Les arts somptuaires de Byzance: étude sur l'art impérial de Constantinople


205 100 15MB

French Pages [87] Year 1923

Report DMCA / Copyright

DOWNLOAD PDF FILE

Recommend Papers

Les arts somptuaires de Byzance: étude sur l'art impérial de Constantinople

  • 0 0 0
  • Like this paper and download? You can publish your own PDF file online for free in a few minutes! Sign Up
File loading please wait...
Citation preview

JEAN HBERSOLT /1/

LES ARTS SOMPTUAIRES DE BYZANCE •



!

1

':1

't

• :'



ÉTUDE SUR L'ART IMPÉRIAL DE CONSTANTINOPLE

1

ILLUSTR)~E

DE 67 GHAVURES

, f

!j 1

1

PARIS

i1

ÉDITIONS ERNEST LEROUX

"

1

28,

HUE BONAPAH'l'E (VIe)

1923

INTRODUCTION

,'. L'étude des arts somptuaires ou industriels ou utilitaires que l'on qualifie impl'oprement de minems, est l'indispensahle corollaire de l'histoire des peuples. Elle pOl'met d'évoquer le décor tangible, révélateur dc leur vic même et de saisir la signification vraiment humainc dcs œuvres d'art qui formaient lc cadre de leur existence. Replacés dans leur véritable milieu, ccs objets d'art s'animent d'une vie intense. Ils ne sont plus cles pièces de collection plus ou moins disparate, mais ils rc!}rennent leur place dans les ensembles d'où ils ont été arrachés. L'histoire s'intéresse non seulement ù la surface visihle des productionsde l'art, mais au milieu d'où elles ont surgi et aux sources littéraires , '1 ent l' espl'1t . createur. , qU!. reve En ce qui concerne les arts somptuail'es dc Constantinople, cette méthode s'impo~;ait d'autant plus qu'on a peine ù réaliser un intérieur byzantin, tant la ville impériale du Bosphore a sou/fert dans son passé païen commc dans son passé chrétien. Des tissus qui ornaient les sanctuaires, les demeures impériales et princières, il reste à peine quelques lambeaux d'étoffc. On ne samait trop déplorer la perte de cette collection unique, la plus précieuse peut=ôtl'C de tous les trésors qu'énumèrent les sourCcs littéraires. POUl' se fairc une idée du costume il ne subsiste à peu près que des monuments figurés: sculptures, ivoires, miniatures, émaux. On trouvera plus loin toute une galerie de portraits, l'assemblés non dans le but de constituer une iconogl'aphie impériale, mais dans l'intention de montrer les costumes d'apparat, les tissus de prix, les hijoux dont se paraient les emperems, les impératrices et les grands dignitaires. Ces effigies présentent les empereurs cavalcadant ou figés dans des attitudes triomphantes, puis, lorsque l'empire penche vers sa fin, des vieux souverains au visage vénérahle et des puissants seigneurs aux traits distingués. 1

• 2

LES AnTS SOMPTUAInIlS DE BYZANCE

Les œuvres d'arl, étudiées dans leur encha1nement historique, et présentées daus l'ordrc chronologique, permcttront de suivre le développement des idées de luxe. L'histoirc apprendra souvent les causes profondes des transforma- , tions qu'ont whics l'orfèvrcrie monumentale, l'orfèvrerie religieuse et civile, les costumes ct les parures, les étoffes liturgiques et les tissus décoratifs. Ces arts du métal, du feu, de 'la terre et du tissu plongent aussi leurs racines dans un passé très lointain. Constantinople est l'héritière de la culture antique et des civilisations du vieil Orient. L'héritage de ce passé très lourd a pesé sur elle, mais n'a pas entravé son aetivÎltj créatrice. Son art a rayonné dans la péninsule balkanique, en Russie, en Italie, en Allemagne et en France. Cette expansion considérable ne peut être comparée, un moyen âge, qu'à celle de l'art français ch, xme siècle. Byzance fut le grand centre de production artistiquc de la moitié grecque du monde médiéval. Elle fut la villc qui enfermait dans ses murs les richesses les plus considérablcs du moyen âge. Certes, il faut se garder des exagérations. Lcs pcrles ct les pierrcs précicuscs n'étaient pas toujours de grandes dimensions, ni dc prcmière qualité. Les pièces d'orfèvrcrie pouvaient être parfois en cuivre doré. Il convient de faire la part de l'exagération chez les historiens byzaütins et de ne pas surestimer les trésors que gardait la capitale. Néanmoins ses richesses furent immenses, on le verra. Et Byzance appara1t comme une cité d'or ct de perlcs, reflétée dans une mer d'azur.

CHAPITRE PREMIER LES ATELIEns DE CONSTANTINOPLE ET LES TnÉSOnS lMP,f.:nIAUX

En se transportant avec sa cour et son gouvernement SUI' les rivag~s du Bosphore, Constantin le Grand avait accompli un acte d'une portée considérable. L'ancienne Byzance devenait la ville souveraine, lc siège du gouvernement impérial, la résidence des principanx fonctionnaircs de l'empir? Ellc sc couvrit rapidement de monuments somptueux, d'églises, de palais, d'édifices qui abritaient les rouages compliqués d'unc vaste administration. Elle devait devenir Ü'ès vite un grand centre industriel. Constantin, qui inaugurc sa ville éponyme le H mai 330, promulgue, en effet, dès 333, un édit SUI' les manufactures impéI'iales ct l'industrie textile '. Ses successeurs du IV" siècle, Constance II, Valens, Théodose 101', puis ceux de la première moitié du v O, Arcadius et Théodose II, suivent son exemple ct, par cie nombreux édits, manifestent l'intérêt que l'administmtion impériale pOl'tait à l'inclustrie qui sa développait d'une manière continue dans la nouvelle cité '. Constantinople prenait ainsi sa place parmi les grands centres industriels de l'époque et devenait l'émule des anciennes villes de Syrie, d'Egypte, d'Anatolie et du continent asiatique, qui avaient derrièrc clics un long passé d'activité ct de cultme artistiques, Dès le IVe siècle, lcs magasins d'orfèvrcrie étaient amplement pourvus. Lors de la tentative de Gaïnas contre Constantinople, en l'un 400, le ~hef des Goths avait manifesté l'intention de piller les boutiques d'orfèvrcs. Lc bl'UÎt s'en étant répandu, les trafiquants mirent aussitôt loms marchandises à l'nbri et ,n'exposèrent plus les richesses dont leurs comptoirs regorgeaient '. Ces orfèvres

J. E.

Les auleurs ou les lextes, donl .l'édition n!cst pas mentionnée, sont cités d'après le Corpus

scriptol'um hislo,.iae' byzantinae, édit. Bonn.

i

f,i i,

t

r[

f

fli t fi

R

~

i ,

1

,

1. Codex Juslin/anus, XI, 8. 2, Cd. I(rucgt'r, !lIB'lin, 1877. p. HO. 2. 1'henclosiani libl'i ""'YI, X, 20,2, éd. Mommsen et MeycI'. L. 1, 2, Oel'lin, 1U05, p. Ml: X, 20, 5, p. li62jX, 20, 1. p. 562j X, 20, 12, p. 5GS; X, 20,13, p. /iIH; X, 20, HI 10,16, p. (j6.J:; X, 211, 17, 18; p. 565; X, 21, 1, p. 565; X, 21, 2, p. 666; X, 2J, 3, p. t:i6Uj cl. VII, 6, 5, Il. 325; Codex Justin/allI/S, Xl, 8, 3, p. -130: XI, 8, 14, p. ,131; XI, 0,1 S. Il. 4iU j XI, 0, 5, p. 'J32. . S. Sozomène, lIisl. eccl" VIII, lait en or, en lll',t\'cnt, en pierres do tout genl'e, en bois, en métal. Justinien y aVait !'i\.sscmblé beaucoup de mnlièl'cs pl't'lcicuses; il av.niL fait fon