L'habitat d'Athènes et du Péloponnèse: Héritages emblématiques et témoins de notre temps 9782343034089, 2343034087

En parcourant une sélection de hauts lieux grecs, l'auteure fait porter son choix sur le Péloponnèse, pour son écla

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Table of contents :
1 CONTOURS GÉOGRAPHIQUES DU LIVRE
2 APERÇU DE L'HISTOIRE DES GRECS, DE L'ANTIQUITÉ À AUJOURD'HUI
3 DANS LE PÉLOPONNÈSE ANTIQUE : MYCÈNES, TIRYNTHE ET PYLOS
4 DANS LE PÉLOPONNÈSE ANTIQUE : CORINTHE, ARGOS ET SPARTE
5 DANS LE PÉLOPONNÈSE ANTIQUE : ÉPIDAURE ET OLYMPIE
6 L'HABITAT HISTORIQUE ET CONTEMPORAIN DU PÉLOPONNÈSE : MYSTRA, NAUPLIE, CORINTHE, PATRAS
7L'ATHÈNES ANTIQUE
8LES BÂTIMENTS OFFICIELS ET L'HABITATCONTEMPORAIN À ATHÈNES
9 BIBLIOGRAPHIE
10 LEXIQUE
11 TABLE DES FIGURES
Table des matières
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L'habitat d'Athènes et du Péloponnèse: Héritages emblématiques et témoins de notre temps
 9782343034089, 2343034087

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Nicole Fernandez

L’habitat d’Athènes et du Péloponnèse Héritages emblématiques et témoins de notre temps

Collection Études grecques dirigée par Renée-Paule Debaisieux

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Etudes grecques Collection dirigée par Renée-Paule Debaisieux Domaine grec moderne Petros MARTINIDIS, Reflets du destin, traduit par Henri Tonnet, 2013. Paul NIRVANAS, Vérité et mensonge. Histoires pour enfants et philosophes, 2012. Joëlle DALÈGRE (dir), La Grèce inconnue d'aujourd'hui. De l'autre côté du miroir, 2011. Jean Antoine CARAVOLAS, Jules David et les études grecques (1783-1854), 2009. Isabelle DEPRET, Eglise orthodoxe et histoire en Grèce contemporaine. Versions officielles et controverses historiographiques, 2012. Jean-Luc CHIAPPONE, Le Mouvement moderniste de Thessalonique 1932-1939, 2009. Yannis MARIS, Quatuor, nouvelles policières grecques, traduit du grec et présenté par Geneviève Puig-Dorignac. Jean-Luc CHIAPPONE, Le mouvement moderniste de Thessalonique (1932-1939). Tome 1 : Figures de l’intimisme. Périklis YANNOPOULOS, La Ligne grecque, la couleur grecque, traduit et annoté par Marc Terrades. Joëlle DALEGRE, La Grèce depuis 1940. Martine BREUILLOT, Châteaux oubliés. Ioannis KONDYLAKIS, Premier amour et autres nouvelles, présentation et trad. par Vassiliki et Pierre Coavoux. Constantin CHATZOPOULOS, Deux femmes (Traduit et commenté par Nicole Le Bris). Grégoire PALEOLOGUE, Le peintre. Ion DRAGOUMIS, Samothrace, présentation et trad. M. Terrades. Edmont ABOUT, La Grèce contemporaine, 1854, réédition présentée et annotée par J. Tucoo-Chala. Venetia BALTA, Problèmes d’identité dans la prose grecque contemporaine de la migration. Paul CALLIGAS, Thanos Vlécas, présentation et trad. R.-P. Debaisieux.

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DU MÊME AUTEUR : Lieux de culte et Pratiques cultuelles en Egée à l’Age du Bronze, éd. JePublie, Numilog, 2004. La Crète du roi Minos, Une brillante civilisation de la protohistoire égéenne, éd. L’Harmattan, 2008. L’Habitat Crétois, Instrument et symbole de la société, éd. L’Harmattan, 2011.

© Editeur, 20xx. ISBN EAN © L'HARMATTAN, 2014 5-7, rue de l'École-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr [email protected] 4 [email protected] ISBN : 978-2-343-03408-9 EAN : 9782343034089

L’habitat est le symbole concret du système social. L’organisation de l’espace habité n’est pas seulement une commodité technique, c’est, au même titre que le langage, l’expression symbolique d’un comportement globalement humain. Leroi-Gourhan, « Le geste et la parole », La mémoire des rythmes, 1965. Au Moyen Age, le Péloponnèse devient un verrou stratégique entre Orient et occident. Il passe successivement aux Byzantins et aux Francs, avant de redevenir byzantin et de briller une dernière fois à Mystra, en Laconie. Guides bleus, 2012. Dans les grandes villes, et en particulier à Athènes, des dizaines de milliers de jeunes envahissent les stades pour assister aux concerts de musique rock où les groupes étrangers font grosses recettes, et se ruent chez les disquaires pour se procurer les derniers succès américains. Aris Fakinos, « Grèce », 1988.

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Remerciements Je remercie mon mari Gilles de m'avoir soutenue et aidée pour l'écriture et l'illustration de cet ouvrage, qui n'existerait pas sans ses contributions.

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CONTOURS GÉOGRAPHIQUES DU LIVRE

La Grèce comporte depuis toujours une partie continentale et de multiples îles. Au cours de l'histoire, ses contours ont beaucoup fluctué. Certaines régions ont pu jouer un rôle plus important que d'autres à certaines époques. Depuis la réforme de 2010 connue sous le nom de « programme Kallikratis », outre le Mont Athos, qui jouit d'un statut particulier, la Grèce comporte treize régions : Macédoine Orientale et Thrace, Macédoine Centrale, Macédoine Occidentale, Thessalie, Epire, Îles Ioniennes, Grèce Occidentale, Grèce Centrale, Crète, Egée du Nord et Egée du Sud, Péloponnèse, Attique. Compte tenu de la richesse de ce territoire, ce petit livre prend le parti de n'en traiter que la partie sud, continentale ou quasi continentale : le Péloponnèse étendu au sens géographique à l'intégralité de la presqu'île et Athènes, qui ont toujours eu un rôle central. Ceci ne signifie évidemment pas que le reste du territoire soit négligeable ; il offre bien d'autres sites du 9

plus haut intérêt, comme Delphes ou Thessalonique, pour n'en citer que deux. Toutefois, le domaine traité offre déjà une ampleur importante et il est représentatif du caractère de la Grèce continentale. Ce sujet se présente naturellement en raison, d'une part, de l'importance d'Athènes en tant que capitale de la Grèce actuelle et, d'autre part, parce que le Péloponnèse forme une entité géographiquement délimitée, puisqu'il est une presqu'île.

Fig. 1 : situation du Péloponnèse et principales villes 1 – Athènes, 2 – Corinthe, 3 – Mycènes, 4 – Argos, 5 – Nauplie, 6 – Epidaure,

7 – Pylos, 8 – Sparte, 9 – Mystra, 10 – Olympie, 11 – Patras.

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APERÇU DE L'HISTOIRE DES GRECS, DE L'ANTIQUITÉ À AUJOURD'HUI

Au Néolithique (4500-2600 avant J.C.), les études archéologiques ont montré qu’il y avait des établissements et que les populations présentes avaient des activités agricoles et pastorales. Après le Néolithique, s'étend la période appelée « Helladique ». En 2600 avant J.C. environ commence l’Âge du bronze, dans la période appelée l’« Helladique Ancien ». De nouvelles cultures, la métallurgie du bronze et une nouvelle céramique apparaissent. En plus, le commerce maritime se développe. A cette époque, de véritables cités se développent comme celle de Lerne, au Péloponnèse, où l'on trouve un palais, la « maison des Tuiles ». Lerne était le centre le plus important de l’Argolide. Dès le début du IIIème millénaire, l’habitat commence à s'y développer et il atteint sa plus grande prospérité vers 2500 avant J.C.. A l'époque de l’« Helladique Ancien », on peut y observer 11

de grandes constructions comme le palais. L’habitat est détruit avant 2000 avant J.C. par un incendie mais est refait à l’« Helladique Récent ». Cependant, Lerne est éclipsée par Mycènes et Tirynthe. Elle ne cesse toutefois pas d’être peuplée, même après l’époque mycénienne. De 2000 à 1580 avant J.C., les vrais Grecs arrivent du nord. Cette période, dite « Helladique Moyen », voit donc désormais le développement de la Grèce sous leur influence : ils introduisent la culture de la vigne, de l’olivier, du figuier et se trouvent sans doute à l'origine de nombreuses traditions folkloriques et religieuses. De 1580 à 1100 avant J.C., c’est l’« Helladique Récent », qui est la période des Mycéniens. Riches et puissants, ils font des palais imposants, notamment à Mycènes, Tirynthe et Pylos. Ils installent une hiérarchie avec des rois et des officiers. La population compte des artisans et des paysans. Grâce à eux, il y a une vraie vie économique florissante. L’artisanat est prospère et leur commerce rayonne partout, en Syro-Phénicie, en Sicile, en Italie, en Égypte, en Libye, en Crète, à Rhodes et à Chypre. De plus, de nouvelles pratiques religieuses émergent et de nouvelles divinités sont vénérées : Zeus, le dieu grec, né en Crète d'après la légende, et d’autres aussi : Poséidon, Hermès, Dionysos, Héphaistos, Héra, Athéna, Artémis… A partir de 1200 avant J.C., venus du nord, des Doriens occupent une partie de la Grèce centrale, du Péloponnèse, de la Crète, des Cyclades et des Sporades méridionales ; ces Doriens introduisent en Grèce la métallurgie du fer. 12

De 1100 à 750 avant J.C., se déroule l’époque géométrique, ainsi nommée en raison des ornements des vases de la période. L’Attique connait alors un brillant essor et un art nouveau. C'est également le moment où se forme l’écriture alphabétique, qui semble se stabiliser vers 900 avant J.C., en ayant dérivé de l’écriture phénicienne. De 750 à 500 avant J.C. se place la période traditionnellement nommée archaïque, avec des évolutions des cités. Dans la vie sociale, les nobles vont être peu à peu ébranlés et c'est dans cette période que la démocratie arrive à Athènes, succédant au régime dit « tyrannie ». Alors, les transformations économiques s'accélèrent et la colonisation s'étend. Athènes développe son artisanat et son commerce. Elle se pare de temples, particulièrement sur l’Acropole, et connait un développement rapide. Après 500 avant J.C., c’est la Grèce classique. A cette époque, les poussées des Mèdes (Perses) font tomber entre leurs mains des cités grecques. Athènes, un moment mise en péril après l'épisode fameux de la résistance de 300 Spartiates au défilé des Thermopyles, parvient à sortir victorieuse des guerres médiques à la bataille de Salamine en 480. Après, c’est l’apogée politique de la démocratie athénienne. Périclès, aristocrate, embrasse la cause du peuple et inspire la politique athénienne. En même temps, il entreprend des grands travaux d’utilité publique. Cependant, de 431 à 404 avant J.C., se produit une période très troublée qui est malgré tout féconde dans le domaine de l’art jusqu’à 323 avant J.C.. Notamment, en 359 avant J.C., Philippe II s'empare du trône de Macédoine et engage peu après des opérations de conquête de la Grèce. Les luttes qui 13

s'ensuivent se concluent par une victoire qui fait de lui le maître de la Grèce en 338 avant J.C.. Après son assassinat en 336, au moment où il entreprend une guerre contre les Perses, son fils Alexandre le Grand continue son œuvre. Par ses victoires sur les Perses, il se rend d'abord maître de l'Asie mineure puis étend progressivement son empire jusqu'au fleuve Indus en 325. En 323 avant J.C., il meurt à Babylone ; son lieutenant Perdiccas gouverne l'Orient, tandis qu'Antigonos Monophtalmos conserve la Grèce et la Macédoine. De 323 avant J.C. à 395 après J.C., la Grèce est dans la période hellénistique et romaine, où la vie économique se dégrade. Sous l'effet de guerres et de rivalités intestines incessantes, la Grèce est morcelée et connait un déclin certain. Cependant, Athènes reste un centre intellectuel. A partir de 214 avant J.C., les Romains prennent la Macédoine et traitent durement les Grecs. Corinthe est assiégée et anéantie en 146 avant J.C.. La Grèce devient alors une simple province romaine, connait la paix romaine à partir du début de l'empire romain avec Auguste (27 avant JC – 14 après J.C.) et influence fortement Rome qui s'hellénise. A partir du IIIème siècle après J.C., les Goths mènent des incursions contre l'empire romain. En 395, ils ravagent la Grèce. L'empire romain se scinde en deux parties et c'est la fin du monde antique. A partir du Vème siècle, se développe la Grèce médiévale qui représente le début du monde moderne. Au début de la période médiévale, la Grèce est d'abord byzantine mais subit aussi la menace des Francs et, en particulier, la menace normande. Ensuite, en 1204, à l'issue de la quatrième Croisade, la Grèce est 14

partagée entre les vainqueurs. Venise s'empare principalement de places commerciales insulaires mais également de comptoirs continentaux. Sur le reste du territoire grec, les Francs instaurent des principautés, notamment à Athènes. Les empires de Byzance et de Venise s'attribuent des privilèges importants en matière de commerce. Du XIVème au XVIIème siècle, les Turcs (Ottomans) font la conquête de la Grèce. Toutefois, de 1821 à 1831, l’insurrection grecque ébranle la domination turque et, en 1830, la Grèce conquiert son indépendance. De 1862 à 1909, l’Angleterre installe un roi, le prince Guillaume de Danemark, qui devient Georges, roi des Hellènes. Après 1910, les services publics de la Grèce sont réorganisés et la première réforme sociale est tentée. La Banque Nationale est créée en 1914. Cependant, en 1913, le roi Georges est assassiné à Salonique. Ensuite, Vénizélos, libéral président du Conseil, forme un gouvernement militaire et insurrectionnel à Salonique en 1916. Le roi Alexandre règne à partir de 1917 mais meurt en 1920. Il s'agit d'une période troublée par d'incessantes instabilités politiques. Le désordre continue dans le pays, souvent soumis à des coups d'état militaires, jusqu'à l'entrée de la Grèce dans la deuxième guerre mondiale en 1940. La Grèce souffre beaucoup du conflit mais sa fin ne ramène pas immédiatement le calme dans le pays. Celui-ci revient progressivement sous le règne du roi Paul Ier (19471964). De 1955 à 1964, la Grèce connait un essor économique remarquable. En 1967, la gauche est empêchée de prendre le pouvoir par un coup d'État qui 15

met en place un régime militaire qui dure jusqu'en 1974. En 1974, la République est instaurée et les libertés démocratiques sont rétablies.

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DANS LE PÉLOPONNÈSE ANTIQUE : MYCÈNES, TIRYNTHE ET PYLOS

Mycènes Heinrich Schliemann fouille Mycènes à partir de 1876. Auparavant, il a travaillé en Turquie. A Mycènes, il pense retrouver la ville d’Agamemnon. Il explore des tombeaux, en particulier la « Tholos » appelée « Trésor d’Atrée ». Il dégage aussi la « Porte des Lions », à l’entrée de la citadelle. Comme la « Porte des Lions », le « Trésor d’Atrée » fut édifié vers 1250 avant J.C.. Sa façade est haute de 10,50 mètres. Sa porte est large de 2,70 mètres à sa base comme au linteau. La « Porte des Lions » mesure 3,10 mètres de hauteur sur 2,95 mètres de largeur à l'avant et 3,10 mètres à l'arrière. Elle s'intègre à une muraille en appareil cyclopéen, caractéristique de Mycènes. Elle donne sur une grande rampe dans la cour intérieure

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située derrière la « Porte des Lions ». Elle conduisait au palais, au sommet de la citadelle.

Fig. 2 : Mycènes, plan d'ensemble (d'après Mylonas G., 1977, fig. 1, p. 8).

Fig. 3 : la « Porte des Lions » et le « trésor d’Atrée ».

Les têtes des deux lions ont disparu. A l’intérieur de la porte, à l’ouest, il y a une cour carrée (4x4 mètres) avec un espace ménagé à l'intérieur du mur qui pouvait 18

être la loge du gardien des portes... ou du chien gardant l’entrée de la citadelle.

Fig. 4 : la « Porte des Lions », vue d’ensemble.

Fig. 5 : la « Porte des Lions », vue Fig. 6 : la rampe depuis de l’intérieur des remparts. la « Porte des Lions ».

Depuis la « Porte des Lions », un escalier montait au sommet du rempart. A côté de l’escalier se trouve un édifice construit sur le côté intérieur du rempart et appeler « grenier ». Au sous-sol, on découvrit des vases de grains de blé et d’orge carbonisés. Sans doute, cela était utilisé par la garde de la Porte. Le « grenier » resta 19

en usage jusqu’à l’époque de la destruction finale de la citadelle (1120 avant J.C.). Tout près de la « Porte des Lions » et du « grenier », le Cercle Funéraire A, ou « cercle royal », édifié au XVIème avant J.C., évoque la gloire des ancêtres des souverains mycéniens, selon la tradition des familles royales. Ici se trouvent six grandes tombes et quelques petites tombes, simples et sans profondeur.

Fig. 7 : Mycènes : le « Cercle royal ».

Les grandes tombes de ce cercle funéraire sont appelées « tombes à fosse ». La plus petite mesure 3 m sur 3,5 m et la plus grande 4,5 m sur 6,4 m. Dans les six tombes, on a découvert dix-neuf squelettes. Huit appartenaient à des hommes, neuf à des femmes et deux à des enfants. Certaines tombes contenaient des masques en or qui montrent des influences égyptiennes. A côté du Cercle Funéraire A, il y a des maisons, dont la « Maison de la Rampe », la « Maison Sud » et la « Maison de la Citadelle ». La « Maison de la Rampe » comporte un espace qui a la forme d’un mégaron et, à côté de cette maison, trois plus petits espaces servaient de magasins. 20

La « maison Sud » servait en plus peut-être d’atelier d’ivoires. Ces maisons devaient loger des officiers supérieurs militaires ou administratifs, sans doute avec leurs familles, ou même des prêtres. Les habitants, quant à eux, habitaient surtout à l’extérieur de la citadelle de Mycènes.

Fig. 8 : maison proche du « Cercle royal ».

Au « Centre cultuel » de Mycènes, un temple se divise en deux parties. A l’ouest, il y a un édifice appelé « sanctuaire des Figurines ». A l’intérieur, se 21

trouvent une table d’offrandes et deux banquettes sur lesquelles on posait des figurines durant le rite religieux. A côté de ce sanctuaire, il y a la « maison des Fresques » et, à un niveau plus bas, un autre bâtiment, la « Maison Tsorintas », du nom du fouilleur. C'était peut-être le trésor du centre Religieux. Cette maison a une cour, un espace au rez-de-chaussée, une salle et une série de seuils où mène un escalier en pierre. Au sud de cette maison, se trouve la « Maison des Prêtres », avec des fresques datant de l’Helladique Récent IIIB. La rampe en pente conduit à l’entrée Nord-Ouest du Palais. Dans ce palais, il y avait un escalier monumental. A l’est de la cour s’ouvre le Mégaron, comme à Pylos. On peut y observer trois parties : le portique de 3,85 m sur 11,50 m, le vestibule de 4,30 m sur 11,50 m et la salle de 12,95 m sur 11,50 m. Le centre de la salle est occupé par un grand foyer circulaire, orné du motif de la flamme et de spirales et entouré de quatre colonnes en bois. Il semble que le Palais a été détruit par un incendie et reconstruit après.

Fig. 9 : mégaron du palais et son foyer.

A l’est du Palais, il y avait des maisons : Maison σ, Maison ∆ et Maison aux Colonnes. A proximité 22

s'ouvre la Porte Nord, plus modeste et de construction plus simple que la Porte des Lions, bien qu'elle ait été édifiée à la même époque. Au nord-est de ces maisons, une fontaine souterraine a une profondeur de 18 m. Elle part de l’intérieur de la citadelle et passe à travers une galerie couvrant l’escalier qui mène à une grande profondeur.

Fig. 10 : accès à la fontaine souterraine.

En bas, il y a un puits. La source se trouve à 360 m à l’est de la citadelle, au pied de la colline de Prophitis Ilias. A l’extérieur de la citadelle, il y avait des maisons et aussi des tombes dont un Cercle Funéraire B, plus ancien que le Cercle Funéraire A. Dans ce cercle B, la tombe à coupole dite de Clytemnestre a été bâtie vers l’an 1300 avant J.C. pour abriter les dépouilles 23

mortelles de plusieurs membres de la famille royale. Sa coupole fut détruite pendant son pillage.

Fig. 11 : tholos de Clytemnestre.

Une autre tombe, celle d’Egipge, a été bâtie en 1510 et 1460 avant J.C.. Elle est moins bien conservée que la précédente. En outre, il y a de nombreuses maisons dans la ville basse, réduites aux fondations. Il y a notamment la « Maison des Boucliers », la « Maison du Marchand d’Huile », la « Maison des Sphinx » et la « Maison Ouest » à 75 m environ au sud du Cercle Funéraire A. A la « Maison du Marchand d’Huile », on découvrit des jarres pour le stockage de l’huile. Cette 24

maison est un vaste édifice, construit au XIIIème siècle avant J.C. La « Maison Ouest » est derrière celle-ci. La « Maison des Sphinx », également du XIIIème siècle avant J.C., hébergeait de très belles figurines d’ivoire (soixante-deux colonnettes mycéniennes) dont une plaque représentant deux sphinx affrontés. Ailleurs, le « Trésor d’Atrée », a été édifié vers 1200 avant J.C.. Il s'agit d'une construction de 36 m de long. Toute sa façade était richement ornée. Sa porte était fermée par deux vantaux en bois. Il faut aussi savoir que, dans les environs de la citadelle de Mycènes, il y avait d’autres tombes, dont celle des Cyclopes, celle d’Oreste et une autre dite « des Génies », ainsi que les tombes de Pano Fournos et de Panaghetsa. Mycènes est un site superbe que tout le monde devrait voir. En plus, assez récemment, un beau musée a été installé à proximité de la Porte des Lions ; les visiteurs peuvent y découvrir tout ce que l’on sait de Mycènes !

Fig. 12 : le musée de Mycènes.

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Tirynthe L’acropole de Tirynthe occupe une superficie de 20 000 m² environ. Elle fut habitée depuis l’époque néolithique. Les premiers murs furent sans doute élevés peu après 1400 avant J.C., lorsque la première acropole mycénienne fut construite. La porte d’entrée est entourée de casemates qui servaient de magasins.

Fig. 13 : plan d’ensemble de Tirynthe.

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Fig. 14 : Tirynthe : casemates.

Au nord de la cour s’élevait le palais, comme celui de Mycènes. A la fin de l’époque mycénienne, Tirynthe continua d’être habitée. Les Doriens, qui envahirent la région, utilisèrent son acropole. Au Vème avant J.C., les Argiens détruisirent complètement Tirynthe. Les habitants s’installèrent alors à Argos, Epidaure et aussi à Halieis (Porto Héli aujourd’hui). En 1876, après avoir commencé la mise au jour des tombes à fosses de Mycènes, H. Schliemann effectue une semaine de fouille à Tirynthe. Avec l'aide de 50 ouvriers, il effectue des sondages qui lui donnent une forte envie d'y revenir. Ce n'est cependant qu'à partir de 1884 qu'il peut satisfaire ce désir et accomplir, avec le Dr Dörpfeld, la mise au jour du site. 27

Pylos Située en Messénie, Pylos est la ville du roi Nestor. Celui-ci est légendaire pour été l'un des vainqueurs de la prise de Troie. Après la chute de Troie, il revint sans encombres au palais de Pylos où il régna encore. Après sa mort, ses descendants gouvernèrent pendant deux générations avant que, vers 1200 à 1190 avant J.C., les Doriens détruisent Pylos.

Magasins

Ancien palais Appartements de la reine Entrée

Sanctuaire Ateliers

Fig. 15 : Pylos, le palais (d'après Blegen C., 1966).

Le palais de Nestor est sur la colline d’Epasso Egliano, à une altitude de 140 mètres, à environ six kilomètres de la mer. On peut y voir aujourd'hui des aménagements bien conservés, comme, par exemple, un boudoir et un 28

cabinet de toilette dits « de la Reine », montrés par la photo ci-après. Au sud-est se trouvent des ateliers, avec une série de magasins. Au nord, des celliers et encore plusieurs magasins, notamment pour de l’huile et du vin, ont été mis au jour. Dans cette partie du palais était entreposée de la vaisselle.

Fig. 16 : Pylos, le cabinet de toilette de la reine.

Non loin du palais, de l'autre côté du parking pour les visiteurs, se trouve une tholos.

Fig. 17 : tholos de Pylos.

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Schliemann s’est arrêté à Pylos dès 1874. Carl W. Blegen commença en 1939 la première campagne de fouilles sur ce site, qui mit en évidence des murs de pierre et plusieurs tablettes en argile portant des inscriptions en Linéaire B. Interrompue par la deuxième guerre mondiale, la fouille de Pylos a été reprise en 1952 par Carl Blegen.

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DANS LE PÉLOPONNÈSE ANTIQUE : CORINTHE, ARGOS ET SPARTE

Corinthe ancienne

Fig. 18 : plan schématique de l’ancienne Corinthe.

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Corinthe a donné son nom à sa province, la Corinthie, qui se trouve au nord-est du Péloponnèse. Des reliefs notables s'y trouvent, avec le mont Yérania (1032 m) et le mont Ziria, la deuxième montagne du Péloponnèse dont le plus haut sommet atteint 2376 m. L’ancienne Corinthe est située sur les pentes d'une colline, à 6 km environ, c'est-à-dire à quelques minutes en voiture, de la ville actuelle.

Fig. 19 : le temple d’Apollon à Corinthe.

Fig. 20 : chapiteaux corinthiens, temple d'Octavie.

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Le temple d’Apollon domine l’agora. Ce temple est l’un des plus anciens de Grèce. Il fut construit entre 550 et 525 avant J.C., sur l’emplacement d’un sanctuaire du VIIème siècle. A l’est de ce temple, une rue de Léchaion était bordée de boutiques et d’autres constructions comme le péribole d’Apollon, les Propylées, le temple et la fontaine de Pirène, monumentale. Pirène était une nymphe, la fille de la divinité représentant le fleuve Asope. Le péribole d’Apollon est une cour dallée, bordée de portiques d’ordre ionique. Il se prêtait à des rassemblements publics en plein air. A l’ouest de la rue de Léchaion, se trouve une grande basilique romaine. Au sud, six temples à l’ouest de l’agora ont sans doute été bâtis après 160 après J.C., en liaison avec l’agora de l’époque romaine. A proximité s'élevaient également des boutiques et des basiliques romaines, comme la basilique Julienne. Au nord-ouest, des temples, comme le temple d’Héra Acraia, datent sans doute du début de l’époque romaine. Du côté ouest, une fontaine était consacrée à Glauké qui, d'après Pausanias, était la fille du roi de Corinthe, Créon. La partie nord-ouest du site est occupée par un grand théâtre antique. Les traces du premier théâtre remontent au Vème avant J.C.. Le théâtre prit une forme nouvelle au début du Ier siècle avant J.C. et un odéon fut construit au sud du théâtre. La région de Corinthe et de l’Ancienne Corinthe est dominée par un site en hauteur, à environ 575 m, appelé l’Acrocorinthe. Un petit temple d’Aphrodite y avait été édifié aux Vème et IVème siècles avant J.C.. A l’époque paléochrétienne, une petite basilique y fut construite. A l’époque des Macédoniens et au Moyen33

Âge, une garnison macédonienne séjournait au sommet de la colline, dans des casernes dont les ruines sont encore visibles. En plus, sur l’Acropole apparaît une immense forteresse. L’Acrocorinthe fut peut-être fortifiée sous la tyrannie des Lypsélides, dès le VIIème ou le VIème siècle avant J.C. Les remparts furent restaurés au temps de Justinien, peu avant l’invasion slave de 583 et 586. Les Byzantins ajoutèrent de nouvelles fortifications qui faisaient de ce site une place difficile à prendre. D'ailleurs, il fallut cinq ans aux Francs pour s'emparer de l’Acrocorinthe en 1210, lors de la quatrième croisade. Ils continuèrent à la renforcer.

Argos Habitée dès 2000 avant J.C., Argos était considérée par les Anciens comme la plus ancienne cité grecque. Elle devint une grande puissance à l’époque mycénienne (XIVème – XIIIème siècles). Cependant, à cette époque, Argos, sous le roi Diomède, occupait un rang inférieur à celui de Mycènes et Tirynthe. Après le déclin de l'État mycénien et la prédominance des Doriens, Argos prit la relève. A partir du VIIIème siècle avant J.C., elle devint la première puissance en Argolide et son rayonnement s'accrut. Au VIème siècle avant J.C., Argos était un centre de création artistique renommé. Au Vème siècle avant J.C., l’agora fut créée et, à l’époque hellénistique, la cité développa son réseau urbain et se dota d’égouts. Alors, ainsi qu'à l'époque romaine, Argos s’étendit et dépassa les limites de la ville actuelle. 34

Le théâtre a dû être construit à la fin du IV ème ou au IIIème siècle avant J.C., au moment où Argos organisait les jeux panhelléniques de Némée. C'est l’un des plus importants de Grèce (près de 20 000 places). Comme beaucoup d'autres cités grecques, Argos souffre de la domination romaine mais elle retrouve une certaine importance lorsque l’empereur Hadrien y fait conduire des travaux de rénovation (sanctuaire d'Héra, théâtre) et lui offre un aqueduc, vers 125 après J.C.. Les thermes romains (bains publics) furent édifiés vers le milieu du IIème siècle après J.C. et restent l'édifice le mieux conservé du site. Toutefois, vers 395/396, la ville est réduite en cendres par les invasions barbares et elle ne doit sa survie qu'à la forteresse de Larissa, sur une colline, à l’ouest de la ville d’Argos. Après la chute de Rome, cette forteresse sera utilisée et renforcée par les Byzantins au XIIème et XIIIème siècles puis agrandie par les Francs et les Vénitiens au XVème siècle.

Fig. 21 : depuis la colline voisine, le site domine la ville.

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La ville d'Argos est également occupée par les Byzantins et les Francs au XVème siècle. Elle est ensuite disputée entre les Vénitiens et les Ottomans jusqu'à l'indépendance grecque en 1821.

Fig. 22 : église et immeubles modernes d’Argos.

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En 1828, Argos est entièrement rebâtie et devient une localité moderne active grâce au chemin de fer ! C'est aujourd'hui une belle ville, avec beaucoup d'immeubles nouveaux et une capacité d'accueil intéressante et sa place centrale est occupée par une église imposante. Depuis les années 1950, le site archéologique est fouillé par l'École Française d’Athènes, qui avait déjà mis au jour l’agora en 1904 et le théâtre vers 1930. Près d’Argos se trouve un autre sanctuaire antique d’Apollon Deiradiotès et d'Athèna Oxydarkès. Cependant, une grande basilique fut édifiée sur l’emplacement de ce sanctuaire. Au nord-est d’Argos, il y a encore d’autres restes antiques, notamment un sanctuaire d’Héra.

Sparte La ville de Sparte a existé depuis l'antiquité jusqu'à aujourd'hui. De la cité grecque antique ne subsistent que quelques parties de fondations des remparts qui entouraient la cité. Ils ont été édifiés en 320 avant J.C. Il y a également une acropole, située au nord de la ville actuelle. Elle a été entourée d’un rempart à la fin de l’époque romaine. Au sommet de la colline de l’acropole, un sanctuaire d’Athéna devait être florissant au VIème et au Vème siècles avant J.C.. Derrière ce sanctuaire, se trouvait un théâtre datant du IIème ou du Ier siècle avant J.C., construit par les Romains. A l’est du sanctuaire, peuvent aussi être vues les ruines d’une grande église dédiée à la « Transfiguration du Sauveur », du Xème siècle. 37

Au sud-est de l’Acropole, ont également été exhumées les ruines d'un sanctuaire d'Artémis Orthia. Au sud, à cinq kilomètres de Sparte, un temple d’Apollon est bâti sur la colline Aya Kyriaki.

Fig. 23 : situation de la Sparte antique.

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DANS LE PÉLOPONNÈSE ANTIQUE : ÉPIDAURE ET OLYMPIE

Épidaure Le sanctuaire d’Asclépios à Épidaure est l’un des sites les plus visités de Grèce. A l'origine, Asclépios n’apparaît pas comme un dieu mais plutôt comme un héros, père de deux médecins dont l’un soigne Ménélas d’une blessure causée par une flèche. A l’Asclépeion d'Épidaure, à l'époque grecque, des malades venaient chercher la guérison ; ils étaient logés dans un bâtiment du sanctuaire. Avant la fin du IVème siècle avant J.C., le site comportait plusieurs édifices : le temple de l'Asclépeion (380-375) au nord-ouest du gymnase, la tholos (360350) à l’ouest et le théâtre au sud-est. A la fin du IVème siècle avant J.C., il voit ses infrastructures sportives (stade et gymnase) rénovées et, au même moment, il est doté du théâtre pouvant recevoir plus de 6 000 spectateurs. 39

A Épidaure, se trouve aussi un gymnase de l’époque romaine et, à proximité à l’ouest, un stade aménagé au Vème siècle avant J.C., au creux d’un ravin naturel. Au sud, la rotonde de la tholos est l’une des plus remarquables créations de l’architecture grecque du IVème siècle avant J.C. Au-delà de la tholos s’étendait un portique divisé en son milieu par un mur de refend. Il est désigné dans les inscriptions sous le nom d’Enkoimétérion ou Abaton. Au IVème avant J.C., époque de sa construction, il aurait remplacé ou doublé un bâtiment plus ancien. Aujourd'hui, la renommée d'Épidaure repose beaucoup sur son théâtre qui est très célèbre ; il est notamment réputé pour son exceptionnelle acoustique et pour être un modèle du genre. La construction de gradins supérieurs a ensuite porté sa capacité à 12 000 spectateurs.

Fig. 24 : préparation et représentation au théâtre.

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Il est très bien conservé et il est utilisé aujourd'hui l'été pour des représentations de théâtre. Voir une pièce de théâtre antique dans ce cadre unique est une expérience à ne pas manquer.

Olympie

Fig. 25 : Olympie, principaux éléments, vue d'ensemble.

Olympie est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Elle est dans la région appelée Élide, dans le nord-ouest du Péloponnèse. Olympie abritait dans l'antiquité un sanctuaire et son histoire est indissociable de celle des jeux qui portent son nom et qui la rendent célèbre. Résumé historique Une tradition fait remonter la naissance des jeux olympiques au XVème siècle avant J.C., après la victoire de Pélops à Pisa sur le légendaire roi du lieu 41

Oenomaos. Cependant, la date officielle retenue pour la naissance des jeux d’Olympie est 776 avant J.C. En 732, Sparte, la grande puissance du Péloponnèse, consacre le succès du site en déléguant ses champions à Olympie. Au VIIème siècle avant J.C, la nouvelle capitale de la région, Elis, dispute à Pisa l’organisation des jeux. Alliée à Sparte, Elis prendra le contrôle de la région au VIème siècle aux dépens de Pisa. Olympie atteint son apogée au Vème avant J.C., quand la guerre contre la Perse galvanise l'unité grecque. Elle est impliquée dans les remous politiques liés à la guerre du Péloponnèse (431-404). Dans la tradition grecque antique, pendant la période des jeux olympiques est instituée une trêve qui permet la préparation et les déplacements des athlètes. En 420 avant J.C., Sparte est exclue des jeux pour avoir enfreint la trêve et menacé d’envahir le sanctuaire, pourtant inviolable. Les jeux se poursuivent malgré le déclin de la puissance lacédémonienne au lendemain de la défaite de Leutres (371 avant J.C.). En 365, la cité d'Olympie est prise par les Arcadiens. De grandes personnalités viennent se montrer à Olympie : à la suite du général athénien Alcibiade, au Vème avant J.C., Philippe de Macédoine puis Alexandre le Grand utilisent l’endroit comme tribune politique. En 324, ce dernier fait proclamer la paix à Olympie. Toutefois, en 313, la ville est pillée pour la première fois par Télesphore. Les jeux romains L’édification de la palestre, au IIIème avant J.C., marque le début du déclin qui s’accentue après l’arrivée des Romains (146 avant J.C.). 42

Olympie renoue avec la prospérité au début de l’empire romain. Néron (empereur de 54 à 68 après J.C.) y organise un concours de poésie et de musique dans le seul but d’en récolter les prix… Hadrien (117-138), qui rallie les élites grecques, comble le sanctuaire de bienfaits et remanie plusieurs monuments. Le Nymphaion, près du temple d’Héra, a été édifié grâce à Hérode Atticus, qui était un riche philosophe et professeur de rhétorique grec du IIème siècle après J.C., devenu sénateur à Rome. C'est alors la dernière période faste du sanctuaire. Au IIIème siècle, les jeux d'Olympie sont concurrencés par les jeux d'autres cités méditerranéennes et perdent de l'importance. En 393, l'empereur Théodose I interdit les jeux païens et la ville d'Olympie finira par être détruite sous le règne de Théodose II (426 après J.C.). Description du sanctuaire olympique Le gymnase date de l’époque hellénistique. Il était constitué d’un grand espace central bordé de portiques doriques sur chacun de ses côtés. Le portique est avait la longueur d’un stade. Formé d’une double colonnade, il abritait une piste utilisée pour les entraînements à la course en cas de mauvais temps. Le portique sud, doté d'une colonnade simple, est mieux conservé. Bâtie à la fin du IIIème avant J.C., la palestre était la partie du gymnase servant aux exercices des lutteurs. Elle comprenait une cour centrale à péristyle où s'exerçaient les athlètes. Cet espace était entouré sur ses quatre côtés d’un portique à colonnes doriques. Tout autour étaient aménagées des pièces, ouvertes ou fermées, utilisées pour la préparation et les soins des sportifs avec leurs entraineurs. 43

Le Théokoleon est un bâtiment à péristyle, aujourd’hui très ruiné, ainsi nommé par ce qu'y siégeaient les théokoles (grands prêtres) et leurs assistants. La proximité de la palestre leur permettait de rencontrer facilement les athlètes. Ce bâtiment était flanqué à l'ouest d’un herôon, c'est-à-dire d'un sanctuaire dédié à un héros, édifié au milieu du Vème siècle avant J.C.. Au-delà se trouvent des bains, très remaniés à l’époque romaine. Au sud du Théokoleon était placé un atelier, datant du Vème siècle avant J.C., où Phidias a réalisé la statue chryséléphantine (c'est-à-dire en plaques d'ivoire et d'or) de Zeus pour le temple d’Olympie. Il semble que, après la fin de ce travail, l'endroit ait servi d'entrepôt pour des objets divers comme des vêtements, de l'huile, de l'encens. Cependant, une basilique paléochrétienne, construite ultérieurement puis détruite par des séismes au VIème après J.C., nuit à la compréhension de cet édifice. Au sud de l'atelier, le Léonidaion était une grande hôtellerie pour accueillir les hôtes de marque. Ce bâtiment est nommé d'après son donateur, Léonidas de Naxos, qui est également son architecte. Ce bâtiment possédait deux niveaux, avec des chambres au rez-dechaussée et des appartements au premier étage. La cour centrale était vaste et entourée d’un colonnade dorique. Un autre bâtiment d'hôtellerie a été construit à l’époque romaine. Occupant une place centrale dans le site, le temple de Zeus fut érigé de 468 à 457 avant J.C. par l’architecte Libon d’Elis. Il fut ensuite remanié, pour y installer la statue monumentale réalisée par Phidias, et également modifié vers le milieu du IVème siècle avant J.C.. 44

Le temple était entouré d’une galerie à treize colonnes sur le côté et six en façade. Les tambours et les chapiteaux sont en pierre coquillière. Ils sont parés d'un fin revêtement de stuc blanc, en poussière de marbre. Le Bouleutéroion est un bâtiment qui fut, à l'origine, élevé au VIème siècle avant J.C. Il abritait le siège du conseil olympique. Les athlètes venaient y prêter serment et le Conseil mettaient des amendes aux fraudeurs. Au centre de la cour s’élevait la statue de Zeus Horkios (gardien des serments). Le portique d’Echo était orné de nombreuses statues votives. Le stade date du IVème siècle avant J.C. et il était de dimensions généreuses. Une vingtaine d'athlètes pouvaient s'affronter à la course sur la piste d'une longueur de stade, soit 192,27 m. La ligne de départ et celle d’arrivée sont à proximité de l'accès. Le talus entourant le stade pouvait recevoir près de 40 000 spectateurs, à l'époque classique. Ces spectateurs étaient exclusivement masculins, la seule exception étant constituée par la prêtresse de Demeter. Depuis le haut du talus des gradins, vers le sud, les destructions occasionnées par les crues du fleuve Alphée n'ont laissé de visibles que les traces de l'hippodrome. Celui-ci était parallèle au stade. A l'ouest du stade, se trouvent douze « trésors » offerts au sanctuaire par différentes cités grecques, entre le VIème et le Vème siècle avant J.C.. Il s'agit de véritables petits temples, aujourd’hui très ruinés ou même réduits à leur fondations. Cinq sont cependant identifiés avec certitude, ceux offerts par Gela, Métaponte, Sélimonte, Mégare, Sicyone. Des fragments 45

de leur décoration, en calcaire ou en terre cuite polychrome, sont conservés au musée. De l’autre côté du sentier, des bases garnies d’inscriptions portaient les Zanes, statues en bronze de Zeus dont Pausanias nous dit qu'elles furent payées par les amendes infligées par le conseil olympique aux athlètes fraudeurs ! Dans le prolongement peuvent être vus quelques restes d'un sanctuaire dédié à Rhéa, mère des dieux, le Métrôon. Il fut transformé en temple d’Auguste à l’époque romaine. A l'ouest des trésors, le temple d’Héra est placé à proximité du temple et de l’autel de Zeus. Le couple de divinités régnant sur l’Olympe est ainsi honoré au cœur du sanctuaire. Datant de 600 avant J.C., et donc ayant précédé d'un demi-siècle le temple d’Apollon à Corinthe, celui d’Héra serait donc le plus ancien sanctuaire de style dorique conservé dans le Péloponnèse, ce qui en fait un édifice particulièrement intéressant. Au sud du temple, le Pélopion commémore Pélops, le vainqueur d'Oenomaos ; ce monument a été plusieurs fois transformé entre le VIème et le IVème siècles. Philippe II de Macédoine a fait édifier un monument circulaire, le Philippéion, à l'ouest du temple d'Héra, après sa victoire sur les Grecs à Chéronée (Béotie) en 338 avant J.C.. Ce monument abritait, dans une cella, cinq statues chryséléphantines sculptées par Léocharès, qui travaillait à Olympie. Elle représentaient Philippe II, son père Amyntas III, sa mère Eurydice, son fils Alexandre le Grand et son épouse Olympias. La cella était ornée de colonnes corinthiennes et entourée d'une seconde colonnade, de style ionique. 46

Enfin, au nord-ouest du temple d'Héra, subsistent les ruines du Prytanée, datant du Vème siècle avant J.C. et plusieurs fois remanié. Ce bâtiment était important car il abritait le centre politique du sanctuaire et le foyer des Eléens. Il contenait la chapelle d’Hestia, le foyer public qui brûlait jour et nuit, ainsi que l’Hestiatorion, vaste salle à manger des prêtres, dans laquelle étaient aussi nourris les hôtes publics et les vainqueurs olympiques.

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L'HABITAT HISTORIQUE ET CONTEMPORAIN DU PÉLOPONNÈSE : MYSTRA, NAUPLIE, CORINTHE, PATRAS

Mystra A l'exception des religieuses occupant le monastère de la Pantanassa, Mystra est aujourd'hui une ville fantôme, à 5 kilomètres de Sparte, en Laconie, au sud du Péloponnèse. Ce fut essentiellement une cité byzantine. L’histoire de Mystra commence en 1249, lorsque le prince franc Guillaume II de Villehardouin décida d’ériger une forteresse pour défendre la Morée. Sur le plateau au sommet d'une colline bien adaptée à cette fonction, il fit bâtir une puissante forteresse qui, aujourd’hui, après avoir été plusieurs fois restaurée par les Byzantins et les Turcs, ne ressemble plus guère à la forteresse initiale. Au pied de la forteresse, Villehardouin fit édifier son palais, qui servit aussi à ses successeurs. 49

Au fil des années, la ville haute s’agrandit et on commença à construire des maisons et des églises.

Fig. 26 : Mystra, vue d’ensemble du site.

En 1262, Mystra fut prise par les Byzantins et fut choisie comme siège pour le gouverneur militaire de la Morée. Celui-ci était normalement en fonction avec un mandat d'un an. Au XVème siècle, la cité fut la résidence du célèbre philosophe Pléthon Ghémistos, qui attira toute une pléiade de penseurs, artiste et poètes. Entre le XIIIème et le XVème siècles, Mystra fut la ville qui avait le plus de relations avec Constantinople. A partir de 1349, Mystra fut gouvernée par les fils ou les frères des empereurs de Constantinople. En 1687, le général vénitien Morosini s'empara de la ville. En 1715, elle retomba aux mains des Turcs, puis fut libérée en 1770 mais, peu de temps après, dévastée par les Albanais. De nouveau libérée en 1821, elle fut incendiée par Ibrahim Pacha en 1825. L'histoire mouvementée du site est reflétée par son organisation. 50

Quand la ville moderne de Sparte fut fondée en 1831, Mystra fut délaissée par ses habitants qui s’installèrent à Néo Mystra, un village dans la plaine fertile, au sud de la cité byzantine. De l’ancienne Mystra reste une cathédrale, dédiée à Saint Demètre, qui était, à l’origine, une basilique à trois nefs. Elle a été remaniée et a pris, aujourd’hui, la forme d’une église en croix avec une coupole.

Fig. 27 : une grande église de Mystra.

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Ayant été la capitale byzantine du Péloponnèse, Mystra conserve de nombreux édifices religieux caractéristiques : églises, monastères et chapelles. Leur décoration est typique de la manière picturale régnant à Constantinople à l'époque ; on y trouve ainsi de nombreuses fresques. Il y a aussi à Mystra deux églises importantes : Saint Théodore et Odhigitria. La première est de forme octogonale, comme beaucoup de monuments byzantins, et a dû être construite à partir de la fin du XIIIème siècle (1290). Une tombe est installée dans sa chapelle nordest. L'église Odhigitria a la forme d'une basilique à trois nefs et son élévation présente un étage en croix doté de cinq coupoles. Construit au milieu du XIIIème siècle, le palais de Villehardouin est également intéressant. On peut notamment y remarquer, au nord, un élément architectural typique de Mystra : des petites arcades ornant une galerie ouverte reposant sur cinq piliers. Le palais avait sa propre église : Sainte-Sophie qui était aussi celle du monastère Zoodotis Christos, datant de la deuxième moitié du XIVème siècle et due à Manuel Cantacuzène, premier despote de Morée. C'est une simple église en croix avec une coupole et un clocher au bout de la galerie nord. A l’est de Sainte-Sophie, il y a une chapelle du XVIIème siècle : Saint-Nicolas. Deux bâtiments à proximité forment la plus grande maison du site, surnommée le « petit palais ». La montée vers la forteresse s'effectue depuis une porte proche de Sainte-Sophie. Dans la partie ouest de la forteresse, entre ses deux enceintes, restent des ruines de maisons de l'époque turque et un donjon, au sud du 52

rempart. La maison du gouverneur occupait une situation élevée dans cette forteresse.

Nauplie Chef-lieu de l'Argolide, Nauplie est, par son état de conservation, la ville du Péloponnèse où l’Histoire est la plus lisible. Sa situation et son cadre en font aussi l’une des plus attachantes et un lieu de villégiature apprécié des Grecs comme des touristes étrangers.

Fig. 28 : forteresse de Nauplie.

Selon la légende, rapportée par Pausanias, la ville aurait été fondée par le fils du dieu Poséidon, Nauplios, qui lui aurait laissé son nom. Ce mythe reflète peut-être l'utilisation de l'abri naturel fourni par le site aux navigateurs lointains venus d'Orient ou d'Égypte et trouvant un mouillage accueillant dans le golfe de l'Argolide. De fait, ce site devient le port d'Argos, qui vers la fin du VIIème siècle avant J.C., y établit son emprise par la manière forte en en chassant les habitants. La ville décline donc en même temps qu'Argos et ne rayonne 53

guère même si, dans les siècles suivants, elle sert parfois de refuges aux habitants de la région face aux incursions slaves. Cependant, à l’époque romaine, Pausanias la visite et la trouve quasiment déserte. La ville retrouve de l'importance lorsque les Byzantins, appréciant les qualités naturelles du site pour la défense, utilisent ses reliefs pour y installer une forteresse proche de la mer au VIème siècle après J.C.. Cette forteresse est connue sous le nom de l'Acronauplie. Retrouvant une certaine prospérité, la ville se développe au pied de l'acropole. La forteresse connait des renforcements et elle passera de mains en mains. Fortifiée en 1180, la citadelle est assiégée et prise au début du XIIIème siècle par Geoffroi de Villehardouin allié aux Vénitiens, auxquels elle sera cédée un siècle et demi plus tard, en 1389. Encore renforcée, elle reste sous le signe du lion jusqu'au milieu du XVIème siècle. Pendant cette période, Venise l'utilise comme étape dans son commerce avec l'Orient. Toutefois, en 1540, les Turcs s'en emparent et en font la capitale de la Morée ottomane. Leur mainmise est cependant limitée car, conduites par Francesco Morosini, les troupes vénitiennes reprennent la forteresse en 1686 et donnent à la ville le nom de Napoli di Romania. De 1711 à 1714, les Vénitiens font bâtir par deux ingénieurs français la forteresse de la colline Palamède, tout en haut de l'éperon rocheux qui domine la ville. Malgré cela, l'emprise vénitienne ne dure pas très longtemps puisque, dès 1715, les Turcs reconquièrent la cité de Nauplie et, de là, étendent leur domination sur l'ensemble du Péloponnèse. Pour Nauplie, la fin du XVIIIème siècle est marquée par les exactions des 54

mercenaires albanais, employés par les Turcs pour dominer le Péloponnèse, qui se montrent dangereux et mènent de nombreux raids sur le territoire. En 1821, un soulèvement se produit en Grèce contre les Ottomans. En avril 1821, les insurgés grecs soumettent Nauplie à un blocus maritime et terrestre. En 1822, elle tombe entre leurs mains. Malgré les divisions affectant la lutte pour l'indépendance et les revers connus par les forces indépendantistes, Nauplie reste libre et devient le siège du premier gouvernement dès 1828. Elle le reste lorsque l'indépendance de la Grèce est proclamée en 1830 et jusqu'en 1834, date à laquelle le nouveau roi de Grèce, Othon Ier, d'abord installé à Nauplie, fait d'Athènes la capitale du royaume. Pendant les années où elle eut le statut de capitale, Nauplie a bénéficié d'un essor important et de nombreuses améliorations architecturales. Ensuite et jusqu'à aujourd'hui, elle a connu un développement économique continu, notamment porté par le tourisme, compte tenu de sa situation privilégiée.

Fig. 29 : plan schématique de Nauplie.

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Le cadre de la ville est en effet magnifique. La cité est placée dans un écrin constitué par le golfe d'Argos, l'Acronauplie et le rocher Palamède qui la domine, couronné par la forteresse vénitienne. Un circuit de découverte de la vieille ville située entre le port et les reliefs sud peut partir de la place centrale Syntagmatos couverte de terrasses de cafés et bordée, à l'ouest, par l'ancien arsenal vénitien de 1713, qui abrite aujourd'hui le musée archéologique. A proximité se trouve la mosquée Vouleftiko (« député ») ainsi nommée parce qu'elle servit de parlement et abrita la première assemblée de la Grèce, lors du début du soulèvement indépendantiste, en 1822. De là, on peut parcourir la rue Staïkopoulou, en admirant les façades de maisons au passage, en direction de la cathédrale (dite « Métropole »), dédiée à Saint Georges, datant du XVIème siècle et de la place Nikitara (gare des bus). Vers le sud-ouest de la cathédrale, on peut se diriger vers l'église Aghios Spyridon (1702) puis continuer en montant vers l'église des Francs.

Fig. 30 : l'îlot Bourdzi.

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En poursuivant vers l'ouest dans les ruelles dominées par l'Acronauplie, on arrive à la jetée sud du port, avec une belle perspective sur l'îlot Bourdzi. Bâti en 1471, remanié au XVIIème siècle, c'est une forteresse miniature dont les canons gardait l'accès du port contre les vaisseaux ennemis de Venise.

Fig. 31 : des tavernes de Nauplie.

En période estivale, même si les petites rues du quartier sont attachantes, il faut se frayer un chemin parmi les innombrables tables de restaurant installées en plein passage. Les amateurs de poisson pourront s'arrêter à l'un de ceux installés sur le port. 57

Fig. 32 : le port de Nauplie.

Nauplie mérite d'y passer un peu de temps pour y flâner dans les ruelles en profitant du spectacle offert par les maisons anciennes et nouvelles que l'on peut découvrir à chaque pas.

Fig. 33 : la vieille ville de Nauplie.

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La nouvelle Corinthe Le chapitre sur l'ancienne Corinthe, vu plus haut, s'achève sur la prise de la ville par Villehardouin au début du treizième siècle. Au milieu du XIVème siècle, la ville devient une possession d'un prince florentin. A cette époque, la région fait déjà l'objet de fréquents raids turcs. A la fin du XIVème siècle, la ville basse est désertée et il ne reste qu'une cinquantaine de familles, installées sur l'Acrocorinthe. Cette dernière devient alors byzantine. Cependant, les raids turcs se multiplient et en 1458, après un siège de trois mois, l'acrocorinthe tombe aux mains des Ottomans. Elle est brièvement reprise par les chevaliers de Malte en 1612 mais est finalement réoccupée par les Vénitiens en 1687 et reste sous leur contrôle jusqu'en 1715. En juin de cette année, les Ottomans reprennent l'acrocorinthe et traverse l'isthme de Corinthe pour envahir le Péloponnèse. En 1822, comme d'autres cités grecques, au début de l'insurrection indépendantiste, Corinthe est libérée des Turcs. Dès l'indépendance grecque est mis à l'étude un grand projet : le percement du canal de Corinthe. L'idée d'éviter aux navires le contournement du Péloponnèse est ancienne et, dans l'antiquité, les Grecs traversaient l'isthme en tractant les bateaux sur une voie terrestre appelée le diolkos. Néron entama le percement d'un canal. Cependant, ce n'est qu'en 1882 que débutèrent les grands travaux ayant conduit à l'ouvrage actuel. Prévu pour quatre ans, le percement de la tranchée de 21 mètres de large sur plus de 6 km de longueur dura en réalité onze ans, en raison des 59

difficultés rencontrées sur le terrain et financièrement. Le premier bateau emprunte le canal en 1894.

Fig. 34 : le canal de Corinthe.

L'ouvrage a eu un intérêt stratégique et, à la fin de la deuxième guerre mondiale, il fut obstrué par l'occupant allemand qui y précipita des trains et provoqua des effondrements par des explosions. Les travaux de déblaiement, après la guerre, ont rouvert la circulation et donné aujourd'hui au canal un rôle surtout économique, qui a favorisé le développement de la nouvelle Corinthe. La ville actuelle est un port important de la Grèce moderne. Elle est aussi le chef-lieu du district régional et elle compte environ 30 000 habitants. Très abimée par le tremblement de terre de 1928, Corinthe a été reconstruite. Son urbanisme a fait l'objet d'efforts récents qui l'ont dotée de nouvelles maisons 60

intéressantes et ont aménagé de larges espaces de circulation avec de belles perspectives sur la mer. Aujourd’hui, Corinthe est une étape où il fait bon faire une pause pour prendre un repas ou un café et flâner.

Fig. 35 : deux vues de la rue principale de Corinthe.

Patras A un peu plus de 200 km à l'ouest d'Athènes, dans un golfe abrité, sur la côte nord du Péloponnèse, 61

Patras se trouve au pied d'une région montagneuse appelée Panachaikon. Son importance tient plus à son rôle de port international qu'à sa valeur touristique. La région de l'Achaïe est occupée depuis les plus hautes époques et, comme les autres villes de la région, Patras a eu une histoire mouvementée. Elle a connu la conquête par les Romains puis un certain âge d'or à l'époque d'Auguste. Déjà, sa situation géographique de port protégé en face de l'Italie lui donnait un rôle important. Peu après être passée sous la coupe byzantine, elle est détruite par un puissant tremblement de terre mais elle se reconstruit et retrouve une certaine prospérité entre le IXème et le XIème siècles parce qu'elle réussit à accaparer le commerce du lin et d'autres étoffes, malgré les raids d'envahisseurs divers. Après l'époque de la domination franque, elle est d'abord sous l'influence de Mystra, puis prise par les Turcs au milieu du XVème siècle. Dans le golfe, au large de Patras, la bataille de Lépante détruit la flotte des Ottomans et met fin à leur domination. Patras passe au Vénitiens puis revient aux Turcs en 1715 et décline ensuite en raison de raids et de pillages répétés. Au début de la lutte pour l'indépendance, la ville est incendiée et gravement atteinte mais elle se redresse progressivement. A la fin du XIXème siècle, la municipalité fait réaliser la digue et les infrastructures portuaires qui vont accroître l'importance de Patras pour le trafic international et dynamiser la croissance de la ville. Celle-ci semble ainsi être la première localité grecque à se doter d'un tramway, qui reste fonctionnel jusqu'en 1917. Un tissu industriel se développe, avec des usines pour produire des boissons, des aliments, des textiles, 62

du papier, sans oublier la première usine hydroélectrique grecque, construite en 1927 sur la rivière Glaucos, pour alimenter l'éclairage de Patras. Après la deuxième guerre mondiale, le développement industriel se poursuit de manière intensive. Interrompus par la guerre, des travaux d'extension du port s'achèvent en 1956. Ces développements font de Patras l'un des premiers pôles industriels de Grèce, et donc aussi l'une des villes à souffrir le plus du mouvement de désindustrialisation observé depuis les années 80. Aujourd'hui, au-delà de la municipalité, l'agglomération de Patras s'étend sur près de 330 km². Patras est la plus grande ville du Péloponnèse et la quatrième de Grèce. La ville proprement dite est installée sur deux niveaux : la ville basse du XIXème siècle, avec le port, et la ville haute avec la vieille cité autour de la forteresse médiévale.

Fig. 36 : une vue sur le port et la ville de Patras.

L'urbanisation importante qui a accompagné les développements industriels après-guerre a laissé subsister relativement peu de traces de l'histoire architecturale. La ville actuelle est une cité 63

cosmopolite, plus marquée par ses capacités portuaires et l'influence des flux migratoires associés que tournée vers le tourisme. Cependant, en matière d'urbanisme, la municipalité a l'objectif de donner la priorité à l'amélioration des espaces verts et des transports. Par ailleurs, depuis la création de l'université de Patras en 1964, la ville s'est dotée d'autres institutions technologiques et universitaires. Un projet contemporain marquant de la région est l'édification du pont Rion-Antirion, à haubans et à travées multiples, inauguré le 8 août 2004, après cinq ans de travaux, juste à temps pour y faire passer la flamme olympique en direction des jeux d'Athènes. Long de presque 3 km, ce viaduc autoroutier a permis d'ouvrir un axe important entre la péninsule et le continent.

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L'ATHÈNES ANTIQUE

Fig. 37 : principaux axes et monuments du centre ville.

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Fig. 38 : détail de l'acropole d'Athènes.

Athènes est l'une des plus vieilles cités d'Europe. Le site semble avoir été occupé de manière continue depuis la fin de l'époque néolithique, c'est-à-dire le milieu du IIIème millénaire avant J.C.. A l'époque mycénienne, les rois locaux y font construire un rempart sur l'acropole, peut-être dès le XVème siècle avant J.C et aussi au XIIIème siècle. Les premiers temples furent érigés à l’époque mycénienne. Cependant, les Doriens détruisent Mycènes au XIIème siècle avant J.C. puis progressent en Attique, peut-être au XIème siècle. Athènes ne retrouve de l'importance qu'entre le Xème et le VIIIème siècles avant J.C., lorsqu'elle réussit l'unité des tribus qui se partageaient l'Attique. Les anciens Grecs attribuaient cette unification au roi mythique Thésée et la célébraient par des fêtes appelées les Panathénées. 66

L'idée de démocratie prend corps à Athènes mais ne s'impose pas immédiatement, en raison des prises de pouvoir par le tyran Pisistrate puis ses fils au VIème siècle avant J.C.. La menace perse progresse alors en Ionie puis en Grèce, donnant lieu aux guerres médiques. Athènes joue un rôle majeur dans la victoire sur les Perses, sur terre à Marathon (490) puis sur mer à Salamine (480). Ces victoires accroissent l'importance d'Athènes qui connaît un sommet de son histoire sous le gouvernement de Périclès. Chef de gouvernement à partir de 457, ce dernier développe beaucoup la politique coloniale, les réformes démocratiques et aussi les travaux d'embellissement d'Athènes et notamment de reconstruction de l'acropole mise à sac par les Perses juste avant Salamine. L'expression « le siècle de Périclès » consacre son action et son influence en désignant la période qui s'étend jusqu'au début du siècle suivant, où Athènes a un rayonnement et une prépondérance importants, malgré la lutte avec Sparte. Ensuite, la cité connaîtra un déclin relatif, sous la domination macédonienne puis romaine.

Fig. 39 : le Theseion ou temple d'Héphaïstos.

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Fig. 40 : l'ancienne agora grecque d'Athènes.

Son histoire a laissé à Athènes de riches vestiges architecturaux. Parmi les hauts lieux visibles aujourd'hui, il est possible de citer : le Kerameikos, cimetière officiel d'Athènes depuis le XIème siècle avant J.C. et pendant plus d'un millénaire ; l'ancienne agora grecque, centre de la vie publique antique ; au-dessus de l'agora, le theséion ou temple d'Hephaistos, l'un des mieux préservés de l'antiquité ; l'agora romaine, extension de l'agora grecque au Ier siècle après J.C. ; l'olympieion, temple de Zeus, et la porte d'Hadrien, construits sous cet empereur romain, au début du IIème siècle après J.C. ; et bien d'autres monuments. Le plus proéminent de tous est bien entendu l'Acropole, située à environ 100 mètres au-dessus de la ville basse. Elle réunit un ensemble remarquable de monuments : le Parthénon, l'Erechthéion, les Propylées, le temple d’Athéna Niké. Il est aussi possible d'y voir quelques restes plus anciens datant des Mycéniens ou, comme disaient déjà les Grecs antiques, des Pélasges, comme par exemple un mur d’appareil cyclopéen dont on a retrouvé quelques fragments au sud du Parthénon. Le mur d'enceinte de l'Acropole a été maintes fois 68

remanié et rehaussé et ceci a masqué ses restes les plus anciens. Sa partie nord est appelée « mur de Thémistocle » car ce général (524-459 avant J.C.) la fit édifier pour protéger l’Acropole après le départ des Perses.

Fig. 41 : l'acropole d'Athènes, vue depuis l'agora.

La seule entrée dans l'enceinte se fait, à l'ouest, par les Propylées, construites par Mnésiclès entre 437 et 432 avant J.C.. Elles forment un ensemble monumental comportant un corps central et deux ailes, à vocation sans doute plus décorative que défensive. L'accès se fait par une rampe et un grand escalier qui montent depuis la porte Beulé (ainsi nommée d'après l’archéologue française qui la découvrit en 1852). A mi-parcours de la rampe, un socle de huit mètres de hauteur portait une statue en bronze de 27 avant J.C. commémorant la victoire du général romain Agrippa lors des Panathénées, appelée le monument d'Agrippa. Dédié à Athéna Parthénon, le temple du même nom fut construit entre 447 et 432 avant J.C.. Cette 69

déesse incarnait le pouvoir et le prestige de la cité. C’est l'exemple le plus frappant du temple dorique en Grèce et le plus grand temple de l'antiquité classique. Ses architectes Idinos et Callicratès le firent construire pour les Panathénées de 438 avant J.C.. Il est orné sur les côtés de colonnades doriques. Le sculpteur Phidias et, sous sa direction, Agoracrite et Alcamène réalisèrent les frontons, les frises et les métopes. Les deux frontons du Parthénon sont détruits depuis le XVIIème siècle. Ils sont connus par des dessins et des descriptions antérieures et par les fragments qui subsistent, dispersés entre les musées de Londres et d'Athènes. Il est ainsi connu que le fronton ouest montrait la dispute entre Athéna et Poséidon pour la possession de l'Attique. A l'est, le fronton représentait la naissance d’Athéna sortant de la tête de Zeus.

Fig. 42 : l'extrémité est du Parthénon.

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Fig. 43 : les détails du fronton est du Parthénon.

Au-dessus de la colonnade extérieure, une frise de métopes (panneaux) sculptées, séparées par des triglyphes (éléments cannelés), représentait des scènes différentes sur les quatre faces du temple : du côté est, la Gigantomachie, combat des Dieux et des Géants, à l'ouest, le combat des Grecs contre les Amazones, au sud, des scènes de combat contre les Centaures et, au nord, la guerre de Troie. Une autre frise surmontait la colonnade intérieure et peignait la procession des Panathénées. A l'intérieur du temple, dans la cella (salle du sanctuaire), était érigée la statue d'Athéna Polias (c'est-à-dire « de la Cité »), due à Phidias et achevée en 432 avant J.C.. Elle se dressait à presque douze mètres sur un piédestal et était recouverte d’or. En 426, il semble que la statue fut transportée à Constantinople et, en tout cas, sa trace est perdue. Terminé vers 406 avant J.C., l'Erechthéion était un sanctuaire consacré au culte d’Athéna, de Poséidon et d’Erechthée, roi mythique d’Athènes. Il est flanqué d'un portique très connu (le Pandroseion) composé de six statues de jeunes filles, aujourd'hui dégradées, qui devaient porter un bol de libation dans une main et tenir leur vêtement de l’autre. Elle sont appelées les Caryatides car elles furent inspirées par des femmes de Carya lorsque, ayant vaincu cette ville alliée aux 71

Perses, les Grecs voulurent commémorer la trahison des Caryens en représentant leurs femmes captives. Au nord de l’Erechthéion existait un temple dédié à Poséidon. Au sud des Propylées, se trouve un petit temple dit d'Athéna Niké, conçu par Callicratès et érigé vers 425 avant J.C. Une statue en bois d’Athéna Niké était hébergée dans sa cella. Sa frise extérieure représentait des scènes mythologiques, ainsi que la victoire des Athéniens contre les Perses et les Béotiens à Platée (479 avant J.C.), l'une des grandes batailles qui mit fin aux guerres médiques.

Fig. 44 : le temple d'Athéna Niké.

A l'extérieur de l'enceinte, au pied de la muraille au sud-est, le théâtre de Dionysos fut d'abord, au VIème siècle avant J.C., en bois. Sa reconstruction en pierre et en marbre fut entreprise dès le Vème siècle mais ne fut pas achevée avant le gouvernement de Lycurgue, vers 330 avant J.C.. Il avait une capacité de 17 000 places sur 64 niveaux, avec une scène permanente qui fut surélevée durant la période hellénistique, vers la fin de la première moitié du IIème siècle avant J.C. 72

Fig. 45 : théâtre de Dionysos en contrebas de l'acropole.

A proximité, vers le sud du théâtre se trouvent les restes de deux temples de Dionysos, un « nouveau », du IVème siècle avant J.C., et un plus ancien du VIème siècle, plus petit, dont ne sont plus guère visibles que les fondations en calcaire bleu. Au nord-ouest du théâtre, sur une terrasse au pied de l'acropole, est édifié le sanctuaire d’Asclépiéios, dont le culte s'introduisit à Athènes à la fin du Vème siècle avant J.C., sans doute sous l'influence du sanctuaire d'Epidaure.

Fig. 46 : l'odéon d'Hérode Atticus.

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Situé plus à l'ouest et plus tardif, un théâtre de 5 000 places fut construit en l'honneur de sa femme par Hérode Atticus, le philosophe grec sénateur à Rome qui a aussi contribué au site d'Olympie. Cet odéon d’Hérode Atticus fut construit en 161 avant J.C., selon le type du théâtre romain.

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LES BÂTIMENTS OFFICIELS ET L'HABITAT CONTEMPORAIN À ATHÈNES

Le Zappeion Après l'indépendance de 1830, le nouvel état grec se devait de reconstruire une identité après plusieurs siècles d'occupation. Notamment, sur le plan culturel, il a cherché à renouer avec ses racines antiques. Un exemple en est donné par Evangelis Zappas, un Grec qui avait fait fortune à l'étranger. Zappas voulait non seulement revitaliser la culture grecque mais aussi aider la Grèce à réussir sa révolution industrielle. Pour concrétiser ses idées, il s'offrit en 1856 à financer la construction d'un nouveau bâtiment, dans le centre d'Athènes pour y organiser aussi bien des expositions artistiques et historiques que des événements pour présenter au public des projets industriels et des technologies nouvelles, sans oublier le soutien aux manifestations olympiques. En 1869, le Parlement décida de consacrer au projet un terrain 75

public de 80 000 m² proche du temple de Zeus Olympien et du stade, à quelques minutes de la place Syntagma. La première pierre fut posée en 1874. Ralentie par des dépassements de budgets et des débats architecturaux, la construction conduisit à l'inauguration à la fin de 1888. D'abord peu employé, il a eu ensuite des usages très variés, accueillant les épreuves d'escrime lors des premiers jeux olympiques modernes de 1896, hébergeant la radio publique à partir de 1936, servant d'hôpital puis occupé par les forces allemandes pendant la deuxième Guerre mondiale. Bombardé en 1944, il fut restauré en 1960 et encore rénové en 2004 et a retrouvé un rôle important comme centre de conférences. En 2014, il joue un rôle central pour recevoir des manifestations liées à la présidence par la Grèce du Conseil de l'Union européenne. L'imposant bâtiment est nommé « Zappeion », d'après le nom du fondateur, et son organisation est conçue pour répondre à sa fonction de hall d'exposition.

Fig. 47 : schéma de l'organisation générale du zappeion.

Les premiers plans étaient dus à l'architecte français François-Louis-Florimond Boulanger et ont été modifiés par l'architecte danois von Hansen. L'organisation générale symétrique se structure autour d'un atrium circulaire engagé dans un bâtiment 76

allongé et entouré par un édifice semi circulaire. Celuici se prolonge en deux ailes encadrant le bâtiment allongé. Ce dernier a une façade tripartite dont la partie centrale se projette en avant en un portique corinthien. La circonférence de l'atrium est rythmée par un péristyle à deux niveaux avec des colonnes ioniques au niveau inférieur et des piliers ornés de têtes de caryiatides au niveau supérieur.

Fig. 48 : code QR d'accès à la galerie photo du zappeion.

Le parlement Le parlement grec du nouvel état indépendant a été installé successivement dans deux bâtiments. Son premier siège permanent reste l'un des bâtiments historiques importants de la ville, situé sur la rue Stadiou, et l'un des fleurons du style néoclassique en faveur au milieu du XIXème siècle. Sa première pierre est posée en 1858 par la reine Amalia mais il n'est achevé que dix-sept ans plus tard. L'inauguration a lieu le 11 août 1875. Il abrite les activités politiques pendant soixante ans avant que le parlement déménage et, depuis 1962, il héberge le musée historique national.

Fig. 49 : quelques vues d'archives du premier parlement.

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Le premier roi de Grèce s'était installé dans un palais construit de 1836 à 1847, juste après que Othon Ier ait fait d'Athènes la capitale du royaume. Ce bâtiment ayant souffert du feu en 1909, la famille royale l'a quitté. En raison des guerres dans lesquelles la Grèce fut engagée, le bâtiment connut peu de réparations pendant plusieurs années. Une transformation importante engagée en 1930 permit finalement au Parlement de s'y installer en 1935 et il y réside depuis. Il s'agit d'un ensemble de style néoclassique assez austère et massif.

Fig. 50 : une photo du bâtiment sur le site du Parlement.

Fig. 51 : vue d'artiste du Parlement.

Le « bâtiment principal » de l'Université Parmi les bâtiments officiels historiques figure aussi celui connu comme le bâtiment principal de l'Université. Juste après l'indépendance, la remise en 78

place d'une Université était l'une des composantes importantes de la relance du nouvel état grec. Elle fut d'abord installée en 1837 au nord de l'Acropole puis, en 1841, elle se déplaça dans une grande construction néoclassique que le visiteur ne peut pas manquer dans l'avenue Eleftheriou Venizelou.

Fig. 52 : le bâtiment principal de l'Université.

Les musées Il y a beaucoup de musées à Athènes mais le plus important est le Musée National Archéologique qui est le plus ancien de Grèce. Recevant depuis 1891 des pièces de toutes les cultures de la Grèce et de toutes les périodes de l’art grec, il possède une des plus vastes collections d’antiquité grecques, présentées dans des salles claires, trop nombreuses pour être toutes citées ici, et une collection égyptienne. La collection pré-mycénienne et mycénienne présente des pièces exceptionnelles comme le masque d’Agamemnon, le rhyton en tête de lion, des coupes en or, la « dame de Mycènes »... La culture cycladique est également richement représentée, avec des idoles, des statuettes de musiciens et quelques objets plus intriguant comme ceux surnommés « poêles à frire », 79

instruments de forme aplatie et plus ou moins décorés dont la fonction reste douteuse.

Fig. 53 : une salle du musée (dessin d'artiste).

Les kouros, statues aux poses hiératiques de l'époque archaïque, ne doivent pas être manquées.

Fig. 54 : dessin d'une statue de jeune fille, en marbre (550540 avant J.-C..

La collection de la période classique possède des sculptures remarquables, comme le « Poseïdon » ou 80

« Zeus » et aussi des stèles funéraires et la période hellénistique a également livré au musée des pièces originales comme une statue équestre du milieu du IIème siècle avant J.C..

Fig. 55 : le « jockey de l'Artémision » hellénistique.

Le bâtiment qui abrite aujourd'hui le musée national est l'aboutissement de plusieurs évolutions depuis son ouverture en 1874. La construction initiale résultait de projets de l'architecte de Munich Ludwig Lange et commença sous sa direction en 1866. Lorsque Lange mourut en 1868, sa suite fut temporairement reprise par Theophil von Hansen mais les travaux s'achevèrent en 1889 seulement, sous la direction de l'architecte grec Panagi Kalkos. La façade résulte d'un remaniement du projet dû à l'architecte d'origine allemande Ernst Ziller, qui a conçu aussi beaucoup d'autres bâtiments importants d'Athènes. La ville s'enrichit alors d'un remarquable édifice de style néoclassique pour recevoir des antiquités venant de toute la Grèce. Il est intéressant de noter que, dans ses premières années, le musée se trouvait dans un 81

environnement urbain très dégagé, avec beaucoup moins de constructions dans le voisinage qu'aujourd'hui, comme le montrent des photos d'époque.

Fig. 56 : code QR d'accès aux photos du musée.

L'extension des collections imposa d'agrandir le musée par des extensions au XXème siècle. L'aile orientale, commencée en 1925, fut achevée en 1939, juste avant que le musée ferme en raison de la seconde guerre mondiale.

Fig. 57 : vue d'artiste de la façade du musée national.

Outre le musée national archéologique et le musée national historique, cité plus haut, il y a à Athènes d'autres musées qui valent le déplacement, non seulement pour leurs collections mais aussi pour les sites qui les hébergent. Sans les détailler, quelques-uns d'entre eux sont rapidement évoqués dans les paragraphes suivants. Le nouveau musée de l'acropole, qui est un beau bâtiment de béton et de verre, a été ouvert en juin 2009. Le musée d'art cycladique est également une construction contemporaine de 1985, augmentée d'une 82

nouvelle aile en 2005, et une partie de la collection se trouve dans la villa néoclassique Stathatos de 1895. Le musée Bénaki, le plus ancien musée grec soutenu par une fondation privée, dont la collection illustre l'histoire de la Grèce de la préhistoire à l'époque contemporaine, est installé dans plusieurs bâtiments : l'ancienne résidence Harokopos néoclassique transformée en musée en 1930, le nouveau bâtiment contemporain de la rue Piréos organisé autour d'un atrium central, le complexe Kerameikos (art islamique) dont les fondations reposent sur des murs antiques, le musée des jouets dans un édifice néogothique, la maison Kouloura en périphérie d'Athènes, et d'autres. Le musée national byzantin et chrétien a pris un statut officiel en 1914 mais les collections n'ont été regroupées dans un endroit permanent qu'en 1930, date à laquelle l'institution s'est installée dans la Villa Ilissia, une demeure construite en 1848, simple et symétrique et caractérisée par ses rangées d'arcades.

Fig. 58 : la Villa Ilissia sur le site internet du musée.

Le musée d'art populaire grec, avec de magnifiques broderies et tissus anciens, possède un bâtiment principal d'allure assez modeste à Plaka mais aussi des collections dans la mosquée Tzistarakis et les bains turcs d’Ibn Efendi. Il n'est pas possible de terminer sans citer le musée numismatique situé au centre ville, construit en 1879 par l'architecte allemand Ziller comme résidence pour la famille du découvreur de Troie, Heinrich 83

Schliemann, d'où son nom de « Iliou Melathron » (palais de Troie) car il s'agit d'un palais somptueux mêlant des principes de style néorenaissance avec des éléments néoclassiques, avec une façade impressionnante montrant sur deux niveaux des arcades soutenues par des colonnades ioniques.

Fig. 59 : vue d'artiste de la façade de « Iliou Melathron ».

L'École française d'Athènes Située au 6 de la rue Didotou, cette institution a été créée par une ordonnance du 11 septembre 1846. La vocation de l'institution est de conduire des travaux archéologiques sans oublier un rôle de rayonnement de la France. Dès la fin du XIXème siècle, elle ouvre plusieurs chantiers de fouilles archéologiques très importants, notamment à Délos et Delphes. Elle étend ensuite ses activités en soutenant des études à Argos, Thalassos puis à Thassos, Dikili Tash en Macédoine, Itanos et 84

Malia en Crète, Amathonte à Chypre. Aujourd'hui, c'est un établissement public avec un très vaste champ d'action puisque sa mission, telle que définie par un décret de 2011, est de développer « en Grèce et à Chypre [...], ainsi que dans les Balkans des recherches dans toutes les disciplines des sciences humaines et sociales, en particulier l'archéologie et l'histoire, depuis la Préhistoire jusqu'à nos jours ». Elle possède une très importante bibliothèque. Elle sélectionne ses membres avec soin. Son activité donne lieu à de fréquents colloques et journées d'études. Ses directeurs sont choisis sur leurs compétences scientifiques dans le domaine. Par exemple, le directeur actuel, M. Farnoux, est un spécialiste de la Crète minoenne et de Délos. L'Ecole française d'Athènes est un établissement de grande renommée. Peu de temps après la création, son lieu d'hébergement est choisi : c'est une maison, au carrefour de la rue Akadimias et de la rue Charilaou Trikoupi, appartenant à M. Ghennadios qui la loue pour un loyer de 5 000 drachmes ; le bail est signé le 19 décembre. L'École n'y séjourne que dix ans puis déménage dans un palais de style néoclassique construit en 1842 sur la place Syntagma. Majestueuse mais coûteuse, cette installation est abandonnée au profit d'une construction nouvelle à l'emplacement actuel, sur un terrain offert par la Grèce à la France. La première pierre en est posée le 20 novembre 1872 par Jules Ferry. L'architecture des bâtiments traduit leur destination, vouée en priorité au travail. Ainsi, le centre du bâtiment est constitué par la bibliothèque qui est l'élément majeur du projet. Elle est flanquée de deux pavillons de mêmes dimensions, pour 85

le directeur et d'autres membres, avec des bureaux, des cabinets de travail et même des salles à manger, salons et chambres mais avec très peu de commodités. L'édifice n'est pas conçu pour une extension ultérieure des activités et la bibliothèque devra utiliser une loggia de circulation pour s'agrandir. Dans un style conforme au vocabulaire architectural de l'époque, le concepteur E. Troump réalise un bâtiment relativement modeste mêlant des éléments d'inspiration grecque et romaine avec d'autres plus modernes, comme le fer forgé pour les balcons. L'installation connaît des aménagements ultérieurs pour y adjoindre des pavillons à l'entrée, un atelier de moulage, une salle de conférence (1912), une cabine cinématographique (1917), et d'autres éléments comme l'école d'enseignement Giffard, du nom du legs qui finança l'acquisition des terrains voisins et la construction des locaux en 1906 puis 1914. Depuis cette époque, l'École n'a pas cessé d'évoluer et de se transformer pour faire face aux nouveaux besoins d'espaces nécessaires pour la bibliothèque mais aussi pour l'augmentation et la modernisation des activités. Ces évolutions ont pu se faire en respectant les constructions d'origine. Aujourd'hui, depuis l'entrée de l'École, le passant n'a qu'une vue limitée des bâtiments mais il est possible d'avoir une visite virtuelle rapide sur son site internet.

Fig. 60 : visite virtuelle de l'EFA sur son site.

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La bibliothèque Gennadius La bibliothèque Gennadius a été fondée en 1926 pour accueillir l'exceptionnelle collection personnelle de quelque 26 000 livres donnée à l'Ecole américaine d'études classiques par Joannes Gennadius, un diplomate et bibliophile qui vécut de 1844 à 1932 et le fils du propriétaire de la première maison qui hébergea l'École française d'Athènes. Celui-ci avait commencé sa collection de livres et d’autres souvenirs grecs en 1870 et, en 1895, sa bibliothèque avait atteint sa taille respectable. Après 1926, la bibliothèque Gennadius a étendu la collection en se fondant sur les centres d'intérêt du donateur. Elle détient maintenant une collection riche et diversifiée de plus de 120 000 livres, avec des livres rares, des archives, des manuscrits et aussi des œuvres d’art éclairant la tradition hellénique et les cultures voisines. Située face au campus de l'École américaine, sur le versant du mont Lycabette, elle est devenue un centre de renommée internationale sur l’histoire grecque, la littérature et l’art, de l’antiquité à l’époque moderne et elle est très active dans le milieu en réalisant des publications et en organisant de multiples conférences, séminaires et autres manifestations. Sur un terrain fourni par la Grèce, au 61 rue Souidias, la bibliothèque est hébergée dans un imposant bâtiment de style néoclassique conçu et construit par les architectes new-yorkais Van Pelt et Thompson. Il semblerait que ce soit l'un des derniers bâtiments publics construits dans ce style. La façade du corps principal de la bibliothèque et les stoas latérales sont ornées de colonnades ioniques. 87

Fig. 61 : l’auteur devant la bibliothèque Gennadius avec sa directrice actuelle Maria Georgopoulou.

A ses débuts, la bibliothèque semblait excentrée par rapport à Athènes et se trouvait assez peu fréquentée mais son succès grandissant après-guerre entraîna des besoins d'extensions. En 1960 furent réalisées les deux ailes est et ouest sur les plans de l'architecte Pavlos Mylonas. Cependant, des mises aux normes et la modernisation de l'établissement sont ensuite apparues nécessaires et, en 1999, la reconstruction de la bibliothèque lui a adjoint des équipements nouveaux et un important espace de conservation au sous-sol. De nouveaux lieux de réunion et de lecture ont été inaugurés dans l'aile ouest en 2005, ainsi qu'un auditorium moderne. 88

Les églises d’Athènes Ce n'est qu'avec la fin du XXème siècle que la mention de la religion a disparu des cartes d'identité grecques. C'est dire le caractère officiel de la religion orthodoxe, d'ailleurs citée par la Constitution comme la religion dominante. Le financement gouvernemental de l'entretien des édifices explique en partie le nombre et le bon état des églises grecques malgré leur ancienneté. Alors que l'empire byzantin retrouve puissance et prospérité aux IXème et Xème siècles, Athènes est entraînée dans ce mouvement de croissance et de renaissance, qui se manifeste en particulier dans l'architecture. C'est aux XIème et XIIème siècles que l'art byzantin se développe le plus à Athènes et les églises s'y multiplient. Les plus importantes églises de la ville datent de cette période.

Fig. 62 : vue d'artiste de l’église Saint- Panteleimon.

La plus grande église d’Athènes est SaintPanteleimon, qui est située au centre, à l'angle de la rue Acharnon et de l'avenue Agorakritou. Elle a été construite de 1910 à 1930. 89

A Plaka, à l'est de l'acropole, Agios Nikolaos Rangavas, faisait autrefois partie du palais de la famille du même nom. Elle est l'une des églises représentatives de l'architecture du XIème siècle et mérite le détour. Également incontournable, l’église dite « la petite métropole », du XIIème siècle, ancienne cathédrale située à côté de la grande cathédrale moderne.

Fig. 63 : vue d'artiste de la petite métropole.

Fig. 64 : l'extrémité et le dôme de la petite métropole.

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Il y en a beaucoup d'autres, parmi lesquelles on peut citer : l’église Panagia Gorgoepikoos du XIIème siècle, jolie et assez petite, Kapnikarée à Plaka, Agia Marina, les Saints Apôtres, Asonatoi, la chapelle Moni Efpraxias, Saint Jean Baptiste...

L'habitat contemporain Après la première guerre mondiale et la crise économique des années 20, Athènes a connu un afflux de population et un phénomène de surpopulation qui s'est également traduit dans l'habitat. Comme dans nombre de grandes cités européennes, le type de la maison basse traditionnelle intégrant naturellement l'habitant « piéton » à son environnement public a, de façon générale, cédé la place à l'immeuble à quatre étages sur une rue à grande circulation automobile. Aujourd'hui, la ville présente un paysage urbain très composite, depuis des constructions en ruine jusqu'à des immeubles de grand luxe, en passant par des îlots résidentiels. Il n'est pas question ici de décrire toute cette variété, qui justifierait une étude à part entière. L'auteur de ce livre tient juste à souligner l'intérêt qu'il trouve à déambuler, par exemple, dans les ruelles autour de l'acropole où se révèle l'âme de la ville ancienne. Au gré du cheminement dans les rues, il est possible de découvrir des témoins du passé plus ou moins dégradés par les outrages du temps et sans doute voués à disparaître avec la modernisation de la ville. 91

Fig. 65 : ruelles au pied de l'acropole.

Un effort est en cours pour réaménager certains espaces. Ainsi, une grande part de la rue Makrigianni (photo 66) a été transformée en zone piétonne.

Fig. 66 : ancienne maison à Athènes.

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Également, la Grèce a reçu de longue date de nombreux visiteurs et a une tradition d'accueil bien connue, qui se traduit notamment par de très nombreux hôtels. Outre leur fonction d'hébergement, ceux-ci sont souvent des témoins intéressants de l'habitat de leur époque. Ainsi le visiteur peut, par exemple, s'intéresser à quelques grands hôtels voisins de la place Syntagma qui ont joué un rôle historique ou social important. A l'évidence, si beaucoup d'établissements sont sans style particulier, il est aussi possible de trouver des lieux de séjour de charme typiques.

Fig. 67 : vue d'artiste d'un hôtel au hasard d'une rue.

Fig. 68 : restaurant dans la rue.

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Bien entendu, la restauration est une composante importante de la convivialité grecque et la chaleur du climat rejoint celle de l'hospitalité grecque pour inviter tout le monde à déjeuner en pleine rue.

Les métros et les tramways d'Athènes Dans le contexte d'une grande ville comme Athènes, une infrastructure clef de l'urbanisme est constituée par le réseau des transports publics. Celui d'Athènes a beaucoup évolué au XXème siècle. Aujourd'hui, la cité est d'abord dotée d'un métro avec trois lignes.

Fig. 69 : schéma de principe du métro athénien.

La première vient de Kifissia, beau quartier résidentiel au nord, passe au centre à Attiki (station en surface de 1949, rénovée pour les JO de 2004) et Omonia puis se prolonge vers le sud-ouest, jusqu'au port du Pirée, point de départ des voyageurs vers les îles de la mer Egée. La deuxième ligne est plus courte, 94

de Anthoupoli, ancienne région minière au nord-ouest, rapidement urbanisée après la deuxième guerre mondiale, à Aghios Dimitrios – Alexandros Panagoulis, quartier urbain au sud proche de la mer, en passant par Attiki, Omonia et la place Syntagma. La troisième vient de l’aéroport international Elftherios Venizelos, 33 km au sud-est, et va à Egaleo, commune très peuplée à l'ouest, en passant au centre par Syndagma et Monastiraki.

Fig. 70 : le métro dans les ruines de l’agora.

Le réseau du métro est complété par quelques lignes de tramways, qui desservent principalement le sud-ouest de la ville, et par de nombreux bus.

Fig. 71 : un tramway d’Athènes.

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Pour conclure... Les quelques pages précédentes reflètent quelques aspects intéressants de l'habitat d'Athènes mais ne font qu'effleurer le sujet. Athènes est en réalité inépuisable. Elle est ancienne de plusieurs millénaires et, en même temps, d'une certaine manière, une ville nouvelle depuis qu'elle est devenue la capitale du nouvel état grec à l'indépendance. En deux siècles environ, la « ville – pieuvre » évoquée par Aris Fakinos a regroupé dans son agglomération près d'un tiers de la population grecque dans un ensemble très cosmopolite et elle continue à évoluer avec une dynamique qui semble difficile à canaliser. La maîtrise de son urbanisme ne manque d'ailleurs pas de faire débat. Il faut sans doute inventer une voie propre à cette cité de haute culture où se mêlent l'Orient et l'Occident. En attendant, malgré sa réputation de ville encombrée et polluée, c'est un lieu incontournable où l'on peut passer des jours captivants.

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LEXIQUE

Archonte : le détenteur d’un pouvoir qu’il exerce au nom du peuple. Il peut être élu ou désigné autrement. C'est un haut magistrat. A Athènes, il y a neuf archontes qui ont des attributions religieuses, judiciaires ou militaires. Basileus : mot pour roi. A Athènes, le Basileus est aussi appelé archonte-roi. Il a des prérogatives religieuses importantes. Ethnos : au sens propre, le mot désigne le peuple, la tribu et n'a donc pas le sens politique d'un mot comme polis, qui est une organisation choisie par un peuple pour structurer son mode de vie. Démos : peuple, dans le sens constitutionnel, où il désigne les citoyens composant le corps civique et siégeant en assemblée. Il possède 103

un autre sens social et politique nommant le petit peuple, par opposition aux riches, aux notables et aux oligarques. Diké : de façon générale, la justice exercée par les hommes et non la justice divine. Liturgie : dans l'Athènes antique, c'est la contribution de citoyens aisés aux dépenses publiques telles que le financement des fêtes, l'entretien d'une navire de guerre, etc. Misthos : rétribution d'un citoyen en échange d'un service rendu, comme l’exercice de certaines charges publiques. Ce peut être le salaire servi pour un travail ou la solde d'un militaire. Kléros : lot de terre attribué à un citoyen. Phratrie : à l'origine, c'est l'ensemble des frères. Le sens s'élargit et, dans l'Athènes classique, c'est une unité qui a une fonction religieuse, politique voire militaire. La Phratrie joue un rôle important pour l'acquisition du statut de citoyen par les enfants. Pnyx : colline où, à l'époque classique, les citoyens athéniens se rassemblent pour former l'assemblée constitutionnelle appelée Ecclesia, qui se tient dans une vaste enceinte spéciale pouvant réunir des milliers de personnes.

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Proxène : hôte public, choisi dans une cité grecque par une autre cité pour recevoir et assister ses ressortissants de passage. Prytanée : bâtiment de l’agora d’Athènes où se trouve son foyer et où la cité récompense ceux qui l'ont particulièrement honorée en leur accordant la nourriture. Prytanie : fraction de l’année athénienne pendant laquelle l'une des dix tribus de la cité préside à tour de rôle l'assemblée par une commission de 50 bouleutes, les prytanes. Elle vaut donc environ 36 jours. Tholos : c'est un bâtiment circulaire, à caractère monumental, souvent couvert par un dôme. Sur l'agora d'Athènes se trouvait une tholos qui abritait les repas des prytanes.

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TABLE DES FIGURES

Fig. 1 : situation du Péloponnèse et principales villes.........10 Fig. 2 : Mycènes, plan d'ensemble (d'après Mylonas G., 1977, fig. 1, p. 8)..................................................................18 Fig. 3 : la « Porte des Lions » et le « trésor d’Atrée ».........18 Fig. 4 : la « Porte des Lions », vue d’ensemble...................19 Fig. 5 : la « Porte des Lions », vue de l’intérieur des remparts...............................................................................19 Fig. 6 : la rampe depuis la « Porte des Lions »....................19 Fig. 7 : Mycènes : le « Cercle royal »..................................20 Fig. 8 : maison proche du « Cercle royal »..........................21 Fig. 9 : mégaron du palais et son foyer................................22 Fig. 10 : accès à la fontaine souterraine...............................23 Fig. 11 : tholos de Clytemnestre..........................................24 Fig. 12 : le musée de Mycènes.............................................25 Fig. 13 : plan d’ensemble de Tirynthe.................................26 Fig. 14 : Tirynthe : casemates..............................................27 Fig. 15 : Pylos, le palais (d'après Blegen C., 1966).............28 Fig. 16 : Pylos, le cabinet de toilette de la reine..................29 Fig. 17 : tholos de Pylos.......................................................29 Fig. 18 : plan schématique de l’ancienne Corinthe..............31 Fig. 19 : le temple d’Apollon à Corinthe.............................32 Fig. 20 : chapiteaux corinthiens, temple d'Octavie..............32

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Fig. 21 : depuis la colline voisine, le site domine la ville....35 Fig. 22 : église et immeubles modernes d’Argos.................36 Fig. 23 : situation de la Sparte antique.................................38 Fig. 24 : préparation et représentation au théâtre.................40 Fig. 25 : Olympie, principaux éléments, vue d'ensemble....41 Fig. 26 : Mystra, vue d’ensemble du site.............................50 Fig. 27 : une grande église de Mystra..................................51 Fig. 28 : forteresse de Nauplie.............................................53 Fig. 29 : plan schématique de Nauplie.................................55 Fig. 30 : l'îlot Bourdzi..........................................................56 Fig. 31 : des tavernes de Nauplie.........................................57 Fig. 32 : le port de Nauplie..................................................58 Fig. 33 : la vieille ville de Nauplie.......................................58 Fig. 34 : le canal de Corinthe...............................................60 Fig. 35 : deux vues de la rue principale de Corinthe...........61 Fig. 36 : une vue sur le port et la ville de Patras..................63 Fig. 37 : principaux axes et monuments du centre ville......65 Fig. 38 : détail de l'acropole d'Athènes................................66 Fig. 39 : le Theseion ou temple d'Héphaïstos......................67 Fig. 40 : l'ancienne agora grecque d'Athènes.......................68 Fig. 41 : l'acropole d'Athènes, vue depuis l'agora................69 Fig. 42 : l'extrémité est du Parthénon..................................70 Fig. 43 : les détails du fronton est du Parthénon..................71 Fig. 44 : le temple d'Athéna Niké........................................72 Fig. 45 : théâtre de Dionysos en contrebas de l'acropole.....73 Fig. 46 : l'odéon d'Hérode Atticus.......................................73 Fig. 47 : schéma de l'organisation générale du zappeion.....76 Fig. 48 : code QR d'accès à la galerie photo du zappeion.. .77 Fig. 49 : quelques vues d'archives du premier parlement....77 Fig. 50 : une photo du bâtiment sur le site du Parlement.....78 Fig. 51 : vue d'artiste du Parlement.....................................78 Fig. 52 : le bâtiment principal de l'Université......................79 Fig. 53 : une salle du musée (dessin d'artiste).....................80 Fig. 54 : dessin d'une statue de jeune fille, en marbre (550540 avant J.-C......................................................................80 Fig. 55 : le « jockey de l'Artémision » hellénistique...........81 Fig. 56 : code QR d'accès aux photos du musée..................82

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Fig. 57 : vue d'artiste de la façade du musée national.........82 Fig. 58 : la Villa Ilissia sur le site internet du musée...........83 Fig. 59 : vue d'artiste de la façade de « Iliou Melathron »...84 Fig. 60 : visite virtuelle de l'EFA sur son site......................86 Fig. 61 : l’auteur devant la bibliothèque Gennadius avec sa directrice actuelle Maria Georgopoulou..............................88 Fig. 62 : vue d'artiste de l’église Saint- Panteleimon...........89 Fig. 63 : vue d'artiste de la petite métropole........................90 Fig. 64 : l'extrémité et le dôme de la petite métropole.........90 Fig. 65 : ruelles au pied de l'acropole..................................92 Fig. 66 : ancienne maison à Athènes...................................92 Fig. 67 : vue d'artiste d'un hôtel au hasard d'une rue...........93 Fig. 68 : restaurant dans la rue.............................................93 Fig. 69 : schéma de principe du métro athénien..................94 Fig. 70 : le métro dans les ruines de l’agora........................95 Fig. 71 : un tramway d’Athènes...........................................95

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Table des matières Contours géographiques du livre...................................9 Aperçu de l'histoire des Grecs, de l'Antiquité à aujourd'hui...................................................................11 Dans le Péloponnèse antique : Mycènes, Tirynthe et Pylos............................................................................17 Mycènes..................................................................17 Tirynthe...................................................................26 Pylos........................................................................28 Dans le Péloponnèse antique : Corinthe, Argos et Sparte...........................................................................31 Corinthe ancienne...................................................31 Argos.......................................................................34 Sparte......................................................................37 Dans le Péloponnèse antique : Épidaure et Olympie...39 Épidaure..................................................................39 Olympie...................................................................41 L'habitat historique et contemporain du Péloponnèse : Mystra, Nauplie, Corinthe, Patras................................49 Mystra.....................................................................49 La nouvelle Corinthe...............................................59 Patras.......................................................................61 L'Athènes antique........................................................65 Les bâtiments officiels et l'habitat contemporain à Athènes........................................................................75 Le Zappeion............................................................75 Le parlement...........................................................77 Le « bâtiment principal » de l'Université ...............78 Les musées..............................................................79 L'École française d'Athènes....................................84 La bibliothèque Gennadius.....................................87 111

Les églises d’Athènes.............................................89 L'habitat contemporain............................................91 Les métros et les tramways d'Athènes....................94 Pour conclure..........................................................96 Bibliographie...............................................................97 Lexique......................................................................103 Table des figures........................................................107

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L’HARMATTAN ITALIA Via Degli Artisti 15; 10124 Torino L’HARMATTAN HONGRIE Könyvesbolt ; Kossuth L. u. 14-16 1053 Budapest L’HARMATTAN KINSHASA 185, avenue Nyangwe Commune de Lingwala Kinshasa, R.D. Congo (00243) 998697603 ou (00243) 999229662

L’HARMATTAN CONGO 67, av. E. P. Lumumba Bât. – Congo Pharmacie (Bib. Nat.) BP2874 Brazzaville [email protected]

L’HARMATTAN GUINÉE Almamya Rue KA 028, en face du restaurant Le Cèdre OKB agency BP 3470 Conakry (00224) 60 20 85 08 [email protected] L’HARMATTAN CAMEROUN BP 11486 Face à la SNI, immeuble Don Bosco Yaoundé (00237) 99 76 61 66 [email protected] L’HARMATTAN CÔTE D’IVOIRE Résidence Karl / cité des arts Abidjan-Cocody 03 BP 1588 Abidjan 03 (00225) 05 77 87 31 [email protected] L’HARMATTAN MAURITANIE Espace El Kettab du livre francophone N° 472 avenue du Palais des Congrès BP 316 Nouakchott (00222) 63 25 980 L’HARMATTAN SÉNÉGAL « Villa Rose », rue de Diourbel X G, Point E BP 45034 Dakar FANN (00221) 33 825 98 58 / 77 242 25 08 [email protected] L’HARMATTAN BÉNIN ISOR-BENIN 01 BP 359 COTONOU-RP Quartier Gbèdjromèdé, Rue Agbélenco, Lot 1247 I Tél : 00 229 21 32 53 79 [email protected]

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L’habitat d’Athènes et du Péloponnèse Ce livre invite le lecteur à parcourir une sélection de hauts lieux grecs. Le choix effectué privilégie le Péloponnèse, pour son éclat et sa représentativité historiques dans une unité géographique naturelle, et Athènes, incontournable capitale, ville tentaculaire qui réunit un tiers de la population grecque. L’approche adoptée est en premier lieu géographique mais décrit les héritages des différentes phases historiques, avec de nombreuses illustrations. L’originalité de l’ouvrage est d’aborder le sujet en priorité sous l’angle de l’habitat. En effet, en plus de son rôle fonctionnel, l’habitat est l’un des signes les plus manifestes de l’activité humaine et aussi un témoin marquant du génie d’une époque. Après avoir donné quelques repères historiques, le texte considère les plus hautes époques mais ne s’y arrête pas. Il évoque aussi les apports des périodes plus récentes, jusqu’à des développements significatifs ayant jalonné le rétablissement de l’identité culturelle du nouvel état grec, depuis son indépendance au dix-neuvième siècle jusqu’à aujourd’hui. Les illustrations sont de l’auteur et de Sellig Zed, auteurphotographe.

Nicole Fernandez est professeur en histoire géographie et docteur en histoire et archéologie du monde grec. Ses recherches personnelles portent de­puis longtemps sur les sociétés égéennes préhistoriques et protohistoriques. Elle se passionne pour l’histoire grecque en général, en Crète, qu’elle aime particulièrement, et aussi dans le Péloponnèse et la Grèce continentale.

12,50 €

ISBN : 978-2-343-03408-9