Les incertitudes de Virgile: contributions épicuriennes à la théologie de l'Énéide 2870311508, 9782870311509


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French Pages 271 [273] Year 1990

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Les incertitudes de Virgile: contributions épicuriennes à la théologie de l'Énéide
 2870311508, 9782870311509

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COUECI10N LATOMUS Fondée par Marcel RENARD VOLUME 210

Viviane~LLINGHOFF-BOURGERIE

Les incertitudes de Virgile Contributions épicuriennes à la théologie de I' Énéide Préfacede Pierre GRIMAL Membre de 11nsûtut

LATOMUS REVUE D'ÉTIJDES LATINES

BRUXELLES 1990

ISBN 2-87031-150-8 D/1990/0415/124 Droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservéspolD'tous pays. Toute reproduction d'un extrait quck:ooque, par quelqueprocédé que cc soit,et notamment par photocopie ou microfilm,est stric:temcntinterdite.

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PHn.ooEMos,Ospl OOlflp/rrtüV. P Herc. 1676, col. 6, U. 11-27 (rcst. J. Heidmann, ed. W. Schmid, CronacheErr:olanesl1/1971, p. 101).

«Nul poète n'a réussi à produire une sonoritéqui surpassât en beauté celle de la nature. La vie a fourni la chaine des pensées,et aussil'abondancedes mots, mais la compositionest le propre des poètes : en soi ni décisive ni méritoire, c'est d'elle pourtant que résultent des pensées qui leur permettent de guider les âmes - et dont ils ne sont pas redevables à autrui, mais qui sont le fruit de leur création.•

Texteépicurienconservédans k papyrus1676d'Herculanum (col 6) et appartenantrraisemblabkment au ·surles Poèmes"de l'HTwDÉME de Gadara.

PRÉFACE

L'ouvrage de Madame Mellinghoff-Bourgerieest d'une grande audace intellectuelle; il est aussi une réussite. Alors que ta.nt de jeunes philologues désespèrent de découvrir quoi que ce soit de nouveauen étudiant les grandes œuvresde la littérature classique, l'auteur, ici, parvient, en quelques pages, à nous présenter un autre Vtrgile que celui auquel les livres de nos maîtres nous avaient habitués. Cc Vtrgilc nouveau, que l'on découvrira en lisant les chapitresqui suivent, est-ilplus vrai, plus authentique que ses prédécesseurs? Nous le penserions volontiers, et l'on en jugera par soi-même. Mais l'essentiel n'est peut-être pas là. Madame Mcllinghoff-Bourgcricest partie d'une hypothèsede travail, ou plutôt d'un fait,jusque-là trop négligé : le poète, dans ses années d'adolescence, puis de jeunesse, avait appartenu au cénacle épicurien groupé autour de Siron. Quelle empreinte en avait-il reçu ? Tel fut le point de départ. En apparence, tout semblait indiquer que Vtrgile, au cours de sa carrière, s'était de plus en plus éloigné de l'épicurisme. Si, à la rigueur, on peut parler d'une attitude épicuriennedu poète dans les Bucoliques,n'est-il pas déjà bien imprudent de le faire quand il s'agit des Géorgiques? Après tout, le poème commence par une invocation aux dieux, et encore au dernier chant, il est question d'une inspiration divine qui animerait les abeilles.Ave(;I' Énélde, il y a plus grave encore. Non seulement l'on y voit les divinités agir sur le monde, un Jupiter régler le cours des événements, mais, ultime scandale, voici que les âmes des morts continuent de vivre dans les Enfers, ces âmes auxquellesÉpicure déniait tout autre réalitéque celle d'un agrégat d'atomes appelé à se défaire. Prétendre, après cela, que Vtrgile n'avait jamais cessé d'être épicurien, n'était-ce pas le comble de l'absurdité? Pourtant, ce paradoxe, Madame Mellinghoff-Bourgeriea voulu le soutenir, et, obstinément, découvrir, en les approfondissant, les raisons, ou les causes pour lesquellesl'épicurienVtrgileavait pu écrire son épopéecomme il l'a fait Soutenir un paradoxe, cela revient à mettre en doute ce que les autres ont dit, les sommer d'en rendre compte, et l'on s'aperçoit bien vite que les opinions reçues ne sont pas aussi solides qu'on le répète paresseusement Cela revient, de proche en proche, à reconstruire autrement ce que nous

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PIŒFACE

pouvons entrevoir des modes de pensée antiques, et c'est précisément, on le constatera, ce qui s'est produit au cours de la recherche ici poursuivie. L'un des principaux obstacles rencontrésvenait d'un postulat informulé, admis par la plupart des historiens de la philosophie antique : la séparation et la cohérence des écoles, leur incompatibilité. Par exemple, il paraissait évident à certains qu'un adepte de l'épicurismes'en tenait impert:Urbablement à la doctrine du Maitre - et la tradition semblait appuyer cette conception. On se demandait, allant plus loin, si un épicurien n'était pas condamné, sa vie durant, à rejeter toute poésie ? A la vérité, bien des faits connus tendaient à démentir de telles affirma. tions. Il y avait des épicuriens poètes - Philodème de Gadara aussi bien que Lucrèce. Pourquoi pas Vugile ? Il y en avait d'autres qui se préoccupaient des affàirespubliques. Philodème lui-mêmecomposait un traité sur le bon usage de la monarchie. A Rome - et déjà auparavant - les distinctions entre les écoles, les dogmatismes ne résistaient pas devant les exigences de la réalité. Il n'est même pas besoin de rappeler la manière dont, d'une école à l'autre, se produisaient les emprunts. Après tout, l'éclectisme philosophique n'avait jamais cessé d'être pratiqué, de génération en génération. L'absurdité apparente d'un Vugile «épicurien»,jusque dans l' Énélde, devenait de moins en moins évidente. Cependant, l'éclectisme pouvait-il justifier qu'un épicurien fit intervenirles divinités dans le monde ? Des textes célèbres, d'Épicure lui-même, et, plus proches, de Lucrèce, semblaient bien l'interdire. Mais, s'est-on demandé alors, l'épicurisme se résume+il, tout entier, à ces choix acceptés une fois pour toutes, sur la vanité de la prière, de la croyance en la survie de l'âme? Ne serait-ce pas là des résultats, des conclusions,qui ne doivent pas nous masquer l'essentiel, le cheminement de l'esprit, réfléchissantsur les données de l'opinion commune, sur les faits de l'existence, un cheminement où ne manquent pas les incertitudes et les repentirs? Il y a une spiritualitéépicurienne, antérieure aux dogmes, et c'est sur elle que Madame Mellinghoff-BoWBerie a réfléchi, à propos de l' Énéide. Elle a montré que celle-ci était le «poème des doutes». Doutes d'Énée lui-même, qui est sanscesseà la recherche d'une vérité, la sienne et celle du monde, qui connaît des «nuits de l'esprit», si bien que toute décision, tout acte de foi ne lui sont jamais que provisoires,relatifsau moment, aux données passagèresdu problème. L' Énélde, poème du doute, certes, et, pour cette raison, aussi poème des mirages, et voilà une explication vraisemblabledu «scandale»constitué par la catabase du héros, conçue comme un songe. A la réflexion, bien des arguments viennent appuyer une telle idée, et, finalement, la rendre évidente. Platon ne croit pas, à la façon d'un chrétien

PRÉFACE

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fidèle aux dogmes, au récit du fils d 'Arménios, et, pas davantage, au destin des âmes dansle monde infernal: tout cela n'appartient qu'au domaine des possibles, et n'a pas besoin d'être réel pour être vrai, d'une vérité spirituelle, symbolique,si l'on veut, mais il existe d'autres vérités que celle des objets. La physiquemoderne tàit-elleautre chose que de superposer des mythes ? Le propre de la poésie est, précisément, de donner forme à l'incnnoaissable. Ce qui est, aussi, la fonction des mathématiques. Pour suivre, ainsi, le cheminement spirituel de Vtrgile, à travers le mythe d'Énée, Madame Mellinghoff-Bourgerierecourt, très largement, aux papyri d'Hen::ulanum,et c'est là \Dl apport très précieux. Ces fragments, cités par elle, vont ainsi devenir plus fàmiliers aux philologues futurs, qui pourraient avoir tendance, comme leurs devanciers, à les ignorer quelque peu. Quiconque les connaît, pénètre plus awnt dansl'esprit et la pensée d'un temps où les bouleversementspolitiques tendent à nous dissimuler la réalité des âmes. S'il existe une histoire «événementielle»,naguère honnie, et, à côté, une histoire fondée presque exclusivement sur l'économie et les techniques, on pressent qu'il va exister bientôt une histoire des esprits, de la pensée quotidienne, de ses incertitudes (comme celles d'Énée), de ses contradictions, une histoire de la conscience commune, sur laquelle se détache celle des maîtresdu langage. Il convient de ne pas oublier queVrrgilea été «lu»,très longtemps, par des lecteursformés aux certitudes de la foi chrétienne. Tout naturellement, ils ont assimilé ce qu'ils trouvaient dans l' Énéide à des certitudes semblables, contraires ou analogues, selon les moments. Ainsi, la descente aux Enfers devenaitune page d'évangile. On ne se demandait pas si Vrrgilel'avait pensée ainsi.

On trouvera ici non seulement une nouvelle figure de Vrrgile, mais les éléments d'analyses nouvelles. Lucrèce, par endroits, est interprété d'une manièreque l'on pressent plus vraie. D'apparentes contradictions se résolvent tout naturellement Dans cette perspective, convient-il d'affirmer que Cicéron «ne croit pas à la divination» - sur la foi de ce qu'il en dit, et tàit dire, dans le traité qu'il écrivait sur ce sqjet ? Comment rendre compte, autrement que par l'une de ces incertitudes dont parle Madame Mellinghoff-Bourgerieà propos de Vugile, de ce que nous lisons dans telle ou telle lettre de la Correspondance,voire dans le petit poème sur Marius ? Les Anciens, les Romains surtout, avaient à leur disposition, pour penser le monde, des moyens qui risquent de nous être refusés: l'uniwrs du mythe, les spécu)ations des philosophes, la poésie, toutes les formes de l'inationnel. Vugile n'est pas un philosophe exposant une doctrine, il est un poète,

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PIŒFACE

c'est-à-direun esprit qui crée un monde, et, dans ce monde, place un homme, un chef de peuple, mais aussi un exilé,un homme qui cherche où implanter c.euxqui le suivent. Il lui fàut, pour cela. déchiffierles secrets du destin. Et, sur ce point, les philosophiesétaient impuissantes.C'était à lui, et à lui seul, qu'il revenait de décider, mais, d'abord, de découvrir. Il va d'approximation en approximation. Ce que sait le poète, lui, il l'ignore, il doute, il entrevoit, il chemine sur des chemins qui ne sont pas encore tracés, mais qui le seront parce qu'il les aura suivis.Ne nous étonnons pas qu'il aille parmi les ombres. Pierre GRIMAL.

AVERTISSEMENrDE L'AUTEUR

Malgré l'abondance impressionnante des ouvrages critiques sur Virgile parus cesdernières années, la Collection Latomus n'a pas hésité à assurerla publication de la présente thèse qui, soutenue en 1971 sous la présidence du regretté Pierre Boyancé, ne pouvait être compulsée jusqu'à présent que sous forme dactylographiée. Nous tenons à remerciervivement le Directeur de la collection, M. Marcel Renard, d'avoir bien voulu accepter un manuscrit que des raisons impérieuses de santé et de fiunille,qui ont entraîné une nouvelle orientation professionnelle, avaient obligé l'auteur à laisser si longtemps inédit. Que notre maître, M. Pierre Grimal, à qui nous devons l'idée de ce

travailet la fàmiliarisation avec le complexe d'idées auquel il se rapporte, veuille bien tro~ Jui aussi, ici, l'expression de notre profonde reconnaissance et de notre fidélité à son égard. Le lecteur averti pourra mesurer, à la lecture de son dernier ouvrage sur Virgile ( Virgile ou la secondenaissance de Rome,Paris, Arthaud, 198S),l'étendue de notre dette intellectuelleà son égard : qu'il considère la publication de cette thèse comme un témoignage rendu à la nouveauté de vues et à la justesse d'intuition de ce grand sawnt, qui nous a mis sur la «bonne piste», dès le début des années 70. Nous voulons également exprimer notre gratitude à M. Jacques Perret pour les remarques judicieuses qu'il nous a mites, en sa qualité de spécialiste de Virgile et de membre du jury, lors de la soutenance, et que nous avons pu mettre à profit, pour la publication. Depuis les nouveaux travauxde Marcello Gigante, le directeur responsable des CronacheErcolanesi(bulletin du «Centro lnternazionale per lo Studio dei Papiri Ercolanesi»), il n'y a plus lieu de contester la wleur documentaire des fragments papyrologiquesconfirmant l'appartenance de Virgile au Jardin de Naples. Le scepticisme hypercritique de ceux qui, comme Heinrich Naumann, tejctai.entencore, en 1975, les témoignagesfournis en ce senspar les Vies de Vugile (en raison des traditions légendaires qu'elles charrient ausm, inévitablement) n'aura finalement pas eu raison de toute une lignée de chercheurs qui, d'Ettorc Paratorcà Friedrich Klingner, en passant par W. F. Jackson Knight (pour ne citer que quelques-uns), considérait, à l'instar d'Augusto Rostagn.i,qu'il était bien difficilede récuseren bloc tout ce qu'une

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AVERTISSEMENTDE L'AlJl'EUR

abondante tradition antique nous relatait du passage du jeune Vtrgile au

Jardin de Siron. En revanche, la question de l'empreinte que le poète avait pu garder de cette formation est loin d'avoir trouvé encore une réponse qui 1àsse l'unanimité. Comme l'écmait Marcello Gigante lui-même en 1985, dans l' EnclclopedlaVirgiliana: «il problema dell'epicureismo nella poesia di Vtrgilio (non solo quello delle Bucoliche,ma anche quello delle Georgiche e dell' Eneide) è ancora aperto.» (II, p. 524 ). Et il y a deux ans, Mayotte Bollack,faisantdans la même encyclopédie le point de la question (à propos des rapports entre Lucrèce et Vtrgile), résumait clairement les tendances actuelles en soulignant que si, aujourd'hui, la figure du «pio Vtrgilio» n'est plus un obstacle à la donnée de son appartenance à l'épicurisme - en raison de notre meilleure connaissance de la théologie épicurienne et de la religiosité authentique des Maîtres successifsdu Jardin-. on trouve encore toute la gamme des positions possibles vis-à-vis de l' «épicurisme de Vrrgile», depuis le refus inconditionnel ( qu'illustre en particulier la thèse de Benjamin Farrington sur l'anti-épicurisme virgilien) jusqu'à l'esquisse d'un Daphnis emprunté à la théophanie épicurienne, dans la Dissertation de Bernard David Frischer sur la V//' Églogue,de 1975. Cependant, on doit à la rencontre d'éminents spécialistes de l'épicurisme gréco-romain, organiséeà Paris par le VIII• congrès de l'Association Budé, en avril 1968, l'apaisement du débat, par l'encouragement de recherches moins impressionnistes sur la question, dont le P. Oroz-Reta posait alors les premiers jalons. Pour ce qui est de la connaissance de la «piété»épicurienne, les travaux inaugurés par le regretté Wolfgang Schmid sur la théologie d'Épicure (et de ses successeurs, ainsi que sur les traces de celle-ci chez les Pères de l'Église) ont été d'une importance décisive - tout autant que ceux de Knut .Kleve,à qui l'on doit (outre l'application de techniques modernes en papyrologie) nombre d'études sur l'interprétation philosophique des textes théologiques épicuriens. Nous nous en sommes inspirée largement Dans ce contexte, on peut regretter que l'édition tant attendue du Ilspi Evœ{Jsiaçde Philodème n'ait pu encore voir le jour, malgré les améliorations notoires apportées à la restitution des divers fragments par Ivan Boserup, Taziano Dorandi, Albert Henrichs et Wolfgang Luppe. Il en va de même pour la réédition du /lepl 8e(JJ'II, jadis publié par Hermann Diels et revu actuellement par Graziano Arrighetti. Dans la mesure où les nouvelles lectures, fàcilitées entre autres par l'emploi du microscope binoculaire, rendent caduques les restitutions de Theodor Gomperz (qui n'avait pu veri.fierles fragments de visu) et, encore plus, celles de Robert Prulippson dont les reconstructions hasardeuses font souvent fi de la stichométrie, ce

AVERTISSEMENI' DE L'AtITEUR

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sont celles-là que l'on a introduites après coup dans les notes de notre ouvrage - quoique, par ailleurs, les renvois aient été laissés tels quels, conformémentà la version originale du manuscrit. Pour ce qui est de la bibliographiegénérale, elle a été remise entièrement à jour et les recherches nouvelles ont été sélectionnées en fonction de leur contenu, soit que celui-ci présente un rapport {interne ou externe) avec des questions étudiées dans notre volume, soit qu'il prolonge ou complète notre étude ( qu'il s'agissede la compréhension de l' Énélde ou de celle des doctrines épicuriennes,au niveau des sources et de leur interprétation). Nous remercions vivement notre collègue du «Seminarfür klassische Philologie» de Bochum, M. Theodor Lindken, de nous avoir facilité la tâche en nous aidant à dépouiller les dernières parutions en papyrologie, sur Philodème en particulier. Dans la bibliographie virgilienne, on trouvera mentionnées, parfois, des œuvresqui n'ont apparemment qu'un rapport lointain avec l'objet de notre étude - laquelle emploie la méthode analytique pour vérifier ce qui, dans I' Énéide, se trouve en accord {ou en désaccord) avec une vision du monde marquéepar la spiritualité épicurienne. Cela s'explique par le fait que, même si la question sur laquelle nous nous sommes arrêtée en 1971, n'a plus fait par la suite l'objet de recherches approfondies, d'autres recherches virgiliennes,sur la technique narrative de l'épopée, par exemple, nous semblent corroborer par d'autres voies des conclusions auxquellesnous étions parvenue nous-même. Ainsi Bernd Effe soulignait en 1983, dans un article consacré à la perspective narrative de I' Énéide, le caractère émotionnel et subjectif du discours virgilien, cependant que, la même année, Gordon Williamsestimait que, de son point de vue, «the text of theAeneid enjoins a reading that is entirely consistent with the theology of Epicurus.» ( Technique and ldeas in the A.eneid,p. 213 ). De même, si la recherche allemande de ces dernières annéess'est volontiers consacrée à styliser, pour la critiquer, la fiuneuse «two-voicestheory»de l'École de Harwrd { question pour laquelle nous renvoyons en particulier à l'article d'Antonie Wlosok de 1973 et, plus généralement, au bilan établi par Rudolf Riels dans l'ANRW.en 1981), il n'en reste pas moins que cette discussion a contribué à préciser et à délimiter ce que l'on a dénommé le «polysématisme•de l' Énéide. Cette approche trouveson application dans l'étude de R O. A M. Lyne, publiée il y a deux ans à Oxford, sur les Further Volcesin Vergtl'sAeneid.Elle correspond, au fond, à un postulat dont l'évidence est admise, par ailleurs, par tous les auteurs qui font la part de l'inconscient et de l'imaginaù'e dans la création poétiquede Virgile - qu'il s'agisse de Joël Thomas ou de Philippe Heuzé,

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AVERTISSEMENT DE L'AUŒUR

dont les Thèses, publiées respectivement en 1981 et en 1985, adoptent pourtant chacune une approche differente.Au niveau spirituel également.,il semble que, dans l' Énélde, la présence, en quelque sorte «refoulée», de l'épicurismetémoigne d'un «discoursen profondeur»,qui double et remet en question le «discours de surfàce». La tension douloumJSCentre l'avenir incertain du héros pieux et la plénitude du destin qu'il incarne (cela même qui a mit del' Énéideune épopéevibrante de la condition humaine) ne serait sans doute pas concevable sans une remise en question préalable de la théologie «officielle»par un sentiment religieuxépuré, tel qu'on le rencontrait en milieuépicurien. Ainsi la polyphonie théologiquedont témoigne l' Énélde, et à laquelle l'épicurisme aura sans doute contribué, pourrait bien être l'un des aspects de ce «polysématisme»- caractéristique d'ailleurs de toute grande œuvre,comme le rappelait justement Gerhard Binder en 1971, dans sa Thèse sur Aeneas und Augustus : «ln der Aeneisdurchdringen sich mebrcre lntentionen ihres Dicbters ; wie jede gro8e Dicbtung kann sic nicht mit einem für allemal passendcn Scbema erklirt werden. ln làst allen bisber versuchten Deutungcn liegt daher ein richtiger Kem, aberjede für sich genommen kann letzten End.esnie 'aufgeben'.» (p. 1). Pour cette raison, loin de prétendrenous-même à des résultats définitifs (que les limites thématiques et pratiques fixées d'avance à notre recherche interdisaient a priori), il nous semble que le présent trawil aura atteint son but s'il peut susciter, chez de jeunes chercheurs, le désir de 'Vérifiernotre approche initiale par une étude complémentairede l' Énéide, qui s'appliquerait à l'analyse des «théophanies»,dans le contexte des théories épicuriennes sur les apparitions divines. Plusieurs études, de caractère essentiellement philosophique, ont préparé la voie, en mettant en relief la valeur que les épicuriens confëraient aux apparitions divines, si importantes pour leur système moral. En ce qui concerne l' Énélde, c'est une question qui demanderait à être examinéede tàçon systématique,à la lumière des textes d'Herculanum que l'équipe du CISPE est en train de reconstruire patiemment Des résultats définitifs, nous dit-on, ne peuvent être attendus avant l'an 2000. Néanmoins, dans cette perspective, on peut souhaiter que le changement de siècle apporte aussi, peut-être, une nouvelle vision de Vugile. dont la nôtre n'aura été qu'une première ébauche. Ruhr-UnlversitiitBochum Décembre1988.

Viviane MELUNOHOFF-8ouROERIE

INI'RODUCTION

Lorsqu'en 173 avant J.-Chr. (1) l'épicurisme fit, avec Alkios et Philiskos, son entrée à Rome (2), nul ne pouvait encore prévoir quelle influence cette école philosophique, très vite distancée par le stoïcisme, exercerait sur les esprits au siècle suivanLC'est que les valeursspirituelles que cesépicuriens proposaient aux Romains ne semblaient pas correspondre à leur conception d'un monde ordonné selon des lois morales et civiques ancestrales, tandis qu'un Panétius oonsolidait cet ordre en lui donnant un contenu philosophique. Mais l'élargissement de la puissance romaine et, en contre-partie, le déclin du monde hellénique, tendait à briser ce cadre, devenu trop étroit, et à ouvrir la voie à de nouvelles influences spirituelles. A l'aube du nouveau siècle, les crises politiques entraînèrent un repliement de l'individu sur lui-même et, comme à Athènes à l'époque où Épicure y fondait le Jardin, l'épicurisme - qui essaie de résoudre les conflits de l'âme individuelleavant d'agir sur la cité - trouw désormais un terrain favorable. Sansdoute, ce n'est pas sansun serrement de cœurque Cicéron lui-même constate que les vertus philosophiques - et il faut entendre par là académico-stoiciennes-, qui ont fait la grandeur de Rome,disparaissent (3), alors que ceux-là même, dont l'autorité en matière de philosophie est fort contestable,connaissent un succès disproportionné ( 4). Il w de soi que ce sont les épicuriens auxquelspense Cicéron, et le succès auprès du public d'un mime qui réunissait sur scène en un même banquet à la fois Euripide et

( 1) C'est la dale que l'on admetle plus aénéralcment. de préfmnce à 154, cf. P. BoYAl'd, Lucrke et l'épicurisme,Paria, 1963, p. 7. (2) Scion AnŒmE, XII, 68, p. 547 L (3) CJc., Pro Caelw..40: Venun ha« generavll1ll1wn (nthil tn Ylta~ nlsl quod tsset cum /auM t!t cum dignltak conjunctum)non solwn ln morlbusnoslri.ssed rtxjam in llbrls

,rpmuntur. Ibid. 49 : lllud umun dm!ctum /ter ad lawiem cum laborequi probaveruntprope soit jam ln

schollssunt relicti.

(4) CJc., D, Fin. n, 44 : t!t iJ)Jit!t amici ejw muJtlpos'40 defensom ejw •ntentiae fwnmt tt nesc/o quo modo,ls qui OIICIOrilalem mlntmam ha/Jetmœdmamvtnr,popuJuscum 11/ls Jodl.

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INTRODUCTION

Ménandre, Socrate et Épicure (5), prouve combien les milieux romains étaient déjà «sensibilisés»par l'épicurisme. Mais le succès brusque du Jardin ne s'explique pas seulement par des raisons politiques ou psychologiques,d'ailleurs réelles et déjà mises en relief par certains spécialistes (6 ). La personnalité du nouveau chef d'école, Zénon le Sidonien, qui prit ta direction du Jardin aux alentours de 100 av. J.-Chr., a été sûrement un fàcteur important de renouveau pour l'école. Zénon avait été disciple d'Apollodore, le «tyran du Jardin», mais il avait aussi suivi les leçons de Carnéade, et il semble qu'esprit indépendant, il ait donné à l'enseignement du Maître son propre accent (7). Tandis que Cicéron se fait un plaisir d'attaquer les Amafinius, Rabirius, Catius et autres écrivainslatins qui déshonorent l'épicurisme par leur médiocrité, quoiqu'ils trouvent un grand écho dans le public ( 1), jamais nous ne trouvons dans ses œuvresune allusion malveillante à Zénon, qu'il a connu personnellement( 9) et dont il loue la façon d'écrire ( 10). Et lui-même, il n'a pas dédaigné de suivre les leçons du successeurde Zénon à ta tête du Jardin d'Athènes, l'épicurien Phèdre ( 11), qui avait d'abord commencé par enseigner à Rome. Zénon semble avoir partagé son enseignement entre des écrits et de véritables conferences,si l'on en croit son disciple Philodème : ' Hµiv pèv o6v6wley6~ o Z~f/Wfl,eal À.6)'ovç i-ciivani6~6n""' i-o~ ht,ee,µévovç 1tpoà,caiAivetcu;q,~ â8a1'iîi-o,oiOeoiow/ ,ev) et Apollon le protège en reconnaiSSlUlce de sa dévotion(71). Mais son imagese précise dans la littérature postérieure.C'est à C8llSC de sa piété que les Grecs l'épargnentà la prise de Troie : A.ivelaç6è OldOtlÇ pèv i-ovç ,rai-~ ,eal µrrrpq,ovç88ovç, cr. tn. 261, set1'VOfis pm:;!Nsqw jvbt,rt exposarr poœm VI. 51 : casas in WJta ~ ? XI, IS7: mdliexaudllaœorum/l'Olap,ettSlf/W,_. ( 36) Cf. tn. IV, 65 : q,àd ~ /urentnn.qldd «bibra .;,r,a,,t ? Vil. 597 : YOtisqll1tao.s~ -'s. IX. 24 , onmmtqW a«1wraJ01ts. (37) C. BAuv, Rdiglon ln Ylrgtl. Omn1. 1935, p. SO. ~

a

m.

LE SCEPTICISMERELIGIEUXDANS L'ÉNÉIDE

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considère que ce ne soit pas œe attitude véritablementreligieusede fàtiguer le ciel de ses prières. Lucrèce avait déjà exprimé cette idée {38) que Vtrgile reproduit semblablement,lorsqu'il évoque la façon dont prie Tumus: multa deos orans oneravltque aetheravolis( 39).

Un autre personnage de I'Énéide, Jarbas a une attittlde semblable. Il pense pouvoir acheter Jupiter à sa cause en multipliant les temples, les autels et les hécatombes (40 ). En ce dernier cas, on est frappé de la parentéd'idées entre le texte virgilien et un document de la théologie épicurienne contenu dans le Pap. Oxy. II, 215, et dont l'auteur, s'il n'est Épicure lui-même,est l'œ des maîtresde l'épicurisme ( 41): •Il n'y a point piété ... quand l'un ou l'autre va répétant : je crains tous les dieux et je les honore et je veux dépenser toute ma fortune à leur offiir des sacrifices et à leur consacrer des offrandes.Un tel homme est peut-être plus louable que

d'autres particuliers; toutefois, cc n'est pas encore ainsi qu'on pose le fondement de la piété. ( ... ) Serais-tu d'avis que par le sacrificede milliers de bœufil, tu peux, si tu as commis quelque mauwisc action, apaiser le dieu, ou qu'il tiendra comptedu sacrificeet, comme un homme, il te fera remise une fois ou l'autre d'une partie du dommage ?• ( 42)

Jupiter, tel un dieu épicurien, a beau entendre les plaintes de Jarbas, il ne se soucie plus de lui par la suite: le roi ne tirera aucun profit des événements qui suivront Dans cet épisode, Vtrgile semble illustrer la pensée qu'il exprime ailleurs en tant que narrateur quJd vota/urentem, quJd delubrajuvant ? (IV, 65-66)

Lesdieux ne se souciant pas des âmes livréesà leurs «passions»,il est inutile - et moralement mauvais - de vouloir les influencerpar des prières : Desine (38) /Je /w. nat. IV, 1239: nequlquamdt,o,n numensortisqw fatigant. (39) Én. IX. 24. (40) Én. IV, 199-205: Hic ... / tmipla Jovl œntum IDlis lmman/a "f"ls, / untum anu posuit 'llgllemquesacrawrat lgnem, / œ:ublas doom anemas,pecudumque cruor, / plngue JOlumet vart/sj1orentia//minasertis.I lsqueamensan/ml et rumoreaccensusamaro/ dicltur anœ aras media Inter numlna di11om/ mu/ta Jowm man/bus supplex orasse suplnls. in Sltzungs(41) Publiépar H. Dn!LS,Eln eplkumsches Fragment aber GIJtrerverehrung, bmchte der Berliner Akademle der Wlssenschq/ten.phil.-hist. Klasse, 1916, p. 902-904. L'auteur attribue le texte à Épicure, cependant que W. CRONERT, ArchivjiJr Papyru.skuntk,I (1901), p. S27, penche plutôt pour un disciple d'Apollodore (Zénon, ou même l'élève de cdui-ci, Philodème). - Sur ccttc question,consulterW. ScHMm.Textprobkme tines eptlalmschenFragmntes i1berGtJtrerverwung.in Rhelntsches Museum. cv (1962). p. 368-376. (42) Tnid.A.•J.FEsn.roàE.op. dt, p. 99-100 (1. S-16 et 19-24 du texte grec).

44

CHAPITRE I

/ala deum flecti sperareprecando, dit la

Sibylle à Palinure ( 43 ). Aussi comprenons-nous mieux que, lorsque les «sages» de l'épopée se risquent à lever les yeux vers le ciel, ce soit sous la forme de l'hypothèse rhétorique (qui est, au fond, une expression refoulée du doute) qu'ils commencent leur prière:

Juppiteromnipotens, ... si quld pietas antiqua labores respiclthumanos,dlJjlammam evaderec/assi nunc, poter, et tenuis Teucrumres eripeleto.(V, 687 sqq.) Rappelons la fin de l'épisode. La réponse de Jupiter à la prière d'Énée est instantanée : l'atmosphère orageuse qui avait aggravé la lassitude des Troyenne&et la pluie qui s'annonçait au loin, par le lever des vents et l'apparition de l'arc-en-ciel ( 44 ), se résolvent en une averse qui vient à point éteindre l'incendie. Cependant, Énée n'est pas convaincu par le «signe». Il va traverser la plus grande crise de désespoir qu'il ait connue depuis les épreuves de la tempête ( 45). Ma1gréle signe de Jupiter que le lecteur interpréte comme une réponse à sa prière, le héros ne voit dans l'évolution de l'événement qu'un casusacerbus;il est sur le point de succomber à une tentation qu'il n'avait eue ni à Troie, ni pendant son périple, ni même, au fond, à Carthage ( 46) : il est prêt, délibérément, à abandonner sa mission.

(43)

tn. VI, 376. Pour SE.Rvrus,ad /oc. ce vers comporte une résonance épicurienne. En

mit, c'est la multiplicité de cas semblablesqui amène à la poser. Isolé, ce vers pourrait aussi

bien être écrit par un Stoïcien, cf. S~ .• Ep. Luc., 107, 11 : volemem/ala ducunt, nokn11m trahunLMais, dans d'autres contextes, le ton pessimiste de Virgileest difficilementréducuble au stoïcisme, cf. tn. Il, 405: ad caelum tendensardentialuminafrustra. (44) tn. V, 607: (Juno) 111/ntos aspirai eunti,et 609-610: li/a (Iris) vtam celerans~rmllle co/orlbusammt I nu/JIvisa clto decurrittramlte virgo. Sur le symbolisme de !"arc-en-ciel et l'humanisation imparfàjte du phénomène physique, cf. E. A. HAHN,Vergil'slingulsticll'eatmentof divine belngs, in Trans. cl Proc«d. of the Amer. PhtloLAssoc.,LXXXXVIII(1957), p. 62-63. L'auteur remarqueque l'évocation d1ris en IV, 700-702 garde le caractère d'une description physique (en particulier, l'adjectif rosclda.v. 700, et l'expression adl'ersosole,v. 701 ). (45) tn. V, 700-703: At paJer Aeneas casu concussusacerbo nunc hue ingentis,nunc 11/ucpectorecuras mutabatversons,Stculisnereslderetarvls oblitll.rfatorum, ltalasne capessereloras. (46) Cf. K. 8ocHNER,op. ciL, RE, p. 356.

LE SCEPTICISMERELIGIEUXDANS L'tNtJDE

45

LES DOUTESSUR LA SURVIEDE L'AME

Affaiblissementde la valeurde la sépulture Certains, Voltaire en particulier, ont reproché à Énée cette fàiblesse.Sans doute n'ont-ils pas w qu'il y avait là une vérité psychologique.Énée n'incarne pas un idéal mythique,comme !'Hercule des stoïciens. C'est en «mortel»qu'il réagit, lorsque, soumis à des épreuves imméritéesqui le poussent à la limite de ses forces, il s'abandonne au désespoir. Mais s'il souffre( 47 ), c'est qu'il n'a pas non plus les raisons d'espérer ni l'optimisme d'un Ulysse. Les siècles qui séparent Homère de Vugile ont laisséleurs traces dansl' Énéideet, de façon anachronique pour la «vraisemblance>du personnage, dansl'âme du héros. Ulysse, pris dansla tempête, se désole parce qu'il va mourir. Énée aussi, lorsqu'il sent sur lui le froid de la mort ( 41 ) ; et tous deux, ils regrettent le sursis de vie dont ils ont bénéficié,au lieu de mourir comme des guerriers à Troie ( 49). Mais Ulysse a des raisons objectivesde préferer cette mort-là à une disparition dansles flots: il aurait obtenu sa tombe et toute l'Achaie aurait chanté sa gloire ( 50). Énée, quant à lui, ne se préocrupe guère de sa tombe, ni de ce qui pourrait advenir de son corps : les guerriers dont le corps a roulé , dans les flots du Simois, à Troie, n'ont pas eu non plus l'honneur d'un tombeau, et pourtant Énée envie leur sort (51): la seule consolation qu'il y voit eût été celle de mourir sous les yeux de ses parents {52). Ce n'est pas la mort glorieuse pour la patrie qu'il regrette, mais seulement la possibilité de mourir dans un entourage familier{53), auprès des siens. Et, de fàit, pour le sage, c'est là une mort douce (s.). Cette philosophie, c'est aussi celle de son père Anchise: facilis jactura sepulchri(55). (47) Cf. ]. PmutET,Optimismeet lrag«/le dans l'Énélde de Virgile, in Rl!VIM!da ÉtudeJ latines, XLV (1967), p. 346: «DansI'Énétde, personne n'est heureux; Énée lui-même, l'homme qui réussit, est un homme malheureux,mêlé à des situationstrop dures d'où il lui Cil impossiblede se tirer de façon tout à fait honorable•. (48) Én. l, 92: extemp/oAeneae so/vunturfrlgore membra. (49) Én. I, 94-101, â. 0d. V, 306-312. (S0) [bill.V, 311 : r@ #' IÀ.aXO'P ,neph,n, #al psv ,eAioç ftym, 'AxtuOL (Sl) Én. 1, 97 sqq.: mene ... / non potuwe ... anlmam hanc ejfundere./ ... / .... ubi toi Simo/s correptasub undls / SCUlll virum galeasqueet fort/a corporavoMt ! (S2) lbill., v. 94-96: 0 terr,uequaterquebeati / quis ante ora palrllm conrigttoppeœre. (S3) Ibid., v. 9S: Trojae sub moenibusa/Ils; v. 97: llfac/s occumberecampls. (54) C'est de cette façon dont meurt Épicure; cf. D. LAttcE, X. 16, qui rapporte une épigramme de ses disciples(Us.• p. 367, 1. 10-11): 'l'oiir' 'E,rlxovpoc / i1a'rarO'P eim tp~ n,lbroç a,roq,(Jipew,ç, et, au dernier soir de sa vie, seul le S011\/Cnir des conversationsawc ses disciples le dédommagede ses hom'blcs souffi'ances: avrurapernnero& ,racn rovro,ç rd #m'd ~ :xaipc,Jv brl rfi rtn )'S)'Ol'6rc,n, t,,iv 6~ ,mtJITI. ( tbill.,22 ; Us. 138). (SS) Én. II, 646.

46

CHAPl'IREI

Lescommentateurs modernes ont été très gênés de cette remarque. L'idée que l'âme d'un mort non-enseveli errait le long du rivage de l'Achéron n'a-t-elle pas été soutenue dans toutes les grandes a:um:s de l'Antiquité, de l'Anligonede Sophocle à la ka,ahuis de Virgile? Comme une telle contradiction à l'intérieur de la même œuvre semblait insupportable,on s'est ingénié à en donner des explications. Pour le commentateur Henry, la remarque d'Anchise ferait allusion à une superstition particulière, selon laquelle les personnes touchées de la foudre sont indignes de l'enterrement (56 ). Mais Festus, sur lequel il fonde son argumentation, indique qu'il s'agit de ceux qui sont morts à la suite d'un foudroiement : «homo si fulmine occisus est, ei justa nulla fieri oportet» (éd. Müller, p. 118). Or, Anchise n'est qu'estropié 7 ), et. surtout, lorsqu'il meurt plus tard, il a par le châtiment de Jupiter CS droit, dans l' Énéide même, à de véritables funérailles( 51). R. Sabbadini, comprend sepulchridans le sens de mords ( 59), mais ce serait bien le seul exemple d'un tel glissement de sens ( 60), et on n'en trouve aucun autre emploi dans l'œuvre de Vugile ( 61 ). R. Wôhler, enfin, voit dans cette remarque d'Anchise une tiace incontestable d'épicurisme, tout en la jugeant déplacée, et il suppose qu'il y a là un de ces passages imparfàits,que Virgile aurait amélioréssi la mort ne l'awit surpris ( 62). Mais, pour reprendre les mots de T. Franck, «such efforts betray too much of a desire to find the normal orthodox Romanin Vergib ( 63 ). Cependant, il n'est pas sûr que Virgile s'éloigne vraiment de ses contemporains, par une telle remarque. Le scepticisme sur la survie après la mort et. par conséquent, sur tous les rites eschatologiquesqui y étaient liés, était beaucoup plus répandu qu'on ne le supposerait, et cela non pas seulement dans les milieux épicuriens. Le P. Festugière a montré que, dès l'époque

(56) Ap. CONINGTON•Nmt.l!SHIP, t. Il, p. 157-158, ad /oc. (57) et: APowlo., BlbL Ill, 12, 2 sqq. (58) et: Én. V, 46-48. Sur la simplificatioDinclulâe, par HENRY, des traditionsrelatives à l'entem:ment des corps foudroyés, cf. A Bouoœ-Ll!ancQ, op. cil., p. 54, n. l. (59) &ide l'Énélde, Turin, 1911, ad /oc. (60) CAruI..LI! XCVI, l et 0vmE. Fœt Il, 33 emploient poéciqucmcntle 1cnnc pour déligner «les morts», mais non pas la mort en elle-même. (61) Sc reporter à l'étude détaillée de C. BAILEY, op. clt., p. 287 sqq., sur la &çoo dont Vugile dt.erit la mort et les rites funéraires dam l' Énélde. (62) R. WOHu.R, Über den Eln/h4Pdes Luknz 1114/ t& Dlchterdu augwt,dscherZeit, in ProgrammenGrtifswald, l (IM. 1876), p. 9-10. (63) T. F'lw«, Two nolU on Vnrtl, in Ammcan Jouma/ of PhJlology, LVII (1936), p. 334.

LE SCEPTICISMERELIGIEUXDANS L'ÉNÉIDE

47

hellénistique.les croyances traditionnelles perdaient de leur vivacité( 64 ) et, qu'à Rome,ceuxqui n'étaient pas épicuriens, commeCicéron, exprimaient le même scepticisme(65). Si ces opinions étaient déjà affaiblies,il n'est pas douteux, en revanche, que l'épicurisme leur a porté un coup fatal. C'est en épicurienque César plaide contre la mort de Catilina et de ses complices ( 66). C'est l'épicurien Mccène qui, selon Sénèque, aurait écrit: nec tumuloeuro, sepelitnatura relectis(61). Varius, Philodème, Horace et. bien sûr, Lucrèce avaient écrit sur la mort ( 68). Aussi Servius semble-t-il avoir raison de voir là une trace d'épicurisme. cependant qu'il est inutile de supposer, avec Wôhler. que Vu:gileaurait eftàcécette «réaction• d'épicurien, s'il l'avait pu. Elle n'est pas isolée, en effet Ainsi, lorsqu'Énée a porté à Laususle coup fatal, il désire adoucir sa cruauté involontaire par un geste de bonté. Il lui permet d'être enterré. Mais il sait bien que c'est là un geste vain: teque parentum

man/buset clnerl,si qua est ea cura,rem/no(X. 827-828)

Sans doute, on peut dire qu'Énée prête à Laususle même athéisme que professe Mézence et qu'il se rend compte que son geste de générosité n'a aucune significationpour eux deux. Mais le lecteur a peineà croire que, dans ce monologue, Énée, que l'on nous présente comme sincèrement peiné, n'exprime pas son opinion propre et son scepticisme. D'autant plus que celui-ci revient dans la bouche d'autres héros. Turnus fàit à Pallas la faveur d'une sépulture, parce que c'est justement une bagatelle à ses yeux, un honneuret une consolation,mais non pas le rite essentiel qui décide du ; bonheur ou du malheuréternel de l'âme ( 69 ). (64) A.-J. f'f.sruol2RE,Épicure et sa dMDc.Paris, 1946, p. 14-17; cf. 8IJIIIIÎ F. CuMoNr, R«herchn S1II' k symbolismefunbalœ des Romains, Paris, 1942, p. 35-36, qui rappelle cette épiarammede CALLIMAQUE (CAHEN, épigr. 13) r D Xaploo, ri 1'à,8fl(le; - ffiM.Ùtl#D'ro,cq,ç; ( 121).

C'est le même esprit rationnel qui inspire Euripide et Virgile.Mais si le poète grec scandalisait son temps par de telles assertions ( 122), à l'époque de Virgile, elles étaient monnaie courante : Lucrèce avait préparé la voie. Cependant, il fallait que le poète adoptât le pessimisme épicurien, pour •. pouvoir éliminer, à l'intérieur du mythe, 1apossibilité d'un salut apporté par un deux ex machina.L'étranger que Didon reçoit sous son toit n'a rien d'un Hercule providentiel qui 1a récompenserait de son hospitalité en ramenant Sychée à 1avie, comme c'est le cas dans le mythe d'Alceste. Les Manes ne ressuscitentpas, l'hôte est ingrat, et pour oublier Énée et retrouver Sychée, Didon doit entrer dans l'insensibilité de 1amort, par le suicide. Les devins, avec leurs menaces vagues et terribles ( 123), ne l'avaient pas mise en garde contre une telle fin, qui est pourtant devenue réalité contre le cours des destins ( 124). Au contraire, après l'arrivée d'Énée, les entrailles des victimes qu'elle avait examinées lui avaient donné, croyait-elle, des réponses favorables. Junon et Vénus avaient présidé à l'union des amants. Mais le ciel et 1a religion, qui semblaient les protéger, se sont finalement révélés impuissants. Pour faire partie desinstitutions religieusesofficielles,les méthodes dmnatoires les plus éprouvées n'en ont pas moins abouti à un échec. Didon, en se suicidant, a montré qu'elle n'avait plus aucune raison d'espérer en leur pouvoir. (120) Cambridge (Massasch.), 193S, p. 116 ad /oc. (121) EUR.,Akeste, l 091. (122) Cf. J. W. JAEOER, PaiM/a l (Eurlpùks und seine Zeit) Berlin, 1936, en part. pp. 427-449. ( 123) Én. IV, 464-46S. (124) V. 696-697.

CHAPITRE II

L'impuissancede la divination

La possibilité de prévoir les événements futursa été contestée dès Homère, qui prête souvent à ses héros de fausses intuitions de l'avenir (1). Quant à l'impuissance des devins, c'était devenu un lieu commun chez les poètes grecs (2). Et, de fait, selon les historiens de la religion, la divination dénonce un niveau de mentalité religieuse primitive (3) et, à Rome, c'est surtout sous l'influence étrusque qu'elle a pris de l'extension, sans avoir trouvé une adhésion totale dans le Sénat ( 4 ). Pourtant la mantique a crû, du n" siècle jusqu'à la fin du fi, sous l'influence du Moyen-Portique, par suite de l'extension de l'Apollinisme romain et peut-être aussi parce que Rome se trouvait alors dans une situation psychologique comparable à celle du temps des Diadoques, et que les hasards des guerres civiles augmentaient l'angoisse deYaot l'avenir (5). Mais les meilleurs esprits ne s'abandonnèrent jamais à ces divagations et, parmi ceux-ci, il faut compter Cicéron ( 6 ). Dans le De natura deorum,c'est autant Velleius que Cotta qui polémiquent contre la divination et. tout en présentant les argumentsde leur école contre le stoïcisme (7), ils ( 1) Cf. 1. W'ŒNEwslc, La technique d'annonœr les hénemt!nts.{ulun chn Homùe. in Eos. XXVII ( 1924), p. 125 qui en~ 9 cas dans l' Tlladut 7 dans l'Odys.s-h.Il s'agit d'ailleurs I01Mllt de vaines menaces profërées sous le coup de l'irritation, ou bien de détails sans importance (cf. TLVII, 291 sqq.; VIII, S24 sqq.; 0d. XVII. 59 sqq., 79 sqq.). (2) Cf. TLl, 108: éo6-tà.~· olh-eri ,rwç ebraç hioç oih'' ériAeœç, cf. SoPH.,P.lt!Ctre, 1481: Kal µâme lm ~urroç êm,â.Uov,râiat. (3) Cf. C. BAILEY.op. cit, p. 26 sqq. (4) Cf. J. BAYET, Histoirepolitique t!t psychologiquede la religionromalnt!,Paris, 1957, p. 158. Sur la défiancedu Sénat envers la divination étrusque. cf. A. Booc:Jtt-Ll!cwtcQ. Hùtolrt!de la divinationdans /'Antiquité,IV, Paris, 1882, p. !OSsqq. et le sénatus-amsultc reproduit par Cie., de div. I, 44. (S) J. BAYET, Ibid. en donne pour exemple la reconstructiondu temple de la Fortune à Préneste,où l'on consultaitles sortn, et le succès de la divinationbrontoscopique, d'origine étrusque.sous l'influence de Caïus Fonteius Capito et de Nigidius Figulus. (6) Cf. Deleg.11,32; Dedtvin.Il, 75 et passim: Denat. deor.l, 14: quiddetpstsausplclis qui/Jus nospr111!SUfflUSt!Xistimandum sil ( ... ), prof«to MS qui ~ aiJquld œrtl /ttJM,r arbitl'tllltur addubùart!~ doctwlmorum homlnum dt! ma:clmarr tanta dissmslo. (7) Dt NIL dt!or.1. SS, et Ill, 14.

60

CHAPITRE Il

expriment là, à en juger par le reste de l'œuvre de l'écrivain, l'opinion de Cicéron lui-même. Mais il est bien évident que cette forme de •piété» ( 8) a été avant tout attaquée par les épicuriens. Sans doute, la question n'est abordée que superficiellementpar Lucrèce, et toujours de façon indirecte (9). Dans le célèbre passage de l'immolation d'Iphigénie (1°),il n'est même pas fait allusion à la prédication de Calchas. Cette discrétion peut se justifier de façon externe, par l'inachèvement du poème (11). Quoiqu'il en soit, elle est surprenante. A une époque où une véritablesoif de connaitre l'avenir avait envahi les sphères aristocratiques,et où tous les diseurs de prophéties trouvaient une oreille favorable( 12), on s'étonne de l'indiffërencede Lucrèce qui, par ailleurs,attaque violemment le finalisme des stoïciens, lesquels incluent nécessairement la mantique dans leur système( 13). Vugile, lui, n'hésite pas à présenter les devins et, par contrecoup, la divinationsous un jour défavorable(1•).Philodème avait flétri, dans ses écrits, ces pratiques qui lui semblaientGoins que rien» et indignes de ceux qui s'essaient à la philosophie. Prédictions dont la realisation est incertaine, rêves en incubation qui se realisent de façon opposée, pétalomantique, divination astrale, l'auteur s'étonne que tous ces produits de l'imagination soient confondus avec la sainteté (15). Ces attaques étaient (8) Scion la conception, qui résiste mal à l'analysedestextes, de P. BoYANCt,la religion de Virgile,Paris, 1963. p. 9 3 : «Pour Vu-gilela divination est étroitement liée à la notion des dieux et l'usage qu'il en fait n'a pas à être séparé des autres fonnes de sa piété». (9) De rer. na/. VI, 379-386: Hoc est igniferinaturamfulminis ipsam / perspicere,et qua vlfaclat rem quamque vldere,/ non Tyrrhenaretrovolentemcarminafrustra/ indiclaoccultoe divumperqu/rerementis, / unde volonsignis pervenerlt,aut in utram se / wrterit hinc partem, quo pacto per loca saepta/ lnslnuarlt,et hinc domlnalUSut e:ctulerltse, / quidPenocerequem de caelofu/mlnis ictuS. V, 110-112 : de rejunderefata / sanctius,et multo œrta rat/onemogis quam / Pyd,ia quae tripode a Phoebilauroqueprofatur... (10) Ibid. l, 81-101. Lukrez und ( 11) Se reporter au calcul compliqué,et pas toujours probant, de K. 80ceNEa. Vorklassik.Wiesbaden, 1964, p. 57-120, qui essaie de retro= l'ordre dans lequel ont été écrits les dülërents livres du De Rerum Natura,ainsi que l'étendue des lacunes. (12) Cf. Cie .• De divin. Il, 46, 99, se moquant des Académiciens qui prétendaient annoncer la mort des premiers triumvirs,à partir d'oracles chaldéens. (13) Cf. K. R.Eoowun-,Poseldonios von Apameia. Sondcrdruck der PAULY•WIMOWA Realencyc/opddieder classlschenA./tertumswissenschqft, Stuttgart, 1954, p. 792-805. ( 14) Cf. E. BIŒCil.JET,Virgileet les augura; à proposde l'Énélde IX. 124-128.in Mumun Helveticum,XIII ( 1956), p. 54-62. (15) llepl 8eiiw l, col. XXV,1. 9-18 et 21-22 (Dœls, 1916, p. 44): KW µavrl' fa n/poeürfo,, i du passé aux idées éclairées du présent ( 102). En c:da. il est vraiment un disciple de Pbilodème, lequel admet1ait «JJC les dieux n'étaient pas régulièrement préoccupéspar les affàircsde ce monde, mais qu'ils pouvaient cependant s'en occuper de temps à autre, en des occasions exceptionnelles( 103). Les spécialistesoot relevé nombre d'exemples comparables à cdui~ où le prodige n'a pas de valeur en lui-même mais doit être compris de fàçon historique ou symbolique, en rapport avec l'histoire romaine. C'est ce que J. Perret appelle des «procédés rt'actnatisation» ( 104 ). L'auteur multiplie les allusions, plus ou moins subtiles, à l'histoire contemporaine de Rome et. pour ce fàirc, il utilise la divination comme un mo)'ffl tcdmique littéraire commode, pour annoncer l'avenir ou projeter dans le passé tel événement contemporain. Littérairement.ce procédé n'a rien de llOll'YaUl: on en relève déjà de nombreuses traces dans Homère ( 105). Mais Virgile en mit un emploi systématique. Le prodige de l'essaim d'abeilles sur le laurier sacré (106 ) en est un exemple. Non seulement il y a ici une allusion au palmier sacré trouYéet protégé par Auguste ( 107), mais le prodige de l'essaim d'abeilles n'est plus qu'un symbole, celui de la royauté, puisque, selon la divination officielle, ce prodige serait maléfique et indiquerait l'asservissement du pays ( 1111), alors que, pour Virgile, ce prodige est un symbole du charisme dont jouit Énée et. à travers lui, Auguste. Virgile modifie le sens du prodige en fonction de 11li.stoireaugustéeone, au mépris de l'interprétation traditionnelle que ~out ( 102) R. 8LocH.ln p,odira dans l"Anliqllltic/assfqw, Paris, 1963, p. 78, souligne que le fait d'ôeer au prodige, dansla mesuredu posallle, son caractère supra-mturel,conespond à un fàit fondamental de l'esprit latin, •esprit positif et concret.sansgrande imagination ... let qui J semble awir eu assez peu de goût et de don pour l'exégèse divinatoire•. (103) llepl 8efn 1.col. VII (Dmt.s, 1916, p. 14), t. 1·3: ~

a'111J1UJ{J1Jén, &i -rOUJVOf>{e/ (se. roùç Bcwot;) JRWei•

.....Jrpm,ç. oq lu,ç pln,v, d,pu,fpn/ffll' XJKJ1'flJ{II/.

( 104) J. PEuEr. Vu,tk, l"hommeet linnre. Paris, 1952. p. 91. (I0S) cr 1. WŒ.NtEw1K1. La ltdurJ,qw dQ/I/IOnœrla ~falurs chtt Hamm. in En d'aborder en Italie et leur indique de toucher la côte de l'autre côté (396-398) mais sans donner de réfërences gcographiqucs précises ( 477). (62) • Dç lq,a-r' eiJxoph,f, l,è "~ '.4~ (IL VI. 311). CONJNOTON-NETIU!• SHIP, ad /oc. rapproche aussi d'Ovtœ, Tmtes, I, 3, 4S. où Vénus semble~ir 1e détourner des siens. (63) En ce qui concerne, plus généralement,l'interprétation des correspondancesentn: la description virgilienne de la prise de Troie et les ~ ,epiéseutatioos figurées du cycle troyen (Tables Iliaques etc.}, on doit opérer r.,,c prudence, cf. Ch. PK:.w>, J/lrgilt t!I l'l/ioupt!rsisdu Parthinon,in Rnw du ttutlt!sLatina, 1936, p. 269-271. (64) Cf. C. BAILEY,op. clt, p. 187. (65) Cf. en paJ1iculier,Luclt., Il, 180-181: nequaquamnobis dhtn/DIS ~ Cr«IIIUII / naturam mundl : tanta stat prœdita culpa. (66) XI, 42-43: Tene,inqult, mlserandepuer. cum laet4 Yfflim. / tnl'ldlt FOltUllamlhL

ameve

LA FAILLITE DE LA PROVIDENCE

115

dieux n'y sont pour rien et, aux yeux du héros, la prière qu'Évandre leur adresse n'a fait qu'exprimer son inquiétude personnelle, spe multum captus inanl ; dansl'optique du narrateur elle est presque réprouvablepar son aspect intéressé: fors et votafacit. cumulatque

altaria donis ( 67).

Cette remarque ne fait que remettre en relief l'authenticité de la «piété• d'Énée. La mort de Pallas touche profondément le héros - ce qui justifie la façon dont il tuera de façon aveuglepour la venger. Point de consolation en l'idée, bien romaine pourtant, que Pallas a eu par les armes une mort glorieuse. On est même surpris que le personnage ne puisse trouver de réconfortdans l'idée que Pallas ira aux Champs-Élysées,dont il a eu pourtant la révélation. Les honneurs qu'Énée rend au jeune homme sont vains et sa foi en l'immortalité ne transparaît nullement : nosjuvenemexanimumet ni/jam caeleslibusul/ls debentem\/Qnomaeslicomitamurhonore(v. S1-S2) et pourtant il n'incrimine pas les dieux - mais la fortune, cette entité commode qui donnait aux épicuriens la possibilité de transposer dans le domaine métaphysiquele principe du hasard, sur lequel repose leur système physique.Énée est-il présenté comme croyant à la Providence, dans le sens où l'entendent les stoïciens? Les plus spontanées de ses réactions devant le malheur de ceux qui l'entourent donnent l'impression contraire. C'est dans sa sensibilitédevant le malheur humain et l'expression de celle-ci,par la voie de l'éPopée, que le poète garde une âme d'épicurien ( 68 ).

(67) XI, 50. On peut rapprocher l'expression,très nuancéeet légèranent négative,de IX. 24 où Tumus RIIÎt de la même fàçon qu'É'llllldre, oneravltqueanhml w,tls. Ici et là, les deux héros ne prient pas les dieux pour entrer en communicationavec eux, mais seulementpour œpter leur pui&WJCC en leur propre faveur. {68) Cette impressioncorrespond d'ailleurs à œlle des commentateursanciens; cf. E.-0. WAU.ACE, The notesonphl/OSQphy ln the commentarof Sentus on the Ec/ogs.theGeorgtcsand theEndd. ColumbiaUniv., 1938, p. 133 : «Vergil'sscnsitivenessto the tragcdy of goodness and loyaJty unrequitcdby the gods who carc not for men's life, so beset by murder and llaughtcr, is regularly countcdby Serviusas reftecting bis Epicurean feeling.Just so. whercliltc scemsto the poet or bis characters to disrcgard goodness or pletas, wherclifeseems fillcdwith the fruitless, it is, in the opinion of Servius, an Epic;ureanauitude which is exprcsscd; Lucrctiuacould easily be n:sponsiolefor thal feeling ; it is a just ref1cc::tion of bis Epicureanism».

116

CHAPmΠIll

L'ATITnlDE

DES HÉROS EN FACE D'ÉVÉNEMENTS PROVIDENTIELS

Déf,ancespontanéed'Énée Il n'est pas toujours possible de montrer le héros habité par la même sagesseen face d'événements qui le touchent Il semble que la disparition de Créuse ait été voulue par les dieux, et Énée les en accuse. Mais, plus tard, le temps ayant émoussé sa douleur, il se rend compte que c'était une erreur - ou plutôt une folie - de les en avoir incriminés : quem non incusavia mens hominumquedeorumque(Il, 745).

Ce jugement a de quoi nous surprendre, étant donné que Créuse lui explique, dans sa dernière apparition, que non haecsine numinedivom/ eveniunt(69 ). En somme, si l'on s'en tient aux paroles de Créuse, Énée, nous semble-t-il, n'avait pas eu tort d'accuser les dieux. Et pourtant, plus tard, le héros jugera sévèrement son attitude d'alors. Vrrgile n'a-t-il pas construit cette contradiction afin d'établir là une distinction entre le Destin voulu par le Maitre de l'Olympe, une volonté que les hommes introduisent et comprennent a eventu(7°),et la souveraine bonté des dieux, du divin en génèral, qu'on ne peut rendre responsable des malheurs qui arrivent à l'homme? L'attitude que le poète prête à Énée est, de tàit, trés complexe, et, parfois même, contradictoire. Le héros a reçu plusieurs indications sur son avenir, dont il est impossible de dire qu'elles n'aient pas un caractère surnaturel, et pourtant, il semble les ignorer aussitôt aprés et n'en tirer, par la suite, aucun profit (71). D'autre part, il ne reporte pas immanquablementà la divinité le (69) II, 777-778. (70) Cf. R. .Al.uJN, Une mdt spirl•lle d'tnée, in Re,,uedes Études Latines,XXIV (19"6 ), p. 190. L'auteur étudie l'attitude d'Énée au long du livre II et en tire la conclusion que le hér'ol «ne paraît pas se préoocupcr un seul instant de la volonté des dieux• (dans le laps de temps évoqué du v. 302 au v. S88) et qu'à chaque fois qu'Énée fait mention des dieux, ou de la volonté divine (v. 336, 396, 402, 428, 433, SS4) il s'agit là de «c:ommentaira rétro&pettili par lesquels Énée, en tant que nan-ateur,projette sur les éYéncrnentsde Troie les lumiàa sumaturelles qui les lui ont éclairés aprèscoup•. (71) P. BoYANct, op. cit, p. 92-93, remarque qu'Énée pn,tend au 1. m qu'il ne sait pas où les destins le poussent( tncertt quoJataferant.ubl slsterrdetur,v. 7) alorsque la prédiction de Créusc lui a fourni des renseignements suffisants.Mais il ne tient pas compte de celle-ci, puisqu'il se hâte de fonder une ville, à peine arrivé en Thrace (ID, 17), malgré la mention de l'Hcspérie par Créusc (Il, 781 ). W. KOHN,op. ciL, p. 92, n. 2, essaie de justifier ccucanomalie par le fait que l'état d'esprit d'Énée n'est pas le même lorsqu'il écoute le diSCOW'S de Créuae, à la fin du 1. 11,et lorsqu'il part à la rcchen:he des oracles, au 1. Ill. Mais, remarque avec justcsac P. Boyancé, si Énée n'avait pas toute sa présence d'esprit la nuit de Troie, comment a-t-il pu raconter le tout (y compris la prédiction de Créuse) de façon si détaillée à Didon?

LA FAILLITE DE LA PROVIDENCE

117

bien qui lui arrive de façon inespérée. Nous avons déjà souligné l'attitude surprenante d'Énée qui, à la suite de la pluie bénéfiquequ'envoieJupiter pour maîtriser l'incendie des vaisseaux(72), sombre né.a.nmoinsdans le désespoir. De la même façon, l'apparition de Vénus au livre I n'apporte pas le réconfort souhaité. Sansdoute, la déesse a-t-elle été maladroite dans sa façon de lui augurer un avenir plus serein (73), mais lorsqu'elle révèle sa divinité à Énée, il devrait y voir la preuve qu'il continue à être porté vers son destin par des forces divines. Or, cette apparition ne soulève en lui qu'une profonde amertume (74 ). En revanche, la contemplation du temple de Junon à Carthage, dont les reliefs représentent les épreuves des Troyens, a un tout autre effet sur son âme. Il s'agit d'œuvres faites de main d'homme, et les dieux n'ont pas inspiré à Énée de venir là pour trouver le réconfort. Cependant, la contemplation de ces représentations de choses connues, la solidarité humaine supposée par le fait que même des étrangers ont eu pitié de ses épreuves, le fait aussi qu'il se trouve près d'un temple - le lieu privilégiéde la piété pour les épicuriens - (75 ), tout ceci lui donne un nouvel élan que tout l'appareil surnaturel n'était pas à même de lui donner (76): Hocprlmumin luconovares oblata timorem leniit.hicprlmumAeneassperaresa/utem aususet adflictismeliusconfuiererebus.(1. 450-452). Sansdoute, Vugile a-t-il voulu ici rivaliser avec Homère, en montrant Énée mis en présence de son passé et de sa renommée, de la même façon

qu'Ulysse, lorsqu'il écoute les chants de Démodocos (77 ), mais Vugile, (72) Cf. ci-dessus, p. 44. A propos de la comparaisondu sauvetagedes navires perdus avec les cygnes rentrant au port, W. l0)- mais il serait faux de croire qu'il le modifie selon son bon plaisir, ou qu'il en soit le maître: . . . Rex Juppiteromnibus idem ; fata vlam invenient... (X. 112-113).

(99) On remarquera,en effet, que, lorsqu'il rencontreVénus, il interprète son naufragesur les côtes de Lybiecommc un hasard(1,377 ,forte sua Ubycis tempestasappu/ltorls), tandis qu'il présente à Didon celui-ci comme voulu par la volonté d'un dieu (III, 715: hinc me dlgres.nun vestrls deus appulit orl.s), cc qui est absolument fàux car cela ne lui a pas été vraiment prédit par Hélénus, et il semble bien que cc n'ait pas non plus été la volonté de Jupiter (comme il ressort de IV, 220 sqq.). N'est-œ pas déjà l'amoureux qui parle, ici? Comme le remarque H. W. PREscarr, op. clt, p. 261, mëme sans l'intervention de Vénus, il existait déjà une «accUJilulationof circumstanœs which, whcn Dido and Aencas mcet, ineYitablylead them to love cacll other». (100) 1,262: volvensfatorumarr:anamovebo.

LA FAILLITEDE LA PROVIDENCE

123

Au contraire,Vugiletient à mirela distinctionentre le champ de la puissance

de Jupiter et les nécessitésdérivant d'une situation donnée ( 101). Les dieux de Vugile n'ont pas main mise sur l'histoire humaine. Quoiqu'ils aient un

niveau éthique beaucoup plus élevé que ceux d'Homère, néanmoins leurs qualités spirituelles ne sont pas foncièrement dilf'erentes de celles de l'homme. Bienplus, il est possibleque celui-ci,par sa vertu. s'élèveau-dessus des dieux. C'est une concession que fàit Jupiter lui-même: Hic genus Ausonio mixtum quod sanguine surget, supra homines, supra ire deos pietate videbis(XII, 838-839).

Loin que l'homme se réalise en se perdant dans le néant de l'immanence divine, ainsi que le préconise la mystique stoïcienne, il semble que, pour Vugile, il existe deux mondes, celui des hommes et celui des dieux, qui ont chacun leurs lois propres et leurs vertus propres, et la fëliciténe réside pas forcémentdans la rupture des barrières entre ces deux mondes. Le premier groupe a cet avantagesur le second qu'il peut plus vitejuger des événements parce qu'il a du reculpar rapport à eux, le second groupe, celui des hommes, vit et «fait» ces f ata en ayant, par ailleurs, la possibilité de se réaliser pleinement à l'intérieur de cette vie, au point de dépasser les dieux. Ne croit-on pas, une fois encore, entendre parler Épicure ? Pour lui aussi, le sage est l'égal de Zeus, s'il mène une vie conforme au meilleur idéal (1°2). Zeus ne lui est supérieur en rien : il n'a pas créé les destins - de même qu'il n'a pas créé le monde. Les destins coupés de la volonté divine semblent plutôt, pour reprendre l'expressionde W. Kühn, «die immanenteZielstrebigkeitdes irdischen Geschehens•( 103). Et, effectivement,la notion de Jata surgit dans l' tnéide ( dans la bouche du poète-narrateur ou de l'un de ses personnages) chaque fois qu'on se trouve en face d'une situation qui peut avoir des résonances ou des conséquences historiques: la prise de Troie, ou l'exil en Italie, qui est la clé de voûtede la fondationde Rome. K. Büchnerremarqueavec raison que les/ara ne sont que les «événementshistoriques•et qu'ils n'ont un aspect irrévocable que dans la mesure où ils se situent dans le passé. Ouvertsencore, lors( 1O1) Cf. VIII, 398 : nec:PateromnipotensnecJata-vetebant. (102) cr. Ep. Mén. 135 (Us.• p. 66, 1. S-9): -ravra o/n, 1tal -rà-rovro,ç0'11'/'ffliµe.U-ra(--> ç,jœ,ç 6A Ov.fN l"frrenavrr.,ç ti,ç.ll'al'J'Cl1' ovxéa6µe,,ov. (131) Én. 5-7. ( 132) Sc reporter à l'articlepénétrant d'A. SooNJc·ZUPANEC, L'éthiqued'Épicure,in Ziva Antica (Antiquité mante), V (1955), p. 48-58 (résumé en français p. 58). âvâ),,nrv (133) Cf. Ep. Mén.133 (Us., p. 65, 1.7-11 : ""TV âVV1'BIJ8vvov elva,, njJ, t,è rvx,,v dararov opall,-rot,è ,rap · ,jl"Q(croétmo-rov.

A. SooNJc•ZUPANEC, ibid, p. 50, rapprochedu Pap. Herc. 1056, 24 et du Pap. 697 D. 1 (publié dans les Sitzungsberichteder WienerAkademie, Phil.·hist. Klasse, 1876, 87-28):

ovftJèâno/Aeine,rà nMr, roii yivefofJruJ vovfkfr/ Ifeiv re a.U,jÂOVç 1taifµJa:xf etundus,arr/au, volubl/JJdeuJ.

L'AFFAIBLISSEMENT DES IDtES RELIGIEUSESREÇUES

165

à un œil, partout présent, qui voit tout, consciasidera.selon l'expression virgilienne ( 118). Dans l'épisode bien connu de Nisus et d'Euryale, le premier personnage émet des doutes sur l'origine de l'élan qui le pousse à vouloir traverser les lignes ennemies : dine huneardoremmentibusaddunt... / an sua cuiquedeus fit dira cupido? Et tant que l'entreprise tourne en sa faveur, le héros ne pense pas aux dieux. Lorsque la situation devient critique, son courage faiblit. C'est alors seulement qu'il invoque la première divinité venue, non pas un dieu sous le patronage de qui il aurait déjà placé son entreprise, mais une divinité visible, la Lune, qui lui donne une faible lumière pour diriger ses traits ( 119), ainsi que les astres complices de son entreprise (120 ). Le récit virgilien met en évidence que ni l'une ni les autres ne peuvent en modifier le cours. Dieux ou matière inanimèe, les astres sont loin des hommes, ils appartiennent à un monde de la matière qui a ses lois propres ( 121). L'échec de la mission de Nisus et Euryale confirme l'insensibilité des corps célestes. De plus, Virgile ne nous présente jamais le pieux Énée en train d'admirer la chorégraphie céleste alors que ce serait, pour un stoïcien, une preuve de la Providence et de l'Ordrc du Monde. Dans l' Énéide, Virgile refuse de supposer son hèros soutenu par une consolation de cette sorte.

Absencede foi en /'immortalitéastrale Ainsi, on sera peu étonné de constater que, si les dieux-astres ne jouent à vrai dire aucun rôle dans l' Énéide ( 122), il en va de même de tout cc qui ( 118) IV, 519-520; IX 429. ( 119) tn. IX 404-405 : tu, dea, ru praesens nostro sucurre laborl / astrorum decus et

ntmorum Lalon/acustos. ( 120) Les astres sont mis sur le même plan que «caelum»,un tenne très vague : caelum haec er consclastderatestor(v. 429). (121) C'est le caractère matériel des astres et des lois auxquels ils obéissent qui contredit leur divinité. En effet, tandis que les vrais dieux ne prennent que ce qui leur est apparenté et qu'ils rejettent ce qui leur est contraire (cf. PHILODDŒ, /oc. CIL, fr. 32, a 1 sqq., OŒLS,p. 52 et passim. et la présentation claire du systéme par W. ScHMID,Gôtterumi Menschenin der Thmlogie Epikurs,in Rheinisches Museum, XCIV ( 1951), p. 11-14), les astres ne sont pas en mesure d'assurer ce processus de triage, par le tàit qu'ils se renouvellent au long de leur course,en se chargeant d'éléments de matière impurs (feu, éther, etc.), cf. R PHn.lPPsoN,Zur epikureischenGotterlehre,in Hermes, LI (1916), p. 587•588; G. F'REYMuœ,op. ciL. p. 15. Lesvrais dieux, quant à eux, restent constamment les mêmes à partir d'un échange d'atomes purs et identiques: oti /dJ11 a.Uà 1011 é{,J-{pf'ltmOII rp/mo11 6 ro,ovroçaµei{Jei8el,ç.#TÂ. (PHn.oo2ME,ibid, col. 10, 1. 38-39, Dœ.t.s,p. 31). Le terme Q.Jlll{Je1 est important pour la compréhension du passqe et l"opposition entre les deux typeS d'échange, cf. R Plm.IPPsoN, Nachtrdglicheszur epikurdschen Gotterlelrre. in Hermes, LIii ( 1918), p. 368. consacré à cette question, op. ciL, (122) C'est ce qui ressort du chapitre de C. BAILEY p. 182-187.

166

CHAPITRE N

touche la religion astrale. Pas de divination astrale, pas de prière au dieu cosmique, une place très limitée à l'immortalité astrale des héros divinisés. Celle-ci avait été promise à Auguste (de façon très hypothétique d'ailleurs) dans le prologue des premières Géorgiques( 123), mais Vtrgile garde complètement le silence sur une telle possibilité, dans l' Énéide. Sans doute, les théories sur l'immortalité astrale eussent-elles été insolites dans l'exposé eschatologique déjà très hétérogène d' Anchise au chant VI ( 124). Mais, si, justement, le poète n'a pas hésité à fondre en un tout des théories philosophi• ques qui se contredisent, il aurait sûrement introduit aussi celle-ci, si elle n'avait pas été par trop contre ses convictions personnelles. Or il semble que cc soit délibérément qu'il soit resté sur la réserve. Peut-être que l'utilisaûon de cc thème par Antoine et Cléopâtre a joué aussi un rôle dans sa décision (125). En tout cas, il n'évoque l'immortalité astrale que lorsqu'il ne peut faire autrement, c'est-à-dire lorsque celle-ci a déjà pénétré dans la religion officielle,comme c'est le cas pour César. Le sidus Jullum ayant marqué une fois pour toutes l'admission du dictateur parmi les dieux immortels (' 26), il fallait bien faire place à cet évènement dans I' Énéide (127). Mais la diction choisie est d'un «laïcisme•suspect : Caesar, lmperium Oceano,f amam qui terminetastris. L'expression semble sans portée théologique (128). Il en va de même en ce qui concerne la mention de Dardanus. L'âme du héros, qu'Énéc rencontre d'abord, au milieu de tant d'autres, dans les Champs-Élysées souterrains ( 129), est incontestablementau ciel : ( 123) V. 24 sqq.: TIII/UI!adeo, quem mox quae stnr habltura deonim

conciliaIncertumest. urblsnetnvtsere,Caesar ( ...) anne nOl'Omrardlssldusremensfbusaddas,

qua locusErtgoneninter Chelasquesequentis pandltur ( lpseJam bracchla conrrahirardens Scorpion et caeli }usra plus parrere/fquir). (124) Cf. C. BAILEY, op. CIL, p. 277. (125) Cf. ci-dessus, p. 161. ( 126) Cf. PuN.• Htsr.nar. Il, 94 : eo sidereslgniflcarl vu/guscredidir Caesarlsanimam inter deorum immol'falfum numina receptam.

( 127) tn. I, 286·288. (128) C'est ce qui ressortde la comparaison 11\'CCPRoPEtcE, IV, 6, 59: Ar pater ldalio miratur Caesarab astrooù le poète va jusqu'à confondre l'âme de César et l'étoile de VémlS. (129) tn. VI, 648-651 : Hic genus anriquonim Teucrl,pulcherrlmaprole3 magnanimi heroes,natl mellorlbus annfs, lllusqueAssaracusqueer TroJaeDardanus aucior. Arma procul C1UTIISf/Ut! virum mirallU fnanfs.

L'AFFAIBLISSEMENTDES IDIIBSRELIGIEUSESREÇUES

167

aurea nunc so/Jostellantis regta caeli accipitet numerum divorumaltaribus augeL(VII, 210-211).

Mais rien dans le texte n'indique que son âme soit devenue un astre divin parmi les autres. Ce serait d'ailleurs contraire à la tradition concernant le héros ( 130), Dans le passage en question, Vrrgile ne fait absolument pas allusion aux «astresdivins».L'expression qu'il emploie, stellantisregia caeli, suppose que les astres sont pour lui une simple parure du ciel, comme l'indique l'épithète stel/antiset le rapprochement avec Lucrèce, dont il se souvient incontestablement ici ( 131). On en trouve d'autres exemples dans l' Énéide,en particulier en X, 1-4, lors de la convocation des Olympienspar Zeus ( 132). L'expression sideream in sedem est, de la même façon, une épithète de nature et, dans cette scène, calquée sur le modèle homérique, il serait tout à fait inapproprié d'y voir une allusion aux dieux-astres( 133). De la même façon, l'épisode de la colombe, atteinte mortellementen plein vol par Aceste, a un caractère trop homérique (134) pour devoir témoigner d'une quelconque croyance platonicienne, malgré le deciditexanimis, vitamquere/iquit in astris aetheriis.(V, 517-518).

Si Virgile avait vraiment pensé ici à la théorie du Timée (41°-42c-c1), selon lurrpov,il aurait accordé une laquelle l'âme bonne remonte au dé,),cf. C. BAILEY, op. clt., p. 279-280. (95) Cf. B. Ons, Threeproblemsof Endd YI, in Trans. ci Proc«d. of theAmerlcan Phil Association,XC (1959), p. 168-169. (96) C'est W1 des rares reproches que fait K. B0CHNElt,RE, op. clt, p. 419, à l'interprétation par J. PERRET { Virgile,l'hommeet l'œuvre.Paris, 1952, p. 113) du livre VI. Mais il semble que ce reproche soit injustifié,dans la mesure où J. PERRET, Ibid., considère aussi la vision d'Énée comme wie purificationde son passé et une prise de conscience de ses devoirs fùturs: «à chaque palier, Énée congédie, pourrait-on dire, remet en ordre ce qui est de lui un momentde son passé• (cf. aussiC. A. MAc ~Y. Thrtt /evelson -lng ln Aenels VI, in Trans. cl Proc«d. of the Amer. Philo/.Association.LXXXVI 11955), p. 184-185).

(97) Én. VI, 889.

LE MYIHE ALLeOORIQUE DE LA DESCENTE AUX ENFERS

203

Maisce n'est pas seulementà la fin du chant que se découvre ce nouvel aspect de la katabase, comme si le lecteur, étonné de tout ce qui lui awit été montréjusque là, découvraitbrusquementl'unité secrète de l'ensemble.Une telle maladresse est impensablede la part du poète, surtout à propos d'un livre dont nous savons de fàçon certaine que Vugile le considérait comme «achevé•bien avant sa mort (91). En fait, l'accent «romain•du chant est mis en relief par la Sibylle,dès sa réponse à la demande d'Énée de visiter les

Enfers: Tros Anchisiade,facilis descensusAvemo / ... /

sed revocaregradum superasqueevaderead auras, hoc opus, hic labor est Pauci, quos aequos amavit Juppiteraul ardens evexitad aetheravlrtus, dis genlti potuere(VI, 126-131).

Tandis que Servius essaie d'interpréter le passage selon des catégories «mystiques• - Vugile indiquant, à son avis, trois catégories d'hommes exceptionnelsqui échappent à la règle générale: ceux qui sont prédestinés filvorablement,ceux qui sont sages et ceux qui sont pieux ( 99) -, il est manifeste que c'est justement ce que n'a pas voulu l'auteur. La Sibylle n'envisage en effet que deux types humains capablesde cet exploit, ceux qui ont la faveurdes dieux et ceux qui, indépendammentde leur filiationdivine, sont «arrivés• par leur ténacité, ardens virtus. Un hommage à la volonté humainemais aussi à la virtus,une qualitéessentiellementromainequi est liée à la gloire (100). On peut s'étonner du manque de substance théologiquede la réponse de la Sibylle.Elle est parfaitementlogique si l'on saisit que, dès le préambule de la katabase, Vugile désire souligner sous quel angle il faut comprendre le chant en son entier. Si Énée a accès aux Enfers, c'est sans doute parce qu'il est de trempe divine ( 101), mais sa piété, qui est exemplaire, même pour le Royaumedes Morts, n'est pas une piété religieusemais une piété filiale( 102). Et le héros ne descend pas dans !'Au-delà pour avoir une expérience mystique,mais seulement pour revoir son père ( 103). La Sibylle (98) Cf. DNAT, Yita Verg. 32. (99) Commentaire de SERVIUS, ad /oc. ( 100) Cf. tn. l, 259 : subltmemqueferes ad sll/eracaeli/ magnantmumA.eneam. (101) VI, 322: deum certissimaproies. (102) Ibid. 403-406: TrojusAeneas,pielaleinsigniset armis ad genitorem/mas Ertbi descendit ad umbras. Si œ nul/a mo-,ettantae pietatis Imago. at ramum hune ... (103) Ibid. 106-117: Unum oro (...)/Ire ad conspectumcari genitoriset ora / condngat (...). Ilium ego per jlammas (...) / erlpul (. . .), ille meum comitatw lœr ( ... )/Inval/dus( ... ) / .. Nat/quepatrisque,/ alma, precor,miserere.

204

CHAPITRE V

soulignede plus, à plusieursreprises. que celui qu'elle accompagnen•~ pas seulementun fils exemplaire mais aussi un héros (104). Le «fils»n'aura pas de véritablerécompenseà sa piété : il ne pourra pas entrer directement en contact avec son père mort ( 105), et même la communion d'idées entre eux ne semble pas toujours réalisée( 106). En revanche, le héros aura retiré tout le profit nécessairede son «expérience».Chef de peuple, il aura eu la vision de son futur empire, etc·~ là un encouragementexaltant.Pourtant, la vision s'achève sur un échec: celui de la tristesse de Marcellus,dans un lieu libéré de la souffi:anceet de la mort, sed frons laeta parum et dejecto lumina voltu ( 107). Il n'y a donc pas de joie parfaite, même aux Champs-Élysées.Si le séjour des âmes immortelles,pures et baignées dans le divin, n'exclut pas la peine, y a-t-il vraimentdes «Champs-Élysées»pour les âmes humaines?

(104) Ibid. 403 : pletateinslgnis et a r m Is 261 : nunc animis opus.Aenea. nunc pectorejinno. ( 10S) Ibid. 700-702: Ter conatusibi col/o dan bracchiacimun; Terfrustra comprensamanus effegit Imago, per /evibusventisw,lucrlqlJt! simillimasomno. ( 106) À la vue d'Énée, Anchise semble presqueétonné que son fils ait vaincu les difficultés (VI, 687-693 et surtout v. 694: Quam metld ne quld libyae tibl regna nocerent). Il faut qu'Énée lui rappelle l'apparition qu'il a eue de lui ( Tua me, genitor.tua tristis imago/ saeplus ocCUJTns hoec /im/na tendereadeglt, v. 695-696), comme si celle-ci s'était faite indépcndam· ment du vouloir d'Anchise, qui n'y fàit aucune allusion et semble ne pas êtte au courant de celle-ci: cette anomalie a déjà été soulignée par CONINGION-NETIL;sHJP, op. ciL. Il, p. S 16, ad /oc. (107) Ibid., 862.

CHAPITRE VI

L'irréalité du contact avec les ombres

LE ~ DE LA DESCENTE AUX ENFERS

Énée et ,l'oubli» de la révélation

Dans la béatitude des Champs-Élysées, la tristesse de Marcellus et les d'Anchise déchirent avec une tendre brutalité l'atmosphère de tèlicité qui semblait entourer Énée. Surgit amarl allquid ... La fin du livre est brusque : point d'adieux émouvants entre Anchise et Énée, point de sermon final de la Sibylleà son compagnon. Énée donne l'impression de celui qui se réveilleaprèsun rêve, en un sens trop beau pour être vrai. C'est peut-être pour que le lecteur ne soit pas dupe de cette illusion grandiose que le texte épique ne s'y réfère plus par la suite. Le chant VI nous dit pourtant qu'Anchise renseigne Énée sur son futur, sur les guerres qu'il aura à soutenir au Latium, sur la ville de Latinus et le peuple des Laurentes( 1). Pourquoi, néanmoins, le personnage hésite-t-il, le moment venu, à engagerles hostilités? Pourquoi fait-il appel à un signe convenu entre Vénus et lui (et dont le lecteur n'avait pas été informé auparavant), alors qu'il eût été si simple de reporter cet avertissementaux conseils d 'Anchise ? Sans doute, on pourrait fàire appel ici à la loi du silence pesant sur celui qui sort du Royaume des Morts - mais la Sibylle qui évoque gravement le danger encouru par les regrets

mortels descendant vivants aux Enfers, n'y fait aucune allusion, malgré les admonitions impérativesqu'elle donne par ailleurs au héros. Si Vtrgilea omis ce point, c'est donc qu'il n'y attachait pas d'importance. En conclusion, si Énée se tait, par la suite, sur son expérience, ce doit être pour des raisons de logique interne: le personnage n'a pas de raison particulière pour accorder une importance plus grande à la katabasequ'à d'autres rêves qu'il a eus précédemment, et qui, eux aussi, étaient aux frontières entre le naturel et le surnaturel (2). (1} Én. VI, 888-892.

(2) Le lffl de l'apparition d'Ht.ctor sur les renseignementsduquel Énée ne s'appuie pas,

206

CHAPITREVI

La traditiondu rêveeschatologique L'étude des sources confirme cette hypothèse (3). Les prédécesseurs de Vrrgile ont, en effet, tous présenté dans le cadre d'un rêve un enseignement eschatologique ou mystique. C'est ainsi qu'Ennius reçoit un enseignement et que, dans la Républiquede Cicéron, Scipion d'Homère et d'Épicharme découvre la «Sphère des FV[es»{5).Selon A. Gercke et E. Norden, Vrrgile s'est lui-même inspiré de sources contenant le même élément ( 6). Quoiqu'il en soit, le narrateur ne dit pas expressément qu'Énée a rêvé,bien que la voie de son expérience ait une structure analogue (7).Vrrgile a du échapper ici à ses modèles pour des raisons poétiques - et, surtout, dramatiques. Non seulement le mystère reste beaucoup plus prenant si le poète ne se risque pas à le détruire en l'éclairant rationnellement, mais surtout il eût été difficile à Vrrgile d'introduire un rêve de cette longueur dans une épopée, sous risque de rompre l'harmonie des proportions ( 8 ). Cependant l'atmosphère irréelle du rêve est palpable. On a déjà souligné que la katabasese passe en trois temps, qui marquent graduellement le glissement vers l'irréel ( 9). C'est d'abord l'ouverture d'un temple bien réel, en une occasion solennelle. Le fait que les portes se diajoignent d'ellesmêmes n'a, en soi, rien de surnaturel. Puis la découverte du rameau d'or, après qu'Énée a liquidé les affaires pressantes en enterrant Misène, nous prépare à un monde magique, où les lois rationnelles commencent à chanceler. Enfin, c'est l'entrée dans un monde insaisissable: ibant obscurl sofa sub nocte per umbram ... ( 10). Les impressions ne sont pas réellement

c•)

au momentcrucial de la prise de Troie; les nombreusesadmonestationsd'Anchiseà son fils. au livre IV, qui ne l'auraientpasdécidé à quitter Didon, s'il ne s'y éwt pasajouté l'apparition de Mercure,en pleinjour, etc. (3) Cf. H.-R. SmNER. Der Traumln derAenets.Noctcs Romanac,Bern-Stuttgart, 1952, p. 9S sqq. ( 4) Ann. S sqq. (S) Rep. VI, 10, 10. Die Entstehungder Âneis, Berlin, 1913, p. 19S, estime que la version (6) A. GERCIŒ, virgilicnnepoumit avoir comme point de départ un oracle rendu par la Sibylle,cependant que, pour E. NORDEN, Virgilese serait inspiré d'une Apocalypsede Posidoniusprésentéesous la formed'un rêve (op. ciL, p. 48). Mais comme le remarque H.•R. SrEINEJt,op. ctL, p. 96, ces deux hypothèsessont invérifiables. (7) Cf. H.-R. SmNa. Ibid.,p. 95 : «er wil1hier noch (il s'agit de la Porte des Songes) andcuten, da8 das, was Aeneas in der Unterwelt unten cr1ebtbat. cinem Traum -veiglichen werden konnte». (8) L'argument est de SraiNER. Ibid. (9) Cf. H.•L. TIAcv, Hades in montage,in Phoenix,VIII (19S4), p. 139-140. ( 10) Én. VI, 268 ; resp. VI, 42 sqq.; 183sqq.; 272 sqq.

L'IRR.ÉALfIB DU CONfACT AVEC LES OMBRES

207

visuelles,dans ce monde de la nuit, dépourvude couleur. Si les deux pélerins sont eux-mêmesbaignés dans l'obscurité, à plus forte raison, tout ce qui les entoure. Énée ne «voit»donc pas vraimentdéfilerce que Vugi.ledécrit, mais il peut le «sentir».Luctuset u/trlcesposuerecublliaCurae... Cela échappe au domaine de la sensation.C'est ce que les épicuriensappellent «unevision -rfiç 6iavolaç - , laquelle, s'opposant à la de l'esprit»( 11) - é:n{Jo).11 réception par les sens (12 ), est aussi possible à l'état endormi qu'à l'état de veille ( 13).

Argumentsinterneset externesen faveur de cetteinterprétation Il y a d'autres arguments - externes et internes - qui font supposer au lecteur qu'Énée se trouve plutôt à l'état de sommeil qu'à l'état de veille. Si l'on prend à la lettre le «voyage»d'Énée aux Enfers, on se heurte à des impossibilités pratiquesinsolubles: topographiquement,il est impossiblede cerner le tour fait par Énée (14 ); du point de vue horaire, la durée du voyage échappe à un calcul rationnel ( 15). U est donc évident, d'une part, qu'Énée a fait là un voyage par la pensée. D'autre part, le rait que sa personnalité deviennede moins en moins active au fur et à mesure du voyage,le rait qu'il (11) Cf. LUCR.,De rer. naL IV, 722 sqq. : Nunc age quae mo11eanl anfmum res accfpe,et unde/ quai! ventuntveniantfn mentem, perr:/pepaucts,etc. : Ibid., 750-75 I : quaknus hoc slmi/est il//, quod mente videmus/ "'4ue ocu//s, similifierl rationenecessesL (12) Cf. f:PICllltE,Ep. Her.49: l,pav ... xal 6tavoeiofku(Us., p. 11, 1. 15): 50: r,}v 6'p111 Il Tl}v 61avoia11 ( ibid., p. 12, 1. 2} , (xal flv av )jz/J(J)µ,ev ipavramavèm(J).,rw1ii,çJ Tflt5taVO~ Il i-ok aio(Jr,fffpto"- (Ibid., 1. 7-8); cf. l'exposé résumé de R. PHn:.n>PsoN sur l'opposition entre les deux méthodes d'appréhension, Zur epikureischenGotterlehre,in Hermes, LI (1916), p. S10. (13) Ibid. 7S7-758: Nec rationea/ia cum somnus membra profudit mens an/ml vigi/aJ,etc. ( 14) Cf. P. BoYANC~, op. clL, p. 118 sqq. qui souligne la désinvolturede Virgile pour les réalitésgéographiques : le bois de Triviaest placé tout près de Cumes et des lieux oraculaires, tout en avoisinant l'Avcmc et l'issue présumée des Enfers. (1S) Lesvers 53Ssqq. ont donné du mal aux commentateurs. D'IUlepan,l'évocationde l'Aurorc, en pleinJour (Hoc vice sermonum roseisAurora quadrtgis / Jam medium aetherlo cumJ trajecerataxem), d'autre pan,le fàit que, scion la remarque de la Sibylle, c'est déjà le crépuscule( et fors omne datum traherentper talla tempus,/ sed comes admonuit breviterque a4[ataSibyllaest:/ Nox rult• .Aeneas.-nosfando ducimurhoras). La Ccrda suppose, à partir de ce passage,qu'f:.néca passé 36 heures aux Enfers. Mais, comme le note CON!NGTON, ad foc.,«the amplificationis perhaps a little unreasonable,as we scarccly need to be reminded pointly of what is going on in the upper world, through of course annotation of time must be made by a refercnceto daylighto.On a l'impression que c'est volontairement que VU'lile brouille les cartes, d'une fàçon apparente, comme pour indiquer au lecteur qu'on est là dans un monde imaginaire,où le temps ne joue plus aucun rôle. Cela devient encore plus 0agrant dans les Champs-f:lyséesqui ne dépendent plus de notre système solaire (v. 641 : so~mque !IUUm, sua sitkra norunt).

208

CHAPITRE VI

- soit un spectateur agiswit, mais cependant passif, incline à transposer toute cette expérience dans le domaine du rêve, ainsi qu'on s'accorde à le penser à l'heure actuelle (16). Le rapport avec Lucrèce n'en devient alors que plus troublant. En effet, l'expérience que Vtrgile prête à Énée est typiquement celle que Lucrèce applique au dormeur : impression de changer de lumière, et même de monde ; impressiond'accomplir une longue marche à traversdes lieux inconnus ; vision de monstres inexistants ; impression de revoir les morts que l'on a connus, ceux qui sont chers et auxquelson a beaucouppensé à l'état de veille(11 ). Il n'y a plus rien d'étonnant à ce qu'Énée sorte des Enfers par la Porte des Rêves. ( 16) Cf. K. 80cHNEJt,op. cit.,RE, p. 370 : «DasGanze ist in einen unwirklichenSchimmer getaucht : am Anfàng die weissagende Sibylle in ihrer Ekstase, darauf die marchenhaften Erfiillungen,das Numinose der Hek.ateBeschwôrungen,die Ankündigungdes Dichters, es môgeihrn verstattetsein, Gehôrtes zu verkünden.das Entsteigenaus der Unterwcltdurch das Tor der Triiume. Diesen Ankündigungenentsprechend will das Buch natürl.ichauch anders ais die iibrigenaufgeœBtsein. Die ratio darf nicht millbrauchtwcrden.Parallelist, daB Ciccro seine Erkenntnisse in Forrn eines Traumes in seinem Staatswerkandeutet». (17) Cf. De Rer. Nat. IV, 4S3-461: Dentquecum suavi devlnxitmembra sopore somnus, et tn summa corpusJacet omne qutete, tum vigi/aretamen nobis et membra movere nostra videmur,et tn noctts callginecaeca cemere censemussolem lumenquediurnum, conclusoque/oco cae/um, mare,flumlna, montis mutan, et campospedibustranslrevidemur, et sonitus audlre,severasllentia noctis und/quecumconstent,et redtkre dicta tauntes. Nunc age quae moveantanlmum res acctpe,et unde Ibid, 722 sqq. : quae venluntventantln mentem, percipepaucls. Principiohoc dico,rerum slmulacravagarl mu/ta modls muids in cunctas undiquepartis tenula. quaefacile Inter sejuguntur ln aurls

Ibid, 1S1 sqq.:

Centauros/taque et Scyllarum membra videmus Cerbereasquecanumf acles, simulacraqueeonun quorum mone obtta tel/us amplecllturossa ... Nec ratianea/ta, cumsomnus membra profudit mens anfmi vfgilal,ntsf quod simulacralacessunt haec eadem nostrosanimos quae cum vigilamus, usque adeo, certe ut vtdeamurcemere eum quem rellctavitaJam mors et te"a polltasL Hocldeofleri cogit natura, quod omnes corportsojfecllsensus per membra quiescunt, nec possuntfalsum vertsconvincererebu.s. l'rtNtereameminfssejacet longuetque sopore, nec dissentiteum mortlslettsquepetltum jam prfdem. qwm mensmiom se œrnere cff!dit.

L'IRRÉALITÉDU CONTACTAVEC LES OMBRES

209

SVNT GEMINAE SOMN/ PORTAE

la traditiondu thèmedes Deux Portes

Pénélope avait pressenti en rêve le retour de son époux. Elle en fait part à l'hôte mystérieuxqui vient d'arriver dans son royaume. Si seulement son

rêvepouvaitse réaliser! Mais il y a deux portes d'où sortent les songes,l'une est d'ivoire, c'est celle des songes faux, l'autre de corne, celle des songes vrais (18). Le thème des Deux Portes, bien connu de la littérature posthomérique(19), s'est tellementalourdi de mystèreen parvenantjusqu'à nous, qu'il nous est difficiled'aborder avec un regard neuf ces vers de Virgile où l'on veut retrouverune résonance nervalienne: «Le Rêveest une seconde vie. Je n'ai pu percer sans frémir ces portes d'ivoire ou de corne qui nous séparent du monde invisible. Les premiers instants du sommeil sont l'image de la mort : un engourdissement nébuleux saisit notre pensée, et nous ne pouvons déterminer l'instant précis où le moi, sous une autre forme, continue l'œuvre de l'existence. C'est un souterrain vague qui s'éclaire peu à peu, et où se dégagent de l'ombre et de la nuit les pâles figures gravement immobiles qui habitent le séjour des limbes. Puis le tableau se forme, une clarté nouvelle illumine et fait jouer ces apparitions bizarres ; - le monde des Esprits s'ouvre pour nous• ( 20).

(18) Cf. HOM., 0d. XIX, S62-S67:

oouù y6.p TE mJÀal~ EioivoveEpwv al µÈv yàp KE{XJ,EWIV TETE1JXQTUJ,al 6' W1 père. Il réunit en lui, dans des situations comme celle du livre XII où l'on aurait tendance à vouloir lui retirer ce titre - toutes les qualitésque le philosophe attend du sage. Savoirsuivre la voie de la raison, même contre ses compagnons et ses alliés, et au péril de sa vie. Incarner en sa personne l'idéal du «Bon Roi,., qui, au lieu d'instaurer un gouvernementdémagogique,

CONCLUSION

229

essaie de fonder la cité sur des principes tirés de sa philosophie. Ce n'est pas là seulement, dira-t-on, un idéal épicurien : toutes les philosophies, depuis Platon, ont tendu vers cet idéal. Certes, mais l'épicurisme est la seule philosophie qui avoue l'impossibilité de le réaliser. Dans leur lucidité, les épicuriens savent que le sage, finalement, ne triomphe pas du monde, qu'il n'arrivera même pas à le changer. C'est pourquoi le sage accepte le martyre, lorsque la «chance» n'est pas pour lui et qu'il ne veut pourtant pas lui sacrifier son propre idéal. Les meilleurs n'ont-ils pas connu pareil sort, et même le roi des rois, nous dit Philodème dans le ll. Bavâwv: «Qu'importe la perte de la vie, puisque la mort n'est point souffrance mais impassibilité, et que le sagene peut être frustré de la volupras,s'il a la certitude qu'il a mené jusqu'à son terme une vie pure et sainte» ? Or c'est là, justement, l'attitude finale d'Énée. Au début de l'épopée, il place encore sa responsabilité de chef au-dessus de son idéal personnel, et croit encore à la vertu du mensonge, lorsqu'il s'agit de redonner courage à ses compagnons, alors que lui-même, pour un temps, il n'a plus la foi. Par la suite, l'épreuve de l'incendie des bateaux le trouve désemparé et il s'abandonnerait au désespoir sans les conseils de Nautés, qui est plus âgé et plus avisé que lui. Mais il n'en est plus de même au livre XII où, seul contre les siens, il se maintient dans la voie droite - qui consiste à respecter la foi jurée et à éviter la reprise de la guerre - alors qu'il sait qu'il pourrait payer ce choix dangereux de sa vie. Qui le remplacerait à la tête des Troyens, s'il succombait? On pourrait considérer - et un stoïcien l'aurait sans doute mit - que c'est un devoir plus absolu de rester vivant pour assurer la victoire à son peuple, que de faire triompher un bien refusé de tous. Or, l'option que lui prête le poète est autre. Quoiqu'il se sache impuissant contre la foule, contre la folie des siens, Énée s'obstine à suivrela voie du bien, sachant pourtant que nul dieu ne l'en récompensera. La blessure qui lui est mite sera la conséquence de ce choix. Énée préfère ici un idéal de perfection personnelle à la grandeur d'une réalisation sociale. Or, comme l'a naguère montré J. Bayet, dans son article sur Science cosmique et sagessedans la philosophieantique, cela semble un trait essentiel de l'épicurisme. C'est aussi une particularité de l'option philosophique virgilienne. Car l'idéal qui est offert à Énée dans les Champs-Élysées - l'épanouissement de l'individu dans le bonheur parfàit est aussi, finalement, un idéal de vie épicurien. Et le livre VI retrouve ainsi une nouvelle raison d'être, non seulement dans la mesure où il nous montre le héros aux prises avec des problèmes spirituels et cosmologiques qui élargissent le cadre de l'action, mais aussi parce qu'il témoigne de la conviction de Virgile qu'on ne peut être ni héros ni sage, si l'on refuse les

230

CONCLUSION

valeurs contemplatives. Le rêve de la katabase pourrait tout aussi bien recouvrir une méditation d'Énée. Une méditation dont le siège est sans doute en soi-même, mais qui inclut aussi les amis et se préoccupe de l'ordre du monde. Toutes choses qui semblaient indispensables à la vie «théorétique» des membres du Jardin. Si cet idéal s'incarne en Énée, dont le poète fait ainsi llll héros de la vie intérieure, il faut bien que cela représente l'idéal de l'auteur lui-même. Or, les biographies de Vrrgile nous donnent, une fois de plus, une confinnation en ce sens : «Anno aetatis Lli impositurus Aencidi mmmam manum statuit in Graeciam et in Asiam secedere triennoque continuo nihil amplius quam cmendare, ut re/iqua vira tantum phi/osophiaevacaret».Ainsi la méditation philosophique semble à Vu:gile si essentielle qu'il la place au-dessus de la poésie. Une option qui rejoint, après bien des années d'expérience et d'approfondissement spirituel, celle à laquelle fait allusion le Cata/epton. Vrrgile, en exprimant ce désir au soir de sa vie, se montre encore fidèle à l'enseignement du Maître car, écrit Épicure dans la lettre à Ménécée, philosopher, c'est acquérir la santé de l'âme. «Et il n'est jamais ni trop tôt ni trop tard, pour se mettre à la recherche du bonheur».

BIBLIOGRAPHIE

Il va de soi que cette bibliographie,loin de se vouloir exhaustive,se limite à la mention des ouvrageset études qui, à des degrés divers, nous ont été profitables. Nous avons pourvu d'un astérisque les titres des publicationspostérieuresà notre recherchemais dont nous croyons pouvoir recommanderla lecture, dans la mesure où ces études prolongent ou complètent la nôtre. En revanche, par souci d'allégement, nous nous abstenonsde reproduireici la liste des instrumentsde travail usuels, que nous avons évidemmentutilisés : Thesaurus Unguae Latinae, Dictionnairedes Antiquités, PAULY-WISSC>WA:Realencyc/opâdie,Oxford Classical Diclionary, Dictionnaire étymologf(jue de la langue latine, l'Année Philologique,Aufstieg und Niedergangder romischen Weil, etc. Pourl'établissementd'une bibliographieexhaustivesurVugile,on consulterabien sûr les tomes Il, 31, l & 2 de l'A.N.R. W. (ed. W. HMsE, Berlin, 1980/1981), en particulier :

W. SUERBAUM, Hunden Jahre Vergil-Forschung:eine systematischeArbeitsbibliographie mil besondererBerückslchtigungder Aenels, II. 31. l, p. 3-358. L' Enciclopedia Virgil/ana,éditée par l'lstituto della Enciclopedia ltaliana (fondata da G. TREccANI),dont trois volumesont déjà paru, entre 1984 et 1987, offre des notes bibliographiquesprécieuses,à la fin de chaque article. Outre les indications fourniespar la revue Vergiliuset par la VergilianSociety of America, il convient de prendre en considération:

F. PEETERS, A bibliographyof Vergi~ New-York, 1933 (2 Rome. Bretschneider, 1975). G. MAMBELLI, Gli studi virgilianinef secoloxx, 1-11,Aorence, 1940. G. MAMBELLI, G/iAnna/i delle edizione virgi/iane,Aorence, 1954. W. DoNLAN,The Classlca/ World Bib/iographyof Virgil(with an introduction by O. MAMBELU), New-York-London, 1978.

1. ÉDmONS

CR111QUES,COMMENfAIJlES ET INDICES

Les citationsen latin des textes de Vrrgile,de même que celles des autres auteurs anciens, reproduisenten principe le texte adopté par les publications de la Société d'Édition «LesBelles Lettres»(• Collection des Universitésde France, Paris). À défaut de celles-ci,on s'est réferé respectivementaux textes adoptés par la «Loeb ClassicalLibrary•et par la collectionTeubner de Leipzig. En revanche, nous avons

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BIBLIOORAPHIE

introduit de façon systématique la graphie raméenne, afin de faciliter une lecture cursive des passages cités.

a. Textes anciens, commentairesmodernes. § l. Vrrgile, L 'tnéide. R. G. AUSTIN (éd.), P. Vergi/iMaronisAeneidos liber tertlus,Oxford, 1962. R. G. AUSTIN, P. VergiliMaronisAeneidosliber quartus,Oxford, 1955. J. CoNINGTON • H. NETILESHIP, The Works of Virgi~t. l (rev. by F. HAVERFIEW), t. Il-III, London, 1883 (repr. Hildesheim, 1963). R. DuRAND-A.BELLESSORT(éd.-trad.), Virgile, tnéide (Vil-XII), Paris (Belles Lettres), 11936, 9 1967. P. T. EDEN, A Commentaryon Virgil,Aeneid V/ll, Leiden, 1975.• C. J. FoRDYCE, P. Vergi/iMaronlsAeneidos libri Vil-VIII, Oxford, 1977.• M. GEYMONAT (éd., post R. SABBADINI et A. CASTIGIONI recensuit). P. Vergili

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