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French Pages 96 Year 2024
CHASSY-EN-CHAROLLAIS
Jean TROTIN inspecteur général de l’Education nationale honoraire Jean-Marie DEVEMY adjoint au maire de Chassy
CHASSY-EN-CHAROLLAIS
L’Âge de pierre Durant le paléolithique moyen, de -300000 à -30000 1, les premières traces de présence humaine (homme de Neandertal) sont attestées dans le Charollais à Rigny, Marly-sur-Arroux (La Grande Pièce), Oudry (Gros-Bois, les Bardots, Ange). Les hommes de Neandertal sont des nomades chasseurs, qui subissent le climat rigoureux des dernières glaciations et se déplacent lentement dans les vastes forêts et landes dont la région était alors couverte, une vague de peuplement venue du nord, et ayant colonisé les basses terres alluviales, puis les plateaux et les collines avoisinantes 2 Leur outillage de pierre taillée est de type moustérien 3 de tradition acheuléenne4 (bifaces, racloirs et grattoirs sur éclats)5. Vers -35000, et jusque vers -2300, les hommes « modernes » (homo sapiens, anciennement appelé homme de Cro-Magnon) remplacent peu à peu leurs prédécesseurs. Ce sont aussi des nomades chasseurs, qui vivent dans un climat froid et sec. Leur outillage de pierre taillée, de type aurignacien (grandes lames), a été trouvé à Rigny et Marly (La Grande Pièce). Vers -12000 apparaît l’outillage magdalénien, auquel ressemble celui des Inuit (stations de Viry et de La Motte-Saint-Jean). A partir de -10000, le climat se réchauffe progressivement. Les nomades se sédentarisent peu à peu. L’habitat est très dispersé, mais 1
Si l'on utilise la datation AA (avant le présent), il faut compter vers le passé à partir de 1950. Le Peuplement préhistorique du bassin supérieur de la Loire, Myriam Philibert, Centre d'études foréziennes, Archéologie n° 9, 1982. 3 Type d'industrie lithique du paléolithique moyen, d'après le nom de l'abri du Moustier (Dordogne). Le solutréen est attesté à Rigny (feuilles de laurier de Volgu, datées de -18000). 4 D'après le nom de Saint-Acheul, quartier d'Amiens. 5 Cf. reproduction p. suivante. 2
les premiers noyaux villageois se constituent, de préférence au long des voies de passage, les vallées de l’Arroux et de la Bourbince. L’outillage se perfectionne (pierre polie du néolithique), sans évincer la pierre taillée, comme le prouvent les découvertes faites à Palinges (La Fin), Marly (La Grande Pièce), le Mont Dardon, les Essanley, Vendenesse-sur-Arroux (les Contettes). Ce sont ces populations qui ont érigé les mégalithes (menhirs à Toulon, Génelard, Uxeau)
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L’Âge des métaux Après l’Âge de pierre, on parvient à l’Âge des métaux, l’Âge du Bronze, de -2200 à -750, puis l’Âge du Fer, de -750 à -50 (dépôts à Rigny, Génelard). Des traces de constructions (bois, torchis, chaume) subsistent à Gueugnon, Vendenesse-sur-Arroux et au Mont Dardon, de même que des sépultures de chefs, recouvertes d’amas de terre (tumulus), à Vendenesse-sur-Arroux, Sainte-Radegonde et Uxeau.
Les Celtes, les Eduens, les Romains Entre -700 et -200, les Celtes s’installent peu à peu en Bourgogne, par migrations successives. Ceux qui colonisent l’Autunois et le Charollais se nomment Eduens6, leur territoire constitue la cité éduenne, avec pour capitale Bibracte (Mont Beuvray). L’habitat est toujours très dispersé, ponctué de quelques points hauts fortifiés, les oppida (Suin, Mont Dardon). Les paysans éduens cultivent le blé, élèvent des moutons, des porcs, de la volaille, et utilisent le bœuf comme animal de traction. De petites agglomérations se développent aux points de passage de la Loire (Digoin, Gilly) ou aux carrefours (Charolles, Toulon-sur-Arroux), ce qui atteste une activité commerciale naissante. Toutefois, la forêt continue d’occuper de très vastes surfaces, et ce jusqu’au 18e siècle en Charollais. De Génelard à Baron, il s’agit d’une ardenne, c’est-à-dire une forêt parsemée de landes, avec quelques défrichements (Ballore). Les environs de Chassy sont occupés par la brenne (dont il reste peut-être le nom de Bragny). C’est une forêt de chênes (nombreux lieuxdits nommés Chassagne), de bouleaux (lieuxdits Boulaie) et d’aulnes (lieuxdits la Verne, Vernaie), 6
Ce nom pourrait signifier les ardents, les hommes de feu.
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avec des zones humides, par exemple à Oudry, La Palue, c’est-à-dire le marais. Les Eduens entretiennent avec les Romains d’étroites relations. Ils sont leurs alliés depuis -123. En -58, Jules César stoppe l’invasion helvète à Montmort. Après la conquête de la Gaule en -52, la civilisation gallo-romaine s’impose peu à peu en Charollais. Dans la toponymie locale subsistent des traces d’occupation militaire romaine, par exemple le Camp de César à Marly-sur-Arroux 7, à ne pas confondre avec Les Césars de Chassy, lieudit attesté sous diverses formes8.
Etymologie du nom de Chassy Les premières stations gallo-romaines s’installent sur les lisières des étendues forestières, Soulcy à Gueugnon, Atrecy à Vendenesse-sur-Arroux, ou en clairières (Oudry, Perrecy, Chassy, Clessy, Vigny-les-Paray). Les territoires actuels de Chassy et Clessy conservent la forme de clairières circulaires, entourées des restes de la forêt gauloise, peu à peu défrichée à partir d’un noyau plus ou moins central constitué par ce qui s’appelle aujourd’hui le bourg. La première occurrence du toponyme latin de Chassy est Caciacum. L’administration fiscale gallo-romaine ayant coutume de nommer une propriété d’après le nom de son propriétaire, on peut en déduire que Cacius, Cattius ou Cassius fut l’un des premiers possesseurs d’un domaine à Chassy. Pour désigner la propriété de Cassius, on ajoute à 7
Selon J. Perche, Récit pour le Sud bourguignon, 2002, t. 1, p. 75, mais ce lieudit ne semble pas exister à Marly. 8 Dictionnaire topographique de Saône-et-Loire : Cacisello en 907, Les Sauzois en 1388, Chasez en 1397, Chasart en 1476, Les Chezats en 1763, Le César en 1856, Les Césars en 1848, ce qui prouve que la forme Césars ne renvoie pas aux Romains. L’évolution de ces noms est complexe. Cacicellum, ou Cacisellum, pourrait être un diminutif de Caciacum et signifier le petit Chassy. Elle peut aboutir à Suichault (cf. Annexe 1, B 11556), tout en ayant donné Sauzois, par rapprochement avec saule, saussaie. Le toponyme Chasez a pour étymon casa, maison, et signifie habitant d’une maison, d’un domaine ; le suffixe –art donne Chasart, qui peut se déformer en César par fausse étymologie. Le nom de la commune voisine, Classiacum, a évolué en Clessy.
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ce nom le suffixe –iacum ou -acum, d’origine gauloise, qui sert à former des noms de lieux, et l’on obtient Cassiacum, qui, selon les lois de la phonétique, évolue en Chassy en français moderne. Au départ, Cassiacum ne désigne qu’un domaine, celui de Cassius, puis le toponyme s’étend à un ensemble de possessions, et finalement nomme le village entier9.
Epoque gallo-romaine La langue gauloise et le paganisme se maintiennent dans les campagnes jusque vers 450. Bon nombre de temples païens sont abandonnés ou détruits, et remplacés, comme à Palinges, au lieudit Le Montet, par des sanctuaires chrétiens dont les desservants s’expriment en latin. Parmi les vestiges gallo-romains, on relève ceux d’une voie dans la vallée de l’Oudrache, à Oudry (Moulin-à-Bief), la voie qui mène de Bourbon-Lancy à Mont-Saint-Vincent par Gueugnon et Perrecy étant d’origine préromaine. Vestiges de villas 10 à Soulcy, Toulon (La Grenouillère), Marly-sur-Arroux (Montchâtel), Oudry (villa des Aires). Trois petites agglomérations se sont développées sur le territoire de l’arrondissement de Charolles : Aquae Borvonis (Bourbon-Lancy), Gueugnon11, Saint-Aubin-en-Charollais, au lieudit Colonne12. L’insécurité oblige Rome à installer le long des routes des postes de Sarmates, dont le nom pourrait se retrouver dans certains lieuxdits (Sermaize, Sermesse, Charmasse)13. 9
Cassius a probablement pour origine le latin cassis, casque. Selon G. Taverdet, le toponyme dérive non d’un nom propre roman, mais de la racine gallo-romane ou prélatine kass, rocheux. Les deux propositions se rejoignent : Chassy est soit une propriété au sol dur, soit, métaphoriquement, celle d'un personnage casqué, un « dur ». 10 Demeures de maîtres d’un important domaine agricole. 11 Dont l’industrie céramique du Vieux-Fresne est productive de -70 à 350, la sigillée étant adoptée vers 100. 12 De colonia, colonie, peut-être de vétérans de l’armée. Colonne fut détruite lors d’invasions germaniques (Francs en 258, Alamans en 275) ou en 286, durant la révolte des Bagaudes, bandes d’esclaves en fuite. 13 Cette étymologie est contestée. G. Taverdet propose sarmasia, colline (Noms de lieux de Bourgogne, 2007).
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L’ancienne cité éduenne, dotée d’une nouvelle capitale, Autun, est devenue un pagus14, administré par un comte au 4e siècle, en même temps qu’un diocèse. Les Burgondes Au 5e siècle, les Burgondes s’installent pacifiquement sur le territoire auquel ils ont laissé leur nom15. Leur roi Gondebaud maintient à Autun l’administration gallo-romaine. Ils sont suivis par les Francs, qui procèdent de même. La toponymie locale conserve leurs souvenirs (Curdin, Mouillargues à Paray), et des nécropoles mérovingiennes ont été découvertes à Palinges et au Mont Dardon. Dans une région qui demeure fortement boisée, Bourbon-Lancy est alors la seule bourgade de quelque importance.
Epoque carolingienne L’insécurité reprend au début de la période carolingienne. C’est d’abord le pillage d’Autun par les Arabes (22-08-731), puis, en 761, le ravage de l’Autunois par une armée du duc d’Aquitaine, opposé à Pépin le Bref, successeur de Charles Martel. Le centre administratif est désormais Chalon, préféré à Autun, trop proche des limites du comté. Sous Charlemagne, c’est le comte d’Autun qui administre le Charollais, par l’intermédiaire des viguiers (vicarius) chargés d’administrer une viguerie (vicaria), qui regroupe quelques paroisses et recouvre un territoire un peu plus petit qu’un canton actuel. On connaît quelques vigueries du Charollais (Volesvres, par exemple). Une viguerie de siège inconnu regroupait Chassy, Romagne, écart de Perrecy, et Chadzeau16, écart d'Oudry.
Ce mot latin donnera le français pays. Burgundia a donné Bourgogne. 16 Ou Les Césars, écart de Chassy, cf. p. 3, selon le Dictionnaire topographique de Saône-etLoire. 14
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Première attestation du nom de Chassy C'est Fontenaille qui a l'honneur d'introduire Chassy dans l'histoire. Un document bien connu des historiens du haut Moyen-Âge, le testament du comte Eccard, daté de 876 et rédigé en latin, comme tout texte diplomatique de l'époque, cite la villa de Fontenaille, ad villam Fontenellam17 Le comte Eccard (810/815-877) descendait de Childebrand I († après 751), demi-frère de Charles Martel (686-741). Charles Martel donna à Childebrand, en remerciement de son aide militaire, le gouvernement d'Autun et des domaines dans le pagus de Melun et dans celui d'Autun, qui s'étendait alors jusqu'au Charolais-Brionnais. Vers 838, Eccard, fils de Childebrand III († avant 836), hérite de Perrecy et de son église Saint-Pierre, dont il se fait confirmer la possession par Pépin Ier, roi d'Aquitaine 18, puis par Louis le Pieux19. Vers 875, l'archevêque de Bourges Vulfade tente en vain de se faire restituer le domaine qui, selon lui, appartenait au temporel de l'église de Bourges. En janvier 876, Eccard, devenu comte d'Autun depuis 873, mais sans descendance, donne par testament à l'abbaye de Saint-Benoît-surLoire (Fleury), où il avait étudié, son domaine de Perrecy et divers biens dont on trouve le détail dans l'acte XXVI20. L'ensemble Prou et Vidier, Recueil des chartes de l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, Paris, 1907, acte XXVI, p. 71. La forme Fontenella, diminutif de fontana, aboutit au français Fontenelle, la petite source, mais une substitution de suffixe, attestée en 1315, donne la forme Fontenaliae, qui aboutit à Fontenaille, autrefois fréquemment pourvu d'un -s final, Fontenailles. Cet acte présente un forme Castinensi (villa), que Prou et Vidier traduisent par Chassy, suivi d’un point d’interrogation. Le Dictionnaire topographique de Saône-et-Loire propose Charnay, écart de Marly-sur-Arroux, contrairement à O. Bruand (La Villa carolingienne, une seigneurie ?, Ecole pratique des Hautes Etudes, 2003, p. 358, en ligne), qui, citant l'acte XXVI, s'en tient à Chassy. On propose aussi Chassigny, ancien nom de Sainte-Radegonde. 18 Le 29-06-836, Prou et Vidier, op. cit., acte XX, p. 47. 19 Le 29-12-839, Prou et Vidier, op. cit., acte XXI, p. 49. Les actes XX et XXI citent une capella in honore sancti Petri constructa, une chapelle construite en l'honneur de saint Pierre. Il s'agit peut-être de l'ancienne église paroissiale Saint-Pierre, détruite en 1790, qui semble antérieure à celle du prieuré, et se trouvait sur l'actuelle place de l'Hôtel de ville, cf. plan de Perrecy en 1784, en ligne. Selon D. Carron, Peuples de saints et pèlerinages dans les diocèses d'Autun et de Nevers, p. 15, Université de Bourgogne, 2006, Le septième comte d’Autun Eccart... fonda en 840, dans sa seigneurie de Perrecy, un prieuré qu’il porta à l’abbaye de Fleury-sur-Loire. 17
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comporte plus de cent manses21, dont Fontenaille et Mazoncle (à Marly-sur-Arroux). Ses limites initiales formaient un quadrilatère d'environ 700 km² : de Toulon-sur-Arroux à Torcy, entre Le Creusot et Montchanin, de Torcy à La Motte Saint-Jean en descendant la Bourbince, et de La Motte à Toulon en remontant l'Arroux. Les moines de Saint-Benoît se voient garantir l'intégrité de leur nouvelle possession par la description de son périmètre 22.Ce domaine n'était pas d'un seul tenant, mais constituait une mosaïque de propriétés plus ou moins vastes, et de nombreuses villas extérieures s'étaient peu à peu ajoutées au domaine primitif, surtout vers l'est, jusqu'au Mâconnais. L'association des noms de Perrecy et de Fontenaille mérite attention. En effet, le nom de Perrecy apparaît en décembre 815 et en mars 81823 à propos d'une affaire de serfs concernant Childebrand III, ce qui confirme que le domaine de Perrecy appartenait au même lignage depuis les années 750/760. Peut-être la dédicace de l'église de Chassy à saint Pierre correspond-elle à celle de la première église Saint-Pierre de Perrecy. La carte24 de la p. 8 représente le domaine de Perrecy dans son état le plus proche de 876, avec les acquisitions datant du début du 10e siècle. Certains lieux demeurent mal identifiés. Les hypothèses les plus probables ont été retenues25.
Prou et Vidier, op. cit., p. 68. Cf. O. Bruand, Les villas ligériennes de l'Autunois, centres de pouvoirs et d'encadrement (VIIIe-début XIe siècle) : L'acte XXVI, qui se présente comme la description la plus complète des villas, des biens et des vassaux dans l’orbite de Perrecy, est un acte composite, établi par les moines du nouveau prieuré après 877, qui intègre à la fois des donations réelles et des descriptions exactes du patrimoine de vassaux connus par les deux précédents actes (XXV et XXVII), et un état ultérieur du temporel, qui retrace la situation de la fin du IXe ou début du Xe siècle. 21 De mansum, exploitation agricole. 22 O. Bruand, La Villa carolingienne, une seigneurie ?, Ecole pratique des Hautes Etudes, p. 355, en ligne. 23 Prou et Vidier, op. cit., actes X et XI, pp. 24 et 28. 24 Carte composée par J.-M. Devémy. 25 Mercully est cité comme situé super eumdem fluvium, sur le même cours d'eau, l'Arroux, mais le Dictionnaire topographique préfère le Mercully, écart de Saint-Vallier. Curdin est soit la commune voisine de Gueugnon soit un écart de Marly-sur-Arroux. 20
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Le domaine de Perrecy et ses annexes (fin 9e-début 10e s.) Les lieux cités dans l'acte XXVI sont accompagnés de leur forme latine : Les Apports (Asporiam villam, Marizy) ; Arfeuille (Arfoliam villam, Marizy) ; Baron (Baron villam) ; Beaumont (Bellimontis villa, peut-être à Vendenesse-sur-Arroux) ; Bessy (Biciacam villam, Saint-Romain-sous-Versigny) ; Chardonnet (Cardonensem villam, Saint-Romain-sous-Versigny) ; La Chassagne (Cassennas, Ciry-le-Noble) ; Chassigny ou Chassy (Castinensi villa) ; Ciry-le-Noble (Cirensis villa) ; Commerson (villam Cormedistem, Perrecy) ; Commugny (Curtem Magnensem, Marizy) ; Curdin (Curdim villa), près de Gueugnon ou écart de Marly ; Les Essarts (Sanvignes) ; Fautrière (Fautriacensi villa, Palinges) ; Le Favry (villam Fabricarum, Palinges) ; Fontenaille (Fontenellam villam, Chassy) ; Fressard (villam Fabrum Exardum, Saint-Bonnet-de-Vieille-Vigne) ; Génelard ; La Grande Faye (Gramfaiam villam, Marly) ; Gueugnon (Guinnum, villa) ; Joux (villa Jovo, Perrecy) ; Lavault (Vallorum villam, Perrecy) ; Lavaux (peut-être à Champlecy) ; Longperrier (Longum pirum, Grandvaux) ; Marly ; Mazoncle (villam Mansiunculas, Marly) ; Mercully (Mercuria villa, Gueugnon ou SaintVallier) ; Novelle (Novam villam, Martigny-le-Comte) ; Les Pagnes (Hispagensi villa, Le Breuil) ; Palinges ; Paray-le-Monial (Paredam villam) ; Perrecy (Patriciacum locum) ; Pian (Paionem villam, Champlecy) ; Pontsur-la-Bourbince (villam Pontum super Burbunciam, Volesvres) ; Ryon (villam Rion, Saint-Bérain-sousSanvignes) ; Saint-Bonnet-de-Vieille-Vigne (sancti Boneti) ; Saint-Romain-sous-Versigny (villam sancti Romani) ; Torcy (villa Torcinga) ; Toulon (villa Tullus) ; Versigny (Vassiniacum, Perrecy).
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C’est en novembre 907, lors d’un échange entre l’abbé Lambert de Saint-Benoît de Fleury et un chevalier nommé Adalgualo 26, qu’apparaissent pour la première fois les noms de Caciacus (Chassy)27 et Cacisello. Voici la traduction de l’extrait qui concerne Chassy dans le cartulaire de Perrecy28: Adalgualo et son épouse Leutsindis ont donné à Saint-Benoît (-surLoire) un courtil ( = manse) avec vigne, terre arable, pré, et tout ce qui s’y rapporte, au pays d’Autun, viguerie de Mâcon, situé en un lieu qui s’appelle Chassy, avec des serfs du nom de Téobald et Dominique ; ce courtil est contigu d’un premier côté à l’alleu (bien libre) de Théodoric, du second côté à celui de Grimaud29, du troisième à un ruisseau, du quatrième au chemin public ; et en un autre endroit nommé Cacisellus30, des prés et des terres… Ce texte offre sans doute les premiers noms connus d’hommes ayant habité Chassy il y a onze siècles. Quant à Adalgualo, il est qualifié d’illuster vir, illustre seigneur, selon la titulature antique, et de miles, homme de guerre, homme noble, ce qui annonce le statut futur de chevalier. S’il avait été seigneur ou maître de Chassy, ce titre lui aurait peut-être été donné, encore qu’il ne soit pas désigné non plus comme seigneur d’un autre lieu. Ses fils s’appelaient Ingobertus et Erburga. Le duché de Bourgogne Lorsque Richard le Justicier, comte d’Autun, investi du titre de duc, crée à son profit le duché de Bourgogne, le Charollais y est englobé et entre vers 955 dans le comté de Chalon, qui devient une sorte de marche chargée de défendre les limites sud-ouest de la Prou et Vidier, op. cit., acte XXXV, p. 95. Prou et Vidier traduisent par Chécy, corrigé en Chassy dans le Dictionnaire topographique de Saône-et-Loire. On trouve ensuite tantôt Caciacus, nominatif latin, quand le nom est sujet, et Caciacum, accusatif latin, quand le nom est complément d’objet. 28 Prou et Vidier, op. cit., p. 96. 29 Selon O. Bruand, op. cit., note 28, ce Grimaud pourrait être cité aussi dans l'acte XXXII (Prou et Vidier, op. cit., p. 89), en 895. Il serait donc le premier alleutier connu de Chassy. 30 Les Césars, à Chassy. Cf. p. 3. Prou et Vidier (op. cit.) traduisent par Chazelle. 26 27
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Bourgogne contres les incursions des Auvergnats. La position stratégique du comté de Chalon suscite bien des convoitises. En 1221, la comtesse Béatrice de Chalon se reconnaît vassale du comte de Nevers pour les fiefs du Sauvement, de Toulon-sur-Arroux et de Clessy, et en 1237, le duc de Bourgogne Hugues IV rachète le comté. Charolles, dont le castrum est attesté dès 956, devient le centre d’un bailliage créé en 1265. Le Charollais, séparé du comté de Chalon à partir de 1279, est partagé en quatre baronnies : Mont-Saint-Vincent, Lugny, Digoine et Joncy. C’est en 1380 qu’apparaît le titre de comte de Charollais, porté par les fils aînés des ducs de Bourgogne. La féodalité, due en partie à l’affaiblissement du pouvoir royal, est le temps des seigneuries, parmi lesquelles on compte dans le Charollais, dès les 10e et 11e siècles, Digoine et Fautrières, à Palinges.
La vie quotidienne au Moyen-Âge Dans la campagne charollaise, la vie quotidienne s’améliore à partir du 11e siècle, grâce au renouveau économique que favorise le pouvoir royal restauré. L’assolement triennal (blé d’hiver, blé de printemps, jachère), le moulin à eau (Maunot, à Saint-VincentBragny), la charrue, augmentent les rendements. La forêt fournit le bois de construction et de chauffage, on y engraisse des porcs. La faiblesse des moyens de communications obligeant à l’autosuffisance, les paysans se nourrissent des productions locales : oignons, ails, fèves, navets, blé, seigle, avoine, vin, poules, œufs, miel, porcs, moutons, chèvres. Si le bœuf est toujours utilisé pour le charroi et le labour, c’est à cette époque que s’annonce le futur développement de la race charollaise. Des foires s’installent à Toulon-sur-Arroux, Paray, Digoin, Charolles. La paroisse de Chassy Elle a dû être créée avant la fin du 10 e siècle, ancienneté confirmée par le patronage de l’église, dédiée, comme celles de Curdin et Génelard, à saint Pierre-ès-Liens, dont le culte se répand au
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6e siècle. Ce saint briseur de liens a pu être choisi, comme saint Martin dans d’autres paroisses, pour aider à vaincre le paganisme local 31 : la fontaine qui se trouve en contrebas de l’église était peut-être consacrée à une divinité gauloise des eaux. On aurait christianisé ce site en bâtissant sur une plate-forme, en position dominante, un premier sanctuaire chrétien succédant à un ancien lieu de culte gaulois. Les paroisses voisines sont tout aussi anciennes : la Vierge, patronne de Clessy, Palinges et Paray, saint Martin à Oudry, saint Symphorien à Marly-sur-Arroux. Il est possible que la paroisse de Chassy ait ensuite été offerte par son propriétaire laïc à une abbaye, en l’occurrence celle de Saint-Martin d’Autun, selon la confirmation d’appartenance, datée de 1164, des églises de Bragny, Clessy et Chassy, entre autres, à Saint-Martin d’Autun, donnée par le pape Alexandre III32. L’église pourrait avoir été construite durant la seconde moitié du 11 siècle sur l’emplacement d’un oratoire préexistant, mérovingien ou carolingien. e
La paroisse de Chassy fait partie de l’archiprêtré 33 de Perrecy. Les desservants des paroisses de Chassy, de Clessy et de Bragny sont nommés par l’évêque d’Autun sur présentation de l’abbé de SaintMartin d’Autun, célèbre abbaye bénédictine fondée par Brunehaut, ou du prieur de Bragny, prieuré fondé avant 929, dont les bénéfices revenaient à cette abbaye. M. Rossi, Les Noms de lieux du Brionnais-Charolais, EPU, 2009, p. 114 Monasterii S. Martini Augustodunensis protectionem suscipit possessionesque ac privilegia confirmat… in Eduensi episcopatu, … eclesiam de Braigniaco, ecclesiam de Classiaco, ecclesiam de Chariaco… Datum Senonis, per manum Hermanni, S. Romanae Ecclesiae subdiaconi et notarii, XIII Kal. Aprilis, Incarnationis Dominicae anno 1164, pontificatus vero domni Alexandri papae III, anno sexto (Migne, Patrologie latine, 1855, t. 200, p. 347, 182 en ligne): « Le Pape prend sous sa protection l’abbaye de Saint-Martin d’Autun et en confirme les possessions et privilèges : dans l’évêché des Eduens (= Autun),… l’église de Bragny, l’église de Clessy, l’église de Chassy… Fait à Sens, de la main d’Herman, sous-diacre de la Sainte Eglise Romaine et notaire, le 13e jour avant les calendes d’avril (= 20 mars), l’an 1164 de l’Incarnation du Seigneur, sixième année du pontificat du pape Alexandre III ». La graphie Chariaco n’est qu’une des nombreuses variantes qu’a connues le nom de Chassy. Elle est probablement une leçon fautive pour Chaciaco 33 L’archiprêtre est chargé de surveiller le clergé inférieur. 31
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Les guerres médiévales La Grande Peste, apparue en 1347, et la guerre de Cent ans compromettent la renaissance économique. Montchâtel, possession de Cluny située à Marly-sur-Arroux, est incendié entre 1359 et 1368 par les Grandes Compagnies ou par les Anglais. De 1437 à 1444, les Ecorcheurs dévastent Toulon-sur-Arroux, Perrecy, Génelard, La Motte-Saint-Jean. Pendant la guerre franco-bourguignonne, en 1472, l’armée royale ravage la vallée de l’Arroux, entre La Motte-Saint-Jean et Toulon, qui est incendié. Enfin, la guerre du Charollais, ultime résistance contre les troupes françaises, sévit de mai 1477 à avril 1478. Ensuite, la paix s’installe pour plus de vingt ans.
Les seigneurs et propriétaires du château de Chassy Faisons d’abord le point sur les noms de familles seigneuriales retenues par différents auteurs. Courtépée34 cite sans référence un Pierre de Chassy qui épouse au 12e siècle Adélaïde de Busseuil35, sœur d’Artaud36 et d’Hugues de Busseuil. Pierre meurt tué d’un coup d’épée par ses ennemis. Sa veuve, avec l’accord de ses frères et de ses enfants, Gautier et Guillaume, se retire au prieuré de Marcigny 37. Toutefois, selon Chevalier, il faut lire Chucy, et non Chassy. Chevalier localise Chucy comme étant devenu Cussy, lieudit de la commune de Melay, située au sud-ouest de Marcigny. Le Dictionnaire topographique propose Chéchy, hameau de Viry, au nord-est de Charolles38. 34
C. Courtépée, Description générale et particulière du duché de Bourgogne, 1778, en ligne. Fief situé à Poisson, motte du 10e siècle. 36 Attesté en 1120, premier membre connu de cette famille (La Noblesse des Etats de Bourgogne, article Busseul). 37 U. Chevalier, Cartulaire du prieuré de Paray-le-Monial, 1890, charte 216, p. 117. 38 Bernardus de Chechi, 1065-1094 (Marcigny, 45) ; Petrus… de Cachiaco, alias de Chucy, 1085-1102 (Paray, 17 et 216, Marcigny, 282) ; Chucy identifié à tort dans Paray, index, p. 202, avec Cussy, com. de Melay. 35
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La liste des seigneurs de Chassy ne s’établit pas aisément, compte tenu de fréquentes erreurs de lecture, par exemple la confusion de Clessy et de Chassy : dans certains documents anciens, Clessy est écrit Classy, et la forme manuscrite du h étant parfois proche du l, on a pu lire Chassy alors qu’il aurait fallu lire Clessy. C’est ainsi que, sur un site Internet, Catherine de Bourbon, dame de Clessy 39, épouse du maréchal Antoine de Toulongeon, serait morte dans sa maison forte de Clessy, à Chassy. Une deuxième source d’erreurs consiste à confondre Chassy 71 avec Chassy 18 ou Chassy 58. Un site Internet attribue le château de Chassy comme résidence au peintre Balthus, par confusion avec un Chassy nivernais. Une troisième source d’erreurs résulte de la confusion de Chassy et de Chassey (cf. infra). Revenons à Courtépée. Il affirme que Jean de Bourbon, descendant d’une branche cadette des Bourbon-Lancy, seigneur de Vitry-sur-Loire, épouse vers 1300 Agnès d’Arcy 40, dame de Clessy et de Vitry, ce qui est exact, mais elle n’est pas dame de Chassy41. Passons à Lainé. Dans les Archives généalogiques et historiques de la noblesse de France42, il écrit que Guillaume de Chassy, vivant en 1315, reconnaît en 1330 tenir en fief, de Jean d’Armagnac, comte de Charollais, la maison de Chassy. Guillaume de Chassy est bien attesté. Le document indique que sa maison de Chassy est dite des Oiches d’Aumont43, ce qui la distingue de la maison de Chassy, celle Archives de Bourgogne, Recueil de Peincedé, t. 2, p. 373. En abrégé Peincedé dans la suite des notes. 40 Peut-être le château d’Arcy, à Vindecy, au sud de Saint-Yan. 41 Peincedé, t. 12, p. 398. Clessy, écrit Classy, a été lu Chassy par erreur. Une correction est apportée au crayon sur le document. Même erreur et même correction dans Peincedé, t. 12, p. 597 en ligne. L’Inventaire sommaire de la Chambre des comptes de Bourgogne donne par erreur Guy de Chessy pour Clessy (p. 801 en ligne), mais rectifie (p. 800 en ligne), où il donne Agnès d’Arcy, dame de Clessy. L’un des deux fils d’Agnès d’Arcy, Guy, seigneur de Clessy, meurt vers 1349. Ses descendants s’éteignent en ligne masculine vers le début du 15e siècle. 42 T. 5, p. 2. 43 Peincedé, t. 12, p. 458 (463 en ligne). A cette maison s’ajoute le meix de feu Ymbert de Monceaux, le bois dit des Angles, l’étang de Chacy avec le moulin et pré joignant, le meix de Perrin le Sourd, la moitié du meix des nommés es Robins, les champs dits Trois Mailles, d’Aubussit, des Tauperois, des Oiches et des Bruières. 39
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du seigneur en titre, Hugues de Gentes44. C’est pourquoi il est nommé seigneur d’Ouches (= Oiches) dans l’Inventaire sommaire de la Chambre des comptes de Bourgogne45. La descendance que Lainé octroie à Guillaume est due à une confusion avec les Chassy de la Nièvre, originaires d’un lieudit Chassy, dans la commune d’Ourouër. Ainsi s’explique l’attribution de fiefs nivernais et berrichons aux possesseurs de Chassy-en-Charollais. On s’en convaincra en consultant le Nobiliaire du Nivernais, publié en 1900 par Adolphe de Villenaut, qui écrit : Lainé mélange des Chassy de Bourgogne et des Chassy-en-Morvan46, et donne la généalogie des Guillaume, Perrin et Guiot de Chassy, tous nivernais. L’actuel blason de Chassy est celui d’Edme de Chassy, chevalier, mort en 168347. Lainé l’avait choisi comme en-tête du chapitre qu’il consacre à la famille de Chassy. Quant à Clessy, le château, à présent en ruines, où vécut une famille de ce nom date peutêtre du 12e siècle. Peincedé, t. 12, p. 458 (463 en ligne). Hugues de Gentes possède en outre à Chassy les hommes de la Grange, le meix dit Taboulot de Chacy, le meix Libaud dit Jucin, le droit qu’il a au meix Hugue Longabillat d’Aumont, et au meix de la veuve Rolin d’Aumont, ce qu’il a au meix des Jeannot et Cornus de Monceaux, son bois du Plessis, le meix Torcheloup, le pré de Fontenelain, deux pièces de terre au lieu dit Lilat et au lieu dit au Borc, une appellée le Crex sous le bois du Plessis, le champ dit Champ neuf, son moulin d’Aumont. On trouve d’autres noms de lieuxdits dans le document B 10553, de 1387 (Peincedé, t. 12, p. 499 en ligne) : le meix que tient Jean Caillet en la paroisse de l’église de Chassy, l’étang de Prégaule et les prés y attenants, et les oiches des environs situés en ladite paroisse de Chacy, la Brosse du Cept, la pièce de terre du bois Ronsart, une autre attenante au bois de la Boluse, une autre pièce de terre attenante au bois des nommés es Grangiers, le bois des Angles, l’étang de Chacy, une terre appelée Temperoy, le champ dit au Chevalier attenant à l’oiche des nommés es Misseis, le Cros de Ponchet. Cf. aussi le document B 10501 (Peincedé, t. 12, p. 542 en ligne) : tout ce que tient Hugues de Saint-Privé depuis le parcours appellé de Malemort jusqu’au chêne appellé du Materez, et dudit chêne au poirier appellé Verdet, et dudit poirier jusqu’au four dit des Places, et dudit four jusqu’à la fontaine dite de Fontenon, et de ladite fontaine jusqu’à la fontaine des Petites Auges, et de ladite fontaine jusqu’au bois dit de la Forestale, … depuis le bois de la Forestelle jusqu’au chêne de Chartrechat, et dudit chêne jusqu’au fossé situé dessous le moulin dudit Hugues, et dudit fossé jusqu’au bois dit Bosmontoy… et dudit bois jusqu’à la Goute située sous la maison du nommé Raouz Garin, et selon que ladite Goute s’étend jusqu’au chemin par où l’on va de la maison dudit Raouz Garin jusqu’à la planche ditte du Pontot. Enfin, dans le document B 10509, Peincedé, t. 12, p. 550 en ligne, les bois du Chastellet, de la Futte et la Garenne, appartenant à Guillaume de Saint-Privé en 1362. 45 P. 801 en ligne. 46 P. 496 en ligne. 44
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L’examen des sources impose donc l’établissement d’une liste renouvelée, établie dans la plupart des cas à partir du Recueil de Peincedé. Sur bien des points, faute de preuves, il restera des doutes que nous signalerons au passage. Le premier nom attesté, en 1266, est celui de Johannes, originaire de Chassiaco, Jean de Chassy48. Il n’est pas seigneur de Chassy. En 1269 est cité Renaud, dit Picoisat, damoiseau 49, qui possède des fiefs à Chassy, sans en être le seigneur. Les seigneurs du Bois ont possédé des fiefs à Chassy. En 1316, Hugues du Bois est cité en tant que seigneur de Chassey et Bassy50 dans l’Inventaire sommaire de la Chambre des comptes de 51 52 Bourgogne , mais non dans le Recueil de Peincedé , qui, pour le même document, donne ce texte : Hugues du Bois déclare tenir en fief… pour et au nom de Sibille, sa mère, fille de feu M. Gui de Losy, chevalier,… tout de qu’il peut avoir en la paroisse de Chacy, de Bassy, de Rosières (écart de Toulon-sur-Arroux) et de Mally (Marlysur-Arroux). En 1329-1330, Hugonin du Bois, Hugonin étant peut-être une variante d’Hugues, prête hommage pour ses fiefs de Chassy et Oudry53. En 1345, Guiot du Bois, frère de feu Hugues du Bois, confesse tenir en fief du comte d’Armagnac et seigneur du Charollois tout ce qu’il a es paroisses et villes de Chassy, de Mally, de Rosey (Rosières) et de Bassy sous Thoulon54, mais il n’est pas attesté en tant que seigneur de Chassy. Bassy, devenu Bessy, est un écart d’Uxeau, A. de Villenaut, op. cit., p. 498. Archives de Bourgogne, CO, B 10477. 49 Peincedé, t. 11, p. 78. Quelques noms d’occupants de ces fiefs sont donnés : trois frères, Gauterinus dit Chaponz, Jean et Bernard, ainsi que Jean, fils de Pierre, dit Godin, Jean fils d’Etienne, dit Godin, et Bernard, fils Alapoparde (= à la Poparde ?, peut-être ancêtre de Geoffroy Popart, cité dans B 10494). 50 Archives de Bourgogne, B 10494. 51 P. 330, B 10494. 52 T. 12, p. 414 en ligne, B 10494. 53 Inventaire sommaire de la Chambre des comptes de Bourgogne, p. 801 en ligne, B 10502. 54 Peincedé, t. 12, p. 459. Voir en Annexe 4, p. 54, le texte et la traduction du document B 10501. 47 48
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entre Vendenesse et Toulon-sur-Arroux. Non loin de Bessy se trouve la Tour du Bois. A-t-elle un lien avec les du Bois ? Signalons dès à présent qu’au 18e siècle, les Baudouin possèderont des biens à Bessy et Chassy. Peut-être les ont-ils obtenus des lointains descendants des du Bois. Les Chassy Revenons à Guillaume de Chassy, qui, d’après le document B 10501, de 1326, est curatus (curé) de Somant55. Somant correspond au Sommant actuel, situé à environ 15 km au nord-ouest d’Autun. Guillaume était peut-être le frère cadet d’Hugues de Chassy, décédé à cette époque. Son père s’appelait Geoffroy de Chassy 56, Gauffridus de Chaciaco, sa mère Isabelle. Peut-être sont-ils les premiers seigneurs attestés de Chassy. Hugues de Chassy, chevalier, est attesté avant 1310 57. Sa fille (unique ?), se prénommant peut-être Isabelle58, épouse sans doute un Gentes (ou Jeantes, Jentes, Jantes). Après son décès, vers 1314, son fils Hugues de Gentes est attesté en 1315 59 ; en 1328, c’est peut-être le même Hugues de Gentes, damoiseau, qui tient en fief, par sa mère, la maison de Chassy60. En 1357, Hugues de Gentes, sans doute son fils, est attesté pour un don à son frère Jean, moine à Saint-Martin d’Autun61. En 1367, il est seigneur de Chassy62. Il avait épousé Isabelle de Rabutin, dame de Saint-Léger-des-Bruyères (Saint-Légersur-Vouzance)63. Cf. aussi Peincedé, t. 12, p. 458, document B 10502 daté du « vendredi après la fête des apôtres Philippe et Jacques », soit le 04-05-1330, où Guillaume est désigné comme presbyter, prêtre. 56 Peincedé, t. 12, p. 592, cite un fief de Geoffroy de Chacy, probablement à Saint-Vincent, en 1330. Ce fief avait-il appartenu au même Geoffroy ? 57 Archives de Bourgogne, CO, B 10491 ; Peincedé, t. 12, p. 396. 58 P. Lahaye, Promenade-découverte à Clessy et Chassy, Echos du passé, n° 107, p. 57, Les Amis du Dardon, Gueugnon, 2009. 59 Peincedé, t. 12, p. 397 (400 en ligne). 60 Peincedé, t. 12, p. 458 (463 en ligne). 61 J.-G. Bulliot, Essai historique sur l’abbaye de Saint-Martin d’Autun, p. 227, charte 133. 62 Peincedé, t. 12, p. 447 (452 en ligne) ; il est nommé juvenis, le jeune. 63 P. Lahaye, op. cit., p. 58, et Bétencourt, Noms féodaux, t. 3, p. 5, en ligne. 55
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Les Gentes En 1381, leur fille, Jeannette de Gentes, hérite de leurs biens. Elle épouse en premières noces, vers 1385, Jean des Forges, écuyer, seigneur du Pin et d’Estrée, capitaine du château de la Motte-SaintJean64… En 1395, elle fait hommage de sa terre de Chassy au comte de Charollais. Vers 1400, elle se remarie avec Ithier de Tocy dit de Baserne, chevalier bourbonnais, seigneur de Champéroux… Devenue veuve à nouveau65, elle cite le château de Chassy dans son dénombrement du 23-08-140466. On trouve à Saligny-sur-Rondon (Allier) un hameau nommé Gentes, qui pourrait être l’origine de cette famille seigneuriale. Les Choux Les Choux, ou Choul, sont présents à Chassy dès 1366. Cette famille est peut-être originaire de Mesvres67. Guiot des Choux est attesté à Mesvres en 1334, et peut-être dès 1317 68. Un Guiot Choux est attesté en 1366 à Chassy, à l’occasion du dénombrement de sa tour de Saint-Micaud et de ses biens situés à Chassy 69. Louis Choux est dit, à L’Inventaire sommaire de la Chambre des comptes de Bourgogne qualifie Jean de la Motte de seigneur de Chassy en 1395 (p. 247, = 808 en ligne) par confusion avec l’époux de Jeannette de Gentes, Jean des Forges, pourvu du titre de capitaine de la Motte-Saint-Jean. Selon le document B 10542 (Peincedé, t. 2, p. 265 en ligne), Jean de la Motte possédait en 1395, à Chassy et Marly, des héritages et meix… Pierre dit Cortois de Fontenailles est vassal dudit Jean de la Motte pour un meix situé audit Chacy dit le meix au Gay. Cf. aussi Annexe 1, p. 31. A noter une Marguerite de Chassy qui, veuve de Hugues de Vaux, dénombre en 1371 des biens à Chassy (Peincedé, t. 2, p. 388, ou 397 en ligne). 65 P. Lahaye op. cit., p. 58, et Echos du passé, n° 90, p. 21, Les Amis du Dardon, Gueugnon, 2009. 66 Peincedé, t. 2, p. 370. 67 Peincedé, t. 11, p. 30. Du latin Magobrium, à 14 km au sud d’Autun. Dans son article La Motte des Choux à Mesvres, en ligne, Roland Niaux précise que cette motte féodale, ruinée par les Grandes Compagnies, se trouve sur le territoire de Mesvres, à 300 m au nord-ouest du hameau de Charmasse, attesté Sarmace (Peincedé, t. 11, p. 30). Le premier document écrit date de 1280 : Gautherin, damoiseau, prévôt de Sarmace pour l’abbaye St. Jean-le-Grand d’Autun, occupait la maison des Choux. Cette motte a été arasée en 1986. Le nom de Choul signifierait chouette. 68 Peincedé, t. 1, p. 690 69 Peincedé, t. 12, p. 430 en ligne, B 10516. Ce document donne plusieurs noms de lieuxdits de Chassy : la fontaine d’Anges, le four des Places, le Poirier Verdet, le quartier Matheret, le Trou de Malemort, le bois Montet, le bois de Dieu, alias le Boley. 64
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Chassy, fils de feu Guiot en 1386 et 139470. Louis et Guillaume Choux sont cités comme vassaux de Jeannette de Gentes, à Chassy, en 139571. En 1404, le dénombrement de Jeannette de Gentes, cité cidessus, précise que Louis Choux possède un fief à Chassy, de même que Guillaume Choux, qui est attesté pour Fontenaille72. En 1438 sont attestés demoiselle Alix de Marrey, veuve de feu Guillaume Choux, Jean et Guillaume Choux, leurs enfants 73. En 1473 sont cités dans le même document Jean, seigneur de Rochefort, seigneurie située à Vendenesse-sur-Arroux74, et Guillaume, seigneur de Chassy75, probablement par mariage avec une fille ou petite-fille de Jeannette de Gentes. C’est pendant cette période, de la fin du 14 e siècle à la fin du 15e, que le château de Chassy prend l’apparence qu’il a de nos jours. Jean Choux, fils de Guillaume et époux de Jeanne de Rochefort, est seigneur de Chassy en 1484. Son frère Claude, seigneur de Chassy, Rochefort76 et Fontenailles, lui succède. Il est attesté seigneur de Chassy en 150377. Veuf de Jeanne Brichard (Boischarde, Brischarde ou Bréchard)78, il fait construire, lui ou son fils Eymé 79, une chapelle funéraire dans l’église de Chassy, à la fin du 15 e siècle ou au début du 16e. Leurs blasons en vitrail y sont toujours visibles80. Les Bernaud Peincedé, t. 12, p. 481 ; t. 2, p. 258. Peincedé, t. 2, p. 259. 72 Archives de Bourgogne, B 10532, 1587 ; Peincedé, t. 2, p. 255, en 1395 ; dans ce même document, Guillaume Choux est fils de Guiot Choux, et Jeannette de Gentes est veuve de Jean des Forges. 73 Peincedé, t. 25, p. 661. 74 Peincedé, t. 11, p. 408. Charles de Champignolles, époux d’Adrienne Choul, vend une moitié de sa seigneurie le 21 juillet 1603. 75 Archives de Bourgogne, B 11558, p. 107 en ligne. 76 Peincedé, t. 17, p. 289. 77 Peincedé, t. 10, p. 226. 78 Jean Brechard est seigneur de Saint-Aubin-en-Charollais en 1366 (Peincedé, t. 12, p. 439 en ligne). Est-ce un ancêtre de Jeanne ? Cf. aussi Archives de Bourgogne, B 11555, en 1397, p. 161 en ligne. 79 Ou Esmé, Archives municipales de Chassy. 80 Cf. Annexe 5. 70 71
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C'est la fille d’Esmé, Françoise Choux, qui transmet en dot Chassy, vers 1540, à son époux Jean de Bernaud 81, fils de Philibert de Bernaud, seigneur de Montmort82, et de Charlotte Boutillat. En 1542, Françoise Choux et Jean de Bernaud sont attestés seigneur et dame de Chassy83. Le couple est encore en vie en 156784. Un document daté de 1574 laisse supposer que Jean de Bernaud, devenu veuf, s’est remarié avec Esther de Damas, sœur d’Antoine Damas, baron de Digoine et de Clessy85. Les Damas Lainé écrit Chassey pour Chassy, comme le prouve la consultation de Peincedé. La transmission de la seigneurie de Chassy à la famille des La Guiche86 s’explique donc ainsi : Philiberte de Bernaud, fille de Jean Bernaud et de Françoise Choux, épouse en 1574 Antoine Damas, baron de Digoine et de Clessy87. Dès cette année 157488, puis lors d’une reprise de fief de 1575 et 157689, le même Antoine Damas est attesté comme baron de Digoine, de Clessy et de Chassy. Son épouse Philiberte de Bernaud est attestée dame de Chassy, en 158490 et en 159891. Le couple est attesté en 158992. L’un de leurs enfants, Jean Damas, est baron de Montmort et de Chassy. Il épouse Antoinette Bouton de Chamilly, attestée veuve en 163693. Ou Bernault, Barnault, probablement de Barnaud, hameau de Marly-sous-Issy. Peincedé, t. 17, p. 194, et en 1475, Feux de bailliage, Autunois, B 11510, p. 318 en ligne ; Girard de Bernaul est seigneur de Montmort en 1441, Peincedé, t. 2, p. 373. 83 Peincedé, t. 28, p. 361 (380 en ligne). 84 Peincedé, t. 28, p. 183 (190 en ligne). A noter qu’une demoiselle Jeanne Buffot, en 1553, est veuve de Louis Choux, seigneur de Rochefort (Peincedé, t. 11, p. 176). 85 Peincedé, t. 7, p. 310 et 312 ; t. 19, p. 208. 86 Commune située à une vingtaine de km au sud-est de Montceau-les-Mines. 87 Peincedé, t. 7, p. 310. 88 Peincedé, t. 19, p. 208. 89 Peincedé, t. 13, p. 24. 90 Peincedé, t. 28, p. 362. 91 Archives de Bourgogne, C 4812, p. 18, l’une des années les plus sombres de l’histoire de Chassy, la plus misérable paroisse qu’on puisse trouver, au témoignage d’un de ses habitants. 92 Peincedé, t. 19, p. 63. 93 Archives de Saône-et-Loire, B 1095. 81 82
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Les La Guiche de Sivignon Leur fille Claude-Elisabeth Damas porte le titre de dame de Chassy94 le 05-03-1647; elle épouse par contrat du 07-06-1654 HenriFrançois de La Guiche, comte de Sivignon95 (1628-1668), fils de feu Philibert de La Guiche et d’Adèle de Rilly 96. Un document de 1655165797 confirme qu’Henri-François de La Guiche est seigneur de Chassy-en-Charollais, provenant de l’ancien, c’est-à-dire de la dot de sa femme Claude-Elisabeth Damas98. Maxime Dubois99 cite un de leur fils, Gabriel-Antoine de La Guiche, mort à la bataille de la Hougue en 1692, comme seigneur de Chassy. Toutefois, l'acte de mariage d'Henriette de La Guiche, daté de 1679, précise que son frère Nicolas Marie de la Guiche, comte de Sivignon, est seigneur de Chassy100 à cette date. Le 16-01-1702101, puis le 23-06-1702102, Nicolas-Marie de la Guiche, chevalier, comte de Sivignon et de Martigny, époux de Jeanne-Baptiste Giraud103, est cité en tant que seigneur de Souterrin (Souterrain), Commune et Chassy104. Signalons au passage que les registres paroissiaux cités portent chacun la signature La Guiche Sivignon, première signature connue d’un authentique seigneur de Chassy.
Registres paroissiaux de Gueugnon, acte de baptême d'Eléonore Elisabeth, fille du baron d'Essenlés, p. 7. 95 Il réside dans sa maison de Sivignon, Archives de Bourgogne, C 2884, p. 341 en ligne. 96 Peincedé, t. 12, p. 68. 97 Peincedé, t. 15, p. 110. 98 Même attestation en 1658, Peincedé, t. 9, p 574 ; cf. aussi son testament, Archives de Saône-et-Loire, B 1363, années 1666-1669, et ibid., Insinuations, 1679-80, p. 20/92 en ligne. 99 Monographie des communes du Charollais, 1904, p. 267. 100 Archives de Saône-et-Loire, Insinuations, p. 20/92 en ligne. 101 Registres paroissiaux de Clessy, p. 12. 102 Registres paroissiaux de Marly, p. 21. 103 Archives de Saône-et-Loire, B 1212, 1701-1704. 104 Cf. aussi Peincedé, t. 18, p. 293. 94
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Cochardet Le 23-07-1715, dans la reprise de fief de la seigneurie du Rousset, son fils Claude-Elisabeth, marquis de La Guiche, né en 1685, chevalier, comte de Sivignon, est dit seigneur de Chassy105, mais dès le 16-06-1715, il a vendu Clessy et Chassy à Jean-Claude de Cochardet, officier des armées, petite noblesse du Forez, qui possédait des terres à Gueugnon. Et le 25-05-1716, Cochardet106 revend ces terres à Jean-Hector de Fay, marquis de La Tour Maubourg, fondateur en 1721 des Forges de Gueugnon107. La Tour Maubourg Les Damas reparaissent : Eléonore Palatin de Dio-Montperroux, fille de Léonore Damas de Digoine, épouse par contrat du 08-03-1671 Jacques de Fay, baron de La Tour Maubourg, et, testant le 24-061710, elle transmet à son fils Jean-Hector ses biens situés à Gueugnon. Quant à la seigneurie de Clessy, elle appartient à Françoise de Reignier, veuve d’Antoine Damas, seigneur de la Clayette et de Clessy, jusqu’au 05-12-1711, date de son décès108. Jean Hector de Fay, né à Saint-Thomas-la-Garde le 13-03-1678 et décédé à Gueugnon le 16-05-1764, est sans conteste le personnage le plus éminent qui ait été seigneur de Chassy. Ce fut un grand seigneur éclairé, digne du siècle des lumières, grand capitaine et grand industriel. Il avait acheté vers 1716 la terre de Villefay (de ville + Fay), qui relevait de la seigneurie de Fontenaille 109. La lecture des registres paroissiaux de Gueugnon donne un aperçu convaincant du développement économique que provoqua la création des Forges. De Peincedé, t. 12, p. 192. . Voir sa signature, Registres paroissiaux de Gueugnon, p. 166 en ligne. 107 P. Lahaye, Promenade-découverte à Clessy et Chassy, Echos du passé, n° 107, p. 54, Les Amis du Dardon, Gueugnon, 2009 ; Archives de Saône-et-Loire, 3 E 19192, inventaire des titres du château de Clessy, Gravier, notaire, 27-10-1730. 108 Registres paroissiaux de Clessy, pp. 40 et 44. 109 P. Lahaye, Jean-Hector de Fay, marquis de la Tour Maubourg, maréchal de France, p. 7, Les Amis du Dardon, Revue « Echos du passé », hors série n° 12, Gueugnon, 2003. Est-ce alors que Fontenaille devint fief de la famille Mayneaud ? Cf. p. 62. 105 106
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nombreux pionniers vinrent d’Auvergne pour aider à la construction des bâtiments, et de nouveaux métiers apparurent, tels les martelleurs ou les charpentiers en bateau. Chassy fait partie de l'histoire des Forges, car des mines de fer à ciel ouvert existaient à Fontenaille 110 et au Chêne Messard111, de même que des laveries de minerai, les patouillats, à l'étang Baulon ou à celui de La Chamasse, l'actuel lieudit La Chaumassie112. Le marquis, qu’on appelait Monsieur le Maréchal, employait un personnel nombreux, qui résidait avec lui au château de Gueugnon, dit la Grande Maison113 et devait l’entourer d’un respect teinté d’affection, puisque, selon l’acte de décès, presque toute la paroisse assista aux obsèques de ce bienfaiteur de toute une région. Il a été, comme tout grand homme, l’objet de critiques, mais peu d’établissements industriels peuvent se prévaloir de près de trois siècles d’existence. Il est confirmé que le château de Chassy n’était pas alors habité par une famille seigneuriale. Le 20-03-1714, puis le 17-07-1721, l’agent du marquis de Maubourg est attesté à Clessy114, ainsi que le 29-06-1718 : il se nomme Antoine Granier, notaire royal et agent de Mr le marquis de Maubourg115. Le 07-03-1725, Jacques Guillon est attesté domestique voiturier de M. le marquis de Maubourg 116. On trouve en date du 21-11-1725 une belle signature de Messire Jean Hector de Fay, chevallier, marquis de Maubourg, brigadier des armées du Roy, inspecteur général d’infanterie117. La présence du marquis à Gueugnon est encore attestée le 27-031729 , le 19-03-1733119, et le 31-05-1734120. Le 05-05-1739 est 118
Plus exactement à l'est des Brûlés et au sud de Montjaujard (cadastre de chassy, 1810). Emplacement probable repéré par J. M. Devémy sur le chemin qui joint le Chêne Messard au Fichau, au nord des Barres. 112 Ibid., pp. 10 et 11. 113 Ibid., p. 13. 114 Registres paroissiaux de Clessy, pp. 51 et 67. 115 Registres paroissiaux de Gueugnon, p. 164. 116 Ibid., p. 204. 117 Ibid., p. 208. 118 Registres paroissiaux de Gueugnon, p. 224. 119 Ibid., p. 20, décès de Jean Maringues, son concierge. 120 Ibid., p. 26, décès d’Antoine Triollet, son jardinier. 110 111
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inhumé à Gueugnon Nicolas Sanary, agent du marquis de Maubourg121, en présence du curé Dauvergne, de Chassy, présence qui signifie peut-être que cet agent habitait le château de Chassy en tant qu’intendant. Le 15-04-1750, décès de René de Richemin, son chef de cuisine122. Le marquis de Maubourg est seigneur de Chassy en 1750123. François Brigon est son maître d’hôtel le 20-01-1754124 et Jean Simon Louvrier son homme d’affaire le 31-07-1756125, Martin Mottin, son chef de cuisine le 09-01-1756126. Enfin, son acte de décès confirme ses titres : Le dix septième jour du mois de may de l’année mil sept cent soixante quatre a été inhumé dans la chapelle du côté de l’épitre à l’age d’environ quatre vingt deux ans, ayant reçu pendant le cours de sa maladie les sacrements de pénitence et d’extreme onction, très haut et très puissant seigneur messire Jean Hector de Faye Latour Maubourg, chevalier, commandeur des ordres du roy, maréchal de France, gouverneur de Saint-Malo, seigneur des terres de Maubourg, Clessy, Chassy, Essanlé et autres lieux, décédé le jour d’hier, en présence de sieur Pierre Le Roux, greffier de la conétablie, secrettaire dudit seigneur, de Maître Etienne François Chappuis, avocat au Parlement, demeurant à Charolles, juge des terres dudit seigneur, qui se sont soussignés avec moy. Messieurs les curés du voisinage et presque toute la paroisse ont assistés à la cérémonie. Ibid., p. 57. Ibid., p. 133. 123 Archives de Bourgogne, C 4815, f° 84. 124 Registres paroissiaux de Gueugnon, p. 24. 125 Intendant, ibid., p. 44 126 Ibid., p. 42. Le 11-10-1757 et le 05-12-1759, Jean-François Farge est son garde des bois (ibid., pp. 54 et 73), le 07-01-1758, Antoine Signolet, l’un de ses domestiques (ibid., p. 55), le 09-10-1758 et le 19-12-1762, François Besnier, son cocher (ibid., pp. 61 et 99), le 30-01-1760 et le 17-04-1762, Jacques Girardin, son valet de chambre (ibid., pp. 78 et 100), le 04-06-1761, son agent, Jean Simon Louvrier, déjà cité, Henri-Robert de Beaumont, son écuyer (ibid., p. 88), et Nicolas Pouilly, son jardinier, le 08-06-1761 (ibid., p. 89). Le 11-04-1762, le marquis assiste à l’enterrement de Françoise de Chargère du Breuil, en compagnie de divers curés, dont celui de Chassy (ibid., p. 100). Il est attesté seigneur de Chassy le 24-09-1762 (Registres paroissiaux de Chassy, p. 28, acte de décès d’André Coquin, fils de Jacques Coquin, garde de Monsieur le Maréchal de La Tour Maubourg), de même que le 11-05-1764 (ibid., p. 54). Le 21-07-1763 est cité son domestique Jacques Ducloux (Registres paroissiaux de Gueugnon, p. 105), le 27-09-1763, son jardinier François Blondeau (ibid. p. 108), et le 08-05-1764, Lazare Delode, son garde des eaux et forets (ibid. p. 113). 121 122
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Signature de : Chappuis, Le Roux, et Renardet, curé et seigneur de Gueugnon.127 Les Baudouin et les Mayneaud de Digoin Selon Courtépée, qui publie son ouvrage en 1779, les Baudouin de Digoin (ou Beaudoin, Baudoin) ont possédé cette terre. SylvainRaphaël de Baudouin… la vendit à Hugues Mayneaud de Bizefranc128, qui l’a revendue à M. de Barbançon. Marthe Gauthier, se référant au registre de catholicité de Digoin, écrit qu’en 1746, Marie Beaudoin de Faconnet, seigneur de Chassy, âgé de 70 ans, fut inhumé en l’église de Digoin129. L’acte de décès, transcrit en mairie de Digoin, donne un texte quelque peu différent : « L’an 1746, le 8e de janvier, a été inhumé dans l’église le corps de Monsieur Jean Marie Beaudoin du Fournat, agé de soixante et dix sept ans, seigneur de Chassy, Lavau (Lavaux, écart de Champlecy), et autres lieux, le tout apprès avoir reçu touts les sacrements et en présence de Monsieur Berducat, médecin130, et de Mr Arnal, prestre et vicaire à Digoin, qui se sont soubsignié, Berducat, Arnal vicaire, Guignaut, curé de Molinet, Russel, curé (de Digoin)». Manifestement, il y a confusion. Un acte daté du 05-07-1746 131 précise que Baudouin du Fournat a laissé verballement à M. Sylvain Raphaël Baudouin, son petit-neveu, officier aux Gardes Françaises, les biens et domaines de Chassy et autres droits en dépendants par luy acquis de Monseigneur le Marquis de Meaubourg, et le domaine dit Les Laussot... scitué en ladite paroisse de Chassy, au nord-est du château132. Et en 1750, dans le procès-verbal des feux 133, on lit que le sieur Claude Lhenry134, notaire au comté et fermier de Chassy, n'est Registres paroissiaux de Gueugnon, p. 118. Attesté en 1777, Peincedé, t. 12, p. 670 ; Bisfranc est un lieudit de Vitry-en-Charollais. 129 M. Gauthier, Histoire générale et particulière du comté de Charolais, Moulins, BourbonLancy, 1973. 130 Et propriétaire à Vitry-en-Charollais, Archives de Bourgogne, C 4815, p. 63 en ligne. 131 Archives de Saône-et-Loire, Insinuations, p. 192. en ligne. 132 Archives de Saône-et-Loire, cadastre de 1802. 133 Archives de Bourgogne, C 4815, p. 85 en ligne. 134 Attesté le 24-04-1748 et le 09-03-1751 (Registres paroissiaux de Chassy, sépultures, p. 10/93, et baptêmes, p. 3/131). 127 128
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imposé en taille qu'à vingt une livres, encore que la ferme qu'il exploite excède mil livres par an puisque le sieur Baudouin du Fournat est imposé à 50 livres 12 sols de vingtième pour raison des mêmes biens dont ledit Lhenry est fermier. Dans ce même document, Nicolas Merle135 est fermier du fief de Fontenaille appartenant à M. Mayneaud de la Tour, tandis que M. le marquis de Maubourg est seigneur de ladite paroisse (de Chassy). Autrement dit, les trois propriétaires cités dans le document de 1750 sont le Marquis de La Tour Maubourg, seigneur de Chassy, Sylvain Baudouin, propriétaire de la ferme exploitée par Claude Lhenry, et Mayneaud de la Tour136, seigneur de Fontenaille. Les biens des Baudouin situés à Chassy passent ensuite par mariage dans la famille des Mayneaud. Le 14-03-1746 137, lors du mariage d’Hugues Mayneaud et de Marie-Jeanne Baudouin, le père de cette dernière, Joseph Baudouin de Pancemont (écart de Nochize), frère de Baudouin du Fournat, si l’on se réfère à l’acte du 02-051722138, est qualifié de seigneur de Lavaux. Il a hérité ce titre de son frère, sans doute mort sans descendance, mais Chassy n’est pas mentionné. Baudouin du Fournat était seigneur d’autres lieux, par exemple de Lavaux139, mais non de Chassy140. En épousant Hugues Mayneaud, Marie-Jeanne Baudouin fait entrer les biens des Baudouin dans la famille des Mayneaud, comme le confirme l’acte de décès d’Hugues Mayneaud141, qualifié d’une part de seigneur de Bisfranc, domaine des Mayneaud, et d’autre part de Décédé à Chassy le 27-01-1765 (Registre de Chassy, p. 34/93). Son fils Jean-Marie deviendra maire de Chassy en 1793 (cf. p. 54). 136 En 1750, Marie Madeleine Mayneaud est dame de Fontenaille, cf. p. 62. Le M désigne par habitude le seigneur, bien qu'Etienne Mayneaud, père de Marie Madeleine, soit décédé en 1732. 137 Registres paroissiaux de Digoin, p. 147. 138 Ibid., p. 10. 139 Archives de Bourgogne, C 4815, p. 23 en ligne. 140 Son acte de naissance pourrait être celui qu’on trouve daté du 01-04-1669 : Jean, fils de sieur Pierre Baudoin, controlleur au grenier à sel et chambre de Thoulon et de damoiselle Jeanne Moreton (apparemment sans lien avec les Moreton de Chabrillan de la fin du 18 e s.), Registres paroissiaux de Digoin, p. 52. 141 Daté du 28-02-1781, Registres paroissiaux de Digoin, p. 102. 135
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seigneur de Lavaux et Pancemont, anciens domaines des Baudouin, et autres lieux, parmi lesquels ne pouvait figurer Chassy en tant que seigneurie, puisque celle-ci relevait des Barbançon depuis 1766 au plus tard (cf. infra). En revanche, à Bessy, les héritiers de M. Dufournat de Digoin ont l’autre moitié des dixmes en vertu de leur fief de Chassy-en-Charolois en 1766-67142, ce qui confirme que les Mayneaud étaient toujours propriétaires à Chassy à cette date 143. Durant toutes ces années, le château de Chassy n’est pas habité par le seigneur. En 1702, Antoine Laussot du Vivier, notaire et agent du seigneur comte de Sivignon, demeurait près du château de Chassy144, au domaine Laussot. Plus tard, seul le garde forestier du seigneur de Chassy est cité sporadiquement, sans que la présence du seigneur soit signalée ou perceptible. Les Barbançon La fille de Jean-Hector de Fay, Antoinette-Eléonore de Fay de La Tour Maubourg, présente à Gueugnon le 21-07-1736145, épouse en 1749 Louis-Antoine Duprat de Barbançon, né en 1715, comte souverain de la Valetine, baron de Vitteaux, lieutenant général des armées du Roi, commandeur en la province du Soissonnais, premier veneur du duc d’Orléans. Il est cité le 04-01-1760 dans un acte de donation146, en tant qu'héritier de Monsieur de La Tour Maubourg, puis le 24-09-1764, dans un acte qui concerne Lazare Delode, son garde des eaux et forets147. On retrouve le 08-04-1766 Jacques Coquin, déjà cité en 1762, garde des bois, dont le fils Pierre a pour parrain Pierre Roux, greffier de la connétablie et maréchaussée de
Description générale du bailliage de Montcenis, paragraphe consacré à Bessy, en ligne. Cf. p. 62, les Mayneaud attestés en tant que seigneurs de Fontenaille. 144 Registres paroissiaux de Marly, p. 21. Sa fille, Jeanne Laussot, qui est fille de chambre, en 1711, d’Hélène de Vallerot, au château du Breuil, près de Gueugnon (Registres paroissiaux de Gueugnon, p. 137), épouse le 27-06-1712 Jean Bijon, marchand hotellier à Gueugnon (ibid, p. 140). Elle est alors dite fille de furent Laussot, fermier à Chassy, et Marthe Vigneron, ce qui signifie que ses parents sont décédés à cette date. 145 Registres paroissiaux de Gueugnon, p. 38. 146 Archives de Saône-et-Loire, Insinuations, Bailliage de Charolles, p. 20/42 en ligne. 147 Ibid., p. 115. 142 143
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France, intendant de Monsieur le comte de Barbançon 148, déjà présent en 1764, sur l’acte de décès du marquis de Maubourg. A Louis-Antoine, décédé à Paris le 04-12-1775, succède en tant que légataire universel son fils Augustin-Jean-Louis-Antoine Duprat149, baron de Clessy, seigneur de Chassy et autres lieux150. Celui-ci devient, en 1776, héritier universel de feu Jean-Hector de Fayes, marquis de La Tour Maubourg, son ayeul maternel151, mais il meurt sans alliance. Ayant émigré en 1791, Barbançon est condamné à mort par le gouvernement révolutionnaire en 1794, et ses biens, placés sous séquestre, sont mis en vente. Perrot Le 23-11-1788, le comte de Barbançon avait vendu, par acte signé chez Chavy et Dufouleurs, notaires à Paris, tous ses biens arroumois, dont les Forges de Gueugnon, Chassy et Clessy, à JeanRegistres paroissiaux de Chassy, p. 38. On retrouve aussi Lazare Delaude (ou Delode) le 16-05-1766 (Registres paroissiaux de Gueugnon, p. 132) ; autre garde encore, Mathieu Perseillier, le 18-04-1767 (ibid., p. 142). Le Roux et Chappuis (cf. acte de décès du marquis de Maubourg, supra) reparaissent le 01-01-1767 sur un acte de baptême, cette fois au service du marquis de Barbançon (Registres paroissiaux de Gueugnon, p. 140). Le 31-07-1769, le 0511-1771 et le 21-02-1773, Henry Choconin (ou Cochonin) de Montigny est agent (ou régisseur) des affaires du comte de Barbançon (ibid., pp. 157, 174 et 184). Le 21-02-1775, Gaspard Coquin, est garde des eaux et forets de M. le marquis de Barbançon (ibid., p. 2). Signalons aussi Pierre Baron, domestique au château de Chassy le 15-11-1774 (Registres paroissiaux de Chassy, p. 78/131), ce qui suppose que le château pouvait être habité. 149 Né en 1750, décédé le 19-03-1797 à Mannheim. 150 Archives de Saône-et-Loire, B 552. 151 Peincedé, t. 11, p. 772 en ligne, B 11088 (le fief de Chassy, posseddé par ledit seigneur comte de Barbançon… seigneur de Chassy, 1776, Archives départementales de la Côte-d'Or, © CG21, F.Petot, 2010). Il est cité le 21-05-1780 dans un acte qui concerne son garde Jacques Coquin, Registres paroissiaux de Chassy, p. 91, et en 1784, comme propriétaire d’un pré longé par un chemin où trépassa Danse-à-l’Ombre (Registres paroissiaux de Chassy, p. 71 ; cf. Annexe 2, p. 57). Sont encore cités le 27-05-1777 Henri Choconin de Montigny, son régisseur des terres, Philibert Guettet, procureur d’office des terres dudit seigneur, qui assistent à l’enterrement de Jean Boyer, employé à tenir les livres touchant la manutention de la forge et ferme consentie par Mr le comte de Barbançon (Registres paroissiaux de Gueugnon, p. 25). Le 14-04-1780, Louis Pagnon est garde des eaux et forets de Mr le comte de Barbançon (ibid. p. 51). Il est toujours garde de bois le 26-04-1784 (ibid. p. 95), le 05-051788 (ibid., p. 141), le 03-11-1789 (ibid. p. 148), et sur son acte de décès du 20-10-1806 (ibid., p. 70). Le 08-11-1784 est cité Jacques Bourdel, régisseur des terres du comte de Barbançon (ibid., p. 98). 148
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Baptiste Perrot, conseiller du Roi, marchand de vins et de bois demeurant à Chalon-sur-Saône. Les Moreton de Chabrillan A son tour, le 22-02-1793, Perrot se débarrassa des seigneuries de Clessy et Chassy… et les vendit pour 32000 livres au citoyen Jacques Henry Sébastien Lazare Morton (= Moreton de Chabrillan), général des armées de la république et commandant du Hainaut et du Brabant152 (1752-1795), qui ne porte pas le titre de seigneur, aboli désormais. Il a épousé en 1779 Marie-Elisabeth-Olive Frottier de la Messelière, propriétaire du château de Digoine. Comme elle n’émigre pas pendant la période révolutionnaire, elle conserve ses biens, qu’elle transmet à son époux. Les Montholon Viennent ensuite 1. le fils de Marie et de Jacques, Aimé-Jacques-MarieConstant de Moreton de Chabrillan (1780-1847), 2. Marie-Jacqueline-Sidonie Guigues de Moreton de Chabrillan (1810-1890), fille du précédent, épouse de Louis-François-Alphonse de Montholon (1808-1865), 3. Aimé-François-Alphonse de Montholon, né en 1841, fils des précédents, époux (1891) de Léonie Hur, sans postérité, 4. Gratiot-Adolphe-Charles-Tristan de Montholon (18411891), petit-cousin du précédent, époux (1873) d’Anne Marcotte de Guivières, 5. François-Ignace de Montholon (1878-1951), fils du précédent, époux (1903) de Louise de Kergorlay (18811903), sans postérité.
P. Lahaye, Les Forges de Gueugnon-Villefay, 3, p. 5, Les Amis du Dardon, Revue « Echos du passé », hors série n° 21, Gueugnon, 2006. 152
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Les Benoist de Gentissart La propriété de Chassy passe à Pierre-Marie-Isidore de Benoist de Gentissart (1910-1997), époux (1939) de Françoise-MarieEugénie-Edmée-Monique de Kergorlay (1912-1983). Cette dernière était la fille de Bernard-Raymond-Adrien-Marie de Kergorlay (18821937), frère de Louise de Kergorlay. L’actuel propriétaire est leur fils, Bernard de Benoist de Gentissart, époux de Sabine-Marie-Laurence Orsel des Sagets.
Du 15e siècle à 1800 Le Charollais devient en 1482, par le traité d’Arras, propriété française comme la Bourgogne. Puis il est restitué en 1493 à Philippe d'Autriche, père de Charles-Quint, et reste possession de l’Espagne jusqu'en 1684, mais en tant fief de la couronne de France. Cette annéelà, le parlement de Paris saisit le comté au profit du Grand Condé pour éponger des dettes contractées par le roi d’Espagne Philippe IV. En 1761, Louis XV le rachète à la famille de Condé. En 1800 est créé l’arrondissement de Charolles, formé des anciens bailliages de Charolles, Bourbon-Lancy et Semur-en-Brionnais.
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ANNEXE 1
Recherche de feux de bailliage153 Archives de Bourgogne, B 11557, p. 101 en ligne, année 1393
En la paroiche de Chaci Hommes frans de Guillaume Chou, escuier Pierre Courtois Jehan Chonier Hommes taillables dudit escuier Jehan Conchet Humber Garin Estienne Villat Homme taillable et misérable dudit escuier Estienne Chulot Hommes taillables de Guillaume de Saint-Privé, escuier Guillemin Brulé Jehan Le Senne Delé Bernart Villat Homme taillable et misérable dudit escuier Guillaume le Boitoux Homme taillable de Guichar de la Grange Estienne Chasé Pour approfondir, consulter P. Beck, Archéologie d’un document d’archives, Approche codicologique et diplomatique des cherches de feux bourguignonnes, Champion-Droz, 2006. 153
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Hommes taillables abonnez du Prieur de Perreci Jehan Boudet Jehan Chenale Guichar Ronzars Homme taillables et misérables dudit Prieur Dit Buczon du Pinoy Hugeneau dou Crou André Forgeraul Alis Couczon Jehanete Marcoux Homme taillable du Prieur de Braigny Perrot Guelaut Homme taillable et misérable dudit Prieur Jehan de Martenet Hommes taillables de Jehanete de Gentes Philippon Rousseaul Pierre Rousseaul Clement Benoit Homme taillable et misérable de ladite Jehanete Bartholomet Chasé Hommes taillables du curé de Charoles Martin Daumont Guiete Daumont Hommes taillables et misérables dudit curé Marion Daumont Margoy Forgeraul Hommes frans de Jehan des Autes Jehan de Mont Joli Petieaul
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Homme taillable de Girar de Borbon (seigneur de Clessy) Jehan Caillat Hommes taillables de Jehan de la Mote, escuier Tevenin Beraul Jehan Le Popon Homme taillable et misérable dudit escuier André Popat Homme franc de Jehan de Buxul Jehan Meczar (> peut-être Messart) Homme taillable dudit Jehan Clement Bonet
Archives de Bourgogne, B 11555, p. 110 en ligne, année 1397
En la parroche de Chacy Homme franc de Guillaume Choul, escuier Pierre Courtois Hommes taillaubles (= taillables) dudit escuier Pierre Conchet Humbert Garin Estienne Villat Homme taillable et misérable dudit escuier Estienne Chulet Hommes taillables de Guillaume de Saint-Privé Guillemin Brulé Bernart Villat
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Hommes taillables et misérables dudit escuier Jehan Le Surre Delay Guillaume le Boytous Homme taillable de Guichart de la Grange, escuier Estienne Chasez Hommes taillables du Prieur de Perrecy Jehan Boudet Jehan Chenale Perrin La Guille Hommes taillables et misérables dudit Prieur Dit Buczon de Pinoy Hugonneaul du Croux André Fourgeraul Alix Couczon Homme taillable du Prieur de Braigny Perrot Guélaut Homme taillable et misérable dudit Prieur Jehan de Martinet Hommes taillables de Jehanete de Jantes, damoiselle Pierre Rousseaul Clement Benoit Hommes taillables et misérables de ladite damoiselle Phillippon Rosseaul Bartholomé Chasez Homme taillables du curé de Charroles Martin Daulmont Guiete Daulmont Hommes taillables et misérables dudit curé Marion Daulmont
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Margay Fourgeraul Homme taillable de Jehan des Aultes de Cens Vignes Joly Petieaul Home taillable et misérable dudit Jehan Jehan de Mont Homme taillable de Girart de Bourbon (seigneur de Clessy) Jehan Quaillat (Caillet) Homme taillable de Jehan de la Mote, escuier Tevenin Beraut Hommes taillables et misérables dudit Jehan Jehan Le Popon André Popat Homme franc de Jehan de Buxul, escuier Jehan Muczart Homme taillable dudit Jehan Clement Bonet
Archives de Bourgogne, B 11556, p. 49 en ligne, année 1406
En la parroche de Chacy au rapport de messire Jehan de la Vault, vicaire, et de Jehan Martinot, Philibert Busseaul et Clément Benoist, parrochiens dudit Chaci Homme taillable et misérable de Guillaume Choul, escuier Pierre Courtois Homme taillable et solvable dudit escuier Humbert Garin Hommes taillables et misérables dudit escuier
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Estienne Villet Estienne Chulot Homme taillable et solvable de Guiot de Charanci, escuier (Charancy ou Chalency, lieudit de Perrecy-les-Forges) Bernart Villet Homme taillable et solvable de Guillaume Choul, escuier Guillemin Bruley Homme taillable et misérable dudit escuier Guillaume Botteux Homme taillable et misérable de Guichart de la Grange, escuier Estienne Chazey Homme taillable abonnez et solvable du Prieur de Perrecy Jehan Boudot Homme taillable et solvable du Prieur de Braigni Perrot Guelault Hommes taillables et misérables de Jehanete de Gentes, damoiselle Clement Benoist Pierre Russeaul Hommes taillables et misérables du curé de Charolles Guiete Daulmont Jehan Marion Homme taillable et misérable de Jehan des Aultes Jehan Pertieal, Portival (?) Homme taillable et misérable de Girart de Bourbon, escuier (seigneur de Clessy) Jehan Caillet Homme taillable et solvable de Jehan de la Mote, escuier
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Thevenin Beraul Hommes taillables et misérables dudit escuier Jehan Popet Jehan Poupont Homme taillable et solvable de Jaques de Buxul, escuier Jehan Muceart Homme taillable et misérable du Prieur de Perrecy Jehan Ponceart Somme : 61 feux taillables et 1 feu taillable abonnez solvables qui montent XIX frans III gros
Archives de Bourgogne, B 11558, p. 107 en ligne, année 1473
La parroiche de Chessi et les villaiges reçortissants à icelle, en laquelle il a cinquante deux feugz, comme nous ont rapporté par serment Perrot Perrin et Anthonne du Mont et Jehan Bonier, parroichiens de ladicte parroiche. Chessi, forteresse et n’y a foire ne marchiet. Jehan Gaillart Anthonne du Mont Arbault Rousseaul Michel Rousseaul Anthonne Rosseaul Perrot Perrin Benoit Bayot Hommes de mainmorte du Prieur de Braingny Fontenalles Perrot La Guiche Huguenin Guilleminot
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Jehan Chulot George Torier Jehan Torier le Vielz Jehan Torier le Jeune Estienne Torier Michel Villart Jehan Villart Lancien Estienne Villart Anthonne Villart Jehan Varlé Lavesne Jehan Quatre Hommes de mainmorte du seigneur de Roicheffort (= Rochefort) Monceaul Jehan Rousseaul Jehan Anderet Hommes de mainmorte du Prieur de Braingny Mont Pasquault Villon Homme de mainmorte du seigneur de Montperroux Lauchessie (Le Haut Chassy ?) Mathieu Messard Homme de mainmorte dudit seigneur de Montperroux Suichault Perrot Boudot Pierre Ronsart Philibert Guilleminot Barthélémy Chasart Hommes de mainmorte du Prieur de Perrecy et du seigneur de Chessi.
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Archives de Bourgogne, B 11558 bis, p. 77 en ligne, année 1543
Les noms, surnoms et quallités des personnes tenans feu et lieu en la paroisse de Chassy En ladite paroisse est assis le chastel et maison fort de Chassy ouquel de présent réside Jehan de Ville (advoeur). En ladite paroisse de Chassy est aussy assise la maison seignorieuse de Fontenailles et en icelle réside ung grangé. En la cure dudit lieu réside messire Guillaume de Gueugnon et messire Françoy de Guilleminot Pierre Guilleminot, laboureur Anthoine Guilleminot, pouvre laboureur Claude Pelluchault, pouvre laboureur Jehan Percenz, laboureur tenant bestes d’aultruy Jehan Boudot, pouvre laboureur Robert Billon, charpentier Esme Brun, pouvre laboureur Sauveur Rosseaul, pouvre laboureur Jehan Rosseaul, manouvrier Esme Arderet, laboureur Benoist Vanier, laboureur tenant bestes d’aultruy Anthoine Villet, masson Anthoine Seurre, laboureur George Gaillard, pouvre laboureur Claude Brullier, pouvre laboureur Pierre Villet, laboureur tenant bestes d’aultruy Pierre Chappuisier, manouvrier Jehan Thorier, manouvrier Pierre Villet, pouvre laboureur Blaise Chappuisier, manouvrier Pierre Thorier, pouvre laboureur Claude Chappuisier, pouvre laboureur tenant bestes d’aultruy Esme du Mont, pouvre laboureur Estienne Pelluchault, laboureur tenant bestes d’aultruy Anthoine Pelluchault, laboureur
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Estienne Rosseaul, notaire royal Guillaume Mellin, pouvre laboureur Pierre et Philipot du Mont, pouvres laboureurs Philipot Boudet, laboureur pouvre Claude Burlin, laboureur Bartholomé Chasé, pouvre laboureur Le cinquième de janvier la presente déclaration a esté baillé par Clouard Brulé ; avons jugé que dessus, duquel avons prins le serment aux saints évangilles de Dieu en tel cas pertinent. Visites générales des feux des communautés Archives de Bourgogne, C 4812, p. 18, an 1598
Le onziesme jour du mois de novembre mil cinq cent quatre vingt et dix huict, au lieu et paroisse de Chassy, se sont presentés et comparus par devant nous Pierre Thorier et Vincent Forestier, habitant de ladite paroisse de Chassy, lesquels nous ont remonstré qu’ilz n’ont peu satisfere a notre ordonnance par ce qu’il y a cinq ans qu’ilz n’ont fet aucun departement (= imposition) a raison de leur pauvreté, s’estans retirés les ungs les aultres ici et là, estans la plus misérable paroisse que l’on puisse treuver, par ce que ilz ne sont que grangiers et pauvres journalliers, ormis trois maisons, mais ilz doibvent plus qu’ilz n’ont vaillant, oultre ce que les seigneurs tiennent tous des grangeries qui occuppent la plus grand partie de ladite parroisse, assçavoir le sieur de Fontenaille en a une, la dame dudit Chassy en a deux, où ilz souloient estre cinquante feuz, selon qu’ilz nous en ont fet apparoir par ung rolle du premier de novembre mil cinq cent octante cinq, nous ayant donné une attestation fete par messire François Landin par lequel il atteste qu’ils ne sont plus que dix huict, ce que nous avons
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recongneu veritable par la visite et descente fete sur les lieux.
Archives de Bourgogne, C 4812, p. 126 en ligne, année 1598
Chassy Dudit lieu de Parray, cedit jour premier de novembre, nous, commissaires avant nommés, sommes acheminés en la parroisse de Chassy, où avons visité le territoire d’icelle parroisse et les bastiments et maisons y estant, et, ce faict parce que l’heure estoit tardive, avons ordoné ausdits parroissiens de nous venir treuver demain au lieu de Thoulon, et illec faire raport des rolles anciens et modernes de leur parroisse et venir faire remonstrances telles qu’ils jugeront nécessaires pour le soulagement d’icelle. Et depuis, audit lieu de Thoulon, le second jour du mois de novembre, a comparu Jean Gateus de ladite paroisse de Chassy, lequel nous a raporté deux rolles d’ycelle paroisse, l’un de l’an mil VCIIIIXX six (1586), signé par feu Me Jean Lavault notaire royal, l’autre du neufieme jour de may an présent mil VCIIIIXX dix neuf (1599), signé Montevrault, notaire royal, lesquels rolles, par serment presté aux Saints Evangilles de Dieu, il a affermé véritable par exprès celluy dudit vingtneufieme may devant contenir au vray le nom de tous ceux qui sont à présent imposables en leurdite paroisse, estant lesdits rolles de la somme de dix escus, lesquels feuz avons suputé estre du nombre de vingt huit, dont il a affermé la plus part n’estre que journailliers et pauvres vesves (veuves) ne faisant aucun labourage, et qu’ils souloient estre beaucoup plus grant nombre
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de feuz selon qu’il apert par le rolle sus mentionné de l’an IIIIXX six (1586), où les cottisés sont du nombre de cinquante cinq feuz selon qu’avons aussi suputté à la lecture dudit rolle, tellement qu’en icelluy par peste, famine, et par les guerres, serment est estaint vingt sept feuz, les maisons ruynées et inhabitables, lesquelles il a dit estre assavoir : celle de feu Emillan Guillemimot, celle de feu Anthoine Dumont, celle de feu Jean Melin celle de Franceois Roy, celle de feu Guillaume Roy, celle de feu Mathieu Guillemimot, celle de Vincent Foustier, celle de feu Pierre Cordevet celle de feu Pierre Vanier, celle de feu Hilaire Boudot, celle de feu Benoist Ragny, celle de feu Benoist Guilleminot l’Ancien, celle de feu Benoist Guilleminot le Jeune, celle de feu Franceois Gaillard, celle de Léonard Villot, celle de feu Hugues Villot, celle de Benoist Chapuis, celle de Louys Chapuis, celle de Guillaume Thorier, celle de Guillaume Villot, celle de Franceois Villot, celle de feu Vincent Lannermes celle de Blaize Billon, et celle de Léonard Maluche. Tous lesquels vivoient et avoient des maisons habitables en l’an mil VCIIIIXX six (1586), et que par leur mort les biens sont advenus à la dame de Chassy et à la demoiselle de Fontenaille par le
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droit de mainmorte, estant tous lesdits parroissiens, si se ne sont les Rousseaux, de ladite condition, de sorte que pour sortir des grans debtes où ils sont constituez tant pour arrerages que autrement, ils ne peuvent treuver personne qui veulle achepter de leurs fonds, lesquels sont demeurez pour la plus grant part sans culture, et pour leur pauvreté et rareté de laboureurs et pour avoir perdu tous leur bestail, n’en ayant que bien peu qu’ils tiennent a chastel de ladite dame de Chassy, de la demoiselle de Fontenaille, de Claude Pantillon (attesté marchand p. 137 en ligne à Toulon-sur-Arroux), et du fermier de ladite icelle dame de Chassy, outre ce que la moitié du territoire de ladite parroisse est en boys, dont avons octroyé acte audit Gateus pour lesdits parroissiens, et visitant ledit jour d’hier ladite parroisse et territoire d’icelle, avons recongneu une grande partie estre en bois, et que ce qui est labourable est en terroir assez bon, mais la plus grant part demeure sans culture.
Archives de Bourgogne, C 4813, p. 37 en ligne, année 1661
Le sixiesme septembre mil six cent soixante ung, estant au village de Chassy, Jean Bonin, scindicq, nous a représentés plusieurs billets des impositions de mil six cent cinquante neuf ; nous avons recogneus qu’ils sont imposés à la somme de quatre vingt cinq livres treize sols pour l’exemption, plus ung rolle du dix huitiesme mai de la mesme année de trois centz quarente six livres deux sols, scavoir pour l’entretenement des gens de guere,
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reparations des grands chemins, quarente quatre livres ; pour la subsistance, cent douze livres quinze sols ; cent cinquante livres siz sols ; pour les frais de la levee, trente livres quatorze sols ; pour la despanse du Bourg, quatre livres dix sols, et quatre livres pour autres frais ; y a trente huit habitans et six hameaux nommés Le Fichot, Le Montceau, Daumont, Fontenaille, et Le Chassy ; les plus hauts du rolle portent trente livres, vingt neuf livres, vingt sept livres, en diminuant à proportion, les plus bas ung sol, deux sols, quatre sols, plus ung rolle du treizième juillet mil six cent soixante ung de trois cens soixante livres dix huit sols des estappes, taillon, et garnison et quart de l’octroy, y compris quarente livres pour les frais de la levee dont les plus hauts imposés portent trente sept livres, trente sis livres, le reste à proportion en diminuant ; y a onze laboureurs tous grangers fors ung, le reste journalliers, sept femmes vesves, finages terres à seigle, quelque peu à froment, scitué dans ledit bour ; le seigneur est le sieur compte de Sevignon, payent le dixme de treize gerbes l’une, doibvent de vieilles tailles des années passées dix huict centz livres pour lesquelz il a esté en prisson dix mois au lieu de Charolles pour mainmortables leur finage a esté comme il les le troiziesme juillet dernier a affirmés, ce que dessus veritable.
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Archives de Bourgogne, C 4814, p. 27, année 1679
Le mesme jour 18 avril au village de Chassy a comparu par devant nous Louis Rolins, collecteur de la présente année, et avec luy Claude Guillot, l’un des habitants dudit lieu, lequel nous a représenté le rolle de ladite année 1679, estant de la somme de 474 livres 11 sols pour survenir au payement de celle de 21 livres 17 sols pour le dernier terme de l’octroy, et de 420 livres 11sols pour le taillon, garnisons, subsistance, exemptions et don gratuit de ladite année, y compris la cottepart desdits habitans des sommes mentionnées au procès verbal desdits sieurs esleus particuliers, suivant leur commission du 29 octobre 1678, le surplus estant pour droict de collecte et frais de rolle, ladite première somme départie sur le nombre de 39 habitans ; le plus haut imposé est à 39 livres, qui est un fermier d’un domaine dudit Chassy appartenant à Madame la Comtesse de Sévignon, dix de 20 à 30 livres, un de 18 livres, neuf de 8 livres à 10 livres, dix de 4 à 6 livres, et sept de 20 sols à 3 livres, parmy lesquels il y a douze laboureurs grangers ; trois cultivent avec six boeufs, huict avec 4, et un avec deux ; un vigneron, deux tissiers, deux thuilliers, le surplus manouvriers, et une femme vesve. Ledit village scitué dans un valon, et les hameaux de Sertaud (ou Sertand), Chagey, Les Granges, Le Montceaux, Aulmont, Les Places de Fontenailles, et les bos qui en dépendent sont scituez au dessus dudit valon de distance d’un demy quart de lieue de l’un à l’autre, ainsy que nous l’avons recogneu. Les terres y sont à seigle, les pays sont couvert de bois et en plusieurs endroits de genette et fougère. Il nous a
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paru stérile et de peu de rapport ; doivent au receveur de Bresse 40 livres restant des impositions de 1677, de celles de 1678 240 livres, et n’ont rien payé sur la présente année. Archives de Bourgogne, C 4815, p. 85 en ligne, année 1750
Le douze septembre à Chassy est comparu par devant nous Claude Doutre, collecteur dudit lieu, lequel nous a présenté le rolle des impositions de l’année courante, et nous a affirmé iceluy véritable. Nous avons reconnu qu’il a été imposé par ledit rolle la somme totalle de six cent quatre-vingt quinze livres, dix sept sols, huit deniers, sçavoir celle de 635 livres contenues en la commission desditssieurs élus du Charollois, capitation non comprise, plus 5 livres pour dépense faite par les asseurs, en procédant audit rolle, 4 livres 6 sols pour l’acte d’assemblée contenant la nomination des asseurs, 4 livres pour façon de rolle, 1 livre pour droit de quittance, 6 livres pour cierge paschal, 3 livres 10 sols tant pour frais de commandement que pour la conduitte du milicien à Charolles, 4 livres pour frais frustrés au sujet d’un précédent rolle aussy fait pour la présente année et annullé à cause des viers dont il étoit rempli, et 33 livres 1 sol 8 deniers pour droit de collecte, le tout départy sur trente-cinq habitants dont quatorze laboureurs, tous grangers à l’exception de deux qui sont propriétaires, deux fermiers, un tuillier, un meunier, deux vignerons, le reste locataires et journaliers. Desdits laboureurs huit cultivent avec huit bœufs chacun, cinq avec quatre, et un avec deux. Nous avons observé que le sieur Claude Lhenry, notaire au Comté, et fermier de Chassy, n’est imposé en taille qu’à vingt-une livres, encore que la ferme qu’il exploite excède mil livres par an, puisque le sieur Baudouin Dufournat est imposé à 50 livres 12 sols de vingtième, pour raison des mêmes biens dont ledit Lhenry est fermier.
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Nous avons encore observé que Nicolas Merle, fermier du fief de Fontenaille, appartenant à M. Maynaud de Latour, n’est cottisé en taille qu’à pareille somme de 21 livres, encore qu’il possède des biens de son chef, notament dans la paroisse de Ciry, et que la ferme qu’il exploite ne soit plus foible que d’un quart que celle dudit Lhenry, ce qui nous a aussy paru par la copie d’une requête que ledit Merle a présentée le neuf de ce mois au juge de Chassy, et par laquelle il se plaint d’un prétendu surtaux, conjointement avec quelques autres particuliers qui se prétendent aussi excédés dans leurs cottes de taille, laquelle copie de requête nous a été représentée par ledit Doutre, sindic et collecteur de Chassy. M. le marquis de Maubourg est seigneur de ladite paroisse. La cotte la plus forte est de 57 livres sur les nommés Claude et François Devillars, les autres grangers ne sont imposés que depuis 29 livres jusqu’à 30 livres, 35 livres et 40 livres. Il y a quatre cottes de 5 sols et une de 3 sols, cette dernière à une pauvre veuve. Il n’y a ny paturages ny bois communaux dans ladite paroisse, ledit Doutre nous ayant déclaré n’en connoitre aucun. Le territoire est à seigle pour la majeure partie, il peut y avoir seulement une quinzaine de bichetées où l’on sème du froment. Les prés sont de médiocre qualité et ne servent que pour la nouriture des bestiaux qui sont dans le domaine. Il y a quelques vignes dont le produit annuel peut être de sept à huit pièces de mauvais vin. Les terres étant fortes et de la nature de celles qu’on nomme terres mortes, ou terres de bois, une charue de quatre bœufs ne laboure que sept à huit bichetées par an ; la bichetée peut donner année commune quarante gerbes, lesquelles peuvent rendre environ dix-huit boisseaux du poid de trente livres pour le seigle, mesure de Toulon.
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La dixme se perçoit à raison de deux gerbes sur vingt-sept, elle appartient au sieur curé du lieu, qui la prend aussy sur le vin à la même proportion. Ladite paroisse est composée de cinq hameaux, sçavoir Chassy, où est l’église paroissialle, Les Brulés, Fontenaille, Le Montceau, et Les Fichots. Chassy est situé dans un vallon, et les autres hameaux sur la hauteur. Les maisons sont mal construittes, en bois et torchis, et couvertes de paille. La paroisse est sous le vocable de saint Pierre-aux-Liens, dont la fête se fait le premier aout, elle peut avoir trois quarts de lieue de tour. La communauté ne doit rien des impositions de l’année 1750, et elle a payé trois cent quatre-vingt huit livres à compte de touttes celles de l’année courante, le vingtième compris. Ledit Doutre a déclaré ne scavoir signer, de ce enquis. Varenne, Gasseton, commissaires. Biens et dettes des communautés Enquête de l’intendant Bouchu Archives de Bourgogne, C 2884, p. 363 en ligne, années 1666-1669
Bailliage de Charolles. Chassy. 1. Le nom de la parroisse, des fiefs, hameaux et métairies qui en dépendent. La paroisse se nomme Chassy, duquel dependent les hameaux de Le Fichaut, Aumont, le Montceaux, les Bruslés, Fontenaille. Il y a deux fiefs nommez Chassy et Fontenailles, et une métairie nommée le Bos.
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2. De quel évêché, de quel bailliage, de quel grenier à sel, de quelle recepte. De l’évêché d’Autun, du bailliage de Charolles, du grenier à sel de Paray, de la recepte de Charolles. 3. Qui en sont les seigneurs, leurs noms, qualités, facultés, mœurs et employs. Les seigneurs sont le seigneur comte de Sivignon, estimé riche, de bonnes mœurs, sans employ ; Philibert de Changy, quy a II M livres de rente, de bonnes mœurs et n’a aucun employ. 4. De qui elle relève, en quelle justice elle est, sous quel tiltre, de simple seigneurie, baronnie, ou autre. Relève du comte de Charolois, simple seigneurie. 5. Quel est le revenu, en quoy il consiste, la situation, l’étendue du finage, le commerce qui s’y fait, ou peut faire, s’il y a une rivière, son nom, un pont, un passage. Le revenu consiste en blé et seigle, froment, foin et vin. Il est situé entre Paray et Toulon. Il y peut avoir un quart de lieue de long et autant de large. Il n’y a aucun commerce ni rivière. 6. Si c’est pays de forests, de plaine, de froment, de seigle, d’avoine, de vigne, de prez. Que vaut l’arpent de terre, l’arpent de vigne, l’arpent de bois, la soiture de prez. C’est pays de collines remplies de buissons, sans aucuns grands bois ; les deux tiers seigle et le tier froment ; il y a peu de vignes ; il n’y a point de prez ; l’assiette d’un chariot de foing vaut XV livres. 7. Le nombre des habitans de la parroisse, des fiefs, hameaux et métairies qui en dépendent ; s’ils sont estimés riches ou pauvres.
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Il y a environ quarante cinq habitans en tout, fort pauvres. 8. A quelle somme la parroisse, fiefs et hameaux qui en dépendent sont imposés ; si c’est par des commissions séparées, s’il ne se fait d’imposition que pour les deniers du Roy. Ils estoient imposés l’année dernière à la somme de cinq cens livres. 9. S’il y a des péages, octroys et charges ordinaires. Il n’y a ny péages ny octroys. Les charges ordinaires sont l’entretien de l’église et maison curialle. 10. S’il y a des debtes et de la quantité d’icelles. Ils n’ont aucunes debtes de communauté, mais beaucoup en particulier. 11. S’il y a des communaux, la quantité et qualité ; s’il y en a d’usurpés ou d’aliénés, la quantité et qualité ; à qui, pour quel prix, et depuis quel temps. Il n’y a aucuns communaux ny d’usurpés ni d’aliénés. 12. De quel revenu est la cure ; qui en est le collateur ; si le curé s’acquitte de son devoir. Le revenu de la cure est de IIII XX livres. Le curé est en procès pour avoir une portion congrue. 13. A qui la dixme de la parroisse appartient ; sur quoi elle se lève ; de combien ; ce qu’elle est affermée ou estimée. La dixme appartient au Prieur de Bragny, à la réserve de l’hameau de Fichaut, où le curé a la moitié, et Fontenaille, où le seigneur partage avec ledit Prieur. Celle de Chassy se lève aussi par le seigneur. La dixme du seigneur Prieur est admodiée CIIII livres. Celle du curé vaut 20 bichets, et celle du seigneur de Fontenailles 16 bichets, et
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celle du seigneur de Chassy VI à VII bichets, qui vaut en argent IICLX livres. La dixme de vin vaut une feuillette. 14. S’il y a quelque bénéfice dans l’étendue de la parroisse, comme abbaye, prieuré, chapelle. Il n’y a aucun bénéfice qu’une chapelle qu’on estime estre fondée, néantmoins ne s’y faict aucun service.
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ANNEXE 2
L’Etat-civil à Chassy Grâce aux registres paroissiaux et d’état civil, le plus ancien remontant à 1727, on peut établir la liste des curés et des maires ayant tenus les registres d’état civil de Chassy à partir de cette date. Auparavant, c’est le hasard des rencontres, parmi les documents conservés aux archives départementales, qui offre ça et là un nom. Les références renvoyant aux registres sont données « en ligne ». 1. Liste des curés (1543-1792) 1406 Messire Jehan de la Vault, vicaire (Archives de Bourgogne, B 11556, p. 49). Fut-il curé de Chassy ? 1543 Messire Guillaume de Gueugnon et messire Françoy de Guillemot (ou Guilleminot) (Archives de Bourgogne, B 11557, p. 121). 1578 Présence d'un curé à Chassy attestée dans l'inventaire effectué après le décès de Philibert de Changy, seigneur de Fontenaille : « ...transaction... le neufviesme may mil cinq cents soixante et dix huict passé entre le seigneur de Fontenaille et le curé de Chassy »154 1597 Inscription murale trouvée dans la chapelle de l’église de Chassy : Messire Jean Duboist célèbre messe le jour des (Rameaux ?) 1597. S’agit-il d’un curé de Chassy ? Archives de Saône-et-Loire, B 614, 68.
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1659-1683 Goin, Jean, curé de Chassy. Le 02-12-1659, il donne le baptême à Clessy, le curé de Clessy étant parrain (Registres paroissiaux de Clessy, p. 28). Le 24-03-1666, cité pour deux actes à Bragny (Registres paroissiaux de Bragny, p. 14). Cité le 28-05-1671, jour où il donne le baptême à Clessy, le curé de Clessy étant absent (ibid., p. 61). Cité le 18-11-1674 sur un acte de décès (Registres paroissiaux de Gueugnon, p. 18). Cité le 23-02-1677 à Marly (Registres paroissiaux de Marly, p. 38) pour un recedo155. Cité le 15-08-1677, avec prénom en entier, sur l’acte de mariage de son neveu (Registres paroissiaux de Gueugnon, p. 27). Cité le 20-11-1680 à Marly, où il remplace le curé malade pour un acte de baptême (Registres paroissiaux de Marly, p. 51). Cité le 09-111683, dans un acte de mariage à Clessy (Registres paroissiaux de Clessy, p. 80 ; les années 1684 et 1685 manquent). Belle signature, datée du 30-07-1668, de l’épouse du célèbre d’Artagnan, Anne-Charlotte de Champlecy (Registres paroissiaux de Clessy, p. 39). 1686 Martin, curé de Chassy, cité pour un recedo le 11-02-1686 (Registres paroissiaux de Saint-Vincent-lès-Bragny, p. 56). Le 15-05-1686, le curé de Saint-Vincent donne le baptême en l’absence du curé de Clessy et Chassy (ibid., p. 58). 1686-1687 Deshaires, Philibert (attestation du prénom, Registres paroissiaux de Clessy, p. 88), curé de Chassy et Clessy le 06-06-1686 (ibid., p. 82), mais le 22-06-1686, le curé de Marly écrit qu’il n’y a pas (= pas encore à sa connaissance) de curé institué à Chassy (Registres paroissiaux de Marly, p. 53). La graphie du nom est confirmée p. 92 (Registres paroissiaux de Clessy). Le 20-12-1687, il est toujours curé des deux Lettre de recedo, ou rendue : lorsque les conjoints n’appartiennent pas à la même paroisse, le curé qui célèbre le mariage ne peut le faire que s’il a reçu au préalable une autorisation écrite de l’autre curé, l’informant qu’il n’existe aucun empêchement. 155
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paroisses (ibid., p. 85). L’année 1688 manque. Le 24-01-1689, il est curé de Clessy, sans mention de Chassy (ibid., p. 87). Son acte de décès est daté du 30-11-1709 (ibid., p. 36). 1688-1703 Lempereur, Lazare, cité à l’enterrement de Jean Michel, curé et seigneur de Gueugnon (Registres paroissiaux de Gueugnon, p. 3). Cité le 13-12-1688, avec prénom (ibid., p. 6). Cité à un enterrement le 2801-1692 (ibid., pp. 23 et 27). Cité le 16-01-1694 à un enterrement (ibid., p. 38). Cité le 28-06-1694 à un enterrement à Marly (Registres paroissiaux de Marly, p. 6). Cité le 20-11-1694 (ibid., p. 23) pour une rendue. Cité à un enterrement à Marly le 10-06-1701 (ibid., p. 6), et le 29-11-1701 (ibid., p. 12). Cité à un mariage le 14-06-1701 (Registres paroissiaux de Gueugnon, p. 77). Cité le 18-06-1702 à un enterrement (ibid., p. 84). Cité le 08-01-1703 à un enterrement (Registres paroissiaux de Bragny, p. 16). Cité le 12-10-1703 à un enterrement (Registres paroissiaux de Gueugnon, p. 92). Allusion à un prêtre habitué au mépart de Thoulon (Registres paroissiaux de Gueugnon, p. 100), qui pourrait intéresser un historien de cet usage disparu. 1706 Dagonneau, Estienne, prestre desservant la cure de Chassy assistant à un enterrement le 22-05-1706 (Registres paroissiaux de Gueugnon, p. 110), attesté curé de Chassy dans un acte de mariage de Clessy le 3012-1706 (Registres paroissiaux de Clessy, p. 26). 1711-1725 Thevenard, prestre desservant les cures de Clessy et Chassy le 01-011711 (Registres paroissiaux de Clessy, p. 31). Dès le 12-02-1711, il signe desservant de Clessy, peut-être par abréviation, comme il lui arrive de le faire les années suivantes. Le 28-01-1714, il signe de nouveau curé de Clessy et Chassy (ibid., p. 50). Cité le 21-11-1719 en tant que curé de Chassy pour un recedo (Registres paroissiaux de
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Gueugnon, p. 172). Cité le 13-02-1722 pour un recedo (ibid., p. 184). Cité le 25-04-1724 pour un recedo (ibid., p. 199). Le 18-04-1725, il signe pour la dernière fois de cette manière (ibid., p. 78). Le 02-061726, la cure est déclarée vacante (Registres paroissiaux de Gueugnon, p. 211). 1727-1728 Berthelet, L., cadet ou puisné, prestre desservant (la cure de) Chassy. Son premier acte conservé est daté du 07-01-1727 (Registres paroissiaux de Chassy, p. 12B. La page 12B est en fait la p. 1 du registre. La date de 1729, écrite en haut à droite du timbre, est erronée, comme le prouve la lecture de l’en-tête). Les pages consacrées à l’année 1729 sont absentes. On trouve à leur place, par confusion, les pages 13, 14 et 15A qui appartiennent à un registre de Ciry-le-Noble. Dernier acte conservé daté du 30-07-1728 (ibid., p. 10). 1729-1733 Fourier, cité le 01-08-1729 pour un recedo (Registre paroissiaux de Gueugnon, p. 226) ; 24-01-1730 (date du premier acte conservé, Registres paroissiaux de Chassy, p. 15B. La page consacrée à l’année 1733 ne comporte qu’un seul acte conservé, daté du 23-05-1733 (ibid., p. 22). Cité le 09-06-1733 pour un recedo (Registres paroissiaux de Gueugnon, p. 21). Les pages consacrées aux années 1734 et 1735 sont absentes. 1736-1755 Dauvergne, Nicolas Benoit, premier acte conservé le 07-02-1736 (Registres paroissiaux de Chassy, p. 23) ; prénoms cités en tant que parrain de Nicolas Benoit Augard, né le 06-04-1742 (ibid., p. 21). Ce curé possédait un réel talent de conteur, comme le prouvent les deux textes qui suivent. Le premier, récit du miracle de Chassy (ibid., p. 34), illustre l’inquiétude des parents à l’idée d’enterrer un enfant non baptisé :
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Le 15e mars 1743, sur environ les dix heures du soir, on a apporté une petite fille de Léonard Montereau, laboureur du village de Brosses, paroisse d’Oudry, et d’Emilande Belay, ses père et mère, venue au monde environ deux heures auparavant, de couleur noire, et sans avoir donné aucun signe de vie, lequel enfant a été exposé sur l’autel de Notre Dame de Pitié de cette église, en présence de Pierre Montereau, qui l’a apporté, de Léonarde Bailly, sage femme de la paroisse d’Oudry, demeurant à Beaubernard, de la paroisse d’Oudry, et d’Antoinette Belay, d’André Maugey, marguillier, et de Nicole Colin, sa femme, lesquels ayant jointes leurs prières au miennes qu’il plut à Dieu, par les mérites et intercession de la glorieuse Vierge Marie, d’accorder la grace à la pauvre enfant de recevoir le saint Baptême, ledit enfant qui avoit été apporté depuis ledit village des Brosses, distant d’une demie lieue, tout froid et roide, et noir comme un chappeau, après nos prières, a pris un teint vermeille et rouge, s’est saly et est devenu chaud, et pour signe plus grand du miracle, on luy a vu remuer la lèvre inférieure et j’ay senti moy même palpiter son petit cœur. C’est pourquoy je l’ay baptisé sous condition, et le lendemain, je l’ay inhumé au cimetière de cette paroisse, en présence des sus nommés, qui ne signent, enquis. Le second narre la mort accidentelle de Jean Paillard, écrasé par son char à bœufs au-dessus de la fontaine du Gros Bois, alors qu’il revenait de Perrecy pour aller au moulin Messart (Registre des sépultures, p. 14) : Le 13e septembre 1754, j’ay inhumé dans le cimetière de Chassy le corps de Jean Paillard, de la dite paroisse, agé d’environ 45 ans, lequel conduisant un chard chargé d’une meule pour le moulin Messa(rd) de cette paroisse, qu’on avoit chargé à Perrecy, voulant monter sur ledit chard pour faire avancer les bœufs, son pied luy ayant manqué, s’est laissé tomber entre les bœufs et les roues dudit chard, qui luy ont passé sur le bas ventre, luy ont fait sortir les entrailles du corps, et rompus les reins, de sorte qu’il a expiré sur le champ en prononçant ces mots : « O mon Dieu », et les ayant prononcé, il n’a plus donné aucun signe de vie, et par conséquent n’a pu recevoir aucun sacrement, et quoy que je me sois transporté sur le champ à grande hâte, au lieu où ce malheur est arrivé, qui est au dessus de la
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fontaine du Gros Bois, en venant à Chassy, je ne pus rien faire, étant expiré avant même que d’être averti. Ledit malheur est arrivé le 12 e du présent mois, un jeudy, sur environ les cinq heures du soir, ledit enterrement fait à la prière du sieur Desmolins, procureur fiscal en cette justice, suivant sa lettre du 13 du présent mois de septembre, et en présence de Jean Vincent, de Louis Beraud, de Benoit Montereau et Pierre Perceveau, tous laboureurs de cette paroisse, qui ont été aussy témoins dudit malheur, et encore en présence de Benoit Paillard, laboureur de cette paroisse, frère et consort dudit deffunt, demeurant au domaine des Beaulons, derrière l’église de Chassy, de Claudine Nectoux, son épouse, qui est par là demeuré veuve avec quatre petites filles qu’elle a eu dudit Jean Paillard, son époux, de Claude et Antoine Paillard, ses neveux, fils dudit Benoit Paillard, qui ne signent, étant tous laboureurs de cette paroisse, illiterez. 16-06-1755, acte de décès de N. B. Dauvergne, âgé d’environ 55 ans (ibid., p. 16). 1755-1764 Morizot, premier acte de décès le 17-06-1755 (ibid., p. 16), dernier acte de décès le 20-07-1764 (ibid., p. 33). Le cimetière et l'église sont interdits pour sépulture du 10-09-1760 au 19-05-1761 (ibid., pp. 25 et 26/93), pour obliger les paroissiens à financer une réfection (cf. p. 68). 1764-1767 Paulet, desservant Chassy. Premier acte de décès le 18-09-1764 (ibid., p. 33, dernier acte de décès le 30-05-1767 (ibid., p. 39). 1767-1781 Cotard, François (attestation du prénom, ibid., p. 71). Premier acte de baptême le 03-07-1767 (ibid., p. 63), dernier acte de mariage le 23-011781 (ibid., p. 92).
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1781-1791 Monnot, premier acte de décès le 21-02-1781 (ibid., p. 63), dernier acte de décès le 22-05-1791 (ibid., p. 92). Acte de décès de Danse à l’Ombre (ibid., p. 71) : Le quatorze mai mil sept cent quatre vingt quatre, en exécution d’un jugement de la justice de Chassy en datte de ce jour, j’ai inhumé dans le cimetière de l’église de la ditte paroisse un homme trouvé mort sur le chemin du Fresne audit Chassy, entre deux prés, l’un appartenant à Monsieur le comte de Barbenson et l’autre à Monsieur Berthelin, lequel homme, suivant ledit jugement, a été reconnu être Jean Porterat, dit Danse à l’ombre, voiturier au Fresne, paroisse de Gueugnon, et ce en présence de Jean Lacoudraye, manœuvre audit Fresne, de Benoit et Claude Lacoudraye, frères maçons au même lieu du Fresne, ainsi que plusieurs autres, lesquels ne signent, de ce enquis. 1791-1792 Bouillon, curé constitutionnel de Chassy, premier acte de décès le 2006-1791 (ibid., p. 92), dernier acte de baptême le 28-12-1792 (ibid., p. 98).156
2. Liste des maires (1793-2015)
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Les successeurs du curé Bouillon n'ont plus la charge de l'état civil : lacune provisoire de 1792 à 1850 ; 1850 Ponceblanc ; 1851-87 Deline François ; 1888 sans curé ; 1889-90 Duvernoy ; 1891-93 sans curé ; 1894-1932 Vuillaume A.-Félix ; 1933 Sarda Jean-Baptiste ; 1934-40 Pallot Pierre-M., curé de Clessy officiant à Chassy ; 1941-47 Boucaud Antoine, id. ; 1948-49 Desbordes François, id. ; 1950-52 Bordes Robert-Jules, id. ; 1953-60 Lintz Ernest, id. ; 1961-67 Alexandre Marcel, id. ; 1968 Thomasset André, curé de Palinges officiant à Chassy ; 1969-70 Martin Philippe, curé de Perrecy officiant à Chassy ; 1971-84 Arnoud Eugène, id. ; 1985-86 Aubry Pierre ; 1987-89 Michel Fernand, curé de Gueugnon officiant à Chassy ; 1898-95 Frühauf René, id. ; 1995-2003 Binon Bernard, id. ; 2003-12 Dumas Frédéric, id. ; 2012-15 Boffet Noël, id.
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1793-1816 Merle, Jean-Marie157, maire, né le 16-01-1765 à Chassy (Registre de Chassy, p. 55/131), négociant à Fontenaille en 1790 (ibid., p. 120/131), premier acte le 17-01-1793 (ibid., p. 100), dernier acte de naissance le 16-07-1816 (ibid., p. 21) ; 45 ans en 1810 (ibid., 1803-1812, p. 44). Le 17 Brumaire an IV (20-11-1795), premier acte (ibid., p. 110) de Mercier Jean Louis, officier public nommé par délibération du quinze du courant, soit le 06-11-1795. Deux autres actes sont signés Mercier, datés du 10-Frimaire-an IV (01-12-1795). A partir du 23 Frimaire an IV (14-12-1795), Merle signe de nouveau les actes, en tant qu’agent municipal. Une parenthèse pour signaler que l’inscription murale de la chapelle (église de Chassy), Jean Vannier, thuillier, an XI, 1803, correspond à un habitant de Chassy, tuilier (Registre de Chassy, p. 118 ; cf. aussi p. 131, qui porte une signature comparable à celle de la chapelle). Il est né vers 1776 et décédé le 18-05-1853 (ibid., p. 3). Alexis Ducroux (ibid., pp. 127 et 134), futur maire, est agent municipal le 04 Frimaire an VI. Vannier est adjoint (ibid., p. 123) de l’agent municipal, selon le titre que se donne Nicolas Bonnet (ibid., p. 132). Dans l’acte de naissance rédigé le 29 Floréal an VIII, J.-M. Merle est maire de Chassy, comme le confirme la mention marginale (ibid., p. 134). 1816-1820 Louis, Michel, premier acte de décès le 27-08-1816 (ibid., p. 116), dernier acte de naissance le 27-08-1820 (ibid., p. 42). 1820-1837 Ducroux, Alexis, premier acte de décès en tant que maire le 28-101820 (ibid., p. 44), dernier acte le 21-11-1837 (ibid., p. 77). 157
Fils de Nicolas Merle, marchand fermier de Fontenaille en 1750 (cf. p. 22).
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1838-1848 Ducroux, Jean-Marie, premier acte de mariage le 13-02-1838 (ibid., p. 78), dernier acte de mariage le 04-07-1848 (ibid., p. 16) 1848-1852 Vannier, Jean-Marie, premier acte de naissance le 29-07-1848 (ibid., p. 24), dernier acte de mariage le 14-08-1852 (ibid., p. 20). 1852-1879 Ducroux, Claude, premier acte de décès le 22-08-1852 (ibid., p. 24), dernier acte de naissance le 16-06-1879 à 8 h du matin (ibid., p. 27). Décédé le 17-06-1879 à 11 h du matin à 79 ans (ibid. p. 14). 1879-1881 Ségaud, Jean, adjoint « à défaut de maire », premier acte de décès le 17-06-1879 (celui de Claude Ducroux) (ibid., p. 14) ; dernier acte de décès le 14-01-1881 (ibid., p. 17). 1881-1884 Vannier, Jean-Marie, premier acte de naissance le 12-02-1881 (ibid., p. 33), clôture des registres le 31-12-1883. Décédé le 28-11-1892 à 78 ans (ibid., p. 20). 1884-1904 (les registres sont consultables en ligne jusqu'en 1902) Ségaud Jean, premier acte de décès le 09-01-1884 (ibid., p. 3) ; clôture du registre des décès le 01-01-1903. 1904-1935 Descours, Jean 1935-1945 Frizot, Louis 02/1945-05/1945
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Lagrue, Eugène 1945-1953 Prost, Emile 1953-1965 Morin, Claude 1965-1971 Cernin, René 1971-1983 Morin, Claude 1983-mars 1995 Rameau, Jean 1995-mars 1996 Pautonnier André 1996-mars 2008 Berlaud Jeanne 2008-en cours Bonacchi Simone
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ANNEXE 3 Une autre seigneurie sise à Chassy, celle de Fontenaille, apparaît à maintes reprises dans les documents d’archives, qui permettent de reconstituer une liste lacunaire de ses titulaires : 1262 : Hugues de Saint-Privat, chevalier, tient Fontenaille de Guichard de Chaumont158 ; 1311 : Jacques de Saint-Privat159, chevalier ; 1366 : Guyot Chou ; 1395 : Guillaume Chou (cf. p. 17) ; 1398 : la demoiselle de Fontenailles, veuve du précédent ? (cf. p. 38) ; 1476 : Claude Chou (cf. p. 17) ; François Daval, seigneur de Fontenaille, époux de Guillemette qui suit160 ; 1591 : damoiselle161 Guillemette de Saint-Anthot, dame de Masoncle et de Fontenaille, mère d’Antoine et de Chrétienne Daval, veuve de François Daval, seigneur de Fontenaille ; 1645 : Simon de Changy (ou Saugy, Chaugy), seigneur de Cuzy et de Fontenaille162 ; 1665-1667 : Philibert de Changy, seigneur de Cuzy et de Fontenaille163 ; 1680-1711 : Claude de Changy, chevalier, seigneur de Cuzy, Fontenaille et Ange164 ; Peincedé, t. 11, p. 77 en ligne. Peincedé, t. 12, p. 412 en ligne. 160 Archives de Saône-et-Loire, B 573, années 1590-1611. 161 Archives de Bourgogne, C 4812, supra. 162 Archives de Saône-et-Loire, B 599, année 1645, et B 604, années 1647-1648. 163 Archives de Saône-et-Loire, B 614. 164 Registres paroissiaux de Marly, p. 51, le 10-09-1680, et Archives de Saône-et-Loire, B 822. 158 159
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1700 : Fontenaille et Ange, fief de M. de Changy, de Cuzy ; 1714: dénombrement de Philibert Pillot de Fougerette (16451718) pour les terres et seigneuries de Fontenaille et Ange165. Philippe Pillot de Fontenaille (avant 1720-1755), son fils. Etienne Mayneaud, décédé le 05-11-1732, acquiert en 1730 le château de Génelard (actuel château de Croix) que lui vend Etienne de Ganay. Peut-être a-t-il acquis Fontenaille plus tôt (cf. p. 19), ou durant ces années apparemment fastes. Sa fille Marie-Madeleine Mayneaud, morte sans postérité à Paris le 03-04-1771, veuve de Pierre Marchais de la Perine (1688-1753), écuyer, ancien commissaire de gendarmerie, lègue Génelard, Montaiguillon, Laugère, Chadzeau, Fontenaille, Oudry, Ange et Lessertaut (à Saint-Vallier) à son frère qui suit 166. Elle était cousine de Mayneaud de Bizefranc ; 19-04-1776 : Paul-Etienne-Charles Mayneaud de la Tour, seigneur de Fontenaille et Ange167, lègue ses fiefs à son fils qui suit ; 1776 : François-Gaspard Mayneaud de Collange, né le 24-061739, décédé le 10-09-1810 à Paris (1er), chevalier, seigneur de Génelard, Montaiguillon, Laugère, Fautrenne, le Seuil, Fontenaille, Oudry et Ange168. Ses biens reviennent169 à une branche collatérale des Mayneaud représentée par 1793 : Jean-Baptiste Mayneaud, comte de Pancemont, né le 0509-1755 à Digoin, décédé le 23-02-1836 à Génelard ; sa fille Augustine-Louise Mayneaud, née Génelard, décédée le 01-11-1867 à Paris (8e).
le 16-11-1791 à
Archives de Saône-et-Loire, E 458, p. 100. Peincedé, t. 12, p. 674 (679 en ligne), testament daté de 1770. 167 Archives de Saône-et-Loire, B 648, et Insinuations, Bailliage de Charolles, p. 384/635. 168 Archives de Saône-et-Loire, B 774, années 1741-1790, p. 153. 169 Grande Encyclopédie, t. 18, p. 710, article Génelard. 165 166
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Le tableau suivant donne l'arbre généalogique170 poursuivi jusqu'à nos jours.
Montage de J. M. Devémy. Il faut remonter jusqu'à Guirand VII de Simiane, décédé en 1385, pour trouver un ancêtre commun entre cette branche des Simiane et celle de Louis Charles de Simiane, qui épouse en 1695 Pauline de Grignan, petite-fille de Mme de Sévigné. 170
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ANNEXE 4 Archives de Bourgogne, B 10501
Universis presentes litteras inspecturis, nos, officialis curie domini archiepiscopi Eduorum, notum facimus quod, in nostra presentia propter hoc specialiter constitutus, Guillelmus de Chaciaco, curatus de Somant, dyoecesis Eduorum, filiusque Gauffridi de Chaciaco, domicellus, confitetur se tenere in feodum legitimum de nobilibus personis et altis, videlicet de domino de Armenigniaco, domino Kadrelle, et Beatrice, comitissa Kadrelle, ejus uxoris, res que secuntur, videlicet : A tous ceux qui liront les présentes lettres, nous, official de la cour de Monseigneur l’Archevêque d’Autun, faisons savoir qu’en notre présence, convoqué spécialement pour cette raison, Guillaume de Chassy, curé de Sommant, au diocèse d’Autun, et fils de Geoffroy de Chassy, damoiseau, reconnaît tenir en fief légitime, de nobles et hautes personnes, à savoir le seigneur d’Armagnac, seigneur de Charolles, et Béatrix, comtesse de Charolles, son épouse, les biens qui suivent, à savoir : domum suam vocatam de Ochiis, cum pertinentiis ejusdem, una cum terra sita retro, ante et circa dictam domum ; sa maison appelée des Ouches, avec ses dépendances, et une terre sise derrière, devant et autour de sadite maison ;
item campum nuncupatum des (Buot, Bitat ?) qui partitur cum terra Hugonis de Jantes ; un champ appelé des (Buot,Bitat ?) voisin de la terre d’Hugues de Jantes ;
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item mansum de Ochiis, qui se tenet terre Hodini de Vichiaco ex una parte, et terre Ysabelle de Dygonia ex altera ; le manse des Ouches, voisin de la terre d’Houdain de Vichy d’un côté, et de celle d’Isabelle de Digoine de l’autre ;
item campum dictum de Tanperos, qui partitur cum terris hominum Stephani de Sarmasia ex una parte, et terris hominum domini Guidonis de Borbonio, militis, ex altera ; un champ dit de Tanperos, voisin des terres des hommes d’Etienne de Sermaize (écart de Vendenesse-lès-Charolles) d’un côté et de celles des hommes du seigneur Gui de Bourbon, chevalier, de l’autre ;
item campum de Brieriis, qui partitur cum terra Hugonis de Jantes, domicelli ; le champ de Brières, voisin de la terre d’Hugues de Jantes, damoiseau ;
item campum dictum de Trois Mailes, situm iuxta domum Gerardi des Monceau ex una parte, et terram prioris de Perreciaco ex altera parte ; le champ dit de Trois Mailles, situé à côté de la maison de Gérard de Monceau d’un côté, et de la terre du prieur de Perrecy de l’autre ;
item stagnum vocatum de Prato, dicto Granz, una cum pratis adherentibus dicto stagno ; un étang appelé du Pré, dit Grand, avec les prés voisins dudit étang ;
item mansum seu tenementum quod fuit quondam Perrini Gauteroni cum pertinentiis dicti mansi universis ; un manse ou un tènement qui appartint jadis à Perrin Gauteron, avec toutes les dépendances dudit manse ;
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item stagnum de Chaciaco, situm ante domum Hugonis de Jantes, una cum molendino sito iuxta chanceriam dicti stagni cum pertinentiis eorumdem ; l’étang de Chassy, situé devant la maison d’Hugues de Jantes, avec le moulin situé près du chantier (terrain vague) dudit étang, avec leurs dépendances ;
item pratum dictum dou Botoor adherens dicto stagno ; un pré dit du Botoor (le Botteux ?), voisin dudit étang ;
item magnum seu grossum nemus de Angulis, quod se tenet nemoribus de Classiaco ex una parte, et ex altera, nemoribus prioris de Braigniaco ; le Grand ou Gros Bois d’Angles, attenant aux bois de Clessy d’un côté, et de l’autre, aux bois du prieur de Bragny ;
item mansum seu tenementum quod fuit quondam liberum Ymberti de Moncello, cum pertinentiis ejusdem ; un manse ou un tènement qui appartint autrefois aux enfants d’Humbert de Monceau, avec ses dépendances ;
item campum dictum dou (Pecheot, Pecheor ?) qui se tenet terre Hugonis de Jantes, domicelli, ex una parte, et terre hominum prioratus de Braigniaco ex altera ; le champ dit du (Pecheot, Pecheor ? = Pêcheur ?), voisin de la terre d’Hugues de Jantes, damoiseau, d’un côté, et de celle des hommes du prieuré de Bragny de l’autre ;
item quandam peciam terre sitam iuxta dictum stagnum de Chaciaco ; une pièce de terre sise près dudit étang de Chassy ;
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item quandam peciam terre vocatam Es Brueaul, sitam iuxta terram Hugonis de Jantes, domicelli, hinc et inde ; une pièce de terre appelée Es Brueaul, sise près de la terre d’Hugues de Jantes, damoiseau, de part et d’autre ; item unum bichetum frumenti ad mensuram Tholoni annualiter, quod debet dominus Tabolet de Chaciaco, et sui ratione admodiationis cuiusdam pecie terre que se tenet caude dicti stagni de Chaciaco ; un bichet de froment à la mesure de Toulon (sur-Arroux), chaque année, que doit le sieur Tabolet de Chassy, et en raison de son amodiation (redevance) de la pièce de terre qui se trouve au bout du dit étang de Chassy ;
item medietatem cuiusdam mansi quod fuit quondam Robini de Alto Chaciaci ; la moitié du manse qui appartint autrefois à Robin du Haut de Chassy ;
item medietatem cuiusdam campi vocatum de (Longerino ?), que se tenet manso quod fuit quondam (liberum regis ?), quod modo parat Perrinus de (Mitilino, Nucilino ?), domicellus ; la moitié du champ appelé de (Longerin ?), voisin du manse qui appartint jadis (aux enfants ?) du Roi, et que Perrin de (Mitilin ?), damoiseau, a acquis récemment ;
et omnia alia universa et singula que habet et habere potest et debet quoquomodo in parrochiam de Chaciaco, ratione Ysabelle, uxoris Gauffridi de Chaciaco, matris dicti Guillelmi curati, que omnia situantur in castellania Kadrelle. et tous les autres biens, quels qu’ils soient, qu’il possède et peut et doit posséder de quelque manière dans la paroisse de Chassy, à cause d’Isabelle, épouse de Geoffroy de Chassy, mère dudit Guillaume, curé, qui sont tous sis dans la châtellenie de Charolles.
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In cuius rei testimonio, ad preces et instantiam dicti curati nobis oblatis super permissum sigillum dicte curie domini archiepiscopi Eduorum presentibus hiis litteris duximus apponendum. Datum die Lune de festo beati Jacobi apostoli et Christophori, martirum, anno domini M CCCmo vi… En témoignage de quoi, à la prière et instance dudit curé, sur ces présentes lettres qui nous ont été remises, nous avons fait apposer le sceau officiel de ladite cour de Monseigneur l’Archevêque d’Autun. Donné le lundi, fête de saint Jacques, apôtre, et Christophe, martyrs, l’an du Seigneur 1326 (25-07-1326). Selon les Archives de Bourgogne, la date de ce document, dont nous n’avons qu’une photocopie privée de sa dernière ligne, est 1326. Le vi… doit donc être complété en vicesimo sexto.
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ANNEXE 5 L’église de Chassy171 Elle est dédiée à saint Pierre-ès-Liens 172, vocable qui confirme son ancienneté.
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Inscrite à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques le 15-11-1926. La description des éléments architecturaux s’inspire de la Fiche Monument, Archives de Saôneet-Loire, en ligne, établie en 1974 par R. Oursel, et de P. Lahaye, op. cit. 172 Es-Liens signifie dans les liens. On dit aussi aux-Liens. Hérode Agrippa, roi des Juifs, après avoir condamné à mort saint Jacques le Majeur, l'an 43, fit emprisonner saint Pierre. Les fidèles, à la nouvelle de l'arrestation du chef de l'Église, se mirent aussitôt en prière, et Dieu les exauça. Le Prince des Apôtres, chargé de chaînes, était gardé nuit et jour par seize soldats, dont quatre faisaient tour à tour sentinelle dans la prison autour de lui; les autres gardaient les portes. La nuit même qui précédait le jour marqué pour l'exécution, Pierre dormait paisiblement au milieu de ses gardes, quand tout à coup la prison fut éclairée d'une lumière céleste. Un ange apparaît, le réveille et lui dit: Levez-vous promptement, prenez votre ceinture, vos vêtements et votre chaussure, et suivez-moi. Au même instant les chaînes tombent de ses mains ; stupéfait, il obéit, et traverse sans obstacle, à la suite de l'ange, le premier et le second corps de garde. Une porte de fer était à l'entrée du chemin qui conduisait à l'intérieur de Jérusalem ; cette porte s'ouvre d'elle-même. Ils vont ensemble jusqu'au bout de la rue, et l'ange disparaît. Pierre avait cru que tout ce qui se passait n'était qu'un songe ; mais, persuadé alors de la réalité de sa délivrance, il en bénit le Seigneur en disant: Je reconnais maintenant que Dieu a envoyé véritablement Son ange et qu'Il m'a délivré de la main d'Hérode et de l'attente cruelle du peuple juif. Il se rend alors à la maison de Marie, mère de Marc, son disciple, où se trouvait une foule en prière. Pierre frappe à la porte, et la jeune fille qui se présente pour ouvrir, ayant distingué la voix de Pierre, court l'annoncer dans l'intérieur de la maison. Personne n'y voulait croire: Vous êtes folle! dit-on à cette fille. C'est son ange, disaient les autres. Pierre continuait à frapper. Quelle ne fut pas l'explosion de joie lorsque la porte fut ouverte et que l'on reconnut saint Pierre! L'Apôtre raconta la merveille que Dieu venait d'accomplir. Les fidèles se firent un devoir de recueillir les précieuses chaînes de saint Pierre et les conservèrent avec un religieux respect. Plus tard, on recueillit aussi avec soin les deux chaînes vénérables portées à Rome par le chef des Apôtres. À peine furent-elles placées l'une près de l'autre, qu'elles s'unirent ensemble, de manière qu'il fut impossible d'y reconnaître aucune soudure. Depuis ce temps, l'Église fait plus de cas de ces précieuses chaînes que des plus riches trésors, elles sont précieusement vénérées dans l'église de SaintPierre-aux-Liens. Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
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C’est une église romane173 du milieu ou du troisième quart du 11e siècle, probablement bâtie par des moines de Cluny. L’édifice, orienté 32° NE, occupe une plate-forme apparemment artificielle174. La pierre utilisée provient de carrières situées au sud du village et/ou à Clessy. Les réfections ont dues être nombreuses, toutefois « un interdit fut prononcé contre l’édifice en 1671 parce que les paroissiens n’avaient pas exécuté les réparations nécessaires. En 1729, aucun travail n’avait encore été fait, et l’église fut abandonnée pendant quelques années (Schmitt 1957, 109, n° 74 et 75, citant Archives de Saône-et-Loire, série C, n° 207) »175. Le fait qu’un même curé desservait Chassy et Clessy durant ces périodes pourrait ainsi s’expliquer176. Clocher Tour barlongue177 de croisée, à toiture à quatre pentes après restauration. Des vestiges de corniches sur les faces est et ouest témoignaient de ce mode de couverture, qui a été rétabli. Maçonnerie plus sommaire que pour le reste de l’édifice, laissant apparaître de nombreux trous de boulins178.
Est-elle de style lombard ? La chapelle de Domange, à Igé, présente un clocher comparable à celui de Chassy, mais avec une bande lombarde dont on ne trouve pas trace à Chassy. 174 Selon W. Berry, The Romanesque Architecture in the rural Autunois and the Process of stylistic change, Université de Columbia, Missouri, E.-U., 1993, thèse inédite procurée par J.M. Devémy, traduction de J. Trotin. 175 W. Berry, op. cit., p. 107. 176 Cf. Annexe 2, p. 45-47. 177 Dont le côté le plus long se présente de face. Clochers comparables à Colombier-sousUxelles (Bresse-sur-Grosne) et Vaux-en-Pré. 178 Trous laissés dans un mur par les pièces en bois qui soutenaient les échafaudages. 173
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Le clocher est percé à mi-hauteur au nord par une baie étroite en plein cintre, à linteau échancré, éclairant la travée. A l’étage, baies géminées en plein cintre, à retombée sur une colonne médiane à chapiteau nu. La cloche a été refondue avec le bronze de l’ancienne par la maison Burdin Aîné, de Lyon. Elle fut emmenée en char à bœufs à la gare de Génelard fin 1887, avant d’être acheminée à Lyon par rail. L’hiver 1887-88, trop froid, empêche de la recouler, et ce n’est qu’au début du printemps 1888 qu’elle le sera. Par lettre du 4 avril 1888, on apprend que la cloche est coulée et blanchie (polie), et qu’on s’occupe du battant dans les ateliers. Avec son battant et ses coussinets, elle pèse 580 kg. Le baptême de la cloche, est différé après le 20 avril 1888. A cette occasion, piécettes et dragées sont distribuées. Le parrain est le marquis Aimé François Alphonse de Montholon Semonville179, la marraine, Louise Hélène Françoise de Tournon de Montmelas180. Jusqu’en 1971, notre cloche rythma la vie de la commune grâce à la famille Buisson, depuis trois générations, avec la complicité des artisans du bourg. Cette année-là, un généreux donateur permit son électrification.181 Façade ouest Le mur de façade est découvert, c’est-à-dire sortant du toit, et construit partiellement en arête de poisson 182. Propriétaire du château de Chassy à l’époque, cf. p. 28. 1873-1960, petite-fille d’Augustine Mayneaud de Pancemont (1791-1867), cf. les Mayneaud et Fontenaille, p. 62. 181 Archives municipales de Chassy. 182 En latin, opus piscatum, et non opus spicatum, qui dispose les pierres ou les briques de façon différente. Les deux désignations sont fréquemment utilisées l’une pour l’autre. Cf. l’église de Saint-Clément-sur-Guye, dont l’aspect général a des traits communs avec l’église de Chassy. 179 180
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Porte précédée de cinq marches, en plein cintre à l’origine, agrandie et surbaissée au 18e siècle, chanfreinée183, en anse de panier, entre deux contreforts à talus 184, qui supportaient peut-être un auvent analogue de celui de l’église de Bissy-sur-Fley. Nef Nef unique, espace parallélépipédique plafonné, de 16 m sur 7, éclairé de chaque côté par deux baies en plein cintre. La travée sous clocher est voûtée en berceau plein cintre, et éclairée au nord par une baie étroite à linteau échancré. Le chœur est terminé par la disposition rare d’une abside en hémicycle plus étroite, à baies remaniées, voûtée en cul-defour, et logée dans un volume rectangulaire. Elle s’appuie sur un mur droit qui la sépare de la sacristie construite dans le prolongement du chœur en 1859. Mobilier : confessionnal, chaire à prêcher en bois, bancs. Statues : dans la nef côté nord, sainte Bernadette en carmélite, Jeanne d’Arc en armure, saint Antoine de Padoue; autel latéral nord (18e s.), saint Pierre-ès-Liens ; autel latéral sud (18e s.), Vierge à l’Enfant ; côté sud, sainte Thérèse de Lisieux, buste de saint Jean-Marie Vianney. Chapelle Dite de Montholon. Fondation des seigneurs de Chassy, après 1518185 , pour y placer le tombeau de famille. Donnant sur la travée, au sud, par une arcade de plein cintre, elle présente une forme carrée, de style gothique flamboyant, à Taillée en biseau. Dont le sommet est incliné comme une pente de toit. 185 Le Château de Chassy-en-Charolais, Centre de castellologie de Bourgogne, 2017, J.-M. Jal, p. 113. 183 184
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voûte en étoile, avec liernes186 et tiercerons187, reposant sur des consoles moulurées ou sculptées de feuillage au sud-est. La voûte est privée de ses clefs armoriées. Au bas du mur sud, à gauche de la fenêtre, est encastrée une piscine188 gothique à accolade et oculus. A l’ouest, la chapelle ouvre directement sur l’extérieur par une porte richement moulurée, surmontée de pinacles 189 et gâbles190 flamboyants. Les corbeaux qui subsistent au-dessus de la porte soutenaient probablement un porche en bois. Au centre du tympan, traces probables d’un blason martelé pendant la Révolution. Autel dédié à la Vierge, avec pierre d’autel ancienne, mais ne correspondant aux dimensions du logement prévu à cet effet dans la table d’autel. Orné d’une pietà 191 du 16e siècle, encadrée de deux statuettes de pierre de même époque, de type slutérien192 adouci, représentant saint Jean l’Evangéliste 193 et peut-être saint Claude en évêque. Nervure d’une voûte ogivale gothique, partie réunissant les sommets des tiercerons à une clef de voûte. 187 Nervure d’arête unissant l'extrémité de la lierne aux angles d’une voûte de style gothique. 188 Evier réservé aux ablutions du prêtre, pouvant également servir de crédence, sur laquelle on dépose les burettes. 189 Petite pyramide fleuronnée. 190 Petit pignon orné. 191 Sculpture représentant une Vierge de pitié, pleurant son fils qu’elle tient sur ses genoux. 192 De Claus Sluter (1355-1406), sculpteur néerlandais que Philippe le Hardi fit venir à Dijon (Chartreuse de Champmol). Cet artiste introduisit dans la sculpture une expressivité réaliste qui porte encore son nom. Le slutérien adouci se rencontre fin 15e-début 16e siècle. 193 Hauteur : 90 cm. Il tenait peut-être un calice dans lequel se trouve un serpent ou un dragon à la place de l'hostie. D’après la Légende Dorée, il fut condamné par le gouverneur romain d’Ephèse à boire un breuvage constitué de serpents venimeux, sans doute en souvenir du serpent d’airain que Moïse (Nombres, 21,6-9) recommanda aux Hébreux de regarder pour être guéris des morsures que leur infligeaient les serpents brûlants. Jean rappelle cet épisode en rapportant ces paroles de Jésus à Nicodème : Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi faut-il que soit élevé le Fils de l’homme, afin que quiconque croit ait en lui la vie éternelle (Jean, 3,14-15). Ainsi le serpent redevient-il, comme dans les mythes anciens, le symbole de la connaissance, de la guérison et de la vie. 186
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Deux tableaux, la Vierge, le Christ. Vitraux194 La disposition des vitraux, datés du dernier quart du 15e siècle, laisse supposer qu’un ruban noir horizontal, la litre 195, devait être peint sur les murs de la chapelle et en faire le tour à hauteur des blasons de la verrière. A l’est, derrière l’autel, dans une fenêtre de type roman, est représenté196 le Christ crucifié197 sur le Calvaire198. Au sommet de la croix latine est fixée, en forme de banderole, l’inscription inri199. Au pied de la Croix se trouvent, à la droite de son fils, la Vierge en mater dolorosa, et à gauche saint Jean l’Evangéliste, tous deux vêtus d’une vaste chape 200 talaire, devant un paysage symbolisant Jérusalem et son Temple, à droite, sur lequel est perchée une cigogne 201. A la gauche du Christ, cinq oiseaux, dont quatre en vol. D’autres cigognes, apparemment, mais l’oiseau en vol inverse, visible sous le bras Cf. F. Gatouillat et V. Inguenaud, Inventaire général, 1981, en ligne. Classés le 22-031910. 195 Variante de liste, bordure : long ruban noir, faisant le tour intérieur de l’église, sur lequel on peignait les blasons des seigneurs décédés, site en ligne de l’église Saint-Sulpice de Varennes-Jarcy (91). On voit dans la chapelle de Chassy des traces noirâtres de part et d’autre de la fenêtre, vestiges probables de cet usage. 196 Hauteur : 120 cm, largeur : 50 cm. 197 Un seul clou pour les deux pieds, caractère du 15 e siècle, H. Barrès, Le Vitrail de l’église de Chassy. 198 Le crâne et les ossements, dont une omoplate, rappellent le nom araméen Golgotha, crâne, que cette colline devait à sa forme, ou à la présence d’ossements, ou à la découverte du crâne d’Adam, qui aurait été faite lors de la Crucifixion. Ainsi se trouvent réunis Adam, l’auteur du péché originel, et Jésus le Rédempteur. 199 Ecriteau qui reproduit le chef d’accusation ayant entraîné la condamnation à mort : Iesus Nazaraeus Rex Judaeorum, Jésus de Nazareth, roi des Juifs. La sentence est affichée sur la croix, et la couronne d’épines tourne en dérision la royauté du Christ. Au 15 e siècle, cette couronne est constituée d’une tresse d’épines. 200 Dont le traitement argent et or rappelle le verre blanc, en vogue au 15e siècle. 201 Selon un conte chrétien, une cigogne assistant à la crucifixion de Jésus aurait eu pitié de sa souffrance et l’encouragea. Elle est devenue le symbole de la résurrection. 194
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droit du Christ, est peut-être un phénix202, si son bec aquilin n’est pas involontaire. Le Calvaire occupe la partie supérieure de la lancette203, tandis que la partie inférieure est composée d’une vitrerie losangée, avec les armoiries du donateur. L’encadrement à devise et à fleurs crucifères est interrompu par la scène du Calvaire. Sur les banderoles, ou phylactères, on lit O mater Dei, memento mei, Ô mère de Dieu, souvienstoi de moi204, l’âme du défunt sollicitant l’intercession de la Vierge. L’artiste, anonyme, s’inspire des dessins, gravures, retables et livres d’heures de son temps 205. Le Christ de Chassy est un Christus dolens, ou Christ souffrant, ceint du périzonium206, la tête ornée d’une auréole crucifère et inclinée sur l’épaule droite, les traits du visage exprimant la souffrance, les yeux mi-clos, la bouche incurvée vers le bas, les plaies des mains et des pieds saignantes, la plaie du coup de lance de Longin207 béant dans la poitrine, le corps légèrement déhanché, les côtes saillantes. Au sud, dans une fenêtre à meneau208 séparant deux lancettes209 surmontées d’un tympan à ajour fleurdelisé 210, sont Oiseau fabuleux qui renaît de ses cendres, autre symbole de la résurrection. Fenêtre terminée en fer de lance. 204 Invocation qui termine un Ave Maria de Josquin des Prés (1450-1521), texte et musique sur le site Saturday Choral, en ligne. Sur la notoriété de cette prière à la fin du 15 e siècle, cf. G. Grillon, L’Ultime Message : étude des monuments funéraires de la Bourgogne ducale, 2012, p. 262 en ligne). 205 Par exemple les émaux limousins, notamment la Crucifixion du Prétendu Monvaerni, datée de 1475, ou les Crucifixions de Jean de Beaumetz (1335-1396) ou de « primitifs flamands », tels Van Eyck (1390-1441) ou Van der Weyden (1400-1464), qui travaillèrent à la cour de Bourgogne. 206 Morceau d’étoffe qui cache la nudité du Christ en Croix. 207 Nom du centurion romain qui, sur ordre de Pilate, perça de sa lance le côté droit de Jésus mort sur la Croix. 208 Montant intérieur ou traverse qui sert à diviser une baie en compartiments. 209 Hauteur : 200 cm, largeur : 100 cm. 210 La fleur de lis est un symbole marial de pureté virginale, dans une chapelle dont l’autel est consacré à la Vierge, plutôt que celui d’une parenté royale, qui reste à prouver. Tympans du 202 203
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représentés, entre deux vitreries losangées, les donateurs tournés vers le Christ de l’autre vitrail, accompagnés de leurs saints patrons, à gauche, saint Claude 211, pour le seigneur, Claude Choux, et à droite, pour son épouse Jeanne Brichard, saint Jean-Baptiste, à la barbe bifide, désignant de l’index gauche l’agneau auréolé212 allongé sur un livre que le saint porte dans la main droite, et pourvu de ses attributs, la houlette terminée en croix et le vêtement de poil de chameau. Autour de la tête de chacun des saints est représentée une auréole rouge qui conduit d'un ciel noir (de deuil?) ou azuré aux feuillages dorés ou verts du paradis. La couleur rouge a-telle ici le sens symbolique de sang du Christ ou de feu du Saint-Esprit ? Ou l'artiste a-t-il voulu éviter le ton sur ton d'une auréole dorée, des dorures de la mitre ou de la chevelure blonde ? L'auréole de saint Claude est constituée de trois demi-cercles concentriques : le premier, festonné, enveloppe la mitre, le deuxième, deux lignes parallèles, sépare le premier du troisième, au long duquel s'égrène un chapelet de boutons, comme sur l'auréole de l'agneau. On observe un détail curieux sur l'auréole de Jean-Baptiste : un premier demi-cercle forme une sorte de bourrelet strié qui entoure la chevelure, tout comme s'il s'agissait d'une capuche relevée sur la tête, et de couleur identique à celle de la houppelande. Pourquoi ces stries ? Une couronne d'épines ? Un second demi-cercle, identique à celui de saint Claude, comporte les mêmes boutons. Il serait tentant d'en compter douze.
même type, mais de dimensions supérieures, au prieuré bénédictin d’Ambierle (Loire) et à Saint-Bris-le-Vineux (Yonne). 211 603-fin 7e siècle ; en tant qu’archevêque de Besançon, il est coiffé de la mitre, vêtu d’une chasuble et porte la crosse, ici terminée en croix (cf. V. Lamarque, Les vitraux du XVIe siècle dans le Toulois, p. 11, en ligne). 212 Rappel de la scène où saint Jean-Baptiste, voyant s’approcher Jésus, dit : Ecce agnus Dei, voici l’agneau de Dieu.
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Le seigneur est agenouillé sur un sol au carrelage jaune. Il porte une armure213 en tant que chevalier, et sur sa cuirasse214, un tabard215 armorié, dont l’encolure est soulignée par un collier d’or. Son bassinet216 et son missel sont posés sur un prie-Dieu gothique en bois217, dessiné selon une perspective approximativement axonométrique218. Au sol, son gantelet gauche. L’artiste donne au seigneur un visage expressif, au nez un peu fort, les cheveux cachant les oreilles et tombant jusqu’aux épaules, en frange sur le front, selon la mode en vigueur à la fin du 15e siècle. Il pourrait s’agir d’un portrait, ou de la copie rajeunie d’un masque mortuaire 219, même si le visage de saint Jean, au pied de la Croix, paraît dessiné de la même main. Le peintre a pu rencontrer l’acquéreur ou, s’il est venu sur place, étudier l’empreinte du visage prise lors du décès, puis reproduire le dessin sur verrière dans un atelier plus ou moins lointain, Dijon ou Autun par exemple. Le transport d’une verrière démontée était relativement simple, et une fois sur place, il suffisait d’un petit groupe, un maître Le peintre verrier a pu s’inspirer, parmi d’autres, d’un dessin représentant Jacques de Fleckenstein, donateur en armure, d’après un vitrail qui se trouvait dans la chapelle funéraire élevée en 1496 sur le flanc sud de l’église Saint-Georges de Haguenau. Cette oeuvre alsacienne (atelier de Peter Hemmel d’Andlau, Strasbourg, vers 1483) s’inspirait elle-même du célèbre graveur Martin Schongauer (1450-1491). L’imitation s’observe en particulier dans la position des jambes, des solerets et des éperons à molettes dentées du chevalier de Chassy. Voir la reproduction en couleurs de ce vitrail sur le site Musée national du Moyen-Âge en ligne. Cf. aussi J.-M. Jal, op. cit., p. 119, à propos de l'armure représentée sur la pierre tombale de Jean de Bourbon, datée du milieu du 15e siècle, dans l'église de Grury. 214 Pièce qui protège la poitrine et le dos. 215 Ou cotte d’armes, tunique de soie brodée ou damassée, portée sur l’armure, et sur laquelle est reproduit le blason du chevalier. On distingue la manche gauche, arrêtée juste avant la cubitière protégeant le coude, et les plis du tabard qui descend à mi-cuisse. Le blason de Claude Choux est reproduit plusieurs fois sur l’ensemble du vêtement. Entre le tabard et l’aileron de genouillère, on aperçoit ce qui pourrait être l’extrémité inférieure d’un fourreau d’épée. 216 Casque du 15e siècle, à visière conique, en forme de museau. 217 Cf. J.-M. Jal, op. cit., p. 119, qui souligne la ressemblance entre ce meuble et celui qui est représenté dans les Croniques de messire Enguerrand de Monstrellet, BnF, Ms. fr. 2678, f° 1r. 218 Perspective dans laquelle des droites parallèles restent parallèles, utilisée avant la théorisation mathématique de la perspective qu’on applique à partir de la Renaissance. 219 Ch. Prigent, Art et société en France au XVe siècle, 1999, en ligne, p. 226 et passim. 213
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verrier et ses aides, pour installer l’œuvre à l’emplacement prévu. A droite, sur un carrelage identique, la dame est figurée mains jointes devant un prie-Dieu également gothique et en bois, mais moins ouvragé que celui du donateur. Sur ce prieDieu est ouvert un missel à deux fermoirs. La donatrice porte une robe de drap de laine cramoisi, peut-être fraisée au col, et, semble-t-il, un collier d’or et une coiffe à voile noir (de veuve ?). Son visage lisse, aux yeux pieusement baissés vers le missel, correspond à la spiritualité de la scène, d’autant plus qu’il ressemble à celui de Marie au pied de la Croix. Si les pieds nus qui apparaissent au bas de sa robe lui appartiennent, elle est assise et non agenouillée, mais, compte tenu de la disproportion, on peut se demander s’il ne s’agit pas d’un remploi maladroit de fragments correspondant peut-être au saint patron220, ou faut-il imaginer la dame agenouillée sur les pieds du saint, en surcroît de protection ? A la droite du blason Choux, on lit sur la banderole memanto, variante fautive de memento. Dans la partie inférieure de chaque vitrail sont représentées les armoiries des Choux et des Brichard 221:
Choux
Brichard
Voir par exemple la statue de saint Jean-Baptiste de Châteauneuf-en-Auxois (21), ou celle d’Autun, en ligne, que pouvait connaître l’auteur des vitraux de Chassy, s’inspirant de maîtres célèbres, tels Antoine Le Moiturier (1425-1480) ou Guillaume Chandelier, exerçant vers 1490 en Bourgogne. 221 Reproduction graphique des deux blasons dessinée par J.M. Devémy. 220
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Armoiries de Claude Choux : écartelé, aux 1 et 4, d’argent à trois choux pommés de gueules et tigés de sinople, aux 2 et 3, d’argent à la croix échiquetée de gueules et d’azur. S’agit-il des armes des Gentes, qui se seraient croisés ? Armoiries de Jeanne Brichard : écartelé, aux 1 et 3, armoiries de Claude Choux, au 2, bandé d’argent et d’azur, pour les Brichard, au 4, losangé d’azur et d’or pour les Châtillon. Devant l’autel se trouve une grande dalle de pierre, peutêtre placée sur les caveaux des fondateurs. Une pierre (tombale ?) gravée d’une croix nimbée sur piédestal, découverte lors des travaux de l’école, est en attente.
ANNEXE 6 Le château de Chassy222 Forteresse médiévale des 14e-15e siècles223, transformée en maison résidentielle à partir du 16e siècle. 222
Inscrit à l’Inventaire des Monuments historiques le 18-03-1927. La description des éléments architecturaux s’inspire de la Fiche Monument, Archives de Saône-et-Loire, en ligne, établie en 1974 par R. Oursel et de P. Lahaye, op. cit. 223 L’année 1056 est proposée sans référence par M. Gauthier, op. cit.
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Deux corps de logis rectangulaires, placés bout à bout, se distinguent par le décrochement des toitures plus élevées dans la partie sud : 1) le corps de logis sud, remontant peut-être au 14e siècle, comprend deux étages carrés, éclairés à l’est par de grandes baies à meneau et croisillon. A l’angle sud-ouest, il est flanqué d’une haute tour circulaire à poivrière224 surmontée d’une girouette armoriée. Des meurtrières en forme d’archère et de canonnière 225 subsistent sur sa base. A l’angle sud-est, il est accosté d’une tour d’escalier quadrangulaire hors d’œuvre, à toiture à quatre pans. Cette tour présente à l’est des traces d’arrachement d’une muraille ayant porté un chemin de ronde, comme en témoigne, entre les second et troisième paliers, une ancienne porte qui débouche à présent sur le vide. Peut-être cette muraille se prolongeait-elle en obliquant vers le nord, puis l’ouest, de façon à entourer une cour intérieure. On trouve à sa place un jardin en terrasse. A sa jonction avec le corps de logis nord, la muraille ouest du corps de logis sud est soutenue par un puissant contrefort ; cette muraille et la tour circulaire du sud-ouest sont couronnées de corbeaux à ressauts ayant porté des mâchicoulis226 ou des hourds227 auxquels on a substitué de hautes toitures en tuiles plates.
Surmontée d’un toit conique. A ébrasement externe quadrangulaire. 226 Balcon percé de trous permettant de laisser tomber des projectiles. 227 Charpente en encorbellement au sommet d’une muraille. 224 225
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2) Le corps de logis nord, des 15e et 16e siècles, comprend aussi deux étages, moins élevés que ceux du logis sud. A l’angle nord-est, il est flanqué d’une forte tour ronde à poivrière, où un arrachement est masqué par un gros contrefort qui doit se trouver au niveau de l’ancienne entrée, en supposant que le portail était encadré par deux tours dont subsiste cette tour nord-est. Sur sa façade orientale fait saillie une tourelle médiane d’escalier à cinq pans, hors d’œuvre, coiffée d’une haute toiture à six pans. Ce type de tour médiane à vis est caractéristique de l’architecture du 15e siècle 228 Une galerie sous auvent relie la tourelle d’escalier à la tour ronde du nord-est. Cette galerie devait se continuer à gauche de la tourelle d’escalier comme en témoignent une porte ouvrant sur le vide et des vestiges de supports dans le mur. La tourelle et la partie de façade qui se rattache au logis sud sont percées de baies à croisillon. Les baies de la façade ouest sont protégées par des grilles. Au nord-ouest du château, hors œuvre, massive tourcolombier circulaire à poivrière, et communs principaux, plus récents que le château.
Ch. Prigent, op. cit., p. 95. Cet ouvrage cite, p. 114, le château de Chémery (41), dont l’histoire architecturale ressemble à celle du château de Chassy. 228
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Le rapport Sallez229 présente 48 photos du château, extérieur et intérieur, notamment les fenêtres, portes et cheminées avant restauration.
ANNEXE 7
Daté du 12-06-1943, Ministère de la Culture, La Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, base Mémoire, en ligne. 229
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La centuriation et Chassy230 La centuriation menée par les Romains est l’action de cadastrer des terres avec la centurie comme unité de base, soit un carré de 710 m de côté, représentant une surface d’environ 50 ha. Le quadrillage ainsi obtenu permet d’attribuer à des colons des terrains égaux sur lesquels s’installent des exploitations rurales appelées villa, qu’on retrouve en français dans le mot ville, et dialectalement sous la forme velle. On recense deux centuriations possibles à proximité de Gueugnon : 1) La première se situe aux abords de Toulon-sur-Arroux. L’actuelle D 985 emprunte sur la presque totalité de son parcours le tracé de l’ancienne voie romaine qui unissait Toulon à Charolles en passant par Perrecy-les-Forges et Génelard. Cette voie quitte Toulon par le rue de Vendée, le Pont-Gaubert et traverse la forêt de Martenet pour rejoindre la D 985 au château de Saint-Romain. Elle est encore sensiblement perpendiculaire à la D 240, autre ancienne voie romaine qui se dirige vers Saint-Eugène, au nord-est de Toulon. Un tronçon de la D 57, situé entre Giverdey-le-Bas et Beaumont, en direction du Creusot, est parallèle à la D 240. Partant de ce constat et de ses compléments, I. Jouffroy 231 forme l’hypothèse d’une centuriation qui pouvait s’étendre vers le sud, dans la vallée de l’Arroux, donc vers Gueugnon et Chassy.
Cette annexe présente une hypothèse de travail : seules des découvertes et des fouilles permettront de confirmer ou d’infirmer le bien-fondé d’une centuriation dans le Gueugnonnais. Les documents cartographiques utilisés sont principalement ceux que fournissent les sites Internet Géoportail et Archives de Saône-et-Loire. 231 Carte archéologique de la Gaule : Saône-et-Loire, 1994. 230
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2) M. Rossi232 présente une analyse comparable et tout aussi convaincante à propos du Brionnais. Puisqu’il y a eu centuriation au nord comme au sud de Chassy, on peut raisonnablement estimer que la région de Gueugnon n’a pas échappé à ce type de répartition des terres pendant la période gallo-romaine, comme tendraient à le confirmer divers indices toponymiques et l’examen du réseau routier Indices toponymiques Les noms terminés par -y sont nombreux aux environs plus ou moins immédiats de Chassy. Ces noms de lieux sont formés d’un nom propre suivi d’un suffixe domanial, par exemple Cassius + -acum > Cassiacum, villa Cachiaco, 11 e s., puis Chassy, villa de Cassius. On recense Availly, Bessy (Biciaca villa, 873, villa de Bicius ou Bassus), Bragny (villa de Brannius), Chalancy (à Perrecy), Chevagny (peut-être villa de Cavannus), Clessy (Classiaco, 1164, villa de Classeio, 1266, villa de Classius), Marly (Meriliacum, 885, villa de Merilius ou Marullius), Morigny (Moriniaco, 11e s., villa de Maurinius), Neuzy (villa Neusiaco, 1016), Oudry (Uldriacus, 11e s., villa d’Uldierus), Perrecy (villa Patriciaca, 839, villa de Patricius), Rigny (villa de Reginius), Soumilly, Usigny (peutêtre villa de Vicinius), Versigny (villa Vasiniaco, 932), Vigny (Vidiniacus, 11e s., peut-être villa de Vidinius). A ces lieux s’ajoutent le site gallo-romain du Fond de Brot, au nord de Montchâtel, à Marly 233, la villa des Aires, à Les noms de lieux du Brionnais-Charolais, EPU, 2009. M. Maerten, Le Château de Montchâtel à Marly-sur-Arroux, Echos du passé, n° 60, p. 30, Les Amis du Dardon, Gueugnon, 1988. 232 233
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Oudry234, Génelard (Genoliacum, 11e s.), Fautrière (Faltriacensis villa, 873), Palinges (Palingas, avec le suffixe germanique -ingas).235 On trouve en outre La Velette et la Petite Velette, à Oudry, pour désigner peut-être une petite villa, une velle (ferme). Cette densité rend manifeste une colonisation organisée. Des croix succédant à d’antiques pierres étaient souvent dressées au milieu des carrefours. Il existe à Chassy la Croix de Fontenailles, la Croix du Mauvais Pas, une croix à l’entrée du chemin qui mène au château. La croix qui se dresse au carrefour de la mairie et de la Fontaine n’apparaît sur aucun des cadastres du 19e siècle236. Un nom d’arbre au singulier peut aussi nommer un carrefour : le Chêne Messard237, à Chassy. Reste quatre occurrences du nom carrouge, issu du latin quadruvium, carrefour à quatre voies, indice d’une centuriation probable selon Rossi238: 1) le Carrouge, lieudit qui commence à l’actuelle croix proche de la mairie et suit le chemin du Taillis. Ce toponyme désignait, semble-t-il, un bâtiment encore Au sud de la D 92, site déjà occupé au début du 2 e s., abandonné au 4e s , J.-C. Notet, La Céramique de la villa des Aires à Oudry, 2002, La Physiophile, en ligne. 235 D’autres étymologies ont été proposées, substituant au nom propre un nom commun, le domaine pouvant aussi être désigné par un élément du paysage, suivi du même suffixe domanial. Et bien souvent, le nom commun devient patronyme. 236 En 1757, le curé de Chassy énumère trois croix situées sur sa paroisse : celle des Quatre Seigneurs, du côté du septentrion, qui sépare ma paroisse avec celle de Marly, la Croix de Bardeaux, au matin, séparant ma paroisse avec celle d’Oudry, la Croix du Mauvais Pas, aussi au levant, faisant séparation avec celle de Bragny (Archives de Bourgogne, Etats du duché, C 3531, p. 249 en ligne). Cf. aussi la Creusette, peut-être pour croisette, à Marly, au nord de Montchatel. 237 Probablement issu du latin messarius, garde des bois, des vignes, garde champêtre. 238 Op. cit., p. 79. 234
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indiqué en 1802, situé sur le chemin du Taillis, à environ 150 m de la croix de la mairie ; à cet endroit, un chemin disparu rejoignait le chemin des Césars en croisant l’actuelle D 92. L’ensemble des quatre carrefours a pu mériter le nom de Carrouge ; 2) le Carrouge, lieudit de Marly, à l’est de Chaume ; 3) les Carrouges, lieudit d’Oudry situé de part et d’autre de l’actuelle D 60, à 500 m à l’ouest de Mazoncle ; 4) un quatrième Carrouge, plus éloigné, se situe à SaintRomain-sous-Versigny, à 500 m au nord de Bessy. Enfin, divers chemin antérieurs à la centuriation ont pu être compris dans une éventuelle cadastration, tel le chemin qui descend en ligne droite du Chêne Messard vers Gueugnon par le Bois d’Orgeon, à l’orée duquel le rejoint l’ancien « chemin des Gaulois », qui, trois cents mètres plus au sud, descend lui aussi vers Gueugnon. Indices donnés par le réseau routier 1) Cardo239
L’Arroux, de Gueugnon à Rigny, l’Oudrache, d’Oudry à Bragny, et la Bourbince, de Génelard à La Gravoine, ont des cours grossièrement parallèles qui, s’il y a eu centuriation, ont pu servir de lignes directrices à un éventuel cardo, peut-être sur l’axe Perrecy-Oudry-Bragny-Chevagny. La ligne ClessyChassy-Les Carrouges-Bessy pourrait constituer une parallèle acceptable au moins dans son début, qui emprunte le tracé de la D 226 entre la Croix de Clessy et la Tuilerie, à Chassy. Il faut, bien entendu, suivre les segments de route rectiligne quand ils sont orientés dans la direction nord-nord-est, et les Le nom latin cardo désigne la voie nord-sud d’une cité ou d’un territoire. Son azimut peut s’écarter de la direction du nord : à Toulon, 44° E. 239
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chemins d’exploitation, les haies ou les limites administratives quand la route principale quitte cette direction pour contourner des obstacles naturels. Peut-être le segment à peu prés parallèle qui joint Encredey (Clessy) au Montceau (Chassy) constitue-t-il un reste de cardo secondaire qui atteindrait le Bourg de Chassy en direction de Montchâtel. 2) Decumanus240 L’actuelle D 25, qui, venant de Gueugnon, joint Clessy à Bragny, pourrait avoir été le decumanus maximus (principal). Son tracé ancien est encore visible sur le cadastre de 1806 241 : il franchissait le Rambon dans la propriété de M. Desroches, par un pont constitué d'une arche voûtée aux blocs massifs rudimentaires... qui autorise à penser qu'une voie galloromaine empruntait cet ouvrage, le creusement du bassin de lagunage de Clessy ayant mis au jour des tessons de tuiles gallo-romaines, traces possibles d'une villa implanté à proximité.242 Cette D 25 se prolonge de façon plus ou moins rectiligne jusqu’à Poujux (Saint-Aubin-en-Charollais), puis traverse l’antique Colonne et rejoint à La Vallée (Baron) la voie romaine de Génelard à Charolles. Plus au nord, la D 92 pourrait constituer un decumanus secondaire acceptable, mais son ouverture ne date que du 19 e siècle. En revanche, des chemins d’exploitation anciens ou encore utilisés suivent, avec quelques coudes, la même 240
Mot latin désignant l’axe est-ouest perpendiculaire au cardo. Et sur le cadastre moderne (Géoportail) : la D 25 longe le Bois Cornu et se continuait en ligne droite vers Clessy en suivant un tracé qu'on retrouve dans les limites NO-SE des parcelles 24, 23, 11 et 4, tracé antérieur à la construction des lacets. 242 D'après Index, site de la commune de Clessy. La photographie du pont sur le Rambon et le tracé en rouge sur fond de carte IGN (p. 82) ont été effectués par J.-M. Devémy. 241
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direction entre le sud de La Tuilerie (Chassy) jusqu’à Fautrières en passant par les Places (Chassy) et La Vernée (Oudry). Et l’examen des cadastres du 19 e siècle révèle que la D 92 emprunte, au moins à trois reprises 243, le tracé de chemins ou de limites attestés sur ces cadastres. Autrement dit, les ingénieurs du 19e s. ont peut-être repris un tracé antique, pour la bonne raison que la ligne droite continue d’être le plus court chemin entre deux points, aux premiers siècles comme au 19e. Le carrefour de la Tuilerie, à Chassy, est, d’après les cadastres du 19e siècle, l’un des plus anciens et des plus importants de la commune. Il se trouve à environ 710 m de la place de l’église : est-ce par hasard que cette distance correspond à celle du côté d’une centurie ? Sinon, on peut situer la villa de Cassius sur le terrain qu’occupera plus tard le château, qui, pendant les grandes invasions des 5 e-6e siècles, pourrait avoir été d’abord une sorte d’abri fortifié, succédant à la villa gallo-romaine, avant de devenir une puissante forteresse médiévale.
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Aux Grands Boulays, au sud de la Beluze, et au Buisson Laroze.
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Remerciements à Mme Simone Bonacchi, maire de Chassy, qui a autorisé la consultation des archives municipales, à M. Maxime Castagna, maire de Digoin, qui a autorisé la consultation des archives municipales, à M. et Mme Bernard Benoist de Gentissart, pour les informations concernant leurs ancêtres, à Mlle Geneviève Lagrue, secrétaire honoraire de la Mairie de Chassy, pour son aide efficace,
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aux Amis du Dardon, au Centre international d'études des patrimoines culturels du Charolais-Brionnais.
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