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French Pages [16] Year 1919
lA
O
LA FORMATION HISTORIQUE
ÎB^S LIMITES LINGUISTIQUES I
^
ITALO - SLOVÈNES. PAR
1VIXIL.KO
k:os
DOCTEUR ES LETTRES.
^
>-i
41^
LIOUBLIANA
1919.
LA FORMATION HISTORIQUE
DES LIMITES LINGUISTIQUES
=
ITALO-SLOVÈNES.
=
PAR MILKO KOS, DOCTEUR ES LETTRES.
g[.
3cM
LA FORMATION HISTORIQUE DES LIMITES LINGUISTIQUES ITALO-SLOVÈNES. Par
Dès
du 4^
la fin
de notre Isonzo fut
MILKO KOS,
siècle et le seuil
de r Europe centrale
et
docteur es
lettres.
jusqu'au milieu du 6^ après J.C., le bassin de la porte par laquelle les peuples barbares
orientale entrèrent
—
dans
provinces italiques.
les
Ooths et les Lombards furent assimilées grâce à la civilisation romaine qui à cette époque était d'une supériorité incomparable. La branche Slovène de la nation yougoslave, s' avançant vers l' ouest, ^n' aurait pas échappé
Beaucoup de
ces peuplades
mentionnons
les
—
même
à la
romans de
destinée, si elle avait réussi la Vénétie.
Par bonheur,
les
à s'établir parmi
un corps pohtique capable de résistance à l'extrémité de
r Italie
supérieure,
rei'ouvelèrent
souvent
remarquables.
Si
les
s'
aux
opposèrent
entreprises
leurs
assauts
pas tardé à succomber sous si
créer
de la plaine
est
Slovènes,
des
des
avec
militaires
tels que Cividale ou Cormons, grandes masses jusqu'au Tagliamento ou à
leur était
habitants
qui
efforts
Slovènes avaient réussi à conquérir les centres
lombards,
là,
les
Lombards qui venaient de
l'
action
la
Livenza,
du milieu roman
supérieur. Le sort des
Lombards
pénétré
avaient
s'ils
qui,
à
suffit
par
n'auraient
ils
époque
à
cette
le
prouver.
Ce
peuple germanique, à peu d'exceptions près, n'existe plus, tandis que peuple Slovène habite toujours
le
les
montagnes
descendent en pente vers la plaine frioulienne
pendant
La l'
force offensive
coteaux
qui
de combats
du peuple slovène dirigée vers l'ouest était si conqu' elle causa bien des soucis aux habitants
et 8*" siècles
l'an 600 déjà,
peuple slave '
les
et
livré tant
Italie.
En
1,
a
les 1^ et 8^ siècles.
sidérable aux 7^
de
oîi il
Fr.
s'
le
pape Grégoire
L'"'
écrivait
que
Kos. Gradivo za zgodovino Slovencev (Matériaux pour
No. 131,
p.
les
attaques du
avançant vers l'Italie l'inquiétaient beaucoup.^
171.
00/1-I n/1
'^
1'
Ces
in-
histoire des Slovènes
vasions slaves en Istrie
années
dans
et
Frioul ne cessèrent pas pendant les
le
suivantes."-
Vers
664
l'an
mais
Slovènes assaillirent Cividale,
les
durent
ils
battre en retraite près du village de Brisce."
Au
cours de ces combats entre Lombards
pendant
la
première moitié, du
nations allèrent se consolidant. Les villes
ou
lombards,
étaient
aujourd'hui,
p. e.
Neme
Cividale,
Cormons,
friouliens,
Slovènes au 7^ siècle
et les lieux
qui en ce temps-là
généralement restés
sont
le
et
deux
jusqu'à
Aquilée, Cormons, Ipplis (entre Cividale et Cormons),
Humin (Gemona). Vers 610, Nimis, Artegna, Gemona et Oseppe localités
(Nimis), Rtin (Artegna)
Ipplis, Cividale,
au pied des montagnes
toutes
situées
et
8", les limites linguistiques entre les
aujourd' hui par les Slovènes,
et
et
des coteaux habités
formaient des „points
d'
encore
appui" contre
la ligne d'offensive avaro-slave.-*
Vers 737, prouve que
les
les
patriarches
d' Aquilée
résidaient
à Cormons, ce qui et romans, car
habitants de la ville étaient catholiques
Slovènes en ce temps-là étaient encore païens/'
les
Pourtant, en face des murailles de Cormons, nos „Coteaux" (Coglio) étaient cultivés
par
On
les Slovènes.
peut conclure de ces faits que les
Slovènes n'ont pas perdu beaucoup du domaine national sur les con-
Cormons
entre
fins
Gemone. Les Slovènes habitent depuis
et
masse compacte qu'on peut tracer
siècles en
les
la ligne
le
tienne, des „Coteaux''
qui
s'
confins de la plaine frioulienne jusqu'à
long des montagnes de la Slovénie véni-
(Coglio)
de notre Carse (Karst).
et
étend sous ces hauteurs a formé
Slovène, qui
au cours des
siècles alla se
grâce à la prépondérante influence
Ce
territoire
mento, ça dispersées
et là
furent
et
Les Slovènes ne
coup
d'
d'
le
La plaine
de colonisation"
„territoire
romanisant (se frioulanisant)
civilisatrice
s'étend
de colonisation
même au
treize
de
l'
et
politique étrangère.
Isonzo jusqu'au Taglia-
delà de la rivière. Ces colonies Slovènes étaient
autant plus facilement romanisées.
s'y établirent
pas tous de leur propre mouvement, beau-
eux furent appelés ou amenés par des seigneurs, nous ne citerons
que les comtes de Oorice et les patriarches d' Aquilée. Les invasions magyares, aux 9*" e 10^ siècles surtout, causèrent de
grands ravages entre d' Aquilée et
la
l'
Isonzo
le
et
Tagliamento
—
les
patriarches
d'autres seigneurs appelèrent pour cela des montagnards
«
Matériau.x
1.
No. 138, 148.
*
Matériaux
1,
No. 179,
p.
220.
—
Pour
a)
carte! *
Matériaux
1,
No. 145.
^
Matériaux
1,
No. 213.
'
—
2
—
les
indications
topographiques
voir
Slovènes dans ces provinces saccagées et dépeuplées. Les colons y bâtirent leurs
maisons
donnèrent à leurs villages des noms Slovènes qui no-us
et
rappellent toujours
l'
oeuvre de civilisation entreprise par nos ancêtres
La plus grande des
colonies Slovènes se
forma sur
la rive
.
.
gauche du
Tagliamento au sud-ouest d'Udine, autour du village de Belgrade. Les colons en furent probablement appelés par les comtes de Gorice,
ils
étaient
d'origine Slovènes, paysans comtaux de Gorice. Ceci eut lieu au 11® ou
au
A
2^ siècle.
époque, les comtes de Gorice apparaissent dans l' hidu „comté de Belgrado" sur le Tagliamento est mentionné pour la première fois, dans des chartes, en l'an 1139.'^ Le district de Belgrado appartenait primitivement aux comtes de Gorice, à partir du 1 5" siècle il passa d' un seigneur à l' autre. Les noms Slovènes des 1
cette
stoire et le centre
villages autour de Belgrado par leur similitude ont une parenté évidente
noms des
avec les
comtaux environnant Gorice,
villages
qui in-
fait
diquerait la patrie originaire des colons.
Rappelons quelques-uns de ces noms: Gradisce (Gradisca), Goricica (Goricizza), Gorica (Gorizza), Virk (Virco), Plavàe (Blauzo), Velikonja (Vehcogna), Gradiskuta cutta), Strazice (Straccia), Selo (Sella),
nicco),
Slavnik
(Selaunicco)
(Gradis-
Loka (Lonca), Glavnik (Glau-
Ces noms se rencontrent dans des
etc.
chartes et les documents à travers tous les siècles jusqu'aux derniers
même
temps du moyen-âge. De bois sont Slovènes.
Dans une
les
dénominations des champs
et
des
charte de l'an 1357, un vignoble du village
de Bertiolo est appelé „Dobrava".'
Jusqu'à une époque
avancée du moyen-âge,
très
village de S.
(Sabodin)
Maria di Selaunicco, un autre du nom de
mêmes prouvent
des lieux villages
et
étaient Slovènes
il
y avait
un paysan nommé Svobodin
Beli demeurait à Lestizza.^ Les
qu'il y a des siècles,
parlaient slovène.
et
noms des habiEn 1367, dans le
les
tants de ces villages dénotent leur origine Slovène.
les
noms
habitants de ces
Les friouliens romans
aux leurs, „slovènes". Ceci donna naissance à des noms de lieux, tels que Pasian Schiavonesco. Dans les villages de Morteghiano et Talmassons (entre Codroipo et Palmanuova) un quartier du village s'appelle encore aujourd'hui Borg appelèrent
ces
Schiavons
dei
villages,
et
par opposition
nous rencontrons aux environs une
série de
noms de
localités parfaitement slaves.^
*
V. Joppi, Documenti Goriziani. Arclieografo Triestino,
'
Code R
80, fol. 18, Archives de
'
Charte datée du 9
•
C. Podrecca, Slavia Italiana.
juillet
1367 I,
1'
— 20.
Nuova
série,
Etat à Vienne.
Gorice, Archives de Vienne.
II,
381.
Une
large zone de colonies Slovènes s'étend depuis Codroipo
Bel-
et
grade sur le Tagliamento vers l'est, longeant la route par laquelle déjà à r époque romaine les provinces de l' Italie supérieure communiquaient avec les pays des Alpes, et qui au 10'' siècle servit aux grandes invasions magyares vers l' Italie et fut pour cela appelée „strata Hungarorum". Le territoire Slovène autour de Palmanuova au-dessus d'Aquilée, de Gradisca et de Cormons confinait à l' ouest avec le groupe des villages du comté de Belgrado, communiquant avec lui par la route hongroise. Au nord de Palmanuova, il y a un village qui s'appelle aujourd'hui Meretto
En
di Capitolo.
l'an 1031, ce village
un
et
autre,
Slovènes tous deux, échurent à l'église d'Aquilée.'"'
nom
Le Il
de Meretto, apparemment roman, ne doit pas nous étonner.
y avait sans doute
nombre de
comme
villages qui,
celui
de Meretto,
malgré leurs noms friouliens (romans) étaient absolument Slovènes. Une charte du 1 2^ siècle dans laquelle l' abbesse Hermelinde cite les villages appartenant au monastère de S*^ Marie d'Aquilée, et qui porte aussi le
nom
des colons en est la preuve. Ces villages situés entre Palmanuova
Aquilée portent en majeure partie des Mortesino, Terzo,
Altur,
S.
noms romans,
noms
que Perteole,
Martino, Chiasiellis, Cervignano,
Zompicchia, Beano, Pantianicco, Meretto. Cependant localités ont des
tels
tout à fait Slovènes, p.
e.
et
Muscoli,
habitants de ces
les
Ivan, Mestibor, Svemir,
Radul, Stojan, Dragovid, Belisa, Preslav, Stane, Zdegoj, Stanislav, Bislav,
Dragoslav, Vitigoj, Lastigoj L'
etc.^^
ancien Frioul autrichien entre
mons
l'
Isonzo près de Gradisca
Cor-
et
avait aussi une population Slovène très dense. Les documents du
moyen-âge donnent toujours Slovènes (Versa,
Medea
les villages
de Versa
Vito al Torre était situé au milieu des Slovènes
bonibus^-).
et
de Medea, pour
Sclabonica, Sclabonice). Le bourg voisin de San
On nomme Medea
dès
le
„Predegoj", un quartier du village a conservé ce
Les colonies Slovènes depuis
l'
(Sanctum Vitum de
12^ siècle aussi du
Isonzo
et
jusqu'au Tagliamento ne formèrent pas un
nom
nom
Scla-
slovène de
jusqu'aujourd'hui.^^'
depuis les coteaux de Coglio territoire
homogène.
Au
milieu
des villages Slovènes, des nobles germaniques bâtirent leurs châteaux,
auxquels
ils
souvent servi de base à la
Weiden *"
et
Le nom du lieu slovène' a dénomination germanique. C'est ainsi que
donnèrent des noms germains.
Peuchelsdorf, allemands, doivent leur origine aux
noms
slo-
Kandler, Codice diplomatico Istriano, charte de l'an 1031.
" Trinko et Jusic, *» Code R 80, fol.
charte de l'an
1170—90, Udine, 1890.
107. 128, 154, 158, aii.x Archives de 1' Ktat Vienne; Odonci, Thésaurus ecclesiae Aquileiensis, édité par Blanchi, 182, 378. '^
De
Rubeis,
22, 30. 62. 79,
Monumenta
ecclesiae Aquileiensis 60-1.
à
vènes de Videm (Udiiie)
manisaient aussi
les
et
„Pusja vas" (Venzone). Les allemands gertels que Glemann (Gemona), Naum
noms romans,
(Naone), Naunzel (Noncello); lorsqu'ils donnèrent à leurs châteaux des noms allemands ceux-ci furent romanisés par les Romans p. e. Uruspergo (Auersberg, en Slovène Volovnjak nad Cedadom), Soffumbergo
A
le
(Romans)
étaient
l'
élément pré-
système ethnographique du territoire entre
Tagliamento. Aquilée,
le
(Griinen-
etc.^^
côté des Allemands, les Friouliens
pondérant dans et
(Spielberg)
Spilimbergo
Cronumbergo
(Perchtenstein),
Partistagno
(Schârfenberg), berg),
le
première moitié du moyen-âge, Cividale, foyer politique
Lombards, Gemona,
ville
l'
Isonzo
centre du régime ecclésiastique dans la et intellectuel
route conduisant des Alpes en
la
Italie,
florissante
commune d'Udine
d'autres lieux eurent toujours des habitants romans en nombre
et
dominant
c'
:
des centres de riche bourgeoisie
était
des
de commerce renommée, située sur la grande
et d' aristocratie
«pré-
admini-
A partir du 1 3*^ siècle, de nouveaux venus, particulièrement des banquiers et des commerçants toscans, renforcèrent l'élément roman dans ces villes. Hors des villes et des châteaux, les Slovènes formèrent un contingent considérable parmi les villageois friouliens, en particulier nous en avons déjà fait mention aux environs de Belgrado sur le Tagliamento, le long de la route qu' on est convenu d' appeler honstrative romaines.
—
—
groise
et
dans l'ancienne province autrichienne du Frioul.
Lorsque
Romans
les
des Slovènes,
ils
s'étaient établis en
grande quantité au milieu
avaient appelés leurs domiciles du
nom
caractéristique
de „ Romans" (pluriel frioulien pour
Romain). Nous rencontrons ces „ Romans" près de Medea et près de Versa à l'ouest de Gradisca, au milieu du territoire slovène autour de Belgrado et près du village au
nom
significatif
de Pordenone.
de „Sclavons", bien loin à l'ouest dans
Dans
le
le
voisinage
Frioul, la contrée italienne par excellence au-
jourd'hui est celle qui confine aux bords occidentaux du Carse (Karst) Slovène,
c' est
le
pays borné par
Carse, par la mer
le
Les noms de lieux prouvent qu'autrefois
les
et
par
l'
Isonzo.
Slovènes habitèrent
là.^"'
Lin village près de Monfalcone s'appelle Schiavetti: Brodiz (Brodic)
nom d'une localité près de S. Canziano. Bregi et Staravassi (Stara Vas) sont situés là aussi. „Dobje" est entre S. Canziano et Ronchi. Une ferme près de la rive droite de l' Isonzo s'appelle Studenz. Turiacco est le
(Turjak) '*
est
un grand village près de Tlsonzo.
Pour r élément allemand au Frioul voir
Archiv fUr ôsterreichische Oeschichte, 57, 328, "*
S. Rutar,
Les colonies Slovènes dans
le Frioul,
125, 83.
—
J. v.
5
—
Zahn,
Friaulische
Studien,
dans
.ss.
dans „Ljubljanski Zvon"
3,
1883,
La forme latine médiévale „Novum Forum" (allem. Neuer Markt) a donné naissance à la forme Slovène d'aujourd'hui „Trzic" pour Sagrado (Zagraj) est d'origine Slovène, l'italienne „Morifalcoae" et de même Sdraussina (Zdravscina). Entre Monfalcone et S. Canziano,
—
il
y a un village qui s'appelle Bistrigna. Il
va sans dire que
le
nom
de la capitale, Gorice, est Slovène. Le lieu
doit son nom à la hauteur surmontée d' un château. Nous rencontrons ce nom pour la première fois dans un document historique qui cite la forme
Slovène avec
l'
pellent Gorica
bien des la
indication formelle que les habitants de cette ville
(Goriza) dans leur langue Slovène. Si des
Germains y avaient
Mais justement,
ici,
c'est
celle-ci,
le
le
cas
d'un
l'oreille étrangère.
Otton
contraire.
l'église d'Aquilée le
patriarche Jean, la moitié
28
Nous trouvons
If
aussi dans d'autres documents du
Gorizia
est
la
village,
Les premiers habitants de Gorica Slovènes. Ceux-ci donnèrent le
et
nom
fois
Lorsque cette
Il
que Sclavorum
La forme itaHenne de en
1102.^^
des environs étaient sans doute
veloppant sur la butte du château.
l'
„appelé dans la
ville
slovène au village qui allait se dé-
Gorice eurent bâti leur château sur cèrent à affluer dans ce lieu dont
empereur au chef de
forme Slovène de „Goritza"
siècle.''
mentionnée pour la première
III,
avril 1001,
langue des Slovènes Goritsa" (medietatem unius lingua vocatur Goriza).^''
ap-
document aurait souligné sans doute
habité, le
forme romane ou germanique plus sonore pour
romano-allemand, donna à
l'
Romans ou
comtes allemands de
les
butte,
les
étrangers commen-
importance alla sans cesse croissant.
faut mentionner que la plupart des étrangers qui, au moyen-âge,
s'établirent à Gorice, étaient d'origine allemande.
Les fonctionnaires allemands domicile dans
gens de la suite des comtes prirent
voisinage du château de leurs seigneurs. Dès le com-
le
mencement du
et les
14"^
siècle, lorsque Gorice eut obtenu les droits de commerce, des éléments romans af ruèrent dans la ville pour raisons commerciales mais leur nombre ne l' emportait pas sur celui des auto-
des colons allemands. Le nombre des romans n'est devenue plus considérable que dans les temps nodernes.
chtones Slovènes
et
Les noms des habitants de Gorice au moyen âge, puisés à des docu-
ments du 4' et du 1 5'" siècles, prouvent leur origine slovène, comme par exemple Wodapiutz (Vodopivec), Zlatolassetz (Zlatolasec), Buodigoj 1
**
Matériaux pour ' Matériaux pour
"
No.
I'
histoire des Slovènes, 3,
1'
histoire des Slovènes, 3, No. 2, 260, 393.
1.
Kandier, Codice diplomatico istriano, pour l'an 1102. --
-6
-
(Budigoj), Aniza, Bergignecz (Breginjec), Beryecz (Brjec), Jarneczicz
Hanczicz (Ivancic).^"
(Jarnejcic),
faut ajouter au territoire qui a changé de nationalité sur les confins
Il
italo-slovènes quelques districts
Alpes Juliennes-Carniques.
des
Parti-
Dogna (Dunja) et celle de Raccolana (Reklanice) qu'une partie de la vallée du fleuve de Fella (Bêla). Mais ces ressauts montagneux n'étaient pas habités par une masse compacte et les Slovènes dispersés dans ces lieux sauvages ne purent pas résister à la romanisation. Cependant les noms des lieux et des cours d'eau dans ces culièrement la vallée de
ainsi
districts
prouvent incontestablement l'origine des colonies Slovènes.-" Dans
nous rencontrons p. e. Cragnedul (Krnji dol), du nom de Patoc (Potok) la montagne de
la vallée de Raccolanico,
un cours d'eau
une
et
,Jovet (en frioulien
dans
sommet*)
Dogna
la vallée de
alpestres connus
,
localité
aux
l'
di
Patoc"
etc.
La montagne de Samdogna
appelait originairement Rudni vrh. Les géants
touristes sous des dénominations friouliennes portent
noms Slovènes, tels que Montaggio-âpik au-dessus de Bojec, Monte Cimone-Strma pec, Monte Jovet-Mali Javor
aussi des
Police ou
bien
etc.
etc.
de Fella,
Au moyen-âge, on tienne au ât.
Dans
y a Studena, Patocco, Raunis (Ravne), Dol, Ravni Ces villages ne furent romanisés qu'au cours des 17^ et IS*" siècles.-'
la vallée
Peter
domaine et et.
il
rattacha
le territoire
montagneux de
Slovène.
D' après
documents,
les
Lenart sont situés „in Sclabonio" ou bien
„de Sclabons".^- Ce n'est qu'au 19^
changea
nom
le
dans un
territoire
du 11^
fin
de St-Pierre
siècle
Grâce à
1'
siècle
Slovène
Le monastère de Rozac
al Natisone.
la Slovénie véni-
les villages
(St.-
situé
que
le
ils
s'
de Klap, appellent
gouvernement
Peter Slovenov)
en
italien
St-Pierre
à l'ouest des coteaux de Coglio
aujourd'hui complètement romanisé, se trouvait à
la
encore en Slovénie (in Sclabonia).-^
amour ardent pour
leur langue originaire, à
l'
autonomie
de leur vie publique aussi bien qu'à la politique de la République de Venise qui
tirait
des Slovènes tout
ceux-ci ont conservé leur
Au
delà
des
limites
profit possible contre l'Autriche,
le
langue jusqu' à aujourd' linguistiques
hui.
romano-slovènes
si
nettement
marquées par la frontière géographique, entre la basse contrée et les montagnes, l'élément roman ne resta pas sans fait bien naturel
—
**
—
Comptes rendus de l'Association du Musée de
la
Carniole,
12 (1902).
Baudouin de Courtenay, La *' Tuma, Planinski Vestnik 14(1908), 58: Die nationale Qrenze zwischen Slovenen und Italienern, Der Kampf, 11 (1918), 398. '»
" Code R -'
État à Vienne. III, 128, 129, 135, 137 aux Archives de Annales Hirsanquiennes (édités par Mabillon, Annales Hirs.
80, fol.
Tri themii
Matériaux pour
1'
1'
histoire des Slovènes, 3, No. 380.
—
7
—
I,
270)»
domaine slovène. Nous ne nous sommes pas imposé le l'action en les examinant à tous les points de vue devoir d' étudier ici romane sur la vie privée et publique des Slovènes durant les 13 siècles, pendant lesquels ils confinèrent aux Italiens. Il faudrait pour cela étudier influence sur le
—
—
les professions les plus diverses
feste
dans
dans
le droit,
de nos ancêtres. Cette influence se mani-
dans la façon de bâtir
les arts,
r influence de la civilisation romane ne
s'
etc.
Toutefois
exerça nulle part au détriment
de V intégrité linguistique slovène sur les confins ouest de notre domaine. Les propagateurs de la civilisation étrangère ne formèrent qu'un con-
nombreux dans les villes et les châteaux. situation à Gorice, à Tolmin aussi bien qu' à Vipava (Viseigneurs romans envoyaient leurs châtelains; la situation
tingent faible et peu Telle fut la
pacco), où les était
partout analogue.
La prétendue
frontière historique ne tint jamais
tion géographique des Slovènes
de se baser sur
Le les
Alpes
et le
Il
compte de la distribu-
serait vraiment ridicule
pour décider des limites futures entre
elle
territoire s'
des Romans.
et
les
deux nations.
étendant bien avant dans la province de Vénétie, depuis
Carse, forma les confins entre
âge. Les Slovènes aussi bien que les
comme de
le
Romans
nord
et le
sud au moyen-
habitant ce pays furent
un état dans l' autre par V homogénéité de la langue. La frontière de V état lombard traversa d' abord notre territoire national, plus tard le Frioul ainsi qu'une partie de notre domaine national appartint à la Marche de Vérone et passa avec celle-ci, en Q52 à la Bavière et à la Carinthie unifiées formant de cette manière la liaison politique du poussés
simples pièces
d' échiquier d'
leurs seigneurs qui se souciaient bien peu de
nord avec
le
de Gorice
et
sud.
En
ce qui concerne l'Eglise, la réunion des Slovènes
de Vénétie avec les pays Slovènes plus reculés au nord et à
l'est eut lieu en
811 lorsque Charlemagne donna au patriarche d'Aquilée
tous les territoires au sud de la Drave.
A
partir de 1077,
quand
les
patriarches d'Aquilée devinrent aussi seigneurs séculiers du Frioul, de
r
Istrie et
de la Camiole, cette réunion
— à quelques interruptions près —
au point de vue politique Le pouvoir temporel du patriarcat en Istrie et en Camiole ne dura que jusqu'au milieu du 13^ siècle. En Carniole, les Habsbourg devinrent des rivaux dangereux des patriarches, existait aussi
dans
la contrée de
Isonzo
l'
le
pouvoir toujours croissant des comtes de
Gorice s'opposa à l'influence des princes de l'Eglise d'Aquilée.
Le pouvoir
territorial
des comtes de Gorice prit naissance dans la
le plateau de Trnovo, par l' Isonzo et par le fleuve de Vipava (Vipacco). Les comtes, particulièrement en leur qualité de
contrée bordée par
tuteurs des patriarches d'Aquilée, acquirent des territoires considérables entre
le
Tagliamento,
les
Alpes
et le
—
s
Carse. Cependant ces possessions
—
étaient morcelées et
pour
ait été
est
il
hors doute qu' une délimitation nationale y
Les parties isolées de ces possessions comtales turent
rien.
réunies par des hasards ou par des traités les unes aux autres.
r extinction des comtes de Gorice en et
formèrent
l'
1
ancienne province autrichienne de Gorice
Maximilien 1",
cet héritage fut divisé en
disséminés par tout
le
territoire,
jusqu'à Postojna (Adelsberg).
A
Après
500, elles échurent aux Habsbourg et
Gradisca. Sous
16 capitanats qui se trouvaient
depuis Pordenone
et
Tagliamento
le
partir de cette époque, l'héritage de
Gorice fut l'objet d'échange leurs adversaires.
et
et de partage continus entre les Habsbourg Pour ces transactions jamais on ne consulta le intéressa à ï unification politique d' une nationalité.
peuple, personne ne
s'
£n
problème national n'était pas connu.
temps
ce
Avec
là,
le traité
le
de Worms, en 1521, fut précisée l'étendue du Frioul
autrichien qui resta la
Au
même jusqu'au
18''
siècle.
cours des siècles passés, des pays voisins s'avancèrent dans
territoire de
l'
ancienne province autrichienne de Gorice
1527, Devin, Vipava (Vipacco), Senozece, furent détachés de Gorice
et
Prem
réunis à la Carniole
et
—
et
Gradisca.
le
En
Postojna (Adelsberg)
Devin ne fut réincor-
poré dans la province de Gorice qu'en 1814 sous la restauration du
régime autrichien qui succéda à la domination française. Idria a appartenu jusqu'en 1783 au capitanat de Tolmin.
Le
territoire ,de iVlonfalcone situé entre
l'
Isonzo, la
mer
et
le
Carse
jusqu'à la paix de Campoformio, en 1797, se trouvait sous la souveraineté de la république de St. Marc. Après la guerre de 1803, les anciennes parties vénitiennes de la province,
le
Frioul autrichien (Gra-
Coteaux (Coglio) furent d'abord soumis au gouvernement provisoire du Frioul; en vertu de la paix de Pressbourg (1805)^ la province de Gorice (Monfalcone, la rive droite de l' Isonzo disca et Tolmino)
et
les
Coteaux [Coglio j exceptés) échurent à l'Autriche. Par la convenFontainebleau (1807), Monfalcone aussi fut réuni à l'Autriche. Pendant l'interrègne français, une partie de la provuice de Gorice fut
et les
tion de
jointe
aux provinces
d' Istrie", divisée
illyriennes (en 1812) et organisée
en districts, cantons
et
comme
„province
arrondissements. Le district de
Gorice fut divisé en cantons de Gorice, de Santa Croce, de Vipava, de
Tomaj, de Canale et de Tolmin. Ce n'est qu'avec la paix de Paris en 1814 et par l'organisation définitive de 1816 aussi bien que par la fondation du royaume d' Illyrie autrichien (Carinthie, Carniole, Littoral) que furent tracés les contours généraux de l'ancien système territorial d'Autriche. Il
résulte
de ces faits que des puissances étrangères formèrent
tracèrent les limites sans tenir compte
-
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et
du peuple indigène, sans avoir
égard à la frontière nationale. Mais malgré toutes les révolutions politiques, malgré tous les traités relatifs aux frontières les limites linguistiques n' ont pas éprouvé de dommage. Dans la province de l' Isonzo, la
langue slovène disparait à la frontière naturelle, marquée par la limite d' une part et la plaine de V autre,
extrême entre la contrée montagneuse là
où
cette plaine rejoint le
Carse, les Coteaux (Coglio)
la Slovénie vénitienne. C'est là notre frontière elle existe
depuis treize
tale de la nation
siècles,
depuis
le
l'
Italie entre les
y est restée jusqu'à aujourd'hui.
-
10
géographique
temps où
yougoslave en marche vers
arrêtée à la porte de
et les crêtes
l'
ouest
hautes Alpes
de
et naturelle:
cette partie occidenet
et la
vers
le
sud
s'
est
mer. Cette nation