Le patois des Marécottes (Commune de Salvan, Valais) 9783111676326, 9783111291215


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French Pages 338 [340] Year 1961

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Table of contents :
PREFACE
TABLE DES MATIÈRES
BIBLIOGRAPHIE
INTRODUCTION
APERÇU HISTORIQUE
TRANSCRIPTION DES SONS
A. L'UNIVERS
I. LE CIEL ET L'ATMOSPHERE
IL LA TERRE
III. LES PLANTES
IV. LES ANIMAUX
B. L'HOMME
I. L'HOMME, ETRE PHYSIQUE
II. L'AME ET L'INTELLECT
III. L'HOMME, ETRE SOCIAL
IV. L'ORGANISATION SOCIALE
C. L'HOMME ET L'UNIVERS
SUPPLEMENT: LES HISTOIRES DE VILLAGE
INDEX
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Le patois des Marécottes (Commune de Salvan, Valais)
 9783111676326, 9783111291215

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BEIHEFTE ZUR ZEITSCHRIFT FÜR ROMANISCHE PHILOLOGIE B E G R Ü N D E T VON G U S T A V G R Ö B E R f F O R T G E F Ü H R T VON W A L T H E R VON W A R T B U R G H E R A U S G E G E B E N VON K U R T B A L D I N G E R

103. HEFT MARIANNE MÜLLER

LE PATOIS DES MARÉCOTTES (COMMUNE DE SALVAN, VALAIS)

MAX N I E M E Y E R V E R L A G / T Ü B I N G E N

1961

LE PATOIS DES MARÉCOTTES (COMMUNE D E SALVAN, VALAIS)

PAB

MARIANNE MÜLLER

MAX N I E M E Y E R

VERLAG/TÜBINGEN

1961

Alle Rechte vorbehalten Copyright by Max Niemeyer Verlag Tübingen 1961 Ohne ausdrückliche Genehmigung des Verlags ist es auch nicht gestattet, diesen Band, einzelne Beiträge oder Teile daraus auf photomechanischem Wege (Photokopie, Mlkrokopie) zu vervielfältigen. Printed in Germany Satz und Druck H. Laupp jr, Tübingen

A mes parents

PREFACE La tradition patoise de mon village natal argovien m'a fait apprécier les valeurs spécifiques de tout parler dialectal. Eloignée de mon village, je me suis efforcée de conserver mon patois fortement expressif et coloré dans un état pur. Cette prédilection et mon goût pour la vie campagnarde, m'ont incitée à m'intéresser aux études dialectologiques. - Au cours de mes études, j'ai rencontré une amie en Mlle Roseclaire Balderer, aujourd'hui Mme Schule, qui étudiait le patois de Nendaz (VS). C'est elle, en premier lieu, qui m'a vivement encouragée à faire également des recherches dialectales et folkloriques. La voyant faire de nombreux séjours à Hte-Nendaz, je me suis décidée aussi, et sans hésitation, à étudier un patois montagnard valaisan. Sur le conseil de mon professeur, M. W. von Wartburg, j'ai choisi la vallée du Trient. Lors d'un premier voyage de reconnaissance à Salvan avec mon amie, en décembre 1952, nous avons convenu de limiter le domaine de mes recherches au village des Marécottes. En été 1953, j'y ai fait un premier séjour de deux mois. Par l'intermédiaire de M. le Curé J . M. Boitzy, de Salvan, j'ai eu la chance d'habiter dès le début dans une famille indigène au Cergneux, hameau des Marécottes : chez M. André Jacquier, agriculteur et instituteur (à Salvan). Voilà qui a grandement facilité les premiers contacts avec mes futurs témoins, et qui m'à aidé a devenir en quelque sorte un membre de la communauté paysanne que j'étudiais. - J e tiens à remercier ici M. le Curé Boitzy de son obligeance et M. et Mme André Jacquier de tous les soins dont ils m'ont entourée et de la cordialité avec laquelle ils m'ont toujours accueillie. J'ai fait aux Marécottes un second séjour de trois semaines en janvier 1954 et un troisième de six semaines l'été suivant. Au cours de la rédaction de ma thèse, j'ai passé deux ou trois fois quelques jours aux Marécottes afin de contrôler et d'élargir certains chapitres. Dès le début, j'ai pu me rendre compte qu'il ne me serait jamais possible, en si peu de temps, de donner une image complète de la vie d'aujourd'hui et de celle d'autrefois de ce village montagnard, mais qu'au contraire, je serais forcée de lui donner un caractère très fragmentaire. Pour acquérir un certain vocabulaire de base, j'ai commencé mes enquêtes avec les questionnaires du Glossaire des Patois de la Suisse romande, mis à ma disposition par Mlle R. Balderer. Avant de questionner mes témoins sur l'agriculture p. e., j'ai pris part moi-même à tous les travaux de la saison, à tel point qu'aucun des mots collectionnés plus tard dans ce domaine n'est resté pour moi quelque chose d'abstrait, tous étaient chargés de souvenirs personnels de mon « apprenVII

tissage ». Plus tard, quand le patois me fut devenu quelque peu familier, je me suis appliquée à saisir sur le vif le plus d'expressions et de faits possible, à diriger la conversation sur les conditions de vie et les coutumes d'autrefois et à me faire expliquer, en patois, les méthodes et l'organisation de l'approvisionnement. Tous mes matériaux ont été consciencieusement contrôlés auprès de mes différents témoins. J'ai eu la grande chance de trouver d'excellents témoins au Cergneux même. Un peu méfiants avant de me connaître, les « Cergnolains » se sont ouverts à moi avec une gentillesse touchante et dès les premiers contacts une chaude amitié s'est établie entre nous. J e pense tout particulièrement à la maison Itevaz où trois générations vivent ensemble en parfaite entente. Mme Eugénie Revaz, âgée de 75 ans, a été indiscutablement mon meilleur témoin. Intelligente, experte - et d'une manière extraordinaire - en tout ce qui concerne la vie campagnarde, douée d'une très bonne mémoire pour les choses et les mots d'autrefois, elle m'a fourni un grand nombre d'expressions tombées maintenant dans l'oubli, et je lui dois la plus grande partie de mes matériaux. Sa patience et son indulgence, ainsi que son égale bonne humeur me remplissaient de plus en plus d'admiration et de reconnaissance. Combien d'heures et de journées ai-je passées soit dans sa maison avec elle seule ou en compagnie de sa fille Lea Gay (50 ans) et de sa petite fille Miette (23 ans) qui la secondaient ou la relayaient dans sa tâche de «professeur », soit à la campagne en travaillant avec sa famille. Miette, qui a toujours vécu avec ses parents et ses grands-parents dans la tradition du patois, le parle encore très bien et avec beaucoup de sûreté. Pour tout ce qui concerne la chasse et le travail à la forêt, j'ai pu me renseigner auprès de M. Louis Fleutry (77 ans), grand chasseur en son temps, mais malheureusement infirme depuis plus de 40 ans. Dès le début de mes séjours, on m'avait mise en rapport avec Mme Marianne Gross (82 ans), ancienne institutrice, et avec sa fille, Mlle Mathilde Gross (54 ans). Chez elles, à la Leneire, j'ai été également accueillie à cœur ouvert et je me souviendrai toujours des entrevues que Mme Marianne m'a accordés régulièrement pendant tous mes séjours. M. André Jacquier (52 ans), ainsi que son neveu, Maurice Jacquier (20 ans), ont eu l'amabilité de me communiquer quantité de choses précieuses et intéressantes lors des veillées dans leur famille, pendant leur séjour aux mayens ou lors de la vendange à Plan-Cerisier. Maurice qui a vécu un certain nombre d'années auprès de sa grand'mère, a admirablement bien conservé la tradition du patois. M. François Décaillet, de Salvan, a bien voulu me conduire à son vieux moulin pour m'expliquer sur place ses méthodes de travail et tout le fonctionnement des vieilles installations. M. Marcel Décaillet m'a initiée à la technique du carrier d'ardoise. M. Denis Coquoz, botaniste renommé, fils de Louis Coquoz (cf. BiblioVIII

graphie, p. XVII) m'a donné quelques renseignements relatifs à la terminologie botanique. J'exprime ma vive reconnaissance à tous mes chers témoins qui ont rendu possible la présente étude et je n'oublierai pas non plus tous mes autres amis des Marécottes qui y ont collaboré. Dans la vallée du Trient, comme partout ailleurs, le patois est de plus en plus refoulé par le français; aujourd'hui, les personnes âgées de plus de 40 ans le parlent encore couramment, mais dans les rapports entre parents et enfants, le français a presque entièrement supplanté le patois. Bien que l'expérience prouve le contraire, on croit communément que le vieux parler constitue un obstacle à l'étude du bon français qu'enseignent les écoles. La jeunesse comprend donc encore le patois, mais, à quelques exceptions près, ne s'en sert plus beaucoup et manifeste un peu d'incertitude quant à l'emploi exacte ou la prononciation de certains mots. Avec plaisir, j'ai pu constater cependant que les petits garçons parlent encore patois à leurs lapins. - Le français parlé dans la vallée a une forte couleur locale et est mélangé avec un assez grand nombre de mots patois francisés. Pour le plan de ce travail, j'ai suivi dans ses grandes lignes le Begriffssystern als Grundlage fur die Lexikographie de Rudolf Hallig et Walther von Wartburg. Dans certains chapitres, dans celui p. e. qui est consacré au corps, des listes monotones de mots étaient inévitables. - Dans les quelques petites introductions aux chapitres, je me suis limitée à dire le strict nécessaire sur ce qui ne ressort pas des récits en patois. - Pour rendre plus apparente la structure de la phrase patoise, j'ai maintes fois préféré la traduction littérale des expressions indigènes à un style français qui devait nécessairement rester approximatif ou incolore. J'éprouve le désir de remercier ici M. Dietrich, de Winterthour, qui m'a généreusement permis de consulter les carnets manuscrits de ses relevés dialectaux dans la vallée du Trient (conservés au Bureau du GPSR). Ma reconnaissance va également à mes amis Mme Marie Miguet, prof, agrégé à Mulhouse, Mlle Claire Ratter, étudiante à Bâle, M. Alain Lerond, prof, agrégé à Paris, et tout particulièrement M. W. Lâcher, docteur-ès-lettres de l'Université de Genève, qui ont bien voulu revoir du point de vue du style la partie française du présent travail, ainsi qu'à M. Georges Peter dont l'aide m'a été précieuse pour les dessins. J e manifeste aussi ma très grandereconnaissance à M. le professeur G. Matoré, directeur des Cours de Civilisation française à la Sorbonne, qui m'a fait profiter généreusement de sa compétence et de ses idées. J'éprouve aussi une dette de reconnaissance envers mon amie Mme Roseclaire Schûle et envers M. Schùle, rédacteur en chef du GPSR, qui m'ont constamment aidée et encouragée. Sans leurs précieux conseils, ce travail serait encore loin d'être terminé. Pour conclure, j'apporte ici mon hommage respectueux et dévoué à mon maître M. W. von Wartburg qui m'a si aimablement dirigée dans mes études. IX

TABLE DES MATIÈRES page VII XIII 1 8 11

Préface Bibliographie Introduction Aperçu historique Transcription des sons Partie descriptive A. L'univers

13

I. II. III. IV.

13 20 23 30

Le ciel et l'atmosphère La terre Les plantes Les animaux

B. L'homme I. L'homme, être physique Le corps et les membres La stature Les organes et leurs fonctions Les sens et leur activité Les mouvements et les positions Le sommeil Maladies et médecine populaire La vie humaine en général: la naissance, les âges, la vie, la mort Les besoins de l'être humain L'alimentation Les vêtements II. L'âme et l'intellect Les sentiments La volonté La morale III. L'homme, être social La vie de société en général; la parenté

34 34 34 36 37 37 40 63 64 70 79 79 88 93 100 115 125 130 130 XI

La langue Les rapports de société Les fêtes Les jeux, les distractions Les sports L'homme au travail L'habitation Les travaux du ménage La lessive L'entretien du linge Le chanvre La fabrication du pain L'élevage du bétail Les maladies du bétail Le vêlage Le menu bétail La boucherie à domicile Les travaux des champs La fenaison La moisson; le battage L'irrigation L'alpage L'industrie laitière La viticulture Les métiers et les professions Le bûcheron Le meunier L'industrie Les carrières d'ardoise Le commerce, la La propriété Le transport, la circulation

finance

IV. L'organisation sociale L'enseignement et l'instruction publique La religion, l'église

130 131 134 142 150 151 151 160 160 163 164 166 169 177 180 184 188 192 196 201 209 210 218 225 234 234 239 241 241 243 242 245 246 246 247

C. L'homme et l'univers

251

Supplément : Les histoires qui se racontent au village

255

Index

263

XII

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XIX

INTRODUCTION La Vallée du Trient débouche latéralement sur la rive gauche du Rhône dans la partie inférieure du Valais. Dominée par le massif du Mont-Blanc et celui du Trient, creusée, rabotée par les glaciers du Trient et d'Argentière, elle ne débouche sur la plaine du Rhône que par l'étroite entaille des Gorges du Trient, fissure sinueuse qui coupe de haut en bas un massif de schistes cristallins de 200 m., et au fond de laquelle un torrent sauvage gronde entre les blocs qui l'obstruent. Les eaux tourbillonnantes des glaciers ont façonné le paysage en creusant dans les roches des marmites glaciaires, en arrondissant, polissant et striant les têtes rocheuses de Salvan, des Marécottes et de Finhaut. Ces roches dites «moutonnées» donnent au paysage un caractère original qu'on n'oublie plus et qui le distingue de toutes les autres vallées. - Au sommet des rochers de la gorge du Trient, sur un épaulement invisible d'en bas, à 933 m., s'étale un plateau vert et souriant, aussi lumineux que la gorge est sombre, et sur ce plateau un village montagnard: S a l v a n . Javelle le décrit dans ses Souvenirs d'un alpiniste: «Sa position singulière et charmante, son aspect aimable et original le font remarquer de tous les voyageurs qui ont l'occasion de s'y arrêter en allant à Chamonix. Si l'on cède à la tentation d'y faire un séjour, et qu'on se donne le loisir d'étudier plus attentivement les gens et la contrée, on ne tarde pas à reconnaître au prix de quels labeurs un grand village réussit à vivre en cet endroit, et combien les précipices qui l'environnent opposent d'obstacles à sa prospérité. Alors, pour peu qu'on aime à rêver, on prend intérêt à cette lutte des montagnards contre la nature . . . » (p. 273-274). - Au milieu du village s'ouvre la place publique, nommée les Baux. C'est là qu'on annonce les diverses décisions municipales, que se font les criées publiques et les ventes aux enchères. Pour les gens de la vallée, le village s'appelle simplement la «Ville ». - De la place des Baux part le chemin qui traverse le Bioley au N - 0 au-dessus de Salvan pour rejoindre Les Granges (1044 m.), village bâti en gradins, surplombant presque la vallée du Rhône en face des Dents de Morcles. Salvan était évidemment destiné par sa situation et ses avantages à rester le centre, la petite métropole de toute la vallée. Il y a bien, il est vrai, d'autres plateaux, mais celui-ci est le plus chaud, le mieux exposé au soleil, le mieux abrité des vents, le plus rapproché de la plaine avec laquelle il peut échanger ses produits. 1

Müller, Patois

1

Le plateau des Marécottes, à peine éloigné de quelques kilomètres (à 1054 m.), n'a déjà plus le même climat; souvent il y neige alors qu'il pleut à Salvan. Le village s'étend en plusieurs groupes séparés du fond des Combasses jusqu'au sommet du Cergneux (à 1150 m.). Situés sur un caractéristique contrefort schisteux dans la première et principale partie, Les Marécottes forment deux grands hameaux réunis aujourd'hui - La Leneire et Les Places - , bizarrement nichés dans les roches. Des chalets et des raccards brunis par les siècles se serrent autour du four banal. Le chemin monte rapidement de là, en passant à côté de la chapelle des Marécottes jusqu'aux Places. Au bout des Places, la campagne s'élargit. Ce sont d'abord des champs qui bientôt, à droite atteignent la pente encore légèrement inclinée et s'y étalent jusqu'à Planajeur; ce sont ensuite des prés très fertiles, plantés de cerisiers et de pommiers, sur un plateau inaperçu, où repose, à côté d'un petit lac artificiel, le hameau de La Fontaine. Au-dessus, cramponné déjà au coteau rapide de Planajeur, se trouve le hameau du Cergneux d'où le regard plonge, à travers l'évasement des montagnes, sur la Vallée du Rhône jusqu'au Bietschhorn. Le chemin continue à travers de grandes forêts jusqu'à La Creusaz (1800 m.) - terrasse protégée par la chaîne du Luisin - qui offre une vue splendide et unique sur le massif du Mont Blanc et les chaînes des Alpes valaisannes. Au-dessous des Marécottes, la route se poursuit à travers les Combasses jusqu'au hameau de La Médettaz d'où part le sentier qui descend aux Lézettes, un autre hameau des Marécottes, près duquel on cultivait autrefois la vigne. De La Médettaz, on arrive en 10 min. aux gorges du Triège et au Trétien, hardiment bâti sur les pentes raides qui descendent jusqu'au Trient. Le Trétien est le dernier village qui appartient à la commune de Salvan. En face, sur une tête arrondie et gazonnée, se trouve le petit village de La Crettaz, appartenant à la commune de Martigny-Combe, mais faisant partie de la paroisse de Salvan. - A partir du Trétien, le chemin monte rapidement vers la pente boisée de La Châz, qui, semblable au contrefort de Salvan, barre une seconde fois la vallée. Le décor change, un nouveau plateau s'ouvre, regardant le glacier du Trient: F i n h a u t (1244 m.). Le chemin continue en montant doucement au Giétroz et redescend de là au Châtelard (1122 m.), le dernier village suisse du côté de la Savoie. Au Châtelard, la route de la Forclaz qui frôle le village de Trient, rejoint notre vallée. - Le versant opposé à la côte de Salvan-Finhaut est formé par la chaîne boisée de l'Arpille. La configuration du terrain intéresse vivement les montagnards parce qu'elle détermine les conditions d'exploitation de leur sol: où la pente est trop forte, la forêt est maintenue, où elle est faible, on défriche le sol et on le cultive. Les cultures s'étagent de 900 m. à 1300 m. Le bétail fournit à titre premier les matières pour l'approvisionnement domestique : la viande, le lait, le beurre, le fromage. Autrefois, chaque famille avait ses vaches et ses chèvres, plusieurs avaient même des moutons. En été, 2

le bétail trouve une herbe abondante dans les alpages environnants, mais, au printemps et en automne, il n'a, pour toute nourriture, que ce qu'il trouve à brouter autour du village, et, en hiver, le foin qu'on a recueilli pour les quatre à cinq mois de la stabulation hivernale. Le nombre de bêtes qu'on peut garder, se mesure aujourd'hui à ce qu'on fauche d'herbe sur ses propriétés autour du village. Autrefois, cette quantité était agrandie par le foin sauvage qu'on ramassait, en risquant sa vie, dans tous les rochers accessibles, aux flancs des abîmes. Les approvisionnements sont excessivement difficiles à Salvan. Son plateau étroit est suspendu, comme une corniche, à mi-flanc de la montagne; au-dessous s'élèvent des pentes rapides, au-dessous s'ouvre l'abîme du Trient. Le champ de travail des Salvanins s'étend du fond de la grande gorge jusqu'au sommet des plus hautes forêts. A tout propos, ils doivent monter ou descendre. Ce n'est pas seulement le foin qu'il faut porter à travers monts et vaux, c'est aussi le blé, c'est la litière, c'est le bois pour la provision du foyer, sans compter tous les produits qu'on apportait de la vallée du Rhône ou qu'on y descendait avant la construction du chemin de fer et de la route. Les sentiers étant pour la plupart impraticables pour les bêtes de somme, le paysan est contraint de porter tout sur son dos. Son «paillet», sorte de petit sac rempli de paille qu'il pose sur ses épaules en guise de coussin et qu'il noue autour de la tête 1 ), ne le quitte presque jamais. Il y a tant à porter avant d'avoir bien approvisionné le village pour l'hiver que tous, même les vieillards, les femmes et les enfants, doivent prendre leur part de la tâche. A distance, sous ces charges énormes, on ne voit plus que leurs jambes: on dirait une montagne de foin qui marche toute seule. E t n'oublions pas que, foin et litière seront transportés une seconde fois sur leurs épaules pour fumer les terres. Le plateau est cultivé avec soin jusque sur les rochers. Des champs de pommes de terre, de raves et betteraves, des potagers s'échelonnent tout autour du village. Sous l'impulsion des stations agricoles cantonales, la vallée a introduit, depuis une vingtaine d'années, la culture de la fraise qui assure un revenu intéressant. Il faudrait progressivement abandonner les champs minuscules et en pente, si la fraise n'offrait de meilleures perspectives, car les céréales et les pommes de terre ne constituent pas une culture rentable. Citons aussi la forêt dont des étendues importantes sont restées inexploitées jusqu'à la construction de la ligne de chemin de fer et des téléfériques. Mais la belle forêt qui domine les villages est sacrée, c'est une de ces forêts protectrices qu'on ne saurait assez respecter. C'est elle qui arrête les grandes avalanches et les gros blocs qui menacent chaque année les villages ; néanmoins les années ne sont pas rares où des avalanches descendent jusqu'aux villages et causent des pertes irréparables. M cf. p. 199. 1*

3

Chaque hiver, les habitants des Marécottes évoquent avec terreur la grande avalanche poudreuse du 12 janvier 1806 «qui, se détachant de l'Eau-Neuve, à la Creusaz, culbutait, d'un côté, la superbe forêt des Mosses, de l'autre, tous les arbres fruitiers entre le hameau des Places et le Cergneux, deux raccards et un grenier furent renversés, la maison de R. f u t endommagée. Le lendemain, à l'aube, une deuxième avalanche se précipitait du sommet du Perron, rasait la belle forêt du Tzanté-desGraveillons, balayait plus de 22 granges, tuait 10 vaches et 5 génissons, et menaçait sérieusement La Leneire. Bon nombre de particuliers, frappés par le même coup, furent réduits à un état voisin de la misère. » Ainsi la décrit Louis Coquoz dans son livre Histoire et Description de Salvan-Fins-Hauts, p. 64. Comme c'est une région au sol sablonneux et graveleux, très faible en calcaire, les précipitations, 115 à 150 cm., ne dispensent pas de l'arrosage qui complique et renchérit les travaux. Les caractéristiques essentielles des exploitations agricoles rejoignent celles qui existent dans de larges régions montagneuses du Valais : Les exploitations ont une trop petite superficie. Etant donné que ces terrains sont de moindre rapport à cause de la durée réduite de la végétation, une famille moyenne n'y trouve pas le revenu suffisant à sa subsistance. Trop morcelées, ce qui rend impossible toute rationalisation du travail, elles exigent un capitalbâtiment disproportionné à leur importance, en raison de la dispersion des parcelles et de leur situation à des altitudes différentes; le terrain accidenté, comme le morcellement, empêche presque toute mécanisation et une grande part de la main-d'œuvre est occupée à des travaux de faible rentabilité. - Chaque parcelle a son histoire, elle évoque un souvenir familial et rappelle au paysan la peine qu'il a eue à la cultiver. L'homme s'est donné entièrement à sa terre et il ne consentirait pas à l'échanger contre une autre. La tentative de remaniement parcellaire se heurte donc au conservatisme peu clairvoyant des paysans et échoue. Les habitants de la Vallée du Trient ont dû, de tous temps, chercher des ressources supplémentaires pour compléter le revenu familial. C'est ainsi qu'autrefois, les Salvanins se plaçaient comme pâtres dans les vallées voisines, en Savoie, dans l'Entremont et jusque dans la Vallée d'Aoste - ils y allaient à pied avec leurs cochons! - ; ils exerçaient le dur métier de carrier, exploitant les schistes d'ardoises de leur sol. D'autres se firent flotteurs de bois sur le Trient, métier excessivement dangereux et où nombre d'entre eux laissèrent leur vie. A la fin du siècle dernier et au début de celui-ci, quelques-uns s'en allèrent dans le canton de Vaud, en France et même en Algérie, pour y exercer le curieux métier de «détartreur» qui consiste à enlever le tartre des tonneaux. Un grand nombre de personnes alla travailler dans l'hôtellerie en France. - L'émigration résulte de la pauvreté naturelle du pays; le projet de départ collectif de 56 familles de Finhaut pour le Brésil, élaboré en 1818 par le curé, en est un témoignage impressionnant. 4

Quant aux femmes, dans tous les ménages, elles ont leur large part de besogne ; l'été, aux champs, elles ne travaillent pas moins vigoureusement que les hommes; autrefois, durant les longs mois de l'hiver, elles s'occupaient à filer, comme on le faisait presque partout dans les montagnes; la plupart, en outre, tissaient une belle toile solide qui se vendait à Martigny, à St-Maurice et jusqu'à Bex. L'argent étant rare et les moyens de s'en procurer très limités, on achetait, à l'unique magasin de la commune, seules les choses indispensables comme le sel, les métaux et les articles de mercerie. Aux marchés de la plaine, on allait vendre du bétail et du fromage pour se procurer en contrepartie du blé ou du maïs, alors qu'on achetait d'habitude l'avoine pour les semailles à Vallorcine. Pour toute personne non montagnarde il est difficile de se rendre compte des corvées auxquelles les montagnards d'autrefois se voyaient contraints. Ne citons qu'un exemple : les bergers qui gardaient les vaches à Salanfe, prenaient la peine de faire sécher du fumier qu'ils mettaient dans des sacs, et le soir, après avoir soigné les vaches, ils portaient ce fumier à Plan-Cerisier pour fumer leurs vignes. Ils remontaient le soir même à Salanfe; ce qui représente une distance d'au moins 26 km. aller et retour, s'étendant sur une différence d'altitude de 1300 m. . . . Il ne faut point oublier les vignes qui appartiennent aux Salvanins au fond de la Combe de Martigny. Plan-Cerisier qui s'étage au pied de l'Arpille sur un plateau incomparable, joue un rôle essentiel dans la vie de la population de Salvan et de Trient. La montagne impose à ceux qui l'habitent d'une façon continue et y gagnent leur vie, une mentalité spéciale et un genre de vie particulier, plus simple et plus rapproché de la nature. Celle-ci exerce l'influence la plus générale et la plus profonde sur le montagnard, parce qu'elle lui fournit la nourriture, l'habillement, le logement et parce qu'elle lui apporte ses joies et ses peines, jour après jour, durant toute sa vie. Le sens des traditions est peut-être l'un des caractères les plus marqués du montagnard valaisan, celui qui fait le fond de sa nature. - Les difficultés d'une telle vie créent parfois chez lui une regrettable âpreté au gain et une agressivité apparente ( - pensons aux périodes des élections ! - ) . Mais, d'autre part, elles créent aussi un remarquable esprit d'entr'aide. Les voisins viennent au secours de ceux qui sont frappés par le malheur, ils aident même à faire certains travaux comme le transport du bois pour une construction, ou pour remonter la terre dans les champs, sur les pentes, travaux qui s'exécutaient le plus souvent le dimanche matin avant la messe. Le vezsnâ (voisinage) jouait, surtout autrefois, un très grand rôle dans la vie du village. Les membres d'un vezdtiâ se sentaient une grande famille unie, forte à tenir tête aux malheurs infligés par la nature. Certains outils et meubles comme p. e. la maie ou la table à claire-voie pour la boucherie appartenaient à tout le veidrtà. Lors d'un décès, c'étaient ceux du vezdnâ qui veillaient le mort, 5

fabriquaient le cercueil, le portaient à l'enterrement et creusaient la tombe. Aujourd'hui, cette belle tradition se réduit à une prière pour laquelle on se réunit dans la maison du défunt, le soir de son décès. Semblable à celle-là, d'innombrables coutumes disparaissent de jour en jour. Et la plus réelle de toutes les fortunes, la simplicité des désirs, s'est perdue il y a longtemps déjà. « L'influence des étrangers sur les montagnards est très complexe : les habitants des villes éveillent chez eux tout un monde de pensées, beaucoup de curiosité surtout. Il existe donc, se disent-ils, un autre genre de vie, plus facile, exempt d'efforts musculaires, d'autres manières de s'habiller, d'autres maisons, d'autres plaisirs. Peu à peu, dans leur imagination se précise le rêve de la vie des habitants des villes en opposition avec la rude existence de la montagne. Et alors germe l'idée de départ, au moins pour un temps, puis la préférence pour tout ce qui vient de la ville. - Et voilà, il n'en faut pas davantage pour diminuer l'attachement des montagnards à leur condition.» (MARTETAN, BMurith 62, p. 39). D'autre part, le développement de l'industrie hôtelière, depuis la seconde moitié du siècle dernier, a modifié sensiblement les conditions de vie des habitants. Au même pas, le commerce a pris de l'importance et le problème de l'aide aux montagnards a trouvé depuis peu une solution dans l'installation d'un atelier d'horlogerie au rez-de-chaussée du bâtiment d'école à Salvan. En 1858, un chemin muletier fut construit entre Yernayaz et Châtelard qui montait par 53 contours à Salvan et passait par les villages des Marécottes, du Trétien et de Finhaut. Ce fut le début du tourisme dans la vallée. On arrivait de Vernayaz, les hommes à dos de mulet, les dames en chaise à porteur. La route ne s'élargit point et il fallut la construction du chemin de fer Martigny-Châtelard-Vallorcine en 1906 pour suppléer à ces rudimentaires moyens de locomotion qui avaient été cependant bien rentables pour les gens de la vallée. Les premiers 30 ans, le Martigny-Châtelard ne desservait régulièrement la vallée que pendant les six mois de la belle saison; depuis 1935, le train circule aussi en hiver, des galeries de protection ayant été construites à certains passages dangereusement exposés aux avalanches. - En 1934/35 on jeta le fameux pont de Gueuroz par dessus les gorges du Trient et on construisit la grande route qui part de Martigny-La Bâtiaz et mène actuellement jusqu'au Trétien. La construction du barrage de Barberine procura aux jeunes gens de la vallée un nouveau gagne-pain, tout en leur permettant de ne pas quitter leur village. Le barrage fut béni solennellement par l'Abbé de St-Maurice en 1925; un nouveau barrage CFF est en construction au Vieux Emosson. D'autre part, l'Energie Ouest-Suisse, en collaboration avec la Lonza, a entrepris la construction d'un bassin d'accumulation au Plan-de-Salanfe, au sud des Dents-de-Midi. Tout récemment, en 1953, la Société de Développement prit l'ini6

tiative de construire un télésiège depuis Les Marécottes à La Creusaz et un téléski allant de La Creusaz au col de La Goletta. L'inexorable marée du progrès et des mœurs modernes ne s'est donc pas arrêtée devant les hautes parois des gorges du Trient et une foule d'étrangers envahit la vallée, été et hiver. - Le village des Marécottes avec ses cinq hôtels, ses cinq « cafés -Tea - Room» et de nombreux magasins s'est développé rapidement, à l'exemple de Verbier, pour devenir une station et le but d'innombrables excursions. Les temps où les gens de la vallée sentaient qu'ils constituaient une grande famille et se réunissaient tous les soirs en veillées ne restent qu'un souvenir. . . . La population de la commune comprend environ 1120 âmes. Elle se répartit comme suit: Salvan - L a Combe Les Granges - Bioley Les Marécottes L e Trétien

1910 1930 1950 1954

Les Marécottes

1912 1955

nombre d'habitants 393 251 239 200

ménages 120

66 59 50

nombre d'habitants de la commune de Salvan 1205 ( + 879 à Vernayaz qui fut séparé de la commune en 1912) 1017 1090 1120

nombre de votants

100 62-65

7

APERÇU

HISTORIQUE

Toute l'histoire de la vallée du Trient est étroitement liée à celle de la Royale Abbaye de St-Maurice et, aujourd'hui encore, ce sont les chanoines de l'Abbaye qui assurent les services religieux de toutes les paroisses de la vallée. La Vallée du Trient qui comprend aujourd'hui les communes de Vernayaz, de Salvan et de Finhaut, appartint autrefois, et pendant plusieurs siècles, à l'abbaye de St-Maurice. Il est difficile de dire, quand le monastère entra en possession de cette vallée. On assure généralement qu'elle lui f u t donnée par le roi des Burgondes, Saint Sigismond, en 515, au moment même, où ce prince fonda et dota l'abbaye d'Agaune. Comme le texte original des donations du roi Sigismond ne nous est pas parvenu et qu'on en possède seulement des copies tardives et interpolées, on ne saurait tirer de celles-ci des conclusions certaines. - Quoiqu'il en soit des origines, il semble bien que l'abbaye de St-Maurice possédait effectivement cette seigneurie autour de l'an 1000. A cette époque apparaissent en Chablais les premiers représentants d'une puissante famille féodale: les seigneurs d'Allinges. Ceux-ci obtinrent de l'abbaye mauricienne, durant les dernières années du X e siècle et les premières du XI e , divers biens à St-Maurice et à Ottanel, c'est-à-dire dans la région de Vernayaz. Ce f u t sans doute le début de la mainmise des sires d'Allinges sur la vallée du Trient, mainmise que ces seigneurs exercèrent pendant plus d'un siècle. Il ne fallut pas moins, en effet, que l'intervention de quatre évêques pour faire lâcher prise aux sires d'Allinges en 1138. Dès lors, les abbés de St-Maurice conservèrent cette seigneurie jusqu'à la Révolution hélvétique de 1798. Il serait assurément intéressant de connaître comment s'est opéré le peuplement de la vallée ; on ne peut malheureusement présenter que des conjectures sur ce sujet : des historiens, notamment le chanoine Tamini, pensent qu'au moment où l'Empire romain s'effondrait sous les coups des Barbares, les populations de la plaine, à savoir les Gallo-celtes romanisés et les Romains, se réfugièrent dans les hautes vallées. D'autres auteurs, et tout récemment encore M. Maurice Gross, à Sion 2 ), ont mis en valeur des textes du X I I I e siècle qui nous montrent l'établissement d'une population d'origine germanique dans la haute vallée du Trient, ») AnVal, 2 série, vol. 7, 1952.

8

à Vallorcine, à Finhaut, à Trient et aux Jeurs. On peut supposer avec vraisemblance que ces colons germaniques venaient de la Bavière et qu'ils furent introduits dans le pays sous les auspices des seigneurs ecclésiastiques, spécialement des prieurs de Chamonix, qui possédaient la seigneurie de Vallorcine. A une époque reculée, une église existait déjà à Ottanel (Vernayaz) qui devait être le centre paroissial de toute la vallée du Trient. Plus tard, à la suite peut-être d'une inondation désastreuse, Ottanel disparaît ; alors sur les hauteurs qui primitivement n'étaient sans doute que des «mayens», la communauté se reforme à Salvan. Là, dès 1252, il existe une église dédiée à St-Maurice, et c'est elle maintenant qui est le centre de toute la vallée. - L'église actuelle qui affecte la forme d'une croix latine, f u t construite en 1708. - (En 1649, l'abbé de St-Maurice détacha Finhaut de Salvan et y érigea une nouvelle paroisse.) A partir du XV e siècle, selon une tendance générale à cette époque en Valais, où tant l'évêque de Sion que l'abbé de St-Maurice cherchaient à calquer leurs seigneuries sur le modèle savoyard, l'organisation locale f u t recouverte par une institution imposée par les grands châtelains, qui étaient en quelque sorte les gouverneurs laïques des princes ecclésiastiques. Dans la vallée de Salvan, cet office f u t souvent assuré, entre 1570 et 1798, par les Quartéry, dont la noblesse rayonnait de St-Maurice sur toute la contrée. Parmi les faits qui marquent plus profondément l'histoire de l'Etat abbatial, il faut signaler la bataille d'Emosson, en 1323, qui mit fin à une tentative d'invasion entreprise par des gens du Faucigny sous la conduite du sire de Thoire. Le traité de paix qui suivit, fixa en termes diplomatiques les frontières et les relations entre la seigneurie abbatiale et ses voisins, la première obtenant la reconnaissance de ses droits sur Emosson, Barberine, Fénéstral et Emaney, mais s'engageant à payer en retour au châtelain savoyard de Charosse une redevance annuelle de 14 livres de poivre. Cette obligation sera supprimée par un nouvel accord en 1615, mais le souvenir de la bataille d'Emosson ne s'est point effacé: chaque année, le curé de Finhaut célèbre une messe pour tous ceux qui tombèrent dans le combat. En 1475, Walter Supersaxo, évêque de Sion, s'emparait du Bas-Valais et mit le séquestre sur les biens de l'abbaye de St-Maurice. Les Salvanins, heureux de vivre sous la crosse de l'abbé, s'opposèrent aux exigences de l'évêque de Sion. Pour les dompter, celui-ci fit emprisonner à Sion le métrai de Salvan et plusieurs nobles de la vallée et ne les relâcha que sous caution. - Il fallut l'intervention des papes Léon X et Pie IV pour faire restituer à l'abbé de St-Maurice ses droits seigneuriaux. Comme les députés des cantons catholiques venaient à Sion, en 1555, pour renouveler leur alliance avec le Valais, l'abbé de St-Maurice, Jean Ritter, demanda à être inclus dans l'alliance. Les gouvernements des 9

cantons, informés de ce désir, s'y montraient favorables, mais la Diète valaisanne s'opposa à l'inclusion de l'abbaye dans l'alliance. La Révolution hélvétique de 1798, en mettant fin à la mosaïque compliquée que constituait l'ancienne confédération avec ses treize cantons souverains, ses Etats alliés, ses bailliages ou pays sujets, ses principautés ecclésiastiques, a enlevé à l'abbé de St-Maurice comme à l'évêque de Sion leurs seigneuries séculaires, mais les liens créés par une si longue histoire ne se sont pas tous brisés.

10

TRANSCRIPTION DES

SONS

Voyelles 1

même valeur qu'en français

e

e fermé

fr. clef

e

e moyen

fr. et

ç

e ouvert

fr. père

a

e assourdi

fr. brebis

a

a palatal

fr. chat

a

a moyen

q

a vélaire

angl. ail

ç

o ouvert

fr. fort

o

o fermé

fr. chose

u

même valeur que ou fr.

if

ou ouvert

il

même valeur que u fr.

ç

eu ouvert

fr. cœur

o

eu, fermé

fr. deux

l, ê, à, 5 indiquent les voyelles nasales Semi-voyelles y

semi-voyelle palatale non arrondie

fr. yeux

w

s.-v. palatale arrondie

fr. huit

w

s.-v. vélaire arrondie

fr. oui

Consonnes b, d, f , k, l, m, n, p, t, v ont la même valeur qu'en fr. r

r dental

g

occlusive vélaire sonore

fr. goût

s

fricative dentale sourde

fr. seul

z

fricative dentale sonore

fr. zéro

s

fricative prépalatale sourde

fr. chat

2

fricative prépalatale sonore

fr. jeu

*) A Salvan, l'équivalent du son s des Marécottes est s, p. e. sardz9 — sardza. U

X fricative vélaire, son moins dur que l'allm. ick, tend vers h l l mouillé ifcal. fiylio ') n n mouillé fr. vigne T> n vélaire angl. king ty, dy t, d mouillés ts, dz affriquées ts, dz s'approchent des sons ital. cento, gente à, ê a, e longs â, ë a, e courts U, tt, nn, mm, rr, y l, t, n, m, r, y allongés y, e sons affaiblis Les voyelles finales atones, variant entre sont toujours affaiblies. - J e les présente telles que je les avais entendues sans les normaliser, accent tonique 3 ) accent secondaire Article masculin singulier : Pour le transcrire, deux graphies étaient possibles: la, lu, mais, pour simplifier l'impression, j'ai choisi la première. Abréviations m. f.

masculin, féminin ; le genre n'est indiqué que lors qu'il diffère

de celui de l'équivalent français. 3 3 e personne du sg. coll. terme collectif inf. infinitif dér. dérivé comp. composé LD Lieu-dit litt. traduction littérale p point (d'un atlas) plais. terme de plaisanterie schwdt. schweizerdeutsch (dialecte suisse-allemand) var. variante «...» français local (...) inséré dans les textes patois: synonyme inséré dans les traductions françaises: traduction du synonyme patois ou explication. s

) La tendance moderne est de réduire le l à y (p. e. : hâte > kay). ) Quand l'accent n'est pas indiqué, il ne diffère pas de celui de l'équivalent français. 3

12

A. L ' U N I V E R S I. L E

CIEL

ET

L'ATMOSPHERE

Bibliographie: Dictons météorologiques, in Le Folklore de St-Maurice, Cahvalfolkl 30, pp. 174-176. B O U E T (M.). - Le fœhn en Valais, in BMurith 68, pp. 54-74. — La pluie enValais, ib. 67, pp. 1 - 2 2 . BUHRER(C.).—Les variations de climat dans les Alpes, spécialement dans leValais, in BMurith 33, pp. 168-203. G A B B U D ( M . ) . - Météorologie populaire, in Atrp 1 3 , pp. 2 0 0 - 2 0 3 . — Die vier Jahreszeiten imVal de Bagnes, in B R O C K M A N N - J E R O S C H (H.). — Schweiz. Volksleben I I . G A B B U D (M.) et GAUCHAT (L.). - Mélanges bagnards, in BGPSR 8, pp. 3 - 6 . G A U C H A T ( L . ). - Les noms des vents dans la Suisse romande, in BGPSR tomes BERTRAND ( J . - B . ) -

2, 3, 10,

(A.

13.

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VAN). -

GÖHRI ( K . ) . -

13

Le ciel et les corps célestes

blii da l e® bleu du ciel - sglç.v, bartalmç soleil, (plais.) - pwëdre, sa lavd du soleil : se lever - arba aube - arba di pudzè, aurore (litt. des oiseaux) - arbçyia faire jour - sa katsia du soleil: se coucher - s atgpi v. impers, s'obscurcir - brançyia, 3 brançye la nuit tombe - kii brançye au crépuscule, à la tombée de la nuit - ly,nna lune - kartç quartier de lune ye krea elle croît - krea m. phase croissante - Ma da ly,nna clair de lune - tyë Ma da I/iinna, 5 ve kumë da dzç quel clair de lune, on voit «comme de jour» - ly,nna plênn" lune pleine - ye dçkrça elle décroît. D i c t o n s : fo pa kopâ li vçt1 ô nia da ly,nna, atramë krçsô pu. I l ne

faut pas couper les cheveux à la nouvelle lune, autrement ils ne repoussent pas. fo pa plâtâ li trifl* la ly,nna nç.yr'1, parskç. li kartç sa kôsy,mô pa. adô y a

pa da triflt. Il ne faut pas planter les pommes de terre à la nouvelle lune, parce que les quartiers ne se «consument» pas. Alors il n'y a pas de pommes de terre. rç halo - etçVla étoile - çigfZa dg bardzia «é. du berger», Vénus - plançta da l arâna «planète de l'araignée», Scorpion( ?) - Hz çtçHï sô saré, l g sena dg mo të les étoiles sont serrées, c'est signe de mauvais temps çpçlwia1) étinceler - klartô clarté - çklartô f. reflet du soleil, d'un grand feu, etc. - lïvizttâlla petite lumière éloignée, mais bien visible. P r o v e r b e : ye fo da tç po fera 5 môdà2). Il faut de tout pour faire un monde. L e s s a i s o n s : fgria printemps - la fçria l ç se, la sava kumlse

a môtà

le printemps est là, la sève commence à monter - fëte frçydi, se da lasa Saints de glace - tsote été - gwlô automne - l gwlonne, ôn a dabûe

l avea il fait un temps d'automne, on aura bientôt l'hiver - Isole da së martë été de la St- Martin - av£a hiver. Le temps et les vents

L e b e a u t e m p s : bçlçVra f. série de beaux jours - la sglev l a motrô la nà le soleil a montré «le nez » - fe una klarçVts il fait une éclaircie da patyûda rayé da solçv de petits rayons de soleil - fe. una bwna raya

il fait chaud - la solç» l a da gras» le soleil donne chaud - ô pwç ejâlsia li valamê, ye bale la sglçV, l ç derozç on peut étendre les t a s de foin, il

darde, le soleil, le foin a perdu sa rosée - la sglçv l ç burlë le soleil est brûlant - breye wç (le soleil) brille aujourd'hui - ô kl(f"re «on claire», il fait très clair - la sglçV l ç drola wç le soleil est pâle aujourd'hui - le sglçv fe fanêtra, l ç sena dp mo il le soleil est mat sur la fenêtre, c'est signe de mauvais temps - h sglçy l ç pâllu le soleil est pâle - la tel e dge le temps est doux - bufâya da tso bouffée de chaleur - ôbra ombre - tyëta sçtsâ, li pro sô rgdza, y" bûrlô quelle sécheresse, les prés sont rouges, ils «brûlent », JUD, BDR 3, p. 6; FEW 14

3,307

l)

G 193.

sont brûlés - träma, tramö file de nuages à peine visibles, voile de n. nçlla blüva b r u m e - l g fumé,

h rçkçe Sçtsdrç pa byë il y a d e la b r u m e ,

le soleil est voilé, le regain ne séchera pas bien - ani pasô l a blâtsç rôdô hier soir, « il a blanchi », une forte rosée est tombée - a rçvça sur le versant nord - a l adû sur le versant sud - sa butâ a l adû se mettre au soleil. L e m a u v a i s t e m p s : tsâdzdmë da tê changement de temps - h të tsddze tçdzç, l amaye f. fine poussière de neige - h frç tsla «le froid tombe», il fait trop froid pour neiger abondamment, il n'en tombe qu'une fine poussière - flgkô da nç flocon de neige - ye nç a gru pyalç. il neige à gros flocons, litt. à grandes pantoufles - ye burate il neige par bourrasques - tçrmêta tempête de neige - kusla12) faire une tempête de neige - kuse le vent chasse la neige - kusiar1 f. violente tempête de neige - kofla f. 13 ) amas de neige accumulé par le vent — li pro sô gri les prés sont «gris», saupoudrés de neige - grezasia saupoudrer la terre de neige - l çtç drç kratsâ le terrain est à peine couvert de neige la nçl a blâts{ la neige a blanchi la terre - tyôts1 da nç couche de neige çpçto da kakô da ne, g r a n d e masse d e neige - la nec l ec mâta, dÇfe la neige est molle - la wç rçve, adQfe s'amollit - kâ je jrec, la nç l g fèvnna,

ëarvddza quand il fait froid, la neige est poudreuse - la nç wenne, je frç la neige crisse, il fait froid - la nç l ç dzavrâya la neige est croûtée - la èfôfe pa pç dera la n. est tassée, on n'enfonce pas pour nç l ç yôton

ainsi dire - l ç viva lase il y a d u verglas - avé, una pataflô, una rôkô se

débattre dans une grande masse de n. - markâ la paëô marquer le pas dans la neige - pïti f. pl. traces de pas - s%poli) paquet de neige (ou de terre) adhérant aux semelles - sçpunâ avoir des paquets de neige aux semelles - rakçte, var. raklçte raquettes - malçtta boule de neige - bunômmu bonhomme de neige - nçvutsd tombée de neige passagère au printemps vê ba da pàt^re, da blçlte des plaques de neige glissent du toit (au printemps) - li dçtalà vô il y a des «dégoulinades» tout le long du toit (sans chéneau), quand la neige fond ou quand il pleut - pçlcâtsa f., kletra m. neige imprégnée d'eau - sa dçkravi, tarand15) v. impers, fondre en laissant des places nues - y a da plas( kç sô taré^nn1 il y a des endroits de terre découverte où la neige est déjà fondue - l g tare le sol s'est découvert l ç plasçyâ le paysage encore blanc est tacheté de taches sombres (de terrain découvert). D i c t o n s et pronostics18): l â di wepe, l â da la nç. Année de guêpes, année de neige. byè d plông e byè da wepe anosô byè da nç. B e a u c o u p d e n o i s e t t e s et

beaucoup de guêpes annoncent beaucoup de neige. 12 ") JUD, Vox 8, p. 56; FEWi, 129. ) ib., p. 58; FEW2, 909. 18 ) PULT (J.). - Die Bezeichnungen für Gletscher und Lawine in den Alpen, 16 p. 81. ") Cf. p. 238. ) Schwdt. oberen, Schwld I, 39 a. ie ) Pronostics se rapportant aux saints, p. 140.

2 Millier, Patois

17

së kd latë fepa, la sçzô l amçnne11). Ce que le temps ne fait pas, la saison l'amène. se fçvrç fçvriûle pa, mà ç avri garulô18). Si février ne joue pas son rôle, en mars et en avril le temps sera détraqué. g mç da favrç. li dzg 15 çgmëtô d ô rçpà d un çpgwza,... elç ta una wârba po se rçpâ! Au mois de février les jours ont augmenté d'un repas de noce, . . . et ce repas ne dure-t-il pas un bon moment ! la biza dd mâ e la vë d avri sô la risçse dg pai19). Bise de mars et vent d'avril sont la richesse du pays. kà tônne g mç d avri, l ç sena d ô bun à20). Quand il tonne au mois d'avril, c'est le signe d'une bonne année. la nç d avri l ç la famé di péera21). L a neige d'avril est le fumier des pauvres. plgdza d avri l ëple tennf e bçsç. Pluie d'avril remplit tines et tonneaux. ô bô mç d avri dç rêdre la fçla a sô bu22). Un bon mois d'avril doit rendre la feuille à l'arbre. ç mç d avri fo pa otâ ô fi23)-, var. fo pa Sa dçpçlia davâ ha la mç d avri if pasô. E n avril ne te découvre pas d'un fil. M on a yii trç bô mp, d avri, l çtè d alâ drami2i). Quand on a vu trois beaux mois d'avril, il est temps d'aller dormir ( = mourir). kà plç g mç da me, l anôse ô bun à. Quand il pleut au mois de mai, cela annonce une bonne année. kà la mç da me l g frç, on g pa ritsu. Quand le mois de mai est froid, on n'est pas riche. se fe bô la pramia dzç di kanikiila, fe bô kamta dzç plç tâ, se plg . . . ye plg . . . S'il fait beau le premier jour de la canicule, il fera beau pendant les 40 jours suivants, s'il pleut . . . il pleuvra . . . kï tônne g mec da novëbra, l êple la gran(. Quand il tonne au mois de novembre, cela remplit le grenier. la dasâda së solev l ç asa râ ke li fela sëz çrgwç2i) ; var. y a pa 5 d. s. S. kumë y a pa dd fela stz amûa. L e samedi sans soleil est aussi rare que les filles sans orgueil; var. sans amour. se plg la damëdza, pg prg plgvç tgta la sana'tna. S'il pleut le dimanche, il peut bien pleuvoir toute la semaine. nglle ?gdze da nue béîô la të dyë. Nuages rouges le soir rendent le temps gai. nglle rgdze da matë redô li tsamë lë ; var. bétô l èwa g mulë. Nuages rouges le matin rendent les chemins Lisses ; var. mettent l'eau au moulin. h Iwito da la nwe anôse la byo të, la Iwitô dg matë anôse h krwç të ; bute l ewa g mulë26). L'arc-en-ciel du soir annonce le beau temps, l'arc-enciel du matin annonce le mauvais temps; var. met l'eau au moulin. 1S) Atrp 2, p. 240. ") G 55. ) ib., p. 170a. a l ) ib., p. 171a. ss) GPSB 2, p. 170a. 24 ) G 13.

so

18

") GPSB 2, p. 405. "> ib. 26) BGPSB 3, p. 6.

29

)G37

la plçdzd dç matë l a zamé arM h p^hre27). La pluie du matin n'a jamais arrêté le pèlerin. li gru vë e li krçyd dzè l 5 zame kçrrç pç re28). Les grands vents et les mauvaises gens n'ont jamais couru pour rien. kâ ye sçfle, dzâle pa29). Quand il fait du vent, il ne gèle pas. y e awl h tan%en, «a Se kits pç la dzalo, «nous sommes quittes pour la gelée». J'ai entendu le tonnerre, nous n'avons plus à craindre le gel (se dit au printemps). apre la dzalo vë la lavô. Après le gel vient la pluie. ani pasô l a ramasô (kulç) li pçmm{. Hier soir « i l » (le froid) a ramassé (cueilli) les pommes. y ah tsapé Su h mo blâ, l anôse h mo të, de li trç dzç ye plç 30). L e Mont Blanc a son chapeau, cela annonce le mauvais temps, dans trois jours il pleuvra. I g senv dç krwç të, kâ y ah bçrrç g fçlatçVr6. C'est signe de mauvais temps, quand il y a un amas de nuages aux Follatères (montagnes au nord de Martigny). ôrra la nçlla sçe dç bçrno, va me fera mo tê. Maintenant le brouillard sort de la Gorge du Trient, il fera de nouveau mauvais temps. n are pa h bô, la nçlla trw m. renoncule âcre des champs (R. acer). panavô m. coquelicot (Papaver) - pârdza f. chélidoine (Chelidonium majus). jrenolô f. reine-des-prés (Filipendula Ulmaria). trivolô f. trèfle (terme gén.) (Trifolium) - bçtsiùé dd pudzè m. hippocrépide à toupet (Hippoerepis comosa), lotier commun, 1. corniculé (Lotus corniculatus) - rébla f. vesce (Vicia sepium). letdby,e m. euphorbe (Euphorbia). motçta f. mauve (Malva). vyol(ta f. violette, pensée (Viola odorata, V. tricolor). sékwe f. grande ciguë (Conium maculatum) - anis m. cerfeuil musqué (Myrrhis odorata) - tsyryé m. cumin-des-prés (Carum Carvi) - lôwtréfla f. impératoire officinale (Peucedanum Ostruthium) - pyutasd f. patte d'ours (Heracleum spondylium). kutyû m. primevère (Primula vulg.).

M

) BGPSB

2, p. 4.

« ) ROLLAND I I , p. 2 4 6 .

27

vÇlwa f. 28 ) liseron (Convolvulus arvensis, sepium). bçrats f. bourrache (Borago officinalis) - botyé ¿3 raid m. myosotis (Myosotis arvensis, silvatica). tsdndvdlh f. 29 ) grande scrofulaire (Galeopsis) - urti-m$e m. ortie morte, lamier (Lamium maculatum) - by,nçmmu m. sauge-des-prés ( Salvia pratense) - pivolç m. 30 ) thym (Thymus Serpyllum) - mêta f. menthe (Mentha). nkul{ta f. euphraise (Euphrasia) - tartarl m. rhinante (Rhinantus). plâtë m. 31 ) plantain (Plantago major). râpô m. doucette (Yalerianella). kâpàVna f. campanule (Campanula Scheuchzeri). amarâlla f. fausse camomille (Anthémis arvensis) - mifwçy f. millefeuille (Achillea millefolium) - kamomih f. camomille (Matricaria Chamomilla) - mardyerita f. 32 ), amarâlla marguerite (Chrysanthemum Leucanthemum) - apsêtd f., krapapûdza m. grande absinthe (Artemisia absinthium) - dzvndpi m. genépi noir (Artemisia genipi) - takunnç, m. 33 ) tussilage, pas-d'âne (Tussilago Farfara) - artisô m. 34 ) carline (Carlina acaulis) - tsardô m. chardon (Carduus), pelô m. piquant de chardon - korneh f. 35 ), blû£ m. bleuet (Centaurea Cyanus) - tabatyiere f. salsifis des prés (Tragopogon) - léj,9sô m., trôps f. dent-de-lion (Taraxacum) - Zçiasô batâ m. laiteron (Sonchus oleraceus). P l a n t e s des m a y e n s , de la h a u t e m o n t a g n e , des r o c h e r s vsrâlh m. vératre blanc (Veratrum album) - flûd cfo li f. lis martagon (Lilium Martagon). vartsçwla f. crocus (Crocus albiflorus). bar6® du tsarno f. anémone des Alpes (Pulsatilla alpina; P. Halleri) rçzë di kçrbé m. «raisin des corbeaux», orpin (Sedum acre). rçfdïè m. 36 ) rhododendron (Rh. ferrugineum) - hnyi'r* f. bruyère (Erica camea). kâpSVn" f. gentiane (terme gén.) (Gentiana) - dzarf&Vna f. 37 ) gentiane (t. gén.), gentiane pourprée (Gentiana purpurea) - lôtsd m. gentiane jaune (G. lutea ou punctata) - tsçwfô ç bô dyû m. petite gentiane (G. verna). bçré m. raiponce en épi (Phyteuma spicata et betonicifolium). 28

) ROLLAND V I I I , p . 5 5 .

30

) JACCARD,

32

) ROLLAND V I I , p . 4 9 .

BMurith

32,

29

p. 1 3 3 .

) ROLLAND V I I I , p . 2 0 5 . 31

) ROLLAND I X ,

pp. 8 4 - 9 1 .

33 ) ö prê li fçh pç balé mëdzlâ ç kayô on prend les grandes feuilles du tussilage pour les donner à manger au cochon.

34

) kâ on aldve ë tsâ awe li vais, ö nçtçylave Hz artisà pç li mëdSla quand on

«allait aux champs» avec les vaches, on nettoyait les carlines pour les manger. 36

) SCHURTEB, p . 7 1 .

« ) ROLLAND V I I I , p . 4 4 .

28

36

) ROLLAND V I I , p . 2 4 5 .

edelves m. edelweiss (Leontopodium alpinum) - arnikâ f. (Arnica montana) - arnikâ batâ f. doronique noueux (Doronicum). «La gentiane»: a de dâw1 sfrte, la zâsi(nna.

5 va tsartsid de la môtana de ri da dzarfâ^na.

efo gruëe e dd pdtyûde;

5 li kçpe pre^m* e 5 li bute de una grusa tenna pç li lasyé

kâ l g bul^,, ô h

y en

la grus" l ç h Içtsd. on e je dd garzê, buli.

distil".

On va chercher des racines de gentiane à la montagne. Il y en a deux sortes, des grandes et des petites ; la grande est la gentiane jaune. On en fait de l'eau-de-vie, la «gentiane». On les coupe en petits morceaux et on les met dans une grande cuve pour les laisser fermenter. Après on les distille. P l a n t e s d ' a g r é m e n t : tyçté m.38) Iris - dzdnçta f. jonquille (Narcissus pseudonarcissus) - vinsçlçy m. tournesol (Helianthus). 38)

iyçté couteau.

29

IV. L E S

ANIMAUX

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G é n é r a l i t é s : bëtyj bête - täVna tanière - s etänd se cacher dans la tanière - pç poils - b\irç dd pç. amas de poils d'animaux - kgrne cornes kçrn" rakrçtsd corne recourbée - ârpya griffe - fera li p'dtyu faire les petits mw(rdre mordre - la vardzàse ld mwçrzç., I çra kuvf.a dd sä l'écureuil le mordit, il était couvert de sang.

Mammifères sauvages, gibier à poil ç ours - Iç loup - lçva louve - lç sarvelo lynx - rçnâ renard - rfwâ fdmalh renarde - h rçnâ l ç alô bngâdâ p§ dçdë 5 polayïer le renard est allé « brigander » dans un poulailler - botydte bouquetin - tsamwô chamois bçkwu chamois-mâle - tsiavn ch. femelle - tssvri, faô faon — rçhrçtsâ, pçlç chamois (plais.) - l^vr0- f. lièvre - hvro levraut - marmçta, plata 30

marmotte - wqyo marmotte de 1 an - bardzd marmotte de 2 ans - mçrçlîd ') hiverner - êwçrçiia se cacher dans le terrier pour hiverner - vardzâs f. écureuil - mofoZçi®, bdlçta b e l e t t e - liz âfyâ rçkçrdâvô

kec la motalçt"- l çra

vçrmçwza2) les ancêtres racontaient que la belette était venimeuse. P r o v e r b e s e t d i c t o n s : kâ on ç awe li lç, fo ûlâ. Il faut hurler avec les loups. fo lç, «fo l 9vça l en a zamé mêdzâ 3). Le loup n'a jamais mangé l'hiver. kâ 5 prçdze dç lç, sçe dç trû. Quand on parle du loup, on en voit la queue.

kâ fo rçnâ u>çke (ou tsape), anôse h mo te4). Q u a n d le r e n a r d glapit, il

annonce le mauvais temps. fo rfwâ, h banâ e h sawçyâ

(var. I ëkurâ):

trç dyabh

a kôfçsâl5).

Le

renard, le Bagnard (habitant de la Vallée de Bagnes) et le Savoyard (var. le curé) : trois diables à confesser ! Petits mammifères tasô blaireau - marin martre - fwïiyn(l fouine - darbo m. 6) taupe darbun("re

t a u p i n i è r e - trapa

di darbo t a u p i è r e - kâ fo sçlçv sd kaise,

li

darbo bçwfô (inf. bçwfâ) quand le soleil se couche, les taupes font les taupinières - gré loir - Kze f. pl. raies blanches sur la tête du blaireau ecrdsô hérisson - awuto aiguille, piquant de l'h. - ra rat - tarpa f. campagnol - bçrm mulot - rat" souris - muz{ m. musaraigne - pçtçll1 crottes de souris - wiïanâ couiner - wihné f. pl. petits cris répétés des souris gretà ronger. L a vieille souricière : fo prêdr" una lûza k S bute petèd su de bdtsô. ç bç d 5 bdtsô 6 tape l amçrsa. kâ la rata ve e vç akapâ fo mêdzis, fe tsidre la

lûza elç préja, l ç plata, td garât! il faut prendre une ardoise qu'on appuie, d'un côté, peu solidement sur de petits morceaux de bois. Au bout d'un de ces morceaux on attache l'appât. Quand la souris vient et veut attraper la nourriture, elle fait tomber l'ardoise et elle est prise, elle est écrasée, je t'assure! Oiseaux pudzè

oiseau - ni n i d - fers fo ni n i c h e r - dçnitsis

dénicher - 5 bale

do grâVnd dd plâtë ç pudzë on donne des graines de plantain aux oiseaux vçld voler - y t yiï kçtç

vçlatâ su se pçrnç, y aréi prç da ni j ' a i v u b e a u -

coup d'oiseaux s'envoler de cet arbre, il y aura bien des nids - fera una vçlatô faire une volée - âh aigle - kçrbé ') corbeau - kâ li kçrbé S5 su, li JUD, Vox 8, p. 50. 3 4 ) BMurith 58, p. 30. ) BGPSR 3, p. 6. ) G, p. 126. 5 ) G, p. 128. •) GARDETTE, in Mél Michaëlsson, 1952, p. 166. 7 ) kçrbé: p. ext. plais, pour «prêtre» ou «religieuse». 2

31

sdri'àze vénô amâre quand les corbeaux sont rassasiés, les cerises leur semblent amères - tswâva choucas, corneille - krwatsid croasser - hrwatsds) f. cris du corbeau - dôe hibou - chanson du hibou: hu, hû, se tâ t û fû d avi vëdiï ma jçnna pç 5 su ouh, ouh, j'ai été bien fou d'avoir vendu ma femme pour un sou ! - sdwçtP chouette - la sdwçtf l g 5 pudzê c rnç w chassieux 3 ) - SU cils - SurSil sourcils. Le cou, ld ku: la la ku prç {pd pç> porta li yadzd il a le cou assez épais pour porter les charges de foin - gçrdzd gorge - gardyçt a luette - gôtra goitre - gotrç goitreux - l a 5 pal{ çnçrm e il a un goitre énorme, litt. sac de paille - kçtsô m., kçjo m. nuque - kçfunç f. nuque épaisse - krçtsdkaso creux de la clavicule. raté d o s , é c h i n e - kût e c ô t e s - Sis h a n c h e - rë r e i n s - darç, kartdnô,

tyû,

pçtdré (gross.) derrière - çst$mm a f. poitrine (et estomac) - nec néc sein dd pçtofl* piçrm e (gross.) d e s seins é n o r m e s - ëtrd plat a kumë un aSéya a v o i r

la poitrine plate, litt. plate comme un bardeau - vitra, bweJÂ a f., pàfd f. (gross.) ventre - bgtô dd vitra nombril. Les membres: mëbrd. Les bras: osid liz çpôlld hausser les épaules brë bras - y e l a liz âld lardzd il a les bras longs - tyçdzd coude - niya f. joint de l'articulation - ma, gr{f a (fam.) main - tylt a rnâ pg ferd una mêrd sadz* quelle petite main ! - dd pat e çngrm e de grosses mains ma drçvta, gôts 1 main droite, gauche - pwë poing - punà poignée - ddSil, dadi da la ma dos de la main, paume - tZg doigt - pç wdza, gru de, pouce pdtyu dç p e t i t d o i g t - ôld f. o n g l e - mâ kalçz a, ma tçtd pç gruSd dramâlld

main calleuse - ddrçlo cals aux mains - brasâ brassée - brafâ brasser.

2

) BGPSR 2, p. 37.

3*

3

) Sobriquet des Marécottains au Trétien. 35

Les jambes, li tsabe: tyëta pyûte! quelles jambes fortes! - kus cuisse ou fesse - dzançv genou - bôdo, py,rpa f. (rare) mollet - dzaré. jarret - tsavela cheville - grils articulation - talô talon - pyd pied - pyd by,e, p. pla pied bot, p. plat - artçv orteil - agaso cor au pied - tsâbarû qui a de grandes jambes - në qui a les jambes courtes, nain - tsâbe kçrbe jambes courbes tsâba tviejrs1; ts. kurrii li tsidvr1; ts. kumë da burâ jambes arquées; minces; enflées, litt. comme de grosses miches rondes - l a buna pyûta il a de bonnes jambes, il est dégourdi - li dzançV ma nilô plç mes genoux ne fléchissent plus - sa kôpdre prç byë da kçri, va tçta tvxf- il se fatigue beaucoup à courir, il va tout de travers - bwçtâ boiter - bwçtç, trâpu boiteux - tylta tràbëlla, l ç tçtd twçrs! quelle boiteuse, elle est toute tordue ! krçtsapyâ croc-en-jambe. La s t a t u r e l a una byték11 rrielç ka la mévna il a une meilleure constitution que moi — mëbrô bien musclé - felçna f. personne longue et mince - fragâtsa f . p. mal proportionnée - liirô m. personne grande, forte, bien constituée - galimq.frâ grand gaillard - galapâts m. homme très grand, «grandi sans souci » - dans f. personne très grande et très mince - kumâkla f. femme grande, maigre, sèche - lô kumë una bejca très grand, mince, litt. comme une dent de montagne - grâ, lô kumë 5 dzç së pâ grand, long comme un jour sans pain - tyë kapolô, l a una balla kçjunô quelle personne grosse, de bonne constitution, dont la nuque fait des bourrelets - tçmma femme grande, belle — telà enfant bien portant, gros - gra kumë un çvçtya, kumë ô tasô très gras, litt. comme un évêque, un blaireau - êtra kumë ô bwy,d être fort, gros, litt. comme un crapaud - plyisa lourd, -aud - flûts m. personne molle, peu dégourdie - pâfa f., pàfarô m. gros ventre - palâfa, palûda, makonçza, bçnçVra femme ventrue - la una bwçtt" kumë una vyçla vats id. bwçlû ventru - avrzû je me suis mis de côté, je me suis effacé - kçr t(, td ma nwç ; td m ënw(Hs écartetoi! tu me gênes. S& rçplçyid se retirer: l y ecn mun 5mmw, me kâ la kôta l a kumësâ, l a M S9 rçplçyid, se prç t û bdnçza mon mari y était aussi, mais quand la bagarre a commencé, il a su se retirer, j'ai été bien contente. P r o v e r b e s : plâ va, Iwë tsdmenn'1). Lentement va, loin chemine (qui va lentement, va loin). ye va tsopû kumë, l ardzë dë la fat° di puen dzê2). Cela va doucement, comme l'argent dans la poche des pauvres gens. rçlcôtrâ rencontrer: van( awe 5 mwe dd bagadzd, Se t û fçrSa d ald rçkôtrd elle venait avec un tas de bagages, j'ai été forcé d'aller à sa rencontre ddmëdzd apredand Se alâyd fera ôtçeyetudd la rçkôtrâ dimanche après-midi je suis allée faire un tour et j'ai eu l'occasion de la rencontrer. h krwçVzid se croiser : Sd sô krwçVzâ Së Sd den bôdzç ils se sont croisés sans se dire bonjour. bçtrâ se heurter: ma se fet una gruSa bgS g frô, Se alâyd bgtrâ kutd Se koldné je me suis fait une grande bosse au front, je me suis heurtée contre ce pieu de barrière - l gra tâ tgp anipaSô la nd nd së pa yû tàkd nd nd sçyô bÇtrô il faisait si noir hier soir que nous ne nous sommes pas vus jusqu'à ce que nous nous soyons heurtés - bçtrô poussée inattendue. betsid taper, heurter contre qch. : y e betSd una pidr, se tç karô j'ai heurté une pierre, je suis tout meurtri. ald apré katyo, Sçre k. suivre qn. : se alo apré livi tàkd l e akapô je l'ai suivi jusqu'à ce que je l'eusse attrapé - se td vç ma sçre, td fo ëmàdzia si tu veux me suivre, tu dois te dépêcher. ») G 227; BGPSR S, p. 24.

2

) GPSR I, p. 602 b. 43

pçrSgre (p. p. pçrsu) poursuivre : ma vçlô mo, ma vçlô pgrsçre pç ma ferd dd mizçre ils me veulent du mal et veulent me poursuivre pour me faire des misères. a si trçs» à ses trousses : l çrd parti kçlatâ 5 sape, me l a pa rçséc, l a t ü h gardd a si trçse il était allé enlever l'écorce d'un sapin (pour le faire sécher), mais il n'a pas réussi, il a eu le garde à ses trousses. akapâ attraper, atteindre qn. en courant: yd t e akapô, lcâbë t avé, kudzâ td dçpatsid je t'ai attrapé bien que tu eusses essayé de te dépêcher. aköpanid accompagner : se alàip aknpanîd la mära a la gâra je suis allée accompagner ma mère à la gare - fera röta èfebld faire route ensemble. lasld pasâ laisser passer : yg l e lasâ pasâ, l alave ph vit kd mç je l'ai laissé passer, il allait plus vite que moi. vêdre do tçpa a le. dépasser qn., litt, vendre des mottes de gazon à qn. : m a vëdii dd lepa, l e pa tçrnâ via talc a çmanç. il m'a dépassé, je ne l'ai pas revu jusqu'à Emaney - pasà dd vä id. — lie pasà ddvä, l alave pa prç vit je l'ai dépassé, il ne marchait pas assez vite. prêdre un avàs prendre de l'avance : m se parti êfêbh, me y e prç 5 gru avàs sil lioi nous sommes partis ensemble, mais j'ai pris une grande avance sur lui. Sçwtâ sauter : se fçrsd da sçwtâ la mûa pç pçvçpasd ba je suis forcé de sauter le mur pour pouvoir aller là-bas. rejcâpà ricocher : l a bçkô 5 sizô de l wç, çrçzamë l a rejcàpô leutd na il a reçu un ciseau dans l'œil, heureusement il a ricoché sur le nez - rçIcâpô f. bond : kà t ç ë trê dd kuli dd yûtre e kd td vec una putî, td fe una rçkàpô, td garat! quand tu es en train de cueillir des myrtilles et que tu vois un serpent, tu fais un bond, je t'assure! rçpetd gambader : malçf std tsidvre l 5 bê rçpetô, sô bë kôtë dd tçrnâ sçrti mon Dieu ! ces chèvres ont bien gambadé, elles sont toutes contentes de retourner aux champs (au printemps) - l ö fe dd répété! elles ont fait des gambades! abadâ li sçlle3) faire des sauts énormes, litt, lever les socques: y av% una btda dd krwç iç l çvô fe dd mo, y en a ö kec Hz a yü e Içz a fe abadâ li sçlle il y avait une bande de gamins qui avaient fait du mal, quelqu'un les a vus et les a fait détaler - abadâ li sçke partir à toute allure : ö li a yü ferd de so piçrme, l abadàve li sgke on l'a vu faire des sauts énormes, il partait à toute allure. çkarâ enjamber, passer par dessus : ndz a falü çlcarâ pç pçvç pasâ l êwa se nd mglid il nous a fallu faire une grande enjambée pour pouvoir passer l'eau sans nous mouiller. rçkaryâ escalader: m a falü rçkaryâ la barier, la pgrta l çrd pa çvçrta j'ai dû escalader la barrière, la porte n'était pas ouverte - rçlcaryô enjambée.

s

44

) Vieux mot qui n'est plus usité que dans cette locution.

alâ amé m o n t e r - krapâ amô filer e n - h a u t - y e krapô drec amô pç anvâ ph vit j ' a i filé d i r e c t e m e n t en-haut p o u r arriver p l u s vite. pçyia m o n t e r u n endroit raide : y e pçyâ yla dreji er e pQ aravâ pie vit j e suis m o n t é p a r cette p e n t e p o u r arriver p l u s v i t e (que p a r le chemin) tylt a pçyâ pç anvâ le! wçdr* pa i çtâ quelle m o n t é e r a i d e p o u r arriver l à ! j e ne v o u d r a i s p a s y d e m e u r e r . viyy-nâ m o n t e r en z i g z a g : se fçrsa tfo viyimâ amô pç se tsâté, sis ç ta drç ka pwç pa fera atramë j e suis forcé d e m o n t e r en z i g z a g ce t a l u s , ici il est si r a i d e que j e ne p e u x f a i r e a u t r e m e n t . grapl g r i m p e r : yo td grapa ? fo pa pasâ ïntya où g r i m p e s - t u ? on ne d o i t p a s p a s s e r p a r là -pôfunâ, pôtanâ g r i m p e r à t o r t et à t r a v e r s - pôtgnn e pia byê, pwç td varé se kç t ariv e! continue d o n c d e g r i m p e r à t o r t et à t r a v e r s , t u v e r r a s bien ce qui t ' a r r i v e r a ! alâ ba, vçnî ba descendre : vez u ba ç bçi j e d e s c e n d s à l'écurie - vçri u ba di và twi li dzç pç pçrtâ la lasé t o u s les j o u r s j e d e s c e n d s des « m a y e n s d e V a n » p o u r p o r t e r le lait (à l a laiterie) - dçstta descente. krapâ ba filer, courir en d e s c e n d a n t : l a krapô drç ba il a filé d i r e c t e m e n t en b a s - se y usa pa krapô drç ba, y anvâv u pa pç l qn si j e n ' é t a i s p a s d e s c e n d u t o u t droit, j e ne serais p a s arrivé à t e m p s . sd mâdâ se l a n c e r : D i c t o n : tçtd li tsaravût e sa màd'ê ba on d e s c e n d p l u s f a c i l e m e n t q u ' o n ne m o n t e , litt. t o u t e s les charognes s e l a n c e n t en b a s . s as'àpâ se heurter à , b u t t e r sur : tyè pitagoy! S as{lp e a tçta li pi er kç recMtr e quel « nez-en-l'air » ! il b u t t e s u r t o u t e s les pierres qu'il rencontre ddvâ kç l iis e rrjséc, l a trQvô un asopé a v a n t qu'il a i t réussi, il a t r o u v é un obstacle. asdprâ a r r ê t e r p a r u n e chose i m p r é v u e , a m o i n d r i r l a violence d ' u n e chute - l a t ii da sâs e, l ç t ii àsapro pç una trôtsa d çrb wa il a eu d e la chance, il a été a r r ê t é p a r u n e t o u f f e d'herbes. amçrtâ a m o r t i r : l g tsezii di sii h sarizia, me, l a t il da sâs e, l a t u h ku amQrtç pç 5 bçs il est t o m b é du cerisier, m a i s il a eu d e la chance, le c o u p a été a m o r t i p a r u n e b r a n c h e . S çtsabâ se p r e n d r e les j a m b e s d a n s qch., f a i r e u n c r o c - e n - j a m b e : y e travarsô ô pre e ma se çtsabô awe ô fi d artsô e se rabatô en t r a v e r s a n t u n pré j e m e suis p r i s les j a m b e s d a n s u n fil d e fer et j e suis t o m b é sema çtsâbô, y e tsçzû celui-là m ' a f a i t u n croc-en-jambe, j e s u i s t o m b é . tsiara t o m b e r : kâ t are prç pçrtô %le savat e, ta tsia e tô ta fe mo si t u cont i n u e s à p o r t e r ces v i e u x souliers, t u t o m b e r a s et t u t e f e r a s m a l dçgelia 4), mu&ia ba, ëtra a rabadû t o m b e r , dégringoler : y e dçgelâ di la Sôdzô da l çt&iaU a j ' a i dégringolé d u s o m m e t d e l'échelle - se krwç l ç alô s agella sii yla pçrts e l ç musâ ba ce g a m i n est allé s e j u c h e r s u r cette perche e t il a dégringolé - se t il a rabadu ba pç dadê bQëano j ' a i dégringolé d a n s ce buisson. *) GIQNODX (L.). - La terminologie du vigneron dans les patois de la Suisse rom., p. 45 n. 45

batía dç na tomber sur la figure : l ç tç byisardó, la balá dç nq, il est tout égratigné, il est tombé sur la figure. dçbarà tomber violemment, glisser brusquement : l a pitó sü da barry, ela dçbçrô d y.nna il a marché sur des pommes de pin et a fait une chute violente. abotsia tomber en avant : kvdzieve ta sa dçpatSîa kç l a abotsá il essayait tant de se dépêcher qu'il est tombé en avant. ravarsîa tomber en arrière : y et ü una pwçvre kâyaleyû nvarsá, ta garât, kçl a balá o ku, l a balá ba a la ravçrSa j'ai eu une peur bleue quand je l'ai vue tomber en arrière, je t'assure qu'il a fait une chute brusque, il est tombé à la renverse. lava liz Zbndálh (vx) litt. lever les jambes 5 ), abadá li sçke, abadá li Sçlle litt. les socques, abadá la faro, abadá la garáta (vx), abadá la saló (vx, rare) tomber. balíd una tipió, una febarló se faire mal, se donner un coup en tombant bgká un çklâpô recevoir un coup. katalá dégringoler, tomber en roulant sur soi-même : y çru ç Sôdzô da la bçka, y e pardü pya e y e kataló j'étais au sommet de la pointe, j'ai perdu pied et j'ai dégringolé - rabatá rouler, dégringoler - kd t a fe pç bwçtà dà "¡¡la faSô? Se rabatáya di Sü la pglayíar qu'as-tu fait pour boiter de telle façon ? J'ai dégringolé du poulailler - nbatô f. chute faite la tête la première. sd vütá se rouler : fo h vütá a la rgzó d3 së dzâ pç fera pasá la rçna il faut se rouler dans la rosée de St-Jean pour guérir la rogne. tyüpahtá dégringoler: y e riskó da ma fera o dzwá, se tyüpalató j'ai risqué de me faire mal, j'ai dégringolé du toit - sa tyüpalatá, fera la tyüpal(ta faire des culbutes : ô Sa bute sü la sôdzô d ô tsâté, la teta d avç, e ô fe la rwa, la tyûpalç.ta on se met sur le sommet d'un talus, la tête en bas, et on fait la roue, la culbute. dçpôtelia tomber en morceaux, se défaire, dégouliner : ta Sa pa ta motsia, bugra da kayô! tç ta dçpôtele ba a la dyçlla tu ne sais pas te moucher, « bougre de cochon » ! la morve te dégouline jusqu'à la bouche - y çru e trë da pldalÀ li SaSéS, malç! tç m a dçpôtelà, la batô e li Sasesl j'étais en train de pendre les saucisses, mon Dieu! tout a dégringolé, le bâton et les saucisses! Sa fera prëdre tomber pour s'être fait accrocher : s g fe prtdre pç la Sape kâ l ç teçzw il a été jeté par terre par le sapin qui tomba. S akuli se jeter: Sa Sô akulç ba dî la gçrdza ils se sont jetés dans le gouffre. Sa fotre ba se jeter dans un abîme - S g fotü ba dt '¿la gçrdza, y In avç prq, parç il s'est jeté dans cette gorge, il en avait assez, paraît-il. Sa dçrçtsia tomber ou se précipiter d'un rocher, p. ext. se tuer : l a Sçwtô la Se, S f dçrçtsà il s'est jeté du rocher, il s'est tué - Si S ne pardü una

') Vieux mot qui n'est usité que dans cette locution.

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vais, s ç dçrgtSâ a la motan» dd tsotë cette année nous avons perdu une vache, elle est tombée d'un rocher à l'alpage, en été. tsablá glisser :lapa suyo S akrgtSid, l a tsabló il n ' a p a su où s'accrocher, il a glissé - l çtg (¿rafió pç li tsâbe e li bre, l a je una tsabló çngrme il est

tout égratigné aux jambes et aux bras, il a fait une bonne glissade yuká glisser (avec ou sans luge) - y e balá o ku dd rë, y e yukó di du pya a ku je me suis fait mal aux reins, j'ai glissé des deux pieds à la fois yo Sô parti

li krwç ? Sare prg Sd yuká où s o n t p a r t i s les g a m i n s ? ils

seront sans doute allés glisser -nëfe una yükf1, l çrd kumë ô mdryg nous avons fait une glissoire, elle était comme un miroir - avalid glisser s'ébouler, dégringoler - Icâ on ç dç trç liz ô d amô liz âtra, la pla ba de: vu m avayar^ pa Sü/ quand on est plusieurs les uns au-dessus des autres (sur un chemin raide p. e.), celui qui est le plus bas dit : vous prendrez garde de ne pas dégringoler sur moi! - Si à n ë t ü byë cfo traval, n ë t ü ô mwe d'à mua avayd cette année nous avons eu beaucoup de travail, un grand nombre de murs s'étaient écroulés. Sd musía se glisser : kôprëzu pa kurriè la tsa l a pü la musíd le, h tru l §

pa byë gru je ne comprend pas comment le chat a pu se glisser là, le trou n'est pas très grand, quand tout dégringole avec bruit (locution) : tçt ç ba, ld prên e l owtâ! litt. tout est bas, le prêtre et l'autel. | t á habiter, demeurer, rester: l ç£ ç markgt il habite aux Marécottes fo pa çtà trwa wàrba ç frç il ne faut pas demeurer trop longtemps au froid - Sô fío ë darç ils sont restés en arrière - sçbrd rester : la fo l § sçbrâyd ç pro la faux est restée dans le pré. sa drejid se lever : l ç t ü fgrsd dd §9 drejid, kâ l g t ü sô tçe dd prçdzid il a

été forcé de se lever, quand ce fut son tour de parler. S» Sdtá6) s'asseoir: setá-vy. pg ddná awe no! asseyez-vous pour dîner avec n o u s ! - dila krçza ba, Se tg la lô vçnii sdtó sü li ski de la Creusaz j u s q u ' e n

bas, j'ai fait toute la descente assis sur les skis - l çrô Sdtó ë tsâbd dd sarld ils étaient assis en triangle, litt. en jambes de tabouret à traire (à trois pieds) - l çbë Sdtó, l a una buna plas il est bien assuré, il a une bonne place. tsumd se reposer, s ' a r r ê t e r : y e tsumé una wdrba, y ë pwçvu

frâ pla j e m e

suis reposé un moment, je n'en pouvais vraiment plus - kâ li vais l ô byë mëdzd, vô tsumd g pro dalé quand les vaches ont bien mangé, elles vont se reposer dans le pré d'à-côté. S adzdnçlid s'agenouiller : kâ md fo m adzdnçlia, y e byë da pf¿nna, pwç, pa ma tgrnd Içod, li dzançv ma fô trwa mo q u a n d j e dois m'agenouiller,

j'ai beaucoup de peine, je ne puis me relever, les genoux me font trop mal. S akrdpi,

S akr¡ipdñíd

' ) JABERG

p. 371.

s ' a c c r o u p i r : m a falü m akrapî pg pgvç

(K.). - Sprachgeogr.

Unterauehungen VII,

paSá

in Arch 126, 1911,

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ddïç yla bçsdnô j'ai dû m'accroupir pour pouvoir passer par dessous ce buisson - pç kuli li fre S sa lane prg tg fo te akrapç pour cueillir les fraises on se fatigue beaucoup à être tout le temps accroupi - se fçrsd dd m akry,panîd pç ëarkld, pwç pfo çtd kçrb° je suis forcée de m'accroupir pour sarcler, je ne peux plus rester courbée. s ë.grôbunâ se pelotonner : se t û ê tsâ awe li vats ; l a fe frç e ma se êgrôbunô pg md rçtsçdâ 5 bçkô j'ai été aux champs avec les vaches; il a fait froid et je me suis pelotonné pour me réchauffer un peu - sa butâ ë grôbô se pelotonner, se recroqueviller, litt. se mettre en creton : n are prç te d avça dd n'à butâ ê grobô nous aurons assez de temps en hiver pour nous pelotonner - êgramutyâ recroquevillé : t ç tçt êgramutyâ, t a fr§ tu es toute recroquevillée, tu as froid - fera li trç trô se mettre en chien de fusil. sa tsidre se coucher - y e wardô h pejy,fl^a je suis resté au lit. d a bgtso étendu sur le ventre : mate se tçta rçda, y e drdm( d a bçtsô ce matin je suis toute raide, j'ai dormi étendue sur le ventre - sa vryîd d a bçtsô se tourner sur le ventre, sa leva, S abadd se lever : sa l(±vâ di su una seia, di la tyôts se lever d'une chaise, du lit - se sûsd yo alâ pg ma hvà pfo fo mate, partvri dds si je savais où aller pour me lever plus facilement le matin, je partirais d'ici ira fo m abadd d gn dvmà, partu pg fera li mangre je dois me lever de bonne heure demain, je partirai pour faire les «manœuvres» - wç l a pu s abadd, va myg aujourd'hui il a pu se lever, il va mieux - fûd hors (du Ut) : ma fo /«a, l ç l gra, se dza ë rçtâ je dois me lever, c'est l'heure, je suis déjà en retard, sa pçrçzid, pçtrunia s'étirer, manifester son manque d'entrain : M>Ç mate lcà l e Içvç, l gra pa prçsç, S9 pçrçzieve ce matin, quand je l'ai fait se lever, il n'était pas pressé, il s'étirait. êmy,rtç engourdi, -e - sa dçm\irti se dégourdir, s'étirer - se tçt êmy,rtç., ma fo ma dçmy,rti je suis toute engourdie, il me faut me dégourdir. krwçVzia li brë croiser les bras - l a pa fçta dd lasyé li mâ ëii li âtse, Sa prç lôkd ferd elle n'a pas besoin de rester à ne rien faire, elle n'a que trop de travail. S akwisid s'aplatir, chercher protection: s akwisieve kuta la mâmma, l avé pwçyre k 5 fo prèzî&e il s'aplatissait contre sa mère, il avait peur qu'on ne le prît - kâ se t û ddzç li de dd buyô, nd nd se akwisd, y av( un gradzd çnçrmd quand nous avons été au pied des Pointes à Boillon, nous avons cherché un abri, il y avait un orage effroyable - s akwiSîeve la têta de li bre pç pa vîd fo sâ il se cachait la tête dans les bras pour ne pas voir le sang - s abotsid se cacher la tête dans les bras: kâ o dzçye a katsdkats, yenaôkçs abotse quand on joue à cache-cache, il y en a un qui se cache la tête dans les bras, sa kçrbd se courber : on avêëe pa, fo tç fo tê ëd kgrbâ pg kuli li trîfl' ô li ri on n'avance pas, il faut tout le temps se courber pour ramasser les pommes de terre ou les racines (les mauvaises herbes) - fo kçrbâ l 48

aré, pç krçzd li trifl* (vx) 7 ) il faut courber les reins pour déterrer les pommes de terre. Sd pîtsid se pencher : pêtsa t( pid bye e pwç td vçré kumê td fe, se la têta te gañe! penche-toi donc bien et tu verras ce qui t'arrive, si tu perds l'équilibre ! S adzçkâ se percher : ma Se adzçkày" sü Se bejca pç h i»a vanî je me suis perchée sur cette pointe pour le voir arriver. s adzçvd, S agelld se jucher dans un endroit dangereux : l § aló kulí dd S9rÍ3¿d e s ç adzçvç sü una brâts e l g nbató en cueillant des cerises, il s'est perché sur une branche et a dégringolé. kâpo «campé», être dans une position peu commode, ne pas avoir de surface plane où poser les pieds : l g modwé ïntyd pç krçzâ pa sô saro la soupe est très grasse - galçtyo grumeau de farine (dans la soupe) - sy>pa dd pçlZta, pëlô f. soupe très épaisse de maïs. trifl1 kwëte, a la kçk", a la pçrga (moins fréquent que kçk"), ë pure, pommes de terre cuites, en robe de chambre, en purée - kpzdné f. pl. pommes de terre rissolées (schwdt. Rôschti) - kyz&nâ dd trifl* rissoler des pommes de terre - li trifl1 brtdçlô, dd t. bçnalà, beeané les pommes de terre cuisent longtemps à trop petit feu, elles deviennent glaireuses et non farineuses - li t. sô kwçtd ë rnardyé; sô rdkokelé les pommes de terre sont trop cuites, se défont ; sont trop grillées, desséchées - triflâ celui mange beaucoup de pommes de terre. malcaré macaronis — kçkô a la krwçMz', ç pla œufs à la coque, au plat çmdlçta omelette - fritura friture - dçmçliiyto délayer - tsataiie bnzulé châtaignes grillées - bnzulô dd ts. une portion de châtaignes grillées - bnzulà, var. barzulâ griller - vdnegrs vinaigre - ëçtso quartier de fruit séché ; fruit rôti au feu, ratatiné - fo kec li sçtsô vdnlsô grdbdlu kurrië li vyeh jdmalle il faut que les fruits rôtis au feu deviennent ratatinés comme les vieilles femmes - bçand tremper pour ramollir - adçfÎ9 awe la sçkra las adoucir, rendre doux avec du sucre candi - bôbônsri f. (dépr.) friandises. norraèë nourrissant - peie lourd, difficile à digérer - ld gûd dd burle le goût de brûlé -la byë dd gûd cela est savoureux, friand - yle, pçmme l fyrô frâ rë miire, m ô tlô ces pommes n'étaient pas mûres du tout, elles étaient acides et m'ont fait serrer les mâchoires - ama, -âra amer, acide fyô gras, fait à la crème - salô salé - lâkww fade, sans goût - barbu moisi fôfô f., potô f. dépôt, résidu - afôfâ former un dépôt - gçlô f. gorgée; reste de liquide dans un récipient - mejcl mélange peu appétissant de différents aliments - tartaëd f., tartafyolô f. plat, assiette débordants. y ën a byë kç ramdsô dd pivçlé. pç balid bô gûd çz apr{ il y a beaucoup de gens qui ramassent du thym pour rehausser le goût des mets. Quelques recettes: ô fe ld rôti dzonrid. ô bute d êwd e dd èo, e kâ l êwd kwç, ô tape la pçUf kç fo. âpre, ô bçkô s apele (S atatse) a la pëlla e la pçllta kumtie a ferd Aujourd'hui on fait la p o l e n t a . On met de l'eau et du sel (dans la casserole) et quand l'eau bout, on met le maïs qu'il faut. Après un moment, il colle à la marmite et la polenta commence à faire les « rapillons » 80

li rapdo e pw§, a mçzpra kç kwç, S çpçse e se dçtatse dq pwo e dq modo, ado 5 bute una tavçlla Sii la trahi" e pwç on abotse la pwo dasû e h pato ye sqe. ô h kqpe Pi mqrèé awe la fisçlla e tsalcô prê së fcg vq. un dira fasô: kà la pqlêta l g kwêta, ô bute una tyôts da pqlêta, una tyôts da frwi e me una tyôts da pqlêt" tâkd y en a prç. e memu tê 5 kçpe dd mçrSé dd bakô k ô fe fôdre. kâ l e, fôdiï e kç li grezelô sô byo rçs(, ô wudye pç dasii la pçlêta e 5 but" ç fué dawe trç mdniitd. La pgtà: pq fera la pçtô, 5 kumêse dd butâ d êvn de h pwo e pwç ô tsu, dd patdnalle, 'c plè dd byçr {pie dd b'^rtyâ (plus rare), l g pa kglo kwmê fo le lait est plein d'impuretés, il n'a pas été filtré comme il faut - gotydnâ verser par petites gouttes - t a pa fôta dd gotydnâ, on a prç dd lasé tu n'as pas besoin d'économiser, on a assez de lait — ld lasé l a brçtsâ, l g pli dd pdtso le lait est tourné, il est plein de grumeaux. L e f r o m a g e : h frwi - rapâ h frwi râper le fromage - raklâ la mçrdzd racler la couenne - krçtsdn(vrd dd frwi f. amas de petits morceaux de fromage - fôdwâ « fondue » - raklçt" « raclette ». L e s r e p a s : li rçpâ - dçdzdno petit déjeuner - yd dçdzônn" je prends le petit déjeuner - prêdrd li dydiçr1 prendre une collation - ddnâ, yd dênnu « dîner », déjeuner - marêda f. « marende », goûter - pgrtâ marêda porter le goûter aux champs - marêdyô m. petit goûter - sy,pâ, yd Sopu « souper », dîner - prêdrd una butsâ prendre un petit repas avant de se coucher, composé p. e. d'eau-de-vie, de pain et de fromage kçlafyo m. (vx) id., le petit repas étant toutefois plus choisi - rçvçlo réveillon - balîd dd patçlle d'ânnd servir un mauvais repas, gargoter, litt. donner des crottes d'âne - kà 5 vç çfri kâtyd tsûza a katyo, ô de: «prê pid, prê pid, li kayé l ê vçlô pa me/» quand on veut offrir quelque chose à quelqu'un, on dit : « prends donc, prends donc, les cochons n'en veulent plus ! » ') Autre sens p. 20. Le pain blanc est préféré aujourd'hui au pain de seigle d'autrefois.

10 )

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d âtn ku l gra pa tçdzç Id kdfe pç Id dadzôno. on avç, h bulô : 5 kçpâve dd pâ e dd frwi de l asht" e 5 pivizâve sô bwlô. a marëd" l (¿n me h bulô awe una gçta dd vê. Autrefois on n'avait pas toujours du café pour le petit déjeuner. On buvait du bouillon: on coupait du pain et du fromage dans l'assiette et on versait le bouillon par dessus. A goûter, c'était de nouveau le bouillon avec une goutte de vin. ma fo alâ prëdrd d aSistâsd, y ë pwç frâ ph, Se lâS. Il faut que j'aille manger qch., je n'en peux vraiment plus, je suis épuisée - çrra na vpa, batë su, pyô, tç molsç (rare) 12 ), frâ çtarnÇl, lardzs, rçd, nid, lëna una malô il est soûl comme une grive -l çbô dçpçwfô il est émêché, litt. épousseté - l çtâ sd pu motsdtô il est tant soit peu émêché l ç 5 tru pç bçVre, yd bçV kumê una vats il boit comme un trou - l a pa

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) mptsç être confus après avoir été surpris.

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fçt" dç dçV13) il est grand buveur - y e bii plë j'ai bu tout mon soûl abruti abruti, insensible (par effet de l'alcool) - plUa «pile», ivresse, « cuite » - rïbota débauche, excès de vin - gçlô gorgée - dçbutsid déboucher une bouteille - amwçlô m., pdtyud" mwçlô f., fyçUa petite bouteille plate qu'on remplit d'eau-de-vie et qu'on met dans sa poche, petite gourde kartçtali) chopine (3 dl) -te payaë thé avec une goutte de marc - h te l ç kumë la pesa da mulç le t h é n ' e s t pas assez f o r t - kâfe, d ëtva rnunçta

(iron.) café - satsô dç kâfe petit sac servant de filtre pour la préparation du café - grilu h kâfe su h grih torréfier le café sur le torréfacteur ma m a r c de café - l ç prç gras kâmem" h kâfe li ë mêdzyrê una brek" !

elle est encore assez grasse bien que le café la fasse maigrir un peu! (adressé ironiquement à des personnes très maigres et nerveuses) - ewd faratâya, êim sava.tâyd eau minérale - garze m., gçta f. 15 ) eau-de-vie bliiva « bleue », vçrda « verte », kwçsta absinthe - a Sôs pa fôta d êtrd attçtsdnô,

fodré h bçVre awe una bas! il n'est pas nécessaire d'être amené vers cette eau-de-vie, on la boirait à la louche ! - pwizô poison (alcool) - brèVga f. cidre - ftiar" bière - bçrats9 écume, mousse - bçratsid écumer, mousser. L e v i n e t ses q u a l i t é s : bgrû moût - tg bçv byë dd bçrû, se £a vç avç mo Q vêtrdl t u n'as qu'à boire beaucoup de moût, si tu veux avoir mal a u ventre ! - tsâbrâ h vë c h a m b r e r le vin - vë blà, rçdzs, mçkl, nçvé vin

blanc, rouge, mélangé, nouveau - pityçta piquette (« s'obtient en jetant de l'eau sur du marc de raisin et en laissant fermenter après y avoir ajouté du sucre») 18 ) - h vë pçtil" le vin pétille - se vë bale ce vin est très capiteux - fum.m(a bouquet - dçpozà déposer, former un dépôt - vë Ma, trçblu vin clair, trouble - h vë l g pikô, l ç vriâ le vin est aigre - l ç da krapûri,

dd pçWrâ c'est d u m a u v a i s vin - h vë l ç batçyâ le vin est bap-

tisé - ? ç pa me bô se vë, l ç jrâ avani il n'est plus bon, ce vin, il est tout à fait évaporé et a perdu son bouquet. L e t a b a c : sets cigarette - pipaV!) pipe (autrefois pipe à couvercle, en terre cuite ou en bois). P r o v e r b e s : yo y a pa dd fwâ, y a rë d» fumé16),

var. pa dd fumé se

fwd19). Il n ' y a pas de fumée sans feu. Jcâ y a pç trç, y a pç katn20). Quand il y a assez de vivres pour trois, il y en a assez pour quatre. kâ la mszôn

l $ plçnna, fo kç wudye (kç. wudyise)21).

Q u a n d la mesure

est pleine, il f a u t qu'elle déborde. 13 ) Pour faire boire les petits veaux, on leur met le doigt dans la gueule, ici p. ext. 15 ") GIONOUX, p. 41. ) Cf. «La viticulture», p. 225. 18

) GIONOUX, p . 5 0 .

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) LUYET (B.). - Deux pipes valaisannes, in Air p. 3, p. 176. 19 2 ) G 149. ) BGPSR 3, p. 25. ») G 256. 21 ) G 261; BGPSR 3, p. 28.

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awe da pä on a pa fä, e da frwi l en 5 pa tïôi. L e pain suffit à calmer la faim, et tout le monde n'a pas de fromage. ö dunà d un çpçwz9 düre dàwiz çre, 5 danâ d 5 mwènd düre un çn. U n dîner d'une épouse (un dîner de noce) dure deux heures, un dîner d'un moine une heure. ¿g a bü, bçrrç22). Qui a bu, boira. de h vè la vçrdtô. La vérité est dans le vin.

Les mœurs irrégulières y a la grûsa dçbàdrâh de la vïlh il y a une grande débauche dans la ville — tsdvntéJJ, asQnç, famalu coureur - tsdnatâ, ratâ courir après les filles, se débaucher - volôti précoce - rdbddû m., p'Aas f. fille légère, frivole, peu sérieuse - n (vô dawd trç pdtas awe nç, n ê je da ri nous avions quelques-unes de ces filles avec nous, nous avons bien ri ensemble kätsolla, bruh, sabçrla, tsedyenna, sàdrèla, sàdnletla, pufinna, pufyas, bddûmma, patçrn", püta, pûtâs femme de mauvaise vie - sàdnhnâ chercher la débauche -putanâ mener une vie désordonnée - abejdzid (var. çbardzid) recevoir la visite nocturne de jeunes gens - l ç t ü pätyd ddvä la ddmëdzd di râpô avoir consommé le mariage avant sa célébration, litt, il a été Pâques avant le dimanche des Rameaux 1 ) - batâ, baskgle, dçzgbre enfant illégitime.

Les vêtements Bibliographie: JABERG (K.). — Zur Sach- und Bezeichnungsgeschichte der Beinbekleidung in der Zentralromania, in WS 9, pp. 137-172. HEIERLI (J.). - Die Volkstrachten von Bern, Freiburg und Wallis. Zürich, 1928. ZANGGER (K.). - Contribution à la terminologie des tissus en afr., . . . pr., it., esp., allm. et lat. Thèse Zurich, 1945. G é n é r a l i t é s : sa vçti se vêtir - « la mënna l ç myç vçtyâ kà va dnmï! » « la mienne est plus couverte quand elle va au lit ! » (dit un vieillard à l'apparition d'étrangères décolletées dans le village!) - td ma lahré trêrd h pahtô, l ç tç mu laisse-moi enlever le paletot, il est tout mouillé - s afyljlà, s adula s'emmitoufler: fo prç d abûd Icumèsid a s afyhlâ, n e d abûd l 9Vta (ou: la rag l g d abÛ9 bà) certainement on doit bientôt commencer à s'emmitoufler, nous aurons bientôt l'hiver - ma Se byê adulày9 awe Iii ayépçpa av( jre£ anipasô a la työts je me suis bien emmitouflée avec des habits pour ne pas avoir froid, hier soir au lit - s akutrâ BGPSB 3, p. 25. THIERBACH (A.). - Untersuchungen zur Benennung der Kirchenfeste in den rom. Sprachen, p. 99. 22) X)

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se vêtir de manière ridicule, se fagoter - i astikâ s'attifer - s apçlèkâ (vx), h butà Su sô trëtdSfo s'habiller avec beaucoup de soin, se parer avec ce qu'on a de plus beau, litt. sur son 36 - apçlêkô, atifô, frëgô habillé d'une façon très soignée, presque recherchée - nvartSte amô li màdzi retrousser les manches - te fo alçyid h Icglh dd ta blûza kç sa rdvçrtse il faut que tu arranges le col de ta blouse qui se retrousse - çtranâ étrenner, employer pour la première fois, se servir le premier de qch. - pgrtâ ld dgb porter le deuil - a te yû, l a butà ld tsapé d agaro, vô krànâ, vç fera ld byo! as-tu vu, il a mis son chapeau de travers, il veut se donner des airs ! kraS, my/nçtç.y6dza crasse, saleté - h kôtsw, s ëplatrd, s êfçld se salir, s'encrasser - ëplatrâ crotter - ë/ç/ô (da piidze) sale, envenimé, infesté (de puces p. e.) - l ç frà una trùy» il est vraiment comme une truie tats tache - tatsia tacher - mçiÎ9 mouiller - mu kumê una rata mouillé comme un barbet - gûmô crasseux, boueux - y eh kutê tçt êgramutî, se fçrsd d alâ rçpasâ ma robe est toute froissée, je suis forcée d'aller la repasser - krsvâ li tsçwfô trouer ses bas - knvo troué, percé - fera on akrç faire un accroc - buga m. déchirure dans les habits - brçlid faire de faux plis, goder - brçsid lié alê brosser les habits - balâdrg f. habit trop grand ; habit usé; loque qui pendille au vent - bwe da tsa habit trop étroit, étriqué, litt. boyau de chat - farata f., frçpe f. pl. 1 ), genele f. pl. 2 ) vieil habit usé, loque - dyîedre f. pl. id., pour porter à l'écurie, à l'alpage kwenne habits très sales - se fçwdâ l ç kurw una kwenna, Se tedré drec sçlç ç mçtë dç p£Hu ce tablier est très sale, il se tiendrait debout tout seul au milieu de la chambre - bate nç battant neuf. L e s v ê t e m e n t s d ' h o m m e : maté manteau - mâda f. costume, complet - màdô, -âip bien habillé(e) (aussi iron.) - pahtà m., mus veste pahtô a pano veste à pans - muSô gilet - bçrsô m. petite poche de gilet tsamëza chemise - pàtç. pans de la chemise - lcçlh col - tsçnnçva f. col montant, col officier ; col bizarre - byçtsô poignet de chemise - bçtô bouton bçtdnâ boutonner - bçtanwin boutonnière - blçwda blouse trop grande, mal coupée ; manteau de berger (vx) - pâtalô, tsôfe f. pl., braya f. pl. pantalon p. a kanne p. à tuyaux (à l'ancienne mode) - pozà li tsôfe, pozâ li brayd baisser culotte, faire ses besoins - kusid m. jambe de pantalon-fat" 3 ) pocheëfatâ4) empocher - brçtçlle bretelles - sïtwir ceinture - bçkh boucle de la ceinture - brayçt" braguette - fo buta 5 fô a pâtalô, Sô ûzv il faut doubler le fond à ce pantalon, il est usé - Salgp^te salopettes - kanasô caleçons, sous-vêtements - kravata cravate - murtylar9 molletière - dyejfi f. pl., dyçto m. pl. guêtres, p. ext. bas grossiers - S êdyçtâ mettre les guêtres - lcalçta casquette - motSçw mouchoir - blag" f., éatsô m. vieux porte-monnaie en forme de sac, en cuir - bçrsçt11 petite bourse de cuir. ê fardta en désordre - frçpû masque de carnaval. 3 ) D U R A F F O T T R , in FsJud, ) geneh femme mal habillée. 4) ëfati mettre dans un sac. 2

p.

382.

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P r o v e r b e : tsaparô dd pah, rê ddig leç vale5). Chaperon de paille, rien dessous qui vaille (les citadins, les élégants ne valent rien pour le travail). L e s v ê t e m e n t s de f e m m e : kute m. robe - zupa jupe - parddSii camisole portée par dessus la jupe, avec la partie du dos arrondie blûza corsage - blûza blâtsd c. blanc, de toile, portée par dessus les habits la blûza l çrs plçtâyd sii h byçtsô e farmâve awe ¿fo krçts{ le corsage était plissé sur le poignet et se fermait avec des agrafes - trilc$' tricot - goné m. pl. (vx) vieux habits de laine (?) - juré blouse (tablier) -fçwdd tablierledzd linge -t ah blâtsç kec ëçe, tà tsartsd una bala mâre! ton jupon dépasse ta robe, tu cherches à te marier! - kutelô, gâtdli, blâtsç jupon, combinaison - kilçte culotte - tah taille, corset - dzaratp£vn jarretière, attache de bas (en élastique ou en étoffe, attachée autour de la cuisse) - tsçwfô bas - pçlçrînna pelerine (faite au crochet) - kamizçla chemise de nuit courte - bunç dd nwe bonnet de nuit - bun( dg tssflç b. à houppe - bçdyê b. de laines; b., chapeau qui coiffe mal - l a butô h krçpd, l çè dçld elle porte le crêpe, elle est en deuil - wçlld voile - tgrts f. coussinet pour porter des fardeaux sur la tête - frêdz' franges - l a li frêdzçlle kç, li S$rtô des fils d'un ourlet qui se découd, tombent ou pendent de la robe bçklçt", agrafkrçtsç agrafe, crochet - ejtats1 attaches, lacets - paraplgdza parapluie - bçlôdze, bçgvm, mal ajustée, plus longue d'un côté que de l'autre, d'une robe - kçfa, garôda, gddçfo femme malpropre, négligée, mal habillée - tyêta gadçh/ - t ç prç gddçh mema! quel souillon! - tu es bien un souillon toi-même ! - vçti, -yâ awe dd krgy pate fripé(e), mal habillé(e) dçbralà, dçpdnalâ débraillé, dépenaillé - h butâ tç ddsii, Sd butd tç h tç" dépenser tout pour ses habits. L e s c h a u s s u r e s : bçte chaussures - èçke, Sçld galoches, gros souliers - savate savates, chaussures usées - barke gros souliers - pyalç pantoufles - siradzd cirage - hrid cirer - tahnà faire du bruit avec les talons. P r o v e r b e : tçtd bçta twçrsd trçve sô pya drç. Toute botte tordue trouve son pied droit (chacun trouve à se marier). L a f a b r i c a t i o n du c i r a g e : d âtn ku 5 fazé, la grès pq li bçtd mëm". 5 butâve h pelô (var. pwçlo) su h fwa ô li braz e on y tapive ô bçkô dd grêS ô dd sç, dd pçyas, dd pçdze&). tç Se êfêbld fazé, ô bô mejcl. 5 ktsidv" çtsçdâ e pwç çjrçVdâ. kà on en avç fôta, ado 5 torndve fera çtçydâ. on êgrasîdve li bçte awe %la grès awe una brçs. Autrefois, on faisait la graisse pour les souliers soi-même. On mettait la petite poêle sur le feu ou les braises et on y mettait un peu de graisse de cochon ou de suif, de la résine et de la poix de cordonnier. Tout cela faisait un bon mélange. On laissait chauffer et puis refroidir. Quand on en avait besoin, on le faisait tiédir. On enduisait les souliers de cette graisse au moyen d'une brosse. ) BGPSB 3, p. 24.

5

) pçdiis

6

90

poisser le fil (pour le durcir) ; BGPSR

9, p. 52.

L e s t i s s u s : pe dd dyábh étoffe très solide (grise), servant à faire des pantalons de travail - kgtô coton - sya soie - %la blûza Ss r»tire a la búya ce corsage se rétrécira à la lessive. L a t o i l e t t e : Ss bañis se baigner - Ss lava se laver - t a fôta d çtrd buyó, bugrs ds mane! tu as besoin d'être lavé, sale gamin! - savö savon - bgratse écume de savon - Jcçpâ liz oh couper les ongles - peña peigne - pençta peignette, peigne très fin à décrasser - Ss penis se peigner, se coiffer - brgs'à brosse - l ç tgdzg dépend, l a td ô brsté! elle est toujours décoiffée, quelle chevelure désordonnée, ébouriffée! - brôfelû m., breñis m., breñása f., brstsnç, m. personne peu soignée, à la chevelure ébouriffée breñasá décoiffé - ebreñasd, rçtrçSÔ ébouriffé — vçtf êbrdtsnd, pç dzarng, pç êkgti cheveux emmêlés - malg, tyê dzsnçVvrs t a wea pwç pa ts pento, ma fo li fgrSe pg hgpá '/la tsñaSs mon Dieu, quelle chevelure ébouriffée t u as aujourd'hui, je ne peux pas te peigner, il faut les ciseaux pour couper cette tignasse! litt, quel genévrier . . . - vçt{ tgts lardzi cheveux défaits 7 ) petit nœud dans les cheveux - dçkgti li vçt( 8) démêler les cheveux dçkgtsSg démêloir, peigne très solide - Ssrszis9) défaire vite et brutalement les cheveux embrouillés - se tgts ebreñasá, ms fo alá m aswçPdzid je suis toute ébouriffée, je dois aller me peigner - s aliti li pg se lisser les cheveux - kà li dzy¡vermi l ö li pç aliti, vglo píen t¿ balle pg trgvá a ss maryá quand les jeunes gens sont coiffés soigneusement, ils veulent plaire aux belles jeunes filles pour trouver à se marier - tsarpsnd10) ; tsarpsnô peigner ; frisé - trçS( tresses - trejîg faire les tresses - trçSg lacet de tresse awulçta épingle à cheveux - krepinna filet pour les cheveux. D i c t o n : fo kgpá h beca di pe¿ ls dzg ds Sets madslçnna pg kec krçSiSô bye. Il faut couper le bout des cheveux le jour de la Ste-Madeleine pour qu'ils poussent bien. Ss pepa s'attifer, se farder, se parer - %la bugrd da tyêty(rna! Ss s çrs te pa me pepdys anipasg (ou: S ecn pa motSd Sü la màdzs), liz arañs li kgrlvö pa Sü! cette fille, alors, comme elle s'était de nouveau attifée hier soir, elle était tirée à quatre épingles ! - patsuli, var. pçtSuli fard - msryg miroir - pannò, -dys très propre - fers la balla, fers la Siipçrb" faire la belle, la coquette. Les costumes

anciens

La tradition du costume s'est moins bien conservée à Salvan que dans le Haut-Valais romand. Il y a 50 ans les femmes le portaient encore régulièrement le dimanche. Aujourd'hui, on le réserve aux grandes fêtes comme le 1 e r août p. e. La société du Vieux Salvan a pris à tâche de conserver les vieux usages. Tous les membres portent le costume à certaines fêtes, à leur kermesse et à l'occasion de leurs excursions et réunions en dehors de la commune. 7 8

) AlLw II, p.

193.

) Autre sens p. 165.

8

10

) G E B I G , p. 7 7 ; BGPSB 8 , p. ) Autre sens p. 156; 230.

31.

91

L'habit noir ou brun, à queue et à grands boutons, la culotte étroite, le gilet et la chemise blancs, les bas blancs, les souliers bas et le chapeau haut de forme, tel était le costume du Salvanin. La jupe noire, plissée dans le dos, le corsage noir serré à la taille, relevés par un tablier et un fichu de soie, de couleur foncée chez les personnes âgées et vive chez les jeunes, le bonnet de dentelles noires pour les jeunes filles et le caractéristique chapeau entouré d'une épaisse couronne de ruban plissé et brodé d'or pour les femmes, des bas de laine aux teintes claires et des souliers bas à boucles composaient le costume féminin - costume portant une marque de solidarité et d'aristocratie campagnarde. Chaque femme tient à honneur de porter le chapeau qu'elle a reçu en cadeau de sa mère qui le tenait peut-être de sa grand'mère. tsôf f. pl. culotte - zebiis chapeau haut de forme - kçstûmma costume kutë robe - motSçw foulard - gwçvf1 f. bonnet de dentelles - tsapé drçblç chapeau - farbald falbala - rùbà ruban.

92

II. L ' A M E

ET

L'INTELLECT

Bibliographie: LIENHARD (D. R.). - Die Bezeichnungen für den Begriff «Schweigen» in Frankreich, Italien und der rom. Schweiz. Diss. Zürich, 1947. RIEGLER (R.). - Tiernamen zur Bezeichnung von Geistesstörungen, in WS 7, pp. 129-135. a) G é n é r a l i t é s : l ' i n t e l l i g e n c e , l a s a g e s s e , les a p t i t u d e s : avi buna têt" avoir une bonne tête, être intelligent - l a prç mat^rd pç aprëdre, se il a beaucoup de capacités pour apprendre, celui-ci - fëmçrfo intelligent, rusé : se l ç pa ö nö, sa tg fers, 1^5 fêmçrh celui-ci n'est pas un idiot, il sait tout faire, il est intelligent - rçvçld éveillé - Se Intyg vç korî h vë, lena tale ç èg diz 5h, täk ç ôg di vçt{, l a katyd tsüid darç la pe dç jrô litt, il a qch. derrière la peau du front, celui-là est très intelligent, rusé alarte alerte d'esprit: à, se g/à/ 5 sa pa li rçprçdzte, l g alarte ah, cet enfant ! on ne sait pas quoi lui reprocher, il est intelligent - bçkç réplique spirituelle - menwç ingénieux, habile - Z g ô fëdydbls, kâbë y a dd tsëkane, l aplâne tg c'est un rusé, même s'il y a des chicanes, il arrange tout sa dçbruUd se débrouiller - tyëta dçbrûfo ! kä on a %la famali", ön g pa spZg pç h traval quelle débrouillarde ! quand on a cette femme (comme ouvrière), on a une bonne aide. bçtramots, bçkamots étourdi : tyë bçtramots ! I arswade pa yo pite, l g alò bçtrd kutd 5 Sdnzid quel étourdi! il ne regarde pas où il marche, il s'est heurté à un cerisier - bçnifas, tdpë naïf, niais m. - bçtyô, bçnatru, têpô id., benêt: se intyd l a pa ëvëtô la pçwdn, se kçl al g" têpô! celui-là n'a pas inventé la poudre, ce qu'il a l'air benêt! - bçrnô borné - bçrm qui manque de clairvoyance - tsètsçrn(ta original, aux idées extraordinaires ; jeune fille maniérée, litt, coccinelle noire - drdmya personne endormie ftgra celui qui n'a pas d'instruction, qui est lent d'esprit, litt, bélier: g malç, ma rçpô pa, tyë bejà! eh, mon Dieu! il ne me répond pas (soit par impolitesse, soit par incompréhension), quel imbécile! betys kuniè 5 tspe, kumë 5 pwÓ9, una krüS1 « bête comme un pot au lait », une cruche - betyàb personne sotte — l g a§9 betyd &g si pya il est bête comme ses pieds - l a pa a fera a dzà kç ba l bûdr il n'a pas à faire avec le premier venu, avec un imbécile, litt, à Jean qui bat le beurre - ëpotô, ëbçrh, by,fyô, buriku, l a Hz çrçh d cma imbécile - l g frä butsa, l g un änv bl$a! il est franchement stupide, il est idiot ! - g ta tyç, bugn dd bçrsd ! reste tranquille, imbécile! - betyaSdri, âmri bêtise - briyakari sottise, maladresse - aryçrô arriéré - bçnah bonasse, naïf: l g 5 bçkô bçnasa, y» krç tç Se k ò li de il est un peu naïf, il croit tout ce qu'on lui dit - l a la tëta düra, sa ni a ni be il est lent d'esprit, il ne sait n i A n i B - Z g ö nbüstd kretè a tsavo, pç pa vdni mëdn il est stupide à l'extrême, il ne pourrait pas être pire - kretë, kretyàVna (diminutif: kretdnç, -gta) krétenù, marnò, marnozç, Sapô, betyçt" f., tabejh f., tabç, tarâpô, tëbrô, talots, tëtddrç, targalo, taganç, badz§kwu, nçlû, ënobh, burlo, döe (rare), teboS (rare), bôdatsê simplet, 93

crétin - tartâpyô (expression amicale) simplet (petit idiot) - tafanû simplet de grande taille mais de peu d'esprit - toka, tokalçtbôdatsa simplette talcwu, taka simplet, -te de petite taille - una talca da ylo d amô $5 une simplette du Haut-Valais (qui porte encore le costume), litt. de ceux d'amont Sion - d'un simplet qui devrait faire un travail quelque peu intellectuel: l a li sarvalle kç li fodô, me h vdladzd l ç pa inôdô! litt. il a les cervelles qui lui fondent, mais le village n'en est pas inondé - d'un simplet, d'un idiot : l ali sarvalle fôdwé, lcâbë fôdre, nçyô pa tç, nçye pa tç, li rnâke una rwa, vire pa ryô par lé. - I a una rwa du trwa (rare) il est un peu fou - se intyd l en a una grâ mâlô celui-là est franchement imbécile, litt. il en a une grande dose - kretyânôdzd imbécillité, bêtise. dçtarâtô, dçbaratô, trçblu, dçtôrbo désorienté - slbl" rê kd na trçbla elle est tout à fait désorientée - dçrçzonà déraisonner - breko dd lêta neurasthénique - ma fô frâ trçbld, ylô krw(, ma fô V9ni trçbla, fulla ces gosses me font devenir folle - a mçWyâ krapô à moitié fou - frâ fu, full8 tout à fait fou, folle — l ç. tâ fu k ô pore li balé a mcdzia da /ë tç h dzç il est tellement fou qu'on pourrait loi donner à manger du foin toute la journée ! - fu kumë una bçtyd « fou comme une bête » — le: asa fu kv sa kd l ç gru, ¿a la l\mna il est aussi fou que grand, que la lune - l g tâ fu kç l abotse il est tellement fou qu'il tombe sur la figure - ddre, l a pis dd fçrsa, l avâse rë il ne réussit pas à terminer la traite, il n'a plus de forces, il n'avance guère. burdyasis exécuter un travail malproprement : se l ç pa burdyaSd, l § fe kurriê fo cela n'est pas mal fait, c'est comme il faut - burdyassri f. travail mal fait et en désordre : t a pa sarklô kumë fo, tç sa pa krçzâ li triflf, tç ma fe una burdyassri! ma fo tç tçrnâ nferd tu n'as pas sarclé soigneusement, tu ne sais pas arracher les pommes de terre, tu me fais un tel désordre que je dois refaire tout le travail - burdyaso celui qui travaille mal et d'une façon désordonnée - kaydnâ travailler sans soin : malç, kayônne bë tç së ks fe ! p{5 rë fen awe swë mon Dieu, comme il est relâché dans son travail ! il ne peut rien faire avec soin - %Za fdmalla va sarklâ, me lase h sarklô su h tsâ, ekàla furnç, Içô traval kaydnâ cette femme va sarcler, mais elle laissera toujours les mauvaises herbes sur le champ, et quand elle aura terminé, ce sera un travail mal fait kayenô f. travail malpropre : l a fe una kayenô, sa pa tçrnâ lldre Së kd l a ekrl il a griffonné quelque chose, il ne peut pas relire ce qu'il a écrit - mandnà faire mal un travail, faire un travail à moitié - gatsçyid travailler malproprement, se salir - gatsçyâ f. désordre, saleté - gatsçyç souillon - gatsçydré petit enfant malpropre. tçni ld ku tenir le coup, persévérer : pç pa tçnî h ku, l a pa prç fnns, y e trçvô la Mo ]cç y çvu

pardii, ddtlr j'ai eu de la chance, j'ai retrouvé tout de suite la clef que j'avais perdue - ta dzçye prç se d ëtrd rçbiistd c'est ta chance d'être robuste. èJcçradzid

e n c o u r a g e r : se alâyd a l çpital

ld trçvd. y e prç kudzd l

êkçradzid,

me l a l idé kd l e, pardii. Je suis allée lui rendre visite à l'hôpital. J'ai bien essayé de l'encourager, mais il a la conviction d'être perdu - sçre 5 kôsçl suivre un conseil. adi-Qwtrl

ce n ' e s t d o n c p a s la p e i n e : ma fodré alâ ç kurti

sarklâ,

me, y a

pa me dd Içgùmmd, adi-çwtri je devrais aller sarcler au jardin, mais il n'y a plus de légumes, ce n'est donc pas la peine - ô pç pa S ëtëdre, ad{-çwtrl on ne peut pas s'entendre, ce n'est donc pas la peine d'essayer.

tap&ré m . d e s t i n , n é c e s s i t é d e s é v é n e m e n t s : s g butô a travalid,

kâ ld tapgré

li a balâ Su, tâk ado l a rë fe seulement après avoir été frappé par le destin, il s'est mis à travailler, jusqu'alors il n'avait rien fait - li pasarç prç vyâ dç na, se, kâ ld tapwé li bahrç su, cette envie lui passera certainement, dès que le destin lui enverra de plus grands soucis. êpatsid e m p ê c h e r : sova tç, t ëpatsd li dzë dd pasâ! s a u v e - t o i , t u e m p ê c h e s les g e n s d e p a s s e r ! - asopé o b s t a c l e : dd va kd l iise rçsç, l a trçvô un

asopé avant de réussir il a rencontré un obstacle - asdprô arrêté par u n é v é n e m e n t i m p r é v u : l çt u aêdprô pç un afërd kd s atëdç pa dd vid

ddvâ livi il a été arrêté par une affaire imprévue. dçtôrbâ d é r a n g e r : se t il dçtôrbô, sô vpiii

md kryâ pç alâ ë tsâ j ' a i é t é d é -

rangé, ils sont venus m'appeler pour aller aux champs. pçrtâ

nwçvie

f a i r e d u t o r t , n u i r e : awe sa krçy

lçwa md pçrte

nwçMze pç



travah avec sa mauvaise langue elle fait du tort à mon travail. (¿udyld a nwçVre empêcher qn. de faire qch., litt. aider à nuire: kâ 5 vë pç t ç?dyid . . . - wç! çydyid a nwçVre! quand on vient pour t'aider . . . Oui ! m'empêcher ! - nwçVre, ënwçyre gêner, ennuyer : nd le çprçvâ dd li nwçVre,

nd vÇlë li prèdre

sô wa dd sçtîd n o u s v o u l o n s e s s a y e r d e

l'ennuyer en lui enlevant son tas de litière - md nwe. il m'embarasse, me gêne : ota se bu ! md nwç,, pwe pa pasâ awe ld yadzd ôte ce bois ! il me gêne, je ne peux pas passer avec la charge — Icçr té! td m ëniuçVz! sauve-toi ! tu m'empêches ! °) G 85.

2

124

ëbarasÎ9 e m b a r r a s s e r : se frâ ëbarasd da sôs, se pa k ë fera cela m e m e t

dans l'embarras, je ne sais qu'en faire - akopelia 21) encombrer, faire du désordre - dçkopelid débarrasser, remettre de l'ordre: h kramwô dç sçtia l çtç akopelà, fo h dçkopelia dsvâ hec li butá fo sçtîa la remise d e la

litière est toute encombrée d'objets, il faut y remettre de l'ordre avant d'y transporter la litière - ëbwô, êbwriya embarrassé(e) de dettes: se êbwô, pwç pa ma sçrtî dç petrê je suis embarrassé de dettes, je ne peux pas me tirer d'affaire. pçdzia a t t e n d r e : ma fe pçdzia una bala warbapç

alá kçrl una sardza il m ' a f a i t

attendre un bon moment pour aller chercher une seule charge (de foin). rôtre la brasa, kçpà la sika décourager, enlever le courage : ma roto la brasa,

%la bugrd dd bëda ! ils me découragent, ces gamins ! Le résultat. Locution: la travay fel ç bravu. Le travail une fois terminé est agréable. rçsi réussir: ya rçsw kabë a li ëgâdi se tsapé je réussis malgré t o u t à lui

faire prendre ce c h a p e a u - / » « réussir, bien tomber, avoir de la chance: kâ y e atsatô yja vais, y e jara quand j'ai acheté cette vache, j'ai eu de la chance - tye, byo dzç! n ë /are quel beau jour! cela tombe bien Si ku se du bçrna cette fois, j'ai réussi, litt. je suis de Berne ! alá a mô échouer, tourner mal : l a pa rçS(, Siz ajera so alé a mo il n'a pas réussi, ses affaires ont échoué - ató dç krw% là échouer, aller du mauvais côté. prçfità p r o f i t e r : na vÇle prçfiâ

latëkanë

katyô pç nôz çViyid n o u s voulons

profiter tant que nous avons qn. pour nous aider. L'action dans le jugement des autres. gabá louer, féliciter: ya se jçrsa da ta gabá, t a je o bravu traval j e suis

forcé de te féliciter, tu as fait un joli travail. lectsïa ç (ou : h) tyü a k. flatter qn. : à, li va IçtSia ç tyü, Hz dira l ëtçrçsô pa

ah, à lui, il dira des flatteries, les autres ne l'intéressent pas - tô vç rë kd se, ç. bë, va li lejsîa h tyü! tu ne veux que celui-là (tu n'as que lui en tête), eh bien, va lui lécher le c . . . - Içtsatyu flatteur - râpà id., r a m p a n t , servile : li ràpâ

Sàvô sa trçnd pç alcapá li plas, Sdvô fera la

dçbla fas les flatteurs savent ramper devant les puissants pour s'emparer des bonnes places, ils sont hypocrites, ê^ng juste: l ç pa ëvnç,, t ç pa aló di ld kâ! tu triches, tu n'es pas parti de la limite du camp ! i) La morale L a d i s p o s i t i o n m o r a l e , les c a r a c t è r e s je adrç, l ç kumë fo il a de b o n n e s m a n i è r e s - Se dçle l a bu,na faSô, l g t ü

drejyá a la barakfl ce jeune homme se conduit bien, il a été bien dressé à la maison. 21

) BGPSR

9, p. 51. 125

lcçta £., Sôlé m. appui, soutien: l a una buna kgta awe Sa fela elle a un bon soutien en sa fille — la ôkg una buna kçta awe la jwec elle trouve encore un bon soutien dans la foi. çtsapd avoir tendance à: l çtsappe rSçta a wardâ on ne peut pas compter sur lui, je ne lui donnerais pas de porte-feuille à garder. fland flâner : yla bêda le nd fe re, lœ flanâ, l ç pwçv una fl.ejnmfi, travale re cette bande-là ne fait que flâner, c'est la paresse en personne, elle ne travaille pas du tout - bràdî flâner, faire des commérages : fo tiôi li dzç kç l aliSe bràdî il faut qu'elle aille tous les jours courir par le village à faire des commérages - rodâ rôder : S5 me alô rodâ pq tsartSyé ëbôs pç pçvç alâ dâfÎ9 ils sont de nouveau allés rôder pour chercher des occasions de danser - bnbd rôder, flâner : l çpabô kè bnbd pç %la bçk" il n'est bon à rien d'autre qu'à rôder sur ce rocher. bnbçré, -êla rôdeur, vaurien, coureur - tsarav4ta personne d'un mauvais caractère; étourdi, enfant terrible: l ç una tsaravûta, Sa ferd li wiste il est terrible, il sait faire de mauvaises farces - marié vaurien, filou, litt. é t a m e u r - flçmma paresse, flemmard: tyèt" fleimma! fe rë, l çtgfo dzç a fland paralnty quel flemmard ! il ne fait rien, il est toute la journée à flâner par-ci par-là - l ç pa una dzë c'est un filou - balâdre23), pannatyid, rodalç vagabond - krwç Sçdzé mauvais sujet - trimardçr (vx) coureur, chercheur d'aventures - mçjcwu type (péjoratif) - brëgdré, bregatç gaspilleur - 1 § 5 bô travalç, me brêge tç Së kç gane il est bon travailleur, mais il gaspille tout ce qu'il gagne. P r o v e r b e s : li tsë Së kawa l 5 pa pwçvr1 dd motrd h tyû24). Les chiens sans queue n'ont pas peur de montrer leur derrière. (Une personne sans pudeur méprise la pudeur.) la nwe twi li tsa Sô gri. La nuit tous les chats sont gris. vdrdtù (vçrdtô) vérité - frâ franc, sincère: se de pa rë fo dd karid, l ç frà cet homme ne dit pas de mensonges, il est sincère - ferd la dçbla faS être hypocrite, faire la sainte-nitouche — fô kumë dzôdd faux comme Judas, traître - derd dd kand dire des mensonges - kanâ menteur - tsarlatà blagueur : se l ç 5 tsarlatà, klu pa h bç, me de me dd kane kd dd vdré c'est un blagueur, il ne ferme pas le bec, mais il dit plus de mensonges que G

129.

2S

) D U R A F F O U R , Rom

64, p. 537.

24

) G

270.

127

de vérités - êdyôzç trompeur : se l g un êdyôzç, ô pç pa è ë fyâ c'est un trompeur, on ne peut pas se fier à lui - ëdyôzia tromper - makené trompeur, litt. marchand de bétail - kçpabçrsa voleur. ë savç

me d unna s e c o n n a î t r e e n u n e a f f a i r e : l ë sa me d unna,

risk e

rë, l g pa me aprëtî, l a furnét l aprètesâdza . . . ! elle ne risque rien, elle n'est plus apprentie, elle connaît le métier . . . ! - vçdç celui qui n'est pas né d'hier; enfant précoce, enfant incorrigible - fera la bpfla être bluffeur, ê t r e m a l i n : t a pa fôt a da tâ fers la by,fh, t g pa myç k un âtra ne t e d o n n e

donc pas de tels airs, tu n'es pas mieux qu'un autre - je pa la bpfla, pç pa mwçydr e li vats ka li 5 de da mwçvdr e il n'est pas malin, il n'arrive pas à traire les vaches qu'il devrait - dyabla très malin, rusé : 5 sa pa kumë fera pç katsia katya tsûz a a se krwç, l g dyable o n ne s a i t p a s c o m m e n t f a i r e

pour cacher qch. à ce petit, il est rusé - malë kumè 5 rçnâ très rusé l ç malë kumë 5 dyabh,

y" sa tçnî si dr, fe pa tâ bô a av£ a fera awe il e s t

rusé comme un diable, il sait maintenir ses droits, ce n'est pas agréable d'avoir à faire à lui - manigâsia se mêler de tout : l g tçdzç a manigâsîa d ajen

kg li nvjâdô

pa,

ha s çtyûpis e

da sez afêra!

il est t o u j o u r s l à à s e

mêler d'affaires qui ne le regardent pas, qu'il s'occupe de ses propres choses ! P r o v e r b e s : tô ô tâ, tq sa sa 25). Tôt ou tard, tout se sait. 5 gru tsarlatâ l ç sçvè 5 gru mêtw e. Un grand vantard est souvent un grand menteur. on akap e

plec vita ô mëtû e k ô bwçvtç 26).

teur qu'un boiteux. br(katç,

bregamâs u

On attrape plus vite un men-

celui q u i a b î m e t o u t : l g 5 br(katç,

5 pç bë li tani da

mçbl , li brel e twi il détruit tout, « on peut bien lui tenir des outils », il les abîme tous - burdyé m. personne désordonnée: '/la famall a ganaré me u

da buta d çrdr e dë sa mçzô ka d (¿tâ tçdzç a blagd,

l ec frâ 5 burdyé

cette

femme gagnerait plus en mettant de l'ordre dans sa maison qu'en restant toujours à bavarder, elle est vraiment désordonnée. kâbçrfo m . p e r s o n n e s a u v a g e , e x t r a v a g a n t e : %la fela part e

la nwe Icçri

n ëpçrt e yo, l ç pa pç fera da mo, me l g ô kàhçrla cette fille s'en va la nuit pour courir n'importe où, ce n'est pas pour faire du mal, mais elle est s a u v a g e - tô vç, yla patyud a

fela, l g mëdra ka li garsô,

sç wt e twi %lç mua

e tç së ka li vë davS, l g 5 kabçrla tu vois, cette petite fille, elle est plus turbulente que les garçons, elle saute tous les murs et tous les obstacles, elle est déchaînée - bratçtç m. (var. betçHrç) jeune personne peu sérieuse : y âm u pa kç la nutra Sa tanis e awe %la, l g frâ 5 bratçtç j e n ' a i m e p a s q u e

notre fille soit liée avec celle-là, elle est vraiment peu sérieuse - tsarop a f. 2 7 ) étourdi : una bëd a da tsaropa une bande d'étourdis - bufranâ méchant, voyou: tô vë pa se, bufranâ! tu ne viens pas ici, méchant! avwâ

a v o u e r : apre prç y e pu li fera avwâ ¿ g l gra Iwi &g l avg fe "/la

zast a après de longs efforts j'ai réussi à lui faire avouer qu'il était l'au) G 290.

M

128

26

) G, p. 126.

27

) E m p l o y é s u r t o u t a u Trétien.

teur de ce mauvais tour - èdvêr sévère: l g swêr awe siz g/à, li brede elle est sévère avec ses enfants, elle leur met la bride - glwçVre gloire m è we mo d avç de se j'ai honte d'avoir dit cela - afrô affront, honte: yla fdmall", se l a t u un afrô, kâ li 5 t û de ka Jcôdwizç pa kumë fo! comme cette femme s'était sentie piquée sur le vif quand ils lui ont parlé de sa mauvaise conduite !

129

m . L'HOMME, ETRE SOCIAL

La vie de société en général B i b l i o g r a p h i e : T A P P O I J Ï T (E.). namen. Diss. Zürich, 1895.

Die

romanischen

Verwandtschafts-

L a c o n s t i t u t i o n d e l a s o c i é t é 1 ) : La parenté fameh famille - wa se dd pare nous sommes parents - pärd père - mars mère - fe. fils - feh fille - frän frère - ëwçVrs sœur - pnmiv aîné - darg, dayç cadet - pên-grà

grand-père - mên-grâ

g r a n d ' m è r e - felô, pdtyu

fe

petit-fils - äfyä m. pl. ancêtres - äfya, -&na arrière-grand-père, -mère avg, ôkl oncle - atd tante - nçvç> neveu - nias nièce - kuzè, -enna cousin, -ne - byo-pâra beau-père - bala-mära belle-mère - dzëdra gendre. L a l a n g u e : Le langage prçdzîd parler - de la façon de parler des allemands: mâtsô la pah litt, ils mâchent la paille - palabra, brasçyîd, lardzia li d$> parler en gesticulant - brajâ li ky,zdné2) id. ; bredouiller - çsîa ld tô hausser la voix — l a 5 gru tô, l ç dçlçWyâ il a une grosse voix, litt, il est sevré - sanna voix forte - rçyd m. voix basse, rauque -prçdzia fç, 3 prçdze pa de 5 sa parler à h a u t e voix - de %la afeblo l 5 prçdzâ

adüe, pwçvô pa s akgrdâ d a n s c e t t e

réunion ils se sont injuriés, ils n'ont pas pu s'accorder - gçrdzii qui a la voix criarde ; qui parle beaucoup - pyûla femme à la voix haute, aiguë — wç fôfa ; wç kç kreble voix fausse ; chevrotante - rut-su rauque - gçtrasç, gçtraSdré celui qui a la voix rauque - êrumâ enroué - kriâ crier ; appeler k. a pl\nna

gqrdza c. à t u e - t ê t e - k. kumè

5 pat(,

una patçVre litt, u n

chiffonnier, -ière, k. kumè 5 sarvddza c. comme un charretier - k. kumè 5 doe litt, un hibou, kumè li kçrbé, krwatëîa c. d'une voix rauque - bralte c. très fort, forcer la voix — bralâ f. grand cri — braforé braillard - gçrdzwâ criée - s{klâ crier de peur - sj,kla haute voix aiguë (exprimant la peur) kà katyô l a li gatwç e k 5 h gatuye,

ye fe una àj,klô q u a n d on chatouille

qn. qui est chatouilleux, il pousse des cris - illâ hurler - brâmô f. hurlem e n t - sjblâ siffler - bçgçyid, kokçyîd bégayer, balbutier - bçgçyç,

kokçyç

bégayeur - barbçtd bredouiller - barbçtyç bredouilleur - yavund parler d'une façon indistincte, marmonner - borddnà grommeler, parler à voix basse - fe ta pa una borddno ! y en e. re kôprç ne fait-il pas un discours incompréhensible ! je n'y ai rien compris - bordanid grognon (sobriquet) borddnç «ronchon» - dzargô jargon, langage incompréhensible - fraza phrase - prçvçrbwe proverbe - parçlla parole - prçdzu discours, sermon kçdzçrno (kçdzarnô) longue conversation ennuyeuse - apwêtl 5 mo a k. lancer u n m o t à qn. - kôtrdfers, dçsiiyid contrefaire qn. - la lçwa ma bçwdze

j'ai envie de dire qch. - de tç la vdlodzd prçdzô re, hç dd se dans tout le ') Le mariage, Le baptême, Le décès, Le veuvage, L'éducation, cf. chap. La vie humaine en général, p. 70 ss. 2 ) Cf. p. 80. 130

village, on ne parle que de cela - prçdze Icurriè 5 lçvru il parle sans arrêt kçpd

h fdléc délier la l a n g u e : l 5 pa yblô cfo li kçpà h falç il parle t r è s

bien -la una buna bçrta il est bon causeur - butafûd grand parleur - bejçyîd bredouiller - bçfçyç, -çwza, bufçyçwza,

bçfçyaré bredouilleur, -se - fera una

bçfçyà avoir de la peine à dire tout ce qu'on a à dire - blagd âpre, (kôtra) Icatyô dire du mal de qn. - bla,ga blague, bavardage - avç buna blag" avoir la parole facile - lëmâ r a b â c h e r - lêvme W>me ïntyd, de tçdzç la mëm

afën

il rabâche, il dit toujours la même chose - lèmaré rabâcheur - ta hôtu 5 Sçkrç, ta fo pa alâ dere a nô, td fodré la wardà pç tç je vais t e r a c o n t e r u n

secret, mais t u n'iras le dire à personne, t u le garderas pour toi - fta tyç 3) se taire - faré myç da tant la lectm ç tso il ferait mieux de se taire l a pa dçsarô li de il n ' a p a s d i t u n m o t - tyê dwa! prçdze rê, 5 sa pa se l

a diùé ô lôke quel taciturne! il ne parle jamais, on ne sait pas s'il est fâché — tyê pçtréI de pa la mo quel taciturne! il ne souffle mot. P r o v e r b e s : trwa gratâ ye kwç, trwa prçdzia ye nwç. Trop gratter cuit, trop parler nuit. fo fera vriia la Içwa dutrç. tç ddvâ ka prçdiid4).

I l f a u t r e t o u r n e r plu-

sieurs fois la langue dans sa bouche avant de parler. se fo de rê, ye kôse kàmëmu

5

). Qui ne d i t m o t , consent.

La langue écrite tyê lçyvru fe! Quel livre fait-elle! (il s'agit de la présente thèse!) - ma fo alâ markà sôs Su ld karn( il faut que j'aille noter cela sur mon carnet zurnal, zurno m . sg. 6 ) j o u r n a l .

L e s r a p p o r t s de s o c i é t é L a v i e d e s o c i é t é : dzè f., li dzè être humain, les gens - byâ, bute, bragâda f. groupe de personnes - 5 vç tg butanâ ba p§ la

tçlçsyçh

on voit affluer les gens de tous les côtés vers le télésiège - by,rdçlô groupe de gens qui parlent ensemble - on ç da bëda on est ensemble, en groupe 5 si vë frà sarvâdza amô pç ylç kwë, 5 vç ph nô, sis a pa me grâ môda on de-

vient tout à fait sauvage ici, dans ce village, on ne voit plus personne (après le départ des estivants) - fera sôlé tenir compagnie - bun ami bon ami - Icavania souffrir de l'infidélité d'un(e) ami(e). vezdnà1! quartier, «voisinage» (le village est divisé en v., il s'y ajoute des v. détachés du corps du village, comme le Cergneux, la Fontaine, la Médettaz, cf. Introduction, p. 2.) - kçtia7) veillée - l a animé la vçyâ, l a tçdzç 5 moe pç rire il a animé la soirée, il a toujours une plaisanterie à faire - marvçjtia 8) veiller t a r d - y a dza una warba fo y atè ta vazata il y a déjà longtemps que j'attends ta visite - çskâpô escapade, petite visite. I g damâdzd, se dzuvennu

l ç bë, me l a una târa de la fameh,

(l g d

una fameh tarâya) c'est dommage, ce jeune homme est sympathique, 3

) LIENHABD, Schweigen,

«) Rare.

p. 40.

') Cf. p. 147.

4 8

) AHLBORN, p . 1 4 7 .

) JUD,

Vox

8,

p.

50.

6

) G 57.

mais il a une tare dans sa famille (il y a eu des suicides dans sa famille) de h të, ô laSîave pa lç,v maryâ una fela ô bë ô garSô d una buna fameh awe

ô ô ûnna d una fameh tarâya autrefois, on ne permettait pas qu'une fille ou un garçon d'une bonne famille se marie avec qn. d'une famille «tarée». ta sêbhrç ta là parska di le, tô vç pa fumâ la bçrna ! T u t ' e n n u i e r a s parce

que de là, t u ne verras pas fumer la cheminée de t a maison ! (se dit à qn. qui quitte le village pour aller en place) - Sçl£, -çi® seul, -e. D i c t o n : li butselô, li mytselô Sa nwçyô dë la mçzô. Les bûchillons, les

mouchillons se nuisent dans la maison: il est rare que deux ménages qui habitent ensemble s'entendent parfaitement. P r o v e r b e s : Së kç. vë pec fyutçr Si paSo tâk a la bçzd dd kayô, fwa darç la katyêr* a l âtd maria!» A la fête patronale du Trétien c'était la coutume de tirer du fusil. Le commandant a dit à celui qui devait tirer : « Quand le prêtre lèvera le calice, tu feras feu contre la latrine de la tante Marie ! » «Trois pas en avant, trois pas en arrière, depuis ce piquet jusqu'à la soue aux cochons, feu dans la direction de la latrine de la tante Marie ! » 2 ") G 17. °) G 23. 2S ) G 27; Atrp 2, p. 240.

21

) BGPSR 3, p. 5.

22

) G, p. 127. 141

Les j e u x , les d i s t r a c t i o n s Bibliographie: AEBISCHEB (P.)- -

Formulettes

de jeux usitées à Troistorrents.

Cahvalfolkl

20,

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et Naguère,

i n FS

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ZÜRCHER

und sonstigen

Pflanzenteilen,

dzçyç j o u e u r - dzçyid jouer - dzçyid a môtapé awe katyô1} j o u e r en s a c h a n t q u ' o n gagnera, corriger la f o r t u n e - farbutâ t r i c h e r - t a g and, t a farbutô t u as gagné, (mais) t u as t r i c h é - farbutaré t r i c h e u r - Sçrtyâ sortie (pour s'amuser) - fera la bàbulâ, una bâslna, la bôba, la brlg", la nuba, la ryula, la wâVga, la putandri, la wigçts, bâtruyfo f a i r e la noce, f e s t o y e r - se y en a me un ömmu, l g tiiii li dzç è voa'igâ ! c'est de n o u v e a u u n h o m m e qui ne v e u t q u e faire la noce t o u s les j o u r s ! - tâpônna, wuga a a a a orgie - zast , gôn , fatsêt , kras f a r c e - wist f. malicieuse - n é£ro du pç ta mots pu awe mç t u ne comptes pas à côté de moi. 142

motó %la 1côbinna nous étions à deux pour monter cette farce - akapá 5 bulo être victime d'un mauvais tour, litt. attraper un bouillon - rizôda raillerie - badana badiner, plaisanter - gwalîa id., railler - gwalg gouailleur - fera aradzid, avmhná taquiner, piquer, vexer - sa dpnorà se distraire - agçrlç, -çwh qui s'amuse, qui est gai - veñu pa agçrlç, y çtu prç typc je ne réussis pas à être gai, je ne veux pas m'amuser - varkâm ëarivari vacarme, tapage de nuit - tapadzla faire du tapage - fera la savañüla2) se démener comme un fou - ëkatanô vivace, étourdi, gai prêdre l ëpëta prendre son élan, se lancer en avant - y a byë da nwe ta muza pa ç pyalç, ! souvent, le soir, tu n'es pas pressé de rentrer! litt. tu ne songes pas aux pantoufles - gadzla gager, parier - gâdza Së Icç t9 vçdré kçtë trçva rë, - ta bal" h dafi d ë trçvà parie ce que tu voudras, tu n'en trouveras pas, - je te défie d'en trouver. bará lutter corps à corps - batsafs bagarre, bousculade - s alcapá pç l kçlç en venir aux mains - apelia, ëpunla pç la bçtanwir1 engager la lutte avec qn. - sa kurda se battre - ma se tsëkand awe Iwi, n çrô prç, a «a batre, me awe mç pase ç bayolla, ta garctt! je me suis querellé avec lui, nous étions prêts à nous battre, mais avec moi il est vaincu à la lutte, je t'assure ! - l a pa fe tç kumè ye vçlç, l ç-t ü fçrs dd dàfld la mofarinna il n'a pas fait tout à fait comme il voulait, il a été forcé de se soumettre aux ordres des autres - l a bçkô un çMâpç kr¿ l a adzanejà il a reçu un bon coup qui l'a mis à genoux - fera h krgtsapyd, la tsàbçta faire un croc-enjambe - triîs ç dçy tirer au doigt (pour décider qui est le plus fort) fera la tsâdçvla faire la « chandelle » - akapá, ëbolà emproger. F o r m u l e t t e de j e u : 5 bçl tyü bçl | karë karà | flaze flazd | la mge da pvar zozéja | kutye laro satso. dzçyîa a s akapá; a katsakatsiar jouer à la chasse; à cache-cache teria a la buts tirer à la courte paille. I ornanwâ: ya Se l omanwâ. ma trçvu ç kwë dg lcà Sçlçt" e lcumëSn a kriá çz âtra dç l rîtra là dç lcà: krëdç v{i l omanwâ? — liz âtra repodo kç na. adô ya partu e Sç" pç prçwd d ën akapá ô da ylg kç vçfiô a mô kà. kâ y e pü ën akapá ô, fo kç l çtise awe mç pg akapá liz âtra. na rçkumësë la mêmu afêr tâka n ë pü tivi li Sará. L ' h o m m e n o i r : Je suis l'homme noir. Je me trouve à un bout du camp toute seule et commence à crier aux autres de l'autre côté du camp : « Craignez-vous l'homme noir ? » Les autres répondent que non. Alors je sors de mon camp pour essayer d'attraper un de ceux qui tâchent de gagner mon camp. Si j ' y ai réussi, il faut qu'il reste avec moi pour m'aider à saisir les autres. Nous recommençons jusqu'à ce que nous ayons pu les capturer tous.

S)

AHLBORN, p. 75; BODMER, p. 16: Hérens: Sivinyula manivelle du rouet. 143

dzçyid a tsçdçyr1, dz. a t ëklâvy en a d kç h buts* liz wç awe 5 motSç e pwç galçp' apre liz àtn. kâ l en a alcapô 5, ye krle «tsçdçVre» («t ëklàva D) e l atâte se h pç kçnçtre. se la kçnii, li bale h motsç pç alâ a Sa plaé. la baga d çe: y en a 5 kçl a una fava ô 5 butô. ye pase vçe tsakô pç fen Slblâ d'à li butâ de li ma dzwëSe se kçl g i û ddzanâ e Iç de: Icatsd bë ka ia l a! kâl a furnç h tôe, y en a un àtn h» paSe pç dwsnâ htyë l g kç l a la fava. kâl a dsvmô, l g a Se kç l avç, a tsartSis h ku tysve. Se l a pa trçvô, fo hec tsartSiSe tâ kç l iiëe trçvô zûst. la mâ tsoda: y ën a 5 k$S abotse e liz àtrd kç Sô pç darç. 5 di ylç li tôts' la mâ. Selcçl g atôtSâ, dg ddvsnâ htyë l g. se ddvenne, l g a Se kçl a tôtSâ a akapâ liz àtrd. dzçyid g papiyô gri: ô but" li borne e ô dçzene se k ô vç katSvd. lcâ on a dçsidô, 5 tire a la buts pç Savç htyë l çkçdç katSid. liz âtn S abôtsô. kà l g prç, Iç de kç pçvn kurmSid a tsartSiv, Içz çdye ë Iç deye: l g tso, l g ig^ifo, l g frç, l g lasâ. se kecl a trçvô, l g Se &g la la Sâs9 ddpçvç tçrnd katsiv. dzçyid a la bets: 5 drejidve la bets. adô on aldve di h kà awe ô batô e 5 h fot( a la bets pç la fer» tsidre. y avg ld tsdvrç, Se kç lecvâve la bets. kà l J o u e r à c o l i n - m a i l l a r d : Il y en a un qui se bande les yeux avec un mouchoir et court après les autres. Quand il en a attrapé un, il crie « chaudière» («je t'enclave») et il le tâte pour voir s'il peut le reconnaître. C'est alors à celui qui a été reconnu, à se bander les yeux. L a b a g u e d ' o r : Un des joueurs a une fève ou un bouton. Il s'approche de chacun pour faire semblant de lui mettre la fève ou le bouton dans les mains jointes et lui dit : « cache-le bien, toi, qui l'as ! » Quand il a fini le tour, un autre doit passer pour deviner qui a la fève. S'il réussit, c'est celui qui avait la fève, qui doit chercher à son tour. S'il ne l'a pas trouvée, il faut qu'il cherche jusqu'à ce qu'il devine. L a m a i n c h a u d e : Quelqu'un se cache la tête dans les bras et les autres se groupent autour de lui. L'un d'entr'eux lui touche la main et l'autre doit deviner qui c'est. S'il le devine, ils échangent leurs rôles. J o u e r a u p a p i l l o n g r i s : On fixe des limites et on convient de ce qu'on veut cacher. Ensuite, on tire à la courte-paille pour désigner celui qui doit cacher. Les autres n'ont pas le droit de regarder. Quand c'est prêt, il leur dit de commencer à chercher, il les aide en leur disant : « C'est chaud, c'est tiède, c'est froid, c'est glacé. » Celui qui trouve, a l'avantage de pouvoir cacher à son tour. bets: morceau de bois dressé et soutenu de chaque côté par un étai. D'abord, on dressait la b. Ensuite, les joueurs allaient à la limite du camp avec un bâton et le lançaient contre la b. pour la faire tomber. 144

av{ Içvô, Jcorîve apré liz atra pç liz akapâ awe una grusa râmma. I yra pa ëvnn{ da tôtsia la bets, sen( awe la batô. kâ ôn avç, la batô dey(: bar ma bets! kâ l avç triyd ld tsavrç avç akapo

ë pçnna, la tsavrç sa vçliave pç pa lasyé prëdra la batô. adô se kç, avç. pfo de batô, dey{ ez âtn: va vë agalia tô h batô! se la bets tsey( - l aldvô vita twi tsartsia la batô, me, kâ 5, se Intya h rlplasidve, fazç la tsavrç.

dzçyia ç parçt1: d âtn ku, 5 dzçyiave ç parçti. ô prëz$ una punâ da patyûda piar e ô li siymâve\ ô varisve la ma se dasii dazç e se kçl en avç h me su la mâ, ganiave. ô pç ôkç la fera awe dd petall dd mardyerita. dzçyia awe li gai. dzçyia e kela: ôn avç. da bçkô da bu kç sa tençvô drç e pwç dô ô la bçlla e se l ë faz( la me tsiare, ganiave. fera li pâ patats. nd( m.

stymâve

una dzefa pç çklefâ l ëwa: ôn avç ô bçkô da bu. ô la parsiav" ç mçte e un âtn plç prë kç. aldve ziist" dadë. adô faliave ëplî d ëwa la dzefa e pwç awe la masinna k ôn avç pr^paro, ô fazç, parti l ëwa. Il y avait le chevrier qui devait redresser la b. Cela fait, il courait après les autres pour les attraper avec une grande perche. Il n'était pas permis de toucher la b., sauf avec le bâton. Quand le bâton était « en peine » (trop loin dans le camp pour pouvoir l'attraper sans quitter son poste), le chevrier prenait garde de ne pas le laisser reprendre. Alors il disait: «bar ma bets» (je barre ma b. (?)). Celui qui n'avait plus de bâton, disait aux autres: «va voir attraper, toi, le bâton ! » Si la b. tombait, ils allaient vite tous chercher leur bâton, mais si le chevrier réussissait à en attraper un, celui-ci devait le remplacer. J o u e r a u x g a l e t s : Autrefois, on jouait aux galets. On prenait une poignée de petites pierres et on les lançait en l'air ; on retournait la main et celui qui recevait le plus de pierres sur le dos de la main, avait gagné. On peut aussi le faire avec des pétales de marguerite. Jouer aux billes. J o u e r a u x q u i l l e s : On y jouait avec des morceaux de bois qui se tenaient debout et contre lesquels on lançait une boule. Celui qui en faisait tomber le plus, gagnait. Faire les gâteaux de sable. Roulotte. U n e c l i f o i r e pour jeter de l'eau au visage de qn. : On avait un tuyau de bois dans lequel entrait juste un autre bout de bois. Alors on remplissait le tuyau d'eau et on y enfonçait le petit bâton pour faire partir l'eau. 10

Miiller, Patois

145

h seblç: ö faz( se mêm" h seblç. 5 prêz( cfo bu dd frënv ë sava. d 5 la, ö fazç 5 tru e otdve ö pvtyu bgkô g bça - fe pa atramë - e pwç 5 busÎ9ve pç fera parti la pçrga. ö trüave la pçrga e apre ö la tgrnàve buta. un ätrd seblf awe la sekwe: ön ôtdve h boty(, ô h fwçtâve 5 bgkô e ö h kçpâve awe l 5la e h seblç l çrs fe. I arbalç.ta\ una bràtse kç se plçyi9ve, Içtô awe una fisçlla ç du bçe. L e s i f f l e t : On fabriquait le sifflet soi-même avec du bois de frêne en sève. D ' u n côté, on faisait un trou et on ôtait un petit morceau au bout - car autrement cela ne siffle pas. - Pour pouvoir enlever l'écorce, on frappait le bout de bois et ensuite on remettait l'écorce. Un autre sifflet fait avec la ciguë : Après avoir ôté la fleur, on fouettait un peu la tige, on la coupait avec l'ongle, et voilà le sifflet prêt. L'arbalète: Une branche qui se pliait, attachée avec une ficelle aux deux bouts. fwëvn"-, fröda pç sêvmâ li pivr1 fronde pour lancer des pierres - azüstd viser un objet. dzêba cage, servant à capturer les oiseaux en hiver (système analogue aux vieilles souricières). la putsata: li putsdt" l {rô Sëple: un çtalla, una pata çtç e ö ten( se ç bre e ön avç, 5 gru plezi / L a p o u p é e : Les poupées étaient simples: une bûchette, un chiffon autour ; on tenait cela dans les bras et on avait un grand plaisir ! marçl( marelle de table, « char » - pyô pion (fève ou pois) - mule a tarû double moulin de la m. J e u x d e c a r t e s 3 ) : dzwâ di karte: bûer valet - stçkr (sehwdt. « Stock »), roi et dame de l'atout - ats as - as9tà l atu poser la carte qui détermine l'atout - aküza points qu'on annonce à certains jeux de cartes - aküza annoncer ces points - beska f. jeu de cartes dans lequel on compte les brisques - beska brisque (10, as) - bûera f. jeu de cartes l a pardü, l f bv.era il a perdu, il ne fait pas de levée. dzgyid g maryädzs4) : 5 bale wç. karte a tsakô e pwç, kâ on a ld rç e a u la dämm dg mêm pwc, ön a h maryädzg. se kd krie b prdrnid « maryädzd ! » l al atû. - l atu vo la m^lyd d(pb kç Hz âtr». dzçyid g bingkla: pç dzgyia ç bingkh, fo ëtn dutrç pç sa partadzis J o u e r a u m a r i a g e : On donne 8 cartes à chacun. Si l'on a le roi et la dame du même point, on a « le mariage ». Celui qui crie le premier « mariage !», a l'atout. L ' a t o u t vaut la moitié plus que les autres cartes. J o u e r a u b i n o c l e : Pour jouer au binocle, il f a u t être plusieurs à se partager les cartes. Chacun, à son tour, fait atout. Parfois il arrive 3

) FS

4

4 2 , p . 2 9 ; PULT ( C h r . ) . - Gö da Chartas.

) BGPSR 10, p. 3.

146

RH

14, p . 1 1 1 .

li kart, tsakô sô toe, ô fe atû. dçkôkû l arive kç. una partyd fe bingkh. së fo av( h val( dd karo e la dâmma da pik. së vo vë pwë.

pg

dzçyia çz âna: fo prêdre trç kart", se kç kumëse la dzwd, bute ba una karta. fo partanëvra, se l a pa la mëmv pwë kç se kç l a butô su la trabla, ye fo kç lçyise dë la mwe fcç sçbre, tàkd l aye la mëmw pwë. se kç li sçbre fo me dd karte, l ç se kçl a liz âwa. dzçyia a la pgrtâ>?na.

qu'un parti fait « binocle ». Pour cela il faut avoir le valet de carreau et la dame de pique. Cela vaut 20 points. J o u e r a u x â n e s : Chacun doit prendre 3 cartes. Celui qui commence le jeu, pose une carte sur la table. Le partenaire, s'il n'a pas le même point dans son jeu, doit lever des cartes du tas jusqu'à ce qu'il ait le même point. Celui qui reste avec le plus de cartes, a «les ânes». Vieux jeu de cartes (qui n'est plus connu aujourd'hui). li kgtia: dë la të, d av{e, li dzuvennm alâvô ë kçtia vç li fela. vçnçvô tgt una grusa bëd", dzçyia ç karte, tsâtâ tç la të da la vçlâ tâk a ôz çre e ô sa plçzç byë. la damîdza, li garsô e li fela partivô pç btda prgmand twi ëftbla, ë tsâtë, b^ra ô ver e dâfia ç grâdza ô g tretyë. la nwe dçvç la tâ, s amançvô pg fera sapa, stu kç sapô, li dzuvennu l aravâvô me pç kçtia. una wista: ô ku, la damëdza apre danâ, una bëda da dzuvennu l {vô fe una sgrtyâ gtra ç tretyë. kâ sô t u çto una warba, y ën a t û ô kç l av{ dçkuv£e 5 mwe da pâ dë una tsâbra, e la kumZsâ a li ruld ba pç. la fanêtra. li pâ l ô rabato ba p£ %la drejiare tàka liz çfâ dg planç li rçkgkâvô e kç, kriâvô : mâmma, ôkgr ô, ôkgr 5! la tyQsa: d âtra ku, da dçlë widdvô una tyÇsa, li faz{vô liz wç, la dyçlla

L e s v e i l l é e s : Autrefois, en hiver, les jeunes gens allaient passer la soirée chez les jeunes filles. Ils venaient en groupes. Ils jouaient aux cartes et chantaient pendant toute la soirée jusqu'à 11 heures. C'étaient des réunions très gentilles. Le dimanche, les garçons et les filles allaient, en chantant, tous ensemble boire un verre et danser aux Granges ou au Trétien. Vers le soir, ils rentraient pour dîner. Aussitôt après le dîner, les jeunes gens arrivaient de nouveau pour la veillée. Une mauvaise farce: Une fois, le dimanche après le déjeuner, un groupe de jeunes gens sont allés au Trétien. Après y être restés un certain temps, l'un d'eux a découvert un tas de miches de pain dans une chambre, et il s'est mis à les rouler par la fenêtre. Les pains ont descendu la pente en faisant des bonds jusqu'à ce qu'ils arrivent au Plagneux (partie basse du village) où les enfants les ramassaient, en criant : « maman, encore, encore ! » La courge: Autrefois, des garçons vidaient une courge, lui faisaient des yeux, une bouche et y mettaient une bougie allumée. Us la plaçaient 147 10*

e drçfÎ9vô una tsâd^la aydya dddë. la butdvô kute h tsdrrië yo pasâve efo môdd, pg Iç ferd pwçVre. S9lô kg pasâve, tgrnâve dgbld! au bord du chemin pour faire peur aux gens qui passaient. E t il y en avait qui prenaient la fuite ! tsâfÔ ehanson - tsâtd, ¡en dd tsâté chanter - trenuld fredonner, chantonner - trenélla f. refrain - vyûlla, frota-p'(ie m. musique à bouche flazglç. accordéon - fers 5 kand jouer une note fausse - fâfaro hommes de la fanfare (plais.). D a n s e s : mofarînna, tsabnli m., pglka Sgtyçwza, pglka a sid pa, try,bla, SotiS, mazpka, krwçzâ, prgm9nâd9. I a vëdii da sdrÎ9Î3 Içdza-lid elle a fait tapisserie jusqu'à en être dégoûtée, litt. elle a vendu des cerises rassasier-elle. se alo »» yukd : y e, pre, h Igdzo5) e se alç dë ô sëMo, la lgdz3 l a rçsçwtô e se t u fûd! J e suis allé luger: j'ai pris la petite luge et je me suis engagé dans une ornière, la luge a fait un bond et m ' a jeté dans le fossé ! D i c t o n s et P r o v e r b e s ; R i m e s et C h a n s o n s pçrtd h mç d avri. Faire des farces le premier avril. li fâfarô ye sgflô pg pgvç bejtrd e ye bçVvô pg pgvç sçflaf Les hommes de la Fanfare, ils soufflent pour pouvoir boire et ils boivent pour pouvoir souffler ! tgta tsâfo kç. prë sa fë, mdrite bçVn 5 vers dd vëe). Toute chanson qui prend fin, mérite qu'on boive un verre de vin. kâ ônçdëla dâfip, fo dàfid7). Quand on est dans la danse, il f a u t danser. le manë karâtS l a butô la ma dë l arts, l ârtsd l a vriyd e ld marié l g krdvô! Le vilain rétameur a mis la main dans le bahut (pour voler probablement), le bahut s'est renversé et le rétameur a été t u é ! tsëtSgrnçta, Içva t{ dd bô matë! k atramë h sglçv bale Su tô knsë, var. Içva téc pçr ald smd mmdzç! Coccinelle noire (?), lève-toi de bon m a t i n ! autrement le soleil donnera sur ton coussin, var. lève-toi pour aller sonner midi ! 5 5 h vyolô | du du h tsaplabû [ irç li lôtrç | Icatrd katrd liz ëtsdpld | fë fë la pe. dd tsë | sid sô h Sdrdzid | sa Sa la pe dd tsa | we wç h tserdwezivé | ng ng la pe dd lç | dyid dyid ld gnnadyid | ôzd ôzd li dë lôdzd | dçzs dgzd li sô tgt | 1 1 le violon | 2 2 le bûcheron | 3 3 les myrtilliers | 4 4 les enclumettes | 5 5 la peau de chien | 6 6 le cerisier | 7 7 la peau de chat | 8 8 la chauve-souris (?) | 9 9 la peau de loup | 10 10 le grenadier | 11 11 les dents longues | 12 12 y sont toutes. dçvinne.

Devinettes: u

1. h vëtrd g p^l e la gçrdzs a mçzô (h fy,rn(, h banà). Le ventre à la chambre et la gorge à la cuisine (le poêle, le «bagnard»), 5

) HUBER,

') G 90. 148

traîneau. WSBh. 3, p. 16.

6

) BGPSR 3, p. 29.

1 a. I ç Sçtô ç pçHu e mldze a mezô (id.) 8 ). Il est assis à la c h a m b r e et m a n g e à la cuisine (id.). 2. pan kçrbwu, màn bwâ e trçz çfâ atatsâ ç> tyû (h pwo a trçpya)9). Père courbe, mère creuse et trois e n f a n t s a t t a c h é s au cul (la m a r m i t e , son anse et les 3 pieds). 3. tyù gra, kawa r^vd1 (la pêla).

Cul gras, queue raide (la poêle).

4. plè 5 bç dd vatsa rçdze, l en être una nçVr{ e Hz çkçve tçta fûd (l çkové dç fué)1®). Plein u n e étable de vaches rouges, une noire y entre et les fait toutes sortir (l'écouvillon, le balai du four). 5. tivi li pa ha fe, ye p^e ô trôe cfo bwe (l awuld)xl). Tous les pas qu'elle fait, elle perd un b o u t de b o y a u (l'aiguille avec laquelle on coud). 6. lcatn dâmme Se kçrrô apre e Se pçvô zame alcapà (l ëknSwire, h dçumdyç) 12 ). Quatre dames se courent après et ne p e u v e n t j a m a i s s'att r a p e r (le dévidoir). 7. h plç kayô >. La maison p a y s a n n e est le résultat d ' u n long enchaînement d'expériences. - Elle est orientée suivant la pente d u terrain. - Le socle est fait de pierres grossièrement taillées ou aplaties que l'on empile et recouvre d ' u n mortier de terre et de chaux. 11 contient u n e cave, u n endroit où l'on conserve les p o m m e s de terre et les légumes, et u n local 151

pour les instruments agricoles. Les étages sont construits en bois. La technique de construction est celle du « blockhaus » : les troncs équarris à la hache sont couchés les uns sur les autres, en se croisant aux angles. Le premier étage, souvent entouré d'une galerie, comprend, sur la façade principale, une grande chambre avec une chambrette et dans la partie adossée à la pente, maçonnée comme la cave, une vaste cuisine. Les chambres sont chauffées jiar des poêles en pierre ollaire. Un toit d'une faible inclination, couvert de bardeaux chargés de pierres, ou d'ardoises depuis peu de tuiles ou de tôle ondulée - abrite la construction. Il fait largement saillie et est capable de supporter de lourdes masses de neige. La charge de la toiture est soutenue par des pannes entrelacées dans les parois du fronton. Grâce à l'enchevêtrement des poutres aux angles des parois, celles-ci sont si bien reliées entre elles que les tirants ou entraits sont superflus dans la construction du toit, la paroi peut supporter ellemême les tensions horizontales de la toiture. Les maisons sont construites par des charpentiers de la commune sous la direction de l'un d'eux, sans qu'il soit fait appel à un architecte.

fìg. 1 La grange-ccurie principale est construit?, selon la même technique, à proximité de la maison d'habitation. D'autres, d'habitude plus petites, sont parsemées autour du village (cf. plus loin dans le texte en patois). Les écuries sont basses, sombres, munies d'un minimum de confort. Les granges qui lîur sont superposées sont divisées en deux parties par une allée centrale. Une galerie sur la façade principale, limitée par des perches horizontales, sert à faire sécher des gerbes de blé ou de feuilles, 152

des fanes de pommes de terre, de haricots, etc. (fig. 1). Les joints des poutres n'étant pas remplis de mousse permettent une aération complète. Près de la maison se trouve également le grenier. Il est construit d'une façon soignée bien que de troncs bruts, assemblés aux angles par des encoches. Les têtes des poutres ne sont pas taillées de grandeur égale. Pour préserver les grains et les provisions des souris, on le sépare bien du terrain sur lequel il est placé au moyen de pierres plates, de pilotis en pierres disposés aux quatre angles (appelés « champignons»), - Souvent le grenier sert en même temps de remise pour toutes sortes d'objets (fig. 2). Sur les propriétés éloignées de la maison, on construit de petites granges et des raccards à blé qui, quoique moins bien bâtis, ne se distinguent guère de ceux du village. Il en résulte que le montagnard se voit obligé d'entretenir un assez grand nombre de bâtiments, nombre qui peut monter, si l'on compte le mazot qu'il possède à PlanCerisier, le fenil à Planajeur, les chalets à la Creusaz et à Emaney, jusqu'à une douzaine ou plus. Même si la plupart de ces chalets et raccards sont construits d'une façon assez rudimentaire, cela représente surtout en ce qui concerne la toiture - une charge considérable pour le montagnard 1 ). G é n é r a l i t é s : asota, asçtg f. abri - asç abri, refuge, débarras - mçiô, baraka maison - barakçt" petit bâtiment - mçzô dçlabrâyd maison délabrée - vyç tsal{, baraka vieux chalet, refuge primitif - dçkcmdvâ ruiné, prêt à tomber - batuba grande vieille maison - amçnadzid aménager, installer - dçmçnadzid déménager - ahtd mçnddzs installer un ménage çtâ ve/ s( rester chez soi - ns Se d3 kaza nous devons rester à la maison tçrnâ

a la barâlca

rentrer.

L a c o n s t r u c t i o n : de h te jazçvô li barake h dizç e h damô ë piar, së tptse ld taré; la rôts2) dç pç.vlu e h ddsû ë bit,. 0 knvive h tç en asela

ô bë ë (a) lûh. Autrefois, on construisait en pierre le dessous des maisons et la paroi adossée à la montagne, parties qui touchent le terrain, et en bois les parois de la chambre de ménage et le dessus. On couvrait le toit de bardeaux ou d'ardoises. P o u r t o u s les détails c o n c e r n a n t les vieilles i n s t a l l a t i o n s cf. GYII (W.). — La vie rurale et alpestre duVal (l'Anniviers. T h è s s Zurich, 1942. 2 ) A u t r e s sens p. 235; 240. 153

L ' e x t é r i e u r d e l a m a i s o n : barakâ, bati construire une maison tsdzô m. fondements d ' u n e maison; les parois délabrées d ' u n e é c u r i e fô fondements d ' u n b â t i m e n t - fôdd faire les fondements - mûe m u r m\irald m u r de pierres, construit sans ciment - mqrtyid mortier - karu madrier - putrd poutre - là planche - bres{ m. p o u t r e qui porte les solives d ' u n plancher et d o n t les extrémités dépassent la façade - fen ô Sçla faire u n plancher - la putrd l g ziistd a râ la par£y la poutre est juste au ras de la paroi - b bu dsm,9niïye, ye krenne le bois travaille, il craque kçta f. étai - kçtâ placer des étais - batwâ f. assemblage à mi-bois - klô f. tenon dans u n assemblage à tenon et mortaise - tsdnalâ rainure (dans u n assemblage à rainure et à languette) - sablçVr* sablière - kçtsdnô f. assemblage de poutres superposées en coches ; les têtes des poutres avancent des d e u x côtés - grapi pç. li kçtsdnç (vx) grimper p a r les têtes des poutres (pour aller observer u n e jeune fille dans sa chambre) - tec toit frçta dç tç f. faîte d u toit - avâtç. a u v e n t - alemmë alignement (t. de charpentier) - p & n a f. 3 ) pièce de bois qui, placée horizontalement sur la charpente d u toit, supporte les chevrons - tsjvrô chevron - latadzd lattis - latâ4) latter - vinvè «virevent», r a m p a n t d ' u n pignon, planche qui revêt la partie supérieure d u pignon - nwadâ pç Hz amlld (vx) regarder p a r les espaces qui restent libres entre la sablière, la première p a n n e et les chevrons - krdvi h tç awe dd brùte (vx) couvrir le t o i t avec de lourdes et épaisses dalles de schistes - kravi h ig ê (ou : a) lûza, en asefo couvrir le toit d'ardoises (taillées), de b a r d e a u x en bois de sapin - tavelé bardeau (plus petit), en bois de mélèze - taveldnd faire u n r e v ê t e m e n t en petits b a r d e a u x - rnçzô tavehnâyv maison pourvue d ' u n r e v ê t e m e n t en petits b a r d e a u x - pyçlla lardzà, èfarlç5) hache large servant à faire les

fig. 3

longueur : ca. 40 cm.

b a r d e a u x (on pose l'ê. sur le bois et on t a p e dessus avec u n maillet) - lata, pçrts gaule, coupe-neige sur les ardoises - krçt.s( crochet s e r v a n t à fixer les perches sur le toit - rçgçtçyid réparer u n toit, remplacer les ardoises fêlées - tsdnè f . chéneau - godzd (fig. 3) gouge p o u r creuser les chéneaux - godzô m . petite gouge - pisçta gouttière - y a dd ggt^r1 ba de la tsâbra il y a « des gouttières », des gouttes d ' e a u qui t r a v e r s e n t le plafond et t o m b e n t

dans la chambre - bçrna cheminée - trçld m . poulie - tavé volet - çtçpâ li fdnêtn boucher les fenêtres - fissZç ; pl., escalier ; marches de l'escalier - ç.palê, var. pale, latte de palissade - fwâ ç maillé m. (vx) incendie. 3

) J i m , Z 38, p. 52. ') Le mot s'emploie aussi pour l'action qui consiste à disposer les coupeneige sur les ardoises. 5 ) Gl'SH II, p. 41 a (fig.); G y r , p. 35 (fig.). 154

L e « r a c c a r d » , la g r a n g e , ld rçka, la grâdzd: dezç dç rejcâ m. espace entre le raccard et les murs de soutènement pya dç iàpinô pied du « champignon » (sous le raccard) - pçtyç pilier, tronc du « ch. » -pallçe m., dqlla pierre plate du « ch. » - asarhmê première ligne de madrier au-dessus des « champignons » - tsâtdnç f. angle muré de la grange - pçrta-sçlpoinçon - baia dç rçkâ plateforme à l'entrée de la grange - en «aire» - amô su l en m. faux plancher au-dessus de l'«a,ire» §pô^da dç rejcâ6) rebords latéraux délimitant l'«aire» et la séparant de l'endroit où l'on met le foin - têda galerie - tëd" màtaldys g. fermée dçiiçw m. abat-foin, trappe entre le fenil et l'étable qui permet de faire passer le foin qu'on donne à manger aux bêtes - tsdveh cheville servant à suspendre des outils; ch. servant de fermeture primitive aux portes de débarras - klavçta (fig. 4) clenche, petite barre de bois (serrure primi-

V. tive) - farwç (fig. 5) verrou - se/po m. épais bloc de bois, horizontal, qui enferme la serrure - pçrta a pdklé.7) porte à loquet - pdklá la pçrtfl fermer la porte par un loquet - pdklçtà la pçrta ouvrir et fermer sans arrêt le loquet - lelo dd la pçrta barres horizontales reliant les planches verticales d'une porte. L a f o n t a i n e , la fôtàVna: tëidvn f. colonne de la fontaine (ressemblant vaguement à une tête de chèvre) - êts9 f., borné m. tuyau de déversement de la fontaine - bwi bassin - pweMà l êwà puiser l'eau. L e s d i f f é r e n t e s p a r t i e s de la m a i s o n : tçe dd la baraka alentours de la maison - ky,e cour - gahri galerie, balcon - alç m. passage couvert, espèce de corridor entre deux maison - pçvlu m. «chambre de ménage» tsabra chambre : autrefois chambre au-dessus de la « chambre de ménage » tsàbrô m. petite chambre à côté de la « chambre de ménage » - bwçrô petite chambre, petit débarras - rçdwî, gàbyo débarras, remise-galatá galetas katyër1 f., bastïa f. (vx), basyáda f. (vx) WC de campagne. P r o v e r b e s : fo atsatá h be rwçnô e li mçzô fçtei). propriétés négligées et les maisons construites. ) GIGNOUX, 8) G, p. 128. 6

Vigneron, p. 34.

Il faut acheter les

' ) pakiç loquet; pêne de la serrure.

155

se kd sçe pe la fdnëtrd, l ctre pç la pçrta 9 ). Ce qui sort par la fenêtre, entre par la porte (l'aumône n'appauvrit pas). I ç myç 5 pdtyu vçr-sç, le ë gru v^-liz-âtrd. I l vaut mieux avoir un petit chez-soi qu'un grand « chez-les-autres ». fo ferd awe së k on a 1 0 ) . Il faut se contenter de ses possibilités (pour construire une maison p. e.). « L a c h a m b r e de m é n a g e » , ld pçvlu sçla plancher - sql desû plafond - fçlç,vrl f. poutres qui soutiennent les solives - trû trou (petite trappe) pour faire monter la chaleur d'un étage à l'autre - kwë coin - kadru chambranle de la porte - lèdâ, pa dd la pgrta seuil - punâ poignée - farmvAen serrure - klô clef - pdklç, pêne de la serrure - tarzçta targette - çpâre ferrures de la porte - la pçrta wenne la porte grince - fdnètn fenêtre - batà, mçVtyâ f. battant de la fenêtre kohné montant du milieu du châssis - travçrsa traverse horizontale qui sépare chaque battant en deux parties - krwçVzâ croisée - çspançlçta bâton qui tourne autour d'une cheville fixée au milieu, « espagnolette », servant à fermer la f. - dyttsç, partsç guichet de la f., carreau situé à l'intérieur d'un battant et que l'on peut ouvrir à volonté - r\dyô rideau. fyrçta taie d'oreiller - duv{, pçtôflçe (plais.) édredon - kuvrdli couvre-lit, fait au crochet - haro tso brique chaude (servant de chauffe-lit) - bardç petit lit bas qu'on fait glisser, dans le sens de la longueur, sous le grand pendant la journée - pj,spw6e vase de nuit. artsd bahut - artso petit bahut - artsdbà bahut, coffre allongé sur lequel on peut s'asseoir - gardarçba armoire - ky,muda commode - trablçta étagère - bu dzçrsô bois vermoulu - dz{rse vrillettes du bois - burga f. tapis ancien, tissé à la maison - màti espèce de nappe en toile grossière rdlçdzd12) horloge, pendule - morbid « morbier », grande horloge posée sur le plancher - balâsid balancier - plômbé, (v&r. pomblé), pç contrepoids de l'horloge - bnlqka vieille montre qui ne marche plus - tsanna « channe », broc d'étain - tsàdçyla chandelle, bougie - tsâddlç chandelier - TOÇS" 9) G 68. " ) Mot surtout usité au Trétien.

156

) FS 41, p. 25. ) BGPSR 2, p. 42.

10 12

mèche de lampe, de bougie - lapyd lampe (à pétrole ou autre) - afonà éclairer, donner de la lumière - mô dyii, tylta liùizètâlla, 5 lclçre rë awe sös ! m o n Dieu, quelle p e t i t e lumière faible, on ne voit rien avec cela ! armanâ almanach. balià d e® aérer - rçtçfô, rêfarmô n o n aéré - d ' u n e c h a m b r e surchauffée : tye rafiiéf litt, quel c h a u f o u r -l çtç bràkô, tyë kçrë, tye kçrê ! t o u t est g r a n d ouvert, quel c o u r a n t d ' a i r ! - h p^lu l ç hume sü ö tyç il fait froid dans la c h a m b r e comme sur u n col - d ' u n e t r è s grande c h a m b r e : l ç ö vatikä. P r o v e r b e : y a pa dd pçrta se. lèdâ13). Il n ' y a p a s de porte sans seuil. L e v i e u x b a r o m è t r e : d ätrd ku, pç fera 5 barometn, plâtâvô una brâts dit sape ö bê, dd larze ç kohné dd la fgnêtn. lasîdvô una pdtyuda brâtsçta pre dç sôdzo dd la brätsd. I çrd se kç markdve ld barometrd. kâ la brâtsçt° basizoe, l çn sen.9 dç motê, kä l ösidve, l çrd pç h byo. Autrefois, p o u r faire u n baromètre, on fixait une branche de sapin ou de mélèze au m o n t a n t de la fenêtre. On laissait une b r a n c h e t t e près d u s o m m e t de la branche. C'était cela qui figurait le baromètre. Quand la b r a n c h e t t e baissait, c'était signe de m a u v a i s temps, q u a n d elle se relevait, signe de beau temps. La cuisine Bibliographie: BENOIT (P.). - Die Bezeichnungen für Feuerbock, Feuerkette im Franz., Ital. und Rät. unter bes. Berücksichtigung des Alpengebietes. Diss. Bern, 1921. Z 44, pp. 385-464. HEBEISEN (W.). - Die Bezeichnungen für Geschirr, Eimer, Krug im Franz., Oberital. und Rät. mit bes. Berücksichtigung des Alpengebietes. Bern, 1921. RÜTIMEYER (L.). — Über einige archaistische Gerätschaften und Gebräuche im Kanton Wallis und ihre prähistorischen und ethnographischen Parallelen, i n A Rom

20, p p . 2 8 3 - 3 7 2 .

STEFFEN (L.). — Die Bezeichnung des Henkels im. Gallorom. Diss. Berlin, 1937. L a pièce principale de l ' h a b i t a t i o n p a y s a n n e est la cuisine. C'est depuis des t e m p s i m m é m o r i a u x la «salle commune» où l'on se tient, où l'on se chauffe en hiver, où l'on p r e n d les repas. C'est la maison p r o p r e m e n t d i t e ; c'est pourquoi elle p o r t e encore a u j o u r d ' h u i ce n o m : mèdzls a mçzô manger à la cuisine - kuzj,nna cuisine - bçrna f. 1 4 ) t u y a u de la cheminée - raklâ, ramonâ ramoner - kapa f. m a n t e a u de la cheminée (autrefois en planches, p a r la suite en maçonnerie) - batô dd la tsça b â t o n à suspendre la v i a n d e d a n s la cheminée - y e pa h sçlâ ddsü pédalo da tsé/- e ds sdëes je n'ai pas le plafond plein de viande et de saucisses suspendues - tsdmdnô â t r e - h kumakld (kumayfo) l ç ptddlô a la bçrna dasii ld tsdmanô la crémaillère est p e n d u e dans la cheminée au-dessus de l'âtre tnpç, trépied - brötsd f. 1 5 ) m a r m i t e en bronze p o u r m e t t r e sur l ' â t r e ) G, p. 128 ; BGPSR 3, p. 24.

13 14

) VON WARTBURG, Gesichtsorgan,

p . 112.

15

) FS 42, p . 33.

157

tsçdçMr1 chaudière - tsçdaro chaudron - tsçdrM grosse marmitée pour les cochons - fumé fumée - fumÇ,Vre f. qui se dégage dans l'âtre - pçtadzia potager, fourneau à bois - krçts( tisonnier - sêdre cendres - fera dçgçrdzia li stdre de fo fore di sêdre faire tomber les cendres dans le cendrier - sôtsa suie - matsaró «machûré», maculé de suie - tçfalç m. 1 6 ) cocotte, marmite en fonte - ç tyçvru, la vçr da gri s èplât" le vert-de-gris s'attaque au cuivre pwó, m. marmite en gén., marmite à trois pieds - kaklô17) «caquelon» (récipient où l'on fait cuire la «fondue») - lavé, lcuvecrhlu couvercle de marmite - puñá poignée, anse de la marmite. lava liz ëz* f. pl. laver la vaisselle - çkwalla écuelle - asyçta,

asyçtô

assiette, assiettée - trêtsçw m. (vx) planchette de bois - tase tasse - kçpa da bu coupe, grand gobelet de bois - raza rempli à ras bord-plati plateau, plat - ti'/x: pot - Jcçlà couler, s'écouler - rp.pe.sid couler le long du bec wf una mo a Se tapé, rçpe-se twi li ku k ô l êplçye j e déteste ce pot le long

duquel le liquide coule chaque fois qu'on l'emploie - krçtsanp, êkr^mètsà, çbratsà (rare) ébrêché - fone petit cuvier (à choucroute p. e.) - gçv( seau de bois - lardza dç gçvç endroit où l'on range le seau - butá a sô lardzd mettre à sa place - bak( baquet à laver la vaisselle - brçw 18 ) broc (vase à ventre renflé, à col étroit et à bec évasé) - gklafó, kabçsâ cabossé tsaplç,ta couperet à deux poignées, hachoir - tsaplapâ c. à trancher le pain - tyçté couteau - Sariiyo c. mal aiguisé, vieil objet rouillé - l ç êpçSibla da tsaplâ li tçmat awe se mçr-da-ve il est impossible de couper les

tomates avec ce c. mal aiguisé, litt. museau de veau - se tyçté kçpe frâ ph, l ç frâ ô Içdza ce c. ne coupe absolument plus, son tranchant n'est plus affilé - s amorá,

amoró s'émousser, -é - êfalâ, çfalà, mold 5 tyçté

affiler un couteau, aiguiser - awidêts, ardêls) bien aiguisé, pointu - rablçko recourbé - atsia hacher - kas grande louche de cuivre - pçrfokasô tringle à laquelle on suspend les louches - parsà louche percée, écumoire - mwçrzç m. spatule - kolç m. passoire - kafatyiar cafetière - grifo tor-

réfacteur - grilia h kàfe griller le café - tare di provizô tiroir à provisions - fore da la so t. à sel - salían salière - rotse f. récipient où l'on conserve la farine (en bois). bufç. buffet - trabla table - la trabla l ç bçga la table est boiteuse - taburç

tabouret - çslcabé chaise quelconque avec ou sans dossier - sçtyç siège dar( dd la seza dossier de la chaise - bâ banc - bâtsçtfl- f. escabeau, petit banc - butá vy, a trabla mettez-vous à table - S atablâ s'attabler - sarvi servir-se fo tyúd vyz é de, prëde pía, prêde! si le cœur vous en dit, prenez donc, prenez ! - lavwá évier - brçSa brosse - mobilia tous les meubles ou outils en gén. - bara barre, poutre horizontale - trapa trappe au plafond de la cuisine pour monter au premier étage. byçe m. restes sales (balayures, relief de repas, etc.) - gâtsd saleté, boue - grôba chose très sale qui est restée longtemps au même endroit ) AlLw I I , p. 173. ) GIGNOUX, Vigneron, p. 42.

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) ib., p. 83. ) BGPSB 3, p. 38.

plâtra dd bç wzd m. plaque de terre ou de fumier - puné m. odeur de l'eau qui est restée longtemps dans un récipient de bois. P r o v e r b e s e t D i c t o n s : l ç de li vyçpwô k 5 je la bunnv- sy,p a2t). C'est dans les vieilles marmites qu'on fait la bonne soupe. aleluyâ, li tau sô gra su h trêtsç w a l êkurâ! Alléluia, les choux sont gras sur le plat du curé ! La cave

kav a v wutây9 cave voûtée - &tç w cellier 21 ) - asç petit débarras à côté de la cave où l'on remise des ustensiles - kramwô di triflJ réduit cloisonné où l'on conserve les pommes de terre - kabwitsô petit débarras servant p. e. à conserver les légumes - frivityis m., brêh m. claie à fruits - gàbyô petit débarras, petite remise - mçbl u outil - krçt a cave ou écurie voûtée v wut a voûte - h myrtyÎ9 tsi e, fo tgrnâ rçbotiid le mortier se décolle, il faut recrépir le mur - pçrtyô portillon - bçrnçt a f. soupirail Vdrç. m. garde-manger au centre de la cave (pilier muni de plusieurs rayons superposés sur lesquels on place les fromages et d'autres provisions (à l'abri des souris). Ce garde-manger peut tourner sur pivot ou être fixe (fig. 6). - tabla dç varç rayon du g.-m. - ratalç. râtelier à pain. bçsç tonneau - bçsatô petit tonneau - barlç tonnelet (de 2 à 4 1) - barô tonneau à vin, à blé - barelo baril - p\nn a portière du tonneau - visa f. écrou qui sert à fermer le guichet dçv e douves - bôda bonde de bois ou de liège - poll( e (rçbinç) robinet du tonneau - tpayâ bonbonne (entourée de paille) - tro m. pl. traverses de bois sur lesquelles on pose les tonneaux, chantier - kâlb cale de bois pour caler les tonneaux. brêhré, dzergugu qch. qui branle - gçrggsîa faire des glouglous - botçld bouteille - botqlo petite bouteille - ekavâ encaver - bglg champignon qui croît sur les tonneaux - mufi moisi - la mua l ç tç blq le mur est entière) G, p. 128. ) BGPSR 9, p. 27: Valais: «local non éclairé, occupant la partie inférieure de l'habitation au niveau du sol, dans lequel on conserve la provision de vin et de fromage, et qui sert (surtout) aussi de réduit pour diff. outils et ustensiles ». 20 21

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ment couvert de moisissure - mäbre humide - se la puné il sent le moisi, l'aigre. fera la bôba se réunir et fêter p. e. dans une cave, « faire la bombe ». Les t r a v a u x g é n é r a u x du m é n a g e fera la mçnadza, la kuzjnna faire le ménage, la mettre en ordre - çtyçva f. balai - çkçvâ balayer pçrta-balçyo pelle (pour ramasser les balayures) (pour les cendres) - mwe da rw( tas de balayures

cuisine - rçtrêdre remiser, - pQwfa poussière barnàdza m. (vx) id. - saniv désordre, ba-

l a y u r e s - bçlal, balayé, bürde r), byqe id., d é c h e t s de bois - nçtçyîa n e t t o y e r -

pana, eswiyia essuyer - panosia «panosser», laver, nettoyer à l'aide d'un torchon - pançsa f. torchon, chiffon servant à récurer ou à laver la vaisselle - pata f. t. servant à récurer - rekurà la sçlâ récurer le plancher - sis g prçpra, l 5 çkçvô li pi>tçlle, sis § çbaliitsâ c'est p r o p r e ici, ils

ont balayé les crottes de chèvres, c'est parfaitement nettoyé - lûstrâ polir, faire briller - savö savon - brikçld bricoler, faire de petits travaux insignifiants - bröydse mauvaise ménagère qui ne travaille ni ne s'habille avec soin. La lessive Bibliographie: EGLOFF ( W . ) . -

Le paysan dombiste, p. 2 6 . Die Bezeichnungen für den Waschtrog im

Galloromanischen. RF 45. GPSR II, pp. 8 9 4 A - 8 9 8 B : bouya ( S C H U L E ) . LOREZ (Ch.). - Bauernarbeit im Rheinwald. Basel, 1943, pp. 232-234. \Rhw.~\ pp. 29-33. U S T E R I (R.). - Croquis de la vie des femmes au Pays-d'Enhaut, FEILER

(L.). —

d älra ku, ö fazç. la büya du ku pçr ä, da fçryia e d çtô. 5 sa veliave da la fera ç krç datynnae pwç pa la Sita sanäVna, parska la patrö da la mçzô mua de l â, e pwç pa a la plan{ta da l arana, se l atré Ii püdza. la lèdza munnç, 5 la butave arrw ç sçlâ darç la bqrna, yo ye S ëplatre me k a la työts! kä ö li va pridre, sö kumê l çkçvé dç fué.

Autrefois, on faisait la lessive deux fois par an, au printemps et en automne. On prenait garde de la faire à la lune croissante et pas la semaine sainte, parce que, si on la fait cette semaine-là, le maître de la maison meurt dans l'année (dicton). De même on ne la fait pas à «la planète de l'araignée» (sous le signe du scorpion?), cela attirerait les puces. On entassait le linge sale (draps, nappes, etc.) au galetas derrière la cheminée, où il se salissait encore plus (qu'au lit) ! Quand on va chercher les draps pour faire la lessive, ils sont comme l'écouvillon du four banal ! 1

) burddnd jouer avec des débris en soulevant de la poussière.

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kâ on ç dçSidô «fo fen la bûya, 5 kumêSe 5 çdzavçtà se débattre, regimber - Ma da famé purin - burba, tyïver groin - nâtâ flairer nnifld renifler - rond grogner - bugn awe dd Sâ, dd trifl* e dd pgmm kwëfo. pç fera li SdSeSo, 5 paSe a la maéinna la tsça e ô kgpe la bakô pç pçtyu de. ô m{k,le e on y tap' dd vê. la tsça Salâya: 5 bçnne l çtMaf" e 5 bute li zSbô e la tsç? k ô vg sala, ô pçll* d ay, 5 lii çklafe, ô li mçkl" a la So e ô kruve la tsça. Se la tsça tir' byë, ô li tgrne fotre ô bgkô dd So. li trepe: kâ ô twç una vais, la butSia l gvre la pâfe e la wide e la vldre. pwç do ye la tyg yol a kgpô pg la widâ. apre la brafe g bwi pg li ôtâ h pla grû. apré dd Se la but' de h bak{ de l êwa êmodêta awe dd Suda. la lçve Su 5 là e la fe alâ. pwç la kgpe pç patyû bgkô e la tçrne nçtçyia ôk ô ku. la bute daig l êwa pg la fera dçggrdzia. d ôtra ku, la pçtfyfld dg kayô S êplçyiave kumë pgë alaëpg ëpatSia lii abaSç. Il faut encore faire les r i l l o n s . On prend la graisse des intestins, des rognons, celle du ventre (la panne) et on la coupe en petits morceaux. On la fond dans un chaudron. Quand les rillons montent à la surface, c'est preuve qu'ils sont cuits. Alors on verse la graisse dans un récipient de grès, on laisse égoutter les rillons et on les mange au «souper», les uns les préfèrent avec du sucre, les autres avec du sel, des pommes de terre et des pommes cuites. Pour faire les s a u c i s s o n s , on passe la viande à la machine et on coupe le lard en petits cubes. On les mélange et on y ajoute du vin. L a v i a n d e s a l é e : On combuge le cuvier et on y entasse les jambons et la viande destinés à être salés. On pèle de l'ail, on l'écrase, on le mélange au sel et on en recouvre la viande. Si la viande absorbe bien le sel, on en rajoute un peu. Les t r i p e s : Quand on tue une vache, le boucher ouvre la panse (le premier estomac) pour pouvoir la vider, et la retourne. Après avoir recousu les deux morceaux, il rince la panse à la fontaine. Ensuite il la met dans un baquet plein d'eau bouillante additionnée de soude. Il la pose sur une planche et la fait passer au racloir. Il la coupe en petits morceaux et la nettoie une seconde fois. Il la place sous l'eau pour la dégorger. Autrefois, la vessie du cochon s'employait comme poche à glace pour guérir les abcès. butsçyia faire la boucherie - la puta maye il a une vilaine tête - mat¡g mâchoire - krgSâ%na f. cartilage - mygll" moelle - tôkwu dd bakô quartier de lard - têdg m. pl. flancs, entrecôtes (surtout des vaches) - kût* côtes nabli nombril - tgrnç fémur - fçtô boulet - kravata f. filet de porc - bwe fô côlon - bwê dg tyii anus - fgrçtfl doublure des boyaux - pgvro ganglions ») AlLw II, pp. 60-61. 191

dans la graisse - kuyarçS m. pl. vers plats dans le foie (provenant de l'herbe de marais) (?) -pçyâtd viande pâteuse (dans le flanc) - tsdnçrkh, var. tsarnékh f. pl. parties dures de la viande, tendons, etc. - kwenn" couenne du lard - tsardz* f. os qu'on achète avec la viande - raiu dd butMs scie du boucher - tyiityô bout de saucisse - çkçrtëid h ve écorcher le veau. L E S TRAVAUX D E S CHAMPS Bibliographie: ASCHER (S.). - Die Bezeichnung des Kürbis im Gallorom. Diss. Berlin, 1935. Nouveau Larousse agricole. Paris, 1952. LOREZ (Ch.). - Bauernarbeit im Rheinwald. B a s e l , 1943. REIMAN (M.). - Sachkunde und Terminologie der Rückentraggeräte in der deutschen Schweiz. Zürich, 1947. REMACLE (L.). - Le parler de la Oleize. Bruxelles, 1937. SCHULE (E.). - Borne et bornage en Suisse romande, in FS 33, p p . 53-59. SÉBILLOT (P.). - Superstitions agricoles, in RTrP 18, pp. 65-70. SURDEZ (J.). - Pronostics et dictons agricoles. BGPSR 4, p p . 16-23, p p . 50-57. WILDHABER (R.). — Beispiele für individuelle Triebkräfte an Bauemgeräten, i n SVk

41, p p . 5 5 - 5 9 .

Dans ce chapitre, j'ai essayé de brosser un tableau de l'année paysanne en suivant les travaux dès la fonte de la neige à travers l'été jusqu'aux premières chutes de neige en novembre. L'agriculture a toujours intéressé cette région et donné des résultats assez favorables. Les cultures traditionnelles, à part le potager, étaient les céréales et les pommes de terre, en fonction du ravitaillement de la famille paysanne, et depuis une vingtaine d'années, la culture de la fraise qui assure un revenu plus intéressant que les céréales. - Autrefois, on cultivait beaucoup de seigle pour faire son pain et en outre un peu de froment pour les mets plus fins. Aujourd'hui, cette culture est presque entièrement abandonnée. A peine quelques petites parcelles de seigle et d'avoine mettent-elles encore une touche d'or parmi les champs de pommes de terre et les prés. Le sol accidenté, comme le morcellement excessif, empêche presque toute mécanisation. La motofaucheuse seule y est connue. On travaille encore selon les méthodes anciennes en se servant des vieux outils légués par les ancêtres, outils un peu frustes si l'on veut, mais solides, de bonne trempe et admirablement adaptés aux conditions particulières de la région. dd fçryid, pç fers födre la nç ph vitd, ye fo tarasia, êplatrâ la ne, awe dd tçn ö dd ëëdre. Icâl g tare, ö va fen Ii pro. 5 darbunne e on çbuts".

Au printemps, pour faire fondre la neige plus vite, il faut la « terrasser » (la couvrir) de terre ou de cendres. Une fois le sol libéré, on remet les prés en ordre. On défait les taupinières et on enlève les pierres. 192

pgvç li tsardild Sçlç, ô li bute Mi l tsardzç. kâ on arive SU h pro, ô vmdy' 5 ku Se, 5 ku le. pwç do fo çgalizâ li mwçlç. 5 brele h fdmé e 5 l çpâts' awe la tre. « ç karô e a la lçta m f(niëm pa Si à, 15 prq dru. »1) - apre on êvçte li tsâ. on çpâts' li mwe da famé k on a mgnç l av(a awe la îçdza. (kâ l çpa trwa Iwe, 5 mçnne h famé awe h barivç.) apre 5 Sçlçve awe h Sçbvyç, 5 fgSçr'2) êynà e 5 plâte.

«Nous en restons toujours au même pré, ici c'est si pierreux que nous n'en finissons pas.» Quand le pré est nettoyé, on apporte le fumier ou avec la hotte à deux bretelles ou avec celle à une bretelle, portée autour du front, ou encore dans un panier. Pour pouvoir les charger sur le dos, on les pose sur le «chargeur» (espèce de support à trois pieds en forme de pyramide avec une perche horizontale à mi-hauteur où l'on pose la hotte). Quand on arrive sur le pré, on distribue le contenu par ci par là. Il faut ensuite étaler les petits tas. On défait les plaques de fumier et on les étend avec le trident. « Au « carreau » et à la « lette » (au pré carré et au pré allongé et étroit), nous ne mettons pas de fumier cette année, ils sont assez gras. » - Ensuite on met les champs en ordre. On étend les tas de fumier qu'on y a menés en hiver avec la luge. (Quand le champ n'est pas trop loin de la maison, on transporte le fumier à la brouette.) Ensuite on ameublit la terre avec le « souleveur » ( v. fig. 9 : espèce de bêche dentée, fabriquée par un forgeron à Martigny-Bourg), on retourne la terre en profondeur et on plante ou sème.

fig. 9 ; long, des dents: ca. 40 cm. 2

GUEX, Alpen

fig. 10; long, du manche: 80-90 cm.

1933, p . 430.

) fP$Q m < espèce de bêche très recourbée, construite spécialement pour retourner la terre sur les pentes (cf. fig. 10). 13 Mûller. Patois

193

« 7i ê pa prç dd tsâ, nd Se fçrS dd rôlcâ ô pro. >>3) 5 rôke awe h pets e la pâli", kà on arive kûtd h vdiè, fo fers atêSô dd pa afrôtà Su h tsâ apode e de pa ôtâ li valâtî 4). ô but" li gruSd pidr' d 5 là eôli tsar(ye Su una murdzhr. h prdmld à 5 plâte dd trip, fo rapaSld ddvâ la plâtà. ô bute li bô kartç kd ô lii wç ê ifra awe h kapyé, e pwç 5 paSe h raté, fo Sa vçlid dd plâtà li trifi*ç krç dd ly,nna. liz abôdâSe, 5 liplàte ç mç dd më. d âtra ku 5 li plàtâve tç awe li plâtà. çrraôplâte fig. 11 ; long, du manche: 30-35 cm. ^ 9 9™. 5 but« la fis^lld pç Icj S(yô 5 bçkô a la lend. Sçvê y en a kç fwëynô. ê mëmu tè hd plâtà liz abôdâSe, fo nçtçyid li fre. ddvâ kç Sçyô ê fltàd. ado 5 li laSe tyç. e mûrâ. apre la kôlçta fo li kapyçnâ. tyèt" kçrbaSâ! y a dd pro yo Sd fgrme ld pwûd. I ç una farmêtaSô dç tare. Sô dd bçlç kç «Nous n'avons pas assez de champs, nous sommes forcés de labourer un pré. » On défonce à la pioche et à la pelle. Quand on arrive vers le champ voisin, il faut prendre garde de ne pas l'empiéter 6 ) et de ne pas arracher « les témoins de la borne » (deux petites pierres plates, rectangulaires, fichées aux deux côtés de la borne; sans «témoins» la borne ne prouve rien). On met les grandes pierres de côté et on les jette sur un tas au coin du champ. La première année on plante des pommes de terre. Il faut râteler avant de planter. On enfouit les quartiers qui ont des germes dans la terre à l'aide du «capion» (espèce de hoyau à manche court, v. fig. 11; on fait un trou à l'aide du c., on y glisse la pomme de terre tout en maintenant le c. à sa place d'où on ne le retire qu'après avoir enfoncé la pomme de terre.) et puis on ratisse. Il faut prendre garde de planter les pommes de terre quand la lune est croissante. (Autrefois, environ jusqu'en 1918, on ne plantait pas les pommes de terre à la ligne, mais en quinconce.) C'est au mois de mai qu'on plante les betteraves. Autrefois, on plantait tout avec les plantons. Maintenant on sème des graines. On tend le cordeau pour qu'elles soient un peu alignées. Beaucoup ne germent pas. A l'époque où l'on plante les betteraves, il faut nettoyer les fraisiers avant qu'ils ne soient en fleurs. Alors on ne les touche plus et on les laisse mûrir. Après la cueillette, il faut les butter et sarcler. Quel travail pénible de rester courbé tout le temps ! Il y a des prés où se forme le «vilain» (espèce de maladie). C'est une fermentation de la terre: des champignons qui poussent en forme de demi-lune. Ils se déplacent: l'année suivante le cercle ou la demi-lune 3

) rôkwu

pré transformé en champ. Gleize, p. 85; GPSR II, pp. 524-525. 6 ) l» tsâ apôdê le champ attenant. 4

) REMACLE,

194

pûSô dé yla mlalymn". Se Sa trçmwe. la pramia S y a re Su %la mialjinna. I à apre y en a dçbla prçVza. pç êvçtl la kurtl, ô kumêSe da fers li tûlle e) pç la prêtyô: li Salad', li patanal', lii epinâ, li letû, liz onô e tç Se furbl. ye fo rawadd da vy,fiia li patanale a la plançta dç pçSô parskd vçnô plç gruSa. pç plàtd li pç a râmme, ye fo kumëSia da Sartl h ramé e pwç apré 5 plàte li pç çtç. - tô la tç dç kurti 5 vy,ne da flûa (du botyç). Se l ç una gruSa SçtSd, fo arçià li tûlle pç kç la prêtyô flaSlSe pa. kà Sô brave lavé, adô fo li Sarklâ. Se on a vynà trwa Sarô, fo liz ararl ê mëmu tê kç li Sarklâ, e dçblçtâ vya li gruh trots. kà li trifl' Sô brave lavé, 5 li krûve awe ô raté, kâ Sô plç gruSe, ô li kapyônne e ô li kôbla awe ô râkh. pç Hz abôdâSe e li tsuràve l ç a pu pre la mëma tsûza, ô li râkle 7) e ô li kapyônne Sçvê. kâ h kurtyâdza kurriëSe a pwêdre, ye fo prçparâ la putSata pç kç la taSo vanîSe pa na la ravodzia. ô rçpare li mua ha sçtérw la tare, kâ ôn a lazî. Se ténô ôkç a pu pre, ô liz aSçlide. des champignons sera plus large. La première année, il ne pousse rien à l'endroit où il y avait les champignons l'année précédente. La seconde année il y a double récolte. Pour remettre en ordre le potager, on commence par faire les carrés pour les «petits légumes» (légumes qu'on sème tôt au printemps): les salades, les carottes, les épinards, les laitues, les oignons, etc. Il faut prendre garde de semer les carottes sous le signe du poisson, parce que elles deviennent plus grosses. Pour planter les haricots, il faut commencer par placer le tuteur. Ensuite on enfonce les haricots autour. - Sur les bords du jardin-potager on sème des fleurs. S'il y a une grande sécheresse, il faut arroser les carrés pour que les «petits légumes» ne se fanent pas. Quand ils ont bien poussé, il faut les sarcler. Si on les a semés trop serrés, il f a u t les éclaircir en même temps qu'on les sarcle, et arracher les grosses touifes d'herbe. Quand les pommes de terre ont bien poussé, on les recouvre avec un râteau. Quand elles sont plus grandes, on les sarcle et on les butte avec un racloir de litière. Pour les betteraves et les choux-raves c'est à peu près la même chose, on les racle et on les sarcle souvent. Quand les légumes commencent à pousser, il f a u t préparer l'épouvantail pour que le blaireau ne vienne pas nous les ravager. (Les épouvantails sont faits avec de vieilles loques ou depuis peu avec des feuilles d'aluminium. Particulièrement contre le blaireau, on entoure souvent les carrés de planches hautes de 30 à 40 cm.) On répare les murs qui soutiennent le terrain, quand on a le temps. S'ils tiennent encore à peu près debout, on les butte et les renforce. •) TAPPOLET, FS

13«

Gauchat, p.

201.

7

)

râkh racloir; raklçtf1 petit racloir. 195

Sçvë ô plâte una tçra. 5 h laS" puéd 5 lëdza pç fera Sçrtl kâ li plâte So prç

Samettyr'*). 5 prë 5 tsuräm da l ä paSô e o h katse ë intya. kâ la Samè l g mura, 5 la ramaSe e 5 la frçt' dë li grd kç Sdrvö pç vyôifo l à tyave. gruSa, ô Sa vçle dd li rapekd, kâ la tçra l ç burin" blçts.

Souvent on plante un porte-graines. On prend un chou-rave de l'année précédante, on l'enfonce dans la terre. On le laisse pousser. Quand la semence est mûre, on la ramasse et on la frotte dans un linge pour faire sortir les graines qui constitueront la semence de l'année suivante. Quand les plantes (au potager) sont assez grandes, on prend garde de les repiquer quand la terre est bien humide. La fenaison Bibliographie: EGLOFS1 (W.). - Le Paysan domMste, p. 75. GSCHWEND (M.). - Vom Dengeln,

in SVk

42, p p . 1 - 8 .

HOBI (F.). - Die Benennungen von Sichel und Sense in den Mundarten der rom. Schweiz, in WSBh 5, pp. 13-48. MRETHT.TCH (K.). - Die Bezeichnungen von Getreide- und Heuhaufen im Gallorom. Diss. Zürich, 1930. SCHEUEBMEIER ( P . ) . -

Das

Dengeln,

i n Vox

1, p p . 3 5 7 - 3 6 3

(p. 3 5 8 : flg. 7 ) .

TAPPOLET (E.). - Les termes de fenaison dans les -patois romands. BOPSR

8,

pp. 26-55.

WEISS (R.). — Stallbauten und Heutraggeräte Graubündens in sachgeogr. Betrachtung. BH 20, pp. 30-48. «êi ku n ë prç la bçlçVn pç fera li fë. fodr( prç Sçrti Hz ëtsdpfo!»9) fo ald ëtsaplâ, prëdre 5 Sa pç S aèdtd, èkddre Iii ëtsdpld en 5 Iwâ düe pç kç rt>pödise e apnmâ. kâ la Sçl{y l ç vya, 5 parte Sçyia parslca kçpe plç lecv. 5 prë la fo, Iii ëtsâpla e la kçvç awe la molçta e d ëioa. M la Sçtr' l a bald dç trç ku, l ç fçrS da nçtçyid la fo pç mold, parska se kçpe pa byë, laSe tçdzç da tsafli10)-

« Cette fois nous avons vraiment une série de beaux jours pour faire les foins. Il faudra donc sortir l'enclumette et le marteau ! » Il faut aller battre la faux, prendre un sac pour s'asseoir, enfoncer l'enclumette dans un endroit dur pour que cela retentisse, et affiler. (On bat la faux sans la démonter.) Quand le soleil est couché, on part pour faucher parce que, à ce moment-là, l'herbe se coupe plus facilement. On prend la faux, les outils pour battre la faux et le coffin qui contient la pierre à aiguiser et de l'eau. Quand le faucheur a fauché plusieurs brassées, il est forcé de nettoyer la faux pour l'aiguiser (le manche est posé verticalement sur le sol, lame en-haut), parce que si elle ne coupe pas bien, il ne fauchera pas à ras. 8

) GEBIG, Hanf und Flachs, p. 15.

») DUBATFOUB, Vaux, p . 2 0 ; GABDETTE, Mil 10

) Udflç. m. touffe d'herbe.

196

Michaëlsson,

p. 166.

Se ye vç Jcç la fo l a la gûmma, l a pal idé da tç fotre ba, parsha l ç Sena dç mo te. I çpe la fo e fe d dde môstra. -Icâ la pro l ç furnç da Sçyia, 5 ravir' l ade kç y a kôtra la vazê çtrs Sii Sç pç drçfîa l êtradu d una bçnna a l àtra. hà la famalla arive pç çpâtSia, detmâde ç Sçtre: «a fe trçvô çiâ? » - «ô na, ê Si dama da Iwa l ç frâ tç fçSarô e tç tyçfyâ e dzù11) dd tivi li là. Se fçrS da tçrnâ Su liz êtsâpla, atramë y e d §r" a molâ. la fo l ç tgta pç de (l g dêtalâya). » ddvâ hd JcumëSia d çpâtSla, la fdmalh li pçrte la bot$e e pwç dô Sa dépôts' dd lardiia lii àde. y en a una buna pr$>za e de a l àtra : « na Sari prç fçrS da pçvalâ pç ha SatSiSe. pç ané l ç 65, ne prç travayâ, na Se prç laîiâ!» hà la Sçtre Sa ratire dç pro, ye bute una punâ da fè de la kçv£ pç Sarâ la mçlla. h lëdamâ 5 part' pç la mêm afêr tàha Sç dçrozç vçe li dyîa ôi çre. ado 5 va kari li raté pç la veria parslca Icà l ç rçbçdzâ, Sçtse pla l$v. Se Su la davç-la-tâ S enoble, fo alâ êvaUirnonâ12). ô fe da gru mwe awe da fçrtse. I g dzà byê mçe. S'il voit que la faux est couverte d'une couche noire (espèce d'oxydation), il décide de ne pas faucher tout le pré, parce que cela est signe de mauvais temps. II lance la faux de nouveau et fait de grands andains. Quand le pré est fauché, à l'aide de la faux on retourne l'andain qui touche au pré du voisin pour «dresser l'entre-deux» (pour faucher la limite) d'une borne à l'autre. Quand la femme arrive pour étendre, elle demande au faucheur : « L'astu trouvé facile?» - «Oh, non, ce sacré pré est vraiment tout bosselé par les taupes, l'herbe est entremêlée et couchée de tous les côtés. J e suis forcé de rebattre la faux, sinon j'ai de la peine à l'aiguiser. La faux est tout ébréchée. » Avant de commencer à étendre l'herbe, la femme apporte la bouteille au faucheur, et après elle se dépêche d'étendre les andains. S'il y a une bonne récolte, elle dit au faucheur: «Nous serons certainement forcés de bien l'éparpiller pour qu'elle sèche. Pour ce soir cela suffit, nous avons assez travaillé, nous sommes bien fatigués ! » Quand le faucheur quitte le pré, il met une poignée de foin dans le coffin pour coincer la pierre à aiguiser. Le lendemain, on part pour le même travail jusqu'au moment où la rosée est séchée, vers les 10 ou 11 heures. Alors on va chercher les râteaux pour retourner le foin, car, quand il est remué, il sèche plus facilement. Si, vers la fin de l'après-midi, le ciel se couvre, il faut aller faire les meulons. On fait de grands tas avec les fourches. A ce moment, le foin est déjà bien fané. n)

12)

Adj. f. dzwâM. buta ë valamâ mettre en tas; AlLw II, p. 184. 197

h ledamà mate, kà l ç dçroiô, ô va lardih li valamô. « malç, tyèta patavçyâ net û!» «pg pa la Sdbrië' dd vçta mûve, m Se fçrS dd h tçrnâ abadà. » vç li trçz çre fo alâ Sçrtl li sardza ô li fi13), h pay{ e li raté, e 5 part' PQ fera li yadzd e katSia h fê. kâ on arive Su h pro, 5 kumêS' a atatâ S l g prç ¿g. se frenaSe, l ç prçva kçl § dçdzcdô. ô kumêS" a ferd li rubaté e li braSé. ô ¿ça li Sekwe e 5 niVd h krwç fê. fo fera una plaé pç çtêdr' la Sardzz ô li fi. se l ç drç, fo buta li kçrnç (sic) awe li trw(ye d avô pç pçwç Sarâ e nwâ Se Sa twd (Se rubatd). Le lendemain matin, quand c'est « dérosé », on va étendre les meulons. « Mon Dieu, quelle peine avons-nous eu pour remuer tout ce foin ! » «Pour éviter les touffes mouillées dans le foin, nous sommes forcés de le retourner encore une fois.» Vers les 13 heures, il f a u t aller chercher les serpillières ou les cordes (pour attacher les charges de foin), les sacs de paille (servant de coussin sur la tête et surtout sur la nuque pour porter les charges de foin) et les râteaux et on va faire les charges et rentrer le foin. Quand on arrive au pré, on t â t e d'abord l'herbe pour contrôler si elle est suffisamment sèche. Si cela fait un bruissement, c'est preuve que le foin est déjà presque trop sec. On commence par faire les gros andains et les «brassées» (les petits tas qu'on détache de l'andain avec le râteau et qu'on serre autant que possible entre sa jambe et le manche du râteau). On en sépare les ciguës et on trie le mauvais foin. Il f a u t faire de la place pour étendre la serpillière ou les cordes. Si le pré est en pente, on doit mettre les cordes avec les «treuilles» en-bas pour pouvoir serrer et nouer la charge sans qu'elle nous fasse perdre l'équilibre en nous culbutant vers le bas. (La « t r e u i l l e » [fig. 12] est un morceau de bois dur, long de 10 cm., large de 3 cm., pourvu de 2 trous. P a r le petit trou passe la corde à laquelle la t. est attachée. Pour serrer, le bout libre de la corde du coin opposé de la serpillière est passé dans le trou ovale, et l'arrêt s'obtient en faisant seulement une boucle autour de l'extrémité amincie de la «) Cf. p. 200. treuille.)

198

M cm a butô dçz a trçi braSé, 5 yeje la yadza. la ph yo but' h payç e drt>Je la yadza, li pmaUà prçste d amô la yadza pç li abadâ Su. lièi h dçpats' d alà la pozâ a la gràdzd par ski l ç êdzarbô. %lç ha Sçbrô, fûrnô da rçgravâ, fênô, bûtô la rçstâdç fpié Su yla plçyanô e l atédô les l ômmu l araviSe pç prêdre yla mçlô. e varie, dç pro, y en a tçdzç ô kd rçgreve h wçirô hç. S ç akrçSâ pç li bç-sané. apré dçyçtô li yadzd ê l eMra e pdSô la fê amô Su la tçts (l ëtçtsô) yo y en a tçdzç ô kç va pg kunia, tçt ë Sa vçle da pa fera avayia. kâ l ç tç amô, ô brçSe la tçts e ô la laSe buli a Son êza. ô çkçv" l êVra pç rçkuli la flûéè. 6 but' de da Sa pç l çpâtSla fre Su 5 tsS k 5 vç laSia gazanâ. la të kç li famalle prçpârô la fôdwâ pç la furnâ, lii 5mmu rçtreiô li mçblu, nûô li Sardz1 e li pédalo a da tsavela de ô kwë, e bûtô li raté de la buii parska l ô sç, li de pârtô. Quand on a mis 12 à 13 brassées, on attache la charge. Le plus fort place sur sa nuque le sac de paille (dont les 2 bouts noués ensemble lui entourent le front) et il redresse la charge. Les femmes se tiennent prêtes derrière la charge, pour l'aider à la soulever sur sa nuque. Lui, il se dépêche d'aller la poser à la grange parce que c'est très lourd (litt. parce qu'il est très chargé). Ceux qui restent sur le pré, finissent de ramasser le foin, râtellent les derniers brins, mettent ce reste de foin sur une petite bâche et attendent que l'homme arrive pour la prendre 1 4 ). E n revenant du pré, il y en a toujours un qui ramasse les brins de foin (disséminés, parsemés) qui sont restés accrochés aux buissons. Ensuite ils détachent les charges sur l'aire et entassent le foin sur le grand tas (qui remplit une moitié de la grange) où il y en a toujours un pour tasser le foin en prenant garde de ne pas renverser le tas, mais de le faire droit et solide. Quand tout le foin est sur le tas, on le brosse et on le laisse fermenter. On balaye l'aire pour ramasser les fleurs de foin. On les met dans des sacs pour les étendre toutes fraîches sur un champ qu'on veut transformer en pré. Pendant que les femmes préparent la « fondue » pour fêter la fin de la fenaison, les hommes remisent les outils, plient et attachent les serpillières (en faisant une espèce de poupée), les suspendent à des chevilles dans un coin et mettent les râteaux dans la fontaine parce qu'ils ont soif, les dents partent. (Par suite d'une grande chaleur, le bois se dessèche, se contracte, les trous dans lesquels les dents sont enfoncées, s'élargissent et les dents tombent.) 14

) mçlô f. petite quantité de foin.

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m a falii alâ mlere %la ravâVna tç h 15 dç tsà. y e t ù una wç ma fo alâ çtëy,lcâ Se matsô la ëçbre amô ïntyd.

miàdô!

Il m ' a fallu aller faucher à la faucille, poignée par poignée, cette petite bande de pré tout le long du champ, près du mur. C'était un travail pénible avec la faucille ! (Pour couper l'herbe, on emploie une petite faucille très fermée.) Aujourd'hui, je dois aller faucher en vitesse 15 ) ce petit bout de pré qui nous reste là-haut. Salutations au faucheur: bun" kç>pa!, I ç ta buna kçpa? - çrbwa herbe fera l çrbwa faire le foin sauvage - kletra m. 1 6 ) herbe bien mouillée blçt" ds fë touffe de foin, souvent touffe encore verte ou déjà à moitié pourrie - fë mégra foin maigre - rakokelâ (rare) (foin) trop sec - màbn humide - rozô rosée - arozô couvert de r. (en parlant du foin resté étendu pendant la nuit) - h fê frezenne le foin fait un bruissement - h fë l ç bakanâ le f. a traîné longtemps sur le pré par un temps t a n t ô t pluvieux t a n t ô t ensoleillé - bateiâ (foin) qui a été très mouillé par la pluie. ëe çvrç la fe una sçta pçlcaëâ, kà l a èçyâ, ma kôvê plç cet ouvrier a fait son travail à tort et travers, la façon dont il a fauché ne me convient pas - kçpâ grç couper difficilement - tsarkulid couper l'herbe malproprement et inégalement (se dit p. e. de la manière de faucher de la motofaucheuse) - d'un pré bosselé où la faux accroche les taupinières : l g hume gvn Ô tsà - h pro l ç tçt abadô le pré est plein de taupinières, litt. tout soulevé - dçrôtre la fo battre la faux pour la toute première fois ; rebattre la faux et égaliser tous les endroits ébréchés: y a pa mç. d çtsaplô, ma fo alâ dçrôtre la fo la faux n'a plus le fil aiguisé (parce qu'elle n'a pas été battue depuis longtemps), je dois aller la «dérompre» - amorâ émousser la faux - fo prêdre h fë (fo bô bÎ9 il f a u t « prendre le foin du bon côté»: il f a u t commencer à faucher de sorte que le premier andain ne tombe pas sur l'herbe non coupée, mais du côté du pré limitrophe ratdlâ râteler - ëmwçlâ mettre en t a s - patavçyfo secouer fortement le foin avec les mains ou avec la fourche - arbêzs graminée dure qui ne vaut rien dans le foin - tçrwç embrouillage (de cordes, de fil de fer, etc.). trçë charge de foin faite avec les cordes - kçnçld «quenouille» (de la charge faite avec les cordes) (fig. 13 : Morceau de bois dur, rond, long de 40 à 60 cm., aux extrémités amincies, légèrement entaillé à environ 8 cm. des extrémités, pourvu de deux trous, un de chaque côté, par ^ ^ lesquels la corde dépasse en longueur I5

) gt5$kâ faucher peu soigneusement; couper l'herbe à mi-hauteur. ) Premier sens, cf. p. 17.

M

200

égale de chaque côté, de façon que la charge soit attachée par deux tours de corde parallèles. Le serrage doit s'opérer en tirant avec une force égale sur les deux bouts. (La corde passe dans les entailles.) L'arrêt s'obtient en faisant un nœud autour de l'extrémité de la « quenouille ». - Les cordes fixées, la q. se trouve au miM gg lieu de la charge. Un peu derrière, on creuse un trou dans le foin pour la tête du porteur. Ainsi il peut tenir la charge de ses deux mains par les extrémités de la « quenouille », fig. 14). patyatô petite quantité, petite charge - wctrÎ3 laisser tomber du foin pendant le transport - rçprê reste de foin dans une grange vidée ; fleurs de f. et débris de f. cassés et fermentés. fçfh m. manche de la faux (les manches droits sont d'usage) - taie tranchant de la lame (lame à talon élargi) - vardzd f. dos de la faux vçr@Ua virole, anneau de fer qui enserre le talon de la lame et le manche et permet de fermer et d'ouvrir l'angle entre la lame et le manche - la fo l § trwa çvçrta ô trwa klûSd l'angle entre la faux et le manche est trop ouvert ou trop fermé -la fol ç dçtèdwâ la faux est détendue, elle se plie fortëâ fourchée - ratyûda manche du râteau - pend peigne du râteau gôf( coin renforcé, doublé de la serpillière - breda attache du «paillet» (sac de paille servant de coussin) - kçpafë coupe-foin. h fë hall', y a stu ph rê, fo alâ amô a planadzç tsartëla una Içdzâ le foin diminue, il n'y en a bientôt plus. Il faut monter à Planajeur en chercher une « lugée »-h fë S ç dçkalà, l çra pa prç mû3 le foin a diminué, il n'était pas assez mûr (quand on l'a fauché) - h fë l ç aku&nâ, l a furnç. dd buli le foin s'est tassé, il a fini de fermenter. P r o v e r b e s : à tsà. » 5 prê ld gru vçlà di blo e ô parte C'est au mois d'août qu'on fait la moisson. - « Il faut aller couper le blé, il s'égrène au champ. » On prend la grande faucille à blé et on part ") Atrp

2 , p. 2 4 1 .

18

) DURAFFOOR,

Vaux, p.

53.

201

dagâ. fo kumèsid a fera dg patyu patygtë. kâ on en a prç pç 5 Mwç, ô 5ç® dates trç, pafo e 5 lçte. kâ y a trwa dg volwâ, dg réblg e dg tsardô, 5 pç pal àvi, l g tç çtsarbuld. kâ 5 poie lg lclwç., ô tire li pale Jcç ëô pa t u Içté. pç drçflg li Mwç. de h tsâ, on e lçte trç êfëblg e 5 laëe Se kàbgrç içtiig le, Sens k 5 lg vçliSe pçrtd dgtlr a la tëda ç rejcâ, pç lg fera Sçtsig le. le 5 ëfate lg fo dç klwç de la pçrts pç kg l çpî SgbrlSe de la tëda. - Se y a una gçtçMre Sii Hz çpi e kec pwîSe pa prç eSwiylg, ye l a lg Sô dg l etramô. faucher à la faucille 19 ). Il faut commencer par faire de petites javelles. Quand on en a assez pour une gerbe, on choisit environ 10 à 12 tiges de blé avec lesquelles on lie la gerbe.

fig. 15 (« On prend dans la main droite l'extrémité du lien, du côté des épis, et dans la main gauche l'autre extrémité. Avec la main droite on fait le tour de la gerbe et on serre le lien en tordant ses extrémités l'une autour de l'autre, tandis que, du genou, on appuie sur la gerbe. Puis on enfonce sous le nœud l'extrémité du lien qui enserre l'autre. Dans ce dernier geste il arrive qu'on s'érafle les doigts contre la gerbe. » 20)) Quand il y a trop de liserons, de vesces et de chardons, on ne peut pas retirer le lien, la gerbe est trop enchevêtrée. Quand on met la gerbe par terre, on enlève les pailles qui pendillent autour. Pour dresser les gerbes dans le champ, on en attache trois ensemble (en dessous des «têtes») et on laisse sécher cette pyramide dehors, à moins qu'on ne veuille porter le blé t o u t de suite sur la galerie de la grange, pour le faire sécher là. Là on place les gerbes sur les perches de façon à ce que les épis s'inclinent vers l'intérieur. (Il y a une paroi de perches qui délimite la galerie vers l'extérieur.1 S'il y a de l'eau qui traverse le toit au dessus de la galerie et dégoutte sur les épis, le blé ne peut pas suffisamment sécher et prend l'odeur du moisi 21 ). 19

) Aujourd'hui le blé n'est plus coupé à la grande faucille, mais à la faux. ) ALL I, C. 63 (fig. 15). 21 ) Vx, désigne surtout l'odeur de moisissure ou d'humidité du blé, de la viande. 20

202

apre la mçSô on çtrçble. ddvà kç bçtsid ô vy,rie l avçnnd pç kçpâ la brwçy' d §tâ pç li vais.

Après la. moisson, on échaume. Avant de bêcher, on sème l'avoine pour en couper l'herbe 22 ) en automne pour les vaches. D i c t o n s : fo kç l avçnnd Scv bâlh Içvâyg a fëtza toise (3.80 m.) - boni placer les bornes - abçrnâ délimiter un terrain en plaçant des bornes - mwçrdre Su mç empiéter sur mes propriétés - dçplasid li bçnnd déplacer les bornes - dçl£zaSb) porte de palissade, d'enclos - dd fçryid, fo prçparâ li tsâ pç l apwltyâ 31 31

) ROLLAND I I , p . 6 0 . ) ROLLAND I I , p . 6 4 .

S2 35

33 ) G 260. ) G 230. ) SCHMIDT, Zaun und Hag,

p. 27.

207

au printemps, il faut préparer les champs pour les semailles - l apwëtyâ l a buna faSô la levée des semences se présente bien - Sdviar* civière — trëtô f. ce qu'on peut mettre sur le trident - kuli li pidr pç li pro ramasser les pierres dans les prés - çJtarpâ arracher, détruire qch. (mauvaises herbes, buissons, etc.) - çpâtSîd l Sgr( étendre l'engrais (chimique) blçta f. pré arrosé par des eaux grasses - bçtSis bêcher, retourner la terre bçtSâ f. gros travail pour retourner la t. - tsarii charrue (pratiquement inconnue !) - barklô ë /ç a f. treillis en fer - tyôtse dd Samë couche de semence - arçzç arrosoir - êtecrâ enfoncer, placer (des perches p. e.) dç&çrbà désherber - mwe dd Sarklo tas de mauvaises herbes - li fre Sd tçpô, ma fo d aby.3 olâ li dçtçpà 5 bçkô les fraises se couvrent de mauvaises herbes, il me faudra bientôt aller les désherber un peu - gr\fun& désherber avec les mains - n ë t u una gr\funo pç> Sarklâ, y avç 5 Iwa! nous avons eu beaucoup de peine à nettoyer ce champ, l'endroit était très sale - li plàte Sô ftape les plantes sont fanées, flétries - fo laëld bçnâ li grâ ddvâ kd li vyMid il faut laisser tremper les grains dans l'eau avant de les semer - ç.pyâ, l ç çpyà épier, l'épi commence à se former. legûmmd légumes - pç tsatând haricots à fleurs rouges - li pç §5 pli dd fi les haricots sont filandreux - pç ne haricots nains - pdtyu pç petits pois - gûfa cosse des pois - çgrdnâ écosser - pçzé m. pl. fanes des pois, des haricots - fav" 3e) fève - eëalotd échalotte - ah ail - pqr{ poireau fo lasid tetâ li ialade il faut laisser pommer les salades - tsu partëSi37) chou printanier - tëta dd tsu tête de ch. - trame trognon de ch. - tsu frizd ; rçdzd ch. frisé ; rouge - karçta rçdzd carotte rouge - dzçta côte-debette - tyçfo courge - brëdçtd ciboulette - Sarfolç cerfeuil - rubarba rhubarbe - Se tsurâvd l ç sabû (f. Sàbwâ), Sd kgpe pa ce chou-rave est ligneux, il est difficile à couper - dzçrnd germes (des pommes de terre à la cave) dzarnâ germer - irëra fo kurti rentrer les légumes. àbotSld retourner la terre en déterrant les pommes de terre - M>Ç mate l çra ëpoSibld da krçzâ, l çra frâ ëpdtyé ce matin il était impossible de déterrer les pommes de terre, la terre était trop boueuse - y ën a ôk$ una buna pdtsâ il y en a encore un bon morceau à déterrer - li trifl' malade, 6 pç pa li balé ç kayô, l êpétrô on ne peut pas donner les pommes de terre malades au cochon, elles le dégoûtent - kà n are furnç dd krçiâ ané, nd Së pa me agçryçwzd quand nous aurons fini de déterrer ce soir, nous ne serons plus disposées à nous amuser -15 fwrnç dd krçzâ 5 mçrsè, l 5 akapo la bêtyd ils ont fini de déterrer une parcelle, «ils ont attrapé la bête » (loc.) - h nwe dd la furrià dç krçzàdzd di trifl*, 5 fazç dd bun£ pç Sdpà le soir de la fin du «déterrage» des pommes de terre, on faisait des beignets pour « souper » - karàmbôïle pommes de terre - ëmâryd f. pl. petites p. de t. restées attachées à la tige, ressemblant aux grains du chapelet, litt. grains du chapelet - pçrga pelure - trifla bwa (m. bu) p. de M

) çydre a çtàva traire à la huitième heure: à 14 ou à 15 h.; JUD, Vox 8, pp. 4 7 - 4 9 ; W E I S S , p. 343; ZINSLI, Grund und Grat, p. 184; BGPSR 1, p. 4 4 . D e n t d ' E t a v a : située au sud-ouest des chalets d'Emaney, elle est un élément du cadran solaire des bergers. Quand le soleil passe au-dessus de son sommet, ils savent qu'il est 14 heures environ, et qu'il faut commencer la traite de l'après-midi.

12

) Syn. : bçrdzarç, darç, iapabûar, bubwu. ") AlLw I I , p. 2 8 ; LOBEZ, p. 2 8 . 216

h dzç cfa la dçi(rpwa, ô prë li vais e 5 fUl' pç li rnayêu). dyd&çnfl di dzç a 5 vë ba Se niêdzla li rçpâ15).

on y fie una

Le jour de la «désalpe», on prend les vaches et on se met en route pour descendre aux alpages intermédiaires (à mi-hauteur entre l'alpage d'été et le village où tous les particuliers ont de nouveau leur chalet, un chalet, d'ailleurs, qui est sensiblement plus grand et mieux aménagé que celui d'Emaney). On y reste une quinzaine de jours (ce qu'on fait également au printemps, la quinzaine précédant l'«inalpe») et on descend au village pour «manger les repas» (faire paître la troisième herbe). môtané, alp»l6 petit alpage - murah f. murs qui séparent les pâturages - paSç passage dans ces murs - klçiê f. enclos de pâturage - dçIçzd u ) barrière pour fermer les passages dans les clôtures - tsavanna cabane — trçmwâfo m. étage supérieur ou inférieur à l'alpage où l'on conduit le troupeau à un moment donné 1 7 ) - bwl, tçrê abreuvoir à l'alpage (tronc de sapin creusé ou bassin artificiel) — tsafonâ pilier à l'intérieur de l'étable, soutenant le plafond - trçttvâ passage du milieu dans l'étable. dyfcdr* f. pl. loques, vieux habits qu'on porte à l'alpage - §t& Valdôtain (il y avait des bergers valdôtains à Salvan jusqu'en 1900 environ) - baliiSé, baratê baluchon, bagages des bergers - lava, li &çkwe renvoyer qn., donner un congé immédiat à qn., litt. laver les socques: l a lavô li Sçkwe je l'ai renvoyé - êrizia h lapé déserter, quitter un emploi, faire ses valises en cachette, litt. arracher l'oseille. arrnâh f. pl. 18 ) gros bétail - dyid" vache qui conduit le troupeau èdpçVr* vache ou troupeau de génissons qui fournit le lait aux bergers agô m. pl. bétail qui ne donne pas encore, ou ne donne plus de lait; surtout jeune bétail - bçwtn m. troupeau de vaches qui se bousculent. karelô ensemble des sons des cloches et sonnailles - karelund « carillonner», sonailler - bôdyê m. grosse sonnaille, bourdon - kapà^m19) clochette, clarine (en petit la forme des grandes cloches d'église, en métal fondu) - çtàVna 19) clochette de la vallée d'Aoste (plus ou moins aplatie, bombée au milieu, rétrécie vers son ouverture, en fer battu et rivé) fonâh sonnaille - tdpe m. clochette fêlée, litt. pot - tsdn(va f. collier de c. SçpÔ anneau de c. par lequel passe le collier - pôtçfo boucle qui tient le b a t t a n t de la c. - batç, bote battant. alâ pl§ amô monter avec les vaches à un étage supérieur de l'alpage rdfatâ mener le troupeau çà et là pour chercher l'herbe, aussi en des endroits difficiles à atteindre; repérer: y e byê ràjatô li vais j'ai cherché 14

) BOPSR 7, pp. 27-30. ) li mayètsg So ba les gens qui séjournaient aux mayens sont descendus; FS 42, p. 25. la ) GrARDETTE, Mél Michaëlsson, 1952, p. 166. 17 ) Cf. schwdt. «Staffel». 19 LS ) T A P P O L E T , Haustiernamen, p. 86. ) BGPSB 8, p. 2 4 (fig.). 15

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les vaches dans tous les coins - wardâ h trçpé garder le troupeau - ûtSd f., ût.Hd « youtze », « youtzer » - dsnà pacage du matin - buta a ddnâ 20) mener au pacage du matin - ad/mà (rare) faire paître le troupeau le matin 21 ) - Sûya f. repas des vaches à l'alpage ; traite - aSçyid fixer les limites du pacage destiné pour un repas et y conduire les vaches - buta ê Sêvtid fixer le second pacage avant ou après la traite de l'après-midi et y conduire les vaches - Satsd vêv cris pour appeler les vaches - paSo piquet pour attacher les vaches quand on les trait dehors (à Emaney, les vaches sont toujours traites à l'étable) êbwd, buta a rçf* mettre à l'étable, litt. à la crèche. botSd f. amas de fumier ou d'autres immondices - êribô encrassé, plein de saleté. « l ô td Mlç? » « ont-elles maigri? » (question posée par le particulier aux bergers, le jour de la « désalpe ») - buta a bâ li mayë « mettre à ban » les mayens avant l'époque à laquelle on les met en pacage - dçbâdyâ autorisation du libre parcours.

L'INDUSTRIE LAITIÈRE Bibliographie: Comment on nomme le fromage dans nos patois. BGPSB 6 , pp. 14-21. L O B E Z (Chr.). - Bauemarbeit im Rheinwald, pp. 205-220. LTJCHSINGEB (Chr.). — Das Molkereigerät in den rom. Alpendialekten der Schweiz. Diss. Zürich, 1905. •— Die Schweiz. Almwirtschaft im Spiegel der Mundart. NZZ Zürich, 1911. GAUCHAT (L.). -

BGPSB 9, p. 52. Autre sens: donner au bétail son repas du matin. 22) BGPSB 10, p. 35. 24 ) FS 41, p. 56. 2S) G U E X , La montagne et ses noms, p. 119. 20)

21 )

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La fabrication des produits laitiers est pratiquée par les particuliers pendant le séjour aux mayens, c'est-à-dire une dizaine de jours avant et une dizaine après l'estivage à Emaney. Les vieux instruments et méthodes s'y sont conservés jusqu'à nos jours. C'est dans un petit chalet à la Creusaz que j'ai eu la chance de faire connaissance avec les méthodes et de voir en fonction tous les instruments dont ce chapitre fournit les vieux noms patois. La laiterie du consortage à Emaney ne présente rien de particulièrement intéressant et ressemble à toutes les laiteries alpestres. Proportions dans la fabrication du fromage et du beurre: lait fromage (maigre) beurre 100 1 7 kg (vaches nourries de fourrage sec) 2 kg (id.) 7 % kg (vaches nourries de fourrage vert) 2 Yz kg (id.) La laiterie kâ on a marié ba li vais dç mayë, on çvre la Içtdri e tg fo môdd pçrte Sô laSé le. Se kçl a fo me dà lasé, l £ Se kç l a h pnmîd fo bûdr. (h frwi Ss partadze a la fê.) Se dzç fo pçrtâ fo bu PQ fers fo frwi. Quand on a mené au village les vaches du mayen, on ouvre la laiterie et tout le monde y porte son lait. Celui qui en apporte le plus, reçoit son beurre en premier. (Le fromage se partage à la fin de la saison.) Le jour où l'on reçoit le beurre, on doit fournir le bois pour faire le fromage. L e l a i t , Id laSé. fo laSé l ç blii le lait est trop écrémé - prête (vx) support de passoire à lait - by{5e m. impureté dans le lait - h laSé l § humé a 216 dçtêfektâ 180 dçzêflâ 69 dçifrdr* 63 d{iô 23, 24, 172 ddiç 20, 38, 58, 155, 253, passim dçzçbrç 88 dçzçlâ 104 de 20, 35, 66, 108, 110, 131, 199 dêdinna 35 dêgô 94 dèS 104, 105, 132, passim dètdlâyd adj.f. 197 dêtçe 117, 253 passim di ado 213, passim dië-a-bçkô 53, 254, 255 diS-a-dô 255 difdrêS" 150 dishiitâ 98 distitid 29, 37, 243, 233 dçblâ 41, 148, 163 d & h 127, 195 dçkâ 64 dçle, -ta 74, 147 dçmestiky 213 dçrlçlâ 73 dçrô 229 dçtâ 97 do 162, passim dôdâ 230 dôdé 63 dç^ dçfa 14, 17, 25, 173, 182, 222, 237 dp« 93, 118, 172 dôe hibou 32, 130 dçta 63, 236 dçtà deuil 89 dçva 159 dradzçw 150 dragâ 241

drapé 138, 139 dravdS 35, 189 drç, drçvtd adj. 21, 35, 164, passim drç adv. 17, 36, 38, 110, passim drç droit m. 128, 213, 234, 253 drçfîd 38, 47, 125, 189, 197 drçfl'r« 21, 45, 147, 207 dnmath 35, 119, 237 drvmi 18, 63, 64, 78 dnmya 93, 239 drqte 14, 72, 105 dromadQirz 246 drçbli 92 drçdzê 21, 218 drunîd 24, 214, 236, 238 dru 193 drydzd 213, 214 du, dawd 24, 29, 172, 227, passim dutr( 131, 253, passim dûio 85 dfyrb™1 224 duvç 156 dur, 21, 78, 93, 174 dura 207 dwq, 131 dwé, -ta 94 dwé colère 37, 53, 104, 108, 131 dwçVtyia 246 dyablà 249 dyâbh 25, 31, 37, 67, 76, 91, 112, 128, 249 dyâstre, dyâstnnâ 112 dyë 18, 102 dyegunà 50 dyçrr" 32, 123 dy$8 185 dyçtâ 38 dyçtd et dér. 89 dyets 219 dydiçnP 217 dydéçr* 84 dyêtsç 156 dyîda 217 dyidâ 235 dyl3 197, 227, passim 277

dyiedr* 89, 217 dyird" 67, 179 dyçlla 35, 38, 169 dyu 24, 28, 33, 77, 244, 248 dyiira 19 dzakatâ et dér. 133 dzald 17, 19, 83, 181, 189 dzalô 17 dzalç, -çwza 108 dzapyât? 133 dzarativn 90, 254 dzarç 36, 170 dzarfâVn« 28 dzargo 130 dzarnà 208 dzarnô 91 dzarzé 174, 232 dzayâ 72 dzé geai 32 dzê écume 173 dzça moule à sérac 224 dzêba 146 dzéfa 145 dzefrasla 17 dz9n£v 36, 61, 68, 170, 246 dzanéfo 16, 21, 34, 187 dzan9pl 28 dz3nçta 29 dzdnçyâ 251 dzdneyçta 32 dzdnÇVvrd 25, 91, 133 dzfwa 231, 232 dzdrâ 112 dzdraméya 133 dz(rba 204, 250 dzergugû 23, 159, 231 dzçrfo 206 dzirrid 208 dzerçflâ et dér. 166, 231 dzçrsâ 80, 156 dzçrh 33, 80, 156 dzdtâ 81 dzavrâ 17 dzçVvn 17 278

dzè 19, 106, 109, 119, 127 dzêdrd 75, 130 dzîdrh 161 dzirbâ 65, 179 dzônng 66, 73, 113, 251 dzçrnîva 101, 174, 234, 254 dzots( 203 dzô jonc 27 dzô jeun et dér. 86 dzç 14, 18, 55, 122, 134, 174, 209, passim dzç perchoir 187 dzçjla 59, 67 dzçtd 208 dzçyid 52, 66, 101, 124, 142, passim dzçyç 142 dzçyç, -çwza joyeux 76 dzugâ 76, 205 dzur« 116, 120, 207 dzuta 34, 170, 220 dzutâ 113 dzuvénnu 73 dzû, dzwâsa 197 dziin 112 dza passim dzçp 216 d&ôdzîd 97 diûd 23, 141, 172, 235 dzwâ mal m. 46, 67 dzwâ jeu 146 dzwëdre 54, 117, 144

ç» 14, 16, 157, 221 çbaî 104 çbalût&â p.p. 160 çbardzîd 88 êbô 235 çbordzvnâ 35, 227 g&prnia 38 çbçvâ 236 çbrenaëid 55 çbrdtSd adj. 158 çbrolâ 114

çbutëid et dér. 172, 192 {bw{lá 69, 122 {byätse 67 çbyatëîs 62 ed» 70 edelves 29 çdrunid 213 çdzavdtà 60, 177 çdzçtà 15, 162, 190, 224 efà 72, 77, 93, 95, passim e/ató 57, 158 eflçyfo 204 { f f c 76 çfçyia 227 çfrçvdà 53, 78, 79, 90 {frotó, -áyd 37 (¿galizá 193, 228 çgavçdà 229 ègra 25 {gramola 25 gjraná 208 egri 109 picará 44 {icari 236 eklá 53 {klafá 61, 168, 177, 191 (¡Majó 158 {klapá 60, 137 {klàpó 53, 143 {klefá 220, 249 {klartó 14 133 çkoli 232 {kÇrdz* 170, 253 {kgrná 170, 228, 242 çkçrnç 242 giuria 23 çkçrtëÎ9 38, 117, 192, 243 çkçSç 204 çkçtà 134, 235 ikçvà 149, 160, 167, 199, 204 {kçvé 149, 160, 167 çkretà 121 {kriare 246 {kriiid 63, 228

tkrôt&îd 204, 239 {kûlla 246 {ky.pi 37 çkutsà 206 ekûëo 172 çtoaZZ» 158, 239 {l{kso 246 9iiíd 248 çnç>rme 35, 110 passim tápale 154 {pardzh 173 {par* 156 çparçyte 53 çpàtëid 193, 197, 208 (ps 35, 80, 203, 206; {p{$9 66, 80, 258 çpé 242 {piluyi 79 çpçlwîd 14 çpmà 109 {pénna 25, 67, 124 81, 82, 167 çpçtaiia 65, 72 çppstd 53 {Pitó 17, 53, 253 çpêdre 197 çpëdyçta 241 {pêVga 163 {pigia 163 çpZiç 163 {pl 202 epinä 82, 195 {pola 57 {pôlh 35, 67, 170, 189 çpôvd» 155, 203, 239 ipç, -çwz" 18, 74, 75, 76 {pçlla 166, 234 çprçvà 68, 120 {purdi 54 çputSia 73 {pwe 66, 68 {pyá 208 {rafló 47, 67 ¿rbwa 27, 181, 200, 205, passim çrbdpe 25 279

èra (¿vn) 155, 199, 203, 204 ecnÚ 31, 240 çrçtàdzs 255 graig» 60, 243 fr< 75, 243 gmf" 178 êr« 186, 219, 220, 224 eáalóta 208 e&átyd 252 çskabé 158 çskâpô 131 çëçm 162, 191 çspanolçtP 156 çspeih 249 çsperâ 104 çspç&id 82 çsplikâ 99, 249 esprl 94 çstëmà 108 çst$mma 35, 66, 69, 171, 222 estçftyçrlh 42 çstQrtyi«z( 240 çstrvbity» 73 çstnpàdd 206 çstrçpyô 67 çSwiyia 75, 160, 202, 207, 222, 223, 231, 251 già 24, 38, 47, 56, passim itáU* 146, 237, 246 gíarragZ 86, 259 qtarní 37 ejarpá 208, 215 gtartí 53 gtát3< 90 gfäv a 216, 237 gtçvç 23 çtàtHd 86 gíaágyís 246 gigrh 185 gigvdá 79, 90 gígffo 14 gtèdre 55, 162, 190 g tgpá 154 gt$p' 165 gtçrnodzd 65 280

gíp/á 37 giraffe et dér. 62, 112 giräfta 37, çtrêih 189 tfmiç 189 eira 212, passim gtragáy 133 etréfo 174 çtnmô 80, 202 çtnnà 89 girgvtl 51 gtrëdr' 60 gire, 242 çtrçbld et dér. 203 etryá 204 gty,rdyá 72 gÍMTO" 65 gií/pra 100, 203, 204 gtyfyfl, p9 90 kreplnna 91. krçpo 22, 52, 226 krç&e 168 kret» 115, 187 ireiswç 93 krét9nù 93 krete 93

kr&t* 14, 22, 73, 91, 207, 237

kretyâVna 93 kretyânodzd 94 knvâ 38, 67, 89, 133, 177, 184 krçvafâ 86 knvâh 36, 39, 172, 186, 252 krçvâsd 20 291

krçyazw£ 32 krdvl 154, 164, 191, 195 kr(ya 84 krê 57, 156, 170, 230 krèdre 143 krèëÎ9 66 krlsê 26 krëtà 75 kri cri 214, 246 kri cric 118 kriá 19, 102, 108, 109, 130, 187 kríere 97, 126 Mets 216 krit&krwáts 230 krçks-m240 krçke 84 krÇsd 35 krçtsi 90, 154, 158, 164, 222 krçtsdkaSé 35 krgtsaná 59, 84, 158 krçtsdnp>rg 84 krgtsdpyá 36, 143 krçtsçtà 164 krçtsé 84 krç 222 kröb(ta 53 kr'çld 16, 21, 110 krçll' 16, 110 krop" 170, 171 krçêàVn« 35, 191 krota 20; 84, 224 krçt« grotte 20, 159 krotsd (kryisd) 57, (68,175), 204,240 krötsp, 20 krçzâ 151, 205, 226 krçzàdzd 208 krçzifo 249 krçzwé 172, 241, 261 krülá 187 kry,pyô 187 krufo 68 krü, krwá 15, 67, 68, 84 krüié 234 krüS* 93 krwatsíd 32, 130, 187 292

krwç, irpí/a 18, 19, 39, 64, passim krwi croix 168, 206 krw{vzd 25, 32, 80, 187 krwpzá 148, 156, 170 krwçVzid 43, 48, 171 ku cou 35, 85 ku coup 37, 47, 78, 120, 123 kudzía 44, 46, 120, 215 fct«, kort" 57, 123, 251; s.f. 245 ky." cour 155 kukulá et dér. 73 kuhréj," 185 kuhró 82, 190 kuíí Í9, 65, 164, 208, 213, 219 kumákh (kumá%h) 36, 157 kymddá 140 kumädd 236 kume 18, 115, passim kumëhmè 205 kumèsîd 23, 124, passim kumé 23, 172 kymúda 156 ky,múnna 234, 246 kuñíd 54, 74, 143,166,199,223,253 kurá 75, 173, 175, 181, 253 kur(ta 241 kur$nna 78 ky,rténna 174 kurtí et dér. 195, 208 ky,ryç 100, 149 kus 36 kuSdni 234, 239 fcjisê 156 kuiíd m. 89 kusís v.n. 17 kusídi17 küt« 20, 35, 170, 171, 177, 191,224 Jcútá 43, 44, 194, passim kutelé 90 kute 90, 92 kutyú 27, 32 kuveñá 24 kyxqrkló 176 ky,vçrkiu 158 ky,vçrta 78, 156

kuvrdlí 156 huyáis 192 kyzdná et dér. 80, 130 kuze, -énna 130 kuíinna 157, 160, 161 kübd 237 külgtó 34 kültivó 21 küné¿a 210 kürabg 213, 216 küvá 232 küvit" 221 kwa 170 kwatsoná 205 kwatsó 205 kwénna 23, 89, 192, 224 kw{rla 66 kw^stfl 87 kwet" 224, 233 kwivr* 25, 79, 80, 167, 190, 221 kwe 35, 156, 236 kwí'r 218, 240 %la, ylo, yle passim xlabodá et dér. 134

la 43, 122, 125, 161, 164, passim lák°-, laká 213 lakwu 80 lañá 40, 43, 69, 77 lañg 69 lape 26, 82, 186, 215, 217 lape 85, 187 lapjnna 187 Idpyd 20, 77 lárdzd adj. 35, 86, 91, 226 lárdzd m. 158, 207, 236 lardzíd 39, 55, 130, 197, 203, 214 lar« 61, 244 larme 111 lárÍ9 24, 226 larzénna 24 larz(ta 23, 24 laé 69

lasé 84, 172, 181, 219 lasls 29, 44, passim fcwí«, -« 51 lcUa et dér. 154, 237 látyv 22 latyé 174 latyeía 132 latyé 237 láts 105 latsíd 108, 119 lava 91, 120, 161, 217, 220 lavás« 246 lavets 21, 135 lavetsto m., v.n. 21 lavó f. 19 lavwá 158 la 154, 162 ladá 41 lafnda 74, 98 Wna 164, 258 lapyd 157 IdSita 178 lataW 24 latirn" 119, 172, 239 latsdpgtó 73 le la 20, 38, 167, passim l