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French Pages 96 [92] Year 2006
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ANALECTA GORGIANA
Volume 9
General Editor
George Anton Kiraz Analecta Gorgiana is a collection of long essays and short monographs which are consistently cited by modern scholars but previously difficult to find because of their original appearance in obscure publications. Now conveniently published, these essays are not only vital for our understanding of the history of research and ideas, but are also indispensable tools for the continuation and development of on-going research. Carefully selected by a team of scholars based on their relevance to modern scholarship, these essays can now be fully utilized by scholars and proudly owned by libraries.
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Le Testament de Saint E p h r e m
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Le Testament de Saint E p h r e m
M . RUBENS DUVAL
GORGIAS PRESS
2006
First Gorgias Press Edition, 2006
The special contents of this edition are copyright J. As. Exlr. n' .(
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au c o m m e n c e m e n t lo titre el les trois premiers vers, et, dans la dernière partie, un feuillet qui comprenait la fin de l ' h y m n e sur la Vigne, et le c o m m e n cement de l'épisode de L a m p r o t a t é . M. Bedjan a comblé ces lacunes au moyen d'un manuscrit qu'il a l'ait venir de Mossoul. Le texte de son édition diffère beaucoup de celui des deux premières éditions, mais il n'en modifie pas la teneur générale. Il n'a pas l'histoire de Moïse et des Magiciens, ni quelques autres parties p r é c é d a n t cette histoire. M. B e d j a n a eu l'amabilité de m e c o m m u n i q u e r le manuscrit de Mossoul, qui a été écrit en 1 8 9 5 , et de m'envover en m ê m e temps les épreuves de son édition d u m a nuscrit de Berlin, ce qui m'a permis de d o n n e r les variantes de ces deux manuscrits. II. C'est du fond m ê m e d u Testament qu'on tir e r a , à notre a \ i s , les meilleurs arguments en faveur de son authenticité. E p h r e m , si haut placé dans l'estime d u m o n d e chrétien, autant p a r sa vie exemplaire que p a r son activité intellectuelle, a seul p u écrire u n e confession empreinte d'une humilité aussi exagérée. Relisons ces phrases prises entre b e a u c o u p d'autres semblables : Malheur à toi, E p h r e m , à cause du j u g e m e n t , quand lu paraîtras devant le tribunal du Fils et que tes connaissances t'entoureront à droite e l à gauche! Là sera ta h o n t e , m a l heur à celui qui sera c o n f o n d u là ! (Strophe 1 de la traduction ci-après. ) Si l'on vous montrait mes fautes, tous vous me cracheriez
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à la face Je suis souillé d'iniquités et de taules ; je suis couvert de la boue du péché. (Strophe vil.) Quand je me souviens de mes actes, mes genoux tremblent et mes dents grincent. Quand je me rappelle ce que j'ai fait, le frisson me saisit, car je n'ai fait absolument rien de bon pendant ma vie. Aucune bonne œuvre n'a été faite par moi dès le jour que mes parents m'ont enfanté. (Strophe x.)
Un autre q u ' Ë p h r e m a-t-il pu exprimer de pareilles pensées? D'autres arguments, moins importants à nos yeux, ont cependant par leur ensemble u n poids égal. On se demandera cruel but aurait uoursuivi u n faussaire A J. en traitant d'un pareil sujet. De la part d ' Ë p h r e m , le Testament s'explique naturellement. Le maître vénéré s'est proposé u n double objet en mettant par écrit ses dernières volontés : recommander à ses disciples et à ses amis de lui faire les funérailles les plus simples, conformes à sa vie passée dans l'humilité et l'abnégation ; et les engager à demeurer fermes dans la foi qu'il a prèchée, en évitant de tomber dans les erreurs des hérétiques ou dans l'apostasie des faibles qui tremblent devant les persécuteurs. Au point de vue littéraire, cette œuvre rentre bien, quoi qu'on en ait dit, dans le genre d ' Ë p h r e m , dont elle rappelle le style sans chaleur et le goût des répétitions et des développements de la même idée. Saint Grégoire de Nysse, dans son panégyrique de saint E p h r e m , qui n'était son aîné que de quelques années, témoigne qu'il connaissait déjà le Tea-
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L a tradition qui attribue cette œuvre au
Père de l'Église syrienne, est donc aussi ancienne que possible. A l'appui de cette tradition, nous ajouterons ici le texte d u verset d'Osée, x, i i , qui est cité en ces ternies dans le Testament (strophe n) : Eplirein est comme une génisse don) l'épaule ;t secoué le
j o u g-
C e texte diffère de la Peschitto actuelle q u i , conformément à l'hébreu, dit : « E p h r e n i est une génisse instruite qui aime à fouler (le grain sur l'aire). » L'ancienne Peschitto suivait, p o u r l'exégèse b i b l i q u e , la tradition targoumique. O r le targoum prend l'hébreu
« fouler » au sens figuré de « fouler aux
p i e d s , se rebeller». En effet le targoum paraphrase de cette manière (éd. de L a g a r d e ) : « L a c o m m u nauté
d'Israël
ressemble à une génisse que
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dresse à labourer, mais elle ne s'y habitue pas ; elle aime à marcher à sa fantaisie. » Les Septante ont également admis cette interprétation : ÈS.( y
paragraphes, composés généralenienl de quatre vers, comme c'est le cas dans ce genre de compositions. Mais, dès le commencement, cette coupe apparaît arbitraire et contraire à l'ordre des phrases : Ego E p i n e m morior, et Testamentum scribo, ut unicuique monumentnm relinquam ex iis, quae possideo. Ut saltem propler verba raea, mei memoriam f'aciant qui nie cognoscunt. Hei m i h i , quoniam dies mei consummati sunt, et spatium annorum meorum evanuit. Abbreviatnm est stamen
Le manuscrit de Berlin intitulait aussi ce poème une homélie, à en juger par la clausule de la fin; le texte, du reste, y est divisé en paragraphes de quatre vers. Le manuscrit de Mossoul a aussi en tète : Homélie de saint Ephrem. M. Lamy admet également que, les vers suivent le parallélisme et marchent quatre par quatre, mais sa traduction est continue et ne distingue que le vers seul. En dehors des strophes et des refrains, la division admissible est la ligne métrique composée de deux vers. Nous aurions voulu marquer celte division par un blanc à la fin de chaque ligne, niais cette méthode aurait occasionné trop de rejets. Pour éviter cet inconvénient, nous avons mis les lignes métriques bout à bout en les séparant par un point et un trait. La traduction reproduit en caractères romains les parties qui forment le fond du Testament. Les caractères italiques indiquent, au contraire, les interpolations évidentes ou possibles.
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éd. Assémani d'après le ms. du Vatican;
ß = British Museum , Add. i 4 5 8 s ; C = British Mus., Add. i 4 6 a 4 ; U = ms. de la Propagande; E = British Mus., Add. 14666. Nous 2
ajoutons : F =- ms. de Berlin; G — ms. de Mossoul. — •^rai*.. -
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