Étude comparative dans le groupe Adamawa
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BIBLIOTHÈQUE DE LA SELAF ----------------------- 46 -----------------------

Raymond BOYD

ÉTUDE COMPARATIVE DANS LE GROUPE ADAMAWA

SELAF

5 rue de Marseille 75010 PARIS

1974

P G~

Carte I

ETUDE COMPARATIVE DANS LE GROUPE ADAMAWA

C arte II

r SOCIETE ET

D’ETUDES

LINGUISTIQUES

ANTHROPOLOGIQUES

DE

FRANCE

_______________________________ 4 6 —_ ________________ _________

Raymond BOYD

ETUDE COMPARATIVE DANS LE GROUPE ADAMAWA

ISBN 2-85297-006-6

© SELAF-PARIS, 4ème trimestre 1974

RESUMES

Raymond BOYD - Etude comparative dans le groupe Adamawa 1974, PARIS, SELAF 46 Cet ouvrage est un essai de linguistique historique à partir de corpus res­ treints, à savoir, les résultats de brèves enquêtes avec un questionnaire compor­ tant essentiellement la liste de Swadesh plus quelques additions. Les langues enquêtées comprennent toutes les langues du sous-groupe 6 du grou­ pe Adamawa de Greenberg, et plusieurs dialectes dourou (du sous-groupe 4), plus le koutine (aussi sous-groupe 4) et le momé, langue assez proche de même sous-groupe. Les langues du sous-groupe 6 sont d’abord comparées entre elles, puis la lan­ gue-mère reconstruite, avec le dourou. Les reconstructions sont fondamentalement phonologiques, pour des racines de la forme , c ’ est-à-dire que, le consonantisme initial, levocalisme, le conso­ nantisme final et les tons (pour les unités nominales uniquement) sont successive­ ment envisagés. Seules quelques indications sont données au sujet de l’ordre syn­ taxique dans l’énoncé.

Une liste de quelques deux cent racines susceptibles de comparaison est sentée, avec entrée pour chaque langue et formes reconstruites.

pré­

Raymond BOYD - A Comparative Study in the Adamawa Group 1974, PARIS, SELAF 46 This work is an attempt to conduct a comparative study using corpora of limited size, obtained with a short elicitation questionnaire containing basically the items on .the Swadesh list with a certain number of additions.

The languages covered include ail the languages included in Greenberg’s subgroup 6 in the Adamawa group, and several Duru dialects (sub-group 4), plus Kutin (also sub-group 4) and Morne, a language relatively close to this same sub-group. The languages in sub-group 6 are first compared, then the reconstructed parent language with Duru. The reconstructions are essentially phonological, for roots with a canonical form (c)v(c) ; that is, initial consonants, vowels, final consonants and tones (for nouns only) are examined in turn. A few remarks are also made concerning syntactic order in the utterance.

A list of some two hundred comparable roots is provided with an entry for each language and proposed reconstructions.

8

Raymond BOYD - Estudio comparativo en el grupo Adamawa 1974, PARIS, SELAF 46 Esta obra constituye un intento de realizar un trabajo de lingüistica comparativa a base de corpus limitados, a saber, los resultados de brèves encuestas llevadas a cabo con un cuestionario que comprende esencialmente la lista de Swadesh con algunos elementos suplementarios-. Las lenguas tratadas comprenden todas las lenguas del sub-grupo 6 del grupo Adamawa de Greenberg, et varies dialectos durus (del sub-grupo 4), ademas del kutin (también del sub-grupo 4) y el morne, lengua relativamente cercana al mismo sub-grupo.

Se realiza una primera comparacion entre les lenguas del sub-grupo 6,y a continuacion se comparan estas con el duru. Las reconstrucciones son fundamentalmente fonologicas,

para raices de

forma

(c')v(c') , es decir, se tratan sucesivamentè el consonantismo inicial, el vocalismo, el consonantismo final y los tonos. Solo se dan algunas precisiones acer'ca del orden sintactico en el enunciado. ' Se présenta una lista de algunas doscientas raices susceptibles de comparacion con entrada para cada lengua y formas reconstruidas.

Raymond BOYD - Vergleichende Forschung in der Gruppe Adamawa 1974, PARIS, SELAF 46 Dieses Werk ist ein Essay von historisçher Sprachwissenschaft von beschrankten Corpus, das heisst, die Ergebnisse von kurzen Untersuchungen mit einem Fragebogen, der vor allem aus der Liste von Swadesh mit einigen Zusatzen besteht.

Die Sprachen, fur welche Untersuchungen durchgeführt wurden, umfassen aile Sprachen der Untergruppe 6 der Gruppe Adamawa von Greenberg und mehrere Dialekten dourou (der Untergruppe 4) mit der Sprache koutine (auch der Untergruppe 4) und mo­ rne, die der gleichen Untergruppe ahnelt. Die Sprachen der Untergruppe 6 werden zuerst miteinander verglichen, dannwird die Hauptsprache mit der Sprache dourou wiederaufgebaut.

Die Wiederaufbauen sind wesentlich phonologisch, für Sprachwürzel wie (X)F(X), das heisst, die Initialkonsonantforschung, die Vokalbildung, die Endkonsonantfor­ schung une die Tonarten (nur was die Namenseinheiten betrifft) werden nacheinander betrachtet. Nur einige Andeutungen sind über die Stellung der Syntax im Text gegeben. Eine Liste von ungefahr zweihundert Sprachwürzeln, die verglichen sein konnen, mit Wurzel für jede Sprache und wiederaufgebauten Formen wird vorgestellt.

9 Pbmoha 601^1, - Etude comparative dans

le groupe Adamawa

CpasHHTs^bHoe HccneflosaHHe

b

rpynns Aflanasa

1975, Paris, SELAF, 46 3ïa paôoTa Hs/msTCA ohbpkom mctopmhbchom nMHrBMCTMHM,

mcxo^fi

pib

c-rpaHH-

HBHHblX HOpnyCOB, TO BCTb MB pBByJlbTaTOB KOpOTKMX 3HKBT, MMBO^MX B CBOBM COC“ T3BB J1MCT CyaflBLLia M HBHOTOpbIB flOnOJlHBHMH . MCC JlBflOBaHHblB HBblKM RBJIBFOTCFI BCBMM

HBbiHanM noflrpynnbi 6 mb rpynnbi Aflanasa PpMHÔBpra (noflrpynna 4), rwc nyTMH (TaKws noflrpynna 4) m h btcm

canoM noflrpynns.

h

HBKOTopbiB

momb,

flMajiBHTbi flypy BSbiK flOBOJibHc û^mbkmm

Habibn noflrpynnbi 6 cHanana cpasHMsaraTCH

Mswfly coôom,

nOTON pBKOHCTpyMpOBaHHblH BBblK-OTSp CpaBHBH C flypy. PBHOHCTpyKpMM THaBHO 08“ nflFOTCE CpOHO^OrMHBCKMMM, flJIFI KOpHBM (c)r(c), TO BCTb HaHaJIbHblM HQHCOHaHTMBN, BOKa^MBM, OKOHHaTBJlbHblM KOHCOHaHTMBM H TOHbl (TO^bKO MMBHHblX BflkHMp) HO OHSpBflM paCCMaTpMBaraTCB. PpaTHO ybaSblBaBTCR CMHTaKCMHSCKMM nopRflOH B BblCKaBblBaHMH.. npBflCTaBJIBH CDMCOH 0K0J10 flByX CT3 KOpHBM,

npMrOflHblX

C BXOflOM flJlR Hawfloro HBbHa M HaiHflOM pBHOHCTpyMpOBaHHOM $OpMbl.

CpaBHBHMFl,

Cet ouvrage a été réalisé avec la collaboration technique de Raymond BOYD et Renée POKOJ

Imprimerie Orientaliste, s.p.r.l., Louvain (Belgique)

REMERCIEMENTS

•à. Luc Bouquiaux, d'avoir lu et corrigé le manuscrit, aux autorités du Cameroun, et

en particulier àMohammadou Eldridge, d'

avoir facilité le travail de terrain, et à Moussa Djobd

i,

dont l’aide de toute sorte sur le terrain

fait, permis la réalisation de ce travail.

a,

en

ETUDE COMPARATIVE DANS LE GROUPE ADAMAWA

SOMMAIRE

I.

Introduction Systèmes phonologiques des langues actuelles

II. III.

IV.

V.

Reconstructions Conclusions

Tableaux comparatifs, et commentaires

I. INTRODUCTION

1.1.

Les données présentées dans ce travail ont été

recueillies

dans le cadre du projet "Inventaire linguistique du Cameroun",

Université de Yaoundé , d’août à octobre 1973.

lisant un questionnaire de quelque

de 1'

Il s ' agit d'enquêtes uti­

220 mots, chacun d'eux accompagné

d'une phrase où il apparaît en contexte. Ce questionnaire, qui contient

la plupart des items de la liste de Swadesh, doit permettre un classe­ ment génétique des langues étudiées. Il reste toutefois

le degré de précision auquel on peut atteindre avec

à déterminer

un questionnaire

possédant des dimensions aussi réduites. D'autre part, il serait utile

de connaître les dimensions souhaitables pour un questionnaire genre

(dont les visées sont essentiellement

comparatives),

dire, de savoir si, en-élargissant le questionnaire, on

de ce

c'est-à-

obtient

une

augmentation proportionnelle dans la précision des comparaisons. 1.2.

Notre but ici est d'appliquer les principes

de la linguis­

afin de voir

tique comparative à un ensemble de langues apparentées, les résultats qu'on peut obtenir en utilisant uniquement

les données

fournies par le questionnaire décrit ci-dessus. Les langues à comparer sont les suivantes :

- le galke : liré

langue parlée dans un quartier de la ville de Tchol-

(Département de la Bénoué). Autrefois, elle était parlée sur une

aire plus grande, comme en témoigne le nom de rivière, Mayo Galke, don­

né par les Peuls puisque les habitants de la région

appartenaient

à

cette éthnie. Une enquête a été menée aussi sur la langue parmi , par­

lée dans un autre quartier de Tcholliré et considérée

par

les locu­

16

teurs comme un proche dialecte du galke,

l’intercompréhension

étant

complète. Les résultats des enquêtes concordent parfaitement avec les constats des informateurs. Dans le tableau comparatif apparaissant en fin de volume, toutes les entrées ont été faites à partir du galke, à

moins qu'il ne soit explicitement mentionné le contraire.

langue parlée à Rey Bouba et dans

- le pam :

quelques • villages

des alentours. Comme le galke, elle est aussi en net recul

les

(cf.

indications de Tessman, 1932, "Volksstamme Kameruns", Petermanns Geo-

gr. MittePlungen 78, sur l'extension de cette langue).

Une

deuxième

enquête a été menée sur la langue mono, parlée aussi à

Rey

Bouba et

dans d'autres villages, et considérée comme un dialecte

très

proche

du pam. Les résultats de cette enquête corroborent cette opinion ; né­

anmoins , on constate en mono une apparente opposition phonologique sif-

flante/affriquée, caractéristique d'autres langues de ce groupe, mais absente chez notre informateur pam. Les entrées du tableau

comparatif

sont faites à partir du pam, à moins que le contraire

soit indi­

ne

qué . 1.3.

- le dama :

langue parlée à Rey Bouba et aux alentours vers

le nord-ouest.

- le kald

:

langue parlée par quelques dizaines de locuteurs qui

habitent le village de Koum, à quelques 40 kms.

à l'est de Tcholliré. (

Il semble qu'il existe aussi quelques autres villages dispersés dans le Dépar­ tement de la Bénoué et même en République Centrafricaine, où cette langue serait encore parlée. Cette dispersion est due à un fait historique, l'expulsion de cette ethnie du lamidat de Rey Bouba (vd. Hamadjoda Abdoullaye et Eldrige Mohammadou, 1972, Ray ou Rey Bouba, Yaoundé, Trad. Hist. des Foulbés de l'Adamawa).

- le ndb mball

(lit. chasse|éléphant,

"la chasse à l'éléphant") :

cette langue est parlée dans la plupart des villages entre Mayo Djare-

ndi et Touboro, à 180 kms. au sud-est de Tcholliré, près de la

fron­

tière tchadienne. - le njak mba'-i

(lit. bouche | chef, "la langue du chef")

: . parlé

dans quelques villages à l'est de Touboro, sur la route du Tchad. - la langue de Ngoumd : presque un dialecte du précédent, au village de ce nom, situé à quelques kilomètres au sud de

parlé

Touboro,

sur la route menant .à la République centrafricaine.

- la langue de Touboro

: parlée à la ville de Touboro. Le statut

de cette langue n'est pas clair. Elle ressemble plutôt à une variante dialectale de la langue de Pandjama.

- la langue de Pandjama :

langue parlée au village du même

nom,

situé à quelques kilomètres à l'ouest de Touboro. Les habitants de ce village

(en réalité un ensemble de trois villages très

proches

L'un

17

de l’autre)

ont émigré à date récente d'un endroit beaucoup plus pro­

che de la frontière tchadienne. - le ko :

langue parlée dans certaines petites enclaves entre Ma­

yo Djarendi et le Tchad par des tchadiens qui ont émigré

au Cameroun

dans un passé récent. L'apparentement de ces langues ne fait pas de doute,

1.4.

en témoigne le fait que

leurs

locuteurs

sont

souvent

point de vue ethnique sous la dénomination unique

comme

groupés

"lakka".

de

du

Dans

maints cas, les mots rapprochables ont la même forme phonétique et le même sens pour les dix langues envisagées. Néanmoins, un certain nom­ bre de changements diachroniques sont venus

particulariser,

les

si

bien que 1'intercompréhension est le plus souvent très difficile entre elles. Ces changements permettent d'établir quatre

l'intérieur de l'unité linguistique "lakka"

sous-divisionsr à

: d'abord, un groupe

oc­

cidental comprenant le dama, le pam/mono, le galke/pormi, et le kali, et un groupe oriental comprenant les six langues restantes. A l'inté­

rieur du premier, on peut établir deux sous-groupes, le pam/mono d'un côté, et les trois langues restantes

de

A

l'autre.

l'intérieur du

groupe oriental, on trouve un sous-groupe du type Pandjama (Pandjama, Touboro, ko) , et un autre du type ndo

mbàli

(ndo

njak mba'i,

mbàli,

Ngoumi). Etant donné l'étroitesse des rapports entre ces langues, la

1.5.

structure phonologique qu'on peut attribuer à la langue commune qui a dû les.précéder dans le temps est très similaire à celles des langues actuelles. Afin de présenter une situation comparative plus

intéres­

sante, nous ajoutons à notre tableau les résultats de deux enquêtes du

même genre menées sur deux dialectes dourou

(ou dzi}

:

-

le dourou mamna : parlé à l'est et à l'ouest de Tcholliré.

-

le dourou mambe

: parlé au sud de Tcholliré.

L'intercompréhension est complète entre les locuteurs de ces dialectes si bien que nous leur réservons une seule ligne sur le tableau compa­ ratif.

Le dourou est classé par Greemberg

(1963, Languages

La Haye, Mouton) dans le groupe "Adamawa" les langues "lakka"

(sous-groupe 6).

of

Africa,

(sous-groupe 4), tout comme

Il est pourtant fortement diffé­

rencié de ces dernières. Ceci rendra problématique la restitution

une langue commune.que nous allons entreprendre,

surtout

parce

d' que

nous sommes obligé de travailler, en fait, sur deux langues. Mais no­

tre corpus permettra de donner des preuves solides d'apparentement et fournira des renseignements sur certains des processus

diachroniques

18

qui ont affecté la phonologie de ces langues. 1.6.

Ajoutons à propos du nom "lakka" que ce semble être un ter­

me utilisé par les Peuls pour désigner diverses ethnies

de Rey Bouba. Les langues de ces ethnies comptent parmi mières citées ci-dessus.

Il est fort possible, puisque

verbe "manger" dans ces langues, que les peuls,

ayant

souvent ce mot dans les conversations, l'aient adopté

de la région

les dix pre­ est

Laka

le dire

entendu

pour désigner,

certainement d'une façon plutôt méprisante, les groupes en

question.

Faute d'un autre terme, nous utiliserons ce nom pour désigner la lan­

gue commune que nous restituons, et

guillemets)

par

extension

entre

(toujours

les langues modernes dérivées de celle-ci, comme ensemble.

Les guillemets rappellent que "lakka" n'est pas un ethnonyme

authen­

tique , ( "antonyme") . 1.7. D'août à octobre 1974, un deuxième séjour au Nord Cameroun a permis de vérifier certaines données concernant les langues envisagées et d'en recueillir de nouvelles sur les langues suivantes : -

le panr, un dialecte dourou parlé dans l'arrondissement de Poli,

- le koutine. (ou peere) , langue apparentée de Tignère, - le pana, langue "lakka", de la frontière Cameroun/RCA,

sensiblement

de

près

identique

au dourou,

parlée

près

au njak mbai, parlée près

- les dialectes iribûm .de Man (arrondissement de Tcholliré) et de Ngaoundéré, et le mbere, langue intercompréhensible avec le mbûm ; ces langues sont à classer dans le groupe "lakka" oriental mais constituent un sous-groupe à part du fait que leur sys­ tème tonal ne possède que deux regis très, - et le morne (ou pc kbpb lit. bouche[montagne, "la langue des montagnes"), lan­ gue intermédiaire' entre le dourou et le lakka, parlée près de Tignère par des immi­ grants du Nigeria,

Grâce aux enquêtes de M. Sachnine et M. Dieu, des renseignements existent aus­ si concernant :

- - le mundâv}, langue "lakka" ressemblant fortement au pam/mono, parlée au nord de Rey Bouba, - et deux dialectes dourou, le dupa et le pana (pa^ànô) ou papé, l'arrondissement de Poli.

parlés

dans

Nous ajoutons donc les résultats de ces enquêtes à notre tableau comparatif ; nous ne réservons pas une ligne à part aux items pana (nous les ajoutons à coté de ceux du njak mbai, là où ils diffèrent), et nous combinons les diverses réponses pertinentes pour les dialectes dourou et pour les dialectes mbum sur deux lignes en bas du tableau. Nous remercions Mlle Sachnine et M. Dieu de nous avoir permis de publier leurs données ici.

Il nous faut signaler que ces nouvelles enquêtes ont été réalisées avec un ques­ tionnaire élargi. Nous avons donc ajouté à notre tableau un certain nombre de nou­ velles racines, sans commentaire. Ces racines sont signalées par une lettre majus­ cule, au lieu d'un numéro. Certains de cés nouveaux renseignements confirment les conclusions antérieures, et d'autres rendent l'interprétation plus complexe. Mais les nouveaux items du questionnaire n’ont pas permis de préciser davantage les re­ constructions. Les informations concernant les nouvelles langues ont surtout permis ■ de rejeter un certain nombre de correspondances qui se sont révélées fausses à la

19 suite de ce complément d’enquête. Pour une description approfondie du mbum actuel, le lecteur peut consulter C. Hagege, 1970, La langue mbum de Nganha (Cameroun) : Phonologie - Grammaire, Paris, Bibliothèque de la SELAF ; pour le dourou, vd. L. Bohnhoff, 1974, An Outline of Du~ ru Phonology and Grammar, Yaoundé.

II.

2.1.

SYSTEMES PHONOLOGIQUES DES LANGUES ACTUELLES

Il est évidemment impossible de pratiquer une analyse phono-

logique complète sur des corpus aussi restreints que

ceux

qui

nous

sont fournis par le questionnaire utilisé. De plus, les conditions d'

enquête ont souvent été celles d’une enquête "éclair" et par le biais

d'un interprète avec des informateurs âgés ;

ainsi,

possible de reprendre certains problèmes avec ces

pas

il n'a

été Les

informateurs.

systèmes présentés dans ce chapitre ne constituent donc qu'une

hypo­

thèse de travail. Les

2.2.

consonnes

En ce qui concerne les phonèmes consonantiqües initiaux des

langues "lakka", l'ensemble du système est sensiblement identique

d'

une langue à une autre, quoique les racines, prises individuellement, aient souvent un consonantisme varié. On ne constate donc ni la perte ni la création de phonèmes, sauf exceptionnellement

Nous proposons donc le système suivant pour les dix langues "lakka"

de

(cf. ci-dessous) *

consonnes

initiales

:

description du phonème

semi-voyelle

symbole utilisé dans le tableau de racines

w

nasale bilabiale

m

mi-nasale bilabiale. (disparaît en pam/mono en faveur de 1'occlusive simple ; même tendance en galke/pormi)

mb

occlusive bilabiale sourde

p

22 occlusive bilabiale sonore

b

implosive bilabiale

’b

vibrante bilabiale (ou labiodentale) (n’existe pas dans le groupe occidental, exception faite du kali)

v

fricative

labiodentale sourde

f

fricative

labiodentale sonore

v

nasale alvéolaire

n

mi-nasale alvéolaire (disparaît en pam/mono en faveur de l’occlusive simple)

nd

occlusive

alvéolaire sourde

t

occlusive

alvéolaire sonore

d

implosive

alvéolaire

’d r

vibrante alvéolaire fricative

alvéolaire (ou prépalatale) sourde

s

fricative

alvéolaire (ou prépalatale) sonore

z

L

latéral semi-voyelle prépalatale

y

nasale prépalatale (vélaire à 1’intervocalique et en finale)

p/g

mi-nasale prépalatale. (disparaît en pam/mono en faveur de la fricative ou de l’affriquéë simple)

nj

affriquée prépalatale sourde (uniquement dans le groupe occidental, exception faite du pam )

c

affriquée prépalatale sonore (uniquement dans les langues citées)

J

mi-nasale vélaire (disparaît en pam/mono en faveur de l’occlusive simple)

ng

occlusive vélaire sourde

k

occlusive vélaire sonore

g

aspirée

h

mi-nasale labiovélaire (disparaît en pam/mono en faveur de la labiovélaire simple)

ngb

labiovélaire sourde

kp

labiovélaire sonore

gb

Nous pouvons disposer ces phonèmes en forme de tableau de la façon suivante

(les phonèmes entre parenthèses sont ceux qui n’apparaissent

pas dans toutes les langues du groupe)

:

23

w m (mb) P b ’b (9) f V

2.3.

n (nd) t d . ’d r s z L

y n/o (nj ) (c) (j)

(ng) k g

(ngb) kp gb

h

in-

Cet inventaire est beaucoup plus restreint en position

tervocalique et en finale : on relève une occlusive bilabiale, une oc­ clusive vélaire et un'e occlusive alvéolaire

(très rare en finale ; sou­

vent confondue avec r à 1’intervocalique), sans

sourde /

opposition

sonore, trois nasales aux mêmes points d’articulation, la latérale et la vibrante r

(qui tendraient à se confondre dans

certaines

gues?) . Les langues qui maintiennent l’opposition r/T à

lique réalisent 1’archiphonème T comme

’d

l

lan­

l’intervoca-

de

(la réalisation

P

dans

cette position peut aussi être implosive - b ou ’b - dans ces langues).

En position finale, la variante combinatoire des archiphonèmes occlu­ sifs

est toujours sourde.

Il faut compléter cet inventaire

dama et le pam/mono, au moins

(peut-être pour le

kali aussi), en y ajoutant l’occlusion glottale La structure syllabique préférée des:

l’addition d’un suffixe

le

et

le

(symbolisée ?).

racines est cvc(v), où (d)

est une voyelle d’appui qui dépend d’une harmonie

disparaît en contexte.

pour

.galke/pormi

Des mots dissyllabiques

vocalique

peuvent

et

résulter

qui de

(souvent -kv, -nw, -rv). Mais ces langues ten­

dent à réduire leurs groupes consonantiques intervocaliques à une seu­ le consonne

(le groupe occidental est plus archaïsant dans ce sens).

Le redoublement des racines adjectivales/verbales est fréquent, la deuxième consonne radicale ou la deuxième voyelle de séquence vo­ calique disparaissant dans la première occurrence de la racine.

La comparaison des langues révèle souvent des alternances de la

Plus qu’à

un

dans

le

système

de

classes, aujourd'hui disparu dans les langues que nous traitons.

En

deuxième consonne radicale dans les monèmes nominaux. ^changement phonétique, ce phénomène est dû aux classement des racines nominales remontant à un

variations

ancien

effet, cette deuxième consonne peut représenter un ancien suffixe de classe. Nous devons donc envisager la reconstruction

des

consonnes

de façon différente d'après leur place dans là racine et d'après catégorie grammaticale à laquelle celle-ci appartient.

la

24

Le système de consonnes initiales en dourou semble être le

2.4.

suivant : w m mb P b ’b

y n nd t d *d

V

L

f

s

V

Z

La prépalatale p est réalisée

p/p ng (?) k g

pm ngb kp gb

h

q

à 1'intervocalique et en finale.

Nous n’avons pas d'exemple de ng initial dans notre

Remar­

corpus.

quons que l'opposition r/L est absente en dourou. Certains auteurs (cf. Bohnhoff, op. cét.) constatent l'existence de "nasales préglottalisées" (?m, ?n) en dourou. Pour faire place à ces phonèmes, il faudrait modifier le tableau, certainement par la suppression de pm. Mais afin de limiter le nombre de traits distinctifs utilisés, on pourrait postuler que ces phonèmes sont des implosi-ves prénas alésées (à écrire m’b, n’d). En tous cas, pour les études de dialectologie comparative, il faut établir le rapport existant entre ces pho­ nèmes, les implosives et les mi-nasales : si ces trois types de phonème peuvent co­ exister dans un dialecte donné, ou si par contre il y a des relations de dérivation qui empêcheraient la coexistence.

2.5.

A 1'intervocalique, il semble que l'opposition

nore persiste pour les occlusives

sourde/so-

(ou bien nous avons trait à une op­

position consonne géminée/consonne simple), se neutralisant en fina­

le uniquement. A 1'intervocalique on trouve aussi les trois nasales, les deux semi-voyelles, la liquide et l'occlusion glottale. Comme les langues "lakka", le dourou préfère la structure

syl­

labique cvc(v), avec voyelle finale d'appui qui tombe en contexte. Les remarques précédentes tiennent compte uniquement des systèmes

phonologiques originels. Certaines exceptions se présentent lorsqu'on considère les emprunts, faits surtout au peul. Les

2.6.

voyelles

Les systèmes vocaliques de ces langues sont

fondamentale­

ment pareils : /i, e, a, o, u/, avec /s/ en plus dans le groupe "lak­ ka" occidental

(sauf kali)

et en dourou. Les langues du type Pandjama

semblent opposer quatre degrés d'aperture en ajoutant /e, o/ au sys­

tème de base à cinq voyelles.

Des voyelles phonétiquement longues existent dans la plupart ces langues.

Il serait peut-être possible de montrer

plus grand que ces voyelles longues actuelles sont

sur le

résultat

changements diachroniques affectant les deuxièmes consonnes

de

un corpus

de

radica­

25

les. Mais le nombre réduit d'occurrences nous oblige

à en faire ab­

straction dans nos reconstructions. Cette simplification semble être

la seule démarche possible, étant donné les limites du corpus.

En dourou et dans les langues "lakka", on trouve aussi des

vo­

yelles nasales. En dourou, l'opposition nasale/non-nasale semble être

phonologique pour les voyelles ; par contre, dans les langues "lakka" l'application de critères distributionnalistes aux voyelles

et

aux

consonnes nasales serait peut-être suffisante pour éliminer cette op­

position sur le plan phonologique. En tous cas, nous ne rétablissons

tou­

pas de voyelles nasales dans les langues mères ; nous postulons

jours une nasale consonantique dans l'environnement.

Dans toutes les langues "lakka"

(sauf pam/mono), on trouve

des

séquences vocaliques : /ai, au, eu, oi/, qui peuvent être, elles aus­

si, nasalisées. En pam/mono, au lieu

de

séquences

vocaliques,

trouve soit le premier segment vocalique allongé, soit une

voyelle-consonne (il existe de rares exceptions, cf.

on

séquence

les entrées n°s

8 et 102 du tableau).

Les langues "lakka" montrent aussi des palatalisations

et

des

labialisations des phonèmes consonantiques initiaux. D'après les cor­ pus rassemblés, il paraît que la voyelle qui suit une

bialisée ne peut être que i ou a. (Descwi

consonne

s'opposent à des coi

ladans

la plupart de ces langues, mais le traitement des racines, prises in­ dividuellement , peut varier selon la langue envisagée). Nous relevons des palatalisations

(surtout des consonnes vélaires)

devant a,

mais

il n'est pas toujours évident qu'une palatalisation devant une voyel­

le postérieure fermée puisse s'opposer à la séquence eu . En dourou, il semble y avoir des consonnes initiales pala-

2.7.

talisées devant deux voyelles antérieures

(e, a).

La

labialisation

semble être absente en dourou. Les séquences vocaliques ne peuvent pas apparaître en

initiale. Par contre, on trouve dans toutes ces langues,

voyelles initiales, préglottalisées le plus souvent,

position des

semi-

sans qu'il ait

été possible de déterminer, à base des corpus recueillis, s'il existe

une opposition entre semi-voyelles préglottalisées et non préglotta­ lisées.

Il semble que toutes les voyelles simples

(même s dans les lan­

gues qui la possèdent) peuvent apparaître à 1'initiale, toujours pré­ cédées du coup de glotte.

26

Les tons

Nous écrivons de la façon suivante les trois registres tonaux

2.8.

des langues dont nous traitons ici : v lève

des

modulés

pour

certains

(bas) , v

(moyen) r v haut. On re­

monèmes en isolation et

rarement

aussi en contexte (dans notre tableau, nous donnons toujours la forme contextuelle). Il faut remarquer que ces langues

ont

une

inflexion

très limitée ou nulle, si bien que les tons prennent parfois des fonc­

tions morphologiques.

Il en est ainsi particulièrement des monèmes a-

yant une fonction verbale ou adjectivale.

C’est pourquoi, dans le ta­

bleau comparatif, nous ne marquons les tons que pour les monèmes

no­

minaux et les particules ou monèmes fonctionnels, pour lesquels il est plus facile de déterminer un ton de base.

III. RECONSTRUCTIONS

3.1.

Une des difficultés principales que nous rencontrons en tra­

vaillant avec des corpus de ces dimensions est le nombre réduit d'ex­

emples,, si bien qu'il est extrêmement difficile de

faire

une

nette

distinction entre les correspondances dues au hasard et celles qui re­ présentent des processus réels d'évolution. Afin de

choisir

pouvoir

les exemples pertinents, nous avons recherché des processus

af­

qui

com­

fectent des groupes de phonèmes ayant un ou plusieurs traits en

mun

(par exemple, sonorité/sourdité, point d'articulation, mode d'ar­

ticulation, etc.). Ceci nous permettra de postuler des systèmes

pho­

nologiques symétriques pour les langues reconstruites, mais nous a ob­ ligé de laisser hors compte , un certain nombre de rapprochements sédui­

sants. Nous en faisons état dans les commentaires qui suivent le

ta­

bleau comparatif.

Nous

envisageons

reconstruire,

de

d'abord,

le

tisme initial d'une langue "la.kka" commune, et puis celui

consonan­ de la lan­

gue-mère du "lakka" commun et du dourou. Consonnes

initiales

3.2.

:

"lakka"

commun

Nous proposons le système suivant de consonnes initiales pour

cette langue : * w

: Les entrées n°s 1 et 2 permettent de reconstruire une semi-

voyelle bilabiale en "lakka" commun. * m : Un seul exemple

(n° 3) atteste l'existence d'une nasale

labiale dans la langue commune

(la racine n° 4 n'est pas assez

bi­

gêné-

28

ralisée). Nous pouvons y ajouter les pronoms personnels singuliers de la première et de la deuxième personnes, avec m initial

toutes

.dans

ces langues. * mb : Les entrées. n°s 6, 8, 9, 10, 11 et 12 sont suffisantes pour

rétablir un phonème mi-nasal bilabial en "lakka" commun.

Ce

phonème

mi-nasal a été réduit à l’occlusive simple en pam/mono. * p : Les entrées n°s 13, 14 et 15 donnent des racines àp initial pour la totalité des dix langues "lakka". Nous restituons donc une oc­ clusive bilabiale sourde dans la langue commune.

* pw : L'entrée n° 18 fait correspondre un w initial dans le grou­ pe occidental

(sauf kali)

et en ko à un p dans les autres langues. Puis­

que les phénomènes de labialisation et de palatalisation semblent tiles pour rendre compte de correspondances d'autres phonèmes

nantiques, nous proposons pour cette racine une

u-

conso-

labialisée

initiale

dont le segment occlusif a été perdu dans certaines langues et

la la­

bialisation dans d'autres.

* b : Un seul exemple atteste l'existence d'une occlusive bilabiale sonore en 'lakka" commun (n° 20 ;

les n°s 21 et 155 ne s'étendent

pas

au groupe occidental).

* ’b : Trois entrées

(n°s 22-24) attestent une implosive bilabiale,,

en "lakka" commun.

* ’b

: L'entrée n° 7 a un ’b dans le groupe occidental correspon­

dant à un mb dans les langues orientales.

S'il s'agit en effet de

la

même racine, nous devons restituer un phonème, certainement bilabiale,

mais dont les autres traits ne sont pas évidents. S'agit-il d'une "préglottalisée" (ou d'une implosive prénasalisée, vd. supra, § 2.4.) ? Appelons aussi l'attention du lecteur sur la racine 0, en fin de tableau, dont les correspondances sont remarquables dans le même sens.

*f : Les entrées n°s 25-30 permettent d'attribuer une

3.3.

fri­

cative antérieure sourde à la langue commune.

* v : Nous prenons l'entrée n° 33 comme base

pour

postuler

une

fricative antérieure sonore dans la langue commune. Pour expliquer les

correspondances v/w de cette entrée, nous supposons un passage de v à w

(ou h) dans certaines langues. Ce passage est évident dans les lan­

gues du type Pandjama, où la création de nouveaux v ♦gp

a

poussé

(vd. ci-dessous,

les anciens v à w. Mais les raisons de

cette

muta­

tion dans le groupe occidental ne sont pas claires. Fauted ' autres don­ nées, nous sommes obligé de laisser cette question en suspens. Remar­

quons pourtant que la fricative sonore z a déjà passé à yelle correspondante dans plusieurs langues

la

semi-vo­

(cf. n°s 113 et 114) devant

voyelle antérieure. Le passage v~>w dans le groupe occidental pourrait

29

donc être attribué à la présence d’une voyelle posténeuve dans la ra­ cine en question. Cf. aussi le n° 34.

* n : Les entrées n°s 35-40 permettent d’ajouter une nasale alvéo­ laire au système phonologique de la langue-mère. * nd

: Les entrées 41-46 attestent clairement

l'existence

d'une

mi-nasale alvéolaire dans la langue commune, qui donne 1'occlusive al­

véolaire sonore en pam/mono. * t :

Les

entrées

n°s

48-50

et

la

53-57 attestent

présence

d'une occlusive alvéolaire sourde dans la langue commune.

* t^ : L'entrée n° 47 nous fournit une racine dont 1'initiale peut

remonter à un

t^, qui a donné c dans le groupe occidental et

les langues orientales

(nous considérons que la

t

dans

palatalisation

dans

ces dernières n'est pas phonémique dans cet environnement). * tw :

L'entrée n° 51 nous donne une racine pour laquelle on

peut

reconstruire un *tw initial, qui a donné cw dans le groupe occidental

et t dans le groupe oriental. * d : Nous n'avons aucun exemple d'une occlusive alvéolaire sonore

bien conservée dans les langues actuelles. En effet, les

d

sont

ex­

trêmement rares dans le vocabulaire de base, quoique ce phonème exis­ te dans toutes les langues "lakka" actuelles. La postulation

de

phonème pour la langue-mère dépend donc du souci de symétrie

unique­

ce

ment . * ’d : L'implosive alvéolaire est bien attestée dans les

langues

"lakka" actuelles, comme le montrent les entrées n°s 58-60. Les exem­

ples n°s 62 et 63 suggèrent qu'avant voyelle ouverte, ce phonème tend

à perdre sont caractère implosif. ♦ ’d^

7

: La distribution de l'entrée n° 61 ressemble à celle du n°

(*’bi initial) , mais inversée

(implosive dans le groupe

oriental ;

mais nasale et non pas mi-nasale dans le groupe occidental) . Nous pos­ tulons un phonème *’diZ correspondant à *’b^, mais la question du rap­

port entre les deux exemples reste ouverte. 3.4. tale)

*s : Les racines ayant une fricative alvéolaire (prédorso-pala-

à l'initiale dans toutes ou la plupart des

sont nombreuses

:

langues

groupe

du

73, 75-82, 83-91 et 94. Nous restituons donc un

*s

en "lakka" commun. * z : Nous considérons les n°s 111-113

(et 61a ?)

dérivés

comme

d'une racine ayant une fricative alvéolaire sonore à l'initiale. exemples, comme pour toutes les sonores, sont peu nombreux ;

on

Les doit

supposer la perte de ce phonème par "rhotacisme" dans certaines langues

pour le n° 111, et le passage assez généralisé à y devant une voyelle

30

antérieure (cf. n° s 113 et peut-être 61 a).

* y

: Ce phonème doit être reconstruit pour les besoins

de symé­

trie, mais peut aussi se fonder sur les entrées n°s 61a ou 175.

dans

* p : La nasale d'arrière, réalisée comme une palatale

les

langues actuelles, est attestée dans les exemples n°s 64, 65 et 65a.

* nj

: Les entrées n°s 67 et 69-71 montrent clairement 1 ' existence

d'une mi-nasale prédorso-palatale dans la langue commune. L'exemple n° 72 suggère, de par ses correspondances dans le

groupe occidental, qu'il existait en "lakka" commun une autre sorte de prédorso-palatale, qu'on voudrait rapprocher des *,bi et *’d1

postu­

lés ci-dessus. Si l'on veut maintenir qu'il s'agit d’une série d'implosives mi-nasales dans ces exemples, il faut postuler dans ce cas un *n’y . Ceci obligerait à chercher aus­ si des traces d'une implosive palatale dans les langues actuelles. Cf. le n° 175 pour un exemple possible.

Dans l'exemple cité, nous supposons que la labialisation dans les langues actuelles est une conséquence du changement diachronique de la

consonne initiale.

*sx : Les entrées n°s 93, 95-99, et 105 présentent des cor­

3.5.

respondances entre l'affriquée prédorso-palatale sourde dans le groupe

occidental et la fricative correspondante dans le groupe oriental. Cet­ te opposition affriquée/fricative ne se distribue pas régulièrement par rapport aux phonèmes que nous allons postuler dans la langue-mère

dourou et du "lakka" ; nous sommes donc obligé de supposer

du

qu'un en­

semble de phonèmes de la langue-mère ont été confondus en "lakka" com­

mun, et puis que le phonème unique résultant s'est langues occidentales

(exception faite du pam)

redivisé dans les

en deux phonèmes : affri-

quée et fricative. Mais les données ne nous permettent pas de

déter­

miner le contexte phonologique de cette mutation. Il est désigné

par

x dans le symbole *sx.

Il n'est pas possible de déterminer, à partir - des

données

re­

cueillies, si les langues occidentales opposent z à j. * sr : L'entrée n° 101 constitue un exemple très clair de "rhota­

cisme" à l'initiale *

* s

(vd. ci-dessous, § 4.1) . z *• : Pour un exemple de rhotacisme z-H , vd.

le n° 111.

: Les n°s 103-104 nous donnent une correspondance hocciden-

tal/s oriental

(sauf Pandjama pour le n° 103). Il

est

difficile

de

rendre compte de cette correspondance (si elle réelle) . Au niveau de la langue-mère dourou/lakka, elle continue à être problématique. Les quatre reconstructions précédentes représentent, en principe, les phonèmes *s et *z dans des contextes non-déterminés, et non pas des phonèmes différents.

31

3.6.

*r :

Les entrées 115-117 semblent constituer une base

suf­

fisante pour postuler une vibrante à l'initiale en "lakka" commun. Ce r paraît pourtant un peu instable, passant à

d'une façon apparemment arbitraire

L

dans certaines langues

(sans perte de 1 ' opposition vibran-

te/latérale dans les langues en question). La latérale,

contre,

par

présente des exemples de concordances parfaites entre les dix langues.

latérale

*L : Les entrées n°s 119-121a permettent d'ajouter une

au système phonologique de la langue-mère. Nous H comme En fait, l gues, même

pouvons ajouter à ces un cas d'assimilation et n sont extrêmement dans un environnement

exemples le n° 125, si nous traitons le passage régressive sous l'influence de la nasale finale. difficiles à distinguer auditivement dans ces lan­ non-nasal.

*Lr : Le rhotacisme Ht est un phénomène assez régulier, au con­ traire du cas inverse, r->L. Ce processus semble, d'ailleurs,

entraîner des changements dans la voyelle radicale. Vd.

pouvoir

le n° 123

(et

peut-être aussi 122). *ng

3.7.

:

Les bases pour postuler une mi-nasale vélaire en "lak­

ka" commun sont assez faibles, se limitant aux entrées

n°s

126-127.

Mais de toute manière, la symétrie du système semble exiger la recon­ struction de ce phonème.

* k : L'occlusive vélaire sourde est universellement présente dans les racines n°s 128-131 et 135. Nous l'ajoutons donc au système de con­

sonnes de la langue commune. Dans l'entrée n° 138, il paraît que nous

avons un cas d'un *k palatalisé. * g : L'entrée n° 148 est le seul exemple sûr d'une occlusive vé­ laire sonore qu'on peut faire remonter au "lakka" commun

(la labiali­

sation à Ngoumi est facilement explicable comme analogique

avec

racines n°s 142 et 143). Le n° 147 serait vraisemblablement

les

un autre

cas du même phonème initial, mais les données manquent pour les

lan­

gues occidentales.

* g1

: Les entrées n°s 140-146 constituent un ensemble de racines

ayant une consonne initiale dont la description phonétique en "lakka" commun n'est pas facile à rétablir. Plusieurs solutions

possi­

sont

bles : d'abord, on pourrait songer à une labiovélaire initiale.

Mais

on trouve de bonnes correspondances occidental gb/oriental v qui doi­

vent remonter à un *gb original. Il faudrait donc supposer que le seg­

ment vélaire de ce phonème n’était pas occlusif

(un hw permettrait d'

expliquer les correspondances dourou du.n° 142). D 'autre part, on pour­

rait supposer une articulation post-palatale originelle

(ce

qui per­

mettrait de rendre compte de l'entrée momé pour la même racine) ; mais

dans ce cas, on s'attendrait plutôt à une abondance de correspondances

32

k/f

(qui manquent complètement)

et peu de correspondances g/v, car nous

constatons que les pourcentages des occlusives et des fricatives sour­ des sont toujours supérieurs, dans le vocabulaire de base de ces lan­

gues, à ceux des sonores correspondantes. Une troisième solution

rait de voir dans ces racines le correspondant vélaire *’biZ

*’di,

la

de

se­ série

*nï1Z mais dans ce cas on s'attendrait à trouver une dis­

tribution différente opposant plus nettement le groupe occidental

au

groupe oriental, et d'ailleurs un segment nasal dans les racines d'un de ces grands groupes.

* g : Le n° 66 nous fournit une racine dont la distribution res2 semble à celle de *g^ (p ou ng contre v dans le sous-groupe Pandjama) . Ce phonème pourrait être la mi-nasale correspondante à l'antérieur.

A la lumière des données disponibles, il semble osé une décision au sujet des caractéristiques articulatoires

de

prendre

des

deux

phonèmes précédents. *ngb : Les bases pour l'attribution d'une mi-nasale

3.8.

labio-

vélaire au système phonologique du "lakka" commun sont insuffisantes, car ce phonème est peu représenté dans le vocabulaire de base des lan­ (cf. uniquement le n° 156). Nous le rétablissons

gues actuelles

afin

de maintenir la symétrie du système.

* kp : Nous supposons que l'initiale de la racine n° 151 était une labiovélaire sourde en "lakka" commun.

* gb : La sonore correspondante serait représentée par les entrées

n°s 153 et 154. Les données au sujet des labiovélaires en général suggèrent qu'il existait une espèce d'alternance sourde/sonore/mi-nasale dans les consonnes initiales de certai­ nes racines (vd. n°s 150, 152, 156). Nous pouvons donc reconstruire pour ces racines un "archiphonème" labiovélaire originel.

* h

: Les entrées n°s 157-158, 160-161 et 163-167 nous autorisent

à postuler une aspirée en "lakka" commun.

3.9.

Remarquons le phénomène suivant : Certaines racines sont ca­

ractérisées assez régulièrement par la présence d'une sourde à l'ini­ tiale dans le groupe occidental et d'une sonore dans le groupe orien­

tal

(cf.

les n°s 16, 114, 133). Nous ne reconstruisons pas de phonème

à partir de ces entrées ; nous supposons que, dans le groupe oriental,

ces racines n'ont pas été affectées, pour une raison par le processus d'assourdissement des consonnes

non-déterminée,

sonores

qui

s'est

vraisemblablement opéré en "lakka" commun.

Le lecteur peut consulter les commentaires qui suivent le tableau comparatif concernant les autres entrées du tableau qui n'ont pas été

33

intégrées dans les reconstructions ci-dessus. Ces reconstructions nous donnent donc un système phonologique en

"lakka" commun composé de : *w * m * mb * p ♦ b ♦ ’b

*n *nd *t *d *’d

*y *p *nj

*ng *k *g

*ngb *kp *gb

*g *g^ 1

où *g1 et *g2 sont hors tableau. Evidemment, la structure du

tableau

suggère que ces phonèmes trouveraient leur place plutôt dans la

région

palatale.

Nous avons utilisé la labialisation et la palatalisation

(w, y)

après consonne initiale comme explication des correspondances actuel­

les uniquement pour les occlusives sourdes. Consonnes

initiales

3.10.

Le dourou a une parenté beaucoup plus

:

langue-mère

" lakka "/dourou

(L2)

avec

lointaine

langues "lakka" que celles-ci n’en ont entre elles. Nous

devons donc

supposer que la séparation du "lakka" commun en dialectes est

rieure dans le temps à la séparation d’une (que nous symboliserons simplement par L2)

deuxième

posté­

commune

langue

en "lakka", dourou et

tres langues. Nous essayons maintenant d'obtenir

des

les

au­

renseignements

sur la nature du système de consonnes initiales de cette deuxième lan­

gue en comparant le dourou avec la langue reconstruite à

partir

des

langues "lakka" actuelles.

Nous notons les phonèmes de L2 avec une majuscule

afin

de

les

distinguer de ceux du "lakka" commun. *W : L'entrée n° 2 permet de retenir une semi-voyelle bila­

3.11.

biale dans le système phonologique de L2. * M

: Nous n'avons plus que les pronoms personnels singuliers

de

la première et de la deuxième personnes comme base pour faire remonter

une nasale bilabiale à L2. ♦ MB

: Nous supposons que des mi-nasales en L2 ont été conservées

en "lakka" et se sont réduites à la nasale simple en dourou

(cf. n°s

10-11 pour la bilabiale).

* P : Nous n'avons pas de correspondances "lakka"

*p/dourou pmais

nous avons des correspondances satisfaisantes de ce type pour les au­

tres phonèmes occlusifs sourds. Nous supposons donc la possibilité d'

rr

34

en trouver pour la bilabiale aussi, dans un corpus plus grand, et nous reconstruisons un *P.

La correspondance en dourou de "lakka"

(cf. n°s 18-19) ,

*pw est v

qui est aussi la correspondance de "lakka" b dans l'entrée n° 21. Nous

voudrions trouver dans ces racines des variantes

même phonème,

*BV

contextuelles- d’un

(vd. ci-dessous), plutôt que deux phonèmes distincts

afin de ne pas élargir excessivement l’inventaire phonémique de L2. *B : Nos racines n°s 13 et 14 nous

donnent

une

correspondance

*p/dourou b. Nous postulons l'assourdissement des sonores

"lakka"

de

L2 en "lakka" commun comme la meilleure façon de rendre compte du fait

qu'on trouve dans nos données des correspondances entre des consonnes

sourdes en "lakka", et des sourdes aussi bien que des sonores

rou. Nous expliquons ainsi la faible fréquence de sonores

en dou­

en "lakka"

face à la distribution plus équilibré du dourou. * PF : Nous, allons proposer deux séries

(sourde et

friquées en L2. Si la correspondance entre une fricative

sonore) d ' afet

"lakka"

l'occlusive sourde correspondante en dourou de l'entrée n° 27 est ré­ elle, nous avons un exemple de l’affriquée bilabiale sourde en L2.

* BV : L'entrée n° 21 fait correspondre un b "lakka" ("lakka" ori­

ental seulement !)

à un v dourou. Nous reconstruisons la sonore

cor­

respondante à *PF. Mais remarquons que le sens de la réduction est in­

dans les deux cas :

versé

*PF > dourou p, *BV > "lakka" *’B

3.12.

rou nasale

*b

"lakka"

*f

(pw), dourou v

: La correspondance semble être

"lakka" implosive/dou-

(< mi-nasale ?, cf. n° 24), d'après les exemples n°s 23 et

24. Ce phonème serait plus instable que l'implosive

alvéolaire,

qui

s'est bien conservée en dourou. Mais cf. les données pour les racines avec initiale implosive dans les autres dialectes dourous, en bas du tableau.

* ’B1

: L'entrée n° 7 a une correspondance en ’b en dourou.

maintenons donc ce phonème en L2 sans pouvoir préciser

Nous

davantage son

caractère phonétique. * F

: La racine n° 28 nous donne une bonne base pour faire remon­

ter une fricative labiodentale sourde jusqu'à L2.

* V : A partir de l'entrée n° 35, nous postulons une sonore respondant à * F en L2

cor­

(qui a pu donner h dans le mot "froid" en dourou

de la même façon que dans certaines langues "lakka" - il faudrait sup­ poser des formes concurrentes conservées par une spécialisation de sens) . Remarquons donc qu'à partir de ces correspondances, nous pouvons pos^ler que les fricatives n'ont pas été soumises au processus d 1 assour-

'CNRsX fVRY | BIBLIOTHEQUE / < CR 32 y

35

dissement qui a affecté les occlusives en "lakka” commun.

*N : Les entrées n°s 37 et 39 fournissent de bons

3.13.

d'une nasale alvéolaire à postuler en

, conservée

exemples

les

dans toutes

langues envisagées. * ND

: Par analogie avec les exemples de *MB

(§ 3.11),

nous pos­

tulons une mi-nasale alvéolaire en L , conservée en "lakka" et réduite 2 à n en dourou. Les exemples pertinents sont les n°s 41-42 et 45-46.

* T : Les racines n°s 51 et 55 nous présentent

la correspondance

occlusive alvéolaire sourde "lakka"/occlusive alvéolaire sourde

dou­

rou. Nous reconstruisons ce phonème en L2. * D : Nous prenons l'entrée n° 55 comme notre seul exemple

d'une

occlusive alvéolaire sonore en L2 f conservée en dourou et assourdie en

"lakka" commun. On pourrait chercher ce phonème aussi à l’initiale de la racine n° 50 (si > *L (= *R ?) > n, par exemple, en dourou). Cf. aussi le n° 52 où le r initial galke/pormi suggère un ancien *D.

*TS

: Nous expliquons les correspondances "lakka"

(n°s 78-80, 98 et 109)

*s

/dourou

*D en

t

par une affriquée sourde, le correspondant al­

véolaire de *PF. *DZ

: Nous expliquons les correspondances

"lakka"/dourou pour la

racine n° 57 par une ancienne affriquée alvéolaire sonore. Les réflexes de ce phonème

("lakka" occlusive sourde, dourou semi-voyelle)

comparer avec ceux des racines n°s 18 et 19

sont à

("lakka" occlusive sourde

labialisée/dourou fricative), où nous avons voulu trouver l'affriquée bilabiale sonore à l'initiale. Il est possible qu'un corpus plus grand révélerait que le *t^ reconstruit en "lakka" commun pour la racine n° 47 est aussi un réflexe de *DZ (devant voyelle an­ térieure, par exemple).

* ’D : La conservation de ce phonème est assez bonne

aussi bien qu'en dourou

"lakka"

en

(cf. n°s 58, 60 et 63).

* ’D1 : La reconstruction de ce phonème en L2 peut être justifiée

par les formes dourou que nous rapprochons de la racine n° 61, recon­

struite en "lakka" commun avec *’d1 initial. Mais, dans dourou a une occlusive simple

(ou h ?)

ce

cas -,

le

à l'initiale, face à une implo­

sive pour la racine n° 7.

* S : Par analogie avec *F, nous supposons la conservation

d'une

fricative d'articulation alvéolaire dans toutes les langues modernes. Les racines n°s 94 et 110 nous fournissent des exemples de ce phonème initial.

* Z : Nous reconstruisons une fricative alvéolaire sonore, conser­ vée en "lakka" et en dourou, à partir du n° 113.

36

*Y : Le n° 61a constitue un exemple possible d'une semi-vo­

3.14.

yelle palatale à l'initiale en L2 , qui devient i

rou. Mais la dérivation inverse initiale vocalique)

long devant i endou-

(la palatalisation en

"lakka"

d'une

est aussi à considérer.

* p : Les exemples de la nasale palatale étant si rares en "lakka",

l'entrée n° 66a représente la seule preuve que nous pouvons donner de la conservation de ce phonème dans les langues modernes. : D'après les exemples n°s 68 et 69, nous pouvons dire que la

* NÏ

mi-nasale se réduit de façon régulière à la nasale simple

(p)

en dou­

rou. Le dourou z pour la racine n° 67 n'est pas explicable avec nos données ; nous supposons arbitrairement qu’il est possible de trouver une règle de dérivation à par­ tir de *NJ. Une autre hypothèse serait que *Z et *NJ se trouvaient en alternance (cf.

ci-dessous, commentaires au n°s 1-2b du tableau comparatif).

: Nous retenons encore ce phonème en L2 , pour rendre compte

des correspondances pour la racine n° 72. * S1 : Nous allons supposer que la langue L£ possédait un ordre pa­ latal contenant, à part les trois phonèmes précédents,

occlusive re.

(ou affriquée)

sourde et une occlusive

au moins

(ou affriquée)

une

sono­

*S} représente la sourde et désigne*en principe la correspondance

"lakka" *s/dourou initiale vocalique

(cf. n°s 77 et 83).

: Ce phonème est la sonore correspondant à *S} et

* S2

la correspondance "lakka" *s/dourou z

symbolise

(cf. n°s 73-76, 95 et 106).

Nous avons deux correspondances "lakka" *s/dourou y, les entrées n°s 84 et 93. Il parait plus logique de grouper ces exemples sous *S1} que de reconstruire un pho­ nème différent. Quant au *g2 reconstruit en "lakka" commun (vd. la racine n° 66), un rapport entre ce phonème et *S3 ci-dessous est à considérer.

; La correspondance entre "lakka"

* S3

n°s 140a-143)

de "lakka"

semble assez nette

*g] et dourou y et h

(cf.

(mais cf. aussi le n° 175 pour un cas

*y correspondant à dourou g).

* Sk : Par ce symbole nous désignons la correspondance "lakka" * s/ dourou v

(racines n°s 85-89) .

Les deux correspondances précédentes sont difficiles à interpré­ ter du point de vue phonétique, mais nous plaçons provisoirement

les

phonèmes reconstruits dans l'ordre palatal. 3.15. Nous avons, finalement, des racines faisant correspondre un *S "lakka" à un h dourou (n°s 61a, 81, 101, 105). Nous hésitons à reconstruire un phonème pour désigner cette correspondance, étant donné que l'aspirée est peut-être utilisée dans ces langues en alternance consonantique avec certains phonèmes (cf., pour le "lak­ ka", les n°s 5, 32, 36, 103-105, et peut-être 162 ; pour le dourou, n°s 12,31,82). Vd. également le n° 25 pour un exemple d'une correspondance "lakka" *f/dourou S. L'origine de cette correspondance n'est pas claire, mais on soupçonne qu'elle ne doit pas être attribuée à un changement diachronique (cf. les commentaires au n° 25,

37 et aussi au n° 4). Nous laissons cette question en suspens à cause de la complica­ tion qu’entraînerait, de toutes manière, l’intégration dans nos reconstructions d’un processus de déplacement des fricatives. Nous nous limitons à désigner par un *sh la consonne initiale des racines reconstruites à partir des exemples faisant corres­ pondre "lakka” * s initial à dourou h .

*L : Nous avons quatre exemples d’un L dourou correspondant à

3.16.

un *L "lakka"

:

* R : Les

les n°s 123-125 et 121a. dimensions

du

corpus

ne

permettent pas de préciser

l'ancienneté de l'opposition latérale/vibrante alvéolaire. Cf. les cor­

respondances avec le dourou (dues au dialecte pani) pour les n°s 116116a. Cette reconstruction est donc provisoire.

* NG : Ce corpus ne nous fournit aucune, information concernant le statut de la mi-nasale vélaire (ni, bien entendu, d ' une éventuelle na­ sale vélaire simple)

celle de *R,

en L2. Cette reconstruction, comme

doit être revue à la lumière de corpus plus grands des langues compa­

rées . * K

: A partir du seul dourou, on ne peut repérer que

la

racine

n° 130 comme exemple probable d'occlusive vélaire sourde, universelle­

ment conservée à l'initiale. La comparaison avec le koutine permet d'y ajouter les n°s 132 et 139.

* G : Les entrées n° 135 et 136 nous donnent deux exemples

d'une

occlusive vélaire sonore originelle,conservée en dourou et assourdie en "lakka". Remarquons que, d'après les entrées pour les divers dialectes dourou, pour le momé et pour le koutine, les consonnes initiales des racines n°s 133 et 138 de­ vaient être des palatales ou des palatalisées. On voudrait certainement trouver un moyen de rattacher ces cas à ceux de *Sou de *S3 initial.

Ajoutons que'le traitement des occlusives initiales en momé semble varier ar­ bitrairement par rapport aux correspondances relativement bien définies entré "lakka” sourde/dourou et koutine sourde, d'une part, et "lakka” sourde/dourou et kou­ tine sonore, d’autre part.

*KH : Ce phonème, une affriquée vélaire sourde, désigne

3.17.

correspondance "lakka"*h/dourou k :

cf.

la

les racines n°s 160-161 et 165.

* GH : Par analogie avec nos reconstructions de *BVetde *DZ, nous proposons une affriquée vélaire sonore dont les réflexes (ou *g)

en "lakka" et w

(ou h)

en dourou : cf.

seraient *k

les racines n°s 128 et

134. * NGB,

155)

*KP,

*GB : Les racines n°s 150 , 152 et 156

(cf. aussi le n°

semblent permettre une alternance à l'initiale entre

ces

trois

phonèmes. En général, ils sont bien conservés comme des labiovélaires dans les langues actuelles.

La racine n° 151, par contre, semble n'admettre que la

labiové-

laire sourde à l'initiale. Elle n'est conservée qu'en "lakka" occidenr

38

tal

( "lakka" oriental p, dourou k) .

Les racines n°s 153-154 n'admettraient que la sonore ; elle

conservée en "lakka" occidental et dans certains dialectes dourou ailleurs, mais cf.

est

(v

aussi les n°s 155 - racine "vingt" - et 155a).

* H : Les entrées n°s 158 et 163-164 semblent fournir

ples d'une initiale aspirée, conservée en "lakka" et

en

des

exem­

dourou

(où

elle est tombée dans certains dialectes, ou devenue w devant

voyelle

postérieure ou y devant vpyelle antérieure).

* HV : Les racines n°s 159 et 166 font correspondre un *h "lakka" à un v dourou. Il s'agit en principe, soit d'une variante de *H

(la-

bialisée ?), soit d'une aspirée sonore.

D'après les reconstructions précédentes, le tableau

3.18.

logique pour L2 est le suivant

reconstruits pour les besoins de symétrie ; rappelons que

ment des phonèmes

*S3 et

phono­

(les parenthèses indiquent les phonèmes

*S^ n.'est pa s certain)

le

place­

:

*Y

*W

*N

*MB

*ND

*NJ

(*NG)

*NGB

( *P)

*T

*S }

*K

* KP

*D

*S2

*G

*GB

*PF

*TS

*KH *GH

*

BV

*DZ



’B

* ’D

* *

’Bi F

* ’D1 *NJ1 *S,*Sh*S3

*

v

*z

*H , *HV

*s4

*L (*R) Voye lies

3.19.

:

"Lakka"

commun

Les racines de notre corpus sont essentiellement monosylla-

biques. Les voyelles qui constituent les noyaux de syllabes précédant ou suivant la racine proprement dite sont, soit des segments d'un élé-

ment morphologique différent de la racine

(souvent

des

restes

d'un

ancien système de marques de classes nominales - vd. ci-dessous), soit

le produit de règles phonologiques d'harmonie vocalique. Nous ne com­ parerons donc que les voyelles radicales. Les langues "lakka" actuelles possèdent des voyelles phonétique­

ment nasales. Il est possible qu'au niveau de leurs phonologies

syn­

39

chroniques, on puisse se passer d'un trait de nasalité, une séquence

vq

en supposant

à la place des v. Nous ne pouvons pas prendre une dé­

cision à ce sujet avec les données disponibles. Mais même si cette so­ lution s'avère impossible sur le plan synchronique,

nous allons sup­

poser, pour faciliter l'analyse, qu'elle l'est diachroniquement* Nous reconstruisons donc un élément nasal en contact avec les voyelles na­

sales actuelles. Nous n'essayons pas de préciser son point

d'articu­

lation ; nous écrivons simplement *vn. *a : Nous reconstruisons d'abord une voyelle centrale et ou­

3.20.

verte , conservée par toutes les langues actuelles dans de

nombreuses

racines. Quand cette voyelle est précédée, de cw- et suivie de -i , elle

(cf. n°s 1,

devient antérieure et fermée

à e après un

: Certaines racines

*e 126,

l initial qui devient r

133 ,

141 ,

158)

ont

142, 143). Elle ferme

(c°s 38, 64, 66, un

a

aussi

(cf. n°s 122, 123). 82a, 90, 92, 97t

121a,

dans les langues occidentales et une

voyelle fermée dans les langues orientales. Nous

reconstruisons

une

voyelle antérieure du troisième degré d'aperturê. Le passage de cette voyelle à a d'une part, et à e»

i d'autre part, est souvent accompagné

de la palatalisation de la consonne initiale. Les correspondances ne sont pas toujours parfaites pour les langues occiden­ tales. Le kali a souvent une voyelle fermée, comme les langues orientales, ce qui est normal, car les kali habitent à côté des locuteurs de celles-ci. Mais pour les racines n°s 64, 90 et 97, nous reconstruisons un *a malgré le fait qu'il n'y a qu' une seule langue occidentale conservant cette voyelle actuellement. Il est évidem­ ment impossible d'expliquer ces irrégularités à partir de ce corpus.

des racines n°s 2 , 4 , 5 ,

*o : La voyelle

78,

91, 135,

163

et

171a

est a dans

les

28,

52 ,

langues

63 , 67 , 68 ,

occidentales

(sauf galke/pormi), et postérieure et fermée dans le groupe oriental.

Nous reconstruisons donc une voyelle postérieure du d'aperture.

troisième

degré

L'abaissement de cette voyelle à a entraîne parfois la la­

bialisation de la consonne initiale. Au contraire de ce qui se passe dans le cas de *e, il faudrait supposer que le kali conserve mieux que les autres langues du groupe les a caractéristiques des langues occidentales. Dans cinq cas (n°s 67, 68, 78, 100 et 163), nous nous basons uniquement sur le kali pour reconstruire un *o. Pour le n° 135, le pam est la seule langue ayant cette correspondance en a.

Observons que, pour certaines racines, le ko et le mbum ressemblent aux gues occidentales en ce qu'ils ont a < *£ et *o.

3.21.

*e

lan­

: Une voyelle antérieure du deuxième degré d' aperture est

conservée comme e dans les racines n°s 8 , 25 , 26, 32 , 41 , 47 , 83 , 86 ,

95,

119

faites :

et

128. Les

correspondances

ne sont

pas

toujours

au lieu de e, certaines langues occidentales ont parfois

et certaines langues orientales ont i. Les dimensions du corpus

par­ e,

nous

40

empêchent de déceler les règles de ces inconsistances.

* o : Une voyelle postérieure du deuxième

d'aperture

degré

bien conservée dans les racines n°s 30, 33, 45, 46, 55, 65, 76, 89, 104, 112, 125, 134, 137, Il parait que les e et fermés en syllabe ouverte.

* i

est

99,

165, 172 et 175. les

O

des langues actuelles tendent à devenir

plus

: Une voyelle antérieure et fermée est attestée par les raci­

nes n°s 6, 19,

22,

58,

59,

77,

81, 85, 96, 113,

115,

116,

140

et 168. * u : Une voyelle postérieure et fermée est conservée dans les ra­

cines suivantes : n°s 15, 31a, 39, 40,

53,

56,

60,

80,

105/

88,

146 , 154 , 166 , 174 et 181. * 8 :

17,

57,

Il existe un ensemble assez important de racines

71,

129,

malement a dans les langues occidentales mono)

et o

(ou parfois u)

:

12,

nor­

(parfois e, surtout en

pam/

dans les langues

orientales.

struisons une voyelle centrale et fermée pour le "lakka" Voyelles

(n°s

ayant

136, 144, 151, 160, 164, 171 et 173)

Nous

recon­

commun.

L2

La structure du système vocalique de L2 n'est pas, paraît-il,

3.22.

différente de celle du "lakka" commun, si les voyelles nasales du dourou s'attribuent, comme en "lakka", au contact avec une

consonne

nasale

disparue.

* A : On rétablit facilement une voyelle centrale

ouverte,

con­

servée aussi bien en dourou qu'en "lakka", à partir de nombreuses ra­ cines. Là où une consonne initiale a perdu le trait "implosif", cette

voyelle devient o

(après bilabiale < ’b)

ou e

(apres alvéolaire < ’d) :

cf. n°s 23, 24, 62. Nous avons aussi deux cas d'une correspondance "lakka"

e

*a/dourou

(n°s 37 , 153) . Nous supposons qu'il s'agit d'une variante de la même

voyelle originale :

*AX. Or, la voyelle centrale fermée que nous allais

reconstruire en L2 donne e ou o/u en dourou moderne. Nous allons donc

ajouter à nos exemples de *A} les n°s 79 et 93

(*A1 > *9 > e)

et

156

(*A1 > *9 > o), dont la correspondance en "lakka" est aussi *a. * e

: La correspondance de "lakka" *s semble, être a en dourou

( cf.

n°s 38, 82a et 158 ; mais cf. aussi les n°s 66, 121a et 141 où la correspon­ dance semble être e dans certains dialectes). Nous reconstruisons une voyelle antérieure du troisième degré d'aperture.

* o : La voyelle postérieure du troisième degré avoir les mêmes correspondances en dourou que *A : a

135 , 163-163a)

et a

d'aperture

(n°s

63,

(*Op n°s 2, 21, 28). Nous reconstruisons un

peut

106, *o1

41

aussi pour toutes les racines dont la correspondance vocalique est "lak­ ka" *o/dourou o, par analogie avec *Ar II est possible que le contexte

définissant cette dernière correspondance soit la présence de la

vo­

yelle en syllabe ouverte. * E : La reconstruction de la voyelle antérieure du deuxième degré d’aperture s’appuie sur la correspondance "lakka"

*e/dourou e des n°s

32 , 32a, 83 et 86) . * 0 : La voyelle postérieure du troisième degré d’aperture est reconstruire à partir des racines n°s 46 , 76 , 125 , 134 , 155 où la correspondance est "lakka"

à

165,

et

*o/dourou o.

Le comportement des racines n°s 45, 55 et 89 est anomale. Nous avons recon­ struit un *0 pour ces racines en "lakka”, mais d’après leurs correspondances en dou­ rou, la voyelle devait être *o. Analogiquement, les n°s 95 et 128 constituent deux exemples d’un *e "lakka” qui devrait être *e pour satisfaire aux correspondances dourou.

*1

3.23.

: La voyelle antérieure fermée est conservée en

"lakka"

et en dourou, d'après les racines n°s 19, 58 et 77.

*U : La correspondance régulière de "lakka"

o

*u semble être dourou

(cf. n°s 39, 40, 53, 80, 105 et 166). Cette ouverture d'une voyelle

postérieure fermée originelle peut être due à la création de u en dourou, à partir de *e

(vd.

nouveaux

ci-dessous) . Remarquons cependant qu'

on trouve aussi certains cas de u en dourou comme correspondant

*9 :

d'un

(n°s 15, 60, 181).

*u "lakka"

"Lakka"

*s semble avoir deux correspondances

en dourou :

u

(n°s 57, 136, 151, 160 et 164, si u > o devant vélaire) , et e ( *e1 , n°s 51,

71

et

159) .

Nous

reconstruisons une voyelle centrale

fermée

en L2 . Remarquons, finalement, qu’il existe un ensemble de racines (n°s. 7, 14, 31, 61, 61a, 81, 85, 96, 124 et 145) qui montrent une alternance apparemment arbitraire en­ tre i/a/u dans les langues envisagées. Nous ne pouvons pas proposer d’hypothèse pho­ nologique pour expliquer ces variations, et nous ne savons pas si l’alternance vo­ calique peut ou pouvait avoir un rôle à jouer dans cet ensemble de langues.

radicales

Deuxièmes

consonnes

3.24.

Comme nous l’avons.dit ci-dessus

:

remarques

(§ 2.3), la reconstruction

des deuxièmes consonnes radicales se trouve compliquée par le fait que ces consonnes peuvent être, dans les unités nominales, le résultat d’ un "soudage" à la racine proprement dite

d'une

ancienne

marque

de

classe nominale. La conscience de la fonction originelle de ces marques

est certainement très faible ou nulle pour les locuteurs

actuels

de

ces langues. Ceci est dû, d'une part, à l'absence d'une fonction syn­

42

taxique pour ces anciennes marques

(pas de système d’accord, comme dans

les langues bantou), et d'autre part, à l'absence de traits

ques nets qui permettraient de classer les unités les caractéristiques de leurs référents.

sémanti­

nominales

d'après

(Remarquons cependant la fré­

quence avec laquelle les massifs et les termes désignant une abstrac­

tion ont une deuxième consonne -m , vd. ci-dessous;

la netteté séman­

tique de cette marque paraît plus grande que celle des autres.) D'ailleurs, le processus d'amalgamation des racines et des

mar­

ques de classe a entraîné la création de nouvelles "marques" : ce sont

des suffixes ayant la structure -cv et pouvant être racines existantes té)

postposés à

des

(nous ne pouvons pas dire avec quel degré de liber­

: vd., par exemple, un -mv dans le n° 61, un -rv dans le

n° 137,

et - dans le groupe occidental uniquement - un -kv dans l'entrée mono

pour le n° 73. 3.25.

Le problème posé à la reconstruction consiste donc à pouvoir les deuxièmes consonnes dues au soudage d'une marque de

distinguer 1)

classe de celles qui sont dues à une vraie consonne radicale (ou en cas de fusion) ;

2)

aux deux,

les processus phonologiques qui ont pu intervenir

dans cette position, de la simple alternance de marques de classe

une langue à une autre. Ces démarches sont souvent

impossibles

les données disponibles ; il faudrait, par exemple,

une

d'

avec

comparaison

avec les racines reconstruites en bantou commun, où la préposition de la marque de classe permettrait une distinction entre celle-ci et les

consonnes radicales. Les possibilités de comparaison se trouvent

li­

mitées ici non pas par les dimensions de nos corpus, mais par le man­

que de langues d'une structure déterminée dans l'ensemble de

langues

à comparer.

Nous divisons donc nos reconstructions des deuxièmes consonnes en deux parties

:

l'une consacrée aux unités nominales, et

unités verbales, aux modificateurs et aux particules ;

l'autre

aux

ce dernier en­

semble n'est pas susceptible, en principe, de présenter les difficul­ tés énumérées ci-dessus. Pourtant, le problème peut être compliqué dans

certains cas en "lakka" par l'imprécision de cette distinction en ca­ tégories grammaticales. Ces langues possèdent un certain nombre de ver­ bes , intransitifs en français, qui sont redoublés en

parfois en contexte), par exemple sa-sam sak

("rire le rire") , se-sel

isolation

(et

("cracher le crachat"), sa-

("marcher la marche")

deuxième élément de ces constructions est nominal :

et

d'autres.

ce sont

texte syntagmatique, d'une part, et les tons, d'autre part,

Le

le con­ qui dis­

tinguent les verbes des noms dans ces cas. Mais du point de vue histori­

43

cas

que, nous ne pouvons pas dire si ces racines.constituent des dérivation nominal à partir d’un verbe ou vice versa, et

quent

de

consé­

nous ignorons aussi le statut de leurs deuxièmes consonnes.

Deuxièmes consonnes radicales

3.26.

par

*-m

:

le

"lakka"

commun

: Nous pouvons reconstruire cette marque

classe

de

partir de la nasale bilabiale en finale des racines n°s 37, .40,

à

55,

66, 76 et 97. Il s’agit toujours de massifs ou d’abstractions.

* -m- : La nasale bilabiale en finale de la racine n° 115 doit ap­ partenir à la racine originale. Nous avons d’ailleurs une racine ver­

bale pour laquelle il faut reconstruire une nasale bilabiale en

deu­

xième position, le n° 170. Il parait que les unités nominales ayant de voyelle d’appui finale.

ne forment

m en position

pas

* -p : La reconstruction de cette marque, une occlusive bilabiale,

veut rendre compte des séquences, voçaliques modernes -yu. Elle est jus­ tifiée par les racines n°s 47 et 73, où nous trouvons -vjj .

Nous

construisons une consonne nasale appartenant à la racine,

suivie

la marque *-p

(cvu < *cVN-p(y)).

Là où la séquence

vocalique

re­

de

n’est

pas nasalisée, nous ne. pouvons pas préciser la structure morphématique des racines à reconstruire ; nous supposons arbitrairement qu'il s'agit

toujours de la structure *cy-p. Mais nous avons deux cas d'un p en position dans les . langues actuelles : les n°s 41 (un nom de nombre) et 96. Nous pouvons supposer qu'il s'agit 1) d'un p appartenant à la racine, 2) d'un *-p dans un contexte "racine à syllabe fermée" ou "racine à syllabe fermée en x" (où X est une consonne précise), qui a empêché le passage *-p > u, ou 3) qu’il faut reconstruire une troisième marque de classe (et/ ou consonne intervocalique), en principe une fricative.

* -p- : Une occlusive bilabiale faisant partie des

racines

doit

être reconstruite pour les verbes n°s 65a et 130. 3.27.

*-n : Il n'est pas possible de justifier la reconstruction d 'une

nasale alvéolaire comme marque de classe à partir de nos données. Dans

les racines n°s 4, 32, 32a, 39, 64, 116 et 145, nous supposons que le n final en fait partie. Cette conclusion est, bien entendu, provisoire.

* -n- : Les unités non-nominales à deuxième consonne n sont rares, mais cf. le n° 78, qui peut être ajouté aux racines précédentes. Les racines ayant un n final dans les langues modernes ne forment yelle d'appui. On constate pourtant l'évolution : cpN~rp > cvnv.

* -t : L'hypothèse

vn-

> v- peut être utilisée,

justifier la reconstruction d'une marque de classe,

pas de vo­

ici encore-,

pour

occlusive alvéo­

laire ( cf. les racines n°s 13 et 138a) . Nous allons considérer (encore arbitrairement)

tous les r en position c2 comme des marques de classe

44

à reconstruire

(vd. tableau comparatif) . Cette décision est à revoir,

particulièrement dans le cas des noms de nombre

77,

(racines n°s 38,

91) . Nous supposons 1 ’ évolution > V~rV. Mais les langues dugroupePandjama, le dama et le pam conservent une opposition T/r à 1’intervocalique (et peutêtre en finale). Les trois solutions proposées ci-dessus au sujet de l’opposition -u/“bp dans les langues actuelles sont aussi valables ici, transposées à l’ordre al­ véolaire. (N.B. : Le T (sonore à 1’intervocalique) est réalisé avec une légère im­ plosion (comme ’d) pour empêcher la confusion avec r. Les mêmes langues peuvent aus­ si réaliser un P intervocalique comme ’b.)

Remarquons aussi les différents cas d’une occlusive vélaire en position c2 dans les langues du groupe occidental, face à un r dans les langues orientales : n°s 28, 139 (?) et 167 (cf. aussi le n° 38), et les cas d’un q occidental face à un L oriental (n°s 92 et 133). Ces cas peuvent constituer, soit une preuve d’un classe­ ment divergent dans les deux groupes, soit une justification pour la reconstruction d’une occlusive (et/ou d’une nasale) palatale comme marque de classe, qui a évolué différemment dans les deux groupes. La voyelle d’appui des racines ayant r/T en position a souvent un timbre différent de celui de la voyelle radicale. Ces exceptions peuvent être dues 1) à une évolution de la voyelle radicale, qui a détruit une harmonie pré-existante, 2) à une règle de différenç^atzon des timbres dans certains cas ou 3) à une conservation ex­ ceptionnelle du timbre originel de la voyelle appartenant au suffixe. (N.B. : Les voyelles dont le timbre diffère de celui de la voyelle radicale ne sont pas esca­ motée en contexte.)

* -t- : Une occlusive alvéolaire appartenant aux racines peut être

reconstruite pour les verbes n°s 26 et 131 et pour

les

modificateurs

n°s 19, 44 et 61a. Les données ne permettent pas de déterminer si

un

*-t- doit être reconstruit.

*-r-

Si nous voulons reconstruire une occlusive (et/ou une nasale) palatale en fi­ nale de racine, nous avons quelques cas de racines non-nominales dont la consonne en position c2 est k/q dans le groupe occidental et T/L dans les langues orientales : n°s 51 et 121a.

*-l : Notre corpus nè justifie pas la reconstruction

3.28.

latérale comme marque de classe. Nous supposons que le

L en

d'une

position la ra­

c2 dans les racines n°s 17, 22, 27, 57, 75 et 89 appartient à cine originelle.

En général, les racines à L final nevdéveloppent pas de voyelle d’appui. Nous avons pourtant le cas exceptionnel de mbàLi "éléphant", où les timbres de la voyel­ le radicale et de la voyelle finale diffèrent.

* -L- : Les verbes n°s 31a et 174 peuvent être

ajoutés

aux

cas

précédents.

* -q

: Rien ne semble justifier la reconstruction de lanasale vé­

laire comme marque de classe. Les racines n°s 59, 72, 82a et 88 vent être reconstruites avec

peu­

q en finale.

Les noms à q final ne développent pas de voyelle d’appui dans ces langues (ex­ ception faite du dama, où -q > -qgi), si nous pouvons nous fier aux quelques exem­ ples disponibles.

*

-q- : La nasale vélaire peut être reconstruite

comme

deux

45

consonne des racines verbales 'n°s

12 ,

85 ,

94 ,

125 ,

et pour

129 ,

les modificateurs n°s 49, 90, 111 et 163. La nasale vélaire semble être, rappellons-le, en variation combinatoire avec ; dans les langues actuelles. Avec les données que nous possédons, nous ne pouvons que supposer qu’il en était de même dans la langue commune.

-k : La voyelle nasale + k des racines n°s 5 et 158

* le n° 63)

permet de reconstruire une voyelle + consonne nasale

+ -k,

occlusive vélaire et marque de classe. Nous supposons que tous

les k

se trouvant actuellement en position

sont des anciennes marques de

classe, quoique cette supposition se révélera sans doute fausse

certains cas

dans

(par exemple, pour la racine n° 21).

Cf. aussi les racines n°s 110 et 137 où une nouvelle "marque" a été suffixée à une racine antérieure. Mais évidemment ceci ne garantit pas que les k devenus ne soient pas, eux-mêmes, des marques de classe originelle, soudées aux racines.

Les racines nominales ayant un k en position semblent développer univer­ sellement une voyelle d’appui du même timbre que la voyelle radicale. Ajoutons que dans les langues occidentales et en ko, les k finaux tendent à tomber, souvent avec allongement de la voyelle radicale.

*-k- : Les exemples d’une occlusive vélaire appartenant à des ra­ cines verbales ou de modificateurs sont nombreux : n°s 33, 43, 50, 52,

60, 65, 82, 93, 104,

134,

152,

164,

171

et 171a.

Dans les langues occidentales, ce -k- tend à devenir 1’occlusion glottale, puis à disparaître en laissant une voyelle longue. En ko, il se nasalise quand il est suivi d’un suffixe (cf. les n°s 152 et 171a).

3.29.

*-i ,

*-y

ou *-? : Si la nasalisation des voyelles des

ra­

cines n°s 48, 101 et 102 est le résultat d’un *-vn- ancien, nous pou­ vons reconstruire une marque de classe dont la forme actuelle dans la plupart des langues "lakka" est -i. Il semble que cette marque puisse exister dans le groupe occidental en nance avec un *-t oriental (n° 148) et l’inverse (n° 160). Remarquons que le dama conserve encore cette marque, sous forme de permet la formation de séquences consonantiques, -c-^ (vd. le n° 10).

alter­

-?i,

et

^Certaines irrégularités existent dans le groupe occidental. La séquence vi est généralement conservée en galke/pormi et se réduit à vu en pam/mono. Mais on re­ lève aussi des- exemples où : 1) Pi est remplacé par v^v (g/p n°s 42, 98, 105 ; p/m n° 105 : il s’agit peut-être de racines ayant l’occlusion glottale en position u2)j 2) vi se réduit au deuxième segment (g/p et p/m n°'101), 3) le g/p réduit la séquen­ ce à W (n° 48) ou le p/m la conserve (n°s 98, 102).

Rappelons que, dans la séquence vi , V ne peut être que a/o (ou en toutcas a dans les langues occidentales). On doit supposer, en principe, la neutralisation d ’ anciennes oppositions vocaliques entre les voyelles radicales. Etant donné les res­ trictions parallèles sur les oppositions vocaliques dans le contexte -U, la même supposition doit être faite concernant les voyelles des racines portant la marque de classe *-p.

*-?- : Les racines verbales n°s 121 et 144, qui opposent un

v^v

occidental à une voyelle longue orientale, peuvent justifier la recon­

struction d’une occlusion glottale en finale de racine

(cf.

aussi le

( cf.

a

46

n° 62) . La racine n° 89 répond aussi à ce schéma, mais sa voyelle est nasale. D’après notre traitement habituel des voyelles nasales, il faut reconstruire et en­ suite sans doute un -qg- originel ; ceci est la seule trace dans nos données de minasales en position (cf. aussi n° 54).

:

Deuxièmes

consonnes

3.30.

Les systèmes de marques de classe et de deuxièmes consonnes ra­

radicales

L2

dicales en L2 sont plus difficiles à reconstruire : plusieurs des ra­

cines comparables ont la forme cv0 et ne sont pas utiles, et pour cel­

les qui restent les correspondances :ne sont pas toujours déchiffrables . Nous pouvons faire remonter à L2 les éléments des systèmes reconstruits pour le "lakka" commun, mais les données sont trop

pour

restreintes

nous permettre de les préciser ou de les modifier. * -M : La nasale bilabiale est à reconstruire comme marque de clas­ se en L2 pour les racines n°s 55Jet 76.

* -M-

: D'après les entrées n°s 161 et 170, un *-M~ en finale

racine verbale a été conservé en "lakka" et a nasalisé

de

et allongé la

voyelle radicale en dourou.

* -P : La reconstruction d'une occlusive bilabiale

marque

comme

n'est pas possible avec ces données. Malgré les nombreux exemples *-p en "lakka", le hasard a voulu qu'il y ait très peu de mots

de

appa­

rentés dans le corpus dourou.

* -P- : Les entrées n°s 130 et 175 fournissent des exemples

pos­

sibles d'une occlusive bilabiale en finale de racine en L2 .

* -N- : La nasale alvéolaire reconstruite en position c2 pour "lakka" commun remonte à L2. 32 et 106)

Elle est conservée en dourou

ou nasalise la voyelle radicale

( cf.

le

n°s

(n° 39).

* -T : L'occlusive alvéolaire comme marque de classe remonte àL2, comme en témoignent

les racines n°s 16, 77, 81 et 109.

Il paraît que cette marque peut avoir aussi la correspondance 0 en dourou (n°s 2 et 159).

* -T- : Nous n'avons pas d'exemple d'une

correspondance

*-t-/dourou t, mais nous avons deux cas d'un r final "lakka" actuel en correspondance avec dourou L

(< *t ?)

"lakka"

dans le Même

(n°s 19 et 61a).

s'il fallait reconstruire à partir de ces exemples plutôt une ancienne liquide

(*-L- ou *-R- ?), nous pourrions supposer l'existence

d'une occlusive alvéolaire en position 3.31.

L2

: La racine n°s 57 constitue un bon exemple de la con­

servation de la latérale en position "lakka" .

en

c2, sans réserves.

c2 en dourou

aussi

bien

qu'en

47 Remarquons l’irrégularité des correspondances pour les racines n°s 27, 75 et et 89 (vd. aussi le n° 150), quant aux deuxièmes consonnes. Il est possible qu'un *-L- en fasse tomber la marque de classe en "lakka", alors qu'il sepasse le con­ traire en dourou.

: La nasale vélaire en position c

*-q-

peut être reconstruite en

L2 à partir des correspondances "lakka" *r)/dourou

94)

et "lakka" *r)/dourou n

q

(n°s

82a,

88

et

(n°s 14 et 125) .

*-K : L'occlusive vélaire comme marque de classe

n°s

est

en "lakka" et en dourou dans

les

dourou fait correspondre un o

(n° 21) ou une voyelle nasale

racines

69

et

un *-k "lakka", la consonne à reconstruire appartient

conservée

80. Là où le

(n° 165)

à

probablement à

la racine. *-K- : Le dourou donne plusieurs correspondances *-k- : -k- (n°s 60, 124, 164), -2-

pour

(qui se trouve, en fait,

"lakka" en alter­

nance morphophonologique avec -k- dans beaucoup de cas en dourou : n°s

50, 79

(?), 93)

et voyelle longue

(parfois nasale : n°s 43, 82,

134,

152, 171). Nous supposons divers traitements d'un seul phonème en po­ sition c2 en L2 .

*-2 : La marque *-2

(-i , -y)

en "lakka" a une correspondance dou­

rou 2 dans trois cas : n°s 101, 142 et 143 ; mais il y a aussi deux cas d'une correspondance dourou k

"lakka" de la forme cv

(n°s 46 et 105) . Remarquons que des noms

correspondent, eux-aussi, à des cv^ -

en dourou

(n°s 20, 53, 95).

*-2- : La racine n° 62 peut justifier la reconstruction d'une oc­ clusion glottale en position c2 en L2.

Les

tons

:

Le

"Lakka"

commun

L'étude des tons doit porter uniquement sur les unités

no­

minales et les noms de nombre du corpus, car les tons des autres

ra­

3.32.

cines varient selon des contextes syntaxiques qui empêchent de déter­ miner leurs tons de base dans les limites d'enquêtes de ce genre.

On peut reconstruire sans difficulté trois tons ponctuels en "lak­

ka" commun. Les *tons hauts sont très fréquents dans le corpus, ♦tons bas le sont un peu moins et les *tons moyens sont

assez

les rares

(n°s 41, 98, 139, 145, 147, 167). Des irrégularités existent pour un certain nombre de racines. On peut classer ces irrégularités de la façon suivante : 1) groupe oriental ton haut/groupe occidental ton moyen ou bas dans une ou plusieurs langues (le plus souvent en pam/mono), en rapport avec des variations de consonantisme initial (n°s 5, 18, 69, 72, 138a, 181). 2) la même distribution de tons en rapport avec des changements dans le con­ sonantisme final : n°s 57, 88, 92, 105, 115, 136.

48 3) groupe oriental (ou Pandjama) ton b as/groupe occidental ton moyen ou haut en rapport avec des variations de consonantisme initial : n°s 6, 10, 32a, 133, 141

(?), 150.

4) la même distribution en rapport avec des variations dans le final des racines : n° 84.

consonantisme

5) groupe oriental ton moyen/groupe occidental ton haut ou bas, avec des variations de consonantisme : n°s 28 et 63.

rapport

en

Il existe quelques autres irrégularités apparemment arbitraires ; celles-ci sont dues peut-être à une mauvaise notation ou à des variations contextuelles.

La tonologie actuelle des langues "lakka" orientales montre une asymétrie, d’après ce corpus. On y trouve trois tons ponctuels, mais un seul ton modulé ascen­ dant (bas-moyen ou bas-haut, qui semblent être des variantes contextuelles ; cf. les n°s 20, 35, 155). (Les noms à ton haut ayant la structure cv ou dont la consonne fi­ nale n’est pas occlusive sont réalisés avec un ton descendant dans certains contex­ tes, surtout avant pause ; nous n’avons pas trouvé de nom qui doit être réalisé fow jours avec ton descendant dans ces langues.) Les langues occidentales peuvent avoir un ton haut pour ces racines. Il est donc possible , que ces racines doivent être clas­ sées comme des irrégularités du type 4. Dans tous les cas d’irrégularités explicab les par des mutations consonantiques , il semble logique de reconstruire un ton uniquement lorsqu’un groupe de langues con­ serve une situation originale, par ^exemple dans le, cas de *mbi > "lakka" oriental mbi, galke/pormi bë, nous pouvons reconstruire un *ton bas. Mais dans le cas de *njiî> "lakka" oriental njwi, dama cee, nous ne pouvons pas reconstruire de ton, car nous devons supposer que les deux langues se sont écartées de la situation ori­ ginelle' de:deux façons différentes; il faudrait.au moins trois exemples de correspon­ dances tonales différentes pour pouvoir donner une hypothèse concernant les change­ ments des trois tons originels dans le contexte d’une mutation consonantique dé­ terminée.

Les tons

:

L2

Tout comme le "lakka",

3.33.

et la fréquence de ces tons

égale.

le dourou possède trois tons ponctuels

dans

En dourou, ce sont les tons

fréquents, le ton bas

étant

le vocabulaire . de base

haut et moyen

nettement’

plus

On trouve d'ailleurs que les tons bas du

qui sont

les

plus

rare.

"lakka"

dans une très forte majorité à des tons moyens dourou

24 , 32 , 38, 55 , 75 , 89 , 133 ,

n’est pas

correspondent

(n°s 2, 10, 21,

142 , 159 , 182). L'hypothèse suivante peut

être formulée afin d'expliquer les situations dans les deux langues

la langue L2 devait posséder deux registres tonaux.

En

"lakka",

: un

troisième a été créé par l'abaissement de certains tons hauts. En dou­ rou, le troisième registre a été créé par l'abaissement de tons bas. En mbum, langue à deux registres, les racines à ton moyen en "lak­

ka" portent un ton haut. Si le mbum a conservé une tonologie plus an­ cienne que celle que nous avons reconstruite pour le "lakka" nous avons une justification de l'hypothèse : ton

moyen
U,/ -J./ -Ji/ -Jm»

«J cr 0)

* z 1

3. mère

3 QK

2. homme, mari cm

* z: o

2b. personne

3 CUs

1. femme, épouse 3 Qj

d t iQ \ \ 3 3 u. 2! iQ H

ÎV 0 & h! tH • |—i N> Q

3 C K Tl

3 O rt

a &

5. nez

l

63

p a'a r a

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mba

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l/m a l

L

(b o o

mbà

b ê le

mbau

me

mbà

pai

paa

p u o / pa

pori

puoa/pam e

puo

puo a/pâm e

bai

ban i

p u o a /p a m e /b à ri

p u o a /p u ra

puo

unq

nd am

pa“a r paa r

p a'a r a p a'a r a

paa r a

ra

a

p aa

paà r

p a'a r a

bâ?

p a'a r a

ma“a

ùnd

mba

12. accoucher * mbeo

/ aj r bâ?

mbau

lac

pé r

p a'a r e p

C. éléphant

le

B.

ba

un q

mbo

m b a ? i/b a ? a

mba

mba

mba

bao

mbàm

mbùm?i

mba

mbàm

bàm

mba

mbàm

mbàm

mba?

mbéu mba

Q)

mbo

mbéu

mb a

Q)

(DO

13. oeuf

Q) Q)



mbéu

mbéu

NV9W*

(G) eqiu* J equj

ô aq

mbàm

mba mbàm

mba mba

mba

mbéu

mbéu

mbàm

m aa-ne )

m âm /nan-ne

mbàm

môm/na

m îm /na mi -da'a

bàm /bâm

*m bàm -(

mb a

O1

14. pourri

« « oo xj c e

mbéu




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’ ""■ 1 ■

*

22. ventre, dedans

s> CT CD'

CT CD 1

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66

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nâm



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nà i

* vo o

wana / vorja

w am



naa

nài

OÙOA/ BM

v o k /v o

nàâ

37. dormir sommeil

eùOM

v o k /v o

-----------------------------

v o k /w o o /w a a

wok vo

wuu

vo 0

vo W

a

* n à (a )

34. gratter, se gratter bùo a

/ f i,

wu

w a a /h u /h ôm

v o k /v o

vum /h *

* VO-M

v a /w o k

/ vo

eùOM

fë f en f5 fë fè fè hi n



hi n

'i

f en

h en

*

* FEN



fa n h e n /e n

fa n a )

- eu * r a)

(

(pok d i )

36. animal, viande

l

L

L

e



Ân

35. oncle

VN*

L

-fu

ma"a

fu fu t

fu

L

L

fu fu

*

m aa-véL

k —

m a a -fu l

L

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f ak f aa f aa *

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( ve? La

33. laver, mouillé, froid

-h OX

31a. penser

fi

32a. quoi ?, quelle chose ? 73 QX O CD'»

< CD' \ < CD' CD' 1 —h (DI

-'•x

CD' 1 -h (DI

CD' 1 -h

CD' CD' 1 1 -h ZT 2 -H 2-u-l ZT 1 ? CDI -u-

31. chemin r-

(DI 23 zr -+, (DI 2 (DI 3 1 13 □ nx (DI

1

Q

32. chose

x (DI 1 < nx >' □ 1 (Q o* -5 (D'

CD' 1 -h (fr.

—h CD 1

3 CD-» 1

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67

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nun nun nb?

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no

t /

E. plaie Ciou

nun num

40. huile, graisse

nài n à a tô ’/n a a rb n ee r b n a"a r ô p à n /p à p



nun

39. oeil

Z □ ox ex l l

nd eb i

da'a

nda?a

42. danser danse

da k

d a a / ’ duu

*NDAC

*n d à ( ? ) - i

’ naa

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L

Le

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ndo ’ d i

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ndà i

na

* nda k

n u li n ô

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nâk nap

ndoko ndbko ndbko

44. droit, bon

ndài ndài

43. frapper

ndëpë ndëpë ndëpë n6n6

ndà i

dëpë ndepe?e

41. cinq



45. main, bras

□ Q. O. 1 TT

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38. quatre

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to k o to k o tu a

53. jambe

t ur u t u ra t e ’ de te

t a k -ra ta k a ta ta k a ta k a ta k a ta k a ta k a ta k a ta a na ? a t

t ak *DAK

*

tel "frais"

U TT

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52. brûler

£

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L -O p U *

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laver, rincer

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51. Q) r+

49. lisse, clair, briller 0)

F. vache

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46. oiseau

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50. essuyer □ 0)

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47. corne O 1 ( (D* d (D'* 1

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48. plume, aile œ» z i

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Q

tU t Up

tum

tu up

t um tu m /1

tu tu tu

tu m /tu p tum

tu

te

yûL

tum

*

*D ZeL

60. courir course, craindre

d u u -L e

-

ta k a

të k a

56. percer

* tu m /p

te l yu l yuu l



(SO)

LS

t bm

t âm tb-m *

tô n /p b n n a

tâ k - r è

t b rb

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t apàm

n d fk /n d ik

p bne

të m /p ô m

*T b-M

G. sexe féminin

t bm

59. chanter chanson

( a j ÿ A)

t bm t bm t bm t bm

ta u ta u tbm

tbm

t au tbm

t bm

ta ?

tbm

u

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t a?a t a?a t a?a

sel 55.

loin CD

*

58. CL

(D CD

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57. tête

Q.

54. vieux (chose)

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67. boire

°l

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61a. noir, sale

yi r

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’ d i k-m à

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’ dàk-m à / hTk

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66. jouer jeu

l

P/m

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Ng

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’ d i k - mà ’ d ik -m à LL

yam

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65a . se gratter

o

N O

N o

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3

sucer

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65.

o o

frère, sôeur

ax ’ÛX, □ □ (Q 0)1 0

(Ds CD% 1 3 d>i

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63. calebasse

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64.

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62. dix

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61.

sale, saleté, noir e

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Si nous supposons qu’il y avait aussi une deuxième racine pp (cf. le n° 2b et la forme p/m "femme" ci-dessus), nous pouvons postuler les dérivations *pp~wo > *p-wo > po (dr pa ; l’origine de pe, poi dans le groupe occidental n’est pas claire) ou*pp~wot > *p-wot > *vot > var avec assimilation du p (l’origine du V kali n’est pas claire). L’hypothèse de la composition avec *np permettrait aussi de rapprocher les for­ mes "lakka" pour la racine n° 71 du dr yé "homme" (vd. ci-dessus), par le proces­ sus *np-ya-k > njuk ou njok (cf. pam zéne). Mais remarquons qu’i 1 est aussi possible de postuler un processus, général dans toutes les langues envisagées, de préfixation d’une nasale : cf. les entrées pour le n j, n°s 16, 17, 139, et les formes dr et drp, n°s 50, 55, 70, 143 ; cf. aussi les racines à labiovélaire initiale et les n°s 110 et 184.' Ce processus pourrait être invoqué aussi dans les racines de la série *’B1, *’D1, *NJ1S et le n° 66, le *g2 initial.

3.

dr, drp na?, kt nAe, mo nà.

4. p/m sdo, d sôa, mu süu, T sbk, P sâk, ko su, mb sbr) ; dr, mo bi. Cf. le n° 25 pour une correspondance "lakka" f/dr s.

drp f6, kt fui ;

5.

Une hypothèse possible postulerait un *MBV initial. Vd. aussi § 3.15.

6.

d gàr) ; vd. n°

7.

k diQ, une autre racine drp lu-le, kt ka-ri , mo saana ou pena.

10.

8. mb soo, dr, drpd4ka,kt déb, mo goLônko. La correspondance vocalique le groupe occidental est anomale, cf. n° 25.

dans

89 Vd. n° 163,

9.

10. La racine à droite de la barre en dr, drp, kt est le verbe "pleuvoir". Cf. la racine nominale en g/p. 11.

Les données manquent pour les autres langues.

12.

g/p koo (cf. n° 134), k hoo, dr, drp haa, kaa, mo ina ; kt le~ri.

13.

mo anké.

14. Les racines de la première colonne se réfèrent à la pourriture qui a une mauvaise odeur, celles de la deuxième, au bois mouillé, celles de la troisième sont des nominaux au sens "mauvaise odeur". Cf. n° 29 pour un cas possible d’alternance consonantique à l’intérieur du groupe "lakka" ; vd. aussi le n° 110. dr hee ; cf. une autre racine drp kYel.

15. 16.

En "lakka", les racines ayant une voyelle radicale U ou esignifient "che­

veu" .

17. mono (g)bwa, k gboo, pana ngbo, drp gbi ; il s’agit peut-être de la même racine que celle que nous avons reconstruite. Le momé a ti. Concernant la forme nj , cf. ci-dessus, 1—2b.

18.

mo mi i.

19.

Cf. n°s 61, 61a.

20. Cette racine devait avoir une sourde initiale en "lakka". C’est probable­ ment le caractère sémantique particulier de la racine qui a empêché l’assourdisse­ ment. Cf. le mu dans le tableau et le pam pa~m "mon père", d p-i "son père". Une autre racine : mb paa, mo yére.

21. -g/p, d, ko kpàl, p/m kpà?l, mu ’baL (possibilité d’erreur de notation d’un coté ou de l’autre ?) , cf. une autre forme P kùlu. Cf. aussi pana hbL, mb ma~hùl, mu mongol "cuisse", et n° 138a. Pour "jambe" dans les autres langues, vd. n° 53. Une autre racine : dr, drp pâ?, kt pâle,

22.

Le kt, comme beaucoup d’autres langues de la région, emprunt le ff ngam.

23. 24. n°s 108,

mo yaate. Cf. une racine d saa.

Racine redoublée (vd. § 3.23), l’élément nominal porte le ton. Vd. aussi 128.

25. d caiLi, nj Lipnâ. En k, la racine est utilisée pour "lune" et pour "an­ née". Un rapprochement doit donc être fait avec le n° 86. Ceci permet d’envisager la correspondance s/v désignée par*8^ dans une optique d’alternance entre frica­ tives- antérieure et centrale. Cette alternance semble pouvoir s’étendre même à la fricative postérieure en dr : cf. les formes dr pour les n°s 82 et 88 (mais cf. § 3.15 au suj^et du rôle morphophonologique de h). 26.

g/p (n)dii, une autre racine en k et d ti , dr, drp tii-le, mo

rina ; nd

sup, mb sopi . 27.

mo tfnki.

28. Le préfixe des entrées ko et P est vraisemblablement la racine "tête", qui donne le sens de "surface, partie supérieure de", mo kosarj.

29. Les racines qui portent un ton sont des noms "mauvaise odeur" ; les au­ tres racines sont des verbes ou des adjectifs "percevoir (ayant) une mauvaise odeur". Cf. n°s 14 et 110. 31. Cf. n° 155a. pam zs?wâ, mono ja^wa (wâ, wà v fai pina, hTnà (cf. n° 84 drp).

?), d nja?i. dr (pâk-)

31a. Vd. n°s 116a, 128a. dr taa~le, kt sak-ni, cf. mb sera. 32, 32a. Il s’agit évidemment de la même racine. Remarquons : n° 32, d, la voyelle anomale ; n° 32a, g/p, p/m, l’initiale anomale et la voyelle a, qui fait penser à un *e originel. 32a. kt nA, aussi drp nena.

90 Il est possible que les langues "lakka” n’opposent que deux degrés d’aperture de voyelles nasales. Dans ce cas, les e, o sont à écrire i, u, et la comparaison avec des formes non-nasales ou avec le dr est nécessaire pour pouvoir distinguer les anciens *eN, *ON des *1N, *UN . 33. Pour le "lakka”, les verbes se trouvent dans la première colonne, les ad­ jectifs à droite. Pour le dr, la première racine est verbale "mouiller”, et la deu­ xième nominale "(le) froid". Cf. aussi une racine adjectivale dr vit "mouillé". Le kt signifie "se laver". Remarquons l’initiale anomale en k (cf. n° 2a). Vd. n°s 51, 100, 173a.

34. Le sens de cette racine est : en g/p "gratter la terre", en p/m aussi bien "gratter le corps" que "frotter", en k "gratter le corps" ; en nd, la première ra­ cine est donnée par un informateur âgé pour "gratter le corps", la deuxième par son jeune fils pour "frotter" (voqa signifie "frotter" partout). La racine waq est fortement préglottalisée. Il est possible qu’il s’agisse en fait de deux racines différentes : cf. n°s 156 et 171a. Vd. aussi n° 65a. 35. dr, drp paa, kt papa ; mo ^6po. Le deuxième élément de la racine p/m probablement "frère^1 (cf. n° 64).

est

36. dr pok, drp pük, mo woko ; kt séq. ko, P, T emploient systématiquement un ton haut pour distinguer "viande" de"animal" ; nd, nj, Ng utilisent l’alternance consonantique : hàl "viande".

37. Racine redoublée en "lakka" ; seule la forme nominale est donnée. La forme dr est verbale (dr nem "sommeil"). 38. dr nd par assimilation régressive à t ? "Lakka" nasale finale par assimi­ lation progressive ? Cf. les formes pana, mb et n° 116, pana.

39.

Remarquons : N~? > d -t. mb yâr, certainement d’un verbe yara "regarder".

40.

nj mâra, dr, drp, kt kum.

41.

Remarquons la correspondance vocalique anomale "lakka" e/dro(cf. n° 127a).

42. Racine redoublée en "lakka". Les formes à tons sont des nominaux, les au­ tres des verbaux, mo ëona. 43.

kt

Lo-ri. Le sens des racines dr, drp est "pousser". Vd. n°

153.

44. ko, P, T "bon","droit" ailleurs. D'autres racines :g/p, k CO, nd SU, mu saa ; dr do?, kt du, moto- ; nj , T, mb ri,dr Lii?-, mo Lee- ; p/m bi-k/am, nj , Ng, mb bel, drp vokot, kt pu ; p/m, d ma?. Vd. n° 175. 46.

Le dr ~wâ et lemo z{- signifient probablement "petit". Remarquons la cor­

respondance tonale "lakka"/dr irrégulière. 47.

Vd. n° 149.

kpàkkpàk.

48. Une autre racine pour "aile" : g/p kpàkpàk, mb pàkpàk, dr, drp Vd. n° 16.

49. La racine à gauche des barres est l’adjectif, celle qui se trouve à droi­ te est le verbe. Cf. drp tu, kt tuL "faire jour", T toro "matin", dr ut "lisse" et le n° 51 . 50.

mo soona, kola.

51. Les verbes à ëw initial en p/m et d pourraient être rapprochés aussi de la racine n 100. Dans ce cas, l’initiale en le ne doit pas être reconstruite avec la­ bialisation. g/p ti?i signifie "propre". Vd. aussi n° 33.

82a,

52. Vd. n° 111.

11 "brûler (intransitif)" ; pour d’autres racines "brûler", vd. n°s

53. Les racines "lakka" ont été données dans des composées (sauf comme réponse à’’genou" (vd. n°s 21 "jambe" et 138a "genou").

en

nj, Ng)

91 54. Cette racine est à reconstruire avec la structure quoiqu’elle est grammaticalement un adjectif. Ceci démontre quer rigoureusement le critère de la catégorie grammaticale la racine reconstruite doit être composée d’une seule unité deux.

d'une unité nominale, la difficulté d’appli­ afin de déterminer si morphématique ou de

dr seyewu, drp zekat (cf. p/m ja^a/ji , njwar, même sens), kt vani , mo gen~te. Vd. n° 152. 56. Cf. n° 78. Une autre racine : mono bel, d bel, kt pen-i , mo ’beena. un autre verbe "percer", vd. n° 144. 58.

Pour

kt zo-, mo kuluk. La racine veut dire aussi "profond" en "lakka".

59. Les unités qui portent un ton sont des nominaux "chanson", drp et kt con­ fondent "danser" et "chanter", mo tapna. Est-ce que cette racine doit être consi­ dérée comme redoublée en "lakka" ? Dans ce cas, il faut prévoir une dérivation (ou une dissimilation ?) ’d > s, l. 60. Les sens "courir" et "craindre" sont souvent représentés par un seul si­ gnifiant dans les langues de cette région, dr, drp, kt (n)duu~ signifie exclusi­ vement "craindre" ; dr ndok "craindre", mais drp ndôk "course" (le verbe Luu est probablement "partir"), kt WAA-ri (cf. pana wâu, drp wàm "peur"), mo taana "courir", mo sina "craindre", nj nguna "courir", cf. ngambai (langue nilo-saharienne de la région) ngodu. Vd. n° 158. 61,

61a. Vd. n°

19. Le sens du dr hTk n’est pas sûr.

62. g/p, p/m, d, mu "dix" (= deux mains) ; k, mb "deux", dr, drp "sept" dans un composé dont le premier élément est "six", kt "sept", le deuxième élément du composé peut être "six", cf. n° 114. 63. nd ngoro, ko tungü, kt sobre, ba, mo waa ; nous n’avons pas de racine pour les autres langues. 64. L’existence des deux racines du tableau fait penser à la possibilité dériver *pén de *n~gap (cf. ci-dessus, n°s 1—2b ; remarquons la racine mo, où

de le

segment nasal porte un ton). Il est aussi possible que le mot gap signifie plutôt "adulte", sens qu'il a en mb (cf. aussi kt gàpo "viellard" , mo gen-te "vieux". Le rapport avec la racine dr est évidemment tenu. Le dr utilise aussi les ra­ cines daN/? et sép (kt séné). La possibilité d’un rapport entre cette dernière et "lakka" gap n'est pas à exclure (cf. n° 148).

65.

mu, ko (?)wa, pam swa?p, mo maana. Vd. n° 170.

65a. Le mo signifie "frotter". Vd. n°s 34, 156, 171a. 66. Cette racine est redoublée en "lakka", les racines du tableau sans tons sont verbales. Remarquons comment n-g > p en k. p/m roi "jeu", dr fo~le "jouer".

67.

mo ’boona.

68. L’initiale sourde en kt est anomale. Une prénasalisation facultative à considérer pour cette racine. Une autre racine : dr, drp dee-Le, kt dak~di ; waana, papna. Vd. aussi n° 131.

69.

Ng, mb hau.

70.

kt bam. Cf.

la racine mb et

est mo

les n°s 78 et 122.

71. Vd. n°s 1-2b. La racine p/m est le pluriel "gens". Le sens de la racine dr, drp yé est "homme", mo ^éru signifie "mari". La correspondance des tons entre dr et "lakka" est anomale. 73. mo përe, kt mkere, cf. mb nu, pu. La correspondance anomale. 74.

Ic/dr

des tons est

mb ték (cf. la racine kt avec assourdissement irrégulier). Vd. n° 149.

•92 75.

Une autre racine : drp bë?, kt bii Le.

76.

Nous n’avons pas de racine pour les autres langues.

77. La racine signifie "sept" en p/m (= deux sur la deuxième main) "deux". Vd. n° 62. Le mo z initial est irrégulier.

; p/m ga?a

78. Les racines en p/m et d semblent signifier plutôt "tuer à la lance" (cf. "percer" avec une lance, nd Sun - le même verbe en apparence - , mo suk- tué- ; dr sa "blesser" , et le n° 56). En p/m et d, "lancer la lance" est rem, à comparer avec le n° 70 (mb). La possibilité d’un rhotacisme initial s/r est aussi à considé­ rer (cf. les racines en mo).

79. Racine normalement redoublée en"lakka" ; les racines des langues qui don­ nent un élément nominal portent un ton. Les racines dr qui portent un ton signifi­ ent "crachat". En fait, la plupart de ces langues confondent "cracher" et "vomir". Les exceptions : mo et mu, où la première racine du tableau signifie "vomir" et la deuxième "cracher" ; p/m kïa, ko kuk_re "vomir" (cf. drp ka?at "cracher", kt ku "crachat") ; pana, mb mbuka "vomir" (cf. dr benrne, drp ven~ne "vomir", g/p (k)po "crachat"). Cette confusion peut être due parfois à la traduction du ff tuut~. On pourrait penser aussi que les racines à t initial sont des emprunts au ff, mais ces racines sont très répandues, si bien qu’il peut s’agir de mots apparen­ tés .

L’alternance t/s en dr invite à reconstruire un *TS, mais il faut considérer aussi la possibilité qu’il s’agisse de deux racines différentes, la deuxième à re­ construire avec *S initial. En tout cas, le mo z et le mu zW initiaux seront tou­ jours difficilement explicables.

81. k, mb njaL. Cf. n° 96 (il semble exister un rapport sémantique dans langues entre "terre" et "ciel"). Pour la correspondance vocalique, cf. n° 85.

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82. Racine redoublée en "lakka" ; les entrées qui portent un ton sont les uni­ tés nominales, les autres, verbales, dr hi?-Le, vit-te, kt yii-ri.

82a. g/p ^-tùkùni (certainement dérivé de la racine "brûler", n° 52). Il y a tendance dans les langues orientales à confondre "fumée"et "cendre". Les racines dr/drp sont des verbes "brûler". Pour les racines dr, drp, kt, mo "cendre", vd. n° 181 .

83. Le mo signifie "venir". Cette racine est redoublée en "lakka" ; les unités nominales signifient "(la) marche" et portent un ton sur le tableau. Vd. n°s 140 et 140a.

84. La racine k est un cas possible de rhotacisme S~>L. drp pin (cf. dr, drp (pâk“)pina/hina "chemin"). Remarquons que l'initiale serait *5^ d’après le kt et *TS d’après le mo ! 85. Vd. n° 127. Etant donné les mauvaises correspondances vocaliques "lakka"/ dr, la reconstruction d’un *8^ ou d’un *TS serait peu fondée (mais cf. n° 81). 86. Cf. n° 25. En "lakka", cette racine est utilisée uniquement dans un com­ posé, formé avec la racine n° 146, "cette année". Le terme pour "année en général"est mbi-mbàm lit. eau.pluie. 87.

Nous n'avons pas de racines pour les autres langues.

88. La correspondance vocalique Ic/dr est anomale. Remarquons aussi le z ini­ tial surprenant en mo.

89.

pam wàre, kt gàare, cf. drp gâL.

90.

dr pee-Le, drp bYe, kt beq-i.

91. Pas de réponse, ou ff teemere dans les autres langues, sauf k tuL bb = "10") et mo La'a ma~anin "20' (x) 5". 92.

dr, drp nu?, kt nuuLe. Cf. dr qmàn, drp qmàqna "molaire".

93.

Mais cf. dr, drp se?- "couper", g/p, mono, d ’baL.

(bb

93 94. Les informateurs traduisent "croquer" ; il s'agit de manger les arachides par exemple, et non pas un repas. Pour "manger" dans ce deuxième sens, vd. n° 123.

95. g/p rooke, p/m tom, tam "soleil", peut-être à rapprocher du verbe "brûler" n° 52. kt péqo, mo da'a "soleil". Dans la plupart de ces langues, il n’existe qu’un seul signifiant pour "jour" et "soleil". La première forme d est "jour", la deuxiè­ me "soleil". 96. Vd. aussi n° 81. Dans toutes les langues "lakka", cette racine est employée avec la racine n° 175 pour dire "debout". En g/p, p/m, d et k, elle est utilisée aussi pour désigner le ciel. Par contre, en nd elle désigne la terre. 97.

dr, drp mëm, kt mim.

98.

mb mokon.

99.

dr, drp, kt bïk.

100. En l.or. les racines signifient "se laver" (première colonne) et "mouil­ lé" (deuxième colonne) ; drp, dr, kt, mo "laver". Cf. n°s 51 et 173a ; aussi p/m, d ram "mouiller". 101.

Ng tai

(vd. n°s 16, 48).

102. Racine supprimée du questionnaire comme peu utile. Les autres "lakka" et le dr donnent d’autres composés de segmentation incertaine.

langues

,103 . Rapprochement 1.oc./l.or. incertain. Les autres langues donnent un mot composé de la racine "endroit" (vd. n° 133) + un démonstratif. Les entrées T, P montrent peut-être un rhotacisme s->L. 104.

Vd. n° 43. g/p ndaa (emprunt au dr ?)

; mo dora.

Remarquons les trois types d’alternance intérieurs au s/h, s/t et s/f (cf. mo v initial). 105.

106. mo ti ina.

groupe

"lakka" :

mono ye , k ik (= "presser" ?) , nd, nj, T, P, ko ngba, mb mba. kt guu-ri,

107. Pour "se coucher", on emploie la même racine que "dormir" (n° 37) dans la plupart des langues "lakka". Le rapport avec la forme dr est évidemment incertain.

108. La deuxième racine g/p signifie "parler". Cf. mu faa, mb faqa, kt daq-ni "dire" ; mb sera, dr taa~Le, kt saq-ni "penser" ; mb soma "compter". Peut-être deux racines à reconstruire : *SA ou *TSA d’une part, et *TSO ou *5-^0 d’autre part. 109. nàq dans les autres langues "lakka", kt nëne. Mais cf. aussi dr sât "mil rouge". Remarquons le z initial anomal en mo. 110. Vd. n°a 14, 29. Les" racines de la deuxième colonne sont des adjectifs "pourri". Cf. aussi p/m sim, SO (= mu), dr sa?a "pourri". La possibilitéd'une pré­ nasalisation de la racine en *S est évidente.

111. g/p ru?, mb tok (cf. n° 52) ; cf. p/m, d je?, pana njuqa, T njoqa, dr paa~ Le "brûler" (< une prénasalisation de la même racine, peut-être avec voyelle s ?) ; p/m sen, mb sara, mu sak, kt se-ri "brûler". Une autre racine : dr piimi, drp piini, kt fi- "chaud", mo waana (cf. n° 159). 112.

ko uru, dr, drp uk-Le, kt u-ri (certainement v ”lakka" uru, mo

wura

"se

lever"). 124), drp nene, mo ’beta.

113.

Aussi dr Lu?, kt Lup- (cf. n°

114.

dr, drp gutl ; un composé en nd et en kt.

115. dr mé?/meeL, kt mi*Le (métathèse ?) ; drp ngbà, ngbek, mo zi-’dëke (le deuxième élément de ce composé est peut-être rapprochable de la racine du tableau. 116.

d twangi , dr yeë. S’agit-il d’une métathèse en drp et en kt (cf. n° 115)?

116a. Vd, n°s 31a, 128a.

94 117. Correspondance vocalique anomale en "lakka” (cf. n° 157). Faut-il recon­ struire un le *e ? mo sijna, dr, drp kan-ne, kt ku-ri .

Les données manquent pour les autres langues.

118.

119. Cf. dr Laa-le "partir", dr waa~ne, drp wan-ne, mo weta, kt pe-ri dr koa-Le.

; aussi

120. Le coeur n’est pas bien distingué du foie linguistiquement par nos infor­ mateurs. Vd. n° 127a pour une autre racine. D’autres réponses, nj toa-bum, Ng but), drp bu "foie" (cf. n° 22) ; g/p, p/m, k, Ng, T, P hâq, hàq "coeur" ; cf. aussi mo Liqkl "boyaux". 121.

dr, drp ki-le, kt kii-ri , mo taana.

121a. La racine P signifie "enfant". Vd. n°s 145, 177, 178. dr "être peu". _122. Cf. n°s 70, 78. p/m bb^me, d mbo?mi, mb fè-mboL, mu vàme ; dr, drp hïL ; kt sine, mo saka.

123.

Vd. n° 94. mo ëaana.

124. Vd. n°s 156a, 163, 163a pour d’autres" racines "grand". La racine kt si­ gnifie "profond" (cf. Lup- "lourd" ; aussi Lee- "large"). Le mo signifie "loin" (mais cf. kt kula "grand").

125.

mo kora.

Cf. mono hai , d yai , nd gar-bai "beaucoup" ; mb gar "plein" ; drp nii-Le "large" ; dr na? "épais", drp nane "lourd".

126. 127.

dr

nee?,

Vd. n° 85.

127a. Vd. n° 120. Cf. dr "foie" (?). Le d distingue "coeur" de "foie" en utilisant la même racine avec voyelle longue pour ce dernier. Le p./m emploie aussi njiiri pour "foie". Etant donné la mauvaise correspondance vocalique "lakka"/ dr (la racine g/p peut être un emprunt) et l’alternance en "lakka" du point d’ar­ ticulation de la mi-nasale, nous n’essayons pas de faire une reconstruction. 128.

mb soma, cf. n° 108.

128a. Vd. n°s 31a, 116a.

129.

Vd. n° 93. Cf. drp kpsn-ne "fendre" ; kt dsq-ni.

130. Les racines dr, drp et mo qui portent un ton signifient "village". La ra­ cine le "viliage"semble être *po. dr mbaa-Le, kt si—ri (cf. n° 81), mo ona "s’as­ seoir" .

131.

Vd. n° 68.

132.

g/p gbk-rè, bo ; p/m, d té?i , mo bàla. Pour le dr, vd. n°

154.

133. p/m rbo, mo bn. La reconstruction d’un *S3 initial semble logique malgré le traitement anomal de la racine en "lakka".

134.

nd naa, mu ?na?m ; kt din-i.

135. Les sens "voir, connaître, reconnaître" sont le plus souvent confondus en "lakka". C’est pour cela que nous faisons un rapprochement avec la racine dr, drp, kt "connaître", dr, drp hse-Le "voir", kt teq-ni.

136.

La racine est "pierre" (n° 84) dans les autres langues "lakka". drp ’bal”

wâ. 137. d àrai thèse en g/p.

; dr, drp (hât, hét-)sàk, kt sijé, mo séeLé.

Remarquons la méta-

138. Le rapprochement des racines "lakka" et dr n’est pas sur : en fait, la ra­ cine "lakka" répond à "nasse" (ff agaatu), sauf le mu, qui répond à "filet" ; dans les autres langues, il s’agit de réponses à "filet" £ff ’buuki). H semble exister une autre racine "nasse" en "lakka", sau (cf. kt zemi) , et une autre racine "filet"

ri.

95 138a. Vd. n° 53. dr (ddd-)nuk, drp (dô?-)nuu ; remarquons la possibilité d'une métathèse en dr. Cet exemple de l’ordre modificateur-modifié dans un composé en T, P et ko est unique dans le corpus "lakka”.

139. dr, drp nok (cf. n° 46). Il est possible que la racine P soit la derniè­ re étape de la dérivation cVN-ru > CWW > cvv. 140, 140a. Vd. n° 83. Il est possible que les racines 140 et 140a soient la même avec alternance vocalique. Pour le n° 140a, les racines dr, drp et kt signi­ fient "venir”. Le rapport entre cette racine et les formes en T etenmb (= "partir") n’est pas sûr : normalement, *g2 > Z en mbum uniquement devant voyelle antérieure. Cf. aussi nj yu "venir" et dr zoo~Le "descendre".

141.

dr non, mo wo'.

143.

Le z initial en mo .est irrégulier.

144.

Cf. dr ke-Le, drp kep. Vd. n° 56.

145. Le sens est souvent "enfant". Cette racine est aussi utilisée comme pré­ fixe diminutif. Vd. n°s 121a, 177, 178. 146.

dr ’bu/’ba. Les données manquent pour les autres langues.

147. p/m aie, kt La'are, mo Lék^ ; ko tobro. Nous n’avons pas de les autres langues. 148.

racine

pour

mb Laa, kt Làé, mo Làka ; dr, drp sa'am.

149. l.oc. "queue" ; dr, drp, kt "corne". Le rapprochement faux, mais la ressemblance est étonnante.

est

en

principe

151. La racine dr vient d’un compose,, kur~kpak "feuille", en principe lit. "arbre.extrémité". nj, Ng dii ; dr Lâ?-dii , drp la?, kt Lare, mo Lab (cf. mu zab "bois à brûler"). La correspondance tonale Ic/dr est anomale.

152. Le d gbek et le dr kpo signifient "grand" (cf. mo poore "large"). Les ra­ cines k karka et mo sont utilisées pour les choses et non pas pour les personnes. 153.

Vd. n° 43. La première racine drp et la racine mo signifient "lutter".

154. La racine dr, drp, mo dans la deuxième colonne signifie "bâton", peutêtre "bâton pour jeter". Les racines en g/p sont deux verbes "jeter", un rapproche­ ment est possible. Le kt signifie "lancer la lance" (vd. n° 78), cf. aussi drpmenne, kt min-ni. mu rak, mo Luka. Remarquons que la correspondance vocalique "lakka"/ dr est l’inverse de L2 *9. 155. Les racines de la première colonne signifient "dix", celles de xième, "vingt". Vd. n° 62. k tûL-’dyéma, ko sim-sïre, mo L^m4t "20".

la

deu­

155a. Vd. n° 31. 156.

Vd. n°s 34, 65a, 171a. Le sens : mo "essuyer", dr, drp, kt "frotter".

156a. Cf. dr, drp na?, mo nora. Vd. n°s 124, 163, 163a.

157. dr, drp poo-le, kt poo~. Il est possible que cette racine soit apparen­ tée à celle du tableau. Cf. n° 117 pour la même correspondance vocalique en "lak­ ka". Au cas d’un rapprochement "lakka"/dr, cf. les voyelles des n°s 41 et 127a.

158.

Vd. n° 60. La racine dr signifie "courir".

159.

g/p, k 6n, p/m guu.

161. 162.

Aussi dr, drp gbee-le ; drp pi?-Le, kt pid-i

(cf. pormi fi?).

mu kl à, p/m kïë, ko kee, évidence interne au groupe "lakka" d’une alter­

nance consonantique occlusive/fricative . Cf. mo klQ-kl ni "personne", mo wbrb (cf. n° 2), kt dê (cf. n° 8).

dr, drp tob,

163. Les sens des racines sont : g/p, k, nd, nj, T "grand", g/p, p/m, mu, d, P, ko, dr, drp, kt "enflé" (cf. aussi d fui, fi?aL—ni), dr, drp, kt, mo "plein”."

96 163a. Pour toutes les langues, le sens est "grand, gros" (cf. aussi mo kuLuk "loin"). Les reconstructions en L2 pour ces deux racines, 163-163a, constituent deux possibilités alternatives : initial *H ou *KH. Pour "plein", vd. n° 9 ; pour "grand", vd. n°s 124, 156a. 166.

Avec le *t final, le sens est "la mort, le mort", dr, drp noo-Le.

167.

dr, drp, kt n^eo, neq.

168.

dr noo-, drp not-te, kt mAA-ri

169.

dr nee?, drp nii-Le, kt Lee-, mo poore.

170.

Vd. n° 65.

171.

nj pi na.

171a. Vd. n°s 34, 65a, 172.

173.

(cf. pana mbëre "guerre"), mo zaana.

156.

g/p, p/m ndi?, dr, drp hak. dr peL~. Racine supprimée du questionnaire.

173a. Vd. n° 100. 174.

mu fee, dr, drp, pet-te, ku peed-i.

175. Racine fortement préglottalisée en "lakka". Le signifié "debout" est re­ présenté par un composé de cette racine et de la racine n° 96. En P et en ko, ce com­ posé est formé avec une unité ’do au lieu de yo. La même unité est utilisée aussi comme particule pour marquer le présent ou inaccompli du verbe. En nj et enNg,par contre, cette particule est yb. On se demande s'il s’agit en fait de la même ra­ cine qui est utilisée dans les deux fonctions, ou s’il y avait une deuxième racine ’db (marque de présent) qui devierpt yb en nj et en Ng, et qui fait passer yo ("droit") à ’do en P par analogie.

En dr, la particule qui marque le présent, dë, est utilisée, accompagnée d’un verbe dii-Li, avec la racine du tableau pour dire "debout". En kt (où cette parti­ cule est encore yb) , le verbe diir-i est utilisé seul avec la racine goko "ciel". Le mo, lui-aussi, a un verbe indépendant, kii, qui, joint à ’dapa "ciel",signifie "être debout".

176-184. Cet ensemble de racines ne permet pas de reconstructions, à cause de l’irrégularité des correspondances. Le n° 176 comprend probablement deux ou trois racines, le n° 177, deux. Le n° 178 donne des correspondances très irrégu­ lières à l’initiale (pour d’autres racines "petit", vd. n°s 125a, 145). Le n° 179 doit comprendre deux ou trois racines (les racines nja peuvent être la racine "bou­ che", n° 69), le n° 180, au moins deux. Le n° 181 admettrait la reconstruction d'un ♦nj-! initial, ou comporterait une prénasalisation dans le groupe P (les entréeè dr, drp, kt et mo pour cette racine signfientv"cendre" ; les racines "fumée" dans ces langues sont : dr, drp mm, kt vY^m, mo ziq). Des phénomènes de rhotacisme et d ’ as­ similation semblent être en jeu dans le cas du n° 182. Pour le n° 183, cf. aussi le mo pene "grand". Le n° 184 représente peut-être un cas de prénasalisation. 185-186. Ces racines ont été ajoutées au tableau après la rédaction du texte de cet ouvrage. Le n° 185 peut constituer un cas de le *d initial. Le n° 186 com­ prend deux racines, l’une à reconstruire avec *NA~ initial, l’autre avec *KHO-.



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17. présent, inaccompli, futur

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16. avoir (= "être avec")

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18. prédicatif

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