissipari) ; 2, 19, 12-15 (Item Christunt répugnât uel prolatum esse de Pâtre ... extitisse Patris).

Il faut ajouter qu'en une autre section du Collectaneum (967), on rencontre les "énigmes aristotéliciennes" du troisième livre, soit 3, 39, 52-64 (**8). Ces excerpta (non compris ceux de 3, 39) totalisent quelque 800 mots (environ 100 lignes de l'édition ci-après), soit 2,5% de l'ensemble de l'Apologie. Cependant la répartition est très inégale : 58% du volume de ces extraits vont au seul troisième livre tandis que les deux premiers ne s'en voient consacrer respectivement que 28 et 14%. Du livre second, hormis un trait polémique à rencontre du style de Rufin (peut-être privilégié pour le terme technique acyrologiist), Sedulius aura essentiellement retenu ce catalogue d'hérésies origénistes du § 12 que l'on a déjà vu détaché par d'autres excerpteurs (M9) . Ici ce paragraphe se trouve adroitement combiné avec trois autres passages hiéronymiens, respecti vement relatifs à l'apocatastase (97°), à deux autres hérésies origénistes (971) , enfin à la polémique d'Origène avec Can(96;) On lit ne atcusem dans le manuscrit. (964) Les 7 initiales sont pour c\nrrtbas] c\nm] i[o] e[t] c\nm] a[d»lleris] p\ortimem tuam pombat]. Sur cette technique d'abréviation de versets bibliques, cf. sup., n. 69. (965 ) Entre mendatiis et ptucit (déformé en ptuii dans le manuscrit) est insérée une glose : "illorum esca est spiritus malus". (966) Ajout de Plato après discipulos (1. 10). (967) Aux f. 268-27iv du ms. de Kues. (968) Cf. in}., p. 287». (969) Dans deux témoins anciens (XIe s.) de Cava et du Mont-Cassin ainsi que dans les rétentions d'Oxford, Canon. Pair. Lat. if; et de Prague, XV.G.r. cf. sup. p. 187* et n. 546547(970) A partir de Vepiit. 84 : passage peut-être plus expressif au gré de l'excerpteur — en tout cas plus concis — que le texte correspondant du § 12 (1. 19-26) non reproduit par Sedulius. (971 ) Non mentionnées par le § 1 1 (du moins la seconde), mais énoncées dans \'ap. i , 20 (transmigration des âmes, réitération de la Passion).

SEDULIUS SCOTTUS 285* dide(972). En revanche, l'origénisme tel qu'il est discuté à propos de Vin Ephes. dans le livre premier n'aura guère intéressé Sedulius qui n'a rien retenu des § 21-29. En fait, seuls quelques passages de ce livre sont privilégiés : les § 5-6, il, 16-17 e* SO'S1 (ces deux dernières sections — exorde et péroraison de la seconde partie — étant celles où se donne davantage libre cours le brio littéraire de Jérôme). Dans le troisième livre, la sélection suivra plus continûment le fil de l'œuvre (sauf deux séquences plus longues laissées de côté : § 11-17 gt 27~29)- Dans les premier et troisième livres, Sedu lius a privilégié comme bien d'autres (973) les sentences (974), surtout proverbiales et imagées (975) , et les citations ou réminiscences tant classiques (976) que bibliques (977). La grande majorité de cette cinquantaine d'excerpta est formée de fragments très brefs (de i à 3 lignes) (978). C'est sans doute ce qui a conduit Sedulius à reformuler quelque peu les énoncés de Jérôme, de manière à les rendre lisibles en eux-mêmes, hors contexte : suppression de coordonnants comme enim (979) , subordonnées rendues indépendantes (98°) , transposition de certains membres de phrase ou de certains noms propres (981), simplification d 'énoncés (982). On notera la propension marquée de l'excerpteur à tourner en interrogatives introduites par cur ou ut quid les phrases affirmatives de Jérôme (983). Enfin ce florilège intègre également quelques gloses («x). (972) A partir de l'ap. z, 19. (973) Cf. aip., p. 115* et 192*. (974) Cf. p. ex. i, 20, 11-12; 5, 5, 11-12; 5, 55, 4-5(975) Cf. p. ex. i, 17, 5-4; i, 51, 27; 5, i, 15-14; 5, 5, 29-51 (même registre de combat en }, 20, 57 s., en 5, 24, 8 s. et en 5, 45, i s.); 5, 18, 57 s.; 5, 26, 20 s.; ;, 42, n s. (976) Virgile (i, 5, 15 s. ; i, 6, i s. ; i, 1 1, 59-60); Démosthène (i, 17, 12 s. et 58 s.); Platon (5, 40, 95.). Cf. aussi les références à Pallas( 5, 10, i2-i5)etàCharybde(5, 57,25-24). (977) Psoumtien i, 5, 175. et en 2, 11,98 s. ; Proeerbtsen 5,45, it-^i;Aetesen i, 17, 29. Cf. aussi Jérémii en 5, 25, 12-15 et Matthieu en 5, 7, 20-26 et en 5, ;8, 15-17. (978) Les (rares) plus longs extraits ne dépassent guère 6 1. : i, ;, 15-19; 2, 12, 6-15 ; j, 4°, 9-M(979) Cf. 5, 7. «>: }, «>, S?! 5. »5. 4(980) Cf. p. ex. i, 16, 20-23: "... ut prudens lector cum ... didicerit, iudicet ... et ... reprobet" devient "... lector discit quatenus iudicat ...et ... reprobat"; i, 20, 11-12 : "(tibi ostenderem quid utilitatis habeat ...) artem ab artifîcibus discere" est rendu par "Ars ab artiflcibus discenda est" 15,5, 29-5 1 : "(... ut ego) cogérer ..." fait place à "Cogor ..." ; 5, 57, 25-24 : "(Tu ... conpulisti ... ut) proferrem ..." devient "Hoc profers ..." (on notera le passage de la Ie à la 2e personne !). (981) Cf. sup., n. 956, 959, 966. (982) Cf. p. ex. "Vêtus prouerbium est : Sus docet Mineruam" au lieu de "... ne ueteri prouerbio sus Mineruam docere uidear" en i, 17, 5-4; "Socrates dixit" remplaçant "Ne illud quidem socraticum nosse debuerat" en i , 17, 12-13; "Festus ad Paulum dixit" pour "Quamquam ad imperitum ... numquam pro tribunali Festus diceret" en i, 17, 29. (985) Avecrw, cf. 5, i, 13; 5, 18, 37; 3, 24, 25 ; 5, 50, 27; 5,42, H. Avec ut qiùd, cf. 3, 25, 12 et phrase de transition entre 5, 59 et 5, 42. (984) Cf. sup., n. 952, 955, 958, 960, 961, 965.

286* LA TRADITION INDIRECTE La version dont témoigne le Cusanus 52 rejoint la tradi tion manuscrite directe. On y retrouve d'abord la leçon probablement erronée accusem en 3, 43, i, commune à (fi) et a (13) (985). En fait, c'est à (fi) que le texte de Sedulius se rattache manifestement comme le montrent les exemples suivants : (tableau 12.1) i i i 5 5 3 5 J

5, '5 5, '6 10, 5 7, 24-2J 1°, M 1°, H 5«, '6 45, 18

(fi) Sedulius

(fi) ou (f,)

deum Dominum Saluatorem atque aliis (+ j[) me uerberes salebris ( + r) uoraginibus uitiorum tibi panem + mendaciis

+ deus Deo -re aliisque meum erueres (meum mihi) latebris uit. uor. * panem tibi -cio (-cium)

+ + + + *

II est même quelques autres cas où Sedulius ne s'accorde qu'avec une partie de (fi) : ainsi sur librauerit en i, 5, 15 avec A F H Pz X ; sur quod en i , 16, 22 avec ATX; sur nescio en i , 17, 13 avec F H ; sur maxilla en 3, 7, 23 avec F H P T V ; sur rete constringas en 3, 20, 13 avec A F H V Xi (986). Négative ment on peut vérifier que Sedulius ne rejoint pas à l'occasion certains groupes comme (gi) (m4) (en 3, 20, 13 ; 3, 24, 9 ; 3, 43, 47) : (§3) (§4) (en i, 30, 55 ; 3, 18, 37 ; 3, 26, 20) ; (g4) + T U (en i, n, 72 ; i, 17, 30). Ce serait en définitive avec (g2) ou avec le sous-groupe V W W de (g5) que la version en question manifesterait le plus d'affinîtes (987). Notons encore quelques variantes propres à Sedulius C88) , mais qui relèvent sans doute simplement des libertés que s'est octroyées l'excerpteur par rapport à sa source : (tableau 125)

Sedulius

coda.

1,6,4 i, ii, Ï9 i, il, !9

transtulerim iace[n]s sanguis in uulnere

* uerterim + iaceo + uulnus in pectore

(985) Cf. in}., n. crit. 255, P- *?7 s. (986) Pour ce que représentent les groupes de sigles qui viennent d'être cités, voir ciaprès, p. 297* (tableau). (987) Rappelons que l/ et IF sont des témoins carolingiens à peu près contemporains du ColItctaaeHm de Sedulius, et que F et G proviennent du nord de la France tandis que Sedulius a séjourné à Metz, Cologne et Liège. Enfin il est notable que le florilège de Sedulius n'ait rien retenu de la fin du troisième livre, manquai.ie (au-delà de 5, 45, 74) dans les groupes (g2) (g;) (g;). Ce pourrait bien être parce que lui aussi reposait sur la version tronquée caractéristique de ces groupes. (988) Compte non tenu de quelques bévues sans doute imputables au seul copiste du ms. de Kues comme publifam pour -cum en i, n, 71 ; satpius pour semper en i, 20, 5 (répétition d'un saipius précédent). Cf. aussi sup., n. 952 et 962.

SEDULIUS SCOTTUS I 2O > $ 2 12 ,6

5 7, 12 i 7, M

; 24 i 2I î 54 . *6 î 4° > M 5 4» , il

uestiri Saluatoris animam praeceptum est tibi si quis aureum coboperculum [!] fallaclter accusare ... ueraciter defendere om. pectore

287*

* ' + + + +

-re an. Salu. tibi praec. est qui operculum accusare ... defendere + Origenes + pectoris sterquilinio

Outre ces excerpta des f. 24yr/v explicitement tirés des "livres de Jérôme contre Rufin", le Collectaneum tel qu'en témoigne le Cusanus 52 comprend encore (aux f. 268^271v) un florilège en 27 chapitres qui emprunte beaucoup à "Aristote". On y rencontre dispersées en 8 endroits des f. 2o8r-26gv toutes les "énigmes" rapportées par l'ap. 3, 39, 52-64 (et déjà privilégiées par d'autres florilèges : Ç, ty, w et le ms. Lut. /6j?j de Paris: cf. sup., p. 279*). Ces lignes (qui ajoutent quelque 100 mots aux 800 des précédents extraits) sont ici distribuées comme suit : 3. 3, 3, 3. 3, 3, 3. 3i

39. 39, 39, 39. 39, 39, 39. 39,

52-53 55-56 58-59 59-6i 57-58 61-64 53-54 56-57

(Stateram ... in^/i/iam); (Coronam ... cunseruandas) ; (Per uiam ... errorem) ; (Haerundinem [!] ... habendos) ; (Cum profectus ... ne deficias) ; (Oneratis ... relinquendos) ; (Ignem ... lascessas [!]) ; (Cor ... proiciendum) .

C'est sur les Ie, 3e, 7e et 8e passages que s'ouvrent respectivement les chap. 3 (de iustitia), 4 (de falsitate et ueritate), 14 (de ira) et 16 (de tristitia et gaudio). Le 2e clôt le chap. 3. Le 4e intervient dans le chap. 7 (de uerbis). Enfin les 5e et 6e se suivent au milieu du chap. 9 (de opère). Certaines variantes sont caractéristiques : confodias (1. 53) ; errorem (1. 59) ; et surtout celle que constitue l'énoncé des 1. 57-58 : "Cum profectus fueris, rétro ne respicias, id est ut proficiens in bono ne [!] deficias." Autant de leçons où l'on reconnaît un texte apparu jusqu'ici propre à un autre florilège carolingien, à savoir i// (cf. sup., p. I2i*-i23*). Cependant, à la différence de 0, le Cusanus lit normalement "sub eodem tecto non habendos" à la 1. 61. Comme autres variantes propres à ce manuscrit, relevons "id est iratum" (pour iratum uidelicet) à la 1. 53; "non ambules" à la 1. 59; "haerundinem in dom« non suscipiend«w" aux 1. 59-60; "tendentibus" (pour incedentibus) à la 1. 63. Quant aux 1. 41-52 que i// comportait aussi, elles ne sont transmises dans le Collectaneum ni par ce florilège en 27 chapitres ni par les

288* LA TRADITION INDIRECTE extraits empruntés explicitement à l'Apologie et répertoriés ci-dessus. Cependant le Collectanewn renferme aussi (aux ff. 24&v-248r du ms. de Kues) le De moribus du Ps.-Sénèque dont l'on a vu (sup., p. 279*) qu'il fournit précisément ces praecepta pythagoriciens des 1. 41-50. - Reste à signaler pour le IXe s. le témoignage, peut-être doublement indirect comme on va le voir, d'ÂGOBARD DE LYON (ça. 769-840). Je dois à P. PETITMENGIN les références aux passages suivants : a) Contra obiectiones Fredegisi, § IX 1. 26 s. (CCM 52, p. 290) : "Fuerunt etiam Latini aliqui quos Hieronimus presbiter reprehendit in illis utique praefationibus quas praeposuit libris quos de graeco in latinum aut transtulit aut emendauit ; sicut in illa praefatione quam iuxta graecam emendationem in libro beati lob fecit, adserens quod idem liber apud Latinos ita erat decurtatus corrosusque ut foeditatem suam publiée legentibus ostenderet."

J'ai souligné le passage emprunté presque littéralement à la préface a Job. Agobard peut ou bien avoir lu celle-ci directement, ou bien la connaître au travers de la citation qu'en donne Yap. 2, 29, 21-25. Comme variantes, on relèvera en tout cas l'absence de et laceratus entre decurtatus et corrosusque, suam pour sui et ostenderet pour praebeat. b) De insolentia ludaeorum (CCM 52, 193, 88-89) : "... beatus Hieronimus qui se scribit nosse illos intrinsecus et in cute ..."

Voilà qui fait référence au v. 30 de la 3e satire de Perse, précisément cité par Yap. 2, 16, 8. Cependant Jérôme use encore de ce même vers dans les epist. 58, 7, 2 et 129, 4, 4 (989) , et c'est seulement dans cette dernière qu'il applique la citation aux juifs. C'est donc sûrement cette lettre qu'Agobard a en vue plutôt que l' Apologie (»89bl8) . 3. XIIe s. On peut citer tout d'abord RUPERT DE DEUTZ qui, dans son De diuinis officiis (ça. un), rapporte l'avis de Jérôme sur l'histoire de Suzanne au livre de Daniel : "Danihelis lectio ... quamuis, ut ait beatus Hieronymus, in (uoluminey hebraico non habeatur ..." (**°) (989) Cf. commentaire, n. ; 54. (989815) L'apparat de l'ed. L. VAN ACKER (CCM, ibiJ.) y renvoie effectivement. (990) Cf. CCM 7, 1 52, 1 1 j 5 (le mot talumint a été restitué par l'éditeur d'après Jérôme). La référence à V Afalogit figure dans l'index de ce volume.

JEAN DE SALISBURY 289* Les mots soulignés sont une citation de l'ap. 2, 33, 15-16 ("... fabulas, quae in uolumine hebraico non habentur") (M1). Un second témoignage a été signalé par P. ANTiN(992), celui de GUILLAUME DE MALMESBURY, dont le De gestis pontificum Angliae (en 1125) cite de Jérôme la phrase 'Errauimus iuuenes, emendemus sénés" (993). A vrai dire, la référence vaut aussi bien de l'epist. 84, 6, 3 que de l'ap. 3, 9, U-I2 qui orchestrent l'une et l'autre en ces mêmes termes l'invitation à la conversion (994) . Enfin l'on retrouve la traduction hiéronymienne de la citation de Pythagore via Porphyre (3, 39, 41-45) dans le Policraticus de JEAN DE SALISBURY (995). Et pas plus que le ms. (/; ou que le De moribus du Ps.-Sénèque(996), elle n'y comporte l'omission entre abscidenda et languor (1. 41-42) commune à (fi) et à (f3) (997). Pour P. COURCELLE (M8) (à la suite de CL.C.I. WEBB, éditeur du Policraticus) (999), ce passage de Jean de Salisbury pourrait avoir "été traduit aussi par Macrobe, sans doute à la fin du Livre II des Saturnales, aujourd'hui mutilé". En effet, le Policr. 8, 15 fait problème en ceci qu'il ponctue la citation en question d'un "inquit Macrobius" (alors qu'elle n'apparaît nulle part dans les œuvres conservées de cet auteur). Cependant l'attri bution à Macrobe dont témoigne cette incise, acceptée sans discussion par Webb et par Courcelle, ne saurait-elle être suspectée ? Si le Policraticus utilise abondamment Macrobe (100°) , il est notable que le nom de ce dernier n'y soit prononcé que deux fois en plus du cas présent, dont une dans le titre d'un chapitre (1001) . Jean de Salisbury ne semble donc en général guère soucieux de lui reconnaître la paternité de ce qu'il lui emprunte ! En revanche Jérôme, largement mis à contribution lui aussi (1002) se voit désigné nommément

(991) Dans la préface de Jérôme à Daniel, on lit un peu différemment : "... Danihelis ... qui apud Hebraeos née Susznnae habet historiam née hymnum trium puerorum ..." (Webcr, i, 1541, 20-21). (992) "Jérôme antique et chrétien", REA*g 16 (1970), p. 45. (995) Dans le livre second, chap. "De episcopis orientalium Anglorum" (PL 1 79, 15 20 B). (994) Cf. commentaire, n. 495. En l'occurrence, la tradition indirecte appuie la leçon emendenna : cf. ;«/., n. cm. i;6, p. 102. (995) 8, '! (éd. CL.C.I. WEBB, Oxford 1909, t. 2, p. 541). (996) Où l'extrait du § 59 est cependant plus long: cf. .»., p. 121* et 279*. (997) Une variante : igné et chez Jean de Salisbury, igii ac dans 1/1 et chez le Ps.-Sénèque. (998) Op. cit. (/*/>., n. 951), p. 61, n. 4. (999) Lac. cit. («/>., n. 995). ! looo) 59 fois les Saturnalr* et 18 fois le Songe Je Scipion selon Yindex aKlorim de l'éd. Webb, t. 2, p. 495-494(1001) Cf. éd. Webb. index nominum proprioritm, t. 2, p. 454. (1002) Y compris, selon Webb (t. i, p. XXXVI et t. 2, p. 488) en ce qui concerne VApaltfft.

2go* LA TRADITION INDIRECTE jusqu'à 25 fois (1003), et l'un de ces cas se présente justement une dizaine de lignes seulement au-dessus de la citation qui nous intéresse (1004) . Dès lors on peut se demander si le Macrobius qui y survient ne proviendrait pas soit d'une erreur de la tradition manuscrite (1006) , soit d'une inadvertan ce de l'auteur du Policraticus. Ces hypothèses ne sont pas à exclure si l'on considère que, d'une part, la citation en question figure bel et bien chez Jérôme tandis qu'elle n'a pu être repérée chez Macrobe ; d'autre part que Jean de Salisbury connaît Jérôme, y compris 1 Apologie, et le cite beaucoup plus volontiers nommément qu il ne le fait pour Macrobe. Plutôt que d'une problématique traduction de Macrobe, ce serait donc bien de Jérôme que Jean de Salisbury tiendrait ce passage ... A moins de supposer — ultime hypothèse — que Jean de Salisbury n'ait connu la citation par le biais du De moribus qu'il aurait attribué à Macrobe (1006) ? ... Quoi qu'il en soit, il semble bien que Jean de Salisbury tout comme le Ps.-Sénèque soit — pour ces 4 lignes — à compter parmi les témoins de la tradition indirecte de l' Apologie.

(100;) Cf. éd. Webb, index nomiimm ..., p. 450. (1004) "Beatus quoque Icronimus : 'Grandis, inquit, exultatio est ..." " (cf. njn. huai, i, 1 1). (1005) Ici unanime selon l'éd. Webb. La confusion Macrobius\Hitronymus pourrait n'être paléographiquement pas si invraisemblable. On notera que, lorsqu'il se réfère à Jérôme, Jean de Salisbury ne le qualifie pas toujours de btatut comme dans le cas cité à la note précédente. (1006) Ce qui expliquerait que le texte des 1. 41-42 soit complet à la fois dans le De moribui et dans le Policraticus ...

IV. LES TRADUCTIONS I. EN ITALIEN

C'est en italien ("volgare") que l'Apologie paraît avoir été le plus anciennement traduite. Tout au moins la version abrégée des deux premiers livres caractéristique de certains recentiores de (§3) et de tous ceux de (m6) (1007) se rencontre-t-elle dans les 4 manuscrits suivants (qui n'ont pas le troisième livre) : *FIRENZE, Bibl. Riccardiana, 1262 328 ff., s. XV (1008) NEW YORK, Fierpont Morgan Libr., M. 477 s. XV* (ça. 1480) (10M) PARIS, Bibl. Nationale, liai. 83 385 ff., s. XV in. *VALENCIA, Bibl. Universitaria, 1193 394 ff., s. XV2 (1464) ("»«)

J'ai pu consulter directement les mss. de New York et de Paris (1011). Tous ces témoins renferment une collection de 109 lettres, mais où la pièce qui nous intéresse (1012) n'est pas toujours placée au même endroit. Dans les mss. de Florence et de Paris, elle est la 97e (1013). La table du ms. de Florence l'intitule "A pamachio et A occeano a Marcella contro a Rufino" (1014). Au f. 3Ôiv du ms. de Paris, on lit de manière assez semblable (1015) : "Epistola di santo Girolamo mandata A pamacchio ea occeano emarcella chontro a Rufino monacho". Selon F. NUVOLONE (1016), le recueil des mss. de Florence et de Paris se retrouverait sans doute identique ment dans le manuscrit suivant (1017) : *NEW HAVEN, Yale Univ. Libr., Th. E. Marston 263, s. XV ex. (1493)

Dans les mss. de New York et de Valence, qui paraissent (1007) Cf. «p., p. 143* et 155* s. (1008) "Epistolc ... volgarizzate per nobile uomo ser niccholaio da San Gimignano ..." (1009) Peut-être originaire de Ferrare. (1010) Ecrit par Nicolaus de Miraballis, "Archiepiscopus Amalsitanus [!] in civitate Castelli". ( 101 1) Je dois mes informations au sujet des deux autres à F. NUVOLONE que je remercie de me les avoir signalés. Pour le ms. de Florence, voir aussi ittf., addenda, p. îO9*-jio*. (1012) \?ap. 1-2 y est en effet toujours comptée pour un seul numéro et les deux livres s'y suivent sans interruption (ni titre pour le second). (loij) F. 297-307 dans le ms. de Florence; ;6iv-()69v)-}75 dans le ms. de Paris. (1014) Une autre main a ajouté: "... (et) délie resie e errorj d(')origine". (1015) En particulier pour la mention de trois destinataires. (1016) Lettre du icr avril 1981. (1017) Signalé par la BHM, t. III B, dans sa section sur les versiones italicae (p. 764-761). Celle-ci pourrait du reste renfermer encore d'autres témoins de la traduction de Vap. 1-2, comme peut-être le ms. Addit. lojiy de Londres, British Libr. (F. NUVOLONE m'a précisé qu'elle ne figurait en tout cas pas dans les mss. Mtd. Paint, i) de la Bibl. Laur. de Florence et 4)i de la Bibl. Mun. de Metz.)

292* LES TRADUCTIONS bien être les 2 plus récents des 4 d'abord cités, \'ap. 1-2 survient beaucoup plus tôt : iye pièce du ms. de New York(1018), iôe (?) d'après la table dans le ms. de Va lence (1019). On aurait donc affaire à 5 témoins de la même collection, mais dont l'ordre aurait été remanié dans la version transmise par les 2 derniers. Quant à la traduction de l1'Apologie telle qu en témoignent les mss. de Paris et de New York, on constate tout d'abord qu'elle reflète incontestable ment la version dégradée des recentiores de (g3) (102°). Si ces 2 témoins livrent pour l'essentiel la même traduction, cela ne va pas sans bon nombre de variantes qui supposent que le premier état — apparemment celui de Paris — aura été retouché tout au long. Voici quelques exemples : (tableau 124)

ms. de Paris

ms. de New York

i,

'. »

e libri di periarcon

if

M. 2

e libri di periarcon cioe de principi colla fronte uizza colle soctighezze di pratone nuova generatione de diffaciato la celebrita o riverenza o dengnita delluogo spatio a meditare

con la fronte crispa con facia de Plauto nuova generatione d'impudentia la degnita delluogo

chol uento dell aria esso bucto fuori suo gonfiamento danimo

col nuoto délia aria esso gitto fuori sua elatione de animo

r?£p! 'Apx^Jv libros

rHgosae frontis

i. M, 3 plautino sale i, M. 2 nouum impttdtntÎM genus i, 3'. 3 celebritas loti spatium ... medttandi i. 31, 10 naiatu aeris 2, 14,6 euomuit 2, 14, 7 animi tumor i, 3'. i

spatio a ripensare

Les variantes du ms. de New York rectifient parfois le texte de Paris (en i, 13, 3 : Plaute plutôt que Platon ; en i, 31, 10 : nage plutôt que vent), en éliminent certaines gloses (en i, i, 3 sur le sens de Péri Archôn ; en i, 31, 3 où une seule des 3 traductions de celebritas est retenue) et tendent à une moins stricte littéralité (facia en i, 13, 3 ; ripensare en i, 31, 5 ; elatione en 2, 14, 7). Selon F. NUVOLONE (1, m et a. La collation de r était pratiquement achevée avant même que j'aie eu connaissance de o. C'est pourquoi ce dernier, sans doute un peu plus proche du modèle de son groupe (cf. tup., p. 100* s.), a été en tout cas retenu finalement comme manuscrit d'appoint.

LA PRÉSENTE ÉDITION 297' crit principal dont ils viennent à l'occasion confirmer ou infirmer le témoignage de manière significative. Cependant les trois livres de l'Apologie ne reposent pas de bout en bout sur une base manuscrite constante et uniforme. Le tableau ci-après montre, d'une part, comment les manus crits dont les sigles interviennent dans l'apparat correspondent aux divers groupes et familles distingués précédemment ; d'autre part pour quelles portions de l'Apologie ces divers manuscrits sont invoqués et à quel titre : ap.

«A 3

Familles Se Groupes i

5l

"\

Tg'ô" (g») (g?)

A(E) F H P

(fi)

(gî) (g*) (gj) (g4) (gj) [+ (mi)] [+ (m4)j

(mi) | (f2)

[+ (mz)]

(g4) (a) c

gW (m) (o)r(x)

S

A. H) 1 If 1> POT V(W} '

(o)r(x)

(mj) groupe

n

x

Q a = consensus de (fi): AFHPTV P — consen P — consen sus de (fz) : sus de (fi) : Cfff Js*

a = consen a = consen sus de (fi) : sus de (fi): AFHPTVci AFHPTVai 13 = consen P = consen sus de (f;): sus de (fj):

r-no

A>nn

Pour la distinction ap. j'/j1, cf. mp., p. 4*. Les sigles de manuscrits mis entri parenthèses sous ap. 1-2-; désignent les témoins seulement invoqués comme manuscrits d'appoint dans la portion de l'œuvre correspondante. Outre les manuscrits dont les sigles figurent ci-dessus, l'apparat cite encore les florilèges ; et (fi respectivement en 2, 12 et en 5, 59: cf. inp., p. 8;* s. et ni* s.

Même à ne considérer que les manuscrits principaux, c'eût été alourdir considérablement et sans profit l'apparat que d'y consigner toutes les variantes où l'un d'eux diverge seul d'avec le reste de la tradition unanime, s'agissant notam ment de T, de c, de g, de i et de O où abondent les erreurs manifestes(1033). Les manuscrits principaux sont constitu-

(10))) On ne s'est pas non plus astreint à indiquer toutes les formes simplement aberrantes (et non significatives pour le mécanisme d'une faute ou pour la distribution de la tradition) sous lesquelles il arrive que les manuscrits principaux livrent en particulier les mots grecs.

298* LA PRÉSENTE ÉDITION tifs de l'apparat, c'est-à-dire que leurs sigles y figurent explicitement (et les variantes correspondantes) dans tous les cas où ils n'appuient pas la leçon retenue (1034). Pour la mention dans l'apparat des manuscrits d'appoint, je me suis fixé les règles suivantes : - E est indiqué s'il confirme A , soit lorsqu'une variante signalée est propre à (gi) , soit lorsque A ne s'accorde qu'avec des témoins étrangers à (fi). E est encore indiqué lorsque A se subdivise en A1 et A2. - W est indiqué lorsqu'il s'écarte de V, soit pour rejoindre d'autres témoins constitutifs de l'apparat, soit pour appuyer une leçon des anciens éditeurs. W est également indiqué lorsque V se subdivise en V1 et Vz. - Les nombreuses variantes propres à i sont indiquées de préférence lorsqu'elles se trouvent appuyées par h. Ce dernier est indiqué dans un certain nombre de cas où g et i ne s'accordent pas (sauf dans le livre second toutes les fois où h rejoint l'accord ci). - m, o et x ne sont généralement pas indiqués, sauf dans des cas où ils ne s'accordent pas avec r ou lorsqu'il leur arrive de confirmer une leçon propre à r. De plus, x est indiqué lorsque X l'est également (sauf dans \'ap. 32 où X fait alors figure de manuscrit principal, constitutif de l'apparat). Pour les anciennes éditions, je me réfère, non à la première publiée par chacun des éditeurs, mais à celle qui m'est apparue comme la meilleure : ainsi pour Érasme a été retenue non pas l'édition de 1516, mais celle de 1533 corrigée et enrichie de variantes marginales (103S) ; pour Vittori non pas celle de 1564, mais celle de 1578 (1036) ; pour Vallarsi non pas celle de 1735, mais celle de 1767 (1037). Je n'ai pas cru devoir indiquer systématiquement leurs nombreuses variantes communes que n'autorise aucun des manuscrits constitutifs de l'apparat (1038), tout en faisant cependant une assez large place à ces leçons que les anciens éditeurs héritent souvent de la tradition manuscrite tardive et des incunables. Les sigles des éditeurs figurent en tout cas dans l'apparat soit lorsque ceux-ci appuient le texte retenu et que les manus crits soutenant ce dernier sont indiqués (apparat positif), soit lorsqu'une leçon écartée figure dans ces éditions et (1054) Pour plus de clarté, on a même souvent indiqué aussi — notamment dans les cas complexes qui font l'objet d'une note critique — les témoins qui soutiennent le texte retenu. (ion) Cf. sup., p. 252* s. (1056) Cf. sup., p. 254* s. (1057) Cf. sup., p. 265* s. et n. 867. (1058) En particulier celles, fréquentes, qui consistent en une simple interversion de mots: cf. sup., p. 208*.

LA PRÉSENTE ÉDITION 299* qu'elles apparaissent en l'occurrence d'accord avec tel(s) des manuscrits de l'apparat. En règle générale, on a considéré qu'une leçon était préférable lorsqu'elle était appuyée par la totalité d'une famille (1039) et par tel(s) groupe(s) de l'autre famille(1040). Cette règle aura souffert cependant bon nombre d'excep tions que j'ai tenté de justifier autant que possible dans le commentaire critique ci-après (les lemmes faisant l'objet de ces notes critiques étant signalés dans l'apparat par un astérisque). De plus, des cas litigieux (discutés également dans les notes critiques) ont pu se présenter soit lorsque chacune des deux familles s'affirmait homogène en face de l'autre (1041), soit lorsqu'aucune d'elles ne s'accordait en totalité sur une leçon (1042). Toutes choses égales d'ailleurs, il s'avère en définitive que les leçons soutenues par (fi) contre (f2) ou (f3) méritent habituellement plus de crédit. C'est ainsi que, dans le livre premier, sur 75 cas d'opposition tranchée entre les deux familles (toutes deux unanimes, ou l'une unanime contre l'autre divisée), les leçons de (fi) sont apparues préférables dans près des deux tiers des cas (soit 47). Dans le livre second, la proportion aura été plus équilibrée : (f i) l'a emporté dans à peine plus de la moitié des cas (26 sur 51). Dans le dernier livre en revanche, la prévalence de (fi) s'affirme décidément avec plus des trois quarts de ses leçons retenues contre celles de 1 autre famille (67 fois sur 85). En fait, c'est surtout dans l'ap. 32 que (f3) le cède alors le plus souvent à (fi), qui l'aura emporté dans les quatre cinquièmes des cas (exactement 39 fois sur 49) . Face à ces situations de partage net entre les deux branches de la tradition, il a souvent fallu faire intervenir d'autres considé rations (langue, style, usage de l'auteur, etc.) pour justifier le parti retenu. 87 des 256 notes critiques ci-après (soit le tiers) correspondent à ces cas d'opposition tranchée (fi)/(f2) ou (fi)/(f3). Dans 52 de ces 87 cas, ce sont les leçons de (f i) qui auront été finalement préférées — et surtout, là encore, dans Yap. 32 (où se concentrent jusqu'à 21 des 52 cas évoqués), tandis que, pour l'ap. I-2-31, les leçons de (f2) ou de (f3) auront a peine moins souvent passé dans le texte critique : aux 31 cas de suprématie de (fi) répondent alors 30 cas où c'est l'autre famille qui l'aura emporté. Au total, la présente édition apporte plus de 900 correc(1059) Consensus a de (fi) ; consensus J3 de (d) ou de (fj). (1040) Cf. p. ex. i, 4, 26 (af, contre ;>); 5, 18, 50 (A F Tcif contre HP V}; }, 27, ) (a X D contre r Q). (1041)0 contre 0 (p. ex. i, j, 58; i, 7, 21 ; 2, 18, 10; 2, 54, 52; 5, i), 4). (1042) Cf. p. ex. i, 5, i (EFHPTKj contre Abir); 2, 7, 50 (AEPi contre FHTVcgr); 5, 50, 24 (EFHP KXi'flO contre ATarx).

300* LA PRÉSENTE ÉDITION tions (compte non tenu de la ponctuation) au texte reçu de l'ensemble de l'Apologie telle qu'en témoigne la Patrologie de Migne. Mon travail a consisté pour une large part à simple ment décaper l'œuvre de la double couche des corrections "humanistes" introduites, apparemment sans appui dans la tradition manuscrite, par les plus anciens éditeurs, Bussi et Érasme (1043). A titre indicatif, voici comment se répartissent les modifi cations que j'ai apportées au livre premier par rapport au texte de la Patrologie : sur un total de 272 (soit une pour 33 mots en moyenne), 114 (42%) concernent soit le temps, le mode ou l'aspect des verbes (p. ex. loquentur pour loquuntur, sunt pour sint, clama pour clamita, iactitare pour lactare) ; soit les préverbes (p. ex. strictus pour constrictus, texere pour retexere) ; soit le cas ou le nombre des substantifs (p. ex. epistula pour epistulam, dogma pour dogmata) ; 52 (19%) ne touchent qu'à l'ordre des mots (p. ex. libros illos pour illos libros) ; 49 (18%) consistent à rectifier des additions ou omissions minimes (p. ex. et omis 13 fois) ; 14 (5%) modifient légèrement une forme (p. ex. rursum pour rursus, huiuscemodi pour huiusmodi, Apollinaris pour Apollinarius) . Restent enfin 43 cas (16%) ou la correction importe plus notable ment au sens. Quoique proportionnellement limitée, cette dernière catégorie est évidemment celle qui importera le plus au lecteur de l'Apologie. Comme exemples de ces leçons erronées qui déparaient encore (parfois jusqu'au contresens) la version' de la Patrologie, citons sur l'ensemble des trois livres les cas de i, 13, 2 (philosofihice au lieu de philosophe) et 18 (quis ... par au lieu de qui ... tmpar) ; i, 17, 60 (scorpwne au lieu de scipione) ; i, 29, 8 (deinceps au lieu de dicentes) ; 2, 4, 6 (denuo au lieu de de uno) ; 2, n, 97 (rei au lieu de eius) ; 2, 17, 29 (noxium au lieu de omnium) ; 2, 29, 24 (désuni au lieu de sunt) ; 3, i, 26 (notât au lieu de ignorât) ; 3, 5, 29 (eodem au lieu de alio) ; 3, 6, 46 (uolui au lieu de nolui) ; 3, 20, 14 (missa non est au lieu de missa est) ; 3, 22, 22 (odoraui au lieu de adoraui) ; 3, 39, 41-42 (omission de igni ... separanda). Pour l'orthographe du texte latin, ne disposant d'aucun témoin vraiment ancien dont l'on puisse supposer qu'il reflète peu ou prou l'usage hiéronymien, je m'en suis tenu au parti d'uniformité en vigueur dans les éditions critiques modernes d'œuvres de la même époque, notamment l'édi tion de Rufin publiée par M. SIMONETTI en 1961 dans le CCL (t. 20).

J 'ai conservé intacte la division des trois livres en respecti vement 32, 35 et 44 paragraphes numérotés qui remonte à (1043) Cf. sup., p. 107* s. et 217* s.

LA PRÉSENTE ÉDITION 301* Vallarsi (1044) : elle ne correspond pas toujours, tant s'en faut, à l'organisation réelle du texte (1046), mais il importait de ne pas modifier la manière de s'y référer. A l'indication du livre et du paragraphe, j'ajoute simplement — pour plus de précision éventuelle et surtout pour les besoins de l'indexa tion — celle de la ligne (les lignes de l'édition ci-après étant rigoureusement identiques à celles du texte à paraître dans la collection Sources Chrétiennes). La correspondance des pages ci-après est assurée avec les colonnes de précédentes éditions dont les numéros ont été indiqués en marge du texte à la suite des sigles suivants : H V PL PL

éd. des Mauristes (J. Martianay, Paris 1706) éd. D. Vallarsi (Vérone 1735 et Venise 1767) Patrologia Latina (J.-P. Migne), t. 23, Paris 1845 Patrologia Latina (J.-P. Migne), t. 23, Paris 1865

(1044) Cf. inp., p. z&4*-265 *. Vallarsi avait introduit par inadvertance deux § 1 1 dans le livre second. Je les ai comptés pour un seul (avec numérotation continue des lignes, le second commençant à la 1. 19). (1045) Voir à ce sujet les sommaires et la traduction de mon édition à paraître dans la collection Sources Chrétiennes, ainsi que mon commentaire analytique suivi.

VI. ADDENDA

Tandis que les pages qui précèdent étaient à l'impression, j'ai pu parvenir à préciser les données relatives aux 14 recentiores suivants (1049) : 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14.

BERLIN, Staatsbibl. Preuss. Kulturbesitz, Theol. lat. qu. 251 KÔLN, Schniïtgen Muséum, Ludwig XIII.2 KÔLN, Schnutgen Muséum, Ludwig XII,j *KRAKÔW, Bibl. Jagiellonska, AA.II.j MILANO, Bibl. Ambros., A. 95. Inf. MILANO, Bibl. Ambros., C.2Oj.Inf. MILANO, Bibl. Ambros., €.289. Inf. MILANO, Bibl. Ambros., Z).jjj./«/. MILANO, Bibl. Ambros., H.nS.Sup. PRAHA, Univ. Knihovna, VI.E.iç *PRAHA, Univ. Knihovna, IX.C.8 TORINO, Bibl. Reale, Var. ng *VATICANO, Bibl. Apost. Vat., Regin. lat. 1940 VENEZIA, Bibl. Naz. Marc., Lat. II.XXXVI (Pair. 28)

Voici tout d'abord les notices correspondant aux n08 5,6,8 et 9 ci-dessus, qui n'ont pu être insérés à temps dans le recensement des recentiores (sup., p. 16*) : MILANO, Biblioteca Ambrosiana, A.çs.Inf. 120 ff., s. XIV ap. 3, ff. 59v-6yv ap. 1-2, ff. 68v-74v-82 C.20J. Inf. 276 ff., s. XV ap. 3, ff. 2i3-22iv ap. 1-2, ff. 228-232-233 D.i33.Inf. 370 ff., s. XV ap. 1-2-3, ff- 234-24iv-250-259v (S. Anna, Milano) H.nS.Sup. 323 ff., s. XV (1469) ap. 3-1-2, ff. 69v-8ov-85-87 (Spoleto)

- Les mss. A .95. Inf. et 0.133. Inf. de MILAN se rattachent au groupe (gi) (1047). Dans le premier, les pièces n° 33 à 40 se (1046) Je dois respectivement à MM. G. ACHTEN, A. VON Euw, M. L. SELVAGGI et G. A. RAVALLI MODENI d'avoir encore obtenu à temps des microfilms pour le texte de 1''Apologie dans les mss. ci-après de Berlin, de Cologne, de Prague (VI.E.ry), de Turin et de Venise. J'ai pu aller consulter sur originaux les manuscrits de la Bibl. Ambrosienne de Milan. Quant au ms. du Vatican, découvert in extremis grâce aux fichiers de l'IRHT (où il était répertorié, mais à une place inexacte), une notice détaillée également disponible à l'IRHT m'a permis de le classer. (1047) Cf. sup., p. i;z* s.

ADDENDA 303* suivent dans un ordre où l'on reconnaît la séquence caracté ristique de A (1048). Le titre donné au "troisième livre" ("Epistula ad Alocium [!] presbiterum contra Rufinum") confirme sans ambages l'appartenance à (gi). Il est particu lièrement proche de ce qu'on a pu lire dans le ms. 2777 de Bologne (1049). Le sous-titre inséré avant 3, 23, 19 ("De epistula Epiphanii") et l'explicit (Si ... est ... sequitur) sont également significatifs, ainsi que certaines leçons qui se rencontrent dans les deux premiers livres (105°). Cependant, tout comme dans le ms. de Bologne, la tradition des recentiores de (gi) a été en l'occurrence retouchée à partir de celle de mn (ms) (1051). Dans le ms. D.ijj.Inf., si les trois livres de l' Apologie se suivent dans l'ordre normal ap. 1-2-3 (1052). |e titre du dernier ("Item ad Aletium presbyterum scribit Hyeronymus contra Rufinum"), proche notamment de ce qu'on a lu dans les recentiores de Paris (Lai. 17384) et de boissons (105S), et son explicit (Si ... est ... sequitur) ne laissent aucun doute sur l'appartenance à (gi). Celle-ci se vérifie en divers points du texte (1054), qui toutefois aura subi, comme on l'a constaté plusieurs fois dans les recentiores de ce groupe, une révision assez substantielle (1055). - A (g3) ressortissent comme prévu les mss. Ludwig XII,j de COLOGNE et C.zSç.Inf. de MILAN. Le premier comporte en effet pour les trois livres les mêmes leçons typiques des recentiores de ce groupe relevées dans le ms. Barb. lut. 552 du Vatican (1058). Quant au ms. de Milan, où l'on trouve les seuls deux premiers livres (au complet), l'appartenance à (g3) que laissait prévoir le classement de M. SIMONETTI pour l' Apologie contre Jérôme de Rufin (1057) s'est confirmée am plement à l'examen du manuscrit (1058). (1048) Cf. sxp., p. 17*. Soit : epist. 78 + ap. 3 (BHM 256) + ipist. 80 + apol. adAnast. + ap. i-ï (BHM 255) + ipist. 148. (1049) Sup., p. 156*. (1050) P. ex. i, 1 , 49 (Florinum) ; i, 2, 8 (o* s. 119* (n. 24j).iH*; Clm 1262) (/): 8*.86*.fo* s. 119* (n. 243).! 55*: Clm i)oj; (d): 8*.86*.yo* s. 119* (n. 243). 155*; Clm 14112 (c): 8*.86*.j>o* /. 119* (n. 243).M3*.i67*.296*-298*;C/«r/f/iy*: \6*.iSi* s.; Clm ioj ;o: \h*.] AEPitiU., om. FHTVcgr 56 potest] poterit tir 57 reddam] credam A F i

40 APOLOGIA CONTRA RVFINVM II, 7-9 Non parcam ei et uerbis potentibus et ad deprecandum conpositis. Verum haec possunt quasi simplicis hominis 6oexcusari et, cum eruditos non subterfugiant, apud indoctos praeferre innocentiae similitudinem. 8. Quod sequitur de animarum statu excusari omnino non potest. Dicit enim: 'Audio et de anima quaestiones PL 450 esse commotas. De qua re utrum recipi debeat que- v 497 rimonia aut abici, uos probate. Si autem et de me quid i sentiam quaeritur, fateor me de hac quaestione apud quamplunmos tractatorum diuersa legisse. Legi quosdam dicentes quod pariter cum corpore per humani seminis traducem etiam anima diffundatur, et hoc quibus poterant adsertionibus confirmabant. Quod puto in ter 10 Latinos Tertullianum sensisse uel Lactantium, fortassis et alios nonnullos. Alii adserunt quod, formatis in utero corporibus, Deus cottidie faciat animas et infundat. Alii factas iam olim, id est tune cum omnia Deus creauit ex nihilo, nunc eas iudicio suo nasci dispenset in corpore. M Hoc sentit et Origenes et nonnulli alh Graecorum. Ego uero cum haec singula legerim, Deo teste dico quia usque ad praesens certi et definiti aliquid de hac quaestione non teneo, sed Deo derelinquo scire quid sit in uero et si cui ipse reuelare dignabitur. Ego tamen haec singula et legisse 20 me non nego, et adhuc ignorare confiteor, praeter hoc quod manifeste tradit Ecclesia, Deum esse et animarum et corporum conditorem.' 9. Antequam de sensibus disputera, Theophrasti uerba M 597 mirabor: 'Audio, inquit, de anima quaestiones esse com motas. De qua re utrum recipi debeat querimonia aut abici, uos probate.' Si quaestiones de animae statu in 5 Vrbe commotae sunt, quae est ista querimonia uel querela, quae 'utrum recipi debeat' episcoporum iudicio derelinquit ? Nisi forte quaestionem et querimpniam id ipsum significare putat et in Capri commentariis huiuscemodi figuram reppererit. Deinde ponit : 'Legi quosdam dic. 8, 2/22 Rufin. Apoi. ad Anast. 6.

58 et1 ] ont. V X x excusari] -re T X x

et8] om. c 59 simplicis hominis] -ces -nés T V X x eruditos] -lis r

60

c. 8, 4 aut] an E edd. 7 seminis] TXcirVal.Ruf., corporis AFHPV%bEr. l 'ic. Mar. 8 «anima diffundatur] E F* T l ' 0, an. defun- A H P R*/., an. deffun- F1, an. diffunditur .Y, animae diffundantur edd. hoc] haec edd. 13 quod anle factas add. A1 E Mar. l'ai. iam factas l ' -Y creauit deusEwW. 14 dispenset nasci Rjif. 18 *derelinquo] /3, relinquo a.\ edd. Ruf. ac

c. 9, 5 *Vrbe ] E F H P T X Er.1 Vu. Mar. Val., orbe A & Er.', om. V *uel querela ] om. 8 et ] quia edd. 9 figuram] -rase; reppererit] .-! F HP Vtgr, reperit TXixtdd.

APOLOGIA CONTRA RVFINVM II, 9-10 41 iccentes quod pariter cum corpore per humani seminis traducem etiam anima diffundatur, et hoc quibus poterant PL 451 adsertionibus confirmabant.' Rogo quae est ista licentia figurarum, quae modorum et temporum perturbatio : 'Legi dicentes... quibus poterant adsertionibus confirnmabant.1 Et in consequentibus : 'Alii adserunt quod, formatis in utero corporibus, Deus cottidie faciat v 498 animas et infundat. Alii factas iam olim, id est tune cum omnia Deus creauit ex nihilo, nunc cas iudicio suo nasci dispense! in corpore.' Et hic ordo pulcherrimus : 'Alii, îoinquit, adserunt hoc uel illud. Alii factas iam olim, id est tune..., nunc cas iudicio suo nasci dispense! in corpore.' PL 451 Tarn putide et confuse loquitur ut plus ego in reprehendendo laborem quam ille in scribendo. Ad extremum posuit: 'Ego uero cum haec singula legerim...', et adhuc zipendente sententia, quasi nouum ahquid praetulisset, adiecit : 'Ego tamen haec singula et legisse me non nego, et adhuc ignorare confiteor.' 10. O infelices animas quae tantis uitiorum lanceis uulnerantur! Non eas puto, iuxta Origenis errorem, tantum laborasse cum de caelo in terras ruèrent et crassis corporibus uestirentur, ut nunc et uerbis et sententiis j hinc inde collisas — ut praetermittam KaKé|aaTov, quod de humani seminis traduce diffundi anima dicitur. Scio inter christianos uerborum uitia non solere reprehendi, sed ex paucis ostendere uolui cuius temeritatis sit docere quod nescias, scribere quod ignores, ut similem prudeniotiam et in sensibus requiramus. Mittit epistulam, id est robustissimum baculum quo romanae urbis armetur episcopus, et in ipsa quaestione pro qua canes latrant, dicit se nescire quod quaeritur. Si ignorât pro quo sibi calumnia commouetur, quid necesse est apologiam mittere quae non Mhabeat defensionem sui, sed ignorantiae confessionem ? Hoc est suspiciones hominum non sopire, sed serere. Très super animarum statu ponit sententias, et in fine concludens : 'Singula, inquit, legisse me non nego, et adhuc ignorare confiteor.' Arcesilam aut Carneadem putes, qui

11 • ,IU;MU diffundatur ]cir, -mae defundantur A E F1 H P, -mae diffundantur (transfunx) F* T V X x ai/., -ma defundatur (difun-jç8) g Ruf. hoc] haec edd. 12 rogo confirmabant (/. 14) ] om. E1 F c 17 nouas ante animas add. edd. quod antc factas hic et mf. (/. 20) add. A* Ë 21 cum omnia deus creauit ex nihilo post tune ,1,1-1 A E edd. 22 confuse] inconsulte A in] om. X x 23 in] om. H 25 praetulisset] prot- c i nid. c. io,l infelices] felicesc/r 2 uulnerantur] -renturc^/ 5*quod] A1 FHP T Vc, f{aoAtEgirttld. 6 «diffundi] F2 TXc/>«i/.,dcfundi A EF'HP l/V.difundi l^»2 'anima dicitur] -mae dicuntur A T V tdd. 7 non solere uitia H P iOet]«w. TKX x in]om.gr 12 latrant] latrentc/'arr'x, latent r1 13quaeritur]-raturr ignorât] -ret c gr 15 *habeat] a, habet $ edd. 18 me legisse -Y /' ectd.

42 APOLOGIA CONTRA RVFINVM II, 10 20 omnia incerta pronuntiant, licet et illos superet cautione. Illi enim omnium philosophorum inuidiam non ferentes, quod uitam e uita tollerent, uerisimilia reppererunt ut ignorantiam rerum probabili temperarent ; iste se dicit incertum et e tribus omnino nescire quid ue25 rum sit. Si hoc erat responsurus, quae eum ratio impulit ut tantum pontificem inscientiae suae testem faceret ? Nimirum haec illa est lassitude, quod triginta annorum itinere confectus, Romam uenire non potuit. Quanta et alia nescimus, et tamen imperitiae nostrae testes non 30 quaerimus ! De Pâtre et Filio et Spiritu Sancto, de natiuitate Domini Saluatoris, super qua Esaias clamitat : Generationem eius quis enarrabit?, audacter loquitur et mysterium omnibus rétro saeculis ignoratum scientiae suae uindicat ; et hoc solum ignorât quod ignoratum cunctis 55 scandalum facit. Scit quomodo Deum uirgo générant et nescit quomodo ipse sit natus. 'Animarum et corporum cpnditprem' fatetur Deum : Siue animae ante corpora fuerint, siue cum corporum nascantur exordiis, siue iam formatis in utero figuratisque corporibus immittantur, in 40 omnibus nouimus auctorem Deum. Née de hoc nunc quaestio est, utrum Deus an alius eas fecerit, sed e tri bus quas proposuit, quae sit uera sententia: nescire se dicit. Vide ne statim tibi obiciatur idcirco te trium igno rantiam confiteri ne unum damnare cogaris, et Tertul45 liano et Lactantio ideo parcere ne Origenem cum illis iugules. Quantum memoria suggerit, nisi tamen fallor, nescio me legisse Lactantium ouaneipo|aÉvr|v animam dicere. Certe tu qui legisse te scribis, die in quo libro legeris, ne, ut me dormientem, sic illum mortuum calumma;o tus esse uidearis. Sed et in hoc nutabundus incedis et cautus. Dicis enim: 'Puto inter Latinos Tertullianum sensisse uel Lactantium, fortassis et alios nonnullos.' Non solum de animarum statu dubitas, sed et de auctorum sententiis 'putas'. Et tamen aliquid interest. De animac. io, 31/32 Is. 53, 8.

32/33 cf. Col. i, 16.

20 incerta ] -te A F H P T 22 quod ] quo c i r, quoniam X x *uitam] uerum X x, ueritatem Er.1 Mar. Val. fortam refit 23 'probabili ] F H X t1 g r, -liter A E