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French Pages 352 [344] Year 2007
MEAETHMATA 50 Marin Kantiréa LES DIEUX ET LES DIEUX AUGUSTES e cut impérial en Grèce sone Jane es aene Hike pins een
Ἢ ἔκδοση αὑτὴ χρηματοδοτήθηκε ἀπὸ τὸ ἔργο μὲ τίτλο - "Μελέτη καὶ διάχυση τεκμηριωτικῶν δεδομένων τῆς ἱστορίας τοῦ “Ἑλληνισμοῦ κατὰ τὴν ᾿Αρχαιότητα" τοῦ μέτρου 3.3 τοῦ Ἐπιχειρησιακοῦ Προγράμματος “᾿Ανταγωνιστικότητα" - ΕΠΑΝ, πράξη “᾿Αριστεία σὲ Ἐρευνητικὰ Ἰνστιτοῦτα" T T.E.T. (206 κύκλος). Τὸ Εὐρωπαϊκὸ Ταμεῖο Περιφερειακῆς ᾿Ανάπτυξης συμμετέχει 75% στὶς δαπάνες ὑλοποίησης τοῦ
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ISBN 978-960-7905-35-2 Κέντρον Ἑ.λληνικῆς xai Ρωμαϊκῆς ᾿Αρχαιότητος
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LES DIEUX ET LES DIEUX AUGUSTES Le culte impérial en Gréce sous les Julio-claudiens et les Flaviens Etudes épigraphiques et archéologiques
KENTPON EAAHNIKHZ ΚΑΙ ΡΩΜΑΪΚΗΣ APXAIOTHTOX EONIKON IAPYMA ἘΡΕΥΝΩ͂Ν CENTRE DE RECHERCHES DE L'ANTIQUITE GRECQUE ET ROMAINE FONDATION NATIONALE DE LA RECHERCHES SCIENTIFIQUE
MEAETHMATA
50
DIFFUSION DE BOCCARD - 11, RUE DE MEDICIS, 75006 PARIS
Maria Kantiréa
LES DIEUX ET LES DIEUX AUGUSTES Le culte impérial en Gréce sous les Julio-claudiens et les Flaviens Etudes épigraphiques et archéologiques
ATHENES 2007
FOREWARD The cult of the Roman emperors has always been a thematic field where, due to the variety of sources and possible methodological viewpoints, the interests and action of general historians of Rome meet with those of classical philologists, historians of religion, epigraphists, numismatists and, of course, archaeologists. The last decade has already exemplified this wide and increased interest through important general monographs trying to cope with both the extent and the depth of the phenomenon. At the same time, the highly interesting, culturally advanced area of the Hellenistic East as accommodated inside the Roman Empire still appears rather neglected in respect to these studies. S. Price's seminal book on the emperor cult in Asia Minor (1984) has remained a brave step forwards that found no followers of equal value, while D. Fishwick's multi-volume synthesis on the « Imperial Cult in the Latin West » only underlines the corresponding need of similar systematic work to cover the Greek East. It is thus with great pleasure, enhanced by the understandable pietas between initial teacher and successful disciple, that I undertook to write these few words as a foreword to Maria Kantirea's book on the Roman Imperial cult in the province of Achaia from Augustus to the end of the Flavians. I believe that she treats her subject in a very fine way. She sets it first against the fundamental background of the Hellenistic ruler-cult and the similar cultic expressions for republican generals in the East. She approaches it then in the form of three big parts devoted respectively to the evolution from emperor to emperor (and from dynasty to dynasty), the combination — in place and word/specific practice— of the previous religious life in the province with the expressions of this new cult, and, finally, the personnel, the all-important human mediators, and the concomitant provincial organisational framework (koina) in this twoway process of integrating the emperors into the Greek world and the latter into the Empire. The collection of testimonies and the prosopographical catalogues accompanying the work in the form of appendices will certainly render it even more useful for future researchers. The argument is always complete, meticulous, and usually solid. Especially the question of the difference between West and East seems to me ably elucidated on the basis of the expedient — but virtually impossible — equation of divus and theos by the Greeks of that age. An important chapter of the history of Greece as part of the Roman world has found its proper author. Kostas Buraselis September 2006
AVANT-PROPOS Cet ouvrage résulte d'une thése de doctorat préparée sous la direction de Michel Christol, puis soutenue en 2003 à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il n'aurait pu étre effectué sans de nombreux concours qu'il m'est agréable de rappeler ici. Qu'il me soit permis de témoigner tout d'abord toute ma gratitude à l'instigateur de cette recherche, Kostas Buraselis, qui m'a indiqué l'absence d'une étude synthétique du culte impérial en Gréce et qui, depuis lors, a suivi constamment et avec bienveillance l'avancement de mes travaux. Ma vive reconnaissance s'adresse aux membres du jury de soutenance — Michel Christol, Jean-Michel David, Jean-Louis Ferrary, Athanase Rizakis et John Scheid —, dont les jugements critiques et les précieuses remarques et indications, qu'ils m'ont communiqués à l'occasion de la soutenance et au cours de la préparation de la rédaction finale, ont enrichi ce travail en me permettant d'améliorer le texte initial. Je sais gré à Nancy Bookidis, Ségoléne Demougin, Simone Follet et Miltiade Hatzopoulos
pour leur gentillesse de discuter avec moi des questions relevant du domaine de leurs recherches et de m'apporter des précisions sur des thèmes controversés. J'ai une pensée toute particulière pour Christine Hoët-van Cauwenberghe, qui m'a spontanément proposé de relire mes manuscrits et de me prodiguer des conseils et des encouragements. Je remercie également Nikolaos Kaltsas et Charalambos Kritzas (respectivement du Musée archéologique et du Musée épigraphique d'Athénes), Xeni Arapogianni et Alexandros Mantis (7* et 37 Ephorie archéologique respectivement) de m'avoir permis d'étudier et de publier des photos de statues conservées dans les musées d’Athenes, d'Olympie et de Corinthe, ainsi que Martin Maischberger (Antikensammlung, Staatliche Museen zu Berlin) de m'avoir procuré la photo d'une statue exposée dans le musée de Berlin. J'associe volontiers à ces remerciements Théodore Galanopoulos, qui m'a aidée à réaliser la partie iconographique de cet ouvrage. Enfin, je voudrais adresser de nouveau un grand merci à Miltiade Hatzopoulos, directeur du Centre de recherches de l' Antiquité grecque et romaine de la Fondation nationale de la recherche scientifique, qui publie ce livre dans la série MEAETHMATA, ainsi qu'à Dominique Martel et à Eiréne Kalogridou, qui ont soigné, avec leur précision coutumiere, l'édition finale du texte.
INTRODUCTION Le culte impérial en Orient : origines et développement Depuis l'année 1891, lorsque l'abbé E. Beurlier publia une monographie sur l'histoire et l'organisation du culte impérial pendant les trois premiers siècles de l' Empire, les savants n'ont jamais cessé de s'intéresser à ce vaste sujet, qui porte à la fois sur la politique et sur la religion. La politique, parce qu'au centre de cette pratique se trouvait le prince, l'homme qui incarnait le pouvoir de Rome ; la religion, parce qu'il est certain que ce personnage fut l'objet d'une vénération. Ainsi, le culte impérial devint progressivement la religion politique par excellence des sujets de l'Empire romain. Mais, si nous le traitions comme un phénoméne homogene dans toutes les provinces en le dissociant des contextes historique et géographique, cela signifierait ne pas tenir compte des particularités locales ou régionales, c'est-à-dire les institutions politiques, l'organisation sociale et économique, le systéme religieux, l'environnement culturel, voire les goûts esthétiques des communautés, dans lesquelles il fut intégré. S'éloignant plus ou moins de l'idée que L. R. Taylor a formée sur la divinité de l'empereur depuis 1931, plusieurs savants qui étudient cet aspect de la religion romaine dans différents pays — R. Etienne dans la péninsule ibérique, D. Fishwick en Occident latin et U.-M. Liertz dans les provinces germaniques, S. R. F. Price en Asie Mineure, ainsi que I. Gradel surtout à Rome, pour ne citer que les auteurs ayant publié des ouvrages de synthése? — illustrent de maniéres diverses le caractére multiple de ce phénomène, à tel point que nous devrions plutôt parler des « cultes impériaux ». En ce qui concerne la vénération des Césars en Gréce, jusqu'à nos jours aucun ouvrage synthétique n'y a été consacré, méme si plusieurs aspects ont été traités séparément dans de nombreux articles. Ayant pour objet la naissance du culte impérial dans les cités et les colonies de la province romaine d'Achaie pendant le I” s. apr. J.-C., nous essayerons dans cette étude de réunir l'apport des ouvrages précédents, tout en mettant l'accent sur la procédure multiple de son intégration et de son développement dans le contexte religieux des sociétés de la Gréce métropolitaine. La vénération de l'homme de son vivant ou aprés sa mort par les populations hellénophones était pratiquée depuis au moins le début de la période hellénistique, sinon depuis la fin de l'époque classique, sous diverses formes : cultes royaux personnels et dynastiques, cultes des évergétes, héroïsation et culte des ancêtres, puis culte de Rome et des Romains. Néanmoins, contrairement à ce qui se passait en Asie Mineure, les cultes royaux et romains en Gréce étaient relativement rares et ils dépendaient des relations diplomatiques‘. La différence principale repose, à notre avis, sur l’histoire distincte de ces régions pendant la période hellénistique. Bien que les cités et les koina de l'Asie Mineure aient été libres et autonomes, ils se trouvaient de la fin du IV* jusqu'au IF/I" s. av. J.-C. dans les limites géopolitiques des royaumes hellénistiques. Devenant alliés des diadoques d' Alexandre le Grand, tantót par la force des choses, tantöt de leur plein gré, ils dépendaient directement de ceux-ci?, à qui ils devaient rendre un hommage souvent de caractére cultuel. Ainsi, les populations de l'Asie Mineure et de l'Egypte purent trouver dans
' E. Beurlier, Essai sur le cuite impérial. Son histoire et son organisation depuis Auguste jusqu'à Justinien (Paris 1891). ! L. R. Taylor, Divinity; R. Etienne, Culte impérial; D. Fishwick, « The Development of Provincial Ruler Worship in the Western Roman Empire », ANRW II, 16.2 (1978) 1201-53 ; id., ICLW I-II ; U.-M. Liertz, Kult und Kaiser. Studien zu Kaiserkult und Kaiserverehrung in den germanischen Provinzen und in Gallia Belgica zur rümischen Kaiserzeit (Rome 1998) ; S. R. F. Price, Rituals; M. Clauss, Kaiser und Gott. Herrscherkult im rümischen Reich (Stuttgart 1999) ; I. Gradel, Emperor Worship; P. Zanker, Macht, 294-328. Voir aussi M. S. Bassignano, Il flaminato nelle province romane dell'Africa (Rome 1974) ; P. Herz, « Bibliographie zum rómischen Kaiserkult (1955-
1975) »,
ANRW II, 16.2 (1978) 833-910.
? R. Mellor, « The local character of Roman
Imperial
religion », Athenaeum
80 (1992) 385-400 ; M.
Kantiréa,
« Παρατηρήσεις ὡς πρὸς τὴν ἵδρυσι τῆς αὐτοκρατορικῆς λατρείας στὴν ITeXoztóvvnoo », dans Πρακτικὰ τοῦ or Διεθνοῦς Συνεδρίου Πελοποννησιακῶν B, 423-32 (avec résumé en frangais).
Σπουδῶν
(Τρίπολις 24-29 Σεπτεμβρίου 2000), (Athénes 2001-2002)
* C. Habicht, Gottmenschentum, passim. 5 J. Ma, Antiochos III and the Cities of Western Asia Minor (Oxford 1999).
vol.
12
MARIA KANTIREA
les cultes des Attalides, des Séleucides et des Ptolémées des modéles rituels déjà appliqués pour intégrer la vénération de Rome et, ensuite, celle du prince dans leur propre discours religieux. En revanche, à l'exception de la Macédoine, les cités et les koina de la Gréce proprement dite n'avaient jamais fait partie des royaumes hellénistiques, bien qu'ils aient été placés pour des périodes plus ou moins longues sous le patronage ou l'influence des Antigonides. Pour les Grecs de la métropole, qui jouaient alors un rôle important dans les enjeux diplomatiques et dans l'équilibre politique, les successeurs d' Alexandre représentaient un pouvoir extérieur qui, au fur et à mesure des circonstances historiques constamment changeantes, pouvaient se comporter aussi bien en ennemis et conquérants qui menagaient leur liberté, qu'en amis et alliés qui les protégeaient. La gratitude ou l'adhésion politique s'exprimaient en proportion des bienfaits obtenus ou simplement attendus, donnant ainsi naissance à une gamme de pratiques honorifiques, qui s'échelonnaient des honneurs civiques — érection de statues et acclamation des personnages honorés des épicléses d'évergéte et de sauveur— jusqu'à l'hommage cultuel — accomplissement de sacrifices et organisation de fétes portant le nom du souverain —, lorsque la volonté de plaire aux puissants et de les incliner ainsi aux faveurs conduisait à la reconnaissance de leur grandeur plus qu'humaine. Dans ce contexte diplomatique, souvent militaire, oü les relations politiques dictaient avant tout le comportement religieux, les honneurs accordés aux monarques, méme dans les manifestations les plus extravagantes, relevaient du cadre de l'évergétisme et ils étaient plutót temporaires et occasionnels. Les titres de bienfaiteur et de sauveur qu'Auguste reçut juste aprés Actium illustrent que sa vénération fut introduite en Gréce principalement comme un culte d'évergéte. Mais, à la différence des cultes royaux non dynastiques, qui s'adressaient à un seul monarque, voire à deux, le culte impérial comprit progressivement tous les membres de la domus Augusta et il s'épanouit presque simultanément au cours des premiéres décennies de l'Empire, dans les cités grecques et les colonies romaines, quoique chacune d'elles, selon son statut politique, son organisation sociale, sa tradition religieuse et ses coutumes cultuelles, manifestät son hommage de maniére différente. La transformation de la Grèce en Achaïe
La grande
expansion
et la longue durée
du culte impérial
étaient dues à deux
facteurs
principaux. Le premier concernait le caractére du nouveau régime fondé par Auguste, le principat, qui consistait dans la domination d'une seule personne, le prince, sur la vie politique de Rome et de l'Empire'. Le second portait sur le nouveau statut politique de la Grèce. La création de la province d'Achaie en 27 av. J.-C. constitua un événement capital et sans précédent dans l'histoire ancienne de cette région : en effet, c'était la premiére fois que, réunis en une seule unité administrative, les différents koina et cités reconnurent le chef de l'Etat romain comme leur maître commun?, Bien que les populations grecques aient préservé leur identité religieuse et culturelle, les interventions impériales étaient trés importantes et ! R. Syme, Revolution, passim ; F. Jacques et J. Scheid, Rome er l'Empire, 1-46. ? S, E. Alcock, Graecia capta, 15-16. La nouvelle province fut créée en 27 av. J.-C., lorsque Auguste détacha de la Macédoine la partie sud de la Gréce et il la placa sous le contröle du sénat, qui la confia à un proconsul de rang prétorien. Pendant ie Haut-Empire, le statut politique et administratif de l'Achaie changea au moins à trois reprises. Entre les années 15 et 44 apr. J.-C., elle forma de nouveau avec la Macédoine et la Mésie une seule province gouvernée par un légat impérial de rang consulaire. Il est probable que ce changement fut effectué aprés une protestation des Grecs aupres de Tibére, se plaignant de la sévérité de la taxation (J. H. Oliver, GRBS 14 [1973] 38990). A la suite de la proclamation de la liberté par Néron en 66/67 apr. J.-C., elle jouit pour quatre ans environ d'une relative autonomie et d'une exemption de tribut, mais Vespasien abrogea cette décision et l'Achaie retrouva son statut ancien de province sénatoriale (Pausanias, Achaïe, 17.3). Elle comprenait le Péloponnése, un petit nombre d'îles des Cyclades et de l'Egée du nord, qui étaient des anciennes clérouchies ou dépendaient d'Athènes, ainsi que les fles de la mer Ionienne. En ce qui concerne la Thessalie et l'Epire méridionale, nous considérons qu'au moins pour la période qui nous intéresse, elles appartenaient à l’Achaïe (Planche I). II semble probable qu’apres sa libération par Néron, ou au plus tard sous Domitien, l'Epire et l'Acarnanie furent réunies en une province procuratorienne, tandis qu'au milieu du II s. apr. J.-C. environ la Thessalie fut attachée à la Macédoine (S. Accame, Dominio, 110 et 231 ; U. Kahrstedt, Historia 1 [1950] 558-59 ; M. Sartre, Orient, 20-21 ; C. Lepeiley et al., Rome et l'intégration de l'Empire (44 av. J.-C.-260 apr. J.-C.) II: Approches régionales du Haut-Empire romain [Paris 1998] 304-306). Pour une opinion différente, voir J. H. Oliver, GRBS 14 (1973) 389, qui, s'appuyant sur un passage assez ambigu, sinon corrompu, de Strabon, Géographie, 17, 3.25 : ἑβδόμην δ᾽ "Axalav μέχρι Θετταλίας («μετὰ» selon id.) καὶ Αἰτωλῶν καὶ 'Axapvávov καί τινων Ἠπειρωτικῶν ἐθνῶν ὅσα τῇ («uo selon id.) Μακεδονίᾳ προσώριστο, exclut la Thessalie de la province d’Achaie.
INTRODUCTION
couvraient
consistaient
presque
la totalité
essentiellement
de
dans
la province'.
la fondation
Les
13
transformations
de cités et de
les
colonies,
plus
considérables
ce qui
entrainait
inévitablement le transfert et le mélange des populations, ainsi que le changement des limites territoriales. Commencée déjà depuis la basse époque républicaine, lorsque le Grand Pompée fit installer à Dymé des pirates ciliciens?, cette politique devint encore plus radicale avec la fondation, par Jules César en 44 av. J.-C., de la colonie de Corinthe peuplée en particulier d'affranchis, sur le site géopolitique important de l'Isthme, qui était le seul passage terrestre entre le Péloponnèse et la Grèce centrale’. Alignant sa politique sur celle de son père adoptif, Octavien fonda la cité libre de Nicopolis pour commémorer sa victoire à Actium en 31 apr. J.C. et, un peu pius tard, vers le milieu de la deuxiéme décennie av. J.-C., la colonie de Patras. Malgré leur statut politique différent, les deux villes furent créées principalement par le synoecisme des populations environnantes et leur territoire était composé de plusieurs régions limitrophes*. Ces grandes fondations augustéennes illustrent qu'en dépit de la réputation culturelle d'Athénes, de la puissance politique de Sparte sous le contróle du dynaste local et client d'Auguste, Euryclés, ou de la renommée panhellénique du sanctuaire de Delphes, la restructuration de la province d’Achaïe au début de l'Empire concernait essentiellement la partie méridionale de l'Epire, l'Etolie et le nord-ouest du Péloponnése, à savoir les régions occidentales de la Gréce, oü, au moins pendant cette période, on ne rencontre qu'un petit nombre de témoignages du culte impérial. Les transformations territoriales et les rectifications de frontiéres édictées par Auguste étaient souvent sanctionnées par des interventions de caractére religieux. La deductio de Patras fut accompagnée du transfert des cultes des cités de l'Etolie (Calydon) et du Pélopponése (Pharai et Triteia), soumises alors à l'autorité de la nouvelle fondation’. Ayant une direction vers le
nord-ouest du Péloponnése, ces déplacements furent utilisés pour reconstituer de nouveaux liens religieux entre les villes situées autour de la colonie, lesquelles, en raison de leur position stratégique, étaient importantes pour les activités commerciales et les opérations militaires. Parallèlement, Auguste fit transférer à Rome certains objets sacrés provenant des régions qui avaient manifesté une forte opposition antiromaine depuis le début du IT* s. av. J.-C., et dont certaines, par la suite, avaient soutenu son adversaire politique, Marc Antoine". Loin d'étre admirées exclusivement comme des œuvres d'art, les dédicaces cultuelles et votives étaient étroitement associées au passé mythique et historique des cités, dont elles déclaraient l'identité. En les déplaçant dans la capitale de l'Empire, où elles étaient exposées dans des contextes différents pour servir souvent d'ornements de décoration, Auguste visait à priver ces
' S. E. Alcock, Graecia capta, 129-71. ? Plutarque, Pompée, 28.4. S. Accame, Dominio, 152-53. ? A. D. Rizakis, « Les colonies romaines des côtes occidentales grecques ; populations et territoires », DHA 22/1 (1996) 255-324, avec références aux fondations analogues sur les sites stratégiques de Philippes en Macédoine et de
Bouthrótos dans l’Illyrie méridionale ; voir aussi E. Deniaux, « Cicéron et les hommes d'affaires romaines d’Illyrie et d’Epire », dans P. Cabanes (éd.), L’Illyrie méridionale et l'Epire dans l'Antiquité. II: Actes du IF Colloque international de Clermont-Ferrand (25-27 octobre 1990), (Paris 1993) 263-70, et J. Bergemann, Die römische Kolonie von Butrint und die Romanisierung Griechenlands (Munich 1998). * Nicopolis comprenait les territoires de l'Ambracie, de l'Acarnanie et une partie de !’Etolie, dont les villes lui étaient depuis alors subordonnées (περιοικίδες) et dont les populations furent transférées dans !a nouvelle cité pour
contribuer à son développement démographique. Patras possédait des territoires des deux côtés du golfe corinthien, dans le Péloponnèse et en Grèce centrale, et elle fut peuplée par des vétérans des X* et XII légions, des anciennes familles locales et des populations de l'Etolie (S. E. Alcock, Graecia capta, 133-37 ; A. Rizakis, loc. cit., avec la
bibliographie précédente). * Pausanias, Achaïe, 21.1: καὶ Διονύσου κατὰ τοῦτο τῆς πόλεώς ἔστιν ἱερὸν ἐπίκλησιν Καλυδωνίου" μετεκομίσθη γὰρ καὶ τοῦ Διονύσου τὸ ἄγαλμα ἐκ Καλυδῶνος. Le Périégéte mentionne également qu'à Pharai et à Triteia il n'y avait plus ni temples ni images divines, car ces derniéres, selon les habitants, avaient été transportées à
Rome (Achaïe, 22.5 : ναὸς δὲ οὐκ fiv ἐν αὐτῷ οὐδὲ ἀγάλματα“ κομισθῆναι δὲ οἱ ἐπιχώριοί φασιν ἐς Ῥώμην tà ἀγάλματα ; Achaïe, 22.9 : ἔστι δὲ καὶ ᾿Αθηνᾶς ναός, τὸ δὲ ἄγαλμα λίθου τὸ ἐφ᾽ ἡμῶν: τὸ δὲ ἀρχαῖον ἐς Ῥώμην, καθὰ oi Τριταιεῖς λέγουσιν, ἐκομίσθη). $ S. E. Alcock, Graecia capta, 141-43 ; J. H. Oliver, Historia 30 (1981) 414-15.
? Sparte et Mantinée étaient les seules cités du Peloponnese qui avaient soutenu Octavien à Actium (S. Accame, Dominio, 141, avec citation des sources anciennes).
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MARIA KANTIREA
populations
de leurs repéres religieux'.
impérial provenant
Or,
la faible quantité
de sources
des régions occidentales de la Grèce pendant
relatives
au culte
le I” s. apr. J.-C. peut
s'expliquer par le bouleversement social provoqué par le transfert des populations et les modifications territoriales. En revanche, les cités orientales de la province, qui ne furent pas sujettes à des transformations de ce genre, devinrent plus réceptives à l'idéologie augustéenne qui, comme nous allons le voir, contribua au développement du culte impérial.
La place de l'empereur dans le monde grec Il est certain que toutes les communautés en Achaïe, indifféremment de leur origine pérégrine ou italienne, reconnaissaient l'empereur romain comme le chef politique et religieux de l'Etat, mais cela ne suffisait certainement pas pour qu'elles lui adressent un culte. La vénération du prince en Gréce fut le résultat d'une procédure multiple, qui comportait à la fois des éléments de l'institution hellénistique et républicaine de l'évergésie, des cultes des dieux grecs et de l'idéologie dominante de l'Empire. Aprés sa victoire à Actium en 31 av. J.-C., Octavien se présenta en Orient comme l'héritier unique d'une longue tradition de la vénération des souverains grands évergétes et sauveurs. Parallélement, il utilisait soigneusement sa parenté divine avec le divus Iulius, afin de véhiculer l'image d'un personnage doté de vertus divines, sinon l'image d'un dieu bienfaiteur, puisqu'il incarnait le pouvoir romain et qu'il exergait sa politique pour établir la paix et pour apporter la prospérité dans tout l'Empire. Influencés vraisemblablement par ses aspirations à la divinité, les honneurs cultuels se parérent progressivement des nuances sotériologiques, dont l'expression la plus manifeste apparut dans les assimilations du prince aux dieux salutaires, notamment à Apollon et à Zeus. Ainsi, les premiers honneurs qu'il reçut en Grèce traduisaient à la fois l'hommage rendu au sauveur et maître unique du monde, selon l'idéologie officielle de la période, et la gratitude que chaque cité devait à son propre σωτῆρα xai εὐεργέτην, d’après les habitudes hellénistiques. La personne impériale avait un caractére public par excellence. Tous les événements de sa vie civique, privée et familiale, ainsi des naissances, adoptions, mariages, maladies, décés, divinisation, et les étapes de sa carrière civile et militaire, comme l’ascension au pouvoir, l'accés à différentes fonctions, victoires, salutations, triomphes, devenaient, selon le cas, des occasions de joie ou de deuil pour tous les sujets. Cela se manifestait par l'organisation de cérémonies à Rome et dans tout l'Empire, qui occupérent progressivement une place importante dans le calendrier religieux. Mais, à part ces fonctions, dans les cités grecques, selon les circonstances historiques et les rapports personnels qu'il entretenait avec elles, le prince pouvait revétir des róles différents : assumer, certes à titre honorifique, des hautes magistratures locales?, participer aux concours panhelleniques’, devenir patron d'un individu ou d'un college*, libérateur d'une ville ou d'un koinor. Le caractère multiple du pouvoir impérial imposait qu'on adresse à son détenteur des honneurs appropriés. Ainsi, il était gratifié de statues honorifiques en tant que simple évergéte en récompense d'une libéralité, mais, en méme temps, il acceptait des ἰσόθεοι
! Pour d'autres exemples de ce phénomène, que S. E. Alcock appelle « symbolic violence », voir le développement intéressant de l'auteur, Graecia capta,
175-80. Voir également C. Le Roy, « Pausanias et la Laconie ou la recherche
d'un équilibre », dans D. Knoepfler et M. Piérart (éds), Editer, traduire, commenter Pausanias en l'an 2000. Actes du colloque Pausanias remarque une zone
de Neuchâtel et de Fribourg (18-22 septembre 1998), (Genève 2001) 223-37, qui, à partir de la description de concernant la topographie religieuse de la zone frontaliére contestée par les Laconiens et les Messéniens, que les interventions d'Auguste en ce domaine étaient en effet « un coup de force politique qui déstructure ethniquement et culturellement sensible » (p. 236).
? Auguste et Claude devinrent stratéges des koina des Thessaliens et des Magnétes respectivement, Claude, Titus et Domitien furent élus archontes éponymes, les deux premiers à Delphes, le dernier à Athenes, alors que Caius et Lucius
César furent honorés du duovirat de la colonie de Corinthe (voir infra, pp. 52 ; 81 ; 78, n. 7: 85 ; 85, respectivement). Pour d'autres exemples de la prise en charge des magistratures locales des cités de la Gréce et de l'Asie Mineure par de rois hellénistiques, de membres de la famille impériale et de magistrats romains, voir L. Robert, Etudes épigraphiques, 143-50. 3 Tibére prit part aux Mouseia de Thespies et aux jeux olympiques, Germanicus à ces derniers et Néron à un grand nombre de concours panhelléniques et locaux (voir infra, pp. 169 ; 63 ; 63 ; 81-82, en particulier n. 9, respectivement). * Voir infra, passim. C. Eilers, Patrons, 185-89, conteste l'idée soutenue dans la bibliographie précédente, qui voulait l'empereur patron universel de tout l'Empire.
5 Voir infra, passim.
INTRODUCTION
15
τιμαί, manifestées notamment par la consécration de temples, l'accomplissement de sacrifices et
la nomination
de prétres. La diversification de l'iconographie impériale servit aux mémes
principes. Dans le monde hellénophone, le prince était représenté en toge, selon la coutume romaine, et cuirassé ; mais parallélement, il figurait sous les traits d'un dieu ou portant ses attributs'. Certes, la distinction entre les honneurs purement civiques et l'hommage cultuel n'est pas toujours évidente et, pour cette raison, nous devons étudier et citer l'ensemble des données, épigraphiques, historiographiques, numismatiques, iconographiques et archéologiques, témoignant de la présence impériale en Gréce. L'étude exclusive des sources évoquant un hommage cultuel risquerait de relativiser nos conclusions sur l'idée que les Grecs se faisaient des
membres de la maison des Césars. Néanmoins, nous ne les mettons pas toutes sur le méme plan. Une base de statue qualifiant l'empereur du titre de bienfaiteur n'est pas de méme valeur, au moins sur le plan religieux, qu'un décret témoignant de sacrifices devant son image cultuelle. L'attestation du nom d'un membre de la domus Augusta sur l'épistyle d'un portique ou d'un monument public avait une autre signification que celle d'une inscription gravée sur un autel ou sur l'architrave d'un temple. L'assimilation d'une princesse à une déesse locale constituait un moyen de l’honorer des plus répandus, mais seule l'attestation d'un prêtre commun permettrait de conclure que la dame impériale appartenait au panthéon de la cité. Ainsi, pour comprendre ces manifestations, il faut les envisager dans les cadres politique et religieux locaux et essayer de reconstituer, dans la mesure du possible, les circonstances historiques. Le fait que dans certains cas nous n'arrivions pas à distinguer les raisons pour lesquelles une telle cité considérait le prince comme
un dieu, alors que la ville voisine mettait en relief sa nature humaine,
ne signifie pas
toujours que toute procédure honorifique ou tout acte cultuel étaient devenus banals, à cause des formalités ou de la répétition, mais plutót que nous ne pouvons pas établir tous les paramétres politiques, sociaux ou culturels. L'intégration de l'empereur dans le panthéon et dans l'espace sacré d'une cité s'était appuyée essentiellement sur l'association de son culte à la vénération et aux rites des dieux grecs. Il parait donc nécessaire de comprendre quel de leurs aspects était lié aux Augustes, en vue d'évaluer le retentissement que cette association avait éventuellement sur la vie religieuse d'une certaine population. Cela devient plus compliqué lorsqu'il s'agit des divinités de caractére à la fois panhellénique et local, comme les dieux de l'Olympe. Par ailleurs, l'attachement du prince à une divinité tutélaire et protectrice favorisa le syncrétisme religieux, transforma la composition du panthéon local, surtout celui des colonies romaines de Corinthe et de Patras, ainsi que celui des cités pérégrines romanisées, et il contribua à l'établissement du culte impérial. L'exemple le plus révélateur réside dans l'introduction de la vénération d' Auguste à Athénes, dans les villes de la Béotie et vraisemblablement à Epidaure par le biais du culte d'Apollon. Nous pouvons faire des remarques analogues en ce qui concerne les cultes d'Arés et de Hestia : leur introduction sur l'agora et l'acropole d'Athénes respectivement et leur association au culte impérial furent réalisées gráce à la position prépondérante que leurs équivalents romains, Mars Ultor et Vesta, occupaient dans la théologie augustéenne. L'assimilation de l'empereur à Zeus résulta également de l'influence de l'idéologie impériale sur le culte du dieu grec, dans le sens oü Jupiter, le pere des dieux et des hommes, pouvait étre comparé, voire identifié, au prince pater patríae, ou encore au prince vainqueur et sauveur du monde. Bien que de telles assimilations ne puissent pas étre considérées comme des preuves suffisantes impliquant la divinisation ou la déification, elles reflétent toutefois la maniére dont les Grecs construisaient leurs relations avec l'empereur. L'évocation du prince à travers des épicléses propres à la divinité poliade d'une ville ou l'assimilation d'une impératrice à la Tyché de la cité font sans doute allusion à un acte impérial de fondation, de protection ou de libération. Lorsque les titres de bienfaiteur ou de patron apparaissaient insuffisants pour exprimer la gratitude d'une communauté pour une libéralité impériale, on leur substituait des épithétes divines, afin de souligner la relation particuliére entre le dieu et le prince. ! Selon la classification typologique la plus généralement utilisée, les représentations impériales statuaires se distinguent selon le vétement civil (statua togata et togata velato capite) et militaire (statua loricata), ou son absence, donc leur « nudité héroique ». H. G. Niemeyer, Studien, 38-64 ; A. Alföldi, Repräsentation, 127-86 ; en ce qui concerne l'Asie Mineure, voir, en outre, S. R. F. Price, Rituals, 181. Pour l'érection de statues impériales à l'occasion des avénements, des jubilés (decennalia et vicennalia) et des visites du prince dans une cité, voir J. M. Hójte, Statue
Bases, 143-66.
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MARIA KANTIREA
Le fait que la vénération des Augustes en Gréce s'était appuyée sur des structures religieuses
existantes se refléte également dans le contexte édilitaire. La transformation de la topographie et, par conséquent, du fonctionnement de l'agora des cités grecques sous le Haut-Empire reléve de deux facteurs principaux. Le premier consistait dans le changement des institutions politiques au fur et à mesure de la romanisation de l'Orient hellénistique et la soumission des cités au contróle d'un gouverneur romain envoyé par le sénat ou l'empereur, bien que, sur le plan local, elles aient continué à préserver leur autonomie, à élire leurs archontes et à avoir leur propre administration. Le deuxiéme facteur était la « présence » de l'empereur dans les lieux publics les plus fréquentés et les mieux en vue, en raison de la prolifération des statues et des monuments qui lui étaient dédiés depuis le début du principat. Un élément caractéristique de la topographie des villes grecques sous l'Empire était les nombreuses consécrations d'anciens temples aux empereurs. Certes, cette sorte de dédicaces est un indice de la faiblesse économique du pays à la fin des guerres civiles, mais elle montre également la tendance à associer les Césars aux divinités traditionnelles. Ces consécrations consécutives et les représentations iconographiques des membres de la domus Augusta sur les agoras et dans les sanctuaires illustrent comment ils commencèrent à s'approprier, voire à dominer dans l'espace civique et sacré, au méme titre que les dieux de l'Olympe, les héros légendaires ou historiques, ainsi que les grands évergètes'. Dans ce méme contexte, il faut aussi envisager l'association des concours impériaux, appelés habituellement Kaisareia ou Sébasteia/Sébasta, aux fêtes traditionnelles. A l'exception des jeux
olympiques, qui n'étaient pas liés aux concours impériaux pendant le I” s. apr. J.-C., ces doubles festivités se rencontrent le plus souvent dans les cités grecques qui patronnaient un célébre sanctuaire voisin, comme Epidaure et Thespies. Le cas le plus surprenant est l'association des concours impériaux aux anciens jeux isthmiques dans la colonie romaine de Corinthe. Le culte impérial s'adressait pratiquement à toute la population. Du point de vue de l'idéologie de l'Empire, la participation des sujets aux fétes en l'honneur du prince constituait une preuve de leur loyalisme et de leur attachement au régime. Sur le plan social, l'organisation solennelle des cérémonies donnait l'occasion aux élites provinciales d'exercer leur évergétisme à travers la prise en charge des sacerdoces et des agonothésies, l'accomplissement des sacrifices, la tenue de banquets et la distribution de nourriture et d'argent, et ainsi de consolider leur pouvoir. Pour les couches sociales les plus basses, indépendamment de la sincérité ou de la spontanéité de leurs émotions, ces festivités représentaient des moyens de distraction sinon de subsistance. En ce qui concerne la pseudoproblématique consistant à savoir si les anciens croyaient que les empereurs étaient aussi des dieux, nous ne disposons d'aucun indice manifeste, méme pas l'apparition du terme θεός sur les inscriptions. Toutefois, comme les études de S. R. F. Price le montrent, la coexistence de deux types de sacrifices, ceux qui s'adressaient au prince et ceux qui étaient offerts aux dieux pour son salut, témoigne du caractére multiple de l'empereur romain dans les cités grecques, ce qui imposait des honneurs appropriés selon le cas’. Le culte impérial
naquit du besoin des sujets de définir la place de leurs nouveaux maîtres dans un système de valeurs hiérarchique. Il est certain évergètes locaux, celui des magistrats que méme s'ils n'étaient pas dieux, ἰσόθεοι τιμαί. Or, l'hommage cultuel échelle d'honneurs.
que le statut des empereurs dépassait celui des grands romains, même celui des rois hellénistiques, ce qui signifie ils étaient adorés en tant que dieux et ils méritaient des ne constituait en effet que le degré le plus haut dans une
L'étude de la naissance du culte impérial en Gréce aide à comprendre la maniére dont les Grecs avaient interprété l'histoire de Rome au début de l'Empire et comment ils avaient vécu et réagi aux grands événements politiques et militaires: principat, avénement, succession héréditaire et intrigues dynastiques, victoires militaires, apothéose. Etudier le culte impérial en Gréce pendant le I" s. apr. J.-C. c'est également écrire un chapitre de l'histoire religieuse grecque sous le HautEmpire : continuation, transformation et renaissance de cultes traditionnels, reviviscence d'anciens rites, intégration de nouvelles divinités dans les panthéons locaux, création de prétrises composites, célébrations de concours multiples à appellations longues.
τς E. Alcock, Graecia capta, 181 ; cf. une évolution identique à Rome (P. Zanker, Macht, passim).
? Voir infra, pp. 181-84.
INTRODUCTION
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Les sources L'étude du culte impérial dans la province romaine d’Achaïe nécessite de faire appel aux sources propres à l'histoire de l'Antiquité : épigraphiques, littéraires, numismatiques, iconographiques et archéologiques. La prise en considération simultanée de l'ensemble de ces témoignages contribue à obtenir une interprétation équilibrée de ce phénomène, alors que chacun d'entre eux apporte des éléments de réponse spécifique. Les documents épigraphiques constituent le fondement de notre recherche, mais ils posent également deux problémes concernant, en particulier, la nature des inscriptions et leur
répartition inégale entre les cites'. Excepté les villes de la Grèce occidentale, où le petit nombre de témoignages peut s'expliquer par la restructuration de ces régions, pour les autres cités nous n'avons aucune indication permettant de dire que l'état actuel de la documentation refléte la totalité des manifestations du culte impérial. En d'autres termes, peut-on considérer que les cités, qui ne fournissent que des inscriptions honorifiques des empereurs, ne procédérent pas à l'institution de la vénération des Augustes ? Inversement, Athènes, qui apporte le dossier épigraphique le plus complet, semble avoir réagi si spontanément à chaque propagande dynastique? que seule la capitale de l'Achaie, la colonie romaine de Corinthe, avec son ample et éloquent monnayage, pouvait rivaliser avec elle’. Or, la prépondérance quantitative du matériel athénien risque de relativiser nos conclusions. En effet, il serait erroné de considérer Athénes, cité libre, comme une ville caractéristique de la province et de vouloir appliquer les mémes critères aux autres cités de l’Achaïe. De l’autre côté, les lois sacrées et les décrets se référant au rituel sont relativement rares et proviennent, en outre d’Athenes, des cités de Messene et de Gytheion dans le Péloponnése, ainsi que d'Acraiphia, une petite ville de Béotie. Un autre probléme est dü au fait que le plus grand nombre de documents consiste dans des inscriptions honorifiques gravées sur des bases de statues qualifiant habituellement les empereurs des titres d'évergéte, de patron, de sauveur et de dieu. Ces textes résument, bien évidemment, des décrets honorifiques, aujourd'hui perdus, mais ils ne donnent aucune information sur les motifs de ces décisions. Etant donné que tous ces titres dans un contexte épigraphique officiel n'étaient pas vides de signification, il faut les interpréter sous des angles différents : le développement de l'idéologie dominante, les relations établies ou à établir entre les instigateurs de ces honneurs et les personnages honorés, ainsi que les circonstances historiques de l'époque. Les sources littéraires et historiographiques sont inévitablement dominées par la Périégése de Pausanias, qui constitue l'essai d'un individu hellénophone du IF s. apr. J.-C. visant à reconstituer l'identité grecque sous la domination romaine*. C'est grâce à cette description que, plusieurs siécles plus tard au cours de fouilles, les archéologues ont pu identifier maints édifices et restituer le plan topographique d'un site. Néanmoins, ses récits de voyage concernant les monuments du culte impérial sont tantôt assez brefs tantôt trés vagues, voire inexistants et, comme nous allons le voir, dans certains cas, ils créent autant de problémes qu'ils en résolvent. En effet, la difficulté de lire correctement cette ceuvre n'est pas tellement due à l'indifférence du Périégéte face à l'actualité de son époque), mais plutót à la maniére dont il avait congu et interprété l'histoire politique, religieuse et ethnologique grecque dans la longue durée, en reproduisant des mythes, des légendes et des récits historiques ou pseudohistoriques.
! La plupart des inscriptions votives et honorifiques sont généralement intégrées dans les chapitres, alors que les décrets sont cités en Appendice Ia-b. Les lemmes ne sont pas exhaustifs, les éditions antérieures aux IG et au CIL ne sont pas systématiquement indiquées et la bibliographie ne signale pas les simples mentions, sans apport précis pour le texte ou le comméntaire. 2 Malgré les difficultés que pose le terme de propagande, chargé aujourd'hui d'un sens péjoratif, qui n'existait pas dans l'Antiquité, nous l'utiliserons souvent avec le sens de « promulgation d'un message ».
* Pour l'histoire de ces villes pendant l'époque romaine, voir respectivement les articles synthétiques de D. J. Geagan, « Roman Athens : Some Aspects of Life and Culture I. 86 B. C.-A. D. 267», ANRW
II, 7.1 (1979) 371-437, et
de J. Wiseman, « Corinth and Rome I : 228 B.C.-A.D. 267 », ANRW II, 7.1 (1979) 438-548. * C. Habicht, Pausanias, 95-140 ; K. W. Arafat, Pausanias, 8-12 ; J. Elsner, « Structuring "Greece". Pausanias's Periegesis as a Literary Construct », dans S. E. Alcock, J. F. Cherry et J. Elsner (éds), Pausanias. Travel and Memory in Roman Greece (Oxford 2001) 3-20 ; J. I. Porter, « Ideals and Ruins. Pausanias, Longinus, and the Second
Sophistic », loc. cit., 63-92.
SK. W. Arafat, Pausanias, 36-42.
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MARIA KANTIREA
Les sources numismatiques illustrent la façon dont les magistrats locaux intégrèrent les représentations officielles des empereurs dans leur systéme iconographique. Il est bien connu que la monnaie était considérée durant l'Antiquité non seulement comme un instrument d'échanges économiques, mais aussi comme un support idéologique qui permettait à l'autorité responsable de l'émission de véhiculer à une grande échelle un message conforme à ses vues. Depuis la fondation du principat, Auguste et, par la suite, ses successeurs utilisaient systématiquement ce moyen pour diffuser les thémes sur lesquels étaient fondés les principes du nouveau régime, à savoir les divinités et les vertus Augustae, ainsi que l'idée dynastique de la domus Augusta. Bien que les frappes dans les ateliers provinciaux ne fussent pas soumises à toutes les directives venues de la capitale, elles exprimaient pourtant, et méme plus librement, la conception que les communautés locales se faisaient de l'idéologie dominante et, en particulier, des prétentions divines du prince et des membres de la famille régnante. Pour la province romaine d’Achaie, nous possédons les séries monétaires des colonies de Corinthe et de Patras, de la cité de Nicopolis et du koinon thessalien, ainsi qu'un petit nombre d'émissions exceptionnelles d'autres villes'. Sous les Julio-claudiens, le monnayage de Corinthe à vocation provinciale circulait presque dans toute l’Achaie, à l'exception de la Thessalie, οὐ était utilisée la monnaie du koinon. Conformes par leurs dénominations au systeme augusteen, les émissions corinthiennes constituent la seule source cohérente et continue de l'étude de l'iconographie impériale et elles deviennent encore plus importantes dans la mesure oü aucun atelier, pas méme celui de Rome, n'avait représenté sur ses piéces un si grand nombre de membres de la domus Augusta et n'avait réagi aussi rapidement à tout événement dynastique!. Ce loyalisme de la colonie à l'Urbs est évident, puisqu'en tant que capitale de la province, elle possédait quasiment le seul atelier numismatique approvisionnant en monnaie divisionnaire toute l’Achaïe, où les émissions impériales étaient d'habitude peu représentées. C'est exactement pour cette raison que la succession des images des membres de la domus Augusta sur les monnaies reflétait l'idéologie dynastique visant à confirmer la stabilité, la continuité et la cohérence de la famille régnante. Les monuments statuaires fournissent deux sortes d'informations: rapprochés des documents épigraphiques, ils indiquent les lieux de représentation des personnages impériaux et ils complétent les sources numismatiques en ce qui concerne l'iconographie impériale. D'un autre côté, l'identification et la datation des statues julio-claudiennes reposent essentiellement sur l'appréciation subjective de la ressemblance physionomique des princes avec le fondateur de l'Empire destinée à renforcer l'idée dynastique. Néanmoins, les progrés de la recherche sont tels que, sauf quelques questions toujours trés controversées, la typologie des portraits est désormais mieux connue dans ses grandes lignes. L'apport des découvertes archéologiques est trés important dans la mesure Οὗ nous pouvons reconstituer le contexte édilitaire et la topographie du culte impérial. Il nous permet, en association toujours avec les témoignages littéraires et épigraphiques, de suivre le développement urbanistique des agoras des cités grecques et la transformation des sanctuaires sous les influences architecturales romaines, ainsi que de définir la place que les monuments honorifiques ou les édifices destinés à la vénération des empereurs occupaient dans l'espace civique et sacré de la Gréce sous l'Empire. Les problémes que pose souvent la rédaction d'un catalogue prosopographique portent essentiellement sur le choix des personnes. Sous le terme de « promoteurs » ou d'« instigateurs » du culte nous pouvons comprendre tous ceux qui avaient contribué et participé selon leur statut social, leurs relations politiques et leurs moyens économiques aux diverses manifestations honorifiques à l'égard des empereurs : construction des monuments et organisation des fétes. Cependant, pour des raisons méthodologiques, nous réservons la liste prosopographique, que nous présentons en annexe à la fin de cet ouvrage, aux notables, qui avaient assuré la vénération du prince, des membres de la domus Augusta et des divinités Augustae, à titre officiel, c'est-à! J. E. Fisher, « Coins: Corinth excavations, 1976, forum southwest », Hesperia 49 (1980) 1-29, pl. 1; M. Amandry, Monnayage. Patras pouvait de nouveau frapper de monnaies grâce à l' indulgentia de Domitien, aprés que
ce droit fut suspendu par Vespasien (B. E. Levy,
« INDULGENTIAE AUGUSTI MONETA
INPETRATA : A Flavian
episode », dans H. Huvelin, M. Christol et G. Gautier (éds), Mélanges de numismatique offerts à Pierre Bastien à l'occasion de son 75° anniversaire (Wetteren 1987} 39-49, pl. 5). M. Karamesini Oikonomidou, Νικόπολις ; E. Rogers, Thessaly ; F. Burrer, Münzprägung ; S. Grunauer-von Hoerschelmann, Münzprägung ; RPC I-Il. ? M. Amandry, Monnayage, 52 ; voir aussi E. T. Salmon, Roman Colonization under the Republic (Londres 1969) 148.
INTRODUCTION
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dire les (grands-)prétres et les agonothétes des concours impériaux, ainsi que les augustales. Le catalogue doit également étre considéré comme un complément du dernier chapitre de notre étude, qui traite, en particulier, du röle des grandes familles locales, dans lesquelles la prise en charge des sacerdoces impériaux et des agonothésies devint progressivement une pratique quasi héréditaire.
CHAPITREI LA TRADITION HELLENISTIQUE ET REPUBLICAINE DE L'EVERGESIE
Le culte des rois hellénistiques et de Rome en Gréce L'hommage aux bienfaiteurs et les cultes royaux Le culte de l'homme dans le monde grec constituait l'ultime étape de l'expression de gratitude des communautés envers leurs bienfaiteurs qu'Aristote décrit comme suit : « Les honneurs sont l'indice d'une avantageuse réputation de bienfaisance ; on honore à bon droit, et surtout, ceux qui ont fait du bien, mais aussi celui qui a la capacité d'en faire... Beaucoup d'hommes obtiennent des honneurs pour des raisons qui semblent minimes, mais ce sont les lieux et les circonstances qui sont en cause. Font partie des honneurs les sacrifices, les commémorations en vers et en prose, les bénéfices attachés à des charges honorifiques, les enclos sacrés, les présidences, les tombeaux, les statues, la nourriture aux frais d'état, les pratiques barbares telles que la prosternation, la distance respectueuse, les présents en honneur
chez chaque peuple »'. L'institution de l'évergésie caractérisait la vie politico-économique et les attitudes morales des sociétés grecques anciennes depuis le V* s. av. J.-C. jusqu'au IV* s. apr. J.-C. en arrivant à son apogée pendant la basse époque hellénistique et le Haut-Empire?. Des l'époque classique, les cités grecques reconnaissaient comme bienfaiteurs d'abord les étrangers, qui leur rendaient des services, et progressivement les citoyens, qui s'acquittaient, selon leur statut social et leurs moyens, des liturgies, comme la stratégie, l'agoranomie, l'agonothésie, la gymnasiarchie?. Elles manifestaient leur gratitude en octroyant l'éloge public et la couronne aux citoyens, les titres d’évergète et de proxéne, ainsi que le droit de la cité aux étrangers. En récompense des bienfaits exceptionnels, les grands évergétes recevaient en outre les μέγισται τιμαί civiques : leur statue sur l'agora, la nourriture au prytanée et la proédrie au théâtre. Dans des cas particuliers, ils acceptaient des honneurs posthumes héroïques, dont le plus significatif était leur enterrement à l'intérieur des murs de la cité suivi d'un rituel annuel, ou encore un hommage cultuel semblable à
celui accordé aux dieux.
! Aristote, Rhétorique, 1.1361a : Τιμὴ δ᾽ ἐστὶν μὲν σημεῖον εὐεργετικῆς εὐδοξίας, τιμῶνται δὲ δικαίως μὲν xai μάλιστα οἱ εὐεργετηκότες, οὗ μὴν ἀλλὰ τιμᾶται καὶ ὁ δυνάμενος εὐεργετεῖν"... πολλοὶ γὰρ διὰ μικρὰ δοκοῦντα τιμῆς τυγχάνουσιν, ἀλλ᾽ οἱ τόποι καὶ οἱ καιροὶ αἴτιοι. Μέρη δὲ τιμῆς θυσίαι, μνῆμαι ἐν μέτροις καὶ ἄνευ μέτρων, γέρα, τεμένη, προεδρίαι, τάφοι, εἰκόνες, τροφαὶ δημόσιαι, τὰ βαρβαρικά, olov προσχυνήσεις καὶ ἐκστάσεις, δῶρα
τὰ παρ᾽ ἑκάστοις τίμια. ? Le phenomene
de l'évergétisme
dans le monde
grec est traité par nombre
de savants ; nous citons à
titre
d'exemple : P. Veyne, Pain ; Ph. Gauthier, Cités ; F. QuaB, Honoratiorenschicht ; J.-L. Ferrary, Philhellénisme. 3 J. Oehler, RE 6.1 (1907) cols 978-981, s.v. euergetes ; F. QuaB, Honoratiorenschicht, 81-352 ; L. Migeotte, « L'évergétisme des citoyens aux périodes classique et hellénistique », dans M. Christol et O. Masson (éds), Actes du X" Congrès international d'épigraphie grecque et latine (Nimes 4-9 octobre 1992), (Paris 1997) 183-96.
* A. D. Nock, « The Cult of Heroes », HThR 37 (1944) 141-74 ( Essays, 575-602) ; M. P. Nilsson, GGR I, 184-92 ; L. Cerfaux et J. Tondriau, Culte, 106-108 et 468-69, annexe 4 ; F. Taeger, Charisma I, 86-168 ; Ph. Gauthier, Cités, 1639 ; voir aussi E. Kearns, « Between God and Man : status and function of Heroes and their sanctuaries », dans O. Reverdin et B. Grange (éds), Le sanctuaire grec. Entretiens sur l'antiquité classique XXXVII (Vandœuvres-Genève, 20-25 août 1990), (Genève 1992) 65-99, et W. Burkert, Griechische Religion der archaischen und klassischen Epoche (Stuttgart-Berlin-Cologne-Mayence 1997) 312-19. — Selon un témoignage de Plutarque, Lysandre, 18.5-10, qui tira ses informations de l’historien hellénistique Douris de Samos, le premier homme qui ait reçu des honneurs cultuels sur le modèle de ceux accordés aux dieux (autel, sacrifices, péans et concours) fut le général spartiate Lysandre vers la fin du V* s. av. J.-C. à Samos et dans certaines cités de l'Asie Mineure. Ce culte qui devait être éphémère, rendu hors de la patrie du personnage honoré, constitue un phénomène religieux unique de l'époque classique, qui peut trouver son explication dans le cadre historique de la fin de la guerre du Péloponnése (C. Habicht, Gottmenschentum, 3-7 ; M. P. Charlesworth, HThR 28 [1935] 11-12, le considére aussi posthume). C. Habicht, Gottmenschentum, 7-10, discute également un probable culte d' Alcibiade à Athénes en 408 av. J.-C.
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Pendant l'époque hellénistique, la scéne civique de l'évergétisme était dominée par les diadoques d'Alexandre, qui essayaient de se faire reconnaître bienfaiteurs communs de tout le monde en exergant leurs actes non seulement dans les limites de leur royaume, mais en particulier au bénéfice des cités grecques, y compris de celles qui n'appartenaient pas à leurs territoires. Selon l'idéologie royale, le bon souverain, ou tout simplement le roi par opposition au tyran, devait se comporter en évergéte. Formulée dés le IV* s. av. J.-C., cette conception de la personne du monarque aboutissait à des pratiques de réciprocité. D'une part, les bienfaits révélaient la nature royale et justifiaient l'accés au trÓne ; d'autre part, l'essence et la dignité royales se manifestaient et se prouvaient par des actes d'évergésie : fondation de cités et édification, restauration au peuple de la paix, de la liberté et des moyens d'existence, protection de la population contre les pirates et les ennemis!. Devenant ainsi une qualité typiquement royale, d'autant plus qu'elle était héréditaire, l'institution de l'évergésie avait évolué en revétant des aspects divins. L'ampleur des bienfaits et la position des monarques à l'intérieur du monde grec les plagaient non seulement au-dessus des simples citoyens évergètes, mais elles justifiaient les honneurs cultuels. Les souverains devaient partager le méme hommage dans la forme et le rituel avec les plus grands bienfaiteurs, les dieux — ἰσόθεοι τιμαί ----, auxquels ils étaient habituellement assimilés?. Selon l'ouvrage qui représentait par excellence cette conception du divin bienfaisant, [Ἱερὰ ἀναγραφή d' Evhémére de Messène, les dieux avaient été, à l'origine, de bons rois qui, gráce à leur bienveillance à l'égard de l'humanité, s'élevérent au statut divin. Bien que cette démarche intellectuelle, consistant à voir les dieux de l'Olympe en dehors de leur contexte homérique, ne devint jamais officielle, elle traduisait une évolution à l'intérieur d'un systéme religieux anthropomorphique en contribuant à la formation d'une éthique morale du
culte des souverains.
Le témoignage le plus manifeste de ce développement réside dans les épiclèses ἀ᾽ εὐεργέτης, de σωτήρ et de κτίστης, qui accompagnaient le plus souvent le nom des rois dans les acclamations publiques, en particulier lorsqu'ils faisaient leur entrée solennelle dans les cités, accueillis par les magistrats, les prétres et les éphébes. N'exprimant en principe que la ferveur populaire, tantót spontanée tantöt suscitée, ces épithétes identiques à celles appliquées aux dieux constituérent une étape essentielle vers la formation d'un langage cultuel. Revétues d'une valeur institutionnelle dans les innombrables décrets que les cités votaient en l'honneur des monarques, elles figuraient ensuite sur les bases de statues qui leur étaient dédiées‘. Le monde hellénistique devenait ainsi de plus en plus habitué à accepter et à reconnaitre le bénéficiaire avec ces titres. Ph. Gauthier remarque à ce propos qu' « acclamé et reconnu comme euergétés et sÓtér par la foule ou par l’Assemblée, désigné comme euergétés et sôtèr sur les bases des statues, le roi bienfaiteur semble pourvu, dans la cité qui l'honore, de qualificatifs permanents. C'est pourquoi le terme euergétés, sans devenir pour autant une épiclése divine, va aussi accompagner et pour
! P. Barcelo, Basileia, Monarchia, Tyrannis. Untersuchungen zu Entwicklung und Beurteilung von Alleinherrschaft im vorhellenistischen Griechenland (Stuttgart 1993) 278-84. Les mouvements philosophiques, surtout le stoicisme et le cynisme influengaient, à un certain degré, l'opinion publique sur le modéle du souverain idéal (L. Moretti, « Filosofia stoica ed evergetismo ellenistico », Athenaeum 55 [1977] 82-87) et, par la suite, la pensée politique romaine, notamment celle de Cicéron (F. Dvornik, Political Philosophy, 460-78 ; P. A. Brunt, « Stoicism and Principate », PBSR 43 [1975] 7-35, en particulier 21-32). 2 C. Habicht, Gottmenschentum, passim. A. D. Nock, « Notes on Ruler-cult I-IV », JHS 48 (1928) 21-43 (= Essays.
134-59) ; id., « Zóvvaoc θεός », HSPh 41 (1930) 1-62 (= Essays, 202-51) ; F. W. Walbank, « Könige als Götter. Überlegungen zum Herrscherkult von Alexander bis Augustus », Chiron 17 (1987) 365-82 ; E. V. Hansen, The Attalids of Pergamon (New York 1947) 410-26. ? Diodore de Sicile, 6, 1-2. F. Jacoby, RE 6.1 (1907) cols 952-972, n? 3, s.v. Euemeros von Messene ; T. S. Brown, « Euhemerus and the Historians », HThR 39 (1946) 259-74 ; M. P. Nilsson, GRR II, 269-74 ; P. Goukowsky, Essai I, 134-35. B. Bosworth, « Augustus, the Res Gestae and Hellenistic Theories of Apotheosis », JRS 89 (1999) 1-18, trouve
des influences de l'ouvrage d'Evhémére, traduit en latin par Ennius, sur les Res Gestae et l'idéologie politique d'Auguste. * Il semble qu'une hiérarchie de ces titres fut établie : les plus prestigieux étaient ceux de σωτήρ et de κτίστης, mais celui ἀ᾽ εὐεργέτης avait une gamme d'emplois beaucoup plus vaste comprenant aussi bien la notion du salut que celle de la fondation ou de la protection. A. D. Nock, « Soter and euergetes », dans S. L. Johnson (éd.), The Joy of
Study. Papers presented to honor F. C. Grant, 1951, 127-48 (= Essays, 720-35) ; C. Préaux, Monde hellénistique, 2505i; L Kralli, « Athens and the hellenistic kings (338-261 B.C.) : the language of the decrees », CQ 50 (2000) 113-32.
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ainsi dire justifier les honneurs cultuels »'. Le fait que les souverains se laissaient conférer diverses épithétes souvent dans la méme cité, illustre qu'elles n'avaient pas valeur de nom, mais qu'elles reflétaient plutót les motifs de l'institution du culte. Il est vrai que, dans certains cas, elles étaient généralisées et appliquées comme partie intégrante de la titulature royale, mais cette utilisation uniforme et stéréotypée concernait plutót le culte dynastique institué officiellement par les monarques eux-mémes dans tout leur royaume?, Or, les actes d'évergésie procuraient les ἰσόθεοι τιμαί, dont les modalités étaient empruntées au culte des dieux : érection d'autels, de temples et de statues cultuelles, désignation de prétres, accomplissement de sacrifices, célébration de fétes solennelles comportant des processions sacrées, institution de concours gymniques, hippiques et musicaux, appelés d'aprés le nom du souverain et associés souvent aux jeux en l'honneur des dieux. L'idéologie de la liberté des Grecs et le culte des Antigonides L'introduction du culte des souverains dans l'histoire religieuse grecque remonte aux expéditions militaires d' Alexandre le Grand en Orient, revétues de l'idéologie de la libération des cités grecques de la domination perse. Trés tót et plus ou moins spontanément, les Grecs de l'Asie Mineure, réjouis de la nouvelle situation politique que les victoires du roi de Macédoine procuraient dans l'Etat des Achéménides, commencérent à combler ce nouveau Dionysos des honneurs cultuels en dieu sauveur et libérateur'. Quant à la Grèce métropolitaine, les tentatives d'Alexandre de se montrer protecteur unique des Hellenes contre les Perses et ses prétentions divines étaient envisagées avec scepticisme, sinon avec ironie. Animé par les partisans du roi au cours de l'hiver 324/323 av. J.-C., le débat sur un éventuel hommage cultuel qu'il fallait rendre à Alexandre ne nous est connu que pour Sparte et Athénes, mais il dut avoir lieu aussi dans d'autres cités. La différence dans l'attitude des Grecs de l'Asie Mineure et de ceux de la Gréce proprement dite consiste dans le fait que, pour les premiers, le jeune roi incarnait le libérateur de la domination médique et le défenseur de leurs idéaux, tandis que, pour les seconds, il représentait un conquérant qui menagait leur liberté et leur indépendance. C'était ainsi que l'idéologie politique de ses expéditions orientales, élaborée en particulier par Isocrate comme l'accomplissement d'un vœu panhellénique, ne pouvait trouver, à de rares exceptions prés, aucun écho dans des cités déjà libres. Pourtant, il semble que dans certaines villes le parti promacédonien prédomina, comme à Athénes oü, depuis le début de l'année 323 av. J.-C., Alexandre reçut avec son ami Héphaistion des ἰσόθεοι τιμαί". « Le théme de la liberté des Grecs, liberté accordée et garantie par les rois rivaux à tour de rôle, traverse toute l'histoire hellénistique »°. C'était exactement dans ce cadre idéologique que les diadoques d'Alexandre, notamment les Antigonides, acceptérent des honneurs cultuels en Gréce. En 307 av. J.-C., Antigone le Borgne et son fils Démétrios Poliorcéte regurent à Athénes une vénération en dieux sauveurs comprenant la consécration d'un autel inscrit βωμὸς Σωτήρων, la désignation d'un prétre appelé ἱερεὺς Σωτήρων et la création des deux nouvelles tribus, Antigonis et Démétrias, parce qu'ils avaient libéré la cité de la domination de Cassandre représentée par Démétrios de Phalére. Ainsi, en leur qualité de dieux éponymes des tribus, les deux monarques étaient honorés chaque année jusqu'en 201 av. J.-C. d'une féte comportant des
! Ph. Gauthier, Cités, 50-53 (citation de la p. 52) ; G. Cardinali, I/ regno di Pergamo
(Rome
1968)
139-72, en
particulier 168 ; K. Buraselis, « Θεὸς £v ἀνθρώποις. Απολογισμοί και σκέψεις για τις ἀαπαρχές, mv εξέλιξη xat TO
περιεχόμενο
τῆς
λατρείας
τῶν
ελληνιστικών
ελληνιστική κεραμική. Προβλήματα χρονολόγησης,
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dans
Στ᾿
Ἐπιστημονική
κλειστά σύνολα-εργαστήρια (Βόλος
Zuvévrnon
για
τὴν
17-23 Απριλίου 2000),
(Athénes 2004) 29-40. ? C. Habicht, Gottmenschentum, 156-59 ; J. G. Bunge, « Münzen als Mittel politischer Propaganda : Antiochos IV. Epiphanes von Syrien », StudClas 16 (1974) 43-52, figs I-II ; voir aussi B. Virgilio, Lancia, diadema e porpora : ii ree la regalità ellenistica (Pise-Rome 1999) 83-115 ; F. K. Dürner, Der Thron der Götter auf dem Nemrud Dag (Bergisch Gladbach 1987). Pour l'idéologie politique des cultes dynastiques, voir C. Préaux, Monde hellénistique, 255-59, et J. R. Fears, Princeps, 45-83. 3 P, Goukowsky, Essai II, passim ; C. Habicht, Gottmenschentum, 17-28 ; C. Préaux, Monde hellénistique, 241-45 ; B. Virgilio, op. cit., 29-43. * Hypéride, 6, 21. J. P. V. D. Balsdon, « The "Divinity" of Alexander », Historia 1 (1950) 363-88, en particulier
383-88 ; C. Habicht, Gottmenschentum, 28-36. 5 C. Préaux, Monde hellenistique, 194.
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sacrifices, des processions sacrées et des concours, alors qu'en tant que libérateurs et restaurateurs des institutions démocratiques, ils regurent des statues couronnées d'or, érigées probablement prés de celles des tyrannicides sur l’agora!. Les honneurs se multiplierent trois ans plus tard, en 304 av. J.-C., lorsque, à la demande des Athéniens, Démétrios se rendit dans la cité pour la libérer de nouveau d'un régime philomacédonien qui, pendant son absence, avait trouvé l'occasion de s'y réinstaller. Cette fois, il fut salué de θεὸς Καταβαίτης et cette épithéte, qui s'appliquait surtout à Zeus, fut gravé sur l'autel qui sacralisa l'endroit où il descendit de son char ou de son cheval. L'apparition du jeune roi à Athénes était assimilée à une épiphanie divine et C'était à ce titre qu'il devint synnaos d'Athéna en s'installant pendant l'hiver 304-303 av. J.-C.
dans l'opisthodome du Parthénon?.
Hormis un nouveau rétablissement de la liberté et des institutions démocratiques, le troisiéme séjour de Démétrios à Athénes en 294 av. J.-C. fut marqué par un autre acte de générosité, ia distribution du grain. Le peuple vota de nouveaux honneurs pour le dieu bienfaiteur : il lui offrit des sacrifices au méme titre que Demeter et Dionysos, il changea le nom du mois Mounichiôn en Démétrión, il nomma un jour Démétrias et il institua les jeux Démétreia célébrés avec les Dionysia. Si extravagants qu'ils soient, ces honneurs reflétaient à la fois la situation politique d'Athénes pendant ces années et l'espoir des citoyens que le monarque agisse en dieu‘. Le témoignage le plus explicite des motifs de cet hommage exceptionnel est l'hymne ithyphallique de 290 av. J.-C., selon lequel le roi identifié à Hélios et à Dionysos se loua comme le dieu sauveur et bienfaiteur le plus efficace de tous, « car les autres dieux sont trés loin, ou bien n'ont pas d'oreilles, ou bien n'existent pas, ou bien ne s'occupent absolument pas de nous, mais toi nous te voyons, tu es apparu, non pas fait de bois ou de pierre, mais véritable ». Pendant la méme période, les technites dionysiaques organisérent dans le koinon eubéen des concours annuels en son honneur : ils commengaient le mois Démétrión, qui correspondait à celui attique de Mounichión/Démétrión, et ils étaient célébrés successivement dans les quatre cités principales de l’île (Histiaia, Chalcis, Erétrie et Carystos) à différentes saisons de l'année et dans l'ordre inverse des jeux dionysiaques. Il semble que les motifs de leur création résidaient dans la refondation du koinon eubéen, qui avait été dissous après la guerre lamiaque, par
Poliorcéte, en 290 av. J.-C. Démétrios reçut en outre deux cultes de fondateur. Aprés avoir supprimé le pouvoir ptolémaïque à Sicyone en 303 av. J.-C., il fit construire une nouvelle cité près de l'ancienne, dont une grande partie avait été détruite. La ville portait son nom et elle fut déclarée libre. Le roi y requt de son vivant le titre de χτίστης et l'hommage traditionnel de fondateur, sinon de libérateur, à savoir une fête annuelle comportant des concours et des sacrifices”. Il accepta de semblables honneurs dans la cité de Démétrias en Thessalie qu'il fonda en 293 av. J.-C. aprés un synacisme de huit communautés magnésiennes. Ici, sa vénération en fondateur, qui persistait jusqu'au I" s. av. J.-C., fut associée au culte des héros éponymes de chaque κώμη dans le sanctuaire commun des archégétai et ktistai de la cité?.
! K. Scott, « The deification of Demetrius Poliorcetes », AJPh 49 (1928) 137-66 et 217-39 ; C. Habicht, Gottmenschentum, 44-48 ; id., Studien, 109 ; B. Dreyer, « The Hiereus of the Soteres : Plut. Der. 10.4, 46.2 », GRBS 39 (1998) 23-38. Martini, RE 4.2 (1901) cols 2817-2841, n? 85, s.v. Demetrios von Phaleron. ? K. Scott, AJPh 49 (1928) 164-66 et 217-18 ; C. Habicht, Gottmenschentum, 48-50.
°C. Habicht, Gottmenschentum, 50-55 ; cf. A. E. Raubitschek, « Sylleia », 51. * Plutarque, Démétrios, 10.2 ; Diodore de Sicile, 20, 110.1, cf. 20, 93.6. 5 Athénée, Deipnosophistes, 6.253d-f, d'après Douris de Samos, FGrH 76.F13. C. Habicht, Gottmenschentum, 5055 et 222-37 ; M. Bergmann, « Hymnos der Athener auf Demetrios Poliorketes », dans W. Barner (éd.), Querlektüren. Weltliterarur zwischen den Disziplinen (Göttingen 1997) 25-47 ; F. Dunand, « L'athéisme est-il vivable ? Autour de l'hymne athénien à Démétrios Poliorcéte », dans G. Dorival et D. Pralon (éds), Nier les dieux, nier dieu (Aix-enProvence 2002) 69-80 (d’oü la traduction que nous avons citée, p. 78). Son fils Antigone Gonatas accepta également des honeurs cultuels à Athénes en 255 av. J.-C. (C. Habicht, « Divine honours for king Antigonus Gonatas in Athens »,
SCI 15 [1996] 131-34). $ K. Scott, AJPh 49 (1928) 142-43 ; C. Habicht, Gottmenschentum, 52-53, 55 et 76-78. TK. Scott, AJPh 49 (1928) 145-47; L. R. Taylor, Divinity, 28; M. P. Nilsson Gottmenschentum, 74-75.
* C. Habicht, Gottmenschntum, 75-76.
GGR
Il, 144 ; C. Habicht,
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Quelques décennies plus tard et aprés une nouvelle libération de la domination macédonienne d'Antigone Doson en 229 av. J.-C., les Athéniens rendirent également des honneurs cultuels aux rois qui se déclarérent alliés et garants de leur indépendance. Ptolémée III Evergéte et Attale I Evergète furent gratifiés de la création des tribus Prolémaïs et Attalis respectivement, ce qui signifiait l'érection de leur statue sur le monument des Héros éponymes et la désignation d'un prétre pour leur culte. Ptolémée fut encore honoré par la consécration d'un gymnase portant son nom, alors que le monarque pergaménien, qui visita Athènes en personne, fut reçu avec un
accueil triomphal'. Les cultes royaux en Gréce revétaient toujours une signification politique évidente et, en raison de ce caractére, ils étaient éphéméres. Les motifs de leur institution à Athénes en faveur des Antigonides à partir de 307 av. J.-C., de Ptolémée III en 224/223 av. J.-C. et d'Attale I en 200 av. J.-C. sont identiques et ne peuvent s'expliquer que dans des circonstances historiques bien précises : l'anxiété de la cité pour sa liberté et son indépendance politique. Inscrit au sommet de la gamme des témoignages de reconnaissance, cet hommage cultuel n'était pas en effet d'une autre nature que les honneurs purement civiques qu'il venait compléter. Comme A. D. Nock le remarque, à juste titre, « the essential point which emerges is the ease with which an ancient could put what we should call human honours and what we should call divine honours on a level without any inevitable mental confusion between the objects of each or the categories to which those objects belonged. Our distinction between worship and homage, Kultus and Ehrung, did not exist with anything like comparable sharpness in antiquity »?. Les cultes royaux en Gréce étaient également rares. Il suffit de noter, à titre d'exemple, que les Séleucides n'y reçurent aucune vénération ni d'ailleurs les membres des autres dynasties, hormis les cas que nous avons mentionnes”. Toutefois, l'adoration des monarques ne peut pas étre considérée uniquement comme l'expression d'une flagornerie, voire d'une attitude de servilité, ou comme le résultat de calculs politiques et de la propagande royale, ou encore plus comme un indice du déclin de la cité. Les cultes royaux reflétaient surtout le sentiment collectif d'une société reconnaissante*. L'importance que cette sorte d'évergésie avait prise dans la société hellénistique est illustrée par le fait qu'au temps du déclin progressif des royaumes pendant le IE et le I* s. av. J.-C., les modalités des honneurs étaient adaptées aux riches citoyens. Se substituant aux rois défaillants, alors méme que les ordres de grandeur ne pouvaient pas étre les mêmes, ces grands bienfaiteurs locaux, comparables plutôt à ceux qui, au IV* et au IIT s. av. J.-C., avaient requ les μέγισται τιμαί, commengaient à accepter progressivement l'hommage cultuel réservé auparavant aux monarques. Cette pratique allait se perpétuer jusqu'au début de l'époque impériale’, Ainsi, à Athènes, les inscriptions éphébiques du dernier quart du IF s. et du début du I" s. av. J.-C. témoignent souvent des sacrifices offerts aux dieux et aux &vergetes‘. Toutefois, le seul bienfaiteur qui fut honoré d'un culte personnel fut Diogenes, le libérateur de la cité aprés une longue période de sujétion macédonienne en 229 av. J.-C. Cet homme, dont l'origine athénienne ou macédonienne n'est pas certaine, commandait la garnison du roi Antigone Doson stationnée au Pirée et il accepta de faire évacuer les phrouria de l' Attique après avoir avancé la somme nécessaire pour le paiement de ses troupes. En récompense de ce bienfait exceptionnel, il recut à la fois des honneurs civiques, c'est-à-dire la proédrie à perpétuité au
! M. P. Nilsson
GGR
II, 136-37 ; C. Habicht, Studien,
105-17, rapproche cet hommage
de celui de Diogenes, le
libérateur de la cité, dont il est question plus bas. Pour le cadre historique et le róle d'Athenes à la veille de la deuxiéme guerre de Macédoine, voir C. Habicht, Studien, 150-58.
? A. D. Nock, H$Ph41 (1930) 50 (= Essays, 241) ; C. Habicht, Gottmenschentum, 206-13 ; S. R. F. Price, Rituals, 25-40. 3 C. Habicht, Gottmenschentum, 82-108. * L'étude de C. Habicht, Gottmenschentum, met notamment l'accent sur le lien fondamental entre les bienfaits et les honneurs cultuels ; voir aussi L. Hannestad, « "This contributes in no small way to one's Reputation”: The Bithynian Kings and Greek Culture », dans P. Bilde, T. Engberg-Pedersen, L. Hannestad et J. Zahle (éds), Aspects of Hellenistic Kingship (Cambridge 1996) 67-98. * H. Hepding-GieBen, « Der Kult der εὐεργέται », Klio 20 (1926) 490-91 ; P. Veyne, Pain, 261-64 ; Ph. Gauthier, Cités, 46-49 et 53-66 (cf. C. P. Jones, « Diodoros Pasparos and the Nikephoria of Pergamon », Chiron 4 [1974] 183205) ; S. ΚΕ. Price, Rituals, 47-51 ; F. QuaB, Honoratiorenschicht, 34-35 et 44 ; K. Buraselis, « Political gods », 18597. Pour le culte des Euryclides, voir infra, pp. 65 et 163.
5 B. D. Meritt, Hesperia 16 (1947) 170-72, n? 67, pl. XXXII (décret de 116/115 av. J.-C.) ; L. Robert, OMS I, 6364 ; Ph. Gauthier, Cités, 63-64.
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theätre et, selon toute probabilité, une statue et la nourriture au prytanée, mais aussi un hommage cultuel : l'accomplissement des sacrifices en sa faveur pendant la célébration des concours portant son nom, les Diogéneia, et la consécration d'un gymnase nommé Diogéneion. Bien que toutes les attestations de ces honneurs héroïques, associés au gymnase et aux activités des éphèbes, datent d'une époque plus tardive (des la fin du II* s. av. J.-C.), il semble certain qu'ils furent votés dans les années qui suivirent le grand bienfait que Diogénés avait offert à sa cité”. L'idéologie de la liberté des Grecs et les honneurs de T. Quinctius Flamininus L'affaiblissement ou la disparition des monarchies hellénistiques accélérérent l'apparition de Rome, qui, à partir de la fin du III. s. av. J.-C., commença à exercer son influence politique sur le monde grec avant qu'elle l'occupe et l'incorpore dans son Empire. Son culte en Asie Mineure, dont l'introduction fut marqué par la consécration d'un temple à Smyrne en 195 av. J.-C., et dans les îles orientales de la mer Egée, s'était définitivement établi après l'élimination du pouvoir séleucide dans cette région suite au traité d'Apamée en 188 av. J.-C.?. Contrairement aux nombreuses manifestations cultuelles des pays hellénophones de l'Orient, comportant l'érection des temples et la création des sacerdoces, les autorités politiques de la Gréce métropolitaine adoptérent une attitude plutót réservée à l'égard de Rome, analogue à celle qu'ils avaient montrée auparavant aux monarques hellénistiques*. C'était surtout en sa qualité de libératrice de la domination macédonienne et de garante de l'autonomie des cités et des koina, que l'Urbs parvint à s'intégrer dans le système honorifique grec en acceptant un hommage manifesté en particulier par l'organisation des concours Romaia et l'accomplissement des sacrifices en faveur du peuple romain. Parallélement, ses délégués, généraux et magistrats, se laissaient acclamer en tant qu'évergétes et sauveurs et ils recevaient des honneurs tantót civiques tantót cultuels sur le modéle de ceux octroyés auparavant aux monarques hellénistiques : des concours portant leur nom et des titres honorifiques attestés d'habitude sur
les bases des statues. En Gréce, les premiers honneurs accordés à Rome furent étroitement liés à la politique « philhellénique » de T. Quinctius Flamininus*. Ils furent votés par les cités d'Eubée en récompense de leur libération de la domination macédonienne en 196 av. J.-C. et de la restauration de leur ancienne confederation‘. Le koinon institua un concours gymnique à vocation fédérale, qui fut intégré dans la vie politico-sociale locale, comme l'indique un décret de cette époque mentionnant la proclamation d'une couronne en l'honneur d'un évergéte lors de la célébration des Romaia dans la capitale Chalcis’. Les jeux continuaient à être fêtés jusqu'à la fin du I* s. av. J.-C. au moins, lorsqu'ils disparurent au profit des concours en l'honneur de Livie et des Grands Kaisareia Sebasta®. Trois ans plus tard, les Chalcidiens votérent une deuxième série d'honneurs adressés, cette fois, directement à Flamininus parce que, gráce à lui, ils avaient ! Décrets éphébiques s'échelonnant de 107/106 à 38/37 av. J.-C. : IG IF 1011, Il. 14-15 et 41 ; IG II? 1028, II. 2425 ; IG 1? 1029,1. 14 ; IG IT? 1039,11. 55-56 ; IG IP 1043, 1. 48. M. P. Nilsson GGR II, 135 : Ph. Gauthier, Cités, 63-66 : P. Graindor, MBPh 26 (1922) 220-28. 2 R. Mellor, Roma, 23 et 129 ; S. R. F. Price, Rituals, 40-41.
?* R. Mellor, Roma, 97-98. * Notre intention n'est pas de citer ici tous les honneurs que les magistrats romains accepterent dans les cités de la future province d'Achaie, mais de présenter quelques exemples indicatifs qui peuvent servir de références à l'institution et à l'évolution du culte impérial. Pour l'ensemble des honneurs aux Romains en Gréce pendant la basse époque républicaine, nous renvoyons aux ouvrages de M. J. Payne, Honors, et de C. Eilers, Patrons. * J. P. V. P. Balsdon, « T. Quinctius Flamininus », Phoenix 21 (1967) 177-90 ; E. Badian, Titus Quinctius Flamininus : Philhellenism and Realpolitik (Cincinnati 1970) ; J.-L. Ferrary, Philhellénisme, 58-117 ; R. Pfeilschifter, Titus Quinctius Flamininus. Untersuchungen zur römischen Griechenlandpolitik (Göttingen 2005) (non vidi). Pour son image dans l'historiographie grecque, surtout chez Polybe, voir J. Briscoe, « Flamininus and Roman Politics, 200-189 B.C. », Latomus 31 (1972) 22-53.
$ Tite-Live, Histoire romaine, 34, 51.1-2. ? IG. XIL9,
899b-c,
Il. 11-13
(b) : ποιήσασθαι
δὲ xai τὴν | [ἀναγόρευσιν]
toU στεφάνου
ἐν τῶι ἀγῶνι
τῶν
Ῥωμαίων τῶι γυμνικῶι, | [ὃν τίθησι τὸ x]ovvóv τῶν Εὐβοιέων. R. Mellor, Roma, 99 ; C. Fayer, Roma, 34-36. * SEG 43 (1993) 162 (inscription agonistique de Messène, probablement du I" s. av. J.-C., où, parmi d'autres concours, sont mentionnés les Ῥωμαῖα tà £v Χαλκίδι et les Ῥωμαῖα tà ἐν Αἰγίῳ). L. Robert, OMS III, 1384-87 ; id.,
AEph 1969, 44-49 (SEG 38 [1988] 179). IG VII 48, ll. 11-12. Cf. IG XII.9, 189, 11. 40-44. Voir infra, p. 179, n. 4.
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échappé à la colére du consul M'. Acilius Glabrio aprés la défaite d'Antiochos III aux Thermopyles, qu'ils avaient soutenu avec d'autres cités eubéennes. Outre la dédicace d'un gymnase et d'un Delphinion que le général romain partagea avec Héraclés et Apollon respectivement, il jouit d'un culte attesté jusqu'à l'époque de Plutarque : un prétre personnel et des libations pendant lesquelles on chantait un péan en le saluant comme sauveur du peuple au méme titre que Zeus, Rome et la Fides des Romains'. Aprés la proclamation de la guerre contre le roi spartiate Nabis et lors des jeux néméens de 195 av. J.-C. que la cité lui permit de présider, Flamininus fit annoncer par un héraut que la liberté était rendue à Argos. Les Argiens montrérent leur gratitude au chef romain par la création des nouveaux concours portant son nom, les Titeia, qui continuaient à être célébrés jusqu'au I" s. av. J.-C. Le röle de Flamininus aprés la deuxiéme guerre de Macédoine se révéla encore plus important, parce que c'était lui qui fonda les premiers rapports diplomatiques entre Rome et les cités grecques. A l'instar des rois hellénistiques, il adopta une politique mettant en avant ses qualités de philhelléne, dont l'expression la plus manifeste se résuma dans la déclaration qu'il prononga à l'Isthme de Corinthe en 196 av. J.-C., restituant aux sujets de Philippe V leur liberté, garantissant l'absence de garnisons et de tribut, et leur accordant le droit de jouir de leurs lois ancestrales’. Bien qu'il ne füt pas nommé dieu à l'exemple des monarques hellénistiques et qu'il ne fit l'objet d'un culte qu'en Eubée et probablement à Argos, il accepta plusieurs honneurs civiques en évergéte et sauveur dans maintes cités grecques, une reconnaissance exceptionnelle qu'il semble avoir attendue sinon suscitée*. Dans ce sens, il est à rappeler que son portrait sur les statères d'or de Macédoine qu'il fit frapper très tôt, peu après la bataille de Cynoscéphales en 197 av. J.-C., imite les effigies des souverains hellénistiques, sauf qu'il ne porte pas de diadéme?. Les sacrifices pour les Romains Rome
« communs
évergétes » des Grecs, le culte de la déesse
et l'institution des concours Romaia
Dans l'état actuel de la documentation, le premier dossier épigraphique attestant les motifs pour l'institution des concours appelés Romaia et des sacrifices pour le peuple romain provient de Delphes et date des années 191 à 180 av. J.-C. La cité vota une série d'honneurs en récompense de la libération du sanctuaire de la domination étolienne et de l'élargissement de son territoire gräce à l'intervention de M’. Acilius Glabrio aprés la défaite de Philippe V en 196 av. J.-C.5. Mais, c'est surtout dans les années qui suivirent la victoire de Paul-Emile sur le dernier roi de Macédoine, Persée, à Pydna en 168 av. J.-C., que se place le plus grand nombre de documents concernant l'institution des concours gymniques des Romaia et des sacrifices accomplis en faveur des Romains en tant que « communs évergétes » de tous les Grecs, mais aussi en « amis et
! Plutarque, Titus, 16.4-7. J. Briscoe, Latomus 31 (1972) 38. Deux gymnasiarques à Chalcis l'honorerent des titres de sauveur et d'évergéte (IG X11.9, 931) ; R. Mellor, Roma, 99-100. Il semble que sa statue était érigée dans le temple d'Artémis à Erétrie d’après une loi sacrée mutilée se référant aux sacrifices à la déesse et à un consul Romain, qui pourrait être identifié à Flamininus, mais également à L. Mummius Achaicus (/G XII.9, 233 [SEG 38 (1988) 871; SEG 41 (1991) 728]). Cf. une autre statue honorifique attribuable à Flamininus (SEG 41 [1991] 729). 2 Plutarque, Titus, 12.5 ; Tite-Live, Histoire romaine, 34, 41.1-3. G. Daux, « Concours de Titeia dans un décret d'Argos », BCH 88 (1964) 569-76, pl. XXVI ; J.-L. Ferrary, Philhellenisme, 88-95. 3 Polybe, Histoires, 18, 46.5. A. Badian, Clientelae, 72-75 ; J.-L. Ferrary, Philhellénisme, 83-88.
* J. Bousquet, BCH 88 (1964) 607-609, fig. 1 ([SEG 22 (1967) 214], Corinthe, 196/195 av. J.-C.) ; IG V.1, 1165: SyIP 592 (Gytheion, 195 av. J.-C.) ; G. Klaffenbach, Chiron 1 (1971) 167-68 (Panopeus ou Phanoteus de Phocide, entre 198 et 194 av. J.-C.) ; SEG 23 (1968) 412 (Scotoussa de Thessalie, 189/188 av. J.-C.) ; SyIP 616 (Delphes, 189/188 av. J.-C.) ; F. Chamoux, « Un portrait de Flamininus à Delphes », BCH 89 (1965) 214-24, figs 1-9. Pour ces honneurs, voir H. Gundel, RE 24 (1963) cols 1075-1076, n? 45, s.v. T. Quinctius Flamininus. Son nom figure dans un catalogue de proxenes de Delphes entre 197 et 175 av. J.-C. (SyIP 585, 1. 46) et à plusieurs reprises dans les comptes des hiéropes à Délos, gráce à ses offrandes au sanctuaire d'Apollon, en particulier entre les années 182 et 179 av. J.-C. (pour les références voir T. R. S. Broughton, MRR I, 330). 5 A. A. Boyce, « The Gold Staters of T. Quinctius Flamininus in History », dans M. Renard (éd.), Hommage
à
Albert Grenier, Latomus Suppl. 58 (1962) 342-50, figs 1-5. Il se prétendait également descendant d'Enée dans la dédicace d'une couronne d'or à Apollon et dans celle de boucliers en argent, parmi lesquels le sien, qu'il offrit au sanctuaire de Delphes (Plutarque, Titus, 12.11-12). * SyIP 607-615. Les sacrifices sont également attestés dans deux autres textes datant du milieu du II! s. av. J.-C. (FD IIL1, 152, 1. 13; cf. FD HL1, 549. G. Daux, Delphes, 213-33 et 259-66 ; C. Fayer, Roma, 11 et 32-33 ; R. Mellor, Roma, 100-101 et 158).
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évergètes », « amis et alliés » ou « alliés et évergétes ». Empruntées au vocabulaire honorifique des rois hellénistiques et appliquées désormais de façon stéréotypée à la mention des Romains dans les décrets et les louanges, ces acclamations témoignent que ceux-ci prenaient dans le systéme honorifique grec la place des souverains défaillants ou disparus'. Parallélement, les cités grecques, en particulier Athénes, évoquaient de maniére réguliére le peuple romain dans les sacrifices qu'elles offraient pour le peuple local. Accomplis pour la première fois vers le début du IT. s. av. J.-C., lors de l'établissement des relations d'amitié et d'alliance entre Rome et Athénes, ces rites s'étaient multipliés aprés 168 av. J.-C., lorsque la cité rétablit avec l'aide du sénat ses anciennes clérouchies, dont l’île de Delos?. Si, jusqu'à cette époque, les honneurs à l'égard des Romains étaient plutót de caractére occasionnel, aprés Pydna, fut instituée à Athénes une vénération solennelle de Rome comportant l'accomplissement régulier de sacrifices et la création de sacerdoces, et assurée par un petit nombre de citoyens philoromains et relativement riches qui se trouvait à la tête de la cite’. Pendant la méme période, le culte de la déesse Rome fut également introduit avec la célébration des Romaia sur l’île sacrée d'Apollon et il fut associé à la vénération de Hestia au prytanée et aux honneurs rendus au
peuple athenien‘. Réservé par nature aux non-Romains, le culte politique de Rome à Délos était également pratiqué par des colléges privés des Italiens, notamment par les Poséidoniastes de Berytus (magistri Neptunales) et les Compétaliastes. Vers la fin du 11“ s. av. J.-C., avant que l'armée de Mithridate VI du Pont détruise leur établissement en 88 av. J.-C., les premiers firent dresser à
l'intérieur de celui-ci une statue de Ῥώμην θεὰν εὐεργέτιν et un aute. Entre 98/97 et 94/93 av. J.-C., la corporation des Compétaliastes fit élever deux statues de Rome et de Πίστις dans une chapelle déjà construite par un magistrat de l'association sur leur agora. Un petit autel ou cippe en marbre inscrit Ῥώμης fut aussi érigé dans le temple privé des dieux Egyptiens en récompense de la décision du sénat et du peuple romain d'avoir permis aux dévots de Sérapis de continuer à exercer leurs fonctions’. Associée aux divers cultes déjà existants, c'est-à-dire au culte athénien de Hestia et d'Apollon, au culte privé des divinités des Compétaliastes et des Poséidoniastes, ainsi qu'au culte des dieux égyptiens, la vénération de l' Urbs à Délos reflète la diversité sociale et cultuelle des habitants de l'ile sacrée, et elle traduit leurs espérances communes que Rome assure à perpétuité la bonne continuation de leurs entreprises, dont les revenus dépendaient
! Les attestations sont réunies et discutées par L. Robert, Etudes anatoliennes, 445-50, et id., OMS V, 1989, 576-
80 ; pour les témoignages athéniens, voir IG I? 1134, 1. 69; IG IF 1224, 1.9; IG IF 1006, II. 21 et 75 ; IG I? 1008, L 13; IG IP 1011, 1l. 18-19 ; IG IF 1028, ll. 14-15 ; IG IP. 1029, 1. 10 ; IGIE 1030, 1. 12 ; cf. FD III.3, 124, 11. 6-7, et Ὁ. Daux, Delphes, 364. Ph. Gauthier, Cités, 40-41 ; J.-L. Ferrary, Philheliénisme, 124-32 ; id., « Evergétisme », 199-204 ; C. Habicht, dans Romanization, 11. A Thessalonique, un culte commun de Rome et des évergètes Romains survécut sous l'Empire (IG X 2, 31 ; IGX 2, 133; IG X 2, 226). ? W. S. Ferguson, Hellenistic Athens. An historical essay (Londres 1911) 315-16 ; R. Mellor, Roma, 63-65 et 103104 ; J. M. Fossey, ANRW II, 7.1 (1984) 564 ; voir aussi P. Roussel, Délos, 7-18. Pour les relations diplomatiques de Rome avec les cités grecques et les monarques hellénistiques aprés Pydna, voir E. Badian, Clientelae, 96-115. 3 Décrets attestant des sacrifices pour le peuple athénien et le peuple romain : ID 1498-1499 ; W. Peek, MDAI(A) 66 (1941) 181-95, n° 2 (A. Wilhelm, « Zu einem Beschlusse der Athener aus dem Jahre 128 v. Chr. », AAWW 84
[1947] 27-54 ; SEG 21 [1965] 469) ; B. D. Meritt, Hesperia
16 (1947)
170-72, n° 67, pl. XXXII ; IG I? 1938.
— Documents déliens attestant des prêtres pour le peuple athénien et le peuple romain : ID 1878-1880, 1882, 18881890. R. Mellor, Roma, 101-102 ; id., dans Subject and Ruler, 189-90. Toutefois, le culte du peuple romain ne doit pas etre confondu avec celui de Rome (S. R. F. Price, Rituals, 41-42). * ID 1807, 1877, 1950, 2596, 2605, 11. 9-10 ; IG IF 2336 (catalogue de magistrats et de prêtres athéniens participant
à l'envoi des Déliades entre 102/101 et 99/98 av. J.-C.). P. Roussel, Délos, 222-23 ; Ph. Bruneau, Délos, 444-45 ; R. Mellor, Roma, 63-67, 135-36 et 160. 5 Ch. Picard, EAD VI : L'établissement des Poseidoniastes de Bérytos (Paris 1921) 58-62, en particulier 58 (base de statue). Il est à noter que la statue, aujourd'hui acéphale, constitue la plus ancienne représentation de Rome trouvée en Gréce (pour la date, voir R. Mellor, Roma, 66, n. 254). Pour une discussion sur le modéle iconographique, dont le sculpteur athénien Ménandros s'est inspiré, voir Ch. Picard, op. cit., 61-62, et R. Mellor, Roma, 145-48 ; cf. Ph. Bruneau, Cuites, 446, n. 3. — ID 1779 (autel). Cf. une inscription en l'honneur du préteur Cn. Octavius (ID 1782) et un décret du milieu du II* s. av. J.-C. en l'honneur du banquier M. Minatius Sextus (10 1520) témoignant des
sentiments romanophiles de la corporation. * ID 1761 et 1763. P. Roussel, Délos, 223 ; R. Mellor, Roma, 136 et 151. ? [D 2484. P. Roussel, Délos, 223 ; Ph. Bruneau, Cultes, 446 ; R. Mellor, Roma, 66 et 154. Le senatus-consulte, datant de la fin du II* s. av. J.-C., est préservé sur l'inscription ID 1510.
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exclusivement de la navigation et du commerce maritime. Rome était aussi honorée en déesse Sôteira par les citoyens d'Ioulis à Kéos, probablement aprés 167 av. J.-C., lorsque l'île passa sous la domination athénienne ou après la guerre contre Mithridate!, alors que dans le sanctuaire panhellénique d'Olympie, les Eliens dédièrent sa statue à Zeus Olympios?. Nous avons déjà mentionné que les concours en son honneur institués dans la premiére moitié du I s. av. J.-C. par le koinon des Eubéens, la cité d'Athénes et le sanctuaire de Delphes commémoraient leur libération de la domination macédonienne dans les deux premiers cas, celle de l'hégémonie étolienne dans le dernier, avec l'intervention romaine directe ou indirecte, diplomatique ou militaire. A partir de 146 av. J.-C., les Romaia se multiptiaient dans les cités grecques, le plus souvent liés aux fétes locales, comme l'indique un ensemble de documents agonistiques datant du II et du I" s. av. J.-C. Ainsi, une inscription de l'Asclépieion d'Epidaure en l'honneur d’un athlète épidaurien témoigne de la célébration des Rormaia attachés aux jeux traditionnels dans trois cités grecques : à Mégare aux Pythia, à Oponte de Locride aux Dieia et aux Aianteia, et à Antigonie aux Poséidaia. Les autres concours attestés dans le méme texte, à savoir les Asclépieia d'Epidaure, les Némeia, les Lykaia, les Eleuthéria de Platées et les Aléaia,
n'avaient pas encore été associés aux Romaia. Pendant le I" s. av. J.-C., les jeux en l'honneur de Rome étaient également joints aux Asclépieia de Messéne', alors qu'un décret d'Athénes antérieur à 100 av. J.-C. témoigne de l'envoi d'une théorie athénienne à la féte panhellénique des Erótideia Romaia à Thespies. Le méme document mentionne des sacrifices pour le salut du conseil et du peuple athénien, et des Romains, leurs amis et alliés). Mais, à part cette mention, les autres attestations de ces concours datent du début de l'Empire, lorsqu'ils s'appelaient Kaisareia Erôtideia Romaia, dont il est question dans un autre chapitre‘. Le dossier épigraphique le plus complet concernant les concours en l'honneur de Rome repose sur les catalogues agonistiques des Amphiaraia Romaia à Orôpos datant du I" s. av. J.-C. Leur institution est attribuée aux priviléges et à l'immunité que Sylla donna au sanctuaire d'Amphiaraos en 86 av. J.-C. Pendant leur célébration quinquennale, qui comprenait des concours gymniques, hippiques et musicaux, des sacrifices étaient accomplis en faveur de la victoire et de l'hégémonie du peuple romain*. A Egine, les Romaia étaient associés aux Dionysia et Aiakeia, comme le montre un décret de 69 av. J.-C. mentionnant la proclamation d'une couronne en l'honneur d'un agoranome en récompense de ses bienfaits pendant leur célébration. L'inscription, qui était dressée prés de l’ Apollonion, le lieu le plus illustre de la cité, atteste encore l'accomplissement des sacrifices à Apollon et à Rome en faveur de l'agoranome honoré’. Il est évident qu'à cette époque la vénération de Rome avait été déjà établie à Egine, dont les origines pouvaient remonter au II* s. av. J.-C."”.
! IG XILS, 622 : Ὃ δῆμος ὁ Ἰουλιητῶν, | θεᾶι | ['P]umt Σωτείραι. R. Mellor, Roma, 69 et 151.
? WO 317 : Ἡ πόλις fi τῶν] λείων, Ῥώ(μ]ην ἀν[ἐθηκ]εν. R. Melior, Roma, 151-52. * IG IV? 629, 11. 3-9 : νικάσαντα παῖδας μὲν ᾿Ασκλαπίεια ἵππιον, | Νέμεα ἵππιον, | ἄνδρας δὲ Λύκαια δίαυλον xai | ὁπλίταν, Ἐλευθέρια τὰ ἐμ Πλαταιᾶς ἵππιον, | ᾿Αλέαια δίαυλον, Πυθάεια καὶ Ῥώμαια τὰ ἐμ Μεγάϊροις ἵππιον καὶ ὁπλίταν, Aia xai ᾿Αντιγονείαι δίαυλον.
Αἰάντεια
[κα]ὶ
Ρώμαια
τὰ
ἐν Ὀποῦντι
| δίαυλον,
Ποσείδαια
[καὶ]
Ῥώιμαια
τὰ
ἐν
* A. Orlandos, PAAH 1958, 178 (SEG 23 [1968] 212). 5 IG I? 1054, 11. 11-12 et 15-20 ; voir aussi L. Robert, OMS III, 1384-87, IL. 6-7 : Ῥωίμαῖα] τὰ ἐν [Θεσπιαῖς].
$ Voir infra, pp. 166-69.
? Voir infra, p. 32. * IOropos, 415-19, n°521, 1l 1-3 (peu aprés 85 av. J.-C): ἱερέως τοῦ ᾿Αμφιαράου Εὐθυδήμου τοῦ Zwo8évo[v], | ἀγωνοθετοῦντος τὰ πρῶτα ᾿Αμφιαρᾶα xai Pwpalfa] Ὀλυμπίχου τοῦ "Epnoswgov, οἷδε ἐνίκων] ; 421-26, n° 523, fig. 79 ; 431-32, n° 526 ; 434-37, n? 528. Quelques années plus tard, y fut ajoutée une épreuve musicale pour l'annonce de la victoire des Romains: εὐαγγέλια τῆς Ῥωμαίων νίκης (IG VII 417;
IOropos, 427-31, n? 525, 1]. 68-69 ; 437-38, n? 529, 1.22). A. G. Gossage, ABSA 70 (1975) 117-20, et A. Schachter, Cults I, 25, n.2, optent pour l'année 80 av. J.-C. environ, vu la similarité des épreuves entre les premiers Amphiaraia et les Sôtéria à Acraiphia (/G VII 2727), et ils considèrent que les εὐαγγέλια ΤΕς Ῥωμαίων νίκης faisaient allusion aux victoires de Sylla sur Mithridate VI du Pont en Béotie. En revanche, R. Etienne et D. Knoepfler, Hyettos de Béotie et la Chronologie des archontes fédéraux entre 250 et 171 avant J.-C., BCH Suppl. 3 (1976) 250, n. 950, pensent que les concours furent réorganisés avec l'adjonction des Romaia en 73 av. J.-C., sans
pour autant que l'épreuve des εὐαγγέλια τῆς Ῥωμαίων νίκης se réfere à la victoire de Sylla. 9 IGTV 2, 11. 30-37. R. Mellor, Roma, 157.
? R. Mellor, Roma, 105.
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Il a été généralement constaté que le culte impérial en Orient était la continuation de la vénération des monarques hellénistiques et que l'hommage rendu à la déesse Rome et aux magistrats romains avaient servi de point de transition'. Cette théorie, qui est essentiellement appuyée sur nos connaissances sur l'institution et le développement du culte impérial en Asie Mineure, peut étre appliquée en partie aux cités de la Gréce, en particulier à Athénes. Le culte de Rome continuait à étre pratiqué sous l'Empire, le plus souvent associé à celui de l'empereur, bien que, comme le remarque R. Mellor, pendant cette période « the Greek Roma — θεὰ Ῥώμη— was a fossil ». Le fait que cette vénération avait été à ses origines une création purement grecque, née pendant l'époque hellénistique, explique d'ailleurs son absence du panthéon des colonies romaines de Corinthe et de Patras. Seul son buste tourellé avec les légendes ROMA et ROMA(E) ET IMPERIO est représenté alternativement avec le portrait de Galba sur les droits d'une émission de Corinthe de 67/68 apr. J.-C. Sur les revers figurent, parmis d'autres thémes, une Victoire tenant une couronne et une palme, et des mains jointes avec des épis de blé et des pavots. L'ensemble iconographique symbolisait l'idéologie de la paix pendant l'inquiétude générale de l'époque des guerres civiles après la mort de Neron’. En effet, ce ne fut qu’apres l'institution de son culte sur le modele hellénistique, dans la ville de Rome par Hadrien en 128 apr. J.-C.*, que la personnification de la dea Roma fit son apparition à Corinthe. Il s'agit d'un monument érigé à l'entrée du forum, dont ne sont sauvés que quelques fragments du support portant les noms : Esquilinus, Aventinus, Viminalis, Palatinus, Caelius. Or, la déesse devait, selon toute vraisemblance, étre représentée assise au type de Minerve sur les sept collines de Rome’. Dans son concept, ce monument unique de l'Achaie et sans pareil dans les autres provinces, rappelle la tradition de la sculpture hellénistique consistant à faire placer sur des bases rocheuses les personnifications des cités, dont l'exemple le plus illustre est la statue de Tyché d’Antioche‘. Comme le remarque H. S. Robinson, une telle représentation de Rome dans le contexte culturel de Corinthe rendait « the provincial audience in the capital city of Achaea more fully aware of the geographical and political, as well as the religious significance of the Urbs
Roma Aeterna »". Les honneurs des généraux romains du I" s. av. J.-C. en Gréce Sylla : vainqueur de Mithridate VI du Pont Les cultes personnels des magistrats romains devinrent trés populaires à partir de la fin du II‘ et du début du I" s. av. J.-C., lorsque les honneurs accordés généralement aux « Romains évergétes » étaient entrés en déclin*. Rarement associée à la vénération de Rome, l'expansion de leurs cultes constitue un indice de l'autonomie relative par rapport aux institutions romaines que ces hommes puissants acquirent dans le monde hellénophone et elle illustre l'habitude des Grecs de rendre hommage à titre personnel, comme ils le faisaient auparavant à l'égard des monarques hellénistiques. Ainsi, Sylla fut honoré à Athénes d'une féte portant son nom et de sacrifices accomplis par les éphébes et institués, selon toute probabilité, à l'occasion de sa seconde visite
! G. Bowersock, Augustus, 1-13 ; S. R. F. Price, Rituais, 23-52. ? R. Mellor, Rorna, 26. Un certain T. Fla(vius) Polybius de Messene est attesté comme prêtre de Rome en 257 apr. J.-C. (IvO 486-487) ; pour d'autres exemples, voir R. Mellor, Roma, 106-107. ? M. Amandry, Monnayage, 75-76 et 227-36, ém. XXIV, pis XLII-XLIV ; RPC I, 1210-1222, pl. 62. Toutefois, il ne faut pas confondre la Roma sur ie monnayage de la colonie avec la Tyché grecque (C. M. Edwards, « Tyche at Corinthe », Hesperia 59 [1990] 529-42). Cf. une monnaie de Cyparissie, cité du Péloponnése, à l'effigie diadémée de Rome datant du I” s. av. J.-C. (S. Grunauer, Münzprägung, 162, Gr. XXIII, Taf. 18). * J. Beaujeu, La religion romaine à l'apogée de l'Empire. I : La politique religieuse des Antonins (96-192) (Paris 1955) 150-52 ; D. Fishwick, ICLW L.1, 132, remarque que son culte, comme d'ailleurs celui d'autres divinités étrangères était desservi par un sacerdos et non par un flamen, ce qui constitue une preuve de ses origines grecques. 5 H. S. Robinson, « A monument of Roma at Corinth », Hesperia 43 (1974) 470-84, pls 101-106, émet des suppositions sur les probables origines iconographiques de cette représentation ; C. Fayer, Roma, 9 ; C. K. Williams, II, dans Roman Architecture, 30-31 ; S. E. Alcock, Graecia capta, 168-69.
$ Voir infra, p. 67, n. 3. ΤΉ. S. Robinson, op. cit., 484. * Pour les honneurs des magistrats romains en Asie Mineure, voir S. R. F. Price, Rituals, 40-47.
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dans la cité en 84 av. J.-C.'. Les instigateurs de ces honneurs devaient étre des aristocrates philoromains, qui remplacérent au pouvoir de la cité le cercle d'Anthénion et d'Aristion. Ces derniers furent les chefs de la premiere manifestation antiromaine que nous connaissions à Athénes dans le cadre de la guerre contre Mithridate VI du Pont, qui aboutit à la destruction de la ville par Sylla en 87/86 av. J.-C. et à la spoliation de mainte œuvre d'art’. Les Sylleia furent sans doute une féte temporaire ne dépassant pas les années de la dictature de Sylla. A. E. Raubitschek constate qu'ils étaient en effet une nouvelle appellation des Théseia ou Epitapheia, se fondant sur le fait que les concours comportaient des courses aux torches et des dédicaces de petits hermés par les éphébes, ainsi que sur la coincidence des dates de leur célébration, le 8* jour du mois Pyanopsión (environ octobre du calendrier romain). Dans cette hypothése, les Athéniens, ou au moins la partie oligarchique restaurée au pouvoir de la cité, accorderent à Sylla un hommage en qualité de second fondateur l'assimilant à Thesée, en récompense de la restitution sous leur domination des îles d'Imbros, Lemnos, Scyros et Délos, dont certaines figurent d'ailleurs dans la légende du ktistes mythique d’Athenes, et de l'octroi du statut de civitas libera et foederata que la cité devrait avoir perdu à cause de son alliance avec Mithridate). Pourtant, la base de la statue que le peuple lui dédia en 83 av. J.-C. ne portait aucun titre honorifique, une absence qui, selon M. C. Hoff, signifie que « the Athenians certainly showed little desire to go beyond the minimum honors due to their conqueror ». En revanche, C. Habicht pense que la statue devait étre dressée prés du monument des tyrannicides sur l'agora, s'appuyant sur une émission monétaire contemporaine aux effigies d'Harmodios et
d’Aristogeiton‘. Sauf à Athénes, Sylla accepta des honneurs dans d'autres cités grecques. A Egion, des concours portant son nom furent organisés entre 84 et 79 av. J.-C, alors que sur l'agora de Messéne un monument fut érigé en son honneur*. Une statue qu'il regut à Thespies en 86 av. J.C. doit étre attribuée au statut de civitas libera qu'il octroya à la cité, qui, en dépit des autres villes béotiennes, était restée fidéle à Rome’. A Acraiphia de Béotie, il fut honoré des titres d'évergéte et de sauveur, parce qu'il fit renouveler, comme le suppose J. M. Fossey, les fétes des Ptoia et des SÓtéria tombées en désuétude pendant la premiere guerre de Mithridate®. Dans le méme cadre de sa politique favorable à l'égard des sanctuaires béotiens, s'inscrivent les
' IG I? 1039, 1. 57 (décret éphébique datant entre 83 et 73 av. J.-C.) : ἔθυσαν δὲ xai τὰ Συλλεῖ[α]. * M. C. Hoff, Hesperia, 58 (1989) 269-70. Voir, à cet égard, J. Deininger, Der politische Widerstand gegen Rom in Griechenland (217-86 v. Chr.), (Berlin 1971). Athènes fut prise d'assaut par les troupes de Sylla le 1* mars 86 av. J.-C., à l'issue d'un siège qui durait depuis l'été 87 av. J.-C. Les sévères répressions, qui frappèrent les partisans d’Aristion, et les cruautés des soldats romains dans la cité sont décrites en particulier par Plutarque, Sulla, 14.4-10 ; cf. le rapport plus général de Strabon, Géographie, 9, 1.20 (C 398). Sylia enleva un nombre considérable d'objets sacrés et de précieuses offrandes aux sanctuaires d'Olympie, d'Epidaure et de Delphes (Plutarque, Sulla, 12.5-9 ; Pausanias, Attique, 20.5-7 ; K. W. Arafat, Pausanias, 97-105). Pour un probable transport des colonnes du temple de Zeus de l'Olympieion à Rome, voir infra, p. 106, n. 3. La pratique du pillage des ceuvres d'art était en général adoptée par les magistrats romains à un tel degré que Cicéron, qui visita Athenes pour un séjour de dix jours en été 51 av. J.-C., pouvait se vanter du fait que son passage dans la cité n'avait pas été une charge pour les Athéniens (Cicéron, Ad
Atticum, 5, 10.2 et 5, 11.5). 3 A. E. Raubitschek, « Sylleia » ; M. J. Payne, Honors, 97 ; D. J. Geagan, ANRW II, 7.1 (1984) 374-76. * IG IP 4103 (SEG 24 [1969] 214) : [Ὁ δῆμος, ! [Λεύκιο]ν Κορνήλιον I [Aeuxijou υἱὸν Σύλλαν, | ἀρε[τῆς ἕνεκα
x[a]i εὐνοίας I τῆς e[ic ἑαυτόν, ἀνέθηκεν. M. C. Hoff, dans Romanization, 43 ; M. J. Payne, Honors, 98-99 et 266. C. Habicht, « Zur Geschichte Athens in der Zeit Mithridates' VI. », Chiron 6 (1976) 127-42, en particulier 135-42. 5 J. Bingen, BCH 77 (1953) 628-36, 11. 2-3 (SEG athlète) : [vixdojavra παῖδες | [o]váóvo[v Σ]υλλεῖα.
11 [1950]
1267 ; BE
1955,
115, inscription en l'honneur d'un
$ P. Themelis, « Monuments guerriers de Messene », dans R. Frei-Stolba et K. Gex (eds), Recherches récentes sur le monde hellénistique. Actes du colloque international organisé à l'occasion du 60 anniversaire de Pierre Ducrey (Lausanne, 20-21 novembre 1998), (Berne 2001) 199-215, en particulier 205-206, fig. 11: ['A πόλις]. | [Λεύκιον
ΚΙορνήλιον | [Aeuxi]ov υἱὸν Σύλλαν, Εἰμπεράτορα, | τὸν αὐτᾶς εὑεργέταν. ? A. Plassart,
BCH
50 (1926) 437-38, n° 73: Ὃ
δῆμος
| Θεσπιέων,
Λεύκι[ον]
| Κορνήλιον
Λευκίου
v[ióv] I
Σύλλαν, αὐτοκράτορα, | Μούσαις, | ἀρετῆς ἕνεκεν καὶ ἀϊνδρα]γαθίας xai εὐνοίας | τῆς εἰς αὑτόν. M. J. Payne, Honors, 258-59. Voir aussi Pausanias, Béotie, 30.1. ® N. Pharaklas, AD
23 (1968)
Meletai 293-94, pls
129-130:
[Ἢ] πόλις ΓΑἸκραιφιέίω)ν, Λεύκιοίν Κορνήλιον
Λευκίου I υἱὸν Σύλλαν, ἱμπεράτορα, τίόν ἑαυτῆς σωτῆρα] I καὶ εὐεργέτην. J. M. Fossey, ANRW IL, 7.1 (1984) 559 ; M. J. Payne, Honors, 259.
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honneurs qu'il accepta à Orôpos entre 86 et 81 av. J.-C... Sylla abolit la taxation du sanctuaire et
lui donna des territoires d’Oröpos, y inclus des ports, dont les ressources allaient être dépensées pour la célébration des Amphiaraia et Romai&. Certains savants attribuent aux réformes syllaniennes l'institution de ces concours communs, auxquels une décennie environ plus tard fut ajoutée une épreuve pour « l'annonce de la victoire des Romains »*. Pompée : vainqueur des pirates Les premiers honneurs que Pompée accepta en Orient sont attribués à ses campagnes victorieuses contre les pirates de la Méditerranée, en particulier ceux de Cilicie, qui menagaient le commerce maritime et infestaient constamment les cités orientales de l'Empire“. Commencées en 67 av. J.-C., les opérations relativement courtes et efficaces de Pompée aboutirent à l'anéantissement du péril que la piraterie faisait peser, et assurérent dorénavant la bonne navigation en Méditerranée. Or, c'étaient en particulier les cités insulaires et celles qui jouissaient des avantages du commerce maritime, qui lui rendirent hommage les premiéres, comme en témoigne une statue qu'il accepta très tôt à Ioulis de Kéos, une île des Cyclades). A Délos, gravement atteinte sous une attaque importante des pirates en 69 av. J.-C., fut créé un collège portant son nom, les Pompéiastes, qui, avec le peuple athénien, firent ériger sur l’île sacrée une statue en l'honneur de leur patron en 65 av. J.-C. Le caractére et les activités de cette association privée nous sont mal connus. Elle dut être fondée un peu plus tôt en témoignage de reconnaissance envers Pompée et ses membres étaient des negotiatores qui, comme leurs collègues athéniens, devaient avoir bénéficié des activités navales du général romain. Peu après ses victoires maritimes, Pompée se rendit à Athénes, oü il offrit des sacrifices aux dieux. Le vocabulaire des deux inscriptions métriques en son honneur que les Athéniens firent graver sur la porte principale de la cité — « plus tu sais étre un homme, et plus tu deviens dieu » et « nous t'attendions, nous t'adorions, nous t'avons vu, nous t'escortons » — illustre, à notre avis, la maniére, dont ils percevaient la nature et le pouvoir de ces hommes tout-puissants de la République". Pompée renouvela les bonnes relations avec la cité en lui accordant, en 62 av. J.-C., une somme de 50 talents pour la restauration des monuments détruits par Sylla. Ce bienfait allait d'ailleurs assurer le soutien naval qu'Athénes lui apporta, un peu plus tard, pour sa lutte contre
Jules Cesar‘. Jules César : évergéte et sauveur des Grecs Vers la fin de sa vie et aprés chaque victoire importante, Jules César accepta du sénat romain une série d'honneurs exceptionnels, notamment en tant que sauveur, libérateur, fondateur et ' IG VII 264 : Ὃ δῆμος Ὡρωπίων, Λεύκιον Κορνήλιον Λευκίου υἱὸν | Σύλλαν Ἐπαφρόδιτον, τὸν ἑαυτοῦ σωτῆρα xai | εὐεργέτην, ᾿Αμφιαράῳ. Une autre statue fut érigée en l'honneur de sa femme Caecilia Metella (10 VII 372). Pour les honneurs accordés aux amis et partisans de Sylla
à Orópos, à Athènes et à Délos, voir M. J. Payne,
Honors, 261-65. ? R. K. Sherk,
Documents,
133-38, n? 23 ; IOropos, 218-23, n? 308, 11. 45-51
(sénatus-consulte de 73 av. J.-C.).
Voir encore, Cicéron, De divinatione, 1, 40.88 ; id., De natura deorum, 3, 19.49 ; cf. Pausanias, Attique, 34.2. Dans ce sens, Amphiaraos semble avoir été le seul héros qui fut officiellement déclaré dieu pour des raisons fiscales (la remarque appartient à A. Schachter, Cults I, 25). A. G. Gossage, ABSA 70 (1975) 134 ; R. Mellor, Roma, 157 et 167 ; M. J. Payne, Honors, 260-61.
? Voir supra, p. 29, n. 8. * Pour les honneurs accordés par les cités maritimes aux Romains qui assumaient des missions contre les pirates, voir M. J. Payne, Honors, 275-81.
5 IG XILS, 627 : Ὁ δῆμος, | Γναῖον Πομπήϊον F'vatov υἱὸν Μάγνον, | τὸν εὐεργέτην xoi σωτῆρα. Cf. l'hommage cultuel qu'il reçut sur l’île de Lesbos (Syl? 751; IG X112, 140-150 ; M. J. Payne, Honors, 97-98 et 285-89). L'instigateur de ces honneurs exceptionnels, quasi divins, était Théophane de Mytilène, un homme puissant local et ami personnel de Pompée (voir infra, pp. 120-21, n. 4). * ID 1641 ; voir aussi ID 1797. Il est à noter que l'archonte du synode des Pompéiastes, Zénon fils de Zénon |- - -] était Athénien (J. Hatzfeld, Trafiquants, 295). 7 Plutarque, Pompée, 27.4-5 : « ἐφ' ὅσον ὧν ἄνθρωπος οἶδας, ἐπὶ τοσοῦτον el θεός » et « προσεδοχῶμεν. προσεκυνοῦμεν, εἴδομεν, προπέμπομεν » respectivement. L. Cerfaux et J. Tondriau, Culte, 284-85.
* Plutarque, Pompée, 42.11 : τῇ πόλει δὲ ἐπιδοὺς elc ἐπισκευὴν πεντήκοντα τάλαντα. D. J. Geagan, ANRW II, 7.1 (1984) 376-77 ; M. C. Hoff, Hesperia 58 (1989) 271. La méme année, Pompée fut honoré de statues à Thébes (IG VII 2492) et à Démétrias (1G IX.2, 1134).
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pére de la patrie, qui préparaient progressivement la voie pour son entrée dans le panthéon romain'. En Grèce, c'est plutôt aprés sa victoire à Pharsale en 48 av. J.-C., qu'il reçut des honneurs à une échelle bien plus grande que ses prédécesseurs, Sylla et Pompée. Deux inscriptions trouvées sur l'agora d'Athenes, dont l'une appartenait à un grand piédestal qui avait supporté sa statue colossale, préservent les titres de sauveur et d’&vergete du peuple?. Certains savants lui attribuent également un portrait de marbre pentélique? et une inscription mutilée de l'Acropole*. Pendant la méme période, les Athéniens firent ériger une dédicace à Délos, l'honorant également en sauveur et évergète des Hellenes’. Dans l'état actuel de nos connaissances, deux épisodes ont marqué les rapports du dictateur avec Athénes. Le premier concerne une donation de 50 talents qu'il accorda à la cité pour la construction du marché romain, une somme égale à celle qu'elle avait reçue auparavant de Pompée, destinée à la réparation des monuments ruinés. Selon une lettre de Cicéron datée de 50 av. J.-C., l'instigateur de cette demande financiére était un riche Athénien, Hérodes fils d’Eucles, qui devint le premier épiméléte des travaux et qui fut commémoré comme ambassadeur auprès de Jules César, comme l'atteste l'inscription dédicatoire gravée sur l'épistyle du propylée du nouveau marché. Ce bienfait faisait partie de la politique, sinon de la propagande, du dictateur visant apparemment à établir des relations de patronage avec la cité et à éclipser le don de son adversaire. Effectuée peut-étre déjà en 51 av. J.-C., comme le suppose M. C. Hoff, la donation arriva trop tard pour que les Athéniens puissent changer leur alliance, et elle devait étre confisquée par Jules César pendant ou aprés la fin de la guerre civile". Or, lorsque la nouvelle de la victoire sur Pompée à Pharsale fut arrivée dans la cité, les Athéniens, trés inquiets d'avoir pris le parti du vaincu, d'autant plus que la mémoire de la destruction de leur cité par Sylla était encore vivante dans les esprits, se précipitérent pour lui envoyer une délégation apportant une demande de gráce. Les ambassadeurs, qui devaient avoir fondé leurs arguments ou encore leurs excuses sur le passé glorieux de leur cité, ne regurent en réponse qu'une « dédaigneuse
! Dion Cassius, Histoire romaine, 43, 14.6 et 43, 21.2. L. R. Talor, Divinity, 58-77 ; G. Dobesch, Caesars Apotheose zu Lebzeiten und sein Ringen um den Königstitel (Vienne 1966) ; S. Weinstock, Julius, passim ; J. R. Fears, ANRW II, 17.2 (1981) 859-61 ; CI. Nicolet, Inventaire du monde, 56-59.
? A. E. Raubitschek, JRS 44 (1954) 65-66, F, pl. III (SEG 14 [1957] 121) ; D. J. Geagan, « Visits », 71, n. 7: [Ὁ δῆμος], I Γάιον Ἰούλιον Γαΐου [υἱὸν Καίσαρα, τὸν ἀρχιερέα xai] | αὐτοκράτορα, Oxato[v τε τὸ δεύτερον, τὸν σωτῆρα] ! καὶ εὐ[εργέτην]. Le document date en 48/47 av. J.-C., selon la restitution des titres de pontifex maximus, d'imperator et de consul pour la deuxième fois (M. 1. Payne, Honors, 312). — IG IF 3222 (SyIP 759) ; A. E. Raubitschek, JRS 44 (1954) 68-69, P, pl. III, restitue l'inscription en supposant qu'elle avait été gravée sur trois blocs
d'une base (SEG 14 [1957] 122) et il note que « it has been suggested by H. A. Thompson and E. Vanderpool (by letter) that the large base once supported a colossal statue of Ceasar, and that the dowel which is still preservd once held the end of the spear » (C. C. Vermeule, ΚΙΑ, 429) : 'O δῆμος, ! [Γ)]άνον Ἰούλιον Kaíoa[oa, | τὸν αὐτοκράτορα xai ἀ]ρχιερέα xai δικτάτορία τὸ δεύτερον, | τὸν ἑαγυτοῦ σωτῆρα xai εὐ[εργέτην]. En revanche, D. J. Geagan, « Visits », 71, n. 10 (SEG 34 [1984] 177), suivi par M. C. Hoff, Hesperia 58 (1989) 272, n. 29, pense que la statue fut érigée pour commémorer la premiére dictature de Jules César (48 av. J.-C.), ce qui donne d'ailleurs un texte plus symétrique : Ὁ δῆμος, | [Γ]άιον Ἰούλιον Καίσαίρα, τὸν | ἀ]ρχιερέα xai δικτάτορία, τὸν I EJavrod σωτῆρα xai εὐ[εργέτην]. M. J. Payne, Honors, 311-12, attribue cet honneur au statut de /iberum oppidum que Jules César accorda à la cité (cf. S. Accame, Dominio, 105).
? Appendice III, n? 1, Planche XXIII. * IG I? 3223 : [Πούλιοίν - - -]
Καίσαρα. L'attribution à Jules César est due à M. C. Hoff, Hesperia 58 (1989)
272, n. 29. > ID 1587: [Ὁ δῆμος ὁ "A6n]vatov, Γάνον Ἰούλιον I [Γαΐου υἱὸν Καί]σαρα, ἀρχιερέα xai αὐτοϊκράτορα, ὕπα]τόν τε τὸ δεύτερον, τὸν | [σωτῆρα καὶ εὐεργέτην τῶν Ἑλλήνων, | [ἐπὶ ἐπιμελητοῦ τῆς νήσ)ου ᾿Αγαθοστράτου τοῦ Διονυσίου Παλληνέως. M. J. Payne, Honors, 310, suggére que Jules César soit passé par Délos pendant son
expédition contre Pompée en Egypte. * Cicéron, Ad Atticum, 6, 1.25 : Et heus tu ! iamne vos a Caesare per Herodem Ameling, Herodes I, 7-8. Voir aussi infra, pp. 49 et 172-73.
talenta Attica L extorsistis ? W.
ΤΡ, Graindor, Hérode, 6-7 ; id., Athènes I, 31-32 ; J. Day, Athens, 130-32 ; M. C. Hoff, Hesperia 58 (1989) 271-73, d'aprés un passage de Dion Cassius, Histoire romaine, 42, 49. Pour la situation politique et économique d’Athenes
aprés Pharsale, voir C. Habicht, Athen, 349-50. La construction de l'agora romaine ne fut achevée que trois décennies plus tard gräce à l'aide financiére d’ Auguste, sur laquelle nous reviendrons (infra, pp. 48-50).
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amnistie »' : « faudra-t-il donc, toujours, que, méritant la mort, vous deviez votre salut à la
mémoire de vos ancêtres ? »?. Les honneurs accordés à Jules César se multipliaient dans le monde grec aprés sa victoire à Thapsus en 46 av. J.-C. Thespies lui fit alors ériger une statue dans le vallon des Muses, qui, selon la coutume grecque, fut consacrée aux dieux. Le dictateur fut honoré en patron ou, en sauveur selon notre proposition, et en évergéte du peuple gräce à sa vertu, à sa justice et à sa bonté, et en récompense, semble-t-il, du statut de /iberum oppidum qu'il avait accordé à la cité’. En revanche, les titres d'évergéte et de sauveur, qu'il reçut par le peuple de Mégare, ne sont pas évidents à expliquer, puisque cette ville n'avait aucune raison de lui rendre hommage“. Détruite en 48 av. J.-C. par l'armée de Q. Fufius Calenus, légat propréteur de Jules César, elle est décrite avec Egine, le Pirée et Corinthe dans une lettre que Servius Sulpicius adressa à Cicéron au mois de mars 45 av. J.-C., comme une cité écroulée et ruinee?. Si nous devons croire un passage de Pline l'Ancien rapportant que attingit Isthmum parte sui quae appellatur Megaris ab colonia Megara, e regione Pagarum, nous pouvons attribuer ces titres à une probable refondation de Mégare en colonie par Jules César peu avant sa mort ou, au moins, à une aide financière pour sa reconstruction‘. A tous ces honneurs, il faut ajouter une dédicace privée d'Olympie offerte par un certain Licinius, qui l'honora en évergète et patron’. Ce personnage était probablement un Romain installé en Elide, aprés avoir bénéficié des priviléges que le dictateur accorda à ses partisans pendant la période des guerres civiles. Le peuple de Carthaia de Kéos, qui, à cette époque, se trouvait sous la domination athénienne, rendit hommage à Jules César, parce qu'il devint sauveur et évergéte aussi de la cité? Dans une autre inscription de la méme ville, il fut honoré en dieu, en imperator et en sauveur du monde, mais la construction de la phrase n'indique pas pour autant une acclamation en dieu sauveur?. Celle-ci et une dédicace provenant d'un gymnase de Démétrias en Thessalie constituent d'ailleurs les seuls témoignages oü Jules César est gratifié du titre de dieu, et les premiers de l’Achaïe, qui qualifient de ce terme un membre de la famille julienne'. Le dictateur
! L'expression est due à J. Carcopino, César, 434. ? Dion Cassius, Histoire romaine, 42, 14.1-2 : τὰς γὰρ ᾿Αθήνας, καίπερ πλεῖστα τὴν χώραν αὐτῶν κακώσας, οὐκ
ἠδυνήθη πρὸ τῆς τοῦ Πομπηίου ἥττης λαβεῖν’ τότε γὰρ ἐθελονταὶ αὐτῷ προσεχώρησαν, καὶ αὐτοὺς ὁ Καῖσαρ μηδὲν μνησικακήσας ἀθῴους ἀφῆκε, τοσοῦτον μόνον εἰπών, ὅτι πολλὰ ἁμαρτάνοντες ὑπὸ τῶν νεκρῶν σώζοιντο. τὸ δὲ δὴ ἔπος τοῦτο ἐδήλου ὅτι σφῶν
διά τε τοὺς προγόνους
καὶ διὰ τὴν δόξαν
τήν τε ἀρετὴν αὐτῶν
ἐφείσατο.
La
délégation athénienne n'était pas un cas isolé ; elle faisait partie d'une série d'ambassades envoyées par plusieurs rois et cités qui, aprés Pharsale, cherchaient à rétablir leurs relations avec le vainqueur ou à s'excuser auprès de lui de leur alliance avec Pompée (G. Bowersock, Augustus, 11).
* IG VII 1835 ; A. Plassart, BCH 50 (1926) 439, n? 75 ; A. E. Raubitschek, JRS 44 (1954) 70-71, S, pl. ΠῚ (SEG 15 [1958] 383 ; C. Eilers, Patrons, 205, C25) : [Ὁ δῆ]μος Θεσπιίε)ίων, [Γάιον Ἰούλιον | Καίσα]ρα, ἀρχιερεῖα, [ὕπατον [τε τὸ toiltov κ]αὶ δικτάτορα ἀποί[δεδειγμέϊινον τ]ὸ τρίτον, τὸν ἑατίοῦ πάτρωιϊνα (ou σωτῆϊρα) xai] εὐεργέτην, ἀρετῆς ἕνεκεν Il καὶ δικαιοσύν]ης καὶ ἀνδραγαθίας, | θε]οῖς. Pline l'Ancien, Histoire naturelle, 4, 7.25. M. J. Payne,
Honors, 312. * IG VII 62 ; A. E. Raubitschek, JRS 44 (1954) 67, L, pl. III: Ὃ δᾶμος], | Γάνον Ἰούλιον Γαΐου υἱὸν Καίσαρα,
ἀρχιε[ρέα xai αὐτοχράτορα, τὸν | ἑαυτοῦ εὐεργέτ]αν xai σωτῆρα. 5 Dion Cassius, Histoire romaine, 42, 14.3-4 ; Cicéron, Ad familiares, 4, 5.4 : quae oppida quodam tempore florentissima fuerunt, nunc prostrata et diruta ante oculos iacent ; Plutarque, Brutus, 8.3-4. T. R. S. Broughton, MRR I1, 281 ; Z. Yavetz, César, 85. * Pline l'Ancien, Histoire naturelle, 4, 7.23. S. Accame, Dominio, 187-89 ; cf. M. J. Payne, Honors, 312, considère
que Mégare honora le dictateur parce qu'il lui avait accordé le statut de liberum opidum. ? [vO 365 (1. 2 : σωτΕρα) : [Γάϊο]ν Ἰο[ύλι]ον Καίσαρα - - - 1 Auxí]vtoc [- - -. τὸν πάτρωνα I κα]ὶ eveo[vétnv]. M. J. Payne, Honors, 313. L'inscription est gravée sur une tuile en marbre du temple de Zeus (C. C. Vermeule, RIA, 434). * IG XILS, 556 ; A. E. Raubitschek, JRS 44 (1954) 66, G : Ὁ δῆμος ὁ Kag8atéov, Γάιον Ἰούλιον | Γαΐου υἱὸν Καίσαρα, τὸν ἀρχιερέα | καὶ αὐτοχράτορα, γεγονότα δὲ σωτῆρα [xai] | εὐεργέτην καὶ τῆς ἡμετέρας πόλεως.
* IG XILS, 557 ; A. E. Raubitschek, JRS 44 (1954) 66, H : Ὃ δῆμος ὁ Καρθαιέων, | τὸν θεὸν καὶ αὐτοκράτορα I καὶ σωτῆρα τῆς οἰκουμένης, | Γάιον Ἰούλιον Καίσαρα Γαΐου I Καίσαρος υἱόν, ἀνέθηκεν. ‘9 A. S. Arvanitopoulos, « ᾿Ανδριάντες Γαΐου Καιλίου Ῥούφον καὶ Γαΐου Ἰουλίου Καίσαρος ἐν Δημητριάδι ».
Πολέμων 1 (1929) 201-206, figs 63-67 ; A. E. Raubitschek, JRS 44 (1954) 66-67,
1 (SEG 14 [1957] 474) : Γάιος
Ἴούλιος Καῖσαρ, αὐτοκράτωρ, | θεός. La base avait porté initialement une statue en bronze de l'adversaire politique de Jules César, C. Caelius C. f. Rufus, légat propréteur et tribun de la plébe en 51 av. J.-C. (pour les problémes de l'identification de ce personnage, voir T. R. S. Broughton, MRR II, 241 et Suppl., 44 ; voir aussi S. Accame, Dominio, 227, n. 3).
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accorda aux Thessaliens, qui, contrairement aux autres cités grecques, l'avaient soutenu à la bataille de Pharsale, leur liberté et une exemption du tribut. Les honneurs que Jules César reçut de son vivant en Achaïe s'inscrivent plutôt dans la longue tradition hellénistique de l'hommage civique que les cités grecques étaient habituées à offrir aux magistrats romains, comme le montre la premiere inscription de Carthaia, qui fait allusion à un bienfait spécifique envers la cité. Aucun de ces honneurs n'était de caractère cultuel : le dictateur fut proclamé évergéte et sauveur et il accepta des statues à ce titre?. En outre, l'absence d'autres témoignages concernant une éventuelle vénération de Jules César de son vivant en Achaïe — dans l'état actuel de la documentation aucun autel ou temple ne lui fut dédié, aucun prétre ne fut désigné —, nous amène à constater que son évocation divine, dans la deuxième dédicace de Carthaia et dans celle de Démétrias datant aprés 46 av. J.-C., appartenait au vocabulaire honorifique grec consistant à saluer de l'épithéte θεός les monarques victorieux. Si quelques années auparavant les Grecs avaient salué en dieu le puissant Pompée, ils pourraient également décerner le méme titre au nouveau vainqueur”. Ces manifestations ne devaient pas étre considérées seulement comme une expression de l'adulatio graeca, mais plutót comme les fruits d'une politique réconciliatrice avec les alliés et les partisans de ses ennemis, notamment de Pompée, que le dictateur inaugura pendant, mais surtout, aprés la fin de la guerre civile. Elles ne devaient pas non plus étre considérées comme les produits d'une obéissance servile aux ordres de Rome, puisque le sénatus-consulte du début de 44 av. J.-C. accordant au dictateur une série d'honneurs exceptionnels, parmi lesquels l'érection de ses statues dans toutes les villes de l'Italie", ne concerna pas les cités grecques, dans lesquelles la plupart des dédicaces datent d'une époque bien antérieure. Décidé de devenir maítre de l'Orient, comme il l'avait été déjà de l'Occident, non seulement avec des moyens militaires, mais aussi à travers le patronage, Jules César essayait de se faire de nouveaux amis parmi les populations orientales en pratiquant une politique de clementia et en se montrant ainsi plus généreux que ses adversaires politiques. Ces honneurs provenant de toutes parts de l'Orient et préparés soigneusement par les membres philoromains des élites locales traduisaient les nouvelles alliances des Grecs et leur adhésion à un grand patron romain, mais, dans la plupart des cas, ils anticipaient l'octroi éventuel des privileges”. Quant à Corinthe, qui fut fondée en colonie par Jules César, le petit nombre de sources dont nous disposons ne suffit pas à prouver qu'il y ait reçu un hommage cultuel de fondateur. La deductio de la colonie, qui devint la capitale de la province d’Achaïef, date d'entre 46 et 44 av. J.-C., mais il n'est pas certain que l'installation des nouveaux habitants, dans leur majorité des affranchis hellénophones, ait eut lieu du vivant ou aprés la mort du dictateur”, Avec sa première émission monétaire de 43/42 av. J.-C., la cité rendit hommage à son fondateur : les monnaies
! Plutarque, César, 48.1. S. Accame, Dominio, 224. A Démétrias, il fit fabriquer des armes en vue de la guerre contre les Parthes (Plutarque, Brutus, 25.2 ; S. Accame, Dominio, 226-27), alors qu'à l'occasion de son triomphe à Rome en 46 av. J.-C. , il produisit une tauromachie, à l'exemple de celles qu'il avait vues chez les Thessaliens (Pline l'Ancien, Histoire naturelle, 8, 182 ; voir J. Carcopino, César, 476). * Pour un tableau des titres honorifiques qui lui furent accordés dans les cités de Gréce, voir M. J. Payne, Honors, 308-10. 5 Cf. M. Clauss, « Deus praesens. Der römische Kaiser als Gott », K/io 78 (1996) 400-33, pour qui, en Orient, Jules César était considéré comme un dieu au moins aprés sa victoire à Pharsale (48 av. J.-C.). * Dion Cassius, Histoire romaine, 44, 4.1-7.1. M. P. Charlesworth, HThR 28 (1935) 24-26. 5 Z. Yavetz, César, 115-23 ; J. Carcopino, César, 539 ; 6. Bowersock, Augustus, 11-12. Pour la clementia de Jules César, voir L. Wickert, « Zu Caesars Reichspolitik », Klio 12 (1937) 232-53, et S. Weinstock, Julius, 233-43. Pour son röle en Orient, voir H. Bruhns, Caesar und die römische Oberschicht in den Jahren 49-44 v. Chr. Untersuchungen zur Herrschaftsetablierung im Blirgerkrieg (Göttingen 1978). * Apoulée, Métamorphoses,
10, 18.1 : Corintho, quod caput est totius Achaïae provinciae. Cette information est
d'ailleurs confirmée par le grand nombre d'inscriptions en l'honneur de gouverneurs de l'Achaie et d'autres magistrats romains, qui ont été trouvées à Corinthe, notamment sur le forum (voir les indices de Corinth VIIL1-3).
? Les passages de Strabon, Géographie, 8, 6.23 (C 381-382) et 17, 3.15 (C 833), de Plutarque, César, 57.5, de Dion Cassius, Histoire romaine, 43, la fondation de la colonie par la renaissance économique de la discussion sur les diverses
Vittinghoff, Rómische
50.3-5, et de Pausanias, Corinthie, 1.2 et 3.1, contiennent Jules César, au méme moment que la colonie de Carthage, ces villes retrouvant alors leur ancien éclat. M. Amandry, datations proposées dans la bibliographie précédente,
Kolonisation
und Bürgerrechtspolitik (Wiesbaden
les mémes éléments, à savoir l'envoi des colons romains et Monnayage, 13, n. 90, résume entre 46 et 44 av. J.-C.; F.
1952) 86-87. Pour le vaste plan de la
colonisation de Jules César, voir E. T. Salmon, Roman Colonization under the Republic (Londres 1969) 132-37.
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portent, au droit, la téte laurée de Jules César avec le nom officiel de la colonie et, au revers, un théme emprunté à la mythologie grecque locale, Bellérophon chevauchant son cheval ailé, Pégase!. Mais, c'étaient plutôt le nom officiel de la Colonia Laus Iulia Corinthiensis et les appellations des tribus locales d' Aurelia et de Calpurnia, formées d’après les noms de la mère et de l'épouse de Jules César respectivement, qui rappelaient constamment la gráce du fondateur. Cette pratique allait d'ailleurs se perpétuer en incluant également, plus tard, des membres de la famille et des collaborateurs de l'empereur : les tribus Atia et Livia furent appelées du nom de la mère et de la femme d' Auguste, l' Agrippia renvoyait sans aucun doute à Agrippa et la Vinicia à M. Vinicius, consul en 19 av. J.-C. et ami personnel du prince. Sous Tibére ou Claude fut rajoutée la tribu Claudia et sous Hadrien I’ Aelia". Si la documentation relative à un culte de fondateur de son vivant fait défaut, il s'avére toutefois que Jules César regut un culte posthume à Corinthe, qui normalement devrait étre institué en 44 av. J.-C., lorsque Marc Antoine devint le premier flamen du divus Iulius à Rome. A l'appui de cette supposition, nous citons deux témoignages : une dédicace trouvée dans le theätre de la colonie et datant, d'aprés des critéres paléographiques, de la fin de la République ou du début de l'Empire — Divo Iuflio] | Caesari | [sacrum] — et une inscription en l'honneur d'un flamen divi Iulii de l'époque de Claude. Il s'agit d'un personnage parmi les plus éminents de l'Achaie, C. Iulius Spartiaticus, sur qui nous revenons dans la dernière partie de cet ouvrage. Les césaricides à Athènes Les honneurs accordés à Jules César dans certaines cités grecques furent d’une certaine façon éclipsés par l'hommage rendu à ses meurtriers. Lors de la visite de Brutus et de Cassius dans leur cité à l’automne 44 av. J.-C., les Athéniens les accueillirent chaleureusement et firent dresser leurs statues près du monument des tyrannicides. Par cet acte, ils héroïsèrent en quelque sorte les césaricides en les assimilant à deux figures sacrées de leur histoire, Harmodios et Aristogeiton, qui en 509 av. J.-C. abolirent la tyrannie à Athènes après avoir éliminé un Pisistratide et préparérent ainsi le chemin pour l'établissement de la démocratie“. Néanmoins, il ne faut pas surestimer l'importance de cet hommage, qui avait déjà été rendu aux rois Antigone le Borgne et Démétrios Poliorcéte, peut-étre méme à Sylla, et qui semble ! M. Amandry, Monnayage, 28-32 et 120-21, ém. I, pls I-IL; RPC I, 1116, pl. 59. L'un des duovirs appartenait, sans doute, à la famille de M. Aeficius M. f. Apollonius, qui vivait à Cnide pendant la méme période et qui fit élever
une statue en l'honneur de Théopompe, l'ami personnel de Jules César (J. Hatzfeld, Trafiquants, 117 ; M. Amandry, Monnayage, 32). Cf. les deux premiéres émissions augustéennes datant de 27 et de 10/9-5/4 av. J.-C. respectivement. sur lesquelles la tête laurée de Jules César était associée à celle d'Auguste (M. Amandry, Monnayage, 47-50 et 140-44, em. VIII et X, pls VIII-X ; RPC I, 1132, 1134, pl. 59). Entre les années 39 et 36 av. J.-C., sur le monnayage local figurait la téte de Marc Antoine, à qui la ville devait son organisation. Apres la bataille de Philippes, le triumvir l'utilisa comme siège administratif du Peloponnese et comme base militaire (J.-M. Roddaz, Agrippa, 163, n. 136). Voir encore les monnaies de Dymé fondée par Jules César et refondée par Antoine et Auguste (RPC I, 1283, 1285, 1286, pl. 65, respectivement ; M. Amandry, « Le monnayage de Dymé (Colonia Dumaeorum) en Achaie. Corpus », RN [VI série] 22 [1980] 45-67, pls XIII-XVI ; id., « Une nouvelle émission dyméenne », RN [VT série] 25 [1983] 53-56, pl. X). ? O. Broneer, « Colonia Laus Iulia Corinthiensis », Hesperia 10 (1941) 388-90. Corinth VIII.2, 68, 90 et 97. Selon M. Torelii, « Le tribü della colonia romana di Corinto sulle tracce dei tresviri coloniae deducundae », Ostraka 8 (1999) 551-53, les tribus Vatinia, Hostilia et Maneia préservaient les noms des triumviri coloniae deducundae, P. Vatinius, Hostilius Saserna et Maneius respectivement, alors que la Domitia celui de Gn. Domitius Ahenobarbus ; cf. H. Stansbury, Corinthian, 506 ; J. K. Chow, Patronage, 41-51. ? Planche XVIII. Corinth V111.3, 50, pl. 8. Voir infra, pp. 164-65. La supposition de M. Grant, FITA, 266, et de S. Weinstock, Julius, 299 et 405, selon laquelle il y eut un culte de Jules César de son vivant à Corinthe, ne trouve
plus d'appui solide, puisque
une série monétaire
portant au droit la téte du dictateur et au revers
hexastyle avec une statue à l'intérieur ne fait pas partie du monnayage corinthien M. E. Hoskins Walbank, dans Subject and Ruler, 201-202, pense qu'à partir de intégré dans celui de la domus Augusta; cf. G. Bonamente, « La scomparsa del divi », dans D. Poli (éd.), La cultura in Cesare. Atti del Convegno Internazionale aprile-4 maggio 1990), (Rome 1993) 707-31.
un temple
(M. Amandry, Monnayage, 29). l'époque de Néron son culte fut nome di Cesare dagli elenchi dei di Studi (Macerata-Matelica, 30
^ Dion Cassius, Histoire romaine, 47, 204 ; Plutarque, Brutus, 24. A. E. Raubitschek, « The Brutus statue in Athens », dans Atti del terzo congresso internazionale di epigrafia greca e latina (Roma 4-8 settembre 1957), (Rome 1959) 15-21, tav. III-VII, identifie une inscription mutilée, trouvée sur l'agora d'Athénes à la base de la statue de Brutus : [Ὁ δῆμος], | [Κόιντον Σερβίλι]ον Kotvtov | [υἱὸν Καιπίωνα] Βροῦτον ; id., « Brutus in Athens », Phoenix 11 (1957) 1-11 ; S. Weinstock, Julius, 145-48, pl. 16.1. Pour la personnalité de Brutus, voir M. L. Clarke, The noblest Roman. Marcus Brutus and his reputation (Londres 1981).
LA TRADITION DE L'EVERGESIE
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étre devenu une pratique courante vers la fin de l'époque républicaine pour que Cicéron puisse remarquer : Graeci homines deorum honores tribuunt eis viris, qui tyrannos necaverunt : quae ego vidi Athenis ! Quae aliis in urbibus Graeciae ! Quas res divinas talibus institutas viris! Quos anctus, quae carmina! Prope ad immortalitatis et religionem et memoriam consecrantur. Les Athéniens et les habitants de Délos firent également dresser sur l'ile sacrée un monument en l'honneur de Brutus et de certains de ses partisans en 43 av. J.-C2. Celui-ci reçut également une statue en sauveur et évergète, érigée dans le sanctuaire d'Amphiaraos par le peuple d'Orópos, qui, pendant cette période, se trouvait sous la domination athénienne?. Le changement imprévu de l'attitude des cités grecques envers la mémoire de Jules César peu aprés sa mort incite à penser que le dictateur n'avait jamais joui d'une grande considération publique*. Néanmoins, il faut remarquer qu'en Grèce les césaricides ne furent honorés que par les Athéniens et par leurs amis Orópiens. Lié à un monument aux connotations démocratiques, l'hommage rendu à Brutus et à Cassius à Athénes renvoie, selon toute vraisemblance, à un bienfait spécifique, qui pouvait étre la restitution de la constitution, qui remplaga le régime imposé par Sylla. Il est vrai que la date exacte de cette restauration n'est pas certaine. On a proposé l'année 70/69 av. J.-C. en rapport avec le prétendu renversement à Rome de la constitution syllanienne, mais cette supposition, comme l’a montré E. Badian, ne trouve aucun support dans les documents atheniens’. On l'a aussi attribuée à Jules César‘, mais un tel acte serait incompatible avec la politique du dictateur”. Or, il semble plus probable que ce changement constitutionnel serait produit dans l'atmosphére effervescente du séjour des césaricides à Athénes, certainement suscité par certains Athéniens opposés au dictateur. Marc Antoine : nouveau Dionysos à Athènes Deux ans après les honneurs que les Athéniens accordèrent aux meurtriers de Jules César, ils prirent le parti de Marc Antoine et d'Octavien, lors de la bataille de Philippes en 42 av. J.-C. Cette alliance devait étre la plus fructueuse de toutes les autres que la cité avait établies pendant les guerres civiles. En récompense aprés sa victoire, Antoine augmenta la domination d'Athènes, qui alors se trouvait sous son imperium, avec les îles Egine, Ikos, Kéos, Skiathos et Péparéthos*. Devenu maître de l'Orient après la division de l'Empire à Brundisium en 40 av. J.-C., il monopolisa pendant la décennie suivante les honneurs exceptionnels, quasi divins, dans les régions hellénophones. Cependant, le plus grand nombre de ces documents est perdu, car par un ordre d'Auguste aprés sa victoire à Actium, il fut enjoint aux cités grecques de détruire tous les monuments honorifiques de son adversaire”.
Cicéron, Pro Milone, 80. Voir supra, pp. 23-24 et 31, respectivement. ? ID 1622 ; cf. ID 1597, 1. 4 et 1630, 1. 5 (restituée). Il ne reste du monument que l'inscription en l'honneur de Q. Hortensius, gouverneur de Macédoine en 45 ou 44 av. J.-C. et partisan de Brutus depuis le début de 43 av. J.-C. (T. R. S. Broughton, MRR II, 345). ? IG VII 383: [Ὁ] δῆμο(ς] Newltiwv]. | Κόιντον Καιπίωνα Kotv[tou] | vióv Βροῦτον, τὸν £ato[o] σωτῆρα
καὶ εὐεργέτην,
᾿Αμφιαράωι.
* M. C. Hoff, Hesperia 58 (1989) 273 ; cf. J. Day, Athens, 132. 5 W. S. Ferguson, Klio 9 (1909) 323-30. Pour les réformes à caractère oligarchique dans les documents athéniens, imposées ou suscitées par Sylla, voir J. A. Notopoulos, Hesperia 18 (1949) 1-12 ; D. J. Geagan, Hesperia 40 (1971)
101-108, n? 3, pl. 16 ; id., ANRW II, 7.1 (1984) 375-76 ; J. H. Oliver, GRBS 13 (1972) 101-102 ; M. C. Hoff, Hesperia 58 (1989) 272-73, n. 31. E. Badian, « Rome, Athens and Mithridates », AJAH 1 (1976) 105-28, en particulier 116-17 ; id. « Rome, Athens and Mithridates », dans D. M. Pippidi (éd.), Assimilation et résistance à la culture gréco-romaine dans le monde ancien. Travaux du VF Congrès (Bucarest-Paris 1976) 501-21, en particulier 515-17. * W. IP 1043 S. ce sujet
International
d'Etudes
Kolbe, Die attischen Archonten von 293/2-31/0 v. Chr. (Berlin (décret éphébique de 38/37 av. J.-C.) ; P. Graindor, Athènes I, 95 ; Accame, Dominio, 174-75 ; A. E. Raubitschek, JRS 44 (1954) 66, avec la bibliographie précédente, voir J.-L. Ferrary, Philhellénisme,
Classiques
(Madrid,
septembre
1974),
1908) 149 ; I. Kirchner, commentaire sur IG J. Day, Athens, 130. n? 5. Pour une discussion récapitulative sur 217-18.
* Appien, Guerres civiles, 5.7. J. Day, Athens, 132-33 ; S. Accame, Dominio, capta, 250, n. 30.
107 et 177-78 ; S. E. Alcock, Graecia
? Plutarque, Antoine, 23. F. Chamoux, Marc Antoine, dernier prince de l'Orient grec (Paris 1986) 270-330 ; R. Syme, Revolution, 259-75. Pour les honneurs accordés à ses partisans, voir M. J. Payne, Honors. 323-29.
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Pendant son séjour à Athénes au cours de l'hiver 39/38 av. J.-C., Antoine exigea qu'on le salue en nouveau Dionysos'. Selon les auteurs anciens c'est ainsi que le peuple l'accueillit lors de son entrée dans la cité et nous pouvons supposer que cette épiclése était inscrite sur le piédestal de ses statues. Bien que la tradition littéraire des manifestations bacchiques d' Antoine transmises par Sénéque (notamment l'historiette de son mariage avec Athéna, dont la dot aurait cofité aux Athéniens une somme considérable pour leurs moyens) s'inscrive dans le cadre de la propagande de ces années véhiculée par ses adversaires? l'assimilation du triumvir à Dionysos est toutefois confirmée par un document épigraphique : il s'agit d'un décret éphébique de 38/37 av. J.-C. concernant la célébration des concours Antonia Panathénées, le 17 du mois attique d'Anthésterión, dont Antoine nouveau dieu Dionysos était le gymnasiarque : ἐν toic ᾿Αντωνιήοις τοῖς Haval[6nvatous 'Avto]viov θεοῦ νέου Av voco[v].. Sur une autre inscription, lui-même et Octavie, son épouse d'alors et sœur d'Auguste, étaient honorés en dieux évergètes : ['A]vtovíov xai ὈΟΙ[κτ]αΐας δυῖν Ocl[ov εἸὐεργετῶν. Cette expression, qui est exactement la méme appliquée dans l'appellation honorifique des Ptolémées, renforce la supposition laissée par le passage de Sénéque qu'Octavie était assimilée à une divinité, selon toute vraisemblance à Athena Polias*. Quelques années plus tard, en 32 av. J.-C., les Athéniens montrérent à Cléopâtre la méme complaisance. La cité éleva, sur un haut socle à l'entrée de l'Acropole, deux statues d'Antoine en nouveau Dionysos et de la reine d'Egypte en nouvelle Isis. Il s'agit des mémes images, qui, renversées, selon la légende, par un ouragan à la veille d'Actium, annoncérent la
défaite du couple honoré’. Evergésie et patronage La nouvelle situation politique, que l'expansion progressive de Rome dés le début du IE s. av. J.-C. avait imposée sur le monde hellénistique, rendit nécessaire la mise en place d'une forme de discours diplomatique entre le pouvoir central et les peuples conquis. Les populations de l'Orient devaient alors redéfinir leur identité dans l’Empire et trouver de moyens non seulement pour professer leur loyalisme à l'égard de leurs nouveaux maitres, mais essentiellement pour les intégrer dans leur propre systéme politique et religieux. L'hommage rendu à Rome, aux magistrats et au peuple romains était une pratique honorifique hellénistique, dont les Grecs se servaient pour répondre aux besoins de la nouvelle situation politique et aux transformations institutionnelles provoquées ou accélérées par l'affaiblissement ou par la disparition des royaumes de la Méditerranée orientale pendant les deux derniers siécles avant notre ére. Apparemment, tous les éléments concernant le langage et l'iconographie, voire le rituel de ce systéme honorifique, étaient appliqués aux nouveaux protagonistes : à l'instar des monarques hellénistiques, les magistrats romains acceptaient des concours portant leur nom ; leurs titres honorifiques tout comme ceux de Rome furent empruntés au vocabulaire sotériologique des rois et des riches citoyens évergétes ; les sacrifices pour le populus romanus imitaient ceux pour le peuple athénien ; la dea Roma était représentée iconographiquement comme une divinité hellénistique au type de Tyché ou d’Athénaf. Ces cultes romains faisaient partie du méme
! Pour l'attachement d' Antoine au culte de Dionysos, notamment aprés la bataille de Philippes, voir en particulier A. Bruhl, Liber Pater. Origine et expansion du cuite dionysiaque à Rome et dans le monde romain (Paris 1953) 12732, F. Chamoux, op. cit., 234-36, et P. Zanker, Macht, 53-56. Pour une interprétation du titre de νέος Διόνυσος Ἐπιφανής, voir A. D. Nock, «“Son of God" in Pauline and Hellenistic thought », Gnomon 33 (1961) 581-90 (Ξ Essays, 928-39, en particulier 935). ? Sénèque, Suasoriae, 1.6-7. J. A. O. Larsen, « Roman Greece », 434, suivi par J. Day, Athens, 133. Pour les manifestations dionysiaques d'Antoine à Athénes, attestées surtout dans des sources littéraires et historiographiques. voir A. E. Raubitschek, « Octavia's Deification at Athens », TAPhA 77 (1946) 146-50, pi. I; L. R. Taylor, Divinity, 121-22 ; L. Cerfaux et J. Tondriau, Culte, 300-301.
* IG IP 1043, 11. 22-23 (A. E. Raubitschek, TAPhA 77 [1946] 148-49). M. J. Payne, Honors, 99 : M. C. Hoff, Hesperia 58 (1989) 273-74 ; A. E. Raubitschek, « Sylleia », 51, suppose que les Panathénées de cette année furent renommées Antonia en son honneur. * A. E. Raubitschek, TAPhA 77 (1946) 149-50. Pour un probable culte d'Octavie à Corinthe, voir infra, pp. 129-31.
’ Plutarque, Antoine, 60.6. 6 R. Mellor, Roma,
111-19 et 145-54 ; C. Fayer, Roma,
13-14 ; S. R. F. Price, Rituals, 44-45.
LA TRADITION DE L'EVERGESIE
phénoméne
social et religieux : rendre hommage
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aux bienfaiteurs et représentants du pouvoir
politique!. L'adulatio graeca, dont la manifestation la plus fréquente était les louanges adressées aux magistrats romains pour leurs bienfaits, tantôt déjà obtenus, tantôt simplement anticipés, joua un röle important dans la formation d'un systéme de liens personnels entre les Grecs et les Romains, et elle aida à l'évolution ou encore à la transformation de l'idéologie de l'évergétisme à travers le modele clientélaire, auquel le monde hellénistique était soumis à partir du début du IF s. av. J.-C. Comme le remarque G. Bowersock, « the cults of Roman magistrates in the East reveal little about the religion of the Greek peoples but much about diplomacy and clientela »?. Bien qu'au début les Grecs n'aient pas pu comprendre toutes les modalités subtiles, ce systéme politique romain fondé sur les rapports entre le patron et ses clients (officium-beneficium) ne leur était pas tout à fait étranger, puisqu'il ressemblait à leurs institutions de l'évergésie et de la proxénie, auxquelles il fut initialement associé’. Ainsi, depuis le milieu du II s. av. J.-C., mais surtout à partir de l'époque de Sylla, le terme latin patronus, transcrit en πάτρων dans le monde hellénophone, était habituellement ajouté à l'expression εὐεργέτης xai σωτήρ dans de nombreuses inscriptions grecques en l'honneur des Romains, laquelle se substituait en quelque sorte à la formule honorifique la plus stéréotypée pendant l'époque classique et hellénistique,
εὐεργέτης καὶ πρόξενος".
Pourtant, en ce qui concerne les documents de la future province d’Achaïe que nous avons déjà cités, nous y rencontrons trés rarement le terme de πάτρων, méme pour les grands généraux romains du I* s. av. J.-C. Sylla, Pompée, César et Antoine acceptaient plutót des honneurs propres aux rois hellénistiques, grands évergètes, sauveurs et libérateurs des Hellènes. Cela signifie que, tout en conservant des relations de type clientélaire entre Rome et les cités grecques, celles-ci continuaient à appliquer le mot évergéte pour désigner leurs nouveaux patrons et pour traduire l'obligation de la part des Romains de les protéger. L'introduction du culte d'Auguste et de ses successeurs en Gréce fut fondée essentiellement sur cette conception hellénistique et républicaine du souverain bienfaiteur, bien que, par la suite, il ait adopté inévitablement des éléments romains, empruntés notamment à la religion officielle et influencés par l'idéologie dynastique de la domus Augusta.
! R. Mellor, Roma, 23; F. Dvornik, Political Philosophy, 487-88 ; C. 1. Classen, « Gottmenschentum in der rómischen Republik », Gymnasium 70 (1963) 312-38 ; S. R. F. Price, Rituals, 43-44, constate qu'en Asie Mineure les cultes des magistrats Romains et de Rome étaient plus répandus par rapport à ceux des monarques hellénistiques. Pourtant, une comparaison au niveau de leur durée n'est pas possible, puisque dans la plupart des cas, les décrets de leur création ne nous sont pas parvenus et, par conséquent, nous ignorons la date exacte de leur institution. Lors de la fondation du principat, Auguste fit abolir les cultes des magistrats romains et, en 11 av. J.-C., interdit que des honneurs soient accordés aux gouverneurs dans leur province pendant l'exercice de leurs fonctions et pour soixante jours aprés l'expiration de leur charge (Dion Cassius, Histoire romaine, 56, 25.6). Ceux-ci continuaient à étre honorés en évergétes par les cités et les koina grecs, mais nous n'avons plus d’attestations des honneurs cultuels, malgré un passage de Suétone, Auguste, 52, rapportant qu'il était d'usage de consacrer des temples aux proconsuls (S. R. F. Price, Rituals, 46). Aprés le changement de la situation politique et administrative de l'Etat romain, les magistrats envoyés dans les provinces n'étaient plus les hommes autonomes et puissants qu'ils
avaient été pendant la période républicaine. ? G. Bowersock, Augustus, 12. ? E. Badian, Clientelae, 158 ; G. Bowersock, Augustus, 12-13 ; J.-L. Ferrary, Philhellénisme, 117, n? 237 ; M. J. Payne, Honors, 78-90 ; cf. J. Touloumakos, « Zum rómischen Gemeindepatronat im griechischen Osten », Hermes
116 (1988) 304-24, et C. Eilers, Patrons, 109-13. * Pour la Gréce, voir M. J. Payne, Honors, 396-99, appendice II ; pour l'Orient grec, voir C. Eilers, Patrons, 191268, appendice 1 ; J.-L. Ferrary, « Evergétisme », 204-207 et 216-18, avec appendice des honneurs cultuels accordés aux Romains. Voir aussi J. Tanner, « Portraits, power, and patronage in the late Roman Republic », JRS 2000, 18-50, pis I-VIIL en particulier 36-45.
CHAPITRE ἢ DE L'EVERGESIE A LA DIVINISATION :
L'INTEGRATION DU PRINCE ET DE LA DOMUS AUGUSTA DANS LE SYSTEME HONORIFIQUE ET LE PANTHEON DES CITES GRECQUES
Auguste dieu sauveur Le caractére sotériologique des premiers honneurs d'Auguste en Gréce Par le hasard des découvertes peut-étre, les premiers honneurs qu'Octavien accepta en Gréce, aprés sa victoire à Actium et avant la fondation du principat et la création de la province d’Achaïe en 27 av. J.-C., proviennent des cités qui avaient auparavant honoré Jules César : Athènes, les îles de Délos et de Kéos, ainsi que les sanctuaires d'Olympie et des Muses à Thespies'. Continuant, à l'instar de son père adoptif, une politique réconciliatrice avec les populations de l'Orient qui, pendant la derniére guerre civile, avaient supporté son adversaire, Octavien se manifestait en évergéte. Or, selon Piutarque, le premier geste du futur empereur à l'égard des villes appauvries fut la distribution du blé réquisitionné et destiné initialement aux soldats de Marc Antoine : ἐκ τούτου Καῖσαρ μὲν ἐπ’ ᾿Αθήνας ἔπλευσε, καὶ διαλλαγεὶς τοῖς Ἕλλησι τὸν περιόντα σῖτον ἐκ τοῦ πολέμον διένειμε ταῖς πόλεσι πραττούσαις ἀθλίως καὶ περικεκομμέναις χρημάτων, ἀνδραπόδων, ὑποζυγίωνἦ. M. C. Hoff associe à cette libéralité impériale une tessére athénienne en plomb, frappée seulement sur un côté, qui porte la tête laurée d' Apollon avec la légende KAIZAP*. Une étoile à six rayons figurant devant l'effigie du dieu, évoque le Sidus lulium, à savoir la cométe qui apparut dans le ciel de Rome pendant la célébration les Judi Caesaris de 44 av. J.-C. et qui fut interprétée comme un signe de l'apothéose de Jules César et du commencement d'un nouvel áge. A partir de cette date, le jeune Octavien exploita systématiquement cette coincidence astrologique pour sa propre gloire en faisant lier, sur le monnayage et dans la statuaire, le portrait de son pére adoptif à cette étoile ou à un croissant^. La simplicité de la nomenclature impériale en rapport avec la téte Apollinis sur la tessére athénienne rendait ambigué une assimilation ou encore une identification d’Auguste au dieu’. Associant ainsi à son nom son dieu tutélaire et l'étoile julienne, le prince diffusa les deux symboles de sa propagande aprés Actium, sur lesquels il fonda le support politico-religieux de son régime. Les tesséres en plomb étaient frappées durant toute l'Antiquité d'une maniére irréguliére pour servir des fonctions d'échanges diverses. Pendant la période hellénistique et romaine, des σύμβολα athéniens étaient utilisés comme pièces donnant accès aux assemblées ! Dans ces documents, la titulature d'Auguste comprend la filiation de θεοῦ υἱός qu'il adopta après la mort de Jules César en 44 av. J.-C. et le titre d'imperator utilisé comme prénom depuis la fin de l'année 40 av. J.-C. (D. Kienast, Augustus, 62 ; R. Syme, « Imperator Caesar : A Study in Nomeclature », Historia 7 [1958] 172-88 [= E. Badian (éd.), Roman Papers (Oxford 1979) 361-77]). ? Plutarque, Antoine, 68.6. P. Graindor, Athènes I, 37-38, n. 2 ; J. Day, Athens, 133.
* M. C. Hoff, « Augustus, Apollo, and Athens », MH 49 (1992) 223-32, pl. 1; cf. M. Rostovtzeff,
« Augustus
und Athen », dans T. Freunden et D. Schülern (éds), Festschrift zu Otto Hirschfelds sechzigstem Geburtstage (Berlin
1903) 303-11. * A. Alföldi, « La divinisation de César série) 15 (1973) 99-128, pls IV-XIII ; H. Herrschaftslegitimation », Chiron 8 (1978) l'iconographie des rois hellénistiques, voir
dans la politique d' Antoine et d’Octavien entre 44 et 40 av. J.-C. », RN (VIE Gesche, « Die Divinisierung der rómischen Kaiser in ihrer Funktion als 377-90 ; A. Fraschetti, Roma, 59-70. Pour le symbolisme de l'étoile dans H. Kyrieleis, « Θεοὶ ὁρατοί », 55-72, D. Svenson, Darstellungen, 19-27, et
M. Bergmann, Strahlen, passim. 5 Sur un grand nombre de monnaies émises dans des ateliers officiels, Auguste utilisa les symboles apolliniens de manière à produire une telle sorte d'ambivalence iconographique (P. Lambrechts, La Nouvelle Clio 5 (1953] 67 ; A. Alföldi, Lorbeerbäume, 50-51, Taf. XXVIII, parle d'une « Apollinisierung » du prince ; D. Mannsperger, Gymnasium 80 [1973] 396-97, Taf. XXIII, Abb. 7-8 et 10). Pour la ressemblance iconographique d'Auguste à Jules César, notamment sur le monnayage, voir J. Pollini, « Man or God », 334-63.
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(ἐκκλησιαστικόν, βουλευτικόν) et aux tribunaux (δικαστικόν), comme tickets pour l'entrée aux théâtres (θεωρικόν), ainsi qu'en guise de bulletins de vote et de jetons de distribution de blé (σιτονικόν) et d'autres donations au peuple, échangés contre l'argent dû au porteur'. Dans ce contexte, il semble probable que la resserula athénienne fut utilisée comme pièce de
distribution de grain aux Athéniens, évoquée par Plutarque. Ce bienfait, qui devait avoir eu lieu lors de la premiére visite d'Octavien à Athénes au mois de septembre 31 av. J.-C., revétit aussitót un caractére symbolique: la décision du prince de s'initier alors aux Mystéres d’Eleusis, selon toute vraisemblance le 31 Boédromión du calendrier attique?, mit en relief son röle de frugifer deus, qui, comme nouveau Triptoléme, pourvoyait au ravitaillement de la ville. A cette occasion, le peuple athénien fit ériger, dans le sanctuaire de Demeter et de Core, des statues de grandes dimensions, en l'honneur d'Octavien sauveur et évergéte et de son
épouse Livie*:
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Ὃ δῆμος,
Ὃ ó[fip]oc,
αὐτοκράτορα Καίσί[αρα)
Λιβίαν Δρούσιλλαν
θεοῦ Ἰουλίου ὑό[ν], τὸν ἁτοῦ σωτῆ[ρα]
[αὐ]τοχράτορος Καίσαρος γυναῖκα.
καὶ εὐεργέτην.
Si de telles suppositions sont à accepter, la tessere frumentaire athénienne constitue peut-étre le premier exemple de l'utilisation de la figure d'Apollon, un dieu salutaire et pacificateur plutót que victorieux, dans l'idéologie de l'évergétisme d' Auguste, au lendemain d’Actium’. Bien que cette générosité ait été dictée en quelque sorte par les circonstances historiques, puisque la situation économique des villes grecques à l'issue des guerres civiles se révélait trés grave, elle reste toutefois indicative des intentions du premier empereur d'inaugurer un nouveau et vaste programme de rapprochement des populations de l'Orient. Ainsi, les actes de reconnaissance de la part des Grecs allaient se multiplier. Pendant la méme période, l'empereur fut honoré pour sa vertu et sa bienveillance d'une statue dressée devant le temple de Zeus, dans le sanctuaire
! M. Lang et M. Crosby, The Athenian Agora X : Weights, Measures and Tokens (Princeton 1964) 76-78 et 82-83 ; J. N. Svoronos, Les monnaies d'Athénes (Munich 1923-1926) pls 100-102. Pour l'utilisation des tesserae à Rome, voir
CI. Nicolet, « Tesseres frumentaires et tesséres de vote », dans Mélanges offerts à Jacques Heurgon : L'Italie préromaine et la Rome républicaine (Rome
1976) vol. 2, 695-716, figs 1-11, et G. Rickman, The corn supply of ancient
Rome (Oxford 1980) 244-49. 2 Selon Dion Cassius, Histoire romaine, 51, 4.1, Octavien se fit initier aux Mysteres avant de partir pour l'Asie
Mineure persécuter Marc Antoine : xai ὁ μέν, ὡς οὐδενὸς ἔτι δεινοῦ παρὰ τῶν ἐστρατευμένων ἐσομένου, τά τε ἐν τῇ Ἑλλάδι διῴκησε καὶ τῶν τοῖν θεοῖν μυστηρίων μετέλαβεν, ἔς τε τὴν ᾿Ασίαν κομισθεὶς καὶ ἐκεῖνα προσκαθίστατο, τά τε τοῦ ᾿Αντωνίου ἅμα ἐκαραδόκει. K. Clinton, ANRW II, 18.2 (1989) 1504 et 1507-1509 ; M. J. Payne, Honors, 332 et 388, n 234-235. Le prince y participa de nouveau, probablement pour l'époptie, au cours de l'hiver 19 av. J.-C. (voir infra, p. 45, n. 3). Suétone, Auguste, 2.93, rapporte que désormais Auguste professait un respect profond pour le culte éleusinien : ayant déjà été initié aux Mystéres, il s'occupa personnellement à Rome d'une affaire concernant les priviléges des prétres de Déméter en Attique. Pour son dévouement au culte de Céres à Rome, voir B. Stanley Spaeth, The Roman Goddess Ceres (Austin 1996) 20-24. ? A. Alföldi, « Redeunt Saturnia regna. VII : Frugifer-Triptolemos im ptolemäisch-römischen Herrscherkuit », Chiron 9 (1979) 553-606 ; cf. M. Strothmann, Augustus- Vater, 233-34 ; C. Böhme, Princeps, 198-239, associe les motifs à la fois politiques et religieux de la premiere initiation d' Auguste aux Mystéres d'Eleusis à la volonté du prince
aprés Actium de se montrer favorable aux dieux et dispensateur de leurs dons, alors qu'il attribue ceux de sa deuxième initiation en 19 av. J.-C. aux mesures qu'il prit suite à la crise de disette à Rome de l'année 22/21 av. J.-C., à savoir l'introduction de la cura annonae et les sacrifices à Dea Dia par le collége des fréres Arvales. * E. Vanderpool, AD 23 (1968) Meletai, 7-9, fig. 1 (SEG 24 [1969] 212 ; K. Clinton, dans Romanization, 163-65 ; J. M. Höjte, Statue Bases, 251-52, n? 140). Les deux statues furent dressées côte à côte sur la méme base d'une longueur
de 5 mètres. Pendant la méme période, les Athéniens et les habitants de Délos dédiérent une autre statue du prince sur l’île sacrée
d'Apollon
κατοικοῦντες,
(ID
1588 [J. M. Hójte, op. cit., 251, n? 134]: Ὁ
δῆμος
ὁ ᾿Αθηναίων
| xai οἱ τὴν νῆσον
αὐτοκράτορα Καίσαρα I θεοῦ Ἰουλίου υἱόν, | ᾿Απόλλωνι, ᾿Αρτέμιδι, Antot). Pour l'érection de
statues impériales à l'occasion de la visite du prince dans une cité, voir J. M. Höjte, op. cit., 159-64.
ὁ M. C. Hoff, MH 49 (1992) 229. * La politique réconciliatrice d'Auguste est plus évidente à Corinthe, où, au début du principat, nous rencontrons à la
téte de la colonie des magistrats qui avaient été des anciens partisans de Marc Antoine (M. Amandry, Monnayage, 42).
DE L'EVERGESIE A LA DIVINISATION
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d'Olympie, par le koinon des Acheens'. Le peuple de Thespies fit ériger dans le sanctuaire des Muses une statue en l'honneur d'Octavien sauveur et évergéte? :
'O δῆμος Geo[rt-] EWV, αὐτοκράτορα Καίσαρα θεοῦ υἱόν, τὸν σωτῆρα καὶ εὐεργέτην, 5
Μούσαις.
Dans toutes ces dédicaces, le vocabulaire honorifique comportant surtout les titres de sauveur et d'évergéte est le méme que celui employé pour les magistrats romains et les citoyens bienfaiteurs pendant la basse époque hellénistique. Il ne peut pas être considéré comme une preuve pour l'octroi d'un culte. Seule une inscription provenant de l'acropole d'Ioulis sur l’île de Kéos, dressée par le peuple, constitue le premier document connu de l’Achaïe, qui qualifie Auguste du titre de dieu avant 27 av. J.-C. : *O ófipoc,
αὐτοχράτορα Καίσαρα θεὸν θεοῦ ὑόν. Il semble probable que l'emploi assez précoce du mot θεός pour Auguste était influencé par le méme titre accordé à Jules César dans une autre cité de l'ile, Carthaia', dans le sens oü le fils d'un dieu ne pouvait étre que dieu lui-méme. Bien que la filiation de θεοῦ υἱός / divi filius sur les premières inscriptions en l'honneur d'Auguste ne lui attribuát encore aucun caractère divin, toutefois accompagnée de l'épithéte Σεβαστός, elle avait des résonances plus particuliéres dans les dédicaces cuituelles. Il est bien connu qu'à partir de l'année 27 av. J.-C., le prince adopta une titulature officielle plus élaborée, qui prit la forme d' Imperator Caesar divi filius Augustus, dans laquelle étaient signalés son imperium par son prénom, les liens de parenté divine entre lui et son pére adoptif, dont le cognomen devint un nom de famille, et sa nouvelle qualité d' Augustus, un titre à connotation religieuse, qui signifiait sublime, respectable, sacré, voire vénérable, et qui en grec était traduit par le mot Σεβαστός En effet, la filiation d' Auguste expliquait et, à un certain degré, justifiait, la création d'un culte pour le fils d'un dieu, ou au moins pour le fils d'un divus mis au rang des dei, à qui on devait un hommage analogue à celui accordé aux dieux. En outre, dans les cités grecques, elle annongait son assimilation aux divinités traditionnelles et, par conséquent, l'intégration de sa vénération dans la vie religieuse locale. Une série d'une trentaine d'autels d'Auguste trouvés sur l'agora d'Athénes oü à proximité, datant d’après 27 av. J.-C, préserve l'écho de l'évolution de sa nomenclature de divi filius à divus, voire à deus. Du point de vue archéologique, ces monuments sont quasiment pareils et de dimensions relativement petites", mais nous pouvons les classer dans deux catégories selon la titulature du prince: celle-ci se rencontre soit au génitif sous la forme de αὐτοκράτορος
Καίσαρος θεοῦ υἱοῦ Σεβαστοῦ, soit au datif sous celle de αὐτοκράτορι Καίσαρι θεοῦ υἱῶι θεῶι Σεβαστῶι. Or, l'empereur est nommé
divi filius sur la plupart des autels oü le nom impérial est
! IVO 367 (J. M. Höjte, Statue Bases, 253, n? 147) : Τὸ κοινὸν τῶν ᾿Αχαιῶν, | αὐτοκράτορα Καίσαρα θεοῦ υἱόν, I ἀρετῆς ἕνεκεν xai εὐνοίας, I ἧς ἔχων εἰς ἀτὸ διατελεῖ, | Διὶ Ὀλ(υ)μπίῳ. M. J. Payne, Honors, 333, pense qu'Auguste visita le sanctuaire en 30 av. J.-C., aprés la fondation de Nicopolis. Une formule semblable est attestée sur une inscription en son honneur de Mégare datant de la même époque (IG VII 63 [J. M. Höjte, op. cit., 253, n° 146] : ‘O
δᾶμος, | Αὐτοχράτορα Katloaga θεοῦ υἱόν, | ἀρετᾶς ἕνεκεν | καὶ εὐεργεσίας). ΣΊΟΝΙΙ 1836 (J. M. Hójte, Statue Bases, 254, n? 152). Cf. les titres de patron et d'évergéte accordés à Auguste par le peuple de Platées (IG VII 2505 (C. Eilers, Patrons, 203-204, C22] : Πλα[ταιέων ὁ δῆμος, Kaíoa]loo Σεβασίτόν, τὸν tavto]Ib πάτρωνα xali εὐεργέτην, | Beol)s). °C. Dunant et J. Thomopoulos, BCH 78 (1954) 331-33, n? 7, fig. 9 (SEG 14 [1957] 537 ; J. M. Höjte, Statue Bases,
252-53, n? 144). Une autre statue fut érigée en l'honneur de Livie (IG XIL5, 628 : Ὃ δῆμος, | Λειβίαν αὐτοκράτορος | Καίσαρος γυναῖκα). * 5 * (SEG
Voir supra, p. 34, Suétone, Auguste, IG I? 3224-3230, 18 [1962] 73-80)
? Planche IX.
n. 9. M. J. Payne, Honors, 332-33. 7.2. R. Syme, loc. cit. ; L. R. Taylor, Divinity, 158-60. 3234-3235 ; A. S. Benjamin et A. E. Raubitschek, « Area Augusti », Hesperia 28 (1959) 65-85 ; D. Peppa-Delmousou, AJA 69 (1965) 151 (SEG 22 [1967] 151).
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au génitif, tandis que sur ceux, moins nombreux, oü son nom est au datif, il s'appelle dieu. Si nous considérons que le mot θεός sur un monument sacré n'était pas vide de signification, nous devons admettre que l'enrichissement de la nomenclature augustéenne de cette épithéte traduit l'hommage cultuel rendu à Auguste en dieu sauveur, dont les origines doivent étre cherchées dans le caractére sotériologique des premiers titres honorifiques qu'il accepta en Gréce. D'ailleurs, cette déification du prince en Orient était analogue à la sacralisation de sa personne ob civis servatos, qui se produisit à Rome et dans d'autres parties de l'Empire pendant la méme
période!. Cet aspect sotériologique est illustré par la titulature du premier prêtre connu d'Auguste sauveur et de la déesse Rome à Athènes : ἱερέως θεᾶς Ῥώμης καὶ Σεβαστοῦ σωτῆρος ἐπ᾽ ἀκροπόλει. Le ministre assurait le culte dans le petit temple monoptère que le peuple fit construire sur l’Acropole de la cité. Nous allons développer, dans le contexte édilitaire du culte impérial, le fait que la dédicace du monument eut lieu en 20/19 av. J.-C., lors du séjour du prince à Athènes à son retour de l'Orient, aprés la victoire sur les Parthes. L'érection du temple devait alors commémorer la restitution des enseignes romaines et le rapatriement des soldats captifs, un succés important de la diplomatie romaine qu'Auguste fit célébrer solennellement dans la
capitale et dans tout l’Empire’. Tout en acceptant cette hypothése qui, à notre avis, explique plutót le choix du type architectural et l'élévation de l'édifice à l'est du Parthénon, nous essayons d'approcher un événement local et de rechercher les motifs de cette dédicace aussi dans le contexte politique de la cité. Selon un passage de Dion Cassius, au cours de l'hiver 22/21 av. J.-C., Auguste enleva de la domination athénienne Egine et Erétrie et il interdit aux Athéniens de vendre leur citoyenneté. L'historien romain donne deux raisons pour cette punition. D'une part parce qu'ils avaient soutenu Marc Antoine à Actium et de l'autre à cause d'un incident à connotation surnaturelle : une statue d'Athéna dressée sur l'Acropole et regardant vers l'est, un jour fut trouvée tournée vers l'ouest, c'est-à-dire vers Rome, ayant craché du sang’. Le rapport de Dion Cassius est confirmé par un récit de Plutarque, selon lequel « les gens d'Athénes s'étant rendus coupables à ses yeux d'une faute grave, il leur écrivit d'Egine qu'il ne voulait pas les laisser ignorer son courroux; car sans cela il ne passerait pas jusqu'au bout l'hiver à Egine. Et il ne leur dit ni leur fit
rien de plus »*. Malgré sa briéveté, le témoignage de Dion Cassius est révélateur. L'intention des Athéniens, ou au moins d'une partie de la population qui éprouvait encore des sentiments antiromains’, était d'insulter Rome et le prince lui-même, et pour exprimer leur mécontentement ils utilisèrent les seuls moyens qu'ils possédaient, leurs symboles religieux. La réponse d'Auguste à cette révolte dissimulée se révéla à la fois modérée et efficace. Au lieu de représailles violentes, qui ! Res Gestae, 34.2 ; Dion Cassius, Histoire romaine, 53, 16.4 ; RIC ? 29-30, 40, 75-79, pl. 2. W. Deonna, « La légende d'Octave-Auguste ; dieu, sauveur et maître du monde », RHR 83 (1921) 32-58 et 163-95 ; 84 (1921) 77-107 ; A. Alföldi,
Repräsentation, 216-19 ; F. Millar, « State and subject : the impact of monarchy », dans F. Millar et E. Segal (eds), Caesar Augustus : seven aspects (Oxford 1984) 37-60; M. Strothmann, Augustus-Vater, 217-19 ; D. Fishwick, ICLW 108 ; pour une bibliographie plus complète sur ce thème, voir P. Baldassarri, Edilizia, 54-55, n. 46.
L1, 107-
? Voir infra, pp. 125-27. ? Dion Cassius, Histoire romaine, 54, 7.2-3 : ᾿Αθηναίων δὲ τήν te Αἴγιναν xai τὴν Ἐρέτριαν (ἐκαρποῦντο yàp αὐτάς), ὥς τινές φασιν, ἀφείλετο, ὅτι τὸν "Avti vtov ἐσπούδασαν, καὶ προσέτι καὶ ἀπηγόρευσέ σφισι μηδένα πολίτην ἀργυρίον ποιεῖσθαι, καὶ αὐτοῖς ἐς ταῦτα ἔδοξε τὸ τῷ τῆς ᾿Αθηνᾶς ἀγάλματι συμβὰν ἀποσκῆψαι: ἐν γὰρ τῇ ἀκροπόλει πρὸς ἀνατολῶν ἱδρυμένον πρὸς τε τὰς δυσμὰς μετεστράφη καὶ αἷμα ἀπέπτυσεν. 4 Plutarque,
Oeuvres
morales, 3, Apophtegmes
de rois et de généraux,
2076- : τοῦ
δ᾽ ᾿Αθηναίων
δήμου
ἐξημαρτηκέναι τι δόξαντος ἔγραψεν ἀπ᾽ Αἰγίνης βούλεσθαι μή λανθάνειν αὐτοὺς ὀργιξόμενος᾽ où γὰρ ἂν ἐν Αἰγίνῃ διαχειμάσειεν. "AXXo δ᾽ οὐδὲν οὔτ᾽ εἶπεν αὐτοὺς οὔτ᾽ ἐποίησε. P. Graindor, Athènes I, 16-19, et J. Day, Athens, 13436, ont pensé que le rapport de Plutarque se référait à l'hiver 31/30 av. J.-C. ; cf. S. Accame, Dominio, 180. G. W. Bowersock, « Augustus on Aegina », CQ 14 (1964) 120-21 (= Studies on the Eastern Roman Empire [Goldbach 1994]
17-18), a remarqué, à juste titre, que pendant cette période l'empereur persécutait Marc Antoine et Cléopátre en Asie. Or, il faut placer le séjour d'Auguste à Egine et la punition des Athéniens en 21 av. J.-C. ; G. C. R. Schmalz, « Athens, Augustus, and the Settlement of 21 B.C. », GRBS 37 (1996) 381-98. 5 G. W. Bowersock, Augustus, 101-11; M. C. Hoff, Hesperia 58 (1989) 267-76. Voir aussi K. A. Raaflaub et Raaflaub and M. Toher (éds), Between Republic and (Berkeley-Los Angeles-Oxford 1990) 417-54, qui discutent augustéen dans la capitale de l'Empire.
« Civil Disobedience and Unrest in Augustan Athens », L. J. Samons II, « Opposition to Augustus », dans K. A. Empire. Interpretations of Augustus and his Principate l'opposition politique et intellectuelle au nouveau régime
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d'ailleurs seraient incohérentes avec sa politique de réconciliation, l'empereur préféra montrer sa colére en hivernant à Egine et en imposant des sanctions qui touchaient directement l'économie athénienne à peine restaurée aprés de longues guerres civiles. Le détachement d'Egine et d'Erétrie, ainsi que l'interdiction de vendre la citoyenneté athénienne aux riches étrangers, une pratique courante pendant la période hellénistique, auraient privé le trésor de la cité de revenus considérables!. Lorsque Auguste visita la cité aprés son expédition victorieuse contre les Parthes, de son retour de Samos en 20/19 av. J.-C.?, la réaction antiromaine devait être apaisée. En geste de réconciliation, le prince assista pour une deuxiéme fois aux Mystéres d'Eleusis et, pour qu'il puisse y participer, les Athéniens decalerent la date de leur célébration". La célébration du dies natalis d’Auguste et les fêtes d'Apollon à Athènes Le souvenir de l'amélioration des relations entre Rome et Athenes est préservé dans un décret athénien de l'année 20/19 av. J.-C., concernant la célébration de l'anniversaire d' Auguste, voté par le conseil et le peuple sur la proposition d'Antipatros fils d'Antipatros de Phlya. L'inscription est trés mutilée et, malgré les restitutions proposées d'abord par P. Graindor et, ensuite avec l'adjonction de nouveaux fragments, par G. A. Stamiris, nous ne pouvons obtenir qu'une idée générale sur son contenu*. Le document se réfère aux honneurs déjà décernés à
Auguste à une date antérieure et il régle les formalités de la célébration de l'anniversaire de sa naissance. L'importance accordée à cet événement ressort du fait que les fétes étaient financées par la cité, comme l'indique l'épithéte δημοτελεῖς, qui s'appliquait pour les cérémonies données aux frais publics. Il est à rappeler que quelques années plus tard, en 9 av. J.-C., le koinon de l'Asie décida sur la proposition du proconsul P. Fabius Maximus d'inaugurer une ére nouvelle ! Cf. C. Böhme, Princeps, 48-54, rapproche le passage de Dion Cassius de la détérioration des relations entre Auguste et Athènes pendant les années 21 à 19 av. J.-C., mais il date la perte d'Egine et d'Erétrie en 31 av. J.-C. Il est à noter qu’apres Actium, l'empereur accorda à Athénes le droit de frapper son propre monnayage sans son effigie. Ce privilége montre qu'il voulut octroyer à la cité pérégrine le statut et les droits traditionnels d'une civitas foederata et libera, sur lesquels, nous possédons toutefois des renseignements assez vagues (Strabon, Géographie, 9, 1.20 [C 398] : καὶ μέχρι νῦν ἐν ἐλευθερίᾳ τέ ἐστι (Athénes) xai τιμῇ παρὰ τοῖς Ῥωμαίοις ; Tacite, Annales, 2, 53.5 : Athenas foederique sociae et vetustae urbis ; Pline l' Ancien, Histoire naturelle, 4, 7.24 : libera haec civitas, nec indiga ullius praeconii amplius, tanta claritas superfluit). Pour une interprétation de ces passages, voir P. Graindor, Athénes I, 13035 ; J. Day, Athens, 138-39 ; S. Accame, Dominio, 179-87. Pour le monnayage d’Athenes, voir RPC I, 1306-1312 ; J. H. Kroll, « Two Hoards of first-century B.C. Athenian Bronze Coins », AD 27 (1972) Meletai 86-120, pls 34-40, en particulier 100-101 ; id., Hesperia 42 (1973) 323-29. Les émissions athéniennes cessérent vers les années 10 av. J.-C. et
la cité n'allait récupérer le droit de frapper des monnaies autonomes que sous Hadrien. L'ancienne théorie de J. P. Shear, Hesperia 5 (1936) 285-332, pls II-IX, suivie par J. Day, Athens, 137-38, selon laquelle Athenes aurait commencé à frapper son monnayage autonome à partir de 27/26 av. J.-C. et pendant tout le I" s. apr. J.-C. est aujourd'hui réfutée. Pour le statut politique des cités de l'Orient sous la République et le Haut-Empire, voir A. H. M. Jones, « Civitates liberae et immunes in the East », dans W. M. Calder et J. Keilz (éds), Anatolian Studies presented to William Hepburn Buckler (Manchester 1939) 103-17. ? H. Halfmann, Itinera, 158 et 161. A cette occasion, le prince visita Mégare, où il se retrouva avec Virgile (Aelius Donatus, Vita Virgilii, 123).
? Dion Cassius, Histoire romaine, 54, 9.10 : τῶν μυστηρίων καίπερ oUx ἐν τῷ καθήκοντι καιρῷ, ὥς qaot, διὰ τὸν Αὔγουστον xai αὑτὸν μεμυημένον γενομένων. P. Graindor, RBPh 1 (1922) 429-34 ; id., Athènes I, 14-23 ; K. Clinton, dans Romanization, 163 ; R. Bernhardt, « Athen, Augustus und die eleusinischen Mysterien », MDAI(A) 90 (1975) 23337. Voir aussi S. Walker, « Athens under Augustus », dans M. C. Hoff et S. I. Rotroff (éds), The Romanization of Athens. Proceedings of an International Conference held at Lincoln, Nebraska (April 1996), (Oxford 1997) 67-80, figs 1-8. * Appendice la, n? 1, Planche VII. P. Graindor, RBPh 1 (1922) 434-40 ; id., Athènes I, 25-30 ; G. A. Stamires, Hesperia 26 (1957) 260-65, n? 98, pl. 63, remarque qu'autant ce texte que l'inscription dédicatoire du temple de Rome et d'Auguste sur l'Acropole (voir infra, p. 125) constituent les derniers documents athéniens connus gravés en stoichedOn. Loin d'être la survivance du style d'écriture employé habituellement dans les décrets du IV* s. av. J.-C. il s’agit plutôt d'une revivification due au courant du néoatticisme. Une autre expression archaïsante se retrouve dans le
nom de la tribu au nominatif suivi de ὁ δεῖνα ἐπεστάτει, formule qui n'était plus utilisée aprés le milieu du IV* s. av. J.C. Pour le rogator du décret, voir P. Graindor, MBPh 27 (1923) 265, n? 46, et D. J. Geagan, « The third Hoplite Generalship of Antipatros of Phlya », AJPh 100 (1979) 59-68. 5 P. Graindor, RBPh 1 (1922) 440, propose la restitution suivante pour ja 1. 10 : [θε]ῶν εἰσὶ δημοτελεῖς [ἑορταί]. S. B. Aleshire, « Towards a Definition of “State Cult" for Ancient Athens », dans R. Hügg (éd.), Ancient Greek Cult
Practice from the Epigraphical Evidence. Proceedings of the second International Seminar on Ancient Greek Cult, organized by the Swedish Institute at Athens (22-24 November 1991), (Stockholm des cultes, dont les frais d'organisation étaient assumés par l'Etat.
1994) 9-16, souligne l'importance
46
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dans le calendrier local, qui commencerait le jour de l'anniversaire d’Auguste'. Depuis lors, le premier jour de chaque mois était consacré à ces cérémonies, qui s'appelaient ἡμέραι Σεβασταί et qui continuaient d'une certaine maniére les célébrations de l'anniversaire de la naissance des souverains hellénistiques. Ces sortes de festivités étaient d'ailleurs trés familiéres aux populations orientales, qui se trouvaient sous la domination directe des successeurs d'Alexandre. De méme, en Egypte, la γενέθλιος ἡμέρα des Ptolémées était célébrée tous les mois et sur ce modèle furent instituées à partir du début de l'Empire, les cérémonies du dies natalis des empereurs romains?, N'ayant ni la méme tradition ni les mêmes habitudes de fêter régulièrement les anniversaires royaux en raison de son statut politique différent, Athenes devait plutót chercher des modeles dans le registre cultuel local, notamment dans le rituel des dieux. Or, le dies natalis du prince était célébré ici avec l'offrande des sacrifices le 12 du mois attique de Boédromión, à l'exemple des rites de la naissance d'Apollon que les Athéniens accomplissaient le 7° jour du méme mois’. Etant donné que Boédromión chevauchait sur les mois de septembre et d'octobre du calendrier julien, il est donc fort probable que le 12 ait correspondu au jour de la naissance d'Auguste, à savoir le 23 septembre de l'année préjulienne ou le 24 septembre de l'année romaine*. La phraséologie du document, qui apporte une comparaison évidente avec le jour consacré à l'anniversaire d'Apollon — [καθάπερ τῶι ᾿Απόϊλλωνι τὴν ἑβδόμην ἱερ[ὰν νομίζομεν] (comme nous considérons le septiéme jour consacré à Apollon) —, illustre qu'on tentait à travers le voisinage des jours de fétes d'évoquer à la fois la naissance divine du prince et celle du dieu à Délos*. L'expression τὴν ἑβδόμην ἱεράν renvoie d'ailleurs à un récit d'Hésiode, selon lequel Létô partit pour Délos le 7° jour d'un mois non précisé pour accoucher d' Apollon et d'Artémis$, tout en rappelant la légende de la conception miraculeuse d'Auguste par Atia dans un temple d'Apollon. Inspirée probablement du mythe d'Olympias et du serpent Ammon, pére putatif d'Alexandre le Grand, cette historiette qu'on fit beaucoup circuler autant du vivant du prince qu'aprés sa mort, mettait en relief sa descendance divine". A part cette évocation au dieu tutélaire de l'empereur, deux autres remarques concernant la succession des jours sacrés dans le calendrier athénien s'imposent d'évidence. D'une part, la célébration du dies natalis de l'empereur fut intercalée entre les fétes apolliniennes et les éleusiniennes ; ces derniéres commengaient le lendemain, c'est-à-dire le 13 Boédromión, lorsque les éphèbes se rendaient à Eleusis pour transporter ensuite, lors de leur retour à Athènes, des objets sacrés. De l'autre part, ! OGIS 458 (SEG 4 [1929] 490 ; V. Ehrenberg et A. H. M. Jones, Documents, 81-84, n^ 98-982) ; U. Laffi, « Le iscrizioni relative all'introduzione nel 9 a.C. del nuovo calendario della provincia d'Asia », $CO 16 (1967) 5-98 ; A. E. Samuel, Chronology, 174-76. 2 W. Schmidt, « Γενέθλιος ἡμέρα », RE 7.1 (1910) cols 1135-1149, en particulier cols 1138-1139, s.v. Γενέθλιος ἡμέρα. W. F. Snyder, « Ἡμέραι Σεβασταί », Aegyptus 18 (1938) 197-233 ; id., « Progress Report on the Ἣμέραι Σεβασταί », Aegyptus44 (1964) 145-69 ; J. Schwartz, « Dies Augustus », REA 46 (1944) 266-79. * Appendice Ia, n? 1, Il. 4-9. La restitution du nom de Boédromiôn (1. 7) nous parait sûre. Cf. F. Lozano, Atenas, 35-38, pense que les Athéniens célébraient l'anniversaire du prince le 12 de tous les mois, alors qu'en Boédromión avaient lieu les grandes fétes comprenant le concours isopythique.
* P. Graindor, RBPh 1 (1922) 439-40 ; id., Athènes I, 29-30, avance l'hypothése qu'en 31 av. J.-C., le 7 Boédromión coïncida avec le 25 septembre, qui fut peut-être le jour de l’arrivée d'Auguste à Athènes, trois semaines environ aprés sa victoire à Actium. W. F. Snyder, « Public Anniversaries in the Roman Empire : The Epigraphical Evidence for their Observance during the first three Centuries », YCIS 7 (1940) 223-317, en particulier 227-30, rassemble les sources littéraires et épigraphiques mentionnant le dies natalis d'Auguste, les VIIII/VIII Kalendas Octobres, c'est-à-dire le 23 ou le 24 septembre 63 av. J.-C. * En 30 av. J.-C. la célébration de l'inauguration du temple flaminien d' Apollon à Rome, dit ad theatrum Marcelli, fut transférée probablement du 13 juillet au 23 septembre pour coincider avec la féte solennelle du dies natalis du
prince (P. Zanker,
Macht, 57). Le calendrier augustéen
est d'ailleurs semé
de tels déplacements
subtils des
anniversaires sacrés à l'occasion et sous le prétexte d'une reconsacration de l'édifice, afin de servir le programme politico-religieux de l'empereur (J. Gage, Actiaca, 22-26 ; id., « Apollon impérial », 564-66).
* Hésiode, Les Travaux et les Jours, vv. 770-771 : πρῶτον Evn τετράς τε καὶ ἑβδόμη ἱερὸν ἦμαρ’ | τῇ γὰρ ᾿Απόλλωνα χρυσάορα γείνατο Anto ; id., Théogonie, vv. 918-920. Pour le culte d'Apollon à Délos, voir Ph. Bruneau, Délos, 15-170, en particulier 17-19, concernant sa naissance ; voir aussi L. R. Farnell, Cuits IV, 258-59, pour la célébration des fétes apolliniennes le 7° jour de tous les mois. ? Suétone, Auguste, 94.4-5, donne un rapport plus détaillé que celui de Dion Cassius, Histoire romaine, 45, 2-3. L. R. Taylor, Divinity, 14 ; L. Cerfaux et J. Tondriau, Culte, 163-64 et 335-37 ; P. Zanker, Macht, 58. Toutes les rumeurs semblent avoir été créées par Jules César, afin de légitimer par une sanction divine le choix de son héritier préféré (S. Weinstock, Julius, 13-14). ® M. Delcourt, Les grands sanctuaires de la Gréce (Paris 1947) 119.
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les Athéniens firent coincider l'anniversaire du prince avec la célébration d'un événement de leur propre histoire politique : ce jour-là, ils offraient des sacrifices en commémoration du retour de Thrasybule, figure emblématique de leur passé historique, qui fut à l'origine de la libération de la cité de la tyrannie des Trente, imposée par les Spartiates, aprés la fin de la guerre du Péloponnése, et, par conséquent, de la restitution de la démocratie en 401 av. J.-C.'. Auguste ne prétendait-il d'ailleurs pas avoir restauré les institutions républicaines à Rome ? Les festivités communes révélent non seulement la perception par les Athéniens du programme politique du premier empereur, mais elles illustrent également l'intégration des aspects les plus subtiles de l'idéologie romaine dans leurs propres traditions sacrées. Le peuple d'Athénes répondit au message d'Auguste en lui adressant de nombreux honneurs en sauveur’, mais surtout en l'assimilant à Zeus Eleuthérios, comme nous allons le développer plus bas.
Le décret athénien se référe ensuite à la consécration d'un autel et à l'institution d'un concours ἰσοπύθιον, c'est-à-dire élevé au rang des Pythia, les grands jeux panhelléniques en l'honneur d' Apollon Pythien, organisés dans son sanctuaire à Delphes*. La mention du concours isopythique fait allusion, à notre avis, au renouvellement d'une ancienne théorie sacrée, dite Πυθαΐῖς, que, depuis au moins le V* s. av. J.-C., les Athéniens envoyaient à intervalles souvent irréguliers à Delphes’. Les cérémonies commengaient à Athènes avec l'offrande des sacrifices vers la fin de l'année, le mois attique de Thargélión, qui correspondait au mois delphique d’Heracleios®. Ensuite, le cortège sacré recevait les représentants de la Tetrapole marathonienne, traversait la Béotie et la Phocide, et il arrivait au sanctuaire par la route de terre, suivant en quelque sorte la voie mythique d'Apollon de Délos à Delphes. Les fétes se terminaient avec l'apport des aparchai et l'immolation d'une hécatombe au sanctuaire delphique". Malgré l'ancienneté de cette pratique cultuelle, tous les textes épigraphiques que nous connaissions, sauf un seul, ne remontent pas au-delà de la deuxième moitié du II s. av. J.C., époque pendant laquelle eile arriva à son apogée. Au cours du I" s. av. J.-C., elle semble avoir été réduite à une extréme simplicité tout en devenant fort irréguliére, comme le montrent les registres des années 58, 38 et 32 av. J.-C.
' Plutarque, Oeuvres morales, 5, De la gloire des Athéniens, 7d-f : τῇ δὲ δωδεκάτῃ (Βοηδρομιῶνος) χαριστήρια ἔθυον τῆς ἐλευθερίας: ἐν ἐκείνῃ γὰρ οἱ ἀπὸ Φυλῆς κατῆλθον. P. Graindor, Athénes I, 28 ; M. Strothmann, AugustusVater, 217-19 et 236. C. Böhme, Princeps, 189-97, met les fétes du mois de Boédromión en rapport avec deux victoires du passé mythologique de la cité : le conflit de Thésée et des Amazones assimilées, dans la pensée grecque, aux Perses, une allusion probable aux guerres d' Auguste contres les Parthes, et la victoire rapportée par Athènes avec
l'aide du fils d' Apollon, Ion, contre sa voisine Eleusis sous le régne d'Erechtée. 20. Alexandri, A D 29 (1973-1974) Chronika, 84, ph. (SEG 29 [1979] 168 ; J. M. Höjte, Statue Bases, 249, n° 128) : [Αὐτο]κράίτορα Kaí]loa[pa] oo(tfpa] | ZeB(actóv). Voir aussi une base qui devait porter une statue en bronze du prince (A. Benjamin et A. E. Raubitschek, Hesperia 28 [1959] 67, pl. 8 [SEG 18 (1962) 72 ; J. M. Höjte, Statue Bases, 249, n? 126] : 'O ón[poc, | αὐτ]οκράτοίρα Καίσαρα | θ]εοῦ υἱὸν [Σεβαστόν]) et une autre dédiée par la suite à Hadrien Olympios (IG IF 3231 = IG II? 3232, selon A. Benjamin et A. E. Raubitschek, op. cit., 65, n. 6: [Αὐτοκράτορος Kaícao]oc θεοῦ [υἱοῦ Σεβαστοῦ]. Αὐτοκρ]άτορος ᾿Αδριανοῦ [Ὀλυμπίου]).
? Voir infra, pp. 119-23. * Appendice Ia, n? 1, ll. 16 et 22 respectivement. Nous pouvons supposer que les fêtes comprenaient des spectacles
musicaux et thyméliques assurés par les hymnodes et les technites dionysiaques (voir, à cet égard, H. W. Pleket, « An aspect of the emperor cuit : imperial mysteries », HThR 58 [1965] 331-47, en particulier 341-46). 5 G. Colin, Apollon ; A. Boethius, Pythaïs: S. V. Tracy, IG IP 2336. Contributors of Firts Fruits for Pythaïs (Meisenheim am Glan 1982) 146-53 ; cf. S. Dow, « The first enneëteric Delian Pythaïs. IG I? 2336 », HSPh 51 (1940) 111-24 ; M. P. Nilsson, GGR II, 80. 5 En ce qui concerne le point de départ des processions sacrées, les opinions des savants sont divisées : G. Colin, Apollon, 10-11 (Pythion au sud de l'Acropole) ; J. Travlos, Bildlexicon, 91, Abb. 115-122 (sanctuaire d'Apollon Hypoakraios dans la pente nord-ouest de l'Acropole) ; L. R. Farnell, Cuits IV, 156-57, R. E. Wycherley, « Two
Athenian Shrines », AJA 63 (1959) 67-72, et C. W. Hedrick, Jr., AJA 92 (1988) 200-203 (pres d’Ilissos). 7 W. S. Ferguson, Klio 9 (1909) 304-14 ; E. Bourguet, Delphes, 114-16 ; cf. A. Boëthius, Pythaïs, 52 et 137. * Jl s'agit des registres de quatre théories envoyées entre les années 138/137 et 97/96 av. J.-C., qui étaient gravés sur le mur du trésor d'Athénes à Delphes (A. Boethius, Pythaïs, 15 ; G. Colin, Apollon, 23-30 ; W. S. Ferguson, Klío 9 [1909] 304-14 ; S. V. Tracy, loc. cit.). ? M. P. Nilsson GGR Il, 80 ; M. C. Hoff, MH 49 (1992) 231. G. Colin, Apollon, 140-45, n° 54-56, figs 27-29, pense que la Pythaide de 38 av. J.-C. fut envoyée pendant le séjour de Marc Antoine et d’Octavie à Athenes, à l'occasion des fiançailles du triumvir avec Athena Polias ; selon le même auteur, la dernière Pythaïde préaugustéenne de 32 av. J.-C. aurait eu lieu lors de la seconde visite d'Antoine à Athènes, cette fois avec Cléopâtre.
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A partir de l'époque augustéenne, les inscriptions témoignent de l'envoi d'un cortége officiel
dit AwÔexnts. La similarité des documents se référant aux Pythaïdes et aux Dodécaïdes rend certain que les théories du début de l'Empire étaient la continuation de celles des périodes antérieures. L'étymologie de la nouvelle appellation reste pourtant incertaine, mais, selon nous, elle renvoie plutôt au 12 Boédromiôn, jour de la célébration de l'anniversaire d'Auguste, qu'au nombre des douze animaux amenés à Delphes pour étre immolés. Désormais, et pour au moins trente ans, la théorie athénienne redevint assez fréquente : au moins cinq processions sacrées furent envoyées pendant les premiéres années du régne d'Auguste à des intervalles beaucoup plus rapprochés, la premiére datant de 26/25 av. J.-C., les suivantes en 21/20, 11/10, 7/6 av. J.-C. et la derniére vers 2/1 av. J.-C. Mais, vraisemblablement, elle n'était ni annuelle ni périodique, et elle resta toujours bien inférieure à ce qu'elle avait été pendant le II s. av. J.-C. A l'origine de ce renouvellement, nous distinguons l'influence de la politique religieuse d'Auguste, dont le zéle qu'il professait pour les traditions les plus anciennes est bien connu. L'association de cette théorie aux desseins religieux de l'empereur mettait en relief la volonté d'Athénes de louer la dévotion du prince à son dieu tutélaire. Par la suite et pendant toute la période impériale, nous ne possédons que deux témoignages relatifs à l'envoi d'une Dodecaide, la premiere datant de l'époque de Domitien et la deuxième, un peu douteuse, du début du IIF s. apr. J.-C.'. A notre avis, c'est plus qu'un hasard de découvertes. Si nous admettons que cette théorie fut d'une certaine maniére liée à l'apollinisme d'Auguste, notamment sous l'influence de la famille athénienne de Tib. Claudii de Marathon attachée au culte d'Apollon Pythien, nous pouvons comprendre une telle négligence sous ses successeurs, en particulier sous Tibére et Caligula, ainsi qu'une renaissance temporaire sous Domitien, qui fit restaurer certains monuments dans le
sanctuaire delphique?.
Inspiré par la décision du sénat de Rome en 30 av. J.-C. de féter solennellement l'anniversaire de la naissance du prince?, le décret athénien devait avoir été voté en 20/19 av. J.-C., à l'occasion de la seconde visite de l'empereur à Athènes‘. Cette datation est renforcée par la mention des ἕναι τιμαί, c'est-à-dire les honneurs déjà décernés un peu plus tót dans la méme année ou pendant l'année précédente’. Celles-ci étaient évidemment la dédicace d'autels du prince sur l'agora d'Athénes, mais surtout la consécration du temple monoptére de la déesse Rome et d'Auguste sauveur sur l'Acropole, exactement au lieu où les représentants de l'Empire avaient été auparavant offensés. L'association du culte d’Auguste à la vénération des dieux locaux A partir de cette période, Auguste commença à recevoir des honneurs cultuels à Athènes et le titre de dieu. Une des premières attestations de cette épithéte se rencontre sur un autel$ :
Ὃ
δῆμος,
Καίσαρος Αὐγούστου θεοῦ
ἀρχηγέτου σωτῆρος.
! G. Collin, Apollon, 146-60. ? Pour la famille marathonienne et les libéralités de Domitien à Delphes, voir infra respectivement. ? Dion Cassius, Histoire romaine, 51, 19.2. G. Freyburger, « La supplication d’action Empire », ANRW II, 16.2 (1978) 1418-39, en particulier 1423-27. Pour la célébration du dies collége des fréres arvales à Rome sous les Julio-claudiens, voir J. Scheid, Romulus, 421-22, Roma, 22-29.
pp.
172-75
et
155-56.
de gräces sous le Hautnatalis d' Auguste par le tabl. 15 ; A. Fraschetti,
* H. Halfmann, Itinera, 161. 3 Appendice Ia, n° 1, 1. 6. L'adjectif £voc (-n, -ov) peut se référer soit à l'année précédente soit à une période plus ancienne. P. Graindor, RBPh 1 (1922) 436-37, remarque, à cet égard, que l'expression [ὁπόσα μὲν πρ]ότερον ἐψηφίσατο ὁ ó[fioc] (1.4) constitue une formule fréquemment employée dans les documents athéniens pour les amendements ; l'auteur de la proposition s'en servirait ici pour amender un décret voté non pas immédiatement avant, comme c'était généralement le cas, mais pour ajouter de nouveaux honneurs à ceux qui avaient été déjà
décrétés un an plus tôt, en faveur de l'empereur, par le peuple d’Athenes. * IG IP? 3237. L'inscription a été publiée comme plutót qu'il s'agissait d'un autel.
base de statue, mais la formule dédicatoire au génitif implique
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Le monument, aujourd'hui perdu, a été trouvé prés du propylée ouest du marché romain, oü, selon toute probabilité, il fut originalement érigé par le peuple. La datation de l'inscription pose des problemes à cause de la nomenclature inhabituelle du prince, qui porte le titre de Αὔγουστος au lieu de celui de Σεβαστός, beaucoup plus courant dans le monde hellénophone'. La supposition que le document aurait été gravé avant que sa titulature officielle soit fixée? ne trouve pas d'appui solide, parce que, malgré le fait que la translittération du titre latin Augustus en caractéres grecs soit rare, elle est pourtant attestée pour Auguste et un siécle plus tard pour Hadrien. D'ailleurs, une telle interprétation remonterait la dédicace peu aprés 27 av. J.-C., date qui serait assez haute pour les activités édilitaires et cultuelles sur l'agora romaine. La construction du nouveau marché qui, du point de vue architectural reste beaucoup plus proche d'un forum romain que d'une agora grecque, avait été conçue ou encore mise en chantier grâce à la générosité de Jules César. Mais, elle ne fut achevée qu'avec les fonds nécessaires accordés aux Athéniens par Auguste, comme le montre d'une maniére explicite l'inscription dédicatoire gravée sur l'épistyle du propylée ouest‘ : *O δῆμος, ἀπὸ τῶν δοθεισῶν δωρεῶν ὑπὸ Γαΐου Ἰουλίου Καίσαρος θεοῦ
καὶ αὐτοκράτορος Καίσαρος θεοῦ υἱοῦ Σεβαστοῦ, ᾿Ἀθηνᾶι ᾿Αρχηγέτιδι, στρατηγοῦντος ἐπὶ τοὺς ὁπλίτας Εὐκλέους Μαραθωνίου τοῦ καὶ
διαδεξαμένου τὴν ἐπιμέλειαν ὑπὲρ τοῦ πατρὸς Ἡρώδου, τοῦ καὶ πρεσβεύσαντος, 5
ἐπὶ ἄρχοντος Νικίου τοῦ Σαραπίωνος ᾿Αθμονέως.
En faisant ce don, le prince non seulement exécuta la promesse de son père adoptif, mais il répondit au nouvel épanouissement économique de la cité, dont les activités maritimes seraient revivifiées considérablement aprés l'anéantissement du péril des pirates en Méditerranée et la fin des guerres civiles. Etant donné que son inauguration se place selon la datation la plus généralement acceptée en 10/9 av. J.-C., année de l'archontat éponyme de Nicias fils de Sarapion, la libéralité impériale s'inscrit dans le cadre d'échange de dons et de remerciements, qui marqua le climat de réconciliation d' Auguste avec les Athéniens en 20/19 av. J.-C. L'emploi de la méme épiclése — ἀρχηγέτης — pour Athena sur le propylée du nouveau marché et pour Auguste, sur son autel érigé dans le méme endroit, annongait une assimilation indirecte du prince fondateur à la divinité poliade de la cité, sous l'égide de laquelle le bienfait impérial fut placés. En outre, l'épithéte sauveur, qui selon la remarque d'A. Nock, « was a word which took much of its color from its context »’, semble être appliquée ici en vertu d'une épiclése permanente de l'empereur et, dans ce sens, elle prenait une signification à connotation cultuelle évidente : dans l'acte rituel, Auguste serait évoqué « dieu archégéte sauveur », d'autant plus qu'à partir de 20/19
! P. Graindor, Athénes 1, 45, suppose que cette inscription soit interpolée.
* W. Dittenberger, commentaire sur IG IF 3237. 3 H. J. Mason, Greek Terms for Roman
Institutions. A lexikon and analysis (Toronto 1974) 28, s.v. Αὔγουστος :
Augustus, avec des références épigraphiques. Cf. M. Lang, The Athenian Agora XXI : Graffiti and Dipinti (PrincetonNew Jersey 1976) 70, n? Hc5, pl. 39 (inscription sur une amphore de Chios datée de la 6° année du règne d'Auguste,
donc en 21 av. J.-C.) : Abyovo(tov) Z | u(nvóc) ᾿Αρτ(εμισίου). Le prince porte le méme titre dans une lettre qu'il adressa aux Samiens : Αὐὑτοχράτωρ Καῖσαρ θεοῦ Ἰουλίου υἱὸς Αὔγουστος Σαμίοις ὑπὸ τὸ ἀξίωμα ὑπέγραψεν... (cf. 1. Reynolds, Aphrodisias and Rome [Cambridge 1982] 104-13, n? 13, pl. XD). IG XII.3, 476 (inscription de Santorin en l'honneur de ᾿Αδριανὸν Αὔγουστον). M. C. Hoff, AA 1994, 108, n. 48 ; P. Baldassarri, Edilizia, 54, n. 46.
* IG IE 3175 ΟΝ. Ameling, Herodes II, 43-44, n? 10). P. Graindor, Herode, 5-8 ; id., Athènes I, 31-32 ; J. Day, Athens, 130-31 ; C. Bóhme, Princeps, 67-71. Aujourd'hui, de cette structure monumentale ne sont préservés que la facade tétrastyle ouest portant l'inscription dédicatoire et surmontée d'un épistyle, et le fronton (Planches IV et V). 5 H. S. Robinson, AJA 47 (1943) 299-300. Cf. P. Graindor, Athénes I, 32, et J. Day, Athens, 137. Pour ies bienfaits des empereurs au cours de leurs voyages, voir H. Halfmann, Itinera, 124-29. $ Dans le vocabulaire religieux, l'épithéte ἀρχηγέτης qualifiait en particulier les dieux fondateurs et poliades (Jessen, RE 2.1 [1895] cols 441-444, s.v. ἀρχηγέτης et archegetis {ägxnyétis]). Cf. une inscription en l'honneur d'Hadrien archégète de la cité d'Egine (16 IF 3291 ; A. S. Benjamin, Hesperia 32 [1963] 83 n? 8). Il faut noter, à cet
égard, que le jour de la célébration
de l'anniversaire
d'Auguste,
le 12 Boédromión, les Athéniens offraient
habituellement un sacrifice à Athéna, un rite qui, comme nous i'avons déjà évoqué, tirait ses origines du sacrifice que Thrasybule offrit à la déesse le jour de son retour dans ia cité.
7 A. Nock, « Soter and Euergetes », dans S. L. Johnson (éd.), The Joy of Study. Papers presented to honor F. C. Grant (1951) 127-48 (= Essays, 720-35, la citation à la p. 720).
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av. J.-C., il commença à recevoir une vénération à Athènes. La dédicace du marché romain et la consécration de l'autel impérial devaient dater aprés l'achévement des travaux édilitaires. Une dédicace des Athéniens à Delphes en l'honneur du dieu Auguste pour le salut de tous les Hellénes évoque également l'aspect sotériologique du culte impérial! : Ὁ δῆμος ὁ 'A0nναίων, ὑ[π]ὲρ τῆς τῶν Ἑ[λλήν]ω [ν] ἁπάντί[ων σωτ]ηίρί-]
5
ac, αὑτ[οχράτ]ορα [Καί]σαίρα θ]εὸν [Σεβαστόν, ἀ]ρχιερέ[α] [--------------- ]
L'inscription, qui a été trouvée prés du monument des Nicopolitains, date de la période aprés le 6 mars 12 av. J.-C. en raison du titre de pontifex maximus. Comme J. Bousquet l'a déjà remarqué, l'originalité du texte delphique se repose sur la formule « pour le salut de tous les Grecs »? Cette expression stéréotypée ressemble à celles employées dans les décrets hellenistiques relatifs aux Sôtéria de Delphes' et elle se prête au paraliélisme d'une autre phrase dans une loi sacrée athénienne de 129/128 av. J.-C., qui qualifie Apollon Pythien de sauveur commun de tous les Hellénes*. L'application du méme vocabulaire honorifique et la désignation d'Auguste par le titre θεός impliquent l'assimilation progressive du culte du prince à celui d'Apollon dans les cités grecques et en particulier à Athénes, sur laquelle nous avons l'occasion de revenir dans cet ouvrage. En soulignant la notion de la σωτηρία hellénique, les Athéniens, qui semblent ici parler de la part de tous les Grecs, reconnaissaient la nécessité historique de ce type de monarchie en la faisant intégrer dans leur propre discours idéologique. Pendant la méme période, ils firent dresser une autre inscription commémorative du grand pontificat d'Auguste,
cette fois à Délos, qualifiant le prince du titre de dieu? : [Ὁ] δῆμος ὁ ᾿Αθηναίων,
[αἸὐτοκράτορα [Kaicaga] θεὸν Σεβαστόν, ἀρχιερέ[α]
[μέ]γιστίον). 1}. Bousquet, BCH 85 (1961) 88-90, ph. (SEG 19 [1963] 401) ; id., BCH 87 (1963) 196-97 (SEG 22 [1967] 466). J. H. Oliver, Historia 30 (1981) 414-15 ; J. M. Höjte, Statue Bases, 251, n? 138. ? D. Kienast, Augustus, 64 ; J. H. Oliver, Historia 30 (1981) 414. M. C. Hoff, Hesperia 58 (1989) 275, suppose qu’Auguste visita Athènes pour la dernière fois en 12 av. J.-C., lorsqu'il assista aux Panathénées (Dion Cassius, Histoire romaine, 54, 28.3). ! La méme expression (ὑπὲρ τᾶς τῶν “Ἑλλ[ήνων owtngllas) se retrouve sur une inscription delphique en l'honneur de C. Poppaeus Sabinus, consul de 9 apr. J.-C. et gouverneur de la province de Macédoine, Mésie et Achaïe sous Tibere, de 25 à 30 apr. J.-C. environ, après la repression d'une révolte des troupes auxiliaires en Thrace (C. Eilers, « C. Poppaeus Sabinus and the Salvation of the Greeks », ZPE 134 [2001] 284-86 ; id., Patrons, 199, C14 [SEG 51 (2001) 603; S. Follet A E 2001, 1840, remarque que ces événements rappelaient peut-étre aux Delphiens le souvenir douloureux des invasions thraces liées à la guerre de Mithridate VI du Pont]).
* Les Sôtéria étaient célébrés depuis 278/277 av. J.-C. en l'honneur de Zeus Sôter et d'Apollon Pythios pour commémorer l'épiphanie divine, lors de la victoire remportée sur les Galates qui avaient attaqué la Gréce, en particulier le sanctuaire de Delphes. Les fétes, qui ne sont mentionnées par aucun auteur grec ou latin, sont attestées
dans les décrets d’acceptation des Sôtéria étoliennes par d'autres cités. Ces documents épigraphiques permettent de faire revivre les cérémonies pour le salut des Grecs, surtout les sacrifices offerts ὑπὲρ tàc τῶν Ἑλλάνων σωτηρίας, qui, durant prés de deux cents ans jusqu'au moins le I s. av. J.-C., avaient entretenu vivant le souvenir du triomphe des Hellénes sur les « Barbares » (G. Nachtergael, Les Galates en Grèce et les Sôtéria de Delphes. Recherches d'histoire et d'épigraphie hellénistiques [Bruxelles 1977)).
5 W. Peek, MDAI(A) 66 (1941) 181-95, n° 2, 11. 8-10 (A. Wilhelm, AAWW84 [1947] 27-54 ; SEG 21 [1965] 469), ll. 8-10 : ὑπάρχει δὲ xai ὁ ᾿Απόλλων ὁ Πύθιος I ὧν τοῖς ᾿Αθηναίοις πατρῶιος καὶ ἐξηγητὴς τῶν ἀγαθῶν, ὁμοίως δὲ I καὶ κοινῆι σωτὴρ πάντων τῶν Ἑλλήνων. * ID 1591 (J. Bousquet, BCH 85 [1961] 89 ; J. M. Höjte, Statue Bases, 251, n? 137). La base a été trouvée dans le
sekos du temple d'Apollon. Sur une autre inscription érigée par le peuple d’Athenes et les habitants de Délos, Auguste fut honoré pour ses bienfaits et pour sa piété envers les dieux (ID 1590 [J. M. Hüjte, Statue Bases, 251, n° 136] : Ὁ δῆμος ὁ "A[8nvalov καὶ ol τὴν I viloo(v) ot(x)o[ovteG, - - - I - - -] (ZeB)aotöfv | θεοῦ "IovACJov (v)ió(v) Καίσαρα,
εὐεργεσίας | ἕνεκεν καὶ] eboe(Bei)as τῆς [πρὸς τοὺς θεοὺς I - - -]).
DE L'EVERGESIE A LA DIVINISATION
Or, dans les limites de nos remarquons que la nomenclature de la deuxiéme décennie av. J.-C., manifesté par l'érection du temple
51
connaissances actuelles sur les documents athéniens, nous d'Auguste ne comprenait le titre de θεός qu'à partir du début période pendant laquelle il recevait un culte public de sauveur, monoptére sur l' Acropole, l'offre des libations sur des autels!,
la création des sacerdoces et la célébration solennelle de son anniversaire. Un témoignage pareil provient du sanctuaire d'Olympie, oü le prince regut de son vivant un culte à connotation sotériologique dans l'ancien temple de la Mére des dieux. L'inscription dédicatoire, gravée sur l'architrave ouest du monument, témoigne que les Eléens consacrérent le temple restauré à Auguste sauveur des Hellénes et de tout le monde? : "Hit, θ[εοῦ] υἱοῦ Καί[σαρος] Σεβαστοῦ, σωτ[ῆρος τῶν 'EA-] λήν[ω]ν [τ]ε καὶ [τῆς obxov-]
[μέ]ν[ης] πά[σ]ηίς, ναόν]. Plus vaste en significations que le théme de la σωτηρία des Grecs évoqué dans l'inscription des Athéniens à Delphes, ici l'épithéte sauveur universel faisait allusion aux idées œcuméniques du salut du monde établies depuis Jules César, qui avait déjà été honoré en σωτὴρ τῆς οἰκουμένης à Carthaia de Kéos*. Le symbolisme qui pouvait revêtir cette épiclèse dans le contexte d'Olympie incluant à la fois le salut des Grecs et de tous les habitants de l'Empire, annongait le motif par excellence de l'institution du culte impérial dans un sanctuaire à vocation panhellénique*. En ce qui concerne ia date de la dédicace, le titre de Σεβαστός fixe comme terminus post quem l'année 27 apr. J.-C., mais nous ne pouvons pas la préciser davantage’. Bien qu'ici le prince ne se nomme pas explicitement θεός, le fait qu'un temple et une statue colossale lui furent consacrés, implique qu'il ait reçu une vénération à Olympie, trés probablement en dieu sauveur. En Thessalie, également, Auguste accepta des honneurs cultuels de son vivant, comme l'indique une série d'autels, de stéles et de bases de statues provenant de diverses cités de la région. Le point commun de tous ces documents est la titulature impériale qui comporte les
titres de dieu et de sauveur“. Θεοῦ I Καίσαρος ! Σεβαστοῦ ! σωτῆρος“. Θεοῦ Σεβαστοῦ | Καίσαρος σωτῆϊρος.
Θεοῦ | Σεβαστοῦ | Καίσαρος I σωτῆρος. ‘Il est probable qu'une série de coupes ornées de médaillons au portrait lauré d' Auguste, qui ont été trouvées sur l'agora d’Athenes, étaient utilisées comme des phiales à libation (V. von Gonzenbach, « Genius Augusti — Theos Sebastos », dans O. Vessberg [éd.), Stockholm Studies in Classical Archaeology, Opuscula V [Stockholm 1968] 81-117).
? L'inscription a été publiée initialement dans les JvO 366 comme « Architravblock vom Metroon » et cette identification a été approuvée par K. Hitzl, Statuenausstattung, 19-24, Abb. 2-4, Taf. 1 (SEG 42 [1992] 390), qui propose une lecture améliorée en restituant le dernier mot ; le méme auteur constate que la dédicace devait étre inscrite dans la partie centrale de l'architrave ouest du Métrôon. Cf. A. Benjamin et A. E. Raubitschek, Hesperia 28 (1959) 69, n? 18, suivis par R. Trummer, Denkmäler, 30-32, l'ont identifié à un autel ; en outre, C. B. Rose, Commemoration, 270, n. 3, s'appuyant sur le fait que l'inscription se développe sur quatre lignes et que la gravure est de mauvaise qualité, met sous réserve le rapprochement de la pierre de l'épistyle et il suppose qu'elle ait été une dédicace honorifique d' Auguste. Nous revenons sur ce temple, infra, pp. 147-53.
3 Voir supra, p. 34, n. 9. * Une expression pareille est également restituée sur une dédicace mutilée de Sparte, datant d'aprés 2 av. J.-C., en raison du titre de pater patriae (IG V.1, 379 : [Αὐτοκχράτ]ρρι Καίσίαρι - - - σωτῆρι τῆς | οἰκουμένῃ]ς, πατρὶ πατρίδος - -). Voir aussi une dédicace en l'honneur de Tibère, de la même cité, comportant un titre semblable (AE 1999, 1462 :
Τιβερίῳ | Καίσαρι | Σε[βασ]τῶι | σωτῆρι). L. Cerfaux et J. Tondriau, Culte, 426-48, en particulier 435, n. 1023 et 242-43, n. 329, citent des inscriptions en l'honneur d'Auguste sauveur et sauveur du monde. Pour la création des cultes des monarques hellénistiques inspirée par des idées pareilles, voir C. Habicht, Gottmenschentum, 160-65. 5 K. Hitzl, Statuenausstattung, 23-24, opte pour une datation peu aprés Actium.
* La plupart des monuments sont identifiés à des autels par A. 5. Benjamin et A. E. Raubitschek, Hesperia 28 (1959) 69, n** 21-25. Voir aussi SEG 34 (1984) 486 (Atrax) : [ΠἸεωμέτρ(η)ς, τῷ ! θεῷ Καίσαρι Σωτῆρι | Σεβαστοῦ.
? IG IX2, 93 (Echinos). 8 IG IX.2, 425 (J. M. Hóite, Statue Bases, 249, n° 121, Phérai).
? A. Tziafalias,
AD 52 (1997) Chronika, 523, n? 13 (SEG 51 [2001] 730, Larissa).
52
MARIA KANTIREA
Θεοῦ Σεβαστοῦ | Καίσαρος σωτῆϊρος". 5
[Θεοῦ Σε]βαστοῦ [[Καίσαρο)ς σωτῆρος. Θεο[ῦ Xe]IBao[roo Καί)σαροίς cwräll[o)oc‘. Θεοῦ Σεβασστιοῦ (sic) Καίσαρος σωτῆρος".
Θεῷ Xef[a]lovà Kaio[a]lor σωτῆρι. Cet hommage doit étre attribué à ses bienfaits à l'égard du koinon thessalien. L'empereur lui restaura la liberté, un privilége octroyé auparavant par Jules César, mais perdu sous Marc Antoine, et il augmenta son territoire en y ajoutant les ἔθνη περίοικα des Athamanes, des Enianes et peut-être des Oeteens‘. Le prince donna ainsi au koinon, dont il revétit la stratégie éponyme en 27/26 av. J.-C.’, une représentation importante de six délégués dans l'amphictyonie delphique réorganisée. Commémorée par l'épithéte Σεβαστῆοι, avec laquelle étaient dorénavant appelés officiellement les Thessaliens sur leur monnayage et certaines inscriptions, cette évergésie marqua également le commencement d'une ére nouvelle à partir de la victoire d'Octavien à Actium*. La position exceptionnelle, quasi divine, qu'Auguste possédait en Thessalie est illustrée sur une émission du koinon datant de son régne, oü il est appelé dieu, titre qui se rencontre rarement sur le monnayage de son vivant. Les piéces unissent la téte du prince de droit, accompagnée de la légende ΘΕΟΣ KA(E)ZAP GEZXAA(QN), à l'effigie de Livie assimilée à
Hera au revers : HPA AEIOYIA. Héritier unique, depuis sa victoire à Actium, d'une longue tradition hellénistique du culte des évergétes et des sauveurs, Auguste utilisa sa parenté divine avec le divus Iulius pour véhiculer, au moins parmi les populations hellénophones, l'image d'un dieu bienfaiteur, qui mit fin à la désolation de longues guerres civiles, ramena la paix et la prospérité dans le monde et fonda les institutions pour une meilleure administration. Bien que l'élaboration de son idéologie politique, portant sur sa descendance divine et sur l'aspect salutaire de son œuvre, provint de Rome, les cités grecques se servaient de leurs propres mécanismes honorifiques pour intégrer ce modéle impérial dans leur vie religieuse et civique. Le rapprochement du fondateur de l'Empire du surnaturel, voire du divin, dont les nuances touchaient à la fois la mythologie grecque et romaine, la légende populaire et l'idéologie dominante du principat, prit progressivement en Achaie la forme d'un hommage cultuel rendu à Auguste. Les honneurs adoptérent ainsi un caractère sotériologique évident, dont l'expression la plus illustre apparut, comme nous allons le développer plus bas, dans les assimilations du prince et de ses successeurs aux dieux libérateurs et salutaires, notamment à Zeus et à Apollon. L'ensemble des documents que nous avons déjà mentionné, démontre que certaines cités grecques n'avaient pas hésité à rendre une vénération à l'A. Tziafalias, AD 52 (1997) Chronika, 526, n° 60 (SEG 51 [2001] 677. Trikké). ? IG IX 2, 604 (Larissa). 3 IG IX 2, 1288 (J. M. Höjte, Statue Bases, 249, n? 122, Halos ou Sélos).
* A. Tziaphalias, AD 43 (1988) Chronika, 278 (SEG 43 [1993] 241, Atrax). 5 IG IX 2, 424 (Pherai). * R. Bernhardt, Imperium, 180 ; G. Bowersock, Augustus, 97. La famille impériale devait posséder des territoires en Thessalie, comme en témoigne une consécration à Auguste, à Tibère, à Germanicus et à Drusus le Jeune d'un domaine avec tout ce qui en dépendait et toutes ses productions. La dédicace fut dressée entre les années 4 et 14 apr. J.-C. par un affranchi impérial de rang procuratorien, qui était responsable du patrimonium du prince (A. S. Arvanitopoulos, AEph 1910, 354-62, n? 6, ph. 5 : [Αὐτ]οκρ[άτορι Καί]σαρι | [θ]εῶι θεοῦ [vlov Σ]εβαστῶι | xai Τιβερίωι Καίσαρι xai Γε[ρ]μανικῶι Καίσαρι xai | Δρούσωι Καίσαρι, Γάιος Ἰ(οὐ]λιος Σεβαστοῦ Kaicalpoc
ἀπελεύθερος ᾿Αποίλιλ]οφάνης ὁ ἐπὶ τῶν κλ[ηἱἰρ)ονομιῶν φροντιστήίς | τ]ε ὧ[ν] τὰς τοῦ [Σ]εβασιιτοῦ x[plias [ἀνέθηϊκεν {[1Π]Π᾿ερὰν [χ]τῆσιν καὶ τὰ ἐν αἰὐ)τῆι σώματα καὶ θρέμίματα καὶ τἄλλα ἔπιι]πλα καὶ τὰ προσό[ν]ιτα πάντα τῶι τε ἀγρῶι | καὶ τἄλλα πάντα τὰ d[vlira ἐσόμενά τε τῆς | Φεραϊκῆς. B. Helly, « La Thessalie à l'époque romaine », Centre Jean Palerne, Mémoires II [Saint-Etienne 1980] 37-50, en particulier 41-42).
? IG IX2, 415, 11. 71-78 (Phérai) : τὴν πρώϊτην ÉEéunivov ἔτους | τοῦ ἐπὶ αὐϊτοκράτορος | Καίσαρος ! θεοῦ υἱοῦ I Σεβαστοῦ. --- B. Helly, « Les Italiens en Thessalie au II* et au F siècle av. J.-C. », dans M. Cébeillac-Gervasoni (éd.). Les « bourgeoisies » municipales italiennes aux IT et F° siècles av. J.-C., Centre Jean Bérard, Institut français de Naples (7-10 décembre 1981), (Paris-Naples 1983) 378-79 (SEG 33 [1983] 464, II. 1-5, Larissa): [τοῦ ᾿Αρ]ισστοκλέου!ς | τ]αμιεύοντος τῆς zxóXAsl(o]c τὴν δευτέραν ἑξάϊμηνον τὴν ἐπὶ ἔτους | Καίσαρος. J. A. O. Larsen, Government, 110 ; H. Kramolisch, Strategen, 124-25 et 128-29. δ RPC I, 1428, 1430-1434, pls 72-73 et Suppl. 1431A ; F. Burrer, Münzprágung,
41 (Hypata). ? Voir infra, p. 75.
114-21 et 123-36, Em.
1. IG IX2,
DE L'EVERGESIE A LA DIVINISATION
53
Auguste de son vivant, avant que le décret officiel de l'apothéose abolisse les restrictions de forme et pourvoie le prince d'un nom divin définitif.
Les honneurs dynastiques sous Auguste et Tibere Agrippa : gendre d'Auguste et grand patron des cités grecques La prolifération des honneurs accordés aux proches de l'empereur dans le monde hellénophone traduit la transformation de l'évergésie d'un acte personnel envers une communauté à une vertu quasi héréditaire dans la domus Augusta, d'autant plus que les formules et le vocabulaire étaient les mémes, à l'exception peut-étre du théme du salut universel : un membre de la famille impériale, méme un successeur présomptif du pouvoir romain, se prétendait rarement sauveur du monde. En revanche, les honneurs accordés à ceux-ci et aux impératrices revétirent principalement des éléments de l'idéologie dynastique. La volonté du prince d'établir dans l'Etat romain la stabilité politique, qui, dans un certain degré, reflétait ou anticipait le désir des peuples pour la paix et la prospérité, était notamment exprimée, au moins sous les Julio-claudiens et les Flaviens, sur le plan politique, par l'insistance sur la continuité dynastique, souvent fictive, alors que sur le plan religieux, par le culte impérial. Dans ce sens, rien ne peut mieux illustrer les multiples influences qui contribuaient à l'évolution et à la
réception de l'idéologie dominante du Haut-Empire que l'étude des attitudes des sujets envers la succession au pouvoir pendant le I" s. apr. J.-C.'. Auguste avait de la chance de trouver très tôt, méme avant l'assassinat de Jules César, un ami intime et bon collaborateur, M. Vipsanius Agrippa. A la fois grand homme de guerre et excellent administrateur, collègue et proche du prince, Agrippa joua un rôle capital dans les guerres victorieuses d'Auguste et il participa d'une maniére active à la fondation de l'Empire. Toujours dans l'ombre du premier empereur, il ne fut jamais le véritable successeur des magistrats romains de la fin de la République, souvent salués et honorés en dieux dans les provinces orientales, à l'exemple des souverains hellénistiques, mais il resta incontestablement, jusqu'à sa mort inattendue à l'apogée de sa carriére, « le second personnage du Principat augustéen », selon l'expression de son biographe J.-M. Roddaz?. Bien que les sources littéraires ne soient pas toujours trés explicites, les nombreux monuments élevés en son honneur en Gréce démontrent l'importance de cet homme et de son œuvre. Hormis une inscription de Corcyre l’honorant en patron et sauveur du peuple, laquelle en raison du titre d'imperator date de son premier voyage en Orient en 23-22 av. J.-C.?, toutes les autres dédicaces se placent généralement pendant sa deuxiéme mission entre les années 17 et 13 av. J.-C.*. Le grand retentissement que celle-ci eut sur les populations de l'Orient résulta du renforcement et de la redéfinition entre-temps de sa position au sein du nouveau régime autant sur le plan proprement institutionnel, suite à l'investiture de la puissance tribunicienne en 18 av. J.-C., que familial, gráce à son mariage avec la fille d'Auguste, Julie l'Ancienne, et l'adoption par le prince de ses enfants Caius et Lucius César peu avant son départ. En ce qui concerne la province d’Achaie, Agrippa traversa, dans ie courant de l'année 16 av. J.-C., d'abord le Péloponnése en débarquant, selon toute vraisemblance, au cap de Ténare, d’oü une inscription en son honneur commémora son arrivée. Ensuite, il devait passer successivement par Gytheion, Sparte, Argos, Epidaure et Corinthe avant d'arriver en Attique où il visita Mégare, Athènes et ! C. Ando, Ideology, 31-36. ? J.-M. Roddaz, Agrippa, 5. ? IG IX.1, 723 (C. Eilers, Patrons, 197-98, C12): Ὁ δᾶμος ὁ τῶν Κορκυραίων, | Μᾶρκον ᾿Αγρίππαν αὑτοκράτορα, | τὸν abtüc πάτρωνα καὶ σωτῆρα, | θεοῖς. Le titre d'imperator se rencontre sur les inscriptions antérieures à 18 av. J.-C. (F. Hurlet, Collégues, 54-55). L'île lui avait servi de base navale pour ses expéditions militaires contre Marc Antoine à la veille d' Actium, surtout pour surveiller les préparatifs militaires de l'adversaire et couper les lignes de ravitaillement de son armée, facilitant ainsi, un peu plus tard, le débarquement des légions
d'Octavien sur la côte septentrionale de l'Epire (J.-M. Roddaz, Agrippa, 159-64, carte V). * Dion Cassius, Histoire romaine, 54, 19.6. H. Halfmann, Itinera, 163-65.
5 F. Hurlet, Collégues, 67-70. * CIL III 491 ; IG V.1, citée au-dessous du n? 1225 : [Agr]ippae | [- - -] fitilio) - - -]. Cf. J.-M. Roddaz, Agrippa.
422, n. 11.
54
ΜΑΚΙ͂Α ΚΑΝΤΙΕΕΑ
Orópos. Sa mission en Gréce, comme d'ailleurs dans les provinces orientales, doit étre considérée comme un prolongement des voyages d'Auguste, dont un des principaux buts était d'établir ou de renforcer les relations clientélaires avec les provinciaux, surtout avec les notables locaux', souvent mélés dans les affaires du culte impérial naissant. Ainsi, lors de sa visite à Sparte, son rôle se revélait fondamental pour le renouvellement du patronage entre le premier empereur et le fameux dynaste de la région, C. Iulius Eurycles. Ce dernier, qui avait participé non seulement au conflit d'Actium, mais qui avait assisté Agrippa dans les opérations préliminaires de la grande bataille’, rendit hommage au collègue du prince en frappant une série de monnaies à son effigie, parallèlement aux portraits d’Auguste et de Livie?. Dans la même cité, nous rencontrons également un collége des Agrippiastes, dont le président, C. Iulius Deximachus, était un proche d'Euryclés. Les membres de cette association honorérent le gendre d'Auguste d'une dédicace bilingue, gravée sur la base d'une statue datée par sa puissance tribunicienne entre les années 18 et 12 av. J.-C., mais érigée vraisemblablement à l'occasion de
sa visite à la cité en 16 av. J.-C“ : [M(arcum) Agrippa]m, co(n)s(ulem) tert(ium), [tribuni]c(ia) potest(ate)
[- - -, Algrippiastae 5
[et prince]ps C(aius) Iulius [--- Dexi]machus Pratola[i f(ilius)]. [M(àgxov) ᾿Αγρίπ]παν, ὕπατον
[τὸ γ', δημ]αρχικῆς £&ov[σίας τὸ - - -, "Alygınmactai [καὶ πρ(έσβυς) Γά]ιος Ἰούλιος
10 [- - - Δεϊξίμαχος Πρα[τολάου].
J.-M. Roddaz exclut l'hypothése que le collège avait un caractère cultuel, mais de toute façon Agrippa, dont les rapports personnels avec l'aristocratie locale contribuérent à la création du culte impérial, aurait accepté un hommage en patron de l'association". En outre, il fut honoré en évergéte de Gytheion, une ville qui alors se trouvaient sous la domination spartiate$. Au cours de son voyage dans le Péloponnése, il s'intéressa personnellement aux institutions politiques de certaines cités, comme en témoigne une lettre, malheureusement mutilée, qu'il adressa à la gérousie d’Argos’ ; mais surtout il devait préparer la deductio de la colonie de Patras*. Bien que dans l'état actuel de la documentation aucun monument en son honneur ne soit connu, quelques années plus tard, la cité qualifia du titre de patron son fils cadet Agrippa Postumus, aprés sa désignation comme successeur présomptif du pouvoir romain en 4 apr. J.-C. et avant sa disgräce en 6/7 apr. J.-C. En outre, Agrippa renforça les liens entre Rome et Corinthe, la capitale de la
province d’Achaïe, qui lui rendit hommage en patron'? : M(arco) Agrippae, co(n)s(uli) tert(ium), trib(unicia) potest(ate),
'H. Halfmann, Itinera, 21-27. Cf. les relations qu' Agrippa établit avec Hérode le Grand de Judée, notamment partir de 15 av. J.-C. (A. Schalit, König Herodes, 424-26).
à
? J.-M. Roddaz, Agrippa, 163. 3? $. Grunauer-von Hoerschelmann, Romeo, Agrippa, 27-28, figs 48-49.
Münzprägung,
70-71
et
169, Gr. XXIX,
Taf. 21;
RPC
1, 1106, pl. 58. I.
* CIL HI 494 ; IG V.1, 374 (SEG28 [1978] 411 ; A. J. S. Spawforth, ABSA 73 [1978] 256-57). 5 M. J. Roddaz, Agrippa, 446. Cf. la mention des φιλαγριππαὶ συμβιωταί sur une épitaphe de Smyrne (H. W. Pleket, The Greek Inscriptions in the « Rijksmuseum van Oudheden » at Leyden [Leyde 1958] 11-17, n? 5).
SIG V.1, 1166 : Μᾶρκον ᾿Αγρίππαν [ - - - ] | τὸν αὑτᾶς edepyé{tav], | à πόλις. ’R.K. Sherk, Documents, 323-24, n? 63 ; J. H. Oliver, « Gerusiae et Augustales », Historia 7 (1958) 472-96, en particulier 480-81.
* Achaïe II, 25. 9. Achaïe II, n? 20, pl. V : Agrippae Iulio Aug(usti) f(ilio) divi nepo(ti) | Caesari, patrono.
'" Corinth VIIL2, 16. C. C. Vermeule, ΚΙΑ, 433 ; H. Stansbury, Corinthian, 168-69.
DE L'EVERGESIE A LA DIVINISATION
55
(d)ecreto d(ecurionum), tribus Vinicia patrono. La dédicace fut dressée par la tribu Vinicia, mais il semble probable qu'elle faisait partie d'une série de monuments honorifiques semblables, érigés par les différentes tribus de la colonie, dont celle d' Agrippia devait d'ailleurs son nom à Agrippa. Bien que le titre de patronus soit peu attesté dans les documents des colonies de Corinthe et de Patras, il apparaît souvent, comme nous allons le voir, sur les inscriptions d'Epidaure, érigées habituellement dans le sanctuaire d'Asclépios. Or, c'était plutöt de ce titre que la cité honora Agrippa lors de sa visite dans l' Asclépieion, à l'occasion de laquelle il consacra un votum au dieu
guérisseur' : [A πόλις à τῶν Ἐπι]δαυ-
[ρίων, Μᾶρκον ᾿Αγρίπ]παν, [ὕπατον, τὸν αἸὐτᾶς [πάτρωνα!]. Pendant à l'échelle l'agora de haut socle,
son séjour à Athènes, au cours de l'hiver 16/15 av. J.-C., il se montra grand évergète des rois hellénistiques, en s'engageant à faire construire à ses frais un odéon sur la cité". Les Athéniens reconnaissants firent élever sa statue colossale équestre sur un situé au nord des propylées de l' Acropole, en le saluant d'évergéte du peuple’ :
S
[Ὁ δῆμος, Ml[öoxov] ᾿Αγρίππα[ν]) Aeluxiou] υἱόν, τρὶς ὕ[πατ]ον, τὸν ἑατοῦ ε[ὑερ]γέτη[ν].
Le même titre figure également sur une seconde dédicace trouvée à l'est des propylées* et sur un piédestal d'une statue équestre en bronze, dressée dans le sanctuaire d'Amphiaraos à Orópos qu'Agrippa devait avoir visité lors de son séjour à Athénes*. Les Athéniens lui dédiérent également une autre statue, dont l'inscription a été découverte dans le temple d' Apollon à Délos, l'honorant en évergéte et sauveur. Le monument est daté par le prêtre viager du dieu sur l’île sacrée, Pammenés fils de Zénon, qui est le premier ministre connu du culte d'Auguste à Athénes et, selon G. Bowersock, un des clients d' Agrippa? :
Ἡ
βουλὴ fi ἐξ ᾿Αρηΐ-
Ov πάγου καὶ ὁ δῆ-
μος, Μᾶρκον ᾿Αγρίτπαν Μάρκου ᾿ΑγρίπS πα υἱόν, τὸν ἑαυ-
τῶν εὐεργέτην καὶ σωτῆρα, ἐπὶ ἱερέως τοῦ ᾿Απόλλωνος ! L'éditeur de l'inscription, W. Peek, /Epidauros, 43, n? 78, restitue le texte comme il suit : [Ἃ πόλις ἃ τῶν Ἐπι]δαυιρίων, Ἰούλιον ᾿Αγρίπ]παν, | [στραταγόν, τὸν &a]vtàg | [edegyétav]. — IG IV? 576 : ᾿Αγρίππας τῷ θεῷ I τὸν ᾿Ασκληπιὸν | εὐχαριστῶν. J.-M. Roddaz, Agrippa, 425-26, met les visites d' Agrippa aux sanctuaires d’Epidaure et
d'Orópos en rapport avec les crises de rhumatisme dont il souffrait. ? Voir infra, p. 110, n. 6. ? IG II 4122. Le piédestal mesurait 16,75 m de haut (Planche XII). La dédicace fut gravée sur martelage et les trous de scellement, creusés dans la surface supérieure, indiquent que la base avait porté successivement deux groupes de chevaux. W. B. Dinsmoor, « The Monument of Agrippa at Athens », AJA 24 (1920) 83; F. Studniczka, AA 36 (1921) 317 ; P. Graindor, Athénes 1, 48-49 ; W. Judeich, Topographie, 99 ; C. C. Vermeule, RIA, 169 ; J.-M. Roddaz, Agrippa, 439 ; S. E. Alcock, Graecia capta, 197 ; J. M. Höjte, Statue Bases, 62-63.
* IG IF 4123 : Ὁ δῆμος, ! Μᾶρκον ᾿Αγρίππαν | Λευκίου υἱόν, ! τὸν ἑατοῦ εὑεργέτην. 5 IG VII 349 (V. Petrakos, « Ὥρωπός », 319) ; ΙΟτορος, 370-73, n° 456, fig. 65 : 'O δῆμος,
Λευχίου ὑόν, τρὶς Ünaltov, τὸν ἑατοῦ εὐεργέϊτην. P. Graindor, Athènes 1, 49-50. * ID 1593. Nous revenons sur Pammenss, infra, p. 175.
Μᾶρκον "Aypinnav !
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MARIA KANTIREA
διὰ βίου Παμμένους τοῦ Zfi10 vwvog Μαραθωνίου. Pendant les premiéres années de l'Empire, les tentatives d'Auguste de véhiculer, dans les provinces, l'idéologie dynastique prirent, en Achaïe, la forme des dédicaces communes aux membres de sa famille, dans lesquelles la présence d'Agrippa était importante, notamment aprés son mariage avec Julie l'Ancienne'. Ainsi, la statue de Délos faisait partie d'un monument dynastique incluant, en outre, Auguste et probablement Livie, Julie l'Ancienne, Caius César et sans doute Lucius César, que les Athéniens et les habitants de l’île firent dresser prés du temple d'Apollon, pendant les années de la grand-prétrise de Pammenès’. Les Thespiens firent également ériger dans le vallon des Muses, sur une grande base en arc de cercle, des statues en l'honneur de la maison impériale : Auguste et Livie, Agrippa, Julie l'Ancienne et leurs enfants, Caius et Lucius César, Agrippa Postumus, Agrippine l'Ancienne et Vipsania Agrippina, cette dernière issue du premier mariage d'Agrippa avec Caecilia". Etant donné qu'aucune place ne semble avoir été prévue pour Auguste, nous supposons que cet ensemble devait étre ajouté, en 16 av. J.-C., à l'image de l'empereur déjà dressée dans le sanctuaire avant 27 av. J.-C., alors qu'en 13/14 apr. J.-C. une statue pédestre en l'honneur de Tibére allait compléter la composition de la famille régnante*. Un autre groupe dynastique, dont ne sont préservées que les bases des statues de Lucius César, de Julie la Jeune et d'Agrippine l'Ancienne, fut élevé par le koinon des Amphictyons, devant l'entrée du temple d'Apollon à Delphes”. Ces dédicaces dynastiques et une autre de Mégare, en l'honneur du couple Agrippa et Julie l’Anciennef, démontrent la tendance d'associer le gendre d'Auguste aux membres de la maison impériale. Ainsi, le seul et unique culte posthume qu'Agrippa regut à Mytiléne, en dieu sauveur et fondateur de la cité, ne pouvait
qu'étre étroitement lié à la domus Augusta’. Les principes juventutis Caius et Lucius César Dans les honneurs que Caius et Lucius César reçurent en Achaïe, dont la plupart datent de leur vivant, nous distinguons deux motifs d'accord interdépendants : les jeunes princes étaient honorés en leur qualité de successeurs présomptifs d' Auguste et en tant qu'évergétes. C'est ainsi que lors de leur adoption par l'empereur en 17 av. J.-C., la colonie romaine de Corinthe leur attribua le duovirat local*, alors que quelques années plus tard, en 2/1 av. J.-C., elle reproduisit iconographiquent l'idéologie dynastique sur le droit d'une émission monétaire en associant la
! Pour la présence
d'Agrippa dans les groupes
statuaires dynastiques
de la famille julienne, voir I. Romeo,
Agrippa, 80-92. * ID 1592 : Ὃ δῆμος ὁ ᾿Αθηναίων καὶ οἱ τὴν viilloov οἰκοῦντες, Ἰουλίαν Κ[αιίσαρος Σεβαστοῦ Ovya[ré]loo.. γυναῖκα Μάρκου ᾿Αγρίππα, | ᾿Απόλλωνι, ᾿Αρτέμιδι, Λητοῖ, II ἐπὶ ἱερέως τοῦ ᾿Απόλλωνος Παμμένους] I τοῦ Ζήνωϊνο]ς [Μα]ραθωνίου. --- ID 1594 : [Ὁ] δῆμοίς ὁ ᾿Αθηναίων, Γάιον Καίσαρα τὸ[ν ἑαυτοῦ εὐϊε]ργέτηίν καὶ - - καὶ | σω)τῆρᾳ, [Απόλλωνι, | ἐπὶ ἱερέως τοῦ ᾿Απ]όλλῳϊνος διὰ Il βίου Παμμένους] τοῦ Ζήνωνος Μαραθωνίου)]. Pour la statue d'Auguste, voir supra, p. 50.
? A. Plassart, BCH 50 (1926) 447-51, n° 88-89 : Ὁ δῆμος, ᾿Αγριππίναν Μάρκου | ᾿Αγρίππα θυγατέρα. l'O δῆμος, Μᾶρκον ᾿Αγρίππαν | Λευκίου υἱόν, Μούσαις, 1 'O δῆμος, Λούκιον E Καίσαρα. I Ὃ δῆμος, | Γάιον Καίσαρα. 1 Ὁ δῆμος, [Λιβίαν αὐτοκράτορος] I Καίσαρος [Σεβαστοῦ] | yvv[atxa, Μούσαις]. I Ὃ δῆμος, Ἰουλίαν αὐτοκράτορος t Καίσαρος Σεβαστοῦ θυγατέρα, γυϊναῖκα Μάρκου ᾿Αγρίππα, Μούσαις. * IG VII 1837 (I. M. Höjte, Statue Bases, 280, n? 105) : Ὁ δῆμος, Ι Τιβέριον Καίσαρα, δημαρχιϊκῆς ἐξουσίας τὸ πεντεϊκαιδέκατον, αὑτοκράτοιρα τὸ πέμπ(τ)ον, Μούσαις. Pour la statue d' Auguste, voir supra, p. 43.
5 FD IIL4, 256, pl. XXXV.1 : Τὸ κοινὸν τῶν ᾿Αμφιϊκτιόνων, Λεύκιον | Ἰούλιον Καίσαρα, !᾿Απόλλωνι Πυθίωι. | Τὸ xowó[v τῶν ᾿Αμφικτυόνων), I Ἰουλίαίν M. ᾿Αγρίππα θυγατέρα), | Σεβαστοῦ υἱωνήν, Ι᾿Απόλλωνι Πυθίωι) (selon la restitution de Sy/P 779b, cette deuxième inscription se référait à Julie 1’ Ancienne, H. 2-3 : Ἰουλίαίν θυγατέρα
Καίσαρος] I ZeBao[tot, M. ᾿Αγρίππα yuvalxa]). — Syl? 779d : [Τὸ xJowóv τῶ[ν "Alugpixtuölvov], i 'Ayourzivav I [Μάρκου ᾿Αγρίππα θυγ[ατέρα], | ᾿Απόλλωνι Πυ(θίωι]. La présence de la statue de Lucius César impose d'évidence l'existence d'une autre dédiée à Caius César ; cf. C. B. Rose, Commemoration, 139-40, n° 70.
$ IG VII 64-65 : [Ἡ βουλὴ xai ὁ] δῆμος, | [Μᾶρκον ᾿Αγρίππαν). 1H βουλὴ xai ὁ δῆμος, I Ἰουλίαν. 7 IGXI12, 164, 166 et 168-172. J.-M. Roddaz, Agrippa, 424-27. 5 P. Aebutius Sp. f. et C. Heius Pamphilus, qui sont nommés praefecti iterum sur une série monétaire de l'année
17/16 av. J.-C., devaient étre les duovirs à la place des deux princes (M. Amandry, Monnayage, 54-55 et 141-42, ém. IX, pi. IX ; RPCI,
1133, pl. 59).
DE L'EVERGESIE A LA DIVINISATION
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tête d'Auguste à celle de ses deux fils. C'est dans ce cadre qu'il faut d'ailleurs envisager une épigramme d'Honestos préservée sur une inscription provenant du sanctuaire de Thespies, qui louait la participation au cortége sacré des Muses d'une Augusta, mére de deux princes sauveurs
du monde? :
*H δοιοὺς σκήπτροισι θεοὺς αὐχοῦσα Σεβαστὴ Καίσαρας, εἰρήνης δισσὰ λέλαμπε φάη: ἔπρεπεν «ἥ»δε σοφαῖς Ἑλικωνιάσιν πινυτόφρων
σύνχορος, ἧς γε νόος κόσμον ἔσωσεν ὅλον. 5
"'Ovéotov.
Le texte date de maniére süre, d'aprés les critéres prosopographiques de son auteur connu d'autres épigrammes dans l' Antologia Palatina, du début de notre ére, mais l'idée principale exprimée ici, qui consiste à comparer ou à associer les femmes des familles royales aux Muses et aux Gráces, tira ses origines d'une tradition poétique de la période hellénistique*. Trois impératrices de la famille julio-claudienne pouvaient étre glorifiées d'avoir donné naissance à deux Césars sauveurs du monde. A. Wilhelm, E. Preuner et W. Peek pensent qu'il s'agissait de Livie et que le poème avait été écrit avant la mort de son fils cadet Drusus l'Ancien en 9 av. J.C. ; P. Jamot et H. Dessau optent pour Julie l'Ancienne, aprés l'adoption de Caius et Lucius César par Auguste en 17 av. J.-C. ; tandis que C. Cichorius penche pour Antonia la Jeune, la femme de Drusus l'Ancien. Cette derniére supposition semble la moins probable, puisqu'aucun document associant Antonia la Jeune à Claude et à Germanicus n'est connu de l'Achaie. L'identification de la Σεβαστή à Livie pose aussi des problémes, d'une part parce que ses deux fils étaient rarement mentionnés ensemble et d'autre part en raison de la titulature de Drusus l'Ancien, qui ne fut jamais qualifié du titre de César. Donc, bien que Julie l'Ancienne n'ait pas porté officiellement le titre d'Augusta, nous considérons plus probable que l'épigramme évoquait cette princesse qui, d'ailleurs, fut gratifiée avec ses deux fils d'un monument dynastique
dans le vallon des Muses*. Les honneurs se multipliaient pour les principes juventutis aprés leur entrée dans la vie civique. A Sparte, ils acceptérent une dédicace commune dans le théátre gráce à la vertu et à la bienveillance qu'ils avaient montrées envers la cité’. Cet hommage était sans doute une autre manifestation du culte dynastique de la maison d'Auguste, dont les instigateurs furent les puissants Euryclides. A Athènes, Lucius fut honoré en évergéte de la tribu Léontis. Nous pensons que l'inscription préservée faisait partie d'un ensemble de monuments dressé par les tribus locales, selon toute probabilité, en 2 av. J.-C., lorsque il regut la toga virilis et le titre de princeps iuventutis à Rome‘. Il s'avére que de cette époque date aussi la décoration du propylée ouest du
' M. Amandry, Monnayage, 50-51 et 144-48, ém. XI, pls X-XI; RPC I, 1136, pl. 59. Pendant cette période, Auguste accepta des honneurs en évergète avec ses deux fils adoptifs à Hypata de Thessalie (IG [IX 2, 40 [J. M. Höjte, Statue Bases, 252, n? 142] : Αὐτοχράτορα Καίσαρα I θεὸν θεοῦ υἱὸν Σεβαστόν, I εὐεργέτην, xai τοὺς υἱοὺς Γάιον
Ἰούλιον Καίσαρα, | Λούκιον Ἰούλιον Καίσαρα, Il fj πόλις "Y πάτα). ? P. Jamot, BCH 26 (1902) 153-55, n° 4 ; lecture améliorée et commentée par A. Wilhelm, « Ein Epigramm des Honestus », AAWW 48 (1911) 19-27, Taf. 1 (H. Dessau, « Die Zeit der Epigramme des Honestus », Hermes 47 [1912] 466-71 ; E. Preuner, « Honestos », Hermes 55 [1920] 388-426, en particulier 388-93 ; C. Cichorius, « Das Epigramm des Honestus auf eine Σεβαστή », dans Römische Studien; historisches, epigraphisches, literargeschichtliches aus vier jarhhunderten Roms [Rome 1970] [réimpression anastatique de l'édition Leipzig-Berlin, 1922] 362-65 ; A. Plassart, BCH 50 [1926] 449-50) ; W. Peek, « Die Musen von Thespiai », dans Γέρας ᾿Αντωνίον Κεραμοπούλλου (Athènes
1953) 631-34, n? 14 (SEG 13 [1956] 348 ; BÉ 1955, 119). ? W. Schubart, « Das Künigsbild des Hellenismus », AW Preuner, loc. cit., et H. Dessau, loc. cit.
13 (1937) 272-88, Abb.
1-7. Pour
Honestos, voir E.
* Une allusion à Livilla, l'épouse de Drusus le Jeune, et à ses deux fils jumeaux, Tiberius Gemellus et Germanicus César, doit étre écartée pour des raisons chronologiques. * SEG
11 (1954) 762 : l'A πόλις, | Γάνον Καίσαρα
Xe]lBaorop vi[óv, ἀρε]τᾶς ἕνεκεν [xai] | εὐνοίας ἄς ἔχων I
διατετέλεκεν εἰς αὑτάν. — SEG 11 (1954) 761 : “A πόλις, | Λεύκιον Καίσαρα | Zeaotod υἱόν, | ἀρετᾶς ἕνεκεν | καὶ εὐνοίας ἄς 1 ἔχων διατετέϊλεκεν εἰς αὑτάν. Voir aussi une inscription en l'honneur de Lucius César d’Epidaure (IG IV? 598). * IG IF 3252 (P. Graindor, BCH 38 [1914] 435-37, n° 36) : Τὸ κοινὸν Λεωντιϊδῶν, Λεύκιον Ἰούλιίον Καίσαρα, εὐεργέτην. En revanche, nous dissocions une autre base de statue mutilée, trouvée dans le sanctuaire d'Éleusis et rapprochée de Lucius César (10 II? 4160 : Aoöx[ıov Καίσαρα), I ἀρείτῆς Evexa]), puisque la formule ἀρετῆς ἕνεκα ne
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marché romain avec une statue du jeune prince, qui servait d'acrotére central au monument. L'utilisation de cette image impériale en guise d'un élément architectural constitue le seul témoignage de l’Achaïe dont nous disposions ; une pareille représentation de son frère devait avoir orné la porte est de la nouvelle agora en face du Kaisareion de la cité!. II devient évident qu'à travers les jeunes princes, la cité voulut rendre hommage à leurs aïeux, Jules César et Auguste, qui avaient procuré les fonds pour l'achévement du programme édilitaire. Pendant sa mission contre les Parthes en Orient, Caius César passa par Athénes en 2/1 av. J.C., οὗ il fut salué en nouveau dieu Mars, mais il reste pour autant incertain qu'il ait regu une vénération dans le temple d’Ares, à peine reconstruit sur l'agora de la cite’. A l'occasion de cette expédition, le théme hellénistique du salut du monde entier resurgit pour devenir une vertu quasi héréditaire dans la famille d'Auguste. L'idée portant sur une guerre juste menée par l'héritier présomptif du pouvoir impérial contre les « Barbares » en Orient ὑπὲρ τᾶς ἀνθρώπων πάντων σωτηρίας se retrouve dans un décret de Messene datant de 1/2 apr. J.-C., en l'honneur du questeur P. Cornelius Scipio, sur lequel nous revenons dans un autre chapitre". Deux années plus tard, en 4 apr. J.-C., les cités de l’Achaïe auraient rendu un hommage cultuel aux deux frères, à l'exemple de celui décrété à Rome pour leur consécration officielle, mais les sources que nous avons à notre disposition ne sont pas assez explicites. Un groupe statuaire de la basilique julienne de Corinthe, les représentant en nudité héroïque, est le seul monument posthume connu
des deux princes“. Tibére dieu de son vivant ἃ Athenes
Aprés la mort prématurée de Lucius et de Caius César, suivie par l'adoption de Tibere et d'Agrippa Postumus par Auguste, ainsi que celle de Germanicus par Tibère en 4 apr. J.-C., la nouvelle composition de la famille régnante fut commémorée sur une émission monétaire de Corinthe, qui devait, en outre, avoir un caractere festif, car en cette année la colonie célébra le
50° anniversaire de sa fondation. Du point de vue de l'idéologie dynastique, cette série est très importante, puisque, comme M. Amandry le remarque, « une telle "galerie" est tout à fait exceptionnelle et unique : elle ne se rencontre ni sur le monnayage officiel ni, avec cet éclat, sur aucun monnayage de colonie ou municipe »°. La représentation la plus intéressante est celle d'Agrippa Postumus, dont les portraits numismatiques sont rares. Le méme événement fut commémoré à Athénes par un groupe statuaire représentant le prince et ses héritiers, que le peuple fit ériger sur l'Acropole devant la façade occidentale du Parthénon. Dressées au milieu du groupe, les statues d' Auguste et de Tibére étaient flanquées de celles de Drusus le Jeune à gauche
et de Germanicus à droite" : Ὁ δῆμος], Δροῦσίον Καίσαρα].
Ὁ δῆμος, Τιβέριον Καίσαρα.
Ὁ δῆμος, Σεβαστὸν Καίσαρα.
‘O δῆμος, Γερμανικὸν Καίσαρα.
Le monument athénien avait une particularité par rapport au monnayage corinthien, dans la mesure Οὗ il n'incluait pas la représentation d'Agrippa Postumus. Il s’avere que la statue du se rencontre pas habituellement dans les dédicaces athéniennes en l'honneur des membres de la famille impériale, mais sur les inscriptions honorifiques des magistrats romains (IG I? 4099-4255). ! IG IP 3251 (l'inscription et la statue sont aujourd'hui perdues) : 'O δῆμος, Λούκιον Καίσαρα αὐτοκράτορος I θεοῦ ὑοῦ Σεβαστοῦ Καίσαρος ὑόν. H. S. Robinson, AJA 47 (1943) 300 ; P. Graindor, Athénes I, 52 ; cf. C. C. Vermeule, RIA, 429 ; M. C. Hoff, « An equestrian statue of Lucius Caesar in Athens reconsidered », AA 2001, 583-99. Pour le Kaisareion, voir infra, pp. 133-34. 2 Voir infra, pp. 110-13. Voir aussi Appendice III, n? 25, Planche XXIV.
3 Voir infra, pp. 162-63. * Voir infra, pp. 145-46. 5 M. Amandry, Monnayage, 52-54 et 151-56, em. XIII, pls XIII-XV ; RPC I, 1139-1144, pl. 60. Tibere figure la téte laurée sur le droit d'une autre émission corinthienne datant vers la fin du régne d'Auguste (M. Amandry, Monnayage, 67-68 et 156-65, ém. XIV, pls XV-XVIII ; RPC I, 1145-1148, pl. 60). Pour les honneurs que Tibére reçut à Rome en tant que successeur d' Auguste, voir R. Seager, Tiberius, 35-38 et 46-47 ; F. Hurlet, Collégues, 141-
44 et 484-97. 5 M. Amandry, Monnayage, 52. ? IG IP. 3253-3256 (les bases étaient en remploi, P. Graindor, Athènes I, 46-47). C. C. Vermeule, RIA, 430; D. J. Geagan, « Visits », 71-72 ; C. B. Rose, Commemoration,
138, n? 68 ; J. M. Höjte, Statue Bases, 250, n? 130 et 277, n? 88.
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jeune prince fut enlevée en 6/7 apr. J.-C., suite à la damnatio memoriae qu'il subit', et que la place qui lui fut réservée restait vide, jusqu'à ce que la statue de Trajan soit ajoutée au début du
IF s. apr. J.-C. Pendant la derniére décennie du régne d'Auguste, Tibére devint un personnage trés important du culte dynastique. En sa qualité de collégue et successeur du prince, il commenga à recevoir avec lui des libations à Athénes, comme le montre l'adjonction de son nom sur un autel
augustéen? : Αὐτοκράτορος Καίσαρος θεοῦ vac υἱοῦ [Σεβασ]τοῦ. [TuBlelelilov Καίσαρος. Néanmoins, les relations avant méme les événements statues dressées, selon toute peuple et l’autre par le conseil
du futur empereur avec les Athéniens devaient avoir été établies de cette période“. Ainsi, en tant qu'évergéte Tibére accepta deux vraisemblance, côte à côte sur l'Acropole de la cité, l'une par le de 600 et l'Aréopage? :
*O ófin[oc], Τεβέριον Κλ[αύδιον Νέρωνα], εὐεργέτην.
['H βουλὴ ἢ] ἐξ ΓΑρείου πάγου] [καὶ fj βΙουλὴ τ[ῶν X, Τεβέριον] [Κλαύδιο]ν Νέρωϊνα, τὸν ἑαυτῶν) εὐεργ[έτην].
Deux autres bases de statues en son honneur sans la mention du titre d'évergéte datent également de la méme époque*. Le nombre considérable des honneurs, de la période avant son adoption par Auguste, nous incite à penser à l'existence d'une clientéle claudienne à Athénes, composée d'amis et de partisans de Tibére, qui continuaient éventuellement de lui rendre hommage méme pendant les années de son exil à Rhodes’. Cette hypothése se renforce, à notre avis, d'une inscription de l'agora, où Tibère fut honoré par l'Aréopage en bienfaiteur du peuple
comme ses ancétres? : ! Agrippa Postumus fut mis à mort des l'avenement de Tibére en Hurlet, Collégues, 142-44 et 497-500).
14 apr. J.-C. (R. Seager,
Tiberius, 48-50 ; F.
* IG YF. 3284. Elle devait être dressée par les Athéniens à l'occasion de son passage par Athènes à la fin d'octobre 113 apr. J.-C. au cours de son expédition parthique (E. Cizek, L'Époque de Trajan. Circonstances politiques et problémes idéologiques [Bucarest 1983] 426).
> IG IF 3228, Planche VIII ; A. Benjamin et A. E. Raubitschek, Hesperia 28 (1959) 81-82, n° 11, pl. 9 (SEG 18 [1962] 80d). L'autel, qui a été trouvé prés de l'Odéon d'Agrippa sur l'agora, fut reconsacré à Hadrien en 132 apr. J.C., comme l'indique une nouvelle inscription gravée sur la surface arrière : [Σωτῆρι xai x]tíotn[t | Αὐτοκράτ]ορι ᾿Αδριανῶι | ['OXvp prion.
* Selon la nomenclature de Tibére, les documents athéniens que nous traitons ici sont à classer dans trois périodes : avant son adoption par Auguste le 29 juin 4 av. J.-C., de cette date jusqu'à son accession au trône le 19 août 14 apr. J.-
C. et pendant son régne. 5 1G IP 3246-3247 (J. M. Höjte, Statue
Bases, 277, n° 85-86 ; elles ont été trouvées pres du propylée de
l'Acropole).
* IG I? 3244 (J. M. Höjte, Statue Bases, 277, n? 83) : 'O δῆμος, | Τεβέριον Κλαύδιον | Τεβερίου ὑὸν | Νέρωνα. — IG IF 3245 (J. M. Höjte, op. cit., 277, n° 84) : Ὃ δῆμος, | Τεβέριον Κλαύδιον Teßelgiov υἱὸν Νέρωνα. — La restitution de IG I 3248 (J. M. Hüjte, op. cit., 277, n° 87) reste toutefois problématique : Ὃ δῆμος, I [[Tefé[p]uov
[K]AavöLofv) N[éolov[o]c ! viév]]. Τα. W. Bowersock, dans Caesar Augustus,
169-88 ; M. Kaplan, Greeks, 204-206. J. M. Höjte, Statue Bases,
126-
27, constate qu'en Orient, plus d'ut quart des bases de statues connues de Tibére (26,8%) date d'avant son avénement. Pour les motifs personnels et politiques de sa retraite volontaire ou forcée à Rhodes, qui depuis l'Antiquité furent interprétés de maniéres diverses, notamment par Tacite, Velleius Paterculus, Suétone et Dion Cassius, voir G. Bowersock, Augustus, 14 ; R. Seager, Tiberius, 29-35 ; W. J. Sonnabend, « Tiberius auf Rhodos : Rückzug oder Kalkül ? », dans C. Schubert und K. Brodersen (éds), Rom und der griechische Osten. Festschrift für Hatto H. Schmitt zum 65. Geburtstag (Stuttgart 1995) 113-16. Bien que Tibère ait renoncé à toute activité politique et militaire pendant ces sept années d’exil, il continua à conserver, gräce à son imperium proconsulaire et sa puissance tribunicienne jusqu'à l'expiration du délai de cinq ans en 1 av. J.-C., la totalité de ses compétences civiles et militaires, qui lui permirent d'étre considéré comme le représentant légal de Rome en Orient, supérieur à tous les gouverneurs des provinces (F. Hurlet, Collégues, 105-12).
* [G Il 3243 (J. M. Hójte, Statue Bases, 277, n? 82).
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Ἢ Bo[vÀn fi ἐξ ᾿Αρείου πά-] yov, Τεβέριον Κλαύ-]} διον Néo[o]va, εὔεργέτην διὰ] προγόvow τίοῦ] δήμου.
S
En effet, si la mention des ancétres n'est pas une survivance du vocabulaire honorifique des monarques hellenistiques', il faut admettre que de membres de la famille patricienne des Claudii, à laquelle appartenait Tibére avant son adoption par Auguste, exergaient leur patronage à Athènes, comme d'ailleurs en Orient depuis le IF! s. av. J.-C". Dans cette hypothèse, pendant la derniére décennie du I” s. av. J.-C. marquée par des intrigues dynastiques à Rome, qui opposaient notamment le « parti » claudien de l'épouse du prince aux partisans de sa fille, les Athéniens purent donner des témoignages d'une diplomatie exemplaire en exprimant les mémes révérences autant à l'égard du fils aîné de Livie qu'envers les deux fils adoptifs d'Auguste. Dans les documents datant de son régne, nous remarquons une tendance à l'introduire dans la sphére du divin. A cette période, nous attribuons au moins trois inscriptions honorifiques de Tibere, dont la plus significative consiste dans une dédicace de l' Aréopage, du conseil de 600 et du peuple l'appelant dieu et évergète de la cité. Le texte épigraphique appartenait à un grand monument situé devant le portique d'Attale sur l'agora, que les Athéniens avaient originalement dédié, vers le milieu du II* s. av. J.-C., au monarque de Pergame en le remerciement de la donation de la stoa portant son nom? :
'H [βουλ]ὴ f ἐξ ᾿Αρήου πάγου S
[καὶ 6 δῆμος καὶ ἢ βουλὴ [τῶν ἑξακοσίων, Τιβερίωι [Καίσαρι] θεῶι Σεβασί(στ᾽ητῶι, [εὐεργ]έτηι τῆς πόλεως.
L'emploi du titre de dieu pour Tibére dans un document public est surprenant, étant donné sa politique religieuse assez réservée concernant la vénération de sa propre personne. Il suffit, à cet égard, de rappeler la lettre de réponse qu'il adressa au koinon des Eleuthérolacones, dans laquelle il renonça à tous les honneurs exceptionnels, qui avaient été votés pour lui, et n'accepta que ceux qui conviendraient aux mortels*. Dans deux autres inscriptions identiques, cette fois privées, érigées à Athènes et à Pagai, ville voisine de Mégare, Tibère est nommé non seulement
dieu lui-même, mais aussi fils des dieux Augustes : αὑὐτοχράτορα Τιβέριον Καίσαρα θεὸν θεῶν Σεβαστῶν υἱὸν XeBaotóv.. Les dédicants, P. Occius Anteros, probablement un affranchi, et Ariston fils de Timoxenos, qui firent ériger ce monument d'aprés le testament d'Ariston fils d'Ariston de Pagai, ne nous sont pas connus par ailleurs. Ils devaient avoir été des clients de
l'empereur,
mais
de
toute
façon
une
datation
plus
précise
fondée
sur
des
critères
prosopographiques n'est pas possible. Les dédicaces avaient une autre particularité dans la mesure Οὗ, comme nous allons le voir, l'expression des θεοὶ Σεβαστοί au pluriel se rencontre habituellement dans les documents de l'Achaie à partir du règne de Claude, lors du ! Pour cette expression, voir Ph. Gauthier, Cités, 49. ΣῈ, Rawson, « The Eastern Clientelae of Clodius and the Claudii », Historia 22 (1973) 219-39, en particulier 227 ; ead., « More on the Clientelae of the Patrician Claudii », Historia 26 (1977) 340-57. * IG IT? 4209 (bloc central) ; lecture améliorée par E. Vanderpool, Hesperia 28 (1959) 86-90, pls 10-12, avec l'adjonction de deux autres fragments (SEG 17 [1960] 68). R. E. Wycherley, Agora III, 47 ; S. E. Alcock, Graecia capta, 197 ; J. M. Hüjte, Statue Bases, 277-78, n? 89. * Appendice Ia, n? 2b, en particulier ll. 17-20. Voir infra, p. 68.
5 IG 11? 3264 (Athènes) : Αὐτοκράτορα Τιβέ[ρ)]ιον Kaioalp]a θεὸν I θεῶν Σεβαστῶν υἱὸν Σεβαστόν, I Πόπλιος Ὄκιος ᾿Αντέρως καὶ ᾿Αρίσίτων Τειμοξένου Παγαῖοι ἀνέθηϊκαν, καθὼς διετάξατο αὐτοῖς ἐν τῇ δι!αθήκῃ ᾿Αρίστων > Παγαῖος. — IG VII 195 (cf. J. M. Höjte, Statue Bases, 280, n? 103, Pagai) : Αὐτοκράτορα Tiflépliov Καίσαρα θεὸν Ι θεῶν Σεβαστῶν υἱὸν Zefaotóv, | Πόπλιος Ὅκκιος ᾿Αντέρως xai ᾿Αρίσίτων Τειμοξένου Παγαῖοι àvéOni[xa]v, καθὼς διετάξατο αὑτοῖς ἐν τῇ δι ιαθήϊχῃ ᾿Αρίστων Παγαῖος. Cf. d'autres inscriptions en l'honneur de Tibére nommé dieu de son vivant (IG XII.3, 1058, Pholégandros ; IG XII.1, 772a, Lindos). Toutefois, en ce qui concerne l’Achaïe, Tibère semble avoir joui de ce privilège seulement à Athènes et à Pagai. * Un P. Occius Crispus honora Messaline entre les années 66-68 apr. J.-C. à Athènes (16 I 3280 : [Μ]εσσαλεῖναν [Néjouvos, I TI. Ὅκκιος Κρίσίπο]ς >, τὴν I ἰδίαν εὐερ]γέτιν &véOnlcv).
DE L'EVERGESIE A LA DIVINISATION
61
développement du culte dynastique. Etant donné que Livie de son vivant était pourvue de l'épithéte θεά, il semble plausible que les deux individus utilisérent ici l'expression de dieux Augustes, afin de désigner ensemble le divus Augustus et son épouse, bien qu'à cette époque l'apothéose de cette derniére n'ait pas encore été officiellement décrétée. Indépendamment de ces considérations, nous pourrions penser que toutes ces inscriptions aient été posthumes, et dans le cas de la double dédicace d'Athénes et de Pagai, nous pourrions également attribuer l'épiclése de θεός à une initiative individuelle, si nous ne connaissions pas une inscription officielle d’Athenes, érigée avant 23 apr. J.-C. par le conseil de 600 et le peuple, en l'honneur de Drusus le Jeune assimilé à Arès, dans laquelle Tibére s'appela explicitement dieu'. A l'exception peut-être d'une seule dédicace — Τιβέριον θεόν ----, dont la forme concise et l'absence d'une titulature élaborée indique plutôt une date après 37 apr. J.-C2, tous les documents athéniens accordant au prince le titre de dieu ne devaient pas étre posthumes, d'une part parce qu'une divinisation officielle qui aurait éventuellement imposé une telle titulature ne fut jamais proclamée à Rome et de l'autre parce qu'une telle nomenclature serait difficilement employée sous Caligula". Cet ensemble épigraphique doit dater des premières années de son régne, plutót que vers la fin, lorsque sa popularité était progressivement en déclin, notamment à partir de son départ à Capri. La titulature de Tibére, telle qu'elle est attestée sur certaines inscriptions d'Athénes et de Pagai, illustre la tendance à généraliser l'emploi du titre θεός à l'empereur régnant et à Livie aprés 14 apr. J.-C. Mais, en effet, cette épiclése n'était pas vide de signification. Son apparition dans les documents athéniens en l'honneur d'Auguste, dés le début de la décennie 20 av. J.-C. et, par la suite, sur les inscriptions relatives à Tibére, constitue un bon indice de l'octroi d'un hommage cultuel. Or, le deuxiéme empereur
recevait
non
seulement
des
libations
communes
avec
Auguste,
mais
il jouissait,
aprés son avénement, des sacerdoces personnels, comme en témoigne la titulature de son prétre perpétuel, Papius de Marathon, qui fut l'épiméléte de l'érection d'une statue du prince à Eleusis” :
[ vac ] Τιβέριον Καίσαρα Σεβαστόν, vac
5.
[ἢ βουλὴ fj ἐξ ᾿ΑἹρίου πάγου xai fj βουλὴ τῶν ἑξακοσίων καὶ ὁ ó[finoc, ἐπὶ ἱερείας Κλεοῦς] [τῆς Εὐκλέους] Φλυέως θυγατρός, ἐπιμεληθέντος τίῆς ἀναθέσεως vac] [ vac ] Παπί(ου) Μαραθωνίου, ἱερέως ὄντος διὰ [βίου vac ] vacTlaxi(ou) Μαραθωνίου. vac
Dans l'état actuel de la documentation, la grand-prétrise du culte impérial apparut à Athènes sous son régne. Le premier ἀρχιερεύς connu fut Polycharmos fils d'Euclés, membre d'une famille éminente de Marathon, qui, selon K. Clinton, succéda à Papius*. Alors que jusqu'à cette date les desservants du culte municipal portaient en général le titre de ἱερεύς, un siége du theätre de Dionysos réservé au prétre et grand-prétre de l'empereur améne à supposer qu'un seul ministre assuma deux sacerdoces différents : Ἱερέως
καὶ ἀρχιερέως Σεβαστοῦ Καίσαρος.
! Voir infra, p. 65. * IG IP 3265 (J. M. Höjte, Statue Bases, 278, n? 90).
* Pour
le petit nombre
de dédicaces
posthumes
de Tibére
sous
Caligula
et Claude,
voir C.
B. Rose,
Commemoration, 62-63. * IG IF 3261
(J. M. Hójte, Statue Bases, 278-79, n? 95); K. Clinton, dans Romanization,
167-69. Voir aussi la
dédicace à Demeter d'une statue de Tibére par un prètre d'Asclépios (IG IF 3263 [cf. J. M. Höjte, op. cit., 279, n? 96] : Τιβέ[ρι)ον [K]ato[aga - - - "EJlkevoetvio[- - - éjixov[v]uoc xai [ἱερεὺς ᾿Ασκληπιοῦ διὰ] I β[ίου Θε]όφιλος
Ef086EoU Ἐλευσίνιος, I til A[funtou]). Le culte municipal de Tibère était trés répandu en Orient (L. Robert, Études anatoliennes, 34-35 ; R. Seager, Tiberius, 144-47 ; M. Kaplan, Greeks, 205-206 et 208-10). 5 K. Clinton, dans Romanization, 172-75.
167-69 ; F. Lozano, Atenas, 29-30. Nous revenons sur cette famille, infra, pp.
$ Planche ΧΙ. IG IF 5034 (siège du cuneus primus sinister).
62
MARIA KANTIREA
M. Maass, qui a republié les inscriptions de la proédrie, fait deux remarques à propos de ce document épigraphique : il reprend l'ancienne datation augustéenne des IG, contrairement à celle du régne de Néron proposée par J. H. Oliver, et il constate que l'inscription telle qu'elle est préservée est le résultat de deux gravures successives. Le siège portait originalement le titre de ἱερέως Σεβαστοῦ Καίσαρος et ensuite furent ajoutées au début les lettres IEPERZ ΚΑΙ APX'. Essayant d'interpréter cette double titulature, P. Graindor, qui évidemment ne pouvait pas savoir à l'époque oü il écrivait ces lignes que le siége avait été gravé à deux reprises, a avancé l'hypothése qu'aprés la divinisation officielle d'Auguste, le méme personnage en sa qualité de prétre a desservi le culte du divus Augustus et en tant que grand-prétre le culte de l'empereur vivant, Plus récemment, A. J. S. Spawforth, s'appuyant sur le fait que pendant les premières années de l’Empire deux Athéniens parmi les plus éminents étaient qualifiés du titre de grandprétre, à savoir Polycharmos, fils d'Euclés (ἀρχιερεὺς Τιβερίου Καίσαρος Σεβαστοῦ) et Tib. Claudius Novius (ἀρχιερεὺς ᾿Αντωνίας Σεβαστῆς et ἀρχιερεὺς τοῦ οἴκου τῶν Σεβαστῶν), pense que jusqu'à l'époque de Néron le titre d' ἀρχιερεύς était purement honorifique, en notant que «the chief aim of this "title inflation" was to honor the priest, not the cult »*. Pourtant, l'existence de plusieurs ministres du culte impérial municipal présuppose la nomination de celui qui était placé le plus haut dans la hiérarchie comme ἀρχιερεύς". L'adjonction des premières lettres sur l'inscription du siége préserve, à notre avis, l'écho de ce passage de la prétrise à la grand-prétrise du culte impérial à Athénes. Dans cette hypothése, le siége était réservé chaque fois au ministre cultuel du prince régnant, qui, en méme temps, était élu ou nommé grand-prétre, à savoir président du conseil des prétres municipaux. Si, en effet, le premier titulaire est Polycharmos, il faut dater la deuxiéme gravure de l'inscription au lendemain de l'apothéose d'Auguste, période marquée d'ailleurs par une expansion des cultes personnels des membres de la famille impériale et, ainsi, par la prolifération des sacerdoces analogues dans les grandes cités
grecques. Tibére et ses proches : Germanicus et les deux Drusi Parmi les documents athéniens les plus intéressants concernant le culte rendu aux membres de la famille impériale, on compte une série d'inscriptions, notamment des catalogues d'archontes et des listes éphébiques, témoignant de l'institution d'un sacerdoce de Drusus l'Ancien : ἱερεὺς Δρούσου ὑπάτου. Créée peu après la mort du frère cadet de Tibère, le 14 septembre 9 av. J.-C., cette prétrise, qui est attestée exclusivement à Athénes, était toujours assumée par les archontes éponymes et, évidemment, elle était annuelle’. Les sacerdoces personnels d'un membre de la dynastie régnante illustrent la dévotion spéciale qu'une communauté souhaitait montrer à ce personnage et c'est pour cette raison que nous les rencontrons dans une cité et pas dans une ville voisine. Toutefois, nous ne pouvons ni préciser les motifs de son introduction ni expliquer sa persistance jusqu'à l'époque de Trajan dans la vie politico-religieuse d'Athénes. Si raisonnable que soit la supposition de P. Graindor, selon laquelle les Athéniens avaient eu particulièrement à se louer de la générosité et de l'affabilité du jeune prince, peut-étre à l'occasion d'un probable séjour dans leur cité avant 18 av. J.-C. environ, date probable de son entrée dans la vie politique par la questure, elle ne peut pas, à notre avis, justifier la longue durée de ce sacerdoce, au moment oü les autres cultes personnels des membres de la famille julio-claudienne naquirent et disparurent à des dates beaucoup plus rapprochees®. De l'autre côté, nous n'avons aucun témoignage que Drusus l'Ancien ait préparé l'institution du culte impérial à Athénes sur le modèle des provinces occidentales de l’Empire, en particulier les Trois Gaules, ce qui justifierait éventuellement cet hommage. Il s’avere pour autant que le sacerdoce posthume de Drusus consul s'inscrivait dans le cadre des honneurs funéraires, notamment pour ses succés en
! M. Maass, Prohedrie, 55, n. 111 et 116, Taf. IX ; cf. J. H. Oliver, Expounders, 82-83.
? P. Graindor, Athénes I, 151-52. ? A. J. S. Spawforth, dans Romanization, 185-86. Voir infra, pp. 173-74 et 175-77, respectivement. * K. Clinton, dans Romanization, 169-70 ; voir aussi, à cet égard, Brandis, RE 2.1 (1895) cols 471-483, s.v. ἀρχιερεύς. 5 Une liste de prêtres de Drusus consul pour la période qui nous concerne est citée en Appendice II, n° 18-32. * P. Graindor, Athènes I, 50 et 157-58. Le prince fut honoré de son vivant à Athènes d'une statue en tant que bienfaiteur (IG IT? 3249 : Ὃ δῆμος, | Νέρωνα Κλαύδιον Τεβερίου ὑὸν Δροῦσον, | τὸν ἑαυτοῦ εὐεργέτην).
DE L'EVERGESIE A LA DIVINISATION
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Germanie, que le sénat décréta dés l'annonce de son décès en 9 av. J.-C.'. Dans ce sens, il est probable, comme S. Follet nous l’a communiqué, que le premier ministre de ce culte fut un archonte éponyme — il est à rappeler, à cet égard, que Drusus l'Ancien exergait, lui aussi, une magistrature éponyme, le consulat, lorsqu'il mourut— et depuis lors la prétrise restait intimement associée à l'archontat éponyme en raison de la tradition. Nous avons déjà évoqué que dans les documents athéniens, les membres de la maison impériale étaient qualifiés le plus souvent des titres d'évergéte et de sauveur. En revanche, sur les bases de statues dressées dans l'Asclépieion à Epidaure et dans le sanctuaire d'Olympie, c'était plutót le terme de patron qui caractérisait le vocabulaire honorifique. Ainsi, la premiére cité honora en patrons Tibére et Drusus l'Ancien, avant 9 av. J.-C. Pendant la méme période, le futur empereur accepta également une statue équestre dans le sanctuaire d'Olympie en sa qualité d'évergéte et patron d'Elis?, alors qu'un certain ᾿Απολλώνιος ᾿Απολλωνίου ὑὸς Ἠλεῖος ὁ καὶ Τιβέριος Κλαύδιος y dédia à Zeus Olympien un monument du méme type, pour commémorer la victoire que le prince remporta à la course de char à quatre chevaux aux concours olympiques de l'année 4 av. J.-C. ou 1 apr. J.-C.*. La maladresse du client, en faisant graver correctement son nouveau nom, implique qu'il fut un des premiers notables locaux, le premier connu jusqu'à présent, qui a regu la citoyenneté romaine, sans doute gráce à son grand patron. Apollonios honora d'un autre monument dans le sanctuaire d'Olympie Tibere et Drusus l'Ancien en tant que πάτρωνες xai εὐεργέτες, probablement en 15 av. J.-C., alors qu'un peu plus tard, à l'occasion de la naissance de Drusus le Jeune, le 7 octobre 14 av. J.-C., il y ajouta le nom du jeune prince’. La cité et le conseil olympique renouvelerent leur hommage à Germanicus et à Drusus le Jeune aprés leur adoption par Tibère en 4 apr. J.-C. Germanicus, en tant qu’olympionique de la méme épreuve que son pére adoptif, fut honoré d'une statue équestre en 17 apr. J.-C., par M. Antonius Pisanus, père d’un prêtre local du culte impérial”. L'octroi du titre de patron associé ou pas à celui d'évergéte aux membres de la famille de Tibére, notamment dans les cités d'Epidaure et d'Elis, implique l'existence d'une clientéle claudienne, comme il est d'ailleurs attesté pour Sparte, οὐ le titre honorifique de Germanicus — ἀπὸ προγόνων ebeoyévav — évoquait sans doute le patronage que les Claudii exerçaient dans la cité depuis plusieurs générations. Toutefois, il est intéressant de noter qu'aucune inscription de Tibére aprés son accession au pouvoir romain ne nous est parvenue du sanctuaire d’Olympie?. Cette absence est surprenante, eu égard au nombre d'honneurs qu'il avait reçu avec
! Dion Cassius, Histoire romaine, 55, 2. Pour les honneurs posthumes, voir F. Hurlet, Collégues, 94-95. ? IG IV? 597 (C. Eilers, Patrons, 194, C6 ; 1. M. Hüjte, Statue Bases, 279, n° 97) : ‘A πόλις τῶν Ἐπιδαυρίων, | Τιβέριον Κλαύδιον Νέρωνα, | ὕπατον, τὸν αὑτᾶς πάτρωνα. IG IV? 596 (C. Eilers, Patrons, 194, CS) : "A πόλις τῶν
Ἐπιδανιρίων, Δροῦσον Κλαύϊδιον Νέρωνα, τὸν αὐϊτᾶς πάτρωνα. Cf. IG IV? 595. ? IvO 371 (C. Eilers, Patrons,
194, CA ; 1. M. Höjte, Statue Bases, 279-80, n? 101) : Ἡ [πόλις ἢ] vó[v Ἠ]λήων, |
Τι[βέριον Κ]λαύδιον Νέρωνα, | τὸν á[tfic] εὐεργέτην xai πάϊτρωνα, ἀρετῆς ἕνεκα, --- W. Dittenberger, suivi par C. Eilers, loc. cit., et par J. M.
Hójte, op. cit., 279, n? 100, lui attribue également
une autre base trouvée près du
piédestal de Niké (IvO 370 : Ἢ πόλις fj τῶν Ἠλείων, | N[£Joova, τὸν αὑτ[ῆ]ς | πάτρωνα, Au Ὀλυμπίῳ); d. C. C. Vermeule, RIA, 434, pense qu'il s'agissait d'un entre 50 et 54 apr. J.-C.
monument
de Néron
en tant que princeps iuventutis et il le date
* IvO 220 (I. M. Höjte, Statue Bases, 279, n° 99) : Τιβέριον Κλαύδιον Tifie]plou υἱὸν Νέρωνα, νικήσαντα Ὀλύμπια τεθρίπιπῳ τελείῳ [- - - 1 - - -J, ΓΑπολλ[ώ)νιος ᾿Απολλωνίου ὑὸς I Ἠλεῖος ὁ καὶ Τιβέριος [Κλ]αύδιος, I
τὸν ἑαυτοῦ πάτρωνα καὶ εὐεργέϊτην, Διὶ Ὀλυμπίῳ. 5 IvO 369 (J. M. Höjte, Statue Bases, 280, n? 102) : [Τι]βέίρι]ϊον Κλαύδιον Τιβερίου [v]lóv | Νέρωνα, | Νέρωνα KAa[06]vov Τιβερίου [vi]ó[v] | Δροῦσον, | Τιβέριος ΚἸλαύδιος ᾿Απολλωνίου υἱὸς 6 xai ᾿Απολλώνί[ιος, τοὺ]ς ἑαυτοῦ [πάτρ]ωνας I xafi εὐ]ε[ρ]γέτας, I xafi Ν]έρωίν]α Κλαύδιον I [Tıßlefpiov v]tóv A[ojo[o]oov, Διὶ Ὀλυμίπίῳ]. $ IvO 372 : Ἢ πόλις [8] τῶν Ἠλείων καὶ fj Ὀλυμπικὴ βουλή, | Γερμανικὸν Καίσαρα, Δροῦσον Καίσαρα, I τοὺς ἑαυτῆς εὐ[ε]ργέτας.
? IvO 221: Γερμανικὸν Καίσαρα αὐτοκράτορος | Τιβερίου Καίσαρος Σεβαστοῦ υἱόν, | νικήσαντα Ὀλύμπια τεθρίππῳ τελεί[ῳ], | Μᾶρκος ᾿Αντώνιος Πεισανός, | τὸν ἑαυτοῦ πάτρωνα, Διὶ Ὀλυμπίῳ. Pour le personnage, voir
M. Kaplan, Greeks, 258-59. * E. Rawson, Historia 22 (1973) 227. IG V.1, 375 : Γερμανικὸν Καίσαρα «Tiu. Καίσαρος Σεβαστοῦ υἱὸν» θεοῦ Σεβαστοῦ | vi(ov)óv, ἀπὸ προγόνων εὐεργέταν, If πόλις. Voir infra, p. 160.
? En revanche, Tibére reçut des honneurs en sauveur et évergète dans le sanctuaire delphique par la cité de Delphes et par le koinon des Amphictyons (SylP 791A ; FD IIL1, 529 : "A πόλις τῶν Δελφῶν, | Τιβέριον Καίσαρα
θεοῦ υἱὸν XeBactóv, σωτῆρα, | εὐεργέταν, ᾿Απόλλωνι I Πυθίῳ. --- SylP 791B ; FD IIL1, 530: [Αὐ]τοχράτορα |
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ses proches avant 14 apr. J.-C., mais elle indique que la grande popularité du prince, au moins parmi les Grecs, correspondait aux années avant et pendant son exil à Rhodes, lorsqu'il fonda en vertu de son « philhellénisme » les relations les plus stables de son patronage!. Des son avénement, la vénération de Tibére dans les cités grecques fut intégrée dans le cuite dynastique, comme nous allons le voir dans le chapitre suivant. L'activité en Orient de Germanicus est bien documentée gráce à la description détaillée de Tacite, qui y consacre neuf chapitres de ses Annales, et par les sources épigraphiques?. Pendant son voyage commencé vers la fin de l'été ou au début de l'automne 17 apr. J.-C., dont le but final était l' Arménie, le jeune prince, accompagné de sa femme Agrippine l'Ancienne et de son fils Caius, le futur empereur Caligula, adopta un itinéraire qui comprenait de nombreuses étapes dans les cités et les sanctuaires les plus prestigieux de la Gréce continentale, des iles de la mer Egée et de la province d'Asie?. D'abord, il fit escale à Nicopolis, où, en attendant la réparation de sa flotte, il visita le site de la bataille navale d'Actium et le monument triomphal que son avunculus Augustus fit ériger pour commémorer la victoire qu'il avait emportée sur son avus Antonius‘. Par la suite, il devait passer par Patras οὐ deux inscriptions latines furent érigées en son honneur, en tant que patron de la colonie, bien que cette étape ne soit pas mentionnée par Tacite). Enfin, il se rendit à Athènes dans laquelle il entra, par déférence au statut libre de la cité et à son histoire, avec un seul licteur au lieu des douze auxquels il avait droit, en raison de son proconsulat*. Les Athéniens multipliérent les honneurs pour le prince si populaire en Orient en lui érigeant de nombreuses statues". L'écho de cet hommage est préservé dans une série de listes éphébiques, dont la premiere date de l'année 44/45 ou 45/46 apr. J.-C. et la plus récente en 255/256 apr. J.-C. Elle atteste l'organisation des concours Germanikeia, qui, comme leur nom l'indique, commémoraient l'anniversaire de l'arrivée de Germanicus à Athénes en 18 apr. J.-C. Les concours, dont l'agonothésie était assumée par le gymnasiarque, devaient étre annuels et ils comportaient des épreuves gymniques et littéraires, notamment un éloge en prose en l'honneur de Germanicus et un poème qui traitait le méme sujet en vers. Pendant cette longue période, comme le remarque 5. Follet, les Germanikeia « n'ont subi aucune baisse de faveur » et ils semblent avoir été aussi populaires que les concours créés plus tard sous les Antonins et les
Sévéres?, Aprés la mort inattendue de Germanicus en 19 apr. J.-C., le renforcement de la position de Drusus le Jeune en sa qualité de seul successeur de l'empereur est illustré sur le droit d'une émission monétaire de Corinthe de 21/22 apr. J.-C., au revers de laquelle figure sa grand-mére Τιβέριον Καίσαρα | θεοῦ Σεβαστοῦ υἱὸν | Σεβαστόν, τὸ κοινὸν | τῶν ᾿Αμφικτιόνων ἐπιμελητείύϊονίτος αὐτῶν Θεο[κ]λέους | τοῦ Εὐδά[μου) φιλοκαίσαϊρος [Νιχοπολε]ίτου).
xaldılllegwoev,
! C. Böhme, Princeps, 97-98 ; cf. R. Seager, Tiberius, 172-74.
2 Tacite, Annales, 2, 53-61. 3 E. Koestermann, « Die Mission des Germanicus im Orient », Historia 7 (1958) 331-75 ; H. Halfmann, itinera, 31 et 168-70 ; R. Seager, Tiberius, 96-111 ; F. Hurlet, Collégues, 198-206, en particulier 198-200. * Tacite, Annales, 2, 53.1-2. Une inscription en son honneur mentionnant son consulat de l'année nous est parvenue de Corcyre (IG IX.1, 724).
18 apr. J.-C.
5 Achaïe II, n? 21, pl. V : [Ger]m[anic]o Iul[io Ti(berii) f(ilio) | Aug(usti) n]ep(oti) divi pronep(oti) (Caes(ari)], 1 patrono. — Achaïe II, n? 22, pl. V : Germ[anico] Caisa[ri Ti(berii) Aug(usti) f(ilio)} | divi Aug(usti) [nep(oti) divi Iulii] | pron(epoti), c[ol(oniae) Patr(ensis) patrono]. — Voir encore une inscription en son honneur d'Asine, près de
Messene (IG V.1, 1411 : ‘A πόλις, | Γερμανικὸν Καίσαρα). * Tacite, Annales, 2, 53.3. M. Kaplan, Greeks, 363-66. Germanicus avait déjà pris officiellement ses fonctions de consul ordinaire le 1° janvier 18 apr. J.-C., lorsqu'il se trouvait à Nicopolis (F. Hurlet, Collegues, 198). ? IG Yi? 3260 (base trouvée pres du temple d'Athéna Nike sur l'Acropole ; cf. D. J. Geagan, « Visits », 72): Ὃ δῆμος, I Γερ[μ]ανικ[ὸν Κα]ίσαρα | θεοῦ ZelBaotod ἔγγονον]. — IG II^ 3258 : Ἢ ἐξ ᾿Αρήου πάγου βουλὴ | καὶ ὁ
δῆμος, I Γερμανικὸν Καίσαρα. — IG IP 3259 : ᾿Αγαθῇ τύχῃ. I Ἢ ἐξ ᾿Αρείου πάγου βουλὴ | καὶ ὁ δῆμος, | Γερμανικὸν Καίσαρα. M. L. Lazzarini, RFIC 113 (1985) 36-37, fig. 2, suppose que les deux dernières inscriptions avaient été gravées sur deux faces de la même base. C'était peut-être à Athènes οὐ Germanicus acheva le seul poème de lui conservé en entier, la traduction des Phénomènes d'Aratos (D. Nony, Caligula, 64). Ici, un peu plus tard, Cn. Calpurnius Piso allait critiquer avec vivacité l'attitude amicale de Germanicus envers les Athéniens, qui avaient été
ennemis de Rome pendant la guerre contre Mithridate VI du Pont et partisans de Marc Antoine à la veille d'Actium (R. Seager, Tiberius, 100). Pour la popularité de Germanicus en Orient (Tacite, Annales, 2, 53.3), voir F. Hurlet, Collègues, 507-11, et M. Kaplan, Greeks, 258-65.
* IG IF 1969, 11. 24-25 (45/46 apr. J.-C.) : πυγμ[ῇ νικήσας] Tepluavırnors ἀνέθηκεν]. P. Graindor, MBPh 26 (1922) 176-79 ; S. Follet, Athénes, 322.
DE L'EVERGESIE A LA DIVINISATION
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Livie aux attributs de Vesta et de Ceres', mais, en particulier, sur une inscription honorifique d'Athénes qualifiant le jeune prince de l'épiclése de nouveau dieu Arés? :
Ἢ βουλὴ xai ὁ δῆμος, Δροῦσον Καίσαρα θεοῦ υἱὸν νέον θεὸν "Aon. La répétition de cette épithéte, qui avait été accordée à Caius César quelques années plus töt, à l'égard de Drusus le Jeune, renvoie aux intrigues dynastiques de la derniére décennie avant notre ére au sein de la maison d’Auguste?. Le témoignage traduit d'ailleurs les tentatives de Tibére, nommé lui-méme expressément dieu, de transférer la popularité de Germanicus à son fils naturel, malgré la politique menée par Agrippine l'Ancienne en faveur de ses propres enfants,
Nero César et Drusus Cesar‘.
L'institution des cultes dynastiques aprés la divinisation d'Auguste Les bienfaits impériaux et le culte de la domus Augusta à Gytheion A partir du régne de Tibére, on élabora une politique dynastique fondée sur la divinisation du fondateur de l'Empire et de sa famille, laissant à l'arriére-plan le divus Iulius. La vénération d' Auguste, qui, au début, avait pris modéle sur celle des dieux et des rois sauveurs, c'est-à-dire les cultes non-dynastiques, s'était progressivement transformée en un hommage rendu à la domus Augusta. Contrairement à ce qui s'était passé à Rome et dans les provinces occidentales de l'Empire oà, aprés l'apothéose du prince en 14 apr. J.-C., furent institués officiellement des cultes du divus Augustus, en Grece, comme d'ailleurs en Orient, l'adoration posthume du fondateur du principat fut intégrée dans le culte dynastique de sa maison, qui naquit au début du régne de Tibére. A cet égard, le document le plus explicite et le mieux préservé est la loi sacrée de Gytheion, qui marqua l'institution officielle du culte impérial dans le koinon des Eleuthérolacones en 15 apr. J.-C. Selon cette inscription, qui a été trouvée près du théâtre de la cité, une série de célébrations comportant des sacrifices, des jeux thyméliques et des processions sacrées fut votée en l'honneur de cinq membres de la famille impériale, de T. Quinctius Flamininus, ainsi que de deux membres de la famille royale des Euryclides de Sparte, C. Iulius Eurycles et son fils C. Iulius Lacon. Les fétes duraient huit jours, dont les cinq premiers furent consacrés successivement aux membres de la domus Augusta : le premier à Auguste, divi filius,
sauveur libérateur : θεοῦ Kato[a]ooc θεοῦ υἱοῦ Σεβαστοῦ σωτῆρος ᾿Ἐλευθερίου, le deuxième à Tibére intitulé curieusement imperator et père de la patrie: αὐτοκράτορος [Τι]βερίου Καίσαρος Σεβαστοῦ xai πατρὸς τῆς πατρίδος, le troisième à Livie assimilée à la Tyché de la cité et de tout l'éthnos, c'est-à-dire du koinon: Ἰουλίας Zeßaotäls] τῆς τοῦ ἔθνους καὶ πόλεως ἡμῶν Τύχης, le quatrième à la Victoire de Germanicus : Γερμανικοῦ Καίσαρος τῆς Νίκης et le cinquième à la Vénus de Drusus : Δρούσου Καίσαρος τῆς ᾿Αφροδείτης", En raison de leurs connotations joviennes, les épithétes σωτήρ et ἐλευθέριος, avec lesquelles Auguste fut qualifié, et donc évoqué dans le rituel, peuvent impliquer une assimilation plus ou moins explicite du prince à Zeus’. Dans ce sens, nous devons comprendre également le titre de pater patriae de Tibére : n'ayant aucune signification cultuelle dans la religion grecque, il constitua pourtant le terme qui associait par analogie l'empereur romain à Jupiter. Or, il s’avere
' Voir infra, p. 103. ? IG IP 3257 (V. Ehrenberg et A. H. M. Jones, Documents, 96, n? 136). ? Voir supra, p. 58. G. W. Bowersock, dans Caesar Augustus, 184. * F. Hurlet, Collégues, 219-22 et 534-35. 5 Tacite, Annales, 1, 8 ; J. Gage, « Divus Augustus. L'idée dynastique chez les empereurs julio-claudiens », RA 34
(1931) 11-41,en particulier 14-15 ; D. Fishwick,
ICLW 1.1, 158-63.
$ Appendice Ia, n? 2a, ll. 7-12. ? Voir, à cet égard, M. Bergmann, Strahlen, 103-107. * Tibére refusa le titre de pater patriae et le prénom d' imperator que le sénat lui avait accordés en 15 apr. J.-C. (Tacite, Annales, 2, 87 ; Suétone, Tibére, 26 ; Dion Cassius, Histoire romaine, 57, 8.1 ; cf. 58, 12.8). R. Seager,
Tiberius, 142-43 ; A. Alfóldi, Repräsentation, 205-206 ; id., Vater, 122-24 ; D. Fishwick, ICLW
L.1, 88.
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que ces épicléses faisaient allusion à une évergésie impériale, grâce à laquelle récupérer une sorte de liberté. Cette supposition se confirme d'une part par attribue à Auguste la libération des cités des Eleuthérolacones de la domination réorganisation de leur propre koinon' ; d'autre part par une inscription acéphale, theätre de Gytheion, en l'honneur de Tibére parce que celui-ci et son pére
le koinon put Pausanias, qui spartiate et la trouvée dans le firent restituer
l'ancienne liberté de la cité? : [Αὐτοκχράτορα Τιβέριον] [Καίσαρα Σεβαστὸν Σεβασ-]
τοῦ Καίσαρος ὑόν, 5
fi πόλις ἀποκατασίτή-] oavra μετὰ τοῦ πατίρός]
τὴν ἀρχαίαν ἐλευ[θ]ερίᾳν. Ce changement devait avoir eu lieu peu aprés 7 av. J.-C., lors de la chute du dynaste local Euryclés qu'Auguste avait installé comme hégémon de Sparte aprés Actium. L'idée de la libération, que la loi sacrée comporte, est encore renforcée par la renaissance du culte du premier Romain « libérateur » de la Gréce, T. Quinctius Flamininus, à qui le sixiéme jour des fetes fut consacré*. Le renouvellement de cet ancien hommage fut étroitement lié à la création du culte impérial, dans le sens oü c'était Auguste l'empereur sauveur qui, deux siécles aprés l'évergésie du magistrat romain « philhelléne », libéra les cités des Eleuthérolacones. Dans ce contexte, nous devons également comprendre l'assimilation de Livie à la Tyché de la cité. Sauf dans la loi sacrée, l'impératrice portait la méme épiclése en plus du titre de la déesse trés épiphane, sur un pilier de marbre portant sa statue, dressée probablement par un magistrat local prés ou dans le théâtre’. Bien que son nom ne soit pas préservé, l'attribution du monument à Livie nous parait certaine : [.. Γυθεατ]ῶν πό[λε]ως τὸ ἄγαλμα ἀνέθηκεν τῇ ἐπιφανεστάτῃ
5. θεᾷ Τύχῃ τῆς πόλεως. L'épithéte ἐπιφανεστάτη renvoyait à son séjour à Gytheion en 40 av. J.-C. pendant la guerre pérusinienne, lorsqu'elle chercha avec son premier époux Tib. Claudius Nero et son fils Tibére, alors un petit enfant, la protection de la cité, qui, à cette époque, se trouvait sous le patronage des Claudii. Quand plus tard, en 21 apr. J.-C., Auguste visita Sparte, il fit plusieurs donations aux Lacédémoniens en récompense de l'accueil et de l'hospitalité qu'ils avaient offerts à sa femme*. Il est fort probable que l'impératrice soit intervenu en personne auprés de son époux et de son fils en faveur des cités des Eleuthérolacones et c'était pour cette raison qu'elle méritait l'épithéte Tyché, qui l'identifiait à la personnification de la cite’. Les images du divus Augustus, de Livie et de Tibére étaient dressées dans le théâtre de la cité, de telle maniére que celle du fondateur de l'Empire était élevée au milieu du groupe, flanquée de
' Pausanias, Laconie, 21.6 : Γύθιον δὲ ἀπέχει μὲν σταδίους τριάκοντα Αἰγιῶν, ἐπὶ θαλάσσῃ δὲ ᾧκισμένον ἔστιν
ἤδη τῶν Ἐλευθερολακώνων, otc βασιλεὺς Αὔγουστος δουλείας ἀφῆκε Λακεδαιμονίων τῶν ἐν Σπάρτῃ κατηκόους ὄντας. Voir, à cet égard, un passage de Strabon, Géographie,
8, 5.5 (C 366), cité aprés une mention d’Eurycles:
συνέβη δὲ xai τοὺς Ἐλευθερολάκωνας λαβεῖν τινα τάξιν πολιτείας, ἐπειδὴ Ῥωμαίοις προσέθεντο πρῶτοι οἱ περίοικοι, τυραννουμένης τῆς Σπάρτης, ol τε ἄλλοι καὶ οἱ Εἴλωτες. R. Bernhardt, Imperium, 193-95, n. 523 ; S. Accame, Dominio, 127 ; G. Bowersock, Augustus, 91-92 ; M. Sartre, Orient, 200. 2 IG V.1, 1160 ; H. Seyrig, RA 29 (1929) 92, n. 2, restitue le nom de Tibére dans les deux premières lignes. ? J. H. Oliver, Historia 30 (1981) 415 ; voir aussi infra, pp. 160-63.
* Appendice Ia, n? 2a, il. 11-12. 5 S. B. Kougéas, 'EAAnvixá 1 (1928)44 (SEG 11 [1954] 925) ; E. Kornemann, Documente, 10-11, n? 4.
5 Voir infra, p. 160. ? P. Veyne, Latomus21 (1962) 55-56 ; U. Hahn, Frauen, 51-52.
DE L'EVERGESIE A LA DIVINISATION
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celles de l'impératrice à droite et de l'empereur régnant à gauche'. Il devient évident que, par la précision minitueuse concernant la disposition des effigies, les Gythéates réservaient à Livie la place d'honneur, qui, contrairement à la coutume romaine, chez les Grecs était la droite, alors qu'ils laissaient à son fils celle secondaire à gauche de cet ensemble. Pourtant, cette représentation ne correspondait pas à l'ordre des jours qui leur étaient consacrés, oü, aprés le premier qui était celui d'Auguste, le deuxiéme était dédié à Tibére et le troisiéme à Livie. Or, dans le cuite dynastique l'empereur régnant venait en premier des vivants, immédiatement aprés le fondateur du principat, alors que dans la disposition des statues, à laquelle le protocole rituel ne donnait aucune priorité importante, on accordait par courtoisie à la veuve et prêtresse du divus Augustus le premier rang d'honneur que son áge et sa longue union avec le prince défunt rendaient digne de cet égard. D'après nos connaissances sur l'iconographie de Tyché, nous pouvons reconstituer l'image de l'impératrice, la téte tourellée, tenant dans les mains les attributs par excellence de la déesse : un gouvernail et une corne d'abondance ou encore le globe du monde’. Les effigies étaient peintes et fournies avec d'autres installations architecturales issues de la pratique du theätre (des plates-formes pour le choeur, quatre portes pour les mimes et des tabourets pour la symphonie), connues par la liste de prestations qui clôt le document‘, L'agoranome placait devant celles-ci, au centre de la scène du théâtre, une table sacrificielle avec un encensoir, οὐ chaque jour avant le commencement des jeux thyméliques, les synédres du koinon des Eleuthérocalones et tous les magistrats de Gytheion devaient accomplir une libation pour le salut des empereurs’. Le texte ne donne aucun indice révélant si les sacrifices étaient accompagnés de la proskynése devant les images impériales, comme A. Alföldi le laisse entendre. Dans le contexte religieux des cités anciennes, les statues de culte représentaient en général des entités non existantes ou non présentes. Ayant un caractére substitutif, leur consécration était motivée par un rituel : faute de pouvoir porter le dieu ou l'empereur en procession, on portait son image. Le transfert des effigies d'Auguste, de Livie et de Tibére au cours d'une procession sacrée, qui partait du sanctuaire d'Asclépios et d'Hygeia pour se terminer au Kaisareion, constituait, peut-étre, le rite le plus caractéristique du culte impérial à Gytheion. Organisé par la cité sur le modèle des pompes solennelles des dieux, ce cortège officiel était composé des éphébes et des citoyens couronnés de laurier et vétus de blanc, ainsi que des vierges sacrées et des femmes en vêtement rituel”. Lors de leur arrivée au Kaisareion, les autorités locales procédaient à deux séries de sacrifices. Les premiers concernaient l'immolation d'un taureau par les éphores pour le salut des souverains et dieux et pour la préservation éternelle de leur régne : ὑπὲρ τῆς τῶν ἡγεμόνων xai θεῶν σωτηρίας xai ἀϊδίου τῆς ἡγεμονίας αὐτῶν διαμονῆς. Les seconds étaient également sanglants et ils étaient accomplis sur l'agora par les autres colléges de magistrats et par les phiditia, corps analogues aux syssitia de Sparte, qui, en
! Appendice lectisternium.
Ia, n? 2a, 1l. 2-4.
L. Wenger,
ZSS 49 (1929)
319,
pense
qu'il
s'agissait
de la célébration
d'un
2H. Seyrig, RA 29 (1929) 89-92 ; cf. Tacite, Annales, 3, 64. 51. Kajanto, ANRW II, 17.1 (1984) 526-27. Cf. la représentation la plus fameuse de la déesse, c'est-à-dire la statue colossale cultuelle de la Tyché d'Antioche, œuvre du sculpteur Eutychidés de Sicyone, exécutée sur l'ordre de Séleucos I” Nicatór, lorsque le roi fonda la cité homonyme sur les côtes d'Oronte en Syrie vers 300 av. J.-C. (T. Dohrn, Die Tyche von Antiochia [Berlin 1960] ; J. C. Balty, LIMC 1.1 [1981] 840-51, s.v. Antiochia ; L. Villard, LIMC VIIL1 [1997] 115-25, s.v. Tyche ; voir encore F. Allégre, Étude sur la déesse grecque Tyché. Sa signification religieuse et morale ; son culte et ses représentations figurées [Paris 1889] 235-40). Pour son attribut par excellence, la couronne tourellée, dans l'art des pays de l'Orient et de la Grèce jusqu'à la fin de la période hellénistique, voir P. Papageorgiou,
To τειχόμορφο στέμμα στὴν τέχνη tn; Μέσης Avatoing καὶ rnc ἀρχαίας Ελλάδας ἕως to τέλος της ελληνιστικής ἐποχῆς (Thessalonique 1997).
* Appendice Ia, n? 2a, ll. 33-36. * Appendice Ia, n? 2a, ll. 4-7. Dans la pratique rituelle, la table sacrificielle pouvait servir à diverses oblations non sanglantes (J. L. Durand, « Images pour un autel », dans R. Etienne et M.-Th. Couilloud-Le Dinahet [eds], L'espace
sacrificiel dans les civilisations méditerranéennes de l'Antiquité. Actes du Colloque tenu à la Maison de l'Orient [Lyon, 4-7 juin 1988], [Lyon 1991) 45-51, en particulier 49-50).
* A. Alföldi, Repräsentation, 74. ? Appendice Ia, n? 2a, 1. 24-28. H. Seyrig, RA 29 (1929) 99-100 ; L. Robert, REA 62 (1960) 316-24 ; cf. D. Fishwick, ICLW L1, 123-24. Pour le culte des images et des statues impériales, voir A. Alföldi, Repräsentation, 65-79.
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outre, devaient donner des banquets publics'. Or, les sacrifices, qui avaient lieu au Kaisareion et sur l'agora, étaient différents des libations de l'encens que les synédres fédéraux et les archontes de Gytheion devaient offrir devant les images impériales dans le theätre, comme l'atteste d'ailleurs la présence d'un encensoir. Malgré leur aspect rituel distinct, l'acte cultuel dans les deux cas était accompli en faveur du salut et de l'éternité de la souveraineté de la domus Augusta. Le prétre du divus Augustus nommé par l'ensemble des cités du koinon des Eleuthérolacones devait normalement présider à toutes les cérémonies. La réaction de Tibére à cette décision nous est préservée dans la lettre de réponse qu'il envoya aux éphores de Gytheion, oü il remercia la cité et le koinon de la piété qu'ils avaient professé à l'égard de son pére et du respect qu'ils avaient montré envers les autres membres de la famille impériale. Le nouveau prince approuvait les honneurs cultuels votés pour le divus Augustus en raison de ses nombreux bienfaits dans le monde entier, mais il voulait réserver pour lui ceux qui conviendraient aux mortels tout en laissant sa mére de répondre elle-méme pour ce qui la concernait : « Je crois que, bien qu'il soit juste pour tout le genre humain en général et pour votre cité en particulier de conserver intacts les honneurs divins dus à la grandeur des bienfaits rendus au monde entier par mon pére (Auguste), pour moi personnellement, il me suffit de recevoir des honneurs plus modestes et plus humains ». Cette réponse s'alignait sur la politique modérée de l'empereur soucieux de ne pas permettre des manifestations exagérées du culte impérial, en particulier en ce qui concernait sa propre personne’. Vénus Genetrix et Victrix : l'idéologie dynastique des Julii dans la loi sacrée de Gytheion Dans la loi sacrée de Gytheion, les honneurs conférés à la Victoire de Germanicus — Γερμανικοῦ Καίσαρος τῆς Νίκης — et à l'Aphrodite de Drusus — Δρούσου Καίσαρος τῆς "Aqooótítnc* — traduisaient, selon nous, l'idéologie julio-claudienne portant sur la succession impériale. La phraséologie assez anormale des deux formules au génitif n'a pas, à notre connaissance, de paralléles dans l'épigraphie grecque. De toute fagon, il faut réfuter toute assimilation des princes à des divinités féminines et accepter comme plus probable l'hypothése que le culte concernant les deux fils de Tibére ne s'adressait pas directement à eux mais à deux
déesses protectrices. La famille patricienne des Iulii essayait toujours d'utiliser à son profit le prestige des divinités troyennes. La revendication du patronage de Vénus par Jules César et ensuite par Auguste symbolisait la tentative d'éterniser leur descendance du fils légendaire de la déesse, Enée, le prince de Troie et le fondateur de Rome. Gráce à cette interprétation mythique de la généalogie divine, appuyée sur l'altération du nom d'Ilos, fils d'Enée, qui faisait allusion au gentilice de leur famille, les Iulii insistaient sur l'aspect Genetrix de la déesse au sens troyen du terme en confondant l'ascendance de leur dynastie avec les origines du peuple romain. Les prétentions généalogiques vénusiennes du dictateur préfiguraient la proclamation de sa divinisation, alors
' Appendice Ia, n? 2a, ll. 28-30. H. Seyrig, RA 29 (1929) 100-101. ? Appendice, la, n? 2a, Il. 33-34. En outre, la loi fixe des sanctions pénales, qui frappaient les responsables de l'organisation des fêtes en cas d'infidélité (L. Wenger, ZSS 49 [1929] 323-27) : l'agoranome était obligé de rendre ses
comptes dans la première assemblée du peuple après la fin des cérémonies et s'il était coupable de détournement de fonds ou de fausses écritures, il serait privé du droit d'assumer des magistratures profit de la caisse de la cité et utilisés pour des ornements supplémentaires (Il. magistrats locaux n'accomplissaient pas les sacrifices au Kaisareion et sur l'agora au profit des dieux d'une amende de deux mille drachmes (ll. 30-32) ; dans les
et ses biens seraient confisqués au 12-17) ; si les éphores et les autres respectivement, ils seraient frappés deux cas il était loisible à chaque
Gythéate de les poursuivre (Il. 17-18 et 32-33). Le dernier paragraphe du texte préservé concerne les éphores de la cité qui, outre la remise des trois images impériales, devaient le texte de la loi sur une stéle et donner aussi une copie Herzog, ZRG 50 (1930) 628-33, les derniéres lignes trés réponse de Tibere, mentionnent les sanctions pénales décisions prises par le koinon et, par conséquent, ne (Appendice Ia, n? 2a, apparat critique).
fournir les principaux accessoires des concours, faire graver aux archives publiques (Il. 33-41). Selon la restitution de R. mutilées du texte, qui précédent l'inscription de la lettre de trés sévéres pour tous ceux qui ne respecteraient pas les montreraient pas leur loyauté envers la maison impériale
? Appendice Ia, n? 2b, en particulier Il. 17-20. M. P. Charlesworth, « The refusal of divine honours ; an Augustan formula », PBSR 15 (1939) 1-10 ; ©. Montevecchi, « Osservazioni sulla lettera di Tiberio ai Giteati », Epigraphica 5-6 (1943-1944) 104-108 ; D. M. Pippidi, Autour de Tibere (Bucarest 1944) 154-55 ; R. Seager, Tiberius, 144-50 ; D.
Fishwick, ICLW 1.1, 159. * Appendice Ia, n? 2a, Il. 10-11.
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que le culte de Vénus en tant que déesse progénitrice des Césars et du peuple romain, et en sa qualité de divinité guerriére, revétait progressivement des aspects de l'idéologie dynastique et de
la politique militaire des Julio-claudiens!. Dés son accession au pouvoir, Tibére tentait systématiquement de souligner son appartenance et, en particulier, celle de son fils Drusus le Jeune à la gens du fondateur de l'Empire?, une politique qui trouva son expression par excellence dans la vénération de Vénus. En Gréce, la construction et la consécration du temple de Venus Genetrix ou Victrix, dit temple F, sur le forum de Corinthe date de son regne? et il est probable que pendant cette période fut institué un culte de Venus Augusta à Dymé*. Dans les provinces orientales, le rattachement impérial au culte de la déesse julienne prenait souvent la forme d'assimilations vénusiennes des
impératrices et des princesses de la domus Augusta. La plus intéressante pour notre étude est l'attestation de Livilla, l'épouse de Drusus le Jeune, comme θεὰ ᾿Αφροδείτη ᾿Ανχεισιάς à Ilion de Troade, vers le début du règne de Tibèref. Un peu plus tard, sous Caligula, Drusilla fut saluée en nouvelle déesse Aphrodite à Athènes et dans plusieurs cités de l'Asie. Quoique ces dédicaces proviennent des initiatives locales, l'influence de l'idéologie officielle romaine est évidente. II nous parait donc trés probable que l'Aphrodite de Drusus, dans le document de Gytheion, s’identifiait à la Vénus impériale’, qui allait de pair avec la Victoire de Germanicus. Sans pour autant qu'elles soient trés explicites, les deux expressions faisaient allusion aux deux aspects de la Vénus julienne, Genetrix et Victrix. Dans cette optique, la loi sacrée incite à reconsidérer la maniére dont certains éléments, parmi les plus importants de l'idéologie politico-religieuse d'Auguste, s'intégrérent dans le système cultuel grec. L'attente des bienfaits impériaux et le culte de la domus Augusta à Messéne Un décret mutilé de Messéne, trouvé pres du Sébasteion de la cité, témoigne également de l'institution du culte dynastique dans la cité, en 15 apr. J.-C.?. Le document fut voté par le conseil des synédres et daté par leur secrétaire, qui était aussi prêtre du dieu Auguste". Malgré son état fragmentaire, en particulier dans la premiere partie, nous pouvons déduire qu'il se référait à la célébration d'une féte en l'honneur de la domus Augusta, qui devait comprendre au moins le divus Augustus, Tibére, Livie appelée θεά, Antonia la Jeune et Livilla. L'existence des noms des deux princesses implique qu'il fallait restituer, dans la partie du texte qui manque, ceux de leurs
! Suétone, Divus Iulius, 6.1-2 ; Appien, Guerres civiles, 2.68 (281) ; SyIP 760 (Éphése). S. Weinstock, Julius, 15-18, 80-91 et 128-32, pls 7 et 14 ; L. R. Taylor, Divinity, 58-59 et 62-63 ; L. Cerfaux et J. Tondriau, Culte, 286-87 et 29495 ; R. Schilling, Vénus, 272-323 et 331-38 ; C. C. Vermeule, Images, 65-66 ; P. Zanker, Macht, 198-204, Abb. 150155. Voir aussi M. Speidel, « Venus Victrix-Roman and Oriental », ANWR II, 17.4 (1984) 2225-38. ? R. Seager, Tiberius, 118-22; F. Hurlet, Collégues, 222-24. Dans oe cadre, s'inscrit la présence des images autant daudiennes que juliennes lors de la procession funéraire de Drusus le Jeune à Rome en 23 apr. J.-C. (Tacite, Annales, 4, 9). * Corinth VIIL3, 56, pl. 8 (fragment de marbre qui appartenait au temple) : (Ve]neri [- - -]. C. K. Williams II,
« Temple E », 161-62 ; cf. H. Stansbury, Corinthian, 237-38, pense que le temple ait été dédié à l'Aphrodite grecque. longtemps vénérée à Corinthe avant la colonisation romaine.
* Voir infra, p. 101, n. 1.
SU. Hahn, Frauen, passim. $ ILS 8787. L'épithéte Anchisias est formée du nom d'Anchise, le père d'Énée. U. Hahn, Frauen, 126-27 ; M. Rostovtzeff, RH 163 (1930) 17-18 ; R. S. Rogers, Studies in the reign of Tiberius (Baltimore 1977) 112-13. Voir également la qualification de Julie l'Ancienne comme ᾿Αφροδίτη Γενέτειρα et Venus Genetrix sur une inscription bilingue de Lesbos datant de 16-13 av. J.-C. (IG X11.2, 537 ; U. Hahn, Frauen, 107-108).
? Voir infra, p. 72. * F. Taeger, Charisma II, 263-64 ; E. Kornemann, Documente, 23-24, suppose que les statues des deux princes étaient dressées dans les temples des deux déesses respectivement ; cf. H. Seyrig, ΚΑ 29 (1929) 94, pense qu'Aphrodite était évoquée ici en tant que déesse protectrice du mariage de Drusus avec Livilla ; M. Rostovtzeff, RH 163 (1930) 19-20, suggére une identification de Livilla à la déesse, suivi par U. Hahn, Frauen, 127 et 129, n? 31, qui, en outre, apporte un parallélisme avec l'exemple d'Ilion de Troade que nous avons mentionné ; A. Piganiol, Histoire de Rome (Paris 1946) 262, opte pour une assimilation de Drusus à Aphrodite en évoquant « le nom de Ptolémée
Aphrodite donné à Philopatór ». ? Appendice Ia, n? 3. ? Pour le rôle du synédrion dans la vie politique de Messène, voir P. Fröhlich, « Les institutions des cités de Messénie à la basse époque hellénistique », dans J. Renard (éd.), Le Péloponnése : Archéologie et Histoire. Actes de la rencontre internationale de Lorient (12-15 mai 1998), (Rennes 1999) 229-42, en particulier 235-40.
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époux, Drusus l'Ancien et Drusus le Jeune respectivement, ainsi que trés probablement ceux de Germanicus et d'Agrippine l'Ancienne'. Durant ces festivités, les magistrats locaux devaient prêter serment de fidélité à Auguste, à Tibére et à leurs descendants. Bien que de l’Achaïe aucun texte relatif ne nous soit parvenu, nous connaissons des documents épigraphiques provenant de Chypre et de l'Asie Mineure, nous révélant que les archontes de la cité ou du koinon et le peuple juraient loyauté et piété à la domus Augusta, en invoquant comme témoins les divinités et, dans certains cas, l'empereur apothéosé, et qu'ils adressaient des priéres et des voeux pour le salut du prince régnant. Cette sorte de promesses solennelles constituait la meilleure preuve de l'attachement des provinciaux à l'idéologie et aux principes du régime et elle devint un élément trés important de l'institutionnalisation du culte impérial dynastique?. Le texte mentionne par la suite que des agneaux étaient amenés au Sébasteion pour étre immoles?. Pendant cette procession, le prêtre annuel de l'empereur allait en tête du cortège portant des torches et il entrait le premier dans le sanctuaire, oü il procédait à l'illumination des images impériales. Le port de torches (δᾷδες) ou, plus souvent, de lampes (λύχνου) constituait un élément principal du rituel des dieux répété dans les cérémonies en l'honneur des empereurs, le plus souvent dans les mystéres*. Les fêtes duraient trois jours pendant lesquelles toute activité publique ou privée, notamment les procés et les exécutions, était suspendue pour que tout le peuple puisse y participer. Les concours gymniques et hippiques se déroulaient le jour du dies natalis d'un empereur, mais l'état fragmentaire de la premiere partie du document ne permet pas
de conclure s’il s'agissait de l'anniversaire du divus Augustus ou de celui de Tibere*. Les derniéres lignes du document, qui sont préservées presque intégralement, concernaient la décision de la cité d'envoyer à Rome une ambassade pour exprimer les condoléances du peuple de Messéne pour la mort d'Auguste et pour féliciter le nouveau prince pour son avenement. Excepté cet acte typique du protocole, le but le plus essentiel de cette délégation résidait dans la fin du document : il consistait à se plaindre auprés de l'empereur des maux qui accablaient la cité et de demander sa grâce”. Les graves problèmes évoqués ici étaient, selon toute vraisemblance, le conflit entre Messéne et Sparte pour la possession et le contróle de la Denthéliatide sur le mont Taygéte*. A l'occasion ou encore sous le prétexte de la proposition de cette série d'honneurs dynastiques, les Messéniens essayaient d'anticiper une éventuelle décision impériale en leur faveur?. Dans cette optique, la loi sacrée de Gytheion et le décret de Messene constituent deux documents trés intéressants illustrant les liens entre l'évergétisme, réel ou attendu, et la vénération des empereurs. Dans le premier cas, la création du culte impérial résulta de
* Appendice Ia, n° 3, il. 20-22 et 26-29. ? $. Weinstock, « Treueid und Kaiserkult », MDAI(A) 77 (1962) 306-27 ; A. Alföldi, Repräsentation,
196-99 : M.
Strothmann, Augustus-Vater, 90-97. La seule représentation iconographique, provenant de l'Orient, d'une telle cérémonie devant les images impériales, est préservée dans une fresque du temple des dieux à Dura Europos et date de
la fin du II* ou du début du IIT s. apr. J.-C. (Th. Pekäry, « Das Opfer vor dem Kaiserbild », BJ 186 [1986] 91-103, Abb.
1-2).
? Appendice, Ia, n° 3, Il. 22. Cette clause est confirmée par des traces d'éléments organiques trouvées dans une chambre du monument (voir infra, pp. 132-33). * Appendice,
Ia, n? 3, 11. 22-29. H. W. Pleket, « An aspect of the emperor cult : imperial mysteries », HThR
58
(1965) 331-47, en particulier 342-44. 5 Appendice Ia, n? 3, il. 33-34. Cette ordonnance est assez fréquente dans les décrets relatifs aux fêtes (F. Sokolowski, Lois sacrées de l'Asie Mineure [Paris 1955] 25-27, n? 8, avec des références épigraphiques). A propos de Τ᾽ ἐκεχειρία, qui ne signifie pas ici une trêve d'armes, mais une trêve judiciaire et sacrée, puisque la fête était locale, voir L. Robert, Études anatoliennes, 177-79, avec citation d'autres exemples.
$ Appendice Ia, n° 3, ll. 34-36. ? Appendice Ia, n? 3, ll. 36-41. 5 Ces disputes territoriales entre les deux cités persistérent de l'époque archaïque jusqu'au moins le II* s. apr. J.-C. Pour la période qui nous concerne, l'ager Dentheliatis, qui avait été donné aux Spartiates par Marc Antoine aprés la bataille de Philippes en 42 av. J.-C., revint aux Messéniens en 25 apr. J.-C., à la suite d'une décision du gouverneur de
la province, Atidius Geminus, confirmée par décret du sénat romain, mais en 78 apr. J.-C., il fut attribué de nouveau à Sparte, peut-être en conséquence de la réforme de Vespasien concernant le retour de l’Achaïe au statut provincial (S. Accame, Dominio, 107 ; A. J. S. Spawforth, Sparta, 138-39 ; C. Grandjean, Les Messéniens de 370/369 au 15 siècle de notre ére. Monnayages et Histoire, BCH Suppl. 44 [2003] 250-51). ? Pour les rapports entre le prince et les cités concernant des priviléges, voir F. Millar, Emperor, 410-34.
DE L'EVERGESIE A LA DIVINISATION
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l'institution politique du koinon suite à une intervention favorable du prince, tandis que dans le second il servait de prétexte pour solliciter l'acquisition des privileges. Outre ces documents, nous possédons un décret mutilé de Phérés, une petite ville voisine de Messène, en l'honneur d'une citoyenne locale nommée Stéphanis, fille d' Agathias, qui se réfère au dies natalis de Tibére. Le texte, qui est daté de l'année 30/31 apr. J.-C. selon l'ére actienne, nous est parvenu malheureusement dans un état trés fragmentaire — en effet ne sont préservées que les premières lignes — et donc il ne peut pas nous fournir d'autres renseignements, sauf que progressivement les fétes de l'anniversaire des empereurs et des membres de leur famille proliféraient dans les cités grecques'.
La domus Augusta sous Caligula et Claude : la création de trois divae Caligula et la maison julienne Dés son élévation au pouvoir Caligula, qui « négligeait » systématiquement l'apothéose de Tibére, appuya sa politique dynastique sur deux idées principales : sa descendance julienne du cóté maternel et la restauration de la mémoire de sa mére et de ses deux fréres, qui avaient été victimes des actes de son predecesseur?. Le deuxième aspect de cette politique se reflète sur une émission corinthienne, la seule qui date de son court régne : elle représente, outre l'empereur, ses parents Germanicus et Agrippine l'Ancienne, ses fréres Nero César et Drusus César, ainsi que sa grand-mère paternelle Antonia la Jeune’. La promotion systématique des honneurs rendus à sa mére, qui était la descendante directe du divus Augustus, mettait en évidence l'appartenance du jeune prince à la maison des Iulii. Dans ce cadre, il faut comprendre la filiation d’Agrippine l'Ancienne — θυγα[τριδ]ῆν θεοῦ Καίσαρος --- sur une dédicace posthume, trouvée prés de Messène, qui soulignait la parenté de la princesse avec le fondateur de l’Empire“. De méme, la référence minutueuse de la généalogie de Caligula sur un document honorifique athénien de l' Acropole, où il se disait descendant directe du dieu Jules César, arrière petit-fils du dieu Auguste, petit-fils de Tibére et fils de Germanicus, visait apparemment à mettre ce privilège en relief et à légitimer ainsi son ascension au pouvoir’. La titulature impériale de l'inscription d’Athenes répétait, selon toute vraisemblance, l'idéologie dynastique du prince, telle que celui-ci voulait l'appliquer dans les documents officiels, comme en témoigne l'intitulé d'une lettre qu'il adressa aux Panhellénes$. Caligula, dont l'avènement fut salué par les naopes de la panégyrie des Pamboïotia en Béotie comme « le moment où le règne bienheureux pour tous du nouveau dieu Auguste a brillé devant nous »’, devait recevoir des honneurs cultuels en Grèce à l'exemple de ses prédécesseurs. Dans l'état actuel de la documentation, des renseignements de cette vénération proviennent du sanctuaire de Delphes, oü les Amphictyons lui consacrérent un
! IG V.1, 1359 : ᾿Αγαθῆι τύχηι. | "Etovc ἑξηκοστοῦ xai πρώτου ἀπὸ τῆς τοῦ θεοῦ Σεβαστοῦ [νίκης] | πρὸ δέκα ἕξ καλανδῶν Δεκεμβρίων, ἥτις ἐστὶν γενέθλιοίς Τιβ. Σειβα]στοῦ ἡμέρα’ ἐπειδὴ Σταφανὶς ᾿Αγαθία{ι)τὸ ἐκ προγόνων
ἔξθος | διατηρεῖ] τοῖς προτέρο(ι)ς αἰεὶ προστιθεῖσα καινότερον [- - - II - - -] ἀδιεξ[ἤγητον - - -]. ? J. P. V. D. Balsdon, The Emperor Gaius (Caligula) (Oxford Barrett, Caligula, passim ; R. A. Bauman, Women, 138-65.
1934) passim;
D. Nony,
Caligula, 225-34 ; A. A.
? M. Amandry, Monnayage, 69-71 et 181-92, ἐπι. XVII, pls XXV-XXIX ; RPCI, 1172-1179, pl. 61. * IG V.1, 1394 : [Γαΐου Καίσαρος | Σεβαστοῦ] l'egl[ua]vexot μητέρα, ! ΓΑγρι)ππίνην, θυγαι![τριδ]ῆν θεοῦ Καίσαρος II [Σεβ]ᾳστοῦ, γυναῖκα | [Γερμ]ανικοῦ Καίσαρος, | f. . . τὰς Φιλοκράτους I [ἀἸνέθηκε. Cf. une autre inscription posthume d’Agrippine l' Ancienne de l'agora d’Athenes (B. D. Meritt, Hesperia 37 [1968] 290, n? 30, pi. 79 [SEG25 (1971) 208] : 'O [δῆμος], ᾿Αγρ[υππῖναν Γαΐου) ! Καίσίαρος Σεβαστοῦ | μητέρα]. > 1G IP? 3267 : [Γάιον Καίσαρα Σεβαστὸν l'eguavixóv, | θεοῦ Ἰουλίου ἀπόγονον, θεοῦ Σεβαστοῦ Τιβερίου ΣΙεβαστοῦ υἱωνόν, | Γερμανικοῦ] Καίσαροίς υἱόν, εὐεργέιτην τῆς πόλε]ως.
$ Appendice Ib, n? 3, Il. 21-22. ? Appendice Ib, n° 3, Il. 59-60.
| ἔγγονον,
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MARIA KANTIREA
autel prés du temple d'Apollon!, et de la cité d'Acraiphia en Béotie, Epameinóndas fit intégrer son culte dans les fêtes locales des Proïg.
où le riche évergète
Drusilla Aphrodite, la premiere diva Les honneurs divins, que certains membres de la famille impériale recevaient à Rome, se perpétuaient souvent dans l'institution des nouveaux sacerdoces dans les cités de l’Achaïe, dont la durée dépendait du destin des personnages honorés. L'apothéose que Caligula accorda à sa scur bien aimée Drusilla aprés sa mort en 38 apr. J.-C., suivie de son enterrement dans le mausolée d'Auguste?, fut reproduite par le culte qu'elle regut à Epidaure. Sa prétresse fit ériger dans l'Asclépieion une statue de la princesse appelée déesse“ :
Θεὰν Δρουσίλλαν, [(Fotov Καίσαρος] ]) Σεβαστοῦ ἀδελφήν, Γερμανικοῦ Καίσαρος
5
θυγατέρα, Αὐτονόη ᾿Αριστοτέλους Ἐπιδαυρία ἣ ἱέρεια αὐτῆς.
La consécration officielle fit de Drusilla la premiére diva à Rome, un honneur exceptionnel qui n'avait pas encore été conféré à Livie, alors que l'érection de sa statue cultuelle dans le temple de Vénus Genetrix servait aux besoins de la propagande dynastique de son frère’. Cet acte, qui soulignait le lien entre la princesse et la déesse protectrice de la famille des Iulii, aurait sans doute inspiré aux Athéniens l'idée de l'appeler nouvelle déesse Aphrodites. A Delphes, elle fut honorée de l'épiclése de nouvelle Pythie, gravée sur la base de sa statue. Celle-ci fut érigée au sommet d'une colonne d'environ deux métres de hauteur, devant le pronaos du temple d'Apollon, un honneur qui doit étre envisagé conjointement avec l'hommage accordé à Caligula
par les Amphictyons'. Antonia la Jeune et son róle dynastique Le zèle que Caligula montra à renforcer les liens généalogiques avec le fondateur de l’Empire se réfléte surtout dans les monuments et sur le monnayage de Corinthe. Une dédicace en l'honneur de Tiberius Gemellus, d'Antonia la Jeune et de la gens Augusta fut érigée dans la basilique dite julienne de la colonie. Le document, qui date du mois de mars ou d'avril de l'année
! SEG 1 (1923) 156 (J. M. Hüjte, Statue Bases, 290-91, n° 15): Αὐτοχράτορα Γάιον | Καίσαρα Γερμανικὸν I Σεβαστόν, θεοῦ Σεβαστοῦ | Exyovov, Τιβερίου Kaíloagoc υἱωνόν, ἀρχιερῆ, Il δημαρχικῆς ἐξουσίας, | ὕπατον, τὸ χοινὸν τῶν | [᾿Αμφικτυόν)]ων [καθιέρ]Ἂωσεν, ἐπιμε[λητεύοντος] αὑτῶν Καλλιστράτον [rot] II Καλλιστράτου Δελίφοῦ!]. Cf. la filiation de Néron dans une inscription amphictyonique, où le mot ἔκγονος fut pris dans le sens large de descendant et non pas dans celui précis de (pro)nepos (voir infra, p. 77, n. 7).
? Voir infra, pp. 178-80. ? P. Herz, « Diva Drusilla. Agyptisches und Römisches im Herrscherkult zur Zeit Caligulas », Historia 30 (1981) 324-36, en particulier 327-28 ; D. Nony, Caligula, 289-97 ; J. Scheid, Romulus, 422-24 ; U. Hahn, Frauen, 154-55 et 342-43. La plupart des dédicaces en son honneur datent du régne de Caligula (C. B. Rose, Commemoration, 68).
* IG IV? 600 ; mieux lue par C. Hoët-van Cauwenberghe, ZPE 125 (1999) 179-81 (A É 1999, 1476) ; pour le martelage du nom de Caligula, voir, en outre, ead., Cahiers Glotz 14 (2003) 269-70. 5 D. Nony, Caligula, 289-97. Cf. un témoignage de Pausanias, Béotie, 27.3-4, selon lequel Caligula fut le premier qui a transféré la statue du dieu Éros, le fils de la déesse, de Thespies, le lieu par excellence de sa vénération, à Rome ; Claude la restitua, mais Néron la transporta de nouveau dans la capitale de l'Empire, οὐ l'image fut détruite par l'incendie (S. E. Alcock, Graecia capta, 178). $ Inscription inédite trouvée sur l’agora d'Athénes et mentionnée par D. J. Geagan, « Visits », 76, n. 29 (SEG 34 [1984] 180) : [Δρουσίλλαν νέαν θε]ὰν ᾿Αφροδείτην, | [[Tatov Καίσαρος Σεβαστοῦ Tepnavlıxoü]] ἀδελφήν. Drusilla portait l'épiclése de nouvelle Aphrodite dans une inscription de Mytilene en l'honneur des frères et des sœurs de
Caligula (IG X1I.2, 172b). ” FD
1114, 257:
[Τὸ κ]οινὸν
[τῶν]
Σεβαστοῦ ἀδελφήν, !᾿Απόλλωνι Πυθίωι.
᾿ΑΙμφικτυόνίων,
τὴν | νέαν]
Πυθίαν,
Tatov
Καίσαρος
αὐτοϊκράτορος
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73
37 apr. J.-C., faisait apparemment partie d'une série d'inscriptions semblables dédiées à divers
membres de la famille impériale! : Tiberio Caesari.
Ant[oniae] Augu[stae].
Genti Augustae.
La dédicace dynastique, qui devait étre gravée à l'occasion de l'adoption de Tiberius Gemellus, fils de Drusus le Jeune et de Livilla, par Caligula, est importante dans la mesure oü l'expression de la gens Augusta fait ici sa premiere apparition dans les documents officiels de l’Achaïe. Cette formule, qui dans les pays hellénophones devint synonyme de la domus Augusta, avait une signification plus large que la gens Iulia, puisqu'elle comprenait aussi les membres de la famille impériale qui faisaient partie de la gens Claudia. Or, l'expression de la domus Augusta dans les dédicaces latines, équivalente à l’olxog Σεβαστός dans les inscriptions grecques, apparut vers le moment oü l'Empire passait des lulii aux Claudii, sans quitter en effet la maison d'Auguste, et elle fut propagée exactement par Caligula et Claude qui appartenaient, de façon diverse, à la famille du divus Augustus. Les deux se rattachaient au fondateur du principat à travers Antonia la Jeune, fille de Marc Antoine et d'Octavie, donc niéce d'Auguste, veuve de Drusus l' Ancien, mère de Claude et grand-mère de Caligula?. La princesse reçut, dès l'avénement de son petit-fils Caligula, tous les honneurs qui avaient été auparavant accordés à Livie, notamment les titres d' Augusta et de sacerdos Augusti, alors qu'aprés sa mort, le 1*' mai 38 apr. J.-C., elle continuait à préserver, en raison de ses liens de parenté avec le fondateur de l'Empire, cette place prépondérante dans le culte dynastique, puisque c'était seulement sur le côté maternel que son fils Claude pouvait s'appuyer pour se montrer descendant direct du dieu Auguste’. Cette position qu'Antonia la Jeune obtint au sein de la dynastie régnante est illustrée par la frappe des monnaies à son effigie à Corinthe, datant de l'année 37/38 apr. J.-C., que nous avons déjà évoquées‘, mais en particulier par la création des sacerdoces personnels à Athènes. Deux siéges de la proédrie du théátre de Dionysos étaient réservés aux ministres de ce culte : "Avtowi[ac] et ἱερήϊας - - -] ᾿Αν[τ]ωνίας. En outre, Tib. Claudius Novius, un riche notable, dont la carriére brillante se place sous le régne de Claude et de Néron, porta le titre de ἀρχιερεὺς ᾿Αντωνίας XeBaatiücs. Quant aux sièges du théâtre, deux solutions paraissent possibles : soit ils appartenaient aux prétresses de deux Antoniae de la domus Augusta, c'est-à-dire Antonia la Jeune et Antonia l'Ancienne, la sceur de la précédente et grand-mére de Néron, soit ils étaient réservés au grand-prétre et à la grand-prétresse d'Antonia la Jeune, à savoir Tib. Claudius Novius et probablement sa femme. Etant donné que, dans l'état actuel de la documentation, aucune autre attestation concernant le culte d'Antonia l'Ancienne à Athénes ne nous est parvenue, nous privilégions plutöt la deuxiéme hypothese. Dans ce sens, la titulature sacerdotale
sur le deuxième
document
pouvait
être
restituée
de la façon
ieoh[ac] xai ἀρχιερήας
᾿Αν[τ]ωνίας, titre formé d'ailleurs sur le modele de ἱερέως καὶ ἀρχιερέως Σεβαστοῦ Καίσαρος
! Corinth VIIL2, 17. L'inscription est brisée à droite où, selon l'éditeur, A. B. West, devaient être gravés les noms d'autres membres de la famille impériale, probablement de Caligula et de ses trois sœurs. Une autre dédicace trés mutilée concernant la gens Augusta a été trouvée sur le forum (Corinth VIIL3, 71, pl. 9). ? M. Corbier, « La maison des Césars », dans P. Bonte (éd.), Épouser au plus proche. Inceste, prohibitions et stratégies matrimoniales autour de la Méditerranée (Paris 1994) 243-91 ; W. Trillmich, Familienpropaganda der Kaiser Caligula und Claudius. Agrippina Maior und Antonia Augusta auf Münzen (Berlin 1978) ; N. Kokkinos, Antonia
Augusta. Portrait of a great Roman lady (Londres-New York 1992). Il est à rappeler que Caligula avait passé une partie de son enfance chez Antonia la Jeune, qui à son tour avait été recueillie autrefois, avec les autres enfants
d'Antoine et de Cléopâtre par Octavie. Ainsi, à la cour d'Auguste subsistait toujours une tradition antonienne, appuyée sur Germanicus, fils d'Antonia la Jeune et pére de Caligula, qui s'était souvent montré partisan des idées orientales de Jules César et de Marc Antoine (L. Cerfaux et J. Tondriau, Cuite, 342). ? Dion Cassius, Histoire romaine, 59, 3.3-4 ; Suétone, Caligula, 15.2. Pour ses funérailles, voir D. Nony, Caligula, 235-40, et M. Corbier, op. cit., 250. * Voir supra, p. 71, n. 3; cf. W. Trillmich, op. cit., 104-105 et 142, Taf. 13.8. 5 IG I? 5126 et 5095 (sièges du cuneus alter dexter, ordo X V et du cuneus primus dexter, ordo III, respectivement). $ Voir infra, pp. 176-77. M. C. Hoff, AA 1994, 113-14 et 117, constate que le culte impérial à Athènes fut réorganisé sous Claude pour intégrer la vénération des divae Livia et Antonia la Jeune ; cf. F. Lozano, Atenas, 61-66. U. Hahn, Frauen, 119-21, pense que la princesse devait avoir joui d'une vénération de son vivant dans le monde hellénophone. Pour le patronage d' Antonia la Jeune en Orient, voir M. Kaplan, Greeks, 248-52.
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de l'époque de Tibère que nous avons déjà mentionne'. Or, son culte à Athènes doit avoir été institué sinon entre l'avénement de Caligula au pouvoir romain et la mort de la princesse julienne, au moins dans les premiéres années du régne de Claude, qui lui fit en outre confirmer le
titre d' Augusta. Livie, diva Iulia Parallélement de la vénération que Livie, en sa qualité de l'empereur régnant, regut de son vivant dans le cadre du Messène’, elle accepta dans certaines cités de l'Achaie des Malgré l'apparence individuelle, cet hommage résulta de la
dans la maison impériale aprés
veuve du divus Augustus et mere de culte dynastique à Gytheion et à honneurs cultuels à titre personnel. position que l'impératrice occupait
14 apr. J.-C., puisque dans les documents le nom de Iulia
Augusta, qu'elle prit lorsqu'elle fut admise officiellement dans la famille julienne par l'adoption testamentaire d’Auguste, est associé au titre de Oeó/diva'. Pendant cette période nous datons, sous réserve, l'érection d'une statue à Mégare : Ἰουλίαν θεὰν Σεβαστήν" et d'un petit autel orné de bucranium à Tégée : Θεᾶς Ἰουλίας Σεβαστᾶς“, Depuis 45/46 apr. J.-C., Livie reçut à Athènes un culte posthume dans le temple de Nemesis à Rhamnonte’, mais une vénération en tant que
θεὰ Σεβαστὴ Πρόνοια devait lui avoir été accordée de son vivant sur le marché romain. Un siége d'honneur de la proédrie du theätre de Dionysos était réservé à son prétre ou à sa prétresse : Λειβίας", alors qu'un autre ministre de son culte est attesté à Eleusis. Il est trés probable que ce dernier sacerdoce fut créé sur le modèle de celui de Tibére et il était également desservi par un prêtre viager" :
5
[Ἰουλίαν Σεβαστ]ήν, à βου[λὴ f ἐξ ᾿Αρείου πάγου καὶ ἢ βουλὴ τῶν ἑξακοσίων καὶ ὁ δῆμος, ἐπὶ] [ἱερείας Κλεοῦς τ]ῆς Εὐκλ[έους Φλυέως, γόνωι δὲ Νικοδήμου Ἑρμείου] [ vac θυγ]ατρός, [ἐπιμεληθέντος τῆς ἀναθέσεως - - - vac) [ vac Πρ]αξαγί[όρου - - -, ἱερέως ὄντος διὰ βίου vac] [vac---IIga&ayógov ? vac].
Deux documents relatifs aux honneurs cultuels de Livie nous sont parvenus de Corinthe. Il s'agit d'une inscription en l'honneur de Cn. Cornelius Pulcher, qui institua des épreuves musicales (catégorie de jeunes filles) pour l’impératrice : [carmina ad lulia]m diva[m Aulg(ustam)
virgifnumque certame]n instituit. Le deuxième
texte est un catalogue
agonistique
mentionnant des concours musicaux des Kaisareia, qui comportaient des épreuves d'un éloge en l'honneur du divus Augustus et de Tibère, ainsi que d'un poème en l'honneur de la déesse Livie : εἰς θεὰν Ἰ[ο]υλίαν Σεβαστὴν nornnarı!. Bien que le nom de Claude en sa qualité de prince régnant est absent, toutefois, les critéres prosopographiques de l'agonothéte dans le premier document et du vainqueur des concours dans le second, nous aménent à constater que, conformément à sa composition sociale et à ses traditions religieuses, la colonie accorda à l'impératrice un hommage cultuel aprés que sa divinisation officielle soit décrétée à Rome.
' Voir supra, pp. 61-62. 2 Pour les honneurs que Claude accorda à ses parents, Antonia la Jeune et Drusus l’Ancien, ainsi qu'à Livie, voir R. A. Bauman, Women, 166-67. ὁ Voir supra, pp. 65-71. Pour le rôle politique de Livie à Rome, voir R. A. Bauman,
Women,
131-38, et A. A.
Barrett, Livia, 186-214. * Tacite, Annales, 1, 8. Nous revenons sur les assimilations de Livie aux divinités et aux vertus, infra, pp. 101-104.
5 $ ? *
IG VII 66. IGV 2, 301. Voir infra, pp. 115-16. Voir infra, pp. 102-10.
? IG IF 5161 (siège du cuneus quintus dexter, ordo X). M. Kajava, Arctos 34 (2000) 47, suppose qu'un autre siège
(du cuneus tertius dexter, ordo XVI [IG IF 5143]) était probablement réservé à la prétresse de la déesse Livie à Rhamnonte.
1? καὶ Clinton, dans Romanization, 167-68 (SEG 47 [1997] 220 ; AE 1998, 1270). "Voir infra, pp. 185-87.
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Intégré dans le contexte agonistique des Isthmia et Kaisareia, l'hommage que Livie accepta à Corinthe rappelle les honneurs du méme genre que l'impératrice en nouvelle Mnémosyné, mére des Muses, reçut à Thespies : un éloge particulier en son honneur fut institué dans les épreuves musicales des Kaisareia locaux'. Dans un chapitre précédent, nous avons attribué une série d'autels et d'autres dédicaces en l'honneur d'Auguste dieu sauveur, qui furent érigés dans plusieurs cités de la Thessalie, à la restitution de la liberté du koinon thessalien et à l'augmentation de son territoire. Vu les nuances joviennes que l'épithéte σωτήρ pouvait prendre dans le contexte historique de la liberatio, nous supposons ici une assimilation sous-entendue du prince à Zeus. Bien que les documents que nous avons à notre disposition ne l'imposent pas de maniére explicite, cette hypothése se renforce, à notre avis, par l'identification de Livie à Héra. Une monnaie du koinon thessalien de la fin du régne d'Auguste représente au droit le portrait du prince avec l'inscription ΘΕΟΣ KA(E)ZAP et au revers la tête de Livie avec la légende HPA AEIOYIA?. L'impératrice assimilée à Héra jouissait d'ailleurs d'une vénération dans la ville de Larissa ou de Mylai, comme le montre une inscription en l'honneur de sa prétresse locale“ : [Ὁ] δῆμος ὁ Λαρεισαίων, [- -- - -- τ τ τ ] Δεξίππου, γυναῖκα δὲ Φιλίσκου τοῦ ['Agt-] [σ]το[βού]λου υἱοῦ, ieonte[90]acav "Iov-
λίας Ἥρας Σεβαστῆς. Malgré leur accord à titre personnel, les honneurs cultuels que les impératrices regurent en Gréce faisaient partie intégrante de la vénération de la domus Augusta’ et, dans ce sens, ils découlaient du développement de la politique dynastique, fondée sur la divinisation du fondateur du principat, depuis le régne de Tibére. Nous avons déjà mentionné que la vénération d'Auguste sauveur, formée sur le modéle des cultes hellénistiques non-dynastiques, s'était progressivement transformée en un hommage rendu à sa maison, dont les origines remontent aux honneurs accordés dans les années 20 av. J.-C. à la famille d'Agrippa dans le vallon des Muses et dans les sanctuaires d'Apollon à Delphes et à Délos. Les Grecs se montrérent habiles d'accepter et d'intégrer dans leur propre systéme religieux l'idéologie dynastique provenant de Rome. L'évocation de Vénus dans la loi sacrée de Gytheion de l'année 15 apr. J.-C. traduisait, bien évidemment, sur le plan des rites locaux, le röle tutélaire de la déesse des Iulii, mais, en méme temps, elle annonga l'assimilation de Drusilla à Aphrodite, à Epidaure et à Athénes, en 38 apr. J.C. La vénération que Livie, Antonia la Jeune, Livilla et, probablement Agrippine l'Ancienne, recurent dans le culte dynastique à Gytheion et à Messéne dés l'avénement de Tibére, préfigura d'une certaine maniére l'impulsion que Caligula allait donner au culte des femmes de sa maison, surtout celui de Drusilla et d'Antonia la Jeune à Rome, tout comme l'hommage cultuel rendu à Livie de son vivant, dans les concours musicaux de Thespies, anticipa l'adoration qu'elle allait recevoir dans la colonie romaine de Corinthe et dans le temple de Némésis à Rhamnonte en 45/46 apr. J.-C. Claude adopta l'idéologie dynastique de son neveu, appuyée sur la divinisation des impératrices, lorsque le röle de la famille régnante devint un élément essentiel de la vie politique, en accordant à Livie une apothéose retardée. La vénération des impératrices prenait toute son importance au culte dynastique et, par conséquent, elle ne pouvait pas exister en dehors de celui-ci.
! Voir infra, p. 166.
? Voir supra, p. 52. 3 RPC I, 1427, pl. 72 ; F. Burrer, Münzprägung, 104, Em. 1; cf. M. Grant, FITA, 356-67. W. H. Gross, Iulia, 57, Taf. 8.4 ; A. Alföldi, Repräsentation, 221, Taf. 12.4 ; voir encore M. M. Ward, SMSR 9 (1933) 221-23. Pour l'utilisation du modele de l'hiérogarnie dans le culte impérial, voir S. Eitrem, « Zur Apotheose », SO 11 (1932) 11-34.
* IG IX 2, 333. Pour les assimilations de Livie à Hera, voir U. Hahn, Frauen, passim. 5 M. Flory, « The Deification of Roman Women », AHB 9 (1995) 127-34.
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MARIA KANTIREA
La cristallisation de l'idée dynastique de la domus divina sous Claude Un grand-prétre du culte impérial à Ioulis sur l’île de Kéos dédia une inscription aux dieux Olympiens et aux dieux Augustes pour le salut d'un empereur nommé dieu! : Ὑπὲρ τῆς toU θεοῦ Καίσαρος Σε[βαστοῦ σωτηρίας], θεοῖς Ὀλυμπίοις καὶ θεοῖς Σεβαστοῖς, ὁ ἀρχιερεὺς [θεῶν] Σεϊ[βαστῶν Θε]οτέϊλ]ης (Θεοτέλους), φιλόκαισαρ. Composée de deux fragments d'un épistyle, qui appartenait à un monument situé sur Pacropole de la cité, l'inscription est restituée et datée sous Auguste par 5. Zoumbaki et L. Mendoni. Les éditrices utilisent ce document pour remarquer que la mention des dieux Augustes au pluriel date de l'époque augustéenne. Leurs arguments reposent notamment sur l'identification de θεὸς Καίσαρ Σεβαστός dans la premiére ligne du document à Auguste. Néanmoins, le titre de Caesar Augustus pouvait évoquer non seulement le premier empereur, mais aussi chaque prince regnant?. D'ailleurs, la formule des θεοὶ Σεβαστοί au pluriel fut employée dans les documents épigraphiques de l’Achaïe initialement aprés la mort de Livie dans la titulature de Tibére, qui était nommé θεῶν Σεβαστῶν υἱός. Cette expression, qui dérivait de la filiation d'Auguste appelé θεοῦ υἱός, mais qui, dans le cas de Tibére, comprenait aussi la partie maternelle, deviendra, par la suite, synonyme des empereurs romains et elle était appliquée le plus souvent dans la titulature des prétres du culte impérial. D'un autre cóté, si nous admettons que le Καίσαρ Σεβαστός est Auguste et que les θεοὶ Σεβαστοί de la deuxiéme ligne sont Auguste et Livie, comme les éditrices le supposent, nous rencontrons aussi un probleme de compréhension du texte, dans la mesure Οὐ un vau pour le salut d'Auguste fut dédié à lui méme et à son épouse. Or, il s'avére que la dédicace fut offerte pour la sauvegarde de Tibére ou, plus probablement, de Claude et qu'elle fut consacrée à ses ancétres divinisés et aux dieux de l'Olympe. Dés l'époque claudienne, la formule de θεοὶ Σεβαστοί devint trés populaire en se substituant progressivement à celles de γένος Σεβαστῶν (gens Augusta) et d'olxoc Σεβαστῶν (domus Augusta), qui, d'ailleurs, dans les cités de langue grecque, ne devaient pas étre trés répandues, et elle apparaissait indépendamment de la filiation officielle des empereurs. Nous ne pouvons pas définir avec certitude les membres de [a maison du prince compris sous la notion de θεοὶ Σεβαστοί, mais la supposition qu'il s'agissait exclusivement des divi/divae serait une restriction arbitraire, puisque les Grecs accordaient le titre de θεός θεά méme aux personnages impériaux qui n'avaient jamais requ l'apothéose officielle à Rome. Les dieux Augustes constituaient ainsi un groupe de divinités comportant tous les membres de la maison du prince, vivants, défunts et divinisés. L'évocation de tous les Julio-claudiens sous le nom des dieux Augustes traduisait l'évolution de l'idéologie dynastique qu' Auguste essaya d’imposer au début de son règne et elle préparait les esprits des contemporains d'accepter le caractére sacré d'une monarchie héréditaire. La titulature d'un prétre viager de Claude à Athenes annonga, à notre avis, le passage de la vénération personnelle du prince au culte dynastique de sa famille. L'empereur assimilé à Apollon Patrôos fut honoré en sauveur et évergéte de son prêtre, Dionysodóros fils de
Sophoclés, et de toute la maison de celui-ci? : Τιβέριον Κλαύδιον Καίσαρί[α Σεβαστὸν)
Γερμανικόν, αὐτοχράτορία, ᾿Απόλλωνα) ! IG XIL5, 629 ; S. Zoumbaki et L. G. Mendoni, « Θεοὶ Σεβαστοί », dans L. G. Mendoni et A. Mazarakis Ainian (eds), Kea-Kythnos : History and Archeology. Proceedings of an International Symposium (Kea-K ythnos, 22-25 June 1994), (MEAETHMATA 27; Athenes 1998) 669-78, avec l'adjonction d'un nouveau fragment (AÉ 1999, 1455). A la l. 3, le patronyme est indiqué par le signe de l'homonymie (>), appliqué en particulier dans les documents athéniens. Voir encore une autre dédicace du personnage (IG X11.5, 558). 2 S, Demougin,
CJC,
406-407,
n? 494,
à propos
de
P. Caninius
Alexiadae
f. Co(llina)
Agrippa ; pour
la
problématique de la titulature impériale de ce type et de la mention du terme d' Augusti, voir E. Meyer, « Nochmals Augusti », Klio 52 (1970) 283-85 ; id., « Augusti », Chiron 5 (1975) 393-402. * Planche [1967] 153 ; l'expression influences de
XII. IG IP 3274 (cf. A. E Raubitschek, « E. Mary Smallwood, Documents, 51, n? τοῦ σύμπαντος οἴκου (Il. 6-7) se référait, la formule latine de la tota dornus Augusta
Sophocles of Sunion », JÓAI 37 [1948] Beiblatt, 35-40; SEG 22 137 ; J. M. Höjte, Statue Bases, 308, n? 87). Il est à noter que selon toute vraisemblance, à la maison du prêtre local, mais les sont évidentes ; je remercie O. Salomies de cette remarque.
DE L'EVERGESIE A LA DIVINISATION
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Πατρῷον, ὁ ἱερεὺς αὐτοῦ [καὶ τοῦ γένους] διὰ βίου καὶ στρατηγὸς ἐπὶ [τὰ ὅπλα] τὸ τρίτον Διονυσόδωρος Σο[φοκλέους] Σουνιεύς, τὸν ἑαυτοῦ τε κα[ὶ τοῦ σύμ-]
παντος οἴκου σωτῆρα καὶ eoe(pyétnv]: Εὐβουλίδης (Εὐβουλίδου) Πιραιεὺς ἐποίει. Dionysodóros assuma le sacerdoce commun de Claude et d'une autre divinité, dont le nom n'est pas préservé sur la pierre. Dans la partie qui manque les éditeurs des IG ont restitué ὁ ἱερεὺς αὐτοῦ (Claude) [xai τοῦ γένους], tandis que J. H. Oliver propose aussi ὁ ἱερεὺς αὑτοῦ (Claude) [καὶ ‘Pounç]'. Nous penchons pour la première restauration, d'autant plus que dans une lettre que le prince adressa aux Alexandrins en 41 apr. J.-C., il approuva l'érection des statues en l'honneur de lui-même et de sa gens: ἐμοῦ τε xai τοῦ γένους pou’. La grandprétrise du culte impérial que C. Iulius Spartiaticus assuma dans le koinon achéen, vers la fin du régne de Claude ou au début de celui de Néron, renforce l'idée que la titulature sacerdotale de cette époque devait comprendre la notion de la famille impériale. Le personnage est attesté dans une inscription latine de Corinthe comme le premier, parmi les Achéens, grand-prétre à vie de la maison d'Auguste : archiereus domus Augustae in perpetuum primus Acheom. Sur une inscription d'Athénes, mentionnant plus explicitement ses fonctions sacerdotales, il fut nommé grand-prétre à vie des dieux Augustes et de la gens Augustorum par le koinon d’Achaïe, le premier dés le début du siècle, alors que sur une inscription en son honneur à Sparte il porta le titre abrégé de grand-prétre des Augustes : ἀρχιερεὺς τῶν Σεβαστῶν. Or, la
notion de la domus Augusta dans le texte corinthien correspondait à celle de θεοὶ Zepaotoí nai γένος Σεβαστῶν du témoignage athénien, ou plus simplement à l'idée générale des Xefaoroí dans le document spartiate*. A partir de cette période, plusieurs prétres en Gréce furent nommés (grands-) prétres (à vie) des Augustes : (ἀρχ)ιερεῖς τῶν Σεβαστῶν (διὰ βίον). Ainsi, en 54/55 apr. J.-C., l'épiméléte des Amphictyons, P. Memmius Cleander, est attesté comme prétre des Augustes dans une inscription en l'honneur de Néron à Delphes’, alors qu'Epameinóndas fils d'Epameinóndas d'Acraiphia portait le double titre de grand-prétre perpétuel des Augustes et de Néron, probablement dans le koinon béotien?. Suite à l'institution officielle du culte provincial sous Claude, le titre d' ἀρχιερεύς fut monopolisé par les desservants provinciaux, mais, à partir du régne de Néron, il commenga à étre utilisé d'une maniére plus générale méme pour les prétres
! J. H. Oliver, Expounders, 86 ; id., CPh 60 (1965) 179.
? J. H. Oliver, Constitutions, 77-88, n° 19. 3 Voir infra, p. 164. La composition de la famille impériale pendant cette période est attestée sur une émission monétaire de Corinthe de 50/51 apr. J.-C. représentant au droit la téte laurée de Claude et le buste d'Agrippine la Jeune, et au revers Néron et son frére Britannicus, fils de l'empereur et de sa premiére épouse Messaline (M. Amandry, Monnayage, 73-74 et 195-97, ém. XIX, pls XXX-XXXI ; RPC I, 1182-1184, pl. 61). Sur l'émission suivante de l'année 54/55 apr. J.-C., la colonie rendit hommage à Néron, en alternant l'effigie laurée du nouveau prince et les bustes de sa mère Agrippine la Jeune et de sa femme Octavie, fille de Claude et de Messaline, avec une pléiade de divinités locales et le génie de la colonie ; il est à noter l'absence du portrait du divus Claudius (M. Amandry, Monnayage, 22-24 et 201-15, ém. XX, pls XXXII-XXXV ; RPC I, 1189-1200, pl. 61). Pour le róle dynastique d'Agrippine la Jeune, voir A. A. Barrett, Agrippina : sister of Caligula, wife of Claudius, mother of Nero (Londres 1996).
* IG I? 3538 : Γά(ιον Γαΐου) Ἰούλιον Σπαρτιαιτικὸν ἀρχιερέα θει[ὧν] Σεβαστῶν x[ai | γέϊνους Σε[β]αστῶν ! ἐκ τοῦ κοινοῦ thc] Il ᾿Αχαΐας διὰ βίου πρῶϊτον τῶν ἀπ᾽ αἰῶνος, | ὁ ἱερεὺς Ποσειδῶνος) | Ἐρεχθέος Γαιπόχου | Τι(βέριος Τιβερίου) Κλαύδιος Θεογένης] Il Παιανιεύς τὸν ἑαυτοῦ I φίλον. 5 IG V.1, 463 : ‘A [πόλις], | Tá(vov) [Ἰούλιον Σπαρτιατικόν), | Λάκωνος Διοσ)κούρωϊίν, ἀρχιερέα τῶν Σεβίαστῶν)), II πάντα [πρῶτον - - - -).
υἱόν, ἔκγονον Εὐ]ιρυκλέίους, λε' ἀπὸ
$ M. Kantiréa, « Remarques sur le culte de la domus Augusta en Achaïe de la mort d'Auguste à Néron », dans Ο. Salomies (éd.), The Greek East in the Roman Context. Proceedings of a Colloquium organised by the Finnish Institute at Athens (May 21 and 22, 1999), (Helsinki 2001) 51-60. ? FD 111.4, 258 (J. Jannoray, BCH 60 [1936] 374-81 ; J. M. Höjte, Statue Bases, 323, n° 27): [Νέρωνα KAav]ó[vov] KAavó[tov Kailolagos Σεβαστοῦ xai Γερμαν[υἱκ]οῦ Καίσαρος ἔκγονον, θεοῦ Σεβασι[τ]οῦ ἀπόγονον, Καίσαρα Σεβαϊσιτ]ὸν Γερμανικόν, ἀρχιερέα, δη!μα]ρχικῆς ἐξουσίας, αὐτοχράϊτορα, τὸ κοινὸν τῶν ᾿Αμφικτνυόνων, | ἐπὶ ἱερέως τῶν Σεβαστῶν καὶ ἐπιμελητοῦ [᾿Αμφικτυόνων Ποπλίου Μεμμίου Κλεάνδρου. * Appendice Ib, n? 5, ll. 27-28 ; voir infra, p. 180 ; cf. A. Schachter, Cults I, 207.
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municipaux!. Ainsi, Tib. Claudius Novius d’Athenes apparaît sur une liste éphébique datant de
l'année 61/62 apr. J.-C. comme grand-prétre de la maison des Augustes : ἀρχιερεὺς τοῦ οἴκου τῶν Zeßaoı@v, une prétrise postérieure à celle d'Antonia Augusta. La mention de la domus Augusta se rencontre de nouveau dans la titulature d'un grand-prétre viager et agonothéte des concours locaux sous Domitien à Argos : ἀρχιερεὺς διὰ βίου τοῦ οἴκου τῶν Zefiaotiv.. Un personnage d'un certain relief de Nicopolis, Tib. Claudius Cleomachus, qui fut épiméléte des Amphictyons et archonte du conseil sacré d' Actium, se nomma ἀρχιερεὺς τῶν Σεβαστῶν sur deux inscriptions en son honneur de Delphes mentionnant des travaux de restauration des monuments dans la région du temple d'Apollon en 67 apr. J.-C, alors que, sous Domitien, un autre épiméléte des Amphictyons, T. Flavius Megaleinus, porta le méme titre sur un document delphique également de caractère édilitaire?. Enfin, Xénarchos fils d'Onasicratés de Mégalopolis est attesté sur un décret local datant du I” s. apr. J.-C. comme ἀρχιερεὺς τῶν Σεβαστῶν διὰ βίου
xai γένος αὐτοῦ“,
Les derniers Julio-claudiens bienfaiteurs et libérateurs Claude évergéte et sauveur du monde Bien que Claude n'ait pas visité l’Achaie’, il y accepta d'innombrables honneurs pendant toute la période de son régne. Les documents épigraphiques préservant les titres honorifiques accordés au prince, qui rappellent ceux d'Auguste, témoignent non seulement de sa bienveillance envers les provinciaux manifestée par son respect pour la religion, la langue et les institutions grecques’, et par l'octroi de la citoyenneté romaine aux membres des élites locales”, mais ils
! D. Magie, RRAM, 544, fait la même remarque pour l'Asie Mineure.
2 Voir infra, p. 176, n. 2. 3 Voir infra, p. 172, n. 2. * FD 111.3, 181 ; Sylf 813A : [Ol] ᾿Αμφιικτύο]νες καὶ ὁ ἀρχιερεὺς τῶν Z[cfa]lotv καὶ ἐπιμελητὴς τοῦ κοινοῦ τῶν ᾿Αμφικ[τυό]ίνων καὶ ἄρχων τῆς ἱερᾶς ᾿Ακτιακῆς βουλῆς Τιβ. Κλαύδιος I υἱὸς πόλεως Κλεόμαχος, φιλόκαισαρ
καὶ φιλόπατρις, | Νικοπολείτης, τὸ ἀνάλημμα τό τε ἔσω τὸ ὑπὸ τοὺς Il ἀνδριάντας καὶ τὸ ἔξωθεν ἐποίησαν ἐκ τῶν τοῦ Πυιθίου ᾿Απόλλωνος τόκων καὶ προσόδων. — SylP 813B : Οἱ ᾿Αμφικτύονες καὶ ὁ ἀρχιερεὺς τῶν Σεβαϊστῶν καὶ ἐπιμελητὴς τοῦ κοινοῦ τῶν ᾿Αμιφικτυόνων καὶ ἄρχων τῆς ἱερᾶς ᾿Αχτιακῆς βουϊλῆς Τιβ. Κλαύδιος υἱὸς πόλεως Κλεόμαχος, | φιλόκαισαρ καὶ φιλόπατρις, Νικοπολείτης, Il τὸ ἀνάλημμα μέχρι τῆς Πυλίδος ἐποίηϊσαν ἐκ τῶν τοῦ Πυθίου ᾿Απόλλωνος τόϊκων καὶ προσόδων.
5 SyIP 813C : ᾿Απόλλωνι Πυθίωι, | 6 ἀρχιερεὺς τῶν Σεβαστῶν καὶ | ἐπιμελητὴς τῶν ᾿Αμφικτυόϊνων, T. Φλαύιος Μεγαλεῖνος, | τὴν κρήνην καὶ τὸ ὑδραγώγιον xai II τοὺς τοίχους, ἔκ τῶν τοῦ
θεοῦ προσόδων.
$ Appendice Ib, n? 7, Il. 29-30 ; voir infra, pp. 180-81. Deux inscriptions de Mégare peuvent également dater du I” s. apr. J.-C. ; IG VII 111: Ψαφίσματι) βίουλῆς), ! τὴν ἀρχιέρειαν τῶν | Σεβαστῶν διὰ βίου. | Πολύμνειαν Τειμοϊξένου, ἀρετῆς ἕνείκεν xai σωφροσύνης | xai τῶν εἰς τὴν πατρίδα φιλοτειμιῶν. --- IG VII 3476 : Plnplonartı) βίουλῆς), | τὸν ἀρχιερέα τῶν | Σεβαστῶν, Πολύκιριτον ᾿Αθηνίωνος, | ἀρετῆς ἕνεκεν καὶ I τῶν εἰς τὴν πατρί!δα φιλοτειμιῶν. ? H. Halfmann, Itinera, 172-73. Cf. D. Mulliez, « Notes d'épigraphie delphique. VIII : L'empereur Claude, témoin et archonte à Delphes », BCH 125 (2001) 289-303, figs 1-4, en particulier 293-95, n? 2 (SEG 51 [2001] 606 ; AE 2001, 1841), s'appuyant sur la mention du prince en téte d'une liste de témoins d'un acte d'affranchissement à Delphes, pense que le prince aurait visité le sanctuaire aprés 45 apr. J.-C. ; K. J. Rigsby, « Claudius at Delphi », ZPE 146 (2004) 99-100, réfute cette supposition. Toutefois, il est certain que Claude devint archonte éponyme à Delphes (D. Mulliez, Op. cit., 295-96, n? 3, Il. 1-2, et 301-303 [SEG 51 (2001) 607 ; AE 2001, 1842]) et il reçut des statues honorifiques dans le sanctuaire d’Apollon (SylP 801A ; FD IILI, 531; FD IIL4, 469 ; J. M. Hüjte, Statue Bases, 309, n°” 94-96). Une visite de l'empereur en Thessalie avant son ascension au pouvoir, en 11-10 av. J.-C., reste également trés douteuse (B. Levick, Claudius, 163 et 186) ; cette hypothése réside notamment sur un récit de Suétone, Claude, 21.7, selon lequel Claude fit introduire à Rome l'art de la tauromachie qu'il avait appréciée chez les Thessaliens. * [I suffit, à cet égard, de citer deux lettres de l'empereur malheureusement mutilées : l'une fut adressée au proconsul de l’Achaïe, L. Iunius Gallio, en 51/52 apr. J.-C., dans laquelle Claude déclara son respect pour la religion d'Apollon Pythien (FD 111.4, 286 ; J. H. Oliver, Constitutions, 106-10, n? 31) ; pour le terme θρησκεία, voir L. Robert, Études épigraphiques, 226-35 ; l'autre lettre, datant de 45/46 apr. J.-C., fut envoyée à Épidaure, οὐ le prince mentionna également le culte apollinien local (ZG IV 908). B. Levick, Claudius, 178 ; voir encore L. Cerfaux-J. Tondriau, Culte, 348-50. Pour sa tentative de transférer les Mystères d'Éleusis à Rome (Suétone, Claude, 25.5), voir
l'argumentation de M. Kaplan, Greeks, 285-86. 9. S. Demougin, « Claude et la société de son temps », dans V. M. Strocka (éd.), Die Regierungszeit des Kaisers Claudius
(41-54 n. Chr.) : Umbruch
oder Episode ? Internationales
interdisziplinäres Symposion
aus Anlaß
des
DE L'EVERGESIE A LA DIVINISATION
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illustrent, en outre, la tentative de l'empereur d'aligner son programme politique sur celui du fondateur de l’Empire, notamment sur le plan de l'évergétisme et du support économique envers les cités'. Ainsi, dans une dédicace de l'agora d’Athenes, érigée par le peuple, l’Aréopage et le conseil de 600, et datant d'entre 49 et 53 apr. J.-C., Claude fut honoré en sauveur du monde, un titre qui renvoyait, bien évidemment, au vocabulaire honorifique d'Auguste loué en tant que sauveur des Hellènes et de tout l'écouméne que nous avons déjà mentionné? :
Τιβέριον Κλαύδιον Καίσαρα Σεβαστὸν Γερμανικόν, αὐτοκράτορα, σωτῆρα 5
τοῦ κόσμου, f βουλὴ f ἐξ ᾿Αρείου πάγου [κ]αὶ ἣ βουλὴ τῶν ἑξακοσίων καὶ ὁ δῆμος, στρατηγοῦντος ἐπὶ τοὺς ὁπλείτας τὸ δ' [Τιβερίου ΚἸλανδίου Νουίου ἐξ Οἴου.
Dans ce cadre, s'inscrit une série d'inscriptions en son honneur trouvée à Athénes (agora, acropole et théâtre de Dionysos), dont la plupart datent des deux premières années de son règne. Le motif de leur érection réside dans l'expression ἐχαρίσατο xai ἀποκατέστησεν, qui se répète régulièrement alternant avec les titres honorifiques d'évergéte et de sauveur’. Ces documents commémoraient vraisemblablement des donations et des restaurations que le prince avait faites aux Athéniens, notamment sa contribution financiére à la réparation des édifices civiques et religieux, parmi lesquels un escalier monumental conduisant aux propylées de l’Acropole”, ainsi que le rapatriement des œuvres d'art, qui avaient été transférées auparavant à Rome et dans d'autres cités d'Italie. L'initiative de Claude de les rendre au pays, oü elles avaient été créées et vénérées, fut considérée comme un grand bienfait, parce que ces monuments n'avaient pas seulement une valeur purement décorative ; pour les Grecs, elles étaient avant tout des objets sacrés. Sur certains de ces documents, figure le nom de Tib. Claudius Novius, un riche Athénien et grand-prétre du culte impérial, qui, pendant ce temps, assumait constamment la stratégie des hoplites’. La mention de cette fonction prestigieuse mais aussi onéreuse amène D. J. Geagan à
hundertjährigen Jubiläums (Mayence 1994) 11-22.
des Archäologischen
Instituts der Universität Freiburg
i. B. (16.-18.
Februar
1991),
! B. Levick, Claudius, 163-86 ; V. M. Scramuzza, The Emperor Claudius (Cambridge- Massachusetts 1940) passim; id., « Claudius Soter euergetes », H$CP 51 (1940) 261-66 ; W. Trillmich, « Aspekte der "Augustus-Nachfolge" des Kaisers Claudius », dans V. M. Strocka (éd.), op. cit., 69-89.
2 IG 11? 3273 (J. M. Höjte, Statue Bases, 308, n? 86). Voir supra, p. 51. * IG IP 3269 (J. M. Höjte, Statue Bases, 307, n? 84) : [Τιβέριον Κλαύδ]χιον Kat[oaga Σεβαστὸν l'eguavixóv, αὐτοκράτορα, | ὕπατον] ἀποδεδειγμένον τὸ β', ἀρχιερέα, δημαρχικῆς ἐξουσίας, τὸν | σωτῆρα x]ai εὐεργέτην. ---- IG IF 3272 (SEG 3 [1929] add. et corr., 240 ; cf. 6. Touchais, BCH 110 [1986] 674-75, fig. 8; SEG 36 [1986] 243 ; J. M. Höjte, op. cit., 308, n° 90) : Ὁ ôñluos, ! Τιβέριον Κλαύδιον Kaío]aoa [Zepaa]toó[v Γερμανικόν, &o]xwoéo, | ἰδημαρχικῆς ἐξουσίας, αὐτοκράτορα, ὕπατίον τὸ] δεύτερον, | [πατέρα πατρίδος, τὸν σωτῆρα xai εὐερ]γέτ[ην].
— IG IE 5175 : [Τιβέριος Κλαύδιος | Καῖσαρ Σεβαστός] ! «Γ»ε[ρ)μανι[κός, εὑὐερ)γέτης τῆς πόλεως], | ἐχαρίσατίο καὶ ἀποκα)τέστησίεν). — IG 112 5176 ; J. H. Oliver, Hesperia 4 (1935) 57-58, n° 20, fig. ; mieux lue par B. D. Meritt, Hesperia 29 (1960) 45-46, n° 53 (SEG 19 [1963] 235): Τιβέριοίς Κλαύδιος Καῖσαρ Σεβαστὸς Γ]ερμανικός, eldepliyétns τίῆς πόλεως, ἐχαρίσατο xai ἀποκα]τέστηοίεν). --- IG IP 5177 : [Τιβέριος Κλαύδιος | Καῖσαρ Σεβαστὸς | ΓΙερμανικός, e[depyétns] | τῆς πόλεως, ἐχίαρίσατο] ! καὶ ἀποκατέστησεν. — IG ΠΣ 5178 (il. 1-2, selon notre restitution) : [Τιβέριος Κλαύδιος Καῖσαρ Σεβαστὸς | Γερμανικός, εὐεργέτης τῆς πόλεως, | ἐχαρίσατο καὶ ἀπο]κατέστησείν). --- IG IE 5179 ; A. E. Raubitschek, Hesperia 35 (1966) 246-47, n° 7, pls 65-66 (SEG 23 [1968]
130):
Τιβέριος
Κλαύδιος
[Καῖσαρ
Σεβασ]τὸς
Γερμανικός,
| εὐεργέτης
τῆς
πίόλεως,
ἐχαρίσα]το
xai
ἀποϊκατέστησεν. — IG IP 3276 (J. M. Höjte, op. cit., 308, n° 88) : Τιβέριος Κλαύδιοίς Καῖσαρ Σεβαστὸς Γερμανικός)], | ἐπὶ ἱερεί[ας Ἰουνίας Meyiotnç]. Voir aussi D. J. Geagan, « Visits », 70. Dans le méme contexte doit être envisagée une inscription lacunaire en l'honneur du prince, érigée par un épiméléte du Pirée en 41 apr. J.-C. (P. Graindor, BCH 38 [1914] 407-11, n? 19, fig. 14 ; IG II? 3268 ; J. M. Höjte, op. cit., 307, n? 83), sur laquelle nous revenons dans une autre étude. * J. M. Hurwit, Acropolis, 274 ; K. W. Arafat, Pausanias, 86-87 ; B. Levick, Claudius, 178 ; M. Kaplan, Grecks, 287-88. 5 IG IP 3270 QJ. M. Höjte, Statue Bases, 307-308, n? 85) : Τιβέριον Κλαύδιον | Καίσαρα Σεβαστὸν Γερίμανιϊ]κόν,
aU1oxo&topa, | f βουλὴ f ἐξ ᾿Αρείου πάγου καὶ ἢ βουλὴ τῶν ἑξακοσίων καὶ ὁ δῆμος, | στρατηγοῦντος ἐπὶ τοὺς ὁπλείτας τοῦ καὶ ἀγωνοθέτου πρώτου | τῶν Σεβαστῶν ἀγώνων Noviou τοῦ Φιλείνου ἐξ Οἴου. — IG IP? 3271 (f. M.
Hójte, op. cit., 308, n? 89) : [Τιβέριον Κλαύδιον Καίσαρα Σεβ]αστὸν Γερμανικόν, ἀρχιερέα, δη[μαριχικῆς ἐξουσίας,
ὕπατον τὸ δ]εύτερον, αὐτοκράτορα τὸ τρίτοίν, I πατέρα πατρίδος, fi βουλὴ ἣ £JE ᾿Αρείου πάγου καὶ fj βουλὴ viv
ἑξα]ικοσίων καὶ ὁ δῆμος, τὸν σωτῆρα καὶ εὐεργέτην, ἐπιμεληθέν[τος] | τοῦ ἔργου Τιβερίου Κλαυδίου Νουίου ἐξ Οἴου, κήρυκος τῆϊς ἐξ ᾿Αρείου πάγίου] I βουλῆς καὶ ἀγωνοθέτου καὶ ἱερέως Δηλ[ίου ᾿Απόλλω]νος.
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MARIA KANTIREA
supposer que Novius aurait été chargé du ravitaillement de la cité en grain, dont le principal donateur pourrait être l'empereur lui-méme!. Claude devait accepter une vénération avec des membres de sa famille dans le Kaisareion, construit sur le marché romain d’Athènes, sous son regne). Toutefois, la documentation relative au culte du prince dans la cité fait défaut, à l'exception, peut-être, d'un autel monumental érigé prés du temple de Némésis à Rhamnonte, qui fut consacré de nouveau à la déesse Livie en 45/46 apr. J.-C.*. En revanche, son épouse en secondes noces, Valeria Messalina, jouissait d'un prêtre perpétuel à Athénes. C. Silius Polycritus, dont le gentilice renvoie au sénateur homonyme à Rome, un personnage parmi les plus influents dans la cour de la princesse pendant cette époque*, fit ériger à ses frais deux statues du couple impérial sur l'Acropole. Le nom de l'impératrice fut martelé, en conséquence de la damnatio memoriae qu'elle subit aprés sa mort en 48 apr. J.-C. L'absence d'un siège dans le théâtre de Dionysos réservé à son prêtre implique que le sacerdoce était temporaire. Il coincida sans doute avec la période de son mariage avec l'empereur jusqu'à
sa disgráce' :
[Τιβ. Κλαύδιον Καίσαρα Σεβαστὸν Tegnalvınöv, [θεοῦ Σεβαστοῦ ἔκγονον, Τιβερίου Σ]εβαστοῦ
[υἱωνόν, Γερμανικοῦ Kaioapo]s υἱόν.
— [[----------- IJ 5 Il----------- Il l[--------- ἐπι-1]
μεληθέντος τίῆς xa-]
τασκευῆς ἐκ τῶν [ἰδίων] τοῦ ἱερέος αὐτῆϊς, τοῦ ἐπὶ} 10 τοὺς ὁπλίτας στ[ρατηγοῦ]} τὸ [.], Γαΐου Σιλίου Πο[λυκρίτου)].
vac [Ἢ ἐξ ᾿Αρείου πάγου βουλὴ καὶ ἣ βουλὴ τῶν X] καὶ ὁ δῆμος, τὸν σωτῆρα xa[i εὖ-] [£oyétnv - - - ἐπιμεληθέντος Γαΐου Σιλίου] Πολυκρίτου, τοῦ ἐπὶ το[ὑς ὁπλίτας] [στρατηγοῦ].
15 [ἐπὶ ἱερείας - - - - - - Ἰθυγατρός. Κ. Clinton pense que les Athéniens accordérent également un culte à la deuxiéme épouse de Claude, Agrippine la Jeune, s'appuyant sur une dédicace fragmentaire d'Eleusis, érigée par son
prêtres :
vac Ô [{Ἰερεὺς [aJölt}äs TB. Κλαύδιος]
vac Εὐκλῆς Σωστράτίου - - - - - - - ], Ἰουλία [...... HIMEN ] Σε[βαστῆι]. Toutefois, la présence du nom d'Iulia à la troisiéme ligne n'est pas caractéristique de la nomenclature de la princesse dans les documents de l’Achaïe, comme le montrent les inscriptions sur les bases de la statue qu'elle reçut avec Claude, dans le sanctuaire d'Asclépios à
! D. J. Geagan, « Visits », 71, n. 8.
? Voir infra, pp. 133-34. 3 Voir infra, pp. 115-16. * PIR S: 505. 5 P. Graindor, BCH 38 (1914) 401-407, n? 18, suivi par I. Kirchner dans les IG IF 3266 et, plus récemment, par 3. M. Höjte, Statue Bases, 290, n? 13, pense que ie groupe représentait Caligula et l'une de ses sceurs, probablement Drusilia ; selon J. H. Oliver, Expounders, 86, il s'agissait de Messaline, femme de Néron, alors que C. Hoët-van Cauwenberghe, « Mémoire abolie des femmes : l'exemple de l’Achaïe romaine au premier siècle après J.-C. », Cahiers Glotz 14 (2003) 263-80, en particulier 271, n. 27, adopte cette dernière identification, tout en envisageant aussi Agrippine la Jeune. B. Levick, Claudius, 53-67, étudie les interventions de Valeria Messalina dans ies affaires politiques romaines au cours de la décennie 40 apr. J.-C. 5 K. Clinton, dans Romanization,
Μαραθώνιος).
170-71, fig. 2 (SEG 47 [1997] 221 ; S. Follet, AE 1998, 1271, restitue à la L. 2 :
DE L'EVERGESIE A LA DIVINISATION
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Epidaure entre 49 et 54 apr. J.-C.'. Il nous paraît donc plus probable que le document éleusinien atteste un autre prétre de Livie. Dans l'état actuel de la documentation, Claude accepta plusieurs inscriptions honorifiques à Corinthe?, et dans les cités de Thèbes’ et de Lamia^. Il fut, en outre, honoré en tant qu'évergéte par les différents koina grecs à Coronée de Béotie’, alors qu'il revétit, à titre d'honneur, la stratégie du koinon des Magnétes*. En Thessalie, une nouvelle ère locale commença à partir de l'avénement du prince, qui ne survécut pas à sa mort’, mais qui lui valut le titre posthume du
dieu Claude à Larissa? : Θεὸν Κλαύδιον,
ὁ δῆμος ὁ Λαρεισαίων. Néron Zeus Eleuthérios : la proclamation de la liberté de l'Achaie Le voyage de Néron en Gréce des années 66 et 67 apr. J.-C., qui nous est rapporté en particulier par Suétone et Dion Cassius et évoqué par plusieurs auteurs anciens, fut marqué de deux événements : le premier fut la participation de l'empereur aux jeux helléniques, qui, sur son ordre, furent regroupés en une seule année et célébrés, bien évidemment, à des dates irréguliéres, afin qu'il puisse participer presque à tous. Le prince remercia les juges des concours de lui avoir été favorables en leur octroyant le droit de cité romaine et en leur donnant de sommes d'argent considérables. Dans ce cadre d'évergétisme impérial, il fallait, peut-étre, envisager le second événement de ce voyage, qui consista dans la libération de la province de l’Achaïe du contrôle sénatorial”. D'après Plutarque et Suétone, c'était le prince lui-même, qui, vers la fin de son ! IG IV? 601 (J. M. Höjte, Statue Bases, 309, n? 97) : "A πόλις τῶν "Exuóavplov, Τιβέριον I Κλαύδιον Καίσαρα I
Σεβαστὸν l'egualvixóv adtoxpéroga. — IG IV? 602 (J. M. Hójte, op. cit., 310, n° 99) : T«fi». Κλαύδιον Καίσαρα Σεβαστόϊ(ν) | Γερμανικὸν αὐτοκράτορα xai |᾿Αγριππῖναν Καίσαρος, | T«f». Κλαύδιος Εὐνόμου υἱὸς Νικοτέ[λης]. — IEpidauros, 42, n? 76 (J. M. Höjte, op. cit., 310, n° 98) : [Τιβέριον] Κλαύδιον Καίσαρα Σεϊ[βαστὸ]ν Γερμανικὸν
αὑτοχράιίτορα κα]ὶ [᾿Αγριππῖναν Καίσαρ]ος, | [Tıߣprols Κλαύδιος Εὐνόμου υἱὸς Νικοτέλης. — IG IV? 603: ᾿Αγριππῖναν γυναῖκα | {Καίσαρος Σεβαστοῦ]]. C. Hoët-van Cauwenberghe, Cahiers Glotz 14 (2003) 271-80, étudie la réutilisation des blocs portant le nom d’Agrippine la Jeune dans le cadre de la darnnatio memoriae de l'impératrice. * Corinth VIIL3, 74-75 et 78-79, pls 7-9 ; Corinth VIIL3, 77, pl. 9 (avec son fils Britannicus) ; cf. J. M. Höjte, Statue Bases, 308-309, n? 91-92. Voir aussi les monnaies de la colonie de 50/51 apr. J.-C. liant les portraits de Claude et d'Agrippine la Jeune aux images de Néron et de Britannicus, ce dernier tenant le globe du monde (M. Amandry,
Monnayage, 73-74 et 195-97, ém. XIX, pls XXX-XXXI ; RPC I, 1182-1184, pl. 61). * IG. VII 2493 (J. M. Hójte, Statue Bases, 310, n° 105) :
Ὃ δῆμος,
Τιβέριον Κλαύδιον
Καίσαρα
| Σεβαστὸν
Γερμανικὸν | αὐτοχράτορα. * IG
IX.2, 81
(J. M.
Höjte,
Statue Bases,
306, n° 79, gymnase
Σεβαστὸν I [Tepnavlıxöv, «ἁ» πόλις Λαμιέων(ων).
de la cité):
[Τιβέριον
Κλαύδιον
Καίσαρα
[ἐπὶ τῶν πε]ρὶ ᾿Απολλώνιον ταγῶν.
5 IG VII 2878 (J. M. Höjte, Statue Bases, 309, n° 93) : [Αὐ]τοκράτορα [Τιβέριον Κλαύϊδιο)ν Καίσαρία Σεβαστὸν Teplnavlıxöv, ἀρχιερέ[α μέγιστον, δημαρχιϊκῆς] ἐξουσίας [τὸ .. πατέρα πατιρίδ]ος, τὸ κοιν[όν ᾿Αχαιῶν, Φωκέων, Il Εὐβ]οέων, Λοκρῶν, Βοιωτῶν, | τὸν ἑαυτοῦ εὐεργέτην]. Voir aussi une inscription de Thespies gravée sur la base d'une statue en bronze en l'honneur de Britannicus (A. Plassart, BCH 50 [1926] 451-52, n? 90 : Ἢ βουλὴ κα]ὶ ὁ δῆμίος, Τιβ(έριον) I Κ]λαύδίιον Z]epaoto[v υἱὸν | Kaí]o[apa] Boerav[uxóv]). * IGIX2, 1115 (Volos, liste d'affranchissements) ; IG IX.2, 1120 (Volos). J. A. O. Larsen, Government, 110. ? IG IX.2, 544, 11. 2-11 (Larissa, liste d’affranchissements, 41/42 apr. J.-C.) : [τα]μιεύοντος τὴν δευϊτέϊραν ἐξάμηνον ἐν τῷ πι[ρώϊτῳ ἔτει Τιβερίου KXavàto[v I K]aícagog Γερμανικοῦ Σεϊ[β]αστοῦ τοῦ xai λα',
στραι![τ]ηγοῦντος ᾿Απολλοδώϊρου τὸ τέταρτον, ταγευόϊνντων τῶν περὶ Εὔδημον | Μενεκράτους οἱ ἀπηλιευθερωμένοι. — IG IX.2, 545, Il. 1-6 et 14-18 (Larissa, liste d'affranchissements, 44 et 45 apr. J.-C.) : ἔτους δ' Σεβαστοῦ Tıßepilov Κλαυδίου Καίσαρος Σειβαστοῦ Γερμανικοῦ τοῦ | À’ καὶ δ', στρατηγοῦνιτος Λυκόφρονος μηνὸς “Ομολῴον w' . . . ἔτο(υ)ς ε' Σεβαστοῦ Τιβειρίου Κλαυδίου Καίσαρος Σεβαστοῦ Γερ[μ]ανικοῦ {Γερμί(α)ινικοῦ) τοῦ [λ' καὶ εἼ, στρατηϊγοῦν[τος - - -Joc. H. Kramolisch, « Zur Ära des Kaisers Claudius in Thessalien », Chiron 5 (1975) 337-47, rassemble les références épigraphiques ; B. Levick, Claudius, 187.
* IG IX 2, 605 0. M. Hüjte, Statue Bases, 306-307, n° 80). Cf. IG IX 2, 34. ? Suétone, Néron, 19.3 et 22.9-24.5, décrit également les dessous des activités agonistiques du prince, en rapportant une série d'anecdotes portant sur ses initiatives et innovations, comme l'introduction de la course de char à dix chevaux et des épreuves musicales aux jeux olympiques ; Dion Cassius, Histoire romaine, 62, 8-19. Pour une liste de textes anciens se référant au voyage de Néron en Gréce, voir G. F. Hertzberg, Die Geschichte Griechenlands unter der Herrschaft der Römer nach den Quellen dargestellt. II: Von Augustus bis auf Septimius Severus (Halle 1868) 103-108. P. A. Gallivan, « Nero's liberation of Greece », Hermes 101 (1973) 230-34 ; M. Pavan, « Nerone e la libertà ai Greci », PP 39 (1984) 342-61 ; H. Halfmann, Itinera, 33-34 et 173-77 ; M. Amandry, Monnayage, 14-26 ; M. Kaplan, Greeks, 322-30 et 334-47. Le voyage de Néron, qui commenga vers la fin d'aoüt 66 apr. J.-C., comprit
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voyage, prononga cette décision aux provinciaux, selon le premier auteur, sur le forum de Corinthe, selon le second, au milieu du stade à l'Isthme, le jour de la célébration des jeux'. En choisisant soigneusement le cadre rituel de cette proclamation, une option qui ne résulta pas seulement du fait que Corinthe était la capitale de la province d’Achaie et les Jsthmia une fête à vocation panhellénique, Néron s'inscrivait ici consciemment dans la riche tradition hellénistique des libérateurs romains de la Grèce que T. Quinctius Flamininus avait inaugurée deux siècles et demi auparavant". Les cités de l'Achaie allaient connaître pour quelques années une situation privilégiée dans le monde romain, qui correspondrait à l'autonomie totale et à l'immunité complete des impöts, jusqu'au regne de Vespasien, lorsque le nouvel empereur annula cette décision et rendit de nouveau la province au sénat”, Le discours de Néron ou, selon toute vraisemblance, une forme plus abrégée de celui-ci, qui selon la datation la plus généralement acceptée par les historiens, devait étre prononcé le 28 novembre 67 apr. J.-C., nous est parvenue sur une stéle trouvée à Acraiphia, une cité de Béotie. Le document épigraphique comporte trois textes : l'édit impérial adressé à tous les habitants de la Gréce, afin qu'ils se réunissent à Corinthe, le discours du prince et le décret en son honneur voté par la cité d'Acraiphia sur la proposition de l'évergéte local et grand-prétre du culte impérial, Epameinóndas fils d' Epameinóndas^. L'empereur se vantait du fait qu'il ne décida pas cette évergésie par pitié, mais par bienveillance et en récompense de la piété et de la loyauté que les Grecs avaient toujours montrées envers lui. Il continua sur le méme ton rhétorique en faisant
allusion à l'histoire de la Gréce pendant les derniers siécles, lorsque ses habitants avaient perdu leur ancienne liberté pour conclure que la grandeur de son évergésie dépassait celle des monarques précédents, dont les bienfaits ne concernaient que le statut des cités : la libéralité de Néron fut la plus grande de toutes les autres, dont les Hellénes avaient pu bénéficier jusqu'à ce moment, puisqu'elle s'étendait sur une province tout entière’, Les Grecs répondirent par une série d'honneurs, dont plusieurs de caractére cultuel*. Le prince fut acclamé à l'épiclése de νέος Ἥλιος, qui se préte au parallélisme d'une expression attestée dans un décret d'Acraiphia de
plusieurs étapes dans les villes et les sanctuaires les plus prestigieux de la Gréce : Nicopolis, Delphes, Corinthe, Isthme, Argos, Héraion argien, Lerna, Olympie (cf. les dédicaces de couronnes qu'il offrit au temple de Zeus à Olympie et à l'Héraion d'Argos, mentionnées par Pausanias, Élide, 1, 12.8 et Argolide, 17.6, respectivement). Quant à ses prédilections et activités athlétiques, comme le constate, à juste titre, N. M. Kennell, « Νέρων περιοδονίκχης », AJPh 109 (1988) 239-51, le prince visait avant tout à participer aux six jeux qui formaient la fameuse Période de l'époque : Actia, Pythia, Isthmia, Némeia, Heraia et Olympia. Vers la fin de son voyage, il se rendit de nouveau à Corinthe, οἱ il
entreprit vainement de percer l'Isthme (Pseudo-Lucien, Νέρων ñ περὶ τῆς ὁρυχῆς τοῦ Ἰσθμοῦδ ; l'empereur assista au début des travaux (Suétone, Néron, 19), mais son retour à Rome à la fin de 67 apr. J.-C. ou, plus probablement, au début de 68 apr. J.-C. entraina l'abandon de ce projet grandiose (R. Baladié, Le Péloponnése de Strabon. Étude de géographie historique [Paris 1980] 261-62). Il est à rappeler que Néron renonça à visiter Athènes et Sparte (cf. Suétone, Néron, 34.4) ; pour les inscriptions honorifiques qu'il regut à Athénes, voir infra, pp. 97-98 ; quant à Sparte, nous connaissons une dédicace au prince (IG V.1, 376 : Τιβερίῳ Κλαυδίῳ] | Νέρίωνι Καίσαρι ZeB(aot@)], | θεοῦ [KAavóiov υἱῷ, I - - - ἀρχ]ιερεῖ μ[εγίστῳ - - - Ἰἰ - - -J) et une inscription honorifique (SEG 41 [1991] 315 ; J. M. Höjte, Statue Bases, 324, n? 36). ! Plutarque, Titus, 12.8 : Τῇ δ᾽ οὖν Κορινθίων πόλει πρὸς τοὺς Ἕλληνας
τὸ αὐτὸ δὶς ἤδη συμβέβηκε: καὶ γὰρ
Τίτος ἐν Κορίνθῳ τότε καὶ Νέρων αὖθις καθ᾽ fidc ἐν Κορίνθῳ παραπλησίως Ἰσθμίων ἀγομένων τοὺς Ἕλληνας ἐλευθέρους καὶ αὐτονόμους ἀφῆκαν, ὁ μὲν διὰ κήρυκος, ὡς εἴρηται, Νέρων δὲ αὐτὸς ἐπὶ τῆς ἀγορᾶς ἀπὸ βήματος ἐν τῷ πλήθει δημηγορήσας. Suétone, Néron, 24.5 : Decedens deinde provinciam universam libertate donavit simulque iudices civitate Romana et pecunia grandi. Quae beneficia e medio stadio Isthmiorum die sua ipse voce pronuntiavit. ? J.-L. Ferrary, Philhellenisme, 86-88. Pour compenser la perte de la province de l' Achare, Néron donna au sénat la province impériale de la Sardaigne (Pausanias, Achaie, 17.3 ; M. Amandry, Monnayage, 16-17). ? Pausanias, Achaïe, 17.3, rapporte que l'empereur prit cette décision à cause des troubles sociaux provoqués, « parce que les Grecs avaient oublié d'étre libres ». J. K. Chow, Partonage, 45-46 ; voir encore A. H. M. Jones, « Civitates », 103-17. * Appendice Ib, n° 5, 11. 1-6, 7-26 et 27-58, respectivement. 5 Pour le style rhétorique du discours, voir C. Jones, « Nero speaking », HSPh 100 (2000) 453-62. * Voir dans cet ouvrage, passim. Toutefois, sur la stéle d'Acraiphia, le nom de Néron fut martelé à cinq reprises, mais conservé à deux endroits (Il. 27 et 31). Pour l'attitude réservée des Grecs envers la damnatio memoriae du prince philhellène, voir C. Hoët-van Cauwenberghe, « Condamnation de la mémoire de Néron en Grèce : réalité ou mythe ? », dans Neronia VII. Rome, l'Italie et la Grèce : hellénisme et philhellénisme au premier siècle après J.-C. (Athenes, 21-23 octobre 2004), Latomus Suppl., 227-51 (à paraitre ; je remercie vivement l'auteur de m'avoir procuré son manuscrit). Il est à noter, à cet égard, que presque le quart des bases de statues connues de Néron provient de la Gréce (J. M. Höjte, Statue Bases, 97-99).
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Béotie se référant à l'accession de Caligula au trÓne'. Cette sorte d'assimilation des souverains apportant une comparaison entre la splendeur de l'astre le plus grand de l'univers des anciens et le pouvoir mondain des hégémones tirait ses origines de la tradition hellénistique. En répétant la méme épithéte, les Grecs faisaient des empereurs romains les héritiers de la théologie politique des diadoques d' Alexandre. Toutefois, dans les cités de l’Achaïe, l'idée de la souveraineté et de l'euvre salutaire de Néron était notamment louée par son assimilation à Zeus Eleuthérios. A Acraphia, le prince était évoqué par cette épithéte dans la titulature de son grand-prétre, il partageait un autel commun avec le dieu et il était représenté sous les traits joviens par une
statue dressée dans le sanctuaire d'Apollon Ptoïos, à côté d'une autre de Messaline qualifiée du titre de déesse’. Une copie du discours de la libération fut exposée pres de l'autel de Zeus Sôter sur l'agora d'Acraiphia, qui était le lieu le mieux en vue (ἐπιφανέστατος τόπος) de la cité. Dans ce cadre, il semble probable, alors méme que la documentation fait défaut, que pendant les célébrations des Sôtéria en l'honneur des divinités principales de la ville, c'est-à-dire Zeus Sôter et Apollon Ptoios, des sacrifices auraient également été offerts à Néron. Bien que seul nous soit parvenu le texte d'Acraiphia, plusieurs cités de l’Achaïe, qui bénéficiaient de ce nouveau privilége, auraient rendu au prince un culte en Zeus Libérateur, comme l'indiquent les émissions monétaires de la période, qui associaient la cérémonie de l'arrivée du prince en Gréce, sa participation aux concours et la proclamation de la liberté de la province*. En 66/67 apr. J.-C., les monnaies de la colonie romaine de Corinthe liaient la téte laurée ou radiée de Néron de droit à deux types de revers aux scénes d'Adventus Augusti et d’Adlocutio Augustf. Sur une émission contemporaine de Patras, le portrait radié de l'empereur de droit fut associé, parmi d'autres, à un revers au type d' Adventus Augusti et à un autre portant la figure de Jupiter avec la légende JVPPITER LIBERATOR®. Or, le remplacement du type d’Adlocutio Augusti par la représentation de Zeus Libérateur sur les monnaies patréennes implique une assimilation jovienne du prince, qui devient plus explicite sur une émission exceptionnelle de Sicyone, dont trois types de revers représentant l'arrivée de l'empereur furent liés à la tête laurée de Néron de droit avec la légende N(EPON) K(AI) ZEYC EAEY@EPIOC’, Le monnayage de Nicopolis préserve également l'écho de cette grande manifestation d'évergétisme impérial pour toute la province, liée à la refondation de la cité par le prince. La personnification de l’Eleuthéria/Libertas tenant un pileus et une patére, et de la Victoire portant une couronne et une palme, en rapport avec les légendes ΝΈΡΩΝΙ EAEYSEPIR IIATP(ONI) et NEPQNI AHMOZIQ IIATPONI (EAAAAOZ), illustrait qu'une fois libérée du contrôle sénatorial, l'Achaie se mit sous la protection du prince. L'arrivée impériale dans la cité, représentée sous le type d'une galére avec rameurs, que nous rencontrons aussi sur le monnayage de Corinthe et de Patras, fut assimilée à une épiphanie divine : NEPONOX ἘΠΙΦΑΝΕΙΑ. Le prince lui-même, aux traits d'Apollon jouant de la lyre, fut honoré ou, peut-être, vénéré en second fondateur de la cité : ΝΈΡΩΝΙ AIIOAAQNI
! Appendice Ib, n? 3, 11. 59-60 ; voir aussi infra, p. 179. ? A. Alfüldi, Repräsentation, 225 ; H. Halfmann, Itinera, 148-51 ; M. Bergmann, Strahlen, 127-29 et 214-29. ? Appendice Ib, n? 5, I. 49-52. C. B. Rose, Commemoration, 136-38, n? 67 ; J. R. Fears, ANRW II, 17.1 (1984) 71 ; M. Bergmann, Strahlen, 144-46. Pour les problémes que pose le martelage du nom de l'impératrice dans ce document, voir C. Hoët-van Cauwenberghe, Cahiers Glotz 14 (2003) 265-69. * Les monnaies de Corinthe, de Patras, de Sicyone, du koinon thessalien et de Nicopolis à l'effigie radiée de Néron, dont il est question dans la suite, étaient étroitement liées au voyage du prince en Gréce (M. Bergmann,
Strahlen, 201-13). 5 M. Amandry, Monnayage, 19 et 215-21, ém. XXII, pls XXXVIII-XXXIX ; RPC I, 1203-1206, pl. 62 (au revers galére avec habitacle menée par quatre rameurs : ADVE AVG [et variantes], ou l'empereur debout sur une tribune, le bras droit levé, tenant un rouleau dans la main gauche : ADLO AvG [et variantes]). Voir aussi, H. Halfmann, Itinera,
143-48. 6 RPC I, 1264-1274, pls 64-65 (au revers galère : ADVENTVS AVGVSTI C P). RPC I, 1279-1280, pl. 65 (au revers Zeus debout tenant de la main droite un aigle et de ia gauche un sceptre : IVPPITER LIBERATOR C P). Voir aussi C. Maderna, luppiter, 40-41. Cf. RPC 1, 1275-1278, pl. 65 (au revers plusieurs divinités Augustae, ainsi : Apollon, Diane Laphria, Hercule). 7 RPC I, 1238-1240, pl. 63 (au revers homme sur cheval). RPC I, 1241-1244, pl. 63 (au revers figure masculine nue
portant chlamyde, marchant et levant le/les bras au-dessus de la téte). Les monnaies sicyoniennes furent frappées en 67/68 apr. J.-C. au nom du duumvirde Corinthe, C. Iulius Polyaenus, qui, l'année précédente, avait émis les monnaies néroniennes de Corinthe. Voir aussi, M. Grant, FITA, 356, et J. R. Fears, ANRW II, 17.1 (1984) 71.
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MARIA KANTIREA
KTIZTH, alors que sur d'autres émissions figurait la personnification de la cité tourellée et ailée avec sa nouvelle appellation NEPONONIKOIIOAIZ H ΠΡΟΣ AKT(IQ)!.
Les empereurs flaviens : évergésie et idéologie dynastique Les bienfaits des Flaviens A la différence des inscriptions en l'honneur des Julio-claudiens, les documents épigraphiques connus jusqu'à présent (une trentaine environ) concernant les empereurs flaviens ont été trouvés dans un plus grand nombre de cités de l’Achaïe. Si nous rapprochons cette remarque de l'absence des titres d'évergéte et de sauveur, qui avaient marqué le vocabulaire honorifique impérial jusqu'à l'époque de Néron, nous pouvons supposer qu'à partir de la fin du I” s. av. J.C., l'érection des monuments en l'honneur des empereurs ne correspondait pas à un certain bienfait : elle devint une pratique courante, sinon une obligation, des populations grecques de montrer ainsi leur hommage à chaque nouveau maître de l’Empire. Pourtant, cela ne signifie pas que les Flaviens ne se comportaient pas en bienfaiteurs. Leur contribution à la reconstruction des villes, notamment sur le plan édilitaire, aprés le tremblement de terre de 77 apr. J.-C, se révèle trés importante, comme l’indiquent certaines inscriptions portant leurs noms au nominatif, gravées sur des éléments architecturaux, ainsi celui de Vespasien inscrit sur un fragment d'épistyle du theätre de Sparte?. Une dédicace au prince de Corinthe préservant, en outre, la nouvelle
appellation
de la cité —
Col(onia) Iul(ia) Flav(ia) Aug(usta) Corinthiensis—
témoigne de la refondation de la colonie gräce à l'aide financiere impériale pour la réparation des monuments aprés le séisme. Cette évergésie fut commémorée sur maintes inscriptions honorifiques des Flaviens’, mais surtout sur les émissions monétaires locales sous Domitien”. Celui-ci fut également honoré sur une inscription bilingue de Mégalopolis, parce qu'il fit restaurer à ses frais un portique détruit par un incendie. Le nom de l'empereur dans le texte grec est martelé, mais selon la titulature, la dédicace date de l'année 93/94 apr. J.-C.$. Sa plus grande évergésie sur le plan édilitaire concernait le sanctuaire de Delphes, comme le montre une
! Certaines de ces monnaies ont été auparavant attribuées à Apollonie d'Illyrie (BMC [Apollonia] 84-85, pl. XIIL4) ; M. Karamesini-Oikonomidou, Νικοπόλις, 77, n® 1-5, tabl. 11-12 ; B. E. Levy, « Nero's "Apollonia" Series : the Achaean Context », NC 149 (1989) 59-68, pis 18-19 ; RPC I, 1368-1377, pls 69-70 et Suppl. 1377A. 2 IG V.1, 691 (SEG
11 [1954] 848 ; cf. A. 1. S. Spawforth, Sparta, 129) : [ΑἸὐτοκράτωρ Καῖσαρ Οὐεσπασιανὸς
Σεϊβαϊστός, ἀρχιερεὺς μέγιστος, δη[μαρχικῆς | ÉEovoias τὸ 9', αὐτοκράτωρ τὸ ιθ', | ὕπατος τὸ η', Λακεδαιμονί(ω)ν τῇ πόϊλει κατεσκεύασεν). Vespasien et Domitien visitèrent la Grèce, le premier en 70 apr. J.-C., en retournant d'une
campagne en Orient, tandis que pour Titus les informations ne sont pas probantes (H. Halfmann, /tinera, 178 et 180). Pour l'idéologie concernant les activités édilitaires des empereurs, voir S. Mitchel, « Imperial building in the eastern Roman provinces », HSCP 91 (1987) 333-65. * Corinth VIIL3, 82, pl. 9 (J. M. Höjte, Statue Bases, 337, n? 48) : [Imp(eratori)] Cae[sari | Vespa]siano [Aug(usto), I - - - τ - -Jso[- - -] | col(onia) Iul(ia) Flav(ia) Aug(usta) [Corinthiensis]. Voir, à cet égard, D. G. Romano, « A tale of two cities : Roman colonies at Corinth. Colonia Laus Iulia Corinthiensis - Colonia Iulia Flavia Augusta Corinthiensis », dans E. Fentress (éd.), Romanization and the City: creation, transformations, and failures. Proceedings of a conference held at the American Academy in Rome to celebrate the 50th anniversary of the excavations at Cosa (14-16 May, 1998), JRA 38 (2000) 83-104. * Corinth VIIL3, 83-86, pls 8-9 (cf. J. M. Hójte, Statue Bases, 350, n? 44 ; A. Martin, Titulature, 86).
5 RPC II, 105, 113, 115-119, 127-131, 133-143, 145-146, 148-152, 162-163, 174-177, 182-199, 204-206, pis 5-10. Cf. une série monétaire de Patras à la légende INDVLGENTIAE AVG(VSTI) MONETA INPETRATA, qui renvoie au droit de la colonie de frapper de monnaies, octroyé par Domitien (B. E. Levy, « INDULGENTIAE AUGUSTI MONETA INPETRATA : A Flavian episode », dans H. Huvelin, M. Christol et G. Gautier (éds), Mélanges de numismatique offerts à Pierre Bastien à l'occasion de son 75° anniversaire [Wetteren 1987] 39-49, pl. 5 ; RPC II, 219, pl. 10). $ CIL 111 13691 ; IG V2, 457, add. et corr., p. 146 (cf. A. Martin, Titulature, 90) : [Imp(erator) Caes(ar) divi Vespasiani | fil(ius) Domitianus Aug(ustus) Gerrnanicus], ! pontife[x maximus, trib(unicia) pot(estate) XIII, imp(erator) XXII], ! co(n)s(ul) XVI, censor per[petuus, p(ater) p(atriae), porticum Mega]llopolitanis incendio co[nsumptam funditus s(ua) p(ecunia) re]lstituit. Αὐτοκράτωρ Καῖσαρ θεο[ῦ Οὐεσπα)σιανοῦ υἱὸς [[Δομετιανὸς]]
[Σεβαστὸς] | [[Teguavıxög]], ἀρχιερεὺς μέγιστος, δημαρχικῆς | ἐξουσίας τὸ ιγ΄, αὐτοκράτωρ τὸ κβ', ὕπατος τὸ ς", [τειμητὴς διὰ βί]ου, πατὴρ πατρίδος, στοὰν Μεγαλοπολείταις {πυρὶ ἐξουθε}!νηθεῖσαν ἐκ θεμελίων ἰδίαις δαπάναις [ἐπεσκεύασεν]. S. E. Alcock, Graecia capta, 181, suppose que dans les cités de l'Arcadie, les dédicaces impériales concernaient les empereurs qui avaient visité personnellement la Gréce.
DE L'EVERGESIE A LA DIVINISATION
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inscription latine gravée sur la base d'une statue honorifique du prince, commémorant les travaux de restauration des monuments aux dépenses impériales en 84 apr. J.-C.'. Suivant la politique de leurs prédécesseurs, notamment celle d' Auguste et de Claude, à l'égard des cités grecques, les Flaviens reçurent à titre honorifique des magistratures locales : Titus et Domitien furent élus archontes éponymes à Delphes et à Athènes respectivement’. La prise en charge des postes municipaux par le prince constitue un indice d'une éventuelle crise économique de la ville, qui s'adressait à la générosité impériale pour assurer le bon fonctionnement de ses institutions civiques et religieuses. Une statue que l'Aréopage, le conseil des 600 et le peuple athénien dressèrent en l'honneur de Domitien avant 81 apr. J.-C., indique peut-étre que les relations de l'empereur avec la cité avaient été établies bien avant son ascension au pouvoir”. De la méme période date une autre inscription honorifique du prince
érigée à Thèbes par une famille locale*. Le koinon des Thessaliens honora, par des statues dressées à Larissa, tout d'abord Vespasien, peut-étre en attendant que le fondateur de la dynastie flavienne respecte la décision de Néron concernant sa participation au conseil amphictyonique’ ; et, par la suite, le couple Domitien et Domitia (Longina), dont les effigies furent, en outre, représentées sur une émission locale*. Dans l'état actuel de la documentation, nous savons que Titus reçut des honneurs à Athènes’, à Délos?
et à Argos’, Domitien à Ioulis sur l’île de Kéos'?, alors qu'à Chéronée de Béotie, Vespasien apparait comme le dédicataire d'une inscription, selon toute probabilité un ex-voto, érigée par
une particulière en faveur de la cité!!. Les honneurs de caractére cultuel
Comme nous l'avons déjà mentionné, les derniers empereurs Julio-claudiens avaient contribué à la cristallisation de l'idéologie dynastique, alors que les Flaviens mirent en évidence d'une maniére encore plus explicite le róle d'Auguste dans l'enjeu de la succession impériale. Aprés le suicide de Néron et les guerres civiles des années 68-69 apr. J.-C., Vespasien et ses fils essayérent de distinguer leur dynastie de la précédente et de confirmer l'existence d'une évocation charismatique, en utilisant toutefois les formules et le langage de la pratique julioclaudienne. Sur l'exemple d'Auguste, Vespasien partagea avec son propre fils le pouvoir impérial, afin d'établir et de diffuser la conception de sa propre famille en tant que dynastie régnante. Par ailleurs, la pietas des Flaviens envers certains de leurs prédécesseurs pourrait
! Voir infra, p. 156. Une inscription mutilée de la cité de Delphes en l'honneur d'un empereur flavien, fils du dieu Vespasien, pouvait se référer aussi bien à Titus qu'à Domitien (G. Daux, BCH 68-69 [1944-1945] 122-23, n° 35 ; J. M. Höjte, Statue Bases, 350, n° 46, opte pour Titus) : [Αὐτοχράτορα Τίτον Φλά)ουιον Καίσαρα Αὐτοι[κράτορος θεοῦ
Οὐεσπ]ασιανοῦ Καίσαρος Zepaol[tob υἱόν, - - - óv], ἢ Δελφῶν πόλις, ᾿ΑΙπόλλωνν Πυθίωι]. ? SyIP 817,11. 7-8 (79 apr. J.-C.) : ἄρχοντος Τίτου | Καίσαρος Σεβαστοῦ. — IG I? 1996, Il. 1-3 (84/85-92/93 apr. J.-C). FD 111.2, 65, pl. III.1 (W. Ameling, Chronologie, 93-95, n? 65).
Herodes II, 56-57, n° 23 ; cf. A. Martin, Titulature, 80-81 ; P. Graindor,
? IG 11? 3283b, 11. 9-14 (J. M. Höjte, Statue Bases, 357-58, n? 29) : [Δομετιανὸν] Οὐεσπασιανοῦ | Καίσαρος υἱὸν γε(ώτερον ?), In ἐξ ᾿Αρείου πάγου I βουλὴ xai à βουλὴ τῶν | ἑξακοσίων xai ὁ δῆμος. Cf. A. Martin, Titulature, 89, doute sur la restitution de [Δομετιανὸν] à la 1. 1, notant qu'il ne connaît contexte comparable, aurait été désigné d'une maniere aussi séche ».
pas « d'autre cas où le prince, dans un
* IG VII 2495 (J. M. Höjte, Statue Bases, 358, n° 32) : Δομιτιανὸν Καίσαρα αὐτοκράτιορος Καίσαρος Σεβαστοῦ Οὐϊεσπασιανοῦ υἱόν, | ᾿Αριστίδης σὺν τοῖς τέκνοις I [- - -Juxp xai ᾿Αριστίδῃ ἐκ τῶν ἰδίων.
5 IG IX 2, 606 (J. M. Höjte, Statue Bases, 337, n° 45) : Αὐτοχράτορα Καίσαρα Οὐεσπασιανόν, | τὸ κοινὸν Θεσσαλῶν. * IG IX 2, 607 (J. M. Höjte, Statue Bases, 357, n? 28) : Δομιτιανὸν Καίσαρα, Θεσσαλοί. | Δομιτίαν Σεβαστήν. PRC 11 277-279 et 281-289, pl. 13-14 ; F. Burrer, Münzprägung, 167-71, Em. 1, et 173-79, Em. 2. Voir aussi deux autres séries à l'effigie de Domitien et de Domitia, émises par le koinon des Magnétes (PRC II 275-276, pl. 13).
? IG Y 3282 : [Αὐτοκ]ράτορι Καίσαρι | Σεβαστῶι Tirun. * ID 1595 : Τίτον | Καίσαρα | Zefaotóv. ?
IG
IV
584
(J.
M.
Höjte,
Statue
Bases,
350,
n° 43):
[Αὐτοκρ]άτορα
Τίτον
| [Καίσαρα
Σεβαστοῦ
[Οὐε]σπασιανοῦ υἱόν, I [. . .. . Ins ᾿Αλεξάνδρου yuuval(ovaox]foac, ὑπὲρ λειτᾶς. ? IG X115, 630 Q. M. Hüjte, Statue Bases, 358, n° 30) : Αὐτοκράτορα Δομιτιαινὸν Καίσαρα Σεβαστὸν I ΓΙε]ρμανυών.
" IG VII 3418 (J. M. Höjte, Statue Bases, 337, n? 47) : αὐτοκράτορι Οὐεσπασιανῷ Καίσαρι | Σεβαστῷ, ἀρχιερεῖ μεγίστῳ, δημαρχικῆς | ἐξουσίας τὸ [δ], αὐτοκράτορι τὸ v, | πατρὶ πατρίδος, ὑπάτῳ τὸ δ', ἀποϊδεδειγμένῳ τὸ €’, τειμητῇ, | Καικιλία Λαμπρὶς I ὑπὲρ τῆς πόλε[ω]ς.
|
86
MARIA KANTIREA
assurer la légitimité de leur dynastie!. Cette idée de permettre à la divinisation « sélective » de dicter avant tout leur politique dynastique fut traduite par le choix des statues de culte érigées dans le Metröon d'Olympie sous Domitien : l'effigie principale d'Auguste était flanquée des images de Vespasien et de Titus couplées avec deux impératrices de leur maison, alors que la dynastie précédente était représentée seulement par ceux qui avaient requ l'apothéose officielle, à savoir le divus Claudius et la diva Iulia (Livie)?. L'attachement des cités grecques aux institutions de l'Empire, indépendamment du prince qui se trouvait chaque fois à la téte du pouvoir romain, est illustré par les dédicaces consécutives des autels impériaux provenant d'Athénes. Sur un seul monument furent gravées quatre inscriptions différentes au cours d'un siécle : consacré initialement à Auguste et quelques années plus tard à Néron, l'autel fut dédié de nouveau à Vespasien lors de son avénement et, par la suite, à son fils Titus” :
[Αὐτο]κράτορος Kai[σαρ]ος θεοῦ υἱοῦ Σεβαστοῦ. [{{Ν]έρωϊ[νι Κλα]υδίων ΚΙ[α]ίσ[α]ρίι] 1]
Οὐεσπασιανοῦ. Sur la face arriére [Αὐτοκρ]άτορι Καίσαρι Σεβαστῶι Τίτωι. La nomenclature de Vespasien dans ce texte, qui est encore plus concise que celle sur un autel de Nauplie — Οὐεσπασιανοῦ | αὐτοκράτορος" —, indique que l'adjonction du nom de l'empereur dut avoir lieu dés l'annonce du changement dynastique dans la cité, avant que les Athéniens aient pu connaître sa titulature officielle entière. En effet, la conception de la domus divina en tant que partie intégrante de l'idée monarchique dut former à tel point les attitudes des provinciaux à l'égard du pouvoir de Rome que les Athéniens n'hésitérent pas à répéter de façon stéréotypée la filiation impériale traditionnelle pour désigner Vespasien comme fils de dieu (!)
sur une base de statue qu'ils lui dédiérent? : [Αὐτοϊκράτορος Καί[oag]os θεοῦ υἱοῦ Σεβαστοῦ Οὐεσπασιανοῦ. Vespasien fut également gratifié du titre de dieu par les cités de Thébes et d'Egion, mais, cette fois, semble-t-il, aprés son apothéose officielle en 79 apr. J.-C. A l'exemple d' Auguste, Titus fut honoré en dieu, nouvel Apollon et évergéte dans une dédicace érigée dans le théátre de Démétrias par le koinon des Magnetes’. Toutefois, faute d'autres témoignages, nous ne pouvons pas dire avec certitude si ces épicléses renvoient à l'accord d'un culte au prince en Thessalie. De ! K. Scott, Flavians, 40-60 ; C. Ando, Ideology, 34-36 ; voir aussi, T. Hillard, « Vespasian's death-bed attitude to
his impending deification », dans M. Dillon (éd.), Religion in the Ancient (Amsterdam
World : new themes and approaches
1996) 193-215, et R. Stewart, « Domitian and Roman Religion : Juvenal, Satires Two and Four » TAPhA
124 (1994) 309-32. ? Pour la restitution du groupe statuaire que nous proposons, voir infra, pp.
147-53. Les bases de deux autres
statues honorifiques de Vespasien et de Domitien nous sont parvenues d'Olympie (/vO 376-377 ; J. M. Höjte, Statue Bases, 338, n? 50, et 358, n? 31).
3 IG IF 3229 ; mieux lue par A. Benjamin et A. E. Raubitschek, Hesperia 28 (1959) 82, n° 12 (SEG 18 [1962] 80e). * IG IV 670 (l'identification de la pierre à un autel n'est pas certaine ; J. M. Höjte, Statue Bases, 337, n? 49, pense qu'il s'agit plutót d'une base). 5 IG I? 3281. 5 IG VII 2494 (J. M. Höjte, Statue Bases, 350, n? 47, Thèbes) : Αὐτοχράτορα Τίτον | Καίσαρα θεὸν | Σεβαστὸν Οὐεσιπασιανόν, | ñ πόλις. A. D. Rizakis, Achaïe III (à paraître), (Egion): Αὐτοχράτορα Καίσαρα | Τίτον
Οὐεσπασιανὸν | θεὸν Σεβαστόν, ñ πόλις. ? D. R. Theocharis, Θεσσαλικά 3 (1960) 81-82, n° 3, fig. 35 (SEG 23 [1968] 450 ; J. M. Ηὔϊιε, Statue Bases, 350, n? 42) : Méyvntes, θεὸν θεοῦ υἱὸν I Τίτον Καίσαρα νέον ᾿Απεόρλλωνα εὐϊεργέτην.
DE L'EVERGESIE A LA DIVINISATION
87
toute façon, l'association des membres de la famille impériale aux divinités poliades d'une cité
devint une pratique courante pendant le I" s. apr. J.-C., comme
l'atteste d'ailleurs le culte
municipal dont Flavia Domitilla jouissait à Tanagra, oü sa prétresse l'honneur de l'impératrice une statue l'assimilant à la Tyché de la cité! :
Ἢ
locale fit dresser en
ἱέρεια ᾿Αλεξὼ 'H-
ρακλᾷ, Φλ(αβίαν) Δομίτιλλαν Τύχην, τοῖς θεοἷς καὶ τῇ πόλει. Trois impératrices de la famille flavienne portaient le nom de Flavia Domitilla : la femme, la fille et la petite-fille de Vespasien. Bien que la nomenclature de la personne honorée corresponde plutót à celle de la premiere princesse, qui, décédée déjà avant l'accession de Vespasien au tröne, ne porta jamais les titres d' Augusta et de diva, il semble plus probable que la dédicace soit érigée en l'honneur d'une princesse de la famille régnante, à savoir la fille de Vespasien et sœur de Titus et de Domitien.
P. Veyne considère que Flavia Domitilla fut assimilée non à la Tyché de la cité ou de la Béotie, mais à la Fortuna Augusta, qui apparut pour la premiére fois sur le monnayage impérial en 70/71 apr. J.-C. Pourtant, si l'impératrice avait été assimilée à la Fortuna Augusta, cela aurait été mentionné plus explicitement sous la forme de Τύχην Σεβαστάν, comme dans la titulature d'un prêtre municipal à Trézéne?. Par ailleurs, l’assimilation de Domitilla à Tyché peut se comparer à celle de Livie à Gytheion. Comme nous l'avons déjà mentionné, l'impératrice devait cet hommage à son intervention auprés de Tibére en faveur de la libération du koinon des Eleuthérolacones du contrôle du puissant Spartiate, C. Iulius Eurycles‘. Dans ce cas, l'identification de la dame julio-claudienne à la personnification de la cité, à savoir à une divinité de caractére politique, illustre peu son rapport avec la déesse, mais plutót les relations qu'elle entretenait avec la communauté et l'estime général dont elle jouissait au sein de la société locale. Si nous devons attribuer des motifs politiques au culte de Domitilla Tyché à Tanagra, nous pouvons supposer que l'impératrice flavienne fut à l'origine de l'accord ou du renouvellement d'un privilege. La téte de la désse Tyché avec l'inscription TANATPAI apparait d'ailleurs sur une monnaie autonome de la cité datant vers la fin du I” s. av. J.-C. et le début du I" s. apr. J.-C. La piéce doit étre rapprochée, à notre avis, d'un passage de Pline l'Ancien se référant au statut de Tanagra comme civitas libera et, peut-étre, des honneurs que M. Cocceius Nerva, l'arriéregrand-pére de l'empereur Nerva, y accepta en tant que fondateur, évergéte et sauveur en 37 av. J.-C., lorsqu'il était proconsul de l'Asie, Or, nous pouvons émettre l'hypothése que la vénération de Flavia Domitilla la Jeune en Tyché évoque éventuellement un bienfait impérial analogue, obtenu gráce à l'aide ou à l'intervention de l'impératrice auprés des empereurs Flaviens en faveur de la cité.
! IG VII 572 (base circulaire de marbre, qui avait servi d'autel d'Auguste [voir infra, p. 182, n. 1]). P. Veyne, « Les
honneurs posthumes de Flavia Domitila et les dédicaces grecques et latines », Latomus 21 (1962) 49-98. A part de cette inscription, la prétresse n'est pas connue d'ailleurs (D. W. Roller, Tanagran Studies IT, 28, n? 67). ? P, Veyne, Latomus 21 (1962) 56. Pour les monnaies à la légende FORTUNA AUGUSTA, voir I. Kajanto, ANR W II,
17.1 (1984) 517. Pour le culte de la Fortuna, voir J. Champeaux, Fortuna. Recherches sur le culte de la Fortune à Rome et dans le monde romain des origines à la mort de César. II : Les transformations de Fortuna sous la République, EFR 64 (Rome 1987). ? Voir infra, p. 104, n. 5. Selon L. R. Taylor, Divinity, 32, le culte de la Fortuna du souverain et celui de la Tyché de la cité étaient souvent confondus.
* Voir supra, p. 66. 5 RPC T, 1325 ; M. Grant, FITA, 343. S. Accame, Dominio, 198. 6 Pline l'Ancien, Histoire naturelle, 4, 7.26 : Tanagra liber populus. IG VII 570 (D. W. Roller, Tanagran Studies I,
115-16, n° 93) : Ἢ βουλὴ xai ὁ δῆ[μος, Μ]ᾶρκον Κοίκκήιον) | Népoa, τὸν ἑαυτῶν κτίστην καὶ εὐεργέτην | xai σωτῆρα, θεοῖς.
CHAPITRE III LA TOPOGRAPHIE DU CULTE IMPERIAL : L'INTEGRATION DES DIEUX AUGUSTES DANS L'ESPACE CIVIQUE ET SACRE GREC
L'idéologie de l'Empire : le culte des divinités et des vertus Augustae L'exaltation de la Victoria Augusta : la fondation de Nicopolis et l'institution des Actia La victoire militaire servait toujours de symbole idéologique à la légitimation du pouvoir monarchique des rois hellénistiques et, par la suite, des empereurs romains'. Celle emportée à Actium, le 2 septembre 31 av. J.-C., démontra la supériorité d'Octavien et révéla son róle providentiel de maitre unique et sauveur du monde, doué d'un charisme qui transcendait celui des souverains hellénistiques ou des généraux romains. Il est bien connu qu'à l'issue de cette derniére grande bataille navale de l'Antiquité entre l'Orient et l'Occident, le jeune vainqueur manifesta sa dévotion à ses dieux protecteurs par une série d'actes de piété, dont les plus importants en Gréce consistaient dans l'érection d'un trophée naval commémoratif, la consécration d'un temple d'Apollon et la fondation de Nicopolis?, Construit sur la colline qui dominait le port d'Ambracie exactement à l'emplacement de son camp, le monument d'Auguste s'étendait sur deux terrasses et il était composé d'un grand portique à avancées (en forme de ID), élevé sur un podium de 56 métres de longueur originale. Selon les découvertes archéologiques, dans la vaste cour fut érigé à ciel ouvert un autel monumental, reproduisant sur la frise des scénes de bataille, une procession triomphale et des sacrifices, flanqué par des statues de divinités protectrices, dont l'une peut-étre colossale d’Apollon’, et probablement d'autres du prince et de ses généraux. D’apres les témoignages littéraires, y étaient également exposés les navalia spolia, à savoir un échantillon de dix navires
! T. Hölscher,
Victoria Romana. Archäologische Untersuchungen zur Geschichte und Wesenart der römischen
Siegesgöttin von den Anfängen bis zum Ende des 3. Jhs. n. Chr. (Mayence 1967) ; P. Kneissl, Die Siegestitulatur der römischen Kaiser. Untersuchungen zu den Siegerbeinamen des ersten und zweiten Jahrhunderts (Göttingen 1969) ; J. R. Fears, « The Theology of Victory at Rome : Approaches and Problems », ANRW II, 17.2 (1981) 736-826 ; P. Zanker, Macht, 188-96 ; G. Cresci Marronne, Ecumene, passim. 2 Strabon, Géographie, 7, 7.6 (C 324-325) ; Dion Cassius, Histoire romaine, 51, 1.1-3; Suétone, Auguste, 18.5 ; Properce, Elégies IV.6, vv. 67-68. L'ex-voto d'Actium le plus somptueux fut incontestablement le temple Palatin à Rome consacré à Apollon, qui abritait une partie des trophées navals et qui devint un nouveau centre du pouvoir impérial. Son programme architectural, sa décoration iconographique et les trois statues cultuelles reflétaient l'idéologie religieuse et politique du prince. Parmi les nombreux ouvrages, nous citons à titre d'exemple : G. Lugli, « H tempio di Apollo Aziaco e il gruppo augusteo sul Palatino », Atti della insigne Accademia Nazionale di San Luca 1, 1951-52 (Rome 1953) 26-55, figs 1-20 ; G. E. Rizzo, La base di Augusto (Sorrento-Museo Correale di Terranova) (Naples 1933) ; P. Zanker, « Der Apollontempel auf dem Palatin. Ausstattung und politische Sinnbezüge nach der
Schlacht von Actium », dans Cittá e Architettura nella Roma imperiale, ARID Suppl. 10 (1983) 21-40, Abb. 1-8 ; B. Kellum, « Sculptural Programs and Propaganda in Augustan Rome : The Temple of Apollo on the Palatine », dans R. Winkes (éd.), The Age of Augustus (Providence et Louvain-la-Neuve 1985) 169-76 ; G. Carettoni, « Die Bauten des Augustus auf dem Palatin », dans M. Hofter et al. (éds), Kaiser Augustus und die verlorene Republik. Eine Ausstellung im Martin-Gropius-Bau (Berlin, 7. Juni-14. August 1988), (Berlin 1988) 263-67 ; M. J. Strazzula, Il principato di Apollo. Mito e propaganda nelle lastre « Campana » dal tempio di Apollo Palatino (Rome 1990) ; P. Gros, LTUR 1 (1993) 54-57, s.v. Apollo Palatinus. Pour les représentations monétaires, voir en particulier H. A. Cahn, « Zu einem Münzbild des Augustus », MH 1 (1944) 203-208, Abb. 1-3; Ph. V. Hill, « The temples and statues of Apollo in Rome », NC (VII série) 2 (1962) 129-35, pls X-XI ; P. R. Franke, « Apollo Leucadius und Octavianus ? », Chiron 6 (1976) 159-63, Taf. 11 ; H. Jucker, « Apollo Palatinus und Apollo Actius auf augusteischen Münzen », MH 39 (1982)
82-100, Abb. 1-18. ? Selon la mythologie poétique de l'époque, le dieu était accouru en vengeur au secours du prince de son île de Délos (Properce, Elégies IV.6, vv. 27-30; Virgile, Enéide VIII, vv. 704-713). Pour une probable restitution de la statue d'Apollon d'aprés un bas-relief du musée de Budapest, voir J. Gage, Actiaca, 8-9 et 20, n.2, pl. 1.1; id., Apollon, 508-509. Pour le cuite d'Apolion de la Grèce nord-ouest, voir C. Tzouvara-Souli, « The Cults of Apollo in Northwestern Greece », dans J. Isiger (éd), Foundation and Destruction : Nikopolis and Northwestern Greece. The archaeological evidence for the city destructions, the foundation of Nikopolis and the synoecism (Athénes 2001) 233-55.
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de chaque taille capturés (une triréme, une quadriréme, et ainsi de suite dans l'ordre jusqu'à un navire de dix rangs de rameurs, dit décanée), dont le plus grand était peut-étre le vaisseau amiral d'Antoine'. Selon l'inscription dédicatoire latine, gravée tout au long du cóté méridional du podium sur une longueur originale de plus de 52 métres, le prince consacra cet édifice commémoratif à ses dieux protecteurs, Mars et Neptune. La construction du trophée devait être commencée lors de la visite d'Octavien à Actium, à son retour d'Orient aprés la prise d'Alexandrie et l'élimination de Marc Antoine, et terminée au cours de l'été 29 av. J.-C., d'autant plus que l'expression pace parta terra [marique] faisait allusion à la fermeture de la porte de Janus le 11 janvier de la méme année et que la titulature de l'empereur indique une date
avant le début de 27 av. J.-C.*. Pendant la méme période, il fonda prés de l'emplacement de son camp une cité, dont le nom Nicopolis allait commémorer éternellement sa victoire et perpétuer le souvenir de la bataille d'Actium. Le prince lui accorda le statut politique et juridique de civitas libera et il contribua à son accroissement démographique et territorial avec le transfert des populations des villes
environnantes detruites et le rattachement des régions d’Ambracie, d'Acarnanie et d'une partie de l'Etolie, lesquelles étaient dorénavant subordonnées à la nouvelle fondation‘. En outre, il encouragea son développement en lui octroyant une représentation importante dans l'amphictyonie delphique* et l'organisation des fêtes appelées Actia, qui lui apportaient du prestige et des revenus considérables. Continuant la tradition des anciennes festivités acarnaniennes, qui étaient organisées par le peuple d'Anactorion prés du golfe oü se trouvait le sanctuaire d'Apollon Actios, mais formés sur le modele des /udi Actiaci votivi pro valetudine
Caesaris à Rome, les nouveaux "Axtta ἐν Νικοπόλει furent transferes dans la nouvelle cité et haussés par le fondateur du principat au rang isolympique ; dorénavant, ils furent maintenus par Ses successeurs au niveau des grands jeux grecs pentétériques. Leur célébration avait lieu le 2 septembre — le jour de la victoire — tous les quatre ans à partir de 28 ou de 27 av. J.-C., selon toute apparence dans un téménos consacré à Apollon et spécialement aménagé aux alentours de la nouvelle cité. Les fétes comportaient des épreuves gymniques et musicales et des courses de char, alors que certains jeux, notamment la démonstration nautique (πλοίων ἅμιλλα) en
! Planche XXIII. Fouillé par M. Philadelpheus en 1913, le monument a d'abord été restitué par J. Gage, Actiaca ;
id., Apollon, 510-12, suivi par G. Ch. Picard, Les trophées rornains. Contribution à l'histoire de la Religion et de l'Art triomphal de Rome (Paris 1957) 254-62. Une meilleure restitution a été proposée récemment par W. M. Murray et Ph. M. Petsas, Octavian's Campsite Memorial for the Actian War (Philadelphie 1989) en particulier 9-94, fondée sur une relecture des sources anciennes par rapport aux nouvelles recherches archéologiques, et confirmée d'ailleurs, en
grande partie, par K. Zachos, « Excavations at the Actian Tropaeum at Nikopolis. A preliminary report », dans J. Isiger (éd.), Nikopolis, op. cit., 29-41.
? Vingt-cinq fragments de blocs moulurés symétriquement en haut et en bas (hauteur de 0,75 m ; largeur variable selon les accidents de la cassure). J. Gage, Actiaca, 62-64, avec commentaire sur les restitutions précédentes proposées par A. Philadelpheus et K. A. Rhomaios, sans rétablir le texte d'ensemble ; J. H. Oliver, « Octavian's inscription at Nicopolis », AJPh 90 (1969) 178-82, a tenté une premiere restitution de l'inscription entière : [Nep]tuno [et Ma]rt(i Imp(erator) Caesa]r div[i Iuli] f(ilius) vict{oriam conjsec{utus belljo quod pro [re pu]blic[a] ges[si]t in hac region[e cons]ul [quintum i]mperat[or se]ptimum pace parta terra [marique cJastra [ex] quibu[s egr]essu[s est spoli]is [ornat]a [dedicavit] ; il est suivi, en grande partie, par J. M. Carter, « A new fragment of Octavian's inscription at Nicopolis », ZPE 24 (1977) 227-30 : [Nepltuno [et Majrt[i Imp(erator) Caesa]r div[i Iuli] f(ilius) vict[oriam majrit[imam consecutus bellJo quod pro [re puJblic[a] ges[si]t in hac region[e cJastra [ex] quibu[s ad hostem in]seg(uendum egr]essu[s est spolilis [ornat]a [dedicavit consjul [quintum i]mperat[or se]ptimum pace parta terra [marique] ; lecture révisée par W. M. Murray et Ph. M. Petsas, op. cit., 62-77, figs 32-46 : [Imp(erator) Caesa]r div[i Iuli] f(ilius), vict[oriam consecutus bello quod pro {rle p(u]blic(a] ges[siJt in hac region(e, cons]ul (quintum, iJmperat[or se]ptimum, pace parta terra [marique, Nep]tuno [et Majrt[i cJastra [ex] quibu[s ad hostem in]seg[uendum egr]essu[s est navalibus spoli]is [exornalta c[onsacravit]. Th. Schäfer, « Zur Datierung des Siegesdenkmals von Aktium », MDAI(A) 108 (1993) 239-48.
* Strabon, Géographie, 7, 7.6 et 10, 2.2 ; Pausanias, Elide, 1, 23.3. D. K. Sampsaris, Ἢ "Axría Νικόπολη xai ñ «χώρα tnc » (Nória Ἤπειρος- Ακαρνανία). ἹΙστοριογραφική xai ἐπιγραφικὴ συμβολή (Thessalonique 1944) ; U. Kahrstedt, « Die Territorien von Patrai und Nicopolis in der Kaiserzeit », Historia 1 (1950) 549-61; E.-L. Schwandner, « Kassope, the City in whose territory Nikopolis was founded », dans J. Isiger (éd.), Nikopolis, op. cit., 109-15. Pour son statut politique, voir 5. Accame, Dominio, 109-10 ; Th. C. Sarikakis, « Nicopolis d'Epire était-elle une colonie romaine ou une ville grecque ? », Balkan Studies 11 (1970) 91-96 ; G. Bowersock, Augustus, 93-94 ; voir aussi V. Karatzeni, « Epirus in the Roman Era », dans J. Isiger (éd.), Nikopolis, op. cit., 163-79.
* Voir infra, p. 154.
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commémoration de la bataille navale, devaient avoir eu lieu près du promontoire d’Actium'. Par la suite et au fur et à mesure du développement du culte impérial, leur furent adjoints des concours en l'honneur de l'empereur, comme le montre une dédicace de Delphes du troisiéme quart du I” s. apr. J.-C., érigée par un Nicopolitain, Tib. Claudius Hipparchus, qui était épimélète du koinon des Amphictyons et agonothète des Grands Actia Kaisareig. En outre, la date de leur célébration fut transférée le 23 septembre, le jour de l'anniversaire d'Auguste. Il est probable qu'au moins ce dernier changement se produisit sous le régne de Caligula, qui essaya, sinon d'abolir la célébration de ces jeux si étroitement liés à la défaite de son grand-pére Antoine, dont il voulait rétablir la mémoire’, d'au moins effacer le souvenir de cette commémoration en l'associant au dies natalis du fondateur de l’Empire. La reconstitution de l'idéologie du jeune Octavien, fondée en méme temps sur son rôle de vainqueur et de fondateur, trouva son expression par excellence sur le monnayage de Nicopolis. Sur ces piéces trés riches en images allégoriques et en symboles idéologiques, empruntés autant au registre grec qu'au romain, est exaltée la victoire de l'empereur sous diverses formes et sont évoquées à travers leurs attributs les divinités protectrices qui avaient sacralisé l'événement militaire : la personnification de la cité elle-même, appelée IEPA NIKOIIOAIX et KTIZMA ZEBAZTOY, figurait comme une Victoire aillée, alors que la tête d'Octavien et celle de son collégue Agrippa alternaient avec des symboles divins, ainsi le foudre, le trépied, le trident, le dauphin“. Il semble probable qu' Auguste, qui devait y être honoré en tant que fondateur, voulut associer, par cet acte, la légende de Romulus en sa qualité de conditor à la tradition des diadoques comme κτίσταιδ, Le monnayage local allait préserver, au moins sous les Julioclaudiens, ce caractére commémoratif : sur les émissions frappées lors de la visite de Néron en Gréce en 67-68 apr. J.-C., la cité réapparut sous le méme type iconographique, c'est-à-dire ailée mais aussi tourellée, cette fois avec la légende NEPQNONIKOTIOAIZ H ΠΡῸΣ AKT(IQ)É. Une décennie aprés les événements actiens, le théme de la victoire impériale revétit des nouveaux aspects à l'occasion de la remise des enseignes de Crassus par les Parthes. Interprété et propagé comme une soumission de l'empire oriental, ce succés de la diplomatie romaine de l'année 20 av. J.-C., obtenu sur la simple menace d'une intervention armée sur la frontiére de l'Euphrate, semble avoir déjà supplanté les mauvais souvenirs des guerres civiles et il devint l'événement révélateur du charisme du prince. Auguste renouvela son image de maître unique du monde et il apparaissait à l'opinion publique comme celui qui avait pu réaliser les ambitions les plus audacieuses de Jules César : les bornes de l'Empire furent reculées et l'Orient tout entier fut réduit en vassalité. L'époque se caractérisa par la sacralisation et l'omniprésence des symboles de la domination universelle romaine dans tous les domaines de la vie politique et religieuse, et par les prétentions à la cosmocratie mélées bien entendu à la revendication de l'héritage d'Alexandre le Grand". Le retentissement de ces événements en Gréce est évident. Nous allons développer dans la suite que la dédicace à Auguste d'une construction annexée derriére le portique de Zeus Eleuthérios sur l'agora d’Athenes reflétait sur le plan architectural l'association du dieu garant de la liberté des Grecs de la domination médique à l'empereur vainqueur des Parthes. La cité vécut à nouveau, à travers les succés militaires romains, des moments parmi les plus grandioses de sa propre histoire. Ainsi, la Victoria Augusta put non seulement s'intégrer dans le contexte du culte impérial, mais elle contribua à la formation de la conscience « nationale » grecque, qui s'appuyait sur la mémoire collective du passé. Dans cette
14;
' R. Rieks, « Sebasta und Aktia », Hermes 98 (1970) 96-116 ; voir aussi J. Gage, Actiaca, 56-61 ; id., Apollon, 512S. E. Alcock, Graecia capta, 133-34. Cf. Suétone, Auguste, 59.3.
* FD IIL1, 537: [- - - I - - - xJai ἐπιιμεληϊτὴς) τοῦ ] κοινοῦ τῶν ᾿Αμ[φικιτυόγνω[ν κ]αὶ ἀγωνοθέτης τῶν | μεγάλων ᾿ΑἸκτίων [Κ]αισαρή[ων, II T. Κλαύδιος “ἽΠἼππίαρχ)]ος Neufxolnoreitng, quioxaica]o xai φιλ[όϊπατρις, Ἀπόλλωνι]. Cf. deux inscriptions de Sparte en l'honneur des vainqueurs aux Actia (IG V.1, 661-662).
? J. Gage, Apollon, 512-14 ; J. Scheid, Romulus, 420-21. * M. Karamesini-Oikonomidou, Νικοπόλις,
64-65, n** 11-16, 68-70, n° 1-42, et 76, n° 1-5, tabl. 1-2, 5-7 et 11;
RPC I, 1363-1367, pl. 69. 5 M. Grant, FITA, 343 ; L. R. Taylor, Divinity, 146 ; J. Gagé, « Romulus-Augustus », dans Mélanges d'Archéologie et d'Histoire, EFR 47 (Rome 1930) 1-44. Deux autels d' Auguste ont été trouvés à Nicopolis ; ils furent consacrés par les cités Aigai et Mallos de Cilicie (A. S. Benjamin et A. E. Raubitschek, Hesperia 28 [1959] 69, n” 28-29, et 73).
* Voir supra, p. 84. ΤΡ, Zanker, Forum, 8-15, Abb. 6-17, PI. II : id., Macht, 85-87 et 264-79, Abb. 61-62 et 208-21.
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optique, l'inscription monumentale en l'honneur de Néron gravée sur l'épistyle du Parthénon ne doit plus étre envisagée comme une autre manifestation adulatrice des Grecs à l'égard du prince. Elle pouvait prendre une signification particuliere dans la mesure oü les Athéniens choisirent consciemment de louer l'expédition de l'empereur, en Parthie et en Arménie, en 61/62 apr. J.-C., à travers un monument qu'ils avaient construit en commémoration de leur propre triomphe sur
l'Orient « barbare »'. Bien que la Victoria Augusta ne semble jamais avoir joui d'un hommage cultuel officiel dans l'Empire, l'épiphanie de la déesse s'était manifestée à l'occasion de chaque succès militaire?. Nous revenons inévitablement à une clause de la loi sacrée de Gytheion datée de 15 apr. J.-C.,
qui fixa qu'un jour de fétes soit consacré à la Victoire de Germanicus : Γερμανικοῦ Καίσαρος τῆς νίκης, Hormis les connotations vénusiennes qu'elle pouvait comporter, si nous la considérons ensemble avec la Vénus de Drusus*, l'expression renvoyait également à la formule latine de Victoria Caesaris et de Victoria Augusti. Elle faisait sans doute allusion à l'expédition victorieuse du jeune prince en Germanie en 13-14 apr. J.-C., couronnée par la récupération des enseignes perdues par Varus. Le sénat, qui, à cause de la mort d'Auguste, retarda de prendre une décision, décréta enfin au fils adopté de Tibére un triomphe en 15 apr. J.-C., dont la célébration eut lieu, selon Tacite, le 26 Mai 17 apr. J.-C. Une émission monétaire de Corinthe datant de cette période, qui porte au revers une Victoire ailée sur le globe du monde tenant une couronne et une palme, devait étre frappée, à notre avis, en commémoration des campagnes réussies d’outre-Rhin‘. Un peu plus tard, les guerres victorieuses de Claude en Bretagne, qui aboutirent à la conquéte de l'ile en 42 apr. J.-C., furent célébrées dans la capitale de la province par l'institution d'un nouveau culte de la Victoria Britann(ica). Le titulaire de cette prétrise, Tib. Claudius Dinippus, était un notable local et chevalier romain, qui ultérieurement assuma l'agonothésie des Neroneia Kaisareia et Isthmia Kaisareia’. Le monnayage de Thessalie sous Néron utilisa un type iconographique semblable, c'est-à-dire, une Niké montée sur le globe du monde et tenant une couronne et une palme“, sans doute, à l'occasion de la soumission des Parthes et de la reconnaissance de la domination romaine en Orient, en 63 apr. J.-C. La méme figure féminine réapparut sur les émissions locales des guerres civiles, qui suivirent la mort du dernier prince julio-claudien, cette fois associée au buste drapé et couronné de la Pax Augusta sur le droit avec la légende ΕἸΡΉΝΗ ZEBAZTH”. Toutefois, comme nous l'avons déjà évoqué, les prédilections artistiques et les activités sportives de Néron en Gréce donnérent l'occasion de célébrer un aspect particulier de la victoire impériale : celle remportée par le prince aux concours helléniques. C'était ainsi que paralléelement aux émissions monétaires commémoratives de l'arrivée impériale et de la proclamation de la liberté de l'Achare', Corinthe produisit une émission représentant Néron tenant une patère sacrificielle et couronné par la Fortune tourellée ou debout sur le podium d'un temple tétrastyle!. Les deux types, dont le premier, selon M. Amandry, n'appartenait pas au répertoire traditionnel de la colonie, mais il fut emprunté au monnayage officiel romain, ! Voir infra, pp. 123-25. Cf. l'utilisation des thémes semblables à Rome pris à la mythologie et à l'histoire grecque (Dion Cassius, Histoire romaine, 55, 10.7 ; Ovide, Ars amatoria l, vv. 171-174 ; P. Zanker, Macht, 88-90, Abb. 63-67 ; R. Hannah, Klio 80 [1998] 423).
? D. Fishwick,
ICLW I.1, 111-18, en particulier 116.
? Appendice Ia, n? 28, ll. 10-11. * Voir supra, pp. 68-69. 5 Tacite, Annales, 2, 41. D. Timpe, Der Triumph des Germanicus. Untersuchungen zu den Feldzügen der Jahre 1416 n. Chr. in Germanien (Bonn 1968) ; F. Hurlet, Collégues, 174-76. * M. Amandry, Monnayage, 67-68 et 156-65, ém. XIV.21-31, 33-37, 39-40, 60-65, 67-73, pls XV-XVIII ; RPC I,
1146, 1148, pl. 60.
? Voir infra, p. 189. # RPC, 1445-1446, pl. 73 ; F. Burrer, Miinzprägung, 163-64, Em. 2, Ser. 5, Gr. 1-2. * E. Rogers, Thessaly, 37, n° 86-87, fig. 27; RPC I, 1447-1452, pls 73-74,
et Suppl.
1450A ; F. Burrer,
Münzprägung, 155-56, 161-63 et 165-66, Em. 2, Ser. 2, 4 et 6 ; cf. P. R. Franke, « Νέρων, Απόλλων xat Θεσσαλία », dans Διεθνές Συνέδριο για rnv ἀρχαία Θεσσαλία orn μνήμη του Δημήτρη P. Θεοχάρη (Athènes 1992) 370-75, date les émissions au type de la EIPHNH ZEBAZTH du règne de Néron.
? Voir supra, p. 83. M.
Amandry, Monnayage,
19-21 et 221-27, ἐπι. XXIIL1-12, pls XXXIX-XLI
; RPCL
1207-1208, pl. 62.
LA TOPOGRAPHIE DU CULTE IMPERIAL
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offraient à peu prés la méme symbolique portant sur les victoires du prince aux différents jeux : Néron sacrifia aux dieux en les remerciant de lui avoir été favorables. L'apparition des effigies d'Apollo Aug(ustus) et d' Herculus Aug(ustus) sur le monnayage de la colonie de Patras commémorait également la participation de l'empereur aux concours musicaux et gymniques respectivement!. Pourtant, à l'exception de ces séries, la représentation habituelle de la Victoire sur le monnayage provincial de l’Achaie resta la Victoria militaire, qui confirmait la souveraineté du prince. L'aedes Apollinis Aug(usti) et le temple archaique d'Apollon à Corinthe L'association d'Apollon, de Neptune et de Mars dans le monument commémoratif d'Actium fut une invention augustéenne : n'ayant aucune relation entre eux jusqu'à cette date ni dans la religion grecque ni dans les cultes locaux de l'Acarnanie, les trois dieux se laissaient lier gráce à cette consécration?. La prédilection d'Auguste pour cette triade des divinités protectrices avant et surtout aprés Actium constitue un chapitre capital de l'histoire religieuse et politique romaine. Loin de reprendre ici toutes les subtilités de l'extraordinaire procédure de la reconstitution idéologique du prince, pour lesquelles nous renvoyons aux ouvrages considérables des savants qui ont étudié amplement ce sujet”, nous essayons d'examiner la manière, dont cette « théologie augustéenne » fut introduite dans les colonies et les cités grecques les plus romanisées. A Corinthe, le culte d' Apollo Aug(ustus) est attesté sur une inscription latine mutilée, gravée sur un épistyle ionique en marbre, qui date du début de notre ére. Elle commémora la dédicace d'une aedes, d'une statue d'Apollon Auguste et de dix magasins. La provenance de l'inscription non retrouvée n'est pas certaine. Nous la connaissons par une copie de J. Spon et G. Wheler du XVII s., qui l'avaient vue en remploi dans la cour d'une maison privée à petite distance au nord du temple archaïque d'Apollon. Mais l'édifice original, auquel elle appartenait, reste jusqu'à ce
jour non identifié‘ : L. Hermidius Celsus et L. Rutilius [- - - - - - sacerdotis Apollinis] Augusti et L. Hermid[ius) Maximus et L. Hermidius [- - - - - - - ], aedem et statuam Apollinis Augusti et tabernas decem. Selon un passage de Pausanias, près de la fontaine Peirène sur le forum de la colonie, il y avait un enclos sacré d'Apollon, dans lequel étaient dressés une statue du dieu et un tableau peint, qui représentait Ulysse tuant les prétendants’. Cette cour à péristyle ionique a été localisée au nord-est du forum, à l’est de la rue ancienne de Léchaion. Sa première phase de construction, tout comme celle des magasins situés le long de la route, date de la première moitié du I” s. apr. J.-C. et elle n'avait pas survécu au tremblement de terre de 77 apr. J.-C. ; à l'époque du Périégète, il n'y avait que le portique ionique qui entourait l'enclos sacre°. C'était dans cet
! RPCH,
1275 et 1278, pl. 65 ; voir aussi infra, p. 98.
2}. Gage, Actiaca, 22-36 et 62-64. 3 J. Gage, Apollon ; id. « Apollon impérial » ; P. Lambrechts, « La politique “apollinienne” d' Auguste et le culte impérial », La Nouvelle Clio 5 (1953) 65-82 ; A. Alföldi, Lorbeerbäume, passim ; P. Gros, Aurea templa ; J. H. Croon, « Die Ideologie des Marskultes unter dem Principat und ihre Vorgeschichte », ANRW II, 17.1 (1984) 246-75 ; J. Ganzert et V. Kockel, « Augustusforum und Mars-Ultor-Tempel », dans M. Hofter et al. (éds), Kaiser Augustus und die verlorene Republik. Eine Ausstellung im Martin-Gropius-Bau (Berlin, 7. Juni-14. August 1988), (Berlin 1988) 14999 ; P. Zanker, Macht, passim ; G. Sauron, Quis deum ? L'expression plastique des idéologies politiques et religieuses
ἃ Rome à la fin de la République et au début du Principat, BEFAR 285 (Rome 1994) passim ; S. Hobbold, Das Bild des Mars. Untersuchung zum rümischen Kriegsgott (Bonn 1995). * J. Spon et G. Wheler, Voyage d'italie, de Dalmatie, de Gréce et du Levant, fait aux années 1678) t. II, 305-306 et t. III, 227 ; CIL HI 534 ; Corinth VIIL2, 120.
1675 et 1676 (Lyon
5 Pausanias, Corinthie, 3.3. Planche XV. R. Stillwell et H. Ess Askew, Corinth L2, 3 et 32-38. Presque au centre de la cour, sur l'axe est-
ouest, ont été trouvées les fondations d'une grande base circulaire, laquelle, selon les mémes auteurs, op. cit., 34, fig. 23, devait avoir porté « a small circular temple, a fountain, or a large base, with, perhaps, a statue of Apollo » ; voir
encore M. Weber, Baldachine, 44 et 160, n? B91. N. D. Papachatzis, Pausanias 11, 70, n. 2, suppose que la statue du dieu et ie tableau d'Ulysse avaient été dressés dans l'abside située au milieu du mur méridional de l'enceinte vers la fontaine Peirene. Cf. C. K. Williams II,
« Roman
Corinth as a commercial
center », dans T. E. Gregory (éd.), The
Corinthia in the Roman period. Including the papers given at a Symposium held at The Ohio State University on 7-9
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MARIA KANTIREA
endroit, qu'à notre avis, les donations des quatre dédicants, dont les deux, L. Rutilius et L. Hermidius Celsus, étaient prétres d' Apollo Aug(ustus), pouvaient étre situées. Cette supposition correspond d'ailleurs avec un passage des Res Gestae d'Auguste concernant son programme édilitaire : le prince distingua, suivant l'usage, l'aedes, édifice religieux élevé sur un sol déjà inauguré, comme c'était le cas de Corinthe, et le templum, emplacement et édifice consacrés ensemble . A Corinthe, le culte d'Apollon date depuis au moins le milieu du VEI s. av. J.-C., époque pendant laquelle fut construit son temple sur la petite colline qui dominait sur l'agora. Le monument lui a été généralement attribué, surtout gráce à un témoignage de Pausanias, qui mentionne qu'un temple avec une statue en bronze du dieu se situait à droite de la rue conduisant à Sicyone et qui, dans le méme contexte, se réfère à la fontaine Glauke?. Or, la description du Périégéte correspond à l'endroit oü se trouvent aujourd'hui les vestiges (sept colonnes, dont cinq surmontées d'une partie de l'architrave) de l'édifice archaïque. Le temple était périptére hexastyle (6x15 colonnes) avec pronaos distyle in antis, sékos et opisthodome. Les traces des fondations d'un mur transversal, environ aux deux tiers de la longueur de la cella à l'ouest, indiquent que celle-ci était partagée en deux chambres de dimensions inégales aux colonnades intérieures. Dans la cella occidentale, la plus petite, a été découverte une base de statue de l'époque romaine. Le monument fut endommagé par les soldats de L. Mummius, lors de la destruction de Corinthe en 146 av. J.-C., et pendant un siécle le culte du dieu devait tomber en désuétude suivant ainsi le destin de la cité grecque. Toutefois, à leur arrivée en 44 av. J.-C., les colons romains reprirent les travaux de restauration. Suivant les principes édilitaires de la capitale, les nouveaux architectes changérent l'orientation en fermant l'entrée sud-est de l'enceinte et en ouvrant une autre à l'ouest, et ils firent construire deux portiques au nord et au
sud du temple. Ils modifiérent également la structure intérieure de l'édifice en enlevant les colonnades intérieures, mais il n'est pas certain qu'ils aient préservé la cella bipartite?. Sous l'influence de l'idéologie religieuse d'Auguste, la vénération du dieu connut une renaissance aprés Actium, comme d'ailleurs le culte d'autres divinités anciennes, surtout Aphrodite sur l’Acrocorinthe et Poseidon à l'Isthme, mais encore Asklépios, Demeter et Core,
Isis et Sérapis, dont les temples furent restaurés. Cet acte de piété démontre la volonté, voire le besoin, des nouveaux habitants d'assurer la bienveillance des dieux locaux, d'autant plus que les magistrats de la colonie essayaient de faire ressurgir les anciens symboles mythiques et historiques de la cité grecque en les utilisant comme thémes iconographiques sur les revers des monnaies“. Parallèlement, par souci de s’approprier le nouveau territoire de leur installation, ils essayerent d'intégrer les cultes de leurs propres divinités dans l'espace sacré de l'ancienne cité, en particulier sur le forum, ainsi ceux de la Vénus romaine, de Neptune, d’Hermès, de la Fortuna, de Liber Dionysos et, bien évidemment, le culte impérial, ou encore la vénération d'autres dieux grecs, comme celle d'Apollon de Claros (temple G) et d'Artémis d'Ephése. La topographie de la Corinthe impériale, surtout le contexte édilitaire du forum, tel qu'il est décrit par Pausanias et reconstitué, depuis les années 1930, par les archéologues américains qui fouillent le site, traduisait la composition du nouveau panthéon de la colonie, qui était le produit d'un amalgame*. Il nous semble donc probable qu'à l'intérieur du temple archaïque d'Apollon était March, 1991 (Ann Arbor 1993) 31-46, en particulier 39-40, fig. 5, pense qu'avant 77 apr. J.-C., dans cet endroit se trouvait le macellum et le piscarium de la colonie.
! J. Gagé, Res Gestae, 19, p. 107. ? Pausanias, Corinthie, 3.6 ; N. D. Papachatzis, Pausanias I1, 71-73, n. 6. 5 Planche XV. H. N. Fowler et R. Stillwell, Corinth L1, 115-34, figs 82-95 ; H. S. Robinson, « Excavations at Corinth : Temple Hill, 1968-1972 », Hesperia 45 (1976) 203-39, pls 45-58 ; N. Bookidis et R. S. Stroud, « Apollo and the Archaic temple at Corinth », Hesperia 73 (2004) 401-26, réexaminent les données archéologiques et les témoignages philologiques et épigraphiques concernant l'attribution du temple archaïque à Apollon ; cf. J. Wiseman, ANRVW II, 17.1 (1979) 473-75, 530 et 540-41 ; M. E. Hoskins Walbank, dans Subject and Ruler, 206-207, fig. 2 ; C. K. Williams II, « Corinthe », 31-32, pense que le temple de l'époque romaine comportait une seule cella sans colonnades.
* M. Amandry, Monnayage, passim ; H. Stansbury, Corinthian, 261. 5 N. Bookidis, « The sanctuaries of Corinth », dans C. K. Williams II et N. Bookidis (éds), Corinth XX : Corinth, the centenary, 1896-1996. Results of Excavations conducted by the Americal School of Classical Studies at Athens (Athènes 2003) 247-59 ; M. Piérart, « Panthéon et hellénisation dans la colonie romaine de Corinthe : la “redecouverte” du culte de Palaimon à l'Isthme », Kernos 11 (1998) 85-109, en particulier 85-88 ; M. Torelli, « Pausania a Corinto. Un intellettuale greco del secondo secolo e la propaganda imperiale romana », dans D.
LA TOPOGRAPHIE DU CULTE IMPERIAL
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vénéré le dieu sous deux aspects différents : l'Apollon romain, produit du syncrétisme avec l'ancienne divinité grecque, et l' Apollo Aug(ustus), le dieu tutélaire du prince, auquel il fut peutêtre assimilé. Dans cette optique, la préservation supposée de la structure bipartite de l'édifice sacré par les habitants romains trouve une explication et le rapport du Périégéte attribuant le monument à une seule divinité, une justification. Loin d'étre seulement liés à la pénurie des fonds, les motifs de cette nouvelle dédicace doivent étre attribués à la tendance idéologique du début de l'Empire, consistant à associer les cultes du passé aux nécessités religieuses du présent à travers la restauration des anciens monuments et leur reconsécration au culte impérial. La décision de faire cohabiter dans un édifice archaïque l'ancien Apollon grec et le dieu ancestral des Iulii s'inscrivait dans le cadre politico-religieux de l'époque et s'adaptait parfaitement au milieu social d'une colonie julienne'. Un autel portant l'inscription [Αὐτ]οκράτορος ! [Kat]ooo[oc], qui a été trouvé près du temple, renforce l'hypothése que l'édifice était associé à Auguste". Il est à noter qu'une inscription grecque datant de cette période de l'histoire de la colonie est exceptionnelle. Si l'empereur évoqué devait être identifié à Auguste et si le lieu de l'érection du monument était l'enceinte sacrée du temple archaïque, nous pourrions supposer que cet autel ait été dédié par une petite communauté hellénophone, ou plus probablement par une autre cité grecque, qui par cette consécration accorda un culte au prince à cÓté de son dieu protecteur. Les dédicaces impériales dans les sanctuaires apolliniens et les assimilations du prince à Apollon Pendant les premiéres années du principat, l'attachement d'Auguste à Apollon était manifesté dans les cités grecques par l'érection d'une série de dédicaces au prince et à ses proches dans les sanctuaires du dieu, dont la premiére fut peut-étre celle de son médecin, M. Artorius Asclepiades, qui au lendemain de la bataille d' Actium, consacra à Apollon, Artémis et Létô une statue d'Octavien à Délos*. A partir de 16 av. J.-C., les Athéniens et les habitants de Délos accordérent des honneurs dynastiques à la famille d'Auguste sur l'ile sacrée, alors qu'en 13/12 av. J.-C., ils firent ériger ici et à Delphes deux dédicaces semblables du prince, que nous avons déjà évoquées, certainement en commémoration de son pontificat*. La concentration des inscriptions déliennes autour du temple d'Apollon améne Th. Mavrojannis à penser que sous Auguste le monument aurait été transformé en lieu de culte dynastique et que, depuis 12 av. J.C., l'empereur serait devenu synnaos de Rome, à l'instar de leur vénération commune dans le monoptére sur l'Acropole d'Athénes. Néanmoins, aucune indication épigraphique ou archéologique provenant de l'ile sacrée ne témoigne de l'existence d'un culte joint du dieu et du prince. Les dédicaces à la famille impériale étaient toutes votives, dont la plupart, selon l'ancienne coutume, étaient consacrées à la triade apollinienne de Délos. Aucun prétre d'Auguste n'y est attesté et il manque des mentions de sacrifices et d'autres rites. A elle seule la Knoepfler et M. Piérart (éds), Editer, traduire, commenter Pausanias en l'an 2000. Actes du colloque de Neuchátel et de Fribourg (18-22 septembre 1998), (Genéve 2001) 135-84. Pour une synthése sur le programme édilitaire de
Corinthe, voir A. d'Hautcourt, « Corinthe : financement d'une colonisation et d'une reconstruction », dans J.-Y. Marc et J. C. Moretti (éds), Constructions publiques siècle ap. J.-C. Actes du Colloque organisé par 427-38 ; voir aussi D. G. Romano, « Post-146 B.C. », dans T. E. Gregory (éd.), The Corinthia at The Ohio State University on 7-9 March, 1991
et Programmes édilitaires en Grèce entre le ıf siècle av. J.-C. et le f” l'EFA et le CNRS (Athènes 14-17 mai 1995), BCH Suppl. 39 (2001) B.C. land use in Corinth, and planning of the Roman colony of 44 in the Roman period. including the papers given at a Symposium held (Ann Arbor 1993) 9-30.
! Cf. M. E. Hoskins Walbank, dans Subject and Ruler, 206-207. 2 Corinth VIIL1, 97 (A. Benjamin et A. E. Raubitschek, Hesperia 28 [1959] 69, n° 16). ? ID 1589 (J. M. Hójte, Statue Bases, 251, n? 135): Αὐτοκράτορα Καίσαρα θεοῦ Ι υἱόν, ᾿Αρτώριος, | l'AnóXAqovt, ᾿Αρτέμιδι}, Antolt]. Asclépiadès de Smyrne périt dans un naufrage peu aprés cette dédicace (P. Graindor, Athènes I, 47-48 ; M. Kaplan, Greeks, 70-71). W. W. Tarn, « The battle of Actium », JRS 21 (1931) 173-99, suppose qu'après Actium, Auguste dédia une série de monumenta navalis victoriae sur l'île sacrée, suivant, peut-être, une ancienne tradition, qui voulait de Délos le lieu par excellence de la commémoration de la thalassocratie des cités et des monarques hellenistiques, qui y consacrerent des ex-voto, mais J. Gage, Apollon, 508, met cette hypothese sous réserve. Toutefois, il n'est pas certain qu' Auguste ait visité Délos aprés sa victoire.
* Voir supra, p. 50. 5 Th. Mavrojannis, « Apollo Delio, Atene e Augusto », Ostraka monoptére sur l'acropole, voir infra, pp. 125-27.
4 (1995) 85-102, en particulier 94. Pour le
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taille plus grande que nature d'une téte augustéenne découverte prés du temple d'Apollon! ne peut pas constituer un indice suffisant pour prouver que l'empereur y fut vénéré en tant que dieu. Les cités béotiennes choisirent également les sanctuaires apolliniens pour rendre hommage à la famille impériale. Dans le vallon des Muses à Thespies, fut érigé un groupe statuaire sur une grande base en arc de cercle représentant Agrippa et ses proches’, tandis que dans le sanctuaire d'Apollon Ptoïos prés d'Acraiphia, un certain C. Curtius Certus dédia un sacrum à une Augusta. L'inscription est attribuée à Livie et date des années 14-29 apr. J.-C. Plus tard, dans ce méme
endroit, furent élevées les statues de Néron Zeus Eleuthérios, suite à la déclaration de la liberté
de la province d’Achaïe, et de sa femme Messaline*. L'apollinisme d'Auguste revétait deux aspects « interdépendants mais pas identiques » selon l'expression de P. Lambrechts’ : la vénération du dieu tutélaire attitré par l'empereur et les assimilations du prince à Apollon, notamment dans la poésie et l’art figuratif de l’époque‘. Bien que ces derniéres manifestations n'aient pas constitué un acte cultuel à l'égard du prince, elles peuvent illustrer certains aspects du culte impérial local. Ainsi, un agonothéte des concours éphébiques en l'honneur d'Auguste à Athenes, Poséidónios fils de Démétrios, fit ériger dans un gymnase, comme l'implique la fonction du dedicant, une statue du prince en nouvel Apollon’ : [Σεβαστὸ]ν Kaio[aga νέον ᾿ΑἸπόλλωνα, Ποσίειδώνι]ος Δημη[τρίου] Φλυεύς, ἀγωνοθέτης ἐν ἐφήβ[οι)ς αὐτοῦ γενόμενος. Depuis le I" s. av. J.-C., le culte d'Apollon constituait un élément intégral des concours éphébiques à Athénes?. Dans cette dédicace, qui, selon toute vraisemblance, devait faire partie des honneurs décrétés à Auguste, lors de son second voyage à Athénes, en 20/19 av. J.-C., le prince apparut comme un nouveau dieu, et lui furent consacrés des concours équivalents à ceux que les éphébes avaient l'habitude de célébrer pour Apollon”. De Mégare nous est parvenu un autel portant une inscription intéressante, selon laquelle
Auguste, assimilé à Apollon Mouseios, devint σύμβωμος des Muses et du divin Jules Cesar”: Μουσῶν xai θεοῦ Καίσαρος καὶ Αὐτοκράτορος Καίσαρος θεοῦ υἱοῦ Σεβαστοῦ ᾿Απόλλωνος Μουσείου.
' Appendice III, n? 9. La tête qui, selon son type iconographique, date de la première décennie aprés Actium, appartenait à une statue colossale, aujourd'hui perdue, d'une hauteur de 2,80 m environ.
? Voir supra, p. 56. Dans le sanctuaire des Muses se trouvait le temple d' Apollon, dont le cuite date au moins du V* s. av. J.-C. (A. Schachter, Cuits I, 88-89). Pour le culte d'Apollon en Béotie voir id., op. cit., 43-90. ? CIL III 7302 (A. Schachter, Cults 1, 72, n. 1) : [Au]gustae | (sacrum, | C. Curtius Certus.
* Voir supra, p. 83. 5 P. Lambrechts, La Nouvelle Clio 5 (1953) 66. $ J.-M. Saint-Marc, La figure d’Apollon Musagete dans la poésie de l'époque augustéenne (Bordeaux 1996) (non vidi) ; A. Loupiac, Virgile, Auguste et Apollon : mythes et politique à Rome ; l'Arc et la Lyre (Paris 1999). Pour les assimilations apolliniennes d'Auguste comme un contrepoids aux identifications héracléennes et dionysiaques
d'Antoine dans le climat de la propagande de la période des guerres civiles, voir D. Mannsperger, « Apollon gegen Dionysos. Numismatische
Beiträge zu Octavians Rolle als Vindex Libertatis », Gymnasium 80 (1973) 381-404, Taf.
XXI-XXIII, et M. Flory, « Abducta Neroni uxor : the historiographical tradition on the marriage of Octavian and Livia », TAPhA 118 (1988) 343-59. ? D. Peppa-Delmousou, « A statue base for Augustus : IG II? 3262 + IG If. 4725 », AJPh 100 (1979) 125-32, figs 12 (SEG 29 [1979] 167 ; J. M. Höjte, Statue Bases, 249, n? 127). Les traces sur la base indiquent qu'elle devait porter
une statue pédestre de l'empereur, le pied gauche un peu avancé. * IG IF 2990, 2996, 2999, 3006 (dédicaces des éphébes à Apollon du T" s. av. J.-C.). Pour les concours éphébiques à Athénes pendant l'époque impériale, voir P. Graindor, « Etudes sur l'éphébie attique sous l'Empire », MBPh 26 (1922) 165-228.
°F. Lozano, Atenas, 38-42. ? IG VII 36 ; cf. A. Benjamin et A. E. Raubitschek, Hesperia 28 (1959) 69, n° 19. P. Veyne, Latomus 21 (1962) 54, n. 1.
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Dans cette ville, Apollon était vénéré aux épicléses d'Archégéte et de Pythios, puisque, selon Ja tradition mythologique relative à l'organisation politique de la cité par synoecisme vers la fin du VIII“ s. av. J.-C., il aida le fondateur et héros éponyme, Alcathóos, à la construction des murs'. Son temple se trouvait au sommet de l'acropole à côté de celui de l'autre déesse protectrice de la ville, Athena Nike et Aiantis?. Inspiré du mythe delphique, son culte, dont la manifestation la plus illustre était la célébration des fétes musicales, dénotait le caractére poliade d'Apollon Mouseios ou Musagète. Il était représenté par le type statuaire du citharede scopasique, accompagné habituellement du cortège sacré des Muses’. Le fait qu'Auguste et son père divin, qui y avait déjà reçu en 45 av. J.-C. une statue en évergète et sauveur’, furent associés à un dieu de caractére politique, renvoie probablement à la réorganisation de la cité par
l’empereur. L'autel de Mégare rappelle une inscription d'Athénes en l'honneur de Claude Apollon Patrôos, dédiée par son prêtre à vie Dionysodôros fils de Sophoclés, que nous avons déjà mentionnée. Signée par le sculpteur Euboulides, la statue claudienne, qui n'est pas préservée, devait étre dressée prés ou devant le temple d'Apollon Patróos sur l'agora de la cité". L'artiste athénien aurait pris comme modele la statue cultuelle du dieu de taille surnaturelle, créée dans le troisiéme quart du IV* s. av. J.-C. par Euphranór et découverte prés du temple d'Apollon Patróos : elle représente le dieu debout, les cheveux longs, portant le péplum, l'himation et le chiton, et tenant la cithare?. L'iconographie d’Apolion Patróos citharéde, qui mettait en évidence son origine ionienne, confirme le caractére politique de son culte à Athénes et à Délos, dirigé par certaines familles éminentes et célébré en particulier avec des concours*. La vénération d'Auguste en Apollon Mouseios à Mégare et de Claude en Apollon Patróos à Athènes!” démontre le caractère politique par excellence du culte impérial en Grèce. Quoique la premiére assimilation apollinienne d'Auguste dans le gymnase à Athénes relevait encore de l'idéologie du prince, ces dernières traduisaient sans doute la manière dont ce modèle apollinien put revétir des aspects plus précis, portant sur la tradition mythologique d'une cité et les institutions politiques et religieuses de son organisation. Le prince s'inscrivait ainsi dans le cercle des divinités poliades et protectrices parmi les plus anciennes, à tel point qu'il devint lui-méme un dieu local, dont le culte adopta des rites propres au panthéon de chaque ville. Toutefois, la qualification de Néron de nouvel Apollon dans quatre dédicaces, probablement issues d'autels, à Athénes, prit des significations différentes de celles d' Auguste et de Claude.
! Théognis, vv. 773-774 ; Pausanias, Attique, 42.2. C. Antonetti et P. Lévéque, « Au carrefour de la Mégaride. Devins et oracles », Kernos 3 (1990) 197-209, en particulier 208-209 ; M. Flashar, Kitharodos, 22-24.
? Pausanias, Attique, 42.4-5. * C. Antonetti et P. Lévéque, op. cit., 209. Sur les monnaies mégariennes de la fin du II* s. apr. J.-C., figure Apollon citharéde en face portant le chiton et l'himation, et offrant une libation d'une phiale sur un omphalos, au-
dessus duquel sont représentés deux aigles opposés. Ce type (Berlin K 212, selon M. Flashar, Kitharodos, 17-24, Abb. 1 et 2) devait copier la statue cultuelle du dieu dressée dans son temple. Voir également L. R. Farnell, Cuits IV, 325-28.
* Voir supra, p. 34. 5 La cité avait été détruite en 48 av. J.-C. par Q. Fufius Calenus (voir supra, p. 34).
* Voir supra, pp. 76-77. ΤΡ, Baldassari, Edilizia, 150, suppose que Claude reçut un culte dans le temple d' Apollon Patróos. * Aussi bien le temple d' Apollon Patróos, situé entre le portique de Zeus Eleuthérios et le Metröon, que la statue
(haute de 2,54 mètres sans la plinthe), qui est aujourd'hui exposée devant le musée de l'agora (Planche XII), ont été identifiés par H. A. Thompson, Hesperia 6 (1937) 77-115 et AEph 1953/4, 30-44, gráce à un témoignage de Pausanias, Attique, 3.4. R. E. Wycherley, Agora III, 50-53, n? 107-113 ; C. W. Hedrick, Jr., « The Temple and Cult of Apollo Patroos in Athens », AJA 92 (1988) 185-210, figs 1-7, en particulier 198-200, fig. 7 ; M. Flashar, Kitharodos, 50-60. Pour le sculpteur hellénistique Euphranór, voir O. Palangia, Euphranor (Leyde 1980). ? L. R. Farnell, Cuits IV, 152-56 et 160-61 ; C. W. Hedrick, Jr., op. cit., 203-205 ; voir encore C. Rolley, « Le sanctuaire des dieux Patróoi et le thesmophorion de Thasos », BCH 89 (1965) 441-83. Pour l'iconographie des dieux patróoi, généralement représentés au type d'Apollon d'Euphranór, voir W. Lambrinudakis et al., LIMC II.1 (1984) 199-206, n°” 82-155, et 321-22, s.v. Apollon. 9 Cf. K. Clinton, dans Romanization,
169, s'appuyant sur le double sacerdoce d'Apollon Patróos et de Tibére
assumé par Polycharmos (voir infra, pp. 173-74), note que « it is tempting to think that Tiberius was worshipped also as Apollo Patröos ».
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Αὐτοκράτορι [[Négo]]lvu Καίσαρι Σεβαστῷ | νέῳ ᾿Απόλλωνι".
Αὐτοχράτορι | Νέρω[ν]ν νέῳ Ι᾿Απόλλωνει;, Αὐτοχράτορος | Καίσαρος θεοῦ | ὑοῦ Σεβαστοῦ | Νέρωνος νέου | ᾿Απόλλωνος", [[Népcvoc]] | Καίσαρος | νέου ᾿Απόλλωνος". L'Apollon néronien était bien évidemment le dieu tutélaire des prédilections artistiques de l'empereur. Suétone rapporte un récit intéressant de ce que nous appelons généralement adulatio graeca, qui évoque, méme dans son excentricité, la maniére dont les relations entre Néron et les Grecs se sont progressivement établies. Ces derniers, sachant les goüts du prince pour la musique, lui envoyaient souvent des couronnes de citharédes. En les remerciant, l'empereur recevait les ambassadeurs grecs avant tous les autres délégués à Rome et, en plus, il les invitait en amis à des diners, pendant lesquels il déclarait que seuls les Grecs savaient écouter et qu'ils étaient les seuls auditeurs dignes de son art’. Dans un tel contexte, nous placons les honneurs apolliniens que Néron regut par les Athéniens probablement dans le but de l'inciter à visiter leur cité au cours de son voyage en Achaie de 66/67 apr. J.-C., c'est-à-dire pendant une période oü le prince octroyait avec une générosité sans pareille des priviléges et des dons aux autres Grecs. Les émissions de Patras aux représentations d'Apollon et d' Hercule avec des légendes [APOL]LO AUGVST(O) et HERCVLI AUGVSTO® véhiculaient respectivement le message des victoires musicales et gymniques de Néron aux divers concours grecs et elles annongaient l'entrée triomphale du prince athléte et musicien à Rome aux acclamations de
Néron
Apollon
et de Néron
Hercule:
Νέρωνι
τῷ Ἡρακλεῖ,
Νέρωνι
τῷ ᾿Απόλλωνι,
telle
qu'elle est décrite par les auteurs anciens’. Toutefois, dans certains cas, les évocations divines en rapport avec le prince revétaient d'autres significations®. L’imitatio Augusti sur les monnaies de Nicopolis, commémorant la nouvelle fondation de la cité par Néron, est évidente, dans la mesure oü le prince figurait en Apollon κτίστης", Dans ce sens, il est probable que l'image d'Apollon citharéde, au revers des monnaies de Thessalie frappées vers la fin de son règne et peu aprés sa mort'®, comportait également des connotations politiques : elle devait évoquer l'intervention favorable de l'empereur concernant la représentation du koinon dans le synédrion des Amphictyons. Artémis Laphria Augusta et la fondation de la colonie de Patras La deductio de la colonie de Patras par Auguste à la fin du I" s. av. J.-C. constitue, peut-être, l'exemple ie plus révélateur des influences de la religion impériale sur la transformation, ou encore, sur la reconstitution du panthéon local d'une cité. La fondation se réalisa sur le modele social augustéen, qui comportait notamment le mélange des populations, le synacisme des communautés environnantes et le changement des limites territoriales. Ainsi, à Patras furent installés des vétérans des légions X1IIa Fulminata et Xa Equestris, et des Achéens et Etoliens ! IG I? 3278 (cf. A. Benjamin et A. E. Raubitschek, Hesperia 28 [1959] 65. suivis, sous réserve, par J. M. Höjte, Statue Bases, 322, n? 23, l’identifient à un autel ; E. Mary Smallwood, Documents, 52, n? 145).
? W. Peek, MDAI(A) 67 (1942) 45, n? 60. 3 O. Alexandri, AD 23 (1968) Chronika, 70, tabl. 408 ; cf. J.-P. Michaud, BCH 94 (1970) 911 ; mieux lue par E. I. Mastrocostas, AAA 3 (1970) 426-28, fig. 1 (SEG 32 [1982] 252 ; J. M. Hójte, Statue Bases, 322, n? 24). * A. Spetsieri-Choremi, AD 45 (1990) Chronika, 16, pl. 11B ; id., Ostraka 4 (1995) 141-42, fig. 6 (SEG 44 [1994] 165). Cf. D. J. Geagan, « Visits », 76, n. 35 (SEG 34 [1984] 182) : [Αὐτοκράτορος [[Négovoc]] [Καίσαρος, | ἐπὶ ἱερέϊως Πατρώον [᾿Απόλλωνος τοῦτ! γένους το[ῦ - - -Ἰ - - -]. 5 Suétone, Néron, 22.5-8. Pour les relations du prince avec des cercles intellectuels grecs, voir M. Kaplan, Greeks,
309-22. * RPCT, 1275 et 1278, pl. 65. ? Suétone, Néron, 25 ; Dion Cassius, Histoire romaine, 62, 20, cf. 62, 8.2. M. P. Charlesworth, HThR 28 (1935) 29 ; L. Robert, Etudes épigraphiques, 111-12, cite d'autres exemples d'acclamations de ce genre, attestées notamment dans les dédicaces éphébiques ; M. Kaplan, Greeks, 322-30 ; L. Cerfaux et J. Tondriau, Culte, 350-53, soulignent l'aspect particulier de la divinisation de Néron associée aux arts. * E. Champlin, Nero (Cambridge 2003) M. Bergmann, Strahlen, 134-46.
112-44 ; id., « Nero, Apollo, and the Poets », Phoenix 57 (2003) 276-83 ;
? Voir supra, pp. 83-84. 10 E. Rogers, Thessaly, 37, n° 86 : RPC I, 1439, 1443-1444,
1449-1450, pls 73-74, et Suppl.
Burrer, Münzprägung, 146-50, Em. 1, et 157-63. Em. 2, Ser. 3-4 ; P. R. Franke, « Νέρων », loc. cit.
1443A,
1450A ; F.
LA TOPOGRAPHIE DU CULTE IMPERIAL
99
transférés de leurs anciennes patries. Son territoire s'étendait alors aux deux côtés de la baie corinthienne, dans le Péloponnése et en Grèce centrale. La proclamation officielle de la nouvelle colonie date selon toute vraisemblance de 16/15 av. J.-C., lors de la seconde mission d'Agrippa en Orient’. Une émission monétaire locale, de 2 av. J.-C., commémorative de l'octroi du titre de pater patriae au prince, portait au revers une figure masculine labourant avec deux bœufs, sans doute allusion à la fondation de la cité, et le nom abrégé C(OLONIA) A(VGVSTA)
A(CHAICA) P(ATRENSIS) PATRIAE*. Lors de leur arrivée, les nouveaux habitants étoliens emmenérent du sanctuaire suburbain de Calydon la statue cultuelle chryséléphantine d'Artémis Laphria*, dont le culte avait été trés célèbre parmi les peuples de la Grèce occidentale pendant la période classique et hellenistique‘. A Patras, elle reçut le surnom Augusta et désormais elle apparaissait sur les documents épigraphiques et numismatiques avec l'appellation d' Artemis Laphria Aug(usta) ou de Diana Laphria Aug(ustaf.
Son
temple
se situait, selon Pausanias, sur l'acropole de la cite’, mais son
emplacement exact n'est pas encore identifié. Le culte de la déesse calydonienne devait &tre assimilé à celui d'Artémis Triclaria, la déesse indigène et protectrice de l’ancien synœcisme de Patras. Cette supposition est d'ailleurs renforcée par le fait que la vénération d'Artémis Laphria fut associée à celle d'Eurypylos, le fondateur mythique de la ville grecque, dont la tombe se trouvait entre le temple et l'autel de la déesse. De toute façon, l'hypothése d'une éventuelle expulsion de la plus ancienne divinité pour y installer une nouvelle serait tout à fait incohérente avec l'idéologie religieuse d'Auguste portant sur la renaissance des cultes antiques autant à Rome que dans les provinces. L'introduction d'un culte grec dans un contexte romain constituait en méme temps un acte religieux, qui sacralisa l'acte politique de la deductio de la colonie?. Une fois associée à la nouvelle fondation, la divinité pouvait ensuite se lier au fondateur, comme le montre une inscription latine en l'honneur d'une prétresse locale? :
5
Aequanae Sex(ti) f(iliae) Musae, sacerd(oti) Dianae Aug(ustae) Laphriae et sac(erdoti) Aug(usti), imagine
ΓΑ, D. Rizakis, « Les colonies romaines des côtes occidentales grecques ; populations et territoires », DHA (1996) 255-324 ; S. E. Alcock, Graecia capta, 136-37.
22/1
? Achaïe II, 24-28 ; S. E. Alcock, Graecia capta, 133. 3 RPCI, 1252, pl. 63.
* Pausanias, Achaïe, 18.8-9 : Πατρεῦσι δὲ ἐν ἄκρᾳ τῇ πόλει Λαφρίας ἱερόν ἐστι ’Agtéôoc: Eevixóv μὲν τῇ θεῷ τὸ ὄνομα, ἐσπηγμένον δὲ ἑτέρωθεν καὶ τὸ ἄγαλμα. Καλυδῶνος γὰρ καὶ Αἰτωλίας τῆς ἄλλης ὑπὸ Αὐγούστου βασιλέως ἐρημωθείσης διὰ τὸ ἐς τὴν Νικόπολιν τὴν ὑπὲρ τοῦ ᾿Ακτίου συνοικίζεσθαι καὶ τὸ Αἰτωλικόν, οὕτω τὸ ἄγαλμα τῆς Λαφρίας οἱ Πατρεῖς ἔσχον. “Ωσαύτως δὲ καὶ ὅσα ἄλλα ἀγάλματα Ex τε Αἰτωλίας καὶ παρὰ ᾿Ακαρνάνων, τὰ μὲν πολλὰ ἐς τὴν Νικόπολιν κομισθῆναι, Πατρεῦσι δὲ ὁ Αὔγουστος ἄλλα τε τῶν ἐκ Καλυδῶνος λαφύρων καὶ δὴ καὶ τῆς Λαφρίας ἔδωκε τὸ ἄγαλμα, ὃ δὴ καὶ ἐς ἐμὲ ἔτι ἐν τῇ ἀκροπόλει τῇ Πατρέων εἶχε τιμάς. Pour l'attribution problématique de la statue à deux sculpteurs de la basse époque archaïque, Ménaichmos et Soïdas, par Pausanias, Achaïe, 18.10, voir C. Anti, « L'Artemis Laphria di Patrai », ASAA 2 (1916) 181-99 ; cf. J. Herbillon, Patras, 62-64. Pour une discussion sur les restitutions proposées, voir M. Osanna, « Artemis », 183-93, Abb. 54-64. °C. Antonetti, Les Etoliens : image et religion (Besançon 1990) 241-69. S. Houby-Nielsen, « Sacred landscapes of Aetolia and Achaea : synoecism processes and non-urban sanctuaries », dans J. Isiger (éd.), Nikopolis, op. cit., 257-76. 5 Achaïe II, n“ 4-5, cf. n° 6. RPCI, 1276-1277, 1281, pl. 65 (sous Néron). ? Pausanias, Achaïe, 18.8-9 (pour le texte, voir ci-dessus, n. 4).
* Pausanias, Achaïe, 19.1 : ἔστι δὲ ἐν τῷ μεταξὺ τοῦ ναοῦ τε τῆς Λαφρίας xai τοῦ βωμοῦ πεποιημένον μνῆμα Εὐρυπύλου. M. Osanna, « Artemis », 186-87 ; Achare Il, 36-37. Il n'y a pas d'attestations témoignant d'un culte étolien de Laphria à Patras avant le début du principat (M. Osanna, « Arternis », 187 ; en revanche, J. Herbillon, Patras, 57-58 et 65, s'appuyant sur le caractère sombre des rites
des Laphria, suggére que la déesse devait posséder un sanctuaire dans la ville bien avant le transfert de la statue calydonienne).
A Patras, il y avait encore un sanctuaire de Dionysos surnommé
Calydonien, parce que, selon une
procédure pareille à celle d'Artémis Laphria, la statue du dieu avait été déplacée de la cité étolienne dans la nouvelle colonie (Pausanias, Achaïe, 21.1; S. E. Alcock, Graecia capta, 140-41). C. Auffarth, « "Verrüter-Übersetzer" ? Pausanias, das römische Patrai und die Identität der Griechen in der Achaea », dans H. Cancik et 1. Rüpke (eds), Römische Reichsreligion und Privinzialreligion (Tübingen 1997) 219-38. 9 CIL [11510 ; Achaïe II, n° 5 (pierre de nature et de dimensions inconnues, non retrouvée).
100
MARIA KANTIREA
et statuis II (duabus) (h]on(orata) d(ecreto) d(ecurionum), Sex(tus) A«equa»nus pa[t(er)].
Les deux sacerdoces d'Aequana Musa et surtout le titre Augusta accordé à Diane Laphria illustrent les rapports intimes entre la vénération de la déesse et le culte impérial'. Cette association eut lieu, à notre avis, d'abord en Gréce centrale et, par conséquent, elle date de bien avant le transfert de la statue à Patras, comme l'indique une inscription acéphale de Hyampolis de Phocide attestant qu'un agonothéte anonyme inaugura et assuma à ses frais l'organisation des
Grands Kaisareia et des Grands Elaphébolia et Laphrie : ἐκ τῶν ἰδίων ἀνέθηκεν xai τῇ πόλει, ἀγωνοθε-
τήσας αὐτοῦ τῶν μεγάλων Καισαρήων καὶ τῶν μεγάS
λων Ἐλαφηβολίων τε καὶ Λαφρίων δίς, oc ἀγῶνας μόνος καὶ πρῶτος εἰσηγήσατο καὶ ἐτέλεσεν ἐκ τῶν ἰδί[ων].
La datation sous Jules César ou Auguste proposée par J. Herbillon nous semble correcte, puisqu'aprés le transfert du culte d'Artémis Laphria à Patras, les fétes en son honneur, liées éventuellement aux concours impériaux, seraient célébrées dans la nouvelle colonie. Il est probable, bien que Pausanias dans sa description détaillée des Laphria n'en fasse aucune mention, que pendant ces cérémonies solennelles avec la participation des magistrats locaux et de l'ensemble de la population grecque et romaine de la ville, l'image du prince serait introduite dans la cella du temple de la déesse*. Or, le contexte religieux de la fondation de Patras par Auguste porta sur le transfert d'une ancienne divinité étolienne, son intégration dans l'espace sacré et le systéme rituel de la nouvelle colonie par le biais de son assimilation à une déesse poliade et, enfin, son association sous l'épiclése Augusta au culte du prince en fondateur. Cet acte traduisait le programme d' Auguste visant à réunir les divers habitants sous la protection d'une divinité commune de caractére politique. Issues du syncrétisme religieux de l'époque impériale, à savoir de l'interaction entre le panthéon grec et celui élaboré autour de l'idéologie du principat, les divinités Augustae devaient leur intégration, dans les colonies romaines et à Athènes’, à un aspect caractéristique de la religion gréco-romaine consistant à donner aux dieux des épithétes diverses pour mettre en valeur, selon le cas, des aspects et des fonctions plus particuliers. La personnalisation d'un dieu ou d'une déesse avait déjà une longue histoire sous la République, lorsque des familles éminentes formaient souvent des épicléses divines à partir de leur gentilice, ainsi Diana Valeriana et Hercules Iulianus, pour s'approprier leur numer. Au début de l'Empire, les divinités Augustae, dont l'épithéte dérivait directement du nom de l'empereur, avaient un caractere politique manifeste et, pour cette raison, elles ne pouvaient pas exister en dehors du cadre du culte impérial”. Parmi les dieux ou les déesses du panthéon grec qui devinrent Augusti/Augustae, nous
! J. Herbillon, Parras, 60-62 ; Achaïe II, 36-37 ; S. E. Alcock, Graecia capta, 140. 2 IG IX.1, 90. P. Ellinger, La légende nationale phocidienne. Artemis, les situations extrêmes et les récits de guerre d'anéantissement (Athènes 1993) 243-45, surtout à propos des concours traditionnels Elaphebolia et Laphria. Le mois
Laphraios en Etolie et en Phocide correspondait à I’ Elaphébolión dans le calendrier attique. * J. Herbillon, Patras, 60 et 73. Cf. W. K. Pritchett, Archives, 105-108 et 113-29, dissocie les Laphria de Patras célébrés en l'honneur d'Artémis de ceux de Calydon célébrés en l'honneur d'Apollon. En ce qui concerne les jeux de Hyampolis, le méme auteur distingue trois concours différents mais lies : les Laphria en l'honneur d’Apollon, les
Grands Elaphébolia en l'honneur d'Artémis et les Grands
Kaisareia en l'honneur de l'empereur ; il date leur
réintroduction à Hyampolis à une époque postérieure à la destruction de la cité par Sylla. * Pausanias, Achaïe, 18.11-13. Achaïe II, 36 ; pour le déroulement des fêtes voir J. Herbillon, Patras, 64-73. 5 S. E. Alcock, « The problem of Romanization, the power of Athens », dans M. C. Hoff et S. I. Rotroff (éds), The
Romanization of Athens. Proceedings of an International Conference held at Lincoln, Nebraska (April 1996), (Oxford 1997) 1-7. * D. Fishwick, « Augustus deus and deus Augustus », dans M. B. de Boer et T. A. Edridge (éds), Hommages Maarten J. Vermaseren (Leyde 1978) vol. 1, 375-80.
TR. Etienne, Culte impérial, 334-49.
à
LA TOPOGRAPHIE DU CULTE IMPERIAL
101
distinguons ceux, dont l'équivalent romain jouait un rôle important dans l'idéologie de l'Empire, comme la triade augustéenne d'Actium, Apollon, Mars et Neptune, ou il occupait une place prédominante dans la formation du culte dynastique, ainsi Vénus, dont le culte est attesté à Dymé!, ou encore les divinités qui faisait partie intégrante de la politique religieuse du prince.
Leur introduction dans le contexte local fut réalisée soit à travers leur association à des divinités indigènes, comme à Corinthe où |’ Apollo Augustus fut adjoint à l'ancien Apollon grec, soit par le biais de leur assimilation à elles, comme c'était le cas du culte de Diana Laphria Augusta lié à celui d'Artémis Triclaria à Patras. Salus Augusta et Providentia Augusta à Corinthe et à Athénes Sur deux émissions de Corinthe frappées en 32/33 apr. J.-C., le portrait de Livie préta ses traits à la Salus Augusta et à la Pietas Augusta’. Ce type iconographique derivait du monnayage officiel de l'année 22/23 apr. J.-C., lorsque la Monnaie de Rome et de certaines cités de l'Espagne fit émettre des dupondii représentant le buste de la Salus assimilée à l'impératrice, avec la légende SALVS AVG(VSTA) en commémoration du rétablissement de sa santé aprés une grave maladie’. Sur les pieces corinthiennes, cette personnification allégorique figurait de nouveau pour commémorer, cette fois, la révélation de la conspiration dite de Séjan. L'utilisation de l'image de l'impératrice en Salus Augusta sur le monnayage de la colonie, pour rappeler un événement politique, préfigurait l'identification du salut de l'empereur au salut public, vers la fin du I" s. apr. J.-C., dans l'idéologie officielle de Rome. Ce long développement tirait ses origines de la basse époque républicaine, lorsque la Salus romaine commenga à adopter des éléments d'origine hellénistique du culte des sauveurs, dont l'exemple le plus révélateur est
peut-être l'institution du culte de la Salus Caesaris". La crise dynastique et l'instabilité politique jouaient un röle important dans la création et le développement des vertus Augustae. Le complot de Séjan à Rome et le passage en Gréce d'un Drusus, fils prétendu de Germanicus, suscitèrent des inquiétudes dans la famille regnante‘. Un sacrum à Diana Pacilucifera Augusta pour le salut de Tibére, dédié probablement par un affranchi impérial à Corinthe préserve, selon nous, l'écho des vœux décrétés Rome’: [Dianae] Pacilucife[rae Aug]ustae sacrum, [pro salut]e Ti(beri) Caesaris [Augusti], P(ublius) Licinius P(ubli) l(ibertus)
5
[...?....] Philosebastos, [d(e) s(ua)] p(ecunia) f(ecit) c(uravit).
! CIL III 7254 : Augustae | Veneri sacrum, | Fulvinia Helene, | sacerd[o]s eius, | d(e) s(ua) p(ecunia) f(ecit). Voir aussi une inscription en l'honneur d' Auguste de la même cité, érigée par un affranchi avant 27 av. J.-C. (CIL III 7255 D. M. Höite, Statue Bases, 251, n? 139] : Imp(eratori) Caesari divi f(ilio), | Philomusus l(ibertus) Epiroticus).
? M. Amandry, Monnayage, 59-66 et 168-80, ἐπι. XVI.5-6, 10-12, 15-16, 18, 29-32, 38, 41, 43, 46, pls XX-XXIII ; RPC 1, 1153-1156, 1159-1161, pl. 60. Pour l'iconographie de Livie sur le monnayage d'Auguste, voir W. H. Gross, Julia, 43-66, et U. Hahn, Frauen, passim.
provincial
aprés la mort
5 Tacite, Annales, 3, 64. RIC P, 80-81 ; BMC F, 146-154, pls 25.12, 26.2-3 ; C. H. V. Sutherland, Roman History and Coinage, 44 B.C.-A.D. 69 (Oxford 1987) 51-53, n? 20 ; W. H. Gross, Julia, 62-66 ; A. Alföldi, Repräsentation, 227, Taf. 12.2 ; M. A. Marwood, Salus, 22 ; M. Amandry, Monnayage, 60. Pour les représentations iconographiques de Salus, voir V. Saladino, LIMC VIIL1 (1997) 656-61, s.v. Salus ; voir aussi C. C. Vermeule, Images, 46, n. 37, et L. Winkler, Salus vom Staatskult zur politischen Idee. Eine archäologische Untersuchung (Heidelberg 1995) 47-48. * J. R. Fears, « The Cult of Virtues and Roman Imperial Ideology », ANRW II, 17.2 (1981) 827-948, pls I-XXI ; M. A. Marwood, Salus, 5-9 ; J.-P. Martin, Providentia, 78-79 ; L. Winkler, op. cit., 46-57.
5 A. Alföldi, Repräsentation, 213-19 ; voir aussi A. Wallace-Hadrill,
« The Emperor and his Virtues », Historia 30
(1981) 298-323, pls 1-2 ; C. F. Norena, « The communication of the emperor's virtues », JRS 91 (2001) 146-68 ; R. A. Baurnan, Impietas in Principem. A study of treason against the Roman emperor with special reference to the first century A.D. (Munich 1974). $ R. (Munich
Seager, 1975).
Tiberius,
214-23;
D.
Hennig,
L.
Aelius
Seianus.
Untersuchungen
zur
Regierung
des
Tiberius
? Corinth VIIL2, 15, ph. (V. Ehrenberg et A. H. M. Jones, Documents, 95, n° 130). Cf. U. Hahn, Frauen, 49 et 329, n? 69, pense que Livie fut assimilée à Diana Pacilucifera. Pour les sacrifices extraordinaires, qui avaient lieu à Rome à
l'occasion des complots et d'autres dangers intérieurs, voir J. Scheid, Rornulus, 394-408.
102
MARIA KANTIREA
Lucifera était une épiclése de Diane, la déesse porteuse de la lumiére, mais au sens figuratif, du salut, c'est-à-dire salutaire. L'emploi ici de l'épithéte Pacilucifera comportait également la notion de la paix, alors que la qualification de la déesse comme Augusta indiquait que cette paix se mit sous la protection du prince. Toutefois, la manifestation la plus illustre par laquelle la colonie célébra l'heureuse issue de cette révélation est, sans doute, l'institution d'un double culte de la Providentia Augusta et de la Salus Publica, comme en témoignent deux inscriptions semblables en l'honneur de la prétresse perpétuelle des ces divinités, dont l'une a été trouvée
prés de la dédicace précédente! : Callicratea
Philesi fil(ia), 5
sacerdoti in perpet(uum) Providentiae Aug(usti) ἡ et Salutis publicae, tribules tribus Agripp[ijae, bene meritae.
Depuis le début du principat, on commenga à élaborer l'idée selon laquelle la Providence assurait la transmission héréditaire du pouvoir impérial. Le premier acte cultuel, qui sacralisa cette pensée politico-religieuse à Rome, résidait dans la dédicace d'un autel à la Providentia, situé probablement près de l' Ara Pacis, pour fêter l'adoption du fils aîné de Livie par Auguste?. A partir du régne de Tibére, période pendant laquelle on insistait de plus en plus sur l'idée que la succession impériale devrait rester impérativement dans la maison julio-claudienne, la Providentia Augusta liée à la Salus Publica était invoquée pour affirmer la légitimité dynastique de l'ascension au pouvoir, en particulier dans les cas des complots, et, par conséquent, pour assurer la stabilité et la perpétuité de l’Empire’. Dans ce cadre, il faut, à notre avis, interpréter une inscription d'une base de statue en l'honneur de Livie, érigée sur l'agora romaine d’Athenes, assimilant l'impératrice à la déesse Providentia Augusta' : Ἰουλίαν θεὰν Σεβαστὴν Πρόνοιαν,
fi βουλὴ fi ἐξ ᾿Αρήου πάγου xai fj βουλὴ τῶν ἑξακοσίων καὶ ὁ δῆμος, ἀναθέντος ἐκ τῶν ἰδίων
5
Διονυσίου τοῦ Αὔλου Μαραθωνίου, ἀγορανομούντων αὐτοῦ τε Διονυσίου Μαραθωνίου καὶ Κοίντον Ναιβίου Ῥούφου Μελιτέως.
P. Graindor attribue l'épithéte des Romains », aux libéralités l'approvisionnement de la cité en que la dédicace fut datée par deux parce qu'elle a été trouvée tout
Pronoia, « qui parait correspondre à la Providentia Augusta de l'impératrice envers les Athéniens, en particulier grain. Cette supposition est renforcée d'une part par le fait agoranomes et élevée aux frais d'un de ceux-ci, et de l'autre prés du propylée du marché romain, qui devint le centre
! Corinth VIIL2, 110 (V. Ehrenberg et A. H. M. Jones, Documents, 92, n° 113). L'autre inscription fut érigée par la tribu Claudia (ILGR 116 : Callicrateae | Philesi fil(ia), I sacerdoti in perpet(uum) | Providentiae Aug(usti) ! et Salutis publicae, | tribules tribus Claudiae, | bene meritae). ? M. Torelli, LTUR IV (1999) 165-66, figs 66-67, s.v. Providentia Ara ; J. Scheid, Romulus, 424-26 ; voir aussi D.
Fishwick, ICLW I.1, 180-83 et 189. * M. Strothmann, Augustus-Vater, 108 ; C. Ando, Ideology, 34 ; J.-P. Martin, Providentia, RE Suppl. 14 (1974) cols 562-565, s.v. Providentia ; M. A. Marwood, Salus, 22.
103-39 ; W. Eisenhut,
+ IG I? 3238 (V. Ehrenberg et A. H. M. Jones, Documents, 94-95, n? 128). 5 P. Graindor, Athénes II, 2-3 ; U. Hahn, Frauen, 50. Cicéron fut le premier qui ait utilisé le terme latin Providentia pour traduire le mot grec Πρόνοια, une idée philosophique principale dans le stoïcisme (J.-P. Martin, Providentia, 3165 ; W. Eisenhut, op. cit., cols 562-563).
LA TOPOGRAPHIE DU CULTE IMPERIAL
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commercial d'Athénes'. La nomenclature de Livie appelée lulia Augusta et la carrière des agoranomes, qui se place vers les années 30 apr. J.-C?, indiquent une datation du monument vers la fin du regne de Tibére. Toutefois, si nous tentons de dissocier cette dédicace d'une probable évergésie de Livie, pour laquelle d'ailleurs nous ne possédons pas d'autres renseignements, et de l'envisager dans le contexte impérial, l'assimilation de l'impératrice à Pronoia pouvait étre une autre manifestation relevant de l'idéologie dynastique de l'époque. Liées étroitement à la personne de l'empereur et étant presque toutes du genre féminin, les virtutes Augustae se prétaient aux assimilations à des dames de la famille impériale. A Corinthe, l'iconographie monétaire de la Salus Augusta adopta certains aspects de l'image de Livie, sans pour autant que l'impératrice füt vénérée en Salus, d'autant plus qu'il y avait un sacerdoce distinct de la Salus Publica et de la Providentia Augusta. La création des divinités et des vertus Augustae était une procédure différente de la pratique de l'identification des impératrices aux déesses sur le monnayage et dans la statuaire. Cette derniere n'est pas indicative des transformations religieuses ; tout simplement elle faisait partie du langage visuel officiel dicté en général par Rome. Ainsi, une figure féminine voilée, assise sur un trÓne et tenant un long sceptre et une patére sur le revers d'une émission de Corinthe de 21/22 apr. J.-C., a été généralement identifiée à Livie. Ce type iconographique, qui se reproduisit sur les monnaies des maintes cités de l'Empire avec la légende IVL(IA) AVG(VSTA), représentait l'impératrice assimilée à Vesta ou, selon une autre interprétation, en sa qualité de prétresse d'Auguste*. Sur une autre série contemporaine de la colonie, Livie figurait au méme type, à la différence qu'elle tenait ici des épis de blé au lieu de la patére. Vraisemblablement, elle préta ses caractéristiques à une divinité de la fertilité, à une dea frugifera, comme sur une émission de Thapsus, oü elle fut accompagnée de la légende CERERI AVGVSTAE”. Les représentations iconographiques monétaires de telle sorte et les épicléses divines des dames de la domus Augusta sur les bases de statues étaient trés fréquentes pendant toute la période impériale, mais elles ne devaient pas étre confondues avec la vénération des divinités ou des vertus impériales personnifiées, qui constituait un aspect principal du culte impérial*. Excepté à Corinthe, le culte des vertus Augustae en Grèce est attesté dans un petit nombre de documents, qui est toutefois suffisant pour confirmer cette remarque. Ainsi, une dédicace du début du I" s. apr. J.-C. à Σεβαστῇ Ὑγείᾳ provenant de l'Acropole d’Athenes‘ devait plutôt être considérée comme une interpretatio graeca des vœux décrétés pour le rétablissement de la santé d'Auguste en 26/25 av. J.-C. ou en 23 av. J.-C.", ou, plus probablement, pour celui de Livie en 22/23 apr. J.-C., d'autant plus que, d’après une remarque de P. Graindor, l'inscription appartenait à un des deux autels dressés devant la statue d'Athéna Hygeia au sud-est des Propylées, où les Athéniens sacrifiaient pendant les Petites Panathénées'. ! Une autre inscription mutilée provenant d'une église paléochrétienne prés d’Ilisos à Athènes, qui est parue dans les IG II? 3239 comme une dédicace en l'honneur de Livie érigée par un agoranome, semble dater d'une époque
postérieure (pour les différentes restitutions proposées, voir SEG 35 [1985] 146). A Eréssos de Lesbos, un évergéte local fit construire, sur un terrain qu'il lui appartenait, un téménos et un temple à [Avo]v[ía] Σεβίαστᾷ Προ]νοίᾳ. Il est à noter que le méme individu dédia d'autres monuments sacrés à Auguste et à ses deux fils adoptifs (L. Robert, dans Στήλη. Τόμος εἰς μνήμην Νικολάου Κοντολέοντος [Athénes 1980] 5-7 ; S. R. F. Price, Rituals, 249, n? S). ? J. S. Trail, Persons, vol. 5 (1996) n° 345570 et vol. 10, 2001, n° 580840 ; P. M. Fraser et E. Matthews, A lexicon of Greek personal names. II: Attica, edited by M. J. Osborne and 5. G. Byrne (Oxford 1994) 124, n? 501, s.v. Διονύσιος, et 392, n? 36, s.v. Ῥοῦφος (milieu du I*' s. apr. J.-C.). ? M. Amandry, Monnayage, 57-59 et 165-68, ém. XV.1-16, pls XVIII-XIX ; RPC I, 1149, pl. 60. U. Hahn, Frauen, 52 ; M. Grant, Aspects of the Principate of Tiberius (New York 1950) 115-25 (Livie en prétresse d'Auguste). Pour ce type, voir RIC L 33-36 et 71-73, pl. 12 ; W. H. Gross, Julia, 47-53 ; M. Amandry, loc. cit., pour la bibliographie. * M. Amandry, Monnayage, 57-59 et 165-68, ém. XV.17, pl. XIX ; RPC I, 1150, pl. 60. W. H. Gross, lulia, 43-47, Taf. 6, 2-3 (monnaie de Thapsus) ; U. Hahn, Frauen, passim ; B. Stanley Spaeth, The Roman Goddess Ceres (Austin 1996) 169-73. Pour les représentations des reines hellénistiques portant des épis de blés, voir D. Svenson, Darstellungen, 77. 5 P. Veyne, Latomus, 21 (1962) 54-55 ; D. Fishwick,
ICLW 1.1, 87-88.
* IG IF 3240. ? Suétone, Auguste, 28.1, 59.1-2 et 81 ; cf. Dion Cassius, Histoire romaine, 53, 30.1-3. D. Fishwick, ICLW L1, 171-79. * P. Graindor, Athénes I, 156-57, suivi par G. Grether, AJPh 67 (1946) 231, n. 44, et U. Hahn, Frauen, 50-51 et 96, n. 338, et indépendamment W. H. Gross, Julia, 19, n. 32, dissocient cette dédicace de Livie et suggèrent qu'elle évoquait la Salus Augusta. A. Mommsen, Feste der Stadt Athen im Altertum, geordnet nach attischem Kalender (Leipzig 1898) 118-20 ; J. M. Hurwit, Acropolis, 199 et 315, n? 11. Les représentations statuaires et monétaires de la Salus romaine empruntaient souvent leurs types à l'iconographie de !' Hygeia grecque (M. A. Marwood, Salus, 13-14).
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Quant à une inscription érigée par les Athéniens à Imbros, une île qui à cette époque se trouvait sous leur domination, il n'est pas certain que l'impératrice ait été identifiée à la déesse!. A Eleusis, un prêtre, dont le nom n'est pas sauvé, servait le culte de la Sébasté Dikaiosyné : [Ἱέρεια Δήμητρος καὶ Κόρης, Kiew Εὐκλέους Φλυέως θυγάτηρ, γόνωι δὲ Νικοδήμου 'E[o-] [μείου xai - - - - τ τ τ τ τ τ τ τ τ στ τ τ τσ στ τσ στ τσ τσ τος τος Jov καὶ ἱερεὺς Σεβαστῆς Δικαίι-]
[οσύνης, ἀνέθηκαν τῆι Δήμητρι καὶ τῆι Κόρη καὶ τῆι - - - - Δικαι]οσύνηι καὶ τῷ δήμωι. vac Le document doit étre daté d'entre le régne de Tibére et 70 apr. J.-C, période pendant laquelle Cléo était prétresse à Eleusis’. Dikaiosyné, la personnification de la justice, était souvent adorée à côté de Demeter et de Coré dans le monde grec. La romanisation de la déesse grecque, qualifiée désormais de l'épithéte Augusta, est un autre exemple représentatif de la création des divinités impériales influencée, peut-étre, en l'occurrence, par la consécration à Rome, le 8 janvier 13 apr. J.-C., d'une statue de la Iustitia Augusta par Tibere‘. A ces témoignages de la vénération des vertus impériales en Gréce, nous ajoutons une inscription de Trézéne, de date plutôt incertaine, mentionnant des honneurs héroïques accordés au fils d'un prêtre de la Fortuna Augusta’. Donc, sous le règne de Tibère nous constatons une concentration des représentations iconographiques des vertus Augustae sur les monnaies de Corinthe et des manifestations cultuelles de caractère plus ou moins temporaire dans cette colonie et à Athènes. Suivant la méme politique que son prédécesseur, le prince fit promouvoir le culte d'une pléiade d'idées abstraites et de puissances déifiées pour établir le support moral de son idéologie et renforcer ainsi son pouvoir.
Anciens temples consacrés aux nouveaux dieux L'Olympieion à Athènes : l'interprétation religieuse de la souveraineté d'Auguste L'ensemble des endroits publics dans lesquels avaient lieu les actes rituels de la vénération des empereurs — dédicaces des statues de culte, des autels et des temples, accomplissement des sacrifices, processions sacrées, célébration des fétes et des concours — forme la topographie du culte impérial et révèle la place que le prince et les membres de la domus Augusta occupaient dans l'espace civique et religieux d'une citéf. En Grèce métropolitaine, les personnages impériaux acceptaient des honneurs dans des monuments sacrés de formes et de dimensions diverses, mais encore dans des bátiments aux fonctions administratives et judiciaires. En effet, les nouveaux édifices construits pour abriter le culte des Σεβαστοί étaient plutöt rares, contrairement de ce qui se passait dans les cités de l'Asie Mineure". Ce qui caractérisait le contexte édilitaire du culte impérial en Achaïe, c'était la réutilisation des anciens temples et d'autres monuments de caractére religieux, votif ou civique. Nous rappelons que le piédestal à
gauche des Propylées de l'Acropole, sur lequel les Athéniens firent ériger la statue équestre d'Agrippa, avait été originalement dédié à deux rois de Pergame, Euméne II et son frère Attale II, probablement à l'occasion de leur victoire à la course au char des Panathénées en 178 av. }.C. Avant d'accueillir la statue d'Agrippa, ce haut socle (haut de 16,75 m), qui formait en quelque
K. Latte, RRG, 227, n. 3, distingue l'Hygeia traduite en latin comme Charisma II, 198, n. 102.
Salus de la Salus Publica ; voir encore F. Taeger,
! IG XILS, 65 : 'O δῆμος ὁ ᾿Αθ[ηναίων], | Ἰουλίαν Xefaot[nv "Y yeiav), | orgarnyloüvtog] I Σαρπηδόϊνος - - -]. L'éditeur, C. Fredrich, note à propos de la restitution de la I. 2, que « "Y ye(av spatio aptius est quam Πρόνοιαν ». U. Hahn, Frauen, 50, accepte cette restitution comme süre. R. Bernhardt, Imperium, 177.
? IG IT? 4720 ; lecture améliorée par K. Clinton, Officials, 73. * K. Clinton, Officials, 73-74, n° 9. * Ovide, Pontiques, IL1, v. 33 et IIL6, vv. 24-25, fait allusion à deux reprises à cette fondation, qui devait normalement comporter aussi un autel. K. Clinton, Officials, 73-74, n. 49 ; C. C. Vermeule, Images, 71 ; voir encore J. Gage, « Basiléia ». Les Césars, les rois d'Orient et les « mages » (Paris 1968) 21-22. * IG IV 799: [Ἢ πόλις - - - υἱὸν I Ἕρ]μᾷ, ἱερέως Τύχης Z[e]lBaorfi, ἀφηρώισεν. Pour d'autres exemples, voir P. Veyne, Latomus 21 (1962) 55, n. 1. * Cf. J. Scheid, ? S. R.
Kaiserkult »,
ἀρετῆς
Evelxev
xai σωφροσύνης
« Comment identifier un lieu de culte ? », Cahiers Glotz 8 (1997) 51-59.
F. Price,
Rituals,
133-69 ; voir aussi
ANRW II, 16.2 (1978) 911-95.
H. von
Hesberg,
« Archäologische
Denkmäler
zum
römischen
|
LA TOPOGRAPHIE DU CULTE IMPERIAL
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sorte un pendant au temple de l’Athéna Nike et qui, visible de loin, dominait sur l'agora, avait supporté pour un certain temps les effigies d'Antoine Dionysos et de Cléopâtre Isis’. Quelques années plus tard, un autre quadrige honorifique d'Attale II, que les Athéniens avaient dressé devant le portique homonyme sur l'agora d'Athénes pour remercier le monarque hellénistique de sa générosité envers leur cité, fut dédié à Tibére, probablement au début de son règne’. Cette pratique obligeait de modifier les inscriptions, en particulier le nom, qui figuraient sur les socles (métonomasie). Dans une lettre adressée à Atticus, Cicéron avoua qu'il aimait beaucoup Athénes et qu'il désirerait y perpétuer de quelque fagon son souvenir, mais qu'il détestait les falsifications d'inscriptions sur les bases des statues’. Pausanias mentionna que parmi les nombreuses statues honorifiques dressées devant le temple d'Héra à Argos, il y en avait une qui représentait Oreste, mais l'épigramme inscrite sur la base se référait à Auguste, peut-étre, une allusion au fait que le prince avait également vengé la mort de son pére*. Ce phénomène ne doit pas étre envisagé seulement dans le cadre de la pénurie économique, qui marquait la vie sociale des cités aprés la crise des guerres civiles. Les dédicaces d'édifices déjà en place aux empereurs et aux membres de leur famille comportaient aussi les éléments principaux d'un dialogue entre les représentants de l’Empire et leurs sujets. Comme l'a déjà constaté S. E. Alcock, les monuments étaient des objets à longue durée ; au cours du temps ils revétaient inévitablement des significations nouvelles qui les intégraient et qui les transformaient, sans pour autant qu'ils perdent totalement leur caractére original. Le besoin de cette sorte de remploi provenait autant des conquérants pour annoncer leur présence que des sujets pour l’assimiler°. Aprés sa victoire sur Persée à Pydna en 167 av. J.-C., Paul-Emile ordonna l'érection de sa statue équestre sur un haut pilier situé devant l'entrée du temple d'Apollon à Delphes et initialement destiné à recevoir une effigie en or du roi de Macédoine*. La décision du général romain de s'approprier de la place honorifique de son adversaire vaincu annonga une habitude qui devint trés populaire pendant la basse époque hellénistique : la réutilisation des anciens monuments pour honorer des nouveaux dynastes". Or, l'étude des édifices dédiés aux empereurs peut illustrer la manière dont le nouveau pouvoir politique put s'imposer progressivement sur le discours symbolique du passé. Suétone rapporte que peu aprés la victoire d'Auguste à Actium, les rois hellénistiques, amis et alliés de Rome, décidérent de faire parachever à frais communs la construction du temple de Zeus Olympios à Athénes et de le consacrer au génie du prince*. Le monument, dont aujourd'hui ne restent que quelques vestiges, est situé au sud-est de l' Acropole d'Athénes, dans le sanctuaire de l'Olympieion?. Certains auteurs anciens ont associé le culte rendu à Zeus dans cet endroit au passé mythologique d'Athénes. Les données des fouilles d'ailleurs font remonter les fondations du temple au dernier quart du VT s. av. J.-C., ce qui est confirmé par Vitruve, qui attribue les premiers travaux au tyran Pisistrate (563-528 av. J.-C.), et par Aristote, qui les date de l'époque des Pisistratides. La tradition ancienne voulait que la construction ait été interrompue lors de l'instauration de la démocratie par Clisthene (511/510 av. J.-C.), parce que les Athéniens ' Voir supra, p. 38, Planche XII. Cf. une statue d’Auguste érigée entre les années 27 et 20 av. J.-C. sur une grande base circulaire dans le sanctuaire d'Athéna à Pergame, qui remplaga une autre plus ancienne des Attalides (B.
Schmaltz, MDAI(R) 93 [1986] 239). ? Voir supra, p. 60.
? Cicéron, Ad Atticum, 6, 1.26. * Pausanias, Corinthie, 17.3 : ᾿Ανδριάντες τε ἑστήκασι πρὸ τῆς ἐσόδου xai γυναικῶν, al γεγόνασιν ἱέρειαι τῆς Ἥρας, καὶ ἡρώων ἄλλων τε καὶ 'Opéotov: τὸν γὰρ ἐπίγραμμα ἔχοντα, ὡς εἴη βασιλεὺς Αὔγουστος, Ὀρέστην εἶναι λέγουσιν. J. G. Frazer, Pausanias III, 183. A ce propos, voir encore Pausanias, Attique, 18.3 (J. G. Frazer, Pausanias
II, 174 ; F. Chamoux, Commentaire sur Pausanias, Description de la Gréce, livre I : L'Attique, Les Belles Lettres [Paris 1992] 186). Pour d'autres témoignages littéraires et épigraphiques, voir H. Blanck, ci-dessous, 11-25 et 65-94.
5 5, E. Aicock, Graecia capta, 198. $ Plutarque, Paul-Emile, 28.4. FD 111.4, 36.1, pl. V. E. Bourguet, Delphes, 207-208 ; S. E. Alcock, Graecia capta, 196 ; L.-M. Günther, « L. Aemilius Paulus und "sein" Pfeilerdenkmal in Delphi », dans C. Schubert und K. Brodersen (éds), Rom und der griechische Osten. Festschrift für Hatto H. Schmitt zum 65. Geburtstag (Stuttgart 1995) 81-85. 7H. Blanck, Wiederverwendung alter Statuen als Ehrendenmäler bei Griechen und Römer (Rome 1969). * Suétone, Auguste, 2.60 : Reges amici atque socii et singuli in suo quisque regno Caesareas urbes condiderunt et cuncti simul aedem Iovis Olympii Athenis antiquitus incohatam perficere communi sumptu destinaverunt Genioque eius dedicare ; ac saepe regnis relictis non Romae modo sed et provincias peragranti cotidiana officia togati ac sine regio insigni more clientium praestiterunt.
? Planche XIII.
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renoncérent à continuer un projet architectural marqué par l'orgueil de la tyrannie'. Les travaux ne furent repris qu'en 174 av. J.-C. sur l'initiative du roi de Syrie, Antiochos IV Epiphane (176163 av. J.-C.), qui, s'étant engagé à financer son achévement, chargea de sa reconstruction le célébre architecte romain Cossutius. Le projet architectural traduisait la politique édilitaire et religieuse du monarque hellénistique, qui favorisait le culte d'un dieu adoré par toutes les populations grecques et hellénisées de son royaume. L'achévement du temple de Zeus Olympios constituait donc un acte de dévotion au dieu tutélaire du souverain, à qui il était souvent assimilé, et l'un des plus célébres bienfaits que le roi ait offert aux Athéniens, mais sa mort laissa encore une fois l'édifice incomplet. I! sera enfin parachevé et inauguré en 132 apr. J.-C. par Hadrien, qui allait y étre vénéré en Zeus Olympios. Dorénavant le monument devint le centre religieux et le symbole idéologique du Panhellénion'.
En ce qui concerne
la phase augustéenne
de la construction, les sources ne sont pas
probantes. Si les travaux avaient suffisamment progressé, cela aurait été mentionné par Suétone et probablement par d'autres auteurs anciens. En effet, les données archéologiques ne consistent que dans les caractéristiques stylistiques d'un chapiteau corinthien, qui appartient à la septiéme colonne de l'ouest de l'aile méridionale intérieure de la péristasis. Celui-ci, selon certains archéologues, se distingue aussi bien des chapiteaux beaucoup plus plastiques et volumineux qui appartenaient à l'époque hellénistique, que des chapiteaux exécutés sous le règne d'Hadrien*. A ces témoignages certains auteurs ajoutent une émission de deniers frappée peut-étre dans un atelier de l’Achaïe non encore identifié : elle porte au droit la tête d'Auguste avec la légende AVGVST(VS) et au revers, entre autres, la représentation d'un temple hexastyle décoré d'un bouclier
rond
sur le fronton
et des palmettes
sur le sommet,
avec
l'inscription
IOVI OLV(M).
Rapprochant cette série monétaire du témoignage de Suétone, E. Gabrici a pensé qu'elle avait été frappée pour commémorer la reprise des travaux du temple de l'Olympieion, lors du séjour d'Auguste à Athènes en 20/19 av. J.-C. En revanche, C. H. V. Sutherland attribue cette émission à un probable « North Peloponnesian Mint » et la date de la période de la seconde visite de l'empereur en Gréce, en 21 av. J.-C. En remarquant que sur les deniers figure un monument hexastyle, alors que le temple de l'Olympieion était octostyle, le méme auteur propose comme identification le temple de Zeus à Olympie, dont la structure et la décoration correspondaient mieux aux détails de la représentation monétaire : le soubassement à trois degrés, les statues dorées des Victoires surmontant les frontons aux deux extrémités et les urnes dorées et posées aux angles en guise d'acrotéres, qui, sur les monnaies, sont remplacés par des ! Pausanias, Artique, 18.7-8 ; cf. Thucydide, 2, 15. Vitruve, De architectura, 7.15 ; Aristote, le méme site ont été découvertes les fondations d'un temple encore plus ancien, probablement du VI* s. av. J.-C. (R. Tólle-Kastenbein, Olympieion, 129-36, Pl. 1-4 ; P. Baldassarri, Edilizia, programme édilitaire de Pisistrate et de ses fils à Athenes, voir F. Kolb, « Die Bau-, Religions-
Politique, 5, 11.9. Sur de la premiére moitié 75-76, n. 3). Pour le und Kulturpolitik der
Peisistratiden », JDAI 92 (1977) 99-138. ? Vitruve, De architectura, 7.15 et 17 ; Strabon, Géographie, 9, 1.17 (C 396). Le deuxiéme temple suivit le méme type architectural (octostyle périptére) et il avait les mémes dimensions que le précédent (41,11x107,89 m), sauf l'ordre des colonnes, qui étaient corinthiennes pour le temple hellénistique, doriques pour celui archaique (R. E. Wycherley, GRBS 5 [1964] 168-70 ; R. Tölle-Kastenbein, Olympieion, 142-52, PI. 8-16). Pour Cossutius, voir M.-Th. Cam, commentaire sur l'édition du texte de Vitruve, De architectura, livre VII, Les Belles Lettres (Paris 1995) 75-76, n. 5. A propos des dimensions considérables du monument, cf. une remarque de Tite-Live, Histoire romaine, 41, 20.8, selon laquelle le temple de Zeus à Athénes était le seu! au monde dont les plans de la construction répondaient à la
grandeur du dieu. ? G. Welter, « Das Olympieion in Athen », MDAI(A) 47 (1922) 61-71, Taf. VII-X ; R. E. Wycherley, « The Olympieion at Athens », GRBS 5 (1964) 161-79 ; J. Travlos, Bildlexikon, 402-11, Abb. 521-531 ; R. Tölle-Kastenbein, Olympieion, 136-52 et 156-66, Pl. 4-17; P. Baldassarri, Edilizia, 75-81, figs 9-10, tav. X.2 et X1.1-2; ead., « Programmi edilizi », 408-409 ; voir aussi P. Graindor, Athénes III, 39-43, et R. Trummer, Denkmäler, 11-13. Pour une discussion sur un passage de Pline l'Ancien, Histoire naturelle, 36, 5.45, selon lequel Sylla, pendant son séjour à Athénes, fit transporter à Rome des colonnes pour qu'elles soient utilisées dans la restauration du temple de Jupiter Capitolin (ou des temples capitolins), voir H. Abramson, « The Olympieion in Athens and its Connections with Rome », CSCA 7 (1975) 1-25, en particulier 8-22. Pour le culte d' Hadrien et le Panhellénion, voir infra, p. 109, n. 4.
* R. Tölle-Kastenbein, Olympieion,
153-54, date le chapiteau du début du règne d'Auguste ; P. Baldassarri,
Edilizia, 82, tav. XII ; cf. P. Bernard, « Excursus. Les chapiteaux de l'Olympiéion d’Athenes », Syria 45 (1968) 148-51. * E. Gabrici, « La numismatica di Augusto. Studi di tipologia, cronologia e storia. Di alcune monete della serie urbana coniate nelle provincie d'Asia e d'Achaia », SMAN 2 (Florence 1902) 148-71, figs 1-22, en particulier 169-70, fig. 15, suivi par J. R. Fears, ANRW II, 17.1 (1984) 58, pl. V.25, R. M. Schneider, Barbaren, 84-85, K. Maderna,
Iuppiter 37, et P. Baldassarri, Edilizia, 83-85, tav. XIII.3.
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palmettes, ainsi que le bouclier d'or attaché à l'appex du fronton oriental'. Or, le débat sur la phase augustéenne du temple en rapport avec l'identification de l'édifice figurant sur les monnaies n'est pas encore clos. De toute facon, un autel d' Auguste découvert prés de l'enceinte de l'Olympieion, qui, selon des critéres stylistiques, ressemble aux arae Augusti de l'agora d’Athenes consacrés après 27 av. J.-C, confirme, à notre avis, le témoignage de Suétone qu'il y a eu au moins une tentative de rendre hommage au premier empereur dans cet endroit sacré. Les rois, pour lesquels Suétone rapporte encore qu'ils avaient fondé, chacun dans son royaume, des villes portant le nom de Caesarea, devaient étre selon toute probabilité Hérode le
Grand de Judée?, Archélaos de Cappadoce', Polémon I" du Pont’, Tarcodimontus II de Cilicie et Juba II de la Mauretanie®. A la fois admirateurs de la culture gréco-romaine et fidèles aux institutions de Rome, ces rois clients hellénisés se flattaient de porter les titres de φιλορωμαῖος et de φιλόκαισαρ΄. Aprés l'établissement du principat par Auguste, leur loyauté à l'idéologie dominante, qui dérivait de l'acceptation de la suprématie politique et militaire de Rome sur la Méditerranée, était exprimée à travers des manifestations du culte impérial, qui devint une nécessité politique renforgant les relations entre les rois clients et leur grand patron. Le prince acceptait volontiers et encourageait cette fidélité, qui était indispensable pour la continuation de la domination romaine et qui rernontait bien évidemment aux relations d'amitié et d'alliance que Rome entretenait avec les souverains hellénistiques depuis au moins le II* s. av. J.-C. Dans ce cadre s'inscrivait leur initiative d'assumer les frais de l'achévement d'un programme édilitaire si somptueux à Athénes, qui doit étre placée aprés l'expédition orientale d'Auguste et la victoire qu'il remporta sur les Parthes. Le renouvellement des relations diplomatiques de l'empereur avec les monarques et les cités de l'Orient aprés l'anéantissement des périls parthe et arménien eut lieu pendant son séjour à Samos au cours de l'hiver 20/19 av. J.-C., oü il regut plusieurs ambassadeurs qui désiraient l'amitié de Rome”. Or, le temps de la deuxième visite du prince à Athènes en 20/19 av. J.-C. serait un moment propice pour qu'un tel projet soit annoncé". A cette occasion, Auguste devait avoir dédié dans le téménos de l'Olympieion un trépied en bronze soutenu par des figures de Perses en marbre de Phrygie, qu'un siécle et demi plus tard Pausanias
! C. H. V. Sutherland, « L'attribution des deniers augustéens aux types du “temple”, de la “couronne” et du "jeune taureau" », RN (VI. série) 16 (1974) 49-67, pis III-VI, en particulier 53-58 ; id., The Emperor and the Coinage. JulioClaudian Studies (Londres 1976) 57-58, suivi par I. Romeo, Agrippa, 28 et 172, n? 21, figs 50-51, qui, en outre, associe l'émission monétaire à la restauration du temple de Zeus à Olympie effectuée par Agrippa. Les auteurs du RPC I, 245, mettent sous réserve l'émission de deniers en Achaïe sous Auguste et ils supposent que si la province frappait de telles séries, celles-ci seraient sur une petite échelle. Selon H. Mattingly, BMC I, 665-670, pls 16.10-13, ces monnaies furent frappées en Orient entre les années 27 et 20 av. J.-C.
? Voir supra, pp. 43-44. ? Hérode le Grand (37-4 av. J.-C.) devint roi de Judée avec premiers fondateurs du culte impérial en Orient. A. Schalit, König 412-50; A. H. M. Jones, Cities, 269-75 : M. M. Ward, SMSR 9 Césarée de Palestine. Ftude historique et archéologique (Paris 1975)
le support de Marc Antoine et il était parmi les Herodes. Der Mann und sein Werk (Berlin 1969) (1933) 219; R. Mellor, Roma, 94-95 ; J. Ringel, 40-44.
* Archélaos de Cappadoce (41 av. J.-C.-17 apr. J.-C.). Pour les cités de son royaume Sébasté, voir D. Magie, RRAM, 475 ; A. H. M. Jones, Cities, 179.
au nom
de Césarée et de
5 Polémon du Pont devint amicus et socius du peuple romain en 26/25 av. J.-C. (Dion Cassius, Histoire romaine, 53, 25.1). A. H. M. Jones, Cities, 169-70.
* Juba II, fils homonyme de l'ancien monarque de la Numidie, devint roi de la Mauritanie en 25 av. J.-C. Il appela Caesarea l'ancienne cité punique Iol (Strabon, Géographie, 17, 3.12), oü il fit construire un grand autel représenté sur les monnaies avec la légende LVCVS AvGvsri (J. Mazard, Corpus Nummorum Numidiae Mauretaniaeque [Paris 1955]
81-83, n* 157-165 ; D. Fishwick, ICLW 1.1, 104, pl. XX VIa-b). 7 Pour les titres φιλοκαῖσαρ,
φιλοσέβαστος
et φιλοκλαύδιος,
voir K. Buraselis, Kos between
Hellenism and
Rome. Studies on the Political, Institutional and Social History of Kos from ca. the middle Second century B.C. until Late Antiquity, TAPhA Suppl. 90.4 (2000) 100-10, et C. Veligianni, « Philos und philos-Komposita in den griechischen Inschriften der Kaiserzeit », dans M. Peachin (éd.), Aspects of Friendship in the graeco-roman world. Proceedings of a conference held at the Seminar für Alte Geschichte, Heidelberg, on 10-11 June, 2000, JRA Suppl. 43 (2001) 63-80. * Pour ces rapports, qui avaient marqué la scéne politique et diplomatique du monde hellénistique depuis la fin du TT s. av. J.-C. jusqu'à la fin du règne de Néron, voir G. H. Stevenson, Administration, 36-52 ; A. D. Winspear et L. Kramp Geweke, Augustus and the reconstruction of Roman government and society (New York 1935) 243-50 ; F. Millar, Emperor, 139-44 ; M. Strothmann, Augustus-Vater, 200-16.
? H. Halfmann, Itinera, 158. 9 R, Tölle-Kastenbein, Olympieion, 154.
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put admirer! Depuis déjà le V* s. av. J.-C., mais en particulier sous Alexandre le Grand et ses héritiers, cet objet cultuel était utilisé dans l'art grec comme symbole triomphal de la victoire. Le monument augustéen n'a pas été retrouvé, mais on a tenté une restitution d’après d'autres monuments aux motifs de barbares agenouillés ou debout, qui devinrent trés courants dans l'art figuratif et sur les monnaies notamment aprés la victoire parthique. Si le trépied de l'Olympieion était un ex-voto d'Auguste, l'empereur romain s'inscrirait dans la méme tradition grecque en se servant d'un modele votif classique pour célébrer le triomphe de l'Occident sur l'Orient?. Dans cette initiative du début de l'Empire, prise par les derniers héritiers du monde hellénistique, avec l'approbation du premier empereur, se sont mélés des aspects des théologies hellénistique et romaine. Tout d'abord, selon le rapport de Suétone, le temple serait consacré non à Auguste lui-méme, mais à son genius. L'introduction officielle de ce culte eut lieu en 30 av. J.-C., lorsque le sénat romain vota un décret prévoyant que des libations au génie du prince devaient étre offertes à l'occasion de tous les banquets publics et privés. L'évolution la plus importante dans ce sens se réalisa en 7 av. J.-C., dans le cadre de la réorganisation municipale de Rome divisée en quatorze régions, dont chacune fut subdivisée en vici. Chacun de ces derniers fut centré autour d'un autel des Lares du carrefour, auquel fut adjointe l'image d'Auguste, une association connue désormais sous le nom des Lares Augusti. L'idée du renouvellement de la vénération des Lares Compitales, tombée en désuétude pendant la basse époque républicaine, avec l'association du culte nouveau des Lares augustaux ou impériaux, devint le point de départ d'une religion populaire, qui évoluera vers la divinisation intégrale de l'empereur’. Mais, si la décision des rois hellénistiques fut prise en 20/19 av. J.-C., cette date ne correspond pas à la période pendant laquelle Auguste développa le culte de son génie en essayant d'imposer sa propre image comme symbole divin de l'Empire. Or, nous devons plutót admettre que l'idée de la consécration d'un monument au genius de l'empereur ne fut pas influencée directement par les directions de Rome, mais elle appartenait plutót à la longue tradition religieuse orientale, voire grecque et romaine : nous citons à titre d'exemple que les Perses vénéraient le génie de leurs rois, [᾿ἀγαθὸς δαίμων d'Alexandre le Grand recevait des honneurs divins et, selon la vieille théologie romaine, le genius était une puissance divine qui résidait en chaque homme, comme celui du pater familias adoré par sa famille, ses enfants, ses esclaves et ses clients‘. En effet, si le projet de l'Olympieion avait été terminé, il aurait laissé l'impression aux contemporains qu'un édifice, à renommée panhellénique et destiné depuis plus de cinq siécles au pére des dieux et des hommes, avait été enfin achevé pour abriter le culte du génie du nouveau maître et sauveur du monde. L'initiative était donc d'associer Auguste à Zeus, par le biais de la reconsécration à la puissance divine du prince d'un monument appartenant au dieu supréme. Loin de traiter ici le thème assez vague de la théologie jovienne dans l'idéologie de l’Empire, nous essayons toutefois de faire quelques remarques sur la maniére, dont le culte de Zeus servait de modele au culte impérial naissant. Selon une théorie grecque, qui avait influence, à un certain degré, la conception politique romaine, l'hégémonie mondiale était souvent comparée à la royauté céleste de Zeus. Le théme de la souveraineté promise par Jupiter à ses élus était véhiculé pendant la basse époque républicaine par des Romains ambitieux comme Pompée, Jules César et Octavien lui-méme, qui se glorifiaient de s'assimiler à Romulus, puisque le fondateur de Rome ! Pausanias, Attique, 18.8. * R. M. Schneider, Barbaren, 18-97, Taf. 9 (essai de reconstitution du monument) ; cf. le compte-rendu par R. Cohon, JRA 3 (1990) 264-70, et A. J. S. Spawforth, dans S. Hornblower (éd.), Greek Historiography (Oxford 1994) 239, qui attribuent la dédicace de ce monument à Hadrien. Voir aussi H. von Hesberg, « Zur Datierung der Gefangenenfassade in Korinth. Eine wiederverwendete Architektur augusteischer Zeit », MDAI(A) 98 (1983) 215-
38, Taf. 44-46 ; A. Giovannini, « Offrandes et donations des souverains aux sanctuaires grecs », dans M. Christol et ©. Masson
(éds), Actes du X" Congrès international d'épigraphie grecque et latine (Nimes 4-9 octobre 1992), (Paris
1997) 175-81. ? P. Lambrechts, La Nouvelle Clio 5 (1953) 76-79 ; L. Cerfaux et J. Tondriau, Culte, 324-26 ; V. von Gonzenbach, « Genius Augusti — Theos Sebastos », dans O. Vessberg (éd.), Stockholm Studies in Classical Archaeology, Opuscula V (Stockholm 1968) 81-117 ; D. Fishwick, ICLW I.1, 84-85 ; A. Fraschetti, Roma, 250-54 et 260-65 ; M. Strothmann, Augustus- Vater, 98-100 ; cf. I. Gradel, Emperor Worship, 162-97 ; M. Hono, « A l'origine du culte impérial : les autels des Lares Augusti. Recherches sur les themes iconographiques et leur signification », ANRW II, 16.3 (1986) 2333-81, en particulier 2355-61 ; A. Dubourdieu, Les origines et le développement du culte des Pénates à Rome, EFR 118 (Rome 1989) 101-11. * M. Clauss, « Deus praesens. Der römische Kaiser als Gott », Klio 78 (1996) 400-33, en particulier 403-406.
LA TOPOGRAPHIE DU CULTE IMPERIAL
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fut le premier élu du dieu pour devenir le souverain de tout le monde. L'époque augustéenne donna l'occasion de mettre en valeur cette conception surtout à travers la littérature et l'art de l'époque. Le pére des dieux était souvent évoqué dans le méme contexte textuel et iconographique que le pater patriae ou il était assimilé à lui, l'exemple le plus révélateur en est peut-étre la fameuse gemme augustéenne. Tout en conservant sa position supréme dans le panthéon romain, telle qu'elle avait été établie pendant la période républicaine, Jupiter devint en méme temps le dieu tutélaire du pouvoir impérial'. Désormais, l'association d' Auguste au dieu influenga les prétentions divines et l'iconographie de ses successeurs. Vers la fin de son régne, Caligula souhaita étre considéré, sinon vénéré, en Jupiter et il tenta d'imposer une titulature jovienne en adoptant surtout le titre d'Optimus Maximus Caesar. Dans ce cadre s'inscrivit
d'ailleurs son initiative de faire desceller et transférer 18 statue cultuelle du Zeus d'Olympie dans son temple à Rome, probablement sur le Palatin, pour remplacer la téte du dieu par son propre portrait. Toutefois, sauf une célébration en son honneur en nouveau Zeus Epiphane en Orient, ces actes n'avaient jamais eu un écho dans les provinces, ni d'ailleurs dans la capitale, oü c'était plutót son numen ou son genius qui recevait un culte. En revanche, Claude et Néron assimilés à Zeus accepterent une vénération en Achaïe, le premier dans le Métrôon à Olympie, qui devint un temple du culte dynastique, et le second à l'occasion de la proclamation de la libération de la
province. Hormis cet aspect de l’idéologie impériale, qui tendait à faire de l’empereur romain un souverain protégé de Zeus ou même son égal, la consécration de l'Olympieion à Auguste comportait encore des nuances, qui ne pouvaient s'apercevoir que dans l'histoire plus tardive du temple. Le projet de l'époque augustéenne, méme s'il n'avait jamais été réalisé, annongait la création du Panhellénion vers le milieu du II* s. apr. J.-C., par lequel Hadrien réalisa son programme politico-religieux de faire réunir dans une méme assemblée tous les peuples grecs et hellénisés de l’Empire“. Bien qu'à l'époque des premiers Antonins la situation en Orient ait été changée (les limites de l'Empire étaient différentes et ils n'existaient plus de monarques clients de Rome), le souvenir de l'association de l'Olympieion à l'exercice d'une certaine politique aurait influencé, à notre avis, l'initiative de l'empereur philhelléne de sacraliser son institution dans cet endroit, qui avait auparavant été lié à la réconciliation officielle du fondateur de l'Empire romain avec l'Orient grec.
! J. R. Fears, « The Cult of Jupiter and Roman Imperial Ideology », ANRW II, 17.1 (1984) 3-141, pls I-XIII ; id., Princeps, 97-99 ; A. Alföldi, Vater, 2-39 et 59-67 ; C. Maderna, luppiter, 49-52 ; M. Strothmann, Augustus-Vater, 28-
33;
F. Dvornik, Political Philosophy 11, 495-96 et 501-506. Pour les assimilations d' Auguste à Jupiter chez les poétes,
voir M. M. Ward, « The association of Augustus with Jupiter », SMSR 9 (1933) 203-24, en particulier 203-13. Pour les représentations joviennes d' Auguste, voir A. Alfóldi, Repräsentation, 220-23, Taf. 18 (gemme augustéenne), et P. Zanker, Macht, 232-39. Pour la légende et le cuite de Romulus-Quirinus, voir B. Liou-Gilles, Cultes « héroïques » romains : Les fondateurs (Paris 1980) 135-207 ; cf. R. Mellor, Roma, 129-31. Pour le théme de la souveraineté romaine, voir G. Cresci Marronne, Ecumene, passim. Pour le contexte religieux de l'époque, voir R. Schilling, « Le Romain de la fin de la République et du début de l'Empire en face de la religion », AC 41 (1972) 540-62. Pour les influences iconographiques hellénistiques sur les représentations des statues cultuelles de Jupiter Capitolin à Rome, voir C. C. Vermeule, Images, 53-57.
? A. A. Barrett, Caligula, 140-53 ; C. 1. Simpson, « Caligula's Cult. Imitatio Augusti », RBPh 75.1 (1997) 107-12. L'incident d'Olympie est rapporté par Suétone, Caligula, 22.3 et 57.1-2 ; Flavius Joséphe, Antiquités juives, 19.8-10, attribue au proconcul de l'Achaie, C. Memmius Regulus, l'annulation de cette opération ; voir encore Dion Cassius,
Histoire romaine, 59, 26 et 28. L. Cerfaux et J. Tondriau, Culte, 342-47 ; F. Taeger, Charisma II, 287-88 ; A. Alföldi, Repräsentation, 208 ; J. R. Fears, ANRW II, 17.1 (1984) 71-74 ; C. Maderna, Iuppiter, 38 ; cf. une lecture différente des sources anciennes concernant l'attitude de Caligula envers Jupiter par C. J. Simpson, « The Cult of the Emperor Gaius », Latomus 40 (1981) 489-511. ? Voir infra, p. 149 et supra, pp. 81-84, respectivement. * Pausanias, Attique, 18.6 ; Dion Cassius, Histoire romaine, 69, 16.1-2. W. Judeich, Topographie, 100-101 et 38284 ; A. S. Benjamin et A. E. Raubitschek, « The altars of Hadrian in Athens and Hadrian's Panhellenic program », Hesperia 32 (1963) 57-86. Pour le culte d' Hadrien en Zeus Olympios, voir J. Beaujeu, La religion romaine à l'apogée de l'Empire. 1: La politique religieuse des Antonins (96-192), (Paris 1955) 176-81. Pour l'organisation du Panhellenion, dont le siége se trouvait à Athénes, et pour les cités qui en faisaient partie, voir J. A. O. Larsen, Government, 115-16 ; A. J. S. Spawforth et S. Walker, « The World of the Panhellenion I. Athens and Eleusis », JRS 75 (1985) 78-105, pls I-III ; idd., « The World of the Panhellenion If. Three Dorian Cities », JRS 76 (1986) 88-104, pls ΠΕΙ͂Ν ; A. J. S. Spawforth, « The Panhellenion Again », Chiron 29 (1999) 339-52.
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Mars Ultor et le transfert du temple d'Arés sur l'agora d’Athenes Athénes fournit l'exemple le plus révélateur des interventions romaines qui contribuérent à la transformation de la cité en une ville impériale!. Pendant les dernières décennies du I” s. av. J.C., deux grands projets édilitaires inaugurérent un nouveau développement de l'urbanisme athénien et révélérent les tendances de l'époque à combler tout l'espace libre civique des bátiments associés ou dédiés aux empereurs. Gráce à l'aide financiére de Jules César et ensuite d'Auguste, la cité obtint une deuxiéme agora de caractére plutót commercial, qui fut construite un peu à l'est de la principale. En raison de ce bienfait, le marché romain se développa inévitablement en un lieu des manifestations honorifiques et cultuelles à l'égard des empereurs Julio-claudiens, grands évergétes de la cité, et des membres de leur famille. Nous avons déjà mentionné que l'agora romaine, dont les propylées monumentaux furent ornés des statues de Caius et de Lucius César, fut placée sous l'égide de la déesse poliade de la cité, Athena Archégétis, mais également sous la protection du dieu Auguste archégète sauveur, qui fut gratifié d'un autel dans cet endroit’. Un peu plus tard, deux agoranomes honorérent Livie en tant que Pronoia, une épiclése qui comptait également parmi celles d'Athéna*. L'étape ultime de l'association du culte impérial à la vénération de la divinité poliade de la cité dans le marché romain consista dans la construction du Kaisareion sous Claude et la consécration du monument à Athena Archégétis et aux dieux Augustes, dont il est question plus bas’. Pendant que les travaux du marché romain étaient mis en chantier, Agrippa finança l'édification d'un somptueux odéon presque au centre de l'agora principale de la cité, probablement à l'occasion de sa visite en 16 av. J.-C. Cette construction, qui avait exigé le déplacement d'un grand nombre de statues honorifiques et d'autres dédicaces, marqua l'étape la plus importante dans la transformation architecturale de l'agora d’Athenes, qui allait dorénavant subir les influences édilitaires romaines préconisant la symétrie axiale. Le temple d' Arés compta parmi les premiers monuments dont la disposition, par rapport à l'axe de largeur de l'Odéon d'Agrippa, obéit à ses principes. L'identification de ce monument « errant » a résulté de la combinaison d'un ensemble de données. Les archéologues américains, qui ont fouillé le site de l'agora au cours de la décennie 1930, ont trouvé de la céramique datant de la fin du I*' s. av. J.-C. sous les fondations d'un temple périptère dorique (6x13 colonnes) contemporain du Parthénon, c'est-à-dire du dernier tiers du V* s. av. J.-C., construit en marbre pentélique sur une krépis à trois gradins (36x17 m) et comportant pronaos, cella et opisthodome. En outre, certains éléments de l'édifice préservant des lettres de magons datent, d'aprés des critéres paléographiques, de la méme période que la céramique’. Cette découverte a été rapprochée d'un ' Cf., à cet égard, le développement urbanistique de Sparte (A. J. S. Spawforth, Sparta, 127-42).
? ’ * 5
Voir Voir Voir Voir
supra, supra, supra, infra,
* Planche
pp. pp. pp. pp.
57-58. 48-50. 102-103. 133-34.
II. Les vestiges de cette construction grandiose
dominent
jusqu'aujourd'hui
le site archéologique.
II
s'agissait d'un grand théátre couvert, destiné à des concerts et à des conférences ; l'édifice fut restauré en 150 apr. J.-C. avec l'adjonction d'un propylée monumental, dont les piliers furent décorés des géants anguipèdes (H. A. Thompson, « The Odeion in the Athenian Agora », Hesperia 19 [1950] 31-141, pis 16-80 ; R. Meinel, Das Odeion. Untersuchungen an überdachten antiken Theatergebäuden [Francfort-sur-le-Main 1980] 44-59, Abb. 5-13). Le faible intérét qu'il inspira à Pausanias, qui le mentionne deux fois sans pour autant y insister beaucoup : τοῦ θεάτρου δὲ ὃ καλοῦσιν Ὠιδεῖον
ἀνδριάντες πρὸ τῆς ἐσόδου βασιλέων εἰσὶν Αἰγυπτίων (Attique, 8.6) ; ἐς δὲ τὸ ᾿Αθήνησιν ἐσελθοῦσιν Ὠιδεῖον ἄλλα τε καὶ Διόνυσος κεῖται θέας ἄξιος (Attique, 14.1), s'explique parce qu'il n'était pas lié à des cultes locaux ; il est à noter également que le Périégéte ne signale pas les grands portiques utilitaires qui encadraient l'agora, méme pas la
somptueuse stoa d'Attale H de Pergame laquelle, dans les années 1950, a été reconstituée entiérement par les archéologues américains. Pour le röle d'Agrippa dans l'aménagement de l'agora d'Athènes, voir P. Baldassarri, « Programmi edilizi », 411-17, figs 7-9. Pour ses activités édilitaires
à Rome, voir J.-M. Roddaz, Agrippa, 145-57.
? Planche III. W. B. Dinsmoor, « The temple of Ares at Athens », Hespería 9 (1940) 1-52 ; H. A. Thompson, Hesperia 21 (1952) 93-98, pls 19a et 22-23 ; M. H. McAllister, « The Temple of Ares at Athens. A Review of the Evidence », Hesperia 28 (1959) 1-64, pls A et 1-7 ; J. Travlos, Bildlexikon, 104-108, Abb. 138-145 ; H. A. Thompson et R. Wycherley, Agora XIV, 162-65, fig. 39, pls 81-82 ; N. D. Papachatzis, Pausanias I, 209-10, n. 1, figs 113-114 ; R. Trummer, Denkmäler, 74 ; P. Baldassarri, Edilizia, 153-72, figs 29-31, tav. XXXI-XXXVI ; ead., « Programmi edilizi », 417-18. La décoration plastique préservée est trés fragmentaire. Pseudo-Codinus, Patria Constantinopoleos, 58, un auteur byzantin qui décrit les antiquités de Constantinople, rapporte que certaines stéles ornées d'éléphantes érigées à la Porte d'Or, avaient été transportées du temple d'Arés d'Athènes à la Nouvelle Rome par l’empereur
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mm
passage de Pausanias mentionnant un temple d'Arés sur l'agora d’Athenes'. Etant donné qu'aucune indication épigraphique ou littéraire ne témoigne d'un culte systématique du dieu dans ce lieu avant l'époque augustéenne, la plupart des savants ont conclu que c'était bien un temple d'Arés, qui fut soigneusement démantelé, transporté et reconstruit sur l'agora de la cité au début de l'Empire. L'endroit de la premiére construction du monument n'est pas connu. W. B. Dinsmoor a supposé que l'édifice devait étre situé à l'est du portique d'Attale et qu'il avait été déplacé sur l'agora lors de la construction du marché romain vers la fin du I” s. av. J.-C. Mais, selon l'hypothése [ἃ plus généralement acceptée dans la bibliographie, le monument fut transporté du déme d'Acharnai au nord d’Athenes, sur les premieres pentes du mont Parnes’, οὐ depuis au moins le IV* s. av. J.-C., le dieu jouissait d'une vénération importante et son prétre était éponyme“. Toutefois, au milieu du II* s. apr. J.-C., lorsque Pausanias visita les régions rurales de l'Attique, il ne fit aucune mention d'un culte d’Ares à Acharnai, ni d'ailleurs d'Athéna Areia, qui lui était toujours associée, et il n'inclut pas le dieu parmi les autres divinités vénérées sur place’. Il paraît donc plausible que ce fut le temple d'Arés d'Acharnai avec son autel, qui fut déplacé
dans le centre urbain d’Athènesf. Quel que soit le site de la premiere construction du temple, l'installation d’Ares sur l'agora doit étre attribuée à la place dominante que son équivalent romain prit dans le panthéon julien. Dieu ancestral de la famille des Octavii, Mars avec l'épithéte Ultor revétit dés 42 av. J.-C., lorsque Octavien développa dans son culte la vengeance du meurtre de son pére adoptif, un röle prépondérant dans la formation de l'idéologie impériale. Pendant son régne, Auguste inaugura deux temples du dieu, l’un sur le Capitole vers 19/18 av. J.-C., l'autre sur son propre forum le 1° août 2 av. J.-C". Le temple capitolin de plan circulaire commémora la victoire sur les Parthes et la récupération des enseignes romaines de Crassus perdues depuis 53 av. J.-C. Mais la construction fut réalisée surtout avec les manubiae de la bataille de Philippes, puisque le prince accomplit à travers cet acte de piété le vœu qu'il avait fait à la veille de sa victoire. Accompagnée de la célébration solennelle des Judi Martiales, la deuxième dédicace marqua le
Théodose II (408-450 apr. J.-C. ; R. E. Wycherley, Agora III, 54, n° 116). Apparemment, elles avaient échappé à la destruction d'Athènes causée par les Hérules en 267 apr. J.-C., qui fit disparaître le temple du dieu (H. A. Thompson et R. E. Wycherley, Agora XIV, 165).
' Pausanias, Attique, 8.4 : τῆς δὲ τοῦ Δημοσθένους εἰκόνος πλησίον "Agen ἐστιν ἱερόν, ἔνθα ἀγάλματα δύο μὲν ᾿Αφροδίτης κεῖται’ τὸ δὲ τοῦ Ἄρεως ἐποίησεν ᾿Αλκαμένης, τὴν δὲ ᾿Αθηνᾶν ἀνὴρ Πάριος, ὄνομα δὲ αὐτῷ Λόκρος. Ἐνταῦθα xai "Evuois ἄγαλμά ἐστιν, ἐποίησαν δὲ οἱ παῖδες οἱ Πραξιτέλους. ? W. B. Dinsmoor, Hesperia 9 (1940) 50-52. ? Une autre supposition plus récente, selon laquelle le monument doit être identifié au temple d' Athéna et il aurait
été transféré du déme de Pallène, ne trouve pas, à notre avis, d'appui solide (M. Platonos-Giota, AXAPNAT. Ἱστορική και τοπογραφική emoxómnon
tov ἀρχαίων Axapvov,
των yevtovixov δήμων καὶ tov οχυρώσεων rnc Πάρνηθας,
[Acharnai 2004] 41-43). * L. Robert, « Inscriptions du déme d'Acharnai », Etudes épigraphiques et philologiques (Paris 1938) 293-316, en particulier 293-96 et 302-303, pls I-II ; G. Daux, « Deux stèles d’Acharnes », dans Χαριστήριον εἰς ᾿Αναστάσιον K. Ὀρλάνδον (Athènes 1965) vol. A, 78-90, pls I-IV ; J. Travlos, Bildlexikon Attika, 1-2, Abb. 4-5. Voir aussi IG 115 948 (décret honorifique de 166/165 av. J.-C. mentionnant des sacrifices offerts à Arés). 5 Pausanias, Attique, 31.6. Voir encore A. C. Schlesinger, « Associated divinities in Greek (1931) 161-69, d'aprés les rapports de Pausanias.
temples », AJA
35
* Dix métres environ à l'est du temple a été trouvée la fondation d'un autel en forme de T (8,90x6,30 m), construit de blocs de poros en remploi et élevé sur un podium, dont le niveau correspondait à celui du stylobate du temple. Sa superstructure était en marbre pentélique, dont un fragment décoré de cymation et daté du IV* s. av. J.-C. indique que l'autel fut également dépiacé (H. A. Thompson, « Excavations in the Athenian Agora : The Altar of Ares », Hesperia 20 [1951] 56-60 ; voir, en outre, la bibliographie pour le temple citée ci-dessus). Il est fort probable que nous avions une mention de ce monument dans une inscription du troisiéme quart du IV* s. av. J.-C. témoignant de la construction d'un autel commun d’Arès et d'Athéna Areia à Acharnai (L. Robert, op. cit., 293-96, pl. 1; G. Doux, loc. cit.). ? Suétone, Auguste, 1-3 ; Dion Cassius, Histoire romaine, 54, 8.2-4. P. Gros, Aurea templa, 35, n. 133 ; J. Ganzert et V. Kockel, « Augustusforum und Mars-Ultor-Tempel », dans M. Hofter et al. (éds), Kaiser Augustus und die verlorene Republik. Eine Ausstellung im Martin-Gropius-Bau (Berlin, 7. Juni-14. August 1988), (Berlin 1988) 149-99 ; V. Kockel, LTUR II (1995) 289-95, en particulier 291-92, s.v. Forum Augustum, Mars-Ultor-Tempel ; C. Reusser, LTUR IH (1996) 230-31, figs 158-160, s.v. Mars Ultor (Capitolium) ; R. Hannah, « Games for Mars and the Temples of Mars Ultor », Klio 80 (1998) 422-33 ; voir aussi J. H. Croon, « Die Ideologie des Marskultes unter dem Principat
und ihre Vorgeschichte », ANR WIL, 17.1 (1984) 246-75 ; J. R. Fears,
ANRW II, 17.1 (1984) 60-62.
112
MARIA KANTIREA
transfert du culte du dieu au centre de Rome! et elle devint l'embléme religieux de toute activité militaire impériale du début de notre ére, en particulier de l'expédition orientale de Caius César salué de Mars contre les Parthes des années 2/1 av. J.-C.-2 apr. J.-C.?. Quant au temple athénien, il est certain, d'aprés des données archéologiques, que sa reconstruction date d'une période postérieure à celle de l'Odéon d'Agrippa en 15 apr. J.-C. environ’. Or, la reconstitution du monument sur l'agora refletait la tentative des Athéniens d’imiter le programme édilitaire religieux d'Auguste dans la capitale de l'Empire. Gráce à une heureuse coincidence, l'achévement de ce projet coincida avec la visite de Caius César à Athenes. Le souvenir de l'entrée triomphale du jeune prince dans la cité, accueilli par le peuple aux acclamations de nouvel Arès, est préservé dans une dédicace trouvée dans le théâtre de Dionysos, que nous avons
déjà évoquée“ : 'O δῆμος, Γάιον Καίσαρα Σεβαστοῦ ὑιὸν νέον "Aon. A cette occasion, le temple devait étre devenu le centre des manifestations honorifiques, sinon d'un hommage cultuel, à l'égard du petit-fils d' Auguste : nous supposons en particulier des sacrifices et des voeux pro salute et reditu C. Caesaris à l'exemple de ceux célébrés à Messéne par P. Cornelius Scipio. Le lien entre ce monument sacré et l'idéologie impériale se confirme par une dédicace mutilée d'Acharnai commémorant un don offert à Arés et à Auguste par le
déme attiquef : [ἀγαθῇ τύχῃ. "Exi ἱερέως} τοῦ Ἄρεως ᾿Απολλοφάνου [rod . . 7... Laxogevövr]wv Θεοξένου τοῦ Δημητρίου
[xoi . .... an... τοῦ ᾿Απο]λλωνίου, ἐπωνύμου δὲ τῆς [πόλεως ἄρχοντος... ^5... ], τὸ κοινὸν τῶν ᾿Αχαρνέων ἀντὶ
5.
[......... Ben
Ἰχαριστήριον "Apec καὶ ZeBaotay vac
[----1------2--------- Jos Διογνήτου ᾿Αχαρνεὺς ἐπόει. Il semble probable que peu aprés le transfert de leur temple à Athénes, les Acharneis consacrérent dans le téménos dépourvu d'édifice sacré un autre monument votif, selon toute vraisemblance une statue du dieu signée par un sculpteur local. Mais nous pourrions également ! J. H. Croon, ANRW II, 17.1 (1984) 250 ; J. Scheid, Romulus, 385-87 ; P. Zanker, Macht, 198-204. ? Ovide, Ars amatoria I, vv. 177-228. G. W. Bowersock, dans Caesar Augustus, 169-88, en particulier 170-76, cite
d'autres sources se référant à cette assimilation ; voir aussi C. B. Rose, « The Parthians in the Augustan Rome », AJA 109 (2005) 21-75, en particulier 45-50, et P. Gros, « Un programme augustéen : le centre monumental de la colonie d'Arles », JdAI 102 (1987) 339-63, figs 1-21, en particulier 361. Le jeune prince fut envoyé en Orient en téte d'une grande mission destinée à châtier les Parthes et à soutenir Artavasde dans sa lutte pour la conquête d’Armenie, qui
avait quitté le protectorat romain. Pour la date de son départ, voir F. E. Romer, « A Numismatic Date for the Departure of C. Caesar ? », TAPhA 108 (1978) 187-202, qui opte pour le I“ août 2 av. J.-C. ; en revanche, Halfmann, Itinera, 27-28 et 166-68, et F. Hurlet, Collégues, 133-34, préfèrent le 29 janvier 1 av. J.-C.
H.
? W. B. Dinsmoor, Hesperia 9 (1940) 49-50 ; H. A. Thompson, Agora XIV, 165. * IG I? 3250 (M. et E. Levensohn, Hesperia 16 [1947] 68-69) ; E. W. Bodnar, Cyriacus, 164-65 (SEG 21 [1965] 702). P. Gros, « Les autels des Caesares et leur signification dans l'espace urbain des villes julio-claudiennes », dans R. - Etienne et M.-Th. Le Dinahet (éds), L'espace sacrificiel dans les civilisations méditerranéennes de l'Antiquité. Actes du Colloque tenu à la Maison de l'Orient (Lyon, 4-7 juin 1988), (Lyon 1991) 179-86, en particulier 181, pense qu'il s'agissait d'un autel. P. Graindor, Athénes 1, 50-51, suivi par W. B. Dinsmoor, Hesperia 9 (1940) 49-50, R. E. Wycherley, Agora III, 55, et H. A. Thompson et R. E. Wycherly, Agora XIV, 163, datent l'inscription de 2 apr. J.-C., aprés les victoires militaires de Caius César en Orient et la prise d'Artagira. Par contre, F. E. Romer, TAPA 108 (1978) 201-202, n. 35, et G. W. Bowersock, op. cit., 172-73, constatent que la salutation de Caius César d'Arés implique une visite en personne du jeune prince à Athénes aprés le 12 mai 2 av. J.-C., d'autant plus qu'y sont trouvées des dédicaces en l'honneur de ses compagnons, M. Lollius et L. Domitius Ahenobarbus (IG 11? 4139, 4140, 4144). Cf. A. J. S. Spawforth, dans Romanization, 186-88, dissocie le temple athénien du culte impérial.
5 Voir infra, p. 183. * IG IF 2953. L. Robert, Etudes épigraphiques, 295 ; H. A. Thompson et R. E. Wycherley, Agora XIV, 165, considerent cette dédicace comme « a thank-offering of the Acharnian community to Ares and Augustus for the completion of a timely rescue operation » ; W. B. Dinsmoor, Hesperia 9 (1940) 51, suppose que le monument
ait été transporté d'Athénes à Acharnai, où il a été trouvé.
votif
LA TOPOGRAPHIE DU CULTE IMPERIAL
113
tenter une autre supposition : si l'hypothése d’I. Beck, selon laquelle l'effigie cultuelle d’Ares d'Acharnai, dont la plus fidéle reproduction connue est un relief hellénistique provenant de cette region', aurait été transférée à Rome sous Auguste (et pas à une époque antérieure) et qu'elle aurait servi de modéle à celle de Mars Ultor sur le forum Augustum, est correcte?, le don évoqué dans la dédicace acharnienne pourrait étre la statue de culte du dieu ou encore une réplique transférée à Rome pour le temple augustéen. Un peu plus tard, entre 19 et 23 apr. J.-C., Drusus le Jeune fut également honoré en nouvel Arés à Athénes, peut-étre dans des circonstances analogues. L'assimilation rappellait, comme nous l'avons évoqué, les conflits dynastiques entre Caius César et Tibére pour la succession d'Auguste deux décennies plus tôt. L'intégration du culte impérial dans l'espace sacré de l'Attique Le déplacement du temple d'Arés n'était pas un cas isolé de la réorganisation urbanistique d'Athénes sous le Haut-Empire. Il faisait partie du programme édilitaire de la cité consistant dans le transfert des édifices sacrés anciens sur l'agora. En effet, des éléments architecturaux appartenant aux temples ruraux de la période classique des démes attiques de Sounion et de Thorikos*, qui portent également des lettres de maçons de l'époque impériale, ont été découverts en remploi dans un mur défensif du III s. apr. J.-C. à l'est du portique d’Attale. Celui-ci fut construit assez rapidement avec les débris de nombreux monuments détruits de l'agora, après la destruction d’Athenes par les Hérules en 267 apr. J.-C.5. Ainsi, il a été constaté que des parties des temples de Poséidon et d'Athéna de Sounion furent réutilisées respectivement dans la reconstruction du temple d'Arés et du temple dit sud-est, qui donnait sur la voie des Panathénées. Des colonnes ioniques et des chapiteaux d'un monument inachevé et non identifié de Thorikos furent également remployés dans la façade d'un temple distyle, élevé sur un podium (11x21 m environ), dit sud-ouest, dont quelques blocs de la fondation préservés in situ ont été découverts au nord du portique médian, entre l'Odéon d'Agrippa et la Tholos à l'ouest de l'agora. La datation ne peut pas étre assurée, mais la nature du mortier suggère le début de la période impérialef. Il est possible que la construction de ce dernier temple de dimensions considérables, étant donné que la cella est la plus grande de celles de tous les autres temples dans et autour de l'agora, s'inscrit dans le cadre édilitaire du culte impérial. En raison d'une dédicace en l'honneur de Livie assimilée à Artémis ou Athéna
! Le bas-relief en téte de la stéle d'un décret d'Acharnai du IV* s. av. J.-C. représente Arés en pleine tenue militaire
(cuirasse à ptéryges, chlamyde, grand bouclier rond et lance), couronné par Athéna Areia vétue du péplum, avec égide et gorgoneion, et tenant, sauf la couronne qu'elie dépose sur la téte du dieu guerrier, elle aussi un bouclier rond (G. Daux, op. cit., en particulier pls III-IV ; I. Beck, ci-dessous, 92 et 172, n? 210). ? 1. Beck, Ares in Vasenmalerei, Relief und Rundplastik (Francfort-sur-le-Main, Berne, New York, Nancy 1984) 93, 103-10 et 126-27 ; C. C. Vermeule, Images, 60, pl. XIX, fig. 32 ; K. Schefold, AntK 22 (1979) 101 ; P. Zanker, Macht, 198-204 ; cf. H. G. Martin, « Die Tempelkultbilder », dans M. Hofter et al. (éds), Kaiser Augustus und die verlorene Republik. Eine Ausstellung im Martin-Gropius-Bau (Berlin, 7. Juni-14. August 1988), (Berlin 1988) 251-63,
en particulier 255-57, Abb. 150-151. La statue originale de Mars Ultor sur le forum Augustum est aujourd'hui perdue, mais elle a été restituée d’après une réplique colossale et cuirassée du dieu datant de la fin de l'époque flavienne ou du début du régne de Trajan, conservée dans le musée Capitolin (S. Hobbold, Das Bild des Mars. Untersuchung zum römischen K riegsgott, thèse [Rheinischen-Friedrich-Wilhelms-Université de Bonn, 1995] 20-36 et 108, n? PS, Abb. 1, 3-5, 8-10). En ce qui concerne la statue du dieu dans le temple de l'agora d’Athenes, Pausanias, Attique, 8.4, rapporte Qu'elie était l’œuvre d' Alcaméne ; I. Beck, op. cit., 103-10, la reconnait dans le type iconographique d'Arés Borghese, alors que C. C. Vermeule, RIA, 429, suppose que le fils adoptif d'Auguste était représenté sous les traits d’Ares Borghese sans casque ; cf. Susanne Hobbold, op. cit., 86, trouve cette attribution peu plausible. ! Voir supra, p. 65. S. E. Alcock, Graecia capta, le temple.
195, pense que Drusus le Jeune reçut des honneurs cultuels dans
* La distance entre Athénes et les démes d'Acharnai, de Thorikos et de Sounion est respectivement de 12, 40 et 44 km (S. E. Alcock, Graecia capta, 192). 5 J. Travlos, Bildlexikon, 104, Abb. 149-153. * H. A. Thompson,
Hesperia 21 (1952) 90-91, pl. 20b-c, fig. 1; J. Travlos, Bildlexikon,
104, Abb.
149-153. Par
ailleurs, H. Mussche, Thorikos. A Mining Town in Ancient Attika (Gent 1998) 59, constate qu'à Thorikos « nothing has been found of Athena, Apollo, Artemis or Herakles (who did have a close link with mining) ».
114
MARIA KANTIREA
Boulaia!, qui a été trouvée devant la Tholos, plusieurs savants supposent que le temple sud-ouest
fut consacré à l'impératrice? :
Ἰουλίαν Σεβαστὴν ["Agteuuv] Βουλαί(]αν Τιβερίου [Καίσαρος]
Σεβαστοῦ μητέρα, [ὁ δῆμος καὶ] fi βουλὴ à ἐξ ᾿Αρείο[υ π]ά[γου]. Si cette hypothése est correcte, la statue en bronze de Livie, vraisemblablement sous les traits de la déesse, devait étre dressée soit devant l'entrée du prytanée soit dans le nouveau temple. La dédicace fut érigée par le peuple et l'Aréopage aprés la mort d'Auguste et avant 37 apr. J.-C., puisque Livie parait comme mére de Tibére. La restitution à la premiére ligne du nom de Αρτεμις et, par conséquent l'assimilation de l'impératrice à Artemis Boulaia, est due à 1. H. Oliver, qui s'est fondé sur le fait que la base a été découverte prés de la Tholos, à savoir le monument circulaire qui servait de siège à la tribu qui tenait la prytanie?. Nous connaissons par des décrets et des textes littéraires de la période hellénistique que les prytanes, avant qu'ils se rassemblent, sacrifiaient aux divinités patrôoi, ainsi qu'à Apollon Prostatérios, à Athena Archégétis et à Artémis Phósphoros et Boulaia*. Cette derniére épiclése était également donnée à deux autres déesses, Hestia Boulaia et Athéna Boulaia, toutes les deux associées au bouleutérion, qui se trouvait à proximité de la Tholos, où se réunissait le conseil des 600°. Or, il est possible que la dédicace à Livie évoquait l'association des membres de la domus Augusta à la déesse poliade d'Athénes et, dans ce cas, l'impératrice aurait plutót été assimilée à Athéna : Ἰουλίαν Σεβαστὴν ['A0nvàv] BovAa[(]av. Parmi les assimilations des Julio-claudiens aux divinités politiques d'Athénes comptaient bien évidemment celles d'Auguste à Zeus Boulaios et
de Claude à Apollon Patróos$. D'autres éléments architecturaux des monuments ruraux, qui ont été découverts sur l'agora d'Athénes, avaient été apparemment « recyclés » de la méme maniére, mais leurs fonctions précises restent incertaines’. Cette activité édilitaire, qui selon la céramique trouvée dans les fondations des édifices et les lettres de magons, date du début de l'Empire, transforma inévitablement l'apparence de l'espace public le plus important de la cité. En effet, la nouvelle
! M. Crosby, Hesperia 4 (1937) 464-65, n? 12, fig. 12, et R. E. Wycherley, Agora III, 136, n° 427, restituent les
Il. 1-3 comme il suit : Ἰουλίαν Σεβαστὴν | Boukafijav Τιβερίου | Σεβαστοῦ μητέρα (V. Ehrenberg et A. H. M. Jones, Documents, n? 89) ; mieux lue par J. H. Oliver, « Livia as Artemis Boulaia at Athens », CPh 60 (1965) [1967] 152) ; cf. U. Hahn, Frauen, 49, pense à tort qu'il s'agit de deux inscriptions différentes.
179 (SEG 22
? H. A. Thompson, Hesperia 21 (1952) 91 ; N. D. Papachatzis, Pausanias I, 195 ; M. C. Hoff, dans Romanization, 38 ; P. Baldassarri, « Programmi edilizi », 419 ; cf. S. E. Alcock, Graecia capta, 195, remarque que « the evidence is suggestive, but also inconclusive ». ? J. H. Oliver, CPh 60 (1965) 179 ; R. E. Wycherley, Agora III, 179-84.
* R. E. Wycherley, Agora III, 55-57. 5R. E. Wycherley, Agora III, 128-37, n* 387-388, 394, 397-398, 422-423 et 431-432. Demeter et Thémis portaient également l'épithéte Boulaia (D. J. Geagan, Hesperia 40 [1971] 96-97). SK.
Clinton,
dans
Romanization,
166-67 (SEG
47 [1997] 218;
AE
1998,
1269) : [Σεβαστὸν
Καίσ]ᾳρα
Δία
BovAall[ov, - - - Ἰ - - - ὁ ἱερε]ὺς αὑτοῦ xai à[yovoOétng ? | - - - xai κῆρυξ β]ουλῆς xai ó[figou Καλλιϊκρατίδης Συνδρόμου Τρικ]ορύσί[ιος - - - 1- - - ]. Agrippine l'Ancienne et son époux Germanicus étaient honorés des épithètes
de Hestia Boulaia et de Zeus Boulaios respectivement à Santorin des Cyclades (/G XIL3
Suppl.,
1392-1393).
Agrippine la Jeune portait, parmi d'autres, l'épiclése de nouvelle déesse Boulaia sur deux inscriptions de Mytiléne sur l'île de Lesbos (IG XIL2, 208 et 211). Hadrien fut également qualifié de l'épithéte Boulaios à Abia, une cité du
Péloponnèse (/G V.1, 1352 ; cf. A. Benjamin, Hesperia 32 [1963] 84 n? 53). Pour l'assimilation de Claude à Apollon Patróos, voir supra, pp. 76-77. ? J. Travlos, Bildlexikon, 104, Abb. 149-153. Un autre monument « errant », l'autel de Zeus Agoraios, qui, depuis le troisième quart du IV* s. av. J.-C., était érigée sur la Pnyx, fut déplacé également sur l'agora à l'est du Métróon. Se
basant sur les lettres de maçons qui, selon des critères paléographiques, datent du milieu du I" s. av. J.-C., H. A. Thompson, Hesperia 21 (1952) 92-93, pls 21a-b, suggére reconstruction de l'agora après la catastrophe syllanienne. En Th. L. Shear, Jr., Hesperia 50 (1981) 365, préfèrent plutôt une apr. J.-C., lorsque Auguste diminua les pouvoirs de l'ecclésia,
que ce transfert fut également lié aux activités revanche, J. Travios, 104, Bildlexikon, Abb. 146-148, datation vers la fin du I” s. av. J.-C. ou te début du I" dont Zeus était le dieu protecteur. Il est probable que
de et s. la
dédicace de la statue du prince en Zeus Boulaios par un héraut du conseil de 600 (voir la note précédente) faisait partie de cette intervention impériale, visant apparemment à renforcer le rôle de la boulé au détriment de ceiui de l'assemblée du peuple.
LA TOPOGRAPHIE DU CULTE IMPERIAL
115
structure architecturale de l'agora révélait le changement profond des institutions athéniennes
sous le principat et elle traduisait sur le plan topographique l'idéologie dominante tout en servant aux besoins du culte impérial naissant. L'abandon de la campagne et l'urbanisation, qui caractérisaient la vie sociale des régions grecques sous le Haut-Empire, peuvent expliquer en
partie la saturation du centre urbain en monuments. Pourtant, un décret de cette période se référant à la restauration de 80 sanctuaires environ, qui se situaient dans la cité d'Athénes, aux alentours de l'Attique, au Pirée, ainsi que sur l'ile de Salamine, témoigne de la volonté de maintenir et de préserver aussi bien l'espace civique que rural. Le document concernait trois types de territoires sacrés et séculaires, qui furent devenus ager privatus pendant la basse époque hellénistique : des temples (ἱερά), des sanctuaires (τεμένη) et des propriétés publiques (δημόσια ὄρη et δημόσιαι οἰκίαι)". Plusieurs datations différentes ont été proposées pour ce décret si important pour la topographie de l'Attique, s'échelonnant du début du I” s. av. J.-C. jusqu'à la fin du II^ s. apr. J.-C. J. H. Oliver rapproche le document athénien d'un dossier épigraphique de Cymé se référant à une décision d'Auguste et d'Agrippa de 27 av. J.-C. de rendre des territoires civiques et sacrés sous le contrôle des cités’. S'appuyant sur des données archéologiques et prosopographiques des archontes locaux mentionnés dans le décret athénien, en particulier sur le fait que Salamine avait été rendue à Athénes par le fameux Syrien, C. Iulius Nicanor nouveau Homère et nouveau Thémistocle, G. R. Culley et S. E. Alcock optent pour une datation entre 10/9 et 3/2 av. J.-C. Ils considérent également que l'année 27/26 av. J.-C. proposée par H. Oliver est tres haute, étant données les relations plutót inamicales entre les Athéniens et l'empereur pendant la première décennie aprés Actium*. Par contre, Th. L. Shear, Jr. penche pour une datation sous le régne de Claude, prenant en considération le vaste programme de rapatriement à Athénes des statues et d'autres oeuvres d'art, que cet empereur inaugura dés son accession au pouvoir et auquel les nombreuses dédicaces athéniennes à Claude donateur et restaurateur faisaient sans aucun doute allusion’. Nous croyons que la deuxième datation est la plus probante, puisqu'elle s'accorde mieux aux données archéologiques de l'agora concernant le déplacement des temples. Mis en place sous Auguste, ce projet se développa sous ses successeurs, en particulier sous Claude, sous le règne duquel date d'ailleurs la reconsécration à la déesse Livie du temple de Némésis à Rhamnonte, un déme attique au nord-est d'Athénes, comme en témoigne l'inscription dédicatoire gravée sur l'architrave est‘:
Ὁ δῆμος,
5.
θεᾶι Λειβίαι, στρατηγοῦντος ἐπὶ] τοὺς önkeliltag τοῦ καὶ ἱερέως θεᾶς "Po[un]s κ[α]ὶ Σεβασ[τ]οῦ Καίσαρος [Anu]ootoótov [τοῦ Διονυ]σίου Παλληνέως, ἄρχοντος δὲ [Αντιπτάτρου] τοῦ ᾿Ανετι»πάτρου Φλυέ[ως vlewtépou.
La date exacte de la dédicace est devenue l'objet de vives discussions entre les savants, mais il s'avére que l'édifice fut probablement réparé et reconsacré à la nouvelle diva en 45/46 apr. J.-C., trois ans aprés son apothéose officielle à Rome en 41/42 apr. J.-C.". En outre, un grand
! S. E. Alcock, Graecia capta, 192-96, donne aussi d'autres raisons pour ce phénomène. 2 IG IP 1035 (le nombre de 80 est restitué, seulement les noms de 52 territoires ont été préservés sur la pierre) ; G. R. Culley, « The restoration of sanctuaries in Attica : /G IP 1035 », Hesperia 44 (1975) 207-23, pls 45-49 ; id., « The restoration of sanctuaries in Attica, II », Hesperia 46 (1977) 282-98. ? J. H. Oliver, « On the Hellenic policy of Augustus and Agrippa in 27 B.C. », AJPh 93 (1972) 190-97. * G. R. Culley, Hesperia 44 (1975) 217-23; S. E. Alcock, Pour C. Iulius Nicanor, voir infra, p. 177.
Greacia capta, 256, n. 31 ; C. Böhme, Princeps, 71-75.
5 Th. L. Shear, Jr., Hesperia 50 (1981) 365-68 ; évidemment, le même auteur place la carrière de C. Iulius Nicanor pendant cette période. Pour les évergésies de Claude et les honneurs qu'il regut à Athénes, voir supra, pp. 78-81. $ Planche XIII. ©. Broneer, AJA 36 (1932) 397-400 ; IG IF 3242 ; J. H. Oliver, Expounders, 85 n. 18 ; J. Pouilloux, La forteresse de Rhamnonte (Paris 1954) 156-57, n? 46 ; W. B. Dinsmoor, Hesperia 30 (1961) 186-94 (cf. SEG 19 [1963] 202) ; V. Petrakos, «“᾿Ὡρωπός », 329 ; M. M. Miles, Hesperia 58 (1989) 236-39. Pour le temple, voir H. Knell,
« Vier attische Tempel klassischer Zeit. Zum Problem der Baumeisterzuschreibung », AA 88 (1973) 94-114, Abb. 112. Pour le dème de Rhamnonte, voir J. Travlos, Bildlexikon Attika, 388-90, Abb. 491-502. ? La solution du probléme repose sur l'identification de l'archonte éponyme, dont le nom est mal préservé sur la dernière ligne de l'inscription. Restituant [Αἰολίωνος} 'Av«ti»tótoov, dont la charge se place dans le dernier tiers du
116
MARIA KANTIREA
autel de marbre, dont plusieurs fragments ont été trouvés devant le temple portant une inscription mutilée en l'honneur de Claude, indique que le prince y recevait également des sacrifices. Pausanias, qui avait visité le sanctuaire au milieu du II* s. apr. J.-C., ne fit aucune mention du culte de Livie, alors qu'il consacra plusieurs paragraphes à l'histoire du temple et de la statue cultuelle de la déesse, chef-d'œuvre d'Agoracritos. Malgré ce fait, son rapport est intéressant, dans la mesure oü il révéle que l'institution du culte de Némésis dans cet endroit, au V* s. av. J.-C., avait été réalisée grâce à l'intervention divine favorable, qui assura aux Grecs l'expulsion des Perses en dehors de l'Attique pendant la première expédition médique?. Dans ce contexte, la reconsécration du temple de Némésis à Livie constitue un autre exemple révélateur de l'intégration du culte impérial dans le contexte religieux de l'Attique, marqué par le discours symbolique des victoires grecques sur des peuples orientaux, sur lequel nous
revenons dans la suite’. Il devient évident qu'Athénes cherchait toujours à attirer l'attention et à soulever l'admiration des Romains en se transformant soit en un grand musée, soit en une grande école de philosophie à tel point qu'un interlocuteur de Cicéron pouvait constater qu'il n'y avait pas de limites dans cette cité, car on trouvait partout des traces historiques*. Or, toute activité de reconstruction et de reconsécration des temples anciens au culte impérial naissant ne peut pas étre seulement expliquée par le manque de fonds ou envisagée dans le cadre du classicisme, qui caractérisait l'art de l'époque julio-claudienne. Il s'agit plutót d'une initiative consciente de la part des Athéniens de flatter les empereurs en associant leur nom ou encore en abritant leur culte dans des édifices qui avaient été construits pendant la période la plus illustre de leur histoire, c'est-à-dire au cours du V* s. av. J.-C. Cette renaissance d'une époque glorieuse, soit par le biais de l'art néoattique, soit à travers la réutilisation des monuments classiques, constituait une sorte de réponse culturelle d' Athénes à la souveraineté politique de Rome. La dédicace à Néron de la demeure d'un ancien tyran de Sicyone Pausanias rapporte qu'à son époque la demeure de Cléon, qui fut tyran de Sicyone au début du III s. av. J.-C., était consacrée aux empereurs romains : τῷ δὲ τῆς Πειθοῦς ἱερῷ τὸ ἐγγὺς I s. apr. J.-C. (P. Graindor, Chronologie,
103-104, n? 70), O. Broneer, AJA 36 (1932) 397-400, date l'inscription du
court règne de Gaiba et I. Kirchner, commentaire sur IG IF 3242, aprés le milieu du I" s. apr. J.-C. W. B. Dinsmoor, Jr.,
« Rhamnountines
Fantasies », Hesperia
30 (1961)
179-204,
pl. 32, en particulier
193-94,
sans accepter cette
restitution, place la dédicace sous Nerva, période pendant laquelle les relations de la famille d'Atticus de Marathon, dont les membres assumaient souvent des sacerdoces du culte impérial (voir infra, pp. 172-75), avec la nouvelle dynastie impériale furent améliorées apres la mort de Domitien. En revanche, J. H. Oliver, Expounders, 85, n. 18, suivi par V. Petrakos, « 'Qourtóc », 329, et M. M. Miles, Hesperia 58 (1989) 236-39, restitue [Αντιπάτρου)
τοῦ
"Avnätgov Φλνέ[ως ν]εωτέρου, père d'Aiolion, dont l'archontat éponyme date de l'année 45/46 apr. J.-C. (J. H. Oliver, Hesperia 11 [1942] 83, n. 23a ; pour le stemma de cette famille, voir W. B. Dinsmoor, op. cit., 189-92). Etant donné que Livie fut divinisée par son petit-fils, l'empereur Claude, en 41/42 apr. J.-C. (G. Grether, AJPh 67 [1946]
246 ; J. Scheid, Romulus, 422-23 ; A. A. Barrett, Livia, 222-25), la datation proposée par J. H. Oliver est, du point de vue chronologique, la plus proche de l'apothéose de l'impératrice (S. E. Alcock, Graecia capta, 256, n. 30 ; cf. O. Broneer, op. cit., 399-400). Le fait qu'un stratége des hoplites servait à dater la nouvelle consécration renforce une datation claudienne, puisque sous Auguste et Claude, les stratèges des hoplites étaient étroitement associés au culte impérial à Athenes (Th. C. Sarikakis, Hoplite General, passim ; D. J. Geagan, dans Romanization, 21-24). Dans une monographie récente sur le culte impérial à Athénes sous Auguste et les Julio-claudiens, F. Lozano, Atenas, 28, pense que le temple fut consacré à Livie avant la mort d'Auguste, vu ja nomenclature de l'impératrice ; si c'était le cas, il faudrait reconsidérer les listes chronologiques des archontes éponymes et des stratèges des hoplites à Athènes pendant la premiere moitié du I" s. apr. J.-C. Cf. C. C. Vermeule, RIA, 433, suggère qu'un monument fut dédié à Livie après son apothéose par Claude à Corinthe, mais le témoignage que nous possédons actuellement n'est pas explicite (Corinth VIIL3, 55 : [Div]ae Aug[ustae av]ae | [Ti(beri) C]laudi Cae[saris | Aug]u[sti Germani]ci.). ! [IG IP 3275 ; 1. Pouilloux, op. cit., 156-57, n? 47 (J. M. Höjte, Statue Bases, 310, n? 103 ; cf. W. B. Dinsmoor, Hesperia 30 [1961] 194) ; mieux restituée apres la découverte d'autres fragments par V. Petrakos, PAAH 1979, 23,
fig. 10 (SEG 31 [1981] 165) ; id., PAAH
1982. 158-59, n? 1, fig. 9, pl. 100a ; id., « Ὥρωπός », 330-31, fig. 7 (SEG 34
{1984) 181) : IOIMETEXON I [- - - ᾿Τιβε]ρίῳ Κλαυδίῳ [Καίσαρι | Σεβαστ)ῶι Γερμανικῷ. ? Pausanias, Attique, 33.2-8. M. Kajava, « Livia and Nemesis », Arctos 34 (2000) 39-61, insiste sur la notion de la vengeance, qui marqua le caractére de la déesse grecque, surtout dans le cadre des guerres médiques, et il remarque que ce théme resurgit sous Claude en raison de la menace parthique.
* Voir infra, pp. 119-25. * Cicéron, De finibus, 5, 2.5 : quamquam aliqua hitoria vestigium ponimus.
id quidem infinitum est in hac urbe ; quacumque
enim ingredimur,
in
LA TOPOGRAPHIE DU CULTE IMPERIAL
117
τέμενος ἀνειμένον βασιλεῦσι Ῥωμαίων οἰκία ποτὲ ἦν Κλέωνος τυράννου"... πρὸ ταύτης τῆς
οἰκίας ἡρῷόν ἐστιν ᾿Αράτου μέγιστα Ἑλλήνων ἐργασαμένου τῶν ἐφ᾽ αὑτοῦ". Situé prés du sanctuaire de Peithö, le téménos devait être placé au sud-est du théâtre hellénistique et à l'entrée de l'agora de la cité, comme en témoigne la découverte dans le méme quartier d'un édifice identifié au bouleuterion?. Selon le récit du Périégéte, devant la maison hellénistique se situait le tombeau de l'évergéte local Aratos, qui fut héroïsé par ses concitoyens grâce à ses vertus et à ses bienfaits : il restaura les institutions démocratiques de Sicyone aprés avoir aboli la tyrannie en 251 av. J.-C., alors que, par la suite, en sa qualité de stratége de la confédération achéenne, il libéra plusieurs villes péloponnésiennes et la Mounichie d'Athénes des garnisons du roi macédonien Antigone Gonatas. Aprés sa mort, les Sicyoniens lui rendirent un hommage de fondateur : avec la confirmation de l'oracle de Delphes, ils firent enterrer son corps dans l'agora de leur cité, malgré la loi ancienne qui interdisait les inhumations dans les murs’. Son tombeau devint un héróon, dit Arateion, sur lequel le nouveau héros bénéficiait d'un culte solennel qui allait durer jusqu'à l'époque de Plutarque. Bien qu'à cette période les cérémonies aient manqué de l'éclat des époques antérieures, l'auteur grec mentionne que les Sicyoniens firent deux sacrifices annuels : le premier était accompli le jour de l'anniversaire du bienfaiteur par son prétre, tandis que le second, qui avait lieu le jour anniversaire de la libération de la cité, était assuré par le prêtre de Zeus Sôter. Ce dernier faisait partie de la fête trés importante des SÓtéria, à laquelle étaient invités des artistes dionysiaques, alors que la cérémonie était clôturée par une procession sacrée, composée d'enfants et d'éphébes conduits par le gymnasiarque, de magistrats locaux couronnés et du corps des citoyens“. Méme si le témoignage de Pausanias ne l'impose pas d'évidence, certains éléments du culte d'Aratos incitent à associer les festivités en son honneur à la visite de Néron à Sicyone. Selon le rapport de Plutarque, les cérémonies hellénistiques de la libération de la cité étaient fétées « le cinquiéme jour du mois Daesios que les Athéniens nomment Anthestérión »*. Dans le calendrier romain, ce mois correspondait à la fin de février et au début de mars et, donc, il coincida avec la date supposée du départ de Néron de Gréce pour l'Italie. Or, ayant prononcé son fameux discours à Corinthe le 28 novembre 66 (ou 67) apr. J.-C. proclamant la liberté aux Grecs, l'empereur devait passer par Sicyone peu de temps avant que la cité célébrât les fêtes de sa propre libération, auxquelles pouvaient aisément étre ajoutées les cérémonies en l'honneur du nouveau libérateur. Il faut noter, à cet égard, que sur une émission exceptionnelle locale, la représentation de l'arrivée triomphale du prince en guise d'un jeune athléte nu marchant et levant le/les bras au-dessus de la téte, dans la ville, fut une résurgence du méme type qui apparaissait habituellement sur les monnaies hellénistiques de Sicyone. Dans cette hypothèse, il semble probable que la maison de l'ancien tyran fut consacrée à Néron Zeus Libérateur, en raison de sa proximité avec l’Arateion et du rituel accompli autour du monument funéraire du héros historique. La sacralisation d'un monument séculaire, marqué par l'orgueil de la tyrannie, à travers sa dédicace au prince grand évergéte des Grecs, inaugura l'institution du culte impérial dans la cité. Le principal instigateur devait étre Polycrates de Sicyone, un descendant prétendu du grand libérateur hellénistique, à qui Plutarque dédia d'ailleurs la Vie d’Aratos’. Une ' Pausanias, Corinthie, 8.1. ? N. D. Papachatzis, Pausanias II, 102-103 ; R. Trummer, Denkmäler, 26. Le bouleutérion supposé se trouve au site dit Kokkinia, à l'ouest du village Vassiliko et pas loin de la colline, qui, aprés la reconstruction de Sicyone par Démétrios Poliorcéte, fut transformée en acropole de ia nouvelle cité (A. Philadelpheus, « Note sur le bouletérion (?)
de Sicyone »,
BCH 50 [1926] 174-82, figs 1-4 ; A. Griffin, Sikyon [Oxford 1982] 10-13, fig. 2).
? Après l'assassinat de son père Cleinias par Abantidas, un candidat à la tyrannie, Aratos se réfugia à Argos, à l'âge de sept ans, où il reçut une éducation libérale. Ennemi acharné des tyrans qui se succédèrent à Sicyone (Abantidas, puis Paséas pére d'Abantidas, enfin Nicocles), il parvint avec un petit nombre de ses concitoyens à pénétrer dans la cite et à expulser le dernier tyran. Par la suite, il appela les citoyens réunis au théátre par la voix du héraut à la liberté. Il mourut à Egion en 213/212 av. J.-C. (Plutarque, Aratos, 53.1-3 ; Pausanias, Corinthie, 8-9.5). F. W. Walbank, Aratos of Sicyon (Cambridge 1933) ; A. Griffin, op. cit., 79-87.
* Plutarque, Aratos, 53.4-7, donne une description détaillée de ces cérémonies. K. Buraselis, « Political gods », 194. Cf. L. R. Taylor, Divinity, 34, A. D. Nock, Essays II, 581, cf. 576, Ph. Gauthier, Cités, 60-61, et S. E. Alcock, AJA 95 (1991) 457, pensent que le culte avait toutes les caractéristiques d'un culte divin et pas héroïque.
5 Piutarque, Aratos, 53.5.
* BMC (Peloponnesus), 47, n* 135-137, pl. viii.20. ? Plutarque, Aratos, 1.
118
MARIA KANTIREA
inscription de Delphes du milieu du IF s. apr. J.-C. préserve, à notre avis, l'investiture des sacerdoces impériaux par les membres de sa famille : les Amphictyons et les Achéens honorérent d'une statue érigée dans le sanctuaire d'Apollon la grand-prétresse du culte impérial dans le koinon achéen, Tib. Claudia Polycrateia Nausica de Sicyone, qui était fille du grand-prêtre et helladarque à vie, Tib. Claudius Polycrates, et de la grand-prétresse Tib. Claudia Diogeneia'. En ce qui concerne le déclin des fétes à la fin du I* s. apr. J.-C., Plutarque nous donne peutétre une explication en disant « qu'il subsiste encore maintenant en ces jours-là quelques petits vestiges des cérémonies d'autrefois, conservés par un sentiment de piété, mais la plupart de ces honneurs solennels ont cessé par l'effet du temps et des circonstances changeantes »°. Les motifs de leur décadence suggérés par l'auteur grec (ὑπὸ χρόνου xai πραγμάτων ἄλλων ἐκλελοίπασιν) doivent être cherchés dans l'association des Sôtéria aux célébrations temporaires, qui suivirent la proclamation téméraire de la liberté par Néron et qui ne depasserent pas la courte période pendant laquelle l’Achaïe jouissait du bienfait impérial. L'exemple de Sicyone se préte au parallélisme de la réutilisation sous l'Empire du Trésor de Minyas à Orchoméne de Béotie?. Il s'agit d'un tombeau votité, mycénien du XV?* s. av. J.-C. qui, pendant l'époque hellénistique, avait servi d’heröon‘. Le monument était encore visible à l'époque de Pausanias, qui nous fournit une description architecturale en remarquant que c'était un miracle sans pareil en Grèce et ailleurs). Les fouilles réalisées à l'intérieur du monument ont mis au jour une base de statue avec une inscription mutilée portant le titre de Σεβί- - - ]*. Il est
difficile de préciser l'époque pendant laquelle cet édifice, situé d'ailleurs à proximité de la ville, fut associé au culte impérial, d'autant plus que le Périégéte n'en fait aucune mention et que les dédicaces aux empereurs provenant d’Orchomene sont trés rares par rapport à celles trouvées dans d'autres cités béotiennes. Bien que la typologie architecturale et les fonctions des deux monuments de Sicyone et d’Orchomène soient différentes, leur réutilisation sous l'Empire comportait des points communs qui tiraient leurs origines à la basse époque hellénistique, lors des changements politiques et institutionnels au sein de la cité caractérisés, en particulier, par la volonté des élites locales d'annoncer et de légitimer leur róle dominant dans les affaires civiques. Les cultes publics rendus aux bienfaiteurs issus de l'aristocratie grecque par les communautés reconnaissantes contribuaient à la réorganisation sociale de la cité et à l'augmentation du prestige de la classe dirigeante, la seule d'ailleurs qui pouvait faire des actes d'évergésie. Hormis leurs bienfaits, ces notables confirmaient leur supériorité par rapport à leurs concitoyens et ils légitimaient leur pouvoir en s'appuyant sur la mémoire collective du passé. Cela se traduisait par l'invention des généalogies fictives, qui, souvent, remontaient jusqu'aux dieux, aux héros et aux rois mythiques et historiques, et par le culte heroique de leurs ancétres. L'adoption de la vénération des monarques hellénistiques et, plus tard, des représentants de Rome était associée d'une certaine manière à de telles sacralisations’. La réutilisation de la maison d'Aratos à Sicyone et du trésor de Minyas à Orchomene de Béotie pour les besoins du culte des empereurs refletait, sur le plan ! Syl? 846. Les membres de cette famille se rencontrent également sur une inscription de Sicyone (M. Kantiréa, « Une famille sacerdotale du culte impérial de Sicyone », dans Pathways to Power : Civic Elites in the Eastern Part of
the Roman Empire. Workshop held at the Italian Archaeological School at Athens ? Piutarque, Aratos, 53.7. * S. E. Alcock, Graecia
capta,
198, remarque
[December 2005], [à paraître]).
à ce propos qu'il « witness the bizzare spectacle of an emperor
worshipped in a royal tomb somme fifteen years old ». * Planche XXI. O. Pelon, Tholoi, tumuli et cercles funéraires. Recherches sur les monuments funéraires de plan circulaire dans l’Egée de l’âge du Bronze (IIT et IF millénaires av. J.-C.), BEFAR 229 (Athènes 1976) 414-16. S. E. Alcock, Graecia capta, 183, fig. 64 ; ead., « Tomb Cult and the Post-Classical Polis », AJA 95 (1991) 447-67, constate qu'en Grèce, depuis la fin de l'époque classique et pendant toute la période hellénistique, des tombeaux de l’âge du bronze étaient réutilisés pour des pratiques cultuelles.
* Pausanias, Béotie, 38.2 : θησαυρὸς δὲ ὁ Μινύου, θαῦμα ὃν τῶν ἐν “Ἑλλάδι αὐτῇ καὶ τῶν ἑτέρωθι οὐδενὸς ὕστερον, πεποίηται τρόπον τοιόνδε: λίθου μὲν εἴργασται, σχῆμα δὲ περιφερές ἐστιν αὐτῷ, χορυφὴ δὲ οὐκ ἐς ἄγαν ὀξὺ ἀνηγμένη: τὸν δὲ ἀνωτάτω τῶν λίθων φασὶν ἁρμονίαν παντὶ εἶναι τῷ οἰκοδομήματι. 5 S. Lauffer, Chiron 10 (1980) 174-75, n° 19 (SEG 30 [1980] 453). Cf. une autre inscription fragmentaire d'Orchomène, publiée par id., Chiron 6 (1976) 36, n? 36, Taf. 4.13 : ION K, pour laquelle l'éditeur tente, sous réserve, une restitution comme [Τιβέρ]νον K[aícaga) ou [KXao5]vov K[atoaoa].
? K. Buraselis, « Political gods », 185-97 ; S. E. Alcock, AJA 95 (1991) 456-58 ; voir aussi G. Herman, Ritualised friendship and the Greek city (Cambridge
1987) 162-65.
LA TOPOGRAPHIE DU CULTE IMPERIAL
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édilitaire, les décisions prises par les élites gréco-romaines, en l'occurrence les descendants d'Aratos dans le premier cas, visant à faire intégrer le nouveau pouvoir impérial dans leur propre discours symbolique.
Monuments athéniens de caractére politique : histoire grecque et idéologie impériale La mémoire des guerres médiques : l'annexe du portique de Zeus Eleuthérios sur l'agora d'Athénes Bien que, comme nous l'avons déjà mentionné, le projet de l'achévement du temple à
l'Olympieion ait été abandonné, soit à cause des énormes dépenses financiéres qu'une telle reconstruction grandiose pouvait exiger, soit encore pour d'autres raisons qui nous échappent, l'association d'Auguste à Zeus se réalisa dans un nouveau monument à Athénes. Au début de l'Empire, une partie du côté méridional de la petite colline d'Agoraios Colonos sur l'agora de la cité fut creusée pour la construction d'un édifice bipartite de maniére que celui-ci formät une sorte d'annexe de l'ancienne stoa de Zeus Eleuthérios. Les deux chambres rectangulaires de dimensions identiques (16,70 m x 15,30 m) avaient chacune un pronaos distyle in antis, alors que les traces des pilastres, qui avaient été surmontés d'une architrave, confirment l'ajustement des portes entre le pronaos et le sékos. A l'intérieur des chambres, un banc courait tout au long des
murs'. La structure architecturale de deux cellas distyles in antis, semblable à celle des édifices religieux, et l'érection d'un grand autel en marbre (13,25x7,20 m) devant le portique impliquent que l'annexe fut construite pour servir aux fonctions cultuelles. Son attribution au culte impérial résulte notamment de la découverte dans la chambre méridionale des fragments d'une grande base de statue (1,275x3,98 m) portant une inscription mutilée, qui, selon des critéres paléographiques, date du début de l'Empire? :
‘O δήμίος - - - - - - - ] οὐ υἱὸν [- - - - - - - - ]. Eu égard à la forme de la filiation, qui se retrouve sur nombre d'inscriptions honorifiques du début de l'Empire, il devient évident qu'il s'agissait d'une dédicace du peuple athénien à un personnage romain, voire impérial, probablement à Auguste lui-méme, fils du divin Jules César. Ainsi, on pourrait la restituer de la sorte :
Ὁ δῆμίος, αὐτοκράτορα Καίσαρα] [θε]οῦ υἱὸν [θεὸν Σεβαστόν]. La surface de la base préserve les traces d'une statue pédestre debout, plus grande que la taille humaine et, en outre, six trous, dont les quatre servaient d'appui à un objet, tandis que les deux autres plus petits étaient utilisés probablement pour l'insertion d'une lance que le personnage honoré devait avoir tenu de la main droite. La longueur de la base indique qu'elle avait supporté deux autres statues de mêmes dimensions’. La construction de l'annexe derriére l'ancien portique de Zeus Eleuthérios, lequel lui servait en quelque sorte de propylée, montre que l'architecte essaya de faire associer le fonctionnement des deux édifices. La particularité de la stoa de Zeus Eleuthérios par rapport aux autres monuments du méme genre sur l'agora athénienne consistait dans son double caractére à la fois ! Planche III. H. A. Thompson, Hesperia 6 (1937) 59-77, figs 36-40 ; id., « The annex to the Stoa of Zeus in the Athenian Agora », Hesperia 35 (1966) 171-87, figs 1-4, pls 55-58 ; J. Travlos, Bildlexikon, 527-33, Abb. 665-672 ; H. A. Thompson et R. E. Wycherley, Agora XIV, 102-103, pl. 8 ; P. Baldassarri, Edilizia, 142-52, fig. 28, tav. XXVIII-
XXX. La datation a été définie par la céramique de l'époque augustéenne trouvée dans les fondations et par d'autres indices architecturaux. A cette occasion, le portique de Zeus Eleuthérios fut pavé en marbre pentélique. Le pavement devait étre contemporain d'un autel de Zeus construit en poros en remploi (13,25x7,20 m) devant le portique.
? Musée de l'agora, n? d'inv. 1 4268. H. A. Thompson, Hesperia 6 (1937) 61-63, figs 37-38 ; id., Hesperia 35 (1966) 174 et 181, figs 2-3, pls 56 et 57c ; H. A. Thompson et R. E. Wycherley, Agora XIV, 103. En outre, dans la cella méridionale a été découverte une autre base composée de blocs de calcaire en remploi semblables à ceux des
fondations des murs de l'annexe. 3 P. Baldassarri, Edilizia, 145.
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MARIA KANTIREA
religieux et civique. Sa construction commenga, selon les données archéologiques, dans les années 430-421 av. J.-C. au méme endroit où, auparavant, avait été situé un temple archaïque plus ancien. Ses façades en forme de II, semblables à celles d'un temple prostyle, l'existence des Victoires en tant qu'acrotéres, ornements qui, le plus souvent, complétaient la décoration plastique des édifices sacrés, ainsi que sa consécration à Zeus, dont la statue colossale était dressée devant la stoa, impliquent que le monument n'avait pas seulement les fonctions habituelles d'un portique, c'est-à-dire lieu de rencontres et abri contre du mauvais temps, mais qu'il fut également doté d'un caractère sacré!. Zeus Eleuthérios prit une signification particuliére dans le panthéon grec, lorsque son culte fut associé à l'expulsion des Perses hors de la Grèce après la victoire à Platées de Béotie en 479 av. J.-C. Les Hellénes avaient initialement célébré cet événement avec l'accomplissement des sacrifices pour les soldats tombés sur le champ de bataille et aussitôt héroïsés. Par la suite, ce rituel, enrichi d'un autre sacrifice à la Concorde de tous les Hellénes ('Ouóvota τῶν Ἑλλήνων) et de l'institution des jeux Eleuthéria, devint une cérémonie annuelle offerte au dieu libérateur au jour anniversaire de la bataille par le conseil qui se réunissait à Platées?. La consécration religieuse de la victoire autour du culte commun de Zeus Eleuthérios et de la Concorde des Hellénes crístallisa le mépris envers les « Barbares » et symbolisait la liberté et l'union des Grecs sous des auspices divins. A Athènes, l'ancien dieu vénéré dans le temple archaïque sur l'agora prit, sous l'influence du culte platéen, l'épithéte Eleuthérios. A ce Zeus protecteur de la liberté fut d'ailleurs dédiée la stoa homonyme, dans le cadre du programme édilitaire de Périclés, vers le début de la guerre du Péloponnése (431/430 av. J.-C.), en réponse aux invasions annuelles des
Spartiates en Attique?.
Etant donné que, dans la tradition politico-religieuse des périodes classiques et hellénistiques, le culte de Jupiter Libérateur était associé aux victoires grecques sur les peuples orientaux, il semble probable que la construction de l'annexe derriére l'ancien portique du dieu était une autre manifestation, par laquelle la cité célébra les victoires d' Auguste sur les Parthes en 20/19 av. J.-C., assimilées à celles des Hellénes sur les Perses. La commémoration officielle du triomphe de Rome sur l'Orient revétit dans l'idéologie du prince des connotations militaires
évidentes, qui suscitèrent chez les Athéniens des souvenirs des guerres mediques’. Quelques
'H. A. Thompson, Hesperia 6 (1937) 5-77 ; voir aussi id., Hesperia 35 (1966) 178-80, fig. 1-2, pl. 56, pour les constructions antérieures et postérieures sur le site de l'annexe ; P. Baldassari, Edilizia, 148. La stoa de Zeus Eleuthérios constitue le premier exemple des portiques de ce plan qui présente, aux extrémités du rectangle central, une avancée courte et plus ou mois large (DMAGR III, 78). R. E. Wycherley, Agora III, 25-30, rassemble les sources littéraires et épigraphiques de la consécration du monument à Zeus Eleuthérios. Rapportée par Pausanias, Attique, 32: ἐνταῦθα Éotnxe Ζεὺς ὀνομαζόμενος Ἐλευθέριος, l'existence de la statue du dieu a été confirmée par la découverte, devant la stoa, d'une grande base circulaire (4,20 m de diametre), qui devait dater d'une période plus ancienne que la construction du portique, selon toute probabilité apres la fin des guerres médiques (W. Judeich, Topographie, 339-40 ; H. A. Thompson et R. E. Wycherley, Agora XIV, 96-103, fig. 27, pis 5, 12a, 51b-c, 52). Pour les témoignages numismatiques, voir les remarques intéressantes de J. H. Kroll, « The Standing Zeus on Athenian Coins and the Cult of Zeus Eleutherios in the Athenian Agora », AJA 94 (1990) 336. ? A, Schachter, Cults III, 125-43, rassemble les sources littéraires et épigraphiques ; M. Nafissi, « Tiberius Claudius Attalos Andragathos e le origini di Synnada. I culti plataici di Zeus Eleutherios e della Homonoia ton Hellenon ed il Panhellenion », Ostraka 4 (1995) 119-36 ; G. Thériault, Le cuite d'Homonoia dans les cités grecques (Lyon-Québec 1996) 101-30 ; W. K. Pritchett, Archives, 107, remarque que les fétes en l'honneur de Zeus Eleuthérios à Platées connurent une rennaissance à l'époque romaine. * It semble
que
l'épithéte la plus ancienne
était Sôter, tandis qu'Eleuthérios
n'apparut
que
dans les décrets
postérieurs à 378/377 av. J.-C. ; un texte d'Harpocration, s.v. ἐλευθέριος Ζεύς, préserve l'écho de ces hésitations (R. E. Wycherley, Agora III, 26, n? 27). L. R. Farnell, Cults I, 61-62 ; V. 1. Rosivach, « The culte of Zeus Eleutherios at Athens », PP 42 (1987) 262-85 ; K. Raaflaub, Die Entdeckung der Freiheit. Zur historischen Semantik und Gesellschaftsgeschichte eines politischen Grundbegriffs der Griechen (Munich 1985) 128-35. * A. J. S. Spawforth, « Symbol of Unity 2 The Persian- Wars Tradition in the Roman Empire », dans S. Hornblower, Greek Historiography (Oxford 1994) 233-47 ; R. M. Schneider, Barbaren, 86-87 et 89-90, associe ces événements à la dédicace du trépied d'Auguste dans l'Olympieion (voir supra, pp. 117-18) ; P. Baldassarri, Edilizia, 149-50, en particulier n. 42 ; J. M. Hurwit, Acropolis, 280-82 ; C. Böhme, Princeps, 183-89. Pour le symbolisme du programme iconographique de Rome relatif à la campagne orientale d' Auguste, voir C. B. Rose, « The Parthians in the Augustan Rome », AJA 109 (2005) 21-75. En Egypte, Auguste avait également été vénéré en Zeus Eleuthérios en souvenir de la libération du pays de la domination d'Antoine et de Cléopâtre (L. R. Taylor, Divinity, 143-44 ; M. M. Ward, SMSR 9 [1933] 213-17 ; J. Gagé, Actiaca, 47; F. Taeger, Charisma II, 188, avec les références épigraphiques et papyrologiques ; G. Cresci Marronne, Ecumene, 160-61). Parmis les honneurs posthumes que l'historien Théophane
LA TOPOGRAPHIE DU CULTE IMPERIAL
121
années plus tard, lors de sa deuxiéme visite dans la cité en 16 av. J.-C., Agrippa fit de nouveau resurgir la mémoire collective du passé en prenant comme modéle, pour la structure architecturale de son Odéon sur l'agora d'Athénes, un autre monument classique lié aux guerres médiques : l'Odéon de Périclés construit aprés la victoire de Platées sur la pente méridionale de l’Acropole'. L'association du culte impérial aux traditions religieuses et historiques de la cité se perpétua, comme l'indique l'assimilation de Domitien à Zeus Eleuthérios attestée sur deux inscriptions, qui datent de l'année de l'archontat éponyme du prince à Athènes, entre 84/85 et 92/93 apr. J.-C. La premiere est une liste éphébique trouvée sur l'agora de la cité? : "Aya τύχῃ. "Ex[i] Αὐτοκράτορος Kaío[a]ooc θεοῦ Ovcona[o]tavo? υἱοῦ Δομετιανο[ῦ Σ]εβαστοῦ
Γερμανικοῦ Διὸς Ἐλευθερίον [ἄρχο]ντος vac... Le second document est un catalogue des théores athéniens à Delphes mentionnant l'envoi
d'une Dodécaïde : [ἘΠπὶ A[d]roxpéropols] Katoago[c Σεβ]αστοῦ A[o-] [μ]ιτιανοῦ Γερμανικοῦ Διὸς Ἐλευθε[ρ]ίου &oxovto[c] [ἐ]ν ᾿Αθήναις, οἷδε ἦλθον [θ]ύσοντες τὴν δωδεκῇδα Bo[ü-] πίρ]ωρον ... D'une part, l'assimilation jovienne de Domitien traduisait la politique religieuse des Flaviens trés attachés au culte de Jupiter‘. De l'autre, la datation des inscriptions athéniennes de la période aprés son expédition victorieuse en Germanie en 83-84 apr. J.-C., nous autorise à supposer que dans le contexte du culte impérial en Grece, l'épithéte de Zeus Eleuthérios éclairait le titre officiel de Germanicus. L'évocation du dieu libérateur panhellénique dans le vocabulaire honorifique impérial revétit progressivement une signification militaire évidente et elle finit, à travers une sorte d'interpretatio graeca, par devenir synonyme d'un titre victorieux dans la nomenclature non officielle du prince. Le résultat de cette évolution est préservé, à notre avis, dans les assimilations trés fréquentes des Antonins à Zeus Eleutherios, surtout à Athénes et à
Sparte*. L'identification de la divinité, qui résidait dans la deuxième cella de l'annexe bipartite du portique de Zeus Eleuthérios, n’est pas certaine, mais nous pouvons avancer une hypothèse
de Mytilène, évergète puissant et ami personnel de Pompée,
reçut par sa cité, parce qu'il lui avait rendu la liberté
perdue depuis 85 av. J.-C., à cause de sa complicité avec Mithridate VI du Pont, était l'octroi des titres de dieu Zeus Eleuthérios et du second fondateur de la cité (1G XIL2, 163b; L. Robert, « Théophane de Mytilène à Constantinople », CRAI
1969, 42-64 [= OMS
V (1989) 561-83]). L'assimilation jovienne du bienfaiteur local était
analogue à l'épiclése de libérateur accordée à Auguste dans la méme cité (IG XII.2, 156: Αὐτοκράτορι | Καίσαρι Σειβαστῷ Ἐλε[υἱθερίῳ]). ! L'Odéon de Périclés imitait la tente du roi perse Xerxés à Persépolis (H. von Gall, « Das persische Künigszelt und die Hallenarchitektur in Iran und Griechenland », dans U. Hóckmann et A. Krug (éds), Festschrift für Frank Brommer [Mayence 1977] 119-31). Cf. C. Bóhme, Princeps, 62-67, pense que les connotations idéologiques du programme édilitaire d'Agrippa à Athenes portaient sur la libération de la cité de la « tyrannie » de Marc Antoine par Auguste. ? IG 112 1996, Il. 1-3. Pour l'archontat éponyme de Domitien à Athènes, voir P. Graindor, Chronologie, 93-95 ; id., Athènes II, 18-19 ; A. Martin, « Domitien Germanicus et les documents grecs d'Egypte », Historia 36 (1987) 73-82. Pour la titulature de l'empereur, voir id., Titulature, 80-81. ’ FD 111.2, 65, Il. 1-4, pl. HL.1 ΟΝ. Ameling, Herodes II, 56-57, n? 23 ; cf. A. Martin, Titulature, 80-81) ; voir aussi V. J. Rosivach, PP 42 (1987) 276-77, n. 43. Pour les processions sacrées des Dodécaïdes, voir supra, pp. 47-48. * K. Scott, Flavians, 133-40 ; J. R. Fears, ANRW II, 17.1 (1984) 74-80 ; W. Schubert, Jupiter in den Epen der Flavierzeit (Francfort-sur-le-Main 1984) ; C. Maderna, Juppiter, 38-39. 5 A. Martin, Historia 36 (1987) 73-82. Pour les guerres de Domitien Danube), voir H. Bengtson, Flavier, 193-214.
à la frontiére nord de l'Empire
(Rhin et
$ Hadrien fut honoré en fils de Trajan Zeus Eleuthérios à Athènes, ce qui faisait sans doute allusion aux victoires sur les Parthes (A. E. Raubitschek, « Hadrien as the son of Zeus Eleutherios », AJA 49 [1945] 128-33 ; A. S. Benjamin, Hesperia 32 [1963] 83 n? 28). Une statue cuirassée d'Hadrien, mentionnée aussi par Pausanias, Attique, 3.2, ἃ été
découverte prés du portique de Zeus Eleuthérios. En ce qui concerne Sparte, nous citons à titre d'exemple une série de dédicaces à Antonin le Pieux portant un texte quasi identique : Zavi Ἐλευθερίῳ ᾿Αντωνείνῳ σωτῆρι (IG V.1, 403
et 407-445 ; SEG 11 [1954] 766-767 ; IG IF 3396).
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s'appuyant sur certains documents épigraphiques d'Athénes. La cité fournit d'ailleurs, par rapport aux autres villes de la province, le plus grand nombre de textes mentionnant des sacerdoces municipaux du culte impérial, dont un ensemble assez cohérent provient de la proédrie du theätre de Dionysos réservée à l'aristocratie locale. Un siége inscrit ἱερέως Δήμου καὶ Χαρίτων xai Ῥώμης témoigne que le culte hellénistique de Rome, établi à Athènes (et à Délos) depuis le deuxième quart du II s. av. J.-C., était lié, au début de l'Empire, à celui du peuple athénien et des Gráces'. La vénération du Démos et des Charites tirait ses origines des
festivités commémoratives de la libération de la cité de la domination macédonienne en 229 av. J.-C. et, par conséquent, elle était étroitement liée à l'hommage rendu aux évergétes, comme l'indiquent d'ailleurs de nombreuses bases de statues et des stéles en l'honneur des bienfaiteurs
ainsi que, depuis 197/196 av. J.-C., des dédicaces à Aphrodite Ἡγεμὼν τοῦ δήμου et aux Gráces, qui furent dressées dans un petit sanctuaire situé au nord-est de l'agora, aux pieds d'Agoraios Colonos?. L'intégration de Rome devait avoir lieu, à notre avis, vers la fin du I" s. av. J.-C., avant qu'elle soit liée à la vénération du prince. Il s'avére que pour quelques années, sous Tibére, à l'instar de la construction du temple commun à l'empereur régnant, à Livie et au sénat romain à Smyrne’, le culte de Rome à Athènes fut substitué à celui du sénat, comme en témoigne la titulature d'un prêtre local et archonte éponyme”. Influencés apparemment par la décision d'Auguste de se laisser vénérer avec Rome par les Grecs de l'Asie Mineure en 29 av. J.-C, les Athéniens instituèrent deux autres cultes de l' Urbs, cette fois associée au prince. Un de ces prêtres était attaché au temple monoptère sur l' Acropole (ἱερεὺς θεᾶς Ῥώμης xai Σεβαστοῦ σωτῆρος ἐπ᾽ ἀκροπόλει), sur lequel nous revenons dans la suite‘. La mention « sur l'Acropole » dans sa titulature indique, peut-être, qu'au moment de cette dédicace existait déjà un autre sacerdoce’, que nous reconnaissons dans un siége situé dans la première rangée d'honneur du théâtre bacchique, portant l'inscription ἱερέως θεᾶς Ῥώμης xai Σεβαστοῦ Καίσίαρος]5, Il demeure donc possible que ce dernier ministre desservait le culte joint de l'Urbs et du prince dans la deuxième chambre de l'annexe bipartite du portique de Zeus Eleuthérios sur l'agora de la cité”, supposition qui n'est pas approuvée par tous les savants. H. A. Thompson trouve peu probable l'existence d'un troisiéme culte de Rome et il propose une personnification politique ou divine associée à l'empereur, comme le Senatus romain, la Victoria, la Pax, ou éventuellement les successeurs d' Auguste, K. Clinton opte, sous réserve, pour un culte commun de Livie et de Tibére, à l'exemple de celui qui leur fut accordé dans le sanctuaire de Déméter et de Coré à Eleusis, sans exclure toutefois un culte de l'empereur régnant". Nous pensons toutefois, que la supposition d'un culte joint de Rome et d'Auguste
! IG I 5047 (siège du cuneus sextus sinister) ; P. E. Wycherley, Agora III, 61, n? 131 ; M. Maass, Prohedrie, 121, Taf. XII. Voir supra, p. 28. ? Le prêtre du Démos et des Charites avait un siège d'honneur de la proédrie du théâtre de Dionysos depuis le II* s. av. J.-C. (IG IF 5029 ; M. Maass, Prohedrie, 37-39 et 46-50). Pour les témoignages épigraphiques et littéraires attestant les Gräces, voir R. E. Wycherley, Agora III, 59-61, n? 125-132 ; A. E. Raubitschek, « Demokratia », Akten des IV. internationalen Kongresses für griechische und lateinische Epigraphik (Wien, 17. bis 22. September 1962), (Vienne 1964) 332-37 ; J. H. Oliver, Demokratia, the Gods and the free World (New York 1979) 106-107 ; Ph. Gauthier, Cités, 65-66 ; R. Mellor, Roma, 23 et n. 58. ? Tacite, Annales, 4, 15.3. S. R. F. Price, Rituals, 258, n? 45. * IG IP 3547 : Τὸν ἱερέα Συνκλήϊτου Ῥώμης] | xai Δήμου καὶ Χαρίτων xai] | &o[E]avra τὴν ἐπώνυμον ἀρχὴν 1
Μένανδρον ᾿Ασκληπιοδώρου I Γαργήττιον. J. H. Oliver, op. cit., 107 ; P. E. Wycherley, Agora III, 61 ; cf. R. Mellor, Roma,
102-103, en particulier n. 479, et 129, propose ovyxAn{oov). Voir encore IG 11 4775 et IG IT? 3404 (époque
des Antonins). La personnification du sénat romain apparait trés fréquemment sur le monnayage local des cités de la province sénatoriale d'Asie sous Tibère ; les témoignages autant numismatiques qu'épigraphiques prolifèrent pendant les II* et IIF s. apr. J.-C. (L. Robert, BE 1954, 54 ; S. R. F. Price, Rituals, 42 ; D. Kienast, « Der heilige Senat. Senatskult und “kaiserlicher” Senat », Chiron 15 [1985] 253-83).
5 Voir infra, p. 123, n. 1. $ Voir infra, pp. 125-27. ’R. Mellor, Roma, 104, n. 489. * IG I 5114 (siège du cuneus alter dexter, ordo VI). ? R. Mellor, Roma, 139-40 ; H. Hänlein-Schäfer, Veneratio, 159-60 ; T. L. Shear, Jr., Hesperia 50 (1981) 364 ; V. J. Rosivach, PP 42 (1987) 276 ; P. Baldassari, Edilizia, 151-52. 0H. A. Thompson, Hesperia 35 (1966) 186-87 ; H. A. Thompson et R. E. Wycherley, Agora XIV, 103. " K. Clinton, dans Romanization, 168-69. Voir supra pp. 74 (cf. 80-81) et 61, respectivement.
LA TOPOGRAPHIE DU CULTE IMPERIAL
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demeure la plus probante. Du point de vue architectural, le parallele le plus proche consiste dans un temple à deux cellas distinctes situé sur l'agora d'Ephése, qui a été identifié à celui consacré au divus Iulius et à la déesse Rome par le koinon de l'Asie en 29 av. J.-C.'. D'ailleurs, l'association de Zeus et de la déesse Rome est bien attestée dans le monde hellénophone depuis la victoire romaine à Pydna (167 av. J.-C.), lorsqu'un culte commun fut institué dans certaines cités de la Macédoine en commémoration de la libération de la région de la domination antigonide, qui survécut jusqu'à l'époque augusteenne?. A Rhodes, le grand-prétre Diophanés desservit le culte de Rome et d'Auguste Zeus Olympios?, alors qu'à Pergame, Rome était liée à Auguste Zeus Patrôos dans la titulature du grand-prétre provincial‘. Hormis Athènes, un autre témoignage de la survivance, sous l'Empire, du culte républicain de Rome associé à celui de l'empereur régnant, en l'occurrence Néron, provient de Messéne et il est attesté dans la titulature sacerdotale de deux prétres municipaux". Du point de vue de la topographie d'Athénes, la concentration la plus intense des bátiments associés ou dédiés aux empereurs était effectuée dans le quartier sud-ouest de l'agora, oü se situaient le plus grand nombre d'édifices politico-religieux : le prytanée (Tholos), le bouleutérion, le temple de la Mére des dieux, dans lequel étaient gardés les archives publiques, les temples d'Apollon Patróos, de Zeus Phratrios et d'Athéna Phratria, liés à l'organisation civique d'Athénes, le monument des Héros éponymes, qui commémorait la répartition d'Athénes en tribus, l'autel de Zeus Agoraios transféré de la Pnyx et, enfin, le portique de Zeus
Eleuthérios*. Dans ce contexte édilitaire et rituel, les empereurs prenaient leur place à côté des dieux de caractére politique, qui à travers leurs épithétes mettaient en relief les principales fonctions de l'agora. Or, la décision d'évoquer ensemble, voire de faire cohabiter, ces divinités et les membres de la domus Augusta est significative de la maniére dont le nouveau pouvoir romain s’incorpora dans la vie publique de la cité. L'exemple le plus révélateur de la domination impériale sur l'espace civique athénien consiste dans la série des arae Augusti, dont un certain nombre fut dédié par la suite aux successeurs du prince". Ces autels, qui ont été trouvés dispersés sur l'agora, le marché romain et l'Acropole, marquérent l'introduction du culte impérial dans ces trois centres de l'activité religieuse, politique et économique de la cité. La mémoire des guerres médiques : la commémoration de Néron sur le Parthénon Les traces d'une inscription aux lettres en bronze préservées sur l'architrave est du Parthénon au-dessus de l'entrée conservent l'écho de la commémoration de Néron sur le temple? :
! Dion Cassius, Histoire romaine, 50, 20.6-9. H. Hänlein-Schäfer, Veneratio, 264-65, C4, Taf. 33a et 70. ? R. Mellor, Roma, 107-108. 1G X.2, 32 (Thessalonique). Pour le culte de Zeus Macédoine, voir aussi C. Edson, « Macedonica », HSPh 51 (1940) 125-36.
Libérateur et de Rome
en
3 IG X11.2, 656 (inscription datant entre 2 et 14 apr. J.-C.). * W. H. Buckler, « Auguste, Zeus Patroos », RPh 9 (1935) 177-88. * IG V.1, 1449 (J. M. Hüjte, Statue Bases, 323, n° 31): Νέρωνα Κλαύδιον θεοῦ Κλαυδίου | υἱόν, Τιβερίου Καίσαρος Σεβαστοῦ | xai Γερμανικοῦ Καίσαρος ἔκγονον, θεοῦ | Σεβαστοῦ ἀπόγονον, Καίσαρα Σεβαστὸν I
Γερμανικόν, ἀρχιερέα, δημαρχικῆς ἐξουσίᾳ(ς], H αὐτοχράτορα, Κλεόφατος ᾿Αριστέως φιλόκαιϊσαρ, ὁ ἱερεὺς αὑτοῦ πρῶτος καὶ ἱερεὺς Ῥώμης | καὶ γραμματεὺς συνέδρων καὶ ἀγορανόμος, | πρεσβεύσας ὑπὲρ τῆς “Ἑλλάδος πρὸς αὐτὸν | ἐν τῷ αὐτῷ ἔτει, ἐκ τῶν ἰδίων πρῶτος Il ὑπὲρ τὴν πόλιν ἀνέθηκεν. --- IG V.1, 1450 (J. M. Höjte, op. cit., 324, n? 32) : Νέρωνα Κλαύδιον θεοῦ Κλαυϊδίου υἱόν, Τιβερίου Καίσαρος | Σεβαστοῦ καὶ Γερμανικοῦ | Καίσαρος ἔγγονον, θεοῦ Σειβαστοῦ υἱωνόν, Καίσαρα Il Σεβαστὸν Γερμανικόν, ἀρχιϊερέα μέγιστον, δημαρχικῆς | ἐξουσίας, αὐτοκράτορα, | Τιβέριος Κλαύδιος Διονυσίου υἱὸς | ᾿Αριστομένης, ἱερεὺς αὐτοῦ Il [καὶ ἱερεὺς Ρώμης] καὶ ttyogavópoc, | [ἀνέθηκεν ὑπὲρ τὴν πόλ]ιν προσαγγεί![λας μετὰ τῆς γυναικός] Γεμωνίας | [...... ] τὸ ἀνάλωμα εἰς τὸν ἀνδρι[ἀ]ντία].
τὸ
* Planche II. H. A. Thompson, « Buildings on the West side of the Agora », Hesperia 6 (1937) 1-226, pls I-VIII ; P. Baldassarri, « Programmi edilizi », passim.
? Voir supra, pp. 43-44 ; 59 ; 86. * IG II? 3277 (ne sont préservés que les trous de fixation des goujons, qui avaient supporté les lettres en bronze doré) ; édition révisée et commentée par K. K. Carroll, Parthenon Inscription (SEG 32 [1982] 251). L'asymétrie de l'inscription est due à l'érection d'un quadrige hellénistique à l'est du Parthénon et à une telle hauteur que, de certains endroits, it masquait l'épistyle du temple : le pilier votif (IG II? 3272, dédié de nouveau à Auguste ?) était semblable à ceux d'Agrippa aux Propylées de l'Acropole et de Tibére devant le portique d'Attale sur l'agora (G. Touchais, BCH
110 [1986] 674-75, fig. 8 ; H. Rupprecht Goette, « Restaurierung und Forschungen auf der Akropolis von Athen. Ein Forschungsbericht », Antike Welt 22 [1991] 165-76, en particulier 173-74, Abb. 19).
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Ἢ
[ἐξ ’Algeiov πάγου βουλὴ καὶ ἣ βουλὴ v [v] X xai ὁ δῆμος ὁ ᾿Αθηναίων,
αὐτοχράτορί[α] μέγιστον Νέρωνα Καίσαρα Κλαύδιον Σεβαστὸν Γ[ερμ]ανικὸν θεοῦ υἱόν, στρατηγοῦντος ἐπὶ τοὺς ὁπλίτας τὸ ὄγδοον τοῦ καὶ ἐπιμελητοῦ καὶ νομοθέτου Τίι. Κλαυδίου Noviov τοῦ Φιλίνου, ἐπὶ ἱερείας Παυλείνης τῆς Καπίτωνος θυγατρός. La dédicace résumait évidemment un décret aujourd'hui perdu, voté par l'Aréopage, le conseil de 600 et le peuple, mais après la damnatio memoriae de Néron, elle devait être enlevée avec une statue supposée du prince, qui aurait été érigée soit à extérieur, soit à l'intérieur du monument, comme celle d'Hadrien que Pausanias vit un siécle plus tard environ dans le Parthénon'. Toutefois, si l'empereur avait visité Athènes, il aurait été flatté de voir son nom immortalisé au-dessus de l'entrée du temple le plus célébre de la cité, alors que la déesse Rome et le fondateur du principat recevaient un culte dans le petit monoptère à quelques mètres à l'est. A premiere vue, cet acte honorifique si exceptionnel à son égard apparait assez anormal, d'autant plus parce que Néron ne visita jamais Athénes. En outre, bien que les Athéniens l'aient salué de nouvel Apollon à plusieurs reprises’, ils ne lui avaient jamais accordé le titre d'évergéte. La proclamation de la liberté de la Gréce allait étre prononcée à une date bien postérieure à la dédicace du Parthénon et, en plus, cette libéralité impériale ne concernait pas Athenes, cité déjà libre. Or, le motif de la décision athénienne doit étre cherché en dehors du cadre local. Construit au milieu du V* s. av. J.-C. à la gloire d'Athénes, le Parthénon symbolisait dans l'histoire de la cité l'idéologie des victoires grecques sur les Perses et il devint l'embléme de sa souveraineté. Sa décoration plastique, notamment celle des métopes, oü étaient représentées des scénes mythologiques d'une Gigantomachie, d'une Amazonomachie et d'une Centauromachie, n'étaient, en effet, que des allégories de ces succès militaires". La dédicace athénienne à Néron date avec certitude de 61/62 apr. J.-C., lorsque l'empereur entreprit des grandes expéditions en Arménie et en Parthie). Dans cette optique, la titulature inhabituelle du prince est indicative : il manque évidemment le titre de θεός, comme d'ailleurs dans les autres dédicaces athéniennes en son honneur, mais, en revanche, nous rencontrons celui ἀ᾽ αὐτοκράτωρ μέγιστος, qui affirmait le pouvoir militaire du prince‘. Son équivalent romain d'imperator maximus ne fut employé officiellement à Rome qu'à partir de 66 apr. J.-C., peu aprés la fin des guerres orientales et la
fermeture du temple de Janus’, mais en Orient nous en trouvons des exemples bien avant cette date surtout dans les inscriptions honorifiques. La structure entiére de la nomenclature néronienne, qui, avec le divi filius à la fin, sans aucune référence à Claude, faisait plutót allusion à celle d' Auguste, était flatteuse, dans la mesure où elle mettait en relief les titres et les pouvoirs les plus importants du prince®. Or, la reconsécration du Parthénon à Néron apparut comme une manifestation par laquelle l'idéologie des guerres médiques, dont le Parthénon était le monument commémoratif par excellence, était associée aux expéditions militaires orientales de l’empereur”. D'ailleurs, la partie architecturale supérieure du temple au-dessus de l'entrée servait toujours à la commémoration des succès militaires en Orient ; il est à rappeler qu' Alexandre le
! Pausanias, Attique, 24.7. P. Graindor, Athènes II, 12-13; pour une discussion sur l'existence probable d'une statue de Néron, voir K. K. Carroll, op. cit., 61-62. A la fin du II s. apr. J.-C. (195-198 apr. J.-C.), les Athéniens
assimileront Iulia Domna à Athéna Polias et ils lui consacreront l'ancien temple de la déesse en récompense de son intervention auprès de Septime Sévère en faveur de leur cité (J. H. Oliver, « Julia Domna as Athena Polias », HSCP Suppl. 1 (1940] 521-30, 11. 15-16 : tf [σωτείρᾳ τῶν | ᾿Αθηνῶν Ἰουλίᾳ Σεβαστῆι] ᾿Αθηνᾷ Πολιάίδι], Il. 21-22 : ἐν ῇ
ἡμέρᾳ τὸν ἀίρχαῖιον v]aóv αὐτῆι ὡς Πολιάδι} ἀνῆκαν αἱ ᾿Αθῆναι ; S. E. Alcock, Graecia capta, 181-82). ? Planche VI. ? Voir supra, pp. 97-98. 41. Travios, Bildlexikon, 444-57, Abb. 564-578. 5 E. Matthews Sanford, « Nero and the East », HSPh 48 (1937) 75-103. 6 Le même titre est aussi attesté dans le décret d’Acraiphia préservant la proclamation de la liberté de l'Achaie (Appendice Ib, n? 5, Il. 31-32).
? D. Kienast, Kaisertabelle, 97. * K, K. Carroll, op. cit., 30-43. 91} est à noter, dans ce sens, que sa victoire en Arménie était célébrée avec des fêtes qui prirent leur modèle aux Eleuthéria de Platées (M. Nafissi, Ostraka 4 [1995] 127).
LA TOPOGRAPHIE DU CULTE IMPERIAL
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Grand fit consacrer ici un bouclier en souvenir de sa premiére victoire sur les Perses à Granicus
en 344 av. J.-C.'. Sur l'inscription dédicatoire figurait également le nom d'un homme des plus puissants de son époque, Tib. Claudius Novius, qui fut, sans aucun doute, en sa qualité de stratége des hoplites, l'instigateur principal de cet acte honorifique à égard de l'empereur. La méme année d'ailleurs, C'est-à-dire en 61/62 apr. J.-C., le notable athénien fut nommé grand-prétre à vie de Néron et de Zeus Eleuthérios par le synédrion des Grecs qui se réunissaient à Platees’. Utilisé initialement par Athénes lorsqu'elle essaya de fonder son hégémonie sur les villes maritimes de la mer Egée, le symbolisme des guerres médiques dominait l'histoire politique des cités grecques pendant toute la période hellénistique, notamment dans leurs luttes pour sauvegarder leur indépendance des rois de Macédoine. Sous l'Empire, cet ancien « ethnocentrisme » des Grecs put se perpétuer sous une forme nouvelle, en revétant l'idéologie des expéditions romaines contre les peuples orientaux. A travers ces associations, l'empereur cessa d'étre envisagé comme un conquérant étranger en se transformant en un dieu libérateur, dont les victoires étaient un bienfait commun pour tout le monde.
Nouveaux temples du culte impérial Le temple monoptère de la déesse Rome et d'Auguste sauveur sur l'Acropole d’Athenes Les origines de la commémoration de Néron sur le Parthénon, que nous venons d'étudier, remontent, en effet, à une époque antérieure, lorsque le célébre temple d'Athéna devint le principal axe, autour duquel se développa toute manifestation en l'honneur du pouvoir romain sur l'Acropole de la cité. Ici, les Athéniens consacrérent à la déesse Rome et à Auguste sauveur un petit édifice monoptére, comme en témoigne l'inscription dédicatoire gravée sur l'épistyle? : [Ὁ] δῆμος, θεᾶι Ῥώμηι xai Σ[εβασ]τῶι Καίσαρι, στρα[τηγ]οῦντος ἐπὶ τ[οὐς] ὁπλίτας Παμμένους τοῦ Ζήνωνος Μαραθωνίου ἱερέως θεᾶς Ῥώμης καὶ Σεβαστοῦ σωτῆρος ἐπ᾽ ἀκροπόλει, ἐπὶ ἱερείας ᾿Αθηνᾶς
5
Πολιάδος Μεγίστης τῆς ᾿Ασκχληπίδου ᾿Αλαιέως θυγατρός, ἐπὶ ἄρχοντος ᾿Αρήου 1[09] Δωρίωνος Παιανιέως.
D'aprés la prosopographie des personnages attestés dans le document épigraphique, c'est-àdire le stratége des hoplites, la prétresse d’Athena Polias et l'archonte éponyme, la consécration du temple date d'entre les années 27/26 et 18/17 av. J.-C, lors des travaux de réparation de l'Erechteion, dont un fragment de l'avant-toit a été découvert dans les fondations du monoptere?. Il semble donc probable que la dédicace eut lieu lors du séjour d' Auguste à Athènes en 20/19 av. J.-C. à son retour de l'Orient, après la victoire sur les Parthes‘. Construit entiérement en marbre pentélique, le monument a pu étre restitué par W. Binder gräce à un petit nombre de fragments architecturaux qui ont été trouvés dispersés sur ! L. Schneider et C. Höcker, Die Akropolis von Athen. Eine Kunst-und Kulturgeschichte (Darmstadt 2001) 189-90.
? Voir infra, p. 176, n. 2. ? IG 17 3173 (E. W. Bodnar, Cyriacus, 164) ; W. Binder, Monopteros, 63-64 (R. Trummer, Denkmäler, 54-58 ; P. Baldassari, Ostraka 4 [1995] 73-75). * Areios, fils de Dörion, de Péanie, qui appartenait au génos des Amynandridai (IG IF 2338), dut être archonte éponyme entre 27/26 et 18/17 av. J.-C., puisque les archontes de la période 17/16-11/10 av. J.-C. nous sont connus (P. Graindor, Athènes I, 30 ; J. S. Trail, Persons, vol. 3 [1995] n? 160835). Le stratége des hoplites et prêtre de Rome et
d'Auguste,
Zénon
fils de Zénon
de Marathon,
figure comme
prétre d'Apollon
Délien
augustéennes (voir Appendice II, n? 1). La prétresse Mégisté fille d'Asclépidés Halaieus devait Démétrios fils d' Asclépidés, prêtre de Rome en 95/94 av. J.-C. (P. Graindor, Athènes I, 30-31 ; J. 12 [2003] n? 636735) ; nous l'identifions également à la dédicante d'une inscription en l'honneur selon notre restitution : [Avo]viav Zeflaotnv, | Meyiotn) ᾿Ασκληπί[δου 'AXatéos I θυγά͵τηρ, τὴν
dans des inscriptions être la petite-fille de S. Trail, Persons, vol. de Livie (IG IF 3241, ἑατ[ῆς edepyétiv]).
5 M. C. Hoff, dans Subject and Ruler, 189, n. 13. La restauration de l'Erechteion, qui avait été endommagé depuis
la destruction d'Athènes par Sylla en 86 av. J.-C., faisait partie du grand programme de reconstruction des édifices religieux de l'Attique, commencé au début de l'Empire sous l'influence d'Auguste et continué probablement sous les Julio-claudiens (voir supra, p. 115). $ Voir supra, pp. 44-45. P. Baldassarri, Edilizia, 51 et 53-54 ; D. J. Geagan, dans Romanization, 23 ; M. Kajava,
« Vesta », 80-81 ; H. Halfmann, Itinera, 158.
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l'Acropole. D'aprés les traces de la fondation, il devait étre élevé (hauteur de 7,36 m) sur un soubassement de trois gradins et situé à 23 m environ à l'est du Parthénon. Le stylobate circulaire (diamétre de 8,60 m) supportait neuf colonnes d'ordre ionique (hauteur de 6,17 m, entrecolonnement de 2,08 m), semblables à celles de la façade est de l'Erechteion. La partie supérieure des chapiteaux, à savoir les abaques et les échines, était décorée d'astragales et de fleurs de lotus, alors que le toit en marbre devait étre conique. L'inscription dédicatoire gravée sur une partie de l'épistyle, correspondait au plus large entrecolonnement (2,79 m), ce qui indique la façade principale du monument, qui n'avait pas de cella'. Le petit temple avait deux particularités par rapport à l'ensemble édilitaire de l'Acropole : il était à la fois le seul édifice de plan circulaire sur la colline sacrée et l'unique monument construit
pendant la période impériale?. Donc, pour comprendre son caractère et sa fonction, il faut le considérer sous deux aspects différents: sa structure architecturale en rotonde et son emplacement à l'est du Parthénon. Construits depuis le VI" s. av. J.-C., les monoptéres dans le monde grec avaient des fonctions diverses : votives, dont l'exemple le plus caractéristique et le plus ancien est le monument chorégique de Lysicrate à Athénes (335/334 av. J.-C.), et funéraires, puisque plusieurs de ces édifices circulaires servaient aux hérôa consacrés aux héros mythiques, comme celui de Palémon à l'Isthme de Corinthe, mais aussi aux souverains défunts. Ils étaient également utilisés comme trésors destinés à la conservation et à l'exposition des œuvres d'art, surtout d'images, que l'absence de cella rendait visibles de l'extérieur. Mais, le plus souvent ils étaient dédiés à une divinité dont la statue se dressait dans l'édifice). En ce qui concerne le monoptére athénien, l'inscription dédicatoire illustre explicitement sa consécration aux représentants du nouveau régime, Auguste et Rome, dont les effigies et un autel commun devaient étre élevés à l'intérieur de l’édifice, bien que nous ne disposions d'aucun indice manifeste*. Il est probable que le plan circulaire du temple avait été influencé par la forme architecturale de certains monuments contemporains dans la capitale de l’Empire, ainsi l'aedes de Vesta sur le forum romanum ou le temple de Mars Ultor sur le Capitole*. La deuxième supposition correspond d'ailleurs à la date de la consécration du temple monoptére en 20/19 av. J.-C., à l'occasion de la deuxiéme visite de l'empereur à Athènes, marquée par la réconciliation avec les Athéniensf, A ce moment, Auguste célébra solennellement sa victoire sur les Parthes et la restauration à Rome des enseignes perdues depuis 53 av. J.-C. Le succés militaire, dont l'annonce s'était propagée dans tout l'Empire, éleva le prince au statut du grand pacificateur du monde, auquel faisait sans doute allusion l'épithéte sauveur sur l'inscription athénienne. P. Baldassari et M. Kajava supposent, en outre, qu'à l'instar du temple romain, qui depuis 19 av. J.-C. abritait une partie des signa reperta,
le monoptére avait servi à des fonctions semblables pendant le court séjour de l'empereur à Athènes’. Pourtant, nous ne possédons aucune preuve permettant d'approuver ou de récuser cette hypothése. Indépendamment des influences romaines sur le type architectural de l'édifice, l'élément le plus caractéristique du monoptere réside, à notre avis, dans son emplacement en face de l'entrée du Parthénon, comme l'indiquent aussi bien les traces de la fondation que les
! Planche VII. W. Binder, Monopteros ; W. Judeich, Topographie, 256-57 ; J. Travlos, Bildlexikon, 494-97, Abb. 623-627 ; M. Weber, Baldachine, 113-14 et 224, M18, Taf. LV.206 ; M. Hoff, dans Subject and Ruler, 185-94, figs 1-3 ; P. Baldassarri, « Augusto soter : ipotesi sul monopteros dell'acropoli ateniese », Ostraka 4 (1995) 69-84, figs 1-8 ;
ead., Edilizia, 45-63, figs 4-7, tav. I-VI ; ead., « Programmi edilizi », 405-408, figs 2-3. ? W. Binder, Monopteros, 76 et 101 ; J. M. Hurwit, Acropolis, 279-80 et 317, n? 18, figs 3.15 et 227.
3 W. B. Dinsmoor, Jr., « The Monopteros in the Athenian Agora », Hesperia 43 (1974) 412-27, pl. 88, discute les fonctions de ces monuments à propos d'un monoptére sur l'agora d'Athénes ; M. Weber, Baldachine, passim ; M. Piérart, Kernos 11 (1998) 100-104. * A. J. S. Spawforth, dans Romanization, 184, pense qu'il était « an elaborate baldacchino for an altar ». Il s'avère
qu'un autel portant une inscription semblable à celle dédicatoire du temple fut érigé prés du monoptere (IG I? 3179 : Ὅ δῆμος, θεᾶι Ῥώμηι καὶ Σεβαστῶι | Καίσαρι). 5 Voir infra, pp. 128-29. P. Baldassarri, Edilizia, 62-63, identifie, en outre. l'architecte du petit temple impérial à Diogenes d’Athenes, qui avait également travaillé à Rome.
* Voir supra, pp. 44-45. ? P. Baldassarri, Edilizia, 53-54 et 58-61 ; M. Kajava, « Vesta », 82. Selon cette hypothèse, le prince transféra une partie des enseignes romaines à Athénes, qui, pendant son séjour, avait été transformée en lieu d'accueil des ambassadeurs étrangers cherchant l'amitié et l’alliance de Rome.
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représentations sur les revers de deux émissions monétaires du IIF s. apr. J.-C.'. Les Athéniens
se sentirent contraints de choisir un édifice de petites dimensions à cause du manque d'espace sur l'Acropole surpeuplée de statues et de monuments religieux, votifs et honorifiques. Toutefois, dans ce choix transparait encore leur volonté de prendre en considération la relation architecturale du nouvel édifice par rapport aux autres monuments, en particulier le Parthénon et l'Erechteion, dont le monoptére impérial ne devait ni dépasser les dimensions ni empécher la vue. Par cet acte, ils montrérent bien leur propre initiative de faire intégrer le prince et la déesse Rome dans le contexte édilitaire de la colline sacrée et de flatter le fondateur du principat en associant sa vénération et celle de l'Urbs au culte de leur déesse poliade et des anciennes divinités locales de l' Erechteion. Mais, en méme temps ils leur accordérent une place inférieure à celle réservée aux dieux traditionnels. Or, le premier temple connu d'Auguste à Athènes illustre la maniére dont la cité établit sur le plan architectural une hiérarchie religieuse bien définie, par laquelle elle distinguait les anciens des nouveaux dieux. Vesta et le culte commun de Livie, de Julie l’Ancienne et de Hestia sur l'Acropole d'Athénes Sur le modele de la vénération jointe d'Auguste et de Rome, un autre culte commun fut institué sur l'Acropole d'Athénes en l'honneur de la déesse Hestia, de Livie et de Julie l'Ancienne, comme en témoigne un siège de la proédrie du théâtre de Dionysos réservé à la prétresse' : "Ieofiac Ἑστίας ἐπ᾽ ἀκροπόλει xai Λειβίας xai "IovAGa[c]. Etant donné qu'aucun autre document ne témoigne de l'existence d'une vénération de Hestia sur l'Acropole de la cité à cette époque”, M. Kajava pense que celui-ci devait être « a tranfer (or rather a duplication) of a Roman cult in the Greek soil ». Il repose cette constatation sur un ensemble de textes épigraphiques du début de l'Empire relatif à un culte de Vesta à Athénes que
nous retrouverons par la suite. Deux autres sieges de la proédrie du théátre bacchique étaient réservés aux prétresses de la Hestia des Romains’. Puisque les Romains à Athènes n'avaient jamais formé d'associations ou de colléges particuliers ayant leurs propres cultes de hestiaf, le méme auteur pense que la Ἑστία Ῥωμαίων était en effet la Vesta romaine”. A ces témoignages, il ajoute trois inscriptions en
l'honneur des trois Vestales du deuxiéme quart du I” s. av. J.-C., érigées sur l'Acropole par le peuple. Le fait que les vierges sacrées ne pouvaient pas voyager pendant la période de l'exercice de leurs fonctions? exclut a priori l'hypothèse qu'elles aient visité en personne Athènes. Or, il s'avére qu'elles reçurent ces dédicaces sur l'initiative d'un de leurs proches qui se
! BMC (Attica) 802-808, pl. xix.6-8 ; J. N. Svoronos, Les monnaies d'Athènes (Munich 1923-1926) pls 98, n° 1946. Pour une analyse concernant l'emplacement du temple sur l'axe longitudinal est-ouest du Parthénon, position caractéristique des habitudes architecturales romaines, voir M. C. Hoff, dans Subject and Ruler, 185-88 et n. 5.
? [G IP 5096 (siege du cuneus primus dexter, ordo IV). ! Le culte de Hestia sur l'Acropole nous ramène à synacisme. L'ancien prytanée, qui devait être situé sur la pas connu), était un édifice vénérable, oü le foyer sacré de Chamoux, commentaire sur Pausanias, Description de la 185-86). Aprés la réorganisation politique de la cité, la κοινὴ
l'histoire politique très ancienne d'Athénes, avant son pente nord-est de la colline (son emplacement exact n'est la cité brülait constamment (Pausanias, Attique, 18.3 ; F. Gréce, livre I: L'Attique, Les Belles Lettres [Paris 1992] ἑστία fut transférée dans la Tholos sur l'agora.
* M. Kajava, « Vesta », 71-94 (la citation à la p. 72). 5 IG I? 5102 (siège du cuneus primus dexter, ordo IX) : Ἱερήας ‘Eoltios Ῥω)]μαίων. — IG II? 5145 (siège du cuneus quatrus dexter, ordo IV) : Ἱερίας 'Eo[1]íac Ῥ[ω)μαίων. * Comme par exemple la corporation des negotiatores romains à Thespies grecques (A. J. S. Spawforth, dans Romanization, 189).
de Béotie et dans d'autres cités
? M. Kajava, « Vesta », 73-77. 5 IG IP 3532 : [Ὁ] δῆμος, | [Οὐιβιδίαν ἱἹερὰν παρθένον I Σέξτου Οὐιβιδ)ίου Οὐίρρωνος ! [θυγατέρα, εὐ]σεβείας ἕνεχα. — IG IP? 3533 : Ὁ διῆμος!], | Οὐαλερίαν | ἱερὰν παρθένον, εὐσεβείας ἕνεκα. — IG IP 3534 : Ὃ δῆμος], | Αὐρπλίαν ἱερὰν παρ[θέϊνον Kór[r)a[c] | θυγατέρα, εὐσεβείας ἕνεκα. M.-Th. Raepsaet-Charlier, FOS, 627, n? 805, 603, n? 769, et 140, n? 131 respectivement ; M. Kajava, « Vesta », 72, n. 8; cf. D. J. Geagan, The Athenian
Constitution after Sulla, Hesperia Suppl. 12 (1967) 158, date les documents du milieu du I* s. apr. J.-C.
? Cicéron, De legibus, 2.20.
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trouvait en Orient'. S'appuyant sur l'absence d'honneurs accordés aux Vestales dans les provinces, M. Kajava conclut, à juste titre, qu'il y avait un lien entre l'Athéna Parthénos et la Vesta romaine sur l' Acropole athénienne?. En tant que déesse, Hestia ne jouissait pas d'un culte particulier dans le monde grec. Bien que chaque cité ait eu sa propre ἑστία publique, qui représentait le lieu oü on brülait le feu sacré, les attestations de prétresses étaient rares’. A Athènes, depuis au moins l'époque classique, on sacrifiait sur l'autel d'une χοινὴ ἑστία dans le Prytanée (Ἑστία Πρυτανεία) et dans le Bouleuterion (Ἑστία BovAaio)*. Or, M. Kajava pense que les prétresses de la Ἑστία Ῥωμαίων étaient en effet les desservantes du culte de la Vesta romaine, qu'il identifie à la
Ἑστία ἐπ᾽ ἀκροπόλει attestée dans la titulature de la prétresse de Hestia, de Livie et de Julie l'Ancienne. Dans cette hypothése, le génitif Ῥωμαίων se fut substitué à un adjectif Ῥωμαία, c'est-à-dire "Eotía Ῥωμαία, un terme qui désignerait explicitement la déesse romaine, et la précision topographique «sur l'Acropole» aurait servi à distinguer cette Hestia/Vesta des deux autres divinités grecques associées au prytaneion et au bouleutérion sur l'agora d'Athènes’. Selon toujours le méme auteur, le culte commun de Vesta et des deux impératrices était abrité dans le temple monoptére de Rome et d'Auguste sauveur sur l'Acropole, d'autant plus que la mention « sur l'Acropole » se retrouve dans la titulature de ce prétre : ἱερέως θεᾶς Ῥώμης xai Σεβαστοῦ Σωτῆρος ἐπ’ ἀκροπόλειδ, Bien que, comme nous avons déjà mentionné, la forme en rotonde de cet édifice ait été influencée par le temple de Mars Ultor sur le Capitole et par l'aedes de Vesta sur le forum romanum, elle renvoyait également au plan circulaire de la Tholos sur l'agora athénienne, dans laquelle se trouvait l'autel de la Hestia Prytaneia. Dans cette optique, nous pouvons expliquer le fait que le temple athénien fut érigé en face du Parthénon et décoré à l'exemple de l’Erechteion, ces deux monuments sacrés étant étroitement associés au foyer sacré de la cité. Dans ses lignes principales nous suivons l'argumentation de M. Kajava, surtout en ce qui concerne l'association qu'il a faite entre l'apparition d'un sacerdoce de Hestia sur l'Acropole, l'octroi des honneurs aux Vestales dans ce méme endroit et la ressemblance architecturale du temple monoptére avec l'aedes Vestae à Rome. Mais nous émettons une petite réserve. Si, en effet, la déesse sur l'Acropole avait été la Vesta romaine, elle aurait été appelée explicitement « Hestia des Romains », comme d'ailleurs sur les siéges du théátre de Dionysos réservés aux ministres de la Ἑστία Ῥωμαίων, et, dans ce cas, la titulature de la prétresse aurait eu la forme de ἱερήας Ἑστίας «Ῥωμαίων» ἐπ᾽ ἀκροπόλει καὶ Λειβίας xai "IovAta[c]. Donc, nous pensons plutôt que la Ἑστία ἐπ᾽ ἀκροπόλει n'était pas la Vesta romaine, mais la déesse Hestia d’Athenes. Or, il ne s'agissait pas « d'une duplication du culte romain sur le sol grec », mais plutót d'une création d'un culte local sous l'influence de la religion officielle de Rome. Comme S. R. F. Price le remarque, à juste titre, « communities and associations not made up of Roman citizens did not seek to replicate the Roman system, but responded to Rome in their own fashions... And when, as in Greek towns, religious honours to the emperor were of considerable significance, they were not replications of Roman honours. Indeed the Roman system was not designed to be replicated (except in the army and colonies) »’. Dans ce sens, nous considérons encore que dans le temple d’Arès sur l'agora d'Athénes c'était le dieu grec qui était vénéré et non Mars Ultor, bien que le transfert et la reconstitution du monument aient été réalisés gräce à la position prépondérante que le dieu romain avait pris dans le panthéon augustéen?.
! C'était probablement le cas de Vibidia que Tacite, Annales, 11, 32.2, appelle virginum Vestalium vetustissimam et la place parmi les autres Vestales de 48 apr. J.-C. Son pére, Sex. Vibidius Virro, un horno novus sous Auguste, fut également honoré d'une statue à Athènes (IG IE 4161).
? M. Kajava, « Vesta », 72-73. ? M. Kajava, « Vesta », 74-75, donne les références épigraphiques. * P. E. Wycherley, Agora III, 130, n* 397-398, cf. 55-58, n° 118-124.
5 M. Kajava, « Vesta », 76-77. 5 Voir supra, p. 125. Cette hypothèse a été lancée également par R. Mellor, Roma, du monoptére aurait été érigé un autel commun de la déesse et des deux impératrices.
140, qui suggère qu'à l'intérieur
7S.R. F. Price, CAH X (1996) 841-47 (la citation aux pp. 845 et 847). 8 Cf. M. Kajava, « Vesta », 87-91, pense que le temple déplacé abritait le culte de Mars Ultor.
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La création de la prétrise athénienne, qui date d'avant la relegatio de Julie en 2 av. J.-C. et qui, au moins sous cette triple forme, n'avait pas survécu à cet événement!, semble avoir été l'interpretatio graeca d'un événement religieux de grande importance à Rome. Lorsqu' Auguste devint pontifex maximus aprés la mort de Lépide en 13/12 av. J.-C., il fit annexer à l'ensemble de sa résidence et du sanctuaire d'Apollon sur le Palatin un temple de Vesta et il consacra un autel de la déesse dans sa maison. Dans ce complexe édilitaire à la fois de caractére politique et religieux, qui, avec l'accord du sénat, devint /ocus publicus, le prince partageait, en effet, la
méme demeure avec les deux divinités?. Or, sous l'influence de la Vesta romaine, la vénération de la Hestia athénienne fut introduite sur l'Acropole, probablement lors de la construction du temple monoptére d'Auguste et de Rome. Ainsi, la vénération des deux impératrices julio-
claudiennes, sans pour autant que celles-ci aient été assimilées à la déesse’, fut associée à un nouveau culte, pendant l'époque oü Athénes tentait d'imiter les institutions religieuses et la topographie sacrée de Rome. L'écho de cet événement se trouve, à notre avis, dans une autre consécration de la cité du régne de Néron ; il s'agit d'une dédicace commune à Hestia, Apollon, les dieux Augustes et, en plus, à l' Aréopage, le conseil de 600 et le peuple. Le temple d'Octavie et de la gens Iulia à Corinthe
Initialement planifié et édifié sur une échelle relativement petite, le forum de Corinthe, s'était étendu au fur et à mesure du développement économique et démographique de la colonie. Les premiers monuments situés sur le côté ouest datent du règne d'Auguste, dont plusieurs furent construits gráce à la générosité des premiers colons. Dans la suite, le forum était flanqué d'édifices et de temples dédiés au culte des empereurs et des divinités impériales. Bien que ceuxci soient attestés ou évoqués dans les sources numismatiques et littéraires, ils ont posé une série de problémes que nous reprenons avant de proposer notre interprétation. Vers la fin du régne de Tibére, existait dans la colonie romaine de Corinthe un monument consacré à la famille julienne, comme en témoigne une série monétaire frappée en 32/33 apr. J.C. Les piéces portent au revers la représentation d'un temple ionique périptére hexastyle monté
sur un podium, sur l'architrave duquel est gravée l'inscription GENT(IS) IULI(AE). Sur le droit, figurent alternativement la téte radiée du divus Augustus, le portrait lauré de Tibére et le buste de Livie en Salus et en Pietas. M. Amandry rapproche cette émission d'une autre contemporaine au nom des mémes duovirs, sur le revers de laquelle sont représentés deux bustes masculins affrontés avec l'inscription CAE / GEM. Ecartant une restitution de la légende comme CAE(SARES) GEM(INI), l'auteur propose celle de CAE(SAR) GEM(ELLUS) et donc, il attribue les portraits à Caligula César et à son cousin Tiberius Gemellus, qui devinrent les héritiers du tróne de Tibére en 32 apr. J.-C., une décennie environ aprés la mort de leur pére Germanicus et de Drusus le Jeune respectivement. Or, les deux séries, qui se complétaient réciproquement,
' Pour les circonstances politiques du châtiment de la princesse, inscrit dans le cadre de la réforme des mores par Auguste, voir R. A. Bauman, Women, 105-19. ? P. Zanker,
Forum, 6 ; R. Cappelli, LTUR
V (1999)
128-29, s.v. Vesta (in Palatio) ; G. W. Bowersock,
« The
Pontificate of Augustus », dans K. A. Raaflaub and M. Toher (éds), Between Republic and Empire. Interpretations of Augustus and his Principate (Berkeley-Los Angeles-Oxford 1990) 380-94 ; A. Fraschetti, Roma, 345-52 ; J. R. Fears, ANWR II, 17.1 (1984) 62-63. 3 G. Grether, AJPh 67 (1946) 230-31, n. 43 ; cf. U. Hahn, Frauen, 90, n. 240, croit que les Athéniens voterent ces
honneurs aux impératrices en 20/19 av. J.-C., lors * IG IF 3185 ; J. H. Oliver, Expounders, 82, καὶ θεοῖς Σεβαστοῖς xai τῆι BovAm | τῆι ἐξ Φιλόξενος ᾿Αγαθοχλέους Φλυεὺς | ἀνέθηκεν ἐκ Φλυέως, ἢ στρατηγοῦντος ἐπὶ τοὺς ὁπλείτας Tv.
de la visite d' Auguste à Athenes. la considère comme « building inscription » : Ἑστίᾳ xai ᾿Αρείου πάγου xai τῆι βουλῆι τῶν ἑξακοσίων xai | τῶν ἰδίων, ποιήσαντος τοῦ πατρὸς | ᾿Αγαθοκλέους τοῦ KA[avótov] Θεογένους Παιανιέως καὶ ἐπιϊμελητοῦ τῆς
᾿Απόλλωνι τῶι δήμωι, Φιλοξένου πόλε[ως - -
-]! Tevxogv[otov]. 5 Planche XVII. M. Amandry, Monnayage, 59-66 et 168-80, ém. XVI, pls XIX-XXIII ; RPC I, 1151-1161, pl. 60. Le type du divus Augustus fut créé au début du régne de Tibére pour commémorer la divinisation du fondateur du principat (C. H. V. Sutherland, « Divus Augustus Pater. A Study in the aes coinage of Tiberius », NC 6 [1941]
97-116,
pls IV;
Bergmann,
pour le symbolisme
Strahlen, passim).
de la couronne
Nous rencontrons également
radiée, voir A. Alföldi, Repräsentation, 257-63,
et M.
la tête radiée d'Auguste sur une émission tibérienne de
Patras, accompagnée de la légende DIVVS AVGVSTVS PATER (RPC I, 1253-1254, pl. 63), et sur une autre de Dymé (RPCI, 1289, pl. 66). * M. Amandry, Monnayage, 64-66 et 180, ém. XVI. 64-66, pl. XXIV ; RPCI, 1171, pl. 61.
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constituaient un ensemble monétaire véhiculant l'idéologie dynastique et, par conséquent, l'idée de la stabilité et de la cohérence politique, d'autant plus qu'elles furent frappées un ou deux ans aprés la découverte de la conspiration de Séjan, qui suscita maint probléme dans le sein de la domus Augusta. D'un autre côté, Pausanias se réfère à un temple dédié à Octavie, la sœur d’Auguste, et situé au-delà du forum : ὑπὲρ δὲ τὴν ἀγοράν ἐστιν Ὀκταβίας ναὸς ἀδελφῆς Αὐγούστου". En tant que femme et sœur des deux hommes les plus puissants de leur époque, au moins pendant les années de son mariage avec Marc Antoine entre 39 et 37 av. J.-C., la princesse, avait joué un róle considérable dans les affaires politiques romaines, alors qu'un peu plus tard, sous le régne de son frére Auguste, sa position se révéla aussi importante que celle de Livie. Si, en effet, nous devons croire le témoignage du Périégéte, nous attribuerons l'établissement de son culte à l'initiative des partisans politiques et des clients d'Antoine installés dans la nouvelle colonie au cours de la décennie 30 av. J.-C. Octavie, qui semble avoir été bien aimée en Orient, devait continuer à recevoir en sa qualité de sœur d'Auguste une vénération à Corinthe méme aprés Actium. Toutefois, il est assez surprenant que son culte ait persisté jusqu'à l'époque des Antonins, à savoir plus d'un siècle depuis sa mort en 11 av. J.-C. Essayant d'expliquer ce phénomène tout en combinant les deux sources, numismatique et littéraire, F. W. Imhoof-Blumer et P. Gardner, suivis par nombre de savants, ont identifié, à tort, un personnage féminin voilé assis sur un tróne sur les revers d'une émission corinthienne du début du régne de Tibére avec la statue cultuelle
supposée du temple de la gens Iulía. Ainsi, ils ont lancé l'hypothése selon laquelle celle-ci avait emprunté ses traits à l'iconographie d'Octavie et que cette ressemblance avait poussé le Périégéte à attribuer le temple dynastique à la sœur d’Auguste?. La problématique sur l'identification du monument impérial est devenue encore plus compliquée, lorsque les archéologues américains ont découvert sur une terrasse à l'ouest du forum un temple périptére hexastyle d'ordre ionique, monté sur un podium et constitué d'une longue et étroite cella (24,50 m x 10 m environ) et d'un petit pronaos à deux colonnes in antis. Le monument dit E connut deux phases de construction : édifié originalement en poros, il fut détruit par le tremblement de terre de 77 apr. J.-C., et, sous Domitien, il fut rebäti en marbre comme d'ailleurs la plupart des monuments sur le forum de Corinthe*. En raison d'une monnaie augustéenne et de la céramique du premier tiers du I” s. apr. J.-C. trouvées dans les fondations, la premiére phase, qui nous intéresse ici, doit dater d'entre la mort d'Auguste et le régne de Caligula*. Le temple était situé dans une ample enceinte à péristyle, à laquelle on accédait par un grand escalier qui conduisait du niveau bas à celui plus haut du forum. C'est exacternent en raison de cette position surélevée par rapport aux autres édifices que G. Roux l'identifie avec le temple ὑπὲρ τὴν ἀγοράν mentionné par Pausanias. Estimant également que les caractéristiques architecturales du monument reproduit sur les monnaies (périptére, hexastyle d'ordre ionique, monté sur un podium), correspondent à celles du temple E, il finit par assimiler les trois édifices.
' Pausanias, Corinthie, 3.1. 21. R. Taylor, Divinity, 122-23 ; cf. M. E. Hoskins Walbank, dans Subject and Ruler, 204, pense que la princesse n'avait jamais recu un culte important en Orient. Pour les honneurs exceptionnels qui lui furent accordés à Athénes, notamment son assimilation à Athéna Polias, voir supra, p. 38. Pour les représentations statuaires et numismatiques, voir C. B. Rose, Commemoration, 60-61. ? F. W. Imhoof-Blumer et P. Gardner, A Numismatic Commentary on Pausanias. New enlarged edition with introduction, commentary and notes by Al. N. Oikonomides (Chicago 1964) 22, pl. E.XCIV-XCVI, suivis par J. G. Frazer, Pausanias HI, 23, et H. N. Fowler et R. Stillwell, Corinth 1.1, 85, n. 1 ; cette supposition est reprise par R. Trummer, Denkmäler, 23-25, N. D. Papachatzis, Pausanias Il, 67-68, n. 2 et, en second lieu, par W. B. Dinsmoor, Hesperia Suppl. 8 (1949) 115, n. 22, et O. H. Zervos, Hesperia 52 (1983) 45, n? 8, pl. 12 ; W. K. Pritchett, Pausanias II, 64-66 résume cette discussion. En effet, comme nous l'avons déjà évoqué (supra, p. 103), il s'agit de Livie représentée en Vesta ou en Cérés selon les attributs qu'elle porte.
* S. E. Freeman et H. Ess Askew, Corinth 1.2, 166-236. 5 C. K. Williams II, « Corinth », 26 ; id., « Temple E », 160-62 ; M. E. Hoskins Walbank, ABSA 84 (1989) 377 ; cf. S. E. Freeman et H. Ess Askew, Corinth 1.2, 232-36, propose une datation sous Claude. Les ruines qui restent aujourd'hui correspondent à la deuxiéme phase de construction (Planche XVII). 6 G. Roux, Pausanias en Corinthie (Livre II, 1 à 15). Texte-Traduction, Commentaire archéologique et topographique (Paris 1958) 112-16 et 126-27 ; cf. le compte-rendu par O. Broneer, Gnomon 32 (1960) 297-303, en particulier 301, et les remarques de M. E. Hoskins Walbank, ABSA 84 (1989) 367 ; J. Wiseman, ANRW II, 17.1
(1979) 528-30.
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Or, si cette solution est correcte, il faudrait supposer que, soit le temple d'Octavie avait été reconsacré à la gens Iulia, soit le culte dynastique avait été ajouté à celui de la princesse et, par conséquent, la vénération de la sœur d'Auguste substituait et prévalait sur celle de la famille julienne'. Toutefois, dans une monographie plus récente, M. E. Hoskins Walbank reprend l'hypothése de la premiere éditrice du monument, S. E. Freeman, selon laquelle le temple E doit être identifié au Capitolium de la nouvelle colonie. Les deux auteurs pensent qu'en raison de sa position dominante sur le forum et de son emplacement par rapport au réseau routier, le monument devait étre consacré à la triade capitoline et qu'il était devenu le centre religieux le plus important de Corinthe. M. Torelli approuve cette identification pour des raisons différentes, qui résultent notamment d'une réinterprétation d'un passage de Pausanias se referant de maniére vague au Capitole de la colonie, situé « au-delà du theätre » : ὑπὲρ δὲ τὸ θέατρόν ἐστιν ἱερὸν Διὸς Καπετωλίου φωνῇ τῇ Ῥωμαίων. Le savant italien met, à juste titre, l'imprécision topographique du récit en rapport avec un certain « ethnocentrisme » de l'auteur ancien, une idée qui transparait d'ailleurs dans toute la Périégése et qui se manifeste de nouveau à propos de la description du temple d'Octavie, situé celui-ci « au-delà de l'agora » : ὑπὲρ δὲ τὴν ἀγοράν ἐστιν "Oxtafiac ναὸς ἀδελφῆς Αὐγούστου", Le méme auteur suggère que ce dernier édifice sacré, qui pouvait étre utilisé aussi comme siége des augustaux, vu le contexte épigraphique du site et sa ressemblance architecturale aux curiae du collége en Italie, doit étre identifié au monument dit sud-est, qui se trouve à côté de la basilique julienne. Dans cette hypothèse, qui nous semble la plus probante, la vénération d'Octavie, datant de la fin du I” s. av. J.-C., annonça le développement du culte impérial à Corinthe, et elle finit par être assimilée, voire supplantée par celle de la gens Iulia dans le deuxième quart du I" s. apr. J.-C. Il s’avere donc que dans le cadre de la politique dynastique de Tibére, ou encore à l'occasion de la commémoration de ses vicennalia à Rome, la colonie consacra un temple impérial sur le modele du sacrarium gentis Iuliae à Bovillae’, qui devint le lieu principal des cérémonies en l'honneur de la domus Augusta, et qui sur les monnaies locales fut lié au fondateur divin de l'Empire, au prince régnant et à l'impératrice assimilée à des vertus qui servaient de support moral à l'idéologie politique de la famille julio-claudienne. ! La problématique de l'identification est aussi discutée par M. Amandry, Monnayage, 61-62, à propos de la datation des monnaies au temple de la gens Iulia; cf. la supposition de R. Trummer, Denkmäler, 24-25, qu'il y avait deux temples, dont l'un était consacré à la gens Iulia et l'autre à Octavie. ? S. E. Freeman et H. Ess Askew, Corinth 1.2, 166-236, figs 106-189, en particulier 166 et 232-36 ; M. E. Hoskins Walbank, « Pausanias, Octavia and the Temple E at Corinth », ABSA 84 (1989) 361-94, figs 1-7 ; ead., dans Subject and Ruler, 204-206, pense que pour la construction du temple les colons avaient pris en considération les particularités topographiques de la région, à savoir la rue principale du port de Léchaion et les édifices de la cité grecque qui restaient encore au milieu du I" s. av. J.-C., comme le portique sud. Le fait que cette identification n'est pas généralement approuvée repose notamment sur l'absence d'un systéme chronologique cohérent de la topographie monumentale du forum. Ainsi, C. K. Williams II, dans Roman Architecture, 29-31, figs 3-5, pl. IV, et id., dans Greek Renaissance, 156-62, pls 60-62, remarque que le premier temple E ne faisait pas partie du plan original du forum, ayant une orientation différente de celle du temple archaique sur la colline et du portique sud, et il le date d'une époque postérieure à la construction des temples de Vénus (F) et d'Apollon Clarios (G), ainsi que de la fontaine de Neptune. Ecartant ainsi l'identification au Capitolium, il l'attribue à un temple consacré au culte impérial après la
mort d'Auguste, thése suivie par C. Bóhme, Princeps, 115-22. Par ailleurs, la cella du temple E a été détruite à un tel degré qu'il est impossible de conclure qu'elle ait abrité les statues des trois divinités ; quant à la décoration plastique du fronton oriental, malgré l'état fragmentaire des sculptures trouvées prés du monument, nous pouvons restituer une scène d'un concilium deorum (S. E. Freeman et H. Ess Askew, Corinth 1.2, 210-30 : M. Torelli, « Pausania a Corinto », 158-61, figs 9-13).
3 Pausanias, Corinthie, 4.5 (Capitole). M. Torelli, « Pausania a Corinto », 156-67. Le culte de Jupiter Optimus Maximus est attesté également sur des documents épigraphiques : il s'agit d'un autel en calcaire trouvé prés de l'Odeum (Corinth VIII.3, 60, pl. 8) et d'une dédicace au dieu, à Apollon et au génie de la colonie, datant d'une époque postérieure au règne de Néron, qui a été découverte au sud-est du forum (Corinth VIIL2, 4). Pour l'itinéraire de Pausanias à Corinthe, voir aussi M. Osanna, « Tra monumenti, agalmata e mirabilia : organizzazione del percorso urbano di Corinto nella Periegesi di Pausania », dans D. Knoepfler et M. Piérart (éds), Editer, traduire, commenter Pausanias en l'an 2000. Actes du colloque de Neuchátel et de Fribourg (18-22 septembre 1998), (Genéve 2001) 185202, en particulier 193-99, * Planche XVII. M. Torelli,
« Pausania a Corinto », 167-76. Pour les inscriptions trouvées dans le quartier sud-est
du forum (basilique julienne, basilique sud et monument sud-est), voir infra, p. 146. Cf. M. E. Hoskins Walbank, dans Subject and Ruler, 202-204, pense que l'émission monétaire de Corinthe commémora la dédicace originale du temple supposée en 29 av. J.-C., qui d'abord abrita le culte du divus Iulius et sous Tibére celui de la gens Iulia.
5 Tacite, Annales, 2, 41.1.
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MARIA KANTIREA
Les Kaisareia/Sebasteia de Gytheion, de Messéne et d’Athenes Appliqués indifféremment à des sanctuaires, enclos sacrés, temples, basiliques, portiques, ou simplement à des autels, les termes Kaisareion et Sébasteion semblent avoir désigné chaque centre du culte impérial, dont la structure et les dimensions pouvaient varier selon l'espace et les moyens disponibles!. Des tels monuments, au moins à Gytheion et à Messène, existaient déjà depuis l'époque d'Auguste. Dans la premiére cité, le Kaisareion fut évoqué dans la loi sacrée de 15 apr. J.-C. comme le lieu où terminait la procession sacrée, partie du théâtre, au cours de laquelle étaient transférées solennellement des images du divus Augustus, de Livie et de Tibére : ὅταν δὲ ἐπὶ τὸ Καισάρηον à πομπὴ παραγένηται. Il fut également mentionné comme l'endroit de l'érection d'un décret de 41/42 apr. J.-C. concernant la donation de l'huile pour le gymnase
par une riche particulière. A la différence du Kaisareion de Gytheion, dont nous ne connaissons l'existence que par ces textes, à Messéne, gráce à deux inscriptions trouvées in situ a pu étre identifié comme tel l'édifice qui se situe au nord de l'Asclépieion hellénistique et, selon toute probabilité, à l'ouest de l'agora de la cité. Le premier document mentionne que le questeur et propréteur M. Caesius Gallus fit réparer sur les deniers publics les quatre portiques de l’Asclépieion et les deux pilastres du Kaisareion, qui se trouvaient au-dessus de ceux-ci‘ : Μᾶρκος Καίσιος Γάλλος ταμίας xai ἀντιστράταγος ἐπεσκεύασεν τὰς στοὰς τὰς τέσσαρας τοῦ ᾿Ασκλαπιείου καὶ τὰς ὑπερκειμένας παραετίδας τὰς κατὰ τὸ Καισαρῆον, δόντων εἰς τὰν ἐπισκευὰν τῶν ὕπογεγραμμένων. vac Le deuxiéme témoignage épigraphique est une stéle portant un décret de souscription pour la réparation de monuments publics et datant de 15 av. J.-C. à 14 apr. J.-C. Il mentionne que les synédres de Messéne décidérent de faire ériger devant le Sébasteion — sans doute une autre appellation du Kaisareion— une stéle portant les noms de tous ceux qui avaient promis d'accorder de fonds pour les travaux nécessaires : ὅπως δὲ ἢ διάδηλος à δεδομένα ὑπ᾽ αὐτῶν τᾷ
πόλει χάρις | ἀναθείτω παρὰ τὸ Σεβάστειον Ἐπίνικος ὁ γραμματεὺς τῶν συνέδρων ἐκ τᾶν τᾶς πόλιος εἰσόδων χαράϊξας εἰς στάλαν λιθίναν καθὼς ἕκαστος ὑπέσχετο καὶ ὅτι ἐπὶ γραμματέος συνέδρων Ἐπινίκουϊ L'importance de cette inscription repose sur le fait qu'elle a été découverte devant l'escalier monumental du propylée nord de l'Asclépieion, oü les fouilles conduites d'abord par A. K. Orlandos et ensuite par P. Themelis ont mis au jour un complexe de deux édifices rectangulaires symétriques, qui flanquaient l'entrée septentrionale du sanctuaire‘, Chaque bâtiment, qui était accessible par un escalier au sud, se partageait en six chambres : une principale quadrangulaire (9,50x9,50 m), deux autres plus petites (9,50x4,40 et 7,50x4,50 m), dont l'une servait peut-étre de vestibule, et trois secondaires. Il devait étre couvert de tuiles en terre cuite, dont un grand nombre a été trouvé à l'intérieur. Les dimensions et la disposition des deux chambres principales semblables aux andrönes des maisons privées et la découverte des fragments de tables en marbre autorisent à les identifier à des salles de banquet. Cette supposition a été renforcée par le fait que, dans l'une des chambres secondaires de l'édifice est, a été trouvé un puits dans une couche assez épaisse de cendre d'éléments organiques carbonisés, de briques crues brisées et de fragments de vases, ce qui indique que la piéce avait probablement été utilisée comme cuisine", L'ensemble des données archéologiques se compléte par un décret
ἘΚ, Tuchelt,
« Zum Problem “Kaisareion-Sebasteion”. Eine Frage zu den Anfängen des römischen Kaiserkultes »,
MDAK(1) 31 (1981) 167-86 ; S. R. F. Price, Rituals, 133-69 ; M. C. Hoff, dans Subject and Ruler, 185-200, figs 1-9.
? Appendice Ia, n° 2a,1.28.
—
3 IGV.1,1208,11.45-46. * IG V.1, 1462 (il. 2-3 : xalgagr[á]bac κατὰ ; cf. A. Orlandos, AEph
1965, 112, nn. 3 et 5) ; lecture améliorée par
B. Bardane, Horos 6 (1988) 79-81. 5 A. Orlandos, PAAH 1959, 170-73 (SEG 23 [1968] 207 ; cf. J. et L. Robert, BE 1966, 200) ; lecture améliorée avec traduction et commentaire par L. Migeotte, « Réparation de monuments publics à Messene au temps d'Auguste »,
BCH 109 (1985) 597-607, ph. (SEG 35 [1985] 343), 11. 38-40. 5 Planche XX. P. Themelis, PAAH 1988, 52-58, figs 6-9 ; id.. PAAH 1991, 102-103, fig. 3 ; F. Felten, AK 26 (1983) 84-86, Abb. 1-2.
? P. Themelis, PAAH 1991, 102-103, fig. 3.
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de la cité voté la premiére année du régne de Tibére, qui se référe à la célébration du culte dynastique à l'occasion de l'anniversaire du prince. Ce document si important pour le rituel du culte impérial, que nous avons déjà étudié, mentionne, parmi d'autres rites, la conduite des agneaux au Sébasteion pour y être immolés : ἀμ[νοῖ]ς εὐωχείσθω ἐν τ[ῷ Zeßooteiw]'. Il s'avere, donc, qu'aprés l'accomplissement de l'acte sacrificiel, le banquet public et d'autres festivités avaient lieu en plein air dans le sanctuaire d'Asciépios, mais les prêtres et les membres des élites avaient le droit de banqueter dans le bâtiment bipartite consacré aux empereurs’. En dehors du cadre de ces cérémonies solennelles, le Kaisareion devait avoir servi également de siége des ministres du culte impérial et éventuellement de lieu de rencontres des notables locaux. Du point de vue topographique, le Sébasteion de Messéne faisait partie du sanctuaire d'Asclépios, un ensemble édilitaire de caractére politique évident. Décrit par Pausanias? et découvert dans les années 1960 par A. K. Orlandos, l'Asclépieion constituait un complexe arhitectural bien structuré, qui avait été édifié vers le début de l'époque hellénistique près de l'agora de la cité. En effet, bien qu'il ait été consacré à Asclépios, aucun élément dans le rapport du Périégéte ou l'analyse des trouvailles archéologiques ne favorise des activités médicinales dans cet endroit. Au contraire, un ensemble de données témoigne de sa fonction politique tout en illustrant qu'Asclépios n'était pas vénéré ici en dieu guérisseur, mais en divinité poliade de la cité. Son temple occupait le centre d'une vaste cour à péristyle, à laquelle furent annexés des édifices civiques et administratifs, dont le bouleutérion, et des monuments sacrés dédiés aux héros et heroines mythiques, ainsi qu'aux rois locaux liés à la fondation relativement tardive de Messéne (370/369 av. J.-C.), comme le temple de la personnification de la cite‘. Or, tout ce complexe de monuments dominé par le temple central d'Asclépios doit étre considéré comme un sanctuaire d'Etat ou une agora sacrée). La construction du
Sébasteion au début du principat ne fit qu'ajouter le pouvoir impérial à cet ensemble architectural de caractére politique. La découverte d'un autel consacré aux Grands dieux Patrôoi
et à Auguste
confirme
que
dans
l'acte
rituel
le prince
était
considéré
comme
une
divinité politique liée aux institutions civiques de la cite‘. Si les Gythéates et les Messéniens firent déjà construire des Kaisareia/Sébasteia dés l'époque d'Auguste, les Athéniens devaient attendre jusqu'à celle de Claude. Sous son régne, la construction d'un monument à l'est du marché romain, qui, dans la bibliographie précédente, avait été considéré comme l'agoranomion, mais qui a été récemment identifié au Kaisareion par M. C. Hoff, marqua l'implantation définitive de la vénération de la domus Augusta dans cet endroit de la cité. Situé à 17 m environ à l'est du propylée oriental du marché romain, sur une rue hellénistique, qui avait été détruite lors de la construction de la nouvelle agora (ainsi s'explique la position excentrique des deux propylées), l'édifice athénien devait ressembler à une basilique : n'en restent que la facade ouest d'une longueur de 18 m (longueur restituée de 44 m) et une partie du mur septentrional récemment découverte, alors que les murs latéraux, construits en poros, devaient se prolonger à l'est du marché romain sous le secteur pas encore fouillé. La
! Appendice Ia, n? 3, 1. 22. Voir supra, pp. 69-71. 2 Pour les lieux des banquets publics, voir P. Schmitt Pantel, La cité au banquet. Histoire des repas publics dans les cités grecques, EFR 157 (Rome 1992) 303-33. ? Pausanias, Messénie, 31.10. C. Habicht, Pausanias, 36-63, figs 6-23. * Planche XX. F. Felten, « Heiligtümer oder Märkte ? », AK 26 (1983) 84-105, en particulier 84-93, Abb. 1-2 et 6; F. Graf, « Heiligtum und Ritual ; das Beispiel der griechisch-rómischen Asklepieia », dans O. Reverdin et B. Grange (éds), Le sanctuaire grec. Entretiens sur l'antiquité classique XXXVII (Vandauvres-Geneve, 20-25 aoüt 1990), {Genève 1992) 159-99, en particulier 174-76. La déesse portait l'épiclése 'Hyepóvn sur la base de sa statue en bronze, tandis que l'acrolithe cultuel en or et en marbre parien, que Pausanias, Messénie, 31.11, vit dans le temple, la représentait couronnée du mur de la cité. * L'agora d'Ephése, une cour à portiques flanquée d'édifices administratifs et religieux avec le temple central d'Artémis, dont le plan original devait avoir été congu sous Auguste, se préte au parallélisme : le temple du culte impérial situé sur le côté septentrional de l'agora était étroitement associé à celui de la divinité poliade de la cité (F. Felten, AK 26 [1983] 95-104, Abb. 12-13 ; M. Hoff, dans Subject and Ruler, 195 ; S. E. Alcock, Graecia capta, 182-83).
$ P. Themelis, PAAH 1993, 66-67 (SEG 43 [1993] 163 ; SEG 44 [1994] 376) ; C. Hoët-van Cauwenberghe, ZPE 125
(1999)
177-79,
restitue le premier mot
de la 1.2 (A E 1999,
1467) et discute la problématique
portant
sur
l'identification des divinités sous l'appellation de « Grands dieux » : [(Θεῶ]ν Μεγάλων | [Σεβασ]μείων ἐπιφανῶν 1 συνβώμων Πατρφων | καὶ Σεβαστοῦ Καίσαρος ; cf. N. Deshours, ZPE 146 (2004) 124-25, propose une restitution plus proche de la premiere édition du texte, l. 2 : [Καρ]νείων.
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MARIA KANTIREA
façade avait trois entrées surmontées du méme nombre de linteaux monolithiques en arc, qui supportaient un épistyle portant l'inscription dédicatoire. La position dominante du monument sur le marché romain, son élévation sur plusieurs gradins à une hauteur de 3,5 m environ du niveau du sol, ainsi que ses dimensions imposantes impliquent une fonction importante pendant
la période romaine'. Selon l'inscription dédicatoire gravée sur l'épistyle de marbre pentélique au-dessus de l'entrée, l'édifice fut construit aux frais de deux individus et consacré à Athéna Archégétis et aux
dieux Augustes? : [- - - -] 'A0nvàt ᾿Αρχηγέτιδι καὶ θεοῖς Zeßaotoilg - - -] av8e [- - - ]g Γαργήττιος καὶ [- - -Ins Ἑρμογένους Γαργήττιος γόνῳ δὲ Δημητρίου Mapa[dwviov - - -]wg [- - - o]v
ἀνέθηκαν. En effet, l'association de la déesse poliade d’Athenes aux dieux Augustes, qui sous-entend un culte joint, remontait à la fin du I" s. av. J.-C., lors des premières manifestations du culte impérial dans l'agora romaine sous la forme des libations offertes à Auguste archégéte sauveur sur un autel érigé prés du propylée?. Une fois ce lien établi, par la suite et au fur et à mesure du développement de la vénération dynastique de la domus Augusta, la cité consacra un monument commun à Athéna Archégétis et aux dieux Augustes, qui faisait une sorte de contrepoids au culte joint d'Auguste sauveur et de la déesse Rome dans l'agora classique et sur l'Acropole. Du point de vue topographique, autant l'Asclépieion de Messène, dont une partie était occupée par le Kaisareion, que l'agora et le marché romain d'Athénes surpeuplés des monuments consacrés ou associés aux empereurs, illustrent l'ultime étape d'une évolution édilitaire caractérisée par la concentration des cultes politiques — dont le plus important devint sans doute le culte impérial — sur les agoras des cités grecques.
Dédicaces de monuments civiques et sacrés aux dieux Augustes Dédicaces aux dieux Augustes et à la cité L'association du prince aux divinités locales d'une cité constituait un phénoméne multiple portant sur les pratiques honorifiques et cultuelles grecques. Il n'est pas obligatoire que toute liaison du nom impérial à celui d'une divinité comporte des consonances religieuses. Comme nous l'avons déjà évoqué, les dédicaces à la triade apollinienne de Délos et aux Muses de Thespies d'une série de statues des membres de la maison du prince étaient dénuées de caractére cultuel‘, Elles suivaient simplement une ancienne coutume grecque, selon laquelle tout monument votif ou honorifique érigé dans un sanctuaire devait par principe étre consacré à la divinité du lieu. De l'autre côté, la tendance à faire représenter le pouvoir impérial dans les espaces civiques et sacrés apparut dans presque toutes les villes de la Gréce oü, à partir du HautEmpire, le nom du prince ou, plus fréquemment, des Σεβαστοί, figurait régulierement à cóté des dieux et de la cité sur les inscriptions dédicatoires des monuments publics. Certes, les
! Planche V. La premiere identification est due à P. Graindor, « Antonin le Pieux et Athénes », RBPh 6 (1927) 75356, en particulier 754-56, qui a rapproché de ce monument une inscription gravée sur une arcade de marbre hymettien ornée de rosaces et mentionnant la construction de l'agoranomion et sa consécration à Antonin le Pieux : αὐτοχράτορι T. [Αἰλίῳ ᾿Αδρ]ιαν[ᾧ] 'Avt[oveiv])o Εὐσεβεῖ | τὸ ἀγορανόμιον fj Bov[An τῶν q' ἀνέθ]ηκεγν, ἀγορ[αν]ομούντων | ᾿Αντιπάτρου τοῦ Movogi[ov ᾿Αλωπεκῆ]θε[ν] ali Λουκίου τοῦ (Λουκίου) MapaBwviou. H. S.
Robinson, « The Tower of the Winds and the Roman Market-place », AJA 47 (1943) 291-305, figs 1-7 ; J. Travlos, Bildlexikon, 37-41, Abb. 46-51 ; M. C. Hoff, Roman Agora, 259-77 ; id., « The so-called Agoranomion and the imperial cult in Julio-Claudian Athens », AA 1994, 93-117, figs 1-18, en particulier 93-96, fig. 4, et id., dans Subject and Ruler, 185-200, en particuliére 194-200, figs 5-9, prouve que cette pierre n'appartenait pas au monument situé à l'est
du marché, mais à l'agoranomion, qui devait se placer en dehors du propylée ouest de l'agora romaine. Cf. C. Bóhme, Princeps, 67-71, met sous réserve l'identification de M. C. Hoff. * IG IF 3183 (SEG 21 [1965] 846 ; J. Travlos, Bildlexikon, 39, figs 47-48 et 50) ; lecture révisée et commentée par M. Hoff, AA 1994, 104-109, fig. 15-18, et id., dans Subject and Ruler, 196 (SEG44 [1994] 161). ? Voir supra, pp. 48-50. A Téos, le culte de Tibère était associé à celui de Dionysos, dieu (προγκαθηγεμὼν καὶ ἀρχηγέτης de la cité ; les prétrises du dieu et du prince étaient assumées par le méme personnage et les concours Kaisareia étaient liés aux anciens jeux Dionysia (L. Robert, Etudes anatoliennes, 33-35).
* Voir supra, p. 56.
LA TOPOGRAPHIE DU CULTE IMPERIAL
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consécrations de ce type ne peuvent pas impliquer l'existence du culte impérial, mais elles illustrent à quel degré le pouvoir politique romain domina sur l'espace public grec et quelle manière il s'intégra dans la vie civique et religieuse locale. Ce phénomène se rencontre en particulier, mais pas exclusivement, dans les cités de la Gréce centrale, oü autant de temples que d'édifices utilitaires pour le grand public, à savoir des portiques, des gymnases et des fontaines, étaient habituellement dédiés aux dieux Augustes par les autorités municipales et les riches particuliers'. Les documents de ce type sont multiples, mais, en les considérant du point de vue du dédicataire, nous en distinguons deux catégories : les inscriptions oü les dieux Augustes se substituaient aux divinités traditionnelles, auxquelles chaque nouvelle construction devait étre dédiée, et, dans ce cas, ils apparaissaient au méme titre que la cité, comme la représentation du pouvoir politique ; les dédicaces communes, c'est-à-dire, celles sur lesquelles le nom impérial était lié à celui d'une divinité par une liaison de coordination. Dans la premiére catégorie, nous classons les monuments sacrés — temples et statues de dieux — et les édifices à caractére utilitaire — portiques, gymnases et fontaines —, qui étaient dédiés aux personnages impériaux. Ici, les divinités locales étaient absentes et les dieux Augustes apparaissaient seuls ou accompagnés de Rome, du populus romanus ou du peuple local comme dédicataires de l'édifice. Ainsi, à Thisbé, un temple d'Artémis Sôteira fut consacré à la gens
Augustorum et à la cité par un Skylax fils de Skylax? : Tévet Σεβαστῶν
5
xai τῇ πόλει, τὸν ναὸν ᾿Αρτέμιδι Σωτείρᾳ, Σκχύλαξ Σκύλακος ἐκ τῶν ἰδίων ἀνέθηκε.
La syntaxe de l'inscription, notamment les trois datifs, pose des problémes concernant l'identification du dédicataire et de la divinité du temple ; nous entendrions mieux que le nom de la déesse soit au génitif possessif : γένει Σεβαστῶν xai τῇ πόλει τὸν ναὸν ᾿Αρτέμιδος Σωτείρας (il dédia, à ses frais, le temple d'Artémis Sôteira à la gens Augustorum et à la cité). De toute facon, la formule de la dédicace n'implique pas un culte joint d'Artémis et de la maison d'Auguste, mais tout simplement que le particulier ajouta à la cité, à laquelle s'adressait souvent chaque nouvelle évergésie ou donation, la famille impériale. Les éditeurs datent le document du début de l'Empire, mais étant donné que l'expression de la gens Augusta apparut pour la première fois sur les textes épigraphiques de l’Achaïe sous Caligula), nous optons plutôt pour une datation claudienne. Dans une autre inscription provenant de la méme cité et datant également de cette période, l'intitulé dédicatoire est plus explicite : les membres d'une famille locale, probablement des affranchis, consacrérent à leurs propres frais une aedicula et une statue de Dionysos aux dieux Augustes et à la cite“. A Thespies, un riche particulier, Phileinos fils de Mondon, dont la famille contribua à l'introduction du culte impérial en Béotie, dédia à ses frais un portique à la gens Augustorum, à
! Pour la problématique concernant l'appartenance d'un individu à un systéme rituel par l'acte de faire inscrire son nom sur les inscriptions dédicatoires et votives, voir M. Beard, « Writting and religion : Ancient Literacy and the function of the written word in Roman religion. Question : What was the role of writting in Graeco-Roman
paganism ? », dans Literacy in the Roman world, JRA Suppl. 3 (1991) 35-58. 2 IG VII 2234. Il n'est pas certain qu'un Skylax fils de Sösicrates, agonothete des Kaisareia, qui fit dresser une statue
en l'honneur de Drusus le Jeune à Lébadée (voir infra, p. 179, n. 4) füt le pere du dédicant du temple d'Artémis à Thisbé. Le aute
d’Artemis
Sôteira à Thisbé
et dans
d'autres cités béotiennes
est attesté
depuis
la période
hellénistique
(A.
Schachter, Cults 1, 94-106). Voir aussi H. J. Gehrke, « Thisbe in Boiotien. Eine Fallstudie zum Thema “Griechische Polis und Römisches Imperium" », dans E. G. Schmidt (éd.), Griechenland und Rom: vergleichende Untersuchungen Entwicklungstendenzen und -hóhepunkten der antiken Geschichte, Kunst und Literatur (Tbilissi 1996) 117-30.
zu
? Voir supra, pp. 72-73. * IG VII 2233: Θεοῖς Σεβαστοῖς xai [τῇ πό]ϊλει, τὸν οἶκον xai τὸν A[tóvv]loov, Τιβίέριος) Κλ(αύδιος) Οὐρβανὸς x[ai h γυ]νὴ αὐτοῦ Κλί(αυδία) Φιλωνίχα [καὶ τὰ] | τέκνα Οὐρβανὸς καὶ Ο[ὑρβανή], II ἐκ τῶν ἰδίων ἐποίησαν]. -- Voir aussi IG VII 3565, qui, selon nous, doit être restituée comme il suit : [Θεοῖς Σεβαστοῖς καὶ τῇ
πόλει, Κλαύδιος Οὐρβανὸς xai fj γυνὴ αὐτοῦ] | Kiavölia Φιλωνίχα καὶ ὁ υἱὸς αὐτῶν Κλαύδιος Οὐρβανὸς] I xai f θυγάτηρ αὐτῶν Κλαυδία Οὐρβανή, ἐκ τῶν illèluv ἐπο[ίησαν].
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MARIA KANTIREA
Rome et à la cité. D’après les critères prosopographiques du dédicant, l'inscription date du règne
de Claude! :
5
Γένει Σεβ[αστῶν) καὶ Ῥώμηι καὶ τ[ῆι πόλει], Φιλεῖνος Mölvöwvog] τὴν στοὰν [£x τῶν] ἰδίων.
Dans la méme cité, un autre portique et des parties du bouleutérion furent consacrés aux dieux Augustes, à la domus Augusta et à Rome ou à la cité par les polémarques et prétres?, A Stiris de Phocide, deux individus assumérent les dépenses de la construction d'une fontaine et d'un aqueduc qu'ils consacrèrent aux dieux Augustes et à la cité. De méme, à Oponte de Locride orientale, le prétre d'Auguste, Cn. Calpurnius Helix, qui était un citoyen romain, probablement un negotiator italien installé dans la ville, consacra au peuple romain, au dieu Auguste et au peuple local une fontaine ornée de statues“ : Γναῖος Καλπόρνιος “EME,
ὁ ἱερεὺς θεοῦ Σεβαστοῦ Καίσαρος καὶ ἄρχων, ἀγορονομήσας ἕν τε τῷ αὐτῷ ἐνιαυτῷ, ἀγωνο5. θετήσας τῶν τριετηριχῶν Διονυσείων ἐκ τῶν ἰδίων, δήμῳ Ῥωμαίων καὶ θεῷ Σεβαστῷ Καί-
σαρυ καὶ δήμῳ Ὀπουντίων, τὴν
κρήνην καὶ τὰ ἀγάλματα 10 καὶ τὴν ληνόν.
L'apparition du nom du prince sur les inscriptions dédicatoires des fontaines publiques, ou encore la représentation iconographique des membres de sa famille, servaient à associer, certes d'une manière indirecte, le pouvoir impérial à un acte considérable d'évergésie dans une société qui n'avait pas la possibilité de conduire l’eau douce dans les maisons’. Ainsi, une inscription récemment trouvée à Messéne témoigne de la décoration d'une fontaine, probablement d'Arsinoé, d'un groupe statuaire en bronze de la famille de Néron, aux frais de son prétre
! P. Jamot, BCH 26 (1902) 297-98, n? 17 (A. Plassart, BCH 50 [1926] 394 ; C. P. Jones, HSP 74 [1970] 225-26, n° 4 ; A. Schachter, Cuits I, 212, surtout n. 4 ; SEG 31 [1981] 520) ; à la I. 2, nous optons pour la restitution xai τῇ
πόλει) proposée par A. Schachter au lieu de [xai Ἔρωτι) proposée par P. Jamot et A. Plassart, puisque nous entendrions mieux que le nom de la divinité principale de la cité figure avant les autres. Pour la famille du dédicant, voir infra, pp. 167-68. ? A. Plassart, BCH 50 (1926) 394-95, n? 14 (A. Schachter, Cults 1, 212, surtout n. 3) : Θεοῖς Σεβαστοῖς xai τῷ οἴκωι Σεβαστο[ῦ xai Ῥώμηι ou τῇ πόλει), | EYOPO[- - -ἸΓΑ oi πολέμαρχοι xai ἱερέεις Ka[- - -, | M]axávov Βουκατίωνος, Δέκμος Στερτίν[ιος Eloiwv], ! τὴν στοὰν xai tà τοῦ Bjovhevrnoilov - - -]. A. Plassart, loc. cit. restitue à la l. 2 Κα[ίσαρος θεοῦ Σεβαστοῦ] exempli gratia, sans exclure la possibilité que « les deux dernières lettres commençaient peut-être le nom du premier des trois polémarques » ; A. Schachter, loc. cit., restitue à la l. 1 οἴκωι Zefaotó[v . . . ], alors que la restitution de Rome (Il. 1) n'est qu'hypothétique « car le culte des Augustes se passe parfaitement d'elle » (C. Müller, Béotie, 147, n? 7, et 163, n? 35). Machanon fils de Boucation nous est inconnu, tandis que Dec(i)mus Stertinius Eision est attesté comme liménarque (capitaine du port) de Creusis dans une dédicace qu'il fit aux Dioscures et à la cité (IG VII 1826).
3 IG IX.1, 47: Θεοῖς Σεβαστοῖς xai τῇ πόλει, τὴν κρήνην xai τὰ πρὸς τοὺς βαθμοὺς xai τὸ ἐποίκιον, | Ξενοχράτης καὶ Εὐμαρίδας ἀνέθηκαν ἐκ τῶν ἰδίων καὶ τὴν τοῦ ὕδατος εἰσαγωγήν. L'inscription, aujourd'hui encastrée dans un mur du monastère d’Agios Loucas, doit dater du I s. apr. J.-C. ; je remercie G. Meyer de m'avoir procuré une photo. * IG IX.1, 282 ; A. Ioannidou, AD 28 (1973) Chronika, 279-80, n? 2, ph. (G. Touchais, BCH 102 [1978] 698, fig. 25 ; J. et L. Robert, BE 1978, 238 ; SEG 27 [1977] 145 ; P. Roesch, Teiresias, Epigraphica 9 [1979] 4, n° 4). La lénos
(1. 10) était une file de cuves d'habitude rectangulaires et posées sur des piédroits, qui s'appliquaient complètement contre les murs d'une fontaine, au-dessus desquelles arrivait l'eau de la source pour alimenter ainsi directement les bouches garnies de déversoirs en métal (R. Ginouvés, BAAANEYTIKH. Recherches sur le bain dans l'antiquité grecque [Paris 1962] 130-33).
* Voir, à cet égard, un passage de Pausanias, Phocide, Locride ozolienne, 35.9.
LA TOPOGRAPHIE DU CULTE IMPERIAL
137
municipal, Tib. Claudius Aristomenes, et, peut-étre, d'un autre personnage, dont le nom n'a pas
été sauvé. Les statues, non retrouvées, devaient être dressées sur l’exèdre en demi-cercle au milieu du réservoir supérieur! : Tiféçgro[s Κλαύδιος Διονυσίου υἱὸς ᾿Αριστομένης]
5.
ἐκ τῶν ἰδί[ων ὑπ]ὲρ τὴν πόλιν ἀνέθηκαν) τούς τε ἀξνδριάντ]ας τῶν Σεβαστῶϊίν καὶ τὴν] κρήνην xa[i τὴν ἐξέδρ]αν ? ἐπεσκεύασίαν, - - -] μενοι τῆι - - - - - τὰ λ]είψανα τῶν συν! - - -] ἀπὸ δην[αρίων τρισχ]ιλίων ὀκτακ[οσίων].
Nous pouvons citer d'autres exemples. A Oponte de Locride, un L. Allius Taurus dédia à ses frais le portique de deux gymnases à la gens Augustorum et à la cité?, alors qu'à Mégalopolis, un T. Arminius Tauriscus dédia à Auguste et à la cité un pont sur le fleuve Alpheios, qu'il fit construire à ses frais, en récompense du droit de pâturage’. Hl devient évident que la dédicace aux empereurs d'une construction nouvelle ou d'un vieil édifice restauré devint une pratique courante à partir du début de I’Empire‘. En commémorant réguliérement, sinon toujours, le nom du prince, de la gens Augusta ou des θεοὶ Σεβαστοί sur les inscriptions dédicatoires, les autorités politiques et les évergétes locaux faisaient preuve de leur attachement et de leur fidélité au régime impérial tout en dotant leur donation d'un caractére sacré. Il est à noter que tout témoignage de la présence impériale, que nous connaissions pour les cités de Stiris et d'Oponte pendant le I" s. apr. J.-C., ne repose que sur les trois dédicaces aux
empereurs que nous avons mentionnées. Dédicaces aux dieux Augustes et aux dieux locaux Il paraít plus délicat d'expliquer les dédicaces communes, c'est-à-dire, celles sur lesquelles le nom impérial est associé à celui d'une divinité par une liaison de coordination. Ainsi, à Athènes au début de l'Empire, un petit propylée ionique donnant accés au sanctuaire d'Asclépios, situé sur une terrasse dans la pente méridionale de l'Acropole, fut construit et dédié, selon l'inscription gravée sur son épistyle, à Asclépios, Hygeia et Auguste? : [Ασλκηπιῷ κ]αὶ "Y yeía xai Σεβασίτ]ῷ Kaicapı [[ -------------- ]] [fesse 1], ἐπὶ ἄρχοντος καὶ ἱερέως Δρούσου ὑπάτου Πολυχάρμου τοῦ Πολὺυ vac κρίτου ᾿Αζηνιέως, [ἱερέως διὰ] βίου «Ζ»ρήνωνος τοῦ Λευκίου Ῥαμνουσίου. vac
! P, Themelis, PAAH 1995, 56-57 (SEG 45 [1995] 311 ; SEG 46 [1996] 418 ; restitution des il. 1 et 5 par S. Follet, AE 1998, 1252 ; s'il s'agit d'un seul dedicant, nous proposons pour la 1. 2: ἱερεὺς Νέρωνος xai Ῥώμης xai ἀγορανόμος). Cf. le nymphée d'Hérode Atticus dans ie sanctuaire d'Olympie, un monument demi-circulaire décoré de statues des membres de la famille de Marc Aurèle et celle de l'évergéte, qui constituait un complexe architectural véhiculant les prétentions politiques de son donateur (R. Bol, Das Statuenprogramm des Herodes-AtticusNymphäums, Olympische Forschungen 15 [Berlin 1984]). ? SEG 3 (1929) 422 : Γένει Σεβαστῶν xai τ[ῇ πόλει - - -], | Λεύκιος ἼἌλλιος Ταῦρος [γυμνασίαρχος É]lxarégous
τοῖς γυμνασί(οις κατὰ τὸ] | ἑξῆς, δωρεὰν μόνοίς xai πρῶτος τὴν στο)ὰν ? καὶ τὸ ἐπικάμπιον ἐκ [τῶν ἰδίων). Cf. IG IX.1, 285, οὗ le personnage est attesté comme gymnasiarque. ? CIL IH.1, 496 et Suppl. 7250 ; IG V 2, 456 : [Imp(eratori) Caesa]ri Aug(ugusti) et civitati ita [iubente | senatju ut promiserat, T. Arm[ilniu]s Tauriscus pontem fecit. | Αὐτοκρ]άτορι Καίσαρι xai τῇ πόλει, [T. ᾿Αρμίνιίος Ταυ]ρίσκος ἐπόησε τὴν γέφυραν, καθὼς [ἐπηγγείλατο κ]ατὰ τὸ δόγμα τῶν συνέδρων ἐφ᾽ d[re | λήψεσθ]αι αὐτὸν τὸ ἐπινόμιον καὶ βαλάνῳ [- - - 1 ὅσων] ἔχει θρεμμάτων διὰ βίου. Pour le personnage, voir A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 112, n? 10. * Pour
les
provinces
occidentales,
voir
M.
Horster,
Bauinschriften
rómischen
Kaiser.
Untersuchungen
zu
Inschriftenpraxis und Bautätigkeit in Städten des westlichen Imperium romanum in der Zeit des Prinzipats, Historia Suppl. 157 (2001). > IG 1? 3120 (deux fragments d'un épistyle de marbre pentélique) ; S. B. Aleshire, Asklepios, 16. P. Baldassarri, « Programmi edilizi », 420, figs 12-13. L'Asclépieion fut endommagé par Sylla en 86 av. J.-C. et restauré trois décennies plus tard, en 52/51 av. J.-C. (M. P. Nilsson GGR II, 79 ; S. B. Aleshire, Asklepieion, 73 ; J. M. Hurwit, Acropolis, 219-21).
138
MARIA KANTIREA
Le nom de l'empereur fut martelé, probablement à cause du remploi de l'épistyle plutót que d'une damnatio memoriae'. La dédicace est semblable à une autre gravée sur une plaque de marbre pentélique qui provient également de l'Asclépieion?. Les deux furent datées entre les années 9/8 av. J.-C. et 14 apr. J.-C. par Zénon de Rhamnonte, premier prétre viager d'Asclépios (jusqu'à cette époque les sacerdoces du dieu étaient annuels) et par les archontes éponymes et prêtres de Drusus consul, Polycharmos fils de Polycritos et Démocharés respectivement. Un peu plus tard, entre 54/55 et 60/61 apr. J.-C., la scéne du thé&tre bacchique fut consacrée à Dionysos Eleuthérieus et à Néron, comme l'atteste l'inscription dédicatoire gravée sur un fragment
d'épistyle ionique“ : Tt. vac Κλ. [ vac Ἡρώδης Μαραθώνιος ἱερεὺς xai ἀρχιερεὺς [[NÉ-]] ]
[ [[ewvog]] Καίσαρος Xefaor]o? διὰ βίρυ, 5
[Διονύσωι Ἐλ]ευθεριεῖ καὶ [[Νέρωνι]] Κλαυδίωι Καίσαρι Ze[faoto Γερμανικῷ καὶ τῆι ἐξ ᾿Αρείου πάγου βου-] [λῆι καὶ τῆι βουλῆι τῶν X καὶ τῶι δήμωι τῶν ᾿Αθηναίων), [ἐκ τῶν] ἰδίων ἀνέθηκεν, vac στρατηγοῦντος ἐπὶ τοὺς ὁπλείτας τὸ ζ' Κ[λ(αυδίου) Νουίου].
La formule dédicatoire associant la divinité, le prince et les institutions politiques de la cité se préte au parallélisme d'une autre inscription néronienne d'Athénes que nous avons déjà mentionnée : Ἑστίᾳ xai ᾿Απόλλωνι καὶ θεοῖς Σεβαστοῖς xai τῇ βουλῇ τῇ ἐξ ᾿Αρείου πάγου xai τῇ βουλῇ τῶν ἑξακοσίων καὶ τῷ δήμῳ. A Thèbes également, un monument, dont nous ignorons le caractere, fut dédié aux dieux Augustes, à Dionysos et à la cité, dans la premiere moitié du I"
s. apr. J.-C. Les gymnases, qui pendant toute l'Antiquité jouaient le rôle d'une seconde agora, étaient utilisés souvent comme lieux de culte rendu aux souverains et aux grands évergétes, pendant la basse époque hellénistique". Il semble que les cités grecques perpétuaient sous l’Empire la méme pratique d'y honorer les empereurs, comme en témoigne la dédicace d'une statue d'Auguste en nouvel Apollon, dressée dans un gymnase d’Athenes par un agonothéte des éphébes et, un siécle plus tard, l'érection des images d’Antinôos, le compagnon d'Hadrien, dans les gymnases d'Arcadie et de plusieurs cités de l'Empire? Pourtant, à l'exception d'un sacrifice commun pour Hermes, Héraclés et Claude qu’Epameinöndas fils d’Epameinöndas, un riche citoyen d'Acraiphia de Béotie, accomplit à l'occasion de sa gymnasiarchie?, et de l'organisation des concours en l'honneur de Germanicus, dits Germanikeia, par les éphèbes à Athénes", les sources que nous avons à notre disposition ne permettent pas de se former une idée plus précise du röle de cette institution grecque dans l'introduction du culte impérial en Achaie. Dans les documents que nous avons cités, le prince était évoqué au méme titre que la divinité locale, sans pour autant que cela implique un culte commun. L'absence de vœux ou de
! S. B. Aleshire, Asklepios, 122-23. ? IG IP 3176 : ᾿Ασκληπιῶι xai "Y yeiat καὶ Σεβαστῶι Καίσαρι, ἐπὶ ἄρχοντος | xai ἱερέως Δρούσου ὑπάτου Δημοχάρους ᾿Αζηνιέως, | ἱερέως δὲ διὰ βίου Ζήνωνος Ῥαμνουσίου.
ὃς, B. Aleshire, Asklepios, 16 ; ead., Asklepieion, 85. * Planche X. IG IP 3182 (ll. 1-2 et 4-5 non restituées ; 1. 6 : κ[αὶ - - - Αἰολίωνος ᾿Αντιπάτρον QAvÉoc]) ; lecture améliorée et commentée par J. Oliver, Expounders, 82-83 ΟΝ. Ameling, Herodes II, 55-56, n? 22). F. Lozano, Atenas,
71-76, associe la dédicace aux combats de gladiateurs, qui avaient lieu dans le théâtre de Dionysos, spécialement réaménagé pour les accueillir, et qui auraient acquis une grande popularité dans le cadre du culte impérial sous Claude et Néron.
5 Voir supra, p. 129, n. 4. 6 A. D. Keramopoullos, AEph 1934-1935, Chronika, 16, n° 185 (1. 1 : [Διοσκόρ]οις xai Διονύσῳ) ; A. Schachter, Cults 1, 197, n. 1, restitue la 1. 1 d’après une dédicace semblable de Thisbé [supra, p. 135, n. 4], et il suppose qu'elle
provient de cette cité ; cf. SEG 31 [1981] 506) : [Θεοῖς Σεβαστ]οῖς xai Διονύσωι I [xai τῆι] πόλει, I [- - -Jog Ῥοῦφος ἐκ τῶν I [ἰδίων ἀἸνέθηκεν. Voir aussi une autre inscription mutilée de Thèbes (1° s. apr. J.-C. ?) ne préservant que les dédicataires (SEG 1 [1923] 133 : [Θεοῖς Σε]βαστοῖς | [καὶ τῇ πό]λει xai | [- - -]. ? A. D. Nock, « Σύνναος θεός », HSPh 41 (1930) 1-62 (= Essays, 202-51) ; C. Préaux, Monde hellénistique, 26566 ; C. Habicht, Gottmenschentum, 138-44 ; Ph. Gauthier, Cités, 61 et 66. * Voir supra, p. 96. M. Jost, Sanctuaires, 541-42 ; S. E. Alcock, Graecia capta, 186-87.
* Appendice Ib, n? 4, ll. 22-23. Voir infra, pp. 179-80. ? Voir supra, p. 64.
LA TOPOGRAPHIE DU CULTE IMPERIAL
139
priéres adressés personnellement à l'empereur de son vivant indique qu'il n'était pas considéré comme un dieu salutaire ou guérisseur dans la mentalité religieuse grecque'. Or, faute d'autres témoignages, nous devons conclure que l'association nominale de celui-ci ou de la gens Augusta à une divinité du lieu, à la cité ou au peuple local était faite honoris causa, une idée explicite d'ailleurs dans les inscriptions latines à la formule in h(onoris) d(omus) d(ivinae). Toutefois, nous devons plutót réfuter la supposition de D. Fishwick, selon laquelle dans ce type de dédicaces nous avons un exemple « of the votive dative in conjunction with the dative of honour — to the god but for, in honour of the emperors »?. Malgré le caractére elliptique des inscriptions votives et honorifiques, cette interprétation ne trouve pas d'appui solide sur les régles grammaticales du grec. Enfin, nous proposons une lecture différente d'une dédicace de l'époque flavienne provenant du sanctuaire du Cabire de Thébes. Elle témoigne qu'un anaktoron, bätiment caractéristique des cultes à mystéres, fut construit sur les ressources de la caisse sacrée, lorsque le hiérarque T. Flavius Pemptides fut épiméléte des travaux, et il fut consacré aux Grands dieux Sébastoi,
Cabiros et Pais? : Θεοῖς Σεβαστοῖς Με«γρ»άλοις KaBeipu καὶ Παιδί, Θηβαῖοι ἐκ τῶν
τῆς ταμίας «ἱερρῶν προσόδων τὸ 5
S. N. Koumanoudis
ἀνάκτορον ἀνέθηκαν, ἐπιμεληθέντος τῆς κατασχενυῆς «τοῦ» ἱεράρχου Τίτου Φλαβίου Meuöv {A}.
voit dans la succession des noms des dédicataires une influence des
divinités samothraciennes, appelées habituellement θεοὶ Μεγάλοι, et il pense que les θεοὶ Σεβαστοί furent Vespasien et son fils Titus assimilés respectivement à Cabiros et à Pais. Selon le méme savant, cette association des empereurs aux dieux locaux, qui aurait suscité une renaissance du culte des Cabires à Thèbes, devait être attribuée au rôle prépondérant que le hiérarque Pemptidés et sa famille jouaient dans cette région sous les Flaviens*. Ce personnage doit étre identifié à l'archiéreus (ou archiérarque) Pemptidés sur une émission monétaire de Thèbes sous Galba : ἘΠῚ APXI TIEMIITIAOY 8HBAIQN’. En revanche, A. Schachter estime que dans la dédicace du Cabirion, il s'agissait d'une simple juxtaposition de trois groupes de divinités, auxquelles l'anaktoron était consacré, c'est-à-dire, les dieux Augustes (θεοῖς Σεβαστοῖς), les dieux Grands ([8toic] Μεγάλοις) et enfin Cabiros et Pais: (Καβείρωι xai Παιδί)". Or, l'interprétation de cet auteur présuppose une cohabitation des divinités différentes dans le méme sanctuaire, tandis que, selon l'opinion de S. N. Koumanoudis, les empereurs flaviens assimilés aux dieux locaux reçurent la dédicace du monument sacré. A notre avis, cette dédicace ne se
! Cf. M. Clauss, « Deus praesens. Der römische Kaiser als Gott », Klio 78 (1996) 400-33. ? D. Fishwick, « Votive offering to the emperor ? », ZPE 80 (1990) 121-30 (la citation à la p. 127). ? P. Wolters et G. Bruns, Das Kabirenheiligtum bei Theben (Berlin 1940) vol. I, 30, n? 5a et 79, fig. ; édition révisée et
commentée par 5. N. Koumanoudis, « Πεμπτίδης », dans Χαριστήριον εἰς ᾿Αναστάσιον K. 'OpAávóov (Athènes 1966) vol. B, 1-21, en particulier 7-2] (SEG 22 [1967] 418 ; A. Schachter, Cults I, 210-11 ; SEG 31 [1981] 505). Pour les fouilles dans
le
Cabirion
Grabungskampagnen
de
Thèbes,
voir
G.
Bruns,
«Kabirenheiligtum
bei
Theben;
vorläufiger
Bericht
über
die
1959 und 1962 », AA 79 (1964) 231-65 ; ead., « Kabirenheiligtum bei Theben ; vorläufiger Bericht
liber die Grabungskampagnen
1964-1966 », AA 82 (1967) 228-73 ; voir aussi A. Schachter, Cults II, 73-88.
* S. N. Koumanoudis, op. cit., en particulier 10-14, suivi par C. Muller, Béotie, 174. Les offrandes trouvées dans le sanctuaire thébain et datant du VI* s. av. J.-C. jusqu'à l'époque impériale étaient dédiées à un Cabire, qui se représentait souvent comme un Dionysos barbu et couché, et à un Pais (cf. A. Schachter, Cults II, 90-96, estime qu'il n'y avait pas une iconographie fixe pour les Cabires et il suppose qu'il aurait existé encore une divinité féminine, une mère des dieux, assimilée à Demeter Cabireia). Les divinités de Thèbes commencèrent à être appelées Cabire et Pais à
partir du III s. av. J.-C., mais cette dédicace constitue le premier document leur donnant l'épiclése des Théoi Mégaloi à l'exemple des dieux de Samothrace (cf. S. Guettel Cole, Theoi Megaloi. The cult of the Great Gods at Samothrace [Leyde 1984]). Pour la problématique concernant l'identification des divinités sous l'appellation de « Grands Dieux », voir C. Hoët-van Cauwenberghe, ZPE 125 (1999) 178, n. 13. 5 RPC I, 1334, pl. 68. B. Puech, ANRW
II, 33.6 (1992) 4866-67 ; cf. S. N. Koumanoudis, op. cit., 11, pense que
Pemptides, dont le nom figure sur les monnaies, fut le père du hiérarque de la dédicace aux Cabires ; id., Θηβαϊκή Προσωπογραφία (Athenes 1979) 169, n? 1631. $ A. Schachter, Cults I, 210-11.
140
MARIA KANTIREA
rapporte pas au culte impérial. Etant donné que l'épithéte Σεβαστός, formée évidemment par analogie avec Σεβάσμιος, était aussi une épiclése des Cabires!, l'inscription ne pose plus de problémes d'interprétation, si nous considérons que les Καβείρῳ xai Παιδί sont des noms explicatifs des θεοῖς, auxquels les Σεβαστοῖς MeyáXoic servent d’adjectifs qualificatifs. Dans cette hypothése, il ne s'agissait pas d'une coordination de noms divins, mais d'une évocation explicite du couple divin, auquel l'anaktoron fut consacré. D'ailleurs, l'assimilation ou l'association des empereurs aux divinités de caractére mystique est paradoxale, dans la mesure oü la foule des divinités chtoniennes ou, encore plus, le cercle des héros n'occupaient aucune place, au moins en Achaie, dans les identifications divines impériales?,
Les représentations impériales dans les lieux publics et sacrés L'érection des statues impériales sur les agoras des cités et dans les sanctuaires Les images des personnages impériaux n'étaient pas des œuvres intemporelles, mais elles correspondaient à une réalité historique. Créées de l'interaction entre le représentant, dont elles évoquaient la personnalité, le röle et les prétentions, et le sculpteur, dont elles reflétaient le style personnel influencé par les courants artistiques de l'époque, les statues impériales étaient destinées à étre exposées dans un certain lieu pour les besoins religieux, politiques et esthétiques d'un certain public. De cet échange entre le modèle, le créateur et l'observateur se révélaient, selon le cas, leurs diverses fonctions honorifiques, votives et cultuelles. L'étude des représentations impériales nous permet d'apercevoir les voies par lesquelles les images du prince et des membres de sa famille furent incorporées dans le contexte iconographique local, d'examiner leur rapport avec les dieux, et, par conséquent, de comprendre le róle qu'elles
jouaient dans le culte impérial’. Selon une ancienne coutume des cités démocratiques, l’érection des statues dans les lieux publics dépendait de la décision du peuple ou de ses représentants. Elle constituait un moyen parmi les plus répandus grâce auquel les Grecs professaient leur dévotion aux divinités et rendaient hommage aux personnes importantes. Du point de vue de l’idéologie souveraine, la prolifération des images de la domus Augusta comportait les éléments d’une immense propagande, dont le but final était l'omniprésence impériale dans tous les domaines de la vie civique et religieuse. La saturation plastique des espaces publics affirmait l'attachement des sujets aux principes de l'Empire tout en étant une expression de gratitude des provinciaux à
l'égard de leurs évergètes et patrons“. Le probléme le plus important concernant notre étude sur les statues impériales provenant de Gréce repose sur le fait que, à peu d'exceptions prés, dont il est question plus bas, nous ne pouvons pas examiner leurs fonctions par rapport au contexte oü elles furent érigées. Pausanias témoigne souvent de l'existence des images des empereurs dans des sanctuaires, comme celui d'Artémis Sôteira à Mégare (εἰκόνες δὲ ἐφ᾽ ἥμῶν ἐστᾶσιν ἐν αὐτῷ βασιλέων Ῥωμαίων), ou à l'intérieur des édifices sacrés, ainsi la Tholos à Delphes (ὁ τέταρτος ὁ μὲν τῶν ἐν Ῥώμῃ βασιλεύσαντων εἶχεν où πολλῶν τινῶν εἰκόνας), le trésor des Cyrénéens (κεῖνται δὲ βασιλεῖς ἐν αὐτῷ Ῥωμαίων) et le Métróon dans le sanctuaire d'Olympie (βασιλέων δὲ ἑστήκασιν ἀνδριάντες Ῥωμαίων). Toutefois, seul le dernier récit a été confirmé par les découvertes archéologiques. Inversement, nous ne pouvons pas restituer l'emplacement exact d'un nombre considérable de portraits et de statues, qui ont été trouvés en remploi ou loin de leur premier site d'exposition. D'un autre côté, presque tout ce que nous connaissons sur l'iconographie et les honneurs rendus aux empereurs dans la province romaine d’Achaïe ! Voir, à cet égard, C. Hoët-van Cauwenberghe, ZPE 125 (1999) 178-79. ? Cf. une pareille remarque de B. Puech, ANRW II, 33.6 (1992) 4866-67, en particulier n. 132, qui considère pour autant l'association des Augustes aux Cabires comme une « formule honorifique et une marque de respect, destinée à proclamer la vénération du peuple thébain et à rappeler que les détenteurs du pouvoir impérial étaient par essence supérieurs au commun des mortels ». * S. R. F. Price, Rituals, 170-206 ; P. Zanker, Provinzielle Kaiserportrüts. Zur Rezeption der Selbstverstellung des Princeps (Munich 1983) ; id., Macht, 294-99 ; A.-K. Massner, Bildnisangleichung, 2.
* A. Alföldi, Repräsentation, 66-73 ; J. M. Höjte, Statue Bases, passim. * Pausanias, Attique, 40.2-3 ; Phocide, Locride ozolienne, 8.6 ; Elide 2, 19.10 et 1, 20.9, respectivement.
LA TOPOGRAPHIE DU CULTE IMPERIAL
repose essentiellement sur les monnaies et les inscriptions, relativement
141
plus nombreuses
que
les statues et les portraits préservés!. Une caractéristique importante de l'idéologie politico-religieuse romaine pendant la basse époque républicaine et le début du principat était la relation particuliére que les grandes figures politiques et militaires prétendaient avoir avec les dieux, une idée qui servait d'ailleurs à renforcer leur position dans l'Etat et à justifier leurs actes. Dans la sculpture, ce rapprochement du sacré s'exprimait à travers l'imitation de l'iconographie divine, dans le but de préserver l'ambiguité si l'homme était représenté en dieu ou si le dieu figurait en homme?. L'assimilation pouvait se faire par simple apposition du nom impérial à celui d'une divinité,
ainsi Livie Athéna Boulaia, Livie Héra, Néron Zeus Eleuthérios, Domitien Zeus Eleuthérios, ou par la qualification des personnages impériaux de nouveau dieu, comme Caius César nouvel Ares, Drusilla nouvelle Aphrodite, Néron nouvel Apollon’. De telles appellations n'appartenaient pas à la titulature officielle des souverains“, mais elles étaient étroitement liées au contexte religieux et politique local et, donc, elles variaient d'aprés le panthéon de chaque cité, ce qui exclut, dans la plupart des cas, des restitutions d'aprés les paralléles d'autres villes. Bien que ces expressions fassent allusion à des représentations iconographiques analogues, elles ne peuvent pas étre considérées comme des moyens de divinisation, d'autant plus que les images des dieux ne portaient normalement aucune inscription semblable à celles que nous lisons habituellement sur les bases de statues impériales. Une effigie représentant un empereur en dieu renvoie plutót aux conventions officielles de l'idéologie de l'époque ou, au moins, au langage artistique des Grecs qu'à leur idée de la nature de l'individu représenté. Ainsi, nous n'avons aucune preuve permettant de savoir si les statues de Claude en Apollon Patróos et de Livie en Athena Boulaia dressées sur l'agora d’Athenes, la premiere devant le temple du dieu, la seconde devant le prytanée, faisaient partie du rituel accompli par les magistrats locaux avant le commencement de leurs réunions. Les assimilations nominales et figuratives impériales aux divinités traditionnelles dérivaient de la décision politique d'une communauté d'honorer les membres de la domus Augusta en les associant aux dieux locaux et elles servaient à leur intégration dans le systéme honorifique et religieux d'une cité. Or, elles seules ne pouvaient attribuer à leur porteur aucun caractère divin, sauf si elles faisaient partie des rites cultuels et, dans ce cas, elles constituaient une premiere étape vers l'institution et le développement du culte impérial en Achaïe. Le nombre de ces représentations figuratives, rapprochées ou non des documents épigraphiques, reste indicatif de la saturation des lieux publics en images impériales. Trouvées, le plus souvent, sur l'agora des cités et dans les sanctuaires, elles devaient étre exposées soit à l'air libre dans les endroits les mieux en vue soit à l'intérieur des monuments : temples, portiques, basiliques, gymnases, fontaines. Mais, il est certain qu'ils étaient également dressés dans des
domaines privés, puisque chaque homme selon ses moyens, une aussi sur les couronnes objets sacrés et usuels ornées de médaillons
loyal aux institutions de l'Empire devait posséder,
collection de statuettes impériales. Les effigies des empereurs figuraient des prêtres du culte imperial® et elles faisaient partie de la décoration des de la vie quotidienne”. Nous connaissons d’Athenes une série de coupes au portrait lauré d'Auguste, qui étaient probablement utilisées comme
! Pour la procédure de création et de diffusion des effigies impériales à travers de répliques officielles, qui se fabriquaient dans ia capitale de l'Empire et qui, par la suite, voyageaient dans les provinces, en l'occurrence en Grèce, sous forme de figurines en terre cuite ou en plätre, voir J. D. Breckenridge, « Roman Imperial Portraiture from Augustus to Gallienus », ANRW II, 12.2 (1981) 477-512, pis I-XXIV, en particulier 481-83 ; S. R. F. Price, Rituals, 172-73 ; C. B. Rose, Commemoration, 57-59. Pour la répartition géographique des statues impériales sous le HautEmpire, voir J. M. Höjte, Statue Bases, 85-123.
? J. Pollini, « Man or God », 334-63. 35 Voir supra, passim. P. Veyne, Latomus 21 (1962) 52 ; voir aussi A. Alfóldi, Repräsentation, 220-28, et M. Wegner, « Bildniskunde römischer Herrscher », ANRW II, 12.2 (1981) 646-66, Taf. I- VIII, en particulier 654-55.
* Cf. les attributs divins d’Auguste dans la littérature romaine de l'époque (K. Müller, Gütterattribute in ihrer Anwendung auf Augustus.
Eine Studie über die indirekte Erhöhung des ersten Princeps in der Dichtung seiner Zeit
[Idstein 1985] 179-359). 5 J. M. Höjte, Statue Bases, 122-23.
ἧς, R. F. Price, Rituals, 170-71. ΤΡ Zanker, Macht, 264-93.
142
MARIA KANTIREA
phiales à libation!, et une petite figurine en or représentant Hermés, dans le visage duquel certains savants distinguent les caractéristiques physionomiques de Tibère?. En Attique presque tous les membres de la domus Augusta furent honorés de statues dressées à Athenes (sur l'agora, le marché romain et l'Acropole), au Pirée et dans les sanctuaires d’Eleusis et d'Orópos. Dans leur majorité, les portraits d'Auguste suivent le type de Prima Porta, une indication à la fois stylistique et chronologique, qui correspond à l'époque pendant laquelle les Athéniens commencèrent à lui rendre hommage de façon plus systématique, à savoir depuis le début de la deuxième décennie av. J.-C. Des effigies
augustéennes ont été trouvées à Délos', à Megare‘,
à Dymé‘, à Nicopolis’, probablement
à
Chalcis?, à Corinthe et à Olympie*. La découverte de deux portraits de Tibére à Athènes constitue un autre indice de la loyauté que la cité montra à l'égard du prince bien avant son ascension
au pouvoir",
sa popularité
pendant
En revanche, l'absence de statues de Germanicus
son
voyage
en Orient',
alors que nous
sont
est surprenante, vu
parvenus
un portrait
idéalisé de son épouse Agrippine l' Ancienne", un autre de son cousin et cohéritier du pouvoir
romain, Drusus le Jeune", et un dernier de son fils Caligula. Une téte probablement voilée d'Antonia la Jeune provenant de l'agora de la cité fait allusion aux honneurs cultuels dont elle
! Voir supra, p. 51, n. 1. ? Appendice III, n? 32. Le dieu est représenté debout conformément au rythme polyclétéen, portant une chiamyde et tenant de la main droite une bourse et de la main gauche un caducée. Elle devait étre un ex-voto ou l'ornement d'une tête d'épingle, mais puisque la base manque, sa fonction reste incertaine. L'attribution à Tibère est due à C. C.
Vermeule, RIA, 384, n? 3, suivi, sous réserve, par C. Maderna, luppiter, 247, HV2, qui suppose que « the artist may have made this votive image as an unconscious portait, an imitation of a major work of art or another piece of metalwork ». Pour les statues impériales en métaux précieux, voir K. Scott, « The Significance of Statues in Precious Metals in Emperor Worship », TAPhA 62 (1931) 101-23. * Appendice III, n° 6-8, 11-13 et 15, Planche XXIII. Il est bien connu qu'Auguste utilisa sa propre image pour exprimer son idéologie politique et, pour cette raison, il adopta au cours de sa vie, certains types iconographiques qui
contribuaient à mettre en valeur son röle à l'issue des événements militaires importants ou au fur et à mesure des transformations institutionnelles qu'il voulait apporter dans les affaires politiques romaines. Pour le type d' Actium, voir P. Zanker, Actium-Typus, 33-46, Taf. 28-29 ; U. Hausmann, ANRW II, 12.2 (1981) 535-50 ; A.-K. Massner,
Bildnisangleichung, 29-36. Pour le type de Prima Porta, voir H. Jucker, Vom
Verhältnis der Römer zur bildenden
Kunst der Griechen (Bamberg 1950) 167-68, qui a fait le premier l'association entre le Doryphore de Polyclete et ia statue de Prima Porta; H. Kühler, Die Augustusstatue von Primaporta (Cologne 1959) ; P. Zanker, Macht, 96-106,
Abb. 75-82 ; J. D. Breckenridge, ANRW
II, 12.2 (1981) 483-86 ; U. Hausmann, ANRW
II, 12.2 (1981) 565-95 ; S.
Waiker et A. Burnett, Image, 19-22 ; D. Boschung, Augustus, 38-50 ; M. Strothmann, Augustus- Vater, 68-71 ; cf. H.
G. Niemeyer, Studien, 91-92, n? 36, Taf. 10.2. Pour le troisiéme type de l'iconographie augustéenne dit Forbes et pour celui de la Via Labicana (velato capite), voir P. Zanker, Actium-Typus ; id. Macht, 96-103, Abb. 75-82 ; K. Vierneisel et P. Zanker, Bildnisse, passim ; S. Walker et A. Burnett, Image, 25-27, avec carte des lieux de trouvailles des
portraits et des statues d' Auguste. * Appendice III, n? 9. L'association trés hypothétique de la téte colossale à une inscription de Délos en l'honneur d'Octavien (voir supra, p. 42, n. 4), dans la bibliographie d'avant 1981, est enfin contestée d’après les nouvelles recherches sur l'iconographie augustéenne montrant que la réplique délienne suit le type de Prima Porta (U. Hausmann, ANRW II, 12.2 [1981] 549, n. 144 ; E. Boschung, Augustus, 150, n? 92, Taf. 189.1-2). 5 Appendice III, n° 10 (tête en bronze appartenant à une statue cuirassée d' Auguste). * Appendice III, n? 5 (torse cuirassé d'Auguste, qui pourrait être rapproché d'une dédicace p. 101, n. 1).
latine, voir supra,
? Appendice III, n? 14. 5 Appendice III, n? 16. Les attestations du culte impérial en Eubée sont rares. Une inscription de Chalcis en l'honneur d'un lambadarque témoigne de la célébration des Grands Kaisareia Sébasteia pentéteriques (IG XIL.9, 946).
Voir aussi une inscription en l'honneur d'Auguste de Carystos (IG XIL9, 19) et deux autres en l'honneur de Caius César et de Tibére de Chalcis (IG XI1.9, 940 et 939, respectivement). ? Appendice III, n* 3-4 ; nous revenons sur ces statues dans ce qui suit. '? Appendice III, n? 30 (téte couronnée) et n? 31. Pour les honneurs de Tibére à Athénes, voir supra, pp. 58-62. Cf. l'attribution hypothétique
à Germanicus d'une tête de statue provenant d'Elis (Appendice III, n? 36).
'? Appendice
le rôle d'Agrippine
III, n°38.
Pour
l'Ancienne
dans
l'iconographie
dynastique,
voir S. Wood,
« Memoriae Agrippinae : Agrippina the Elder in Julio-Claudian Art and Propaganda », AJA 92 (1988) 409-26, figs 1-16.
? Appendice III, n° 37, Planche XXIV. '* Appendice III, n? 39, Planche XXIV. Pour l'iconographie de Caligula, voir L. Fabbrini, « Caligola : il ritratto dell'adolescenza e il ritratto delia apoteosi », MDAI(R) 73-74 (1966-1967) 134-46, tav. 41-50.
LA TOPOGRAPHIE DU CULTE IMPERIAL
143
jouissait pendant le règne de son neveu Claude!. Quant à son époux, Drusus l'Ancien, bien qu'il fût l'objet d'un culte desservi par un prêtre personnel jusqu'au début du II® s. apr. J.-C, aucune statue ne peut lui étre attribuée de maniére süre. Les seuls portraits du prince, qui sont préservés, proviennent d’Epidaure’ et de Patras. Le cas de Livie se prête au parallélisme, puisque dans l'état actuel de la documentation, les seules représentations que nous connaissions proviennent de Béotie et de Thessalie. La premiére consiste dans une téte voilée, qui a été découverte dans le sanctuaire des Muses à Thespies, oü l'impératrice était honorée de son vivant des éloges pendant les concours locaux des Erótideia et Mouseia. Elle porte une couronne de lauriers en relief ornée d'un médaillon, attribut indiquant, peut-étre, que la téte appartenait à une statue posthume". La deuxième tête connue de Livie a été trouvée, avec un
portrait de Tibére et d'autres statues de l'époque romaine, sous les fondations de la cathédrale d’Achillios sur l'acropole de Larissa‘. Une jolie téte d'Agrippine la Jeune provenant de l'Acropole d'Athénes devait appartenir à la période que l'impératrice jouait un rôle de premier plan dans la cour impériale, donc vers la fin du régne de Claude ou le début de celui de Néron'. La découverte, à Eleusis, d'une série de quatre statues du I” s. apr. J.-C. représentant de princes de la domus Augusta en toge et velato capité, dont deux ont été identifiées à Tibere? et à Néron", confirme l'importance du sanctuaire dans l'établissement du culte impérial dans l'espace suburbain de l'Attique''. La répétition du même type iconographique indique que soit ces togati appartenaient au méme groupe statuaire soit, à notre avis, que la tradition sacrée du sanctuaire imposa la représentation du prince en sa qualité de pontifex maximus. En revanche, pour le sanctuaire d'Amphiaraos à Orôpos, nous ne connaissons que quelques fragments d'une statue cuirassée d' Agrippa ; elle devait étre érigée sur la voie principale du téménos, à l'occasion
de sa visite ici en 16 av. J.-C.”.
' Appendice III, n? 35. Pour l'iconographie d'Antonia la Jeune, voir K. Polaschek, Studien zur Ikonographie der Antonia Minor (Roma 1973).
? Voir supra, pp. 62-63. ? Appendice III, n? 33 (téte qui pouvait appartenir à une statue ou à un trés haut relief historique). * Appendice III, n? 34 (peut-étre portrait posthume). L'iconographie de Drusus l'Ancien était influencée par celle de son frère aîné Tibère (L. Fabbrini, « Il ritratto giovanile di Tiberio e la iconografia di Druso Maggiore », BA 49 [1964] 304-26, figs 1-35 ; voir aussi ead., « Addenda iconographica. Tre nuove attribuzioni per la iconografia di Druso Maggiore », BA 52 [1967] 67-69, figg. 14-35).
5 Appendice Ill, n? 19, Planche XXIV. Pour l'iconographie de Livie, voir R. Winkens, Livia, Octavia, Iulia. Porträts und Darstellungen (Providence-Louvain-la-Neuve 1995). Voir aussi J. M. Fossey, «'H ἐξέλιξις καί fy ἱστορική σημασία τῆς ἀφιερώσεως αὑτοκρατορικῶν ἀγαλμάτων ὑπό βοιωτικῶν πόλεων », dans Πρακτικά H' Συνεδρίου “Ἑλληνικῆς καί Λατινικῆς Ἐπιγραφικῆς (Αθήνα de Livie à Thespies, voir infra, p. 166.
1982), (Athènes
1984) vol. B, 199-203. Pour les éloges
* Appendice III, n? 18. Le portrait de Tibére (Appendice III, n? 29) n'est pas publié, mais mentionné par C. C. Vermeule, RIA, 384, n° 1 ; selon la description de l'auteur, il appartenait à une statue du prince assis et couronné d'une branche de cyprès ou d'érable. Cf. une inscription en l'honneur de Tibére probablement de provenance de Larissa (C. Habicht, Demetrias V, 308-309, n° 2, Taf. XXXL2 [SEG 37 (1987) 484] : [Αὐτοκράτορα Kaicapla Τιβέριον θεοῦ υἱὸν | [ZeBaotóv, εὐερ]γέτην Σεβαστήων).
7 Appendice III, n? 47, Planche XXV.
5 K. Papaggeli, Ελευσίνα, 286-91, figs. ? Appendice III, n? 28. 1 Appendice III, n? 50. Il est probable que ia tête soit retravaillée au IV* s. apr. J.-C. pour représenter Constantin
le Grand ou un de ses fils. ! Voir, à cet égard, la création des sacerdoces personnels de Tibére et de Livie (supra, pp. 61 ; 74 [cf. 80-81]). "? Appendice III, n? 20. L'attribution de la statue à Agrippa est due à C. C. Vermeule, Berytus 13 (1959) 34, n? 15 ; id., Berytus 15 (1964) 98, n? 15 ; id., RIA, 429, la rapproche d'une inscription honorifique trouvée prés du temple d'Amphiaraos (voir supra, p. 55, n. 5). Selon la description du méme auteur, sur la cuirasse sont représentés Jupiter et Vénus Victrix assistant à une bataille navale ; cf. I. Romeo, Agrippa, 114, n. 355, n'accepte pas l'identification et date la statue de l'époque d’Hadrien. Pour les statues d' Agrippa voir ead., op. cit., 47-67, et F. Hurlet, Collégues, 406-407. L'attribution à Agrippa d'une autre statue en nudité héroïque (Appendice III, n? 21) et d'un portrait (Appendice III, n? 22), trouvés à Athènes, n'est que trés hypothétique.
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Outre deux portraits couronnés de Claude provenant d'Athénes! et une tête voilée de Sparte’, deux statues de l'empereur, dont l'une cuirassée, ont été trouvées au Pirée*. Etant donné que ce dernier type de représentation impériale dans les provinces était relativement rare avant les Flaviens, il semble probable que la statue cuirassée de Claude évoquait la conquéte de la Bretagne. Quant à Néron, malgré qu'il ait accepté plusieurs honneurs, dont certains de caractére cultuel, dans maintes cités de l’Achaïe (assimilation à Apollon et à Zeus Eleuthérios sur le monnayage et dans la statuaire, commémoration sur le Parthénon à Athénes, désignation d'un grand-prétre à Acraiphia de Béotie)', nous n'en connaissons qu'une statue en toge, déjà
mentionnée, provenant d'Eleusis, et deux tétes, l'une de Corinthe, l'autre d’Elis‘. L'absence de représentations abondantes de cet empereur « philhelléne » s'explique par le fait qu'aprés sa damnatio memoriae la plupart de ses portraits furent retravaillés pour représenter les membres de la nouvelle dynastie, comme nous allons le voir. En ce qui concerne les Flaviens, sauf l'ensemble statuaire du Métróon à Olympie, dont il est question plus bas, des statues de Titus et
de Domitien nous sont parvenues d’Athenes?, de Corinthe’ et d’Aigeira, une ville prés de Patras*.
Les statues impériales dans un édifice de l'administration provinciale : la basilique julienne de Corinthe Prés d'une centaine de fragments de statues et de portraits impériaux ont été trouvés au cours des premiéres décennies du XX* siécle par des archéologues américaines, dans une basilique située à l'est du forum de Corinthe?. Le monument fut construit, pendant la première moitié du I" s. apr. J.-C.", entièrement en poros sur deux niveaux : le rez-de-chaussée formait un cryptoportique, tandis que l'étage supérieur, auquel trois absides furent annexées sur le long cöte
oriental, était élevé à 3,50 m environ au-dessus du niveau du sol''. Le type architectural de l'édifice, semblable à celui d'une autre basilique située au sud du forum", est caractéristique de la basse époque républicaine et du Haut-Empire. Les deux servaient en quelque sorte des propylées monumentaux au forum à l'est et au sud". Les statues de la premiére basilique devaient étre exposées tout au long des murs de l'étage supérieur, entre les colonnes ou dans les absides, ce qui faisait d'elle une véritable galerie de sculpture. L'ensemble décoratif aurait été complété par le revétement des murs de plaques en marbre de couleurs différentes, parmi lesquelles étaient
'! Appendice
III, n? 43, Planche
XXV
(tête couronnée
de lauriers, dont
l'identification
n'est
pas certaine).
Appendice III, n? 44 (tête couronnée de chêne, dont l’arrière et le sommet sont inachevés en raison de l'érection de la statue dans une niche). Les portraits posthumes de Claude sont trés rares dans tout l'Empire (A.-K. Massner, « Zum Stilwandel im Kaiserporträt claudischer Zeit », dans V. M. Strocka [éd.], Die Regierungszeit des Kaisers Claudius (41-
54 n. Chr.)
: Umbruch oder Episode ? Internationales interdisziplinäres Symposion aus Anlaß des hundertjährigen
Jubiläums des Archäologischen Instituts der Universität Freiburg i. B. [16.-18. Februar 1991], [Mayence Abb. 1-22, en particulier 173).
1994] 159-73,
? Appendice III, n? 45. ? Appendice III, n° 42 (au centre de la cuirasse figure un gorgoneion). Appendice III, n° 46 (l'arriére et le sommet sont travaillés grossiérement en raison de l'érection de la statue dans une niche). * Voir supra, pp. 81-84 ; 97-98 et 123-25, respectivement. 5 Appendice III, n? 52. Voir encore trois inscriptions honorifiques de Néron érigées dans le sanctuaire d'Olympie,
datant des années 50-54, 57 et 58-59 apr. J.-C. (IvO 373-375 ; cf. IvO 370). Pour la tête de Corinthe, voir ci-dessous. * Appendice III, n? 57, Planche XXV (Domitien). ? Appendice III, n? 58 (tête de Domitien probablement couronnée de chêne).
* Appendice III, n? 56 (Titus). 9 Musée de Corinthe, n** d'inv. 1050-1148. E. H. Swift, A group of Roman Imperial Portraits at Corinth (Princeton 1922) ; F. P. Johnson, Corinth IX, 70-85, pls 134-154 ; S. S. Weinberg, Corinth L5, 39 et 53-54, pls 34-35 ; P. Scotton,
Basilica, 255-61. !% S, S. Weinberg, Corinth, L5, 54-57, envisage une datation entre la fin du règne de Caligula et le début du règne de Claude, tandis que P. Scotton, Basilica, 244-55, suivi par C. B. Rose, Commemoration, 268, n. 6, opte pour une datation sous Tibére.
!! Planche XVI. S. S. Weinberg, Corinth 1.5, 103-109. Le monument fut détruit à la fin du IV* s. apr. J.-C., probablement à cause du tremblement de terre de 375 apr. J.-C. (S. S. Weinberg, op. cit., 57). 75.5. Weinberg, Corinth L5, 35-57, plans I-X. 15 Planche XIV. Cette particularité était due à la topographie : les rues à l'est de la basilique julienne et au sud de la basilique sud se trouvaient au niveau de leurs cryptoportiques (S. S. Weinberg, Corinth L5, 108).
LA TOPOGRAPHIE DU CULTE IMPERIAL
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encastrées des inscriptions honorifiques et votives, dont la plupart sont en latin et datent du I" s. apr. J.-C. Quant à la statuaire, pour la période qui nous intéresse ici nous possédons, sauf de nombreux fragments sculptés, un portrait de Jules César, dont l'identification reste toutefois incertaine', une statue d'Auguste togatus et velato capite, deux autres de ses petits-fils Caius et Lucius César en nudité héroïque, une tête voilée probablement de Néron, ainsi qu'une statue cuirassée d'un prince du I” s. apr. J.-C. C'est exactement en raison de cette excellente collection statuaire julio-claudienne que la basilique doit son surnom de « julienne ». La statue en marbre d'Auguste suit le type iconographique de la Via Labicana : l'empereur, la tête voilée, porte tunique et toge, et il devait avoir tenu une patére à libation ou un /ituus dans la main droite et un rouleau ou, selon nous, un sceptre d'augure dans la gauche’. Il est bien connu que le prince était membre des colleges sacerdotaux les plus éminents à Rome et, aprés la mort de Lépide en 12 av. J.-C., il devint aussi pontifex maximus. Cette derniére désignation, qui mettait en relief sa pietas et sa dévotion profonde aux dieux ancestraux, marqua la vie politicoreligieuse romaine. Elle fut commémorée par la frappe de séries monétaires à l'effigie de l'empereur en grand-prétre et par l'érection de statues le représentant togatus et velato capite". Bien que l'image sacerdotale du prince dans l'exercice d'un acte sacrificiel ne soit jamais devenu trés populaire dans les provinces hellénophones', elle aida à l'intégration de l'idéologie du principat dans les colonies romaines, en l'occurence Corinthe, d’où provient, en outre, une tête d'un prince julio-claudien voilé et légérement barbu, trouvée également dans la basilique julienne, que nous inclinons à attribuer à Neron’. En revanche, les deux princes de jeunesse,
Caius*et Lucius César”, sont représentés en nudité héroïque ne portant qu'un himation ou une chlamyde. Caius est tourné légèrement vers sa droite et Lucius vers sa gauche, positions qui impliquent que les statues étaient pendantes, dressées probablement dans l'exédre centrale de la basilique. Selon F. P. Johnson, elles devaient avoir flanqué celle d’Auguste, le frère aîné à droite, le cadet à gauche, mais C. B. Rose remarque qu'aucun indice n'implique cette disposition*. Indépendamment de leur position, leur ressemblance physionomique au fondateur de l'Empire
renforçait l'idée dynastique*. L'ensemble statuaire de la basilique julienne de Corinthe devait avoir été exécuté dans un atelier attique par des sculpteurs athéniens habitués à reproduire des copies d'ceuvres originales grecques et des répliques romaines'", mais les datations qui sont proposées s'échelonnent du début de l'Empire au régne de Claude. Selon les caractéristiques iconographiques, la statue d'Auguste fut réalisée sous Caligula, peut-étre, lors de la construction du monument, tandis que
! Appendice III, n? 2. Cf. un autre portrait de Jules César d'Athènes, dont l'identification est également douteuse (Appendice III, n? 1, Planche XXIII). ? Appendice III, n? 3, Planche XXVI. En bon état de conservation : il manque l'avant-bras droit, la main gauche et les pieds. L'arriére de la statue, qui est grossièrement finie, et l'existence d'un trou rectangulaire derrière le cou,
légérement excentré, indiquent qu'elle était dressée dans une niche ou devant un mur. La téte tourne légérement à gauche, alors que le poids repose sur le pied droit, le pied gauche étant légérement avancé. Pour la toge, le vétement Officiel par excellence des Romains, qui sous Auguste récupéra sa place particuliere dans l'iconographie romaine (Suétone, Auguste, 40.8), voir P. Zanker, Macht, 167-70 ; S. Stone, « The Toga: From National to Ceremonial Costume », dans J. L. Sebasta et L. Bonfante (éds), The World of Roman Costume (Madison-Londres 1994) 13-45, en particulier 17-21. ? Res Gestae 7.3. F. Millar, Emperor, 355-61 ; A. Alföldi, Repräsentation, 141-43 ; P. Zanker, Macht, 132-40. * Sauf l'ensemble statuaire de togati provenant du sanctuaire d'Eleusis (voir supra, p. 143), nous citons un portait voilé de Claude trouvé à Sparte (Appendice III, n? 45).
* Appendice III, n° 51, Planche XXVI. C. E. de Grazia, F. P. Johnson et C. C. Vermeule, pensent que la barbe indiquait le deuil du représentant dû à la mort de Livie en 29 apr. J.-C. $ Appendice
III, n? 23, Planche XXVI.
La statue est brisée au milieu du torse. Elle devait avoir été dressée dans
une niche ou devant un mur, vu que l'arriére n'est pas achevée. Le portrait suit le type de Prima Porta. ? Appendice III, n? 24, Planche XXVI. En bon état de conservation. L'existence d'un trou entre les épaules que le sculpteur n'avait pas essayé de couvrir et le fait que l'arriére de la statue est inachevé indiquent qu'elle était érigée
dans une niche ou devant un mur. Le poids repose sur le pied droit, le pied gauche un peu avancé ; un tronc d'arbre lui sert de support. Le portrait suit le type de Prima Porta.
* F, P. Johnson, Corinth IX, 74 ; C. B. Rose, Commemoration, 139. ? S. Walker et A. Burnett, Image, 41-44 ; 1. D. Breckenridge, ANRW
II, 12.2 (1981) 486 ; W. H. Gross, « Augustus
als Vorbild », ANRW II, 12.2 (1981) 599-611, Taf. I-IV ; P. Zanker, Macht, 47-51, Taf. 35a.
'? Cf. Appendice III, n° 25-27.
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pour la création des statues des ses deux fils adoptifs, la mort inattendue de Caius César en Lycie en 4 apr. J.-C. constitue un terminus post quem, puisqu'avant l'époque claudienne les représentations en nudité héroique étaient utilisées habituellement pour des dédicaces posthumes dans les colonies romaines. Or, les effigies des jeunes princes faisaient partie des honneurs exceptionnels, qui leur furent accordés alors dans tout l'Empire, et elles devaient être transférées dans la basilique julienne d'un autre endroit'. Sauf ces représentations, d'autres statues et inscriptions en l'honneur de la famille impériale ont été trouvées à l'intérieur de la basilique julienne ou à proximité. Nous en avons déjà mentionné une des plus anciennes : il s'agit d'une dédicace aux membres de la gens Augusta qui date du régne de Caligula?. Nous citons aussi un sacrum à Auguste dédié par les augustaux? et une inscription honorifique de Néron érigée par deux duovirs locaux, lors de la visite de l'empereur dans la colonie, en 67 apr. J.-C.*. Un certain nombre d'autres documents pourrait également se référer aux personnages de la maison du prince, mais à cause de leur état fragmentaire nous ne sommes pas en mesure de proposer une datation précise’. A ceux-ci, il faut ajouter encore une dédicace à Jupiter Optimus Magimus, à Apollon et au génie de la colonie, érigée par un individu, qui avait été honoré des ornements décurionaux, probablement aprés le régne de Neron‘, et un autel consacré à Nemesis Augusta par un soldat dans la première moitié du II* s. apr. J.-C.". Enfin, une inscription fort mutilée et de date douteuse, qui semble étre une dédicace à un empereur faite par le collège des Lares, incite P. Scotton à penser que la basilique était aussi utilisée comme /ararium impérial, mais puisque la restauration du premier mot de la dédicace n'est pas certaine, nous devons plutôt mettre cette supposition sous réserve*. Cette accumulation des représentations et des références impériales de toute sorte distingue d'ailleurs la basilique julienne des autres édifices publics de la colonie. Or, le caractére de ces images, en particulier du groupe statuaire d'Auguste et de ses deux fils adoptifs, dépend du fonctionnement du monument. Les basiliques caractérisaient les villes et les colonies romaines autant que les portiques le faisaient pour les cités grecques : elles servaient de lieux de rencontres et de réunions politiques, de négociations commerciales, mais, en particulier, elles étaient utilisées presque obligatoirement par l'administration et la justice. En ce qui concerne la basilique julienne, autant sa structure architecturale que les documents trouvés à l'intérieur indiquent qu'elle était un bátiment public aux fonctions diverses. Insistant plutót sur le caractére commercial du monument, S. 5. Weinberg pense que le cryptoportique, qui était accessible directement du forum, devait avoir servi de lieu de dépôt et d'exposition de la céramique comme l'était l'usage à cette époque*. P. Scotton, suggére qu'au moins dans une partie de cet espace souterrain étaient abrités l'aerarium et le tabularium de la colonie". Dans ce sens elle fonctionnait, comme d'ailleurs la basilique sud, comme bureau administratif et siége des magistrats, surtout du ! A.-K. Massner, Bildnisangleichung, 53-60, Taf. 15c-d. Caius César fut griévement blessé le 9 septembre 3 apr. J.C. pendant le siege d’Artagira et il mourut le 21 février 4 apr. J.-C. à Limyra de Lycie. Son frére Lucius César était déjà décédé à Marseille le 20 août 2 apr. J.-C. Les dépouilles des deux princes furent déposées dans le mausolée d'Auguste. L'empereur fit insérer leur nom dans le chant des Saliens et créa, par la Lex Valeria Cornelia de 5 apr. J.C., dix centuries portant leur nom (F. Hurlet, Collegues, 139-41 ; voir aussi C. B. Rose, Commemoration, 18-20).
? Voir supra, pp. 72-73. 3 Corinth VIIL3, 69, pl. 7 (voir infra, p. 190, n. 5). * Corinth VIIL3, 81, pl. 9: [Neroni Clla[udio | divi Claudii f(ilio) Germanici, | Caes(aris)] n(epoti), Ti(beri) Caels(aris) Aug(usti) pro nepoti, | divi] Aug(usti) ab n[epoti, Caesari Aug(usto) | Germ(anico), polnt(ifici) max(imo), trib(unicia) [pot(estate) - - -, imp(eratori) - - -, co(n)s(uli) - - -, il curam agentibus II viris P. Memmio C]leand(ro), ! [- -] Valer P. P. | [- - -]. P. Scotton, Basilica, 249-50, attribue l'inscription au portrait de Néron de la basilique julienne. Cf. une inscription en l'honneur de Tibère datant du début de son règne (14-18 apr. J.-C.), qui a été trouvée près de la basilique sud (Corinth VIIL3, 72, pl. 5). 5 Pour les références, voir P. Scotton, Basilica, 244-55, et S. S. Weinberg, Corinth 1.5, 54-57. $ Corinth VIIL2, 4. Dans la basilique julienne étaient aussi érigées d'inscriptions en l'honneur des duovirs locaux et des agonothetes (Corinth V1I1.3, 149-150). ? Corinth VIIL2, 10 (M. B. Hornum, Nemesis, the Roman State, and the Games [Leyde 1993] 194, n° 74). * Corinth VIII.2, 13 et 130 : [La]ribus Augustis [sacrum | - - -] AU[- - - | - - -J S F[- - -]. P. Scotton, Basilica, 245 ; cf. S. S. Weinberg, Corinth, L5, 55.
* S. S. Weinberg, Corinth 1.5, 107-108. 1 p. Scotton, Basilica, 262-63 ; cf. S. S. Weinberg, Corinth LS, 109, identifie le monument dit sud-est au rabularium.
LA TOPOGRAPHIE DU CULTE IMPERIAL
proconsul
de la province. Toutefois, nous admettons
avec ce méme
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auteur, que, comme
la
plupart des monuments de ce type, la principale fonction de la basilique julienne était judiciaire. Elle devait servir de tribunal provincial de l’Achaïe et, dans ce sens, la présence impériale à travers les représentations statuaires et les dédicaces aux résonances religieuses servaient à mettre en évidence et à sauvegarder le röle des magistrats en tant qu'agents de l'empereur et, en méme temps, elles dotaient le monument d’un caractère sacré!. Le groupe statuaire du Métróon à Olympie et l'idéologie dynastique des Flaviens Deux types de manifestations marquaient principalement la présence romaine dans les espaces sacrés de l'Achaie : la célébration des concours impériaux joints aux anciennes fêtes et la dédicace des monuments en l'honneur des membres de la domus Augusta. Au début de l'Empire, les sanctuaires grecs connurent une renaissance, aprés une période de désuétude pendant la crise des guerres civiles, gräce à la générosité des empereurs et des bienfaiteurs locaux, qui effectuérent une série de travaux de construction destinée en particulier au remplacement d'anciens bätiments tombés en ruine, et qui assurérent à leurs propres frais la continuation des célébrations traditionnelles’. La grande renommée dont les quatre grands sanctuaires panhelléniques jouissaient pendant cette époque est illustrée par la lettre que Caligula adressa aux Grecs leur conseillant de ne pas lui dresser des statues ailleurs qu'à
Olympie, Némée, Delphes et l'Isthme : ἀρκέσθητε toig Ὀλυμπίασι καὶ Νεμέᾳ καὶ Πυθοῖ καὶ
Ἰσθμοῖ τεθησομένοις". Pausanias, qui visita le sanctuaire d'Olympie au milieu du IF. s. apr. J.-C., rapporte que dans l'ancien temple de la Mére des dieux, il n'y avait plus de son temps l'image de la déesse, mais y étaient érigées des statues impériales : ναὸν δὲ μεγέθει «oU» μέγαν xai ἐργασίᾳ Δώριον Μητρῶιον xai £c ἐμὲ καλοῦσιν ἔτι, τὸ ὄνομα αὐτῷ διασῴζοντες τὸ ἀρχαῖον’ κεῖται δὲ οὐκ ἄγαλμα ἐν αὐτῷ θεῶν Μητρός, βασιλέων δὲ ἑστήκασιν ἀνδριάντες Ῥωμαίων". Le témoignage du Périégète a été confirmé à la fin du XIX* siècle, lorsque les archéologues allemands, qui y poursuivaient des fouilles, ont mis au jour cinq statues du marbre pentélique représentant des membres de la famille julio-claudienne et flavienne : un torse colossal demi-nu identifié à Auguste, une statue de Claude assimilé à Zeus, deux autres cuirassées de Vespasien et de Titus, dont une acéphale, et une statue acéphale d'une impératrice vétue en stola ; à ce groupe sont aussi attribuées les statues d'Agrippine la Jeune et d'une autre impératrice découvertes en dehors
du monument’. Le temple de la Mère des dieux, dit Métrôon, qui fut construit au début du IV* s. av. J.-C., était un monument périptére dorique (11x6 colonnes) avec pronaos, cella et opisthodome (20,67x10,62 m), situé aux pieds sud de la petite colline de Cronion au-dessous de la terrasse des trésors dans le bois sacré d’Altis‘. L'inscription dédicatoire gravée sur l'architrave ouest du monument au-dessus de l'entrée témoigne que l'ancien temple fut restauré et consacré à Auguste sauveur des Hellénes et de tout l'écouméne". Or, les Eléens, peut-être inquiets de l'institution des Actia à Nicopolis et de leur élévation au niveau des concours isolympiques, introduisirent le culte du fondateur du principat à Olympie, vers la fin du I*' s. av. J.-C., en réutilisant un édifice sacré déjà existant. Il semble probable que, pendant la méme période, ils reconsacrérent un autre temple circulaire péristyle sur l'agora de leur cité, comme laisse le entendre un récit de
! P. Scotton, Basilica, 261-67. M. E. Hoskins Walbank, dans représentation de l'empereur à travers sa statue semble provenir téte d'une liste de témoins pour un acte d'affranchissement (voir 100, cite des références épigraphiques attestant cette fonction des
Subject and Ruler, 209-210. Un autre exemple de la de Delphes, οὐ Claude fut invoqué aprés Apollon en supra, p. 78, n. 7) ; K. J. Rigsby, ZPE 146 (2004) 99représentations impériales.
? S. Alcock, Graecia capta, 189-91. ? Appendice Ib, n? 3, ll. 31-32. * Pausanias, Elide 1, 20.9. 5 A. Jacquemin, « Pausanias, le sanctuaire d'Olympie et les archéologues », dans D. Knoepfler et M. Piérart (éds), Editer, traduire, commenter Pausanias en l'an 2000. Actes du colloque de Neuchätel et de Fribourg (18-22 septembre
1998), (Genéve 2001) 283-300. * Planche
XIX.
W.
Dörpfeld,
Frazer, Pausanias III, 621-22.
? Voir supra, p. 51.
Olympia
II: Die
Baudenkmäler
(Berlin
1892) 37-40, Taf. XXIV-XXVI ; 1. G.
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Pausanias : ἔχεται δὲ τῆς ἀγορᾶς ναὸς ἀρχαῖος στοαῖς ἐν κύκλῳ περίστυλος" ὁ δὲ ὄροφος κατερρύηκε τῷ ναῷ καὶ ἄγαλμα οὐδὲν ἐλείπετο βασιλεῦσι δὲ ἀνεῖται Ῥωμαίοις". Ces dédicaces s'inscrivaient dans le cadre de la politique religieuse d'Auguste concernant le développement des régions occidentales de la Grèce après la fondation de Nicopolis et de Patras par le biais de la renaissance de leurs anciens cultes. Les activités édilitaires d'Agrippa dans le sanctuaire d'Olympie au cours de sa deuxiéme mission en Orient, dont les plus importantes concernaient l'achévement de la colonnade du portique de l'Echo? et des travaux de réfections du temple de Zeus, dont l'architrave préserve d'ailleurs en latin le nom de son principal restaurateur”, nous amènent à supposer que c'était lui l'intermédiaire du prince qui avait financé la restauration du Métróon et l'érection de l'image colossale de l'empereur (hauteur restituée avec la plinthe de 4,50-4,60 m)". Celle-ci constitue une des premières représentations d' Auguste debout et à demi-nu en Zeus : il devait porter un long himation couvrant la partie inférieure du corps et tenir de la main droite un foudre et de la gauche un sceptre, attributs qui sacralisaient son pouvoir à la fois divin et cosmique, mais également symboles du triomphe et de la paix dans l'iconographie romaine". A notre avis, il avait aussi porté la couronne civique, qui dans ses représentations officielles, dont la gemme augustéenne était le meilleur exemple, complétait sa tenue jovienne‘. La hauteur considérable du torse par rapport aux dimensions de la cella du Métrôon faisait allusion à la statue colossale cultuelle de Zeus, créée par Pheidias et dressée à l'intérieur du temple principal du sanctuaire. Toutefois, l'image d'Auguste était une copie locale d'une réplique romaine exécutée par des sculpteurs athéniens, qui appartenaient au courant du néoatticisme. Son modèle ne dérivait pas directement de l’œuvre classique, qui représentait d'ailleurs le dieu assis", mais il fut emprunté à l'iconographie officielle du prince inspirée par les effigies royales de la période hellénistique qui exaltaient le caractère surnaturel du représentant. Selon cette approche esthétique, qui traduisait plastiquement l'idée politico-religieuse du souverain bienfaiteur, la heroisation ou la divinisation de l'individu s'était achevée par l'idéalisation de sa physionomie”. Adoptée déjà au cours du II s. av. J.-C. par les Romains, la nudité heroique était utilisée dans l'art impérial pour évoquer le caractére surnaturel des empereurs et pour mettre en relief leur relation particulière avec les dieux". Les Grecs se laissaient appliquer de nouveau leur propre langage artistique pour matérialiser les prétentions religieuses de leurs nouveaux maîtres. C'était donc à cette iconographie officielle approuvée par les autorités romaines, et pas directement à leur propre tradition que les sculpteurs athéniens prirent leur modéle pour représenter l'empereur en Jupiter. Dans cette optique, l'assimilation ! Pausanias, Elide 2, 24.10. Le monument n'a pas été identifié, mais il devait étre situé au nord de l'agora, eu égard à la route que le Périégéte suivit lors de sa visite dans la cité, entrant par l'ouest (F. Tritsch, JÓAI27 [1932] 67-71, figs 71-78 ; R. Trummer, Denkmäler, 35).
? W. Koenigs, Die Echohalle (Berlin 1984) 4-6 et 36-64, date la derniére phase C de la construction du monument vers la fin du I" s. av. J.-C. ? 1vO 913 : [- - -} M(arcus) [Ag]rippa. Les travaux consistaient généralement en un nouveau pavement de marbre dans le secteur est, la réalisation des figures du fronton ouest et la réparation d'un quart des gargouilles du toit. * S. Alcock, Graecia capta, 190-91 ; K. Hitzl, Statuenausstatung, 106-107. Cela résulte en particulier de la qualité de la gravure de l'inscription dédicatoire du Métrôon, qui est bien inférieure par rapport à la magnificence de la statue colossale de l'empereur. Pour une synthèse sur le programme architectural et la politique religieuse d' Auguste envers le sanctuaire d'Olympie, voir C. Bóhme, Princeps, 83-98. * Appendice III, n? 4, Planche XXVII. Manquent la tête, les bras, une partie des pieds et les attributs qui devaient étre en bronze. Pour le symbolisme des attributs, voir A. Alföldi, Repräsentation, 228-35, Taf. 6.2, 7.2-4,
8.12-13 et 11-13. SK. Tuchtel, MDAI(A) 31 (1981) 178 ; A.-K. Massner, « Corona civica, Priesterkranz oder Magistratsinsigne ? Bildnisse thasischer Theoroi ? », MDAI(A) 103 (1988) 239-50, Taf. 31-35 ; K. Hitzl, Sratuenausstattung, 63-64 ; A. Alföldi, Repräsentation, 128-30 et 137-40, Taf. 8.1, 13.4-5 et 21-24 ; J. Pollini, « Man or God», 338. Pour les influences de l'iconographie de Zeus sur les représentations des empereurs romains, voir C. Maderna, luppiter, 18-55. Pour les influences heliénistiques sur les images de Jupiter à Rome, voir C. C. Vermeule, Images, 53-57.
76. M. A. Richter, « The Pheidian Zeus at Olympia », Hesperia 35 (1966) 166-70, pls 53-54. * A. Alföldi, Repräsentation, 220-23 ; S. R. F. Price, Rituals, 180-85 ; C. Maderna, luppiter, 32-49. P. Karanastassi, « Ζητήματα τῆς εἰκονογραφίας καὶ τῆς παρουσίας τῶν Ρωμαίων αὐτοκρατόρων στὴν “Ἑλλάδα », AEph 1995, 20926, fig. 55-62, en particulier 221-26. * D. Svenson, Darstellungen, passim ; A.-K. Massner, ὁρατοί », 55-72.
' P. Zanker, Macht, 15-18.
Bildnisangleichung, 31-32 : voir aussi H. Kyrieleis, « Θεοὶ
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d'Auguste au pére des dieux et des hommes soulignait la cosmocratie de l'empereur romain, alors que le titre de σωτήρ que l'inscription dédicatoire lui accordait, une épiclése qui était souvent attribuée à Zeus, évoquait son œuvre salutaire ob cives servatos'. La représentation jovienne, qui comportait à la fois des éléments de l'idéologie politique romaine et de la tradition artistique grecque aida à l'intégration du fondateur de l'Empire et, par la suite, des membres de sa maison dans le contexte iconographique du sanctuaire d'Olympie. Ainsi, quelques années plus tard, Claude fut représenté sous un type semblable : l'empereur figurait debout et à demi-nu, la téte couronnée de lauriers, la partie inférieure du corps couvert d'un long himation. Il tenait un sceptre, aujourd'hui perdu, dans la main gauche élevée et la sphére du monde dans la droite, alors qu'à ses pieds est posé un aigle aux ailes déployées, l'attribut par excellence de Zeus. Signée également par deux sculpteurs athéniens, Philathénaios et Hégias, dont les noms furent gravés sur le tronc d'arbre qui lui sert de support, la statue de Claude ne copia aucune œuvre originale de l'époque classique, mais comme l'ensemble statuaire du Métrôon, elle prit son modèle à l'iconographie impériale romaine". Le même type fut employé dans une autre réplique acéphale du prince trouvée à Mégare, qui est aussi une œuvre athénienne?. D'après des critères stylistiques, la statue cuirassée acéphale date de l'époque des derniers Julio-claudiens, mais la téte, qui avait été insérée sur le torse d'une maniére maladroite, porte sans aucun doute les traits de Titus‘. L'autre statue en tenue militaire est généralement attribuée à Vespasien ou à Domitien, selon le premier éditeur, G. Treu, surtout gráce à la petite figure féminine agenouillée aux pieds du prince, considérée comme la personnification de la province vaincue de Judée‘. Les deux Flaviens étaient couronnés et vêtus quasiment de la méme manière : sauf la cuirasse et le gorgoneion ailé, ils portaient le long himation et la chlamyde ou le paludamentum, ainsi que les calcei patricii, les chaussures des patriciens qui soulignaient leur appartenance à ja plus haute classe sociale, et ils devaient tenir dans la main gauche un sceptre. Ayant pris ses modéles dans la tradition hellénistique des souverains vainqueurs, répandue en Orient depuis l'époque d'Alexandre le Grand, l'iconographie romaine des empereurs triomphateurs devint trés populaire à Rome et dans les provinces*. L'élément le plus important consiste dans les thémes de la cuirasse aux symboles idéologiques et aux motifs allégoriques. Sur celle de Vespasien, deux Victoires ailées érigent un trophée sur un barbare ligoté et flanqué par des armes prises à l'ennemi, alors que les ptéryges sont ornées d'enseignes militaires et d'attributs divins et royaux, et les épaulettes de deux cornes d'abondance et de tétes de lions. La cuirasse de Titus décorée avec une scéne mythologique ressortissait d'un symbolisme différent : deux Néréides juxtaposées montent sur des hippocampes dans un cadre maritime évoqué par la présence de deux dauphins. Le fait que la téte du prince fut insérée sur un torse plus ancien et que le théme de la cuirasse renvoyait à la naissance de Vénus, la déesse progénitrice et tutélaire des Iulii, un motif qui se rencontre sur deux statues de Néron, aménent R. Bol à penser que la statue avait initialement appartenu à cet empereur". Il paraít, donc, que le remplacement de son
! S. R. F. Price, Rituals, 183-84 ; G. Cresci Marronne, Ecumene, 169-222. ? Appendice III, n? 40, Planche XXVII. En bon état de conservation : ne manquent que le nez, la bouche, les oreilles et une partie de la couronne. Pour le symbolisme du globe du monde dans l'iconographie romaine, voir CI.
Nicolet, Inventaire du monde, 41-68, et A. Alföldi, Repräsentation, 235-38. * Appendice III, n° 41, Planche XXVII. Manquent la tête, la main (quelques parties sont soudées ou refaites) et une partie de la base.
droite,
le bras gauche,
la jambe gauche
* Appendice III, n° 55, Planche XXVIII. Manquent le nez, la bouche, le menton et une grande partie de la joue droite et de l'épaule gauche, les feuilles de la couronne, les bras ainsi que les attributs qui devaient étre en bronze. Un
tronc d'arbre, duquel est accrochée une épée, sert d'appui de la statue. 5 Appendice III, n? 54, Planche XXVIII. Manquent la tête, qui avait été insérée dans le torse, les bras, la jambe gauche et les attributs qui devaient être en bronze. Pour l'iconographie de Vespasien, voir G. Paladini, « Tradizione e intenzione nel ritratto di Vespasiano », ANRW II, 12.2 (1981) 612-22, tav. I-IV. $ C. C. Vermeule, « Hellenistic and Roman cuirassed statues. The evidence of paintings and reliefs in the chronological development of cuirass types », Berytus 13 (1959) 1-82, pls I-XXVI, en particulier 6-9; id., « Hellenistic and Roman cuirassed statues : a supplement », Berytus 15 (1964) 95-110, pls XVII-XXII, en particulier 95-96 ; A. Alföldi, Repräsentation, 184-86. " R. Bol, JDAI 101 (1986) 300, Abb. 13, suivie par K. Hitzl, Statuenausstattung, 60-61 ; voir aussi, à cet égard, P. Karanastassi, « Untersuchungen zur Kaiserzeitlichen Plastik in Griechenland. I : Kopien, Varianten und Umbildungen nach Aphrodite-Typen des 5. Jhs. v. Chr. », MDAI(A) 101 (1986) 207-91, Taf. 46-70, en particulier 223 ; cf. C. B. Rose, Commemoration, 149, met cette attribution sous réserve. Le dernier prince julio-claudien eut, en outre, l'idée
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portrait par celui d'un membre de la famille flavienne se produisit suite à la damnatio memoriae du dernier empereur julio-claudien, sous Galba ou Vespasien'. Il a été généralement supposé que les statues de Claude, de Vespasien et de Titus allaient de pair avec celles de l'impératrice en stolz, de la princesse vêtue du chiton et de l'himation?, et d'Agrippine la Jeune, dont l'identification n'a pas été contestée, puisque la téte a été préservée. Cette derniére, les bras élevés, porte un long himation qui couvre la téte, et elle devait tenir des palmes dans les mains ; elle est représentée en sa qualité de prétresse, peut-étre du divus Claudius, préte à prier ou à accomplir un sacrifice*. Ainsi, pour coupler les deux empereurs cuirassés, G. Treu a identifié l'impératrice en chiton et himation comme Domitia (Longina), épouse de Domitien, et celle en stola, sous réserve, comme Flavia Iulia, fille de Titus. En revanche, K. Hitzl pense qu'il s'agissait respectivement de la femme et de la fille de Vespasien, Flavia Domitilla l'Ancienne et Flavia Domitilla la Jeune. C. B. Rose remarque, par surcroit, que l'attribution de l'Agrippine la Jeune et de l'impératrice en chiton et himation au groupe du Métrôon, qui d'ailleurs ont été trouvées en dehors de l'édifice, la première à l'est du temple d'Héra, la seconde au sud-est du sanctuaire, n'est faite que pour correspondre à l'existence des
trois statues d’empereurs’. Gráce à la description détaillée de la position de leur trouvaille, il est certain que les statues étaient originalement érigées dans la cella du temple*. L'image colossale d'Auguste occupait la place d'honneur devant le mur est du monument, à l'opposé de l'entrée, alors que les autres étaient dressées l'une en face de l'autre entre les colonnes tout au long des côtés latéraux de la cella, de sorte qu'elles flanquaient le fondateur de l’Empire, les empereurs à droite, les impératrices à gauche. Les différences stylistiques, notamment dans le traitement des vetements, et l'hétérogénéité des représentations renforcent l'hypothese de dedicaces consécutives à partir du régne d'Auguste, tandis que l'absence de statues d'une date postérieure au I* s. apr. J.-C. indique que l'état de la découverte de l'ensemble représente la phase flavienne. La présence de Claude dans le Metröon est compréhensible, puisque la nouvelle dynastie fondée par Vespasien réhabilita la mémoire de cet empereur, mise à l'écart par Neron’. En revanche, la théorie proposée jusqu'à présent dans la bibliographie de la coexistence des trois impératrices dans le méme groupe dynastique ne correspond pas, à notre avis, aux directions de l'idéologie des Flaviens. Tout d'abord, l'identification de la dame en stola avec Agrippine la Jeune suggérée par C. B. Rose* pose le probléme de l'existence d'une effigie de cette impératrice dans un groupe de la fin du I" s. apr. J.-C. après sa damnatio
de cohabiter avec Zeus, à qui il était d'ailleurs assimilé, dans le sanctuaire d'Olympie. Un monument somptueux à colonnades situé au sud-est de l’Altis prés de l'hippodrome, dont la structure et l'orientation n'impliquent aucun rapport aux pratiques cultuelles du téménos, devait étre la demeure du prince pendant son séjour à Olympie en 67 apr. J.-C. (H. Halfmann, Itinera, 89). Son propriétaire est identifié grâce à la découverte d'un tuyau de plomb portant l'inscription : Neronis Aug(usti), qui appartenait aux canalisations d'eau alimentant les puits du jardin (/vO 915). ' Les statues des empereurs qui avaient subi une damnatio memoriae furent souvent retravaillées pour rendre les traits physionomiques de leurs successeurs (H. Jucker, « Iulisch-claudische Kaiser-und Prinzenportrüts als “Palimpseste” », JDAI 96 [1981] 236-316, Abb. 1-82 ; M. Bergmann et P. Zanker, « "Damnatio memoriae". Umgearbeitete Nero-und Domitiansportrüts. Zur Ikonographie der flavischen Kaiser und des Nerva », JDAI 96 [1981] 317-412, Abb. 1-66; E. R. Varner, Mutilation and Transformation. Damnatio memoriae and Roman Imperial Portraiture [Leyde-Boston 2004] 111-35). ? Appendice, III, n? 17, Planche XXVII. La stola, une longue robe sans manches portée par les matrones devint l'embléme de la vertu féminine (J. L. Sebasta, « Symbolism in the Costume of the Roman Woman », dans J. L. Sebasta et L. Bonfante (éds), The World of Roman Costume [Madison-Londres 1994] 46-53, en particulier 48-49). ? Appendice III, n° 59, Planche XXVIII.
En bon état de conservation : manquent la tête, les bras et les attributs,
qui devaient être en bronze. R. Bol, JDAI 101 (1986) 295-98, Abb.
15, lance l'hypothèse que la tête de Claudia
Octavia (Appendice III, n? 49) pourrait avoir appartenu à cette statue acéphale. * Appendice III, n° 47, Planche XXVIII. En bon état de conservation : ne manquent que le nez, le menton, les bras, une partie de l'himation sur les épaules, ainsi que les attributs, qui devaient être en bronze. L'œuvre est signée par le sculpteur athénien Dionysios : Διονύσιος Ι᾿Απολλωνίου | ᾿Αθηναῖος I ἐποίει. 5 Pour les références, voir Appendice III, n* 17, 47 et 59. * E. Curtius, F. Adler et G. Treu, Die Ausgrabungen zu Olympia III : Übersicht der Arbeiten und Funde Winter und Frühjahr 1877-1878 ; XX XVIII Tafeln (Berlin 1879) ; G. Treu, Olympia III, passim. ? B. Levick, Claudius, 190-95 ; K. Hitzl, Statuenausstattung, 113 ; C. Ando, Ideology, 36.
* C. B. Rose, Commemoration, 148.
vom
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memoriae, bien que l'abolition de son souvenir n'ait pas duré longtemps'. L'attribution à Flavia Domitilla la Jeune proposée par K. Hitzl? serait plausible, s'il y avait une autre statue de Livie, qui en sa qualité de veuve et de prétresse du fondateur du principat, et officiellement diva depuis 42 apr. J.-C., faisait mieux partie intégrante de cet ensemble statuaire. Sa représentation au type de Déméter/Coré portant une torche ou une corne d'abondance était fréquemment utilisée dans l'iconographie autant statuaire que monétaire des impératrices romaines et, en outre, elle était appropriée à la tradition religieuse du Métrôon, puisque la Mère des dieux était souvent assimilée à Cérès’. Si la présence de Livie dans un groupe dynastique de l'époque des Flaviens s'impose d'évidence, il faudrait que nous précisions l'empereur avec qui elle aurait été de paire. Il pouvait étre Claude, mais dans ce cas, l'image d'Agrippine la Jeune resterait seule. Le probléme pourrait étre résolu par la reconstitution d'une statue de Tibere non trouvée, dont la présence dans des monuments flaviens est bien attestee*. Toutefois, faute de place dans le temple, aprés la divinisation de Titus, les statues de Tibére et d'Agrippine la Jeune, ainsi que peut-étre une autre d'Octavie, fille de Claude, dont le portrait diadémé nous est parvenu’, devaient étre enlevées, de sorte que l'image de Claude puisse étre couplée avec celle de Livie. Du point de vue de l'idéolgie des Flaviens, dont le souci de légitimation politique s'exprimait par le rattachement affirmé aux empereurs julio-claudiens, il serait trés improbable qu'on ait transporté la statue de l'épouse du fondateur du principat, alors qu'on aurait préservé celle d'une princesse damnata. Quant à
l'effigie acéphale de l'impératrice en himation et chiton, elle devait étre identifiée à une dame de la maison des Flaviens. Le groupe serait complété pendant sa derniére phase par une autre image d'une princesse flavienne non trouvée. A l'exemple des images des divinités traditionnelles, les statues impériales n'étaient pas toutes destinées à recevoir des honneurs cultuels. Les auteurs anciens, en l'occurence Pausanias, les ont décrites indifferemment comme εἰκόνες, ἀγάλματα et ἀνδριάντες, mais ces termes n'illustraient pas leur apparence physique, mais plutót la maniére dont elles étaient considérées et classées selon le cas. Leur caractère honorifique ou leur vocation cultuelle résultaient de plusieurs facteurs portant sur le contexte topographique de leur érection et le rituel de leur consécration. Dans ce sens, les statues du Métróon ne s'identifiaient pas par leurs propres caractéristiques, mais par l'espace cultuel, auquel elles appartenaient, et par les rites, bien que ces derniers nous soient inconnus. En outre, le Périégéte rapporte l'existence d'effigies d'empereurs dans le trésor des Cyreneens’. Nous n'avons aucune indication chronologique plus
! E. R. Varner, op. cit., 97-99. 2 Selon l’hypothèse de K. Hitzl, Statuenausstattung, 110, sous Vespasien, les statues de celui-ci et de Flavia Domitilla !' Ancienne prirent les places d'honneur à droite et à gauche de l'image d'Auguste, tandis que le couple
Claude et Agrippine la Jeune fut transféré à côté des celles-ci. ! Pour les représentations statuaires de Livie en déesse de la fertilité, voir T. Mikocki, Sub specie deae : les impératrices et princesses romaines assimilées à des déesses ; étude iconologique (Rome 1995) 20-21 et 26. Pour l'association de Livie à la Magna Mater à Rome aprés la mort d'Auguste, voir P. Rehak, « Livia's Dedication in the Temple of Divus Augustus on the Palatine », Latomus 49 (1990) 117-25, en particulier 124-25, nn. 40-41. Pour le röle de la déesse dans l'idéologie militaire d'Auguste, voir C. B. Rose, AJA 109 (2005) 48-50. Voir aussi S. Wood, « Mortals, empresses, and earth goddesses. Demeter and Persephone in Public and Private Apotheosis », dans D. E. E. Kleiner et S. B. Matheson (eds), I Claudia II: women in Roman Art and Society (Austin 2000) 77-99.
* G. di Vita Evrard, « Les "fastes impériaux" de Brescia », dans Epigrafia. Actes du Colloque international d'épigraphie latine en mémoire de Attilio Degrassi pour le centenaire de sa naissance (Rome, 27-28 mai 1988), (Rome
1991) 93-117.
3 Appendice III, n? 49. * [nutile de reprendre ici la problématique portant sur les nuances de signification des termes ἄγαλμα, ἀνδριάς, εἰκών et E6avov, ainsi que celles de leurs équivalents latins effigies, imago, signum, simulacrum et statua, puisque nous ne pouvons pas les examiner en dehors de leur contexte topographique et rituel ; pour une discussion sur cette terminologie, voir en particulier A. Alföldi, Repräsentation, 65-66, S. R. F. Price, Rituals, 176-79, et S.
Estienne, « Statues de dieux "isolées" et lieux de culte : l'exemple de Rome », Cahiers Glotz 8 (1997) 81-96. Selon l'étude de W. K. Pritchett, Pausanias Periegetes (Amsterdam
1998) vol. I, 61-97, Pausanias utilise dans sa Périégèse
indifféremment les termes ἄγαλμα (694 fois), ἀνδριάς (108 fois) et ξόανον (97 fois), autant pour les statues des dieux que pour celles des hommes ; le mot εἰκών (108 occurrences) est généralement appliqué pour les statues des rois, des empereurs et des généraux.
? Pausanias, Elide 2, 19.10 : Πρὸς δὲ τῷ Συβαριτῶν Λιβύων ἐστὶ τῶν ἐν Κυρήνῃ θησαυρός; κεῖνται δὲ βασιλεῖς ἐν αὑτῷ Ῥωμαίων.
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précise sur cette fonction du trésor, mais étant donné sa proximité avec l'ancien temple de la Mére des dieux, nous pouvons supposer qu'il ait commencé à servir de lieu de dépót et de conservation des statues impériales, lorsqu'il y avait besoin de les transporter du Metröon'. Au fur et à mesure des changements de la composition de la famille régnante, des damnationes memoriae et de l'ascension au pouvoir d'une nouvelle dynastie, les anciennes images étaient enlevées pour laisser leur place aux nouvelles. Dans le cas de l'abolition du souvenir de Néron, seule la téte fut remplacée par celle de son successeur. Cette provision pour leur sauvegarde autorise à penser qu'il agissait des statues de culte?, puisque contrairement à celles honorifiques, elles étaient plus stables et subissaient plus difficilement des transformations ou des effets du « recyclage »°. Les effigies impériales, en particulier celles à vocation cultuelle, préservaient leur caractére sacré méme aprés la disparition physique du personnage représenté ou la condamnation de sa mémoire, comme le constate d'ailleurs S. R. F. Price pour les statues de culte des empereurs dans les temples de l'Asie Mineure à partir des témoignages
numismatiques'.
Consacré initialement à Auguste, le Metröon devint sous ses successeurs un temple de la domus Augusta. S'appuyant surtout sur des critéres stylistiques des statues préservées, K. Hitzl place le début du culte dynastique dés l'époque de Claude, lors de sa réorganisation dans toute la province d’Achaïe. R. Bol opte plutôt pour une datation néronienne l’associant à la volonté du prince de légitimer son avénement, alors que R. Trummer préfère l'époque des Flaviens’. Toutefois, nous ne pouvons pas exclure l’hypothèse que le monument ait été utilisé pour ces fonctions à partir du régne de Tibére, ou encore sous celui d'Auguste, d'autant plus que la création des sacerdoces du culte impérial à Olympie remontait à cette époque, comme l'atteste une inscription en l'honneur de C. Iulius Lacon, érigée par le grand-prétre M. Antonius Alexion$, Dans ce sens, à l'exception de l'image principale du fondateur du principat assimilé à Zeus, qui demeurait stable, le groupe semble avoir été constamment changé au cours du I" s. apr. J.-C. En raison des petites dimensions de l'édifice, il y avait toujours besoin de sélectionner, parmi les membres de la domus Augusta, ceux qui représentaient le mieux la composition de la famille régnante et, parmi les défunts ou les divi, ceux qui étaient utiles aux aspirations politiques du prince. Aprés le changement dynastique de 69 apr. J.-C., certaines statues furent transférées dans le trésor des Cyrénéens avec le souci de réserver le Métrôon à tous ceux qui avaient été officiellement divinisés à Rome et qui servaient d'appui de légitimation à la famille régnante, c’est-à-dire Auguste, Livie, Claude, Vespasien et Titus, ainsi qu'à deux princesses flaviennes. Sous Domitien, l'ancien temple de la Mére des dieux devint peut-étre un templum divorum Augustorum pour la province romaine d'Achaie". Bien placé, du point de vue du programme de fondations d' Auguste, dans la partie occidentale de la Gréce, le sanctuaire d'Olympie joua un róle important dans l'établissement du culte impérial, quoique les Olympia, à la différence des autres concours panhelléniques de la prestigieuse Période grecque — les Pythia, les Isthmia et les Némeia — n'aient pas été associés ! H. A. Thompson, Hesperia 35 (1966) 186 ; R. Trummer, Denkmäler, 33-34. ? Voir, à cet égard, la remarque de K. Hitzl, Statuenausstatung,
105, selon laquelle « die Interpretation solcher
Figuren als “ordinary portrait statues" (H. A. Thompson, Hesperia 35 [1966] 186) oder “simply as honorific statues" (S. R. F. Price, Rituals, 179) verkennt die Funktion des Mertoons » ; M. Kantiréa, « Statues de culte et damnatio memoriae : l'exemple du Métróon à Olympie », dans S. Benoist, C. Hoét-van Cauwenberghe et S. Lefebvre (éds), Mémoire et histoire : les procédures de condamnation dans l'Antiquité romaine (Metz 2007). Cf. J. M. Höjte, Statue
Bases, 120-21, pense que seule la statue d' Auguste était de caractère cultuel. ? La plupart des modifications sur les portraits impériaux concernaient les empereurs et les membres de leur famille qui avaient été frappés d'une damnatio memoriae, ou des personnes décédées qui ne jouaient plus aucun róle politique. Ces modifications aboutissaient à la création d'un nouveau portrait impérial et presque jarnais d'un portrait privé (H. Jucker, JDAI 96 [1981] 236-316, Abb. 1-82, en particulier 314-16). * S. R. F. Price, Rituals, 177-78 ; voir aussi S. Walker et A. Burnett, Image (Londres 1981) 25-27. 5 K. Hitzl, Statuenausstatung, 106 ; R. Bol, « Bildnis », 300 ; R. Trummer, Denkmäler, 32. * IvO 426 : M(&gxos) ᾿Αντώνιος Πισανοῦ
| υἱὸς ᾿Αλεξίων, ὁ ἀρχιερεύς, I Γ(άιον) Ἰούλιον
Εὐρυκλέους
| υἱὸν
Λάκωνα, τὸν ἑαυτοῦ | εὐεργέτην, Διὶ Il Ὀλυμπίῳ. Voir encore IvO 283. ? L'absence de statues postérieures à l'époque flavienne implique que depuis la fin du I“ s. apr. J.-C. n'avait eu lieu aucune nouvelle consécration dans le Métróon. C'est à partir de l'époque des Antonins d'ailleurs que le pronaos du temple de Zeus commenga à abriter le culte impérial (H. A. Thompson, Hesperia 35 [1966] 186 ; S. E. Alcock, Graecia capta, 190).
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aux Kaisareia et aux Sebasteia/Sebasta'. Leur grande renommée attira pour autant l'attention des personnages impériaux, comme le montre la décision de Tibére et de Germanicus d'envoyer leurs chevaux concourir aux compétions hippiques, et la volonté de Néron de faire introduire, à
tout prix, son nom au palmares des jeux?.
Les statues impériales dans la Tholos d'Athéna Pronaia à Delphes : lieu de prédilection de Domitien pour Minerve ? Lié étroitement à l'amphictyonie pyléo-delphique, la seule assemblée à vocation panhellénique, au moins jusqu'à la création du Panhellénion par Hadrien’, le sanctuaire de Delphes représentait dans l'histoire religieuse et politique grecque le lieu sacré par excellence d'Apollon. Toutefois, en dépit de sa réputation, au début de l'Empire il faisait plutôt figure d'un oracle provincial, qui ne s'occupait que de l'administration de la terre sacrée et de l'organisation de Pythia, et dont les consultations ne se référaient qu'à des affaires privées. Malgré l'absence de nombreuses manifestations du culte impérial, il offrait aux cités grecques des modeles cultuels qui servaient à l'intégration du prince dans le panthéon local. Selon un témoignage de Pausanias, un édifice situé dans le téménos d'Athéna Pronaia à Delphes abrita de statues des empereurs romains. Le Périégéte, qui, selon toute vraisemblance, entra dans l'enceinte sacrée de l'est, énuméra en tout quatre monuments qu'il désigna par le mot « temples », dont les deux premiers n'avaient aucun intérét pour lui, puisque l'un était en ruines et l'autre vide de toutes statues, le troisieme contenait un petit nombre d'effigies impériales et le quatriéme s'appelait temple d'Athéna Pronaia : ἐσελθόντι δὲ ἐς τὴν πόλιν εἰσὶν ἐφεξῆς ναοί’
καὶ ὁ μὲν πρῶτος αὐτῶν ἐρείπεια ἦν, ὁ ἐπὶ τούτῳ δὲ κενὸς καὶ ἀγαλμάτων καὶ ἀνδριάντων, ὁ δὲ αὐτῶν τρίτος καὶ ὁ τέταρτος, ὁ μὲν τῶν ἐν Ῥώμῃ βασιλευσάντων εἶχεν où πολλῶν τινῶν εἰκόνας, ὁ τέταρτος δὲ ᾿Αθηνᾶς καλεῖται Προναίας“. Toutefois, les fouilles menées depuis la fin du XIX“ siècle par les archéologues français sur le site en question dit Marmaria, qui s'étend sur une terrasse à l'est du sanctuaire d’Apollon, ont mis au jour cinq édifices principaux d'aspect varié. Depuis cette découverte, presque toute la problématique moderne s'est attachée au nombre des monuments et à leur appellation comme ναοί. Pour réduire à quatre les cinq édifices du sanctuaire, J. Charbonneaux avance l'hypothése que Pausanias a considéré et énuméré comme un seul les deux petits trésors dorique et ionique, dont le dernier est identifié au trésor des Massaliotes, parce qu'ils étaient entourés d'une rangée de stéles formant une sorte d’enceinte. En revanche, G. Roux et A. Fingarette pensent que le bätiment omis devait étre un de ces trésors. Le premier auteur suggère, sous réserve, qu'à l'époque du Périégète le trésor de Marseille était détruit à un tel degré qu'il ait pu passer inaperçu ou dénué d'intérét, alors que la seconde, s'appuyant sur un passage d'Appien, qui mentionne cet édifice comme le trésor des Massaliotes et des Romains, constate qu'au début du II^ s. apr. J.-C. il était en bon état, et, par conséquent, elle identifie le monument ruiné au trésor dorique. Or, indépendamment des suppositions portant sur les autres édifices, dans la bibliographie la plus récente, le temple aux statues impériales a été généralement identifié à la Tholos. Il s'agit d'un monument circulaire dorique, construit presque entiérement en marbre pentélique entre le trésor des Massaliotes et le temple en calcaire dans le premier quart du IV* s. av. J.-C. Sur la krépis, qui est préservée presque intacte (hauteur de 2,13 m), était élevé un péristyle parfaitement régulier de vingt colonnes doriques (hauteur de 5,93 m, dont trois ont été redressées en 1938) avec un entablement à deux triglyphes et deux métopes sculptées. Au-dessus de la corniche, quarante
' L'ancienne Période grecque comportait les quatre grands concours panhelléniques quatre ans au mois de juillet, les Pythia, dont l'organisation tombait sur la troisième d'août, les Némeia fêtés tous les deux ans entre les Olympia et les Pythia au mois également biennaux, dont la célébration coincidait avec les années des Olympia et des A. Gallivan, Hermes 101 [1973] 231-32).
: les Olympia célébrés tous les année de l'Olympiade au mois de juillet, et enfin les Isthrnia, Pythia au mois d’avril/mai (P.
? Voir supra, pp. 63 et 81, n. 9. ? G. Roux, L'amphictionie, Delphes et le temple d’Apollon au IV* siècle (Lyon 1979). * Pausanias, Phocide, Locride ozolienne, 8.6. E. Bourguet, Delphes, 320-24 ; R. Demangel et G. Daux, Delphes 113 ; J. Charbonneaux, Delphes II; R. Demangel, Delphes HI; J.-Fr. Bommelaer, Marmaria. La déesse devait
l'épithéte de IIpovaía, qui signifie « avant le temple », à la topographie de son sanctuaire à Delphes, que les pèlerins, après avoir traversé la Béotie et la Phocide, rencontraient d'abord, avant d'arriver à celui d' Apollon.
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piéces du chéneau ornées de fleurs de lotus et de rinceaux d'acanthe, portaient, chacune en leur centre, une gargouille figurant un mufle de lion!. Le fait que Pausanias l'appela vaóc n'élimine pas la possibilité qu'elle soit de forme
circulaire : θόλος et ναός sont des termes qui ne s'excluent pas et qui peuvent décrire le méme édifice selon l'insistance sur sa forme ou sur son caractére et sa destination, le second ayant une signification beaucoup plus large que le premier. Bien qu'aucun élément positif ne permette de l'affirmer de façon sûre, un certain nombre d'indices considérés ensemble favorisent cette attribution. D'abord, le témoignage de l'auteur ancien, qui se référe à des statues impériales en petit nombre (ὁ μὲν τῶν ἐν Ῥώμῃ βασιλευσάντων εἶχεν où πολλῶν τινῶν εἰκόνας), amène G.
Doux à constater que « cette expression ne se comprend que si Pausanias a vu quelques statues éparses dans un édifice susceptible d'en accueillir un plus grand nombre, comme était la tholos ». Ensuite, la banquette circulaire en calcaire noir (hauteur de 0,6 m environ, largeur plus d'un 1 m), qui entourait le mur intérieur de la cella, pouvait servir de socle destiné à porter des statues. Enfin, ses proportions considérables en rapport avec la structure soigneuse et la décoration somptueuse faisaient de la Tholos un édifice idéal pour abriter les statues des empereurs’. Toutefois, nous ne disposons d'aucun indice manifeste permettant d'identifier l'ancienne divinité de la Tholos et de préciser la date de sa consécration au culte impérial. Pausanias nous renseigne seulement que le dernier temple du sanctuaire appartenait à Athéna Pronaia, probablement en raison des statues de la déesse qu'il vit à l'intérieur. Il a été supposé que la Tholos avait été dédiée également à Athéna Pronaia, mais à un moment indéterminé, probablement pendant le I“ s. av. J.-C., elle serait laissée à l'abandon faute des fonds nécessaires pour effectuer les réparations d'entretien. La mention du Périégète, selon laquelle dans le monument se trouvaient quelques images des empereurs qui avaient déjà régné — βασιλευσάντων —, implique qu'au milieu du II s. apr. J.-C. le culte impérial était tombé en désuétude. Elle reflétait exactement la crise de l'Amphictyonie de son époque, due en partie à la fondation du Panhellénion, lorsque Hadrien fit promouvoir Athénes comme centre panhellénique et siége de son culte. Or, il semble plus probable que la Tholos ait servi de lieu de vénération impériale au I*' siécle de l'Empire. Pendant cette époque, plusieurs empereurs montrérent leur intérét pour les affaires religieuses du sanctuaire de Delphes, mais la nature de leur intervention n'était pas toujours la méme. Le premier fut Auguste, qui tout en respectant l'administration et le nombre total des vingt-quatre hiéromnemons dans le conseil amphictyonique, créa une nouvelle fonction d'épiméléte des Amphictyons et changea la composition du synédrion en faveur de Nicopolis, à laquelle il donna dix sièges au détriment des voix des peuples thessaliens*. Conformes aux prédilections du prince pour le culte apollinien, ces réformes prouvent qu'il reconnaissait un grand prestige à l'association panhellénique. Son but n'était pas de transformer le caractére de l'ancienne institution grecque, mais simplement de privilégier sa nouvelle fondation en l'associant aux rites et aux panégyries célébrés pour son dieu tutélaire. L'intervention de Néron,
! Planche XXII. J. Charbonneaux, Delphes II, 28-31 ; G. Roux, « Pausanias, le "contre Aristogiton" et les "énigmes de Marmaria" à Delphes », REA 67 (1965) 37-53, pls I-II, résume les diverses identifications de la Tholos dans la bibliographie précédente ; A. Fingarette, « The Marmaria Puzzles », AJA 74 (1970) 401-404 ; voir aussi C. Le Roy, Pausanias, 247-71, et R. Trummer, Denkmäler, 36-38 ; cf. E. Bourguet, Delphes, 324-26, l'a identifiée au
prytanée de la cité de Delphes, vu la similarité architecturale avec la Tholos d'Athènes, alors que J.-Fr. Bommelaer, Marmaria, 85-89, suivant une ancienne hypothèse de C. Robert, puis de D. Laroche, propose de résoudre l'énigme de Marmaria en lisant l'énumération des temples dans l'autre sens, c'est-à-dire d'ouest en est : le temple en tuf était celui d'Athéna, le temple en calcaire d'Artémis était en ruines, le trésor éolique était vide, le trésor dorique contenait des statues impériales et enfin la Tholos était une hoplothéque omise par Pausanias. ? G. Roux, REA 67 (1965) 51 ; J. Charbonneaux, Delphes II, 19-20 ; C. Le Roy, Pausanias, 258. Un autel rond du type néoattique datant du I" s. apr. J.-C. était situé au centre de la salle en laissant autour de lui un passage libre d'au moins 1.60 m ; il est décoré d'une gracieuse composition d'un relief léger οὐ une frise représentant des jeunes filles Occupées à attacher des bandelettes à une guirlande de feuillage qui fait, au-dessus de leur téte, le tour du petit monument (Th. Homolle, « Fouilles de Delphes ; les découvertes de Marmaria », Revue de l'Art ancien et moderne,
15 [1904] 5-20, ph.). ? J. Charbonneaux, Delphes II, 30 ; G. Roux, REA 67 (1965) 41-48 et 52. * F. Lefèvre, Amphictionie,
127-28 ; P. Sànchez, Amphictionie, 426-28 ; D. Kienast, Augustus, 376. Le college était
alors composé par dix Nicopolitains, deux Thessaliens, deux Phocidiens, deux Delphiens, deux Doriens, deux Ioniens, deux Béotiens et deux Locriens.
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qui visita lui-méme le sanctuaire, se préte au parallélisme : elle visait à favoriser le koinon des Thessaliens en augmentant, peut-étre, le capital de leurs voix au conseil'. Le fait que sous son régne un grand-prétre du koinon des Thessaliens devint agonothéte des Pythia à Delphes et qu'il fut honoré par les Amphictyons, confirme, à notre avis, la position influente de la représentation thessalienne dans l'Amphictyonie aprés la réforme du prince. Dans l'état actuel de la documentation, Caligula n'est pas attesté dans les textes amphictyoniques, sinon par une statue posthume consacrée à sa soeur Drusilla assimilée à Pythia’. Quant à son successeur, Claude adressa une lettre au gouverneur de l’Achaïe, L. Iunius Gallio, qui, malgré son état fragmentaire, témoigne de la dévotion profonde du prince pour le culte ancien d'Apollon Pythien*. L’attitude des Flaviens parait ambivalente. Vespasien priva la caisse sacrée de l'Amphictyonie des ressources considérables en vendant aux Delphiens la terre et le port sacrés pour le prix de trente talents’, alors que Titus fut élu archonte éponyme à Delphes*. Enfin, c'était, sans doute Domitien, qui montra le plus grand intérét pour le sanctuaire à la fois sur le plan institutionnel et édilitaire avant Hadrien’. Dans une lettre adressée aux Amphictyons et à la cité de Delphes en 90 apr. J.-C., le prince ordonna que les délais prescrits pour la tenue des Pythia par les lois amphictyoniques soient respectés scrupuleusement, « car il est naturellement juste et pieux de conserver la date du concours pythique conformément aux lois ancestrales sans altérer aucune
partie des coutumes antiques »* : Αὐτοκράτωρ Καῖσαρ θεοῦ Οὐεσπασια[νοῦ] υἱὸς [[Δομετιανὸς]] Σεβαστόϊς Γ]ερμανικός, ἀρχιερεὺς μέγιστος, δημαρχικῆς ἐξουσίας τὸ θ', αὐτοκρά[τωρ] τὸ κα', ὕπατος τὸ Le’, τειμητὴς διὰ β[ίο]υ, πατὴρ πατρίδος, Δελφῶν ἄρί[χου]σι καὶ τῇ πόλει vac χαίρειν. vac Φύσει δίκαιόν ἐστιν καὶ εὐσεβὲς τὴν προθε[σμίαν] τοῦ Πυθικοῦ ἀγῶνος ἀκολούθως tois ᾿ΑἸμφικτυογικχοῖς νόμοις φυλλάίττε]σθαι, μηδενὸς
μέρους [Gv] ἀρχαίων ἐθῶν παρενχειρουμένον᾽ Par cette réponse conservatrice, l'empereur próna l'immobilité en matiére religieuse en dénongant manifestement des programmes rénovateurs pour la célébration des jeux, qui avaient suscité sans doute mainte discussion entre la cité de Delphes et l'Amphictyonie, cette derniére garante des traditions anciennes”. Une émission de Thespies représentant au droit la tête laurée ou radiée de Domitien et au revers Apollon tenant un plectrum et une lyre faisait peut-étre allusion à l'arbitrage impérial?. L'organisation des Pythia, qui avait le second rang dans la Période aprés les jeux olympiques, restait toujours la plus prestigieuse des táches de l'Amphictyonie. Une inscription du I” s. apr. J.-C. en l'honneur d'un agonothéte atteste qu'à Delphes les Kaisareia furent adjoints aux concours pythiques : Πυθίων Καισα[ρείω]ν"". Il est possible que cette association fut réalisée suite à l'intervention de Domitien dans la querelle qui
! Cette réforme a été déduite par une lettre d' Hadrien malheureusement trés mutilée (F. Lefevre, Amphictionie, 128 ; P. Sänchez, Amphictionie, 428-32). ? jJ, Bousquet, BCH 85 (1961) 90-92, fig. 14 [SEG 19 (1963) 402] : Τὸ κοιν[ὸν τῶν] ! ᾿Αμφιχτυ[όνων, ᾿Αν]δρόνεικοίν - - -] | οδώρου ΘΙεσσαλὸν] | Μητροπολιείτην), Il ἀρχιερέα τοῦ κίοινοῦ τῶν Θεσ]σαλῶν xai
ἀγ[ωνοθέτην τῶν] I Πυθίων, τῆς [εἰς αὐτοὺς] I εὐνοίας κ[αὶ τῆς πρὸς τὸν] | θεὸν εὐσ[εβείας xai] II τῆς ἄλλης
ἀρετῆς] | ἕνεκα. * Voir supra, p. 72, n. 7.
* Voir supra, p. 78, n. 8.
5 F. Lefevre, Amphictionie, 128. * Voir supra, p. 85, n. 2. ? Pour les réformes d' Hadrien, voir F. Lefèvre, Amphictionie, 129-34, et P. Sànchez, Amphictionie, 432-36. ® J. H. Oliver, Constitutions, 130-31, n° 42, avec la bibliographie précédente, traduction et bref commentaire (nous en citons les Il. 1-3). Les ordres du prince furent transmis aux magistrats de la cité et à l'épimélète T. Flavius Megaleinus lui-même (Appendice II, n? 71) par le proconsul de l'Achaie.
* F. Lefèvre, Amphictionie, 128-29. "9 PRCHI 266, 274, pl. 12. " FD LL, 546 ; lecture améliorée par J. Bousquet, BCH 90 (1966) 443 (Il. 7-8 : [&vlögayadilas ; SEG 23 [1968] 318) ; L. Robert, AEph 1969, 49-58 : [Ἢ πόλις τῶν) Δελφῶν, [- - -] IO [- - - | - - - καθ᾽ υἱο]ποιίαν δὲ "Autviov xai KA [- - - 1 - - -] τὸν xai Μένητα Φιλοθηροί- - - | ZeBaot]fiov Θεσσαλὸν "Y παταῖον, | [ἀγωνο]θετήσαντα Πυθίων
Kouoallfpeiw}v πρὸς πάντα καλῶς: τ[ῆς | μεγίστ]ης περὶ πάντα ἀρετῆς κα[ὶ φιϊλοτιμί]ας ἕνεκεν xai τῆς εἰς vn[v πόιϊλιν εὐεργε]σίας, ᾿Απόλλωνιι Π]υθίῳ.
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séparait les Delphiens et les Amphictyons à propos de l'ancien calendrier des jeux et de l'organisation de la panégyrie'. Mais, c'était, en particulier, sur le plan édilitaire que le prince put manifester son plus grand intérét pour le sanctuaire delphique : une autre lettre impériale préservée sur une inscription monumentale atteste qu'il fit restaurer le temple d'Apollon en 84 apr. J.-C. sua impensa, bien que nous ne puissions pas préciser avec certitude la nature de ces
travaux de réfections? : Imp(erator) [C]aesar di[vi Ves]pasiani f(ilius) [D]omitianus Aug(ustus), [Germ]anic[u]s, pont(ifex) max]im(us), tr[ib(unicia) poltest(ate) III, p(ater)
p(atriae), imp(erator) VII, co(n)s(ul) X, des(ignatus) [XI], tem[plu]m Apofllinis] sua im[p]ensa refecit. Pour revenir à la Tholos et son association au culte impérial, nous pourrions supposer, en appliquant le modèle du Métrôon d'Olympie, qu'elle ait été consacrée à Auguste sauveur et que, dans la suite, elle ait abrité le culte dynastique de sa famille. Mais, étant donné qu'elle ne se trouvait pas dans le grand sanctuaire d'Apollon, elle pouvait difficilement étre envisagée dans le cadre de l'apollinisme augustéen, d'autant plus que l'intervention des Julio-claudiens dans les affaires delphiques et amphictyoniques avait plutót un caractére administratif. En revanche, Domitien était l'empereur qui montra une dévotion particuliére pour Minerva, l'équivalent romain d'Athéna, à savoir de l'ancienne divinité de Marmaria. Hormis la place prépondérante
que la déesse occupait dans son programme édilitaire, il semble certain que le prince avait l'intention de l'associer à sa propre vénération. A l'instar de ce que Jules César avait fait pour Vénus et Auguste pour Apollon, il voulait doter la dynastie flavienne, originaire de Sabinie, oü le culte de Minerve était ancien, d'une divinité tutélaire*. Dans cette optique, il nous semble plausible que la Tholos devait avoir été restaurée, comme d'ailleurs d'autres édifices à Delphes sous son régne, et consacrée à l'empereur flavien ainsi qu'aux membres de sa famille, en récompense de ses évergésies envers le sanctuaire. Les statues impériales devaient étre dressées sur le socle circulaire du monument, dont l'exemple le plus proche est l'ensemble statuaire en l'honneur de la famille d' Agrippa, qui était érigé en face de l'entrée du temple d’Apollon‘. Les statues impériales dans le sanctuaire d’Artemis Sóteira à Mégare L'étude du Métróon à Olympie et de la Tholos à Delphes illustre bien que les trouvailles archéologiques et épigraphiques contribuent à compléter les rapports concis et souvent vagues de Pausanias. Mais ce n'est pas toujours le cas. Le Périégéte rapporte qu'à Mégare, « non loin de la fontaine de Théagène, il y a un vieux sanctuaire ; il s'y trouve encore de nos jours des portraits des empereurs romains, et il s'y dresse une statue de bronze d'Artémis appelée Söteira (suit ici le récit de l'épisode des guerres médiques, qui est à l'origine de la consécration de cette statue). Dans le méme sanctuaire, il y a aussi des statues des dieux qu'on appelle les Douze Dieux, qui passent pour étre l'euvre de Praxitéle; quant à celle d'Artémis, c'est
' Sur l'organisation des concours pythiques sous l'Empire, voir P. Sanchez, Amphictionie, 450-53 ; pour leur histoire depuis leur création jusqu'au début du VF s. av. J.-C., voir F. Lefèvre, Amphictionie, 237-39. ? FD ΠΙ.4, 120, pl. XXI
(cf. A. Martin, Tirulature, 41-42). L'inscription, recomposée
de vingt-trois fragments
d'une grande plaque de marbre bianc en remploi, dont la plupart ont été trouvés devant la fagade est du temple d'Apollon, était gravée sur le mur méridional de l'édifice sacré. ? Depuis son ascension au pouvoir, Domitien se représentait souvent sur le monnayage avec les attributs de la déesse
— égide et palladium— ou entre Minerve et la Victoire. Presque toutes les restaurations et consécrations des édifices religieux étaient réalisées en l'honneur de la déesse, comme la dédicace, pour la quatriéme fois, du temple capitolin à Rome
en 80 apr. J.-C. et celle de la Curie en 94 apr. J.-C. L'empereur
fit encore
construire un temple circulaire de
Minerva sur le Champ de Mars, un autre sur le forum transitorium, un troisiéme plus problématique entre le temple des Dioscures et le remplum
novum
divi Augusti (F. de Caprariis, LTUR
III [1996] 255, figs 1.122 et IIL174, s.v. Minerva
Chalcidica templum). En outre pour lui rendre hommage, il institua la /egio I Minervia et il avait également l'intention de nommer le mois d'octobre Domitianus ou Parthenicus d'après l'épithéte d'Athéna Parthénos. (H. Bengtson, Flavier, 22125; J.-L. Girard, « Domitien et Minerva: une prédilection impériale », ANRW II, 17.1 [1984] 233-45 ; C. Vermeule, Images, 61-62). Voir aussi B. W. Jones, The emperor Domitian (Londres-New York 1992). * Voir supra, p. 56.
LA TOPOGRAPHIE DU CULTE IMPERIAL
157
Strongylion qui l'a faite »'. Du seul témoignage de Pausanias, qui ne fait mention ni de la disposition des statues dans le sanctuaire ni de leur caractére, à savoir, si elles étaient des dédicaces honorifiques ou si elles avaient reçu un hommage cultuel, nous ne pouvons en tirer des conclusions précises. Néanmoins, nous essayerons d'approcher le contexte sacré dans lequel elles étaient dressées. Le sanctuaire d'Artémis a été localisé entre les deux acropoles de la cité, en haut de l'agora?. Les Mégariens, qui vénéraient depuis la haute Antiquité une déesse porte-flambeau (φωσφόρος), dont la présence à Byzance, colonie de Mégare depuis le VII s. av. J.-C., témoigne de l'ancienneté de ce culte, consacrérent vers le dernier quart du V* s. av. J.-C. la statue d'Artémis Söteira créée par Strongylion’. La déesse devait son épithète trés explicite de Sôteira à son épiphanie en faveur des Mégariens pendant la seconde guerre médique, mentionnée par Pausanias. Son iconographie nous est connue par les représentations monétaires de Mégare et de la ville voisine de Pagai, qui possédait également une statue du méme type et de dimensions semblables^. La déesse est représentée en sa qualité de phösphore, vêtue d'un court chiton, chaussée des embades thraces et tenant une torche allumée dans chaque main. A. Muller pense que ce type faisait allusion à la légende du sacrifice d'Iphigénie et, par conséquent, il associe le vieux sanctuaire d'Artémis Sôteira à celui fondé par Agamemnon, tout en suggérant qu'on adorait dans cet unique lieu sacré une seule et méme divinité salutaire des interventions miraculeuses. En ce qui concerne la statue de Strongylion, le méme auteur constate qu'elle n'était pas une image de culte, mais un ex-voto parmi d'autres dédiés dans l'enclos sacré. Il fonde ses arguments sur trois indices. Tout d'abord, dans le récit de Pausanias, la mention d'une effigie cultuelle d'une divinité serait normalement précédée de celles des empereurs romains. Deuxiémement,
l'éventuelle création d'une telle statue vers la fin du V* siécle devait abaisser la fondation du sanctuaire jusqu'à cette date, ce qui contredirait la qualification du sanctuaire comme ἀρχαῖον par le Périégéte, alors que la plupart des sanctuaires des acropoles de Mégare étaient certainement d'une antiquité bien plus grande. Enfin, malgré le fait que sur les monnaies de Pagai, l'image de la déesse est représentée régulièrement à côté d'un autel ou à l'intérieur d'un temple, ce qui la caractérise sans ambiguïté comme statue de culte, ce n'est jamais le cas des monnaies de Mégare. Donc, il conclut que le sanctuaire ne devait pas posséder de temple, mais qu'en revanche il comportait un autel dans un enclos sacré et éventuellement « une représentation cultuelle de la divinité, que Pausanias n'a pas jugée digne de mention »*. L'absence de temple expliquerait d'ailleurs la présence des Douze Dieux dans cet endroit, puisque leur vénération s'était habituellement focalisée sur un autel, voire un groupe d'autels
dressés dans un téménos*. Si ces considérations sont correctes, et faute d'autres témoignages plus explicites, il semble probable que, comme la statue d'Artémis Sóteira de Strongylion, les images impériales, mentionnées par Pausanias et auxquelles J. G. Frazer a attribué les bases de nombreuses statues trouvées à Megare’, étaient des dédicaces honorifiques exposées dans l'enclos sacré à
! Pausanias, Attique, 40.2-3 : Τῆς δὲ κρήνης (de Théagène) où πόρρω ταύτης ἀρχαῖόν ἐστιν ἱερόν, εἰκόνες δὲ ἐφ᾽ ἡμῶν ἑστᾶσιν ἐν αὐτῷ βασιλέων Ῥωμαίων καὶ ἄγαλμα κεῖται χαλκοῦν ᾿Αρτέμιδος ἐπίκλησιν Σωτείρας... Ἐνταῦθα
καὶ τῶν δώδεκα ὀνομαζομένων θεῶν ἐστιν ἀγάλματα ἔργα εἶναι λεγόμενα Πραξιτέλους" τὴν δὲ Ἄρτεμιν αὐτὴν Στρογγυλίων ἐποίησε. R. Trummer, Denkmäler, 22. ? A. Mulier, « Megarika », BCH
105 (1981) 203-25, figs 5-12, en particulier fig. 6, n? 2.
? La datation résulte évidemment de la période pendant laquelle vécut le sculpteur (Lippold, RE 4.A1, 1931, cols 372-374, s.v. Strongylion).
* Pausanias, Attique, 44.4 : "Ev δὲ toic Παγαῖς θέας ὑπελείπετο ἄξιον ᾿Αρτέμιδος Σωτείρας ἐπίκλησιν χαλκοῦν ἄγαλμα, μεγέθει τῷ παρὰ Μεγαρεῦσιν ἴσον καὶ σχῆμα οὐδὲν διαφόρως ἔχον. J. G. Farzer, Pausanias 11, 523-24. BMC (Megara) n? 43, pl. xxi.14 (IE s. av. J.-C.), n* 47, 49, 53, pl. xxii.2 et 6 (fin du IT s. apr. J.-C.). $ A. Muller, BCH 105 (1981) 222-25, fig. 12 (la citation à la p. 224, n. 57). * E. Will,
« Dodékathéon et Panthéon », BCH 75 (1951) 233-46.
? IG VII 63 : Ὁ δᾶμος, | Αὐτοκράτορα Kaíloaga θεοῦ υἱόν, I ἀρετᾶς ἕνεκεν | xai εὐεργεσίας. — IG VII 64-65 : [Ἢ βουλὴ xai ὁ] δῆμος, [Μᾶρκον ᾿Αγρίππαν). Ι΄ Ἢ βουλὴ xai ὁ δῆμος, | Ἰουλίαν. — IG VII 66 : Ἰουλίαν θεὰν Σεβαστήν. --- IG VII 67 (J. M. Höjte, Statue Bases, 310, n° 101, datant de 47 apr. J.-C.) : [Τιβέριον Κλαύ)διον Καίσαρα Σεβαστὸν [Teppavırövl, | ἀρχιερέα μέγιστον, δημαρχικῆς ἐξουσίας τὸ «re» | ἕβδομον, αὐτοκράτορα τὸ δωδέκατον, Oxaltov τὸ τέταρτον, πατέρα πατρίδος. — IG VII 68 (J. M. Höjte, op. cit., 323, n? 29) : Νέρωνα
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MARIA KANTIREA
l'air libre'. Le cas du sanctuaire de Mégare rappelle d'ailleurs l'Asclépieion d'Epidaure, d’où nous connaissons une série d'inscriptions honorifiques des membres de la famille julioclaudienne?. Toutefois, indépendamment de leur caractère cultuel ou pas, l'élément prépondérant est, à notre avis, le contexte religieux dans lequel les représentations impériales furent dressées, à savoir dans un sanctuaire d'une déesse poliade, qui avait assuré l'indépendance de la cité menacée par l'invasion des Perses. Le motif du salut des Grecs, qui devint l'appui idéologique par excellence du culte impérial, se répéta ici à travers l'association des honneurs rendus à la maison du prince à une divinité locale et salutaire.
Κλαύδιον Καί[σαρα Σεβαστὸν] | 'eguavixóv, Τιβερίου K[Xavóiov Καίσαρος] | Σεβαστοῦ Γερμανι[κοῦ πόλις]. J. G. Frazer, Pausanias M, 523 ; cf. R. Trummer, Denkmäler, 22, met cette supposition sous réserve.
υἱόν, f
! F. Chamoux, Commentaire sur Pausanias, Description de la Gréce, livre I : L'Attique, Les Belles Lettres (Paris 1992) 255-56 ; S. E. Alcock, Graecia capta, 197.
? 1G IV? 593 (Livie, 27 av. J.-C.-14 apr. J.-C.) ; voir aussi IG IV? 594 en l'honneur de l'impératrice trouvée dans le théâtre (27 av. J.-C.-14 apr. J.-C.). — IEpidauros, 43, n? 78 (Agrippa, 18 av. J.-C.). — IG IV? 597 (Tibère, 13-8/7 av. J.-C.). — IG IV? 595-596 (Drusus l'Ancien, avant 9/8 av. J.-C.). — IG IV? 598 (Lucius César, avant 2 apr. J.-C.). — IG IV? 599 (Tibére, 14-37 apr. J.-C.). — C. Hoët-van Cauwenberghe, ZPE 125 (1999) 179-81 (Drusilla, 37-38 apr. J.-C., voir supra, p. 72). — IG IV? 601 (Claude, 41-54 apr. J.-C.). — IG IV* 602 et IEpidauros, 42, n? 76 (Claude et Agrippine la Jeune, 49-54 apr. J.-C.). — IG IV? 603 (Agrippine la Jeune, 49-54 apr. J.-C.). — IG IV? 604 (Messaline, 66-68 apr. J.-C., voir infra, p. 170, n. 7) ; voir aussi IG IV? 605 (cf. A. Martin, Titulature, 89 ; SEG 37 [1987] 299), que nous attribuons également à Messaline.
CHAPITRE IV LES DIEUX AUGUSTES ET LEURS ADORATEURS : LE ROLE DES ELITES LOCALES DANS LA CREATION ET LE DEVELOPPEMENT DU CULTE IMPERIAL
L'évergétisme des élites grecques et le patronage des familles sénatoriales Une dynastie cliente : les C. Iulii (Euryclides) de Sparte
L'institution et la diffusion du culte impérial en Gréce constituaient une procédure multiple, qui s'appuyait sur la tradition religieuse et l'organisation politique des cités. En raison de sa structure et de ses exigences, la vénération des Augustes comportait tous les éléments pour étre intégrée dans le systéme de l'évergétisme, dont les principaux porteurs étaient bien évidemment les élites locales. A cause de l'instabilité politique et de la crise sociale et économique des deux derniers siécles avant notre ére, provoquées par le déclin progressif des monarchies hellénistiques, les cités grecques, pour subvenir à leurs besoins et rassurer leur indépendance et liberté, dans un monde constamment bouleversé, prirent l'habitude de s'adresser aux plus riches et nobles citoyens. Ceux-ci, par les moyens économiques qu'ils possédaient et par l'estime générale dont ils jouissaient, substituérent progressivement à l'opinion publique aux souverains défaillants ou disparus, méme si les ordres de grandeur n'étaient guère comparables'. Pendant cette période, la domination de Rome sur des populations diverses de l'Orient rendait plus que nécessaire l'accord d'un consentement large de la part des sujets, qui ne pouvait étre garanti qu'à travers les rapports étroits avec la classe puissante et gouvernante des notables. Il est bien connu que pendant la basse époque républicaine, Rome cherchait à recruter ses partisans parmi les hommes d'un certain statut social, voire les membres des anciennes familles royales, qui alors établirent les premieres relations personnelles entre les provinces et les grandes figures romaines en préservant une sorte d'équilibre politique en Orient?. Sous le Haut-Empire, l'Urbs continua à avoir besoin de bénéficier de l'appui, de la collaboration, méme de la concurrence des élites locales. Celles-ci purent trouver dans l'exercice du culte des empereurs, ce qui exigeait un certain nombre de bienfaits, comme la prise en charge de sacerdoces et d'agonothésies, l'organisation de fétes et de sacrifices, la dédicace de statues, d'autels et de temples, des nouveaux moyens pour perpétuer leur prestige dans les cités et, ainsi, pour consolider leur pouvoir’. L'exemple le plus révélateur de ces rapports mutuels entre le prince et les élites locales est l'histoire d'une des dernières dynasties princières hellénistiques, les Euryclides de Sparte, dont les ambitions et les relations instables avec Rome influengaient la vie politico-sociale du Péloponnése pendant au
moins un siécie*. Le membre le plus obscur de cette famille était Lacharés, qui, lors de la bataille de Philippes en 42 av. J.-C., avait pris le parti de Marc Antoine et du jeune Octavien contre les césaricides. Après leur victoire les triumvirs récompensèrent la cité alliée en augmentant son territoire avec
! P. Veyne, Pain, 110-18 et 230-41 ; Ph. Gauthier, Cités, 53-66.
26. Bowersock, Augustus, 1-13. ? P. A. Brunt, « The Romanisation of the Local Ruling Classes in the Roman Empire », dans D. M. Pippidi (ed.), Assimilation et résistance à la culture gréco-romaine dans le monde ancien. Travaux du VF Congres International d'Etudes Classiques (Madrid, septembre 1974), (Bucarest-Paris 1976) 161-73 ; S. E. Alcock, AJA 95 (1991) 456-58. Pour le financement des temples impériaux en Asie Mineure, voir S. Cramme, Die Bedeutung des Euergetismus für die Finanzierung stüdtischer Aufgaben in der Provinz Asia (Cologne 2001), en particulier 53-58. Pour le financernent des fêtes publiques, voir M. Wôrrle, Stadt und Fest im kaiserzeitlichen Kleinasien. Studien zu einer agonistischen Stiftung aus Oinoanda (Munich 1988). Pour les voyages d'Auguste en Orient visant, entre autres, à assurer et à renforcer les rapports de patronage avec les clients locaux, voir H. Halfmann, Itinera, 21-25. * Stemma ll. K. M. T. Chrimes, Sparta, 169-204 ; A. J. S. Spawforth, Sparta, 97-104 ; F. Quaß, Honorationenschicht, 72; X. K. Chow, Patronage, 48-51. Voir aussi C. Hoët-van Cauwenberghe, « La fin des princes hellénistiques en Achaïe romaine aux I” et II® siècles aprés J.-C. », dans S. Benoist, C. Hoët-van Cauwenberghe et S. Lefebvre (éds), Mémoire et histoire : les procédures de condamnation dans l'Antiquité romaine (Metz 2007), (à paraître).
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l’ager denthéliate qu'elle revendiquait toujours contre sa voisine Messène!. Un peu plus tard, en 40 av. J.-C. environ, selon un témoignage de Suétone, Sparte était placée sous le patronage de la famille patricienne des Claudif. C'est ainsi que Livie avec son premier époux, Tib. Claudius Nero, et son fils Tibére put se réfugier dans la ville aprés la guerre perusienne’. En raison de cette clientéle et de la fidélité envers Livie et Tibére, Sparte fut parmi les rares cités grecques qui accorda de nouveau son concours à Octavien à Actium*. Un passage pittoresque de Plutarque décrit comment le fils de Lachares, Euryclés, se battit du côté du futur empereur, pour venger la mort de son propre pére, qui, accusé de piraterie, avait été décapité sur ordre d'Antoine. K. M. T. Chrimes, suivi par A. J. S. Spawforth, met cet événement en rapport avec une éventuelle opération navale à la veille de la grande bataille, au cours de laquelle Lacharés aurait essayé d'empécher un bateau d'approvisionnement d' Antoine provenant d'Egypte d'arriver en Grèce. En récompense de ces services, Octavien installa Euryclés comme princeps de Sparte, augmenta sa fortune personnelle en lui donnant l'ile de Cythére et lui octroya la citoyenneté romaine, Le fait que l'empereur put récupérer la clientèle spartiate toujours fidèle aux Claudii, gráce à son mariage avec Livie, est illustré, à notre avis, par les circonstances, sous lesquelles Euryclés perdit, quelques années plus tard, la faveur impériale, et, par conséquent, il fut privé de sa principauté et il fut condamné à l'exil, oü il dut mourir entre 7 et 2 av. J.-C. Selon les auteurs anciens, notamment Strabon, le pouvoir exceptionnel que le dynaste local avait à Sparte et le patronage étendu qu'il exergait dans d'autres villes, ainsi que son caractére inquiet et ambitieux,
l'amenérent à abuser de l'amitié et de la confiance d'Auguste et à provoquer des troubles dans le Péloponnése. En effet, les causes de son déclin doivent plutót étre cherchées dans les relations qu'il entretenait avec Tibére lors du séjour de ce dernier à Rhodes". La domination d'Euryclés sur les Spartiates, pendant les années où il jouissait de la grâce impériale, est confirmée par les monnaies « émises sous Euryclés » et par un rapport de Strabon
se référant à lui comme ἡγεμών des Lac&demoniens?. Toutefois, il n'est pas facile de discerner la base institutionnelle de son pouvoir, puisque dans l'état actuel de la documentation, il ne porte
! A. J. S. Spawforth, Sparta, 95. La statue honorifique que Lachares reçut sur l'Acropole d'Athenes (SylP 786 : Ἢ βουλὴ xai ὁ δῆμος, | Λαχάρην Εὐρυκλέους | Λακεδαιμόνιον, ἀρετῆς Evexa) devait, selon toute probabilité, dater de cette période, lorsque les Athéniens, aprés la défaite des césaricides, changérent leur alliance en faveur de Marc Antoine. Pour les sources littéraires témoignant de l'alliance de Sparte avec Rome pendant les derniéres années de la République, voir S. Accame, Dominio, 105-106 et 132-34. ? Suetone, Tibére, 6.2 : Sparta quod in tutela Claudiorum erant. Selon E. Rawson, patronage pourrait éventuellement remonter au IT" s. av. J.-C. ; M. Kaplan, Greeks, 205.
Historia 22 (1973) 229, ce
? Dion Cassius, Histoire romaine, 54, 7.2 : καὶ Λακεδαιμονίους μὲν τοῖς τε Κυθήροις xai τῇ συσσιτίᾳ ἐτίμησεν (Auguste), ὅτι fj Λιουία, ὅτε ἐκ τῆς Ἰταλίας σύν τε τῷ ἀνδρὶ καὶ σὺν τῷ υἱεῖ ἔφυγεν, ἐκεῖ διέτριψεν. R. Seager, Tiberius, 10; C.-M. Perkouning, Livia Drusilla - lulia Augusta : das politische Porträt der ersten Kaiserin Roms
(Vienne-Cologne-Weimar 1995) 36 ; A. A. Barrett, Livia, 16-18. * E. Rawson, Historia 22 (1973) 239, pense, à juste titre, qu' Auguste s'appropria ici la clientela de Livie. 5 Plutarque, Antoine, 672-4. K. M. T. Chrimes, Bowersock, dans Caesar Augustus, 176-77.
Sparta,
180, n. 5 ; A. J. S. Spawforth,
Sparta, 97-98.
G. W.
$ E. Kjellberg, « C. Iulius Eurykles », Klio 17 (1921) 44-58 ; G. W. Bowersock, « Eurycles of Sparta », JRS 81 (1961) 112-18 ; id., Augustus, 59-61 ; H. Lindsay, « Augustus and Eurycles », RhM 135 (1992) 290-97. Ainsi, à partir des années 30 av. J.-C., Euryclés et ses descendants portaient le nom de C. Iulius et furent inscrits dans la tribu Fabia, qui était la tribu par excellence de tous les nouveaux citoyens romains sous Jules César, Auguste et Tibére. L'tle de
Cythère lui fut donnée dix ans plus tard, lors de la visite d'Auguste à Sparte, dont il est question plus bas, en récompense de l'hospitalité qu'il avait offerte à Livie (Dion Cassius, loc. cit.).
? Strabon, Géographie, 8, 5.5 (C 366) : νεωστὶ δ᾽ Εὐρυκλῆς αὐτοὺς (les Spartiates) ἐτάραξε δόξας ἀποχρήσασθαι τῇ Καίσαρος φιλίᾳ πέρα τοῦ μετρίου πρὸς τὴν ἐπιστασίαν αὐτῶν ἐπαύσατο δ᾽ fj ταραχὴ ταχέως, ἐκείνου μὲν παραχωρήσαντος εἰς τὸ χρεών, τοῦ δ᾽ υἱοῦ τὴν φιλοτιμίαν ἀπεστραμμένου τὴν τοιαύτην πᾶσαν (nouvelle reconstitution du texte ancien d'aprés un palimpseste de Vatican par G. W. Bowersock, JRS 81 [1961]
112-18). Flavius
Josèphe, Antiquités juives, 16.301 et 310; id., Guerre des Juifs, 1513 et 4.531. A. J. S. Spawforth, Sparta, 100-101. Cf. K. M. T. Chrimes, Sparta, 176-82, et M. Kaplan, Greeks, 297-99, étudient ces événements dans ie contexte des rivalités entre les grandes familles locales. La chute du dynaste eut comme conséquence pour Sparte la perte des cités des Eleuthérolacones, dont le port de Gytheion ; en récompense Sparte prit le port moins important de Cardamyle. * S. Grunauer-von Hoerschelmann, Münzprägung, 65-72 et 162-70, Gr. XXV-XXX, Taf. 19-21; RPC I, 11021107, pl. 58. Strabon, Géographie, 8, 5.1 (C 363) : ὁ καθ᾽ ἡμᾶς τῶν Λακεδαιμονίων ἡγεμών. K. M. T. Chrimes,
Sparta, 169-79. Sa position comme princeps de Sparte implique, selon A. J. S. Spawforth, Sparta, 98, un changement du régime oligarchique de la cité en monarchique, qui dut se produire à l'occasion de ia visite d'Auguste et de Livie dans la ville en 21 av. J.-C.
LES DIEUX AUGUSTES ET LEURS ADORATEURS
161
aucun titre officiel. Les circonstances historiques, sous lesquelles il obtint ce pouvoir exceptionnel, sont significatives de la politique d'Auguste : en récompensant ses partisans en Orient, il comptait beaucoup sur leur appui pour s'approcher des peuples orientaux, qui, depuis
une décennie, étaient habitués à offrir
à Marc Antoine non seulement leur soutien, mais aussi
une véritable vénération. Il suffit, à cet égard, de rappeler que pour équilibrer ce précédent négatif, les derniers rois hellénistiques, dont peut-étre Euryclés, déclarérent leur intention de faire parachever aux frais communs le temple de Zeus à l'Olympeion à Athénes et de le dédier
au génie du prince'. Les activités d'Euryclés dans le Péloponnése du Haut-Empire se développaient autour de deux axes principaux : l'attachement au régime impérial et l'exercice de l'évergétisme sur le plan local. Lors de la visite d'Auguste et de Livie à Sparte en 21 av. J.-C., il frappa des monnaies à leurs effigies, ce qui répéta quelques années plus tard, en 16 av. J.-C., à l'égard d'Agrippa. Pendant son deuxiéme voyage en Orient entre 17 et 13 av. J.-C., le röle du gendre et corégent d'Auguste se révéla prépondérant pour le renforcement des relations de patronage entre l'empereur et les élites locales". La preuve la plus intéressante provenant de Sparte consiste dans la fondation d'un collége des Agrippiastes, qui fit ériger en l'honneur de son patron une dédicace bilingue. En tête de cette association figure un proche d'Euryclés (peut-être un petit-neveu), C. Julius Deximachus fils de Pratolaos, dont le gentilice montre que l'octroi de la citoyenneté romaine dériva directement d'Auguste*. Bien que dans l'état actuel de la documentation nous
n'en possédions aucun indice, le fait que les sacerdoces du culte impérial devinrent héréditaires dans sa famille jusqu'à l'époque d'Hadrien, autorise à supposer qu'Euryclés fut le fondateur du cuite d' Auguste à Sparte et, selon toute probabilité, son premier prétre. En outre, un passage de Pausanias implique, à notre avis, l'existence d'un Kaisareion sur l'agora de la cité : ναοὶ δέ εἰσιν ἐπὶ τῆς ἀγορᾶς Καίσαρος, ὃς μοναρχίας πρῶτος £v Ῥωμαίοις ἐπεθύμησεν... Τοῦ δὲ Αὐγούστου δεικνύουσι πρὸς τῷ βωμῷ χαλκὴν εἰκόνα ᾿Αγίουδ Il paraît
pourtant peu probable que plusieurs temples aient été dédiés à Jules César, alors qu'un seul autel l'aurait été à Auguste. Sous l'expression vague du Périégéte, ναοὶ Καίσαρος, il vaut mieux comprendre l'existence d'un ensemble édilitaire comportant plusieurs édifices consacrés au culte impérial, semblable à un Kaisareion élaboré, auquel appartenait un autel d’Auguste®. Les dimensions considérables de ce dernier ou son voisinage avec la statue en bronze d'Agias, œuvre fameuse de Lysippe, auraient éventuellement attiré l'attention de Pausanias. L'auteur ancien rapporte encore qu'il y avait un temple consacré au culte dynastique à AsÓpos, une cité importante du koinon des Eleuthérolacones. Vu que le site n'a pas encore été fouillé, nous ne pouvons pas localiser le temple impérial, mais puisque le Périégéte précise ἐν αὐτῇ, c'est-à-dire dans la cité, il devait être situé sur l’agora’. De toute façon, il s'avére qu'autant ce monument que le Kaisareion de Gytheion devaient étre construits sous l'influence ou encore avec l'aide
financiére d'Euryclés, étant donné que les deux villes éleuthérolaconiennes se trouvaient alors sous son patronage. ' Voir supra, pp. 105 et 107-108. * S. Grunauer-von Hoerschelmann, Münzprägung, 68-71 et 168-69, Gr. XXVII-XXIX, Taf. 20-21 1106, pl. 58. H. Halfmann, Itinera, 23 et 158 ; F. Hurlet, Collégues, 67-70.
; RPC I, 1104-
3 Voir supra, p. 54. * Voir le stemma de la famille proposée par G. W. Bowersock, JRS 81 (1961) 118, et A. J. S. Spawforth, ABSA (1985) 193-97, 5 Pausanias, Laconie,
11.4-5. R. Trummer,
Denkmäler, 27-28 ; A. J. S. Spawforth, Sparta,
80
127-28. Le débat sur
l'identification du site de l'agora de Sparte reste encore ouvert ; pour une synthése des diverses propositions, voir O. Gengler et P. Marchetti, « Sparte hellénistique et romaine. Dix années de recherche (1989-1999) », Topoi 10 (2000) 57-86, en particulier p. 64, et E. Kourinou, Σπάρτη. Συμβολὴ στὴ μνημειακὴ τοπογραφία rnc (Athénes 2000) 99-129. Voir encore un autre autel d' Auguste trouvé près du theätre (IG V.1, 373 [A. Benjamin et A. E. Raubitschek, Hesperia 28 (1959) 69, n? 17] : Σεβαστῶι | Καίσαρι). * Cf. à Nauplie, οὐ un ἱερεὺς Καίσαρος était sans doute le prétre municipal de l'empereur régnant et pas de Jules
César (IG IV 671 : Ἢ βουλὴ xai ὁ δῆμος, Φανάκτην I ἱερέα γενόμενον Καίσαρος, ἀρετῆς | ἕνεκεν). 7 Pausanias, Laconie, 22.9 : τὰ δὲ πρὸς θαλάσσῃ, πόλις ᾿Ασωπὸς ᾿Ακριῶν ἑξήκοντα ἀπέχει σταδίους. ἐν αὐτῇ δὲ ναός τε Ῥωμαίων βασιλέων καὶ ἀνωτέρω τῆς πόλεως ὅσον τε σταδίους δώδεκα {καὶ} ἱερόν ἐστιν ᾿Ασχληπιοῦ. R. Trummer, Denkmäler, 29. Pour la topographie et les cultes d’Asöpos, voir Oberhummer, RE 2.2 (1896) col. 1706, n° 6, s.v. Asopos, et J. G. Frazer, Pausanias III, 382-83.
162
MARIA KANTIREA
La réputation des Euryclides se fondait essentiellement sur leur richesse, provenant des propriétés foncières augmentées par l'acquisition de l’île de Cythére et des dépouilles d' Actium, dont une partie devait systématiquement étre dépensée pour conserver, à travers des actes d'évergésie, leur vaste réseau de patronage, qui s'étendait à plusieurs cités du Péloponnése!. Un cas des plus caractéristiques est celui d'AsÓpos, oü ses bienfaits consistaient dans l'approvisionnement perpétuel du gymnase de la ville en huile?. Suivant l'exemple de son grand patron, Euryclès devint le principal instigateur de la renaissance d'anciennes pratiques rituelles, tombées en désuétude pendant la basse époque hellénistique, et de l'organisation d'une série de fétes à Sparte. Il y inaugura, en outre, un programme édilitaire ambitieux, dont le projet le plus important était la construction du théâtre’, alors qu'à Corinthe il fut le donateur des bains sur le forum‘. Le prestige de la famille et, par conséquent, de Sparte fut augmenté lorsque Auguste lui accorda la surveillance des concours quinquennaux des Actia, célébrés à Nicopolis”. Le vide que l'élimination du tout puissant Eurycles laissa dans le contröle de la région, surtout dans la promotion du culte impérial, était comblé pour quelques années par un partisan de Caius César, le questeur P. Cornelius Scipio, dont le siège ne se trouvait plus dans la Sparte « claudienne », mais dans la ville voisine et rivale de Messene. Le témoignage, qui préserve ce changement, constitue un décret de la cité de l'année 2/3 apr. J.-C. en l'honneur du magistrat romain, en récompense de la piété qu'il avait manifestée à l'égard de la domus Augusta et de la générosité qu'il avait montrée lors de l'organisation d'une série des fêtes impérialesf. Celui-ci fit célébrer les Kaisareia avec l'accomplissement des vœux et des sacrifices aux dieux pour le salut d'Auguste et il fit également appel à plusieurs villes de la province pour les féter solennellement’. Le texte mentionne par la suite que, lorsque Scipio apprit que Caius César avait échappé aux dangers au cours de la fameuse expédition orientale contre les Parthes, il sacrifia aux dieux un taureau pour le salut et le retour du jeune prince et héritier présomptif d' Auguste, et il ordonna que tout le peuple porte des couronnes et offre des sacrifices. Exceptées à ces cérémonies, qui imitaient les vota pro salute Caesaris de Rome, le document mentionne que le questeur laissa passer deux jours aprés les fétes en l'honneur d'Auguste pour célébrer avec l'accomplissement des sacrifices le jour où Caius César fut désigné consul à Rome”. P. Herz a démontré récemment que ces festivités suivaient le calendrier officiel de Rome, d'autant plus qu'elles étaient organisées par un haut fonctionnaire de la capitale. Il propose comme jours fériés le 13 janvier, anniversaire de la désignation de Caius César comme consul en 5 av. J.-C., qui, d'ailleurs, coincida avec la célébration de la res publica restituta en 27 av. J.-C., et le 16
janvier, jour où Octavien fut honoré du titre d' Augustus".
! Les ressources les plus importantes des élites locales en Achaïe provenaient de l'accumulation des larges territoires (S. E. Alcock, Greacia capta, 77-78, avec bibliographie). Dans l'Asclépieion d'Epidaure, Euryclés fut honoré en patron et évergéte (IG IV? 592 (C. Eilers, Patrons, 195, C7]). Nous lui attribuons aussi une inscription fragmentaire de la méme cité, qui a été rapprochée de Néron ou de Domitien par l'éditeur des IG, sur laquelle le nom
du personnage honoré fut martelé ; selon notre restitution (IG IV? 608 : "A πόλις à τῶν Ἐπιδίαυρίων, T. Ἰούλιον] I [[EvpvxAéa]], τὸν ἑαυϊτὰς εὐεργέταν]), la damnatio memoriae dut se produire aprés la disgrâce impériale entre 7 et 2 av. J.-C. M. Kaplan, Greeks, 205. Les Athéniens firent également ériger des statues honorifiques d'Euryclés et de son fils, C. Iulius Deximachus, sur l’Acropole de la cité (SyIf 787-788).
2 [G V.1, 970. A. 1. S. Spawforth, Sparta, 103-104. * A. J. S. Spawforth, Sparta, 98-99, 128-29 et 217-18, app. I, n° 14 (bibliographie sur le théâtre). Voir aussi Pausanias, Laconie, 14.6 (donation d'un gymnase à Sparte par Euryclés). Pour les cultes de Sparte sous l'Empire, voir A. J. S. Spawforth, « Spartan Cults under the Roman Empire : some Notes », dans J. M. Sanders (éd.), Φιλολάκων. Laconian Studies in honour of Hector Catling (Athénes 1992), et A. Hupfloher, Kulte im kaiserzeitlichen Sparta : eine
Rekonstruktion anhand der Priesterämter (Berlin 2000). * Pausanias, Corinthie, 3.5. 5 A. 1. S. Spawforth, Sparta, 9. * Appendice Ib, n? 1. W. Eck, RE Suppl. XIV (1974) col. 109, n? 333a, s.v. P. Cornelius Scipio.
? Appendice Ib, n? 1,11. 9-10. * Appendice Ib, n? 1, li. 10-16. ? Appendice, Ib, n° 1, IL. 17-19. ? P. Herz, « Die Adoptivsöhne des Augustus und der Festkalender. Gedanken zu einer Inschrift aus Messene », Klio 75 (1993) 272-88. Pour les sacrifices accomplis à Rome par le collége des fréres arvales à l'occasion des avénements, des successions et de la prise en charge des magistratures impériales, voir J. Scheid, Romulus, 385-94. Pour le calendrier des fétes publiques romaines attestées dans les textes littéraires et épigraphiques, voir W. F. Snyder,
LES DIEUX AUGUSTES ET LEURS ADORATEURS
La création du culte impérial
début
du principat
comporte
163
à Messéne et probablement dans d'autres villes de la région au
deux
particularités.
D'une
part,
elle ne
dérivait
pas
d'une
initiative locale, comme c'était le cas pour la plupart des cités de la province, dans lesquelles l'organisation était habituellement assumée par les autorités locales ou par des riches particuliers, mais par un magistrat de Rome et, pour cette raison, les cérémonies imitaient de trés prés les fétes publiques organisées dans la capitale de l'Empire. Afin de perpétuer le souvenir de ces événements et de doter sa fondation d'un caractére stable et solennel, Scipio ordonna, en outre, que dans les années à venir le peuple de la cité suive le méme rituel comportant l'accomplissement des sacrifices et le port des couronnes' D'autre part, l'institution du culte impérial à Messéne par le supporteur de Caius César faisait contrepoids au programme religieux que le partisan de Tibére avait inauguré à Sparte avant sa disgráce.
Dans cette optique, elle reflétait les intrigues dynastiques de la dernière décennie du I" s. av. J.-C. à Rome, à cause de la promotion systématique au pouvoir du fils adoptif d'Auguste et la
mise à l'écart du fils ainé de Livie. Or, lors de son ascension au pouvoir, Tibere réinstalla la famille cliente à la principauté de Sparte, comme l'affirment les monnaies, que le fils d’Eurycles, C. Iulius Laco, frappa à son nom et un passage de Tacite qui se réfère à lui comme primores Achaiorunr. Le dynaste rendit hommage au nouveau prince en lui dediant un arc monumental dans le théâtre de Sparte et en représentant le buste de Livie au nœud au revers d'une de ces séries monétaires’. La restauration
de la réputation des Euryclides et le double patronage à la fois impérial et local, sous lequel se trouvait alors la Lacédémonie, sont illustrés surtout par la loi sacrée de Gytheion. Selon ce décret voté par le koinon des Eleuthérolacones en 15 apr. J.-C., la vénération de la domus Augusta fut associée au culte héroïque accordé à Euryclès défunt et à Laco*. Le rituel, qui comportait des concours appelés Eurycleia et des sacrifices, constitue d'ailleurs un des derniers exemples connu de l'octroi des honneurs posthumes que, depuis la basse époque hellénistique, les cités grecques accordaient souvent à leurs grands évergétes*. L'hommage public rendu aux Euryclides pendant deux jours fériés dénongait le röle influent que cette famille jouait dans le koinon des Eleuthérolacones refondé. Dans la loi sacrée, l'ancien dynaste fut évoqué en tant que bienfaiteur du koinon et de la cité : εὐεργέτου tot ἔθνους καὶ τῆς πόλεως ἡμῶν ἐν πολλοῖς γενομένου, tandis que son fils fut honoré en sa qualité de garant de leur indépendance et de leur sauvegarde : κηδεμόνος τῆς τοῦ ἔθνους xai τῆς πόλεως ἡμῶν φυλακῆς xai σωτηρίας". L'absence du titre de ἡγεμών implique, peut-étre, qu’apres son installation, Lacon n’exergait son autorité que dans le cadre institutionnel que l'empereur lui avait imposé. Pourtant, vers la fin du regne de Tibére, il fut aussi disgracié, mais cette fois les raisons devaient étre attribuées au mariage de son fils, C. Iulius Argolicus’, avec Pompeia Macrina, la fille du sénateur mytilénien Cn. Pompeius Macer?, qui perdit la faveur du prince en 33 apr. J.-C., probablement accusée de sa participation au complot de Séjan. Selon un témoignage assez vague de Tacite, Laco devait étre condamné à l'exil?, mais cette période n'avait pas duré longtemps, puisque son nom réapparut un peu plus tard sur le monnayage local lié au portrait de Claude au droit". La réinstallation était due soit à Caligula, qui se montra favorable envers les dynastes clients'', soit plus probablement « Public Anniversaries in the Roman empire : The Epigraphical Evidence for their Observance during the first three
Centuries », YCIS 7 (1940) 223-317. ! Appendice Ib, n? 1,11. 19-20. ? S. Grunauer-von Hoerschelmann, Münzprägung, 73-74 et 171-74, Gr. XXXII-XXXIV, Taf. 21-22 ; RPC I, 11091112, pl. 58. Tacite, Annales, 6, 18. ? L'inscription, qui n'est pas publiée, est mentionnée par A. J. S. Spawforth, Sparta, 101-102 et 220, app. I, n? 31. * Appendice Ia, n? 2a, ll. 19-22. G. Bowersock, Augustus, 59-60 et 92 ; A. J. S. Spawforth, Sparta, 184-85.
’ Voir supra, pp. 25-26 et 117-18. $ Appendice Ia, n? 2a, ll. 20 et 21 respectivement. ? PIR 1:174. * H. Halfmann, Senatoren, 100-101, n° 1, la, Ib. ? Tacite, Annales, 6, 18 : etiam in Pompeiam Macrinam Laconem e primoribus Achaeorum Caesar adflixerat. 1 S. Grunauer-von
Hoerschelmann,
Münzprügung,
exilium statuitur, cuius maritum Argolicum,
79-80 et 174-78, Gr. XXXV-XXXVI,
1113-1115, pl. 58. " A. B. West, Corinth VIIL2, 47 ; D. Nony, Caligula, 279-87, en particulier 280-81.
Taf. 22-23;
socerum RPC I,
164
MARIA KANTIREA
à Claude lui-même’. A partir de cette période, commença progressivement l'élévation sociale de la famille spartiate, déjà fort romanisée. Laco fut honoré du cheval public par Claude et devint procurateur de l'empereur chargé de l'administration de Sparte? : Ti(beri) Claudi Caesar(is) Aug(usti) Germanici procuratori, C(aio) Iulio C(ai) f(ilio) Fab(ia) Laconi, augur(i), agonothet(e) Isthm(ion) et Caesareon, Iivir(o) quinq(ennali), cur(ioni), fla(mini) Aug(usti), Cydichus Simonis Thisbeus b(ene) m(erente).
5
Suivant la méme carriére, son fils, C. Iulius Spartiaticus, devint également chevalier romain et se fit pourvoir de la procuratèle de Sparte par Claude et Agripinne la Jeune? : C(aio) Iulio Laconis f(ilio) Euryclis n(epoti) Fab(ia) Spartiati[co],
5
[p)rocuratori Caesaris et Augustae Agrippinae, trib(uno) mil(itum), equo [publico] [ex]ornato a divo Claudio, flam(ini) divi Iuli, pontif(ici), IIvir(o) quinq(ennali) iter, agonothete Isthmion et Caese(reon) [S}ebasteon, archieri domus Aug(ustae) [in] perpetuum primo Achaeon,
10 ob v[i]rtutem eius et animosam
flusi]ss[imjamque erga domum divinam et erga coloniam nostr(am), munificientiam tribules tribu[s] Caplurnia[e] 15
[pa]trono.
La mention inhabituelle du nom de l'impératrice à côté de celui du prince dans la titulature équestre — procurator Caesaris et Augustae Agrippinae— et l'absence de référence à une province* indiquent que Spartiaticus était un des clients d'Agrippine la Jeune et, ainsi, il devait administrer la principauté de Sparte pendant les années que sa protectrice jouait un röle déterminant dans la cour impériale, c'est-à-dire entre les années 49 et 59 apr. J.-C. Il semble probable qu'en lui octroyant ce titre, Claude satisfaisait les exigences de son épouse et, en méme temps, il assurait la dépendance du dynaste local du pouvoir impérial. En sa qualité de représentant du prince, Spartiaticus confirma son autorité sur les Lacédémoniens tout en héritant le prestige politique de ses ancétres, bien qu'il n'ait jamais frappé de monnaies à son nom. Le fait qu'il appartenait au cercle politique d'Agrippine la Jeune résulte encore de la damnatio memoriae qu'il subit aprés la disgráce de la princesse. L'écho de cet événement est préservé sur la dédicace du propylon d'un gymnase à Messéne, attestant les bienfaits de Spartiaticus à l'égard de la cité : la donation d'une somme de dix milles deniers destinée à l'accomplissement des sacrifices aux empereurs et à la fourniture d'huile à chacun des deux gymnases :
! G. W. Bowersock, JHS51 (1961) 117 ; A. J. S. Spawforth, Sparta, 102 ; voir aussi SEG 45 (1995) 282. ? Planche XVIII. Corinth VIIL2, 67, ph. H.-G. Pflaum, CPE, 64 ; H. Stansbury, Corinthian, 299. Pour la politique favorable de Claude en ce qui concerne l'octroi du cheval public aux membres des élites provinciales, voir B. Levick, Claudius, 100-103, et S. Demougin, dans V. M. Strocka (éd.), Die Regierungszeit des Kaisers Claudius (41-54 n. Chr.), op. cit., 16-18.
? Planche XVIII. Corinth VIIL2, 68, ph. * Cf. H.-G. Pflaum, CPE, 63-64. 5 P. Themelis, PAAH 1995, 70-72, fig. 4 (SEG 45 [1995] 308 ; SEG 46 [1996] 413 ; AE 1998, 1253) ; révisée par id.,
« Roman
Messene. The Gymnasium », dans O. Salomies, The Greek East in the Roman Context. Proceedings of a
LES DIEUX AUGUSTES ET LEURS ADORATEURS
165
Sur l'épistyle
Χαρικλῆς Φίλωνος γυμνασιαρχήσας
τὸ πρόπυλον θεοῖς πᾶσι καὶ τᾶι πόλει. Διονύσιος Anumto«(»ov γυμνασιαρχῶν τὸ γυμνάσιον ἐπεσχεύασεν θεοῖς καὶ τᾶι πόλει. Dans les trois métopes centrales
S
Eig 1[av τῶ]ν Σεβαστῶν τίιμὰ)ν δι᾽ αἰῶνος Γάϊοίς Ἰηούλvoc Εὐρυκ[λέους] {[[υἱωνός, Adxw-]] [{νος υἱός, Σπαρτια-]]
[[10xóc]], ἀνέθηκε Tal πόλει δηνάρια μύρια εἴς τε θυσίας τοῖς Σεβαστοῖς xai elc ἐλαίου παροχὰν
εἰς ἑκάτερα τὰ γυμνάσια, ἐπὶ γραμματέως συνέδρων Μνασι[στρ]άτου τοῦ [Φιλο]ξενίδα.
L'inscription date du régne de Claude en raison du nom du secrétaire des synédres, Mnasistratos fils de Philoxénidas, qui apparait aussi dans un décret honorifique de 42 apr. J.-C.'. Le martelage du nom et de la filiation de Spartiaticus se place, à notre avis, vers le début du régne de Néron, que vers la fin, comme le pensent J. Oliver et A. J. S. Spawforth, qui associent sa disgráce à la condamnation à l'exil du philosophe épicurien Musonius en 65 apr. J.-C.?. Sauf ces aventures liées plus ou moins aux conflits dynastiques à Rome, le róle que Lacon et Spartiaticus jouaient dans la vie politique et religieuse de la province, pendant les années où ils jouissaient de la protection impériale, est attesté dans les deux inscriptions de Corinthe portant leur cursus honorum, que nous avons citées. Ils revétirent ici la plus haute magistrature municipale,
le duovirat
quinquennal, et les fonctions
religieuses les plus prestigieuses : le pére
assuma l’augurat et la curie, et le fils, le pontificat. En ce qui concerne le culte impérial, ils assumèrent l'agonothésie des Isthmia et des Kaisareia Sébasta, et ils devinrent flamines du divus Augustus et du divus lulius respectivement. La position que Spartiaticus occupait en Achaïe, renforcée par les relations étroites qu'il entretenait avec Rome, fut également confirmée par son élection, au début du régne de Néron, entre 54 et 59 apr. J.-C., au poste de grand-prétre à vie des dieux Augustes et de la dornus Augusta pour le koinon achéen*. Malgré sa disgráce ou, selon nous, gráce à sa chute provoquée par un empereur damnatus, l'élévation sociale de sa famille se poursuivit, puisqu'un demi siécle plus tard, son petit-fils, C. Iulius Herculanus, fut le premier Grec originaire de Sparte qui ait été admis dans le sénat romain au grade de préteur sous Trajan. Parmi les fonctions municipales que le nouveau sénateur exergait dans sa ville natale, était bien évidemment la grand-prétrise perpétuelle du culte impériaP. D'un autre côté, les motifs de l'ascension sociale des Euryclides apportent un contrepoids à ceux de la promotion dans l'ordre
sénatorial de la famille éminente des Claudii Saethidae Caeliani de Messene. Comme le constate, à juste titre, C. Hoët-van Cauwenberghe, à propos de Claudius Saethidas Caelianus, son attachement envers Néron n'entrava pas la progression sociale de ses descendants sur le plan Colloquium organised by the Finnish Institute at Athens (May 21 and 22, 1999), (Helsinki 2001) 119-26, en particulier 122-23 (1I. 3-5 de la première colonne : l'áto[c Ἰ]ούλιιος Εὐρυκίλε - -] | rasura).
! Voir Appendice Ib, n? 2. ? Stobée, Fiorilége, 3, 40.9 (p. 750) : xai ἴσμεν τινὰς χρονίων νοσημάτων ἐν τῷ φεύγειν ἀπολυθέντας, ὥσπερ ἀμέλει Σπαρτιατικὸς οὗτος ὁ Λακεδαιμόνιος, ὃς ἀπὸ πολλοῦ ἔχων τὸ πλευρὸν κακῶς κἀκ τούτου πολλάκις νοσῶν
διὰ τὴν τρυφήν, ἐπειδὴ ἐπαύσατο τρυφῶν, ἐπαύσατο καὶ νοσηλευόμενος. J. Oliver, EOS II, 594-95, suivi par A. J. S. Spawforth, Sparta, ancienne de K. M. Spartiaticus ait été pensent que le texte
103. La découverte récente de l'inscription du gymnase de Messene met en doute la thése plus T. Chrimes, Sparta, 186-87, et de B. Puech, REA 85 (1983) 26, qui écartent la possibilité que exilé aprés avoir poursuivi une carriére dans l'administration impériale et provinciale, et qui de Stobée faisait allusion à son bannissement de Sparte à la fin du régne de Tibere.
? Pour ies dates proposées de la magistrature quinquennale de Spartiaticus, voir A. B. West, commentaire sur Corinth VIIL2, 68 (42/43 ou 47/48 apr. J.-C.), et K. M. T. Chrimes, Sparta, 183-84, n. 6 (48 ou 53 apr. J.-C.). Quant à
l'agonothésie, J. H. Kent, commentaire sur Corinth VIIL3, n° 68, préfère l'année 47 apr. J.-C., tandis que B. Puech, REA 85 (1983) 26, n. 42, ta place entre 55 et 59 apr. J.-C. * Cf. en Occident la prise en charge de la grand-prétrise du culte provincial par un personnage venait en general vers la fin de sa carriére équestre et municipale (R. Etienne, Culte impérial, 150-61 ; D. Fishwick, ICLW 1.1, 224-25).
* IG V.1, 971; IG V.1, 1172; SEG 11 (1954) 779. PIR? 1: 302 ; H. Halfmann, Senatoren, 125-26, n° 29. Pour les grand-prêtres municipaux du culte impérial à Sparte pendant les IT" et III s. apr. J.-C., voir A. Hupfloher, op. cit., 149-54. $ P. Themelis,
PAAH
1990, 73 et 75 (SEG
41
[1991]
353;
J. M.
Höjte, Statue
Bases, 323, n? 30): Νέρωνα
Κλαύδιον [θεοῦ Κλαυδίου υἱόν, Τιβερίου Καίσίαρος Σεβα]στοῦ καὶ Γερμανικοῦ Κα[ίσαρος ἔγγονον), | Καίσαρα
166
MARIA KANTIREA
provincial, ni d'ailleurs leur admission dans le sénat romain, « car il n'a pas été perçu comme la marque de fidélité à un individu, mais à un systéme »'. Les T. Statilii d'Epidaure et les notables de Thespies : l'intégration du culte impérial dans les sanctuaires locaux Le culte heroique que C. Iulius Eurycles et son fils Lacon acceptérent à Sparte avec la domus Augusta rappelle l'hommage exceptionnel et souvent associé aux honneurs rendus aux personnages impériaux, que quelques membres de la famille sénatoriale des T. Statilii semblent avoir regu à Thespies de Béotie. Certains savants attribuent à T. Statilius Taurus, l'ami intime et grand maréchal d'Auguste (consul en 31 av. J.-C.), neuf petits cippes semblables, portant l'inscription θεοῦ Ταύρου. Toutefois, cette identification n'est pas assurée, puisque Ταῦρος dans le langage cultuel signifiait aussi taureau, qui était une épiclése des dieux assimilés à cet animal sacré ou l'ayant comme symbole, ainsi Dionysos et Apollon’. Indépendamment de ces considérations, il est certain qu'un T. Statilius Taurus, un certain Messalinus et les Romains, dont la présence dans la ville remontait au II s. av. J.-C., acceptaient des louages à côté des divinités principales de Thespies, Eros et les Muses, pendant la célébration des concours des Mouseia, comme l'atteste un catalogue agonistique datant aprés 14 apr. J.-C. Les épreuves musicales comportaient également un éloge particulier en l'honneur de Livie assimilée à Mnémosyné, la
mère des neuf déesses de l' Hélicon* : [σαλπικτὴς)
[--------------- ]éovc Gngoioc]:
[κ]ῆρυξ
5
10
Σεβαστὸν
Γερίμανικόν,
[---2------------ los Θεσπιεύς: ἐπῶν ποιητὴς
[------------- ]voc GEOmEUS
[ἐνκωμιογράϊφος εἰς Σεβαστὴν Ἰουλίαν Mvnuoσύνην [-------- 1 Ἡρακλείτου ᾿Αλεξανδρεύς: ἐνκωμιογράφος εἰς Ταῦρον [-------- ] Μουσαίου vac ᾿Αθηναῖος: ἐνκωμιογράφος eic Μούσας [- - -Ἰευτος Ἡρακλείτου ᾿Αλεξανδρεύς’ ἀρχι]ερέα
μέγιστον,
[δημαρχικῆς]}
II ἐξουσίας,
αὐτο[κράτορα,
Τιβέριος]
| Κλαύδιος
Σαιθίδαίς Καιλιανὸς - - -] Ixus φιλόκαισαρ, ἐκ τῶν ἰδίων ἀνέθηκεν]. ! C. Hoët-van Cauwenberghe,
dans Neronia
VII, op.
cit., 248-49 (à paraître). Pour les membres
de la famille
messénienne des Claudii Saethidae Caeliani, voir A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, C. Lepenioti, Roman Peloponnese II, 515-16, n? 142, et 518-24, n 150, 155-157. ? T. Statilius Taurus fut d'abord partisan de Marc Antoine. Son ralliement à Octavien eut lieu, selon toute probabilité, en l'année 37 av. J.-C., lorsqu'il partagea le consulat avec M. Agrippa, et il fut confirmé par sa participation à la longue guerre contre Sexte Pompée. Il parvint à s'enrichir grâce aux donations reçues par Auguste et à ses expéditions militaires victorieuses surtout en Afrique. En 34 av. J.-C. il fut honoré du titre d'imperatror, en 31 av. J.-C. il battit à cóté d'Auguste à Actium et en 26 av. J.-C. il devint consul ordinaire (Nagl, RE III.A2 [1929] cols 2199-2203, n? 34, s.v. T. Statilius Taurus ; F. Hurlet, Collégues, 91 et n. 31). ? Le premier cippe a été publié dans les IG VII 1787 ; A. Plassart, BCH 50 (1926) 393-94, n° 9-12, publie quatre nouveaux exemplaires du méme texte et mentionne un autre ; pour les trois derniers, voir P. Roesch, Teiresias 8 (1978) 11-12, n? 15. Les neuf pierres portent une gravure identique du I” s. av. J.-C. ou du I s. apr. J.-C. S. E. Alcock, Graecia capta, 75, et C. Muller, BCH Suppl. 41 (2002) 96, les considérent comrne un témoignage du culte public rendu à T. Statilius Taurus ; P. Roesch, Etudes béotiennes, 181, n. 180, n'exclut pas cette hypothése « étant donné la date et
le contexte », tandis qu’A. Plassart, op. cit., pense qu'elles servaient de bornes d'un domaine sacré. * Th. Spyropoulos, AD 26 (1971) Chronika, 222, n? 16, pl. 1958 (copie en majuscules, 11. 10-11 : omises ; restitution améliorée par J. et L. Robert, BE 1974, 272 ; J. P. Michaud, BCH 98 [1974] 649-51, n? 3, fig. 176 ; P. Roesch, Teiresias 6 [1976] 21-22, n? 48 ; L. Moretti, Athenaeum 69 [1981] 73-77). Pour les ἐνκωμιογράφοι (ἐνκωμιασταί) à Thespies, attestés dans des dédicaces et des catalogues agonistiques des Mouseia du I" et du II* s. apr. J.-C., voir P. Roesch, Etudes béotiennes, 177-82 ; A. Bonnet, « En parcourant le Val des Muses. Remarques sur un concours musical de l'Antiquité : les Mouseia de Thespies », dans G.-J. Pinault (éd.), Musique et poésie dans
l'Antiquité. Actes du colloque de Clermont-Ferrand (Université Blaise Pascal, 23 mai 1997), (Clermont-Ferrand 2001) 53-70, remarque un déclin du caractére purement poétique et musical des concours au profit de l'art déclamatoire pour répondre aux exigences de la glorification des personnalités politiques.
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[ἐνκω]μιογράφος els Μεσσαλεῖνον
[------lllll.....-. ]
Les personnages romains doivent être identifiés à T. Statilius Taurus (consul en 11 apr. J.-C.)!, fils du premier Taurus, et à son beau-frére Messalinus (consul de 3 av. J.-C.), fils de l'orateur M. Messala Corvinus?. Une clientéle de la famille sénatoriale fut installée en Béotie, dans les années qui suivirent Actium. Son implantation et son intégration dans la société locale sont attestées dans une série de documents épigraphiques, dont le plus intéressant pour notre étude consiste dans une inscription latine trouvée à Thébes, mais elle devait provenir de Thespies. Elle fut gravée sur un orthostate et datée des 1465 de décembre de l'année du consulat de Sex. Apuleius et
de Sex. Pompeius, c'est-à-dire le 12 novembre 14 apr. J.-C.*. Elle porte une liste de noms de dixneuf personnages qui avaient dédié un monument. Faute d'autres données archéologiques, l'identification de l'édifice ou de l'objet sacré n'est pas possible, mais étant donné qu'il fut consacré trois mois environ aprés l'apothéose d'Auguste le 17 septembre 14 apr. J.-C., nous pouvons supposer qu'il s'agissait d'une aedicula ou d'un grand autel consacré au divus Augustus. Selon leur nomenclature, les dédicants se distinguent en trois groupes sociaux différents. La liste fut établie selon la coutume romaine et, donc, les personnages furent énumérés d’apres leur statut social du plus haut au plus bas. Ainsi, d'abord figurent quatre Romains, ensuite quatre affranchis de T. Statilius Taurus et enfin six individus portant des noms romains, mais sans indication de patronyme ou de tribu, mélés à cinq ou six pérégrins à nomenclature grecque. Or, la dédicace refléte la composition de la société thespienne au début du Haut-Empire et elle illustre que l'hommage posthume rendu au dieu Auguste donna un point de repére religieux commun à ces groupes différents de negotiatores italiens, d'affranchis et de commergants d'origine grecque, qui partageaient d'ailleurs les mémes intéréts économiques. La ville relativement riche de Thespies, dont les revenus divers provenaient de l'exploitation agricole, du port important de Creusis, qui facilitait les communications maritimes avec la colonie romaine de Corinthe, ainsi que de l'organisation des concours locaux, devait attirer l'attention de T. Statilius Taurus, comme en témoigne la présence de ses quatre affranchis, Festus, Faustus, Rex et Eros, mais également l'intérét des negotiatores italiens figurant les premiers sur la liste de dédicants. Ceux-ci devaient d'ailleurs étre assez nombreux pour former des associations et prouver par des dédicaces collectives leur attachement au régime impérial et au nouveau culte du
divus Augustus. Un autre dossier épigraphique attestant l'intégration de ces derniers dans la société béotienne constitue les documents concernant les activités de Polycratidés fils d'Anthémion. Ce notable appartenait à une famille éminente locale, dont nous pouvons suivre l'histoire pendant presque trois siecles, gráce aux découvertes épigraphiques provenant de la cité de Thespies et du
! Nagl, RE 111.A2 (1929) cols 2204-2205, n? 36, s.v. T. Statilius Taurus. ? Messalinus, dont la sœur épousa T. Statilius Taurus, avait accompagné Tibère et Germanicus en Panonnie (R. Syme, The Augustan Aristocracy [Oxford 1986] 230-34 et 240-41, Stemmata X-IX). Pour le rôle des deux sénateurs à Thespies, voir L. Moretti, Athenaeum 69 (1981) 73-77. * CIL 111 7301 (. Hatzfeld, Trafiquants, 68-69, n. 7) ; édition améliorée et commentée par P. Roesch, Etudes béotiennes, 173-77, n° 26 : St(atius) Vallius St(atii) f(ilius) Lem(onia) Rufus, I Cn(aeus) Castricius A(uli) f(ilius) Pal(atina) Macer, | A(ulus) Castricius A(uli) f(ilius) Pal(atina) Modestus, | P(ublius) Bruttius P(ublii) f(ilius) Qui(rina) Rufus, | T(itus) Statilius Tauri Kibertus) Eros, lt L(ucius) Licinius Faustus, | T(itus) Statilius Tauri Kibertus) Faustus, | Cn(aeus) Statilius Tauri K{ibertus) Rex, | T(itus) Statilius Tauri K(ibertus) Festus, | Sex(tus) Aemilius Primus, !l Antiochus Athenadis, | Androcles Athenadis, | Saturus Caphisiae, ! Pammenes Chrysilai, | L(ucius) Ambasius Modestus, Il L(ucius) Marius Grecinus, | St(atius) Vallius Faustus, | L(ucius) Ambasius Ilus, | (- - -], | Exacestus Myrtonis, Il Sex(to) Appuleio, Sex(ti) Pompeio cos(ulibus), ! pr(idie) Idus Decembres dedicata. * Une borne portant l'inscription Θεῶν Σειβαστῶν (A. Plassart, BCH 50 [1926] 394, n° 13 [A. Schachter, Cuits I,
212]) indique d'ailleurs l'existence d'un domaine impérial sacré à Thespies. 5 L'apparition des negotiatores dans les régions les plus fertiles de la Grèce, comme à Thespies et à Messène, date dés la fin du HE s. av. J.-C. C. Müller, « Les Italiens en Béotie du IT" siècle av. J.-C. au I” siècle ap. J.-C. », dans Les Italiens dans le monde grec (IF siècle av. J.-C.-I" siècle ap. J.-C.). Circulation, activités, intégration, BCH Suppl. 41 (2002) 89-100 ; L. Hatzfeld, Trafiquants, 291-315, en particulier 68-70, insiste sur l'importance du port de Creusis à Thespies. Bien que les investissements en terre par l'aristocratie romaine en Achaïe aient été limités par rapport aux autres provinces, il est possible que le sénateur possédait des propriétés foncieres aux alentours de Thespies (S. E. Alcock, Graecia capta, 75-77 ; voir aussi A. M. Andermahr, Totus in praediis. Senatorischer Grundbesitz in Italien in der Frühen und Hohen Kaiserzeit [Bonn 1998]).
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MARIA KANTIREA
sanctuaire des Muses!. Vers la fin du I" s. av. J.-C. et le début du I" s. apr. J.-C., Polycratidés fut honoré par les Italiens de Thespies, parce qu'il fut le premier à faire construire un gymnase qui leur fut réservé et qu'il fournit à vie de l'huile? Ce méme personnage, en sa qualité de ἱερατεύων, doit étre reconnu comme le dédicant d'une inscription en l'honneur de son patron, T. Statilius Taurus’, et comme rogator d'un décret honorifique pour le proconsul Futius Longus. Son fils Lysandros devint agonothéte des triples concours des Kaisareia Erôtideia Romaia et il assuma à ses frais une grand-prétrise. Malgré le caractére vague de ce dernier terme, il semble presque certain qu'il se référait à la vénération d'Auguste et de Rome, comme l'appellation des
jeux le laisse entendre? : Ἢ βουλὴ xai ὁ δῆμος, Λύσανδρον Πολυκρατίδου, τῆς τε περὶ τὸν βίον καλοκἀγαθίας 5 Évexa, ἀγωνοθε-
τήσαντα Καισαρήὧν Ἐρωτιδ(ε)ίων Ῥω-
μαίων καὶ ἀρχιερατεύσαντα ἐκ τῶν 10 ἰδίων, θεοῖς. La famille de Polycratidés n'obtint la citoyenneté romaine que sous les Flaviens, lorsque la fille de Lysandros et prétresse à vie de Déméter Achéa, Flavia Archela dite Timoxéna, se maria à (T.) Flavius Mondon, qui appartenait, lui aussi, à la noblesse locale. Le père de ce dernier, Phileinos fils de Mondon, consacra à la gens Augusta, à Rome et à la cité un portique sous Claude', alors que pendant la méme période un autre membre de la famille (peut-étre son cousin), Ariston fils de Phileinos, fut honoré par la cité de Thespies, parce qu'il avait exercé des magistratures locales d'une maniére excellente et parce qu'il fut agonothete des Erótideia
Kaisareia Mouseia et des concours en l'honneur de Livie? : Ὁ δῆμος, ᾿Αρίστωνα Φιλείνου,
ἄριστα πολιτευσάμενον καὶ 5
τὰς ἀρχὰς πᾶσας τελέσαντα καλῶς καὶ ἄρξαντα ἴσως καὶ δι„alas, ἀγωνοθετήσαντα δὲ Ἔρω-
τιδήων καὶ Καισαρήων καὶ Μουσήων καὶ Σεβαστῆς Ἰουλίας.
! Stemma VI. C. P. Jones, « A leading family of Roman Thespiae », HSPh 74 (1970) 223-55. ? P. Jamot, BCH 26 (1902) 297, n? 16 (C. P. Jones, HSPh 74 [1970] 225, n? 3 ; P. Roesch, Thespies, 231, n. ! ; id.,
Etudes béotiennes, 171-72, n? 24) : Ῥωμαῖοι οἱ πραγματευόμενοι ἐν Θεσιπιαῖς, Πολυκρατίδην "Avdeniwvog πρῶτον ἀναθέντα xai αὐτοῖς γυϊμνάσιον xai ἄλιμμα διὰ βίου. C. Müller, BCH Suppl. 41 (2002) 98-99.
I
3 P. Jamot, BCH 26 (1902) 291, n? 1 (C. P. Jones, HSPh 74 [1970] 227-28, n° 6) : Πολυκρατίδης «᾿Αν»θεμίωνος
ἱερατεύων, Τίτον | Στατείλιον Ταῦρον τὸν ἑαυτοῦ πάτρωνα. * J. P. Michaud, BCH 98 (1974) 651, n° 4, fig. 177 (P. Roesch, Teiresias 6 [1976] 18-19, n? 44). 5 IG VII 2517 (inscription trouvée près de Thèbes) ; P. Jamot, BCH 26 (1902) 293, n? 7 (C. P. Jones, HSPh
74
[1970] 229, n° 10 ; C. Muller, Béotie, 149-50). $ P. Jamot, BCH 26 (1902) 294, n? 8 ; C. P. Jones, HSPh 74 (1970) 229-30, n? 11 : Φλαουίαν ᾿Αρχέλαν Τειμοξέναν Λυσάνίδρου καὶ Δορκύλου θυϊγατέρα, ἱέρειαν διὰ βίου | Δήμητρος "Axéac, ἔχγοίνον δὲ Διόϊνυσον ἀναθέντων, | Φλαούιος Μόνδων Φιϊλείνου υἱός, τὴν ἑαυτοῦ | γυναῖκα. Pour cette famille, Roesch, Etudes béotiennes, 177-80, avec stemma ; B. Puech, ANRW II, 33.6 (1992) 4869 ; C. Müller, Béotie, cf. le stemma proposé par C. P. Jones, op. cit., 231.
τὴν | καὶ τῶν τὸν voir : P. 270-75 ;
? Voir supra, pp. 135-36. ΒΡ Jamot, BCH 26 (1902) 298-99, n? 18 (C. P. Jones, HSPh 74 [1970] 226-27, n° 5). Voir aussi une autre inscription semblable (P. Jamot, BCH 26 [1902] 299-301, n? 19: Ἢ πόλις ᾿Αρίστωνα Φιλείνου, ἄριστα
πολίειτευσάμείνον xai τὰς ἀρχὰς πᾶσας ἐπιτελέσαντα καλῶς | καὶ ἄρξαντα ἴσως xai δικαίως, ἀγωνοθετήσαντα δὲ Ἐρωτιδήων καὶ Και[σαρ]ήων καὶ Μουσήων καὶ Σε[βα]στῆς Ἰουλίας ! δίς, Movolaus]).
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L'institution des jeux particuliers pour l'impératrice devait commémorer son apothéose officielle à Rome en 41/42 apr. J.-C., mais nous ne pouvons pas exclure une date plus haute. Selon cette hypothöse, la cité anticipa en quelque sorte la divinisation de Livie, en lui octroyant le titre de θεά de son vivant ou, mois probable, aprés sa mort, en 29 apr. J.-C.'. Quant aux Romaia à Thespies, qui pendant la basse époque hellénistique étaient relativement nombreux et se tenaient avec régularité, il s'avére qu'au cours du I" s. apr. J.-C., ils furent progressivement disparus au profit des jeux impériaux. Une inscription mutilée en l'honneur d'un agonothéte anonyme constitue peut-être un des derniers exemples de leur celebration?. Ainsi, dans un catalogue agonistique du règne de Tibère, les Erötideia, concours gymniques en l'honneur d'Eros, la divinité principale de la cité, étaient couplés avec les Kaisareia Sébasta et probablement avec les Mouseia, concours musicaux et thyméliques en l'honneur des Muses?. Les documents épigraphiques témoignent habituellement de deux groupes de concours: les Mouseia Sébasta et les Erôtideia Kaisareia', mais la répartition entre les jeux traditionnels et impériaux n'était pas toujours la méme pendant cette période. De toute façon, le fait que l'agonothésie de tous les concours, indépendamment de leur appellation, était chaque fois assumée par un seul agonothete‘, autorise à penser que les Erôtideia et les Mouseia à Thespies furent réunis sous l'influence des jeux impériaux, alors que la participation de Tibére aux épreuves équestres avant son ascension au pouvoir témoigne de leur renommée sous le Haut-
Empire‘. Tout étrange qu'il soit, les notables de Thespies ne regurent pas la citoyenneté romaine par les sénateurs T. Statilii. En revanche, nous rencontrons ce gentilice chez une famille éminente d'Epidaure, dont les activités religieuses et politiques se manifestaient notamment dans le sanctuaire d'Asclépios et le koinon achéen. Ses membres nous sont connus d'un groupe statuaire honorifique, dressé sur une exèdre demi-circulaire dans l' Asclépieion', Vers le début du règne de Tibére, quelques années avant que la famille n'ait obtenu la citoyenneté romaine, un de ses membres et prétre d'Asclépios, Lamprias fils de Lamprias, assuma l'agonothésie des concours
locaux liés aux fétes impériales? :
‘Il est à rappeler que les cérémonies funéraires en l'honneur de Livie, organisées dans la capitale de l'empire, furent réduites à une extréme simplicité sur l'ordre de Tibére (A. A. Barrett, Livia, 215-22). ? A. Plassart, BCH 50 (1926) 447, n° 87 : [- - -JTHZ I [- - -JIQ καὶ Kaufoogl - - - κ]αὶ Ῥωί[μ- - -]. L'éditeur remarque qu’ «on peut penser à un monument à Rome, mais aussi aux épithètes qu'ont portées les concours de Thespies à l'époque impériale ». C. Müller, Béotie, 147, n° 4, suppose qu'il s'agissait plutôt d'un « catalogue agonistique qui associe au moins les Kaisareia et Romaia ». Nous proposons la restitution suivante: [- - -
ἀγωνοθε]τήσίαντα Σεβαστῶν ! Μουσε)ίω[ν] xai Kauoaolnov Ἐρωτιδήων x]ai Ῥωϊμαίων). ?L. Moretti, Athenaeum 69 (1981) 71-77, ll. 1-7 et 10-13 (SEG 29 [1979] 452) : ᾿Αγαθὴ Τύχη. "A[Qxovtog - - -]. I ἀγωνοθετοῦντίος τῶν "Egwrnönwv] | καὶ Καισαρήων Σεβασίτῶν Μουσείων 2] | Γόργου τοῦ Χρυσογόνου, {ἱεραρ]χοῦντος Χρυσογόνου τοῦ Töfpyov], || ἱερατεύοντος [Φι]λείνου τοῦ ᾿Αφροδισίιου, οἶδε [ἐϊνίκων τὸν θυμελικόν'.. . ἐνκωμ[ιογ]ρά[φ]ον εἰς Ἔρωτα | καὶ Ῥωμαίους "Hol... . .. ) Βιόττου Θεσπιϊεύς, εἰς Tà[c] Molvlola]s [... έριος Κα... ἕννιος Καϊλύμνιος. M. P. Nilsson GGR II, 79 ; A. G. Gossage, ABSA 70 (1975) 12122. Pour ia tenue et la rotation des fétes en Béotie pendant la basse époque hellénistique, voir A. G. Gossage, « The comparative chronology of inscriptions relating to Boiotian festivals in the first half of the first century B.C. », ABSA 70 (1975) 115-34. * A. Plassart, BCH 50 (1926) 431-32, n° 61: Ὁ δῆμος, | ᾿Αθανίαν EbEévou | Aywvoßerngavra Movloriov Σεβαστῶν xai Ἐρωιτιδήων Kato[agnro]v καὶ γυϊμνασιαρχήσαίντ]α τετράκις E xai πᾶσας λοιπὰς ἀρχὰς ἄϊρξαντα
ἴσως καὶ δικαίως | καὶ πολειτευσάμενον ἄριϊστα καὶ ἐνδοξότατα, θεοῖς. C. Müller, Béotie, 163, n° 33 ; A. Schachter, Cults II, 176, n? 14, pense que le nom des Mouseia Sébasta indique une date dans la deuxième moitié du I" s. apr. J.C., tandis que les Mouseia associés aux concours de Livie datent de la premiere moitié du I” s. apr. J.-C. — A. Plassart, BCH 50 (1926) 432-33, n° 62 : [Ἢ πόλις - - -Jov Φούφιον Πρωτάρχου υἱόν, I [- - -] ἀγωνοθετήσαντα "Eootiófii[(ov xai Καισαρήωϊν, Μουσείων δὲ δίς, καὶ mwil....... τελέσα]ντα καὶ τὰς εἰς αὐτὴν προσι[ὁδους ἐκ vo] ἰδίου, Μούσαις. Cf. C. Müller, Béotie, 163, n° 34, suppose que les Romaia étaient associés aux Erótideia. > P. Roesch, Thespies, 226-27. A Thèbes, les Kaisareia ErÓtideia semblent avoir été associés aux Dionysia (IG VII 2518 [A. Schachter, Cuits 1, 195 ; SEG 31 (1981) 524, restitution du nom des concours à la ]. 2] ; par manque d'espace, nous réfutons la restitution des Romaia à la 1. 3: [- - - | - - - ἀγωνοθετ]ήσαντα Διοί[νυσίων | - - - καὶ Καισαρ]ήων Ἐρωτιδήϊίων, | - - - ἀρετῆς] πάσης Evexe[v]). 5 A. Plassart, BCH 82 (1958) 158-59, n° 9, Il. 76-77 : "Agua πωλ{ιχῷ, Τιβέριος ! TiBlejolilou Κλαυδίου υἱός.
T IGIV! 672. * IG IV? 674.
170
MARIA KANTIREA
[A πόλι)ς τῶν Ἐπιδα[πυρίων],
[(Λαμ]πρίαν Λαμπρία le[porto-] 5
[λήσ]αντα καὶ ἀγωνοθε[τή-] [oav]ta ᾿Απολλωνεῖα xai ('Ao-] [κλαπ]εῖα καὶ Kavoáona φιλοίδό-] [Ecc], ἀρετᾶς ἕνεκεν.
Le fils et le petit-fils de l'agonothéte, T. Statilius Lamprias et T. Statilius Timocrates respectivement, furent chargés par le koinon achéen de veiller à l'érection, dans l’Asclépieion, d'une dédicace en l'honneur du gouverneur de la province d’Achaïe, P. Memmius Regulus, et de son fils C. Memmius Regulus, entre 35 et 44 apr. J.-C?. Vers la méme époque, T. Statilius Timocrates fut honoré par les Panhellénes, parce qu'en sa qualité de secrétaire du koinon, il se montra bienveillant pendant une longue période de crise. Le décret se référait à une sorte de ἐλευθερία accordée par l'empereur aux koina grecs, qui, selon A. J. S. Spawforth, ne doit pas étre attribuée à la libération de la province par Néron en 67/68 apr. J.-C., mais plutót à la réorganisation du koinon achéen, réalisée, selon toute probabilité, sous le proconsulat de Regulus en Achaïe et aprés le châtiment du spartiate C. Iulius Laco en 31 apr. J.-C. Les élites locales renforgaient leur pouvoir dans le Péloponnése à travers des mariages et des adoptions. Les arbres généalogiques établis par A. J. S. Spawforth sont, à cet égard, révélateurs*. Pour la période et les personnages qui nous concernent, il est intéressant de souligner deux relations de ce caractére. Les T. Statilii d'Epidaure furent liés aux Memmii de Sparte, qui étaient une branche de la famille des Euryclides, gráce au mariage de la fille du secrétaire du koinon achéen, Memmia Pasichareia, avec P. Memmius Pratolaus, probablement un petit-neveu du président des Agrippiastes, C. Iulius Deximachus. Le rejeton de cette union, T. Statilius Lamprias Memmianus, comme son nom l'indique, fut adopté un peu plus tard par son grand-pére maternel, T. Statilius Timocrates, aprés la mort prématurée de son propre fils à l’âge de dix-huit ans). C'est ainsi que Memmianus devint agonothète des Apolloneia Asclépieia et Kaisareia à Epidaure : il hérita du côté de son père adoptif l'office de son arriére-arriére-grand-pére, à savoir l'agonothésie du premier Lamprias®. D'autre part, la femme du secrétaire du koinon achéen, Statilia Timosthenis, honora d'une statue dressée dans l'Asclépieion d'Epidaure entre les années 66 et 68 apr. J.-C. Statilia Messalina, derniére épouse de Néron et arriére-petite-fille de l'ami d'Auguste, T. Statilius Taurus’. Or, par cette dédicace, la dame épidaurienne rendit hommage à Messaline non seulement en sa qualité d'impératrice, mais aussi en tant que membre de la famille sénatoriale, à laquelle les aïeux de la dédicante devaient leur affranchissement sous Tibére?. ! Outre ces personnages, A. J. S. Spawforth, ABSA 80 (1985) 250-51, pense que deux autres membres de la famille recurent en méme temps la citoyenneté romaine : la femme de Timocrates, Statilia Timosthenis, fille de Damarés d'origine laconienne, et leur fils T. Statilius Lamprias, décédé à l’âge de dix-huit ans, dont il est question ptus bas.
? 1G IV? 665. PIR? M : 468. ? IAsklepieion, 28-29, n° 34. A. J. S. Spawforth, ABSA
80 (1985) 253-54 ; A. B. West, commentaire sur Corinth
VIIL2, 53. * A. J. S. Spawforth, « Families at Roman Sparta and Epidaurus : some prosopographical notes », ABSA 80 (1985) 191-258, pls 21-22, avec stemmata, étudie amplement les rapports de parenté entre les familles locales du Péloponnése, notamment de Sparte et d'Epidaure.
5 Stemma III. Cet événement nous est connu par deux décrets de consolation d' Athénes et de Sparte (IG IV? 82-86 [cf. SEG
35 (1985)
305). T. Statilius Lamprias,
décédé entre 38 et 48 apr. J.-C., reçut des honneurs
posthumes
héroiques propres à un rejeton d'une grande famille locale, qui avait déjà donné des espérances à la cité (A. J. S. Spawforth, ABSA 80 [1985] 251-53 ; voir encore F. QuaB, Honorationenschicht, 71, et P. Veyne, Pain, 266). $ IG IV? 675
(la restitution
du nom
des concours
impériaux
à la 1. 6 appartient
à nous):
"A πόλις
à τῶν
Ἐπιδαυρίων, | Τίτον Στατείλιον Τειμοϊκράτους υἱὸν Λ[α]μπρίαν Μεμίμιανόν, ἀγωνοθετήσαντα | ᾿Απολλωνεῖα xai ᾿Ασκλαπίεῖα Il καὶ Καισάρεια - - -]. A. J. S. Spawforth, ABSA 80 (1985) 254-55. ? IG IV? 604 : Μεσσαλεῖναν
Νέρωνος
| Κλαυδίου
Καίσαρος
Σειβαστοῦ Γερμανικοῦ
| [yJvvalxa, | [Στατει]λία
Τειμοσθενίς. Voir aussi une autre base de statue provenant de l’Asclépieion (IG IV? 605 : [Ἢ πόλις) ἃ Ἐπιδαυρίων, | [Δομετίαν Σεβαστὴ)ν γυναῖκα Καίσαρος | [Δομειτιανοῦ Tepnavlıxod Σεβαστοῦ | [- - -)). Toutefois,la restitution du nom de l’impératrice (Il. 2-3) n'est pas assurée ; A. Martin, Titulature, 89 (SEG 37 [1987] 299), opte pour [Ποππαία)ν
γυναῖκα Καίσαρος | {[Γερμαν]ικοῦ Σεβαστοῦ | {Κλαυδίου Népwvos]]. Nous pensons qu'il faudrait plutôt restituer ici le nom de Statilia Messalina : [Ἢ πόλις] ᾧ Ἐπιδαυρίων, | [Meooakelvav Σεβαστὴ]ν γυναῖκα Καίσαρος I [Κλαυδίου Νέρωνος Γερμαν]νκοῦ Σεβαστοῦ | [- - -]. * A. J. S. Spawforth, ABSA 80 (1985) 251 ; R. A. Bauman,
Women, 209.
LES DIEUX AUGUSTES ET LEURS ADORATEURS
171
A Epidaure, comme d'ailleurs à Acraiphia de Béotie, l'institution des fétes impériales et leur association aux jeux traditionnels des Apolloneia et des Asclépieia furent effectuées sur l'initiative d'un notable local et prétre d'Auguste à deux reprises, Cn. Cornelius Nicatas, fils de
Södamos! : Ἃ πόλις τῶν Ἐπιδαυρίων, Γναῖον Κορνήλιον Σωδάμου υἱὸν Νικάταν, ἱερέα τοῦ Σεβαστοῦ Καίσαρος δίς, ἀγωνοθετήσαντα πρῶ5 τον tà ᾿Απολλωνίεια καὶ ᾿Ασκλαπίεια, κτίσαντα τ[ὰν] Καισαρείων πανάγυριν καὶ ἀγῶνας
καὶ πρῶτον ἀγωνοθετήσαντα, 10
ἀρετᾶς ἕνεκεν καὶ εὐνοίας τᾶς εἰς αὐτάν.
Le gentilice du fondateur des cérémonies et du premier agonothéte des Kaisareia est révélateur des rapports de patronage que les grandes familles sénatoriales des T. Statilii, des Valerii Messalae? et des Cornelii Sisennae établirent avec les élites grecques locales. Cn. Cornelius Nicatas recut, sans doute, la citoyenneté romaine par un membre de la famille de Cornellii Sisennae, d'autant plus qu'une Cornelia Sisenna fut honorée à Thespies*. Celle-ci devait étre la fille ou la mére de Sisenna Statilius Taurus, le petit-fils de l'ami d'Auguste, T.
Statilius Taurus“. Quant aux triples concours des Apolloneia Asclépieia et Kaisareia, qui étaient musicaux, gymniques et hippiques, une série d'inscriptions honorifiques et de catalogues agonistiques trouvée dans l'Asclépieion d'Epidaure et datant de la premiére moitié du I" s. apr. J.-C. témoigne qu'un seul agonothéte, qui appartenait aux familles les plus éminentes de la cité, parmi lesquelles celle des Statilii, assumait leur organisation tous les quatre ans’. Ensuite la documentation fait défaut et nous ne retrouvons ces jeux qu'à l'époque d’Hadrien‘. Dans la cité voisine d'Argos, les concours impériaux furent associés aux anciens jeux némeens, comme le montre une inscription de la première moitié du I* s. apr. J.-C. en l'honneur de l’agonothète Tib. Claudius Diodotus, qui devait appartenir à une riche famille locale’. La ville avait acquis vers la fin du III* s. av. J.-C. le droit de célébrer les Nemeia, sans pour autant que ceux-ci fussent confondus avec les Héraia. L'agonothésie de l'évergéte faisait partie de sa carrière municipale comportant, en outre, l'agoranomie, la grammatie, l’hiérophantie et la gymnasiarchie, qu'il avait exercées d'une maniére excellente. Les ornements qu'il regut par les ! IG IV? 652. Son fils, Cn. Cornelius Pulcher, à l'áge de quatre ans, devint gymnasiarque et agoranome pendant la célébration des fétes (IG IV? 653). Pour la poursuite de sa carriére à Corinthe, voir infra, pp. 185-87, Stemma V.
? G. W. Bowersock, Augustus, 16-17. ? IG VII 1854. * Nagl, RE IILAI (1927) cols 2197-2199, n? 33, s.v. Sisenna Statilius Taurus (= Titus Statilius Taurus Sisenna) et col. 2208, n? 41, s.v. (Statilia) Cornelia. 5 IG.
IV?
101, 11. 1-5 (catalogue
agonostique
de 32/33
apr. J.-C.) : ᾿Αγωνοθετοῦντος
τὰ
"AlnoAAwvela
xai
᾿Ασκλαπεῖα | καὶ Καισάρηα ᾿Αρχελόχου toU | Σωδάμου, Erovc τρίτου xai | ἑξηκοστοῦ, οἷδε ἐνίκων. — IG IV? 654/5 : "A πόλις à τῶν Ἐπιδαυρίων, Πολυκράτη Εὐάνθεος Ἐπιδαύριον, ἄνδρα φιλόπατριν, ἀγωνοθετήσαντα i φιλαγάθως ᾿Απολλώνεια καὶ ᾿Ασκλαπίεια [xai] | Καισάρπα, ἀρετᾶς ἕνεκα. — JEpidauros, 45-46, n? 86 : ['A πόλις τῶν Ἐπιδαυρίων, | ᾿Αριστόπολ]νν Σωτηρίδα Ἐπιδίαύριιον, &yovoOrt]fioavta ᾿Απολλωνεῖ![α ᾿Ασκλαπεῖα κ]αὶ Καισάρπα φιλί[οἰδόξως, ἀρετᾶς ἕνε]κχα. — IG IV? 664 : [ πόλις à τῶν ἘΠπιδαυρί(ω]ν, I [- - -] τοῦ 'Ayá[5a 1
ἀγωνοθέταν ᾿ΑἸπολλωνιείων | καὶ ᾿Ασκλαπιείω)ν καὶ Καισαρήζων). $ M. Séve, « Les concours d’Epidaure », REG
106 (1993) 303-28, parcourt l'histoire et l'organisation des concours
épidauriens depuis leur création jusqu'au Bas-Empire, avec appendice des vainqueurs. ? IG IV 606 ; cf. H. W. Pleket, Mnemosyne
10 (1957)
141-43 : Τιβίέριον) Κλαύδιον Avoóótov | υἱὸν Διόδοτον,
ἀγορανομήσαντα | xai γραμματεύσαντα καὶ ἱεροφαντήϊσαντα καὶ ἀγωνοθετήσαντα Σεβάϊστεια καὶ Νέμεια δικαίως καὶ μεγαλοψύχως, ὡς ὑπερβαλεῖν τοὺς πρὸ αὑτοῦ | πάντας, καὶ μόνον καὶ πρῶτον | θέντα ἔλαιον Ev τε γυμνασίοις καὶ | βαλανείοις δούλοις καὶ ἐλευθέϊροις ἀπ’ ἀνατολᾶς ἁλίου ἄχρι δύσεως, Il θύσαντά τε καὶ τῷ Διὶ
τῷ Νεμείῳ ἑκαϊιτόνβαν πρῶτον καὶ μόνον, ῬΡωμίαϊ)οι οἱ £v Ἄργει κατοι[κ]οῦντ[ες τ]ὸν ἐ[πιτ]ηρόπων εὐεργέταν καὶ ἐκ πάππων ἀϊγωνοθέταν, ᾧ καὶ ἐψαφίσατο τὰς IIeolloéoc καὶ Ἡρακλέος τειμὰς καὶ xovoogolotav μετὰ πορφύρας διὰ βίον.
172
MARIA KANTIREA
negotiatores romains en récompense de ses libéralités et de son zéle étaient semblables aux décorations remises à un autre agonothete vers la méme période. Celui-ci, dont seulement le cognomen, Reg(u)lus, est préservé sur la pierre, ce qui laisse à penser qu'il avait obtenu la citoyenneté romaine du proconsul de l’Achaïe, P. Memmius Regulus, assuma l'agonothésie des Sébasteia et, selon notre restitution, des Nerneia'. Par ailleurs, la célébration commune des jeux impériaux et némeens tous les deux ans devait alterner avec celle des Héraia et des Némeia, comme le suggére P. Aupert, à propos d'une autre inscription argienne de l'époque de Domitien en l'honneur d'un grand-prétre viager anonyme de la domus Augusta et agonothéte d'un pair de concours), Toutefois, nous ne pouvons pas exclure une restitution de l'appellation des jeux comme Sébasteia et Némeia.
Les élites grecques en tant qu'intermédiaires culturels Les Tib. Claudii de Marathon : prêtres communs d’Apoilon et du prince à Athènes L'histoire des Euryclides et des notables de Thespies et d'Epidaure montre bien que les rapports privilégiés que l'aristocratie grecque entretenait avec le pouvoir romain, manifestés souvent par la prise en charge des postes du culte impérial, permettaient l'évolution sociale de ses membres ambitieux et renforgaient leur prestige dans leur patrie. Depuis la fin de l'époque républicaine, ces élites locales se trouvaient entre deux mondes qui devaient coexister, l'un grec ou hellénisé, l'autre romain. En méme temps qu'elles affirmaient leurs origines grecques en inventant des arbres généalogiques souvent fictifs ou en cherchant leurs ancétres parmi les rois anciens, les héros mythiques ou historiques et parfois méme parmi les dieux, elles essayaient de participer d'une maniére active à la situation politique que le nouveau régime avait imposée. En effet, c'étaient les notables locaux, qui, jouant consciemment ou pas le röle d’intermediaire culturel, effectuérent le rapprochement des anciennes traditions et coutumes rituelles des peuples hellénophones avec la civilisation de Rome et, dans ce cadre, ils parvinrent non seulement à financier le culte impérial mais surtout à l'orienter : son introduction à Epidaure se réalisa gráce à une famille locale, dont les activités religieuses et politiques se manifestaient notamment dans le sanctuaire d'Asclépios et le koinon achéen. En effet, le cas épidaurien se préte au parallélisme de l'intégration de la vénération d'Auguste à Athénes par le biais de la renaissance d'une ancienne pratique cultuelle liée à Apollon, dont les principaux organisateurs étaient les Tib.
Claudii de Marathon. Les membres de cette famille, dont le célèbre rhéteur et sénateur du II* s. apr. J.-C. Hérode Atticus, qui se disaient descendants des stratéges du V* s. av. J.-C., Miltiade et Cimon, établirent pendant les dernières années de la République des rapports avec des Romains éminents’. Hérodés, un homme de lettres, à qui Cicéron confia la tutelle de son fils M. Tullius Cicero en 44 av. J.-C., lorsque celui-ci séjournait à Athènes pour poursuivre ses études“, parvint à assurer de Jules César une aide financiére de cinquante talents pour la construction du marché romain en 50 av. J.-C. environ. Les fonds étant épuisés à causes des exigences militaires des guerres civiles, son fils Euclés se présenta auprés d’Auguste pour demander un renouvellement de la donation. La rencontre personnelle avec le prince aurait augmenté le prestige du notable athénien : l'inscription dédicatoire gravée sur le propylée de la nouvelle construction annongait non seulement que le projet édilitaire fut enfin parachevé sous sa supervision et inauguré en 10/9 av. J.-C., lorsqu'il fut stratége des hoplites, mais elle préservait également le souvenir de sa ! IG IV 586: [- - -Jéou υἱὸν Ῥῆγλον, I [- - -Jveuav ἀγωνοθετήσαντα | [Σεβάστεια καὶ Νέμεια δικαίως xai μεγαλοψύχως οὗ | [uövov, ἀλλὰ 5]óvra "Ho[g] ἐκ τῶν ἰδίων | [δραχμὰς χιλίας ?], d καὶ ἐδώκαμεν τὰς Il [Περσέος καὶ "'HoaxA£oc] τειμὰς καὶ χρυσοφορίαν | [μετὰ πορφύρας διὰ Bijou καὶ μόνῳ καὶ πρώ(τ]ωι | [καὶ ἀνεστήσαμεν
ἀν]δριάντας. ? P. Aupert, « Une base de la Domus Augusta domitienne à Argos », dans J.-M. Pailler et R. Sablayrolles (éds), Les Années Domitien. Colloque organisé à l'Université de Toulouse-Le Mirail (12, 13 et 14 octobre 1992), (Toulouse 1994) 69-77, figs 1-2 : (- - - 1 - - -Juxoc, ἀγων[οθέτης Ἡραίων 7 xai] | Νεμείων τὸ β', ἀϊρχιερεὺϊ)ς διὰ βίου τοῦ | οἴκου
τῶν Σεβ[αστῶν), ἐκ τῶν ἰδίων. Vu la dimension de la plaque de seuil en calcaire (1. restituée de 3,703 m ; ἢ. de 2,285 m), qui porte les goujons de scellement des lettres en bronze, l'inscription devait appartenir à un grand monument situé, peut-être, près du théâtre de la cité. 3 Stemma IV. W. Ameling Herodes I, 3-6 et II, 36-38, n° 1-2.
* W. Ameling, Herodes I, 6-8 ; C. Habicht, Athen, 350 et 353.
LES DIEUX AUGUSTES ET LEURS ADORATEURS
délégation : στρατηγοῦντος ἐπὶ τοὺς ὁπλίτας Εὐχλέους
Μαραθωνίου
173
τοῦ καὶ διαδεξαμένου
τὴν ἐπιμέλειαν ὑπὲρ τοῦ πατρὸς Ἡρώδου, τοῦ καὶ πρεσβεύσαντος". L'intérét que les deux Athéniens manifestérent pour cette construction, qui depuis lors devint le centre commercial de la cité, doit étre attribué à leurs activités financiéres. Originaire du déme attique de Marathon, une vallée fertile au nord-est de l'Attique, la famille possédait des propriétés foncières et elle devait une grande partie de sa richesse à la culture et au commerce des céréales, comme en témoignent certains documents de Delos’. La dévotion particuliére qu'Athénes montrait toujours à Apollon Pythien et l'attachement intime à son oracle dérivaient à la fois des traditions des γένη aristocratiques, en l'occurrence, les Eumolpidai, qui le vénéraient comme leur dieu ancestral, ainsi que de la reconnaissance de la cité envers le dieu fondateur de ses colonies. L'introduction du culte d'Auguste à Athenes sur le modele de celui d'Apolion, évoquée dans le contexte rituel de la célébration de son anniversaire et associée au renouvellement des anciennes Pythaïdes-Dodécaïdes, était favorisée, sinon incitée, par cette famille marathonienne. Selon les documents de l'époque, Euclés, en sa qualité de prêtre d'Apollon Pythien et Patróos (ἱερεὺς τοῦ ᾿Απόλλωνος Πυθίου xai Πατρώιου), présidait les deux dernières Pythaïdes de la période républicaine, ainsi celles des années 38 et 32 av. J.-C., et toutes les Dodécaïdes datant du règne d'Auguste, c'est-à-dire pendant presque quarante ans’. Grâce à son zèle et à sa générosité financière, les anciennes théories sacrées furent restaurées pour servir de cadre rituel à l'introduction de la vénération d'Auguste à Athenes, comme le démontre d'ailleurs le changement de leur appellation dés le début du principat : le nom de Δωδεκαῖς dérivait, selon nous, du 12 Boédromión (δωδεκάτῃ Βοηδρομιῶνος), jour consacré à l'anniversaire du prince à Athènes‘. Dans ce cadre, les fonctions religieuses d' Apollon Pythien et Patrôos revétues habituellement par Euclès et par ses descendants, et l'appartenance de leur famille à la tétrapole marathonienne, toujours fidèle aux traditions delphiques’, assuraient le lien entre les anciennes processions et le culte impérial, comme le génos des Erysichtonidai de Pammenes le faisait avec Délos*. L'accumulation de la grand-pretrise de Tibére et de la prétrise d'Apollon Patróos par son fils Polycharmos établit la vénération jointe du dieu et du prince dans le systeme politico-religieux de la cité, alors que sur le plan institutionnel, elle confirma le
caractère héréditaire des sacerdoces impériaux? : Τὸν ἀρχιερέα Τιβερίου Καίσαρος Σεβαστοῦ
καὶ ἱερέα Πατρῴου ᾿Απόλλωνος,
! Voir supra, p. 49. Pour une étude synthétique sur le marché romain, nous renvoyons à la thèse de M. C. Hoff, Roman Agora. Euclès devait assumer la stratégie des hoplites à un âge avancé, étant donné qu'il avait été archonte éponyme à Athènes en 46/45 av. J-C. (W. Ameling, Herodes II, 42-43, n** 7-8). La rencontre personnelle avec le prince augmentait, bien évidemment, le prestige des notables locaux ; voir, à cet égard, une inscription en l'honneur
de Germanicus érigée par un Thessalien de Hypata, qui devait avoir offert sa maison au jeune prince, probablement lors de son voyage en Grèce en 18 apr. J.-C. (IG 1X2, 41 : Γερμανικὸν Καίσαρα, | Πλείσταρχος Πλειστάρίιχου [φ]ύσι [δὲ] Σωσάνδρου | ZeBáatnoc "Yzatatoc, | τὸν ἑαυτοῦ ξένον II xai εὐεργέτην). H. Halfmann, Itinera, 89, 120-22 et 133-37 ; F. Hurlet, Collégues, 508.
? * * 5
ID 1627 ; W. Ameling, Herodes Il, 43, n° 9. G. Colin, Apollon, 143-52, n° 55-61, figs 28-32 ; W. Ameling, Herodes II, 45-49, n** 11-16. Voir supra, pp. 47-48. A. Boëthius, Pythaïs, 34-51 ; G. Colin, Apollon, 62-70.
* Apollon devait l'épiclése Patrôos à son fils Ion, qui, comme son nom l'indique par fausse étymologie, était considéré comme le fondateur de la tribu ionienne, à laquelle appartenaient les Ahéniens. Malgré ses origines déliennes-ioniques, le dieu devait étre assimilé à Apollon Pythien dans le rituel athénien depuis l'époque classique (W. Hedrick, Jr., AJA 92 [1988] 200-10 ; M. Flashar, Kitharodos, 57-58 ; pour les sources littéraires et épigraphiques, voir R. E. Wycherley, Agora III, 50-53, n° 107-113). Selon S. Follet, Topoi 8 (1998) 255 et n. 53, la prétrise d'Apollon Patrôos était généralement distincte de celle d' Apollon Pythien.
* IG. IF 3530 (W. Ameling Herodes Il, 50-53, n? 19). Cf. IG IP 3524: [- - - 1... Τιβερίου Koáca[goc αὐτοχιράτορος) Καίσαρος Z[eBaoto υἱοῦ, | τὸν ἐξηγητὴν ἐξ Εὐϊμοπλιδῶν Παμμένη)ν M[ajooO[oviov . . . .. il... ... νος Αὖλος Μαϊραθώνιος, | τὸν ἑαυτοῦ edlepyétnv. Nous pensons qu'elle se référait également à Polycharmos et
nous proposons la restitution suivante : [Τὸν ἱερέα Πατρῴου ᾿Απόλλωνος xai | ἀρχιερέα Τιβερί)]ου Καίσα[ρος αὐτοκράτορος] Καίσαρος ΣΙ[εβαστοῦ υἱοῦ, I τὸν ἐξηγητὴν ἐξ Εὐ[μοπλιδῶν I Πολύχαρμο]ν M[a]ooO[óvtov, I Διονύσ]νος Αὖλος Μα[ραθώνιος, | τὸν ἑαυτοῦ εὐ]εργέτην.
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5
Πολύχαρμον Εὐκλέous Μαραθώνιον, EIμερτος Πολυχάρμου Μαραθώνιος, τὸν ἑαυ-
τοῦ εὐεργέτην" 10 ἐπὶ ἱερείας Κλεοῦς
τῆς Εὐκλέους Φλυέως θυγατρός. En sa qualité d'archonte éponyme, Polycharmos devint, en outre, un de premiers prétres annuels de Drusus consul à Athènes, à une date entre 14 et 22/23 apr. J.-C.'. Suivant la tradition familiale, son frére cadet, Tib. Claudius Herodes, fut chargé de la prétrise et de la grand-prétrise viagere de Néron. Le titre est gravé sur l'inscription dédicatoire de l'architrave de la scene du théátre bacchique à Athénes, témoignant que le monument fut dédié à Dionysos Eleuthérieus et à l'empereur en 61 apr. J.-C. Nous rencontrons ici la premiére attestation du gentilice Claudius porté par un membre de cette famille, qui devait avoir recu la citoyenneté romaine sous Claude ou au début du règne de Néron, d'autant plus qu'il fut inscrit dans la tribu Quirina. Par la suite, la grand-prétrise commune d'Apollon Pythien et du culte des Augustes fut transmise à son fils Tib. Claudius Hipparchus, à la générosité duquel W. Ameling attribue la
reprise, pendant cette époque, de l'envoi de deux Dodécaïdes à Delphes, une pratique oubliée depuis Tibére?. Il est probable qu'il fut le premier membre de cette famille qui devint chevalier romain. Son admission dans l'ordre équestre était due à sa richesse légendaire qui, selon les sources anciennes, s'élevait à cent millions de sesterces‘. Un peu plus tard, Domitien confisqua ses biens, comme le laisse entendre un passage assez obscur de Philostrate, à cause des aspirations du riche Athénien à la tyrannie, « que les Athéniens ne poursuivaient pas mais que l'empereur n'ignora pas »°. Hipparchus aurait voulu profiter des avantages que lui donnaient son immense fortune et le prestige des prétrises impériales héréditaires, en vue d'obtenir le contröle des affaires publiques. Toutefois, dans le climat de la politique des proscriptions menée par Domitien, nous ne pouvons pas exclure l’hypothèse d'un châtiment pour un crime de lesemajesté, réel ou simplement inventé. Moins heureux que son petit-fils, le sophiste Hérode Atticus qui, un siécle environ plus tard, aura la chance d'étre jugé par son éléve Marc Aurele, lorsqu'il dut aller se défendre à Sirmium, Hipparchus devait étre condamné à mort ou à l'exil, comme le fameux Euryclés de Sparte sous Auguste ; ses biens furent confisqués au plus tard en
! Appendice II, n° 7.iii. Suite à son archontat éponyme, Polycharmos devint héraut de l'Aréopage (1G IP 1728, ll. 5-6 [W. Ameling, Herodes II, 50, n? 18]). ? Voir supra, p. 138. W. Ameling, Herodes II, 56, opte pour une date néronienne en même temps que la prise en charge de la grand-prétrise de l'empereur. Tib. Claudius Herodes devint encore archonte éponyme et, par conséquent, prêtre de Drusus consul (Appendice II, n? 15.iii-iv). Selon la restitution du texte que nous proposons, le personnage est attesté en sa qualité de prétre d' Apollon Patróos sur une autre dédicace en l'honneur de Néron ou sur un autel d’après D. J. Geagan, « Visits », 76, n. 35 (SEG 34 [1984] 182) : [Αὐτο]χράτορος [[N£pwvog]) [Καίσαρος, I Exi ἱερέϊως Πατρώον [᾿Απόλλωνος τοῦ] | γένους τῶν Εὐμολπιδῶν, | Τιβερίου Κλαυδίου Ἡρώδον Mopagoviov]. ? Deux catalogues de théores athéniens à Delphes, dont le premier date de l'année de l'archontat éponyme de Domitien à Athènes, entre 84/85 et 92/93 apr. J.-C. FD II12, 65, Il. 1-4 ΟΝ. Ameling, Herodes II, 56-57, n? 23 ; voir supra, p. 121) et l1. 8-9: ['E]zi [ἱερέω]ς ἐν [ΑἸθήναι[ς ᾿Απόλλων]ος Πυθίου Ἱππάρχου τοῦ | [Ἡρώδου Μαραθωνίο]υ, ἐν [Δελφοῖς δὲ Ε]ὑθυδάμου xai Eimkefida]. — FD IIL2, 66, ll. 1-8 : "Agxovtoc [£v ΔελΊφοῇῃς - - -]!
a, ἱερέων δὲ τοῦ ᾿Απόλλωνί[ος] | τοῦ Πυθίου T. M. Εὐθυδάμου x[a]li Εὐκλείδου τοῦ "AgvotoEévllvov, μηνὸς Βαθώου, ἐν ᾿Αθήϊναις δὲ ἱερέως τοῦ Πυθιίου τοῦ ἀρχιερέως Τι(βερίου) Κλ(αυδίου) Ἱππάρχου Μαραθωνί[ον. . .]. 41. H. Oliver, dans EOS II, 585. Suétone, Vespasien, 13.3, rapporte que l'avocat Salvius Liberalis s'écria au cours d'un procès alors qu'il défendait un riche accusé : « quid ad Caesarem, si Hipparchus sestertium milies habet ? ». Il est probable qu'une partie de cet argent provenait des transactions banquieres (P. Graindor, Athènes II, 20). 5 Philostrate, Vies de sophistes, 2.1 (547) : 6 μὲν γὰρ πάππος αὐτοῦ (d' Hérode Atticus) Ἵππαρχος ἐδημεύθη τὴν
οὐσίαν ἐπὶ τυραννικαῖς αἰτίαις, ἃς ᾿Αθηναῖοι μὲν οὐκ ἐπῆγον, ὁ δὲ αὐτοκράτωρ οὐκ ἠγνόησεν. L'achat des terres d'Hipparchus par le fisc est mentionné dans une loi d'Hadrien trouvée sur ie marché romain ; J. H. Oliver, The Ruling Power. A Study of the Roman Empire in the second century after Christ through the Roman Oration of Aelius
Aristides, TAPhS Suppl. 43.4 (1953) 960-63, Il. 1-6 (W. Ameling, Herodes II, 59-61, n° 27) : Κεί(φάλαια) νο(μο)θεσίας ᾿Αδριανοῦ᾽ | οἱ τὸν ἔλαιον γεωργοῦντες τὸ τρίτον | καταφερέτωσαν, ἢ τὸ ὄγδοον οἱ τὰ | Ἱππάρχου χωρία τὰ ὑπὸ τοῦ φίσκου I πραθέντα κεκτημένοι" μόνα γὰρ ἐϊκεῖνα τὸ δίκαιον τοῦτο ἔχει.
LES DIEUX AUGUSTES ET LEURS ADORATEURS
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95/96 apr. J.-C.'. Sous Nerva, son fils Tib. Claudius Atticus se réconcilia avec le pouvoir romain
et récupéra la fortune familiale". A Athénes, il jouissait d'un respect considérable, tandis qu'à Rome il fut élu inter praetorios par Trajan et il devint deux fois consul’. Les auspices pour l'ascension sociale de la famille marathonienne aux plus hauts degrés de la hiérarchie politique romaine étaient déjà très favorables^.
Pammenés fils de Zénon et Tib. Claudius Novius à Athénes L'institutionnalisation du culte impérial à Athénes, suivie par la création de nombreux sacerdoces, donnait l'occasion à d'autres membres de l'aristocratie locale de manifester d'une manière active leur fidélité à l'idéologie du nouveau régime. Parmi eux, figure Pammenés fils de Zénon qui, comme nous l'avons mentionné, fut le premier prétre de Rome et d'Auguste rattaché au temple monoptère sur l'Acropole de la cité). Il appartenait au génos des Erysichtonidai, dont l'archégéte Erysichton fut le fondateur mythique du sanctuaire d' Apollon à Délos et des théories athéniennes envoyées sur l’île sacrée, dites Deliades. Héritiers de cette tradition religieuse, les membres de sa famille étaient souvent chargés des postes déliens, notamment son pére, Zénon fils de Zénon, qui devint épiméléte de Délos peu aprés Actium, Pammenés était lui-même prêtre à vie d'Apollon et sous son sacerdoce, qui doit dater d'entre 21 et 12 av. J.-C., furent érigées plusieurs dédicaces en l'honneur des membres de la domus Augusta à Delos’. Il est fort probable que ce client d'Agrippa? participa à l'institution de la vénération d'Auguste à Athenes en lui apportant certains éléments du culte d'Apollon Délien. Bien que les témoignages n'imposent a priori aucune association de l'empereur à son dieu tutélaire, l'accumulation des prétrises apolliniennes et impériales par le méme personnage, comme c'était d'ailleurs le cas des Tib. Claudii de Marathon, est indicative de l'intégration de la personne sacrée du prince dans le systéme rituel athénien. Vers le milieu du I” s. apr. J.-C., le culte impérial connut une réorganisation grâce aux activités de Tib. Claudius Novius, une de plus importantes personnalités de son époque et peutetre l'homme le plus puissant de la cité. Sa carriere brillante nous est connue par une série de documents : de nombreuses inscriptions en son honneur et en l'honneur de Claude?, la dédicace à
! P. Graindor, Athènes II, 19-22. J. H. Oliver, dans EOS II, méme anteur, Historia 30 (1981) 417-18, souligne la popularité la cité connut pendant ces années, laquelle S. Follet, Topoi Trebellius Rufus entre les années 87/88 et 95/96 apr. J.-C. (voir concernant Hipparchus.
585, pense qu'il fut exécuté sur l'ordre de Domitien. Le du prince à Athénes suite à cet épisode. L'anarchie que 8 (1998) 254, place aprés l'archontat éponyme de Q. ci-dessous), fut probablement associée aux événements
? Pour une historiette transmise par Philostrate, selon laquelle Hipparchus avait enterré sa fortune avant sa condamnation et qu'Atticus ne la découvrit qu'aux temps plus favorables pour sa famille sous Nerva, voir P. Graindor, Athenes II, 22-23, et W. Ameling, Herodes I, 18-22.
3 PIR? C: 801 ; W. Ameling, Herodes I, 21-35 ; J. H. Oliver, dans EOS II, 584. * Pour le cursus honorum sénatorial du sophiste Hérode Atticus, voir P. Graindor, Athenes III, 55-70 ; W. Ameling, Herodes 1, 48-83 ; J. H. Oliver, dans EOS II, 585-88 (aussi pour ses descendants avec stemma de la famille) ; F. Quaß, Honorationenschicht, 71-72 ; J. Tobin, Herodes Attikos and the City of Athens. Patronage and Conflict under the Antonines (Amsterdam 1997).
5 Voir supra, p. 125. 5 D. J. Geagan, « A family of Marathon and social mobility in Athens of the first century B.C. », Phoenix 46 (1992)
29-44, avec stemma de la famille. ? Voir Appendice II, n? 1. En tant qu'agoranome il fut honoré par les negotiatores de Délos (P. Graindor, BCH 38
[1914] 411-12, n° 20, fig. 15 : Oi ἔμποροι, Παμμένην Ζήνωνος Μαραθώνιον, ἀγορανομήσαντᾳ, ἀρετῆς ἕνεκα καὶ δικαιοσύνης ἀνέθηκαν). S. Follet, « Les deux archontes Pamménès du I" siècle a.C. à Athènes », REG 113 (2000) 188-
92, constate que le personnage assuma également l'archontat éponyme à Athénes entre 35/34 et 18/17 av. J.-C. * j. H. Oliver, Expounders, 92. ? Voir Appendice II, n? 16. Il faut y ajouter une inscription en l'honneur du proconsul de l'Achaïe, P. Memmius Regulus,
datant
de 41
apr. J.-C.
(IG
IP 4174 : Πόπλιον
Μέμμιον
Ρῆγλον
[ὑπατικόν,
πρεσβευ]τὴν
| Τιβερίου
Καίσαρος Σεβαστοῦ x[ai ἀντι]στράτηγον I καὶ Τιβερίου Κλαυδίου Καίσαρος Σεβαστοῦ ! Γερμανικοῦ, ᾿Αθηναίων’ ὁ ἐπὶ τοὺς ὁπλίτας στρατηϊγὸς καὶ ἀγωνοθέτης τῶν Τιβερίου Κλαυδίου Καίσαρος Il Σεβαστοῦ ἀγώνων, Νούιος Φιλείνου ἐξ Οἴου, | τὸν ἑαυτοῦ εὐεργέτην, ἐκ τῶν ἰδίων ἀνέθηκεν). Pour les relations de Novius avec de magistrats et de notables romains, voir M. Kaplan, Greeks, 299-301.
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Néron sur le Parthénon', ainsi qu'une liste éphébique?. Dans les deux derniers documents, Novius portait les trois titres, avec lesquels il acheva son cursus honorum local : stratége des hoplites à huit reprises, épiméléte de la cité et nomothéte. L'accumulation de ces postes faisait de lui le véritable « gouverneur » d'Athénes, chargé de diriger les projets édilitaires, de veiller à l'éducation des éphébes et au ravitaillement de la cité en grain, de gérer les affaires économiques et commerciales, et de rédiger et modifier la législation’. Tib. Claudius Novius répétait soigneusement ses fonctions dans les inscriptions en l'honneur de Claude, à qui il devait d'ailleurs la citoyenneté romaine. Ces dédicaces, qualifiant le prince de sauveur et de restaurateur, sont attribuées au vaste programme d'édification et de réparation des bátiments civiques et sacrés à Athénes, dont Novius était sans doute le responsable. Le notable athénien se servit des formules et du langage de l'évergétisme hellénistique pour présenter son grand patron en tant qu'évergéte d'Athénes, comparable aux rois de Pergame, mais en méme temps il profita des libéralités impériales pour mettre en valeur ses fonctions, augmenter sa notoriété et renforcer ainsi sa position au sein de la société locale. A cet Athénien est attribuée d'ailleurs l'initiative de faire graver le nom de Néron sur l'épistyle est du Parthénon, un honneur beaucoup plus prestigieux que celui accordé à Claude. Nous avons déjà évoqué que cet acte dérivait de la volonté d'Athénes de faire resurgir la mémoire collective du passé et d'assimiler l'idéologie militaire de l'expédition parthique du prince à sa propre tradition historique des guerres médiques. Il devient évident que l'hommage aux résonances hellénistiques rendu à Claude en tant que bienfaiteur ressortait d'une procédure différente de celui décerné à Néron en sa qualité d' imperator romain. Le rôle de Novius se révéla ici trés important dans la mesure oü, selon les circonstances, il parvint à associer la promotion du culte impérial d'abord aux habitudes honorifiques grecques et, par la suite, à l'idéologie de l'Empire. Dans cette optique, il faut d'ailleurs envisager le culte d’Antonia la Jeune à Athènes, dont il est le seul et unique prétre connu. Excepté à la colonie romaine de Corinthe, la vénération de la princesse n'est pas attesté dans les autres cités de l’Achaïe, peut-être en raison des connotations dynastiques qu'il comportait, difficilement compréhensibles par les instigateurs
du culte impérial peu romanises* :
UH ἐξ ᾿Αρείου πάγου βουλὴ κα[ὶ] [ἢ] βουλὴ τῶν ἑξακοσίων καὶ ὁ δῆμος, Τιβέριον Κλαύ-
διον Νούιον Φιλείνου υἱόν, 5 τὸν ἐπὶ τοὺς ὁπλίτας στρατηγὸν τὸ δ' καὶ ἱερέα Δηλίου ᾿Απόλλωνος διὰ βίου καὶ ἀγωνοθέ-
mv τῶν μεγάλων Παναθηναίων
Σεβαστῶν καὶ Καισαρήων Σε-
10 βαστῶν καὶ ἀρχιερέα ᾿Αντωνίας Σεβαστῆς, φιλοκαίσαρα καὶ
φιλόπατριν, ἀρετῆς ἕνεκεν" ἐπὶ ἱερείας Ἰουνίας Μεγίστης τῆς Ζήν[ων]ος Xo[vviu]écc: ! Voir supra, pp. 123-24. ? IG |I? 1990, IL 1-6 : ᾿Αγαθῇ τύχηι ([Népovoc]] Κλαυδίου Καίσαρος Σεβαστοῦ Γερμανικοῦ νείκης. I Ἐπὶ Θρασύλλου ἄρχοντος xai ἱερέως Δρούσου ὑπάτου, κηρυκεύοντος Θεογένους, | στρατηγοῦντος ἐπὶ τοὺς ὁπλείτας τὸ ὄγδοον καὶ ἀρχιερέως Νέρωνος Κλαυδίου Καίσαρος Γερμανικοῦ | καὶ Διὸς Ἐλευθερίου ἐκ τῶν [ἐκ τῶν) “Ἑλλήνων καὶ ἐπι[μ]ελητοῦ τῆς πόλεως διὰ βίου καὶ ἱερέως Δηλίου ᾿Απόλιλωνος καὶ ἐπιμελητοῦ τῆς ἱερᾶς Δήλου κα[ὶ ἀρχιερέως
τοῦ οἴκου
τῶν
Σεβαστῶν
καὶ ἀρίστου
II τῶν
Ἑλλήνων
καὶ νομοθέτου,
Tıßepfiou]
Κλαυδίου
Νουίου ἐξ Οἴου. ΣῈ est probable que l'épimélésie de la cité, attestée dans les documents athéniens depuis Néron jusqu'à Hadrien, fut créée à l'exemple de celle de curator aedium sacrum et operum locorumque publicorum, instituée à Rome pendant
la méme période. J. H. Oliver, Expounders, 82-83 ; D. J. Geagan, « Tiberius Claudius Novius, the Hoplite Generalship and the Epimeleteia of the free city of Athens », AJPh Carroll, Parthenon Inscription, 43-58.
100 (1979) 279-87 ; id., dans Romanization, 24-28 ; K. K.
* IG Y? 3535 (cf. E. W. Bodnar, Cyriacus, 171-72 ; SEG 21 [1965] 742). L'inscription doit dater d'entre 47/48 et 51/52 apr. J.-C. (S. Follet, Athènes, 161 ; d.. J. H. Oliver, Expounders, 81, opte pour une datation en 57 apr. J.-C. environ).
LES DIEUX AUGUSTES ET LEURS ADORATEURS
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15 Ἐπάγαθος ᾿Αριστοδήμου [Θριά]σίιο]ς ἐπίοί]ει. Dans cette inscription honorifique datant du régne de Claude, l'accent est mis sur les postes religieux de Novius. Outre le sacerdoce d'Apollon Délien, il assuma celui d'Antonia la Jeune et l'agonothésie des Grandes Panathénées Sébasta et des Kaisareia Sébasta. A Athénes, les concours impériaux furent introduits sous Auguste, comme en témoigne la mention des Σεβαστοὶ ἀγῶνες dans un décret en l'honneur de C. Iulius Nicanor datant de peu aprés 9/8 av. J.C... Ils sont également attestés sur une inscription honorifique de Claude, dans laquelle Novius figure comme le premier agonothéte des concours Sébasta : στρατηγοῦντος ἐπὶ τοὺς ὁπλείτας
τοῦ καὶ ἀγωνοθέτου πρώτον τῶν Σεβαστῶν ἀγώνων Noviov toU Φιλείνου ἐξ Οἴου, et sur un document agonistique de Delphes datant aussi de la période de son agonothésie, en 45 apr. J.-C. environ’. Le fait qu'il se flattait d’être le premier agonothéte des Sébasta à Athènes, alors que les concours impériaux étaient célébrés depuis Auguste, s'explique par la damnatio memoriae du premier agonothéte, C. Iulius Nicanor originaire de Syrie. Celui-ci accepta sous Auguste une série d'honneurs exceptionnels par les Athéniens, parmi lesquels les titres de nouveau Homére et de nouveau Thémistocle (νέος Ὅμηρος xai νέος Θεμιστοκλῆς)". Les assimilations doivent étre attribuées respectivement aux prétentions du riche étranger d'écrire des poémes épiques et au fait qu'il avait restitué l’île de Salamine aux Athéniens’. Il a été constaté par G. Bowersock et C. Bóhme que le personnage fut un des partisans de Caius César en Orient et qu'il contribua à la création et au renforcement des relations de patronage de l'héritier d'Auguste avec les Athéniens, comme le fameux dynaste de Sparte, Euryclés, le faisait pendant la méme période dans le Péloponnése en faveur de Tibére. Dans cette optique, nous pouvons supposer, bien que les sources ne soient pas explicites, que Nicanor fut l'instigateur du déplacement du temple d'Arés sur l'agora d'Athénes et qu'à l'instar d'Ovide dans l' Ars amatoria, il trouvait l'inspiration poétique pour ses ceuvres dans l'expédition du jeune prince en Orient. C'était sans doute à cause de ces activités que son nom fut martelé sur les inscriptions athéniennes dés l'avénement de Tibére. Pour revenir aux concours impériaux, ceux-ci devaient étre célébrés pendant la premiére moitié du I” s. apr. J.-C., tous les quatre ans, sur le modéle des Grandes Panathénées, mais ils étaient distincts d'elles, comme l'atteste une inscription en l'honneur de l'agonothéte Claudius Asclepiodotos’. Sur l'initiative de Tib. Claudius Novius, les Kaisareia Sébasta furent associés aux fêtes solennelles en l'honneur de la déesse poliade de la cité, sous Claude?, Pendant la même période, d'ailleurs, il assuma la grand-prétrise de la domus Augusta à Athènes (ἀρχιερεὺς τοῦ οἴκου τῶν Σεβαστῶν)", qui fut postérieure à celle d’Antonia la Jeune. C'est à ce riche Athénien,
! IG IF 1069, 1. 7. ? Voir supra, p. 79, n. 5, ll. 4-5. ? SyIP 802 ; FD IIL1, 534, 11. 5-8 de la deuxième liste : ἐνείκα δὲ καὶ | παῖδας κιθαρωδοὺς ᾿Αθήνησι Σεβάστεια ! ἐπὶ ἀγωνοθέτου Noviov τοῦ Φιλείινο(υ). * Son nom a été martelé sur la plupart des inscriptions honorifiques (C. P. Jones, Phoenix 32 [1978] 222-28, en particulier 224). 5 A. E. Raubitschek, « The New Homer », Hesperia 23 (1954) 317-19. $ G. W. Bowersock, dans Caesar Augustus, 175-76 et 179-80 ; id., Augustus, 95-96 ; C. Böhme, Princeps, 146-62 ; pour une datation différente de la carriére de Nicanor, voir E. Kapetanopoulos, « Gaius Julius Nikanor, Neos Homeros kai neos Themistokles », RFIC 104 (1976) 375-77. 7 [G IP 3531 ; lecture améliorée par K. Clinton, Officials, 125-26 (SEG 34 [1984] 190) : [- - - ! καὶ κἸηρυκεύσαντα καὶ | [γυμ]νασιαρχήσαντα δὶς | [xat ἀγγωνοθετήσαντα τῶν ! [μεγάλ]ων Καισαρήων Σεβασιῃτῶν xai) στρατηγήσαντα | [£xi τοὺ]ς ὁπλείτας δίς, I φιλόπατριν, | (KA. ᾿Ασ]κληπιόδοίτον - - -1- - -, Κ]λαυδία [- - - Il, tóv ἑαυτ]ῆς πα[τέρα]. * Base trouvée à Eleusis et citée par K. Clinton dans Romanization, 180, n. 74 : [Τιβ. Κλαύδιον Nófitov, I ἀρχιερέα οἴκου τῶν Σε]βαστ[ῶν xai - - -] I xai ἀγω[νοθέτην τῶν Me]ly&Xov [Παναθηναίων Σεβασ]!τῶν [xai Καισαρήων] | Σεβαϊστῶν καὶ στρατη!ῇγήσαίντα ἐπὶ τὰ ὅπλα - - -] (cf. SEG 47 [1997] 226, Il 2-3 : [ἀρχιερέα τῆς Σε]βαστ[ῆς οἰκίας] ; AE 1998, 1272,11. 2-3 : [τῶν Ze]lpaot[Gv] ; notre restitution de l'appellation des concours est basée sur IG II? 3535 citée ci-dessus). F. Lozano, Atenas, 66-71, pense que les Sébasta tiraient leurs origines aux célébrations de l'anniversaire d'Auguste ; par la suite, ils furent réorganisés et intégrés, sous l'appellation des Panathénées Sébasta, dans les grandes fêtes d' Athénes.
? Voir supra, p. 176 n. 2.
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d'ailleurs, que A. J. S. Spawforth attribue une inscription fragmentaire se référant à l'érection des images impériales dans un monument par le premier grand-prétre des Augustes' : [ἀνα]θέντα τὰ ἐν αὐτῷ ἀγάλματα τῶν Zeßao-
[τ]ῶν ἐκ τῶν ἰδίων καὶ ἀρχιερέα πρῶτον γενόμε[vo]v τῶν Σεβαστῶν, ἀνέθηκεν. vac Nous pensons que l'édifice en question devait étre le Kaisareion, dont Novius en sa qualité de stratége des hoplites aurait veillé à la construction". Pendant la même période, il participa à l'organisation du culte impérial hors du cadre municipal, comme le prouve son élection au poste de grand-prétre par le synédrion des Grecs qui se réunissaient à Platées?. La position exceptionnelle d'Athénes dans le monde romain permettait la formation de relations entre la cité et des notables provenant d'autres régions de l'Empire. Sous Domitien, le chevalier romain Q. Trebellius Rufus de Toulouse, grand-prétre provincial du culte impérial en Narbonnaise, regut la citoyenneté athénienne, devint archonte éponyme de la cité et, par conséquent, prétre de Drusus consul, et il accepta avec sa femme et son fils une série d'honneurs
exceptionnels^. Mais, à l'exception d’Athenes, pour les autres cités de l’Achaïe il n'est pas toujours facile d'avoir une idée précise sur le personnel cultuel faute de témoignages cohérents et bien datés. Toutefois, il paraît évident que, depuis le début de l'Empire, dans plusieurs villes grecques, existaient des ministres du culte officiel de l'empereur vivant, qui assuraient l'accomplissement des sacrifices et l'organisation des cérémonies. Au fur et à mesure que la vénération personnelle d'Auguste se transformait en un culte impersonnel du princeps, ces prétres étaient également chargés de rendre hommage aux membres de la famille impériale et aux divi Augusti.
Les évergétes locaux, promoteurs et financiers du culte impérial Epameinóndas d'Acraiphia et les celebrations impériales dans le Ptoion en Béotie Pendant la basse époque hellénistique, la vie religieuse des grands sanctuaires en Béotie était assurée surtout gräce aux libéralités des notables locaux et des rois étrangers. Au début de l'Empire, les difficultés financiéres, aggravées par la crise économique des guerres civiles, amenérent souvent les cités à s'adresser à la générosité des riches citoyens pour maintenir la continuation de leurs anciens cultes. C'est dans ce contexte que, vers le milieu du I" s. apr. J.-C., Epameinóndas fils d'Epameinóndas d'Acraiphia se révéla en grand évergéte local. Ses bienfaits nous sont connus gráce à un ensemble épigraphique de trois documents provenant de sa ville d'origine. La premiere inscription est composée d'une lettre de Caligula adressée aux magistrats du koinon panhellénique et d'une série de décrets votes par différentes autorités municipales et provinciales, qui exaltaient le dévouement d'Epameinóndas envers les principes de l'Empire et les institutions politiques et religieuses grecques. La deuxiéme inscription comporte un long décret honorifique de la cité d'Acraiphia énumérant méticuleusement et probablement dans l'ordre chronologique ses libéralités pendant plusieurs années, alors que la troisiéme préserve, sous une forme abrégée, le célébre discours de Néron à Corinthe rendant la liberté aux Grecs en 66 ou en 67 apr. J.-C., suivi d'un décret en l'honneur du prince proposé par Epameinöndas°.
! IG 11 3562
(l'inscription a été trouvée à Salamine, mais elle doit provenir d’Athenes) : L. Robert, OMS
318, n.3; A. J. S. Spawforth, dans Romanization,
II,
188-91. Cf. J. H. Oliver, Expounders, 94-97, et W. Ameling,
Herodes 11, 69, n? 39. 2 Cf. K. Clinton, dans Romanization,
171-72, croit que l'inscription provient du sanctuaire d'Eleusis et il la rapproche
d'une structure architecturale supposée de Sébasteion, οὐ de statues et de dédicaces impériales auraient été érigées. ? Voir supra, p. 176, n.2. * IG I? n? 7). — J. Woodhead, Epigraphica
4193A.B (cf. 1. H. Oliver, Hesperia 11 [1942] 80 ; D. Peppa-Delmousou, AD 29 [1973-1974] Chronika, 19, H. Oliver, Hesperia 10 (1941) 72-77, n? 32, ph. ; id., Historia 30 (1981) 418-19 (M. Mc Crum et A. G. Documents, 53-54, n? 129) ; D. Fishwick, « Our First High Priest : A Gallic Knight at Athens », 60 (1998) 83-112.
5 Appendice Ib, n® 3-5.
LES DIEUX AUGUSTES ET LEURS ADORATEURS
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Le premier acte connu du rapprochement du bienfaiteur d'Acraiphia du pouvoir romain consista dans sa participation, à ses propres frais, à une ambassade en téte du koinon béotien auprés de Caligula en 37/38 apr. J.-C., en vue de féliciter le nouvel empereur de son avénement, alors qu'aucun autre Béotien ne voulut assumer cette charge financiére'. L'importance de cette délégation pour la confédération des cités de la Béotie ressort d'une part de l'accueil chaleureux que ses concitoyens lui réservérent pour son retour, semblable à l'entrée triomphale des monarques hellénistiques dans les cités, et de l'autre de nombreux honneurs qu'il regut par sa ville natale et les koina grecs’. Cette ambassade fut également déterminante pour l'intégration du culte impérial dans la vie religieuse locale. Le dieu principal de la région était Apollon Ptoïos, dont le culte, qui avait été encore trés brillant dans la premiére moitié du I* s. avant J.-C., se trouva, au début du Principat, en décadence’. Des son retour en Béotie, Epameinôndas apporta de l'élan au culte d'Apollon et il rétablit la célébration annuelle des concours Ptoïa Pamboiotia interrompue depuis trente ans, auxquels, en sa qualité d'agonothéte, il ajouta les Kaisareia, probablement à l'occasion de la premiére célébration de la panégyrie rénovée. Par cette initiative, il associa le prince au dieu ancestral de la cité et il devint ainsi le principal fondateur et promoteur du culte impérial‘. L’œuvre d'Epameinóndas constitue un autre exemple de la renaissance des anciennes pratiques religieuses comportant des processions sacrées et des danses traditionnelles, qui servaient de cadre rituel à l'intégration de la vénération du prince dans l'espace sacré grec.
Les nombreuses
libéralités du mécéne se manifestaient habituellement dans le contexte
religieux et politique du sanctuaire d'Apollon Ptoios. Si, en effet, ses bienfaits envers sa ville natale et le koinon béotien sont classés dans l'ordre chronologique dans le décret honorifique d'Acraiphia, dont le début est mal préservé, l'ambassade d'Epameinóndas auprés de Caligula et la réorganisation des fêtes ptoïennes furent postérieures à d'autres évergésies, qui devaient être faites sous Tibére. Nous en citons briévement les plus importantes tout en respectant l'ordre du document. En sa qualité de gymnasiarque pour la deuxiéme fois, il fournit de l'huile parfumée au gymnase’. Le jour de l'anniversaire du prince, probablement de Tibère, il donna des dîners à tous les citoyens, aux incolae et aux étrangers. Pendant les fêtes consacrées aux dieux, il fit également banqueter pour une journée le peuple et les esclaves, à qui il avait d'ailleurs accordé le droit de participer aux Ptoia, et, par la méme occasion, il organisa des concours et il offrit des ! Appendice Ib, n° 3, ll. 61-70 ; Appendice Ib, n? 4, 11. 37-44.
2 Appendice Ib, n“ 3-4, passim ; P. Veyne, Pain, 265-66. ? Le sanctuaire oraculaire d' Apollon Ptoïos (Planche XXI) existait depuis le VIF s. av. J.-C., mais il connut sa plus grande prospérité pendant la période hellénistique, lorsqu'il devint le centre religieux du koinon béotien, comme l'atteste une série de dédicaces, surtout de trépieds, érigée par le koinon, qui le consultait habituellement (A.
Schachter, Cults 1, 52-73 ; P. Guillon, Les trépieds du Ptoion [Paris 1943]). * Appendice Ib, n? 4, 1l. 55-59. L. Robert, OMS I, 441-42 ; S. E. Alcock, Greacia capta, 113-14. Les Ptoia Kaisareia continuaient à être célébrés jusqu'au moins le début du III s. apr. J.-C. (A. Schachter, Cults I, 72). Voir aussi W. Decker, « Zur Vorbereitung und Organisation griechischer Agone », Nikephoros 10 (1997) 77-102. — Quant aux autres cités de la Béotie, à Lébadée, les Kaisareia devaient étre associés aux concours locaux, comme l'indique une inscription en l'honneur de Drusus le Jeune, érigée par un agonothète avant la mort du prince en 23 apr. J.-C. (IG VII
3103 : Τιβερίου Καίσαρος Σεβαϊστοῦ Γερμανικοῦ υἱὸν | Καίσαρα Δροῦσον Γερμανικόν, | Σκύλαξ [E]woiumpätous | ἀγωνοθετήσας Καισαρήων καὶ I [- - -]). A. Schachter, Cults I, 208, n. 1, pense que l'inscription provient de Thisbé, où un Skylax fils de Skylax dédia un temple d'Artémis Sôteira à la gens Augusta (voir supra, p. 135). Pour les familles notables de Thisbé, voir H. J. Gehrke, « Thisbe in Boiotien. Eine Fallstudie zum Thema "Griechische Polis und Römisches
Imperium" », dans
E. G. Schmidt
(éd.), Griechenland
und Rom : vergleichende
Untersuchungen
zu
Entwicklungstendenzen und -höhepunkten der antiken Geschichte, Kunst und Literatur (Tbilissi 1996) 117-30, en particulier 121-26. — En revanche, sur une liste agonistique de Tanagra attestant les victoires remportées par un athlète, vraisemblablement originaire de Thespies, les concours impériaux ne sont pas jumelés (IG VII 1857 : [- - -]!
κοινὸν Μαγνήτων £v Δημητριάδι | τρίς, Ἡράκλεια ἐν Θήβαις τετράκις, ἐν Χαλικίδι Λειβίδηα τρίς, Kavodona ἐν Τανάγρᾳ τρίς, | κοινὸν Θεσσαλῶν ἐν Λαρείσῃ δίς, "Egwrillöna τρίς). A. Schachter, Cults 1, 209; D. W. Roller, Tanagran Studies I, 154. Puisque dans ce document, qui remonte au début de l'Empire, chaque concours ne regoit qu'un
seul nom,
il n'est pas absolument
certain que
les Kaisareia tanagréens n'aient pas été associés aux jeux
traditionnels, comme les Hermaia. L'attestation en outre des concours en l'honneur de Livie à Chalcis, indique que sous Auguste les Romaia furent remplacés par les jeux personnels en !'honneur de l'impératrice, mais aussi par les Grands Kaisareia Sébasta, qui étaient célébrés tous les cinq ans (IG XII.9, 946, 11. 6-8 :: [τῶν με]ϊγάλων πενταετηρικ[ῶν Καισα)ρήων Σεβαστήων). 5 Appendice Ib, n? 4, 11. 7-10.
* Appendice Ib, n? 4, ll. 11-21.
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MARIA KANTIREA
sacrifices à Hermes, à Héraclés et aux dieux Augustes'. Lorsqu'il se chargea de la magistrature municipale la plus haute, il sacrifia un taureau aux empereurs, il offrit un repas à tous les citoyens dans le gymnase et il fit améliorer la condition de la terre cultivée en dépensant une somme de plus de six mille deniers’. C'est après l'énumération de ces bienfaits, d'ailleurs, que sa générosité en tant que délégué du koinon béotien aux Panhellénes est louée et sont mentionnés les honneurs qu'il avait reçus par les différents koina et cités grecs’. Suivent la référence aux Ptoia Kaisareia comportant des sacrifices aux dieux et des diners qu'il offrit aux archontes et aux synédres cinq fois pas an, et l'attestation des repas qu'il donna aux citoyens pour une durée de cinq ans, probablement pendant la célébration annuelle des fétes*. Lorsque, la sixiéme année, la cité devait féter les grands jeux pentétériques, sa générosité fut au comble : outre les donations habituelles et les invitations aux banquets publics, il distribua aux spectateurs du blé, du vin, de la viande, des gáteaux, des friandises et d'argent, alors qu'à la clóture des concours thyméliques au théátre il sacrifia un taureau à Jupiter Trés Grand’. Selon notre datation, le décret devait étre voté au début du régne de Claude, en 43/44 apr. J.-C. environ, étant donné que la premiere célébration des Ptoia Kaisareia rénovés eut lieu peu aprés le retour d'Epameinóndas de son ambassade auprés de Caligula en 37/38 apr. J.-C. et que le texte ne mentionne pas d'autres bienfaits postérieurs à la célébration des fétes quinquennales. Epameinóndas devint, quelques années plus tard, grand-prétre des Augustes et de Néron. Ce titre est attesté dans le décret qui suit la proclamation néronienne de la liberté des Grecs à l'Isthme de Corinthe, à laquelle l'évergéte de Béotie devait avoir assisté. Les bonnes relations que le personnage entretenait avec le pouvoir impérial, sa carriére illustre au sein du koinon béotien et sa richesse, nous autorisent à penser qu'il s'agissait plutót de la grand-prétrise provinciale. Dans ce climat d'enthousiasme qui régnait en Gréce à la suite de cet événement, Epameinóndas fut le rogator du décret en l'honneur du prince, qui prévoyait la consécration d'un autel à Néron Zeus Eleuthérios sur l'agora d'Acraiphia, à côté de celui de Zeus Söter, la divinité poliade de la cité, et l'érection des statues honorifiques de l'empereur et de son épouse Messaline dans le sanctuaire d' Apollon Ptotos$. Xénarchos fils d'Onasicratés de Mégalopolis : prétre perpétuel à titre héréditaire du culte impérial La participation des élites locales à l'organisation du culte impérial, surtout aux manifestations les plus onéreuses que celui-ci exigeait, comme la célébration des fétes et des concours, la construction ou la réparation des édifices et la prise en charge des sacerdoces souvent viagers et héréditaires, leur permettaient d'annoncer leur supériorité politique et économique, de renforcer leur prestige et de perpétuer ainsi leur gloire. De l’autre côté, la continuation et le bon fonctionnement de la vénération des Augustes ne pouvaient être assurés que par les notables. Cette dépendance de la cité à l’égard des citoyens les plus illustres n’est pas attestée seulement dans les régions rurales de l'Achaie, comme en Béotie, mais aussi à Athènes où, comme nous l'avons déjà mentionné, le Kaisareion fut construit par des particuliers, et à Gytheion, οὐ un médecin local fut honoré par sa cité pour ses libéralités, parmi lesquelles la donation de dix mille deniers destinée à la « piété des Augustes »’. L'exemple de Xénarchos fils d'Onasicratés de Mégalopolis, une cité du Péloponnése, se préte au parallélisme. Contemporain d'Epameinóndas, il se montrait généreux envers sa patrie en lui
' ? 3 *
Appendice Appendice Appendice Appendice
Ib, Ib, Ib, Ib,
n? n? n? n°
4, 4, 4, 4,
11. 11. ll. 11.
21-29. 29-37. 37-53. 53-63.
5 Appendice Ib, n? 4, Il. 63-87. P. Schmitt Pantel, La cité au banquet. Histoire des repas publics dans les cités grecques, EFR 157 (Rome 1992) 303-33. Cf. un autre fragment de décret trouvé dans le Ptoion et datable également du début de l'Empire, dont le vocabulaire ressemble à celui des documents en l'honneur d'Epameinóndas (A. Jacquemin, « Antiquités du Ptoion », BCH 104 [1980] 73-81, en particulier 80-81, n? 18, fig. 8).
* Appendice Ib, n? 5,11. 27-58. ? Voir supra, pp. 133-34. IG V.1, 1176 : Ἢ πόλις à Γυθεατῶν, Εὔτυχον ᾿Αγία Γυθεϊάτην χαρισάμενον τῇ πατρίδι σὺν τῇ γυναικὶ I Zotnoiàt καὶ τῇ θυγατρὶ Εὐδαμίᾳ εἰς μὲν θεωρίας | xai τὴν τῶν Σεβαστῶν εὐσέβειαν δηνάρια
μύρια | καὶ εἰς ἐλεώνιον δηνάρια πεντακισχείλια, ἰατρὸν I ἄριστον, ἀρετῆς χάριν.
LES DIEUX AUGUSTES ET LEURS ADORATEURS
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vendant des produits à prix réduit pendant des périodes de disette, il exerga largement les fonctions de gymnasiarque et de démiurge, il fit réparer à ses frais le temple de Despoina et de Coré à Lycosoura, et ἢ] fit construire un temple impérial dans le sanctuaire des déesses. En récompense de ses bienfaits le peuple, les synédres et les negotiatores de Mégalopolis, parmi d'autres priviléges qu'ils lui accordérent, dont l'exemption de toutes les liturgies et la proédrie pendant la célébration commune des Lykaia, fétes locales en l'honneur de Zeus Lykaios, et des Kaisareia, élurent Xénarchos grand-prétre à vie des Augustes et ils transmirent ce poste
religieux aussi à ses descendants'. L'institution du culte impérial à Acraiphia et à Mégalopolis illustre le röle financier majeur des élites et révéle les modalités subtiles de l'intégration de la vénération du prince dans le contexte social et religieux local. Les descriptions détaillées et complaisantes des banquets publics et de diverses donations offerts par Epameinóndas à ses concitoyens, aux incolae, aux étrangers et méme aux esclaves, montrent que, peut-étre, pour ceux-ci l'essentiel dans les sacrifices aux dieux et aux empereus était le festin et la distribution de la nourriture?. Offrant panem et circenses au peuple, le riche bienfaiteur rendait hommage aux Immortels et aux souverains, mais surtout, il assurait le consentement public pour le culte impérial. De l'autre côté, le sacerdoce héréditaire de Xénarchos représentait plus que la reconnaissance de la cité envers son évergéte : il garantissait la bonne continuation de la vénération du prince et, par conséquent, il procurait la preuve de l'attachement des Arcades à l'institution par excellence de l'Empire. Les sacrifices et les vœux pour le salut du prince et les sacrifices communs aux dieux et aux dieux Augustes L'offrande des sacrifices constituait le rite le plus essentiel de la religion gréco-romaine. Dans cette optique, les modalités de l'accomplissement de cet acte cultuel à l'égard des personnages impériaux peuvent illustrer la maniére, dont les Grecs s'apercevaient de la nature de leurs nouveaux maîtres et du caractère de leur souveraineté. Tout rite sacrificiel se focalisait sur l'autel. Dans l'état actuel des découvertes archéologiques, le plus grand nombre de tels monuments consacrés à Auguste ont été trouvés sur l'agora d'Athenes oü à proximité, ce qui améne D. J. Geagan à penser qu'ils étaient érigés tout au long la voie des Panathénées. Mais, il semble aussi probable qu'ils étaient dressés dans les rues d'Athénes, notamment dans celles qui entouraient l'agora classique et le marché romain, ainsi que sur l'Acropole. Leurs dimensions relativement petites impliquent qu'ils étaient portatifs, destinés à recevoir des libations de l'encens et du vin offertes au prince, comme il était habituel dans les rites des dieux, pendant les fêtes que les Athéniens organisaient en son honneur, en particulier la célébration de son anniversaire, mais, éventuellement à l'occasion de tous les banquets publics de la cité sur le modèle de Rome’. De méme, la découverte dans chaque cité thessalienne importante des autels consacrés au premier empereur témoigne que ces monuments devinrent le centre du culte impérial dans cette région de la province*. Des autels du prince nous sont également connus de
' Appendice Ib, n? 7. Il est probable que les Kaisareia furent joints aux Lykaia des l'époque d'Auguste (M. Jost, Sanctuaires, 541 ; voir aussi ead., « Sanctuaires ruraux et sanctuaires urbains en Arcadie », dans O. Reverdin et B. Grange [éds), Le sanctuaire grec. Entretiens sur l'antiquité classique XXXVII [Vandœuvres-Genève, 20-25 août 1990], [Genève 1992] 205-39). J. Hatzfeld, Trafiquants, 150, pense que parmi les negotiatores serait T. Arminius Tauriscus qui, au début de l’Empire, dédia à Auguste un pont, dont il avait financé la construction ou la réparation, et qui obtint en échange le droit de páture et de glandée pour ses troupeaux sur le territoire de la commune (voir supra, p. 137, n. 3).
? L. Robert, OMS I, 442. ? Dion Cassius, Histoire romaine, 51, 19. Voir supra, pp. 43-44 et 45-48. D. J. Geagan, « Visits », 77 ; F. Lozano, Atenas, 33-35, émet, sous réserve, l'hypothése qu'Auguste fut honoré pendant les fêtes des Panathénées. Les autels n'étaient pas « domestiques », qui habituellement ne portaient pas d'inscription ; voir, à cet égard, M.-Th. CouilloudLe Dinahet, « Autels monolithes et monolithoides de Délos », dans R. Etienne et M.-Th. Le Dinahet (éds), L'espace sacrificiel dans les civilisations méditerranéennes de l'Antiquité. Actes du Colloque tenu à la Maison de l'Orient (Lyon, 4-7 juin 1988), (Lyon 1991) 109-20, en particulier 109-11. Pour le rituel des sacrifices sur cette sorte de petits autels, voir A. Petropulou, « Prothysis and altar : a case study », dans op. cit., 25-31.
* Voir supra, pp. 51-52.
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Tanagra', de Corinthe? et de Sparte’. Auguste partageait souvent le méme autel avec d'autres divinités, comme à Mégare, où il devint symbömos des Muses et du divus Julius‘, et à Messéne, où il acceptait des sacrifices avec les Grands dieux Patróo?. Il semble probable qu'aprés la mort d'Auguste, plusieurs de ces autels étaient dédiés à ses successeurs, étant donné qu'ils sont rares ceux qui portent de dédicaces aux autres empereurs régnants : nous ne connaissons qu'un autel de Claude de Rhamnonte‘, un de Vespasien de Nauplie’, un de Livie de Tégée?, peut-être un de Caligula de Delphes”, ainsi que quelques autres de Néron d'Athenes", Presque la totalité de ces monuments ne mentionne pas le nom du dédicant, selon toute vraisemblance la cité, alors que la nomenclature impériale apparait, comme il était l'usage, au datif ou au génitif, mais sous une forme abrégée ne comportant habituellement que le titre de Caesar Augustus souvent accompagné de l'épiclése de dieu, sans aucune allusion à la titulature officielle du prince. Ces autels témoignent que les sacrifices impériaux constituaient une partie intégrante de la religion grecque sous l'Empire, mais ils ne peuvent pas illustrer les modalités du rite. En revanche, les mentions de sacrifices dans les décrets des cités grecques peuvent éclaircir davantage un aspect particulier du culte impérial : la coexistence d'une part de l'hommage rendu aux empereurs en tant que dieux sauveurs et de l'autre l'offre de sacrifices et de vœux pour leur salut (ὑπὲρ τῶν Σεβαστῶν σωτηρίας). Ce deuxième rituel tirait ses origines des vota pro salute Caesaris, qui eut lieu pour la premiére fois à Rome en 44 av. J.-C. et qui furent répétés pour Auguste en 30 av. J.-C., à l'occasion de la prise d' Alexandrie. Progressivement, ils s'adressaient
également à d'autres membres de la domus Augusta et ils devinrent annuels, offerts par les consuls et d'autres collèges sacerdotaux le 1° janvier et, à partir de 38 apr. J.-C., le 3 janvier. Des vaux exceptionnels pour le salut de l'empereur ou d'un membre de sa famille avaient lieu aussi à l'occasion de divers événements, dont les plus fréquents, dans les documents de l' Achaïe, étaient l'heureuse issue d'une crise politique, le rétablissement de la santé du prince ou le départ pour des campagnes militaires". Ainsi, un autel à la Σεβαστὴ "Y yeía sur l'Acropole d'Athénes commemora le rétablissement de la santé d'Auguste ou de Livie, alors qu'un sacrum pro salute Ti. Caesaris Augusti à Corinthe évoqua la révélation de la conspiration de Sejan". Une dédicace à Asclépios et Hygeia pour le salut ou la santé de Tibére fut érigée dans l'Asclépeion d'Athénes", alors qu'à Carthaia sur l’île de Kéos un monument fut consacré ὑπὲρ τῆς τοῦ θεοῦ
Καίσαρος Σεβαστοῦ σωτηρίας".
Dans ses études sur le rituel du cuite impérial, S. P. F. Price démontre que la plupart des sacrifices ne s'adressaient pas directement aux empereurs, mais ils étaient offerts aux dieux pour le salut et la préservation de leur régne. S'appuyant sur la différence entre les deux rites, en
! IG VII 569 (identifié à un autel d' Auguste par A. Benjamin et A. E. Raubitschek, Hesperia 28 (1959) 69, n? 20, P. Veyne, Latomus 21 (1962) 51, et A. Schachter, Cults I, 209 ; J. M. Höjte, Statue Bases, 253, n? 149) : Kaioagos | Σεβαστοῦ.
? Voir supra, p. 95. 3 Voir supra, p. 161, en particulier n. 5.
* 5 $ ?
Voir Voir Voir Voir
supra, supra, supra, supra,
p. p. p. p.
96. 133, n. 6. 116, n. 1. 86.
* Voir supra, p. 74. ? Voir supra, p. 72, n. 1. ' Voir supra, p. 98. " Res Gestae, 9.1. S. Weinstock, Julius, 217-20 ; M. A. Marwood, Salus, 5-9. La source la plus importante pour ces vœux et sacrifices réside dans les actes des frères arvales, qui préservent pour une série d'années pendant les trois premiers siécles de notre ére les comptes de ces cérémonies accomplies à Rome par ce collége sacerdotal et la formule des priéres (J. Scheid, Romulus, 290-439). Des pareils actes rituels avaient lieu dans tout l'Empire, mais les témoignages ne sont pas nombreux (D. Fishwick, ICLW 1.1, 89-90 ; J. M. Reynolds, « Vota pro salute principis », PBSR 30 [1962] 33-36, pl. XXII, et id., « Notes on Cyrenaican Inscriptions », PBSR 33 [1965] 52-54, pl. X). ? Cf. les vœux extraordinaires à Rome (J. Scheid, Romulus, 294-98 et 312-16). ? Voir supra, pp. 103 et 101-102, respectivernent. ^ [G IP 3181 (inscription gravée sur un épistyle) : [Ασκληπ)ιῶι xai “Ὑγείαι ὑπὲρ τῆς Τιβερίου Καίσαρος θεοῦ Zeßa[otoü υἱοῦ σωτηρίας ou ὑγείας].
5 Voir supra, p. 76.
LES DIEUX AUGUSTES ET LEURS ADORATEURS
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particulier dans le cadre des religions monothéistes du judaisme et du christianisme, l'auteur anglais suggere que les personnages impériaux occupaient dans le panthéon grec une place bien inférieure à celle des dieux'. Cette constatation est bien confirmée en Gréce par le décret honorifique de Messéne de l'année 2/3 apr. J.-C. mentionnant un sacrifice de taureau que le questeur romain, P. Cornelius Scipio, accomplit pour le salut de Caius César, à savoir pour l'heureuse issue de sa campagne militaire orientale : avtóc τε βουθυτῶν περὶ τᾶς Γαΐου σωτηρίας. Le statut social de l'organisateur imposa que dans le rituel le jeune prince ne put pas étre considéré ou évoqué comme un dieu et que le sacrifice dut prendre inévitablement la forme d'un votum ou d'une priére pour son salut. A cet égard, la loi sacrée de Gytheion est encore plus révélatrice. Bien que le texte ne laisse aucun doute en ce qui concerne le culte rendu à Auguste, à Livie et à Tibére, dont les deux premiers étaient en outre assimilés à Zeus et à Tyché respectivement, les formalités des sacrifices à leur égard excluent toute hypothése que les θεοὶ Σεβαστοί soient considérés égaux aux Immortels : autant le rituel de l'encens offert devant les images impériales dans le théâtre (ἐπιθυέτωσαν... ὑπὲρ τῆς τῶν ἡγεμόνων σωτηρίας), que le sacrifice sanglant accompli devant le Kaisareion (θυέτωσαν... ταῦρον ὑπὲρ τῆς τῶν ἡγεμόνων xai θεῶν σωτηρίας xai ἀϊδίου τῆς ἡγεμονίας αὐτῶν διαμονῆς), étaient pour le salut des membres de la domus Augusta et pour la préservation éternelle de leur règne’. Les trois personnages impériaux formaient, bien évidemment, un groupe à part entiére de divinités souveraines, mais tout à fait distinct du panthéon traditionnel. Par ailleurs, dans la lettre que Caligula adressa aux koina grecs les remerciant de leur piété envers lui, il mentionna que les sacrifices autant privés que publics que les Grecs lui avaient offerts étaient pour son salut : ἰδίᾳ τε ἕκαστος θυσάμενοι ὑπὲρ τῆς ἐμῆς σωτηρίας καὶ κοινῇ ἑορτάσαντες", Toutefois, à Acraiphia de Béotie, οὐ les sacrifices impériaux étaient intégrés aux fétes traditionnelles des Proïa, les empereurs semblent avoir été évoqués au méme titre que les dieux locaux. Dans le long décret en l'honneur d’Epameinöndas datable au début du régne de Claude, il y a trois mentions de sacrifices d'un taureau aux Augustes. Le premier avait eu lieu lorsque l'évergéte local rétablit la fête et les jeux des Ptoïa et il s'adressait aux dieux protecteurs des concours, Hermés et Héraclés, ainsi qu'aux empereurs : ἔθηκε δὲ xai τῇ ἑορτῇ ταυροθυτήσας Ἕρμεϊ καὶ Hoaxket xai τοῖς Σεβαστοῖς ἀγῶνα ὁπλιτικόν", La deuxième attestation de ce rite faisait partie de la summa honoraria de l'évergéte à l'occasion de son accession à la plus haute
magistrature de la cité : παραλαβὼν δὲ τὴν ἀρχὴν τὴν μεγίστην οὗ διέλιπεν ἐνδεικνύμενος τὴν μεγαλοψυχίαν: ταυροθυτήσας γὰρ τοῖς Σεβαστοῖς ἐπεθοίνησεν μιᾷ ἡμέρᾳ τὴν πόλιν". La troisieme mention d'un sacrifice commun aux dieux et aux Augustes (ταυροθητήσας τε τοῖς θεοῖς καὶ Σεβαστοῖς) se reproduisit lors de la célébration pentétérique des Ptoïa’. Or, selon la description des rites, il semble qu'au moins dans le contexte cultuel de la revivification des anciennes fétes béotiennes par Epameinöndas, les dieux Augustes recevaient des sacrifices au méme titre que les dieux traditionnels? L'importance que les sacrifices impériaux prirent dans la vie religieuse locale est illustrée par deux décrets de l'époque de Claude en l'honneur des évergétes locaux, qui avaient assuré à leurs frais le bon fonctionnement des rites. Le premier document, qui provient également d’Acraiphia, fut voté en l'honneur de deux citoyens, Démétrios fils de Léônidas et Empédon fils d'Empédon, parce qu'ils avaient financé l'accomplissement d'un sacrifice commun que la cité devait offrir à Apollon Ptoïos et à Claude. Le dieu et le prince coexistaient ainsi dans le méme acte rituel, bien que dans la formule d'invocation il y ait une distinction emphatique entre Apollon nommé dieu
᾿ς
R. F. Price, « Between
Man
and God:
sacrifice in the Roman
imperial
cult », JRS 70 (1980)
28-43 ; id.,
Rituals, 207-48. ? Voir Appendice Ib, n° 1, li. 14-15. ? Appendice Ia, n? 2a, ll. 6 et 28-29 respectivement. * Appendice Ib, n? 3, Il. 25-26. 5 Appendice Ib, n° 4, 11. 22-23. L. Robert, OMS I, 445-46. $ Appendice Ib, n? 4, Il. 29-31.
? Appendice Ib, n° 4, Il. 67-68. * Cf. à Rome,
οὐ depuis le régne de Caligula jusqu'à celui de Vitellius, les divi, ancétres et parents du prince,
étaient évoqués parmi les autres divinités dans les vceux réguliers des fréres arvales (J. Scheid, Romulus, 344-46, tableau 5).
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et Claude’. Le soin pour l'accomplissement de ce rite prit ici une signification primordiale, étant donné que la cité traversait pendant cette période des années de disette, comme le laisse entendre la nomination pour la troisième année du dieu principal de la cité, Zeus Sôter, à l'archontat éponyme’. Le deuxième décret, qui provient de Messène, fut voté en 42 apr. J.-C. en l'honneur du secrétaire des synédres, Mnasistratos fils de Philoxénidas, parce qu'il avait fourni les fonds nécessaires au collége sacré des gérontes d'Artémis Oupésia, afin que celui-ci puisse offrir des sacrifices aux Augustes”. N. Deshours suppose que le bienfaiteur appartenait à une famille locale de notables, dont les membres pendant la basse époque hellénistique avaient joué un róle influent dans l'organisation et le rituel des cultes de Déméter et d'Artémis, sur lesquels était fondée principalement la « légende nationale » de l'Etat messénien. Selon cette hypothése, qui nous semble probante, l'intervention de la gérousie sacrée d'Oupésia, dont Mnasistratos exergait peut-étre la présidence, dans les affaires du culte impérial constitue un autre exemple de l'intégration de la vénération des empereurs dans le cadre traditionnel des cultes civiques“. Les deux formes sacrificielles n'étaient pas incompatibles avec la conception du divin et de l'humain chez les Grecs anciens, mais elles constituaient deux éléments réciproquement complétés de leur système rituel. L'ensemble des documents épigraphiques provenant de l’Achaïe démontre que les attitudes des populations envers les membres de la domus Augusta se définissaient au fur et à mesure des circonstances historiques, lesquelles ne sont pas toujours faciles à restituer faute de témoignages suffisants, et sous lesquelles une communauté décida de leur rendre des honneurs purement civiques ou un hommage cultuel. A tous ces facteurs, il faut ajouter les influences des élites locales et d'autres instigateurs du culte, comme les magistrats romains, en l'occurrence le questeur C. Cornelius Scipio à Messéne, qui n'appartenait pas au corps des citoyens. Quelles que soient les opinions des Grecs sur la nature purement humaine ou divine des leurs maitres et quels que soient les sentiments qu'ils éprouvaient pendant les cérémonies en leur honneur, il est évident que parallèlement à l'hommage civique qu'ils accordaient aux empereurs en tant qu'évergétes, sauveurs ou libérateurs, ils leur rendaient un culte. Cette vénération comportait les éléments les plus essentiels des ἰσόθεοι τιμαί, signes extérieurs du respect qu'ils avaient pour les dieux : consécration des autels et des temples, transfert des images de culte au cours des processions sacrées, sacrifices et célébration des fêtes et des concours.
Les élites des colonies romaines de Corinthe et de Patras T. Maniius Iuvencus et Cn. Cornelius Pulcher : principaux organisateurs des Isthmia Kaisareia à Corinthe Il est étrange que la documentation la plus riche concernant l'association des concours impériaux aux anciens jeux grecs provienne de la colonie romaine de Corinthe. La cité avait possédé une longue tradition de l'organisation des Isthmia, fétes biennales qui se déroulaient au printemps dans le sanctuaire de Poséidon à l'Isthme. Mais, aprés sa destruction par les soldats de L. Mummius en 146 av. J.-C., les Romains donnérent le privilége de leur célébration à la ville voisine de Sicyone*. Dans l'état actuel de la documentation, la premiere attestation des Isthmia ' Appendice Ib, n? 6, Il. 9-19. Toutefois, la formule τὰ eig τοὺς θεούς (1. 15) implique, selon toute probabilité, Apollon et Claude.
? L. Robert, OMS I, 282. * Appendice Ib, n° 2, Il. 6-11. Le texte est daté de 42 apr. J.-C. par le secrétaire des synèdres et d'apres i'ére actienne (ll. 1-2). Le nom de la gérousie sacrée dériva de l'épithéte Οὗπις, qui qualifiait Artémis (A. Orlandos, AEph
1965, 118-19 ; J. et L. Robert, BE 1966, 202). * N. Deshours, « Cultes de Demeter, d'Artémis Ortheia et culte impérial à Messene (I* s. av. notre ére-I* s. de notre ére) », ZPE 146 (2004) 115-27.
5 S. J. Friesen, Twice Neokoros. Ephesus, Asia and the Cult of the Flavian Imperial Family (Leyde-New YorkCologne 1993) 149-50. 6 Selon un passage de Pausanias, Corinthie, 2.2, L. Mummius, agissant ex senatus consulto, soumit Corinthe au pillage, avant de la brüler, fit massacrer la population mäle et vendit les femmes et les enfants en esclavage. K. W. Arafat, Pausanias, 80-97; J. Wiseman, ANRW II, 17.1 (1979) 496; pour une critique des sources littéraires
concernant la destruction de Corinthe par rapport aux données archéologiques, voir E. R. Gebhard et M. W. Dickie, « The view from the Isthmus, ca. 200-44 B.C. », dans C. K. Williams II et N. Bookidis (éds), Corinth XX :
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associés aux Kaisareia à Corinthe, remonte à l'année 3 apr. J.-C. : il s'agit d'un catalogue agonistique daté de double maniére, à savoir par l'ére actienne et par les deux consuls à Rome, M. Servilius et L. Aelius Lamia. La découverte de ce document prés du gymnase sur le forum autorise à penser que la colonie avait récupéré le droit de leur organisation avant le début du I" s. apr. J.-C., mais la date exacte de leur rapatriement n'est pas certaine. Le catalogue ne fait aucune allusion au fait que ce serait cette année-là (3 apr. J.-C.) que leur premiere célébration aurait eu lieu; au contraire, il montre qu'alors les concours étaient déjà bien établis, comportant maintes épreuves, avec la participation d'un grand nombre d'athlétes provenant de plusieurs régions de l'Empire. Il s'avére donc que les jeux isthmiques furent restitués à Corinthe à une époque antérieure, selon toute probabilité au début du régne d’Auguste?. Sous Tibere, les fétes furent réorganisées par un personnage illustre de l'élite locale, T. Manlius Iuvencus, qui modifia l'ordre de leur programme en célébrant les Kaisareia avant les Isthmiæ : Tito) Manlio
5
Titi) f(ilio) Col(lina) Iuvenco, aed(ili), praef(ecto) i(ure) dicundo), I vir(o), pontif(ici), agonothet(e) Isthm(ion) et Caesareon qui primus Caesarea egit ante Isthmia, hieromnemonel[s].
L'appellation des jeux dans les documents épigraphiques de Corinthe comme Ἴσθμια xai Καισάρεια et le fait que sur les listes agonistiques les noms des vainqueurs de chaque concours étaient soigneusement séparés, indiquent que les Kaisareia, au moins sous Tibére, étaient des concours musicaux distincts des Isthmia, qui continuaient à comporter des épreuves gymniques et hippiques. Sous Claude, Cn. Cornelius Pulcher, issu d'une famille éminente d'Epidaure, qui poursuivait sa carriére à Corinthe, fit introduire des concours spéciaux en l'honneur de l'empereur régnant, appelés en l'occurrence Tibéreia Claudeia Sébasteia. Fils ambitieux du fondateur du culte impérial à Epidaure, Cn. Cornelius Nicatas', il fut, à son tour, le premier agonothéte de la colonie à fêter les Isthmia à l'Isthme et, pour cette raison, il contribua largement de sa fortune personnelle à la remise en état des bâtiments utilisés pour ces cérémonies : Corinth, the centenary, 1896-1996. Results of Excavations conducted by the Americal School of Classical Studies at Athens (Athénes 2003) 261-78. ! Corinth VILI, 14 ; W. Peek, Gnomon 9 (1933) 416-17, n? 14, Il 1-7 (SEG 11 [1954] 61) : Ἔτους λγ' ἀπὸ τῆς | ἐν ᾿Αχτί[ῳ] Καίσαρος νίκης, | Μάρκῳ Σεςερ»ουειλίῳ κ[α]ὶ Λευκίῳ I AU [Qo Λαμίᾳ [ὑἹπάτοις, | ἐπὶ &yovo[0é]tov Ἰσθμίων κ[αὶ] ll Kavoagü[ov . 5... Σ]Ιεκούνδ[ου] | ZBevo . .*.. oc [Δ]εινίππου (suit la liste des vainqueurs). A. Degrassi, Fasti, 6. ? B. D. Meritt, commentaire sur Corinth VIII, 14 ; J. H. Kent, commentaire sur Corinth VIIL3, 152, opte pour la période entre 7 av. J.-C. et 3 apr. J.-C., en favorisant l'an 2 av. J.-C. ; J. K. Chow, Patronage, 47, propose l'année 30 &v. J.-C., peu aprés la victoire d'Actium ; E. R. Gebhard, ci-dessous, 79-82, préfére une date plus haute, peu aprés la fondation de la colonie. * Corinth VIIL2, 81, ph. Voir également une autre inscription semblable en son honneur, érigée par la tribu Agrippia (Corinth VIIL3, 154, pl. 15 : T(ito) Manlio I T(iti) f(ilio) Collina) Iuvenco, | aed(ili), praef(ecto) i(ure) d(icundo), | IIvir(o), pontif(ici), | agonothet(e) Isthm(ion) II et Caesareon, | qui primus Caesalrea egit ante Isthmia, | tribus Agrippia Il trib[ulJes. Planche XVII).
* Voir infra, p. 171, Stemma V. 5 Le premier éditeur, J. H. Kent, Corinth VIIL3, 153, pls 14 et 62, restitue le nom de l'agonothéte (Il. 1-2) comme [L. Castricio IL. f. Regulo], et l'identifie au duovir quinquennalis homonyme de la colonie sous Tibére, connu par une émission monétaire de l'année 21/22 apr. J.-C., représentant Livie assimilée à Vesta (ou en sa vertu de prétresse du divus Augustus) et à Cérés (M. Amandry, Monnayage, 165-68, ἐπι. XV, pls XVIII-XIX ; RPC I, 1149-1150 ; H. A.
Stansbury, Corinthian, 264), et par son épitaphe mutilée conservant une partie de son cursus honorum (W. Willson Cummer, Hesperia 40 [1971] 220-24, fig. 6; ILGR 124, frg. 2; pour le personnage, voir aussi A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 282-83, n? 146). Récemment, M. Kajava, « When did the Isthmian games return to the Isthmus ? (rereading Corinth 8.3.153) », CPh 97 (2002) 168-78, propose une lecture améliorée de l'inscription latine, tout en restituant le nom de l'agonothéte comme Cn. Cornelius Pulcher, que nous suivons ici. Pour
d'autres documents attestant les agonothésies de Pulcher, voir Appendice 2b, n? 40.
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5
[Cn(aeo) Cornelio] [Cn(aei) f(ilio) - - - Pulchro], [aedili, praef(ecto) i(ure) d(icundo), II]vir(o) et II[vir(o)] [quinquennal(i)], agonothete Tib[ereon Claudi]eon Sebasteon et [agonothete I]sthmion et Caesar[eon, qui Isthm]ia ad Isthmum egit [primus omniu]m Col(onia) Laud(e) Iul(ia) Cor(inthiensi), [carmina ad Iulia]m diva[m Aujg(ustam) virgi-
10 [numque certame]n instift]ufit et omnib[us caerimoniis ? Cae]sareon novatis Co[rinthi sacra vo ?]to peregit epulumq(ue)
[omnibus co]lonis dedit, [Cn(aeus) ? Cornel]ius Regulus 15 [pat]ri, [d(ecreto)] d(ecurionum). Le document pose des problémes concernant le lieu de la célébration des Isthmia avant les réformes de Cn. Cornelius Pulcher. Il est probable que ce personnage fut le premier agonothéte
des Isthmia aprés leur retour à l'Isthme. Dans cette hypothése, il fallait comprendre son cursus honorum local dans les lignes 4-8 de l'inscription, comme il suit : il fut agonothéte des Tibéreia Claudeia Sébasteia et également agonothéte des Isthmia et Kaisareia, et ce fut lui, le premier, qui a célébré les Isthmia à l'Isthme pour la colonie de Corinthe. Le texte incite à penser qu'au moins jusqu'à l'époque de Claude, les concours ne se déroulaient pas à l'Isthme, thése qui s'appuie d'ailleurs sur une nouvelle étude chronologique des données archéologiques du sanctuaire isthmique de Poséidon par rapport aux témoignages écrits et numismatiques, faite par d'E. R. Gebhard'. L'initiative de l'agonothéte de reconstituer l'espace rituel original des jeux en les transférant dans le lieu, où ils étaient fêtés depuis l’époque archaïque et auquel ils devaient d'ailleurs leur nom, relevait du fait que Pulcher appartenait à l'aristocratie grecque d'Epidaure, dont les membres les plus ambitieux associaient souvent leur romanisation et leur évolution sociale à la prise en charge des magistratures politiques et des fonctions religieuses dans la capitale de la province. En méme temps, cet acte s'inscrivait dans le cadre de la renaissance des cultes et des mythes grecs, que les nouveaux habitants et magistrats de Corinthe utilisaient comme repéres culturels, afin d'associer la tradition des anciens concours isthmiques à ceux en l'honneur des empereurs’. Il est intéressant de noter, à cet égard, qu'à la différence des autres textes officiels des premiéres années de la colonie romaine, presque tous les catalogues agonistiques étaient inscrits en langue grecque. Toutefois, le choix du langage pouvait encore étre imposé par le caractére méme de ces documents, lesquels devaient étre lus par un grand nombre de participants et de visiteurs provenant surtout des régions hellénophones de l’Empire, pour lesquels le latin aurait éventuellement posé des problémes de compréhension. Les innovations de Pulcher ne se limitaient pas à ce déplacement des concours isthmiques, mais elles portaient aussi sur leur programme. Sous son agonothésie, furent instituées des ! Nous suivons ici en général l'argumentation
de E. R. Gebhard,
« The Isthmian Games
and the sanctuary of
Poseidon in the early Empire », dans T. E. Gregory (éd.), The Corinthia in the Roman period. Including the papers given at a Symposium held at The Ohio State University on 7-9 March, 1991 (Ann Arbor 1993) 78-94, en particulier 82-89 ; J. Wiseman, ANRW II, 17.1 (1979) 531-35 ; voir aussi P. Marchetti « Le nymphée d' Argos, le Palémonion de l'Isthme et l'agora de Corinthe », dans A. Pariente et G. Touchais (éds), Argos et l'Argolide : Topographie et Urbanisme. Actes de la Table Ronde internationale (Athénes-Argos 28/4- 1/5 1990), (Athènes 1998) 357-72, figs 1-8. * Cf. le cas des Euryclides, C. Iulius Lacon et C. Iulius Spartiaticus, supra, p. 165. L'inscription en l'honneur de Cn. Cornelius Pulcher fut érigée par son fils, Cn. (?) Cornelius Regulus, dont le cognomen fait, peut-étre, allusion à un
mariage de l'agonothéte avec une fille du duovir de Corinthe, L. Castricius Regulus, que nous avons mentionné plus haut (M. Kajava, CPh 97 [2002] 176). Nous identifions, sous réserve, Cn. Cornelius Regulus à l'eisagogeus anonyme des Isthmia Kaisareia Sébasteia sous l'agonothésie de son père, Cn. Cornelius Pulcher, en proposant la lecture suivante de Corinth VIIL3, 173, pl. 17: [Cn(aeo) ? Cornelio Regulo | isagogi, Cn(aei) Cor]neli | [Pulchri agonoth]et(ae) Isl(thmion Caesareon] Sebasteon, I (aedilicib(us) et II v]iralib(us) et Il (quinquennalib(us) ornamentlis honorat]o, | [- - -Jina | [uxor eius post ob]itum.
? Pour les magistrats de la colonie, voir A. Bagdikian, The Civic Officials of Roman Corinth, thése (Université de Vermont
1953).
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187
épreuves musicales pour les jeunes filles en l'honneur de la diva Iulia, qui devaient avoir lieu soit dans le theätre de type italique pres du forum, soit, moins probable, dans un théátre grec ayant conservé son proskénion à l'Isthme!. L'introduction des compétitions laudatives — en vers et en prose— à la glorification des membres de la famille impériale est d'ailleurs attestée dans un catalogue agonistique grec mentionnant les Kaisareia en tant que concours musicaux. Ici, il est question des éloges en l'honneur du divus Augustus et de Tibere, et d'un po&me en l'honneur de
la déesse Iulia Augusta? : Οἱ νεικήσαντες τὰ Καισάρει[α’ εἰς θεὸν]
Καίσαρα θεοῦ υἱὸν Σεβαστὸν λογικῶι ἐνκωμίων Γάιος Ἰούλιος Ἴων Κορίνθιος ὁ καὶ ᾿Α[ργεῖος], εἰς Τιβέριον Καίσαρα θεοῦ Σεβαστοῦ u[idv] Σεβαστὸν λογικῶι ἐνκωμίωι Γάιος Ἰούλιος Ἴων Κορίνθιος ὁ καὶ "Ao[yetoc]. εἰς θεὰν Ἰ[ο]υλίαν Σεβαστὴν 10 ποιήματι Γάιος K[ó]ootoc Φλάκκος Συραϊ[κόσιος]. S
Bien que le nom de Claude ne füt pas inclus sur la liste, il semble certain que le document appartient à son régne, d'une part parce que le titre de diva accordé à Livie par une colonie romaine ne s'explique que dans le cadre de son apothéose officielle à Rome en 41/42 apr. J.-C. et de l'autre parce que le vainqueur, C. Cassius Flaccus de Syracuse, était, selon toute probabilité, le fils d'un poète homonyme attesté dans le catalogue des Isthmia Kaisareia de 3 apr. J.-C.. Quant à la rotation de la célébration des Isthmia, J. H. Kent, s'appuyant sur les conclusions de A. B. West, suggere que les jeux ordinaires biennaux, organisés sur le modéle des anciens concours, alternaient avec les Isthmia Kaisareia, qui correspondaient aux Grands Isthmia fêtés
tous les quatre ans avec l'adjonction, depuis Tibére, des concours en l'honneur de l'empereur régnant*. Mais, comme le remarque D. J. Geagan suivi par B. Puech, cette distinction n'est guère compatible avec la documentation, puisque tous les agonothétes connus étaient des agonothétes des Isthmia Kaisareia, dont une partie présida aussi en méme temps les concours impériaux. Donc, il est plausible qu'à chaque célébration biennale des Isthmia traditionnels étaient associés les Kaisareia, manifestation du culte impérial rendu au fondateur du principat’. A partir du règne de Tibére, la célébration la plus solennelle des jeux devait avoir lieu tous les quatre ans, lorsqu'on leur adjoignait les concours spéciaux en l'honneur du prince régnant$. Excepté une discontinuité sous Caligula, qui peut, d'ailleurs, étre attribuée à son court régne, ces derniers se tenaient avec régularité et apparaissaient sous des appellations diverses selon le cas : Tibéreia Augusteia Kaisareia en l'honneur de Tibére', Tibéreia Claudeia Sébasteia en l'honneur de Claude?, Kaisareia Neroneia ou Néroneia Kaisareia en l'honneur de Neron’, Kaisareia Vespasianeia Sebasta en l'honneur de Vespasien'?, ! Pour les épreuves musicales et leur rémunération, à partir d'une liste des Kaisareia datée de 127 apr. J.-C., voir C. Vendries, « Les concours musicaux dans le Péloponnése sous le Haut-Empire : l'exemple de Corinthe », dans J. Renard (éd.), Le Péloponnése. Archéologie et Histoire. Actes de la rencontre internationale de Lorient (12-15 mai
1998), (Rennes 1999) 269-85. ? Corinth VIL,
19 (le mot θεὸν à la 1. 1, d’après notre restitution).
3 Corinth VIIL.1, 14, 11. 84-86. * A. B. West, CPh 23 (1928) 268-69 ; J. H. Kent, Corinth VIII, 28-31 ; dans cette hypothèse, les Petits Isthmia furent
fétés en 30, 28, 26, 24, 22, 18, etc. av. J.-C., couplés avec les Grands Isthmia Kaisareia en 30, 26, 22, 18, etc. av. J.-C. $ Aux inscriptions citées ci-dessus, il faut ajouter Corinth VIII.3, 150, pl. 14 (17/16-10 av. J.-C.) ; Corinth VIIL3, 173, pl. 17 (sous Claude) ; Corinth V1II.3, 198, pl. 17 (I s. apr. J.-C.) ; Corinth VIIL3, 222, pl. 17 (I* s. apr. J.-C.). $ D. J. Geagan, « Notes on the agonistic institutions of Roman Corinth », GRBS 9 (1968) 69-80, en particulier 73 ;
B. Puech, REA 85 (1983) 18 ; J. K. Chow, Patronage, 46-48. ? Corinth VIIL3, 156, pl. 15 (voir ci-dessous). * Inscription en l'honneur de Cn. Cornelius Pulcher, citée supra, p. 186. ? Corinth VIIL2, 86, ph. (voir ci-dessous) ; Corinth VIIL3, 208-209, pl. 18.
? Corinth VIII3, 210, pl. 18.
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MARIA KANTIREA
Les flamines, les sacerdotes et les augustales de Corinthe et de Patras
La vénération du prince à Corinthe et à Patras faisait partie intégrante du systéme religieux des deux colonies de la province d'Achaie, lequel était, en effet, une version simplifiée de la religion officielle de Rome, enrichi des cultes locaux, mais soumis à l'autorité de la capitale de l'empire, à savoir au sénat et aux colleges des pontifes et des quindécemvirs. Toutefois, comme ce principe ne pouvait pas étre applicable de maniére rigoureuse, surtout en Orient, les colonies disposaient d'une certaine autonomie et leurs institutions sacrées représentaient des variations importantes par rapport à celles de Rome. Ainsi, le culte impérial revétit ici autant des aspects de la religion officielle de l'Empire, que de la tradition cultuelle grecque. Dans l'état actuel de la documentation provenant de Corinthe, deux membres de la famille spartiate des Euryclides, C. Iulius Lacon et C. Iulius Spartiaticus, étaient chargés du flaminat du culte impérial : le premier est attesté sur une inscription de l'époque de Claude comme fla(men) Augu(usti) et le second comme flam(en) divi Iuli sur une inscription néronienne, mentionnant aussi la grand-prétrise du culte impérial dans le koinon acheen'. Une particularité du systéme religieux de la colonie par rapport aux cités grecques consistait dans l'institution des sacerdoces des divinités impériales. Or, à Corinthe nous rencontrons des prêtres des dieux protecteurs d'Auguste à Actium, Apollo Aug(ustus), Neptunus Aug(ustus) et Mars Aug(ustus). Le ministre du culte de Neptunus Aug(ustus) était un chevalier romain, A. Arrius Proculus, qui, comme
son
cursus honorum
local l'indique, commenga
sa carriére vers la
fin du régne de Tibére, lorsqu'il fut eisagogeus des concours Tibereia Augusteia Kaisareia, et il assuma les plus hautes fonctions de la colonie, vraisemblablement sous Claude : l'augurat, la préfecture des ouvriers, l'édilitat, le duovirat, ainsi que l'agonothésie des concours isthmiques et impériaux : A(ulo) Arri[o . f(ilio)] Aem(ilia) Proc [ulo],
auguri, prae[fect(o) fabr(um)], aed(ili), IIvir(o), sace[rdoti] 5
Neptuni Aug(usti), [isagogi]
Tibereon Augu[steon] Caesareon et ag [onoth(ete)] Isthmion et Caes[areon], hieromnemoí(nes] 10 Caesareon. Neptune prit une grande importance dans le panthéon romain avec Sexte Pompée depuis 45/44 av. J.-C., mais, en particulier, aprés la bataille navale de Nauloque en 34 av. J.-C., lorsque Marc Antoine, Octavien et surtout Agrippa se le furent approprié dans une atmosphére de contre-propagande religieuse“. Quelques années plus tard, en 25 av. J.-C., le gendre d' Auguste affirma sa dévotion à son dieu tutélaire en lui dédiant à Rome un nouveau temple voisin de son Pantheon et il mettait systématiquement sa nouvelle politique maritime relative à la reconstitution des flottes impériales sous la protection divine. La numismatique commémorait fréquemment les actes du protagoniste d'Actium, en le représentant souvent avec les attributs de Neptune’. Ainsi, quelques monnaies de Nicopolis postérieurs à 31 av J.-C. lierent la tête d'Agrippa de droit à un dauphin enroulé autour d'un trident sur le revers‘, alors qu'une inscription mutilée, découverte dans le theätre de Dionysos à Athénes, a été interprétée comme
' Voir supra, p. 164. Pour des parallèles, Philippes », Cahiers Glotz 12 (2001) 229-52.
voir
M.-D.
Poncin,
« Les prétrises publiques
dans
la colonie
de
? Voir supra, p. 93. ? Corinth VIIL3, 156, pl. 15. * J. Pollini, « Man or God », 340-48. 51. Gage, Actiaca, 27 ; pour les sources numismatiques et iconographiques, voir J.-M. Roddaz, Agrippa, 593-633, app. II et II. * M. Karamesine-Oikonomidou, Νικοπόλις, Romeo, Agrippa, 171, n? 19, figs 44-47.
76, n° 2-5 (cf. n° 1), tabl.
11; RPC
I, 1367 (cf.
181-86 et
1366), pl. 69. 1.
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une louange de ses activités navales réussies!. Le transfert des concours isthmiques à Corinthe donna une nouvelie impulsion à l'ancien culte de Poséidon, une des divinités principales de la cité grecque. Selon les données archéologiques et épigraphiques, son sanctuaire situé à l'Isthme fut réaménagé et continuait à accueillir un grand nombre de visiteurs", alors que sur le forum de la colonie au début de notre ére Cn. Babbius Philinus consacra à Neptune un petit temple circulaire et une fontaine. La prêtrise de Mars Augustus fut assumée par L. Papius Venereus, dont le cursus honorum local fut composé exclusivement de titres et de charges relatifs aux concours dans la deuxiéme moitié du I” s. apr. J.-C. : vainqueur des concours isthmiques et néméens, et pyrophore des Isthmia, il fut également eisagogeus des jeux lors de l'agonothésie de Tib. Claudius Anaxilaus et
agonothète avec L. Vibulius Pius’ : L(ucio) Papio L(uci) f(ilio) Aem(ilia) Venereo, isagog(ei)
agonoth(etae) Ti(beri) Claudi
5
Anaxilai, pyrophor(o) isthmioni, conagon[oth(etae)] L. Vibullii Pii, isthmio[nice], nem[eo]nice, sacerdofti] M[a]rtis Aug (usti) [- - -].
La vénération de Mars à Corinthe, tout comme à Athénes, fut introduite de Rome sous l'influence de l'idéologie officielle. Toutefois, l'absence de l'épithéte Ultor dans la titulature de son prétre implique que la notion de Vengeur, qui inspirait toute la propagande militaire d' Auguste, s'était progressivement atténuée après la fin des guerres civiles. Comme nous avons déjà évoqué, à Corinthe furent également institués des sacerdoces en commémoration de certains événements politiques et militaires romains. Ainsi, une prétresse de
la Providentia Augusta et de la Salus Publica assurait les célébrations locales pour l'heureuse issue de la révélation du complot de Séjan?, alors qu'un sacerdos Victoriae Britannicae présidait les festivités pour l'expédition victorieuse de Claude sur l'ile britannique en 43 apr. J.-C. La création de ce culte à connotations militaires doit étre attribuée, à notre avis, à l'initiative du seul prêtre que nous connaissions, Tib. Claudius Dinippus, un chevalier romain d’Epidaure, qui fit également carriére dans la capitale de la province, oü il assuma le duovirat et le duovirat quinquennal, l'augurat et l'agonothésie des concours isthmiques et impériaux? : Ti(berio) Claudio P. f. Fab. Dinippo, IIvir(o), IIvir(o) quing(ennali), augur(i), sacerdoti victoriae 5
Britann(icae), trib(uno) mil(itum) leg(ionis) VI, annonae curatori,
agonothete Neroneon Caesareon et Isthmion et Caesareon, tribules tribus Atiae.
! CIL IN, 6101 : [- - - nave}s hostium depresse[rit - - - | - - - ceperit - - -] bello maritu[mo - - - | - - -Juma ad imperium afdiecerit - - - | - - -] secundum pont[em - - - I - - - qu - - -Jflum[- - - | - - -] marit[- - - | - - -]. J.-M. Roddaz, Agrippa, 179 ; I. Romeo, Agrippa, 95, rapproche l'inscription d'une statue supposée d' Agrippa, érigée dans le temple monoptére de Rome et d'Auguste sur l'acropole. A notre avis, le document pouvait se référer également aux victoires maritimes d'un général Romain de la basse époque républicaine honoré à Athenes.
? Voir supra, p. 186, n. 1. 3 Corinth VIIL2, 2-3 : Cn. Babbius Philinus | Neptuno sacr(um). Cf. M. Weber, Baldachine, 106-14 et 121.
* Corinth V111.3, 212, pl. 17. 5 Voir supra, p. 102. © Corinth V11L2, 86, ph. H. Stansbury, Levick, Claudius, 137-48.
Corinthian, 296. Pour l'expédition de l'empereur en Angleterre, voir B.
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MARIA KANTIREA
A Patras, le culte d'Artémis Laphria associé à la vénération d'Auguste fondateur fut desservi par une sacerd(os) Dianae Aug(ustae) Laphriae
et sac(erdos) Aug(usti).
Selon J. Herbillon, les
deux sacerdoces devaient avoir été exercés consécutivement et les titres de la dédicace sont dans l'ordre direct du cursus honorum, mais rien n'exclut, à notre avis, une accumulation simultanée de deux prétrises annuelles'. Une prétresse de Venus Augusta à Dymé desservait le culte de la déesse tutélaire par excellence de la dynastie julio-claudienne?. Les augustales dans les colonies et les municipes de l'Empire formaient un ordo défini selon des critères sociaux et économiques*. Les témoignages de leur existence dans les deux colonies de la province d'Achaie sont trés lacunaires et ils ne nous permettent pas d'avoir une idée plus précise de ces colléges, sauf que leurs membres provenaient principalement du milieu des
affranchis et qu'ils avaient comme centre de leurs activités religieuses la personne de l'empereur. A Corinthe, les augustales pouvaient agir collectivement, comme l'indique un sacrum offert à Auguste aprés 14 apr. J.-C.", alors que chacun des membres de l'association pouvait également honorer le prince à titre individuel’. L'attestation d'un aug(ustalis) Ti. Caesaris Aug(usti) signifie, peut-étre, que sous Tibére un nouveau collége d'augustaux fut créé ou que l'association adopta une appellation plus spécifique incluant le nom de l'empereur régnantf, Les témoignages épigraphiques des trois augustales connus de Patras du I” s. apr. J.-C. apportent plus de renseignements sur leur statut social, leurs moyens économiques et leurs bienfaits envers la colonie". Il s'agit de trois affranchis, dont Sex(tus) Aequanus Sex(ti) I(ibertus) Astius est attesté dans une épigramme funéraire", T(itus) Varius Secundus dans une inscription honorifique se référant à une donation à ses frais? et C. Varronius Syneros dans un autre document de méme caractére, mentionnant que son fils, C. Varronius Quir(ina) Verus, offrit à la colonie une construction en marbre?
Le róle des koina grecs dans l'organisation provinciale du culte impérial L'introduction du culte imperial dans les koina des Eleuthérolacones et des Béotiens sous Tibere et Caligula Un élément des plus importants de la politique impériale en Orient était le maintien des anciennes confédérations helléniques". Leur existence était considérée nécessaire non seulement ! Voir supra, pp. 99-100. J. Herbilion, Patras, 61.
? Voir supra, p. 101, n. 1. ? R. Duthoy, « Notes onomastiques sur les Augustales. Cognomina et indication de statut (avec XI tableaux) », AC 39 (1970) 88-105 ; id., « Recherches sur la répartition géographique et chronologique des termes sevir Augustalis, Augustalis et sevir dans l'Empire romain », Epigraphische Studien 11 (1976) 143-214 ; id., « Les Augustales », ANRW II, 16.2 (1978) 1245-1309 ; cf. 1. H. Oliver, « Gerusiae et Augustales », Historia 7 (1958) 472-96 ; S. E. Ostrow, « The Augustales in the Augustan Scheme », dans K. A. Raaflaub and M. Toher (éds), Between Republic and Empire. Interpretations of Augustus and his Principate (Berkeley-Los Angeles-Oxford 1990) 364-79.
* Corinth VIIL3, 53, pls 5 et 61 (base de statue circulaire de diamètre de 1,75 m, dressée sur trois gradins prés des rostra sur le forum) : [Divo A]ugus[to | sacrum, | au]gustales. Cf. Corinth VIIL3, 51 : [D]ivo [Au]gusto [sacrum]. J. M.
Höjte, Statue Bases, 250-51, n? 133. * Corinth VIIL3, 52, pl. 8 : [Divo A]ugus[to | sac]rum, | Cn. [Corneliu]s Speratus Aug(ustalis), | ob i[ustitia]m. Voir encore Corinth VIIL3, 69, pl. 7 (J. M. Höjte, Statue Bases, 250, n? 131): August[o sacrum], | Cn(aeus) Cn(aeus) Cn(aeus) [gentilicium] | Pius, Rom[ulus], | Mosch[us, ! d(e)] s(uis) p(ecuniis) [f(aciendum) c(uraverunt)]. * Corinth VIIL2, 77 : C(aio) Cispuleio 1 Q(uinti) Kiberto) Primo, aug(ustali) | Ti(beri) Caesaris Aug (usti), | C(aius)
Novius Felix, | d(ecreto) d(ecurionum). R. Duthoy, Epigraphische Studien 11 (1976) 193. ? Cf. R. Duthoy, Epigraphische Studien 11 (1976) 190 et 195 ; voir aussi, à cet égard, S. E. Ostrow, « Augustales along the Bay of Napies : a case for their early growth », Historia 34 (1985) 64-101. ® Achaie II, n? 145, pl. XXIX : Sex(to) Aequ[ano] | Sex(ti) Kiberto) Astio a[ug(ustali)], | nemo me lachrimet, [nemo] ! pectora plan[gat] | Anxius hic jaceo q[ui vixit] Il annis | set mihi de[fJuncto levi[t]er pre[cor ossa] | quiescant, | quatinus explevit n[atales ! fat]a dederunt. 9 Achaïe II, n° 50, pl. XI : T(itus) Varius Secundus augusta(lis) ob honorem, ! s(ua) p(ecunia). '? Achare II, n? 49, pl. XI: [C(aius)] Varronius | C(aii) Varroni Synl[e]rotis aug(ustalis) f(ilius) Quir(ina) i [VJerus, Varroniae Verae | [f]rater, aed(ilis), columnas ll {mJarm(oreas) XXXIV cum ornament(is) I d(e) s(uo) p(osuit). ‘Il est lieu commun dans les études historiographiques consacrées à la pénétration de Rome dans le monde grec, qu'après la prise de Corinthe en 146 av. J.-C., les Romains firent dissoudre les nombreux koina grecs, mais, par la suite, ils les laissérent se rétablir. Depuis l'époque de Sylla jusqu'à celle d' Auguste sur les inscriptions d'Olympie sont
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191
par les autorités romaines, qui se servaient de ces structures politiques pour mieux contröler l'administration provinciale, mais aussi par les cités grecques, en particulier les plus faibles, qui ne possédaient pas d'autres moyens pour se faire représenter aupres de l'empereur. Autrefois partenaires égaux des rois hellénistiques, les koina grecs, sous l'Empire, se laissaient dépouiller de leurs fonctions politiques proprement dites. Leurs activités se limitaient aux manifestations de loyauté envers les institutions romaines, notamment à travers l'organisation et la diffusion du culte impérial sur le plan provincial'. C'est exactement dans ce cadre fédéral que la vénération du prince fut introduite en Asie Mineure, lorsqu'en 29 av. J.-C. Auguste donna sa permission à la construction d'un temple de Rome et du divus Iulius à Ephése et d'un autre à Pergame dédié à Rome et à lui-méme ; un peu plus tard en Bithynie, des édifices analogues furent élevés à Nicée et à Nicomédie respectivement?. Mais, contrairement au développement du culte provincial en Asie Mineure appuyé sur un vaste programme édilitaire et cérémonial et sur un systéme sacerdotal élaboré, en Achaie, au moins pendant le I” s. apr. J.-C., les manifestations religieuses dans les koina étaient plutót rares. La premiére attestation connue se trouve dans la loi sacrée de Gytheion de 15 apr. J.-C., se référant à la célébration du culte dynastique par le koinon des Eleuthérolacones, dont le stratége, Chairon, assuma en méme temps la prétrise du prince : Χαίρωνος στρατηγοῦ xai ἱερέως θεοῦ Σεβαστοῦ Καίσαρος". Nous avons déjà mentionné que la libération de ces dix-huit petites villes au sud de la Laconie de la domination spartiate et la reconstitution de leur propre assemblée furent achevées gráce à l'intervention d'Auguste peu aprés 7 av. J.-C., lors de la chute de l'hégémon local, C. Iulius Euryclés). La lettre de réponse que Tibère adressa aux éphores et à la cité de Gytheion témoigne que le koinon avait envoyé un ambassadeur à Rome, Dec(i)mus Tyrannius Nicanor, pour communiquer au prince les honneurs cultuels votés en son honneur et en l'honneur de sa famille. L'institution du culte impérial après une rencontre des représentants provinciaux avec l'empereur était une pratique courante au début du principat. En effet, aprés la mort d'Auguste, plusieurs ambassades de tout l'Empire furent arrivées dans la capitale, en vue d'exprimer leurs condoléances à Tibère et le féliciter de son avénement". L'histoire se répéta en 37 apr. J.-C., à l'occasion de l'ascension de Caligula au pouvoir, lorsque des représentants des Béotiens, des Locriens, des Phocéens et des Eubéens de la Gréce centrale, ainsi que des Achéens du Péloponnése, furent arrivés à Argos, probablement le siège du koinon panhellénique, pour préter serment d'allégeance au nouvel empereur en présence du gouverneur de la province et pour participer aux festivités organisées par ce dernier. Les délégués avaient pour but final de se présenter devant le prince à Rome, afin de le féliciter pour son avénement et de lui communiquer les honneurs déjà votés pour lui : l'accomplissement des sacrifices publics et privés pour son salut, l'organisation des fétes et l'érection des statues. Les documents qui préservent ce témoignage sont deux lettres : l'une fut envoyée par le stratége des
attestés la plupart des koina qui existaient d'Achaie sous l'Empire, voir U. Kahrstedt, J. Deininger, Provenziallandtage, 88-91 ; 1974) 77-78 ; J. A. O. Larsen, Government, ! J. A. O. Larsen, Government, Sartre, Orient, 109-16.
pendant la période hellénistique. Pour les koina de la province romaine « Zwei Probleme im Kaiserzeitlichen Griechenland », SO 28 (1950) 66-75 ; Th. Shwertfeger, Der Achaiische Bund von 146 bis 27 vor. Chr. (Munich 106-109 ; id., « Roman Greece », 441-53.
122-24 ; J. Deininger, Provinziallandtage, 53-55 ; F. Millar, Emperor, 363-463 ; M.
? Dion Cassius, Histoire romaine, 50, 20.6-9. M. Sartre, Orient, 106-109. ? L. Robert, « Le culte de Caligula à Milet et ia province d'Asie », Hellenica VII (Paris 1949) 206-38 ; J. Deininger, Provinziallandtage, 37-50 ; S. R. F. Price, Rituals, passim, en particulier 249-74, oü il donne un catalogue des lieux du culte impérial ; M. D. Campanile, 1 sacerdoti del koinon d’Asia (I sec. a.C.-III sec. d.C.). Contributo allo studio della romanizzazione delle élites provinciali nell'Oriente greco (Pise 1994) 18-27 ; P. Herz, « Herrscherverehrung und lokale Festkultur im Osten des römischen Reiches (Kaiser/Agone) », dans H. Cancik et J. Rüpke (éds), Römische Reichsreligion und Privinzialreligion (Tübingen 1997) 239-64. * Appendice
Ia, n? 2a, ll. 33-34. Un autre stratége du koinon fut chargé de l'agonothésie des Kaisareia dans sa
patrie, qui pouvait être soit Gytheion, soit une autre ville appartenant à la confédération (IG V.1, 1167: Ἢ πόλις Ih Γυθεατῶν, | Δαμονικίδαν Ρούφου | στρατηγὸν τοῦ κοινοῦ τῶν Ἐλευθερολακώνων | καὶ ἀγωνοθέτην τῶν II ἐν τῇ πατρίδι Καισαρείων ! καὶ τὰ ἄλλα πάντα πολειϊτευσάμενον ἄριστα: τὸ ἀνάλωμα τὸν εἰς τὸν ἀνδριάντα ἐξωδίασεν | ἐκ τῶν ἰδίων Δαμαρχὶς II Μηνίου ñ γυνή). 5 Appendice Ia, n? 2a ; Pausanias, Laconie, 21.7. Voir supra pp. 65-66.
* Appendice Ib, n? 2b. ? Voir infra, p. 198.
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koina grecs aux archontes d'Acraiphia, dans laquelle étaient loués le zele et la piété qu'Epameinóndas fils d' Epameinóndas avait montrés envers le prince et sa patrie en acceptant de représenter à ses propres frais la ligue béotienne auprés des Panhellénes. Les honneurs exceptionnels conférés à l'évergéte local, qui fut l'intermédiaire entre sa ville et le koinon, en récompense de sa libéralité, traduisaient l'anxiété des cités de la région « de voir la Béotie se retirer de l'Assemblée panhellénique » et ils sont indicatifs de l'importance qu'une rencontre personnelle avec le nouvel empereur avait pour la vie politique locale'. L'autre lettre, qui date du 19 δοῦϊ 37 apr. J.-C., fut adressée par Caligula à la confédération panhellénique et elle fut transmise à ses magistrats par les ambassadeurs venus à Rome. Le prince accepta des honneurs cultuels votés pour lui en remerciant et en félicitant les koina grecs de leur zéle et de leur piété qu'ils avaient manifestés envers sa personne, mais il leur proposa de renoncer au plus grand nombre de statues et de se contenter de celles qui devaient étre consacrées dans les quatre sanctuaires panhelléniques, les épargnant ainsi des dépenses supplémentaires. Par la méme occasion, en se rappelant l'apparition de chacun des peuples grecs depuis des époques éloignées, il leur autorisa à maintenir leurs assemblées : xai μεμνημένος τῆς ἐκ παλαιῶν χρόνων
ἐπιφανείας ἑκάστου τῶν Ἑλληνικῶν δήμων ἐῶ ὑμᾶς συνισταμένους, La réponse impériale, qui constitue le dernier document connu attestant l'existence du koinon panhellénique, préserve l'écho de la participation de celui-ci aux manifestations de loyauté envers les institutions de l'Empire. En téte de cette confédération, qui devait étre une invention institutionnelle de l'époque de Tibére, se trouvait le secrétaire (γραμματεύς), qui présidait le conseil (συνέδριον), et l'assemblée représentative (σύνοδος). Comme le remarque, à juste titre, C. Muller, sa fonction était surtout politique et, dans ce sens, l'ambassade envoyée au prince constitua la seule instance, qui permettait aux provinciaux de conserver un moyen d'expression à Rome’. Si Epameinóndas n'avait pas accepté de les représenter, les Béotiens auraient risqué d'étre séparés des Panhellénes et, par conséquent, privés de toute existence diplomatique. Une assemblée du Péloponnése à vocation panhellénique : le koinon achéen et le développement du culte impérial sous Claude Vers le début du régne de Caligula, les koina grecs furent réorganisés. Cette démarche, qui semble avoir été soutenue par le proconsul de l’Achaïe de 35 à 44 apr. J.-C., P. Memmius Regulus', est attribuée par plusieurs savants à T. Statilius Timocrates. Le notable épidaurien, en sa qualité de premier stratége du koinon achéen aprés le transfert de la province sous le contróle sénatorial en 15 apr. J.-C., promut systématiquement la représentation des Achénens au sein de la grande confédération des Panhellénes, laquelle, suite à cette politique semble avoir été affaiblie sinon dissoute’. La ligue achéenne se développa progressivement en un rassemblement à vocation provinciale et elle n'abandonna jamais, par la suite, sa prétention à représenter la communauté grecque dans son ensemble, bien qu'elle n'ait couvert que le territoire du Péloponnése à l'exception des Eleuthérolacones. Ses membres exploitaient systématiquement l'ambiguité du nom de la province d'Achaie, qui coincidait avec l'appellation du koinon, en se qualifiant souvent des Παναχαιοί et des Πανέλληνες dans leurs décrets. La ligue des Achéens s'identifia donc à la province d’Achaïe en désignant un grand-prétre du culte impérial, qui incarnait l'adhésion de tous les Grecs aux institutions de l'Empire. C'était ainsi qu'au début du régne de Néron, C. Iulius Spartiaticus fut élu ἀρχιερεὺς θεῶν Σεβαστῶν xai γένους Σεβαστῶν ἐκ τοῦ κοινοῦ τῆς "Axatac διὰ βίου πρῶτος τῶν ἀπ᾽ αἰῶνος ou archiereus domus Aug(ustae) in perpetuum primus Acheon, selon la formule latine de sa titulature attestée sur une inscription de Corinthe°. La grand-prétrise de Spartiaticus constitue la première attestation de la nomination
! Appendice Ib, n? 3, ll. 61-70 ; cf. les mêmes termes dans l' Appendice Ib, n° 4, il. 38-44. ? Appendice Ib, n? 3, ll. 24-28, 30-33 et 28-29, respectivement. ? C. Müller, « Les débuts du culte impérial en Béotie », REG 110 (1997) xix-xxi.
* PIR? M : 468. 5 U. Kahrstedt, SO 28 (1950) 71 ; A. B. West, Corinth VIIL2, 30-31 ; J. A. O. Larsen, Government, 112-13 ; id., «Roman Greece », 450 ; J. H. Oliver, « Panachaeans and Panhellenes », Hesperia 47 (1978) 185-91 ; id., Historia 30
(1981) 415-16 ; A. J. S. Spawforth, ABSA 80 (1985) 253-54. $ Voir supra, pp. 77, n. 4 et 164, respectivement. L'épithéte πρῶτος ρΓίπμις avait ici une valeur chronologique ; cf. A. J. S. Spawforth, « C. Iulius Spartiaticus, “First of the Achaeans". A Correction », Hesperia 64 (1995) 225.
LES DIEUX AUGUSTES ET LEURS ADORATEURS
193
d'un ministre viager du culte collectif des divi, de l'empereur régnant et des membres de sa famille sur le plan provincial'. L'institution de ce sacerdoce contribua à l'augmentation du prestige de l'assemblée achéenne, alors que venait d'échouer la tentative d'une confédération panhellénique, dans laquelle le koinon avait d'ailleurs joué un róle prépondérant. Or, le
développement de la vénération de la domus Augusta coincida avec l'organisation du culte impérial à l'échelle provinciale. Pendant la méme période, le culte impérial s'était organisé également dans l'amphictyonie delphique, laquelle, à la différence du koinon achéen, comportait aussi des cités membres qui se trouvaient en dehors des limites de la province. La grand-prétrise était assumée habituellement par le plus haut fonctionnaire dans la hiérarchie de l'assemblée. Ainsi, en 54/55 apr. J.-C., P. Memmius Cleander était à la fois épiméléte des Amphictyons et prétre des Augustes : ἱερεὺς τῶν Σεβαστῶν xai ἐπιμελητὴς τοῦ κοινοῦ τῶν ᾿Αμφιχτυόνων, alors que, par la suite, deux autres épimélétes, Tib. Claudius Cleomachus de Nicopolis en 67 apr. J.-C. et T. Flavius Megaleinus entre 87 et 9] apr. J.-C., portaient aussi le titre du grand-prétre du culte impérial : ἀρχιερεὺς τῶν Σεβαστῶν xai ἐπιμελητὴς τοῦ κοινοῦ τῶν 'Auquavóvov.. Sauf ses responsabilités financières concernant le contröle de la caisse sacrée du sanctuaire de Delphes, l'épiméléte était le représentant principal de l'assemblée grecque auprés des autorités romaines, comme le montre
le cas de Megaleinus, qui servit d'intermédiaire entre l'Amphictyonie et l'empereur ou le proconsul
de
la province,
lors
de l'intervention
de
Domitien
dans
la tenue
de concours
pythiques?. De l'autre côté, le synédrion des Hellénes à Platées, qui élut en 61/62 apr. J.-C. le puissant Athénien, Tib. Claudius Novius, grand-prétre à vie de Néron et de Zeus Eleuthérios :
ἀρχιερεὺς Νέρωνος Κλαυδίου Καίσαρος Γερμανικοῦ καὶ Διὸς Ἐλευθερίου ἐκ τῶν Ἑλλήνων διὰ βίου, avait plutót le caractére d'un rassemblement panhellénique annuel et non d'une assemblée structurée et représentative comparable au koinon achéen ou à l'amphictyonie
deiphique‘. Une fois le lien établi entre les plus hautes fonctions fédérales et la grand-prétrise du culte impérial, on passa aisément à l'association de cette dernière à l'institution de l’helladarchie dès le début du IF. s. apr. J.-C. Pendant cette période, quatre grands-prétres du koinon achéen et deux épimélètes des Amphictyons portaient aussi le titre d'helladarque*. A l'origine de cette évolution du poste se trouve, à notre avis, la désignation de Spartiaticus comme « premier grand-prétre à vie des dieux Augustes et de la famille des Augustes (élu) par le koinon de l’Achaïe », titulature analogue, du point de vue institutionnel, à celle du premier helladarque connu, Cn. Cornelius Pulcher d'Epidaure sous Hadrien : « grand-prétre à vie de la Gréce et helladarque (élu) par le
koinon des Achéens »$.
! Dans les provinces occidentales, le titre équivalent de famen Augustorum comportait la méme notion du cuite dynastique (D. Fishwick, ICLW L2, 269-81). En Asie Mineure, le grand-prétre provincial de Rome et d'Auguste était également le plus haut magistrat des koina locaux (D. Magie, RRAM, 531-36 ; M. D. Campanile, op. cit., passim ; voir aussi F. Millar, Emperor, 385-94).
? Voir supra, p. 78, n. 4. 3 Voir supra, pp. 155-56. F. Lefèvre, Amphictionie, 128 ; P. Sànchez, Amphictionie, 446-48. Pour la date de son épimélésie, voir B. Puech, Topoi 8 (1998) 263-64. * Voir supra, p. 176, n. 2 ; J. H. Oliver, GRBS 14 (1973) 391 ; B. Puech, REA 85 (1983) 24-25. * F. Stähelin, RE 8.1 (1912) cols 97-98, s.v. Helladarchai ; B. Puech, « Grands-prétres et helladarques d'Achaie ». REA 85 (1983) 15-43, discute la relation entre les deux institutions et établit une liste, par ordre chronologique, des
grands-prêtres qui étaient aussi helladarques. 6 IG IV 1600 (Corinth VIIL.1, 80): ἀρχιερεὺς τῆς Ἑλλάδος xai £AXaóágync ἀπὸ τοῦ κοινοῦ τῶν ᾿Αχαιῶν συνεδρίου διά βίου; voir aussi Corinth VIIL1, 81; Corinth VIIL3, 138: [£]AXaóáQxn[c κ)αὶ ἀρχιερεὺς [αὐτοκράτορος Καίσαρος Τ]ραϊανοῦ ᾿Αδ[ριαν)οῦ Σεβαστοῦ ἀπὸ to? κοινοῦ τ]ῶν ᾿Αχαιῶ(ν συνεδρίου διὰ βίου] ;
Corinth VIIL2, 71 : [- - - archieri - - - iJani A(ugusti et domus August]ae in perpetu[um). A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 302-305, n? 228.
CONCLUSION Le caractére du culte impérial en Achaie La vénération des souverains — rois hellénistiques et empereurs romains — était principalement une expression politique, qui parvint à se faire incorporer dans la religion polythéiste de l'Antiquité en utilisant de formules propres à ce systeme cultuel. S'appuyant sur les rares cultes royaux et romains de la basse époque hellénistique, qui dérivaient de l'institution de l'évergésie, les cités de la Gréce, épuisées par de longues guerres civiles du I* s. av. J.-C., saluérent en Octavien le nouveau bienfaiteur et sauveur, qui venait succéder éventuellement au Grand Pompée, à Jules César et à Marc Antoine. Néanmoins, la fondation de l'Empire par Auguste en 27 av. J.-C., indépendamment de ce qu'elle symbolisait pour les Romains!, signifiait pour les provinciaux, l'installation d'un seul homme — le prince — à la téte de l'Etat. Ainsi, les honneurs rendus alors au premier empereur répondaient à l'idéologie officielle, qui le voulait restitutor rei publicae et pacator orbis, et, en méme temps, ils traduisaient la gratitude des cités grecques envers leur propre σωτῆρα xai εὐεργέτην. L'introduction du culte impérial en Achaïe ressortit exactement à cette interaction fructueuse entre les traditions honorifiques grecques et l'idéologie romaine. Dans cette optique, la religion locale put influencer la naissance et le développement de la vénération du prince, dans la mesure oü elle servait de cadre à la sacralisation de son pouvoir cosmique et à l'intégration de celui-ci dans le discours cultuel des cités grecques. L'utilisation des rites empruntés aux cultes des dieux traditionnels et des symboles sacrés, qui relevaient de la mémoire collective du passé, contribua à définir la place des monarques — nouveaux dieux — dans un systéme de valeurs hiérarchique. Or, la conception par les Hellénes de certains aspects du principat, portant, en particulier, sur la souveraineté supréme de l'empereur victorieux et sur son röle de sauveur, fondateur et libérateur, se réalisa surtout à travers ses assimilations à Apollon et à Zeus. Le grand retentissement que l'apollinisme augustéen trouva à Athénes, à Epidaure et dans les cités béotiennes reposait sur la popularité d' Apollon dans ces régions, dont le culte servit de modéle à l'incorporation du prince dans le panthéon local. Les aspects joviens, dont la vénération du premier empereur se para presque simultanément, se prétent à de constatations analogues. Véhiculée initialement par les auteurs et les artistes de l'époque, l'assimilation du prince au plus grand dieu panhellénique et romain traduisait librement l'idéologie officielle relative à la domination de Rome, mais, par la suite, elle emprunta certains éléments au culte grec du dieu à connotations politiques, dont l'exemple le plus révélateur est l'hommage rendu à Néron Zeus Eleuthérios à l'occasion de la proclamation de la libération de l’Achaïe. Athènes, une cité parmi les plus romanisées, procéda méme à une transformation architecturale de l'agora et de l'Acropole, en faisant introduire des monuments de divinités extérieures, comme Arès/Mars et Hestia/Vesta respectivement, en vue d'imiter de plus pres la topographie sacrée de Rome et de répondre ainsi aux prétentions dynastiques de la famille régnante. Outre ces modifications, qui dérivaient d'un modele cultuel préétabli, il était également tentant dans chaque cité d'associer les empereurs et les membres de leur famille aux dieux locaux. La sélection soigneuse de ces divinités et le contexte édilitaire de leurs cultes est révélateurs des directions politiques du culte impérial : dieux fondateurs et patróoi émergeant de mythes et de légendes relatifs à la fondation, à la libération ou à la protection de la cité, et déesses poliades et tutélaires, liées étroitement aux institutions civiques. L'assimilation de Livie à Athena Boulaia et de Claude à Apollon Patrôos sur l'agora d’Athenes, celle de Livie et de Flavia Domitilla à Tyché des cités de Gytheion et de Tanagra respectivement, l'association du culte d'Artémis Laphria Augusta à celui du héros indigéne Eurypylos sur l'acropole de Patras, sont quelques exemples explicites de l'entrée des personnages impériaux dans le quotidien politico-religieux local. De l'autre côté, la diversité architecturale des monuments consacrés au
! F. Jacques et J. Scheid, Rome et l'Empire, 1-46.
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prince et la réutilisation d'anciens temples et d'autres édifices de formes diverses et de fonctions multiples est évidente et compréhensible, dans la mesure oü la présence impériale avait tendance à s'approprier et enfin à dominer sur l'espace sacré et profane grec. La raison d'étre du culte impérial ne se limitait pas à persuader les sujets de la nature divine des leurs maitres — en effet, un pseudo-probléme, auquel la bibliographie la plus ancienne a accordé une grande importance —, mais elle consistait, surtout, à véhiculer, d'une maniére beaucoup plus subtile que le monnayage, les idées par excellence sur lesquelles le prince fonda le support moral de sa légitimation, et par conséquent, à dissimuler, sous une forme civique, la nécessité historique de ce type de monarchie. Or, l'aspect le plus caractéristique du systéme honorifique impérial fut la coexistence de l'hommage civique et de la vénération cultuelle. L'accomplissement de deux types des sacrifices, ceux qui étaient offerts aux dieux pour le salut des empereurs et ceux qui s'adressaient aux empereurs en tant que dieux, reflétait la bipolarité de la nature du prince — autant divine qu'humaine — et le double caractére de son pouvoir — dominus et deus — dans le monde grec. Etant dans ses principes une expression politique sous une forme religieuse, ou, vice versa, un acte religieux marqué par un discours politique manifeste, le culte impérial s'était développé dans les centres urbains, en particulier sur l'agora et l'acropole, ainsi que dans les sanctuaires. La cité avec ses institutions était omniprésente : les archontes et le peuple votaient les décrets honorifiques et les lois sacrées, participaient aux fétes et aux processions, assistaient aux sacrifices et aux concours, figuraient comme dédicants de statues, d'autels et de temples, qu'ils décidérent de faire élever presque obligatoirement dans les lieux publics. Dans le contexte de la vie religieuse autour des sanctuaires, le culte impérial se manifestait principalement sous deux formes différentes : consécration des monuments et célébration des jeux. La premiére manifestation concernait en particulier les grands sanctuaires d'Olympie et de Delphes, tandis que la plupart des autres étaient utilisés comme de lieux de célébration des concours impériaux associés aux fétes grecques traditionnelles, dont l'exemple le plus charactéristique, quoique assez surprenant, est fourni par le sanctuaire de Poseidon à l'Isthme. Placé depuis le début de l’Empire sous le patronage de la colonie romaine de Corinthe et capitale de la province, le sanctuaire devint incontestablement tous les quatre ans le lieu le plus populaire de l'adoration des Césars en Achaïe. L'association, depuis l'époque d'Auguste déjà, des concours impériaux aux anciens jeux grecs — Isthmia Kaisareia à Corinthe, Apolloneia Asclépieia Kaisareia à Epidaure, Erôtideia Sébasta et Mouseia Kaisareia à Thespies, Ptoia Kaisareia à Acraiphia, pour ne citer que les mieux attestés — et l'organisation du culte dynastique à l'échelle provinciale à partir du régne de Claude plagaient le prince et les membres de la domus Augusta au centre de tous les grands rassemblements grecs. Dans ce contexte, le róle des élites locales avait une signification multiple, autant du point de vue du pouvoir romain que de celui des provinciaux. Les notables grecs constituaient une catégorie particuliere d' « intermédiaires culturels » entre les dieux, les empereurs et les sujets. L’introduction du culte impérial dans plusieurs cités de l’Achaïe par le biais de celui des dieux locaux, dont les principaux organisateurs étaient des familles éminentes, révéle jusqu'à quel point et de quelle façon celles-ci pouvaient se servir des anciennes pratiques cultuelles et de leurs propres traditions ancestrales, non seulement pour incorporer le prince dans le panthéon local, mais encore pour faire orienter sa vénération en la faisant partie intégrante de la vie religieuse de la société. En outre, la structure du culte impérial leur donnait l'occasion de consolider leur pouvoir en utilisant les moyens économiques qu'ils possédaient et l'estime générale dont ils jouissaient pour montrer leur générosité en assumant l'organisation de fétes splendides et d'agonothésies onéreuses et, particuliérement, en faisant banqueter le peuple. L'aristocratie grecque représentait la seule classe sociale qui pouvait assurer la continuité de la vénération des Augustes et, par conséquent, garantir la manifestation par excellence des signes extérieurs du loyalisme aux institutions de l'Empire et de l'obéissance politique. Faisant partie du cursus honorum local de ces Grecs ambitieux, l'accumulation des postes religieux impériaux constituait, parallèlement à l'obtention du droit de cité, la première étape de leur romanisation. Ce statut au sein de leur ville promettait à nombreux d'entre eux l'ascension dans la hiérarchie sociale et, souvent, à leurs descendants la poursuite d'une carriére équestre ou sénatoriale et leur participation à l'administration romaine.
CONCLUSION Les θεοὶ Σεβαστοί en Grèce et les divi
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à Rome et en Occident de l’Empire
Etant donné que le culte impérial devint progressivement une sorte de « religion officielle » de l'Etat romain, peut-être le seul « concurrent » du Christianisme vers la fin de l'Antiquité, nous considérons utile dans le cadre de cet épilogue d'envisager son développement en Achaïe par rapport à son évolution dans l'Occident de l'Empire. Tout d'abord, il faut souligner que, malgré la différence de son introduction en Gréce métropolitaine et en Asie Mineure, le culte impérial apparait en général comme un phenomene assez homogene dans le monde hellénophone. Nous pouvons également constater un point commun avec sa naissance à Rome et dans les provinces occidentales : la vénération de l'empereur dépendait le plus souvent d'une initiative des sujets, ou plutót des cités autonomes, et non d'un décret officiel provenant de la capitale. Le prince ne se faisait pas adorer, il se laissait adorer. Certes, nous ne pouvons pas exclure le röle indirect ou discret de l'empereur lui-méme à travers ses représentants, c'est-àdire le proconsul de la province et d'autres magistrats romains, comme l'atteste l'intervention de Drusus l'Ancien dans les Trois Gaules', du proconsul P. Fabius Maximus dans la province d'Asie et du questeur C. Cornelius Scipio à Messéne. Mais, en général, c'étaient les cités qui envoyaient leurs délégués à Rome pour faire savoir au prince leur intention de lui rendre un hommage de caractére cultuel et pour lui en demander l'autorisation. En effet, l'institution de sa vénération était un acte politique, dont le retentissement touchait plusieurs domaines de la vie civique et sociale des populations de l'Empire. Ses manifestations avaient lieu dans les cités les plus importantes, ainsi que dans le cadre institutionnel des koina ou concilia avec l'approbation des magistrats locaux, alors que son financement était habituellement assuré par des riches
particuliers?.
Neanmoins, nous remarquons aussi des aspects differents, dont les plus importants, sont, ä notre avis, au nombre de deux. Le premier résulte de notre étude. Contairement à l'Orient, oü le prince était incorporé à tel point dans le panthéon traditionnel qu'on ne peut pas dissocier son adoration du contexte religieux local, en Occident cette interdépendance est moins évidente". Le deuxiéme concerne le culte des divi. La vénération des personnes de leur vivant, souverains ou grands évergètes, était un phénomène religieux commun en Orient. Quoique à la fin du IV* s. av. J.-C., les Grecs avaient envisagé avec scepticisme, sinon avec ironie, les prétentions divines d'Alexandre le Grand, il est certain qu'au début de l'Empire la méme idée portant sur l'octroi d'un hommage cultuel à Auguste ne leur posait aucun obstacle religieux ou éthique. En revanche, à Rome et dans les pays occidentaux, qui imitaient plus fidélement l'organisation politique et les habitudes rituelles de la capitale, le culte des personnages de leur vivant était une pratique étrange. Toute la politique subtile d' Auguste, consistant à fonder sa monarchie sur la divinisation de Jules César, illustre que ce fut plutôt à travers sa parenté divine que lui-même put accéder à l'apothéose tout en légitimant son pouvoir. Le premier empereur se sentait obligé de renoncer poliment à des honneurs exceptionnels, un exemple que, par la suite, suivirent ses successeurs. Or, à l'instar de son pére adoptif, il ne devint dieu qu'aprés sa mort et tous les indices démontrent que ce fut seulement à titre posthume qu'il regut un culte officiel à Rome et dans les provinces occidentales^. A la différence de ces régions, oü la question sur la nature divine des empereurs semble avoir été résolue de cette maniére, les attitudes des populations orientales à l'égard de la personne du prince, à la fois humaine, sacrée et divine, restaient toujours ambivalentes, mais pas contradictoires. Pour les considérations de ce genre, le langage utilisé pour désigner un empereur ou un membre de la domus Augusta contribue à la compréhension des formules honorifiques et du comportement politique, mais elle ne donne pas une idée globale et uniforme de la maniére dont les Grecs s'apercevaient de la nature de leurs nouveaux maîtres et du caractère de leur pouvoir. Il est bien connu que depuis l'apothéose officielle de Jules César en 42 av. J.-C., sinon depuis une date encore plus haute, le vocabulaire religieux des sociétés anciennes fut enrichi d'un nouveau terme, celui de divus, qui, dans les textes de langue grecque, s'était traduit par son ! D. Fishwick,
ICLW
L1, 97-130.
* J. A. O. Larsen, Government, 126-44. ? D. Fishwick,
ANRW II, 16.2 (1978) 1201-53.
* F. Jacques et J. Scheid, Rome et l'Empire, 122-24 ; J. Scheid, Romulus, 417-26 ; D. Fishwick, ANRW (1978) 1204-10 ; I. Gradel, Emperor Worship, 261-371.
II, 16.2
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équivalent θεός. Néanmoins, les deux termes n'étaient pas identiques. La différence repose sur le fait qu'au moment oü le mot θεός fut appliqué pour reproduire le titre divus, il possédait déjà une longue tradition dans la vénération hellénistique des souverains. Or, son emploi n'avait pas partout la méme valeur, puisque selon le caractére du document et le contexte linguistique et cultuel, il pouvait correspondre au divus et, dans ce cas, il reflétait la décision politique du sénat romain de consacrer un certain empereur ou un membre de sa famille, mais il pouvait également revêtir les nuances du vocabulaire de l’évergétisme grec dérivant notamment du culte des rois et des grands bienfaiteurs. A la différence de Rome et des régions occidentales de l'Empire, oü, au moins au début du principat, les divi étaient tous des membres de la domus Augusta défunts et apothéosés, auxquels on rendait un culte officiel et solennel, dans les régions hellénophones, en l'occurrence en Achaie, le titre θεός, accompagné habituellement des honneurs divins, s'adressait plutót aux empereurs vivants qu'aux divi. Cette constatation illustre le fait que le culte impérial en Achaie tirait ses origines de la tradition de l'évergétisme, qui devint plus explicite si l'on compare les attitudes de diverses populations de l'Empire au lendemain de la mort d'Auguste en 14 apr. J.-C., lorsque plusieurs ambassades furent envoyées à Rome pour exprimer à Tibére leurs condoléances et pour le féliciter pour son avénement. Suite à une telle délégation, les magistrats des provinces de Tarraconaise et de Lusitanie obtinrent la permission du prince de faire construire des temples du divus Augustus, ce qui marqua d'ailleurs l'introduction du culte provincial dans les capitales de Tarragone et d'Emerita respectivement'.
En revanche, en Achaïe, sauf les colonies romaines de Corinthe et de Patras, ainsi que la communauté italienne des negotiatores de Thespies, qui accordérent un hommage posthume au divus Augustus, les autres unités politiques semblent avoir été plutót intéressées à l'ascension de Tibére au pouvoir. Ainsi, les représentants du koinon des Eleuthérolacones et de la cité de Messéne, qui arrivérent dans la capitale à cette méme occasion, annoncérent au nouvel empereur l'institution du culte dynastique, liant, dans les rites, Auguste apothéosé au prince régnant, à Livie et à d'autres membres de la domus Augusta. Le refus courtois que Tibére opposa
à l'initiative des Eleuthérolacones de lui addresser des honneurs divins s'inscrivait dans le cadre de la politique conservatrice à l'égard des manifestations excessives du culte impérial, préconisée, d'ailleurs, par le fondateur du principat. Cependant, il est certain que le deuxième empereur recut de son vivant une vénération autant en Gréce, notamment à Gytheion, à Messène et à Athènes, qu'en Asie Mineure, où un temple somptueux lui fut consacré, ainsi qu'à Livie et au sénat romain’. Mais, le fondement de la restauration de la Respublica par Auguste dictait à ses successeurs l'adoption d'une attitude distincte entre l'Orient et l'Occident. Lorsqu'en 25 apr. J.-C. une délégation de la province de Bétique demanda à Tibére la permission de faire édifier un temple qui lui serait dédié ainsi qu'à sa mére Livie, sur le modele de celui que le koinon de l'Asie avait construit, l'empereur refusa cette proposition’. Le précédent de la Tarraconaise et de la Lusitanie imposait que le culte impérial provincial en Occident ne devait inclure que les membres défunts de la maison des Césars, les divi. Au fur et à mesure du développement du culte dynastique en Gréce, qui fut établi définitivement sous Claude, la vénération des Augustes s'aligna, à un certain degré, sur celle des autres provinces de l'Empire. Sans jamais quitter son cadre principal d'évergétisme, elle se cristallisa dans l'idéologie dynastique. Désormais, elle s'adressait moins à un seul empereur ou à un membre de sa famille, mais collectivement à la domus Augusta. La diversité de la titulature grecque et latine du premier grand-prétre provincial connu de l’Achaïe, C. Iulius Spartiaticus, montre que, sous la dénomination générale des Σεβαστοί, il fallait comprendre indifféremment le prince, ses prédécesseurs et les membres de sa maison. Toutefois, à la différence des documents de langue latine, dans lesquels un prétre divorum Augustorum ne pouvait normalement desservir que le culte des divi, aucune distinction importante n'était faite en Achaïe entre les empereurs régnants, ceux défunts et ceux qui avaient requ officiellement l'apothéose. Le mot θεός étant
! R. Etienne, Culte impérial, 405-15 ; D. Fishwick, ICLW 1.1, 154-58 ; F. Millar, Emperor, 375-85. * Tacite, Annales, 4, 15.3 : decrevere Asiae urbes templum Tiberio matrique eius ac senatui. Et permissum statuere. ? Tacite, Annales, 4, 38.1 : Ego me, patres conscripti, mortalem esse et hominum officia fungi satisque habere si locum principem impleam et vos testor et meminisse posteros volo. R. Etienne, Culte impérial, 415-16.
* D. Fishwick,
ANRW II, 16.2 (1978) 1210-15, fig. 3 ; id., ICLW 1.1, 150-58.
CONCLUSION
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déjà appliqué pour les empereurs de leur vivant, il n'existait pas un autre titre plus haut ou plus sacré pour désigner les empereurs divinisés. La multiplicité des formules honorifiques et des manifestations cultuelles à l'égard des empereurs et des membres de leur famille enrichit la religion gréco-romaine d'un nouvel aspect, le culte du monarque. Les Romains avaient dû explorer pendant le dernier siècle de la: République diverses voies symboliques pour inscrire consciemment le prince entre les dieux et les hommes. S'appuyant sur leur longue tradition hellénistique du culte des souverains, les Grecs se servaient des modéles et des pratiques rituels déjà existants pour placer leurs nouveaux maítres dans une hiérarchie honorifique, tout en apportant un contrepoids aux héros des religions polythéistes et, plus tard, aux saints chrétiens : le prince, de son vivant, dans le monde
hellénophone, pouvait étre à la fois ou, selon les circonstances, homme et dieu.
APPENDICES
APPENDICE IA Décrets et lois sacrées concernant l'institution et l'organisation du culte impérial 1. Décret d'Athénes concernant la célébration de l'anniversaire d'Auguste (Planche VII) Trois fragments non jointifs d'une plaque de marbre pentélique. Le frg. a (l. 0,27 m; ἢ. 0,30 m ; ép. 0,10 m) a été trouvé dans la bibliothéque d'Hadrien, les frgs b (h. 0,03 m ; 1. 020 m ; ép. 0,09 m) et c (ἢ. 0,10 m; I. 0,07 m; ép. 0,05 m) ont été découverts sur l'agora. Ecriture en stoichedôn. IG IF 1071 (frg. a); lecture améliorée et restitution des cinq premières lignes par P. Graindor, RBPh 1 (1922) 434-40, avec commentaire (id., Athénes I, 25-30) ; édition révisée et commentée par G. A. Stamires, Hesperia 26 (1957) 260-65, n? 98, pl. 63, avec l'adjonction des frgs b et c. 20/19 av. J.-C. frg. a
5
[ἔδοξεν τῆι BovA m]: Αἰαντὶς é[xputáveve, ... 5... &-] [γραμμάτενε, ..*. ‚Jos ἐπεστάτίει, .....°.... ἦρχε]: [’Avtinatgog vac ] ᾿Αντιπάτρου vac Φλ[υεὺς vac εἶπε]" [ὁπόσα μὲν πρ]ότερον ἐψηφίσατο ὁ ó[finoc αὐτοκράτ- -] [oot Καίσα]ρι Σεβαστῶι πράττεσθαίι....... ἧνννςς ] [....7.... Ἰων ταῖς ἕναις τιμαῖς [...... ^...... ] LL. 3... Jetot vac τὴν μὲν δωδεκάτί[ην Βοπδρομιῶν-] [ος Καίσαρος) γενέθλιον ἑορτάζει[ν θυσίαις καθά-]} [περ τῶι ᾿Από]λλωνι τὴν ἑβδόμην ἱερ[ὰἀν νομίζομεν
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[..... 9... ]Jov εἰσὶ δημοτελεῖς F [......12...... ] [....3....] vac παρόντων μὲν [. ........ B,........ ] [...°...xaßlepoüveelg............ dE ] [..... °....Povtasl............ nn ]
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204
MARIA KANTIREA
2a. Loi sacrée de Gytheion concernant le culte de la domus Augusta Stéle de pierre locale (l. 0,70 m; ἢ. 0,64 m ; ép. 0,15 m), trouvée à l'est du théâtre de Gytheion. S. B. Kougéas, Ἑλληνικά 1 (1928) 16-38, fig. 4 (AE 1929, 99) ; E. Kornemann, Documente, 8-10, n? 3, et 20-31, Abb. 3; H. Seyrig, « Inscriptions de Gythion », RA 29 (1929) 84-106, en particulier 84-101, avec traduction et commentaire ; L. Wenger, « Griechische Inschriften zum Kaiserkult und zum Grabrecht », ZRG 49 (1929) 308-27 (SEG 11 [1954] 923 ; V. Ehrenberg et Α. H. M. Jones, Documents, 87-89, n? 102a ; J. H. Oliver, Constitutions, 58-65, n? 15).
15 apr. J.-C. [ἐπὶ μὲν τὴν πρώτην θεοῦ Σεβαστοῦ Kaiolagos τοῦ πατρός, ἐπὶ δὲ τὴν ἐκ δ[ε]ξιῷ [ν] [δευτέραν Ἰουλίας τῆς ΣεβαἸστῆς, ἐπὶ δὲ τὴν τρίτην Αὐτοκράτορος Τιβερίου Καίσαρος τοῦ Σεβαστοῦ, τὰς εἰκόνας παρεχούσης αὐτῷ τῆς πόλεως. Προτιθέσίθω]) 5 [δὲ κ]αὶ τράπεζα ὑπ᾽ αὐτοῦ ἐν μέσῳ τῷ θεάτρῳ καὶ θυμιατήριον ἐπικείσθω xa[i] [ἐπιϊθυέτωσαν πρὶν εἰσιέναι τὰ ἀκροάματα ὑπὲρ τῆς τῶν ἡγεμόνων σωτηρία[ς]
οἵ τε σύνεδροι καὶ αἱ συναρχίαν πᾶσαι. ᾿Αγέτω δὲ τὴν μὲν πρώτην ἡμέραν θεοῦ Καίσί[α-] ρος θεοῦ υἱοῦ Σεβαστοῦ Σωτῆρος Ἐλευθερίου, τὴν δὲ δευτέραν Αὐτοκράτορος [Τι-] Beoiov Καίσαρος Σεβαστοῦ καὶ πατρὸς τῆς πατρίδος, τὴν δὲ τρίτην Ἰουλίας Σεβαστῇ[ς] 10 τῆς τοῦ ἔθνους καὶ πόλεως ἡμῶν Τύχης, τὴν δὲ τετάρτην Γερμανικοῦ Καίσαρος τῆς N[C-] xn, τὴν δὲ πέμπτην Δρούσου Καίσαρος τῆς ᾿Αφροδείτης, τὴν δὲ ἕκτην Τίτου Koïvxtio[u] φλαμενίνου καὶ ἐπιμελείσθω τῆς τῶν ἀγωνιζομένων εὐκοσμίας. Φερέ(ρε)τω δὲ καὶ πάσης τῆς μισθώσεως τῶν ἀκροαμάτων «καὶ» τῆς διοικήσεως τῶν ἱερῶν χρημάτων τὸν λόγον τῇ πόλει) μετὰ τὸν ἀγῶνα τῇ πρώτῃ ἐκκλησίᾳ" κἂν εὑρεθῆ νενοσφισμένος ἢ ψευδῶς λογογραφῶν
15 χθείς, μηκέτι μηδεμίαν ἀρχὴν ἀρξάτω xai fi οὐσία αὐτοῦ δημευέσθω. Ὧν δ᾽ ἄν ποτε
ἐξελεῖγ-]
δημευθῇ τὰ ὄντα, ταῦτα «τὰ» χρήματα ἱερὰ ἔστω καὶ ἐξ αὑτῶν προσκοσμήματα ὑπὸ τῶν κατ᾽ ἔτος ἀρχόντων xaaoxe[v-]
atéo8o. Ἐξέστω δὲ τῷ βουλομένῳ Γυθεατῶν παντὶ περὶ τῶν ἱερῶν ἐκδικεῖν χρημάτων
ἀθῴω ó[v-] τι. Ἐπεισαγέτω δὲ ὁ ἀγορᾳνόμος μετὰ τὸ τὰς τῶν θεῶν καὶ ἡγεμόνων ἡμέρας τελέσαι τῶν
:-
θυ-
μελικῶν ἀγώνων ἄλλαϊίς δύ]ο ἡμέρας τὰ ἀκροάματα, μίαν μὲν εἰς μνήμην Γαΐου Ἰουλίου Edovxkéou(c] 20 εὐεργέτου τοῦ ἔθνους καὶ τῆς πόλεως ἡμῶν ἐν πολλοῖς γενομένου, δευτέραν δὲ εἰς τειμὴν
Γᾳtov Ἰουλίου Λάκωνος κηδεμόνος τῆς τοῦ ἔθνους καὶ τῆς πόλεως ἡμῶν φυλακῆς καὶ
σωτηρίας] ὄντος. ᾿Αγέτω δὲ τοὺς ἀγῶνας ἀπὸ τῆς θεοῦ ἐν αἷς ἂν fi δυνατὸν ἡμέραις αὐτῷι: ὅταν δὲ τῆς ἀρχῆς ἐξίῃ, παραδιδότω τῷ ἀντιτυνχάνοντι ἀγορανόμωι διὰ γραφῆς δημοσίας τὰ εἰς τοὺς
j
ἀγῶνας xonloth-] Qua πάντα xai λαμβανέτω(ι) χειρόγραφον παρὰ τοῦ παραλαβόντος fi πόλις. Ὅταν ὁ
j
ἀγορανόμος tov[c]
25 [ἀγῶϊ]νας ἄγῃ τοὺς θυμελικούς, πομπὴν στελλέτω ἐκ τοῦ ἱεροῦ τοῦ ᾿Ασχληπιοῦ καὶ τῆς
“Yyeialc], πομπευόντων τῶν TE ἐφήβων καὶ τῶν νέων πάντων καὶ τῶν ἄλλων πολειτῶν ἐστεμμένων
δάφγίης] στεφάνοις καὶ λευκὰ ἀμπεχομένκεω»ν: συμπομπευέτωσαν δὲ καὶ αἱ ἱεραὶ κόραι καὶ αἱ γυναῖκες ἐν
[τ]αῖς ἱεραῖς ἐσθῆσιν. Ὅταν δὲ ἐπὶ τὸ Καισάρηον à πομπὴ παραγένηται, θυέτωσαν οἱ ἔφοροι ταῦ[ρον ὑπὲρ τῆς τῶν ἡγεμόνων καὶ θεῶν σωτηρίας καὶ ἀϊδίου τῆς ἡγεμονίας αὐτῶν διαμονῆς xali]
APPENDICES
205
30 [θ]ύσαντες ἐπανανκασάτωσαν τά te φιδείτια xai τὰς συναρχίας ἐν ἀγορᾷ θυσιάσαι. Εἰ δὲ ἢ
μὴ τε[λ]έσουσιν τὴν πομπὴν ἢ μὴ θύσουσιν ἢ θύσαντες μὴ ἐπανανκάσουσι θυσιάζειν ἐν ἀγορᾷ τὰ [φ]ιδείτια καὶ τὰς συναρχίας, ἐκτεισάτωσαν ἱερὰς τοῖς θεοῖς δραχμὰς δισχιλίας. Ἐξέστω
δὲ τῶι βουλομένῳ Γυθεατῶν κατηγορεῖν αὐτῶν. Οἱ ἔφοροι οἱ ἐπὶ Χαίρωνος στρατηγοῦ καὶ ἱερέως θεoù Σεβαστοῦ Καίσαρος οἱ περὶ Τερέντιον Βιάδαν ἐγδότωσαν τρεῖς γραπτὰς εἰκόνας τοῦ
θε35 o0 Σεβαστοῦ καὶ Ἰουλίας τῆς Σεβαστῆς καὶ Τιβερίου Καίσαρος τοῦ Σεβαστοῦ καὶ τὰ διὰ
θέατρον ἴκρια τῷ χορῷ καὶ θύρας μιμικὰς τέσσερας καὶ τῇ συνφωνίᾳ ὑποπόδια. Στησάτωσαν δὲ καὶ στήÀnv λιθίνην χαράξαντες εἰς αὑτὴν τὸν ἱερὸν νόμον xai εἰς τὰ δημόσια δὲ γραμματοφυλάκια θέτω-
σαν ἀγτίγραφον τοῦ ἱεροῦ νόμου, ἵνα καὶ ἐν δημοσίωι καὶ ἐν ὑπαίθρῳ καὶ πᾶσιν ἐν φανερῷ κείμενος ὁ νόμος [διηνε]κῆ τὴν τοῦ δήμου τοῦ Γυθεατῶν εὐχαριστίαν εἰς (0) τοὺς ἡγεμόνας παρέχῃ
πᾶσιν ἀνθρώ40 ποις. Εἰ δὲ ἢ μὴ ἐνχαράξουσι τοῦτον τὸν νόμον ἢ μὴ ἀναθήσουσιν τὴν στήλην πρὸ τοῦ
ναοῦ ἢ μὴ γρα[ψουσι τὸ ἀντίγραφον - - -]. Ll. 1-3: [- - - τιθέτω 6 ἀγορανόμος τρεῖς βάσεις, καὶ εἰκόνας] ἐπιτιθέτω [ἐπὶ μὲν τὴν | κατὰ μέσον
χειμένην θεοῦ Σεβαστοῦ Κα]ίσαρος τοῦ πατρός, ἐπὶ δὲ τὴν ἐκ δε]ξιᾶ(ς Σεβαϊστῆς H. Seyrig ; apparat critique : J. H. Oliver.
| κειμένην Ἰουλίας
τῆς
2b. Lettre de Tibére aux Gythéates Stéle de pierre locale (1. 0,79 m; ἢ. 0,45 m ; ép. 0,07 m), trouvée à l'est du théâtre. Les premieres lignes du document appartiennent à la fin de la loi sacrée (voir ci-dessus). S. B. Kougéas, Ἑλληνικά 1 (1928) 38-43, fig. 5 (AE 1929, 100) ; E. Kornemann, Documente, 6-7, n° 2, et 16-20, Abb. 2 (R. Herzog, ZRG 50 [1930] 628-33, restitue les Il. 4-10 avec commentaire) ; H. Seyrig, « Inscriptions de Gythion », RA 29 (1929) 84-106, en particulier 101106, avec traduction et commentaire ; L. Wenger, « Griechische Inschriften zum Kaiserkult und zum Grabrecht », ZRG 49 (1929) 308-27 (L. R. Taylor, « Tiberius! Refusals of Divine Honors », TAPhA 60 (1929] 87-101, avec traduction et commentaire ; M. Rostovtzeff, « L'empereur Tibére et le culte impérial », RH 163 [1930] 1-26 ; SEG 11 [1954] 922 ; V. Ehrenberg et A. H. M. Jones, Documents, 87-89, n? 102b ; J. H. Oliver, Constitutions, 58-65, n? 15, avec la bibliographie précédente). 15 apr. J.-C.
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] uve ψήφισμα
[----7---------IIII--........-..-. ] ἔκσπονδος ἔστω [------------------------=-- fi οὐσία] αὐτοῦ καθιερούσθω τοῖς fi-
[γεμόσι ------------------2.202 02000- τ]ὰς τῶν θεῶν τειμὰς ἁλοὺς 10
[--------- ὡς ἐναγὴς ἀπολλύσθω ἀκρίτου ὄϊντος τοῦ κτείναντος αὐτόν. l'EtvotoAn
τοῦ Τιβερ]ίου. [Τιβέριος Καῖσαρ θεοῦ Σεβ]αστοῦ υἱόϊς Σ]εβαστός, ἀρχιερεύς, δημαρχικῆς ἐξουσίας [τὸ ἐκκαιδέκατο]ν, Γυθεατῶν ἐφόροις καὶ τῇ πόλει χαίρειν.
Ὁ πεμπθεὶς ὕφ᾽ ἡμῶν
206
MARIA KANTIREA
[πρός τὴς ἐμὲ xai τὴν ἐμὴν μητέρα πρεσβευτὴς Δέχμος Τυράννιος Νεικάνωρ
15
20
[ἀνεδ]χωκέν μοι τὴν ὑμετέραν ἐπιστολήν, fi προσεγέγραπτο τὰ νομοθετηθέν[τα ὑφ᾽ ὑμῶν εἰς εὐσέβειαν μὲν τοῦ ἐμοῦ πατρός, τιμὴν δὲ τὴν ἡμετέραν. [Ἐ]φ᾿ οἷς ὑμᾶς ἐπαινῶν προσήκειν ὑπκο»λαμβάνωί} καὶ κοινῇ πάντας ἀνθρώπους καὶ ἰδίᾳ τὴν ὑμετέραν πόλιν ἐξαιρέτους φυλάσσειν τῶι μεγέθει τῶν τοῦ ἐμοῦ πατρὸς εἰς ἅπαντα τὸν κόσμον εὐεργεσιῶν τὰς θεοῖς πρεπούσας τιμάς, αὐτὸς δὲ ἀρκοῦμαι ταῖς μετριωτέραις TE καὶ ἀνθρωπείοις" f μέντοι ἐμὴ μή-
tno 108” ὑμῖν ἀποκχρινεῖται, ὅταν αἴσθηται παρ᾽ ὑμῶν ἣν ἔχετε περὶ τῶν εἰς αὐτὴν τιμῶν κρίσιν. LI. 4-10 : [- - -] εἰ δέ τις | [ἀπειθήσει τούτῳ
τῷ νόμῳ
ὥστε τοὺς Σεβαστοὺς θεοὺς ἀτιμά]ξεσθαι
κύριοι ἔστωσαν οἱ ἔφοροι κολάζειν" μηδεὶς δὲ μήτε νόμον προτιθέτ]ῳ μήτε ψήφισμα | [ἐπιψηφιζέτω μήτε ἄρχων μήτε ἰδιώτης παρὰ τοῦτον τὸν νόμον ἢ] ἔκσπονδος ἔστω | [καὶ φευγέτω αὐτὸς καὶ τὸ γένος eig ἀεὶ καὶ f οὐσία] αὐτοῦ καθιερούσθω τοῖς ἡϊ[σεβημένοις ὑπ᾽ αὐτοῦ θεοῖς: ὁ δὲ καταλύων τὰς τῶν Σεβ]αστῶν θεῶν τειμὰς ἁλοὺς I [κατάρατος ἔστω ὡς ἱερόσυλος ἀθώου ὄϊντος τοῦ κτείναντος αὐτόν R. Herzog.
3. Décret de Messéne concernant le culte de la domus Augusta
Cinq fragments d'une stéle ornée de fronton (frg. a : 1. 0,26 m ; ἢ. 0,25 m ; frg. b : h. 0,03-0,07 m; frg. c:1. 0,59 m; ἢ. 0,68 m ; ép. 0,11 m; frg.d:1. 0,38 m; ἢ. 0,44 m ; ép. 0,10 m ; frg. e:l. 0,17 m ; h. 0,19 m ; ép. 0,10 m), trouvés dans le quartier de l' Asclépieion. IG V.1, 1448 ; A. Orlandos, PAAH 1969, 104, tabl. 128, publie un deuxiéme fragment; id., Ergon 1969, 106, fig. 118 ; L. Moretti, RPAA 60 (1987/8) 249-51, associe ce dernier fragment à celui des IG V.1, 1448 (SEG 38 [1988] 340) ; P. Themelis, PAAH 1988, 54 et 57-58, ph., publie un troisiéme fragment de la fin du document (AE 1991, 1442) ; id., PAAH 1990, 87-91, fig. 12, joint deux nouveaux fragments et donne un texte plus complet (SEG 41 [1991] 328 ; cf. SEG 42 [1992] 344). 15 apr. J.-C. Θεῶι Σεβαστῶι [Καίσαρι κ]αὶ Τιβερίωι Kaio[apt] Σεβαστῶι, τ[οῦ γραμμ]ατέος συνέδρων] καὶ ἱερέος [θεοῦ Σεβαστοῦ] Καίσαρος [-----------------. ]
$
[------- J'AQIOI----------------------.----- ] Vac [eec ] ἐνφάνισον δὲ - -------------------..-.--.-.....-.. ] Διομέα ἱερέ[α ------------------III ]
οτεία τὰν O[----------------------------.
ἁμεῖν καὶ πᾶ-]
[σ]ιν ἀνθρώποις - - - - - - τ τ τ re
10
[---]Jelsel------------------------
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22202020020 ]
[m mmm] vac
]
óuv[- - - τ- τ- τ τ -------- 2» 2-22 τ τσ τ τσ στ SS S eese ] φυλάσσοντί- - - -- - -- -- 2-2 ou ------- πᾶσι τοῖς τὰν πόλιν xa-] τοικοῦντοις καὶ [------------- 22-2 ]
15
eu τελειότατα &xxo[- - -- --- - τ- - τ τ ee
ἔμ-]
πεδα πάντα τὰ προτει[νόμενα - - - - - - - τ τ ree
]
ὅταν ὁ μάντις κατεύχηϊίται - - -------------------------. ] 20
καὶ Καίσαρα Σεβαστὸν ἐξισί-- --- τ τ τ τ τ τ ττττττσσσοστονν ] εἰσ(σ)φέρῃ τοὺς ἄρχοντας, ὀμνίύειν δὲ -------------.--...-. ] ἐνταῖς εἰσόδοις ἕκαστος v[- - - -------------------- θεοῦ Σε-] βαστοῦ Καίσαρος καὶ Τιβερίου Καίσαροίς Σεβαστοῦ καὶ τοῖς ἐκγόν-] oic αὐτῶν. ἀμ[νοϊ]ς εὐωχείσθω ἐν τ[ῷ Σεβαστείῳ - - - - - - - - - ἱερεὺς] ὁ κατ᾽ ἔτος τοῦ Σεβαστοῦ δαδουχείτω [- ------------- ------- ]
εἰς τὸ ἱερὸν παρέρπων καὶ πρῶτος ἐκ δεξιῶν σί- - - - - - - - τ τ τ τ ---- ]
APPENDICES
uovov ἁμεῖν xai πᾶσιν ἀνθρώποις φωτίσαι [-
207
- ---- ------------- ]
vav τὸν Σεβαστόν, Τιβερίου δὲ Καίσαρος ἀπί- - - - - καὶ τοὺς γεννήσαν-]
τας αὐτὸν καὶ ἀνιέντας αὐτῷ, τὸν αὑτὸν v[- - - - - - - τ τ ----------- ] 30
35
δὲ καὶ θεὰν Λειβίαν τὰν ματέρα αὐτοῦ καὶ y[uvaixa θεοῦ Σεβαστοῦ Καίσαρος] καὶ ᾿Αντωνίαν καὶ Λιβίλλαν, ἱερέα τρει[- ------------.-----.... ] εἰς τὸν ἑξῆς ἐνιαυτόν, ὥσπερ καὶ [- ----------------- τοῦ Σεβα-] στοῦ ἱερεὺς«ς» καὶ δαδουχείτωσαίν- - ----------------------- ] 10 ἐν ἁπάντοις, ὥσίπ]ερ xoi [- - - - - ] AAIPOZA [- - - - - - JM δὲ x[- - - -] [- - - τ]ε θεὸν [- - -]Juxav αὐτοῦ’ xai ἄγεσθαι) πάντας τοὺς τὰν πόλ{ιν)] κατοικοῦντας [- - -Ἰσογί- - -Jav [ἐκε]χειρίαν ἐπὶ τρεῖς ἁμέ[ρας ἐφ]ξεξῆς, ἐπιτελεῖσθαι δὲ καὶ ἀγῶνας,
γυμνικὸν τῶν παίδων καὶ ἐφήβων καὶ {{ππικ]ὸν τῶν νέων ἐν τᾶι γενεθλίῳ ἁμέρᾳ καὶ ἀνατίθεσθαι τῶν νικησάντων ὄὅπίλα ἀ]πὸ τοῦ καθ᾽ Eros lepéoc: ἀποστεῖλαι δὲ καὶ
πρεσβείαν εἰς Ῥώμαν ποτὶ τὸν αὐτοχ[ρά]τορα Τιβέριον Καίσαρα, τὰν λυπηθησο40
μέναν μὲν ἐπὶ τῷ μηκέτι ἁμεῖν ἦμεν é[ujpavñ τὸν θεόν, ἀσπασομέναν δὲ Τιβέριον τὸν αὐτοχράτορα καὶ συνχαρησομέναν ἐπὶ τῷ τὸν ἄξιον καὶ κατ᾽ εὐχὰν ἁμεῖν &yeμόνα γεγενῆσθαι τοῦ παντὸς κόσμου, ἀποδυρουμέναν δὲ καὶ περὶ τῶν KATEOXTκότων τὰν πόλιν ἀτόπων καὶ ἱκετεύσουσαν ὅπως τύχωμεν ἐλέου τινός.
vac Apparat critique : $EG 41 (1991).
208
MARIA KANTIREA
APPENDICE IB
Décrets en l'honneur des instigateurs et organisateurs du culte imperial 1. Décret de Messéne en l'honneur du questeur P. Cornelius Scipio pour l'organisation et la célébration des fétes impériales Partie supérieure d'une stèle (1. 0,50 m; ἢ. 0,51 m; ép. 0,13 m), encastrée dans l'escalier monumental du propylée nord de l' Asclépieion, près du Kaisareion. A. Orlandos, PAAH 1960, 215-17 ; mieux publiée par id., AEph 1965, 110-15, avec commentaire (cf. BE 1966, 201 ; AE 1967, 458 ; SEG 23 [1968] 206 ; cf. J. et L. Robert, BE 1966, 201) ; J. E. G. Zetzel, «New Light on Gaius Caesar's Eastern Campaign », GRBS 11 (1970) 259-66, avec traduction et commentaire. 2/3 apr. J.-C.
Γραμματέως συνέδρων Φιλοξενίδα τοῦ ἐπὶ 9eoóo[oov]: δόγμα. 5
Ἐπεὶ Πόπλιος Κορνήλιος Σκειπίων ὁ ταμίας καὶ ἀντιστράταγος ἀνυπερβλήτῳ χρώμενος εὐνοίᾳ τᾷ εἰς τὸν Σεβαστὸν καὶ τὸν οἶκον αὖτοῦ πάντα μίαν ve μεγίσταν καὶ τιμιωτάταν εὐχὰν πεποιημένος, εἰς ἅπαν ἀβλαβῆ τοῦτον φυλάσσεσθαι, ὡς ἀπὸ τῶν καθ᾽ ἕκαστον ἑαυτοῦ
ἐπιδείκνυται ἔργων, ἐτέλεσε μὲν τὰ Καισάρεια μηδὲν μήτε δαπάνας μήτε φιλοτιμίας ἐνλείπων μηδὲ τᾶς ὑπὲρ τᾶν διὰ τοῦ Σεβαστοῦ θυσιᾶν 10
εὐχαριστίας ποτὶ τοὺς θεοὺς ἅμα καὶ τὰς πλείστας τῶν κατὰ τὰν ἐπαρχείαν πόἄδλεῶν σὺν ἑαυτῷ τὸ αὐτὸ τοῦτο ποιεῖν κατασκενασάμενος: ἐπιγνοὺς δὲ καὶ Γάιον
τὸν υἱὸν τοῦ Σεβαστοῦ τὸν ὑπὲρ τᾶς ἀνθρώπων πάντων σωτηρίας τοῖς βαρβάροις μα-
15
20
χόμενον ὑγιαίνειν τε καὶ κινδύνους ἐκφυγόντα ἀντιτετιμωρῆσθαι τοὺς πολεμίους, ὑπερχαρὴς ὧν ἐπὶ ταῖς ἀρίσταις ἀνγελίαις, στεφανοφορεῖν τε πάντες διἔταξε καὶ θύειν, ἀπράγμονας ὄντας καὶ ἀταράχους, αὐτός τε βουθυτῶν περὶ τᾶς Γαΐου σωτηρίας καὶ θέαις ἐπεδαψιλεύσατο ποικίλαις, ὡς ἔριν μὲν γείνεσθαι τὰ γενόμενα τῶν γεγονότων, τὸ δὲ σεμνὸν αὐτοῦ Óv ἴσου φυλαχθῆμεν, ἐφιλο-
τιμήθη δὲ καὶ διαλιπὼν ἀπὸ τᾶν Καίσαρος ἁμερᾶν ἁμέρας δύο τὰν ἀρχὰν τᾶν ὑπὲρ Γαΐου θυσιᾶν ποιήσασθαι ἀπὸ τᾶς ἡμέρας ἐν τὸ πρῶτον ὕπατος ἀπεδείχθη, διετάξατο δὲ ἁμῖν καὶ καθ᾽ ἕκαστον ἐνιαυτὸν τὰν ἁμέραν ταύταν μετὰ θυσιᾶν καὶ στεφανοφορίας διάγειν ὅσοις δυνάμεθα ἱλαρώτατα καὶ [..... Ἰτατα, ἔδοξε τοῖς συνέδροις πρὸ δέκα πέντε καλανδῶν [- ----------------- 1.
2. Décret de la gérousie sacrée de Messéne en l'honneur de Mnasistratos fils de Philoxénidas pour sa contribution financière à l'accomplissement des sacrifices impériaux Stéle de calcaire brisée en haut, trouvée dans le portique ouest de l'Asclépieion ; la base a été découverte devant le temple d'Artémis. A. Orlandos, AEph 1965, 116-21, avec commentaire (SEG 23 (1968] 208 ; cf. J. et L. Robert, BE 1966, 202, commentaire sur l' Oupésia et d'autres gérousies sacrées ; N. Deshours, ZPE 146 [2004] 118-21, avec traduction et commentaire). 42 apr. J.-C. Nous en citons les Il. 1-14 :
l'Ayo9]à Té [xa].
[Γραμματ]έος Μνασιστράτου, [Ex]ovc ογ', ἐπιμελητᾶν τᾶς
APPENDICES
209
[Οὐϊπησίας Νικηράτου καὶ Στρά-
5.
τῶνος; δόγμα: μηνὸς (P, x. ’Ene Μνασίστρατος Φιλοξενίδα ἐν παντὶ καιQQ oU διαλείπει εὖ πράττων [τοὺς] τᾶς Οὐπησίας Ev τε ταῖς τῶν Σεβαστῶν θυσίαις ἔν τε ταῖς [. ««ἽἼπικαις [. . παρέϊχων τε καὶ δαπανῶν
10
πάντα μεγαλοψύχῳς καὶ μεγαλομερῶς ἀξίως
τῶν προγόν[ων] καὶ τοῦ Φιλοξενίδα τοῦ πατρὸς ποτὶ τὰν Οὐπησίαν ... v. δὲ διὰ παντός τε ὑπὲρ
τῶν γερόντων προΐσταται ἐπὶ τῷ συνφέροντι αὑτῶν Vac...
3. Lettre de Caligula aux Panhellènes et décrets des koina grecs, des cités de Béotie et des naopes des Pamboiotia en l'honneur d'Epameinóndas pour sa participation, en téte de la ligue béotienne, à une ambassade panhellénique auprés du prince Grand bloc de calcaire gris, encastré avec les deux inscriptions suivantes (n? 4 et 5) dans un mur de l'église d'Agios Géorgios à Acraiphia de Béotie. IG VII 2711 ; révision de la pierre et retranscription des ll. 78-128 par J. H. Oliver, GRBS 12 (1971) 221-25 ; id., Constitutions, 69-77, n° 18, révision du texte sauf les Il. 98-128, traduction partielle et bref commentaire sur la lettre de Caligula. 37/38 apr. J.-C. L'ensemble épigraphique est composé des lettres et des décrets classés dans l'ordre de leur émission. Nous en citons certains extraits. Ll. 1-15 (lettre du stratége du koinon panhellénique aux magistrats d'Acraiphia concernant le dévouement d’Epameinöndas, en tant qu’ambassadeur, et ses bienfaits envers le koinon béotien) : d ['O στρατηγὸς τῶν ᾿Αχαιῶ]ν xai Βοιωτῶν xai Λοχρῶν xai Εὐβοέων xai [Φωκέων - - - Ἰεὺς Διοδότου ᾿Α[ρ]γεῖος ᾿Ακρηφιέων ἄρχουσι χαίρειν. [Ὁ πεμφθεὶς ὑ]φ᾽ ὑμῶν πρεσβευτὴς Ἐπαμινώνδας Ἐπαμινώνδου [ἐπαινετῶ)ς καὶ σπουδαίως ἀπέδωκέν μοι τὴν παρ᾽ ὑμῶν ἐπιστολὴ[ν]
5
[τὴν περὶ til εἰς Καίσαρα Γερμανικὸν Σεβαστὸν εὐσεβείας, τόν τε Óp-
[xov ὥμοσε]ν ὑπὲρ τῆς πόλεως ὑμῶν παρόντος καὶ τοῦ ἡγεμόνος
[ἐναντίον] τοῦ συνεδρίου καὶ τῆς συνόδου μετέσχεν’ πρεσβείας τε ζη-
[τουμένη]ς ὑπὲρ Βοιωτῶν πρὸς τὸν Σεβαστὸν καὶ «E»x τῶν μειζόνων πόλε[ων παρ]όντων κα[ὶ] ἐξομνυμένων καὶ ἐπικαλουμένων ὡς ἀποστῆναι
10
[κινδυ]νεύειν τὴν Βοιωτίαν ἀπὸ τῶν Πανελλήνων, ἄριστον ἔργον ἐποίησεν [καὶ εὐγ]ενὲς καὶ εὐσεβείας ἐχόμενον τῆς εἰς τὸν Σεβαστὸν ὁ ὑμέτερος [πρεσἸ]βευτὴς Ἐπαμιυνώδας, ὑποσχόμενος τὴν πρὸς τὸν Σεβαστὸν πρεσ[βείαν] ὑπὲρ τοῦ Βοιωτῶν ἔθνους κατὰ δωρεάν, ἐφ᾽ d ὑπὸ πάντων τῶν Ἕλ[λήνω]ν ἀποδοχῆς ἠξιώθη καὶ ἐπαίνων καὶ τειμῶν ἃς ἐψηφισάμεθα
15
[---] vac ἔρρωσθε. vac
LI. 15-20 (décret du koinon panhellénique en l'honneur d'Épameinóndas) : 15
Ἔδοξε τῇ συνόδῳ τῶν Ἑλλήνων ἐπαινέσαι "Exa-
[μινώϊνδαν Ἐπαμινώνδου ᾿Ακριφιῆ, ἐπειδὴ πολλῆς ζητήσεως γενομέ-
20
[νης ὑπέσχετο τὴν πρὸς τὸν Σεβαστὸν πρεσβείαν προθυμότατα κατὰ [δωρε]ὰν ὑπὲρ τοῦ Βοιωτῶν ἔθνους, ἣν ἄλλοι παρόντες ἐκ τῶν μειζόνω[ν] [πόλε]ων ἠρνήσαντο, στεφανῶσαι δ᾽ αὐτὸν καὶ χρυσῷ στεφάνῳ καὶ εἰκ[όνι) [γραπτ]ῇ τύχῃ τῇ ἀγαθῇ, elvan δὲ καὶ ἐν ἀναγραφῇ τὸ ψήφισμα τῶν Ἑ[λλήνων!] .
[1.21-42 (lettre de Caligula au koinon achéen, le remerciant de sa piété envers lui) : [Αὐτοκ]ράτωρ Σεβαστὸς Καῖσαρ θεοῦ Σεβαστοῦ ἔ[κγ]ονος Τιβερίου Kai[oa-]
210
25
30
35
MARIA KANTIREA
[ρος vi]ovóc, ἀρχιερεύς, δημαρχικῆς ἐξουσίας, ὕπατος, ᾿Αχαιῶν καὶ Bouo[τῶν κ]αὺ Λοκρῶν καὶ Φωκέων καὶ Εὐ[βο]έων τῷ κοινῷ vac χαίρειν. νασλΑναγνοὺς [τὸ δο]θέν μοι ὑπὸ τῶν ὑμετέρων πρεσβευτῶν ψήφισμα, ἔγνων ὅτι οὐδεμίαν ὑπ]ερβολὴν ἀπελίπετε τῆς εἰς ἐμὲ [προθυμίας καὶ εὐσεβείας, ἰδίᾳ τε [ἔκασ]τος θυσάμενοι ὑπὲρ τῆς ἐμῆς σωτηρίας καὶ κοινῇ ἑορτάσαντές [τε xa]i τειμὰς ἃς ἠδύνασθε μεγίστας ψηφισάμενοι, ἐφ᾽ οἷς ἅπασι ἐπαινῶ [re ὑμ]ᾶς καὶ ἀποδέχομαι, καὶ μεμνημένος τῆς ἐκ παλαιῶν χρόνων [ἐπιφ]ανείας ἑκάστου τῶν Ἑλληνικῶν δίήμω)ν ἐῶ ὑμᾶς συνισταμένους: [τῶν ἀ]νδριάντων οὖς ἐψηφίσασ«θ»έ μοι, τὸ πολὺ πλῆθος, ἐὰν ὑμεῖν δοκῇ, [καθε]λόντες, ἀρκεσθῆτε τοῖς Ὀλυμπίασι καὶ Νεμέᾳ καὶ Πυθοῖ καὶ Ἰσ- vac [θμοῖ] τεθησομένοις: 6 ποιήίσαντες ἐμὲ σεβήσεϊ]σθε καὶ ἑαυτοὺς ἦτ[τον ἀνα]λώμασι βαρυνεῖ[τε. vac ᾿Απέδωκάν μοι] τὸ ψήφισμα xorofe[v-] [ταὶ &]v τὰ ὀνόματα ὑπίογέγραπται: εὐτυχεῖτε vac 1. ᾿Α[ρ]χιπρεσβευτὴς᾽ Μέν-
[- - JAPZ Λευκίου [- - - -τ- - τ τ τ ---------- ᾿Αχαι]ῶ[ν] δὲ Θεόπομπος 'A[- - -ἰδάμου, ᾿Αρίστ
[-
- - - - - τ τ τ τ τ τ τ τ τ τ τ τς- los Ἐπιδίκοίυ)], Τιμόξε-
[vos
Τ]ειμοξέν(ο]υ, "'A[- ---------------------. Ἰδαμος Τειμανδρί(-} [δου], 40
Mnvogéwvns [- - - - τ - τ τ τ τ ττ ττττττνο-ν Ἰδου, vac Βοιωτῶν δὲ "Exa[μυνώ]νδας Ἐπαμεινώνδίου, - - - - - - ------- Ὀλυμ]πίων vac Ἡράκλειτος [Ὀλυμ]πίωνος, vac Φωκέων [δὲ - - - - - - - - vac Εὐβο]έων δὲ ᾿Αριστόδικος [- - -Ιφον, vac Λοκρῶν δὲ [- - - - τ τ τ τ στ τ τ τσ τσ Ins ᾿Αναξιδότου. Ἐδό[θη πρὸ] δεκατεσσάρων καλανδῶν Σεπτεμβρίων ἐν Ρώμῃ. vac
Nous omettons les 11. 43-55 : lettre du secrétaire du koinon achéen au koinon béotien et à son secrétaire, transmettant une copie de la lettre impériale et mentionnant les honneurs décernés par les Achéens à Epameinóndas aprés son ambassade ; lettre du koinon béotien et de son secrétaire aux magistrats d'Acraiphia, transmettant une copie des honneurs accordés à Epameinöndas par les Béotiens. Ll. 55-77 (décret des naopes de la fête des Pamboïotia en l'honneur d'Epameinóndas) : Ἔδοξε τοῖς σύνπα[ν-]
55
[vac ol ναοποιοῖς ἐν τῇ πανηγύρει τῶν Παμβοιωτίων.
vac
[ἐπειδγὴ Ἐπαμινώνδας Ἐπαμινώνδου ἀνὴρ καλός τε κἀγαθὸς ὑ[πάρ]χων παρὰ πάντα τὸν βίον καὶ ἐν τῷ πί[α]ρόντι μηδὲν ἐν- [λιπῖν] βουλόμενος εἰς
τὸ ἔθνος, [καθ᾽ ] ὄν καιρὸν fi πᾶσιν μαχα[ριωτ]άτη ἐπέλαμψεν ἡ[γ]εμονία τοῦ νέου θεοῦ Σεβαστοῦ, [πρεσ]βείας ζητουμένης ἐν τοῖς Πανέλλησι[ν] ὑ[π]ὲρ τοῦ Βοι- [ωτῶ]ν ἔθνους μηδενός τε βουλομένου ὑπομεῖναι τὸ βά- [pos], πάντα ἐν ἐλάσσονι θέμενος τὰ ἑαυτοῦ ἐπίγοντα πράγμα- [ra, ἐπ]εδέξατο 65
70
τὸ μεγαλόφρον, προσδενξάμενος κατὰ δωρεὰν [πρεσ]βεύσιν πρὸς τὸν Σεβαστὸν Καίσαρα Γερμανικὸν καὶ [συνα-] [vanı ]nocoag τὰ τῆς πρεσβίας προσενενκών τε μετὰ τῶν gu[v-] [πρέσ]βεων τὰς ἐψηφισμένας τιμὰς ὑπὸ τῶν Πανελλήνω[ν] [τῷ Zjeßaoı@, ἥνενκεν ἀπόκριμα πρὸς τὸ ἔθνος πάσης [φιλα]νθρωπίας καὶ ἐλπίδων ἀγαθῶν ninges: vac δι᾽ ἃ δὴ [πάν]τα ἔδοξε τῷ κοινῷ Βοιωτῶν «ἐπαινέσαι» Ἐπαμινώνδαν ἐφ᾽ ἢ [εἴχ]εν εἰς τὸ ἔθνος μεγαλοψυχίᾳ τε καὶ εὐνοίᾳ, ἀνα- [θεΐν]αν δὲ αὐτοῦ καὶ εἰκόνα γραπτὴν ἐν ὅπλῳ ἐπιχρύσῳ [ἐν τῷ] ναῷ τῆς Εἰτωνίας ᾿Αθηνᾶς, τὴν ἐπιγραφὴν ποιησα- [μένου]ς τήνδε: vac τὸ κοινὸν Βοιωτῶν
Ἐπαμινώνδαν. 75
[Ἐπα]μινώνδον, πρεσβεύσαντα πρῶτον ὑπὲρ τοῦ Βοιω- [τῶν] ἔθνους κατὰ δωρεὰν πρὸς τὸν νέον Σεβαστὸν [Καίσ]αρα Γερμανικόν, ἀρετῆς ἕνεκεν [καὶ εὐνοί]ας. vac
Nous omettons les 11. 78-128 : lettre des magistrats, du conseil et du peuple de Thèbes aux magistrats d’Acraiphia, transmettant une copie du décret voté en l'honneur d’Epameinöndas ; décret de Thébains en l'honneur d'Epameinóndas ; décrets d'autres cités béotiennes en l'honneur d'Epameinóndas, non transcrits sur la pierre faute de place. Apparat critique : J. H. Oliver, Constitutions.
APPENDICES
211
4. Décret d'Acraiphia en l'honneur d'Epameinóndas pour la réorganisation des Ptoïa et la célébration des fétes impériales, et pour ses libéralités envers la cité Deux fragments d'une plaque grise, encastrés avec les inscriptions n° 3 et 5 dans un mur de l'église d'Agios Géorgios à Acraiphia de Béotie. IG VII 2712 (1. Robert, AEph 1969, 34-39, commentaire sur les Il. 75-78 ; 1. H. Oliver, GRBS 12 [1971] 225-36, traduction et commentaire). Entre 37/38 et 67 apr. J.-C. ; plutót en 43/44 apr. J.-C., d'aprés notre datation.
[---7-eesce--0-L----------------[-
--τ- τ- τ τ τ τ τ τ τττττττ τ τ τ τ τττττττττο-ν Ἰᾳρτων ναιοι-
[-------OÓ----5
10
15
20
] ov [- -- ----- ] ] πέντε δι[- - - - - - ] - - - - - -]
] οὕτως ἐπιφωϊί[νεῖσθαι]
[O—--2--------2------22-.----..-. ἐϊδώκαμεν αὐ[τῷ - - -] [------....-] ἡμῖν, ἕνα δὲ xai [- - - - - - ] [--------κατὰ τὴν δ]ευτέραν γυμνασια[ρχίαν] [---------------------------- ]uficato, πᾶσαν δὲ [- - - - - - - ]
[---1------------ ἠρωματισμένῳ ἐ]λαίῳ ἤλειψεν, ὃ μηδεὶς [τῶν] πρὸ αὐτοῦ γυμνασιαρχῶν ἐποίη)σεν παρ᾽ fietv ὡς μύρου un[- - - - - - - ] [------------------------ Aw τῆς ἀρχῆς vac ἐν γενεθλίοις δὲ] [τοῦ Σεβαστοῦ - - - - - - -- - - τούς τε] πολείτας πάντας καὶ παροίκους] [καὶ ἐκτημένους - - - - - - τ τ τ τς 1 παῖδας τοὺς τῶν πολειτῶϊίν - - - - - - - - ] [--------------------------- Ἰων τοὺς παρεπυδημοῦντας [ξένους] [--------------------------- Ἰχειμῶνος ὅλου ἐπανάγων [- - - - - - ] [----------------------.2.2-2..--. δ]είπνοις χρώμενος ὡς oUx eva[. .] [-----7--------------------- Ἰάτων xai εὐσχήμονας ro [x] {= Ja ὅλην τὴν πόλιν Önuoßorvialıc) [εἱστίασεν ἐνδεικνύμενος τὸ φιλάνθρωπον ἦθος, μηδένα [ἄμοι]ρον [------------ Jrwv δαπάνῃ [£a]vtot: πληρώσας δὲ ταῦτα [πάντ]α [------------- Ἰλινω[.1α χίρ]όνωϊν), £v οἷς ὅλην τὴν πόλιν εἱστία-
σε, πάλι)]ν τε τῇ ἑορτῇ τῶν θεῷν ταυροθυτήσας Ἕ ρμεῖ καὶ "Hpa25
[κ]λεῖ καὶ τοῖς Σεβαστοῖς, ἀγῶνα γ[υμ]νικὸν dis ἄθλα ἀσπιδῆα τοῖς νεικήσασιν, μόνος καὶ πρῶτος ἀπὸ τοῦ παντὸς αἰῶνος ἐξευρὼν τὴν τειμὴν ταύτην, ἠρίστισέν τε τ[ὴ]ν πόλιν τῇ αὐτῇ ἡμέρᾳ
ἀπ᾽ ἐχθέματος ἐν τῷ γυμνασίῳ, μηδένα παραλυτὼν OÙ μόνον τῶν ἐνοικούντων ἀλλ᾽ οὐδὲ τῶν παρεπιδημού«κν»των ξένων σὺν παισὶν ἐλευθέροις καὶ τοῖς τῶν πολειτῶν δούλοι)ς S à] τὸ φιλόδοξον
ἦθος: [παραλαβ)ὼν [δὲ] τὴν ἀρχὴν τὴν μεγίστην [ἐνε]δίξᾳτο με[γα]λο30
ψυχιί]αν' [ταυ]Ἱρο[θυ]τήσαίς γ]ὰρ τοῖ[ς] Σεβαστοῖς ἐ[πε]θοίνησίεν)} μιᾷ ἡμέρᾳ τὴν πόλιν, ἐπιτελῶν [τ]ὸν Ae[yJÓpevov ral - - -] ἐν [à]
γυμνασίῳ τῷ [τὸ] ὑπερ[β]άλλον τῶν δαπανημάτων καὶ ἀδι[άλ]ειπτοίν où μό-] [v]ov παρ᾽ fip[i]v ἀλλὰ καὶ ἐν ταῖς πέριξ πόλεσιν [θ]αυμ[ά]ζεσθαι:’ τοῦ τίε]
μεγίστου [x]ai [σ]ώζοντος [ἡμ]ῶν τὴν χώραν χώ[μα]τος παραλελειμίμένης) 35
τῆς κον[ιά]σεως [ἐ]ν τῇ ἐγδόσει, τοῦ ὅλον ἐπισκε[υ]Ἱασθῆναι καὶ κονι[α]θῆ-
valı] μόνος προενόησε προσμείνας καὶ κατωρθώσατο ὑπὲρ ἐξ[ακισ-]
40
χίλια δηνάρια οὔσης τῆς ἐπισκευῆς ἰς δώδεκα σταδίους" ἤδη δὲ τὸ μεγ[α-] λό[φ]Προν τῆς γνώμης ἐκτείνας καὶ [ls] τὸ Βοιωτῶν ἔθνος, πρεσβίας [En}tovμένης πρὸς τὸν νέον Σεβαστὸν ἐν τῷ τῶν ᾿Αχαιῶν καὶ Πανελλήνων συνεδρίῳ Ev "Apyeı, πο[λλ]ῶν τε συνεληλυθότων εὐσχημόνων καὶ πρώτῶν ἐκ τῶν πόλεων καὶ πάντων ἀρνουμένων καὶ ἐπι[κα]λουμένων, πάντ[α]
ἐν ἐλάσσονι θέμενος τίὰ] ἑαυτοῦ προθυμότατα ἐπεδέξατο τὴν πρεσ45
βίαν ὑπὲρ τοῦ Βοιωτῶν ἔθνους, προθεὶς τῷ εὐγενεῖ τοῦ φρονήματος [κ]αὶ τὸ μεγαλόψυχον [κατ]ὰ δωρ[εἀ]ν πρέσβευσιν’ θαυμ[ασθὶϊ]ς οὖν ἐπὶ τούτοις καὶ ἀποδοχῆς ἀξιωθὶς ἐν τοῖς Πανέλλησιν τειμὰς ἔλαβεν, μαρτυρούμενος καὶ διà τῆς [πεμ]φθίσης ἐπιστολῆς ὑπ᾽ αὐτῶν πρὸς τὴν πόλιν ἡμῶν: vac τελέσας
δὲ τὴν πρεσβείαν μετὰ τῶν ἄλλων ἐθνῶν καὶ τὸ ἀπόκριμα ἐνενκὼν παρὰ Σεβαστοῦ, πάλιν τειμὰς ἔλαβεν μετὰ τῶν συνπρεσβευτῶν, τό τε κοινὸν
212
MARIA KANTIREA
Παμβοιωτῶν συνέδριον ὑπεραποδεξάμενον τὴν αὐτεπάνγελτον χάρι[ν] 50
καὶ εὔνοιαν τειμὰς ἐψηφίσαντο αὐτῷ τὰς πρεπούσας καὶ ἀπέστειλαν πρὸϊς] τὴν πόλιν [ἡμῶν vac ἔπιτα δὲ καὶ αἱ λοιπαὶ πόλεις καὶ κῶμαι, [ε]ὐχάριστον
πρᾶγίμ]α
55
[ποιοῦ]σαυ καὶ αὐταί, ἔτει[νο]ν ψηφίσμασιν xai [π]ολιτείᾳ καὶ εἰκόνων θέσει τιμῆσαι αὑτόν, vac ὑπερτιθέμενος δὲ τῇ μεγαλοψυχίᾳ καὶ ἀρετῇ πάντας τοὺς πρὸ ἑαυτοῦ καὶ αὐτὸς ἑαυτὸν πρὸς τὸ φιλόδοξον καὶ φιλάγαθον ταῖς ἐπᾳλλήϊλ]οις δαπάναις, εἷς φιλόπατρις καὶ εὐεργέτης νομ[ιζ]όμενος, vac ἐγ[λε]λουπότος γὰρ ἤδη τριάκοντα ἔτη τοῦ τῶν Πτωΐων ἀγῶνος, κατασταθὶς ἀγωνοθέτης προθυμότατα ἐπεδέξατο φιλοδοξήσας τὸ ἀνανεώσασθαι τὴν ἀρχαι-
ότητα τοῦ ἀγῶνος, τῶν μεγάλων Πτωΐων καὶ Καισαρήων xtiotns ἄνωθε[ν] 60
γενόμενος" ἀναλαβών τε τὴν ἀρχὴν εὐθέως ἐπιτελεῖ τὰς θυσίας καὶ τὰ τοῦ θεοῦ μαντεῖα, vac ἑστιῶν ἄρχοντας καὶ συνέδρους κατ᾽ ἔτος πεντά-
[x]tc μεγαλομέρεσι δίπνοις καὶ τὴν πόλιν ἀριστίζων ἐπὶ πενταετίαν, μηδε-
65
μίαν ὑπέρθεσιν ποιησάμενος ἐν τοῖς χρόνοις μήτε θυσίας μήτε δαπάνης μηδέποτε, vac ἐ«ν»στάντος δὲ τοῦ ἀγῶνος τῷ ἕκτῳ ἐνιαυτῷ τὸ ἐπὶ πόλεος διάδομα ἰς τὴν μέλλουσαν ἑορτὴν ἔδωκεν πᾶσι τοῖς πολείταις καὶ παροίKO καὶ ἐκτημένοις διδοὺς κατ᾽ ἄνδρα ἕκαστον κόφινον σείτου καὶ οἴνου ἡμίτεαν τὰς δὲ πατρίους πομπὰς μεγάλας καὶ τὴν τῶν συρτῶν πάτριον ὄρχησιν θεοσεβῶς ἐπετέλείλε)σεν, ταυροθητήσας τε τοῖς θεοῖς καὶ Σεβαστοῖς κρεαδοσίας καὶ ἄριστα καὶ γλυκισμοὺς καὶ δῖπνα οὗ διέλιπεν ποιῶν ἔ[π]ιτα κατὰ τάξις ἀπὸ εἰκάδος μέχρι τριακάδος προσε«κάλεσεΣν πᾶσι τοῖς ἀρίστοις
καὶ 70
75
80
παῖδας τοὺς τῶν πολιτῶν καὶ δούλους ἐνηλίκους, τάς τε γυναῖκας τῶν πολειτῶν fj γυνὴ αὐτοῦ Κωτίλα ἠρίστισεν καὶ παρθένους καὶ δούλας ἐνηλίκους" οὐ παρέλιπεν δὲ οὐδὲ tov[c] σχηνίτας xai συνκοσμοῦντας τὴν ἑορτήν, ἠρίστισεν δὲ αὐτοὺς ἀπ᾽ ἐ[κ]θέματος κατ᾽ ἰδίαν, ὃ μηδεὶς ἄλλος τῶν προτέρων ἐποίησεν, μηδένα τῆς αὐτοῦ φιλανθρωπίας βουλόμενος ἄμοιρον γενέσθαι Ev τε ταῖς γεινομέναις θεωρίαις τοῦ θυμελικοῦ πάντας τοὺς [θε]ωμένους καὶ τοὺς συνελθόντας ἀπὸ τῶν πόλεων ἐγλύκισεν ἐν τῷ θεάτρῳ ῥίμματά τε ἐποίησεν μεγάλα καὶ πολυτελῆ, ὡς διάκουστα καὶ ἐν ταῖς πέρι[ξ] πόλεσιν τὰ δαπανήματα αὐτοῦ γενέσθαι: Ev τε τῇ συντελείᾳ τοῦ ἀγῶνος μετὰ τὸ πάνδημον δῖπνον [τὴν] &ox[n]v ἄνωθεν πάλιν ποιούμενος τῆς δᾳπά-
νης κατὰ τρίχλλεινον διαδόματα ἔδωκεν νῦν δέκα δηναρίων καὶ κεράμιον οἴνου παλαιοῦ καὶ δηνάρια ἕξ εἰς ἐπόψημα τὸ λοιπὸν τῆς δαπάνης vac μετὰ δὲ τὴν πάντων τούτων συντέλειαν καταβαίνοντος
αὐτοῦ ἀπὸ τοῦ ἱεροῦ ἐπὶ τὴν πόλιν πανδημεὶ ὑπήντησαν οἱ πολεῖται 85
πᾶσαν φιλοτειμίαν καὶ εὐχαριστίαν ἐνδειγνύμενοι: ὁ δὲ μὴ [ἐκ]λαθόμενος τῆς ἑατοῦ μεγαλοφροσύνης ταυροθυτήσας Διὶ τῷ Μεγίστῳ ἐπὶ τῆς πόλεως παραχρῆμα εἱστίᾳσεν τοὺς συνελθόντας ἐπὶ τὴν εὐχαprotiav: ὅθεν ἐπὶ τοῖς τοιούτοις τοὺς ἀγαθοὺς τῶν ἀνδρῶν καὶ οὕτως μεγαλοψύχους καὶ [φ]ιλοπ[ά]τριδας ταῖς προσηκούσαις τειμαῖς τε καὶ
δωρεαῖς προσῆκόν ἔστιν κοσμουμένους μαρτυρῖσθαι: vac δι᾽ ἃ δὴ 90
πάντα ἔδοξεν τοῖς τε ἄρχουσι καὶ συνέδροις καὶ τῷ δήμῳ ἔπαι-
νέσαι [μ]ὲν τὸν προειρημένον ἄνδρα Ἐπαμεινώνδαν ἐφ᾽ fi
95
100
πρὸς τὴ]ν xato(ó[a] ἔσχηκεν ἐκτενεῖ εὐνοίᾳ καὶ πρὸς τὸ Βοιωτῶν ἔθνος μεγαλοψυχίᾳ συνκοσμῶν καὶ τὴν πατρίδα τῇ πρεσβείᾳ στεφανῶσαι δὲ αὐτὸν καὶ χρυσῷ στεφάνῳ καὶ εἰκόνυ [xa]xir τύχῃ τῇ ἀγαθῇ τούς τε μετὰ «tavta κατασταθησομένους [&]y[o-] νοθέτ[α]ς ἐν τοῖς ἐπιτελεσθησομένοις ὑπ᾽ αὐτῶν ἀγῶσιν [{κ]αλεῖν αὖτὸν ic [προ]εδρίαν καθάπερ καὶ τοὺς ἄλλους εὐεργέτας, ἵνα τοκύρτων οὕτω συντελουμένων» fi πόλις ἡμῶν εὐχάριστος φαίν[η]ται πρὸς τοὺς εὐεργέτας πολλοί ve ζηλ{ηλ})ωταὶ γείνων[τ]αι τῶν ἀγαθῶν
τῶν εἰς τὴν πόλιν μαρτυρουμένων τῶν πρώτων: στῆσαι δὲ καὶ ἀνδριάντας αὐτοὺς ἢ ἀγάλματα, ἕνα μὲν ἐν τῷ ἱερῷ τοῦ ᾿Απόλλωνος τοῦ Πτωΐου, τὸν δ᾽ ἕτερον ἐπὶ τῆς πόλεως ἐν τῇ ἀγορᾷ καὶ sixóv«a»c
APPENDICES
105
ὁμοίως ἐπιχρύσους τὴν ἐπιγραφὴν ποιουμένων τήνδε: vac ὃ δῆμος καὶ fi βουλὴ Ἐπαμινώνδαν Ἐπαμινώνδου ἄριστα πολιτευσάμενον καὶ δικαιόταςτα», εἶναι δὲ καὶ ἐν ἀναγραφῇ τὸ ψήφισμα ἐπὶ τοῦ ἱεροῦ τοῦ ᾿Απόλλωνος τοῦ IItaotov καὶ ἐπὶ πόλεος ἐν τῇ ἀγορᾷ. vac
5. Discours de Néron prononcé à Corinthe, proclamant la liberté de l’Achaïe, et décret en Phonneur du prince, proposé par Epameinóndas Stèle de marbre gris bleu (l. 0,54 m ; ἢ. 1,30 m), encastrée avec les inscriptions précédentes (n* 3 et 4) dans un mur de l'église d'Agios Géorgios à Acraiphia de Béotie. M. Holleaux, « Discours de Néron prononcé à Corinthe pour rendre aux Grecs la liberté », BCH 12 (1888) 510-28, avec traduction et commentaire (2 « Discours prononcé par Néron à Corinthe en rendant aux Grecs la liberté, 28 Novembre 67 apr. J.-C. », Etudes d'épigraphie et d'histoire grecques 1 [Paris 1968] 165-85) ; IG VII 2713 ; SyIP 814 (cf. J. H. Oliver, GRBS 12 [1971] 237 ; id., Constitutions, 572-75, n? 296, ll. 1-26, avec traduction, commentaire et la bibliographie précédente). 28 novembre 66 ou 67 apr. J.-C.
Αὐτοχράτωρ Καῖσαρ λέγει: τῆς eic με εὐνοίας τε καὶ εὐσεβείας ἀμείψασθαι θέλων τὴν εὖγενεστάτην Ἑλλάδα κελεύω πλείστους καθ᾽ δ[σ]ο[ν]) ἐνδέχεται ἐκ ταύτης τῆς ἐπαρχείας παρῖναι
ic Κόρινθον τῇ πρὸ τεσσάρων Καλανδῶν Δεκεμβρίων. Συνελθόντων τῶν ὄχλων ἐν ἐκκλησίᾳ προσεφώvnoev τὰ ὑπογεγραμμένα. 10
᾿Απροσδόκητον ὑμεῖν, ἄνδρες Ἕλληνες, δωρεάν, εἰ καὶ μηδὲν παρὰ τῆς ἐμῆς μεγαλοφροσύνης
15
ἀνέλπιστον, χαρίζομαι τοσαύτην, ὅσην οὐκ ἐχωρήoate αἰτεῖσθαι: πάντες οἱ τὴν "Axotav καὶ τὴν ἕως νῦν Πελοπόννησον κατοικοῦντες Ἕλληνες λάβετ᾽ ἐλευθερίαν ἀνισφορίαν, ἣν οὐδ᾽ ἐν τοῖς εὐτυχεστάτοις ὑμῶν πάντες χρόνοις ἔσχετε"
fi γὰρ ἀλλοτρίοις ἢ ἀλλήλοις ἐδουλεύσατε. εἴθε μὲν οὖν ἀκμαζούσης τῆς Ἑλλάδος παρειχό20
μην ταύτην τὴν δωρεάν, ἵνα μου πλείονες ἀπολαύωσι τῆς χάριτος: διὸ καὶ μέμφομαι τὸν αἰῶνα προδαπανήσαντά μου τὸ μέγεθος τῆς χάριτος"
καὶ νῦν δὲ οὗ δι᾽ ἔλεον ὑμᾶς, ἀλλὰ δι’ εὔνοιαν εὐεργετῶ, ἀμείβομαι δὲ τοὺς θεοὺς ὑμῶν ὧν καὶ διὰ γῆς καὶ διὰ θαλάττης αἰεί μου προνοουμένων πε-
πείραμαι, ὅτι μοι τηλικαῦτα εὐεργετεῖν παρέσχον’ 25
30
πόλεις μὲν γὰρ καὶ ἄλλοι ἢλευθέρωσαν ἡγεμόνες, [{ΠΝέρων]] δὲ ὅλην] ἐπαρχείαν. Ὁ ἀρχιερεὺς τῶν Σεβαστῶν διὰ βίου καὶ Νέρωνος Κλαυδίου Καίσαρος Σεβαστοῦ Ἐπαμεινώνδας
Ἐπαμεινώνδου εἶπεν’ προβεβουλευμένον ἑαυτῷ εἶναι πρός τε τὴν βουλὴν καὶ τὸν δῆμον, ἐπιδὴ ὁ τοῦ παντὸς κόσμου κύριος Νέρων, αὗτοκράτωρ μέγιστος, δημαρχικῆς ἐξουσίας τὸ τρισκαιδέκατον ἀποδεδειγμένος, πατὴρ πατρίδος,
νέος Ἥλιος ἐπιλάμψας τοῖς Ἕλλησιν, προειρημέ35
νος εὐεργετεῖν τὴν Ελ[λ]άδα, ἀμειβόμενος δὲ καὶ εὐσεβῶν τοὺς θεοὺς ἡμῶν, παριστανομένους αὐτῷ πάντοτε ἐπὶ προνοίᾳ καὶ σωτηρίᾳ, τὴν ἀπὸ παντὸς τοῦ αἰῶνος αὐθιγενῆ καὶ αὐτόχθονα ἐλευ-
214
MARIA KANTIREA
θερίαν πρότερον ἀφαιρεθεῖσαν τῶν Ἑλλήνων elc 40
καὶ μόνος τῶν ἀπ᾽ αἰῶνος αὐτοκράτωρ μέγιστος
φιλέλλην γενόμενος [[NEpwv]] Ζεὺς Ἐλευθέριος ἔδωκεν ἐχαρίσατο ἀποκατέστησεν εἰς τὴν ἀρχαιόTnta τῆς αὐτονομίας καὶ ἐλευθερίας, προσθεὶς τῇ μεγάλῃ καὶ ἀπροσδοκήτῳ δωρεᾷ καὶ ἀνεισφο-
45
ρίαν, ἣν οὐδεὶς τῶν προτέρων Σεβαστῶν ὁλοτελῇ ἔδωκεν: δι᾽ ἃ δὴ πάντα δεδογμένον εἶναι τοῖς τε ἄρχουσι καὶ συνέδροις καὶ τῷ δήμῳ, καθιερῶσαι μὲν κα-
τὰ τὸ παρὸν τὸν πρὸς τῷ Διὶ τῷ Σωτῆρι βωμὸν ἐπιγράφοντας: Διὶ Ἐλευθερίῳ [[NEpwvjlı εἰς αἰῶνα: καὶ ἀγάλμαza ἐν τῷ ναῷ τοῦ ᾿Απόλλωνος τοῦ ITtotov συνκαθει-
50
δρύοντας τοῖς [ἡμῶν] πατρίοις θεοῖς [Νέρωνος] ] Διὸς Ἐλευθερίου καὶ θεᾶς Σεβαστῆς [[Μεσσαλίνης]], ἵνα τούτων οὕτως τελεσθέντων καὶ fi ἡμετέρα πόλις φαίνηται πᾶσαν τειμὴν καὶ εὐσέβειαν ἐκπεπληρωκυῖα εἰς τὸν τοῦ κυρίου Σεβαστοῦ [ [[Népwvos]] olxov]:
55
εἶναι δὲ ἐν ἀναγραφῇ τὸ ψήφισμα παρά τε τῷ Διὶ τῷ Σωτῆρι ἐν τῇ ἀγορᾷ ἐν στήλῃ καὶ ἐν τῷ ἱερῷ τοῦ ᾿Απόλλωνος τοῦ Πτωϊΐϊου.
6. Décret d'Acraiphia en l'honneur de deux évergétes locaux pour leur contribution financière à l'accomplissement des sacrifices impériaux Stele de calcaire trouvée, en remploi, à Acraiphia de Béotie. L. Robert, BCH 59 (1935) 438-52, pl. XXVIII, avec commentaire (2 OMS I, 279-93 ; A. G. Roos, Mnemosyne 6 [1938] 174-78, n? 9 ; A. Wilhelm, AAWW 83 [1946] 124-26, commentaire sur les ll. 24-29 ; SEG 15 [1958] 330 ; J. H. Oliver, GRBS 12 [1971] 236, avec commentaire). 42 apr. J.-C. ᾿Αγαθῇ τύχῃ. "Apxovtog £v ᾿Ακρηφίοις Διὸς Σωτῆρος τοῦ
μετὰ ᾿Αφροδίσιον 5
τὸγ᾽. Τειμαὶ
καὶ δωρπηαὶ αἱ δοθεῖσαι ὑπὸ τῆς πόλεως. Οἱ ἄρχοντες καὶ οἱ σύνεδροι εἶπαν. ἐ-
10
πιδὴ αἱ πρόσοδοίι κ]ατὰ τὸ παρὸν ἐνλίπουσιν, δῖ δὲ τὴν προσήκουσαν τῷ θεᾧ ᾿Απόλλωνι Πτωΐωι καὶ Τιβερίῳ Καίσαρυ ΣΙε]βαστῷ Γερμανικῷ γενέσ-
θαι θυσίαν, πόρος δὲ οὐδεὶς εὑρίσκε15
το ὅθεν τὰ εἰς τοὺς θεοὺς ἐπιτελεθῇ, οὕτως Δημήτριος Λεωνίδου καὶ "E(u]xé&ov Ἐμπέδωνος ὑπέσχονTo ἐκ τῶν ἰδίων ποιήσιν τῇ πόλι τὸ Eli-]
20
αὐτοῖς τὰ ἐκ τῆς Πρεπίδου ἀγωνοθεσίας ὀνόματα ἃ καὶ Δημήτριος Λεωνίδου καὶ Ἐμπέδων Ἐμπέδωνος, ταῦτ[α]
[θ]ισμένον ἄριστον, εἰς ὃ ἀπέδοντο
μὲν ἐχαρίσαντο τῷ γυμνασίῳ, τὸ δὲ ἄριστον ἐκ τῶν ἰδίων ἐποίησαν: δι᾽ ὃ καὶ 25
δεδογμένον εἶναι τοῖς τε ἄρχουσι καὶ
συνέδροις καὶ τῷ δήμῳ: θεῖναι αὖτοὺς στήλην ἐν τῷ γυμνασίῳ, ἔνχα-
APPENDICES
32:
215
ράξαι τε τὸ ψήφισμα καὶ τήνδε τὴν ἐπιγραφὴν" Δημήτριος Λεωνίδου καὶ Ἐμπέδων Ἐμπέδωνος εἰς τὴν] πρόσοδον τοῦ γυμνασίου δηνάρια vac
Ἕρμῇ καὶ Ἡραλλεῖ xai T. Κλαυδίῳ Καίcapi Σεβαστῷ Γερμανικῷ ἐκ τῶν ἰδίων ἀνέθηκαν.
7. Décret
de
Mégalopolis
et des
negotiatores
romains
en l'honneur
de Xénarchos
fils
d'Onasicratés pour ses libéralités envers la cité et le sanctuaire de Despoina à Lycosoura Plusieurs fragments d'une plaque de marbre, trouvés pres du temple de Despoina Lycosoura.
IG V
2,515.
I” s. apr. J.-C. Nous en citons les Il. 19-33 : 20
25
ἐφ οἷς xai πᾶσιν ἔδοξε τοῖς συνέδροις xai τ[ῷ δά-] [μ]ῳ [κ]αὶ Ῥωμαίοις τοῖς πραγματευομένοις ἐν [Me-] [γάλ]ᾳ πόλει εὐχαριστοῦντας ἐπαινῖν Ξέναρχον Ὀνασικ[ρά-] [τεος &x]i πᾶσι τοῖς προγεγραμμένοις, ποιῆσαι δὲ αὐτο[ῦ τε] καὶ [Νικίπ]πας τᾶς γυναικὸς αὐτοῦ καὶ τᾶν γενεᾶν ἀγάλματα καὶ [ἰκόνας ἐν ὅπλ]οις ἐπιχρύσοις καὶ ἀναθῖναι ἐν τῷ ἱερῷ τὰς Δεσποίνας, ἐπιγρα[ψαντος ὅτι’ ἃ π]όλις τῶν Μεγαλοπολιτᾶν Ξέναρχον καὶ Νικίππαν καὶ τὰς γενεὰς [αὐτῶν, εὐἸεργετοῦντας τὰν πόλιν παρὰ πάντα τὸν βίον: ὁμοίως τε καὶ ἐν [1] ναῷ [τᾶς Δεσποίνας], ὅν κατασκευάσιν ἐπάνγελται: ἐπιγραψάτω δὲ μετὰ τῶν ἰδίων [ἐπὶ μὲν τὸν] ναὸν τᾶς Δεσποίνας, ἐπισκευακέναι: ἐπὶ δὲ τὸν τῶν Σεβαστῶν,
[ἀνατεθεικέν]αι- ἐπὶ δὲ τὸν τὰς Κόρας, ὅτι ἐπεσκεύασε: ἔστω δὲ καὶ ἀρχιερεὺς 30
[τῶν Σεβαστῶ)ν διὰ βίο[υ κ]αὶ γένος α[ὑ]τοῦ, ἀλειτουργήτίως] ὑ[πά]ρχων πάσας λι[τουργίας, καλεῖν] δὲ καὶ ἐς προεδρίαν Ξέναρχον Ev τε τοῖ[ς Λ]υκαίοις «καὶ»
Καισαρήοις [- -τ- τ τ τ τ τ ττττττττττιννκ εν σσ τος , ἵνα καὶ ἄλ]λους εἰς τὰ ὅμοια [προτρέπωμεν - ------------------- ' fofen - - -- - - Ξεϊνοφάνεος.
à
216
MARIA KANTIREA
APPENDICE II Liste alphabétique du personnel attaché au culte impérial Le numéro cité avant le nom des personnages renvoie au catalogue prosopographique qui suit. Noms grecs 65 ᾿Αθανίας Εὐξένου
70 ᾿Αλεξὼ Ἡρακλᾷ
19 [᾿Αν]αξαγόρ[ας] TT’Avöpöveinols...... Ἰοδώρου 57 Γάιος [Αντώνιος] Πεισ[ανοῦ υἱὸς - - -] 56 M(àgxoc) ᾿Αντώνιος Πισανοῦ υἱὸς ᾿Αλεξίων 42 [Αριστόπολ]ις Σωτηρίδα
64 ᾿Αρίστων Φιλείνου 37 ᾿Αρχέλοχος Σωδάμου
38 Αὐτονόη ᾿Αριστοτέλους 63 52 22 12
Γόργος τοῦ Χρυσογόνου Δαμονικίδας Ῥούφου Δημοκράτης] Δημοχράτους ᾿Αθμονεύς [Δημ]όστρατος [Διονυ]σίου Παλληνεύς
23 Δημοχάρης ᾿Αζηνιεύς 28 53 13 68
Διοκλῆς Διομεύς Διονυσόδωρος Zo[poxkéous] Σουνιεύς Ἐπαμεινώνδας Ἐπαμεινώνδου
59 [- - - Ἑρ]μᾶς
33 Θεοτέλης Θεοτέλους
29 Θράσυλλος 48 Γ(άιος) Ἰούλιος Δεξίμαχος Πρατολάου 49 Γ(άιος) Ἰούλιος Λάκων 4 Γ(άιος) Ἰούλιος Νικάνωρ 50 Γ(άιος) Ἰούλιος Σπαρτιατικὸς Λάκωνος υἱὸς ἔκγονος Εὐρυκλέους 2 [Καλλικρατίδης Συνδρόμου Τρικ]ρρύσίιος]
Ἴ4 Γναῖος Καλπόρνιος Ἕλιξ 30 55 14 45 10 15 81 17 80 16
Γάιος Καρρείνας l'ato[v Σεκοῦνδος)} Τιβίέριος) Κλαύδιος Διονυσίου υἱὸς ᾿Αριστομένης [Κλ(αύδιος) ᾿Ασ]κληπιόδοϊίτος] Τιβίέριος) Κλαύδιος Διοδότου υἱὸς Διόδοτος Τίιβίέριος) Κλαύδιος] Εὐκλῆς Σωστράτίου Μαραθώνιος] Τιβίέριος) Κλαύδιος Ἡρώδης Μαραθώνιος [Τιβί(έριος) Κλαύδιος “ἽΠππί[αρχ]ος Τιβίέριος) Κλαύδιος Ἵππαρχος Μαραθώνιος Τιβίέριος) Κλαύδιος Κλεόμαχος Τιβίέριος) Κλαύδιος Νούιος Φιλείνου ἐξ Οἴου
54 Κλεόφατος ᾿Αριστέως 36 Γναῖος Κορνήλιος Σωδάμου υἱὸς Νικάτας 40 Γναῖος Κορνήλιος Ποῦλχερ
39 Λαμπρίας Λαμπρία 61 Λύσανδρος Πολυκρατίδου 72 Π(όπλιος) Μέμμιος Κλέανδρος 5 Μένανδρος ᾿Ασχληπιοδώρου Γαργήττιος 78 [- - - ἸῈὸ xai Μένης Φιλοθί[η]ροί - - - ]
APPENDICES
27 Μητρόδωρος 26 Μιθριδάτης 60 Ξέναρχος Ὀνασικίράτεος] 18 Ξένων Μεννέου Φλυεύς 20 Tlayu[- - -] Φαληρεύς 1 Παμμένης Ζήνωνος Μαραθώνιος 8 Πάπι(ος) 41 Πολυκράτης Εὐάνθεος 34 Πολύκριτος ᾿Αθηνίωνος 35 Πολύμνεια Τειμοξένου 7 Πολύχαρμος Εὐκλέους Μαραθώνιος 24 Πολύχαρμος Πολυκρίτου ᾿Αζηνιεύς 3 Ποσίειδώνι]ος Anun[rpiou] Φλυεύς
9 [Πρ]αξαγ[όρας] (2) 46 - - - Ἰόου υἱὸς Ῥῆγλος 25 Σεκοῦνδος 83 [Σ]εκοῦνδοίς] Σθενοί- - -Ἰος Δ[ε)ίνιππος
11 Γ(άιος) Σίλιος Πολύκριτος. 69 44 32 58 73 71 66
Σκύλαξ [Σ]ωσικράτους Τίτος Στατείλιος Τειμοκράτους υἱὸς Alaluroias Μεμμιανός Κόιντος Τρεβέλλιος Ῥοῦφος Κοΐντου Φανάκτης T(itog) Φλαύιος Μεγαλεῖνος Τίτος Φλάβιος Πεμπτίδης [ - - - Los Φούφιος Πρωτάρχου
51 Χαίρων Noms grecs fragmentaires 47 [ - - - xoc 43[---] tov ᾿Αγιά[δα] (?) 79 [- - - Jos/ns/ag τοῦ ᾿Αρνοφίλου 76 [- - - θυγάτηρ] Δεξίππου γυνὴ Φιλίσκου τοῦ [᾿Αρισ]το[βού]λου
6[- - -]
21{-31-62[---] 61[---] 75 [---] Noms
latins
96 Aequana Sex(ti) f(ilia) Musa 97 Sex(tus) Aequ[anus] Sex(ti) Iibertus) Astius
90 A(ulus) Arri[us - - - f(ilius)) Aem(ilia) Procfulus] 89 Callicratea Philesi fil(ia) 87 C(aius) Cispuleius Q(uinti) l(ibertus) Primus 91 Ti(berius) Claudius P(ubli) f(ilius) Fab(ia) Dinippus 40 [Cn(aeus) Cor]nelius [Pulcher] 86 Gn(eus) [Corneliu]s Speratus 95 C(aius) Curtius C(ai) f(ilius) [- - -Ἰ Lesbic[us] 100 Fulvinia Helene 82 [C(aius) Hei]us [Pa]mphilus 84 L(ucius) Hermidius Celsus 48 C(aius) Iulius Deximachus Pratolai (filius) 49 C(aius) Iulius C(ai) f(ilius) Fa(bia) Lacon 50 C(aius) Iulius Laconis f(ilius) Euryclis n(epos) Fab(ia) Spartiaticus
217
218
88 94 92 85 98 99
MARIA KANTIREA
T(itus) Manlius T(iti) f(ilius) Col(lina) Iuvencus L(ucius) Papius L(uci) f(ilius) Aem(ilia) Venerius M(arcus) Pufticius - - - ] L(ucius) Rutilius [- - -] Titus) Varius Secundus C(aius) Varronius (C. 1.) Syn[e]ros
Nom latin fragmentaire 93 C(aius) ou C(naeus) [- - - ]
Catalogue prosopographique du personnel attaché au culte imperial Les personnages sont classés par cité, selon l'ordre chronologique. La mention stemma aprés le n? de classification renvoie à la fin de l'ouvrage.
Athénes 1. Παμμένης Ζήνωνος Μαραθώνιος Sous Auguste. Originaire du déme attique de Marathon. Il appartenait au génos des Erysichtonidai (vii-viii, x). Prêtre de la déesse Rome et d'Auguste sauveur (i), prêtre à vie d'Apollon à Délos (ii-vii), stratége des hoplites (i), gymnasiarque (viii), agoranome (ix). i. IG II? 3173 (voir supra, p. 125). Athenes, 20/19 av. J.-C. : inscription dédicatoire du temple monoptère sur l' Acropole, consacré à la déesse Rome et à Auguste. ii-vii. Inscriptions datées de Pammenès en sa qualité de prêtre à vie d'Apollon à Délos. ii. ID 1593. Délos, 16 av. J.-C. : inscription en l'honneur d'Agrippa. iii. ID 1592. Délos, 16 av. J.-C. : inscription en l'honneur de Julie l' Ancienne. iv. ID 1594. Délos, 16 av. J.-C. : inscription en l'honneur de Caius César (?). v. ID 1605. Délos, avant 1 apr. J.-C. : inscription en l'honneur de L. Aemilius P. f. Lepidus. vi. ID 1626. Délos, début du I" s. apr. J.-C. : inscription en l'honneur de L. Calpurnius Piso. viia-d. ID 2515-2518. Delos, sous Auguste : inscriptions mutilées, dont les deux dernières honorifiques. viii. ID 1956. Délos, sous Auguste : inscription commémorant la victoire aux lambadromies d'un éphébe, sous la gymnasiarchie de Pammenés. ix. P. Graindor, BCH 38 (1914) 411-12, n? 20, fig. 15 ; IG II? 3493. Athénes, sous Auguste : inscription en l'honneur de Pammenès ayant exercé l’agoranomie, érigée par des commerçants. x. ID 2919. Délos, sous Auguste : inscription mutilée, ne préservant que le nom de Pammenés au génitif. xi. IG IF 1096. Athènes, sous Auguste : inscription fragmentaire, attestant le nom du personnage (1. 2 et 12-13) et préservant la correspondance entre le génos de Pammenés et les magistrats et les prétres de Delphes. I. Kirchner (ed.), Prosopographia Attica (Berlin 1901-1903) 175, n? 11520; J. Sundwall, Nachträge zur Prosopographia Attica (Helsingfors 1910) 140, avec stemma (p. 85) ; P. Graindor, Athénes I, 151-52 ; Th. C. Sarikakis, Hoplite General, 26 et 77-78 ; D. J. Geagan, « A family of Marathon and social mobility in Athens of the first century B.C. », Phoenix 46 (1992) 29-44 ; S. Follet, « Les deux archontes Pamménés du I” siècle a.C. à Athènes », REG 113 (2000) 188-92 ; J. Trail, Persons, n? 761735.
2. [Καλλικρατίδης Συνδρόμου Τρικ]ρρύσ[ιος) Sous Auguste. Originaire du déme attique de Tricorynthos. Prétre d' Auguste (i), agonothéte (? [i]), héraut du conseil des 600 et du peuple (i-iii).
APPENDICES i. K. Clinton, dans Romanization,
219
166-67 (voir supra, p. 114, n. 6). Eleusis, 20/19 av. J.-C.-14
apr. J.-C. : inscription en l'honneur d'Auguste en Zeus Boulaios. ii. IG I? 3503. Athènes, 45-30 av. J.-C. : inscription en l'honneur de Kallicratidès, érigée par les prytanes. iii. IG IE 1757, Il. 1-2. Athènes, 45-30 av. J.-C. : catalogue de prytanes. La restitution du nom du personnage (i) appartient à K. Clinton, op. cit. Kallicratidés était héraut du conseil des 600 et du peuple pendant la période 45-30 av. J.-C. (S. Follet, AE 1998, 1269) ; J. Trail, Persons, n? 557175. 3. Ποσίειδώνι]ος Δημη[τρίου] Φλυεύς Sous Auguste. Originaire du déme attique de Phlya. Agonothete des concours éphébiques en l'honneur d' Auguste. D. Peppa-Delmousou, AJPh 100 (1979) 125-32, figs 1-2 ph. (voir supra, p. 96). Athenes, 20/19 av. J.-C. : inscription en l'honneur d' Auguste, érigée par Poséidônios. J. Trail, Persons, n? 785650. 4. Γ(άιος) Ἰούλιος Νικάνωρ Sous Auguste. Originaire de Syrie. Agonothéte des Sébasteia à Athénes, stratége (des hoplites). IG 1F 1069. Athènes, 9/8 av. J.-C.-13/14 apr. J.-C. : décret en son honneur. Stein et W. Kroll, RE 17.1 (1936) cols 270-272, n? 18, s.v. Nikanor ; A. E. Raubitschek, « The New Homer », Hesperia 23 (1954) 317-19 ; cf. E. Kapetanopoulos, « Gaius Julius Nikanor, Neos Homeros kai neos Themistokles », RFIC 104 (1976) 375-77. 5. Μένανδρος ᾿Ασκληπιοδώρου Γαργήττιος Sous Auguste et Tibére. Originaire du déme attique de Gargettos. Prétre du sénat romain, du peuple athénien et des Gráces (sous Tibére), archonte éponyme (19/18-9/8 av. J.-C.). IG II? 3547. Athènes, 14-37 apr. J.-C. : inscription en son honneur. J. Trail, Persons, n? 641660.
6. [- - -] Sous Auguste et Tibére (?).
Prétre de la Iustitia Augusta à Eleusis (?). IG II? 4720 (voir supra, p. 104). Athènes, après 13 apr. J.-C. (?) : dédicace à Demeter, à Core et à la Iustitia Augusta (?), érigée par le prétre anonyme et par une prétresse. 7. (Stemma IV) Πολύχαρμος Εὐκλέους Μαραθώνιος Sous Tibére. Originaire du deme attique de Marathon.
Il appartenait au génos des Eumolpidai
(ii). Grand-prétre de Tibére (i-ii), archonte éponyme et prétre de Drusus consul (iii), prétre d'Apollon Patröos (i-ii), exégete du génos des Eumolpidai (ii), héraut de l' Aréopage (iv). i. IG IP 3530 ΟΝ. Ameling, Herodes 11, 50-53, n? 19; voir supra, pp. 173-74). Eleusis, sous Tibére : inscription en son honneur. ii. IG IP 3524 (d’après notre restitution, voir supra, p. 173, n. 7). Eleusis, sous Tibère : inscription en son honneur.
iii, IG IP 1730, 11. 1-3 (S. Dow, Hesperia 3 [1934] 160-61 ; cf. J. H. Oliver, Hesperia 4 [1935] 59, restitue [Ἡρώδης Εὐκ]λέους ; W. Ameling, Herodes II, 49-50, n° 17). Athènes, 14-22/23 apr. J.C. : catalogue d'archontes.
iv. IG IE 1728, 11. 5-6 (W. Ameling, Herodes I, 50, n° 18). Athènes, catalogue d'archontes.
14-22/23 apr. J.-C. :
220
MARIA KANTIREA
P. Graindor, Chronologie, 64-66, n? 28 ; H. Halfmann, Senatoren, 124, n? 27c ; J. Trail, Persons,
n? 782285. 8. Ilés(oc) Sous Tibére. Originaire du déme attique de Marathon.
Prétre à vie de Tibére à Eleusis. IG IF 3261 (voir supra, p. 61). Eleusis, 14-29 apr. J.-C. : inscription en l'honneur de Tibere. J. H. Oliver, Expounders, 86, pense que Papius était d'origine italienne (cf. E. Kapetanopoulos, Expansion, 107-108). En revanche, A. J. S. Spawforth, dans Romanization, 189, constate, à juste titre, qu'il était Athénien, qui imita la nomenclature latine, en utilisant un gentilicium romain comme nom personnel. J. Trail, Persons, n? 765030.
9. [Πρ]αξαγ[όρας] (?) Sous Tibére. Athénien. Prétre à vie de Livie à Eleusis. K. Clinton, dans Romanization,
167-68 (voir supra, p. 74). Eleusis, 14-29 apr. J.-C. : inscription
en l'honneur de Livie. J. Trail, Persons, n? 786500. 10. ΤΙιβίέριος) Κλαύδιος] Εὐκλῆς Σωστράτίου Μαραθώνιος] Sous Tibére ou Claude. Originaire du déme attique de Marathon. Prétre de Livie ou d'Agrippine la Jeune. K. Clinton, dans Romanization, 170-71, fig. 2 (voir supra, pp. 80-81). Athénes, 14-29 ou 49-54 apr. J.-C. : inscription en l'honneur de Livie ou d'Agrippine la Jeune, érigée par le personnage. 11. Γ(άιος) Σίλιος Πολύκριτος Sous Caligula et Claude. Prétre de (Valeria) Messalina (i), archonte éponyme (ii), stratége des hoplites (i). i. IG IP 3266 (voir supra, p. 80). Athènes, 41-48 apr. J.-C. : inscription en l'honneur de Claude et de (Valeria) Messalina, érigée par Polycritus. ii. IG IP 2292. Athènes, 37/38 apr. J.-C. : catalogue de pylores, sous son archontat éponyme. Th. C. Sarikakis, Hoplite General, 27 et 82 ; E. Kapetanopoulos, Expansion, 109-10, suivi par A. J. S. Spawforth, dans Romanization, 189, remarque que Polycritus regut la citoyenneté romaine aprés son archontat éponyme, probablement par C. Silius (consul de 13 apr. J.-C.), premier
époux de (Valeria) Messalina et proconsul de l' Achaïe en 48 apr. J.-C. (PIR S : 505). 12. [(Δημ]όστρατος [Atovv]o(ov Παλληνεύς Sous Claude. Originaire du déme attique de Pallene. Prétre de la déesse Rome et d'Auguste, stratége des hoplites. IG II? 3242 (voir supra, p. 115). Rhamnonte, 45/46 apr. J.-C. : dédicace du temple de Nemesis à la déesse Livie par le peuple athénien, sous sa stratégie des hoplites. Th. C. Sarikakis, Hoplite General, 28 et 48-49 ; J. Trail, Persons, n? 319650. 13. Διονυσόδωρος Σο[φοκλέους} Σουνιεύς Sous Claude. Originaire du déme attique de Sounion. Il appartenait au génos des Kérykes. Prêtre à vie de Claude et [de la gens Augusta] (i), archonte éponyme (ii-iv), stratége des hoplites
(b. i. IG I? 3274 (voir supra, pp. 76-77). Athènes, 41-54 apr. J.-C. : inscription en l'honneur de Claude, érigée par Dionysodóros. ii. IG IE 1345. Athènes, 52/53 ou 53/54 apr. J.-C. : décret d'éranistes. iii. IG IT? 2008. Athénes, 52/53 ou 53/54 apr. J.-C. : catalogue éphébique mutilé.
APPENDICES
221
iv. IG IE 4718. Athènes, 52/53 ou 53/54 apr. J.-C. : dédicace aux déesses phôsphores.Il est probablement attesté dans les inscriptions suivantes : v. IGIE 1737. Athènes, milieu du I” s. apr. J.-C. : catalogue gymnasiarchique. vi. IG IF 4487. Athènes milieu du I" s. apr. J.-C. : dédicace à Asclépios et à Hygeia. vii. IG IP 5969. Athènes, milieu du I” s. apr. J.-C. : inscription gravée sur un autel (?), attestant son épouse Cléopátra. viii. IG I? 2337. Pirée, milieu du I” s. apr. J.-C. : catalogue de donatrices, dont son épouse Cléopátra, pour la construction d'un temple. P. Graindor, Chronologie, 86, n? 56 ; Th. C. Sarikakis, Hoplite General, 28 et 51 ; J. H. Oliver, Expounders, 86-87 ; A. E. Raubitschek, « Sophocles of Sunion », JÓAI 37 (1948) Beiblatt, 35-40, avec stemma ; J. Trail, Persons, n? 362445. 14. [Κλ(αύδιος) Premiére moitié Agonothete des gymnasiarque. IG IP 3531 (voir
᾿Ασ]κληπιόδοίτος) du I* s. apr. J.-C. Grands Kaisareia
Sébasteia,
héraut
de l'Aréopage,
stratége
des
hoplites,
supra, p. 177, n. 7). Eleusis : inscription en son honneur, érigée par sa fille.
J. Trail, Persons, n? 571477.
15. (Stemma IV) Τιβίέριος) Κλαύδιος Ἡρώδης Μαραθώνιος Sous Claude et Néron. Originaire du déme attique de Marathon. Il appartenait au génos des Eumolpidai (ii). Prêtre et grand-prétre à vie de Néron (i), prêtre d'Apollon Patróos (ii), archonte éponyme (iiiiv). i. IG I? 3182 ΟΝ. Ameling, Herodes II, 55-56, n? 22 ; voir supra, p. 138). Athènes, 54/55-60/61 apr. J.-C. : dédicace de la scène du théâtre bacchique à Dionysos Eleuthérieus et à Néron. ii. D. J. Geagan, « Visits », 76, n. 35 (pour la restitution du nom du prêtre que nous proposons, voir supra, p. 174, n. 2). iii. J. H. Oliver, Hesperia 4 (1935) 58-59, n? 21, ph. (W. Ameling, Herodes II, 53-54, n? 20). Athénes, milieu du I” s. apr. J.-C. : dédicace d'un monument, sous son archontat éponyme. iv. IG IP 2301, 11. 6-7 ΟΝ. Ameling, Herodes II, 54, n° 21). Athènes, milieu du I" s. apr. J.-C. : catalogue de pylores, sous son archontat éponyme. H. Halfmann, Senatoren, 124, n? 27b ; J. Trail, Persons, n? 488888.
16. Τιβίέριος) Κλαύδιος Νούιος Φιλείνου ἐξ Olov Sous Claude et Néron. Originaire du déme attique d'Oion. Grand-prétre d'Antonia la Jeune (vii), grand-prétre de la domus Augusta ou des Augustes (viii, ix, xiv), grand-prétre à vie de Néron et de Zeus Eleuthérios, élu par le synédrion des Hellénes à Platées (xiv), agonothéte des Sébasteia à Athénes (i, iii, iv), agonothéte des concours en l'honneur de Claude (ii), agonothète des Grandes Panathénées Sébasta (vii, viii, cf. xi) et des Kaisareia Sébasta (vii, viii, cf. iv), gymnasiarque (v), prétre à vie d'Apollon Délien (iv, vii, xixii, xiv), stratége des hoplites (i-ii, vi-viii, x-xi, xiii, xiv), héraut de l'Aréopage (iv), épiméléte à vie d’Athenes (xiii-xiv) et épiméléte de Délos (xiv), nomothéte (xiii-xiv). Documents dans l'ordre chronologique : i. IG IF 3270 (voir supra, p. 79, n. 5). Athènes, 41 apr. J.-C. (premiere stratégie des hoplites) : inscription en l'honneur de Claude. ii. IG IE 4174 (voir supra, p. 175, n. 9). Athènes, 41 apr. J.-C. (première stratégie des hoplites) : inscription en l'honneur du proconsul de l' Achaie P. Memmius Regulus. iii. FD IIL1, 534 (voir supra, p. 177, n. 3). Delphes, 41 apr. J.-C. : inscription agonistique. iv. IG IE 3271 (voir supra, p. 79, n. 5). Athénes, 42 apr. J.-C. : inscription en l'honneur de Claude ; Novius fut l'épiméléte de la dédicace. v. IG II? 1945, Il. 1-3. Athènes, 44/45 ou 45/46 apr. J.-C. : catalogue d’archontes.
222
MARIA KANTIREA
vi. IG IF 3273 (voir supra, p. 79). Athènes, 47/48 ou 51/52 apr. J.-C. (quatrième stratégie des
hoplites) : inscription en l'honneur de Claude. vii. IG 112 3535 (voir supra, pp. 176-77). Athénes, 47/48 ou 51/52 apr. J.-C. (quatriéme stratégie des hoplites) : inscription en son honneur. viii. K. Clinton dans Romanization, 180, n. 74 (voir supra, p. 177, n. 8). Eleusis, milieu du I” s. apr. J.-C., peu aprés 51/52 apr. J.-C. : inscription en son honneur. ix. IG IP 3562 (voir supra, pp. 177-78). Salamine (probablement de provenance d'Athénes), milieu du I” s. apr. J.-C. : inscription attestant qu'il dédia, à ses frais, en sa qualité de premier grand-prétre des Augustes, des statues impériales dans le Kaisareion (?) ; son nom n'est pas préservé. x. IG II? 3182 (voir supra, p. 138). Athènes, 54/55-60/61 apr. J.-C. (septième stratégie des hoplites) : dédicace de la scene du theätre bacchique à Dionysos Eleuthérieus et à Néron. xi. ID 1628. Délos, temple d' Apollon, avant 60/61 apr. J.-C. : inscription en son honneur. xii. ID 1629. Délos, temple d'Apollon, avant 60/61 apr. J.-C. : inscription en l'honneur de sa femme Damosthénia, fille de Lysinicos de Marathon. xiii. IG IE 3277 (voir supra, pp. 123-24). Athenes, 61/62 apr. J.-C. (huitiéme stratégie des hoplites) : inscription en l'honneur de Néron, gravée sur l'épistyle est du Parthénon. xiv. IG IF 1990 (voir supra, p. 176, n. 2). Athènes, 61/62 apr. J.-C. (huitième stratégie des
hoplites) : liste éphébique. xv. ID 1861. Délos : inscription en l'honneur du procurateur impérial, Tib. Balbillus, érigée par Novius. S. Follet, Athénes, 160-61 ; D. J. Geagan, « Tiberius Claudius Novius, the Hoplite Generalship and the Epimeleteia of the free city of Athens », AJPh 100 (1979) 279-87 ; K. K. Carroll, Parthenon Inscription, 43-58 ; J. Trail, Persons, n? 573590. 17. (Stemma IV) Τιβίέριος) Κλαύδιος Ἵππαρχος Μαραθώνιος Sous Domitien. Originaire du déme attique de Marathon. Grand-prétre (des Augustes [ii]), prêtre d'Apollon Pythien à Athènes (i-ii). i. FD IIL2, 65, 11. 8-9 (W. Ameling, Herodes II, 56-57, n? 23 ; voir supra, p. 121, n. 3). Delphes, 84/85-02/93 apr. J.-C. : catalogue de théores athéniens à Delphes, participant à une Dodecaide, sous l’archontat éponyme de Domitien à Athènes. ii. FD IIL2, 66 (W. Ameling, Herodes II, 57-58, n° 24 ; voir supra, p. 174, n. 3). Delphes : document de même caractère que le précédent. iii. IG I? 3604a (W. Ameling, Herodes II, 61, n? 28). Eleusis : inscription en l'honneur de sa fille Claudia Alcia (PIR? C : 1068) pour son initiation ἀφ᾽ ἑστίας aux fêtes éleusiniennes. iv. IG V.1, 516 (W. Ameling, Herodes II, 59, n? 26). Sparte : inscription en son honneur, en tant qu'évergéte de deux individus. v. IG I 3520a (W. Ameling, Herodes II, 58-59, n? 25). Athènes : inscription fragmentaire, où il est attesté probablement comme épiméléte de la dédicace d'une statue. vi. Philostrate, Vies de sophistes, 2, 1 (voir supra, p. 174, n. 5). vii. W. Ameling, Herodes II, 59-61, n? 27 (voir supra, p. 174, n. 5). Athénes, marché romain : loi d'Hadrien attestant l'achat des terres d'Hipparchus par le fisc. H. Halfmann, Senatoren, 123-24, n? 27a ; J. Trail, Persons, n? 573250. Les prêtres annuels de Drusus consul à Athènes (n? 18-32)! 18. Ξένων Μεννέου Φλυεύς 9/8 av. J.-C. ou peu aprés cette année. Originaire du déme attique de Phlya.
IG IP 1722, Il 1-3. Athènes : catalogue d'archontes.
! Tous les personnages exerçaient, en méme temps, l'archontat éponyme.
APPENDICES
P. Graindor,
Chronologie, 50, n? 16;
A. E. Samuel,
223
Chronology,
226 ; J. Trail, Persons,
n? 735135.
19. ΓΑν]αξαγόρ[ας] Peu aprés 9/8 av. J.-C.
IG II? 1724. Athènes : catalogue d'archontes. P. Graindor, n? 126690.
Chronologie, 54-55, n? 20 ; A. E. Samuel,
Chronology,
227 ; J. Trail, Persons,
20. Παμ!- - -] Φαληρεύς Peu aprés 9/8 av. J.-C. Originaire du déme attique de Phalere.
IG IE 1725, Il. 1-3. Athénes : catalogue d'archontes. J. Trail, Persons, n? 761540.
21. [- - -) Aprés 9/8 av. J.-C. IG IP? 1726. Athènes : catalogue d’archontes. 22. Δημοχράίτης] Δημοκράτους ᾿Αθμονεύς 9/8 av. J.-C.-13/14 apr. J.-C. Originaire du déme attique d’Athmonon.
IG II? 1723, 11. 1-2. Athènes : catalogue d'archontes. Archonte éponyme sous la stratégie des hoplites de C. Iulius Nicanor (n? 4). P. Graindor, Chronologie, 62-64, n? 27 ; A. E. Samuel, Chronology, 227 ; J. Trail, Persons, n? 316575.
23. Δημοχάρης ᾿Αζηνιεύς 9/8 av. J.-C.-14 apr. J.-C. Originaire du déme attique d' Azénia. i. IG II? 3176 (voir supra, p. 138, n. 2). Athènes : dédicace à Asclépios, à Hygeia et à Auguste. ii. IG IP 4308, 1.1; G. Donnay, « Signature du sculpteur Agathon d'Anagyre. Nouvel essai de
restitution de IG II? 4308 », BCH 112 (1988) 445-48, figs 1-2 (S. Follet, BE 1989, 399 ; SEG 38 [1988] 186). P. Graindor,
Chronologie, 55-56, n? 21 ; A. E. Samuel,
Chronology, 227 ; J. Trail, Persons,
n? 321870. 24. Πολύχαρμος Πολυκρίτου ᾿Αζηνιεύς 9/8 av. J.-C.-14 apr. J.-C. Originaire du déme attique d' Azénia. IG IF 3120 (voir supra, p. 137). Athènes : dédicace d'un portique de l'Asclépieion à Asclépios, à Hygeia et à Auguste. P. Graindor, Chronologie, 57-59, n? 25 ; A. E. Samuel, Chronology, 227 ; J. Trail, Persons, n? 782260. Γ(άιος) Ἰούλιος Λάκων 9/8 av. J.-C.-14 apr. J.-C. Voir infra, n? 49. Πολύχαρμος EixX£ov; Μαραθώνιος 14-22/23 apr. J.-C. Voir supra, n? 7. 25. Σεκοῦνδος 39/40 apr. J.-C.
224
MARIA KANTIREA
IG IV? 82-84, Il. 7 et 21. Epidaure : décrets de consolation d'Athénes concernant les honneurs posthumes accordés par la cité à T. Statilius Lamprias fils de Timocratés. P. Graindor, Chronologie, 71-74, n? 41bis. 26. Μιθριδάτης
40/41-53/54 apr. J.-C. IG IP 1968, Il. 1-2. Athènes : liste éphébique. P. Graindor, Chronologie, 83, n? 53; A. E. Samuel,
Chronology,
229 ; J. Trail, Persons,
n? 652510.
27. Μητρόδωρος 50/51-52/53 apr. J.-C. IG IE 1735, Il. 1-2. Athènes : catalogue d'archontes. A. E. Samuel, Chronology, 228 ; J. Trail, Persons, n? 651090. 28. Διοκλῆς
53/54-66/67 apr. J.-C. IG IP 1989, Il. 1-3. Athènes : liste éphébique. A. E. Samuel, Chronology, 229 ; J. Trail, Persons, n? 332435.
29. Θράσυλλος 61/62 apr. J.-C.
IG IP 1990, 1. 2. Athènes : liste éphébique. P. Graindor,
Chronologie, 88-89, n° 58 ; A. E. Samuel,
Chronology,
229 ; J. Trail, Persons,
Γάιος Καρρείνας l'ato[v Σεκοῦνδος) apr. J.-C. I? 4188. Athènes : inscription en son honneur. Graindor, Chronologie, 91-92, n? 62 ; A. E. Samuel,
Chronology,
229 ; J. Trail, Persons,
n? 517515. 30. 64 IG P.
n? 565190. 31. [- - -] 80 apr. J-C. environ. IG IÉ 1995, 1. 2. Athènes : catalogue d'archontes. 32. Κόιντος Τρεβέλλιος Ῥοῦφος Koivrov 84/85-92/93 apr. J.-C. Originaire de Toulouse. Chevalier romain. Grand-prétre (du culte impérial) de la province de Narbonnaise.
i. IG I 4193A, Il. 11-13 (cf. J. H. Oliver, Hesperia 11 [1942] 80 ; D. Peppa-Delmousou, AD 29 [1973-1974] Chronika, 19, n? 7). Athénes : inscription attestant les honneurs que l'Aréopage, le conseil des 600 et le peuple votérent pour lui. ii. IG IP 4193B, Il. 11-13. Athènes : inscription de même caractère que la précédente. iil. J. H. Oliver, Hesperia 10 (1941) 72-77, n? 32, 11. 4-5, ph. (M. Mc Crum et A. G. Woodhead, Documents, 53-54, n? 129). Athénes : inscription attestant les honneurs que l'Aréopage, le conseil des 600 et le peuple votérent pour lui, son épouse et son fils ; elle préserve, en outre, deux lettres, l'une du koinon de Narbonnaise, l'autre des magistrats et du concilium de Toulouse, adressées à l' Aréopage, au conseil des 600 et au peuple athénien. P. Graindor, Chronologie, 100-102, n? 67 ; A. E. Samuel, Chronology, 230 ; D. Fishwick, « Our First High Priest : A Gallic Knight at Athens », Epigraphica 60 (1998) 83-112.
APPENDICES
225
Kéos 33. Θεοτέλης Θεοτέλους Premiére moitié du I* s. apr. J.-C. Originaire de Kéos. Grand-prétre des dieux Augustes (i-ii). i. IG XH. 5, 629 (voir supra, p. 76). loulis de Kéos, sous Claude (selon notre datation) : dédicace aux dieux Augustes pour le salut de Claude, érigée par le personnage. ii. IG XII. 5, 558. Carthaia de Kéos, milieu du I” s. apr. J.-C. : dédicace pour le peuple, érigée par le personnage.
Mégare 34. Πολύκριτος ᾿Αθηνίωνος I” s. apr. J.-C. (?). Originaire de Mégare. Grand-prétre des Augustes. IG VII 3476 (voir supra, p. 78, n. 6). Mégare : inscription en son honneur. 35. Πολύμνεια Τειμοξένου I" s. apr. J.-C. (?). Originaire de Mégare. Grand-prétresse à vie des Augustes. IG VII 111 (voir supra, p. 78, n. 6). Mégare : inscription en son honneur.
Epidaure 36. (Stemma V) Γναῖος Κορνήλιος Σωδάμον υἱὸς Νικάτας Sous Auguste. Epidaurien. Prétre d'Auguste (i), premier agonothéte des Apolloneia et Asclépieia (i), fondateur et premier agonothète des fêtes et des concours des Kaisareia (i). i. IG IV? 652/3 (voir supra, p. 171). Epidaure, Asclépieion : inscription en son honneur et en honneur de son fils Cn. Cornelius Pulcher (n? 40), érigée par la cité. ii. IG IV? 651. Epidaure, Asclépieion : inscription en son honneur, érigée par la cité d'Epidaure, avant qu'il reçoive la citoyenneté romaine. A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 186-87, n? 114. 37. (Stemma V) ᾿Αρχέλοχος Σωδάμου Sous Tibére. Epidaurien. Agonothéte des Apolloneia, Asclépieia et Kaisareia. IG IV? 101 (voir supra, p. 171, n. 5). Epidaure, 32/33 apr. J.-C. : catalogue de vainqueurs, sous son agonothésie. Frére de Cn. Cornelius Nicatas (n? 36). 38. Αὐτονόη ᾿Αριστοτέλους Sous Caligula. Epidaurienne.
Prétresse de Drusilla. IG IV? 600 (voir supra, p. 72). Epidaure, 38-39 apr. J.-C. : inscription en l'honneur de Drusilla, érigée par Autonoé. 39. (Stemma III) Λαμπρίας Λαμπρία Premiere moitié du I" siècle apr. J.-C. Epidaurien. Agonothete des Apolloneia, Asclépieia et Kaisareia (i), hiérapole (i).
226
MARIA KANTIREA
i. IG IV? 674 (voir supra, p. 170). Epidaure, Asclépieion, avant 35 apr. J.-C. : inscription en son honneur, érigée par la cité d'Epidaure, avant qu'il regoive la citoyenneté romaine. ii. IG IV? 672. Epidaure, Asclépieion, avant 35 apr. J.-C. : exédre portant une série d'inscriptions
en l'honneur des membres de sa famille. iii. IG IV? 665. Epidaure, Asclépieion, 35-44 apr. J.-C. : inscription en l'honneur du proconsul de l’Achaïe P. Memmius Regulus, érigée par les Achéens ; le fils et le petit-fils du personnage, T. Statilius Lamprias et T. Statilius Timocrates, furent les épimélétes de la dédicace. iv. IG IV? 84, Il. 40-41. Epidaure, Asclépieion, 38-48 apr. J.-C. : décret de consolation du conseil des 600 et du peuple d'Athénes, concernant les honneurs posthumes accordés à l'arriére-petit-fils du personnage, T. Statilius Lamprias fils de Timocratés. A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese 1, 229-30, n? 244. Pour la famille des T. Statilii d'Epidaure, voir A. J. S. Spawforth, ABSA 80 (1985) 248-58, avec stemma. 40. (Stemma V) Γναῖος Κορνήλιος Ποῦλχερ : [Cn(aeus) Cor]nelius [Pulcher] Première moitié du I” s. apr. J.-C. Epidaurien. Agonothéte (et réorganisateur) des Isthmia Kaisareia Sébasteia et des Tibéreia Claudeia Sébasteia à Corinthe (i-iii), duovir et duovir quinquennal (i), édile (i), préfet iure dicundo (i). i. Corinth VIIL3, 153 (voir supra, pp. 185-86). Corinthe, 41-54 apr. J.-C. : inscription en son honneur, érigée par son fils Cn. (?) Cornelius Regulus. ii. Corinth VIIL3, 173, pl. 17 (voir supra, p. 186, n. 2). Corinthe, 41-54 apr. J.-C. : inscription en l'honneur d'un eisagogeus anonyme (peut-être son fils Regulus) des Isthmia Kaisareia Sébasteia, sous l'agonothésie de Pulcher. iii. SyIP 802 ; FD 111.1, 534, Il. 1-3 de la deuxième liste. Delphes : palmarès de victoires d'une fille athléte aux divers concours, dont la compétition hippique des Isthmia, sous l'agonothésie de
Pulcher ('Hóéav νεικήσασαν Ἴσθμια ἐπὶ ἀγωνοθέτου Κορνηλίου Πούλχρου ἐνόπλιον ἄρματι). Etant donné qu'elle avait emporté la victoire dans les épreuves musicales de la cithare, catégorie enfants, lorsque Tib. Claudius Novius d'Athénes (n? 16) était agonothéte des Sébasteia en 41 apr. J.-C., l'agonothésie de Pulcher doit étre placée vers la fin du régne de Claude. iv. IG IV? 652/3. Epidaure, sous Auguste : inscription en son honneur et en l'honneur de son pére Cn. Cornelius Nicatas (n? 36), érigée par la cité d'Epidaure ; n'ayant, à cette époque, que quatre ans, Pulcher fut honoré en tant que gymnasiarque et agoranome. v. IG IV? 101, Il. 45 et 47. Epidaure, 32/33 apr. J.-C. : son nom figure sur une liste de vainqueurs aux épreuves hippiques des Apolloneia, Asclépieia et Kaisareia (l. 45 : [ἄρμα]τι teAéq- Γναῖος Κορνήλιος Ποῦλχερ, 1.47: συνωρί«δι» τελείᾳ Γναῖος Κορνήλιος [Ποῦλ]χερ), sous l'agonothésie de son oncle Archélochos fils de Sôdamos (n? 37). A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 187-88, n? 116. 41. Πολυκράτης Εὐάνθεος Première moitié du I" s. apr. J.-C. Epidaurien. Agonothete des Apolloneia, Asclépieia et Kaisareia (i). i. IG IV? 654/5 (voir supra, p. 171, n. 5). Epidaure : inscription en son honneur et en l'honneur de son épouse Nicostrata, érigée par la cité d'Epidaure. ii. IG IV? 647. Epidaure, Asclépieion : inscription en son honneur en tant qu'évergéte, érigée par la cité d'Epidaure. 42. [Αριστόπολ]ις Σωτηρίδα
Première moitié du I" s. apr. J.-C. Epidaurien. Agonothéte des Apolloneia, Asclepieia et Kaisareia. IEpidauros, 45-46, n? 86 (voir supra, p. 171, n. 5). Epidaure, Asclépieion : inscription en son
honneur, érigée par la cité d' Epidaure.
APPENDICES
227
43. [- - -] τοῦ ᾿Αγιά[δα] (?) Première moitié du I” s. apr. J.-C. Epidaurien. Agonothète des Apolloneia, Asclépieia et Kaisarcia. IG IV? 664 (voir supra, p. 171, n. 5). Epidaure, Asclépieion : inscription en son honneur, érigée par la cité d'Epidaure. 44. (Stemma Ill) Τίτος Στατείλιος Τειμοκράτους υἱὸς Α[α]μπρίας Μεμμιανός Deuxième moitié du I s. apr. J.-C. Epidaurien, d'origine spartiate. Agonothète des Apolloneia, Asclépieia et [Kaisareia] (d’après notre restitution). IG IV? 675 (voir supra, p. 170, n. 6). Epidaure, Asclépieion : inscription en son honneur, érigée par la cité d'Epidaure. A. J. S. Spawforth, ABSA 80 (1985) 254-55 ; A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 232, n? 246. Argos 45. Tif(égtoc) Κλαύδιος Διοδότου υἱὸς Διόδοτος
Premiere moitié du I” s. apr. J.-C. Argien. Agonothéte des Sébasteia et Némeia, agoranome, secrétaire, hiérophante. IG IV 606 (voir supra, p. 171, n. 7). Argos : inscription en son honneur, attestant qu'il regut par les negotiatores d' Argos, les honneurs de Persée et d'Héraclés, et le droit de porter à vie une couronne d'or et des vêtements de pourpre. Il est probable que Diodotus était le pére du stratége du koinon panhellénique et ambassadeur auprés de Caligula en 37 apr. J.-C., dont le nom n'est pas préservé en entier (Appendice Ib, n? 3, ll. 1-2). A. D. Rizakis, 5. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 229-30, n? 244. 46. [ - - - Jéov υἱὸς Ῥῆγλος Premiére moitié du I* s. apr. J.-C. Argien (?). Agonothéte des Sébasteia et Némeia. IG IV 586 (voir supra, p. 172, n. 1). Argos : inscription en son honneur, attestant qu'il avait fait une donation de mille drachmes (ou deniers) au sanctuaire d'Héra et qu'il regut, en récompense, les honneurs de Persée et d'Héraclés, et le droit de porter à vie une couronne d'or et des vétements de pourpre. A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 226, n? 233. 47. [ - - - xoc Sous Domitien. Probablement Argien. Grand-prétre à vie de la domus Augusta, agonothete des [Sébasteia] et Némeia (d'aprés notre restitution).
P. Aupert, dans Les Années Domitien, 69-77 (voir supra, p. 172, n. 2). Argos : inscription gravée sur une grande base de statue, érigée à ses frais.
Sparte 48.
(Stemma
III) Γ(άιος)
Ἰούλιος
Δεξίμαχος
Πρατολάου : C(aius)
Iulius
Deximachus
Pratolai (filius)
Sous Auguste. Spartiate. Presbys du collége des Agrippiastes (i). i. CIL III 494 (voir supra, p. 54). Sparte, 16 av. J.-C. : inscription en l'honneur d' Agrippa, érigée
par le collége des Agrippiastes, dont Deximachus exergait la présidence.
228
MARIA KANTIREA
ii. IG V.1, 209, Il. 1-4. Sparte : catalogue
de dineurs
d'un
banquet
annuel
associé
au culte
d'Héléne et des Dioscures. iii. IG V.1, 141,1. 19. Sparte : liste de hiérothytes. iv. IG V.1, 142, ll. 2-3. Sparte : liste de hiérothytes. Pour les problèmes de l'identification du personnage, Lepenioti, Roman Peloponnese II, 275-77, n? 456.
voir A. D. Rizakis, S. Zoumbaki,
CI.
49. (Stemma III) T(é10c) Ἰούλιος Λάκων : C(aius) Iulius C(ai) f(ilius) Fa(bia) Lacon Première moitié du I" s. apr. J.-C. Spartiate. Chevalier romain. Flamine d'Auguste (i), agonothéte des Isthmia et Kaisareia (i), augure, curio et duovir quinquennal à Corinthe (i); prétre de Drusus consul et archonte éponyme à Athénes (ii) ; procurateur de Claude à Sparte (i). i. Corinth VIIL2, 67 (voir supra, p. 164). Corinthe, 41-54 apr. J.-C. : inscription en son honneur érigée par un certain Cydichus fils de Simon de Thisbé. ii. IG 112 1069. Athénes, 9/8-13/14 apr. J.-C. : décret en l'honneur de C. Iulius Nicanor (n? 4),
sous l'archontat éponyme de Lacon. iii. Appendice Ia, n?2a, Il. 19-22. Gytheion, 15 apr. J.-C.: loi sacrée du koinon des Eleuthérolacones concernant le culte dynastique de la domus Augusta et les honneurs héroiques accordés, pendant deux jours fériés, à la mémoire de son pére Euryclés et à Lacon lui-méme en sa qualité de garant de la sécurité et de la sauvegarde de la cité de Gytheion et du koinon. iv. IG V.1, 1243: Cap Ténare, 14-33/34 apr. J.-C.: inscription en son honneur, en tant qu'évergéte, érigée par le koinon des Eleuthérolacones. v. IvO 426 (voir supra, p. 152, n. 6). Olympie, 14-33/34 apr. J.-C. : inscription en son honneur, en tant qu'évergéte, érigée par le grand-prétre C. Antonius Pisani f. Alexion (n? 56). vi. S. Grunauer-von Hoerschelmann, Münzprägung, 73-74 et 171-74, Gr. XXXII-XXXIV, Taf. 21-22 ; RPC I 1109-1112, pl. 58. Sparte, 2 av. J.-C.-31 apr. J.-C. (ou plutôt 14-31 apr. J.-C.) : monnaies frappées au nom de Lacon. vii. 5. Grunauer-von Hoerschelmann, Münzprägung, 79-80 et 174-78, Gr. XXXV-XXXVI, Taf. 22-23 ; RPCI 1113-1115, pl. 58. Sparte, 41-54 apr. J.-C. : monnaies frappées au nom de Lacon.
PIR? 1: 372 ; 5. Demougin, CJC, 415-17, n° 503 ; A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 335-36, n? 345 ; A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, Cl. Lepenioti, Roman Peloponnese II, 296-99, n? 468. Pour son archontat éponyme à Athénes, voir P. Graindor, Chronologie, 59-62, n? 26. 50. (Stemma III) Γ(άιϊος) Ἰούλιος Σπαρτιατικὸς Λάκωνος υἱὸς ἔχγονος Εὐρυκλέους : C(aius) Iulius Laconis f(ilius) Euryclis n(epos) Fab(ia) Spartiaticus Sous Claude et Néron. Spartiate. Chevalier rornain. Grand-prétre à vie des dieux Augustes et de la domus Augusta, élu par le koinon achéen (i-iii), flamine du divus Iulius à Corinthe (ii), agonothete des Isthmia et Kaisareia Sébasta (ii), pontife (ii), duovir quinquennal à deux reprises (en 43 et 48 ou en 48 et 53 apr. J.-C.), à Corinthe (ii). Don du cheval public par Claude et nomination au grade de tribun militaire sans mention de la légion (ii), procurateur da Claude, puis de Néron et d'Agrippine la Jeune à Sparte, entre 49 et 59 apr. J.-C. (ii).
i. IG I? 3538 (voir supra, p. 77, n. 4). Athènes, 54-59 apr. J.-C. : inscription en son honneur, érigée par son ami Tib. Claudius Theagenes. ii. Corinth VIIL2, 68, ph. (voir supra, p. 164). Corinthe, 54-59 apr. J.-C. : inscription en son honneur, en tant que patron de la tribu Calpurnia. iii. IG V.1, 463 (voir supra, p. 77, n. 5). Sparte, 54-59 apr. J.-C. : inscription en son honneur, érigée par la cité de Sparte. iv. P. Themelis, PAAH 1995, 70-72, fig. 4 (voir supra, pp. 164-65) : Messene, 54-59 apr. J.-C. : inscription appartenant à un gymnase et attestant la donation de dix mille deniers par Spartiaticus (son nom en rasura), destinée à l'accomplissement des sacrifices aux Augustes et à l'approvisionnement du gymnase en huile.
APPENDICES
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v. IG IV? 663. Epidaure, 41-54 apr. J.-C.: inscription en son honneur, érigée par la cité d'Epidaure. vi. Corinth VIIL1, 70. Corinthe, sous Claude (?) : inscription en son honneur, érigée par un individu. vii. Stobée, Florilège, 3, 40.9 (voir supra, p. 165, n. 2). PIR? 1: 587 ; E. Groag, RE 10.1 (1918) cols 839-840, n° 495, s.v. C. Iulius Spartiaticus ; H. G. Pflaum, CPE, 63-65, n? 24bis ; S. Demougin, CJC, 469-70, n? 564 ; H. Devijver, PMEI: 128; A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese, 338, n? 353 ; A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, Cl. Lepenioti, Roman Peloponnese II, 327-29, n? 509.
Gytheion 51. Χαίρων Sous Tibére. Gythéate. Prétre du divus Augustus, strat&ge du koinon des Eleuthérolacones. Appendice Ia, n? 2a, ll. 33-34. Gytheion, 15 apr. J.-C. : loi sacrée concernant le culte dynastique de la famille impériale. 52. Δαμονικίδας Ῥούφου Première moitié du I" s. apr. J.-C. Gythéate (2). Agonothéte des Kaisareia, stratége du koinon des Eleuthérolacones. IG V.1, 1167 (voir supra, p. 191, n. 4). Gytheion : inscription en son honneur, érigée, aux frais de son épouse, par la cité de Gytheion. Messéne 53. Διομεύς Prétre de l'empereur (?). Sous Tibere. Messénien. Appendice Ia, n? 3, 1. 7. Messène, famille impériale.
15 apr. J.-C. : décret concernant
le culte dynastique
de la
54. Κλεύόφατος ᾿Αριστέως Sous Néron. Messénien. Premier prétre de Néron et de Rome, secrétaire des synédres, agoranome, ambassadeur à ses frais auprés de Néron. IG V.1, 1449 (voir supra, p. 123, n. 5). Messène : inscription en l'honneur de Néron, érigée par Cléophatos. 55, Tif(éQtoc) Κλαύδιος Διονυσίου υἱὸς ᾿Αριστομένης Sous Néron. Messénien. Prêtre de Néron et de Rome (i-ii), agoranome (i-ii). i. IG V.1, 1450 (voir supra, p. 123, n. 5). Messène : statue en l'honneur de Néron, érigée aux frais d'Aristomenés et de son épouse. ii. P. Themelis,
PAAH
1995,
56-57
(voir supra,
p.
137).
Messéne : inscription
attestant
la
décoration, aux frais d'Aristomenés, d'une fontaine (Arsinoé ?), avec un groupe statuaire en bronze de la famille de Néron. A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, Cl. Lepenioti, Roman Peloponnese II, 510-11, n? 131.
230
MARIA KANTIREA
Olympie 56. M(&gxoc) ᾿Αντώνιος Πισανοῦ υἱὸς ᾿Αλεξίων Première moitié du I” s. apr. J.-C. Originaire d' Elide. Grand-prétre (du culte impérial [i]). i. IvO 426 (voir supra, p. 152, n. 6). Olympie, 41-54 apr. J.-C. : inscription en l'honneur de C. Iulius Lacon (n? 49), érigée par Alexion. ii. IvO 221 (voir supra, p. 63, n. 7). Olympie, 17 apr. J.-C.: inscription en l'honneur de Germanicus, à l'occasion de sa victoire aux épreuves hippiques des concours olympiques, érigée par le pére d’Alexion, M. Antonius Pisanus. A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 424-25, n? 34, avec stemma XIII ; S. Zoumbaki, Elis und Olympia in der Kaiserzeit. Das Leben einer Gesellschaft zwischen Stadt und Heiligtum auf prosopographischer Grundlage (Athénes 2001) 214, n? 91 ; pour le pére d'Alexion, M. Antonius Pisanus, voir S. Zoumbaki, op. cit., 216-19, n? 99, avec stemma de la famille. 57. Γάιος [Αντώνιος] Πεισ[ανοῦ υἱὸς - - -] I* s. apr. J.-C. Originaire d'Elide. Grand-prétre (du culte impérial), gymnasiarque à Olympie. IvO 283. Olympie : dédicace à Zeus Olympien, érigée par le personnage. A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 424, n? 33.
Autres cités du Péloponnèse 58. Φανάχτης Début de l'Empire. Originaire de Nauplie. Prétre de César (Auguste). IG IV 671 (voir supra, p. 161, n. 6). Nauplie : inscription en son honneur, érigée par le conseil et le peuple.
59. [- - - Ἐρ]μᾶς Début de l'Empire. Originaire de Trézène. Prétre de la Fortuna Augusta. IG IV 799 (voir supra, p. 104, n. 5). Trezene : inscription attestant que la cité accorda des honneurs héroïques à son fils. 60. Zévagyoc Ὀνασικ[ράτεος) I“ s. apr. J.-C. Originaire de Mégalopolis. Grand-prétre à vie et à titre héréditaire des Augustes, gymnasiarque, démiurge. Appendice Ib, n? 7. Lycosoura : décret en son honneur, voté par les synédres, le peuple et les negotiatores de Mégalopolis.
Thespies 61. (Stemma VI) Λύσανδρος Πολυκχρατίδονυ Sous Auguste. Thespien. Grand-prétre (de Rome et d' Auguste ? [i]), agonothéte des Kaisareia Erôtideia Romaia (i). i. IG VII 2517 (voir supra, p. 168). Thébes : inscription en son honneur, érigée par le conseil et le peuple de Thespies. ii-iii. Inscriptions attestant son père Polycratidés fils d’Anthemion.
APPENDICES
231
ii. P. Jamot, BCH 26 (1902) 297, n° 16 (voir supra, p. 168, n. 2). Thespies, fin du T" s. av. J.-C. : inscription en l'honneur de Polycratidés, en récompense de ses libéralités (construction d'un gymnase et la fourniture de l'huile) envers les negotiatores de Thespies. iii. P. Jamot, BCH 26 (1902) 291, n? 1 (voir supra, p. 168, n. 3). Thespies, fin du I” s. av. J.-C. : inscription en l'honneur du sénateur T. Statilius Taurus, en tant que patron, érigée par Polycratidés. P. Jamot, BCH 26 (1902) 310-11, avec stemma (p. 321) ; C. P. Jones, « A leading family of Roman Thespiae », HSPh 74 (1970) 223-55, avec stemma. 62. [- - -] Sous Auguste (?). Thespien. Agonothete des /Sébasta Mouse]ia et Kai[sareia Erôtideia] et Ro[maia]. A. Plassart, BCH 50 (1926) 447, n? 87 (voir supra, p. 169, n. 2). Thespies : inscription fragmentaire. 63. Γόργος τοῦ Χρυσογόνου Sous Tibére. Thespien. Agonothète des Erôtideia et Kaisareia Sébasta [Mouseia]. L. Moretti, Athenaeum 69 (1981) 71-77 (voir supra, agonistique.
p.
169, n. 3). Thespies : catalogue
64. (Stemma VI) ᾿Αρίστων Φιλείνου Premiere moitié du I” s. apr. J.-C. Thespien. Agonothète des Erôtideia Kaisareia Mouseia et des concours en l'honneur de Livie (i-i). i. P. Jamot, BCH 26 (1902) 298-99, n? 18 (voir supra, p. 168). Thespies : inscription en son honneur, érigée par le peuple. ii. P. Jamot, BCH 26 (1902) 299-301, n? 19 (voir supra, p. 168, n. 8). Thespies : inscription sembable à la précédente. 65. ᾿Αθανίας Εὐξένονυ Premiere moitié du I" s. apr. J.-C. Thespien. Agonothéte des Mouseia Sébasteia et Erôtideia Kaisareia, gymnasiarque à quatre reprises ; il assuma plusieurs charges et magistratures locales à Thespies. A. Plassart, BCH 50 (1926) 431-32, n? 61 (voir supra, p. 169, n. 4). Thespies : inscription en son honneur, érigée par le peuple. Son épouse, Timoxéna fille d'Olympichos, est connue par son épitaphe (IG VII 2151). 66. [- - -lLos Φούφιος Πρωτάρχου Première moitié du I" s. apr. J.-C. Thespien. Agonothète des Erótideia et [Kaisareia] et (agonothete) des Mouseia à deux reprises. A. Plassart, BCH 50 (1926) 432-33, n? 62 (voir supra, p. 169, n. 4). Thespies : inscription en son honneur, érigée par la cité de Thespies. 67. [- - -] Y" s. apr. J.-C. Originaire de Thespies ou de Thèbes (?). Agonothète des Dio[nysia ?] et Kaisareia Erôtideia. IG VII 2518 (voir supra, p. 169, n. 5). Thébes : inscription en son honneur.
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MARIA KANTIREA
Autres cités de Béotie 68. Ἐπαμεινώνδας Ἐπαμεινώνδον Pendant la période des régnes de Caligula à Néron. Originaire d’Acraiphia. Grand-prétre à vie des Augustes et de Néron (iii), réorganisateur des fêtes des Ptoïa Kaisareia et agonothéte des concours (ii). i. Appendice Ib, n? 3. Acraiphia, 37/38 apr. J.-C. : lettre de Caligula aux Panhellènes et divers décrets en l'honneur d'Epameinóndas. ii. Appendice Ib, n? 4. Acraiphia, 43/44 apr. J.-C. (d'aprés notre datation) : décret d'Acraiphia en l'honneur d'Epameinóndas. iii. Appendice Ib, n? 5. Acraiphia, 67/68 apr. J.-C. : copie du discours de Néron proclamé à Corinthe, rendant la liberté aux Grecs de l’Achaïe, et décret d'Acraiphia en l'honneur du prince, proposé par Epameinóndas. 69. Σκύλαξ [Σ]ωσεικράτους Premiere moitié du I" s. apr. J.- C. Originaire de Lébadée ou de Thisbé (2). Agonothéte des Kaisareia et [- - -]. IG VII 3103 (voir supra, p. 179, n. 4). Lébadée : inscription en l'honneur de Drusus le Jeune, érigée par Skylax. A. Schachter, Cults, 208, n. 1, pense qu'il était originaire de Thisbé, puisqu'un Skylax fils de Skylax y dedia un temple d'Artémis Söteira à la gens Augusta et à la cité (voir supra, p. 135). 70. ᾿Αλεξὼ Ἡρακλᾶ Sous les Flaviens. Originaire de Tanagra. Prétresse de Flavia Domitilla en Tyché. IG VII 572 (voir supra, p. 87). Tanagra, 69-96 apr. J.-C. : inscription en l'honneur de Flavia Domitilla, érigée par Alexó. D. W. Roller, Tanagran Studies II, 28, n? 67.
71. Τίτος Φλάβιος Πεμπτίδης Sous les Flaviens et Galba. Originaire de Thébes. Grand-prétre (du culte impérial). i. P. Wolters et G. Bruns, Das Kabirenheiligtum bei Theben (Berlin 1940) vol. I, 30, n? 5a, et 79,
fig. (voir supra, p. 139). Thébes : dédicace d'un anaktoron aux Grands dieux Sébastoi, Cabiros et Pais ; Pemptides fut l'épiméléte des travaux. ii. RPC I 1334, pl. 68. Thébes, monnaies à l'effigie de Galba, frappées au nom de l'archi(éreus) ou de l'archi(érarque) Pemptidés. . S. N. Koumanoudis, « Πεμπτίδης », dans Χαριστήριον eic ᾿Αναστάσιον K. 'OgAávóov (Athènes 1966) vol. B, 1-21; id., Θηβαϊκή Προσωπογραφία (Athénes 1979) 169, n? 1631; B. Puech, ANRW II, 33.6 (1992) 4866-67.
Delphes 72. Π(όπλιος) Μέμμιος Κλέανδρος Sous Néron. Originaire de Delphes. Prêtre des Augustes, épimélète du koinon des Amphictyons. FD IIIA, 258 (voir supra, p. 77, n. 7). Delphes, 54-55 apr. J.-C. : inscription en l'honneur de Néron, érigée par le koinon des Amphictyons. 73. Τίτος) Φλαύιος Μεγαλεῖνος Sous Domitien. Originaire de Delphes. Grand-prétre des Augustes, épiméléte du koinon des Amphictyons.
APPENDICES
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SyIP 813C (voir supra, p. 78, n. 5). Delphes : inscription attestant des travaux de restauration des
édifices dans le sanctuaire de Delphes. Cités de Locride et de Phocide 74. Γναῖος Καλπόρνιος Ἔλιξ Début de l'Empire. Opontien (de Locride). Prétre du dieu Auguste, agonothéte à ses frais des Dionysia, archonte, agoranome. IG IX.1, 282 (voir supra, p. 136). Oponte : dédicace des donations faites par Helix au peuple romain, au dieu Auguste et au peuple d'Oponte.
75. [- - -] Début de l'Empire. Originaire de Hyampolis de Phocide. Fondateur et premier agonothéte des Grands Kaisareia et des Grands Elaphébolia et des Laphria à deux reprises. IG IX.1, 90 (voir supra, p. 100). Hyampolis : inscription en son honneur.
Thessalie 76. [- - - θυγάτηρ] Δεξίππον γυνὴ Φιλίσκου τοῦ [Αρισ]το[βού]λου Sous Auguste et Tibére. Originaire de Larissa. Prétresse de Livie (Iulia Augusta) Héra. IG IX. 2, 333 (voir supra, p. 75). Mylai, aprés 14 apr. J.-C. : inscription en l'honneur de la prétresse, érigée par le peuple de Larissa.
77. ᾿Ανδρόνεικοίς ...... Ἰοδώρον Sous Néron (d'aprés notre datation). Originaire de Thessalie. Grand-prêtre du koinon thessalien, agonothéte des Pythia à Delphes. J. Bousquet, BCH 85 (1961) 90-92, fig. 14 (voir supra, p. 155, n. 2). Delphes : inscription en son honneur, érigée par le koinon des Amphictyons. 1. Bousquet, op. cit. propose [Ὀλυμπι]οδώρου comme patronyme. 78. [- - -] ὃ καὶ Μένης Φιλοθ[η]ροί- - -] Sous Domitien (d'aprés notre datation). Originaire de Hypata. Agonothete des Pythia Kaisareia à Delphes. FD IIL.1, 546 (voir supra, p. 155, n. 11). Delphes : inscription en son honneur, érigée par la cité de Delphes. 79. [- - - Jog/ng/as τοῦ ᾿Αρνοφίλου I" s. apr. J.-C. (?). Originaire de Hypata. Prétre des Augustes, tagos du koinon thessalien. IG IX2, 34. Hypata : dédicace aux dieux sauveurs.
Nicopolis 80. Tf(éçgros) Κλαύδιος Κλεόμαχος Sous Néron. Originaire de Nicopolis.Grand-prêtre des Augustes, épimélète du koinon des Amphictyons, archonte du conseil sacré d'Actium. i. FD IIL3, 181 (voir supra, p. 78, n. 4). Delphes, 67 apr. J.-C. : inscription attestant des travaux de restauration des édifices dans le sanctuaire de Delphes.
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MARIA KANTIREA
ii. SylP 813B (voir supra, p. 78, n. 4). Delphes, 67 apr. J.-C. : inscription de méme caractère que la précédente.
81. [Tif(égtoc) Κλαύδιος ἽΠππ[αρχ]ος Sous les Flaviens. Originaire de Nicopolis. Agonothéte des Grands Actia Kaisareia, épiméléte du koinon des Amphictyons. FD IIL.1, 537 (voir supra, p. 91, n. 2). Delphes : dédicace à Apollon, érigée par le personnage.
Corinthe 82. [C(aius) Hei]jus [Pa]mphbilus Fin du I” s. av. J.-C. Corinthien. Agonothète des Isthmia et Kaisareia (i), duovir à deux reprises (ii-iii), préfet pro duoviro (iv). i. Corinth VIIL3, 150, pl. 14. Corinthe, 17/16-10 av. J.-C. : inscription en son honneur. ii. M. Amandry, Monnayage, 133-38, &m. VI, pls VI-VII ; RPC I, 1127-1128. Corinthe, 34-31 av. J.-C. : émission monétaire sous son duovirat. iii. M. Amandry, Monnayage, 140-41, ém. VIII, pls VIII-IX ; RPC I 1132. Corinthe, 27/26 av. J.C. : émission monétaire sous son duovirat. iv. M. Amandry, Monnayage, 141-42, ém. IX, pl. IX ; RPC I, 1133. Corinthe, 17/16 av. J.-C. : émission monétaire sous son duovirat. A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 327-28, n? 309. 83. [Zlexoüvéole] Σθενοί- - -Jos ΔΙε]ίνιππος Début du I" s. apr. J.-C. Corinthien. Agonothete des Isthmia et Kaisareia en 3 apr. J.-C. Corinth VIIL1, 14 (voir supra, p. 185, n. 1). Corinthe, 3 apr. J.-C. : catalogue de vainqueurs aux Isthmia et Kaisareia. A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 381, n? 560. 84. L(ucius) Hermidius Celsus
Sous Auguste. Corinthien. Prétre d' Apollo Aug(ustus). CIL III 534 (voir supra, p. 93). Corinthe : inscription attestant la consécration d'une aedes, d'une statue d' Apollo Aug(ustus) et de dix tabernae par Celsus et par d'autres dédicants. A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 329, n? 314. 85. L(ucius) Rutilius [- - -] Sous Auguste. Corinthien. Prêtre d' Apollo Aug(ustus). CIL 111, 534 (voir supra, p. 93). Corinthe : inscription attestant la consécration d'une aedes, d'une statue d' Apollo Aug(ustus) et de dix tabernae par le personnage et par d'autres dédicants. A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 376, n? 536. 86. Cn(eus) [Corneliu]s Speratus Sous Auguste ou aprés 14 apr. J.-C. (?). Corinthien. Augustalis. Corinth VIIL3, 52 (voir supra, p. 190, n. 5). Corinthe : dédicace au divus Augustus, érigée par Speratus. A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 307, n? 234.
APPENDICES
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87. C(aius) Cispuleius Q(uinti) l(ibertus) Primus
Sous Tibére. Corinthien. Affranchi. Augustalis de Tibére (i). i. Corinth VIIL2, 77 (voir supra, p. 190, n. 6). Corinthe : inscription en son honneur, érigée par un certain C. Novius Felix. ii. Corinth VIIL2, 107. Corinthe : inscription en l'honneur d'un certain Q. Cispuleius Q. f. Aem(ilia) Theophilus, érigée par le personnage. A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 284, n? 153. 88. T(itus) Manilius T(iti) f(ilius) Collina) Iuvencus
Sous Tibére. Corinthien. Agonothéte (et réorganisateur) des Isthmia et Kaisareia, pontife, duovir, édile, préfet iure dicundo. i. Corinth VIIL2, 81 (voir supra, p. 185). Corinthe : inscription en son honneur, érigée par le collége des hiéromnemones. ii. Corinth VIIL3, 154 (voir supra, p. 185, n. 3). Corinthe : inscription en son honneur semblable à la précédente, érigée par la tribu Agrippia. A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 347-48, n? 394. Selon J. H. Kent, Corinth VIII.3, 30, l'agonothésie de Iuvencus date de 15 apr. J.-C. 89. Callicratea Philesi fil(ia)
Sous Tibére. Corinthienne. Prétresse à vie de la Providentia Aug(usta) et de la Salus Publica. i. Corinth VIIL2, 110 (voir supra, p. 102). Corinthe, 31-34 apr. J.-C. : inscription en son honneur, érigée par la tribu Agrippia. ii. ILGR 116 (voir supra, p. 102, n. 1). Corinthe, 31-34 apr. J.-C. : inscription en son honneur semblable à la précédente, érigée par la tribu Claudia. 90. A(ulus) Arri[us - - - f(ilius)] Aem(ilia) Proc[ulus]
Première moitié du I” s. apr. J.-C. Corinthien. Chevalier romain. Prétre de Neptunus Aug(ustus), eisagogeus des Tibereia Augusteia Kaisareia, agonothéte des Isthmia Kaisareia, augure, duovir, édile. Carriére équestre : préfet des ouvriers. Corinth VIIL3, 156, pl. 15 (voir supra, p. 188). Corinthe : inscription en son honneur, érigée par le collége des hiéromnemones. A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 268-69, n? 87. Selon J. H. Kent, Corinth VIIL3, 30, l'agonothésie de Proculus date de 39 apr. J.-C. ; pour sa carriére équestre, voir S. Demougin, CJC, 279-80, n? 392. 91. Ti(berius) Claudius P(ubli) f(ilius) Fab(ia) Dinippus Sous Claude et Néron. Corinthien. Chevalier romain. Prétre de la Victoria Britannica de Claude, agonothete des Neroneia Kaisareia et des Isthrnia Kaisareia, augure, duovir et duovir quinquennal. Carriére équestre : tribun militaire de la VI légion Hispaniensis, curateur de l'annone. Le personnage nous est connu par une série d'inscriptions latines de Corinthe, dans leur majorité mutilées, érigées en son honneur sur le forum de la colonie, probablement par les différentes tribus locales:
Corinth VIII2, 86-87 et 89-90, phs ; Corinth VIIL3, 158-163 et 393-394, pls 14-15 et 35 (voir supra, p. 189). A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 288-89, n? 170. Selon J. H. Kent, Corinth VIIL3, 31, l'agonothésie de Dinippus date de 67 apr. J.-C. Pour sa carrière équestre, voir A. B. West, commentaire sur Corinth VIII.2, 86 ; S. Demougin, CJC, 507-508, n? 607 ; H. Devijver, PME, C : 139.
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92. M(arcus) Pyfticius - - - ] Sous Néron. Corinthien. Agonothete des Kaisareia Néroneia. Corinth VIL3, 208, pl. 18. Corinthe : inscription en l'honneur de son fils P. Puticius P. f. Aem(ilia) Rufus, eisagogeus des concours (cf. Corinth VIII.3, 209, pl. 18). A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 369, n? 495. 93. C(aius) ou C(naeus) [- - - ] Sous Vespasien. Corinthien.
Agonothete des Kaisareia Vespasianeia Sébasta et des Isthmia Kaisareia. Corinth VIIL3, 210, pl. 18. Corinthe : inscription en son honneur, érigée par une tribu locale. A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 401, n? 661. 94. L(ucius) Papius L(uci) f(ilius) Aem(ilia) Venerjus Deuxième moitié du I" s. apr. J.-C. Corinthien. Prêtre de Mars Aug(ustus), eisagogeus (sans mention de concours) sous l'agonothésie de Tib. Claudius Anaxilaus (sous Néron), agonothéte (sans mention de concours) avec L. Vibullius Pius, pyrophore (probablement au sanctuaire de l'Isthme). Corinth VIIL3, 212, pl. 17 (voir supra, p. 189). Corinthe : inscription en son honneur. A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 361-62, n? 461. Les pyrophores, dans la colonie romaine de Corinthe, étaient des enfants (L. Robert, REG 79 [1966]
746-48 [= OMS VI (1989) 564-66] ; D. J. Geagan, GRBS 9 [1968] 76). 95, C(aius) Curtius C(ai) f(ilius) [- - -] Lesbi{us] I” s. apr. J.-C. Corinthien. Agonothète des Isthmia Kaisareia, théocole de Jupiter Capitolin, prêtre d'une divinité anonyme, duovir, édile, préfet. Corinth VIIL3, 198, pl. 17 (G. R. Bugh, Hesperia 48 [1979] 52, propose la restitution du nom que nous suivons). Corinthe : inscription en son honneur. A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 308, n? 240. Patras 96. Aequana Sex(ti) f(ilia) Musa Sous Auguste. Originaire de Patras. Prétresse de Diana Aug(usta) Laphria et prétresse d' Auguste. CIL 111510 (voir supra, pp. 99-100). Patras : inscription en son honneur, érigée par son père Sex. Aequanus ; la colonie de Patras l'honora d'une image et de deux statues. A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 55, n? 16. 97. Sex(tus) Aequ[anus]
Sex(ti) l(ibertus) Astius
I" s. apr. J.-C. Patréen. Augustalis. Achaie II, n? 145, pl. XXIX (voir supra, p. 190, n. 8). Patras : épigramme honneur. A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 56, n? 19. 98. T(itus) Varius Secundus I" s. apr. J.-C. Patréen. Augustalis.
funéraire en son
APPENDICES
237
Achaie II, n? 50, pl. XI (voir supra, p. 190, n. 9). Patras : inscription gravée sur la base d'une statue offerte par le personnage ob honorem augustalitatis. A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 101, n? 237. 99, C(aius) Varronius (C. 1.) Syn[e]ros I” s. apr. J.-C. Patréen. Augustalis. Achaie 1I, n? 49, pl. XI (voir supra, p. 190, n. 10). Patras : inscription attestant la donation des colonnes d'un monument par son fils C. Varronius C. f. Quir(ina) Verrus. A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 101, n? 239.
Dyme 100. Fulvinia Helene Premiere moitié du I” s. apr. J.-C. Originaire de Dymé. Prétresse de Vénus Augusta. CIL III 7254 (voir supra, p. 101, n. 1). Dymé, sous Tibere (?) : dédicace à Venus Augusta, érigée par la prétresse, à ses frais. A. D. Rizakis, S. Zoumbaki, M. Kantirea, Roman Peloponnese I, 75-76, n? 112.
238
MARIA KANTIREA
APPENDICE III Statues et portraits des membres de la famille impériale Jules César 1. Tête de Jules César (?) (Planche XXIII)
Athenes, Musée National, n? d'inv. 437. Provenance d'Attique. Marbre pentélique (h. 0,31 m). 40 av. J.-C. environ. P. Kavvadias, Γλυπτὰ τοῦ 'E0vixoi Movotíov. Κατάλογος περιγραφικός (Athènes 1890-1892) n? 437 ; Th. L. Shear, Hesperia 4 (1935) 402-407, figs 30-31 (prétre) ; E. Buschor, Bildnis, 49, Abb. 47 (prétre) ; G. Hafner, Bildnisplastik, 63-64, A8, Taf. 26 (prétre) ; A. Datsouli-Stavridi,
« Εἰκονιστική κεφαλή tob Ἰουλίου Καίσαρος εἰς τό Ἐθνικόν ᾿Αρχαιολογικόν Μουσεῖον », AD 28 (1973) Meletai, 243-45 et 259, tabl. 131-134 ; ead., Πορτραίτα, 27-28, tabl. 14 (Jules César) ; A. Stewart, Attika, 83, n? 5, pl. 26c ; K. Romiopoulou, l'Avztá, 21, n? 7, ph. (Jules César). 2. Téte de Jules César (?) Corinthe, Musée, n? d'inv. S 2771. Provenance inconnue, probablement de Corinthe. Marbre blanc (h. 0,325 m). Sous Tibère (C. E. de Grazia). A. Datsouli-Stavridi, AAA 3 (1970) 109-10, fig. 1; C. E. de Grazia, Portrait, 77-80, n? 7, pls 1011. Les Julio-claudiens 3. Statue d'Auguste
togatus et velato capite (Planche XXVI)
Corinthe, Musée, n? d'inv. S 1116. Provenance de Corinthe : forum, basilique julienne. Marbre blanc (h. 2,05 m). Sous Auguste (F. P. Johnson, D. Boschung, K. Vierneisel, P. Zanker) ; fin du régne d'Augustedébut du régne de Tibére (H. G. Niemeyer, H. R. Goette) ; sous Caligula (C. B. Rose, B. Schmaltz) ; sous Claude (C. E. de Grazia). F. P. Johnson, Corinth IX, 71-72, n? 134, ph. ; H. G. Niemeyer, Studien, 82, n? 1, Taf. 1.1; C. C. Vermeule,
RIA,
380, n? 7; A. Datsouli-Stavridi,
Kaiserporträts, 81 ; C. E. de Grazia, Portrait,
87-93, pls 15-16 et 79 ; K. Vierneisel et P. Zanker, Bildnisse, 47, n? 4.2, ph. ; A.-K. Massner, Bildnisangleichung, 54-55 ; B. Schmaltz, MDAI(R) 93 (1986) 225-29, Taf. 962 ; H. R. Goette, MDAI(A) 103 (1988) 254-58, Taf. 38; D. Boschung, Augustus, 157-58, n? 114, Taf. 178 et 215.1 ; C. B. Rose, Commemoration, 138-39, n? 69.3, pl. 188. 4. Torse colossal d'Auguste en Zeus (Planche XXVII)
Olympie, Musée, n? d'inv. A 110a-A. Provenance d'Olympie : Métrôon. Marbre pentélique (h. du torse 1,89 m ; h. restituée avec la plinthe 4,50-4,60 m). Sous Auguste ; début du régne de Claude (C. Maderna). G. Treu, Olympia III, 232-35, Taf. LVIIL2 ; H. G. Niemeyer, Studien, 108, n? 97, Taf. 32 ; S. Stone, MDAI(A) 100 (1985) 378-81, pl. 82.1 ; C. Maderna, luppiter, 161-62, 155, Taf. 4 ; K. Hitzl, Statuenausstattung, 34-38, Taf. 2-7 ; C. B. Rose, Commemoration, 147-49, n? 80.1, pl. 190.
APPENDICES
239
5. Torse cuirassé d'Auguste Patras, Musée, n? d'inv. 82. Provenance de Dymé. Sous Auguste. C. C. Vermeule, Berytus 15 (1964) 100, n? 50 ; P. Karanastassi, AEph 1995, 220. 6. Buste plus grand que nature d'Auguste Athénes, Musée National, n? d'inv. 2710. Provenance d’Athenes. Marbre pentélique (h. 0,555 m). Sous Auguste. . A. Datsouli-Stavridi, MDAI(R) 87 (1980) 345-46, Taf. 122-123. 7. Buste d'Auguste Athènes, Musée de l' Agora, n? d'inv. S 356. Provenance d’Athenes : agora. Marbre pentélique (h. 0,48 m). Vers le début du règne d’Auguste (Th. L. Shear, A. Hekler) ; sous Claude (G. Hafner). Th. L. Shear, Hesperia 4 (1935) 407-11, figs 32-34, pl. V ; A. Hekler, AA 50 (1935) 399, n. 5 ; F. B. Harrison, Agora I, 17-20, n? 7, pls 5-6 (jeune homme ou prince julio-claudien) ; G. Hafner, Bildnisplastik, 83, A41, Taf. 38 ; L. Fabbrini, BA 52 (1967) 67 (Jules César). 8. Buste inachevé d'Auguste Athènes, Musée National, n? d'inv. 5263. Provenance inconnue, probablement d' Athenes. Marbre pentélique (h. 0,568 m). Début de l'Empire. A. Datsouli-Stavridi, MDAI(R)
87 (1980) 345-46, Taf.
124-125 ; D. Boschung,
Bildnisse,
142-43,
n? 73, Taf. 187. 9, Téte plus grande que nature d'Auguste Délos, Musée, n? d'inv. A 4938. Provenance de Délos. Marbre pentélique (h. 0,471 m). Sous Auguste ; sous Caligula ou au début du régne de Claude (H. R. Goette). C. Michalowski, Délos XIII : Les portraits hellénistiques et romains (Paris 1932) 22-23, pl. XX ; G. Hafner, Bildnisplastik, 77, A28, Taf. 32 ; C. C. Vermeule, RIA, 380, n? 11 ; A. Datsouli-
Stavridi, Kaiserporträts, 80 ; A. Stewart, Attika, 85, n? 2, pl. 28b ; U. Hausmann, ANRW II, 12.2 (1981) 549, n. 144 ; B. Schmaltz, MDAI(R) 93 (1986) 220-22, Taf. 82.1 ; H. R. Goette, MDAI(A) 103 (1988) 256-57 ; E. Boschung, Augustus, 150, n? 92, Taf. 189.1-2 ; Ph. Zaphiropoulou, Δήλος.
Μαρτυρίες από τα μουσειακά ἐκθέματα (Athènes 1998) 273-74, n? 150, ph. 10. Téte en bronze d'Auguste Copenhague, Ny Carlsberg Glyptothek, n? d'inv. 2758. Provenance de Mégare. Bronze (h. 0,32 m). 30 av. J.-C. environ. G. Hafner, Bildnisplastik, 76-77, A27, Taf. 32 ; C. C. Vermeule, RIA, 380, n? 6. 11. Téte d'Auguste (Planche XXIII) Athénes, Musée National, n? d'inv. 3758. Provenance d’Athenes : marché romain. Marbre pentélique, insulaire selon C. C. Vermeule, parien selon A. Datsouli-Stavridi (h. 0,30 m). Sous Auguste. Ph. Stavropoullos, AD 1930-1931, Parartima, 7, fig. 8; A. Hekler, AA 50 (1935) 399-403, n? 2, Abb. 3-4 ; E. B. Harrison, Agora I, 86-87 ; G. Hafner, Bildnisplastik, 77, A29, Taf. 32 ; C. C.
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MARIA KANTIREA
Vermeule, RIA, 380, n? 3; A. Datsouli-Stavridi, Kaiserporträts, 80 ; ead., Πορτραίτα, 28-29, tabl. 15 ; D. Boschung, Bildnisse, 142, n? 72, Taf. 186 ; K. Romiopoulou, Γλυστά, 28, n? 14, ph. 12. Téte d'Auguste Athènes, Musée de l' Acropole, n? d'inv. 2282. Provenance d’Athenes : Acropole. Début de l'Empire. C. C. Vermeule, RIA, 380, n? 5 ; A. Datsouli-Stavridi, MDAI(R) 87 (1980) 346 (citation sur une liste de représentations d' Auguste) ; D. Boschung, Augustus, 142, n? 71, Taf. 185.3. 13. Téte d'Auguste Athénes, Musée National, n? d’inv. 3290. Provenance d’Athenes. Marbre pentélique (h. 0,39 m). Sous Auguste. A. Datsouli-Stavridi, MDAI(R) 87 (1980) 345-46, Taf. 121 ; K. Fittschen et P. Zanker, Katalog I, 1-2, n? 1, Taf. 1-3, Repl. 6. 14. Téte d'Auguste Nicopolis, Musée, n? d'inv. 384. Provenance de Nicopolis. Marbre blanc, probablement local (h. 0,36 m). Sous Auguste. D. Papastamos, AAA 4 (1971) 430-33, figs 1-4 (Agrippa) ; K. Fittschen et P. Zanker, Katalog I, 7-10, n? 8, en particulier Anm. 5, Taf. 9.10 (Auguste, type Forbes). 15. Téte d'Auguste (?) Provenance d'Athénes : marché romain. Sous Auguste (?). C. C. Vermeule, RIA, 380, n? 4, fig. 105. 16. Téte d'Auguste (?) Chaicis, Musée, n? d'inv. 1701. Provenance inconnue, probablement de Chalcis. Marbre blanc (h. 0,25 m). Période julio-claudienne. L. Fabbrini, MDAI(R) 73-74 (1966-1967) 135-36, tav. 42.2 et 43.2 (Caius César) ; A. Andreiomenou, « Εἰκονιστικὴ κεφαλὴ τοῦ Μουσείου Χαλκίδος », AAA 1 (1968) 297-99, figs 14 ; C. C. Vermeule, RIA, 380, n° 2 ; A. Datsouli-Stavridi, Kaiserporträts, 80 ; ead., MDAI(R) 87 (1980) 347 (citation sur une liste de représentations d'Auguste) ; C. E. de Grazia, Portrait, 98, n? 2 (Caius César) ; Z. Kiss, Iconographie, 37-38, figs 33-34 (Caius César) ; D. Boschung, Augustus, 147-48, n? 85, Taf. 146 et 173.9. 17. Statue acéphale de Livie (Planche XXVID
Berlin, Staatliche Museen, Pergamonmuseum, n? d'inv. SK 1400. Provenance d'Olympie : Métróon. Marbre pentélique (h. 1,82 m). Période julio-claudienne. G. Treu, Olympia III, 257-58, Taf. LXIII.3 (Iulia Titi ?) ; S. Stone, MDAI(A) 100 (1985) 384-86, pls 83.3 (impératrice flavienne) ; R. Bol, JDAI 101 (1986) Abb. 14 (Livie, sous réserve) ; K. Hitzl, Statuenausstattung, 49-52, n? 5, Taf. 26-29 (Flavia Domitilla la Jeune) ; C. B. Rose, Commemoration, 147-49, n? 80.3, pl. 192 (Agrippine la Jeune).
APPENDICES
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18. Téte plus grande que nature de Livie Larissa, Musée Archéologique. Provenance de Larissa : acropole, église d' Achillios. Marbre blanc. Sous Auguste ou Tibére. H. Biesantz, AA 74 (1959) 104, n? 4, Abb. 22 ; cf. V. Poulsen, Portraits, 65-71, n? 34, en particulier 68, n? 4 ; K. Fittschen et P. Zanker, Katalog III, 1-3, n? 1, en particulier Anm. 7.1, Taf. 1; E. Bartman, Portraits of Livia; imaging the Imperial Women in Augustan Rome
(Cambridge 1999) 170, n? 56, fig. 57. 19. Téte posthume de Livie (Planche XXIV) Athènes, Musée National, n? d'inv. 567. Provenance de Thespies. Marbre parien (h. 0,32 m). Vers le début du régne de Claude.
A. Datsouli-Stavridi, Πορτραίτα, 29-30, tabl. 16-17 ; K. Romiopoulou, Γλυσπτά, 39, n? 26, ph. 20. Statue cuirassée d'Agrippa (?) Orópos, Musée de l'Amphiaraion. Provenance d'Orópos : Amphiaraion. Marbre pentélique. Sous Auguste.
C. C. Vermeule, Berytus 13 (1959) 34, n? 15 ; id., Berytus 15 (1964) 98, n? 15 ; id., RIA, 429. 21. Statue héroique d'Agrippa (?) Venise, Musée Archéologique. Provenance d' Athénes (?). Marbre pentelique. Sous Auguste. G. Hafner, Bildnisplastik, 79, A32, Taf. 35 ; A. Stewart, Attika, 86, n? 2. 22. Téte d’Agrippa (?) Copenhague, Ny Carlsberg Glyptothek, n? d'inv. 609. Provenance d’Athenes (?). Marbre pentélique (h. 0,32 m). Peu avant 12 av. J.-C. G. Hafner, Bildnisplastik, 78, A31, Taf. 34. 23. Statue héroique posthume de Caius César (Planche XXVI) Corinthe, Musée, n? d'inv. S 1080. Provenance de Corinthe : forum, basilique julienne. Marbre pentélique (h. préservée 0,90 m). Peu aprés 4 apr. J.-C. (F. P. Johnson, Z. Kiss, C. B. Rose) ; fin du regne d’Auguste (J. Pollini) ; sous Claude (C. E. de Grazia). F. P. Johnson, Corinth IX, 74-76, n? 136, ph. (Caius César) ; C. C. Vermeule, RIA, 383, audessous du n? 3, fig. 110 (Caius César) ; C. E. de Grazia, Portrait, 102-108, n? 12, pls 19-20 et 108 (Lucius César) ; Z. Kiss, Iconographie, 54-55, figs 103-104 (Lucius César) ; A.-K. Massner, Bildnisangleichung, 53-60, Taf. 15d (Lucius César) ; J. Pollini, Portraiture, 107, pls 2.1 et 39 (Lucius César) ; C. Maderna, Iuppiter, 236-38, H17, Taf. 30.2 (Caius César) ; C. B. Rose, Commemoration, 138-39, n? 69.1, pl. 186 (Lucius César). 24. Statue héroique posthume de Lucius César (Planche XXVI) Corinthe, Musée, n? d'inv. S 1065. Provenance de Corinthe : forum, basilique julienne. Marbre pentélique (h. avec la plinthe 2,04 m). Peu aprés 4 apr. J.-C. (F. P. Johnson, Z. Kiss, C. B. Rose) ; fin du régne d'Auguste (J. Pollini) ; sous Claude (C. E. de Grazia).
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F. P. Johnson,
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Corinth IX, 72-74, n? 135, ph. (Lucius César) ; C. C. Vermeule, RIA, 383, au-
dessous du n? 3, fig. 111 (Lucius César) ; C. E. de Grazia, Portrait, 93-102, n? 11, pls 17-18 et 108 (Caius César) ; Z. Kiss, Iconographie, 36-37 et 52, figs 29-30 (Caius César) ; A. K. Massner, Bildnisangleichung, 53-60, Taf. 15c (Caius César) ; J. Pollini, Portraiture, 99, n? 3, pls 2.1 et 16 (Caius César); C. Maderna, Iuppiter, 236-38, H18, Taf. 30.3 (Lucius César) ; C. B. Rose, Commemoration, 138-39, n? 69.2, pl. 187 (Caius César). 25. Téte de Caius César (Planche XXIV) Athènes, Musée National, n? d'inv. 3606. Provenance d'Athénes. Marbre de Thasos (h. 0,29 m). Derniére décennie du I* s. av. J.-C. A. Hekler, AA 50 (1935) 403-404, n? 3, Abb. 5-6 (Caius César) ; G. Hafner, Bildnisplastik, 79-80, A33, Taf. 36 (Lucius César) ; C. C. Vermeule, RIA, 383, n? 2 (Lucius César) ; C. E. de Grazia, Portrait, 97-98, n? 1 (Caius César) ; Z. Kiss, Iconographie, 56 et 63, figs 111-112 (Lucius César) ; A. Datsouli-Stavridi, Πορτραίτα, 33, tabl. 23 (Caius César) ; J. Pollini, Portraiture, 95-96, n? 3, pl. 5 (Caius César) ; K. Romiopoulou, Γλυπτά, 22-23, n? 10, ph. (Caius César). 26. Téte de Caius ou de Lucius César Corinthe, Musée, n? d'inv. S 2655. Provenance de Corinthe. Aprés 4 apr. J.-C. C. C. Vermeule, RIA, 383, n? 4 (Caius César) ; Z. Kiss, Iconographie, 63 (Lucius César). 27. Fragment de relief d'une téte de Caius César Athènes, Musée National, n? d'inv. 3665. Provenance d'Athénes. Marbre pentélique. Dernière décennie du I” s. av. J.-C. G. Hafner, Bildnisplastik, 80, A35, Taf. 36 ; C. C. Vermeule, RIA, 383, n? 1 ; C. E. de Grazia, Portrait, 105, n? 1 (Lucius César) ; Z. Kiss, Iconographie, 47-48 et 50, fig. 86. 28. Statue de Tibère togatus et velato capite Eleusis, Musée, n? d'inv. 5268. Provenance d'Eleusis:
enceinte aux portiques (gymnase
ou
agora) au sud du Télestérion. Marbre. Sous Tibère. F. W. Goethert, MDAI(R) 54 (1939) 205 (pas Tibère) ; G. E. Mylonas, Eleusis and the Eleusinian Mysteries (Princeton-New Jersey 1961) 202-204 ; H. G. Niemeyer, Studien, 83, n? 7 (prince julio-claudien) ; C. C. Vermeule, RIA, 384, n° 5, fig. 113 ; Z. Kiss, Iconographie, 79, fig. 224 ; K. Papaggeli, Ελευσίνα, 286 (Néron). 29. Téte plus grande que nature de Tibere Larissa, Musée Archéologique, n? d'inv.
825.
Provenance
de
Larissa:
acropole,
d'Achillios. Marbre insulaire.
Sous Tibère. C. C. Vermeule, RIA, 384, n? 1.
30. Téte couronnée de Tibére Berlin, Staatliche Museen, Pergamonmuseum, n? d’inv. SK 392. Provenance d’Athenes. Marbre pentélique (h. 0,345 m).
Fin du I s. av. J-C.-début du I" s. apr. J.-C.
église
APPENDICES
243
G. Hafner, Bildnisplastik, 80, A34, Taf. 36 ; L. Polacco, II volto di Tiberio (Rome 1955) 183, n° 2 (« elenco di presunti ritratti di Tiberio iconograficamente non documentati ») ; L. Fabbrini, BA 49 (1964) 318, tav. 28, 31 et 34 (Drusus l'Ancien) ; C. C. Vermeule, RIA, 384, n? 2 ; A. DatsouliStavridi, Kaiserporträts, 82. 31. Téte de Tibére Athénes, Musée National, Collection Karapanos, n? d'inv. 910. Provenance d'Athénes. Sous Tibére. C. C. Vermeule, RIA, 384, n? 4 ; A. Datsouli-Stavridi, Kaiserporträts, 82. 32. Statuette d'or de Tibére (?)
Athénes, Musée National, Collection Héléne Stathatos, n? d'inv. ST 282. Provenance inconnue, probablement d’Athenes. Or (h. 0,04 m). Période julio-claudienne. P. Amandry, « Objets d'or et d'argent », dans Collection Helene Stathatos III : Objets antiques et byzantins (Strasbourg 1963) 235-36, n? 171, pl. XXXVI, fig. 140 (Hermés) ; C. C. Vermeule,
RIA, 384, n? 3; C. Maderna, Juppiter, 247, HV2. 33. Téte de Drusus l'Ancien Hamburg, Museum für Kunst und Marbre insulaire ou pentélique (h. Période julio-claudienne. E. Simon, MZ 58 (1963) 17, n. l'Ancien) ; C. C. Vermeule, RIA, 327-29, n? 9, Abb. 9a-c (Auguste)
Gewerbe, n? d'inv. 1960.57. Provenance d'Epidaure (?). 0,374 m). 129 (Caius César) ; L. Fabbrini, ΒΑ 52 (1967) 68-69 (Drusus 188, fig. 117 (Germanicus) ; H. Hoffmann et al., AA 84 (1969) ; Z. Kiss, Iconographie, 93, figs 277-278 (Drusus l' Ancien).
34. Téte posthume de Drusus l'Ancien Patras, Musée, n? d'inv. 45. Provenance inconnue. Marbre insulaire ou pentélique (h. 0,41 m). Aprés 9 av. J.-C. L. Fabbrini, BA 52 (1967) 68-69, fig. 30-31 et 33-34 ; Z. Kiss, Iconographie, 93 et 97, figs 275276. 35, Téte voilée (?) d’Antonia la Jeune Athènes, Musée de l' Agora, n? d'inv. S 220. Provenance d’Athenes : agora. Marbre pentélique (h. préservée 0,21 m). Période julio-claudienne. E. B. Harrison, Agora I, 24, n? 12, pl. 8; V. Poulsen, Portraits I, 77-79, n? 5 ; C. C. Vermeule, RIA, 386, n? 2. 36. Téte de Germanicus (?) Provenance d'Elis (?). Marbre. Environ 4 apr. J.-C. (Z. Kiss) J.-P. Michaud, BCH 95 (1971) 909, fig. 233 ; Z. Kiss, Iconographie, 128 et 130. 37. Téte de Drusus le Jeune (Planche XXIV)
Athénes, Musée National, n? d'inv. 2661. Provenance d’Athenes : marché romain. Marbre pentélique (h. 0,375 m).
244
MARIA KANTIREA
Premier tiers du I” s. apr. J.-C.
K. Romiopoulou, Γλυπτά, 32, n? 18, ph. 38. Tête d’Agripinne l'Ancienne (?)
Paris, Musée du Louvre, n? d'inv. 3133. Provenance d'Athénes. Sous Caligula. C. C. Vermeule, RIA, 386, n? 1. 39. Téte de Caligula (Planche XXIV) Athènes, Musée National, n? d'inv. 3590A. Provenance d’Athenes.
Marbre pentélique (h. 0,243 m). Sous Caligula. A. Datsouli-Stavridi, Kaiserporträts, 83; D. Boschung, Romiopoulou, Γλυπτά, 37, n? 23, ph.
Caligula,
109, n? 10, Taf.
10.1-4 ; K.
40. Statue plus grande que nature de Claude en Zeus (Planche XXVII) Olympie, Musée, n? d'inv. A 125. Provenance d'Olympie : Métróon. Marbre pentélique (h. avec la plinthe 2,10 m). Sous Claude ; début de la période flavienne (S. Stone). G. Treu, Olympia III, 244-45 et 248, Taf. LX.1 ; M. Stuart, Portraiture, 76, n? 31 ; G. Hafner, Bildnisplastik, 84, A43 ; H. G. Niemeyer, Studien, 107, n° 96, Taf. 34.2 ; C. C. Vermeule, RIA, 388, n? 7, fig. 125 ; A. Datsouli-Stavridi, Kaiserportráts, 83 ; S. Stone, MDAI(A) 100 (1985) 38184, pl. 82.2 ; C. Maderna, Iuppiter, 158-60, 153, Taf. 2.2 ; K. Hitzl, Statuenausstattung, 38-43, Taf. 8-13, 14a-b, 38b et 40a ; D. E. E. Kleiner, Roman Sculpture (New Haven-Londres 1992) 134-35, fig. 107 ; C. B. Rose, Commemoration, 147-49, n? 802, pl. 191. 41. Statue acéphale plus grande que nature de Claude (Planche XXVII) Athénes, Musée National, n? d'inv. 1759. Provenance de Mégare. Marbre pentélique (h. 2,25 m). Sous Claude. C. Maderna, Iuppiter, 194-95, JV2 ; K. Romiopoulou, Γλυπτά, 41, n? 28, ph. 42. Statue cuirassée de Claude Pirée, Musée. Provenance du Pirée. Marbre blanc (h. 0,48 m). Sous Claude. M. Stuart, Claudius, 75-76, n? 30; V. Poulsen, Portraits, 94-96, n? 60.5, pl. C-CI ; C. C. Vermeule, RIA, 388, n? 5 (général ou magistrat romain de l'époque de Néron). 43. Téte couronnée plus grande que nature de Claude (Planche XXV) Athènes, Musée de l' Agora, n? d'inv. S 347. Provenance d’Athenes : agora. Marbre pentélique (h. 0,585 m). Fin du régne de Claude ; posthume (V. Poulsen). Th. L. Shear, Hesperia 4 (1935) 411-13, figs 35-36 (Claude) ; M. Stuart, Portaiture, 82 (« incorrectly identified as Claudius ») ; E. B. Harrison, Agora I, 27-28, n? 17, pl. 12 (prétre de la période flavienne) ; G. Hafner, Bildnisplastik, 85, A44, Taf. 38 (Claude) ; E. G. Suhr, AJA 59
(1955) 321 (Claude) ; M. Bieber, AJA 60 (1956) 206 (Trajan) ; H. Jucker, AJA 61 (1957) 253, n? 46 (prince julio-claudien) ; V. Poulsen, Portraits, 94-96, n? 60.8, pls C-CI (Claude) ; C. C. Vermeule, RIA, 387-88, n? 4 (Claude).
APPENDICES
245
44. Téte couronnée de Claude Athénes, Musée National, n? d'inv. 430. Provenance d'Athénes. Marbre pentélique (h. 0,42 m). Sous Claude. F. Johansen, Portraits I, 144-45, n? 60 ; K. Romiopoulou, Γλυπτά, 42, n? 29, ph. 45. Téte voilée de Claude Sparte, Musée. Provenance de Sparte. Sous Claude. F. P. Johnson, AJA 30 (1926) 164, fig. 5 ; M. Stuart, Portraiture, 76, n? 32 ; C. C. Vermeule, RIA, 388, n? 6 ; A. Datsouli-Stavridi, Kaiserporträts, 84. 46. Téte de Claude Pirée, Musée. Provenance du Pirée : ancien emporion. Marbre blanc (h. 0,47 m). Sous Claude. M. Stuart, Claudius, 74-75, n? 29 ; C. C. Vermeule, Kaiserporträts, 84.
RIA,
388, n?5 ; A. Datsouli-Stavridi,
47. Statue d'Agrippine la Jeune en tant que prétresse (Planche XXVIII) Olympie, Musée, n? d'inv. A 143. Provenance d'Olympie : prés du temple d'Héra. Marbre pentélique (h. avec la plinthe 2,03 m). Fin du régne de Claude (49-54 apr. J.-C.) ou début du régne de Néron (54-59 apr. J.-C.). G. Treu, Olympia III, 256-57 et 259, Taf. LXIIL2 et LXIV.1 (Agrippine la Jeune) ; C. C. Vermeule, RIA, 192 (Agrippine l'Ancienne) ; K. Fittschen et P. Zanker, Katalog III, 6-7, n? 5, en particulier Anm 4.11.g, Taf. 6 ; K. Hitzl, Statuenausstatung, 43-46, n? 3, Taf. 14c, 15-19, 39b et 40c ; C. B. Rose, Commemoration, 148 et 271, n? 27, pl. 193. 48. Téte d'Agripinne la Jeune (Planche XXV)
Athénes, Musée National, n? d'inv. 3554. Provenance d'Athénes : Acropole. Marbre pentélique (ἢ. 0,43 m). Sous Claude. F. Johansen, Portraits 1, 150-51, n? 63 ; K. Romiopoulou, Γλυπτά, 43, n? 31, ph. ; K. Fittschen et P. Zanker Katalog III, 6-7, n? 5, en particulier Anm. 4.IIL.f, Taf. 6. 49. Téte diadémée de Claudia Octavia Olympie, Musée, n? d'inv. A 147. Provenance d'Olympie : palestre. Marbre pentélique (h. 0,335 m). Sous Claude ou au début du régne de Néron. G. Treu, Olympia III, 260, Taf. LXIV.6 (princesse de la famille de Claude) ; C. C. Vermeule, RIA, 193 (Agrippine la Jeune) ; R. Bol, « Ein Bildnis der Claudia Octavia aus dem olympischen Metroon », JDAI 101 (1986) 289-307, Abb. 1-19, en particulier Abb. 1-4 (Claudia Octavia) ; S. Wood, AJA 92 (1988) 419-21, figs 8-9 (Agrippine l'Ancienne) ; R. Tansini, 1 ritratti di Agrippina Maggiore (Rome 1995) 101 (pas Agrippine l’Ancienne). 50. Statue de Néron togatus Eleusis, Musée, n? d'inv. 5086. Provenance d'Eleusis. Début du régne de Néron.
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MARIA KANTIREA
K. Kourouniotis, "EAevoíc. 'Oónyóc τῶν ἀνασκαφῶν καί τοῦ uovotíov (Athènes 1934) 73, fig. 40 ; V. Poulsen, Portraits I, 99-100 ; C. C. Vermeule, RIA, 389, n? 1 ; K. Papaggeli, FAevoíva, 286 et 288 (Claude).
51. Téte voilée de Néron (Planche XXVI) Corinthe, Musée, n? d'inv. S 1088. Provenance de Corinthe : forum, basilique julienne. Marbre (h. 0,39 m). Sous Néron. E. H. Swift, AJA 25 (1921) 248-65, pls VIII-IX (Tibere) ; F. P. Johnson, Corinth IX, 76-77, n? 137, ph. (Nero César, fils de Germanicus) ; C. C. Vermeule, RIA, 94, fig. 123 (Agrippa Postumus) ; C. E. de Grazia, Portrait, 108-21, n? 13, pls 21-22 (Néron) ; Z. Kiss, Iconographie, 143 et 148, figs 499-500 (Drusus César, fils de Germanicus) ; U. Hausmann, ANRW II, 12.2 (1981) 580-81, Taf. XXVIIL54 (Germanicus) ; C. B. Rose, Commemoration, 138-39, n? 69.4, pls 48 et 189 (Germanicus). 52. Téte de Néron (?) Provenance d'Elis. Marbre. Sous Néron. Mentionnée par J.-P. Michaud, BCH 95 (1971) 909, fig. 234. 53. Statue cuirassée acéphale d'un prince julio-claudien Corinthe, Musée, n? d'inv. 1125. Provenance de Corinthe : forum, basilique julienne. Marbre (h. 1,15 m). Sous Tibére (C. C. Vermeule) ; sous Claude (F. P. Johnson). F. P. Johnson, Corinth IX, 79-80, n? 141, ph. ; C. C. Vermeule, Berytus 13 (1959) 36, n? 23, pl. V.17. Les Flaviens 54. Statue cuirassée acéphale de Vespasien (Planche XXVIIT) Olympie, Musée, n? d'inv. A 127. Provenance d'Olympie : prés du portique de l'Echo (statue) ; Métrôon (figure féminine agenouillée, rattachée à la jambe droite de l'empereur). Marbre pentélique (ἢ. restituée avec la plinthe 2,25 m ; ἢ. de la figure féminine agenouillée 0,75 m).
Sous Vespasien. G. Treu, Olympia III, 246-48, Taf. LX.3 (Domitien, sous réserve) ; C. C. Vermeule, Berytus 13 (1959) 58, n? 204, pl. XVILS1 (citée sur une liste de statues cuirassées « of the late Hadrianic and earlier Antonine periods ») ; G. Daltrop et al., Flavier, 103-104 ; H. G. Niemeyer, Studien, 94, n? 42 (Vespasien, sous réserve) ; S. Stone, MDAI(A) 100 (1985) 388-89, pl. 84.2 ; K. Hitzl, Statuenausstattung, 52-55, n? 6, Taf. 30-33, 34b et 38a. 55, Torse cuirassé de Néron / tête couronnée de Titus (Planche XXVII) Olympie, Musée, n? d'inv. A 126. Provenance d'Olympie : Métrôon (torse) ; près du portique de l'Echo (téte). Marbre pentelique (h. avec la plinthe 2,06 m). Sous Néron (torse) ; sous Vespasien ou Titus (téte). G. Treu, Olympia III, 245-46 et 248, Taf. LX 2 ; G. Daltrop et al, Flavier, 90, Taf. 22d ; C. C. Vermeule, Berytus 13 (1959) 45, n° 86, pl. VIIL26 ; id., RIA, 389, n° 2 (tête de Néron) ; H. G. Niemeyer, Studien, 94, n? 43, Taf. 13; A. Datsouli-Stavridi, Kaiserporträts, 85 ; S. Stone,
APPENDICES
247
MDAI(A) 100 (1985) 387-88, pls 84.1 ; K. Hitzl, Statuenausstatung, 46-49, n° 4, Taf. 20-25, 34a, 38c et 40b ; E. R. Varner, Mutilation and Transformation. Damnatio memoriae and Roman Imperial Portraiture (Leyde-Boston 2004) 56 et 247, cat. 2.37. 56. Statue cuirassée de Titus (?) Aigeira, in situ, et quelques fragments dans le Musée de Patras. Provenance d’Aigeira, prés de Patras. Marbre (h. avec la plinthe 2,09 m). Période flavienne (?). C. C. Vermeule, Berytus 15 (1964) 100-101, n? 70. 57. Téte de Domitien (Planche XXV)
Athénes, Musée National, n? d’inv. 345. Provenance d’Athenes. Marbre pentélique (h. 0,36 m). Sous Domitien. G. Daltrop et al., Flavier, 97, Taf. 32c-d ; A. Datsouli-Stavridi, Kaiserporträts, 85 ; M. Bergmann et P. Zanker, JDAI 96 (1981) 365-66 ; K. Romiopoulou, Γλυπτά, 32, n? 19, ph. 58. Téte de Domitien Corinthe, Musée, n? d'inv. S 2272. Provenance de Corinthe : forum, prés de la fontaine Peiréne. Marbre (h. 0,355 m). Sous Domitien. G. Daltrop et al., Flavier, 101 ; C. E. de Grazia, Portrait, 122-27, n? 15, pls 24-25.
59. Statue acéphale d'une Flavia Domitilla (Planche XX VIII) Olympie, Musée, n? d'inv. A 142. Provenance d'Olympie : Métróon. Marbre pentélique (h. 1,87 m). Période flavienne. G. Treu, Olympia III, 256, Taf. LXIIL1 (Domitia, épouse de Domitien) ; S. Stone, MDAI(A) 100 (1985) 384-86, pls 83.2 (impératrice flavienne) ; R. Bol, JDAI 101 (1986) 295 et 298, Abb. 15 (Claudia Octavia, sous réserve) ; K. Hitzl, Statuenausstattung, 55-56, n? 7, Taf. 35-37 et 39a (Flavia Domitilla l' Ancienne).
60. Fragment de téte d'un empereur flavien (?) Corinthe, Musée, n° d'inv. S 3318. Provenance inconnue, probablement de Corinthe. Marbre (h. 0,26 m). Période flavienne (?). C. E. de Grazia, Portrait, 131-32, n? 20, pl. 27 (Titus ou Domitien, sous réserve).
Bibliographie et abréviations bibliographiques’ Corpora épigraphiques
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25:
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ex
— Dion Cassius, Histoire romaine, édité et traduit par E. Cary, Dio's Roman History (Loeb, Londres 1914-1927). — Pausanias, Description de la Grèce, édité par M. Casevitz, Les Belles Lettres, Paris : L'Attíque, traduit
par J. Pouilloux et commenté par F. Chamoux, 1992 ; L'Arcadie, traduit et commenté par M. Jost avec la collaboration de J. Marcadé, 1998 ; L'Elide, traduit par J. Pouilloux et commenté par A. Jacquemin, 1999 ; L'Achaie, traduit et commenté par Y. Lafond, 2002. Pour les autres volumes : W. H. S. Jones, Pausanias Description of Greece (t. I-IV ; t. V : maps, plans and indices par R. E. Wycherley), (Loeb, Londres 1961). — Plutarque, Vies parallèles, texte établi et traduit par R. Flacelière et E. Chambry, Les Belles Lettres, Paris : Lysandre-Sulla, 1971 ; Alexandre-César, 1975 ; Démétrios-Antoine, 1977 ; Dion-Brutus, 1978. — Strabon, Géographie, texte établi et traduit par F. Lasserre (Les Belles Lettres, Paris 1966). — Suétone, Vie des douze Césars, édité et traduit par H. Ailloud (Les Belles Lettres, Paris : CésarAuguste, 1961? ; Tibére-Néron, 1967* ; Galba-Domitien, 1932). Catalogues numismatiques — M. Amandry, Monnayage : M. Amandry, Le monnayage des duovirs corinthiens, BCH Suppl. 15 (1988). — BMC I: H. Mattingly, Coins of the Roman Empire in the British Museum I: Augustus to Vitellius
(Londres 1976?). — F. Burrer, Münzprägung : F. Burrer, Münzprägung und Geschichte des thessalischen Bundes in der römischen Kaiserzeit bis auf Hadrian (31 v. Chr.-138 n. Chr.), (Saarbrücken 1993). — S. Grunauer-von Hoerschelmann, Münzprägung : S. Grunauer-von Hoerschelmann, Die Münzprägung der Lakedaimonier (Berlin 1978).
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Ἢ νομισματοκοπία
τῆς
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! Les abréviations des périodiques sont celles de |’ Année Philologique.
250
MARIA KANTIREA
— RPC I: A. Burnett, M. Amandry et P. P. Ripollés, Roman Provincial Coinage I: From the death of Caesar to the death of Vitellius (44 BC-AD 69), (Londres-Paris 1992 ; Suppl. I, Londres-Paris 1998). — RPC II : A. Burnett, M. Amandry et I. Carradice, Roman Provincial! Coinage II : From Vespasian to Domitian (AD 69-96), (Londres-Paris 1999). Ouvrages de référence — ANRW: Aufstieg und Niedergang der römischen Welt (Berlin-New York 1972-). — (ΑΗ: The Cambridge Ancient History (Cambridge 1923-). — DMAGR : R. Ginouvès, Dictionnaire méthodique de l'architecture grecque et romaine III: Espaces architecturaux, bátiments et ensembles (Athénes-Rome 1998). — LIMC : Lexicon iconographicum mythologiae classicae (Zurich-Munich-Düsseldorf 1981-). — LTUR : Lexicon topographicum Urbis Romae (Rome 1993-2000). — PIR : Prosopographia Imperii Romani, Saec. I. II. III. (Berlin 1933-). — RE: Real-Encyclopädie der classischen Altertumswissenschaft (Stuttgart 1894-). Bibliographie — H. Abramson, « The Olympieion in Athens and its Connections with Rome », CSCA 7 (1975) 1-25. — S. Accame, Dominio: S. Accame, I] dominio romano in Grecia dalla guerra acaica ad Augusto (Rome 1946). — S. E. Alcock, « Tomb Cult and the Post-Classical Polis », AJA 95 (1991) 447-67. —- ead., Graecia capta : S. E. Alcock, Graecia capta. The Landscapes of Roman Greece (Cambridge 1993). — ead., « The problem of Romanization, the power of Athens », dans M. C. Hoff et S. I. Rotroff (éds), The Romanization of Athens. Proceedings of an International Conference held at Lincoln, Nebraska (April 1996), (Oxford 1997) 1-7.
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INDICES Index général Les textes des inscriptions ne sont pas indexés. Pour les (grands-)prétres, agonothétes et augustales, nous renvoyons au catalogue prosopographique (Appendice II, pp. 216-37). adiocutio Augusti : 83 adulatio graeca : 35 ; 39 ; 98
adventus Augusti : 83 M. Aebutius Sp. f. (duovir à Corinthe) : 56, n. 8 M. Aeficius M. f. Apollonius (duovir à Corinthe) : 36, n. 1 Agrippa (M. Vipsanius) : 36; 53-56 ; 75 ; 96 ; 99; 104; 107, n.1; 115; 123, n. 8; 148; 156 ; 158, n.2 ; 161 ; 175 ; et Neptune : 189, n.1; iconographie : 91; 143; 161; 188;
Appendice III, n* 20-22 Agrippa Postumus : 54 ; 56 ; 58 ; 59, n. 1 Agrippine l’Ancienne : 56 ; 64-65 ; 70-71 ; 75 ; Hestia Boulaia: 114, n. 6; iconographie :
142 ; Appendice III, n? 38 Agrippine la Jeune : 80; 81, n. 1 ; 164 ; Boulaia : 114, n. 6 ; iconographie : 77, n. 3; 81, n.2;
143 ; 147 ; 150-151 ; Appendice III, n* 47-48 Alcibiade : 21, n. 4
166 ; 172; 195; Actien/Actios/Actius : 89, n.2; 90; Archégète : 97; Augustus (Augusti) : 93-95 ; 98 ; 101 ; 188 ; Clarios (de Claros) :
94 ; 131, n.2 ; Délien : 46, n. 6 ; 79, n. 5 ; 125, n.4; 175; 177; Leucadius: 89, n.2; Mouseios/Musagète : 96-97 ; Palatinus: 89, n.2;
129;
114;
123;
Patrôos : 76-77; 141;
173;
97;
174,
98,
n.2;
n.4; 195;
Prostatérios : 114 ; Ptoïos : 83; 96; 179-80; 183 ; Pythien/Pythios : 47-48 ; 50; 78, n. 8; 97 ; 155 ; 173-74 ; et Artemis et Létó : 46; 95; voir aussi: Auguste ; Claude ; Néron ;
Tibére ; Titus ; Acraiphia ; Corinthe, temple archaique ; Délos ; Delphes Aratos de Sicyone (culte posthume) : 117-19 Archélaos (roi de Cappadoce) : 107 et n. 4 Ares : voir : Mars/Arés Aristion : 31 Aristogeiton (tyrannicide) : 31 ; 36
Alcathóos (fondateur mythique de Mégare) : 97
Ariston fils d' Ariston : 60
Alexandre le Grand: 91; 108; 12425; Dionysos: 23; diadoques/successeurs : 11-12;
Ariston fils de Timoxenos (dédicant d'une statue du dieu Tibére) : 60 Artémis/Diane/Diana: Boulaia: 114; à Delphes : 154, n. 1 ; Ephésia (d'Ephése) : 94 ; 133, n. 5 ; Laphria Augusta : 83, n. 6 ; 98-101 ;
22 ; 46 ; 83 Ammon : 46 Amphiaraos : 32, n. 2 ; voir aussi : Orôpos amphictyonie delphique/koinon amphictyonique
190 ; 195 ; Oupésia : 184 ; Phôsphoros : 114 ;
(des Amphictyons) : 52 ; 56; 71-72 ; 90-91 ; 98 : 118 ; 154-56 ; 193 Anthénion : 31
Söteira:
Antigone Doson : 24, n.5 ; 25 Antigone Gonatas : 117 Antigone le Borgne : 23 ; 36 Antigonides : 12 ; 23-25 Antinôos (compagnon d’Hadrien) : 138 Antiochos III : 27 Antiochos IV : 106 Antipatros fils d'Antipatros de Phlya (rogator du
décret célébrant l'anniversaire d' Auguste) : 45 Antonia l'Ancienne : 73 Antonia la Jeune : 57 ; 62 ; 69 ; 71-75 ; 78 ; 17677 ; iconographie : 142 ; 143, n. 1 ; Appendice
III, n? 35 Antonin le Pieux : 121, n. 6; 134, n. 1 M. Antonius Pisanus : 63
135;
140;
156-58;
179,
n.4;
Triclaria: 99; 101; Diana Pacilucifera Augusta: 101-102 ; Diana Valeriana: 100; voir aussi : Apollon, Artémis et Létó ; Livie ;
Erétrie, temple d' Artémis ; Mégare M. Artorius Asclepiades (médicin d' Auguste) : 95
Asclépieion : voir : Athénes ; Epidaure ; Messéne Asclépios : 94 ; 133 ; 169 ; et Hygeia : 67 ; 137; 182; voir aussi: Auguste, Asclépios (et Hygeia) ; Athènes, Asclépieion ; Epidaure ; Gytheion ; Messéne Athéna/Minerve/Minerva : 30; 38 ; 44 ; 49, n.6; 105, n. 1; Aiantis: 97; Archégétis/ ᾿Ἀρχηγέτις : 49; 110;
114 ; 134 ; Areia
: 111;
113, n. 1 ; Boulaia : 113-14 ; 141 ; 195 ; Nike: 64, n. 7 ; 97 ; 105 ; Parthénos : 24 ; 128 ; 156, n. 3; Phratria: 123; Polias: 38; 47, n. 9; 124, n. 1 ; 125 ; Pronoia : 110 ; Prostatérios:
Aphrodite : voir : Vénus/Aphrodite/ Venus
114;
Apollon : 14-15 ; 27-29 ; 83, n.
aussi : Domitien ; Livie ; Delphes, sanctuaire d'Athéna Pronaia ; Palléne ; Sounion
101;
129 ; 131,
n. 3;
146;
6; 93; 100, n. 3; 147,
n. 1 ; 155;
Hygeia:
103;
Minerva:
156; voir
276
MARIA KANTIREA
Atia (mére d'Auguste) : 46 Atidius Geminus (proconsul de l’Achaïe) : 70, n. 8 Attale I Evergéte : 25 Attale IE: 104-105 Attalides : 12 ; 105, n. 1 Auguste/Octavien : politique/idéologie : 12-15 ; 18; 22, n. 3; 33, n. 7; 37; 39, n. 1; 41-42 ; 44-45 ; 47-49 ; 53-54 ; 56-58 ; 64 ; 66; 69;
74 ; 76; 85 ; 91; 93-94 ; 95, n.3; 99-100; 102 ; 104-105 ; 108 ; 115; 120; 122; 126; 129; 142, n. 3; 148; 151, n. 3; 154 ; 159, n. 3; 160-62 ; 166, n. 2 ; 188-89 ; 191 ; 195 ; 197-98 ; divus Augustus : 61-62 ; 65-71 ; 7374; 129; évergéte/bienfaiteur, sauveur, libérateur, dieu (archégéte) : 12 ; 14-15 ; 39; 41-53; 55; 57, n. 1; 59 ; 61 ; 65-68 ; 75 ; 7879 ; 86; 89; 91; 95-97 ; 103, n. 1 ; 110; 12529 ; 134 ; 136 ; 147 ; 149 ; 152 ; 156 ; 161-62 ;
168 ; 171-75 ; 177, n.8; 178 ; 181-82 ; 195 ; 197 ; fondateur (xtiornç/conditor) : 13; 36, n.1;
49;
58;
89;
91;
98-100;
108 ; 110;
172 ; stratége du koinon thessalien : 14, n. 2 ; Apollon : 14-15 ; 41-42 ; 45-48; 50; 52 ; 86; 95-98 ; 138; 154; 156; 172-75 ; 195 ; et Asclépios : 113 ; et Asclépios et Hygeia : 13738; et les Grands dieux Patrôoi: 182; et Mars : 110-13 ; et Neptune : 188 ; Zeus : 1415 ; 47;
52;
65 ; 107-109 ; 119-23 ; 148-49 ;
Zeus Boulaios 114 ; Zeus Olympios : 123; Zeus Patrôos : 123 ; 183 ; iconographie : 36, n.1;54;57;86;91;96;
106;
129;
141-42 ;
145-49 ; Appendice III, n® 3-16 ; voir aussi : Rome barbare(s)/les
(peuples)
« Barbares » : 21;
n. 4 ; 58 : 92 : 108 ; 120;
50,
149
basilique julienne : voir : Corinthe, basilique julienne Britannicus (fils de Claude) : 77, n. 3; 81, nn.2 εἴ 5 Brutus (césaricide) : 36-37 Caecilia (premiére épouse d' Agrippa) : 56 M. Caesius Gallus : 132 Caius
César : 53;
56-58 ; 65 ; 110;
112;
146,
n. 1; 162-63 ; 177 ; 183 ; duovir à Corinthe : 14, n.2; Mars/nouvel Arés: 112 -113; iconographie : 145 ; Appendice III, n° 23, 25 (cf. 26), 27 Caligula : 64 ; 69; 80, n. ; 83; 91; 147; 155 ; 163 ; 178-80 ; 182-83 ; 191-92 ; Cesar: 129; dieu : 71-75 ; Zeus : 109 ; iconographie : 129 ;
142 ; Appendice III, n? 39 Cn. Calpurnius Piso : 64, n. 7 Cassandre : 23 Cassius (césaricide) : 36-37 Cérés : voir : Déméter/Cérés
Claude : 57; 72, n. 5 ; 73-77 ; 79-81; 85; 92; 116;
124 ; 147,
n.
1; 155;
158,
n.2 ; 164 ;
175-76 ; 182 ; 187 ; 189 ; divus Claudius : 86 ; 150 ; 152 ; évergète, donateur et restaurateur, dieu saveur : 78-81 ; 115 ; 176-77 ; archonte éponyme à Delphes : 14, n.2 ; stratége du koinon des Magnètes : 14, n.2; Apollon Patrôos : 76-77 ; 97 ; 114 ; 141 ; 195 ; Apollon
Ptoíos: 183-84; et Hermés et Héraclés : 138; Zeus: 109; 147; 149 ; iconographie : 77, n. 3; 81, n.2; 97; 144 ; 145, n. 4: 147;
149-51 ; 163 ; Appendice III, n? 40-46 Tib. Claudia Diogeneia de Sicyone : 118 Claudia Octavia (fille de Claude) : iconographie : 7T7, n. 3; 150, n. 3; 151 ; Appendice III, n? 49 Tib. Claudia Polycrateia Nausica de Sicyone : 118 Tib. Claudius Anaxilaus : 189 Tib. Claudius Nero (premier époux de Livie et père de Tibère) : 66 ; 160
Tib. Claudius Polycrates de Sicyone : 117-18 Claudius Saethidas Caelianus : 165 Cléon (tyran de Sicyone) : 116-17
Cléopâtre VIE: 44, n. 4 ; 47, n.9: 73, n.2 ; 120, n. 4 ; Isis : 38; 105 M. Cocceius Nerva : 87 college(s)/collegia : Agrippiastes : 54 ; 161 ; 170; Compétaliastes : 28; Pompéiastes : 32;
Poséidoniastes
de
— Bérytus
— (magistri
Neptunales) : 28 Concorde (des Hellénes) : 120 concours/jeux : Actia : 81-82, n. 9; 89-90 ; 147 ; 162 ; Grands Actia Kaisareia : 91 ; Aianteia Romaia: 29; Aléaia: 29; Amphiaraia
Romaia : 29, n. 8 ; 32 ; Apolioneia Asclépieia Kaisareia : 170-71 ; 196; Asclépicia: 29; Deia Romaia: 29; Delia: 97; Diogéneia: 26 ; Dionysia Aiakeia Romaia : 29 ; Dionysia Démétreia : 24 ; Dionysia Kaisareia: 134, n.3; Grands Elaphebolia et Laphria: 100; Eleuthéria : 29 ; 119-20 ; 124, n. 9 ; Erótideia : 179, n.4; Erótideia et Mouseia: 143; Erötideia Kaisareia/Sébasta Mouseia: 168169 ; 196 ; Erötideia Kaisareia Romaia : 29; 168 ; Erôtideia Romaia : 29 ; Eurycleia : 163 ; Germanikeia : 64 ; 138 ; Héracleia : 179, n. 4 ; Héraia : 81-82, n. 9; 171; Héraia et Némeia :
172 ; Hermaia : 179, n. 4 ; Isthmia (concours/ jeux isthmiques) : 16 ; 81-82, n. 9; 152 ; 153, n.1; 184-87; 189; Isthmia Kaisareia/
Sébasta:
75;
92;
165;
184-89;
196;
(Grands) Kaisareia ou Sébasteia/Sébasta : 16 ;
26; 70; 74-75 ; 100;
153; 162 ; 177 ; 179,
n.4; 185; 187; Néroneia Kaisareia ou Kaisareia Néroneia : 187 ; Tibéreia Augusteia Kaisareia : 187-88 ; Tibéreia Claudeia Sébasteia : 185 ; 187 ; Vespasianeia Kaisareia
INDICES
277
Sébasta: 187; Laphria: 99, n.9; 100; Lividia : 179, n. 4 ; Lykaia : 29 ; Mouseia : 14, n. 3; 166 ; Némeia (concours/jeux néméens) : 27; 29; 81-82, n. 9; 152; 153, n. 1; 171; Némeia Sébasteia : 172 ; Olympia (concours/ jeux olympiques) : 14, n. 3; 16; 63; 81-82, n. 9 ; 152-53 ; Pamboïotia : 71 ; Panathénées : 50, n.2; 104; 181, n.3; Amntonia Panathénées: 38; Grandes Panathénées Kaisareia/Sébasta : 177 ; Petites Panathénées : 103; Poséidaia et Romaia: 29 ; Ptoïa: 31;
divinités/vertus Augustae : 18 ; 89 ; 100-104 ; 131 Dodécaïde(s)/Awôexnis (théories sacrées) : 48 ; 121; 173 Domitia (Longina [épouse de Domitien]) : 84 ;
72 ; 179 ; Ptoia
Cn.
Ptoïa Söteria: n.9;
152;
Kaisareia:
31;
153,
Pythia Kaisareia:
179 ; 183;
196;
83 ; Pythia: 47; 81-82,
n. 1;
155;
156,
n. 1 ; 193;
155 ; Pythia Romaia: 29;
Romaia : 26-29 ; 179, n. 4 ; Sôtéria : 31 ; 50; 117-18 ; Sylleia : 31 ; Théseia ou Epitapheia : 31; Titeia : 27 Cn. Cornelius Pulcher (helladarque) : 193 P. Cornelius Scipio (questeur, instigateur des fêtes impériales à Messéne) : 58; 112 ; 162 ; 183-84 Cossutius (architecte) : 106 Crassus : 91 ; 111 C. Curtius Certus (dédicant d'une statue de Livie) : 96 damnatio memoriae : 59; 80; 81, n. 1; 82, n. 6; 124 ; 138 ; 144 ; 150-52 ; 162 ; 164 ; 177 Déliade(s) : 28, n. 4 Déméter/Cérès : 24 ; 42, n. 2; Boulaia: 114, n. 5 ; et Coré : 42 ; 94 ; 104 ; 122 ; voir aussi : Livie ; Eleusis Démétrios de Phalére : 23 Démétrios Poliorcéte : 23-24 ; 36 ; 117, n.2 Diane/Diana : voir : Artémis/Diane/Diana dies natalis/yeveß\uog hufpa/anniversaire : 4548 ; 49, n. 6 ; 70-71; 91; 117 ; 133; 173; 177, n.8;179; 181 dieux Augustes/Beoi Σεβαστοί : 16-17 ; 60-61 ; 7678; 89; 110; 129; 134-40; 152; 159; 165; 174 ; 178 ; 180-81 ; 184 ; 193 ; 196-09 dieux de l'Olympe/Olympiens : 15-16 ; 22 ; 76 Dikaiosyné/Justitia Augusta/ZeBaotü Δικαιοσύνη : 104 Diogenes (évergéte d'Athénes) : 25-26 Διονύσιος Αὔλου Μαραθώνιος (agoranome à Athenes, dédicant d'une statue de Livie) : 102 Dionysos : 134, n. 3; 135 ; 138 ; 139, n.4; 166 ; Calydonien : 99, n. 9; Eleuthérieus: 138; Liber Dionysos: 94; voir aussi: Marc Antoine ; Néron ; Tibére ; Athénes, théátre de Dionysos Diophanès (grand-prêtre de Rome et d'Auguste à Rhodes) : 123 divinité(s) poliade(s) : 15 ; 49; 87; 97; 100; 110; 114 ; 127 ; 133-34 ; 158 ; 177 ; 180 ; 195
85, n.6 Domitien : 18, n. 1; 84-87 ; 162 ; 174 ; 175, n. 1 ; 193 ; archonte éponyme à Athènes : 14, n.2 ; 121 ; 174, n. 3; et Athéna/Minerve/Minerva : 153; 155-56 ; Zeus Eleuthérios : 121; 141; iconographie : 144; 149; Appendice III,
n? 57-58 Domitius Ahenobarbus (triumvir coloniae deducundae [Corinthe]) : 36, n. 2 L. Domitius Ahenobarbus (compagnon de Caius César en Orient) : 112, n. 4
domus Augusta, οἶκος Zefaotócg/Zepaotov, famille/maison du prince : 12 ; 15-16 ; 18 ; 36, n.3;39;41;53; 56-58; 62 ; 65 ; 68-71 ; 73; 75-78 ; 95 ; 103-104 ; 114 ; 123 ; 130-31 ; 133-
36;
140-43;
147;
152;
162-63;
165-66;
172 ; 175 ; 177 ; 182-84 ; 193 ; 196-98 ; domus divina : 76 ; 86 Drusilla : 80, n. 5; 158, n. 2; Aphrodite : 69; 72175; 141 ; Pythia : 155 Drusus (fils prétendu de Germanicus) : 101 Drusus l'Ancien : 57 ; 62-63 ; 70; 74, n. 1; 138; 158, n. 2; 174 ; 178 ; 197 ; iconopgraphie : 143 ; Appendice III, n? 33-34 Drusus César (fils de Germanicus) : 65 ; 71 Drusus le Jeune : 52, n. 6; 58 ; 61 ; 63-65 ; 6870; 92; 129; 135, n.2; 179, n. 4; Mars/ Ares: 61; 65; 113; iconographie : 142;
Appendice III, n? 37 Eleuthéria/Libertas : 83 Enée (prince de Troie) : 27, n. ; 68 ; 69, n. 6 épiphanie divine : 24 ; 66; 83; 92 Eros (fils d'Aphrodite) : 72, n. 5 ; 166
Euclés de Marathon : 49 ; 172-73 Eumene II: 104
Eurypylos (fondateur mythique de Patras) : 99 ; 195 Evhémére de Messéne : 22 P. Fabius Maximus (proconsul d'Asie) : 45
Fides/Mioris : 27-28 Flavia Domitilla l' Ancienne : 87 ; iconographie :
150 Flavia Domitilla la Jeune: 87; 195 ; iconographie : 150-51 ; Appendice III, n? 59 T. Flavius Polybius de Messéne (prétre de Rome) : 30, n.2
Fortuna : voir : Tyché/Fortuna Q. Fufius Calenus (général de Jules César) : 34 ; 97, η. 5
Futius Longus (proconsul de l'Achaie) : 168 Galba : 30 genius : 105 ; 108-109 ; ἀγαθὸς δαίμων : 108
278
MARIA KANTIREA
gens:
76-77;
Augusta/Augustorum (γένος
Xe-
Iulius:
31;
Claudia (Claudii): 59-60 ; 63; 66;
73;
77;102,n. 1; 160; 162 Germanicus : 52, n. 6; 57-58 ; 62-65 ; 68-72 ; 73, n.2;
92;
129;
138;
167,
n2;
173,
η.1;
vainqueur aux concours olympiques : 14, n. 3; 153; Zeus Boulaios: 114, n. 6 iconographie :
142 ; Appendice III, n? 36
49;
Hadrien : 30; 36; 49;
65;
71;
91;
34 ; et Vénus : 68;
156 ; iconographie : 36,
(et Livie) : 127-29 Jupiter : voir : Zeus/Jupiter :
voir:
Athenes;
Gytheion ; Messène ; Sparte
108, n.2;
109; 121, n.6;
124 ; 138 ; 153-55 ; 161; 171; 193 ; Boulaios : 114, n. 6 ; Zeus Olympios : 59, n. 3 ; 106 ; 109
Harmodios (tyrannicide) : 31 ; 36 C. Heius Pamphilus (duovir à Corinthe) : 56, n. 8 Helios/HAuog : 24 ; voir aussi : Néron helladarque : 193 Héphaistion (compagnon d'Alexandre le Grand) : 23 Hera : 52 ; 105 ; 150 ; voir aussi : Livie Héraclés/Hercule : 27 ; 83, n. 6 ; 138 ; 180; 183;
Augustus:
52;
n. 1; 145 ; Appendice III, n** 1-2 Julie l'Ancienne : 53; 56-57 ; 69, n. 6 ; et Vesta
Gräces/Charites : 57 ; 122
93; 98;
Claude [- - -] (dédicant
Κλεὼ Εὐκλέους Φλυέως (prétresse de Déméter et de Coré à Eleusis) : 61 ; 74 ; 104 koinon/koina: 11-12; 14; 26; 39, n. 1; 43; 45; 70; 81; 112; 123; 170; 179-80; 183; 190-93; 197-98 ; achéen/des Achéens : 77 ; 117-18 ; 165 ; 169-70; 172; 188; 192-93; amphictyonique :
voir: amphictyonie delphique/koinon amphictyonique (des Amphictyons); béotien: 77; 179-80; des Eleuthérolacones : 60; 65-69; 87 ; 161; 163; 191 ; 198 ; eubéen : 24 ; 26 des Magnétes: 14, n.2; 81; 85, n.6; panhellénique (des Panhellénes) : 71; 178; 92 ; thessalien : 14, n.2 ; 18; 52; 75; 83,
Herculus
lulianus: 100; voir aussi: Claude ; Marc Antoine ; Néron Hermès : 94 ; 138 ; 142 ; 180; 183 ; voir aussi : Hermidius
41;
Kaisareion/Sébasteion
n.4
L.
36;
Julie la Jeune : 56
Germanicus César (fils de Drusus le Jeune) : 57,
Herculus
14;
123 ; dieu/deög : 34-35 ; 43; 71 ; 96-97 ; 119; évergéte et sauveur: 32-37; 41; 51-52; fondateur de Corinthe : 13; 35-36 ; fondateur de Dymé : 36, n. 1 ; fondateur de Mégare :
βαστῶν): 72-73 ; 77 ; 135 ; 137 ; 139; 146; 168 ; 179, n. 4 ; Julia (Iulii) : 69 ; 73 ; 95 ; 129-
de monuments
sacrés à Apollon Augustus à Corinthe) : 93 L. Hermidius Maximus (dédicant de monuments sacrés à Apollon Augustus à Corinthe) : 93 Hérode Atticus (sophiste et rhéteur d'Athénes) : 172; 174 ; 175, n. 4 Hérode le Grand (roi de Judée) : 54, n. 1; 107 etn.3 Hestia/Vesta : 15 ; 28 ; 127-29 ; 195 ; Boulaia : 128 ; Prytaneia : 128 ; aedes (Rome) : 126 ; 128 ; voir aussi : Agrippine l'Ancienne; Julie l'Ancienne ; Livie Honestos (auteur d'épigrammes) : 57 Hygeia/Zeßaorn Ὑγεία : 103-104, n.8; voir aussi : Asclépios ; Livie Ilos (fils d'Enée) : 68 Isis : et Sérapis : 94 ; voir aussi : Cléopâtre
71; ; 29; 86; 191n.4;
85 ; 98 ; 155 Lachares : 159-60 Lares/Lares Augusti/Lares Compitales : 108 Létó : voir : Apollon, Artemis et Létó Licinius (dédicant d'une statue de Jules César) :
34 P. Licinius P. 1. [- - -] Philosebastos (dédicant d'un monument à Diana Pacilucifera) : 101 Livie : 43, n.
3; 56-57 ; 61;
72-73 ; 76 ; 80-81
;
96 ; 122 ; 125, n. 4; 130; 132 ; 145, n. 5 ; 158, n.2 ; 160-61; 182 ; 198 ; Λιβία Δρούσιλλα: 42 ; diva Iulia (Augustaydéesse Livie : 69 ; 7475 ; 80; 86; 115-16 ; 152 ; 187 ; concours en son honneur: 26; 74-75 ; 168-69; 187; Artémis Boulaia: 113-14 ; Athéna Boulaia : 113-14 ; 141 ; 195 ; Déméter/Cérés : 65 ; 103 ; 130, n. 3; 151 ; Diana Pacilucifera (?) : 101, n. 7 ; Hera:
52 ; 75 ; 141 ; Hygeia
(?) : 104,
n. 1 ; Mnémosyné : 75 ; 166 ; Pietas Augusta : 101; 129; Polias: 125 ; Pronoia: 74 ; 102-
ἰσόθεοι τιμαί : 14-16 ; 22-23
103 ; 110; Providentia Augusta:
lulia Titi (fille de Titus) : 150 C. Iulius Eurycles : 13; 54 ; 65-66 ; 87 ; 160-63 ;
Augusta : 101 ; 103 ; 129 ; Tyché : 65-67 ; 87 ; 183 ; 195 ; et Vesta (et Julie l'Ancienne) : 65 ;
103;
174 ; 177 ; 191
C. Iulius Polyaenus (duovir à Corinthe) : 83, L. Iunius Gallio (proconsul de l' Achaie) : 78, Janus : 90 Juba II (roi de la Maurétanie) : 107 Jules César : 39; 41; 49; 51-52; 58; 73, 91; 108; 110; 161; 172; 195 ; 197 ;
127-29;
130,
n.3;
101 ; Salus
185,
n.5;
iconographie : 52 ; 54 ; 65 ; 75 ; 101;
n. 7 n. 8
103;
143 ; 151-52 ; 163 ; Appendice III, n? 17-19 Livilla (épouse
de Drusus le Jeune) : 57, n. 4;
75 ; Aphrodite Anchisias : 69 n.2 ; divus
M.
Lollius (compagnon Orient) : 112, n. 4
de
Caius
César
en
INDICES Lucius César : 53 ; 56-58 ; 110; 146, n. 1 ; 158, n.2; duovir à Corinthe: 14, n.2 ; iconographie : 145 ; Appendice III, n? 24 (cf. 26) ludi : Actiaci votivi pro valetudine Caesaris : 90 ; Caesaris : 41 ; Martiales : 111 Lysandre (général de Sparte) : 21, n. 4 Maneius (triumvir coloniae deducundae [Corinthe]) : 36, 2 Marc Antoine : 13; 36; 39; 41; 42, nn.2 et 6; 44; 47,n.9; 52; 53, n. 3; 64; 70, n. 8; 73; 90-91 ; 107, n. 3; 120, n. 4 ; 121, n. 1; 130; 159-61; 166, n.2; 188; 195; (nouveau) Dionysos : 37-38 ; 96, n. 6 ; 105 ; Héraclés : 96,n. 6
Mars/Arés : 15 ; 90; 93; 128 ; 156,
101;
110-13;
n. 3; 188-189 ; Ultor:
126;
15 ; 110-13;
126 ; 128 ; voir aussi : Auguste ; Caius César ; Drusus le Jeune μέγισται τιμαί : 21 ; 25 P. Memmius Regulus (proconsul de i'Achaie) :
109, n.2; 170; 172; 175, n. 9; 192 M. Messala Corvinus (orateur) : 167 Messaline (Statilia Messalina [épouse de Néron]) : 80, n.5; 60, n. 6; 83; 96; 158, n.2;
170; 180
Messalinus (consul de 3 av. J.-C.) : 166-67 Métróon/temple de la Mère des dieux : Olympie, Métróon Minerve : voir : Athéna/Minerve/Minerva Mithridate VI (roi du Pont): 28-31 ; 50, 64, n. 7 Mnémosyné : 75 ; voir aussi : Livie mois: calendrier attique : Anthésterión 117; Boédromión: 42; 46-47; 49,
Elaphébolión:
100,
n.2;
57;
165 ; 174, n.2 ; 176 ; 180 ; 182 ; 187 ; et les concours helléniques : 14, n. 3; 81; 92-93; 98 ; 153; Apollon: 93; 97-98 ; 124 ; 141; 144 ; Dionysos Eleuthérieus : 138 ; Hélios : 82; Hercule: 93; 98; Zeus: 109; Zeus Eleuthérios/Libérateur, Jupiter Liberator: 12, n. 2 ; 81-84 ; 96 ; 109; 116-19 ; 124-25 ; 141 ; 144 ; 170; 178; 180; 193; 195; icono-
graphie : 77, n. 3; 81, n. 2; 83-84 ; 92-93; 98 ; 143-45 ; 146, n. 4 ; 149 ; Appendice III, n* 50-52 Nerva : 87 ; 175 Nicoclés (tyran de Sicyone) : 117, n. 3 Nike : voir : Victoire/Niké (N(xn)/Victoria numen : 100 ; 109 P. Occius Anteros (dédicant d'une statue du dieu Tibère): 60 P. Occius Crispus (dédicant d’une statue de Statilia Messalina): 60, n. 6 Octavie
(sœur
d'Auguste) : 38;
47,
n. 9;
73,
n. 2 ; 129-31 ; voir aussi : Corinthe Octavien : voir : Auguste/Octavien odéon : voir : Athénes, agora, Odéon d' Agrippa Palémon : 126 Panhellénion : 106 ; 109 ; 153-54
Parthes/Parthie : 35, n. 1 ; 44-45 ; 47, n. 1; 58; voir:
n. 3;
: 38 ; n.6;
Mounichión/
Démétrión : 24 ; Pyanopsión : 31 ; Thargéliôn : 47; calendrier delphique : Héracleios: 47; calendrier d'Etolie et de Phocide : Laphraios : 100, n. 2 ; calendrier d'Eubée : Demetriön: 24 ; calendrier de Sicyone : Daesios : 117 L. Mummius : 94 Muses : 43;
279
75 ; 96-97 ; 134 ; 166 ; 169 ;
182 ; voir aussi : Thespies Nabis (roi de Sparte) : 27 Κ(οίντος) Ναίβιος "Pooqov Μελιτεύς (agoranome à Athénes, dédicant d'une statue de Livie) : 102 negotiatores : 32 ; 167 ; 172; 175, n. 7; 181; 198 Némésis: 116; Augusta: 146; voir aussi: Rhamnonte Neptune/Poséidon/Neptunus : 90 ; 93-94 ; 101 ; 131, n. 2; 188-89 ; 196 ; voir aussi : Agrippa ; Auguste ; Isthme ; Sounion
91-92 ; 107 ; 111-12 et n.2; 120; 124-26; 162 ; 176 ; voir aussi : Perses Paul-Emile : 27 ; 105 Pax Augusta/Eiohvn Σεβαστή : 92; 122; Ara Pacis : 102 Persée : 27 ; 105 Perses : 23 ; 107-108 ; 116 ; 120; 121, n. 1 ; 12425; 158 ; voir aussi : Parthes/Parthie Philippe V : 27 Philomusos l(ibertus) Epiroticus (dédicant d'une statue d'Auguste) : 101, n. 1 Pietas Augusta : 101 ; voir aussi : Livie Pisistrate/Pisistratides : 36 ; 105 ; 106, n. 1 Polémon I (roi du Pont) : 107 et n. 5 Pompée (Sex. Pompeius) : 13 ; 32-33 ; 34, n.2 ; 35 : 39; 108 ; 166, n. 2; 188 ; 195
Poséidon : voir : Neptune/Poséidon/Neptunus princeps/principes juventutis : 56-57 ; 63, n. 3 Pronoia: Providentia (Providence): 102; Augusta/Augusti : 101-103 ; 189 ; voir aussi :
Athéna ; Livie Ptolémée ΠῚ Evergéte : 25 Ptolémées : 12 ; 38 ; 46
Pythaide(s)/Tlu0atc (théories sacrées) : 47-48 ; 173 T. Quinctius Flamininus : 26-27 ; 65-66 ; 82 Romains/peuple romain/populus romanus/
Nero César (fils de Germanicus) : 65 ; 71
magistrats ou généraux romains (culte) : 11 ;
Néron : 63, n. 3; 72, n. 5 ; 77 ; 83-86 ; 92 ; 123-
27-31 ; 38-39 ; 118 ; 166-67
25 ; 129 ; 146 ; 150;
152;
154-55 ; 162, n. 1 ;
280
MARIA KANTIREA
Rome (deesse)/dea Roma: 11-12 ; 21; 26-30; 38 ; 44 ; 48 ; 77 ; 122 ; et Auguste: 95 ; 12229 ; et Zeus: 123 Romulus : 91 ; 108; 109, n. 1
Salus : 101;
103-104 ; Augusta/Augusti : 101 ;
103 ; Caesaris : 101 ; Publica : 102-104 ; 189 ; voir aussi : Livie salut (pour le)/üntg owtnpias/pro salute : 16 ; 67 ; 181-84 ; 196 ; d'Auguste : 76 ; 90; 103; 162 ; 182 ; de Caius César : 112 ; de Claude :
76;
des
Hellenes/Grecs : 50-51;
Livie : 76;
158;
de
103 ; 182 ; des Romains : 29 ; de
Tibére : 70 ; 76 ; 101 ; 182
Séjan (complot/conspiration de) : 101 ; 130 Séleucides : 12 ; 25 Séleucos I Nicatôr : 67, n. 3 Sérapis : 28 ; voir aussi : Isis Sidus Iulium : 41 Statilia Messalina : voir : Messaline Statilia Timosthenis (dédicante d'une statue de Statilia Messalina) : 170 T. Statilius Taurus (ami d'Auguste) : 166-68 ;
170-71
Tefépuos
Κλαύδιος
Νέρων:
à
60;
politique : 12, n.2; 58; 59, η.7; 63; 65; 6869; 104 ; 113; 131; 160; 163; 169, n.3; 187;
191; 198; bienfaiteur/évergéte, patron, sauveur, libérateur, dieu: 51, n.4 ; 58-71; 87; 105;
122;
179;
183;
187;
et
les
concours
Mouseia εἰ Olympia: 14, n.3; 153; 169; Apollon Patróos (2): 97, n.10; 173; et Dionysos: 134, 3; iconographie: 58, n.5;
129 ; 142-43 ; Appendice IH, n^ 28-32 Tiberius Gemellus (fils de Drusus le Jeune) : 57, n.4 ; 72-73;
Aurelia:
36;
Tyché/Fortuna : 15; 30; 38, n. 3; 67, n.3;
92 ;
94; Τύχη ZeßaotiyFortuna Augusta: 87; 104; voir aussi: Flavia Domitilla la Jeune ; Livie
Valeria Messalina (épouse de Claude) : 77, n. 3 ; 80 vallon des Muses : voir : Thespies P. Vatinius Hostilius Saserna (triumvir coloniae deducundae [Corinthe]) : 36, n. 2 Vénus/Aphrodite/Venus : 65 ; 68-69; 72; 75;
92 ; 94;
101;
Anchisias/ Ανχεισιάς
: 69;
Augusta: 69 ; 101, n. 1 ; 190; Genetrix : 6869 ; 72; "Hyeuwv τοῦ δήμου : 122 ; Victrix: 68-69; voir aussi: Drusilla ; Jules César ; Livilla Vespasien : 12, n. 2; 18, n. 1; 70, n. 8; 82 ; 8487 ; 150; 155 ; 182 ; 187 ; divus Vespasianus : 152 ; et les Cabires (?) : 139 ; iconographie:
29, η. 8
Théopompe de Cnide (ami de Jules César) : 36,
Tibére:
36;
n. 3; Victoria Augusta (Augusti) : 89 ; 91-92 ; Britannica : 92; 189; Caesaris: 92 ; des Romains (εὐαγγέλια τῆς Ῥωμαίων νίκης) :
tessère(s) : 41-42 Thémis Boulaia : 114, n. 5 Théophane de Mytiléne (ami de Pompée) : 32, n. 5
la démocratie
Atia:
Victoire/Niké (Nixn)/Victoria: 30 ; 65 ; 68-69 ; 83 ; 92-93 ; 106 ; 119 ; 120; 122 ; 149; 156,
3; 106, n. 3
technites/artistes dionysiaques : 24 ; 47, n. 4 ; 117
de
n. 3;
n? 54 Vesta : voir : Hestia/Vesta
Tarcodimontus II (roi de Cilicie) : 107
n.i Thrasybule (restaurateur Athènes) : 47; 49, n. 6
185,
Calpurnia: 36; Claudia: 36; 102, n.1; Domitia : 36, n. 2 ; Hostilia : 36, n.2 ; Livia: 36; Maneia : 36, n.2 ; Vatinia: 36, n.2 ; Vinicia : 36 ; 55
86 ; 147 ; 149-50 ; 151, n. 1 ; Appendice III,
T. Statilius Taurus (consul en 11 apr. J.-C.) : 167 T. Statilius Taurus Sisenna : 171
Stéphanis fille d’Agathias : 71 Sylla : 29-33 ; 36-37 ; 39 ; 100, n.
Corinthe : Aelia : 36 ; Agrippia : 36; 55 ; 102 (1.6);
129
Titus: 84-87; divus Titus: 152; archonte éponyme à Delphes : 14, n.2 ; 155 ; Apollon : 86 ; et les Cabires : 139 ; iconographie : 86 ; 144 ; 147 ; 149-50 ; Appendice III, n? 55-56 Trajan : 59; 62 ; 165 ; 175 ; Zeus Eleuthérios : 121,n. 6 tribus : Athènes : Antigonis : 23; Attalis: 25 ; Démétrias : 23 ; Léontis : 57 ; Ptolémaïs : 25 ;
M. Vinicius (ami d' Auguste) : 36 Vipsania Agrippina (fille d'Agrippa et de Caecilia) : 56 Zénon fils de Zénon : 32, n. 6 Zeus/Jupiter : 14-15 ; 24; 27; 42; 108-109 ;
123;
148, n. 6; 149;
195 ; Agoraios : 114,
n. 7; 123 ; Boulaios : 114, n. 6; Eleuthérios/ Libérateur/Liberator: 47 ; 120-21 ; Lykaios : 181; Olympios/Olympien : 29 ; 63; 123; Phratrios : 123; Sóter: 50, n.4; 83; 117; 148-49; 180; 184; Jupiter Capitolin (à Rome): 106, n. 3; 109, n. 1 ; voir aussi: Auguste ; Caligula; Claude; Domitien ; Germanicus; Hadrien; Néron; Trajan;
Athenes, agora, portique de Zeus Eleuthérios et annexe impériale ; Athénes, Olympieion ; Rome
INDICES
281
Index géographique Abia : 114, n. 6 Acharnai (déme
d'Attique) : 29, n. 8;
111-13;
113, n. 4 ; 178 ; 181; 183 ; 192 ; 196
Cythére : 160; 162
Acraiphia : cité et sanctuaire d'Apollon Ptoïos : 17; 315; 72 ; 77; 82-83; 144 ; 171 ; 179-80
96;
124,
Coronée (de Béotie ) : 81 Cyparissie : 30, n. 3
n. 6;
Délos : cité et sanctuaire d'Apollon : 27, n. 4 ;
138 ;
28; 31-32; 37; 41; 42, n. 4; 46-47 ; 50; 5556; 75 ; 85 ; 95-97 ; 142 ; 173; 175
Acrocorinthe : 94 ; voir aussi : Corinthe Argos : 27; 53-54 ; 78; 81-82, n. 9; 85; 105 ; 117,n. 3; 171; 191 Asine : 64, n. 5 Asôpos : 161-62 Athènes : Acropole : 15 ; 33; 38; 44; 47, n. 6;
Delphes : cité et sanctuaire d'Apollon : 13 ; 14, n.2;27;29;31, n.2; 47-48 ; 50-51 ; 56; 71-
51; 55; 58-59 ; 64, n. 7; 71; 79-80; 103105 ; 121 ; 123; 127-29 ; 142-43 ; 160, n. 1 ;
162, n. 1; 182; 195 ; Asclépieion/sanctuaire d'Asclépios : 137-38 ; 182 ; Erechteion : 12527 ; monoptère : 44 ; 48; 51;
95 ; 122 ; 124-
29; 175-77 ; Parthénon : 24; 44; 58; 92; 110; 123-28 ; 144 — agora : 18; 33; 36, n.4 ; 37:43; 48; 58; 60;
72, n.6
; 79,
97;
105 ;
107 ; 110; 113-14 ; 119-23; 128; 141-42 ; 181 ; 195 ; Odéon d'Agrippa : 59, n. 3; 110; 112-13; 119; 121; portique d'Attale : 60; 110, n. 6; 111; 113; portique de Zeus
Eleuthérios et annexe impériale : 91; 97, n.8; 119-23; temple d'Arés : 58; 110-13; 128 ; 177; Tholos : 113-44 ; 123; 154, n. 1 — marché romain : 33 ; 49-50 ; 58 ; 74 ; 102103 ; 110-11
; 123 ; 142 ; 172-73 ; Kaisareion/
Sébasteion : 58, 80; 110; 133-34; 180 — Olympieion/sanctuaire de Zeus Olympios :
31, n.2; 104-109 ; 119;
161
— théâtre de
Dionysos : 61 ; 73-74 ; 79-80 ; 112 ; 122 ; 127-
28; 138 ; 174; 188 Atrax :51,n.6; 52, n. 4 Bouthrótos : 13, n. 3 Calydon (d'Etolie) : 13 ; 99
Carthaia (de Kéos) : 34-35 ;
101;
103-104 ; 117;
105 ; 117-18; 121; 147; 153; 155; 174; 177 ; 182; 193; 196; sanctuaire d'Athéna Pronaia : 140 ; 153-56 Démétrias : 24 ; 32, n. 8 ; 34-35 ; 86
Dymé:
13;
36,
n. 1; 69;
101;
129, n.5;
142;
190 Echinos : 51, n. 7 Egine : 29 ; 34 ; 37 ; 44-45
Egion : 31 ; 86 ; 117, n. 3 Eleusis:
Mysteres:
42;
sanctuaire : 42 ; 46;
57,
45; n. 6;
78, 61;
n.8; 74;
80;
104 ; 122 ; 142-44 ; 145, n. 4
Elis : 63 ; 142, n. 11 ; 144 ; 177, n. 8; 178, n.2 Epidaure : cité et sanctuaire d'Asclépios/ Asclépieion : 15-16; 29; 31, n.2; 53; 55; 57,
n. 5; 63;
72;
75 ; 78, n. 8; 80-81 ; 143;
158 ; 162, n. 1; 166; 169-72 ; 185-86 ; 189; 193 ; 195-96 Eressos (de Lesbos) : 103, n. 1 Erétrie : 24 ; 44-45 ; temple d'Artémis : 27, n. 1 Gytheion : 17 ; 27, n. 4; 53-54 ; 65-70 ; 74-75 ; 87 ; 92;
160, n. 7; 191,
67-68;
132-33;
n. 4 ; 195 ; 198 ; Kaisareion :
sanctuaire
d'Asclépios
et
d'Hygeia : 66 Halos/Sélos : 52, n. 3 Histiaia : 24 Hyampolis : 100
Hypata : 57, n. 1;52, n. 8; 173,n. 1 43; 51; 182
Carystos : 24 Chalcis : 24 ; 26; 27, n. 1 Chéronée : 85 Corcyre : 53; 64, n. 4 Corinthe : 13 ; 14, n. 2; 15-18 ; 30; 34-36 ; 38, n.4; 42, n. 6 ; 53-56 ; 58; 64 ; 72-75 ; 77 ; 81-
84;
72; 75 ; 77-78 ; 81-82, n.9 ; 84-85 ; 91; 95 ;
142;
144 ; 165 ;
167: 171,n. 15; 176 ; 178 ; 182 ; 184-90 ; 192 ; 196 ; 198 ; basilique julienne : 58 ; 72 ; 14447 ; forum : 35, n. 6; 69; 82; 92 ; 162 ; enclos sacré (d'Apollon) : 93-95 ; temple archaïque (d'Apollon) : 93-95 ; temple d'Octavie (?)/de la gens Iulia (?)/Capitole (2) : 129-31 ; voir aussi: concours, Isthmia (concours/jeux isthmiques) ; Jules César, fondateur
Ikos : 37 Ilissos (Athènes) : 103, n. 1 Imbros : 31 ; 104 Ioulis (de Kéos) : 29 ; 32; 43; 76; 85 Isthme : sanctuaire de Poseidon : 13; 27 ; 34 ; 81-82, n.9; 94 ; 126; 147 ; 180; 184 ; 186-
87; 189 : 196 Lamia : 81 Larissa : 51, n. 9; 52, nn.2 et 7; 75 ; 81; 85 ; 143
Léchaion : 93 ; 131, n.2 Lémnos : 31 Lycosoura : 181 Mantinée : 13, n. 7
Mégalopolis : 78 ; 84 ; 137 ; 180-81
282
MARIA KANTIREA
Mégare : 29; 34; 43, n. 1; 45, n.2; 53; 56; 60; 74 ; 78, n. 6 ; 96-97 ; 142 ; 149 ; 182 ; sanctuaire d’Artemis Sôteira : 140; 156-58 Messène : 17; 26, n. 8; 29; 31; 58 ; 69-71 ; 7475 ; 112 ; 123 ; 136; 160; 162-65 ; 167, n. 5; 182-84 ; 197-98 ; Asclépieion/Kaisareion : 6970; 132-34
Mylai : 75 Mytiléne : 56 ; 72, n. 6 ; 114, n. 6; 12021, n. 4 Nauplie : 86 ; 161, n. 6; 182
Pydna : 27-28 ; 105 ; 123
Rhamnonte : temple de Némésis : 74-75 ; 80; 115-16; 182 Rhodes : 59 ; 64 ; 123 ; 160 Rome : voir : Rome (déesse)/dea Roma Salamine : 115 ; 177 ; 178, n. 1
Samos : 21, n. 4; 45 ; 49, n. 3; 107 Santorin : 49, n. 3; 114, n. 6 Scotoussa : 27, n. 4 Scyros : 31
Nicopolis : 13; 18 ; 64 ; 78 ; 81-82, n. 9; 83; 89-
Sélos : voir : Halos/Sélos
91 ; 98 ; 142 ; 147-48 ; 154 ; 162 ; 188 ; 193; voir aussi : Auguste, fondateur Olympie : Métróon/temple de la Mére des dieux : 51; 86; 109; 140; 147-53; 156; sanctuaire de Zeus: 29 ; 31, n. 2; 34 ; 41-43;
Sicyone : 24 ; 83; 94 ; 116-19 ; 184
51 ; 63 ; 81-82,
n. 9; 86,n.2;
106;
107, n. 1 ;
109 ; 137, n. 1; 142 ; 144 ; 147-48 ; 149-50, n.7;152; 190,n. 11; 196
Skiathos : 37 Sounion (déme
d'Attique) : temple
d'Athéna :
113; temple de Poséidon : 113 Sparte:
13; 23; 51,
n. 4; 53-54 ; 63 ; 65-67 ;
70; 77; 81-82, n. 9; 91, n.2; 110, n. 1; 121; 144 ; 145, n. 4 ; 159-66 ; 170 ; 174 ; 177 ; 182 ;
Kaisareion : 161 ; théâtre : 57 ; 84 ; 162-63
Oponte (de Locride) : 29 ; 136-37
Stiris : 136-37
Orchoméne (de Béotie) : Trésor de Minyas : 118 Orópos : sanctuaire d'Amphiaraos : 29 ; 32; 37 ; 54-55 ; 142-43
Tanagra : 87; 179, n. 4; 182 Tégée : 74 ; 182 Ténare (cap de) : 53 Thèbes : 32, n. 8; 81; 85-86 ; 138-40 ; 167 ; 168, n.5;169,n.5 Thermopyles : 27 Thespies : cité et sanctuaire/vallon des Muses : 14, n. 3; 16; 29; 31; 34; 41; 43; 56-57 ; 72, n.5; 75; 81, n. 5; 96; 127, n. 6; 134-35 ; 143; 155 ; 166-69 ; 171-72 ; 179, n. 4
Pagai : 34 ; 60-61 ; 157
Pallene : temple d'Athéna : 111, n. 3 Panopeus ou Phanoteus (de Phocide) : 27, n. 4 Patras : 13;
15;
18;
30;
54-55 ; 64 ; 83 ; 84,
n.5; 93; 98-101; 129, n.5 ; 143-44 ; 148; 184; 188; 190; voir aussi: Auguste, fondateur Péparéthos : 37 Pharai (du Péloponnése) : 13, n. 5 Pharsale : 33 ; 35 Phérai (de Thessalie) : 51, n. 8; 52, nn. 5 et 7 Phérès (du Péloponnèse) : 71 Philippes : 13, n. 3; 37; 70,n.8 ; 111; 159 Pirée
: 25 ; 34 ; 79, n. 3; 115 ; 142 ; 144
Platées : 29 ; 43, n.2;
178 ; 193
120-21
; 124, n. 9;
125 ;
Thessalonique : 28, n. 1 ; 123, n.2 Thisbé : 135 ; 138, n. 6; 179, n. 4 ; 196 ; 198 Thorikos (déme d'Attique) : 113 et n. 4 Trezene : 87 ; 104 Trikké : 52, n. 1
Triteia : 13, n. 5
Table des matieres
c
Foreward Avant-propos
INTRODUCTION Le culte impérial en Orient : origines et développement La transformation de la Gréce en Achaie La place de l'empereur dans le monde grec Les sources
CHAPITRE I. LA TRADITION HELLENISTIQUE ET REPUBLICAINE DE L'EVERGESIE Le culte des rois hellénistiques et de Rome en Gréce L'hommage aux bienfaiteurs et les cultes royaux L'idéologie de la liberté des Grecs et le culte des Antigonides L'idéologie de la liberté des Grecs et les honneurs de T. Quinctius Flamininus Les sacrifices pour les Romains « communs évergétes » des Grecs, le culte de la déesse Rome et l'institution des concours Romaia Les honneurs des généraux romains du I” s. av. J.-C. en Grèce Sylla : vainqueur de Mithridate VI du Pont Pompée : vainqueur des pirates Jules César : évergéte et sauveur des Grecs Les césaricides à Athénes Marc Antoine : nouveau Dionysos à Athenes Evergésie et patronage
CHAPITRE Il. DE L'EVERGESIE A LA DIVINISATION : L'INTEGRATION DU PRINCE ET DE LA DOMUS AUGUSTA DANS LE SYSTEME HONORIFIQUE ET LE PANTHEON DES CITES GRECQUES Auguste dieu sauveur
Le caractère sotériologique des premiers honneurs d' Auguste en Grèce La célébration du dies natalis d' Auguste et les fétes d' Apollon à Athénes L'association du culte d' Auguste à la vénération des dieux locaux Les honneurs dynastiques sous Auguste et Tibere Agrippa : gendre d' Auguste et grand patron des cités greques Les principes juventutis Caius et Lucius César
Tibére dieu de son vivant à Athénes Tibére et ses proches : Germanicus et les deux Drusi L'institution des cultes dynastiques aprés la divinisation d'Auguste Les bienfaits impériaux et le culte de la domus Augusta à Gytheion Vénus Genetrix et Victrix : l'idéologie dynastique des Iulii dans la loi sacrée de Gytheion
L'attente des bienfaits impériaux et le culte de la domus Augusta à Messéne La domus Augusta sous Caligula et Claude : la création des trois divae Caligula et la maison julienne
Drusilla Aphrodite, la premiere diva Antonia la Jeune et son rÓle dynastqiue Livie, diva Iulia
La cristallisation de l'idée dynastique de la domus divina sous Claude Les derniers Julio-claudiens bienfaiteurs et libérateurs Claude évergéte et sauveur du monde Néron Zeus Eleuthérios : la proclamation de la liberté de l'Achaie Les empereurs flaviens : évergésie et idéologie dynastique Les bienfaits des Flaviens Les honneurs de caractére cultuel
284
MARIA KANTIREA CHAPITRE III. LA TOPOGRAPHIE DU CULTE IMPERIEL : L'INTEGRATION DES DIEUX AUGUSTES
DANS L'ESPACE CIVIQUE ET SACRE GREC L'idéologie de l'Empire : le culte des divinités et des vertus Augustae
L'exaltation de la Victoria Augusta : la fondation de Nicopolis et l'institution des Actia L'aedes Apollinis Aug(usti) et le temple archaïque d' Apollon à Corinthe
Les dédicaces impériales dans les sanctuaires apolliniens et les assimilations du prince à Apollon
Artémis Laphria Augusta et la fondation de la colonie de Patras Salus Augusta et Providentia Augusta à Corinthe et à Athénes Anciens temples consacrés aux nouveaux dieux L'Olympieion à Athénes : l'interprétation religieuse de la souveraineté d' Auguste Mars Ultor et le transfert du temple d’Ares sur l'agora d’Athenes L'intégration du culte impérial dans l'espace sacré de l'Attique La dédicace à Néron de la demeure d'un ancien tyran de Sicyone Monuments athéniens de caractère politique : histoire grecque et idéologie impériale La mémoire des guerres médiques : l'annexe du portique de Zeus Eleuthérios sur l'agora d’Athenes La mémoire des guerres médiques : la commémoration de Néron sur le Parthénon
Nouveaux temples du culte impérial Le temple monoptére de la déesse Rome et d'Auguste sauveur sur l’Acropole d'Athénes Vesta et le culte commun de Livie, de Julie l' Ancienne et de Hestia sur l' Acropole d' Athènes
Le temple d’Octavie et de la gens Iulia à Corinthe Les Kaisareia/Sébasteia de Gytheion, de Messene et d’Athenes Dédicaces de monuments civiques et sacrés aux dieux Augustes Dédicaces aux dieux Augustes et à la cité Dédicaces aux dieux Augustes et aux dieux locaux Les représentations impériales dans les lieux publics et sacrés
L'érection des statues impériales sur les agoras des cités et dans les sanctuaires Les statues impériales dans un édifice de l'administration provinciale : la basilique julienne de Corinthe Le groupe statuaire du Métrôon à Olympie et l'idéologie dynastique des Flaviens Les statues impériales dans la Tholos d'Athéna Pronaia à Delphes : lieu de prédilection
de Domitien pour Minerve ? Les statues impériales dans le sanctuaire d' Artémis SÓteira à Mégare
CHAPITRE IV. LES DIEUX AUGUSTES ET LEURS ADORATEURS
: LE ROLE DES ELITES LOCALES
DANS LA CREATION ET LE DEVELOPPEMENT DU CULTE IMPERIAL L'évergétisme des élites grecques et le patronage des familles sénatoriales Une dynastie cliente : les C. Iulii (Euryclides) de Sparte
Les T. Statilii d'Epidaure et les notables de Thespies : l'intégration du culte impérial dans les sanctuaires locaux Les élites grecques en tant qu’intermediaires culturels Les Tib. Claudii de Marathon : prêtres communs d' Apollon et du prince à Athènes Pammenés fils de Zénon et Tib. Claudius Novius à Athènes Les évergétes locaux, promoteurs et financiers du culte impérial
Epameinóndas d' Acraiphia et les célébrations impériales dans le Ptoïon en Béotie Xénarchos fils d'Onasicratés de Mégalopolis : prétre perpétuel à titre héréditaire du culte impérial Les sacrifices et les voeux pour le salut du prince et les sacrifices communs aux dieux et aux dieux Augustes Les élites des colonies romaines de Corinthe et de Patras T. Manlius Iuvencus et Cn. Cornelius Pulcher : principaux organisateurs des Isthmia Kaisareia à Corinthe Les flamines, les sacerdotes et les augustales de Corinthe et de Patras Le röle des koina grecs dans l'organisation provinciale du culte imperial L'introduction du culte impérial dans les koina des Eleuthérolacones et des Béotiens sous Tibére et Caligula Une assemblée du Péloponnése à vocation panhellénique : le koinon achéen et le développement
du culte impérial sous Claude
TABLE DES MATIERES
CONCLUSION Le caractère du culte impérial en Achaïe Les θεοὶ Σεβαστοί en Grèce et les divi à Rome et en Occident de l'Empire
APPENDICES Appendice Ia : Décrets et lois sacrées concernant l'institution et l'organisation du culte impérial
285
195 197
Appendice III : Statues et portraits des membres de la famille impériale
203 208 216 218 238
Bibliographie et abréviations bibliographiques Indices Table des matieres
249 275 283
Appendice Ib : Décrets en l'honneur des instigateurs et organisateurs du culte impérial Appendice II : Liste alphabétique du personnel attaché au culte impérial Catalogue prosopographique du personnel attaché au culte impérial
Tableaux Stemmata Planches
TABLEAUX
Tableau I Monuments sacrés des personnages impériaux et des divinités Augustae Dédicataire(s)
Monument(s)
Lieu de dédicace
Auguste ?
autel ?
Muses, divus Iulius et Auguste Apollon
autel
Mégare
Apollon Aug(ustus)
aedes et statua
Corinthe, forum
Dédicant(s)
Corinthe, forum
prêtres d'Apollon Aug(ustus)
Date
Références
31 av.-14 ap. J-C?
Corinth VIIL1, 97
27 av.-14 ap. J-C
IG VII 36
|27 av.-14 ap. J-C
Corinth VI11.2, 120
| Auguste
autel
Sparte, prés du théátre
27 av.-14 ap. J-C
IG N.1, 373
Jules César et Auguste
autel (et Kaisareion ?)
Sparte, agora
27 av.-14 ap. J-C
Pausanias 3, 11.4-5
Grands dieux Patróoi et Auguste
autel
Messene
27 av.-14 ap. J-C
AE 1999, 1467
| Auguste
autel
Tanagra
27 av.-14 ap. J-C
IG VII 569
|Auguste dieu sauveur
autel
Echinos
27 av.-14 ap. J-C
IG 1X2, 93
|Auguste dieu sauveur
autel
Halos
27 av.-14 ap. J-C
IG 1X2, 1288
Auguste dieu sauveur
autel
Phérai
27 av.-14 ap. J-C
IG IX.2, 424
|Auguste dieu sauveur
autel
Phérai
27 av.-14 ap. J-C
IG IX2, 425
|Auguste dieu sauveur
autel
Larissa
27 av.-14 ap. J-C
IG IX.2, 604
|Auguste dieu sauveur
autel
Larissa
27 av.-14 ap. J-C
SEG 51 (2001) 730
Auguste dieu sauveur
autel
Trikké
27 av.-14 ap. J-C
SEG 51 (2001) 677
Auguste sauveur, puis domus Augusta
temple (Métróon)
Olympie
le peuple d'Elis
27 av. J-C-96 ap. J-C
SEG 42 (1992) 390 ; Pausanias 5, 20.9
déesse Rome et Auguste
temple monoptére
Athenes, Acropole
le peuple athénien
20/19 av. J-C
IG1E 3173
le peuple athénien
autel
Athènes, Acropole
20/19 av. J-C
IG IF 3179
| Auguste
déesse Rome et Auguste
autel
Athenes
20/19 av. J-C
Appendice Ia, n° 1,1. 16
Auguste et Rome ?
temple bipartite
Athènes, agora, portique de Zeus
20/19 av.-14 ap. J-C
P. Baldassari, Edilizia, 142-52
autel
Athenes, agora
20/19 av.-14 ap. J-C
SEG 18 (1962) 74
Auguste
autel
Athènes, agora
20/19 av.-14 ap. J-C
SEG 18 (1962) 76
Auguste
autel
Athènes, agora
20/19 av.-14 ap. J-C
SEG 22 (1967) 151
| Auguste
| Auguste
autel
Athènes, près de l'agora
20/19 av.-14 ap. J-C
IG f 3224/25
Auguste
autel
Athènes, marché romain
20/19 av.-14 ap. J-C
SEG 18 (1962) 75
| Auguste
autel
Athenes, prés du marché romain
20/19 av.-14 ap. J-C
SEG 14 (1962) 79
Auguste
autel
Athenes, Olympieion
20/19 av.-14 ap. J-C
IG
| Auguste Auguste
Ξ
3227
autel
Athenes
20/19 av.-14 ap. J-C
IG 1T 3234
autel
Athenes
20/19 av.-14 ap. J-C
SEG 14 (1962) 78 SEG 18 (1962) 80d
Auguste, Tibére (César), Hadrien
autel
Athenes, agora
20/19 av., 4, 132 ap. J-C
Auguste, Néron, Vespasien, Titus
autel
Athénes
20/19 av., 54, 69, 79 ap. J-C | SEG 18 (1962) 80e
autel
Athénes
20/19 av., 132 ap. J-C
|Auguste, Hadrien
SEG 18 (1962) 80f
Tableau I
Monuments sacrés des personnages impériaux et des divinités Augustae Lieu de dédicace
Monument(s)
Dédicataire(s) dieu Auguste
autel
Athénes, agora
dieu Auguste
autel
Athénes, agora
Auguste dieu archégéte sauveur
autel
Athènes, marché romain
(dieux Augustes)
Kaisareion
Références
Date
Dédicant(s)
12/11 av.-14 ap. J-C
SEG 18 (1962) 73
12/11 av.-14 ap. J-C
SEG 18 (1962) 77
10/9 av. J-C
IG Y? 3237
Messéne
fin du I" s. av. J-C
SEG 35 (1985) 343, 1. 39 ; IG V.1,1462
14 ap. J-C
IG I? 3235
dieu Auguste
autel
Athenes
(divus Augustus)
aedes?
Thebes ou Thespies
le peuple athénien
negotiatores et affranchis
14ap. J-C
CIL 111 7301
aprés 14 ap. J-C
IG V 2, 301
Livie déesse
autel
Tégée
(dieux Augustes)
Kaisareion
Gytheion
avant 15 ap. J-C
Appendice Ia, n° 2a, 1.28 ; [G V.1, 208, ll. 45-46
22/23 ap. J-C?
IG 1? 3240
|Hygeia Augusta
autel ?
Athénes, Acropole
gens lulia (ou Octavie ?)
temple
Corinthe, forum
32/33 ap. J-C
RPCI, 1151-1161 ; cf. Pausanias 2, 3.1
37-41 ap. J-C
SEG 1 (1923) 156
41-54 ap. J-C
SEG 44 (1994) 161
41-54 ap. J-C
SEG 34 (1984) 181
Caligula
autel ?
Delphes
les Amphictyons
Athéna Archégétis et dieux Augustes
Kaisareion
Athènes, marché romain
deux Athéniens
Claude
autel
Attique, Rhamnonte
déesse Livie
temple
Attique, Rhamnonte
le peuple athénien
45/46 ap. J-C
Hesperia58 (1989) 236-39
les magistrats et le peuple
67/68 ap. J-C
Appendice Ib, n°5, ll. 47-49
67/68 ap. J-C
Pausanias 2, 8.1
Néron Zeus Eleuthérios
autel
Acraiphia, agora
Néron, puis empereurs romains
téménos
Sicyone
Vespasien
autel ?
Nauplie
69-79 ap. J-C
IGIV 670
Domitien et membres de la domus Flavia
|temple
Delphes, Athéna Pronaia
81-96 ap. J-C
Pausanias 10, 8.6
empereurs romains
temple
Lycosoura, sanctuaire
I" s. ap. J-C
Appendice Ib, n° 7, ll. 28-29
empereurs romains
temple
AsÓpos
I" s. ap. J-C
Pausanias 3, 22.9
empereurs romains
temple
Elis, agora
I" s. ap. J-C
Pausanias 6, 24.10
Xénarchos
Tableau II Dédicaces communes aux dieux, aux dieux Augustes et à la cité Dédicataires Grands dieux Patróoi et Auguste |Auguste et cité
uple romain, dieu Auguste et peuple local Asclépios, Hygeia et Auguste
Monument(s) autel
Lieu de la dédicace Messéne
Dédicant(s)
Date 27 av.-14 ap. J-C
Références AE 1999, 1467
pont
Mégalopolis
un particulier
27 av.-14 ap. J-C
IG V2,456
fontaine, statues et pressoire portique de l’Asclépieion
Oponte Athènes, Acropole
un prêtre du dieu Auguste
27 av.-14 ap. J-C 9/8 av.-14 ap. J-C
SEG 27 (1977) 145 IG I 3120
Asclépios, Hygeia et Auguste
plaque (dans l'Asclépieion)
Athénes, Acropole
9/8 av.-14 ap. J-C
IG 1? 3176
Ares et Auguste
plaque
Attique, deme d'Acharnai
[16 dème des Acharneis
fin du I" s. av. J-C
IG Y? 2953
gens Augusta, Rome et cité gens Augusta et cité
portique temple d'Artémis Söteira
Thespies Thisbé
un notable local un notable local
aprés 14 ap. J-C aprés 14 ap. J-C
SEG 31 (1981) 520 IG VII 2234 SEG 3 (1929) 422
gens Augusta et cité
portique d'un gymnase
Oponte
un gymnasiarque
aprés 14 ap. J-C
dieux Augustes, domus Augusta et Rome
portique et bouléteurion
Thespies
les polémarques et prétres
aprés 14 ap. J-C
BCH 50 (1926) 394-95
dieux locaux (?), déesse Rome et dieux Augustes
des anathémata
Hypata
une famille locale
aprés 14 ap. J-C
IGIX2, 32
dieux Augustes, Dionysos et cité dieux de l'Olympe et dieux Augustes
fragment avec anathyrose épistyle d'un monument
Thébes ou Thisbé loulis, acropole
un particulier un grand-prétre des Augustes
aprés 14 ap. J-C aprés 14 ap. J-C
A. Schachter, Cults I, 197 AE 1999, 1455
dieux Augustes et dieux Augustes et Athéna Archégétis Hermès, Héraclès
oikos et statue de Dionysos fragment Kaisareion stèle (dans un gymnase)
Thisbé Thisbé Athénes, marché romain Acraiphia
une famille d'affranchis une famille d'affranchis deux Athéniens deux évergètes
aprés 41 ap. J-C aprés 41 ap. J-C 41-54 ap. J-C 42 ap. J-C
IG VII 2233 IG IP 3565 SEG 44 (1994) 161 Appendice Ib, n° 6, 11. 32-34
Dionysos Eleuthérieus, Néron, Aréopage, boulé, peuple Hestie, Apollon, dieux Augustes, Aréopage, boulé, peuple dieux Augustes et cité
scaena du théâtre de Dionysos base fontaine et aqueduc
|Athénes Athénes, agora Stiris
un grand-prêtre de Néron un Athénien deux évergètes
54/55-60/61 ap. J-C 54-68 ap. J-C I" s. ap. J-C
|J. Oliver, Expounders, 82-83 IG 1? 3185 IG IX.1, 47
dieux Augustes, cité et [- - -]
fragment
Thébes
I" s. ap. J-C
SEG 1 (1923) 133
cité cité et dieux Augustes et Claude
Tableau III
Assimilations des personnages impériaux à des divinités Empereur
Divinité
Cité/koinon
Monument/contexte
Date
Références
Auguste
Auguste | Auguste Auguste
Zeus Boulaios
Athènes, Eleusis
inscription honorifique
27 av. J-C-14 ap. J-C
SEG 47 (1997) 218
Apollon Mouseios nouvel Apollon
Mégare Athénes
autel inscription honorifique
27 av. J-C-14 ap. J-C 20/19 av. J-C
IG VII 36 SEG 29 (1979) 167
Livie
Héra
koinon thessalien
monnaie
avant 14 ap. J-C
RPCI
Livie
Artémis ou Athéna Boulaia
Athénes
inscription honorifique
14-29 ap. J-C
SEG 22 (1967) 152
1427
Livie
déesse Sébaste Pronoia
Athenes
inscription honorifique
14-29 ap. J-C
IG IT 3238
Livie
Mnémosyne
Thespies
catalogue agonistique
14-29 ap. J-C
Teiresias 6 (1976) 21-22
Livie
Héra Sébaste
Mylai
titulature de sa prêtresse
14-29 ap. J-C
IG IX 2, 333
Livie ?
Sébaste Hygeia ?
Imbros
inscription honorifique
14-29 ap. J-C
IG XILS, 65
Livie
Tyché de Gytheion et du koinon des Eleuthérolacones
|Gytheion
loi sacrée
15 ap. J-C
Appendice Ia, n° 2a, Il. 9-10
Livie
déesse Tyché de la cité
Gytheion
inscription honorifique
15 ap. J-C
SEG 11 (1954) 925
—
Livie
Vesta voilée, tenant patere et scéptre
Corinthe
monnaie
21/22 ap. J-C
RPCI, 1149
Livie
Cérés voilée, tenant scéptre et épis de blé
Corinthe
monnaie
21/22 ap. J-C
RPCI, 1150
Livie
Salus Augusta
Corinthe
monnaies
32/33 ap. J-C
RPCI, 1153-1154 et 1159
Livie
Pietas Augusta
Corinthe
monnaies
32/33 ap. J-C
RPCI, 1155-1556 et 1160-1161
nouvel Arés
Athénes
inscription honorifique
2/1 av. J-C
IGIF 3251
nouveau dieu Arès
Athènes
inscription honorifique
14-23 ap. J-C
IG IF 3257
Caius César Caius César Drusus le Jeune
Drusus le Jeune Drusilla Drusilla
nouvelle déesse Aphrodite
Athènes
inscription honorifique
37-38 ap. J-C
SEG 34 (1984) 180
Drusilla
nouvelle Pythie
Delphes
inscription honorifique
37-38 ap. J-C
FD 111.4, 257
Apollon Patróos
Athenes
inscription honorifique
41-54 ap. J-C
IG IF 3274 SEG 32 (1982) 252
Claude Claude Néron Néron
nouvel Apollon
Athenes
inscription honorifique
54-68 ap. J-C
Neron
nouvel Apollon
Athenes
inscription honorifique
54-68 ap. J-C
MDAI(A) 67 (1942) 45
Neron
nouvel Apollon
Athenes
inscription honorifique
54-68 ap. J-C
SEG44 (1994) 165
Neron
nouvel Apollon
Athenes
autel
54-68 ap. J-C
IG IP? 3278
Neron
Apollon, la téte radiée, jouant de la lyre
koinon thessalien
monnaie
54-68 ap. J-C
RPCI,
Néron
Apollon en fondateur debout, jouant de la lyre
Nicopolis
monnaies
66-68 ap. J-C
RPCI, 1371 et 1376
1439
Néron
Apollon en fondateur
Nicopolis
monnaies
66-68 ap. J-C
RPCI, 1373-1375 ; cf. RPCI, 1372
Néron
Zeus Eleuthérios
Acraiphia
discours de la liberté
66-68 ap. J-C
Appendice Ib, n°5, Il. 41, 49 et 51-52
Néron
Zeus Eleuthérios
Sicyone
monnaies
66-68 ap. J-C
RPCI, 1238-1244
Flavia Domitilla
Flavia Domitilla
Tyché (de la cité)
Tanagra
inscription honorifique
69-79 ap. J-C
IG VII 572
nouvel Apollon
Démétrias
inscription honorifique
71-81 ap. J-C
SEG 23 (1968) 450
Domitien
Zeus Eleuthérios
Athénes
catalogue éphébique
84/85-92/93 ap. J-C
IG 1? 1996
Domitien
Zeus Eleuthérios
Athènes
liste des théores à Delphes
84/85-92/3 ap. J-C
FD 111.2, 65
Titus
Titus Domitien
Tableau IV Les concours impériaux Concours et lieu de célébration
Agonothète (ou eisagogeus)
Date
Références
Athenes concours isopythique en l'honneur d' Auguste (dies natalis) Sébasteia concours en l'honneur de Claude
C. Iulius Nicanor Tib. Claudius Novius Philinus
20/19 av. J-C 9/8 av.-13/14 ap. J-C 41 ap. J-C
Appendice Ia, n° 1,1. 22 IG I? 1069 IG IF 4174
41-42 ap. J-C 45/46 ap. J-C
IG IP 3270 ; FD IIL.1, 534 IG IP 1969
Sébasteia Germanikeia Grands Kaisareia Sebasteia
Tib. Claudius Novius Philinus Claudius Asclepiodotus
première moitié du I" s. ap. J-C
SEG 34 (1984) 190
Grandes Panathenées Sébasta et Kaisareia Sébasta
Tib. Claudius Novius Philinus
47/48-51/52 ap. J-C
SEG 21 (1965) 742
Grandes Panathenées Sébasta et Kaisareia Sébasta
Tib. Claudius Novius Philinus
peu aprés 51/52 ap. J-C
SEG 47 (1997) 226
Secundus Dinippus fils de Sthéno[- - -]
3 ap. J-C
SEG 11 (1954) 61
Corinthe
Isthmia Kaisareia Isthmia Kaisareia
C. Heius Pamphilus
17/16-10 av. J-C
Corinth VIIL3, 150
Isthmia Kaisareia
T. Manlius T. f. Col. Iuvencus
14-37 ap. J-C
Corinth VIIL.2, 81 et Corinth VIIL3, 154
Tibéreia Augusteia Kaisareia
A. Arrius [-] Aem. Proculus (eisagogeus)
14-37 ap. J-C
Corinth VIIL3, 156
Kaisareia Isthmia Kaisareia
41-54 ap. J-C
Corinth VIIL1, 19
A. Arrius [-] Aem. Proculus
41-54 ap. J-C
Corinth VIIL3, 156
Isthmia Kaisareia
C. Iulius C. f. Fab. Lacon
41-54 ap. J-C
Corinth VIIL2, 67
Isthmia Kaisareia Sébasteia Tibéreia Claudeia Sébasteia et Isthmia Kaisareia
Cn. Cornelius Pulcher (agonothete); Cornelius Regulus ? (eisagogeus) Cn. Cornelius Pulcher
41-54 ap. J-C 41-54 ap. J-C
Corinth VIIL3, 173 ; cf. SyIP 802 Corinth VIIL3, 153
Isthmia Kaisareia Sébasteia Neroneia Kaisareia et Isthmia Kaisareia
C. Iulius C. f. Fab. Spartiaticus Tib. Claudius P. f. Fab. Dinippus
54-59 ap. J-C 54-68 ap. J-C
Corinth VI11.2, 68 Corinth V1IL2, 86
Kaisareia Néroneia ou Néroneia Kaisareia
M. Pu[- - -] (agonothéte); P. Puticius Rufus (eisagogeus)
54-68 ap. J-C
Corinth V111.3, 208 et 209
Kaisareia Vespasianeia Sébasteia et Isthmia Kaisareia
C(aius) [- - -] ou Gn(aeus) [- - -]
69-79 ap. J-C
Corinth VI11.3, 210
Isthmia Kaisareia Epidaure
C. Curtius C. f. Lesbicus
I" s. ap. J-C
Corinth VIIL.3, 198
Apolloneia Asclépieia Kaisareia
Cn. Cornelius Nicatas (premier agonothéte)
27 av.-14 ap. J-C
IG IV? 652
Apolloneia Asclépieia Kaisareia
T. Statilius Lamprias
14-35 av. J-C
IG IV? 674 IG IV? 101
Apolloneia Asclépieia Kaisareia
Archélochos fils de Sôdamos
32/33 ap. J-C
Apolloneia Asclépieia Kaisareia
Polycrates fils d' Euanthés
première moitié du I" s. ap. J-C | IG IV? 654 première moitié du I" s. ap. J-C | /Epidauros 86
Apolloneia Asclépieia Kaisareia
[- - -Ἰ fils de Sôtiridas
Apolloneia Asclépieia Kaisareia
[- - -Ἰ fils d'Agiadas ?
première moitié du I" s. ap. J-C | IG IV? 664
Apolloneia Asclépieia [Kaisareia]
T. Statilius Lamprias Memmianus fils de Timocratés
deuxième moitié du I" s. ap. J-C
Sébasteia Némeia Sébasteia Némeia
Tib. Claudius Diodotus [- - -] Reg(u)lus
première moitié du I” s. ap. J-C | IGIV 606 première moitié du I" s. ap. J-C |/G IV 586
[Sébasteia ou Héraia] Némeia
un grand-prétre anonyme de la domus Augusta
81-96 ap. J-C
Argos
P. Aupert (voir bibliographie)
Gytheion
(Kaisareia et Eurycleia)
15 ap. J-C
Appendice la, n° 2a
Kaisareia Messene
Damonicidas fils de Rufus
première moitié du I* s. ap. J-C
|G V.1, 1167
Kaisareia
P. Cornelius Scipio (questeur)
2/3 ap. J-C 15 ap. J-C
Appendice Ib, n° 1, 1. 7 Appendice Ia, n° 3, Il. 34-35
I" s. ap. J-C
Appendice Ib, n° 7,1. 31
Kaisareia Thébes ou Thespies
début de l'Empire
IG VII 1857
Diofnysia ?] et Kaisareia Erötideia Thespies
I" s. ap. J-C
SEG 31 (1981) 524
concours en l'honneur de Tibère (dies natalis) Lycosoura
Lykaia Kaisareia Tanagra
Kaisareia Erötideia Romaia
Lysandros fils de Polycratides
[Sébasta Mouseia] et Kaisareia [Erôtideia] et [- - -] Romaia
Erótideia et Kaisareia Sébasta [Mouseia] Erótideia Kaisareia Mouseia et concours en l'honneur de Livie
Gorgos fils de Chrysogonos Ariston fils de Phileinos
Mouseia Sébasta et Erötideia Kaisareia
Athanias fils d' Euxénos [- - -] Fufius fils de Prótarchos
Erötideia [Kaisareia] et Mouseia Acraiphia
27 av.-14 ap. J-C
BCH 50 (1926) 293
27 av.-14 ap. J-C
BCH 50 (1926) 447
14-37 ap. J-C première moitié du I* s. ap. J-C première moitié du I” s. ap. J-C
SEG 29 (1979) 452 BCH 26 (1902) 298-301 BCH 50 (1926) 431-32
première moitié du I" s. ap. J-C | BCH 50 (1926) 431-32
Epameinóndas fils d' Epameinóndas Epameinöndas fils d' Epameinóndas
14-37 ap. J-C 37/38 ap. J-C
Appendice Ib, n° 4, 1. 23 Appendice Ib, n° 4, 1. 58
Kaisareia [- - -] Delphes
Skylax fils de Sôsicratès
14-23 ap. J-C
IG VII 3103
Pythia Kaisareia Hyampolis
[- - -] Ménès fils de Philothéro[- - -] ?
81-96 ap. J-C ?
SEG23 (1968) 318
début de l'Empire
IG IX.1, 90
I" s. ap. J-C
IG IX, 614
69-79 ap. J-C
FD L1, 537
Livideia
début de l'Empire
IG VII 1857
Grands Kaisareia Sébasteia pentétériques
I" s. ap. J-C ?
IG Χ119. 946
Sébasteia Grands Ptoïa Kaisareia Lébadée ou Thisbé
Grands Kaisareia et grands Elaphébolia et Laphria Larissa Kaisareia Nicopolis Grands Actia Kaisareia Chalcis
Tib. Claudius Hipparchus
Tableau Va
Monuments honorifiques des personnages impériaux : classement géographique et chronologique Lieu de découverte Athénes
Date
Personnage(s) honoré(s)
Titres honorifiques
Dédicant(s)
Support
Références
agora
48/47 av. J-C
Jules César
sauveur et évergète
le peuple athénien
base
SEG 14 (1957) 121
[agora
48/47 av. J-C
Jules César
sauveur et évergète du peuple
le peuple athénien
base
SEG 34 (1984) 177
48/47 av. J-C 31/30 av. J-C?
Jules César Agrippa ou Auguste ?
éloge pour la victoire à Actium ?
fragment fragment
[611 3223 CIL HI 6101
Acropole théâtre de Dionysos Athènes
27 av.-14 ap. J-C
Auguste
sauveur
Athènes
27 av.-14 ap. J-C
Auguste
fils de dieu
Théseion
27 av.-14 (132) ap. J-C
| Auguste (puis Hadrien Olympios)
fils de dieu
Athenes
27 av.-14 ap. J-C
Livie
évergétis de la dédicante
plaque
SEG 29 (1979) 168
le peuple
base
SEG 14 (1957) 72
base
IG YF 3231 ; cf. IG IF 3232
une Athénienne
base
IG I 3241
Athénes
20/19 av. J-C
Auguste
nouvel Apollon
un agonothéte athénien
base
SEG 29 (1979) 167
Acropole Acropole
16 av. )-C 16 av. )-C
Agrippa Agrippa
évergéte du peuple évergéte du peuple
le peuple athénien le peuple athénien
base base
IGI IGI
Acropole théâtre de Dionysos
avant 9 av. J-C 2/1 av. J-C
Drusus l'Ancien Caius César
évergète du peuple nouvel Arés
le peuple athénien le peuple athénien
base base
ΟῚ 3249 161 3250
évergète
la tribu Léontis
base
IG 1F 3252
évergéte dia progonón évergéte
le peuple athénien l'Aréopage le peuple athénien
base colonne base
IG1F 3251 IG IP? 3243 IG IF 3246
l'Aréopage et la boulé le peuple athénien le peuple athénien
fragment colonne bloc
IG1F 3247 IG 11? 3244 IG IF 3245
le peuple athénien le peuple athénien
base bases
IG1Y 3248 IG 11? 3253-3256
la boulé et le peuple le peuple et l'Aréopage
base base
IG1F 3257 SEG 22 (1967) 152
agora
avant 2 ap. J-C
Lucius César
marché romain jagora Acropole
avant 2 ap. J-C avant 4 ap. J-C avant 4 ap. J-C
Lucius César Tibere Tibere
Acropole Acropole prés d'Athénes
avant 4 ap. J-C avant 4 ap. J-C avant 4 ap. J-C
Tibere Tibère Tibére
Athenes Acropole
avant 4 ap. J-C 4 ap. J-C
Tibére ? (rasura) Auguste, Tibére, Germanicus, Drusus
rés de Théseion agora (Prytanée)
14-23 ap. J-C 14-29 ap. J-C
Drusus le Jeune Livie
évergéte
fils de dieu, nouveau dieu Ares Artémis ou Athéna Boulaia
marché romain
14-29 ap. J-C
Livie
déesse Sébaste Pronoia
l'Aréopage, la boulé et le peuple
agora
14-37 ap. J-C
Tibere
évergète de la cité
l'Aréopage, le peupleet la boulé
|base ?
SEG 17 (1960) 68
Athènes
14-37 ap. J-C
Tibère
dieu, fils des dieux Augustes
deux individus de Pagai
plaque
IG I? 3264
Acropole Athenes
18 ap. J-C 18 ap. J-C
Germanicus Germanicus
le peuple athénien l'Aréopage et le peuple
base base
IG 11? 3260 IG 11? 3258
Athénes
18 ap. J-C
Germanicus
l'Aréopage et le peuple
base
IG 1F 3259
Athènes
37 ap. J-C
Tibère
dieu
base
1ΟἸ 3265
jagora Acropole
37-38 ap. J-C 37-41 ap. J-C
Drusilla Caligula
nouvelle deesse Aphrodite évergète de la cité
base
SEG 34 (1984) 180 IG Il? 3267
base
SEG25 (1971) 208
base
IG I? 3269
jagora
37-41 ap. J-C
Agripinne l'Ancienne
[agora
4] ap. J-C
Claude
le peuple athénien sauveur et évergéte
— |base
4122 4123
IG P 3238
Athénes Acropole
41 ap. J-C 41 ap. J-C
Claude Claude
l'Aréopage, la boulé et le peuple
Acropole agora
41-48 ap. J-C 41-54 ap. J-C
Claude et (Valeria) Messalina Claude
sauveur et évergéte Apollon Patróos
Athenes
41-54 ap. J-C
Claude
Athenes
41-54 ap. J-C 41-54 ap. J-C
Claude
base base
IG 1 5175 SEG 23 (1968) 130
base
IG 11? 3276
théátre de Dionysos Acropole
41-54 ap. J-C
Claude
évergéte de la cité évergéte de la cité évergète de la cité évergete de la cité
Acropole
41-54 ap. J-C
Claude
évergète de la cité
Claude
Acropole
41-54 ap. J-C
Claude
Athènes Acropole
42 ap. J-C 42 ap. J-C
Claude Claude
jagora
49-53 ap. J-C
Claude
sauveur et évergète sauveur et évergéte sauveur du monde
Athenes Athénes
54-68 ap. J-C 54-68 ap. J-C
Néron Néron
nouvel Apollon nouvel Apollon
Athènes
|base
1611 3268
l'Aréopage, la boulé et le peuple — |base
IG 1? 3270
l'Aréopage, la boulé et le peuple un prétre viager de Claude
|base base
IG 11? 3266 IG 11? 3274
base
IG 1 5177
base fragment
IG 1? 5178 SEG 19 (1963) 235
l'Aréopage, la boulé et le peuple le peuple athénien l'Aréopage, la boulé et le peuple
[fragments
| /G I? 3271
fragments |base
|/G II? 3272 IG 11? 3273
base plaque
SEG 32 (1982) 252 MDAI(A) 67 (1942) 45
54-68 ap. J-C
Néron (rasura)
nouvel Apollon
base
IG 11? 3278
rés du marché romain jagora Acropole Athènes Acropole (Asclépieion)
54-68 ap. J-C
Néron (rasura)
nouvel Apollon
stéle
54-68 66-68 69-79 69-79
Néron (rasura) Messaline Vespasien
évergétis du dédicant fils de dieu
SEG 44 (1994) 165 SEG 34 (1984) 182 |/G Il? 3280 IG IF 3281
Athénes Eleusis sanctuaire de Déméter
79-81 ap. J-C
Titus
31-27 av. J-C
Auguste et Livie
sauveur et évergète du peuple
sanctuaire de Déméter
27 av.-14 ap. J-C
Auguste
Zeus Boulaios
sanctuaire de Déméter sanctuaire de Déméter sanctuaire de Déméter
14-29 ap. J-C 14-29 ap. J-C
Tibére Livie
14-29 ou 49-54 ap. J-C 14-37 ap. J-C
|Livie ou Agrippine la Jeune ?
l'Aréopage, la boulé et le peuple l'Aréopage, la boulé et le peuple un prétre de l'impératrice
Tibere
un prétre d'Asclépios le peuple athénien
base
ID 1587
Artorius, médicin d' Auguste les Atheniens et habitants de Delos les Athéniens et habitants de Délos l'Aréopage et le peuple les Athéniens et habitants de Délos le peuple athénien
bloc |bloc |bloc
ID 1589 ID 1588 ID 1590
base |base base
ID 1593 ID 1592 ID 1591
sanctuaire de Déméter Délos Délos
ap. J-C ap. J-C ap. J-C ap. J-C
Domitien (fils cadet de Vespasien)
48/47 av. J-C
Jules César Auguste Auguste Auguste
temple d'Apollon Délos
31 av. J-C 31-27 av. J-C 27 av.-14 ap. J-C 16 av. J-C 16 av. J-C
Agrippa Julie l'Ancienne
temple d'Apollon
13/12 av. J-C
Auguste
Délos Délos Delos
un particulier l'Aréopage, la boulé et le peuple
sauveur et évergéte des Grecs
pour son évergésie et sa piété évergéte et sauveur
fragment fragments plaque — |base
IG1F 3283
base
IG 11? 3282
le peuple athénien
base
SEG 24 (1969) 212
un prêtre d'Auguste
base
SEG 47 (1997) 218
|base bloc
IG 1? 3261 SEG 47 (1997) 220 SEG 47 (1997) 221
base
IG1P 3263
— |base
Tableau Va Monuments honorifiques des personnages impériaux : classement géographique et chronologique Lieu de découverte Délos Délos
Date avant 4 ap. J-C ? 79-81 ap. J-C
Personnage(s) honoré(s) Caius César ? Titus
Titres honorifiques évergéte et sauveur du peuple
Dédicant(s) le peuple athénien
Support bloc base
ID 1594 ID 1595
Keos Carthaia
46 av. J-C
Jules César
dieu et sauveur du monde
Carthaia Toulis
46 av. J-C 31-27 av. J-C
Jules César Auguste
sauveur et évergète de la cité fils de dieu, dieu
Ioulis
31-27 av. J-C
Livie
le peuple d'Ioulis
Ioulis
83-96 ap. J-C
Domitien
16 av. J-C
Agrippa
Références
le peuple de Carthaia
base
IG XILS, 557
le peuple de Carthaia le peuple d'Ioulis
base base
IG X1L5, 556 SEG 14 (1957) 537
base
IG XILS, 628
base
IG XILS, 630
Orópos
Amphiaraion
évergéte du peuple
le peuple athénien
iédestal
IOropos 456
Mégare
Mégare
45/44 av. J-C
Jules César
évergète et sauver du peuple
le peuple de Mégare
plaque
IG VII 62
Mégare Mégare Mégare
31-27 av. J-C 16 av. J-C 14-29 ap. J-C
Auguste Agrippa et Julie l'Ancienne Livie
pour ses vertus et ses évergésies
le peuple de Mégare le conseil et le peuple
base base base
IG VII 63 IG VII 64-65 IG VII 66
Mégare
47 ap. J-C
Claude
fragment
IG VII 67
Mégare
54-68 ap. J-C
Néron
la cité de Mégare
base
IG VII 68
Pagai
14-37 ap. J-C
Tibere
deux individus de Pagai
base
IG VII 195
Corinthe theätre
après 44 av. J-C
Jules César
divus
forum
16 av. J-C
Agrippa
patronus
forum forum
aprés 14 ap. J-C après 14 ap. J-C
Auguste Auguste
divus divus divus, ob iustitiam
déesse Sébaste
Pagai
forum
apres 14 ap. J-C
Auguste
forum forum
après 14 ap. J-C 14-16 ap. J-C ?
Auguste Tibére ?
forum
37 ap. J-C
Tib. Gemellus, Antonia, gens Augusta
forum
vers 37-41 ap. J-C
membres de la gens Augusta
prés du théátre Corinthe
41-54 ap. J-C 41-54 ap. J-C ?
Claude Claude ?
forum théátre
41-54 ap. J-C? 42 ap. J-C
Claude ? Claude
Corinthe forum forum
42 ap. J-C 47-50 ap. J-C 47-50 ap. J-C ?
Livie Claude et Britannicus Claude et Britannicus ?
dieu, fils des dieux Augustes
fragment
Corinth V111.3,50
la tribu Vicinia
base
Corinth VIIL2, 16
les augustales
plaque base
Corinth V1II.3, 51 Corinth V1L3, 53
un augustalis
plaque
Corinth V111.3, 52
trois affranchis
base plaque
Corinth V111.3, 69 Corinth V1II.3, 72
un particulier diva la colonie de Corinthe
plaque
Corinth VIIL2, 17
laque
Corinth VI11.3, 71
plaque plaque
Corinth V111.3, 75 Corinth V111.3, 78
plaque plaque
Corinth VI11.3, 79 Corinth VI11.3, 74
plaque plaque base
Corinth V111.3, 55 Corinth V111.3, 77 Corinth VIL3, 76
forum Corinthe théâtre forum
67 ap. 69-79 79-81 79-96
theätre theätre
79-96 ap. J-C 81-96 ap. J-C ?
Titus ou Domitien Domitien ?
Asclépieion théâtre
27 av.-14 ap. J-C 27 av.-14 ap. J-C
Livie
la cité d'Epidaure
base
IG IV? 593
Livie
Asclépieion
16 av. J-C
Agrippa
patron ou évergète de la cité
le peuple d'Epidaure la cité d'Epidaure
base base
IG IV? 594 IEpidauros 78
Asclépieion Asclépieion
13-8/7 av. J-C avant 9 av. J-C
Tibere Drusus l'Ancien
patron de la cite patron de la cité
la cité d'Epidaure la cité d'Epidaure
base base
IG IV? 597 IG IV? 596
Asclépieion
avant 9 av. J-C
Drusus l'Ancien
la cité d'Epidaure
base
IG IV? 595
Asclépieion Asclépieion
avant 2 ap. J-C 14-37 ap. J-C
Lucius César Tibére
Asclépieion Asclépieion Asclépieion Asclépieion
37-38 41-54 49-54 49-54
une prétresse de Drusilla
base base base
IG IV? 598 IG IV? 599 AE 1999, 1476
la cité d'Epidaure un notable d'Epidaure un notable d'Epidaure
base base base
IG IV? 601 IG IV? 602 IEpidauros 76
Asclépieion
49-54 ap. J-C
Agrippine la Jeune
Asclépieion
66-68 ap. J-C
Messaline
Asclépieion
66-68 ap. J-C ?
J-C ap. J-C ap. J-C ap. J-C
Néron Vespasien Titus Titus ou Domitien
la colonie de Corinthe ? la colonie de Corinthe
plaque plaque laque fragment fragments plaque
Corinth Corinth Corinth Corinth
V111.3, V111.3, V111.3, VI111.3,
81 82 84 83
| Corinth VIIL3, 85 Corinth V111.3, 86
Epidaure
ap. ap. ap. ap.
J-C J-C J-C J-C
Drusilla Claude Claude et Agrippine la Jeune Claude et Agrippine la Jeune
déesse
base
IG IV? 603
Messaline ?
une notable d'Epidaure la cité d'Epidaure
base base
IG IV’ 604 IG IV? 605
79-81 ap. J-C
Titus
un gymnasiaque
bloc
IG IV 584
Sparte Cap Ténare
16 av. J-C 16 av. J-C
Agrippa Agrippa
les Agrippiastes
theätre
16 av.-2 ap. J-C
Caius Cesar
pour sa vertu et sa bienveillance
theätre près du théâtre
16 av.-2 ap. J-C 2 av.-14 ap. J-C
Lucius Cesar Auguste
pour sa vertu et sa bienveillance sauveur du monde
Sparte
14-37 ap. J-C
Tibere
sauveur
Sparte Sparte
18 ap. J-C 54-68 ap. J-C
Germanicus Néron
évergéte apo progonön
la cité de Sparte
Gytheion Gytheion theätre theätre
16 av. J-C 14-37 ap. J-C 15 ap. J-C
Agrippa Tibere Livie
évergète de la cité pour la restitution de la liberté déesse Tyché de la cité
la cité de Gytheion la cité de Gytheion la cité de Gytheion
Argos
| Argos Sparte
stèle/base
|IGV.1, 374
base
CIL WI 491
la cite de Sparte
base
SEG 11 (1954) 762
la cité de Sparte
base fragment
SEG 11 (1954) 761 IG V.1, 379
stele
AE 1999, 1462
? base
IG N.1, 375 IG V.1, 376
base base pilier
IG V.1, 1166 IG V.1, 1160 SEG 11 (1954) 925
Tableau Va Monuments honorifiques des personnages impériaux : classement géographique et chronologique Lieu de découverte Messéne Messéne agora
Date
Personnage(s) honoré(s)
Titres honorifiques
Dédicant(s) |.
Support
Références
54-68 ap. J-C 54-68 ap. J-C
Neron Néron
un prétre de Néron un prétre de Néron
base base
IG V.1, 1449 IG V.1, 1450
agora Asine
54-68 ap. J-C
Néron
un notable de Messene
base
SEG 41 (1991) 353
Asine prés d'Asine
18 ap. J-C 37-41 ap. J-C
Germanicus Agrippine l'Ancienne
la cité d'Asine un particulier
base base
IG V.1, 1411 IG V.1, 1394
Olympie
temple de Zeus
avant 44 av. J-C
Jules Cesar
sauveur et évergète
un particulier
tuile ?
Ivo 365
temple de Zeus
31-27 ap. J-C
Auguste
pour sa vertu et sa bienveillance
le koinon achéen
base
1vO 367
plaque
IvO 368
|patrons et évergètes patron et évergéte
un notable d'Elis un notable d'Elis
piédestal base
IvO 369 1vO220
patron et évergète de la cité patron
la cité d'Elis la cité d’Elis
base
temple de Zeus
27 av.-14 ap. J-C 7
Auguste ?
sanctuaire de Zeus sanctuaire de Zeus
15/14-9 av. J-C 7 av.-2 ap.J-C
Tibére, Drusus l'Ancien, Drusus le Jeune Tibére
sanctuaire de Zeus sanctuaire de Zeus
avant 4 ap. J-C Tibere avant 4 ou 50-54 ap. J-C|Tibere ou Neron
sanctuaire de Zeus
4-19 ap. J-C
Germanicus et Drusus le Jeune
évergètes de la cité et du conseil
la cité et le conseil olympique
piédestal
IvO372
temple de sanctuaire sanctuaire sanctuaire
17 ap. 50-54 57 ap. 58-59
Germanicus Néron Néron ? Néron
patron
un notable d'Elis un particulier
base plaque base piédestal
1vO221 1vO 373 1vO 374 1vO 375
un particulier
plaque plaque
1vO 376 1vO377 Achaïe II, 20
Zeus de Zeus de Zeus de Zeus
J-C ap. J-C J-C? ap. J-C
Vespasien Domitien
de base | /vO 371 1vO 370
temple d'Héra terrasse des trésors
69-79 ap. J-C 81-96 ap. J-C
Patras Patras
4-6 ap. J-C
Agrippa Postumus
patronus
base
Patras
4-14 ap. J-C
Germanicus
patronus
plinthe
Achaie Il, 21
Patras Dymé
14-18 ap. J-C
Germanicus
patronus
la colonie de Patras
fragment
Achaie II, 22
Dymé
31-27 av. J-C
Auguste
divi filius
un affranchi
base
CIL II 7255
Egion Tanagra
aprés 79 ap. J-C
Vespasien
dieu
la cité d'Egion
base
Achaïe III (à paraître)
Tanagra
69-79 ap. J-C
Flavia Domitilla
Tyché de la cité
une prétresse de Flavia Domitilla — |base
IG VII 572
Egion
Thespies vallon des Muses
46 av. J-C
Jules Cesar
patron et évergète du peuple
le peuple de Thespies
base
SEG 15 (1958) 383
vallon des Muses Kastro
31-27 av. J-C 31 av.-14 ap. J-C
Auguste Auguste ? et Rome
sauveur et évergète
le peuple de Thespies le conseil et le peuple
base base
IG VII 1836 BCH 50 (1926) 446-47
vallon des Muses vallon des Muses
16 av. J-C avant 2 ap. J-C
Agrippa avec sa famille, Livie Julie l'Ancienne
Thespies Kastro Thébes
13/14 ap. J-C 43-54 ap. J-C
Tibere Britannicus
pour ses deux fils sauveurs du monde
patron et évergéte du peuple
le peuple de Thespies base Honestos (épigramme honorifique) |base
BCH 50 (1926) 447-51 SEG 13 (1956) 348
le peuple de Thespies le conseil et le peuple
base base
IG VII 1837 BCH 50 (1926) 451-52
le peuple de Platées
base
IG VII 2505
le peuple de Thèbes
base
IG VII 2493
la cité de Thebes
base plaque
IG VII 2494 IG VII 2496
Thébes
27 av.-14 ap. J-C
Auguste
Thèbes
41-54 ap. J-C
Claude
Thébes Thébes
69-79 ap. J-C 69-79 ap. J-C ?
Vespasien Vespasien ?
Thébes
69-79 ap. J-C
Domitie (César)
une famille locale
sanctuaire d'Apollon Coronée
après 14 ap. J-C ?
Livie ?
un particulier
base
CIL I11 7302
Coronée Lébadée
41-54 ap. J-C
Claude
les koina grecs
fragment
IG VII 2878
Lébadée Orchomène
14-23 ap. J-C
Drusus le Jeune
un agonothéte
base
IG VIH 3103
trésor de Minyas Chéronée
Is. ap. J-C?
un empereur ? / des empereurs ?
plaque ?
SEG 30 (1980) 453
Chéronée Delphes
72 ap. J-C
Vespasien
une particuliére
base
IG VII 3418
sanctuaire d'Apollon sanctuaire d' Apollon sanctuaire d' Apollon
16 av. J-C 13/12 av. J-C 14-37 ap. J-C
enfants d'Agrippa Auguste Tibére
dieu, pour le salut des Grecs sauveur et évergète
les Amphictyons le peuple athénien la cité de Delphes
base base base
SylP 779 ; cf. FD 111.4, 256 SEG 22 (1967) 466 FD 111.1,529
sanctuaire d’Apollon sanctuaire d'Apollon
14-37 ap. J-C 37-38 ap. J-C
Tibere Drusilla
nouvelle Pythie
le koinon des Amphictyons les Amphictyons
base base
FD 111.1, 530 FD 111.4, 257
dieu Auguste
.
IG VII 2495
Acraiphia
évergète des Koina grecs
sanctuaire d'Apollon
41-54 ap. J-C
Claude
la cité de Delphes
base
SylP 801A
sanctuaire d'Apollon
42 ap. J-C
Claude
la cité de Delphes
base
FD 111.4, 469
sanctuaire d' Apollon
46 ap. J-C
Claude
la cité de Delphes
base
FD LI, 531
sanctuaire d' Apollon Delphes Hypata
54/55 ap. J-C 79-96 ap. J-C
Neron Titus ou Domitien
les Amphictyons la cité de Delphes
base base
FD 111.4, 258 BCH 68/9 (1944/5) 122-23
Hypata Hypata Lamia
17 av.-2 ap. J-C 18 ap. J-C
Auguste, Caius et Lucius César Germanicus
la cité de Hypata un particulier
bloc base
IG 1X2, 40 IG 1X 2,41
Lamia
41-54 ap. J-C
Claude
la cité de Lamia
base
IGIX2,81
Atrax
évergéte (Auguste) xénos (hospes) et évergète du dédicant
Tableau Va Monuments honorifiques des personnages impériaux : classement géographique et chronologique Lieu de découverte Atrax
Date 27 av.-14 ap. J-C
Personnage(s) honore(s)
Titres honorifiques
Auguste
sauveur
dieu sauveur
Atrax
27 av.-14 ap. J-C ?
Auguste ?
Atrax
54-68 ap. J-C
Néron
Dédicant(s)
Support
Références
stele
SEG 43 (1993) 241
base
SEG 45 (1995) 551
un particulier
SEG 34 (1984) 486
Larissa
Larissa
4-14 ap. J-C
Auguste, Tibére, Germanicus, Drusus
Larissa
14-37 ap. J-C
Tibére
évergète (des Thessaliens)
un affranchi impérial
Larissa Larissa
54/55 ap. J-C 69-79 ap. J-C
Claude Vespasien
dieu
Larissa
69-81 ap. J-C
Domitien (César) et Domitia
le peuple de Larissa le koinon thessalien
stéle
AEph 1910, 354-62
base
SEG 37 (1987) 484
bloc plaque
IGIX.2, 605 IG 1X2, 606
les Thessaliens
IG 1X2, 607
Démétrias Démétrias
46 av. J-C
Jules César
Démétrias
14-37 ap. J-C
Tibère
dieu
Démétrias Eubée
79-81 ap. J-C
Titus
dieu, nouvel Apollon, évergète
Carystos Chalcis Chalcis
27 av.-14 ap. J-C avant 4 ap. J-C 14-37 ap. J-C
Auguste Caius César Tibére
fils du dieu César
Imbros
14-29 ap. J-C
Livie
Hygeia Sébaste ? patron et sauveur du peuple
base
SEG 14 (1957) 474
plaque
SEG 23 (1968) 449
base
SEG 23 (1968) 450
base bloc bloc
IG XI1.9, 19 IG XII.9, 940 IG X11.9, 939
base
IG XIL8, 65
le peuple de Corcyre
base
IG1X.1, 723
la cité de Corcyre
base
IG IX.1, 724
le koinon des Magnètes
le peuple athénien
Corcyre
Corcyre
23/22 av. J-C
Agrippa
Corcyre
18 ap. J-C
Germanicus
Tableau Vb Monuments honorifiques des personnages impériaux : classement par personnage Personnage(s) honoré(s)
Date
Titres honorifiques
Dédicant(s)
Lieu de découverte
Support
Références
Jules César Jules César Jules César
48/47 av. J-C 48/47 av. J-C
sauveur et évergéte sauveur et évergète du peuple
le peuple athénien le peuple athénien
Athènes, agora Athènes, agora
base base
SEG 14 (1957) 121 SEG 34 (1984) 177
Jules César Jules César Jules César
48/47 av. J-C 48/47 av. J-C 46 av. J-C
sauveur et évergéte des Grecs sauveur et évergète de la cité
le peuple athénien le peuple de Carthaia
Athénes, Acropole Délos Carthaia
fragment base base
|/G 1I? 3223 ID 1587 IG XILS, 556
Jules César
46 av. J-C
dieu et sauveur du monde
le peuple de Carthaia
Carthaia
base
IG X115, 557
Jules César Jules César
46 av. J-C 46 av. J-C
patron et évergète du peuple dieu
le peuple de Thespies
Thespies, vallon des Muses Démétrias
base base
SEG 15 (1958) 383 SEG 14 (1957) 474
Jules César
45/44 av. J-C
évergète et sauver du peuple
le peuple de Mégare
Mégare
plaque
IG VII 62
Jules César
avant 44 av. J-C
sauveur et évergéte
un particulier
Olympie, temple de Zeus
tuile ?
IvO 365
Jules César
aprés 44 av. J-C
divus
Corinthe, théâtre
fragment
|Corinth VIII.3, 50
|Auguste | Auguste
31 av. J-C
|Auguste et Livie
31-27 av. J-C
Artorius, son médecin
Délos
bloc
ID 1589
sauveur et évergète du peuple
le peuple athénien
Eleusis, sanctuaire
base
SEG 24 (1969) 212
| Auguste
31-27 av. J-C
les Athéniens et habitants de Délos — | Délos
bloc
ID 1588
Auguste Auguste Auguste
31-27 av. J-C 31-27 av. J-C 31-27 av. J-C
fils de dieu, dieu pour ses vertus et ses évergésies pour sa vertu et sa bienveillance
le peuple d'Ioulis le peuple de Mégare le koinon achéen
base base base
SEG 14 (1957) 537 IG VII 63 IvO 367
| Auguste Auguste |Auguste ? et Rome | Auguste
31-27 av. 31-27 av. 31 av.-14 27 av.-14
divi filius sauveur et évergéte
un le le le
base base base base
CIL MI 7255 IG VII 1836 BCH 50 (1926) 446-47 SEG 14 (1957) 72
Auguste (puis Hadrien Olympios) | Auguste
27 av.-14 (132) ap.J-C 27 av.-14 ap. J-C
|fils de dieu sauveur
base plaque
IG Y 3231 ; cf. IG I 3232 SEG 29 (1979) 168
Auguste | Auguste
27 av.-14 ap. J-C 27 av.-14 ap. J-C
Zeus Boulaios pour son évergésie et sa piété
un prétre d'Auguste Eleusis, sanctuaire les Athéniens et habitants de Délos — | Délos
base bloc
SEG 47 (1997) 218 ID 1590 1vO 368
le peuple de Platées
J-C J-C ap. J-C ap. J-C
fils de dieu
|Auguste ?
27 av.-14 ap. J-C?
Auguste
27 av.-14 ap. J-C
patron et évergete du peuple
Auguste
27 av. -14 ap. J-C
sauveur
Auguste ?
27 av.-14 ap. J-C?
dieu sauveur
27 av.-14 ap. J-C
fils de dieu
Auguste
20/19 av. J-C
nouvel Apollon
Auguste, Caius et Lucius César Auguste
17 av.-2 ap. J-C 13/12 av. J-C
évergète (Auguste)
13/12 av. J-C
dieu, pour le salut des Grecs
| Auguste
| Auguste
affranchi peuple de Thespies conseil et le peuple de Thespies peuple athénien
loulis Mégare Olympie, temple de Zeus Dymé Thespies, vallon des Muses — |Thespies, Kastro Athenes Athenes, Théseion Athénes
un particulier
Olympie, temple de Zeus
plaque
Thébes
base
IG VII 2505
Atrax
stéle
SEG 43 (1993) 241
Atrax
SEG 34 (1984) 486
Carystos
base
IG XIL.9, 19
un agonothéte
Athenes
base
SEG 29 (1979) 167
la cité de Hypata le peuple athénien
Hypata Délos, temple d'Apollon
bloc base
IG IX2, 40 ID 1591
le peuple athénien
Delphes, sanctuaire
base
SEG 22 (1967) 466
Tableau Vb
Monuments honorifiques des personnages impériaux : classement par personnage Personnage(s) honoré(s) | Auguste Auguste, Tibére, Germanicus, Drusus Auguste, Tibére, Germanicus, Drusus Auguste
Date 2 av.-14 ap. J-C 4 ap. J-C 4-14 ap. J-C aprés 14 ap. J-C
Titres honorifiques sauveur du monde
divus
Auguste
aprés 14 ap. J-C
divus
Auguste
aprés 14 ap. J-C
divus, ob iustitiam
Auguste
aprés 14 ap. J-C
Dédicant(s)
Lieu de découverte Sparte, près du théatre Athénes, Acropole Larissa Corinthe, forum
Support fragment bases stele plaque
Références |/G V.1, 379 IG 1F 3253-3256 AEph 1910, 354-62 Corinth V111.3,51
les augustales
Corinthe, forum
base
Corinth V111.3, 53
un augustalis
Corinthe, forum
plaque
Corinth V111.3, 52
trois affranchis
Corinthe, forum
base
Corinth V111.3, 69
le peuple d'Ioulis
loulis
base
IG XILS, 628
une Athénienne la cité d'Epidaure
Athénes Epidaure, Asclépieion
base base
1611 3241 IG IV’ 593
le peuple athénien un affranchi impérial
Livie Livie
31-27 av. J-C
Livie Livie
27 av.-14 ap. J-C 27 av.-14 ap. J-C
évergétis de la dédicante
Livie
27 av.-14 ap. J-C
le peuple d’Epidaure
Epidaure, theätre
base
IG IV? 594
Livie ? Livie Livie
aprés 14 ap. J-C ? 14-29 ap. J-C 14-29 ap. J-C
un particulier le peuple et l'Aréopage l'Aréopage, la boulé et le peuple
Acraiphia, sanctuaire Athènes, agora (Prytanée) Athenes, marché romain
base base base
CIL 111 7302 SEG 22 (1967) 152 IG IF 3238
Livie Livie ou Agrippine la Jeune Livie
14-29 ap. J-C 14-29 ou 49-54 ap. J-C 14-29 ap. J-C
l'Aréopage, la boulé et le peuple un prétre de l'impératrice
Eleusis, sanctuaire Eleusis, sanctuaire Mégare
base bloc base
SEG 47 (1997) 220 SEG 47 (1997) 221 IG VII 66
Artémis ou Athéna Boulaia déesse Sébaste Pronoia
déesse Sébaste
Livie
14-29 ap. J-C
Sébaste Hygeia ?
le peuple athénien
Imbros
base
IG XIL8, 65
Livie
15 ap. J-C
déesse Tyché de la cité
la cité de Gytheion
Gytheion, theätre
pilier
SEG 1
Livie
42 ap.J-C
diva
Corinthe
plaque
Corinth V111.3, 55
31/30 av. J-C ? 23/22 av. J-C
éloge pour la victoire à Actium ? patron et sauveur du peuple
Athènes, théatre de Dionysos Corcyre
|fragment base
|CILIII 6101 IG IX.1, 723
(1954) 925
Agrippa
Agrippa ou Auguste ? Agrippa
le peuple de Corcyre
Agrippa
16 av. J-C
évergète du peuple
le peuple athénien
Athenes, Acropole
base
IG 1 4122
Agrippa
16 av. J-C
évergéte du peuple
le peuple athénien
Athènes, Acropole
base
IG 1° 4123
Agrippa Agrippa
16 av. J-C 16 av. J-C
sauveur et Evergete évergète du peuple
l'Aréopage et le peuple athénien le peuple athénien
Délos, temple d'Apollon Orópos, Amphiaraion
base piédestal
ID 1593 |/Oropos 456
le conseil et le peuple de Mégare
Mégare
base
IG VII 64-65
la tribu Vicinia (Corinthe)
Corinthe, forum
base
Corinth VIIL2, 16
Agrippa et Julie l'Ancienne
16 av. J-C
Agrippa
16 av. J-C
patronus patron ou évergète de la cité
Agrippa
16 av. J-C
|Agrippa | Agrippa
16 av. J-C 16 av. J-C
| Agrippa |Agrippa avec sa famille, Livie
16 av. J-C 16 av. J-C
enfants d'Agrippa
16 av. J-C
évergète de la cité
la cité d'Epidaure
Epidaure, Asclépieion
base
lesAgrippiastes de Sparte
S Cap Ténare
stéle/base base
IEpidauros 78
la cité de Gytheion le peuple de Thespies
Gytheion Thespies, vallon des Muses
base base
IG V.1, 1166 BCH 50 (1926) 447-51
les Amphictyons
Delphes
base
SylP 779 ; cf. FD 111.4, 256
| IG V.1, 374 CIL 111491
Julie l’Ancienne
Julie l'Ancienne
16 av. J-C
base
ID 1592
Julie l'Ancienne Caius et Lucius César
avant 2 ap. J-C
pour ses deux fils sauveurs du monde | Honestos (épigramme honorifique)
|Thespies, vallon des Muses
base
SEG 13 (1956) 348
Caius César
16 av.-2 ap. J-C
Lucius César
16 av.-2 ap. J-C
pour sa vertu et sa bienveillance pour sa vertu et sa bienveillance
la cité de Sparte la cité de Sparte
Sparte, theätre Sparte, theätre
base base
SEG 11 (1954) 762 SEG 11 (1954) 761
Caius César Lucius César
2/1 av.J-C avant 2 ap. J-C
nouvel Arés évergète
le peuple athénien la tribu Léontis (Athènes)
Athènes, théatre de Dionysos Athènes, agora
|base base
1Ο11 3250 IG IF 3252
Lucius César
avant 2 ap. J-C
le peuple
Athènes, marché romain
base
IG1F 3251
Lucius César Caius César ?
avant 2 ap. J-C avant 4 ap. J-C ?
le peuple athénien
Epidaure, Asclépieion Délos
base bloc
IG IV? 598 ID 1594
Caius César
avant 4 ap. J-C
Chalcis
bloc
IG X11.9, 940
Patras
base
Achaïe II, 20
les Athéniens et habitants de Délos — |Délos
évergète et sauveur du peuple
Agrippa Postumus
Agrippa Postumus
4-6 ap. J-C
patronus
Tibere, Drusus l'Ancien, Drusus le Jeune Tibére Tibére
|15/14-9 av. J-C 13-8/7 av. J-C 7 av.-2 ap. J-C
patrons et évergètes tron de la cité patron et évergete
un notable d'Elis
Olympie, sanctuaire
piédestal
[[νῸ 369
la cité d'Epidaure un notable d'Elis
Tibére Tibére Tibére Tibére Tibére
avant avant avant avant avant
évergète évergéte évergéte dia progonón
le peuple athénien l'Aréopage et la boulé l'Aréopage
Epidaure, Asclépieion Olympie, sanctuaire Athènes, Acropole Athènes, Acropole Athènes, agora
base base base fragment colonne —
IG IV? 597 1vO220 IG I? 3246 |/G 11? 3247 |/G II 3243
avant 4 ap. J-C avant 4 ap. J-C
Athénes, Acropole près d'Athénes Athenes
colonne —
Tibere ? (rasura) Tibére
le peuple athénien le peuple athénien le peuple athenien
|/GIP? 3244 IG 11? 3245 IG 1F 3248
la cité d’Elis
Olympie, sanctuaire
base
1vO371
Tibére ou Néron
avant 4 ou 50-54 ap. J-C
Tibére
13-14 ap. J-C
la cité d' Elis le peuple de Thespies
Olympie, sanctuaire Thespies
base base
1vO 370 IG VII 1837
Tibére ? Tibere
14-16 ap. J-C ? 14-29 ap. J-C
Tibere
14-37 ap. J-C
évergète de la cité
Tibére Tibére
14-37 ap. J-C 14-37 ap. J-C
Tibére Tibére Tibère Tibère Tibére
Tibère
4 4 4 4 4
ap. ap. ap. ap. ap.
J-C J-C J-C J-C J-C
patron et évergète de la cité tron
base
Corinthe, forum
plaque
Corinth V111.3, 72
l'Aréopage, la boulé et le peuple l'Aréopage, le peuple et la boulé
Eleusis, sanctuaire Athénes, agora
base base ?
IG I? 3261 SEG 17 (1960) 68
dieu, fils des dieux Augustes
deux individus de Pagai
Athènes
plaque
IG 1l 3264
14-37 ap. J-C 14-37 ap. J-C
dieu, fils des dieux Augustes
un prétre d'Asclépios deux individus de Pagai
Eleusis, sanctuaire Pagai
base base
IG 11? 3263 IG VII 195
14-37 ap. J-C 14-37 ap. J-C 14-37 ap. J-C
sauveur pour la restitution de la liberté sauveur et évergète
la cité de Gytheion la cité de Delphes
Epidaure, Asclepieion Sparte Gytheion, théâtre Delphes, sanctuaire
base stèle base base
IG IV? 599 AE 1999, 1462 IG V.1, 1160 ΕΡ11Π.1, 529
Tableau Vb Monuments honorifiques des personnages impériaux : classement par personnage Personnage(s) honoré(s)
Date ap. ap. ap. ap.
J-C J-C J-C J-C
Titres honorifiques
Tibere Tibere Tibére Tibere
14-37 14-37 14-37 14-37
Tibére
37 ap. J-C
dieu
Drusus l'Ancien Drusus l'Ancien Drusus l'Ancien
avant 9 av. J-C avant 9 av. J-C
évergète du peuple patron de la cité
Drusus l'Ancien
avant 9 av. J-C
Germanicus Germanicus Germanicus
4-14 ap. J-C 14-18 ap. J-C
Germanicus et Drusus le Jeune Germanicus
14-19 ap. J-C 17 ap. J-C
Dédicant(s) le koinon des Amphictyons
Lieu de découverte
Support
Références
Delphes, sanctuaire Larissa Demetrias Chalcis
base base plaque bloc
FD 111.1, 530 SEG 37 (1987) 484 SEG23 (1968) 449 IG X11.9, 939
Athénes
base
IG 1? 3265
le peuple athénien la cité d'Epidaure
Athénes, Acropole Epidaure, Asclépieion
base base
IG 1F 3249 IG IV? 596
la cité d'Epidaure
Epidaure, Asclépieion
base
IG IV? 595
patronus patronus
la colonie de Patras
Patras Patras
plinthe fragment
Achaïe II, 21 |Achaie 11,22
évergètes de la cité et du conseil patron
la cité et le conseil olympique un notable d'Elis
Olympie, sanctuaire Olympie, temple de Zeus
piédestal base
|/vO 372 1vO221
évergéte apo progonón
évergète (des Thessaliens)
Germanicus
18 ap. J-C
le peuple athénien
Athenes, Acropole
base
IG 11? 3260
Germanicus Germanicus Germanicus Germanicus Germanicus
18 18 18 18 18
l'Aréopage et le peuple athénien l'Aréopage et le peuple athénien la cité de Sparte la cité d'Asine un particulier
Athénes Athenes Sparte Asine Hypata
base base 7 base base
IG 1F 3258 IG Il? 3259 IG V.1,375 IG V.1, 1411 IGIX.2,41
Germanicus
18 ap. J-C
la cité de Corcyre
Corcyre
base
IG IX.1, 724
la boulé et le peuple athénien
Athenes, prés de Théseion
base
IG 1 3257
un agonothéte
Lébadée
base
IG VIH 3103
ap. ap. ap. ap. ap.
J-C J-C J-C J-C J-C
Drusus le Jeune Drusus le Jeune
14-23 ap. J-C
Drusus le Jeune
14-23 ap. J-C
xénos et évergète du dédicant
fils de dieu, nouveau dieu Arès
Agripinne l'Ancienne
Agripinne l' Ancienne
37-41 ap. J-C
le peuple athénien
Athènes, agora
base
SEG 25 (1971) 208
Agrippine l'Ancienne
37-41 ap. J-C
un particulier
prés d'Asine
base
IG V.1, 1394
Athénes, Acropole
base
IG 11? 3267
base base
AE 1999, 1476 FD 111.4, 257
Caligula
Caligula
37-41 ap. J-C
Drusilla Drusilla
évergète de la cité d’Athenes
37-38 ap. J-C
nouvelle déesse Aphrodite
Drusilla Drusilla
37-38 ap. J-C 37-38 ap. J-C
déesse nouvelle Pythie
Athénes, agora une prétresse de Drusilla les Amphictyons
Epidaure, Asclépieion Delphes
SEG 34 (1984) 180
gens Augusta
Tib. Gemellus, Antonia, gens Augusta membres de la gens Augusta
—
|37 ap. J-C
Corinthe, forum
laque
Corinth VML2, 17
vers 37-41 ap. J-C
Corinthe, forum
plaque
Corinth V1IL3, 71
Claude
Claude Claude
41 ap. J-C 41 ap. J-C
sauveur et évergète l'Aréopage, la boule et le peuple
Athènes, agora Athénes
base base
Claude
41 ap. J-C
Claude et (Valeria) Messalina Claude Claude
41-48 ap. J-C 41-54 ap. J-C 41-54 ap. J-C
sauveur et évergète Apollon Patrôos évergète de la cité d'Athènes
Claude
41-54 ap. J-C
Claude
41-54 ap. J-C
Athènes, Acropole
l'Aréopage, la boulé et le peuple l'Aréopage, la boulé et le peuple un prétre viager de Claude
IG IF 3269 1G 17 3268
Athénes, Acropole
base
IG IF 3270
Athènes, Acropole
base
IG 11? 3266
Athénes, agora Athénes
base base
IG IP? 3274 IG1 5177
Athénes
base
1611 5178
Athènes, théâtre de Dionysos Athènes, Acropole
|fragment base
|SEG 19 (1963) 235 IG 1? 5175
base
SEG 23 (1968) 130
Claude
41-54 ap. J-C
évergéte de la cité d'Athenes évergète de la cité d'Athènes évergète de la cité d'Athènes
Claude
41-54 ap. J-C
évergéte de la cité d'Athènes
Claude
41-54 ap. J-C
Athenes, Acropole
base
IG IF 3276
Claude Claude ? Claude ?
41-54 ap. J-C 41-54 ap. J-C ? 41-54 ap. J-C ?
Corinthe, pres du theätre
plaque
Corinth VIIL3, 75
Corinthe, forum
plaque
Corinth VI11.3, 79
Corinthe
plaque
Claude Claude
41-54 ap. J-C 41-54 ap. J-C
Epidaure, Asclépieion Thèbes
base base
Corinth VIIL3, 78 IG IV? 601 IG VII 2493
la cité d'Epidaure le peuple de Thèbes
Claude
41-54 ap. J-C
les koina grecs
Coronée
fragment |/G VII 2878
Claude
41-54 ap. J-C
la cité de Lamia
Lamia
base
IGIX2, 81
Claude
41-54 ap. J-C
la cité de Delphes
Delphes, sanctuaire
base
SylP 801A
Claude Claude Claude
42 ap. J-C 42 ap. J-C 42 ap. J-C
l'Aréopage, la boulé et le peuple le peuple athénien
Athènes Athènes, Acropole
fragments fragments
|/G 11? 3271 |/G Il? 3272
un particulier
Claude Claude
42 ap. J-C 46 ap. J-C
Corinthe, théâtre Delphes, sanctuaire
plaque base
Corinth VI11.3, 74 FD 111.4, 469
la cité de Delphes
Claude Claude et Britannicus
47 ap. J-C 47-50 ap. J-C
Delphes, sanctuaire Mégare
base fragment
FD 111.1,531 |/G VII 67
la colonie de Corinthe
Corinthe, forum
plaque
Corinth VIL.3, 77
Claude et Britannicus ?
47-50 ap. J-C ?
Claude Claude et Agrippine la Jeune Claude et Agrippine la Jeune
49-53 ap. J-C 49-54 ap. J-C
l'Aréopage, la boulé et le peuple
Corinthe, forum Athenes, agora
base base
Corinth V1II.3, 76 IG I? 3273
49-54 ap. J-C
un notable d'Epidaure un notable d'Epidaure
Epidaure, Asclépieion Epidaure, Asclépieion
base base
IG IV? 602 IEpidauros 76
Claude
54/55 ap. J-C
le peuple de Larissa
Larissa
bloc
IGIX.2, 605
Epidaure, Asclépieion
base
IG IV? 603
|Thespies, Kastro
base
BCH 50 (1926) 451-52
évergète des Koina grecs
sauveur et évergète sauveur et évergète
la cité de Delphes
sauveur du monde
dieu
Agrippine la Jeune
Agrippine la Jeune Britannicus Britannicus Néron
49-54 ap. J-C 43-54 ap. J-C
le conseil et le peuple de Thespies
—
Tableau Vb Monuments honorifiques des personnages impériaux : classement par personnage Personnage(s) honoré(s) Néron Néron
Date
Titres honorifiques
50-54 ap. J-C 54/55 ap. J-C
Dédicant(s) un notable d'Elis les Amphictyons
Lieu de découverte
Support
Références
Olympie, sanctuaire Delphes
plaque base
1vO 373 FD 111.4, 258 SEG 32 (1982) 252
Neron
54-68 ap. J-C
nouvel Apollon
Athénes
base
Néron
54-68 ap. J-C
nouvel Apollon
Athénes
plaque
MDAI(A) 67 (1942) 45
Néron (rasura)
54-68 ap. J-C
nouvel Apollon
Athénes
base
IG II? 3278
Néron (rasura)
54-68 ap. J-C
nouvel Apollon
Athènes, marché romain
stèle
SEG 44 (1994) 165
Néron (rasura)
54-68 ap. J-C
Athènes, agora
fragment
|SEG34 (1984) 182
Néron
54-68 ap. J-C
Néron
54-68 ap. J-C
Néron Néron
54-68 ap. J-C 54-68 ap. J-C
un prétre de Néron un prêtre de Néron un notable de Messéne
Néron
54-68 ap. J-C
Néron Néron ?
54-68 ap. J-C 57 ap. J-C ?
Néron
58-59 ap. J-C
Néron
67 ap. J-C
la cité de Mégare
Mégare
base
IG VII 68
Sparte
base
IG V.1, 376
Messene Messène, agora
base base
IG V.1, 1449 IG V.1, 1450
Messène, agora
base
SEG
Atrax Olympie, sanctuaire
base base
SEG 45 (1995) 551 1vO 374
41 (1991) 353
Olympie, sanctuaire
piédestal
|IvO 375
la colonie de Corinthe ?
Corinthe, forum
plaque
Corinth VIL.3, 81
un particulier une notable d'Epidaure
Athénes, Acropole Epidaure, Asclépieion
fragments base
|/G 11? 3280 IG IV? 604
la cité d'Epidaure
Epidaure, Asclépieion
base
IG IV? 605
Athénes
plaque
IG 11? 3281
la colonie de Corinthe un particulier
Corinthe Olympie, temple d’Hera
plaque plaque
Corinth V111.3, 82 IvO 376
Thebes
plaque
IG VII 2496
Larissa Chéronée
plaque base
IG IX.2, 606 IG VII 3418
Messaline
Messaline Messaline
66-68 ap. J-C 66-68 ap. J-C
Messaline ?
66-68 ap. J-C ?
évergétis du dédicant
Vespasien
Vespasien
69-79 ap. J-C
Vespasien Vespasien
69-79 ap. J-C 69-79 ap. J-C
Vespasien ?
69-79 ap. J-C ?
Vespasien Vespasien
69-79 ap. J-C 72 ap. J-C
fils de dieu
le koinon thessalien une particuliére
Vespasien
aprés 79 ap. J-C
dieu
la cité d'Egion
Egion
base
Achaïe III (à paraître)
Vespasien
après 79 ap. J-C
dieu Auguste
la cité de Thèbes
Thèbes
base
IG VII 2494
Athenes Délos
base base
IG 1F 3282 ID 1595
Corinthe, théâtre Argos
laque bloc
Corinth VIIL3, 84 IG IV 584
Démétrias Corinthe, forum
base fragment
SEG 23 (1968) 450 |Corinth VIII.3, 83
Titus Titus Titus
79-81 ap. J-C 79-81 ap. J-C
Titus Titus
79-81 ap. J-C 79-81 ap. J-C
Titus Titus ou Domitien
79-81 ap. J-C 79-96 ap. J-C
un gymnasiaque dieu, nouvel Apollon, évergète
le koinon des Magnétes
Titus ou Domitien Titus ou Domitien
79-96 ap. J-C 79-96 ap. J-C
la cité de Delphes
Corinthe, théâtre Delphes
fragments base
|Corinth VIIL3, 85 BCH 68/9 (1944/5) 122-23
Domitien (fils cadet de Vespasien) Domitien (César)
69-79 ap. J-C 69-79 ap. J-C
l'Aréopage, la boulé et le peuple une famille locale
Athénes, Asclépieion Thebes
base
IG 11? 3283 IG VII 2495
Domitien (César) et Domitia Domitien ?
69-81 ap. J-C 81-96 ap. J-C ?
les Thessaliens
Larissa Corinthe, forum
plaque
IG IX2, 607 Corinth V111.3, 86
Domitien Domitien
81-96 ap. J-C 83-96 ap. J-C
Olympie, sanctuaire Ioulis
plaque base
1vO377 IG X11.5, 630
Tanagra
base
IG V11572
Orchoméne, trésor de Minyas
|plaque ?
Domitien
Flavia Domitilla Flavia Domitilla
69-79 ap. J-C
Tyché de la cité
une prétresse de Domitilla
empereur(s)
un empereur ou des empereurs
I" s. ap. J-C ?
| SEG 30 (1980) 453
STEMMATA
Les Julio-claudiens (stemma | sommaire)
Atia
OO
OO
Tib.Claudius Nero
|
[ Scribonia
Agrippa
OO
OO
OO
Auguste
Julie
οὐ
Livie
C. Octavius
| OO
Drusus
Vipsania
Tibére OO
Marc Antoine
la Jeune Antonia
l'Ancien
|
l'Ancienne
OO
Octavie
Drusus
OO
Livilla
γι
le Jeune
Julie
|
Tiberius Gemellus
Germanicus — César
]
Lucius
Agrippa
Julie
Agrippine
César
Postumus
la Jeune
l'Ancienne
Germanicus
oo
[d
| Cn. Domitius OO Agrippine OO
Caligula Drusilla Livilla
PRENNE
|
Claude
OO Messaline
la Jeune
Néron
oo
Octavie
Les Flaviens (stemma Il sommaire)
Vespasien
OO
Flavia
Domitilla
Marcia OO Titus Furnilla
T. Flavius OO [ulia Sabinus Titi
Domitien
Flavia Domitilla
Flavia | OO Domitilla |
T.Flavius Clemens
ΝΒ. Vespasien
Domitien
OO
Domitia Longina
Britannicus
Les Euryclides de Sparte et les T. Statilii d'Épidaure (stemma III sommaire) Lacharés
; Lamprias
|
]
Lars|
C. Iulius
Pratolaos
T. Statilius
Eurycles
|
Lamprias
[
| Cn. Pompeius Macer
Pompeia
|
C. Iulius Lacon
OO
Macrina
C. Iulius Deximachus
Sidectas |
C.Iulius
C. Iulius
Déximachos
Argolicus
Spartiaticus
| P. Memmius
Pratolaus
T. Statilius OO Timocrates
Statilia Timosthenis
| 00
]
Memmia
T Statilius
Pasichareia
Lampnas
T. Statilius
Lamprias Memmianus
Les Tib. Claudii d'Athènes
Les Cornelii Pulchri d'Épidaure
(stemma IV sommaire)
(stemma V sommaire) Sódamos
l
Hérodes
Cn. Cornelius
|
Nicatas
Archélochos
|o md
Euchs
| "
Polycharmos
Cn. (2) Cornelius
Tib. Cornelius
Regulus
Pulcher
Tib. Claudius
Herodes |
Cn. Cornelius Fa(bia) Pulcher
Tib. Claudius Hipparchus
La famille de Polycratidès de Thespies (stemma VI sommaire)
|
Anthémion |
Tib. Claudius
Atticus
Claudia
Athenais
"TEN
le 1
Morte
|
aai
Dorkylis T Lyesndioe Flavia Archela dite Timoxéna
Tib. Claudius
Calpurnia Frontina
irs oo
T.Flavius Mondon
----ἰ
Herodes Atticus T. Flavius
Flavia
Phileinus
Dorkylis
His
nies
PLANCHES
Planche I
Carte de la province romaine d’Achaie au I siècle apr. J.-C.
Planche II
Temple du Démos,
^y,
des Gräces et de Rome"
N
ὦ Suy ἂν
Q
Temple d’Ares " Temple
d'Apollon Patröos
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des
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AuteldeZeus
ἢ :
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Statues
Tyrannicides ven
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:
:
:
παν παι
/IN
Athénes : plan de l'agora
Su
ET
à Mi
Base de statue
3 Odéon d'Agrippa -
fes Héros Éponymes : U Temple sud-ouest
°
Ξ
de Tibère
:
i
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:
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B
o
E
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4 E
5
3
Planche ΠῚ
Athènes, agora : annexe impériale du portique de Zeus Eleuthérios avec l'Héphaisteion au fond
Athènes, agora : site du temple d' Ares avec l'Héphaisteion au fond
Planche IV
| Plan du marché romain
ee E
im
Tr
Bossssssssssesss
"p
Bibliotheque d'Hadrien
Athènes : marché romain
Planche V
Athenes : propylée ouest du marché romain
Athenes, marché romain : facade ouest du Kaisareion
Planche VI
*
°°."
+
Athènes : plan de l'Acropole
Odéon *,*
+
OdePéricbs , *, *
Planche VII
Athènes, Acropole : vestiges du temple monoptère de Rome et d'Auguste devant l'entrée du Parthénon Inscription dédicatoire gravée sur l'épistyle du temple
Décret d'Athénes se référant à la célébration de l'anniversaire d' Auguste
Planche VIII
Athènes : autel d'Auguste consacré de nouveau à Tibère ; sur la surface arrière, dédicace à Hadrien
Planche IX
Athénes : autel d' Auguste
Athenes : autel d'Auguste consacré de nouveau à Hadrien
Planche X
1
Theätre de Dionysos : épistyle de la scene dédiée à Dionysos Eleuthérieus et à Néron
Planche XI
=
e
Nr
à
E
P.
á
S
Théátre de Dionysos : siéges de la proédrie ; au milieu celui du grand-prétre de l'empereur
Inscription gravée sur le siége du grand-prétre de l'empereur
Planche XII
Athènes, propylée de l' Acropole : socle d'Agrippa
ἐξ j r1AG. EN ONE
Athènes, agora : statue d' Apollon Patróos
b, τ eu ΟΣ iras m OT] El ^ τ
A
Li
Athènes, agora : inscription en l'honneur de Claude en Apollon Patróos
Planche XIII
-
1
Athènes : temple de Zeus Olympios
Attique, Rhamnonte : temple de Némésis consacré à Livie
Planche XIV
Basilique julienne
Monument sud-est
ἢ
-“ Basilique sud
Bains d’Eurycles
i£ eseosat ttt T
| :
Corinthe : plan du forum
-.
Planche XV
Corinthe, forum : temple d' Apollon
Corinthe, forum : enclos sacré d'Apollon
Planche XVI
Corinthe, forum : basilique julienne
;
:
MM
:E
:M
vacca» acx
!
εἰς.
MÀ
LLL ILES
ΠῚΞ
Plan du cryptoportique et du premier étage
Reconstitution axiale du cóté latéral de la basilique julienne
Planche XVII
Corinthe, forum : monument sud-est consacré à la gens lulia (?)
Monnaies de Corinthe associant le temple de la gens Julia aux effigies du divus Augustus, de Tibere et de Livie en Salus et en Pietas (ph. RPC I 1151, 1152, 1154, 1160).
Planche XVIII
Corinthe : inscription en l'honneur
Corinthe : dédicace au divus lulius
de T. Manlius Iuvencus
Corinthe : inscription en l'honneur
Corinthe : inscription en l'honneur
de C. Iulius Lacon
de C. Iulius Spartiaticus
Planche XIX
N
-Nymphee
d'Hérode Atticus
Trésors
non
PCs
1
© 3
n
£
Portique d'Écho
| E
Bains Monuments romains
“Atelier” : de Pheidias I; Maison de Néron (?)
Portique sud
Olympie : plan du sanctuaire
Olympie : Métróon avec la terrasse des trésors au fond
Planche XX
Oikos d'Artémis Phóspore
et d'Ép
LL
........... Temple d'Asclépios
Oikos d'’Apollon}; et des Muses |
wo
"i I...
. .
Oikos d'Héracles, de Thebes
DE wu www sis
Oikos de Tyché
ἢ Bouleutérion *» mκ5 ‘|
Messène : propylée nord de l’Asclépieion flanqué des deux édifices du Sébasteion
Planche XXI
Acraiphia : sanctuaire d' Apollon Ptoios
Orchomène de Béotie : plan du trésor de Minyas
Planche XXII
Delphes : sanctuaire d' Athéna Pronaia
|
"
Habitation des prétres Trésor de Marseille
„ee,
Entrée
$9, en calcaire Templed'Athéna
ud. Tholos
A "ai ) Temple en tuf d'Athéna
Plan du sanctuaire d’Athena Pronaia
Planche XXIII
vermeiden οι
Ss
Nicopolis : monument d’Auguste
Tête de Jules César (Athènes)
Téte d'Auguste (marché romain d'Athènes)
Planche XXIV
Téte de Livie (Thespies)
Téte de Drusus le Jeune (Athenes)
Téte de Caius César (Athénes)
Tête de Caligula (Athènes)
Planche XXV
Téte de Claude (Athénes)
Téte d'Agrippine la Jeune (Acropole d’Athenes)
Téte de Domitien (Athenes)
Planche XVI
Téte de Néron
Statue d' Auguste
(basilique julienne de Corinthe)
(basilique julienne de Corinthe)
Statue de Caius César
Statue de Lucius César
(basilique julienne de Corinthe)
(basilique julienne de Corinthe)
Planche XXVII
Torse colossal d' Auguste
Statue de Livie
(Métróon d'Olympie)
(Métróon d'Olympie ; aujourd'hui à Berlin)
Statue de Claude en Zeus (Métróon d'Olympie)
Statue de Claude en Zeus (Mégare)
Planche XXVIII
Téte de Titus - torse cuirassé de Néron (Métróon d'Olympie)
Statue cuirassée de Vespasien (Métróon d'Olympie)
Statue d'Agrippine la Jeune
Statue de Flavia Domitilla
(Métróon d'Olympie)
(Métróon d'Olympie)