Oeuvres complètes, T. V.2 : Cratyle 9782251002194

Il n'est pas de dialogue de Platon qui ait suscité chez les modernes plus de discussions que Cratyle. Quel est le b

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French Pages 232 [229] Year 1931

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Table of contents :
Notice

I. Analyse du dialogue

II. Les parties successives du dialogue

III. Les personnages du dialogue
IV. Contre qui est dirigé le Cratyle ?
V. La date du Cratyle. Sa place dans l'œuvre de Platon

Conspectus Siglorum
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Oeuvres complètes, T. V.2 : Cratyle
 9782251002194

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COLLECTION DES UNIVERSITÉS DE FRANCE publiée sous

le

patronage de l'ASSOCIATION GUILLAUME

BUDÉ

PLATON OEUVRES COMPLÈTES TOME V —

a*

PARTIE

CRATYLE

TEXTE ÉTABLI ET TRADUIT

MÉRIDIER

Louis

Professeur à la Faculté des Lettres

de l'Université de Paris.

PARIS SOCIÉTÉ D'ÉDITION 95,

« LES BELLES LETTRES BOULEVARD RASPAIL

ig3i Tous droits réservés.

»

Conformément aux

statuts de l'Association Guillaume

Budé, ce volume a été soumis à l'approbation de la commission technique, qui a chargé M. Emile Chambry d'en jaire la revision et d'en surveiller la correction en collaboration avec M. Louis Méridier.

281 Ct&A***-C*>

v,5"

a

CRATYLE

772883

NOTICE

Il

n'est pas

un dialogue de Platon qui

modernes plus de discussions que

ait suscité

le Cratyle.

Dans

chez ses

les-

ana-

parues entre 1891 et 1901, H. Kirchner passait en revue trente-deux études consacrées à cet ouvrage, et depuis lors ce nombre a continué de s'accroître. Quel est le but du 1

lyses

Cratyle

?

Quelle opinion l'auteur y exprime-t-il sur l'origine

du langage

Contre quelles écoles ou quelles personnes est polémique ? Dans quelle mesure la plaisanterie s'y mêle-t-elle au sérieux ? Autant de questions sur lesquelles les commentateurs n'ont cessé de se diviser. C'est assez dire qu'en ajoutant à cette longue liste un nouvel essai d'interprétation, on ne prétend point donner une solution définitive des problèmes soulevés par le Cratyle. Du moins paraîtil possible d'atteindre sur un certain nombre de points, par ?

dirigée sa

un examen

attentif de la

sions vraisemblables

marche du dialogue,

à des conclu-

2 .

ANALYSE DU DIALOGUE Préambule. Exposé du problème. (383 a-384 e).

Le dialogue met en scène trois personnages, Hermogène, Cratyle et Socrate. \\ s 'ouvre brusquement Hermogène, en :

discussion avec Cratyle, lui propose faire part de leur entretien à Socrate, qui vient d'arriver. 1.

de

De

Die verschiedenen Auffassungen des platonischen Dialogs Kratylus.

Progr. Brieg, 1891/2, 1892/3, 1896/7, 1900/01. 1. Nous avons tiré un profit tout particulier du travail pénétrant et vigoureux, bien qu'un peu systématique, de F. Horn, Platonstudien,.

Neue Folge, Wien, 190^,

p.

1

et suiv.

CRATYLE

8

quoi

s'agit-il ?

Suivant Cratyle.

il

existe naturellement (cpûaei)

pour chaque objet une juste dénomination (ôvouaro; ôpôoVrc, 383 a b) qui est la même pour tous, Grecs et Barbares. Mais Hermogène ne peut obtenir de lui l'explication de ses propos obscurs. Que Socrate veuille bien les interpréter, ou donner son avis sur

la

question

Socrate répond que

!

le

problème

qu'il en ignore la solution. D'ailleurs la rechercher de concert avec ses interlocuteurs. difficile et

il

est

est prêt à

Hermogène

expose sa thèse, opposée à celle de Cratyle: la justesse des noms est affaire de convention et d'accord (ffuvacofi.£v aùtàiv çtov^; uo'ptov B Euseb. ttjç aùtôjv [Aoptov ©cdvtjç xrjç aurôiv b 2 aùtw Trdxspov Stallbaum si aui(p «paivTî; jxepLÔa Greg. Cor. 'EpjxoYévrjç

xotvtoawasOa

BW

||

:

:

||

W

:

îîo'-cspov

in

B

aùiw

BW

ti oè

||

et oturâS

T

||

3 ïa-iv

r\

ou

om. T

|j

ôuoXoyst xl 8è

BT

(sed

ôfioXoyEÏ aùxtot ys toûto) ovoixa sîvai Tt 8s ye toâtcd ô'votxa stvott tt ôat b || 4 èyoi om. T.

euanidum)

:

W

b

CRATYLE

383 b

5o

ton nom n'est pas Hermogène, donne. » Là-dessus, je le questionne, désireux de savoir ce qu'il veut dire mais, sans rien 384 a expliquer, il me traite avec ironie, affectant de nourrir quelque idée en son for intérieur, et d'avoir sur ce sujet une connaissance qui me déterminerait, s'il voulait la dire

pour

en tout

toi,

même

cas, dit-il;

monde

tout le

si

te le

;

clairement, à lui donner propre thèse. Si donc tu

mon

approbation et à soutenir sa quelque moyen d'interpréter l'oracle de Gratyle, je l'écouterai avec plaisir. Et surtout, j'apprendrai encore plus volontiers ce que tu penses de la justesse des noms, s'il te plaît de le dire.



Socrate. b verbe dit que s'agit

«

as

Fils d'Hipponicos, Hermogène, un vieux proles belles choses sont difficiles » quand il

d'en apprendre la nature.

En

particulier, l'étude des

pour ma part, j'avais entendu la la leçon de de bouche de Prodicos déjà cinquante drachmes qui, à l'en croire, donne à l'auditeur une connaissance complète de la question, rien ne t'empêcherait desavoir à l'instant la vérité sur la justesse des noms. Mais en fait je n'ai entendu que la leçon d'une drachme j'ignore donc quelle peut être la vérité en ces sortes de matières. D'ailleurs suis prêt à la rechercher de concert avec toi et Gratyle. je

noms

n'est pas

une

petite affaire. Si,

1

c

;

Quant

à

ce

je

que

2 c'est, à qu'Hermogène soit ton vrai nom sa une de plaisanterie part peut-être soupçonne, que tu échoues dans tous tes efforts pour acquérir la

nier

,

:

pense-t-il

fortune. Mais, je le répète, ce sont là des matières difficiles à connaître. Il faut mettre la recherche en commun, pour exa-

ou Gratyle. Socrate, je me suis souvent, pour ma part, entretenu avec lui et avec beaucoup d'autres, sans d pouvoir me persuader que la justesse du nom soit autre miner si c'est toi qui Ma Hermogène.



as raison foi,

chose qu'un accord et une convention.

qu'on

assigne à

un

objet est

le

nom

A mon

juste

;

le

avis, le

nom

change-t-on

Sur ces leçons, voir Aristote, Rhêt., III, i/i, i/ji5 b. Prodicos vint plusieurs fois à Athènes, envoyé en ambassade par ses concitoyens de Géos. L'Hippia* majeur, 282 a, atteste la grande réputation i.

que lui valut son éloquence, et les sommes prodigieuses que lui firent gagner ses leçons. Dans le Ménon, 96 d, Socrate dit avoir suivi son enseignement. Le souci que manifestait Prodicos de la justesse du langage 2.

Le

est parodié

nom

dans

signifie

:

le Protagoras,

de

la

337 a-c

-

race d'Hermès, dieu

du

gain. Il con-

KPATTAOS

5o

EKaorov, to0t6

ecttiv

s

yE

»,

S 8ç, « ovo(ia

r\

EKaoTop SvoLia; » O Se, « Ofticouv aoi e Epu.oy£vr)ç, ouSè av TtàvTEç koÀcocrv

Kalêu.oO IpcùTCùVToc; KalnpoSuLiouLiEVOUEtSÉvai oôx£ à*noaacj>EÎ ouSèv ELpcovEÙETal te Trp6ç 384 a

»

avSponoi.

383 b e

8 tl tcotè XÉyEi,

tl

npooTTOLOÛLiEvoç

lie,

âauTo 8iavo£Îa8at

ç

ELTTELV, TIOUr)aELEV

Kal elie ÔLioXoyEÎv Kal XÉyELV &Tt£p aÔTÔç XÉyEL. El o8v

£X £L Ç auLiôaXEiv

Tf)v

av Tir)

KpaTuXou LiavTElav, fjSÉQÇ av àKoù-

aaiLu* ll&XXov Se auTcp aot

Sokel £X elv TiEpi ôvoluxtcdv

oTtrj

ôp86Tr|Toc; etl av î^Slov TTu8olu.r)v, eï aot fiouXo(iÉvG> èaTiv. e ZO. *C1 Ttaî'lTmoviKou Ep^6yEVEç, TiaXaLa TtapoLu/La 8tl

XaXETià Ta «xXa

syà)

aKouaavTt u*nàpx£L

ettlSel^lv, f]v



TtEVTr)KovTaSpaxLiov

ekelvoç, ouSèv âv ekcoXuév aE auTLKa LidXa EtSÉvai

ovtcdv,

oîov

vOv KaXoO^iEv avBpcûTiov, làv lyô toOto ïtitiov npoaayopEuco, S Se vOv 'itittov, av8pGmov, l'axai 8n,u.oala u.èv 8vou.a ctvSpcoTioc; iQ> auTcp, t8la 8è ÏTïTtoç Kal tS'icc u.èv au o

;

avBpamoç, 8r|u.oala 8è

EPM. Zft. tyevSf)

ÉpE

av

EPM.

W

d 3

fcioi

Si*)

97;; (Ofj

T

s

xal èàv

in

àv X6yoç

:

XÉyEiv Kal

àXr)8f}

àXi^ç,

Ô Se ip£u8r)ç

;

ouv outoç oç av Ta ovTa Xéyrj â>ç egtiv, aX^S^ç*

W

marg.

y

W t)

BtW

6 oùosv ||

xaXst :

W.

—7

385 a

T

||

av

ïottv

T

W

;

-/.sitjivou

2

àv *d).iç

à'XXo ttç çat7) ad oV/.eï add. ô aèv àXrjO^

BT

KaXsiç tl

eltté-

ouk eotiv, ipEuSrjç Nat.

èàv 7:0X1;

H

1)

t68e

coç

asOtcxàvxwv

:

;

;

ZO. *Ap 8'

;

"'E^otyE SokeÎ.

EPM. "EycoyE. ZO. OukoOv Etr) EPM. nàvuyE. oç

ïtïtïoc;

oOtco XÉyEiç

||

T

om. T 6 èàv

om. T 7 èàv

a xi ||

:

B

|| :

Bt et

||

8 èOtaàvxtov

BW

y

6îj

5 xat èàv àv

TW

W(?)

:

||



xaXeîv

BtW b

T

1

||

:

xi

BT

yp.

BW /.al

:

àv

yàp àv

5 àXrjO:^

CRATYLE

385 b

02



Il est donc possible de dire par le discours ce qui n'est pas? Hermogène. Parfaitement, Socrate. Et le discours vrai, est-ce dans l'ensemble

Socrate.

qui

est et ce



c



qu'il est vrai, sans

Hermogène. Socrate.

non

et



que — Non,

ses parties le soient ? ses parties le sont aussi.

Est-ce les parties principales qui sont vraies, Ou le sont-elles toutes ?

les petites ?

Hermogène. Socrate.

— Toutes,

à

mon

avis.

— Peux-tu donc énoncer une partie du discours

plus petite qu'un

nom ?

Hermogène.

— Non,

Socrate.

Alors, le



on l'énonce ? Hermogène.

c'est la

nom

plus petite.

qui

fait

partie

du discours

vrai,

— Oui.

— Et suivant Hermogène. — Oui. Socrate. — Et partie du discours faux, n'est-ce pas une fausseté Hermogène. — Sans doute. Socrate.

est vrai,

il

toi.

la

?

Socrate.



On

nom

peut donc dire un

vrai

ou

faux,

si

du discours ? Hermogène. Évidemment.

c'est possible

d

— — Le nom que chacun attribue à un objet nom de chacun? donc Hermogène. — Oui. autant de noms qu'on Socrate. — Chaque objet au moment qu'on attribuera en attribuera, ne conçois, pour ma Hermogène. — En Socrate, Socrate.

est

le

aura-t-il

lui

et

les

effet,

lui

?

je

qu'une juste façon de dénommer je puis appeler 2 chaque objet de tel nom, établi par moi toi, de tel autre, établi par toi. Il en est de même pour les cités. Je les vois parfois assigner chacune un nom différent aux mêmes objets, 1

:

part,

;

e

sophistes que l'on ne peut dire ce qui n'est pas, et par suite qu'il est impossible de parler faux (voir l'Euthydeme). Elis sera reprise plus loin par Cratyle (£29 c d), et réfutée par Socrate. Platon y reviendra

dans

le Sophiste (a36 e-2^6 a), jugeant alors que cette proposition paradoxale mérite un examen approfondi. 1.

Elva équivaut à

2.

La construction

r

.

èÇeïvat.

habituelle est xaXetv ovoudt x:va, mais on trouve

souvent chez Platon l'objet

nommé

au datif

(cf.

419 ce).

KPATTAOS

52

ZH.

"EaTtv apa toOto, X

ctol

;

EPM. Kal u.àXa èXlyoï. ZO. "ESoÉ.av S' oCv EPM. "Eu-oiys. ;

ZO.

ricoc;

o3v touto TlSsaaL

s ;

XpriaToùç -nàvu cf>povlu.ouç, toùç Se apovaç

oSe, toùç

Sp

lièv

nàvu

nàvu novrjpoùç nàvu

;

EPM. v Eu.0LyE Sokel outcûç. ZO. OÎ6v te ouv eotlv, eI Kal eotlv aÛTrj

W

3 rcapà II

om. B add. b 4 loto lu v Wbt 386 a 2 elvou om. T

:

B

xotauxa

8

B

z

H

Se

r\

W

éxaaTw f^cov

xoiâos

Il

8al

àv6pio7;cu

C

RpcoTayopaç àXî]8^ eXeyev &v SoKrj EKàaTO TOLaOTa t6 oîa àXrj8£La,

au aot

ô'

TWb

om.

T

||

||

b

e-.8(o-

||

||

W

Zo/.ii aot ||

2 aGxô

TW

:

c 2 èaxiv om. T.

axxa

tau-

B

||

||

T

BT

||

5 aot

om.

T

3 xoiauxa 5é aot ||

5 8è

aOxûv

B

:

B

8aî

:

au-

Tb

:

TW

fat

W

GRATYLE

386 c

chacun, que parmi nous autres déraisonnables ?

— Non — Et

Hermogène. Socrate.

une

puisqu'il y a

les

54

uns soient raisonnables

et les

certes.

ainsi, j'imagine, tu es tout à fait d'avis, raison et une déraison, qu'il est tout à fait

impossible que Protagoras ait dit vrai. Car l'un ne saurait point sans doute être plus raisonnable que l'autre, si les d opinions de chacun sont pour chacun la vérité.

— — Mais tu n'admets pas non

Hermogène. Socrate.

plus, je pense, avec

2

que toutes choses soient pareillement à tous à toujours. Car les uns ne sauraient non plus être

Euthydème la fois et

C'est cela.

,

bons, ni les autres méchants, si à tous pareillement et toujours appartenaient vertu et vice.

Hermogène. Socrate.

e

— Tu

dis vrai.

— Par conséquent,

s'il n'est pas vrai que toutes choses soient pareillement à tous à la fois et toujours, ni que chacune soit propre à chacun, il est clair que les choses ont

par elles-mêmes un certain être permanent, qui n'est ni relatif à nous ni dépendant de nous. Elles ne se laissent mais pas entraîner çà et là au gré de notre imagination ;

existent par elles-mêmes, selon conformément à leur nature. elles

Hermogène.



C'est

mon

leur être propre

et

avis, Socrate.

— lui

Socrate. Les choses elles-mêmes en est des actes »* »i comme des choses, auront-elles donc cette nature sans qu il en soit ainsi des actes qui s'y rapporIl

Ceux-ci, je veux dire les actes, ne sont-ils pas, eux une forme déterminée de réalité? Hermogène. Parfaitement, eux aussi. C'est donc en conformité avec leur propre Socrate. 387 a nature que se font les actes, et non pas selon notre façon de voir. Par exemple, si nous entreprenons, nous, de couchacun comme il per quelque objet, devons-nous couper tent

3

?

aussi,



nous i. I

7 IC 2.

Pour 3.



ce qu'il plait et avec

La

nous

distinction entre sages et

plaît

?

N'est-ce pas en voulant

non sages reparaît dans

le Théétete,

-

C'est le sophiste mis en scène dans le dialogue du même nom. qui lui est attribuée ici, cf. Euthyd., 2q4 a sq. ; 296 c.

la thèse

L'expression a

un

sens à la fois actif et passif

:

c'est la

façon

KPATTAOS

54

Kal eÎvou, toùç

vaç

u.èv

f|u.oùv

386 c

toùç Se

cf>poviu.ouç eÎvou,

EPM. Ou

Sf)TUK£V

f[

TTE(|>UK£V

KaTà

àXXà

Tt&aav SéÉjav 8ei

EPM.

b

ou Kaxà

,

aÔTT^ S'

;

S

Kal

KOCELV

"Egti TaOTa.

EPM. nàvu ZO.

ôp8f)V

;

;

Zfï. OukoOv Kal TaXXa outo

ecjtiv

ttjv

TE Kal

KOCEcOal



;

yE.

*Ap' ouv où Kal t6 XÉyEtv

tiç tSv

u/ia

npa^Eûv

;

EPM. ZO.

Nat.

ri6TEpOV OUV

Sv

fl

TO

XeKTEOV EtVai, TaUTT]

SoKfj

tié^uke xà TTpàyu.aTa XÉyEtv c te Kal XÉyEaSat Kal S, TauTrj Kal toutcù XÉyfl, TtXéov té ti Ttoir)aEL Kal èpEÎ- âv Se lit), l£au.apTf)a£Tal te Kal ouSèv Xéycov ôpBcoç Xe^ei,

TtoufjaEi

èàv

fj

u.èv

î\

;

EPM.

OuTCO

U.OI

Zft. OukoOv

Sokeî coç XÉyElÇ.

TOO XÉyELV

ttou XÉyouai

£ovteç yàp

EPM. ndcvu ZO. OukoOv

t8

ÔVOLAOCC^ELV

ÔVOLià-

;

toùç Xôyouç.

yE.

Kal t6 ôvou.ࣣiv

Kal t8 XéyEiv TtpccE,lç tiç

EPM.

L^épiOV

rjv TtEpl

tiç Icjtiv, EÏTCEp

Trpa£,ic;

xà Ttpàyu.aTa

;

Nal.

ZO. At 8è Ttpà^ELÇ £àvr|aav t^lilv ou Ttpèç 3 àXX auTcov Tiva ISlav c|>ucnv I^ouaat

r|fciaç oîîaai,

;

a 5

W

-etxeTv

BT

||

b

3 Boxeï

^ccpuxct et bcEfûxct 12 Tzdxspov ouv au èàv

W

BT

j|

:

:

6 èvoixaÇovTcç

BW

tXr.to ye

10

W

||

W :

?jv

W

mox

pro

oct

i-.iz-jy.v.

W ||

Hermann

4-5 xéçu/cv ||

9

|xta

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xt'ç

BT

(in marg. yp. r av) |j C 3 av xat StovojiaÇovxeç T || 9 xt'ç om. B BT : Ion d 3 auxtov B au|| {

W

TW.

:

V.

2.

||



5

W :

:

||

èàv

eirep

d

CRATYLE

387 d

Hermogène.



Socrate.

Il

cela.

nommer

faut donc

les

choses suivant la

moyen

et le

lons être d'accord avec ainsi

ne

56

qu'elles ont naturellement de nommer d'être nommées, et non comme il nous plaît, si nous vou-

manière et

— C'est

que nous pourrons

le pourrons pas? Il Hermogène.



conclusions précédentes

les

nommer

réussir à

me

le

C'est

?

autrement nous

;

semble.



donc. Ce gu'il Voyons J , . „ .. ., A. • de il fallait, disonsagissait couper, instrument qui sert à instruire, nous, le couper avec quelque chose ? et à distinguer Oui. Hermogène. la réahté Socrate. Et ce qu'il s'agissait de e tisser, le tisser avec quelque chose? Ce qu'il s'agissait de percer, le percer avec quelque chose ? Parfaitement. Hermogène. Et ce qu'il s'agissait de nommer, il fallait le Socrate.

Le nom

un

est

Socrate. .

,

.

s



-



nommer





avec quelque chose

?

— Socrate. — Et de quoi Hermogène. — De Socrate. — Et pour Hermogène. — De Socrate. — Et pour nommer Hermogène. — Du nom. Ainsi Socrate. — Tu Hermogène.

388 a

C'est cela.

fallait-il se servir

pour percer

?

la tarière.

tisser ?

la navette.

?

as raison.

trument.

Hermogène.





Si

b

nom

aussi est

un

ins-

Parfaitement.

je demandais quel instrument est navette? N'est-ce pas celui qui sert à tisser? Oui. Hermogène.

Socrate. la

le



donc

:



Et en tissant que faisons-nous? Ne distinguons-nous pas la trame et la chaîne confondues ensemble ? Hermogène. Oui. Et de la tarière et du reste, pourras-tu en Socrate. Socrate.



dire autant

?

Hermogène.





Parfaitement.

vite par laquelle ils se mettent est-ce là son point de départ.

en rapport avec

les choses.

Du ,

moins

KPATTAOS

56

EPM.

387 d

*EaxLxaOxa.

ZO. OôkoOv

Kal ovopaaxÉov èaxlv

f[

tiéuk£



Ttpa-

y^axa ôvolloc£elv xe Kal ôvoLià£Ea8aL Kal S, àXX' oû)( fjfcieu;

Sv

f\

3ouXn8ôu.£v, Einep xl xoîç I LmpoaScv laéXXel ÔLioXoyo^Kal ouxco u.èv âv ttXéov xl ttololljiev Kal ôvoLià-

lievov Eivai

;

o$

£olli£v, aXXcoc; Se

;

EPM. 4>aiVET0tl u.ol. ZO. ÉpE S^, 8 ISel xéllvelv, EPM. Nal. IQ, Kal

EPM. nàvu Kal

au.Év,

S 15 si kepkl^elv. ISel xco KEpKic^ELv

xpuTiâv, ISel xa>

Zd.

ISel tû,

xpunSv

;

xéllvelv

;

t£voç 8è Epycp

Tf]V TE^VT^V E)(CÛV

f\

;

e

cWav

tcû

Tpimàvco XPn Toa

ô

TpxmrjTfjç

KaXcoç xP^ aETaL

>

>

EPM. T&toO xaXKÉQç. ZO. *Ap oSv tiSc; xoXksùc; o tt]v té^vt^v e^ov EPM. 'O TT)V TÉ^VT^V. Zft. EÎev. Tô 8è t'lvoç Ipycp ô SiSacncoXiicôc, wqoziOLi, s

f\

cWav

tcù èv^LiaTL xp^Ta»-

;

;

s

EPM. OôSè toOt i X cû. ZO. OuSè to0t6 y' £X ei-Ç Ta ôv^LiaTa oîç xp&LLESa b 8

tïoioTllsv

Stephanus i55 xaXw; :

om.

T

d

4 ô

B

||

||

T

12 TexTtov laxtv

om. B

ttjv TeyvYjv

5 6 tt)v xéy vtt;v

om.

f)LiLv

v punctis notata in B où 6 xaXwç* x.aXw; man. rec. Goislin. d 2 otsv tw Tpu7:àvw ypf zai

10 ouv codd. sed litera

C 5 xb/ p^azza.:

||

tlç TtapaSiScoaLV

eltteÎv,

;

W

j|

||

Wb

||

t

ô ttjv Ti/vrjv I/gjv add. b in

9 touto

y'

BW

:

tout' T.

marg.

||

d

GRATYLE

388 d



Hermogène. Socrate.

met



Certes non.

N'est-ce pas la loi (l'usage) à ton avis qui les

à notre disposition



Hermogène. Socrate.

e

58



C'est

bon instructeur Hermogène.

donc l'ouvrage du législateur en se servant du nom?

*

que

le

utilisera





?

Apparemment,

C'est

mon

avis.

Et législateur, tout homme l'est-il à ton avis, ou seulement celui qui possède cet art ? Hermogène. Celui qui possède cet art. Socrate. Ainsi, Hermogène, ce n'est pas au premier 389 a venu qu'il appartient d'établir le nom, mais à un faiseur de Socrate.





noms ; et celui-là, semble-t-il, est le législateur, c'est-à-dire l'artisan qui se rencontre le plus rarement chez les humains.



Hermogène.

semble.

Il le

Socrate. j iA~*Ji~*— du



Or

examine donc sur

ça,

le législateur fixe les yeux quand o J établit les noms, nemonte, pour 1 exa-

quoi ?

législateur.

il

\

miner, aux exemples précédents. Sur quoi les

yeux quand

navette

fait la

il

?

le

menuisier

a-t-il

un

objet

N'est-ce pas sur

naturellement propre au tissage ? Hermogène. Parfaitement. Et si la navette se brise pendant la fabricaSocrate. b tion, en refera-t-il une autre en tenant les yeux sur la navette brisée, ou sur cette forme dont il s'inspirait en faisant





navette qu'il a brisée

la

Hermogène. Socrate.





?

Sur cette forme-là, ce Nous serions donc tout

me

semble.

à fait

en droit de

l'appeler la navette en soi ? Hermogène. C'est mon avis.

Socrate. si

les

noms





Quand

il

s'agit

de faire une navette pour un

ont « une certaine justesse naturelle ». Plus loin elle sera

reprise par Gratyle, qui lui donnera d'ailleurs une forme plus précise et absolue. Socrate alors la combattra, en montrant qu'elle n'est

plus soutenable

si

la

convention a une part dans

langage. i. Socrate laisse dans

la

formation du

le vague cette notion du législateur, dont commentateurs ont beaucoup discuté, les uns y voyant le peuple, d'autres un personnage mythique ou un homme doué d'un instinct

les

divin, d'autres enfin les premiers

hommes.

KPATYA02

58

EPM. Ou ZO. *Ap aÛToc

388 d

SfJToc.

s

v6uoç Sokel ooi

ô

ou)(l

eÎvocl

ô

napaSiSoùç

j

EPM.

"Eolkev.

ZO. NouoBétou apa ôvéLiaTL xpf^Tai

EPM. ZO.

£py

XP l aETai 1

LHH.

NouoBÉTrjç 8é aot Sokel Trac

EPM.

e

;

Aokel

xÉ)(vr|v e)(cùv

oTav

° SiSaoKaAticèç

eÎvoci

àvfjp

h tf]v

f\

;

C

TT]V TÉXVT^V.

ZO. Ouk apa Troc vtoç

àvhpéq,

o

'EpLiàyEVEÇ, SvoLia 8éa6at

èaTiv, àXXà tlvoç ôvoLLaToupyoG oCtoç 8° egt'lv, â>q eolkev, 389 a o vouoBÉxrjc;, Sç bt\ tôv Sr) Luoupyôv cmavicûTaToc; lv àvBpob*

ttolç ytyvETai.

EPM. ZO.

"Eolkev.

*I8i

ETilCTKEt|iaL

8rj,

ttoî

(iXÉnov

ô

voljloBettjc;



ek tûv ELiTTpoaBEv 8è àvàaKELpaL. l"loî Ô TEKTCÛV [iXÉTTQV Sp' OU Ttpèç TOLOUTUKE KEpKL^ELV

EPM.

;

riàvu yE. 8é Slv KotTayfl autcp ^ KEpKlç ttoloOvul, ndTEpov

ZO. Tt

;

ttocXlv TTOLf)aEL aXXrçv

Tipôç xf]v KaTEayuîav (îXéttcov,

ekelvo to eÎSoç npôç BîtEp Kal

KaTÉafJEv etcoéel

f\v

EPM. ripèç EKEÎVO, ELlOLyE SoKEÎ. Zft. OuKoOv EKELVO SlKaLÔTaT* OCV aUTO 8 EOTLV KaXÉactLLLEV

EPM.

"EuOLyE Sokel.

d 12 6 vouo; xaîha

W

:

om.

T

-ecpuxs:

add.

man.

||

||

ETT£L$àv SÉT] XeTCTQ

BW in

marg.

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W

j|

W

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5 oùxouv

recentiss.

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7 Soxst

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Tb.

i

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TW

om. B

iLlOtTlCO

f)

TTa^EL

XlVÔ

f)

T elvai om. T i3 aùxà 2 lv 389 a i èoriv om. T cum duobus codd. Stallbaum 8uk6c;

oC



&XXcov

T6

ftouXr]8fl,

àXX' oîov ttécJ)Uke.

TpÙTtavov

tte0TEpa EÎvaiTa êv6u.aTa

#

Kal « Eicxcop » Srjirou laTiv toutou SfjXov yàp Sti KpaTEÎ te auToO apu.dKQV aKOTrouu.Évcp, Ta b yE taTpû, aÔTa cjjalvETai, Kal ouk EKTiX^TTETai unô tôv TtpoaévTCov. OOtco 8è lacùç Kal ô Emcnrà^EVoc; Ttspl ovou.aTCûv Tfjv Suvacxte ttjv

aÛTQV

U.IV

ypàu.u.a

r)

CTKOTIEÎ,

Kal OÛK

^ETaKEiTaL

J\

EKTtXrjTTETai El TL TTpOCJKElTai

àc|>/|pr|Tai,

f\

Kal ev aXXoiç

navTd-

aaatv ypàu.u.aalv eotiv f\ toO ôv

yEvou.Évcp occeBeÎ to

e

ovofcia oittoSoxéov.

*Eaxi xaOxa.

ZO. Où

« Oe6v6uaaEV Kal Iv yE

Testim. sq.

||

:

398 a

397 e i

n

oï txsv

W

— 398 a —aùxàp 2 àvÔpairoov

Tfj

appâta

2 àv0ptox:a>v

Plat., Resp.,

Tfj f)UETEpoc

Hesiod., Op., I2J

V, 469

a.

W

6 2 àXTjôtoç ye 398 a 1 eTCiyGovioc (idem Plato in Rep., A69 ùtzoa, ubi xeXéOouaiv pro xaXéovccci et u-epdrtov pro 6v7]Ttov scrips.) BT (sed u in ras. T) 5 ysyovévat xai om. pro îcecpuxoç 6 ai5r,pouç sed v supra ç scrips. b 1 ylvouç TWb -voç B elvac aùtôv -aav W. U 7 covdixacrev Bt ||

:

W

W

W

||

W

||

:

||

:

||

||

GRATYLE

398 b

73

rencontre Notre poète et bien d'autres qui tiennent ce langage ont raison de dire qu'un homme de bien, après sa mort, obtient une haute destinée et de grands honneurs, et c qu'il devient génie, suivant le nom que lui vaut sa sagesse. En ce sens, j'admets à mon tour que tout homme de bien a le caractère d'un génie, vivant et mort, et que le nom de génie lui est justement donné. 1

.

Hermogène.



Moi

aussi,

point pleinement d'accord avec être

?

Socrate.



Socrate, je crois être sur ce toi.

Et

Voilà qui n'est pas

Ce nom, dont

le héros,

bien

que

difficile

peut-il

à conce-

forme a été légèrement détournée, indique la naissance due à l'amour. Hermogène. Que veux-tu dire ? Socrate. Ne sais-tu pas que les héros sont des demivoir.



dieux 2

?

la



— Eh bien? — Tous, évidemment,

Hermogène. d

Socrate.

sont nés de l'amour d'un

dieu pour une mortelle, ou d'un mortel pour une déesse. Considère encore ce nom à la lumière de l'ancienne langue tu verras qu'il a attique, et tu t'en rendras mieux compte :

du nom de Yamour (éros), auquel les héros ont dû la naissance, avec un léger changement pour la forme. Voilà comment il définit les héros, ou bien il veut dire qu'ils été dérivé

étaient savants, orateurs éloquents et

bon

dialecticiens, étant

habiles à questionner (érôtân) et à parler (èïrèïri), car èlrèîn légèïn {dire). Gomme nous venons de le en langue attique, se trouvent être des orateurs et des questionneurs habiles, si bien que la race héroïque devient une espèce de rhéteurs et de sophistes.

synonyme de

est

e

dire, les héros,

Le mot 8^6ai.v£i t6 ovo^a.

398 b

AéyEi oSv KaXSç Kat oCxoç

Kal &XX01 TToirjTal TioXXol 8aoi XÉyouaiv ôç,

ETrsiSàv tiç

àya8opovf|a£Cù(; ETtovu^ilav. TràvT* ouv Kal 8ç av8pa lycb [tov Sarj^ova] xlSE^ai. Tatixr| av àya86ç fj, Saifciéviov EÎvai Kal £SvTa Kal TEXEUT/jaavTa,

Kal ôpScoç

EPM.

Sal^ova » KaXsîaSat. Kal èycô fcioi Sokcd, o ZcoKpaTEç, toutou Ttavu aoi «

e

aù^i|jr|(|)oc;

EÎvai.

ZQ. ToOto

O



fjpcoç » tI

«

8f)

nàvu ^aXE-nèv



Se

yàp TiapfJKTai aôxôv t8

av

eïtj

;

Z^iKp8v

êvvofjaai.

Svo^ia, SrjXoOv Tf)v Ik toO IpcoToç

yâvEaiv.

EPM. ricoç XÉyEiç ZQ. Oôk oîa8a oti ^18eoi ;

EPM. TioSv ZO.

riàvTEÇ

SrjTrou

;

yEyovaaiv Epaa8ÉvToçfj 8eoG

8vrjToO BeSç. 'Eàv o8v

fj

oî fjpa>Eç

;

qkottt]ç

8vr|Tfijç

Kaxà

Kal toOto

d

xf]v

^aXXov EiaEf SrjX&asi yàp aoi t6 8ti Tiapà toO IpcoToç ovo^ia, o8ev yEyovaaiv ol fjpcûEÇ, cr^LKpèv TTaprjy^Evov IotIv ôvdjiaToç x7:oç

,

Eclog.,

1,

3g, 3

j|

1, 4i> 10.

semel Stob. ||

7

-et

ouv



î:u8o([j.tjv

BW

Hermogeni primus attribuit Heindorf ïpcouai b èpwjxa». a&aa tf T a65;j.a B xou om. 11 IpOftat T y d 2 cw{jia te toioutov ti Stob. e 1 8è xoù 2 rs om. Stob. H èxXt7rdvToç 3 evGev 400 a 3 àp£rx7] W. pro oOev «J^xV a " T ° Stob.

W

W

Il

||

e

:

||

:

W

W

||

||

II

W

|{

|j

400 a

GRATYLE

400 a

Hermogène.



Socrate.

Et



crois-tu pas avec les ordonne Hermogène.

qui

b

Socrate.



C'est bien elle. la

nature de tous

les

c'est

un

Anaxagore que

et les



On

76

*

maintient

C'est

mon

aurait

autres êtres esprit et

?

Ne

une âme

?

avis,

donc raison de donner

le

nom

de

phusékhê à cette force qui véhicule (okhèi) et maintient (ékhéï) la nature (jphusis). Mais on peut aussi, par enjolivement, dire psukhê.

Hermogène.



et

Parfaitement,

cette explication est plus savante

avis,

que Socrate. Elle l'est en effet; néanmoins le nom paraît vraiment risible, sous la forme qu'il a reçue. Et la suite, que devons-nous en penser ? Hermogène. Socrate. Le corps (sôma), veux-tu dire? Hermogène. Oui. Le nom m'en paraît complexe pour peu Socrate. qu'on en modifie la forme, il l'est au plus haut point. Certains le définissent le tombeau (sema) de l'âme, où elle se



— — — —

c

mon

à

même, l'autre.

;

trouverait présentement ensevelie

2 ;

et,

d'autre part,

comme

par que l'âme exprime ses manifestations, à ce titre encore il est justement appelé signe (sema) d'après eux. Toutefois ce sont surtout les Orphiques qui me semblent avoir établi ce nom, dans la pensée que l'âme expie les fautes pour c'est

lui

lesquelles elle est punie, et que, pour la garder (sôzètai) elle a comme enceinte ce corps qui figure une prison ; qu'il est ,

nom

même, le sôma (la geôle) de l'âme, ait sa dette, et qu'il n'y a point à ce payé jusqu'à qu'elle changer une seule lettre. donc, suivant son

d

Hermogène.



Ces explications,

me

Socrate,

semblent

i. Aristote, De anim., I, 2, kol\ a : « Anaxagore identifie l'âme toutes (^uyr)) et l'esprit (vouç) », mais il fait du vou; le principe de choses. Suivant Anaxagore, les éléments, primitivement confondus,

ont été séparés et mis en ordre par l'Esprit. Platon lui emprunte mot 8taxoa|j.eiv dont il se sert ici.

le

2. Dans le Gorgias, 4q3 a, Socrate déclare avoir entendu dire aux sages que notre vie présente est une mort, et que le corps (awua) est Sur un tombeau (arjtxa). Il s'agit probablement de Philolaos.



l'étymologie de awjxa attribuée aux Orphiques (le corps considéré comme la prison de l'âme), cf. Phédon, 62 b Socrate rappelle une :

formule que l'on prononçait dans

les

Mystères

:

«

Nous sommes,

KPATYAOS

76

EPM. OôSèv

aXXo.

ZO. Tt Se

Kal

kocI

Ixouaav

EPM.

ùaiv



etvaiTf|v SLaKoaLioO-

;

"EycoyE.

ZQ. KaXûç apa Tauxr|

tûv aXXov àTiàvTCûv

Tf)v

'Ava£ay6pa voOv Kal 4»uxV

TTiaxeiieLc;

aav

;

400;

xè BvoLia toOto

av

tyûoiv &X*Î Kal £X EL

fj

"E£,EaTt Se

iccd «

EPM. nàvu

I)(ot

« ua ^X r v

8uv

l

Lpuxf)v * kolll[;£V)6lievov XÉyciv. llèv

Kal Sokel yé

oSv,

TEXVIKOTEpOV slvai. ZO. Kal yàp ecjtiv yEÀoîov llevtol

fcioL

toOto IkeIvou

ôç

aivETaL

àç .eteBt]. EPM. AXXà Bf\ to LiETa toOto ttôç $Sliev ZO. T6 c6ûfcioc XÉyEiç

oÀt]8oùç

ôvoLia£éLLEVov s

ex^lv

;

;

EPM. ZQ.

Nal. Sokel toOto yE*

liol

rioXXaxfj

av

Kal o\iiKp6v

Lièv

tlç TrapaKXtvT], £L-

t6

XÔLiEva,

« acùLia

ouSèv

Kal

»,

Selv

oôSè

napàyELV

ypàLiLia.

EPM. TaOxa Testim,

9

II

C

1

:

400 b 9

xat

yàp

a 8 Tt oat b xal vuv Stob. aY][xa''v7)

6

ttjç

auTÔ

D

Stob.

^uyîjç

cfaictp

BW Stob.

llev

:

b

Sokel LKavcoç,



xo aûtxa



ar)tj.a

y

liol

2

i)

6

c 10

8tô*toaiv

BW

J

:

BT

-[J.^V7)

om. Clem. Alex. Stob. jl

j|

ypàjjijxa

ELpf)-

Stob., Eclog., 1,35, 3, 3, 16.

Glemens Alex., Strom.,

T

||

C '1 *âvo

3 au om. Clem. Alex. -txrjvr)

o ZoKpaTEÇ,

W

||

(\

tt

W

2 ||

x$

Ttapô'vTt

touto Stob. pro toutio Clem. Alex. [xot om. Stob. ||

8 touto,

(Sanccp

BTW

aùxo

9 xà aroixaTa Stob. pro xo aâjxa

||

oùôè

:

T

||

||

touto :

-Skv

d

CRATYLE

400 d

Mais, pour les noms des dieux, pourrionstu le faisais tout à l'heure en parlant de Zeus,

suffisantes.

nous,

comme

examiner de leurs

77

même

la

noms ont

manière en vertu de quelle justesse

été établis



?

Par Zeus Hermogène, si nous étions raisonnables, il y aurait pour nous une manière, la meilleure de toutes ce serait de dire que nous ne savons rien des dieux, ni de leurs personnes, ni des noms qu'ils peuvent bien se car il est clair qu'ils emploient, eux, donner à eux-mêmes, e les vrais noms. Une seconde manière de justesse serait de faire comme dans les prières, où nous avons pour loi de les invoquer « sous les noms, n'importe lesquels ni de quelle oriSocrate.

!

:



401 a

gine, qui leur plaisent »*, comme n'en sachant pas davantage. C'est en effet une loi sage, à mon avis. Faisons donc, si tu veux, notre enquête, après avoir pour ainsi dire prévenu



les dieux qu'elle ne portera car nous nous point sur eux en reconnaissons incapables — mais sur les hommes et sur l'opinion qu'ils pouvaient avoir quand ils leur ont donné leurs noms ce procédé ne saurait éveiller leur colère. Ta proposition, Socrate, me paraît sage 2 Hermogène. ,

:

Faisons

b



comme

Socrate.



.

tu dis. N'est-ce

point par Hestia qu'il nous 3

commencer, suivant le rite Hermogène. Ce serait Socrate.





faut

?

justice.

Quelle intention pourrait-on attribuer à celui qui a nommé Hestia ? Par Zeus, voilà encore qui ne me semble Hermogène.



facile!

pas Socrate.



Il y a des chances, en tout cas, mon bon Hermogène, pour que les premiers auteurs de ces noms aient été non des esprits médiocres, mais de sublimes spécu-

lateurs et des discoureurs subtils.

Hermogène.

— Comment

cela

?

nous autres hommes, dans une sorte de geôle

(«ppoupo),

d'où l'on ne

doit pas se libérer ni s'évader » 1. Sur cette formule prudente usitée dans les prières, cf. Euthy.

deme, 288 a, etc. 2. Littéralement cf. Criton,

46

:

dans

la juste

mesure.

Pour ce sens de lurpuo;,

c, etc.

3. C'est par Hestia

que

l'on

commençait

les sacrifices.

KPATYA02

77

8è toùv

oBoli" TiEpl

«

8ecûv

» v0\> 8f| IXeyec;,

Aibç

tûv

400 d

ôvou.9 otcùoOv

ôote uéveiv ôtïouoOv, Tt^TEpoç iayypà-

TEp6ç laTiv, àvàyKT] e

i

Xa68a

B

:

Tat

7c

T

tou

B

BT

||

:

(XX et

xai to 8

a yÉ uoi cpalvETai. Etnè yàp uoi,

aot èpco

Zft. 'Eycb

Otzô p.

TW

too

f)

ETuBuuia

W

||

403 a

supra scrips. b) ||

5 wvojxaaGr)

6 7teod67]Tou T.

:

W

;

i

||

B

aiyu.a (sic)

8uo XX

b 4

TW"

||

:

â

TW

||

8uo

3 xi xou tô 8eXxa

à'Çtov (ôv)

Baiter

||

5 y o6ei-

c

GRA.TYLE

403 c

Hermogène.

— Ne

Socrate.

81

— Sans comparaison, Socrate, crois- tu

c'est le désir.

donc pas que bien des gens échap-

s'il ne liait par le lien le plus fort ceux qui dans l'autre monde ? Évidemment. Hermogène. Socrate. C'est donc, semble-t-il, par quelque désir s'il est vrai qu'il les enchaîne par le qu'il les enchaîne

peraient à Hadès, s'en vont







— non — Apparemment.par bien des Socrate. — D'autre Hermogène. — Oui. donc par Socrate. — plus puissant

lien le plus puissant

,

la nécessité.

et

Hermogène.

d

existe

il

part,

C'est

qu'il les enchaîne,

désirs

le

c'est

si

par

le lien le

?

des désirs

plus puissant qu'il

doit les maintenir.

Hermogène.



Socrate. vivre dans

— Oui. Or

meilleur ?

de plus grand désir que celui de d'un être par lequel on espère devenir

est-il

la société

— —

Non, par Zeus Socrate, en aucune façon. Pour ces raisons, Hermogène, affirmons Socrate. donc que nul ne veut quitter l'autre monde pour revenir Hermogène.

ici-bas,

e

pas

!

même les Sirènes

les retient enchaînées, elles et

en personne, mais qu'un charme tous les autres

;

tant sont beaux,

semble-t-il, les discours que sait tenir Hadès D'après notre thèse, ce dieu est un sophiste accompli, et grand bienfaiteur de ceux qui sont à ses côtés, lui qui, même aux habitants d'ici!

bas envoie des biens

si

nombreux, tant

il

a là-bas de riches-

C'est ce qui lui a valu le nom de Pluton. Que, d'autre part, il refuse de vivre dans la société des hommes, tant qu'ils ont leur corps, et qu'il ne se mêle à eux que quand ses

404 a

en réserve

!

leur âme est purifiée de tous les maux et désirs corporels, n'est-ce pas à ton avis le fait d'un philosophe, et qui a bien

su comprendre que le moyen de retenir les hommes est de les enchaîner par le désir de la vertu, tandis que, quand ils sont en proie aux transports et à la folie i.

Proclus,

de Sirènes

:

in

Cratylum,

167

les Sirènes célestes,

:

Platon

celles

du

corps,

distingue

trois

sortes

qui aident à la génération, le pouvoir d'Hadès. Elles

qui purifient, placées sous sont souvent mises en rapport avec le monde infernal dans certaines versions de la légende de Perséphone celles

Kronos

;

;

elles figurent

Hélène, dans

KPATYAOS

81

403 c

EPM.

l~loXù SiaÉpEi, S ZKpaxeç, f\ EmBujila. Oïet ouv t6v "AiStjv ouk av ttoXXoùç EK£ÛyEiv, cl tô ta)(upoTaTa> Sect^icû ISei toùç ekeioe Î6vxaç

ZO. \jlÎ)

;

EPM.

AfjXaSf).

ZO. 'EmBu^la apa

Tivl auToùç,



eoike, Sel, EÏTTEp Tcp

LiEylcrap Sec^co Seî, Kal oùk àvàyKr|.

EPM.

atvETai.

Zft. OùkoOv ETitSuLitat aS TtoXXai

EPM. ZO.

apa

Trj LiEylcTri

ZO.

;

Nai. ETitSuLita

tôv

etilBulxlwv Seî auTouç,

d

^EytCTTtt SeCJLIÔ KaTE)(ElV.

T$

EÏTTEp L^ÉXXeU

EPM.

eictiv

Nal.

"Eaxiv

tlç lieI^cùv ETu8uu.la

oî5v

bxav

f\

tic;

tcj>

3

auvcbv oïrjTau Si ekeîvov laEaBai à^Eivcov àvfjp

EPM. Ma

Ai' ou8

;

s

ÔTtcùaTioOv, co ZcîxpaTEç. Zfl. Aux xaOxa apa cJjco^ev, S 'Ep^oyEVEc;, ouSÉva SEOpo IGEXf^aai ànEXBEÎv tôv IkeîBev, ouSè auTaç Taç ZEipfjvaç,

àXXà KaTaKEKrjX^aGat EKEivaç te Kal toùç aXXouç TtavTaç* oôtcû

KaXouç Ttvaç,

S "AiSiic;, Kal

e

eoikev, ETtioraTai Xôyouç XÉyEiv

ç



ek toO

ô

Beoç oCtoç téXeoç ooq>ioir\q te Kal LiÉyaç EUEpyÉTrjç tôv naja ecxtiv,

y'

Xoyou toutou,

ToaaOTa àyaBà àviiicxiv oôtco Ta TiEpiovTa ekeî eotlv, Kal t6v « nXouTcova» àn6 toutou eo^e t6 Svo^a. Kal to au (if) eBéXeiv auvEÎvai aÙTCû, 8ç yE Kal toîç evBocSe

TtoXXà auTcp

toîç àvBpcoTioiç I)(ouaL Ta aa>u.aTa, àXXaTéTE auyylyvEaBai, ETtEtSàv f| ^u^f] KaSapà ?\ TrdvTov tcov TtEpl t6 acou.a KaKÔv Kal etuBu jjlicov

ou

,

cf>iXoaou

^t)^évou Sti oôtq ^èv av àp£Tf]v £Tu8uu/ia,

W

d ||

2

e

xû i

Sokel aot EÎvai Kal eS evteBu-

auToùç Srjaaç

KaTÉ)(oi

W

5 eaECJ0ai §£auu£ iw (xeytaToj xaxsivaç xè (\ outoç om. T ||

W

8 auyYtveaOai

B

^piXosocpov

!vTeGup.7jfi£vov



||

(^xotrjaiv primit.).

i?\

TtEpl

E^ovTaç Se Tf)v toO acb^aTOç TTTOLrjaLV Kal

404 a

2

BWt

||

cptXoaoçou

BTW

||



aot

||

:

serai

téXoç

W

T ,

âv:e0yp.7){j.évo

Ôoxst

T

||

4

||

8 èXÔeïv

pro xiltoi j

Heusde

7tT07)aiv

|| :

W

404 a

CRATYLE

404 a

82

lui-même, son père, ne pourrait l'aider à assujettissant dans ses liens légendaires ?

retenir en les

les

l

— Tu

Hermogè.ne. Socrate. Et



b

le

as

probablement raison, Socrate.

nom d'Hadès, Hermogène, bien

loin d'être

dérivé d'invisible (aéïdês), indique beaucoup plutôt la connaissance (éïdènaî) de toutes 2 les belles choses ; c'est de là que le législateur a tiré l'appellation d'Hadès.



Hermogène. Bon. Et Déméter, Héra, Apollon, Athéna, Héphaïstos, Ares et les autres dieux, qu'en disons-nous ? Socrate. Déméter semble avoir dû au don de la nour-



nous de Déméter

fait

riture, qu'elle le

c

nom

comme

Héra

;

une mère (didousa

...

mêtêr),

est aimable (érate) t et c'est ainsi,

dit-on, que Zeus, s'étant épris d'elle, l'a pour épouse. Peutêtre aussi le législateur, occupé des phénomènes célestes,

sous une forme déguisée, donné le nom d'Héra à en mettant le début du mot à la fin tu t'en ren-

a-t-il,

l'air (aêr),

;

nom

d'Héra 2 Pherréphatta est encore un nom que beaucoup redoutent comme celui d'Apollon, par ignorance, semble-t-il, de la juste valeur des noms. Car ils le modifient pour le considérer sous la forme de Pherséphone, et il leur paraît terrible ; d En réalité il indique la sagesse de cette divinité les choses en effet étant en mouvement, y atteindre, les toucher et pouvoir les suivre sera marque de sagesse. C'est donc le nom de Phérépapha que cette sagesse et ce contact avec le mouvement (épaphê tou phéromènou) vaudraient justement à la déesse, drais

tu répétais plusieurs fois le

si

compte

.

3

.

;

ou un nom analogue.

même,

vit

avec

Y Hélène d'Euripide,

les

C'est aussi

pourquoi Hadès, sage luiparce qu'elle a ce caractère. Seulement

elle,

invoque

Leur image

comme

des divinités chthoniennes (v.

fréquemment mise sur

les tombeaux. de Zeus et de Poséidon, Kronos, détrôné par Zeus, fut précipité et enchaîné dans les profondeurs du Tartare, d'après l' Iliade (XIV, 2o3-ao4). efttéva:. 2. "A:5t,ç est ici tiré de a (collectif ou intensif) 3. Si l'on répète plusieurs fois de suite le mot "Hca sans observer r de pause, l'oreille entend a.T c aussi bien que Hpa.

et sq ).

167

1.

Père d'Hadès,

était

comme



t

A-

Au

lieu de £paeçôv7j

ou nepaeçov^, qui sont des formes

poétiques, les inscriptions attiques en prose emploient la forme 4>ê?p içarca. Les décrets disent Kopr, (cf. Meisterhans, Grammat. der att. Inschr., p. 100, 3).

5

.

Parce qu'ils font venir ce

nom

de

o6o0vTai

« £ppÉ66r|VTaL TTEpl t6 toO 8eo0, coç tl Selvov jitjvuovtoc;' fj oôk fja8r|aat

TTEpi

cîvoLia

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EPM. ndvu ZO. T6

EPM.

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SùvaLuv toO 8eo0.

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ci yé liol cjjalvETau' ou yàp Iotlv 8tl av LiaXXov ovoLia fjp^oasv ev 8v TÉTxapai Suvcxu-eol 405 a Taîç toO 8eo0, £ctt£ Tcaacov Ecf>d*nTea8at Kal SrjXoOv TpcVnov

'Eycb TTEipctao^aL cf>pàaaL

Tivà ^LouaLKrjv te Kal LiavTLKfjv Kal taTpiKfjv Kal

EPM.

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Ste

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Toc^iKrjv.

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EuàpLioarov

ripcoTov liev yàp

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Kal

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Kà8apatc; Kal ot Ka8apLiol Kal KaTà tf]v

Kal ai tolç laTpLKoîç

xf]v LiavTLKfjv

cpapLiaKOLÇ Kal al tolç LiavTLKoîc; tieplBelcocjelc; te Kal Ta b

XouTpà Ta EV TOLÇ toloûtoiç Kal at TtEpippàvaELÇ, TtOCVTa Iv tl TaCTa SuvaLT* av, KaSapèv TtapÉ^Eiv tov avSpcoTtov Kal KaTà t6 aÔLia Kal KaTà Tf]v ipu)(r)V

EPM. nàvu

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1

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Stephanus

Tb 9 arcouBaio; Hermann pro xaXou8ai

||

GRATYLE

406 e soit

407 a

en se servant des mains,

(agiter) etpallesthai (s'agiter),

Hermogène.



Socrate.

Hermogène. dis-tu

?

— Parfaitement. Pallas s'explique donc — Et avec raison. Mais l'autre ainsi.

— Celui A théna — Oui. — Voici qui plus

Socrate.

86

que nous nommonspa//ém mettre en danse et danser.

c'est ce

à'

nom, qu'en

?

Hermogène.

mon ami. Déjà d'Athéna comme aujoursemble-t-il, jugeaient b d'hui les connaisseurs en poésie homérique. La plupart de ceux-ci, commentant le poète, prétendent qu'il a fait d'Athéna l'esprit et la pensée même l'auteur des noms avait allant plus loin d'elle, apparemment, une idée analogue encore, et voulant désigner l'intelligence de la divinité (théou Socrate.

est

malaisé,

les anciens,

;

;

1

noêsis)

,

il

déclare,

ainsi dire, qu'elle est la raison divine

pour

(ha théonoa), en substituante l'è l'a d'un dialecte étranger, et en ôtant l'i et le s. Mais peut-être n'est-ce pas non plus la raison, et estimait-il qu'elle conçoit mieux que les autres les choses divines (ta thêïa noousa), en l'appelant Théonoê. Rien n'empêche, d'ailleurs, que ce soit l'intelligence naturelle (hè

c

en tô êthéî noêsis), identifiée par lui avec cette déesse, qu'il ait voulu nommer Êthonoê mais on a modifié soit l'auteur ;

lui-même,

soit d'autres

bellir, et l'on

en a

Hermogène. Socrate.





fait

après lui





le

nom

Et Héphaïstos ? Gomment l'expliques-tu ? Veux-tu parler de ce grand maître dans la

connaissance de la lumière (phaeos histôr)

Hermogène. Socrate.



qu'on croyait em-

Athênaa.



2

?

Apparemment.

Le premier venu ne reconnait-il pas en

Phaïstos (brillant), avec adjonction de l'ê ? Hermogène. Probablement, à moins



encore quelque autre idée,

comme

il

est

que tu

lui

n'aies

vraisemblable.

Les Athéniens honoraient Héphaïstos avec Athéna dans la fête des Apaturies ils lui avaient élevé un temple dans la ville. Quant à Ares, c'est à lui que la colline de l'Aréopage devait son nom il y avait été jugé, suivant la légende, pour avoir tué Halirrhotios. i. Suivant l'hymne homérique (XXVIII, 4-5), Athéna était sortie de la tète de Zeus. Cf. Pindare, 01., VII, 35 sq. a. Héphaïstos est présenté comme dieu de la lumière, parce qu'il ;

:

est celui

du

feu.

KPATTAOS

86 Ttou

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Ta yLyv6jiEva Iv fciÉpEi EKaaTov Ttpoàyov eIç Kal aÛTè Iv aÛTÉp e£,etlaÉp£a8al eotlv. El Se |}oùXei, f\ « yva>Lir) » TtavTàTtaaLV yovfjç aKÉipiv Kal vla, ç £poLiÉvcov

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^

Kal "Ou-ripoç TtoXXa)(oO

KÉxpr|Tai, TÉp « ôcjjéXXeiv »•

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8è toOto toO aû^Eiv Kal tcoielv ETrovuu.la.

EPM. Ta 8è S?) toùtcov EvavTta Ttâç e^el rju.îv ZO. °Oaa ^èv aTt6r|(Hv aÔTcov, &q yé u.oi SokeÎ,

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Kal « aKEpSÉç ». 3

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W

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V.

2.

-

11

||

e

GRATYLE

418 e

io4

Hermogène. — en a tout à Socrate. Socrate. — Mais pas tu prends l'ancien nom, qui appafait l'air,

Il

si

remment était beaucoup plus juste que le nom actuel il s'accordera avec les biens déjà mentionnés 1 , si tu remplaces 2 l'é par l'i comme autrefois ; car dion (parcourant), et non

419 a

:

dèon (enchaînant), désigne à son tour le bien, qui est traité avec éloge. Et ainsi l'auteur des noms n'est pas en contradiction avec

lui-même

obligatoire, utile, profitable, lucratif,

:

bon, avantageux, facile semblent être la même chose ; sous des noms différents ils signifient que ce qui ordonne et qui va est célébré en tous lieux ce qui arrête et enchaîne, blâmé au b contraire. Voici notamment dommageable (zêmiôdés) rem3 place, suivant l'ancienne prononciation , le z par un d, et ;

;

nom

le

(doun

te paraîtra s'appliquer à

to ion)

ce qui entrave sous l'appellation de dêmiôdés.

Hermogène.

même

— Et

plaisir,

genre, Socrate? Ils ne Socrate.



me

douleur, désir, et les

paraissent

Pour hêdonê

pas

très

la

marche

noms du difficiles,

tendance à la jouissance (hê onêsis) qui semble porter ce nom, mais le d y a été inséré, si bien qu'on dit hêdonê au lieu de hêonê lupê c (douleur) paraît avoir tiré son nom de la dissolution (dialusis) physique que le corps éprouve en cet état. Ania (chagrin) est ce qui empêche le mouvement (an iénaï). Algêdôn (peine) m'a l'air d'un nom étranger 4 tiré de algéïnos (pénible). Odunê (souffrance) doit son appellation, semble-t-il, à la pénétration (endusis) de la tristesse. Quant à akhthêdôn (affliction), le premier venu verra figurée dans ce nom la pesanteur qui

Hermogène.

(plaisir),

c'est

la

;



,

alourdit le mouvement. Khara (joie) semble ainsi appelée d'après Yeffusion (diakhusis) et la facilité du cours (rhoê) de l'âme 3 Terpsis (agrément) vient de terpnon. Et terpnon .

i.

Qui tous marquaient

2.

Aiôv, c'est-à-dire

3.

Voir plus haut, 4i8 b

A

C'est-à-dire,

le

mouvement.

§>.i6v.

c.

suivant une façon de parler déjà vue, étranger à

l'attique. 'Alyrfîtnv paraît être en effet un mot ionien et poétique, bien que Platon l'emploie lui-même en plusieurs endroits. 5. L'étymologie est particulièrement contournée. Socrate rattache

première partie du mot à yioi (verser, répandre), et la deuxième Les anciens estimaient que l'âme est détendue par la joie, po7j. tandis qu'elle est contractée par la tristesse. la

à

KPATYAOS

io4

EPM.

Kal

'AXX

Zfl.

S Z&KpaTEÇ, oôtcù cpalvETaL. t& àp^aio ôv6^aTt XP?1>

oôk làv iaxtv

ll&XXov elk6ç y/ja£u tolç

L^àXa,

S

418

KEÎa8aL

ôp8coç

t5 vOv, àXX

fj

npôaSEv àyaSoLÇ, làv &vtI toO

8 ttoXù

3

ôlujXo-

tÔTa

eÎ to

419

àrto3

ôanEp to naXaiov Siov yàp aS arj^atvEi, AXX oô 8éov, Tàya66v, frrtEp 8f] ETtaLVEÎ. Kal oÏJtcù oôk IvavTLoOTaL aÔTÔç aûxcù ô ià Ôv6^axa tlSeljlevoç, àXXà « 8Éov » Kal SlScoç,

« axpÉXiLjLov » «

àya86v

Kal « XuqlteXoOv »

Kal

»

KEpSaXÉov » Kal EÔnopov » t6 aÔTO

Kal

Kal

« £miÉpov »

«

«

ETÉpoiç ôvéLiaai arj^iaîvov t8 SiaKoajioOv Kal tov Tiavxa^oO lyKEKCûLuacrLiÉvov, t8 Se ïctxov Kal SoOv ipEyé- b « £t)lu6ù8eç », làv KaTà t^jv ljlevov. Kal 8f) Kal to ap^alav alvETaL,

âttoSôç àvTl toO £f]Ta SÉXTa, av£ÎTal aot KEtaBai

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Kal Ta TouxOTa,

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8 ivritunov T: àvxtTU7iouv marg. uitium indicare uoluit b) xaxà rà àyxT) b et yp. in marg. 9 âx^xttatoi T dbcc(xaxà àvàyxrjy BT /.atavayxrjv -{totJLSv T e 4 àvtâijjLSV àvi'ei in

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e

CRATYLE

421 a

— Ma

Hermogène.

421 a

107

question va donc porter sur les

noms

plus importants et les plus beaux, sur la vérité et le mensonge, sur l'être, enfin sur l'objet même de notre entretien, les

le

nom. Pourquoi est-il ainsi nommé ? Voyons, est-il une chose que tu appelles

— Hermogène. — Oui, rechercher. Socrate. — Eh bien, ce nom semble forgé d'après une proSocrate.

maïesthaï ?

position disant que le nom (onoma) est Y être sur lequel porte la recherche. Tu le reconnaîtras encore mieux dans ce que nous

appelons onomaston (ce qui est à nommer). Car ici l'expression est claire il s'agit de Vêtre qui est objet d'enquête (on hou mâsma). Alêtheïa (vérité), à son tour, ressemble aux :

b

autres noms, et paraît être un composé c'est le mouvement divin de l'être qui semble désigné par cette locution, alêtheïa, ;

comme une course divine (aie Ihêïa). Pseudos (mennous voyons encore songe ) est l'opposé du mouvement revenir les injures adressées à ce qui est arrêté et contraint de rester en repos il a été formé par comparaison avec les entendue

;

;

gens endormis ([kath]eudousî), mais l'addition du ps cache le sens du nom. On (être) et ousia (essence) disent la même

chose que alêthés (le vraî), en prenant

l'i

;

être,

en

effet,

c signifie allant (ion), et non-être (ouk on), à son tour, comme l'indique le nom que certains lui donnent, veut dire n'allant 1

pas (ouk ion)

.

Hermogène. n

e



^

)

.?

s

tu



me semblés

Ces analyses, Socrate, poursuivies avec

les avoir

la plus grande vaillance. Mais si l'on demandait, à propos de ion (ce qui va), rhéon (ce qui coule), doun (ce qui enchaîne), quelle est la justesse de ces noms? Socrate. Que répondrions-nous, veux-tu dire? N'est-ce pas? Parfaitement. Hermogène. Eh bien, un expédient 2 que nous avons fourni Socrate.







tout à l'heure peut donner quelque apparence à notre ré-

ponse. 1.

la

Pour

l'oreille,

ovx

fov se

confond avec oyxi (forme ionienne de

négation) ov. a.

Sur

cet « expédient », voir

409

b.

KPATYAOS

io 7

EPM. 'EpoTÔ

Kal xà KaXÀioTa, Tf|v te 421 a

t, oti toOt* eotiv 8v, oS Tuy^àvEi frfjTr)ua, tô

Zfl. "Eoike toIvuv XéyovToc;

M&XXov

« bvou.a ». «

ovouaaxov

»•

av aÙTÔ yvolrjç ev Ç XéyouEV tô IvTaGSa yàp aac^Gûç XsyEi toOto EÎvai o v o 6 C

u.àau.a èaiiv.

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Se

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b àXf|8£ia », Kal toOto toîç aXXoiç

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8£la xoO ëvxoç opà eoike f\ yàp touto xw TtpoaELpfjaSat jSfjuaTi, Trj « àXr|8Eta », â>ç Ssla ouaa aXr|. Tô Se « ijjeOSoç » TouvavTiov Trj opS TiàXiv eoike a\>yKEKpoTf]a8ai-

#

yàp au Xoi8opoùu.£vov

tô Io^6u.evov Kal tô àvayKa£6aTtr)KaaTai Se toîç KaGsûSouai' tô \\>sï

lievov T^avf)vai IE, ocXXcov ôvou.àTcov ;

âv o&tcoç

£uyK£lu.£va,

EXÏ1-

O^ ov

v^ v

to « àyaSôv »

Sf)

800

^uyKEÎaBai, x6 Se « 8oôv » l'acoç c|>aîu.Ev av è£ ETÉpcav, EKEÎva Se !£, &XXcov àXX' làv TTOTÉ yE Xà6cûU.EV 8 OUKETl EK TCVOÙV ETEpCDV b Iq o\xoi6xoli

£(Soùv l6ouX6^iE6a SrjXoOv,

3

Ta

av

auTÔv acb^aTa Kalo^rjjiaTa ettoioO^ev ekeIvoiç.

f)|j.ÉT£pa

EPM. ZO.

"tf\

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yàp av aXXcoç, S ZcoKpaTEç y', oîu.ai, t6 ocvcù Kal t6 koOcJ>ov è6ouX6^E8a 423 a av Tïp6ç tov oupavov Tfjv )(£Îpa, u.iu.oûpEvoi

I~Icûç

Et pév

aÛTf)v Tfjv

orjpaivEiv Taîç

tô aXX© aco^axi

Kal

KEc|>aXfj

422 e

\zpol Kal

'AvàyKT] pot Sokeî ébç XÉyEtç e^elv.

OîJtq yàp av,

otu.ai,

8r)Xcau.à

toO

yvETo, jjuu.rjaau.Ev ou, ôbç eoike,

tou tô

au.aTi êyl-

aa>u.aTOvf)v crujiBaîvov, « ïeqiç » av

ÔpBôç KaXoÎTo*

vOv 8è &tt6 te toO ÇevikoO toO kIeiv Kal aTt8 Tfjç toO rjxa jiETaBoXfjç v6^acrrai.

oxaaiç

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LULifjxat,

a>ç

x8 ttoXù xà xoiaOxa ypàu.-

xà ôvéLiaxa xiSélievoç. Tf^ç 8' a3 toO 8ÉXTa cruLmiÉaEQÇ Kal toO xaO Kal àTTEpEiaEOÇ xf]ç Liaxa £TTLcj)ÉpELV alv£xai

SuvaLnv

yXcoTTrjc; xfjv

xoO

xf)v (iiLiriaiv

o

oXiaSàvEi LiàXiaxa lv xôXà68a

xà xe

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cpalvETai ^yrjaaaGai rrp&ç

)(pr)aiu.ov

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«

Kal xô « koXXGSeç

»

KaxiScbv, àcJ>oLioicûV

ôXiaSàvEiv » Kal x6

«

Kal xaXXa Ttàvxa xà xoiaOxa.

8e ôXioGavoùarjç xf^ç yXa>xxr|ç àvxiXaLi6àvExai

x6

yàtiLia SùvaLuç,

Kal

xoO

f\

yXlaxpov » àTT£LULir|aaxo Kal « yXuKÙ » S ToO 8 au vO x6 elooù alaQéLiEvoç xfjç C

«

«

yXotSSEç ». x6 « evSov covî]ç,

Kal xà a ivxôç » àvÔLiaaEV, à>ç

»

ào-

S

xà Ipya. Tô

8 aS aXcJ>a xcp « (jLEyàXcp » xoîç ypaLiLiaaL « Kal xû aTXÉScùKE, litjkei» xôfjxa, bxi LiEyàXa xà ypaLiLiaxa. Etç 8è x6 « yoyyuXov » xoO ou 8e6 lievoç arjLiEiou, xoOxo lioloùv

aux&

ttXelgxov

Kal xSXXa oOxcû

eiç x6 ovou.a EVEKÉpaasv.

alvExai Trpoa6i6ࣣiv Kal Kaxà ypà^Liaxa Kal Kaxà auXXa-

T

e 6 xoJxtp xat rpô; J|

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ajJUKpov aTto-

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araTf], àXX' &eI Tcapfj 6 IE aTTaTl )acov, noàç ou Seivov; Seî £

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àTtoSiSS.

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d uf) ua)(6uE8a ev xoîç X6you; lyco xe Kal 8 aTtôSE^al ovxeç, au, (plXoi ^ou XÉyco. Tfjv xouaûxr)v yàp, o IxatpE, KaXco lycoyE Siavour^v ett' àucpoxépoiç uèv xolç uiuf)uaaiv, xoîç xe &$oiç Kal xoîç ôvôuaaiv, ôpGf^v, Inl 8è

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d 3 xaXw

sytoys

B

:

i-fù

GRATYLE

430 d vraie

tion

;

l'autre, celle qui consiste

du dissemblable,

122

dans l'attribution et l'applicaen outre fausse,

je l'appelle inexacte, et

sur les noms. Prends garde, Socrate, que l'attribution e inexacte, possible dans les peintures, ne l'est pas dans les noms, et que l'exactitude y règne nécessairement toujours. Socrate. Que veux-tu dire ? Quelle différence y a-t-il entre les deux cas ? Ne peut-on aller trouver un individu ' quelconque et lui dire a Voici ton portrait > en lui montrant, au hasard des circonstances, sa propre image ou celle d'une femme? Par montrer, j'entends faire tomber sous le sens de la vue 2 Gratyle. Parfaitement. Socrate. Eh bien, ne peut-on encore aller trouver le même individu pour lui dire « Voici ton nom »? Le nom,

quand

elle porte



Gratyle.



:

,

:

.

— —

:

n'est-ce pas? est lui aussi

une imitation, comme

la peinture. 431 a Je « Voici ton nom », et m'explique ne peut -on lui dire ensuite offrir à son sens de l'ouïe, suivant le hasard des cir:

:

constances, ce qui est son imitation, le nom d'homme, ou ce qui imite la partie féminine du genre humain, le nom de ? Ne crois-tu pas que la chose soit possible et se produise quelquefois ? Gratyle. Je veux bien te le concéder, Socrate 3 Admet-

femme



tons-le.



Tu as raison, mon cher, s'il en est vraiment ce n'est point le moment de batailler avec obstination là-dessus. Quoi qu'il en soit, s'il existe, sur ce point Socrate.

ainsi

b

.

:

encore, une répartition de ce genre, nous voulons appeler l'un des deux cas dire vrai, et l'autre dire faux. Or, s'il en

va

ainsi,

noms en

s'il est possible de répartir inexactement les n'attribuant pas à chaque objet ceux qui lui

et

conviennent, mais en lui donnant parfois ceux qui ne lui conviennent pas, on peut en faire autant des verbes. Et s'il est possible d'appliquer ainsi les noms et les verbes, il en va 1. rpajxjxa est synonyme peinture. Cf. 43 1 c.

2.

de ÇaSypaçrjjxa

:

portrait

exécuté

en

Socrate éprouve le besoin de définir le sens de 8e:Çat, parce

que le mot peut signifier aussi démontrer (par le raisonnement, et non par un appel aux sens). 3. Sur l'obstination de Cratyle et la mauvaise grâce qu'il montre à accepter les conclusions de Socrate, voir

la Notice, p. 37.

KPATTAOS

i22

430 d

tco ôpSi^v Kal àXr)8^" Tf)v S' ETÉpav, xfjv toO àvo^otou Socriv Te Kal £mc}>opav, oôk Ôp8r)V, Kal ipEuSf^ ÔTav en' ôvôu.aaiv î|.

toÎç ôvou.acuv TTp6ç

KP. jiaatv ofl,

'AXA* ottcdç r\

toOto, to

àXX' àvayKaîov

ZO. Icttl

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toOto ekelvou SLacpÉpEL tco elttelv

Kal Ssî^ai aÔTcp, av

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8èTÙ)(r|,

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«

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elttelv 8tl

Se ttou Kal t& ovou.a 4

ouk àv

Sr) XÉycû' ap*

aèv 6vou.a », Kal LiETa 431a

1

au aïaBrjaiv KaTaaTrjaai, av

t/)v Tfjç ctKofjç

u.èv

Tuxr|, t6 Ike'lvou u.!u.r|u.a, ELTtovTa 8tl' eI Se ovoiia, Kal Xéyov êv X6yo ypà(Ji^a, àXX' la

Kal

TcpoafjKovua tolç

jjifj

Ttpayu.aaiv

Kal

£TUÉpEa8ai,

jirjSèv

fjTxov ôvo^à^EaSai t6 Tipay^a Kal XÉyEaBai, ecùç av S tùttoç èvrj toO Tipày^aToç TtEpl oS av ô Xéyoç fl, cooTTEp ev toîç tûûv aTOL)(Elcov ovo^aatv, Et (i£LAvr|aai oc vOv Srj èyèb Kal 433a

'EpiAoyÉvrjç èXÉyoïiEV.

KP. 'AXXà

iiÉiivrjiiaL.

Zfï. KaX&ç tolvuv. "Oxav yàp toOto àvfj, kSv jjif| nàvTa Ta Ttpoar|KovTa I)(T], XEXÉ^ETal ys to TtpâyLia, KaXcoç OTav TtàvTa, KaKcoç Se eqlaev, 'iva

i6vteç

C8:t 8

BW

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ocjjXco^ev ôSaTtEp ot ev

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Scr|v Heindorf yiXtoxa oçXwjxsv Ast lacunam post o«pXo>(i.£v indic. Schanz 8 ay x^ Heindorf: aùx^ x^. Çsxai

TWb

:

Xs£-

||

j|

:

||

CRATYLE

433 b

b sur

la route,

ment de

et

ne pas avoir

la sorte arrivés

l'air,

ia6

nous

aussi, d'être vrai-

trop tard jusqu'aux choses. Sinon,

cherche une autre définition pour la justesse du nom, et gardede reconnaître dans le nom une représentation de l'objet

toi

à l'aide de syllabes et de lettres Car si tu soutiens ces deux 2 à tu ne la fois propositions pourras être d'accord avec toi.

,

même.

— — Puisque

Cratyle. Ce que tu dis nable et je l'admets. Socrate.

nom

c

Socrate,

me

semble raison

nous voilà d'accord là-dessus, pas-

une autre question. Pour

sons à le

là,

être bien fait, disons-nous,

doit avoir les lettres appropriées

?

— Oui. — Et appropriées sont semblent aux objets Cratyle. — Parfaitement. Socrate. — Voilà donc pour noms bien Cratyle. Socrate.

les lettres

celles

qui res-

?

les

doute

faits.

Pour

mal

établi, la plus grande partie en sera sans constituée par des lettres appropriées et semblables à

celui qui a été

l'objet, s'il doit être une image, mais il en contiendra quelque autre mal appropriée, qui empêchera le nom d'être beau et bien exécuté. Sommes-nous de cet avis ou d'un

autre ?

Cratyle.

— Je pense, Socrate,

qu'il ne faut point éterniMais je ne suis pas content de voir affirmer

ser la bataille.

l'existence

d

d'un

nom mal

fait,

— N'es-tu pas content que nom défini comme une représentation de l'objet? Cratyle. — uns ont été compoSocrate. — Que, parmi noms, Socrate.

le

soit

Si.

les

de

les

noms

plus anciens, et que les autres sont primitifs, ne te paraît-on pas avoir raison de le dire ? sés à l'aide

Cratyle. Socrate.

— — Mais Si.

les noms primitifs doivent être des un meilleur moyen d'en faire des re-

si

représentations, as-tu

présentations que de les rendre aussi semblables que possi-

de

I.

SuXXa6aiç

a.

A

et Ypajxfjiaai dépendent de ôrjXtofxa. Cf. 4^3 a, et note. est une représentation de l'objet à l'aide

savoir que le

lettres et

nom

de syllabes, et que, d'autre part,

il

n'y a pas de

l'on n'y retrouve pas tous les traits appropriés à l'objet.

nom

si

KPATTAOS

i26

àXT]8£ta

irj f)

433 b

toO Seovtoç, b

oÎJtcû ttcùç IXr|X\)8£vai ÔifiiaiTEpov

Ttvà aXXr)v èvàpaioc; ôp8oTrjTa, Kal

^tei

Lif]

ÔLAoXôyEi

S^Xco^a auXXa6aîc; Kai ypaLiLiaai mpayLiaToç ovoLia eîvai.

Et yàp

tocOtoc àLtcpoTEpa EpEÎç, oô)(

oT6ç

t' eùasi

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