Guide de Ba‘albek [Traduit de l’allemand, Reprint 2021 ed.] 9783112436783, 9783112436776


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French Pages 41 [53] Year 1907

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Guide de Ba‘albek [Traduit de l’allemand, Reprint 2021 ed.]
 9783112436783, 9783112436776

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GUIDE DE BAALBEK

PAR LE PROFESSEUR DR. O. PUCHSTEIN

TRADUIT DE L'ALLEMAND

BERLIN, GEORG REIMER LIBRA IRE-ÉDITEUR 1906

BA'ALBEK 190^

Fig\ i.

Carte de Ba'albek et de ses environs.

i . Bloc dégrossi, abandonné dans la carrière. 2. Tombeau du Cheikh Slaik. 3. Petite mosquée, construite en 1200. 4. Tombeau du Cheikh Abdallah. 5. Tombeau d'une petite fille d'Ali. 6. New Hôtel. 7. Hôtel de Palmyre (théâtre . antique). 8. Ecole anglaise de jeunes filles. 9. Eglise grecque. 10 et 1 1 . Ancien et nouveau Konak. 12. Temple rond. 1 3 . Ruines de la grande mosquée. 14. Décombres provenant des fouilles. 15. Canal antique.

Fig\ 2. Monnaies romaines de Ba'albek. a T e m p l e de Jupiter, b D é e s s e protectrice de la v i l l e , c T e m p l e inconnu (peut-être sur le mont C h e i k h A b d a l l a h ?).

Depuis l'été de 1902, Ba'albek est desservi par le chemin de fer. De Reyak, où l'on quitte la ligne de Beyrouth à Damas pour l'embranchement de Hama, il faut compter à peu près une heure (26 km.). L e train arrive d'ordinaire vers 2 h. p. m., et les touristes repartent généralement le lendemain à 11 h. Il serait bon pourtant de rester un jour de plus; le premier soir on ferait une promenade au mont Cheikh Abdallah, et à Ras-el-Aïn, et l'on réserverait de la sorte pour les ruines une journée entière. Le gouvernement turc fait percevoir un droit d'entrée pour la visite des ruines.

LA VILLE. — APERÇU HISTORIQUE. De Ba'albek dans l'antiquité, nous ne savons que bien peu de chose; ce qui en fait aujourd'hui pour nous le plus puissant intérêt, c'est le culte païen qu'on y célébrait, ce sont ces temples grandioses, d'un art si merveilleux, que les empereurs romains se plurent à y élever. Nul doute que Ba'albek n'ait été fondé par les Phéniciens indigènes; mais de cette période proprement orientale de son histoire, nous n'avons d'autre souvenir que le nom x*

Fig\ 2. Monnaies romaines de Ba'albek. a T e m p l e de Jupiter, b D é e s s e protectrice de la v i l l e , c T e m p l e inconnu (peut-être sur le mont C h e i k h A b d a l l a h ?).

Depuis l'été de 1902, Ba'albek est desservi par le chemin de fer. De Reyak, où l'on quitte la ligne de Beyrouth à Damas pour l'embranchement de Hama, il faut compter à peu près une heure (26 km.). L e train arrive d'ordinaire vers 2 h. p. m., et les touristes repartent généralement le lendemain à 11 h. Il serait bon pourtant de rester un jour de plus; le premier soir on ferait une promenade au mont Cheikh Abdallah, et à Ras-el-Aïn, et l'on réserverait de la sorte pour les ruines une journée entière. Le gouvernement turc fait percevoir un droit d'entrée pour la visite des ruines.

LA VILLE. — APERÇU HISTORIQUE. De Ba'albek dans l'antiquité, nous ne savons que bien peu de chose; ce qui en fait aujourd'hui pour nous le plus puissant intérêt, c'est le culte païen qu'on y célébrait, ce sont ces temples grandioses, d'un art si merveilleux, que les empereurs romains se plurent à y élever. Nul doute que Ba'albek n'ait été fondé par les Phéniciens indigènes; mais de cette période proprement orientale de son histoire, nous n'avons d'autre souvenir que le nom x*

4 qu'elle porte encore aujourd'hui, si tant est qu'il faille y voir un vocable phénicien, et le traduire par «Ba'al de la Bekâ" » «Maître de la Bekâ' », de la fertile vallée qui s'étend entre le Liban et l'Antiliban: nous aurions dans ce titre la désignation populaire du dieu qu'on adorait dans le pays. A la conquête de l'Orient par Alexandre et sous le règne de ses successeurs, les Grecs s'établirent à Ba'albek. Par suite d'une assimilation du Ba'al phénicien avec leur dieu-Soleil Hélios, ils appelèrent la ville Héliopolis, et les prêtres de l'Héliopolis d'Egypte s'autorisèrent de la similitude des noms pour représenter le sanctuaire phénicien, et son culte, comme une simple succursale du leur. L e premier établissement de colons romains paraît remonter à Auguste. Dès ce moment, le dieu d'Héliopolis — car le nom grec était resté à la colonie romaine — vit rapidement son culte se répandre dans tout l'empire, et comme il était d'un rang supérieur à celui du dieu-Soleil gréco-romain, on le désigna sous le nom de Jupiter: «Jupiter d'Héliopolis»; un empereur, Trajan, ne dédaigna pas de consulter son oracle. On représentait le dieu sous la figure d'un jeune homme imberbe, enserré dans une longue gaîne en forme de cuirasse: de la main gauche il tient un foudre et des épis, la main droite brandit un fouet; deux taureaux le flanquent à droite et à gauche 1 ). Deux autres divinités, Mercure et Vénus, — celle-ci, comme la grande déesse babylonnienne, devant à certaines pratiques de son culte une équivoque célébrité, — partageaient avec Jupiter les honneurs du sanctuaire. Antonin le Pieux ( 1 3 8 — 1 6 1 ) remplaça l'ancien temple local par un édifice aussi vaste que somptueux. Son œuvre, restée inachevée, fut continuée, d'après ses plans, par les empereurs qui lui succédèrent, jusqu'à Caracalla ( 2 1 1 — 2 1 7 ) . Ces derniers notamment achevèrent d'exécuter les cours et les propylées, et ainsi s'éleva en l'honneur de Jupiter et 1) Voir p. 15 fig. 4 et «O. Puchstein et Th. v. Liipke, Ba'albek, trente vues des fouilles allemandes, Berlin, G. Reimer, 1905», Frontispice.

5 des deux divinités parèdres un sanctuaire d'une rare beauté et d'une magnificence de proportions sans exemple. A Bacchus encore et à la Fortune (?) des temples furent consacrés par les empereurs; il semble même que ces derniers aient fait reconstruire toute la ville, avec ses murs et ses édifices publics. L a grandiose exécution des temples et le remarquable état de conservation de quelques-unes de leurs parties, nous montrent, mieux qu'aucun autre monument de la Syrie ou même de l'Empire, ce que Rome au 2e et au 3 e siècle de notre ère savait et pouvait accomplir. Notons aussi que le grand sanctuaire d'Héliopolis illustre fort heureusement pour nous les descriptions scripturaires du temple de Jérusalem. L a chrétienté de Ba'albek eut à compter avec l'hostilité des païens, même après la suppression du culte de Vénus par Constantin (qui fit de la ville le siège d'un évêché), même après que Théodose eût renversé le grand temple et bâti une église de ses débris; — de violents tremblements de terre avaient d'ailleurs prévenu cette œuvre de destruction. L'église s'éleva devant la façade du temple, sur les ruines. En 634, la ville devint musulmane et resta sous la domination arabe jusqu'à la conquête turque (1517). Nous ne dirons rien des nombreux combats que se livrèrent pour sa possession les princes du Moyen-Age. Notons cependant à cette occasion que c'étaient encore les remparts romains, presque partout conservés, restaurés à diverses reprises (v. g. en 1167, en 1317), qui assuraient la défense de la ville, et que de bonne heure les sanctuaires de Jupiter et de Bacchus furent transformés en une solide forteresse: la Kal'a. C'est au XIII e siècle, avant l'invention de la poudre à canon, que la citadelle revêtit sa dernière forme, celle qu'elle a encore aujourd'hui. Très bien conservée dans l'ensemble, et de grand air, avec ses murs et ses tours, ses portes et ses poternes, ses meurtrières pour archers et arbalétriers, ses créneaux, ses moucharabiés et ses mâchicoulis,

6 elle offre un beau spécimen de l'architecture militaire arabe au Moyen-Age. L e XIII e siècle dut être un temps de prospérité pour la ville, ainsi que le prouvent encore plusieurs mosquées de l'époque, aujourd'hui ruinées. Aujourd'hui, Ba'albek compte environ 5200 habitants (215 Musulmans, 2/5 Métoualis, Chrétiens, la plupart grecs catholiques) et nous assistons à un véritable réveil de l'antique cité. L'année 1898 fut marquée par un événement scientifique de haute importance. Leurs Majestés l'Empereur et l'Impératrice d'Allemagne visitèrent Ba'albek; vivement impressionné par la beauté des monuments antiques, l'Empereur demanda à sa Majesté le Sultan la faveur de les faire étudier scientifiquement, en y exécutant des fouilles méthodiques. L'autorisation fut gracieusement accordée; les recherches reçurent toute l'ampleur désirable: on y travailla depuis l'automne de 1900 jusqu'au printemps de 1904.

TOPOGRAPHIE DE BA'ALBEK.

«

Quelques minutes avant d'arriver à la gare, on voit sur la droite un monument funéraire, Qoubbet Douris (c. à. d. la coupole de Douris, du nom d'un village voisin) construit en 1243 avec des tronçons de colonnes antiques en granit. En se rendant de la gare (ii2o m 50 au-dessus du niveau de la mer) à la ville (altitude moyenne n 5 o m — il faut 9 minutes jusqu'au New Hôtel [6], 12 min. jusqu'à l'Hôtel de Palmyre [7], 17 min. jusqu'à la Kal'a), on a d'abord la vue sur la face ouest du château [I]. Le chemin longe la colline du Cheikh Abdallah. Cette croupe de i 2 4 i m d'altitude, qui s'étale au pied de l'Antiliban, doit ') Les chiffres arabes placés entre parenthèses, se rapportent au plan général de Ba'albek, en tête du guide; les chiffres romains, aux Vues de Ba'albek.

6 elle offre un beau spécimen de l'architecture militaire arabe au Moyen-Age. L e XIII e siècle dut être un temps de prospérité pour la ville, ainsi que le prouvent encore plusieurs mosquées de l'époque, aujourd'hui ruinées. Aujourd'hui, Ba'albek compte environ 5200 habitants (215 Musulmans, 2/5 Métoualis, Chrétiens, la plupart grecs catholiques) et nous assistons à un véritable réveil de l'antique cité. L'année 1898 fut marquée par un événement scientifique de haute importance. Leurs Majestés l'Empereur et l'Impératrice d'Allemagne visitèrent Ba'albek; vivement impressionné par la beauté des monuments antiques, l'Empereur demanda à sa Majesté le Sultan la faveur de les faire étudier scientifiquement, en y exécutant des fouilles méthodiques. L'autorisation fut gracieusement accordée; les recherches reçurent toute l'ampleur désirable: on y travailla depuis l'automne de 1900 jusqu'au printemps de 1904.

TOPOGRAPHIE DE BA'ALBEK.

«

Quelques minutes avant d'arriver à la gare, on voit sur la droite un monument funéraire, Qoubbet Douris (c. à. d. la coupole de Douris, du nom d'un village voisin) construit en 1243 avec des tronçons de colonnes antiques en granit. En se rendant de la gare (ii2o m 50 au-dessus du niveau de la mer) à la ville (altitude moyenne n 5 o m — il faut 9 minutes jusqu'au New Hôtel [6], 12 min. jusqu'à l'Hôtel de Palmyre [7], 17 min. jusqu'à la Kal'a), on a d'abord la vue sur la face ouest du château [I]. Le chemin longe la colline du Cheikh Abdallah. Cette croupe de i 2 4 i m d'altitude, qui s'étale au pied de l'Antiliban, doit ') Les chiffres arabes placés entre parenthèses, se rapportent au plan général de Ba'albek, en tête du guide; les chiffres romains, aux Vues de Ba'albek.

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son nom à un santon musulman qui y a son tombeau [4]. Avant d'arriver au New Hôtel, on laisse au sud de la route d'importantes carrières anciennes [1] (à visiter plutôt en retournant à la gare), où l'on voit à chaque pas des traces de l'antique exploitation, en particulier un bloc colossal, Hadjar-el-hibla «pierre de la femme enceinte» (ainsi nommée parcequ'elle tient encore au rocher): sa longueur est de 2 i m 72, sa hauteur et sa largeur d'environ 4 m 30 à l'extrémité supérieure, 5™ 30 environ à l'autre extrémité, ce qui fait plus de 500 mètres cubes de pierre [XXVIII], Bien qu'elle dût peser plus de 1200 tonnes, on comptait l'employer dans la construction (v. p. 36). Derrière la pierre est une chapelle de St. Elie. En montant au Cheikh Abdallah, on passe près d'un cyprès qui marque le tombeau d'un cheikh Slaik [3], et plus haut, près d'une petite mosquée, bâtie en 1200, en partie avec des débris antiques. Du sommet on jouit d'une vue splendide sur la ville, la Beljâ' et le Liban, avec le Dahr-el-Kodïb au nord, le Sannln et le Djebel-el-Knïse au sud; l'Antiliban fait moins d'effet, sa crête étant cachée. Au sud-est, on voit, dans un verdoyant repli de terrain, la source de Ras-el-Aïn qui, de là, coule à travers la ville et arrose les beaux jardins qui l'entourent; dans les environs de la source se trouvent les ruines d'une mosquée du 13 e siècle, ainsi que la villa de M. Liitticke, consul d'Allemagne, mort en 1904. L a ville moderne s'étend vers l'est dans la vallée de Ras-el-Aïn, depuis le pied du Cheikh Abdallah jusqu'à une colline de faible élévation. Les bâtiments récents: le New Hôtel [6], l'école anglaise de jeunes filles [8], l'église grecque [9], la maison de l'évèque, celle de la grande famille des Moutran, le sérail [10 et 1 1 ] etc., se reconnaissent à leurs toitures en tuiles rouges. Le château [II] dont le tracé est déterminé par l'emplacement du temple de Bacchus et du grand temple — dont 6 grandes colonnes isolées se profilent sur le ciel — s'avance un peu plus vers

8 la plaine. Au sud-est, le curieux temple rond [12]. Au nord et à l'est, on peut suivre la ligne des murailles romaines: au nord, jusqu'à un ensemble de bâtiments délabrés qui font partie d'une caserne construite par Ibrahim Pacha, au temps de la domination égyptienne; la moitié occidentale de cette caserne, habitée encore aujourd'hui, occupe l'emplacement de l'ancienne porte nord de la ville. L a plus grande partie de la nécropole antique se trouvait au delà du mur septentrional; d'autres tombeaux, creusés dans la roche, s'étagent sur la pente du Cheikh Abdallah en dehors du mur ouest, lequel escaladait la montagne devant l'église grecque. C'est là, également (au dessous de l'Hôtel de Palmyre [7]), que se trouvait le théâtre romain. L a cour de l'hôtel occupe la place de l'orchestre; le mur en pierres de taille, près de la rue, fermait le fond de la scène. En redescendant, on peut prendre la rue principale de Ba'albek et se rendre à la source de Ras-el-Aïn (20 min. depuis l'Hôtel de Palmyre), où dans la belle saison les gens du pays viennent jouir de la fraîcheur des eaux et des ombrages.

LA KAL'A. (voir le plan, fig. 11.)

On trouve sans peine le chemin des ruines: en laissant à droite le temple circulaire, on arrivera au château par la face est. On se rendra compte en approchant qu'on est en présence d'un ensemble de monuments antiques: — temple de Bacchus; plus haut, temple de Jupiter Héliopolitain, dont font partie les 6 grandes colonnes; enfin deux cours entourées complètement de constructions; — mais que les tremblements de terre, les incendies, le vandalisme ont tout bouleversé, et que, pour achever, du sanctuaire syrien on a fait une citadelle (Kal'a) arabe. De là, un vrai pêlemêle de restes antiques et arabes : les créneaux et les

8 la plaine. Au sud-est, le curieux temple rond [12]. Au nord et à l'est, on peut suivre la ligne des murailles romaines: au nord, jusqu'à un ensemble de bâtiments délabrés qui font partie d'une caserne construite par Ibrahim Pacha, au temps de la domination égyptienne; la moitié occidentale de cette caserne, habitée encore aujourd'hui, occupe l'emplacement de l'ancienne porte nord de la ville. L a plus grande partie de la nécropole antique se trouvait au delà du mur septentrional; d'autres tombeaux, creusés dans la roche, s'étagent sur la pente du Cheikh Abdallah en dehors du mur ouest, lequel escaladait la montagne devant l'église grecque. C'est là, également (au dessous de l'Hôtel de Palmyre [7]), que se trouvait le théâtre romain. L a cour de l'hôtel occupe la place de l'orchestre; le mur en pierres de taille, près de la rue, fermait le fond de la scène. En redescendant, on peut prendre la rue principale de Ba'albek et se rendre à la source de Ras-el-Aïn (20 min. depuis l'Hôtel de Palmyre), où dans la belle saison les gens du pays viennent jouir de la fraîcheur des eaux et des ombrages.

LA KAL'A. (voir le plan, fig. 11.)

On trouve sans peine le chemin des ruines: en laissant à droite le temple circulaire, on arrivera au château par la face est. On se rendra compte en approchant qu'on est en présence d'un ensemble de monuments antiques: — temple de Bacchus; plus haut, temple de Jupiter Héliopolitain, dont font partie les 6 grandes colonnes; enfin deux cours entourées complètement de constructions; — mais que les tremblements de terre, les incendies, le vandalisme ont tout bouleversé, et que, pour achever, du sanctuaire syrien on a fait une citadelle (Kal'a) arabe. De là, un vrai pêlemêle de restes antiques et arabes : les créneaux et les

9 mâchicoulis du moyen-âge courent sur les belles murailles antiques; aux ouvrages romains sont venus se surajouter les tours et les remparts arabes, et le tout a été enserré dans un grand fossé de ceinture, qu'on a refait en 1394. Tel est le curieux aspect des ruines quand on les aborde par le côté est [III]. L à se trouvait autrefois l'entrée du sanctuaire des trois grands dieux: les Propylées. Reproduisant une disposition fréquente dans l'ancien orient, ils se composaient de deux tours séparées par une colonnade (cf. au titre, la monnaie de Ba'albek). On voit encore sur leurs socles les bases des 12 colonnes. Trois d'entre elles portent des inscriptions en latin; on y lit que pour le salut de l'empereur Caracalla ( 2 1 1 — 2 1 7 ) un pieux citoyen a fait les frais de trois chapiteaux en bronze doré, destinés à l'embellissement du temple de Jupiter. On peut en conclure qu'à cette époque on travaillait encore aux propylées; leur érection mit fin aux travaux: le grand sanctuaire était superbement achevé. Les précieux chapiteaux ont disparu; mais, nous savons, par les restes du grand temple de Palmyre, comment, pour embellir un chapiteau corinthien, les Syriens entouraient son noyau de pierre de feuilles d'ornement en bronze. Bien entendu, un escalier conduisait jadis au portique: pour creuser leur fossé, les Arabes le démolirent; un beau jardin en occupe aujourd'hui la place — tout le terrain avoisinant le fossé a été d'ailleurs transformé en jardin. L'escalier actuel, qui donne sur le chemin, a été rétabli à la suite des fouilles allemandes, d'après le modèle ancien, mais avec une largeur beaucoup moindre. D'une tour à l'autre les Arabes avaient construit, sur les bases des colonnes, un avant-mur, aujourd'hui démoli, sauf sur une faible longueur, à gauche, vers le sud. Mais tout ce que les Arabes ont ajouté de meurtrières et de créneaux au second étage des tours a été conservé; — ce second étage faisait déjà partie des constructions antiques; il est orné de pilastres, semblables à ceux de l'étage inférieur [IV. V].

IO

Si nous montons l'escalier et pénétrons sous le portique dont nous rétablissons par l'imagination les colonnes, nous nous trouvons devant une baie colossale. Jadis elle pouvait être fermée par des vantaux; le linteau manque. Les Arabes avaient muré cette porte; les Allemands ont rétabli autant que possible l'état primitif. Elle est accompagnée de deux portes latérales, celle du nord murée, celle du sud munie d'un guichet arabe (le seuil est fortement surélevé). Toute la muraille entre les deux tours était autrefois couverte d'ornementations; les Arabes ont brisé tout ce qui faisait saillie et aurait pu faciliter l'escalade, ce mur étant un des points les plus importants de leur enceinte fortifiée. L'ouvrage antique nous a été conservé sur le front méridional de la tour nord. C'était un long portique, où l'on pouvait se promener en attendant l'ouverture des portes; à droite et à gauche on avait encore accès dans les chambres inférieures des deux tours. La tour du sud s'est écroulée [V]; le second étage de la tour nord a été remanié par les Arabes pour la défense de la basse-enceinte entre l'avant-mur et le mur principal, mais l'étage inférieur subsiste, et, du côté sud, la décoration extérieure nous est conservée. Elle consiste en une rangée de piliers ventrus, dans le goût caractéristique de l'époque, portant de jolis chapiteaux corinthiens. Plus tard, mais encore du temps des Romains, on mura l'espace qui séparait les piliers: entre les deux du milieu, on laissa une porte cintrée et, de chaque côté, on pratiqua une niche circulaire ; au-dessus de la porte et de chacune des deux niches, était un tabernacle (lat. œdicula); par-dessus, une frise avec des guirlandes. (Comparez la face intérieure de la porte cintrée.) Par suite de ces remaniements le seuil de la chambre s'est trouvé exhaussé. A l'intérieur le dallage a disparu et la voûte qui le supportait s'est effondrée à moitié. Il faut savoir que, soit ici, soit dans les deux cours du sanctuaire, les constructions reposent sur des voûtes: le sanc-

II

tuaire était surélevé au-dessus du sol de toute la hauteur de l'escalier. A l'intérieur de la tour, l'ornementation an-

Fig-. 3. Décoration murale, à l'intérieur de la tour septentrionale des Propylées.

tique est mieux conservée; comme on peut le voir surtout du côté nord, un socle régnait tout autour de la salle; il faut y rétablir par la pensée les petites colonnes qui, deux à deux, supportaient les crossettes encore adhérentes au mur, dessinant ainsi comme des tabernacles. Par-dessus

12

était un autre étage de tabernacles avec des entablements un peu différents, et des frontons triangulaires ou arrondis. On retrouvera partout dans les ruines ce type de décoration, mais c'est ici qu'il se présente le plus nettement (voir fig. 3). Ici encore, on peut constater qu'une foule de détails, dans l'immense monument, sont restés inachevés: les pierres de taille ont encore les bourrelets qui devaient garantir leurs arêtes pendant le transport, et même, comme du côté de l'est, la paroi n'a pas été ravalée aux endroits que devaient cacher les colonnettes des tabernacles. Revenons dans le portique et, de là, pénétrons dans le sanctuaire. Nous nous trouvons dans une cour hexagonale [VI]; droit devant nous, est une porte de même dimension que celle que nous venons de franchir, flanquée de deux autres plus petites (celle de droite, bien conservée [VII]), par lesquelles on accède à une deuxième cour, de forme rectangulaire. C'est une disposition analogue à celle du temple d'Hérode à Jérusalem : les propylées répondraient au parvis des gentils, la cour hexagonale au parvis des Juifs, la deuxième cour au parvis des prêtres, avec l'autel des holocaustes. Examinons d'abord la partie hexagonale, l'avant-cour du temple de Ba'albek [VI, VII], Dans l'espace découvert, on a rassemblé quelques débris antiques et des boulets de pierre de l'époque arabe, on y a aussi planté quelques petits arbres. Tout autour régnait une colonnade; l'assise sur laquelle reposaient les colonnes (stylobate) est facile à reconnaître, avec ses degrés parfois inachevés; il reste encore une base de colonne dans l'angle sud-ouest. Derrière les portiques, à droite et à gauche, étaient des salles, deux de chaque côté, laissant entre elles un réduit en forme de coin; elles sont mal conservées et difficiles à reconnaître parce que les Arabes les avaient comprises dans leur ligne de fortifications et transformées en conséquence: les murs furent percés de deux rangées de meurtrières et, dans l'étage inférieur de la première salle de droite et de gauche, on construisit des casemates à voûtes ogivales. En regardant de plus

13 près, on remarquera qu'avant d'être garnis de meurtrières, les murs extérieurs avaient des fenêtres ; pourtant ces ouvertures ne font pas partie du plan primitif; elles doivent dater de la période chrétienne, et on les aura ménagées lorsqu'on couvrit l'hexagone pour le transformer en église circulaire, selon l'usage du 4 e siècle, à partir de Constantin. Sur le stylobate on a déposé deux inscriptions trouvées au cours des fouilles: ce sont des dédicaces à Jupiter Héliopolitain. A droite, près de la porte latérale, est un cippe orné d'un bas-relief représentant le dieu (fig. 4, cf. sup. p. 4); ainsi que les bases et les chapiteaux placés à côté, il provient d'un petit temple circulaire qui s'élevait à l'est de Ba'albek, près de la conduite d'eau. On remarquera que les portiques de l'hexagone étaient pavés d'une mosaïque très simple, tandis que, devant le portail, le sol était dallé. Ce qui reste de la décoration murale est trop peu de chose pour mériter l'attention. De chacune des portes latérales, des escaliers conduisaient aux greniers et aux combles des portiques. L a porte principale est maintenant dégagée, mais il n'en reste presque rien. Passons, et entrons dans la deuxième cour, celle qui correspondrait au parvis des prêtres [VIII]. Bouleversée comme elle est, couverte de décombres, il n'est pas facile d'en reconnaître la disposition ; on s'orientera pourtant sans trop de peine, si l'on se rappelle qu'on est en présence d'une enceinte rectangulaire entourée de portiques: il n'y aura plus qu'à retrouver les fondations des colonnades et l'emplacement des salles qui s'ouvraient tout autour. L e milieu de la cour est occupé par les ruines d'une grande basilique chrétienne (au premier plan, les escaliers qui conduisaient à son entrée primitive, laquelle donnait sur l'est, le chœur ou abside étant tourné vers l'ouest); au dessus et à gauche, se montrent les six colonnes du grand temple qui s'élevait en arrière de la cour (cf. fig. 12), et plus à gauche encore, la colonnade d'un autre temple situé hors de la cour, que ferme à l'ouest une muraille arabe.

14 Nous commencerons notre examen par les portiques et les salles. Des colonnes il ne reste que quelques tronçons de fûts en granit; on rencontrera çà et là des bases de calcaire, des chapiteaux corinthiens, surtout de nombreux débris de l'entablement et de sa frise infiniment délicate, aux rinceaux tellement fouillés qu'ils en sont presque à jour [XIV], Signalons surtout les beaux débris de la corniche, qui est ornée de denticules et de modillons; le chéneau (simd) est richement décoré de feuilles et de fleurs d'un merveilleux travail; des têtes de lions forment gargouille. A terre, devant le portail par lequel nous sommes entrés, on a disposé les coins de l'archivolte qui brisait à cet endroit la ligne continue de l'architrave. Le sol des portiques présente de distance en distance des ouvertures destinées à l'éclairage des caves (fig. 12). Les salles qui garnissaient le pourtour du parvis se répondent symétriquement du côté nord au côté sud : nous examinerons de préférence le côté nord. Immédiatement à droite du portail qui s'ouvre sur l'hexagone [IX] est une vaste niche en forme d'abside, qui devait contenir une statue; puis vient une salle dont nous étudierons la disposition, toutes les autres reproduisant le même type: la façade est formée d'une colonnade ouvrant sur le portique, les murs sont ornés d'une double rangée de tabernacles, comme dans les propylées (toutes les colonnettes ont 'disparu); au-dessus, un entablement complet: architrave, frise et corniche; le tout était couvert d'un plafond en boiserie (en se reculant on voit les trous dans lesquels s'engageaient les poutres). De telles salles n'étaient point faites pour être habitées: elles servaient d'abri les jours pluvieux (de même à Jérusalem un jour d'hiver, Jésus se promenait sous le portique de Salomon. Jean 10, 23). On s'y rassemblait pour traiter d'affaires ou simplement pour causer; on pouvait également y installer des sièges à la manière des exèdres grecques. Certains groupes d'habitués y avaient leur place retenue, ainsi que le montrent des inscriptions comme: »Place des batteurs de cuivre.«

i6 A l'angle nord-est des portiques, sur la droite, s'ouvre une porte conduisant à des dépendances où l'on n'a pas fait de fouilles; peut-être est-ce là qu'on faisait rôtir ou bouillir la chair des victimes, comme cela se pratiquait à Jérusalem (cf. Ezéchiel 46, 19—24); tout près, au nord, une autre porte assez élevée, à laquelle devait nécessairement conduire un escalier, donne accès dans une chambre dont le dallage s'est effondré. E n avançant plus à gauche, on pourra jeter un coup d'oeil dans les caves des substructions ; on remarquera aussi, en dehors de l'enceinte, l'énorme tas de décombres enlevés du sanctuaire. Nous voici arrivés dans la première salle du côté nord. Devant nous est un pilier de maçonnerie arabe sur lequel retombaient les voûtes qui remplacèrent l'ancien plafond et supportaient le chemin de ronde de la forteresse (cf. fig. 5). Un coup d'oeil sur le côté sud de la cour nous fera voir, en haut de la muraille antique, les créneaux qui bordaient le chemin de ronde; en bas, les piliers qui en soutenaient la voûte. Du côté nord où nous sommes, nous rencontrons d'abord, en avançant vers l'ouest, une salle en hémicycle où se trouve encore un piédestal (il portait peutêtre les statues des membres de la famille de Caracalla); puis une très grande salle [X], un nouvel hémicycle, enfin une salle plus petite. C'est maintenant que se présente la meilleure occasion d'étudier la décoration murale. Près du dernier hémicycle [XI], entre les grands pilastres, se trouvent deux étages de tabernacles, comme aux propylées : en bas, des niches circulaires (en latin concha à cause de la coquille qui en orne la demi-coupole), en haut, des édicules, — là encore les colonnettes ont disparu. Dans la concha de gauche il reste un piédestal, avec inscription dédicatoire, et, dans toutes, se dressaient ou devaient du moins se dresser les statues des dieux ou des bienfaiteurs insignes du sanctuaire: l'architecte voulait couvrir les murs d'une décoration à la fois sculpturale et architectonique, plus durable et plus monumentale d'aspect que tout ce que

i7 pouvaient offrir les ressources de la peinture (comparer les peintures de Pompéi). Toutes ces statues décoratives sont , ?l(v | perdues. L a même décoration de niches circulaires, aux frontons très ornés, se répète dans les hémicycles, derrière les deux colonnes qui en garnissent l'entrée. Ici, on peut voir une partie de la voûte du plafond, au-dessus de la corniche. Une ornementation un peu différente a été donnée à la dernière salle: le mur principal est orné de tabernacles plus simples, disposés de même sur deux étages et répondant aux entrecolonnements du portique qui leur fait face; pour les murs latéraux la décoration est heureusement variée : sur quatre colonnettes, comme on Fig. 5. Remaniements arabes d'une salle Deut en iueer d'aDrès romaine. En haut, sur la voûte, le chemin de ^

les crOSSetteS encore

ronde, avec créneaux et moucharabié ; en bas, les caves antiques; au-dessous, les fondations.

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i8 adhérentes au mur, reposait un fronton brisé et de chaque côté se dressait une colonne isolée. Tout au bout de la cour, du côté nord, est une petite chambre [XII] qui mérite d'être signalée pour le bel encadrement de sa porte et la concha dont elle est surmontée (colonnettes disparues). — Autre ouverture éclairant les sous-sols. L a cour s'arrête ici; on comptait la prolonger vers l'ouest, mais par la suite un autre plan prévalut. Actuellement elle est fermée par une muraille arabe, encore debout jusqu'aux créneaux; un chemin de ronde, porté comme précédemment sur des piliers de maçonnerie, régnait tout le long des créneaux, et des niches pratiquées dans l'épaisseur de la muraille permettaient à de nombreux archers de garnir une seconde rangée de meurtrières. Tout contre le mur, un petit escalier conduit à un poste d'observation. E n revenant sur nos pas, nous pourrons examiner le seul fût de colonne qui soit bien conservé: c'est un tambour de 7 m de long en granit rose d'Egypte finement poli. Il y avait 84 colonnes semblables dans la cour, 30 dans l'hexagone et 60 dans les salles, donc en tout 174. Si nous descendons les trois degrés du stylobate en nous dirigeant vers l'est, nous trouvons devant nous un bassin [X] dont le rebord très bas présente une combinaison de surfaces concaves alternant avec des faces planes. Il était recouvert d'une riche ornementation, très mal conservée — et inachevée aussi, par endroits. Tout autour, un caniveau. Au milieu, sur le fond de mosaïque s'élevait un joli baldaquin rond qui devait abriter une naïade. Ce bassin dans la cour du temple fait penser à la mer d'airain du parvis des prêtres à Jérusalem; ceux qui voulaient sacrifier aux dieux ou pénétrer dans le temple accomplissaient les purifications et lustrations rituelles en s'y lavant les pieds et les mains. Au nord du bassin on a rassemblé quelques piédestaux dont les inscriptions nous apprennent qu'ils portaient les statues — en bronze — des empereurs ou des membres de leur famille: de Sabine, fille de Marc Aurèle, de Septime

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Sévère, de Gordien, ou encore d'un officier Velius Rufus I ), qui semble avoir reçu cet honneur antérieurement à la construction du grand temple. Toutes ces statues avaient été érigées par les colons romains de Ba'albek. Au sud du bassin, s'élève le mur de la basilique, avec ses trois portes, qui se trouvent à un niveau très élevé, maintenant que les fouilles ont rétabli le niveau romain. Les tuyaux en poterie étaient les conduites d'eau d'anciennes maisons arabes actuellement démolies; mais l'on peut voir d'autres maisons semblables à l'intérieur de la basilique. Sans nous occuper de la moitié méridionale de la cour, — on y trouve les mêmes salles que dans la partie nord, les unes plus richement décorées que celles de la face nord, les autres encore telles qu'elles étaient antérieurement aux fouilles; un autre bassin avec socle pour le dais de la naïade; enfin, dans l'angle sud, une pièce fermée contenant des inscriptions et divers objets de moindre intérêt provenant des fouilles — nous passons au côté est de la basilique. Un escalier d'assez grand air donnait accès sous le porche, composé d'une grande porte et de deux portes latérales (celle de droite a comme linteau un bloc enlevé à un plafond à caissons). Ce porche ouvrait sur l'est, ce qui est tout à fait anormal, aussi changea-t-on plus tard l'orientation de l'église : à l'est, en avant de l'ancien portail, on construisit une abside et l'on perça la nouvelle entrée à l'ouest, dans l'ancien chœur. Entrons dans la grande nef; elle est séparée des nefs latérales par des piliers, dans lesquels on voit encore les trous des goujons qui fixaient le revêtement de marbre. A cela près, la basilique se distingue par la simplicité, la pauvreté même de ses formes, des splendides édifices païens qui l'entourent. Des ruines de maisons arabes, éparses dans son enceinte, nous donnent une idée de ce que dut être le sort de l'église chrétienne après la conquête; on voit encore contre sa' muraille sud une vaste piscine qui fit sans doute ') Ce piédestal se trouve sur les degrés du portique. 2«

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partie • de quelque palais arabe. Plus à l'ouest, le sol de la nef a été fouillé et les fondations des piliers mises à nu: ce sont ces excavations qui ont amené la découverte du grand autel païen des holocaustes que les chrétiens avaient noyé dans le remblai formant le sol de la basilique [XV], Il en manque malheureusement la moitié, mais il reste une partie des degrés que gravissait le prêtre pour placer les victimes sur le bûcher, après qu'il avait aspergé l'autel de leur sang. Avant la construction de l'église, les chrétiens avaient tenté de détruire cet autel; pour comprendre comment ils procédaient, il suffit d'examiner la face ouest de l'autel : il y a là une pierre détachée portant des entailles qui devaient servir à la briser. Nous nous trouvons donc de nouveau sur le dallage antique de la cour; on remarquera qu'il est creusé de rigoles convergeant vers l'autel; à l'ouest, commence l'escalier du grand temple. C'est sur ses ruines, en effet, et de ses débris que s'éleva la basilique chrétienne, et c'est pour cela que nous retrouvons dans les fondations de l'édifice byzantin des tronçons de colonnes et des chapiteaux antiques. L a basilique avait trois absides, une grande au milieu et deux petites de chaque côté; une porte pratiquée du côté droit de l'abside septentrionale donnait accès dans un baptistère orienté à l'est. Pour bâtir l'abside principale il fallut démolir en partie l'escalier du temple, qui montait autrefois beaucoup plus haut, le niveau du temple étant fort au-dessus de celui de la basilique. C'est ce que nous voyons très nettement quand nous sortons de la basilique par l'entrée plus récente pratiquée dans l'ancienne abside et par suite à travers les fondations de la colonnade qui ornait la façade du temple: en nous retournant nous distinguons au-dessus du mur les bases des colonnes (dix autrefois, mais il n'en reste plus que huit) et à droite de l'entrée (au sud), entre deux bases, quelques dalles qui faisaient partie du pavé antique. Nous sommes donc à 4 m l / i au-dessous du sol, au niveau des fondations d'un monument dont les

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Byzantins, les Arabes et les Turcs ont tour à tour travaillé à détruire les parties supérieures. L e temple, construit dit-on par Antonin le Pieux (138 à 161), était la partie capitale de ce vaste ensemble d'édifices; sa grandeur et sa beauté le faisaient regarder comme une des merveilles du monde, et ses ruines méritent encore l'honneur d'un semblable titre. Il s'élevait sur une très haute substruction, et dominait toute la plaine, afin que de partout on pût l'apercevoir. Il se composait naturellement d'un vaisseau (cella) contenant la statue de Ba'al et tout autour (comme dans un temple pseudodiptère) d'un vaste portique, de dix colonnes sur les façades, dix-neuf sur les côtés longs. Mais dans quel triste état il nous est parvenu ! (comparer les fig. 6 et n ) . Si l'on avance vers le sud jusqu'à l'aplomb des fondations, l'aspect des six colonnes encore debout [XVI. X V I I ] fait vite comprendre quel fut le sort du temple. Il ne reste donc que six colonnes, de la 1 1 e à la 16 e . L e s colonnes de x à 1 0 ont disparu avec les substructions sur lesquelles elles s'élevaient et qui devaient se prolonger jusqu'à l'alignement de la façade. Des tronçons de colonnes, des morceaux d'entablement gisent au-dessous de nous, très bas, à l'endroit même occupé par une terrasse monumentale qui atteignait le pied de la colonnade. Tout ce qui manque là de matériaux a été enlevé pour des constructions plus récentes. E n arrière, du côté nord, le mur crénelé des fortifications arabes dans lequel sont englobées quelques unes des colonnes du temple : la plus éloignée en formait l'angle nord-ouest, de sorte qu'on peut apprécier la largeur (47 m 70) et la longueur de l'édifice (87 m 75, non compris l'escalier). L a cella qui se trouvait à l'intérieur des portiques a complètement disparu; toutefois en fouillant profondément on a retrouvé, au nord, les fondations du mur extérieur, à l'est celles du mur transversal dans lequel s'ouvrait la porte. E n examinant la paroi de la tranchée, on y reconnaîtra sans peine le remblai qui comblait l'intervalle entre

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les fondations des murs de la cella, dont il supportait le pavage. Passons au côté nord, montons sur les décombres jusqu'à la hauteur des bases de colonnes et jetons encore un coup d'oeil sur les substructions, pour bien nous rendre compte de la masse de matériaux qui en a été enlevée. Dans le mur à droite, on distingue facilement, à leurs créneaux et à leurs meurtrières, les remplissages arabes des colonnes antiques. Comme toujours, en arrière des créneaux, régnait un chemin de ronde supporté par des voûtes aujourd'hui disparues. Au delà de la dernière colonne, le rempart continue vers l'ouest et ne tourne au sud qu'un peu plus loin: c'est qu'à l'ouest aussi le temple était bordé d'une terrasse et c'est au bord de cette terrasse que fut construit le mur fortifié. Des colonnes du portique ouest il ne reste rien. La porte (fermée) confinant à l'angle nord-ouest conduit à une tour arabe, d'où l'on a une jolie vue sur la campagne; on peut aussi très bien apprécier de là l'étonnante hauteur des substructions qui supportaient la colonnade nord; devant elles est une rangée de pierres dont nous indiquerons tout à l'heure la destination; l'espace intermédiaire est appelé Mouristan «Maison de fous»; à l'est enfin se montrent les derniers bâtiments de la grande cour et l'on voit clairement qu'ils devaient être prolongés. Poursuivant notre promenade circulaire, nous descendons le talus d'un tas de décombres et tournons aussitôt à droite: là, dans une ouverture, nous apercevons les fondements des colonnes du portique occidental (disparu). Derrière nous commençait la terrasse; on voit sur la gauche un des grands blocs taillés qui servaient de remplissage, et tout au bord de la terrasse, nous marchons sur l'une des trois pierres colossales que nous verrons plus tard du dehors (p. 36). — L a belle frise en rinceaux provient du tympan du temple. Retournons vers les 6 colonnes, puis suivons à droite jusqu'au mur arabe. Du coin, le coup d'oeil est saisissant [XVIII]: devant nous est le petit temple, avec

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les fortifications arabes qui le reliaient au grand. A la suite des 6 colonnes se trouvent 3 bases dont les colonnes ne sont tombées que lors du grand tremblement de terre de 1759. L'intervalle qui sépare les bases était couvert autrefois par le dallage du portique. Les profils des bases ne sont du reste qu'à moitié finis, de même que les colonnes qui devaient encore être cannelées; seuls les chapiteaux sont achevés, ainsi que l'entablement. Si l'on jette les yeux sur les fondations en dessous des colonnes [XVII], on s'aperçoit qu'il manque quelque-chose: la terrasse. Tout le haut a été démoli, la partie inférieure subsiste, avec sa bordure d'énormes blocs. C'est ce qui est arrivé également du côté nord (voir plus haut), avec cette différence pourtant qu'ici le remplissage seul a disparu et que le revêtement est resté. Nous repassons derrière les 6 colonnes et descendons sur la terrasse inférieure. Les pierres colossales qui la bordent ne sont encore que dégrossies sur leur face supérieure: donc aucune autre assise ne leur fut superposée, donc la terrasse ne fut pas finie. Sur un morceau d'entablement est une frise composée de petites guirlandes, séparées par des têtes de taureaux et de lions. Tout au bout à l'est, un beau spécimen de corniche, avec denticules et modillons, et, pour décorer le chéneau, une tête de lion entourée de fleurs et de feuilles d'acanthe d'une merveilleuse exécution [XIV], Remarquer également la base qui est à côté: la face sur laquelle devait reposer la colonne était polie avec le plus grand soin; les mortaises doublées de bronze étaient exactement repérées au moyen de constructions géométriques. Revenons à l'ouest. Il y a là, en dehors de la terrasse, un beau chapiteau, puis un linteau colossal avec monogramme du Christ, provenant de la basilique; en contre-bas, les énormes blocs de la terrasse, avec leurs 9 m 50 de longueur moyenne sur 4 m 12 de hanteur et 3 m 12 d'épaisseur [XVII]. Comme l'assemblage est exact, malgré l'étendue

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des surfaces à unir! Vers le haut le joint fait retrait dans la pierre, suivant le profil ornemental qu'on voulait donner à cette assise. Les trous qu'on voit ont été faits en carrière, précisément dans la partie qu'on devait enlever au ciseau pour évider les moulures. Il fallait donc pour achever la terrasse une autre assise de pierres sans moulure, et une troisième portant le profil de tête; enfin, sur la terrasse même, quelques degrés pour atteindre le niveau des portiques (fig.6). Ceux qui s'intéressent aux fortifications arabes pourront les étudier à l'angle ouest de la citadelle. Là du moins, elles n'ont point eu à se plier aux contours de monuments préexistants. Tout contre les grands blocs de la terrasse du temple se dressent encore les piliers d'une salle voûtée qui longeait le rempart à l'ouest. Une porte, une sorte d'étroit couloir, traverse le mur, renforcé après coup et d'une épaisseur double en cet endroit. La porte franchie, nous ne sommes pas encore hors de l'enceinte: devant nous, en contre-bas, est un nouveau mur de construction plus récente (l'intervalle entre les deux était voûté, dans le temps); par l'entrée que nous voyons à gauche, un corridor coudé pratiqué dans l'épaisseur de la muraille conduit enfin à une poterne (la porte de cuivre) devant laquelle un ponceau franchissait le fossé. L'ennemi qui tentait de pénétrer par là était exposé au tir de deux meurtrières; comme autre moyen de défense, une porte de sortie (fermée) s'ouvrait dans le fossé. On y accédait de l'intérieur par un escalier (attention!) dont l'entrée se trouve à droite de celle qui donne accès au corridor de la porte de cuivre. Avant de remonter dans l'intérieur du château, remarquons, qu'à droite de la porte qui traverse le mur supérieur faisait saillie une petite tourelle, agrandie plus tard en une tour, qui disparut elle-même à l'intérieur de l'ouvrage lorsque fut construit le nouveau mur qui l'engloba. Curieux exemple des vicissitudes qu'eurent à subir les fortifications! Malheureusement ce nouveau mur extérieur, plus fort encore que les précédents, ne peut être

26 daté. A notre droite en rentrant dans l'intérieur de la citadelle, nous rencontrons une autre grande porte plus ancienne dont le linteau orné d'une croix a été pris d'un édifice byzantin. Cette porte était jadis défendue par deux petites tourelles ; plus tard, elle ne fit plus que donner accès à la grande tour que nous venons de voir de l'extérieur. De la porte voisine, on distingue sans peine de l'avant-corps les murs plus anciens de la tourelle. Dans cette tourelle était une porte de sortie ouvrant sur l'ancien fossé; on y parvenait de la tour au moyen d'une trappe. Au sud, se continue le mur plus récent qui englobe la tour. Comme on peut facilement s'en rendre compte (fig. 7), il avait en bas une rangée de meurtrières commandant le fossé; au-dessus, une seconde rangée d'où l'on pouvait tirer au-delà du fossé; enfin, une porte ogivale donnait accès à un troisième étage, pourvu de mâchicoulis (v. p. 36). Pardessus — quatrième ligne de défense — il faut encore se figurer, ici comme partout, un chemin de ronde à ciel ouvert, avec sa garniture de créneaux. Les voûtes qui supportaient ces divers étages se sont effondrées. Cette ligne de défense, très intéressante et vraiment très forte, se termine par la tour sud-ouest de la citadelle. Signalons encore ici les restes d'un ancien mur, remplacé dans la suite par le mur plus épais que nous venons d'examiner. L a poterne qui s'ouvre entre cet ancien mur et le mur intérieur conduisait primitivement dans le fossé. Retournons sur nos pas jusqu'à l'endroit par où nous sommes entrés. Inutile de monter sur le tas de décombres, à droite, contre la première petite porte, ou de faire attention à des bains arabes de date récente (à gauche); mais entrons par la première grande porte dans le bâtiment qui est à main droite. C'est le porche d'une grande mosquée dont les voûtes étaient supportées par des piliers. Les murs de soutènement entre les piliers sont modernes, ils ont pour but d'empêcher la chute des décombres. Plus loin, le bassin destiné aux ablutions, qui se trouvait autrefois en

plein air; derrière, l'entrée de la mosquée proprement dite; tout droit, contre le mur d'enceinte, le Mihrab (niche indi-

quant l'orientation de la prière), autrefois couvert d'incrustations et flanqué de colonnettes. La petite porte à droite

28 conduit à l'étage supérieur de la tour ouest (la voûte s'est effondrée). L a tour date de 1 2 1 3 . Les meurtrières, groupées trois par trois dans des réduits, ont des dimensions moindres que dans les autres parties de la citadelle: elles ont été calculées pour l'emploi de l'arc, qu'on tirait à genoux, et non pour l'arbalète, d'invention plus récente. L a tour avait encore un troisième étage, et par-dessus, un chemin de ronde. De la mosquée nous tombons sur la grande porte intérieure de la sortie méridionale. Pour sa défense on a construit à l'extérieur, en 1 2 9 1 , un ouvrage très compliqué (une barbacane). L e chemin se continuait sur la gauche, là où est maintenant une clôture en planches (et non pas tout droit par l'ouverture récemment restaurée), faisait un coude à droite, et aboutissait à travers diverses salles voûtées à la porte extérieure (murée) et au pont jeté pardessus le fossé. Partout des meurtrières commandent le fossé et les accès de la porte. On remarquera dans le mur de la tour sud-ouest une petite porte qui menait jadis de son rez-de-chaussée dans le fossé; à la construction de la barbacane, il fallut la reporter plus loin et à un niveau plus bas. Revenons à la grande entrée intérieure que nous voyons dominée à droite par la colonnade du temple de Bacchus. L e temple lui-même continuait à l'est la ligne des fortifications. L e long de sa face occidentale, un chemin voûté et obscur conduisait droit au château. Comme on n'y a pas fait de fouilles, nous passerons plutôt — non pas à droite au pied du temple — mais à gauche en retraversant la mosquée, jusqu'à ce que nous retrouvions, là où est tombée la colonne d'angle du temple, l'aboutissement de ce même passage couvert. Il s'ouvrait dans une salle à pilier central (formé d'un piédestal antique à huit pans); là il se bifurquait, soit à l'est vers le château, soit, par un long chemin jadis voûté, vers les constructions qui occupaient la cour de l'autel et l'hexagone.

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Abordons le temple de Bacchus. Il est bâti très en contre-bas du grand temple et des cours. Les arabes en avaient fait une sorte de donjon, ayant son système indépendant de fortifications: de là, le fossé qui l'entoure, le mur construit en avant de sa colonnade avec porte ouvrant sur un pont (disparu); de là, les meurtrières et le mur arabe surajouté au-dessus de la corniche. Nous allons tout droit à travers l'entassement des décombres à la façade est du temple, et nous nous occuperons d'abord des constructions arabes. Un mur à plusieurs lignes de défense superposées, comme au rempart ouest, s'étend depuis la cour de l'autel jusqu'à une grande tour au sud, en coupant les escaliers du temple. Contre la tour est une petite porte de sortie. Cette tour est un important ouvrage d'angle: si l'on s'avance au sud jusqu'au bord du portique (il reste entre les premières colonnes un pan de mur arabe), on voit comment ses meurtrières enfilent le large fossé qui longe le temple. On entre dans la tour par un portail avec voûte à stalactites; là, un escalier conduit — en bas, à un rezde-chaussée assez obscur dont la voûte repose en partie sur le limon de l'escalier du temple, — en haut, d'abord dans une belle et claire salle (à laquelle est attenant, à droite, un cabinet avec coupole), et, plus haut, sur la plateforme (attention!). L à sont encore des restes de mâchicoulis; au nord, une porte donnait sur le grand mur adjacent dont nous avons déjà parlé, à la hauteur de ses mâchicoulis. Beau coup d'oeil sur les environs et aussi sur l'entablement du temple [XXIII]. Un pont reliait la tour aux superstructures que les arabes y avaient ajoutées [XIX]; une inscription nous apprend qu'il fut reconstruit en 1282 par le sultan Kalaoun. Nous venons d'achever le tour des fortifications, il nous reste à examiner le mieux conservé et le plus esthétique des édifices de Ba'albek (fig. 8). On l'avait, jusqu'à ces derniers temps, désigné à tort sous le nom de temple de Jupiter; les fouilles qu'on y a pratiquées nous ont appris

3° qu'il était consacré à Bacchus. C'est un temple périptère avec portique entourant la cella (8 colonnes dans un sens et 15 dans l'autre). Il est construit sur un soubassement (podium) élevé que prolonge assez loin vers l'est un escalier de 33 marches coupé de 3 larges paliers. Cet escalier est, en partie, couvert par le mur arabe. En arrière du palier supérieur, se dressaient 8 colonnes, puis venait une seconde rangée de 6

3i colonnes (il reste encore à gauche une colonne cannelée, à droite un tronçon de fût), qui, rejoignant les prolongements des murs de la cella (les antes), lui formaient une sorte de vestibule (pronaos) à l'entablement richement décoré [XIX. XXII], Le dallage a disparu, il ne reste plus que le lit de béton sur lequel il reposait. Le long du mur de la cella court un profil de base, et, sur ces moulures, une platebande qui devait être couverte de bas-reliefs ; mais on n'en a travaillé qu'une faible longueur, à droite de la porte, et encore n'y a-t-on pas mis la dernière main. En revanche, nous trouvons, à gauche, des feuilles d'acanthe et des pampres d'une délicatesse de modelé et d'une grâce infinies [XXIV], Entre deux petites portes presque dissimulées, donnant accès aux escaliers des combles, s'ouvre l'imposant portail de la cella, la plus belle et la plus grandiose porte que nous ait laissée l'antiquité [XX]. A la suite du tremblement de terre de 1759, le claveau du milieu s'était abaissé; les architectes allemands l'ont remis en place et la porte a maintenant grand air, comme autrefois. Le long du chambranle courent en guirlande des bouquets d'épis et de pavots en fleur, ainsi qu'un entrelacement de pampres et de lierre, attributs de Bacchus. En bas, à gauche, le dieu enfant allaité par une nymphe; au-dessus, Pan avec des Satyres et des Bacchantes; à droite, des Amours faisant la vendange. Au-dessus de la porte, entre les grandes fleurs de la frise apparaissent des têtes et des poitrails d'animaux; d'élégants modillons supportent la corniche. Au soffite du linteau, un aigle plane, tenant dans ses serres le caducée de Mercure, le dieu protecteur des portes; deux Amours soutiennent les extrémités d'une guirlande dont il porte le milieu. Une grille et deux larges vantaux fermaient l'entrée. A l'intérieur, on n'a pas enlevé les décombres sur la gauche, pour ne pas affaiblir le mur, lézardé en cet endroit;

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à droite, un pilier renversé est couché sur les restes de citernes arabes. Qu'on se figure le temple débarrassé des débris qui l'encombrent, qu'on s'imagine au fond de la cella, sur le premier palier des escaliers qui la surélèvent, une ornementation semblable à celle des murs latéraux, et, par-dessus l'entablement que soutiennent des colonnes engagées, un plafond en boiserie, alors on pourra deviner quelle impression produisait le vaste et somptueux édifice dans la lumière pénétrant à flots par l'immense baie. L a décoration murale [XXI] est vraiment unique: l'espace entre les demicolonnes est rempli par des panneaux dessinant des arcades, et surmonté de tabernacles (là encore, statues et colonnettes, tout a disparu): tous ces motifs architectoniques étaient couverts de la riche broderie des sculptures. A la place d'un des tabernacles, le Sultan a fait mettre une plaque commémorative de la visite de l'Empereur et de l'Impératrice d'Allemagne. Si nous voulions comparer notre temple à celui de Jérusalem, la partie de la cella que nous venons de parcourir répondrait au «Saint», et il faudrait lui restituer par la pensée sa «table des offrandes» et son «autel des parfums». Nous comparerions alors au «Saint des Saints», la seconde partie de la cella, l'adyton accessible aux seuls prêtres, où trônait le dieu. Comme le chœur d'une église chrétienne, cet adyton est surélevé au-dessus du reste de la salle et l'on y accède par un escalier muni de deux rampes (sur l'une d'elles sont représentées trois bacchantes dansant). Sur le palier s'élevait la façade de l'adyton avec ses demicolonnes pareilles à celles des murs latéraux (l'une est tombée avec son chapiteau, de l'autre il reste encore un tronçon debout) et flanquées d'une arcade (celle de gauche est à terre avec toute son ornementation): au milieu, une large ouverture permettait aux fidèles de contempler l'image du dieu. L'idole était placée sous un dais dont le soubassement montrait, à gauche, s'appuyant sur un pampre

33 Bacchus avec Ariane, entourés de leur cortège; à droite, Bacchus enfant, assis sur une panthère au milieu des danses des bacchantes: bref, toute une «Vie» figurée du dieu que l'on adorait ici. En haut, dans l'adyton, on voit sur le mur la trace des degrés sur lesquels se dressait le piédestal de la statue, et une base qui devait. supporter une des colonnettes du dais — au dais appartenaient aussi les quatres pilastres adossés au mur du fond. Un trou pratiqué plus récemment éclaire la crypte située sous l'adyton; on y pénètre du côté du nord; elle servait, croyons-nous, de trésor. L'adyton prenait jour par deux petites fenêtres percées dans les murs latéraux. Retournons vers la porte de la cella. Elle est flanquée à l'intérieur de deux cages d'escaliers. A droite, le mur est tombé, et l'escalier tournant à découvert; la cage de gauche, avec son escalier, est encore conservée jusqu'en haut. Si l'on y monte, il ne faut pas se risquer sur le linteau de la porte pour atteindre les constructions arabes qui dominent le portique. De la porte de la cella nous sommes au bon endroit pour étudier l'entablement: sa frise ornée comme au grand temple de têtes de taureaux et de lions, et sa corniche dont les oves s'enlèvent en un vigoureux relief. Passons au portique sud pour voir les colonnes qui sont encore debout — une autre, renversée par un tremblement de terre est venue s'appuyer contre le mur de la cella [XXV], L e plafond à caissons [XXIII] est d'un très grand effet: encadrés par des compartiments plus étroits, les caissons du milieu sont ornés de têtes monumentales et de bustes: dans le premier, une Méduse; dans le dernier, un Sylvain. Des blocs tombés de l'entablement s'alignent contre le mur: sur le premier on reconnaît au-dessus d'une divinité fluviale nageant, la déesse protectrice d'une cité (Antioche ou Damas); une autre encore, au-dessus de laquelle deux Victoires tiennent une voile (peut-être la ville d'Héliopolis-Baalbek? voir fig. 2b); enfin Ganymède enlevé par l'aigle. Les trous pratiqués dans les bases des colonnes 3

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pour recevoir les goujons, et les canaux de coulage sont quelque peu différents de ceux du grand temple. Il y a encore à l'angle sud-ouest et dans le portique occidental quelques pans de murs arabes ; on y voit aussi d'autres débris de caissons, et des fragments de bas-reliefs: Minerve, et Vénus dans sa conque. Le portique nord fait encore à peu près l'impression qu'il devait produire autrefois. Les colonnes sont ébréchées dans le bas, parce qu'on a voulu enlever les goujons de bronze et le plomb du scellement; au plafond, on voit encore des divinités tutélaires de villes, puis Diane, la Victoire, et même Alexandre tenant en main le foudre. Si l'on veut voir une représentation de Derkéto (la déesse d'Ascalon), il faut revenir à la façade du temple, monter de là sur le portique septentrional et s'avancer jusqu'au premier bloc de caisson. En cet endroit, nous regarderons encore de l'extérieur le soubassement du temple, les colonnes avec leurs chapiteaux (ils sont de deux types: les uns d'un modelé large et souple, les autres d'un dessin plus serré et d'une exécution plus fouillée), et l'entablement qu'elles supportent; remarquer aussi sur le mur de la cella en haut, derrière la troisième colonne à partir de l'ouest, un curieux masque indiqué en feuilles d'acanthe [XXIV]. Il est intéressant de comparer les formes du temple de Bacchus avec celles du grand temple, dont nous avons justement devant nous un chapiteau avec une partie de l'architrave et plusieurs morceaux de la corniche: tout dans le grand temple est d'une manière plus simple, plus large et plus sévère; l'ornementation du petit temple est conçue dans un style plus vigoureux, plus soucieux de l'effet, et plus décoratif. Il est d'une date plus récente que le grand, et appartient, comme les propylées, au début du 3 e siècle de notre ère. C'est maintenant le moment de visiter les caves qui s'étendent sous la cour de l'autel et qui n'avaient d'autre

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but que de surélever les constructions du sanctuaire (fig. 12). On pénètre dans ce tunnel par une ouverture située sous le portique méridional de la cour; les murs latéraux en sont encore bruts, mais la voûte est très belle. Le tunnel longe sur la droite les caves des exèdres dont plusieurs ouvraient directement à l'extérieur; du péristyle du temple de Bacchus on aura certainement remarqué quelques-unes de ces entrées. Ces caves servaient généralement de magasins; à l'époque arabe, on y installa des écuries. Sur la voûte du tunnel on voit quelques sculptures et inscriptions. Quand on est parvenu, en suivant le tunnel jusqu'à l'endroit où, se bifurquant à gauche, il va aboutir sous le portique oriental de la cour, on monte à droite un escalier de bois, et, par une fenêtre antique, on pénètre dans une belle crypte en forme d'exèdre, dont les chrétiens avaient fait une chapelle. Elle s'ouvrait par trois portes séparées par des piliers (les ouvertures latérales sont encore obstruées par un murage arabe). L a décoration murale est celle que nous avons déjà rencontrée partout, spécialement riche et soignée sur le côté qui fait face à l'entrée [XIII]. Le plafond, admirablement conservé, n'a vraiment pas son pareil: c'est une voûte très surbaissée dont les caissons ne contiennent pas seulement des médaillons et des bustes, mais encore des figures entières. On remontera au jour à l'extrémité est du tunnel (si possible) ; à gauche, on voit le mur extérieur de l'hexagone, dont les pierres n'ont pas été aplanies (l'angle est une restauration arabe), et la tour des propylées. On reconnaît aux pierres d'attente qu'un mur devait enclore l'espace où nous sommes, en réunissant l'angle nord-est des bâtiments de la grande cour à la façade postérieure de la tour des propylées. Nous nous engageons dans l'ancien fossé arabe et -tournons à droite afin d'examiner par dehors le côté sud des ruines. Nous apercevons d'abord par-dessus les jardins l'entrée de la crypte, et, à la suite, les portes aujourd'hui murées de quelques autres chambres. En haut, près de

36 l'encoignure, est une fenêtre dans le mur; des moucharabiés et des créneaux arabes couronnent la corniche antique. Plus loin, par la porte d'un jardin, nous arrivons au pied de la grande tour d'angle du côté est; en retrait, commence l'escalier du petit temple: là devait s'élever l'autel des holocaustes — les Allemands ont fait des fouilles sans parvenir à le trouver. Des restes de mâchicoulis se voient encore en haut du rempart qui coupe l'escalier; la grande tour devait en être également couronnée. Reprenons le • chemin qui longe d'abord le côté sud du temple de Bacchus, passe devant l'entrée de la barbacane [XXVI] qui porte la date de 1291. L a tour d'angle est de 1 2 1 3 ; à côté, une porte de sortie (v. p. 28); en haut, les corbeaux d'anciens mâchicoulis. Du haut de la contrescarpe, on voit le rempart plus épais — qui est aussi moins ancien — avec un tableau préparé pour une inscription, et des mâchicoulis; plus loin, la porte de cuivre. Après la porte de cuivre, la muraille fait un coude, et là commence une partie antique des plus intéressantes [XXVII], Nous nous trouvons de nouveau au pied de la terrasse qui entourait le grand temple; en bas, se voient trois assises de fondations, puis une rangée de blocs, longs chacun de 9 m , qui formait le pied du mur de revêtement (v. p. 24): ils ont reçu un premier ravalement en attendant le profil de base; dessus enfin, les trois célèbres pierres, ayant respectivement 19111 10, ig" 1 29, et 19™ 56 de long, sur 4m 34 de haut et 3 m 65 de large, qui devaient supporter le profil de tête de la terrasse ; — celui-ci manquant, les Arabes ont construit à sa place un haut mur en pierres de taille enlevées aux monuments antiques. Transporter de la carrière jusqu'ici des pierres d'un tel volume, .les hisser à cette hauteur, les placer avec tant de sûreté, et cela à l'aide seulement de poulies et de moufles, de leviers, de crics, de plans inclinés . . . et d'une patience infinie, c'est un travail prodigieux, dont les ingénieurs romains (et non pas phéniciens) de Ba'albek avaient le droit d'être fiers.

37 Partout d'ailleurs dans la construction des temples, ils se sont joués des difficultés que présente le transport des grands blocs, et jusqu'à présent, aucun ingénieur moderne n'a bien pu expliquer comment ils procédaient. A Ba'albek on voulait entourer le temple de pierres de cette grosseur. On ne put venir à bout d'un pareil travail (voy. p. 24), de là le nom grec de «Trilithon» «temple des trois pierres». L a tour d'angle (v. p. 22) au-dessous de laquelle les blocs antiques ont été chanfreinés, est de l'an 1224. Le côté septentrional de la Kal'a n'est pas accessible à cause des jardins qui l'entourent: d'ailleurs, nous l'avons vu d'en haut.

LE TEMPLE ROND. (Fig. 9-) L'entrée du temple rond est fermée; il faut demander la clef à la Kal'a. Par suite de l'entassement des décombres tout autour, le temple se trouve, depuis les fouilles, dans une fosse profonde et presque trop étroite; tout près, au sud, est une mosquée. C'est un temple à podium, avec façade rectiligne de 4 colonnes [XXIX] — orientée au nord, ce qui est exceptionnel — et précédé d'un escalier. Sur le soubassement, sont encore deux bases de colonnes. Les fûts, qui étaient de granit, ont disparu, ainsi que l'entablement et le dallage. De la deuxième rangée de colonnes, il n'en reste plus qu'une à gauche, formée d'un fût monolithe. L a cella circulaire s'ouvre par une porte imposante, comme au temple de Bacchus; les petites portes latérales n'ont jamais été achevées. L a décoration intérieure se compose comme dans le grand sanctuaire de tabernacles superposés et pardessus, d'une corniche. L a cella était couverte en coupole. C'est à l'ornementation extérieure de la cella que ce temple doit d'être cité comme un exemple achevé des tendances baroques de l'architecture romaine à sa dernière époque

37 Partout d'ailleurs dans la construction des temples, ils se sont joués des difficultés que présente le transport des grands blocs, et jusqu'à présent, aucun ingénieur moderne n'a bien pu expliquer comment ils procédaient. A Ba'albek on voulait entourer le temple de pierres de cette grosseur. On ne put venir à bout d'un pareil travail (voy. p. 24), de là le nom grec de «Trilithon» «temple des trois pierres». L a tour d'angle (v. p. 22) au-dessous de laquelle les blocs antiques ont été chanfreinés, est de l'an 1224. Le côté septentrional de la Kal'a n'est pas accessible à cause des jardins qui l'entourent: d'ailleurs, nous l'avons vu d'en haut.

LE TEMPLE ROND. (Fig. 9-) L'entrée du temple rond est fermée; il faut demander la clef à la Kal'a. Par suite de l'entassement des décombres tout autour, le temple se trouve, depuis les fouilles, dans une fosse profonde et presque trop étroite; tout près, au sud, est une mosquée. C'est un temple à podium, avec façade rectiligne de 4 colonnes [XXIX] — orientée au nord, ce qui est exceptionnel — et précédé d'un escalier. Sur le soubassement, sont encore deux bases de colonnes. Les fûts, qui étaient de granit, ont disparu, ainsi que l'entablement et le dallage. De la deuxième rangée de colonnes, il n'en reste plus qu'une à gauche, formée d'un fût monolithe. L a cella circulaire s'ouvre par une porte imposante, comme au temple de Bacchus; les petites portes latérales n'ont jamais été achevées. L a décoration intérieure se compose comme dans le grand sanctuaire de tabernacles superposés et pardessus, d'une corniche. L a cella était couverte en coupole. C'est à l'ornementation extérieure de la cella que ce temple doit d'être cité comme un exemple achevé des tendances baroques de l'architecture romaine à sa dernière époque

3» [XXX]. Il y a bien là sans doute une colonnade, mais elle ne forme pas un portique où l'on puisse circuler, car entre les colonnes le podium n'est pas convexe, mais concave. L'entablement présente la même disposition ; comme ses éléments sont à peu près les mêmes que ceux des entablements de la grande cour, il a dû être construit à la même époque, c'est à dire au début du troisième siècle. Les bases et les chapiteaux corinthiens pentagonaux méritent une attention spéciale. Contre la cella, des pilastres font pendant aux colonnes ; des niches circulaires, où devaient être logées des statues, sont ménagées entre les pilastres; à la coupole d'une de ces niches est un buste autour duquel voltigent des Amours. Le profil de base du podium n'est qu'épannelé ; on peut pourtant se rendre compte de l'ordonnance des moulures d'après lés lignes déjà tracées dans la pierre. On ne sait Fig. 9 . Temple rond.

à

q u e l l e

d i v

jnité

39 était consacré le temple, on l'appelle généralement temple de Vénus (cfr. p. 4) mais on pourrait également l'attribuer à la Fortune. Plus tard, il fut transformé en une église placée sous le vocable de S t e Barbe — qui a été martyrisée à Héliopolis d'Egypte et non à Héliopolis de Syrie.

AUTRES ANTIQUITÉS. Si l'on veut voir quelques autres monuments antiques, on reprendra la route de Homs (celle qui nous a conduit aux propylées). Elle longe d'abord le tas de décombres [14]; à la bifurcation, on continue tout droit vers la caserne (où se trouve le dépôt de la territoriale du district). Un peu avant d'y arriver, il faut tourner à gauche et longer les murailles byzantines ou arabes jusqu'à l'angle (10 minutes). L à se trouve une tour antique, et, au delà de l'angle, une autre tour: elles flanquaient autrefois la magnifique porte romaine (fig. 10). Les portes latérales assez basses, destinées à la circulation des piétons, étaient tout à côté des tours. L a grande porte a été d'abord réduite par les Arabes à une plus faible ouverture, et plus tard complètement murée. Entre les trois entrées, se dressaient sur des socles élevés de grandes colonnes, tout à fait dans la manière des tabernacles décoratifs du sanctuaire. Le cimetière musulman, devant la porte, renferme un mausolée arabe («la coupole des singes») de l'an 1409. Si l'on ne veut pas s'en retourner de suite, on peut suivre vers l'est la ligne des murailles antiques jusqu'à la route (5 min.); elles sont d'abord cachées par le mur moderne des casernes, mais bientôt apparaissent les tours romaines. Au delà de la route, les ruines du mur ne présentent plus d'intérêt que pour un archéologue de profession: là où le noyau du mur, bien que privé de son revêtement en pierres de taille est resté debout, on remarquera que la courtine était plus épaisse au milieu que près des tours.

39 était consacré le temple, on l'appelle généralement temple de Vénus (cfr. p. 4) mais on pourrait également l'attribuer à la Fortune. Plus tard, il fut transformé en une église placée sous le vocable de S t e Barbe — qui a été martyrisée à Héliopolis d'Egypte et non à Héliopolis de Syrie.

AUTRES ANTIQUITÉS. Si l'on veut voir quelques autres monuments antiques, on reprendra la route de Homs (celle qui nous a conduit aux propylées). Elle longe d'abord le tas de décombres [14]; à la bifurcation, on continue tout droit vers la caserne (où se trouve le dépôt de la territoriale du district). Un peu avant d'y arriver, il faut tourner à gauche et longer les murailles byzantines ou arabes jusqu'à l'angle (10 minutes). L à se trouve une tour antique, et, au delà de l'angle, une autre tour: elles flanquaient autrefois la magnifique porte romaine (fig. 10). Les portes latérales assez basses, destinées à la circulation des piétons, étaient tout à côté des tours. L a grande porte a été d'abord réduite par les Arabes à une plus faible ouverture, et plus tard complètement murée. Entre les trois entrées, se dressaient sur des socles élevés de grandes colonnes, tout à fait dans la manière des tabernacles décoratifs du sanctuaire. Le cimetière musulman, devant la porte, renferme un mausolée arabe («la coupole des singes») de l'an 1409. Si l'on ne veut pas s'en retourner de suite, on peut suivre vers l'est la ligne des murailles antiques jusqu'à la route (5 min.); elles sont d'abord cachées par le mur moderne des casernes, mais bientôt apparaissent les tours romaines. Au delà de la route, les ruines du mur ne présentent plus d'intérêt que pour un archéologue de profession: là où le noyau du mur, bien que privé de son revêtement en pierres de taille est resté debout, on remarquera que la courtine était plus épaisse au milieu que près des tours.

4i Au delà de la muraille s'étend une vaste nécropole où se trouvent des tombeaux creusés dans le rocher. Revenons par la route dans la direction des propylées (io min.), droit à la mosquée en ruines du X I I I e siècle, reconnaissable à son minaret [13]. Dans la cour est un grand bassin, la mosquée elle-même était très remarquable. Les belles colonnes de granit et les chapiteaux proviennent d'édifices antiques, en particulier, du sanctuaire de Jupiter Héliopolitain.

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Publications sur les ruines de Ba'albek. R. Wood, The ruins of Baalbek. London 1757. Cassas, Voyage pittoresque de la Syrie, de la Phénicie, de la Palestine et de la basse Egypte. Paris 1799. H. Frauberger, Die Akropolis von Baalbek. Frankfurt a. M. 1892. O. Puchstein, Br. Schuh, D. Krenker, H. Kohl, Erster und zweiter Jahresbericht über die Ausgrabungen zu Baalbek. (Jahrbuch des Kais. Deutschen Archäologischen Instituts XVI 1901 S. 133—160, Taf. IV—VII; XVII 1902 S. 87—124, Taf. IV—IX.) Voir aussi Archäologischer Anzeiger 1904 P- 97Th. Mommsen, Inschrift aus Baalbek. Sitzungsberichte der Kgl. Preuß. Akademie d. Wiss. 1903 p. 817—824. Corpus Inscriptionum Latinarum, III, Supplementum, Berlin 1902 p. 238—275 ff. Dr. O. Puchstein &> Th. von Lüpke, Ba'albek. Trente vues des fouilles allemandes. Berlin, Georg Reimer, 1905.

Fig. i l . L e c h â t e a u fort de Ba'albek a v e c le grand s a n c t u a i r e de Jupiter h é l i o p o l i t a i n et le t e m p l e de B a c c h u s , I : 1500.

VORHOF avant-cour. ALTAR-HOF cour de l'autel. TEMPELT R E P P E escalier du temple. ARABISCHER GANG galerie arabe. TURM tour. K U P F E R T O R porte de cuivre. ALTES TOR ancienne porte. FESTUNGSGRABEN fossé.

Fi g. 12. Section transversale A droite et à gauche, portiques et salles au-dessus des c a v e s ; a u sur les côtés, bassins serva

oversale de la cour de l'autel. aves; au milieu, façade du temple; en avant, autel des holocaustes, sins servant aux lustrations.