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French Pages 152 [153] Year 2018
ORIENT
MÉDITERRANÉE
30
UMR 8167, Orient et Méditerranée – Textes, Archéologie, Histoire CNRS, Sorbonne Université, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, École pratique des hautes études, Collège de France
LES ARCHIVES D’ATTA-WELGIMMAŠ
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lorence Malbran-Labat et Carole Roche-Hawley donnent une réédition complète des tablettes dites « de Mâlamir » initialement publiées en 1902 puis en 1930 par Vincent Scheil. Ces seize textes datent de la dynastie des Kidinuides qui régna en Elam au xve siècle av. J.-C. et comprennent des actes de partage, de cessions, des ventes immobilières, ainsi que des bordereaux de comptabilité et des comptes rendus de procès. Cette nouvelle édition critique comporte transcriptions, photographies, traductions et commentaires. L’édition est enrichie d’une analyse paléographique et d’une enquête prosopographique. Ce lot homogène témoigne de l’activité d’un certain Atta-Welgimmaš et d’une femme qui lui est parfois associée, dans l’acquisition de terres, palmeraies et vergers, ainsi que de leur gestion de ces derniers. his book contains a full reedition by F. Malbran-Labat and C. Roche-Hawley of the so-called “Malamir” tablets, originally published in 1902 and 1930 by Vincent Scheil. These texts date to the Kidinu dynasty, which ruled over Elam in the 15th century BC. The corpus consists of some sixteen documents, including deeds of partition and quit-claim, sales of real estate, administrative accounts, and trial records. This is a full critical edition, containing not only transcriptions, hand-copies, photographs, translations and commentary, but also detailed analyses of the paleography and prosopography. The corpus itself is homogenous, reflecting the activities and affairs of a certain Atta-Welgimmaš and a business-woman with whom he is frequently associated, in their mutual acquisition and management of various fields, palm groves and orchards.
ISBN 978-2-7018-0558-0
Florence Malbran-Labat Carole Roche-Hawley
LES ARCHIVES D’ATTA-WELGIMMAŠ
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les textes dits « de Mâlamir »
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Éditions de Boccard
Les archives d’Atta-welgimmaš les textes dits « de Mâlamir »
orient
méditerranée
30
Les archives d’Atta-welgimmaš les textes dits « de Mâlamir » Florence Malbran-Labat Carole Roche-Hawley
Éditions de Boccard
4 rue de Lanneau, 75005 Paris 2018
Illustration de couverture
Culture de palmiers dattiers en Oman. [photographie : M. Tengberg]
Umr 8167, Orient et Méditerranée – Textes, Archéologie, Histoire Cnrs, Université Paris-Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, École pratique des hautes études, Collège de France
Directeur de la collection Véronique BOUDON-Millot, Cnrs - Umr 8167, Orient et Méditerranée Responsable éditoriale Fabienne Dugast, Cnrs - Umr 8167, Orient et Méditerranée Comité scientifique Françoise Briquel Chatonnet Sylvie Denoix Vincent Déroche Olivier Munnich Pierre Tallet Création de la maquette Fabien Tessier Mise en pages Carole Roche-Hawley Emmanuelle Capet © Éditions de Boccard - 2018 ISBN : 978-2-7018-0558-0 ISSN : 2101-3195
Préface
Le Père Scheil, infatigable épigraphiste de la mission archéologique de Suse, Iran, publia dès 1902 « Les textes juridiques élamites en langue sémitique. Vers 1000 av. J.‑C. Provenance Mal Amir. » Ce nouvel ouvrage en 2018, consacré aux mêmes textes, soulève de nombreuses interrogations ; tout d’abord sont-ce vraiment des textes de Mâlamir (Izeh), site connu plutôt pour ses reliefs rupestres élamites, à l’époque de la découverte des textes de Mâlamir. Les auteures tiennent à souligner que le lieu de provenance de ce lot reste mystérieux et ont décidé de convenir de continuer à les définir comme « les tablettes de Mâlamir ». D’après le premier « découvreur de ces textes », le lot n’aurait pas été trouvé par les archéologues français, donc n’avait pas été l’objet de partage des trouvailles archéologiques, mais aurait été apporté à Paris par « un notable persan originaire du pays de Mâlamir ». Le département des antiquités orientales ne conserve aucune trace archivistique de ce don qui n’était pas enregistré dans les listes de partage et aucune mention dans les inventaires n’a permis de préciser l’origine du lot. La nouvelle étude de ces textes permet de supposer un autre lieu de provenance à découvrir au fil de la lecture du texte ici publié. D’autres interrogations sont soumises à la réflexion du lecteur, sur l’origine des textes et leur datation, au regard des diverses publications et hypothèses formulées sur l’onomastique des personnes citées dans les textes, mais aussi de la poliade, habituellement attachée à une cité précise. Il s’agirait là d’identifier la ville dont le dieu Ruhurater serait le grand dieu. Les chercheurs sont partagés sur l’attribution du lieu d’origine des textes dits de Mâlamir : ce serait pour certains le site susien de Haft Tepe, l’antique Kabnak, hypothèse défendue par les élamitologues et des assyriologues. Une autre hypothèse met en avant le rapport entre le dieu Ruhurater et la ville de Huhnuri, identifiée peut-être à la moderne Tepe Bormī. La datation des textes pourrait paraître plus aisée et déterminante pour retrouver le lieu d’origine des textes, mais cela semble complexe faute de contexte archéologique riche en informations pour dater les objets et les textes. Cependant les trouvailles archéologiques de la grande capitale élamite, Suse, ont permis depuis de nombreuses années de recherche d’établir une chronologie de ses dirigeants, et l’abondance des textes juridiques a permis aux auteures de dater les textes du corpus étudié. Une analyse est réalisée également dans ce volume sur l’unité des textes du lot : un contenu juridique et économique dont la phraséologie est homogène et la prosopographie assoie cette constatation. La langue utilisée dans ces seize textes reste régulière dans la syntaxe, le vocabulaire et la morphologie. Les auteures soulignent l’importance des noms élamites dans ces textes économiques et, tout particulièrement, des noms de femmes, mais se détache également
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le nom d’un personnage qui semble central, Atta-Welgimmaš. Une question est soulevée sur le rôle qu’il jouait dans ce monde socio-économique. Les auteures concluent sur l’homogénéité du corpus dit des tablettes de Mâlamir, permettant de connaître la gestion supposée d’un ensemble agricole, « une unité agro-économique » et de ses acteurs. Ce lot de seulement seize tablettes nous livre des documents fort intéressants sur des actes de ventes-achats par exemple et des documents variés (cession, restitutions, comptes, litiges), des noms de métiers (des scribes dans les actes de vente-achat ; des potiers, charpentiers, foulons, brasseuses ; des jardiniers de palmeraie…). Chaque ensemble de tablettes apporte un éclairage riche et complémentaire de toutes les recherches élaborées pour reconstituer une histoire humaine, un patrimoine historique précieux. Les auteures de cette publication sont fréquemment accueillies au département des antiquités orientales et contribuent ainsi à faire du musée du Louvre un lieu de la recherche sur les collections épigraphiques qui sera concrétisé prochainement par la création d’un Centre des sources écrites du musée du Louvre, réunissant les grandes collections de textes sur divers supports des départements antiques. Carole Roche-Hawley, directrice de recherche au CNRS, membre de l’UMR 8167 - Orient & Méditerranée-Mondes sémitiques, épigraphiste, philologue et archéologue, consacre ses recherches en épigraphie sur les publications des textes cunéiformes de plusieurs sites archéologiques en Syrie : Ras Ibn Hani, Tell Kazel, Tell Sianu, Tell Meskene-Emar et Ras ShamraOugarit, pour lequel elle supervise également les dossiers épigraphiques dans le cadre de la mission syro-française, dirigée par Valérie Matoian et Khozama Al-Bahloul. En Syrie, Carole Roche-Hawley est associée en tant qu’archéologue à la mission de Tell Kazel, dirigée par Leila Badre, directrice du musée de l’Université américaine de Beyrouth (AUB). Dans le cadre de cet ouvrage, elle développe ses recherches sur les textes d’Iran et plus particulièrement d’Élam dont une partie des textes a été dévolue au musée du Louvre à la suite des partages des fouilles archéologiques menées par les archéologues français sur le site de Suse. Ses projets sont multiples sur des thèmes tels « les diffusions et adaptations des langues et écritures mésopotamiennes au Proche-Orient de 1600 à 1200 av. J.-C. », ou encore « les cultures scribales périphériques au Bronze récent ». Elle délivre également un enseignement à l’Institut catholique de Paris : l’akkadien, à l’École des langues et civilisations du Proche-Orient ancien (ELCOA). Florence Malbran-Labat, directrice de recherche émérite au CNRS, épigraphiste et philologue, rattachée à Archéorient -MSH Maison de l’Orient et de la Méditerranée de Lyon, a consacré sa carrière à la publication de textes inconnus ou mal connus de Syrie (Ougarit) et d’Élam. Sa recherche est centrée sur la période de l’âge du Bronze récent. Florence MalbranLabat a travaillé sur des corpus importants provenant de Suse. La transmission de son savoir s’est déroulée au sein de l’Institut catholique de Paris, à l’École des langues et civilisations du Proche-Orient (ELCOA), en akkadien ; elle animait également un séminaire de recherche au Centre d’études doctorales (CED). Marielle Pic Directrice du département des antiquités orientales Musée du Louvre
Introduction
V. Scheil publia en 1902 la copie, la transcription et la traduction de seize tablettes1 (avec la photographie de six d’entre elles), sans autre présentation que le titre « Textes juridiques élamites en langue sémitique. Vers 1000 av. J.‑C. Provenance Mal Amir »2. En 1930, il en reprit l’interprétation et les republia, insérées dans les actes juridiques susiens regroupés par types de contrats3. Il notait que ce sont de « fort belles pièces durcies au four ». Il précisait dans l’introduction (p. v-vi) ce qu’il estimait être l’origine et la datation de ce petit lot : « ces textes […] furent apportés à Paris par un notable persan originaire du pays de Mâlamir » et proposait, non sans quelques réserves, de les placer « à l’époque des sukkalmaḥ ». Ces deux données, origine et datation, ont depuis longtemps été remises en question. Ces tablettes pouvaient-elles provenir de Malamir/Izêh, situé à environ 180 kilomètres à l’est de Suse ? Scheil le pensait, s’appuyant sur le fait que « les personnes portent ici presque exclusivement des noms anzanites » et que plusieurs noms propres se retrouvent dans les inscriptions rupestres de Hanni à Malamir : « Tahhuhu, resp. Tahhihi, et les composés avec Amma-, Kiri-, Kiriri-, qui sont absents de l’inventaire susien. » Outre l’onomastique, un indice de l’origine de ces textes était la présence comme témoin divin du dieu Ruhurater, à côté du dieu solaire de la justice (dutu) et l’on pouvait penser avec vraisemblance qu’il s’agissait de la divinité poliade du lieu où furent rédigés ces documents, tout comme à Suse les dieux témoins sont utu et Inšušinak. Mais encore fallait-il savoir de quelle cité le dieu Ruhurater fut le grand dieu. W. Hinz4 1.
Dans son rapport devant l’Académie des Inscriptions, Scheil parle d’« un lot d’une vingtaine de tablettes juridiques » (cf. Scheil 1910, p. 570), et comme l’a fait remarquer E. Reiner (Reiner 1963, p. 170) : « À en juger par la liste des noms de personnes qui suit la publication des seize tablettes dans MDP 4 le lot acquis du “notable persan originaire de Mâlamir” comprenait d’autres fragments encore : l’indication “sur un fragment inédit” y accompagne en effet les noms transcrits Inrurin, Šušinak-sunkik-dingir et Šuturtu. » Cette étude sera peut-être à compléter par des tablettes non identifiées conservées au musée du Louvre. Nous tenons à ce propos à remercier notamment Marielle Pic, Norbeil Aouici et Mahmoud Alassi qui ont facilité nos recherches au département des antiquités orientales. 2. MDP 4, p. 169-197. 3. Partage : MDP 22 5 ; vente et achat MDP 22 52, 71-76, 81 ; donation MDP 22 132 ; comptabilité MDP 22 149-150 ; genre incertain MDP 22 154-155 ; litiges MDP 22 162-163. 4. Hinz 1963, p. 19 sq.
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proposa que ces textes provenaient de Huhnur, le « verrou d’Anšan »5 puisque le poids de Huh(u)nuri est pris comme étalon dans des textes de Suse6 qui invoquent Ruhurater. Mais E. Reiner réfuta cet argument : « la mention de l’étalon d’une localité n’est pas nécessairement une preuve de l’origine du document lui-même » ; mais elle contestait elle aussi que les textes du notable persan aient eu pour origine Malamir/ Izêh7. Elle jugeait que ces tablettes « ne sont pas aussi incompatibles avec les textes de Susiane que le pensait Scheil », qui se basait essentiellement sur l’onomastique : des anthroponymes présents dans ce corpus se trouvent dans les textes juridiques de Suse publiés après 1930, où est notamment présent un scribe du nom de Yaê8. Cependant elle ne les attribuait à aucun site précis de Susiane en raison de l’ambiguïté des indications. Mais elle revint plus tard sur cette question9 et avança la possibilité que ce site susien soit Haft tepe, l’antique Kabnak, proposition qui fut reprise par Herrero10. Finalement cette origine, défendue par M.-J. Stève, H. Gasche et L. de Meyer11, fut retenue par la plupart des élamitologues et des assyriologues12. Dans une publication plus récente, B. Modi-Nasrabadi apporte cependant un argument de poids pour établir un rapport entre le dieu Ruhurater et la ville de Huhnuri, qu’il identifie à la moderne tepe Bormī, à quelques kilomètres au sud de Ram Hormoz13. En effet, la stèle inscrite qu’il publie dans le même article mentionne que la statue de Ruhurater a été enlevée de son temple dans la ville de Huhnuri et déportée par le roi Amar-Suen au IIIe millénaire. Cela a été repris par W. Henkelman dans son article « Ruhurater » dans le RlA14. Plusieurs briques y ont été retrouvées, notamment aux noms d’Untaš-Napiriša et de Šilhak-Inšušinak, et il semble que le site a pu jouer un rôle important au milieu du IIe millénaire. Comme le fait remarquer W. Henkelman, le dieu Ruhurater est particulièrement présent dans les textes « de Mâlamir » (dix des douze textes juridiques publiés dans les MDP le mentionnant proviennent de ce lot15). Il conclut que : « A suggested connection with Huhnur (Hinz, or. 32 [1963] 19 f. ; J.-J. Glassner, CRRA 36 [= MHEO 1, 1991]117 f.) may now be reconsidered, however. »16 5. 6. 7. 8.
Pour cette appellation, voir Vallat 1980, p. 4 et la bibliographie note 17. MDP 23 270 et 273, p. 134-135 et p. 138-139. Reiner 1963. La graphie du nom de ce scribe varie considérablement dans les textes « de Mâlamir » : TMr 10, l. 20 : i-e-e ; TMr 3, l. 35 : i-e-e ; TMr 6, l. 23 : ia-e-e ; TMr 9, l. 34 : ia-e-e. 9. Reiner 1973, p. 97. 10. Herrero 1976, p. 113, n. 11. 11. Stève et al. 1980, p. 96. 12. EW, p. 1351, à propos de Reiner 1965 : « [Reiner] zweifelte mit Recht die Herkunft der sog. Malamir-Täfelchen aus Mālamir/Īẕé an; Herkunftsort ist nach neueren Einsichten warscheinlich Haft tepe » et Stolper 1988. Cependant J.-J. Glassner rejette cette origine et revient à l’hypothèse émise par Hinz que ce corpus proviendrait de Huhnur, dont Ruhurater était la divinité poliade (Glassner 1991, p. 115-118). 13. Mofidi-Nasrabadi 2005. 14. « Potts also mentions the one hopeful development of recent years: the identification of Tappeh Bormī (Tol-e Bormī), near Rām Hormoz, as the site of ancient Huhnur. This discovery results from the fortuitous find, at Bormī, of a boulder inscription of Amar-Suen. In it, the Ur III king relates the taking of Huhnuri, and the removal of the (statue of the Elamite) god Ruhuratir, the subsequent return of that god and the rebuilding of his temple at Huhnuri, which was then re-baptised as Bīt Amar-Suen (Nasrabadi 2005). » : Henkelman 2008b. 15. À ces textes « de Mâlamir », il faut ajouter deux contrats de Suse : MDP 23 270 et 273. 16. Henkelman 2008b.
Les archives d'Atta-welgimmaš • 9
Estimant que l’origine de ce lot de tablettes reste une question ouverte à la discussion, nous les désignons ici par leur appellation d’origine, mise entre guillemets : tablettes « de Mâlamir ».
Datation Autre élément à déterminer pour ce corpus sans contexte archéologique : sa datation. Scheil, dans sa présentation (MDP 22, p. vi), bien qu’il hésite à voir dans les noms de Šalla et de Tepti-ahar des noms de princes17, évoque la possibilité que Tepti-ahar soit bien un nom royal et qu’il faille le rapprocher du Tepti-ahar qui porte le titre de « roi de Suse » dans une inscription publiée dans MDP 418 et donc dater les tablettes « de Mâlamir » de l’époque des sukkalmaḫ19. De fait le nom de ce roi20 permet de rattacher ce lot de textes à la dynastie des Kidinuides qui régna au xve siècle en Susiane et qui, à quelque 20 km au sud-est de Suse, fit de l’antique Kabnak (l’actuel Haft tepe)21 une importante cité, avant que son dernier roi ne soit vaincu par Kurigalzu I de Babylone, et que ne s’installe à Suse une nouvelle dynastie, celle des Igihalkides. La succession des souverains kidinuides est encore objet de discussions22. Un document23 apporte du moins un synchronisme intéressant puisqu’il est indiqué sur l’empreinte « l’année où le roi expulsa Kadašman-dkur. gal ; Athibu, grand gouverneur de Kabnak (et) homme de confiance de Tepti-ahar, roi de Suse (et) [ser]viteur du dieu IŠKUR ». Pour E. O. Negahban, cela donnerait un synchronisme entre Tepti-ahar et Kadašman-Enlil I, autour de 137524. F. Vallat réfute cette proposition et propose de lire non pas Kadašman-Enlil mais Kadašman-Ḫarbe et d’y voir un synchronisme Tepti-ahar - Kadašman-Ḫarbe I25. Si, sur les briques dédicatoires retrouvées à Suse26, Tepti-ahar porte le titre de « roi de Suse » (EŠŠANA šu-ší), il est sur un sceau royal de Haft tepe « roi de Suse et d’Anzan » (EŠŠANA šu-ší ù an-za-an), titre proche de celui porté par les rois de la
17. Des serments étant prêtés par leur nom, « Šalla et Tepti-ahar, malgré l’absence du détermi natif ilu, seraient donc des dieux » (MDP 22, p. vi). 18. La référence indiquée p. VI est erronée : il faut lire Mém. IV – et non V –, p. 167. 19. Pour Léon de Meyer, ces textes sont postérieurs aux textes paléobabyloniens de Suse et il ne les a donc pas inclus dans son étude de l’akkadien de Suse. Cf. De Meyer 1962, p. vi, n. 1. 20. La présence d’un Inšušinak-sunkik-dingir « sur un fragment inédit » que mentionne V. Scheil (cf. note 1) pourrait être une indication supplémentaire rattachant ce lot à la dynastie des Kidinuides s’il s’agit bien du roi Inšušinak-šar-ilāni (dmùš.eren.eššana.dingir. meš, ce qui peut aussi être lu en élamite Inšušinak-sunkir-nappipir) qui régna à Haft tepe, probablement entre Šalla et Tepti-ahar. 21. Pour l’histoire du site et l’archéologie, voir Negahban 1991 et Mofidi-Nasrabadi et al. 2010. 22. Cf. tableau dans Roach 2008, p. 86. 23. Herrero 1976, no 6. 24. Negahban 1984, p. 4. 25. Vallat 2000, p. 11-12, où il souligne que dkur.gal peut certes être lu Enlil, mais probable ment aussi Ḫarbe. 26. IRS no 30. Cette inscription, atypique, est particulièrement intéressante car elle évoque des pratiques cultuelles mal connues.
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dynastie des Igihalkides27. Mais, à la différence des inscriptions de ces derniers, celles de Tepti-ahar et d’Inšušinak-šar-ilāni sont rédigées en akkadien. Pour E. O. Negahban, Tepti-ahar serait le principal artisan de l’établissement de Haft tepe28. De nombreux textes administratifs29 y ont été exhumés, auxquels sont associés les noms royaux de Tepti-ahar et d’Inšušinak-šar-ilāni, évoquant la gestion de propriétés agricoles mais aussi celle de productions de l’artisanat. Ainsi ce corpus daté de la fin des Kidinuides se situe donc chronologiquement à la toute fin de l’abondant corpus juridique exhumé à Suse30 qui appartient à l’époque des sukkalmaḫ (« élamite ancien III »)31. D’après Stève et al. 2003, col. 381-382 et 453-454, et Vallat 2000, p. 15, on peut reconstituer la chronologie suivante32 : Période
Souverain
Corpus d’Élam
sukkalmaḫ
fin de l’époque
Temti-halki Kuk-Našur III
Kidinuides * « roi de Suse et d’Anšan » ** « roi de Suse »
*Kidinu *Tan-Ruhurater II Šalla **Inšušinak-sunkirnappipir
sukkalmaḫ
Suse A XII
Suse A XI ancien
*/**Tepti-ahar
Tableau 1 – Chronologie des textes « de Mâlamir ».
⎯⎯⎯⎯⎯
Haft tepe
Textes juridiques de Suse . . . MDP 327 . . ⎯⎯⎯⎯⎯ . Textes de . Malamir . MDP 248
⎯⎯⎯⎯⎯
27. Pour la possibilité que Tepti-ahar « roi de Suse et d’Anšan » ait été un rival de Igi-halki, autre « roi de Suse et d’Anšan » en des temps troublés, cf. Glassner 1989, p. 125-136. 28. Cf. Negahban 1991 p. 108 et le texte HT 38 (no 6 dans la publication, p. 138). 29. Cf. E. O. Negahban : « several thousand complete and fragmentary clay tablets were found at Haft tepe » (Negahban 1991, p. 103). Pour les textes mis au jour sur le site de Haft tepe, cf. Herrero & Glassner 1990 ; Herrero & Glassner 1991 ; Beckman 1991 ; Herrero & Glassner 1993 ; Herrero & Glassner 1996 et D. Prechel dans Mofidi-Nasrabadi, Prechel & Vahidzadeh 2010, p. 51-57. 30. Un seul texte juridique a été exhumé à Haft tepe, cf. Herrero et Glassner 1993, no 206 (HT 21). Il s’agit peut-être d’une donation royale faite par Tepti-ahar. Mais il est très fragmentaire et ne peut donc être utilisé dans une étude comparative des formulaires. 31. Cependant ce corpus susien n’est pas homogène du point de vue de la datation et contient quelques textes de la même époque que ce corpus « de Mâlamir » : Tepti-ahar est invoqué dans un contrat de louage (MDP 23 248 : « Que vive à jamais Inšušinak et que Tepti-ahar prospère ! » Inšušinak lū dārû Teptahar lišlim), et Šalla dans une décision à la suite d’un litige (MDP 23 327) : Inšušinak [lū dārî Šalla lišlim]. La localisation du bien qui fait l’objet de l’acte est de type susien, avec nom d’un des trois secteurs et identification du canal d’irrigation. Aux tablettes de Suse publiées par Scheil, on peut maintenant ajouter des textes du chantier B, niveau V, publiés par K. De Graef (2007) qui sont aussi de l’époque de la fin des sukkalmaḫ. Pour ce qui est de la datation des textes juridiques mis au jour à Suse, comme le signale L. de Meyer, « Il est regrettable que nous ne connaissons pas, d’une manière précise, les circonstances de découverte des tablettes. » (de Meyer 1962, p. i, n. 1) et « un examen approfondi de l’écriture et des clauses, et surtout de larges investigations prosopographiques » (ibid., p. vi) sont nécessaires pour discerner la chronologie de ces textes. 32. Les noms des rois attestés dans les serments des textes « de Mâlamir » sont soulignés.
Figure 1 – Relations à l’intérieur du corpus des textes « de Mâlamir ». Ce graphe illustre l’aspect central du personnage d’Atta-welgimmaš et, secondairement, de Dame Ain-lungu. Les femmes (en rose) sont très nombreuses et liées à Atta-welgimmaš (relations en bleu) mais surtout à Ain-lungu (en rouge) ; certaines d’entre elles, comme Kuri-Humban ou Šutu-buni, apparaissent au centre de réseaux secondaires. Enfin on notera le cluster isolé autour de Dame Bar-kune qui correspond au texte TMr 8 dont le lien avec le reste du corpus bien que ténu, existe bel et bien.
Les archives d'Atta-welgimmaš • 11
Un corpus homogène Enfin, fut posée la question de l’unité de ce lot de textes. Outre le fait qu’ils aient été réunis dans les mains du notable persan qui les apporta à Paris, ces textes paraissent former un ensemble cohérent par leur contenu juridique et économique : la phraséologie est homogène, avec notamment le serment par Šalla (associé ou non à Inšusinak) – sauf dans un acte où il est remplacé par Tepti-ahar – et la présence des témoins divins UTU et Ruhurater33. La prosopographie confirme sa cohérence, à l’exception du texte qui comporte le nom de Tepti-ahar (TMr 8). Par ailleurs, comme il a déjà été souligné34, il se caractérise, comparé aux textes susiens, par une proportion de noms élamites particulièrement élevée (95 %) et par l’abondance des noms féminins35. Des liens unissent la plupart des différents acteurs de cette documentation, quel que soit le type de document concerné. Cet entrelacs assure que toutes les pièces du corpus sont de la même époque et concerne des individus appartenant à une même sphère socio-économique (voir fig. 1). Ce corpus relève probablement de la gestion de terres agricoles, notamment des palmeraies36. Un personnage paraît central : Atta-welgimmaš, dont ce sont peut-être les archives ; mais une des difficultés est de déterminer son rôle précis, l’identification de certains actes étant délicate. Il semble clair qu’il est un gros propriétaire puisqu’il apparaît dans trois actes comme acquéreur d’un terrain (TMr 2, TMr 3, TMr 7) et dans un autre d’une palmeraie avec bâti (TMr 4)37. Dans deux de ces cas (TMr 3 et TMr 7), il n’est pas le seul acheteur38, mais est associé à dame Ain-lungu, pour laquelle n’est précisée aucune parenté ; l’ordre des deux noms est, semble-t-il, sans signification puisqu’il varie (no 3 : a.šà ana šīmi ana Atta-welgimmaš u Ain-lungu iddin ; TMr 7 : a.šà ana šīmi ana Ain-lungu u [Atta-welgi]mmaš iddin). Mais il est plus malaisé de déterminer quelle place est la sienne dans l’organisation de la culture qui donne lieu à trois autres types de documents où il intervient : une « cession » (TMr 10), deux « restitutions » (TMr 11 et TMr 12) et un litige (TMr 15). La difficulté vient de ce que le corpus est
33. Parmi les textes juridiques susiens, le no 270 (MDP 23, p. 134-135) comporte aussi ces deux témoins divins (UTU et Ruhurater) et, dans le no 273, le serment est prêté par Ruhurater (MDP 23, p. 138-139) ; Hinz et Koch ont donc considéré qu’ils provenaient également de Malamir et les signalent comme HT dans EW. Cependant ces deux actes de constitution d’une société ont une phraséologie et une onomastique différentes de celles de ce corpus. 34. Cf. Glassner 1991, p. 115-117. 35. J.-J. Glassner (1991, p. 117) a suggéré de subdiviser cet ensemble en trois sous-groupes à partir de l’onomastique : 1/ « une tablette unique qui mentionne Tepti-ahar et dont l’onomastique est sans rapport avec celle des autres tablettes » (TMr 8) ; 2/ « un groupe de douze tablettes dont la majorité nomme expressément Šalla et dont l’onomastique est homogène » (TMr 1-7, 8-11 et 15-16) ; 3/ « un groupe de trois tablettes où aucun nom royal n’est mentionné mais dont il est possible de rapprocher les anthroponymes… du groupe précédent… » (TMr 12-14). 36. Pour l’exploitation des palmeraies et leur association avec des fruitiers ou la culture des céréales, cf. Tengberg 2012. 37. Cependant il n’est jamais mentionné comme « voisin » dans les indications topographiques des biens concernés par les actes, ni comme témoin. 38. Il est de plus curieux de noter que, bien qu’il y ait deux acheteurs, les verbes « payer » et « acheter » sont au singulier dans les deux occurrences (išqulma išām).
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trop limité pour y préciser le sens de plusieurs termes techniques (kuBU39 TMr 13 et TMr 15, mānḫātu TMr 14, nadānu TMr 10 et TMr 12, târu TMr 11 et TMr 12, qāssu târu TMr 12, maḫāru TMr 11 face à leqû, arādu TMr 12) dans le contexte de ce type d’exploitation agricole qui paraît complexe. Dans l’acte dont le verbe central est nadānu (a.šà ana Šakiterê ana Atta-welgimaš iddin : TMr 10) et dans ceux dont c’est târu, le nom d’Atta-welgimaš suit un autre nom propre, sans être relié à celui-ci par la copule u (a.šà ana bēli-šu ana Atta-we[lgimmaš] uttīr-ma : TMr 11 ; a.šà ana Atuti ana Atta-welgimmaš ša qāssu utarru : TMr 12). On peut donc supposer que, bien qu’introduits tous deux par la préposition ana, ces deux compléments n’ont probablement pas le même sens. Ils pourraient exprimer deux niveaux de la transmission du terrain à laquelle participe Atta-welgimmaš. Mais l’autre nom renvoie-t-il à un propriétaire, un créancier, un fermier ? Les textes de Suse comportent des contrats relatifs à l’exploitation des terres, essentiellement des baux « de louage/fermage » et des baux « de métayage »40. Le bail à ferme « est un contrat par lequel le propriétaire d’un champ autorise une personne à en prendre possession […] le fermier, comme l’acheteur, affirme le droit qui lui y est acquis »41. Cet acte comporte l’expression de la liberté de choix de ce propriétaire « temporaire » et le droit de propriété est payé au comptant comme la vente (Cuq 1932, p. 172)42. Le fermier « a fait sortir » (ušēṣi) le champ (des mains) du propriétaire. Le « métayer » en revanche qui a reçu un champ pour culture (ana errišūti ilqe) ne paie rien à la conclusion du contrat mais doit ensemencer, labourer, supporter les frais43 et mener à maturité44 orge, sésame et pois puis, lors de la moisson, l’orge et de la paille seront partagées à parts égales. Curieusement le petit corpus « de Mâlamir » ne comporte aucun acte de l’un de ces deux types, comme si les archives d’Atta-welgimmaš, s’il s’agit bien de cela, ne concernaient pas ce mode d’exploitation. Pour autant que le petit nombre de 39. Bien que le sens (« loyer ») puisse convenir et que ce terme soit employé avec ušēṣi, il semble difficile d’y voir un état construit de kiṣru. La vocalisation de la première syllabe diffère et pour la seconde il faudrait donner une valeur ṣirx au signe BU en invoquant une graphie flottante des phonèmes S/Ṣ/Š. 40. Scheil publie dans MDP 22 les premiers sous l’appellation « bail » (nos 84-118), les seconds « métayage » (nos 125-129), dans MDP 23 et MDP 24 les deux types sont regroupés sous « louage » (nos 241-269, nos 368-373) et MDP 28 ne distingue pas par des titres les différents « actes juridiques » (dont les nos 429-431 sont des baux). Cuq (1932) distingue « exploitation par salariés » (p. 171), « bail à ferme » (p. 172-174), « bail à moitié fruits » (p. 174-176), « le contrat ezib tabal » (p. 176-178). Szlechter (1961) a consacré un article au métayage désigné sous le nom de « colonat partiaire » (cf. http://www.cnrtl.fr/definition/bail). 41. Cuq 1931, p. 62. 42. Cependant Cuq (1932) distingue le contrat ezib tabal en en faisant une forme d’acquittement d’un prêt : « l’acte a l’apparence d’un bail à ferme mais il est en général conclu à la veille de la récolte […] la culture a été faite par le propriétaire ou à ses frais et non par le fermier […] elle suppose qu’il existe entre eux un rapport antérieur, un rapport de débiteur à créancier […] ». Cependant le versement d’une somme d’argent par le « fermier » va à l’encontre de l’hypothèse que l’abandon de la moisson par le propriétaire soit un mode de règlement d’une dette. 43. Cf. Szlechter 1961, 119-121 : « le verbe anâhu a dans les textes juridiques de Suse un sens apparenté à celui de manahtu. Il signifie “supporter les frais” et correspond à la locution manahtam šakânum, qui a été adoptée par la pratique juridique babylonienne. » 44. še išappak irriš innaḫ urabba-ma. Le premier élément est parfois omis.
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documents permette de faire une hypothèse, les actes qui ne sont pas des ventesachats semblent concerner la gestion par ce personnage de terres cédées puis restituées pour être à nouveau mises entre les mains de nouveaux exploitants et des bénéfices engendrés par cette exploitation. Le fait qu’un décompte concerne des « fonctionnaires » (si tel est le rôle des bénéficiaires d’allocations d’orge dans TMr 15) lui donnerait un rôle administratif important. Contrairement au corpus juridique susien, il n’y a, dans ce lot, ni acte d’adoption ni acte de partage (TMr 1 n’est pas un acte de partage mais une attestation de partage), ni de contrat de fermage ou de métayage, bien que ce petit lot ait trait à l’exploitation des terres. Faut-il y voir une indication sur l’activité du personnage central, Atta-welgimmaš, qui gérerait les revenus de terres ? Il aurait alors un aspect financier dans son activité de gestion. Ou bien, compte tenu du nombre élevé de femmes impliquées dans ces documents, faudrait-il penser aux terres que l’on trouve sous le nom de ḫuptu à Suse, des terres et des jardins soumis à un régime spécial qui étaient destinés à assurer la subsistance de femmes45 ? Les litiges pourraient avoir pris naissance dans cette gestion complexe, d’autant que deux facteurs peuvent entraîner des procédures spécifiques : des femmes sont souvent impliquées et les exploitations en cause sont souvent des « parts » leur appartenant. En effet, dans cette documentation qui fait apparaître le nom de quelque 177 individus, les femmes sont très présentes. Il est difficile de déterminer avec précision leur nombre car les noms ne sont pas, le plus souvent, précédés du déterminatif du masculin ou du féminin ; dans plusieurs cas seul le qualificatif (soit dans le no 3 le nom de métier pourvu d’un suffixe féminin : sirašitu, soit la désignation comme « fille de » : dumu.mí) révèle le genre féminin de la personne ; en l’absence de ces indices, des noms propres féminins peuvent ne pas avoir été détectés. Mais, pour ce qui est clair, les femmes représentent au moins 30 % des individus impliqués dans ces actes. Elles y occupent des rôles variés : vendeuse (TMr 2, TMr 5, TMr 6, TMr 8), acheteuse (TMr 3 et TMr 7 où dame Ain-lungu achète conjointement avec Atta-welgimmaš ; TMr 8) ; dans TMr 10, dame Anikilandi est probablement propriétaire du terrain qu’elle cède pour exploitation ; dans TMr 11 dame Kune-hapti « remet » un champ à Atta-welgimmaš et dans TMr 14 dame Kandaitu verse des mānḫātu ; deux femmes sont bénéficiaires d’une attribution de céréales, légumineuses, oléagineuses et dattes (TMr 12), une est usufruitière d’une palmeraie (TMr 2)46 ; la maison d’une femme est placée en garantie d’une vente-achat (TMr 3). Elles apparaissent aussi en tant que voisines d’un bien vendu (TMr 2 et probablement TMr 6) et sont présentes comme témoins dans tous les actes, parfois à côté d’hommes, parfois seules. Mis à part TMr 3 où dame Kuri-pappat, premier témoin, est qualifiée par sa profession, dans tous les autres cas elles le sont par leurs liens familiaux : elles sont désignées comme « épouse
45. CAD Ḫ, p. 242 « the holdings call ḫuptu seem to have had the purpose of providing and securing the livehood of women. If this is correct, a meaning like “maintenance, care” would fit […] ». 46. Notre méconnaissance de la signification précise de kuBU empêche de déterminer le rôle de dame A[t?…] (TMr 13).
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(de) » (dam), ou, le plus souvent47, comme « fille (de) » (dumu.mí). Dans ce dernier cas, cela indique-t-il que la femme n’est pas mariée, ou bien est-ce parce que c’est son lignage qui a de l’importance ? La « part » qui fait l’objet de la transaction est-elle part d’héritage (cette part appartenant donc en toute propriété à l’héritier concerné) ou s’agit-il d’un bien exploité à plusieurs48 ? À côté d’Atta-welgimmaš, on constate le rôle prééminent que joue dame Ain-lungu qui se présente comme un co-acheteur privilégié d’Atta-welgimmaš et qui semble être au centre d’un important réseau de femmes. En effet, on voit autour d’Ain-lungu plusieurs femmes qui apparaissent ellesmêmes, ou leurs filles, dans plusieurs textes. Ce « réseau » féminin est patent dans les dix témoins qui jurent pour Ain-lungu lors du procès l’opposant à Atta-hatet : dame Kulittana, dame Kirirume, dame Kuner-atta ša ukbutu, dame Surriri, dame Kuri-rate, dame Šiyašum-amma, dame Mitizzuš, dame Siyaya, dame Attar-šutu et dame Kuner-Išhara. Plusieurs de ces femmes apparaissent dans des textes sans lien direct avec Atta-welgimmaš et l’on peut ainsi se demander si le lien entre ces textes et Atta-welgimmaš n’est pas dame Ain-Lungu49 :
Les rapports entre les différentes familles mentionnées dans ce petit corpus sont complexes, et le plus souvent en lien avec Atta-welgimmaš ou Ain-lungu. En effet, à plus d’une reprise, c’est toute une famille qui semble impliquée à différents niveaux dans les affaires d’Atta-welgimmaš. Ainsi en est-il pour la famille d’Amma-kuterra : celui-ci ne semble pas lié directement à Atta-welgimmaš lorsqu’il vend un terrain à Te[…] en TMr 6 mais sa fille est témoin dans un achat d’Atta-welgimmaš, et sa petite-fille témoigne dans une cession de terrain impliquant elle aussi Atta-welgimmaš (TMr 10). 47. « Épouse (de) » ou « fille (de) » dans TMr 1, TMr 6, TMr 7 ; toutes « fille (de) » dans TMr 2, TMr 3, TMr 4, TMr 5, TMr 8, TMr 9, TMr 10. 48. Dans TMr 1 le bien est réputé partagé entre deux femmes. 49. Dame Kunnana a également un lien direct avec les co-acheteurs Ain-Lungu/Atta-welgimmaš dans TMr 7. Dame Attar-šutu a un lien direct avec Atta-welgimmaš puisqu’elle apparaît comme témoin dans deux de ses achats (TMr 2 et 4). Dame Lahmat-amma apparaît dans TMr 3 mais c’est sa fille, dame Suriri, qui apparaît comme témoin d’Ain-lungu (TMr 16). Celle-ci a également un lien direct avec les co-acheteurs Ain-Lungu/Atta-welgimmaš dans TMr 7.
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Pour la famille d’Attar-kittah, nous trouvons les noms de quatre générations, dont trois membres sont présents ici. Attar-kittah reçoit un kuBU de dame At[…] (TMr 13) et il est témoin, avec sa femme, dans une vente (TMr 6). Son épouse, dame Kunene, apparaît quant à elle comme témoin dans un partage (TMr 1), mais seule leur fille, dame Zitanatu, est directement liée à Atta-welgimmaš puisqu’elle a un terrain en partage avec dame Ani-kilandi, celle-ci cédant sa part à Atta-welgimmaš pour50 Šakitere (TMr 10).
On voit aussi plusieurs membres d’une même famille acheter ou vendre des propriétés. Ainsi Kuk-urun vend une palmeraie à Atta-welgimmaš et Ain-lungu (TMr 7), tandis que son fils, Te[…] achète un terrain à Amma-kuterra (TMr 6) :
50. Cf. tableau 11 et commentaire TMr 10, lignes 10-12.
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Dame Kunnana est un personnage important qui apparaît à trois reprises dans ce corpus : elle devient voisine d’Atta-welgimmaš (TMr 2) et se présente comme témoin dans un partage où, comme nous l’avons dit, plusieurs personnes semblent liées à dame Ain-lungu (TMr 1). Enfin, elle est directement en lien avec celle-ci dans un achat de palmeraie (TMr 7). Son mari, Patta-aksir, est quant à lui en relation avec Atta-welgimmaš dont il reçoit un kuBU.
Luruhma et sa fille Kuri-zami semblent eux aussi en rapport avec les co-acheteurs Atta-welgimmaš/Ain-lungu. Le père devient voisin d’Atta-welgimmaš après achat de terrain (TMr 7) et sa fille est témoin dans deux achats de dame Ain-lungu (TMr 2 et 4).
Les différents individus mentionnés entretiennent donc dans plusieurs cas des relations complexes : ils sont voisins, témoins ou vendeurs/acheteurs. Au centre de ces relations se trouve(nt) Atta-welgimmaš et parfois Ain-lungu, celle-ci entretenant des liens privilégiés avec les femmes. C’est le rôle central d’Atta-welgimmaš que nous avons voulu souligner dans le titre de cette publication de ce qui représente sans doute ses archives, sans toutefois y associer dame Ain-lungu, bien que le rôle de cette femme, mal défini, puisse être important dans la compréhension de ce corpus. Enfin la langue de ce petit corpus est très homogène dans la morphologie, la syntaxe et le vocabulaire. En ce qui concerne la graphie, c’est le caractère limité, en partie aléatoire de l’emploi du déterminatif idéographique de personne qui est marquant : le déterminatif des anthroponymes masculins (diš) n’est jamais employé51, sauf dans TMr 7 (mKukurun, le vendeur) et TMr 16 (mAtta-hatet, le plaignant/contestataire/accusateur), mais dans TMr 8 le nom de la vendeuse est doté d’un double déterminatif (mfba-ar-ku-ne). Si donc l’emploi du déterminatif peut sembler aléatoire sur l’ensemble du corpus, il est assez régulier dans les actes d’un même scribe : Šummama est assez constant (TMr 2, 5, 16 [sauf pour Ašmete] et 7) tandis que Yaê les note rarement 51. Cette pratique diffère de celle que l’on rencontre à Suse, qui en général marque du déterminatif diš le nom du principal contractant.
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(TMr 10 [déterminatif féminin irrégulier même dans les témoins], TMr 3 [aucun déterminatif, même pour les anthroponymes féminins déterminés par dumu.mí], TMr 6 [déterminatif féminin pour les 2 actantes (ou voisines) mais irréguliers dans les témoins] et TMr 9 [manque de déterminatif d’un anthroponyme féminin défini par dumu.mí]). On constate le même phénomène pour les théonymes des témoins divins : Šummama écrit constamment dutu et dRuhurater tandis que Yaê ne les écrit pas toujours (dutu Ruhurater [TMr 9, 10 et 3], dutu dRuhurater [TMr 6]). Le vocabulaire est composé d’une base « classique » de la langue juridique, avec la reprise de formules traditionnelles (dans une forme médiobabylonien, sans mimation), que l’on retrouve aussi dans le corpus juridique de Suse. Cependant ce corpus présente des singularités, avec des emplois et termes qui lui sont propres : zittu pour « part » (jamais ḫa.la ou isqu comme à Suse), šīmū toujours au pluriel, ana tahhube dans la clause de garantie, kuBU qui désigne des biens distribués à plusieurs individus, naimatZU (TMr 16, 18ʹ), la probable qualification d’un témoin ša a-WA-tu-ú (TMr 10, 15), teriK teriK (TMr 16, 20ʹ), les expressions qāssu utarru et ana a.šà ūrad (TMr 12, 16-17), les titres menra murti, halteru, liriša. La morphosyntaxe, assez limitée, relève d’un même état de langue : l’accord des pronoms et des formes verbales tend à une uniformisation. Ainsi les pronoms suffixes référant à une femme sont tantôt correctement à la forme féminine (ina ṭūbāti-ša ina narʾamāti-ša : TMr 2, 5-6), tantôt à une forme masculine (ina ṭūbāti-šu ina narʾamāti-šu : TMr 10, 8-9), un flottement pouvant exister au sein d’un même texte (ina ṭūbāti-ša ina narʾamāti-šu : TMr 4, 5-6). En ce qui concerne les verbes, les permansifs présentent souvent une forme figée, celle du masculin singulier : ainsi zīzu est-il employé même lorsque les sujets sont des femmes (par ex. TMr 1, 3) et šakin même si les biens mis en garantie sont au pluriel (ex. TMr 4, 14-15 : kiri6.meš u a.šà.meš … ana tahhume šakin). En revanche la formule traditionnelle šīmū gamrū (toujours au pluriel, contrairement à Suse) présente un accord au pluriel. Le verbe šâmu est à la forme išām même lorsque le sujet en est une femme, de même que nadānu (fAni-kilandi … iddin : TMr 10, 12), târu (fKune-hapti … uttīr-ma : TMr 11, 7) ; la seule exception est dans le texte de comptabilité TMr 14, 20 (fKandaitu … tataddinu). L’emploi de ša est étendu : il introduit tout déterminant, et exclut la construction avec un état construit (zittu ša NP ; nukaribbūtu ša NP : TMr 2, 13-14 ; šubtu ša Kuri-pappat TMr 3, 17-18, etc.). Il peut être redoublé lorsque la détermination est fondamentalement double : (liste de biens) ša NP ša ana NP2 u NP3 iddinuma : « (les biens) que NP a donnés à NP2 et NP3 » litt. « (les biens) de NP, qu’il a donnés NP2 et NP3 », avec double marque de la détermination comme cela serait en élamite. En tant que pronom relatif, il introduit très régulièrement une proposition au subjonctif. Pour ce qui est de l’emploi des prépositions, ce corpus offre la singularité d’utiliser une séquence regroupant deux compléments de sens différent, tous deux introduits par ana (par ex. ana šakiterê ana Atta-welgimmaš : TMr 10), qui se distingue de la construction d’un même complément comportant deux éléments (par ex. ana f ḫaḫbuḫna u fLikkitu : TMr 12). Ces différents éléments montrent, nous semble-t-il, qu’il est intéressant de réexaminer ce petit corpus de manière plus large et non en se basant sur la seule
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onomastique. Aussi, bien que plusieurs de ses éléments52 aient donné lieu à des travaux plus ou moins anciens, nous en proposons une nouvelle étude, avec copie, transcription et traduction des seize textes ; nous avons développé l’étude de la paléographie, de la langue ainsi que celle de la structure et des formulaires juridiques.
Le corpus Bien qu’il soit composé de documents de genres différents (partage, vente-achat, cession, restitution, bordereau, contestation et règlement de litiges), ce corpus paraît bien constituer un dossier homogène relevant de la constitution et de la gestion d’un ensemble agricole, sous différents points de vue. Il ne comporte aucun acte relevant du droit familial, et contrairement au corpus juridique susien, aucun contrat de bail, de prêts ou de constitution d’une société. La majeure partie de ces textes se présente comme des textes juridiques, mais l’appareil formel en est plus ou moins développé et distingue des contrats engageant l’avenir (ventes-achats, cession), d’arrêtés et de jugements. Les différents actes commencent tous par l’énoncé du bien (immobilier ou en nature53) qui est concerné et comportent un verbe ou une formule définissant le processus légal ou administratif qui le concerne (vente-achat, cession, contestation…). Plusieurs éléments clés en construisent la structure juridique de manière plus ou moins nette autour du verbe ou de l’expression centrale : zâzu (partage), nadānu ana šīmi (vente), nadānu (« cession »), târu (restitution), annukâ kuBU ša/annukâ ša (comptes), tebû (contestation), etc. Ils présentent aussi des formules récurrentes, dont il est intéressant de constater que leur présence ou leur absence ne coïncide pas parfaitement avec les catégories définies par le verbe central : clause de libre arbitre, clause de garantie, clause de non-dénonciation, serment, liste de témoins. Si la mention du nom du scribe rédacteur de l’acte et la présence de la marque des ongles de contractants apparaissent caractéristiques des ventes-achats (tous les actes de vente-achat, et eux seuls, comportent ces deux éléments), le tableau suivant (tableau 2) met en évidence que des actes classés sous le même titre en raison de leur formulaire principal ne sont pourtant pas sur le même niveau juridique. C’est le cas pour les « restitutions » et les « litiges » (soulignés dans le tableau). Par ailleurs l’acte de vente-achat n° 6 se distingue de tous les autres dans la mesure où il ne comporte pas de clause de garantie. Notre méconnaissance des structures juridiques qui pouvaient exister dans le contexte politico-économique dans lequel se situe ce corpus rend difficile la compréhension des différents niveaux de décision qui pouvaient y intervenir. Une des difficultés d’interprétation de ce corpus est le petit nombre de documents qui le compose, sans qu’il soit possible d’apprécier si l’on peut s’appuyer sur celui de 52. Ils ont notamment été étudiés du point de vue juridique : Cuq 1931 ; Cuq 1932 ; Salonen 1962 ; Klíma 1963 ; Klíma 1972 ; Koschaker 1935 et Malul 1991. 53. Terrain, maison, palmeraie (biens immobiliers avec mention des voisins dans TMr 2-9, 10, 11 ; sans cette mention dans TMr 1, TMr 10, 11), quantités d’orge, argent, or (TMr 14).
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avec Clause de libre arbitre ina ṭūbāti-šu/ša ina narʾamāti-šu/ša
Clause de garantie ana tah(h)ube šakin
Clause de non-dénonciation ša bal (rittašu u lišaššu inakkisū)
Serment mu Šalla/Tepti-ahar (u mùš.eren)
Mention de témoins igi NP
sans
TMr 2-9 (ventes) TMr 10 (cession) TMr 11 (restitution)
TMr 2-5 (ventes) TMr 7-9 (ventes)
TMr 2-9 (ventes) TMr 10 (cession) TMr 11 (restitution) TMr 16 (litige)
TMr 2-9 (ventes) TMr 10 (cession) TMr 11 (restitution) TMr 16 (litige) TMr 1 (partage) TMr 2-9 (ventes) TMr 10 (cession) TMr 11 (restitution) TMr 16 (litige)
Nom d’un scribe parmi les témoins igi NP dub.sar
TMr 2-9 (ventes)
TMr 16 (litige) Marque d’ongle(s) et « trous » ṣupur-šunu
TMr 2-9 (ventes)
Empreinte de cachet
TMr 16 (litige)
TMr 12 (restitution) TMr 13-14 (comptes) TMr 15-16 (litiges) TMr 1 (partage) TMr 6 (vente) TMr 10 (cession) TMr 11-12 (restitution) TMr 13-14 (comptes) TMr 15-16 (litiges) TMr 1 (partage) TMr 12 (restitution) TMr 15 (litige) TMr 13-14 (comptes) TMr 1 (partage) TMr 12 (restitution) TMr 15 (litige) TMr 13-14 (comptes)
TMr 12 (restitution) TMr 13-14 (comptes) TMr 15 (litige) TMr 1 (partage) TMr 10 (cession) TMr 11-12 (restitution) TMr 13-14 (comptes) TMr 15 (litige) TMr 1 (partage) TMr 10 (cession) TMr 11-12 (restitution) TMr 13-14 (comptes) TMr 15-16 (litiges)
Tableau 2 – Composition des actes juridiques.
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Suse, beaucoup plus abondant, mais dans une large mesure plus ancien. Dans quelle mesure les modes d’exploitation ont-ils perduré ? Le doute quant à l’origine de cette documentation est aussi une variable possible, la nature des terres pouvant être différente et entraîner un mode de gestion spécifique. Ventes-achats
8
50 %
Restitutions
2
12, 5 %
Comptabilité
2
12, 5 %
Litiges
2
12, 5 %
Cession
1
6, 25 %
État d’un bien partagé
1
6,25 %
Tableau 3 – Composition du corpus.
Par ailleurs que peut-on déduire de la composition de ce lot de 16 tablettes (tableau 3) : est-il dû au hasard de sa constitution ou sont-ce des documents représentatifs du fonctionnement d’une unité agro-économique ? Du point de vue de la nature des actes, on peut diviser ce corpus en trois parties : a/ TMr 1 : un partage est acté devant sept témoins humains ; b/ TMr 2-TMr 9 : actes de vente-achat (tableau 4) ; c/ TMr 10-TMr 16, actes enregistrant des transactions immobilières (autres que des ventes-achats) et des versements liés à l’exploitation de terres ainsi que des litiges qu’ils ont engendrés. vendeur
acheteur
Kuri-Humban
Atta-welgimmaš
TMr 3
Kuterra
Atta-welgimmaš et Ain-lungu
TMr 4
Šilha
Atta-welgimmaš
TMr 5
f
Šutu-buni
Huner
TMr 6
Amma-Kuterra
Te[…] fils de Kuk-Urun
TMr 7
m
TMr 8
mf
TMr 9
[…]
TMr 2
f
Kuk-Urun
f
Ain-lungu et [Atta-welgim]maš
Bar-Kune
f
Manzit-Utuk
[…]
Tableau 4 – Acheteurs et vendeurs.
L’existence de deux textes stipulant la « restitution » d’un champ (TMr 11 et TMr 12) incite à penser que TMr 10 concerne une cession temporaire, qui donnera sans doute lieu par la suite à une « restitution » ; TMr 11 précise que le champ qu’a « rendu » dame Kune-hapti est celui « que Hišpati a cédé à dame Zirailla ». Le litige dans lequel est impliqué Ain-lungu (TMr 16) a pour motif la contestation d’une cession dans laquelle sont impliqués deux bénéficiaires comme dans les actes de cession et de restitution. Bien que comportant aussi la mention d’une « restitution », TMr 12 n’est pas structuré comme TMr 11 : le verbe târu n’y apparaît que dans une seconde partie après qu’a été énuméré ce qui a été attribué à deux femmes qui avaient eu ce champ. Cette
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liste ne comprend que des productions agricoles (orge, épeautre, pois, sésame, dattes), tandis que le texte « de comptabilité » TMr 13 énumère des biens divers (argent, bronze, béliers, sésame, etc.) qui constituent le kuBU d’une femme (dont le nom est mutilé). C’est ce même terme qui définit ce qu’Atta-welgimmaš « a fait sortir » pour des individus qualifiés par une fonction (menra murti, halteru, liriša, un responsable du grain-arsānu) pour ce qui n’est pas mutilé (TMr 15). Ce corpus contient une autre liste de bien divers (or, épeautre, naphte, orge, huile) destinés pour la plupart à des individus de même type et représentant ce qu’a donné une femme comme mānḫātu d’un champ (TMr 14). TMr 13
TMr 15
kuBU d’une/qu’une dame…
ce qui est sorti en kuBU par Attawelgimmaš
ce qu’Attawelgimmaš sortira
mānḫātu d’un terrain donnés par une dame
Céréales : • Épeautre (zíz)
Céréales :
Céréales : • Épeautre? pur? (zíz GA ellatu) • Orge (še) Oléagineuses : • Sésame (še.giš.ì ša dub.sar)
Céréales : • Épeautre (zíz)
Oléagineuses : • Sésame (še.giš.ì)* Bétail : • Béliers (udu.níta) Métaux : • Argent (kù.babbar) • Bronze (za.bar)
Animaux ? • bœufs? (gu.da)**
• Orge (še)
TMr 14
• Orge (še) Oléagineuses : • Huile (giš.ì) Métaux : • Or (gín kù.gi) Autre : • Naphte : (karpātu ša napṭi elli) Animaux ? • bœufs?
*Bedigian 1985. **Cf. Note 179.
Tableau 5 – Distribution de kuBU et de mānḫātu.
Le kuBU, comme les mānḫātu54, est constitué de production de l’agriculture (céréales et oléagineux) et de l’élevage, plus certaines quantités de métaux (peutêtre en paiement). Pour ce qui est des récipiendaires, pour le kuBU, comme pour les mānḫātu du terrain, il peut s’agir d’individus sans qualificatif mais lorsque le titre est précisé, les manḫātu sont exclusivement remis à des personnages dont les titres les rattachent directement à la justice ou, probablement, à l’administration (juge, scribe, me(n)ra-murti ou halteru) tandis que le kuBU peut l’être aussi à des personnes dépendant de ou « rattachés à » (peut-être en tant que serviteurs55) ces individus. Les documents sont trop peu 54. Dans ce corpus, ce terme présente une forme fixe : mānḫātu, très probablement à rattacher à mānaḫtu (sur la racine de anāḫu), bien que le pluriel, attendu et bien attesté, en soit mānaḫātu (cf. à Suse, MDP 23 252, 11 et 17, MDP 24 373, 7, MDP 22 164, rev. 9). Sur la même racine mānaḫu : CAD M/1, p. 206 « (agricultural) labor », attesté à Suse dans l’expression mānaḫ idi. 55. Cf. MDP 55, p. 112.
22 • F. Malbran-Labat, C. Roche-Hawley
nombreux et trop peu explicites pour déterminer si le terme de kuBU, inconnu par ailleurs, est à rapprocher des termes traditionnels des bordereaux comptables des textes de l’époque d’Atta-hušu (MDP 10) et des archives d’Ašiši (MDP 55), également plus anciens : šu.ti.a pour la réception de denrées, zi.ga pour les sorties. Il est difficile de tirer des conclusions de ce tableau car les documents réunis sont trop peu nombreux pour déceler leur contexte. Il apparaît néanmoins que lorsqu’Attawelgimmaš est impliqué (TMr 15), la liste ne comporte que des produits de base de l’agriculture (mais plusieurs entrées sont mutilées), tandis que dans les deux autres cas (est-ce un hasard que tous deux concernent des femmes ?) les éléments en sont plus variés, comprenant aussi des métaux et du bétail.
Métiers et titres (tableau 6) Métier/titre
Individu et texte
Rôle
Charpentier
nagar
Haštutu (TMr 1, 7)
Témoin
Potier
paḫāru
Menra-halki (TMr 9)
Témoin
Foulon
ašlāku
Kuk-tilla (TMr 8)
Témoin
Brasseuse
sirāšītu
Kuri-pappat (TMr 3)
Témoin
Jardiniers
nu.kiri6 ša NP
Tet-hamrit (TMr 1) Kugugu (TMr 2) Šahrukra (TMr 4) Kullili (TMr 5)
Témoin Définition de terrain (1) Définition de terrain ; (2) témoin Définition de terrain
Juge
di.ku5
Simmanni (TMr 14)
Bénéficiaire de mānḫātu acquitté par dame Kandaitu
Scribes
dub.sar dub.sar dub.sar
ṭupšarru
Šummama (TMr 2, 5, 7) Yaê (TMr 3, 6, 9, 10) Tan-dutu (TMr 4) Simmanni-dim (TMr 14)
dub.sar
Ø (TMr 15)
Témoin Témoin Témoin Bénéficiaire de mānḫātu acquitté par dame Kandaitu Bénéficiaire de ce qu’Atta-welgimmaš fera sortir
dumu šipri
[…]dgal (TMr 15)
Messager
nukaribbūtu ša NP nu.kiri6 nu.ki[ri6…]
Rišbaratu (TMr 15) [Nur-]tela (TMr 16) Menra-murti
me(n)ra murti
Daknuran (TMr 14) Ukkulu (TMr 15 [× 2] ; TMr 16)
> ša me(n)ramurti
Ahar-hammi (TMr 15) Nurtela (TMr 15)
Bénéficiaire de ce qu’Atta-welgimmaš a fait sortir en kuBU Bénéficiaire de ce qu’Atta-welgimmaš fera sortir Témoin Bénéficiaire de mānḫātu acquitté par dame Kandaitu (1) Bénéficiaire de ce qu’Attawelgimmaš a fait sortir en kuBU ; (2)de ce qu’il fera sortir ; (3) témoin Bénéficiaire de ce qu’Atta-welgimmaš a fait sortir en kuBU Bénéficiaire de ce qu’Atta-welgimmaš fera sortir
Les archives d'Atta-welgimmaš • 23
Halteru
halteru
Ø (TMr 10) Kidien-huttaš (TMr 14) cf. ša ugula arsānu (TMr 15) Tem[dur]-hamra (TMr 16)
Bénéficiaire de terrain (dimtu ša halteri) Bénéficiaire de mānḫātu acquitté par dame Kandaitu Témoin
> aḫ halteru
Temdur-hamru (TMr 15 [× 2])
> šeš halteri
[Tet-]unpehaš (TMr 15)
(1) Bénéficiaire de ce qu’Attawelgimmaš a fait sortir en kuBU ; (2) de ce qu’il fera sortir Bénéficiaire de ce qu’Atta-welgimmaš a fait sortir en kuBU Bénéficiaire de ce qu’Atta-welgimmaš fera sortir
Hamruru (TMr 15) ?
liriša
Kutete (TMr 15 [× 2])
(1) Bénéficiaire de ce qu’Attawelgimmaš a fait sortir en kuBU ; (2) de ce qu’il fera sortir
> ša liriša
[…]pam (TMr 15)
Bénéficiaire de ce qu’Atta-welgimmaš a fait sortir en kuBU Bénéficiaire de ce qu’Atta-welgimmaš fera sortir Bénéficiaire de ce qu’Atta-welgimmaš fera sortir
Alulu (TMr 15) Menra-halki (TMr 15) ?
lú su
Hutrara (TMr 3)
Sa fille est témoin
?
hašaru
utu-dingir-šu (TMr 1)
Témoin
?
kallābu
Halpuruš (TMr 2)
Témoin
?
ša neše-šu
Rišbaratu (TMr 4)
Témoin
?
ŠÀ A WA TU ˹Ú?˺
Kuk-amma(-)temtir (TMr10)
Témoin
Tableau 6 – Métiers, titres et fonctions.
Les métiers Ce corpus comporte peu de noms de métiers et peu de titres. Pour les métiers sont mentionnés : -- des scribes dans les actes de vente-achat ; -- des artisans : potier, charpentier, foulon, brasseuse56, et peut-être ḫašaru57 ; -- des messagers (?) ; -- des jardiniers de palmeraie. Les métiers des artisans ne sont mentionnés que lorsque ceux-ci apparaissent comme témoins : Kuk-tilla le foulon, deux fois Haštutu fils de Kuk-Narudi58 le charpentier, ou Menra-halki le potier (connu par ailleurs comme dépendant du liriša)59. Doit-on voir dans le ḫašaru60, témoin dans TMr 1, également un artisan ou s’agit-il d’un titre, comme c’est souvent le cas pour des termes uniquement employés en Élam et qui pourrait être de facture locale bien qu’akkadisé par la voyelle de déclinaison ? 56. MDP 22 199 établit un lien entre production d’orge et production de bière (1 gur šeʾum ana šikari … ilqi). 57. Ce terme est-il à rapprocher de hašša (EW, p. 581 : « etwa Stadtvogt ») ou faut-il y voir une forme akkadisée d’un substantif animé sur la racine ha-ša « contrôler » (EW, p. 641) ? 58. Haštutu (TMr 1) et Haštutu fils de Kuk-narudi (TMr 7). 59. Menra-halki (TMr 9), que nous identifions avec Menra-halki ša liriša de TMr 15. 60. CDA p. 111 « (a prof. Desig.) Élam ».
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La fonction de la brasseuse dame Kuri-pappat est précisée lorsqu’elle apparaît comme témoin mais dans un contexte fragmentaire dans TMr 6. Elle y joue peut-être le rôle de voisine d’Amma-kuterra ou de copropriétaire. Cette brasseuse pourrait donc être aussi propriétaire. Les jardiniers sont, quant à eux, présents dans ces textes, à une place différente de celle des artisans : dans un seul cas, l'un d'eux fait partie des témoins (TMr 161). En revanche ils apparaissent à plusieurs reprises dans la définition d’une palmeraie, qui dans deux cas (TMr 462 et TMr 563) fait l’objet d’une vente, dans un autre où elle est mise en garantie. Le fait que le jardinier soit précisé dans tous les cas à côté d’une personne (probablement le propriétaire) semble indiquer l’importance et la spécificité de son activité64. MDP 23 244 et 245 indiquent qu’il a existé un régime de louage spécifique aux vergers65, avec une redevance particulière (tēmīqu). Dans ces deux textes c’est une femme qui loue le verger dont elle est propriétaire, et ce devant des témoins qui sont dans une large mesure des femmes.
Les titres et fonctions Les titres élamites, s’il s’agit bien de titres, n’apparaissent que dans deux textes où ils sont bénéficiaires d’allocations, lorsqu’il y a distribution de kuBU ou de mānhātu et alors il n’y a que des désignations élamites. Ainsi, s’il s’agit bien du même personnage, Menra-halki est désigné comme potier lorsqu’il est témoin (TMr 9) mais comme ša liriša lorsqu’il reçoit un kuBU (TMr 15), ce qui pourrait laisser sous-entendre que les témoins sont définis par leur patronyme/matronyme ou leur métier mais c’est en tant que fonctionnaire ou dépendant66 d’un fonctionnaire que l’on reçoit un kuBU. Atta-welgimmaš apparaît comme responsable de kuBU qu’il « fait sortir » et distribue (TMr 15) mais son action peut être contestée. Comme nous l’avons dit, il posséderait des domaines, comme l’indiquent les actes de ventes-achats, mais gérerait aussi des terrains dont l’attribution « tournerait » dans la communauté, qu’il centralise les prélèvements/taxes ou assure la dotation de fonctionnaires/ officiers locaux. Parmi ces titres « élamites », on trouve : le liriša, le me(n)ra murti et le halteru. Ils apparaissent groupés dans les mêmes contextes, les listes d’attributions de kuBU ou de mānḫātu, à côté d’individus dépendant d’eux. Pour ce qui est des liriša et me(n)ra-murti, leurs noms sont parfois donnés. 61. igi te-et-ḫa-am-ri-˹it˺ nu.kiri6 šà lu-tu-˹na˺ (TMr 1). 62. kiri6 gi5-ší-im-ma-ra-tu zi-it-tu šà si-il-ḫa šà šà-aḫ-ru-uk-ra nu.kiri6 (TMr 4). 63. kiri6 šà gi5-ší-˹im˺[-ma-ra-ti?] šà ka-ar-in-ri-i[r…] šà ku-ul-li-li nu.k[iri6 …] zi-it-tu ˹šà˺ fš[u-túbu-ni…] (TMr 5). 64. On peut s’interroger sur l’identité de Tet-hamrit, horticulteur de Lutuna, qui apparaît comme témoin dans le partage TMr 1 : s’agit-il du Tet-hamrit qui l’a emporté au sujet de terrains d’Atta-hatet dans TMr 15 où il semble s’être opposé à Atta-welgimmaš ? 65. cf. CAD s.v. nukaribbūtu : fNP NP2 kirâm ana nu-ka-ri-bu-ti ilqe « PN2 took over the orchard from fPN to work (there) under the terms of an orchard lease » (no 244), kiri6 nu-ka-ri-ibbu-tu a.šà te-ṣi-tu « the orchard is (under the terms o) an orchard rent agreement, the field is a field rent agreement » (no 245). 66. Le lien établi par ša dans les séquences NP ša NF/NP n’est pas précis : nous avons traduit par « dépendant de » ; K. De Graef le rend par « NP serviteur du/de … » (MDP 55, p. 24-25, 30).
Les archives d'Atta-welgimmaš • 25
Le nom de fonction liriša est attesté dans des textes « de Mâlamir » et dans un texte juridique de Suse (MDP 23 317). Les auteurs du EW67 proposent de le traduire « jardinier ? » avec un possible renvoi à lursi/luršu qu’ils traduisent par « agriculteur »68. À Malamir cependant, les jardiniers, ou horticulteurs, sont désignés par un logogramme et leur métier est l’abstrait nukaribbūtu : kiri6 šà NP nu-ka-ri-ibbu-tu šà NP ou encore nu kiri6 šà NP. Le liriša est sans doute un fonctionnaire, dont peut dépendre un potier69. Plusieurs liriša ou personnes dépendant d’un liriša reçoivent de l’orge dans le cadre du kuBU qu’Atta-welgimmaš « a fait sortir ». Pour Hinz et Koch, me(n)ra murti70 serait un anthroponyme71. D’après les textes « de Mâlamir », il semble cependant qu’il s’agit d’un nom de fonction puisqu’il suit un anthroponyme, le sens restant indéterminé72. Tout comme les liriša ou le responsable du (grain-)arsānu73, il est mentionné à propos de denrées qu’Atta-welgimmaš a fait sortir en kuBU (TMr 15). Enfin, pour ce qui est du halteru, ce nom de fonction se retrouve dans le même type de contexte que le me(n)ra-murti, le liriša ou le responsable du grain-arsānu (avec ša…), dans les textes énumérant ce qu’« a fait sortir » Atta-welgimmaš (TMr 15), mais aussi rattaché aux mānḫātu (TMr 14). Il désigne probablement un fonctionnaire : c’est ainsi que M. Stolper le comprend à Tall-i Malyan où l’on retrouve ce terme dans un texte plus tardif, TM 5774, à propos d’un transfert de cuivre. Enfin, on trouve la mention d’un terrain du « dimtu du halteru »75.
67. 68. 69. 70. 71. 72.
73. 74. 75.
EW, p. 833. « Bauer ». Comme c’est le cas pour Menra-halki qui est potier en TMr 9 et ša liriša TMr 15. Avec différentes variantes graphiques : me-en-ra-mu-ur-ti, me-en-ra-mur-ta?, me-ra-mu-ur-ti, me-ra-mur-ti. EW, p. 915. On pourrait cependant proposer de les rapprocher de racines élamites connues : *men« puissance » (menien, menik, menir, etc. EW, p. 914), *mur- « terre » (murun, murunme, muru, etc. EW, p. 954-955), tout comme halteru de hal « pays » ou *halte- (EW, p. 608) ou halteme « moisson » (EW, p. 610). La lecture semble assurée, mais il n’y a pas d’attestation connue d’un « responsable » de grain (cf. MDP 55 29, 72) ; est employé pour désigner celui qui dirige un groupe d’hommes ou une bourgade (cf. MDP 10 26 : ugula ša marsa[k.ki]). Stolper 1984, p. 87 : « probably an official title ». bánia numun a.šà šà di-im-ti4 ˹šà˺ ḫal-te-ri.
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Concordance
76
Genre
Texte
MDP 4
MDP 22
État d’un bien partagé
TMr 1
n 13, p. 189
no 5
Ventes-achats
TMr 2
no 2, p. 171-172
no 71
TMr 3
no 3, p. 173-174
no 72
TMr 4
no 4, p. 175-176
no 73
TMr 5
n 6, p. 179
no 74
TMr 6
no 7, p. 181
no 75
TMr 7
no 16, p. 193
no 52
TMr 8
no 15, p. 191
no 76
TMr 9
n 12, p. 188
no 81
Cession
TMr 10
no 1, p. 169-170
no 132
Restitutions
TMr 11
no 11, p. 187
no 154
TMr 12
no 14, p. 190
no 155
TMr 13
n 9, p. 185
no 149
TMr 14
no 10, p. 186
no 150
TMr 15
no 5, p. 177
no 163
TMr 16
no 8, p. 183
no 162
Comptabilité Litiges
o
o
o
o
Sigles nn Translittération nn Logogramme (sumérogramme) nn Logogramme (akkadogramme) NN Signe cunéiforme mésopotamien /n/ Phonème(s) {nn} Graphie ...... Lignes manquantes […] Lacune de longueur indéterminée (…) Ellipse [n] Restitution de texte [[n]] Érasure ˹n˺ Signe(s) imparfaitement conservé(s) Lecture incertaine n?
n! x um+ma 1′ 1′′ (1) | /
Lecture de signe(s) en dépit des apparences Signe(s) manquant(s) Signe(s) superflu(s) Signe illisible ou non-identifié Ligature Numérotation de ligne après une lacune Numérotation de ligne après une seconde lacune Numéro de ligne Séparation entre colonnes Marque d’une autre possibilité
76. Nous avons présenté ce corpus de seize textes (ici avec le sigle TMr) par genres. Les textes sont cités dans EW comme « S. jur. » suivi du numéro qui leur a été donné par Scheil dans MDP 22.
Textes
En ce qui concerne la nature des documents, on peut distinguer deux groupes dans ce corpus « de Mâlamir » : d’une part des actes de ventes-achats, auquel on peut adjoindre un document atypique entérinant un partage et, d’autre part, des documents variés (cession, restitutions, comptes, litiges), qui semblent tous relever d’un même type de gestion ou d’administration de terres.
1. Actes de partage et achats 1.1. Partage Un seul texte mentionne un partage sans pour autant se présenter comme un contrat de partage. Ce document semble ne faire qu’entériner une situation existante : la formule de partage susienne (zīzu mêsu dubburu (isqa nadû) u tamû)77 et surtout aucun serment ne sont présents. De plus, il ne comporte aucune clause portant sur une possible dénonciation ou réclamation future. Il pourrait s’agir d’une décision tranchant un litige.
Structure Définition du bien concerné : aššu ˹é˺.dù.a --------------------------------------------------Le partage est acté : NP u NP2 ša ištēniš zīzu --------------------------------------------------Témoins : igi 7 NP
1.1.1. TMr 1 Un bâtiment est partagé par deux femmes. = MDP 4 13 = MDP 22 5. Dimensions : 47 × 67 × 24 mm.
77. À Suse, les contrats de partage (MDP 22 4, 6-21 ; MDP 23 166-178 ; MDP 24 328-341 ; MDP 28 408-409) se caractérisent par cette formule ; ils comportent un formulaire en plusieurs parties, commençant soit par le nom du/des partageants, soit par la définition de la part de chaque partageant.
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Transcription Recto 1 aš-šu ˹é˺.dù.a fku-li-it-˹ta˺-na ù f˹ku˺-ne-er-ur-ki-it 78 šà iš-te-˹ni-˺iš zi-zu igi ḫa-aš-tu-tu nagar 5 igi utu-dingir-šu ḫa-šà-ru igi fku-ne-ne dam at-tar-ki-it-˹táḫ!˺
Tranche inférieure igi te-et-ḫa-am-ri-˹it˺ nu.kiri6 šà lu-tu-˹na˺
Verso 10 igi fku-un-na-na dumu.mí in-di-un-tar igi fšu-ia-šu-um-am-ma dam ḫu-ul-li-di-šu-i igi ri-iš-ba-ra-tu –––––––––––––––––––––––
Remarques épigraphiques Ligne 7. Le signe GAB, avec la valeur táḫ qui est attendu pour ce NP, a une graphie qui le rapproche d’un TI. Ligne 13. EW a conservé la transcription de Scheil sans I final, signe oublié sur sa copie, mais bien visible sur la tablette.
Traduction Au sujet du bâtiment : dame Kulittana et dame Kuner-likkit sont en un partage qui est à égalité. (4-14)Témoin : Haštutu, charpentier. Témoin : UTU-DINGIR-šu, ḫašaru. Témoin : dame Kunene, épouse d’Attar-kitah. Témoin : Tet-hamrit, jardinier de Lutuna. Témoin : dame Kunnana, fille d’Indiuntar. Témoin : Š(u)yašum-amma, épouse de Hullimišu. Témoin : Rišbaratu. (1-3)
Commentaire Contrairement aux actes de vente-achat, de « cession » et de « restitution », ce partage ne comporte pas de précision sur l’emplacement du bien partagé. C’est aussi le seul cas où, dans ce corpus, le bien concerné n’est pas un champ ou une plantation. Lignes 1-3. La construction de cette première partie de l’acte, avant la liste des témoins, est peu claire car très elliptique et on peut hésiter sur la construction de ša : introduit-il une proposition relative dont le verbe serait zīzu ou ce permansif est-il le verbe principal et ša ištēniš constitue-t-il une proposition nominale ? Dans le premier cas, le sujet en serait le bâtiment : « à propos du bâtiment : il est partagé », mais en 78. Lu ku-na-ir.lik-ki-it dans EW, p. 514, urkit dans Zadok 1984, p. 47, avec peut-être le sens de « (la déesse) d’Uruk ».
Les archives d'Atta-welgimmaš • 29
ce cas les deux anthroponymes féminins resteraient hors construction (« (quant à) dame Kulittana et dame Kuner-likkit… »). De plus dans les deux autres occurrences de zīzu dans ce corpus, le sujet en est la/les personne(s) qui partage(nt) : a.šà zittu ša Kuterra ša itti Taḫḫuḫu Kuriral u Kune-nagisir zīzu (TMr 3), a.šà ša dimti ˹ša˺ ḫalteri zittu ša Ani-kilandi ša itti Zitanatu dumu.mí Kunene zīzu (TMr 10). On a donc probablement à faire ici à un permansif actif résultatif. Le terme essentiel de cet acte est ištēniš « à égalité » ou « ensemble », une contestation ayant pu porter sur la personne de copartageants ou sur l’existence d’un partage égalitaire pour ce bien. Pour Scheil, l’acte a pour élément central la liste des témoins ; il traduit : « au sujet de la propriété bâtie de Kulittana et Kunir-urkit, qu’ensemble elles ont partagée, (ce fut fait) devant Haštutu le charpentier… ». Ligne 1. é.dù.a : à Suse, comme dans ce corpus, é.dù.a est l’idéogramme normal pour « bâtiment » (Salonen 1962, p. 32 : é.dù.a à lire bītum, et non bītum epšum). Suivant les contextes, ce peut être un bâti(ment) fonctionnant avec une exploitation, « maison » d’habitation (comme cela apparaît clairement quand il est précisé « demeure » (šubat) de NP (cf. TMr 3), voire un « domaine » (cf. MDP 22 84 où il est donné en location pour son exploitation). Dans les textes d’Élam de cette période ce terme peut aussi désigner un temple et même une tombe79. Dans ce texte il apparaît seul alors que, dans les autres, il est associé à un terrain (TMr 2, TMr 8), à une plantation (TMr 7), à un terrain et une plantation (TMr 16) ou à une palmeraie (TMr 4 et TMr 5). Lignes 1-2. fKulittana u fKuner-likkit : aucun terme de parenté n’est spécifié ; pourtant on peut supposer que ces deux femmes sont sœurs, les partages attestés à Suse étant très généralement entre frères ou sœurs. On peut ainsi citer MDP 23 215, 3-4 où la mention du patronyme fait apparaître la parenté de deux contractantes (isqat mfTêtê u fAli-abuša ša ṣilli-dku abu-šina izzuzu-sināši). Souvent les partageants apparaissent comme enfants héritiers d’un père (cf. MDP 24 328 : NP NP2 NP3 NP4 dumu ša Kubi-danu makūra-šu izūzu … ; MDP 24 340 : NP NP2 ina ṭūbātišunu ina narʾamātišunu mimma makūram ša NP3 abu-šunu izūzu-šunūti u šunu itūruma … isqat mārūti aḫiš igmuru ; de même MDP 24 341), mais il arrive que cette filiation ne soit pas explicite, du moins de prime abord (cf. MDP 24 330 : NP ana níg. ga NP2 u aplūti-šu ana dumu NP3 itbišunūsim-ma … ; MDP 24 334 : NP NP2 NP3 NP4 ina níg. ga NP5 zīzu duburu, sans qu’il soit précisé que NP5 soit le père des 4 partageants, etc.) ; MDP 24 335-337 : ce sont 4 femmes qui « de leur plein gré » partagent leur avoir ; rien n’est précisé sur leur lien familial. Ligne 3. ištēniš : on peut hésiter sur la signification de cet adverbe dans ce contexte : « ensemble » ou « à égalité ». Les deux femmes ont-elles, à elles deux (« ensemble »), une part (et une seule) d’un bien par ailleurs partagé avec d’autres ? La maison est-elle partagée « entre elles »80 ? Partagent-elles « à parts égales » ? À Suse, dans le cadre de partages, est employé soit ištēniš, soit aḫmaḫam/aḫmāmu/aḫmāmiš, sans qu’il soit possible de séparer nettement la signification de ces termes. 79. Cf. Negahban 1991, p. 109-110 et 151. 80. CAD I, p. 281 (« as to the estate of PN and PN that was divided into equal shares »), CDA, s.v., propose avec zâzu la traduction « to divide equally », mais aussi « altogether, in total ». « À parts égales » est le sens courant dans les contrats de bail en société (cf. Szlechter 1961 p. 123).
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Renvois prosopographiques81 Attar-kittah : TMr 6, TMr 13 Haštutu : TMr 7 Dame Kulittana : TMr 16 Dame Kunnana : TMr 2, TMr 7 Dame Kunene : TMr 6, TMr 10 Riš-baratu : TMr 5, TMr 15 Dame Šuiašum-amma : TMr 16 Tet-hamrit : TMr 15
1.2. Ventes-achats Les ventes-achats sont les documents les mieux représentés dans ce petit corpus qui en comprend huit, réparties du point de vue chronologique en deux groupes selon le souverain par qui est prêté le serment : six comportent un serment par Šalla (TMr 1-6), un par Tepti-ahar (TMr 7), TMr 8 ne pouvant être attribué avec certitude à l’un des deux groupes car il est mutilé dans toute sa première partie, y compris le serment. Dans trois cas, le nom du souverain est associé à celui de la divinité susienne Inšušinak (dmùš.eren : TMr 4, TMr 5 et TMr 8). Par rapport aux actes susiens, ces contrats se distinguent en présentant la transaction sous un double aspect : d’abord du point de vue du vendeur (ana šīmi NP1 iddin), puis de celui de l’acheteur (NP2 išām). Par ailleurs il est notable que ce corpus d’actes de vente-achat est largement placé dans un contexte de partage : dans plusieurs cas, le bien vendu est la part (zittu) d’une femme, ce qui, proportionnellement, est beaucoup plus rare à Suse. Dans un cas la formule précise le nom des autres bénéficiaires du partage (TMr 3 : zittu ša NP ša itti NP NP u NP). Aucun lien familial n’est indiqué, mais il est très vraisemblable qu’il s’agisse de frères (et/ou de sœurs).
Structure (* : élément qui n’apparaît pas dans tous les actes) Définition du bien sur lequel porte l’acte - (superficie de*) terrain arable/palmeraie/plantation - localisation* - part* (zittu) de NP - situation d’après le voisinage (Á NP) ----------------------------------------------------------------------------------------------Vente - NP du vendeur/vendeuse - son libre arbitre : ina ṭūbātišu ina narʾamātišu - le bien vendu - formule centrale de la vente : ana šīmi ana NP2 iddin ----------------------------------------------------------------------------------------------Achat - prix total payé, l’achat est conclu ana šīmīšu gamrūti x GÍN KÙ.BABBAR išqulma išām
81. Dans ce corpus, homogène et limité, nous proposons de considérer qu’un même anthropo nyme désigne un même personnage, à moins qu’un patronyme n’invalide cette hypothèse.
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----------------------------------------------------------------------- pas d’autres charges ou contentieux ; le prix est complet ul ipṭirū ul manzazānu šīmū gamrū ----------------------------------------------------------------------------------------------Clauses assurant la réalisation - clause de garantie un bien est prévu en remplacement (?) (ana tahhube) - pénalité contractuelle : châtiment en cas de dénonciation ša BAL (rittašu u lišaššu inakkisū) MU NR (*et ND) itmu ----------------------------------------------------------------------------------------------Authentification - témoins ° divins : UTU et Ruhurater ° humains : NP (*qualification par métier, fonction ou lien familial) - ongle(s)
Définition du bien sur lequel porte l’acte Nature Il s’agit soit de champs (a.šà : TMr 2, TMr 3), soit de plantations (kiri6 : TMr 7), et plus spécifiquement de palmeraies (kiri6 gišimmaratu : TMr 4, TMr 5). Aucun contrat n’a pour objet la vente-achat d’une maison ; un « bâti » (é.dù.a) est, à cette place de la définition du bien, seulement mentionné en liaison avec une plantation dans TMr 7. Ces ventes-achats s’intègrent à un corpus qui traite exclusivement de l’exploitation agricole. Lorsque ce sont des champs (a.šà), la superficie est le plus souvent précisée82 par la quantité de grain nécessaire à l’ensemencement : 20 litres (d’orge) dans tmr 2, 2 litres dans tmr 6, 50 litres dans tmr 10 (une « cession »), ce qui représente des terrains de moins de 2 iku (± 7 000 m2)83. Ces superficies sont très inférieures à celles mentionnées dans les actes susiens (de 2¹/₃ iku à 10 iku)84. Aucune précision de cet ordre n’est donnée pour le verger (TMr 7) ni les palmeraies (TMr 4 et TMr 5). En revanche, en ce cas, le nom du jardinier fait partie de la définition du bien (ša NP nu.kiri6). Emplacement Le bien vendu est toujours situé par rapport aux voisins (á « contigu (à) »), en général au nombre de 2 (TMr 2, TMr 3, TMr 4, peut-être TMr 5 et TMr 6), mais 3 dans TMr 7 et probablement 4 dans TMr 8. Dans TMr 2, le champ vendu est caractérisé, avant son voisinage, par une indication topographique plus générale, faisant notamment référence à un chemin (kaskal) ; la même caractérisation, mais avec les composantes inversées, est donnée à un champ « rendu » pour Atuti à Atta-welgimaš (TMr 12)85. Contrairement aux actes de Suse, aucune indication n’est donnée sur une quelconque irrigation des terrains en question, sans que l’on puisse savoir si cela est 82. Absente dans TMr 3. 83. La distance des sillons pouvant varier, cette détermination n’est pas fixe (cf. Szlechter 1961, p. 114). 84. Ibid., p. 115. 85. Dans le corpus susien, on trouve aussi ce type d’indication, avec la précision qu’il s’agit du chemin vers une bourgade (MDP 24 371, 1 : A.šà šà KASKAL URU ri-re-e).
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dû à la nature des terrains (à Suse sont distinguées des terres « irriguées » (a.šà šiqītu) et des terres « sèches » (a.šà im.(an.)na)86), ou au standard des contrats de vente-achat. Statut juridique ou économique Dans presque tous les cas explicites87, c’est une « part » (zittu) d’un bien partagé (entre 2 à 4 personnes) qui est l’objet de la vente : le vendeur est d’abord mentionné en tant que possesseur de cette part (dame Kuri-Humban TMr 2, Šilha TMr 4, dame Šutu-buni TMr 5). Cependant, dans un cas (TMr 3), ce n’est pas ce possesseur qui vend, mais son père. TMr 7 fait exception : Kuk-urun vend un bien qui n’est pas une « part », et aucun possesseur n’est indiqué ; cette plantation (avec construction) n’est déterminée que par son voisinage. On peut s’interroger sur ce que représente cette « part », zittu, toujours écrit phonétiquement (jamais avec l’idéogramme ḫa.la). S’agit-il d’une part d’héritage88 ou d’une part dans une propriété exploitée à plusieurs ? Dans le cas de TMr 3, où la part est vendue par le père du/de la propriétaire, il semble peu probable qu’il s’agisse d’une part d’héritage, à moins qu’il ne s’agisse d’un héritage maternel. Dans les textes de Suse, il est des donations testamentaires par lesquelles un père donne un bien à un ou plusieurs de ses enfants. Serait-ce ici le cas ? Lorsque zittu est déterminé par une proposition dont le verbe est le permansif zīzu, construit avec itti (ex. TMr 2 : zittu ša NP ša itti NP2 (NP3 NP4) zīzu), cela décrit probablement la part qu’un individu a eu d’un partage avec un ou plusieurs autres partageants d’un bien global. À Suse de nombreux actes décrivent les différentes parts des différents héritiers. Le caractère très limité de ce corpus « de Mâlamir » ne permet pas de voir si tel est le cas ici ou si l’on a des « sociétés » d’exploitation, où différentes personnes exploitent en commun un même bien agricole. La localisation des biens, y compris les plantations et palmeraies, par la référence au(x) voisin(s), donne l’impression d’une l’exploitation dense d’un espace agricole. Cependant le fait que n’apparaît presque jamais deux fois le même voisin rend impossible l’établissement d’un cadastre et une représentation de l’organisation de cet espace, où devaient donc intervenir de nombreux autres exploitants qui n’apparaissent pas dans ces documents. Le cas des palmeraies achetées par Atta-welgimmaš et Huner (TMr 4 et TMr 5) fait exception :
86. MDP 22 3 ; 23 169, 10, 38, 40, etc. 87. TMr 6, TMr 8 et TMr 9 sont trop mutilées pour savoir s’il s’agit de vente de « part ». 88. Cf. CAD Z, p. 140.
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La vente Ces actes sont à deux volets : la vente et l’achat. La vente comprend l’identification du vendeur et sa qualification en tant qu’acheteur, la mention du bien vendu, l’action de vendre (« remettre pour/à un prix ») à un acheteur identifié en tant que destinataire de la vente. • NP du vendeur/vendeuse Le vendeur peut être une femme ou un homme : dans trois cas, le nom est précédé par le déterminatif féminin : fKuri-Humban (TMr 2), fŠutubuni (TMr 5), fBar-Kune (TMr 8)89. Un contrat (TMr 3) présente cependant un cas curieux : le vendeur est le père (Taribatu) de la part de Kuterra90. La filiation ou la fonction/métier de l’acheteur n’est jamais précisée, qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme (qui n’est alors jamais dite « épouse de NP »). • Formule ina ṭūbātišu ina narʾamātišu Dans ce corpus « de Mâlamir », tous les actes de vente-achat, l’acte de « cession », un des deux actes de « restitution » comportent cette formule. À Suse, elle apparaît dans les actes d’adoption, dans presque tous les actes de partage mais pas dans les actes d’achat. C’est là une nette distinction avec les actes de ce corpus où la transaction est d’abord envisagée dans son aspect de vente et donc intègre la volonté de celui qui était le propriétaire. Cette expression exprime sans doute le fait que celui qui se sépare du bien le fait de son libre arbitre et de bon gré, sans pression extérieure et exclut toute contestation faisant appel à un « vice de consentement »91 . Si le premier terme exprime clairement une notion de satisfaction92, le second, que l’on retrouve dans le vocabulaire juridique susien, est moins clair : narāmu signifiant « volonté » mais aussi « consentement »93, on pourrait penser qu’il exprime un simple accord donné à la vente. Mais TMr 3,
89. Dans deux cas, le nom propre n’est pas précédé d’un déterminatif : dans TMr 4, pour Silha (EW répertorie cet anthroponyme comme masculin, p. 1072 « Stark »), l’accord des pronoms possessifs est fait une fois au féminin et une fois au masculin (ina ṭūbātiša, mais ina narʾamātišu), laissant place au doute. Dans un seul texte, le nom du vendeur est caractérisé comme celui d’un homme : mKuk-Urun (tmr 7). 90. Deux éléments gênent l’interprétation : on ne peut déterminer si Kuterra est le fils ou la fille du vendeur ; la nature du lien exprimé par ša : « le champ de » exprime-t-il la propriété ou la jouissance ou bien la propriété dans le cadre d’une exploitation commune ? L’ambiguïté de cette expression apparaît dans une formulation de TMr 4 : «…, les champs de Silha qu’il a (išû) ou qu’il partage (izîzu) ». 91. Cf. Cuq 1931, p. 50. 92. Équivalent probable de ḫud libbi que l’on trouve dans des actes babyloniens. Mais ce pourrait aussi être une référence à l’intégrité physique (cf. Scheil dans certaines traductions, et Klíma 1963, p. 306). Cependant une autre expression exprime probablement ce bon état physique du contractant (pīšu/ša balṭu šaptašu/ša balṭata), mais CAD Š, p. 485, 4ʹ y voit une expression « metonymic » : « with her mouth and lips intact i.e. in full command of her faculties » et CAD B, p. 69 « i.e. in command of his faculty of speech » (MDP 22 135). MDP 22 137, MDP 23 285 et MDP 24 381 étant des dispositions testamentaires, on peut se demander s’il n’était pas particulièrement important de spécifier la capacité physique et intellectuelle du contractant à prendre des décisions. 93. CAD N, 345b. cf. De Meyer 2001, p. 32 « de son gré, de son consentement ».
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où cette expression se rapporte au père du détenteur/détentrice de la part vendue, incite à penser qu’il s’agit du libre arbitre de celui qui a décidé de la transaction94. • Le bien La désignation du bien est reprise, avec parfois un ajout par rapport à la définition initiale qui est dans tous les cas la mention d’une construction : a.šà ki é.dù.a (TMr 2 et peut-être TMr 8), kiri6 ki é.dù.a (TMr 4, TMr 5). • La formule de vente Elle comporte le verbe nadānu avec deux compléments introduits tous deux par ana : « pour acquisition » (ana šīmi) « à + NP ». L’achat • La réalisation de la transaction Le nom déjà mentionné comme destinataire de la vente est repris en tant qu’acheteur ; la réalisation effective de la vente est accomplie (išām) dans la mesure où il a versé la somme déterminée (x gín kù.babbar išqulma), qui est dite représenter le prix complet de l’achat (ana šīmīšu gamrūti95). Le nom de l’acheteur subsiste dans six actes : dans deux d’entre eux, c’est Atta-welgimmaš seul (TMr 2, TMr 4), dans deux autres il est accompagné de dame Ain-lu(n)gu (ana Atta-welgimmaš u Ain-lungu : TMr 3 ; ana fAin-lugu [u ana Atta-welgim]maš dans TMr 7). Dans TMr 5, c’est un certain Huner et dans TMr 8, une femme nommée f Manzit-Utuk. Seul TMr 6 ne présente pas exactement tout le formulaire (bien que le scribe en soit Yaê comme pour TMr 3 qui comporte l’ensemble) : la somme versée n’est pas dite ana šīmīšu gamrūti, ce qu’il faut peut-être mettre en rapport avec l’absence de la clause de garantie (a.šà ippaqqar(-ma) autre bien/personnes ana taḫ(ḫ)ube šakin) : est-ce parce que le prix n’est pas total qu’aucune garantie n’est stipulée ? Autre particularité de ce contrat : le nom de l’acheteur est précisé par son patronyme et n’apparaît que comme bénéficiaire de la vente ; il n’est pas repris dans la clause d’achat. Pour les actes où cette clause n’est pas mutilée, la somme versée est de 9 sicles d’argent pour les terrains96, 4 et 8 pour les palmeraies97.
94. N’apparaît pas la clause ayant trait à la bonne santé physique et peut-être intellectuelle (si la parole est le témoin du bon fonctionnement de la pensée) qui est parfois employée à Suse en complément de l’affirmation du libre arbitre : pīšu/ša balṭu šaptašu/ša balṭat(a) (MDP 22 137, 4 et 135, 5 ; MDP 23 285, 3 ; MDP 24 381, 3) cf. CAD Š/1, 485b « with her mouth and lips intact (i.e. in full command of her faculties) ». 95. Cette expression correspond sans doute à celle que l’on trouve en ancien babylonien : šám.til.la.bi.še Cf. CAD Š, 2ʹ (p. 24-25). 96. TMr 2 et TMr 3. 97. 8 gín kù.babbar (TMr 4), 4 gín kù.babbar (TMr 5). Le début de TMr 6 est mutilé et la nature du bien ne nous est donc pas connue : le montant de la somme versée, peu élevé, pourrait faire supposer qu’il s’agit d’une plantation.
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• ul ipṭirū ul manzazānu/ul manzazānūtu98 šīmū gamrū (/gamrūtu) La première partie de cette clause (ul ipṭirū ul manzazān(ūt)u99) exclut que l’argent versé le soit dans le cadre du règlement d’une hypothèque (ipṭirū100) ou d’une réclamation (fondée)101 ; manzazān(ūt)u est généralement compris comme une « garantie »102 mais on peut aussi le comprendre comme « (prise en charge/règlement d’une) plainte » puisqu’il se rattache à izzuzu « se porter garant » mais aussi « accepter la responsabilité ». Nous manquons d’éléments textuels et de connaissances précises sur le régime des propriétés pour savoir s’il convient de voir dans ipṭirū (« libération », « rachat ») une référence à un système d’hypothèques ou à une vente à réméré ; les deux ont le même but : fournir des disponibilités à un propriétaire mais en lui conservant la possibilité de récupérer le bien qu’il aliène en le « libérant » par le remboursement de ce qui a été payé au moment de son aliénation. Ce terme est aussi employé ailleurs pour le rachat d’un esclave pour dette103 ; pourrait-il être mis en rapport avec TMr 8 dans lequel une femme, la vendeuse en l’occurrence, est placée ana tahhube ? La réclamation d’un bien pouvait avoir plusieurs origines : il pouvait avoir fait l’objet d’une garantie (et cela renverrait au tahhube mentionné dans ces textes) ; un individu pouvait aussi proclamer que le bien était à tort prétendu donné, mais qu’en réalité il lui appartenait. Plusieurs textes de donation de Suse mentionnent l’interdiction de nier a posteriori une donation104 ; des partages stipulent que les enfants de frères qui ont partagé ne devront pas intenter de procès les uns contre les autres105. Les actes susiens précisent en outre que le vendeur se porte garant/responsable pour l’acheteur contre toute plainte ou réclamation (ana baqri u rugimāni106 NP ana NP2 izzaz).
98. Alors que le scribe Šummama emploie toujours manzazānu, Yaê alterne (manzazānu dans TMr 3 et manzazānūtu dans TMr 6). 99. Ana baqri u rugimāni PN ana PN izzaz ul ipṭirū ul manzazānu šīmū gamrūtu gamrūtu (MDP 28 416, 10) « PN (seller) guarantees to PN (buyer) against any claim or contestation, this is no redemption price nor payment of a debt, but the full purchase price » ; PN ana PN izzaz-ma ubbeb ul ipṭirū ul manzazānūtu šīmū gamrū (MDP 22 49, 11) « PN guarantees to PN and will make the property free of claims (if necessary), this is no redemption price nor payment of a debt but the full purchase price ». Les deux termes sont opposés dans MDP 22 158, 3 : ul manzazānu ipṭirū gamrūtu … ipṭurū « this is not money to pay a mortgage (on the property) but the full redemption price, PN redeemed (the property)… ». 100. Ipṭirū se rattache à la racine de paṭāru « libérer » et est compris comme « prix libératoire (d’une hypothèque) ». 101. Ce terme a aussi été compris comme prix de rachat dans le cadre d’une vente à réméré. En effet en ce cas le vendeur peut rentrer en possession de son bien en acquittant la somme versée pour l’achat. 102. CDA et CAD M/1 p. 232-233 : « security », « pledge ». 103. Par ex. dans le Code de Hammurabi. Cf. CAD I, p. 172. 104. Cf. par exemple MDP 28 401 (ina nìg.ga ša NP ul šūḫuz). 105. Et MDP 28 404 est un jugement qui confirme qu’une femme a effectivement donné le bien qu’elle tenait de son père à deux de ses filles et que le jugement a été rendu en toute équité (en sorte que) son héritier possède le bien (di.ku5 šà i-na gi.na i-di-nu-[ši-i]-ma dumu.nita é.a.ni li-ir-šu-ú). 106. Peut-on estimer que baqru et rugimānu correspondent l’un à ipṭirū (une réclamation en raison d’une charge financière pesant sur le bien), l’autre à manzazānu (plainte en justice pour garantie) ?
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Cette formule peut avoir deux interprétations107, et donc deux traductions, selon la manière dont on comprend les deux propositions nominales ul ipṭirū ul manzazān(ūt)u : -- « il n’y a pas de charge libératoire ; il n’y a pas de (charge de) garantie. » Le bien est libre de toute charge financière ; le prix versé représente tout ce qui est nécessaire pour la pleine possession du bien ; -- « ce n’est pas un versement libératoire ; ce n’est pas le prix d’une garantie. » La somme versée est tout entière celle de l’achat et ne comprend pas le règlement de possible hypothèque, mise en gage ou autre charge financière dont le nouveau propriétaire serait désormais responsable. À l’inverse de l’hypothèse précédente, cet élément de la formule préciserait donc que rien ne garantit que le bien soit libre de toute contrainte financière. Cependant c’est cette deuxième interprétation qui nous semble le mieux expliquer la clause suivante qui prévoit un bien de remplacement : cette précaution n’est utile que s’il peut y avoir réclamation par la suite. Quoi qu’il en soit, le prix d’achat est réputé « complet » et la vente est donc définitive. Ce qui est prévu en cas de contestation n’est pas une annulation de cet acte, ni une augmentation du prix, mais le remplacement par un autre bien. Que cela soit dû au petit nombre de textes, à la forme du contrat ou au type de vente-achat, contrairement au corpus susien, aucune clause de « pérennité » n’est spécifiée, ni « pour toujours continûment » (ana dur u bal), ni « pour les descendants » (ana šeršerri), « comme un père achète pour un fils » (kīma abu ana mari išāmu). • a.šà/kiri6 ipaqqar(-ma)… ana tahhube šakin (tableau 8) La présence de -ma après ipaqqar dans la plupart des cas semble assurer que cet ensemble constitue une clause et que la première partie n’est pas à rattacher à ce qui précède, ce qui confirme le fait que manquent dans TMr 6 les deux éléments. La seconde partie de cette clause de l’achat repose sur un terme spécifique de ce corpus108 : tahhube. La forme même du mot a été discutée ainsi que son étymologie et, de là, sa signification juridique. E. Cuq, adoptant la lecture tahhumu, en a fait une clause de bornage109 destinée à éviter les empiétements de voisins limitrophes (ou sur des voisins limitrophes). Malgré la difficulté pour expliquer la syllabe finale110, nous avons préféré rapprocher ce terme de tahhu « remplaçant, substitut » et y voir un bien de remplacement mis en garantie ; ce sens peut s’appliquer aussi bien à un bien immobilier qu’à une personne dont le travail sert de paiement. En effet ce qui est mis ana tahhube dans ces actes est de nature variée : un autre bien du vendeur, un bien d’un autre individu que rien ne relie, dans l’acte, aux contractants, mais aussi la personne même du vendeur (si qaqqassu a bien le sens de « personne » et non de « capital »), voire toute sa famille. 107. Ainsi Cuq 1932, qui réfute l’interprétation de Koschaker 1931. 108. À Suse, la clause comportant le verbe baqāru est ina [bien] sikkatu maḫṣat, formule exprimant la publicité donnée à l’appropriation ; cf. CAD S, p. 250-251, par ex. bītum annûm ibbaqqarma ina ālišu u sērišū giš.kak mahṣat « should this house (sold) be claimed, a cone (which serves as guarantee) has been driven (into his property) in his town and in the country » (MDP 23 236, 12). 109. Cuq 1932, p. 167-168. 110. Peut-être faut-il le rapprocher de l’abstrait paléobabylonien tahhūtum « remplacement », « substitution », avec la finale élamite d’inanimé -me (en donnant à BE la valeur me4 ou en y voyant l’écriture d’une labiale mal définie).
Les archives d'Atta-welgimmaš • 37
bien vendu
bien placé ana tahhube
TMr 2
terrain de Kuri-Humban
verger de Kugugu
TMr 3
terrain, part de Kuterra
le bâti résidence de fKuri-pappat
TMr4
palmeraie, part de Silha
vergers et terrains de Silha
TMr 5
palmeraie, part de fŠutu-buni
f
f
TMr 6 TMr 7
Šutu-buni et ses enfants
absence de cette clause verger bâti
[…]
TMr 8
[un terrain]
qaqqassu
TMr 9
[…]
[…]
Tableau 8 – Terrains vendus avec bien placé ana tahhube.
Les auteurs du CAD111 enregistrent ce terme sous tahhubu. Cependant il n’est pas sûr qu’il faille doter ce mot d’une voyelle casuelle akkadienne112, l’origine linguistique et la formation du terme étant incertaines. Il pourrait s’agit d’une clause de garantie par laquelle un bien doit remplacer le bien vendu (la vente étant irréversible) et réclamé à juste titre par celui qui en était le propriétaire légitime. Mais rien n’indique dans ces textes pourquoi le bien d’une personne non impliquée (du moins explicitement) dans la transaction pouvait être placé en garantie. Pourquoi courir le risque de voir un de ses biens saisi comme bien de substitution ? Cette terminologie technique reflète sans doute une situation juridique propre à l’Élam, et peut-être, plus spécifiquement encore, à la région des textes « de Mâlamir », et la documentation est trop réduite pour établir les règles juridiques sur lesquelles cette société fonctionnait113. Clause de non-dénonciation : ša bal (rittašu u lišaššu inakkisū) Cette formule très banale114 n’est complète que dans trois actes (tmr 3, tmr 7 et tmr 12), dans cinq autres (tmr 2, tmr 4, tmr 6, tmr 15, tmr 16), seuls les deux premiers mots (šà bal) sont notés, la suite étant sous-entendue, à la manière des « etc. » de notaire. Dans un seul cas (tmr 12), une amende, peut-être compensatoire (x ma.na kù.babbar išaqqal), suit le châtiment corporel qui atteindrait celui qui chercherait à rompre (ou à modifier115) le contrat. Ce châtiment se rencontre essentiellement en
111. CAD T, p. 50 : « (mng unkn.) The context suggests that taḫḫubu is a legal technical term. » Mais le CDA ne retient pas cette lecture : sans autre explication, il a une entrée taḫūmu, taḫḫūmu, tuḫūmu « boundary, territory », y compris pour l’Élam. 112. La graphie en est très variable (ta-ḫu-be : TMr 2, 3, ta-aʾ-ḫu-be : TMr 4, ta-aḫ-ḫu-be : TMr 5 et 7, táḫ-ḫu-be : TMr 8), mais le BE est constant. 113. Les deux ventes où la vendeuse est impliquée dans cette clause concernent une palmeraie : est-ce significatif ? 114. Très fréquent à Suse (72 cas dans les actes de vente), sa place varie : soit clôt les conditions de la vente et précède la liste de témoins, soit après le serment. Dans la partie la plus récente du corpus, elle vient toujours à la suite du serment. Elle est en relation avec l’expression kidin ilput. 115. bal peut être lu nabalkutu, enû ou šupelû.
38 • F. Malbran-Labat, C. Roche-Hawley
Élam116. On peut penser que la langue est impliquée parce qu’il a prononcé un serment qu’il n’a pas tenu et la main car il a appliqué son ongle en signe d’authentification. Authentification de l’acte • Qualification des individus présents Les contractants sont toujours mentionnés par leur nom, jamais qualifiés par un lien familial (à l’exception de l’acheteur dans TMr 6) ni un nom de fonction ou titre. Hormis les témoins, la seule qualification qui soit indiquée est la qualité de « jardinier » de celui qui s’occupe d’une plantation, qualité qui est précisée chaque fois qu’il y a vente-achat d’un bien de ce type. Par ailleurs le statut de « père » du/de la propriétaire est spécifié dans l’acte où c’est lui qui est le vendeur du bien de son enfant, ce statut de père justifiant qu’il soit partie prenante dans cet acte. Mais par ailleurs les liens familiaux, dans cette première partie de l’acte, sont rarement spécifiés. Dans l’acte de cession TMr 10, est précisée la filiation de celle avec qui il y a eu partage pour le terrain cédé, sans qu’il soit dit s’il en est de même pour la femme qui accomplit la cession, et donc s’il s’agit de deux sœurs. Cette absence de précision peut paraître curieuse ; peut-être est-ce parce qu’il est normal que les partages soient au sein d’une fratrie. Dans le cas de TMr 3, on apprend que Kuriral avec qui Kuterra a partagé est sa sœur d’après la liste de témoins où tous deux sont enfants de Taribatu. Dans le cas de Zitanatu copartageante avec Ani-kilandi (TMr 10) peut-être mentionne-t-on sa mère en raison de l’importance de celle-ci : Kunene « épouse d’Attar-kittah » apparaît dans deux autres textes, un partage et une vente (TMr 1 et TMr 6) en tant que témoin. Si sa filiation maternelle est précisée dans TMr 10, peut-être est-ce par ce qu’elle a partagé avec dame Ani-kilandi en tant que fille de Kunene, et non d’Attar-kittah, probablement son père. Ce serait là une indication précieuse sur la constitution et la transmission des propriétés en ce qui concerne les femmes. Pour ce qui est des témoins, ils sont au contraire presque toujours qualifiés par un lien familial (fils/fille, épouse, mais curieusement la désignation en tant que frère n’apparaît que dans les litiges) ou leur fonction ou titre. On note cependant quelques exceptions : Rišbaratu dans TMr 1, alors qu’il est connu par ailleurs comme ša ne-še-šu (TMr 5) et dumu ší-ip-ri (TMr 15) ; dame Kuri-zami dans TMr 4, fille de Luruhma dans TMr 2 ; Temdudur à deux reprises (TMr 7 et TMr 9) et Huppit (TMr 9). • Le serment (tableau 9) Le serment est prêté soit au nom du roi (Šalla ou Tepti-ahar), soit au nom du roi et d’Inšušinak, le seul dieu qui apparaisse dans ce rôle : pour ce serment, l’autorité religieuse n’intervient pas toujours à côté de l’autorité royale. En revanche, les dieux témoins de l’acte sont toujours le dieu solaire de la justice dutu et le dieu Ruhurater qui apparaissent, eux, dans tous les actes où figure un serment117. Il est intéressant de noter que dans le partage TMr 1 qui comporte une liste de témoins humains mais pour lequel il n’y a pas serment, on ne trouve pas de témoins divins.
116. Le cas n’est pas absolument identique à celui où le châtiment s’applique à un voleur dont les deux mains seront coupées. Cf. CAD R, p. 383, 3ʹ. 117. Mais on ne peut l’affirmer pour TMr 11 en raison de l’état fragmentaire du texte.
Les archives d'Atta-welgimmaš • 39
Texte
Serment Roi
Témoins divins Dieu
TMr 1, 0 TMr 12-15
0
0
TMr 2
Šalla
0
d
TMr 5
Šalla
d
TMr 7
Šalla
0
TMr 16
Šalla
d
TMr 3
Šalla
TMr 6 TMr 9
Inšušinak
Inšušinak
utu
d
Ruhurater
d
utu
d
Ruhurater
d
utu
d
Ruhurater
d
utu
d
Ruhurater
0
d
utu
Šalla
0
d d
Ruhurater
Šalla
0
d
utu
TMr 10
Šalla
0
TMr 4
Šalla
d
TMr 8
Tepti-ahar
d
TMr 11
Šalla
[…] Inšušinak
Ruhurater
Empreintes d’ongles
TMr 2
2 ongles : Vendeur : dame Kuri-Humban Acheteur : Atta-welgimmaš
TMr 3
5 ongles : Propriétaire : Kuterra Vendeur : Taribatu Acheteur 1 : Atta-welgimmaš Acheteur 2 : Ain-lungu Garantie : Kuri-pappat
TMr 4
3 ongles : Vendeur : Silha Acheteur : Atta-welgimmaš Garantie : Balaû??
TMr 5
2 ongles : Vendeur (+ garantie) : dame Šutubuni Acheteur : Huner
TMr 6
Fragmentaire
TMr 7
3 ongles : Vendeur : Kuk-urun Acheteur 1 : Ain-lungu Acheteur 2 : Atta-welgimmaš […]
TMr 8
2 ongles : Vendeur (+ garantie) : dame Bar-kune Acheteur : dame Manzit-utuk
TMr 9
[…]?
utu
Ruhurater d
Texte
utu
Ruhurater
Inšušinak
d d
Ruhurater
Inšušinak
d
utu
utu
d
Ruhurater
d
[…]
Tableau 9 – Rois et divinités invoqués dans le serment et parmi les témoins.
Tableau 10 – Empreintes d’ongles et actants.
• L’apposition de l’ongle et l’impression d’aiguille (?) (tableau 10 et fig. 2-3) Dans les textes « de Mâlamir », il semble que ce soit les actants qui apposent leur ongle, et non les témoins, et ce de manière systématique118. En effet, si la mention laconique « leur ongle », ṣupuršunu, n’en précise pas le propriétaire, on compte un nombre de traces d’ongles égal à celui des individus impliqués dans l’acte : vendeur, acheteur et personne qui est, ou dont le bien est, mis en garantie. Là encore on peut noter une différence avec le corpus susien où, dans les actes de vente, seuls le ou les vendeurs apposent leur ongle. Un des textes « de Mâlamir », le litige TMr 16, porte l’empreinte d’un sceau qui est sans doute celui du fonctionnaire devant qui se déroule cet acte et qui décide de faire subir l’ordalie par le fleuve à dame Ain-lungu119. Tout comme à Suse, il n’est jamais question de ṣupru kīma kunnukišu, c’est-à-dire d’imprimer l’ongle « à la place d’un sceau », au contraire de la Babylonie. Il semble 118. Boyer 1939, p. 209 : « L’examen des textes prouve que les empreintes d’ongle dont nous pouvons identifier les auteurs, émanent toujours de parties à l’acte et non de témoins ou de fonctionnaires assistant à sa rédaction, tandis que ces dernières personnes apposent très fréquemment leur sceau sur les actes faits en leur présence. » 119. Des litiges susiens portent aussi des cachets : MDP 23 320, 321-322.
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que l’impression de l’ongle soit l’acte normal d’authentification des différentes parties et que l’usage du sceau reste « réservé » aux fonctionnaires et peut-être à un usage défini et limité. L’usage de l’ongle, par rapport à celui du sceau, ne se place pas dans ce corpus comme marqueur de statut ou de pauvreté ; il est lié au rôle joué par l’individu qui doit imprimer son ongle : il serait inimaginable, étant donné le rôle joué par Atta-welgimmaš, qu’il n’ait pas de sceau, par manque de moyens pour en acquérir un. Quoi qu’il en soit, en tant qu’acheteur, c’est son ongle qu’il doit imprimer et pas son sceau. Comme le précise Boyer (1939), l’impression de l’ongle sur l’argile est probablement une façon de lier l’individu au texte écrit. Dans les textes « de Mâlamir », les traces d’ongles sont toujours associées à deux trous (exemple fig. 2), qui ressemblent à des impressions d’aiguilles ou de pointes : on ne trouve jamais ces trous sans les traces d’ongles et jamais des traces d’ongles sans ces trous. L’aiguille a été enfoncée profondément puisque TMr 8, qui est cassé, montre une trace à l’intérieur de la tablette sur un peu plus de 5 cm (fig. 3). D’après les copies des textes juridiques publiés par Scheil dans MDP, et hormis les textes « de Mâlamir », un seul texte juridique de Suse porterait une trace d’aiguille : MDP 23 220120.
Figure 2 – TMr 2 : tranche latérale gauche avec trous accompagnant les empreintes d’ongles. [Photographie C. Roche-Hawley]
Figure 3 – TMr 8 : détail de l’empreinte laissée par l’aiguille à l’intérieur de la tablette. [Photographie C. Roche-Hawley] 120. Ce texte mutilé, du règne de Temti-raptaš, présente d’autres similitudes avec notre corpus : présence de formules ul ipṭirū… šīmū gamrū et d’un anthroponyme, Atta-haštuk (TMr 14).
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1.2.1. TMr 2 Vente par dame Kuri-Humban d’un terrain, sa « part », acheté par Atta-welgimmaš. = MDP 4 2 = MDP 22 71. Remarques : tablette entière et en bon état. On peut voir le numéro « 7028 » sur la tranche latérale gauche et de nombreuses empreintes digitales. Dimensions : 73 × 84 × 30 mm.
Transcription Recto 1 bánmin numun121 a.š[à šà] šu-pa-la122 li-ba-ri šà ḫu-ut-ra-ra šà kaskal šu-ḫa!-lu!-lu123 zi-it-tu šà fku-ri-ḫu-um-ba-an á fpi-ḫi-it á tíš-ḫu-ḫu-ur-ra 5 fku-ri-ḫu-um-ba-an i-na ṭú-ba-ti-šà i-na na-ar-a-ma-ti-šà a.šà ki é.dù.a a-an124 ší-mi a-na at-ta-we-el-gi5-im-ma-aš id-di-in a-na ší-mi-šu ga-am-ru-ti 10 ˹9?˺ gín kù.babbar iš-qú-ul-ma i-šà-am ù-ul ip-ṭì-ru ù-ul ma-an-za-za-nu ší-mu ga-am-ru a.šà ip-pa-aq-qar-ma kiri6 šà ku-gu-gu nu-ka-ri-ib-bu-tu Tranche inférieure šà fku-ri-ḫu-um-ba-an 15 á a-lu-lu á ku-na-na Verso a-na ta-ḫu-be! šà-ki-in šà bal mu šal-la it-mu 121. L’unité de mesure du grain nécessaire à l’ensemencement de ce champ n’est pas précisée (de même dans TMr 10), mais il s’agit sans doute de sìla comme dans TMr 6. Pour les superficies mesurées en ensemencement, Powell (1989, p. 486) indique : « The ikū is never clearly equated with a specific capacity unit, but it may have been identified in some systems with 13 ¹/₃ qû (sila), the standard planting ratio known from the south (= 240 sìla per bur) that becomes the basis for the Kassite-NB definition of surface in seed », avec 1 ikū = 120 m2. 122. Les auteurs du CAD (cf. šupālu b3ʹ, Š vol. 3, p. 315) mentionnent « wr. šu-pa-al ibid. 71 : 1 », à la suite de V. Scheil (MDP 4), p. 171. Cependant la tablette porte bien un LA, comme le montre aussi la copie de Scheil. Ce terme se retrouve dans TMr 10. Salonen 1962, p. 139 : ša šupāla « unterhalb » fonctionne comme une expression prépositionnelle. 123. Lu šu-ḫa-lu-lu par Scheil, lecture acceptée par EW (p. 1175 šà kaskal šu-ha-lu-lu « am Hohlspiegel-Weg(?) »). Mais, après collation, le second signe s’avère être un ZA : il n’y a aucun oblique. Par ailleurs, l’avant dernier signe se distingue du signe LU qui le suit et il ressemble davantage à un KU. Cependant, la mention d’un chemin du Šuhalulu (kaskal šà šu-ḫa-lu-lu) dont la lecture est claire en TMr 12, l. 10, nous semble désigner le même lieu-dit. 124. Le scribe a écrit {a-an} pour la préposition ana. S’agit-il ici d’une faute de prononciation ou d’une prononciation avec apocope de la voyelle finale /an/ ou encore d’une faute graphique ?
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igi dutu igi dru-ḫu-ra-te-er igi at-ta-ku-te-er-ra dumu ta-u-u 20 igi ḫal-pu-ru-uš kal-la-bu igi fḫal-te-in-ḫu-ut-ta-aš dumu.mí ú-du-du igi fku-ne-ù dumu.mí am-ma-ku-te-er-ra igi fat-tar-šu-tú125 dumu.mí zi-u-u 25 igi fpi-ḫi-it dumu.mí ṣíl-lí-diškur igi fku-ri-za-mi dumu.mí lu-ru-uḫ-ma igi šu-um-ma-ma dub.sar –––––––––––––––––––––––
Tranche latérale gauche ) ) ṣú-pur-šu-nu
o o
Remarques épigraphiques Ligne 9. On peut voir deux obliques sur les signes A et NA qui pourraient être dus à une érasure. Ligne 10. ˹9?˺ : le fait que les deux verticaux inférieurs soient décalés vers la gauche pourrait laisser penser qu’un vertical gauche est manquant ici et que le nombre écrit est 9. Cependant, TMr 3 donne un exemple de 8 écrit avec un décalage des deux verticaux inférieurs. Ligne 16. ta-ḫu-be! : le troisième signe du mot donne l’impression de comporter plusieurs têtes de clou finales (MU), mais il semble s’agir d’un BE abîmé.
Traduction Un terrain de 20 litres d’ensemencement en bas du libaru de Hutrara (et) du chemin-Šuhalulu, part de dame Kuri-Humban, contigu à dame Pihit (et) contigu à Tišhuhurra. (5-8) Dame Kuri-Humban, de son plein gré, a vendu terrain avec bâti à Atta-welgimmaš. (9-10) Ayant payé 9? sicles d’argent pour son prix en totalité, il (en) a fait l’achat ; (11-12) pas de rachat, pas de gage ; c’est le prix total. (12-16) Le terrain serait-il réclamé, la plantation pour laquelle Kugugu a le statut du jardinier de dame Kuri-Humban, contigu à Alulu (et) contigu à (dame) Kunnana126, est placé en garantie.(17)Qui dénoncerait (etc.) ; ils ont juré (par) le nom de Šalla. (18-27) Témoin : le dieu UTU. Témoin : le dieu Ruhurater. Témoin : Atta-kuterra, fils de Taû. Témoin : Halpuruš, kallābu?127. Témoin : dame Halte-inhuttaš, fille d’Ududu. Témoin : dame Kunêu, fille d’Amma-kuterra. Témoin dame Attar-šutu, fille de Ziû. (1-4)
125. Scheil : šu-tu. Sous at-tar.šu-tú dans EW, p. 98, avec le sens de « au père (comme) une sœur (?) » mais évoque aussi la possibilité d’une lecture –šu-ut avec une autre signification. 126. Les textes TMr 1 et TMr 7 indiquent qu’il s’agit d’une femme et qu’elle est l’épouse de Patta-aksir. 127. Les auteurs du CAD traduisent kallābu par « member of the light troops », mais restent incertains pour ce texte : « uncert. : PN kal(?)-la-pu (witness) ». Dans le contexte de ce corpus, la présence d’un « soldat » serait étonnante. Faut-il penser que ce terme représente une forme raccourcie de l’expression kallab šipirti « messager », ce type d’activité étant attesté dans TMr 11 (DUMU šipri) ?
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Témoin : dame Pihit, fille de Ṣilli-diškur128. Témoin : dame Kuri-zami, fille de Luruhma. Témoin : Šummama, scribe. (28) Leur ongle.
Commentaire Ligne 1. Il s’agit probablement d’un lieu-dit. šupala pourrait aussi désigner la limite inférieure du champ (à la manière des actes mésopotamiens qui mentionnent côté supérieur et côté inférieur, cf. sag.ki šaplītum) : à traduire « dont la (limite) inférieure est le libaru ». Bien qu’il n’y ait pas de copule, on pourrait comprendre que šà kaskal šu-ḫa?-lu?-lu est la seconde partie de cette localisation. Avec les deux éléments inversés, c’est sans doute le même lieu-dit qui apparaît dans TMr 16 : a.šà… ša kaskal šà šu-ḫa-lu-lu šà šu!-pa-la li-ba-ri. Une désignation toponymique comparable apparaît à Suse : 120 numun-šu uruZappu[ya] ša libari (MDP 23 206, 21-22) ; 60 numun-šu ša uruZappiya zag? ša gišlibari (MDP 23 234)129. Pour le fruitier libāru, voir Postgate 1987, p. 119-120, où l’auteur précise qu’il s’agirait peut-être d’un nom propre au sud mésopotamien (présent depuis les textes d’Ur III) mais que le même fruitier porterait un autre nom dans le nord. Il propose très prudemment d’y reconnaître un poirier ou un cognassier. Ligne 17. ša bal : le scribe a réduit la formule à ses premiers mots. Ligne 21-26. Il est remarquable que, dans ce contrat, toutes les femmes témoins sont qualifiées par leur filiation (de même dans TMr 3) ; aucune n’est « épouse de » comme dans TMr 1.
Renvois prosopographiques Dame Ain-lungu TMr 3, TMr 7, TMr 16 Alulu TMr 15 Amma-kuterra TMr 6 Atta-welgimmaš TMr 7, TMr 10-12, TMr 15 Dame Attar-šutu TMr 16 Hutrara TMr 3 Dame Kunnana TMr 1, TMr 7 Dame Kuri-zami TMr 4 Luruhma TMr 7 Šummama TMr 5, TMr 7, TMr 16
1.2.2. TMr 3 Vente par Taribatu d’un terrain, « part » de son fils/sa fille(?) Kuterra, acheté par Atta-welgimmaš et dame Ain-lungu. = MDP 4 3 = MDP 22 72. Remarques : nombreuses traces d’ongles. Dimensions : 79 × 90 × 31 mm.
128. On peut s’interroger sur la lecture de l’élément divin écrit diškur. Le premier élément de l’anthroponyme étant akkadien, peut-être convient-il de le lire Haddu/Addad. 129. Cf. CAD L, s.v. lipāru, p. 198.
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Transcription Recto 1 a.šà zi-it-tu šà ku-te-er-ra šà it-ti ta-aḫ-ḫu-ḫu ku-ri-ra-al ù ku-ne-na-gi-si-ir zi-zu á we-el-lu-lu 5 á am-ma-ḫa-al-ki ta-ri-ba-tu a-bu-šu šà ku-te-er-ra i-na ṭú-ba-ti-šu i-na na-ar-a-ma-ti-šu a.šà a-na ší-mi a-na at-ta-we-el-gi-maš 10 ù a-i-in-lu-un-gu id-di-in a-na ší-mi-šu ga-am-ru-ti 9 gín kù.babbar iš-qú-ul-ma i-šà-am ù-ul ip-ṭì-ru ù-ul ma-an-za-za-nu-tu 15 ší-mu ga-am-ru-tu Tranche inférieure ˹a˺.šà ip-pa-aq-qa-ar-ma ˹é˺.dù.a šu-ub-tu šà ku-ri [pa-ap]-pa-at á am-ma-ḫal-ki Verso [á? i]n-ri-ir-ḫa-ap-ru-uḫ 20 [á? k]u-˹ti˺-ir-ra a-na ta-aʾ-ḫu-be ˹šà-ki-in4?˺130 [šà] bal ri-it-ta-šu ù li-šà-aš-šu [i-]na-ak-ki-sú mu šal-la it131 ˹igi˺ dutu igi ru-ḫu-ra-te-er ˹igi ku˺-ri-pa-ap-pa-at sí-ra-ší-tu 25 ˹igi si˺-a-a dumu.mí ki-ri-si-a-a-ki ˹igi˺ [ku]-˹ne˺-er-iš-ḫa-ra ˹dumu.mí˺ ku-ne-na-ap-ra igi ú-˹du˺-uk-ki-la-la dumu.mí ḫu-ut-ra-ra lú su igi ku-˹ne˺-ši-maš 30 dumu.mí a-ta-dḫi-li igi ˹la˺-aʾ-ma-at-am-ma dumu.mí tar-ra-ap-pa-aš igi ku-ri-ra-al dumu.mí ta-ri-ba-tu 35 igi i-e-e dub.sar ––––––––––––––––––––––– Tranche latérale gauche (((((o ṣú-p[ur-šu-n]u o
130. Les traces de EN, valeur syllabique in4, sont très fragmentaires. Le scribe a manqué de place et a écrit le signe sur le verso entre les signes TU des lignes 14 et 15. On en distingue encore les têtes d’obliques sous des queues de verticaux. 131. Le scribe ne disposait d’aucune place pour noter le signe MU.
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Remarques épigraphiques Ligne 36. Le signe PUR commence comme un ŠU (horizontal du bas très en avant), comme dans TMr 5, écrit par le même scribe.
Traduction Un terrain, part de Kuterra, qu’il/elle132 a d’un partage avec Tahhuhu, (dame)133 Kuriral et Kunena-gisir, contigu à Wellulu (et) contigu à Amma-halki. (6-10) Taribatu, père de Kuterra, de son plein gré, a vendu le terrain à Atta-welgimmaš et (dame) Ain-lungu. (11-12) Ayant payé 9 sicles d’argent pour son prix en totalité, il (en) a fait l’achat. (13-14) Pas de rachat, pas de gage ; le prix est en totalité. (15-16)Le terrain serait-il réclamé, le bâti, résidence de (dame) Kuri-pappat, contigu à Amma-halki, [contigu à I]nrir-hapruh, [contigu à K]utirra, est placée en garantie. (21-22) [Qui] dénoncerait (etc.), on lui coupera main et langue ; ils ont juré (par) le nom de Šalla. (23-35) Témoin : le dieu utu. Témoin : (le dieu) Ruhurater. Témoin : (dame) Kuri-pappat, brasseuse. Témoin : (dame) Siâ, fille de Kiri-siaki. Témoin : (dame) [Ku]ner-išhara, fille de Kune-napra. Témoin : (dame) Uduk-kilala, fille de Hutrara le SU134. Témoin : (dame) Kune-šimaš, fille d’Atta-Hili. Témoin : (dame) Lahmat-amma, fille de Tar-rappaš. Témoin : (dame) Kuriral, fille de Taribatu. Témoin : Yaê, scribe. (36) Leur ongle. (1-5)
132. Dans ce texte, les anthroponymes ne sont pas précédés d’un déterminant idéographique : seuls les qualificatifs permettent de préciser s’il s’agit d’un homme ou d’une femme. Ainsi Kuriral est-elle dans la liste des témoins présentée comme « fille » (dumu.mí) de Taribatu. On peut donc se demander si les autres protagonistes (Kuterra, Tahhuhu et Kunena-gisir) sont aussi des femmes. Cependant pour Kuterra l’emploi du suffixe –šu (abu-šu l. 6), si la morphologie classique est respectée, semble éliminer la possibilité que ce soit une femme ; il pourrait s’agir d’un jeune garçon, ce qui expliquerait l’intervention paternelle. 133. Même si le déterminatif idéographique n’est pas présent, nous indiquons qu’il s’agit d’un nom propre féminin, en l’indiquant entre parenthèses, quand nous savons par ailleurs que tel est le cas. 134. Le signe SU n’est jamais utilisé seul pour désigner une fonction, ce qu’il semble pourtant représenter ici. Il pourrait s’agir d’une écriture défective : le scribe a fini sa ligne sur le recto et n’a pas la place d’écrire la fin du nom de fonction. S’il s’agit d’un sumérogramme composé, on peut envisager, d’après Borger 2004, no 16 : lúsu-si-ig (šusikku « Tierschinder »), lú su-tag-ga (ēpiš ipši « eine Art Teppichweber »), lúkuš-sar (sepīru « Pergamentschreiber »). Mais lúsu pourrait faire référence au gentilice lú su attesté dans des textes plus anciens datant de la période d’Ur III et qui a été diversement interprété (cf. Stève et al. 2003, col. 432-433) : (1) Sutéens (Kramer) ; (2) Subaréens (Gelb) ; (3) non loin de Suse (Jacobsen) ; (4) Susiens, Susianiens (Vallat) ; (5) comme LÚ (ši) + KUŠ (maškum) = Simaški (Steinkeller) ; les auteurs concluent « Nous pensons donc que les LÚ SU sont les Susianiens qui occupaient les franges de la Susiane. Beaucoup plus tard ils auront pour successeurs les Élyméens, les Ouxiens, voire les Bakhtiars. Il est probable qu’une grande partie d’entre eux étaient des nomades. » Si ces textes viennent bien de Haft tepe en Susiane, il serait curieux de préciser qu’il s’agit d’un homme de Susiane (mais serait compréhensible si le scribe veut préciser que c’est un habitant de la ville de Suse).
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Commentaire Ligne 1. Aucune indication n’est donnée dans cet acte sur la dimension du terrain vendu ; il en est de même pour les palmeraies et les plantations. Ligne 2-4. ša itti Taḫḫuḫu Kuriral u Kunena-gisir zīzu : nous comprenons que le terrain vendu représente la part de Kuterra au sein d’un bien partagé par ailleurs avec Tahhuhu, (dame) Kuriral et Kunena-gisir sans qu’il soit précisé s’il s’agit d’une fratrie. Une traduction « qui est partagé avec NP NP u NP » est possible, si l’on estime que le terrain est partagé entre les quatre individus nommés ; mais en ce cas il est difficile d’expliquer pourquoi ils ne participent pas à la vente. Ligne 21. ri-it-ta-šu : un singulier plutôt qu’un duel, faisant référence à la partie du corps qui a fauté en imposant son ongle135 sur l’acte qui n’est pas respecté, tout comme la langue, qui a prononcé le serment bafoué ? Ligne 24. igi Kuri-pappat sīrāšitu : ce nom propre féminin qualifié par son métier ne l’est pas par la filiation, à l’encontre de ceux des l. 25-34. Cela serait-il révélateur d’un trait de la société élamite, une artisane ayant une forme d’indépendance et un statut social propre ?
Renvois prosopographiques Dame Ain-lungu TMr 7, TMr 16 Amma-halki TMr 6 Atta-welgimmaš TMr 2, TMr 4, TMr 7, TMr 10, TMr 11, TMr 12, TMr 15 Hutrara TMr 2 Dame Kuner-išhara TMr 16 Dame Kuri-pappat TMr 6 Kuterra TMr 14 Lahmat-amma TMr 7 Dame Siâ TMr 16 Yaê TMr 6, TMr 9, TMr 10
1.2.3. TMr 4 Vente par Silha d’une palmeraie, sa « part », que cultive Šahrukra, achetée par Atta-welgimmaš. = MDP 4 4 = MDP 22 73. Dimensions : 61 × 83 × 30 mm.
Transcription 1
Recto
kiri6 gi5-ší-im-ma-ra-tu
zi-it-tu šà si-il-ḫa
135. Comme le proposait Boyer à la suite de Koschaker pour l’usage du contact du vêtement sur la tablette en Babylonie : « le débiteur liait sa personne aux stipulations de l’acte et la soumettait à l’exécution forcée au cas d’inexécution de son obligation. A fortiori la même idée a-t-elle pu s’appliquer à l’empreinte de l’ongle qui aurait ainsi créé ou renforcé la force exécutoire des promesses ou des renonciations continues dans l’acte », Boyer 1939, p. 216.
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5 10 15
šà šà-aḫ-ru-uk-ra nu.kiri6 á ku!-li-me-te-en á ˹ta-ak-ra-li˺
si-il-ḫa i-na ṭú-ub-bá-˹ti˺-šà i-na na-˹ar˺-a-ma-ti-šu kiri6 ki é.dù.a a-na ší-mi a-na at-ta-wi-il-gi-im-ma-aš id-dì-in a-na ší-mi-šu ga-am-ru-ti 8 gín kù.babbar iš-qú-ul-ma iš-a-am ú!-ul ip-ṭì-ru ú-ul ma-an-za-za-nu ší-mu ga-am-ru kiri6 Tranche inférieure ip-pa-aq-ra-ma kiri6.meš ù a.šà.meš šà si-il-ḫa šà i-šu šà it-ti ba-la-u-u i-zi-zu
Verso a-na ta-aʾ-ḫu-be šà-ki-in šà bal mu šal-la ˹ù d˺mùš.eren it-mu igi ˹dutu˺ 20 igi dru-ḫu-˹ra-te-er˺ igi šà-aḫ-ru-uk-ra nu. kiri6 igi fmi-it-iz-zu-uš dumu na-aḫ-ḫu-ḫu igi fat-tar-šu-tú 25 dumu.mí zi-ù-ù igi fmu-uk-ti-ti dumu te-em-tu-tu igi fta-ak-me-te-en dumu ak-ka-ma-ne-ni igi tan-dutu dub.sar 30
Tranche supérieure igi fku-ri-za-am
Tranche gauche )))ṣú-opur-ošu-nu
Remarques épigraphiques Ligne 4. Le KU a la forme d’un MA. Ligne 11. Le scribe a débuté par un oblique ; a-t-il hésité entre écrire Ù ou Ú ? Ligne 23. Le scribe écrit à plusieurs reprises dumu à la place de dumu.mí, peut-être parce que la notion de féminin était déjà marquée par le déterminatif idéographique du NP.
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Traduction Une plantation de palmiers, part de Silha, dont Šahrukra est le jardinier, contiguë à Kuli-meten (et) contiguë à Takrali. (5-9) Silha, de son plein gré, a vendu la plantation avec bâti à Atta-welgimmaš. (9-11) Ayant payé 8 sicles d’argent pour son prix en totalité, il (en) a fait l’achat. (11-12) Pas de rachat, pas de gage ; le prix est total. (13-17)La plantation serait-elle réclamée, plantations et terrains de Silha, qu’il possède (en pleine propriété ou) qu’il partage avec Balaû, sont placés!136 en garantie. (18-19)Qui dénoncerait (etc.) ; ils ont juré (par) le nom de Šalla et (du dieu) Inšušinak. (19-30) Témoin : le dieu UTU. Témoin : le dieu Ruhurater. Témoin : Šahrukra, jardinier. Témoin : dame Mitizzuš, fille! de Nahhuhu. Témoin : dame Attar-šutu, fille de Ziû. Témoin : dame Muktiti, fille! de Temtutu. Témoin : dame Takme-ten, fille d’Akkamaneni. Témoin : Tan-dutu137, scribe. Témoin : dame Kuri-zam. (31) Leur ongle. (1-4)
Commentaire Comme dans les actes de ventes-achats TMr 5 et TMr 8 le serment est prêté « au politique et au religieux » (par Šalla/Tepti-ahar et par le dieu Inšušinak) alors que les autres actes le sont par le seul nom de Šalla. On retrouve ce même type de serment dans l’acte de restitution TMr 11 et le litige TMr 16.
Renvois prosopographiques Atta-welgimmaš TMr 2-3, TMr 7, TMr 10-12, TMr 15 Dame Kuri-zami TMr 2 Mit-izzuš TMr 16
1.2.4. TMr 5 Vente par dame Šutu-buni d’une palmeraie dont Kullili est le jardinier ; cette « part » de dame Šutu-buni est achetée par Huner. = MDP 4 6 = MDP 22 74. Dimensions : 84 × 100 × 28 mm.
Transcription Recto 1 kiri6 šà gi5-ší-˹im˺[-ma-ra-ti?] šà ka-ar-in-ri-i[r…] šà ku-ul-li-li nu.k[iri6 …] zi-it-tu ˹šà˺ fš[u-tú-bu-ni …] 5 á ku-li-me-te-en ˹x˺[…] ˹f˺šu-tú-bu-ni i-na ṭú-[ba-ti-šà] [i]-na na-ar-a-ma-ti-šà […] 136. Emploi du permansif singulier šakin au lieu du pluriel attendu šaknū. 137. Nous proposons de lire cet anthroponyme Tan-Nahhunte, en supposant que le nom du dieu-Soleil est élamite, en accord avec l’élément *tan- (EW, p. 252).
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kiri6 ki é.dù.a a-na ší-mi a-na ḫu-ne-er id-di-in 10 a-na ší-mi-šu ga-am-ru-ti 4 gín kù.babbar iš-qú-ul-ma i-šà-am ù-ul ip-ṭì-ru ù-ul ma-an-za-za-nu ší-mu ga-am-ru kiri6 ip-pa-aq-qar-ma f šu-tú-bu-ni qa-dú Tranche inférieure 15 dumu.meš-šà ù dumu.mí.meš-šà Verso a-na ta-aḫ-ḫu-be šà-ki-in šà bal mu šal-la ù dmùš.eren it-mu igi dutu igi dru-ḫu-ra-te-er igi šà-aḫ-ru-ru dumu te-ep-ti-un-wa-ar-˹na?˺ 20 igi ri-iš-ba-ra-tu šà ne-˹še˺-šu igi ki-di-ḫu-ut-ta-aš dumu pu-ut-ti-ti igi fšu-uk-ku-tu-uk dumu.mí am-ma-[…] igi fpi-ru-pi dumu.mí at-˹x˺[…] 25 igi šu-um-ma-ma dub.sa[r] ––––––––––––––––––––––– Tranche gauche (( ṣú-pur-šu-nu ° °
Remarques épigraphiques Lignes 2 et suivantes. Les fins de ligne sont cassées, mais, bien que la lacune soit importante, il se peut que certaines ne contiennent pas de texte (l. 7 on n’attend rien entre « de son plein gré » et la mention du bien vendu), d’autant que les lignes peuvent être courtes.
Traduction (1-5) Une plantation de palmiers de karinrir, dont Kullili (est) l’hor[ticulteur], part de dame Šu[tu-buni], contiguë à Kuli-meten […]. (6-9)Dame Šutu-buni, de son plein [gré], a vendu à Huner plantation avec bâti. (10-11)Ayant payé 4 sicles d’argent pour son prix en totalité, il (en) a fait l’achat. (12-13)Pas de rachat, pas de gage ; le prix est complet. (13-16) La plantation serait-elle réclamée, dame Šutu-buni, avec ses fils et ses filles, est placée! en garantie. (17)Qui dénoncerait (etc.) ; ils ont juré (par) le nom de Šalla et (du dieu) Inšušinak. (18-24)Témoin : le dieu UTU. Témoin : le dieu Ruhurater. Témoin : Šahruru, fils de Tepti-unwarna?. Témoin : Rišbaratu, ša neše-šu. Témoin : Kidi-huttaš, fils de Puttiti. Témoin : dame Šukku-utuk, fille d’Amma-[…]. Témoin : dame Pirupi, fille d’At[…]. Témoin : Šummama, scrib[e]. (25) Leur ongle.
Commentaire Ligne 1. La superficie des palmeraies n’est pas indiquée.
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Ligne 2. šà ka-ar-in-ri-i[r…] : l’absence de déterminatif masculin dans ce texte (comme le plus souvent dans ce corpus) rend l’interprétation de ce déterminant peu claire. Il est douteux qu’il s’agisse d’un anthroponyme, la succession de deux déterminants introduits tous deux par ša est peu probable : qui serait ce Karinrir ? Ligne 20. šà ne-še-šu : les auteurs du CAD ont exclu la possibilité d’identifier šà ne-še-šu de ce texte avec la fonction attestée dans des textes néobabyloniens ša nâši-šu qui signifie « colporteur qui vend de la bière-nāšu » (cf. CAD N1, p. 112 : « PN šà NE-še-šu is unlikely to represent this word »). Certes, le fait que ce terme soit attesté uniquement dans des textes plus tardifs d’au moins un millénaire rend cette traduction hypothétique mais il est à noter que des brasseurs sont présents parmi les témoins de ces actes juridiques. Cependant dans ce corpus, c’est le mot sí-ra-sí-tu qui est utilisé dans TMr 3 pour dame Kuri-pappat, la « brasseuse » et les métiers ne sont pas en général précédé de ša. Par ailleurs, Rišbaratu est qualifié de dumu ší-ip-ri dans TMr 15. Un possible rapprochement de MDP 22 101, l. 23 (igi dingir-Šubula ša ne(?)-šà al-lu-ri) n’apporte pas d’éclaircissement.
Renvois prosopographiques Dame Atta-šutu TMr 2, TMr 4, TMr 16 Riš-baratu TMr 1, TMr 15 Šummama TMr 2, TMr 7, TMr 16 Dame Šutu-buni TMr 6
1.2.5. TMr 6 Vente par (dame) Amma-kuterra d’un terrain(?), sa « part », acheté par Te[…] fils de Kuk-urun. = MDP 4 7 = MDP 22 75. Dimensions : 80 × 81 × 30 mm.
Transcription Recto 1 ˹x x x˺ […] 2 sìla numun a.š[à …] f ku-ri-pa-a[p-pa-at …] ù fku-ne-[…] 5 am-ma-ku-te-er[-ra i-na ṭú-ub-ba-ti-šu/ša] i-na na-ar-a-[ma-ti-šu/ša] ˹a˺-na ší-mi a-na ˹te?˺-[…] dumu ku-uk-ú-ru-u[n id-dì-in] 4 gín kù.babbar iš-qú-u[l-ma iš-a-am] 10 ù-ul ip-ṭì-ru ù-ul ma-an-za-za-nu-t[u] ší-mu ga-am-ru-t[u] šà bal ri-it-ta-˹šu˺ Tranche inférieure ù li-šà-aš-šu i-˹na˺-[ak-ki-sú]
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15 mu šal-la it-m[u] Verso igi dutu igi dru-ḫu[-ra-te-er] igi at-tar-ki-it-ta-[aḫ] dumu at-ta-ḫal-ki […] igi ku-ne-ne dam ˹at˺-[tar-ki-ta-aḫ] 20 igi fšu-tú-bu-ni dumu.mí lu-un-gu-gu igi ku-ri-ra-˹a˺ dumu.mí ˹ku˺-[…] igi ia-e-e dub.sar ––––––––––––––––––––––– Tranche gauche
o o
(((( ṣú-pur-šu-nu
Remarques épigraphiques Lignes 10. La tablette est cassée sur la droite, mais rien ne manque au formulaire habituel et nous considérons donc que cette fin de ligne n’était pas inscrite.
Traduction (1-4) […] Un ter[rain] de 2 litres138 d’ensemencement, [contigu à?/d’un partage avec?] dame Kuri-pa[ppat…] et dame Kune[ne …]. (5-8)Amma-kuter[ra, de son ple]in gr[é, a ve]ndu à Te?[…], fils de Kuk-uru[n]. (9-12) Ayant pay[é] 4 sicles d’argent, il (en) a fait l’achat. Pas de rachat, pas de gage ; le prix (est) en totalité. (13)Qui dénoncerait, on lui coupera main et langue ; ils ont juré (par) le nom de Šalla. (16-23)Témoin : le dieu UTU. Témoin : le dieu Ruhurater. Témoin : Attar-kitta[h], fils d’Atta-halki […]. Témoin : (dame) Kunene, épouse d’At[tar-kittah139]. Témoin : dame Šutu-buni, fille de Lungugu. Témoin : (dame) Kuriraya, fille de Lu[…]. Témoin : Yaê, scribe. (24) Leur ongle.
Commentaire Ce contrat présente un formulaire un peu différent de celui des autres ventesachats : la capacité d’ensemencement ne se trouve pas en début de texte et le prix versé n’est pas dit « total » (l. 7). Par ailleurs il n’y a pas de clause de remplacement (ana tahhube šakin). Lignes 3-4. En raison des cassures des lignes 2-4, la fonction des deux noms Kuri-pappat et Kune… n’est pas claire ; u (l. 4) introduisant le dernier terme d’une énumération, ces deux anthroponymes féminins ne peuvent pas être sur le même plan qu’Amma-kuterra : zīzu ou zittu est-il à restituer et dame Kuripap[pat] et dame 138. En Mésopotamie 1 sìla a la valeur d’un litre. Pour les valeurs des mesures employées dans les textes de Haft tepe, auxquelles pourraient correspondre celles de ce corpus, cf. Negahban 1991, p. 110. 139. Nous restituons ainsi le nom de l’époux de dame Kunene d’après TMr 10 : igi fku-ne-ne dam at-tar-ki-it-˹ta-aḫ˺.
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Kune[…] partagent-elles le terrain avec la vendeuse, Amma-kuterra, sur le modèle de ce que l’on trouve dans TMr 3 ? ou leurs noms entrent-ils dans la localisation du bien vendu ? Doit-on restituer [á] NP1 ù (á) NP2 […] NP3 [i-na ṭú-ub-ba-ti-šà] i-na na-ara-[ma-ti-šà] ˹a˺-na ší-mi a-na NP4 : « [contigu à] NP1 (et à) NP2 […] NP3 [de son ple]in gr[é, a ve]ndu à NP4 » (le manque de répétition de á étant cependant inhabituel et problématique) ou [šà it-ti] NP1 ù NP2 [zi-zu] NP3 [i-na ṭú-ub-ba-ti-šà] i-na na-ar-a-[mati-šà] ˹a˺-na ší-mi a-na NP4 : « [qu’elle a en partage avec] NP1 (et) NP2, NP3 [de son ple]in gr[é, a ve]ndu à NP4 » ? Cette dernière hypothèse expliquerait la lacune de la ligne 1 où l’on aurait alors [zi-it-tu ša NP3] : « [la part de NP3] », mais la construction serait alors assez curieuse, intervertissant statut du bien (zittu) et sa désignation (a.šà). Lignes 7-8. Le texte est fragmentaire, mais on attend ici le nom de l’acheteur. Si tel est bien le cas, il s’agit d’un cas rare où un des actants est défini par un patronyme.
Renvois prosopographiques Amma-halki TMr 3 Amma-kuterra TMr 2 Attar-kittah TMr 1, TMr 13 Kuk-urun TMr 7 Dame Kunene TMr 1, TMr 10 Dame Kuri-pappat TMr 3 Dame Šutu-buni TMr 5 Yaê TMr 3, TMr 9, TMr 10
1.2.6. TMr 7 Vente par Kuk-urun d’une plantation qui est achetée par dame Ain-lugu et par Atta-welgimmaš. = MDP 4 16 = MDP 22 52. Dimensions : 61 × 68 × 29 mm.
Transcription Recto 1 kiri6? é.dù.a á te-ep-ti-in-ri á ru-ḫu-bu-ni á lu-ru-uḫ-ma m ku-uk-ú-ru-un i-na ṭú-ba-ti-šu ˹i-na˺ na-˹ar-a˺-ma-ti-šu 5 ˹é.dù.a a?-na? ší-mi˺ a-na fa-i-in-lu-gu ˹ù?˺ [a-na at-ta-wi-il-gi-im]-ma-aš id-di-in [a-na ší-mi-šu ga]-˹am˺-ru-ti [x gín kù.babbar iš-qú]-˹ul˺-ma i-šà-am [ù-ul ip-ṭì-ru]˹ù˺-ul ma-˹za˺-za-nu 10 [… kiri6 (ki) é.dù].˹a˺ ip-pa-aq-qar-ma […]˹x x140˺ […]˹x˺
140. Le dernier signe pourrait être IŠ.
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Tranche inférieure [… ku-uk-ú]-ru-un […]-˹x˺ 15 [… at]-ta-ḫal-ki Verso [a-na t]a-aḫ-ḫu-be šà-ki-in [šà ba]l mu šal-la -mu [igi] ˹d˺utu igi dru-ḫu-ra-te-er [igi] tan-šu-šu-un 20 ˹dumu˺ a-lu-zi-nu igi ḫa-aš-tu-tu dumu ku-uk-na-ru-di nagar igi fku-un-na-na dam pa-at-ta-ak-si-ir igi te-em-du-du-úr 25 igi šu-um-ma-ma dub.sar igi fsu-úr-ri-ri dumu.mí la-aḫ-ma-at-am-ma Tranche gauche [ṣú]-pur-šu-nu ) o o ) )
Remarques épigraphiques Ligne 1. Le premier signe ressemble davantage à MAŠ qu’à GIŠ (Scheil a lu ½ et compris ½ sar é.dù.a « ½ sar de domaine »). Mais le sens de « domaine » pour é.dù.a est rare et, de plus, on peut distinguer une petite tête d’horizontal en dessous du grand horizontal ; nous préférons y voir le premier élément du logogramme giš.šar (= kiri6), bien que, dans ce corpus, les deux autres attestations fassent référence à des palmeraies (kiri6 gišimmaratu) dont l’arboriculteur est mentionné. Ligne 10. […kiri6 (ki) é.dù].˹a˺ : la largeur de la cassure en début de ligne laisse penser qu’il pourrait manquer davantage que la simple reprise du bien mentionné l. 1.
Traduction Une plantation (avec) bâti contiguë à Tepti-inri, contiguë à Ruhu-buni, contiguë à Luruhma, (3-6)Kuk-urun, de son plein gré, a vendu à dame Ain-lugu [et à Atta-welgim]maš. (7-8)[Ayant pay]é [x sicles d’argent pour son prix en tota]lité, il (en) a fait l’achat. (9-10)Pa[s de rachat, p]as de gage [ ; …]. (11-14)[la plantation (avec) bât]i serait-elle réclamée, […] est placé en garantie. (17)[Qui dén]oncerait (etc.) ; ils ont juré (par) le nom de Šalla. (18-26) Témoin : le dieu UTU. Témoin : le dieu Ruhurater. Témoin : Tan-šušun, fils d’Aluzinu. Témoin : Haštutu, fils de Kuk-Narudi, charpentier. Témoin : dame Kunnana, épouse de Patta-aksir. Témoin : Temdudur. Témoin : Šummama, scribe. Témoin : dame Surriri, fille de Lahmat-amma. (27) Leur [on]gle. (1-2)
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Commentaire Ligne 1. On trouve ici l’objet du contrat défini comme kiri6 é.dù.a « verger (avec) bâti ». Dans les autres textes, seul apparaît le verger (ou la palmeraie) dans la définition du bien vendu, le bâtiment qui lui est associé, quand tel est le cas, n’étant mentionné que dans la clause qui exprime précisément la vente 141, ki « avec », reliant giškiri6 et é.dù.a. Ligne 20. a-lu-zi-nu : dans ce contexte, ce semble être plutôt un anthroponyme qu’un nom de métier aluzinnu, « bouffon ». Ligne 26. Ce dernier témoin mentionné après le scribe avait sans doute été oublié.
Renvois prosopographiques Ain-lu(n)gu TMr 2, TMr 3, TMr 16 Atta-welgimmaš TMr 2-4, TMr 10-12, TMr 15 Haštutu TMr 1 Kuk-urun TMr 6 Kunnana TMr 1, TMr 2 Lahmat-amma TMr 3 Luruhma TMr 2 Pataksir TMr 13 Dame Surriri TMr 16 Šummama TMr 2, TMr 5, TMr 16 Temdudur TMr 9
1.2.7. TMr 8 Vente par dame Bar-Kune d’un terrain avec bâti acheté par dame Manzit-utuk. = MDP 4 15 = MDP 22 76. Dimensions : 80 × 103 × 34 mm.
Transcription Recto 1ʹ ˹á ku?˺-[…] á ku-up-˹pi?-pi?˺ ˹x˺[…] á te-et-un-pa-˹ḫa˺-[aš …] á ˹ku˺-gu-li dumu šu?-˹ḫa-lu-tu?˺ 5ʹ mfba-ar-ku-ne i-na ṭú-˹ub-ba˺-[ti-šà] i-na na-˹ar-a-ma-ti-šà˺ ˹a˺.šà ki é.˹dù.a a-na ší-mi˺ ˹a˺-na fma-an-zi-it-ú-tu-uk ˹id-dì-in˺ ˹a˺-na ší-mi-šu ga-am-ru-ti 10ʹ ˹x+2˺ ma.na 7 gín ˹kù.babbar iš-qú-ul-ma iš˺-am ù-ul ip-ṭì-ru ù-ul ma-an-za-za-nu-tu
141. Nous excluons ici le texte TMr 1 mentionnant un partage.
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Tranche inférieure ší-mu ga-am-ru a.šá ip-pá-qar-ma f ba-ar-ku-ne 15ʹ qá-aq-qá-as-˹sú a-na táḫ-ḫu : -be šà?-ki˺[in?] Verso šà bal mu te-ep-ti-a-ḫar ù dmùš.eren it-mu igi! dutu igi dru-ḫu-ra-˹te-er˺ igi im-mu-mu ˹dumu si-iʾ-ḫa-an-˹ni˺ 20ʹ igi ku-uk-til-la aš-la-ku igi fza-li-li dumu.mí am-ma-˹li-da˺-ar igi ki-ri-ri-˹iʾ-zi-ik˺ dumu.mí ba-ar-si-a-šu-˹um?˺[…] igi ḫu-un-za-za d[umu?…] […]––––[…] […]? Tranche gauche ((o˹ṣú-pur-šu˺-nu o
Remarques épigraphiques Ligne 2ʹ. Hinz et Koch restituent ku-ut-pi-pi, mais le texte porte bien UB et non UT. Ligne 4ʹ. šu?-˹ḫa-lu-tú?˺ : Hinz et Koch restituent šu-uk-ku, mais les traces ne conviennent pas à cette lecture. Ligne 18ʹ. Le signe IGI présente un clou oblique de trop. Ligne 24ʹ. Considérant la dernière ligne visible comme un trait de séparation, Scheil avait restitué igi ḫu-un-za-za [dub.sar], le nom du scribe étant attendu en fin de texte142. Cependant, le scribe utilise des lignes « d’écriture », séparant les lignes du texte, et il se pourrait donc que la ligne 24ʹ ne soit pas la dernière ligne du texte, et que Hunzaza ne soit pas le scribe. En outre, les traces visibles conviennent pour d[umu…] et l’on a donc vraisemblablement un patronyme comme pour les témoins précédents.
Traduction (1ʹ-3ʹ) [Un terrain …], contigu à Ku[…], contigu à Kuppip[i ?…], contigu à Tet-unpa[haš …], contigu à Kuguli, fils de Šuhalutu?,(4ʹ-7ʹ)dame! Bar-kune, de son plein gré, [a ve]ndu terrain et bâti à dame Manzit-utuk. (8ʹ-10ʹ)Ayant payé [x+]1 mines et 7 sicles d’argent pour son prix en totalité, elle (en) a fait l’achat. (11ʹ-13ʹ)Pas de rachat, pas de gage ; le prix (est) total. (13ʹ-15ʹ)Le terrain serait-il réclamé, la personne/le capital?143 (de) dame
142. MDP 22, p. 89. 143. E. Cuq (Cuq 1932, p. 169), à la suite de Scheil, comprend « son terrain » (gaggaršu). C’est aussi l’opinion du CAD Q, s.v. qaqqaru, p. 119 (eqlu ibbaqqarma fPN qá-aq-qa-as-su) mais les autres attestations de qaqqaru « plot of land » dans les actes susiens ne présentent pas l’évolution r-š > ss. Nous préférons analyser qaqqad-šu (pour le passage qaqqadu > qaqqassu dans les textes de Suse, cf. De Meyer 1962, p. 10). Qaqqadu peut être compris de deux manières : soit « tête » en référence à la personne, soit « capital », sens que l’on connaît à Suse (CAD Q, p. 110a).
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Bar-kune est pla[cée ?] en garantie. (16ʹ)Qui dénoncerait (etc.) ; ils ont juré (par) le nom de Tepti-ahar et d(u dieu) Inšušinak. (17ʹ-23ʹ) Témoin : le dieu UTU. Témoin : le dieu Ruhurater. Témoin : Immumu, fils de Sihhanni. Témoin : Kuk-tilla, foulon. Témoin : dame Zalili, fille d’Amma-lidar. Témoin : (dame) Kiriri-ihzik, fille de Barsiašum [x?]. Témoin : Hunzaza, f[ils de…]. (24ʹ) Leur ongle.
Renvois prosopographiques Tet-unpehaš/Tet-unpahaš TMr 15, TMr 16
1.2.8. TMr 9 Vente par […] acheté […]. Remarques : ce texte est très fragmentaire. Mais le formulaire, qui comporte le verbe išām et l’expression ana tah(h)ube šakin, est celui d’un acte de vente. La tranche latérale gauche n’étant pas préservée, on ne peut savoir si elle comportait des empreintes d’ongle et la mention ṣupuršunu. = MDP 4 12 = MDP 22 81. Dimensions : 110 × 71 × 23 mm.
Transcription Recto 1ʹ […]˹é˺.dù.a […] […]˹x˺ […]˹x˺-ir-ra 5ʹ […]˹x x˺ […]-˹x˺ […] […]-˹ti?˺ […] i-šà-˹am˺! 10ʹ […] […] […] […]˹x˺ […]˹PI˺[…] 15ʹ […]˹x˺ UD? MU? LU? […]˹x˺ […]˹x˺-aš Tranche inférieure [a]-na t[a-aḫ-ḫu]-be šà-˹ki-in˺ ˹šà˺ bal ri-it-ta-šu Verso 20ʹ ˹ù˺ li-šà-aš-šu i-na-ak-˹ki-sú˺ [x]+1 ma.na kù.babbar i-šà-aq-qa-al ˹mu˺ šal-la it-mu
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˹igi˺ dutu igi ru-ḫu-ra-te-er ˹igi˺ me-en-ra-ḫal-ki pa-ḫa-ru 25ʹ ˹igi˺ ki-it-ta-aḫ-na dumu.mí ú-ru-˹un˺-du-uḫ ˹igi˺ ku!-ne-er-la-li dumu šup-šup-pi ˹igi˺ pi-ri-ri dumu.mí pa-ar-la-aḫ-ma-a[t] ˹igi˺ wa-qa-ar-ti dumu.mí il-sa?-ḫi-ni 30ʹ ˹igi˺ ḫu-˹up˺-pi-it (érasure) ˹igi˺ te-em-du-du-úr ˹igi˺ ia-e-e dub.sar ––––––––––––––––––––––––
Traduction […] (1ʹ) […] bâti (1ʹ-9ʹ)[…] a fait l’achat. (10ʹ-17ʹ)[…] (18ʹ) est placé en garantie. (19ʹ-20ʹ) Qui dénoncerait, on lui coupera main et langue. (21ʹ)[x] mines d’argent il paiera, (22ʹ) ils ont juré (par) le nom de Šalla. (23ʹ-32ʹ) Témoin : le dieu UTU ; témoin : (le dieu) Ruhurater. Témoin : Menra-halki, potier. Témoin : (dame) Kittahna, fille d’Urun-duh. Témoin : Kuner-lali, fils de Šupšuppi. Témoin : (dame) Piriri, fille de Parlahmat. Témoin : (dame) Waqarti, fille d’Ilsahini. Témoin : Huppit. Témoin : Temdudur. Témoin : Yaê, scribe.
Commentaire Cet acte de vente-achat est le seul du corpus où, outre le châtiment corporel, une peine financière (le versement de plus d’une mine d’argent) est prévue en cas de dénonciation. Ligne 10ʹ. On peut sans doute reconstruire aux lignes 9-10 : [ana šīmīšu gamrū]ti [… išqul-ma] išām.
Renvois prosopographiques Menra-halki TMr 15, TMr 16 Temdudur TMr 7 Yaê TMr 3, TMr 6, TMr 10
2. Ensemble juridico-administratif Le texte de « cession » (TMr 10) s’intègre au petit ensemble que constituent les textes de « restitution » (TMr 11 et TMr 12), les textes de « rétribution » (TMr 13 et TMr 14), les règlements de litige (TMr 15 et TMr 16). Les actes de « cession » et de « restitution » attestent un type d’exploitation des terres par des cultivateurs qui ne sont pas les propriétaires ; mais ce corpus « de Mâlamir » ne comporte aucun bail de fermage ou de métayage. Il semble qu’il reflète un type plus complexe, avec la présence d’un gestionnaire qui sert d’intermédiaire entre propriétaire et cultivateur ; et cela implique l’établissement des comptes
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d’exploitation (TMr 13 et TMr 14), et leur possible contestation (TMr 15 et TMr 16). L’hypothèse qu’actes de cession, de restitution et de contestation fonctionnent dans le cadre d’une même structure d’exploitation agricole est renforcée par le fait qu’Atta-welgimmaš et dame Ain-lungu qui lui est parfois associée apparaissent comme acteurs centraux (TMr 10, TMr 11, TMr 12, TMr 16). Les comptes (TMr 13 et TMr 14) pourraient être ceux remis par l’exploitant au gestionnaire, Atta-welgimmaš, si ce corpus représente bien ses archives. La difficulté d’interprétation vient de ce que dans ces documents rien n’est précisé sur le rôle des divers participants. Ils mentionnent aussi des types de versements dont la nature reste pour nous énigmatique : le kuBU et les mānḫātu. À cause de cette méconnaissance, il n’est pas possible de savoir dans quelle mesure on pourrait les rapprocher de « taxes » ou de « paiements », aussi mal définis, qui apparaissent dans les contrats susiens concernant le « louage » de terres : qiršu144 ou pilkû145. Cette gestion d’un terrain dont l’exploitation change de main (actes de cession et de restitution) entraîne l’intervention de plusieurs exploitants et le formulaire comporte deux compléments consécutifs introduits par ana146, construction que l’on retrouve dans un litige, TMr 16 (tableau 11). TMr 10
a.šà
ana Šakiterê
ana Atta-welgimmaš
iddin
TMr 11
a.šà
ana bēlišu
ana Atta-welgimmaš
utīr-ma… x kù.babbar ilqe
TMr 12
a.šà
ana Atuti
ana Atta-welgimmaš
ša qāssu utarru ana a.šà ūrad-mi
[…] ša NP
ana Ašmetê
ana Ain-lungu
iddinu
TMr 16
Tableau 11 – Doubles attributions.
Les contrats de louage susiens (pour fermage et métayage) ne comportent pas cette double attribution. Pourtant quelques textes évoquent une gestion plus complexe : -- MDP 22 125, malgré les lacunes importantes de ce contrat, semble impliquer plusieurs exploitants ; il distingue dulla abālu « accomplir le travail »147 et qiršu ippal « payer en retour le qiršu » et le bénéfice retiré par les propriétaires (aḫirti kù.babbar-šunu ileqqû) ; -- MDP 22 164 rappelle les changements de main qu’a connus un champ donné en usufruit au sein d’une même famille (une femme transmet l’usufruit à son frère et celui-ci à son fils) et qui ont abouti à une contestation et à une ordalie pour déterminer ce qu’il appartient à chacun de payer ; -- MDP 23 243 concerne un champ d’Inšušinak-šar-māti ( a . šà ša dmùš . eren-šar-māti), qui sera cultivé (irriš-ma) par Inšušinak-ṣilli et dont Waqrutu récoltera l’orge (šeʾam … ītesip). Par ailleurs un terrain peut être engagé dans un prêt, qui, une fois le prêt remboursé, sera rendu à son propriétaire qui pourra à nouveau l’exploiter pour son propre bénéfice148. Il est aussi prévu que Inšušinak144. Par ex. MDP 22 125 : dulla-šunu ubbal qirišsu ippalma ; cf. aussi le texte 234. 145. Par ex. MDP 23 242 : [x] šeʾam pil[ki] a.šà-li ileqqi ; cf. aussi le texte 243 : šeʾam ša a.šà NP ītesip 16 gur šeʾam pilkie a.šà NP2 ì.ág.e. 146. Cf. TMr 10, commentaire l. 10-12. 147. CAD, s.v. dullu (D, p. 174a) 148. Cuq estime que « le gage consiste à conférer au créancier un droit temporaire sur une personne ou sur une chose. À défaut de paiement à l’échéance, le créancier peut […] saisir
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šar-māti mesurera à Inšušinak-ṣilli 16 gur d’orge pilkû du champ (et lui donnera de l’argent pour un mouton) ; -- MDP 23 242 prévoit le règlement d’un litige selon le déroulement d’une ordalie subie par une femme (fNP mê ilqe) ; elle avait l’usufruit d’un terrain dont elle a fait le travail pour un tiers ([šà f]NP ana NP2 epšu) et l’attribution de l’usufruit (aklu akil) et des mānaḫātu (mānaḫāti ileqqe) ; le cultivateur devra payer en retour selon le document (errešu warki lêʾi ippa[l]).
2.1. Cession La nature précise de ce seul document de notre corpus où l’acte juridique est exprimé par le seul verbe nadānu n’est pas sans poser problème. Le sens courant de ce verbe est « donner », mais les textes juridiques de Suse attestent différents types de « donation »149 (au sens de transmission de la propriété d’un bien) : -- nadānu, le plus souvent associé à qâšu, « donner en cadeau » (par ex. MDP 22 131 : donation d’un mari à son épouse) ; -- donation en usufruit (par ex. MDP 22 138) ; -- donation dans le cadre d’une adoption (par ex. MDP 22 1) ; -- dans le cadre de dispositions testamentaires (par ex. MDP 22 137). Mais ces donations n’impliquent pas des bénéficiaires à deux niveaux comme semble le faire TMr 10. Le verbe nadānu, ici construit avec un double complément de destination (ana), pose la question des rapports entre celui qui « donne » et les destinataires. Le formulaire comporte l’expression du libre choix du « donateur », comme dans les actes de vente-achat donc en rapport avec une aliénation de propriété. Mais pour saisir le processus ici sous-jacent, il faut déterminer si cette aliénation est définitive ou non. Ce contrat pourrait aussi être une cession temporaire à un gestionnaire150, créancier151 ou non, d’un terrain à exploiter152, gestionnaire qui pourrait lui-même en confier la culture à une tierce personne.
Structure Définition du bien sur lequel porte l’acte - superficie d’un terrain arable - localisation : ša dimti ša halteri - part (zittu) de NP partagée avec NP2 - situation d’après le voisinage (á NP) -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
la chose pour s’en servir et en percevoir les fruits jusqu’à ce qu’il soit désintéressé. C’est pour le créancier un mode de satisfaction […] le créancier non payé à l’échéance peut acheter l’immeuble affecté à la sûreté de son droit » (Cuq 1931, p. 67-68). 149. Cuq distingue « donation d’usufruit », « donation de propriété », « donation pour cause de mort » (ibid., p. 55-57). 150. Ibid., p. 62. 151. Le corpus susien atteste la mise en gage de biens pour garantir le remboursement d’un prêt, avec ou sans tradition. Dans la mise en gage sans tradition (manzazānu) « le prêteur n’est pas mis en possession du gage lors du contrat » (Cuq 1932, p. 162). 152. Dans une telle interprétation nadānu aurait le sens d'« assigner » (CAD N, p. 47) ou de « confier » (CAD N, p. 46) et l’on pourrait y voir une forme raccourcie de l’expression susienne nadānu ana puqqudi.
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Cession - NP de celui qui « cède » - son libre arbitre : ina ṭūbātišu ina narʾamātišu - le bien cédé - formule centrale de l’acte de cession : ana NP iddin ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Pénalité contractuelle - châtiment en cas de dénonciation : ša bal rittašu u lišaššu inakkisū serment par NR (mu Šalla itmū) ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Authentification - témoins ° divins : utu et Ruhurater ° humains : NP (*qualification par métier, fonction ou lien familial)
Cet acte présente une partie du schéma de la vente-achat, mais seulement une partie : pas de clause spécifique du point de vue de celui qui reçoit, pas de bien mis en garantie (ana tahhube), pas d’évocation de revendication possible (paqāru), pas d’authentification par l’apposition des ongles.
2.1.1. TMr 10 Dame Anikilandi cède un champ, sa part, pour Šakitere à Atta-welgimmaš.
= MDP 4 1 = MDP 22 132. Remarques : on peut lire le numéro 7021 sur la tranche supérieure. Nombreuses traces d’ongles laissées par le scribe. Dimensions : 80 × 67 × 27 mm.
Transcription Recto bánia numun a.šà šà di-im-ti4 ˹šà˺ ḫal-te-ri zi-it-tu šà a-ni-ki-la-an-˹di˺ šà it-ti zi-ta-na-tú dumu.mí ku-ne-ne zi-˹zu˺ 5 á pu-su-up-pa-a á ki-ri-ri-˹ru˺-uḫ-ḫu-zi-ir-ra f a-ni-ki-la-an-di i-na ṭú-ba-ti-šu i-na na-ar-a-ma-ti-šu 10 a.šà a-na šà-ki-te-re-e a-na at-ta-we-er-giTranche inférieure im-maš id-di-in šà bal ri-it-ta-šu Verso ù li-šà-aš-šu i-na-ak-ki-sú 15 mu šal-la it-mu igi dutu igi ru-ḫu-ra-te-er
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igi ku-uk-am-ma-te-em-ti4-ir ŠÀ A WA TU ˹Ú?˺153 igi fḫal-te-te dumu.mí ku-ne-˹u-u˺ igi am-ma-ḫa-te-et 20 dumu.mí ku-ne-ḫa-ap-ti4 igi i-e-e dub.sar ––––––––––––––––––––
Traduction154 (1-6) Un terrain de 50 litres155 d’ensemencement du dimtu du halteru156, part de (dame) Ani-kilandi, qu’elle a d’un partage avec (dame) Zitanatu, fille de Kunene, contigu à Pusuppâ (et) contigu à Kiriri-ruhhu-zirra, (7-12)dame Anikilandi, de son plein gré, a cédé le terrain à Atta-welgimmaš pour Šakiterê. (13-14) Qui dénoncerait, on lui coupera main et langue ; (15)ils ont juré par Šalla. (16-20) Témoin : le dieu UTU. Témoin : (le dieu) Ruhurater. Témoin : Kuk-amma(-) temtir ŠÀ A WA TU Ú?157 Témoin : dame Haltete, fille de Kune˹û˺. Témoin : (dame) Amma-hatet, fille de (dame) Kune-hapti. Témoin : Yê, scribe.
Commentaire La compréhension de ce texte dépend de l’interprétation donnée à la séquence ana šakiterê ana Atta-welgimmaš iddin (l. 10-12). Quand deux termes sont sur le même plan, ils sont en général réunis par la copule u « et », avec ou sans reprise de la préposition lorsqu’il s’agit d’un complément prépositionnel (cf. TMr 1, 1-2 : Kulittana u Kuner-likkit ; TMr 3, 9, 10 : ana Atta-welgimmaš u Ain-lungu ; TMr 5, 15 : DUMU.MEŠ-ša u DUMU.MI.MEŠ-ša, TMr 7, 5-6 : ana Ain-lugu u ana [Atta-welgim]maš ; TMr 12, 6-7, 12-13 : ana Hahhuhna u Ibkitu).
153. Le Ú final n’est pas sûr. Il pourrait s’agir d’un SI, d’un GUR ou même d’un UT (mais il semble qu’il y ait deux verticaux à la fin). 154. Cf. Cuq 1931, p. 56 : « La femme Anikilandi a reçu en partage avec Zitanatu, fille de Kunene, un champ de 50 qa. En pleine santé et de son plein gré, elle l’a donné à Šakiteri, à Atta Wirgimaš. Celui qui contesterait aura les mains et la langue coupées. Serment par la vie de Šalla. L’acte est fait devant les dieux Šamaš et Ruhurater, deux hommes, deux femmes et le scribe. » Avec le commentaire : « Y a-t-il deux donataires, la femme Šakiteri et Atta Wirgimaš, ou bien la femme est-elle simplement l’intermédiaire de son mari ? Il est probable, comme l’a conjecturé Scheil (MDP 22, p. 145), qu’il s’agit d’un acte analogue à celui du no 162 (cf. ci-dessous TM 8) ». 155. bánia = 50 sìla = 50 litres. 156. On ignore le sens administratif à donner au terme dimtu (an.za.gàr) dans le contexte élamite (donné comme « fortified area in the contryside » dans CAD D, p. 146). Il existe un dimti šarri (MDP 10 78, rev. 2 et MDP 24 366, 6) et peut-être un dimti ˹dub.sar˺ (MDP 24 367, 6 ; il peut aussi être qualifié de « vaste » (rapašti : MDP 18 154, 1) ou de superficie indéterminée (īṣu u mādu : MDP 23 173, 1, MDP 24 367, 1 et MDP 24 376, 7). Par ailleurs halteri est soit un nom propre (cf. EW, p. 610), soit un titre (cf. Stolper 1984, p. 87, texte no 57 : « probably an official title »), avec le suffixe d’animé singulier -r(i) sur un radical comportant le mot « pays » (hal). Cf. EW, p. 610 : « ob man an Landvogt denken darf? ». On retrouve le même mot dans TMr 14, 15 et 16. 157. Bien qu’il soit attesté uniquement à Mari, à Tell el-Rimah et dans la Diyala, on pourrait penser à šāpiṭu « district governor, high administration official » (CAD Š, p. 459).
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Ligne 11. at-ta-we-er-gi-im-maš : le nom est écrit avec la syllabe ER et non EL comme dans les autres textes. Cette variante est peut-être due à la nature phonologique du R en élamite158. Ligne 17. L’interprétation de cette ligne est incertaine. Le nom de ce premier témoin, après les témoins divins, est lu ku-uk.am-ma.te-im-di-ir par Hinz et Koch (EW, p. 553) avec le sens de « Schutz durch die (Gott) Tempt zugehörige Mutter » (« protection par le dieu Tempt appartenant à la mère ». Cependant la plupart des anthroponymes construits avec kuk- comme premier élément ne comportent que deux éléments, le second étant le plus souvent un nom de divinité159. Dans un seul cas le nom comporte un troisième élément : ku-uk.dpi-ne-gi-ir-ra.ba-ni (peut-être autre cas : ku-uk.te-ip-tu-ri « Schutz durch meinen (gnädigen) Herrn » où tepti est qualifié par u « meinen ». Dans ce corpus, il y a très peu de noms de témoins qui ne soient pas qualifiés soit par un terme professionnel, soit par un apparentement. Dans plusieurs cas (TMr 3, TMr 4, TMr 9), le premier témoin l’est par sa fonction ou métier. On pourrait donc faire l’hypothèse que c’est ici le cas et rapprocher la séquence ŠÀ A WA TU Ú? de dumu šipri ša awāte (MDP 23 174-176) qui lui donne un rôle dans le partage qui fait l’objet de l’acte160.
Renvois prosopographiques Atta-welgimmaš TMr 2-4, TMr 7, TMr 11, TMr 12, TMr 15 Dame Kunene TMr 1, TMr 6 Yaê TMr 3, TMr 6, TMr 9
2.2. Restitutions Deux actes comportent le verbe târu « retourner », « rendre ». Ce verbe a couramment en paléobabylonien un emploi juridique, qu’il s’agisse de rendre des biens immobiliers ou de l’argent à leur propriétaire. À Suse il apparaît dans le contexte des contrats de prêts (d’orge ou d’argent) : après la caractérisation de ce qui a été emprunté (šu.ba.an.ti ou ilqe), la date où l’emprunteur devra le rendre (utâr) et les conditions du prêt y sont spécifiées. Par ailleurs on trouve un emploi en hendiadys pour exprimer le renouvellement d’une action (MDP 23 282, 11) et, dans un cas, le sens de « revenir à », « appartenir désormais à »161. Les deux textes de ce corpus n’ont pas la même construction et il n’est pas assuré que le verbe târu y ait la même signification.
158. Cf. Khacikjan 1998, p. 9. 159. Cf. EW, p. 553-560 : Allatu, Pinigir, DINGIR, Igešda, Humban, Inarut, Inma, Inšušinak, Išmekarab, Ištarān, Kalla, Kirwaš, Lilah-šubir, Kiririša, Kirwaš, Manzat, Ruhurater, Napiriša, Našur, Nin-šubur, S/Šimut, Sin, Sukallit, Šigat, Šubula, Tanra, Tilla, Turukuša, cette grande variété traduisant sans doute un élément de piété personnelle. 160. CAD Z, p. 80 : PN dumu šipri ša awāte ša izūzuma iddinušunūši : « the delegate in the matter who made the division and gave them (their share). » 161. MDP 23 321-322 : ˹níg.ga˺ šà a-ḫu-ḫu-ti a-bi-ya […] itturammi : « the possessions of my father PN now belong to (litt. have turned to) me » (CAD A, p. 187).
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Structure TMr 11 Définition du bien sur lequel porte l’acte a.šà - ša NP ana fNP2 iddinu - localisation (á NP) Restitution du terrain - fNP (qui a restitué) - son libre arbitre : ina ṭūbātiša ina narʾamātiša - destinataires : ana bēlišu ana NP Acte de restituer : a.šà …utīrma d’où rétribution : NP a reçu de l’orge : še … ilqi car il avait accepté la prise en main du champ : a.šà ana šu ittaḫar
TMr 12 Quantités de céréales attribuées par NP à deux femmes : ša NP ša ana fNP2 u fNP3 iddinuma Terrain (définition) : a.šà … ša… ša fNP2 u fNP3 Terrain restitué et attribué a.šà ana NP4 ana NP ša qāssu utarru
ana a.šà ūradmi
Clause en cas de dénonciation : ša bal - châtiment corporel : rittašu u lišaššu inakkisū - amende : il payera (ì.lá.e) 10 mines serment par autorité politique et divine MU Šalla u Inšušinak Authentification - témoins divins : [UTU et Ruhurater( ?)] humains : NP
TMr 11 a la structure d’une vente-achat ou d’une cession (le verbe târu y remplaçant nadānu) : définition du champ – transaction – non-dénonciation – serment – témoins. En revanche TMr 12 commence par l’énumération de denrées données par Atta-welgimmaš à celles à qui (ša) était le champ. Il n’y a pas de clause de non-dénonciation, pas de serment, pas de témoins. Ainsi, malgré leur parenté, ces deux documents ne sont pas sur le même plan : le premier a la structure d’un acte juridique, le second celui d’un memorandum d’exploitation. Les deux portent sur la cession et la restitution d’un champ et sur la rétribution de celui qui l’a exploité, mais les éléments ne sont ni ordonnés ni exprimés de la même manière. La compréhension de TMr 11 repose sur le rôle que jouent les différents protagonistes, rôle qu'il est difficile de déterminer pour certains car aucun terme ne précise s’il s’agit d’un(e) propriétaire, d’un gestionnaire ou d’un(e) cultivateur/cultivatrice162.
2.2.1. TMr 11 Cession d’un terrain par son propriétaire Hišpati à dame Zirailla après qu’il a été restitué par Kune-hapti. = MDP 4 11 = MDP 22 154. Dimensions : 58 × 77 × 26 mm.
Transcription Recto 1 a.šà šà ḫi-iš-pa-ti a-na fzi-ra-il-˹la?˺ 162. Voir le commentaire de TMr 11 ci-dessous.
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id-dì-nu á ḫal-ḫu-ut-ta-aš á te-em-mu-za-ti-iʾ dumu la-ma-ma f ku-ne-ḫa-ap-ti4 i-na ṭú-˹ub-bá˺-ti-[šà?…] 5 i-na na-ar-a-ma-ti-˹šà˺ a.šà a-na be-li-šu a-na at-ta-we-i[l-ki-maš] ut-ti-ir-ma 1 gur še ḫi-iš-pa-ti! 163 il-˹qí˺ a.šà a-na šu it-ta-ḫa-ar šà bal ri-it-ta-šu li-šà-šu 10 i-na-ak-k[i-s]ú 10 ma.na kù.babbar ì.lá.e mu šal-l[a ù d] ˹mùš.eren˺ it-mu igi d[…] igi ˹x˺[…]-bi? Tranche inférieure igi […] 15 i[gi dub?.sa]r?˺ Verso igi ˹x˺[…]˹ub-bá-bá-ar?˺ ˹igi˺ ˹x˺[…]˹x˺ igi […] [dumu?…] 20 igi ˹f˺[…] dumu […] igi un-[…] igi f˹it˺164-[…] dumu ak-˹x˺-[…] 25 ˹igi˺ fmu-[…] dumu ub-˹bu ?-x x˺ […]
Remarques épigraphiques Ligne 3. te-em-mu-za-ti-iʾ : Hinz et Koch ont répertorié ce nom sous Te-im-mu.a-ti-h, or il n’y a pas A mais ZA165. Ligne 4. ṭú-˹ub-bá˺-ti-[šà?…] : le ŠÀ n’est pas sûr mais les traces sur le verso sont meilleures pour ŠÀ que pour ŠU.
Traduction Le terrain que Hišpati a cédé à dame Ziraill[a], contigu à Halhuttaš, contigu à Temmu-zatih, fils de Lamama : (4-7)dame Kune-hapti, de son plein gré, avait rendu le terrain à Atta-we[lgimmaš] pour son propriétaire : (7-8)Hišpati! a eu 300 litres d’orge : il/elle166 avait reçu le terrain à disposition. (1-3)
163. EW, p. 664 ; n. pr. m. « Namen-Freude ( ?) », in Zeile 7 hi-iš-pa-a (oder hi-iš-pa-za ?) geschrieben, undeutlich. 164. Il pourrait aussi s’agir d’un TA. 165. Avec le verbe zati- (cf. EW, p. 1286), bien que le sens « attendre » soit difficile à comprendre dans un nom propre, surtout à la 1re personne. 166. À moins que Hišpati ne soit une femme. En outre, le sujet du verbe (1re ou 3e personne) n’est pas assuré ; il pourrait s’agir de dame Kune-hapti.
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(9-10) Qui dénoncerait, on lui coupera main et langue ; il paiera 10 mines d’argent. Ils ont juré (par) le nom de Šall[a et du (dieu)] Inšušinak. (12) Témoins : outre les noms divins, 8 noms propres disparus ou très mutilés, trois au moins étant ceux de femmes. (11)
Commentaire Lignes 1-7. a.šà ša ḫišpati ana fZirailla? iddinu …fKune-ḫapti ina ṭūbāti-[šà?…]ina narʾamāti-˹ša˺a.šà ana bēli-šu ana Atta-we[lgimmaš] uttir-ma. La construction du texte n’est pas claire, notamment en raison de l’ambiguïté du sens de ša et de ana. Ce texte présenterait donc une cession avec rappel de l’historique du terrain avec sa précédente cession (à dame Kune-hapti), puis la restitution à son propriétaire et à Atta-welgimmaš avant d’être à nouveau cédé à un nouveau protagoniste. Mais ce qui complique l’interprétation est que le rôle d’Atta-welgimmaš n’y est pas clairement défini ; son interprétation dépend de celui attribué à Kune-hapti et à Hišpati. Si l’on comprend que Hišpati est le propriétaire du terrain et que Kune-hapti, comme ensuite Zirailli, en sont les cultivatrices temporaires, on ne voit pas d’autre rôle pour Atta-welgimmaš que celui de gestionnaire de l’exploitation du terrain. En outre, que dire de la cession de ce terrain, à deux reprises, à des femmes ? On pourrait imaginer que ce terrain est d’un type comparable aux terres-ḫuptu qui, à Suse, étaient confiées à des femmes (on ne sait dans quelles conditions). Aucun lien de parenté n’est indiqué (mais cela n’exclut pas qu’il en ait existé un), aucune fonction non plus. Ligne 6. ana bēli-šu : on peut hésiter sur le sens de bēlu : le « propriétaire » du terrain ou un « créancier » d’un hypothétique prêt, comme dans MDP 23 183 (un capital de 10 gur d’orge sera rendu (utâr) lors de la moisson ana bēlšu ; cf. dans un contexte identique MDP 23 189). Si nous avons bien une situation comparable ici, les 10 mines d’argent seraient la rétribution du propriétaire, ou le remboursement d’une créance. Ligne 8. a.šà ana šu ittaḫar : faut-il rapprocher l’emploi de ŠU de celui de qātu dans TMr 12, 14-16 : a.šà ana NP1 ana NP2 šà qāssu utarru ?
Renvois prosopographiques Atta-welgimmaš TMr 2-4, TMr 7, TMr 10, TMr 12, TMr 15
2.2.2. TMr 12 Attribution de céréales, légumineuses, oléagineuses et dattes à deux femmes à qui était un champ, repris par Atta-welgimmaš. = MDP 4 14 = MDP 22 155. Remarques : l’argile semble avoir été très molle et l’écriture est profondément enfoncée. La surface a été par la suite légèrement aplatie, ce qui implique que les contours extérieurs des signes sont parfois arrondis ou de forme particulière. On voit les traces de la trame d’un tissu. Des horizontaux notent les quantités de gur167. 167. Noter la différence avec ce qui est présenté par J. Huehnergard : « gur units […] are written with horizontal wedges, without the GUR sign » (Huehnergard 2005, p. 585). On retrouve le même usage dans les textes provenant de Haft tepe comme HT, texte no 9 (Negahban 1991, p. 144-145).
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Dimensions : 48 × 61 × 20 mm.
Transcription Recto 1 6 gur nìmin baneš še 1 gur nìmin nigida bánmin zíz-šu nìmin nigida bánmin gú.tur nìmin baneš še.giš.ì nìmin nigida bánmin zú.lum 2 ma?-ḫa-al-tu 5 šà at-ta-we-el-gi5-ma-aš ˹šà?˺ a-na fḫa-aḫ-bu-uḫ-na ù flik-ki-tu
Tranche inférieure id-di-in-nu-ma a.šà wi-ṣú ù ma-du
Verso 10 šà kaskal šà šu-ḫa-lu-lu šà šu!-pa-la li-ba-ri šà fḫa-aḫ-bu-uḫ-na ù flik-ki-tu a.šà a-na a-tu-ti 15 a-na at-ta-we-el-gi5-ma-aš šà qa-as-sú ú-ta-ru a-na a!.šà ú-ra-ad-mi –––––––––––––––––––––––
Traduction (1-4) 1 950 litres d’orge168, 500 litres169 d’épeautre, 200 litres170 de pois, 140 litres171 de sésame, 200 litres172 de dattes, 2 mahaltu : (5-8)(c’est ce) qu’Atta-Welgimmaš a donné à dame Hahbuhna et dame Likkitu : (9-11)un terrain, tel qu’il est, qui (se trouve au) chemin šuhalulu, Sous-le-libari173, (12-13)était celui de dame Hahbuhna et dame Likkitu, (14-17) le terrain revient à Atta-welgimmaš pour? (dame?)174 Atuti/auquel elles ont rendu la maîtrise175 à Atta-welgimmaš pour Atuti (disant) « elle? exploite(ra) le terrain ».
168. 6 gur + nìmin + baneš = 1 800 sìla + 120 sìla + 30 sìla = 1 950 sìla = 1 950 litres. 169. 1 gur + nìmin + nigida + bánmin = 300 sìla + 120 sìla + 60 sìla + 20 sìla = 500 sìla = 500 litres. 170. nìmin + nigida + bánmin = 120 sìla + 60 sìla + 20 sìla = 200 sìla = 200 litres. 171. nìmin baneš = 120 sìla + 20 sìla = 140 sìla = 140 litres. 172. nìmin + nigida + bánmin = 120 sìla + 60 sìla + 20 sìla = 200 sìla = 200 litres. 173. Cf. TMr 2, 1-2. 174. L’anthroponyme Atuti est attesté dans un texte de Suse avec le déterminatif du féminin (MDP 22 3 et MDP 22 214). 175. CAD Q, « part » dans une entreprise ; ou « possession » (p. 195) ; « mainmise » avec turru : « with such meanings as collect, claim, take (192 b) ». CAD T, p. 275 târu 11, 2ʹ e’ avec qātu : (« mng uncer. ») traduit dans les exemples par « to give up a claim (?) » et précise pour ce texte : PN ša qāssu ú-ta-ru « (referring to the one who handed over a field) ».
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Commentaire Lignes 5-8. ša Atta-welgimmaš ˹ša?˺ ana fḫaḫbuḫna u fIbkitu iddinuma : ša répété pour introduire deux déterminations, cf. présentation p. 17. Lignes 14-17. a.šà ana Atuti ana Atta-welgimmaš ša qa-as-sú utarru ana a!.šà uradmi : la construction de cette phrase n’est pas claire : qui est le sujet de ūradmi ? Celui-ci peut être une 1re ou une 3e pers. du sing. et exprimer l’action soit d’Atuti soit d’Attawelgimmaš. Le verbe târu, au subjonctif puisqu’il est introduit par ša, a-t-il un sujet singulier ou pluriel (dame Hahbuhna et dame Likkitu) ? qa-as-sú représente-t-il une forme de qāt-šu avec évolution phonétique, à mettre en relation avec ana šu (TMr 11, 8) ? Cette phrase explique sans doute le mode d’exploitation du champ, mais ces expressions techniques ne nous sont pas claires (cf. CAD târu et arādu, p. 275). On peut proposer plusieurs interprétations du verbe arādu dans ce contexte, soit comme une référence à l’exploitation du terrain (parallèle à la formule a.šà a-na šu it-ta-ḫa-ar du texte précédent), soit comme l’expression d’une autorité qui peut s’exercer sur celui-ci176 ; le fait que le sujet n’en soit pas clairement identifiable renforce l’ambiguïté.
Renvois prosopographiques Atta-welgimmaš TMr 2-4, TMr 7, TMr 10, TMr 11, TMr 15
3. Comptabilité Structure TMr 13 Item(s) --------------------------------------------- NP (argent, bœufs?, bronze, béliers, ovins, sésame) NP / ša NP/pitaḫizu - en tout : bronze, sésame, bœufs? […], argent, béliers voilà (annukâ) le kuBU de/que dame A[t…]
TMr 14 Item(s) ---------------------------------------- NP (or, épeautre, x, pots de naphte pur, orge, bœufs?, huile)
voilà (annukâ) ce que dame NP a donné en mānḫāta du champ
3.1. TMr 13 Liste mettant en rapport un NP avec des quantités de biens divers (argent, bronze, moutons) - qui sont le kuBU de dame A[t?…]. La fin du texte étant mutilée, la nature exacte de ce document reste incertaine. = MDP 4 9 = MDP 22 149. 176. cf. MDP 23 283, rev. 1-2, dans un contexte très fragmentaire de charte royale et de protection d’un bien ; V. Scheil propose : « [a-na e-zi-id še-im] kakkim u šamaššammim [ša a-na ma-tim šu-a-ti] ur-ra-du… » « [pour récolter orge], lentilles (?) ou sésame, celui qui descendrait (dans cette région…) ») et, dans un contexte comparable, MDP 23 284, 15-16 où ūrad semble évoquer l’exercice d’une autorité : « il a donné en cadeau (iqīš) … hamdagar … ul ūrad » « aucun hamdagar ne descendra (dans ce domaine) ». Plutôt « pois » que « lentilles » (cf. MDP 55, p. 34-36).
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Remarques : tablette écrite au format paysage constituée de deux fragments jointifs mais non collés. Dimensions : 75 × 59 × 24 mm.
Transcription Recto 1 1 gín kù.babbar 1 baneš zíz ˹x˺[…] ˹1? gu.da˺ dum-ma-˹x˺[…] 12? ma.na za.bar še-me-[…] at-tar-ki-it-t[a?-aḫ?] 5 ˹1 gu˺.da at-ta-[…] [2?] udu.níta in-za-˹x˺[…] ˹1 udu˺.níta dutu AN[…] 1 še.giš.ì šà 3 x […] ˹šà˺ pi-ta-ḫi-su […] Tranche inférieure 10 1 bán? ˹x˺ ul […] KA ŠÀ […] Verso ˹bánia?˺ še.giš.ì 1 gu.d[a…] [pat?]-˹ak˺-sir dumu d˹x˺ […] 13 ma.na za.bar še-me ˹x˺[…] at-ta-me-te-en d[am?…] 15 šu.nígin 25 ma.na za.bar š[e-me …] 2 zíz.meš 3 gu.da.meš 1 bánia ˹še?˺.[giš?.ì? .…] ˹1?˺ gín kù.babbar 3 udu.níta.me[š …] an-nu-ka ku-BU šà fa[t?-…] Tranche supérieure me-e-sú at-tu-m[a?…] 20 [x] ˹im˺-mu-uḫ-ḫi a?-˹ma?˺-[…] Tranche gauche […]-˹ta ?˺-ḫi-li?-en?-nu […]-ku?
Remarques épigraphiques Ligne 2. 12? : le chiffre des unités n’est pas certain. Ligne 6. [1?] : la restitution [1] convient avec le total mais l’espace semble trop grand pour restituer un seul vertical. Ligne 14. d[am?] : SAL peut être un déterminatif féminin ou le début du signe DAM.
Traduction 1 sicle d’argent 30 litres177 : Kuri-[…], 1? bœuf? : Umma[…], 12? mines de bronze : Šeme-[…] Attar-kit[tah], (5-9)[1?] bœuf? : Atta-[…], 2? béliers : Inza-[…], x x UTU-AN[…], (1-3)
177. 1 baneš = 30 sìla = 30 litres.
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sésame de … de Pitahizu (10) … (11-14)50? litres178 de sésame, 1 bœuf? […], Paksir, fils de […] 13 mines de bronze : Šeme-[…] (dame) Atta-meten, épou[se? de…] (15-17)au total 25 mines de bronze Š[eme-…] 2 (mesures d’)épeautre, 3 bœufs?179, 110 litres180+?[…], 2? sicles d’argent, 3 béliers […] (18)voilà le kuBU de/que dame A[t…] (19-22)sont apurés? …[…] …
Commentaire Ligne 18 : kuBU : ce terme n’est pas attesté à Suse. Dans quelle mesure faut-il le rapprocher de mānḫātu employé probablement dans le même contexte dans TMr 14 ? Ligne 19 : me-e-sú : cette forme avec une longue est attestée à Suse dans la formule de partage (cf. MDP 22 6, 8 ; MDP 22 9, 8, etc.). Ligne 20 : ˹im˺-mu-uḫ-ḫi est peut-être à comprendre in(a) muḫḫi, avec apocope de la voyelle finale et assimilation du N à la consonne suivante, du même type que ip-pa-ni = in(a) pāni (TMr 16, l. 26ʹ). Ce relevé de compte est relatif à des métaux (kù.babbar « argent », za.bar « bronze »), à des céréales (še.giš.ì « sésame », zíz « épeautre »), à du bétail (udu. nita2 « bélier », peut-être gu.da « bœuf »). Ils sont mis en relation avec des noms dont beaucoup sont mutilés.
Renvois prosopographiques Attar-kittah TMr 1, TMr 6 Pataksir TMr 7
3.2. TMr 14 Liste de biens variés (or, épeautre, arc, vases de naphte) qui sont définis (l. 18-21) comme étant « ce que dame Kandaitu a donné en mānḫātu ». = MDP 4 10 = MDP 22 150. Remarques : tablette écrite au format paysage. Dimensions : 41 × 61 × 21 mm.
Transcription Recto 1 1 gín kù.gi si-im-ma-an-ni ˹di.ku5˺ 1 zíz 1 GIŠ BAN? U? NU TE? ḪU si-im-ma-˹an˺-ni diškur ṭup-šar-ru 1 x 3 ˹ka!-ar-pa-tu˺ 5 šà! na-ap-ṭì e[l?-]li ḫa-al-lu-di-˹iš˺ 3 ka-ar-pa-tu šà! na-ap-ṭì el-li 178. bánia? = 50? sìla = 50? litres. 179. Il se pourrait que l’idéogramme gu.da soit une forme « archaïsante » de gud (cf. CAD A, s.v. alpu, p. 364 qui donne des exemples sumériens avec gu.da). En effet des bœufs se trouvent à côté de moutons dans des listes de MDP 55 (27 et 76) et un nombre peu élevé convient pour cet animal. Notons cependant que ce terme apparaît dans les textes de Haft tepe, parmi des armes (cf. D. Prechel dans Mofidi-Nasrabadi et al. 2010, p. 55). 180. nigida + bánia = 60 sìla + 50 sìla = 110 sìla = 110 litres.
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dak-nu-ra-an me-en!-ra mur-ta?
Tranche inférieure 10 4? ka-ar-pa-tu šà! na-ap-ṭì el-li Verso te-em-du-ḫa-aʾ-pu dumu ku-te-er-ra 5 ka-ar-˹pa˺-tu šà! na-ap-ṭì ˹el-li˺ 15 ki-di-in4-ḫu-ut-ta-aš ḫal-te-ru nigida bánlimmu še 1 gu.da bánmin giš.ì at-ta-ḫa-aš-tu-uk an-nu-ka an-na šà! fka-an-da-i-tu a-na ma-an-ḫa-ta ˹x˺[?] Tranche supérieure 20 šà a.šà ta-ta-di-˹nu?˺
Traduction 1 sicle d’or : Simmanni, juge ; 1 (mesure d’)épeautre, 1 … : Simmanni- dim, scribe ; 1 … 3 pots de naphte pur : Halludiš ; 3 pots de naphte pur : Daknuran, menramurta ; 4 pots de naphte pur : Temdu-hahpu, fils de Kuterra ; 5 pots de naphte pur : Kidien-huttaš, halteru ; (16)100 litres181 d’orge, 1 bœuf?, 20 litres182 d’huile : Atta-haštuk. (17-20) Voilà ce que dame Kandaitu a donné en mānḫātu … du terrain. (1-3)
(l4-15)
Commentaire Dans ce texte ŠÀ a une graphie particulière, proche de celle de NUN : trois verticaux et un seul oblique et RU est écrit comme un Ú. Ce texte se distingue du précédent par la forte présence de fonctionnaires (?) : un juge, un scribe, un menra-murta, un halteru. De ce point de vue, il peut être rapproché du suivant (TMr 15). Ligne 2. Scheil a proposé de lire 1 AŠ 1 gišban nu-nu na-ḫu, « 1 AŠ 1 arc, Nunu naḫu » (MDP 4, p. 186), repris en 1 (qa) ZIZ 1 gišban nu-nu na-ḫu dans MDP 22 150. La mention d’un arc ici nous semble curieuse : le kuBU, comme les mānḫātu, paraissent mentionner des produits issus de l’exploitation des terrains. Cependant MDP 55 76 comporte, dans un contexte assez semblable, la mention de 30 arcs (l. 12)183. Ligne 9. menra murta : Les auteurs de EW (p. 910, 915) considèrent que c’est un NP mais, dans ce texte, ce terme caractérise Daknura, comme halteru caractérise Kidien-huttaš ; de même dans TMr 15 il se rapporte à Ukkulu. Ces titres apparaissent aussi dans le litige TMr 15. Sont-ils liés au mode d’exploitation qui est entériné ici et contesté dans TMr 15 ? La nature des attributions mises en rapport avec des anthroponymes est définie à la fin du texte : il s’agit de mānḫātu. Le sens exact de ma-an-ḫa-ta est difficile à préciser 181. nigida + bánlimmu = 60 sìla + 40 sìla = 100 sìla = 100 litres. 182. bánmin = 290 sìla = 290 litres. 183. Cf. commentaire p. 172.
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bien qu’il puisse être rapproché de mānaḫtu : « frais (d’exploitations) »184 ou de mānah idi qui exprime la « rétribution du travail (de la terre) » dans des textes susiens185. Mais le plus souvent il est associé au verbe leqû et non à nadānu. Ce terme apparaît à propos d’ordalie186.
Renvois prosopographiques Kuterra TMr 3
4. Litiges Ce corpus comprend deux tablettes portant sur des litiges, caractérisés par le verbe exprimant la contestation devant un tribunal (tebû). Les deux contestataires sont frères (Attar-uktur dans TMr 15, Atta-hatet dans TMr 16) et les deux personnes (Atta-welgimmaš et Ain-lungu) incriminées sont associées dans certains actes.
Structure TMr 15 Liste de quantités d’orge - NPs qualifiés par des titres/fonctions ou leur lien avec ceux-ci Voilà le kuBU qu’Atta-welgimmaš a fait sortir et NP l’a emporté? (ilʾu) à propos des (biens immobiliers) de NP2 Ensuite NP3, frère de NP2 s’étant élevé contre lui : (itbešum-ma) Liste en partie différente Quantités d’orge----------------------------NP/titres
Voilà ce qu’Atta-welgimmaš fait sortir/doit/va faire sortir
TMr 16 […] ša NP ana dame NP2 iddinu NP s’est élevé dans un litige contre dame NP2 : (itbe-ma) ana NP3 ul addimmi Témoins de dame NP2 (umma 10 igi.meš annūtuma) teneur de leur serment (NP4 … iddimmi NP5 naʾimatsu … zīzu … nadišimmi) prestation du serment (illakū itammūma) Serment du contestataire (umma NP-ma) autre formule : serment promissoire teneur du serment : inanna attadimmi Ordalie Clause subsidiaire - ša bal (…) - serment par Šalla et Inšušinak Authentification - témoins divins et humains
184. CAD M, p. 204-205. E. Szlechter estime que « le terme manahtum a pris dans les actes juridiques le sens de frais, dépenses, etc.… Le verbe anâhu a dans les textes juridiques de Suse un sens apparenté à celui de manahtu. Il signifie “supporter les frais” et correspond à la locution manahtam šakânum, qui a été adoptée par la pratique juridique babylonienne » (Szlechter 1961, notamment p. 120-121). 185. CAD M, p. 206b « (agricultural) labor ». 186. MDP 24 373 : si la personne soumise à l’ordalie est submergée, (son adversaire) prendra 7 bœufs et x sicles d’argent en mānaḫāti, s’il surnage, (son adversaire qui n’est pas nommé dans cet acte) lui donnera 1 bœuf et 10 sicles d’argent en mānaḫāti. MDP 23 242, qui présente à peu près le même cas, nomme les trois personnes impliquées.
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Ces deux textes caractérisés par le verbe tebû sont cependant de structure très différente. Ils présentent tous deux d’abord l’objet de la contestation puis l’instigation du litige et enfin sa résolution ; mais le premier contient une circonstance particulière (la victoire remportée par un tiers au sujet de biens du frère du contestataire) et le second comporte une double prestation de serment contradictoire, le déroulement d’une ordalie et un formulaire contractuel, éléments absents de TMr 15.
4.1. TMr 15 Litige à propos du kuBU d'Atta-welgimmaš. = MDP 4 5 = MDP 22 163 Remarques : format paysage. Dimensions : 73 × 91 × 31 mm.
Transcription Recto 1 4 bán še uk-ku-lu me-en-ra-mu-ur-ti 1 baneš te-em-du-úr-ḫa-am-ru aḫ ḫal-te-ru 1 gur še ku-te-te dumu te-et-in-ḫa-am-ru li-ri-šà! ˹1 baneš˺[…].ì? a-ḫa-ar-ḫa-am-mi šà me-ra mu-ur-ti 5 ˹baneš˺ [te-e]t?-un-pe-ḫa-aš šeš ḫal-te-ri […]-pa-am dumu lu-ul-lu-ki-ia šà li-ri-šà […]˹x˺gal187 dumu ší-ip-ri […]˹x˺ ìr-dingir bán še ḫu-um-ba-ba-ìr-dingir […]˹x˺ ki-di-in4-ḫu-ut-ta-aš 10 […]˹x˺-tu šà ugula ar-sá-nu [… dum]u? ší-ip-ri i-iš-du?-ú ˹an˺-nu-ka ku-BU šà at-ta-we-el-gi5-im-ma-aš Tranche inférieure ú-še-ṣú-ma te-et-ḫa-am-ri-it il?-ú aš-šu a.šà kiri6 ù é.dù.a Verso 15 [šà] at-ta-ḫa-te-et [wa]-˹ar˺-ka-nu-um-ma [at]-˹tar˺-uk-tu-uḫ šeš at-ta-ḫa-te-et it-be-šu-um-ma […] uk-ku-lu me-ra mur-ti 20 […] ˹x˺ te-em-du-úr-ḫa-am-ru aḫ ḫal-te-ru […] ˹x˺ zíz GA él-la-tu [ku]-˹te˺-te dumu te-ep-ku-uk li-ri-šà ˹bánlimmu˺ še ḫa-am-ru-ru šeš ḫal-te-ri baneš še nu-ur-te-la šà me-ra mur-ti 25 baneš še a-lu-lu šà li-ri-šà bán še me-en-ra-ḫal-ki šà li-ri-šà bán še ri-iš-ba-ra-tu dumu ší-ip-ri
187. Lire GAL ou ma-aš.
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Tranche supérieure bánlimmu še.giš.ì šà dub.sar an-nu-ka šà at-ta-we-el-gi5-ma-aš 30 ú-še-ṣú
Traduction 40 litres d’orge : Ukkulu, menra-murti ; 30 litres : Temdur-hamru, frère du/d’un halteru ; 300 litres d’orge : Kutete, fils de Tetin-hamru, liriša ; ˹30 litres˺ [x-] ni Ahar-hammi qui dépend? du/d’un mera-murti ; [… Tet]-unpehaš, frère du/d’un halteru ; […]-pam, fils de Lullukiya, qui dépend? du/d’un liriša ; […]-gal, le messager ; […]-ìrdingir ; 10 litres d’orge : Humbaba-ìr-dingir ; […] Kiden-huttaš ; […]-tu qui dépend? du/d’un responsable du (grain-)arsānu. (12-13) Voilà ce qu’Atta-welkimmaš a fait sortir en kuBU et (13-15)Têt-hamrit l’a emporté? au sujet des champ, verger (et) bâti d’Atta-hatet. (16-18)Par la suite, [At]tar-uktuh, frère d’Atta-hatet, a élevé une réclamation contre lui ; (19-28)[…] : Ukkulu, mera-murti ; […] : Temdur-hamru, frère du/d’un halteru ; […] d’épeautre pur?188 : [Ku]tete, fils de Tep-Kuk, liriša189 ; 40 litres d’orge : Hamruru, frère du/d’un halteru ; 30 litres d’orge : Nur-tela qui dépend du/d’un mera-murti ; 30 litres d’orge : Alulu, qui dépend du/d’un liriša ; 10 litres d’orge : Menra-halki, qui dépend du/d’un liriša ; 10 litres d’orge : Rišbaratu, le messager ; 40 litres de sésame du scribe. (29-30) Voilà ce qu’Atta-welgimaš a fait/fera sortir. (1-11)
Commentaire Tous les noms propres mis en rapport avec des quantités d’orge et de sésame sont en relation avec un titre : menra-murti, halteru, liriša ; dépendant du/d’un mera-murti, du/d’un liriša, du/d’un ugula du grain-arsānu ; un frère du/d’un halteru, messager, scribe. Enfin aucun élément n’explique les ressemblances et les différences entre les deux listes : 40 litres d’orge : Ukkulu, menra-murti 30 litres : Temdur-hamru, frère du/d’un halteru
[…] : Ukkulu, mera-murti […] : Temdur-hamru, frère du/d’un halteru
300 litres d’orge : Kutete, fils de Tetin-hamru, liriša ˹30 litres˺ [x-].Ì Ahar-hammi ša mera-murti
[…]-dgal/dingir.gal?, messager
[…] d’épeautre pur : [Ku]tete, fils de Tep-Kuk, liriša 30 litres d’orge : Nur-tela qui dépend du/d’un mera-murti 40 litres d’orge : Hamruru, frère du/d’un halteru 30 litres d’orge : Alulu qui dépend du/d’un liriša 10 litres d’orge : Menra-halki ša liriša 10 litres d’orge : Rišbaratu, le message
[…]-ìr-dingir 10 litres d’orge : Humbaba-ìr-dingir […] Kiden-huttaš […]-tu ša UGULA du grain-arsānu [… dum]u? ší-ip-ri i-iš-du?-ú
40 litres de sésame du scribe
˹30 litres˺ [… Tet]-unwahaš, frère du/d’un halteru […]-pam, fils de Lullukiya, ša liriša
188. CAD K, p. 536 donne une l’exemple d’un ku-un-ši ellete « pure emmer ». La valeur él pour IL est cependant inattendue dans ce corpus. 189. liriša, CAD L, p. 208 : « (a profession) ; OB Élam* ; Élam ». On le trouve peut-être dans l’acte juridique de Suse 317, MDP 23, p. 177.
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Les deux premiers éléments sont similaires, dans les 5 suivants (6 dans la seconde partie) les titres sont les mêmes mais non les anthroponymes ; les derniers sont différents. Rien n’indique si la seconde liste est la rectification de la première à la suite d’une action judiciaire ou si l’on a affaire à deux comptes différents, peut-être successifs, d’autant que warkānumma situe les deux parties du texte dans un déroulement chronologique et que ušēṣu, au subjonctif, peut être compris comme un accompli ou comme un inaccompli. Ligne 14. La forme ilʾu fait difficulté par sa finale (on attend -i si le verbe est bien leʾû). On peut hésiter aussi pour son sens : dans ce contexte d’un litige exprime-t-il la victoire remportée dans un procès ou bien l’aptitude concernant des propriétés ?
Renvois prosopographiques Alulu TMr 2 Atta-hatet TMr 16 Atta-welgimmaš TMr 2-4, TMr 7, TMr 10-12 Menra-halki TMr 9, TMr 16 Nur-tela TMr 16 Riš-baratu TMr 1 Tem-dur-hamru TMr 16 Tet-hamrit TMr 1 Tet-unpehaš/Tet-unpahaš TMr 8, TMr 16 Ukkulu TMr 16
4.2. TMr 16 Litige suscité par Atta-hatet contre Ain-lungu à propos de la restitution d’un champ. L’ordalie donne gain de cause au plaignant. MDP 4 8 = MDP 22 162 Remarques : empreinte de cachet (deux personnages affrontés) avec une légende assez longue, commençant par le nom d’Inšušinak190. La tranche supérieure est cassée. On voit cependant, sur les tranches latérales gauche et droite une fin en arrondi qui indique le coin de la tablette. Il ne manque probablement qu’une ligne : la dernière ligne du verso commence sur le coin et la tranche est très fine. Il s’agit de la seule tablette de ce corpus (avec TMr 9) écrite au format « portrait ». Dimensions : 107 × 80 × 31 mm.
Transcription Recto […]191 1ʹ ˹ù?˺ […]˹é.dù˺.a ˹x˺[…] šà at-˹ta-ḫa-te-et˺ a-na ˹aš-me˺-te-e a-na fa-i-in-lu-un-gu id-din m at-ta-ḫa-te-et a-na di-ni 190. Scheil, MDP 22, p. 172 : « Cette tablette porte une empreinte de cachet (deux personnages affrontés) avec une légende assez longue, commençant par le nom d’Inšušinak. » 191. D’après la courbure de la tablette, il ne manquerait qu’une ou deux lignes.
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5ʹ a-na fa-˹i˺-in-lu-un-gu it-be-ma aš-me-te-e ù-ul ad-di-im-mi igi.meš šà fa-i-in-lu-un-gu igi fku-li-it-ta-na igi fki-ri-ir-ù-me igi fku-ne-er-at-ta šà uk-bu-tu 10ʹ igi fsu-úr-ri-ri igi fku-ri-ra-te igi fší-ia-šu-um-am-ma igi fmi-it-iz-zu-uš igi fsi-ia-ia igi fat-tar-šu-ut igi fku-ne-er-iš-ḫa-ra um-ma 10 igi.meš an-nu-tu-ma 15ʹ mat-ta-ḫa-te-et a.šà kiri6 ù é.dù.a a-na aš-me-te-e ˹a˺-na fa-i-in-lu-gu id-di-im-mi [te-e]t?-un-pe-ḫa-aš na-i-ma-at-sú Tranche inférieure [x fa]-i-in-lu-gu ŠE BA IM zi-zu 20ʹ [x (x) t]e?˺ te-ri-ik te-ri-ik Verso [n]a-di-iš-ší-im-mi [ni]-il-la-ak ni-tam-ma-mi [il-l]a-ku i-ta-am-mu-ma [u]m-ma at-ta-ḫa-te-et-ma 25ʹ dmùš.eren lu-da-ru šal-la li-iš-lim-ma ip-pa-ni ù-ul ad-di-in i-na-an-na at-ta-di-im-mi ˹f˺a-i-in-lu-gu me-e šu-la-at m! at-ta-ḫa-te-et li-i 30ʹ šà bal mu šal-la ù dmùš.eren it-mu igi dutu ˹igi d˺ru-ḫu-ra-te-er (déroulement de sceau-cylindre inscrit) igi uk-ku-˹lu? me?-en?˺-ra! mu-ur-ti igi te-em-[du-ur-]˹ḫa˺-am-ru ḫal-te-ru igi ˹x˺-[…] ˹x˺ […] 35ʹ […] x […] Tranche latérale gauche [igi nu-ur]-te-la dumu ší-ip-ri igi šu-um-ma-ma dub.sar
Remarques épigraphiques Ligne 19ʹ. Le dernier signe ressemble davantage à un QA qu’à un ZU. Ligne 29ʹ. m!at-ta-ḫa-te-et : on voit un oblique sous le vertical du Personenkeil. Soit le scribe a commencé à écrire un MÍ avant de noter le déterminatif d’anthroponyme masculin, soit il a noté un MÍ incomplet (il manque alors l’horizontal).
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Traduction […] qu’Atta-hatet a donné à dame Ain-lungu pour Ašmetê. (4ʹ-6ʹ)Atta-hatet s’est dressé dans un procès contre Ain-lungu (en disant :) « Je n’ai pas donné (pour) Ašmetê192. » (7ʹ-13ʹ)Témoins d’Ain-lungu : témoin : dame Kulittana ; témoin : dame Kirirume ; témoin : dame Kuner-atta qui dépend d’Ukbutu ; témoin : dame Surriri ; témoin : dame Kuri-rate ; témoin : dame Šyašum-amma ; témoin : dame Mitizzuš ; témoin : dame Siyaya ; témoin : dame Attar-šutu ; témoin : dame Kuner-Išhara. (14ʹ-17ʹ) Ces dix témoins (ont déclaré) : « Atta-hatet a cédé à Ain-lungu pour Ašmetê le champ, le verger et le bâti. (18ʹ-19ʹ)[Te]t-unpehaš na-i-ma-at-sú […] Ain-lungu… (20ʹ-23ʹ)[…] ce qui est en friche lui est attribué (à elle) comme friche193 ; nous irons jurer. » Ils sont allés jurer194 et (24ʹ-27ʹ)Atta-hatet (jura)195 : « Que le dieu Inšušinak soit éternel ! Que Šalla prospère ! Auparavant je n’ai pas donné, maintenant je m’engage à donner. »196 (28ʹ-29ʹ) Dame Ain-lugu ayant été submergée par l’eau, Atta-hatet a eu gain de cause. (30ʹ) Qui dénoncerait … ; ils ont juré (par) Šalla et le dieu Inšušinak. (31ʹ) Témoin : UTU. Témoin : Ruhurater. (32ʹ-37ʹ)Témoin : Ukkulu menra-murti. Témoin : Tem[dur]-hamra, ḫalteru. Témoin […] . […]. [Témoin : Nur]tela, messager. Témoin : Šummama, scribe. (1ʹ-3ʹ)
Commentaire Instruction d’un litige devant deux témoignages en contradiction sur le droit de propriété d’un terrain. Utilisation de deux types de serment : serment probatoire des femmes qui affirment le bon droit de dame Ain-lungu, serment promissoire de celui qui nie ce droit mais s’engage à le respecter si le jugement par ordalie lui donne tort197. Le premier serment est nécessaire pour que le processus judiciaire suive son cours : pas de témoin, pas de procès pour celui qui revendique un droit de propriété/se réclame propriétaire. Mais faut-il aussi penser que pour qu’il y ait ordalie, l’autre partie doit s’engager à respecter la preuve qu’elle va tenter d’apporter et que sinon elle perd ?
192. L’absence de ana dans ce discours direct pourrait être la traduction directe d’une déclaration faite en élamite dans lequel le complément d’attribution ne comporte aucun marqueur. 193. Klíma traduit : « Tet-unwagas na-i-ma-at-su4 avec la femme Ajin-Lungu le blé partageront. (Le terrain) non cultivé en tant que non cultivé à celui qui l’a négligé, appartiendra », Klíma 1972, p. 45. 194. Malgré la forme d’inaccompli des verbes, le contexte impose de comprendre un passé (cf. CAD tamû, p. 161). Cette formule exprime vraisemblablement la détermination des témoins qui sont prêts à jurer pour garantir l’authenticité de leur témoignage. 195. Cuq comprend différemment (1931, p. 57) : « les juges déclarent à la femme Atta hatet que, si, malgré les témoignages contraires, elle persiste à nier la donation, elle devra se soumettre à l’épreuve de l’eau et s’engager sous serment par la vie de Šušinak et de Šalla, à réaliser la donation qu’elle nie avoir faite. Elle aura gain de cause si la femme Ainlugu, son adversaire, s’enfonce dans l’eau. » 196. Un serment de même type apparaît dans MDP 23 317 : « Vive Kuk-Našur ! Tout l’argent dont je t’ai frustré, au double je te payerai » (kù.babbar ma-li-a-ti aḫ-bi-lu-ka ta-aš-ni a-ša-qa-al). Ce parallèle peut faire préférer la traduction « maintenant je le donnerai », avec le sens, dans ce contexte, de « je m’engage à la donner (si tel est le jugement) » et non comme le suppose la traduction du CAD : « (le) donnerais-je maintenant ». 197. Pour une autre interprétation de ce passage, voir Klíma 1972, p. 46-47. Pour l’ordalie fluviale en Mésopotamie ancienne, voir Cardascia 1993.
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Lignes 1ʹ-3ʹ. Rien ne précise s’il existait des liens familiaux entre Atta-hatet, Ašmetê et dame Ain-lungu. Cuq, sans en donner explicitement les raisons, estime qu’Attahatet est une femme et que dame Ain-lungu est l’épouse de Ašmetê198. Lignes 8ʹ-13ʹ. Il est notable que tous les témoins de dame Ain-lugun sont des femmes. Ligne 19ʹ. Cuq (1931, p. 57) estime que Tet-Unwahaš est « son colon partiaire » et « qu’une clause de son bail met à la charge du colon la perte de récolte résultant de sa négligence dans la culture ». Même si le contexte semble favorable, on ne voit pas ce qui permet de traduire naʾimatsu par « colon partiaire ». Ce terme est un hapax. Par ailleurs, si IM est bien complément phonétique, il est difficile de comprendre ce cas oblique. Enfin les contrats susiens ne prévoient pas le partage de še.ba199 mais très généralement de l’orge et de la paille. Scheil (MDP 22, p. 172) notait « ŠE-BA-im semble une méprise pour ŠE eqli-im » ; il traduit « … et (ensemble) avec Aïn lungu ils partagent le blé », faisant des deux derniers signes de la ligne un permansif de zâzu (zīzū). Ligne 20ʹ. Peut-être à rapprocher de ti-ri-ik-ti (MDP 22 127, 128 et 129 : contrats de métayage) : teriktu « unplanted, uncultivated area » ; l’espace du terrain mis en métayage laissé inculte par le cultivateur serait à la charge de celui-ci et naʾimat-su pourrait être rapproché de nawû/namû « sa jachère », bien qu’à Suse le verbe exprimant la négligence du cultivateur soit nâdu (ša innamduma). Ligne 25ʹ. Pour la formule dmùš.eren lu dārû, cf. De Graef 2010. À partir de l’étude de trois procès susiens (MDP 22 165, MDP 23 318 et 326), deux du type hašlu et un du type mesû, K. De Graef étudie des fonctionnements de la justice susienne. Mais à l’encontre de ces trois actes qui entérinent la conclusion donnée à plusieurs affaires, les deux documents de ce corpus concernent une seule contestation. Serait-ce parce qu’ils relèvent des archives d’un seul individu ? Lignes 32ʹ-33ʹ. Ukkulu, Tem-dur-hamru, Nur-tela sont aussi dans TMr 15. Mais Tem-dur-hamru y est frère du/d’un halteru alors qu’ici il est lui-même halteru ; Nur-tela y est Nur-tela ša mera-murti et ici dumu šipri mais il est vraisemblable que ce soit le même individu, dans la mesure où les noms des autres témoins de cet acte sont aussi présents dans TMr 15. Sans doute est-il significatif que les témoins de l’ordalie soient des officiels/fonctionnaires.
Renvois prosopographiques Dame Ain-lungu TMr 3, TMr 7 Atta-hatet TMr 15 Dame Attar-šutu TMr 2, Dame Kulittana TMr 1 Dame Kuner-išhara TMr 3 Menra-halki TMr 9, TMr 15 Mit-izzuš TMr 4 Nur-tela TMr 15 Dame Siâ TMr 3 Dame Surriri TMr 7 198. Cuq 1931, p. 56 : « Ašmetê prétend que la femme Atta hatet lui a donné champ, verger, propriété bâtie, pour sa femme Ain lugu. Atta hatet va en justice et nie la donation. » 199. Ipru « ration d’orge, allocation de nourriture ».
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Dame Šuiašum-amma TMr 1 Šummama TMr 2, TMr 5, TMr 7 Tem-dur-hamru TMr 15 Tet-unwpehaš/Tet-unpahaš TMr 8, TMr 15 Ukkulu TMr 15
Prosopographie La liste de témoins très fragmentaire de TMr 11 n’a pas été entrée. • Ahar-hammi
Graphie : a-ḫa-ar-ḫa-am-mi Ahar-hammi (TMr 15) est destinataire de 30 l […]ni du kuBU qu’Atta-welgimmaš a fait sortir. Il dépend du (ša) mera-murti. • Ain-lungu (dame) Graphies : a-i-in-lu-un-gu, a-i-in-lu-gu Datation : Šalla Dame Ain-lungu apparaît à plusieurs reprises dans ce corpus comme co-acheteur avec Atta-welgimmaš : d’un verger et bâti vendu par Kuk-urun (TMr 7) ; et d’un terrain, part de Kuterra, vendu par le père de celui-ci pour 9 sicles d’argent (TMr 3). Dans TMr 16, elle s’oppose dans un procès à Atta-hatet et doit subir l’ordalie et perd le procès. 200
• Akkamaneni Graphie : ak-ka-ma-ne-ni Datation : Šalla Père? de dame Takme-ten (TMr 4). • Alulu Graphie : a-lu-lu Datation : Šalla Alulu est voisin (tout comme Kunana) de Kuri-Humban (TMr 2). Après la vente de ce bien, il devient donc voisin d’Atta-welgimmaš. Dans TMr 15, il est mentionné comme récipien daire de 30 l d’orge de ce qu’Atta-welgimmaš a fait sortir. Il dépend du (ša) liriša. • Aluzinu Graphie : a-lu-zi-nu Datation : Šalla Père? de Tan-šušun (TMr 7). 200. EW, p. 37 : « Hauserbin ».
• Amma-[…] Graphie : am-ma-[…] Datation : Šalla Père? de Šukku-utuk (TMr 5). • Amma-halki201 Graphie : am-ma-ḫa-al-ki Datation : Šalla Amma-halki est voisin (comme [I]nrirhapruh, […]zi et Kutirra) d’un bâti, résidence de dame Kuripapat placé ana tahhube lors d’une vente de terrain de Kuterra par son père à dame Ainlungu et Atta-welgimmaš (TMr 3). • Amma-hatet (dame)202 Graphie : am-ma-ḫa-te-it Datation : Šalla Amma-hatet est témoin dans une remise de terrain par Dame Anikilandi à Attawelgimmaš au profit de Šakiterê. Elle est la fille de dame Kune-hapti (TMr 10). • Amma-kuterra203 Graphie : am-ma-ku-te-er-ra Datation : Šalla Amma-kuterra est le père de dame Kunêu, témoin (TMr 2). Il vend lui-même un terrain? à Te[…] fils de Kuk-urun (TMr 6). Il est également le grand-père de dame Haltete. • Amma-lidar204 Graphie : am-ma-˹li-da˺-ar Datation : Tepti-ahar
201. EW, p. 52 : « eine süße Mutter [ist die Göttin X] ». 202. EW, p. 52 : « sei Mutters Liebling ». 203. EW, p. 52 : « Die Mutter hegend ». 204. EW, p. 52 : « die Mutter liebkosend(?) ».
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Père? de dame Zalili (TMr 8). • Ani-kilandi (dame) Graphie : a-ni-ki-la-an-˹di˺ Datation : Šalla Dame Ani-kilandi cède sa part d’un terrain à Atta-welgimmaš pour Šakitere (TMr 10). Le terrain est défini comme étant du dimtu du halteru et elle l’a en partage avec dame Zitanatu. Avant de vendre le terrain à Attawelgimmaš, elle était voisine de Pusuppâ et Kiriri-ruhhu-zirra. • Ašmetê205 Graphie : aš-me-te-e Datation : Šalla D’après dame Ain-lungu, Atta-hatet aurait donné des biens pour Ašmetê à Ain-lungu mais lui soutient qu’il n’a pas donné à Ašmetê (TMr 16). • At[…] Graphie : at-˹x˺[…] Datation : Šalla Père? de Pirupi (TMr 5). • At[…] (dame) Graphie : fa[t?-…] Datation : ? Une liste énumère les éléments du kuBU de dame At[…] (TMr 13). • Atta-halki206 Graphie : at-ta-ḫal-ki Datation : Šalla Père? d’Attar-kittah (TMr 6). • Atta-haštuk207 Graphie : at-ta-ḫa-aš-tu-uk Datation : ? Atta-haštuk reçoit ? 40 litres d’orge (TMr 14), 1 bœuf? et 20 litres d’huile dans une liste définie comme « ce que donne dame Kandaitu en mānḫātu ». Il est mentionné sans patronyme/matronyme et sans fonction, contrairement aux autres individus cités dans cette liste. • Atta-hatet208 Graphie : at-ta-ḫa-te-et 205. EW, p. 88 : « Vieh-Segen ». 206. EW, p. 96 : « ein süßer Vater [ist Gott X] ». 207. EW, p. 96 : « ein verehrter Vater ». 208. EW, p. 96 : « sei Vaters Liebling! ».
Datation : Šalla Ce personnage apparaît exclusivement dans des litiges, soit avec Atta-welgimmaš, soit avec dame Ain-lungu, la partenaire de celui-ci dans plusieurs achats de terrains. Dans TMr 15, après une liste définie comme le kuBU qu’Atta-welgimmmaš a fait sortir, on apprend que ses terrains et autres biens ont fait l’objet d’un différend que Têt-hamrit a emporté. Il apparaît comme adversaire de dame Ain-lungu dans le procès TMr 16 qu’il gagne, dame Ain-lungu étant « submergée ». • Atta-Hili Graphie : at-ta-dḫi-li Datation : Šalla Père? de Kune-šimaš (TMr 3). • Atta-kuterra209 Graphie : at-ta-ku-te-er-ra Datation : Šalla Atta-kuterra est témoin dans une vente de terrain de dame Kuri-humban à Attawelgimmaš. Il est fils de Taû, inconnu par ailleurs (TMr 2). • Atta-meten (dame)210 Graphie : at-ta-me-te-en Datation : ? Dame Atta-meten est l’épouse? de […]. Elle est mentionnée dans une liste de kuBU de dame At[…] (TMr 13). • Attar-kittah211 Graphies : at-tar-ki-it-˹táḫ˺, at-tar-ki-itta-[aḫ] Datation : Šalla Attar-kittah est fils d’Atta-halki (TMr 6) qui n’apparaît pas par ailleurs, et époux de dame Kunene (TMr 1 et TMr 6). Celle-ci est dite mère de dame Zitanatu (TMr 10) qui serait donc la fille d’Attar-kittah. Il est mentionné dans une liste de kuBU de dame At[…] (TMr 13). Dans une vente de terrain (TMr 6) dont dame Kunene est voisine, son mari et elle-même apparaissent comme témoins.
209. EW, p. 96 : « Vater-Heger ». 210. EW, p. 96 : « Vater-Sieg ». 211. EW, p. 97 : « den Vater “verewigteich” ».
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• Attar-šutu (dame) 212 Graphie : fat-tar-šu-tú Datation : Šalla Dame Attar-šutu apparaît à trois reprises comme témoin. Dans deux actes entérinant des achats de terrains ou palmeraies par Atta-welgimmaš (TMr 2 et 4), elle est à chaque reprise définie par son patronyme/matro nyme, elle est fille de Ziû (qui n’apparaît pas autrement). Enfin, dans un troisième texte, le litige TMr 16, elle fait partie des témoins de dame Ain-lungu. • Attar-uktuh213 Graphie : [at]-˹tar˺-uk-tu-uḫ Datation : ? Entre deux listes de ce qu’Atta-welgimmaš a fait sortir (TMr 15), on apprend que Têthamrit l’avait emporté au sujet de terrains (etc.) d’Atta-hatet. Et dans un second temps, c’est Attar-uktuh, frère d’Atta-hatet qui se dresse contre « lui ». • Atta-welgimmaš214 Graphies : at-ta-we-el-gi 5 -im-ma-aš, at-ta-we-el-gi-maš, at-ta-we-er-gi-im-maš, at-tawe-el-gi5-ma-aš, at-ta-wi-il-gi-im-ma-aš Datation : Šalla Acheteur de : – un terrain avec bâti à Kuri-Humban (9? sicles d’argent). Le terrain est défini comme « en bas du fruitier-libāru de Hutrara du chemin-Šuhalulu » (TMr 2) ; – une palmeraie, part de Silha, pour 8 sicles d’argent (TMr 4). Co-acheteur avec dame Ain-lungu de : – un terrain, part de Kuterra, vendu par le père de celui-ci pour 9 sicles d’argent (TMr 3) ; – un verger et bâti acheté à Kuk-urun (TMr 7). Administrateur de : – un terrain pour Šakiterê (pour Atta- welgimmaš) de dame Anikilandi (le terrain est défini comme du dimtu du halteru partagé avec dame Zitanatu) (TMr 10) ;
212. EW, p. 98 : « dem Vater [wie] eine Schwester ». 213. EW, p. 98 : « den Vater erwählte (erloste) ich ». 214. EW, p. 99 : « den Vater beglückte(?) er ».
– un terrain de Hišpati (TMr 11) à dame Zirailla. Dame Kune-hapti l’a pour son proprié taire à Atta-welgimmaš. Voisins : – Amma-halki (TMr 3) ; – Halhuttaš (TMr 11) ; – Kiriri-ruhhu-zirra (TMr 10) ; – Kuli-meten (TMr 4), également voisin d’une palmeraie de Šutu-buni achetée par Huner ; – Luruhma (TMr 7), père? de dame Kurizami (témoin dans deux achats d’Attawelgimmaš) ; – Dame Pihit (TMr 2) ; – Pusuppâ (TMr 10) ; – Ruhu-buni (TMr 7) ; – Takrali (TMr 4) ; – Tišhuhurra (TMr 2) ; – Temmu-zatih (TMr 11), fils de Lamama ; – Tepti-inri (TMr 7) ; – Wellulu (TMr 3) ; Distributions : – denrées agricoles : orge, épeautre, pois, sésame, dattes… (TMr 12) pour dame Hahbuhna et dame Likkitu. Un champ « tel qu’il est » de ces deux dames est pour Atuti pour Atta-welgimmaš ; – biens définis comme « kuBU qu’il a fait sortir », et « ce qu’il a fait sortir » (TMr 15). • Atta[…] Graphie : at-ta-[…] Datation : ? Atta[…] reçoit 1 bœuf? dans une liste de kuBU de dame At[…] (TMr 13). • Atuti (dame?)215 Graphie : a-tu-ti Datation : ? Dame Atuti, s’il s’agit bien d’une dame, reçoit? un champ « tel qu’il est » (TMr 12) de deux dames, champ restitué « à Attawelgimmaš, pour Atuti ». • Balaû Graphie : ba-la-u-u Datation : Šalla 215. On trouve ce nom attesté dans le texte juridique de Suse 3 (MDP 22, p. 4-5) précédé du déterminatif féminin. Les auteurs du EW le qualifient de nom propre féminin (p. 101).
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Balaû possède en partage, avec Silha, des vergers et terrains mis ana tahhube si une réclamation est faite au sujet de la vente d’une palmeraie par Silha à Atta-welgimmaš (TMr 4). • Bar-kune (dame) Graphie : mfba-ar-ku-ne Datation : Tepti-ahar Dame Bar-kune vend un terrain et bâti à dame Manzit-utukku (TMr 8). En cas de réclamation, sa personne est placée ana tahhube. • Bar-Siyašum216 Graphie : ba-ar-si-a-šu-˹um?˺ Datation : Tepti-ahar Père? de dame Kiriri-ihzik (TMr 8). • Daknuran217 Graphie : dak-nu-ra-an Datation : ? Daknuran reçoit 3 pots de naphte pur dans une liste (TMr 14) définie comme ce que donne dame Kandaitu en mānḫātu. Il est menra murta. • dx[…] Graphie : d˹x˺ […] Datation : ? Père? de Patta-aksir (TMr 13). • Hahbuhna (dame)218 Graphie : fḫa-aḫ-bu-uḫ-na Datation : ? Diverses denrées (céréales, pois, sésame, dattes…) sont attribuées par Atta-welgimmaš à dame Hahbuhna et dame Likkitu (TMr 12) et un champ « tel qu’il est » de ces deux dames est restitué à Atta-welgimmaš pour Atuti. • Halhuttaš219 Graphie : ḫal-ḫu-ut-ta-aš Datation : ? Halhuttaš est voisin (comme Temmu-atih) d’un terrain que Hišpati a cédé à dame Zirailla (TMr 11). 216. EW, p. 109 : « Nachkommenschaft der [Göttin] Siyašum ». 217. Les auteurs du EW (p. 272) lisent ce nom dak-nu-ra- d me-en-ra-mur-ta. Nous le comprenons comme un NP Daknuran suivi d’un nom de fonction, menra murta. 218. EW, p. 589 : « ich will gehorsam sein ! ». 219. EW, p. 597 : « [Gott X] brachte das Land zuwege ».
• Halludiš Graphie : ḫa-al-lu-di-˹iš˺ Datation : ? Halludiš reçoit? 3 pots de naphte pur dans une liste (TMr 14) définie comme ce que donne dame Kandaitu en mānḫātu. • Halpuruš Graphie : ḫal-pu-ru-uš Datation : Šalla Halpuruš est un kallābu (soldat ou messager), mentionné comme témoin dans un achat de terrain d’Atta-welgimmaš (TMr 2). • Halten-huttaš (dame) Graphie : fḫal-te-in-ḫu-ut-ta-aš Datation : Šalla Témoin dans une vente de terrain de dame Kuri-humban à Atta-welgimmaš. Elle est fille d’Ududu, non mentionné par ailleurs (TMr 2). • Haltete (dame) Graphie : fḫal-te-te Datation : Šalla Dame Haltete apparaît comme témoin dans une cession de terrain de dame Anikilandi à Atta-welgimmaš pour Šakiterê. Elle est la fille de (dame) Kuneû? (TMr 10) et donc la petite fille d’Amma-kuterra. • Hamruru Graphie : ḫa-am-ru-ru Datation : ? Hamruru est frère du/d’un halteru et est récipiendaire de 40 l d’orge dans une liste de ce qu’Atta-welgimmaš a fait sortir (TMr 15). • Haštutu220 Graphie : ḫa-aš-tu-tu Datation : Šalla Haštutu apparaît deux fois comme témoin (TMr 1 et TMr 7) dans un partage entre dames Kulittana et Kuner-likkit et dans une vente de Kuk-urun à Atta-welgimmaš et Ain-lungu. Dans les deux cas, il est défini comme charpentier (nagar). Il est fils de Kuk-Narudi qui n’est pas connu par ailleurs. • Hišpati221 Graphie : ḫi-iš-pa-ti Datation : ? 220. EW, p. 581. 221. EW, p. 664 : « Namen Freude ».
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Hišpati a donné un terrain (voisins : Halhuttaš et Temmu-zatih) à dame Zirailla (TMr 11). • Hullidišui Graphie : ḫu-ul-li-di-šu-i Datation : ? Hullidišui est l’époux de dame Šuiašumamma (TMr 1), celle-ci apparaît comme témoin dans un partage (TMr 1) et un litige (TMr 16) où elle est témoin de dame Ain-lungu. • Humbaba-ÌR-DINGIR Graphie : ḫu-um-ba-ba-ìr.dingir Datation : ? Il apparaît comme bénéficiaire dans une liste d’allocations qui constituent le kuBU qu’Atta-welgimmaš a fait sortir (TMr 15). Il est mentionné sans fonction ni parenté. • Huner Graphie : ḫu-ne-er Datation : Šalla Huner achète une palmeraie, part de Šutu-buni, dont Kullili est le jardinier (avec bâti) (TMr 5). • Hunzaza Graphie : ḫu-un-za-za Datation : Tepti-ahar Témoin dans un acte de vente sans mention de fonction ni patronyme/matro nyme (TMr 8). • Huppit222 Graphie : ḫu-˹up˺-pi-it Datation : Šalla Il apparaît comme témoin dans une vente sans mention de fonction ni patronyme/ matronyme (TMr 9). • Hutrara223 Graphie : ḫu-ut-ra-ra Datation : Šalla Atta-welgimmaš achète un terrain défini comme « en bas du fruitier-libāru de Hutrara du chemin-Šuhalulu » (TMr 2). Dans TMr 3, il apparaît comme père de dame Uduk-kilala. Il est dit lú su (de sens incertain).
222. EW, p. 722 : « du tröstest/tröste ! ». 223. EW, p. 728 : « Koseform zu dem Gottes namen Hutran ».
• Ilsahini Graphie : il-sa?-ḫi-ni Datation : Šalla Père? de dame Waqarti (TMr 9). • Immumu Graphie : im-mu-mu Datation : Tepti-ahar Immumu est témoin dans un acte de vente par Bar-kune à Manzit-utuk. Il est le fils de Sihhanni (TMr 8) non attesté par ailleurs. • Indiuntar Graphie : in-di-un-tar Datation : ? Père? de dame Kunnana (TMr 1). • Inrir-hapruh224 Graphie : [i]n-ri-ir-ḫa-ap-ru-uḫ Datation : Šalla Voisin (comme Amma-halki, […]zi et Kutirra) d’un bâti (TMr 3), résidence de dame Kuri-pappat. • Inza[…] Graphie : in-za-˹x˺[…] Datation : ? Inza […] reçoit 2? béliers dans une liste de kuBU de dame At[…] (TMr 13). • Kandaitu (dame) Graphie : fka-an-da-i-tu Datation : ? Dans TMr 14 dame Kadaintu a donné en mānḫātu : de l’or pour un juge, des quantités de naphte, d’orge, un bœuf ? et de l’huile pour des fonctionnaires? (menra-murti, halteru, scribe, etc.). • Kidin-Huttaš/Kidi-Huttaš225 Graphies : ki-di-ḫu-ut-ta-aš, ki-di-in4-ḫuut-ta-aš Datation : Šalla Kidin-huttaš est témoin dans l’achat d’une plantation de palmiers par Huner à dame Šutu-buni (TMr 5). Il est fils de Puttiti, non attesté par ailleurs. Il reçoit? 5 pots de naphte pur dans une liste de ce que donne dame Kandaitu en mānḫātu (TMr 14). Il est halteru. Enfin, sans 224. Voir EW, p. 760. 225. EW, p. 461 : « magischen Schutzbann bewirkte [Gott X] ».
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précision de fonction ou de parenté, il est récipiendaire de […] dans une liste du kuBU (TMr 15) qu’Atta-welgimmaš a fait sortir. • Kiriri-ruhhu-zirra226 Graphie : ki-ri-ri-˹ru˺-uḫ-ḫu-zi-ir-ra Datation : Šalla Kiriri-ruhhu-zirra est voisin (avec Pusuppâ) d’un terrain que dame Ani-kilandi partage avec Zitanatu et qu’elle cède pour Šakitere à Atta-welgimmaš (TMr 10). • Kiriri-ihzik (dame) 227 Graphie : ki-ri-ri-˹iʾ-zi-ik˺ Datation : Tepti-ahar Kiriri-ihzik est témoin dans une vente de terrain et bâti par dame Bar-kune à Manzi-utuk. Elle est fille de Bar-Siyašum, non attesté par ailleurs (TMr 8). • Kirirume (dame) Graphie : fki-ri-ir-ù-me Datation : Šalla Dame Kirirume est témoin de dame Ain-lungu dans le procès qui l’oppose à Atta-hatet (TMr 16). • Kiri-siakiû228 Graphie : ki-ri-si-a-a-ki-u-u Datation : Šalla Père? de dame Siâ qui apparaît comme témoin dans un acte de vente (TMr 3) mais sans patronyme dans le litige TMr 16. • Kittahna (dame)229 Graphie : ki-it-ta-aḫ-na Datation : Šalla Dame Kittahna est témoin dans une vente fragmentaire. Elle est fille d’Urun-duh inconnu par ailleurs (TMr 9). • Ku-[…] Graphie : ˹ku˺-[…] Datation : Šalla
226. EW, p. 483 : « dem (Mann) der Göttin ein glückicher(?) Erbsproß ». 227. EW, p. 483 : « von der Göttin verwöhnt(?) ». 228. Les auteurs du EW (p. 484) n’ont pas tenu compte des deux U finaux : « ich bin ein die Göttin Schauender ». 229. À rapprocher de Kittah-Nahhunte (EW, p. 471) : « ich verewigte(?) den Sonnengott ».
Père? de Kuriraya qui apparaît comme témoin dans un acte de vente (TMr 6). • Ku-[…] Graphie : ˹ku?˺-[…] Datation : Tepti-ahar Voisin (avec Kuppipi, Tetun-pahaš, Kuguli) d’un terrain et bâti que dame Bar-kune vend à dame Manzit-utuk (TMr 8). • Kugugu230 Graphie : ku-gu-gu Datation : Šalla Kugugu est un jardinier au service de dame Kuri-Humban (TMr 2). Le terrain qu’il cultive pour celle-ci est placé ana tahhube en cas de réclamation dans le cadre d’une vente de terrain avec bâti de Kuri-Humban à Atta-welgimmaš. • Kuguli231 Graphie : ˹ku˺-gu-li Datation : Tepti-ahar Kuguli, fils de Šuhalutu (non attesté par ailleurs), est voisin (avec Ku[…], Kuppipi et Tetun-pahaš) d’un terrain et bâti que dame Bar-kune vend à dame Manzit-utuk (TMr 8). • Kuk-amma-temtir232 Graphie : ku-uk-am-ma-te-em-ti4-ir Datation : Šalla Témoin dans l’acte de cession TMr 10, sa fonction est ŠÀ A WA TU Ú?, peut-être à rapprocher de dumu šipri ša awāte de MDP 22 174. • Kuk-narudi233 Graphie : ku-uk-na-ru-di Datation : Šalla Père? de Haštutu, charpentier (nagar) (TMr 7), qui apparaît dans deux textes comme témoin (TMr 1 et 7).
230. EW, p. 502 : « Frieden ». 231. EW, p. 502 : « Schutz durch (Gott) Uli/ Frieden durch (Gott) Uli ». 232. EW, p. 553 : « Schutz durch die (Göttin) Tempt zugehörige Mutter ». 233. Comme Scheil, les auteurs du EW (p. 553) lisent ku-uk-na-ru-di (« Schutz durch (Götting) Narunde »), mais le RU n’est pas présent sur la tablette.
Les archives d'Atta-welgimmaš • 85
• Kuk-tilla234 Graphie : ku-uk-til-la Datation : Tepti-ahar Kuk-tilla apparaît comme témoin dans un acte de vente entre deux dames (TMr 8). Il est foulon (ašlāku). • Kuk-urun235 Graphie : (m)ku-uk-ú-ru-un Datation : Šalla Kuk-urun vend une palmeraie avec bâti à Ain-lungu et Atta-welgimmaš (TMr 7). Il est le père de Te[…] qui achète un terrain (TMr 6). • Kullili236 Graphie : ku-ul-li-li Datation : Šalla Kullili est jardinier (nu.k[iri6]) de la palmeraie de Karinrir (TMr 5), que dame Šutu-buni vend avec bâti à Huner. • Kuli-meten237 Graphie : ku-li-me-te-en Datation : Šalla Kuli-meten apparaît deux fois dans ce corpus comme voisin d’une palmeraie qui est vendue : voisin (comme Takrali) d’une palmeraie que Silha vend à Atta-welgimmaš (TMr 4) ; et voisin d’une palmeraie « de Karinrir », part de Šutu-buni, dont Kullili est le jardinier) vendue à Huner (TMr 5). • Kulittana (dame) 238 Graphies : fku-li-it-ta-na Datation : Šalla Dame Kulittana partage un bâtiment avec dame Kuner-likkit (TMr 1). Elle est également témoin de dame Ain-lungu dans le litige TMr 16. • Kunnana (dame)239 Graphies : fku-un-na-na, ku-na-na Datation : Šalla
234. EW, p. 559 : « Schutz durch (die Gottheit) Tilla ». 235. EW, p. 560 : « Schutz durch Glauben(?) ». 236. EW, p. 562 : « Dickerchen ». 237. EW, p. 511 : « Diecker Sieg ». 238. EW, p. 511 : « Dickbeinchen/Dickbäuch lein? ». 239. EW, p. 511. On trouve également ce nom sur une étiquette de Suse (MDP 28 458, 15).
Dame Kunnana apparaît à trois reprises dans ce corpus. Elle est voisine (comme Alulu) d’un terrain de Kuri-Humban que celle-ci vend à Atta-welgimmaš (TMr 2). Elle apparaît deux fois comme témoin : à propos du bâtiment partagé entre dame Kulittana et dame Kunerlikkit (TMr 1) et dans la vente d’une plantation avec bâti par Kuk-urun à dame Ain-lungu (TMr 7). Elle est fille d’Indiuntar, inconnu par ailleurs (TMr 1), et épouse de Patta-aksir (TMr 7). Celui-ci apparaît peut-être ([pat?]˹ak˺-sir) dans TMr 13. • Kune-[…] Graphie fku-ne-[…] Datation : Šalla Dame Kune[…] apparaît dans une vente (TMr 6), mais sa fonction dans ce texte n’est pas claire. • Kune-hapti (dame) 240 Graphie : (f)ku-ne-ḫa-ap-ti4 Datation : Šalla Dame Kune-hapti est la mère de dame Amma-hatet qui est témoin dans un acte de cession (TMr 10). Dans un autre texte (TMr 11), dame Kune-hapti restitue un terrain à Atta-we[lgimmaš] pour son propriétaire. • Kune-napra Graphie : ku-ne-na-ap-ra Datation : Šalla Père? de dame Kuner-išhara qui apparaît deux fois comme témoin dans des textes impliquant dame Ain-lungu (TMr 3 et TMr 16). • Kunena-gisir241 Graphie : ku-ne-na-gi-si-ir Datation : Šalla Kunena-gisir a en partage un terrain avec Kuterra, Tahhuhu et dame Kuriral (TMr 3). • Kunene (dame)242 Graphie : (f)ku-ne-ne Datation : Šalla Kunene est l’épouse d’Attar-kittah (TMr 1 et TMr 6) et la mère de dame Zitanatu, témoin 240. EW, p. 514 : « ihr Schmeicheln hast du erhört ». 241. EW, p. 514 : « einer, der durch Schmeicheln lenkt ». 242. EW, p. 514 : cf. kuni- (« Schmeichel kätzchen »).
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dans une cession (TMr 10). Dame Kunene est témoin dans un document qui entérine un partage (TMr 1) et une vente impliquant dames Kulittana, Kuner-likkit, Amma-Kuterra et Te[…] (TMr 6). • Kuner-atta (dame)243 Graphie : fku-ne-er-at-ta Datation : Šalla Dame Kuner-atta est témoin de dame Ain-lungu dans le procès qui l’oppose à Atta-hatet (TMr 16). Elle est définie comme ša ukbutu. • Kuner-išhara (dame)244 Graphie : fku-ne-er-iš-ḫa-ra Datation : Šalla Dame Kuner-išhara est la fille de Kunenapra, inconnu par ailleurs (TMr 3). Elle apparaît deux fois en tant que témoin dans des textes impliquant dame Ain-lungu : dans l’achat d’un terrain par Atta-welgimmaš et Ain-lungu (TMr 3) et en tant que témoin de dame Ain-lungu dans le litige TMr 16. • Kuner-lali245 Graphie : ku-ne-er-la-li Datation : Šalla Kuner-lali, fils de Šupšuppi (non attesté par ailleurs), apparaît comme témoin dans une vente très fragmentaire (TMr 9). • Kuner-likkit (dame)246 Graphie : f˹ku˺-ne-er-lik-ki-it Datation : Šalla Dame Kuner-likkit partage un bâtiment avec dame Kulittana (TMr 1). • Kune-šimaš (dame)247 Graphie : ku-˹ne˺-ši-maš Datation : Šalla Kune-šimaš est témoin dans l’achat d’un terrain par Atta-welgimmaš et Ain-lungu. Elle est fille d’Atta-Hili non attesté par ailleurs (TMr 3). 243. EW, p. 514 : « den Vater umschmeichelnd ». 244. EW, p. 514 : « die (Göttin) Išhara umschmei chelnd(?) ». 245. EW, p. 514 : « (Gott) Lali umschmeichelnd ? ». 246. EW, p. 514 : « die Schmeichlerin verwöhntest du ». 247. EW, p. 514 : « durch Schmeicheln gewann sie ».
• Kunêu (dame)248 Graphie : fku-ne-ù Datation : Šalla Dame Kunêu est fille d’Amma-kuterra (TMr 2) qui vend un terrain à Te[…] (TMr 6). Kunêu, mère de Haltete, est témoin dans une vente de terrain de Kuri-Humban à Atta-welgimmaš (TMr 2). • Kuppipi Graphie : ku-up-˹pi?-pi?˺ Datation : Tepti-ahar Kuppipi est voisin (avec Ku[…], Tetunpahaš, Kuguli) d’un terrain (et) bâti que dame Barkune vend à dame Manzit-utuk (TMr 8). • Kur[i…] Graphie : ku-r[i?- …] Datation : ? Kur(i…] reçoit de l’argent dans une liste du kuBU de dame At[…] (TMr 13). • Kuri-pappat (dame)249 Graphie : (f)ku-ri-pa-ap-pa-at Datation : Šalla Kuri-pappat est brasseuse, témoin dans un texte où en cas de réclamation c’est sa demeure qui sera placée ana tahhube (TMr 3). Elle apparaît aussi dans une seconde vente (TMr 6) dans un contexte fragmentaire qui n’est pas clair (peut-être en tant que voisine de dame Amma-kuterra). • Kuri-rate (dame)250 Graphie : fku-ri-ra-te Datation : Šalla Dame Kurirate est témoin de dame Ainlungu dans le procès qui oppose celle-ci à Atta-hatet (TMr 16). • Kuri-Humban (dame) 251 Graphie : fku-ri-ḫu-um-ba-an Datation : Šalla Dame Kuri-Humban vend un terrain avec bâti à Atta-welgimmaš (TMr 2).
248. EW, p. 514 : « kleine Schmeichlerin ». 249. EW, p. 523 : vielleicht « die Wonne mehrtest du ». 250. EW, p. 523 : etwa « Wonne mehrtest du Nahrung ». 251. EW, p. 522 : « (Gott) Humbans Wonne ».
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• Kuri-zami (dame) Graphies : fku-ri-za-mi, fku-ri-za-am Datation : Šalla Dame Kuri-zami est témoin de deux achats de terrain ou plantation par Attawelgimmaš (TMr 2 et 4). Elle est fille de Luruhma (TMr 2), celui-ci étant voisin d’un terrain vendu par Kuk-urun à Ain-lugu et Atta-welgimmaš (TMr 7). Dans TMr 4, le scribe Tan-Nahhunte avait peut-être oublié d’inscrire son nom et il l’a ajouté après sa propre mention. C’est le seul témoin de la liste qui ne soit qualifié ni par une fonction ni par un patronyme (ou matronyme). Cela renforce l’idée d’un oubli : le scribe aurait rapidement écrit le nom oublié sans s’y attarder. • Kuriraya (dame)252 Graphie : ku-ri-ra-˹a˺ Datation : Šalla Kuriraya est témoin dans une vente. Elle est fille de Ku[…] (TMr 6). • Kuriral (dame)253 Graphie : ku-ri-ra-al Datation : Šalla Dame Kuriral apparaît dans un seul texte (TMr 3) où il est dit qu’elle a un terrain d’un partage avec Kuterra, Tahhuhu et Kunenagisir. • Kuterra Graphies : ku-te-er-ra, ku-ti-ir-ra Datation : Šalla Kuterra est le fils (ou la fille ?) de Taribatu. Il? possède une part d’un terrain en partage avec Tahhuhu, dame Kuriral (sa sœur) et Kunena-gisir. Son père, Taribatu, le vend à Atta-welgimmaš et dame Ain-lungu (TMr 3). Kuterra est le voisin de la résidence de dame Kuri-pappat. Kuterra est père? de Temduhahpu (TMr 14) qui reçoit des pots de naphte pur. • Kutete254 Graphie : ku-te-te Datation : ?
252. EW, p. 523 : « Zierde, Wonne ? ». 253. EW, p. 523 : « ewige Wonne ? ». 254. EW, p. 545 : « Schutz, Hege ».
Kutete est récipiendaire de 30 litres d’orge dans une liste de kuBU qu’Atta-welgimmaš a fait sortir (TMr 15). Il est fils de Tetin-hamru (jamais mentionné par ailleurs) et il est liriša. • [Ku?]tete Graphie : [ku]-˹te˺-te Datation : ? Un personnage au nom fragmentaire, peut-être à restituer [Ku]tete, apparaît dans une liste de ce qu’Atta-welgimmaš a fait sortir (TMr 15). Il est fils de Tep-Kuk et il est liriša. • Lahmat-amma (dame)255 Graphies : ˹la˺-ʾ-ma-at-am-ma, la-aḫ-maat-am-ma Datation : Šalla Dame Lahmat-amma est témoin dans un achat de terrain par Atta-welgimmaš et Ain-lungu (TMr 3). Elle est fille de Tar-rappaš (inconnu par ailleurs) et mère de Surriri. Mère et fille apparaissent exclusivement dans des textes concernant dame Ain-lungu. • Lamama256 Graphie : la-ma-ma Datation : ? Lamana est père? de Temmu-zatih (TMr 11). • Likkitu (dame) Graphie : flik-ki-tu Datation : ? Dame Likkitu, avec dame Hahbuhna, reçoit d’Atta-welgimmaš des denrées alimentaires (céréales, pois, sésame, dattes…) (TMr 12). Un champ « tel qu’il est » de ces deux dames est restitué à Atta-welgimmaš pour Atuti. • Lullukiya Graphie : lu-ul-lu-ki-ia Datation : ? Père? de […]pam qui dépend du liriša (TMr 15). • Lungugu257 Graphie : lu-un-gu-gu Datation : Šalla Père? de dame Šutu-buni.
255. EW, p. 808 : « die [Göttin] Lahmatist(mir) Mutter ». 256. EW, p. 844 : « der Säuerlische ». 257. EW, p. 845 : « die kleine Erbin ? ».
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• Luruhma Graphie : lu-ru-uḫ-ma Datation : Šalla Luruhma est voisin (avec Ruhu-buni et Tepti-inri) d’un verger avec bâti vendu par Kuk-urun à Ain-lugu et Atta-welgimmaš. Il est le père? de dame Kuri-zami (TMr 2). • Lutuna258 Graphie : lu-tu-˹na˺ Datation : ? Lutuna a un jardinier, Tet-hamrit (TMr 1) qui s’est dressé en procès au sujet des champs, etc., d’Atta-hatet (TMr 15). • Manzit-utuk (dame) 259 Graphie : fma-an-zi-it-ú-tu-uk Datation : Tepti-ahar Dame Manzit-utuk a acheté un terrain et bâti à dame Bar-kune (TMr 8). • Menra-halki260 Graphie : me-en-ra-ḫal-ki Datation : Šalla Menra-halki est potier ; il apparaît comme témoin dans une vente de terrain très fragmentaire (TMr 9). Il est récipiendaire de 10 l d’orge dans une liste de ce qu’Attawelgimmaš a fait sortir (TMr 15). Il dépend du (ša) liriša. • Mitizzuš (dame) Graphie : fmi-it-iz-zu-uš Datation : Šalla Dame Mitizzuš est fille de Nahhuhu (non attesté par ailleurs). Elle est témoin dans un achat de plantation de palmiers avec bâti par Atta-welhimmaš (TMr 4). Elle est également témoin de dame Ain-lungu dans un litige (TMr 16). • Muktiti (dame) 261 Graphie : fmu-uk-ti-ti Datation : Šalla Dame Muktiti est fille de Temtutu (non attesté). Elle est témoin dans un achat de
258. EW, p. 844 : « zum Bereichern ». 259. EW, p. 853 pour Ma-an-zi-it-ú-tu-uk-ku, « von der (Göttin) Manzat gelobt ». 260. EW, p. 910 : « ein süßer Machthaber [ist Gott X] ». 261. EW, p. 962 : « die kleine Lady ».
plantation de palmiers par Atta-welgimmaš (TMr 4). • Nahhuhu Graphie : na-aḫ-ḫu-ḫu Datation : Šalla Nahhuhu est père? de Mitizzuš (TMr 4). • Nur-tela Graphie : nu-ur-te-la Datation : Šalla Nur-tela est récipiendaire de 30 l d’orge dans une liste de ce qu’Atta-welgimmaš a fait sortir ; il est mentionné comme dépendant du (ša) mera murti (TMr 15, litige impliquant Atta-hatet et son frère Attar-kutuh). En tant que témoin, il apparaît dans un second litige (TMr 16) impliquant Atta-hatet (et Ain-lungu) (si la restitution [Nur]-tela est correcte ; il y est qualifié de dumu šipri (« messager » ?). • Par-lahmat Graphie : pa-ar-la-aḫ-ma-a[t] Datation : Šalla Par-lahmat est père? de dame Piriri (TMr 9). • Patta-aksir262 Graphie : pa-at-ta-ak-si-ir Datation : Šalla Patta-aksir est fils de d[…] et époux de dame Kunnana, fille d’Indiuntar (TMr 7) qui est témoin dans trois actes (TMr 1, TMr 2 et TMr 7). Patta-aksir apparaît lui-même (si la restitution est correcte) dans une liste de kuBU de dame At[…] (TMr 13). • Pihit (dame) Graphie : fpi-ḫi-it Datation : Šalla Dame Pihit est voisine (comme Tišhuhurra) d’un terrain de Kuri-Humban que celle-ci vend à Atta-welgimmaš (TMr 2). Dans ce même texte elle est témoin, fille de Ṣilli-Iškur (inconnu par ailleurs). • Piriri (dame) 263 Graphie : pi-ri-ri Datation : Šalla
262. EW, p. 112 : « ein Schritte-lenker [ist Gott X] ». 263. EW, p. 210 : « Dattelchen ».
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Dame Piriri est fille de Par-lahmat (TMr 9) ; elle est témoin dans un acte de vente très fragmentaire. • Pirupi (dame) Graphie : fpi-ru-pi Datation : Šalla Pirupi est fille d’At[…] (TMr 5). Elle est témoin dans une vente de palmeraie par Šutu-buni à Huner. • Pitahisu Graphie : pi-ta-ḫi-su Datation : ? Pitahizu est mentionné peut-être en lien avec du sésame dans une liste de kuBU de dame At[…] (TMr 13). • Pusuppâ Graphie : pu-su-up-pa-a Datation : Šalla Pusuppa est voisin (avec Kiriri-ruhhuzirra) d’un terrain que dame Ani-kilandi partage avec Zitanatu et qu’elle cède à Atta-welgimmaš pour Šakitere (TMr 10). • Puttiti Graphie : pu-ut-ti-ti Datation : Šalla Puttiti est père? de Kidin-huttaš (TMr 5) qui est halteru (TMr 15). • Riš-baratu Graphie : ri-iš-ba-ra-tu Datation : Šalla Riš-baratu est témoin dans un acte à propos d’un partage (TMr 1) où il est le seul pour qui ne sont précisés ni fonction ni patronyme/matronyme. On trouve également deux mentions d’un Riš-baratu : ša ne-še-šu (TMr 5) où il est témoin et dumu ší-ip-ri (TMr 15) récipiendaire de 10 litres d’orge dans une liste de ce qu’Attawelgimmaš a fait sortir. La première mention doit-elle être interprétée comme « qui dépend du nešešu » et sa fonction est-elle « messager » ? • Ruhu-buni264 Graphie : ru-ḫu-bu-ni Datation : Šalla
264. EW, p. 1045 : « Erbsproß-Herz ? ».
Ruhu-buni est voisin (avec Tepti-inri et Laruhna) d’un verger (et) bâti vendu par Kuk-urun à Ain-lugu et Atta-welgimmaš (TMr 7). • Siâ (dame)265 Graphies : fsi-ia-ia, ˹si˺-a-a Datation : Šalla Dame Siâ apparaît deux fois comme témoin, toujours dans des textes concernant dame Ain-lungu : dans l’achat d’un terrain par Atta-welgimmaš et Ain-lungu (TMr 3) et dans un litige impliquant dame Ain-lungu (TMr 16). Elle est la fille de Kiri-siakiû, inconnu par ailleurs (TMr 3). • Sihhanni Graphie : si-iʾ-ḫa-an-˹ni?˺ Datation : ? Sihhanni est père? d’Immumu qui est témoin dans une vente (TMr 8). • Silha266 Graphie : si-il-ḫa Datation : Šalla Silha possède, comme part, une palmeraie qu’il vend, avec bâti, à Atta-welgimmaš (TMr 4). • Simmanni Graphie : si-im-ma-an-ni Datation : ? Simmanni est juge (˹di.ku5˺). Il reçoit 1 sicle d’or de ce que dame Kandaitu donne en mānḫātu (TMr 14). • Simmanni-dIŠKUR Graphie : si-im-ma-˹an˺-ni-diškur Datation : ? Simmanni-diškur est scribe (ṭup-šar-ru). Il reçoit? de l’épeautre, 1 sutû et 10… dans une liste définie comme ce que donne dame Kandaitu en mānḫātu (TMr 14). • Surriri (dame) 267 Graphie : fsu-úr-ri-ri Datation : Šalla Dame Surriri apparaît comme témoin dans deux textes, chaque fois en lien avec 265. EW, p. 1097 : Koseform zu siya « eine Schauende ». 266. EW, p. 1072 : « stark ». 267. EW, p. 1108 : « ersätzschen ».
90 • F. Malbran-Labat, C. Roche-Hawley
Ain-lungu : dans un achat de terrain par Atta-welgimmaš et Ain-lungu (TMr 7) et dans un litige comme témoin de dame Ain-lungu (TMr 16). Sa mère, dame Lahmat-amma, apparaît elle aussi comme témoin dans un texte impliquant dame Ain-lungu (TMr 3). • Ṣilli-dIŠKUR Graphie : ṣíl-lí-diškur Datation : Šalla Ṣilli-diškur est le père? de dame Pihit (TMr 2) qui est témoin dans une vente. • Šahrukra Graphie : šà-aḫ-ru-uk-ra Datation : Šalla Šahrukra est le jardinier (nu.kiri6) d’une palmeraie, part de Silha, ayant pour voisins Kutemeten et Takrali, vendue avec le bâti à Atta-welgimmaš (TMr 4). Il est également témoin dans ce même acte. • Šahruru Graphie : šà-aḫ-ru-ru Datation : Šalla Šahruru est fils de Tepti-unwarna. Il est témoin dans une vente de plantation de palmiers (TMr 5). • Šakiterê Graphie : šà-ki-te-re-e Datation : Šalla Šakiterê est présent dans une cession de terrain (TMr 10) par dame Ani-kilandi à Atta-welgimmaš, pour Šakiterê. • Šalla Graphie : šal-la Datation : Šalla Dans la majorité des textes, dix sur les onze textes où figurent une formule de serment, on trouve un serment prêté au nom de Šalla : dans sept ventes (TMr 2, TMr 3,TMr 4, TMr 5, TMr 6, TMr 7 et TMr 9), une cession (TMr 10), une restitution (TMr 11) et un litige (TMr 16). Šalla appartient à la dynastie des Kidinuides. Il apparaît sur un texte de Suse, MDP 23 327 où, comme dans les textes « de Mâlamir », des individus jurent par Šalla et Inšušinak. • Šeme[…] Graphie : še-me-[…]
Datation : ? Šeme[…] reçoit 12, puis 13 mines de bronze dans une liste de kuBU de dame At[…] (TMr 13). • Šuhalutu268 Graphie : šu?-˹ḫa-lu-tú?˺ Datation : Tepti-ahar Père? de Kuguli mentionné comme voisin dans une vente de terrain (TMr 8). • Šukku-utuk (dame)269 Graphies : fšu-uk-ku-tu-uk Datation : Šalla Dame Šukku-utuk est fille d’Amma-[…]. Elle est témoin dans la vente d’une plantation de palmiers par dame Šutu-buni à Huner (TMr 5). • Šummama270 Graphies : šu-um-ma-ma Datation : Šalla Šummama est le scribe de trois ventes (TMr 2, TMr 5 et TMr 7) et d’un litige (TMr 16). Cf. Les scribes : 1. Šummama. • Šupšuppi Graphie : šup-šup-pi Datation : Šalla Šupšuppi est père? de Kuner-lali qui apparaît comme témoin dans une vente très fragmentaire (TMr 9). • Šutu-buni (dame)271 Graphie : fšu-tú-bu-ni Datation : Šalla Šutu-buni vend sa part, une palmeraie de Karinri dont Kullili est le jardinier (avec bâti), à Huner (TMr 5). S’il y a réclamation, c’est dame Šutu-buni avec ses fils et filles qui sont placés ana tahhube. Fille de Lungugu (inconnu par ailleurs), elle apparaît également comme témoin dans une vente de terrain par Amma-kuterra à Te[…] (TMr 6).
268. Lu šu-ha-lu-lu par les auteurs de EW, p. 1175. 269. EW, p. 1189 : « von [der Göttin des] Gesangs ? gelobt ? ». 270. EW, p. 1191, « Triumph ». 271. EW, p. 1187 : « Schwesterherz ».
Les archives d'Atta-welgimmaš • 91
• Š(u)yašum-amma (dame)272 Graphies : fšu-ia-šu-um-am-ma, fší-ia-šuum-am-ma Datation : Šalla Š(u)yašum-amma apparaît comme témoin dans l’établissement d’un partage entre deux dames (TMr 1). Elle est l’épouse de Hullimišu, inconnu par ailleurs. Elle est témoin de dame Ain-lungu dans le procès qui oppose celle-ci à Atta-hatet (TMr 16). • Tahhuhu Graphie : ta-aḫ-ḫu-ḫu273 Datation : Šalla Tahhuhu, dame Kuriral et Kunena‑gisir ont partagé avec Kuterra qui a eu un terrain que vend Taribatu, père de Kuterra, à Attawelgimmaš et dame Ain-lungu (TMr 3). • Tak-meten (dame)274 Graphie : fta-ak-me-te-en Datation : Šalla Dame Tak-meten est témoin dans une vente de palmeraie par Silha à Atta-welgimmaš (TMr 4). Elle est la fille d’Akkamameni, inconnu par ailleurs. • Takrali Graphie : ˹ta-ak-ra-li˺ Datation : Šalla Takrali est voisin (comme Kute-meten) d’une part de palmeraie vendue par Silha à Atta-welgimmaš (TMr 4). • Tan-Nahhunte?275 Graphie : tan-dutu Datation : Šalla Tan-Nahhunte est le scribe de la vente d’une palmeraie par Silha à Atta-welgimmaš (TMr 4). Cf. Les scribes : 3. Tan-Nahhunte. • Tan-šušun Graphie : tan-šu-šu-un Datation : Šalla
272. EW, p. 1195 : « die (Göttin) Siyašum ist [mir] Mutter ». 273. EW, p. 266 : « cf. nE táh-hi-hi (Vater des Fürsten Hanne von Aipir) ». 274. EW, p. 250 : « Lebens-Milde ». 275. Tan est un élément pouvant précéder un élément théophore « Gehorsam », d’après EW, p. 280.
Tan-šušun apparaît comme témoin dans la vente d’une plantation (avec) bâti par Kuk-urun à Ain-lungu et Atta-welgimmaš (TMr 7). Il est fils d’Aluzinu, inconnu par ailleurs. • Tar-rappaš Graphie : tar-ra-ap-pa-aš Datation : Šalla Tar-rappaš est père? de Lahmat-amma (TMr 3). • Taribatu Graphie : ta-ri-ba-tu Datation : Šalla Taribatu est père de Kuterra ; il vend le terrain de celui-ci à Atta-welgimmaš et dame Ain-lungu (TMr 3). Il est également le père de dame Kuriral qui partage le terrain avec Kuterra et qui apparaît parmi les témoins, probablement aussi le père de Tahhuhu et Kunena-gisir avec qui Kuterra a partagé. • Tišhuhurra Graphie : tíš-ḫu-ḫu-ur-ra Datation : Šalla Tišhuhurra est voisin d’un terrain de Kuri-Humban que celle-ci vend à Attawelgimmaš (TMr 2). • Taû Graphie : ta-u-u Datation : Šalla Taû est père? d’Atta-kuterra (TMr 2). • Te-[…] Graphie : ˹te?˺-[…] Datation : Šalla Te[…] achète un terrain à Amma-kuterra (TMr 6). Il est fils de Kuk-urun, qui apparaît comme vendeur d’une palmeraie (TMr 7). • Temdu-hahpu Graphie : te-em-du-ḫa-ʾ-pu Datation : ? Temdu-hahpu reçoit 4 pots de naphte pur dans une liste de mānḫātu de dame Kandaitu (TMr 14). Il est fils de Kuterra et donc petit-fils de Taribatu et neveu de dame Kuriral (TMr 3). • Temdudur Graphie : te-em-du-du-úr Datation : Šalla
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Temdudur est témoin dans deux ventes : une plantation avec bâti vendue par Kuk-urun à Ain-lungu et Atta-welgimmaš (TMr 7) et dans un contexte fragmentaire (TMr 9). Dans ces textes ne sont précisés ni sa parenté, ni son titre ou sa fonction. • Temdur-hamru276 Graphie : te-em-du-úr-ḫa-am-ru Datation : Šalla Temdur-hamru est mentionné dans les deux listes de TMr 15 (l. 2 et l. 20 où la quantité versée est cassée) : il reçoit 30 litres d’orge au titre du kuBU qu’Atta-welgimmaš a fait sortir. Il apparaît encore comme témoin dans le litige qui oppose dame Ain-lungu à Atta-hatet (TMr 16). Il est frère du/d’un halteru dans TMr 15 mais halteru dans TMr 16. • Temtutu Graphie : te-em-tu-tu Datation : Šalla Temtutu est père? de dame Muktiti (TMr 4). • Temmu-zatih Graphie : te-em-mu-za-ti-iʾ Datation : ? Temmu-zatih est voisin (comme Halhuttaš) d’un terrain que Hišpati a donné à dame Zirailla puis que dame Kune-hapti rend à Attawelgimaš pour son propriétaire (TMr 11). Il est fils de Lamama, inconnu par ailleurs. • Tep-kuk277 Graphie : te-ep-ku-uk Datation : ? Tep-kuk est père? de [Ku]tete, liriša (TMr 15). • Tepti-ahar Graphie : te4-ep-ti-a-ḫar278 Datation : Tepti-ahar Une vente se conclut par un serment au nom de Tepti-ahar et Inšušinak (TMr 8). Tepti-ahar est un roi « de Suse et d’Anšan » bien attesté à Haft tepe mais aussi à Suse. Il est peut-être le successeur de Šalla qui apparaît dans tous les autres textes où des individus prêtent serment.
276. EW, p. 307 : « (Gott) Tempt – ich (bin) ihm zur Freude(?) ». 277. EW, p. 312 : « (Gott) Tempt ist Schutz ». 278. EW, p. 313 : « (Gott) Tempt – er ist da ! ».
• Tepti-inri279 Graphie : te-ep-ti-in-ri Datation : Šalla Tepti-inri est voisin (avec Ruhu-buni et Laruhna) d’un verger et bâti vendu par Kuk-urun à Ain-lugu et Atta-welgimmaš (TMr 7). • Tepti-unwarna280 Graphie : te-ep-ti-un-wa-ar-˹na?˺ Datation : Šalla Tepti-unwarna est père ? de Šahruru (TMr 5). • Têt-hamrit281 Graphie : te-it-ḫa-am-ri-it Datation : ? Têt-hamrit, jardinier de Lutuna, apparaît comme témoin dans un acte entérinant un partage de bâtiment entre dame Kulittana et dame Kuner-likkit (TMr 1). Dans le litige TMr 15 Têt-hamrit l’a emporté au sujet de terrains (etc.) d’Attahatet (TMr 15). • Tetunpe/pahaš282 Graphies : te-et-un-pa-˹ḫa˺-[aš], [te-e]tun-pi-ḫa-aš, [te-i]t?-un-pi-ḫa-aš Datation : Šalla, Tepti-ahar Tetunpahaš apparaît dans des textes datés de Šalla et dans un de Tepti-ahar. Sous Šalla, il apparaît dans deux litiges : dans une liste concernant le kuBU qu’Atta-welgimmaš a fait sortir (pour […]) où il est dit frère du/d’un liriša (TMr 15) et dans un procès qui oppose Atta-hatet à dame Ain-lungu (TMr 16) avec une mention de na-i-ma-at-sú, qui est un hapax (incompris). Enfin, sous Tepti-ahar, il est mentionné comme voisin (avec Kuppipi, Ku[…] et Kuguli) d’un terrain et bâti que dame Bar-kune vend à dame Manzit-utuk (TMr 8).
279. EW, p. 314 : « dem (Gott) Tempt zugehörig ». 280. EW, p. 314 : lu te-ip-ti.un.wa(pi)-ar : « (Gott) Tempt hat mich gern ». 281. EW, p. 315 : « (Gott) Tempt erfreutest du(?)» ou « (Gott) Tempt erfreue du!(?) ». 282. EW, p. 315 te-it.un.pa-ha-aš (« (Gott) Tempt beschützte(?) mich ») ; Zadok 1984, p. 54.
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• Tetin-hamru283 Graphie : te-it-in-ḫa-am-ru Datation : ? Père? de Kutete qui est liriša (TMr 15). • Ududu284 Graphie : ú-du-du Datation : Šalla Père? de Halten-huttaš (TMr 2). • Uduk-kilala (dame)285 Graphie : ú-˹du˺-uk-ki-la-la Datation : Šalla Uduk-kilala est la fille de Hutrara lú su. • Ukkulu286 Graphie : uk-ku-lu Datation : Šalla Ukkulu reçoit 40 litres d’orge dans une liste concernant le kuBU qu’Atta-welgimmaš a fait sortir (la quantité étant mutilée dans la seconde liste) (TMr 15). Il y est menra murti/ mera murti. Il apparaît comme témoin dans le litige opposant Ain-lungu à Atta-hatet (TMr 16) où il est également qualifié de menra murti. • dUmma-x[…] Graphie : dum-ma-˹x˺[…] Datation : ? Umma[…] reçoit 1 ˹bœuf?˺ dans une liste de kuBU de dame At[…] (TMr 13). • Urun-duh287 Graphie : ú-ru-˹un˺-du-uḫ Datation : Šalla Père? de Kittahna (TMr 9). • dUTU-AN[…] Graphie : dutu AN[…] Datation : ? utu-AN[…] reçoit 1? bélier du kuBU de dame At[…] (TMr 13).
283. EW, p. 315, lu te-it.in.ha-am-ru-li-ri : « für (Gott) Tempt ein Freude-Stifter( ?) ». 284. EW, p. 1200 : vieilleicht « Lobpreischen ». 285. EW, p. 1200 : « Gelobt von (der Gottheit) Kilala ». 286. EW, p. 1212, lu uk-ku-lu.me-en-ra.mu-ur-ti et uk-ku-lu-me-ra.mur-ti : « ein überwältigender ist der Fürst (auf dem) Thronsitz ? ». 287. Voir EW, p. 1250.
• dUTU-DINGIR-šu Graphie : dutu-dingir-šu Datation : ? utu-dingir-šu est témoin dans un texte entérinant un partage entre dame Kulittana et dame Kuner-likkit (TMr 1). Il est hašaru. • Waqarti (dame) Graphie : wa-qa-ar-ti Datation : Šalla Dame Waqarti est témoin dans une vente très fragmentaire (TMr 9). Elle est la fille d’Ilsahini, inconnu par ailleurs. • Wellulu Graphie : we-el-lu-lu Datation : Šalla Wellulu est mentionné comme voisin d’un terrain que Kuterra a d’un en partage avec Tahhuhu, dame Kuriral et Kunena-gisir (TMr 3). • Yaê Graphies : i-e-e, ia-e-e Datation : Šalla Yaê est scribe pour trois ventes (TMr 3, TMr 6 et TMr 9) et une cession (TMr 10). Cf. Les scribes : 2. Yaê. • Zalili (dame) Graphie : fza-li-li Datation : Tepti-ahar Dame Zalili est témoin dans une vente de terrain entre dame Bar-kune et dame Manzit-utuk (TMr 8). Elle est fille d’Ammalidar, inconnu par ailleurs. • Zirailla (dame) Graphie : fzi-ra-il-˹la?˺ Datation : ? Dame Zirailla avait reçu un terrain (voisins : Halhuttaš et Temmu-atih) de Hišpati (TMr 11). • Zitanatu (dame) Graphie : zi-ta-na-tú Datation : Šalla Dame Zitanatu cède un terrain (défini comme « du dimtu du halteru ») qu’elle a d’un partage avec dame Ani-kilandi. Celle-ci le donne à Atta-welgimmaš pour Šakitere (TMr 10). Elle est la fille de dame Kunene qui est l’épouse d’Attar-kittah (TMr 1 et 6).
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• Ziû Graphie : zi-u-u, zi-ù-ù
Datation : Šalla Père? d’Attar-šutu (TMr 2 et TMr 4).
Noms acéphales • […]-tu Graphie : […]˹x˺-tu Un certain […]-tu est mentionné dans TMr 15 : il dépend du responsable du grainarsānu (ša ugula arsānu). • […]pam Graphie : […]-pa-am Il reçoit […] du kuBU qu’Atta-welgimmaš a fait sortir. Il est fils de Lullukiya et dépend du (ša) liriša.
• […]˹x˺-GAL Il reçoit […] du kuBU qu’Atta-welgimmaš a fait sortir (TMr 15). Il est dumu šipri, « messager »?. • […]ÌR-DINGIR Graphie : […]˹x˺-ìr.dingir Datation : Šalla […] ìr . dingir apparaît dans une liste concernant le kuBU qu’Atta-welgimmaš a fait sortir (pour […]) (TMr 15). Il est mentionné sans fonction ni parenté.
Les scribes
En dernière position288, apparaît, souvent mais pas toujours, le nom d’un scribe avec X, scribe. On peut dès lors proposer d’y voir peut-être le nom du scribe qui a rédigé le contrat. On connaît ainsi trois noms de scribes des textes dits « de Mâlamir » : Šummama, Yaê et Tan-Nahhunte.
1. Šummama Ce scribe apparaît comme témoin dans quatre textes : TMr 2, l. 27 : igi šu-um-ma-ma dub.sar TMr 5, l. 24 : igi šu-um-ma-ma dub.sa[r] TMr 7, l. 25 : igi šu-um-ma-ma dub.sar TMr 16, l. 37ʹ : igi šu-um-ma-ma dub.sar Son nom est mentionné une fois (TMr 7), non pas en dernier dans la liste des témoins, mais en avant-dernier.
Format de texte et mise en tablette Les quatre textes qui ont probablement été écrits par Šummama le scribe sont trois ventes et un litige. Les trois ventes (TMr 2, 5 et 16) se présentent de la même façon : au format paysage d’aspect assez carré, tandis que le litige (TMr 16) est au format portrait très rectangulaire. Si les ventes TMr 2 et 7 et le litige TMr 16 portent des lignes de guidage pour l’écriture, il n’en va pas de même pour TMr 5. TMr 16 porte au verso un déroulement de sceau-cylindre qui précède la liste des témoins « humains ». On trouve ainsi : le texte, les divinités témoins dutu et Ruḫurater, un trait de séparation, le déroulement du sceau et enfin la liste des témoins. L’usage des traits de séparation en fin de texte est moins systématique que pour Yaê. Les textes TMr 2 et 5 attestent l’emploi d’un seul trait de séparation en fin de texte tandis que TMr 7 n’en présente pas du tout et TMr 16, comme nous l’avons signalé précédemment, en porte un avant l’impression du sceau mais pas véritablement en fin de texte289. 288. Sauf deux fois où le scribe apparaît en avant-dernier (TMr 4 et 7). 289. L’état fragmentaire de ce texte-ci ne nous permet pas, cependant, de l’affirmer.
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Les lignes se poursuivent très souvent sur la tranche latérale droite créant parfois une surcharge qui rend la lecture difficile (comme on le voit sur TMr 16 et 7). Un texte, TMr 2, présente de nombreuses empreintes digitales. Les trois ventes portent la mention de l’empreinte d’ongles sur la tranche latérale gauche, avec : TMr 2 : )( ṣú-pur-šu-nu ° ° TMr 5 : (( ṣú-pur-šu-nu ° ° TMr 7 : [ṣú]-pur-šu-nu ) ° ) ° ) Il semble que les impressions d’ongle se fassent de préférence sur la première ligne, à côté du texte, mais que dans le cas de TMr 7, manquant de place, les témoins aient dû imprimer leur ongle sur la ligne suivante.
Syllabaire et orthographe Šummama atteste certaines maladresses : -- notation {a-an} pour ana (TMr 2, l. 7) ; -- oubli du {it} dans mu (TMr 7, l. 17). Pour ce qui est de la structure, les trois ventes se présentent de la même façon : Šummama coupe ses phrases de la même façon et l’organisation générale est la même. L’orthographe est également la même à quelques exceptions près : -- le scribe n’a pas noté le redoublement du h dans tahhume de TMr 2 {ta-ḫu-me4} alors que les textes TMr 5 et 7 présentent tous deux {ta-aḫ-ḫu-me4} ; -- le mot mazzazānu est noté avec dissimilation manzazānu {ma-an-za-za-nu} dans TMr 2 et 5 mais sans dissimilation et avec une graphie défective de mazzazānu {ma-za-za-nu}. On peut noter que cette dernière se trouvant sur l’extrémité de la tranche latérale droite pourrait s’expliquer par le manque de place. Pour ce qui est de la grammaire, ce scribe est constant dans l’utilisation du pronom -šu pour un possesseur masculin et -ša pour une femme. Cependant, dans la forme verbale, seule la forme 3e masc. sg. est utilisée iddin ou išām, que le sujet soit féminin ou masculin290. Ces formes verbales semblent presque « figées ». Il en va de même pour le permansif šakin qui peut être utilisé indifféremment pour un singulier ou un pluriel au lieu de šaknū (attendu dans TMr 5). Enfin, notons que ce scribe utilise aussi bien U, Ú que Ù pour noter le son /u/.
Paléographie La caractéristique de la main de ce scribe, s’il est bien responsable de la rédaction de ces quatre textes, est sa variabilité. En effet, les signes peuvent être très différents. Nous en citerons quelques exemples291 : -- les signes IR et NI peuvent présenter deux horizontaux parallèles ou se fermant sur la queue ; 290. TMr 2, l. 5-9 : fku-ri-ḫu-um-ba-an… id-di-in ; TMr 5, l. 6-9 : ˹f˺šu-tú-bu-ni… id-di-in[…]. 291. Voir Syllabaire.
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-- les signes composés des éléments graphiques ḪI et ŠE peuvent comporter quatre obliques ou plus ; -- le signe KU présente tantôt un vertical précédant les trois (ou quatre) horizontaux, tantôt un vertical précédant l’horizontal supérieur mais pas les deux inférieurs, et même une fois, le premier vertical ne précède aucun horizontal mais est imprimé sur les trois horizontaux ; -- le signe DUMU présente une seule constante, l’horizontal du bas précède tous les horizontaux supérieurs ; cependant ces derniers présentent de nombreux arrangements et peuvent être au nombre de quatre ou cinq ; -- le BA peut se présenter tout à fait comme un MA (l’horizontal du milieu étant légèrement en retrait) ou présenter une forme plus « classique » où l’horizontal supérieur se referme sur la queue de l’horizontal inférieur ; -- s’il écrit habituellement le signe RU avec un oblique en tête, dans TMr 5, il le fait précéder de deux obliques (très horizontaux) ; -- le KI et le DI sont écrits avec un ou deux obliques ; -- alternance de un ou deux horizontaux à la fin de SAR ; -- etc. -- si le signe AḪ/UḪ présente plusieurs variantes, il est toujours noté (sauf dans le texte TMr 16 dans lequel il n’apparaît pas) sous une forme très particulière : un élément ḪI suivi de trois horizontaux292. Enfin, notons que les textes TMr 1, 12 et 15 présentent une écriture très comparable à celle de Šummama.
2. Yaê Quatre textes mentionnent comme dernier témoin un certain « Yaê, scribe », l’écriture du nom présentant des formes variées : TMr 3, l. 35 : igi i-e-e dub.sar TMr 6, l. 23 : igi ia-e-e dub.sar TMr 9, l. 34 : igi ia-e-e dub.sar TMr 10, l. 20 : igi i-e-e dub.sar
Format de texte et mise en tablette Ce corpus est constitué de trois contrats de vente et d’une donation. Si trois de ces textes se présentent au format paysage, l’un d’entre eux est au format portrait. Cette différence ne s’explique pas par le contenu du texte : format paysage, ventes et don ; format portrait, vente. Deux tablettes, TMr 3 et 10, présentent de nombreuses traces d’ongles293, faites probablement par le scribe en écrivant, ainsi que de nombreuses empreintes digitales. Le cunéiforme des quatre tablettes est très enfoncé et semble avoir été fait dans de l’argile fraîche.
292. Cette graphie n’est pas attestée dans Stève 1992, signe nos 397-398, p. 114-117, ni dans Stolper 1984, p. 178. 293. Non représentées sur la copie. Voir les photographies.
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Yaê emploie systématiquement des lignes de guidage pour écrire : les signes sont en quelque sorte « pendus » sur ces lignes. Dans chaque texte, il n’emploie qu’un seul trait de séparation : à la fin du texte, pour en indiquer sa fin. Enfin, dans la liste des témoins, il décale légèrement la ligne qui mentionne le patronyme/matronyme dans la liste des témoins, alignant ainsi les entrées de témoins sans interruption. TMr 3 et 6, qui sont tous deux des contrats de vente, portent sur la tranche gauche des empreintes d’ongle et la mention ṣupuršunu, « leur ongle »294. La présentation de ces deux tranches diffère : TMr 3 : °(((((° ṣú-p[ur-šu-n]u TMr 6 : °° ))))ṣú-pur-šu-nu Les traces d’ongles figurent entre les deux trous sur la première tablette tandis que dans le cas de la seconde, les trous ont été faits au-dessus de la ligne d’écriture précédée des traces d’ongle. Le sens dans lequel les ongles ont été imprimés dans l’argile n’est pas identique d’une tablette à l’autre non plus295. L’aspect de TMr 10 se démarque de celui des deux autres : la couleur en est un peu plus claire, les signes moins enfoncés et les lignes de guidage moins visibles. Les quatre tablettes montrent des angles pincés par le scribe, leur donnant (surtout dans le cas de TMr 10) l’aspect d’un petit coussin. Il n’est pas rare (TMr 6, 9 et 10) que le scribe laisse un espace anépigraphe en fin de texte, au verso. Il fait un large usage de la tranche droite pour terminer ses lignes, et va même fréquemment jusque sur le verso (TMr 3, 9 et 10)296.
Syllabaire et orthographe Yaê emploie les déterminatifs de façon inconstante : -- il n’emploie jamais le Personenkeil (DIŠ) mais parfois le signe SAL297 devant les noms propres ; -- il omet à deux reprises le DINGIR devant le nom divin Ruhurater dans l’expression igi dutu igi (d)ru-ḫu-ra-te-er ; -- il note une fois le déterminatif LÚ devant un nom de fonction (lú su) mais pas toujours (sí-ra-si-tu ou dub.sar). On peut se demander s’il l’a noté devant su pour lever toute ambiguïté : s’agissant d’un sumérogramme composé d’un seul signe, il aurait pu être lu comme une syllabe à la fin du nom Hutrara298. Il note le plus souvent les redoublements de consonnes (dans les formes verbales comme ip-pa-aq-qa-ar(-ma) ou i-šà-aq-qa-al et dans les formes nominales comme ta-aḫ/ʾḫu-me4). Une seule fois il « oublie » une syllabe avec it à la fin de la ligne 22 de TMr 3. Cependant, il s’agit du verso et le scribe n’a plus de place sur la tranche, il pourrait 294. La tranche gauche de TMr 9 est cassée : on ne sait donc pas si elle comportait à l’origine des traces d’ongles et la mention ṣupuršunu. 295. Noter cependant qu’il est difficile d’être certain du sens d’impression des ongles. 296. La tranche gauche de TMr 6 a disparu. 297. SAL n’est pas noté dans TMr 3 et TMr 9, mais l’est parfois dans TMr 10 et TMr 6. 298. TMr 3, l. 28.
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alors s’agir d’un choix de ne pas noter la fin du mot et non pas d’un oubli ; cette expression, mu Šalla itmû, étant parfaitement connue299. Yaê est le seul scribe des textes « de Mâlamir », avec celui qui a écrit TMr 11, à écrire la formule de malédiction en entier : ša bal rittašu u lišaššu innakkisū. Enfin, il écrit systématiquement300 la forme abstraite de mazzazānu et gamru dans les séquences ul ipṭirū ul manzazānūtu et šīmū gamrūtu301 et atteste une dissimilation de mazzazānūtu en manzazānūtu.
Paléographie Yaê est assez constant et, dès lors, sa main est relativement identifiable contrai rement à Šummama. -- AḪ, UḪ… On retrouve l’utilisation indifférenciée des signes ʾ et AḪ pour noter les sons /vḫ/ qui est caractéristique de ce corpus. La forme très particulière que prend le signe AḪ chez Šummama ne se retrouve pas ici ; -- BA. Les trois horizontaux sont tout à fait horizontaux, contrairement à ceux de Šummama ; -- BAL. Les trois obliques suivant le vertical se présentent somme un EŠ et non comme un ŠE pour Šummama ; -- BUR. L’horizontal inférieur avance très nettement ; chez Šummama, les horizontaux sont alignés ; -- si Šummama alterne entre trois ou quatre obliques (pour le ḪI, IT, etc.), Yaê est plus systématique et imprime presque toujours seulement trois clous ; -- IŠ. Les deux verticaux finaux sont placés très bas par rapport aux horizontaux. Il s’agit là d’une tendance chez Šummama (IT, RA, Ú, UT…) ; -- de façon générale, les obliques sont notés très haut par rapport aux autres éléments des signes (cf. AM, IT…) ; -- KÙ. L’oblique est placé directement sur les deux premiers verticaux ; -- MU. Il s’agit là d’un des signes les plus caractéristiques de Yaê : il est composé d’un horizontal et de cinq ou six obliques finaux (et non quatre comme chez Šummama) ; -- le NI est constant. Les deux « horizontaux » ne sont jamais parallèles et le supérieur est fortement décalé vers la droite ; -- QA. L’oblique est imprimé très tôt sur l’horizontal, loin du vertical (ce qui différencie ce signe de celui de Šummama) ; -- RA. Alors que chez Šummama, les deux horizontaux finaux sont alignés, chez Yaê, l’horizontal final supérieur est toujours très décalé vers la gauche ; -- RU. Il s’agit ici aussi d’un signe marqueur de Yaê. Il comprend deux obliques en début de signe et non un comme on le voit chez Šummama302 ; -- le UK est composé de deux horizontaux suivis de trois horizontaux. Chez Šummama, l’horizontal final supérieur est oblique et vient croiser la queue des deux inférieurs ; 299. Ce qui serait alors comparable à l’« oubli » de Šummama avec mu. 300. TMr 9 étant fragmentaire, nous ne pouvons l’affirmer pour ce texte. 301. Šummama écrit lui toujours ul ipṭirū ul manzazānu et šīmū gamrū (TMr 2, 5, 7). Le scribe de TMr 8 quant à lui utilise la forme abstraite pour manzazānūtu mais pas pour gamrū (TMr 8). 302. À l’exception d’un RU à deux obliques (imprimés très horizontalement) dans TMr 5.
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-- en plus des signes MU et RU, le signe UB, s’il s’agit bien d’un UB, présente une forme très particulière sous le calame de Yaê : il est composé d’un ḪI suivi d’un DIŠ303.
Des textes de Yaê à Suse ? Un certain Yaê apparaît comme scribe dans des textes découverts à Suse : -- MDP 22 29 ; -- MDP 23, 287 ; -- MDP 23, 327 ; -- MDP 28, 445. Erica Reiner a suggéré que « l’on retrouve le scribe de quelques “tablettes de Mâlamir”… comme scribe de la tablette MDP 22 29 et probablement de la tablette no 287 ˹ia- e dub( ?).sar( ?)˺, dernier dans la liste des témoins, ligne 23 ». Nous n’avons pu collationner que la tablette MDP 22 29. Mais d’après son étude et celle des trois autres textes susiens304 qui pourraient être de la main de Yaê, nous pensons que trop Yae dans les textes dits « de Signe Suse 29 Mâlamir » TMr 3, 6, 9 et 10
Suse 287 (marques d’ongles mais pas de trous)
Suse 327 Suse 445
LA
MU
LÚ I
GA
LI
EN ZU
303. Nous retrouvons peut-être une forme comparable dans un exemple donné par Stève 1992 – première colonne méso-élamite M II B, dernier signe. 304. D’après les copies de Scheil publiées dans les editiones principes.
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de signes marqueurs diffèrent pour identifier le(s) scribe(s) de Suse305 et celui des « textes dits de Mâlamir »306. En outre, les signes semblent parfois plus archaïques ou archaïsants à Suse307.
3. Tan-Nahhunte308 Ce scribe est mentionné dans TMr 4 : TMr 4, l. 29 : igi KAL-dutu dub.sar
Format de texte et mise en tablette Ce texte est un acte de vente et est inscrit au format paysage. Le scribe n’a pas tracé de lignes de guidage contrairement à Šummama et Yaê. En outre, il ne marque pas la fin du texte par un trait de séparation. D’après le sens d’impression des ongles sur la tranche latérale, il semble que le scribe ait tendu le coin inférieur gauche de la tablette aux témoins pour qu’ils apposent leur marque, avec : )))ṣú-°pur-°šu-nu Le nom du scribe n’apparaît pas en dernier dans la liste des témoins mais en avantdernier. Une certaine dame Kurizami apparaît en ligne 30 sur la tranche supérieure. Le scribe pensait-il en avoir fini lorsqu’il écrivit son nom ? S’étant rendu compte de son oubli, rajouta-il plus tard le nom de la dame après le sien ?
Syllabaire et orthographe Ce scribe se caractérise par certaines habitudes orthographiques. Tan-Nahhunte est le seul scribe des textes dits « de Mâlamir » à employer le signe PA avec sa valeur bá dans la forme {ṭú-ub-bá-ti}, avec redoublement du b, à l’exception de TMr 11 qui, comme on le verra plus tard, n’est pas signé mais a peut-être été écrit par le même scribe. Dans ces deux textes on trouve également l’emploi de TI avec valeur dì dans les formes conjuguées de nadānu : id-dì-in (TMr 4, l. 9) et id-dì-nu (TMr 4, l. 11). En outre, au contraire des autres scribes de ce corpus, il note la longueur du a dans la forme verbale išām avec {iš-a-am}. Par ailleurs, le scribe emploie les déterminatifs de façon particulière : il ne note jamais le Personenkeil ; toutefois il utilise le signe SAL pour les anthroponymes féminins (par exemple igi fmi-it-iz-zu-uš dumu na-aḫ-ḫu-ḫu), mais pas dans les sumérogrammes composés, sauf une exception (igi fat-tar-šu-ut dumu.mí zi-ù-ù). Ce scribe, comme Yaê, semble indiquer les patronymes en le décalant de façon à aligner les anthroponymes. Cependant, dans le second exemple, d’une part on ne
305. Qui, quant à eux, présentent davantage d’homogénéité paléographique. 306. Bien entendu, ce lot de textes-ci, de provenance inconnue, pourrait tout de même provenir de Suse. 307. EN, BI, LI, GA par exemple. 308. Pour la lecture de cet anthroponyme, cf. n 136.
102 • F. Malbran-Labat, C. Roche-Hawley
trouve pas de décalage de la ligne et d’autre part on trouve dumu.mí au lieu de dumu. Pourrait-il s’agir de deux femmes différentes : l’une dame Attaršutu, l’autre fille de Ziû ? Enfin, on peut noter deux formes verbales inattendues : {ip-pa-aq-ra-ma} pour ippaqqar-ma – où le scribe a sans doute noté RA au lieu de AR – et {ša-ki-in} pour la forme pluriel šaknū309.
Paléographie De façon générale, ce scribe s’inscrit dans la même « école » que Yaê. On note une tendance à l’abondance : trois horizontaux pour AM, MI, IŠ, GA…, et nombreux obliques pour MU par exemple. Comme Yaê, il utilise la forme UB composée d’un ḪI suivi d’un DIŠ. Cependant les signes (même lorsqu’ils se rapprochent de ceux de Yaê) diffèrent : -- le double horizontal de AḪ n’est pas toujours marqué ; -- AM comprend deux petits verticaux qui coupent l’horizontal inférieur ; -- BAL est différent de ceux de Šummama et de Yaê ; -- le GAR qui apparaît dans le signe BUR ressemble davantage à un A ; -- les deux petits verticaux du signe NI – avec sa valeur DÙ dans DÙ.A – précèdent les deux derniers clous ; c’est aussi très en avant que se présentent les petits verticaux et l’horizontal inférieur dans NI (hors expression DÙ.A), IR et UŠ ; -- ce scribe semble parfois très maladroit : ainsi É est une fois constitué de trois horizontaux, le signe EREN est méconnaissable, Ú est une fois noté avec un oblique, etc. On peut se demander s’il s’agit de signes entamés puis corrigés ; -- EN est constitué de MAŠ suivi de trois verticaux sur un double horizontal ; -- dans certains signes comme BAL ou IL, Yaê note les obliques comme un EŠ, alors que Tan-Nahhunte les note comme un KUR ; -- dans le signe IN les obliques en tête de signe apparaissent très horizontaux. On retrouve cette « horizontalité » des obliques dans certains SAR de ce scribe ; -- le signe MÙŠ est constitué d’un oblique (très horizontal comme dans le IN) suivi d’un ZA au lieu d’un GAR ; -- les deux obliques et les trois verticaux qui composent le RU sont inscrits au-dessus de l’horizontal inférieur (les deux obliques n’apparaissent pas en tête de signe comme chez Šummama ou Yaê) ; -- le signe UK est constitué de cinq horizontaux (aucun ne se présente légèrement oblique).
Tan-Nahhunte, « auteur » de TMr 11 ? Plusieurs caractéristiques de ce scribe se retrouvent dans le texte TMr 11, ce qui laisse penser que le même scribe pourrait avoir copié TMr 4 et 11. Pour ce qui est de l’orthographe, on retrouve une graphie {ṭú-ub-bá-ti}, là où tous les autres textes (signés ou non) présentent {ṭú-ba-ti}. En outre, on peut noter la même mise en tablette : aucune utilisation de lignes d’écriture. Les particularités paléographiques de Tan-Nahhunte se retrouvent dans TMr 11 – notamment pour les signes Á, TI, ZI, DÙ.A, MU, LI, IL, IT, BAL, DUMU – et le même emploi du signe UB, constitué de ḪIxDIŠ.
309. Comme nous l’avions déjà vu chez Yaê. Il semble que cette forme soit presque figée.
Syllabaire Labat 1995
Valeurs attestées
001
aš
002
ḫal
005
ba, pá (še.)ba
006
zu, sú, ṣú
007
su
009
bal
012
tar (di.)ku5
013
an dingir d
015
ka
050
ìr (udu.)níta
055
la
058
tu, ṭú, dú
059
li
061
mu
zú(.lum)
mu
Paléographie
104 • F. Malbran-Labat, C. Roche-Hawley
Labat 1995 062
Valeurs attestées qa sìla
068
ru, šup
069
be, til
070
na (ma.)na
072
numun
073
ti, ṭì, dì
074
maš (za.)bar ½
075
nu
078
ḫu
080
ik
084
zi, sí
085
gi (kù.)gi
086
ri
097
ak, aq
099
en, in4
103
(d)
nu(.kiri6)
mùš(.eren)
Paléographie
Les archives d'Atta-welgimmaš • 105
Labat 1995
Valeurs attestées
104
sa
106
gú(.tur)
111
gur
112
si, ší
128
ap
130
uk
131
as
134
um
138
ṭup
139
ta
142
i
142
ia
144
dumu, dumu(.mí) (gú.)tur
145
at
dub(.sar)
Paléographie
106 • F. Malbran-Labat, C. Roche-Hawley
Labat 1995
Valeurs attestées
148
in
152
šar (giš.šar) kiri6 (dub.)sar
166
kaskal
167
táḫ
170
am gú(.tur)
172
ne
203
úr
205
il, él
206
du
211
uš
212
iš
230 +579
(é.)dù+a
231
ni, lí ì.(lá.e) (še.giš.)ì (giš.)ì
232
ir, er
Paléographie
Les archives d'Atta-welgimmaš • 107
Labat 1995 295
Valeurs attestées pa, bá
ugula, bánmin
296
iz (giš.šar) kiri6 (še.)giš(.ì) giš(.ban?) giš(.ì)
298
al
306
ub, up
308
e (ì.lá.)e
312
un
318
ú
319
ga, qá (zíz.)ga
322
kal, tan, dak
324
é(.dù.a)
328
ra
330
lú
331
šeš
333
qar
Paléographie
108 • F. Malbran-Labat, C. Roche-Hawley
Labat 1995
Valeurs attestées
334
it, id, et
334
Á
335
da (gu.)da
339
baneš zíz zíz(.ga)
[339]
bánia
[339]
bánlimmu
342
ma
349
pur
354
šu
367
še
371
bu, pu
373
sir
376
te, ti7
381
ut, tú, tam
ma(.na)
šu šu(.nígin)
še, še(.giš.ì) še(. ba)
(d)
utu
(kù.)babbar
Paléographie
Les archives d'Atta-welgimmaš • 109
Labat 1995
Valeurs attestées
383
pi, pe, we, wi, wa
384
šà (a.)šà
396
ḫi
397
aʾ, iʾ
398
aḫ, uḫ
399
im, em
401
ḫar, mur
411
u 10
427
mi, ṣil
441
ul
449
lim, ši
451
ar
455
ù
457
di, ti4 di(.ku5)
461
ki, gi5, qí
465
din
(d)
iškur
igi
ki
Paléographie
110 • F. Malbran-Labat, C. Roche-Hawley
Labat 1995
Valeurs attestées
468
kù(.babbar), kù(.gi)
480
m
481
(ì.)lá(.e)
532
me
533
meš
535
ip, ib, ep
536
ku, qú
537
lu
541
(dmuš.)eren
554
šal
1
zíz
udu(.níta)
f
(dumu.)mí 557
dam
559
gu
560
nagar
564
el
565
(zú.)lum
570
2
575
ur, taš, tíš, lik
579
a (é.dù.)a, a(.šà)
gu(.da)
Paléographie
Les archives d'Atta-welgimmaš • 111
Labat 1995 586
Valeurs attestées za, sá
za(.bar)
589
ḫa
595
gín
597
4
598a
5
598c
7
598e
9
Paléographie
112 • F. Malbran-Labat, C. Roche-Hawley
Copies
TMr 1 [Copie C. Roche-Hawley]
Les archives d'Atta-welgimmaš • 113
Photographies
TMr 1 [Photographie C. Roche-Hawley]
114 • F. Malbran-Labat, C. Roche-Hawley
TMr 2 [Copie C. Roche-Hawley]
Les archives d'Atta-welgimmaš • 115
TMr 2 [Photographie C. Roche-Hawley]
116 • F. Malbran-Labat, C. Roche-Hawley
TMr 3 [Copie C. Roche-Hawley]
Les archives d'Atta-welgimmaš • 117
TMr 3 [Photographie C. Roche-Hawley]
118 • F. Malbran-Labat, C. Roche-Hawley
TMr 4 [Copie C. Roche-Hawley]
Les archives d'Atta-welgimmaš • 119
TMr 4 [Photographie C. Roche-Hawley]
120 • F. Malbran-Labat, C. Roche-Hawley
TMr 5 [Copie C. Roche-Hawley]
Les archives d'Atta-welgimmaš • 121
TMr 5 [Photographie C. Roche-Hawley]
122 • F. Malbran-Labat, C. Roche-Hawley
TMr 6 [Copie C. Roche-Hawley]
Les archives d'Atta-welgimmaš • 123
TMr 6 [Photographie C. Roche-Hawley]
124 • F. Malbran-Labat, C. Roche-Hawley
TMr 7 [Copie C. Roche-Hawley]
Les archives d'Atta-welgimmaš • 125
TMr 7 [Photographie C. Roche-Hawley]
126 • F. Malbran-Labat, C. Roche-Hawley
TMr 8 [Copie C. Roche-Hawley]
Les archives d'Atta-welgimmaš • 127
TMr 8 [Photographie C. Roche-Hawley]
128 • F. Malbran-Labat, C. Roche-Hawley
TMr 9 [Copie C. Roche-Hawley]
Les archives d'Atta-welgimmaš • 129
TMr 9 [Photographie C. Roche-Hawley]
130 • F. Malbran-Labat, C. Roche-Hawley
TMr 10 [Copie C. Roche-Hawley]
Les archives d'Atta-welgimmaš • 131
TMr 10 [Photographie C. Roche-Hawley]
132 • F. Malbran-Labat, C. Roche-Hawley
TMr 11 [Copie C. Roche-Hawley]
Les archives d'Atta-welgimmaš • 133
TMr 11 [Photographie C. Roche-Hawley]
134 • F. Malbran-Labat, C. Roche-Hawley
TMr 12 [Copie C. Roche-Hawley]
Les archives d'Atta-welgimmaš • 135
TMr 12 [Photographie C. Roche-Hawley]
136 • F. Malbran-Labat, C. Roche-Hawley
TMr 13 [Copie C. Roche-Hawley]
Les archives d'Atta-welgimmaš • 137
TMr 13 [Photographie C. Roche-Hawley]
138 • F. Malbran-Labat, C. Roche-Hawley
TMr 14 [Copie C. Roche-Hawley]
Les archives d'Atta-welgimmaš • 139
TMr 14 [Photographie C. Roche-Hawley]
140 • F. Malbran-Labat, C. Roche-Hawley
TMr 15 [Copie C. Roche-Hawley]
Les archives d'Atta-welgimmaš • 141
TMr 15 [Photographie C. Roche-Hawley]
142 • F. Malbran-Labat, C. Roche-Hawley
TMr 16 [Copie C. Roche-Hawley]
Les archives d'Atta-welgimmaš • 143
TMr 16 [Photographie C. Roche-Hawley]
Bibliographie
Abréviations CAD
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Table des matières
Préface, par Marielle Pic ������������������������������������������������������������������������������� 5 Introduction������������������������������������������������������������������������������������������������� 7 Concordance ��������������������������������������������������������������������������������������������� 26 Sigles ���������������������������������������������������������������������������������������������������������� 26 Textes ��������������������������������������������������������������������������������������������������������� 27 Prosopographie ���������������������������������������������������������������������������������������� 79 Les scribes ������������������������������������������������������������������������������������������������� 95 Syllabaire ������������������������������������������������������������������������������������������������� 103 Copies & photographies ������������������������������������������������������������������������ 112 Bibliographie ������������������������������������������������������������������������������������������ 145
ORIENT
MÉDITERRANÉE
30
UMR 8167, Orient et Méditerranée – Textes, Archéologie, Histoire CNRS, Sorbonne Université, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, École pratique des hautes études, Collège de France
LES ARCHIVES D’ATTA-WELGIMMAŠ
F
lorence Malbran-Labat et Carole Roche-Hawley donnent une réédition complète des tablettes dites « de Mâlamir » initialement publiées en 1902 puis en 1930 par Vincent Scheil. Ces seize textes datent de la dynastie des Kidinuides qui régna en Elam au xve siècle av. J.-C. et comprennent des actes de partage, de cessions, des ventes immobilières, ainsi que des bordereaux de comptabilité et des comptes rendus de procès. Cette nouvelle édition critique comporte transcriptions, photographies, traductions et commentaires. L’édition est enrichie d’une analyse paléographique et d’une enquête prosopographique. Ce lot homogène témoigne de l’activité d’un certain Atta-Welgimmaš et d’une femme qui lui est parfois associée, dans l’acquisition de terres, palmeraies et vergers, ainsi que de leur gestion de ces derniers. his book contains a full reedition by F. Malbran-Labat and C. Roche-Hawley of the so-called “Malamir” tablets, originally published in 1902 and 1930 by Vincent Scheil. These texts date to the Kidinu dynasty, which ruled over Elam in the 15th century BC. The corpus consists of some sixteen documents, including deeds of partition and quit-claim, sales of real estate, administrative accounts, and trial records. This is a full critical edition, containing not only transcriptions, hand-copies, photographs, translations and commentary, but also detailed analyses of the paleography and prosopography. The corpus itself is homogenous, reflecting the activities and affairs of a certain Atta-Welgimmaš and a business-woman with whom he is frequently associated, in their mutual acquisition and management of various fields, palm groves and orchards.
ISBN 978-2-7018-0558-0
Florence Malbran-Labat Carole Roche-Hawley
LES ARCHIVES D’ATTA-WELGIMMAŠ
T
les textes dits « de Mâlamir »
30
Éditions de Boccard