Œuvres complètes: VII Journal intime (1811–1816). Carnet. Livres de dépenses [Reprint 2017 ed.] 9783110924688, 9783484504073

Volume 7 contains the journal written in Greek characters and kept by the author between 1811 and 1816. It traces his it

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French Pages 741 [744] Year 2005

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Œuvres complètes: VII Journal intime (1811–1816). Carnet. Livres de dépenses [Reprint 2017 ed.]
 9783110924688, 9783484504073

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Benjamin Constant Œuvres complètes Œuvres VII

Benjamin Constant Œuvres complètes Série Œuvres VII Comité directeur Président : Paul Delbouille Jean-Daniel Candaux, C. P. Courtney, Alain Dubois, Étienne Hofmann, Lucien Jaume, Kurt Kloocke, Claude Reymond, François Rosset, Markus Winkler et Dennis Wood

Conseil scientifique Président: Alain Dubois - Secrétaire: Étienne Hofmann Membres d'honneur: f Pierre Déguisé, t Norman King, Roland Mortier, Claude Reymond Membres : f Simone Balayé, André Cabanis, Maurice Déchery, Michel Delon, Françoise Fornerod, Doris Jakubec, François Jequier, Mario Matucci, Corrado Rosso, Martine de Rougemont, Lionello Sozzi, Arnaud Tripet, ainsi que les membres du Comité directeur Ce tome VII appartient à la deuxième période (1800-1813) dirigée par f Norman King La révision en a été assurée par François Rosset La supervision du traitement informatique a été prise en charge par Kurt Kloocke

Benjamin Constant Journal intime (1811-1816)

Carnet Livres de dépenses Volume dirigé par Paul Delbouille et Kurt Kloocke Textes établis et annotés par Paul Delbouille et Kurt Kloocke avec la collaboration d'Axel Blaeschke, Hermann Krapoth, Pol Libion, Jean-Pierre Perchellet et Martine Willems

Max Niemeyer Verlag Tübingen 2005

Ce tome VII des Œuvres complètes de Benjamin Constant doit sa publication à la générosité de la Fondation A. R. et J. Leenaards

Bibliografische Information der Deutschen Bibliothek Die Deutsche Bibliothek verzeichnet diese Publikation in der Deutschen Nationalbibliografie; detaillierte bibliografische Daten sind im Internet über http://dnb.ddb.de abrufbar. ISBN 3-484-50407-2 © Max Niemeyer Verlag GmbH, Tübingen 2005 http :/Avww. niemeyer.de Das Werk einschließlich aller seiner Teile ist urheberrechtlich geschützt. Jede Verwertung außerhalb der engen Grenzen des Urheberrechtsgesetzes ist ohne Zustimmung des Verlages unzulässig und strafbar. Das gilt insbesondere für Vervielfältigungen, Übersetzungen, Mikroverfilmungen und die Einspeicherung und Verarbeitung in elektronischen Systemen. Printed in Germany. Satz: pagina GmbH, Tübingen Druck: AZ Druck und Datentechnik, Kempten Einband: Norbert Klotz, Jettingen-Scheppach

Table des matières

Table des illustrations, cartes et plan Principes d'édition des Œuvres complètes Note sur la translitération du journal en caractères grecs Signes, symboles, sigles et abréviations Chronologie Introduction générale au tome vu Sources Manuscrits Imprimés

. . . .

IX 1 5 11 15 27 31 33

1. Journal intime, 1811-1816 JOURNAL INTIME, 1 8 1 1 - 1 8 1 6

35

Introduction

37

Journal Journal Journal Journal Journal Journal

intime intime intime intime intime intime

du du du du du du

15 mai au 1er janvier 1er janvier 1er janvier 1er janvier 1er janvier

31 au au au au au

décembre 1811 31 décembre 1812 31 décembre 1813 31 décembre 1814 31 décembre 1815 26 septembre 1816

. . . . .

. . . . . . . . . .

47 73 105 141 201 263

2. Carnet CARNET

291

Introduction

293

Copie du Carnet de Benjamin Constant

299

3. Livres de dépenses LIVRES DE DÉPENSES

307

Introduction

309

Livres de dépenses

313

VI

Tables des matières

4. Annexes NOTE SUR LE DÉPÔT FAIT PAR M . NECKER DANS LE TRÉSOR ROYAL

535

Introduction

537

Note sur le dépôt fait par M. Necker dans le trésor royal

539

MÉMOIRE DE BENJAMIN CONSTANT CONTRE LE NOTAIRE FÉVRIER

.

Introduction

545

Mémoire de Benjamin Constant contre le notaire Février LETTRE DE BENJAMIN CONSTANT SUR L'AFFAIRE TALLEYRAND

543

.

.

547

.

557

Introduction

559

Lettre de Benjamin Constant sur l'affaire Talleyrand . . .

561

MÉMOIRES INÉDITS DE BENJAMIN CONSTANT, TRANSCRITS ET ÉDITÉS PAR JEAN-JACQUES COULMANN. PORTRAITS DE SIEYÈS ET DE TALLEYRAND

567

Introduction

569

Mémoires inédits de Benjamin Constant, transcrits et édités par Jean-Jacques Coulmann

573

L'abbé Sieyès

585

M. de Talleyrand

589

NOTE BIOGRAPHIQUE SUR BENJAMIN CONSTANT PAR ADRIEN DE CONSTANT

593

Introduction

595

Note biographique sur Benjamin Constant par Adrien de Constant

597

5. Répertoires Répertoire des personnes mentionnées dans le journal intime et dans les livres de dépenses Répertoire des propriétés et des logements de Benjamin Constant à Paris (1814-1830)

613 665

Table des matières

VII

6. Instruments bibliographiques Abréviations Bibliographie Ouvrages et périodiques cités par Benjamin Constant Ouvrages empruntés par Benjamin Constant à la bibliothèque de Gôttingen

671 675 687 691

7. Index Index des noms de personnes Index des noms de lieux

709 727

Table des illustrations, cartes et plan

Illustrations 1. Premier folio du journal en caractères grecs Bibliothèque cantonale et universitaire, Lausanne Fonds Constant n 34/12

36

2. Première page du texte du journal en caractères grecs Bibliothèque cantonale et universitaire, Lausanne Fonds Constant n 34/12, f° 2r°

45

3. Göttingen vers 1800. Gravure de Peter Ludwig Lütke, frontispice de Christoph Meiners, Kurze Geschichte, und Beschreibung der Stadt Göttingen und der umliegenden Gegend, 1801. Universitätsbibliothek Tübingen, Ka XI 8

46

4. Page du journal en caractères grecs Bibliothèque cantonale et universitaire, Lausanne Fonds Constant II 34/12, f 4r°

68

5. Page du journal en caractères grecs Bibliothèque cantonale et universitaire, Lausanne Fonds Constant n 34/12, f 26r°

175

6. Page du journal en caractères grecs Bibliothèque cantonale et universitaire, Lausanne Fonds Constant H 34/12, f 29r°

183

7. Page du journal en caractères grecs Bibliothèque cantonale et universitaire, Lausanne Fonds Constant n 34/12, f 34r°

196

8. Première page de la Copie du Carnet Bibliothèque de l'Institut de France, Paris Bibliothèque Spoelberch de Lovenjoul, D 568, f 233

298

9. Première page des Livres de dépenses Bibliothèque cantonale et universitaire, Lausanne Fonds Constant Co 4737, f° lf°

314

X

Tables des illustrations, cartes et plan

10. Page des Livres de dépenses Bibliothèque cantonale et universitaire, Lausanne Fonds Constant Co 4735, f 201

523

11. Dernière page des Livres de dépenses Bibliothèque cantonale et universitaire, Lausanne Fonds Constant Co 4735, f° 211

532

Cartes 1. Voyage de Lausanne au Hardenberg

54

2. Voyage de Göttingen à Paris

148

3. Voyage de Paris à Londres

260

4. Voyage de Londres à Paris

261 Plan

Plan de Göttingen en 1818

104

Principes d'édition des Œuvres complètes

Les Œuvres complètes sont élaborées dans le respect des principes d'édition qui ont été fixés préalablement à la mise en chantier de l'ensemble de l'entreprise. Le texte qui les résume à l'intention des utilisateurs de l'édition est reproduit ci-dessous, comme il l'est en tête de chacun des volumes. Il n'était cependant pas concevable qu'ayant à éditer le journal que Constant a tenu en usant de l'alphabet grec, une explication complémentaire ne soit pas fournie sur la manière dont on a cru devoir traiter ce texte d'une espèce particulière. La solution qui consiste à respecter les graphies de Constant, comme nous le faisons partout ailleurs, ne pouvait évidemment être retenue dans le cas présent, sous peine d'offrir un texte illisible aux lecteurs qui ne sont pas familiarisés avec l'écriture grecque et malaisé pour ceux qui le sont. On a donc choisi de transcrire le manuscrit autographe en opérant une translitération inverse de celle qui a été pratiquée par Constant, mais en veillant à respecter tous les autres aspects graphiques : présence et absence de majuscules, accentuation - car, comme on le verra, Constant place les accents du français sur les caractères grecs - et ponctuation. Sur les détails de cette double translittération, le lecteur voudra bien se reporter à la «Note» qu'il trouvera ci-dessous. Pour le reste, ce volume est conforme aux principes d'édition des Œuvres complètes, qui s'énoncent comme suit : La présente édition a pour règle de reproduire tous les textes connus, publiés ou non, de Benjamin Constant. Elle donne, pour chacun, toutes les variantes. On a maintenu l'orthographe et la ponctuation des originaux. On a préservé la diversité des usages, selon qu'on avait affaire à un texte publié, à un autographe de Constant ou à une copie. Dans le cas des imprimés, on n'a corrigé dans le texte, avec mention en note, que les seules fautes d'impression évidentes. Pour les manuscrits, la règle est celle du respect maximal. Les cédilles n'ont pas été rétablies - sauf dans la translittération des caractères grecs. Les accents ne sont ni rétablis ni corrigés. Les tildes et les traits horizontaux placés sur certaines consonnes pour en indiquer le redoublement ont été conservés. En revanche, les capitales qui apparaissent parfois, dans l'écri-

2

Journal intime

1811-1816

ture de Constant, à l'intérieur des noms communs, ont été considérées comme de «grandes lettres», non comme de vraies majuscules, et ont dès lors été normalisées. Les capitales n'ont pas été rétablies en tête des noms propres, ni en tête des phrases. Elles ont été respectées à l'intérieur des noms propres (ex. «M. DeSaussure»), Les apostrophes et les traits d'union n'ont pas été rétablis. Les mots liés ont été respectés («peutetre» pour «peut-être»). On n'a ajouté aucun signe de ponctuation, à l'exception de certains points de fin de phrase, qui apparaissent entre crochets carrés [.]. En cas d'absence des parenthèses ou des guillemets fermants, une note signale le fait. On a respecté les tirets longs, mais non les traits qui, souvent chez Constant, achèvent la ligne. On a respecté également les deux points employés selon l'usage ancien. Les accents circonflexes et les trémas abusifs ont été maintenus. L'italique représente les soulignés simples ; l'italique souligné les soulignés doubles. Lorsqu'il y avait doute dans l'interprétation d'une lettre, d'un accent ou d'une graphie quelconque, on a tranché en faveur de l'usage actuel. Lorsqu'il y avait hésitation entre apostrophe et accent (exemple : «1 été» ou «l'été»), ou entre l'un de ces signes et la ponctuation de la ligne précédente, on a privilégié le signe de ponctuation par rapport à l'apostrophe et à l'accent, l'apostrophe par rapport à l'accent. Les abréviations ont été résolues quand le signe n'existe pas en typographie. On explique en note celles qui feraient difficulté pour le lecteur. Les mots abrégés ont été transcrits tels quels, avec une éventuelle explication en note. Pour la sténographie, une transcription en clair vient doubler la transcription en abrégé. En revanche, les terminaisons de mots simplifiées, sauf s'il s'agit d'une évidente volonté d'abréviation, ont été restituées complètement, même si les dernières lettres étaient mal formées. Les fautes de syntaxe ont été transcrites telles quelles. On a évidemment maintenu la graphie des mots grecs isolés ou des citations. Dans le texte, les crochets carrés [ ] indiquent les restitutions textuelles. A l'intérieur d'une restitution, le point (la suite de points) indique la (les) lettre(s) illisible(s). Dans la transcription des variantes, le mot ou le passage en cause est suivi d'un crochet carré fermant ( ]), lui-même suivi de la variante. Si le passage en cause est relativement long, il est désigné par son début et sa fin, séparés par trois points. Les crochets pointus ( ) encadrent les mots ou les passages biffés.

Principes

d'édition

3

Les barres obliques à droite // encadrent le(s) mot(s) biffé(s) à l'intérieur d'une variante biffée. Chacun des volumes des Œuvres complètes, aussi bien dans la série Œuvres que dans la série Correspondance, est soumis à l'attention d'un reviseur désigné par le Comité directeur, dont la tâche consiste à contrôler l'adéquation du travail aux principes d'édition qui viennent d'être succinctement énoncés. On voudra bien noter que l'accord donné par ce reviseur à l'issue de son examen n'implique nullement, de sa part, une adhésion aux opinions exprimées et aux jugements portés par les collaborateurs de l'édition.

Note sur la translittération du journal en caractères grecs

Constant a rédigé son journal en français mais au lieu de le transcrire au moyen de l'alphabet français, en caractères romains, il a eu recours à l'alphabet grec. Les équivalences sont alphabétiques. Le principe est de faire correspondre à chaque lettre du mot français - en respectant l'orthographe française - une lettre de l'alphabet grec : a devient a, b devient p, etc. La mise en œuvre de ce principe apparemment très simple pose pourtant des problèmes. En effet, comme les alphabets grec et romain ne sont pas parfaitement équivalents, ils ne permettent pas un appariement strict, soit que des caractères manquent en grec (absence d'équivalent en grec de h, de j, de v, etc.), soit qu'interviennent des critères phonétiques pour établir les équivalences (par exemple, le c prononcé [k] rendu par K ou prononcé [s] rendu par a ou oo). Pour surmonter ces difficultés, Constant use de subterfuges tantôt d'ordre graphique, tantôt d'ordre phonétique. Il nous a dès lors paru difficile de reprendre tous les éléments dans un seul tableau et préférable de les faire figurer dans deux tableaux, dont l'un donne, en regard de l'alphabet du français, les équivalences utilisées par Constant dans sa transcription en caractères grecs ; le second, en regard des lettres grecques utilisées par Constant, leur restitution dans le système du français. Le lecteur peut ainsi évaluer le travail de cryptage de Constant et la démarche inverse de l'éditeur. Sur les caractères grecs, Constant utilise les accents (aigu, grave, circonflexe1) du français avec la même parcimonie et les mêmes manquements que dans ses graphies habituelles. Il ajoute toujours un point sur les iotas. On rencontre aussi sur les caractères grecs le tréma ainsi que la barre de redoublement. L'usage des majuscules2 est lui aussi conforme aux habitu1

2

Dans l'édition du texte, nous avons donc toujours placé sur les caractères latins les accents présents sur les caractères grecs du ms. Dans l'apparat critique, par contre, là où nous devions reproduire les caractères accentués, seuls les accents graves et aigus ont été notés. Des raisons techniques empêchent de placer un accent circonflexe français sur une lettre grecque. Cette impossibilité n'a posé de problème que pour la rédaction de trois variantes : dans TIREUR T|pT) le 20 septembre 1812 et dans TCT|W T\ppTi le 6 septembre 1815, le deuxième T| devrait, conformément au ms., porter un accent circonflexe ; dans KW|À. le 4 mars 1815, l'u devrait porter le même accent. Les tableaux ne comportent que les minuscules, mais BC recourt bien évidemment aussi aux majuscules grecques correspondantes : a, A, P B, y T, 8, A, etc. Toutefois il lui arrive d'utiliser de grandes lettres grecques minuscules avec la valeur de la majuscule : c'est le cas pour upsilon et pour phi.

6

Journal intime 1811-1816

des de Constant, il n'est pas systématique. L'absence de certaines coupures entre les mots se remarque ici comme ailleurs, avec cette circonstance aggravante que la reconnaissance des éléments lexicaux en est rendue plus malaisée. La ponctuation, elle aussi, reste ce qu'elle a toujours été sous sa plume : rare et parfois étrange. Il n'y a, sur ces différents points, rien de particulier à signaler.

a b

c [k]1 c [s]

Ç cc [ks] ch [fi initial ailleurs ch [x] ch [ç]3 ck cq d e 1

2

3

4

Tanslittération arrangé, mais beaucoup caractère cela, force ici conçois reçu succès

opérée par Constant a appavyn, R a t o ßr|at>KOw P

Charlotte couché Schumacher Metternich Patrick Mackintosh Jacques diner comédie

K

KapaKTfjpTi

CT CTO

oritax, cpopcT] lOCTt

CT

KOVOOIO

CTO

pr|OOt>2

KCT

ouKorjo

CT

EapA,OTTT|

CTO

Kouaof|

X X

Et)|xa%Tip Mr|TTr|pvix

tCK K 8 Tl4

MaKKlVTOOO

K

riaxpiK

IaKurjo

8wT|p KO|XrjôlT|

Nous donnons, si nécessaire, entre crochets carrés, la prononciation transcrite selon les notations de l'Association Phonétique Internationale (API). À l'initiale, c ou ç prononcés [s] sont transcrits par un sigma simple. Il en va de même à l'intérieur du mot derrière consonne (absence = APOTLVCRR) ; conçois = KOVOOIO), alors que, entre voyelles, ils sont trancrits par un double sigma (doucement = SODCTOTIHTIVT ; reçue = pT)oawi). Toutefois, BC ne respecte pas scrupuleusement cette règle : il lui arrive de redoubler inutilement le sigma derrière consonne (France = généralement 4>pavar| parfois OpavaOTi) ou, à l'inverse, de laisser un sigma simple entre voyelles (réception = pfjOT|7CTlOV). Lorsque BC note des noms propres allemands, il transpose les sons particuliers de l'achLaut ou de l'ich-Laut de l'allemand par la lettre khi. Pourtant, Michaud, qui ne devait pas se prononcer comme les noms allemands, est écrit Mi/auS. La majuscule correspondante est le plus souvent un êta majuscule (Elbe = HXpT], Est-ce = Hax-OT|...). On rencontre aussi une majuscule E qui semble bien être la lettre française plutôt que la majuscule d'epsilon (Europe = à côté de Hupojcn, Eupoini ; Empereur = le plus souvent H|i7ur|pTiup, quelques fois E|i7iT|pT|'up ; Extrait = EÇxpaix). D'ailleurs, BC n'utilise pas la lettre grecque epsilon dans son système. Pour les noms commençant en français par He-, comme le H n'est jamais transcrit dans la translittération en caractères grecs (voir note 2, p. 7), c'est le e qui prend la majuscule, toujours sous la forme d'êta majuscule H (Heyne = Hivp ; Hervey = HpDT|i).

Note sur la translittération

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* At| 46r° 17. envoi de mon passeport par Fouché. petite note inquiétante avec, vogue la galère, diné chez Renaud, peur universelle, je ne decoucherai certainement pas5. 18. mon passeport rendu visé, je n'ai plus à mettre en règle que l'affaire des 13 bien ] le manuscrit porte (iiT| faute que nous corrigeons 1

2 3

4

5

BC a lu, dans la Quotidienne de ce jour, p. 4, la «Lettre d'un ex-député au Rédacteur de la Quotidienne» où l'on trouve ces phrases, relatives aux délibérations de la Chambre des représentants : «Or, si on rappelle la disposition constitutionnelle qui interdisait l'usage de tout discours écrit, et par conséquent livrait les délibérations à la tyrannie de quelques anciens avocats accoutumés à écraser un public muet de leur voix retentissante ; en même temps le vestibule du lieu de nos séances résonnait continuellement des cris forcenés de ceux que le Journal de Paris appelait alors, avec tant de respect, messieurs les Fédérés. On peut donc penser que dans cette assemblée une majorité bien intentionnée, mais timorée, a été comprimée par une minorité audacieuse et criminelle.» L'attaque anonyme porte sur une disposition constitutionnelle toujours défendue par BC. Le Siège de Soissons auquel BC n'a plus travaillé depuis le mois de juin 1814. Voir OCBC, Œuvres, t. vin, à paraître. Le propos est curieux dans la mesure où Fouché, redevenu ministre de la Police, se trouve au centre du système répressif. Pourtant, le gouvernement n'a assurément pas la cohésion souhaitable et le pays reste soumis à l'autorité étrangère. Allusion peu explicite. Il sera question de M™ de Luynes dans deux lettres de BC à M™ Récamier relatives à la mesure de proscription qu'il a évitée après une visite au préfet Decazes. Il en ressort que BC a sollicité de M™ de Luynes, qui était bien en cour, une démarche contre cette mesure (voir ci-dessous n. 5, p. 237 et n. 2, p. 238). Il semblerait qu'ici il manifeste au contraire son intention de ne pas recourir à ce moyen. Fouché, en même temps qu'il préparait les listes de proscription à soumettre au roi, faisait prévenir discrètement les intéressés et leur fournissait un passeport.

Juillet 1815

237

Doxat, puis au nom du ciel partons, qui croirait que ce maudit amour pour M"1" Recamier me tourmente encore ! 19. ordre d'exil, nous y voilà enfin, conversation avec le Préfet de police1, ils voudraient faire constitutionnellement de l'arbitraire, je ne leur en donnerai pas le plaisir, lettre de ma femme2, c'est un ange, je serai bien heureux de la revoir. M0® Recamier bien sèche, ce sera sortir de l'enfer que rompre avec elle, voiture assurée pour mardi prochain, c'est long. 20. fait un mémoire apologétique, que je crois admirable de modération et de noblesse3, je le leur enverrai demain, nous verrons l'effet, je ne puis croire qu'ils persistent à m'exiler. 21. envoyé mon apologie, diné chez M06 Recamier. elle a de l'amitié, mais est bien décidée à ne pas entendre à4 de l'amour avec moi. c'est un grand malheur que de l'avoir connue. 22. cet absurde amour m'a fait encore passer une journée affreuse, mais j'en ai recueilli au moins le fruit d'être décidé à partir, je ferai imprimer mon apologie plus serrée qu'elle ne l'est, et je quitte la France pour très longtems. je suis épuisé, abimé des homes et de M"1® Recamier. mon cœur, ma tête, tout a besoin de repos, la Suisse et ma femme, voilà ce qu'il me faut et que je demande à Dieu. 23. matinée mauvaise. Prince Hardenberg. M"*" Degerando. confidence inutile. lettre du Préfet de police, mon exil probablement révoqué5, bonne conversation avec Juliette, elle a décidément de l'amitié pour moi. je conçois que le déchaînement de la société contre moi la tourmente, insolence de 21 du ] le manuscrit porte Sq faute que nous corrigeons 1

2

3

4

5

Élie Decazes, comme on l'a vu plus haut (n. 3, p. 235). BC, dont le nom figurait effectivement dans la liste des proscrits, va mettre toute son énergie à l'en faire ôter et reprendre son projet de mémoire apologétique. C'est probablement de cette lettre que BC parlera à sa cousine Rosalie le 29 juillet : «J'avais reçu par une occasion une lettre angélique de ma femme, avant celle que vous m'avez envoyée. Elle voulait partir de Berlin sans passeport, et se faire conduire jusqu'à moi d'avant-poste en avant-poste. Je la crois au Hardenberg, où elle attend de mes nouvelles. Elle se mettra en route aussitôt après, et suivant l'état de nos frontières, qui sont fumantes et ensanglantées, mais qui peut-être seront traversables, quand elle y arrivera, elle viendra droit ici, ou bien elle passera par la Suisse» (Corr. Rosalie, p. 208). Le texte de ce mémoire se lira de préférence dans OCBC, Œuvres, t. x, à paraître, où K. Kloocke a repris et amélioré, à la lumière d'éléments neufs, ce qu'il avait publié précédemment (OCBC, Œuvres, t. Xiv, pp. 557-573). La tournure entendre à quelque chose «consentir à» est aujourd'hui sortie de l'usage. Elle figure chez Saint-Simon et Voltaire. Toutefois, les exemples se font rares au début du dix-neuvième siècle. Littré (2, 1419c) cite encore une occurrence de 1823, mais le TLF n'en mentionne pas. Le FEW précise que ce tour est attesté pour la dernière fois dans le Dictionnaire de l'Académie de 1935 bien qu'il fût alors «inusité». Le nom de BC sera effectivement retiré de la liste des proscrits, publiée le 25. Le 23, il a

238

Journal intime de 1815

Nadaillac. il me la paiera sous deux jours1, je ne m'en tiendrai pas à une égratignure comme avec Montlosier. s'il me tue a la bonne heure. l.v.d.D.s.f. 24. conversation avec le Préfet de Police, grand succès de mon mémoire, message direct du Roi2, faut-il en profiter, ou à présent que ma tranquillité 5 est assurée, vivre indépendant ? bon tête-à-tête avec Juliette. 25. liste d'exil, il n'y avoit pas de tems à perdre pour n'en pas être, diné chez Juliette, excellente lettre de ma femme3, j'espère qu'elle guérira mon imagination. p 46v° 26. envoyé le mémoire à Talleyrand. écrit au Préfet de police pour Dur- io bach4. diné chez M"16 Gay. tête-à-tête long et doux avec Juliette.

1

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écrit à Mme Récamier : «... je verrai ce préfet de police demain, j'ai besoin de vous avoir vue pour bien répondre. ... Le moment est donc décisif pour moi. Vous pourrez ensuite faire agir M"* de Luynes» (BC et Madame Récamier, Lettres, p. 231). On aura d'autres échos de cette querelle avec Nadaillac dans les jours suivants. La raison n'en est pas connue, mais on peut supposer qu'il s'agit, comme avec Montlosier, d'une dispute politique attisée par la jalousie amoureuse. Ici, le duel sera reporté, puis finalement annulé. BC rend compte de son entrevue dans une lettre à Mme Récamier, faisant parler Decazes : «Vous m'avez transmis avant-hier un exposé de votre conduite que j'ai lu avec l'empressement qu'inspire tout ce que vous écrivez, et qui m'a parfaitement convaincu. Vous m'aviez chargé, si je le croyais utile, de le transmettre aux autorités supérieures. J'ai pensé que la meilleure autorité était le roi. Je le lui ai remis avant-hier même. Il l'a pris et hier matin il m'a dit qu'il l'avait lu avec attention, qu'il le trouvait parfaitement raisonnable, parfaitement explicatif de votre conduite. Il a ajouté plusieurs choses très flatteuses sur votre talent et votre personne. Je lui ai demandé si en conséquence il m'autorisait à vous ôter de la liste où vous étiez : non seulement il m'a répondu que oui, mais il a ajouté qu'il m'autorisait à vous dire que c'était lui-même qui de son propre mouvement vous en avait fait ôter, et qu'il désirait que vous le sussiez». Un peu plus loin, après avoir précisé que le préfet l'a autorisé a raconté leur conversation, BC ajoute : «J'ai bien envie d'une entrevue avec M™ de Luynes. Je lui écrirai ce que j e vous mande» (BC et M™ Récamier, Lettres, pp. 232-233). Si on en croit une lettre à M™ Récamier du 26 juillet, BC verra M™ de Luynes le 27. Sans doute la lettre transmise par Rosalie dont il a été question à la n. 1, p. 237. BC écrit à Decazes en faveur de Durbach pour lui éviter la proscription. Celui-ci avait prononcé dans la Chambre des Représentants, le 30 juin 1815, un discours violent contre le rétablissement des Bourbons : «En conséquence, vous déclarerez aux puissances étrangères que les Bourbons, qui depuis un quart de siècle portent la guerre en France, sont ennemis du peuple français, qu'ils sont proscrits de son territoire ; vous déclarerez aux puissances, comme à tous agens français, conformément à l'art. 67 de notre dernière constitution ... qu'aucune proposition de paix ne pourra être faite ni écoutée, si l'exclusion perpétuelle de ces princes du trône français n'est adoptée comme préliminaire et comme condition sine qua non de toute négociation» (Discours prononcé par M. Durbach, p. 7).

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27. diné chez Juliette, je fais demain sans faute un article1. 28. fait un article pour l'indépendant. 29. diné chez Juliette. 30. conseil de faire imprimer mon mémoire, je verrai De Cases. 31. diné chez Mde Dunan2. vu Decases. essayons d'être député.

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Août. 1. diné chez Juliette, sévérité de Mde de Catelan3. injustice des homes, fait un article pour l'indépendant4, espionnage grossier de l'ami Rousselin5. j'y parerai demain. 2. fait mon arrangement pour le journal6, s'il dure, c'est 6000# de rente. 10 diné chez le Duc de Vicence. 3. commencé un article sur les étrangers7, il faut y mettre du soin et de la prudence, rester à Paris vaut mieux que des phrases, où aller ? visite à Decases. rien à faire, le pays perdu, sauve qui peut.

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É. Harpaz (BC, Recueil d'articles 1795-1817, pp. 200-203) et K. Kloocke OCBC, Œuvres, t. X, à paraître) identifient cet article comme étant celui que L'Indépendant publie, signé J. R., le 31 juillet. Il y est expliqué qu'en l'absence de pouvoirs constitués, il importait de faire obstacle au pouvoir arbitraire de Napoléon par la rédaction d'une constitution (l'Acte additionnel) et l'élection d'une Chambre. Voir la n. 5, p. 194. On sait par ses lettres à M"1" Récamier que BC a envoyé deux versions différentes de son apologie (le mémoire qu'il a rédigé pour éviter la proscription) à M1™ de Catellan, belle preuve du prix qu'il attache à son jugement. Contrairement à É. Harpaz (BC, Recueil d'articles 1795-1817, pp. 204-205) qui identifie cet article comme étant celui que L'Indépendant publie anonymement le 1er août, K. Kloocke pense qu'il s'agit d'une allusion à l'article que le journal publiera le 4 août (OCBC, Œuvres, t. x, à paraître). L'allusion reste obscure. On doit néanmoins savoir que Rousselin, vieil ami de BC, et qui est l'un des fondateurs de L'Indépendant, n'avait pas dû voir d'un bon oeil le ralliement de BC aux Cent-Jours. Il se posait sans doute, comme beaucoup d'autres, quelques questions sur l'orientation politique qu'il allait prendre. L'un des problèmes était sans doute celui de la suspicion de Rousselin. On peut donc croire que l'incident, si c'en était un, est aplani. L'article serait, selon É. Harpaz (BC, Recueil d'articles 1795-1817, pp. 206-209), celui que L'Indépendant publie le 4 août (et on doit supposer que c'est de la seconde partie de cet article, qui paraîtra le 6, que BC parle le 5 et le 6 août). Pour K. Kloocke, en revanche, il s'agit ici, comme le 4, le 5 et le 6, de la seconde partie, qui paraît le 6 août.

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4. fini l'article, porté à Jay1. je le crois beau. Affaire inattendue avec Nadaillac. cette fois ce ne sera pas une égratignure. ambassade de M de Forbin. retard proposé, j'ai consenti, mais j'ai écrit à M de N. pour avoir de suite une entrevue, je ne veux pas qu'il croie que j'ai esquivé. 5. l'article sera imprimé demain, il est hardi. Duel de Nadaillac ajourné à 8 5 jours. 6. mon article a paru, il est trouvé très beau, diné chez Juliette. 7. l'article a du succès partout, envoyé un autre petit article2. 8. L'indépendant supprimé3, je porte malheur aux journaux comme aux gouvernemens. diné chez M^ Gay. le duel de Nadaillac n'aura pas lieu. io 9. suppression et réorganisation de tous les journaux4, diné chez Juliette, soirée avec Guillaume m5, il aurait bien envie de la chose. 10. fait le plan d'un ouvrage sur l'histoire de ces trois mois6, diné chez Juliette, lettre de M™ labéd7. 15 11. vu Juliette, elle est partie pour plusieurs jours, tant mieux, obtenu un permis pour voir labedoy8. 1 2

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Jay est le directeur de L'Indépendant. É. Harpaz (BC, Recueil d'articles 1795-1817, pp. 214-215) et K. Kloocke (OCBC, Œuvres, t. X, à paraître) voient ici l'article qui est un plaidoyer en faveur de La Bédoyère. Roulin et Roth confondent cet article de BC avec celui qu'il a publié la veille. Fouché, qui était pourtant à l'origine du journal, lancé le 1er mai, n'hésite pas à le faire interdire en raison de la publication de l'article relatif à La Bédoyère (voir n. 2 ci-dessus). Quoi qu'il en soit la feuille, dès le 11, est remplacée par une autre, L'Écho du soir, ou l'Ami du prince, qui deviendra le 26 août Le Courrier avant de s'appeler, à partir du 19 octobre, Le Constitutionnel. Une ordonnance du 8 août rétablissait l'autorisation préalable des journaux. Voir BdL, n° 16, 1815, pp. 149-150. L'ordonnance du 14 août 1815 {BdL, p. 151), nomme Fiévée, de Torcy, Pellenc, Auger et Mutin membres de la commission pour l'autorisation préalable des journaux. Le roi de Prusse, Frédéric-Guillaume m. C'était un souverain fermé aux idées nouvelles et BC ne se trompe sans doute pas en pensant qu'il aurait été partisan pour son pays de mesures autoritaires sur la presse. Ceci est la première mention dans le journal de ce qui deviendra les Mémoires sur les Cent-Jours (voir OCBC, Œuvres, t. Xiv). La Bédoyère avait été arrêté le 2 et allait passer en jugement le 15. BC, qui avait déjà écrit un article pour sa défense (voir n. 2 ci-dessus), va se dévouer bien inutilement à sa cause. On remarquera la liberté avec laquelle BC écrit le nom de son ami dans les cinq jours qui vont suivre. On a la lettre que BC adresse à M"" Récamier le 11, avant d'aller la voir. Il tire prétexte de son hésitation, feinte sans doute, à aider La Bédoyère, pour obtenir un rendez-vous : «Vous déciderez si c'est un devoir de faire ce qu'on me demande, quoi qu'il n'existe aucun lien, et que la personne et moi n'ayons nul rapport même de société depuis dix ans, sauf des rencontres fortuites. Mais tromper la confiance du malheur est si affreux, et je sens qu'après un événement qui est inévitable, je serai poursuivi de cette idée» (BC et Mme Récamier, Lettres, pp. 238-239).

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12. vu labéd. il n'echappera pas. il est calme et courageux1. 13. petit morceau pour L. B. c'est bien inutile2, sa pauvre femme ! 14. triste matinée, lettre à Decases pour la Bedoyè. projets de départ, imF 47i" possibilité de rien faire ici. réaction de | cannibales inévitable, publierai-je une apologie pour l'Europe ? visites. Kercado3. Tracy. Rumford. Coigny. 5 15. commencé mon apologie4. La Bed. condamné, diné chez Juliette. 16. mon apologie doit se borner au mémoire, mis en forme de lettre à Billecoq5. je me crois bien peu de garantie ici. 17. travaillé à une comparaison assez piquante du Jacobinisme ancien et moderne6, je la publierai sans me nommer, soirée chez M1*6 de Coigny. 10 18. continué mon morceau, diné chez Juliette. 19. continué mon morceau, diné chez M66 de Souza de. j'aurois pu aller chez Juliette ce soir, je n'ai pas voulu, le pauvre La Béd. fusillé7 ! ! ! 20. diné chez Juliette. 21. diné avec S' Léon et Victor Broglie. fait un mémoire8.

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J.-J. Coulmann, dans ses Réminiscences, rapporte que cette entrevue aurait porté sur le passé commun des deux hommes, sur M™ de Staël et sur leur interprétation de Zaïre. Comme on va le voir le 14, ce «morceau» est une lettre à Decazes, mais en fait destinée au roi (voir les extraits connus de ce texte dans OCBC, Œuvres, t. x, à paraître). Ce Kercado n'est pas identifié. Selon Roulin et Roth, on ne peut savoir quel membre de cette nombreuse famille BC visite à cette date. On assiste ici à la naissance du projet qui deviendra les Mémoires sur les Cent-Jours. Sorti de l'apologie que BC avait écrite pour éviter la proscription, ce projet va se développer en étapes successives, avec des variations de forme relativement importantes avant la publication en volumes, en 1820-1822 (voir OCBC, Œuvres, t. XIV). Le projet dont il a été question dans la note précédente prend ici la forme d'une lettre qui serait adressée à Jean-Baptiste-Louis-Joseph Billecoq, homme politique et écrivain dévoué à la Restauration (voir le Répertoire). Cette comparaison est destinée elle aussi à faire partie des Mémoires sur les Cent-Jours. La mort de La Bédoyère est, avec celle de Ney, l'un des événements symboliques de la Restauration. Alors que la «teneur blanche» qui sévit dans les provinces échappe largement à l'autorité du gouvernement, ces procès expéditifs et ces exécutions rapides seront longtemps ressentis dans certaines couches de la population comme des exactions révélatrices d'une «terreur légale». On ignore de quoi il s'agit.

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22. je me suis remis à travailler à mon poème, comment ne reçois-je rien de ma femme ? 23. diné avec Victor1, demain je dine avec Juliette, j'aimerais autant m'en passer ? 24. travaillé au poème, quand j'en aurai fait ou plutôt mis en règle ce que j'ai noté, je fais un avant-propos très spirituel et je le publie sans mon nom. diné à S' Germain2 chez Juliette, j'ai presque repris ma douleur et mon amour en voyant combien peu elle se soucie de moi. mais je n'étais pas parti que c'était passé, rien de ma femme, j'aimerais autant qu'elle ne vint pas. 25. travaillé au poème. 26. diné chez M116 Dunan. toujours rien de ma femme. 27. lettre de ma femme3, elle arrive, voyons à arranger notre vie en la rendant heureuse sans nous gêner, travaillé au poème, diné chez Livry. 28. rien fait. 29. déjeuné chez Juliette, soirée chez Mde de Coigny. 30. lettre de ma belle-sœur, ma femme etoit encore à Hanovre le 22. 31. rien. Septembre. 1. causé mysticisme chez Juliette avec M*1® de Gerando. Juliette m'a donné un rendez vous pour demain à une heure, diné chez Lord Kinnaird. écrit à Juliette pour lui demander une autre heure, à cause d'une lecture que j'ai promis de faire chez M1*6 de Coigny.

1 reçois-je ] le manuscrit porte pr|aoia-r| faute que nous corrigeons porte un grand chiffre romain

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20 1. ] le manuscrit

Sans doute Victor de Constant, son cousin, que BC reverra le 13 septembre. Saint-Germain-en-Laye. Dans une lettre de BC à Rosalie que A. et S. Roulin datent d'août 1815 et dans laquelle il écrit : «Si, comme je l'espère, tout devient tous les jours plus tranquille en France, ce que nous devrons uniquement à la Sagesse du Roi, j e ne compte pas quitter Paris. Ma femme m'apportera mon ouvrage d'Allemagne, et j'en publierai une partie cet hiver» (Corr. Rosalie, p. 209). On doit se demander si ce n'est pas là un écho de cette lettre reçue le 27 et des résolutions qu'il lui a inspirées. On va voir que les nouvelles sont plus aléatoires le 30.

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2. en voici bien d'une autre. Juliette n'a pas répondu à mon billet, et je suis retombé dans tous mes anciens désespoirs les plus frénétiques, lu mon roman chez Mde de Coigny1 sans savoir ce que je fesois. diné chez Auguste2, abattement et douleur affreuse. f° 47v°

3. nuit épouvantable, écrit à Juliette une lettre déchirante, réponse douce. 5 diné chez elle, elle a été fort émue de ma douleur | qu'elle ne pouvoit méconnoitre. je fondois en larmes en lui parlant, ma foi, s'il n'y a pas moyen de me défaire de cet amour, épargnons-nous au moins le supplice de la résistance, quoique fasse Juliette, je ne souffrirai jamais plus que hier, je recommence donc mes poursuites, cela m'aidera à gagner le moment où ma io femme arrivera. Juliette a été émue, mais elle reculera, mais elle est convaincue de ma douleur, il faut l'en entourer, cette émotion suppléera à celle qui lui manque, plus de timidité et plus de réserve. 4. vu M116 de Kriidner. Juliette chez elle, peu de momens. elle m'a promis un tête à tête pour ce soir, conversation religieuse, le fonds me touche, mais 15 leurs formes et leurs annonces de miracles me font l'effet contraire, perfidie de Juliette, le tête à tête manqué à cause de Forbin, sans motifs, presque sans excuse, et du ton le plus dégagé, rentré au désespoir. 5. délibéré la nuit, pris la résolution de mourir, écrit à Mde de Kriidner un tableau de mon affreux malheur, passé toute la journée sans manger, écrit à 20 Juliette, elle m'a écrit de son coté, je la verrai demain, dit-elle à deux heures, je serai tellement abattu que cette fois elle le verra, je ne renonce pas à ma résolution de mourir, je me suis senti si libre, et qu'ai-je à attendre de la vie ? il faut que Juliette m'aime ou me tue. fait vœu de donner 12000 frans aux pauvres, si elle m'aime, la mort que j'ai choisie n'est pas dou- 25 loureuse. l'abattement amortit la douleur physique et morale, ne reculons pas. 6. Juliette étoit venue à ma porte, et si je n'avois été enfermé, je l'aurois vue hier, comme à son ordinaire, elle aurait manqué au rendez-vous de 2 heures, si je n'étais pas arrivé à la minute, j'ai causé quelques momens avec elle, 30 mais pas librement, cependant il y a un fond d'affection, et cette manière d'éviter les tête-à-têtes n'est peut-être pas de l'indifférence, peut être aussi

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peut être aussi ] le

manuscrit porte

7CTU | T T|ppr| CttXJOl faute

que nous corrigeons

Cette lecture n'a, à notre connaissance, laissé aucune trace dans les mémoires du temps. Auguste de Staël.

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est-ce, comme M11® de St. l'avoit dit, qu'au fond elle ne veut des hommes que l'espèce d'émotion physique que leurs désirs lui causent, faute de mieux et que ma timidité m'a empeché souvent de lui causer, j'ai mal profité de plus d'une entrevue. M"*® de Krudner m'a écrit, et j'ai été la voir, sa conversation m'a fait du bien, je voudrais me mettre tout à fait sous sa f° 48i" tutèle. sur la passion qui me | tourmente, elle a été adorable, il est de fait que ce n'est pas un amour ordinaire que j'ai pour Juliette, je voudrais que M"16 de Krudner créât entre nous un lien d'ame, et me rendit nécessaire à elle sous ce rapport, je doute qu'elle y reussisse. Juliette sent son charme, mais sans enthousiasme, et sans croire à rien de surnaturel, renvoi probable de Fouché1. réaction bien annoncée, même dans les journaux, mesures terribles prévues, faut-il s'en aller ? tout le monde le dit. Juliette et la paresse me retiennent. 7. conversation avec M** de Krudner. elle me fait un grand bien, diné chez Juliette, retour le soir chez M11® de Kr. longue conversation, il y a plus que je crois dans tout ceci, lettre angélique de ma femme, je crois, j'espère qu'elle arrivera bientôt, que de douceur, de noblesse, de bonté, de dévouement ! 8. Mde de Krudner m'a envoyé un livre manuscrit pour Juliette2, l'excellente femme a envie d'établir un lien d'ame entre nous, lu ce manuscrit, les idées pas neuves, mais il y a une vérité touchante, et des traits qui m'ont pénétré jusqu'au fond de l'ame. c'est là, oui, c'est là qu'est la vérité, mon intérieur est plus calme et plus doux, même mon sentiment pour Juliette, fait un article pour le nouveau journal des arts3, proposition d'aller faire une course en Angleterre, j'y serais bien reçu, diné chez Lord Kinnaird.

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La démission de Fouché eut lieu le 15, l'intéressé devenant ambassadeur à Dresde, poste dont il sera révoqué le 4 janvier 1816. Le ministère Talleyrand, qui ne comprenait plus que cinq membres, survécut quelques jours : le 19, il remit sa démission au roi, la chose n'étant rendue publique que le 24. Le ministère Richelieu entra en fonction le 26. II s'agit d'un chapitre du roman inédit Othilde. Ce morceau est connu sous le titre «Le Solitaire» et contient la confession d'un grand pécheur repenti. F. Ley, qui donne ces indications, ajoute que le texte a été publié par P. Lacroix dans Mme de Krudener, ses lettres et ses ouvrages inédits (Paris, Ollendorff, 1880, pp. 153-165, pp. 153-165) et que «le manuscrit est dans les archives de l'auteur». Sur l'échange de correspondance entre BC et Mme de Krudener à cette époque ainsi que sur le rôle apaisant que la romancière joue auprès de BC, on verra avec intérêt l'ouvrage en cause de F. Ley (Bernardin de SaintPierre, M™ de Staël, Chateaubriand, BC et M™ de Krudener). Le Journal des arts et de la politique est une feuille nouvelle, qui fait suite au Nain jaune. É. Harpaz pense que c'est le Prospectus, publié le 10 septembre, qui est sorti de la plume de BC, ou auquel il a à tout le moins mis la main. L'hypothèse est reprise par K. Kloocke (OCBC, Œuvres, t. X, à paraître).

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9. fait un article pour le courier1. Juliette m'avoit dit de venir à 4 heures, elle est rentrée à 5 1/2. elle avoit promis de lire avec moi le manuscrit, elle a prolongé une conversation frivole avec d'autres et nous a tous renvoyés, je n'ai point murmuré, je me suis soumis, j'ai prié et j'ai éprouvé une douleur douce. Dieu puissant et bon, achève de guérir ta misérable créature, s conserve moi la faculté de me résigner, de pleurer et de prier ! 10. écrit une prière2 qui m'a fait fondre en larmes. Dieu, que M"16 de Kr. m'a fait de bien, vu Juliette avec douceur. Dieu de bonté, continue ! que ta volonté soit faite et ton nom sanctifié.

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11. momens doux, grâce à la prière, conversation longue et calme avec io Juliette, je la crois bien peu propre aux idées religieuses, elle se perd dans la petite coquetterie dont elle fait métier et se plait ou se désole tour à tour de la peine qu'elle cause aux trois ou quatre soupirans dont j'ai été un. ensuite elle fait un peu de bien, quand cela ne la dérange pas, et met par dessus le tout la messe et des soupirs qu'elle croit venir de son ame et qui viennent de 15 son ennui, elle me témoigne pourtant de l'inté|ret, sans jamais me dire un mot sensible ou obligeant, si Dieu me fait la grâce de m'en détacher assez pour ne la voir que quand elle le désirera, peut-être sentira-t-elle que je valois quelque chose pour elle, mais tant que je l'aurois aimée, je n'en aurais obtenu que de la douleur, diné chez Mde de Rumford. soirée chez 20 M^ de Coigny. impertinence de Lady Kinnaird pour un diné avec Metternich. 12. petits articles pour le journal3, je ne suffirai pas à deux, journée toute solitaire. Lanjuinais. 13. fait le commencement d'un article, diné au Cercle, platitude de Victor 25 mon cousin4, les homes sont plats.

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É. Harpaz pense qu'il est «fort probable» qu'il s'agisse du compte rendu de l'ouvrage de Fiévée Des opinions et des intérêts pendant la Révolution que le journal publie le 10 septembre. L'hypothèse est reprise par K. Kloocke (OCBC, Œuvres, t. X, à paraître). Sur cette prière, dont on connaît trois états et qui a été écrite dans le contexte de la passion pour M™ Récamier et des relations avec M1"* de Kriidener, voir OCBC, Œuvres, t. IX, pp. 339-352. Ces articles sont identifiés par K. Kloocke comme étant deux textes parus dans le Journal des arts et de la politique le 14 septembre, l'un relatif à la «conversion miraculeuse de certains journaux», le second, un entrefilet relatif à des événements survenus à Nîmes entre le 15 et le 20 juillet. É. Harpaz (BC, Recueil d'articles, 1795-1817, p. 227) ajoutait un troisième morceau traitant d'un mandement des vicaires généraux que K. Kloocke ne reprend pas. Victor de Constant.

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14. fini l'article1, il me fera bien des ennemis si on le sait de moi : et on le saura, il est très spirituel. Juliette, encore un tour de sa façon, elle m'appointe2 à 4 heures, je la trouve sortie et M. de F. l'attendant, je prévois que je ne pourrai pas lui parler seule, je lui demande à diner, elle y consent, promet de m'emmener à la campagne, et me dit de m'en aller, pour que M1 de f ne le sache pas. j'obéis, elle dit devant moi qu'on ne laisse entrer personne sous prétexte de s'habiller, je reviens au bout d'une heure, j'y trouve encore M1 de Forbin. elle l'invite à diner devant moi, et me l'objecte, comme obstacle à ce que je l'accompagne, elle m'a invité à la campagne pour après demain, j'espère n'y pas aller. 15. journée triste, toute occupée de Juliette, il faut sortir de cet état, diné chez Lady Caroline3, soirée avec M^ de Krudener. sa conversation me fait du bien. 16. journée encore triste, je n'ai pas été à S' Germain4. 17. fait un 2d article5, diné chez Livry. soirée chez M'1' de Krudener. 18. course à St Germain. Juliette très douce et très amicale mais bien décidée contre l'amour, elle évite de voir Mde de Krudener. le journal des arts supprimé6, je porte malheur à tous les journaux. 1

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É. Harpaz identifie cet article avec celui que le Journal des arts publie le 15 septembre sous le titre «Sur les assemblées électorales et les discours de leurs présidens», proposition confirmée par K. Kloocke, (OCBC, Œuvres, t. X, à paraître). BC emploie le verbe appointer au sens de «fixer un rendez-vous». Cet emploi tardif est à souligner. En effet, Voltaire, en 1761, déplore la disparition d'appointé dans cette acception ancienne et de son antonyme désappointé : «Que d'expressions nous manquent aujourd'hui, qui étaient énergiques du temps de Corneille ! et que de pertes nous avons faites, soit par pure négligence, soit par trop de délicatesse ! On assignait, on appointait un temps, un rendez-vous ; celui qui, dans le moment marqué, arrivait au lieu convenu, et qui n'y trouvait pas son prometteur, était désappointé. Nous n'avons aucun mot pour exprimer aujourd'hui cette situation d'un homme qui tient sa parole, et à qui on en manque. ... Nous avons renoncé à des expressions absolument nécessaires, dont les Anglais se sont heureusement enrichis» (Lettre du 20 août 1761 à l'abbé d'Olivet, Correspondance, t. VI, p. 425). Ailleurs, Voltaire écrit encore : «Les Anglais ont pris de nous ces mots apointé, désapointé, ainsi que beaucoup d'autres expressions très énergiques ; ils se sont enrichis de nos dépouilles, et nous n'osons reprendre notre bien» (Dictionnaire philosophique, 1.1, dans Voltaire, Œuvres complètes, t. xvn, p. 326). Le terme a cependant survécu dans le langage juridique. Aujourd'hui encore, on appointe les audiences. Lady Caroline Lamb. BC écrit à M me Récamier pour s'excuser, prétextant une maladie qui commence, et annonce le retour de Mme de Krudener, qui était allée en Champagne assister à une grande revue militaire russe par l'empereur Alexandre. É. Harpaz et K. Kloocke identifient ce second article avec celui que le journal publie le 18, sous le même titre que le premier. BC notera à nouveau la suppression du Journal des arts le 2 octobre.

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19. comencé le S1™ article1, diné chez M"1" de Vicence. il faut partir absolument. avoir si je puis des recommandations pour brusselles, et sous trois jours n'être plus ici. 20. Fouché a donné sa démission2, il est possible que je parte avec Norvins 49r° pour Brusselles. il y a mille raisons, et je guérirai | aussi de mon misérable amour. 21. petits arrangemens préalables de départ, j'y suis très décidé, l'article sur Chateaubriand3, y aura-t-il fureur ? dans peu de jours j'espère n'être plus ici. 22. arrangemens de départ, j'y tiens toujours plus, tout le Ministère renvoyé4, si Mde Rec. ne revenoit pas avant mon départ, je serais bien plus calme. La revoir me fera du mal. 23. offre de Mde de Kriidner de m'emmener à Bade, de là j'irai à Hanovre si ma femme y est encore ou je la rejoindrai à Brusselles. dans tous les cas le voyage est bon sous 4 rapports. 1° il y a utilité à une absence. 2° il y a utilité à retrouver mon livre et à le finir. 3° c'est une preuve d'affection qu'il est bon que je donne à ma femme. 4° je romprai tout a fait avec M1*6 Recamier, sans quoi cela ne finira jamais, et le fait est que le tourment recommence toujours et qu'il n'y a rien à faire de cette femme, ni comme amitié ni comme amour ni comme rien au monde. 24. revu Mde Recamier. la présence me calme toujours, elle a une telle impuissance de sentiment, et sans le savoir une telle naïveté d'indifférence et de sécheresse, non seulement pour moi, mais pour tout le monde, que quand on l'entend, on ne l'aime plus, en absence, on se la refait à sa guise, et l'obstacle et la difficulté matérielle de la voir montent la tête, du reste elle a bonne intention, et se croit de l'amitié, tout en disant ceci, au moindre refus, ma tête se monterait de nouveau, et je pourrais me tuer de douleur, il faut décidément partir pour finir cette démence, ma femme ne m'écrit point, j'aime autant à présent qu'elle n'arrive pas. 2 des recommandations ] le manuscrit porte ôt|a pt|KO|i|locvôaxiov faute que nous corrigeons 1

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É. Harpaz identifie ce troisième article avec celui que le journal publie le 21, sous le même titre que les deux premiers. Il y est longuement question de Chateaubriand. Voir la n. 1, p. 244. Roulin et Roth avouent n'avoir pas retrouvé cet article, alors qu'il s'agit très probablement de l'article paru le 21 dans le Journal des arts (voir n. 1, ci-dessus). Après le départ de Fouché (19 septembre), Talleyrand avait dû remettre la démission de son gouvernement, en place depuis le 9 juillet. Le 26 septembre, le roi nommera les membres du nouveau gouvernement sous la direction du duc de Richelieu.

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25. fini, j'espère, l'affaire de Clairet1, de manière à n'avoir rien à lui payer sur ma maison d'ici à 26 mois, vu M"1" de Kriidener. je modifierai l'affaire d'argent, mais je partirai avec elle, si je puis, vu M"*6 Ree. elle croit vraiment avoir pour moi de l'amitié, mais elle ne sait pas ce que c'est que l'amitié, diné chez Lord Kinnaird. 5 26. terminé l'affaire de Clairet, écrit pour cette affaire, vu Juliette le soir, révolution étonnante en elle, besoin subit de religion. M1"6 de Krudener me l'avoit prédit. 27. commencé un article sur M'iosier2. Mde de Krudener ne m'emmène pas. je ne partirai peut-être point, diné au Cercle. 10 28 course chez Juliette, elle veut en religion fuir l'émotion par les œuvres. f° 49v°

29. fait l'article sur Montlosier. soirée avec M0® de Krudener. si les Anglais se brouillent avec la Russie, les malheurs de la France peuvent se réparer, ancienne lettre de ma femme, excellent ange ! 30. écrit des lettres pour savoir enfin si ma femme veut venir ou non. diné 15 chez la Duchesse de Vicence. longue conversation avec M"1* Kriidener. Octobre. 1. fait un petit article pour le journal des arts3, vu M"1® de Krudener. rien de Juliette, cet amour me fait encore de la peine, mais il faut absolument le vaincre, ç'aura été une mauvaise année, voilà tout. 20 2. fait une profession de foi pour le journal des arts4, l'article sur Montlosier a beaucoup de succès. M"16 de Krudener. Juliette : elle m'avoit attendu ainsi 1

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Le propriétaire de la maison achetée par BC (voir ci-dessus, le 12 novembre 1814). Ce 25 septembre, le livre de dépenses indique le versement de 5.000 frs (voir ci-dessous, p. 354). Dans une lettre à Rosalie du mois d'août (?), BC écrira : «Je n'occupe point encore ma maison, qu'heureusement je n'avais point meublée. Un Commissariat anglais s'y est établi, et me laisse pour loyer le fumier de cinquante chevaux, ce qui a sa valeur. J'espère pouvoir la louer autrement par la suite» (Corr. Rosalie, p. 209). Le compte rendu de l'ouvrage de Montlosier intitulé Des désordres actuels de la France et des moyens d'y remédier que Le Courrier va publier le 1" octobre. Un second article sur le même sujet paraîtra le 18 octobre. On trouvera ces deux articles dans OCBC, Œuvres, t. X, à paraître. K. Kloocke propose de voir ici le petit article sur J. Sanial Dubay qui paraît le 2 octobre dans le Journal des arts, pp. 2a-b (OCBC, Œuvres, t. X, à paraître). D s'agit de la réplique aux attaques du Journal général qui paraît dans le Journal des arts non pas le 2 octobre, puisque le journal est supprimé ce jour-là, mais le lendemain. C'est cette réponse qui serait, «chemin faisant, profession de foi» (BC, Recueil d'articles, 17951817, pp. 244-245 ; OCBC, Œuvres, t. x, à paraître).

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qu'une lettre, prié avec elle. M"1® de Kriidener voudrait nous unir spirituellement. Juliette prend assez sérieusement à la religion, cela durera-t-il ? le journal des arts supprimé. 3. rien fait que pensé assez tristement à Juliette ; elle m'a donné un coup dans l'ame dont je ne guérirai que par l'absence, diné chez Auguste, lettre de M"1® de St1. elle recommence à parler de nos comptes ! ! 4. écrit une lettre religieuse à Juliette, nous verrons l'effet. 5. course à S'Germain, froideur d'abord, ou plutôt insouciance, j'en ai été triste ; elle a été touchée, elle m'a invité pour après demain, conversation longue et où elle a mis de l'interet, sur la religion, quoique devant NT* de Catelan. 6. invitation des Gens du courier à diner. j'ai cru plus prudent de m'en dispenser, diné avec Auguste et Victor2. Auguste veut aller à S' Germain, cela me désole. 7. Auguste va à S. Germain malgré mes efforts, le mieux est d'y aller avec lui. je l'ai fait. Juliette l'a reçu si amicalement que cela m'a fait de la peine, rendez vous pour demain à Paris. 8. rendez-vous manqué, le paroxysme revenu plus fort que jamais, diné chez la Duchesse de Rovigo. rentré chez moi au désespoir, quel affreux joug ! et je ne puis le rompre.

50r°

9. passé la nuit à écrire à Mad. de Krudener que je veux me tuer, bonté de cette femme, rencontré Juliette chez elle, elle a été frappée de mon mauvais visage. Mde de Krudener veut lui | parler sur moi. diné chez elle. Nadaillac y étoit ! 10. conversation avec Empeytaz. il est moins éloigné de mes idées religieuses que je n'aurais cru. Mad. de Kr. a parlé à Juliette, excellente femme, course à S'Germain. 4 heures de conversation avec Juliette, elle a été douce et bonne, ma tête est remise, quelle sujettion ! 25 Empeytaz ] le manuscrit porte E|iJtv\vtap faute que nous corrigeons 1

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Probablement la lettre qui termine celle d'Albertine et qui est datée du 25 septembre, à Coppet. Albertine annonce leur départ le lendemain pour l'Italie, avec un retour prévu de M " de Staël pour ses affaires : «je voudrais pouvoir croire que Paris sera alors moins peuplé qu'aujourd'hui». Quant à M™ de Staël, à côté d'une allusion aux questions financières, elle dit tout le bien qu'elle pense de l'empereur Alexandre dont elle a reçu une lettre «que mon père aurait signée» et elle précise «je serai peut-être à Paris dans six semaines» (Lettres de M™ de Staël à BC, pp. 113-115). Auguste de Staël et Victor de Broglie.

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11. écrit à Juliette, tristesse tout le jour. Auguste a su que j'avais été à S' Germain, j'en ai été inquiet toute la soirée, quel état ridicule et misérable ! soirée chez M"16 de Kriidener. ces gens vont trop loin avec leur description du Paradis, dont ils parlent comme de leur chambre, pourquoi sortir du sentiment religieux pour entrer dans des descriptions puériles ! 12. travaillé tout le matin à un morceau sur la religion pour Juliette1, les chambres prennent le mords aux dents en réaction, le silence de ma femme devient tout à fait inconcevable. Dieu veuille que Juliette ne me fasse pas de peine demain. 13. commencé le 2d article sur Montlosier2. diné chez Victor Broglie. la réaction prend une telle force que tout peut être dans 8 jours en dissolution3. rien de ma femme. 14. continué l'article Montlosier. course à S. Germain, elle a été bonne, réponse des Doxat. il faut en profiter : c'est ma fortune la plus claire, rien de ma femme, c'est inexplicable. 15 fini l'article Montlosier. diné chez Juliette, il faut en finir de cet amour, il m'a fait assez de mal. 16. conversation avec Decazes. ils vont bien mal, et nous tous, lettre de ma femme, je crois qu'enfin elle viendra. 17. lettre triste à Juliette, réponse très amicale, notes faites pour elle, rendez vous promis enfin le soir, diné avec Humbolt. soirée chez M1*6 de Lavoisier. rendez vous manqué par l'arrivée du Prince Auguste, ajourné à demain.

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II pourrait s'agir du texte qui a été publié par K. Kloocke dans OCBC, Œuvres, t. IX, pp. 355-361, sous le titre «Profession de foi». L'hypothèse de rapprocher la note du journal d'une lettre adressée par BC à Mme Récamier qu'on date en conséquence de ce 12 octobre 1815 et où il est question de «huit pages ... sur la religion» avait déjà été formulée par É. Harpaz. Ces rapprochements sont vraisemblables, même s'ils ne peuvent avoir un caractère de certitude. Voir n. 2, p. 248. Ce second article était annoncé dans la conclusion du premier. Il paraîtra, rappelons-le, le 18 octobre. Cette note, comme celle du 18 annonçant la suspension de la constitution, est relative sans doute au travail de la Chambre dite «introuvable», dont la session s'est ouverte le 7 octobre et qui allait voter quatre lois constituant, comme dit G. de Bertier de Sauvigny, 1'«armature légale de la deuxième terreur blanche» : la loi de sûreté générale (29 octobre), la loi sur les discours et écrits séditieux (9 novembre), la loi rétablissant les cours prévôtales (27 décembre) et la loi d'amnistie (12 janvier 1816).

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18. mon article dans le courier. suspension de la constitution, ceci devient chaud. Juliette bonne, affaire d'argent de M"1® Duroure1 bien mauvaise, j'essaierai de forcer Fourcault à m'en tirer, diné chez Victor, excellent jeune homme ! 19. fait l'article pour le Mercure2, s'il est bon, c'est un tour de force. 12 s grandes pages en 5 heures. M. de Catelan. mon mémoire l'a convaincu, projet d'une lettre à Wellington, diné chez Juliette. M*1 de Kriidener a eu sur elle pour moi une heureuse influence. Dieu soit béni et fasse que cela dure ! f5 50v° 20. écrit à Mde de Kriidener une lettre d'actions de grâces et envoyé de l'argent pour les pauvres. Dieu veuille que je n'aie pas remercié trop tôt. io Genz. diné chez Victor, mon 2d article fait du bruit. 21. été à Clichy avec Mde de Kriidener. curé de Clichy3. bel enthousiasme religieux et charitable, billet de Mde Recamier. rendez vous à 4 heures.

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Alors que, dans leur édition des journaux intimes, Roulin et Roth, qui n'avaient pas identifié Mme Duroure, étaient restés muets sur le reproche exprimé ici à l'égard de M. de Loys, une note d'A. Roulin dans son édition de la correspondance entre BC et sa cousine Rosalie nous explique une phrase de BC qui, le 3 mars 1817, parle de «la mauvaise grâce avec laquelle M. de Loys a fait ce qu[il] lui demandait» : «Lorsqu'en 1801, Benjamin Constant eut vendu son domaine de La Chablière, il plaça en hypothèque sur Paris une partie de la somme retirée de cette vente. 'L'incertitude des affaires de France d'alors' l'avait engagé à ne pas placer des capitaux sous son nom, mais sous celui de sa tante, M me de Nassau. Celle-ci était morte en 1814. Cependant, son neveu avait continué, en vertu d'une procuration donnée par elle, à recevoir les intérêts de cette hypothèque. Mais au début de 1816, sa débitrice, la comtesse Du Roure, se trouva gênée dans ses affaires. Ses créanciers la poursuivirent et Constant se vit obligé de présenter sa créance parmi celle des autres «demandants». N'osant produire la procuration de sa tante décédée, il avait cherché à obtenir une procuration de l'héritière de M™ de Nassau, M™ Antoinette-Pauline de Loys de Chandieu. Mais son époux fit d'interminables difficultés pour lui envoyer cette pièce indispensable» (Correspondance Rosalie, p. 348). L'affaire devait cependant être réglée avant l'automne 1817 puisque le 13 novembre de cette année-là, Talleyrand put faire opposition sur les sommes dues par M™ Du Roure à BC (voir ci-dessous l'annexe relative à Talleyrand, n. 2, p. 563). Kurt Kloocke est d'accord avec É. Harpaz ainsi qu'avec avec Roulin et Roth pour estimer que cet article est celui qui est publié anonymement dans le Mercure en octobre, sous le titre «La liberté politique, essentielle à la liberté civile. De la liberté en général» (OCBC, Œuvres, t. X, à paraître). Sur ce curé, qui devait être l'abbé Laune-d'Aiguebelle, BC écrit ce jour-là à M me Récamier : «Je reviens de Clichy où j'ai accompagné Mme de Kriidener et toute sa famille. J'y ai vu le curé, qui est vraiment un homme admirable de charité et de cette éloquence que donne la charité. Il nous a lu un morceau où son âme a mis un talent prodigieux. J'en ai été bien ému. J'aurais voulu que vous l'entendissiez» (BC et M""5 Récamier, Lettres, p. 282).

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renvoyé pour le Prince Auguste, diné chez Auguste avec Sir Sam. Romilly. retourné, d'après un second rendez-vous, à 7 heures, renvoyé pour M"16 de Catelan. retourné à 9. elle m'a gardé pour me dire que je la compromettais, et me montrer une vraie impatience de ce que je la forçois d'être assez courageuse pour me recevoir. M^ de Krudener n'a pas été prophète, c'est donc fini. 22. diné chez Lord Kinnaird. nouvelles perfidies, mensonges, hypocrisies et minauderies de Juliette. 23. passé une journée fort triste, écrit sans cesse à Juliette, c'est vraiment misérable, diné chez elle, chaleur des Députés. 17931. 24. le courier supprimé2. Juliette bonne, au fond elle a de l'affection pour moi. je veux d'elle ce qu'elle ne peut pas donner, elle m'a dit des mots remarquables comme amitié, mais le fait est qu'un voyage est nécessaire, je réunirai tous les avantages, 1° savoir où en est ma femme, et ce qu'elle veut au fond, 2° ravoir mon Polythéisme, qui fera ma réputation, 3° travailler de manière utile pour l'avenir 4° laisser passer l'orage, et 5° revenir ici pour m'y fixer, sans être obligé de repartir. 25. fait viser tous mes passeports, mon départ est ce qu'il y a de plus raisonnable, même comme position stable en France, il faut que je sache enfin ce que veulent dire les retards de ma femme, il y a dans sa manière de l'inexplicable, et Mde de Staël me l'avoit insinué, diné au Cercle. Juliette le soir, ses querelles avec Forbin. rendez vous avec le Prince Auguste, quelle misérable manière d'user sa vie ! je veux lui écrire demain là dessus. 26. diné chez Juliette, conversation après le diner. quelle âme sèche ! P 5ir°

27. billet de Juliette, elle a été fâchée de m'avoir fait de la peine, au fond, elle est plus inconséquente que mauvaise, elle a | de la rêverie et de l'égoisme, et se tourmente autant qu'elle tourmente les autres, mes arrangemens de départ avancent, je regarderai autour de moi quand je serai loin d'elle, diné avec Genz : perspective noire, enfin j'aurai pris mon parti sous peu. 1

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Cette réflexion sur le climat qui règne à la Chambre ne paraît pas se rapporter à un événement particulier, mais est confirmée par les historiens modernes. G. de Bertier de Sauvigny, par exemple, après avoir relevé l'inexpérience et la jeunesse d'un grand nombre de députés estime que cela explique «que cette Chambre, comme celle de 1789, se soit montrée nerveuse, impulsive passionnée et souvent maladroite» (p. 132). Quant au rappel de l'année 1793, il anticipe simplement sur l'appellation de «terreur blanche» qui va désigner ce qui se prépare. Le Courrier, journal politique et littéraire était issu de L'Indépendant, interdit le 7 août auquel succédait d'abord l'Écho du Soir ou l'Ami du Prince (11-25 août 1815). Le Courrier reparaîtra le 29 octobre, sous le nom du Constitutionnel, journal politique et littéraire ; il sera, jusqu'à sa suppression le 23 juillet 1817, l'un des organes les plus importants de l'opposition libérale.

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28. projet fixe de départ, peut être pour demain, arrangemens commencés, partirai-je enfin ? diné chez Sieveking. 29 empaquetages, la séance de hier plus furibonde que jamais1, diné chez Juliette, partirai-je demain ? 30. rendez-vous à 4 heures, elle étoit enfermée avec le Prince de Prusse, je n'ai pu la voir, il faut partir, elle m'a écrit un petit billet le soir, diné chez M^ de Rumford. 31. je suis parvenu à achever mes arrangemens de départ, écrit à Juliette, rendez-vous pour 4 heures, sotte confidence faite à Auguste, comment diable ai-je été me fier à lui ? entrevue avec Juliette, elle étoit fort triste, elle mène mal sa vie avec tout ce tripotage2 d'amoureux, peut être un peu de mon départ, ma foi, je suis parti : couché à Senlis. j'en suis tout étonné. Novembre. 1. route jusqu'à Peronne. souffert toute la journée, la chose est faite, j'ai peur qu'Auguste ne me trahisse, et ne me brouille avec elle, je vais donc revoir Charlotte. 2. route jusqu'à Mons. l'absence opère, je sors de mon délire, j'ai peu souffert et je souffrirai tous les jours moins, je l'espère. 3. j'ai plus souffert que je n'aurais voulu : mais heureusement il y a 70 lieues entre moi et elle, et quand on a 36 heures entre soi et une sottise, on ne la fait pas. arrivée à Brusselles. il faut savoir si ma femme y est. M^ de Berenger est ici. c'est quelque chose, soirée chez M"*6 de Berenger. je suis triste et je regrette Juliette. 4. écrit diverses lettres, vu personne, ma femme point arrivée, je suis dans un état de stupeur, et je ne puis me reprendre. 5. tristesse mortelle, soirée chez Mdc de Berenger. 1

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À la séance du 28 octobre, les députés avaient discuté le projet de loi du ministre de la Justice, Barbé-Marbois, qui prévoyait pour les auteurs d'écrits et de discours subversifs la déportation et pour les auteurs de propos séditieux des peines de prison et des amendes (voir le texte de la loi du 9 novembre 1815, BdL, n° 39, pp. 415-419). Quelques-uns des députés étaient allés jusqu'à demander la peine de mort, le travail forcé et la confiscation des biens des condamnés. Le terme tripotage s'applique à un «mélange qui produit quelque chose de mal propre, ou de mauvais goût. - Figurément, Assemblage de choses, qui ne s'accordent point ensemble» (Féraud, 3, 743b). Il est d'autant plus péjoratif appliqué non à des choses mais à des «amoureux». Selon M. Gilot, «sous la plume d'I. de Charrière ce terme désigne une petite intrigue (...), ou bien un train d'affaires, avec un sens très péjoratif» (Charrière, Œuvres, t. 6, p. 965) : «La suite des évenemens & d'un perpetuel tripotage qui est une sorte de perpétuel amusement, l'a rendue dépendante de C.» (20 mai 1801 : t. 6, p. 324). Le contexte plus large de cette lettre semble bien faire référence à une série de prétendants.

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6. rien que de la tristesse, annonce d'un livre sur les plénipotentiaires1. 7. projet abandonné de voyage à Hanovre, soirée chez M"1® de Berenger. 8. décidément je publie mon apologie, lettre de Juliette. Auguste ne m'a pas trahi, jusqu'au moment où elle a écrit sa lettre, j'en suis tout remonté, soirée chez Lady Grevil. s 9. écrit des lettres et une décisive à ma femme2, demain je commence mon apologie, elle mettra bien des gens au désespoir, il faudra trouver un moyen de la faire noble et mesurée. f 5lv° 10. esquisse de mon apologie, soirée chez Mdc de Berenger. délogé. 11. travaillé à l'apologie, point de lettres d'aucun pays du monde, rien de io ma femme, d'ici à 15 jours cette énigme sera éclaircie. rien de Juliette, elle a laissé dans mon cœur un fond de tristesse, mais je m'y fais, que n'ai-je pris le parti de l'absence un an plutôt ! soirée chez les Greville. 12. travaillé à l'apologie, j'ai 20 fois plus raison que je ne croyois. soirée chez les Grevil. 15 13. travaillé à l'apologie, elle fera quelque bruit 14 bien travaillé à l'apologie. Mdc Hamelin. 15. travaillé à l'apologie, j'ai toujours de la tristesse : mais je suis bien moins malheureux qu'à Paris, soirée chez les Grevil. 16. travaillé à l'apologie, rien de ma femme, c'est inexplicable.

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17. fini la première partie, soirée chez M" de Berenger. 18. copié. Sebastiani en Angleterre, allons-y. 19. copié, lettre de Juliette, rien de ma femme. 20. lu à Mde de Bérenger mon Roman, rien de ma femme, projet, attendre ici que la réponse des Doxat arrive, ce qui peut prendre 10 jours, alors, si ma 25 femme n'est pas arrivée, aller rapidement au Hardenberg, course de 8 jours. 1

Le seul ouvrage auquel on pourrait penser ne paraîtra, anonymement, que quatre ans plus tard : Esquisse historique sur les Cent Jours, et fragments inédits relatifs aux séances secrètes des chambres, à la marche du gouvernement provisoire, et aux négociations d'Haguenau, Paris : Baudouin frères, 1819. L'annonce dont il parle va déterminer BC à reprendre le travail à son apologie, qu'il mènera longuement jusqu'à son départ pour l'Angleterre, le 21 janvier 1816. On pourrait se demander si cet ouvrage n'est pas de La Fayette.

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Le Carnet nous apprend que, dans cette lettre, il demande à Charlotte de venir (voir cidessous, p. 303). Elle arrivera le 1er décembre.

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y séjourner 4 jours : et retourner à Ostende en 8 pour m'embarquer pour l'angleterre. total 30 jours, être en Angleterre avant le 1er janvier, s. p. à D 1 . en attendant, continuons mon apologie. 21. commencé la 2de partie de l'apologie. 22. travaillé à l'apologie, j'ai des momens de découragement où je crois que la proscription est sans remède. 23. travaillé, motion de Labourdonnaye 2 . bravo. 24. travaillé, lu l'apologie, elle n'est pas mal. 25. un peu travaillé, il arrive des gens de Paris à chaque minute, la police s'effarouche de mon séjour, écrit à M. de Thiennes. je suis dans une sotte position, voilà donc le résultat de ma passion pour Juliette, il est beau, rien de ma femme. Dieu veuille seulement que l'affaire des Doxat ne manque pas ! je ne saurais que devenir. 26. l'affaire des Doxat est arrangée, je puis donc partir quand je voudrai, travaillons à l'apologie, rien de ma femme. 27. rien fait, je suis un peu tenté de partir pour l'Angleterre sans passer par Hanovre, soirée chez Mde de Berenger. P52 r° 28. lettre de ma femme, elle peut arriver à chaque instant, voyons ce que j'ai de mieux à faire, aller avec elle à Paris, l'y envoyer, aller avec elle en Angleterre, y aller seul ? 29. rien que pensé assez tristement à mon avanture avec Juliette, je m'accuse d'avoir si mal réussi et je ne m'en console pas. elle m'accordoit, surtout dans les Ie15 tems de longs tête-à-tête, j'en ai toujours plus mal profité, j'ai été un grand sot. 12 ne manque ] le V du vt) est récrit sur |i 1 2

S'il plaît à Dieu. La motion visait trois délits : l'acceptation des grandes charges administratives et militaires dans le gouvernement de l'usurpateur ; l'adhésion des commandants de corps ou de place et des préfets au gouvernement avant une date à fixer par la Chambre ; l'adhésion au gouvernement de la part des «régicides», quelle qu'en soit la date. Les peines prévues étaient respectivement la mort, la mort et la confiscation des biens, le bannissement. Environ 1.200 personnes seraient ainsi visées. Le projet ayant été éventé, l'opinion modérée s'émeut et le 28 novembre un placard affiché sur la porte du Palais Bourbon résume ainsi la situation : «Amnistie est accordée à tous les Français, excepté à un tiers qui sera roué, un second tiers qui sera pendu, et un troisième tiers qui rouera et pendra les deux autres» (Waresquiel et Yvert, Histoire de la Restauration, p. 182).

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30. refait l'apologie sur un nouveau plan. Juliette ne m'écrit plus, c'est une chose finie, les restes n'en valent rien, ma femme pas arrivée. Décembre. 1. travaillé à l'apologie, ma femme est arrivée1 ma foi. tirons de notre position le meilleur parti, elle est bonne et douce. s 2. journée triste, mais importante, données positives. 1° ma femme ne m'aime plus guères. 2° elle est venue ici par un reste d'amitié pour moi, mais elle auroit mieux aimé rester en Allemagne sans moi. 3° elle ne comprend ni ne comprendra ma conduite. 4° elle est Allemande et anti-française fanatique, et me perdroit si elle venoit en France, c'est un bonheur qu'elle io n'y soit pas venue, partons de là. 2 règles. 1° ne pas la mener en France, à quelque prix que ce soit. 2° la replacer doucement en Allemagne. 3. travaillé à l'apologie, diné chez Meeuss. 4. travaillé, bien mauvaise journée : mais ayons du courage, voyons la situation et sortons-en de notre mieux, les 2 règles d'avant-hier sont bones à 15 suivre, la F re est invariable, la 2^ est désirable si je puis y ramener Charlotte. travaillons y avec raison et douceur, pis-aller, la mener en Angleterre. 5. déménagé, tracasseries politiques, tentative pour ma femme chez Lady Grevil. mauvaise réussite, ma femme a de l'humeur, et n'entend pas un mot à ma position ni à la sienne, lettre où je lui repropose l'allemagne. elle croit 20 me devoir de me suivre en Angleterre, si je l'y mène, nous ferons chacun pour l'autre un sacrifice qui déplaira à celui pour qui nous croirons devoir le faire.

f° 52v°

6. querelle pour une chambre de plus que j'ai prise pour être moins mal. le 2d mot de Charlotte a été : j'aime mieux m'en retourner seule en Allemagne. 25 j'ai accepté, nous n'en avons plus reparlé, mais mon plan est fait. l'Angleterre impossible avec des tracasseries sociales et politiques, elle entraveroit tous mes mouvemens. mais je ne veux rien qui me fasse con|damner. je reste ici à poste fixe2 jusqu'à ce qu'elle me propose d'aller avec moi ou sans moi en Allemagne, déclarant, si elle me reparle de l'Angleterre que j'y 30 29 propose ] le mot est coupé en fin de ligne et sa seconde syllabe mangue (7cpo-aT|) 30 Angleterre ] les six lettres qui suivent l'initiale sont récrites sur XÀTl^ay 1 2

Rappelons que BC avait quitté sa femme au Hardenberg le 23 février 1814. L'expression être à poste fixe dans un lieu «y être à demeure, y être sédentaire» (Littré, 3, 1235a), mentionnée pour la première fois dans le Dictionnaire de l'Académie de 1798 (FEW, 9, 165b) ne figure plus dans les dictionnaires actuels.

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ai renoncé, longue conversation, je ne crois pas que nous ayons la force de nous séparer : mais je ne la mènerai en Angleterre qu'en lui disant bien mes conditions. 7. journée assez douce et qui a éclairci mes idées, elle ne va en angleterre que pour moi, et sera secrètement bien aise d'être libre, ramenons la jusqu'à La Haye, et séparons-nous momentanément jusqu'à de meilleures circonstances. mon apologie prend couleur et sera belle, comédie. 8. avancé l'apologie, la solitude m'est plus pénible que ma vie avec Charlotte. mais c'est la sacrifier à moi. cependant, comme il ne faut pas, à mon ordinaire, me donner un tort par délicatesse, mon plan est fait, la route d'Hanovre et celle de La Haye se séparent à Breda. là je lui remets une lettre où je lui déclare que j'ai envie qu'elle ne me suive pas, que si elle le fait je ne réponds de rien, qu'avant d'avoir établi ma vie je n'essaierai de la présenter nulle part, et que je ne pourrai pas non plus lui tenir compagnie : et alors la laisser libre. 9. travaillé, j'empaquete demain le Polythéisme1, c'est un grand pas. 10. bien travaillé, l'apologie sera d'un intêrêt général. 11. l'apologie va bien. Ney tué2 ! billet de M116 de Berenger. seroit-on moins mal pour nous ? désappointement, je ne l'ai pas trouvée chez elle. 12. travaillé à l'apologie, mort de la sœur de M^ de Berenger3. cela achève de déranger mon séjour ici. politesses des Grevil. ce n'est pas encore bien sur, car ils ne m'ont pas reçu ce soir, amnistie4, mesures arbitraires, mais modérées, voyons si la France ne serait pas tenable. restons quelques jours de plus ici et publions-y peut être notre apologie. 11 Hanovre ] l'upsilon est récrit sur un rhô La Haye ] le mot est récrit sur un autre illisible 19 trouvée ] le manuscrit porte xpovuri 1 2

3 4

C'est ici la confirmation de ce que Charlotte a rapporté à son mari le manuscrit de son ouvrage en préparation. Le maréchal Ney a été jugé par la Chambre des pairs parce qu'il avait refusé de l'être par le conseil de guerre. Condamné à mort le 6 décembre par 139 voix contre 17 pour la déportation et S abstentions, il fut exécuté le 7, refusant d'avoir les yeux bandés et commandant lui-même le feu du peloton. On a une lettre de BC à Aglaé Ney, la femme du maréchal, qui doit dater des environs du 15 août 1815 et dans laquelle il répond à la consultation que la générale avait faite auprès de lui au sujet du mémoire rédigé par Berryer père, l'avocat de l'accusé (voir K. Kloocke, «Une lettre inédite de BC à la Maréchale Ney»). Sur Ney et son procès, on se reportera à H. Welschinger (Le Maréchal Ney - 1815), qui reste l'ouvrage de référence. Née Saussac (voir le Répertoire), Mme de Bérenger avait donc une sœur qui n'a pu néanmoins être identifiée. Le gouvernement avait maintenu son projet de loi du 8 décembre qui prévoyait la proscription de la famille impériale. Certains membres des deux Chambres avaient réclamé un

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13. nouveau projet que je crois le meilleur, prendre un bon appartement pour un mois, finir l'apologie, la faire imprimer ici, l'envoyer à Paris, et f° 53r° directement à Louis 18 et au ministère, et savoir | si, après m'être justifié, je puis vivre en France, travaillé. 14. un peu avancé l'apologie. 15. travaillé, va pour l'angleterre avec le Linon. 16. travaillé, lettre de Macintosh, va pour l'angleterre. 17. l'apologie sera bien, soirée chez les Grevil avec ma femme. 18. fait le travail relatif à la chambre des représentans. il me tarde d'avoir fini et publié. 19. travaillé, réponse de la Haye, difficulté pour un passeport pour l'Angleterre ; nous tacherons de la lever. 20. écrit partout pour des passeports, diné chez M"16 Schumacher1. 21. travaillé. 22. travaillé, rien de Paris, c'est inconcevable, soirée chez les Grevil. ma femme ira bien. 23. travaillé, je n'avance pas assez. 24. travaillé, l'apologie devient forte, je voudrais déjà être en Angleterre. 25. travaillé, diné chez Gérard. 26. travaillé, je veux faire de mon apologie une chose admirable et nationale. Le Linon est un ange, j'y suis tout revenu, je ne m'en sépare de ma vie. soupé chez Mde Hamelin. 27. travaillé, rien de Paris, de Juliette, cela ne m'étonne pas mais de mes gens d'affaires, je n'y comprens rien, fureurs des chambres sur l'évasion de M. de Lavalette2. bravo mes amis vous nous rendrez la France, soirée chez Lady Alvanley avec ma femme.

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durcissement de la loi d'amnistie, prévoyant la peine de mort pour les généraux, les préfets et les hauts fonctionnaires ayant soutenu Napoléon. Ils ne furent pas suivis. La loi fut publiée le 12 janvier 1816 dans le BdL, n° 58, 1816, pp. 17-19. II pourrait s'agir de la femme du banquier bruxellois à qui BC confiera son journal intime à son départ de Bruxelles pour Paris le 26 septembre (voir la note à la date du 24 septembre, ainsi que le Répertoire en fin de volume). Arrêté le 9 juillet 1815, Lavalette a été condamné le 21 novembre. Le 20 décembre, il s'enfuit grâce à la complicité de sa femme, de sa fille et d'une servante, venues le visiter. Il a revêtu les vêtements de sa femme et est sorti, soutenu par sa fille et la servante, dissi-

Décembre 1815

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28. peu avancé, mais l'apologie sera belle, bruits que tous les français seront renvoyés d'ici. 29. peu avancé, tristesse, travaillons toujours. 30. travaillé, passeport reçu de Paris, soirée chez les Grevil. 31. journal de Paris, suis-je excepté de l'amnistie, moniteur1, le journal de 5 Paris se trompoit. travaillé.

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mulant son visage comme s'il était en larmes. Le 8 janvier, il sort de Paris grâce à l'aide de trois notables anglais qui le conduisent à Mons. Quant à sa femme, elle est emprisonnée quelque temps et mise au secret. Sa raison ne résistera pas à l'épreuve. L'évasion de Lavalette provoqua un scandale, les ultras voyant là l'occasion de se débarrasser des ministres de la Police (Decazes) et de la Justice (Barbé de Marbois). La Chambre demanda une enquête parlementaire que le roi finalement refusa, mais il dut aller jusqu'à menacer de dissoudre la Chambre pour que les ultras finissent par céder. II faut rappeler que le roi avait, dans sa déclaration de Cambrai, proclamé le droit pour la Chambre d'intervenir dans l'élaboration de la loi d'amnistie et que Fouché avait confirmé la chose dans son ordonnance du 24 juillet, sa liste de proscription désignant, à côté des coupables à déférer devant les conseils de guerre, trente-huit civils mis en surveillance jusqu'à ce que les Chambres statuent sur leur sort. Le projet d'amnistie soumis à la Chambre, avec les amendements de la commission, le 27 décembre, stipulait que n'étaient exceptés de l'amnistie que les ministres et les conseillers d'État nommés avant le 23 mars : or, BC n'a été nommé que le 20 avril. (On trouve un bon résumé des péripéties de l'élaboration de la loi d'amnistie, qui fut votée, rappelons-le, le 12 janvier 1816, dans Waresquiel et Yvert, Histoire de la Restauration, pp. 181-184).

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[Journal intime] 1816

Janvier. 1. nouvel an. travaillé, j'avance peu. bal chez les Grevil. 2. peu travaillé, lu mon roman chez Lady George Seymour. 3. mal aux yeux toute la journée. 4. un peu travaillé, soirée chez Lady Charlotte1. 5. travaillé, bruit que Mde Recamier étoit ici. il m'a bouleversé. 6. travaillé, soirée chez Lady George2. 7. travaillé, passeport Anglais, tout m'y pousse. 8. travaillé, soirée chez M1*6 Barnett3. 9. un peu travaillé, je ne ferai rien de bon qu'en Angleterre, diné chez Mr Creanie4. 10. rien fait, il faut me hâter d'arriver en Angleterre. 11. très peu travaillé, lettre de Juliette, elle est bonne. 12. un peu travaillé, mais ça va lentement, et le tems presse. 13. un peu travaillé, lettres d'affaires. Mellin5 me ruine. 14. rien fait qu'écrire des lettres d'affaires, diné chez Crocquenburg6. soirée chez Lady Charlotte, querelle avec ma femme sur ce que je suis rentré tard, j'ai exprès montré de l'humeur, je ne veux pas qu'elle s'avise de me gêner. Établissement du texte : manuscrit : BCU, Fonds Constant n, 34/12 [Journal en caractères grecs], f 53r°-60r°. 1 2 3 4 5

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Lady Charlotte Greville, probablement. Lady George Seymour, probablement. Cette dame n'a pas été identifiée. Cet homme n'a pas été identifié. BC le verra à nouveau à Liège le 5 août 1816. Copiste dont le nom apparaît à diverses reprises dans le livre des dépenses (voir à la date du 20 avril). Il ne s'agit donc pas, comme le croyaient Roulin et Roth, d'un homme d'affaires. II s'agit sans doute de Crucquembourg.

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Journal intime de 1816

15. commencemens d'arrangemens de départ, nouveau plan d'ouvrage, je le publie par parties, en forme de lettres, il faut qu'il soit Européen1. 16. nouvelles. Réaction pire que jamais, ça va. je veux être en Angleterre le représentant de la France opprimée. 17. diné chez les Grevil. cocher pris pour après demain. 18. fait mes paquets, nous partirons j'espère au plutard dimanche. 19. continué l'empaquetage, à après-demain le départ, diner chez Demeers2. ayons enfin une conduite habile. 20. fini les arrangemens. à demain le départ, vogue la galère. 21. parti, route jusqu'à Gand. 22. route jusqu'à Bruges. 23. route jusqu'à Ostende. longue querelle avec ma femme, la crainte de la mener en Angleterre m'a repris. 24. l'occasion s'est offerte, le Kings packet partoit. nous nous sommes embarqués. 25. passage de 16 heures, arrivé à Douvres, m'y voilà donc, ma femme excellente. 26. arrivé à Dartford. voyons à présent le mieux à faire, il ne faut pas être venu ici pour rien : il faut sonder mon terrein, puis bravement guerroyer. 27. laissé ma femme à Dartford3. arrivé à Londres. 28. ma femme arrivée, querelle sur l'économie, rien d'ailleurs. 29. ma femme toute douce, nous nous arrangerons, travaillé. 30. courses pour des maisons, quel embarras qu'une femme ! 31. rien trouvé encore. février. 1. trouvé j'espère une maison.

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Le projet d'apologie s'élargit et prend une nouvelle forme. Roulin et Roth proposent de lire Demeurs et de voir là Michel-Henri Demeurs, qui accueillit en janvier 1816 le peintre Louis David, exilé par la Restauration. Dartford est dans le comté de Kent, à 24 km à l'est de Londres.

Février 1816

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2. visite à M66 de Bourke. ma femme la meilleure possible. 3. déménagé1, enfin je pourrai travailler, s'il plait à Dieu, et je verrai ce qu'il y a à faire ici. P 54r° 4. fait quelques visites, diné chez M1*5 de Bourke. soirée chez Lady Holland. bonne réception en général : mais elle n'a pas fait grande attention à moi. le 5 Rubicon n'est pas passé, le passerai-je ? 5. courses, pris une voiture, ce pays me ruine2, ma femme décidée à repartir, je la laisse faire. 6. courses, ma position équivoque, sans que je sache pourquoi. 7. encore des visites : il m'en reste peu à faire, puis motus. 3

8. spectacle, les acteurs anglais encore plus naturels que les nôtres, soirée chez M^ de Bourke.

11 plus ] le manuscrit montre une incontestable correction à cet endroit ; pour Roulin et Roth, JtXuCT est récrit sur |iOlva (nous les suivons tout en reconnaissant que l'interprétation inverse ne peut être catégoriquement exclue)

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II est difficile de préciser ce qu'il y a derrière les mentions du journal intime relatives aux logements de BC à Londres. Il semble qu'il s'agisse ici de la première installation un peu durable. Ce pourrait être la maison des faubourgs mentionnée dans les rapports de la police française (selon Schermerhorn, BC, p. 306, qui cite d'après Ernest Daudet, La police politique, Paris : Pion, 1912), et pourquoi pas celle du 32, Upper Berkeley Street dont parle H. Nicolson (BC, p. 242) ? BC déménagera le 20 avril, après avoir noté, le 10, «courses pour des maisons» et, le 12, «pris la maison de Brompton row». On peut supposer qu'il quittera cette seconde maison le 12 juin, quand il dit «pris un appartement en ville», la localisation de ce dernier ne nous étant pas connue. Dans une lettre à Rosalie datée du 17 mars, BC évoquera le début de son séjour à Londres : «Sous un certain rapport, j'ai bien fait de ne rien mander de mes impressions des premiers jours. Elles auraient été complètement fausses. Le climat, le brouillard, la cherté, les heures, tout m'a d'abord déplu, et je ne reconnaissais plus le pays où j'avais trouvé tant de charmes dans ma jeunesse» (Corr. Rosalie, p. 210). La correction visible sur le manuscrit, telle que nous la signalons ci-dessus, n'est pas plus aisée à interpréter sémantiquement qu'elle n'est facile à décrire matériellement : BC devait savoir et admettre, comme le faisait M™ de Staël (Corinne, édit. Champion, pp. 441-442 ; De l'Allemagne, édit. Hachette, t. m, pp. 214—215) que les acteurs anglais avaient un jeu plus naturel que les français. Sa formule n'est donc en aucune manière satisfaisante : «encore plus naturels» exprime d'une manière superfétatoire une évidence reconnue ; «encore moins naturels» exprime une opinion qui va à l'encontre de tout ce que nous savons.

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Journal intime de 1816

9. quelques visites rendues. Perry. je finirai pourtant par être dans l'opposition. nouveau plan sur mon ouvrage, mais il faudrait le comencer. vu Lady Holland. soirée chez Miss Berris1. la société ira peut être. 10. commencé le travail, soirée chez Mde Fizhugh2. 11. travaillé, diné chez Lady Davie. la société bien, je ne fais pas assez de frais. 12. diné chez Street3, tous les journalistes se ressemblent. 13. diné avec Sebastiani. opéra. 14. diné chez Mde de Bourke. lecture de mon Roman, je voudrais le vendre bien, il a eu du succès. 15. mauvaises lettres de Paris, je finirai par être ruiné, comédie française. 16. rien fait, spectacle. Sir Giles Overreach. Kean4. soirée chez Lady Davy. 17. lu mon roman chez Lady Besborough. c'est la dernière fois, je l'imprime. tracasserie au sujet de ce que j'ai confié de mon apologie à Macintosh. l'opposition est mal pour moi et le ministère effrayé, jolie réunion. 18. visite à Lady Holland. lettre de Kinnaird5. heureux état où l'on peut écrire ainsi, l'opposition mieux. 19. visites, soupé chez Lady Caroline Lamb. 20. un peu travaillé.

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Cette graphie curieuse indique sans doute que BC parle des deux sœurs Berry, qui étaient inséparables. Cette Madame Fitzhugh n'a pas été identifiée. Dans une lettre à Rosalie, BC écrira : «Je rencontre souvent des amis de Charles et j'attribue aux bons souvenirs qu'il a laissés les politesses qu'ils me font. Dans le nombre sont ... un M. et une M™ Fitzugh pour qui une M"* Lance m'avait donné une lettre à Bruxelles, en se vantant beaucoup de l'amitié que Charles avait pour elle» (Corr. Rosalie, p. 210). Non identifié. Selon Roulin et Roth, la comédie de Philip Massinger, A new way to pay old debts, fut reprise le 12 février au théâtre de Druiy Lane, avec Edmund Kean dans le rôle de sir Giles Overreach. Il s'agit de l'une des plus célèbres comédies amères de Massinger (1583-1640), créée vers 1622. Beaucoup de pièces de cet auteur, qui a été longtemps (1613-1640) collaborateur de la compagnie théâtrale the Kings Men sont aujourd'hui perdues. Charles, huitième lord Kinnaird, venait de faire paraître une Letter addressed to the Earl of Liverpool [on the subject of his removal of France by the Bourbon Government], London, 1816 pour protester contre son expulsion de France. Traduction française Lettre adressée au Comte de Liverpool... Traduite de la quatrième édition anglaise, Londres, 1816.

Février 1816

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21. soirée chez Miss Berry. Kean dans Richard m 1 . 22. un peu travaillé, comédie française. 23. travaillé, soirée chez Miss Berry et Lady Holland. 24. matinée avec Macintosh, conseils de Sebastiani de ne pas publier, lettre de Mde Recamier très vive dans le même sens2, il faudra enfin me décider. 5 25. lu mon Roman pour la dernière fois chez Miss Berry3. soirée chez M** Tige. 26. diné chez M"16 de Bourque 27. rien que des tracasseries et de l'ennui. f 54v° 28. nouveau plan d'ouvrage, tenons-nous y. soupé chez Lady Caroline 10 Lamb. message de Lady Holland. ce n'est pas contre moi, mais contre mon pauvre Linon que la société est mal.

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La tragédie de William Shakespeare. La lettre de M™ Récamier n'est pas conservée, mais on possède en revanche la longue réponse que BC lui fit le 27. Il y parle, en exagérant sans doute un peu pour attendrir et culpabiliser sa coirespondante, de son déplaisir d'être à Londres («... je déteste ce pays. Des invitations sans cordialité, de la curiosité sans intérêt, d'énormes assemblées sans conversation, et ce qui est plus pénible que l'ennui, le sentiment que tous les partis sont également nos ennemis et ceux de la France, tout cela me rend ce séjour insupportable»), de l'éventualité de son retour («Le ministre de la police a eu ... l'attention de m'envoyer à Bruxelles un passeport pour venir ici, dans lequel il a inséré, bon pour rentrer en France, ce qui est de la bienveillance, et son secrétaire [Bertin de Vaux], qui est mon ami, m'a beaucoup invité, en m'envoyant ce passeport, à ne pas rester trop longtemps absent»), et aussi de Sebastiani (qui «s'ennuie à périr et part bientôt») (BC et Madame Récamier, Lettres, pp. 311-312). Cette note de BC soulève quelques problèmes. Selon Roulin et Roth «The Journal of Mary Frampton, publié par H. G. Mundy (Londres 1886), p. 285, cite une lettre de Charles Lemon à lady Harriet Frampton, datée du 26 février 1816, dans laquelle il dit : 'I went to the French play on Thursday, and was veiy much entertained. I saw BC there, who has a novel in preparation, which was rehearsed last night at lady Charlotte Campbell's, in a private reading' [Je suis allé jeudi au théâtre français et me suis bien amusé. J'y ai vu BC, qui a un roman en préparation, lequel a été lu la nuit dernière chez lady C. Campbell, dans une lecture privée]». Roulin er Roth écrivent encore : «Dans ce cas, ce n'aurait pas été chez Miss Berry, mais chez lady Charlotte, au 77 Gloucester Place, que BC aurait lu Adolphe». A quoi il faut ajouter que, selon une lettre de Charles à Rosalie de Constant datée du 6 mai 1816, lady Charlotte Campbell, assistant à une lecture du roman «dans un cercle nombreux», aurait suggéré des corrections à l'auteur concernant le passé de son héroïne. Ceci montre que le journal intime ne recense pas avec précision toutes les lectures du roman faites par BC en Angleterre, ni non plus toutes les réactions qu'elles ont suscitées. On nous permettra de renvoyer sur ces questions à Delbouille, Genèse, notamment aux chapitres intitulés «Les premières apparitions d'Adolphe» et «Les contemporains devant Adolphe».

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Journal inlime de 1816

29. invitation de Lord Landsdowne pour moi seul, même remarque que hier, comédie françoise. querelle en rentrant. Mars. 1. travaillé à la bibliothèque1. la querelle continue, soirée chez M11* de Bourke. 2. plan de lettres, je crois bien que je publierai, diné chez Lady Davy. la bouderie tient. 3. travaillé, dine chez M15 Hervey. Made de Bourke dit aussi que ma femme me nuit, la bouderie tient. 4. achevé de travailler à la distribution des lettres, je ne sais que faire de ma femme, son abattement me touche et je n'y puis rien. 5. travaillé, raccomodement. au fond ma femme a bien de l'affection et mérite du bonheur, soirée chez Miss Berry. 6. travaillé, soirée chez M"1" de Bourke. 7. travaillé, ma lerc lettre prend couleur, résolution de ma femme de partir, comédie française. Camille Jordan, que vient-il faire2 ? 8. travaillé, lu à Lord Kinnaird3. il manque quelque chose à l'effet, soirée chez Miss Berry. 9. refait quelques pages, diné chez Lord Kinnaird avec le chevalier Burdett et Brougham. soirée chez Lady Davy.

1 29 ] sur le manuscrit les dates de ce jour et des suivants ont été corrigées : 29 récrit sur 1 et mars gratté dans la marge ; 1 récrit sur 2 et mars ajouté dans la marge ; 2 récrit sur 3 ; 3 récrit sur 4 ; sans doute BC avait-il perdu de vue que 1816 était une année bissextile

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Probablement au British Muséum. Nous n'avons pas la réponse à la question que se posait BC, mais il était normal qu'il se la posât. Camille Jordan, qui avait milité en 1814 pour le retour des Bourbons et avait été chargé par ses concitoyens lyonnais de porter ses félicitations à Louis xvm, en avait été récompensé par un titre de noblesse. Au début de l'année 1816, envoyé à la Chambre par les électeurs du département de l'Ain, il soutenait toujours la majorité. Ce n'est qu'un peu plus tard qu'effrayé par les tendances réactionnaires du gouvernement, il prendra avec RoyerCollard la tête de l'opposition dynastique, faisant bientôt partie du parti «doctrinaire». Cette lecture ne concerne évidemment plus Adolphe, mais les Lettres à Hobhouse, qui ne s'appellent pas encore Mémoires sur les Cent-Jours (voir la n. 1, p. 270).

Mars 1816

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10. un peu travaillé, diné chez Lord Landsdown. 11. fait 10 miles à pied par la pluie, diné chez Lord Holland. 12. recomencé le plan de la lcre lettre, je crois qu'elle ira bien cette fois, diné chez Lady Charlotte Campbel. chambre des Pairs1. Lord Carnarvon. trouvé Camille2. 13. Duc de Sussex. travaillé, soirée chez Lady Holland. 14. travaillé, fait un morceau sur Fouché3. diné chez Mde de Bourke. chanteuses françaises, comédie française. 15. travaillé, chambre des Pairs. Lord Landsdown. 16. travaillé, diné chez M1 Abercrombie. soirée chez Mde Crawfurd. lettres de Paris. Mde Recamier bien amicale4, lettre d'Albertine mariée5. 17. déjeuné chez Lord Kinnaird. travaillé, visites, diner chez Lady Romilly. politesses universelles. 18. travaillé, soirée chez Miss Berry. lettre de M1 de Loys. ma fortune court différens risques, il serait sage d'essayer de la refaire pendant qu'il m'en reste des débris. 55r° 19. fini de travailler à l'apologie, nouvelle idée conçue que je crois bonne, allonger l'introduction de mon polythéisme, en y insérant le plan et la 1

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Dans la lettre citée à la note précédente, on lit : «J'ai été au Parlement, c'est superbe, mon cœur battait en écoutant ces discussions réelles et solides. C'est autre chose que les pamphlets écrits de nos marquis et colonels députés» (BC et M™ Récamier, Lettres, p. 317). Camille Jordan. Les préventions de BC à son égard étaient tombées très rapidement puisque, dans une lettre du 14 mars à Mnle Récamier, il écrira : «Camille est ici, dans tout l'épouffement [étonnement qui coupe le souffle] d'un Français qui arrive, prenant les plus petits symptômes comme des signes mortels, concluant de la singularité d'un individu à la coutume nationale, mais toujours bien aimable» (p. 316). Texte non identifié. On peut penser que BC avait rédigé peut-être un texte sur Fouché dans le genre des textes sur Sieyès et Talleyrand qu'on trouve ci-dessous, pp. 585-591. Le morceau sur Fouché fort bien informé sur ce personnage et qui est transcrit dans le Carnet de notes (OCBC, Œuvres, t. xiv, pp. 510-514) n'est probablement pas de BC, mais extrait de la Edinburgh Review, t. xxvi, 1816, pp. 228-232. Ou faut-il croire qu'on aurait traduit un ms. de BC ? On a une lettre de BC du 2 avril qui commence par : «Votre lettre du 25 ajoute à mes regrets de n'être pas en France...». É. Harpaz pense que ce pourrait être de cette dernière lettre que BC parle, et qu'il aurait donc mis du temps à répondre. Sans doute la lettre datée de Pise, le 23 février, qui commence par quelques phrases de M™ de Staël («Je laisse ma fille vous annoncer son mariage ...») et se poursuit par un message d'Albertine elle-même, qui dit son bonheur, ainsi que son attachement et celui de son mari à BC (Lettres de M™ de Staël à BC, pp. 118-120). Le mariage civil avait eu lieu le 15 février, au consulat de France à Livourne, et le double mariage religieux, à Pise, le 20, à une heure d'intervalle, par le chanoine del Buono d'une part, par le pasteur de Lacy d'autre part.

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Journal intime de 1816

marche de tout l'ouvrage, de manière à publier ce morceau seul à mes frais, et ajourner la publication de l'ouvrage de politique jusqu'après, comédie anglaise. 20. l'introduction seule impossible à publier : mais je suis tenté de publier les trois premiers livres, avec l'introduction renforcée, soirée chez Lady Holland. 21. examen fait, je ne puis pas être prêt pour publier les trois 1ers livres : d'ailleurs, il vaut mieux faire ce qui est simple, les lettres à Hobhouse1. revenu à ce plan, pour me mettre ensuite sérieusement à mon polythéisme, en France ou hors de France, comédie française, rhume abominable. 22. visites, diné chez M. Bigge. mon rhume m'abime. nouvelles conoissances faites, invitations. 23. travaillé à la 2de lettre, soirée chez Mde Philips2. 24. presque achevé la copie de la 2de lettre, soirée chez Mde Abercrombie. ma femme a repris l'idée de partir. 25. comencé l'arrangement de la 3me lettre, diné chez Lady Davie. 26. copié une grande partie de la 3me lettre, soirée chez Lady Landsdown. 27. fini la copie de la 3me lettre, soirée chez M1*6 Marcet. bal. 28. travaillé, comédie française bien ennuyeuse. 29. travaillé, diné chez M"6 Weddel. 30. un peu travaillé, diné chez Sir John Swinburne. 31. travaillé, visites, diné chez Lord Darnley. Avril. 1. travaillé, visites, soirée chez Lady Jersey. Duchesse de York, ma femme me gène et m'ennuie. 1

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«Lettres à Hobhouse» est le titre que BC donnait, en mars 1816, à ce qui va devenir les Mémoires sur les Cent-Jours. John Cam Hobhouse (1786-1869), futur baron Broughton, homme d'État ami de Byron, venait de publier à Londres un ouvrage qui avait pour titre The substance of some letters written by an Englishman resident at Paris during the last reign of the emperor Napoleon (il sera publié en traduction française dès 1817 et, sous un titre un peu différent, en 1819 ; voir la bibliographie). BC pensait que le titre qu'il voulait donner à son propre ouvrage était une bonne manière de le signaler à l'attention du public. Il renoncera à son idée dans le courant d'avril (voir OCBC, Œuvres, t. xrv, pp. 30-31). Cette dame n'a pas été identifiée.

Avril 1816

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2. courses, ma femme malade, j'ai appris à laisser aller la vie. tout s'arrange, hors l'argent, travaillé le soir. 3. lu mes lettres à Lord Kinnaird. décidément, j'imprime au plutôt les deux premières, bal. 4. travaillé, diné chez Lord King. comédie française. 5. travaillé, soirée chez M^ de Bourke. 6. travaillé, soirée chez Mde Abercrombie. 7. diné chez M^ de Bourke. soirée chez Lord Grey. 8. travaillé, divisé ma première lettre en deux, dont je publierai la lère tout de suite, soirée chez Lady Jersey1. 9. reçu la lettre de change d'Allemagne, diné chez Lady Holland. 10. courses pour des maisons, travaillé le soir. 11. peu travaillé, vu une maison de campagne2, la France se brouille fort, soirée chez Lady Davie. 12. pris la maison de Brompton row : soirée chez M"16 de Bourke. 13. bien travaillé, mais publierai-je ? pas sorti. 14. bien travaillé, soirée chez Lady Holland. 15. couru pour des billets de bal du lord Mayor3. soirée chez Lady Jersey4, bal du lord Mayor. ma vie assez douce avec ma femme. 16. rien. 17. travaillé, fini complètement la lère lettre, soirée chez Miss Berry.

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Sur cette soirée et la rencontre que BC y aurait faite de J. C. Hobhouse, voir notre note au 9 juin 1816. On ne sait pas de quoi il s'agit. Le lord maire de Londres. Roulin et Roth signalent que cette réception était un essai de Lady Jersey pour sauver la réputation de Byron, dont la femme, Annabella Milbanke, provinciale rigoriste qu'il avait épousée afin de rétablir sa situation financière, venait d'obtenir la séparation dès la naissance de leur petite fille en décembre 1815. La bonne société anglaise avait pris le parti de la jeune femme, qui considérait la conduite de son mari, endetté, buveur et infidèle, comme scandaleuse. La tentative de réhabilitation échoua lamentablement et, quinze jours plus tard, Byron quitta son pays pour ne plus y revenir.

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Journal intime de 1816

18. travaillé, la rédaction de l'avant propos est faite, je commence l'impression lundi, la chose est hardie : mais l'opinion est bien préparée et ma position est trop mauvaise. Argyle Rooms1. 19. copié l'avant propos, diné chez M1** Hope. soirée chez Lady Holland. 20. remis à Lord Kinnaird mes lettres à lire, déménagé.

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21. arrangemens. soirée chez Lady Holland. le budget a passé, si on sépare les chambres, il faudra changer quelque chose, ou attendre. 22. été chez Lord Kinnaird reprendre mon manuscrit, il en a été content, décidément je commencerai l'impression cette semaine, vogue la galère, soupé chez Lady Jersey, rentré à 3 heures, relu ce journal, et réfléchi : ma 10 passion pour Juliette est passée, je ne sai quand je me retrouverai dans la même ville qu'elle : mais je ne la reverrai de ma vie. je n'ai et ne puis avoir aucune amitié pour elle, j'accepte la sienne, parce que je ne dois aucune franchise à un être aussi malfesant. elle a joué mon repos, ma carrière, ma vie. malédiction sur elle ! que j'ai été fou ! mais tout est fini, lui écrire, à la 15 bonne heure, la revoir jamais, la servir jamais, tout au plus ne pas lui nuire : encore ! 23. courses, repris mon manuscrit, demain j'envoie l'avant propos, ne nous laissons pas gagner par le tems et préparons les lettres qui doivent suivre. 24. travaillé, soirée chez Miss Berry. bal.

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25. travaillé, remis l'avant propos à l'imprimeur, mais si la France se calme, il est douteux que je publie, comédie française, soirée chez Lady Davie. f 56r° 26. repensé à mon ouvrage, il ne faut rien qui ressemble à une attaque, mais prouver qu'on aurait pu sauver la France en 1815 par la liberté, cela me fera moins d'ennemis et je pourrai tout dire tout de même, travaillé dans ce sens. 25 diné chez Perry. Duc de Sussex. concert. 27. visite à M. d'Osmond pour le passeport de ma femme, singulièrement bone réception, si je puis, je ne me fermerai pas la France, ma femme semble décidée à partir, l'avant propos relu, il faut le refondre et l'adoucir, diné chez NT Philips2, soirée chez Miss Berry. 30 28. travaillé, fini la l ère lettre, pour cette fois, je m'y tiens, ma femme revient à l'idée de rester, par attachement pour moi ; c'est une créature

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Salle de concert célèbre à l'époque, non loin d'Oxford Circus. N'a pas été identifié.

Mai 1816

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parfaite comme affection, tourment mal fondé de l'idée qu'elle est mal dans le monde, j'ai bien fait de m'en taire avec elle, soirée chez Lady Holland. 29. travaillé à la rédaction de la 2de lettre, je crois qu'elle ira bien, spectacle. Coriolan1. soirée chez Mde Wilmot. chez Lady Jersey. 30. travaillé. Mde de Rumford. Paris est comme je croyois. publions, donné 5 mon roman à l'impression2, soirée chez Lady Davie. chez Lord Landsdown. Mai 1. visites le matin, marbres d'Elgin3. copié, bal le soir. 2. diné chez M'1' Crawfurd. 3. courses pour affaires, comédie française, concert chez M*1® Bigge. lettre io de M"16 Recamier4. grande incertitude, ce n'est pas la politique qui met de l'embarras dans ma vie. c'est la position de ma femme, à laquelle je ne puis rien, je crois que je me déciderai à la France pour sortir ma femme d'ici.

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Plus que probablement la tragédie de William Shakespeare. Adolphe, dont la genèse avait duré de la fin de 1806 à 1810, et qui avait atteint alors sa forme pratiquement définitive. Seuls les textes qui encadrent le récit proprement dit sont plus tardifs, leur mise au point datant sûrement de l'époque de la publication. Entretemps, BC, qui emportait son manuscrit dans ses bagages lors de ses déplacements, en faisait à l'occasion la lecture dans les salons. Jusqu'à son séjour à Londres, il n'en avait pourtant jamais envisagé la publication, par égard sans doute pour M"* de Staël. En 1816, leurs liens sont rompus et le besoin d'argent le pousse à faire taire ses derniers scrupules. Sa décision est prise dès février, semble-t-il, et après quelques démarches, il passe un contrat avec l'éditeur Colburn ; ce 30 mars, le manuscrit est confié à l'imprimerie de Schulze et Dean. II s'agit de l'extraordinaire collection de sculptures grecques, notamment les frises du Parthénon, que l'ambassadeur anglais à Constantinople, Thomas Bruce, comte d'Elgin, avait fait amener d'Athènes quelques années plus tôt. Le gouvernement anglais allait les racheter en juillet 1816 pour les placer au British Muséum sous le nom d'Elgin Marbles. L'initiative d'Elgin a toujours été diversement appréciée, en Angleterre comme sur le Continent. On songera par exemple aux imprécations qu'elle arrache à Byron dans Child Harold. Cette lettre reçue le 2 mai, BC n'y répondra que le 5 juin. C'est dans cette réponse qu'il s'expliquera sur la publication à'Adolphe, avec le souci sans doute de ne pas être trop sévèrement jugé par une grande amie de M™ de Staël : «On m'a engagé à imprimer le petit roman que je vous ai lu tant de fois. On s'était mis à me le faire lire et l'ayant fait pour deux ou trois de mes connaissances je ne pouvais le refuser à d'autres. À présent je m'en repens. Je ne vois jamais les inconvénients des choses qu'après les avoir faites. Je crains qu'une personne à qui cependant il n'y a vraiment pas l'application la plus éloignée ni comme position ni comme caractère ne s'en blesse. Mais il est trop tard. J'ai cédé au dernier mouvement d'amour-propre que j'aurai probablement de ma vie. Car mon talent est fini» (BC et M"" Récamier, Lettres, p.323).

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4. diné chez Mde Baring. invitation pour moi seul chez Lady Davie. je n'irai pas. cette impertinence pour ma femme me révolte, j'aime mieux vivre seul, tant qu'elle y sera. 5. mauvaise matinée à cause de cette sotte Lady Davie. diné avec elle chez Mde Clive, mensonges apologétiques de sa part, soirée chez Lady Romilly. 5 6. mauvaise matinée, réfléchi, le mieux est de ramener ma femme hors de cette île. elle n'en sortira jamais d'elle même, elle me met hors de la société, et elle me ruine, mais dépechons-nous. soirée chez Lady Jersey. 7. mauvaise journée encore : course à Petersham1. comédie de société. Mr Spencer. Duc de Cumberland. revenu à 5 heures du matin. 10 1

f 56v°

8. il y a aujourdhui 27 ans que je me suis marié2 : j'étais, à l'heure où j'écris, dans une situation bizarre, ce mariage était une fière | sottise3, j'en ai fait bien d'autres depuis, causé avec ma femme, à qui j'ai rapporté son passeport, mais elle n'en fera pas usage : et son affection est si tendre, elle est si angélique, que je n'aurai jamais la force de l'affliger, or donc partons 15 de là, et ne nous tourmentons pas, par des volontés au dessus de mes forces, rester ici me ruine, et la société n'est pas ce que je voudrais, si l'alien-Bill4 est révoqué, j'essaie un journal, s'il est maintenu, je vais en Belgique et j'y écris, la France impossible, n'y pensons plus : mais prenons courage, et ne perdons pas mon tems et mes forces, bal. 20 9. il y a aujourd'hui 7 ans que j'ai fait déclarer mon mariage à Mde de St5. recommencé à copier mes lettres politiques, fait la préface de mon Roman6, comédie française. 1

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Petersham est une petite localité située entre Hammersmith et Hampton Court, sur la rive gauche de la Tamise. Le mariage de BC avec Wilhelmine von Cramm, à Brunswick, avait eu lieu en effet le 8 mai 1789. On sait qu'ils divorcèrent le 18 novembre 1795. L'emploi de fier antéposé, au sens de «fameux, particulièrement remarquable, de première importance» appartient au langage familier. Le plus souvent, BC lui donne une valeur positive : «une addition qui sera un fier morceau» (26 janvier 1814), «j'en ferai un fier chapitre» (19 juillet 1816), «j'ai de fiers moyens de défense» (14 novembre 1814). Ici, par contre, dans la séquence «une fière sottise», l'adjectif est «péjoratif en parlant d'un défaut, d'une erreur», comme le souligne le TLF qui cite ce passage du journal. Pour l'adverbe correspondant, voir le 2 février 1815, la n. 1, p. 207. Cette loi anglaise sur les étrangers avait été votée en 1793 : elle visait notamment à donner aux autorités le pouvoir d'expulser les étrangers dont la présence paraissait constituer un danger et elle limitait strictement leurs droits, leur interdisant par exemple de posséder un immeuble ou d'exercer librement une profession. Votée annuellement, elle fut souvent en application sous l'Empire. C'est le 9 mai 1809 que BC a chargé Charlotte de révéler leur mariage à Mmc de Staël. L'union, célébrée à Brevans le 9 juin 1808, avait été tenue secrète depuis lors. La première édition à'Adolphe ne comportant pas de préface, on en est réduit à formuler des

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10. travaillé, soirée chez Mde Bigge. chez Lady Grey. erreur d'un cocher. rout1 chez Lord Cardigan où nous n'étions pas invités. 11. travaillé, visites le matin, soirée chez M"16 Marcet. invitation de Lady Davie. 12. pas sorti. 13. travaillé à la préface du Roman, soirée chez Lady Davie, chez Lady Jersey. 14. travaillé, grand concert chez Perry. Duc de Sussex. 15. révoltes en France2, ce journal commencé il y a aujourd'hui 5 ans. arrangé la préface, soirée chez M15 Bigge. bal. 16. travaillé à la lettre politique, comédie française. 17. travaillé, agitations en France, soirée chez Lady Grey. 18. travaillé, je ferai un avant-propos triste et modéré, il faut faire de mon ouvrage une belle action, ma femme est un ange. 19. travaillé. Sebastiani part pour Paris, diné chez D. Kinaird3. 20. travaillé, comédie Anglaise. Bertram4. mauvais mélodrame, soirée chez Lady Jersey.

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hypothèses sur la signification de cette phrase : il pourrait s'agir d'une intention qui n'aboutira pas, BC l'abandonnant rapidement (c'est ce que pensent Roulin et Roth) ; mais BC pourrait aussi être en train de modifier l'«Avis de l'éditeur» sur quoi s'ouvre le roman, pour y faire allusion à la «Lettre à l'éditeur» et à la «Réponse» qu'il entreprend de rédiger et sur lesquelles le roman s'achève (interprétation avancée prudemment par P. Delbouille dans son édition, p. 239). Le mot rout au sens de «réception mondaine» a été emprunté à l'anglais dans la seconde moitié du dix-huitième siècle. La première attestation de l'orthographe actuelle raout, calquée sur la prononciation anglaise, figure dans la correspondance de Stendhal en 1824 (TLF, 14, p. 352b). Au début du mois de mai, une révolte bonapartiste a éclaté à Grenoble. Les incidents, qui vont durer jusqu'en juillet, donnent à la Chambre une occasion de plus de s'en prendre au ministère Decazes. Douglas Kinnaird. Bertram, or the Castle ofSt. Aldobrand, œuvre de Charles Robert Maturin (1782-1824), qui venait d'être créée par Kean le 9 mai au théâtre de Drury Lane. La pièce a connu un grand succès, alors que les autres productions théâtrales de Maturin furent des échecs. Il est davantage connu pour ses romans «gothiques», alors à la mode, tel Melmoth the Wanderer (Melmoth, l'homme errant) (1820).

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21. soirée chez Miss Berry. bal chez Lord Darnley. 22. visites, diné chez M" Clive, invitations de Sir fr. burdett. n'y a-t-il pas 57i° danger à l'accepter1 ? soirée chez | M* Marcet. bal. cette vie commence à m'ennuyer. 23. nouvelles de France, on y massacre à force2, je veux publier, j'ai esquivé le diner et j ai bien fait, diné chez Made Clive, comédie française. 24. travaillé à l'avant propos, je suis bien d'avis de risquer le paquet, j'ai bien fait d'éviter le diné de hier, j'étois perdu, bal chez Miss Boddington3. 25. refait un tout nouveau plan, pour un ouvrage complet, déjeuné chez Lady Crew4. soirée chez Miss Berry. Playfair. souvenirs d'Ecosse, j'ai envie d'y aller, assemblée chez Lady Romilly. 26. bien travaillé, ce dernier plan décidément le meilleur, soirée chez Miss berry, chez Lady Holland. 27. travaillé, soirée chez Lady Davie, chez Lady Jersey. 28. travaillé, ma femme me persécute avec ses maux d'yeux5, nouvelles de France, ils sont toujours plus furieux, je ferai mal de partir d'ici : j'en partirai pourtant, à cause de ma femme. 29. travaillé, les yeux de ma femme vont très mal. renoncé au voyage d'Ecosse, pour publier le plutôt possible. 30. travaillé, sotte affaire avec Marianne6, comédie française.

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Bien que les craintes exprimées par BC ici et dans les jours qui suivent ne soient pas explicitées, on peut penser qu'il redoute, en assistant trop ouvertement à certaines soirées d'opposition, d'attirer sur lui les effet de l'«alien bill» (voir n. 4, p. 274). II s'agit toujours des excès de la «terreur blanche», et notamment de la répression sanglante des incidents de Grenoble (voir n. 2, p. 275). Cette personne n'a pas été identifiée. BC a souvent eu la nostalgie du séjour de dix-huit mois qu'il avait fait en Écosse dans sa jeunesse, de 1783 à 1785. Dans Ma vie, il a raconté l'escapade qu'il a entreprise en 1787 pour revoir ce pays où il avait laissé quelques bons amis. Charlotte souffrait des yeux, attribuant son mal, semble-t-il, au climat anglais. C'est en tout cas ce que BC trouvera comme prétexte plutôt que de parler du mauvais accueil qui a été fait à sa femme par certaines familles londoniennes, lorsqu'il annoncera à M1™1 Récamier son retour sur le continent (voir ci-dessous la n. 2, p. 277). On ignore quel problème particulier BC a pu avoir à ce moment avec Marianne Magnin, la veuve de son père. Peut-être s'agit-il déjà du problème qu'il évoquera le 17 août (voir la n. 1, p. 285).

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31. travaillé, écrit pour l'affaire de Marianne. Henry 81. M" Siddons. désastre à cause de mon domestique que je ne trouvais pas. les petites choses me rendent fou. bal chez Lady Grey. réfléchi à ma publication, ne vaudroit-il pas mieux l'ajourner, pour ramener ma femme à Brusselles ? l'inconvénient est de perdre le moment, mais il s'écoulera toujours trois semaines d'ici à ce que la chose paraisse, même en publiant de suite, et le moment ne sera guères moins perdu, ou les gouvernans actuels deviendront modérés, et alors ma publication m'aura cependant rendu la France inhabitable, à cause des ennemis sans nombre qu'elle m'aura faits, ou ils continueront dans la violence, et l'ouvrage aura autant et plus d'interet que jamais, ou ils seront culbutés, alors seulement il y auroit inconvénient à n'avoir rien publié, mais qui sait si ma modération envers le Roi ne me nuirait pas dans un parti patriote exagéré ? quant à ma position particulière, l'avantage de l'ajournement est évident, et cette position particulière, tant P 57v° comme fortune qu'à cause du malaise phy|sique et moral qu'éprouve ma femme peut devenir si forte qu'elle gâte toute position publique, au lieu de cela, je ramène ma femme au delà de la mer, je reviens seul, je donne un peu plus de tems à mes gens de Paris pour faire mes affaires, je vis plus libre come société, et sans me ruiner, je me remets au courant de la France, rester ici avec ma femme est positivement impossible, je ne gagne donc rien à la retenir, je me ruine, je m'expose à ce qu'ici on ne me laisse pas revenir, ce qui est plus facile que de me chasser, je crois que c'est le mieux, prendre un passeport pour l'Allemagne, rester 8 jours à Londres pour le roman, faire une course de 15 jours en Angleterre, pendant la vente, et partir dans trois semaines.

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Juin 1. déjeuné chez le Duc de Devonshire. 2. travaillé, il est clair qu'il faut publier l'ouvrage entier, et non une partie. 3. courses à Londres, un peu travaillé. 4. travaillé, diné chez Lord Carnarvon.

9 ou ] le manuscrit présente un accent grave sur l'upsilon l'interligne supérieur

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20 ici ] le mot est ajouté dans

Le drame historique en cinq actes, en vers et en prose, de William Shakespeare. C'est à cette occasion que BC a pu admirer le jeu de Sarah Kemble dans le rôle de Catherine d'Aragon. Voir le Répertoire.

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5. décidément je mène ma femme à Spa1. si la Belgique est tolérable va pour la Belgique, bal. 6. travaillé, comédie française. 7. travaillé, soirée chez Miss Berry. chez Lady Grey. Lady Charlotte Greville. 8. courses à la banque et chez les Doxat. invitations de partout pour la campagne, si ma feme n'y étoit pas ! soirée chez Lady Cork, ma femme plus triste de ses yeux que jamais, il faut l'emmener et revenir, naissance d'Albertine2 ! 9. course à la campagne chez Hobhouse3. 10. séjour à Witton park4. 11. retour chez moi. soirée chez Lady Davie. réflexions sur la Belgique, tristesse. 12. pris un appartement en ville, diné chez M1 Wilmot. soirée chez Miss Berry. bal. 13. courses. Lady Charleville. Argyle Rooms5. Duchesse de York. 14. visite au Duc de Sussex. à Lady C. Lamb. soirée chez Miss Berry. 15. déménagé. 16. tristesse et découragement absurde. 17. Duc de Sussex. soirée chez Lady Jersey. 18. discussion des Pairs sur l'alien-Bill. 19. rangé, mon roman a beaucoup de succès comme talent6, visites, projet 1

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On a une lettre déjà citée (n. 4, p. 273) de ce 5 juin à M™ Récamier où BC exprime la même intention : «Si le climat n'avait pas fait un mal réel à la santé de ma femme, je n'aurais pas pensé à quitter ce pays, quoique je m'y ruine, mais j'ai encore pour y vivre deux ans, et j'espère que ma vie sera plus courte que ma fortune. Malheureusement la souffrance d'une autre me fait un devoir de la conduire à Spa et j'y vais bientôt... Je ne serai guère ici plus d'un mois. Après Spa, je ne sais trop ce que je ferai» (BC et Mme Récamier, Lettres, p. 323). Albertine de Staël fêtait son dix-neuvième anniversaire. Sur Hobhouse, voir la note ci-dessus à la date du 21 mars. Nous savons par H. Nicholson, BC, p. 243, qui cite le journal manuscrit de Hobhouse, que celui-ci a été présenté par Flahaut à BC lors de la soirée du 8 avril chez Lady Gersey (voir ci-dessus). II n'est donc pas étonnant que les deux hommes, qui s'appréciaient (voir Schermerhorn, BC, p. 307 et, aussi, OCBC, Œuvres, t. XIV, pp. 119-120), se soient revus. La résidence de John Cam Hobhouse dans la banlieue est de Londres. Voir la n. 1, p. 272. Adolphe a dû paraître aux alentours du 6 juin, date où le roman est annoncé dans le Moming Chronicle. BC en a distribué immédiatement un certain nombre d'exemplaires, car on a un

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de ma femme sur la belgique. l'y laisser acheter une terre qui la fixe quelque part serait peut être très bien, soirée chez Lady Cork, chez Lady Romilly ; bal. 20. un peu copié de mon ouvrage de politique, comédie française. 21. amélioré le plan, soirée chez Lady Grey. 22. visites. Mde Clive morte, come on meurt, paragraphe désolant sur Adolphe dans les Journaux1, que faire ? soirée chez Lady C. Lamb. 23. Fait un désaveu dans les journaux2, tristesse mortelle. mot de remerciement signé «Frédérique» qui est précisément daté de ce 19 juin. - Rudler, publiant ce message (édit. Manchester, p. 157), n'avait pas identifié la correspondante en cause. Ce n'est sans doute ni une certaine Frederique Pfeffel, «ancienne relation alsacienne» de BC (proposition de F. Baldensperger, édit. Droz, p. 107), ni Friderike Brun, la poétesse danoise de langue allemande amie de BC et de M me de Staël (édit. E. S. I., p. 229), mais tout simplement, comme le proposent Roulin et Roth, la duchesse d'York, que BC avait vue le 13 juin. 1

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Ce que ces journaux disent est «désolant» dans la mesure où ils affirment que BC ne raconte pas autre chose que son expérience personnelle et peint dans son récit des personnes réelles. Ce désaveu a pris la forme d'une lettre que BC adresse «to the Editor of the Morning Chronicle» : «Sir - Various papers have given the public to understand that the short novel of Adolphe contains circumstances personal to me and to individuals really existing. I think it is my duty to disclaim any such unwarrantable interpretation. I should have thought it foolish in me to describe myself, and surely the very judgment I passed upon the hero of that anecdote ought to have screened me from suspicion ; for no one can take pleasure in representing himself as guilty of vanity, weakness and ingratitude. But the accusation of having described any other person is much more serious. It would fix on my character a stain I never can submit to. Neither Ellenore, nor Adolphe's father, nor the Count of P- have any resemblance to any person I have ever known. Not only my friends, but my acquaintances are sacred to me. - I am, sir, sincerely, your humble obedient servant. B. de Constant». [«à l'éditeur du Morning Chronicle : Monsieur - Différents journaux ont laissé entendre que le court roman d'Adolphe contient des péripéties s'appliquant à moi-même ou à des personnes existant réellement. Je crois qu'il est de mon devoir de démentir une interprétation aussi peu fondée. J'aurais jugé ridicule de me décrire moi-même et le jugement que je porte sur le héros de cette anecdote devrait m'avoir évité un soupçon de ce genre, car personne ne peut prendre plaisir à se représenter comme coupable de vanité, de faiblesse et d'ingratitude. Mais l'accusation d'avoir dépeint d'autres personnes quelles qu'elles soient, est beaucoup plus grave. Ceci jetterait sur mon caractère un opprobre auquel je ne veux pas me soumettre. Ni Ellénore, ni le père d'Adolphe, ni le comte de P"* n'ont aucune ressemblance avec aucune personne de ma connaissance. Non seulement mes amis, mais mes relations me sont sacrés» (trad, d'après J.-H. Bornecque, édit. Gamier)]. Le journal fit suivre cette lettre, le lundi 24, de ce commentaire : «M. Benjamin de Constant's 'Adolphe' Although this work is published as an anecdote found among the papers of an unkwown personage, yet, as we before hinted, there can be no doubt but that the author has actually drawn a picture of his own feelings and sentiments : when therefore, the intimate acquaitance enjoyed by the writer with the celebrated Madame de Staël is remembered, the cha-

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24. préparatifs de départ, désespoir, soirée chez Lady Jersey, grand succès de mon Roman. 25. inutiles négociations avec Colburn1. agitation, offre de ma femme de partir seule, diné chez Sir Charles Colvil. je ne puis laisser le bon Linon errer seul, je l'accompagne, commencé une préface pour mon roman2. 26. fini la préface qui est très bien, resté toute la journée chez moi. 27. refait la préface. Argyle rooms. 28. lettre de Made Récamier. plus elle me presse de retourner en France, moins j'en ai envie, soirée chez M1 Davenport. 29. arrangement avec Colburn pour mon roman, j'en aurai 70 Louis, soirée chez Miss Berry. 30. un peu copié, soirée chez Lady Crew. Juillet. 1. visites, bal chez Lady Grey. 2. soirée chez Miss Berry. 3. courses, donné un Schall3 à ma femme, bonne traduction de mon roman4. soirée chez Lady Charleville.

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racter of Elinore inspires redoubled interest and curiosity». [«Adolphe de M. Benjamin Constant - Bien que cet ouvrage soit publié comme une anecdote trouvée dans les papiers d'un inconnu, il ne peut y avoir de doute, comme nous l'avons dit précédemment, que l'auteur a fait le portrait de ses propres sentiments et émotions ; par conséquent, à partir du moment où l'on se souvient de l'intimité que l'auteur a connue avec la célèbre M1™ de Staël, le caractère d'Ellénore inspire un intérêt et une curiosité redoublés»]. Alors qu'Adolphe est dans le commerce depuis plus de quinze jours, les conditions de l'accord avec l'éditeur Colburn ne sont pas fixées. Elle le seront seulement le 29 (voir à cette date). Cette préface est celle que BC va écrire pour mettre fin aux commérages de la presse sur les sources biographiques du roman. Le projet était de faire paraître une «seconde édition» du roman fabriquée en dotant les exemplaires non encore vendus de la première d'une nouvelle page de titre, suivie de la préface. On ne connaît que quelques exemplaires de cette fausse seconde édition, BC ayant renoncé rapidement à cet artifice (voir OCBC, Œuvres, t. m, pp. 199-203). La préface est aujourd'hui généralement reproduite dans les éditions du roman, avant la «préface à la troisième édition» que BC écrira en 1824. Voir la n. 3, p. 170. BC parle de la traduction de son roman qu'a entreprise Alexandre Walker. On ignore quand il a eu connaissance de ce projet, mais on devine qu'il y a peu ou prou collaboré par des extraits de lettres de Walker qui ont été retrouvés (voir Adolphe, édit. P. Delbouille, p. 79). L'ouvrage paraîtra chez Colburn dans les derniers jours d'août ou dans les derniers jours de septembre. On y lit (p. v et sv.), une note très élogieuse de BC sur son traducteur, ainsi que la préface mentionnée ci-dessus n. 2, traduite en anglais.

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4. copié, les journaux de France parlent de moi sans m'attaquer1. comédie française. 5. copié, querelle inattendue avec ma femme, j'avais complettement tort : et je l'ai fait souffrir de ce qui était en elle un mouvement d'affection pour moi. soirée chez Lady Cork. 6. querelle encore, raccomodement. ma femme est au fond une excellente personne, travaillé le soir. 7. bien avancé mon ouvrage de politique, mais me servira-t-il ? soirée chez Miss Berry. fixer le départ à Vendredi. 8. travaillé, soirée chez Lady Jersey, diné chez \ T Wilmot. 9. décidément nous passons ensemble par Ostende. le Linon est trop bon. 10. couru pour affaires et emplettes, soirée chez Lady Cork. Anglais qui a vu Bonaparte à Ste Helène2. bal. 11. couru toute la matinée. Fagel. fini tout pour les passeports, je regrette l'Angleterre. Argyle rooms. 12. arrangemens de départ, soirée chez Miss Berry. 13. déjeuné avec Laborde. ils ont des idées absurdes sur la possibilité d'un rapprochement, ou plutôt ils font semblant d'être dupes pour être transfuges. soirée avec Walker. je voudrais qu'il fit un arrangement quelconque pour mon histoire3. 14. déjeuné chez Rogers4. sir Philip Francis, ma femme bien reçue par la Duchesse de York, quel domage de quitter ce pays ! j'aurai de mon ouvrage 10 diné ] l'accent aigu manque sur le manuscrit 1

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On peut penser que BC a trouvé dans la presse des comptes rendus d'Adolphe. À cette date, il ne peut avoir connaissance que de peu de choses : deux articles du Constitutionnel (21 et 23 juin), et un article du Diable boiteux (26 juin). Voir ci-dessous, p. 283, n. 1. L'absence de toute précision empêche d'identifier cet anglais qui peut tout aussi bien être un colon de l'île, un militaire de l'escorte, un marin du Northumberland, qui a amené l'empereur à Sainte-Hélène, ou encore du Redpol, le bateau qui a rapporté en Europe la plainte que Napoléon a rédigée à son arrivée. Voir la n. 5, ci-dessous. À la date du 14 juillet, on lit sous la plume de S. Rogers : «BC at breakfast. Always kept a diary in a mixed language - German, French and English - unintelligible to others. Now much briefer than formerly, from many motives» [«BC au petit déjeûner. Tient toujours un journal dans un langage mêlé - allemand, français et anglais - incompréhensible aux autres. Plus bref maintenant que précédemment, pour diverses raisons»]. Suivent ensuite quelques propos, souvent cités depuis, sur la présence d'Anna Lindsay à la source d'Adolphe (d'après Roulin et Roth).

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de politique 300 Louis1, soirée chez Lady Holland. 15. à dater d'aujourd'hui, je règle ma vie plus sévèrement, le laisser aller m'a fait trop de mal. voici mes règles. 1° plus d'amour physique ni rien de ce qui y tient. 2° travail le plus possible. 3° but, vivre en Angleterre, dès que je pourrai y retourner. 4° regarder ma fortune de France come perdue et en repêcher des débris, que je transporterai ici. rangé, soirée chez Lady Jersey, gare la rougeole ! 16. rangé, copié, conversation avec un libraire de Paris2, mon arrangement avec Colburn manquera peut-être ; mais je ferai imprimer à Brusselles3. soirée avec Walker. 17. courses, affaires, compte des Doxat. lettre de M1*6 de Staël, mon roman ne nous a pas brouillé4. 1

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II s'agit des futurs Mémoires sur les Cent-Jours, que BC voulait vendre à Colburn. L'accord, obtenu serable-t-il par l'entremise de Walker, ne s'est pas concrétisé. Malgré l'importance de la somme qui lui serait ainsi accordée, BC va à nouveau changer la nature de son projet. Selon toute vraisemblance, l'éditeur Wtirtz, associé de Treuttel. Leur maison venait de faire paraître une édition d'Adolphe, à laquelle BC n'avait pas pris part, mais qui avait été imprimée, de toute évidence, en suivant les épreuves de l'édition de Londres (voir édit. Delbouille, pp.72-75). La conversation ne portait sans doute pas sur ce sujet, l'opération étant à ce moment terminée, mais sur la possibilité de faire connaître à Paris la préface de la «seconde édition» du roman (et peut-être aussi sur les Mémoires sur les Cent-Jours - voir la n. 2, ci-dessous). La conclusion de l'entretien doit avoir été négative. BC va en effet donner le coup d'arrêt au lancement de cette édition qui est en cours à Londres (ce qui explique le petit nombre d'exemplaires retrouvés) et il adresse à Wiirtz, probablement le jour même de leur rencontre, une lettre par laquelle «tout bien pesé», il renonce à ce que «la petite préface» soit «annoncée avec fracas dans les journaux et distribuée gratis, ce qui me donnerait un vrai ridicule, surtout, en ajoutant qu'il n'y a pas eu de 2de édition en Angleterre et démentissant ainsi la l re phrase de cette préface, où je la motive sur ce que le succès de l'ouvrage a rendu une 2dc édition nécessaire». Il ajoute encore : «Au fond, la préface n'avait d'autre but que de démentir les applications qu'on avait faites, et les premiers moments passés, la chose est très indifférente». II s'agit manifestement ici des Mémoires sur les Cent-Jours, dont BC a peut-être parlé avec Wiirtz mais pour lequel, en tout cas, il vient de changer d'avis. Publier à Bruxelles est une solution envisageable à un moment où il n'est pas décidé à regagner Paris. Information évidemment précieuse pour BC et qui découle vraisemblablement de sa lecture de la lettre qu'il vient de mentionner. Peut-être s'agit-il de la lettre de M me de Staël transmise le 3 juillet par Albertine, qui lui écrit notamment pour lui parler d'Adolphe («tout le monde [l']a trouvé très spirituel, mais je ne me suis pas trouvé grande sympathie pour le héros», etc.) et termine comme suit : «Je vous envoie une lettre de ma mère, nous ne savons aucune nouvelle» (Lettres de M"" de Staël à BC, pp. 123-125). La lettre ainsi transmise est malheureusement perdue, ce qui laisse notre question sans solution. Un peu plus tard, BC exprimera à nouveau sa satisfaction, à M™ Récamier, cette fois : «Adolphe ne m'a point

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18. empaquetages, ma femme me touche par son affection, extraits d'Adolphe dans les journaux français1, éloges et malveillance. Argyle rooms. 19. extraits de journaux, matériaux précieux, rapport de Perrot sur la persécution des protestans2. j'en ferai un fier3 chapitre, soirée chez Miss Berry. 20. extrait des journaux, préparatifs de départ, diné chez Miss Berry.

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21. écrit à M1 d'Osmond sur mon passage par Calais, réponse presque trop bienveuillante. je m'en defie. cependant vogue la galère. 22. parti pour Lighe4. vu mon précepteur après 35 ans. il a vieilli et moi aussi, mais il a bien arrangé sa vie et moi mal la mienne. 23. reparti de Lighe. laissé mon Polythéisme à la garde de Dieu5, si je le io perds tout l'interet littéraire de ma vie est détruit, arrivé à Londres, l'ennui du fardeau conjugal m'a saisi, quoique ma femme soit une bien bonne personne.

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brouillé avec la personne dont je craignais l'injuste susceptibilité. Elle a vu, au contraire, mon intention d'éviter toute allusion fâcheuse. On dit une autre personne [Anna Lindsay, sans doute] furieuse. Il y a bien de la vanité dans cette fureur. Je n'ai pas songé à elle» (BC et Mme Récamier, Lettres, p. 326). Divers journaux français ont évidemment parlé d'Adolphe à cette époque. À la date du 18 juillet, il pourrait s'agir de deux réactions du Constitutionnel (21 et 23 juin), du Diable boiteux (26 juin), du Journal général de France (27 juin), où Auger critique vivement le «jargon romantique» de BC et relève une série d'expressions condamnables à ses yeux. «Abandonner une femme dont on est l'unique soutien, c'est la repousser dans l'isolement ; différer une chose qui coûte à faire, sans fixer le terme de ce délai, c'est rejeter dans le vague la nécessité d'agir. Adolphe 's'élance au-devant de la nature pour la remercier du bienfait inespéré, du bienfait immense qu'elle a daigné lui accoder', et ce bienfait immense est Eléonore qui s'est donnée à lui tout entière.» Il est dès lors difficile de préciser à quoi pense BC. Toutefois, les termes qu'il utilise s'appliquent bien à ce qu'écrit anonymement l'abbé Charles-Marie Dorimond de Féletz (1767-1850) dans Le Journal des Débats du 9 juillet. Clément Perrot, pasteur presbytérien de Jersey, est l'auteur d'un Rapport sur la persécution des protestants français, Londres, 8 mai 1816 (d'après Roulin et Roth). Sur l'adjectif fier antéposé, voir la n. 3, p. 274. Lighe, aujourd'hui Leigh, est à une vingtaine de km de Londres, dans le comté de Kent, près de Hinbridge Wells. BC allait y voir Nathaniel May, son ancien précepteur (voir le Répertoire). La formule est plaisante quand on sait que May, à qui BC laisse son manuscrit, était pasteur à Leigh. Pour retrouver son bien, BC envisagera de retourner en Angleterre. Il ne mettra cependant jamais ce projet à exécution. D'après sa correspondance avec May, il y pensait encore en octobre 1817, mais nous savons par un billet de l'année suivante que le manuscrit est revenu à Paris (Courtney, «BC et Nathaniel May», pp. 176-177).

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Journal intime de 1816

24. mon domestique1 est parti pour Douvres, journée triste et agitée de ma part, ma femme l'a supporté avec une patience et une affection admirables, offre d'elle de s'établir en Ecosse, c'est un ange, je suis inquiet de mes affaires de Paris. f° 59r" 25. parti, repassé par Lighe pour m'assurer que mes manuscrits étoient soignés, couché à Sevenoaks2. demain à Douvres. l.v.d.D.s.f. 26. route jusqu'à Douvres, trouvé Cachin et mes effets. 27. embarqué Cachin pour ostende. parti pour Calais, beau passage en 2 heures, zèle d'un agent subalterne, politesses excessives de M1 d'Escallonne3. passeports visés pour Spa. ma femme est bien bonne. 28. visite à M1 descaloñe, route jusqu'à Dunkerque. 29. route jusqu'à Ostende. trouvé Cachin et mes effets. 30. bonnes lettres de Fortin, route par la barque jusqu'à Bruges. 31. route par la barque jusqu'à Gand. Aoust. 1. route jusqu'à Brusselles. 2. séjour, hésitation sur Spa. décidé pour. 3. séjour, écrit pour mes affaires. 4. route jusqu'à S' Trond4. 5. route jusqu'à Spa. Arnault en route. Teste et Creanie5 à Liège. 6. pris un logement. Montrond. Kinnaird6.

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La suite va nous montrer qu'il s'appelle Cachin. Son nom apparaît dans le livre de dépense à partir du 16 octobre 1816 et jusqu'au 1er mai 1819. Sevenoaks est à 35 km au sud de Londres, sur la route de Douvres. De Sevenoaks, BC écrit à May pour lui envoyer le texte de l'introduction à la seconde édition d'Adolphe, qu'il a oublié de lui laisser (Courtney, «BC et Nathaniel May», p. 177 ; D. Wood, BC, p. 294). N'a pas pu être identifié. Saint-Trond est à 63 km de Bruxelles et à 35 km de Liège. Voir n. 4, p. 263. BC retrouve à Spa des membres de l'aristocratie française, et surtout anglaise. La station thermale, située à une trentaine de km de Liège, avait connu un succès croissant à travers le dix-huitième siècle et n'avait rien perdu de son aura à l'époque impériale. Elle devait encore rester longtemps l'une des villes d'eaux les plus courues d'Europe.

Août 1816

285

7. emménagé, sauf le respect et la reconnoissance que je lui dois Charlotte est ennuyeuse, réunion le soir. 8. diné chez Lord Kinnaird. 9. fait quelques affaires, je les finirai toutes demain et je travaillerai. 10. courbature, bal le soir. 11. tout malade. 12. plus malade, c'est une fièvre bilieuse qui s'annonce. 13. un peu mieux. 14. encore mieux. 15. écrit des lettres d'affaires, guéri. 16. demain je travaille, écrit encore des lettres d'affaires. 17. écrit à Rosalie en faveur de Marianne1, sotte lettre de celle ci reçue d'abord après2, je serois bien sot de m'intéresser à elle. 18. écrit pour remettre la tête de Marianne. 19. demain j'espère travailler, j'ai fini toutes mes lettres d'affaires. 20. travaillé. 21. travaillé. 22. travaillé. 23. travaillé.

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Cette lettre à Rosalie, datée de Spa, le 17 août (BC a écrit juillet par erreur) est connue. On y lit : «Je crains de me trouver impliqué dans une affaire dans laquelle j'aurais bien du regret d'intervenir ; c'est celle de Marianne contre M. Achard ou Charles. J'ai pris des renseignements à Londres, et il est certain que c'est à la négligence de l'un des deux qu'elle a dû la perte de sa rente. M. Achard lui-même en est convenu» (Corr. Rosalie, pp. 215-216). Nous apprendrons par les lettres suivantes que l'affaire s'est terminée grâce à M. Achard, à l'intervention de Lisette, la demi-sœur de Rosalie et de Charles (Corr. Rosalie, p. 218 et p. 220) L'emploi de d'abord au sens de «tout de suite, aussitôt, immédiatement» dans la locution adverbiale d'abord après était fréquent en français classique. Il est encore connu en Suisse romande (Dict. suisse romand, p. 56). On en trouve un autre emploi chez BC dans une locution prépositive : «partons d'abord après mon ouvrage» (14 janvier 1815). Isabelle de Charrière l'utilise également dans sa correspondance en 1799 et 1800 (Œuvres complètes, 5, p. 555 et 6, pp. 103 et 925).

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Journal intime de 1816

24. travaillé. 25. travaillé. 26. travaillé, point de lettres de Paris, mon retour éprouvera-t-il des obstacles ? l.v.d.D. soit faite. Mde de Krudener persécutée, pauvre femme1 ! f° 59v° 27. travaillé, toujours point de lettres, je voudrais que ma femme en reçût de s son fils, et moi de bonnes nouvelles de mes affaires. 28. un peu travaillé, toujours point de lettres. 29. travaillé, point de lettres. 30. je voudrais arranger ma vie en partant du point où je suis, il faut pour cela 1° que j'aie le transfer de M de Loys, et que j'envoye s'il le faut les 900 io fr. pour payer les fraix. 2° que je solde Clairet des 27702, et que je fasse arranger la priorité de l'hypothèque pour Marianne, en envoyant s'il le faut les fonds. 3° que je règle ma dette avec Fortin en le chargeant de payer toutes mes dettes criardes et de manière à n'être pas inquiété d'ici au 1er Janvier 1818, en lui payant, s'il le faut, un intérêt plus haut, 4° suivre au 15 remboursement de Mde Duroure avec la plus extrême rigueur. 5° ravoir 1° de M116 Rodde les effets que j'ai laissés à Gôttingue3, les livres et selles que j'ai en Suisse, de mes livres de Paris, de May mon Polythéisme4, reçu, de Mr de Loys, une sotte lettre où il fait des difficultés sur le transfer. je crois que le gueux voudrait me voler les 75000 fr. de Mde Duroure5. je 20 tacherai de me passer de lui. 1 M"1" de Kriidener, qui s'était installée à Bâle après le départ d'Alexandre, reparti pour la Russie, y avait pratiqué un prosélytisme actif, s'entourant de fidèles de plus en plus nombreux, ce qui était de nature à inquiéter les autorités, sinon à troubler l'ordre public. Elle fut expulsée de Suisse et se réfugia dans le duché de Bade. Le 28 mai 1817, elle subira les foudres de Bonald qui publiera sur elle un article outrageant dans le Journal des Débats. BC ne manquera pas de répondre avec sa verve coutumière, deux jours plus tard, dans le Journal de Paris (BC, Recueil d'articles 1795-1817, pp. 260-261 ; OCBC, Œuvres, t. X, à paraître). 2

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Cette note semblerait indiquer que BC n'est pas loin d'avoir payé l'intégralité de la maison de la rue Neuve-de-Berri, alors que l'acte de vente prévoyait un dernier payement de 11.000 frs pour le 12 novembre 1817 (voir ci-dessus la n. 1, p. 192). Il faut cependant noter que le livre des dépenses porte encore une mention le 13 juin 1817 relative à des intérêts dûs pour cette affaire (voir ci-dessous, p. 371). Lorsqu'il avait quitté l'Allemagne, en 1813, BC avait laissé à son ami Villers un certain nombre de choses, parmi lesquelles les manuscrits de Cécile et des premiers journaux intimes. Au décès de son ami, en 1815, c'est Mme Rodde qui en devint dépositaire. Elle les conservera jusqu'à sa propre disparition et BC les fera alors renvoyer à Lausanne, chez sa cousine Rosalie. BC, après avoir projeté d'aller lui-même reprendre les papiers confiés à May, finira par les recevoir en 1818 (voir Courtney, «BC et Nathaniel May», pp. 176-177). Sur la comtesse Du Roure et sur les difficultés avec M. de Loys, voir la n. 1, p. 251.

Septembre 1816

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31. bonne lettre de Fourcault. bal. Septembre. 1. travaillé, je reviens à l'idée de ne pas aller à Paris, et de me partager entre Brusselles et l'Angleterre et de publier. 2. copié, mon ouvrage ferait certainement beaucoup d'effet, mais je vou- s drois arranger mes affaires en France. Fortin ne me répond pas depuis qu'il a ma procuration, qu'est-ce que cela veut dire ? 3. copié, diné chez Mde Hamelin. rien du Fortin. 4.

copié, toujours point de lettres.

5.

copié, querelle avec ma femme, point de lettres, c'est inexplicable.

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6. toujours point de lettres, je n'y conçois rien. 7.

une lettre de D T 1 . ce n'est pas la plus importante.

8. Walker m'a écrit, l'angleterre est évidemment ce qui me convient le mieux. 9. point de lettres.

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10. encore point de lettres : mais bien d'autres nouvelles, la chambre des Députés dissoute 2 , l'état des choses est tout changé, voyons ma position dans tout ceci. 11. course à cheval, pluie a verse. f° 60r° 12. conçu une idée subite, envoyer mon mémoire à Lainé3. j'y penserai, en 20 attendant travaillé dans ce sens. bal. 13. nominations électorales tout à fait constitutionelles4. nous verrons. 1

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Roulin et Roth écrivent : «peut-être le banquier Doxat, de Londres». Ne serait-ce pas plutôt le vicomte Alexandre Du Tertre, le second mari de Charlotte, dont le mariage avait été annulé en 1808 ? La Chambre a été dissoute le 5 septembre. Le texte de l'ordonnance royale est publié dans le Moniteur du 7 et paraît dans le Journal des Débats du 8. Cette dissolution de la «Chambre introuvable» où les «ultras» s'opposaient à la politique du gouvernement a été voulue par les libéraux et constitue dès lors, aux yeux de BC un événement de première importance pour son propre devenir. Lainé, jusque-là président de la Chambre, était devenu ministre de l'Intérieur en remplacement de Vaublanc le 7 mai 1816. En dissolvant la Chambre des députés, le roi avait réclamé le 5 septembre le respect de la Charte constitutionnelle, réduit le nombre des députés éligibles de 402 à 262 et augmenté l'âge des députés de 25 à 40 ans. En ce qui concerne la nomination des collèges électoraux, on appliqua le décret du 21 juillet 1815.

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Journal intime de 1816

14. résolution positive d'aller à Paris, lettre de Fortin, je me crois sur d'arranger mes affaires tant bien que mal en y allant, diné chez Lady Althorpe. 15. lettre de Bertin. invitation froide, diné chez Lord Kinnaird avec ma femme. 16. ce voyage de Paris m'abat, je serai toujours mal dans ce pays, il faut 1° en tirer le plus d'argent possible sur mes biens et mes créances. 2° louer ma maison 3° laisser le plus de dettes que je pourrai dessus avec beaucoup de tems pour les payer. 4° recueillir tous les matériaux qui m'ont manqué pour mon ouvrage de politique. 5° placer Charlotte bien. 6° aller en Angleterre. 17. je continue à flâner sans rien faire depuis ma résolution de Paris, diné chez Lord Hardwique. 18. rien que décousu et ennui sans avenir. 19. il y a 22 ans qu'à pareille heure je voïais M^ de St. pour la l èrc fois1, j'aurais mieux fait de ne pas contracter cette liaison, et ensuite de ne pas la rompre, course de chevaux, grand diné. Charlotte boude de sa solitude, que ne trouve-t-elle ou forme-t-elle des liaisons et pourquoi veut-elle peser sur moi seul ? 20. empaqueté, comédie, drame, la famille d'Anglade2. 21. parti de Spa. couché à Liège, prévenances des Beauveau. 22. couché à Tirlemont3. 23. arrivé à Brusselles. va donc pour Paris, mais le mieux est de réaliser quelque argent, de laisser Charlotte aller en Italie, et d'aller en Angleterre. 24. livre de Chateaubriand4, il y a d'excellentes choses, ordonnance du

13 fois ] dans la marge, d'une écriture ancienne non identifiée 1794 1

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C'est en effet le 19 septembre 1794, à Montchoisi près de Lausanne, chez les Cazenove d'Ariens, que BC et M™ de Staël se sont rencontrés. La Famille d'Anglade ou le Vol, drame en trois actes tiré des Causes célèbres par M. Fournier et Fr. Dupetit-Méré. La pièce avait été créée au théâtre de la Porte Saint-Martin le 11 janvier 1816 et venait d'être publiée chez Barba à Paris. Tirlemont est à 53 km de Liège et à 45 km de Bruxelles. De la Monarchie selon la Charte avait paru chez Le Normant vers le 10 décembre. L'ouvrage contient des développements qui ne peuvent que plaire à BC car, dans sa première partie, il plaide en faveur du respect de la Charte, expliquant en fait aux ultras ce qu'est un régime parlementaire. Dans sa seconde partie, il s'en prend à la politique des bonapartistes qui sous la Restauration étouffent la royauté en faisant semblant de la soutenir, l'intermède des Cent-Jours ayant révélé leur vrai visage. Mais ce qui a surtout déplu au roi et justifie sa

Septembre 1816

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Roi contre lui1, mesure bien forte, le ministère brûle ses vaisseaux, combien ma femme me gène par son obstination de me suivre ! il y auroit mille choses à faire et elle sera un obstacle à tout, laissons aller la vie. diné chez M"1® Schumacher2. 25. je suis triste, je vais donc en France, je n'espère rien de ce pays, le 5 Ministère marche entre la nation et les exagérés3, sur une lame de couteau. il n'ira pas longtems. l'ouvrage de Chateaubriand supprimé4, toujours des petits moyens et toujours de l'arbitraire, j'ai eu quelques velleités d'ambition. elles sont absurdes, allons rattraper quelques débris, finissons mes affaires, et retournons en Angleterre, c'est le mieux. Charlotte s'arrangera io mieux pour son bonheur, je laisse ici ce journal, toute ma vie sera décidée, quand je le retrouverai5. 26. nous partons demain, après des incertitudes sans fin. vogue donc la galère, je prends mon ouvrage de politique avec moi. c'est hardi.

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colère, c'est le post scriptum ajouté après la dissolution des Chambres, qui tend à établir que le souverain ne soutient ses ministres que par faiblesse et qu'il souhaite secrètement la victoire de la majorité. Le 20 septembre, le roi a rayé Chateaubriand de la liste des ministres d'État, lui retirant du même coup la pension attachée à ce titre. Il aurait voulu également lui enlever sa qualité de pair, mais a finalement cédé aux arguments de Richelieu. BC avait déjà dîné chez cette dame le 20 décembre 1815 et on peut supposer que c'est à son mari qu'il va confier son journal intime le 26 septembre (voir le Répertoire en fin de volume). Le participe passé substantivé exagéré est un terme de politique créé à l'époque de la Révolution pour désigner un extrémiste, une «personne qui a des idées, un comportement extrême, excessif» (TLF, 8, 374a). Sous la Restauration, le parti des exagérés regroupe ceux qu'on appelle aussi ultra-royalistes ou «royalistes purs», qui s'opposent au parti constitutionnel. Decazes a fait saisir l'ouvrage le 18 septembre, «acte arbitraire et quasi illégal qui achève de transformer René en martyr de l'ultracisme» (Waresquiel et Yvert, Histoire de la Restauration, p. 194). Sur le devenir du journal intime, voir l'Introduction pp. 38-40.

Carnet 1821

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Introduction

L'existence de c e carnet a été révélée par l'intermédiaire de Sainte-Beuve, sous la forme d e deux extraits publiés à des époques différentes. La première fois, c'est en annexe à un de ses Portraits littéraires1 que le critique publie lui-même le passage s'ouvrant sur le départ de Benjamin Constant d ' A l l e m a g n e vers Bruxelles dans le sillage de Bernadotte (avril 1814) et s'achevant sur le départ pour l'Angleterre, par Bruxelles à nouveau (31 octobre 1815). La seconde fois, c'est l'éditeur des «Tables générales» d e s Causeries du lundi... qui place, dans les « N o t e s et Remarques» l e s a c c o m pagnant 2 , le début du document dont Sainte-Beuve n'avait pas fait usage, d e la naissance lausannoise j u s q u ' à l'arrivée d e Bernadotte à Hanovre et l ' e x pulsion des Français (novembre 1813). Alfred Roulin a reproduit ces deux morceaux après les journaux intimes dans le v o l u m e d ' Œ u v r e s de Benjamin Constant qu'il a publié en 1957 dans la collection de la Pléiade. Il ignorait encore à cette époque d'où SainteB e u v e avait tiré c e s extraits et de quel e n s e m b l e ils pouvaient faire partie 3 . 1

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II s'agit de l'article intitulé «Benjamin Constant et M™ de Charrière». Cet article, publié dans la Revue des Deux-Mondes le 15 avril 1844, avait provoqué, au dire de Sainte-Beuve, plusieurs réactions. C'est pour répondre à celles-ci qu'il ajoute à son texte, lors de sa reprise en volume (dans les Derniers Portraits littéraires, 1852, p. 272), une «Note» finale dans laquelle il reproduit l'extrait en cause. Son intention, il le dit clairement, est de montrer la sécheresse de cœur d'un homme qui une fois guéri de ses élans pour M1™ Récamier, porte un regard froid sur la passion qu'il a éprouvée : «... maintenant, quand on publiera les lettres d'amour de Benjamin Constant à M"* Récamier, quand on relira la biographie flatteuse qu'il a tracée d'elle pour lui plaire et la charmer, quand on le verra prodiguer les larmes, les soupirs, faire jouer les feux follets de l'imagination et même les légères vapeurs du mysticisme (car tout est bon pour s'insinuer), on aura le revers ; on saura ce qu'il était avant et après ; avant, tant qu'il eut le désir, et après, quand il eut cessé d'espérer». Sainte-Beuve, C.-A. Causeries du lundi, Portraits de femmes et Portraits littéraires. Table générale et analytique, par C. Pierrot. C'est ce dernier qui met dans les «Notes et remarques», pp. 35-37, un document retrouvé, sans doute, dans les papiers de Sainte-Beuve. II situait la rédaction après le moment où BC a été privé de ses journaux, en septembre 1816, mais se demandait «pourquoi cette chronologie s'est arrêtée au 31 octobre 1815», ignorant évidemment que c'est en fait la citation de Sainte-Beuve qui s'interrompt à cet endroit et non le texte lui-même. Il estimait dès lors que «si la date [de rédaction] devait être reportée à une époque très postérieure à 1816, on aurait encore plus de peine à s'expliquer pourquoi Constant l'a arrêté brusquement au 31 octobre 1815», raisonnement qui reposait tout simplement sur une mauvaise donnée de départ.

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Carnet

Quelques années plus tard, Pierre Déguisé était en mesure, sinon de faire toute la lumière sur l'origine et sur la nature exacte du document que Sainte-Beuve avait eu entre les mains, à tout le moins de le décrire. Il l'avait en effet retrouvé dans un dossier conservé à la bibliothèque de Lovenjoul 1 et il le publia dans son intégralité - c'est-à-dire en comblant les lacunes ménagées par les découpages du premier éditeur - tout en I'assortissant d'un commentaire judicieux 2 . Cette «copie» est faite de quatre feuillets, écrits d'une main non identifiée, et sur laquelle on lit, de la main de Sainte-Beuve lui-même : «Copie du carnet de Benjamin Constant». Si on ignore encore quelle est la provenance de ces pages, qui les a copiées et qui les a confiées à l'auteur des Portaits littéraires et des Causeries du lundi, on peut néanmoins formuler sur le document lui-même des hypothèses plus que vraisemblables. On ne doit guère douter, d'abord, que ces quelques pages soient bien sorties de la plume de Constant. On voit mal en effet qui aurait pu résumer ainsi, en la complétant en outre sur quelques points, une matière qui se lit dans des écrits personnels restés inaccessibles pour quiconque, pratiquement jusqu'au moment où Sainte-Beuve a publié son premier extrait. On ne doit guère douter, non plus, que ce «résumé» ait été établi, de mémoire, à une époque proche du point d'aboutissement du récit, c'est-àdire l'année 1821. Pierre Déguisé avance, en la justifiant, une date approximative : le «mois de mars 1821»3, soit peu de temps après la chute que Constant a faite à la Chambre des Députés. Les motivations de Constant sont claires au moins sur un point pour qui connaît un peu ses habitudes : on l'a vu à d'autres reprises meubler des loisirs forcés en se penchant sur son passé et en tentant de le faire revivre

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La Bibliothèque Spoelberch de Lovenjoul, qui se trouvait à l'époque à Chantilly et a été depuis lors transférée à la Bibliothèque de l'Institut de France. Dans la Revue de Paris, en 1967. BC, qui s'était foulé un genou dans le courant de l'été 1818, ne s'était jamais complètement remis, semble-t-il, et il a fait une nouvelle chute, à la Chambre, vers la fin de l'hiver 1821. Il écrit à sa cousine Rosalie, le 7 mars 1821 : «Cette lettre a été interrompue pendant plusieurs semaines. Aujourd'hui je l'achève parce que ma jambe, qui s'était démise il y a trois ans, a trouvé bon de se remettre à peu près dans le même état, ce qui me donne du loisir plus que je n'en voudrais. Je ne sais quand je serai en état de sortir». P. Déguisé note que la dernière phrase «répond exactement au 'je suis confiné chez moi' qui termine le Carnet», et il ajoute : «On peut donc dater celui-ci de cette période d'inaction forcée du mois de mars 1821» (p. 94).

Carnet - Introduction

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par l'écriture. Le mécanisme qui a donné naissance aux quelques pages du carnet n'est sans doute pas bien éloigné de celui qui a engendré, à d'autres époques, Ma vie, Cécile et Adolphe, pour ne rien dire des journaux intimes eux-mêmes, autre manière de garder trace du vécu1. De là à mettre ce carnet au rang des autres écrits biographiques de l'auteur, il y a un pas qu'on ne peut franchir. Il faut au contraire approuver, pour l'essentiel, ce qu'écrivait Pierre Déguisé dans sa conclusion : «Il lui manque ... quelque chose : l'art ... Sous cette forme de résumé, le Carnet n'est qu'un document historique et surtout psychologique». La tournure négative de cette dernière phrase peut cependant paraître excessive. Tel qu'il est le «carnet» reste plein d'intérêt, nous révélant un Constant qui, sans doute marqué par l'accident qui le contraint à l'immobilité, jette sur les gens qu'il a connus et sur lui-même un regard particulièrement critique, pour ne pas dire plus. Sans doute certaines cibles de cette humeur acerbe ne méritent-elles pas vraiment une telle agressivité. Charlotte, par exemple, est sans doute un peu indûment maltraitée, et peut-être aussi M™5 de Staël, dont nous ignorons par exemple le rôle exact qu'elle a pu jouer dans les différends financiers de Constant avec son père. En revanche, le mémorialiste paraît faire preuve ici d'une lucidité nouvelle tant à l'égard de Bernadotte ou de Juliette Récamier qu'à l'égard de Fouché. On pourra évidemment toujours soutenir qu'il se venge ainsi de ses propres échecs ou de ses propres faiblesses, mais irait-on jusqu'à prétendre que, ce faisant, il se trompe sur l'essentiel ? On ne peut manquer non plus d'être attentif au fait que se remémorant les étapes essentielles de son existence, Constant passe sous silence certains épisodes qu'on doit au contraire tenir pour importants : sa longue et déterminante amitié pour Mrae de Charrière, son escapade en Angleterre en 1787, son entrée en politique à l'époque du Tribunat ; il ne trouve pas non plus à évoquer, si ce n'est allusivement, ses recherches et ses réflexions sur les religions, qui ont pourtant pris une large part de son temps, pendant de nombreuses années. Qu'il fasse pareillement l'impasse sur ces pans importants de son existence oblige à considérer que le récit pointilliste qui nous est livré est orienté, mais sans qu'on puisse deviner vraiment sous quel influence ou dans quelle intention. Dominent en fait ici trois ordres de faits : les intermittences du cœur entre Mmc de Staël et Charlotte, les démêlés financiers avec son père, les événe1

J. Mistier, qui a placé le texte du «Carnet» en annexe à son édition d'Adolphe suivi du Cahier Rouge et de Poèmes inédits parue au Livre de poche en 1972, estime qu'il «semble avoir été destiné à servir de schéma pour une suite du Cahier rouge» (p. XXXm). On se gardera de cautionner une telle hypothèse, que rien ne vient étayer.

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Carnet

ments politiques depuis les Cent-Jours, ceux-ci se taillant du reste la part du lion, comme c'était le cas de l'escapade anglaise dans Ma vie, ce qui crée dans les deux cas un effet de ralentissement du récit avant qu'il s'interrompe sur un présent qui prend en conséquence les allures d'un point à ne pas dépasser, rendant problématique sinon parfaitement impossible toute supputation sur l'orientation que le récit aurait prise si une suite avait pu lui être donnée. Si, le rapprochant de Ma vie, nous parlons de «récit» au sujet du Carnet, c'est qu'en effet les notes rapides dont il est constitué ont quelque chose qui relève du genre narratif, à la fois par la succession des faits mentionnés et par les liens qui, à l'occasion, les unissent. On pourrait penser dès lors que Constant a jeté ainsi sur le papier les premiers éléments d'une trame qu'il envisageait de tisser pour une sorte de suite ou de prolongation à la narration qu'il avait faite, dans les années 1811-1812, de son enfance et de sa jeunesse jusqu'à sa vingtième année. Nous gardant cependant des hypothèses aventureuses, nous ne pouvons sans doute mieux faire que lire ce texte pour ce qu'il est, à savoir une esquisse pour un projet narratif inconnu, dans ses intentions exactes autant que dans ce qu'aurait été sa réalisation finale.

Établissement du texte Manuscrit : 2 grandes feuilles pliées en deux et cousues formant 8 pages 220 X 175 mm dont les six premières sont écrites d'une main inconnue et numérotées, de la main de Sainte Beuve (?), de 1 à 6, tandis que la numérotation à l'encre rouge de la bibliothèque va de 233 à 236, le dernier folio étant blanc. Bibliothèque de l'Institut de France, Collection Spoelberch de Lovenjoul, Dossier constitué par Sainte-Beuve pour son étude sur Fauriel, avec copies de lettres adressées à Fauriel par : Benjamin Constant, Guizot, S. Sismondi, Augustin Thierry, Manzoni, Cabanis, notes autographes de Sainte-Beuve ; lettres autographes adressées à Sainte-Beuve ou à divers par : Victor Cousin, Fauriel, Charles Labitte, M"16 Caroline Olivier, Charles de Rémusat, Mme Mary Clarke, Mme de Charrière, J. Mohl. Copie du Carnet de Benjamin Constant. 273 f° 330 x 250mm. D 568 Hofmann, Catalogue, IV/73 Imprimés : Sainte-Beuve, C.-A., Derniers Portraits littéraires, Paris : Didier, 1852 ; pp. 272-276, «Note» contenant un passage du carnet.

Carnet - Introduction

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Sainte-Beuve, C.-A. Causeries du lundi, Portraits de femmes et Portraits littéraires. Table générale et analytique, par Ch. Pierrot, Paris : Garnier frères, 1881 ; pp. 35-37, «Notes et remarques» contenant un passage du carnet. Constant, Benjamin, Œuvres, texte présenté et annoté par Alfred Roulin, Paris : Gallimard, 1957, («Bibliothèque de la Pléiade») ; pp. 825-830 (pour les textes) et pp. 1592-1594 (pour la notice et les notes), réédition des deux passages procurés par Sainte-Beuve et Pierrot. Pierre Déguisé, «Le carnet de Benjamin Constant. Fragments inédits», dans La Revue de Paris, août 1963, pp. 91-106 ; première édition intégrale du texte. Benjamin Constant, Adolphe suivi du Cahier Rouge et de Poèmes inédits. Édition de Jean Mistier, Paris : Le Livre de poche, 1972, pp. 231-238. Courtney, Guide, A64 P. D.

8. Première page de la Copie du Carnet de Benjamin Constant. Titre et pagination pourraient être de la main de Sainte-Beuve. Collection Spoelberch de Lovenjoul Bibliothèque de l'Institut de France - Paris, D 568, f° 233r°.

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Copie du Carnet de Benjamin Constant.

Né en 1767 à Lausanne - Mon père - Marianne, Nanine1, &c. = Mariage 1789 = Charlotte 11 Janvier 17932 - Découverte de correspondance, 25 mars3 - rupture - Séparation - Mmc de Staël 19 7bre 1794. Charlotte, jalousie vraie ou fausse de Dutertre4 - Charlotte me propose de se séparer de s lui, si je veux l'épouser - ma fatigue de mes liens avec Made de Staël = mon absurde conduite = maladie de Mmc Talma - Sa mort. - querelles perpétuelles avec made de Staël = arrivée de Charlotte à Paris, 1806 - je vais la voir ; scènes, aveu, grandes querelles5 - Lettres furieuses de Made de Staël acharnement de mes vieilles cousines et tantes6 contre Made de Staël. - elle 10 arrive à Lausanne - retour avec elle à Copet7. - paix momentanée = mariage Établissement du texte : manuscrit : Bibliothèque de l'Institut de France, Bibliothèque Spoelberch de Lovenjoul, D 568. Dossier constitué par Sainte-Beuve pour son étude sur Fauriel..., F 233-236, Copie du Carnet de Benjamin Constant. 1

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G. Rudler écrit «cette Nanine que Benjamin nomme dans son Carnet et que je n'ai vue mentionnée nulle part ailleurs» ; il ajoute en note : «Je ne doute pas que Nanine ne soit Jeanne Morand, la vieille bonne de Juste, en faveur de laquelle il prit des dispositions en 1790-1792» (Jeunesse, p. 73). La date est la même dans la première phrase de Cécile (OCBC, Œuvres, t. m, p. 243). Cette découverte par BC d'une lettre adressée par le prince russe Gallitzine à Minna von Cramm, sa première femme, qui «ne laissait aucun doute sur leurs liens réciproques» est transposée dans Cécile (OCBC, Œuvres, t. III, p. 248), alors qu'elle était rapportée en des termes sans doute beaucoup plus conformes à la réalité dans le Narré rédigé par BC au moment de son divorce {OCBC, Œuvres, 1.1, p. 253-254). On notera que la date donnée ici (25 mars) n'est pas, si l'on en croit le Narré, celle de la découverte de la lettre mais celle de l'explication entre les époux. A. Roulin fait remarquer qu'entre cette note et la précédente plus de dix années se sont écoulées et que BC «saute à pieds joints par-dessus son activité politique de 1795 à 1802». A. Roulin note que la ponctuation du copiste doit être mauvaise, car «les scènes et les querelles qui suivirent la visite de Constant à Charlotte ne peuvent guère être que celles de M™ de Staël». Le pluriel de tantes et de cousines est sans doute une faute du copiste, car il s'agit plus que probablement de la tante Nassau et de la cousine Rosalie. L'arrivée de M me de Staël à Lausanne, la démonstration de violence qu'elle y fait et le retour piteux de BC à Coppet sont évoqués dans le journal intime à la date du 1er septembre 1807. C'est en fait à partir d'ici que le carnet supplée le journal intime commencé en janvier 1804 et interrompu en décembre 1807.

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secret le 5 juin 18081 = entrevue de Charlotte et de Made de Staël - Singuliers bruits sur Charlotte à Interlaken : pourquoi je ne veux pas les approfondir2 = 1809, luttes bien superflues contre Made de Staël = Débats avec Charlotte sur le mieux à faire : douleur et violence de Me de Staël Séjour à Lyon - empoisonnement tenté par Charlotte sur elle même3 = s Dernier séjour intime quoiqu'orageux avec Made de Staël - 1810. Ma tête se trouble entre Charlotte et Made de Staël, je perds 20.000 f s en un jour 13 octobre 18104 = Charlotte et Madc de Staël en présence Made de Staël part pour Genève ; Charlotte et moi retournons à Paris 20 8brc 1810 = je continue à jouer et je perds toujours. 1811 mon père parti pour Genève, afin de m'y io attendre et de m'y faire un procès - entretien de Made de Staël avec lui, en passant à Brevans de Montargis, elle lui monte la tête contre mon mariage et le détermine à m'intenter un procès en règlement de compte5. - Arrivée à Genève. 233V0 Mon père saisit le premier prétexte pour rompre avec moi. je vais à 15 Lausanne, curiosité de Lausanne sur Charlotte, mélange de malveillance pour moi qui nous fait mal recevoir et d'envie contre Made de Staël qu'on

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Le mariage religieux par le pasteur Ebray, à Brevans. De Genève, où Charlotte et Mme de Staël s'étaient vues en présence de M™ de Decken, tante de Charlotte alors en visite en Suisse, ces dames s'étaient rendues à Interlaken pour y assister à la Fête des Bergers. C'est sans doute Mme de Staël qui, de retour à Coppet, a médit auprès de BC de la conduite de Charlotte. Quoi qu'il en écrive dans son carnet, celui-ci ne put s'empêcher de formuler quelques reproches à l'adresse de sa femme. On a, dans une lettre datée du 30 août, la réponse de Charlotte : «tu m'accuses d'imprudence à Interlaken je te jure que je n'en ai point commise - où est le mal je t'en conjure de dire la vérité à un impertinent et de refuser de danser avec lui ? - voilà pourtant tout ce que j'ai fait - crois moi mon amour chéri, depuis que tu es mon premier mon plus cher intérêt sur la terre, je ne dis ni ne fais plus ce que j'aurais pu dire ou faire avant que ma vie fut unie à la tienne. Je te conterai quand nous nous reverrons ce qui a donné lieu à ce qu'on t'a dit peut-être et ce qu'on a sans doute dénaturé» (OCBC, CG, t. vn, à paraître). Cette tentative eut lieu à Lyon, dans les premiers jours de juin 1809. Charlotte fut secourue par BC et Mme de Staël qui accoururent à son chevet dès qu'il reçurent le mot à l'hôtel du Parc où ils étaient descendus (voir D. Bertoud, La Seconde madame Benjamin Constant, pp. 190-192, qui cite des extraits de la lettre de Charlotte). C'est la perte qui va entraîner la vente des Herbages, de la maison de la rue Neuve-desMathurins et de la bibliothèque de BC. A. Roulin fait remarquer que cette note ne semble pas être à sa place, l'entrevue de M1™ de Staël et de Juste à Brevans ne devant pas être de beaucoup postérieure à celle de BC avec elle, à Briare, près de Montargis, «vers le milieu d'octobre 1810». Ajoutons que si on n'a guère d'éléments, ni dans le journal intime, ni dans le dossier Affaire de mon père qui permettent de préciser le rôle de M1™ de Staël dans le conflit financier qui a opposé BC à son père, on sait qu'elle a correspondu avec Juste après le départ de BC et de Charlotte pour l'Allemagne.

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veut blesser, en nous recevant bien. Correspondance avec mon père, il invente mille griefs contre moi, nie sa signature et va jusqu'à m'accuser... de faux1, courses à Genève sans Charlotte février 1811. M1*" de Staël me ramène jusqu'à Coppet. c'est la dernière fois que j'ai vu Coppet. luttes contre mon père, contre Charlotte, contre Madc de Staël - Vie misérable. Charlotte en tout réussit mal à Lausanne. Dîner sans Charlotte avec Made de Staël, chez d'Ariens - scènes - Dernières courses à Genève pour mes affaires avec mon père - nous convenons de tout - il part pour Dôle et m'écrit de la route des lettres fulminantes ou il rétracte toute intervention de M. de Loys2 agitations avec Made de Staël - elle me propose un rendez vous à Rolle - je n'ose l'accepter de peur de Charlotte = Made de Staël vient à Lausanne dernière entrevue avant mon départ3, correspondance après son retour à Coppet - renouvellement de proposition de duel par Rocca = ma réponse4 = Départ pour l'allemagne, 15 mai 18115 - une tout autre atmosphère - plus de luttes - Charlotte contente, plus d'opinion contre nous - je me remets à mon ouvrage, je joue et je perds mon argent à la roulette, établissement à Gœttingue 8 novembre, dispositions politiques des étudiants - études sérieuses - vie sociale assez douce - mort de mon père, 2 février 1812. nouvelle du départ de Made de Staël pour la Russie, guerre de 1812. retraite de Moscou, état de l'Allemagne, bataille de Leipsick. Arrivée de Bernadotte à Hanovre, accueil qu'il me fait = Diner tête à tête, proclamation - défiance des allemands contre Bernadotte - Béarnais et Gascon, son ascendant sur eux en présence - révolution complète, expulsion des Français6 - rendez-vous avec Bernadotte à Bukebourg = arrivée à Liège 1814. Bernadotte au fonds assez peu content de mon arrivée, sa Disposition, son Désir d'être Roi de france, sans risquer de n'être plus roi de Suède, son indécision, je l'importune, comme une occasion de trahir la

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Allusion sans doute à la lettre de Juste du 15 mars 1811 à laquelle BC répond le 25 (voir Affaire de mon père, dans OCBC, Œuvres, t. VI, pp. 613-615). II est question, dans une lettre de Juste en date du 25 mars 1811 et dans la réponse de BC (Affaire de mon père, dans OCBC, Œuvres, t. VI, pp. 621-622), de l'arbitrage de trois personnes au lieu de celui, qui avait été convenu, de M. de Loys. Les entrevues des 7 et 9 mai 1811. Sur cet incident, on verra dans King et Candaux, «Correspondance BC-Sismondi», la lettre de BC en date du 9 mai 1811 ainsi que le curieux récit que la mère de Sismondi écrit dans son journal intime, «dans un anglais assez pittoresque», de l'ambassade que son fils fit auprès de Rocca à la demande de BC (pp. 120-121, n. 199). C'est, rappelons-le, à cette date du 15 mai 1811 que BC reprend la rédaction d'un journal intime. Ici s'achève le premier fragment, connu depuis 1881 grâce à Sainte-Beuve (voir l'introduction, p. 293). Le passage qui suit a été publié pour la première fois par P. Deguise.

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faiblesse de son caractère et comme un témoin de cette faiblesse, sa bonté en me recevant passablement malgré cela, ma fausse position à Liège, je ne m'en aperçois qu'en partie1, on engage Bernadotte à partir pour Nancy, j'annonce qu'il reviendra sans avoir rien fait, il revient de peur des corps francs français, après avoir refusé de voir le Cte d'Artois, il dit assez de mal 5 de moi à Adrien de Laval2, nouvelles du 30 mars. Déchéance de Bonaparte, rappel des Bourbons. Départ3 avec le corps de Bernadotte pour Bruxelles avril 1814. départ pour Paris avec auguste de Staël, article du 21 avril dans les Débats, cet article exprimant ma façon de voir la restauration, état de l'opinion, constitution du Sénat repoussée, toujours la même opposition 10 irréfléchie, sous le Directoire, sous le consulat, à la restauration, nous la retrouverons aux cent-jours. pouvoir royal neutre, idée féconde tout à fait étrangère alors en france - jeu. je gagne, achat avec mon gain de la maison rue neuve de Berry, première cause de mon éligibilité4. - Made Récamier se met en tête de me rendre amoureux d'elle, j'avais 47 ans. rendez-vous | 15 qu'elle me donne, sous prétexte d'une affaire relative à Murât, 31 août, sa manière d'être dans cette soirée : osez, me dit-elle, je sors de chez elle, amoureux fou5, vie toute bouleversée, invitation à Angervilliers. coquetterie et dureté de Made Récamier. je suis le plus malheureux des hommes, inouï qu'avec ma souffrance intérieure, j'ai pu écrire un mot qui eût le sens 20 commun, jeu commençant à m'être défavorable, parce que je ne pense qu'à made Récamier. Débarquement de Bonaparte, pas l'effet d'une conspiration, mais une conspiration à côté. 5 mars 1815. je me jette à corps perdu du côté des Bourbons. - Made Récamier m'y pousse = Chateaubriand prétendait que 15 rendez-vous ] le mot est répété en tête du folio 234 recto 1

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P. Déguisé commente finement ce passage où BC exprime des choses qu'il n'avait pas vraiment perçues sur le moment : «Il y aurait beaucoup à dire à ce propos pour juger l'attitude de Constant en politique. Ambitieux ? Oui, mais par flambées. Intrigant ? Sans doute ; il sait se pousser avec habileté et son insistance manque pour le moins de discrétion. Mais est-il le seul ? Est-il ce politicien qui calcule avec cynisme comme on veut parfois nous le faire croire ? Mais non ! En politique sa 'tête se monte', pour Bernadotte, pour Napoléon, comme autrefois en amour pour Anna Lindsay, pour Charlotte, pour Juliette Récamier. Et l'imagination aveugle cet homme qui prend ses désirs pour des réalités. A-t-il mis assez de temps pour juger Bernadotte !» (p. 101). Sur Adrien de Montmorency-Laval, voir le Répertoire. Sur ce mot débute le second fragment, publié en 1852 par Sainte-Beuve en note à son article sur «BC et M me de Charrière», dans les Derniers Portraits littéraires. Voir ci-dessus la n. 1, p. 192. Outre l'origine de l'argent avec lequel il fait son achat, BC révèle ici, ce qu'il ne faisait pas dans le journal intime, son intention réelle : remplir une condition d'éligibilité. Le journal intime ne rapportait pas le mot de Mme Récamier.

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tout serait sauvé, si on le faisait ministre de l'intérieur. Sottises des Royalistes. leur refus de rien faire pour regagner l'opinion, je ne m'obstine que plus à repousser Bonaparte, mon article du 19 mars, le roi part le même jour. Bonaparte arrive le soir, je me cache chez le ministre d'amérique. je pars pour Nantes avec un consul américain, troubles de la Vendée, j'apprends à Ançenis que Nantes est aux Bonapartistes et Barante en fuite, je retourne à Paris, 28 mars. Made Récamier au milieu de tout cela, entrevue avec Bonaparte, je crois le 10 avril1, travail à l'acte additionnel. Montlosier. Duel, cour Bonapartiste, publication de l'acte additionnel, mauvais effet sur l'opinion, révolte universelle de cette opinion, ma nomination au conseil d'état. 22 avril, indignation publique, lettres anonymes, mon entrée au conseil d'état, je n'y manque point, mes entrevues avec l'empereur, amour au 235r° milieu de tout cela, départ de | l'Empereur pour Waterloo. Défaite, trahison morale universelle, abdication, envoi à Haguenau. retour à Paris, trahisons accumulées de Fouché2. mon inscription sur la liste du 24 Juillet, mémoire rédigé à tout hasard, radiation de la liste. Dureté et indifférence de Made Récamier durant cette espèce de persécution, mon amour persiste, intimité intermittente. Confidences sur Lucien et sur Auguste, le prince Auguste de Prusse, je pars pour l'angleterre par Bruxelles, 31 octbre 18153. Emigrés bonapartistes, lettre du 9 Novembre qui décide ma femme à venir. Son arrivée le 1er Décemb. agitation et tristesse, départ pour l'angleterre le 21 Janvier 1816. tracasseries venant de Made de Staël, arrivée à Paris le 7 octobre 18164. nouvelle position, arrivée de Made de Staël, mes rapports avec elle5, elle m'engage à écrire ma brochure De la Doctrine politique, en ré-

17 durant ] mot récrit sur avant par surcharge des premières lettres 21 pour ] mot surmonté de de dans l'interligne trahissant une hésitation non fondée du copiste

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A. Roulin fait justement remarquer que l'hésitation de BC sur la date est justifiée, le journal intime situant cette entrevue le 14. Ici aussi le carnet porte un jugement catégorique, absent du journal. Ici s'achève le second fragment publié par Sainte-Beuve. On ne connait la suite que grâce à la découverte de P. Déguisé. Elle double dans son début ce que dit avec plus de détails le journal intime, qui s'arrête le 26 septembre 1816, et délivre des informations utiles pour la fin de 1816 et pour les années suivantes, jusqu'au printemps de 1821. P. Déguisé fait remarquer que, partis de Bruxelles le 27 septembre, BC et Charlotte ont mis dix jours pour faire la route : «Benjamin n'était pas trop pressé d'arriver», ajoute-t-il (p. 95). «... dès l'arrivée à Paris de Mme de Staël le 20 octobre, il court chez elle, alors qu'il s'est gardé de revoir M™ de Récamier et ses amis», écrit P. Déguisé, qui ajoute que «le 26 (la lettre porte en réalité, selon É. Harpaz, la date postale du 25 - voir BC et Mme Récamier, Lettres 1807-1830, pp. 327-328), il demande une entrevue à Juliette, avec sa femme».

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ponse à la monarchie selon la charte1, elle tombe malade, vie solitaire, jeu. je perds toujours, ma femme commence à épargner pour elle-même, ce qui ajoute à ma dépense et accélère le dérangement de ma fortune, tracasseries sociales, ma brochure sur la législation de la presse. Son effet prodigieux, le pouvoir même en semble frappé et s'arrête, le mal de Made de Staël s'ag- 5 grave, sa crainte de la mort, elle est prête à mourir le 18 juin, elle se remet, elle retombe et meurt le 14 juillet 1817. albertine. sa disposition, comme elle a changé2, on pense à moi pour les élections, j'échoue en 7brc 1817. le mercure ne réussit pas. annales des Chambres, accident chez M™ Davilliers3 24 juin 1818. liaison de ma femme avec madame Davilliers. prépara- 10 tion pour les élections. 235v° La Société de la presse en entier contre moi. je persiste avec peu de chances de succès, raisonnements des électeurs pour m'écarter : ils me croyent plus utile hors de la chambre4, égoïsme des nations comme des rois.

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Peu de temps après l'entrevue avec M1™ Récamier à laquelle il vient d'être fait allusion dans la note précédente, mais à une date indéterminée («début novembre», selon P. Déguisé ; «début décembre», selon É. Harpaz), BC parle de la brochure qu'il est en train d'écrire, explique son attitude à l'égard de Chateaubriand et de ses amis, et termine en affirmant : «Cette lettre est pour vous seule et je me fie à vous pour qu'elle ne sorte jamais de vos mains», ce qui fait nécessairement penser, pour peu qu'on connaisse les protagonistes, que BC se sert de Juliette comme intermédiaire à l'égard du «parti ministériel». Ces échos de la maladie et de la mort de M™ de Staël montrent un BC désemparé. Pierre Déguisé souligne que la famille de la malade avait entrepris déjà de le tenir à l'écart. BC sera certes invité à la voir l'avant-veille de sa mort, mais le mouvement est lancé, qui conduira «au silence ... sur ses relations avec elle», puis «à la destruction probable de la correspondance». Quant à Albertine, si BC note son changement d'attitude, c'est qu'elle est devenue la femme de Victor de Broglie et, ajoute P. Déguisé, «elle apparaît ici ce qu'elle sera plus tard : une femme pieuse et austère qui ne songe à badiner ni avec l'amour ni avec la morale établie ... sa réserve envers Constant n'est jamais allée jusqu'à la froideur ; mais elle est déjà prête à se faire la gardienne sévère d'une mémoire illustre dont il fallait exclure au moins les souvenirs d'une vie sentimentale agitée». P. Déguisé rapporte qu'il s'agit du premier accident au genou, à Neuilly, dans le jardin de M™ Davilliers : «D'après Sismondi, dont Rosalie, cousine de Benjamin, rapporte le récit à son frère Charles, il aurait voulu, à cinquante et un ans, montrer aux dames sa jeunesse et son agilité en sautant par-dessus un morceau de bois et, tombant dans un trou, il s'était, semble-t-il, foulé le genou». P. Déguisé commente assez longuement ce passage, notant que BC a fait le silence sur certains moment de sa carrière politique pour en retenir d'autres et mettre en lumière son échec de 1818, dont il donne du reste une explication à laquelle il ne peut pas vraiment croire (celle selon laquelle on l'estimait plus utile hors de la Chambre). Il est vrai en revanche que la «Société de la Presse» ne le soutenait pas activement, car elle était aux mains des libéraux les plus avancés.

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état de la chambre de 1819. première sottise, affaire des bannis1 - projets d'élections folles. Grégoire, je combats inutilement cette idée, assassinat du duc de Berry, 13 février 1820. effet qu'aurait dû produire cet événement, si le parti contrerévolutionnaire eût été un peu habile2, la moindre fermeté fait taire les ultras = Decaze proposant les lois d'exception au profit du parti qui s le persécute : il est chassé par ce parti dès le lendemain, voyage dans la Sarthe avec ma femme, 20 1820. grande faute de l'y avoir menée, à combien de fautes son ascendant m'a conduit - Saumur. soulèvement de l'école d'équitation contre moi. siège de la maison ou j'étais 7 octobre, proposition de m'enfuir. je pars en plein jour3, foule assez déguenillée qui io m'accompagne4, Caffé me donne le bras5, nouvel accident à ma jambe, je suis confiné chez moi.

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BC ne pensait pas qu'il faille obtenir d'un coup le retrait des mesures prises contre les «régicides» et contre les bannis de 1815, estimant que Louis xvm avait raison de préférer des mesures individuelles, qui ne hérissaient pas la droite. C'est dans le même esprit que BC ne souhaitait pas la candidature de Grégoire, l'ancien évêque constitutionnel et l'ancien conventionnel soutenu par l'extrême gauche. «En bon tacticien politique», estime P. Déguisé, «il [BC] ne peut s'empêcher de souligner l'incapacité des ultras qui ne savent pas saisir l'occasion de l'asssassinat du duc de Berry, probablement pour rallier l'opinion autour de la monarchie, et qui donnent au contraire l'impresssion de vouloir en revenir au pire absolutisme». Revenant de la Sarthe à Paris, BC fait un crochet par Saumur. Invité à dîner chez Hurault, notable libéral de la ville, il doit affronter la colère des élèves officiers qui manifestent devant la maison, menaçant d'enfoncer la porte et réclamant sa tête. Jusque-là, le récit est conforme à ce qu'on sait par ailleurs. La suite en revanche ne justifie pas la rancœur que BC exhale ici à l'égard de Charlotte. C'est elle en effet qui refuse la solution de s'enfuir en escaladant le mur du jardin : «... mon mari ne peut fuir d'une manière aussi honteuse, quelque chose qu'il arrive, il doit rester ici». P. Déguisé s'interroge sur cette humeur affichée à l'égard de Charlotte : «Muflerie ? Même pas. Il a su reconnaître dans son journal ou ailleurs le mérite de Charlotte. C'est que, dans ce Carnet, tout le monde est visé». Dans la brochure où BC rapporte son aventure (Lettre à M. le Marquis de Latour-Maubourg, ministre de la Guerre, sur ce qui s'est passé à Saumur les 7 et 8 novembre 1820), il n'affiche aucun mépris à l'égard de son escorte improvisée : «En sortant de Saumur, j'ai trouvé des citoyens à cheval qui m'ont accompagné pendant une lieue». Pierre Caffé est un médecin français né à Saumur (1778-1821) qui fit carrière dans l'armée. Compromis dans la conspiration du général Berton, il fut condamné à mort et se suicida pour ne pas monter à l'échafaud. BC, impliqué avec les autres chefs de l'opposition dans un procès dont la dimension politique ne peut échapper, déploya des efforts qui restèrent vains pour sauver un homme estimable qu'il connaissait fort peu mais à qui on avait fait grief d'être de ses amis (pour les détails de cette affaire, on se reportera à P. Bastid, BC et sa doctrine, t. I, pp. 372-373).

Livres de dépenses de Benjamin Constant 1814-1830

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Introduction

Les Livres de dépenses de Benjamin Constant ne sont évidemment pas des œuvres sorties de sa plume au même titre que les textes que nous avons à charge de publier. Ils n'ont pas non plus tout à fait le même statut que l'Affaire de mon père, dossier monté par Constant pour soutenir sa cause et que nous avons cru pouvoir joindre aux premiers journaux intimes. Il nous a toutefois paru utile d'en offrir la lecture, en annexe au journal intime de la période 1811-1816, dont ils constituent, de plusieurs manières, le complément. Pour la période où ils viennent le doubler, soit du V janvier 1814, date de leur début, au 31 octobre 1815, date où commence la lacune occasionnée par le séjour de Constant en Belgique et en Angleterre, ils fournissent un ajout intéressant, sur plus d'un point, au contenu même du journal, soit qu'ils précisent une information qui s'y trouvait, soit qu'ils en apportent qu'il ne donnait pas. Pour la période qui va du retour d'Angleterre, le 7 octobre 1816, au 20 novembre 1830, date de la dernière mention, antérieure de quelques jours seulement à la disparition de Benjamin Constant, ils deviennent notre source unique d'information sur sa vie quotidienne, si l'on excepte les quelques très maigres données que le Carnet veut bien livrer pour la période de 1816 à 1821. En raison de l'importance de la lacune et du fait que les deux parties sont parfaitement distinctes, dans les collections de la BCU de Lausanne, où elles sont répertoriées séparément, nous avons choisi d'en marquer matériellement la frontière, comme entre les deux volets d'un même ensemble, ce qu'elles sont effectivement, d'une certaine manière. Kurt Kloocke, qui avait entrepris la publication des Livres de dépenses dans les Annales Benjamin Constant, a écrit pour eux une introduction qui soulignait tout à la fois leur intérêt et les limites de l'information qu'ils délivrent. Nous ne pouvons que nous en inspirer, avouant en outre notre dette pour ce qui est de l'annotation, que nous avons simplement complétée et enrichie là où des découvertes récentes nous le permettaient. Pour ce faire, nous nous sommes appuyés sur un certain nombre de documents inédits qui sont conservés à la Bibliothèque Cantonale et Universitaire de Lausanne, mais également sur un Registre universel depuis le 18 décembre 1829 (que nous abrégeons en Registre universel) que détient la Bibliothèque Nationale de France et dans lequel BC a consigné, pendant les deux der-

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nières années de sa vie, un certain nombre de renseignements, comptables et autres, non dépourvus d'intérêt. Les Livres de dépenses ne nous disent pas tout sur certains chapitres particuliers de la vie de leur auteur : ils ne font pas état de sa fortune, se contentant à l'occasion d'enregistrer des sorties ou des rentrées d'argent mais avec une telle parcimonie et une telle concision qu'il est impossible d'en tirer des lumières suffisantes ; ils ne disent que peu de choses de ses dépenses inavouables, dettes de jeu ou argent dû à des filles, nous obligeant en outre, sur ce second point notamment à ne formuler souvent que des hypothèses sur la signification exacte des annotations ; ils sont singulièrement concis aux périodes de grande agitation, lors des voyages par exemple, ou encore pour les jours qui précèdent une publication importante, se contentant alors de livrer une somme globale qui recouvre sans doute les dépenses les plus diverses. En revanche, ils sont éclairants sur certains aspects de la vie de Constant, sur la relative modicité de ses besoins personnels lorsqu'il n'a pas à affronter des dépenses liées au rang qu'il veut tenir ou à son désir de plaire ou de convaincre : il peut se satisfaire d'habiter un appartement meublé d'un coût modeste, il peut ne prendre que des repas simples dans des cabarets. Il dépense au contraire assez largement en frais de vêtements, en frais de voitures, en blanchissage, en raccommodages ou en achats pour son travail, ne lésinant pas sur les abonnements aux journaux, sur la reliure de ses livres ou sur les émoluments dus à ses copistes ; il ne résiste guère non plus aux sollicitations des mendiants ou aux demandes d'aide à des œuvres. Notre transcription est conforme aux principes d'édition des Œuvres complètes et la mise en page s'efforce de reproduire la disposition matérielle du manuscrit tout en faisant l'économie des lignes verticales qui séparent les colonnes. Nous croyons devoir signaler au lecteur que les calculs de Constant sont assez souvent fautifs. Nous n'avons pas jugé utile de faire état des erreurs.

Établissement du texte Manuscrits : Livre de dépenses 4 cahiers sans couverture, faits de feuilles pliées en deux de grandeurs variables : le premier, 167 x 210 mm environ, de huit folios écrits rectoverso, le verso du dernier blanc ; le second, 175 X 220 mm environ, de sept folios écrits recto-verso et d'un folio blanc ; le troisième, 165 x213 envi-

Livres de dépenses - Introduction

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ron, de 5 folios écrits recto-verso et d'un folio blanc ; le quatrième, de 5 folios 183 x environ, de 5 folios écrits recto-verso, le verso du dernier blanc. Chacun des cahiers correspond à un semestre des années 1814 et 1815, le dernier restant inachevé. Chaque page avec réclame, l'en-caisse finale de la précédente étant répétée en tête de la suivante. La pagination des folios, absente du ms, est nôtre. BCU, Co 4737. Hofmann, Catalogue, non répertorié. Livre de dépenses 1 cahier relié sous couverture, 106 f°s écrits recto-verso, sauf le dernier, 211 pp. numérotées d'une main inconnue dans le coin supérieur droit des pages impaires, 180 x 230 mm. Réclames comme dans les cahiers précédents. La pagination des pages paires est nôtre. BCU, Co 4735. Hofmann, Catalogue, non répertorié. [Carnet de notes du 29 septembre 1824 au 4 août 1827] 1 vol. de 80 f°s, 159 pp. a. Il contient aux f s 61v°, 66v°, 74v° et 78r° des notes reportées par la suite au Livre de dépenses. BnF, NAF 18829. Hofmann, Catalogue, IV/125. Édition partielle (de janvier 1814 à décembre 1820) en deux parties, «Les Livres de dépenses de Benjamin Constant, Premier article», par Kurt Kloocke, Annales Benjamin Constant, 4, 1984, pp. 115-163 et «Les Livres de dépenses de Benjamin Constant, Second article» par Kurt Kloocke et Christian Viredaz, Annales Benjamin Constant, 5, 1985, pp. 105-161. P. D.

Livres de dépenses

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9. Première page des livres de dépenses. Bibliothèque cantonale et universitaire, Lausanne, Fonds Constant Co 4737, F lr°.

315

Livre de dépenses

f° li» 1814 Janvier1.

1er Semestre de l'an 1814 en caisse. 3. à un lecteur à Charlotte pour ménagé2. Diner jusqu'à hier 2 Janvr. 4. la Blanchisseuse. 6. au Club3. 9. Solde à Henri4. 10. Solde à Meyer5 pr voitures eu en caisse. dépensé. reste en caisse au Cordonnier. 7 R"1. 2 ggr. Bois ma 1/2. 3 R"1. 14 ggr6.

114.70 20 3 50. s 5. 6. 20. 5.50. 23. 10 83_ 114 70 83 31 70. 28 50 15 14.50

Établissement du texte : manuscrit : BCU, Lausanne, Co 4737 1

2

3

4 5 6

En ce 1er janvier 1814, date à laquelle commence le premier livre de dépenses, BC et Charlotte sont à Hanovre. Il s'y trouve depuis le 3 novembre 1813 et elle l'y rejoint le 5 décembre, venant de Schwülper où elle séjournait auprès de son fils (voir le J. I. aux différentes dates). BC remboursait régulièrement à Charlotte une partie des frais du ménage ; d'où de nombreuses petites querelles. Le «Club» est sans doute un lieu de rencontre des gens de la cour et de la ville de Hanovre. Les dépenses peuvent être des pertes au jeu. Voir le /./. du 7 janvier 1814 : «Décidément, je ne joue plus». Probablement son domestique. N'a pu être identifié. BC paye son cordonnier et son bois en monnaie allemande, c'est à dire en Reichsthaler (Rthlr.) et en Groschen (Gr.), et il met dans la colonne du débit un équivalent approximatif en monnaie française. D'après Carl Christoph Schmieder, Handwörterbuch der gesammten Münzkunde, on peut dire ceci : Un Reichsthaler était subdivisé en 24 Groschen (op. cit., p. 379), un Groschen en 12 Pfennige. La monnaie française était le franc. Un franc valait, en 1785, 5 Groschen et 8 Pfennige (op. cit., p. 279) ou, selon une autre indication du même livre et qui doit représenter le cours évidemment plus favorable de la monnaie française au moment des triomphes de Napoléon, 6 Groschen et 2 1/2 Pg. (op. cit., p. 178). BC adopte un taux de change qui représente approximativement la moyenne des deux chiffres.

316

Livres de dépenses

eu en caisse pris en caisse. en caisse dépensé. reste en caisse. 13 pour de la tourbe au jeu 1 .

31 70. 1063 80 1095 50 43. 1052 50 8 8. 16.

eu en caisse depense reste p iv° Janvier

en caisse 15. à Henri son mois au 1er Janvier. à Dorothée2 idem au 9.

1052 16^ 1036 1036 46 23.

is

69^

18.

21. 23 24 25. 26.

eu en caisse depensé reste en caisse plus. En caisse. à diner jusqu'à dimanche passé 16. à Henri Solde à ce jour perdu au jeu 3 . pour de la tourbe. au jeu. pour du punch ma 1/2 pour bois ma 1/2 diner jusqu'au 23. au jeu 4 . à Johanna5 pour son mois jusqu'au 13 janvr.

15 Janvier ] récrit sur février 1

2

3 4 5

1036 69 967 20 43 50 1010 50 22. 12. 84 zs 10. 5. 12 17. 10. 30 4 9.

28 pour ] (23.) pour

Au dîner chez le Duc. Voir le J.I. du 13 janvier 1814 et, pour confirmation le J.I. des 22 et 27 décembre 1813. Une femme de ménage. BC paye, comme à Henri, la moitié des gages. Voir les 31 janvier et 14 février. Chez le Duc. Voir le J.I. du 18 janvier 1814. Même observation que la note précédente. Une servante, probablement.

317

1814

27

Solde à Henri jusqu'au 22 plus le cirage Janvier compris. eu en caisse dépensé reste en caisse.

P 2r" Janvier

en caisse. à Charlotte un bonnet, diner. compte de Henri au 30 Janvier 31. Compte de Dorothée a ce jour. 30

9_ 194. 1010 50. 194 5 816.50. 816 22 6.

10 10, 48_ 816 eu en caisse, dépensé 48_ reste en caisse, 768 reçu de Charlotte pr [illis.] 55 d° pr le Concert1 11 d° pr Henri2 22 en caisse, 856 dépenses oubliées barbier &ca 32_ 824 en caisse 13. pour le bal3 &ca

io

i5

20

Fevrier à Henri son compte, au même gages de Janvier. eu en caisse dépensé. reçu de Charlotte sur les 60 Louis quelle me doit en caisse

1

2 3

7 44. 64 824 64

25

30

220 980

Impossible de préciser. La note du 11 février et le J.I. du 24 janvier et du 9 février 1814 donnent à penser que les soirées chez les Schwichelt sont l'occasion de ces concerts. C'est la moitié des gages d'un mois. II s'agit du bal chez le duc de Cumberland. BC en parle dans son J.I. le 27 janvier.

318

p 2v° 1814 février

Livres de dépenses

encaisse. 10. dépensé dans le Voyage de Buckebourg1 et retour. 11. pour le Concert &ca 12 pour de la tourbe pour Dorothée au Cocher pour jusqu'au 6 février. 14. à Dorothée son compte. son mois2. 19. au Barbier de Gôttingue3. pour mon étoile4. au Tailleur Wesche5, ancien c tt 20 idem à un serrurier idem à un Maréchal6. port de lettres.

980.

188 11 6 2 50 22. 3 22. 4. 30 2 6 8 1.50. 306. 980 306 674

eu en caisse. dépensé reste. reçu de Charlotte le reste de ce qu'elle me devoit 1000 en caisse 1674 achats faits à Brunsvic7 140 21. route de Hanovre à Gôttingue. 154

eu en caisse dépensé

7 Dorothée ] Dorothée (à c" 16 [mot illis.])

1

2 3 4 5 6 7

1674 154 1520.

25 route ] (en) route

Le voyage entrepris entre le 6 et le 9 février pour rencontrer le Prince Royal de Suède. Voir le J.I. et le Carnet. II la paye avant de partir. BC y est depuis le 16 février. L'ordre de l'Étoile polaire. Voir le J.I. du 7 février. Non identifié. BC règle, semble-t-il, d'anciens comptes pour pouvoir partir plus librement. Quels achats ? Cette note nous montre que BC a voyagé via Braunschweig. C'est un détour.

319

1814

f° 3r° 1814. février

encaisse. 25. Anciennes petites dettes. Ancien Soupé de l'été dernier1. ports de lettres. fille2 Blanchissage deux fois.

1520 20 32 36 8 6.

5

102

eu en caisse depense tiré sur les Doxat3 Mars

f 3v° 1814. Mars

1 2 3

4

5 6 7

1520 102 1418 916 2334

10

18 dépense à Gottingue, achats, Sabre, Chapeau épée, Voyage à Liège4 &ca &ca &ca 689 50 is reste en caisse. 1644 50. 22. Spectacle, diné, billets de Concerts, Comédie5 &ca 15. payé le domestique de louage jusqu'au 22 30 blanchissage. 4. a a a 29 Spectacle, diné, &c &c &c jusqu'au 20 296. 49_ 98_ eu en Caisse. 1644.50 depensé. 98 1546 50 25

30

encaisse dépensé du 29 Mars au 30 diner comédie Comptes7 &ca reste en caisse

1546.50 13 75 1532 75. 30

II s'agit sans doute d'un des nombreux soupers payants au Gelehrten-Club de Gottingue. BC note dans son J.I. sous la même date : «Rien ne me distrait.» Les frères Doxat sont les banquiers de BC à Londres. La maison a été fondée par Jean-Alphonse Doxat en 1799. II s'agit du grand départ pour la France à la suite du Prince Royal de Suède. BC a quitté Gottingue le 28 février. Il est à Liège du 7 mars au 8 avril. Voir le J.I. et le Carnet. BC ne note pas ces divertissements dans son journal, sauf les 9 et 20 mars. Aucune mention de ces choses dans le J.I.. Le J.I. reste muet sur ces choses.

320

Avril

Livres de dépenses

2. 4. 7.

dépensé du 30 Mars au 2 Avril, diner, comédie, blanchissage1 &ca au domestique du 22 Mars au 3 Avril. pour la moitié d'une voiture 2 .

eu en caisse. dépensé reste en caisse dépensé du 4 au 7 comédie, dinés 3 &c" &c a compte du domestique. Reçu de Desoer 4 pour de mes livres vendus eu en caisse. en caisse. 11. dépensé en partant de Liège, compte du domestique, gages, Route jusqu'à Bruxelles pour Boire 5 , &ca &ca &ca en caisse pris chez Hagemans 6 pour mandat Doxat. en caisse. f 4r° 1814 Avril.

eu en caisse. 19

20 22

1 2 3 4

5 6 7 8

dépensé du 11 au 19, à Bruxelles, pourboires, dinés, voyage de Bruxelles à Paris, souliers, voiture pour 3 jours 7 a 24 fr., dinés &ca reste en caisse. pour un fiacre. pour un chapeau. pour blanchissage. Leroy 8 .

22.75. 30. 300 352 75. s 1532 75 352 75 1180 15^ 117. 1180 1297.

io

u 86_ 1211 835 2046

20

2046

292 1754 3. 21 5.75. 30 10.

Même observation. Probablement les frais d'une voiture dont BC se servait à Liège. Le J.I. n'en parle pas. Jacques-François Desoer (1748-1826), libraire-éditeur à Liège. Sur lui et sur sa famille, voir J. Stiennon, «Une dynastie d'éditeurs-imprimeurs liégeois». BC part de Liège le 8 avril et arrive à Bruxelles le jour suivant. Banquier bruxellois ; non identifié. Le voyage a eu lieu les 13, 14 et 15 avril. Auguste de Staël accompagne BC. Dans son édition des premiers Livres de dépenses, K. Kloocke avait supposé que c'était ici le nom d'un copiste employé de temps à autre par BC. Cette supposition qui était vraisemblable à l'époque, a perdu une part de son crédit quand nous nous sommes avisés que Leroy

1814

23. pour un frac. bottes et souliers. à diner.

80. 46 50.

eu en caisse dépensé. reste en caisse ports de lettres. déjeuné. 24. à Audouin1 à Oudin2 pr son compte. eu en caisse dépensé reste en caisse. f 4v° 1814. avril. 24.

25. 26.

27. 28.

encaisse pour mes déjeunés de la Semaine. pour diner au portier pour sa peine. pour du tabac. à Pinson3. diner de hier. bas de laine. cartes blanches. diner. pour un habit habillé. eu en caisse. dépensé. reste

1

2

3

321

172 25 1754 s 172 25 1581 75 3.25 3. 5 io 5^ 16 25 1581 75. 16 25 1565 50 is 1565 50 12 7. 6. 20 1. 4. 10 5. 1.50. 25 10. 170. 226 50. 1565 50 226 50. 30 1339

est aussi le nom d'une entremetteuse à laquelle BC faisait appel en 1804-1805 (OCBC, Œuvres, t. VI, Répertoire). L'hypothèse deviendra plus caduque encore quand on constatera, ainsi qu'on le fera plus loin (voir les 19 et 20 septembre 1814) comment se recoupent deux notes des JI et deux notes des Livres des dépenses pour conforter la nouvelle explication. Joseph Audouin, déjà domestique et copiste de BC en 1805, qui l'a retrouvé à son retour d'Allemagne. Apparemment un valet de BC. Il ne restera pas longtemps à son service. BC le congédie le 7 mai 1814. Personnage non identifié, mentionné une seconde fois le 21 août 1814.

322

Livres de dépenses

à diné. pour un chapeau pour ma femme1. 29. à Oudin pour 13 jours (je lui redois 6) à diner. 30. au jardin des plantes2. à diner.

f 5r°

1814 May. 1. 2. 4. 5.

eu en caisse. dépensé. reste en caisse

9 30. 50 6. 1 5 101 1339 101 1238

en caisse.

1238

pour de l'esprit de vin Camphré. à déjeuné à diner. pour un Cabriolet. diner. à Hochet pour achats pour ma femme à la Blanchisseuse pour un jabot de dentelles. à diner. eu en caisse. dépensé reste en caisse reçu des Mallets3. en caisse.

6. 7.

' 2 3

Chapeau arrangé. Livres reliés. à diner. au Cocher pour boire. à Oudin solde et renvoi.

3. 2. 10 10 5 50 6. 35. 5. 126 1238 126 1112 4000 5112 15 4 25. 5. 1 48. 73 25

Le journal intime indique que BC a reçu une lettre de Charlotte le 26. Sans doute lui a-t-elle demandé de faire cet achat. BC note cette visite dans le J.I.. Banquiers de BC à Paris.

323

1814

f 5v° 1814. May. 8.

11. 12. 19. 20.

21 22. 23.

eu en caisse. depensé reste en caisse.

5112. 73 25 5038.75

encaisse.

5038.75

Mariette1 dejeuner Bain diner à diner. pour la blanchisseuse. pour une épée. à dejeuner. Blanchisseuse à diner. à Mellin2 à cte pour un Cabriolet. pour mes dejeuners apportés chez moi jusqu'au 22, aujourdhui. Cabriolet. eu en caisse. dépensé. reste en Caisse. reçu de Nicole 3 en caisse fiacre. eu en caisse. dépensé reste en caisse

1

2

3

20 1 4 7. 30. 4 8 4. 6. 6. 25. 4. 40. 3, 162. 5038.75. 162. 4876.75. 800. 5676 75. 2. 5676.75 2_ 5674 75

Ce pourrait être une fille. BC lui paye assez souvent des sommes rondes, 10, 20, exceptionnellement 30 francs. Son nom, qui apparaît six fois en 1814 et 20 fois en 1815, ne sera plus mentionné après le 24 octobre de cette année-là. Copiste dont BC se sert très souvent à partir de cette date. «Mellin me ruine», note-t-il laconiquement dans son J.I. le 13 janvier 1816, non sans raison si l'on tient compte des payements assez réguliers qui s'élèvent tous les mois à des sommes entre 70 et 120 francs environ. Il devrait être possible d'identifier sa main. Le même personnage a peut-être encore servi de valet. Gabriel-Henri Nicolle, l'éditeur de l'Esprit de conquête. La seconde édition parut le 22 mai 1814.

324 f>6f

Livres de dépenses

en caisse

1814.

5674.75.

May.

Juin

24. à diner, 25. à diner. 26. pour une voiture pour un Commissionaire1, à l'imprimeur (je lui redois 182fs)2 à diner, 27 à diner, à Mellin 28. solde à Mellin de son Cte au même sur son mois finissant en Juin 29. deux diners. 30. à diner. Bas de soye. 31. à diner. 1. pour du tabac. pour une redingotte. à la blanchisseuse. diner. eu en caisse. Reçu de Nicole. dépensé reste en caisse.

P6v°

1814 Juin

en caisse. 2 3. 4

1

2 3 4

abonnement des Journaux pr un mois3, à diner. Leroy4. diner. voitures en différens tems.

10.

6.

16

6.

500 6.

6.

10

7. 35. 10. 6. 12.

6. 12 48. 4 6.

706 5674.75 600 6274 75 706 5568 75 5568 75 6. 6. 12. 6 240.

BC se sert d'un commissionnaire pour distribuer des exemplaires de son livre. La même chose le 9 juillet 1814. Frais d'impression de ses Réflexions sur les Constitutions. Quels journaux ? BC lit régulièrement le Journal des Débats. Voir le 22 avril 1814.

325

1814

eu en caisse, dépensé reste en caisse.

5. 6. 7.

8. 9. 10

F 7r°

Solde à l'imprimeur1. Barbier. pour une Culotte, à Mellin solde, à diner Voitures, diner. pour un habit noir. blanchisseuse loyer jusqu'au 4 Juin2.

1814. Juin

10. 33. 24. 9. 24.

6. 75. 4. 160. 537 eu en caisse. dépensé reste.

5298 75 537 4761 75

en caisse à déduire3 reste

4761.75 3894 75 867.

6 6

à diner. Voitures 12. à diner Mellin. Mariette 13. à diner. Voiture 11.

6 10 10

6

eu en caisse, dépensé, reste en caisse. 1 2

3

270 5568.75. 270. 5298.75. 182

6. 50 867 50. 817

Voir le 26 mai 1814. II habite chez un nommé Longrois à qui il va payer un loyer jusqu'à son départ de Paris, à la fin d'octobre 1815. On ignore la localisation du logis qu'il loue ainsi, car il fait adresser son courrier, en 1814 et 1815, soit chez Fourcault, son notaire (rue S'-Honoré, 340), soit à l'hôtel Vauban (rue S'-Honoré, 366), où il s'installera avec Charlotte à son retour d'Angleterre en 1816. On peut dès lors supposer que son logement n'était pas éloigné de ces lieux. II ne dit pas la raison. La somme sera remise le 5 octobre 1814.

326

P7v°

1814. Juin.

Livres de dépenses

14. diner Voiture. 15. diner Voiture. 16. Tailleur. Blanchisseuse à Mellin solde de son Compte au 11 au même solde de son mois.

6 6. 6 4. 3. 3. 2 40^

eu en caisse depensé reste

817 71 746.

encaisse

746.

Z L

s

io

is 17. diner Voitures. 18. diner. voitures. 19. diné voitures 20. diné. Voitures. 21. au Barbier. pour quatre Chemises. pour mes déjeuners jusqu'au 17. à diner voitures 22. à diner. Voitures. 23. Blanchisseuse. diner Voitures 24. Diner. Voitures 25. Diner Voitures. Eu en caisse dépensé reste en Caisse

6. 8. 12 3. 6 4. 6 6. 6. 72. 36 6 7. 6 7. 4. 6. 2.50 6 5. 7 8. 229 50 746. 229.50. 516.50.

20

25

30

35

40

327

1814

f° 81° 1814. Juin.

encaisse 26. au Portier pour boire. 27. Diner et voitures de hier. Diner. voitures. 28. Diner. Voitures. 29. diner Voitures

516.50 20. 13 4 5. 6 7. 6 5. 66.

eu en caisse. dépensé reste en caisse. 30. diner. voitures. Encaisse dépensé reste en caisse. 2d Sémestre de l'an 1814.

f° 9r° 1814. Juillet.

en caisse. 1. al pour mes déjeuners Jusqu'au 30 Juin. a pour Mellin à Compte. a pour reliures. eu en caisse. dépensé

3. a 8.

1

2

à déduire reste en caisse à Mellin sur ses gages jusqu'au 5 Juillet. à diner2. voitures déjeuners.

516.50. 66. 450 50 24 3. 516 50 Tl_ 489 50 489.50 15 10. 10. 31 489.50 35^ 454 50 359 95 50 35. 30.50. 6 4

Cette lettre 3 (en exposant) apparaît dans la marge en tête de certaines dépenses, entre le 1 er et le 9 juillet. Sa signification nous échappe. Le J.I. nous apprend que le 3 juillet, BC a dîné avec Victor de Broglie et que, le 4, il a dîné avec «Garat, Fouché, etc». Nous ne savons pas à quoi se rapporte la somme relativement importante qui est indiquée ici, mais s'il s'agit du seul repas avec Victor, ce devait être un dîner somptueux.

328

Livres de dépenses

9. * pour l'abonnement des Journaux jusqu'au 2 Juillet pour un Commissionaire1 à Mellin sauf à compte. eu en caisse dépensé reste f°9v°

1814.

1 2

6 5 50 7 94 95.50 94 1.50

encaisse. 1.50 reçu de Labbé2 pour ma rente Viagère semestres de 1813 669 en caisse. 670 50 9 voitures rendues au domestique qui les avoit païées. 3. " Loyer jusqu'au 4 Juillet. 100 a Solde des gages de Mellin au 6 Juillet. 40. Solde de son c* 10.35 10. Voitures. 3. 11 déjeuners jusqu'au 11. 7.65. blanchisseuse et raccomodages paiés à 14. ce jour. Voitures. 3. 12. Voitures 7.50. 188 50. eu en caisse. 670.50. dépensé 188 50. reste en caisse 482 reçu de Nicole. 300 en caisse. 782 a déjeuner. 1_ reste en caisse 781.

Envoi de sa brochure sur la presse. La banque Philippe Labbé et Compagnie, rue de Provence, n° 14, à Paris. - La rente viagère en question, 690 francs en tout pour une année, est normalement exigible après la fin d'un semestre. BC y a droit le 22 juin et le 22 décembre de chaque année. La banquier Labbé lui doit par conséquent encore le payement pour le premier semestre de l'année 1814. La somme réellement perçue est toujours inférieure à la rente. Les banquiers se font rembourser quelques frais (timbres, certificats de vie) et touchent une commission. Voir dans le fonds BC I de la BCU de Lausanne le compte de Labbé du 27 février 1813 (Co 47411 et 47412).

io

15

20

25

30

329

1814 f° 10r°

1814 Juillet

en caisse. 12 14. 18. 19. 22. 23. 24

26. 27. 28.

29. 30.

Aoust.

31. 1.

FiOv° 1814. Aoust 3. 4.

voiture. voiture à Mellin Solde à ce jour. à des pauvres. pour une bourse. voitures. au barbier. à diner. voitures. idem. Blanchisseuse, voitures. voitures. Voitures à Mellin solde de son compte à diner. Voitures voitures diner. voitures. voitures

781 1.50. 1.50. 32 2.

3. 6.

6 6.

4.50 1 50 9.65. 6. 6. 6.

18. 16.

4.50. 15 6. 8.

eu en caisse dépensé, reste en caisse

4.50 163 65 781 163 65 617 35

en caisse.

617.35

pour déjeunés jusqu'au 1er Aoust. à Mariette à Beauvilliers pour le déjeuné de dimanche1.

12.60.

30. 96

11 à diner ] (25.) à diner La date du 25 a été portée dans la marge par erreur, puis barrée 1

BC note dans son J.I. un déjeuner le 31 juillet, mention qui est suivie des noms de Louis et de Talleyrand. De toute évidence, il a offert un repas aux ministres des Finances et des Affaires étrangères dans un des meilleurs restaurants de Paris. Antoine Beauvilliers (1754— 1817) avait tenu sous l'Ancien Régime un restaurant en vogue au Palais-Royal. Contraint de fermer en 1793, il ouvrit un nouvel établissement après la Révolution. D est l'auteur d'un traité reputé, L'Art des cuisines, Paris, 1814, 2 vol.

330

Livres de dépenses

5 6.

à Mellin solde de son mois finissant le 6. voitures dejeuners et voitures.

eu en caisse dépensé reste en caisse

75. 3. 6. 222.60 617.35. 222 60. 394 75. 6. 9. 5. 2. 4.50. 119 30. 175.50. 394.75. 175.50. 219 25.

encaisse.

219.25 20

eu en caisse. dépensé reste en caisse 7. 8.

à diner. à la blanchisseuse. voitures. 9. diner. 11. Voitures. 12 loyer jusqu'au 31 Juillet à Mellin solde de son Cte jusqu'au 1

f° iir° 1814 Aoust.

12 bougies jusqu'au 1er Aoust. 21. à Du Tertre2 en deux fois. pour un Schall pour ma femme 3 . Journaux. Voitures dinés. présens à Charlotte envoyés par Adélaide4. Dépenses oubliées. à Pinson5

1 2

3 4

5

13. 1680. 460. 8. 50 20 173. 100 5.

La suite manque. Le J.I. de ce jour note : «Ecrit des lettres d'affaires.» Il s'agit sans doute du solde des sommes que Charlotte devait payer à son second mari lors du divorce. Une partie revient à BC le jour même par Marenholtz. V o i r i e / / , du 21 août 1814. Adélaïde de Fürstenstein, née de Hardenberg, que BC a rencontrée le 4 mai 1814 à Paris. Voir le J.I. de ce jour. Voir le 25 avril 1814.

25

30

1814

eu en caisse, rendu par Marenholz1 reçu de fourcault2. dépensé, reste en caisse. 23. voitures. compte de Mellin a ce jour, au Barbier. 24. pourboire au cocher.

Fllv0

1814.

331 2609. 219 25 1200 15000 16,419 25. 2,609. 13810.25 6.

25. 10. L

eu en caisse, dépensé reste en caisse.

42.0 13810 25 42_ 13768 25

En Caisse

19768 25

Août 26

au Perruquier. eu en caisse, reçu de Boyard3. dépensé reste en caisse.

29. dépenses oubliées, diner. 31. à la blanchisseuse solde au 28 Aoust. à Leroy4. eu en caisse dépensé reçu de Will5 en caisse.

1 2 3 4 3

3. 13768 25 3000 16768 25 1 16765 25. 15 15. 13.50. 10, 53 50 16765 25 53 50 16711 75. 645 17356 75.

Le fils de Charlotte. Pierre Fourcault de Pavant, notaire parisien de BC. Non identifié. Voir le 22 avril 1814. Philippe Louis Will, homme d'affaires établi à Lausanne, puis à Paris, a été propriétaire, de 1802 à 1821, de la maison qu'occupe aujourd'hui le Cercle littéraire, place Saint-François, à Lausanne. L'immeuble porte depuis quelques années une place rappelant que c'est là que Benjamin Constant est né.

332

Livres de dépenses

Sept. 1.

2 3. 4. 5.

pour du tabac pour un régistre. au Portier pour deux mois, a diner. pour la blanchisseuse solde a ce jour (elle me redoit 5 c.) Loyer jusqu'au 1er Septembre Solde du Compte de Mellin. Gages de Mellin au 5 eu en caisse dépensé

P12r°

1814. Sept.

eu en caisse.

6.

12. 13. 17. 18.

19.

pour les Journaux à ce jour1, pour diné. pour un pantalon et une culotte, au Cocher de mon Cabriolet pour boire2. aux gens de M1*1 de Catellan pour boire à diner. cabriolet. déjeuner. à diner. à Le Roy3.

2. 6. 20. 8.

5. 232. 30 75. 378 17356.75 378. 16976.75 16976 75 8.

9. 9. 5. 30 10. 2.

1.

15. 10

8 Septembre ] (Aoust) Septembre BC ne note pas toujours correctement ses dépenses ni ses recettes. Le J.l. des 5 et 24 septembre parle de gains au jeu (128 napoléons) qui n'apparaissent pas ici. BC se servira de cet argent pour acheter une maison. Voir plus loin et le Carnet. Les dépenses notées les 6 et 12 septembre se rapportent toutes au voyage de BC à Angervilliers, propriété de M1™ de Catellan. C'est là que BC jouit de quelques jours heureux en compagnie de Juliette. Voir le J.l. et surtout le Carnet. À la date de ce 19 septembre et à celle du lendemain, le JI parle explicitement d'une double visite à des prostituées (voir ci-dessus, pp. 176-177). Comment ne pas rapprocher de la double mention faite ici du nom de Le Roy (ou Leroy), quand on sait que selon BC lui-même, c'est ainsi que s'appelait l'entremetteuse à laquelle il avait recours en 18041805 ? (Voir OCBC, Œuvres, t. VI, Répertoire). Cette coïncidence, si elle n'est pas fortuite, jette un jour particulier sur les apparitions de ce nom qu'on a vu plus haut et qu'on verra plus bas dans les Livres de dépenses, d'autant que le montant qui les accompagne est le plus souvent identique, comme s'il recouvrait des prestations tarifées.

1814

20. Solde du Ctt de Mellin à ce jour. à Leroy. 22. a la Blanchisseuse 2 C"" 27 louage du Cabriolet pr un mois. au Caffetier jusqu'au 24. pour 12 mouchoirs et le dernier blanchissage. eu en caisse dépensé reçu de Nicole1 de Labbé2 encaisse Octobre 3

P I2v° 1814. Octobre 5

dépenses oubliées et tailleur reste en caisse. eu en caisse. Mariette à Mellin dont il comptera. eu en caisse. dépensé restitué les 3894:75. déduits le 11 Juin3

7.

8.

1 2 3 4

à la blanchisseuse solde du Cte de Mellin jusqu'au 5. eu en caisse. dépensé reste en caisse à Mellin solde de son mois au 5 8bre à Longrois4 loyer jusqu'au 1er 8 ^

333 22 10 7. 383. 38.

s

39. 598 16976 75 598 io 16378 75 423 334 17125 75 15 100 17025 75 17025 75 10 20 10. 20 00 17025 75 20 17005 75 25 3894 75 12 24. 36 30 20900 50 36_ 20864 50. 75. 235.50. 35

Pour ses Observations sur le discours de S.E. le Ministre de l'Intérieur. Labbé lui verse la rente viagère du premier semestre 1814. II ne dit pas où il prend cet argent. II est difficile de connaître le montant exact du loyer. BC paye sans doute un loyer journalier.

334

Livres de dépenses

9.

a déjeuner, pour un coffrefort. 1 1 1 . Course au Val . 1 6 15. Journaux Solde au 5 S * .

reste en caisse reste

20480

en caisse

20480

blanchissage du 9 8*™.

1814 Octobre

5,

16. course au Musée2 et pauvres, 17. à M de Tracy3 pour l'Athénée, à Mde Recamier pour pauvres4 5 18 au jardin des plantes . eu en caisse, dépensé reste en caisse. pour un chapeau. 23 pour le mois de mon Cabriolet. 31. à M Longroy pour loyer jusqu'à ce jour au Tailleur solde. 21.

12.

6. 379 50. 20864 50 379 50 20485

eu en caisse

f° 13r°

5. 46.

8 200 160. 7, 375 20480 375 20105. 17. 372 245 176

4 5 8 brc ] 5 (passé) 8 brc 1

2 3

4

5

Même observation dans le J.I. des 9 et 10 octobre 1814. Il s'agit probablement de l'abbaye du Val, devenue propriété de Regnault (voir ci-dessus, p. 182). BC a passé ce jour-là quatre heures au musée en compagnie de Juliette Récamier. Antoine-Louis-Claude Destutt de Tracy, voir Répertoire. BC a dîné chez lui le 27 août et le fera à nouveau le 10 novembre. Quant à l'Athénée, c'était à l'époque une institution où des savants et des gens de lettres faisaient des cours publics non officiels. Sans doute BC payait-il une sorte de cotisation. En 1818, BC donnera à l'Athénée une série de conférences sur les religions qui seront très remarquées mais dont il ne fait pas mention dans ses Livres de dépenses. BC essaye de créer toutes sortes de liens entre lui-même et Juliette. «Elle m'a associé à ses bonnes œuvres en acceptant de l'argent pour des pauvres.» (J.I. du 16 octobre 1814). Voir encore le 1er janvier 1815. Même observation dans le J.I. du 18 octobre 1814.

335

1814

Novemb. 4.

5

blanchissage. diner. Mariette pour un nécessaire

en caisse.

19135.

eu en caisse. dépensé. reste en caisse. compte de Mellin. en 2 fois, payé à ce jour à la sœur de Mellin d'avance sur des chemises.

F 13v° 1814.

Novembre 5 7.

eu en caisse dépensé reste en caisse

12 7. 10. 50. 889. 20105. 889. 19216. 30 30_ 81 19216 8J_ 19135

à Mellin solde de son mois à ce jour au Portier pour salaire jusqu'au 15 cour1 pour des pantoufles. eu en caisse dépensé reste en caisse pris chez fourcault en caisse

11. pour les Journaux. 16. à un fiacre. eu en caisse. Déposé chez M Fourcault1. 1

75. 35 4. 114 19135 114 19021 600 19621. 8. 4. 12. 19621 10000

Cette opération financière est sans aucun doute liée à l'achat de la maison de BC située au numéro 6 de la rue Neuve-de-Berri, entre les Champs-Élysées et la rue du Faubourg SaintHonoré. BC paie sa maison, en partie du moins, avec de l'argent gagné au jeu. Voir le J.I. du 12 novembre 1814 et le Carnet. L'acte de vente est passé devant le notaire Fourcault le 22 novembre 1814. Une somme de 10.000 frs (sur 32.000 en tout) était due après la transcription de l'immeuble. Cette maison fera l'objet d'un accord entre BC et ses demifrère et sœur, pour donner une sûreté hypothécaire à une rente qu'il est convenu de leur verser quelques années auparavant. Voir l'acte de juillet 1816 (Co 4807). Ce document n'est

336

Livres de dépenses

reste dépensé reste en caisse 18. pour me faire couper les cheveux. au cocher dont il comptera. 20. à la blanchisseuse 22. à Mellin à compte à M"* Recamier prêté. eu en caisse. dépensé

f° I4t° 1814. Novembre 23

en caisse

à Leroy1. à la sœur de Mellin Solde pr chemises et Cravattes. à Mellin solde de son compte au 21 cour". 26. Solde du mois du Cabriolet au 23. au Cocher pourboire.

9621 12 9609 3. 6. s 12.50. 12. 10. 43 50. 9609. io 43 50 9565 50. 9565.50 15 34.

87 18. 360 20 20 519 eu en caisse. 9565.50 dépensé 519. reste en caisse 9046 50 25 retiré de chez M. fourcault. 3000. en caisse 12046 50 28. pour 4 paires de bas de laine. 19. 12046.50 reçu de fourcault2. 700 30 eu en caisse 12746 50 dépensé 19_ en caisse 12727 50

1

2

pas daté, mais il est sans doute rédigé en juillet 1816, comme on peut le déduire d'un contrat mentionné sur la troisième page de cet acte. Voir en outre l'acte de vente au Minutier central des notaires de Paris, Étude 4, Répertoire 13, acte du 28 novembre 1814, pp. 10 et suivantes. Voir la note du 19 septembre 1814. On remarquera cependant le montant différent et particulièrement élevé de la somme versée. À distinguer sans doute des opérations financières liées à l'achat de la maison.

337

¡814

pour des bottes. à Ollivier pour achat de la Maison1. 29. pour une souscription déjeuner. Décembre 4. à Mellin dont il comptera

f> I4v° 1814. Décembre 5

6.

7.

1 2 3

4

38. 100. 5. 4.

eu en caisse dépensé reste en caisse

5 15 162 12727 50 162 12525 50 10

en caisse

12525.50

reçu des Doxat2. de Deloys3. en caisse remis à fourcault pour les fraix du Contrat Fortin. Au même pour le payement du à Fortin après transcription4. eu en caisse. déboursé reste en caisse. pour les journaux mois fini. pour Mellin solde de son Cte au même son mois pour un portefeuille. à déjeuner. à diner.

19129 60 1084 15 32739.10. 1084. 8000. 20 32739.10 9084 23655 10. 8. 16 50. 25 75. 6. 4. 18. 127 50. 30

Des frais de notaire ? Voir le 25 février 1814. Probablement Jean-Samuel de Loys de Middes. Sa femme, tante de BC, avait hérité de sa sœur. M 1 " de Nassau, avec qui BC était en relations d'affaires, ayant notamment acquis des biens sous son nom. La somme reçue ici est vraisemblablement liée à cela. Toutes ces opérations se rapportent à l'achat successif de deux terrains situés à côté et derrière la maison qu'il vient d'acheter. Le prix à verser pour ces deux terrains était de 19089 frs, comme il ressort de l'acte mentionné ci-dessus (note du 16 novembre 1814) et des minutes des actes de vente (Minutier central des notaires de Paris, même liasse).

338

Livres de dépenses

eu en caisse. dépensé

en caisse

23655.10 127.50 23527.60. 24000 47527 60 5 20^ 47527 60

encaisse.

47507.

reçu de fourcault. en caisse 9

P 15r°

pour une Malle1.

1814.

Xbre

10

10. pour le Cabriolet jusqu'au 11. à fourcault pour le premier payement de Clairet2. eu en caisse. dépensé à Mellin dont il comptera 11. solde de déjeuners à ce jour. 13 à Mariette. renvoyé au fourcault en question eu en caisse dépensé 14

1

2

3

4

prêté à Montrond3 à Frégeville4

230. 11000. 11230 47507 11230 36477 50. 69. 10 24000 24129 36477. 24129. 600 100.

BC préparc peut-être son départ pour Vienne, dont il est question à diverses reprises dans son 7.7. en ce mois de décembre. Sur l'objet de ce voyage lié à «l'affaire de Naples» dans laquelle BC apporte son aide à Murât, voir OCBC, Œuvres, t. IX, pp. 196-197. Jean-Baptiste Clairet, qui lui avait vendu sa maison. Sur le document déjà mentionné, la somme à verser après la transcription était de 10.000 frs, celle exigible au 9 novembre 1815 de 12.000 frs, à majorer en fait de quelques centaines de francs pour intérêts. Ce n'est pas la seule contradiction entre les documents disponibles (voir aussi Mistler, n. 402). Le contrat du Minutier de Paris donne les chiffres suivants : 10.000 frs après transcription, et deux fois 11.000 frs exigibles les 12 novembre 1815 et 1817. Le taux d'intérêts y est fixé à 5% par an. Philippe François Casimir comte de Montrond. BC le voyait de temps en temps. Voir le J.I. du 26 septembre 1814. L'argent sera rendu le lendemain. Selon P. Larousse, Charles-Louis-Joseph, marquis de Frégeville (1765-1841), fit une belle carrière militaire sous la Révolution et l'Empire et devint sous la Restauration inspecteur général de l'armée de la Loire. Il avait inspiré une passion très vive à M"18 de Kriidener, avec qui il correspondit longtemps. Il est vraisemblable que c'est à lui que BC prête la somme en cause. L'argent revient le 18 décembre.

is

20

25

339

1815

à Fourcault pour payer le mur à construire1.

en caisse

2000 2700 12348 2700 9648. 600 10248.

en caisse.

10248.

eu en caisse dépensé reste en caisse 15 reçu de Montrond

f°15v°

1814. Décembre

16. à Mellin ce qui fait avec les huit fr. restons

des 50 du 10, 18 fr. qu'il me redoit, 17. au Cocher de Md Recamier pour la voiture vendue, 18 à Mellin Solde de son Compte.

F 17i°

en caisse. dépensé reste reçu de Frégeville. en caisse 1er. Semestre de 1815. En caisse.

1815 Janvier. 1.

3. 4.

5. 1

2 3

à Made Recamier pour des pauvres. au Portier Etrennes à Mellin dt. il et8™ aux Garçons du Cercle2. au Facteur étrennes. à M Longroy Solde du loyer au 31 Xbre à Mellin à cœ Solde son c tt à Mariette il y a 8 Jours. au Cocher de Baucher pr le Cabriolet3.

10.

20. 40. 70 10248 70 10178 100 10278 10278 40 10 10 10. 3. 340. 10 20. 10. 10.

La construction de ce mur qui devait intégrer le terrain acheté le mois précédent à la propriété de BC était prévue dans le contrat de vente de la maison. Voir aussi le J.I. des 26 et 29 novembre 1814. Voir le J.I. du 17 juillet 1814 (ci-dessus, p. 167, n. 1). Baucher, dont le nom réapparaît plus loin, semble être un marchand ou un loueur de voitures.

340

Livres de dépenses

6. 10

pour des journaux. à Mellin son mois. à M1 fourcault pour Fortin1. eu en caisse dépensé

Solde du Cabriolet jusqu'au 5 inclus. à Mariette. au domestique de M"1® Recamier. 12. au portier de M"1® Recamier. 11.

eu en caisse. dépensé reste en caisse au Facteur du journal. pour une paire de bas de soye. reste en caisse 1815. Janvier

février

1

2

3 4 5

en caisse. 17. pour une vache2. à l'ancienne portière de ma maison3. à Mellin Solde de son Cœ et de son mois. 23 à Leroy4. 2. pour le plan de mon jardin. à Mellin dont il comptera. 4. à Mariette 5 à Mellin solde de son compte à ce jour. 7. pour un masque. à des poissardes5.

12. 75. 4000 4550. 10278 4550 5728. 325. 20 20. 38. 403 5728 403 5325 2. 10 5313 5313. 15. 25. 60. 10 50 10. 10. 55. 11.

5.

Premier acompte à verser pour payer le terrain à côté de la nouvelle maison. Voir le J.I. du 10 janvier 1815 et la minute du second contrat avec Fortin, Minutier de Paris, même liasse. Le prix de vente pour ce second terrain, plus grand que le premier, s'élève à 10473 francs, payables en trois fois jusqu'au 10 janvier 1817. Les 4000 francs versés à Fourcault couvrent aussi les frais du contrat. Malle en cuir de vache qu'on plaçait autrefois à l'arrière d'une impériale ; p. ext, valise de voyage en cuir, sens que le mot a eu (T.L.F., 16, 870a). La maison de la rue Neuve-de-Berri. Voir la note du 19 septembre 1814. À l'époque, le mot «poissardes» désignait les marchandes des halles, c'est-à-dire des femmes qui exerçaient un métier reconnu et réglementé. C'est assurément dans ce sens, bien connu des dictionnaires (p. ex. Pierre Larousse, art. «halle» et «poissard, arde») comme des

1815

à Mellin dont il comptera eu en caisse dépensé reste en Caisse 9. Cabriolet du 5 Janvier au 5 février. gages de Mellin au 6 courant. 11 pour les Journaux. pourboire à mon cocher 14 à diner. eu en caisse dépensé reste en caisse à M"16 Recamier pour des pauvres eu en caisse. dépensé. reste. f I8r° 1815. Février

en caisse. 22. à Mellin solde de son compte à ce jour. au Portier pour les trois mois finissant le 15. 24. au Tailleur solde à ce jour. eu en caisse dépensé reste en caisse

Mars

28. à Mariette 5. à Mellin dont il comptera. à M Longrois solde de mon loyer au 7 Mars. 6 à la femme des journaux. 7. à Mariette.

341 10 261 5313 261 5052. 348. 102. 8 12. 12. 472. 5052 472 4580. 20. 4580 20^ 4560 4560 60. 30. 94. 184 4560 184 4376 20. 20 390 8 50. 20.

ouvrages sur Paris (p. ex. M. Du Camp, Paris, ses organes, ses fonctions et sa vie, t. n, p. 147) que BC l'emploie. On notera cependant que les formulations («poissardes», «aux poissardes», «à des poissardes») ne sont guère explicites sur la nature des marchandises achetées par BC ou par ses gens, et que les montants payés (des sommes rondes, qui vont de 5 à 40 frs) ne permettent pas de savoir comment se fait la transaction (par remboursement périodique au domestique ou sur présentation d'un compte par la marchande plutôt que par un règlement au coup par coup).

342

Livres de dépenses

reste en caisse

20 6. 342 5. 831 50 4376 831 50 3544 50 275 3269 50 20 3249 50 20_ 3329 50.

en caisse

3329.50

11. à Mellin. 12. pour un Cabriolet. pour loyer du Cabriolet jusqu'au 5. au Cocher. eu en caisse, dépensé, reste en caisse. 20. à Mellin dont il comptera reste en caisse 30. au domestique de M. Crawford1 Avril

f I8v°

1815

Avril.

1.

Mariette

29. dépensé du Ier au 20. Loyer cabriolet &ca &ca dépenses oubliées, le loyer est payé jusqu'au 11 avril2. reçu des Mallets de fourcault. en Caisse, pour une Calèche vendue, en caisse pour trois pes de bas de soye. eu en caisse dépensé reste 1. plus3.

1

2 3

1500 1829.50 7500 5501 14830 50 800 15630 50 32 25. 15630.50 32 25 15598.25. 150

William Hairis Crawford, ministre des États-Unis à Paris. Voir le J.I. en date du 25 avril ainsi que le Répertoire sous Crawford. Le pourboire que BC destine au domestique de Crawford est sans doute motivé par l'appui de celui-ci pendant le départ difficile pour Angers. Le Livre de dépenses passe les frais de voyage sous silence. Le Carnet en donne peut-être l'explication : «Je pars pour Nantes avec un consul américain.» Les événements de ce mois d'avril ne lui ont pas permis de noter exactement ses dépenses. La source de ces sommes reçues entre le 29 avril et le 22 mai est obscure.

343

1815

May

à M. de Marenches1. Pour des chaussons. 1.

en caisse

15748

25

20 10.

à Mellin son compte réglé, et ses gages payés, plus pour la seconde voye de bois à fournir cette année les gages Sont payés jusqu'au 5 de May.

219.90. 249 90.

eu en caisse, dépensé, reste 2 plus, en caisse.

15748.25.

io

249 90. 15498.35. 40. 15538 35. 15

P I9r° 1815

encaisse.

May. 2. 3.

à l'home qui m'a fait vendre une Calèche. à un copiste.

3 plus. en caisse

15538.35

160. 15698 35. 5.

20

6.50 1150

eu en caisse, depensé

15698.35. 11.50. 15686.85.

4 plus

15786

5 plus.

25

100 85

188. 15974 85

reçu de Nicole 2

373

so

16347.85

6 plus.

50 16397 85.

20.

à Mariette.

16377 85

7.

7 plus.

8.

8 plus.

80 16457 85

1

N o n identifié.

2

Pour solde d e s publications de 1814, probablement.

75

35

Livres de dépenses

344

16532.85

9.

9 plus.

200 1 6 7 3 2 85.

260

10. au Tailleur à compte.

F 19v° 1 8 1 5 .

May.

reste

16472 85

en caisse.

16472 85

10. pour un ancien cte d'un chaudronier à Beaumont1. pour quatre paires de draps.

14.

s

io

195. 209.

eu en caisse, dépensé.

16472.85 209 16263.85.

10 plus.

i5

240. 16503.85.

11. à Clairet à C" du prix de Ma Maison2.

5800. 10703.85.

12. au jardinier, diner de Hier.

50.

dépensé eu en caisse, dépensé reste en caisse, reçu des Mallets3.

56_ 10703.85 56_ 10647 85 350.70 10999.55

pour divers meubles, idem.

1 2

3

M

6.

120. 11.

Non identifié. C'est le deuxième acompte. Voir le 10 décembre 1814. De ces 5800 frs il faut déduire 800 frs de frais de notaire, ou peut-être le paiement arrondi pour des arbres que BC a achetés à Fortin (Minutier de Paris, même liasse, acte du 17 mars 1815). Le prix convenu était de 840 frs. Voir aussi le document cité (Co 4807) et la note 402 de Mistler dans son édition du Journal intime. BC anticipe le paiement dû le 12 novembre 1815. Rente viagère pour le second semestre de 1814. Cette rente fut versée d'abord par le banquier Labbé. La maison «Mallet frères» lui succède donc à partir d'une date indéterminée, mais postérieure au 22 juin 1814. Voir la note du 9 juillet 1814. Les relevés de compte de cette rente sont conservés à partir du 1er semestre 1815 (fonds Constant I, Co 47411 et 47412) jusqu'à la fin de la vie de BC.

25

1815

déjeuners. 15 Mariette eu en caisse. dépensé reste en caisse 11 plus. en caisse. P 20i" 1815. May.

encaisse. 12 plus. en caisse 16 déjeuné et diné. 17. au tapissier pour matelats &ca eu en caisse. dépensé. 13 plus. en caisse 14 plus 19. pour Contributions de ma maison à ce jour1. eu en caisse dépensé 15 plus. en caisse. 20

au tapissier 2d à compte. eu en caisse depensé 16 plus.

21. pour déjeuners jusqu'au 21 courant. eu en caisse depensé

1

Les contributions jouent un rôle important pour l'éligibilité.

345 3. 20_ 154 10999.55 154 10845.55. 48_ 10893.55. 10893.55. 90_ 10983 55 6. 150 156 10983.55 156 10827.55 160 10987 55. 360 11347.55 192 11347.55 192 11155 55 240 11395 55 déjeuné 60 20. 11395 55 20.60 11375 95. 100 11475.95. 138.55. 11,475.95 138.55

10

is

20

25

30

35

346

Livres de dépenses

P20v° 1815 May. 22.

17 plus

11337 40. 280 11617 40.

en caisse.

11617.40

18 plus

200 11817 40 36. 2. 11817.40 38. 11779 40. 160 11939 40. 30. 110 5.50. 75. 10. 5. 235 50. 11939.40. 235.50. 11713.90. 20.

23. à Baucher pr une voiture. dejeuner. eu en Caisse. dépensé.

25. 27. 28. 29. 30.

plus. en caisse au portier jusqu'à ce mois compris. Solde à Mellin. pour un livre d'adresses. à André1 solde de son mois finissant au 25. à Mariette. diné.

31. à Détrées2 Juin 2.

eu en caisse. dépensé reste en caisse.

au loueur de voiture Solde, et au Cocher pr boire eu en caisse. reçu de Deloys3. d'Eymery4. dépensé reste en caisse

635. 655 11713.90 1185 565 13463 90 655 12808 50.

35 12808 50 ] suit encore (reçu du Conseil d'Etat 1599 / 14407 50) 1 2

3 4

Autre valet, peut-être aussi un copiste. BC le congédie le 25 juillet 1815. Non identifié. Peut-être un copiste. BC lui paye toujours des sommes peu importantes. Voir les 26 et 28 juillet, p. ex. Sans doute à nouveau de Loys. Voir le 5 décembre 1814. Eymery est l'éditeur des Principes de politique.

347

1815 F 21r°

1815 Juin.

en caisse 2.

9.

pour un manteau chapeau écharpe &ca pour déjeuner. au Tailleur a compte (je lui redois 366 fr.) Voiture dépenses oubliées eu en caisse, dépensé reste en caisse. reçu du Conseil d'Etat 1 en caisse

à Mariette pour l'abonnement du Journal Général2, fiacre. 12. pour l'abonnement de l'indépendant3 et de la feuille de jour4, dépenses oubliées eu en caisse dépensé reste en caisse 13 au Relieur à Clairet pour à compte Sur ma maison5, à Mellin solde de son compte au 10. gages jusqu'au 5 eu en caisse, dépensé.

12808 90 574. 2.

200 3 21 803 12808 90 803 12005.90 1599 10 13605 10 15. 3. 30. 15. 21 13605 ZI 13532 10 50 1000 95. 92. 1197.50 13532 1197 50 12334 50

10 803 ] à partir d'ici plusieurs chiffres en surcharge pour corriger des erreurs de notation et de calcul 1 2

3 4 5

Voir le J.l du 9 juin 1815. BC y note le même fait. Le Journal Général de France, journal de Royer-Collard, de tendance libérale. B.C. y a collaboré. L'Indépendant : nom du Constitutionnel entre le 1er mai et le 7 août 1815. La Feuille du jour : nom de la Quotidienne pendant les Cent-Jours. Troisième acompte. Voir le 10 décembre 1814 et le 11 mai 1815.

348

Livres de dépenses

P 21v° 1815

en caisse.

12334.50

Juin 17. à Duchemin1. pour du Drap. Souscription pour des écoles. Mariette. fleurs. en caisse dépensé

P 23r° 1815

Juillet 1.

8.

2d Sémestre de l'an 1815. eu en caisse2 3 payé avant mon départ a André son mois jusqu'au 25 Juin, à Mellin idem d'avance dont il comptera. Solde au Tailleur. Loyer à M. Longrois. à Félix4 pour frais du voyage. Cabriolet de hier. eu en caisse, dépensé reste en caisse.

1

2

3

4

1000 80. 20. 20. L

1121 12334 50 1121 11213 50.

11213:50 15

75. 150. 300. 530. 340. m 4. 1399. 11213 50 1399 9812 50 25

Louis-Denis Duchemin, «entrepreneur de bâtiments». Son nom est donné dans l'acte d'achat par BC, de la maison 24, rue S1 André-des-Arts (voir le 16 janvier 1822). C'est sans doute déjà lui qui travaille, ici, à la maison de la rue Neuve-de-Berri. Voir les 25 et 30 juillet, 6 et 19 août et 4 septembre 1815 etc., où BC lui paye des sommes assez importantes. Cette page est fortement raturée. Les chiffres 11213,50 et 9812,50 - ils apparaissent deux fois - et le chiffre 8857,0 à la fin de la colonne sont en surcharge, sans doute pour corriger une erreur de copie, puis de calcul. Les trois dernières lignes se trouvent déplacées sur la page vers la gauche, par manque de place. Le texte de ces lignes est en double, mais une fois barré. L'erreur de calcul se répercute aux pages suivantes jusqu'au 28 septembre inclus. Tous les chiffres des totaux disponibles sont en surcharge ; BC a donc corrigé l'erreur faite le 1er juillet trois mois plus tard seulement. La grande lacune entre le 17 juin et le 1er juillet s'explique par la précipitation des événements : c'est l'époque de Waterloo et du voyage de BC à Haguenau. Personnage non identifié ; probablement son cocher.

349

1815

à Méneray1 pour loyer de voiture. à André solde au 25 et renvoy. 9. pour des pistolets. 12. à Mariette 24. à Mellin à compte impositions. diners 25. à Duchemin à compte. à Mellin solde de son Compte et de Son mois.

f°23v°

1815 Juillet. 26.

eu en caisse depense reste en caisse

365. 101.50. 36. 10. 30 97 12 200 104 955 9812 50 955.50 8857.0.

en Caisse

8857.0.

à déjeuner à Mariette à Détrées2 pour voiture eu en caisse dépensé, reste en caisse reçu pr loyer4

27. Tabac. + 28. à Détrées à diner. 29 +

1 10. 15 7.50 m 33 50 8857 33 50 8523 50 20 25 8543 50 Gateaux 40. 1 5.

Cabriolet.

6.

2.

13 reste en caisse ] entre les deux colonnes, (eu en caisse/dépensé/eu en caisse) 1

2 3 4

is

BC semble avoir eu un contrat avec ce monsieur. Il lui paye assez régulièrement une somme identique. Voir le 31 mai 1815. La signification de ce signe reste obscure. Énigmatique. Un remboursement ?

30

350

Livres de dépenses

30

à Duchemin à compte.

300. 314 40

+

31. à Canoville1 pour 3 journées de voitures pour une tabatière et à déjeuner. à Mariette

54. 2. 10

5

+

Aoust

1.

2.

à M Longrois Loyer jusqu'au Ier. de ce mois. Solde au tapissier. pour un certificat de vie déjeuner.

f 24r° 1815 Aoust 3. + 4

eu en caisse dépensé reste en caisse

233. 158. 1.35 io L 773.75. 8543 50 773 75 7769 75. 15

encaisse

7769 75

pour une tabatière. à diner. à Mellin soldé son compte. Cabriolet.

1. 5.50. 101. 2.

+

5

à Mellin ses gages au 5 Aoust. dejeuner. eu en caisse dépensé

+ 6. 7.

à Duchemin à compte à Mellin dont il Comptera. diné.

92. 2. 203 50 7769.75. 203.50. 7566.25. 200. 30. 5

+

8

1

à Détrées. à Mariette pour dejeuner Cabriolet.

Non identifié. Sans doute un loueur de voitures.

10 10 4 250 261 50.

351

1815

eu en caisse, dépensé reçu d'Angleterre1 + 10. pour un billet de lotterie + 11 au menuisier2 à compte, fiacre et diné 12. Cabriolet.

f 24v°

1815

7766.25 261.50 7514.75. 10550 18064 75 2.

50 12

eu en caisse dépensé reste en caisse

3, 67 18064.75 61 17997.75

en caisse

17997:75 15

Aoust. 13. au jardinier à compte. 16. au Peintre à compte. pour une ancienne dette de voyage. 17. à diner. 19. à Duchemin à compte, au Serrurier à compte, à Mellin à compte, 20. à Détrées. à Mellin solde de son Compte à ce jour, 2 1 . à diner. 22 au jardinier solde jusqu'au 19 inclus avec payement d'une fourche de fer et du raccomodage de la pioche à diner.

24. à d'Etrées3. à St Germain4. 1 2 3 4

eu en caisse dépensé reste en caisse.

20.

50 15. 5. 200. 50 5. 10 90. 10.50.

38 75. 5. 499.25. 17997 75 499.25 17498 50 10 3.

Des frères Doxat, ses banquiers londoniens. Ici commence une série de dépenses pour la nouvelle maison de la rue Neuve-de-Beni. Lire évidemment Détrées. Dans son J.I. BC note qu'il a dîné à Saint-Germain, chez Juliette Récamier.

20

25

352

Livres de dépenses

eu en caisse. dépensé reste en caisse

4. 20 16. 6. 4. 19.60 3 85 60 17498.50 85.60. 17412.90.

en caisse.

17412.90

à déjeuner. à Mariette 25. au Cordonnier payé moi même et pour Mellin a diner. 26. au garçon du Cabriolet. 27. à Mellin solde de son Ctt au jour a dejeuner.

f 25r°

1815 Aoust

27. à diner 28 29. à diner pour l'athénée1 30. à diner. 3. diners. Mariette déjeuner ce matin 4 à Duchemin Solde de ses deux premiers mémoires à Détrées. 11 au Charpentier pour l'écurie à Mellin solde de son Compte jusqu'au 9. eu en caisse dépensé reste en caisse reçu de Chevassu2 en caisse 12. au jardinier solde de lui et des Voitures jusques et compris le 8. 13. à diner 13 17412.90 ] en surcharge sur un chiffre illis. 1 2

16 28 ] 28 (a dejeuner 4)

Cotisation annuelle ? Voir à la date du 17 octobre 1814. Non identifié. Voir plus loin le 20 octobre 1815.

5. 6 60. 5 12 10 5. 69 30 120 40 362 17412 90 362 17050 90 200 17250 90 71.75. 5.

1815

a des pauvres. 14. au serrurier a cte. je lui redois 56 fr. 16. Loyer jusqu'au 31 Aoust. a diner fiacres et pauvres. eu en caisse, dépensé reste en caisse f°25v°

1815

ybre

en caisse 17 au Commissionaire envoyé à St germain1 au Menuisier à compte. 18 pour Voitures de fermier. au portier deux mois de pourboire du 8 Juillet au 8 7brc. Cabriolet de St Germain2. 19. Mariette Cabriolet Déjeuné 20. déjeuné, fiacres, diner, pauvres. 21. Voitures. 22 Visa de mon passeport au Ministère des relations extérieures3, dejeuner fiacre &ca eu en caisse, dépensé reste en caisse, reçu de Dessinaudes4 23. en caisse compte de Mellin et gages jusqu'au 5. 24. au Jardinier solde. 25. à Clairet sur ma maison (ce qui fait qu'avec

353 3. 60. 209. 5 4_

357.75. 17250 90 357.75 16893.15 16983 15 6. 60 35. 20.

15. 14. 12.50. 4. 10. 181.50. 16983.15. 181.50. 16801.65. 380 17181 65 130 70.

28 Dessinaudes ] lecture incertaine 1

2 3 4

Le 16 septembre, BC a écrit dans son journal : «Je n'ai pas été à St Germain.» C'est là que Juliette Récamier s'est installée pour l'été, mais elle revient fréquemment à Paris et il est impossible de préciser avec certitude si BC la rencontre ici où là. BC y est allé. Voir le J.l. du 18 septembre 1815. BC prépare son départ. Voir le J.l. du 20 septembre et des jours suivants. Personnage non identifié dont le nom est en outre très malaisé à déchiffrer.

354

Livres de dépenses

les 10000 fr. transportés de chez Mr de Loys je ne dois plus sur cette maison que 10000 fr.)1 Cabriolet. au Domestique du Cercle eu en caisse, dépensé 26. diner, pauvres &ca 27 pour Caleçons et gillets. à Mellin solde au 26.

F2(>f 1815. Septembre 28

5000 3. 5. 5208 17181 65 5208_ 11973 65 8 102 2L

eu en caisse dépensé reste en caisse

131 11973 65 131 11842.65

en caisse.

11842.65

Cabriolet pr. S Germain2.

15.

-3

29. pour impositions à diner. 30. déjeuners depuis le 22 May jusqu'au 30 7bre au Caffé. Octobre 1

Loyer de 7bre à Longroy. souscription pour la bible4.

145. 6 112. 1.

154 50. 20

26 Longroy. ] Longroy. (p) 1

2 3 4

II y a, une fois de plus, des contradictions entre les notes du Livre de dépenses et les documents conservés. Les minutes de Fourcault retiennent, selon Misder, la somme de 4000 frs ; le document Co 4807 de même. Les 10.000 frs «transportés de chez M r de Loys» n'apparaissent pas dans le Livre de dépenses, et pour cause. Ils ne sont arrivés de Lausanne que le 9 novembre 1815 (Co 4807, p. 3) et n'ont produit, «à cause de la différence de change», que 9660 frs. BC doit sur sa maison en réalité un peu plus de 12000 frs. Les opérations financières sont en fait plus compliquées, et les différents documents dont nous disposons, mais qui demanderaient à être réexaminés avec grand soin, ne s'accordent pas tout à fait. J.I. du 28 septembre : «Course chez Juliette». Elle est donc ce jour-là à Saint-Germain. La signification de ces traits est énigmatique. J.I. du 26 septembre : «Besoin subit de religion. Mme de Krudener me l'avait prédit.»

355

1815

à un

2.

fiacre

eu en caisse. dépensé reste en Caisse reçu de Frankenstein1 en Caisse pour ancien compte de Cabriolets. fiacre

3.

au Menuisier pour solde. au caffé. à Mde de Krudener pr pauvres pour moi et M'1' Recamier 4. déjeuner &ca 5. caffé. Course à S' Germain2 Garçons du cercle. 10 course à S' Germain3

1815 Octobre

eu en caisse dépensé reste en caisse en caisse

14495.15 2.

Cabriolet 14. Course à S Germain4

18.

eu en caisse dépensé, reste en caisse.

1

3 4

45. 1. 40 3 1.50 15 5 20 287 50 14782.65 287 50 14495 15

12.

2

2 50 456 11842.65. 456. 11382.65. 3400. 14782 65. 154. 3.

14495.15 20_ 14475 15

16. Cabriolet.

6.

Cabriolet, 17. à un pauvre, à déjeuner

5. 5. 2.

Le J.I. n'en parle pas. Voir le J.I. du 5 octobre 1815. Ici, comme le 10 et le 14, il est clair que BC se rend à S'-Germain chez Juliette Récamier. J.I. du 10 octobre. J.I. du 14 octobre 1815.

356

Livres de dépenses

fiacre, diner.

2. 16.

eu en caisse, dépensé reste en caisse

36 0 14475 15 36_ 14439 15. 1 50 14439.15. 300. 14739 15 1.50 14737 65. 100 3 10 1 114 14737 65 114 14623 65 20

en caisse

14623.65

eu en caisse dépensé reste en Caisse. 18. à un pauvre. 20

reçu de chevassu1.

dépensé, reste en caisse, aux pauvres par M"1* de Kriidener2. 23. a déjeuner, à Mellin à c tt Livre acheté.

P 27r°

1815 Octobre

1 2

3 4

24. à Mellin solde de son Cœ jusqu'au 21 et gages jusqu'au 5 courant, à d'Etrées. à Mariette pauvres. 25. au peintre Solde, a Eustache3. au diner du Cercle4

152. 10 10 3. 110.

5 5.

Apparaît déjà une fois le 11 septembre 1815. Le J.I. parle de cette affaire qui fait partie de la stratégie mystique de BC pour la conquête de l'impassible Juliette. Non identifié. Sans doute un domestique. Voir le J.I. du 25 octobre 1815 : «Diné au Cercle».

1815

31. a Mellin 150 fr. pour lui, 20 fr. pour le Caffetier, 10 fr. pour l'horloger a M. Longroy solde du Loyer, pour le loyer de la chaise de poste1. eu en caisse dépensé reste en Caisse.

1

357 180. 160 140 775 14623.65. 775. 13848.65.

C'est la poste qui conduira BC jusqu'à Péronne le 1er novembre, première étape de son voyage en Belgique et en Angleterre. Il retrouvera sa femme à Bruxelles et poursuivra son voyage en sa compagnie.

359

Livre de dépenses

1 1816

Octobre1

Arrhes pour l'hôtel Vauban2 Voitures &ca 8. Voitures &ca 9. à Charlotte3. Voitures. 10. Pour des matelats un lit de sangle & un traversin4. Pour une table. à Charlotte. Tabac & voitures. 11 Compte payé à Mde Mellin5. Addition pour les meubles. Voitures à Charlotte Voitures 12. Voitures & Tabac à Charlotte

7.

20. 7. 9.15. 15. 3. 25.50. 12.50. 5. 2.50. 5. 1.35. 3.50. 5. 2. 7. 5.

Établissement du texte : manuscrits : BCU, Lausanne, Co 4735 ; BnF, NAF 18829, f ! 61v°, 66v°,74v° et 78r°. 1

2

3

4 5

Alors que le premier livre de dépenses s'arrêtait le 31 octobre 1815, au départ de BC pour la Belgique et l'Angleterre, celui-ci commence le 7 octobre 1816, date à laquelle BC rentre à Paris en compagnie de Charlotte. C'est là, rue St-Honoré 366, que les Constant s'installent à partir du 10 octobre 1816 ; BC fait arranger «à grands frais» la maison de la rue Neuve-de-Berri qu'il compte pouvoir habiter à partir de l'été suivant. Voir la lettre à Rosalie du 6 [décembre] 1816 (Correspondance Rosalie, 1955, p. 219). Ce projet ne se réalisera pas, la maison sera louée avant d'être vendue, ce qui entraînera de longs démêlés jusqu'en 1827 (voir à ce sujet l'appendice 2 ci-dessous, pp. 543-556). La logeuse de l'hôtel Vauban s'appelle Gauchez ; BC la mentionne la première fois le 16 mai 1817. II s'agit de frais de ménage qu'il paye à sa femme, d'abord jour par jour, plus tard le plus souvent une fois par mois. Voir p. ex. la note du 5 novembre 1816. Frais de son installation à l'hôtel Vauban. Elle aidait, semble-t-il, dans le ménage. Il faut distinguer, comme toujours dans les notes des domestiques, entre les gages et le remboursement des frais qu'ils exigent de temps en temps. Il s'agit ici évidemment d'une note pour petits travaux.

360

Livres de dépenses

au Domestique du Sallon1. 13. à Mellin 2 Solde de son compte jusqu'au 5 Voitures &ca à Charlotte. 14 Papier à lettre. Esprit de vin Camphré.

1816. Octobre

1

2 3

4

5 6

14

Voiture. à Charlotte 15 au Jardinier solde à ce jour3. pour une lettre affranchie Cabriolet à Charlotte pour achats pour le ménagé 16 pauvres &ca à Charlotte. à Cachin4 solde de son compte. ports de lettres. 17 au Maçon Duchemin5 solde de son compte à ce jour. à Charlotte. au garçon du Cercle6 & tabac. voitures. 18. à Charlotte. Petites dépenses, pauvres &ca 19. à Charlotte Voitures

S. 83.20. 17.50 5. 80. 3.20. 260.20. 260 20 3. 5. 50 1. 2. 10. 1. 6. 59. 1. 450. 15. 5. 4. 5. 10. 5. 5.

Un club probablement. Mais lequel ? Il revient à plusieurs reprises dans ce carnet à partir du 25 novembre 1820. Domestique de BC. Même observation que pour le 11 octobre 1816. II s'agit des travaux dans le jardin acheté en 1815 (voir p. 337). Les travaux du jardinier reviennent souvent dans ce cahier. Le jardinier s'appelle Paulin ; BC fera appel à un autre plus tard. Voir le 22 novembre 1818. Cachin : première mention de ce domestique, qui avait cependant accompagné BC en Angleterre (voir le JI à la date du 24 juillet 1816). BC le congédiera le 1er mai 1819. Voir ci-dessus la note du 17 juin 1815. Sur le Cercle des Étrangers voir ci-dessus, à la date du 1er janvier 1815. BC donne de temps en temps des pourboires assez larges au garçon de ce club.

1816

20. ancienne dette à un cocher. langue de bœuf. à Charlotte. 21. Voitures. 22. à Charlotte

3

1816 Octobre

22. voitures. Papier. 23. à Charlotte. Ancien compte du papetier Rousseau. 24 pour une montre pour des rideaux de taffetas. Cabriolet 25. à Charlotte. 26. à Charlotte. 27. voitures. voitures 28. à Charlotte voitures. 29 à Charlotte. pour blanchissage voitures. à Charlotte. 30 à M. Fourcault pour payement à Fortin1 à Charlotte. Voitures. 31. Voitures à Fourcault pour payement à Clairet2. Novembre 5. Loyer pour un mois jusqu'au 10 Novembre. Blanchissage voitures &ca

1

2

361 3. 6. 5. 3. 5 919 20 919 20 20 9. 10. 7 20 14 2 10 5. 7. 5. 5. 4. 10 15 9 40 5. 1000. 5. 3 5. 3000. 180. 40 5309 60

D'après un acte établi en juillet 1816 (BCU, Co 4307), BC doit vers cette époque encore 6984 francs à Fortin pour l'achat d'un terrain rue Neuve-de-Berri (voir le 5 décembre 1814). C'est un peu moins que le tiers de la somme encore due à Clairet pour la maison de la rue Neuve-de-Berri (voir le 10 décembre 1814) en juillet 1816 (voir l'acte cité dans la note précédente). Il est assez peu probable que BC ait versé pendant son séjour en Angleterre.

s

10

15

20

25

30

362 [4] 1816 Novemb.

Livres de dépenses

5. 6. 7.

8 9

10 13 14

15

16

5 1816 Novemb.

1 2 3 4

17

à Charlotte pour six jours à l'Athénée1. Voitures à Charlotte pour du vin Voitures Voitures le soir. à Charlotte. à Charlotte. pour des meubles pour de l'eau de lavande. pour des fleurs. à Charlotte. à Charlotte pour des bottes. à M*1® Mellin gages & compte. Ecrans2 & papiers. à Charlotte. Voitures au poelier3. à Charlotte voitures à Charlotte. Voitures.

à Charlotte voitures. 18. voitures 19 à Charlotte & blanchissage. voitures, tabac, & un chapeau. 20. à Charlotte au portier Solde4.

5309.20. 30 60 6. 5. 15. 15. 7. 5. 10. 38. 2. 4 5. 20 38 28 3. 5. 6. 80. 5 3 6. 10 5715:20 5715.20 5. 3 7. 15. 14. 5. 8.

Cotisation pour l'année 1816 qui restait due. Des abat-jours dont BC a besoin pour protéger ses yeux. Sans doute des travaux à la maison rue Neuve-de-Berri. Ports de lettres et petites dépenses de ce genre. Des notes précisant les détails existent à partir de 1820.

s

io

15

20

25

363

1816

21

Décemb.

à Charlotte. Voitures. 22 à un Cocher. à Charlotte. 23 à Charlotte pour du bois. à M"16 Mellin ancien compte. 25 petites dépenses. à Charlotte pour trois jours. 26. Voitures 27. à Charlotte pour trois jours et blanchissage & un Chapeau. 30 à Charlotte pour trois jours. Voitures & petites dépenses Loyer jusqu'au Ier Décembre. 1. à Charlotte 2. à Charlotte au Peintre à compte1.

1816 Décembre 3.

4

5 6

7 8 11

12 1

à Cachin. pour du tabac. au Portier pourboire. à Cachin Solde de son compte. à Charlotte pour deux jours. pour dessert. à Charlotte. Voitures. à Charlotte Voitures. au garçon du cercle à Charlotte voitures voitures à Charlotte pour blanchissage. à la même pour 4 jours pour du Tabac à Charlotte.

10. 3. 3. 5. 20. 3. 10. 15. 3. 55. 15. 10 140. 5. 10 140 6209.20 6209:20. 85. 5.50. 16. 4.95. 10. 4. 5. 2.55. 5. 6 5 5 5. 2. 8. 20. 20 5.

À rapprocher de la note du 8 janvier 1817 et du solde de ces frais payé le 28 janvier 1817. Le peintre s'appelle Rigault.

364

livres de dépenses

13 16 17

1816 Décemb.

1817. Janv.

pour des souliers. à Charlotte. Voitures de hier. à Charlotte pour 3 jours voitures Pantalon & autres choses au tailleur.

18

à Charlotte pour deux jours. voitures. 19 à Charlotte. 20 à Charlotte pour le 20 & le 21. 22 voitures. 23. à Charlotte pour le 22 & le 23. 24 à la même pour un jour et blanchissage. Voitures Certificat de vie1. 25 à Charlotte pour le 25. au garçon du Cercle. 26 voitures 27 à Charlotte pour le 26. 31. du 28 au 31 petites dépenses papiers tentures. Loyer au 312. 7.

à Charlotte du 26 Décembre au 6 Janvier. pour un chapeau à Charlotte. à Cachin étrennes. au portier mois & à compte. Voitures. affiches.

8 5 7.50 15. 6. 45 6409.70 6409.70 10. 7. 5. 10. 3 10 15. 13. 1.50 5 5. 7.50 5. 40. 38. 240. 60. 40. 20. 25.50. 40 3

27 6 ] chiffre suivi d'un exposant barré 1

2

II en a besoin pour se faire payer ses rentes viagères. Il touchera sa rente le 13 février de l'année suivante. Voir BCU, Co 47412 l'extrait des comptes des frères Mallet. II est difficile de préciser le montant exact de son loyer. À partir du 7 octobre 1816, il paye en tout 580 francs. Mais il semble bien qu'il paye à partir de la nouvelle année un loyer mensuel de 240 francs.

365

1817

Petites dépenses à des facteurs de journaux.

[8] 1817 Janvier

Février

9 1817 Février

1 2

3

60 50 4 7077.70. 7077.70.

s

8.

au Peintre à compte1. 17. du 9 au 17, dépensé y compris Charlotte à qui je dois 15 fr. 18 à Cachin solde jusqu'au Ier Janvier. 19 à Charlotte. 20 voitures au menuisier à compte2. 22 à Charlotte du 19 au 22. 23 Voitures &ca 24 au peintre pour le menuisier. à Charlotte pour le 23. 25 Voitures de hier & d'aujourdhui. à Charlotte pour le 24. 27. à Charlotte pour le 25 & le 26. voitures 28. à Rigault peintre pour solde. 5. payé pour papiers tentures solde Loyer de Janvier & Février. à Charlotte du 27 au 5. petites dépenses. 6 Voitures. 8 à M 4 Mellin à compte à Charlotte pour hier & aujourdhui. 9. pour un livre blanc3.

9

à Charlotte

160. 200. 121. 20. 8. 300. 22. 20. 130. 5. 20 5. 10. 3. 100. 96. 480. 50. 60. 1:50 30 10 50 8789.70. 8789.70 5.

Voir le 2 décembre 1816 et le 28 janvier 1817. Les frais du menuisier Bidault reviendront plusieurs fois. Voir les 24 janvier, 6 mars, 7 juin, 3 août 1817, etc. BC aime se servir de cahiers blancs pour ses travaux. Nous connaissons plusieurs manuscrits de ce genre. Voir par exemple, outre le présent carnet, les manuscrits de Florestan.

io

is

20

25

30

366

Livres de dépenses

18

19.

21. 24. 26.

27. 28 Mars

1. 2.

1817 Mars

3.

6.

1 2

3

à Charlotte pour 9 jours le 18 inclus. à Cachin solde de son compte à M** Mellin sur 90 fr. au portier solde au 17. Voitures du 9 au 19. Petites dépenses id. Souliers. Pour anciennes voitures de remises. à Charlotte. au Cercle1. à Charlotte pour le 20 & le 21. voiture. à Charlotte pour le 22 & le 23. voitures à Charlotte pour trois jours. diner de hier, Spectacles, voitures. pauvres. à Charlotte pour des boucles d'oreilles. à la même pour deux jours. voitures &ca & pauvres. Voitures. à Charlotte. pauvres.

voitures. prêté à S' Aubin. à Michallon à compte sur mon action du Mercure2. au Menuisier à compte. à S' Aubin à reprendre du Mercure3.

45. 165. 55. 30. 30. 40.50. 8. 36. 5. 100. 10. 1.50 10. 6. 15. 30. 3. 10. 10 30 2. 5. 1. 9442 70 9442.70. 3 40. 200. 200. 60.

Pertes au jeu ? La somme est trop forte pour qu'il s'agisse d'autre chose. BC s'engage sérieusement dans l'affaire du Mercure à partir de l'année précédente. Voir la lettre à Rosalie du 3 mars 1817 (éd. Roulin, p. 223) et ci-dessous le 1er juin 1817. Camille Saint-Aubin (1758-1820) avait été, avant la Révolution, professeur de droit en Bavière, où il était né. Emprisonné sous la Terreur, il s'était fait connaître sous le Directoire par la publication de nombreux articles, par une traduction de Bentham et par des ouvrages de finance. C'est pour ses compétences en cette matière qu'il entra au Tribunat le 25 mars 1802, mais il en fut rapidement exclu. Il était devenu en 1817 collaborateur du Mercure.

1817

7.

à Charlotte pour le 5 & le 6. au Serrurier solde des persiennes. 8 à Charlotte pour le 7. Tabac. au Jardinier. à Charlotte pour le 8. 9 voitures. 10 à Charlotte pour le 9. à S' Aubin pour une paire de bottes. 11. à M*1® Mellin solde jusqu'au 31 Janvier. à Charlotte pour le 10. Pauvres 17. à Charlotte au 11 au 15. à l'imprimeur Debray1. Voitures, pauvres, &ca à Cachin solde de son compte. 19 à Charlotte du 16 au 19.

1817 Mars

Avril

1

2

voitures, au garçon du Cercle &ca à Charlotte, du 20 au 23. Voitures Comédie le 21 & voitures &ca 26. à Fortin pour Duchemin2. 30. à Charlotte pour son jour de naissance. Voitures &ca Loyer jusqu' au 31. vin. pour une paire de Culottes. 5 à Charlotte du 24 Mars au 5 Avril. 19 24

367 10. 180. 5. 50. 14. 5. 2.50. 5. 20. 38. 35. 5. 10. 25. 100. 50. 133. 20 10,603.70. 10603.70 50 20 20 20. 1000. 300. 40. 240. 5. 40. 60

Dans son article pour le l" mars de la même année (Discussion sur le budget, p. 401, n.l), BC reconnaît sa dette envers lui, louant ses compétences en matière budgétaire. Souvent à court d'argent, Saint-Aubin emprunte de petites sommes à BC. II faut lire «Dubray», l'imprimeur de la brochure Considérations sur le projet de loi relatif aux élections, adopté par la Chambre des députés, parue le 20 janvier 1817 chez Delaunay. Voir C. P. Courtney, Bibliography pp. 67-68. Sur Duchemin voir le 17 octobre 1816. On le retrouve les 18 avril, 3 mai, 7 juin, 29 juillet et 27 août 1817.

368

Livres de dépenses

à une pauvre fille. pour des glaces. à la Comédie. petites dépenses. 6. à Charlotte pour le 6. 7. Comédie &c* 9 à Charlotte pour le 7, 8, & 9. voitures &c" pendant deux jours. à M"1" Mellin sur ses gages. 12. à Charlotte pour la soirée & le 10. voiture de M"1® de Grote1 Port du roman de Louise2.

1817 Avril

1

2

3 4

12. pour des pauvres. 14 à Charlotte du 11 au 15. 17 à Charlotte pour une soirée petites dépenses. 18. à Duchemin à compte3. petites dépenses 19. à Charlotte additions pour la soirée & pension. au Barbier au Portier, solde & gages. 20 petites dépenses. 21. à compte sur le loyer échéant le Ier May. 22 Fiacre. petites dépenses. 23. Solde au peintre sauf le traité4. pour une redingotte

10 4 15. 50. 5. 10 15. 30. 50. 20. 5. 5. 12617:70. 12617:70. 3. 25. 60. 20. 500. 10. 75. 15. 47. 3 20. 3 10. 125. 45.

Le nom de cette dame réapparaît assez souvent dans le Livre de dépenses. Elle possède sans doute une entreprise qui loue des voitures et des chevaux. II s'agit du premier roman de Louise d'Estournelles, Alphonse et Mathilde, qui paraîtra au mois de décembre 1819. BC s'est intéressé au manuscrit que sa demi-sœur lui a confié et il est devenu l'intermédiaire nécessaire entre la jeune provinciale et l'éditeur parisien BrissotThivars. (Voir C. P. Courtney, Bibliography, p. 215 et encore ci-dessous le 16 août 1819.) Voir le 26 mars 1817. II faut sans doute entendre ce mot dans son sens ancien de contrat. On ignore tout de la nature de celui-ci.

369

1817

petites dépenses. 24. à Cachin solde. solde au tailleur Flacken1. pauvres. Voitures 25. voitures 26 au Charpentier Solde. Pâtés & pauvres

1.

123.50 44. 2. 4.50. 3. 160. 1.

13917:70. 13 1817

Avril

May.

1

2

26 pour une Clef. 27. pour un habit. pâtés & pauvres. Loyer jusqu'au 3 Avril & voitures. à Charlotte jusqu'au 30. 30. Voitures & petites dépenses. 3. à Charlotte jusqu'au 4. Traites de Marianne2. Voitures à Duchemin. 4. Dépense oubliée 8. Ancien compte de Papetier à Charlotte pauvres. petites dépenses

13917:70 2.50 100. 1.

240. 20. 20 20. 700. 2. 150. 10. 40. 10. 5. 20

Non identifié. Il semble que BC fasse appel à plusieurs tailleurs, ce qui explique peut-être pourquoi il précise ici le nom. Le 6 décembre 1816, BC explique à sa cousine Rosalie les raisons pour lesquelles il a augmenté les sommes à verser à ses demi-frère et sœur et à Marianne au moment où il est question du mariage de Louise avec Balluet d'Estoumelles qui se fera en 1817. «J'ai cru devoir offrir d'augmenter le capital assuré à Louise et la rente que je fais à Charles. C'est une affaire de trois à quatre mille francs, mais à présent que nos démêlés sont finis, j'ai de la bienveillance pour cette pauvre Marianne, qui a soigné mon père.» (Correspondance Rosalie p. 218-219). La belle-mère se fait payer par des lettres de change. La rente est effectivement garantie par une hypothèque sur une maison, ce qui entraîne parfois des négociations compliquées. Quant à l'allusion au différend, c'est une affaire où BC n'intervient que comme intermédiaire et témoin entre Marianne et le banquier Achard, beau-père de Charles (le frère de Rosalie). Si l'on en croit la lettre de BC à Rosalie du 17 juillet [août] 1816, c'est par la négligence du banquier que Marianne aurait perdu une rente qui lui était bien nécessaire (Correspondance Rosalie p. 215).

370

Livres de dépenses

9

10

1817. May

1

2 3 4

à Mde Mellin solde. Sorbets voitures &ca au Jardinier pour des chaussons. Comédie1 Voitures. à Charlotte jusqu'au 10 Voitures à Charlotte pour le 11.

10. petites dépenses. 13 à Charlotte jusqu'au 19. 14 Diné. voitures d'aujourdhui & de hier 15 Leroy2. Déjeuné & pauvres. 16 à Charlotte pour la soirée d'aujourdhui. à Mde Gauchez sur le loyer de May3. Déjeuné & pauvres. 21 à Charlotte pour hier. au portier, mois & compte. Voitures & autres dépenses oubliées. Voitures & déjeuné. Abonnement chez Gagliani4 22 Voitures 23 Voitures déjeuné & pauvres de hier. 24. Déjeuné & pauvres. 25. petites dépenses oubliées. à Charlotte jusqu'au 31 inclus. Souscription de l'Athénée pour 1817.

40. 20 35. 9 9 10 25 8 5 15409:20 15409:20 40. 40. 13. 10. 10 2 20. 100. 1.50. 5. 23. 30. 8. 22. 2. 3. 1. 10. 60. 60

BC, quand il en a le loisir, se rend volontiers au théâtre (au «Spectacle» ou à la «Comédie», comme il le note ici). Les indices dont nous disposons ne suffisent malheureusement pas à dire avec précision quelles pièces il est allé voir. Il est très probable qu'il se rendit parfois à l'Odéon (voir le 22 mars 1818, note 6), et régulièrement au Théâtre Français, où il loue une loge, sans doute à l'année, le 1er décembre 1819 (voir à cette date). Voir le 22 avril 1814. Voir le 7 octobre 1816. La librairie Galignani, qui est aujourd'hui au 224 de la rue de Rivoli, existe depuis 1802. Elle était alors située au n° 18 de la rue Vivienne. Il s'agit de la plus ancienne librairie

37

1817

Voitures. 26. Voitures 27. Voitures, déjeuné &ca 28 à Cachin solde au 28.

5. 8. 5. 98. 15985:70 15985.70

28. déjeuné & pauvres. petites dépenses & voitures. 29 à M. Ducamp architecte1. 30. à M^ Gauchez Solde de May. Caffé, voitures &ca à Charlotte pour la soirée de hier déjeuné & pauvres. Voitures le soir. a 31. Voitures, Spectacles &c 1. à Michalon, second payement pour le Mercure2. 2 Déjeuné & fiacres. à Charlotte du Ier au 16 Juin. déjeuné & pauvres. Voiture de hier déjeuné & pauvres 7. à Duchemin. au Menuisier Bidault3. dépenses oubliées, pauvres, &ca 9. petites dépenses. 13. payé à M^ Gauchez sur le mois de Juin à M^ Arnoux pour intérêts Clairet4. remis à Fortin pour enregistrement5. à Mariette6.

1 2 3 4 5 6

1.

23. 100 140. 20 20 1.50 9. 18 200. 4. 80 1.50 3. 1.50. 150. 34. 40. 20. 50. 250. 1000. 10 18162,20

étrangère de Paris, et elle comptait, à l'époque où BC écrit, La Fayette parmi ses clients assidus. L'abonnement souscrit par BC est probablement relatif au Galignani's Messenger, premier journal en anglais édité à Paris, qui avait été lancé le 2 juillet 1814 et était en 1817 un quotidien in-folio sur trois colonnes. Non identifié. Voir la note du 3 mars 1817. Voir le 20 janvier 1817, note. Intérêts dus sur le reste du prix d'achat de la maison. Voir le 30 octobre 1816. Sur cette fille, voir la note du 8 mai 1814. On notera que son nom n'apparaît plus souvent dans le Livre de dépenses.

372

[16] 1817. Juin

Juillet

Livres de dépenses

18162:20. 14. petites dépenses & voitures du 9 au 14 & pauvres. 15. à Chevassut1. Diné, &ca 16 pour blanchissage. à Charlotte du 16 au 30. Déjeuné, pauvres, voitures, Sorbets. 17 voitures, Sorbets, pauvres. 18. Voitures, déjeuné, pauvres. 19 Sorbets, pauvres & autres dépenses. 20. à Victor Broglie2. 21. Dejeuner, pauvres, fleurs, voitures &ca Voitures Sorbets, pauvres. 22. petites dépenses. 23. au Serrurier à compte. Déjeuner, pauvres, Sorbets, voitures &ca 24 Voitures. Déjeuner, tabac, pauvres, voitures. Mariette. 6 loyer de Juin à Renaudière à compte sur l'impression3. Dépenses oubliées du 24 à ce jour. à Charlotte pour Juillet. au Tailleur Blondel Solde.

17 Juillet

6. 8. 9

Voitures, Sorbets, &ca à de pauvres Allemands. à Mad. Mellin à compte. Voitures &ca à Charlotte

75 6000 20 10 70. 12. 15. 6. 10. 5. 10 5. 7. 80. 10. 3.50. 6.50 10. 235. 200. 150. 150. 42 25294.20 25294:20 20 20 20 15. 7.

1

Ce même Chevassu[t], probablement un homme d'affaires, figure déjà deux fois dans le Livre de dépenses (les 11 septembre et 20 octobre 1815). Nous le retrouverons le 14 février

2

C'est la seule fois que le nom du mari d'Albertine de Staël est mentionné dans ce texte. (Sur lui, voir aussi plus loin, p. 382, n. 5.) Renaudière vient d'imprimer pour BC les Questions sur la législation actuelle de la presse en France (Courtney, Bibliography, p. 70).

1818.

3

s

io

15

20

25

373

1817

Voitures. 12. Dépenses oubliées. Voitures &ca. souliers. 13. au barbier. 20. Dépenses oubliées1. au peintre Betterstroffer2. à Charlotte pour rachat de son action3. déjeuner &ca 24. abonnement aux petites affiches4. dépenses oubliées, voitures, &ca 25 petites dépenses. 26. petites dépenses. 28. à Debuttaux paveur à compte5. 29. à Duchemin Solde6. 30. Dépenses courantes voitures &ca du 26 au 30. petites dépenses

1817 Juillet

1

2 3 4

3

6 7

31. Loyer & petites dépenses. à Fortin à compte sur ce que je lui dois7

7. 40. 5. 8.50. 15.50. 50. 63. 400. 2 18. 40. 5. 8. 141.60 1275.40 50 4 27509.20 27509:20. 244. 4500.

L'interruption des comptes entre le 13 et le 20 s'explique sans doute par le décès de M1™ de Staël, intervenu le 14. Après avoir participé à la veillée funèbre en compagnie de Victor de Broglie, BC va consacrer à la défunte un article non signé dans le Journal général, dès le 18 juillet, et une notice nécrologique dans le Mercure de France du 26 juillet (voir S. Balayé, «BC et la mort de M™ de Staël»), C'est la seule mention de ce peintre ; il sera remplacé par un autre. Voir le 2 août 1817. Une action du Mercure probablement. Voir les 3 mars et 1er juin 1817. Feuilles périodiques d'annonces, les «petites affiches» - titre d'une publication parisienne sont selon P. Larousse la forme la plus ancienne de la presse périodique en France dont la création remonte à Théophraste Renaudot. Travaux dans la cour derrière la maison nie Neuve-de-Berri. Voir les 2, 6 et 9 août 1817 et la description de l'immeuble dans l'acte du 28 novembre 1814 (Paris, Archives Nationales, Minutier central des notaires, Étude L, Fourcault de Pavent, Rép. 13, dossier 969). Travaux de maçonnerie. Voir le 26 mars 1817. C'est-à-dire sur le reste du prix d'achat des terrains à côté de la maison rue Neuve-de-Berri. BC le solde quelques jours plus tard. L'acte de vente de juillet 1816 donne les sommes de

374

Aoust

Livres de dépenses

1.

2.

3.

4 5 6.

1817. Aoust

1 2

3

4 5

6 7.

à Dassonvillez1 pour Solde. Monument d'Allard2. à Fortin Solde. à Cottenet Solde3. à Cachin Solde. Voitures & déjeuné. Punch, promenade & pauvres. au Paveur à compte à Berthelot à compte4. A Charlotte pour Aoust. Déjeuné, Mariette, huitres. Punch &ca au Menuisier Solde du Ier Mémoire5. Cabriolet & déjeuné. Voitures. Déjeuné & cabriolet. Punch & voitures Voitures & punch. au paveur à compte. déjeuner. au garçon du Cercle.

petites dépenses, punch Voitures &ca diner de hier Cabriolet déjeuné &ca

407. 20. 4152. 166. 215 5. 3. 100. 400. 150. 14 2. 351. 3. 8. 4. 5. 5. 10. 1. 5 38289:20 38289:20 15 10 3.

8613 et 10476 francs comme prix d'achat, à quoi s'ajoutent encore 840 francs pour les arbres. BC paye à Fortin le 5 décembre 1814, 8000 francs, le 10 janvier 1815,4000 francs, le 30 octobre 1816, 1000 francs. La différence avec le total payé le 1 er août 1817 représente sans doute les intérêts dus à Fortin. Un notaire à Paris. Voir plus bas, 16 avril 1820, note 4. Monument funèbre pour Nicolas Allait, homme d'affaires à Paris et ami de BC. Allart était aussi un ami de Julie Talma. BC était souvent son invité. Leur correspondance semble perdue, sauf quelques rares lettres conservées à Lausanne. Homme d'affaires et notaire à Paris. Il a souvent servi BC entre 1817 et 1823. Cottenet a établi plusieurs actes dans l'affaire Talleyrand. Voir plus loin, l'annexe, pp. 557-566 et également dans l'annexe, «Constant contre Février». Le peintre qui travaille dans la maison. Voir plus bas les 6 septembre et 27 octobre 1817. Voir le 20 janvier 1817.

375

1817

au Paveur Solde. à Langloix couvreur à compte1. déjeuné, Soirée, &ca 10 déjeuné. 20. à M"16 Mellin sur Juillet. au portier à compte. au jardinier Paulin2. Voitures & petites dépenses du 11 au 20 3 . 27. Voitures. Solde au Maçon. Voitures. à Mde Mellin Solde pour Juillet à la même Voitures 30 à M. Boivin4 pour la maison rue S' Denis. Cabriolet. 31 Loyer jusqu'au 31 Aoust. voitures Mariette Septembre 2. à Charlotte tout Septembre. Cabriolet &ca 9

1817 Septemb.

3 4 5

Cabriolet. Voitures. à Charlotte pour la Soirée d'aujourdhui5

169. 500. 5. 1.

30. 15. 40. 100. 5. 274 10 7. 4 5. 5000. 1.50. 281. 3 10. 150. 3. 45030.70. 45030:70. 2.50 3.50. 29.

11 10 ] le premier chiffre est très empâté, comme s'il était le résultat d'une correction 1

2 3

4

5

Les notes du couvreur Langlois apparaissent fréquemment dans le carnet. Voir plus loin, 26 mars 1818 et la note. Voir plus haut, 15 octobre 1816. C'est l'époque de la candidature de BC à l'Académie française. Il se présente au fauteuil devenu vacant par le décès de Choiseul-Gouffïer. Il compte sur l'appui de Suard, qui est Secrétaire perpétuel, mais celui-ci meurt le 20 juillet et l'élection est remportée par l'auteur dramatique Jean-Louis Laja, BC n'ayant eu, au mieux, que S voix sur 31 (voir Rudler, Les candidatures de BC, pp. 35-36). L'achat de cette maison ne se fera pas sans mal. BC, qui a traîné à payer les sommes dues pour des raisons que nous ignorons, sera finalement contraint de s'acquitter en deux fois, les 21 janvier et 16 février 1819 (voir à ces dates et, pour plus de détails, le Répertoire en fin de volume). Soirée liée sans doute aux élections auxquelles BC échouera.

376

Octobre

1817 Octobre

1 2 3 4 5 6

7

8

Livres de dépenses

6. au Peintre à compte. 9. petites dépenses, voitures &c" 11. au peintre à compte. à Michalon Solde1. à M Ducamp, pour réglemens2. 13 au Carreleur Solde. au Ferblantier Solde. 15 à Charlotte. au Serrurier à compte. petites dépenses oubliées au Couvreur à compte3 27. à Berthelot4. à M * Mellin à compte. à Rigault solde5. bas de soye. au Barbier. Ménage du 15 7bre au 26 8"* inclus. arrivée de ma voiture6. Blanchisseuse. à Cachin jusqu'au 25. Loyer.

27

à un mendiant pour dépenses oubliées durant les élections7 28. Ménage8.

300. 40. 300. 200. 150. 86.50 20. 14. 80. 60 500. 100. 80. 40. 16. 15. 540. 405. 8. 280 280 48580.20 48580.20 10. 2000. 30

Pour des actions du Mercure probablement. C'est l'architecte déjà nommé le 29 mai 1817. Probablement Langlois. Voir le 9 août 1817 et le 26 mars 1818. Peintre déjà mentionné les 2 août et 6 septembre 1817. Peintre lui aussi. Voir le 2 décembre 1816. Faut-il en conclure qu'il entretient à partir de cette date une voiture ? C'est fort probable. Il est pourtant difficile de préciser ce que signifient les notes sur des frais de transport qui apparaissent fréquemment dans son carnet. Peut-être loue-t-il des chevaux. L'intense activité de la campagne électorale semble avoir empêché BC de tenir ses comptes entre le 15 septembre et le 27 octobre. C'est pendant cette période qu'ont été exécutées diverses formalités liées à l'achat de la maison de la rue St.-Denis, comme il ressort de l'état de fortune de BC, dressé le 14 juin 1823 (Minutier central des notaires, Ét. x, Rép. 27,970). BC payait jusqu'à la fin du mois de septembre 5 francs par jour pour frais de ménage. Mais les conditions de vie ont sans doute changé entre-temps. BC paye en moyenne 20 francs par jour, comme il ressort des notes, à partir du 5 novembre 1817. Cette somme forfaitaire est augmentée au besoin.

1817

377

Voitures 29. Ménage. Laper1. petites dépenses. 30. Ménage 31. Ménage. Lettres de change de Marianne2. Voitures Novembre 1. Ménage 2 à M* Gauchez3 3. ménage & petites dépenses. 4. voitures & ménagés. 5. Ménage 6. Ménage. 7. pour Charles Rebecque4. ménage & voitures. ménage 8 petites dépenses. voitures 9 ménage & blanchissage. 13 ménagés du 10 au 13 & voitures

3. 30. 20. 5. 30. 30. 700. 5. 60. 240 65. 25. 20 20 100 23 20 3 6 28 87 52140.20

1817. Novemb.

52140.20 25.

1

2

3

4

14

Ménage & voitures

Dans un dossier de la BCU (Co 4739) se trouvent deux feuilles de notes qui spécifient des frais de ménage. Nous les attribuons à Laper, parce que les gages mensuels sont identiques. Si cela est exact, Laper était un domestique. D restera au service de BC jusqu'au 4 septembre 1820. C'est la dernière fois que la belle-mère de BC est mentionnée dans le Livre de dépenses. Elle ne mourra pourtant qu'en 1822. C'est la dernière fois que BC paye le loyer entier, n semble que le loyer soit désormais inclus dans les frais du ménage à la charge de Charlotte. Les dépenses pour le blanchissage, le raccommodage et petits frais de ce genre augmentent de façon significative. Première mention de Charles de Rebecque, le demi-frère de BC, dans ce carnet. Il touchera régulièrement deux fois par an une rente s'élevant dès 1818 à 600 francs chaque année. Elle est exigible en parties égales vers les mois de mai et d'octobre. Les 100 francs constituent vraisemblablement une avance sur le 1er semestre, dont le reste (200 francs) sera versé le 7 mai 1818.

378

Livres de dépenses

15 16 17. 19 20 22 23. 24. 25.

26. 27 30. Décemb.

1.

2.

5

1817. Décembre 5.

1

2

3

au Cordonnier, Solde. Ménage & voitures. Ménage & voitures. à la Blanchisseuse. Ménage de deux jours & voitures. Laper. Ménage & voitures. Ménage du 20 & 21 & voitures. Ménage & voitures. Ménage voitures. Souscription de la Meduse1. Ménage & voitures. Laper. à compte à Canoville2. redu 50 fr. Voitures. ménage du 26 au 30. Voitures. Voitures &ca ménage de hier. Solde à Baucher3 pour 2 voitures Voitures. Laper, le 3. à ma femme ménage jusqu'au 5.

Voitures &ca.

56. 25. 25. 3. 65. 20. 25 45. 23 23. 20. 28. 20. 40. 20 100. 1.50. 7. 30. 33. 5. 20. 120 52919:70 52919.70 15.

Destinée à venir en aide aux rescapés du naufrage de la frégate La Méduse, survenu au large des côtés du Sénégal le 2 juillet 1816, cette souscription fut lancée dans le Mercure de France du 22 novembre 1817 par Antoine Jay, qui consacra ce jour-là un long compte rendu (p. 340-53) au Naufrage de la «Méduse» [...] ; relation contenant les événemens qui ont eu lieu sur le radeau, dans le désert de Saara, à Saint-Louis et au camp de Daccard [...], avec le plan du radeau de la Méduse, et par Jean-Baptiste-Henri de Savigny (17881857), ingénieur-géographe, tous deux naufragés du radeau (Paris, Eymery, Delaunay et Ladvocat, 1817). Le nom de Constant paraît en quatrième position sur la liste des premiers souscripteurs, parue dans le Mercure du 29 novembre. (La souscription rapporta plus de 2200 francs en six jours et, en trois mois, plus de 18000 francs.) Déjà nommé le 31 juillet 1815. Probablement un loueur de voiture. BC le soldera le 3 février 1818. Probablement le propriétaire de l'écurie à laquelle s'adresse BC.

1818

6. 10

voitures & petites dépenses. à ma femme du 5 au 10 inclus. voitures. 11 Laper. 12. voitures. à ma femme ménage de 3 jours. 13 petites dépenses. 14 concert de M"6 Gail1. voitures pauvres &ca à ma femme 2 jours. 16 Voitures. à ma femme 2 jours. 19 voitures en 3 jours. à un copiste2. 20. Voitures à ma femme du 17 au 20. 23. Pour le Culte protestant. Voitures &ca au Garçon du Cercle. à ma femme jusqu'au 23. Port de mon ouvrage3. Laper. 29 Voitures ménage &ca & petites dépenses.

1818 Janvier

1

2

3

1. 2. 6.

Ménage jusqu'au 10. Réchauds. à Mde Mellin. à Berthelot peintre pour un Chapeau.

379 15. 120 15 20. 2. 90. 5. 6. 8. 60. 5. 60. 17. 10. 7. 120 30. 15 5. 90 255. 20 430 54339:70. 54339:70 200. 50 20. 100. 12.

Edmée-Sophie Gail (1776-1819), musicienne française et femme du célèbre helléniste Jean Baptiste Gail (1755-1829). En 1816 elle revient de Londres à Paris. Ses compositions (romances, chansons, théâtre lyrique), son chant et son salon sont très appréciés par le monde artistique et littéraire (voir la Nouvelle Biographie Universelle, t. XIX, coll. 177-179). BC la mentionne une seconde fois le 25 février 1819. La rédaction du second volume de son Cours de politique constitutionnelle avance à grands pas. BC payera des sommes assez considérables à ce copiste supplémentaire. Voir les pages suivantes. Le premier volume du Cours de politique mentionné dans la note précédente, qui vient de sortir de presse. (Voir Courtney, Bibliography, p. 177.)

380

Livres de dépenses

8. 9. 10 11

Laper. petites dépenses oubliées & voitures. voitures & aux porteurs de Journaux. voitures &ca au Serrurier à compte au copiste. petites dépenses. ménagé du 11 au 21. Voiture à Cachin Solde1. au même dont il comptera. 12 Voiture à Colinet Charpentier a compte2 petites dépenses. 14. voitures &c" 15. voitures & Laper. 18 au Copiste. petites dépenses voitures couvert &ca 19 au Copiste

1818 Janvier

Février

1

2

19. 20. 22 26.

1.

Voitures &ca Voitures. à M"* Mellin. au Barbier. à Cachin. au Copiste. Laper & voitures. à ma femme. à ma femme fin de Janvier. à la même jusqu'au 10. Spectacle petites dépenses oubliées

20. 240. 15. 5. 60 10. 5. 220. 2. 197.35 20. 2. 80. 3. 6. 25. 10 40. 10 55592: 5. 55592:5 5. 8. 20. 15. 20. 10. 50. 75. 200. 200. 30 100.

Ce compte comprend les gages et une note de petits frais (port de lettres, huile pour les lampes dans l'escalier, etc). Les dossiers de Lausanne conservent une liasse assez importante de ces notes de frais qui peuvent parfois fournir des renseignements précieux. Le nom de Cachin se retrouvera ci-dessous jusqu'en 1824 (voir p. ex. le 25 novembre). BC soldera le compte le 25 octobre.

1818

3

7. 9.

14

1818 Février

Mars

1 2 3

4 5 6

au Copiste. à S' Aubin prêté1 au Copiste à Cachin Solde. Voitures. à Canoville Solde2 à M"1® Mellin à compte. voitures Spectacles &ca à ma femme tiers de son action3. à un pauvre. voitures à ma femme reste de février.

14. pour un Chapeau pour ma femme au portier Solde. petites dépens, Laper. &ca oubliées à Chevassut pour une traite4. 16 Voitures. à un copiste. à ma femme. 22. à un copiste. 19 petites dépenses, Laper, voitures &ca racheté à ma femme son action5. à la même ménage. au Tailleur. Autres payemens & dépenses6.

381 5. 20 75. 40. 5. 50. 40. 100. 260 5. 3 360 57268: 5. 57268: 5. 40. 90. 100. 4000. 5. 5 10 10. 200. 280. 200. 154. 500

Voir la note du 6 mars 1817. Voir le 26 novembre 1817. Action du Mercure probablement. Voir plus haut le 3 mars 1817, et les 19 mars et 1" avril 1818. Voirie 15 juin 1817. Voir les 9 février et 1er avril 1818. Lacune de près de 4 semaines, due peut-être à la suppression du Mercure par le pouvoir et aux travaux rendus nécessaires par le lancement de La Minerve française; due aussi sans doute aux combats de BC en faveur du Mercure et de Wilfrid Regnault, officier normand condamné pour un meurtre qu'il n'avait pas commis (voir BC, L'affaire Regnault). BC louera sa maison 46, rue Neuve-de-Berri pour trois ans à Manning, à partir du 1" avril 1818. Dans ce contrat, signé le 11 février (Lausanne, BCU, Co 4783/10), BC s'engage à faire effectuer dans le mois qui suit une série de travaux d'aménagement et de réparations (pose de papiers, tablettes, 2 poêles de faïence, etc.).

382

Livres de dépenses

à deux copistes1 20 à ma femme ménagé jusqu'au 20. 21. voitures payées. voiture de hier. au copiste Sénié2. 22 Souscription d'avant-hier3. 26. à M"6 Mellin. à un Cordonnier à deux copistes. à Langlois couvreur4. Voitures, Laper & autres dépenses

27

1818 Mars Avril

1 2 3

4

5

27. à un Copiste. Voitures 1. à ma femme pour son action solde pour les 11 derniers jours de mars pour un diner à donner5.

150. 200. 48. 6. 5. 5. 50. 17 15. 500. 100. 63988. 63988. 5. 6. 280. 220. 80.

Voir la note du 19 décembre 1817. Première mention de ce copiste que BC emploie régulièrement à partir de cette date. Le 20 mars 1818, le Théâtre de l'Odéon fut presque entièrement détruit par un incendie. Une partie de la caisse (8000 francs d'or) échappa aux flammes et aux voleurs. Le Journal du Commerce, «dont [les] bureaux sont à vingt pas», le raconte à chaud (si l'on ose dire) le lendemain, et le 22 avec plus de détails. L'Odéon avait déjà été détruit par les flammes le 18 mars 1799, et n'avait pu rouvrir que le 15 juin 1809. Le Journal, qui rend hommage au «zèle sans bornes» dont a fait preuve «la classe ouvrière» pour circonscrire le sinistre, parle d'une «souscription» lancée, et «d'une représentation à l'Opéra pour venir promptement au secours de ceux des artistes et des employés qui éprouvent les besoins les plus pressans». Cette représentation, donnée par «les artistes sociétaires de la Comédie Française et ceux de Feydau», est annoncée en date du 18 mai déjà par le Journal du Commerce. Sans doute des travaux à la maison rue Neuve-de-Berri. On retrouve ce couvreur encore souvent dans ce cahier. Voir p. ex. les 23 septembre 1818, 19 juillet, 4 octobre, 13 et 29 décembre 1819, 13 mars et 15 mai 1820. II s'agit sans doute du banquet qui sera donné le 5 mai 1818 à l'Arc-en-Ciel par «quatre cents citoyens et électeurs de Paris, [...] propriétaires, négocians, hommes de loi ou gens de lettres» à «plusieurs députés de Paris et des départemens. On y remarquait MM. Casimir [et Alexandre] Perrier, de Grammont, Martin de Gray, d'Argenson, Chauvelin, Tronchon, Dupont de l'Eure, Bignon, Revoire, Saunier, [etc.]» (Etienne, La Minerve française, t. 2, n° 1, 6 mai 1818, p. 41 ; voir aussi le n° 2, 14 mai 1818, pp. 78 et suivantes). En novembre 1817, «des avis imprimés, répandus dans le public, annoncèrent que vingt personnes notables, parmi lesquelles figuraient MM. de Broglie et Destutt de Tracy, pairs de France, d'Argen-

383

1818

à Lambert1 à compte. à M"*® Mellin à compte. petites dépenses. à M"6 Mellin solde. à deux copistes2. Voitures &ca à ma femme jusqu'au 10. à Cachin Solde jusqu'au 12. à deux copistes. Glaces &ca petites dépenses voitures &ca à un copiste donné à ma femme. voitures, raffraichissemens &ca à Lambert solde. à ma femme tout le mois d'avril. à Berthelot3 à compte. Dépenses, Laper, voitures &ca Barbier

100. 20. 60. 40. 30. 10. 200. 210. 40. 12. 200 5. 20 15. 207. 400. 100. 200 15 66663.5.

son et Laffitte, députés, de la Fayette et son fils, Benjamin Constant, Ternaux aîné, négociant, les généraux Tarayre et O'Connor, venaient de fonder une association ayant pour but d'obtenir l'abrogation des lois d'exception sur la presse et sur la liberté individuelle, et de se rendre solidaires, par voie de souscription, des condamnations pécuniaires encourues par les écrivains». À la fin de la session de 1817-1818, «les principaux associés voulurent, avant la séparation de la Chambre, donner un témoignage de gratitude et d'estime à plusieurs députés qui avaient fait entendre, dans cette session, en faveur des droits de la presse, les protestations les plus chaleureuses.» (Achille de Vaulabelle, Histoire des deux Restaurations jusqu'à

l'avènement de Louis-Philippe,

t. 5, p. 58-59). C'est à la suite de cette ma-

nifestation politique, la première du genre à avoir lieu après la chute de l'Empire, que l'association, devenue fort nombreuse, reçut une organisation régulière et définitive sous le nom de Société des amis de la liberté de la presse. Victor de Broglie (qui venait d'être élu président de l'Athénée royal pour 1818) en était le président. La Société, poursuivie en police correctionnelle pour délit d'association, sera dissoute le 18 décembre 1819. Sur la Société des amis de la liberté de la presse, voir A . de Vaulabelle, pp. 58-61 ; E. Hatin, Histoire politique L'École

et littéraire de la presse en France, pp. 304-313 ; et aussi E. Haipaz,

libérale sous la Restauration, Genève, pp. 124-125.

1

Un artisan probablement. Ce même Lambert réapparaît plus bas le 28 avril 1818.

2

C'est l'époque du procès de W . Regnault. B C rédige en même temps les Annales de la session 1817-1818 et de nombreux articles pour la La Minerve.

3

L e peintre. BC le soldera le 17 août 1819.

s

io

15

20

384 [28] 1818. Avril

May.

1

2

3 4

Livres de dépenses

28. Copistes. Cabriolet & déjeuné. 29 à un Copiste. 30. Voitures 1. voitures & jardin Beaujon1. lunettes. pour la rente de Louise2. Cabriolet & sensitives3. Diner. Voitures 3. à ma femme 10 jours de May. au copiste Sénié Fiacres, pauvres, &c" 4 Voitures. au Copiste Och4. Contributions de 1817. pauvres. 5 Voitures &ca assurance de ma maison de la rue S1 Denis Voitures. 7. à Och.

66663: 5. 50. 10. 5. 3. 12.75 8. 400. 5. 20. 5.50. 200. 5 3. 10. 10. 335.75. .75. 8. 8. 3. 30.

Le 14 juin 1818 (voir ci-dessous), BC se rendra à la Folie-Beaujon. Il s'agit dans les deux cas d'endroits situés sur les vastes terrains qui avaient appartenu au célèbre financier Beaujon. Situé le long des Champs-Elysées, le Jardin Beaujon connut une certaine vogue sous l'Empire avant d'être supprimé sous la Restauration. En 1808, BC s'était engagé à verser à Louise, à partir du décès de Juste, une rente annuelle de 900 frs payable en deux versements, mais en 1812, peu avant le décès, une convention annulait la promesse antérieure et prévoyait la constitution «sur la tête de M. Constant de Rebecque son père et sur celle de Charles et Louise Constant de Rebecque, ses enfants d'un second Ut la Rente Viagère de 1500 fr. qui sera repartie entre ces deux derniers à la mort du dit M. Constant de Rebecque père dans la proportion qu'il aura indiquée lui même». Cette convention fut refusée in extremis par Juste, mais acceptée peu après par sa veuve. Nous ignorons comment se régla alors le partage entre Charles et Louise. On peut lire les actes en cause et les détails des discussions dans Affaire de mon père (OCBC, Œuvres, t. vi, pp. 601602 ; 630-681). On lira aussi avec intérêt, sur l'aide financière apportée par BC à sa demi-sœur Louise, les notes du 22 juillet 1829 et du 2 mai 1830 (ci-dessous, p. 516 et p. 524). Variété de mimosa et, par extension, toute sorte de mimosa. Première mention de ce copiste. Il n'a pas beaucoup travaillé pour BC, semble-t-il. On le retrouve la dernière fois le 6 novembre 1818.

s

io

w

20

1818

Semestre de Charles1. Dépenses oubliées prété à M* Gauchez2.

385 200. 50. 100 68245.80.

68245:80. Dépenses oubliées. 50. 10 à Sénié. 30 15 Laper, Voitures &c" à Och. 20. Souscription3 5. Voitures 3. 20. à ma femme 2d/3 de May. 120. 24 à Sénié. 5. pour une robe pour ma femme 29. petites dépenses 50. 15. 5. pour un chapeau pour ma femme. pour le 3e 1/3 de May. 220 à Violet4 pour ouvrage rue S' Denis. 110. à Berthelot5 à compte. 100 à Och 20. à Sénié 10 Laper. 20 Garçon du cercle. 5. Voitures & autres dépenses depuis le 24 May. 150. 200. 11. à ma femme 10 Iers jours de Juin Diné du 10 89. voitures &ca 50. Solde pour voitures à M11® Brion6. 44. 13. à Cachin solde au 12 Juin. 237.80. 69838.60. 13

1 2 3

4 5 6

C'est-à-dire : sa rente (voir le 3 mai et le 7 novembre 1817). La logeuse. Pour la reconstruction de l'Odèon ? Voir plus haut le 22 mars 1818. Voir aussi plus bas, 15 juin 1818, note. Non identifié. Le peintre. Première mention de cette dame non identifiée qui va louer des voitures à BC, tantôt irrégulièrement, tantôt au contraire régulièrement et moyennant une redevance mensuelle fixe, jusqu'au 8 août 1828 (dernière mention).

386

[30] 1818 Juin

Aoust

1

2

3

4

Livres de dépenses

13

pour me faire couper les cheveux. Laper & gateaux. 14 gateaux. aux folies Beaujon1. 15 Solde à Cachin au 14. Souscription pour W. Regnault2. petites dépenses 16 au Copiste Sénié. gateaux & pauvres. à Cachin Solde. 18 au Copiste Och. petites dépenses. 22. aux deux copistes. petites dépenses 18. à ma femme Juin Juillet & Aoust3. à la même du jeu. à Obeuf4. à la garde malade. aux deux copistes.

69838:60 2 20. 1.20 15. 6.35. 25. 5. 10. 1.50. 6.20. 10. 5. 15. 20 1640. 80. 240. 150. 50

Voir le 1" mai 1818. La Folie-Beaujon était située entre la rue Beaujon et l'actuelle rue Balzac. Cette souscription en faveur de Wilfrid Regnault, accusé pour un meurtre qu'il n ' a probablement pas commis, est une des mesures de soutien à l'accusé et sert en même temps à attirer l'attention de l'opinion publique sur un scandale judiciaire. Ouverte par le littérateur Eusèbe Salverte et le pharmacien Cadet de Gassicourt, électeur de la Seine, au moyen d'une lettre, datée du 23 mai 1818, aux rédacteurs de La Minerve (La Minerve fançaise, t. 2, n° 3, 25 mai 1818, p. 196-197), cette souscription rapporta 957 francs en deux mois (La Minerve du 29 juillet) ; la rédaction précise qu'après la clôture de la souscription (au 1er octobre) serait publiée «la liste générale des souscripteurs». Cette parole ne sera pas tenue, sans doute à cause de l'ampleur prise entretemps par la souscription en faveur des réfugiés français du Champ-d'Asile, au Texas. (Voir La Minerve des 15 septembre 1818, p. 253-263, et 28 septembre 1818, p. 345-350, et passim, les listes de souscripteurs régulièrement publiées. Au 1er juillet 1819 - clôture de la souscription - la somme réunie dépasse les 95000 francs. Les journaux de la droite ne manquèrent pas d'insinuer que ces diverses souscriptions servaient d'abord à renflouer les caisses des journaux libéraux, ce que ceux-ci démentirent énergiquement, sans pour autant publier les comptes qu'on leur réclamait.) Grande lacune de presque deux mois. Elle s'explique sans doute par l'accident de BC, qui a fait le 25 juin une chute dans le jardin de ses amis Davilliers. Il s'est blessé au genou droit. À partir de cette date, il doit prendre une canne pour marcher. Non identifié.

387

1818

au portier à compte. au gens de M. Davilliers1. petites dépenses. à un valet de la Préfecture pour copie d'une pièce à Cottenet2.

1818

Aoust

Sept.

1

2 3 4 5

6

21

pour un bonnet à Charlotte. 22 à Och à compte. à Sénié à compte. 24 pour des pantoufles de lizière. perdu au jeu avec ma femme. 28. à Och à compte. perdu au jeu. 30. à Dyke3. à Och à compte. à Clarisse4 Solde. 1. pour le semestre du Ier Nov. à Louise5. à Sénié Solde. à Och Solde. 2. à Charlotte 10 jours de 7brc pour une bouriche 3 6. Souscription pour Lhuillier libraire6.

60 265 50. 2. 7. 72523.85. 72523:85 3. 5 20 40. 2.50. 6. 10. 15. 20. 5. 15. 400. 80 95. 200 2. 20.

Le banquier Jean-Charles-Joachim baron Davilliers et sa femme sont des amis des Constant. Ils se voient souvent. Ce qu'il paye ici, ce sont vraisemblablement les frais de son accident et des pourboires. Peut-être cette somme comprend-elle également un versement destiné aux réfugiés du Champ-d'Asile (voir ci-dessus, note du 15 juin, et ci-dessous, 17 novembre 1818, note relative à la souscription). La Minerve du 28 septembre, p. 350, précise en effet que c'est la maison Gros-Davilliers qui «se chargera de réunir les produits de la souscription et de les faire parvenir à leur destination». Voir le 1er août 1817 et plus loin le 17 septembre 1820. Première mention de ce copiste. Non identifiée. On la retrouve le 18 janvier 1819. BC anticipe le versement d'une partie de la rente faite à sa demi-sœur et payable en octobre. Il lui a versé 400 frs en mai et en voici à nouveau autant, comme si le montant annuel était de 800 frs. Subvention pour des frais de justice ? (voir 1" avril 1818, note 1). L'Huillier éditera en 1826 le discours du 17 mai de BC sur le budget.

388

Livres de dépenses

7 8 9 12

à M"18 Gauchez à compte. pauvres pour une Canne1. perdu au jeu. à ma femme jusqu'au 20. à Cachin, solde.

16. Solde au portier. blanchissage. à ma femme pour petits achats. Voitures jusqu'à ce jour. 17. à la Société. 23. pour une redingotte & un habit. à ma femme. au couvreur à compte pour le journal du Père Michel2. 24. à ma femme. pour le correspondant électoral3. 28 à Durand4. 29 à ma femme derniers jours de Sept. à Decroix mechanicien. à Rocques Menuisier. au Copiste.

1 2

3

4

100. 1 2. 7. 100 218 73890.35 73890.35. 80. 6. 40. 50. 20. 145. 4.95. 400. 95. 10. 50. 500 200. 65. 147. 15.

Voir plus haut, 18 août 1818, note. D s'agit du Petit livre à quinze sols, ou la Politique de poche, à l'usage des gens qui ne sont pas riches, par le Père Michel, devenu auteur sans le savoir, Paris, Poulet, 1818, sorte de recueil hebdomadaire «rédigé dans les principes constitutionnels les plus purs» (Hatin). Son n° 3 fut saisi chez le libraire Poulet le 9 mai 1818, et le Père Michel (pseudonyme, selon Quérard, de Sauquaire-Souligné) fut condamné pour «attaques contre la dignité royale et l'autorité du roi, excitation à la désobéissance à la Charte constitutionnelle, diffamation envers des magistrats de l'ordre judiciaire et administratif». Il n'alla pas au-delà du 9e volume (selon Quérard), et (selon Hatin) s'arrêta au 6e. Voir J-M. Quérard, Les supercheries littéraires, t. 2, col. 1137 ; et Eugène Hatin, Bibliographie, 1866, p. 341. La somme versée par BC est vraisemblablement une contribution au paiement des frais de justice. II s'agit des élections d'octobre 1818. BC est battu par Manuel, autre candidat indépendant. Son échec aux élections, ressenti d'abord douloureusement, sera adouci l'année suivante : le 25 mars 1819, il est élu député de la Sarthe. Non identifié. Ce personnage figure plusieurs fois dans le Livre de dépenses. Il reçoit parfois des sommes assez considérables sans qu'il soit possible de préciser pourquoi.

1818

à ma femme 10 jours d'octobre &ca Pauvres oubliés au Cocher de hier. perdu au jeu 10. Voitures. prêté à S' Aubin. 11. au Copiste 12 pour une redingotte.

Octobre

7.

1818 Octobre

12

pour des pantalons blancs Dyke. 13. déjeuné à la Minerve. pour matelats. 14 à M"1" Planty, mendiante. 15 pour l'impression de la lettre de Lainé1. 16 diné de hier. à ma femme à S' Aubin, en tout 50. 20 petites dépenses oubliées. à ma femme 2d terme d'Octobre, &ca diner. 25 à ma femme. à Cachin à compte à Renaudière Solde2. à Gueffier3. aux ployeurs4. à Collinet Solde5.

389 240. 20. 2. 4. 66. 20. 15 50. 76104.30. 76104:30 30 20. 3 10 5. 106 60. 10 10 20. 260 15 40 550. 120 144 48. 22.

1 Somme à verser à l'imprimeur A. Dubray pour la Lettre à M. Odillon Barrot, sur le procès de Lainé, serrurier, entraîné au crime défaussé monnaie par un agent de la gendarmerie et condamné à mort, parue le 5 octobre 1818. Voir Courtney, Bibliography, p. 90. 2 Imprimeur. Voir la note suivante. 3 Pour sa brochure A MM. les électeurs de Paris, parue le 23 octobre 1818 et imprimée par G. Gueffier et Renaudière. Voir Courtney, Bibliography, p. 90. Candidat à nouveau, BC sera à nouveau battu. 4 Ouvriers de l'imprimerie. Il faut savoir que la brochure citée dans la note précédente consiste en un feuillet plié. Elle a été tirée à 6000 exemplaires en tout. Il fallait évidemment faire vite. 5 Charpentier déjà mentionné le 12 janvier 1818.

390

Livres de dépenses

26 Novembre 4. 6

[36] 1818 Novembre 6

à ma femme dernier d'Octobre & 10 Ier de 9brc. 420. à M"* Gauchez1 120 à ma femme petites dépenses 50 fiacres &ca &ca & Laper. 70 à ma femme 50 au portier 25 78312.30.

à Och. à Sénié. 7 Solde à Cachin au 6 9hr'2. 9 à ma femme soirée d'aujourdhui. 10 Voitures. 17. à Durand Solde3. à Laper, deux fois. à Bobée4. à M. de Talleyrand5. souscription mensuelle6. voitures &ca

1

2

3 4 5

6

78312:30. 10 5. 433.70. 50 10 54. 40. 300 4950. 10. 50.

C'est la moitié du loyer mensuel. Il semble bien que BC règle ainsi ses comptes avec sa femme, à laquelle il paye mensuellement 600 frs et, en plus, des dépenses extraordinaires souvent non identifiables pour nous. C'est ainsi que les sommes versées à sa femme et à M1™ Gauchez entre les 7 octobre et 26 novembre couvrent deux mensualités et des frais supplémentaires. La même observation s'impose pour les payements aux mêmes entre les 5 et 7 décembre 1818. II s'agit de dépenses entre le 12 octobre et le 6 novembre, donc pendant la campagne électorale. Ceci explique pourquoi elles sont particulièrement élevées. Un fragment de la note de Cachin subsiste (BCU, Co 4739) ; on y trouve des dépenses de toutes sortes : nourriture et boissons, papier, commissions, fiacres, chauffage, etc. Voir plus haut, 28 septembre 1818. Le nom de Durand réapparaît le 21 mars 1819. Non identifié. Nous avons ici la trace du premier remboursement fait par BC à Talleyrand à la suite du différend qui les oppose après la mort de Mme de Staël. Voir le détail de cette affaire ci-dessous à l'annexe, pp. 557-566. La somme ici versée représente comme prévu le quart de la somme (4.500 frs) augmenté des 5% d'intérêts à payer tous les six mois (450 frs). À la Société des amis de la liberté de la presse ? Il est possible aussi que BC verse régulièrement une somme en faveur des réfugiés français du Texas (voir 15 juin 1818, note 2). Le «Premier état des sommes reçues [...] au profit des Français réfugiés au Champ d'Asile», publié dans La Minerve, t. 3, n° 12, du 21 octobre 1818, indique que «les auteurs de La Minerve» ont versé, collectivement, la somme de 500 francs.

391

1818

19

20

22 24 25

voitures Journal des débats1 Ramonage Portier de la rue des Saussayes2. à Cachin solde au Copiste. Fiacre. Laper. aux protestans3. à Blangarnon4 à compte. Fiacres & déjeuner, à Uginet5 Solde. Fiacre.

37 1 8 1 8

Novembre 26. Voitures Laper. Voiture. Diner & soirée. à ma femme 2 derniers termes de 9brc pour un Schall6 pour meubles, à cte de 15007. 1 2

3 4

5

6 7

10. 18 20 5. 125. 10. 18. 21.

20. 40. 6.

70 5_ 84883 84883. 10 20. 10 25. 400 200 600.

Prix de l'abonnement pour trois mois. BC va bientôt changer d'adresse. Mais ce n'est pas sa maison de la rue St.-Denis qu'il va occuper ; il donne comme nouvelle adresse dans une lettre à Goyet du 29 ou du 30 décembre 1818 : «Rue des Saussayes n° 13 Faux bourg S1 Hônoré» (BC, Lettre à Goyet de la Sarthe, p. 24). Même versement déjà le 23 décembre 1817. Jardinier que BC emploie pour son jardin de la rue Neuve-de-Berri. Ch. Viredaz a retrouvé parmi les manuscrits sur fiches de la Religion, au verso de deux de ces fiches (BCU, Co 3267/896"=' - 896"), une facture, établie après le 17 juillet 1817, qui n'a pas laissé de trace dans le Livre de dépenses. Joseph Uginet, qui a servi Mrae de Staël pendant près d'un quart de siècle (voir H. Robert, «Joseph Uginet», p. 135), était devenu, le 15 octobre 1814, chef de la domesticité du duc d'Orléans (le futur Louis-Philippe). BC, qui le connaissait parfaitement, lui a écrit le 25 octobre 1817 pour lui demander de s'informer «si la succession Staël était débitrice à l'égard de Talleyrand» (Rudler, «Une créance de Talleyrand», p. 429). Il s'agit donc vraisemblablement de lui ici, mais nous ignorons complètement à quoi se rapporte la somme que BC lui verse. Même achat déjà en août 1814. C'est évidemment un cadeau pour Charlotte. Pour le nouvel appartement rue des Saussayes. Plusieurs versements du même genre dans les mois suivants.

392

Decemb.

Livres de dépenses

2 3 4.

5

7. 8. 9.

1818 Décembre 9 10 11 13 14 15

pour vm à Sénié pour Solde. Voitures Voitures Portier de la rue des Saussayes. pour voitures à ma femme pour meubles, à Dupuytren.1 à S' Aubin prêté. Voitures à M1* Gauchez. à ma femme f 1/3 de Décembre. Voitures à ma femme reste de Décembre. voitures & Laper. à ma femme pour meubles. Voitures

Voitures. Voitures. Voitures Voitures spectacles &ca Voitures déjeuner Souscription pour W. Regnault2. Voitures. à Langloix sur son compte3. 16 Voitures &ca à Cachin Solde. 18 Voitures Laper. &ca 19 Voitures de hier 23. Voitures &ca à ma femme pour meubles 27. Voitures & autres dépenses.

1

2 3

70 67 4 12 32 2.50 200. 500 70. 5 120 200 10.

300. 25 600 3 88368.50. 88368:50. 1.50 3. 5.50. 11.50. 10 1154. 5. 300 10. 171.15 50. 5. 25. 700. 25.

Le baron Guillaume Dupuytren (1777-1835), célèbre chirurgien dont les travaux ont fait faire d'immenses progrès à la science. BC le consulte sur sa blessure à la jambe. Voir le 18 août 1818, notes 3 et 5. Voir plus haut le 15 juin 1818, note 2. C'est le couvreur. Voir le 9 août 1817.

393

1819

pour cadre du portrait de ma mère1. 28. voitures &c" à ma femme sur les 500 fr. de meubles de Janvier, & de nouveau 29. Voitures. 1819. Janvier

1.

pour l'impression de Souligné2. Voitures &ca lettre de change de Louise. au portier

1819 Janvier

1.

au garçon du Cercle. voitures à ma femme pour meubles au portier à compte de ses mois. Voitures Laper. aux porteurs de journaux. Voitures Billets de loterie au Barbier Son trimestre au portier de l'hôtel Vauban. Voitures & garçon du cercle Voitures au menuisier. Voitures a la blanchisseuse pour 3 fois.

2

3 4

5

6. 7. 8. 9. 1

2

3

40 20. 200. 200. 5. 35. 50. 20003. 21 92116:15. 92116.15 5 8 50 100. 20 10 20 3. 4. 5. 20 43 8. 2. 25. 10. 17.65.

II est extrêmement raie que BC mentionne sa mère et nous ignorons de quel tableau il s'agit. On en trouve un dans Paul L. Léon, Benjamin Constant, planche n, p. 1. D s'agit ici des frais d'impression de la Notice Biographique de BC, écrite sur la demande de Goyet de la Sarthe par Sauquaire-Souligné pour préparer l'élection de BC ; il devait remplacer à la Chambre des Députés Pierre Thoré-Cohendet, démissionnaire. BC la fait imprimer à ses frais, comme il ressort de cette note, et l'envoie à Goyet. Il est probable qu'il a revu le texte de très près. Voir la lettre de Goyet de la Sarthe à BC du 26 décembre, et la réponse de celui-ci le 29 décembre 1818 (BC et Goyet de la Sarthe, Correspondance 1818-1822 pp. 21-25). Ce texte, bien qu'imprimé comme l'indique la mention ci-dessus, mais qui ne doit être qu'un simple écrit électoral de quelques pages, ne s'est pas retrouvé jusqu'ici, malgré les recherches menées aux archives du Mans ainsi que dans les catalogues de la BnF. Contrairement à ce qu'indique Harpaz dans une note à la lettre du 26 décembre, il n'est pas reproduit dans le numéro 34 du Propagateur, la feuille de Goyet. On doit à nouveau s'interroger. Les relations financières de BC avec sa demi-soeur sont à nouveau peu claires.

394

Livres de dépenses

10

Voitures à un copiste. 11. à ma femme pour meubles & Janvier & février Caisse pour la Sarthe, & port1. 14. Voitures. 15 Diné pour deux2. 16 au portier.

1819 Janvier

17 18

19

21

1

2 3 4

5 6

7

Voitures au Tailleur Solde bas de soye. à Clarisse3 à Cachin solde. Voitures Blanchisseuse Copiste. Voitures à Boucher Souscription4. à Mde Brion5. Voitures. Impositions6. Depot pour ma maison rue S1 Denis Voitures. Leroy7.

19.50 20 965. 9.70 22. 16. 17 93484.40 93484:40 11 72. 12 16. 307.80 8.60 6 40. 3.50 60 62. 6.50. 33. 12000. 10. 20.

BC annonce dans sa lettre du 29 décembre 1818 à Goyet de la Sarthe (voir la note 2, p. 293) cette caisse qui contient des ouvrages de BC et la Notice Biographique déjà mentionnée. Dîner d'affaires probablement avec un de ses commettants de la Sarthe. La même personne (une domestique ?) est déjà mentionnée le 30 août 1818. Pour l'Athénée Royal ? C'est le même montant que les cotisations versées les 6 novembre 1816 et 25 mai 1817. Pour voitures. Le bordereau des impôts est conservé en partie. Les sommes versées par BC au trésor public correspondent souvent, mais pas toujours, aux documents que nous possédons. Nous ne croyons pas utile de mentionner, chaque fois qu'un versement est identifiable, le document correspondant. Nous renvoyons une fois pour toutes au dossier complet (BCU, Co 4734). Ce nom n'a plus été cité depuis le 15 mai 1817. C'est ici sa dernière appartion.

1819

Février

1819 Février

25. Voitures. 26. à M^ d'Arlandes loyer de 3 mois1 29 Voitures des jours passés. à Charlotte à Rousseau solde2. voitures 9 à ma femme ménage Laper.

9

12 13 15 16

18 19

20 21 22

1 2 3

4 5

Voitures & autres dépenses oubliées. à Cachin solde au 9. à ma femme pour meubles. Voitures & Laper. Souscription pour la Société3. voitures & dépenses oubliées. payé à Lecomte traiteur4. Solde de la maison rue S' Denis. au portier à la blanchisseuse Voitures à un mendiant. ports de lettes. Voitures à ma femme Pour papier livres & cartes Voitures. pour un Chapeau au Copiste. voitures. Journal des débats5. à ma femme

395 16. 450 50. 64. 16 15 540. 20. 107299.80. 107299.80 100. 153 500. 40 20 29 41 23347 11 6 7 5. 5. 6. 10 35. 6. 9 20. 8 18 9

Pour l'appartement de la rue des Saussayes. Le papetier et relieur souvent mentionné. Cotisation pour six mois à la Société des amis de la liberté de la presse ? BC verse encore 10 francs le 21 juillet et 30 septembre 1819. (Sur la Société, voir plus haut, 1" avril 1818, note 5.) Ce traiteur est mentionné plusieurs fois. Voir plus haut, 19 novembre 1818.

396

Livres de dépenses

23. voitures & déjeuné. 24. à Cachin.

1819 Février

25

26

Mars

1.

2

6 7 9

dépensé pour ma femme perdu chez M«" Gail1. voitures blanchissage à Cachin. Voitures frais d'achat de la maison rue S' Denis2 Voitures. Menage de Mars. Meubles. voitures au copiste Voitures Souscription pour Chevallier3. reste du menage de Mars. blanchissage. Voitures & lettres affranchies. à ma femme. pour les banquettes d'avant hier4. au Couvreur à compte à ma femme. Collecte. Blanchissage à ma femme.

10 10 131704:80 131704.80 10. 20. 3. 5. 156. 21. 597. 1.50. 200. 500. 2. 40. 2. 20. 420. 5. 27. 5. 34. 500. 7. 5. 7. 42. 134333.30

29 2 ] Le second chiffre semble un 2 récrit sur un autre qui pourrait être 1 1 2 3

4

Déjà mentionnée le 14 décembre 1817. M"® Gail mourra en juillet 1819. Frais de notaire dont on ignore à qui ils sont versés. II s'agit probablement d'une subvention (décidée par la Société des amis de la liberté de la presse) pour le publiciste Chevalier, l'éditeur, avec Regnault, David et Hocquet, de la Bibliothèque historique, et condamné dans un procès pour délit de presse qui fit beaucoup de bruit. Plus de détails sur cette affaire dans BC et Goyet de la Sarthe, Correspondance, pp. 29-30, note 19 à la lettre du 18 janvier 1819 de Goyet à BC. On ignore ce que sont ces «banquettes». Peut-être BC s'est-il rendu le 4 mars à une représentation théâtrale ?

1819

43 1819 Mars

[44] 1819 Mars.

1 2 3 4 3

6

7

12. Voitures 21 au Maçon. à Cachin au copiste pour des chemises & des cravattes prêté à Durand1 à ma femme petites affiches2. Voitures. au barbier. 22 petites dépenses oubliées. pour des mouchoirs. 23. à M"* d'Arlandes pour le portier3. Voitures 25. au Note Wasse pour solde à Blangarnon4. à Cachin Solde. pour une redingotte. 26. Voitures & spectacle. 27 à Cachin Solde. Voitures. 28. à ma femme pour l'assemblée de demain5. à une pauvre femme. Meubles de Juin6 lettre de change de Louise

29 31

à des poissardes7. Voitures & pauvres.

397 134,333.30. 20. 600. 40. 60 80 300 23. 17. 60 15. 150 65. 22.50 5. 250. 152. 45 20 25 2. 48. 10 1000 160 137,402.80. 137402.80 40. 9 50

Voir le 17 novembre 1818, note. Abonnement. Voir plus haut, 24 juillet 1817. Le portier de la rue des Saussayes. Le jardinier. Voir le 22 novembre 1818. Le notaire Wasse n'a pas été identifié. Probablement pour fêter son élection à la Chambre en qualité de député de la Sarthe, qui a eu lieu le 25 février. Note curieuse. Faut-il en déduire qu'il paye des mensualités pour ses meubles ? Ceci expliquerait la répétition fréquente de ces dépenses. Voir la note du 7 janvier 1815. Une telle mention revient encore le 5 janvier 1821 et le 4 janvier 1823.

s

io

15

20

25

30

398

Avril

Livres de dépenses

1. 2 3 5 7 29

30 May

1

2

3

4

5

6

1.

Rhum de la Minerve1. à un mendiant. Voitures. aux Tambours de la Chambre2. à ma femme mois d'Avril. à Mde Brion pour voitures. à des chansonniers. Voitures Blanchissage. pour des bouquets. Voitures Dépenses non notées du 9 au 29 3 Meubles. à Cachin à M. de Pontalban4. à Rousseau pour reliures. Voitures & à un mendiant. ménagé de May Ier 1/3. à Cachin Solde & renvoi5. au Copiste. au nouveau domestique6. Blanchissage.

66. 5. 4 60. 600 78. 5. 8. 15. 40 20 420 1000. 240 1200. 39 15. 200 120 20. 5. 10 141,622.30.

Sans doute pour fêter les élections. Celle de BC a été accueillie par La Minerve comme un triomphe «maison». «La Minerve, écrit Etienne, obtient la seule récompense dont elle était jalouse ; son premier écrivain est appelé à la tribune nationale ; nos principes constitutionnels [...] ont reçu le prix le plus flatteur» (La Minerve française, t. 5, n° 9, Ie1 avril 1819, p. 432 sqq.). Cette mention reviendra régulièrement, comme s'il était de règle ou de tradition que les députés aient ce geste à certaines occasions. Entre autres 121 francs d'impôts pour l'année 1819. Voir le bordereau pour cette année (BCU, Co 4734). C'est la personne qui a loué à BC un appartement au 348 de la rue St.-Honoré. On ignore à quoi correspond exactement cette somme, qui couvre sans doute plusieurs mois de loyer et une garantie. On va voir que BC paye ensuite plus ou moins régulièrement 900 frs tous les trimestres jusqu'au 19 avril 1821, date où il note qu'il s'agit du «dernier loyer». Il va cependant payer encore, au titre de loyer, des sommes variables jusqu'au 20 juillet 1822, date où il verse une somme de 697 frs pour «loyer échu», montant et justification qu'on retrouve le 23 octobre 1822 puis le 16 janvier 1823. C'est à ce moment qu'il quitte enfin son appartement pour sa maison de la rue d'Anjou (voir notre note 1, p. 453, à la date du 24 décembre 1823). Cachin était son domestique (voir la note du 16 octobre 1816). On ignore pourquoi BC le congédie. II s'appelle Alphonse. Voir le 19 juillet 1819.

s

10

15

20

399

1819

1819 May

4

voitures à un menuisier. à M*16 d'Arlandes sur le loyer. compagnie d'assurances. Laper. Société d'encouragement1. 7. reste du ménage de May. Meubles. à Charles Rebecque Semestre de 9bre 18192. Voitures du 4 au 7. 9. voitures & blanchissage. 11. Laper. 15 Dépenses oubliées, dinés, &ca3 17. Voitures & dinés. 20 dépenses du demenagement4. Voiture. Copiste. 24. à ma femme. Laper Voitures diné &ca pour des Souliers. bas de soye. Loyer5. au Serrurier

141622.30. 5. 12. 300. 11.

20. 40. 500. 500. 300. 50. 35. 20. 150. 37. 40. 25. 60. 20 20. 80. 8 11

173 42 144181:30

6 1 ] le second chiffre semble un 2 récrit sur un 1

1

2

3

4 5

II s'agit de la Société pour l'encouragement de l'enseignement mutuel (voir E. Harpaz, L'École libérale, p. 62-64). BC paye régulièrement une cotisation annuelle de 36 francs. Payement anticipé ? BC verse pourtant la même somme le 30 octobre 1819. Nous supposons que le chiffre de l'année est erronné et qu'il faut lire 1818 au lieu de 1819, Charles n'ayant pas touché sa rente du second semestre de l'année 1818. Dont 18 frs pour l'abonnement au Journal des Débats. Voir 19 novembre 1818,22 février et 20 août 1819. Les oublis s'expliquent par le désordre du déménagement. BC s'installe au n° 348 de la rue St.-Honoré. Le déménagement a eu lieu le 10 mai. Sans doute pour l'appartement, mais le montant est curieux.

400

1819 May Juillet

1819 Juillet Aoust.

1 2 3

4 3

Livres de dépenses

24

Blanchissage. Voitures & diné. 19 ménage de Juin & Juillet. à Louise lettres de change à M1* Brion Voitures à Bidault maçon1 au Copiste. a des pauvres à Alphonse2 solde au 17. Dépenses oubliées3 voitures dinés &ca Solde au tailleur. Laper. 4. au couvreur Langlois. Impositions. pour meubles. blanchissage 20 Laper, voitures &ca 21 Société de la Presse4. Voitures. 22. Loyer5. 23 voitures, blanchissage & pauvres 25 au portier 31 Soirée du 30

31 3. 4

Voitures, Soirées antérieures, &ca ménage d'Aoust dépenses, voitures, Laper, &ca

144181.30. 10 40 1240. 1300. 102 254. 100. 100. 78. 1000. 150. 280. 80. 200. 121. 500 10. 40. 10. 11 900. 30 66. 30 150833.30. 150833.30 500 620 144

BC solde son compte le 29 décembre 1819. Le nouveau domestique. Ceci comble une lacune de près de deux mois. Elle est à mettre sur le compte du travail à la Chambre des Députés qui va durer jusqu'au 10 juillet, la session étant sur le point de s'achever. BC a prononcé sur ces deux mois une dizaine de discours (Courtney, Bibliography, pp. 155-157). Voir plus haut, 12 février 1819. Probablement un trimestre de location de l'appartement.

5

10

15

20

25

30

401

1819

6 7

assurance de maison. Copiste. Voitures 9 Blanchissage 10. à Alphonse. pour des souliers. à Sénié. blanchissage. 13 voitures & enterrement1. 14 à ma femme pour le serrurier. voitures. 15 prêté à Boissier2 Cocher de Fleury3. 16 lettre de change pour le roman de Louise4. bas de soye. Voitures. 17 Solde à Berthelot peintre. 18 voitures Souscription pour David5. à ma femme bois &ca

1819 Aoust

1

2

3

4

5 6 7

19. Voitures. Diné 20 payé pour M d'Estournelles6. Souscription au Journal des débats7

10 10 5. 8. 33. 8. 20 18 14 10 4 40 2 140 9 3 100. 4 20 17 152632.30 152632:30 17. 6. 180. 18.

II pourrait s'agir de l'enterrement de M"* Gail, la musicienne avec laquelle BC et Charlotte semblent s'être liés (voir p. 379 et p. 396), décédée le 24 juillet. Il s'agirait sans doute ici, dans ce cas, d'un rappel relatif à des journées où BC n'a pas noté ses dépenses. II s'agit probablement «du colonel Boissier» dont le nom réapparaît sous cette forme dans le Livre de dépenses le 13 février 1820. À Fleury (en Bière ?) se trouve la maison de campagne du banquier Davilliers. BC s'y rend fréquemment, le dimanche. Voir plus haut le 12 avril 1817. Il s'agit du roman Alphonse et Mathilde qui sortira au début du mois de décembre. Probablement le publiciste David, mentionné le 1er mars 1819, note 3, p. 396. Claude-Louis Balluet d'Estoumelle, que Louise, la demi-sœur de BC, avait épousé en 1817. Voir plus haut, 19 novembre 1818.

402

livres de dépenses

Voitures. à ma femme, & pauvres. 21 voitures. à ma femme. à Alphonse. 22 Voitures &ca 23 à Sénié. pour un paquet. 28. Voitures. Blanchissage diner &ca 29 à Alphonse. Voitures. à S1 Aubin. Voiture. 30 Blanchissage. Voiture. 31 à Alphonse. Laper. Septembre 1 lettre de change de Louise à ma femme ménage & meubles

6. 3. 3. 8. 14. 5. 40. 4. 55. 50. 4. 10 14. 2 8. 9. 25. 20: 160 800 154089.30

1819 Septembre 1. 2. 3. 4

154089:30. 6 20. 3. 30 3. 8. 10. 40 7. 35. 5. 25. 100. 10 25.

Voitures à Sénié. Voitures a ma femme pour le diné1. papier timbré 6. Voitures blanchissage 7. prété à ma femme. 8. voitures. 9 au Copiste. Voitures. à Alphonse. 10. à Bidault2, je lui redois 150 14 au Cocher. aux gens de la grange3.

1 2 3

fr

Dîner d'affaires. Goyet de la Sarthe était à Paris au mois de septembre. Le maçon. BC et Goyet de la Sarthe se sont rencontrés à La Grange, propriété de La Fayette. Ils seront

1819

15. pour un paquet. 17. Voitures, y compris celle de la Grange. 18 Voiture. ménagé. Voitures, & pertes au jeu. au relieur Laper. Voitures. à ma femme voiture

1819 23 27 28 29 30 Octobre

1. 4.

5 7 10

11

1 2

au copiste. perdu au jeu. à ma femme. Voitures. voitures & diné. à la Société1 Voitures à ma femme pour le ménage au Couvreur à compte. Sang-sues blanchissage. voitures & jeu. à ma femme. voitures oubliées. au Cocher de Fleury2. perdu au jeu. pour ramoneurs. au Copiste. à ma femme. à Alphonse. à un mendiant.

403 2. 207. 10. 45. 11. 19. 20 5. 20 2. 154737:30. 154737:30 60. 20. 20. 4. 10. 10. 5. 100. 200. 6. 26. 11 20. 10. 2. 7. 3. 40. 20. 25. 5.

de retour à Paris après le 15 septembre 1819. Voir la note du 17 septembre et le billet du 16 septembre de Goyet à BC (BC et Goyet, Correspondances, p. 141). Il est question là d'un paquet rapporté par Goyet. Nous ignorons s'il s'agit du paquet dont il est question ci-dessous à la date du 15 septembre. Voir plus haut, 12 février. Voir plus haut, 15 août, et ci-dessous, 17 octobre.

404

Livres de dépenses

13 14

51

1819 Octobre

1

2 3

15

à S* Aubin. Il me doit 180 fr. Société de bienfaisance1 Voitures & déjeuné

pour un coussin pour le Cocher à Neuilly2. pour une tourte. 16 Loyer d'Octobre3. à S' Aubin. 17 au Cocher de Fleury. 18. pour un déjeuner. 19 voiture. à ma femme. voiture & déjeuné. 20. Ménage d'Octobre. à compte au Vidangeur 21 Voitures & déjeuné. à compte d'impositions. 22 déjeuné. 23 à ma femme & au spectacle voiture. à S' Aubin prete 24 Blanchissage. 25 Voitures & à un mendiant. 27 diner, voitures & Laper. 28 à Alphonse. pour les Meubles. 29 Voitures &ca

130 10 7 155988.30. 155988.30 12. 3. 2. 900. 20. 2. 5. 2. 25. 4 400. 200. 11 200. 1.

6 2 20 8 8 34 32 200 10 158095.30

Laquelle ? BC verse régulièrement une somme de 10 francs à cette «Société de bienfaisance» (voir plus loin, 16 novembre 1819, 22 janvier et 1er mars 1820). Evariste Dumoulin note, à la date du 11 octobre, une recrudescence de l'activité publique des capucins, des ignorantins, des jésuites et autres missionnaires. «Si les calvinistes, les luthériens, les juifs, les quakers faisaient autant de bruit que les catholiques ou ceux qui se disent tels, on ne s'entendrait plus en France» («Notes historiques», La Minerve française, t. 7, n° 11, 16 octobre 1819, p. 527). On ignore la raison de cette course à Neuilly. Loyer de l'appartement pour un trimestre.

25

1819

[52] 1819 Octobre

30 31

Novembre 1. 2.

5 6. 7 9. 10 11 12 13 14 15

53 1819 Novemb.

16

17 1

2 3

Sémestre de Charles & de Louise. Spectacle & voiture. prété à S* Aubin à Sénié. Voitures. port de brochures envoyé au mans1. Cabriolet a ma femme & blanchissage. Voitures Ménagé. Voitures. au Menuisier solde. Voitures. à ma femme pour racommoder un chapeau. à ma femme Voitures à S' Aubin prété à ma femme voitures. à Sénié Solde. Blanchissage. Dyke2. Voitures

Société de bienfaisance3. à ma femme à Alphonse Voitures

405 158095.30. 600. 15. 20 40. 10 10 5. 20. 7 320 31 120. 17. 25. 2. 7. 12. 24. 10. 11. 82. 5. 20. 4 159512.30. 159512:30 10. 5 55 4.

II s'agit sans aucun doute de la seconde Lettre à MM. les habitons de la Sarthe, sortie de presse le 30 octobre. Voir Courtney, Bibliograpky, p. 96, et la lettre de Goyet de la Sarthe à BC du 8 novembre 1819 (Correspondance, p. 186), enfin celle du 17 novembre de BC à Goyet (ibid., p. 197). Le copiste mentionné pour la première fois le 30 août 1818. On remarquera de nouveau, à cette date, une «note historique» de Dumoulin, à propos de 1'«audace» dont font montre «les missionnaires, ou plutôt les jésuites», et des «listes de souscripteurs» qu'ils font circuler (La Minerve, t. 8, n° 3, 20 novembre 1819, p. 143). Voir plus haut, 13 octobre 1819.

s

io

15

20

25

30

406

Décemb.

Livres de dépenses

à S' Aubin prêté. a ma femme soirée d'aujourdhui 20 Voitures. à ma femme. à un Commissionaire1. 21 pour une redingotte. 22 voitures 23 au portier Solde. 24 Voitures. 25 à ma femme. à M"6 Brion Solde de Voitures. à un pauvre. à ma femme soirée de demain2. Voitures. pour du vin à M. Davilliers. 27. Voitures. 29 au Copiste à ma femme meubles & ménage. 1. à Alphonse Solde. bas de soye & de laine

1819 Décembre 1.

2 5 7. 10

1

2

3

loyer d'une loge aux Français3. Chapeau. Voitures ménagé & meubles. à ma femme pour la soirée de demain Dépenses oubliées Voitures. blanchissage. à Alphonse. a ma femme pour la soirée d'aujourdhui

20 34 10 30 2. 45. 13 54 3. 25. 90. 2. 40 1. 296. 15 40 500. 15. 17 160837.30. 160837:30. 528. 17. 5. 280. 61. 40. 9 7. 40 40

Pour faire distribuer sa brochure électorale De l'état de la France et des bruits qui circulent, sortie de presse le 12 novembre. Voir Courtney, Bibliography, p. 97. Cette soirée du samedi 26, comme celle du 17 novembre et celles des jours qui vont suivre sont sans doute à mettre en rapport avec les activités politiques particulièrement fiévreuses de l'automne 1819. BC loue donc, sans doute à l'année, une loge à la Comédie-Française.

1819

Voitures &ca 12 dépenses de hier. 13. au Couvreur, je lui redois 400. Voitures. 14 Dyke. à ma femme pour diner & blanchissage 18 à ma femme pour la soirée de hier Voitures & petites dépenses. pour un piano loué. 24 à ma femme. Société. Voitures Dyke. à ma femme pour la soirée d'aujourdhui.

1819 Décemb.

1

2

24. à Scheffer prété1. argent des cartes. 25. Voitures. 26. à Alphonse. pour du bois. à ma femme. 28 Voitures. Oeuvres Arnault2. 29 à Bidault maçon Solde. à Sénié solde à Alphonse Solde au couvreur à compte, redu 300 fr. 31. Voitures.

407 15. 5 294 11 20 40 40 28. 15. 20 10 30 20. 20 162432.30. 162432.30 20. 5. 4. 20. 35. 20. 10. 36 150. 20. 32. 200. 3.

Charles Arnold Scheffer (1796-1853), publiciste et collaborateur de la Renommée, où il rédige les comptes rendus des séances de la Chambre des Députés. Voir BC et Goyet, Correspondance, p. 194, n. 7, et B. Constant, Recueil d'articles : le Mercure, la Minerve et la Renommée, t. 2, p. 1395, n. 5. II s'agit des Œuvres complètes d'Antoine Vincent Arnault (1766-1834), La Haye et Paris, Foulon, 1818-19, 4 vol. Arnault, député à la Chambre des représentants pendant les CentJours, venait de rentrer en France après 4 ans d'exil aux Pays-Bas et en Belgique. Évariste Dumoulin, dans La Minerve du 15 janvier 1820, annonce «qu'à partir du mois prochain, M. Arnault sera l'un des (»opérateurs de La Minerve». Il n'y donnera qu'un article (sur Marie Stuart, de Le Brun), le 17 mars 1820 : deux semaines plus tard, La Minerve cessera de paraître, pour éviter de se soumettre à la censure.

408

Livres de dépenses

soirée d'aujourdhui. à Sénié. 1820 Janv.

1. 3 4. 5

1820 Janvier

6. 7 9

10 11

12

15

1

2 3

Cartes du jour de l'an. Almanach des adresses1. au jeu. Voitures. ménage de Janvier. présent du jour de l'an à ma femme2. au garçon du Cercle. voitures. à des facteurs de journaux.

Voitures à Sénié. à ma femme Soirée d'aujourdhui. pour un jeu d'echecs. prété à S' Aubin. à un mendiant. Dépenses oubliées. Dyke. voitures dépenses oubliées. à Sénié à Alphonse dont il comptera pour de la flanelle. à Sénié Etrennes au portier. Souscription pour la garde Nationale3.

40. 40. 6. 5. 2. 11 620 140 5 2 2 163860.30. 163860.30. 5. 40. 55. 20. 20. 5. 30. 20. 5. 20 40 20 40 40 10. 10

C'est ici la première mention d'un tel achat, qu'on retrouvera à diverses reprises, aux mois de janvier 1824, 1825, 1827, 1829 et 1830. Sur la nature des almanachs, qui sont souvent, mais pas toujours, des annuaires utilitaires, on lira avec intérêt la notice «Almanachs et annuaires», par A. Fierro-Domenech, dans Dictionnaire Napoléon. C'est la seule fois qu'il note une dépense pour un cadeau de nouvel an à Charlotte.. II s'agit peut-être de la souscription «en faveur de l'épouse du général Fressinet, banni sans jugement par l'ordonnance du 24 juillet», que la Renommée avait lancée le 13 novembre 1819.

1820

16

17

1820 Janvier

17 19 20 21 22 23 24 25

26 28 29 Février

2. 3. 5

1

à ma femme pour la Soirée de hier. pour du vin. Voitures Loyer d'octobre à Janvier. Voitures. à Alphonse. pour du bois. Blanchissage

pour un gardefeu. Voitures au menuisier. au Cocher pour la soirée d'aujourd'hui Voitures pour une voye de bois Société de bienfaisance1. Voitures pour un habit & un pantalon. pour des livres reliés. à ma femme. à Alphonse Solde. à Sénié Voitures à ma femme, achats, diné & soirée. Solde au Vidangeur. à Sénié. Voitures. au portier Solde. à Sénié. Voitures des jours passés. à ma femme ménage & meubles. Voitures à ma femme petits comptes & soirée

Voir plus haut, 13 octobre 1819.

409 40 17. 5. 900. 15 10 34 13 165274.30. 165274:30 8 6 20 2 40 1 29 10 7 112 41 5. 58. 5. 5. 85. 150 23 2. 40 34 14 1000. 3. 53 167027.30.

410

[58] 1820 Février

59 1820 Février

Livres de dépenses

5. 6 7. 8 9 10

ramonage. voitures. à ma femme Laperrière1 à Chauvelin2 pour une quête. à Lerendu3 intérêts & billet à ordre. à Alphonse solde. Solde à Dufour Md de bois. à Sénié Voitures 11 au jeu. 13 au Colonel Boissier4. à ma femme. à Sénié. 14 voitures de hier & d'aujourdhui. 15. Tabac. à ma femme diné de hier. 16 à St aubin. 17 Voitures à Alphonse. 19 à ma femme pour une mendiante à Sénié. 20 pour l'Aristarque5. 22 Voitures à S' Aubin

22 23

1 2

3

4 5

à ma femme. Voitures à Sénié

167027.30 10 5 2. 21. 5. 975. 51 297. 14 5. 4. 10. 50. 20 25. 4 20 5. 4. 10 5. 20 18 20 8 168635.30. 168635 30 25 6. 40

Non identifié. Probablement Bernard François marquis de Chauvelin, plusieurs fois député, de tendance libérale. Nous ignorons de quelle quête il peut s'agir. II s'agit d'un capital de 15000 francs que BC a emprunté à un nommé Michel Jean Baptiste Lerendu, garanti par une hypothèque sur sa maison de la rue Neuve-de-Berri. Voir le Minutier central des notaires, acte du 14 juin 1823 (Étude X, rép. 27, 980, Michel Aumont) qui fait état de cette affaire. Le contrat reste à redécouvrir. Voir le 15 août 1819. Abonnement à ce journal, sans doute.

5

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15

20

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1820

25

29

Mars

1

2 3

4 7

8 10

1820 Mars

10 13

16

18 1

2 3 4

à Alphonse. pour un habit & un pantalon. à S' Aubin. à ma femme Dyke. Voitures Société de bienfaisance. ménagé. blanchissage à Sénié voitures Ménagé. Soirée d'aujourdhui &ca Voitures & mendians. à MUe Raoul1 pour une Souscription. Voitures. à ma femme pour le diner daujourd. à un prisonnier de Bicêtre2 Voiture bois Voitures &ca

à ma femme soirée d'aujourdhui. à Sénié voitures & autres dépenses. à M*5 Brion solde au Couvreur (redu 100 fr.) Voitures pour ma généalogie3 Voitures à Alphonse. à ma femme pour soirée de hier4

411 45 120 5. 25 20 10 10 100 5 20 4 520 60 10 5 5. 45 40 7 36. 10 169808.30 169808.30 40. 40 20 84 200 2 32 5 40 40

Fanny Raoul, dite M"e Raoul, femme de lettre (1772- ?) auteur notamment de l'Opinion sur les femmes (Paris, 1801). On ne sait pas de quoi il s'agit. BC en avait besoin pour justifier son éligibilité. On trouve un bon écho des activités de BC tout au long de ces journées de mars où se discutent les projets de la loi réduisant les libertés individuelles et de la loi sur la liberté de la presse dans sa lettre à Goyet du 20 mars (BC et Goyet, Correspondance, pp. 282-283).

s

io

15

20

25

30

412

Livres de dépenses

21 24

25 26 27 28

61 1820 Avril

1

2 3

1.

Dyke. Voitures blanchissage & petites dépenses Souscription pour la Sarthe1. pour du bois voitures & petites dépenses. à ma femme pour la soirée2 voitures à Sénié. Voitures. bois à Alphonse Solde à Sénié solde. Voitures & fleurs

lettre de change de Louise. Intérêts de Talleyrand au Ier Janv^ Ménage d'avril. blanchissage.

20 10 20 10 30 30 40 9 40 14. 38. 64 41. 14 170691.30. 170691.30 150 763 600 15

La souscription nationale lancée pour venir en aide aux citoyens qui seraient victimes des lois d'exception contre la liberté individuelle. Voir la «Troisième lettre à Messieurs les habitans du département de la Sarthe», de BC, parue dans La Minerve du 23 mars 1820, pp. 333-339, et dans les Lettres sur la situation de la France (première continuation de La Minerve) publiées par Lacretelle aîné en avril 1820, pp. 18-20, la lettre datée du 31 mars où Laffitte, Lafayette, d'Argenson, Kératry, Manuel, Casimir Penier, BC et neuf autres signataires annoncent le lancement d'une «Souscription pour le soulagement des personnes détenues en vertu de la loi du 26 mars 1820». La Renommée du 30 mars et le Censeur européen du 1er avril se font également l'écho de cette souscription, «sorte d'assurance mutuelle» destinée à offrir à chaque Français un moyen de venir au secours de ses compatriotes victimes de l'arbitraire, et d'être lui-même secouru par chacun d'eux.» BC figure parmi les 53 députés participant au lancement de cette action qui sont mentionnés par la Renommée du 31 mars. Les auteurs de cette souscription seront cités en justice (Renommée du 29 mai 1820). Voir aussi à ce sujet E. Hatin, Histoire de la presse, t. 8, pp. 349-350. C'est la soirée du jugement contre La Minerve, supprimée trois jours plus tard. BC aurait dû payer le second terme à la date du 12 novembre 1819, ce qu'il n'a pas fait. Le 30 mars 1820, il a demandé et obtenu du Prince que les 13 500frs restant dus soient prorogés pour cinq ans à partir du 1er janvier 1820, et payables à raison de 2 700 francs par an, le premier payement étant exigible le 1" janvier 1821 (document établi et signé par Rihouet, BCU, Co 187). Il paie ici les intérêts dus pour «un an, un mois et dix sept jours échus le 1er janvier» (reçu de Rihouet, BCU, Co 185).

413

1820

5 7. 9

10 12

15

16 17 18

1820 Avril

19

20

1

2

3 4

pour un livre. impositions de 1819. Voitures à ma femme pour soirées de vendredi & lundi & blanchissage. pour du tabac. à Sénié. Voitures. à ma femme & blanchissage. Voitures. à Alphonse. à M. de Pontalba[n] pour loyer1. a ma femme soirée de hier. Voitures. Dyke. à ma femme. à M. Dassonvillez2 (redu 500 fr.) à Sénié. au portier petites affiches3

Voitures à ma femme petites dépenses à Sénié. à un mendiant. Société d'encouragement4

5. 182. 28. 60 5. 20 28. 21. 7 40 900. 40. 2 20 5. 309 20 40 16 173967.30 173967:30 5. 19. 80 1. 36.

Loyer de l'appartement de la rue Saint-Honoré pour un semestre courant du 15 avril au 15 octobre 1820. Un notaire à Paris. Dans les papiers de Lausanne (BCU, Co 4739) on trouve le document suivant : «Je reconnais devoir à Me Dassonvilles 700 f. suivant la note qu'il m'a remise, plus 36 pour la radiation de ma maison me Neuve-de-Berri, plus enfin 390 f pour frais, faite C. Poupelin [?] Paris 20 9b 1820.» Dans la marge gauche l'addition des trois chiffres. On a soustrait du total 317 francs, ce qui donne les 809 francs payés en trois fois par BC les 16 avril, 2 et 14 juillet 1820. Les dates ne s'accordent donc pas. Mais il semble bien s'agir de cette affaire. Voir aussi plus haut, 1er août 1817. Voir plus haut, 24 juillet 1817 et 21 mars 1819. Cotisation annuelle à la Société pour l'encouragement de l'enseignement mutuel. Voir plus haut, 4 mai 1819.

414

May

1820 May

Livres de dépenses

à ma femme Soirée de demain. Voitures. 25 à ma femme 26. voitures. 28 pour une médaille1 29 à ma femme soirée de hier. 1. Sémestre de Louise. ménage. 2 Voitures Tabac 3 à Alphonse. Sémestre de Charles pour une table a ma femme Soirée de hier. 7 Voitures. 8. Bois. à ma femme. 9 au cocher de hier 11 Voitures

11

12 15

1

à ma femme à Sénié. Tabac à Alphonse. petites dépenses & voitures Dyke à deux mendians. Solde au couvreur, sauf un petit cœ Rhum

40 5. 30. 10 15 25 300 620. 37 4 20. 300. 40 35 21 15. 20 2 6 175653.30 175653 30 10 40 5. 40 20 20 6. 100 48

Sans doute une «Médaille constitutionnelle». La Renommée du 14 février 1820 annonce l'ouverture d'une souscription pour cette Médaille, destinée à rappeler, au moment où les ministres «trahissent publiquement leurs sermens et leurs devoirs» en annonçant leur intention de modifier la Charte constitutionnelle, l'engagement qu'ils avaient pris de la maintenir. «Souscrire pour se la procurer, ce sera en quelque sorte émettre un vote en faveur de la stabilité de nos institutions ; ce sera coopérer à la fondation de plusieurs écoles d'enseignement mutuel, car notre intention est de consacrer à cet usage les fonds libres de la souscription.» Le prix de la médaille, où doivent être inscrits «les noms des Députés défenseurs de nos institutions», est fixé à 5 francs.

5

io

15

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30

1820

à Alphonse voitures à ma femme Soirée du 15 &ca 19 au cocher 20 Compagnie d'assurances1. 21 voitures 25 à Sénié pour du vin. Voitures & autres dépenses. à S' Aubin 26 à ma femme pour Percale Voitures 27. garçon du cercle. à Sénié au Cocher de Fleury. 16

29

30 31 1. 2 3 6 7 8

payé au Moniteur2 à ma femme pour du linge. Dyke. Voitures pour du bois. voitures Menage de Juin Soirée d'aujourdhui. Voitures à ma femme pour du charbon. à une pauvre femme Commissionaire au Moniteur3.

415 40 16 65 2 9 5 40 220 40 5 200 7 5 59 2 176647.30 176647:30 75 54. 20 12 16 15 600 20 2 5 10 1 36

19 May ] Le manuscrit porte Mars 1

2

3

C'est le 19 mai 1820 que BC passe le contrat devant Me Cottenet pour l'achat de la maison sise au 24, rue Saint-André-des-Arts. Voir le 16 janvier 1822, note. Sans doute pour l'impression de son opinion Sur le Projet de loi relatif aux Élections prononcée lors de la séance du 23 mai 1820 (extrait du Moniteur du 25 mai 1820). Voir Courtney, Bibliography, p. 160. Sans doute pour l'impression de son opinion Sur l'article premier du Projet de loi relatif aux élections, prononcée dans la séance du 3 juin 1820 (extrait du Moniteur du 4 juin). Voir Courtney, Bibliography, p. 160.

5

io

15

416

Livres de dépenses

9

Juillet

13 14 2

1820 Juillet

2.

4 6

7 8

9 11 12 1 2 3

4 5 6

à ma femme pour la soirée à un pauvre à ma femme. Voitures & pauvres à Dassonvillez1 (redu 300 fr.) à Faure2 pour du vin à Sénié à ma femme à M"11 Brion pour voitures à Alphonse au Portier solde

60 5. 20 22. 200 220 60 20 294 80 50 178554.30

178554:30 Voitures, pauvres, dettes & dépenses oubliées. 1000 ménage 20 au cocher de Fleury. 2 Voitures. 7. a ma femme ménage. 300. à la même petites dépenses. 12 3 à Kleffer Solde d'impressions. 463 à Sénié 57 chez M1*6 Girault4. 1 pour une tabatière. 1. à Josephine5 18 voitures 5. Solde à Ducamp de Bussy6. 420 à ma femme 4 Voitures 2 Ménage. 320 à ma femme. 2 voitures 47 diné, mendiants & voitures. 15

Voir le 16 avril 1820. Non identifié. C'est la première fois que cet imprimeur est mentionné. Pour plus de détails, voir le compte rendu du livre de C. P. Courtney, Bibliography, paru dans la Zeitschrift fur französische Sprache und Literatur, 93, 1983, p. 318-322. Non identifié. Une servante probablement. On la retrouvera plus loin. Son architecte probablement. Voir le 29 mai 1817.

1820

13 14

[66] 1820 Juillet

67 1820 Juillet

16. Voiture à Fleury. 17 Voiture à Sénié à ma femme. 18 voiture 19 Bain. à ma femme à Josephine Impositions de la rue S' Denis. 21 voitures Gentilhomme2 Voitures à diner. à un mendiant 22 à S' Aubin Assurance de mes maisons. au Cocher qui a mené ma femme voitures 23 à Sénié à ma femme 24 Blanchissage. Pourboires à Alphonse Voitures

24 25

1 2 3

Voitures & au garçon de la Chambre Solde à Dassonvillez1. Voitures. Loyer de Juillet à Sénié.

diner à Sénié papier pour les jalousies de Mmorcy3.

417 5 300 2. 900. 20 182477.30 182477.30 20. 5. 20 10. 3 4. 2 25 120. 9 20 1 6. 5. 5. 192. 3. 6. 40 40 20 3 5 3. 183063.30 183063.30 8. 55. 5.

Voir le 16 avril 1820. Personnage non identifié. II faut lire Montmorency. C'est la première fois que la maison de campagne que BC vient de

io

15

20

25

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35

418

Livres de dépenses

26 29

30 Aoust

1. 2 5. 9

10 13

[68] 1820 Aoust

1

2

14

voitures. diner. au Jardinier de Montmorenci bois &ca Voitures pour Caleçons. Ménagé d'Août à ma femme. Voitures chaussons Voitures Delaunay1 &ca à ma femme petites dépenses. Voitures petites dépenses Impositions à Sénié à Audouin2. à S' Aubin à ma femme Un mois de Loyer de Montmorenci Ménage de Septembre d'avance à Alphonse.

pour ma montre. Impositions.

3 9 5 35 5 7 620 10 5 30 34 6 5. 50 35. 5. 20 22 100 600 6 184716.30 184716:30 14 100.

louer dans ce village au nord de Paris est mentionnée. Il y passera souvent quelques jours pour se reposer. C'est là qu'il apprendra le début de la Révolution de Juillet. À partir du 2 mai 1822, les mentions de paiement du loyer porteront le nom du propriétaire, Véry. II s'agit très vraisemblablement de Jacques Gabriel Delaunay, marchand de vins, à qui BC devait louer sa maison du n° 31, rue Saint-Denis, «pour trois, six, ou neuf années [...] qui commenceront à courir à partir du premier juillet mil huit cent vingt». (Paris, Arch. Nat., Minutier central des notaires, Ét. LXXVIII, rép. 15, 1146. M e Pierre-Charles-Matthieu Pict.) Le bail, établi en juin et laissé partiellement en blanc, sera complété et corrigé le 2 août 1820, et ce n'est pas à Delaunay, mais à Jean Beneck, traiteur et marchand de vins que BC déclare louer sa maison, à partir du 1er octobre 1820. Mais le bail sera résilié le 20 septembre 1821, Beneck n'étant pas en état de payer le loyer, et BC louera sa maison à Derosiaux à partir du 1er octobre (ibid.). Voir le 24 avril 1814.

s

io

15

20

25

1820

15 16

19

30

31

Septembre 1 4

1820 Septemb.

4 13

15 17

1 2 3

4

Voitures. Laper. au jeune Bonnard1. Voitures à Sénié. Souliers & pantoufles. au portier à ma femme petites dépenses. au Menuisier de Montmorenci à Alphonse. à Sénié à Alphonse. à Derain2 pour Voitures Voitures, dinés, dépenses oubliées. blanchissage & à ma femme. à Sénié Voitures Cocher de Fleury. blanchissage. Voitures à Vallois3 à Sénié

Voitures, Laper. &ca à ma femme. à Alphonse. au Domestique qui m'a servi à Sénié Lettre de change à Louise4. Intérêts de Lerendu diné Voitures des jours passés.

419 12 20 170 6 35 20 30 50 24 19 40 25. 88 150 30 40 7 2. 2. 5. 5. 30 185640.30 185640:30 50. 80 10 5 40 100. 375. 5 56

Non identifié. On le retrouve le 6 et le 26 décembre 1820. Non identifié. Le même nom apparaissait déjà à diverses reprises dans le journal intime de 1807, sans qu'on ait pu l'identifier davantage. Cette somme est versée en plus des 300 francs que BC remet chaque semestre à Louise.

420

Octobre

[70] 1820 Octobre

1

2

3

4

5 6

Livres de dépenses

petites dépenses. à Keratry1. à Cottenet2 pour la Maison rue S' André. 21. Impositions. à Cottenet. à ma femme ménage d'octobre petites dépenses. fiacre. pour un gillet. Delaun3. à Coste pour ses journées. à Sénié. 30. Voyage dans la Sarthe4. loyer d'octobre5. à Kleffer6.

30. à Mad. Brion pour voitures au portier Voitures.

15. 300 14271 200. 16500. 600 25 4 14 20 8 30 1200 900 100 220548.30. 220548.30. 120. 55. 40.

Auguste Hilarion comte de Kératry (1769-1859), un des fondateurs du Courrier français et député à la Chambre. Depuis l'assassinat du duc de Bercy, il faisait partie du groupe libéral. On ignore la raison de ce payement. Homme d'affaires. Voir le Minutier central des notaires, acte du 19 mai 1820 et annexes du 20 septembre et du 2 octobre 1820. (Ét. L, Rép. 14, 1027) Sans doute le même Delaunay que celui qui était mentionné le 2 août, même si finalement BC ne lui a pas loué sa maison de la rue S'-Denis. Peut-être lui avait-il, à l'époque, commandé du vin. Son nom réapparaîtra le 26 décembre. Lacune de plus d'un mois due au voyage dans la Sarthe. BC part de Paris, accompagné de sa femme, le 20 septembre, arrive le 23 à La Ferté, localité située au sud-ouest du Mans, et le 24 au Mans, d'où il repart le 5 octobre. Les incidents de Saumur ont lieu les 7 et 8 octobre ; on le trouve le 10 octobre à Blois, le 11 à Orléans, le 15 à La Grange, dans la propriété de La Fayette, son collègue à la Chambre. Là, il songe à rédiger un récit de son voyage. Le 19 octobre au plus tard - il signe ce jour-là un acte devant M® Cottenet (Minutier central des notaires, Ét. L, rép. 14,1031) - il est de retour à Paris. Le récit sera sa Lettre à Monsieur le marquis de Latour-Maubourg, ministre de la guerre, sur ce qui s'est passé à Saumur les 7 et 8 octobre 1820. Sur cet épisode, voir la fin du Carnet de BC, ci-dessus p. 305. Loyer de l'appartement pour un trimestre. Pour quelle raison ? La brochure mentionnée dans la n. 4 ci-dessus n'a pas été imprimée par Kleffer. Mais cela n'exclut pas qu'on ait fait appel à ses services. Voir le 24 janvier 1821 et la note.

s

10

15

20

1820

31. lettre de change de Louise1. à Sénié. Voitures Novembre 1. à Kleffer solde2 à Sénié. 3. pour du bois. ménage de Novembre blanchissage. Solde à Dupont restaurateur3. 6 voitures au Relieur 7. Lettre de change de Charles. Voitures. 8 à Sénié à Coste solde. 15 à des pauvres pour des mouchoirs à Josephine pour du bois à Montmorenci petites dépenses Voitures

71 1820 Novemb.

17 18

25

1

2

3

loyer d'avance de Montmorenci à ma femme. Voitures à Sénié à Coste. à ma femme pour bois &ca voitures de Montmorenci au garçon du Sallon Voitures

421 232. 20. 8. 140. 40 32. 520. 16. 44. 29. 50. 300. 14 105 25. 15 26 15 40 15 30 222481 30. 222481,30 500 22 25 20 8 50 5. 5. 5.

Voir la lettre de BC à Louise du 15 octobre 1820 (BC et Goyet de la Sarthe Correspondance, p. 407) qui explique un peu les raisons de ces payements. BC payera, le 3 décembre, les 68 francs qui restaient dus, ce qui donne un total de 300 francs pour le semestre. Charles obtient la même somme. Voir le 7 novembre. II s'agit peut-être des frais de l'impression de sa Lettre à Latour-Maubourg. Voir la page précédente, 30 octobre et la note. C'est peut-être lui qu'on retrouvera le 12 janvier 1821.

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15

20

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Livres de dépenses

26

27

Décemb.

2.

3.

1820 Decemb.

4 5 6

14 25

1

2

à Dupaty pour Corréard1 rendu à Casimir Perrier2 Delaun. Bourriche Voitures Impositions Voiture et déjeuné à Sénié, gages & solde. à Coste à ma femme. ménagé de Décembre. Voitures Tabac. Voitures Solde du Sémestre de Louise.

Delaun. à Coste à ma femme bois &ca à Derain pour Voitures reste du ménage de Décembre. au barbier de Montmorenci. à ma femme petites dépenses. pour des souliers. à Alphonse à Sénié à ma femme au portier à ma femme petites dépenses. au Chapelier.

10. 10 20 2 8 150 3 65 10 20 300 8 2 11 68 223758.30 223758.30 20 9. 50 51 350 15. 30. 23. 63. 40. 40 35 10 20.

Alexandre Corréard, l'un des dix rescapés du radeau de La Méduse, était libraire et homme de lettres de tendance libérale. Il a écrit beaucoup de brochures politiques. Quant à Dupaty, il doit s'agir de Louis-Emmanuel-Charles Mercier, poète et auteur dramatique qui fut, sous la Restauration, collaborateur de La Minerve, où ses articles étaient remarqués. On ignore les raisons du versement de BC. Casimir Périer (1777-1832), banquier et depuis 1817 plusieurs fois député de Paris. Il est un des membres de l'opposition libérale et très lié avec BC. La correspondance, une cinquantaine de lettres, de BC à Casimir Périer (Archives départementales de l'Isère, Grenoble ; deux lettres à la BCU, Lausanne) est encore inédite.

423

1821

26

27 28

73

1820 Decemb. 1821. Janvr.

Voitures de 3 jours.

10

1 2 3

4

à Sensier1 solde, a Derain2. au Serrurier à Delon, à ma femme Voitures. Bois. à ma femme Interets de Lafitte3 à Sénié

à ma femme ménage à ma femme, à Josefine étrennes. à Sénié id. pour du drap pour bois à ma femme petites dépenses & soirée à Alphonse pour toile. à Sénié. à ma femme. Voitures. Poissardes Solde au Caffetier. aux Tambours4 ménage. Voitures. pauvres. petites dépenses.

500. 45 15 20 5 19 38 15 750 40 225961.30 225961:30 25. 5. 200. 20 10

140. 30 55. 11.

40 9. 6.

20 10 5 430 12 10 20

Personnage non identifié. Voir les 30 août et 6 décembre. Voir la quittance pour ces intérêts sur un capital de 30000 francs empruntés à Laffitte le 22 juin 1820 (BCU, Co 4742/1). Ce prêt fera l'objet d'un contrat entre BC et Jean Chilon Ferrere Laffitte, à distinguer du banquier Jacques Laffitte, le 14 juin 1823 (voir le Minutier central des notaires, Ét. x, rép. 27.980). II s'agit sans doute des tambours de la Chambre (voir le V avril 1819).

424

Livres de dépenses

12

13

1821 Janvier

13 15 16 18 22 23

24

25

28 29 30

1 2

3

Ramonage. petites dépenses ancien compte de Dupont. Delon à Cathrein à compte sur ma voiture

à Sénié à ma femme. Loyer de Janvier1 Solde à Cathrein pour ma voiture à ma femme, soiree & Bourriche. Voiture Abonnement à la Quotidienne2 & au Constitutionnel3. à ma femme soirée d'hier Voitures à Sénié. au Commissionaire de la chambre. à Kleffer Solde. à un mendiant Delaun. à Sénié. abonnement aux Journaux. petites dépenses. Solde à Laplace Gerardin. pour du bois. pour une redingotte

8 10 15 20 200 227272.30 227272.30. 80 10 900. 285 30. 1. 13. 36 45 4 20 5. 60 2 20 25. 8. 8 200. 32 50

Loyer pour un trimestre. La Quotidienne, journal fondé en 1792 par Coutouli et Rippert, a toujours été monarchiste et religieux. Après avoir mené une existence cahotique et intermittante sous le Consulat et l'Empire, il renaquit sous son nom le 7 juillet 1815. À partir de 1822, il est l'organe de l'opposition de droite, défendant l'aristocratie et les privilèges, notamment du clergé. Le Constitutionnel était un journal libéral fondé en 1815. Il avait une grande audience à l'époque et prépara activement les événements de 1830. Parmi ses premiers rédacteurs figuraient Tissot et Jay. Grand défenseur de la Charte, il fut souvent condamné en justice. Son influence diminuera fortement après la Révolution de Juillet.

1821

75 1821 Février

31

Voitures pour des jabots de batiste

1.

sur le ménage de Février à ma femme. à Sénié. Voitures à ma femme ménage de fevrier. à made Brion. pour un bidet Voitures à ma femme à un mendiant. Voitures &ca Bois a ma femme à Sénié au Cocher à ma femme Voitures Intérêts de Lerendu. à ma femme. Dépenses oubliés. à Sénié à ma femme pour la soirée petites dépenses Voitures Blanchissage

2. 6 7 9

14

15 16 19

20

22 [76] 1821 Février

22. voitures. à Sénié. à ma femme. pour une boucle de ceinture 23. Interets de M. de Talleyrand1.

425 15 35 228851.30 228851:30 100 10 2 495 110 12 20 20 5 20 16 15 40 2 20 5 375 15 10 40 40 12 2 5 230242.30 230242 30 12 33 6. 30. 675.

1 BC aurait dû payer le 1" janvier 1821 le second versement relatif au capital dû à Talleyrand. Il ne l'a pas fait, ayant demandé et obtenu une nouvelle prorogation. Il paie ici les intérêts pour l'année échue le 1er janvier (document Rihouet portant à la fois reçu de la somme et prorogation du délai de remboursement, BCU, Co 186).

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is

20

25



35

426

Livres de dépenses

Impositions voitures 24 au portier pour du bois 25 à un mendiant. au garçon du sallon. à ma femme blanchissage &ca Dyke. 26 à ma femme. Voitures 28. Petites dépenses a ma femme. 1. à la même ménagé de mars1 à Sénié 8 Abonnement aux journaux Pauvres Voitures petites dépenses 14 ménage de Mars (redu 100 fr. à Sénié

19

24

27 28 30

1

aux pauvres. pour du Rhum. à Alphonse reste du mois de Mars & soirée. sur le mois d'avril impositions de 1820 reste bois anciennes impositions à Sénié à M. Durand pour vin à ma femme bois Vin de Chalons

420 5. 25 31. 5. 5. 20 20 20 9. 25 320 20 8 10. 20 25. 200 40 232226.30 232226:30 10 48 12 350 100 127 16 16 75. 7 10 33 100

Selon toutes vraisemblances, c'est en ce mois de mars que BC est cloué chez lui par un nouvel accident à la jambe et c'est à cette époque qu'il rédige son Carnet (voir ci-dessus, p. 293). On notera toutefois qu'on ne trouve ici aucune trace évidente de cet épisode douloureux, alors qu'on en verra apparaître plus loin certaines conséquences (soucis, etc.).

1821

31 Avril

2. 9 11 12 17

1821 Avril

May

1

à ma femme. Journaux. à ma femme. à des pauvres pour du bois au Menuisier. Ménagé d'avril à Alphonse à Sénié au portier à ma femme

18. à Séguin solde d'un ancien compte. dernier loyer à payer1. au peintre. à Alphonse. 20 à Sénié. 25 à ma femme 29 au Sallon. Voitures &ca au peintre 1. Dyke. 2. Semestre de Charles. ménage de May. à ma femme. à Sénié Voitures 3 pour copie d'obligations. à ma femme 6 Voitures à ma femme soirée de demain. 9 Sémestre de Louise au portier. 10 pour du bois port d'une lettre 17 à ma femme

427 12 8 21 10 16 10 520 5 40 40 10 233820:30 233820.30 30 900 10 13 80 55 7. 20 10 20 300 620 20 20 10 20. 38 2 25 300 60 17 4 80 236981:30.

BC compte quitter bientôt son appartement, mais nous allons voir qu'il va devoir prolonger sa location.

428 79

1 821 May

Juin

[80]

Livres de dépenses

17

à Made Brion. Impositions à Sénié. 18. à M. de Thiars pour du vin. 20 à ma femme a Alphonse 22 à ma femme pour diné à Sénié. 23 à ma femme Voitures 24 à Sénié à Alphonse. 27 à ma femme. Impositions. abonnement aux journaux. 1. mendians 2. à ma femme ménage de Juin. à la même petites dépenses. Bains1 5 7 ancienne dette. petites dépenses à ma femme à Sénié. 8 10 au portier 13 à ma femme

1821

Juin

1

2

à la même sur le loyer2. à Sénié voitures Société d'encouragement. 22. à ma femme. Voitures à Sénié 13 17 19

236981.30 136. 78 40 200 20 10 85 20 41 10 69 5 31 160 8 3 420 27 22 10 40 20 40 45 238521.30 238521:30 200. 40. 2. 36. 21 4 40

BC, qui prend des bains pour sa santé, va bientôt s'en plaindre à Goyet : «Je suis malade aujourd'hui. Je crois que mes bains commencent à m'éprouver» (BC et Goyet, Correspondance, p. 574) ; «[ma santé] un peu ébranlée par soixante bains de deux ou trois heures chacun» (p. 578). Note impossible à interpréter. Il faut sans doute lire «sur le ménage».

5

10

15

20

25

30

35

1821

Juillet

1821 Juillet

1

2

à ma femme. sur le ménage de Juillet. à Sénié 8 pour des bains. à Louise. Voitures 10 à ma femme 11 Bains. Voitures reste du ménage de Juillet. béquilles1 12 Impositions Mendiant Voitures. à ma femme à Dyke 18 à Sénié bequilles de Lacroix 3

19 20

Impositions à Alphonse Voitures au Chirurgien Gaillard2 Compagnie d'assurance. 23. à ma femme pour les gens de Fleury. à Alphonse Voitures Blanchissage & soirée de demain 27. à Sénié 29 à Alphonse au portier Voitures. à ma femme

429 30. 200. 40 18 100. 20. 8. 18 5 220 20 100 5. 11 20 20 52 80 239831.30. 239831:30. 126. 14. 10 40 182 15 15 15 20 20 3 40 10 5

L'accident de mars contraint BC à user de béquilles. Il en sera ainsi jusqu'à la fin de ses jours. Honoraires du chirurgien qui a soigné BC après son nouvel accident.

430

Aoust

Livres de dépenses

5 6 7 8

1821 Aoust

10 11 12

19 21 25

Septemb.

27 28 30 31 1.

à Joséphine petites dépenses. à Alphonse Solde. à Sénié. à ma femme Soirée d'aujourdhui. à Alphonse au portier. à M"6 Brion à ma femme Voitures

Impositions à Alphonse. pour gélatine Voitures à Alphonse à ma femme à Lerendu à ma femme à Alphonse à Sénié. à ma femme à Alphonse à Sénié Dyke. Soirée d'aujourdhui à Kleffer Solde1. à Alphonse. pour Sangsues. à ma femme à Louise par lettre de change. Abonnement aux journaux à Alphonse à Sénié à ma femme

2 25. 10 34 6 5 20 10 12 6 240476.30 240476.30 120 8 18. 3. 12 20 375 20 5. 30 60 24 40 20 9 38 20 20 30. 100 8 8 23 6 241493.30

BC règle sans doute ici le compte qu'il avait avec l'éditeur de son discours Sur l'interdiction de la parole par suite du rappel à l'ordre et à la question, prononcé à la Chambre en avril (Courtney, Bibliography, 101a, p. 162).

1821

83 1821 Septemb.

4

lunettes vertes1. Cocher M^ Brion à ma femme Solde à Didot2 blanchissage. au portier à ma femme. à Sénié. à Edouard. à ma femme blanchissage. à Sénié. à ma femme. à Edouard Solde. Dyke. Voitures à ma femme Impositions Voitures à ma femme abonnemens de journaux. à ma femme Voitures Solde à Edouard

6 19

à ma femme à Sénié renvoyé3.

3.

4 8

16 19

21 22 24 25 27 30 Octobre

[84] 1821 Octobre

1

2

3

1.

431 241493.30 5. 5. 17. 724. 6. 40 31 46 27 20 10 40 10 26 20 8 24 120 6 25 8 40 12 47 242810:30 242810:30 80. 175.

Aux soucis que lui donne sa jambe, BC ajoute ceux de sa vue, qui a toujours été fragile, sinon mauvaise. II s'agit vraisemblablement du solde dû à P. Didot l'aîné pour la publication de la brochure Du triomphe inévitable et prochain des principes constitutionnels en Prusse, qui a paru en mars 1821. Le renvoi de Sénié n'est expliqué nulle part On notera simplement que c'est lorsque son nom disparaît que semble apparaître celui de Méan (voir le 3 novembre), qui va devenir tout aussi récurrent. On peut penser que Méan reprend la fonction de copiste et, plus loin, d'intermédiaire avec les imprimeurs.

s

io

15

20

25

432

Livres de dépenses

28

30

Novembre 2 3

4 5 6 7 8

85 1821 Novemb.

9 10 15 18 19 20 21

1

Journaux. Voiture à Méan & pour du bois. à Coste à Méan à ma femme Sémestre de Charles & de Louise. à un pauvre Voitures à ma femme & blanchissage. à Méan. pour des matelats. Voitures au portier. Redingote. Tabac. Voitures à M* Aignan. a ma femme. à Coste à des mendians Voitures.

Douche à Tivoli1 à ma femme. Voitures à Coste. Dyke. diné Voitures à un pauvre à Méan. Voitures

8 3. 40. 11 7 10 600 1 24 20 8. 12. 14 2. 60. 4 22. 83 40 25 10 5 244076.30 244076:30 7. 60 35 20 20 15 5 2 22 17

Outre les bains auxquels il s'astreint, BC va régulièrement se doucher. Le Tivoli, ensemble de jardins et d'établissements de bains, se trouvait à l'époque à l'emplacement de l'actuelle gare S'Lazare, sur un quadrilatère situé entre la rue des Roches, la barrière Monceau, et la rue de Clichy. Les eaux thermales sont au 88 de la rue S1 Lazare.

5

io

15

20

25

30

35

1821

22

25 26

30

Décembre 7

au portier à ma femme Voitures Bois. Voitures &ca à Bonnefoi Solde à ma femme Voitures pour un lit à ma femme à Mean pour du bois à ma femme à Méan

1821

Décembre 7 9 14 19

25

1

à Coste Voitures à ma femme pour un bureau. petites dépenses. a Coste. à ma femme. Voitures au Sellier à l'opticien Chevallier pr des lunettes au Chirurgien Lafond. au Tailleur Dupont Solde. à Méan. a ma femme. à Coste. Voitures Monument de C. Jordan1. à ma femme à Coste. Bois

433 4 90 10. 29 39 150 57 5. 20 16 16 36 48 25 244,724.30. 244,724.30 20. 42. 40. 16. 10. 30. 43. 40. 20 103 60. 21 30 12 35. 20 20 20 29.

L'ami de M™ de Staël et de BC venait de mourir le 19 mai 1821. Il était à la fin de sa vie l'un des représentants les plus éminents de l'opposition. Le 22 mai, BC lui avait consacré un article nécrologique dans le Courrier français (voir BC, Recueil d'articles 1820-1824, p. 58).

434

Livres de dépenses

à ma femme, à Coste Solde à Méan au portier diné

40 34 20 13 15 245357:30 245357.30

87 1821

Décembre 28. Journaux à ma femme, pour du bois à Coste 31 à ma femme à Perrin pour une traite, au Serrurier.

8.

65. 40. 21.

40. 3000. 12

1822.

Janv.

1.

3.

8. 10

[88]

Etrennes à Méan. à Coste au Sallon. à ma femme, à Méan. aux femmes de la Halle, à Coste à ma femme Traite de la banque de France, à ma femme, à Coste. à ma femme, à Coste. pour port & droits de vin. à ma femme à M. de Feuillasse pour une traite dépenses oubliées.

1822

Janvier

12. à ma femme,

13

1

à Coste. à Pierre Thoré1.

10

20 5 80 20 10 15 80 2000 40 15 80 7 100 60 2000 20 253105:30 253105:30. 40. 50 480.

Pierre Thoré, fils de Pierre Thoré-Cohendat (voir la note du 1" janvier 1819) est un jeune libéral de la Sarthe, à qui BC devait de l'argent (BC et Goyet, Correspondance, p. 556). Il le rembourse.

435

1822

Voitures. à ma femme, bois, à Méan. Blanchissage Voiture. 15 Traite de la banque de France 16 Rente viagère de la veuve Lebas 1 . 17 à Méan. à M r Michel, Clerc de M Guerin pour offres réelles à Mde Courmont2. 18 Voitures à Coste à ma femme pour l'horloger 22 pour une galerie de cheminée pour blanchissage. 23. Voitures. 30 dépenses oubliées à ma femme pour Mean à Coste 1 à Perrin pour une traite 14

Février

89

1 822 Février

1. 3 5

7 8.

13 14 1

2

à ma femme à M*6 Brion. à Coste à ma femme pour la soirée de Vendredi prochain Voitures Blanchissage. à ma femme pour Modeste & ménage. Voitures de 5 jours. pauvres. à Coste

10. 40. 20 10 8

3 2000. 150 15 700 10 9 16. 24 8 24 50 20 15 3000 259807:30 259807:30 240 84. 20 5. 60. 20. 6. 200. 30. 5. 30

E s'agit de la rente relative à la maison de la rue Saint-André-des-Arts (voir la note du 20 mai 1820). Si on ignore tout de ces «offres réelles», il est clair en revanche qu'un marché a été conclu, car le nom de Michel, accompagné ou non de celui de M 1 " Courmont réapparaît dans la suite.

436

Livres de dépenses

15 18. 20 21. 22 23 27. 28.

1. 2 3 4 5. 6 10

15 17 18 19

1

au portier à ma femme pour le 14. Impositions Voitures à ma femme ménage. à Coste Solde à ma femme. à Boissier à ma femme ménage. petites dépenses & diné d'Hamard1. a Coste. Traite de Bénard.

à Méan. Bois à ma femme ménage de 5 jours à Coste. abonnement des Journaux à ma femme. Voitures. Interets à Lerendu Voitures. à ma femme à la même pour le Serrurier au Garçon de la Chambre Voitures &ca depuis le 6. au portier mendians à ma femme jusqu'au 16 à la même à Coste. à ma femme, soirée, ménage &ca

8 20 45 37 240 96. 40 5 100. 40 15 500 261653:30. 261653:30. 7. 33 100. 17. 9. 11. 3. 375. 3. 60 10 5. 40. 8 10 200 45 10. 80

Ami de Goyet et, par là, de BC lui-même, Hamard était greffier au THbunal de Commerce du Mans. Il avait été avant cela, dans les années 1790, secrétaire adjoint du Conseil général de la Sarthe, secrétaire greffier puis secrétaire général des Administrateurs de la Sarthe, et enfin Administrateur (BC et Goyet, Correspondance). Au début de l'année 1822, il est en visite à Paris et c'est à cette occasion que BC l'invite à dîner.

1822

22 27

29

91 1822 Mars Avril

[92] 1822 Avril 1

à la même à Coste à ma femme Société d'encouragement. Journaux

437 56 30 120 36 9 262932.30

262932:30. 30. traite de Bénard 500. 4 à ma femme ménage & voitures. 316. Voitures. 20 à Méan. 8 Contributions. 393. 5. pour du bois. 16. 7. au Portier. 5. 10 à ma femme Voiture ménage &ca 163 au Tailleur Solde. 220 11 Voiture. 2 à ma femme ménage &ca 55 13 à Dyke 20 à Coste. 20 à ma femme ménage voitures &c" 100. 16 port d'une brochure 15 Voitures. 3. Interets de la femme Lebas. 150 17 au Relieur Odot. 10 à ma femme voiture, ménage & blanchissage. 106 à Méan. 2. 18 loyer1. 523. à ma femme ménage & voitures 150 au portier. 7 Voiture. 2. 265,738.30

21. au Relieur Rousseau à compte

265,738 30 40.

II pourrait s'agir du loyer de la maison de Montmorency, louée depuis juillet 1820 et dont le loyer, payé d'avance le 17 novembre de cette année-là pour dix mois, n'a plus été payé depuis lors, semble-t-il, mais il pourrait s'agir aussi d'une partie du loyer de l'appartement où BC continue d'habiter.

io

15

20

25

30

35

438

May

1822. May

Livres de dépenses

23. pour ménage à Méan. 28 à ma femme pour la Soirée de hier a Coste. Journaux. 29 à M. Guérin pour petits fraix à Méan à ma femme ménage & voiture. 1. traite de Benard. Voitures à Very Re du loyer de Montmorency. 2 à Louise sur sa traite échue hier. à ma femme ménage & voiture. à Coster ebeniste. reste de la traite de Louise. à Coste solde & renvoi. 3 à ma femme ménage jusqu'au 11. à Coste pour Lafitte. 4 au portier. 5 à ma femme. 7 pour un Catalogue. 12 à ma femme 13 voiture.

14 16

21 24 25

1

à ma femme, ménage, voiture, & Méan. Traite de Charles. compte de Méan & blanchissage bougies du Mans. Arrivée de la Cuisinière de Dole1. à ma femme voiture ménage &ca au relieur Dejon. à ma femme voiture & ménage. à un mendiant. diner du 6 may. à Coste.

8. 20 10. 10 9 100 12 100. 500 2 50 101. 70. 20 199 78. 150. 300. 5. 20. 5 20 25 266,892:30 266,892:30 160 300 6. 45 20 150 15. 100 5. 40. 40.

Allusion qu'on ne peut pas expliquer. BC a peut-être engagé une cuisinière, mais comme on ignore son nom, on n'a pas la possiblité de retrouver une autre mention qui la concernerait.

1822

28

29 30

Juin

31 1.

à ma femme ménage voiture &ca à Coste à ma femme achats pour voiture Blanchissage. à Rousseau à compte au Maçon de la rue S' André Solde Journaux. à ma femme ménage & voitures. Traite de Benard. à Méan. Blanchisseuse. au portier à Odot relieur

1822.

Juin1

1. 5

8. 13 14 17 20 21 22 26

1

à une pauvre femme. à ma femme jusqu'au 5. petites dépenses. pour du vin de Champagne. au Cocher de Deveray. à ma femme jusqu'au 15. Petites dépenses. à ma femme pour achats. pour des mouchoirs. à Béral pharmacien. à ma femme jusqu'au 20. Traites de Baronnet. à ma femme dépenses de Montmorenci. au relieur Rousseau. à ma femme pour petits achats. au portier. à ma femme Contributions

439 65. 45. 30 10 45 60 9. 100 500 10 5. 17 20 268,689.30 268689.30 2. 100. 20. 3. 6. 200. 40 78. 12 40 100 9000. 30 60 40 20. 100 120

C'est au mois de juin que BC, condamné à rester assis, se battra au pistolet avec Forbin des Issarts à la suite d'une querelle relative aux troubles de juin 1820. Les électeurs de la Sarthe, Goyet en tête, désapprouveront le comportement de leur député, ce qui préfigure la rupture qui interviendra plus tard. Certaines dépenses notées ici sont peut-être liées à cet incident, mais il est malaisé de les distinguer.

440

Livres de dépenses

27

95 1822 Juin Juillet

29 1.

6.

10 11 13 14 16 18 20 22

1

2

à Champion à compte au Cocher bougies du Mans. à Méan. Impositions. voiture

à Méan. à ma femme Ménage. à Montmorenci Voitures à Rousseau Solde. à Méan solde. à Pagès pour étoffés. au portier. à ma femme ménage. à Méan. à Champion solde de Voiture. à Marie de Pagès pr ma femme1. à Méan Solde. à ma femme pr ménage &ca à Lerendu billet à ordre. à des pauvres. à diner à Méan Solde. au Cocher. Loyer échu le 152. au Portier. à ma femme ménage. à Méan Solde.

5. 8 85. 18 300. 3. 279079:30. 279079:30 12. 200. 100. 35. 9. 40. 20. 57. 6. 200 26. 170. 25. 6. 250. 225. 5. 16. 17 10 697. 3. 220 12 281440:30

Jean-Pierre Pagès de l'Ariège (1784-1866) s'était lié en 1816 avec les libéraux parisiens, dont BC. BC qui espérait quitter son appartement a été obligé d'y rester. Le montant est modifié, sans qu'on sache pourquoi.

1822

[96] 1822. Juillet

Compagnie Royale d'assurance. Rente de la Veuve Lebas. Reste de la rente à Clavier. Solde au portier. à Méan. 31. au Méchanicien Dupré. Aoust.1 1. à ma femme jusqu'au 10 Août. à Méan Solde. 2 3 a Champion voiture. 6. à ma femme jusqu'au 15. 7 au Cocher. 9 à Méan 12 à ma femme jusqu'au 31. 17. au Commissionaire de la Chambre à Malhomme apothicaire. 21 au portier 22 à Dyk. Interets de Lerendu. au Couvreur Duval Solde. 26 pour du miel. 31. à ma femme. au Cocher. Septembre 2 à Méan. 3 pour des lunettes vertes.

97 1822 Septemb.

1

23. 24. 25. 27.

3. à ma femme. 7 au Cocher. 14. à ma femme ménage. à Champion pour voiture à Méan. à un pauvre Voitures. au portier.

441 281440:30 182. 100. 50. 4 3. 100. 200. 140. 160 100 25. 29. 265. 5. 40 10 20. 355. 38. 11. 10 10 30 5. 283332:30. 283332:30 5. 30. 200. 170. 39 5. 10. 14

Dès la fin de la session parlementaire, BC est aux prises avec la justice, qui l'accuse d'avoir trempé dans les affaires qui valent à Berton et à Caffé d'être poursuivis. Ces procès empêcheront BC d'aller à Baden-Baden pour sa santé et il partagera son temps entre Paris et Montmorency.

5

io

15

20

25

442

Octobre

1822 Octobre

Novemb.

Livres de dépenses

19. Lettre de change de Louise. à Scherer Sellier à compte. 22 Impositions au Cocher. 25 à ma femme ménage &ca pour du bois 30 à Scherer. je lui redois 90. 5. à M"6 Brion Solde. au Cocher. 6 15 à Ivry. 16 au Cocher Solde. 17 au Restaurateur solde à Méan. 19 pour un Sténographe 20 Impositions. 23 au portier Pour trois actions du pilote.

23 31

1. 2 4. 11 21

10 à Ivry ] 1

2 3

pour loyer échu le 151. à Méan. à M. Thomas pour fourage. Lettre de Change de Charles. Rente de la veuve Lebas Diner au rocher de Cancale2. au portier. à Méan. Lettre de Change de Louise. à ma femme. Voyage de Cornué. à Scherer Sellier Solde. au Portier. à Champion, pour voiture3.

Le manuscrit porte

à Ivry à Ivry mots

200 160 260 15 490 20 100. 66 10 20 45 59 51 20 120 5 3000 285446.30. 285446.30 697. 39. 32. 280. 150. 28. 9. 72 300. 40 100. 90. 6 170.

répétés sans doute par inadvertance

Nouvelle prolongation de la location de l'appartement de la rue Saint-Honoré (voir le 20 juillet). Restaurant célèbre de la rue Montorgueil, que Balzac et ses héros fréquenteront assidûment. Dans l'intervalle entre le 11 et le 21 novembre se situe l'élection du 13 novembre, que BC

443

1822

Decemb.

99 1822 Décemb.

1

25 2

2 5

deux Voitures, à François1 à ma femme à Méan. au Portier. Voitures, à Mariette à François, à Méan. bois

à M. de Thiars pour vin à ma femme. au portier au Tailleur 6 à Champion pour la Voiture. à ma femme. 11 au Cocher. Journaux. 13 à ma femme. 14 à Cottenet 18. à Champion à ma femme. 22 à Méan. 24 Impositions. 27. à ma femme. au portier. 29 à ma femme. à Champion pour la voiture.

34. 40 60 75 5. 20. 20 10.

30 50. 286903:30 286903:30 200. 32 5 160 85. 60. 10 10. 20 3000 40. 60 71. 100. 10. 5. 30 60

perdit contre le candidat royaliste (183 voix contre 192). L'interruption de la correspondance avec Goyet, intervenue le 9 novembre, empêche de savoir quelles sont exactement les raisons de cet échec. BC, libéré de ses obligations parlementaires, va se remettre à ses recherches sur la religion. Ce François, qui s'appelle Huyard, va être mentionné à diverses reprises jusqu'en 1824. Il s'agit d'un garçon d'écurie ou d'un cocher. Son nom est parfois associé à celui de Champion, qui reçoit de l'argent pour des frais de voiture, et aussi à celui d'un certain Grimoux. Dans les papiers de BC qui sont à la BCU, on trouve des relevés de comptes à ces noms.

15

20

25

30

444

Livres de dépenses

30

1823. Janv.

1.

[100] 1823 Janvier 8.

13 16

20

21 1

2

3

à Méan. à ma femme. Pour vin de Valence. à ma femme mois de Janvier, à un pauvre, à Méan.

à des Poissardes, pour un almanach. au Traiteur Solde. Journaux. Voiture à Méan. à des pauvres Voiture à Méan, y compris le Cte de Constant Chantpie1. à ma femme. loyer échu le 152. à Cavannes tailleur Solde. à Gardiennet. à Roche3 pour une douillette.

20 20 146 400 5 14 291466:30 291466:30. 10. 5. 35. 9. 3 8 5. 97. 75. 50. 697. 50 5. 5. 45.

Constant Chantpie est un imprimeur de la rue Sainte-Anne, n° 20, qui a travaillé pour BC en 1822, son nom apparaissant alors sur diverses brochures, et encore sur un volume De la religion en 1826 (voir Courtney, Bibliography, pp. 120-139 ; 163-165). Dernier loyer de l'appartement que BC est en train de quitter pour sa maison de la rue d'Anjou. Première mention de ce nom qui réapparaît fréquemment dans la suite. Achille Roche (1801-1834), journaliste et écrivain, fut à partir du 20 janvier 1823 et pendant quelques mois copiste de BC. Il se maria ensuite et publia, pour vivre, quelques manuels, deux romans (Albert Renaud, 1825 ; Le Fanatisme, 1827) et des artciles dans des journaux d'opposition. Ayant publié les Mémoires sur la Révolution française de Levasseur de la Sarthe (1829-1831), il fut poursuivi pour apologie du crime et condamné à la prison. En 1833, il devint rédacteur du Patriote de l'Allier, à Moulins, journal républicain de bonne qualité qui lui valut de nouveau des poursuites. Il mourut peu après la parution de son dernier ouvrage, le Manuel du prolétaire (1833), ouvrage qui connut un certain succès dans la littérature de colportage. (Renseignements fournis par M. Maurice Sarrazin, de Vichy, que nous remercions.)

1823

23 24 27

Février

1823 Février

Mars

28 2.

Rente de la veuve Lebas. pour des Mouchoirs. à l'horloger. à Méan. au Portier. à ma femme sur février à la même pour une robe. au Tailleur Solde.

à ma femme Solde de Février. au portier Impositions Blanchissage. à Méan Solde 12 à Champion pour sa voiture. 15 à des Mendians. à ma femme sur le mois de Mars. Blanchissage 16 à M. Mollot pour honoraires1. 17 au Cocher Solde du mois. 24 à des pauvres à ma femme à la même sur Mars. à Méan au portier. 25 blanchissage. 26. Billet de Lerendu. 27 à ma femme à des pauvres 2. pauvres & petites dépenses. à ma femme reste de Mars. 4. Blanchissage. 9

445 150. 72. 23. 30 6 300 125 75. 293366.30. 293366.30 120. 12. 300. 6. 40 120. 17 30 10 1200. 95. 25. 12 150 35 4 9 375 13 13 20 100 5

6 300 ] le dernier zéro disparaît à moitié sous une tache d'encre 1

Maître Mollot était le défenseur de BC dans le procès qui lui a été fait pour sa lettre à Mangin à l'issue duquel il a été condamné le 19 novembre 1822 (voir le jugement dans BC, Recueil d'articles 1820-1824, pp. 245-247).

446

Livres de dépenses

à des pauvres

[102] 1823 Mars

5. 6. 7 8.

17 18 21

22 23 25 28 29 Avril

2

pour des casseroles. Reste des billets de Cottenet: amendes & fraix de procès. à des pauvres & a ma femme. pour du bois. à Champion pour la voiture. à Méan, avec 15 fr. pour Bechet2. à ma femme. à François Blanchissage à ma femme pour des rideaux. à un pauvre. à Boivin avoué pour Solde. à ma femme. à Méan. à M de Pradel3 Aumône au pauvre d'Amiens à ma femme & aux pauvres. à Gardiennet. à Méan. pour un livre à ma femme à ma femme sur Avril. à Very 6 mois de location.

5 296,582:30. 296,582 30. 6. 2320. 24551 15. 19. 120. 51. 41 96. 10 100. 5. 300. 23. 22 5. 25. 5 10. 15. 3. 10 100 600 302,938:30.

5

10

15

20

25

30

103

1823. Avril

1

2

3

3 7

à ma femme & pour des pauvres. Blanchissage.

302,938:30 5. 5.

BC s'acquitte de ce qu'il doit après sa condamnation dans l'affaire Mangin (voir ci-dessus la note du 16 février). F. Béchet, dit Béchet aîné (quai des Augustins, 57), était l'un des éditeurs de BC depuis des années. C'est chez lui qu'a paru en 1820 la «Lettre à M. le Marquis de Latour-Maubourg», que BC consacre aux événements de Saumur. C'est chez lui que paraîtra aussi le t. Il de La Religion (1825). Peut-être Pierre-Marie-Michel-Eugène Courtray de Pradel (1787-1857), improvisateur célèbre qui fut emprisonné à Sainte-Pélagie sous la Restauration pour avoir aidé à l'évasion de condamnés politiques.

1823

8

10 11

13 14. 15 16 17 19.

[104]

May

23. 27 30. 1.

1823. May.

2 4 6 9 10 15

1 2

à ma femme sur Avril. pour des rideaux à des pauvres. blanchissage. à Gardiennet à ma femme & pour des pauvres. à Béchet1. à ma femme reste d'avril. à Méan. pour des Gilets. à ma femme & pour des pauvres. Blanchissage au Cocher. Rente viagère de la Ve Lebas. à ma femme & pour des pauvres. à la Société Biblique. a M. Michel pr Mdc de Courmont. à ma femme, blanchissage & pauvres. Traite de Charles. Traite de Louise. Mois de Very. à ma femme sur may.

à Méan. au portier à ma femme & pour des pauvres. à la même pour divers achats. à la même sur May. à Monnod sur la dette de Charles2. à Méan. à ma femme & pour des pauvres. à francois, Cocher. à Champion pour voiture. à ma femme sur May. à Lise.

447 100. 60. 5. 5. 40. 17. 15. 200. 69. 53. 31. 5. 95. 150. 20. 20 47 24 100. 260. 50. 100 304414:30. 304414:30. 57. 7. 20. 50. 100 200. 22 10 95 120. 50 5.

Voir la note du 8 mars. II est malaisé de savoir de quoi il s'agit : toujours est-il que BC continue d'aider Charles, dont il est clair qu'il ne s'est pas rangé.

448

livres de dépenses

17 18 19

24 26 27 28 29 Juin

105 1823 Juin

1.

1 5

a ma femme Reste de May. à la même & pour pauvres. à Gardinnet. Contributions. Société d'encouragement. à ma femme & pour des pauvres. à Gardiennet. à Méan. à ma femme sur Juin. à un pauvre. à M. Michel pour l'architecte. à ma femme

au portier. à Roche. à ma femme reste de Juin. à Very un mois de Campagne. 10 blanchissage. 11 Journaux à Méan. à ma femme. à Roche. deux diners 13. Vin de Champagne. à Champion pour voiture 18. blanchissage. au Cocher. à ma femme 21 à Roche 26 pour du vin au Menuisier à Very un mois de campagne. 28 Traite de Louïs & de Charles. au Cocher. 30 à ma femme sur Juillet. à Champion pour Voiture à compte au Colonel Lejean pr Sonnettes

150. 12. 5. 400. 36. 35. 15. 29. 100 2 80. 5 306,039.30 306039.30 6. 60. 300 50 4 9. 25 4 87. 20 2 120 5. 50 5 20 60 5 50. 300. 40 150. 40 50 307495:30

u

20

25

30

35

«

449

1823

[106] 1823 Juillet.

107 1823 Juillet

9. à Roche 11. à ma femme. 15. à Roche au Cocher. à des pauvres à M. Michel pour terminer avec M M de Menars & Bûcher. Voiture 16. à Champion pour voiture. Journaux. 17 à Broche. à ma femme. Voiture à des pauvres 18. à M Michel pour payer des imposi= tions à M"16 de Courmont1 Compagnie d'assurance. 19 à Méan à ma femme. au Tailleur Lejour Solde. au Cocher. à Méan. Rente viagère de M"1® Lebas. 21. Voiture

22

23

29 31

1

à Roche. à Méan. à ma femme sur Aoust. à des pauvres. à une Cardeuse de Matelats. au Menuisier au Cocher à Méan. Voitures au portier de l'ancienne maison.

Voir le 17 janvier 1822.

307495:30 40. 220. 5. 10 2. 80. 2. 80. 6. 3. 30. 3. 2. 48 182. 5. 2 37. 10 10 150 11 308433.30. 308433.30 20 40 82 3. 7. 120. 40 20. 6. 10

s

io

15

20

25

450

Aoust

Livres de dépenses

1.

3 7 9 11

1823 Août

11 13

à un Commissionaire Voitures au Cocher en tout 90 fr. à Méan. à ma femme en tout sur Aoust 150 f. à ma femme à la portière. à ma femme en tout sur Aoust 200. au Cocher. au même Solde. abonnement aux bains. à Méan à Roy. à Roche.

diné & voitures à ma femme à Champion pour voiture. au Cocher son mois & sa note. à Méan Interet, à M. Lerendu, plus 20 fr. 17 abonnement aux bains. à ma femme solde d'août. à Véry pour deux mois. 20 voitures pour de la toile 25 à ma femme à Méan Solde. 26 Voiture 27 au Menuisier Bonnefoy. 29 à Roche 30. au jardinier Mérilhou. Septembre 6 à ma femme Sur Septembre 7. a Champion. au Cocher à ma femme pour une fontaine

8 4 30 20. 68. 15. 30 50 21 10 30 40 20 60 309187.:30. 309187:30 24. 7 99 97. 10 400. 30. 200 100 8 5. 15 40 8 15. 5. 5. 75 90 67 14

5 150 ] le second chiffre, que nous lisons 5 est en surcharge et malaisé à déchiffrer

1823

à la portière de la rue des Saussayes. Voitures à M^ Dutac

10 6 21 310538.30 5

109 1823 Sept.

Octobre

310538.30

14

à ma femme sur Septembre. au Grènetier de Montmorenci à un mendiant. 17. pour la blanchisseuse. Voitures à Roche à Méan. 30 à ma femme Solde de Septembre, à la même sur Octobre, à Méan. au Cocher abonnemens aux journaux. 2 à la portière à Roche à Blanvallet. à Méan a compte à ma femme sur 8bre en tout f 170. aux domestiques d'Ivry 11 au Cocher de M. Davilliers anciennes voiture. droits d'entrée pour une pièce de vin pour du drap. à ma femme reste d'octobre, petites dépenses

200 59. 5. 7.

io

3.

20 4 0 150. 5 0

15

5 6 95

10 27. 40.

20

5 0 4 0

120 4 0 4

25

10 96 102 230 5

30

311,887:30.

[110] 1823 Octobre

311887:30

13 22

23 28

à Champion pour voiture au cocher. à ma femme pour du bois. Déjeuner. Voitures Rente de la Ve Lebas. à ma femme pour deux mois de Very. pour des bas.

48 80.

35

50. 9 5 150. 100

6.

40

452

Novemb.

Livres de dépenses

1. 2

5

11

1823 Novemb.

Xbre

11 12 13 15 22 24 27. 30 2. 3 4 5.

11

1

à Roche à Méan au Cocher Voitures pour Contributions. au Cocher. à Méan. à ma femme. a la même sur Novembre. à Francois. au Menuisier de Montmorenci. au Peintre Voitures pour une traite de Charles à Méan à ma femme sur Novembre en tout 90.

Voitures à Méan solde. à Roche. à trois pauvres femmes à François. à ma Femme reste de 9bre & pour du bois Lettres de change de Louise & Charles à ma femme pour blanchissage &ca à Véry un mois. voitures à la portière de la rue des Saussayes. à ma femme sur X"* à Guerin avec 10000 fr. payés en May1. à la portière pour du bois au Plombier à Roche Voitures à Méan.

20 5 5. 6. 300. 40. 20 13. 50. 64. 25 10 3 107 80 40 313103:30 313103.30 25 127 65 5. 100 333. 500. 15. 50 12 15. 200 10500 35 20 177 40 6 29

Guérin est l'avoué dont il est question plus haut, le 17 janvier et le 29 avril 1822. Les 10.000 francs mentionnés ici n'ont pas été notés à la date en cause.

453

1824

13 15 17 18

[112] 1823 Décembre

18

20 21 22 24 25 27 1824 Janvr

1 3

6.

1

au Cocher. à ma femme Solde de Xbœ à ma femme pour petites dépenses voitures à Roche

au Cocher. à ma femme. au Menuisier à compte. Voitures. pour une houppelande. à Méan à ma femme à Roche. à M Aumont pour fraix de l'achat de ma maison1. au Cocher. à Méan. à ma femme pour blanchissage &ca voitures &ca pour une brioche à ma femme aux garçons du Cercle voitures. au Cocher. Voitures. à la portière de la rue des Saussayes. au Bedeau à des pauvres

60 40 8 10 20 325495:30. 325495:30 20. 10 500. 6. 40. 60 25 5. 3500 53. 52. 20 30 5. 15. 5. 7. 2 20 5. 5. 5.

D s'agit de l'achat de la maison de la rue d'Anjou-S'-Honoré que BC habite depuis le mois de janvier 1823 (voir la note du 19 janvier). Pendant toute cette année, il a voulu acquérir cette maison, mais il devait d'abord vendre celle dont il était propriétaire rue Neuve-deBerri ce qui ne sera fait qu'après bien des mésaventures, en 1827 (voir ci-dessous, l'annexe, pp. 543-555). Entretemps, BC avait dû trouver une autre solution pour financer l'achat de la maison qu'il habite. On ignore tout des tractations menées, mais on a ici une première trace de l'achat (voir plus loin les notes du 17 janvier 1824 et du 8 janvier 1825).

454

Livres de dépenses

à ma femme pour bois & petites dépenses.

28.

329,913:30. 113 1824 Janvier 9 13

14

15 17

18 24

25

[114]

1824 Janvier

1

à la portière à Méan Voiture. à François. à la portière à Méan. à ma femme. Voitures à Roche. à Baptiste. voiture à Méan. à François. Rente viagère des Guinand1. Voitures au Maçon à compte. Rente viagère de M* Lebas. pour du bois abonnement aux Journaux. aux Scieurs de bois. impositions. à ma femme sur Janvier à Grimoux pour voiture. pour un paquet de Besancon

27. à Méan. Impositions à Méan. à ma femme sur Janvier, redu 100. 31 à ma femme. à la même reste de Janvier

329913:30 27. 40. 3 40 5 20 20 9 40 3 3 40 65 300 10 200 150 60 8. 5 450 200 82 4 331697:30 331697:30. 5. 317. 70. 100.

70. 100.

Le Registre universel nous apprend (voir ci-dessous la note du 10 mars 1829) que cette rente, dont le premier payement apparaît ici et dont BC s'acquittera jusqu'à sa mort, est liée à l'achat de la maison de la rue d'Anjou. C'est assurément la solution trouvée pour résoudre le problème exposé ci-dessus (note du 22 décembre 1823).

455

1824

Février

2

4 5 7 10 14

20

28

1824 Février

28

Mars

3

5 11

15 18

20 21

à François à compte. Solde à Leconte traiteur. Voitures. à Very deux mois Xbrc & Janvier. à ma femme. à Vétu Serrurier Solde. à Lettu peintre Solde à ma femme sur février. à la portière. à ma femme reste de Février. à Roche prêté. à Méan. à des pauvres. au Marbrier à compte. à Lerendu payemens d'intérêts Voitures à Méan à compte. aux Poissardes.

aux Tambours de la Chambre à François à Méan. Voitures à ma femme à François à compte. au Maçon Gaillard, en tout 200 à Méan Voitures à la portière au Marbrier à compte. à François. à Méan. à ma femme. Voitures Rente de Guinand. à Méan à ma femme. au fumiste à compte. à Méan.

40 136 7. 100 2 30 20 100 35. 300. 80 80 20 200. 450. 20 25 30 333654:30

fr.

333654:30 20. 5 20 20 10 60 200 120 10 30 150. 40. 10. 37. 7 300 20 105 100 100

456

Livres de dépenses

23 24

[116] 1824 Mars

Avril

25

4

6 11 14

May

1

2

7.

au Menuisier à compte, en tout 800 pour des souliers. au vidangeur à compte. à Grimoux

à la portière de la rue des Saussayes. à François. Voitures à Méan à François. a ma femme sur Avril. Diné de hier. Course à Luzarches Voitures Société d'encouragement Société biblique. pour actes notariés. à Isambert1. à la portière Solde à François solde de tout compte. à Grimoux solde. à Méan. à Scherer a compte, en tout 200 fr. à ma femme sur avril Course en Suisse2. à la V e Lebas rente viagère. à Méan Traite de Charles.

fr.

300 8 60 50 335436:30 335436 30. 5. 20. 7. 40 20 200 15 75 10 36 20 30 150 43 353 329. 159 100. 220 2000 150 108 100

L'avocat libéral Isambert avait été avec Mérilhou le défenseur de Berton lorsque celui-ci alla en cassation contre le jugement le condamnant dans l'affaire de Saumur. Berton fut débouté le 9 octobre 1822. Mais Isambert fut aussi mêlé au débat que la droite suscita sur l'éligibilité de BC en mars 1824. C'est sans doute de sa plume aussi qu'est sorti l'article du Courrier français du 31 mars sur le sujet, mais comment croire que BC n'y a pas mis la main ! Ici se situe donc, entre le 15 avril et le 6 mai, la course que BC fit à Lausanne afin de se procurer les attestations nécessaires pour établir son droit à la nationalité française. En fait, BC arrive à Lausanne le 23 avril et y voit sa cousine Rosalie : c'est son dernier voyage dans son pays natal et sa dernière rencontre avec sa cousine. Ces dates sont confirmées par les rapports de police (Glachant, BC sous l'œil du guet, pp. 343-346).

s

io

15

20

25

30

1824

deux diners.

9 20

25

26 29

31

5. 9

à la portière à ma femme reste de May. à Méan à compte. Lettre de change de Charle & Louise Lithographie1 Ecurie. Au Serrurier. au Marbrier à un Espagnol. au fumiste. Impositions. au Maçon à Matiou pour des chaises. à François. à ma femme intérêts de May. à M"6 Brion. pour des glaces. à Méan solde de son compte. pour une montre Solde au lithographe. à la portière. à ma femme Juin & pour Véry. au Serrurier à compte.

457 25 339641.30 339,641:30. 34. 80 40 660 160 155. 200 300 10 200 250 200 14 101 338 90 10 240 190 80 45 600 200

9 160 ] second chiffre malaisé à lire 1

On notera que dans sa lettre à Rosalie du 13 avril 1824, par laquelle il lui demande de faire établir des actes relatifs à l'origine des familles Constant et Chandieu pour soutenir son droit à la nationalité française, il écrit : «Je vous envoie les pièces justificatives que j'ai fait lithographier.» (Correspondance Rosalie, p. 252). Les dates coïncident parfaitement. La lithographie, inventée à l'extrême fin du 18e siècle, n'était à l'origine qu'un procédé de reproduction en fac simile : «On prend une feuille de papier à calquer, c'est-à-dire très transparent, bien collé, on le fixe sur le manuscrit de telle sorte qu'il ne puisse bouger en aucun sens si peu que ce soit, ensuite, avec une plume taillée convenablement pour ce travail et trempée dans l'encre lithographique préparée de façon qu'elle sèche lentement, on suit fidèlement les contours du manuscrit ou du dessin qui est placé sous la feuille transparente. On n'a plus ensuite qu'à reporter ce calque sur la pierre par les procédés ordinaires» (P. Larousse, art. «fac simile», t. 8, p. 32ab).

458

Livres de dépenses

à M. Raoul pour consultation1

[118] 1824 Juin

11

13 14 15

18

19 20 21

29

Juillet

1 2

3

pour des olives à Scherer à compte à Colinet Charpentier à compte au loueur du Cheval à compte aux frères Guinand rente Viagère. au Tailleur à compte. à François Solde & renvoi. à ma femme port de mes discours. à Méan. Voitures & pauvres. à ma femme pour impressions au Moniteur à Lise à Véry Solde du loyer de 1823. à Madame Zea2. à ma femme. à Isambert3. Contributions. Voitures a Bonnefoi menuisier solde à Méan. au maître de la jument solde au Cocher Gabriel

40 343,478:30 343478:30 3. 100. 100. 160. 300. 55 133. 22 9 92. 11. 46. 65. 10 100. 300 35. 300 280 6 35. 40 145. 24 346,519.30.

Sans doute un médecin, non identifié. Y aurait-il un rapport entre cette note et la présence à Paris et en Grande-Bretagne, où il mourut en 1822, de Francisco-Antonio Zea, homme politique et savant espagnol, qui fut vice-président du gouvernement Bolivien en Colombie et qui vint en France en 1821 pour demander la reconnaissance de la république de Colombie par le gouvernement ? D fut chaleureusement accueilli par les libéraux, mais sa mort mit prématurément fin à sa mission. II s'agit des honoraires dus aux avocats qui avaient établi une consultation sur sa nationalité. Cette consultation, distribuée à la Chambre, avait Isambert, avocat au Conseil d'État et à la Cour de Cassation, pour principal signataire (nous renvoyons, pour les détails de cette consultation, à OCBC, Œuvres, t. xxvm, à paraître, où l'on trouvera les textes politiques de 1824).

1824 119 1824

Juillet

1. 5 9.

10 11 14 15 16 18 19 20 24

27

[120] 1824 Juillet

1

2

27 28 30

à Brosses. au Menuisier (en tout 1000 f) à ma femme Voitures. à la portière à Méan. au Moniteur au Maçon solde à ma femme à Louis à ma femme, blanchissage &ca à Méan à compte à ma femme. à l'imprimeur Gautier-Laguionie1 pour loyer d'une écurie. à ma femme. à Louis. au Cocher. Rente viagère de la Veuve Lebas. à ma femme. à Bazile pour une Souscription2 à ma femme à Méan Solde. à Louis

à ma femme au chapelier au Serrurier Solde. au Menuisier Hellecamp solde

459 346519:30 4 200 150 5 40 40 35. 140. 167. 20 10 40 3 200 32 50 12 5 150 105 10 85 60 11 348493:30 348493:30. 5. 20 62 15

Cette somme est due à l'imprimeur Gaultier-Laguionie, rue de Grenelle-Saint-Honoré, pour l'impression de la «Consultation pour M. Benjamin Constant» dont on a parlé ci-dessus (p. 458, n. 2). La publication avait été annoncée par la Bibliographie de la France du 15 mai 1824 (Courtney, Bibliography, pp. 165-166) et l'affaire fut réglée à la fin du même mois, la Chambre validant l'élection de BC par 214 voix contre 168. On retrouve son nom avec son adresse (rue Saint-Honoré, n° 91) en qualité de «commissaire de quartier» à l'occasion d'une autre souscription, «pour le monument de Manuel», lancée par Le Globe (t. v, n. 98) le samedi 17 novembre 1827. Nous ne sommes pas en mesure de l'identifier plus précisément.

460 Aoust1

1824 Aoust

Septemb.

Livres de dépenses

à ma femme dépensé à Montmorenci voitures 4 à la portière au Cocher. 5 a M* Brion pour Voitures 6 à ma femme. à Langlois. à Méan solde au Cocher pour son mois 10 à ma femme à Louis. au Perruquier de Montmorenci à Very 5 mois de loyer. au fumiste en tout 500 fr. 13 à ma femme. pour le monument de Brielle2. à l'assurance Royale diners & voitures Lettre de change d'Ebray 3 .

14. à Méan solde. 25 à ma femme à Louis. à Mérillon 1. a ma femme. à Lameyer. à Méan. à ma femme à Rivoli à l'instituteur de Montmorenci

180. 20 6. 55. 5. 42 60 20 61 30 20 9 25 500 200 72 20 102 25 150 350,197:30 350197:30 125. 135 9 5. 15 15. 14 95 5 5

9 61 ] Le second chiffre pourrait être, non un 1, mais un 0 empâté. 1

2 3

C'est en ce mois d'août que paraît la troisième édition d'Adolphe, pour laquelle BC a écrit une nouvelle préface et dans laquelle il rétablit des passages supprimés en 1816. Dès la fin de la session parlementaire (4 août), il se remet à ses travaux, malgré une santé de plus en plus mauvaise. Monument non identifié. S'agirait-il du pasteur Ébray, ami de Juste, qui a marié BC et Charlotte à Brevans en 1808 ?

1824

9 13 15

16

[122]

1824 Septemb.

Octobre 1 2

3

16

à Louis. Voitures à Rivoli à ma femme. Voitures à ma femme à M** Brion solde du mois à Louis à Méan. au Restaurateur Rosset solde. Contributions à Cazin pour papier timbré Voitures. à une pauvre femme

pour des Culottes noires. pour des Culottes blanches. pour des bas des Soye. pour des Souliers. à Méan. voiture de la Chambre. 21. à ma femme. à Rivoli à Louis. 25 Diner avec Mackintosh1. 29 Voitures2 Poissardes. diné. Rente des Guinand3. au jeu. à ma femme Voiture 3 à Méan Solde. à M^ Brion pour voiture

461 18 3 40 14 3 40 360 3 53 100 200 5. 5. 2 391,468:30. 351468:30 25 20 9 8 18 5. 40 20 5. 16 12 5. 6. 300 5 10 3. 163 340

James Mackintosh (1765-1832), vieil ami de BC qui l'avait connu à Edimbourg dans sa jeunesse et revu à Paris en 1814, est à l'époque membre de la Chambre des Communes. À cette date, BC commence son Carnet de notes (NAF 18829) qu'il tiendra jusqu'au 4 août 1827. Ce carnet contient, outre quelques pages qui concernent directement les Livres de dépenses et dont on tiendra compte par la suite, surtout des notes relatives à son travail pour l'ouvrage sur la religion, sur des lectures à faire, sur des notes à classer etc. Il est impossible de les reproduire ici en raison de leur nature, de leur nombre et de leur longueur. Nous renvoyons à OCBC, Œuvres, t. xvn à paraître. Voir la note du 17 janvier 1824.

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10

15

20

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30

35

462

Livres de dépenses

9 10

123 1824 Octobre

Novemb.

[124] 1824 Novemb.

à la portière à Rivoli Voitures à ma femme. au jeu.

20

à ma femme. à Rivoli 22 à diner 23 à ma femme intérêts de Perrier. à Mean solde. 26 à ma femme à Sainteville à Louis. 27. Voitures. Rente de Lebas. 30 Traite de Brevans 31 Impositions. pour des mouchoirs 3 à la portière à Mde Brion & Rivoli pour pose de Sang-Sues1. pour des chemises à Mean. 4 17 à Rivoli. à un Mendiant allemand. solde au lithographe à ma femme Deux traites de Lescale 21 pour deux cheminées.

21 23

pour flanelle. pour redingote. Traite de Charles & de Louise.

36 30 6. 48 2 352,600:30 352600.30 80 20 10 490 93 6 5 9 2. 150 110 200 38 37 330 6 375 60 20 20 80 20 2075 100 356936:30 356936:30 119. 15. 400.

La santé de BC continue de ne pas être bonne. Le 9 décembre, il écrit à sa cousine Rosalie : «Voici la sixième semaine que je ne sors pas de ma chambre.»

5

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15

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1824

24 25 Decemb.

1.

2 3 6 7

8 12 13 14

1824 Décemb.

1

15 17

à un mendiant de la Sarthe. au Menuisier à compte à Cachin solde. à M 4 Gouillet solde. à l'huissier Noël. à ma femme. à Rivoli solde à la portiere à Cachin à Rivoli a ma femme. à ma femme à M*6 Brion mois de Voiture. à Méan solde. au Menuisier Lefebvre à cte au Vidangeur Gérard solde. pour des chemises. à ma femme Solde à Cachin. a Grand à ma femme

à une Cardeuse. à ma femme pour Blanchissage. pour un paquet à la douane 20 petites dépenses 21 à Rivoli aux peintres 22 à Cachin solde & renvoi1 23 Impositions 25. à Madc Gouilliet 26 à ma femme 27. Rente viagère de Guinand au Tailleur 28 à Rivoli

463 5. 200 33 34 6. 40 10 36 11 20 5 15 360 73 100 119 8 90 120 5 30 358790:30 358790:30 5. 10 5 5 15 3 183 135. 106 14 300 80 5

C'est le 22 décembre que Charles x, monté récemment sur le trône, a tenu une séance royale pour l'ouverture de la session parlementaire et a prononcé son discours aux Chambres.

464

1825. Janv.

Livres de dépenses

31

à ma femme.

2. 4

à Rivoli 10 au Portier & domestiques de l'hôtel du Rhone1 25 370 à M0® Brion pour voitures, 200 à ma femme. 35 pour couvertures & blanchissage. 45. à M* Dutac. 8 à Louis Solde 166 Impositions 13 à l'assurance mutuelle. 5. aux Tambours de la Chambre. 360653.30

6 7.

[126] 1825 Janvr

10 11

13

1

2

3

aux Garçons du Cercle. à M. Lerendu remboursé. à M de Talleyrand remboursé2. à M Lafitte payé à compte à M. Aumont Notaire3 pour Paillassons. à ma femme. à M"* Duval pour un mendiant. à Balancey tapissier à Louis pour un décrottoir. Almanach des adresses.

40

360653:30 5. 15000 16500 59900 3000 43 5 280 3. 70. 82 15 6.

Ni la localisation de cet établissement ni la raison de la libéralité de BC à l'égard de son personnel ne sont connus. Peut-être ceci est-il en rapport avec le séjour que Victor de Constant, sa femme et sa fille ont fait à Paris à la fin de décembre 1824 et au début de janvier 1825. On sait que les deux cousins se sont vus à cette occasion (Correspondance Rosalie, p. 263). BC n'a plus rien payé à Talleyrand, ni intérêts ni capital, depuis 1821. Il se trouve lui devoir depuis 1824 la somme de 15.525 francs. Il ne s'acquitte qu'en janvier 1825, obtenant malgré cela la mainlevée de l'hypothèque sur sa maison. Un acte est établi en présence des notaires Michel Aumont et Claude François Chodron, Talleyrand étant toujours représenté par Rihouet. Un autre document, signé Rihouet, établit que le Prince a marqué son accord pour laisser une somme de 5.000 francs pour un an à la disposition de BC (BCU, Co 188). Peut-être encore un payement lié à l'achat de la maison de la rue d'Anjou (voir le 22 décembre 1823).

15

25

1825

15 17 18

20

1825 Janvier

Février

1

pour une traite de Louise. à ma femme. au couvreur à c tt Rente viagère de la Ve Lebas. à un Serrurier à ma femme. à des pauvres. pour du Vin pour un quinquet1. au garçon du Cercle Impositions

21. à Baptiste 22. pour la rampe. pour de l'huile à Quinquet. 23. à Louis. 24. à ma femme. 25 blanchisseuse à un mendiant. 26 à Scherer Solde de tout compte. 27 au Maçon à compte. 28 au Menuisier. 30 au garçon du cercle. à ma femme pour Montmorenci. 2 à M"1" Brion mois de Janvier à ma femme ménage. à la même. à la portière 7. à ma femme ménage à la même à Colinet charpentier solde. à Louis Solde.

465 100 20 120 150 2. 20. 2. 65 15 4 275 456595:30 456595:30 2. 94 22. 24 10 6 5 178. 80 200 5. 64 360 50. 6. 37. 50 3 169 60

La lampe à l'huile inventée par Argand et perfectionnée par Quinquet à la fin du 18e siècle connaît un succès qui ne va pas se démentir tout au long du 19e. Sans savoir si BC fait ici l'achat de sa première lampe du genre (il avait déjà acheté de l'huile pour lampe le 12 janvier 1818, voir la note à cette date ; ce qui ne l'empêchait pas d'acheter des bougies à d'autres dates). On notera que le mot quinquet est déjà sous sa plume un nom commun, ce que confirme la mention du 22 janvier.

s

io

15

20

25

30

466

Livres de dépenses 8

15 16 Mars

1.

[128] 1825 Mars

1.

4. 5 6 8 10

13 16 23 25 27 31 Avril

1 2

129

1825. Avril

3. 4 8. 11

Etrennes à Louis à ma femme menage &ca au garçon du Cercle. à ma femme ménage.

Société Biblique au Fumiste. a Louis solde & pour le bois. à Made Brion. Solde au Tailleur. à ma femme. à la portière donné. au Peintre Courtin à compte. à Louis solde. à ma femme blanchissage Commissionaires a ma femme pour huile pour le reste du mois. à Louis. à ma femme jusqu'au Ier May. au Marbrier Solde. à ma femme blanchissage. au fumiste à compte. à ma femme Rente viagère de Guinand. au garçon du Cercle & fiacres. à ma femme. à Mde Brion mois de mars. à Rivoli

à ma femme. pour deux paires de bas de soye. Impositions. à Rivoli à Louis. à Véry 1/2 du loyer du. à Mérilhou

15 72 3 50 458160.30 458160.30 20. 10 60 360 35 150 10 476 20 10 14 21 40 35 1007. 32 6. 75. 50 300. 10 30 360 25 460316:30. 460316:30. 5. 22. 140. 5. 48. 350. 5.

30

1825

15 17

26 28 30 2 4 5 8

aux garçons du cercle. à Louis à Perrier Solde de drap. à Léglise. à Loui s à ma femme blanchissage &ca à Lettu papetier. Rente viagère de la Ve Lebas. à ma femme au garçon du Cercle. à Louis fiacre. à Léglise Solde à Louise à M^ Brion Solde d'Avril. Souscription du Globe1. Voitures, pauvres, &ca

11. Souscription pour les Grecs2. Vin d'Epernay. à la portière à Louis. 13 Souscription à M"1* de Broglie3. 19 Blanchissage. à ma femme, ménage. 21 à Tourin4 Note pour Copies. 1

2

3

4

467 10. 10. 19. 100. 17. 20. 4. 150. 18 5. 65. 10. 200. 280 360 13 28 462200:30. 462200:30 50. 189. 35. 45. 5. 15 50 45.

Le Globe, fondé en septembre 1824 sous la tutelle de Guizot, de Victor Cousin, de Prosper de Barante et de Victor de Broglie, avait pour premiers collaborateurs des hommes comme Jouffroy, Rémusat, Thiers, Sainte-Beuve, Duvergier de Hauranne ou Ampère. D'abord exclusivement littéraire, il exerça bientôt une grande autorité intellectuelle et il devint l'organe des doctrinaires et des saint-simoniens sous la Restauration et sous la Monarchie de Juillet. Il cessera de paraître en 1832. La situation de la Grèce a toujours intéressé BC, qui va lui consacrer en septembre son Appel aux nations chrétiennes en faveur de la Grèce, texte passionné qui aura un grand retentissement. Sans doute la duchesse de Broglie, née Albertine de Staël. Les relations de BC étaient restées bonnes avec Auguste et Albertine de Staël après le décès de leur mère, ainsi d'ailleurs qu'avec Victor de Broglie (voir Comtesse J. de Pange, «Quelques lettres inédites de BC à Auguste et Albertine de Staël entre 1815 et 1830»), Le nom de ce notaire est mentionné dans le mémoire de BC relatif à son différend avec Février (voir ci-dessous, annexe, pp. 543-555).

468

Livres de dépenses

28

302

Juin

1 2. 4 5

1825. Juin

1

2

3

5.

au Maçon à c". à Louïs. à un mendiant. à ma femme, ménage. à Lise. Société de la morale Chrétienne1 à ma femme ménage. avancé sur les Interets Perrier. pour ma part du linge. au fumiste à compte. à ma femme pour le diner d'aujourd'hui à M* Brion, voiture de May. Traites de Charles & Louise à Byron pour son mois pour des Chaussons. à Modeste ébéniste, Solde.

à la portière à Louis solde. 7 à ma femme ménage. à la Blanchisseuse. 8. à ma femme. 11 à la portière Solde & renvoi. 12 à Louis Solde. 14 à des pauvres. 16 à ma femme ménage. prété à Hardenberg3. 17. Rente des Guignand. 20. Garçon du cercle à un pauvre.

105. 38. 5. 50 5. 25. 50. 66. 69 80 20 360. 320 30 5. 45 463907:30 463907:30 32. 21. 50. 10. 20. 10 21 13. 50. 200. 300 5 1.

Société fondée en 1821 à l'initiative de divers philanthropes proches de BC (Gérando, Auguste de Staël, Stapfer, etc.) et présidée par le duc de la Rochefoucault-Liancourt. Elle avait pour but «l'application des principes du christianisme aux relations sociales» et publiait un journal. Dans une lettre du 30 septembre 1825, Rosalie félicitera BC d'en faire partie et d'y être écouté (Correspondance Rosalie, p. 267). C'est la veille que la Bibliographie de la France annonce le tome premier de l'ouvrage De la Religion. On ne trouve dans le Livre de dépenses, ni la trace de l'événement, ni les échos de la polémique qui s'en suivra. Un parent de Charlotte, mais lequel ?

1825

22 23 24

26 29

[132] 1825 Juillet

1. 4 5 7 14

20 23

26 27

1

au libraire Le Long pr impressions. Brochure de Lamennais1. à ma femme ménage à Coste. à ma femme. à Véry Solde du loyer de la campagne. traite de Lerendu à ma femme pour du Mercure au Garçon du Cercle à Louis Solde à ma femme meubles & pension

Impositions à ma femme y compris le ménage à M"1® Brion voitures de Juin. à Byron. pour du bois à ma femme pour ménage &ca à M"1® Aubert pour linge. meubles cheminée du portier à ma femme blanchissage ménage &ca Impositions au portier pauvres. à Louis Solde. à ma femme ménage & linge. à MUe Aubert. à la Blanchisseuse à Byron. pour le Chariot

469 18. 2.50 50 250. 1. 350. 88 10 5. 42 128. 465570.80 465570:80. 300. 383 360 30 26 52 23 20 38 67 150 50 2 19 72 10 9 3 6.

Dans le Courrier français du S août 1825, BC, revenant sur la saisie du journal du 31 juillet en raison de la publication de passages de la profession de foi d'un négociant de Lyon, Mollard-Lefèvre, catholique qui s'est converti au protestantisme, citera pour le dénoncer des extraits de l'Essai sur l'indifférence en matière de religion (4 vol., 1817-1823). Il est sans doute malaisé de qualifier cet ouvrage de «brochure», mais il pourrait s'agir, par exemple, de la Défense de l'Essai sur l'indifférence ..., parue, elle, en 1821.

5

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20

25

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470

Livres de dépenses

28 31

Aoust

5

133 1825 Aoust

5 8 9 11 13 15 20 21 22 24

Septemb.

31 2. 9 5

13

[134] 1825 Septemb.

pour des Tapis à ma femme ménage à Louis petites dépenses à M"6 Brion voitures de Juillet.

abonnement du globe. à Byron. diner au Peintre à compte à ma femme, ménage, blanchissage &ca à Louis solde à ma femme ménage &ca au portier pour un livre au portier solde à ma femme ménage &ca Impositions. à Louis Compagnie d'assurances. à M"16 Brion voitures d'Aoust. à Byron à ma femme ménage & blanchissage. à Louïs au garçon du Cercle à des pauvres au Maçon Solde fiacre à Louis Solde. à ma femme ménage & blanchissage.

14. à Cartulat pr papier tentures pour du bois 15 à Henri Lasalle. 16 au portier 17. Tourte 20 Rente Viagère des Guignand

11. 50 17 6 360 467634.80. 467634:80. 13 25 21 100 57 20 70 5 4 53 80 200 14 102 360 30 70 5 5 2 50 4 16 63 469003:80 469003:80 120 30 5 18 1. 300.

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1825

21 22

23 24 25 29

Octobre

30 2 3 4

1825 Octobre

4

Reste de la pension de ma femme. bain. au Portier Son mois. Blanchissage. bain. pour du drap pr habit & pantalons. bain Galettes. fiacre pension de ma femme Cartons. à Louis fiacres Souscription pr M Cazeaux. course à Maisons1. à Byron a M de Brion pr voitures de 7bre pension de ma femme

fiacre.

pour du vin. à ma femme. 5 à Chauvin. 6 à un pauvre. à ma femme pour blanchissage 8 à des pauvres 9 fiacre 112 à Louis. pour boire à des ouvriers pension de ma femme à un Commissionaire 12 à ma femme à un mendiant 17 pour des tourtes à Louis 1 2

471 25 4 50 11. 4. 140. 8. 2 9 50 36 18 4 20 15 30 360 30 470313:80 470313.80 2 84 5. 20 2 10 2 2 17 3 50 1 5 1 2 5

Chez le banquier Laffitte, sans doute. C'est le 10 octobre qu'est mis en vente le tome n de l'ouvrage De la Religion. Il n'y a apparentent aucune trace de ce fait dans le Livre de dépenses.

472

Livres de dépenses

20 21

[136]

1825 Octobre

Novemb.

23. 25 26 27 28 31 1 3

4 5 6 7 9 10 11 12 19

1

à ma femme pension &ca à Byron à la blanchisseuse. au Garçon du Cercle à Louis à ma femme au portier à ma femme.

au Tailleur à ma femme menage &c" pour du bois à Louis à ma femme à Byron Pour Louise & Charles. à ma femme. à M* Brion pour voitures d'octobre. à la blanchisseuse voitures & pauvres. à Byron. à ma femme à Louis Solde. Voitures. Consultation de Delvincourt1. Impositions à ma femme Solde du Sémestre de Charles. à Byron à S' Ouen. à ma femme ménage. à Félicité à Louis à ma femme ménage

57 5 10 5 23 5 86 1 470716.80 470716.80 52. 10 210 40 16 5 158. 50 360 10. 3. 15. 12 37. 2 80. 120. 9. 320 5. 50 5 22 50. 472337.80.

Étienne-Claude Delvincourt (1762-1831), savant jurisconsulte, était professeur à la faculté de Droit et en fut le doyen. C'était un chaud partisan de l'enseignement des langues anciennes dans les humanités. On lui doit divers ouvrages de droit civil. S'il s'agit de lui, on ignore sur quel point précis BC requérait ses lumières.

30

1825

137 1825 Novembre 19

25

29

Décembre 1.

2 3 5 6

11 12

[138] 1825 Décembre 12 13 14 17 20 21 25 26 27

abonnement au globe. Semestre de Louise, plus 58 Fr. au Serrurier à compte. Solde au portier. Pâtisserie. à ma femme, ménage & pour un diner à Louis Solde. à ma Femme. pour des Souliers. au menuisier Lefebvre à compte. à la blanchisseuse au garçon du cercle. pour du bois. à ma femme ménage. à Byron. à M* Brion, voitures de Novembre. à ma femme ménage. Toile pour chemises. Pauvres. à Louis à ma femme pour du Rhum. Rente viagère des Guinand. à Lise

à ma femme. pour huit voyes de bois prêté à Antoine à ma femme ménage. à ma femme. à Tortons pour glaces au portier gages & déboursés à ma femme ménage à Lise à ma femme à Louïs. à ma femme ménage.

473 472337:80 13. 300. 116. 85. 3 60 58 9 8 200 10 5. 33 40 25 360 50 54 5 23 85 12 300 12. 475103.80 475103:80. 10 278 150 50 19 20 78 50 4 3 15 50

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Livres de dépenses

29

à un mendiant perdu au jeu avec ma femme à la blanchisseuse

1826

Janv.

7

au Serrurier Bertin, second à compte, à ma femme pour le ménage, perdu avec elle au jeu. pour du drap, pour du thé à M** Brion voitures de X"* Etrenne aux gens, aux Poissardes à Byron.

1826 Janvier

7.

pour du bois au Sallon. à Baptiste à ma femme pour Modeste à Louis. à Balancey sur son compte à Blavot à compte à Louïs. à ma femme ménage, pour la blanchisseuse Compagnie d'Assurance à une pauvre femme pour port de vin de Champagne. à Chauvin, bonnets de coton Béquilles de ma femme1, perdu avec elle au jeu. Impositions au fumiste Solde à ma femme ménage Souscription pour Mde Remy perdu avec ma femme au jeu.

8 9 12

13

14 15 17

19 1

5 27 10 100 50 40 121. 21 400 50 10 35 476749.80 476749:80. 33 5 5 30 10 100 165 20 50 10

25 13 54 300 4 10 12

220 55 50 10 13

Dans une lettre à Rosalie (22 mai 1826), BC dit que sa femme a eu un accident et «ne marche toujours qu'avec des béquilles.» (Correspondance Rosalie, p. 277)

1826

20

[140] 1826 Janvier

22 23 24 25 26 28

Février

1

2 3

4 6 7. 8 10 11

141 1826 Février.

12 13 14

1

pour un poulet truffé. à Louis.

au Portier Impositions à Beral apothicaire au Cercle. au Menuisier Lefebvre. à ma femme, ménage & jeu. a Jacquemard pour papiers tentures à Louis. à ma femme ménage & jeu. à Debure1 pour les Tablettes Chronologiques pour des bouteilles au jeu avec ma femme. au Tonnelier à Mde Brion voitures de Janvier. au Tailleur Paravel. à Louis. au jeu avec ma femme. à Byron. à ma femme ménage pour du bois pour blanchisse & jeu avec ma femme pour le globe au portier pour un baril d'huile

perdu au jeu avec ma femme. Fiacre au Relieur Pierre Solde. Pension de ma femme.

475 12 13.80 477969.60 475103.60 87.55 165.25. 5. 5. 160. 58 119 17 55 13 18 5. 15 400 66 18 5 30 50 35 20 13 15 40 176428.40 476428.40. 10. 5 9.50 50

Probablement la librairie Debure, la plus importante de France à son époque, dont le fondateur Guillaume Debure (1734-1820), avait rassemblé les fonds de ses prédécesseurs, ses cousins Guillaume-François (1731-1782), et Jean-François Debure Saint-Fauxbin (1741— 1825).

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Livres de dépenses

15 17 19 22 23

26 27 Mars

2 3

4

[142] 1826 Mars.

4 7.

8 10 12 14 15 18 20 21

à Louis Solde. 15 Impositions 326. au jeu avec ma femme 10 à Blavot à compte. 200 à ma femme pour le diner de demain. 50 à ma femme pension & soirée d'aujourdhui. 80 au portier solde de son compte & de ses gages. 65 Blanchissage. 7 à ma femme 3. à Véry solde. 42. à un mendiant 2 pension de ma femme. 50 à un mendiant 5 pour une traite de Charles. 228 à M1*® Germain pour façon de chemises. 25 Société de la Morale Chrétienne. 25 Biscuits 1 a Byron 30 à M"1® Brion pour voitures de Février. 400 Pension de ma femme 50 478216:90

perdu avec ma femme au jeu. à ma femme pour la soirée de hier. blanchissage. Pour le diné d'après demain Blanchissage pour la Société biblique. déjeuné. perdu au jeu avec ma femme. pour du tabac. Solde à Louis. Pension de ma Femme. Au Concierge de la Chambre. perdu au jeu avec ma femme. à une pauvre femme. pension de ma femme Perdu au jeu avec elle. au portier son mois & son compte. à ma Femme

478216:90 1. 15. 12 30 5 20 3. 3.50 4. 23.95. 50. 6.75. 8.35 2 50 15 76. 5 35

s

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1826

22 23 24 25 26

1826 Mars

Avril

1

2

pour du bois Rente viagère des Guinand Souscription pour les Grecs Petits achats de dessert. au Moniteur pour impressions Fiacre.

27. ports de lettres &ca pension de ma femme. Diner & blanchissage 29 Ports de lettres. 30 à M0" Louis Ternaux1 pour les Grecs2. 31 Rendu à un de Lescale. 1. petites dépenses. à Louis Solde. 2 à Blavot pour papiers tentures à compte 3 à M'1' Brion voitures de mars 4 Ports de lettres. 8 Pension de ma femme. Prêté à Hardenberg. 16 à Byron. à l'horloger. à ma femme Fiacre. 17 au garçon du Cercle. 19 Pension de ma femme. 20 Blanchissage à Legraineux

477 35 300 50 22 38.75. 2.25. 479045:50 479045:90 7.85 50 55 1.50 20 4560. 2.75 24.55. 100 400 5 50 200 30 10 55 1.80 5 50. 5 5

Guillaume-Louis Ternaux (1765-1833), célèbre manufacturier et député libéral, né à Sedan, où il a développé l'industrie drapière fondée par son père. Il fit d'abord une carrière politique dans sa ville et dans sa région avant de siéger à la Chambre (1818-1822 ; 1827-1830) sur les bancs libéraux. Le nom de Ternaux apparaît dans la liste des «personnes à inviter» du Registre universel. Rappelons que c'est en septembre 1825 qu'avait paru l'Appel aux nations chrétiennes en faveur des Grecs rédigé au nom du Comité grec de la Société de la morale chrétienne, dont BC était membre (comme Ternaux, du reste). BC y dénonçait l'imprévoyance des gouvernements devant les méfaits de la "Rirquie. Sur ce texte, qu'on peut lire aujourd'hui dans BC, Écrits d'un humaniste engagé, pp. 21-31, et sur l'engagement de BC en faveur des Grecs, voir B. Anelli «BC et la guerre pour l'indépendance de la Grèce».

478

livres de dépenses

22

[144]

1826 Avril

23 26

27 May

2.

3.

4 6.

7 8 11

145

1826. May.

Pour le Concert des Grecs. Compte de portier & gages, à Louïs Solde.

à un pauvre pension de ma Femme au vestiaire pour sucre d'orge. à ma femme. à Valanthiennes reste du Semestre de Charles à Bertin Serrurier en tout 294 fr. fiacres &ca Reste du Sémestre de Louise. Pension de ma femme Abonnement au globe, à M116 Brion pour voitures d'avril. Société d'encouragement. Blanchissage à ma femme pour Mousseline, à Didot pour livres Envois de brochures à Byron à la blanchisseuse Fiacres &ca Blanchissage, à Louis solde traite de Louise Impressions au Moniteur

14. à Lise 20 pension de ma femme blanchissage, à Lise fiacres. 24 pour des galeries de cheminée gages au portier & son compte au Cercle & au Cocher.

20 84.5. 39.55 483868.55. 483868.55 1. 50 7. 5. 5. 78 100

5 48. 50. 13 400. 36. 7.95 18.50. 8.

3.75. 30 2.50. 10.20. 5.25. 70. 252 100. 485143.70. 485143.70 5 50 10 5 15 70 78.75. 10

1826

26

pension de ma femme fiacres. 29 Compte de Louis 31. à ma femme pension à Byron mois de May 1. à Luc pour achats pour ce jour. Depense pour la soirée d'aujourdhui. 2. à une mendiante 5. à M1*6 Brion pour Voitures de May. pension de ma femme. 9 à la même 10 à ma femme Rente viagère de Félix Guinand à ma femme pour des pauvres. 14 Pension de ma femme Rente viagère d'Auguste Guinand [146] 1826 14

a Bertin Serrures à compte Solde au portier 15 Blanchissage à ma femme Fiacres. 16 Tourte &ca à M. de Lescale. Solde à Blavot pr papiers tentures 19 à ma Femme Impositions 20 pension de ma Femme à ma femme pour thé. au Menuisier Lefebvre à compte. 21. à ma Femme au garçon du cercle 23 à Vêtu Serrurier Solde au Maçon de la maison rue Ville l'évêque1 à Louis solde. 24 au portier Son mois & sa note2. 1 2

479 50 2.50 22 50 30 13.90. 25. 5 400 50 8 5 150 5. 50 150 486352.15 486,352.15 80. 14.90 10 10 3.50. 2.50 90 100. 8. 260. 50. 8.50 150 5 5 18:30 100 30 60.55.

Rue qui croise la rue d'Anjou, où habite BC. C'est ce jour-là que BC introduit dans son Carnet de notes (f° 53v°) une notice relative à ses papiers : «Papiers à Gottingue chez Artaud, à Lausanne chez M™ de Loys. à Brusselles chez Schumacher, à Londres chez les Doxat. à Genève chez Charles Constant.»

480

Livres de dépenses

25 28 Juillet

1

147 1826 Juillet

3 5 6 8 10 15

19

22 26

27 28 31

[148] 1826 Juillet Aoust

à ma femme. Pension de ma femme petites dépenses à Mde Brion voitures de May. à ma femme

a ma femme pension. pour le diner de mercredi à Byron. à ma femme. à la chambre pour sucre d'orge. Fiacre. pension de ma femme & blanch. à ma femme. au portier Solde. à Louis à ma femme pour confitures. pension de ma femme. Impositions Petites dépenses Blanchissage. à ma Femme sur l'ameublement du Sallon. à ma femme pension. au portier sur sa note. Sur ses gages Blanchissage. Garçon du Cercle à ma femme sur les meubles du sallon pour timbre d'une traite

31. à Bertin à compte à ma femme meubles du Sallon. 1 Pension de ma femme. au portier solde de ses gages.

2 50 ] Le chiffre 5 est récrit sur un 6

9 50 5. 400 25 487619:25 487619:25 50 50 30 7 8 1:75 55. 10 35. 15. 60. 60. 120. 20 10 50 50 10 40 10 5. 40 3.50 488314.50 488314.50 50 10 50 10

io

15

20

25

30

35

1826

2 3 4 8. 9

10 12 13 16

17

1826 Aoust

400 9. 10. 15 50 20 15 23.90. 28.50. 52. 250. 168. 80. 19. 50. 3.90 5. 5. 10. 15. 489654.80.

5

io

15

20

489654.80. 18 23 24

26 29

1

à Made Brion pr voitures de Juillet. Blanchissage. Meubles du Sallon Abonnement au globe. Pension de ma femme. Meubles du Sallon Meubles du Sallon. au portier Solde. à Louis Solde. au Chapelier Interets de M de Talleyrand1 Vin d'Epernay. à ma femme pour le diner de Lundi Meubles du Sallon. Pension de ma Femme à la Fontaine de Vaucluse. au Garçon du cercle. Meubles du Sallon Blanchissage Meubles du Sallon.

481

aux Perriers Fraix de protêt de la traite d'Antoine Pension de ma Femme. meubles du Sallon. meubles du Sallon pari perdu avec ma femme. blanchissage Solde à Louis à Lefèbvre Menuisier au portier gages & compte solde à Longman & Hurst à Londres à ma femme pension ports de lettres

15 50 10 5 5 8 22.15. 200 70 30 21 140

BC paie «pour une année échue le 14 juillet» les intérêts de la somme de 5.000 francs que Talleyrand lui avait laissée l'année précédente devant les notaires Aumont et Chodron (BCU, Co 190). Un autre document, en date du 11 août, accorde prorogation d'un an pour le remboursement des 5.000 francs (BCU, Co 191).

25

30

35

482

Livres de dépenses

31 Sept.

1. 4

13

[150] 1826 Septembre 14

Solde au charpentier Léonel. à Louis Solde. à M^ Brion voitures d'Aoust. à Byron pourboire. Fiacres à Germain solde au paveur Solde à ma femme 2 Semaines de sa pension. à Louis solde. petites dépenses en route1 pour une traite de Charles.

blanchissage Peches. 15 Note du Portier 16 à Lise depense peches2. à Byron avancé à ma Femme meubles du Sallon. à la blanchisseuse 23. pension de ma femme du 19. 24 à Byron avancé en tout 100. 25 aux Gens de la Grange3. à Ozouer. Pension de ma femme du 26. 26. Diner & fiacres. Rente viagère de Félix Guinand. 27 à Louis solde. à Lise. à la même avancé

1

2

3

32 10 400 35 6.20 25 21 100 12 10 100 490844.55. 490844.55. 4.60. 3. 14.10. 10.25. 3.60 15. 100. 6. 50 85. 20 5. 50. 13 150. 15 2.65. 10

On sait par la correspondance de BC et de Sismondi, de passage à Paris à cette époque, que le dimanche 3, les deux amis étaient invités à Maisons, dans le château construit par Mansart et que le banquier J. Laffitte avait acheté à la veuve du Maréchal Lannes en 1818 (voir King et Candaux, Correspondance Sismondi, pp. 154-155). L'ébauche pour les lignes 19-25 se trouve dans le Carnet de notes, P 61v°, même contenu, variantes insignifiantes. Les gens de La Grange reçoivent, d'après ces notes, le double. Le préfet de Seine et Marne signale au ministère de l'intérieur que BC a fait, en septembre, un bref séjour au château de la Grange, chez La Fayette (P. Bastid, p. 405). Nous trouvons ici une trace de ce séjour, suivie d'une mention relative à Ozouer, village voisin de Guignes, au sud-ouest de Rozay en Brie, la localité la plus proche de La Grange. Nous reverrons ces noms ci-dessous (voir la note du 6 décembre).

s

io

15

20

25

30

1826

29 Octobre

1826 Octobre

1. 4

4.

5 16 17 18

19

1

au portier gages. au même solde de sa note. Prêté à ma Femme. perdu au jeu rente viagère d'Auguste Guinand. Fiacres &ca

à Louis Solde à M^ Brion pr voitures de Septembre à Courtin peintre solde d'un mémoire & à compte sur un autre. à Lise pr gages d'elle & de Louis. à Byron pour boire. perdu au jeu. Fiacre. Pension de ma femme jusqu'au 17. Fiacres &ca au gens de M11® Davilliers. à Lise pr une seringue. Pour voitures au Garçon du Cercle pr bas de soye payés par Lise. à Lise pr son compte à la meme avancé au Portier Solde. Esprit de vin camphré payé chez malhome. Impositions à Ozouer1 à ma femme pour blanchissage. à la même pension & retenu pr Lise 20 f.

483 50 10.70 20 4.50 150. 15 491601.85. 491601.85 8.20 400. 310 70 30. 15. 1.70 100 10 20 14.75. 10. 10 13 15.55. 20 24.65. 2. 200 3. 5 30

Ce passage à Ozouer, ainsi qu'un autre passage dans la même localité le 27, sont sans doute a mettre en rapport avec une lettre de BC à Sismondi en date du 23 : «Je vois avec chagrin, mon cher ami, le tems de votre séjour à Paris s'écouler pendant que je suis à la campagne. J'avais toujours espéré vous voir ici, & le Général s'en ferait une fête. ... je serai à Paris pour quelques jours à dater de samedi soir [le 27 octobre]» (King et Candaux, Correspondance Sismondi, p. 155). On pourrait en conclure que BC se trouve, entre le 19 et le 27, à la Grange, chez La Fayette. On notera en outre que le Carnet de notes (f° 62v°) à la date du 17 octobre porte ceci : «A prendre avec moi demain [ :] 1° Mon manuscrit. 2° le Catholique. 3° Dubois sur l'Inde. 4° Poésies de Mde Amable Tastu.» (Pour ces deux textes, voir dans les Instruments bibliographiques les ouvrages cités par BC.) Le même carnet porte ensuite une ébauche des notes qu'on va lire ici pour les jours du 19 au 27 octobre, avec quelques variantes sans importance.

484

Livres de dépenses

à la même pour meubles en tout 450 1826 Octobre

Nov.

1826 Nov.

492962.70. 27. à ma femme pour sa pension, le reste à Lise. 25 à Louis solde 16.70. a Byron sur le mois courant 100 à Ozouer. 1. pour du thé noir 6.50. Fiacres. 1.60. Gages du portier1 50. 29 à Lise pour ma Femme. 25. 30 à une mendiante 5. pour un échiquier 4.50. à diner 5. Fiacre 3. à M"0 Brion solde de 7bre 300. 1. à M de Lescale, sur 2000 fr. reste 1500. 500 au même pour intérêts. 82:50. 31. à Betterstroffer peintre pour solde. 2 à M Lafîtte pr interets. 4000. voitures. 3. 3. Traites de Charles & Louise. 720 4 à Byron pourboire 30 au portier Solde de Sa note. 27:70 5 au même avancé sur le mois prochain 15. à Lise Soldes. 12 6 Auberge à Ozouer2 9 499056.20 7 12 13

1 2

50 492962.70

à ma Femme pension de 2 Semaines Meubles du sallon en tout 500 à la blanchisseuse avancé à Byron.

499056.20 100 50 5 30

Le Carnet de notes précise : «au Portier son mois.» Ce passage à Ozouer indique peut-être qu'après quelques jours à Paris, BC regagne La Grange (et qu'il y reste jusqu'au 20, nouveau passage ?). On pourrait en outre imaginer qu'il sera à nouveau à La Grange au début de décembre (passage à Ozouer le 30 novembre) et qu'il en reviendra le 6 (dernier passage à Ozouer). Une note du Carnet (f 71r°), datée du 5 novembre, confirme ce qui est dit : «Pris avec moi le 5 9bre pr Lagrange [ :] 1° 3 paquets de papier. 2° 3 vol. du Catholique. 3° l'Evian. 4° la petite [,..]ne 5° une petite [le nom n'est pas écrit] 6° un paquet de linge. 7° les pantoufles.» L'ébauche des notes sur les dépenses du 6 au 22 novembre se trouve dans le même Carnet, P74v°. Même contenu, ordre des lignes légèrement différent.

1826

pension de ma femme. à Louis Solde, y compris 16 Fr pr Moutarde à un pauvre 20 à Ozouer1. à ma femme. 1/2 de Pension 22 à Lise l'autre moitié à la même Voitures. 23 pour bas de soye & souliers à Lise au portier sa note. Ses gages. Il ne me redoit que 10 F. 24 au Globe petites dépenses à l'Armurier. 29. à M^ Brion solde de 9bre Impositions. 30 à Nègre. à Lise. à l'homme qui m'a suivi en voiture à Byron pour boire [154] 1826 Novemb. Decemb.

1

2

3

30. à Ozouer. 1. à ma Femme Sa pension blanchisseuse Pommes. 6. à Byron dont il comptera à ma Femme pour meubles (en tout 530. à la Poste à Rosoy2. aux gens de la Grange. Auberge à Ozouer3. 7. à la poste. 8 à ma femme.

485 50 33 2 10 25 25 10 4 20 18:60 45. 15 5 55. 360 400 5 15.50 1240 30 500371.70. 500371.70 10.50 45. 5 10. 100. 30 28.90. 60 23.40 1 25

Une note du Carnet (f° 77v°) non datée, mais écrite dans doute peu des jours après le 20 novembre dit ceci : «Paquets pris avec moi de la Grange le 20 1826. 6 Paquets de papiers. 1 de toilette & canifs 1 de Moutarde. 1 de linge. 2 de livres.» Rozay-en-Brie, en Seine et Marne, à mi-chemin entre Coulommiers et Melun. On notera avec intérêt que la lettre à Sismondi du 23 octobre portait déjà la marque postale de «Rosoy», ce qui montre que BC, étant à La Grange, posta son courrier de la localité proche. Dernière mention du village dans le Livre de dépenses. On remarquera, sans que nous puissions l'expliquer, l'importance du montant payé par rapport aux autres passages. Une note dans le Carnet (f 78r°), datée du 30 novembre, donne les détails des paquets de BC : «Paquets pour la Grange. 2 [de p]apiers. 2 [de] Livres. 1 de [t]oilette 1 de [l]inge les pantoufïles. 2 livres.» À la même page, on trouve une ébauche pour les dépenses entre le 30

25

30

486

Livres de dépenses

9 10 12. 13

à Guinand rente viagère. 150. au Portier Solde de sa Note 28.20 à Louis solde à ce jour. 30.40 à ma Femme pour les meubles en tout 540. 10 à la même sa pension, ce quelle me doit. 44. 16 à ma femme pension du 19., plus elle me doit 50 fr. pr le bois, ce qui fait sa pension du 26. rien à payer jusqu'au 2 Janvier. 50 18 à la même pour meubles, en tout 552:50 12.50 pour la blanchisseuse 5.50. Pour du bois. 216. 19. Impositions de la rue d'Anjou Soldées. 104.60. rente viagère à l'autre Guinand. 150 501523.70.

1826 Déc.

1827. Janvr

501523:70 19. Blanchissage 8.25. 22 au Vitrier Vincent solde. 105. 25 à Perrocheau Menuisier, à cte 40 au portier son mois, il ne me redoit que 15 fr. 45. 28. pour paravents. 11. à ma femme sur sa pension du 2 Janvr 11. blanchisseuse 5. à Louïs, je lui redois 8 F. 15. 5. 29. aux Poissardes. 17.20 30. à Louis solde. à ma femme pour meubles, en tout 567:50. 15.

2.

3.

au Portier étrennes à Lise à ma Femme pension du 2 elle me redoit 11 Fr. pour les devants de cheminée à Lise étrennes au cercle au portier solde. à Mde Brion solde de Décembre. à ma Femme, elle me redoit 30. Fr. sur la pension du 9. à Byron pour boire & étrennes. pour loterie d'un tableau.

20. 10 50 10 5 17.15. 300. 15 40 2

novembre et le 9 décembre. Même contenu, variantes insignifiantes. Enfin, une note du même Carnet (f° 78 v°) dit : «Paquets pr Paris le 6 Xbre. 3 de papiers. 2 de livres. 4 de toilette &ca pis[illisible] bouteilles.»

1827

Almanach des adresses.

[156] 1827 Janv.

157 1827 Janvier

Février

8.

à des pauvres. à ma Femme meubles du Sallon. Pension du 9 Solde 9 idem pr meubles, en tout 602:50. 10 au portier Solde. 11 à ma femme sur sa pension du 9. 15 pour meubles, en tout 622:50. reste de sa pension à Louis Solde à ce jour aux Scieurs de bois. 17 à un pauvre. 18 à la blanchisseuse. pour les meubles en tout 630. 19 au Fumiste Solde. 20 à ma femme. payé pour Fayence qu'elle me rendra. 23. Pension de ma femme. 24. au Cercle. ports de lettres. Souscription pour les Grecs. 25 au Portier Solde. au même ses gages. blanchisseuse 26 Solde à Vétu

27 à ma femme pour meubles, en tout fr 640. 28. à Louis Solde de sa note. Pension de ma femme. 30 à de vieilles Femmes. 31 à ma Femme pour meubles, en tout 655. à la même pension du 6 fevrier. 3. au Garçon du cercle. pour le Béret de ma Femme. pour meubles, en tout 675.

487 5 502275:30. 502275:30. 5. 20. 20 15. 29.20 20. 20. 30 29:95. 7.50. 2. 5. 7.50. 78.60. 25. 7.50. 40. 5. .70. 50. 17. 45. 2.60. 10 502747:85. 502747:85. 10. 34.55. 47. 5 15. 50. 5. 40 20.

488

Livres de dépenses

chez M Laffitte1 à une couturière à la poste Assurance mutuelle Blanchissage 5 Globe 6 M"1® Brion mois de Janvier. 7 à Byron sur son pour boire. à la blanchisseuse. au portier prêté pour du bois. 13 à ma femme pour meubles, en tout 690. à la même pension du 13. 14. Passeport d'un baril d'huile. pour la Société de la morale chrétienne pour bois je redois 15 fr.

[158] 1827 Février

15 18

21

22 27 Mars

1

2

3

1. 3

pour Impressions de mon discours2 à ma femme pour meubles du Ier en tout 750 pour mise en commun du Tapis en tout 25 pension du 20. à Byron reste de son pourboire. à Louis Solde. à ma femme pour meubles du Ier en tout 770 pour mise en commun du tapis en tout 130. au portier, il me redoit 15 fr. sur le bois. à la blanchisseuse. Pension de ma femme à ce jour. pour mise en commun, en tout 35 à M^ Brion, mois de Février. à ma femme pauvres blanchissage &ca ports3 de mes opinions au Commissionaire chez Laffitte

2.75. 14 70 28 75 2 15 400. 20. 7. 20 15 50 38.50 25 160 503772:10 503772.10 75 40 5 50 10. 38.35 40 5 45 7.50 50 5 400. 13.50 10 5.

BC s'était à nouveau rendu chez le banquier Jacques Laffitte, avec lequel il entretenait à la fois des relations d'amitié et d'argent (voir la note du 4 septembre 1816 et celle du 18 avril 1830). Probablement le discours du 13 février «Sur le projet de loi relatif à la police de la presse», imprimé chez A. Henry (Courtney, Bibliography, p. 169), qui est l'un des discours les plus importants de BC à la Chambre. Voir la note précédente.

5

io

is

20

25

30

1827

6

159 1827 Mars

Avril

[160] 1827. Avril

à ma Femme meubles du Ier en tout 775 mise en commun, en tout 40. pension du 6 mars. à Byron pour boire. au portier Solde de sa note Collecte au diner de l'Auvergne. à ma femme pour un diner. Rente d'Auguste Guinand.

489 5 5. 50. 30 32.55. 5. 20 150 504974. 0.

504974.0 14. au Cercle. 5. 15 à ma femme, pour meubles, en tout 790, pour 15 tapis Futur &ca en tout 50 10 pension du 13. 50 blanchisseuse 5 16 pour la montre perdue. 120 18 à Louis Solde de son compte 32.50 à la poste 3.20 Commissionaire. 1.50 à ma femme pension du 20 50 pour le diné de lundi. 20 19 pour du thé 10 22 à Félix Guinand pour sa rente 150 23 meubles &c" en tout 805. 15 Blanchissage 5 au portier gages retenu 5 fr. 45. Solde de sa note 7.50 24. à ma femme pour le diné de lundi proch. 40. 27 pour la Société biblique. 20 30 à ma femme pension du 27. 50 pour tapis futur 15 blanchissage 5 3 a Byron pour boire & 20 fr. avancé. 50 pension de ma Femme 50 505748.70

7 10

à Louis à compte à vallet maçon Solde. à ma femme pension.

505744:70 40 69 50

40

490

Livres de dépenses

12

Blanchissage. au portier Solde de sa Note. 5 à Louïs Solde à Mde Brion en deux Fois Solde de Mars. pension de ma femme. 18 Pour tapis Futur. 19 Blanchissage 24 Bois. au Tailleur petites dépenses. Semestre de Louise & pension de Leonce1 Solde de la Note du portier au Cercle. à la poste & pour un Fiacre. 26 pension de ma Femme. à la Blanchisseuse. gages du portier, retenu 5 fr. 27 à Bidault Solde2. Impositions de la rue d'Anjou sur 1827. 28. Impositions de 1826 Mon S' André des arts. Sur 1827

a 29. déjeuner &c 30. au Menuisier Lefebvre presqué soldé blanchissage 1. Pension de ma femme. Fiacres. 2. à M"6 Brion Solde d'Avril. 3. à Wenzel Solde2 Blanchissage. à Louis avec 5 fr. payés avant. 7. Abonnement au globe. 1

2

2

5. 17:65. 31 400. 50 20 12:50 144. 40 10. 400. 9. 5. 5. 5. 50. 5. 45. 180 300 66 200 507798:90 507798:90 1.50 300. 5. 50 5 400. 20. 10.20 35. 15

Le petit Léonce, fils de Louise et de Balluet d'Estournelles, avait dix ans et devait entrer au Collège. Il n'était pas question qu'il aille à Dole, chez les jésuites. BC contribue à ce qu'il puisse aller à Poligny, à l'ancien collège des oratoriens. Dans une note non datée, mais inscrite peu après le 30 novembre dans son Carnet (f 78r")> BC dit : «avoir des billets de quittance de Bidault.» On peut penser qu'il paye le reste de la facture après les avoir reçus. Peut-être l'oculiste Michel-Jean-Baptiste Wenzel (7-1834) que BC avait déjà consulté en 1807 (voir OCBC, Œuvres, t. VI, p. 528).

1827

10

Solde au portier blanchissage Pension de ma Femme. 13. Papier timbré. 4 paires de bas de soye. au Cercle. Sémestre de Charles. 15 Pension de ma femme. Tapis Futur. 16 à M de Lescale. à Tenot. 17 à Balancey Solde. 19 blanchissage. à Seno couvreur à compte.

[162] 1827 May

Juin

1

21. à ma femme. 22 au portier à compte à Gaudin. à une pauvre femme. aux Everat1. 26. pension de ma femme blanchissage Impositions de la rue S'Denis à Lhomond fumiste à Louis Solde de son compte. 27 au portier Solde de ses gages & compte. à Byron Solde de son pourboire. à ma femme pension du 29. pour du thé 31. à Thiars pour du vin à ma femme pour un pantalon & blanchissage. 1. à Louis Solde de sa note. à Biron mois de may & solde. au même avancé sur Juin.

491 17.35. 10 50 1.40 37 5. 300. 50 25. 60 80 97. 5 10 150 509434.40 509434:40 20. 40. 25. 20 686. 50. 5. 240. 15 41. 19.60 10 50 2.30. 240. 20 22 55. 30 20.

Everat est l'imprimeur de l'un des prospectus pour la souscription aux Discours à la Chambre des Députés de BC, qui paraîtront en été. Le dépôt légal du prospectus est du 29 mars (voir ci-dessous la note du 30 décembre).

5

io

15

20

25

30

35

492

Livres de dépenses

4

5

163 1827 Juin

[164] 1827 Juin

5 9

à Humeau, maçon, Solde à ce jour. à Gérard, vidangeur, solde Blanchissage prété à ma Femme. Solde au portier. au Cercle. 12 Rente Viagère d'Aug: Guinand. Pension de ma Femme. 15 à un jardinier. Blanchissage. à un copiste. à Louis à compte. 16. Rente viagère de Félix Guinand 17. au Portier Solde de sa note. Fiacre. 19 à Lefebvre Solde de son mémoire. 20 à Louis Solde à ce jour. Pauvres. pension de ma Femme. Tapis futurs à ma Femme. à ma Femme pension du 27 d'avance. pour une glace. à ma Femme dont nous compterons

22 27

Juillet

à ma femme pension pour tapis Futurs. à M^ Brion mois de may pour du tabac.

4

au portier gages pour les glaces de hier. pour une estampe de la garde Nationale. Blanchissage deux fois. à Tinat. glaces. M"16 Brion pour le mois de Juin.

50 20 400 6 511456:85. 511456:85 224. 145. 5. 5. 17.50. 5. 150. 50. 5. 5. 10. 10. 150. 8 1.75. 250 41.90 2. 50. 16 2 50 1.25 95 512756:25 512756 25 50 50 24 6 10. 200. 150 400.

s

io

15

20

25

30

35

40

1827

6. 7 8 9 14

1827. Juillet

Aoust

à Desfontaines paveur. Blanchissage Fiacre diner pension de ma Femme glaces. au Cercle. Blanchissage. diner au portier Sur sa note pension de ma Femme du 11. à ma femme à Lise à compte Blanchissage. à M. de Lescale à Cazin à Thirion

14 pour du thé &c" 17. au Cercle. à ma femme avancé sur les interets de C. Perrier. 19 à ma Femme sa pension 2 fois 24. au Portier sa note, redu lf. 75. Compagnie d'assurances. au Portier ses gages. 26 à Biron reste de son pour boire. pour quatre médailles à Lise. 27. à ma Femme pension du Ier Aoust. blanchissage à ma femme prété. à ma femme rendu. 1. à M"* Brion, mois de Juillet. à Biron sur son pourboire. à ma femme blanchissage &c* 3. fiacres 6. à ma femme pension. à la même pour tapis Futur.

493 35 5 3. 9 25. 50. 1. 5. 7. 48 50 20 50 5. 20 7.50 2225. 100 3800 519959.50 519959.50 4.50 5.80. 50. 100. 20. 58.50 65. 10 20 5. 50 10 10 15. 400 20 30 10 50. 45.

494

Livres de dépenses

8

1827 Novembre 9

27. 28. 29. 30

dépensé en voyage1 du 8 Août au 9 9bre à Charles son Sémestre. à Louise pour Leonce. au portier à compte. à un pauvre Fiacres en plusieurs jours. aux poissardes à un tambour Solde à Louis. Solde au tailleur. Fiacres. pour boires au Cocher de M*1® Brion. à ma femme pour blanchissage. Fiacres. au portier à compte (je lui redois 117.) fiacres. déjeuné &ca Fiacres. blanchissage à un pauvre. Rubans de Sonnettes. à une pauvre Femme. Fiacres. à Mde Brion Solde.

30

à Thirion pour une traite.

10 16 18. 23 24.

25 26

1827 Novemb. 1

à la même pour blanchissage au portier à Biron.

9 60. 20 521,027.30. 521027:30 3500. 300. 200 40 5 40 10 5. 67. 52 4 7. 5. 4. 100. 11 2 2.25. 5. 5. 15. 2. 5. 186. 525099:55. 525099:55. 1750.

Le voyage va mener BC en Alsace (à Brumath, chez son ami Coulmann, puis à Strasbourg, où il va être candidat), aux eaux de Baden-Baden, à Colmar, à Munster, où il a été accueilli par Jacques et Frédéric Hartmann, industriels, à Mulhouse, puis à Brevans, d'où il veut gagner Lausanne, mais en sera empêché par la dissolution des Chambres, qui le contraint à rentrer précipitamment à Paris, via Dijon et le château de La Grange, demeure de La Fayette.. Voir, sur les déplacements de BC, Glachant, les rapports de police dans BC sous l'œil du guet, pp. 363-448. Entretemps, le tome m de l'ouvrage De la Religion, auquel BC avait mis le point final en juillet, a paru.

495

1827

Fiacres. Fiacres Fiacres, à ma Femme, à Louis solde Fiacres. à ma femme blanchissage du mois Fiacres 7 8. au portier 9. Fiacres. 10. à M. de l'Escale au portier (arriéré) à un pauvre. Fiacres. rente viagère de Guinand. Impositions de la rue d'Anjou. 11. Fiacres Sémestre de Louise, 12. reliure du Moniteur Souscription pour un livre. Fiacres. Traite de Thirion. 13 Solde à Louis.

Décembre 1. 2. 4. 5. 6.

10 3, 4 0 4,5 0 140 58, 1 0 . 4 20 6 75 18.

3. 5 0 220 82 15 0 7. 60 150 150 10 . 7 0 300 9 2 50 6 1750 20 529700.50.

[168] 1827

529700: 5 0 . fiacres, 5. 5 0 . fiacres 6. 2 5 . Solde à Louis, 25. à ma Femme 3. 18. fiacres. 3. 4 0 . à Guinand rente viagère. 150. 152. 4 5 Impositions rue S' André des Arts Solde. 3. 19 Souscription pour un Grec. 8. 20 fiacres. 5. 60 22 fiacres. 23. au portier Solde de ses gages & Compte à ce jour 129 90 Solde à Louis. 12 9 35 fiacres. 24 fiacres. 2, 40 26 pauvres. 20.

Décembre 15 16 17

5

io

496

Livres de dépenses

fiacres. 27 29 30

fiacres. fiacres. Prospectus Lithographiés1. à Louis Solde. fiacres. à Charles Rebeque. 31. Etrennes d'un Facteur. Poissardes.

1828 Janvier

1

1. 2

au Portier étrennes. à un pauvre. pour des Figues. Fiacres. 3. Etrennes à Louis. pour un paté 4 Fiacres de hier & d'aujourdhui. Chocolat. 5. Fiacres. 7. Blanchissage du mois. Fiacres 8. Pour une redingotte. Solde au portier. Diné à la revue. Pauvres. Fiacres. 11. pour impressions. 12 Solde à Louis. à ma femme. fiacres. 13 à ma femme pour matelats de la femme de chambre. 16 à Louis Solde.

4.20 3.25. 3.30. 43. 13.65. 5.35 120. 1.50 5 530416.70. 529700.50. 20. 10 60 4.50. 10 5.30 15.20 1. 3.70. 20 335. 38. 19.65. 7. 75 7.75 48. 25. 2.20 6. 40 16

Probablement le prospectus de la souscription aux Discours de M. Benjamin Constant à la Chambre des députés. Il y en eut deux en 1827, mais il est impossible de savoir s'il s'agit ici de celui de l'imprimerie Everat, paru au printemps, ou de celui de l'imprimerie Pinard, paru en été (voir Courtney, Bibliography, p. 186).

497

1828

fiacres.

12 530730.80. 530730.80

[170] 1828

Janvier

17.

18

19.

20 23. 24.

25

26

28.

29 30 31

à un Commissionaire de vin. 1.80. 4. à ma femme. Fiacres. 3.25 Impositions de la rue S' Denis, Solde de 1827. 211.80. 7.50. Fiacres. 4.25. Fiacres 8. Fiacres. 20. au portier Solde de sa note. 8. Fiacres. 2.50 à des pauvres. Fiacres. 5. 2.20. à ma femme. à la C'e mutuelle d'assurances. 16.35. à Louis Solde. 1275. 65. au Portier gages. 2.50. chez M. Laffitte. 1.65. Fiacres. pauvres. 55. Fiacres. 5.15 100. Mandat de Charles par Jobez1. 10. pour le Tonnelier. 15. diner. 3.85 à ma femme, 1. à un cocher 531242.90.

171 1828

Janvier

31.

Février

1.

1

Fiacres. pour l'enseignement mutuel. à ma femme, blanchissage du mois. Fiacres. à ma femme, pour des draps. Fiacres.

531242.90 12.55 25.

20.

4.55

10

7.

Emmanuel Jobez (1775-1828) était un député du Jura, maître de forges à Syam, près de Champagnole, que BC rencontrait à l'occasion et qui partageait son attachement aux libertés. Jobez allait décéder à la suite d'un accident de cheval le 11 octobre.

498

Livres de dépenses

5.

à diner. Fiacres. 6. Chocolat. Fiacres. 7. Fiacres. à la Caisse de Famille. 8. à Louis, Solde à ce jour. Chocolat. Fiacres. à la Chambre, pour arriéré à Manget. 9. au portier Solde. pour la réunion de la rue Grange batelière. 10 chez M. Laffitte. 11. Fiacres. 12. Fiacres. 13 Fiacres. 14. Fiacres. 15 Solde à Louis.

[172] 1828. Février

16. à diner Fiacres. 17 à Louis Solde. fiacres. 18. fiacres. 19. Fiacres 23. au portier à compte. fiacres. 24 à diner. fiacres. 25. à Louis Solde. au portier Solde de ses gages & de sa note. à ma femme. 26. à diner. fiacres 27. Chocolat. 28. Chocolat. pauvres. à ma femme 29 pauvres.

14. 2.25. 1. 4.10. 9.15 100. 34.35. 25. 3.25. 4.75. 18.10. 60. 75. 12. 4. 5. 4.85. 5 1 531610.85. 531610.85. 4.90. 3.40. 5.30. 10.60. 7.80. 4.25. 60. 3.35. 7. 4.95. 30. 25.50 13.75. 7. 1.20. 1. 85. 50. 50. 30

1828

Mars

173

1 828. Mars

4.

4. 5. 6. 13

16 19 20 21 22 23. 24. 25. 26 28

[174]

1828 Mars

29

fiacres. à M*1® Brion pour Voitures. à ma femme pr blanchissage. pour journées de la feme de Chambre au 2.

à ma Femme prêté. voitures. Voitures Voitures en 6 jours. au portier Solde. diner. Chocolat à Louis Solde. petites dépenses. Voitures en 3 jours. Société biblique. voitures au Cordonnier pour des boucles. pour une Souscription Voitures. prêté à ma femme. Gages du portier & sa note. au tailleur Solde à ce jour. diné. voitures à ma femme. voitures à Louïs Solde.

traite de Louise. au Couvreur. à Guinand (Auguste) rente viagere. à Guinand (Félix) rente viagère. à une pauvre Femme. à ma femme prété voitures de 3 jours.

499 1.25. 79 20. 17 531910:35 531910:35 12.50. 3.20. 9.75. 35. 15. 5. 2. 15 10. 30. 20 5.70 8. 9. 5 1.75 7.50 79.85. 40. 4 7.90 1.20 4. 13.40 532375.10. 532375.10. 150 130. 150 150. 2 3. 20.90.

500

Avril

Livres de dépenses

1.

2. 3.

5. 6. 8.

175 1828 Avril

à ma femme blanchissage du mois d'avril. 20. à la même pour la femme de chambre jusqu'au Ier Avril. 17. à un pauvre. 1. voitures. 1.50. Pour garde de tapis. 10. voitures 3.75. pour montre & pendule. 10 chocolat. 1.5. Voitures. 3. Voitures. 4.50 à ma femme. 20. Voitures 10.35. à diner. 4.50 Voitures. 4. à M de Lescale. 2080. À Mouchet Solde. 225. 535396:65.

535396:65. à Louis Solde. 17. voitures. 7.15. 5. 10 à ma Femme. Solde au portier. 20.45. voitures. 5.45. 11. voitures. 5.10. 12. diné. 4. voitures. 3.20 à M. Laffitte. 3000. 13 à ma Femme 3. voitures. 5. à ma femme promis depuis un an pour un tapis 125. 15 à ma femme avancé les intérêts Perrier. 550. voitures 6. 16 à Louis Solde. 40. voitures. 9.50 22 au portier Solde. 19. à Louïs Solde. 5 voitures de quatre jours. 15. 23 à Louïs Solde. 6 Voitures. 9.10

5

io

15

20

9.

25

30

35

40

1828

24 25

[176] 1828 Avril

May.

177 1828 Mai

'

pour une loge. au portier à compte sur sa note & ses gages. voitures

25

à Louis Solde. voitures. 27 bouillon. 28 solde au portier. 29 pauvres. Voitures 30. voitures. 1. à Louis Solde. à ma femme blanchissage du mois. Voitures. 4. Voitures. 5. Voitures. Impositions de la rue S' Denis. Traite de M* d'Estournelles1. 6. à Louis Solde. 7. à ma femme sur l'achat de la voiture. diner du 6. Voitures. 9. voitures. 10. au portier sa note. voitures. à ma femme pour Wurtz. à la même pour le mois de Christine. à la même.

11

bouillon. pour Souscriptions Voitures

501 17. 20. 4.60 539198:20. 539198:20. 2.40. 4.50. 70. 64.40. 1.50 3. 1.60 6.75. 20 1.60. 8. 3:25. 200. 209. 4.80. 100. 4. 4. 1.60 14.50 1.60 10 16.50. 1.50 539883.20 539883:20 70. 1.50 11.40.

Note qu'on ne peut expliquer. BC continue d'aider sa demi-sœur, mais on note un refroidissement dans leurs relations. C'est peut-être la raison pour laquelle il l'appelle ici, comme il le fera encore le 12 mai, de son nom d'épouse (elle avait épousé Balluet d'Estournelles le 18 août 1817).

502

Livres de dépenses

12

Solde à Louis. Traite de M"® d'Estournelles. à M. de l'Escale. Voitures 13. Voitures 14. Voitures 15 Souscription pour un officier. à ma femme intérêts de Perrier de Mai Voitures. 16 à ma femme Voitures. 17 Voitures. 18 déjeuner & voitures. 20. Solde à Louis diné Voitures 21 pauvres & gateaux dejeuné voitures. 23 au porteur sa note & ses gages. Voitures 25 à Louis solde. Voitures

[178] 1828 Mai

27 29 30 31

Juin.

1.

2 3 4. 5. 6. 7.

diné. Voitures. Chocolat. Voitures. Voitures. au Plombier. à Fero 1 . au cocher Brion. voitures à Louis Solde. voitures. voitures. voitures. Solde au portier.

Mot malaisé à déchiffrer.

27.50 391. 140 1.60 1.60 2.30 5. 550. 2.50 3. 1.60 1.60 3 12.50 3 7.85 9.75 78.45 3.85 4.30 3.10 541190.30 541190.30 4. 150 1.

2.50 3.20 60 70 1.50. 7.60 21.40 7.25. 2.80 4.50 21.35.

s

io

15

20

1828

8.

à ma femme pour la soirée du 9. voitures. 11. rente de Félix Guinand. voitures. 16 déjeuné & diné. voitures de 6 jours. 17. à ma femme pour blanchissage du mois pour la femme de chambre. pour l'addition de Louis 21. voitures

1828 Juin

1 2

21

à Louis à compte. à ma femme. à Louis Solde. Voitures 22 à ma femme. voitures. livre verd1. Déjeuné. voitures 23. voitures. à Baptiste à ma femme. 24. Solde au portier Dette payée à C. Perrier. voitures Diné. Tabac. 25 Souscription pr Cauchois Lemaire2. au garçon

503 200. 6. 150. 4. 8. 35 20 17.55. 8. 10 10 541817.15. 541817:15 40. 9. 17.45. 1.70 6. 4.10.. 3. 1.30 3. 1.60 5. 5. 84.65 9257.75 1.60 5.65 25 5. 2.

Le second mot est malaisé à déchiffrer. Louis-François-Auguste Cauchois-Lemaire (1789-1861) fut enseignant avant d'ouvrir un cabinet de lecture à Paris (1814) puis de fonder le Journal de la littérature et des arts, devenu bientôt Le nain jaume. Condamné pour ses positions anti-gouvernementales, il s'enfuit en Belgique puis à La Haye, où il publia un Appel à l'opinion publique et aux états généraux en faveur des patriotes français (1817). Rentré en France, il fut encore à diverses reprises attrait en justice et condamné, jusqu'en 1830. Après la Révolution de Juillet, il poursuivra une carrière de journaliste avant de renoncer à la politique et d'entrer, en 1840, aux Archives du Royaume, où il restera jusqu'à sa mort. Nous ne sommes pas en mesure de donner les raisons précises de la souscription à laquelle BC répond.

504

Livres de dépenses

26

voitures. à Louis Solde sur quoi ma femme me redoit 16 fr. pl. 5. = 21. 27 voitures 28. à ma femme qu'elle me rendra T1 61.

[180] 1828 Juin

Juillet.

181 1828 Juillet

28. voitures 29 déjeuné 30 voitures du 29 Commissionaires. pauvres. Sémestre du bail de Brévans pr 18281. Rente viagère de Félix Guinand. voitures. 1. Voitures Diné. 2. Voitures 3 à ma femme pour Louïs. pour le blanchissage du mois. pour la femme de chambre. voitures. tabac. 4. Souscription pr Cantillon. voitures glaces. 5. voitures. à Louïs Solde. 6. à la femme Elie 7. voitures. 8 deux dinés.

9. 10

bierre voitures donné à ma femme. au portier Solde. Voitures.

4. 35. 4.25. 40 551354.45. 551353:45 6.20 1.60. 7. 3. 1.25. 180. 150 8. 8. 6. 3.. 8.35. 20 17.50 5.30. 25. 5. 5.70 1.40. 6.95. 9.75. 5. 2.95 9. 551795.70. 551354.45 .60 1.60 20. 18.90 5.75

On a ici la trace d'une affaire complexe relative à la maison de Brevans que BC s'était engagé à racheter. Finalement, ce projet échouera (voir P. Bastid, BC et sa doctrine, 1.1, p. 425-426).

io

15

20

25

30

35

40

1828

11

à l'apothicaire dette arriérée. pillules 13 Voitures de deux jours. 14 à Thirion Montauban. 15 à ma femme. Voitures diné Passeports. Commissionaire 16 au Menuisier Lefebvre. voitures 17 voitures. 18 à ma femme. diné. voitures. 20 à Louis Solde au 18. 21. déjeuné voitures 22 à ma femme [182] 1828. Juillet

22 voitures. 23. diner. voitures 24 au Couvreur pour de tous anciens comptes. à ma femme donné. voitures. 25. voitures. à la Compagnie R"1® d'assurances pr 1829. 26 à la Chambre à des Commissionaires. pour des Moniteurs. Voitures 27. à Louïs Solde. 28. au portier sa note & ses gages. voitures. déjeuné tourte & pauvres. Impositions de 1827, rue d'Anjou. Id. de 1828. 30 déjeuné voitures

505 7.70 75 3. 4101.80 15. 5.55. 5. 20 1.75 300 3.85 2.85 1. 14 4. 20.10 1. 1.5. 2.50. 555912.20. 555912 20. 3.20. 5. 1.60 280. 10. 1.60 5. 57. 10 4.25. 3. 3.20. 17.55. 83. 12.80. 3.50. 95.45. 169.55. 1 3.20.

s

10

15

20

25

30

35

«

506

Aoust

Livres de dépenses

1. 2.

183 1828. Aoust

[184] 1828 Aoust

1

2

déjeuné. voitures Souscription pour une Alsacienne. donné à ma Femme. voitures

3

à Louïs Solde. diné. voitures 4. déjeuné voitures. 5. à ma femme blanchissage du mois. Femme de chambre. Louis. petites dépenses. 7. à Encelain 300 fr. pour payer à mon acquit, pour le compte de Charles, Sémestre de Nov. 1828. 8. a Mde Brion1 au garçon sellier 9 dépenses. voitures. au Sellier pour la Voiture achetée à Lhomond solde. au Garçon de la chambre. 10. diné à Lise déjeuné pour ma femme. voitures 12 à Louïs

12

à Lise. à Germain ses gages & sa note. 22. Route de Paris à Bade2.

1. 1.65. 5. 7. 3.20 556714.95. 556714.95. 28.15. 4. 5.45. 1. 5.60. 20. 17. 4. 4. 300. 42. 5. 2 5. 700 21 10 5. 50 3. 1. 10 44 557302. 5. 557302 5. 15. 86. 405.

Dernière mention de cette dame à qui BC loue des voitures depuis plus de dix ans (voir note du 11 juin 1818). BC ne reviendra à Paris que le 20 décembre (voir à cette date). Entretemps, il aura vu

1828

Sept.

Octobre

30. à Louis Solde à ce jour. 1. à Olivier à ma femme. à Chabert Solde à ce jour. 3. blanchissage. 5. donné à ma femme 6. de Bade à Bischweiler. de Bischweiler à Brumath & Stras= bourg1 10 chez M Steiner2. poste de Strasbourg à Bade. 14 à Christine. à Louis. 15 blanchissage. 16 à Louis. 28. à Chabert Solde. à Meixel Solde au 24. à Louis. à ma femme en diverses fois. pour la femme de Chambre. à Louis. 6. à Meixel Solde.

1828.

Octobre

1

2 3

6.

à Made de Sponeck loyer3

507 66.30. 7. 6. 57. 7 12 26.90. 12 40 45 9.35. 27.85. 7.50. 19.35. 86. 26. 6. 20. 17. 30. 36. 558364.30. 558364.30 168

Nancy (où son passage, salué par ses électeurs qui lui ont donné le soir une sérénade, est noté par le comte d'Allonville, préfet de la Meurthe), Strasbourg (où ses électeurs se sont rendus à l'hôtel de l'Esprit pour l'acclamer et lui donner, eux aussi, une sérénade), Baden où il séjournera, Brumath (à deux reprises, il est chez son ami Coulmann), Munster (où il séjourne un mois chez le fabricant Jacques Hartmann et travaille sans doute au quatrième volume de l'ouvrage De la Religion). La date exacte du départ n'était pas connue avec certitude, mais on voit ici que BC a quitté Paris le 22 août. Voir les rapports de police dans Glachant, BC sous l'œil du guet, pp. 449-457. II semble bien que BC se soit rendu de Nancy à Baden-Baden sans passer par Strasbourg. Il ne vient dans cette ville que lors d'une interruption de séjour à Baden-Baden passant alors par Bischweiler et Brumath avant de regagner Baden-Baden, le tout entre le 6 et le 10. À Strasbourg, il a fait partie de la délégation qui a vu le roi, en visite officielle dans la ville. Steiner, directeur d'une compagnie d'assurances contre l'incendie. Sans doute la logeuse de Baden-Baden.

508

Livres de dépenses

7

12 18. 22.

26 29

Nov.

Déc.

30. 1. 16. 29 6. 10

20 25

[186] 1828. Decemb.

1

2 3 4

5

pour les bains à la fille au garçon route de Bade a Brumath1. à l'église. à Bischweiler. à Louis Solde à ce jour. au Cocher de Gaitertheim2 chez M. Schneider3. voitures à Brumath dans la maison à Brumath. à Strasbourg. Route jusqu'à Barr4. chez M. Dietz route jusqu'à Munster5. à l'apothicaire. à Louis Solde. à Charlotte pour Christine & Louis. chez M M. Hartmann à l'apothicaire Pour la blanchisseuse. route jusqu'à Paris. petites dépenses pour un Chapeau.

25. au portier à cte. je lui redois 232 fr. 27 voitures & dépenses. au portier 2d à compte, redu 192 fr. Impositions pour la maison rue S' De nis. soldé pour 1828.

15 1 10 48.50 5. 20. 70. 3. 5. 30 30. 30 32. 20. 46. 2.50. 104.95 87.50 90. 3. 5. 349.15 10 20 559569.90 559569.90. 40 15. 40. 206.55.

BC revient à Brumath chez Coulmann, où il reste jusqu'au 28 ou au 29. C'est lors de ce séjour qu'il dicte le fragment de ses mémoires que Coulmann publiera dans ses Réminiscences (t. m, p. 42 ; 44—46 ; voir ce texte dans les annexes ci-dessous). Sans doute Geudertheim, village à coté de Brumath. Schneider est un notaire de Strasbourg. Barr est à 35 km au sud-ouest de Strasbourg et à 39 km au nord de Colmar. BC loge sans doute chez un certain M. Dietz. À Munster, à 19 km à l'ouest de Colmar, BC est, comme on l'a dit, l'hôte de Jacques Hartmann, chez qui il avait déjà été accueilli l'année précédente (voir le 9 novembre 1827).

s

io

15

20

25

509

1829

id. pr la maison rue d'Anjou, redu 65 fr. à ma femme 1/2 d'un poele. redu 25 f. 1829 Janv.

187 1829 Janvr

2.

à Louis a compte redu 52 fr. fiacres & autres petites dépenses. 3. au portier 3™ à compte, redu 112 fr. à ma femme solde & Ie™ Semaine de Janv.r 4. à Guinand (Augtt) rente du 16 Décemb. à Lise à c tt je lui redois 34 fr. Fiacres de hier. Fiacres 6 à Lise redu 4 fr. 7 Fiacres. au portier à compte, redu 72 fr. à Louis à compte, redu 33 fr. 8. à ma femme Semaine de Janvier. Fiacres de hier. 9. pour l'Almanach des adresses. pour la Société biblique. 10. Solde du compte de Louis & de Lise à ce jour.

300 75. 40 40. 80 80 150. 20. 6. 7 30 5. 40. 40 44 3.20 5. 20 59.30. 560915.95

560915.95 Fiacres de hier. 6. Solde au portier à ce jour sauf une nouvelle note commençant au 19 X1*6 72.85 Fiacres de ce Soir 5 12 Fiacres. 9.70 13. Fiacres. 3.20. 14 Fiacres. 5. 15. Etrennes à Louis. 25. avancé à ma femme sur la 3e Semaine de Janvier 13 à ma femme Solde de la 3e Semaine 37. Etrennes au portier 20 16 traite de Louise 165. Rente de Felix Guinand. 150 17. au portier avancé sur son mois. 10 pour réparations a la maison a la rue S' Denis

25

10

30

35

40

510

Livres de dépenses

& fraix du Bail. 18. Fiacres de hier. Fiacres, soupe &ca 19. Fiacres. 20 Fiacres 21. pour une bourriche. 22. Fiacres. 23. pour la compagnie d'assurance mutuelle.

[188] 1829. Janver

24

25 25 26. 27. 28.

29.

30

31. Févr

1 2

1. 2 4

79 7.55. 10.

10 5.65. 4 7.20 8.50 561550.85.

561550.85 au portier Solde de ses gages & de sa note. 93.45. à Louis Solde. 26.65. Fiacres de hier. 450 Fiacres de hier. 4.90 Fiacres de Ce Soir. 9.90. Fiacres & au bal chez le Ministre des Finances1. 2.30. à ma femme. 4e & dernière Sem. de janv. 50 Fiacres. 10.45 Fiacres. 3. à Pinard Solde2. 60 Fiacres. 3.15 idem le soir. 3.50 à la Compagnie d'assurances 5.35 à Louis à compte. 5. Fiacres. 5.10 à Louis Solde. 20 Impositions S' André soldées pour 1828. 314 Fiacres. 6.35 Caisse de famille de Lausanne. 100. Voitures 5. Fiacres. 5 au Portier Solde de sa note. 10 fiacres 5.50 à deux pauvres 8. 562401:95.

Antoine Roy, qui était redevenu ministre des Finances le 4 janvier 1828. Pinard était l'imprimeur des Discours de BC, parus en 1828 (voir la note du 30 décembre 1827).

s

15

20

25

30

35

1829

189 1829 Fevrier

5. 6 7. 8.

4 5 10.

Fiacres. Fiacres. Fiacres. Fiacres. à M Desnoyers1 pour une griffe. à ma femme Ier6 Semaine de Fevrier. fiacres de 8 jours à ma femme 2d£ Semaine Souscription pour la reunion des Députés. au portier avancé. à ma femme 3e Semaine à Louis (redu 5 fr.) Fiacres jusqu'à hier inclus. Fiacres jusqu'à hier. pour la Société de l'enseignement mutuel. à Louis Solde au portier à compte. à Rada pour une voiture le Ier Janvier. fiacres de plusieurs jours. Solde au portier de ses gages & de sa note. à ma femme 4e Semaine. Fiacres & déjeuné à ma femme Ier6 Semaine de Mars. à ma femme Semaine de Mars.

10

à Guinand trimestre du 10 Mars3.

15.

232. 28.

Mars

[190] 1829 Mars

1

2

3

3

511 562401.95. 4.85. 8.50 5.15 5.60 27. 50 60. 50 60. 5. 50 30. 65 15. 25. 15 40 30. 25. 40 45. 6. 50 50 563124: 5. 563,124: 5. 150.

Sans doute Auguste-Gaspard-Louis Boucher, baron Desnoyers (1779-1857), graveur célèbre. Le 19, BC a signé avec l'éditeur Béchet aîné et l'imprimeur Huzerd-Courcier le contrat d'édition des Mélanges de littérature et de politique, qui vont paraître à la fin de juin. Le Registre universel, dans sa page «Charges annuelles» (p. 8 selon la numérotation de la BnF) contient une colonne (la 3e) intitulée «Frères Guinand», où on lit : «Je dois aux frères Guinand / une Rente viagère de 1200 f. / sur ma maison rue d'Anjou. / Tout est payé pr 1828. / Payement pr 1829 / 1. le 10 mars à Aug. Guinand 150 / 2. le 15 à Félix Guinand 150» La suite, dans un certain désordre, mentionne les versements jusqu'à la fin de l'année, puis, après un sous-titre «Payemens pour 1830», les versements, toujours avec un certain désordre, jusqu'au dernier, du «20 8bre à Félix Guinand 150».

5

io

is

20

25

512

Livres de dépenses

15 19 20

24. 28. 6

7.

10.

11

au portier Solde de sa Note. 16.40 Fiacres du 5 au 10. 25 à Guinand Félix trimestre de Mars. 150 à ma femme 3e Semaine de Mars 50. à Louis Solde. 28 à Beaune1. 10 Fiacres & petites dépenses. 50. à Germain sur son compte & ses gages de Mars 40 avancé à ma femme sur les 600 fr. de Perrier 250. à Henry pour impression de mon discours2 135 a Charbonnier pour les bandages. 65 à Louis à compte 10 Pour une médaille de Canning3 10 petites dépenses, Fiacres &ca 100 fiacres. 5 payé à ma femme sur les 600 fr. de Perrier. 200 f r e Semaine d'Avril. 50 fiacres 2.30 à Louis a compte 15 au portier en tout 60 fr. 20 avancé à Lise pr ma femme. 20 fiacres. 2.30 pour la médaille de M. Canning. 10 564528.25

à Louis 2d à compte en tout 25. pour le Journal de Ste Pelagie4. 17. pour de la bierre pour des cruches

12

1

2

3

4

564528.25 10 6. 10.75 7.

C'est la première mention de celui qui sera le dernier secrétaire de BC et l'assistera jusqu'à la mort, laissant sur celle-ci un témoignage curieux (voir D. Wood, «The von Marenholtz Papers : Constant in Wolfenbiittel», pp. 7-8). «Sur le projet de loi relatif à la fabrication et à la vente exclusive du tabac», séance du 18 mars 1829 (Courtney, Bibliography, p. 170). La brochure porte le nom de l'imprimeur A. Henry, de Paris. Le premier ministre britannique Georges Canning, qui était mort le 28 août 1827, alors qu'il venait de prendre ses fonctions en avril. Sainte-Pélagie, ancienne maison pour filles repenties, avait été transformée en prison en 1792. Elle accueillit au cours de son histoire bien des prisonniers célèbres. Elle fut démolie en 1898.

1829

18. 19 20 21 22. 24.

Mai

[192] 1 8 2 9 May

27. 28. 30. 1.

3.

4.

S o l d e au portier S o l d e à Louis à Lefebvre à compte en tout 6 0 0 fr. fiacres &c a Reliure de Moniteurs 1 fiacres fiacres. Solde à Louis. Dejeuné Fiacres &c a à Louis S o l d e à c e jour. à ma f e m m e . 2 d e Semaine d'Avril. Fiacres à Germain à compte a Rihouet interets de M de Talleyrand 2 Fiacres. à Louis solde à c e jour. Voitures & déjeuner Chocolat. à Louis Solde. rendu à ma f e m m e 100 fr. plus l e s 2 derniè res semaines d'avril.

Sémestre de Charles Rebecque 3 . Fiacres &c a traite de Charles qu'il m e doit à L o u i s e (je lui redois p r M a y 1829 4 . 135f.

513 23.35 17. 300 30 30 2.30 1.75. 11.70 5 3.90 50 5.25. 60 225 15. 17.15 10. 85. 9.95.

2

3

4

10

15

20 200. 565604.20 565604.20. 300. 12. 200 165.

28 135f. ] ajouté dans l'interligne 1

5

Le Moniteur était à l'époque l'organe officiel du gouvernement, ce qui deviendra à la fin du siècle le Journal officiel. Depuis le 10 août 1826, le Livre de dépenses ne porte pas trace de paiement. Rudler («Une créance de Talleyrand»), fait état d'un versement de 2.000 frs le 14 juillet 1826, mais la source de l'information n'est pas connue. Un premier rappel de Rihouet en date du 2 avril (BCU, Co 193) était resté sans effet concernant les intérêts qui sont versés ici, mais un nouveau rappel est formulé en post-scriptum à l'accord donné par Talleyrand pour une nouvelle prorogation, jusqu' au 14 juillet 1830, du remboursement des derniers 3.000 frs dus (BCU, Co 194 et Co 195). Le Registre universel, page «Charges annuelles», 1™ colonne, intitulée «Charles Rebecque», porte : «Je dois à Charles par an /1°. Rente viagère de f. 600 / 2° Addition volontaire 120 / Intérêt de Brevans 300. / Total 1020 / J'ai payé en 1829 / Le 1er mai 300 / 2. même jour 200» Ces deux premières mentions correspondent, à deux jours près, à ce qu'on lit ici dans le livre de dépenses. La mention qu'on a ici n'apparaît pas dans le Registre universel. La 2e colonne de la page

514

Livres de dépenses

5.

Solde au portier 45. au couvreur pour l'année 70. 6. à Louis solde à ce jour. 17.30 9. déjeunérs fiacres &c" 10 Société d'encouragement. 36. 10 Fiacres & diner. 10 12 Solde à Louis 29.25 1.15 13. dejeune Fiacre 3.75 14 Solde au portier 16.60. 18. Fiacres & pauvres 10. f r e & 2de Semaine de Mai. 100 21. Solde à Louis 25 Fiacres & déjeunés. 15. 25 Fiacres &ca 10 à ma femme 3e Semaine de Mai. 50 pour liqueurs. 10 pour Tabac. 10 au portier Solde de son compte & de sa note 81.75 à la Chambre Solde & pr fiacres. 14 566826. 1829 Juin

566826 à ma femme 4e Semaine de Mai. 50. à Louis en 2 fois 10 & 20 Solde à ce jour. 30 Dejeuner & fiacres. 5. Impositions de 1828 soldées Rue d'Anjou. 65. Sur les impositions de 1829 135 9. à ma femme 3 I ères Semaines de Juin. 150 10 à Louis Solde à ce jour. 18.10 au portier Solde de sa note. 18.35. 13. fiacres déjeunés &ca 15 à la Société de la Morale Chrétienne. 25 à Auguste Guinand 150 17. Fiacres déjeunés &ca 25 à M. Berger pour fraix des affaires qu'il conduit 1000

3. 4 6.

«Charges annuelles», intitulée «Louise d'Estournelles» a manifestement été entreprise un peu plus tard (voir la note du 22 juillet).

1829

à M de Lescales dernières traites voitures 18 Rente viagère de Félix Guinand. contributions de la Rue S1 Denis a cte 1829. Fiacres. 20. Fiacres à ma femme 4e Semaine de juin 21. à Louis, Solde de son compte à ce jour. dejeuners & fiacres. 23 Solde à M. Leroux. [194] 1829 Juin

Juillet

1

515 1500 5.10 150 200 7.50 3.20 50 25. 4.25 328.75 570786.25.

570786:25. au Portier Solde de sa note. 85. pour une glace. 1 28. fiacres des jours précédens, chocolat &ca 10 à Louis solde à ce jour. 12.50. 29. à Berger pour l'enregistrement du contrat Duvau. 700. à ma femme. 24 Fiacres 2.35 2 Fiacres déjeunés &ca 15 impositions de la rue S1 André 180 Fiacres & déjeuné. 4 3. Fiacres & déjeuné. 5.55 à Courtin peintre Solde de tout compte. 325. fiacres. 3.40. 4 5. déjeune 1.80. Course à Bagneux1. 16.50. 7. Solde à Louis à ce jour. 30. 9. au portier Solde à ce jour. 25. fiacres. 5.15. 10 diné 10 fiacre 4 11 déjeuné 1. 5. Souscription pour la mendicité. 15 à ma femme 20.

s

10

24

Village au sud de Paris, à côté de Sceaux. Il est aujourd'hui englobé dans l'agglomération parisienne. BC va s'y rendre de temps à autre, sans que nous en sachions la raison.

15

20

25

30

35

516

livres de dépenses

13. à Herbst à S" Pélagie

195

[196]

1829 Juillet

1829 Juillet

Aoust 1 2

3

13 Chocolat. 14. Surplus du Bail à Charles. 15 Fiacres. 16. Fiacres & dejeuner 17. au menuisier Lefebvre, Solde. à Louis solde à ce jour. Fiacres & déjeuner. 19 pour mon passeport à l'étranger1. Fiacres 22 Semestre de May de Louise2 Fiacres d'avant hier 24 au Portier à compte. Assurances de la Cie Royale. Solde à Louis, au portier 2d à compte. r 25 p une caisse. à Vincent Vitrier Solde à ce jour. ports de lithographies à Louise. fiacres, glaces &ca 26 Solde au portier à ce jour. 27. Impositions de la rue d'Anjou. Déjeuné Voiture. à une pauvre femme.

28. pr des lunettes diné pr fiacres, à Louis Solde 3 10 Route de Paris à Bade .

20 572,202:55. 572,202:55 85 150. 2.15. 4.40 365. 30. 5.15. 10.

120 2.10

30 57. 31.50 30 10

12 2.50 4.20. 23.50 100 2.90 9.50 2.50 573187.80. 573187:80 6 9. 10.20

11.50. 319.

BC va se rendre à Baden-Baden au mois d'août (voir le 10). Le Registre universel, page «Charges annuelles», 2e colonne, intitulée «Louise d'Estournelles», porte : «Je dois à Louise par an / une rente viagère de f. 600 / Tout est payé pour 1829». La suite concerne l'année 1830. BC a dû quitter Paris à l'extrême fin de juillet ou tout au début d'août. Des rapports de police on peut tirer qu'il était à Blamont (60 km à l'est de Nancy) le 3 août et à Brumath le lendemain.

20

1829

5 17

Depense à Bade jusqu'à ce jour. 11 Souper & 2 diners de Chabert. 13 à Louis Solde à ce jour 24. à ma femme pour le ménage. à Louis Solde au 24. 28. Solde à ma femme. Spectacle de jeudi. Septembre 6 à ma femme Solde en 2 fois. Spectacle, glaces & autres dépenses. 9. à ma femme solde pour le thé de francfort billets de spectacle. 22 à ma femme pour ménage à Louis solde à ce jour. 8brc 6 à ma femme pour ménage en 4 fois. à Chabert Solde pour mes bains 10 Route de Bade à Strasbourg1. collecte au banquet2. 11 à ma femme dont elle comptera.

40. 18. 78.40 13.50 35 18. 1.80. 40. 30 5. 36. 7.50 35. 59. 80 46 12. 55 5 20 574198.70.

1829 Octobre

574,198:70 15 20. 6. 30 2. 67.50 10 200. 160 80

Nov.

1

2

3 4

12

pour de la toile de May. à l'auberge voitures 13 Route jusqu'à Bade3. Billet de concert. 16 à Louis solde à ce jour. 17. à ma femme, ménage. 27 dépenses oubliées à Madame de Sponeck loyer4. au Médecin

Le 29 septembre, le ministre de l'Intérieur transmettait confidentiellement au préfet du Bas-Rhin des instructions pour le cas où des fêtes seraient données à BC lors de son passage à Strasbourg. Divers rapports lui seront adressés après coup, qu'on lira avec intérêt dans Glachant, BC sous l'œil du guet, pp. 462-496. BC est descendu à l'hôtel du Poêle des Vignerons et le banquet en son honneur a eu heu à l'hôtel de l'Esprit, où il a réuni 126 convives. C'est bien le 13 que BC a quitté Strasbourg où il était arrivé le 9 au soir. Voir la note du 6 octobre 1828.

518

Décembre

Livres de dépenses

18.

19 23

25 27

au Cabinet de lecture. à Louis Solde à Henri pr banc Route de Bade à Paris1 Impositions de la rue S' Denis pr 1829. fiacre. à ma femme au jeu. à la même prété à Guinand (Auguste) Souscription pr l'extinction de la mendicité. port de ma caisse. au portier Solde. Solde à Louis

1829 Décembre. 28. pour un registre Fiacres. 29. Voitures 30 Rente viagère de Félix Guinand à ma femme 1830 1 au jeu. Janvr 2. à Louise derniere traite de 1829 à Felix Guinand Sémestre de 7bre 3. fiacres, à Beaune 4 fiacres. 5. Almanach des 25000 adresses. Chapeau. à Beaune (en tout 30) 8. pour du bain2 9 10 fiacres 11 C,e d'assurance mutuelle fiacres 12 à un pauvre 1

2

40 125 25. 412 200. 4 11 50 150 30 37. 195.50. 26.40 576,205.10 576205.10 10 5.75. 3.70 150. 5. 3. 200 150 5.25. 10 2.25 5.25 20 20. 70 2 20 2 1.

Arrivé à Strasbourg le 25 novembre, BC en est reparti pour Colmar le 27. De là, il se rend à Munster, chez Hartmann puis à Cemay. Le 12 décembre, il est à Nancy (hôtel d'Europe). Voir Glachant, BC sous l'œil du guet, pp. 499-505. Le mot est malaisé à identifier : peut-être bain ou bacon.

1830

Fiacres Solde des impositions de la rue d'Anjou à Moreau tailleur solde à ce jour. déjeuné & a ma femme

1830 Janvier

1

2

519 5 285.50 69. 2 577591.80

577591.80. à ma femme pr blanchissage de Janvier 30. Impositions de 1829 pr la maison rue S' André 129.75 à compte sur celles de 1830. 71 à Louis solde à ce jour. 96.25 au menuisier Perrocheau pr Solde à ce jour 55 43.40 au portier Solde à ce jour. 16 Paraguay roux1 5. 17 à Louis étrennes 20 18 fiacres 2 19 ports de lettres. 1.50 20 à ma femme 2.25 à Louis Solde. 32 à Beaune (en tout 80 fr. ce qui fait 30 fr. 50 sur Février) 22 à Moreau Maçon p' Solde à ce jour. 26 23. Pour une Souscription 5. à Beaune (en tout 90 fr. 40 Sur fevrier 10 24 Etrennes à Lise & à la portière 20 25 à Berger pr 3 quittances de Duvau2 450 à l'apothicaire 11 à déjeuner 1 12 13

«(... de Paraguay et de Roux, l'inventeur)... Médicament composé de baume du Paraguay, que l'on emploie contre le mal de dents.» (P. Larousse) Le Registre universel explique la portée de cette mention. Dans la page consacrée aux «charges annuelles», la 4e colonne, intitulée «Ve Lebas» contient ceci : «Je dois à la veuve Lebas / une rente viagère de 600 fr. / Sur ma maison de la rue S' André des arts / Tout est payé pour 1828. / Payemens pr 1829. / Le 25 janvier 1830 payé contre 3 quittances les 3 / derniers Semestres [lire de toute évidence «trimestres»]. Le V / acquitté par Duvau». Après un espace blanc de cinq ou six lignes, on lit encore : «Payemens pour 1830 / Le 25 janvier 150 / Le 16 juin 150 Total 300». On doit se demander si BC ne fait pas compter ainsi deux fois une partie des 450 frs : la première fois comme couvrant le dernier trimestre de 1829, la seconde comme couvrant le premier trimestre de 1830. Sa dépense de juin (non du 16 comme indiqué dans le registre mais du 22 juin, comme inscrit dans le livre de dépenses), portera en effet, si on l'en croit, sur le premier trimestre de l'année 1830 (voir la note au 22 juin).

520

[200] 1830 Janvier Fevrier

Livres de dépenses

28

à Louis à c" Société de la Morale Chrétienne

28 31

à Louis Solde au 27. à Louis Solde au 31. Traite de Charles1. Caisse de Famille. Société biblique à Bertin Serrurier je lui redois 25 fr. sauf règlement par M Callet. à Perrand pr le vin de Poligny Solde fiacres à Beaune (10 fr. sur Mars, à ma femme blanchissage de fevrier addition aux gages de Louis à Louis Solde à ce jour, fiacres de hier. Interets de Talleyrand au f Janvier2 à l'apothicaire pour 2 cordes de bois3 Eau minérale. Solde à Louis jusqu'au 11 fiacres

1.

2 3 4

5 6. 7 8 10 12 13

1

2

3

5 25 578283:25 578283:25 45. 35. 120 100 20 9 25. 1.65 20. 30 4 35 1.70 150 12. 73 82.75

60 5

Si l'on en croit les indications qui, comme on vient de le voir, ne sont pas toujours compréhensibles pour nous, du Registre universel, le compte de Charles pour l'année 1829 s'était clôturé de manière satisfaisante pour BC qui considérait être en avance de payement de 180 frs sur 1830. Il ne devait donc plus, disait-il, que 840 frs sur les 1020 qu'il versait annuellement à son demi-frère. Ceci est un premier versement, qui réduisait d'autant la somme encore due (840-120=720). Un second versement, de 220 frs, aura lieu, comme on le verra, le 1er mai. BC devra donc encore 500 frs. Comme Louise a cédé à son frère un semestre des intérêts de Brevans, ce qui représente 150 frs, BC ne devra plus à Charles, dit-il, que 350 frs. Nous verrons qu'il en payera 70 le 17 octobre et encore 280 le 10 novembre. La dernière mention du Registre pour la colonne de Charles est une ligne ou on lit «redu 100». On verra ci-dessous que c'est sur le remboursement de cette somme que s'arrête le livre des dépenses. Ce 6 février, Rihouet accuse réception des 150 frs d'intérêts dus depuis le 14 janvier. Le 8 février, il rappellera à BC sa promesse de rembourser les derniers 3.000 dus, augmentés des intérêts. Ancienne mesure pour le bois à brûler, la corde valait environ 4 stères ou 4 mètres cubes.

25

1830

15 17 18 19.

1830 Février

Mars

1

2

Traite de Louise pr Léonce1 Fiacres à Vétu Serrurier Solde fiacres Solde de l'ancien Cte de Leroux

521 200 1.70 6 1.50 102 579,413.55 579,413.55

20. au Portier Solde de son compte & de ses gages à ce Jour. à Beaune su le mois de Mars en tout 30 21 à Bertin Solde de tout compte à ce jour. à Louis Solde du 20. 22 fiacres de hier 25. pour la loge d'Hernani2. 26 au Spectacle de hier 26 fiacres 27 fiacres. 28 à Louis Solde pour raccommodage de ma montre 5. chocolat & voitures 6. Solde à l'Apothicaire Beral. à Beaune sur Mars en tout 40

36.95 20 18.35 49.30 2. 18 6 1.60 7.25 49 6 4 85 7 10

Les comptes relatifs à Louise pour l'année 1830 ne sont pas plus simples à suivre que ceux de Charles. Ici, nous voyons la contribution de BC en faveur de Léonce. Elle apparaît sans mention à sa date, dans le Registre universel. Comme nous le verrons le 30 avril, il versera encore à Louise 200 frs «sur le semestre de mai», puis le 2 mai à nouveau 100 frs. Le Registre est à cet endroit plus disert que le livre des dépenses : «Par l'arrangement mentionné / 1' colonne [la colonne de Charles], je dois payer à Louise / les intérêts de Brevans de juillet / fesant 150 frs. / Je lui devois pr 1830 800 / j'ai payé 500 / restait 300 / plus côe dessus 150 / Je redois 450 / dont en juillet 150 / & en 9 t e 300». Le compte se poursuit de la sorte, enregistrant toutes les sommes versées et faisant le point de ce qui reste dû. Selon la dernière ligne de la colonne de Louise dans le Registre universel BC restait lui devoir 60 frs, à travers des mouvements que le livre des dépenses ne permet pas de vraiment suivre. C'est ainsi que nous apprenons que BC a assisté à la très fameuse première représentation du drame de Victor Hugo. Il n'a malheureusement laissé aucun témoignage sur la «bataille» et nous ignorons ce qu'il a pensé de ce grand soir de la révolution romantique. On notera en outre avec intérêt que le nom de Hugo figure dans les deux listes de «personnes à inviter à mes soirées» et que le Cromwell du même Hugo a sa place dans le «Catalogue» de la bibliothèque de BC, documents contenus dans le Registre universel.

522

Livres de dépenses

8. 9 11 14 17 18 19 21 [202] 1830 Mars

Avril

Eau minérale fiacres déjeuner à Louis Solde. à A. Guinand rente viagère à Beaune reste de Mars dejeuner à Louis Solde à ce jour à Félix Guinand rente viagère. à Beaune sur Avril

22 voitures & déjeuner. 23. Solde au portier pr fevrier. à une pauvre femme. 25 déjeuner 26 port de lettre. 29. à Louis a compte fiacres à Beaune sur avril en tout 40. 30 glace & fiacres. 2 fiacres. 3. Société d'encouragement eau minérale jusqu'à ce jour. à Louis solde à ce jour. à Beaune totalité d'avril 4 5 Solde à Mangeot a la chambre 6 Fiacres. 7. à ma femme blanchissage De Mai &ca à un pauvre 8. à un fiacre donné à Beaune. 10. Fiacres. 12. à Louis Solde de son compte. 15 Réparations à la rue S' Denis. Rendu à ma femme Soupe Fiacre

22.75 5.60 75. 67.90 150. 10 1 50 150 30 580,137.80 580,137.80 3.10 43.60 1 2.25 1.10 30 4.25 40 2.60 3.35. 36 24.25 46.85 10. 9.50 3.50. 28 5. 2.75 40 4 62:85 9.50 6. 1 6 580,524.25.

15

20

25

30

35

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. il :

10. Page des livres de dépenses. On voit, aux dates des 25 et 26 février 1830, que Constant était présent à la «bataille d'Hernani». Bibliothèque cantonale et universitaire, Lausanne, Fonds Constant Co 4735, f 201r°.

524

203 1830 Avril

May

1

2

livres de dépenses

16 à ma femme 17 à Beaune 18. à M. Laffïtte Solde des interets. je lui redois 100,000 fir. de Capital1. Souscription de hier 19 fiacre 21 à ma femme pr ma Soirée d'electeurs. 22 a Louis à compte à Beaune 20 fr. Sur Mai à Louis Solde au spectacle solde des billets & limonade. 23 fiacres 25. à Louis solde a ce jour. 27 déjeuner. fiacres 28 déjeuner à une mendiante. 30 Sur le Sémestre de Mai de Louise. 1. Sur la rente viagère de Charles. à un Mendiant Fiacres 2. Reste du Semestre de Louise2. 3 à Beaune 30 fr sur Mai 4 fiacres à Louis a compte en tout 50 fr.

580,524.25. 5 10 709.75 5 4 56 5. 10 62.85 5.50 1.75 79.35 1.20 4.75 85. 1.50 200 220 5 3.20 100 10 4 40 582078.95.

Le banquier Jacques Laffïtte (1767-1844), qui sera premier ministre sous la Monarchie de Juillet, était un ami politique de BC et semble l'avoir beaucoup aidé financièrement. En 1829, il constatait que sa situation n'était pas bonne et l'engageait à changer sa manière de gérer ses avoirs. C'est ici la seule allusion à une situation qui est loin d'être claire. Le 10 février 1830, dans une lettre à Rosalie, BC expliquait, en demandant la discrétion à sa cousine : «Je suis tenu de faire à Louise une pension de 600 frs de France. Lors de son mariage, je lui ai fait présent de mille écus. Chaque année, j'ai ajouté à sa rente au moins de 3 à 500 francs. En 1827, je lui ai assuré volontairement 6000 frs. Je dis six mille, indépendamment du capital et du revenu de sa rente. J'ai augmenté son revenu de 300 frs. J'ai promis 200 frs par an pour contribuer à l'éducation de son fils aîné. Je dois à Charles et à elle 1800 frs par an. Je vais ordinairement plus loin, témoin ce que je fais pour Léonce. Je ne puis faire plus.» (Correspondance Rosalie, p. 317). Si les explications de BC sont embrouillées et si ses comptes ne sont jamais clairs, on doit reconnaître qu'il dit en gros la vérité sur les efforts qu'il fait en faveur de Louise.

1830 [204]

205

1830 Mai

1 830 Mai

Fiacres. 7. à ma femme blanchissage, Louis &ca de May plus draps acheter 9. à Louis à cte en tout 80 fr. 10 à Beaune en tout sur Mai 40. à Louis a compte en tout 85. 11 à Louis solde a ce jour. 12 au portier Solde de Mars & Avril. 14 fiacres. 15 pour des chemises pr Louise. 16 fiacres 17 Impositions de la Maison rue S1 Denis. 20 à Beaune fin de Mai & 10 fr. sur Juin fiacres à Louis à compte 21 à Louis Solde. 27. aux gens de petit Bry à Louise à ma femme. pour un passeport Fiacres déjeuner fiacre. 28. eau minérale. 6.

28 29 31

Juin

Ier

5. 6.

8

à Louise. à Louis à compte. fiacres. déjeuner à Louis Solde. fiacres & diné à Beaune avancé sur Juin (en tout 40) fiacres. fiacres. à Louis jusqu'au 7. à Beaune pr un tire-bouch[on?]

525 582078.95. 4 45. 25 10 5 69.15 73.10 2 18 3.10 210 20 5 15 65. 15 100 20 10 3.25 1 1.60 32 582831.15. 582,831.15 300. 5 5 1.10 52 5. 30 5.50 3 89.20 1.

39 Beaune ... 1. ] le premier mot suivi de trois mots barrés (dont il compte ?) la suite est difficile à déchiffrer, le chiffre empâté pourrait aussi bien être un 3 ou un 5 qu'un 1

526

Livres de dépenses

9

à Beaune reste de Juin. 10 au tailleur pr l'habit loué. 30 pour l'instruction élémentaire 25 10 dernier Trimestre de la Souscript. pr la mendicité 15 12 à Auguste Guinand THmestre de Juin à 7 t e 150 13. fiacres. 4 14 Fiacres 2 17 Solde au portier au 8 Juin. 40.10 à ma femme pour un diné après demain1 40 à Louis solde à ce jour 62.10 18 au Spectacle hier 1.20 à Beaune sur Juillet 30 21. à Davilliers Solde de toute dette 1613 585351:35

[206] 1830 Juin

Juillet

1 2

3

585351:35. 21. à Poisson & Berger pour terminer l'affaire de la maison rue S' André des Arts. 67. 22 Rente viagère de la ve Lebas (Avril)2 150 23. fiacres & glace. 2 15. 24 à Louis Solde 69.35 25. à beaune reste de Juillet 20 28. fiacres. 4.70 30 à ma femme Soirée de hier 15 déjeuner 1.15 1 Rente viagère de Guinand (Felix) 150 2. Abonnement à la Quotidienne. 20 id. à l'Universel3. 20 à Louis Solde. 43.75 3. à Beaune sur Aoust. 20 4. glace. 1.20 5. Solde au poelier 155

Peut-être en raison de la réélection comme député à Strasbourg par 201 voix sur 275. Cette mention, comme on l'a dit plus haut (note du 25 janvier) laisse perplexe. Certes si 150 frs représentent un trimestre, la rente annuelle est bien de 600 frs, mais comment faire, sur cette base, un compte correct pour 1829 en suivant les données du 25 janvier ? Ce journal, créé le 1er janvier 1829 et disparu le 27 juillet 1830, «avait jeté un assez vif éclat, non par sa politique, embarquée sur le brûlot des ordonnances de Juillet, mais par sa critique, qui avait été incisive, spirituelle et remarquablement impartiale, et dans laquelle s'étaient rencontrés les esprits les plus divers, aujourd'hui dispersés dans tous les camps de

1830

6. 8.

1830. Juillet

(prété à ma feme 45 fr. pr poêle & 55 pr elle total 166 fr 10) sur le bail de Brevans à Louise 50 pour des lunettes. 6 au Charpentier Lionnet pr Solde 14 à Louis Solde des compte & du mois lequel comprend le blanchissage. 62.75 Impositions de la rue d'Anjou 1830 140 déjeuné. 1.20 586414.60 586,414.60

9

10 12 13 14. 15 16 17 19.

20

1

527

Impositions de la rue S' André des arts pr tout 1830 déjeuné au portier Solde de Sa note & de Son mois. fiacre. au Cocher qui nous a menés à Bagneux lunettes à dejeuner & fiacre. à Louis Solde Solde à M. de talleyrand1. déjeuner. fiacres. glace à Beaune reste du mois d Aoust à Louis solde de son compte. déjeuner Eau de Cologne. voiture & déjeuner fiacres & spectacle. voiture pr Bagneux. fiacre & diner

102.70. 95. 34.80 1.60. 9 3. 2 60.40 3075 1.20. 8.75. 1.20 30 59.80 1.25. 27 8.20 3.10. 75. 9.

la presse». Ainsi la caractéristique de ce journal par Alfred Nettement, citée par Eugène Hatin, Bibliographie, p. 369. Le 11 juillet, Rihouet écrit à BC pour lui signaler que ses deux dernières lettres, adressées rue de Clichy sont arrivées avec retard (son adresse étant rue de Cléry), accepte la date qui lui est proposée pour recevoir le solde des sommes dues par BC et suggère que la chose se fasse devant notaire. Le 14 juillet, le notaire Aumont estime que BC, «obligé par un acte authentique» doit être libéré «par un acte pareil». L'acte est daté de ce même jour.

528

Livres de dépenses

fiacre & glace le Soir 21. à Lise son c tt 22

[208] 1830 Juillet Octobre

route jusqu'à Bagneux.

22. à Beaune dont nous compterons. 24 à Beaune dont nous compterons1 17. du 24 Juillet au 17 passim à Guinand Auguste. pr Chemises & Caleçons pr Bois à ma femme en 2 fois. à Beaune jusqu'au Ier 8brc Moitié d'Octobre au meme à Tivoli 2 à Simon Ier6 fois à Lise. Blanchissage. à Germain jusqu'en Août. au même jusqu'au 16 S1"* à Louis pour des Pantouffles fourrées Pour d'autres pour les Bains jusqu'à la date du Payement à Tivoli fiacres

2.60 16.30 fiacre. .60 90 589875.70. 589875:70 10 10

io 150 252 274. 150 50 347.80 97.25. 64. 50 74. 219.15 79. 15. 3.

2

15

20

25 80

3 60 ] chiffres précédés d'un ou deux chiffres barrés 1

s

BC a subi le 23 juillet une opération à la jambe et s'est retiré à la campagne pour se soigner. C'est sans doute la raison de l'interruption des comptes. Il a d'abord suivi de loin les événements politiques : les ordonnances, le coup d'État et ses suites, sans qu'on sache exactement quelles ont été ses allées et venues, contre l'avis des médecins. Toujours est-il qu'il est à Paris le 29 juillet et va y jouer un rôle important qui lui vaudra d'être nommé le 27 août président de section au Conseil d'État par Louis-Philippe. En octobre, il sera réélu député à Strasbourg par 208 voix sur 237. Sur les bains de Tivoli, voir ci-dessus, le 9 novembre 1821. Dans une lettre d'août-septembre 1830, BC écrit à Rosalie : «J'ai été forcé de me réfugier aux bains de Tivoli pour y prendre des douches.» (Correspondance Rosalie, pp. 321-322). La légende veut que ce soit là qu'il ait rendu le dernier soupir, le 8 décembre 1830, mais rien n'est moins sûr.

1830

Chaise à porteur Lait Simon au portier de Tivoli

209 1830 8bre

Nov.

[210] 1830 Nov.

1

529 60 20 89 50 110.70 592991.80.

s

592991:80. pr Foulards1 en 2 fois. 156. Bois à Simon. 24.55. Eau minérale. 3. Constitutionnel & Quotidienne. 40 au f Domestique de Tivoli 12.80 traite de Charles Rebecque. 70 pr Coton. 74.80 18 à ma femme reste du bois pr tout l'hyver 224 Solde au tailleur à ce jour. 250 pour chemises & calecons bis 132. 20 à Félix Guinand Rente viagère. 150 21. voitures. 2.60. 25 bandages 50 27 pour du bois 24.2 20. à Simon dont il comptera 29. Tambours de la chambre. 5 30 pauvres 2 pr du vin. 13 31 à Beaune pr le mois d'octobre solde 50. 1 à Simon solde de son compte & de ses gages 219.20 pour une glace. 1 3 à Louis Solde. 2.35 Cautionnement de Louise 2850 4 à ma femme pr divers objets & supplément de Louis & le blanchissage de 9brc 90 596480.35 17

5

aux Poissardes deux diners fiacres &ca

596480.35 5. 20.

Le terme étant difficile à déchiffrer et la somme correspondante étant relativement importante, nous supposons que BC a fait l'acquisition de pièces de tissus coûteux (voir ci-dessous un achat de coton).

35

530

Livres de dépenses

6.

7 8 9 10.

11.

12. 13. 14. 15. 16 17

1830 Nov.

1

2

traite de Louise. nourriture à Tivoli au 31 fiacres. au Portier Solde au 31 8 bre Fiacres, glace &c" fiacre. traite de Charles Rebecque à ma femme pr une tabatière &ca fiacres. Divers. à un pauvre. pour location d'une baignoire. à Beaune moitié de 9brc Diner. (Perriers avc/e à ma femme) à Louis Solde à ce jour fiacres déjeuners &ca Diner fiacre. à Simon Solde & bois diners diners1 payemens à Tivoli au 31 8bre abonnement de la Tribune2

17 à diner & fiacres 18. traite de Louise Juillet diner fiacre 20 à Beaune à compte diner &ca 22 diner fiacre. 23 à ma femme Solde de la Couturière, lit &ca

240 213. 5. 1.60. 68 5 2 280 10 1.60 8 5. 36. 50 5. 50 5 7. 2. 179.20 5 5 645 20 598338.80. 598338.80 5 100 5 10 6 6 156

C'est ce jour-là que BC adresse sa dernière lettre à M1™ Récamier, lui demandant d'engager Chateaubriand à se rendre à l'Académie le 18 pour voter en sa faveur (Lettres Récamier, p. 361). C'est Viennet qui sera élu. La Tribune des Départements, fondée en juin 1829 par Auguste et Victorin Fabre, était un journal d'opposition extrêmement violent. Il cessera de paraître en mai 1835 après avoir été maintes fois condamné.

1830

24

27 28 29

à Louis solde à ce jour. au nouveau portier Hartmann avancé à un mendiant a beaune Solde de nov1™ à Simon à compte. 2de avance au portier Hartmann Solde de l'an 1830 pr Charles.

531 43.15 100 3 40 50 100 100.

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