La Passion de Sainte Catherine d'Alexandrie par Aumeric: Editée d'après le ms. 945 de la Bibliothèque de Tours avec Introduction, Etude de la langue et Glossaire 9783111328140, 3484521864, 9783484521865


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French Pages 202 [212] Year 1982

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Table of contents :
Table des Matieres
Introduction
La Langue du Manuscrit 945
LA PASSION DE SAINTE CATHERINE D’ALEXANDRIE
Table des noms propres
Glossaire
Bibliographie
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La Passion de Sainte Catherine d'Alexandrie par Aumeric: Editée d'après le ms. 945 de la Bibliothèque de Tours avec Introduction, Etude de la langue et Glossaire
 9783111328140, 3484521864, 9783484521865

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BEIHEFTE

ZUR

ZEITSCHRIFT FÜR ROMANISCHE

PHILOLOGIE

B E G R Ü N D E T VON G U S T A V G R Ö B E R F O R T G E F Ü H R T VON W A L T H E R VON W A R T B U R G H E R A U S G E G E B E N VON KURT B A L D I N G E R

B a n d 186

OLIVIER N A U D E A U

La Passion de Sainte Catherine d'Alexandrie par Aumeric Editée d'après le ms. 945 de la Bibliothèque de Tours avec Introduction, Etude de la langue et Glossaire

MAX NIEMEYER VERLAG TÜBINGEN

1982

Veröffentlicht mit finanzieller Unterstützung der Union Saint Jean-Baptiste d'Amérique zur Förderung der wissenschaftlichen Forschung.

CIP-Kurztitelaufnahme der Deutschen Bibliothek Naudeau, Olivier: La passion de Sainte Catherine d'Alexandrie par Aumeric : éd. d'après le ms. 945 de la Bibliothèque de Tours avec introd., étude de la langue et glossaire / Olivier Naudeau. Tübingen : Niemeyer, 1982. (Beihefte zur Zeitschrift für romanische Philologie ; Bd. 186) Einheitssacht, d. kommentierten Werkes: La passion Sainte Catherine NE: Aumeric (du Mont-Saint-Michel): La passion de Sainte Catherine d'Alexandrie; Zeitschrift für romanische Philologie / Beihefte ISBN 3-484-52186-4

ISSN 0084-5396

© Max Niemeyer Verlag Tübingen 1982 Alle Rechte vorbehalten. Ohne ausdrückliche Genehmigung des Verlages ist es auch nicht gestattet, dieses Buch oder Teile daraus auf photomechanischem Wege zu vervielfältigen. Printed in Germany Satz und Druck: Allgäuer Zeitungsverlag GmbH, Kempten Einband: Heinr. Koch, Tübingen

Table des Matieres

INTRODUCTION 1. Le manuscrit 2. Abréviations, ponctuation, accentuation 3. Corrections apportées par le scribe 4. Edition antérieure et établissement du texte 5. Relations entre le ms. 945 et les autres rédactions de la Vie de sainte Catherine en ancien français 6. La Passion de sainte Catherine. Résumé 7. Style et composition

1 3 5 6

7 9 12

LA LANGUE DU MANUSCRIT 945 L'hypothèse «poitevine» L'hypothèse «franco-provençale» I. Versification: langue de l'auteur A. Compte des syllabes B. Elision et hiatus II. Phonétisme III. Graphisme IV. Morphologie V. Date du poème LA PASSION DE SAINTE CATHERINE D'ALEXANDRIE

19 21 24 28 29 48 75 100 . . . .

102

TABLE DES NOMS PROPRES

175

GLOSSAIRE

177

BIBLIOGRAPHIE

195

Statuette de sainte Catherine d'Alexandrie (13 χ 18). Musée de la Société d'Archéologie de St. Jean d'Angély.

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1

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Introduction

1. Le Manuscrit La Passion de sainte Catherine d'Alexandrie que nous publions est conservée dans un seul manuscrit; il porte le n° 945 de la Bibliothèque municipale de Tours et il est ainsi répertorié par A. Dorange dans son Catalogue descriptif . . . : «Passion de sainte Catherine, en poitevin, traduite du latin par Aumeric, moine du monastère de Saint-Michel»1 et par M. Colon dans le Catalogue général . . . : «Vie de Sainte Catherine traduite en dialecte poitevin et en vers par le moine Aumeric ou Aymeri»2. Déjà en 1856, M. Chabaille avait eu connaissance de ce manuscrit et lui avait consacré une courte notice sous le titre de «Vie de Ste Catherine, en provençal (poitevin), petit in-8°, écriture ronde du XIII e -XIV e siècle »3; suivant l'usage, il copie les premiers vers du début et ceux de la fin, puis cite les derniers d'un groupe de quatorze hexamètres latins qui terminent le poème et renferment le nom du traducteur ou, plus justement, du renouveleur: Sic Aumericus, Pictave gentis amicus, Eximie vitam Katherine transtulit istam. Sit locus in celis monachis sancii Michaelis, Quorum pars sumus. Per sécula vivat hic unus. Il faut encore signaler les deux notices consacrées à notre manuscrit par l'infatigable Paul Meyer, d'abord dans les Notices et extraits . . . (t. XXXIII 1 ,1890, p. 60), avec ce commentaire: «L'écriture paraît être des premières années du XIII e siècle», puis dans l'Histoire litt, de la France (t. XXXIII, 1906, p. 342), où il ajoute, en note: «Il semble que l'auteur, le Poitevin Aumeric, soit distingué du copiste, moine de Saint-Michel, et rien ne prouve que le monastère soit celui du Mont St. Michel in periculo maris. Il s'agit plus probablement de SaintMichel au diocèse de Luçon». Ce que nous connaissons de l'histoire du manuscrit se borne aux quelques marques et cachets apposés à divers endroits du codex par les propriétaires 1

2

3

Catalogue descriptif et raisonné des manuscrits de la Bibliothèque de Tours, Tours, 1875, p. 416. Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France, t. XXXVII (Tours), Paris, 1905, pp. 679-80. Archives des missions scientifiques et littéraires, t. IV (1856), 452, 457-59.

1

successifs. En dernier feuillet, immédiatement après le dernier vers, on peut lire le mot propria ou propia, très vraisemblablement une forme abrégée de propria manu «de ma propre main», marque que l'on retrouve sur la plupart des manuscrits ayant appartenu à la famille du Connétable de Lesdiguières, dont l'histoire est étroitement liée à celle du Dauphiné 4 . A la mort du Connétable, survenue en 1627, sa bibliothèque passa aux mains de ses héritiers, la famille de Créquy, qui la transportèrent au château de Sault, en Provence. Le fait que notre manuscrit ne figure pas parmi les vingt-huit manuscrits catalogués dans l'inventaire dressé en 16335 semblerait indiquer que son acquisition en avait été faite par la famille de Créquy après la rédaction de cet inventaire6. Peu après la mort du dernier représentant de la famille de Lesdiguières, Alphonse de Blanchefort, la collection fut vendue à Toulouse en 1716 et achetée dans sa totalité par les moines de l'abbaye de Marmoutiers, comme l'indiquent dans la marge du haut du premier feuillet les mots «Maioris Monasterii 1717, page 519, catalogis». A la Révolution française, la Bibliothèque de la ville de Tours hérita des richesses accumulées dans cette célèbre abbaye; c'est sans doute à cette époque que fut affixé sur la reliure du manuscrit un écusson style XVIII e siècle, dans lequel on lit: «Bibliothèque publique de Tours»7. Dans son état actuel, le manuscrit 945 est un petit livre in-8 relié en maroquin brun; il est composé de 66 feuillets en velin, précédés et suivis de deux feuillets de garde. Les folios mesurent 160-164 mm de haut sur 90-95 mm de large, sans scolies ou notes marginales, qui, si elles ont jamais existé, ont dû disparaître au moment de la reliure. Le début manque, soit l'équivalent de douze feuillets. C'est vraisemblablement à une distraction du relieur qu'il faut attribuer l'interversion des premiers cahiers, de telle sorte qu'il faut aller au fol. 25a pour trouver le premier vers du poème: Pois a parlé cum hom irez, au fol. 9a pour arriver au vers 305 et au fol. la pour atteindre le vers 913. Chaque feuillet contient une seule colonne; le nombre de vers par colonne 4

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Pour un aperçu historique de cette illustre famille, v. G. Paris, Les Manuscrits du Connétable de Lesdiguières, R 12 (1883), 336-42. Sur la marque propria [manu], qui se trouve également dans le ms. Τ de la Chronique des Ducs de Normandie (ms. 903 de Tours), v. C. Fahlin, 1937, pp. 19-20 (une reproduction photographique de cette marque figure en début d'édition, cf. ChronN, t. I, Planche IV). Cette liste se trouve reproduite dans J. Roman, Inventaire des manuscrits du Connétable de Lesdiguières, Cabinet Historique, 2e série, t. 1 (1877), 49-53, RLR 6 (1874), 317-19 et R 12 (1883), 336-42. C'est ce que suggère J. Roman, Note sur quelques manuscrits de la bibliothèque du Connétable de Lesdiguières, Cabinet Historique, 2e série, t. 1 (1877), 110-12. Même remarque par E. Francis à propos du ms. M de la Vie de sainte Marguerite (ms. 927 de Tours), aussi en la possession du Connétable; cf. La Vie de sainte Marguerite de Wace, CFMA, 1932, p. xxi, n.2. II faut croire qu'une notice sur notre manuscrit figurait dans F. L. Chalmel, Catalogue raisonné des manuscrits provenant de la Bibliothèque de la cidevant Abbaye de Marmoutier, Rédigé par D o m Gérou, Tours, 1807 (n° 1478 de la Bibliothèque municipale de Tours), malheureusement détruit dans un incendie en 1940.

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varie de 19 à 24, soit un total de 2664 vers si l'on compte le vers qui manque (v. 1710), de 2678 vers si l'on inclut les quatorze vers latins qui terminent le poème. Aucune enluminure, aucune letterine mais la place pour introduire l'initiale de chaque section. La première lettre de chaque vers, généralement une majuscule, est séparée du reste par un court espace de deux à trois mm. La caligraphie est très régulière d'un bout à l'autre du manuscrit; il n'y a pas de changement de main ou d'encre, ce qui nous autorise à penser que le manuscrit fut exécuté par un seul scribe. L'écriture, claire et vigoureuse, paraît être du milieu de la seconde moitié du XIII e siècle8; elle n'invite à aucune observation spéciale si ce n'est que le type oncial de la minuscule d se mêle au type à hampe droite, dont la haste est parfois très couchée, ce qui est surtout remarquable dans les manuscrits exécutés dans le Midi de la France. Ajoutons que la réglure, très régulière, a été tracée à la pointe sèche aussi bien dans le sens horizontal que vertical; il arrive souvent que la partie écrite dépasse le cadre réglé d'avance, ce qui trouble l'alignement des lettres finales.

2. Abréviations, Ponctuation, Accentuation Les abréviations sont relativement fréquentes; elles sont si communes qu'elles ne donnent lieu à aucune observation spéciale. Ce sont les sigles β et 7 pour la conjonction e, ρ barré ( = per), ρ avec trait oblique coupant la haste ( = pro), ρ surmonté d'un r minuscule ( = pri), q surmonté d'un trait ( = que), r surmonté d'un trait vertical en zigzag ( = rre), t surmonté d'un r minuscule ( = tre), le sigle 9 ( = us), etc. A remarquer que le scribe observe une grande régularité dans l'emploi de ces abréviations; comme exceptions à cette règle, notons e «et» écrit sans sigle aux vv. 2, 57, 104, 108, 143, 152, 707, 2051, 2109, per écrit en toutes lettres aux vv. 435 et 972, et l'adverbe mult (mout) qui n'est écrit en toutes lettres que cinq fois contre 84 sous la forme abrégée m'it. Signalons aussi lxa «soixante» 772 et les deux seules abréviations par contraction, d'origine ecclésiastique, Xpe (= Criste) au v. 2535 et Jhs, Jhu, formes constantes sauf au v. 1548 où on lit Jhesu. Les deux signes de ponctuation sont le point, dont le scribe fait un usage très fréquent, et le point d'interrogation, qui apparaît deux fois sous la forme d'un point et virgule renversé p] (vv. 2188, 2338). Ce qu'il faut noter, à notre avis, c'est que chaque vers se termine par un point. Ceci semble indiquer que le rythme du poème était fortement accentué et peut-être aussi ressemblait à la 8

Selon P. Meyer, Not. et extr., t. XXXIII 1 (1890), p. 60 l'écriture paraît appartenir au début du XIII e siècle; pour Talbert, 1885, p. 3 elle serait plus tardive, de la fin de ce siècle. A notre avis, cette écriture à lettres grandes et épaisses, avec de larges interlignes, rappelle la «lettre de forme» des textes liturgiques de la seconde moitié du XIII e siècle, renfermant des prières que l'on récitait souvent à haute voix; voir par ex. les fac-similés de lectionnaires, datés de 1269, reproduits dans Reusens, Eléments de paléographie, Louvain, 1899, pp. 246-47 et la planche de la page 250.

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mélodie de nos préfaces chantées à l'Office des Morts ou à la lecture chantée des Actes des Saints à l'office de la nuit dans les monastères. Il est à remarquer de plus que le point se trouve très souvent dans le corps du vers, sans régularité apparente toutefois. Le scribe ne semble pas avoir suivi de méthode unique dans l'utilisation particulière de ces points. Parfois des feuillets entiers passent sans qu'il n'en écrive aucun. Ailleurs, ils sont très fréquents et semblent marquer des pauses dans la lecture ou le chant. En voici les emplois les plus remarquables: - pour mettre en évidence un groupe de mots dans lequel se moule un schème formulaire: Folz ert. qui t'o autreiera. (v. 8) E per fouz. nos tenés trestoz. (v. 26) Ben es donc fouz. qui non les cret. (v. 68) Per fol lo tein. e faire o dei. (v. 50) Fol estes, qui a ces servés. (v. 91) Bien est donques fouz. qui les cret. (v. 279) Chascuns s'en pot. tener per fouz. (v. 955) M'lt per est fouz. qui trop si fia. (v. 1585) Fouz es non faire, n'est pas dreiz. (v. 2150) - pour maintenir ensemble des mots reliés par le sens, souvent à l'aide de la conjonction e: Jhs ot nom. hom fo mortalz. (v. 29) Si il fust, prodom e leialz. (v. 30) Tuit estes, escharni e mort. (v. 119) E per raison, e per vertè, (v. 128) Porphires. aveit nom le ber. (v. 1379) - pour mettre en relief des mots particulièrement importants au sens et à l'esprit du discours; cette construction équivaut à nos deux points: Or vei. que senz nulla raison, (v. 73) Bien saches, ma raisons est voire, (v. 130) Tosa ci vei. grant sen as m'lt. (v. 137) Porphire esgarda. cesta cipté. (v. 1589) - pour relier les mots d'une ériumération: Qui tres tot sat. e vet. e ot. (ν. 88) Petis. e granz. e bonz. e mais. (v. 330) Veirei. orei. porei parler, (v. 1151) Fams. e seis, e pestilenza, (v. 2554) Les accents sont assez nombreux et généralement sur les voyelles, simples ou doubles; ils portent le plus souvent sur le i et le j, en toutes positions dans le mot: ι «et» 170, 248, 310, etc., iqui39, guisa 40, tein 50, jorn 46, raierit85,ploia 4

113, etc. On les trouve aussi sur la lettre o, soit lorsqu'elle est seule (o «ou», «où», «avec», «cela»), soit dans le corps du mot, par ex. óia 52, próóz 457, 1984, próóuz 1748, sur la voyelle e dans les cas où elle est double, par ex. véént 265, créént 266, créénsa 513, etc., ou simple et fermée, par ex. piés 41, et, plus rarement, sur la voyelle a : ά (verbe) 115, 345, 355, etc., á (prép.) 592. A noter aussi que le groupe consonantique rr, lorsqu'il n'est pas abrégé, reçoit souvent deux accents: terrœ 205, terras 272, querrá 380, querre 1620, etc.

3. Corrections Apportées par le Scribe Ce qui frappe dès qu'on regarde le ms. 945, c'est le nombre relativement réduit des corrections proprement dites. Signalons en premier lieu deux vers oubliés et restitués après coup dans la marge du feuillet (vv. 1126, 1128), un vers omis totalement (v. 1710) et un mot rapporté au bas de la page par suite d'une déchirure du feuillet (v. 475). Le scribe emploie les guillemets pour noter un ou plusieurs mots oubliés ou mal placés dans l'ordre grammatical du vers (vv. 49, 2080, 2091, 2551). Son procédé normal de correction est la lettre suscrite, d'usage très fréquent, et l'exponctuation, dont nous relevons une vingtaine d'exemples. Il convient en effet de distinguer entre les erreurs proprement dites, puis corrigées, par ex. meiei (= mei) TI ffusses avec/initial exponctué au v. 143, bels 1080, hanc avec c suscrit au v. 647, estendet avec de suscrit au v. 2599, etc., et, d'autre part, les cas où le scribe se reprend, soit pour se conformer, après erreur de copie, aux leçons du modèle qu'il suit, soit parce qu'il veut donner à la langue du poème une couleur dialectale particulière; v. LA LANGUE DU MS. 945. Voici la liste de ces «repentirs», précieux pour le dialectologue: - alternances de voyelles a~ai: fatsiant 179, via're 359, batalla 491, fa'lla 492,2449, esmdsna 1122, trava'llerias 1179, enpera'ris 1385, ma'nz 1601, cha'tis 2131, fa'seit 2134, ra'sonavolment 2144, fa's 2153. e~ei: enmolle'sist 110, cosél 377, me' 419, ve'ant 657, ere' 834, cre't 729, ve's ina 1034, amolle'sir 1070, noble'sa 1183, riche'sa 1617, préser 1937, seit 1999. e-ie: congé 1649. i-ei: n'ient 478, mei 667, fais'it 754, merv'ill 1095, merv'il 1832, m'i 1869. i-ie: ehi'ns 2295. ie-i: b'en 689, 963, s'unt 1700. i~iu: ami" 2276. o~-oi: ero's 914, vo'l 1433. o ~ o u : vo"s «tu veux» 154. u~ui: eu'dasse 945, eu'des 1085, plu'sors 2283, avengu'rent 2608. o~u: mbrir 758. e-a: saluêrant (fut.) 1125, tarzirent (fut.) 1546, trivaillerei 2209. a~ae: torna'ront 442, pa'r 1811. - consonnes 1 double:

Sibil'a 819 (cf. Sibilla 833), toi1 it 921, eoseiía 1935.

5

ters 46, elle1 100, fofa 503, fufa 544, char1 896, me1 1182, veiré 1641, di't 1807, desprefes 1816, emperere* 1991, gaire1 2206 t final omis: portas' 164, fus' 747, quari 1239, es' 1792, 2150, aguis' 2066. A noter aussi para'ge 220 s changé en c: comenket 1814 d changé en v: paradis 922 nasale ajoutée: nengu" 1619 s omis:

4. Edition Antérieure et Etablissement du Texte La Passion de sainte Catherine du ms. 945 est loin d'être inconnue au public ou même inédite. L ' e d i t i o p r i n c e p s en a été faite à la fin du siècle dernier par François Talbert, dans le n° 2 de la série «Textes en Vieux Français», sous ce titre: La Passion sainte Catherine, poème du XIII e siècle, en dialecte poitevin, par Aumeric, moine du Mont-Saint-Michel, Paris et Niort, 1885, in-4. L'édition proprement dite est accompagnée d'une section «Notes et conjonctures», d'un «Avertissement» où l'auteur explique les lacunes de son édition - le mémoire qu'il comptait présenter en 1883 devant le Concours de philologie institué par la Société des langues romanes lui ayant été soustrait - et d'une très brève section intitulée «Description du manuscrit». Aucune étude linguistique et stylistique, aucun glossaire ne vient compléter le travail et l'édition, depuis très longtemps épuisée. Puisque c'est par cette édition imparfaite que les romanistes connaissent cette rédaction qui reste pendant près de cent ans la seule à donner le texte, il était donc à désirer qu'une nouvelle édition, selon les normes de l'édition moderne, rappelât derechef l'attention des dialectologues et des hagiographes sur un monument précieux à cause de son âge, de sa langue et de son sujet vénérable. Notre texte n'existant que dans un seul manuscrit, nous l'imprimons en faisant le moins de corrections possible9. Nous avons d'abord résolu les abréviations du manuscrit, en ne laissant que celles de Jhs, Jhu, de m'it et de lxa «soixante» 772. La barre de nasalisation est lue « et o est lu partout con. Le tréma est utilisé pour distinguer [ie] (sacrifier) de [je] (loier) et pour maintenir la distinction entre deux mots susceptibles d'être confondus l'un avec l'autre, par exemple seîent (de seer) et seient (de estre) ; il est employé sur au, eu, ai, ue, etc. dans son rôle habituel. L'accent aigu est pour distinguer l'e fermé tonique de [a], non pas pour fournir une indication sur la prononciation présumée de l'auteur. Nous avons changé sept fois la position des pauses au début de nouvelles sections afín de rétablir le rythme du poème, selon l'arrangement fourni par les autres Vies et Passions de la Sainte que nous possédons en latin et en 9

Cette édition a été établie suivant les principes formulés sous le titre «Etablissement de règles pratiques pour l'édition des anciens textes français et provençaux», R 52 (1926), 243-49.

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ancien français. Les leçons sont reproduites telles qu'elles se trouvent dans le manuscrit, sauf dans trois cas: a. quand le manuscrit ne donne aucun sens satisfaisant; b. quand le maintien de la leçon pourrait induire en erreur; c. quand il s'agit de fautes banales de lecture ou de plume. Dans tous les cas où nous nous sommes séparé de la leçon du manuscrit, nous l'avons indiqué dans les NOTES CRITIQUES, en y ajoutant tout ce qui est nécessaire pour la compréhension du texte.

5. Relations entre le ms. 945 et les autres Rédactions de la Vie de sainte Catherine en ancien français Nous nous bornons ici à explorer quelques aspects de la tradition suivie par Aumeric. De tous les manuscrits actuellement connus des Vies ou Passions de sainte Catherine traduites ou remaniées du latin en ancien français10, quatre s'accordent avec la rédaction d'Aumeric pour donner dans un ordre semblable le même nombre ou presque d'épisodes et pour reproduire, dans l'essentiel et selon son ordre, la version dite de la Vulgate qui est fondée sur la Vita Catharinae composée à Rouen avant 1054 par le moine Ainar (ms. milieu XI e siècle; abrév.: Vulgate)11. Ce sont: - la rédaction en vers de Clémence de Barking, ms. anglo-normand de la fin du XII e siècle, 2700 vers (abrév.: Clémence)12. - la rédaction en vers du trouvère Gui, ms. du XIII e siècle composé dans l'Ouest de la France, 1971 vers (abrév.: Gui)13. - une rédaction en vers du XIII e siècle contenue dans plusieurs mss. inédits (XIII e -XV c siècles)14. - la rédaction en prose du ms. 412 de la BN fr., ms. francien du XIII e siècle, traduction servile de la Vulgate (abrév.: Ste Cath-prose)15. 10

11 12

13 14

15

On trouvera la liste des mss. connus en afr. dans P. Meyer, Not. et extr., t. XXXIII 1 (1890), pp. 59-61, t. XXXIV 1 (1891), p. 165, Hist. litt, de la Fr., t. XXXIII (1906), pp. 342-44 et Fawtier-Jones, 1930, 80-81. Pour les mss. latins, cf. BHL, t. 1 (1898-99), 251-54. Ed. Knust, 1890. Ed. MacBain, 1964, publiée d'après le ms. A (anglo-normand); ce texte a été publié aussi, d'après le même manuscrit et en regard du ms. Ρ (réfaction picarde), par J. U. Jarnik, Dvè verse starofrancouzské legendy o sv. Katerine Alexandrinské, Prague, 1894. Ed. Todd, 1900. Cf. P. Meyer, Not. et extr., t. XXXIV 1 (1891), p. 165, Fawtier-Jones, 1930, 81, n.2. On peut lire le texte dactylographié du ms. 10295-304 de la Bibliothèque Royale de Bruxelles (ms. picard du XV e siècle, 1596 vers) dans Mary Patricia Trencle, «A Critical Edition of Le Vie me damme sainte Kateline Vierge, Ms. 10295-304, Bibliothèque Royale, Bruxelles», Thèse de Doctorat de l'Université de l'Alabama, 1976; pour une liste des mss. appartenant à cette version, v. pp. xxxiii-v. Ed. Knust, 1890. 7

Cependant, les similarités d'ensemble et souvent aussi de détails qui existent entre les rédactions en vers ne signifient pas, comme on l'a pourtant affirmé à propos de celle d'Aumeric16, qu'il s'agisse là nécessairement de traductions ou de versions fidèles à une et même source. Une collation méthodique des manuscrits permet de constater que certaines leçons dans Aumeric ne s'expliquent que si l'on admet l'existence d'une source secondaire en marge de la Vulgate. Un exemple le montrera. Dans une scène célèbre où cinquante Sages mettent leur plaisir à attaquer l'unité de Dieu, Catherine répond en invoquant l'autorité de plusieurs personnages de l'Antiquité qui ont, dit-elle, prophétisé la venue et le martyre du Christ, à la fois vrai Dieu et vrai homme. S'adressant au plus fin de ces savants, Catherine nomme la Sibylle une première fois: Sibilla, qui païna fu, Dist garentia de Jhu; Disi, so savem, en son deïté La propriété de sa natura, Qui de tot mal fu neta e pura; Dist que uns riches deus sereit Qui sor toz autres regnareit, E per son pople deslivrer Se laisereit a mort livrer; Batus sereit, lïés e pris, E en la crois penés e mis, Mais tant sereit poisenz e forz Que mort vencrit e non lui morz. (Aumeric, vv. 819-32) puis une seconde fois, dans un distique où la témoignage précis, clair et fidèle se trouve réaffirmé: Aiso dist Sibilla de Dé; Si tu non m'en eres, si crei lé. (Aumeric, vv. 833-34) Or la Vulgate ne mentionne la fameuse devineresse par nom qu'une seule fois, au début du passage17; par contre, Clémence et Gui, comme Aumeric, la citent chacun deux fois, aux mêmes endroits du récit et dans des conditions de structure dramatique assez semblables18. 16

17

18

«Eine sklavische Übersetzung der Vulgata . . . mit peinlicher Genauigkeit...», commente Manger, 1901, pp. 8-9. Cf. fol. 178b-179a: Sibille perinde predivina, ut asseritis, carmina proprietatem sancti nominis personarunt cum dignitate nature... Si te ad credendum non alliciunt audit a . . . , si nec his dignum consentire estimas, vel tuis credi auctoribus... Cf. aussi le ms. 10295-304 de la BR de Bruxelles (v. note 14 ci-dessus), v. 531 seulement. Cf. Clémence, w . 903 et 915, Gui, w . 754 et 762.

8

On pourrait multiplier de telles références. Mais il nous a paru utile de montrer par cet exemple que la tradition manuscrite dont s'est inspiré Aumeric, dans l'état actuel de nos connaissances, reste encore une énigme".

6. La Passion de sainte Catherine Voici, résumé à grands traits, le sujet de la passion de sainte Catherine d'Alexandrie. a. Les sacrifices aux dieux païens (Vulgate, fol. 169a—174b; Aumeric, w . 1-306, le début manque; Clémence, vv. 51—404, après un prologue de 50 vers; Gui, w . 37-360, après un prologue de 36 vers; Ste Cath-prose, pp. 232.1-249.14). Maxence20, empereur d'Egypte, prince cruel et barbare, fait publier un édit par lequel il ordonne à tous ses sujets de sacrifier aux dieux. Catherine, jeune fille de grande beauté à l'esprit vif, voyant que les Chrétiens, par crainte de la mort, participent à cette fête impie, va courageusement trouver ce prince pour lui reprocher son sacrilège. Elle lui dit qu'il devrait avoir reconnu que cette multitude de dieux qu'il adore est une erreur insoutenable, puisque la lumière naturelle nous montre qu'il ne peut y avoir qu'un souverain Etre et un seul principe de toutes choses. En entendant ces paroles, l'Empereur (le poème d'Aumeric commence ici) ne peut contenir sa colère; il se retient néanmoins et entreprend de défendre devant la jeune fille le bien-fondé des lois et des croyances auxquelles lui et les siens adhèrent et le non-sens d'une religion qui fonde ses principes sur l'immortalité de Jésus-Christ, né d'une femme mortelle et mort par la trahison de l'un de ses disciples. Catherine lui répond que ceux qu'on appelle dieux ne sont que des hommes mortels, que les démons, ennemis de la vérité, sont responsables de cette superstition et que seul le Dieu des Chrétiens est le principe et la force derrière toutes choses. Ne s'estimant pas assez savant pour la réfuter, Maxence décide de faire venir les plus sages philosophes de son État, certain qu'ils la convaincraient de blasphème. En attendant leur arrivée, il s'adresse à nouveau à Catherine et lui demande qui elle est et d'où lui vient cette hardiesse. La jeune fille lui répond qu'elle s'appelle Catherine par son nom de baptême et qu'elle est fille du roi 19

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On trouvera dans Geschière, 1968, 343-58 de très pertinentes remarques sur les difficultés que pose la filiation des Vies de sainte Catherine en afr. Pour une discussion de la genèse, cf. Bronzini, La Legenda di S. Caterina d'Alessandria, Passioni greche e latine, dans Atti della Accademia Nationale dei Lincei, Classe di Scienze morali, storiche e filologiche, Memorie, Serie V i l i , vol. IX, fase. 2 (1960), 257-416 et R. Boykin, «The Life of Saint Katherine of Alexandria: A Study in Thematic Morphology, Based on Medieval French and English Texts», Thèse de Doctorat de l'Université de Rochester, 1972. Autres variantes historiques: Maxime, Maximien, Maximin Daza, Maxentius. Le fragment de Manchester, le plus ancien texte en afr. de la Vie de la Sainte (ms. de la seconde moitié du XIII e s., mais texte de la fin XI e - début XII e s.) et Clémence emploient la forme Maisence; cf. Fawtier-Jones, 1930, 101.

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Coste. Elle poursuit en disant qu'elle a employé toute sa jeunesse à la connaissance de la vérité et qu'elle mettait désormais toute sa gloire à être chrétienne et épouse de Jésus-Christ. b. La dispute avec les Sages, leur conversion et leur martyre (Vulgate, fol. 174b-180a; Aumeric, vv. 307-1060; Clémence, vv. 405-1238; Gui, w . 361-953; Ste Cath-prose, pp. 249.15-270.4). Dès l'arrivée des philosophes au palais, l'un d'eux, le plus habile, dit à Maxence qu'une si grande compagnie de savants n'était pas nécessaire et que le moindre de ses serviteurs serait venu à bout de la jeune fille. Catherine craint de ne pas pouvoir tenir tête seule à de si doctes personnages; elle prie Dieu de lui venir en aide et de la rassurer. L'archange saint Michel vient lui annoncer qu'elle triomphera dans la dispute avec les Sages et que, par son exemple, elle convertira de nombreux païens et, enfin, qu'elle souffrira elle-même le martyre. La question de préséance réglée21, Catherine parle la première et entreprend de montrer que nul homme d'esprit ne saurait approuver les croyances des païens; qu'en bonne philosophie on ne devrait reconnaître qu'un seul Dieu, créateur et gouverneur de l'univers; enfin qu'il fallait sans préjudice de l'unité de Dieu reconnaître Jésus-Christ, à la fois vrai Dieu et vrai homme, qui était venu racheter le monde. Ebranlé dans ses convictions, l'un des Sages cherche à placer la jeune fille devant une contradiction, en lui demandant pourquoi le fils de Dieu aurait choisi de mourir sur la croix alors qu'il était en son pouvoir de libérer les autres de la règle de la mort. Catherine ne se démonte pas: Jésus-Christ a assumé, dit-elle, la nature humaine sans jamais perdre sa nature divine; puisque l'homme s'est laissé tenter par le démon, c'est par un homme que le démon doit être vaincu et que l'humanité peut trouver une rédemption. Le Sage avoue qu'il n'a rien à répondre et que, comme ses confrères, il se soumettait à ces vérités. Furieux, Maxence ordonne alors aux autres de réfuter ce que la jeune fille venait de dire, mais, devant leur silence, il les fait tous arrêter par ses gardes et commande à son officier de justice d'exécuter contre eux le cruel arrêt de la mort par le feu. Ce qui fut fait le treizième jour du mois de novembre. Mais Dieu ne voulut pas que leurs corps soient consumés par les flammes et ce miracle, joint à la victoire remportée par Catherine contre la fausse philosophie, entraîne la conversion d'un grand nombre de païens. c. Promesses et menaces de Maxence. Premier tourment de Catherine (Vulgate, fol. 180a-182a; Aumeric, vv. 1061-1334; Clémence, vv. 1239-1492; Gui, vv. 954-1033; Ste Cath-prose, pp. 270.4-275.6). L'Empereur, sensible à la beauté et aux autres qualités de Catherine, éprouve un amour violent pour elle et lui offre une place d'honneur à ses côtés. Catherine lui dit qu'elle est également attachée au christianisme et à la chasteté, dont elle a fait voeu. Elle lui rappelle qu'elle souffrira volontiers le martyre qui fut celui de son Maître, Jésus-Christ. Irrité par ce refus, Maxence commande que la vierge soit dépouillée de ses vêtements et flagellée. Après quoi il ordonne qu'on la jette dans une 21

C f . NOTES CRITIQUES a u v . 5 4 0 .

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prison sans lumière et que, sans panser ses plaies, on la laisse dans ce lieu obscur sans nourriture ni boisson durant douze jours. Jetée ainsi en prison, Catherine se trouve aussitôt entourée d'une grande clarté, évidence que Dieu ne l'abandonne pas. Les gardes, émerveillés devant ce miracle, n'osent rien dire par peur de l'Empereur. d. Visite en prison de la reine et du chevalier Porphyre pendant l'absence de Maxence; leur conversion (Vulgate, fol. 182a-185a; Aumeric, vv. 1335-1740; Clémence, vv. 1493-1862; Gui, vv. 1034-1311; Ste Cath-prose, pp. 275.6-287.10). Sur ces entrefaites, l'Empereur fait un voyage au loin, sur ses terres. Durant son absence, sa femme voit en songe la bienheureuse Catherine, entourée d'une grande lumière miraculeuse. Un ange, la faisant asseoir à ses côtés, lui mettait une couronne sur la tête et lui promettait la paix et les richesses d'une vie meilleure. Cette vision, jointe aux grandes merveilles qu'elle avait entendu dire de Catherine, lui fait alors souhaiter de la rencontrer. Elle prie Porphyre, l'un des principaux capitaines de l'Empereur, de la conduire près de la Sainte. Ils trouvèrent la jeune fille toute brillante de lumière et enveloppée d'une merveilleuse odeur. Catherine leur parle avec tant de force de la nécessité de croire en Jésus-Christ pour mériter la véritable béatitude, qu'ils se rendirent à ses raisons. Elle leur prédit que dans trois jours ils seront martyrisés et les assure que Dieu les fortifiera d'une grâce si puissante qu'ils se moqueront de la violence des tourments. Après cet échange, deux cents chevaliers, convaincus par Porphyre des vérités de la religion chrétienne, se convertissent. Dieu apparaît alors à Catherine pour la renforcer dans la confiance qu'il a mise en elle, confiance dont elle a montré jusqu'ici qu'elle ne se départirait pas. e. Retour de l'Empereur et supplice de la roue. Deuxième tourment de Catherine (Vulgate, fol. 185a-188a; Aumeric, vv. 1741-2132; Clémence, 1863-2154; Gui, vv. 1312-1529; Ste Cath-prose, pp. 287.10-297.14). A son retour, Maxence est tellement surpris de voir sa prisonnière plus saine et plus belle que jamais, qu'il aurait fait mourir ses gardes comme violateurs des ordres qu'il leur avait donnés, si Catherine, s'interposant, ne lui avait appris que c'était l'œuvre d'une intervention divine. Laissant les gardes en paix, l'Empereur sollicite Catherine à nouveau, lui rappelant qu'il lui avait donné un répit pour se rendre à ses volontés; mais la trouvant plus inflexible que jamais, il commande qu'on construise, sur le conseil de Cursates, une machine composée de quatre roues et armée de tous côtés de rasoirs et de pointes de fer, afin que son corps y étant attaché fût aussitôt coupé en pièces par le mouvement de ces roues. Ne pouvant rien gagner sur la fermeté invincible de Catherine, Maxence la fait attacher à ces roues. La jeune fille, ayant demandé à Dieu de ne point l'abandonner, dès le premier mouvement, cet instrument de torture est miraculeusement mis en pièces, sans que la vierge n'en reçoive aucune plaie. Les éclats volent de tous côtés avec tant de force qu'ils tuent quatre mille païens. f. Martyre de la reine et de Porphyre (Vulgate, fol. 188a-190a; Aumeric, w . 2133-2438; Clémence, vv. 2155-2468; Gui, vv. 1530-1721; Ste Cath-prose,

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pp. 297.14-306.6). L'Empereur ne diminue en rien de sa brutalité et de sa barbarie; au contraire, sa femme étant venue lui démontrer qu'il devait enfin reconnaître, après tant de miracles, que la religion chrétienne était la seule à embrasser, il la fait torturer. Catherine, à qui elle s'adresse sur le chemin de son supplice, la console et lui annonce qui Dieu ne l'abandonnera pas. Ne pouvant infléchir son épouse par ce mal, l'Empereur lui fait trancher la tête le vingt-troisième jour du mois de novembre. Bravant l'interdiction d'ensevelir le corps de la reine selon la dignité qu'elle méritait, Porphyre et ses soldats s'en chargent de nuit. Lorsque Maxence apprend cette nouvelle, il se désole de se trouver ainsi abandonné par son entourage et ses meilleurs soldats. Ils sont à leur tour exécutés, Porphyre le premier ainsi qu'il l'avait demandé, et leurs corps livrés aux chiens, le vingt-quatrième jour du mois de novembre. g. Martyre de Catherine et les miracles qui s'en suivent (Vulgate, fol. 190a-191a; Aumeric, vv. 2439-2657; Clémence, vv. 2469-2684; Gui, w . 1722-1939; Ste Cath-prose, pp. 306.6-314.11). Ces exécutions donnent à l'Empereur l'occasion de solliciter encore plus puissamment Catherine d'embrasser ses convictions religieuses; l'alternative, ajoute-t-il cruellement, est la peine capitale. La Sainte entend ce discours avec horreur. Elle prend alors un ton méprisant et sévère, et lui dit qu'il était indigne de la vie dont il jouissait, puisque, après tant de signes de la puissance de Dieu, il refusait encore de l'adorer. Toute la fureur de Maxence se réveille alors et il ordonne que Catherine soit emmenée sur l'heure hors de la ville d'Alexandrie pour y être décapitée. Enfin, après s'être adressée une dernière fois à Dieu, elle tend son cou au bourreau, qui la décapite le vingt-cinquième jour du mois de novembre, à l'heure de la mort du Christ. Deux miracles s'en suivirent: le premier, au lieu du sang, c'est du lait qui coula de sa blessure, comme témoin de la virginité de la Sainte; le second, le corps fut transporté par les anges au sommet du Mont Sinaï où des miracles s'opérèrent sur son tombeau. h. Epilogue. Prière à Dieu et signature du traducteur ou renouveleur (Vulgate, fol. 191a; Aumeric, vv. 2658-64, suivis de 14 vers léonins latins portant signature; Clémence, vv. 2685-88, suivis d'un explicit avec signature, vv. 2689-700; Gui, termine par un explicit de 32 vers avec signature, w . 1940-71; Ste Cath-prose, p. 314.11—fin, sans signature).

7. Style et Composition Il y a toujours quelque difficulté à parler en termes précis d'un art de l'écriture ou d'un art de la composition à propos de récits traduits ou renouvelés à partir d'oeuvres latines; et comme c'est souvent le cas des poèmes hagiographiques du XIII e siècle, alors que les signes de décadence deviennent très visibles, l'œuvre d'Aumeric, dans l'état que nous possédons, ne peut guère revendiquer beaucoup de mérite littéraire. Mais d'autre part, le caractère traditionnel d'un style n'exclut aucunement les différences de talents. A ce titre, l'on peut dire qu' Aumeric a fait preuve d'un incontestable talent de traducteur. 12

Aumeric écrit son poème en vers octosyllabiques à rimes plates. La grande majorité des rimes sont masculines, plus propices au chant ou à la lecture chantée 22 . Les vers, tels qu'ils se présentent dans le manuscrit, ne sont pas toujours réguliers; tantôt ils sont trop courts d'une syllabe, tantôt trop longs d'une, parfois de deux syllabes. La fréquence de ces irrégularités, qui empêche de tirer des observations précises sur les habitudes de l'auteur en matière de style et de syntaxe, nous paraît être un des traits qui parle le plus nettement en faveur d'un scribe remanieur; v. LA L A N G U E D U M A N U S C R I T 945. Ce que l'on peut constater à propos d'Aumeric, c'est qu'il a subi l'influence de la rime, car il lui arrive souvent de faire accorder un mot avec lui-même ou un mot simple avec son composé, cf. cors:decors 95-96, reprisa.aprisa 149-50, aver:aver 497-98, ere:ere 655-56, est:est 669-70, saives:saives 813-14, home: home 919-20, faire.afaire 1665-66, lé:lé 1499-500, ferfer 2215-16. Plus orateur encore que poète, Aumeric ne s'est pas toujours appliqué à joindre à la cohérence régistrale de son poème une cohérence musicale, à preuve l'accord à la rime (par ailleurs problématique pour des raisons de phonétisme régional) de sons sans grands rapports homophoniques, cf. sola.rota 493-94, terra.grava 875-76, sesta:descuverta 995-96, veiees.despreises 1815-16, prennœ.amerme 2237-38. L'enjambement, qui est très fréquent comme il arrive souvent dans les poèmes écrits en vers octosyllabiques, est ici intentionnel et vient encore atténuer la valeur de la rime elle-même en apportant plus de souplesse aux différents modes de persuasion utilisés dans le récit, en particulier dans les dialogues. Nous en avons compté plus de cent cas, qui vont du simple prolongement de l'idée au vers suivant (cf. vv. 9-10, 73-74, 75-77, 83-84, 101-102, 121-22, 127-29, etc.), pour atteindre parfois des périodes remarquables d'ampleur et d'harmonie (cf. vv. 141-46, 347-54,1473-77, 1975-79, etc.). A ces marques d'un certain laisser aller, il faut aussi noter la répétition fréquente d'un même vers, tantôt dans sa forme intégrale, tantôt selon un arrangement quasi identique. Voici les cas les plus remarquables: Qu'ai ters jorn resurrex d'iqui (vv. 46, 764) Ben es donc fouz qui non les crei (vv. 68, 279) E qui per deus les coutivez (vv. 92, 776) Qui sor toz autres regnareit (vv. 818, 826) Si feïsses so qu'eu te dis (vv. 1196, 1827) De sai xii jorz non menjast (vv. 1311, 1358)23 Ailleurs, c'est le même mot placé à la rime qui agit sur l'octosyllabe pour en déterminer la structure et la syntaxe selon le principe même du style formulaire24: 22 23 24

Nous comptons 1020 rimes masculines contre 312 féminines. Autres exemples: vv. 1/1009,186/707,46/764,511/1665,665/1957,1648/2038,2326/2440. Cf. Zumthor, 1963, p. 58.

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De totes autres est electa (v. 10) De toz les autres sunt eslit (v. 321) Cil loier sunt d'autres esleit (v. 1582) Les analyses ne sont pas le procédé favori d'Aumeric; les sentiments sont révélés surtout par les paroles et par les actes. En cela notre poème forme contraste avec celui de Gui, une traduction plate et un style froid et sans passion25, et surtout avec l'œuvre de Clémence de Barking, plus prolixe et plus pathétique, plus portée à noter les nuances de la pensée abstraite et les sentiments que le mouvement des personnages et le détail de leur action26. Ce qui frappe chez Aumeric, c'est ce talent qu'il a d'unir à la fidélité de la traduction et au climat de l'argumentation, pour lequel il a un penchant marqué27, un mouvement rapide qui fait ressortir l'essentiel tout en y joignant une certaine distinction littéraire. Alors que Clémence se complaît dans les analyses psychologiques teintées de préciosité, notre trouvère se contente le plus souvent d'un simple trait à l'adresse de son auditoire, une apostrophe ou une exclamation, souvent plus efficace. Ainsi cet appel à la sympathie envers Catherine, seule à argumenter devant cinquante Sages: Or remembrest de lei a Dé: Cincanta sunt encontra lé! (vv. 397-98) Deus, per cui il [= elle] i est, la gart! (ν. 480) Ou bien c'est pour faire valoir la joie de la conversion à la foi chrétienne. Ainsi à propos de la Reine et du chevalier Porphyre, qui viennent de quitter Catherine après un long entretien dans sa cellule: Deus les conduia ambedos! (v. 1652) Un des exemples les plus éclatants de cette concision dans le choix des paroles est celui qui rejette toute la responsabilité du supplice de la roue sur son inventeur Cursates et sur l'ingénieur. La malveillance partisane s'y fait sentir: Ambedui siant malaït! (v. 2042) Quand, un peu plus loin, est exécuté l'ordre de Maxence de livrer aux chiens les corps de Porphyre et de ses chevaliers, la pitié d'Aumeric contient un mélange de simplicité et de sécheresse: Damideus d'euz las armes ait! (v. 2436)

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26 27

« . . . une œuvre sans grande valeur..., une fort plate traduction», écrit G. Paris, R 30 (1902), 431-34. MacBain, 1964, p. xv. A preuve la place prépondérante occupée par le vocabulaire juridique et abstrait; cf. gloss. A noter aussi l'usage fréquent de la formule e encor(a) pour établir une gradation dans le discours argumentatif; cf. les vv. 186, 683, 707, 774, 783, 1119. 14

A ces interventions vient se mêler parfois une pointe d'humour ou de sarcasme, comme dans cet exemple où Catherine réclame du bourreau, pressé d'exécuter le châtiment suprême, quelques instants de répit: Un pou d'espazi al garzón quist Qui li voleit lo ché trencher, Tant que poïst un pou ovrer. (w. 2530-32) Même souci de se maintenir dans l'essentiel à propos des descriptions de personnages; Aumeric choisit toujours le trait simple et précis qui campe la personne dans ses qualités physiques et morales. Ici la description ne dépasse guère la simple ligne. Mais alors que le personnage antipathique n'a droit qu'à l'épithète qualificative à teneur dépréciative - ainsi l'empereur Maxence: malvais hom 1293, le chaitis 2131, forsennant beste 2141, etc., - l'héroïne et son entourage au contraire sont présentés dans le récit au sein de schémes stylistiques amplifiés, contenant éloges et louanges: Catherine Qui tant per es savia e bella (v. 1452) Tosa bella, de grant paratge (v. 1929) Tant per fu de grant francheté Que non vole celer la vertè (vv. 1773-74) Porphyre Le reis l'amot tant coma sei (ν. 1378) M'It ere pros, francs e cortéis (v. 1381) Les Sages (après leur conversion) Genz e beuz avient les vos (v. 1053) Les anges Tuit cil avient blans les vouz, Onez e simples, beus e douz (vv. 1521-22) Remarquons enfin qu'Aumeric, comme la plupart des récitants de poèmes, maintient un contact étroit, encore que discret, avec son auditeur. C'est pour lui signaler la fin d'un épisode et le guider vers une nouvelle étape de l'action: Or laissem lo mesatge ister: El se peine de l'espleiter. (vv. 207-208) Ailleurs, il estime bon de rappeler ce qui a déjà eu lieu dans le récit: Si cum vos diz primeirament, Quant eu parlei d'icest torment, (vv. 2073-74) E li a doné si grant don, Cum vos avés desús oï. (vv. 2656-57) 15

A l'occasion, il s'en rapporte à l'autorité de son récit et il n'hésite pas à exprimer ouvertement son sentiment sur le bien-fondé de ses sources et sur l'authenticité de son histoire: Quar dreiz est e far o devem (v. 214) Saver poé's qu'il amena Les plus saives que il trova. So dit le livres tot a cointe. (vv. 313-15) Un autre miracle près m'it [= je prise fort] Qui vers est e de ren n'en dot. (vv. 2629-30) Jusqu'ici nous avons étudié le caractère conventionnel de la forme qui fonde l'expressivité particulière d'Aumeric. Il faut maintenant se demander: qu'estce que la «passion» de sainte Catherine dans sa totalité? En tant qu'œuvre stylisée, le poème met son auditeur en présence de deux données précises dont chacune a son rôle à jouer, assurant ainsi une incontestable unité de plan, et même de structure. De cette unité découle la continuité du sujet, renforcée, d'une partie à l'autre, par un système de préparations et de concordances, de prophéties et de rappels. La première de ces données repose sur une affirmation morale - la cruauté de l'empereur Maxence et son tempérament irascible - qui conditionne le début du poème (vv. 1^106) et va en s'affirmant pour déclencher d'autres épisodes et maintenir à travers le récit un climat de tragédie. La seconde donnée occupe le reste du poème; elle consiste en une intervention divine qui vient neutraliser l'impression dominante d'une tragédie sans issue, entraîne de multiples conversions et accélère la réalisation de la destinée glorieuse de Catherine. La personnalité de Maxence est omnipotente, elle n'échappe pas à la convention ni à l'esprit didactique, mais la concision de ses actes sauve le personnage de la banalité. Pour présenter la force de catalyseur que représente l'Empereur, Aumeric a recours à des formules placées aux endroits stratégiques du récit, et dont le noyau sémique repose sur les mots ire, s'iraistre, enrage, forsenné, malvais, etc. A ce motif central du tempérament cruel de Maxence viennent se greffer des motifs secondaires (bravade, ton menaçant, ordres brutaux, mépris, fausses éloges), de sorte que l'effet de répétition, en «farcissant» l'action, s'associe avec la plus grande diversité et laisse sur l'auditeur l'impression prédominante à la fois de la brutalité et de l'égoïsme de l'Empereur et de l'innocence de Catherine, sa victime. La seconde partie est la conséquence de la première, en ce sens que les exigences de l'Empereur et la cruauté qu'il met en œuvre pour parvenir à ses fins ne laissent à Catherine d'autre choix que celui de s'adresser directement à Dieu (vv. 407-24). L'archange saint Michel lui répond dans une déclaration ( w . 435-58) qui préfigure dans le détail, d'une façon nette et irréductible, la nature de la «passion» qu'elle aura à subir et les étapes que cette «passion» devra suivre. De cette déclaration découle une vérité massive, un sens de la 16

fatalité d'où procède, par l'emploi de l'entrelacement des motifs, l'engendrement de chaque séquence, et qui établit un ordre universel au sein duquel s'accomplira la destinée de la Sainte, tellement indubitable que celle-ci n'aura besoin d'autre motivation que celle d'arriver à son supplice le plus rapidement possible28. A gauche, les paroles de l'archange (vv. 435-58); à droite, les parties correspondantes du poème où se réalisent les trois prophéties (vv. 459-fin): «Tosa, Deus te manda per mei. N'aies paor, qu' il est o tei; Quanque hom te fare, suffris. Deus t'otreia quant que as quis: Ja iquist non te suffrerant Ni ja venere non te porant; Anz saches que tot de lor gré 1. Débat avec les Sages et leur martyre, Per tei se tornœront a Dé vv. 459-1060 E sufrirent per tei martire, Qui te menasant or ocire. Domentre que iso veirant, En Deu lo teu seignor creirant. Tu meësma, saches en bré, Sofriras martire per Dé; O verges seras tormentea Coma l'esposa Deu privea; E pois regnares verament O lui sen fin durablament. Je soi mesatges ton seignor O cui tu as si grant amor. Michael ai nom e soi archangels; Quar princes soi des autres angels E soi prooz de paradis, Saches qu'a tei m'a Deus tramis.»

2. Conversion, supplice et martyre de la Reine, de Porphyre et des chevaliers, vv. 1335-1712, vv. 2133-2438

3a. Premier tourment de Catherine, vv. 1061-1334;

deuxième

tourment,

vv.

1713-2132 b. Supplice et mort de Catherine, miracles, v. 2439-fin 29 .

Le récit est ainsi moralement finalisé; il aboutit à la mort de Catherine, laquelle renvoie à la prophétie annoncée au début du poème, et communique une double leçon: la cruauté de l'empereur Maxence mène à sa solitude morale, la confiance de Catherine en la parole divine assure sa gloire éternelle. Sur cette ligne de fond, qui ne réserve aucune surprise, se dessine avec netteté, comme il arrive souvent dans les poèmes hagiographiques, un «ordre idéal»30, soit un 28 29

30

Cf. le motif de la hâte d'agir aux w . 2104-2106, 2471-72, 2483-84, 2603-2604. Chacune de ces séquences se termine par la mention du jour de la mort des martyrs; cf. les Sages: De novembre le treizen jor (v. 1048), la Reine: El terz jorn d'iquel meis alla (v. 2269), Porphyre et ses chevaliers: So vene al quart jorn de novembre (v. 2438), Catherine: So vene el quint jorn de noëmbre (v. 2647). Boogaard, 1962, 201; Zumthor, 1972, p. 318. 17

enchaînement déterminé qui lie motifs et formules, et qui serait ici le suivant: coeur-Dieu-mépris des souffrances-martyre-hâte de mourir-mort-miracles. On ne s'étonnera donc pas que ce soit précisément à ces endroits du récit qu'Aumeric, répondant à une exigence profonde de la mentalité de son temps et se réservant la liberté d'éclairer le texte latin, cherche à resserrer ou à étendre sa matière et que, dans un incessant va-et-vient des éléments de l'action, il choisisse de faire reposer l'efficacité et le dynamisme de son discours sur la répétition ou la reprise à peu de distance d'un même mot ou d'un même motif: parler avant parler primeira, vv. 540, 541 (préséance dans le débat), non ... moz soner ~ n'... plus moz soner, vv. 932, 940 (mutisme des Sages), temeit - paor, w . 1065,1066 (tempérament irascible de Maxence), gardant ~ gardant sei, vv. 1624,1626 (sagesse chrétienne), bella - bella, w . 1760,1763 (triomphe de Catherine sur le jeûne imposé par l'Empereur), blasmez - blasmé, vv. 1810, 1811 (crainte de perdre la face ), etc.31. Tels sont les faits. Mais ce qui est intéressant aussi, c'est de voir comment cet ensemble repose sur l'attitude d'Aumeric envers sa langue et, sans doute, la fonction culturelle qu'elle remplit. La Passion de sainte Catherine du ms. 945 constitue en cela un cas particulier.

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Cf. aussi les vv. 225-26, 1794-95, 1831-33, 1845-49, 1867-74, 1885-86, 1974-75, 2024-28, 2086-87, 2157-71, 2244-45, 2315-19, 2432-33, 2487—89, 2570-71. 18

La Langue du Manuscrit 945

La langue de la Passion de sainte Catherine du ms. 945 de Tours a attiré l'attention des dialectologues et des lexicologues depuis près d'un siècle et demi. Elle présente un amalgame de formes françaises et de formes dialectales, ce qui n'est pas rare sans doute dans un texte de la première moitié du XIII e siècle (v. plus loin, V. DATE DU POEME), mais parmi ces formes dialectales les unes sont usitées dans l'Ouest et le Sud-Ouest français, d'autres sont propres au Sud-Est; plusieurs enfin appartiennent franchement à la langue d'oc. C'est ici que le texte se prête parfois à plus d'une interprétation.

L'hypothèse «poitevine» Raynouard est le premier qui se soit intéressé à la langue de notre poème. En 1838, il a examiné le manuscrit qui fournirait d'après lui un exemple de collision de la langue d'oïl et de la langue d'oc, «la preuve de la désuétude où tombait le provençal ancien par suite de l'envahissement progressif du français»; il conclut à une langue hybride comparable à celle des Coutumes de Charroux (composées en 1247), petite localité située à l'extrémité méridionale du département de la Vienne, dans la Basse-Marche, entre le Poitou et le Limousin32. Sans insister, remarquons que Talbert, 1885, n'apporte guère davantage de précision sur le caractère composite de la langue de la Sainte Catherine, sinon pour indiquer dans le titre de son édition que le poème est rédigé «en dialecte poitevin»; nous avons vu plus haut à quoi il faut attribuer ces lacunes. C'est à Fritz Tendering que revient le mérite d'avoir le premier étudié en profondeur les traits linguistiques du texte, d'abord réunis dans une thèse de doctorat de l'Université de Bonn publiée en 1882, puis interprétés quelques années plus tard, en 1885, dans une étude où il introduit des documents reflétant la scripta du Sud-Ouest moyen. Mais Tendering ne connaissait aucun texte exactement du même type hybride comme celui du ms. 945 et, dans son effort pour en situer la langue, il ne tient compte que du travail de Görlich, 1882, fondamental et bien documenté mais qui contient seulement quatre chartes du Comté d'Angoulème dont deux sont trop francisées pour constituer un critère 32

Ray η 1, pp. xxij-iij. 19

de localisation sûr; se cantonnant dans deux douzaines au plus de faits phonétiques et morphologiques, il a alors songé au sud de l'Angoumois. On peut dire des travaux de Tendering, en dépit de lacunes importantes et d'un nombre assez élevé d'erreurs de lecture et de transcription33, qu'ils n'ont pas perdu leur valeur aujourd'hui; mais l'élan initial une fois donné, d'autres études suivirent bientôt, qui confirmeront ces premiers résultats ou bien apporteront des précisions nouvelles. Ici une part essentielle revient à W. Cloetta, 1893, qui, dans une importante étude sur le Sponsus, accepte sans réserve les conclusions de Tendering sur l'origine angoumoise de la Sainte Catherine. Pour C. Fahlin, 1937, s'exprimant plusieurs fois à ce sujet dans son gros ouvrage sur le ms. de Tours de la Chronique des Ducs de Normandie, la langue de notre poème accuserait des traits plus provençaux qu'angoumois. D'autres recherches sur le Sponsus conduisent L.-P. Thomas, 1951, à observer que notre manuscrit contient des éléments dialectaux du Sud-Ouest qui sont trop disparates pour s'être rencontrés sur un même territoire; il n'exclut pas la présence de remaniements. Le rapprochement de tous ces faits explique pourquoi les constructeurs de synthèses se sont montrés partagés sur le question du dialecte d'Aumeric, que viendra encore compliquer l'absence d'une définition du terme «poitevin». C'est ainsi que lorsque Meyer-Lübke, 1890-1900, cite tel ou tel autre trait phonétique ou morphologique de la «Sainte Catherine poitevine», c'est à la région immédiatement au sud-ouest de la Normandie qu'il pense; G. Lote, 1955, au territoire entre le sud de la Loire et les limites du provençal. Pour le spécialiste Jacques Pignon, 1960, au contraire, l'absence dans ce texte de l'article contracté dau(s) «du, des» et du pronom sujet neutre ol «il», la présence de formes en -euz du type iqueuz et en morphologie d'imparfaits de l'indicatif du type -ava et d'imparfaits du subjonctif du type aguessa, volguessa, etc., excluraient une origine strictement «poitevine», entendant par là une configuration géographique et linguistique limitée aux départements des Deux-Sèvres et de la Vienne, moins la région de Charroux34; toutefois, il lui arrive de rapprocher la langue de la Passion de sainte Catherine de celle du ms. de l'Arsenal du Roman d'Alexandre et même de proposer, comme lieu d'origine de ces deux textes, la Basse-Marche, peut-être le sud-est de la Vienne, mais sans exclure totalement l'Angoumois. D'autres érudits ont comparé fort justement les relevés de Tendering à plusieurs textes qui ont, disent-ils, des attaches linguistiques avec le sud du Poitou ou la Marche limousine. On trouve en effet dans la Sainte Catherine comme dans Aigar et Maurin, d'après Alfr. Brossmer, 1903, eu pronom sujet, -er < - A R I U à la rime avec -er < - A R E et avec le produit de A sous l'influence d'une palatale; comme dans le ms. O de Girart de Roussillon et dans Daurel et Beton selon René Louis, 1947 et W. M. Hackett, 1970, eu en provenance de E bref 33 34

Cf. le c.r. dans Gallia 1 (1882), 90. Pignon, 1960, pp. 47-51. Pour une discussion sur les diverses acceptions du terme «poitevin», v. Mandach, 1968, 182-83 et J. Wüest, 1969, 41-48.

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+ yod, e ouvert passé à a devant r, -ei à la désinence de la l r e pers. sing, des parfaits faibles et des futurs. D.-S. Avalle, 1962, n'hésite pas à rapprocher la langue de la Passion du ms. de Clermont-Ferrand de celle de la Sainte Catherine sur un grand nombre de traits précis, entre autres e < E bref latin à la rime avec e < E long, voyelle finale d'appui notée œ, les désinences -et à la 3 e pers. sing, du présent des verbes en -ARE et -ant à la 3 e pers. plur. des futurs, t de transition dans les parfaits forts, présents du subjonctif avec finales accentuées {-ént, -ánt); tous ces faits indiqueraient, affirme-t-il, que les deux textes ont été rédigés dans la même région, le sud du Poitou. S'il faut en croire A. Castellani, 1959 et 1972, la langue des Serments de Strasbourg partage avec celle d'Aumeric une véritable communauté de traits nord-aquitains, c'est-à-dire propres au territoire qui va du sud de la Loire au domaine provençal; à l'appui de sa thèse, il produit a pour désigner la voyelle finale, l'évolution -ian < - I A N U M et la préposition ab «avec». On voit les difficultés du problème posé par la langue du ms. 945; selon les opinions que l'on vient de lire, cette langue d'aspect à la fois français et méridional pourrait s'identifier à divers parlers qui s'étalent tout au long d'une ligne allant du sud de l'Angoumois à la localité de Charroux, en Basse-Marche, ou qui s'étendent au nord de cette ligne, entre la Loire et les limites méridionales de la langue d'oïl. Mais dans tous ces efforts d'analyse, il faut reconnaître que ce sont surtout des faits de détail que l'on a mis en vedette. Or plusieurs de ces traits, pour s'être retrouvés ailleurs que dans le Sud-Ouest moyen, ne sont plus acceptés aujourd'hui comme critères de localisation. C'est ce qu'ont très bien vu plusieurs linguistes qui ne tardèrent pas à combattre vigoureusement l'attribution du ms. 945 de la Passion de sainte Catherine aux domaines angoumois, poitevin ou marchois.

L'hypothèse «franco-provençale» On assiste depuis une cinquantaine d'années, d'abord de façon sporadique, bientôt dans des études ayant toutes les apparences d'une thèse bien orchestrée, à un vaste effort pour déplacer le lieu de composition du poème dans le Sud-Est, plus précisément dans la zone occitano-franco-provençale. Il faut noter ici que Tendering, 1882, avait, mais sans insister, identifié certaines graphies comme appartenant au dialecte vaudois: préfixe i- dans ister «rester, demeurer, être», istabla «stable, permanente», voyelles d'appui notées i et o, l'adverbe raisonavolment. Ces quelques faits, longtemps restés à l'état latent, prirent soudainement de l'importance le jour où Antoine Thomas, 1912, en trois lignes incisives, montra que le mot esmaina «image», qui apparaît trois fois dans le poème, ne pouvait provenir que d'une région voisine de la frontière italienne 35 . Quelques années plus tard, en 1915, E. Gamillscheg se déclare 35

Thomas, R 41 (1912), 44.

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convaincu que la coexistence dans le manuscrit d'imparfaits en -ava, en -ia (-ie) et en -ei- constituait un phénomène franco-provençal36. Un pas de plus fut fait lorsque Helmut Stimm, avec une grande rigueur linguistique, dans un premier travail publié en 1955 mais surtout dans une étude parue en 1966, mit bien en évidence un assez grand nombre de traits linguistiques de la Sainte Catherine, entre autres les désinences -em à la l r e pers. plur. du présent et du futur, la terminaison -eisir < -ESCERE, les formes diu «je dis», amiu «amis»,preu «je prie», et vingt-sept mots parmi lesquels acordre «accourir», avatre «abattre, rabaisser», chavoner «achever, terminer», crois «mauvais, méchant», revundre «cacher», qui sont communs aux parlers du SudEst. Contrairement à l'opinion exprimée par Castellani en 1959 et Avalle en 1962, pour qui de tels éléments seraient imputables au copiste, Stimm les attribue à l'auteur. P. B. Fay et J. L. Grigsby arrivent à des résultats à peu près semblables dans une nouvelle édition de Joufroi de Poitiers, 1970, où ils rapprochent à plusieurs reprises notre poème des textes franco-provençaux et franco-italiens, en particulier sur les points suivants: réduction de iée à ie, construction fusses aua signifiant fusses esté, pronom neutre suj. et obj. o «cela», formes incohatives de ofrir et de sofrir. Mais les faits peuvent être de deux sortes, phonétiques d'une part et lexicologiques de l'autre. C'est ce que s'est efforcé de montrer Max Pfister, 1970, dans une étude de grande portée où il fait ressortir les attaches linguistiques des divers manuscrits de Girart de Roussillon avec d'autres textes, dont notre Sainte Catherine, en provenance d'une vaste bande de territoire allant de l'Ouest du domaine nord-occitan aux régions les plus reculées du Sud-Est (sud d'une ligne Loire-Vosges). Il constate que le ms. O du Girart, le plus proche de l'original, recèle des traits phonétiques qui feraient penser à l'Ouest alors que les traits lexicologiques parleraient franchement en faveur du Sud-Est. S'appuyant sur huit mots de notre poème - chins «chiens», amiu «amis»,/e¿ «il fit», one ζ «honnêtes»,/«/· «faire», pez «poitrine», iquies «aussitôt», sovrer «vaincre, dominer», M. Pfister conclut, puisque ces formes se rencontrent dans le ms. O, parfois aussi dans le ms. Ρ du Girart, et les quatre premières également dans les documents du Sud-Est septentrional et méridional, que la langue d'Aumeric partage plus de rapports lexicologiques avec les parlers franco-provençaux qu'on ne le supposait jusqu'à présent37. *

A première vue, si l'on s'attache à quelques traits particulièrement frappants du manuscrit, la langue du ms. 945 semble en effet plus franco-provençale qu'angoumoise ou poitevine, mais l'apparence ne répond pas entièrement à la réalité. Il faut considérer que le copiste qui a exécuté notre unique manus36 37

Gamillscheg, 1915, 187-88. Pfister, 1970, pp. 38, 84-88.

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crit de ce poème était originaire du Sud-Est méridional, peut-être même de la région dauphinoise, et l'on verra plus loin dans quelle mesure. Cependant, et malgré la complexité des détails et une unité d'ensemble parfois à peine visible, plusieurs phénomènes se détachent qui montrent que la langue de l'auteur n'a pu être écrite dans ces régions. De nombreuses erreurs de copie et des hésitations fréquentes dans les graphies, des vers faux, d'autres de toute évidence reconstruits, des oppositions marquées du point de vue de la langue entre l'intérieur et la fin du vers38, indiquent clairement l'intervention active d'un scribe désireux d'introduire dans le poème des éléments dialectaux étrangers à l'original, comme s'il s'était donné pour tâche d'adapter le récit au public franco-provençal et à celui des régions d'oc avoisinantes3'. D'autre part il semble bien que la qualité d' «ami de la race poitevine» («Pictave gentis amicus») que se donne Aumeric, clerc lettré, dans l'explicit de son poème, jointe à la mention du monastère de Saint-Michel («monachis sancii Michaelis»)40, n'est qu'une façon style formulaire de rendre hommage à la province dont dépend le lieu où il a établi sa résidence. Aumeric, ou Aymeri, selon toute vraisemblance, a rédigé son poème au monastère de Saint-Michel-en-l'Herm, placé au début du XIII e siècle sous la suzeraineté de Mauléon, en Poitou, et situé à peu de distance de La Rochelle où prospérait alors un prieuré célèbre de SainteCatherine, fondé vers l'an 1180 par Aliénor d'Aquitaine41. Afin de donner à son œuvre pieuse une qualité durable et aussi sans doute pour lui assurer une grande diffusion, il a écrit dans le parler de l'Aunis où depuis le début du XIII e siècle le français, langue du commerce et des relations judiciaires et administratives, gagnait de plus en plus sur les formes locales42. Cependant, consciemment ou non, il a introduit dans son texte d'assez nombreuses formes de son pays natal, qui devait se situer en Haut-Limousin, dans une région voisine de la frontière angoumoise ou marchoise. Citons, par région, les textes non diplomatiques auxquels nous avons eu recours et qui présentent une communauté de traits linguistiques très nette avec la langue «mixte» utilisée par Aumeric: - domaine de l'Ouest: Epitre farcie de saint Etienne (Touraine; ca. 1130), Roman de Troie (Anjou ou Touraine; ca. 1160), ms. Τ de la Chronique des Ducs de Normandie par Benoit (Touraine; fin XII e s.), Livre des Manières (Nord-Ouest; entre 1175 et 1200). 38 39 40 41

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Cf. L A N G U E D E L'AUTEUR, A, ci-dessous. V. à ce propos Mandach, 1970, pp. 44-45. Explicit, vv. 11-14. Sur cette abbaye bénédictine, v. notamment P. Marchegay, Chartes de Fontevrault concernant l'Aunis et La Rochelle, BEC 4 (1857-58), 133-34. «C'est en Aunis, dans la région maritime et commerçante de l'estuaire de la Charente, que l'influence du français s'affirme d'abord, dès les premières chartes médiévales», A. Terracher, La rencontre des langues entre Loire et Dordogne [extrait du CentreOuest, encyclopédie régionale], Paris, 1926, p. 7. V. aussi P. Marchegay, Chartes rochelaises en langue vulgaire, de 1225 à 1250, BEC 4 (1857-58), 140 et Pignon, 1960, notamment pp. 76-77.

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- domaine du Sud-Ouest: Roman de Thèbes (Poitou septentrional; ca. 1155), les Fragments d'Angers du Roman de Thèbes (Poitou méridional; entre 1180 et 1220), le ms. S du Roman de Thèbes (Poitou; X I V e s.), les Sermons poitevins (copiés à Poitiers; milieu X I I I e s.), le ms. de l'Arsenal du Roman d'Alexandre (plusieurs scribes: Poitou, Basse-Marche ou Angoumois; début X I I I e s.), Turpin «interpolé» ( = ms. 124: Turpin 2; écrit très probablement à Bordeaux entre 1327 et 1338; mélange d'occitan, de français et de poitevin), Turpin «interpolé» et Tote listoire de France ( = ms. 5714: Turpin 1, Tote 1; ca. 1220-1250; SudOuest français), Turpin «interpolé» et Tote listoire de France ( = ms. Lee: Turpin 3 et Tote 2; écrit dans le domaine poitevin; ms. seconde moitié X I I I e s.). Nous ajoutons les textes suivants, de localisation imprécise mais dont les attaches linguistiques avec le Poitou méridional sont généralement reconnues: la Passion du ms. de Clermont-Ferrand (ca. 1000), les Chansons de Guillaume I X (XII e s.), le ms. O de Girart de Roussillon (ca. 1150; ms. milieu X I I I e s.), Folque de Candie (ms. milieu X I I I e s.), Joufroi de Poitiers (milieu X I I I e s.) 43 , Aigar et Maurin (fin X I I e s.; ms. début X I V e s.), Daurel et Beton (seconde moitié X I I I e s.; ms. du X I V e s.). - domaine limousin: Boèce (première moitié X I e s), le Sponsus (auteur angoumois mais scribe limousin?; fin X I e s.) 44 , Anciennes poésies religieuses (fin X I e s.) 45 , l'Evangile de saint Jean (fin X I e - début X I I e s.), les Sermons limousins (ca. 1200), les Préceptes moraux (ca. 1200)46. Pour les traits occitans spécifiques, nous renverrons au Roman de Flamenca (Rouergue?; ca. 1240-1250). Voici maintenant le relevé complet des particularités linguistiques du ms. 945.

I. VERSIFICATION: LANGUE DE L'AUTEUR A. Compte des Syllabes Le vers de la Passion de sainte Catherine est l'octosyllabe, sans coupure apparente. Malgré la présence dans le manuscrit d'un grand nombre de vers faux47, Selon Fay et Grigsby, Joufroi, 1972, p. 48 ce texte contient un mélange de traits qui nous orientent vers les régions «de l'est et du sud, le frprov. et le fr.-it.». On est loin d'un accord général sur la langue du copiste, qui s'apparentrait avec les parlers du «sud-est, le frprov. et surtout le fr.-ital.», cf. Fay et Grigsby, Joufroi, 1972, p. 48 passim, «avec les dialectes du sud-ouest et même du provençal», cf. W. O. StrengRenkonen, Joufrois, roman français du XIII e siècle, Turku, 1930, p. xix. 44 Cf. à ce sujet Wunderli, 1969, p. X X I X , n.89. 45 G. de Poerch, 1957, 530 croit devoir reculer le dialecte de l'auteur et du copiste plus vers le sud, dans le Bas-Quercy. « Cf. Pignon, 1960, p. 54. 47 Le manuscrit contient 141 vers faux, répartis de la façon suivante (v. aussi NOTES CRITIQUES): 43

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un examen de la métrique fait apparaître plusieurs détails susceptibles de renseigner sur la langue d'Aumeric: I o : elle respectait dans l'ensemble le système de la déclinaison bicasuelle; voir MORPH., § 1 ci-dessous 2°: elle semble avoir respecté les formes verbales en -e muet atone avec maintien de la dentale dite caduque ( < AT), cf. E quant s'en torna(t) eusament 104, Dona(t) antr' euz aver victoire 420, Que non responded) a cest home 662, Deus, qui ere(t) esperitauz 761, Que Deus ere(t) e pois mûrit 877, Que el nos deigna(t) apeller 1024, E parla(t) a la dama un poi 1064, Parla(t) o lei m'lt bellament 1077, Que Deus donœ(t) a ceuz qui l'ament 157948; la dentale est parfois conservée, cf. Pois apellet un sen sirvent 161, O ret issi a son seignor 406, Lor comencet iso a dire 936, Qui non me laiset aver fam 1804, E si li comencet a dire 181449. 3°: elle hésitait, pour la prononciation de Y e atone à la fin des mots, entre la scansion courte et la scansion longue, cf. Grava la donna e si s'en rist 70, Quis autre maistre i aut[r\ escola 248, etc. en face de Mult forunt sagë en cel temps 16, Qui plus saive del mundë erent 22, etc.50. 4°: elle n'admettait que très rarement les formes analogiques de la l r e pers. sing, du prés. ind. des verbes en -er, cf. preso 1156, dopto 1399 et coseilla 1935. 5°: elle accentuait régulièrement les terminaisons des 3 e pers. plur. du prés, ind. et subj., cf. diéntgarentissént 807-808, aient (-.veirent) 2059, proiúnV.tro-

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- vers faux de sept syllabes; I o : vers redressés dans cette édition: qu' (= que) 312, 1913, 2313, 2571, omission de préfixe: 34 190 (¡-), 244 (i-), 334 (tres-), 493 (En-), 505 (re-), 521 (i-), 1254 (i-), 1274 (tres-), 2301 (i-), omission d'une syllabe à l'intérieur d'un mot: 162, 373, 514, 1750, 1764, 1783, 2102, 2199, 2259, 2266, 2553, 2557, omission d'un mot: 111, 225, 228, 407,492, 659, 683, 724, 757, 901,1067,1115,1148,1176, 1206, 1217, 1354, 1515, 1540, 1548, 1640, 1688, 1820, 1927, 2115, 2197, 2302, 2350, 2411, 2554, 2557, 2627, 2639; un mot pour un autre: ert pour ere 430; 2°: vers où aucune correction n'a été effectuée: 992, 2100, 2490, 2499, 2500, 2511, 2568. - vers faux de neuf syllabes: I o : vers redressés: 70,186, 343, 344, 685,719,1114,1318, 1563, 1684, 1878, 1926, 1963, 1970, 2114, 2367, 2483, 2538, 2549, 2603, 2604, 2647, 2660; un mot pour un autre: ere pour ert 2272; 2°: vers que nous n'avons pas cru devoir corriger: 49, 100, 184, 194, 414, 463, 553 , 672, 733, 821, 843 , 857, 934, 1076, 1277, 1278, 1303, 1333, 1429, 1490, 1519, 1643, 1726, 1817, 1869, 1899, 1919, 1920, 1943, 2010, 2056, 2177, 2226, 2257, 2316, 2387, 2548,2652. Les formes verbales conoises 408 pour conois, osast 947 pour osassent, sas 1779 pour saches (ou sacha), l'adj. fém. segur 2252 pour segura sont des erreurs ou des licences de l'auteur. - vers faux de dix syllabes: Γ: vers corrigé: 714; 2°: vers où aucune correction n'a été effectuée: 93, 1589, 1592, 1865, 1948, 1997; vers partiellement redressé: 2236. Cf. aussi les vv. 430, 565, 1985, 2231, 2317, 2347, etc. Seules exceptions: Bon est qu'il sache e li sei dit 393, Ni mi ni vos non preisa un uo 1897. Cf. MORPH., § 13 ci-dessous. Outre les cas, déjà cités, qui concernent les formes verbales à la 3e pers. sing, des verbes en -er, nous comptons 44 cas de scansion longue contre 102 de scansion courte. Formes longues: vv. 16, 22, 105, 143, 212, 252, 355, 489, 526 etc.; formes courtes: w . 50, 70, 84, 136, 167, 207, 248, 249, 263, etc. La rime enclinéssant.saluéssant 1139-40 est la seule exception à l'impf. subj. 25

vént 2549-50, et de l'impf. subj., cf. gasdessénf.venesânt 171-72, venquessénf.rendessént 181-82, istesánt:aguessánt 411-12, etc. 51 ; voir M O R P H . , § 13 cidessous 6°: elle usait fréquemment de formes incohatives, cf. suffris(:quis) 437, sufris(:paradis) 1235, sufris(enemis:) 1996, sufrit(:recevit) 2645, sufri{iqui) 2624, ufris 1874, etc.; voir M O R P H . , § 13 ci-dessous 7°: elle n'admettait pas les formes analogiques du féminin des adjectifs en -al et ceux de la troisième déclinaison; voir M O R P H . , § 2 ci-dessous 8°: elle exploitait largement le polymorphisme dans la langue et le vocabulaire, cf. meravilla 342, maravilla 1564, meravillerent 2330 ~ merville(s) 470, 1817, etc., merveilles 139752; sore «sur, au-dessus de» 422, 1781, 2309, desore 145, sovre 2283, desovre 1956 - sor 296, 329, etc., sorz 2056, 2123"; pidé(s) «pitié» 1252, 1364 ~ pïetez 2508, pïetés 2509, pidé pour pieté au v. 251154; joi(s) «joie, bonheur» 463, 944, 1063, etc. ~ joia 163555; peil «cheveux» 1050 et chaveuz 1471 utilisés indifféremment dans le même contexte 56 ; clavel (-euz) «clous, pointes de fer» 2017, 2019, etc. ~ clos, clou (-ouz) «clous» 41, 2033, 2079, 2082, claveuz pour clouz au v. 205657; la loc. en gran bada «pour rien, pour un motif frivole» 2410 en face de en van «en vain» 252158 l'adv. entredomentres «en m ê m e temps» (?) 2207 ~ endementres «entre-temps» 395, 1335, 17415'; resuciter 655, 764 ~ resordre 737 ~ resurrexir 46, 988 - reviscoler 685, 733"; parlœs «tu parles» 2179 ~ parolles 6; la loc. en après «ensuite, après»

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Afr. merveile «merveille», apr. meravelh, meravil, meravilha MIRABILIA, FEW 62, 143b-144a; cf. aussi Turpin 1: merveloient 266.7, mervelleirent 270.25, merveillierent 271.29, merveille 295.25, Turpin 2: meravilloent 266.7, meravillarent 270.25, mervelliarent 271.29, mervellia 280.25, Turpin 3: meravilloient 266.7, mervellia 280.25, meravillia 297.16, Alex: merveile 164, 6594, 6651, merveille 1419, etc., merevella 5715, Aigar: miravillos 769, 1420, miravillans 1000, GdR, gloss.: mereveillar, mereveillose, merevil. Les Sermons lim ont meravilla(s) A, V.25, 28-29, XII.32, meravila V.2, etc. V. n.146 (sobre) et n.224 (sor, sore). Afr. pité, pidié, pieté «pitié», apr. pitat, pietat, alyon. pidia PIETAS, FEW 7, 438b, alyon. pida, MargOingt 107, poit. s'apidé «s'apitoyer», pidé «pitié», Lalanne, 1868, pp. 21, 209, Pignon, 1960, pp. 188, 190, 364, Mandach, 1970, p. 230, n.20. Apoit. joi «joie» GAUDIUM, FEW 4, 82b, Η.4, afr. joie, apr. joia, FEW 4, 80b, Pignon, 1960, p. 262, Naudeau, 1975,115, n.5; cf. aussi ChronN, gloss.: joi, joie, Troie, gloss.: joi, joie, Alex: joi 1386, joi[e] 6350, joie 1219, etc., Tote 1: joi, p. 15.20, joie, p. 54.27,31, joia, pp. 13.6, 31.10,19, Tote 2: joie, pp. 31.10,20, 54.31, Turpin 1: joi 282.29, 289.13, 297.16, joie 277.23,300.16, joia 310.3; cf. aussi Guil IX, gloss.: joi, joy, Aigar: joi 848, GdR, gloss.: joi, joie, Daurel, gloss.: joi, joy, joia, CroisAlb: jois 6720, joia 3579. Joufroi donne joi 1384, tens joies veiiz 3804, joie 19, 137, etc. Afr. peil «chevelure, cheveux», apr. pel PILUS, FEW 8, 510a; cf. aussi Turpin 1: pens 284.21 (Turpin 2 et 3: peaus), cheveus 321.16 (Turpin 2 et 3: chaveus), Alex: pel 290, cheveus 5960, 6245, GdR: peil «cheveux» 3126, 4410, 8610, pel 5604, 5859. V. gloss. Le même mélange se constate chez Guil Cabestanh: en bada «en vain» (p. 41, 1.52), e va (pièce 11.24). V. aussi gloss. V. gloss. V. gloss.

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(adv. et prép.) 1100, 1249, 1424, 1547, 1629 - apres (prép.) 1573, 1845, 1849, etc. 61 . En morphologie: il pron. suj. fém. 1 0 3 , 1 0 8 , 1 9 7 , etc. en face de i'///641, ella 185 , 389, 482, etc., les formes verbales amava «il aimait» 1385 ~ amot 137862, oi «j'eus» 553, 1830 - agui 239, 1796, 1798, ot «il eut» 29, 44, 71, etc. - aguit 432,1726, 2136, vene «il vint» 259, 686, etc., vint 15, 322,399 - venguit 1738, soi «je sus» 553, sou 564 ~ sagui 250, etc. L'impér. sing, de dire est représenté par dias 273, 1833 et par dis 143463. A noter les formes contractées du futur: partrei 1736, 1846, partrai 2475, partrent 2386, donra 24Ó864. Autres particularités affectant la mesure du vers: le latinisme Criste (vocatif) 253565, l'adj. masc. plur. maintos 347, mantes 365, maintes 2036, avec l'addition d'un e à la finale, en face de mainz 160166, vérité 353, 2638 en face de vertè (constant). A signaler enfin le prédicat masc. plur. nete (afr. nez) 1027, avec accentuation sur la pénultième 67 , et l'adj. mase. plur. onez (afr. honestes) 1522, sans e d'appui68, contrarit 2002, troisième pers. sing, du prés. subj. (?) de contrarier, est obscur. 61

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Apr. enapres «après, ensuite», dauph. enapré AD PRESSUM, FEW 1, 38a; cf. aussi Thèbes, gloss.: en après, Thèbes D: en apres, frag. 1.106, Sermons poit: enapres, pp. 2.23,4.26,20.17, 23.29, etc., FCand: enapres 4695, CoutCharroux: enapres 7, 9, Alex: en après 452, 5651, Turpin 1: en après 279.17, Tote 1: en après, pp. 18.16, 19.4, an après, p. 54.28, Tote 2: en après, pp. 18.19,19.4-5, an après, p. 54.32-33, ΑΗΡ, LVII, 1960: en après, pièces 111.14, 154.6-7, 155.14, 172.20, etc., ΑΗΡ, LVIII, 1963: en après, pièces 295.12,14, 378.6,7, 415.4, 421.14,26,37,39, etc. GdR, gloss.: en après. Joufroi a en après 3672. Les autres ex. d'impf. en -ava, -avont (cuidavam 627, sanavunt 1518, celavont 1974, etc.) sont à l'intérieur du vers, ou bien ils se montrent à la rime dans des vers de 9 syllabes. V. NOTES CRITIQUES aux vv. 1277, 1278, 1919, 1920. L'impér. sing, aies ne compte que pour une seule syllabe au v. 1551; partout ailleurs aies contribue deux syllabes à la mesure du vers, cf. vv. 436, 1098, 1450, 2241, 2243. A cette liste il convient d'ajouter les formes apr. dir «dire» 684, 1600, far «faire» 214, 2311, toujours devant voyelle (v. MORPH., § 13 et n.290 et 291 ci-dessous), et l'adj. fém. apr. savia «sage, instruite» 1452 (ailleurs on a saiva 342, 394, 636, etc.). Notons ici que selon une règle généralement suivie, \'e pénultième ne compte pas dans les mots proparoxytons, cf. angel(s) 427, 433 , 456, etc., virgina 911, vergines 2481, virgines 2534, 2581 (cf. virge aux w . 1079, 2225); virgines 2568 se trouve dans un vers de 7 syllabes (v. NOTES CRITIQUES au v. 2568). Le latinisme esperite(s) 1949, 2562 contribue quatre syllabes à la mesure du vers, Aristotile (à la rime = Aristote) 554 trois, Michael 455 et gracias 1281 deux (cf. graces 2535), gloria (devant voyelle = gloire) 2534 une seule syllabe. L'ajout d'un e serait dû à une hésitation, quant à la terminaison du mot, cf. W. Foerster, Lyoner Yzopet, Heilbronn, 1882, p. 144, n. au v. 837; cf. aussi R 2 (1873), 94, col. 2, 1.12: mainte miracle, ChronN (Fahlin, 1937, p. 123), Turpin 1: mainte sanctuaire 284.22, maintes sanctuaires 286.9, Turpin 2: mainte autre sanctuaire 284.22, mainz outres sanctuaires 286.9, Turpin 3: mainte outre sanctuaire 284.22, maintes sanctuaires 286.9, ΑΗΡ, LVII, 1960, pièce 109 (Thouars; 1238): meintes cuntenz 6. Apr. nede «sans tache; propre» NITIDUS, FEW 7, 147a, b; cf. aussi Sermons poit: nepte(s), pp. 2.17, 28.3,27, 40.15, 82.22, etc., StJean: nepte(s) «propre» XIII.10,11, neptes XV.3 (Wunderli, 1969, p. xxi). Apr. onest «honnête», adauph. honest HONESTOS, FEW 4, 461b; cf. aussi GdR: unez 2503, Pfister, 1970, p. 718, Stimm, 1966, 302. 27

Β. Elision et Hiatus L'élision affecte, conformément à une régie généralement suivie, les voyelles finales atones et les monosyllabes que, si cond., le pron. suj. je, etc., mais la règle n'est pas toujours rigoureusement observée. On trouve aussi: 1°: de nombreux cas (70) de non-élision de qué"·, je 251, se 751, 916, 2547. 2°: des cas d'élision de monosyllabes toniques devant voyelle, cf. qu'adonc 578, qu'est 709, s'ot 887, n'es tre 694, n'a 928, n'ai 1490, nella 2084, les adj. poss. fém. sing, m' 1139, 1159, 1183, 2340, t' 2322, s' 106, 363, 1730, 2355, 2597, le pron. fém. sing, au rég. indir. /' (= li) aux vv. 202, 1370 et 1956. 3°: des cas d'élision devant consonne, cf. l'art, masc. sing. /' 528, peut-être aussi au v. 1948 (10 syllabes), le pron. masc. sing, au rég. dir. /' 676, le pron. obj. ind. t', ms. te au v. 843 (9 syllabes), le pron. suj. t' (= tu, passé à te selon la langue populaire) 221, 1081, 1179, peut-être aussi au v. 1820. V. NOTES CRITIQUES aux. vv. 676, 843, 1820. A noter l'onte 1214. 4°: la négation no 558, 678,1596,1599, peut-être aussi aux vv. 492 et 1921, qui s'emploie devant l'adv. i et n'a pas de valeur syllabique70. Les habitudes de l'auteur en matière d'hiatus sont les suivantes: I o : maintien très fréquent de 1 'e(a) en hiatus, cf. aüa 143, saust 146, vesteiira 1051, saüsses 1082, veü(s) 1397, 1596, 2167, aiist 1320, ereü 1680, deüssant 229271, les impf, subj. feïsse 1484, feïsses 1196, 1827, feïst 752, 1074, etc., veïst 1055, 1318. A noter aussi les parf. creïrunt 1709, creïrant 1970, creïrent 2387 et les impf. subj. creësses 226, poëssant 1460. Veez «voyez» 109,113, impér. plur. du verbe veer, est le fait du copiste; il faut lire vez. 2°: diérèse de Vi dans les formes verbales en -ie (-ia), cf. sería 1137, savia 561, voldrìa 2480, etc., travaillerïas 1179, repentiríes 1303, etc. A remarquer farïa «il ferait» 176, assuré par la mesure, en face de jar oit 126. Il y a synérèse dans sia, ms. si 1220, première pers. sing, du prés. subj. de estre11. On remar-

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Cf. w . 35, 37,180,195, 197, 258, 260, 277, 280, 292, 314, 354, 360, 389, 426, 438, 445, 495, 641, 645, 659, 669, 754, 759, 799, 810, 825, 889, 898, 951,1024, 1063, 1091,1093, 1106, 1192, 1264, 1300, 1317, 1354, 1361, 1420, 1462, 1489, 1503, 1542, 1598, 1645, 1766, 1787, 1789, 1849, 1858, 1864, 1869, 1904, 1910, 1980, 2080, 2177, 2189, 2231, 2284, 2326, 2357, 2372, 2387, 2401, 2590, 2637. A remarquer que que ne s'élide pas toujours devant eu «je», cf. vv. 82, 355, 416, 769, 863, 868, 1443, 1444, 1446, 1802, 1803, 2339. Il faut lire que et non pas qu' aux w . 312, 1913, 2313, 2571 (v. n.48 cidessus). Cf. Cloetta, 1893, 202; cf. aussi Sponsus: noi 14, 19, 24, 29, Guil IX: no i (pièce VII.43,47), Passion: no i 356, 410, Ane Poésies Rei: no i 487.107, Aigar: noi 147, GdR: noi (18 ex.; cf. Hackett, 1970, p. 48), Sermons lim: no i A , V I I I . l l , Préceptes: no i III.2. Seules exceptions: aperceu (parf. 1) 245, aperceusses 1081 (v. NOTES CRITIQUES au v. 1081). Peut-être aussi dans sia 2295 (3e pers. sing.), selon que le vers se lit avec scansion courte ou scansion longue.

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quera la forme curieuse ses, deuxième pers. sing, du prés. subj. de es tre, aux w . 220,1818, 2450 à côté de seies 2093, 2536, sies (vies:) 722. La diérèse de l'j se rencontre aussi dans traïtre(s) 2, 215, 1008, dans les mots savants, cf. dïable(s) 268, 352, etc., dïablia 283, les mots en -ïan (-ïen) - i a n u m et en -ïon - i O N E M 7 3 , et les infinitifs en -ïer < ;+dentale+-er, comme dans les textes les plus anciens, cf. sacrifier(:livrer) 199, sacrifiés(:donés) 1881, etc.74.

II. PHONETISME Dans cette partie, nous distinguons deux sections principales: A. VOYELLES ACCENTUEES et B. CONSONNES. Sont mises entre parenthèses les formes étrangères au titre des paragraphes mais qui, par leur accord à la rime avec le phonétisme en question, fondent l'originalité de la langue de l'auteur75. La liste des rimes est complète sauf là où elle est suivie de la mention etc.

A. Voyelles accentuees la. a libre accentué § 1. a+l>-al(s,z),

-auz

- mortalz'.leialz 29-30, Orientauz.mals 329-30, tais'.leíais 597-98, charnauz:esperitalz 973-74, ital: mortal 1857-58, corporalxelestial 1797-98, mal:al 1487-88, 1619-20, 1975-76, etc.; [1] mal(:sal s a l v u m ) 581, 1027, 2289, al(:sal) 2107 cas particulier mets, ms. mals(cels * c a e l o s : ) 1206

§ 2 .a

(-are, -ato, -ata) >

e

- irez:desvez 1-2, vanitez:autoritez 23-24, escouté'.iré 71-72, doné:gré 83-84, reviscoler.aller 733-34, ber.encontrer 1379-80, etc.; [1] apelleia76 (bateiea:) 234, temptés(fullïés\) 1208, doné(:outreié) 1493; [2] doner(loier * l o c a r i u : ) 2538, demander(:loer * l o c a r i u ) 1577, porpesser(:loier, ms. loir) 1611, cengler s i n g u 77 L A R E M ( / e r * f e r u : ) 552 ; [3] superfluitez(:creez) 27, prez P R A T O s ( v e e z : ) 1948, 73 74 75

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Un cas particulier intéresse vision; v. NOTES CRITIQUES aux vv. 463 et 1429. Cf. Troie (VI, p. 118), Thèbes (II, p. lxxxij), ChronN (Fahlin, 1937, p. 40). D e ce fait nous excluons de nos commentaires les traits typiquement français et ceux condamnés comme critères de localisation (cf. Wacker, 1916). Afin d'éclaircir les difficultés que posent certaines graphies et la part qui revient au copiste franco-provençal, nous noterons dans un paragraphe à part les traits du Sud-Est et ceux des parlers franco-italiens qui coïncident avec la langue du manuscrit. V. n.165 ci-dessous. Cf. Lote, 1955, p. 155, Pignon, 1960, pp. 134,184, Avalle, 1962, § 42, ChronN: erf.pert PARET (Fahlin, 1937, p. 39), Aigar: escolten.. .fer:.. .quer:.. .jogler, etc. (tir. XXIV).

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eschaver(aver.) 1888; [4] sacrifier(reneier.) 358, afermer(desneier:) 788, veiees VICATAS(:despreises *DESPRESIAS) 1815; [5] celé(dé *DEU:) 62, etc., mandé(:lé *ILLAEI) 195, etc.; voir IIa. § 3 ci-dessous cas particulier clarz CLAROsf.arzj 853™

§ 3. La loi de Bartsch > e - apareillea-.rainea 401-402, preiser.cher 1937-38, etc. ; [1] peché(:dampné) 121, comencé(chavoné:) 426, comencié{chavoné:) 612, cher(:apeller) 1023, despresier(ister.) 1090, amisté(volunté:) 1388, etc.; [2]peché(Dé:) 1230, enseigné(Dé:) 2040, etc.; [3] alunger(:fer, impér. de FERIRE) 2471; [4] ches *CA?v(:primers) 2421; [5] chere(enpere *IMPERIU:) 1080; [6] chere(pere:) 187479 cas particulier chargie *CARRICATA(paianie:) 72080

§ 4. Suffixe -ARIU > -er - chavaller.conseiller 1375-76, chavallers-.justisers 1 7 4 7 ^ 8 , chavallers:primers 2423-24, etc.; [1 ]primer{parler.) 524,primer{chaitiver.) 590, loer *LOCARiu(demander.) 1578, loier, ms. loir (porpesser:) 1612, loier(:doner) 2537; [2] loier {•.cher) 1631, primers(ches:) 2422; [3] loier(:quier *QUAEREO) 501, chavallers(requers:) 1486, loier(er\) 1604, acer(:fer *FERU) 2081; [4] chavallers(:guereiers *WERRIDIARE) 1 3 4 3

§ 5. a+r,tr,

suffixe -ARIA > -ere

- emperere:lumneire 1267-68; [1] lere(ere\) 38, pere(:ere) 159, lumneire(:eire ERAM) 245, primera(era:) 490, primeira(:ere) 541, amperere(:ere) 373, 933, emperere(:queire *QUAEREO) 1445, etc.; [2] pere(:chere) 1873; [3] emperere (:mateire) 1149, emperere(:enpere *IMPERIU) 233781. Les parfaits en -AVERUNT 78

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Apr. ciar «clarté, lumière» (afr. cler, cf. Sermons poit, gloss., mfr. clair CLARUS, FEW 21, 739b) est inusité; les mss. O et Ρ de GdR en possèdent chacun deux exemples (cf. Pfister, 1970, pp. 331-32). Cf. Görlich SW, pp. 19-20, Pignon, 1960, pp. 190-92, Avalle, 1962, §§ 42, 43, Gossen, 1969, 24-25, Mandach, 1970, pp. 208-209; cf. aussi Thèbes D (Thèbes, II, p. xiii), Alex (La Du, 1937, p. 376), Aigar: ... messager·... .dobler... .manger... .destrober, etc. (tir. XXIV). La réduction -iée à -îe ne prouve rien pour la localisation, cf. Wacker, 1916, p. 72 passim, Joufroi, p. 30, § 2; normale dans le Sud-Est, elle se rencontre ailleurs, par ex. dans l'Ouest et le Sud-Ouest, cf. Görlich NW, p. 15, Turpin 2: apareillie 265.18, Sermons poit: ordeie, p. 28.26. V. aussi NOTES CRITIQUES au v. 595. Cf. Troie (VI, p. 117), Thèbes (II, pp. lxxix-xxx), Fahlin, 1937, pp. 38-39, Lote, 1955, p. 155, Pignon, 1960, pp. 109, 138. 30

riment t o u j o u r s en -erent, cf. intrerenf.troverent 1497-98, tirerenf.arancherent 2263-64, enseignerent(:erent) 21, vanterent(erent:) 328, etc. 82 .

§ 6. i+a+m,n

> -ien

- ancïans'.rectorïans, ms. rectoricans 165-66, païnexrestïane 543-44, Galïen \Precien 555-56, païne:cristïine 1363-64, dialeticïans:rectorïans 1457-58, pains :crestïis 2127-28, crestïens'.paiens 2171-72; [1] ancïen(:bien) 19, crestïen(men MEUM:) 1886, crestïen{sen *SEUM:) 2350, crestïen(bien:) 2384; [2] paiens(porpens:) 260, crestïens(porpens, ms. porpeis:) 215683 cas particulier crestïanes(fennes:) 946, rime savante

§ 7. a+m,n

> a, rarement ai

-ament:reclament 1579-80, am:fam FAMEM 1803-804 84 ; [1] am(:parlam) 140585; [ 2 ] f a m ( h o m : ) 179686; [3] amendante:) 1192,2610, clame(dame:) 2052; [4] humana(:pana) 905, setmaina(peina:) 2650 cas particulier soveiren{ren:) 168487

§ 8. a + v , v. C O N S O N N E S , II. § 3 ci-dessous Ib. a entravé

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85

86 87

Cf. les rimes eschaperent(erent:), amenerent(erent:), etc. dans Troie (VI, p. 117). Rimes normales dans les textes les plus anciens en provenance de l'Ouest et du SudOuest, cf. Ch de Roi, v. 38, Troie (VI, pp. 116-17), Thèbes (II, pp. lxxiv-xxv), Pope, 1952, § 570, Lote, 1955, pp. 196, 200, 211, LivMan (str. ccxxxviii); cf. aussi GdR: crestien.ben (Hackett, 1970, p. 16). Cf. Görlich SW, p. 23, Lote, 1955, pp. 141, 249, Pignon, 1960, p. 178, Pignon, 1960, 456, Mandach, 1970, p. 204; cf. aussi Guil IX: am:fam, am.clam, am.Adam (pièce VIII.ii,iv,vi), Ane Poésies Rei: Adan:Setam:afan:fam 496 (str. 5). Pour la Vendée, cf. Cart Bas-Poitou, pièce XXXV, pp. 51-52, pièce III, pp. 306-307, ΑΗΡ, XLII, 1920, p. 92, ΑΗΡ, LVII, 1960, pièces 20, 57, 77, 130, 159, etc., Gossen, 1962, 255-56; l'Aunis et la Saintonge, cf. Görlich SW, pp. 23, 30, Mandach, 1970, p. 244; l'Angoumois, cf. Sermons poit, charte de 1260 (rédigée plus au sud, à Barbezil ou Barbezieux, selon Mandach, 1970, p. 36): deviam, p. 374.14; cf. aussi Aigar (Brossmer, 1903, 37), GdR (Hackett, 1970, p. 53), Guil IX: amam(:bram) (pièce VIII.v), Boèce: . . . esperam... (:fam):c!amam 3-6. V. n.130 ci-dessous. Cf. la rime semennes(ordennes:) dans la ChronN (Fahlin, 1937, p. 60), Görlich NW, pp. 17-18, Görlich SW, p. 22, Thèbes D: sen «saint», frag. 1.77, certeneement, 1.21, Ep StEtienne: sen «saint» 12.1, ΑΗΡ, LVIII, 1963, pièce 415 (Touvre: 1297): chappelen 69, Alex: mendre 6534, GdR: pen «pain», aren «airain» (Hackett, 1970, p. 33); pour le Limousin, cf. CartLimoges: sen «saint», senct, sent (Porschke, 1912, p. 31). 31

§ 1. A+cons. autre que m, η > a - menace:face 1187-88, las:pas 1275-76, deslasza:glaza 2097-98, muabla:istabla 2235-36, fabla, ms. faillaxolpabla 2449-50, etc.; [1] sal SALVUM(mal:) 582, 1028, 1628, 2290, sal(al:) 2108; [2] arz(clarz CLAROS:) 854. Les mots se terminant en - A T i c u donnent toujours -a(t)ge, cf. lignatge-.paratge 219-20, corage:lignage 2453-54, etc., corage(:enrage) 1367, lignatge(\rage) 1821, etc.

§ 2. a+n > an, en - Fransa:dotansa 143-44, Alexandre:espandre 169-70, enfanzawenjanza 363-64, etc.; [1] talanz\tormanz 1223-24, tiranf.talant 1255-56, tiranz\talanz 1283-84, talanz:granz 2001-02, tormenz(-.atenz) 1863, tiranz:marimanz 2197-98, etc.; [2] sirvent.torment 2219-20, sirvent(:isnellament) 161, etc.

§ 3 .ai roman > ai - laiv.fait 189-90, gaire:faire 2 4 1 ^ 2 , fait:istat 287-88, contraire-.faire 417-18, fail.travail 535-36, faire.maire MAJOR 1131—32, lai ILLAC:sai ECCE HAC 1 3 4 5 ^ 6 , lai-.sai SAPIO 1469-70, desfaisai ECCE HAC 2095-96, viaire.contraire 359-60, viaire:faire 1427-28, vait.trait 1491-92, vait.fait2287-88, gaisenf.naisent 1951-52, etc. ; plaint:sainz 1943-44, plainf.taint TANGIT 2519-20. espaventes 672 à la rime avec maistres et enpaite 2336 à la rime avec naistre sont des substitutions du copiste pour empaistre(s) *IMPASTORIAT ( - A S ) 8 8 . Les désinences de la l r e pers. sing, du futur sont tantôt -ai, cf. creirai:fiarai 269-70, respondrai.savrai 867-68, farai:metrai 1123-24, sai SAPIO:avrai 1169-70, dirai:ai 2009-10, etc., tantôt -ei, cf. darei:jutgerei 1199-200, sufrirei.serei 1299-300, etc., livrarei(lei *ILLAEI:) 2190; à noter aussi la désinence -ei dans les parfaits faibles intrei.mengei 1789-90 89 . cas particuliers set SAm(:respondet, part. 3) 531, seil voi 88 89

90

V A D o ( j o i : ) 1 2 5 8 , voi(soi

SAPIT

(despeit

*DESPICIT:)

234890

SAPUI:) 2 5 1 4 "

V. NOTES CRITIQUES aux vv. 672 et 2336. Cf. Avalle, 1962, § 58, Thèbes D: irei-.remandrei, frag. II.4-5, Turpin 1: doptei 307.1,6, Turpin 2: conbatrei 298.11, doptei 307.1,6, Turpin 3: conterei 263.20, conbatrei 298.11, direi 298.14, doptei 307.1,6, ΑΗΡ, LVIII, 1963, pièce 398 (Talmont ?; ca. 1250): ei «j'ai» 8, 9, 17, enpruntei 26, obligei 27, Sermons poit, charte angoumoise du XIIe s.: comprei, p. 272.2, CoutCharroux: approcey 9, confirmey 9 (cf. aussi Pignon, 1960, 468), Alex: portei 6605, Passion: laisei 278, Aigar: escoltarei 959, GdR: irei, coverrei, partirei, blamei, etc. (Hackett, 1970, pp. 52, 55; cf. aussi ei «j'ai» au v. 2292), Daurel: diriei 1001, sabriei 1437. Cf. les rimes ses:eis, sef.respet, etc. dans Thèbes (II, p. lxxviii, n.l); cf. aussi Görlich SW, p. 5, Fahlin, 1937, p. 41 qui cite la ChronN, le LivMan, Saint Martin de Tours, les Sermons poit, ΑΗΡ, LVIII, 1963, pièce 405 (Surgères; 1249): set 59, Tote 1: set, p. 88.8, Aigar: set 433, Alex: set 1081, 1148, 1399, 1492, 2362, seit 1013, CoutCharroux: set 118, GdR: sei «je sais» 2291, FCand: set 1701, CoutOléron: set (art. 56). 32

§ 4. a+u (primaire ou secondaire) > a - parlarant-.oirant 263-64, anf.fant 273-74, 277-78, socorrant:deffendrant 305-306, etc.; [1 ] fant(:comant, prés. suj. 3) 89, savrant(grant:) 1162; [2]serant (donessánt:) 178892. A noter veirent(aiént:) 2060 où la désinence du futur recouvre une prononciation -ani. 93 .

§ 5. a+mn,nt

suivis d ' u n e voyelle, v. Vb. § 2 ci-dessous

§ 6. a + / + c o n s . > al-, au- autres:alques

957-58, 1593-94, 2013-14

Ila. e ouvert libre § 1. e ouvert libre en général > e - venV.retent 113-14, ben:rien 387-88, ere:ere 655-56, mens:tens 845-46, erent :queirent 1107-108, querf.ert 1999-2000, etc.; [1] ceuz * CÁELOS (euz ILLOS:) 658, cels(els:) 866; [2] ceus *c\ELOs(Deus:) 752; [3] eels *CAELOS(-.duels) 1913; [4] eels *CAELOs(me/s, ms. mais:) 1205; [5] pies(:lez LATUS) 41, lea(apellea:) 470, fer *vmu(:cengler) 551, fer *FERu(:so«er) 939; [6] ere(:lere) 37, ere(pere:) 160, ere(amperere:) 374, 934, queire *QUAEREO(emperere:) 1446; [7] erent(enseignerent:) 22, erent(:vanterent) 327, etc.; [8] eire mAu(lumneire:) 246, era(:primera) 489, ere{primeira:) 542; [9] dereires(:corseires) 2011; [10] lea(:sacriftea) 1219; [11] quert(sert:) 58, vent(:eusament) 103, grava *GREVAT(FERRA:) 876, ert(sert:) 1566; [12] biens(:temps) 15, rens(:porpens) 1395; [13] quier *QUAEREo(/oier:) 502, er(:loier) 1603, fer *FERU(acer.) 208294; [14] bien(ancïen:) 20, men(:cres-

91

92

93 94

Voi(s) est bien attesté dans l'Ouest et le Sud-Ouest, cf. Görlich NW, p. 21 (voeit en Bretagne), Görlich SW, p. 33, Sermons poit: vois, p. 94.10, voi, p. 94.11, Alex: vois 527, 1910, 4553. Joufroi a voit(:esplait) 3801. Pour la Vendée, cf. Gossen, 1962, 257-58, CoutOléron (art. 22 et 124), Cart BasPoitou, pièce II, p. 304, ΑΗΡ, LVII, 1960, pièces 20, 77, 78, 96, 109, 184, etc.; le Poitou, cf. CoutTrinité: ant 119.15, Sermons poit, p. 264: fant (4 ex.), angoisseront, ΑΗΡ, LVII, 1960, pièce 174; l'Aunis et la Saintonge, cf. Görlich SW, pp. 26-27, Gossen, 1962, 258, Mandach, 1970, p. 209; la Marche et l'Angoumois, cf. Sermons poit, charte de 1260: verran, p. 374.1, CoutCharroux: serant 70, feront 70, retornerant 72, achatarant 163, Alex (La Du, 1937, p. 378); cf. aussi Pignon, 1960, 466-67, Avalle, 1962, § 58, P. Meyer, R 9 (1880), 199, GdR (Hackett, 1970, p. 53); pour le Limousin, cf. Ane Poésies Rei: seran(:foran) 497 (str. 8). V. MORPH., § 13 et n.300 ci-dessous. Cf. Cloetta, 1893, 194, Görlich SW, pp. 47-48, Troie (VI, p. 117: ere.frere), Thèbes D (Thèbes, II, pp. xiii-iv), Castellani, 1956, 118-19, Pignon, 1960, p. 139, Mandach, 1970, pp. 213-14; cf. aussi Alex (La Du, 1937, p. 378), Aigar (Brossmer, 1903, 23), GdR (Hackett, 1970, p. 13). 33

fíen) 1885, sen(:crestïen) 2349, bien(-.crestïen) 2383; [15] ren(-.soveiren) 168395; [16] bien(:mei ME) 157", requer(:veer) 505", vinent VENIUNT(\demenent) 2581 cas particuliers erent(romperent:) 2120, querent{preserent\) 2282, erunt(:seguerunt) 2373, etc., v. MORPH., § 13 ci-dessous

§ 2. Suffixes -ERIU, -ERIA > -ere - enpere *iMPERiu(:cÄere) 1079, enpere(emperere\) 1150"

2338,

mateire(emperere:)

§ 3 . * D E U , *EO, *FEHU, *ILLAEI, *JUDEU, *MEU(M)

e: -Dé:lé 397-98, 1465-66, 2617-18, lé:Dé 2659-60; [1] dé(:celé) 61, Dé{\verté) 815, Damidé(:torbé) 929, lé(mandé:) 196, etc.; [2] Dé(:peché) 1229, Dé(martyrïé: 1046, 1354, Dé(:enseigné) 2039, etc.; [3] Dé (bré:) 448, 724; [4] des (es ES:) 226, 516, Deus(:es) 423, Des(:es) 2249; [5] Des(:resucites, impf. subj. 3) 763" ei: -Dei-.lei 485-86; [1] lei(prei *PRECO:) 1436; [2] Dei(segqueh) 2189100; [3] //«' (:eno/*iNODiu) 1453101 eu:

95

244,

lei(:livrarei)

V. n.87 ci-dessus. Cf. la rime se.re dans les Ane Poésies Rei, 484.20-21 et dans Flam: me:ben 4305-306, ben.se 7117-18, etc. 97 Cf. Avalle, 1962, § 42 et la rime saber.quer dans les Ane Poésies Rei, 491.224-25; à noter que G. de Poerch, 1957, 519 et 522 met cette rime au compte des faits qui relient la langue de l'auteur et celle du copiste au Quercy. 98 Cf. Fahlin, 1937, p. 38 qui cite Brendan et Saint-Thomas; cf. aussi Thèbes (II, pp. lxxix-xxx, n.l). 99 Cf. ChronN (Fahlin, 1937, p. 39), Thèbes S (II, p. Ixxvi), Troie (VI, p. 117, n.l), Görlich NW, pp. 25-26, Görlich SW, p. 48, Pignon, 1960, p. 129, Mandach, 1970, p. 217, Sermons poit: damerede, p. 2.5, De, pp. 2.22, 3.9, 14.14, etc., Dex, p. 4.23,32, etc., Alex: Des 454, Dé 584, 639, etc., Aigar: Dex 277, 370, 781, etc., GdR: De 4257. 100 D'après Pignon, 1960, p. 126, lei «elle» rapprocherait le domaine poitevin des parlers du Nord-Ouest alors que lie (apr. liey) relierait le sud de son domaine aux parlers occitans; cf. aussi ChronN: lei 5095, le 5101, 28208 (ces formes appartiendraient à la langue du copiste selon Fahlin, 1937, p. 44), Alex: lei 177, 219, 5286, Turpin 1: lej 291.16, Tote 1: lei, pp. 8.3, 22.38, 32.15, 53.23, 55.4, 86.12, Tote 2: lei, pp. 32.17, 53.26, 86.14, FCand: lei 4028, CoutOléron: le (art. 23), GdR: lei, le, leu (Hackett, 1970, p. 43), CoutCharroux: loi 134. Pignon, 1960, p. 127 relève Dey (latinisme ?) dans une charte du Thouarsais datée de 1308. Sud-Est, cf. Görlich Burg, p. 44 et la rime Dei(barnei.) dans le Florimont d'Aimon de Varennes (éd. Hilka, 1932), v. 1595. 101 V. n. 128 ci-dessous. 96

34

-Dew.eu 81-82, ew.Damideu 727-28, Damidew.eu 2317-18 102 , deusjeuz 103 271-72, DeuJueu 2195-96 ; [1] Deus{:ceus *CAELOS) 751; [2] Deus(:cheus *CAPU) 889; [3] deus(:peus PEIUS) 185, Deus(peis PEIUS:) 708, 800; [4] meus (ches:) 2408'04 § 4. e + yod > ei, e, plus rarement i - geisf.eist 2631-32; [1] desneier(:afermer) 787, reneier(:sacrifier) 357, reneia (-.creía CREDAT) 2361; [2] despreises *DESPRESIAS (veiees VICATAS:) 1816105; [3] prei *PRECO(-.lei *ILLAEI) 1435; [4] despeit *OE.s?icn(:seit SAPIT) 2347; [5] respeit RESPECTUM (vendei, parf. 3:) 36., despeit(irasquef.) 510; [6] peus PEIUS (deus:) 186, peis PEius(:DeMí) 707, 7991"6; [7] eslit(:vint) 321. D a n s despeit DESPFCTUM (:respondeit, parf. 3) 887, despeit(nasquet:) 912, esleitfrespondet, parf. 3:) 1582, respeit(respondet, parf. 3:) 1842, ei, e peuvent recouvrir une prononciation i. cas particulier electa(sesta:) 10, latinisme 107 102

Cf. Sermons poit, charte de 1260: eu «je», p. 374.4,8, Alex: eu 3982, GdR: eu fréquent à la rime (Hackett, 1970, pp. 20, 43), Aigar: eu constant (Brossmer, 1903, 33), Passion: eu 67, 137, 229, etc.; pour le Limousin, cf. Ane Poésies Rei: Deu.eu 485.41-42, eu-Deu 490.171-72, Damrideu.eu 495 (str. 17), StJean: eu (Wunderli, 1969, p. xv). 103 Cf. les rimes feu(jeu:),fieus(:greus), Deus(Jeus) dans la ChronN (Fahlin, 1937, p. 69), ΑΗΡ, LVIII, 1963, pièce 351 (La Rochelle; 1274): Feu 9, pièce 360 (La Rochelle; 1276): Feu 14, Görlich SW, p. 49, Alex: Deu(s) 345, 387, 472, etc., Jueu 4862, Aigar: Deu(s) 754, 761, etc., GdR: Judeu à la rime avec eu «je» (tir. CCLXXXVII, CCCLXXIX, CCCCXXI), gloss.: Deu, feu, Judeu, Sermons poit: Deu, pp. 8.27, 12.3, etc. (cf. aussi Pignon, 1960, p. 130), Sponsus: Deu 74, 77; pour le Limousin, cf. Sermons lim: Judeu A, III. 14, VI.36, StJean: Jueus XIII.33. 104 Cf. Tote 1 : sou, p. 65.30 (Tote 2: son), Alex: teu(s) 3064,3307,3310, seu(s) 843, 2412, 3291, 3762,4178, Aigar: meu 1211, seu(s) 115,612,672,1356, GdR (Hackett, 1970, p. 44); pour le Limousin, cf. Ane Poésies Rei: Deus.teus 488.122-23. V. aussi MORPH., § 11 ci-dessous. 105 V. n.150 ci-dessous. 106 II pourrait s'agir aussi bien d'une prononciation en [e] qu'en [eu], Ë+yod>e, cf. Fahlin, 1937, pp. 43-44 qui cite la ChronN, Saint Martin de Tours {demandée.prée, prée.recovré), Ep StEtienne: pre *PRECET 12.15, Thèbes D: prêt *PRECET, frag. 11.84, Sermons poit, gloss.: pez PECTUS, ΑΗΡ, LVII, 1960, pièces 7 (Loudun; 1286), 10 (Loudun; 1279), 29 (Mirebeau; 1295), 147 (Poitiers; 1292), etc.: me, deme, prez «prix», sex «six», dex «dix», eglese, etc., Pignon, 1960, pp. 122-23: [pé] PEIUS, [pé] PECTUS, etc., Aigar: pes PECTUS (cf. Brossmer, 1903, 23), Thèbes, gloss.: pez PECTUS, Görlich SW, p. 50, Alex: mé 151, 593, 1669, 4186,prez 'PRETTO 4022, pree 3434, etc., Guil IX et GdR: peis PEIUS à la rime avec es EST (cf. Hackett, 1970, p. I l l ) , GdR: pez PEIUS(:trez:ez) 8014; ë+yod>eu, cf. GdR et Aigar (Louis, I, 1947, p. 279, Hackett, 1970, pp. 18, 43: meu *MEDIU, leu LECTUM,, PEWZ PECTUS, leu " Ι Ι Χ Α Ε ΐ , / E U FECIT), Alex: meu 376, 2778, 6780, eussi EXIVIT 6031, eusi 6353, Sermons lim (éd. Armitage, 1884, 11.30 et note, p. 81): preuem. V. aussi GRAPH. (VOYELLES, IIa. § 3, CONSONNES, III. § 5) et η.255 (preu *PRECO) ci-dessous. 1C0 Cf. elesta «élue, choisie», assonancé avec blanc et contenta chez Bertrán de Born (Rayn 4, 41). 35

§ 5. e+v, v. CONSONNES, II, § 3 ci-dessous

IIb. e ouvert entravé § 1. e ouvert entravé et suivi d'une nasale > e - terree·, querre 65-66, 205-206, pucella:apella 217-18, pucella.querra 379-80, esf.prest PRAESTO 709-710, 2563-64, presf.est 1325-26, beste:manifeste 2141-42, testa:fes ta 2267-68, etc.; [1] terra(:grava *GREVÂT) 875; [2] elles(esteles:) 100; [3] sert(:quert) 57, sert(:ert) 1565, eusament(vent\ENIT:) 104; [4]pres(icelz:) 1420108; [5] isnellament(sirvent:) 162, forment(:mescreent) 239, eusament{:torment) 1213, etc.

§ 2. e+l (+cons.) > el-, eu- toreuz:veeuz

1867-68, claveuz:coteuz

2077-78' 09 , eels *CAELOS(els:) 866, ceuz

*CAELOS(euz:) 6 5 8

Illa, e fermé libre § 1. e fermé libre en général > ei, e - creire-.veire 47-48, mei:tei 413-14, 435-36, vei:mei 495-96, 941-42, mei:secrei 371-72, seit *siAT.veit 389-90, mei:corei 1959-60, creif.seit 2031-32, seif.cret 67-68, etc., cref.vet 279-80, veenf.creent 265-66, cres:ves 843-44, saver.ver 1147-48, creunf.siunt 1699-700, sias:creas 1837-38, etc.110; [1] veer (:desesper, prés. 3) 2187, veer(esper, prés. 1:) 2480; [2] veer (requer:) 506; [3] mei(bien:) 158; [4] pana(humana:) 906, peina(:setmaina) 2649; [5] esteles(:elles) 99111; [6] 108

109

110

111

Cf. les rimes esf.prest, prez:cez dans la ChronN (Fahlin, 1937, p. 37), prez.icez, cez.prez dans Troie (VI, p. 115). Passage -el(s) à eu(s) [traitement limousin], cf. Pignon, 1960, pp. 269-70, Pignon, 1960, 461; cf. aussi CoutTrinité: boysseu 119.8, Sermons poit: jarzeus «mauvaise herbe, ivraie», p. 212.24, jarzeu, p. 213.1,3,5,6, Alex: beus 186, 329, etc. bateus 5158, oiseus 2464, 5514, etc., Tote 1 et 2: manteus, p. 26.23, Turpin 1: chasteus 277.18, 297.13, etc., Turpin 2: chasteus 309.7, colteus 322.21, etc., Turpin 3: chasteus 269.29, colteus 322.21, etc. Sud-Est, cf. Stimm, 1953, p. 479, Hafner, 1955, pp. 87, 178; cf. aussi Lég: aigneuz B9.10,12, agneuz B8.9, oiseuz 113.18, K39.13, chateuz 120.3, etc., MargOingt, p. 52: beuz, carreuz, meseuz «lépreux», ruysseuz. L'alternance ei - e est normale dans l'Ouest et le Sud-Ouest, cf. Fahlin, 1937, p. 61, Görlich SW, pp. 38-41, Pignon, 1960, p. 210, Pignon, 1960, 460, Gossen, 1967, p. 72 passim, Alex (La Du, 1937, p. 378), Thébes D: fei, frag. 1.54, dei, 1.54,74, mover, 11.22, estover, II. 23, espeir, 11.44, ver, 11.45, etc.; cf. aussi Aigar (Brossmer, 1903, 21), Guil IX (pièce II): mei 3, trei 5, fei 13, conrei 16, sei «se» 17, sei «soif» 21, etc. Afr. esteile «étoile», apr. estela STELLA, FEW 12,252a. Cf. aussi Alex: esteles 50, GdR: estelle 2537. Le Roman de la Rose de J. de Meung (éd. Langlois, SATF, 1914-1924) a esteles:eles 19513-14. 36

LEGEM) 145, crei(:lei)

tei(:lei

383, cret(:dreit)

999, mei(autrei:)

1190,

1559, etc.112; [7] e devant ns: pest PENSET (destreiz:) 798, corteis(:reis) creia CREDAT(reneia:) 2362; [9] aver(:eschaver)

tei(:rei)

1381; [8]

1887; [10] veient(temenf.)

1980,

demenent (vinent VENIUNT:) 2582 i bref latin en hiatus 620113, síes *siAs(vies VITAS:) 722114

- envia(sofria:)

§ 2. e fermé suivi d'une palatale > ei, e 227-28, costreintveint

- folleies'.recreies

1095-96, richeisa.nobleisa

merveill:coseill

1365-66,

richesza:noblesza

VINCIT 777-78, soleil.merveil 1575-76, guereis:dreiz

richeisa:tristeza

1617-18,

vent

1751-52, venz VINCIS:destreinz 2409-410, etc.; [1] dreit(cret:) trasteit, impf. 3:) 2054, dreit(esteit:) 1494, fullïés{:temptés)

outreié(doné:) gna(prenna:)

2344, dreiz(:crez

53-54,

2149-50, etc., vwcn.costrent

1000,

estreit(con-

CREDIS) 2419, etc.; [2]

1207, bateiea(:apelleia)

233; [3] costrei-

2152

§ 3. e fermé précédé d'une palatale > i 1022, (di:)

- marci(servi:) (oï:)

1098, 1828, (:sacrifi,

prés. 1) 1869, (converti:)

2170,

2658

I l l b . e fermé entravé § 1. e fermé entravé en général > e -

losenge:loënze

317-18, rendre:reemdre

REDIMERE 1297-98, prennœ

*PREN-

DIAT. amer me ADMINIMAT 2237-38, etc.; [1] ferme: regne 2185-86, 22A3-AA,

fen-

na forsenna 2173-74115; [2] fennes(:crestïanes)

945, rime savante; [3] prenna

*PRENDIAT(-.costreigna) 2151; [4] porpens(rens:)

1396; [5] porpens(:paiens)

porpens,

ms. porpeis(:crestïens)

temps(biens:)

16; [8] dedenz(senz:)

2155; [6] fent

FiNDn(:ferament)

2 0 1 6 , dedenz(abrivamenz:)

259,

2175; [7] 2026

cas particulier crisme:baptisme

1,2

113

"4 115

1039-40, rime savante

Cf. Thèbes D: dei(:tornei), frag. 1.74, crei(:rei), 11.56, sei(:rei), 11.84, Aigar: mei(:lei) :kei:vei(: drei : rei : tornei...) (tir. III), GdR: mei.dei.. ,(:lei:rei...) (tir. X X X I I I ) , Guil IX (pièce II.i,ii,iii): vev.mei.. .(-.lei:.. .rei). Afr. envie «animosité, rancune, haine», apr. enveja INVIDIA, FEW 4, 799a. Cf. aussi FCand: envie(Pavie:) 2308. On trouve aussi dans le ms. savia, impf. 1 de saver(:via VITAM) 561 ; cf. MORPH., § 13, n.305 et n.318 ci-dessous. Regne prononcé avec e nasal, cf. Thèbes (II, p. xciv), Troie (VI, pp. 113, 131), ChronN (Fahlin, 1937, pp. 49, 92: fennes:rennes), Thèbes S: femmes.regnes 523-24; cf. aussi Pignon, 1960, pp. 487-88, Pfister, 1970, p. 470.

37

§ 2. e + / ( + c o n s . ) > el-, eu- chaveuz-.euz 1471-72; [1] euz(:ceuz *CAELOS) 657, els(:cels *CAELOS) 865; [2] euz(:duelz) 1087116 [3] icelz(:pres) 1419; [4] os ILLOS(VOUZ *VOLES:) 838117

IV. i long latin > i - clerziaifia 477-78, leugeria:tricheria 653-54, mantenir *MANUTENIRE\murir 673-74, enperairis.dis 1385-86, emperairis.diz 1393-94, obedir.servir 1 4 4 1 ^ 2 , via-.follia 1625-26, etc., iqutesbaloï 1331-32, dist.esbaloït 925-26, diz.esbaloïs 975-76, poestaï-.isi 77-78, païs:paravis 921-22, fist:malaït 2041-42, etc.; [1] *SEIOR et *MARTYRIU riment toujours en i, cf. martire.dire 31-32, martire.ocire 443^14, sire:martire 2517-18, martire:sire 1655-56, 2651-52, sire:escondire 1785-86; [2] via \UAM(savia, impf. 1 de saver.) 562, vies vnAs(:sies *SIAS) 721; [3] paianie(:chargie *CARRICATA) 719; [4] fil(iquil:) 584, mil(cil:) 850, peril(il:) 1968; [5] formes incohatives: suffris:quis 437-38, sofria:envia 619-20, iqui:sufri 2623-24, muri t.sufrit 2653-54 118

Va. o ouvert libre § l . o ouvert libre en général > o -pof.estot *ESTOPET 201-202, estof.pot 693-94, iso:fo FOCUM 1467-68, cor.mor 1 * MO Rio 1477-78, KO OVUM:SO 1897-98, lue LOCUM \proe PROPE 2491-92 "; [1] so

1,6

Passage -el(s) à -eu(s) [traitement limousin], cf. Pignon, 1960, pp. 286, 289-90, Pignon, 1960, 464-65; cf. aussi CoutTrinité: ceus «ceux» 118.11, deus «des» 119.16, Tote 1: deus «des», pp. 4.7, 14.35, deu «du», p. 42.7, Turpin 2: deus «des» 293.15, etc., Alex: deu «du» 565. Sud-Est, cf. Hafner, 1955, p. 179, Lég: ceuz M9.10.13, deuz N16.18, MargOingt, p. 52: ceuz, Durdilly, 1964, gloss.: deuz (art. del). 117 On suppose une évolution ILLOS >els>eus> os, forme qui se rencontre sporadiquement dans les textes les plus anciens du Nord-Ouest (cf. os dans l'Ep StEtienne, 5.5, 8.5, os dans la ChronN d'après Fahlin, 1937, pp. 70-71) et dans les documents poitevins du XIII e s., cf. ΑΗΡ, LVII, 1960, pièce 45 (La Roche-Posay; 1295): os 2, pièce 46 (La Roche-Posay; 1296): os 3, pièce 77 (Thouars; 1260): os 21,31, etc., Alex: os 6337. 118 Sur les formes incohatives, v. MORPH., § 13 et η. 297 ci-dessous. 1,9 Evolution normale dans le Sud-Ouest où o bref latin ne se diphtongue pas sous l'influence des parlers d'oc, cf. ChronN (Fahlin, 1937, pp. 47-49: alternance o - ue), Troie (VI, p. 118: o ouvert rime avec o fermé devant r), Thèbes S: pot(.ot) 6937, Pignon, 1960, p. 146 passim, Pignon, 1960,459-60, Thèbes D: iloc, frag. 1.27,yo, 1.33, joerent, 1.33, volent, 1.96, poblé, 11.85, etc., Mandach, 1970, pp. 220-22, Alex (La Du, 1937, p. 378), Aigar (Brossmer, 1903, 25: alternance o ue - oe), GdR: comme dans la Passion de sainte Catherine, o ouvert rime avec o fermé, le produit de -OCUM, -OVUM avec celui de o bref latin (Hackett, 1970, p. 14). Cf. aussi Flam qui offre des rimes identiques à celles de notre manuscrit: cor.mor 959-60, 6259-60, so.pro 4085-86, o HOC .pro 2627-28, etc. 38

{•.pro PRODE) 1449, 1875120; [2] pot(:ot HABUIT) 881, pot (ot HABUIT:) 1922; [3] pot(:allot) 1739121; [4J devant nasale: hom(:amom) 601, (:savom) 703, (creum:) 726, {\creum) 759, etc. (en tout 7 rimes)122, bon suj. (raison:) 6, bon obj. {'.religion) 59, bon obj. (\perdon) 125, bos suj.(dos *DONOS:) 416, etc., bona suj .(-.corona) 2509; formes accentuées du pron. poss.: tons (bons:) 408, 664, sonz ob],(.somos *SUBMONSU) 1891, sons obj.('.confusions) 2125123; [5] horn 124 (:fam FAMEM) 1795 ; [6] escoles(parolles:) 344, rime savante cas particuliers duelz(euz:) 1088, duels(cels *CAELOS:) 1914, duels (:ueuz OCULOS) 2499125

§ 2. o + y o d > oi - doiz DOCTOS, part, passé de DOCERE:notz *NOCTE 649-50, poi PODIUM:OÍ HODIE 2633-34 126 ; [1] devant nasale: loin(beson:) 1338; [2] ueuz OCULOS (duels:) 2500127; [3] les suffixes -ÖRIAM et -ÖRIAM se confondent à la rime, cf. gloire:victoire 419-20, victoire:gloire 507-508, glori'.victori 605-606, gloire'.memoire 1171-72, gloire:victore 2109-110 cas particulier enoi * i N O D i u ( / f e í *ILLAEI:) 1454128

120

121 122

123

124 125 126

Cf. GdR (tir. CCCCCCXLVI): ploure à la rime avec coure CUPRA etc. (cf. aussi Hackett, 1970, p. 15). Rime «normande»; cf. aussi Thèbes S: pot(defiot:) 9498 et n.137 ci-dessous. Sur l'absence de Í à la finale de la l re pers. plur. du présent, v. MORPH., § 13 et n.298 ci-dessous. Cf. Troie (VI, p. 120), ChronN (Fahlin, 1937, p. 47), Avalle, 1962, § 55. Thèbes S a son.hom 9135-36, hon(don:) 9480. V. Vb. § 2 ci-dessous. Cf. Avalle, 1962, § 55 et GdR: duel.. ,:uel (tir. XLV, CXIV). Evolution normale dans une grande partie du Nord-Ouest et surtout du Sud-Ouest où oi ( ou- vout *VOLET:,ÎOMÎ SOLET 107-108, vouz *VOLES:/OMZ (:lous *LAUSU) 955; [2] vouz (:os ILLOS) 837131

FOLLIS

1861-62; [1] fouz

Via. o fermé libre § l . o fermé libre en général > o - tosa-.janglosa 179-80, tosa:esposa 251-52, sola:rota 493-94, noswergoinos 965-66, vos:tenebros 1621-22, amors:douzors 1183-84, lor.emperaor 1981-82, amor.paor 1509-10, paor.emperaor 2 4 0 3 ^ 0 4 , etc.132; doptos-.dos DUOS 811-12, joios.ambedos 1651-52133; [1] devant nasale: corona.dona 1425-26, 1607-608, 2233-34, corona(bona:) 2510, perdomdon *DONIAT 2661-62, raison(bon:) 678, etc., dos *D0N0s(:b0s) 415, confusions(sons:) 2126, Rome(:home) 617; [2] proz PRODES (:trestoz) 25, prositoz:) 570, ν os(;. estros EXTRORSUM) 705, nos(:estros) 129

130

131 132

133

Cf. LivMan: ohmes(:somes:summes).domes (str. cxlv) et Thèbes: domes:homes, domes .prod'homes (II, p. lxxxiv). Trait particulier au Nord-Ouest et au Centre-Ouest, qu'il s'agisse d'une licence ou d'une règle phonétique; cf. Troie: ante.cante, oitante.cante (VI, p. 113), ChronN: seixante.quante, combátante: cante, La Vie de saint Martin de Tours: cante .cinquante, Merveilles de Rigomer: autant.cant (Fahlin, 1937, pp. 33-34). Le Roman de la Rose de G. de Lorris fait rimer dente DOMINÂT avec consente (Lote, 1955, p. 205). V. n.117 ci-dessus. Evolution normale dans le Sud-Ouest où o fermé ne se diphtongue pas, cf. Görlich SW, pp. 58-60, Pignon, 1960, p. 222, Pignon, 1960, 461, Alex (La Du, 1937, p. 378), Mandach, 1970, p. 220, Thèbes D: proesces, frag. 1.3, grainor, 1.18, pro PRODE, 1.32, paor, 1.66, debot, 1.67, etc. Selon Fahlin, 1937, p. 51, qui cite la ChronN, Troie et Thèbes, l'accord à la rime de dos DUOS avec les mots en -osu représenterait un trait dialectal de l'Ouest; cf. aussi Görlich NW, p. 53, Görlich SW, pp. 59, 89 (do «deux» dans le Poitou) et 114, Thèbes D: dos, frag. 11.15, Alex: dos 682, 897, 2795, amdos 2010, etc. 40

901, recovre RÉCUPÉRÂT{-.desovre DE+SUPRA) 1955; [3] pro PRODE (SO ECCE HOC:) 1450, 1876; [4] seinor(:jor)

1047, 2385, seinor(jor.)

1554, emperaor(jor.)

1658,

2363

amor{:jor)

§ 2. o+yod

> ui, oi (devant nasale)

- destruit:tuit 351-52, fuit FVGiT.trestuit 1029-30, destruif.fuit FUGIT 2161-62; [1] cuides COGITAS (\refuides REFUTAS) 801, 1085, destruit(:fruit) 1546, dui(:lui)

1661, ambedui(fui,

devant nasale: besoin-.soin 793-94, vergoigna:besoigna goina

1993-94, pointes:jointes

2639-40, beson(:loin)

903,

ambedui(lui:)

parf. 1 de es tre:) 1670, amdui(:lui) 2019-20, oinent,

1293-94,

ms. oient

2369; [2] besoinawer-

UNGUNT:po¿nwní

1337

§ 3. o en syllabe fermée > ο, u (devant nasale) 95-96, retorn.jorn

-cors.decors

615-16, totes:doptes 2386, jor(:seinor)

1553, jor(:emperaor)

PRODES:) 26, toz(:pros) vre(recovre

1657, jor(amor.)

donc(:somont

2364; [2]

569, estros EXTRORSUM(VOS:) 706, estros(nos:)

255-56, donges

1048,

trestoz(proz 902, deso-

VULTOS:) 1055; [4] devant nasale:

*OomAS:revunges

573-74, secunde:munde

MUTTOS

1109-10, trestor.moz

2139^0, etc.; [1] jor(seinor.)

RÉCUPÉRÂT:) 1954; [3] trestoz(vos

munde:confunde de'.abunde

307-308, corf.tort

773-74, tota:dopta

*REPONIAS 291-92,

599-600134, rescondre-.respondre

mun-

927-28,

SUBMONEO) 2005

§ 4. o + / ( + c o n s . ) > ol-, ou-, parfois o- m'if.escout

137-38, vouz VULTOS\douz 1521-22; [1] mot(:tot)

{•.tot) 1071, m'lt{\dot) sols(voz

1587, 2629, mout(:dot)

175, 421, mout

2481, escoutes(:dotes)

v o s : ) 94; [3] vos vuLTUs(:fresfoz) 1053; [4] sols(espos:)

803; [2]

1806135

V I I . au latin § 1. ait libre en général > o, une fois ou -

or.treisor

1141^42, or.tresor

1563-64, oses:choses 134

135

1421-22, chose:enclose

337-38, 2311-12, choses:oses

1249-50,

chosa:osa

683-84, etc.; [1] tous

Passage de o nasal à u [graphie d'origine anglo-normande], fréquent dans les textes et les documents du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, cf. Fahlin, 1937, pp. 53-55, Görlich SW, pp. 61-64, Pignon, 1960, 461, Joufroi, p. 54, § 17 (langue du copiste). Rimes à rapprocher de sols(voz vos:) 94, icelz{:pres) 1419 où il semble bien que le / s'est amuï. Cette hésitation entre la conservation de l, sa vocalisation ou sa réduction devant consonne est un phénomène qui se remarque dans le Nord-Ouest dès les premiers textes et aussi dans les documents poitevins du X I I F s., cf. Thèbes (II, pp. xiv, lxxxiii), Fahlin, 1937, pp. 87-88, Hackett, 1970, p. 15, Naudeau, 1975, 186-87.

41

956136; [2] parolles(:folles) 139, parolla(:folla) 635, 1749, parolles(:escoles) 343, rimes savantes; [3] ot H A B U I T ( / ? O Í POTET:) 882, ot(:pot) 1921; [4] ot H A B U I T (:espavantot) 2067; [5] ot AUDIT(comandot:) 88137 * L A U S U ( f o u z FOLLISI)

§ 2. au+yod

> oi

- joi-.poi 463-64, 1063-64, 2315-16, pov.joi 9 4 3 ^ 4 , poi, ms. pou: joi 1997-98; [1] joi(soi *SOJO:) 2332; [2] joi (:voi V A D O ) 1257, soi S A P U I ( : V O ; V A D O ) 2513138

V i l i , u long latin § 1. m libre en général > u - agu *HABUTU:TO//M 221-22, concluse:refuse 361-62, fuJhu 819-20, 835-36, fu:vertu 967-68, vesteiira:arsura 1051-52, aperceusses:saiisses 1081-82, fust:aiist 1319-20, tu.Jhesu 1547—48, tu:veü 1595-96, pagua:avenua 1769-70, ajues.esvertues 2089-90, ajua:saupua 2093-94, paruf.saupuz 2279-80, etc.; [1] refude RE¥V7AT(estude:) 2046; [2] refuides REFUTAS {cuides : ) 802, 1086139 § 2. w+yod > ui - entendui:sagui 249-50, reconui, ms. reconw.recui 547-48, fruit(destruit:) 904, lui(:ambedui) 1545, lui(dui:) 1662, fui(:ambedui) 1669, lui{amdui:) 2370; [1] avec prononciation ascendante de u: aguit(esclarzit:) 432, quis(suffris:) 438, quist(dist:) 2530, paguit(-.garit) 1721, aguit(nuirit:) 1726, venguit(dit:) 1738, etc.140. 136

137

138

139

140

Le roman d'Alex fait rimer fos FOLLIS avec los *LAUSU (tir. 263), los avec dos DOSSUM (tir. 124), enclaus avec chivaus, itaus (tir. 12); Thèbes associe los *LAUSU avec dos DOSSUM (vv. 5049-50). La diphtongue ou ( d a t . AU) tend à se réduire à o dans le Nord-Ouest dès les premiers textes, cf. Ch de Roi: out HABvn:porz:los *LAUSU •.cors... (laisse XCIII) et ChronN (Fahlin, 1937, p. 45). Dans le Sud-Ouest au contraire, AU latin est généralement continué par ou, qui semble représenter un son intermédiaire entre [o] et [aç], étape qui précède la réduction, cf. Görlich SW, pp. 70-71, Cloetta, 1893, 199, Pignon, 1960, p. 253. V. aussi GRAPH. (VOYELLES, VII, § 1) ci-dessous. Cf. Thèbes S: sot(:dutot) 9093, sot{conseillof.) 9208, plot(:prisot) 9291, ot(:mot) 9399, etc. Sud-Est, cf. Joufroi, p. 39, § 39. Cf. ChronN: poi:soi SAPUI (Fahlin, 1937, p.62), por.joi 13107-108 (Naudeau, 1975, 116, n.6), Troie: pov.joi 13639-40, 14121-22, 15869-70, Thèbes S: poi.toi TACEO 8933-34, Turpin 1, 2 et 3: poi 316.16, 330.18, Thèbes D: poi, frag. 11.49, Alex: poi 468, oi «eus» 3328, GdR: poi 7742, 8824, Pignon, 1960, pp. 257-58. V. aussi n.55 (joi) et n.91 (voi) ci-dessus. Pour soi *sojo, forme constante dans la langue du manuscrit, ν. MORPH., § 13 ci-dessous. Même alternance u ~~ ui dans les continuateurs de refuser 'REFUSARE, cf. Turpin 1: refuizot 300.8, Turpin 3: refusot 300.8, Alex: refuisoe 5426. Avec prononciation ascendante de la diphtongue ui, cf. Troie (VI, p. 123), Thèbes (II, p. lxxxvi). Pour les parfaits faibles en -gui, v. MORPH., § 13. 42

Β. Consonnes I. Les dentales § 1. Intervocaliques - tombent: via(savia:) 562, envia(sofria:) 620, vies (:sies *SIAS) 721, emperaor {paor.) 1372, Jueu(deu:) 2196, etc. - se maintiennent dans obedir(servir.) 300, obedir(\servir) 1441, obedisches (:perisches) 1927141 - 1 passe à d dans refuides RE¥viAs(cuides:) 802, 1086, refude (estude:) 2046142

§ 2. Finales - t o m b e n t : poesté(:Dé) 1475, mari{enemi:) crifi, prés. 1) 1869, etc. cas particulier crei CREDIT( : dei *DEBEO) 49143

1562, cri (\enemi) 1633,

marci(:sa-

- t passe à ζ dans viz \iOn(ardis:) 2066144 - t tombe après s dans resucites impf. subj. 3 (Des:) 764145

II. Les labiales § 1. Préconsonantiques (primaires ou secondaires) 141

142

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145

Asaint. apoit. obedir, cf. Turpin 3: obedireit 310.26, Aigar: obedir 932, apr. obedir, cf. Bartsch, Chrest., gloss., Appel, Chrest., gloss., R L R 7 (1875), 416.6. Sur le maintien (sporadique) de d intervocalique dans le Sud-Ouest français, cf. Pignon, 1960, p. 452, CoutCharroux: rodage 40, tangudes 104, Nadau 147 (Pignon, 1960, 463), Alex: monedee «monnayée» 1472, Sermons poit, charte de 1260: seilada, p. 374.18, CartCellefroin: quovidera «invitera», eminada «mesure de superficie» (Rousselot, 1891, 293). Fr.-it., cf. EntréeEsp: obedir 5302. Aunis. refuder «refuser», cf. CoutOléron (art. 118), asaint. apoit. refuider, cf. Turpin 2, 300.6, apr. refudar, cf. Flam: refudas(:prendas) 2883. La Passion a refuded «refusa» 147. V. gloss. La chute de la dentale après ei se constante également dans fei «il fit» 667,1691, 1871; cf. aussi Aigar: drei{:rei.. ,):fei «il fit», etc. (tir. III), GdR: crei:drei(. ..-.lei), etc. (tir. CCI), fei «il fit» 95, fei «il fait» 4507, 7822, Alex: endrei 5381, CartLimoges: fei «il fait» (Porschke, 1912, p. 49). Pour des ex. de la chute de t après ai et i dans la langue de notre manuscrit, v. GRAPH. (CONSONNES, I. § 4) et n.214 ci-dessous. Rime du type occitan, cf. Flam: dis Oìcn(:emperairis) 4397; cf. aussi Sermons lim: diz «il dit», A, 1.26, IV. 14, diz Β, VIII. 17, fez «il fit» Β, VIII.2,13, 21, 23, XI.9, etc., Boèce: dis «il dit» 100. Désinence du type occitan [CANTASSET > cantes, cf. Anglade, 1921, p. 276]. Les Sermons lim offrent une forme identique à celle de la Passion de sainte Catherine: resucites «ressuscitât» A, XVIII.28. Tote 1 donne preechest «prêchât», p. 12.27, GdR: trobe[s] à la rime (tir. CCCLIV), entres 6199, etc. Pour le Sud-Est. nous renvoyons à Görlich Burg, p. 27. V. aussi n.217 (chute de t après s) et MORPH., § 13 ci-dessous. 43

- tombent devant les dentales: temps{biens:) 16, temps (porpens:) 528, doptes (totes:) 774, dotes(escoutes\) 804, temptiforment:) 1306, tempt(:nïent) 1855, dopta(tota:) 2140, dot(m'lf.) 1588, 2630, (mout:) 2482, tostemps(:Amen) 2663 cas particulier sempres(entredomentres\) 2208 - ρ passe à v: recovre RECUPERArdesovre 1955-56, sovrer SUPERARE(afermer.) 676, sovrea(tormentea:) 366146

§ 2. Intervocaliques - se maintiennent dans saupua(ajua\)

2094, saupuz{parut:)

2280147

§ 3. Finales - tombent après consonne: sai SALVUM(mal:) 582,1028,1628, 2290, ser SERVUM (•.fer) 2261 - ν après voyelle a+v tombe: ches *CAVv(:primers) 2421 . eu: cheus(Deus:) 890, ches(\meus *MEUS) 2407, ches(:deus *DEU) 2417™ e+v 146

147

148

Le manuscrit donne aussi sovrast 705, livre(s) LIBRUM 315, 807 en face de libres 560. Pour l'alternance br — vr [au] se trouve à la frontière méridionale du Poitou; il relève cependant quelques exemples plus au nord, dans la région de Poitiers, dans les textes du moyen âge: Peitau (3 fois) dans une charte de 1260, faures *FABRU dans les Sermons poit (p. 71.25) et le Censier de Cellefroin (cf. Rousselot, 1891, p. 259). Cf. aussi ChronN: Anjou(:pou) (selon Fahlin, 44

tombe: bré(:Dé) 447, 723, bré(:poesté) 1225 eu: greus *Gmvis(deus:) 62214' i+v tombe: chaitis(apris:) 566, vis(mis:) 988, vis{\mis) 2305

III. Les gutturales En général, les consonnes vélaires se comportent comme en français. Κ intervocalique devant a est amuï, cf. amia(compania:) 1532, enemie(vie:) 2334, g devant a est représenté par i, cf. esmaia(:raia) 1613, fuit FVGn(:trestuit) 1029, fuit(destruit:) 2162. Κ en position finale tombe, cf. ami(:iqui) 45, di(:marci) 1 0 9 7 , lo

L O C U M ( : S O E C C E H O C ) 2 9 7 , f o F O C U M ( ¿ S O : ) 1 4 6 8 , poi

PAUCUM(:joi) 943,

etc. Les vélaires et autres consonnes qui dégagent un i en français suivent la règle générale, cf. fait(lait:) 190, 275, plainf.sainz 1943-44, dreiz(:crez C R E D I S ) 2419, dreit{esteit:) 2344, laiz *LACTE\traiz 2611-12. Nous donnerons le relevé complet des consonnes vélaires dans la section intitulée GRAPHISME (CONSONNES, III). On trouve cependant plusieurs rimes qui attestent le polymorphisme de la langue de l'auteur: - despreises, ms. desprePes (avec S suscrit) * D E S P R E S I A S ( V E I E E I V I C A T A S : ) 1816150 - deslasza, impér. de DISLAQUAERE:g/aza * G L A C I A 2097-98 151 à côté de menace * M I N A C I A T : / « C E * FACI AT 1187-88 - sacrifice(:prise) 209, rime savante - secteiprophete:) 254, sesta(:descuverta) 995 où c non palatalisé devant

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150

151

1937, p. 67 cette rime serait un emprunt à un autre dialecte), Guil IX: Peitieus.Angieus (pièce Xl.iii), Peitau (XI.4), Angieus (XI.13), Aigar: naus 476, 1185, moure 1090, GdR: Peitau.. .(:chevau):nau (tir. CXIII), Peiteus:Angeus(:Deus...) (tir. CCXXXIV), gloss.: nau, clau, clou, blou, blau (cf. aussi Louis, I, 1947, p. 259, Hackett, 1970, p. 30). Pour au A P U D , V. GRAPH. (CONSONNES, II. § 4) et n.233 ci-dessous. Cf. Gamillscheg, 1922, 57, Lote, 1955, p. 160, Pignon, 1960, p. 263, Avalle, 1962, § 54; cf. aussi ChronN: greus(:fieus) (Fahlin, 1937, p. 69), CoutTrinité: deu DEBET 119.19, Tote 1 et 2: grieu(s), pp. 36.8, 77.30, Guil IX: grieus(:Peitieus:Angieus) (pièce Xl.iii), greu (1.6), breu (X.28), etc., Aigar: greu(s) 410, 873, leus 420, 721, deu 306, 724,1104, breu 1111, Alex: neu(s) «neige» 2661, 2717, GdR: greu, breu à la rime (tir. XCIX, CCLXXXVII, etc.), CartLimoges: neu, greus, deutes (Porschke, 1912, p. 51), Préceptes: greu 1.8, breu V.5, breumen VI.8, etc., Ane Poésies Rei: greu(Deu.) 497 (str. 9). Nous croyons que la leçon du ms. peut se défendre si on regarde despreises comme une forme introduite par le copiste là où l'original portait despreies «tu méprises»; cf. preïssem avec chute du 5 intervocalique dans Aigar, v. 1128 (= presissem). Apr. deslasar «relâcher», afr. deslachier (DIS) + LAQUAERE, FEW 5, 178b, TL 2, 1628; apr. glassa «eau congelée» GLACIES, FEW 4, 159a, DAO 1, #133. 45

t (évolution savante) ne s'entend pas152; ailleurs, on a sesta:electa 9-10 - somont suBMONEo(donc:) 2006153 - à côté des démonstratifs et des adverbes du type français cil(:mil) 849, icelz(:pres) 1419, ici (:ami) 1543, etc., on trouve de nombreux exemples du type occitan (formes explosives): iquest(:icest) 55, iquist{:Crist) 1909, iqui(:esbaloï) 1331, etc.154.

IV. Les liquides et les chuintantes r - s'amuït dans terra(:grava) 875, descuverta(sesta\) 996, primers(ches:) 2422, amerme AOMimuAT(prennœ:) 2238. D'autres rimes attestent la prononciation faible de r: vostre(:Aristotile) 553, contraire(faire:) 512,1482,1936, Crist(ocist:) 768, prest(est:) 710, 2564, (:«t) 1325, chartre{batre:) 1356, Crist{cist\) 1654, fraitesifaites:) 2072, sofraita(:faite) 2591, etc.15S.

I - I simple rime une fois avec l double: esteles\elles 99-100. * P A R A U L A s'écrit toujours avec -II-: parolles:folles 139-40, parolla:folla 635-36, 1749-50. Les rimes folla:escola 247-48, parolles:escoles 343-44 sont savantes. A remarquer / palatalisé écrit -Il dans merveill:coseill 1095-96. cas particulier sola(-.rota) 493

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155

Afr. siecte «doctrine religieuse ou philosophique», ang. sete, apr. secta, FEW 11,378a, alim. seuta, RLR 3 (1872), 376. Fr.-it., cf. Galloital. Predigten, p. 68: secta. Développement d'une palatale par analogie des verbes en -ng- (>-nc devant e ou i); cf. Grandgent, 1909, § 161: REMANEO > remanh, remane. La coexistence des graphies -qu et c ( -al(s,z). -auz au: au 42 el ~ eu: cruel 1322, quel 1788; crueuté 1347, leeuté 1674 § 2 .a libre en général > e a: donar 36, pars 52, sas adj. poss. 184, far 214, 2311162, mandas 388, predicar 410, amenae part, passé fém. 494, comanda part, passé 542, resucitas part, passé 655, asas 664, muar 858, sias 1020, certaneta, ms. certanea 1148, cipta 2260, las pron. 2264, remas part, passé 2272, bada 2410, las art. 2436, destorbar 2510, planta PLENITATEM 2560. QUARE donne toujours quar (42 ex.)163 160 161

162 163

Cf. ChronN (Fahlin, 1937, p. 91), Thèbes (II, pp. xciii-iv), etc. Apr. avaud. jorn «jour» DIURNUM, FEW 3,102b; cf. aussi Thèbes S: jorn.dorn, retorn .jorn, forn.retorn, charn (Thèbes, II, p. xciii), Thèbes D: estorn, frag. 11.28, jorn, 11.89, Görlich SW, p. 81, Turpin 1 et 3: charn 272. 22,28, corn 324.15, etc., Tote 1 et 2: iorn, pp. 38.5, 40.10 (Tote 1: ior), etc. V. MORPH., § 13 et n.290 ci-dessous. D'après Pignon, 1960, pp. 178-86 le maintien de a occitan dans la topographie et les documents du XIII e s. en provenance du Sud-Ouest français atteste que ce phonétisme existait dans ces régions, jusqu'à Poitiers, à une époque ancienne (fin XII e s.); cf. CoutCharroux: jurar 5, apellas (part, passé) 122, blat 162, etc. (Pignon, 1960,458), Sponsus: preiat 77, Sermons poit, charte de 1260, p. 374: outreiat 10, confermai 10, vertat 17, donat 18, seilada 18, abat 19, abbaz 21, Turpin 1: arbergiar 274.4, ras 277.24, Clars 293.15, pars 304.9, Turpin 3: portar 273.21, Tote 1 et 2: Entre-does-Marz,

48

se: ie: ei:

a:

x:

certanetœ 716, clamœa part, passé fém. 1100 tornier 369164 apelleia 234165 a protonique et contrefinal trames 380, tramet 1426, trapaserent 1126, trapasabla 1555, trapassable 2245, fiarai 270, fiaras 1222, perdonarci 363, regnares 451, enportara 1227, farai 1123, fara 72, 200, etc., laidament32, 39, eusament63, etc., verament 64, etc.166 tornœront 442, jutgœment 1888, esguirœrant 2034, blasmœrai 2354, regrœtoent 2498

devant r (cf. aussi la. § 3, III a. § 1, Via. § 1, VII. § 1 ci-dessous) ai: fair ei 2188 ei: feiras 1195

§ 3. La loi de Bartsch > e ie: preignié 595, comencié 612, despresier chiens 2295, 2300, legier 2505

164

165

166

1090, congié 1649, mengié 1720,

ρ 85.7, Alex: passaz (part, passé) 1977, lassœe 1790, par «égal, pareil» 2961, achaptar 3101. Pour las (art. et pron.) et sas (adj. poss.), v. MORPH., §§ 4, 5, 11 ci-dessous. Rien n'empêche toutefois d'attribuer au copiste franco-provençal la présence de certaines graphies en a dans la Passion de sainte Catherine; cf. Hafner, 1955, pp. 16-17, Mir, p. 9: ferma part, passé (.entra, parf. 3), volenta(.aventa, parf. 3), Lég: trapassa A23.21, cita B12.3, predicar B16.3, planta part, passé M62.5, MargOingt, p. 42, Galloital. Predigten, pp. 51-52. D'après Jeanroy (Guil IX, p. xii), qui renvoie aux chansons de Guillaume IX, à la Passion, GdR, Daurel, CroisAlb, les terminaisons en -ier pour -er (< -ARE) seraient de simples barbarismes; pour Gamillscheg, 1922, 72-73, il s'agirait d'un phonétisme propre à la région septentrionale, cf. par ex. ΑΗΡ, LVII, 1960, pièce 5 (Loudun; 1283): demandier 8, pièce 106 (Buzay, près de Nantes; 1277); demandier 17, pièce 147 (Poitiers; 1292): demandeer 14 (ie>*ee par notation phonétique), etc. Graphie caractéristique des parlers du Sud-Ouest, cf. Görlich SW, pp. 18-19, Cloetta, 1893, 191, Sermons poit, charte saintongeaise de 1242, p. 382: saieleie 5, confermeie 5, Sermons poit: glorifieie, p. 14.1, ΑΗΡ, LVII, 1960, pièce 38 (Nouaillé; 1267): troveies 8, pièce 223 (La Rochelle; 1282): doneie 39, ΑΗΡ, LVIII, 1963, pièce 345 (La Rochelle; 1271): appeleies e nommeies 18, pièce 407 (La Rochelle; 1221-1256): doneies (3). 19, laisseies (4).38, etc. Cf. Görlich SW, p. 73, Thèbes D: semblara, frag. 1.10, vasalatge, 1.36, conmensamen, 11.42, conmandament, 11.58, recourament, 11.59, etc., CoutCharroux: sagrament 6, 90, solament 55, 63, achatarant 163, etc., charte de Saintes: serament, Rev. Soc. Sav. 5 (1867), 501 (art. 21), Alex: fundament 66, premerament 92, epsament 199,4901, fara 6265, 6624, farez 3090, farunt 1000, monstrara 2117, etc.; cf. aussi Mandach, 1970, p. 224. Sud-Est et fr.-it., cf. Lég: perdurablament D12.12, sacramenz F36.il, segurament 128.3, alegrament 128.3, etc., MargOingt: benignament 64, 79, faroyt 38, etc., Hafner, 1955, pp. 137-38, Galloital. Predigten, p. 55. 49

i (réduction ie - i): chis 2204, chins 2434167

a:

à la protonique chavoné{a) 425, 611, 2114, chavonas 1294, chaiti(s) 566, 1861, etc., chati 937, chaitiver 589, chaitiva 1893, pechaors 985, chavaller(s) 1343, 1375, etc., chaveuz 1471, chaïstrent 1504, eschaver 1888168

§ 4. Suffixe -ARIU > -er ier: loier *LOCARIU 501, 1582, 1604, etc. ir (réduction ie - i): loir 1612

§ 5. a+tr > -ere ai: paire 590, 1689; emperairis a: emperaris 1425

1393, enperairis 1385169

§ 6. Suffixe -ARIA > -ere ei: lumneire 245, 1268, primeira 541, maneira 681, corseires 2012; primeirament 215, 538, 1078, 2073, 2409, primeirament 2137, legeirament 1483™ i (réduction ei - i): preïres 1537 iei: preieira 1246 167

168

169

170

V. aussi la. §§ 4, 6, 7, IIa. § 1, Illa. § 2. Ces réductions ont été cataloguées pour le Sud-Ouest par Görlich SW, p. 38, Louis, I, 1947, pp. 279-80, Pignon, 1960, pp. 140-42, Mandach, 1970, p. 215, Hackett, 1970, pp. 30, 33; cf. aussi Pfister, 1970, pp. 327-28, Alex: covint 330, entire 1692, indine 2614, tint 6118, cirge 6526, littire 6749, ΑΗΡ, LVII, 1960, pièce 188 (Rochechouart ?; 1254): Peitirs 41, pièce 206 (La Rochelle; ca. 1220): sicle 4, Joufroi, pp. 32-33, § 9, p. 53, § 13 (langue du copiste). Pour le Limousin, cf. Porschke, 1912, p. 29. Sud-Est, cf. Hafner, 1955, pp. 71-74, Lég: chin A11.29, F8.9, F9.10, etc., vin N10.16, U15.26, covint NI 1.8, ancis A10.13, H20.18, M38.10, etc., MargOingt, p. 44: bin. V. aussi n.171 ci-dessous. Cf. ChronN, gloss.: chanuz, Thèbes D: chavalaree, frag. 1.5, chanues, 1.8, chanut, 1.14, chavalarie, 11.26, bachaler, 11.80, Alex: chamise 264, chamisa 274, chanu 290, chanuz 311, etc.; cf. aussi Mandach, 1970, pp. 225-26, Hackett, 1970, p. 29, Passion: chamisae 267. Sud-Est, cf. Horiot, 1968, 178-79, MargOingt, gloss.: chavalier, chavon, Lég: chavaleri N16.17, chavaler(s) P9.14, R39.il, etc. Cf. Görlich SW, p. 85, Sermons poit: laire, p. 79.14, lairon, p. 77.18, confortaires, p. 94.30, comandaire, p. 115.15, gardaires, p. 136.25, Turpin 1: maira 307.5 (2 fois), paira 307.5, fraire 321.10, Tote 1: paira, p. 16.25, fraire, pp. 19.25, 30.16, Sermons poit, charte de 1260: faira «frère», p. 374.2, Alex: frairins 1937, FCand: maire, fraire, pecaire, emperaire, paire à la rime avec faire, viaire, etc. (w. 531-48), Aigar (tir. XXII). Trait saintongeais selon Pignon, 1960, p. 116; cf. aussi Thèbes D: riveire, frag. 1.25, Alex (La Du, 1937, p. 376), Mandach, 1970, p. 212, Joufroi, p. 51, § 7 (langue du copiste). 50

§ 7. i+a+m,n

> -ien

ian: crestïan(s) 890, 1059, etc. (6 ex.), crestïane(s) 544, 946; ancïanament 1591, paianie 719, crestïandé 2154171 in (réduction ien - in): païn{e,a) 543, 819, 1363, païn(s) 810, 2120, 2127, cristïine 1364, cresiïis 2128

§ 8. a+v, v. CONSONNES, II, § 4 ci-dessous Ib. a entravé § 1. a+cons. autre que m, η > a ai: pais particule nég. 78'72 e: trevailz 2342

§ 2. a+n > an, en en: menga 686, menjast 1311, menger 1717, comenderas Pour amperere, antf, v. M b . § 1 ci-dessous

1102.

§ 3 .ai roman > ai a:

gramares 206, istat 288, chati 937, sas SAPIS 1435, 1448, 2101, sat 88, 2365, fat 191, mas MAGIS 268, 1056, 1144, 1862, savia SAPIAM «sage» 1452, plasa *PLACEAT 2317, irastre 2391; esclarzit 431, certanetœ 716, certaneta, ms. certanea 1148. Devant nasale: sant 53, 1026, santa 60, 1496, sancta 578, sanz 743, 1300, mantes 365, 1595, endeman 401, 2439, umans 2299,' van 2521

ei:

cheil

e:

ses SAPIS 1 9 9 2 , set 3 8 4 , 5 3 1 , 5 6 6 , 1 9 9 9 , fes

171

172

*CALEAT 1 0 9 0 1939

Rappelons qu'à la rime on a toujours le phonétisme [ië], cf. PHON. (VOYELLES, la. i 6) et n.83 ci-dessus. Il reste que la graphie -ian (latinisme ou occitanisme) se rencontre avec une grande régularité dans les textes et les documents de l'Ouest et surtout du Sud-Ouest, cf. Ep StEtienne: crestiane 9.5, CoutOléron: andane (art. 18, 25, 30, 31, 63, etc.), Görlich SW, p. 24, Castellani, 1956,117-18, Mandach, 1970, pp. 204-206. GdR alterne -ien et -ian à la rime (Hackett, 1970, p. 16). Alex: crestians 6828. Sud-Est, cf. Philippon, 1893, 4, Devaux, 1893, pp. 213-14, Lég: crestian{s) A5.4, K53.8, etc. en face de crestin(s) 120.11, 138.2, K13.4, K27.2, etc., Cristina M26.8, pains N13.2, etc. Cf. CoutTrinité: pes «pas» 119.11. Sud-Est: les graphies ai, e pour a sont courantes dans les parlers lyonnais, cf. Lyoner Yzopet (éd. Foerster, 1882): pais 108, 202, 724, pes 532, Florimont d'Aimon de Varennes (éd. Hilka, 1932): bais *BASSU 7625, baiz 8962, etc. 51

i (réduction ai — i): palis 1374, lis 2453; uchisons 1339173 ae: aer\Yim Pour les désinences du futur {-ai, -ei, -œi, -e) et des parfaits faibles {-ai, -ei), v. MORPH., § 13 ci-dessous

§ 4. a+l ( + cons.) > al-, aua:

as 41, 1341, 1487, 2201; atretal 1212

§ 5. a+u (primaire ou secondaire) > a e (33 ex.) moins fréquent que a (56 ex.) farent 174, 2194, sereni 196, 1628, avren 1103, avrent 1104, 1631, 2412, 2543, etc., saluarent 1125, etc." 5 tornœront 442, sufriront 1016, ont 1632, font 1784 fant 47, etc., ant 82, etc., sentran 298, serant 1788, etc.

e: o: a:

Ila. e ouvert libre § 1. e ouvert libre en général > e ie:

bien{s) 15, 20, etc. (29 ex.), pié(s) 41, 1014, rien(s) 58, 90, etc. (4 ex.), quier 242 ei: tein 50, eire ERAM 246, veignant 467, veina 2422, queirent 1108, queire 1446, dereires 1341, 2011; coveinabla 2419 i (réduction ei-^i): covint 2015, vinent 2581; tindrei 950, covinables 2558 a: grava *GREVAT 70, 876

173

174

175

Afr. ochoison «cause effective de qqch», abress. ochison, uchison (XIVe s.) OCCASIO, FEW 7, 295a, adauph. uchison (Devaux, 1912, gloss.), apic. ochison. Pour le SudOuest français, cf. Sermons poit: ochisoner, p. 114.18, CoutCharroux: ochizon 164 (cf. aussi Pignon, 1960, 462-63), CoutOléron: ochison (art. 54,89,113), ΑΗΡ, LVIII, 1963, pièce 354 (La Rochelle; 1275): ochison 23, pièce 355 (La Rochelle; 1275): ochison 33, Turpin 1 et 3: ochiso 299.9-10 (Turpin 2: ochison), Apr. aer «air» AER, FEW 24, l i a , Flam: aers 517; cf. aussi Turpin 1, 2 et 3: aer 270.26. V. gloss. Sud-Est, cf. Stimm, 1966, 303, Lég: aer «air» A6.3, D15.21, E4.7, etc. Trait en désaccord avec les rimes, cf. PHON. (VOYELLES, Ib. § 4) ci-dessus. La désinence -ent du futur apparaît de façon sporadique dans les textes et les documents du Sud-Ouest, cf. Gossen, 1962, 257, Görlich SW, p. 27 {vendrent, areni, harent, prandrent, avrent dans le Poitou et les Deux-Sèvres), ΑΗΡ, LVII, 1960, pièce 109 (Thouars; 1238): oirent 1; cf. aussi Hackett, 1970, p. 53 qui relève ferent, proierent dans GdR. Sud-Est, cf. P. Meyer, R 9 (1880), 199, MargOingt, gloss.: arent, harent, oserent, sentirent, recevrent, etc. 52

à la protonique a:

davant 324, 532, 541, etc. (8 ex.), davanz 2326,176 damandent 2282

a:

devant r escharni 119, escharnissent 642, marci 798, 1022,1098,1202, etc. (9 ex.)177

§ 2. Suffixes -ERiu, -ERiA > -er(e)

ei: mateire 1150 § 3. e+yod > ei, e, plus rarement i ei plus fréquent que e ei: meilz 520, 664, etc. (7 ex.), veil 529, 1519, desneiant 863, mei 1044, 1124, 2064, preis *PRETIU 1146, preises 1198, preisa 1897, etc.; profeiter 883, profeitaries 1180, preisem 229, preiset 241, preiem 1940, preié 1031, 1529, eisil 588, neient 478, 666, neienz 659, 1639, etc. e: meuz 359, 868, prez *PRETIO 608, 790, preso 1156, près 2629, prees *PRECES 2226, veuz VETULOS 1526, pez PECTUS 2218, 2264; preot 485178 eu: preu *PRECO 228, 1190, 2225. V. CONSONNES, III. § 5 ci-dessous oi: proiunt 2549 i: engin(z) 576, 860, 2376, respit 2489; priam 1022, nient 672, 709, etc. (8 ex.), prison 1622, gitei 561, gita 589, 2327, gitarei 2204, etc. § 5 . * D E U , * E O , *ILLAEI, * J U D E U ,

*MEu(s)

Pour eu, lé~~lei, meu{s), teu(s), seu(s), v. MORPH., §§ 5, 11 ci-dessous e: Dé(s), Damidé(s), dé(s) 228, 271, etc. (63 ex.) eu: Deu(s), Damideuis), Damadeu, deu(s) 28, 53, etc. (207 ex.), Jueuz 1209 § 6. e+v, v. CONSONNES, II, § 4 ci-dessous IIb. e ouvert entravé § 1. e ouvert entravé em général > e 176 177

178

Alfr. devant, davant, apr. davan, stéph. davant ABANTE, FEW 1, 2a. Cf. Görlich SW, p. 74: darrere, harbergement, etc. en Aunis, darrer, arbergement en Saintonge, Thèbes D: charcher, frag. 11.32, CoutCharroux: herbargement 65, Alex: marcïez 1388, 2682, sare[e] 6404, Sermons poit: darrer, p. 21.23, sarmon, p. 39.17, sarret, p. 61.23, sarpent, pp. 167.28, 188.18, GdR: marce 1927, 2781, etc., arberges 6223, etc. (cf. Louis, I, 1947, pp. 280-81). Sud-Est et fr.-it., cf. Lég: marci 11.8, M38.26, etc., Galloital. Predigten, p. 57: marci, Ste Cath-prose, p. 270: marci, armite, EntréeEsp: desart à la rime (vv. 1863, 13264). V. n.106 ci-dessus.

53

§ 2. e+l ( + cons.) > el-, euel: bel 296,1055,1553,1977, etc. (9 ex.), chastels 1601, clavel 2017, 2027, etc. eu: beus 385, 1393, beuz 407, 1053, 1522, toreuz 1867, veeuz VITELLOS 1868, claveuz 2019,2216, cupeus 2262; beuté{s) 223,1157,1366, e t c , , f e u n i 1347, feunia 1808, feunie 2148, etc." 9

Illa, e fermé libre § 1. e fermé libre en général > ei, e oi: voire 130 a: pana POENAM 906

a:

à la protonique avangeli 249180

ei: i:

i bref latin en hiatus vele 1963 via 1676181

Pour les formes verbales en -ie (-ia), M O R P H . , § 13 ci-dessous

ei: ae:

-eie, etc., (types sia, seit, etc.), ν.

devant r veirés 1641, veirem 1751, 1753, 1909, veirent 2037, veirant 445, 1159, etc., soveiren 1684182 maravilla 1564, peer PER 1811183

§ 2. e + y o d > ei, e

ei: 179 180

181

182

183

ei beaucoup plus fréquent que e aneéis 283, 544, 1798, 2296, dreit 506, 625, 738, 2306, dreiz 214, 500, 534, V. n.109 ci-dessus. Apr. avangeli «évangile» EVANGELIUM, FEW 3, 251b, Sermons lim: avangeli A.VI.22, IX. 10, etc. Afr. veie, apr. via «voie, chemin» VIA, FEW 14, 371a; cf. aussi Sermons poit: vie, p. 53.6, GdR: vie.. .(:anvie:fulie:fenie) (tir. L, v. 717), gloss.: vie, Alex: vie 4787. Sud-Est et fr.-it., cf. adauph. vi, afor. vi (plur. vies), avaud. via VIA, FEW 14, 371a, Lyoner Yzopet (éd. Foerster, 1882): vie(:lignie) 1277, EntréeEsp: vie 80, 8368, 9337, etc. Trait commun au Limousin, à la Saintonge et au Poitou, cf. Pignon, 1960, p. 462; cf. aussi Sermons poit: poira, p. 12.4, oira, p. 12.18, poiront, p. 24.26, etc., Guil IX: noyri (pièce VI.22),poiri' (IX. 18), etc., Tote 1: poiret, p. 1.25,poirai, p. 10.12,poira, p. 32.4, nuirria, p. 53.24, sobeiran, p. 60.19, CoutOléron: poyret(art. 4), noyrim (art. 22), encloyre (art. 47), Alex: soveirains 51, Cesaire 447, cloire 2328, Turpin 1 et 3: poirras 265.15, poirroit 289.13, etc., CartCellefroin: deveira «partager» (art. 14.14). Poit. saint peer «pour, dans le but de» PER, FEW 8, 213a; cf. aussi Pignon, 1960, 469. 54

846, 920, etc., lei(s) LEGEM 838, 1481, etc., rei(s) 204, 508, 1171, deigna 1024, conseil 1383, 1384, coseil 377, 1199, 1485, etc., merveilles mi, merveill 1095, merveil 1832, etc.; feiees VICATAS 777, veiees 1815, treisor 1142, coseiller 1193, conseiller 1376, etc. i (réduction ei^i): ancis 309, laïnz 1615. A remarquer aussi merville(s) 431, 470, 687, 1469, etc. (8 ex.) mervil 684, 802, mervilla 135, 1760, mœravilla 1564, meravilla 342, meravillerent 2330.184 e: dretz 282, menz * M I N I U S 1144, cosel 1711, conseus 2355

Illb. e fermé entravé § 1. e fermé entravé en général > e

i: a:

à la protonique sirvem 1479, sirvent 1329, 2219, etc., sirvenz 382, 1244, etc. saie llees 163

devant nasale dedinz 1855, 2013, 2080, dinz 1419, in 2560; intrer 721, intrei 1789, inherent 1497185 a: amperere 373, 933, antr' 420 ei: porpeis PORPENSUM 2155 i:

§ 2. e+l (+ cons.) > el-, euch

del 22, 95, etc., nel 94, el 99, 153, etc., neis 484, 1812, dels 671, 866, 934,

etc. eu: deuz 184, iceuz 254, 613, 1110, etc., iqueuz 351, 1523, etc.186 e: des 332, 456, 850, etc., ces pron. démonstr. 91, ices 300, 319, etc. IV. ι long latin § 1. í long latin en général > i 184

185

186

Afr. merveile «merveille», apr. meravelh, meravil MIRABILIA, FEW 62, 143b. V. aussi η.52 ci-dessus. Afr. entrer, apr. intrar, entrar, adauph. intrar INTRARE, FEW 4, 773a, afr. en, apr. adauph. en, apr. in IN, FEW 4, 614b, afr. dedenz, apr. dinz, dedinz INTUS, FEW 4, 783b; cf. aussi Tote 1: intrez, p. 21.22, intrerent, p. 26.14, dedinz, p. 61.3, Turpin 1: intrast 281.24, intrer 319.2, Passion: intret 70, in 300, FCand: dedinz 1156, dinz 2389, Alex: intre (prés. 3) 957, in 6292, 6605, inrichiz 6566, dedinz 4692, 4697, Sermons poit, charte de 1260 : dinz, p. 374.9; cf. aussi Aigar: intret 88, intre 275, intrent 276, dins 884, 1116, dedins 893, i>w 1214, 1221. Fr.-it., cf. Galloital. Predigten, p. 58: intre, intré, intreren, etc., afrpr. intrer, cf. Hafner, 1955, p. 91. V. η.116 ci-dessus.

55

tener (afr. tenir *TENIRE) 955, trames *TRANSMISSU 380, mes *MISSU 2451187

e:

à la protonique y: martyrïé 1045, tyranz 1007 e: suffrerant 439, sufrerés 1898, sufrerei 1213, 1216, 1296, paiseblement 1231 e (par dissimilation vocalique): desciples 33, deciples 643,fenist 1958, fenia 2569 a: ufrarai 1867

V. o ouvert libre § l . o ouvert libre en général > o uo:

uo OVUM 1 8 9 7

ue: puet 112,256, 366, etc. (6 ex.), euer 485, estuet 1427,1839, fues 1040,1472, lue(s) 429, 528, 2491, 2627 œ: prœ PROPE 2492 e:

se ECCE HOC 1 0 7

u:

dui 1368, buns 1457188

§ 2. o + y o d > oi o:

vol *VOLIO 514 (partout ailleurs on a voit: 22 ex.), notz *NOCTE 650, oi HODIE, ms. o 1231,poschant 418,poscha 1915,poscha 2233,poëssant 1460. *SOJO, *POSTIUS, *POSSIO donnent régulièrement soi (25 ex.), pois (42 ex.), pois (6 ex.)

Vb. o ouvert entravé § l . o ouvert entravé en général > o oi: e:

187

188

189

cointe COMPUTUM 315 à la protonique escurs 430189

Trait en désaccord avec les rimes, cf. tramis(:paradis) 457, promis(:vis) 499, etc. Ces formes en e [traitement occitan] ne sont pas totalement inconnues au Sud-Ouest, cf. Sponsus: trames 27 (Cloetta, 1893, 217), Sermons poit, charte de 1260: promez, p. 374.15. GdR alterne les formes en -es, -eis et en -is (cf. Louis, I, 1947, p. 260); de même Aigar (cf. Brossmer, 1903, 38). Pour tener, ν. MORPH., § 13 ci-dessous. Un mélange identique (avec prédominance du vocalisme [o]) se constate dans la partie méridionale du Poitou, en Saintonge, dans la Marche et l'Angoumois, cf. Pignon, 1960, p. 147, Pignon, I960, 459-60, Mandach, 1970, pp. 220-22, Alex (La Du, 1937, p. 378); cf. aussi Aigar (Brossmer, 1903, 25). Apr. escur «obscur, sombre», afr. oscur, escur (fin XIII e s.) OBSCURUS, FEW 7, 280a, b; cf. aussi GdR: escur(e) 1001, 3300, 9727. 56

§ 2. o+l (+cons.) > ol-, ouol: fol 50, 91, 349, etc., vol 199, 357, 1494, etc., dol 1817, 1921, folz 8, vols 232,235, etc., vo/z 157, volt609,710, mol2505, etc.; voldras 158, voldrent 176, voldrit 183, etc. ou: foiiz 26, 68, 279, etc., vous 74,154, vouz 715, 771, etc., vout 66,100, etc. au: vaudria 1144

Via. o fermé libre § l . o fermé libre en général > o ou: proouz 1748 eu: deus DUOS 92, 776 u: pur 561, nun 786, 2243; encuntra 493, descuverta 996, durmient 1056, mûrir 202, 674, etc. (15 ex.), muras 1088, 1202, 1269, mure 1754, 2249, etc., a: ara 127190; espalaïa 176219' e: o UBI, ms. e 1016 devant r oi: moires 1838, moira 1908; moiram 1025, poires 2457 ui: nuirit 1725 § 2. o+yod > oi, ui u: o:

cut COGITO 35, encruchés

295, juntes 2072; juntares 2119 1337; moller MULIEREM 1115. Suffixes -ÖRIAM, -ÖRIAM: victori 498, 606, Victore 2110, glori 605, 1558, etc. (4 ex.), gloria 2534 *DUI: doi 1707, dui 836,1543, 2608, ambedui 2042; DUODECIM donne doize 1719

beson

VIb. o fermé entravé § 1. o fermé entravé en général > o u:

1,1

sufres 1732, 1734, tuz 2392, secunde 599, segunt SECUNDUM «selon» 838, sunt 64, 77, etc. (51 ex.), unques 403, 897, etc. (8 ex.), dunques 2239, munde 22, dunt DE+UNDE 24, 54, 652, etc., un 1667, unt 80, 429,652, etc., encuntra 493, cum 1, 32, etc. (37 ex.); sufrés 624, 1894, sufrís 1235, 1996, sufrist 1282, sufrit 713, 878, etc., sufrischa 2229, sufrí 2624, sufert 1093, ublier 564, suduianz 1008, uchisons 1339, ufrarai 1867, ufris 1874, purist Apr. ara «maintenant», afr. ora HORA, FEW 4, 472a; cf. aussi Guil IX: ara (pièce XI.26), Sermons lim: ara A, III.6, XIII.12,14. Afrpr. espalaïr «pâlir», Stimm, 1966,309-310, Pfister, 1970, p. 597, afr. espaloïr, R 88 (1967), 430, TL 2, 1140. Alex: espaiuiz «devenu pâle» 4267, 6514. V. gloss.

57

e:

1952, crucïea *CORRUPTIATA 1310, cruciamenz 1961, mundé(s) volunté 1387, 1442, cumma Q U O M O D O + A C (OU AD) 2224 ergoil(z) 375, 376, 719, 923, etc. (6 ex.), ergoillos 477192

§ 2. o+l (+cons.) >

740, 1872,

ol-,ou-

ol:

noi 87, 132, 1153, 2084, nols 262, 306, sols 1435, 2414, solz 2319, etc.; coltivez 776, etc. ou: outre 689, vout VULTUM 1413, douz 2456; escoutés 526, etc., coutivez 92, 1687, coutiver 285, estoutia 1454, douzors 1184, dousor 2240, doucement 2572, moût 1071, 2481 ul: mult 4, 16, 18; on a généralement m'it 27, 137, etc. (84 ex.)

VII. au latin § 1. au latin libre en général > o, ou ou: lous * H AUNIT A

168, lou 2100, VOM VADO 1968, 2518193 donne onte 1214, ante 1894, amte 2092"4, humte 2358

* LAUS Υ

à la protonique ou: outreié 1494, 1530 au: autreiera 8, autrei 140,1189, 2586, 2596, autoritez 24, auem 32, ausam 980, ausa 1333195. A noter aussi benaüré(a) 303, 396,1137, malaüré(z) 937, 2164 ao: saollez 2442 graphies particulières oem pour avem 981, orant pour avrant 1637196 devant r oi: oirant 264

192

153

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195

196

Apr. erguelh «orgueil», afr. orgoil, alyon. eguel, avaud. argolh "URGOLI, FEW 17, 414b; cf. aussi Guil IX: ergueil (pièce 1.26), Alex: erguoils 980, ergoil 4426. Cf. vout VADIT dans une charte de la fin XIIF-début XIVe s. en provenance de Saintes, en Aunis (Rev. Soc. Sav. 5, 1867, 500, art. 19). Apr. anta, onta «honte», afr. honte *HAUNI{>A, FEW 16,181b; cf. aussi Guil IX: anta (pièce VI.9), Préceptes: anta IV.9, CroisAlb: anta 4734, onta 4733. D'après Pignon, 1960, p. 262 la diphtongue [au] s'est maintenue à côté de [ou] dans le sud du Poitou, sans qu'il soit possible de savoir jusqu'à quelle époque; cf. aussi Görlich SW, p. 70, Sponsus: claufiget (part, passé) 22, pauset (part, passé) 23 (Cloetta, 1893, 199), Thèbes D: austrei, frag. 11.50, Alex: aucirai 2423, laus 2533, lausenge 4721, chause 5980, chausœ 6477, charte de Saintes, en Aunis (fin ΧΙΙΓ-début XIVe s.): propauser (Rev. Soc. Sav. 5, 1867, 501, art. 21) en face depropouse (498, art. 1), Tote 1: clauses, p. 60.6, Turpin 2: aureit 322.27 (Turpin 3: auroit), auront 336.5. Pour les continuateurs de BENE (MALA) + AGURATUM, cf. ChronN: auré (Fahlin, 1937, p. 66), Sponsus: malaiireias 93, Turpin 1: bonauretez 328.19, Turpin 3: boneaureté 265.7. Même confusion dans les CoutCharroux: ora 62 pour avra, oret 74 pour avret. 58

§ 2. au+yod > oi ou: sou

SAPUI

564197, pou

PAUCUM

1368, 1666, etc. (11 ex.)

VIII. u long latin § 1. m long latin en général > u ui: refuida

RÉFUTÂT

2347; bruislé 1050, pluisors 1240, 1598, 2283

§ 2. M+yod > ui u:

condiies 1436

B. Voyelles finales § 1. a latin final > a, e ae:

a beaucoup plus fréquent que e terree 65, 205, pucellœ 461, irœ 697, testœ 1423, donœ 1579, pr.rlœs 2179, prennee 2237, blasmœ 23181'8 graphie particulière trovoia (impf. 1) 558 Pour a conservé dans les désinences de l'impér. et du prés, subj., v. MORPH., § 13 ci-dessous

§ 2. -ία latin avec ι en hiatus > -ia, -ie i:

victori 498, 606, sapienci 569, glori 605, 1558, gloiri 1184, feuni 1347, faci 1762, folli 1822, mili (devant consonne) 2058, (devant voyelle) 2166, terci 2651199

§ 3. a non étymologique - qua 64, 2318, da 1942, alegra ALECREM 405, 462, querrá QUAERERE 380, chartra CARCEREM 1250, 1262, etc. (8 ex.), losenga 660, Damadeu 2270. A noter les 197

198

199

Cf. Turpin 1: sau 331.11, Turpin 2 et 3: sou 331.11, GdR: sou 4697, Tota 1: sout (3e pers.), p. 74.20, Tote 2: sou (3e pers.), p. 74.20. Cf. Fahlin, 1937, p. 37, Avalle, 1962, § 57; cf. aussi Alex: bataillœ 1895, armœ 6381, chausce 6477, Joufroi (langue du copiste): unœ 1292, totœ (n. au v. 3040). Cf. CoutCharroux: boni 142, Alex: mili (devant consonne) 2259; cf. aussi Boèce: vivri «vivre» 3, terrestri 230, Sermons poit: princis, p. 220.25. Sud-Est, cf. Hafner, 1955, pp. 126-30, MargOingt, p. 47: faci «visage», graci, glori, bochi, etc., Lég: gloiri D9.11, faci «visage» D32.19, F8.5, F35.10, victori A9.6, terci H13.1, etc.

59

adj. fém. construits avec les suffixes -IBILE, -ABILE: nobla 1079, 1150, etc., durabla Til, 1268, 1556, istabla 2236, muabla 2235, etc.200. On trouve aussi creïrant (parf. 6) 1970201, essa 2641. § 4. Suffixe -lu > e i:

avangeli 249, sacrifici 17, 1871, 2201, vizi 579, vici 1872, espazi 2530; cf. aussi l'adj. mase. plur. au cas-sujet autri 1519

§ 5 . u latin et e d'appui > e o:

do 318, maintos 347, saivos 518, sosmos 970, preso *PRETIO 1156, dopto 1399, domentres 1015, entredomentres 2207 A remarquer aussi osi (= est) 512, tos (= tes) 1223, 2172 et raisonavolment 2144202

C. Consonnes I. Les dentales § 1. Intervocaliques: tombent - d roman conservé: bada 2410203 200

Graphie hypercorrecte, particulièrement fréquente dans les textes et les documents saintongeais et angoumois, cf. ΑΗΡ, LVII, 1960, pièce 38 (Nouaillé; 1267): faera «faire» 19, metra 16, ΑΗΡ, LVIII, 1963, pièce 337 (La Rochelle; 1269): damandoti, Thèbes D: vaet «voyez», frag. 1.50, Tote 1: dira, p. 2.6, sira, pp. 9.30,12.12, estra, p. 11.29, rendra, pp. 6.11, 7.11, etc., Turpin 1: faira 283.2, 317.18, homa «homme» 307.7, etc., CartCellefroin: faira (art. 14.5), deveira «partager» (art. 14.14), AHSA, XIII, 1885, charte de Faye (1325): domeña «domaine» 58.13,20, prendra 59.5, Sermons poit, charte de 1260, p. 374: faira «frère» 2, redra «rendre» 8, choqua 9, Peira 11, nostra 12, etc., Alex (très fréquent): paistra 38, estra 91, metra 172, pareistra 192, nobila 614, qua 6393, etc. ; cf. aussi GdR: reina «royaume» 4090, li nostra «les nôtres» 4807 (Hackett, 1970, p. 29). 201 Cf. Gossen, 1962, 257 (Jurant, promistrant dans les Deux-Sèvres); cf. aussi Ane Poésies Rei: foran(seran.) 497 (str. 8). 202 Cf. ΑΗΡ, LVII, 1960, pièce 33 (Mirebeau; 1289): de sa bono velanté 20, pièce 200 (La Rochelle; 1230): delivorament 10, dellivorament 14, CoutTrinité: ost «est» 118.17, CoutOléron: toto (art. 17, n.2), Alex: pendo (prés. subj. 1) 455, domentres 5240, parolo 5304, vostro 5861, 6013, 6200, etc. Sud-Est et fr.-it., cf. Hafner, 1955, pp. 131-34, Lég: magos Al.42, mais tro A15.18,y'e doto F42.7, penso AIO.12, 13, 14, nostro A5.2, sos «ses» M59.5, poscho F27.12, etc., Ste Cath-prose: soront 447, domande 623, 1899, do 857, entrometre 943, etc. 203 Apr. bada (en bada «en vain»), cf. Guil Cabestanh (p. 41, 1.52), apr. badar «être ouvert», abress. abada «sans retenue», freomt. bada «plaisanterie, badinage», poit. bader «ouvrir la bouche» BATARE, FEW 1,282b, 283b, 286a, poit. bader «ne rien faire, rester bouche bée», cf. Pignon, 1960, p. 451. GdR donne baade «grande ouverte» 5912. Pour d'autres ex. du maintien de d intervocalique dans le Sud-Ouest français, v. n.141 ci-dessus. 60

- d roman passe à ζ: fouzers 2096204 - t latin conservé dans esperitele) 1949, 2562, latinisme - t latin passe à d: faides FACTTIS 120, 551, 1019205, pidé(s) refuida RÉFUTÂT 2347207

1252, 1364, 2511206,

graphies particulières paravis 922 (mais aussi paradis 457, 915,1236,1570), certanea 1148 (mais aussi certanetce 716), richëés) 1926 § 2. Préconsonantiques (primaires ou secondaires) - t latin et roman conservé dans les mots en -ATICU, -EDICU, etc.: lignatge 219, paratge 220, 1929, coratge(s) 1070, 1082, 1824, etc. (en tout 13 ex.), jutgement 332, etc., jutgeors 518, jutgerei 1200, metge 2640208 - d, t de transition: acordre 1344209, mendre 1592, dans les parfaits forts: distretti 327, 655, 656, 836, 2383, distrunt 839, 849, 850, pristrent 1649, chaïstrent 1504, ocistrent 2124, mistrent 2196, vindrent 2123, 2617210 - d de transition passe à t dans voltrun VENERUNT 36 et tortrent 2263 - d tombe dans aversaire 1291, 1877 (cf. adversaire 852) § 3. Groupes -dj-, -rd-, -nt-, -st- (primaires ou secondaires) - t latin passe à d dans gasdessent *HAIST- 171, crestiandé 215421' - d passe à ζ dans resorzent 737, tarzerent 1546, tarzeret 1878, atarzerunt 2259, atarzer 2459212 204 205 206 207 208

209

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211

212

Apr. folzer «foudre», fozer FULGUR, FEW 3, 841b. V. gloss. Alyon. faides «vous faites», cf. Lég: faides G25.23, H20.20,140.12, L8.11,13, etc. Poit. pidé «pitié». V. n.54 ci-dessus. Aaunis. refuder «refuser», apoit. asaint. refuider. V. n.142 ci-dessus et gloss. Trait occitan; cf. aussi Thèbes D: vasalatge, frag. 1.36, paratge, 11.78, aatge, 11.79, Turpin 2: ligniatge 303.20-21, ΑΗΡ, LVII, 1960, pièce 108 (Tonnay-sur-Charente; 1230): gatge 12, Coutumier de Meschers, en Saintonge (1308): arribatge (Rev. Soc. Sav. 5, 1867, 501.12), CartCellefroin: agreiratges (art. 14.14), Alex: linatge 1018, mesatgers 3280, erbatges 1879, lengatge(s) 1935, etc., jutgement 4631, etc., gatge 3563, Guil IX: metges (pièce IV.23); cf. aussi StJean: jutgaz XVI.11, jutgamen XVI.8,11. Stéph. accodre «accourir» ACCURRERE, FEW 1, 17a, alyon. cordre CURRERE, FEW 22, 1565b, alyon. socordre «secourir» SUCCURRERE, FEW 12, 382b; cf. aussi Stimm, 1966, 303, Lég: socordre K54.5, M25.19, etc., cordre M45.28, M49.17, etc. Cf. Görlich SW, pp. 90, 126, Avalle, 1962, § 59, Gossen, 1962, 254, Mandach, 1970, pp. 247-48; cf. aussi Alex: vindrent 144, 667, etc., distrent 5806, etc., GdR: distrent, traïstrent, aduistrent, ocistrent, etc. (Hackett, 1970, p. 56), CartCellefroin: misdren (art. 14.15). Sud-Est, cf. Lég: pristrent A5.9, A24.5, distront E6.11, distrent D14.17, etc. Afr. chrestienté «ensemble des peuples chrétiens», abéar. crestiandat CHRISTIANUS, FEW 21, 656a, alyon. crestianda, cf. Lég. crestianda «loi chrétienne» M52.5, M53.16, etc. GdR (ms. P): crestiandatz «chrétienté» 4601, Pfister, 1970, p. 355. Afr. targer «tarder», poit. tarzer "TARDICARE, FEW 12, 116b-117a, adauph. tarzer «tarder» "TARDIARE, FEW 12,116b; cf. aussi ChronN: tarzer «tarder» 744,1557,2313, 2508, etc., Sermons poit: tarzer «tarder», p. 45.3, FCand: tarzier «être en retard» 6262, Daurel: tarzier «différer» 57. 61

§ 4. Finales: tombent - t latin conservé dans les prés. ind. apellet 161, oret 406, crit 798, comencet 936, 1814, comandet 1307, 1767, 2445 , 2487, laiset 1804, seret *SERRAT 1890, onoret 2610, levet 2605, les parf. mandet 171, comencet 376, 931, loet 1071, 1078, donet 1422, cuidet 2393, les fut. avrei 58, 1618, 1633, etc. (5 ex.), remandret 1449, iraisseret 1447, daret 1696, seret 1876, 1916, tarzeret 1878, et dans les part, passés vengut 496, esgardet 1740, mandet 1747213 - chute du t dans les formes verbales 111, 2039, 2098, sei *SIAT 391, 393, sai 1219, di 2223214. A noter aussi: vèndet, de estre est toujours/«; ν. MORPH.,

se terminant par ai, ei, i: retrai 105, fai 637,1207, fei FECIT 6 6 7 , 1 6 9 1 , 1 8 7 1 , p i a i ms. vende 35. La 3 e pers. sing, du parf. § 13 ci-dessous

- t final appuyé tombe après n. m: quan 424, 553, quanque 437, 607, 1440, 1861, un UNDE 1667, gran 2410, ten 59, 61,2349, son 1653, pren 1568,1931, tem TIMET 346, 1756, 2401, an 222, 862, 1954, 2180, ven 2155, voltrun 36, sentran 298, avren 1103, seren 1118, creiren 1648215 - t tombe parfois à la finale de la 3 e pers. plur. des prés. ind. et subj.: amen 1697, sian 2401, loan 2552216

213

214

2,5

216

Cf. Görlich SW, p. 83, Cloetta, 1893,186, Brunei, ΑΗΡ, XLII, 1920, p. 92, Gossen, 1962, 255, Pignon, 1960, 466, Sermons poit, p. 257, rem. 2, Mandach, 1970, p. 243, Hackett, 1970, p. 35, Alex: seret «sera» 4516, Sermons poit, charte de 1260: pouset (parf. 3), p. 374.20. Pour les part, passés avec t conservé à la finale, cf. Sponsus: net 17, lavet 18, bateiet 18, gäbet 21, batut 21, etc., CoutCharroux: esmogut 91, ferit 120, ogut 121, ΑΗΡ, LVII, 1960, pièce 76 (Mauzé-sur-le-Mignon ?; 1292): ogutl, Sermons poit, charte de 1260, p. 374: outreiat 10, confermai 10, agut 13, receubut 13-14, donat 18, Passion: agud 365, GdR: -at, -it, -ut (Hackett, 1970, pp. 59-60), Sermons poit, charte angoumoise de 1264: nets, p. 376.7. Sud-Est, cf. Görlich Burg, p. 113, MargOingt: donet (prés. 3) 15, regardet (prés. 3) 36, etc., Lég: comandet (parf. 3) Ail.11, donet (parf. 3) B10.8, etc. Pour la chute de t après ei, v. PHON. (CONSONNES, I. § 2) et n.143 ci-dessus; après ai, i, etc., cf. Troie (VI, p. 168), ChronN (Fahlin, 1937, p. 95), Görlich SW, p. 84, Sponsus: dii(:aici) 26, Tote 1: mori, pp. 1.9, 32.23,pican, p. 14.30, conbati, pp. 15.34, 30.6, receu, p. 35.17, rendi, p.36.4, segui, p. 44.33, etc., Turpi η 1: descend} 270.13, clou 304.26, fendj 316.14, feri 316.16, etc., Turpin 2: trai 318.14, etc., Alex: nasquUO, abati 502, entendí 2048, 3910, vesti 3205, rendi 5000, etc.; cf. aussi GdR (Hackett, 1970, pp. 36, 56-57). Cf. Görlich SW, p. 84, Ep StEtienne: sen «saint» 12.1, Thèbes D: parestrun, frag. 1.8, un «ont», 1.98, sen «saint», 1.77, totens, 11.15, Sermons poit: on «ont», p. 174.20, Tote 1: vodran, p. 12.32, Turpin 1: on «ont» 329.6, son 280.14, 308.4, 328.10, Sponsus: so «sont» 94, ΑΗΡ, LVIII, 1963, pièce 316 (Payré-sur-Vendée ?; 1282): so «sont» 15, Passion: an 111, van 257, CartCellefroin: seran (art. 14.9), Alex: man 369, tan 1628, quan 1628, on «ont» 2689, un «ont» 4483, so «sont» 6501, Cart Bas-Poitou, p. 148 (pièce X): devan 49, Sermons poit, charte de 1260: verran, p. 374.1, Joufroi, p. 59, § 34 (langue du copiste); cf. aussi Aigar: son à la rime (tir. X et XIX), CroisAlb: son 4150, so «sont» 3463. Cf. Görlich SW, p. 84, Thèbes D: sachen, frag. 1.22, soren, 11.110, Tote 1: firen, p. 14.12, giten, p. 14.28, meten, p. 14.29, aloen, p. 36.9, futren, p. 51.33, etc., charte de 62

- t tombe fréquemment après l, r, s: vol 199, 357, 1494, etc. (5 ex.), es EST 68, 187, etc. (22 ex.), repentis 183, paréis 586, val 664, venques 688, aor 2362, dises 1056, apris 1361, promis 1461, menbreis (menbreiste) 1559, creis 1914, pris 2271, apareis 229T" - t passe à c dans quanc 245218. Pour les formes verbales pere, vene, poc, etc., v. III. § 5 ci-dessous - t final donne ζ dans sorz SURGIT 1335 (mais aussi sort 1981), detorz *DISTORCIT 1890 - d passe à t dans segunt SECUNDUM «selon» 838, segoni *SECUNDU «les seconds, les suivants» 1278 - t latin conservé dans setmaina 2650 - t non étymologique: tandist 1373 II. Les labiales § 1. Initiales: se maintiennent - ν pass à / dans feiees VICATAS 777 (mais aussi veiees 1815)

§ 2. Intervocaliques -Pv:

v:

217

218

219

220

saver 232, 235, etc., revunges *REPONIAS 2922", recevit 762, 2646, seveliz 986, chaveuz 1471, soveiren 1684, rivez 2632220, etc. -Bprover 132, 1314, provea 1658, etc.

1563, avant 361, 540, etc., chavaller{s)

1375,

Cognac (1262), Biblio. Htes Etudes, fase. 59 (1885): fussen, p. 127.8, Turpin 1 : furen 278.17, erian 280.2, 335.16, Sponsus: fasen 78, CartCellefroin: avian (art. 14.5), misdren (art. 14.15), Sermons poit, charte de 1260: deven, p. 374. 4, Alex: gisen 1303, laissen 3373, sapehen 3969. V. PHON. (CONSONNES, I. §2) et n.145 ci-dessus; cf. aussi Ep StEtienne: for 10.2, CoutTrinité: es 119.11, Passion: feisis 212, Sermons poit: es, pp. 23.16,193.27, Sponsus: es 26, Turpin 1: menas 279.10, pris 283.5, ocis 301.12, es 317.15, Turpin 2: remes 291.12, 315.7, de par 288.11, CoutCharroux: plas 69, ΑΗΡ, LVIII, 1963, pièce 343 (La Rochelle; 1271): mor 15, Alex: es 46, e (= es/est) 6557, er (= eri) 2021, osas 33, val 78, fus 3335, vol 5907, basas 6502, Joufroi: es 411, 1597; cf. aussi Sermons lim: preses A,VI.7, aquis XI. 20, etc. Afr. quant «quand», apr. can, quan QUANDO, FEW 22, 1416b; cf. aussi Alex: quanc que «ce que» 2308, 2377, 2849, 2965 , 3288, 3883 (afr. quanque «ce que», dauph. quamque QUANTUS, FEW 22, 1418a-1419b), qua[n]c «quand» 3383. Stéph. revendre «enfouir, cacher», afr. apr. rebondre REPONERE, FEW 10, 269a. V. gloss. Apr. rivet «petit ruisseau», [ni>Ç] «ruisseau» à Dol, Ille et Vilaine RIVUS, FEW 10, 423b, apoit. Riveit (patronyme), Riveitere (toponyme), cf. ΑΗΡ, LVII, 1960, pièce 60 (Mirebeau; 1285): Riveit 6,8,48, Riveitere 6,11, pièce 62 (Mirebeau; 1286): Riveit 7. V. gloss. 63

graphie particulière avatre 2008221 -BR-,

-B'R-

vr: livrer 200, 828, livre(s) 315, 807, 874, bevre 1431222, etc. br: libres 560 -B'Lv'I: raisonavolment

2144223

-PRvr: sovre SUPRA 2283 r:

sore 422, 1781, desore 145, sor 296, 329, etc. (11 ex.), sorz 2056, 2123224

-P'Rvr: ovra 212, ovrer 2532, sovrast 705225, sevrea 1186, sevrez 2058, 2253, etc. br: lebros 740 p'r: superfluitez 27

recevras

-P'Lpl: pople 644, 827, bl: pobles 473, 2129226 221

222

223

224

225

226

Adauph. avatre «abatre», afr. abatre, apr. abatre ABBATTUERE, FEW 1, 3b, alyon. avatre, cf. Lég: avato F40.12, avatez H18.14, avatre H18.18, etc. Afr. alyon. beivre «boire», adauph. bere, apr. beure BIBERE, FEW 1, 348b, apoit. bevre, cf. Sermons poit: bevra (fut.), p. 3.19, bevre, p. 108.14, Turpin 3: bevre 300.11, Alex: bevre 1589,4404, bevra 1437,1492. Pignon, 1960, p. 207 relève boevre à Poitiers dans un document de 1300. Très vraisemblablement une graphie franco-italienne, cf. Stimm, 1966, 292, Tendering, 1882, p. 11, Galloital. Predigten, p. 53: raisonavol, raisonavoil, etc. A noter cependant delivorament, dellivorament «librement» à La Rochelle dans un document de 1230, cf. ΑΗΡ, LVII, 1960, pièce 200.10,14. Pour -ABILE, -IBILE > apr. -avol, -evol, où o a agi sur ν (colpavol, frevol, Emposevot), cf. Grafström, 1968, § 72. Pour sovre, ν. PHON. (CONSONNES, II. § 1) et n.146 ci-dessus. Pour l'alternance sore ~ sor dans le Sud-Ouest, cf. Cart Bas-Poitou, pièce III (1250): desore, p. 306.19, Tote 1: sor, pp. 9.4, 45.7 (Tote 2: sore), Turpin 1 et 2: sore 279.29, sor 281.20, sore 284.14, Sermons poit: sore, pp. 183.5, 200.14, etc., sor, pp. 112.17 (2 fois), 201.15, 203.2, etc., Alex: sor 1054, 1641, desur 1175, 3745, desure 3742. Fr.-it. sovrer «surmonter», asaint. sobrer «vaincre», apr. sobrar SUPERARE, FEW 12, 435b. V. n.146 ci-dessus et gloss. Maintien de b latin, ρ adouci en b - phénomènes assez communs dans les régions en bordure du domaine d'oc; pour le Sud-Ouest français, cf. ChronN (Fahlin, 1937, p. 93), Görlich SW, pp. 95-96, Pignon, 1960, p. 426, Mandach, 1970, pp. 231-32, Thèbes D: poble, frag. 11.85, CoutOléron: trober (art. 72, 89, 103, 149), Tote 1: trobera, p. 10.24, receubit, p. 16.24, Tote 2: receubit, p. 16.26, ΑΗΡ, LVII, 1960, pièce 212 (La Rochelle; 1250): ribere 3, Alex: sebelir 1055. Aigar a debent 119, 469, ribere 344 à côté de rivere 246.

64

-ν-:

paor (constant), mot MOVIT 360

ν:

espaventes

672, espavanté(a)

1502, 2070, espavantot

2068, novella

696,

1349, novembre 1048, 2268 graphie particulière noëmbre 2647227

§ 3. Préconsonantiques (primaires ou secondaires) - ρ conservé devant consonne dentale: temps 16, 528, 1829, 2558, tostemps 2663, dampnot 193, escriptures 549, doptés 783, dopter 2584, sapchés 791, cipté(s) 1124, 1168, etc., cipta 2260, malapde 2639, etc. (en tout 30 ex.)228 graphie particulière senten *SEPTE+ANUM 265022® - le groupe -PS-: us: euz 1276, neuz 2340, eusament 63, 104, etc. (5 ex.)230 is: neis 2635, meïsmes 1595, 2352, meïsma 1597, 1940 es: des 190, 233, etc. (18 ex.), écrit de au v. 1485, meësma 447, es *IPSU 2031, 2214, 2607, essa (?) 2641 -c: ci art. mase. plur. 649, 1145, 1229; v. MORPH., § 4 ci-dessous -s: si art. masc. plur. (?) 551, 552; v. MORPH., § 4 ci-dessous - le groupe -QU (= 227

228

229 230

kw):

Trait limousin et occitan, qui se constate également dans le Sud-Ouest français, cf. Görlich SW, p. 97 qui relève noëmbre dans une charte aunisoise de 1248, CoutTrinité: noël 119.20, Sermons poit: aviée, p. 71.24, renoëus, p. 30.25, ΑΗΡ, LVII, 1960, pièce 16 (Poitiers; fin XIII e s.): noële 25, FiefAunis: noëles, p. 152.25, Tote 1: noënbra, p. 70.31, Tote 2: noëmbre, p. 70.33, Turpin 1 et 3: noëles 283.13, guoërné 328.5, Turpin 2: goërné 328.5, Plaintes: pröa (art. 28), Alex: noëlle 6283. Trait phonétique - ou graphie - en désaccord avec les rimes, cf. PHON. (CONSONNES, II. § 1) ci-dessus. Le maintien de ρ devant dentale [traitement occitan] est courant dans le Sud-Ouest français, cf. Görlich SW, p. 95, Cloetta, 1893, 215, Castellani, 1956, 123, Pignon, 1960, p. 424, Sermons poit: escriptures, pp. 4.14, 18.6, etc., baptée, p. 83.6, etc., ΑΗΡ, LVII, 1960, pièce 179 (Poitiers; 1272): achaptentl, pièce 183 (Poitiers; 1298): achepter 38, achapter 62, achapteront 77, Tote 1: malaptir, p. 11.28, dopta, p. 75.23, CoutCharroux: depte(s) 105, 107, dampnés 138, etc., Sermons poit, charte angoumoise de 1270, p. 375: achapt 12, septante 16, Alex: escriptures 1579, 1955, cipté 3260, sapehen 3969, etc., Thèbes D: sept, frag. 1.101, CoutOléron: sapehet (art. 148), Aigar: captenc 858 (mais aussi catent 10, catene 727), capdelaire 1259; cf. aussi Sermons lim: achapte A,IV.22, Préceptes: malaptia 1.8, malaptes II.4. Cf. Alex: sent «sept» 1279. Apr. eus «le même, lui-même», eusamenz «pareillement», mezeus «même» IPSE, FEW 4, 806a, CoutCharroux: eussament «de même» selon Pignon, 1960, p. 40, n.l et p. 365, n.3 (ΑΗΡ, LVII, 1960, pièce 156, Abbaye de Charroux, 1247: enssament 64); cf. aussi Naudeau, 1979, 405 et Brunei, 1926, p. xxxiv: «eus se remarque dans le Nimois, dans le Gévaudan, très rarement dans le Rouerque, et plus au nord jusqu'à Clermont». 65

gu: segunt SEQUUNT 254, seguerunt 2374231 gqu: segquei 243232 AQUAM donne aigue 1312 § 4. Finales - tombent après consonne: 5er(s) SERVUM 1223, 1229, 1722, sals SALVUS 730 - ν après voyelle: après a tombe:cfcé(s) 1128, 1525, 2203, etc., clos 41, 2033 f: rechef 1307 u: clou 2079, clouz 2082 A PUD: a 425, 467, 578, etc. (11 ex.) ab 316, 960, 975, etc. (5 ex.), abtant 231 au 866, 958, 1300, 1391, 2093, 2096 o 153, 428, 436, etc. (43 ex.)233 après e tombe : legeirament 1483, legier 2505 udeugeria 653234, breument 872, 1241, 2200 après i tombe:chaiti(s) 566, 1861, 2131, etc., chati 937, viz 1468, vis 2367

III. Les gutturales et les vélaires § 1. Initiales

231

232 233

234

D'après Pignon, 1960, pp. 443-44, qui rapproche sur ce point la Passion de sainte Catherine de GdR et d'Alex, le type seg-, sig- (apr. seguir «suivre» SEQUI, FEW 11, 488a) appartiendrait à la zone méridionale du Poitou; cf. GdR: segent 2175, Alex: seguent 1999; cf. aussi Sermons poit: seguirent, p. 115.29, segueient «suivaient», p. 174.14, seguent, p. 189.15, Tote 1 et 2: perseguerent, p. 21.25 (Tote 2: perseguirent), seguerent, p. 22.11, seguirent, p. 23.6, etc., Turpin 1: seguet 282.20 (Turpin 3: segui), seguerent 292.23 (Turpin 2: seguirent), etc. Afr. aigue «eau», apr. aiga AQUA, FEW 1, 114b. Afr. o(d) «avec», apr. ab, am, alyon. a APUD, FEW 1, 114a. Aigar offre un mélange identique à celui de la Passion de sainte Catherine: o 10,354, a 97,606, etc., ab 58,66, etc., au 409, 628; cf. aussi Alex: o 1114,1297,1721, etc., ab 945,1125,1575, etc., au 6574, 6598, 6649, a 3871, 6138, Sermons poit: ab (?), p. 201 (n. à la ligne 21), a, p. 204.21, Passion: ab 132, 260, etc. Sermons poit, charte angoumoise du début XIIe s.: ab, p. 372.3, ΑΗΡ, LVII, 1960, pièce 189 (Poitiers ?; 1269): au (?) 47. D'après Castellani, 1956, 120-21, surtout 1972, 409, n.39, ab représenterait un type du SudOuest français. Apr. leujairia, afr. legerie «légèreté, folie» LEVARIUS, FEW 5, 288b, Flam: leujaria «imprudence» 705. Pour le traitement e+v > eu, v. PHON. (CONSONNES, II. § 3) et n. 149 ci-dessus. 66

κα eh (constant):chavaller(s), ché(s), peché{s), encruchés 295, chargie 720, charcer 1328, 1540235, charcerers 1764, arancherent 2264236, etc. g: arangessant 2218237 Pour atarzer, tarzer *TARDICARE, v.l. § 3 ci-dessus Ke,i

c:

c e « / CENTUM 7 7 2 , 9 4 5 ,

1990

s:

senz CENTOS 1707, sella E C C E + I L L A 2145; serchent 2282 -kj z: garzón 2530 tv germ. g: geiser 1951, garir 2292, 2320, etc., gatge 2360, etc. gu: guereier * W E R R I D I A R E 1746, guereis 2149, etc., guare * W A R J A N 1911, reguiardone 1698, guiardon 2655 a8 , esguirœrant 2034239 graphies sporadiques\menger 1717, mengers 1802, etc., alunger2471, menjast 1311, 1358, lonjament 1898 § 2. Intervocaliques e

-·. g:

235

236

237

238

239

Ku eGu neiin(s) 1110, 1896

negun(s) 418, 781, 953, etc. (8 ex.), neguna 840, 2508, negu 579, segur 174, 368, 1037, etc. (6 ex.), segura 2139, asegurea 2256, segurament 411, 2573, segunt «conformément à» 838, segoni «les seconds» 1278

Apr. career «prison», afr. charcre (Chrétien), bdauph. charce, apr. carcerier «géôlier», dauph. carcerié, afr. chartrier, chairterier CARCER, FEW 21, 363a, alim. charcer, cf. Boèce 71. B. de Ventadorn donne charcers «prisons» (cf. Hamlin, 1967, pièce 20.22). D'après Wunderli, 1969, p. xvii l'évolution K" > ch s'observe aujourd'hui dans une vaste région «qui comprend tout le Nord du domaine provençal (en gros les dialectes alpins, le Dauphiné, le Forez, le Velay, le Vivarais, l'Auvergne, la Marche et le Limousin)». Aigar (Brossmer, 1903, 29) et GdR (Hackett, 1970, p. 35) alternent les formes en ca- et celles en cha-. Cf. rancher «travailler avec ardeur» (dans le Cher, à Bourges et à Charroux), var. de apr. arrancar, arancar «arracher» *WRANKS, FEW 17, 621b, Rayn 5, 82. Passage -ch->-g-, cf. aragom, Sermons poit, p. 213.1, arager, Turpin 1 et 2, 321.16; passage -k->-g-, cf. araiguet, Sermons lim, Β X l l . l l , béarn. arringá «arracher» *WRANKS, FEW 17, 621b, var. ibérorom. renguiar, ranguiar, Stimm 1968, 321. Apr. guizardon «récompense» "WIDARLON, FEW 17, 577a, apr. guierdon, Tilander, Stud. Neoph. 18 (1945), 7, apr. guiardo, Appel, Chrest. (pièce 40.37; G. de Bornelh); cf. aussi Aigar: guiardon 30. Sud-Est et fr.-it., cf. Stimm, 1966, 300-301, Joufroi, p. 45, § 66, Lég: guiardon D12.3, K8.40, L7.5, etc., fr.-it. guiardon, Tilander, Stud. Neoph. 18 (1945), 7, EntréeEsp: guierdon 7061. Apr. esguirar «déchirer, lacérer» (Provence) *WARÔN, FEW 17,538a, Rayn 3,162, S.W. 3, 230. V. gloss. 67

ng: nengun 1619240 c: secunde 599 a.f Ιζυ i:

reneier 357, reneia 2361, desneier 787, desneiant 863, apaiast 1390, etc. iKa

amia 1532, 1559, etc., dia 528, diant 1903, dient 1769, dias 273,1833, mia 112, 1937, etc.

i:

"G" paien(s) 168, 2 6 0 , p a ï n { s ) 810, 2120, etc.,paianie 719, plaies 1517, esmaia 1613, esmaiot 1279 aGe

i:

pais 921

-:

fuir 1330, fuit 1029, 2162, enfuit 1130, reïsme REGIMEN 1456 graphie particulière esmaina IMAGINEM 1139, 1159, esmaisna 1122241

-G'

s: z:

- σ deslaserez 2057, deslaseroient deslazerea 2035242

2079

§ 3. Groupes de deux ou trois consonnes (primaires ou secondaires)

240

241

242

Afr. negun «aucun, personne», apoit. nengun, alyon. negun, adauph. nengun, apr. negun, nengun NEC UNUS, FEW 7, 75a, apr. neun, Anglade, 1921, p. 256, alyon. neuns, MargOingt, p. 56. Afr. soür: 1. «qui est en sécurité», 2. «d'une façon assurée", alyon. segur, afrcomt. segur, apr. segur SECURUS, FEW 11, 388a; cf. aussi ChronN, gloss.: segur, segure, segurement, Sermons poit: segur(s), pp. 21.19, 56.6, 78.1, assegur, p. 21.24, segurement, pp. 9.17, 41.25, etc., Turpin 1 et 2: segurs 265.21. Afr. segun, segoni «suivant, conformément à», afrpr. segun, segunt, alyon, segoni, saint, segon, adauph. segoni, apr. segon SECUNDUS, FEW 11, 382b; cf. aussi ChronN, gloss.: segunt, Tote 1 et 2: segunt, pp. 53.13, 69.5, 87.4, Alex: segunt 1041. Afr. secunt, segoni «deuxième, qui suit immédiatement le premier», adauph. segunt, apr. segont, segon SECUNDUS, FEW 11, 382b; cf. aussi ChronN, gloss.: segunt, Sermons poit: segonde, pp. 3.25, 11.2, etc., segonz, p. 149.5. Afrpr. esmaina «image», apr. maina «original d'une image» IMAGO, FEW 4, 564b. Alex a imange 6809. V. gloss. Apoit. deslazerer «déchirer» (DIS)+LACERARE, FEW 5, 115a. V. gloss. 68

C: -:

"G" sane SANGUINEM 1870, 2442, 2611, sancz 2609 sanz 1039

z:

"G" loënze 318 l

'rC-

c: s:

doucement 2572 dousor 2240

z:

durzist 109, esclarzit 431, douzors

1184, douza 2583

'G z: is:

crerzia 181, clerzia 477, clerzesses 946 •faeisil 588, eisemple 2192243

is : s:

-sedeisendet 594, 2115244, enmolleisist maigresia 1761246

t:

- / r i - (évolution savante) dialeticians 1457

110, amolleisir 1070245

-acia, -altia c: auce *ALTIAT 98, menace 186, face *FACIAM 1188, faci *FACIA 1762 s,ss-.fasant *FACIANT 1627, menasant 444, menasa 1891, menassa 2324, 2402 z: glaza 2098, faza 2462, auza *ALTIAT 2605247 243 244 245

246

247

Apr. eisemple «modèle», avaud. eisemple, afr. essemple EXEMPLUM, FEW 3, 291a. Apr. deisendre «descendre», afr. descendre DESCENDERE, FEW 3, 51a. Alyon. -¿sir < -ESCERE, cf. Lég.: esmollisir M9.3, enmollisir X10.7, W2.9, Stimm, 1952, 185-86, apr. -ezir, cf. Barlaam et Josaphat, éd. Nelli et Lavaud: amollezira, p. 1174.20. Dans le Sud-Ouest français, on a généralement le suffixe -ezir, comme en domaine occitan, cf. Sermons poit: enrichezit, p. 192.1, Tote 1: enrichezi, p. 76.26, poit. et aunis. negrezir, cf. Pignon, 1960, p. 439, Hackett, 1970, p. 106. V. note suivante. Saint, maigresi «devenir maigre», apr. magrezir «maigrir» MACER, FEW 61, 7a, apr. magrezisc, Bartsch, Chrest. (p. 165.8, var.), poit. -esir, -ecir, cf. chaumesi «moisi» (Hackett, 1970, p. 106), abounesi (FEW 1, 434b). GdR a negresit 864, 8869, negrecis 7969, enrubresit 2585, paubresiz 7593. Graphies occitanes, très fréquentes dans les textes et les documents du Sud-Ouest, cf. Görlich SW, pp. 87-88, Tote 1: fazom, p. 14.32, fazee, p. 38.16, fazet, p. 31.20, esfazca, p. 72.32, Turpin 1: enbrazca 303.28, fazees 319.18,322.3, Turpin 2: embrazea 303.28, Turpin 3: menazeer 304.23, CartCellefroin: fatza (art. 14.12). Sermons poit: mesprezera, p. 140.10, desplazent, p. 158.28, desprizom, p. 165.24, Alex: graze 1514, redreza 1507, 1770, etc. 69

-antia, -entia, -ancia ne: venjance 44, sapienci 569, doptance 1121, 1234, semblance 1122, fiance 1233, sapienca 718 ns: Fransa 143, doptansa 111, 885, creensa 717, esperansa 886,1508, esperanse 2593, venjanse 2135, sapiensa 326, 575, 860 nz: semblanza 275248, enfanza 363, venjanza 364, sentenza 378, presenza 2553, pestilenza 2554, doptanze 2594 -ettia C: peces *ΡΕΤΠΑ 2010, 2122, 2566 s,ss:pesa 355, pessa 115 sz: pesza 2209249 -iciu, -itili ic: is:

sacrifici 17, 1871, 2201, justici 18, 2202, justice 580, vici 1872 justisers 1748

iz:

vizi 579, w'ze 1073, sacrifize 1074 -itia

is: ζ:

grandeisa 1612, richeisa(s) 1575, 1586, 1617, richeises 728, nobleisa 1183, 1576, etc. tristeza 1618

sz:

richesza 1365, noblesza

1366250

-tia, -tiu S:

z:

248

249

250

251 252

forsa 503, 1464, plasa *PLATTEA 2064 251 252 forza 2184, espazi 2530 graphie isolée: segles SAECULOS 2663

Apr. semblansa «ressemblance», afr. semblance SIMILARE, FEW 11, 624a; cf. aussi StJean: semblanzas «paraboles» XVI.25. Afr. piece, pece (Wace) «morceau, fragment», apr. pessa, arouerg. peza *PETTIA, FEW 8, 332b; cf. aussi Turpin 1: pieza 324.10, Alex: peze 2480, pieza 1871, pieze 1150, etc. Graphie occitane, courante dans les textes et les documents du Sud-Ouest français, cf. Görlich SW, pp. 87-88, Tote 1: richeza, p. 11.6, richezces, p. 29.12, richezca, p. 48.9, largezee, p. 75.29, veliezea, p. 77.20, proezea, p. 88.22, etc., Turpin 1: richezes 302.11, loutezca 304. 2, proezea 334.11, etc., Alex: proëze 4606, proëcze 4622, etc. Apr. espazi «délai, répit», hdauph. espâci, afr. espace SPATIUM, FEW 12, 145a. Afr. secle, siegle, sigle «monde terrestre», apr. segle SAECULUM, FEW 11, 44a; cf. aussi ChronN, gloss: segle, Sermons poit: segle, pp. 33.10,58.29, etc., Turpin 1: sigle 302.18 (Turpin 2 et 3: siegle), Alex: segle 113, 381, 3139, 3148, etc. Sud-Est, cf. Joufroi: segle(\regle) 853, Lég: segle A3.23, seglo A3.21, etc., Marg Oingt: seglo 10, 38, sieglo 120. 70

§ 4. Vélaires et autres consonnes qui dégagent un i en français

is:

crois *CRUCE 38, 471, pais 154, 483, 1745, vois 1197, 2383, 2571; veisina

iz:

1034, 2030, etc. voiz 2570

s:

plasa

*PLACEAT 2 3 1 7

-d}-, -tjis:

aise ANXIA 2 0 2 , palais

153, 4 7 2 , 1241, preis

*PRETIU 1146, crois

*CRODIOS

382; raison(s) 5, 7, 12, etc., desputaison 74, 347, 474, preisem 229, etc. iz: palaiz 211 s: preso 1156, près 2629 z: prez 608, 790 MANSiONEM d o n n e maison

1409 e t mansion

2578

-ktit:

dreit 506, 625, 738, 1000, 2306, endreit 2651, noit NOCTEM 1397, etc., lait

iz:

dreiz

z:

pez

tz:

dretz

int: inz: nt: nz: net:

-nktsainta 539, 695, saint 548, plaint 2052, 2330, 2519, etc. sainz 1944 sant 53, 1026, etc., santa 60, 1498, etc. sanz 743, 1300 sancta 578253

is:

noisa

LACTEM 2615, etc., mais aussi retrai 105, fai 111, 2039, 2098, piai 1219 2 1 4 , e t c . , laiz

*LACTE 2 6 1 1

PECTUS 2 2 1 8 , 2 2 6 4 2 8 2 , notz

*NOCTE 6 5 0

NAUSEAM 1633

§ 5. Finales -Κ -: c:

lue(s) 429, 528, etc., fues 1040 die 2101, foc 1012, 1015254

253

Graphies occitanes; cf. aussi CoutCharroux: sans 2, Turpin 1: sanz 322.4, Tote 1: saincta, pp. 17.8, 72.29, 86.20, Xantes «Saintes», p. 82.14, Turpin 3: sánete 292.16, 293.10, Cart Bas-Poitou, pièce III, pp. 303-307: Sainct 34, charte de Göns, en Saintonge, B E C 4 (1883): sanctes 298.3, sanct 298.8, Alex: Sánete 285, sánete 4871, Aigar: sant 693.

254

Cf. Pignon, 1960, pp. 476-79; cf. aussi ChronN: enemic(:Everwie) 40987, Passion: die 1, inimie 58, amie 108, Sermons poit: enemies, p. 16.13, amic(s), pp. 19.14, 22.10,

71

u: amiu 2276, diu 769, 843, 963, etc. (6 ex.), preu *PRECO 228, 1190, 2225 œ eh: riches 238, 735, etc. (7 ex.) i: lai 80, 1326, 1343, etc. (15 ex.), sai 577, 1311, 2096 PAUCUM donne poi 464, 943, 1064, etc. et pou 1368, 1666, 1937, etc. (11 ex.) -nk nc: franc 618, francs 1381, blanc 1412 η: blans 1521, franz 1862 -c à la finale des désinences verbales -tene (prés. 1) 2316,pere (prés. 1) 2332, vole (parf. 1) 564, vine, (parf. 1) 2333, vene (parf. 3) 259, 686,1741,1744, 2438, tene (parf. 3) 510,1726, vene (parf. 3) 2647, poc (parf. 3) 648, vole (parf. 3) 1298, 1317, 1774256

IV. H initial - tombe dans o HOC 8, 14, 50, etc., ora 841, etc., ome 275, 711, 1584, 2243, 2294, oi 663, 1603, etc., oniz 952, onir 2454, onte 1214, ante 1894, amie 2092, onez HONESTOS 1522, onor 1931, onoret 2610, ardi(s) 552, 1715, 1902, etc., umans 2299

69.26, 73.19,24, etc., die, pp. 134.21, 141.8, 179. 27, etc., prec, p. 109.27, Turpin 1: amie 313.10, Alex: die 4608. Aigar donne ami 877 et amie 18, 1324. Pour le produit de -OCUM, cf. Thèbes D: iloc, frag. I. 27, Sermons poit: fuecs, p. 21.11, fue, pp. 18.16, 21.2, 64.10, lue, p. 66.17, etc., jocs, p. 76.27, jucs, p. 82. 22, ΑΗΡ, LVII, 1960, pièce 77 (Thouars; 1260): loc 22, CoutOléron: miluec (art. 63), luec (art. 131), foc, loc (art. 171), Alex: lue 1051, loc 2697, 2778, 6715; cf. aussi Aigar: loc 362, 735, foc 657, joc 941. 255 On suppose pour amiu «ami», diu «je dis» et preu «je prie» une évolution *AMICU, *DICO, *PRECO > *amigu, *digo, *prego > *ami(g)u, di(g)u, *pre(g)o, cf. MeyerLiibke, I, 1890, § 438, Grandgent, 1909, § 65.3, Anglade, 1921, p. 164. Ces formes auraient comme aire de concentration la région lyonnaise, cf. Guil Cabestanh, p. 59, Stimm, 1953, p. 469, Hafner, 1955, pp. 37-38, Pfister, 1970, p. 75, Lég: preu F30.il, amiu M5.1, M6.1, etc., enemiu E6.4, diu F44.2,128.18, etc. La Ste Cath-prose (fr.-it.) a preu 1418, 1866. On notera cependant avec intérêt la coexistence des formes en -ic, -IM et -eu dans la Passion de sainte Catherine, GdR et les Sermons lim, cf. GdR: amius 7761, 7778, diu 5683, 7385, amie 624, 893, etc., die 1596,1711, etc.,preu 9801 d'après Hackett, 1970, p. 18, Sermons lim: neu «nid» Β, III.29, niu Β,111.28,30,35, X.13 (apr. niu, nie NIDUS, FEW 7, 119b, apoit nie *NICCU, Pignon, 1960, p. 479), preuem (éd. Armitage, 1884, 11.30 et note, p. 81). 256 Développement d'un son guttural (marqué par c ou g) après η (parfois r), cf. Brunei, ΑΗΡ, XLII, 1920, p. 92: donc, dong «je donne»; cf. aussi Görlich SW, p. 119, Gossen, 1962, 254, Sermons poit: ge demanc, pp. 92.25, 93.1, aporc (l re pers.), p. 164.13, geprenc, p. 210.16, donc (l re pers.), pp. 88.10,184.27, Tote 1: vine (3e pers.), pp. 18.4, 67.17, puec (3e pers.), pp. 66.10, 70.16, 82.12, etc., Turpin 1: contine (3e pers.) 272.9, vine (3e pers.) 272. 17, entenc (3e pers.) 306.16, ΑΗΡ, LVIII, 1963, pièce 361 (La Rochelle; 1276): ge tinc 19, pièce 388 (La Rochelle; 1271): ge prenc 35, etc., Alex: ge tene 686, 3865, vene (3e pers.) 2363, etc. 72

- se maintient dans hom(s) 1, 29, 65, etc. (26 ex.), home(s) 59, 385, etc. (15 ex.), hora 105, honor{s) 147,175, 301, etc., honorer 1106, honorea 1138,1165, humanité 766, 910, humana 905, humte 2358. On a aussi hanc 52, 428, 647 à côté de anc 44, 394, 597, etc. graphie particulière gasdessent *HAIST- 171

V. Les liquides et les chuintantes / - / d o u b l e : ella (constant), parolles 6 , 1 3 9 , tic., par olla 48, 635, etc., bella 217, 342, etc., bellament 216, 434, etc. (mais aussi belement 4), fellonia 284, aller 734,1370, alla 686, allez 205, celles 2023, 2026, elles 2020, 2077 (mais aussi eles 2014), cellui 2351, mamelles 2217, 2261, etc. - graphie latinisante II pour l dans llui 570, Ilei 1453, lié 1728, null 1434 - / palatalisé noté II: meillor(s) 476, 560, 1456, millers 2124, faille ζ 118, failla 2449, etc., oreille(s) 264, 1610, veilloie 1408, etc. - I non vocalisé: travails 381, trevailz 2342 - / final tombe dans sol, ms. so 2086; / tombe devant Λ dans soléis 85 graphie particulière Aristotile 554, latinisme r - s'amuït dans gramai[r]e 167, aut[r\ 248, deffend[r]ant 306, / ο [ φ adj. poss. 1471 (en face de lors 2194), done[r] 25382S7. A noter aussi: ves VERSUS 1907258. Il y a omission de r par dissimilation dans apendre 1153, pendre 2406, pendra 2001, pendrant 2192. - r double:porra 1112

257

258

V. η. 155 ci-dessus; cf. aussi Cloetta, 1893, 201-202, Thomas, 1951, p. 87, Mandach, 1970, p. 234, Sponsus: soro[r]s(:glorios:vos:espos) 76-79, Ep StEtienne: saigno[r]s 1.1, Görlich SW, p. 79: cha[r\tes dans un document poitevin, he[r]bergement en Saintonge, ΑΗΡ, LVII, 1960, pièce 202 (La Rochelle; 1268): cha[r]tre 72, Tote 1 et 2: pendra, p. 52.15, pendre, p. 66.10, FCand, gloss.: pendre (afr. prendre, penre, adauph. pendre, avaud. penre, apr. prendre, perne, norm, prende PREHENDERE, FEW 9, 339b), Joufroi, p. 59, § 31 (langue du copiste), Alex: aüne[r] 1279, mo[r]t 1610, qua[r] 2486, 4510, / ο [ ψ «alors» 3145, li porte[r]s 3987, o[r] 6561, fe[r]me 6607, etc., Aigar: pa[r]lar 413; cf. aussi Sermons lim: co[r]s A, IV.12, qua[r\ B, VII.8, XII.7. Pour l'alternance r - s, cf. Görlich SW, p. 79 qui relève plusieurs ex. de los «leur» en Saintonge. Apr. ves «dans la direction de», afr. vers VERSUS, FEW 14, 312b; cf. aussi Thèbes D: deves, frag. 11.53, Alex: ves «vers» 6888, GdR: ves «vers» 1185, Leroux, 1,1883, pièce XXXIII (Aureil; ca. 1200): deves 6, pièce LXIX (Limoges; 1264): deves 35 (mais aussi vers 31), pièce LXXII (Limoges; 1274): deves 7,8, Boèce: ves «envers» 10, Sermons lim: ves «vers» A, III.29. 73

/-Γ

- arma ΑΝΙΜΑΜ 1855, 2340, armes 1054, 1570, 2436, crerzia 181 (mais aussi clerzia 477)259 s - peut disparaître devant consonne:iquet 1526260. Graphies inverses: sosmes 536, 1668, sosmos 970,fusmes 1670, esmaisna IMAGINEM 1122, ceist *SIAT2449, seist 2487 - disparaît parfois dans les préfixes TRANS-, DIS- et dans FORIS: trapassabla 1555, trapassable 2245, trapasarent 1126, diciple(s) 649, 722, deciples 643, demostrer 170, degastés 1946, detorz 1890, for 414, forlignés 586, forfait 1129; cf. aussi desrainer 131, resucitas 655, resucites 764, tortrent 2263 - S conservé dans fust FUSTEM 261, sospir 2528 - s tombe après η dans sert SENSUM 137, 170, 522. SINE donne une fois sen 452. - C pour s: cengler SINGULAREM 552, ces adj. poss. 1154, ceist *SIAT 2449 - ss passe souvent à s sourd: parieses 4, isi 78, 335, 969, 1604, etc., apareisent 100, laisesés 123, venesant 172, mesatge(s) 203, 207, etc. (5 ex.), partisent 350, istesant 411, menasant 444, reconoisiant 779, preisase 847, amenese 848, menasa 1891, 2392, laisesses 1784 (mais aussi laissem 207), volgueses 1194, fusent 1032, gaisent 1951, naisent 1952, naisont 1623261. Graphies inverses: asses A D + S A T I S 309, misse 1262, 1321 - s peut remplacer ζ et vice versa: senz SINE 73, 81,172, etc., senz *SENSU 365, 574, 2058, petis 330, viz 1468, baptizme 548, 1038 (mais aussi bàptisme 1040), etc.; v. aussi MORPH., § 1 ci-dessous - st donne ζ dans Criz 1733, 2602 VI. Les nasales - s'amuïssent dans no 305, 418, 581, 1120, 2460, 2475, noi (= no i) 558, 678, 1596,1599, to 218, 2552, so 607,1068,1580, e 365, 610,1531,1693,2215, 2543, 259

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261

262

Afr. a(r)me «âme», afrb. alyon. astéph. adauph. avaud. apr. arma ANIMA, F E W 1, 97a, apoit. arme, Pignon, 1960, pp. 490-91, Mandach, 1970, p. 237; cf. aussi Alex: arma 5944, 6247, arme 1011, Joufroi: arme 2153, FCand: armes 307, etc. (mais aussi ame 1739). Cf. Ep StEtienne: cet (= cesi) 11.4, CoutTrinité: et (= est) 119.14, Sermons poit: iquit, p. 216.11, Thèbes D: ceit, frag. 1.75, Alex: e ( = esÍest) 6557, GdR: e ( = es!est) 162, 1842, 2181, etc., et (= est) 5538, 6393, Daurel: aqueta, set, seta (P. Meyer, 1880, p. lvj). Sud-Est, cf. Joufroi, pp. 35-36, § 22, Lég: Crit (= Crist) 14.3. Trait occitan, assez fréquent dans les régions situées en bordure du domaine d'oc; pour le Sud-Ouest français, cf. Thèbes D: vasalatge, frag. 1.36, pasé, 1.61, isi 1.64, laiserent, 1.73, asist, 1.88, etc., Alex: isi 1537, etc., disesa 4201, fuse 516, 2062, fusant 831, 2312, 2596, eisent 2869, poises 3137, volsisant 3046, etc., Joufroi, p. 59, § 33 (langue du copiste), Görlich SW, p. 88. Sud-Est, cf. Lég: eusant A15.29, fusam C4.16, fusant D8.18, D30.21, ansarti «eussent» D15.2, tasesant D29.5, naisont 11.5, etc. V. PHON (CONSONNES, V) et n.157 ci-dessus.

74

negu 579, co 604, 1251, 1948, 2653; cf. aussi come[n]cet 376, ve[n]ques 688, e[n]tent 871, e[n]coita 2048,faisa[m] 2660, porpeis P O R P E N S U M 2155, porpesser 1611, porpessa 1863, 1923, porpessé 2010, etc., coseilles 1398, coseilla 1935, etc., covint 2015, 2237, coverti 1712, costreigna 2152, coveinabla 2419, etc.262 graphie particulière escontra 1455263 - tombent devant 5 de flexion dans mos 1805, 1865, 2601, moz 2517, dos 415, bos 416, somos 1340, 1892, tos 1926, crestïis 2128264 - rí s'écrit η dans seiner 890,1737, etc. (18 ex.), seiner 696,1005, etc. (23 ex.), besoinés 913, enginnara 1068, enginnere 2041, oinement 1518, veina *VENIAT 2422, poinunt 2640 - m passe à η dans N O M E N et dans CUM -.non 729,1068, con 232, 289, 383,2604, conmanda 2395, conforta 1018, 1507, conforté(a) 1327, 1647, 2255. Graphies inverses: vim 1312, amte 2092, humte 2358 - n, m se maintiennent après r dans jorn 46, 764, 939, jornz 2279, entorn 1499, charn 1870, verm 1952, 1953 - m double: flammes 1044, 1052, cumma Q U O M O D O AC (OU AD) 2224 - m'n se maintient dans lumneire 245,1268 mais passe à nn dans fenna(s) 540, 599, etc., donne(s) 1117, 2496, donna 70, 1346, etc. - m s'écrit souvent η devant labiale: enperere(s) 487, 491, etc., trenblam 990, menbrast 486, menbre 1190, enportara 1227, enperaris 1385, etc. (en tout 26 ex.)

IV. MORPHOLOGIE § 1. Déclinaison En général, les règles de la déclinaison à deux cas sont observées2". Citons, comme dérogations aux usages: I o : l'i de flexion du cas-sujet ajouté par analogie, cf. traîtres 215,1008, livres 315, enpereres 487, empereres 1991, 2289, toz neutre sing. 2188, homs 2298. 2°: des noms propres sans l's analogique au cas-sujet et au vocatif, cf. Porphire 1583, 1589, 1708. 263

264

265

Apr. escontra «contre», afr. encontre CONTRA, FEW 2,1115b; cf. aussi StJean: escontra XIII.18, Sermons lim: escontra Β, XI.17. Trait occitan et propre au Sud-Ouest français, cf. Thèbes D: garcos.arcos, frag. 1.20.21, peissos, 1.91, CoutCharroux: negus 34, 88, 145, 165, aucus 111, Alex: negus 1129,1839, us 1665, peissos 1841, somose 1974, somos 2436, dos 3148, CartCellefroin: chascus (art. 14.14); cf. aussi Pignon, 1960, pp. 328-29, Mandach, 1970, pp. 237-38, Joufroi, p. 58, § 28 (langue du copiste). A noter les imparisyllabiques suj. sing, du type occitan: seigner 419, 423, 605, seiner 890, 1076, etc. (18 ex.), majer adj. mase. 2378 en face de maire fém. (faire:) 1132, mendre fém. 1592. 75

3 o : le cas-régime pour le cas-sujet, cf. Jhu bon (:don) 2541. 4°: le cas-sujet pour le cas-régime, cf. paiens (porpens:) 260, cruciamenz (.dampnamenz) 1961, iquist 2614. 5°: des prédicats (adj. et part.) avec l's de flexion lorsque le sujet est neutre ou la phrase impersonnelle, cf. diz(emperairis:) 1394, torz(.morz) 2181, beus 385, vers 694, 704, 835. 6°: l'addition d'un s à l'infinitif dans guereiers *WERRIDIARE(chavallers:) 1344266. 7°: plusieurs cas de la réduction ζ (t+s) à t, cf. seveliz(murif.) 986, sainz (plaint:) 1944, poinenz(laidament:) 2056, saupuz{parut\) 2280, grant 424, 431, mort 1059, tot 1117, iquet 1526267. A cette énumération il convient d'ajouter le cas, cité plus haut, de cruciamenz(:dampnamenz) 1961. Il y a souvent hésitation au cas-sujet sing, entre 5 et ζ dans les mots se terminant par une consonne: - après c, l(u), n, r, cf. soléis H5,soleilz 2098; duels 1914, duelz 1088; rens 1395, 2336, renz 876; chascuns 97, 390, 478, chascunz 1646; beus 385, 1393, beuz 407, 1053, 1522; chars 896, charz 1051, 1947; itals 1172, etc., italζ 739; quais 221, etc., quauz 326, 842; francs 1381, franz 1862; travails 381, trevailz 2342; etc. - après d, t, cf. pros PRODE 570, pro ζ 25; mors 897, 986, mor ζ 676, 685, etc. ; gens 322, genz 521268; etc. A noter la graphie provençale tz dans dretz 282, tirantz 1989, tormentz 2068, mortz 2132, Cristz 2516.

§ 2. Féminin des adjectifs Les adjectifs qui n'ont en latin qu'une forme pour le masc. et le fém. ont une seule forme dans notre manuscrit, cf. proz(:trestoz) 25, fortfmort:) 806, 1850, forz(:morz) 2467, celestiauz(:esperitauz) 893, grant 11, 14, etc., granz 27, 322, 338, etc., quais 724, 1150, etc., quel 1788, italz 739, itals 1172 Jorz 1288,1290, cruel 1322, etc. M 267

268

V. NOTES CRITIQUES au v. 1344. Le traitement [ίί,2>ί] se rencontre surtout dans l'Ouest français, le Sud-Ouest, le Limousin, le Quercy et l'Auvergne; cf. Monfrin, R 87 (1966), 79-80, Ep StEtienne: escotet 1.2,5, seet 1.2, cuntrat 2.4, tot 2.4, avet 12.3, etc., ChronN (Fahlin, 1937, p. 99), Sponsus (Cloetta, 1893, 208-210, Thomas, 1951, pp. 110-13), Thèbes D: gardet, frag. 1.14 (ms.), chanut, 1.14, tot, 1.28, peit, 1.40, vaet «voyez», 1.50, etc., GdR (Hackett, 1970, pp. 38, 60), Alex: volet 170, 4084, adobet 171, entendet 1035, asset 1357, demandet 5167, envit 5468, Pfister, 1970, pp. 43-48, Daurel (P. Meyer, 1880, pp. Ivi, lxv, lxxv-viii), StJean (Wunderli, 1969, pp. xxii-iii). Ce phénomène, qui s'explique sans doute par l'affaiblissement du z, se constate également au cas-régime plur.: tos 559, tuz 2392; martirs 2441, martirz 2533; iquest 55, 425, etc., iquestz 1565; buns 1457, bonz 330; ters 46, terz 764,1553; i ces 299, 300, 319, icelz 1419; vois «voix» 1197, 2383, 2571, voiz 2570; ceus «ciel» 752, ceuz 658; vos 368, etc., voz 93; diz(:esbalois) 975, etc. V. aussi PHON. (CONSONNES, IV) ci-dessus.

76

Pour les adj. fém. de la première déclinaison, mentionnons tanz cas-obj. plur. 24 à côté de tanta 1993, segur 2252 à côté de segur' 1735, segura 2139. L'accord du part, passé fém. se fait deux fois par anticipation avec le complément placé après le verbe, cf. As amenae si grant rota 494, Cest a soduite la reïna 2353.

§ 3. Genre des substantifs Trois substantifs se distinguent par leur genre masculin; ce sont joi (cf. cort joi 944, mon joi 2332), öiles (cf. Est oiles a present veils 2636)26', et humte (cf. cest grant ante 1894, negun amte 2092, icest grant humte 2358; on trouve aussi l'onte 1214). La forme picarde le fait concurrence à la dans le fams 1751 (cf. aussi Seient ostés . . . fams e seis e pestilenza 2553-54). Deïté mase, au v. 821 est très vraisemblablement une erreur du copiste (cf. sa deïté 809, 1678).

§ 4. Article défini Le manuscrit offre un mélange de formes françaises et de formes provençales: cas-sujet masc. sing.: li (8 ex.), le (62 ex.). Γ pour li au v. 373 est le fait du copiste. cas-sujet masc. plur.: li (50 ex.), les (13 ex.), écrit le au v. 926. li est employé deux fois devant un nom au vocatif, w . 1036, 1037. A remarquer la présence des «articloïdes» ci IPSI 649, 1145, 1229, si (?) 551, 5522'0. cas-régime masc. sing.: le (19 ex.), lo (47 ex.); au neutre: lo totll%, lo meuz 868, tot lo mei!ζ 1462, lo quai que 1839. cas-régime masc. plur.: les (34 ex.), écrit le au v. 554, los (6 ex.)271. L'emploi de l'enclise est constant, cf. el (16 ex.), els 658, écrit el au ν. 2020, al (9 ex.), au 42, als (14 ex.), écrit al au v. 165, alz 2120, as 1487, 2201, 2432, auz 883, 957; cf. encore del (18 ex.), écrit de au ν. 890, dels (16 ex.), écrit del aux w . 142, 1981 et de au v. 168, des 332, 456, 850, 2011, écrit de au v. 890. Deuz «des» 184 apparaît dans un vers de 9 syllabes. L'article est souvent omis devant le mot cel «ciel», cf. Deus de cel 257, Deu de cel 2420, soz cel 1395, de cel 1724, 269

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Afr. oile (masc.) «huile» OLEUM, FEW 7, 341a, 345a (n.L), Talbert, 1885, p. 37, n.2; cf. aussi Sermons poit: li oiles est soés, p. 137.7. II est difficile d'expliquer ces formes. D'après Talbert, 1885, p. 36, n. au v. 1143, ci viendrait du démonstr. cil (cf. apic. ci et les formes ci, si dérivées de cist que relève Fahlin, 1937, pp. 121-22 dans le ms. Β de la ChronN). Il semble plus probable que ci, si «les» dans la Passion de sainte Catherine représentent des articles dérivés de IPSE; cf. apr. sa, ca, za, cha «la» IPSAM, SO, co, czo, zo «le» IPSUM, dont on trouve des ex. jusque dans le Poitou (cf. Naudeau, 1979, 399-400, FCand, n. aux w . 245 et 458: sa, Sermons poit: sa (?), p. 220.28). Le seul ex. connu de si «les» art. masc. se trouve dans Le statut maritime de Marseille, texte provençal des XIII e -XIV e s., éd. L. Constans, Annales du Midi 20 (1908), 217.196, n.l: si home «les hommes» (cf. aussi S.-W. 7, 673).

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una voiz de eel 2570; cf. aussi lo nom de Crist 983. On trouve plusieurs tournures où le cas-régime correspond au datif latin, c'est-à-dire sans que la préposition a soit employée, cf. Que so fust dit l'emperaor 1372, N'ai rei ni autre non o revelent 1490 (v. aussi § 5 ci-dessous). L' pour Al au v. 2127 et a pour al au v. 1882 sont très probablement des erreurs du copiste. Pour le féminin, signalons li au cas-sujet sing. 739, 876, 882, etc. (18 ex.)272, las au cas-régime plur. 2436273. A noter les enclises as 41, 1341, des 1052.

§ 5. Pronoms personnels Les formes françaises se mélangent aux formes provençales. A u suj. sing., à la l r e pers. on trouve eu trois fois à la rime et fréquemment à l'intérieur du vers (49 ex.), je 78, 251, etc. (9 ex.), ge 156, 1193. A la 2 e pers.: tu (constant), te 1861, 2472, 2473, t' 221,1081, peut-être aussi au v. 1179. A la 3 e pers., au masc. il (72 ex.), une fois à la rime (il:peril 1967-68), el 67,126, 200, etc. (37 ex.), au fém. ella (21 ex.) illi 641, il 103,108, 197, 348, etc. ( 9 e x . , tous confirmés par la mesure)274. A u masc. plur. on a toujours il, au fém. elles(esteles:) 100, elles 2020. Pour le régime direct, à la l r e pers. sing, signalons mi 667, 1691, 1874, 2523 à côté de me (constant), à la 3 e pers. du masc. sing, le (15 ex.), lo (39 ex.), nel 1306, au plur. les (29 ex.), los (9 ex.), ne([)s 256, 484, 1812, sils 2408, nols 262, 30627S; au fém. sing, on a toujours la, au plur. les, une fois las 2264276. Après certains verbes, en particulier amer, creire et preier, on trouve parfois le pro-

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Le mélange des formes françaises le, les (art. et pron.) et des formes provençales lo, los est courant dans les textes et les documents du Sud-Ouest, cf. par ex. ChronN (Fahlin, 1937, pp. 113, 118), Görlich SW, pp. 101, 106, Sermons poit, pp. 230, 245, CoutCharroux (Pignon, 1960, 365), Sponsus (Cloetta, 1893, 185), FCand: lo art. 77, 83, etc., lo pron. 69, 83, etc., Thèbes D (Thèbes, II, p. xvi; lo pron. neutre, frag. 1.6), Alex: lo pron. 305, 325, 2106, etc., los art. 2658, etc., GdR, gloss.: le, les, lo, los (art. le, li). Afr. apr. la «la» (art. fém. sing.), apic. le, li, adauph. li ILLE, FEW 4, 551b-552a, apr. Ii, Grafström, 1968, § 4.b; pour le Sud-Ouest français, cf. Görlich SW, p. 102, Sermons poit: li «la», p. 11.3,9, Alex: li «la» 935, 1208, 1863, etc., GdR: li «la» 1368, 1901, etc. (5 ex.). Sud-Est, cf. MargOingt: li 4, 8, 17, etc. (nombreux ex.), Lég: li D24.4, etc., Durdilly, 1964, gloss, (art. le), Joufroi, p. 36, § 25. Cf. CoutTrinité: las «les» 118.16, Sponsus: las 77, Görlich SW, p. 102 (Poitou), Sermons poit, charte angoumoise de 1270: las Molières, p. 375.9-10, Alex: las 1058, 1181, 1393, 1677, 2506, etc., GdR, gloss.: les, las (art. li), Passion: las 128, 234. Afr. eie «elle» (pron. suj.), adauph. eia, apr. eia, illa (Β. Marti) ILLE,, FEW 4, 551b; pour le Sud-Ouest français, cf. Sermons poit: il «elle», p. 27.21, FCand: il 1474,1917, 4406, GdR: ile, ila, ille, il, ill' (Hackett, 1970, p. 43). Sud-Est, cf. Lég: illi F7.5, F12.8, F29.il, etc., MargOingt: illi 1, 2, 6, etc., Durdilly, 1964, gloss.: illi, ylli «elle». V. n.271 ci-dessus. V. n.273 ci-dessus. 78

nom tonique: mei 1238, 2409, lui 1190, 1693, lé{comandé:) 2214, lei 1352, euz(:ceuz) 657, euz 322, 2392, 2406277. A noter les pron. réfi, mi 2406, si 289, 1585, 2342. L'impér. levez 1510 et le parf. sorent 1348 ne sont pas accompagnés de pron. réfi. Pour le régime indirect, à la 2e pers. sing, nous relevons ti 1875, 2103, 2538 à côté de te (constant) et à la 3e pers., au masc. li (constant), au fém. ft 71, 217, 393, etc., Γ 202, une fois lei 1914. Au pluriel, pour le masc. et le fém. on a partout lor. En position accentuée, à côté de la série mei, tei, sei, la seule à la rime, on trouve la série mi 499, 1210, 1962, ti 535, 853, 1098, 1149, 2202, 2581, 2582, si 884,1420,1871,1960. Le pron. tei est employé sans la prép. de au v. 2587. A la 3 e pers. masc. sing, on a lui (21 ex.), llui 570, au fém. tantôt lé 196, 350, etc. (8 ex.), lié 1728, tantôt lei 394, 397, 486, etc. (22 ex.), llei(:enoi) 1453. Le pron. masc. el revient deux fois comme pron. tonique sujet (1806, 2352). Pour le pluriel, à côté de els, eus, euz, signalons la forme os(vouz *VOLES:) 838; le fém. est représenté par eles 2014, elles 2077. A remarquer quatre cas intéressants de l'emploi du datif latin: Γ (= li fém.) 1370, 1956, mi 1897, vos 1897 (v. § 4 cidessus). § 6. Pronom neutre cas-sujet: o 656, 2344 (2 fois)278 cas-objet: o 8, 14, 50, 62, etc. (44 ex.), /' 208, et les enclises nel 94, noi 87, 132, 1153, 2084. Le pron. suj. lo 992 se trouve dans un vers de sept syllabes279. A signaler un reste de l'emploi du neutre dans la tournure quai la farant 1624 où la a un sens indéterminé280.

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Le pronom accentué a dans ce cas un sens emphatique, cf. Troie (VI, p. 153), Sermons poit: eaus, pp. 16.19, 80.28, GdR: lui 1070, 2751, 9534. Afr. o «cela», apoit. aberr. o, asaint. o, apr. o HOC, FEW 4, 441b; o pron. suj. se trouve dans les CoutCharroux 36, 51, 92 (Pignon, 1960, 465), les Sermons poit, p. 20.4, Alex 173 (?), GdR 5015 (?). Joufroi offre un ex. de o suj., v. 25 (Joufroi, p. 37, §30). Sud-Est, cf. adauph. o «cela» HOC, FEW 4, 441b, Stimm, 1966, 299, Lég: o obj. D 2 3 . i l , 1 7 , G3.11, G22.21, etc., Durdilly, 1964, gloss.: o obj., MargOingt: o obj. 28, 45, 46, etc., A L F (cartes 5 et 6) aux points 904, 802, 803 (Allier), 905 (Loire), 987 (Suisse). V. N O T E S CRITIQUES au v. 992. Cf. Thèbes: quai la feron ? «que ferons-nous, comment agirons-nous ?» 2765, 9444, FCand: quel le feras 14120, Alex: quel la feron 4078, GdR: quau le (la) ferem 2028, 3631, 6104, etc. Sud-Est, cf. Tendering, 1882, p. 35, le Florimont d'Aimon de Varennes (éd. Hilka, 1932), v. 4695.

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§ 7. Pronom démonstratif neutre A côté de o HOC, nous relevons les formes composées suivantes: so 7, 19, 21, 34, etc. (101 ex.), se 107, zo 201, 1062. si que 2513 au sens de «ce que» n'est pas clair. iso 13, 23, 49, etc. (53 ex.), izo 320, 404, 843, 956, 2361. A remarquer: iso sunt «ce sont» 117. aiso 833, 1628 eiso 925281

§ 8. Adjectifs et pronoms démonstratifs Notre manuscrit contient des exemples de formes françaises et de formes provençales. Nous trouvons aussi des formes hybrides, intermédiaires entre le français et le provençal. type ISTE sans préfixe est 488, 573, 588, 1489, 2636 esta 44, 142, 632, 1346, etc. (9 ex.) type dérivé de IPSE; v. GRAPH. (CONSONNES, II. § 3) ci-dessus type composé cest 17, 536, 600, etc. (27 ex.), ceste(s) 139, 616, 621, etc. (13 ex.), cest' 147, cesta(s) 51, 69, 396, etc. (32 ex.), ces adj. 76, 129, 616, cist(:Crist) 1535, 1653, cist 15, 323, 417, etc. (en tout 17 ex.), cisti adj. fém. sing. 521, 941, 1204, cist' 620282, cestui 2356 icest 20, 121, 381, 1210, etc. (12 ex.), icesta 463, 1245, 1249, etc. (8 ex.), ices tes 2312 eel 16, 566, 1206, etc. (16 ex.), cella 247, 1150, 1192, etc. (10 ex.), cil(:mil) 849, cil 13, 266, 303, etc. (en tout 29 ex.), ceuz 167, 312, 402, 504, etc. (10 ex.), ces 91, celles 2023, 2026, celui 665, cellui 2351 sella 2145 icel 2349, 2633, icil 173, 1254, 1578, icelz (:près) 1419, ices 299, 300, 319, 1687, iceuz 254, 613, 1110, 1699 aquella 594 type hybride

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Afr. ço, ico «cela», apr. so, czo «cela», aiço «ceci», aiso (PassProv), adauph. eysso HOC, FEW 4, 443a, apr. zo, Flam 461, 1303, etc.; pour le Sud-Ouest français, cf. Sponsus: aiso 11 (Cloetta, 1893,196 et 216), Turpin 1 et 2: aico 200.20 (Turpin 3: iço), Turpin 2: so 263.25, 270.19, 313.24, etc. (Turpin 1 et 3: co), Alex: zo 984, 987, 992, 1045, etc., ze 3582, yzo 4706, aiso 1757, Aigar: aico 95, 422, 846, etc., GdR: so 2865, zo 4917, co (202 ex.), ce (44 ex.), se (?) 8801, aico (14 ex.) (Hackett, 1970, p. 45); cf. aussi StJean zo XIII.11,14, XV.19, etc., aizo (8 ex.), aiso XV.8, eizo XIII.28. Graphies franco-provençales, cf. adauph. cisti «cette» (suj. fém.) ISTE, FEW 4, 820a, Lég: cisti «cette» D24.5, citi F28.2, M15.20, M22.6, etc., icilli «cette» 125.11, etc., MargOingt: cilli «cette» 84, 85, 137, icilli «cette» 84.

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iquel 2165 , 2269, iquil(:fil) 583, iquil 2080, 2329, iqueuz 351, 1523, iquez 285, 1043, etc. (6 ex.), iques 1302 iquest(:icest) 55, iquest 75, 604, 605 , 620, etc. (30 ex.), iquesta 699, 969, 1157, etc. (9 ex.), iquist(:Crist) 1909, (dist:) 400, iquist 317, 439, etc. (en tout 7 ex.), iquestz 1565, iquet 1526283 Signalons encore qual 705 à valeur démonstrative au sens de «celle-ci», quai adj. «ce» 377, «cette» ?>l%m, tais «ceux» 2275. § 9. Pronoms relatifs et interrogatifs Le cas-sujet du relatif est généralement représenté par qui, parfois par que 628, 637, 679, 1298, 1597, etc. (11 ex.), une fois par qu' devant voyelle 578. On trouve aussi plusieurs ex. de qui au sens de «celui qui» 8, 49, 57, 68, etc. Au cas-régime, la forme normale est que, contractée (qu', c') ou non devant voyelle. Au cas oblique, on a régulièrement cui 213, 454, 480, etc. (23 ex.), comme objet de la prép. au masc. qui, une fois que 1768, au neutre que «quoi» 335, 515, 602, 1086, 2288, 2350 ou quei 72, 274. Pour «de qui, dont, duquel, etc.», nous avons deux formes: dunt 24, 54, 392, etc. et la construction prép. +art. +qual(s) 551, 737, 1565, etc. A noter que obj. de la prép. «lesquels» au v. 2020. «Ce que» est rendu par que 89, 253, 301, 327, etc. (27 ex.), quant que 58,158, 258, etc. (27 ex.), quanque 437,1440,1861, quante, quan 553, «ce qui» par quant que 567, 666, quanque 607, 670 (deux fois), quant qu' (devant voyelle) 709. Le pronom interrogatif au cas-régime est que 1019,1771,1864, 2331, 2520; comme obj. de la prép., on a tantôt que 1894, 2155, 2333, 2337, 2405, tantôt quei 1097, 1945, 2146. A remarquer la construction so que es que «qu'est-ce que . . .?» 2177. Le pronom concessif suj. est qui que 483, le quais que 690, au neutre lo quai que 1839; l'adj. concessif est qual(s) que 291, 389, 681, etc. (8 ex.). Signalons aussi que que «de quelque manière que» 292, un que que 1667, o que que «quelque soit le lieu où;> 2637. 283

Apr. aquest «ce», abéarn. aland, quest, apr. quest (Jaufré) ISTE, FEW 4, 821b, apr. aquel « c e . . . l à , celui-là, celui», aquil, aquels «ceux-là, ceux», aquella ILLE, FEW 4, 553a. Les formes mixtes avec préfixe i- (ou e-) sont bien attestées dans le Sud-Ouest français, cf. CoutOléron: iquou (art. 117), iquelle (art. 151 et 177), Turpin 1 et 2: equesta 282.31 (Turpin 2: iqueste), iquist 284.10, iqueste 285.1, iquele 292.21, iquela 292.22 (Turpin 2: iquele), Ti rpin 3: equist 284.10, iquist 291.22, Sermons poit: iquist, p. 247 (paradigme), iquelle, p. 179.15, Sermons poit, charte de 1260: equesta, p. 374.18, GdR: iquel, ichel, 'ches, iques, iquest, iqueste, equest, eches, etc. (Hackett, 1970, p. 45). Les CoutCharroux donnent queus «ceux» 13, equil 14, equeste 15, quite «cette» 23, equelle 75 (Pignon, 1960, 465). Brunei, 1926, p. xxxv relève equesta dans une charte du Rouergue. Sud-Est, cf. Stimm, 1966, 297-98, Fragment d'Alexandre d'Albéric de Besançon, Appel, Chrest.: echest 2.24, echel 2.35, Lég: iquil G12.5.

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Cf. Sermons poit: iquau «ce», pp. 91.7, 201.13, Turpin 1 et 3: iqueaus «ces» 278.13 (Turpin 2: iqueus), Tote 1: iquau «ce», p. 7.10.

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§ 10. Pronoms et adjectifs indéfinis Nous comptons 39 ex. de tuit au cas-sujet plur. 62, 169, 173, 196, etc. Au cassujet neutre, la forme normale est tot, cf. fait est tot de vos 786, sauf une fois où l'on trouve toz, cf. toz me desesper 2188. Au cas-régime plur., on a tot 1117. Pour «chacun, chaque», nous avons chascun(s,z) 390, 955, 1023, etc. (7 ex.). Le pron. adj. négatif est tantôt negun(s) 59, 418, 781, etc. (14 ex.), negu 579, nengun 1619, neun(s) 1110, 1896, neguna 840, 2508 (v. GRAPH., CONSONNES, III. § 2 ci-dessus), tantôt null 1434, nulla 265, 267, etc. (22 ex.). Signalons enfin alcun «quelque» 2548, alcuna 1766, alcun' 2556, pluisors 1240, 1598, 2283, autrui 899, 1384, et l'adj. masc. plur. au cas-sujet autri 1519. Tal, ital prend le sens de «même» dans les formules tais hora 105, a ital ora 2652, a ital jorn 2653. § 11. Pronoms et adjectifs possessifs Nous trouvons un mélange de formes françaises, de formes dialectales et de formes provençales. a. possessif de l'unité formes pleines masc. 1. men{ben:) 1484, (xrestïen) 1885, (bien:) 2366, men(s) 845, 851, 1037, meus (ches:) 2408, meu 1108, 1118 2. ten(s) 846, 2166, teu(s) 446, 808, 861, 1554, 1733, 2167, 2567, tons(bons:) 408, 664 3. sen(:crestïen) 2349, sen(s) 161, 572, etc. (7 ex.), sonz (:somos) 1891, sons(:confusions) 2125, seu(s) 33, 643, 1261, 1607, 1799; v. PHON. (VOYELLES, lia., §§ 1, 3) ci-dessus

fém. mia 1532285

toa suj. 995, obj. 1103

formes réduites 1. sing, mos 1805, 1865, 2601, moz 2517, mes (7 ex.), mon (14 ex.) plur. mei 1685, mes (constant) 2. sing, tos 1926, tes (5 ex.), to 218, 2552, ton (16 ex.) plur. tos 1223, 2172, tei 807, 997, tes (constant)

ma (constant), m' 1139, 1159, 1183, 2340 mes (constant) ta (constant), t' 2322 tes (constant)

Afr. meie «ma», adauph. apr. mia MEUS, FEW 62, 65a, Flam: mia(sia:) 3082; cf. aussi Alex: mia 4400, 6057, mie 4399, GdR: mie 396, 4257, 4874, 5512.

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3. sing, so 607, 1068, 1580, ses 2355, 2652, son (32 ex.) plur. sei 45, 178, 1342, 2276, ces 1154, ses (constant)

sa (constant), s' 363, 1730, 2355, 2597 ses (constant), sas 184286

b. possessifs de la pluralité 1. sing, nostres 351, nostre (constant) plur. nos (constant), nostres 226, 362, 1816, 2002, 2455, 2661287 2. sing, vostre (constant), vostre(:Aristotile) 5532*8 plur. vos (constant), vostres 559, vostre 583 3. sing, lor (constant), plur. lors adj., ms. los 1471, lors adj. 2194, lor adj. 1471, 2025

nostre 384, nostra nostr' 2363 nos (constant) vostra 545

(constant),

vostres 1946, vos (constant) lor (constant) lor adj. 2560

Signalons l'usage du possessif devant les parties du corps: Ses mans seret ses denz 1890, vira ses ueuz 2500.

detorz,

§ 12. Adjectifs de nombre Nous rangeons ici l'article et le pronom indéfini ayant la même forme que l'adjectif numéral un, ainsi que le composé amdui «tous deux» (ambedui, ambedos).

1:

2:

4: 286 287

288

cardinaux art. masc. suj. uns 399, 468, etc. (16 ex.) art. masc. obj. un (constant) art fém. suj. et obj. una (constant), un' 1122 pron. masc. sing. suj. uns 374, 613, etc. (7 ex.) pron. fém. sing. suj. una 948 pron. masc. plur. suj. li un 2033 pron. fém. plur. suj. les unes 2075 suj. dui 836, 1543, 1661, 2608, amdui 1497, 2369, ambedui 1504, 1513, 1546, 2042, doi 1707 obj. dos 41 (2 fois), 812, deus 92, 776, ambedos 1512, 1652 catre 2006, 2007, 2011, 2124, quatre 2166 Cf. Alex: sas «ses» 1184,1494, 1974, GdR: sas 99, 4982, etc. (6 ex.), Passion: sas 237. Alyon. nostra (fém. sing.), nostres (fém. plur.), apr. nostra, nostras NOSTRER, FEW 7, 194a; pour le Sud-Ouest français, cf. Sponsus: vostres (masc. plur.) 16, Sermons poit, p. 247 (paradigme), Görlich SW, p. 108, Sermons poit, charte de 1260: nostres, p. 374.5,9, charte angoumoise de 1270: nostres, p. 375.5-6, GdR (Hackett, 1970, p. 44). Sud-Est, cf. Lég: vostres D12.8, vostros (2 fois) F26.32, etc., MargOingt: nostres 1. V. PHON. (CONSONNES, IV) et n.155 ci-dessus.

83

7: 8: 12: 20: 50: 60: 100: 1000: I er : 2e: 3e: 4e: 5e: 7e: 13e:

set dans setmaina 2650 oit 308 doize 1719, xii 1311, 1358 vint 2625 cincante 316, cincanta 495, 949 lxa 772 cent 772, 945, 1990, senz 1707 mil 850, mili 2058, 2166. On a aussi millers 2124 ordinaux primer(s) 177, 524, etc. (9 ex.), primera 490, primeira 541 secunde «seconde, inférieure (pour la valeur)» 599, li segoni «les seconds, les suivants» 1278 ters 46, terζ 1(A, 1553, 2049, 2269289, terci «tierce, troisième heure» 2651 quart 243828' quint 2647® senten 2650 treizen 1048

§ 13. Morphologie verbale Infinitif Un certain mélange de formes françaises et de formes provençales existe, mais l'élément français est le seul à la rime: faire/far 214, 2311290, dire/dir 684, 1600291, tenir/tener 955292. A côté de doner (5 ex.), on trouve une fois donar 36; exception faite de donra 2468, le radical du futur et du conditionnel est toujours dar-. Nous trouvons toujours ister, avec le préfixe /-, à l'exclusion de ester293. Parler a une forme analogique: paroler. Participe présent Les participes présents en -ant et en -ent, utilisés aussi comme adjectifs et comme substantifs, ne se distinguent pas toujours: ant: contrariant 230, semblant 260, veiant 657, oiant 615, poisanz 747, suduianz 289 290

291 292 293

V. NOTES CRITIQUES aux w . 2269, 2438 et 2647. Nous ne pouvons pas avec certitude attribuer à l'auteur ces deux ex. de l'inf. for, mais qui ont de bonnes chances d'avoir été dans l'original; cf. Naudeau, 1981, 317-18. L'alternance far - faire (apr. far, faire, afr. alyon. faire, adauph. fare FACERE, FEW 3, 346b, Pfister, 1970, p. 463) est attestée jusqu'à Poitiers, cf. CoutTrinité: far 119.10, fere 119.19, faire 119.25, Tote 1: agasc. fur, p. 34.12 (Tote 2: fere), fach, p. 32.18 (Tote 2: feit), fach, p. 43.12 (Tote 2: feit), Sermons poit, charte de 1260: fach, p. 374.23. Aigar alterne far et faire à la rime: far (tir. XX et XXXIV), faire (tir. XXII et XXXVII). Afr. dire, afrcomt. alyon. adauph. dire, apr. dire, dir DICERE, FEW 3, 67b. Afr. tenir, tener (St Léger), apr. tener TENERE, FEW 13', 209a. Afr. ester «rester, séjourner, être quelque part», adauph. istar, apr. estar, istar STARE, FEW 12, 238b-239a, afrpr. ister, Stimm, 1966, 302. V. gloss.

84

1008, joianz 1763, trenchant 2022, trenchanz 2056, 2078, forsennant 2141, marimanz 2198 ent: mescreent 240, poisenz 831, poisens 2157, garent 771, dolent 937, 2494, vienda "VIVENDA 1797, vivent 2043, poinenz 2056 Présent de l'indicatif verbes en -er l t e pers. sing. -: merveil(soleih) 54, merveill(:coseill) 1095, am (-.parlant) 1405, am(:fam) 1803, merveil(coseil:) 1832, sacrificarci:) 1870, desir(venir:) 2106, esper (•.veer) 2479, dot(m'lt:) 2630, eut 35, cuit 127, 220, 1479, PREZ *PRETIO 608, 790, près 2629, wem'/ 684, 802, paroi 899, demani 1149, comanf 1189, don 1683, etc.294 a: coseilla 1935 o: preso 1156, dopto 1399 2e pers. sing. es: doptes(totes:) 774, coseilles(merveilles:) 1398, parolles 6, escoutes 803, dotes 804, etc. as: cuidas 2151 aes: parlœs 2179 3e pers. sing. -: tempt{forment:) 1306, (:nïent) 1855, desesper(veer.) 2188, rest 108, etc.295 e: semble(ensemble\) 1534, auce 98, se peine 208, demande 325, etc. a: laisa 97, abaisa 98, torna 104, apaisa 107, manda 435, fia 478, osa 953, auza 2605, etc. (en tout 21 ex.) as: donœ 1579 et: apellet 161, oret 406, comencet 936,1814, comandet 1307,1767,2445,2487, laiset 1804, etc. (en tout 12 ex.); cf. aussi crit 798. autres verbes l r e pers. sing. -: mor(cor.) 1478 -: dei(crei:) 50, dei 1212, etc., sai(:avrai) 1169, sai 28, 34, etc., crei 78, 262, etc., vei 73, 222, etc. c: somont SUBMONEO (donc:) 2006296, tene 2316, pere 2332 2 e pers. sing. 294

295 296

Les formes sans -e analogique à la l re pers. sing, du prés. ind. et subj., plus rarement à la 3e pers. sing, et à l'impér., restent normales dans le XIII e s., au moins dans le Centre, cf. Fouché, 1931, p. 180, Lote, 1955, p. 110, Pope, 1952, §§ 898, 909; elles sont très fréquentes dans l'Ouest et le Sud-Ouest, cf. ChronN (fin XII e s.): cunt (:munt), vant(:avant), etc., aport(:tort), etc. (Fahlin, 1937, pp. 123, 125-26), Görlich SW, p. 119, Sermons poit, p. 257, Brunei, ΑΗΡ, XLII, 1920, p. 92, Gossen, 1962, 254, GdR (Hackett, 1970, p. 51), etc. V. note précédente. V. PHON. (CONSONNES, III), n.153 et n.256 ci-dessus.

85

is (formes incohatives): sufris(:paradis) 1235, ufris 18742'7 3 e pers. sing. crei CREDIT {:dei DEBEO) 49, retrai 105, sai 637, 1207, fai 111, 2039, 2098 ζ: sorz SURGIT 1335, detorz *DISTORCIT 1890 verbes isolés (pour estover, poer, voler, v. PHON, et G R A P H . ) estre: LRE pers.: soi(:joi GAUDIUM 2331) 2513, soi 234, 236, etc. (25 ex.), 2 e pers.: es 225, 337, etc., 3 e pers.: est(:prest) 709, 2563, (presi:) 1326, est 11, 23, etc. (en tout 136 ex.), es 68, 187, etc. (22 ex.), osi 512 aver: l r e pers.: ai(dirai:) 2010, ai 127, 355, etc., 2 e pers.: as(:fiaras) 1221, (:avras) 2585, as 137, 221, etc., 3 e pers.: a(:autreiera) 7, a 1, 7, etc. dire: l r e pers.: di(:issi) 863, (:marci) 1097, (:iqui) 1639, di 792,1681, 2107, etc., dis (vis:) 1196, diu 769, 843, 963,1113,1593, 1875, die 2101, 2 e pers.: dis 37, 75, etc., dist 1807, 3 e pers.: dit 185, 315, di'si 69, 71, 134, etc., di 2223, dist(oït:) 136 aller: l r e pers.: voi(joi:) 1258, (so/:) 2514, vou 1968, 2518, 2 e pers.: vais 230, 3 e pers.: vait(:trait) 1491, (-.fait) 2287, ν ait 468, 472, etc. (en tout 8 ex.) enmolleisir, durcir: 3 e pers. sing, durzist: enmolleisist 109-10 l r e pers. plur. om: amom(hom:) 602, savom(hom:) 704, (:hom) 891, savom 9, avom 1021298 um: otreium(:hom) 691, creum(:hom) 725, (hom:) 760, savum 64 am: parlam(am AMO:) 1406, demandant 333, mervillam 334, 989, trenblam 990, etc. (en tout 8 ex.) em: faisem 21, 147, sacrifiem 148, avem 24, 151, etc., savem 47, 125, etc. (en tout 42 ex.) avem, ms. oem 981299 2 e pers. plur. w

2,8

299

Fréquentes dans la Passion de sainte Catherine (v. aussi sous Impératif, Présent du subjonctif, Participe passé), les formes incohatives fourmillent dans les textes et les documents de l'Ouest et du Sud-Ouest, cf. ChronN: les part, passés osfri 5022, 8618, offrì 26850, sofrì 33288, sofrie(s) 1393,1469, Sermons poit: ofrit, pp. 15.28,16.6, etc., soffri part, passé, p. 42.27, soffrii, p. 61.32, offrissent, p. 35.12, offrissent, p. 159.16, etc., ΑΗΡ, LVIII, 1963, pièce 359a (La Rochelle; 1276 ?): ge offri 1, Turpin 1,2 et 3: sofri part, passé 327.1, etc. Sud-Est, cf. Joufroi, pp. 39-40, § 42. L'absence de l's est caractéristique des parlers de l'Ouest et du Sud-Ouest et se constate également en ancien provençal, cf. Ep StEtienne: jotun 3.4, arrun 3.5, trovun 9.1,4, ChronN (Fahlin, 1937, pp. 55-56, 123-24), Thèbes D: esleson impér.Oeson), frag. 11.70, ferum, 1.6, deslacerum, 1.7, poindrum, 1.11, etc., Troie (VI, p. 143), Sponsus: dirom:commandarom(:nom) 11-13, Pignon, 1951, 259, Görlich SW, p. 30, Mandach, 1970, pp. 243-44, GdR (Hackett, 1970, p. 50), etc. Pour la désinence -am, v. PHON. (VOYELLES, la. § 7[1]) et n.85 ci-dessus. La terminaison -em [traitement occitan] est exceptionnelle dans le Sud-Ouest français, cf. Görlich SW, p. 30 (aguissem, aurem dans les Deux-Sèvres), Sponsus: avem 35,40, 45, 70, etc., poem Ti (d'après G. de Poerck, 1963, 152 des formes françaises archaïques); cette désinence est par contre très fréquente dans Aigar (Brossmer, 1903, 35) et GdR (Hackett, 1970, p. 50). V. aussi n.304 ci-dessous. Sud-Est, cf. Lég: acordem A17.14, preiem C2.ll, D21.13, savem E9.12, avem E12.51, poem F14.il, etc., farem J3.6, etc. 86

ez: creez{superfluitez:) 28, creez 117, faillez 118, etc., gez «jetez» 297 és: travaillés 40, créés 51, devés 299, etc. as: mandas 388 3 e pers. plur. ent: dampnent 55, cuident 476, 574, etc., ament 1579, amen 1697, gaisent 1951, etc. (en tout 29 ex.) ént: diénf.garentissént 807-808™ ant: menasant 444, demandant 1659, 1661 ont: savont 62, 287, 301, devont 338, amont 1632, etc. (en tout 9 ex.) unt: torneiunt 102, valunt 278, savunt 293, segunt 254, garentissunt 225, etc. (en tout 20 ex.) verbes isolés estre: l r e pers.: sosmes 536, 1668, sosmos 970, somes 991, 1001, 3 e pers.: sunt 64, 77, etc. (51 ex.), son 1653 aver: 3 e pers.: ant 82, 93, etc. (27 ex.), an 222, 862, 1954, 2180, ont 1632 faire: 2 e pers.: faisés(:sufrés) 1893301, faides 120, 551, 1019302, 3 e pers.: fant(:comant) 89, fant 47, 90, etc. (en tout 9 ex.), font 1784 poer: 3 e pers.: poiint 84, 286, 304, etc. (9 ex.) aler: 3 e pers: vant 738 Impératif verbes en -er sing. -: e: a:

dotim'lt.) 1588, lais 719, 1567, etc., lis 2453 venge 1995, etc. (en tout 6 ex.) laisa 717, 1089, 1175, ista 1735, 2252, ama 1735, deslasza 2097, etc. (en tout 19 ex.) l r e pers. plur.

am: priam 1022, encoitam 1025, alam 1487, donam 1488, criam 2658, faisam, ms. faisa 2660303 300

301

302 303

L'accentuation à la finale des 3e pers. plur., en particulier à l'impf. subj., représente un trait saillant des parlers de l'Ouest et du Sud-Ouest français, cf. ChronN: partissunf.revunt, fussant, etc. (Fahlin, 1937, p. 124), Ep StEtienne: seguient(enfant:) (str. 9), Sermons poit, p. 266, Passion: tradissant(demandan part, prés.:) 80, Troie (VI, p. 144), Thèbes (II, pp. cii-iii), Thèbes S: puïssant(:davant) 2913, cheïssant.donassant 2979-80, Görlich SW, pp. 27-29, Pignon, 1951, 262, Avalle, 1962, § 58, Mandach, 1970, pp. 249-50. Rime du type occitan, cf. lim [fazé], RLR 6 (1874), 468, GdR: les impér. plur. fazes 1168, facez 4342, 7392, faizez 801, faices 7875. Graphie franco-provençale, cf. n.205 ci-dessus. Désinence provençale, cf. Flam: fassam prés, subj .(.Adam) 121, Sermons lim: segam «suivons» B,V.26, GdR: chavaugan «chevauchons» 6862, ajostan «rassemblons» 1557; pour le Sud-Ouest, cf. Gossen, 1962, 260 (Deux-Sèvres et Vienne), Tote 1: aiam, p. 39, 23,24, Turpin 1: pocham (Turpin 2: pochom) 272.32. Pour les désinences -am au prés. ind. et à l'impf., cf. n.85 ci-dessus. Sud-Est, cf. Lég: veiam ('prés. subj. 4), A 1.26, fussam (prés. subj. 4), C4.16, etc. 87

em: faisem 1900, laissem 207304 2 e pers. plur. ez: istez 368, levez 1510, tormentez 1906, etc. és: esgardés 95, 103, agardés 99, istés 1037, etc. verbes isolés es tre: sing.: sies(vies VITAS:) 722305, sias 1862, seies 2093, l r e pers. plur. siam 2369, 2 e pers. plur.: sias 1020 aver: sing.: aies 436, 1098, etc., 2 e pers. plur.: aiés 1035, 1510 faire: sing.: desfai(:sai ECCE HAC) 2095, fai 423, 515, etc., 2 e pers. plur.: faites 2561 destruire: sing.: destruí 2097 dire: sing.: dis 1434, dias 273, 1833 menbrer: sing.: menbre tei 413, menbreiste 1559306 prendre: sing.: pren 1568, 1931, 2 e pers. plur.: prennés 1905 saver: sing .-.saches 130, etc., sachez 2313, sacha 1566, sas 1779, ex. vérifié par la mesure, 2 e pers. plur.: sachés 101, 118, etc. suffrir: sing.: suffris{:quis) 437307 veer, sing.: vez 1601, 2 e pers. plur.: veez (monosyllabique) 109, 113 Présent du subjonctif l r e pers. sing. -: escout(m'lt:) 138 304

305

306

Désinence provençale, cf. Sermons lim: levem «élevons» B.V.25; pour le Sud-Ouest, cf. Alex: entrem «entrons» 4323, Tote 1: levem, p. 39.22, alem, p. 39.27, GdR: annen 4141, anem 5187, partem 1888, Aigar: siem 418, 450, fuissem 1122, Görlich SW, p. 30 (iaguissem dans les Deux-Sèvres). Pour les désinences -cm au prés, ind., cf. n.299 cidessus. Sud-Est, cf. Lég: alem «allons» F33.24, allem E31.2, agenoillem E31.2, querem E31.3, faisem E31.3, etc., Galloital. Predigten, p. 78. Rime du type occitan, cf. Flam: sia(:cortesia) 2016, (.volrià) 3507, etc. Dans la Passion de sainte Catherine, comme dans bien d'autres textes en provenance du Sud-Ouest, les formes sie, sies, sient (impér. et prés. subj. de es tre) représentent une adaptation à un système phonétique plus septentrional avec changement de a en e, cf. Sermons poit: siet, p. 178.26, Thèbes D: sien, frag. 1.15, Cout Charroux: siet 159 (Pignon, 1960, 466), Turpin 1: sies 298.12, siaz (2e pers. plur.) 289.8, siant 280.15,16, sient 302.19 (Mandach, 1970, p. 245), Sermons poit, charte angoumoise de 1270: sia (3e pers.), p. 375.12, Tote 1: siant, pp. 15.1, 24.7,10, 46.26 (Pignon, 1951, 261), Alex: sia (3e pers.) 91, 94 (l re pers.), sïez 191, Aigar: sies 1160, sie (3e pers.) 367, siem 418, 450, sias (2e pers. plur.) 807, sient 1016. Les formes sie, sient dominent dans GdR (Hackett, 1970, p. 51). Sud-Est et fr.-it., cf. Gamillscheg, 1915, 187-88, Hafner, 1955, p. 35, EntréeEsp: sie 15164. Forme ayant reçu une terminaison tonique. Ce phénomène est fréquent dans le Lyonnais, mais il se remarque ailleurs, cf. Sermons poit: eistes «êtes», p. 66.15, Thèbes (II, p. cii), ChronN (Fahlin, 1937, p. 124), GdR (Hackett, 1970, p. 53). Sud-Est, cf. Stimm, 1952, 185-86, n.l, Lég: remenbreise toi D13.15, D30.14, remenbreise te L27.12, etc.

88

a:

prenna 364, poscha 2233, faza 2462 2e pers. sing. es: despreises(veiees:) 1816308, recreies 228, preises 1198, condiies 1436, moires 1838, prees 2226, dones 2542; cf. aussi aors 508 as: creas 846, 1838, otreias 857, creías 858 3 e pers. sing. -: comantifant:) 90, gart(part:) 480, pest PENSET (destreiz:) 798™, s'en tort (corf.) 1110, perdon:don 2661-62, aor 2362. On a aussi dont DONET 2388 e: responde 662, amerme 2238, preie 2362, perde 2431, etc. a: ajua 516, dia 528, moira 1908, poscha 1915, meta 2231, 2363, plasa 2317, reneia 2361, creia 2362, costreigna 2152, veina 2422 se: prennœ 2237 l r e pers. plur. am: moiram 1025, recevam 1026, departam 1686 em: aucun exemple310 3e pers. plur. ent: queirent 1108, celent 1489, revelent 1490, prenent 1776, veient 1980, creent 2589, etc. ént: trovent (proiunt:) 2550311 ant: poschant 418, 421, veignant 467, desneiant 863, fasant 1627, créant 1627, veiant 1901, donant 2100, trenchant 2432, loan 2552, sachant 2589, etc. unt: cf. siunt ci-dessous verbes isolés estre: Ve pers. sing.: sia, assuré par la mesure, ms. si 1220, 2e pers. sing.: sies (vies:) 722, sias(:creas) 1837, sias 514, 811, seies 2536, ses 220, 1818, 2450, 3e pers. sing.: sia 2295, seit(-.cret) 67, (weit) 389, (esteif.) 690, (creit:) 730, seit 187, etc., sei 391, 393, seist 2487, ceist 2449, l r e pers. plur.: siam 2369, 2 e pers. plur.: sias 1020, 3e pers. plur.: siunt (creunt:) 1700, sient(creenV.) 2590, sient 2300, siant(veiant:) 1902, siant 174, 386, etc. (en tout 14 ex.), sian 2401, seient, ms. seit 2553, 2557312 aver: 2e pers. sing.: aies 1450, 1823, 3e pers. sing.: ait 793, 799, etc., ait, ms. a 1023, l r e pers. plur.: aiam 1667, 3e pers. plur.: aiént(:veirent) 2059, aient 1765, 2544, 2555, 2559 chaler. 3 e pers. sing.: cheil 1090 ister: 3e pers. plur.: istoient 1107 menbrer: 3e pers. sing.: menbre 1190, menbreist 2659313 paroler: 3 e pers. sing.: parout 525 307 308 309 310 311 312 313

V. n.297 ci-dessus. V. PHON. (CONSONNES, III) et n.150 ci-dessus. Cf. Cloetta, 1893, 210-11, Thèbes S: peist(:encreist) 9117, GdR: peist 5749, 9289. V. n.303 et n.304 ci-dessus. V. n.300 ci-dessus. V. n.305 ci-dessus. V. n.306 ci-dessus.

89

formes incohatives sufrir: l r e pers. sing.: sufrischa 2229 obedir: 2 e pers. sing.: obedisches 1927 perir: 2 e pers. sing.: perisches 1928314 formes en -ge donges *DONIAS: revunges *REPONIAS 291-92, veignant 467315 Imparfait de l'indicatif On trouve un mélange de formes françaises, de formes dialectales et de formes provençales. ot, oënt: comandot(:ot AUDIT) 87, allot(pot:) 1740, espavantot(ot HABUIT:) 2068, dampnot 193, istot 482, 483, allot 1374, etc., laideioent 1254, laisoent 2080, etc. (en tout 24 ex.)316 oie(a), oit, etc.: trovoia 558, cuidoie 1193, veilloie 1408, dotoit 484, estoit 680, reposoit 2342, voloient 2122, etc. (en tout 17 ex.) eie, eit, etc.: esteie 1143, esteit(:seit *SIAT) 689, contrasteit(:estreit) 2053, esteit (\dreit) 2343, aveit 919,1063, etc., esteit753, 757,1076, etc., esteient 1519, esteiant 1578, etc. (en tout 56 ex.). it (réduction eit^it): faisit 1382, avit 1716317 314 Autres formes en -sch- pour -ss- ou -s-: poscha (l re pers.) 2233,poscha (3e pers.) 1915, poschant 418, 421. On explique généralement le phonétisme -ch- par la palatalisation de c devant a (type *POSCAM). Ce traitement n'a rien d'extraordinaire dans les parlers en bordure du domaine d'oc; pour le Sud-Ouest français, cf. Görlich SW, p. 88, CoutOléron: apparechet «apparaisse» (art. 4), conoysche «connaisse» (art. 6), paresche «paraisse» (art. 21), puchet «puisse» (art. 21), Turpin 1: pochiam 272.32 (Turpin 2: pochom, Turpin 3: pochion), Tote 1: pochiant, p. 39.26 (Tote 2: pochiont), Alex: poscha 573, poschent 3158, etc. Sud-Est, cf. Görlich Burg, p. 139, Lég: poscho B19.3, poscham E6.8, etc. 315 Ces formes en -ge, en accord avec les rimes (cf. PHON., CONSONNES, V et n. 159 cidessus), sont caractéristiques de l'anglo-normand et des parlers de l'Ouest, cf. Runnalls, RLR 78 (1968), 298-99, Thèbes (II, pp. ciii-iv), Görlich SW, p. 119, Sermons poit: pardonges, p. 17.10, prengez, p. 57.6, prenge, p. 58.25, venge, p. 61.4, anget «aille», p. 84.21, donge, p. 150.21, etc., CoutCharroux: prenget 63, augent «aillent» 69, vengent 130 (Pignon, 1960, 467), Thèbes D: venge, frag. 1.24, augent «aillent», 1.67, Alex: augent «aillent» 206, 480, 898, etc.; cf. aussi Pignon, 1951, 264, Gossen, 1962, 260, Mandach, 1970, pp. 244-45, Hackett, 1970, p. 51. 316 Désinences «normandes» [-ABAT > o(e)t], bien attestées comme on sait dans les textes et les documents poitevins, aunisois, saintongeais et marchois; cf. Troie (VI, p. 145), Thèbes (II, p. cv), Thèbes S: comandot(:mot) 9103, gardot (-.complot) 9473, etc., CoutOléron: osot (art. 122), emblot (art. 140), Tote 1: creot, p. 4.8, reconnoissot, p. 4.24, vivot, p. 25.11, etc., FCand: afaitot 1265, alot 4131, etc., Alex: cudot 2826, plurot 6668, etc.; cf. aussi Mandach, 1970, p. 245, CroisAlb, pp. cv-vj et n.121 cidessus. Sud-Est, cf. Joufroi, p. 39, § 39, Florimont d'Aimon de Varennes (éd. Hilka, 1932, p. XXX V). 317

Graphies franco-provençales, cf. Hafner, 1955, p. 35, Lég: avit D17.9, E12.29, etc., faisit M2.4, 135.16, etc., MargOingt: avit 107, Durdilly, 1964, gloss, (art. aver), Devaux, 1912, gloss, (art. aver et fare), etc. 90

ie(a), íes, etc.: Ira pers. sing.: savia(:via VITAM) 561, faisie:creie 1133-34, vela -.dormía 1407-408, 2 e pers. sing.: volies:guerpies 1883-84, avies 2159, 3 e pers. sing.: conduia 1652, l r e pers. plur.: estiam 591, aviam 979, Τ pers. plur.: estïés 939, apresïés 943, 3 e pers. plur.: veïent: ensevelient 1059-60, avient 168, 317, etc., aviant 580, estient 167, 349, etc., estiunt 1275, estiant 400, 1413, 2398, reconoisiant 779, deviant 2257, etc.318 ava, avam, avónt: 3 e pers. sing, amava 1385, ex. assuré par la mesure, l r e pers. plur.: cuidavam 627, 3 e pers. plur. sanavunt 1518, celavont 1974, 1975, menavont 2220, 2399, 2491, amavont 2274319. Les impf, reposavont.tormentavont 1277-78, tormentavonf.menavont 1919-20 sont dans des vers de 9 syllabes (v. NOTES CRITIQUES). verbes isolés estre- à côté des formes estete, esteit, esteient, etc., on trouve aussi: l r e pers. sing.: eire(lumneire:) 246, ere 251, 3 e pers. sing.: ere(:lere) 37, (pere:) 160, 238, (emperere:) 340, etc., ere 326, etc. (en tout 35 ex.), era 489, ere, ms. ert 430, ert, ms. ere 2272, 3 e pers. plur. erent(enseignerent:) 22, (wanterent) 327, etc., erent 331, etc. (en tout 10 ex.), erunt 1516, 2071, etc. (5 ex.), eront 240. poer. l r e pers. sing.: ροϊη 1138, 1141, 1414320, 2 e pers. sing.: poïes(repentiries:) 1304, 3 e pers. sing.: pooit, ms. poït(:estoit) 679, poeit, ms. poet (esteit:) 758, pott(fit:) 2048,port 674,1314, 3 e pers. plur.: potent 2400 seer: 3 e pers. sing.: seit 1409, 1515, 3 e pers. plur.: seïent(esteient:) 1520, seïant 1411

318

319

320

Désinence provençale (impf, et cond.), cf. Flarn: avia(:Ongria) 35, volia(:compania) 775, seria(gelosia:)880; pour le Sud-Ouest français, où les formes en -ie alternent avec celles en -ia (v. n.305 ci-dessus), cf. Gossen, 1962, 259 (Vienne et Charente-Mar.), Görlich SW, p. 122, Tote 1: avia, p. 10.19, aviant, p. 88. 33 (Pignon, 1951, 267), Turpin 1: avient 271.2,3, aviant 273.16, 283.13, estiant 290.9, etc., murian 273.16, (Turpin 2: muriont), CoutCharroux: aviant 2, faziant 19, avient 52, avriet «aurait» 58, muriet «mourait» 61 (Pignon, 1960, 468), CartCellefroin: avian (art. 15.5), Alex: avient 1528, avie «avais» 1918, 3362, avria 1961, querrie 3704, ardïent 6526, 6528, GdR: avendrie «arriverait» 1193, aurie «aurais» 2273,2441, serie 1780, poïe «pouvais» 6777, Aigar: avie 866, tenie 389, avias 835, etc., Cart Bas-Poitou, pièce III, pp. 306-307: aviant 31, fesiant 32. Sud-Est, cf. Gamillscheg, 1915,187-91, Hafner, 1955, p. 35, Lég: tenie B19.14,/awiej E8.33, faisie E12.29, disie E12.49, etc. Désinences provençales et franco-provençales, cf. Flam: parlava.amava 6681-82, Lég.: regardavam C5.2, montave C5.3, gardavont A8.21, trespassavont Q19.29, etc., Marg Oingt: regardavet 7 (3 fois), comencavet 7, 13, etc. Pour le Sud-Ouest français, cf. Passion: nomavent 169, portavent 392, etc., Turpin 1: enportavant 325.27, Aigar: montavent 905 (en face de formes en -eit: doneit 54, aveit 1288, etc.), GdR (Hackett, 1970, p. 54). Graphie franco-provençale, cf. Lég: poin «pouvais» M15.20, M22.5,6, M23.8, M55.5, avin «avais» M32.12, K73.12, dirin «dirais» M50.17, porin «pourrais» K73.13, etc. 91

Conditionnel eit: sereit 189, 402, 817, etc., laisereit 828, regnareit 818, 826, avreit 1142, etc. (en tout 14 ex.) it (réduction eit~it): raierit 85, parestrit 86, voldrit 183, 1313, vencrit 383, 832, destruirit 575, abaiserit 576, avrit 1462, darit 1461, 1932321 oit: faroit 126 ie(a), etc.: l r e pers. sing.: vaudria(esteie:) 1144,seria 1137,2 e pers. sing.: repentiries (:poïes) 1303, travaillerias 1179,profeitaries 1180, 3 e pers. sing.: faria 176, ex. assuré par la mesure, 2 e pers. plur.: devrïés 1965, 3 e pers. plur.: sériant 177, etc. (en tout 11 ex.)322 Futur l r e pers. sing. ai: avrai(sai SAPIO:) 1170, dirai(:ai) 2009, creirai 269, fiarai 270, farai 1123, metrai 1124, etc. (en tout 16 ex.) ei: livrarei(lei *ILLAEI:) 2190323, darei 159, sufrirei 608, sufrerei 1296, farei 1119, 1121, 1131, serei 1186, etc. (en tout 39 ex.) aei: darœi 156, avrœi 1236 e: traire 772 2e pers. sing. as: fiaras(as:) 1222, avras(as:) 2586, voldras 158, muras 1088, etc. (en tout 32 ex.) es: ires 153, 1554, savres 726, regnares 451, creires 725, 837, etc. (en tout 17 ex.) ez: avrez 1556 3 e pers. sing. a: autreiera(a:) 8, enginnara(trova:) 1068, porra 1112, fara 72, 200, etc., gira 1116, vendra 1225, etc. (en tout 16 ex.) e: saluere 1127, perdre 1128, plaire 2103, sere 2104, etc. (en tout 21 ex.) et: avret 58, 1618, 1633, 1635, 2019, remandret 1449, iraisseret 1447, seret 1876, daret 1696, tarzeret 1878 l r e pers. plur. um: dopterum (hom:) 1004 em: farem 151, avrem 152, serem 1027, 1028, etc. (en tout 9 ex.)324 2 e pers. plur. és: avrés 302, savrés 372, respondrés 938, etc. (en tout 7 ex.) eis: sereis 122 3 e pers. plur. ont: tornœront 442, sufriront 1016 321 322 323 324

Graphie franco-provençale, cf. Lég: farit Ail.9, serif F14.9, porrit K44.8, etc. V. n.318 ci-dessus. V. PHON. (VOYELLES, Ib. § 3) et n.89 ci-dessus. V. n.299 et n.304 ci-dessus. 92

ant: savrant(grant\) 1162, serant(donessánt:) 1788, sentran 298, vengerant 1091, veirant 1159, avrant, ms. orant 1637, serant 1788, 2017, 2023, etc. (en tout 33 ex.); cf. aussi veirent(aiént:) 2060 où -ent recouvre une prononciation -an?25. ent: vendrent 173, farent 174, voldrent 176, sereni 196, 1628, 2012, seren 1118, avren 1103, tarzerent, ms. tarzere 1546, creiren 1648, etc. (en tout 33 ex.)326 verbe isolé estre - à côté de sera, sere, seret, on trouve ert 8, 365, 996, etc. (15 ex.) Parfait type latin -avi l r e pers. sing. ai: laisai 247, 549, 563 ei: preisei 241, voei 252, laisei 545, 559, parlei 2074, etc. (en tout 8 ex.)327 2e pers. sing. as: comandas 409, envias 410, ordenas 492, chavonas 1294 3 e pers. sing. a: trova(:enginnara) 1067, parla(:a) 2377, amena 313, trova 314, etc. (en tout 63 ex.) et: mandet 171, comencet 376, 931, loet 1071, 1078, donet 1422, cuidet 2393 3e pers. plur. erent: enseignerent(\erent) 21, vanterent{erent\) 328, meravillerent(erent\) 2330, escouterent(:erent) 2381, osterent 652, emblerent 651, etc. (en tout 15 ex.) erunt: comencerunt 13, asermerunt 14, troverunt 17, 45, etc. (en tout 11 ex.) type latin -dedi l r e pers. sing. ei: segquei(:Dei) 243328 3e pers. sing. et: vendei, ms. vende(:despeit) 35, irasquet(:respeit) 509, respondet{set SAPIT:) 532, nasquet(:despeit) 911, respondet(:esleit) 1581, (: respe it) 1841, visquet 238, elesquet 593, deisendet 594, 2115, perdei 596, 765, 908, nasquet 600, vendei 643, pendei 644, 923, irasquet 935,1889, rendei 922, 924, respondet 872, 957, 1033, 1203, 1292, 2239, fendei 2116, estendet 2599329

325 326 327 328

329

V. PHON. ( V O Y E L L E S , Ib. § 4) et n.92 ci-dessus. V. GRAPH. ( V O Y E L L E S , Ib. § 5) et n.175 ci-dessus. V. n.89 ci-dessus. Rime du type occitan, cf. Flam: nasquei(anei:) 266, StJean: venquei XVI.33, GdR: respondei (Hackett, 1970, p. 56). Pour le Sud-Ouest, cf. ΑΗΡ, LVII, 1960, pièce 185 (La Rochelle; 1262): ge nasqué 15, LVIII, 1963, pièce 398 (Talmont ?; 1250): ge eslés 31, avec réduction de ιlei à e, caractéristique des parlers de ces régions (cf. Pignon, 1960, p. 126, Gossen, 1962, 252). Formes normales dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest [*iei>ei>e (afr. /)], cf. Ep StEtienne: baterent 8.3, Saint Martin de Tours: irasquet.nasquet, venquet, renderent

93

eit: respondeit(despeit:) it:

888

sentit 1052, rendit 1281, convertit 1465, isit 2609, 2611 3 e pers. plur.

erent, erunt: romperent(:erent)

2119, seguerunt (erunt:) 2374, responderent

328

irent: sentirent 1505, repentirent 1971, convertirent 1058, 1972 type latin -i r e pers. sing. i:

vi(:eisi) 1429, (ici:) 1598, fis 1120, vine, ms. vie 2333 3 e pers. sing.

i:

vint(eslit:) 322, vit(dit DICIT:) 1896, fist(:malaït) 2041, fit(:poït) 2047, viz(ar-

e:

vene 259, 686, 1741, 1744, 2438, 2647, tene 5 1 0 , 1 7 2 6

ei:

fei 667, 1691, 1871330

dis:) 2066, fist 79, 211, etc., vit 394, 428, etc., vint 15, 322, 399

forme allongée venguit(dit DICTUM:) 1738331 3 e pers. plur. irent, iront: virent(:chaïstrent)

1503, firent:sevelirent

2307-308, virent 1057,

1657, virent \5Q\, firent 1917 formes allongées avenguirent(apareguirent:)

2608

forme en -gr vengrunt 650332

330

331

332

(Pignon, 1951, 268-69), Tote 1: conbatet, p. 1.22, conbaterent, pp. 1.12,19.21, conbateren, pp. 21.4, 52.5, rendei, p. 11.24, venquet, p. 27.8, Sermons poit: responderent, p. 33.19, saillerent, p. 176.27, Passion: promesdrent 85, ΑΗΡ, LVII, 1960, pièce 28 (Châtellerault; 1284): promerrent 21, pièce 142 (Châtellerault; 1284): promerrent 6, pièce 138 (Châtellerault; 1286): promeirent 16, Turpin 1: desfendet 273.26, seguet 274.20, perdet 283.28, conbaterent 284.10, nasquet 307.4,5,13,21, etc. GdR offre un mélange de formes en e et de formes en ei (Hackett, 1970, p. 56). Sud-Est et fr.-it., cf. Mir, p. 10, Lég: respondet Al.19, A15.1, rendei F3.6, responderent F 1 9 . i l , nasquet G28.5, 111.5, vendei 111.5, venquet 115.25, etc., EntréeEsp: renderent 8933, descenderent 11370, penderent 12841. Cf. apr. fei «il fit», Brunei, 1926, gloss, (art. far), Pfister, 1970, pp. 251, 468. V. aussi n.143 et n.214 ci-dessus. L'élargissement -gu-, typique des parlers d'oc, est très fréquent dans la Passion de sainte Catherine (v. plus loin sous Imparfait du subjonctif et Participe passé); ce trait se rencontre avec une grande régularité dans les textes et les documents poitevins, aunisois, saintongeais et angoumois du moyen âge, cf. Görlich SW, pp. 118-19, 124-30, Pignon, 1951, 270-72, Pignon,. 1960, 468-69, Gossen, 1962, 251-53, Mandach, 1970, pp. 248-51. V. aussi n. 336 ci-dessous. Pour le Sud-Est méridional (Dauphiné), v. Devaux, 1912, pp. 40-41. Les parf. en -gr- [traitement occitan: apr. vengron «vinrent», afr. vindrent] ne sont pas inconnus au Sud-Ouest français, cf. Sermons poit: vorent «voulurent», p. 153.1, Tote 2: ogrent «eurent», pp. 55.22, 62.20, pogrent «purent», p. 84.12 (Pignon, 1951, 270), Turpin 1: vogrent 266.18, 293.27, pogrent 273.20-21, 278.1, ogrent 277.23, 279.2, etc. (Mandach, 1970, p. 249). GdR donne vaugrent, ourent, agrent (Hackett, 1970, p. 57), Aigar: vingrent 248. 94

formes avec d de transition vindrent(:ocistrent) 2123, vindrent 2617 type latin -'si l r e pers. sing. is: quis 248, apris 560, pris 665, dis (vis:) 1196; on a aussi di(:marci) 1827 iz: diz 2073 2 e pers. sing, iz: diz 683, 687 3 e pers. sing. ist: dist(:iquist) 399, (Crist:) 404, 572, (:Crist) 1571 (feist:) 2062, dist 162, etc., mist 80, 1525, 2278, aprisi 244, ocwf 767, 768, promisi 1071,