267 52 18MB
French Pages 338 [358] Year 1977
BEAUCHESNE
t
RELIGIONS
JOSÉ GROSDIDIER DE MATONS
Romanos le Mélode et les origines de la poésie religieuse à Byzance
PRÉFACE DE PAUL LEMERLE Membre de l'Institut
ÉDITIONS BEAUCHESNE PARIS
DU MEME
-
AUTEUR
« L'isosyllabie et l'homotonie chez Romanos le Mélode » : Actes da XI• Congrèsinternationaldes Etudes byzantines,
Mutùch, 1960, p. 2.00-205.
-
-
Romanosle Mélode,Hymne.r.Edition critique, traduction, introduction et notes. Sa11rces cbrétienne1 (Editions du Cerf) : t. I (SC 99) : hymnes 1-8 b, 4;0 p., 1964, t. II (SC uo) : hymnes 9-20, ;82 p., 1965, t. III (SC u4) : hymnes u-;1, i6s p., 1965, t. IV (SC tz8) : hymnes J2-4l, 604 p., 1967 (prix 1966 de l'Association des Etudes grecques). « Les thèmes d'édification dans la Vie d'André Sa/os » : Travaux et Mémoires,IV, Paris, 1970, p. 277-328. « Trois études sur Léon VI » : Travaux et lrfémoires,V, 197;, p. 18hz.4z. « Remarques sur une édition récente du XptO"TÔç 1tt!t..ax,wv »: ibid., p. ;63-;7z. « Michel Psellos et le monde irrationnel» : Travaux et Mémoires, VI, p. J25·l49· « Le Kontakion » : Gattungen der Mmik in Einzeldarstellungen, Gedenkscbrift L,o Scbrade, Berne-Munich, Erste Folge, 1973, p. 245-268. Rapports sur les cours et séminaires de philologie byzantine : Annuaire de la IV• Section de l'Ecole praliqu, des Hautes Etudes, 1966-1974. Comptes rendus publiés dans Byzantiniscbe Zeitscbrift, Revue des Etudes greclJI",, &vm de Philologie, ]011rnal of Hellenic S tudies.
-
*
« Littérature byzantine » : Hittoiregénéraledu littératures,publiée sous la direction de P. GroAN)Paris, r96r, t. I, chap. III, p. i69-406. « Littérature grecque moderne»: ibid., t. III, chap. XIX, p. n9-552. « La femme dans l'empire byzantin » : Histoire mondial, de /q femme, publiée sous la direction de P. GRrMAL, t. III, Paris, 1967, p. 1-41. « Les saints orientaux en Occident» : Bmletindu Centreinternationald'Etudes romane;,197;-IV, p. 7-17. Articles ~ance (Histoire de), Byzance (Littérature de), Anne Conm/ne, Digénù Acrita,, Justinien, Romanos le Mélode : Enryclopaedia Universalù.
-
« Les types de la Mère de Dieu dans l'art byzantin et dans l'art d'Occident » : Bulletin da Centre international d'Etudes romanes, 1975-II.
Pour toute documentation sur nos publications s'adresser aux EDITIONS BEAUCHESNB 72:, rue des Saints-Pères - 75007 Paris
Tous droit.rde trar/11-ttion, de reprod11rtion 011d'adaptation en q119lq119l@gut el tj11elq11e Jaron qut tt 11Jit rl.servé.rptmr tou.r pap
©
1977,
EDITIONS
BEAUCHESNE
A mon maitre PAUL
LEMERLE
Quamvit exiguam,cantor,ne spreverisaram Quam molitatibi cacdcrctarda manus: Egrcgii vcniasine subsidioqu,magistri Luccm vcl scro quomodoconspiccrct? In qua nostraquidemmcritopeforafatcmur, Tu tribuas i!!i quidquidincst mc!im.
PRÉFACE
M. J. Grosdidierde Matons a publié dljà bon nombred'étudessur diversesquestionsde philologieet, à traversles textes, de spiritualitébyzantine.Mais depuisplus de vingt ans, c'est le mélodeRomanos,le plus grand poètereligieuxde Byzance,qui a été au centrede sestravaux et de sa réflexion.Lor,qu'il a commencé de ,'en occuper, il ,emblaitqu'ilflit le ,eu/ à tenterde ranimerunerecherche depuislongt,mp,aupoint mort. Commeil arrived'ordinairepour les entreprise,de longuehaleine,il a été rijoint en cour,de routepar quelque,émule,.Il a eu raùon de nepa, ,e lais,er détournerpar cette,orte de concurrence, car c'est lui, enfin de compte,qui emportela palme, avec unimpo,antdiptyque.Le premiervolet,c'e,t ,on éditionde, ~ymnesde Romano,,1111texte critiqueà neufsur l'ensemble de la traditionma11111crite, une traductionfrançaisequi e,t presquetot!Jour,la première,un commentairede chaque l(ymne- au total, unegrandeœuvredephilologje,qui surcla,,e,ans contestetout ce qui l'avait précédJe.Le ,econd volet,c'est le livrequel'on a entrele, main,.
Son titre, Romanos le Mélode et les origines de la poésie religieuse à Byzance, est un ton au-deuous de ce qu'il donne: il ne s'agit pa, ,eu/ementdes origine,,mais aus,i de l'apogée,et parfois mêmede ce qui suivra. Titre exact cependant,en ceciquel'ouvrageest à lafoù l'étuded'ungenreet celleduprincipalrepré,entantde cegenre. Etude d'un genre: quel'on parle de« poésiereligieuse»,ouplus exactementpeut-êtrede« l'l(ymnographie », il s'agit enfait de ce qui repré!entela grandecréationde Byzancedans ce domaine,le kontakion,sorted'homélie catéchétique ( du moinsavecRomanos) à caractèrenarratif 011 dramatique.L, premier chapitretraite de tou, Je, problèmesdu kontakionproprementdit, sa structure,ses liens avecla tradition antique,et avecune f/ymnologie hérétiquemalheureusement perdue; sonpartage entrela traditionsémitique,dont l'auteur diminuebeaucouple rôle par rapport à ses devanciers,et la traditionhellénique ; son adaptationprogressiveau récit,puis au discoursdirect ouau monologue, enfinau dialogueavecI' Acathùte, dont M. Gro,didierde Matonsne croit d'ailleurspa, qu'il ,oit de Romano,; sa placedansl'of!iceliturgique.Cette dernièreque,tionest repri,eet apprefondiedans le chapitreII, qui traite des recueil,de kontakia ou kontakaria, et qui reposesur uneparfaite connaissance de toute leur tradition ma11111crite : ici auraientdûprendreplace,si defâcheusesconsidérations économiques ne lesavaientécartés,les tableaux deconcordance desdouzekontakariaqui ont transmisle texte de Romanos.L'auteur en a du moinstiré desconclusions neuvusur Iercouches succesûver qui ont con.rtitllé cesrecueils,sur la façon dont I'œuvrede Romanosy a été incorporée et distribuée,et sur l'évo/,.tiondt, genreen rapport avecson emploiliturgique: toute cettepartie sera d'un grand secourspour le futur historiende l'o.ffece byzantin,p"isque cette histoireest encoreà écrire.La struct#remétrique du kontakionfait enfin l'objet du troisièmechapitre,ouplutôt devrait-ondire sa structuretonique,p,.;,q,.'il s'agit de ton et non de longueur: un travail considérable de statistiqm, portant sur toute/'œuvrede Romanos,donneune basesolideà cette étude,fouilléeet suggestive,et quele goût et la sensibilitéde l'auteur ont cependantsu préserver d'une sèchetechnicité.
VII
L'utilité de cetteétudede la métrique,nousla voyonsdansla seconde partie de!'011Vrage, consacrée à Romanos et à sonœuvrepropre.Après un chapitrebiographique, eneffet,M. GrosdidierdeMatonsexaminelesquatre-vingt-neuf piècesqui portent le nom du mélode,dupoint de vue de leur authenticité,et notammentde celledesf?ymneshagiographiques,et il trouvedansla 11,étrique le critèrele pl"' sûr. Puis on lira avecun plaisir particulierle chapitre,plein definesse et de mesure,sur la religionde Romanos,et aussict!ui sur la languede Romanos- gra111maire, rapports avecle mètre, vocabt1laire, style. Qu'on me permette de citer, à titre d'exemple, cejugement sur la formation des mélodesde la premièregénération: « Ils ont su se servir,pour la tournerà desfins toutesnottvel!es, d'uneformation rhétoriqueoùl'art complexedessophistesde l'époqueimpérialea laissésonempreinte: cet accordsi paifait du rythme et de l'écriturenousparait le dernieréchode l'art littérairehérité de la Grèceclassiqtte(. ..), !'indicele plus sûr pourjuger de !'anciennetéd'un kontakiond'aprèsla simplicité,le nafllre!,l'aisanceapparenteaveclesquelsla phrase épou,eles cadencesrégulièresou he,,rtéesde f' hirmos.» C'est là une remarquede véritablephilologue.Or il me parait que c'est dans les disciplinesphilologjques que les étudesbyz.antiner,en Francesurtoutpeut-être,ont pris le plus grand retard. Mais puisque,justementpour cette raison,elle n'estpoint encoreauervie à unetraditionfi'gée,prenonsconscience, pendantqu'il enest encoretemps, de ce que doit être la philologiebyzantine.Connaissance exacte et fine de tout ce quifait la langue,le style, et les caractères desgenreslittéraires: sansdoute.Mais le vraiphilologuedoitavoirle talent dereliercettescienceà l'histoire globaled'unecivilisation; je veux dire de lafaire servir à I' étlldedes co111portements et despassions,desidéeset des sentiments,del' hommeenfin; et inversement, d'utiliserà sonprofit touteslesdisciplinesdel' histoiretotale,del'histoire sansfrontières.Le livrequel'on va lire m'assurequeM. ]. Grosdidierde Matonspossèdece talent. C'est unegrande satiifactionpour moi que de lui remettrele soinde conduireen France,pendantla longuecarrièrequi s'ouvredevant lui, les étlldesde philologiebyzantine.Et c'est un plaisir que de lui souhaiteren mêmetemps bonnechancepour la poursuited'une œuvrepersonnelle,dont les prémicesgarantissentl'exceptionnellevaleur. PAUL LEMERLE Membre de l'Institut
AVANT-PROPOS
La présente étude ne devait avoir primitivement pour objet que le personnage et l'œuvre de Romanos le Mélode. A la réflexion, il nous est vite apparu indispensable de traiter aussi du genre littéraire dont Romanos est le principal représentant. La question des origines du kontakion a été éclaircie, dans la mesure où elle peut l'être, par d,;s philologues qui se sont intéressés aux rapports de la littérature byzantine avec la syriaque, tels que Maas ou Emereau. Mais, sans doute à cause de la grande quantité des pièces qui demeurent inédites, ou dont le texte édité est difficilement accessible, les études sur l'hlstoire du genre et son évolution demeurent rares. Celles dont nous disposons sont, ou fort vieillies, comme celles de Pitra, de Stevenson, de Krumbacher dans sa Geschichteder byzantinischenLitterat11r,ou trop succinctes, comme celle de E. Wellesz ou celle de N. Tomadakis, dont la Bu~ocvsw~uµvoypocq,(o,; xoct 1tol~mçcontient bien une centaine de pages sur Romanos, mais six seulement sur le kontakion en général. Récemment, et tandis que notte propre travail était largement avancé, le tome 1 de la Bu~ocvsw~ uµvoypocq,loc de K. Mitsakis est venu combler une lacune que nous avions eu souvent l'occasion de déplorer. Cependant, malgré son incontestable utilité, la publication de cet ouvrage ne nous a pas paru devoir nous dispenser d'apporter notre contribution, si modeste soit-elle, à l'histoire du kontakion. K. Mitsakis a mis à la portée du public, sous une forme claire et commode, l'essentiel des travaux de ses devanciers; mais lui-même est très prudent dans ses positions personnelles, de sorte que, dans son ouvrage, les grands traits de l'histoire du genre qu'il ne pousse d'ailleurs pas au-delà du vu• siècle n'apparaissentpas tracés avec une fermeté qui élimine toutes les ombres. En outre, il ne traite aucunement
de l'histoire des textes, de la formation des kontakaria et des rapports du kontakion avec l'office, questions qui nous ont paru assez importantes pour fournir le sujet d'un chapitre entier, le chapitre II. Les problèmes relatifs au mètre du kontakion sont sans doute ceux qui ont été le plus étudiés, surtout à la faveur des éditions successives de Romanos et des controverses qu'elles ont suscitées, la dernière en date étant celle qui a opposé G. Zuntz et C. A. Trypanis. Là encore, bien des travaux anciens sont à présent périmés; aussi ne s'étonnera+on pas que nous nous soyons peu référé à l'autorité de W. Meyer, de E. Bouvy, même de Krumbacher: plutôt que l'exposé de l'hlstoire de la question, nous avons essayé d'offrir un essai de synthèse qui justifie les principes auxquels nous nous sommes arrêté en tant qu'éditeur de Romanos. C'est l'objet de notre chapitre III. Ces principes sont à peu près les mêmes que lorsque nous avons commencé à publier notre édition; mais il était fatal qu'ils subissent quelques petites variations à mesure que la langue du mélode nous devenait plus familière. Il y a dans nos deux premiers volumes des corrections - en petit nombre, d'ailleurs - que nous ne proposerions plus aujourd'hui; et, à l'inverse, des licences métriques que nous hésiterions à admettre. S'il nous est donné un jour d'harmoniser complètement le texte de ces volumes avec celui des tomes qui ont suivi ou qui doivent suivre, nous ne manquerons pas de le faire. Nous avons veillé à ce que la seconde partie de cette étude, qui est réservée à Romanos, ne fit
IX
pas double emploi avec le commentaire de notre édition. Quelques redites étaient inévitables; du moins s'est-on efforcé de les réduire au minimum. Le chapitre IV a pour objet de classer selon leur valeur respective les renseignements biographiques que nous fournissent le synaxaire, le texte des hymnes, le kontakion et les acolouthies consacrés au saint mélode, les récits édifiants. En particulier, nous avons essayé de montrer qu'il n'y avait pas de raisons sérieuses de préférer au kontakion, patfois injustement dédaigné, le texte insignifiant des acolouthies. Dans le chapitre V, on fait le point sur la question, si controversée, de l'authenticité des hymnes hagiographiques, et l'on tâche de dégager les critères les moins incertains. Le chapitre VI nous forçait à nous aventurer sur un terrain quasi vierge : il n'existe guère, sur la religion de Romanos, que quelques pages de Maas et deux ou trois études de sources, d'une portée très restreinte. A défaut d'une étude théologique approfondie, pour laquelle nous ne sommes pas qualifié, on trouvera dans ce chapitre l'exposé des grands thèmes chrétiens prêchés par Romanos, et surtout de la manière dont ils s'organisent entre eux, telle que nous la suggère une lecture du texte des hymnes aussi honnête et attentive qu'on l'a pu; nous nous efforçons de ne pas perdre de vue le caractère particulier que confèrent à la religion du mélode à la fois sa fonction de prédicateur et sa nature de poète. Dans le chapitre VII, nous nous sommes borné à donner une idée générale de la langue de Romanos, déjà étudiée par Mitsakis; puis à examiner les rapports de cette langue avec les lois de la versification tonique; là aussi, le terrain était vierge, et l'on pourrait sans doute aller beaucoup plus loin que nous n'avons pu le faire. Quant à l'étude proprement littéraire qui nous sert de conclusion, nous avons dû la réduire à des dimensions que d'aucuns pourront trouver, non sans raison, trop exiguës. Mais, à vrai dire, cette étude sortait du cadre de notre travail, qui a pour objet de situer le plus exactement possible Romanos dans l'histoire du kontakion, et plus généralement dans l'histoire des lettres chrétiennes. Notre ouvrage est suivi d'un tableau de concordance des éditions et d'un index nominum accompagné d'un index rerom.
X
TABLE DES MATIÈRES Préface. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
vu
Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
,x
Sigles et abréviations ..................................................
Bibliographie................................
,. .. ..... .. .......
x111
........ .... ... ..... ..... ..... .. ..... .. .. ...
xv
PREMIÈRE PARTIE - KONTAKIA
ET KONTAKARIA
Chapitre Premier. - Le kontakion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . I. Origine du kontakion : la tradition bymnographique grecque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . II. Origine du kontakion : éléments grecs et syriens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III. Premiers kontakia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IV. Eléments formels du kontakion................................................. 1. Le prooïmion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
40
L'acrostiche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .
42
1.
3 3 16 18
37
l· Le refrain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . V. Evolution du kontakion à partir de Romanos. . . . . . . . . . . .. . . . . . .. .. . . . . . . . . . . .. . .
45
Chapitre II. - Les k.ontakaria. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . I. Kontakia et kontakaria . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . .. . . . . . . . . II. Le kontakion et l'office . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III. Formation des kontakaria . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
67 67 98
Chapitre III. - La structure métriquedu k.ontak.ion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . I. La « métrique tonique »-........ , ........................................ ,. .... II. Mètre et mélo, : l'hirmos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III. Lois métriques : l'isosyllabie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1. Les tolérances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2. Les variantes régulières. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . J• Les infractions . . . .. .. . . . . .. .. . . . . . . .. . . . . . .. .. . . . .. . . . . . .. . . . .. . . . .. . .. .. . . IV. Lois métriques : l 'homotonie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1. Les tolérances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . z. Les variantes régulières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . J· Les infractions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . V. Structure de la strophe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . r. Le kôlon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . z. Le vers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . J· La période . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
XI
48
108
119 1 19
114 118 1; 1 13 1l
J 5
I 40
14; 14 5
147 148 149 I 50
'.14
DEUXIÈME
PARTIE - ROMANOS LE MÉLODE
Chapitre IV. - Quertionsbiographique,......................................................
I. Sources : les synaxaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . II. III. IV. V.
Sources : l'office de saint Romanos .......... ,. .. ..... ....... .. ....... .. ..... ... Au temps de l'empereur Anastase............................................... La carrière de Romanos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Survie et légende de Romanos .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . . .. .. .. .. .. .. .. ..
q9 59 165 I
17i 17 8
189
L'œuvre de Romano, . . .. . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. . . .
199
I. L'œuvre de Romanos. Son étendue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . II. La question de l'authenticité des hymnes hagiographiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III. Chronologie des hymnes . . . .. . . . . . .. . . . .. . . . . . . . . . . . . . .. . .. . . . .. .. . . . . . . . .. . . .
199 z17 z43
La religionde Romanos . . . . . . . . .. . . . . . . . . . .. .. . . . .. . . . . .. .. . . . . . . . . .. . . . . . .
24 7
Sources patristi:iues ?e Romanos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ses sources scr1ptura1res.................................... , . , ............... , La « théologie » chez Romanos . .. .. . . . . . . . . .. . . .. . . . . .. . . . . . .. . . . . . . . . .. . . . . .. L' « économie » chez Romanos................................................. La doctrine morale de Romanos . . .. .. . . .. . . . . . . . .. .. . . . . . .. . .. .. . . . .. . . .. . . . . .
2.48 2.55 z63
z78
La languede Romanos . .. .. .. . . . . . . .. . . .. .. .. . .. .. .. . . . .. . . .. .. . . .. .. . .. ..
z8j
Chapitre V. -
Chapitre VI. I. II. III. IV. V.
Chapitre VII. I. II. III. IV.
27r
La langue de Romanos. Ses caractères généraux..................................... La langue et le mètre chez Romanos .. .. . . .. . . . . . . . . . . .. .. .. . . . . . . . . . .. . . .. . . .. Le vocabulaire de Romanos . . . .. .. . .. . . .. .. . .. . . . . .. .. . .. . . . . . . .. .. . .. .. . . . . . . Le style de Romanos .. .. .. .. .. .. . .. . .. . . . .. .. .. . . . . . .. .. .. . .. .. . .. .. .. . . . . .. .
,si z93 303 320
Tableau de concordance des hymnes . . . . . . . . . . . . .. . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. . . . . . .. . . . . . . .
3z9
Index..................................................................................
Hl
Index nominum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3;;
Index rerum...........................................................................
338
Xll
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
1.
MatJ11scrit1
A : Athous Vatopédi 1041 (x•-x1• s.). B : Athous Lavra 17 (x1• s.). C : Corsinianus ;66 (xr• s.). D : Athous Lavra 18 (x1• s.). G : Siruüticus915 (x• s.). H : Siruüticus926 (xr• s.). J : Sinaïticus 927 (1285). M: Mosquensis Synod. 437 (xrr• s.). N : Messanensis 157 (xrr• s.). P : Patmiacus 212 (xr• s.). Q: Patmiacus ZIJ (xr• s.). T : Taurinensis 189 (xr• s.). V : Vindobonensis Suppl. gr. 96 (xn• s.).
r r
1.
Ouvrages de référence
AASS: Acta Sanctorum ed. Socii]. Bol/andi, Anvers, 1643 s. ABo/1.: Analecta Bollandiana,Bruxelles, 1882 s. ACO: Acta Conci/iorumŒcumenicorum, éd. E. SCHWARZ, Strasbourg, 1914 s. BCH: Bulletin de Correspondancehellénique,Paris, 1877 s. BECK,Kirche:H. G. BECK,Kircheundtheologjsche Literatur im lryzantinischen Reich,Munich, 1969. BHG : F. HALKlN,Bib/iotbecaHagiograpbicaGraeca, Bruxelles, 1957, ;• éd. BLAsswDEBRUNNER: F. BLAss, Grammah'k desneututamentlicben Grùcbiscb,bearbeitetvon A. DEBRUNNER, r 1. Auflag, Gôttingen, t 965. BoUVY,Poèteset mélodu: E. BoUVY,Poèteset méloder.Etude sur 1er originesdu r)'thmetoniquedans l'f?ymnographie de l'Eglisegrecque,Nîmes, 1886. Byz. : Byzantion,Bruxelles, 1924 s. BZ : ByzantinùcbeZeitJCbrijt, Munich, 1891 s. CAMMELLI, Romano il Meiode: Romanoil Me/ode,Innia curadi G. CAMMELLr, Florence, 19;0 (Testi Crùtiani, II). CHRIST-PARANIKAS : W. Christ et M. PARANIKAS, .Antbo/ogiagraeca carminumchrittianorum,Leipzig, 1871. CSEL : Corpusscriptorumeccle.tia.rticorum /atinorum,Vienne, r866 s. DACL : DictJ'onnaire d'archéologie chrétienneet de liturgie,Paris, 1907 s. EEB.I:: 'E1t)plç'ETe>(J. DANxtwu - H. MARRou,J\'oui,el/ehistoire de l'Eglise, I : Des origims à saint Grlgoire lt Grand, Paris, 1963, p. 224).
se
9
le domaine syrien, la substitution opérée systématiquement, au v• siècle, de la Pé!ittô au Diatessaron35 • Entre 343 et 381, et probablement plus près de la seconde date que de la première, donc vers l'époque où Ephrem écrivait ses poèmes 36, un concile se tenait à Laodicée de Phrygie Pacatienne 37, dans lequel la question hymnographique était évoquée, et tranchée dans le sens de la rigueur. Le canon 1 5•• ne concerne que l'exécution des chants 43 , ce qui, en l'absence de lettre synodale, est plutôt vague. La portée de sa législation, dont nous n'avons conservé qu'un résumé, nous est tout aussi inconnue. Dans les limites peut-être étroites où elle a été appliquée, on ne peut dire si l'on s'est contenté de ne plus admettre les poètes à faire exécuter de nouvelles compositions, ou si l'on a voulu aller jusqu'à expurger la liturgie en supprimant les tropaires qui pouvaient s'y trouver déjà incorporés. La question n'est pas sans importance, car la fin du 1v• siècle est précisément l'époque où un type de liturgie venu de Syrie tend à s'implanter en Asie Mineure avant de gagner Constantinople : les noms de saint Basile et de saint Jean Chrysostome sont traditionnellement liés à cette expansion. Et c'est précisément grâce à cette influence syrienne que de très anciens chants, tels que le -repo"6-rt oô3è: èi µe qiWetv )(IXV6Vocc; xal -rpomipta: & fflXY'tec;cruYî)Owc;qiWouat, xixt &vixyx1.H;e, µe:&VTî) 1tZV'n')XOa't'î)xix!. &VTixîc; &:yl.ocLçfropTixîc; xixt xuptixxixîç qi±Mt -rlXc;&pixc;... n
(ensuite, Paul se plaint du régime alimentaire, très différent de celui de son ancien couvent, que lui fait suivre le moine). Kcd ±Tt&Xpt8'1') µot ô yépCùv O 't'OÜ Opouc;1,yoUµEVoç • « 'Y1t6Tpeqi°", cl8e:À.ou• 6.ôv-r&çµ.t xprr11plep xoct È:ÔÔ1Jcrcxv >.Syovn:ç• "'Apov, apov, (r't"a:Upooaov -rOv ci.µocpT(cxv µ~ 1t0t~crocv·t1x..
'EpCù't'&at µt 1te:tplX~OV't'&Ç• « LU e:r 6 Xptcr't'ÔÇ; ZCù~v&Motç 1tocp!aze:ç,cr&crovaocuT6v, ._H &t ulàç et -roü 0e:oü, cpocvépoocrov ~µî:v. » 0ixvo:Tùlaa:t µ.e:q>Àe:y6µC1Jot xoct &ô61Ja!X'I /\éyor.e:ç • ,.Apov, ix.pov,cr-rocûprocrov -rbv OCµ.ocp-rtocv µ~ 1tot~crocVT1X. « Les impies m'ont pourchassé, rugissant comme le lion. En se ruant sur moi, ils disaient à Pilate : A mort I A mort! Crucifie celui qui n'a pas commis le péché. « Lève-toi, Seigneur, préviens-les et fais-les trébucher, car ils marchent sur des chemins qui ne sont pas bons. Leur bouche est pleine de malédiction, d'amertume et de fourberie. En me livrant au tribunal, ils ont même crié: A mort I A mort I Crucifie celui qui n'a pas commis le péché. « Ils me demandent pour me tenter:« C'est toi Je Christ? Tu as rendu la vie à d'autres, sauve-toi « toi-même, ou si tu es le fils de Dieu, fais-nous le voir.» Brûlant de me mettre à mort, ils ont même crié : A mort ! A mort ! Crucifie celui qui n'a pas commis le péché. »
Il n'est pas impossible, malgré leur absence - peut-être provisoire - dans les manuscrits orientaux,que ces pièces proviennent d'un hymnaire de Jérusalem et soient des adaptations plus ou moins adroites de madrâshê, ainsi d'ailleurs que l'hymne •Apzo>TvtpllÀÀCl>'Y txé:-re:uaovT◊v 1tNlcrniv TÔ'Y7tCXfHX7te:0'6v-rcx. 1-'-~ûdcrn ae. 'ID.e'ijfl-ov, iÀt-qaov
Ta 1
aé:'Y8°poüi:; OixLlµa-:-oi:;, '1) bt0.'l'Ja(ix 'njv TOULLITTJV êop1"l)v ttcxpé).ixôe Tl) µ"t)·tpt &.w;-rtOÉvctt TOÜ 0eoü T(Î) 1tixp6VTt xixtp(~, 6n xixl -rôTp61tixtov tj') Oeoµ~-rop~ yéyowv, ne saurait s'entendre de sa date actuelle, qui n'est pas fixe et qui ne correspond pas à la date réelle de la 6.n du siège.
Il doit provenir d'une notice plus ancienne. 176. C. del GRANDB,L'Inno Acatisto, Florence, 1948, p. 18. 177, JEANCHRYSOSTOME, In Acta Apost., IV, 3 (PG 60, 47). ROMANOS s'est inspiré de ce passage de l'Acathiste dans son hymne de la Pentceôte, stt. 16 : ol 't'Ô 1tpE)'rov XtX"t't:xpplX1CTo\rt'e:ç - TIX 8bcruix - 'IIÜV nÀox!XÇ P"IJ't'6ptot 6doL oixoL o\Jx daf.v &, "t'Lve:ç Àéyoucnv
~e:py[ou
'Pwµoc[voü oi'i ~ bdù'1)at,;
6p6vov xo[aµ.oüv·rnç] K(i}vo-ra:v-rtvou~6/l.e:hlç, ci.M(X.-roü 6dou o]µeÀv[aTOp'1)6évm[v]189. Il s'agit évidemment là
-roü 't"'t}Vtxixü-roc -ràv
d'une simple conjecture et non d'un témoignage ancien. Néanmoins l'attribution à Romanos, soutenue par Krypiakiewicz, a été considérée comme probable ou tout au moins acceptable par de nombreux philologues, entre autres E. Pantelakis, Marjorie Carpenter, E. Mioni, M. Huglo, C. A. Trypanis, K. Mitsakis 190• Nous avouons avoir bien de la peine à les suivre. Les arguments dont on appuie ordinairement cette hypothèse sont loin d'emporter la conviction. Les incontestables réminiscences de l' Acathiste que l'on trouve çà et là chez Romanos prouvent seulement que le mélode le connaissait et l'appréciait - ce qui n'a rien d'étonnant - et aussi qu'il lui est arrivé d'utiliser les mêmes sources, ce qui est sûr en ce qui concerne Basile de Séleucie. L'enseignement dogmatique sur l'Incarnation n'a chez Romanos, quoi qu'en dise Krypiakiewkz, rien d'assez original pour qu'on puisse reconnaître sa main dans l' Acathiste. Enfin, si les chérétismes qui forment une brève litanie à la fin de la strophe 1 de l'hymne sur l' Annonciationont une forme beaucoup plus simple que ceux de l' Acathiste, cela ne signifie pas, comme le soutient K. Mitsakis 191, qu'ils soient plus anciens, car le rythme très coupé choisi par Romanos pour cette fin de strophe ne se prêtait pas à des chérétismes plus étendus. Nous irons jusqu'à dire que, durant vingt ans de commerce intime et assidu avec Romanos, jamais il ne nous a semblé reconnaître sa manière dans la marqueterie fine et minutieuse des chérétismes alternant avec le récit qui résume sobrement, un peu à la manière d'un épyllion, les premiers chapitres de Luc et de Matthieu. Il y a dans l' Acathiste je ne sais quel lointain reflet d'alexandrinisme qui est étranger à l'art de Romanos. C'est là, nous l'avouerons, une impression toute subjective. Mais a-t-on vu souvent un pdntre de fresques se transformer en orfevre 192 ? 1s,. Le chérétisme est un procédé littéraire qui vient de l'homélie. On en trouve déjà chez THÉODOTE n'ANCYRE(I11BVM et S_ymeonem, PG 77, 1393 B-C), au v6 siècle. On ne peut tenir compte de ct.'UXque cîte K. MrrSAKIS,o.c., p. 485, n. 2, d'après l'Encomiumin S. Maria111 Deiparam attribué à CYRILLED'ALEXANDRIE (PG 77, 1032-1033), car ce sermon n'est pas authentique. 186. Hypothèse de QUEllCIUS(cf, l'édition MIGNEde l'Acathiste, PG 92, 1347-1348). Nous la citons pour la curiosité. 187. Hypothèse de A. PAPADOPOULOS-KERAMEUS, 'O. Ax&e~a-roi:;''Tµvoi:;, ot PWi:;wd ô n:ix-rpdpx'l')i:; ©6>-rtoi:;,Athènes, 1903. L'hymne aurait été composé après le siège de 860, en collaboration avec le métropolite de Nicomédie, Georges Sikéliotès. La publication de la version latine a ruiné cette étrange théorie. 188. Cette attribution remonte à C. lKONOMos,Ile:pl yvl')o-(ocç n:poqiopà.i:; Tijc;i:ÀÀ'l')Vtx:îjc; y).Wo-OT)Ç, Saint-Pétersbourg, 1830, p. 667. Le -rUpxwoi:;cbdvOpwn:oi:;de la strophe 9 serait Julien. 189. Nous suivons la lecture de C.A. TRYPANIS,Fourteenear/yByzantinecanfica,Vienne, 1968, p. 21, n. n, K. MtTSAKIS(Bu~ixv-:-w"ll ùµvoypa.:qilct., I, p. 488, n. 4) ne lit pas tMOpl')0Mwv; en revanche, il lit µdep8oü au lieu de µe:À36c;. La note a été publiée par P. PAPAGEOllGrou, 'H èv 0e:o-o-ix).ovlxn µov~ -rWvBÀix-m(wvx.ixl •d, µe:-r6x~oc ixù'TT)i:;, BZ 8 (1899), p. 406 (avec µeÀ(fl86i:; et lct
-
't"fil'V~cxp60Cpffiv
!v
vlxcxr.ç
'î1)
1tOÀt:rdq: - bu:cr(ocr.ç -rocî:ç aoctçqnÀo-r(µîJO'OCt. Le poète s'exprime, semble-t-il, comme si la situation exté-
cid
X,Op"f/yoümx
acprxrfiv,
-
dp~v-riv
-
rieure n'était pas trop mauvaise et que l'empire connaisse quelque répit; cela pourrait convenir aux alentours de l'année 660, sous Constant II. L'hymne 'O xoc0ocp&Toc,oç voc6çsur la Présentation de fa Vierge au Temple (21 novembre) 3°"porte dans l'acrostiche le nom du mélode Georges : TOÜ,OC1tv - Tpixvwrrov, et dont le cas n'est pas clair, car il a le même hirmos, le même prooïmion et Je même refrain que l'hymne 'Av8pdqc~'t"t)v xup(ou), mais l'attribution à Romanos ne fait pas de doute. Cf. notre édition, t. I, p. 405-42.7. :z54. 1er hymne à saint Théodore: II(a.w Xpta't"OÜ(v. la n. 144). G le renvoie au lendemain. 2.5,. 2.e hymne à saint Théodore: Me:yocÀoµ&p't'l.lc; m:p(qr,;µe:.On ne le trouve à aucune autre date. 2,6. V. la n. 145, 2.57. Hymne 0eo8wp'YJ•.HymneTn nocpoua(qc't'OÜ IXy(ouaou nveOµttt'OÇ, que nous publions au chap. V, p. u4-zr6, et qui pourrait être un ouvrage • de Romanos. 11en reste six strophes formant l'acrostiche : Elix~ixô±vct-re:Ob.mx - xctt èx 0'1t'a:pycévwv - tj\l x±pw xoc·mÀ1)q:i6Toc - 't'~V nji;;yvWm.:wc;, 'Emq:i&.vwv(' iUé:l;tov J) - èv ûµvatwçoixov (éd. C.A. TRYPANis, Fourteen tar/yByzantineranlica,Vienne, 1968, p. 14z). l J07,Cependantle dimanche du Publicain et du Pharisien n'est connu que de Jet de M (Q ne commence qu'au dimanche de l'apokréôs). ( Le dimanche du Prodigue n'est pas non plus représenté dans CV; dans G, i1a été ajouté pa.rla seconde main.
t:
97
représente certainement une étape plus ancienne. Là, on voit se dessiner deux cycles entremêlés, mais indépendants, que les fêtes adventices de saint Théodore Tiron, de l'Orthodoxie et de la mi-carême sont malheureusement déjà venues brouiller en partie. L'un de ces cycles, réservé au dimanche, est d'ordre historique et retrace la réalisation de l'économie du salut à l'époque patriarcale. Après avoir commencé par la lin, c'est-à-dire après avoir évoqué au dimanche de l'apokréôs la seconde parousie, but et justification de l'histoire humaine, on commémore successivement Adam (dimanche Tijç -rupoq,ocyou}, les premières générations patriarcales (1er dimanche de carême, concurremment avec la fête de !'Orthodoxie), Noé (3• dimanche), Abraham (4• dimanche), Jacob (i• dimanche) ; l'histoire de Joseph devrait occuper le 6• dimanche, mais comme celui-ci est réservé à la fête des Rameaux, on l'a reportée au Lundi Saint""'. Le lendemain mardi, l'évocation, au caractère fortement eschatologique•••, de la parabole des Dix vierges, ferme le cycle en nous ramenant au thème initial développé au dimanche de l'apokréôs ; de sorte que la Semaine Sainte, en tant que commémoraison de la Passion., ne commence véritablement qu'au mercredi. L'autre cycle, qui n'occupe que des jours de semaine et notamment les mercredis, n'en est pas un à proprement parler ; là, on garde vraiment l'impression d'un remplissage qui permet de caser sans aucun ordre logique des hymnes pénitentiels dont l'Ancien Testament, la vie du Christ ou l'actualité ont fourni les thèmes. Le cycle dominical du carême, tel que nous le trouvons dans le kontakarion de Patmos, n'est pas l'invention ingénieuse d'un compilateur; c'est une étape intermédiaire entre un ordre ancien, conçu pour l'instruction des fidèles, et la disposition actuelle, qui, d'origine monastique, est incohérente, sans intérêt catéchétique, et constitue un bel exemple des ravages que peut causer l'intrusion du sanctotal dans le temporal. L'ancienneté de ce cycle peut se déduire de trois indices : l'antiquité évidente de deux de ses éléments au moins, le Opijvoç'AMµ et l'hymne sur Adam et Eve, Caïn et Abel; le fait qu'il se retrouve en partie dans le bréviaire latin, où les lectures de matines depuis la Septuagésime jusqu'au 3• dimanche de carême sont empruntées à la Genèse ; enfin la persistance dans le Triodion actuel des deux bornes entre lesquelles il se déroulait : au dimanche de l'apokréôs et de la tyrophagie d'une part, aux Lundi et Mardi Saints d'autre part, les deux piliers qui soutenaient l'arceau brisé sont restés en place. Romanos lui-même a-t-il connu ce cycle dominical et lui a-t-il adapté sa prédication ? Cela paraît fort probable. Nous avons déjà dit que, dans l'hymne sur Adam et Eve, il donne sur le carême des explications qui ne sauraient trouver mieux leur place qu'au début de ce temps liturgique 310• Dans le ze hymne sur ]01eph, au contraire, le prooünion I, qui est commun aux trois principaux témoins, C, V et Q, et dont il n'y a aucune raison de rejeter l'authenticité, indique avec précision qu'on est au début de la Semaine Sainte: « Nous qui avons parcouru avec une entière sagesse la carrière des jeûnes et qui célébrons dans l'amour les prémices de la Passion du Sauveur ... », dit expressément le mélode. Ce sont même là, nous semble-t-il, les seules allusions au calendrier liturgique que l'on trouve dans les hymnes de Romanos.
II - LE KONTAKION
ET L'OFFICE
De ce que Romanos s'est plié, au moins pour une partie de son œuvre, à un plan préexistant à celle-ci et qui était peut-être déjà celui de l'office à son époque, on ne déduira naturellement pas que, dès l'origine, ses compositions étaient destinées à faire partie de l'office. C'est ici le moment de nous J08. Donc, en dehors du carême proprement dit qui se termine le vendredi précédant les Rameaux, Il est à remarquerque le temps de la Passion forme un autre cyde, purement historique (celui des dimanches de carême est à la fois historique et symbolique, puisque Noé, Isaac, Jacob, Joseph sont des figures du Christ), et qui s'articule avec le premier: au Lundi Saint on commémore à la fois Joseph et l'épisode évangé1iquedu figuier stérile (tous deux réunis dans le prooim.ionI de l'hymne de Romanos sur la Tentationtk Joseph),et, d'après la chronologie de Matthieu, la parabole des dix vierges a bien été prononcée le Mardi Saint. 309. Caractèredéjà souligné dans Matthieu 25, t-.h où la parabole fait i,artie du« discours eschatologique». 310. Particulièrementdans les strophes 20-23, où le carême est présenté comme 1a« dîme de l'année». CT.notre édition, t. I, p. tl8•92,
demandercomment il faut se représenter, aux différentes époques de leur histoire respective, les rapports entre le kontakion et l'office byzantin, rapports évidemment beaucoup moins clairs que dans le cas du canon. Sur cette question, les historiens de l'hymnographie dépendent encore pour l'essentiel de Pitra, mêmesi la conception très unitaire qu'avait celui-ci des trois principaux genres hymnographiques a dû recevoirpar la suite quelques corrections. Le schéma de Pitra peut être résumé ainsi. Au commencement était Je tropaire, issu très lointainement des« acclamations primitives ... agglutinées ensemble »311, et destinédepuis toujours à être intercalé entre les psaumes et les cantiques scripturaires qui forment le fondsle plus ancien de l'office. Le« tropaire modulé» vit le jour au 1v• siècle, probablement à Alexandrie, quand on eut l'idée d'appliquer aux hymnes de l'Eglise les huit modes de la musique antique ; cette innovation avait pour but d'arracher les foules aux sirènes des ariens, qui avaient habilement utilisé Je chantpopulaire pour répandre leurs idées. Du tropaire ainsi perfectionné naquirent, par simple juxtaposition, deux genres différents : le canon à neuf odes, que Pitra semble vouloir faire remonter au !Vesiècle312 , mais dont le grand essor, selon lui, ne date que de Jean Damascène, de Cosmas et de leur école; plus tard, le kontakion, dont l'inventeur est Romanos. Ce dernier genre constitua d'abord l'essentiel dela partie hymnographique de l'office, et le -rpom,Myoov, volume qui contenait les kontakia pour toutes lesfêtesde l'année, dut être un des premiers livres liturgiques composés après le psautier et le lectionnaire, avant d'être démembré et dispersé à travers ceux qui lui succédèrent : Ménées, Triodion, euchologe, Horologion, Typikon. Le nom primitif du kontakion était probablement 11-cac/>8tov, parce que cette pièceétait intercalée entre le 6• et le 7• des neuf cantiques scripturaires chantés à l'orthros, plus tard entrela 6• et la 7• ode du canon, lorsque celui-ci eut définitivement supplanté les cantiques 313 • La crise iconoclaste,qui ravagea les bibliothèques et détruisit les hymnaires, fut pour le kontakion le début de la décadence31•. Un autre système fut mis en place, issu à la fois de Syrie et d'Italie du Sud ; incomparablementplus vaste que Je précédent, il eut pour pièce maîtresse le canon, plus propre à l'exposé dogmatique qu'un poème narratif comme le kontakion 315 . Celui-ci ne fut maintenu qu'aux fêtes les plus solennelles ; pourles autres jours, il fut réduit, le plus souvent, à deux ou trois tropaires (sans compter le prooïmion). En ce second âge d'or de l'hymnographie, le canon s'étala largement dans l'office, souvent doublé ou triplé,avec ses variantes abrégées que sont les diodes, triodes et tétraodes ; il remplissait les agrypnies, débordaitsur l'apodeipnon (complies). Cela dura jusqu'à l'époque du schisme, qui vit mutiler l'office, surtout celui des fêtes mobiles : la •• ode disparut partout ailleurs qu'en carême, les autres odes furent ramenéesà trois tropaires, et le kontakion lui-même fut définitivement réduit au prooïmion et au premier oikos,pour faire place à la lecture du synaxaire qui le suivait irnmédiatement 316. Ce qu'il y a de plus faible dans cet exposé, ce sont les jalons chronologiques proposés par Pitra, et qui sont trop visiblement inspirés par l'horreur du schisme et de l'hérésie. Sans doute, l'hypothèse d'un coup mortel porté au kontakion par l'iconoclasme a-t-elle connu un long succès, malgré l'absence detout argument sérieux pour la soutenir 31' ; du moins personne ne croit-il plus aujourd'hui que Romanos soitl'inventeur du genre, ni que celui-ci soit postérieur au canon, ni que la mutilation la plus récente de ,n. Prru. Hymnographit,p. 34. 3u. Ibid.,p. H : « Il ne faut leur attribuer (s,. à Jean Damascène et à Cosmas) ni l'invention du tropaire syllabique... , ni la création du canon à neuf cantiques, déjà connu, ce semble, dès le ive siècle.>>Pitra se fondait sur l'attribution à Théodose d'Alexandrie dutexte relatif à l'hirmos que nous examinons au chapitre III, et sur deux histoires bien connues, celle du disciple de l'abbé Pambô (rvts.) et celle de l'abbé Paul de Cappadoce (v 0 s.), qui tous deux se plaignaient de n'entendre chanter chez les solitaires d'Egypte ni trapairesni canons (Prru, Hymnographie, p. 43M44). CHRIST (Anthologia,p. XXXMXXXI) estimait que ces récits avaient été interpolés. Avec plus de vraisemblance, K. MtTSAKIS (Bu~ocvt'tvl'j ôµvoypocq:.itoc, p. 74-78) suppose qu'il s'agit d'une forme embryon~ nairedu futur canon. 313. Prru, AS, p. x. ,14. PITRA, F-fymNJgraphie, p. 51. !11· llnd., p. l '·l4• ,,6. lind., p. 6,-63. JI7,Elle est reprise notamment par Kamœ.ACHER., Gu,hi.bte, p. 676; par E. MIONI, R.omanail Mt/ode, p. 35 : par A. PHTTRAKIS, 'H t>(.x).'l'jatoco-n.x7J i}µWv Tt'Ol'l'jatr:; XOC't'à: -rà:ç xuptùlç tMtp6v,ni le Klt"C'~((,)aovne sont considérés comme des tropaires. ,29. Bien qu'on soit un dimanche, il n'est pas question de lecture de l'Evangile, la seule en usage actuellement. Les trois épitres luespar Nil sont, dans l'ordre: celle de Jacques, la 1re de Pierre, la 1.r~de Jean. - On rappelle que l'Hexapsalmos se compose des psaumes 3, 37, 62, 87, 102 et 142.
IOI
On concluait, après la doxologie, par le symbole, le Pater, le Kyrie, et une brève invocation au Christ. L'abbé Jean fut scandalisé de voir que cet office, contrairement à l'ordre observé par l'Eglise, ne comportait pas un seul tropaire ; nous apprenons ainsi qu'ou aurait dû en dire aux prières de vêpres, et notamment au &:;t>,(Xp6v, aux kathismata, c'est-à-dire à chacune des vingt sections qui divisent le psautier, au cantique des trois enfants, au Magpificat et à la doxologie finale ; en outre, après le 3• et le 6• des cantiques scripturaires, il fallait dire des µ.e:a't)3ux. Comme nous ne connaissons pas d'autres exemples de ce mot, et que Pitra dit ailleurs que µSwv était le terme ancien par lequel on désignait le kontakion 330 , il faut bien en conclure, malgré l'abseoce de toute référence, que l'assimilation du kontakion au µeaci>Swv provient de ce texte seul. Cela suffit à montrer combieo est fragile la théorie qui repose en grande partie sur elle. Il n'y a rien de sûr, en fait, dans la construction de Pitra. Que le prooïmion de l'ancien kontakion soit devenu, avec l'apolytikion, une des pièces essentielles de l'office, cela n'est pas douteux; mais l'ancienneté de chacun des deux éléments du couple ne suffit pas à nous garantir que leur association remonte très haut. En fait, si l'on admet que le nom de l'&1toÀuTEx,ov ne signifie pas« tropaire de congé», comme le veut une étymologie traditionnelle, mais douteuse 33 ', mais vient plutôt de ce que, primitive332 , on peut admettre que, du temps de l'abbé ment, il était lié au Nunc dimittis (en grec : Nüv &1t0Mc,ç) Nil, ce tropaire existait déjà, mais qu'il ne s'était pas encore étendu au-delà des vêpres, et que l'association kontakion-apolytikion ne date que de l'époque où le second, généralisé peu à peu à toutes les heures de l'office, a rencontré le premier à la principale d'entre elles, l'orthros. Ce ne peut être qu'assez tard. Du mot Tpo1t0Mywvon ne peut pas tirer davantage. On le trouve seulement dans C : G, J et M ont, dans leur titre, xovt"cxx&.p~(o )v333 . Pitra relève encore 't'portoÀ6ytov dans une note de renvoi au f. 118 du Vat. gr. 771 (x1• s.), qui, remarquons-le au passage, n'est pas un kontakarion, mais un triodion-peotèkostarion, d'origine italo-grecque 334 • Il est curieux que le terme ne figure dans aucun dictionnaire, pas même celui de Lampe, car Pitra le signale encore dans une lettre de Théodore Stoudite où celui-ci, persécuté par les iconomaques, se plaint qu'on lui ait confisqué tous ses livres, même son« Echelle» 335, De ce texte relativement ancien, Pitra déduit que xov"tocx&.ptov et son 't'f>01toÀ6ytov et xovT&x~ovsont des termes barbares qui ont remplacé tardivement -rpo1t0My,ovet µ•ac/>3S«x avec les kontakia ; il n'y est question que de tropaires et non 330. PITRA,AS I, p. x. L'histoire de l'abbé Nil est commentée dans Hymnographie, p. 43-44. 331. V. par exemple E. MERCENIER-F. PARIS, La prière des Eglises de rite byzantin, I, Chevetogne, '32,
CT.CHRIST-PARANIKAS,p.
1947 (2e éd.), p. 27, n.
1.
LIX.
H3· Dans G, par exemple,
on lit : Kov81J:x&:ptv GÙv Eh:~ -roü !vLCtuToÛ1n:ptéx,ov-rfilv 8e:a,ro-rr.xv êop-rfilv xi:.d -rvbmril(.LWY &y(wv ... tlnô µ71vôc:; tte:ttTcµôpfou.
334. Cf.R. DEVREESSE,Co.dice.rValicani,III, Vatican, 1950, p. 2.86-287. 33,. P1TR.A,AS I, p. vm: BtÔÀ(1J: ~PEV,'t"l)vKA(µctX1J: X1J:l-rpo'7t'OÀ6ytov (d'après l'éd. CozzA~Luz1, Rome, 1871, p. 6j, lettre 78). n6. V. au ehap. Jer, p. 37~39.
101
d'hymnes.Ce que l'on peut y saisir en revanche, c'est la préhistoire du canon. On aura remarqué que le narrateurparle de tropaires surtout à propos des cantiques scripturaires : outre les µeo-3toc après le 3• et Je6•, il en mentionne plusieurs avant le cantique des trois enfants, donc entre le 7• et le s•, et un avant ou après le 9• (Magnificat). On est bien là sur la voie qui conduit, d'une part, à l'insertion de tropaires entre chaque cantique, d'autre part à la multiplication d'un tropaire originellement unique ; c'est la voie qui aboutit au canon. Il existe cependant deux textes anciens relatifs à l'emploi liturgique du kontakion ; mais Pitra ne les a pas connus, car ils étaient inédits de son temps. Le premier est de Romanos lui-même ; c'est la strophe , de l'hymne sur le Po!Iédéd'une légiond, démons337, qui commence ainsi : « Le peuple fidèle, par amourpout le Christ, s'estréuni pour veiller dans les psaumes et les cantiques. Il ne se rassasie pas d'élever deshymnes vers Dieu. Après que David a chanté, nous nous sommes encore réjouis d'une lecture bien ordonnéedes Ecritures. A nouveau célébrons le Christ par un hymne, et clouons les ennemis au pilori ... » Le mélode dit clairement que la synaxe à l'occasion de laquelle on exécute son poème est une agrypnie, non pas réservée aux moines ou au clergé, mais ouverte à tout le peuple. On y chante des psaumes, des .µoîçxix1C!)8ix.îç •&xopœt'w~8è lx,e:tTOÙÇ ôµvouç0e::W• - btt8~ oi5v.6.ix.ut8 èµe:).,Gl81)0-€, - xixl &vixyv6lo-tteuTIXXTW ypixq>WY tniruq:ip&v&i)µisv • - œù&i;; XpunàY &.wµvfio-wµtV- xixi ToÙçi.X6poùçO-"t"IJÀLTE:Uo-wµEV. ' Hl, Publiéspat A. PAPAD0POUL0S-KÉRAMEUS, Varia grd$casacra, Saint-PétcrSbourg, 1909, p. 1-75. Le récit qui nous intéresse est le mi.racle18, p. 20-23. 339.Lemiracle41 est daté de la r8flannée du règne de Constant II (641-668), donc de 659.L'auteur semble indiquer que cet empereur est encore vivant. 5,40.L'auteurne cite pratiquement jamais le clergé de ) 'Eglise, mais seulement les npoo-µov&.ptot, qui sont recrutés parmi les laîcs, et notamment parmiles malades guéris (mir. 30). Un curieux récit de guérison concerne un prêtre de cette même église du Prodrome qui, atteint d'une hernie inguinale, spécialité presque exdusive de saint Artérnios, n'a pas un instant l'idée de s'adresser au thaumaturge,mais va consulter un médecin perse qui le rançonne sans le soulager (mir. 23). Nul n"estprophète en son église ... ,41. Mit. 18, p. 21, 23. '4', Le héros du miracle 18 est dépouillé de tous ses vêtements par un voleur qui se trouve être le ~1'Yjç Théodose, membre de la mêmeconfrérie. '43,Ibid.,p. .21, 22-23: -rOY-rpœrte:~l-nJY 'A6pix&µwv... ôç ~v xat rl.px&:ptoi;; -roü!f!tÀtxoü-rhlv -njç nixwuxl8oç. '44-Mit. 33, p. 50, 21-27. Le psautier est divisé en 20 kathismes, à leu.rtour divisés en trois antiphones. US•Mit.29, p. 42, 5-6. La procession allait jusqu'à l'église proche de Sainte-Anastasie èy -roîç .6.oµvlvou!µ60Àotç. 546Mit. H, p. 51, 7-10.
103
du moins, outre le caractère populaire et nullement monastique de la synaxe, on retiendra que Romanos est le seul mélode cité ; que ses poèmes sont qualifiés de cr,:()'.~et non de i:pomip,oc ; enfin que le chant en est confié à un spécialiste. Cela suppose qu'on les exécutait encore en solo, comme au temps de Romanos; et aussi, sans doute, que ce chanteur était le seul à en connaître, non seulement la mélodie, mais les paroles : s'il y avait alors déjà des« tropologia » en circulation, les kontakia n'y figuraient pas, donc ils ne faisaient pas encore partie intégrante de l'office. Les deux textes qu'on vient de mentionner montrent que, au vie et au vne siècle, le kontakion faisait indiscutablement partie de l'agrypnie, de l'ancienne vigile dont la pratique remonte aux origines mêmes du culte chrétien, et qui, sans être aussi fréquente, ni sans doute aussi fréquentée, que dans la Jérusalem d'Ethérie, était encore bien vivante. Mais la vigile, destinée avant tout à l'instruction du peuple chrétien, n'avait pas de programme fixe; c'est l'orthros, version monastique de l'agrypnie, ou du moins de sa partie principale, qui en a reçu un. Toute la question est de savoir quand et dans quelles conditions le kontakion a franchi la limite qui sépare la vigile de l'orthros et a été admis dans ce dernier. Est-ce avant le développement du canon? Nous ne pouvons pas prouver le contraire ; mais cela nous paraît très peu probable. Le genre était trop étranger au ton général de l'office. Comment croire que des moines qui, à la fin du vre siècle encore, rechignaient devant les grâces pourtant sévères du tropaire, aient admis les récits d'une allure si libre, si dramatique et parfois si truculente que développait le kontakion ? En tout cas, ce qui nous semble absolument certain, c'est que le kontakion n'a pas été introduit dans l'orthros pour y occuper la place dévolue plus tard au canon. Celui-ci, en effet, n'a pas eu à être inséré dans l'office: il y est né à la place qu'il occul"' encore. A la différence du kontakion, ce n'est pas un poème à forme fixe; il n'a ni unité formelle ni cohérence interne 347, et son origine est bien celle que Pitra attribuait à tort au kontakion : la multiplication d'un tropaire primitivement unique. Le rapport de chaque ode avec le cantique auquel elle correspond est clair dans les plus anciens poèmes relevant de ce genre, et même dans les plus tardifs il en est resté quelque trace. Le nom même du canon s'est d'abord appliqué à l'ensemble des neuf cantiques scripturaires lorsque la liste en a été définitivement fixée. Il faut reconnaître que, depuis ses origines, tout lie le canon à cette partie de l'orthros, alors que rien n'y appelait le kontakion. Pour quelle raison et par quel détour s'y sont-ils finalement trouvés réunis ? La question perdrait quelque peu de son obscurité si l'on admettait que, loin d'avoir chassé de l'orthros ce genre périmé, le canon a contribué à l'y introduire, ou tout au moins, en l'attirant dans son orbite, à l'y multiplier sous une forme rajeunie - ce qui ne veut pas dire améliorée. L'examen de livres liturgiques anciens qui contiennent encore à la fois des canons et des kontakia complets ou en longs fragments, suggère que cette évolution a pu se faire en deux temps. Par exemple, dans le Vat. gr. 1829 (xre s.), ménée de septembre très mutilé, originaire d'Italie du Sud 348, on trouve, du 8 au 14 septembre, d'abord l'office de la Nativité de la Vierge, au 8, avec trois canons et l'hymne de Romanos au complet en tête du premier. Suivent quatre offices avec chacun un canon sans kontakion : les saints Joachim et Anne, saint Sévérien de Sébaste (9 septembre), les saintes Ménodora, Métrodora et Nymphodora, saint Batipsabas (rn septembre). Le r 1, sainte Théodora est pourvue d'un canon avec un kontakion d'un seul oikos inséré à sa place habituelle. Pour saint Pierre de Nicée (II septembre), saint Autonomos, saint Curonotus, saint Julien d'Ancyre (rz septembre) et saint Corneille le Centurion (13 septembre), soit cinq canons, aucun kontakion. Le 14, jour de !'Exaltation de la Croix, le kontakion 'O u,j;w0el,,interrompu à la strophe 7 par la mutilation du codex, précédait le canon comme à la fête du 8. C'est là une disposition toute différente de celle que nous trouvons dans les exemplaires récents, par exemple dans le Vat. gr. 779 (Ménées de toute l'année), daté de 1408 349 : y figurent 57 canons, dont 18 seulement sans kontakion. 347. L'unité formelle n'est assurée ni par l'acrostiche, ni par le refrain. Le premier est loin d'être constant; André de Ctète ne l'emploie jamais. Du dimanche du Prodigue au samedi de Lazare, sur u canons, il n'y en a que 6 qui soient acrostiches. Le refrain est plus rare encore, et ne se prolonge jamais d'une ode sur l'autre. 348. Cf. P. CANART,Bibliothetae Apostolicae Vaticanae codim mammtripti ruenûti, Codices Valirani graeâ : Codices r745-1962, Vatican, 1970, p. 266-267. 349. Cf.R. DEvREESSE, Codi&esVaticani, III, Vatican, r950, p. 296-297.L'auteur note avec .raison:« Varia liturgica ex Menaeis excerpta, » En effet, c'est seulement un choix des principales fêtes; il nous pata'it cependant assez latge pour illustrer notre propos.
Maisaucun kontakion n'a plus d'un oikos, et tous sont à leur place actuelle, avant le dernier groupe de trois odes. Compte tenu du caractère conservateur des livres liturgiques d'Italie, on peut soupçonner que la dispositiondu Vat. gr. 1829 témoigne de la manière dont le kontakion a été originellement employé dansl'orthros : dans son texte intégral, mais seulement aux grandes fêtes, et indépendamment du canon. Celui-cin'est séparé des lectures qui le précèdent que par une pièce variable, qui est le tropaire du jour 3 '°, déjàdonné aux vêpres, et par des prières qui, étant fixes, n'ont pas à figmer dans les Ménées et dans le Triodion-Pentèkostarion. La place assignée au kontakion dans ce témoin relie donc celui-ci à la lecture, commedans l'ancienne agrypnie décrite par Romanos, et cela explique qu'il n'y ait pas eu de kontakion auxjoUIS ordinaires, dépourvus de lectures propres. Puis le rôle des lectures s'est réduit dans l'orthros - on sait qu'elles sont limitées aujourd'hui à l'évangile du dimanche et des fêtes, ce qui nous éloigne fort des usages de l'abbé Nil - en même temps que le kontakion tendait au contraire à se généraliser. Onl'a alors déplacé, et on s'en est servi comme µecr't)ôtovdu canon, de même que le canon avait été jadis le p;;mf,3cov des cantiques. A cette place, il s'est multiplié, mais son abrégement devenait inévitable, encorequ'il se soit accompli très lentement; il était inévitable aussi qu'il se transformât profondément. Nous croirions volontiers que l'introduction du kontakion dans l' orthros à la suite des lectUies n'est pas antérieur au milieu du vrr• siècle. Si l'on veut bien se reporter à notre chapitre V, on y trouvera une discussion à propos de l'hymne T&v &.1tocrTéÀNV't'à x~puyµrx, connu de tous les kontakaria quil'affectent au dimanche des Pères de Nicée. On verra que ce n'est pas là sa destination primitive : le poèmea été composé pour la fête du concile de Chalcédoine, fixée au ,6 juillet, qui par la suite s'est étendueà la mémoire des autres conciles œcuméniques et a été déplacée au dimanche qui suit le Il juillet. Nousne la trouvons dans aucun de nos témoins. La présence de l'hymne dans tous les kontakaria indique qu'ila été très anciennement introduit dans le Pentèkostarion ; or son dernier éditeur, C. A. Trypanis 351, l'a daté avec vraisemblance des environs de 640. Bien qu'il soit mal adapté à la fête qu'il commémore, on l'autilisépourl'office parce qu'on n'en avait pas d'autres. Par la suite, peut-être à l'occasion du VI• concile (68r),la strophe rn a été remaniée de manière à faciliter l'adaptation de l'hymne à la fête des Pères de Nicée,et par conséquent à l'office qui la commémorait 362 . Si l'on admettait que le kontakarion, en tant quelivre liturgique, s'est constitué entre 650 et 700, cela le ferait à peu près contemporain du canon arrivéà sa forme définitive, en supposant exacte, bien entendu, la date généralement acceptée pour la naissancede ce genre. Mais ceci est une autre histoire. A quel moment le kontakion a-t-il commencé à servir de µ.XTÀ. xrtl 5)..m ol -roU,:-ou6µotot µ.,xpOTANIY,qui peut désigner soit l'auteur du canon, soit seulement celui des théotokia si ces pièces sont d'une autre main, ce qui est bien difficile à discerner. Nous ne savons pas qui est cet Epiphane, dont Pitta fait un stoudite", et S. Pétridès un moine du couvent de Callistratos à Constantinople, qui écrivait au début du rx• siècle". Pour le doxastikon, IlpùlT"f/x!V.&vCX:r.ocpx~, nous avons un nom, ou plus précisément deux : Germanos, relevé par Pitra dans un manuscrit de Moscou 33 et plus récemment par S. Eustratiadis dans un exemplaire de Vatopédi 34, et Anatolios, livré par un manuscrit de Lavra 35 • Cette attribution à Anatolios, dont le nom revient si souvent dans les livres liturgiques et qui est d'ailleurs complètement inconnu, peut être arbitraire"". Le nom de Germanos a été porté par au moins quatre poètes ecclésiastiques, dont le plus célèbre est le patriarche de Constantinople Germain Jer (715-730), déposé par l'empereur iconoclaste Léon III. L'identification, proposée par Pitra et jugée impossible aussi longtemps que l'opinion commune plaçait au vnre siècle la carrière de Romanos, n'a rien d'invraisemblable, mais elle ne s'impose pas. Si quelque autre témoignage venait la confirmer, elle serait le plus ancien indice d'un culte de saint Romanos. ;. Un autre office bien moins connu, transmis par un manuscrit du xrne siècle, le Sabba'fticus73, à la Bibliothèque patriarcale de Jérusalem; c'est un exemplaire des Ménées. Cet office a été publié par S. Péttidès 37• Le canon, de huit odes et comme le précédent dépourvu de kontakion, est donné dans le manuscrit comme l'œuvre d'un Théophane. Nous en connaissons quatre aussi qui furent hymno~ graphes, et dont le plus connu et le plus fécond de beaucoup est l'archevêque de Nicée mort en 84538 ; 23. Cod. Patm. 195 (xrve s.), qui contient les Ménées d'octobre; nous Je désignons par R. Cf. J. SAKELLION, Ilix-rµuxx~ BtÔÀtoeipai, Athènes, 1890, p. II3. Son texte a été publié par N. TOMADAKIS, Butocvrw"f)Uµvoypocq,(a:, p. 89, n. 5. 24. Cod. Athous Lavrat I' 28 (x1e s.). :z5. P. MAAs, Chronologie,p. 30-31. 26. ToMADAK1s,Bu~ixv-rw1)Uµvoypixqilix,p. 89-90. 27. Le kathisma du canon consiste en un tropairc, ou une suite de tropaires, chantés après la 3e ode. Les stiques sont des vers iambiques en nombre variable - souvent deux - en l'honneur du saint dont le synaxaîre va faire mention. L'exapostilarion est un tropafre qui sert de conclusion au canon. 28. Ce sont trois sortes de tropaires. Les stichères sont intercalés entre les derniers versets des psaumes de vêpres et de matines. La doxastika séparent les deux parties de la doxologie. L'apolytikion, qui termine les vêpres, est le principal ttopaire du jour et se répète à la plupart des heures, 29. M'l')v«ÎO\l 't'OÜ àx-r(l)ôpfou,Athènes, 1960, p. 5-12.. 30. Tropaires en l'honneur de la Vierge qui, excepté aux fêtes despotiques, s'ajoutent à chaque groupe de tropaîres, et notamment aux odes du canon. 31. PnRA, AS I, p. XLIII, 32.. S. P:ÉTRIDÈs, Office inédit de saint Romain le Mélode, BZ II (1902), p. 358-369. Cf. H. G. BECK,Kirche,p. 519. 33. PlTRA,AS I, p. xxvr. Il ne précise pas lequel. 34. Cod. Athcm Vatop., 1409 (xvme s.), f, 2.5; S. Eus't'RATIADIS, bulletîn critique de 0eo).oyb: 7 (1929), p. 262, n. 3. Cf. N. TOMA~ DAKIS,Bu~ocv-rw'ijûµvoypocq:i(ix, II, p. 88, n. 3. 35. Cod. Athous Lavrae I' 86 (x1ve s.), f. 2.6.Cf. Eusnu.Tums et ToMADAKIS, l.t. 36. Sur Anatolios et les an;rr;p&. OCva:t'oÀix:&:, v. Ca.tsT-PAR.ANlKAS, p. xu-xu1; BECK,Kirth~, p. 472.. 37, V. la n, 32. 38. C'est Théophane Graptos, qui souffrit de la persécution iconoclaste sous Léon V et Théophile. Sur les autres Théophane, v. BBCK,Kirthe, p. 471 et 6oz.
166
c'estsa main que croit, non sans vraisemblance, reconnaître S. Pétridès. Il est aussi l'auteur des théotokia, puisque ceux-ci sont englobés dans l'acrostiche qui réunit tous les tropaires en formant, comme il est fréquent, un trimètre iambique : 'ProµocvOvUµvùl rijç µû..ep8locç/\.Ûpocv.Canon et théotokia se chantent surle 1er mode authente, ce qui, d'après Pétridès, pourrait être une allusion au titre du saint, car ce mode étaitqualifié de µeÀVconj. Pitra) M Pitra
M Pitra : è:!;é:Mµ4'œçAR 1! 41
yvùlae:t : y).Wa-anM Pitra 116-7
'l"Ô
12 -rî) o!x:ouµlvn
!j 3z
!Xvœ8é&~a;(
&a(y,r:-ov at"6µix :x:n')o-±µ.evoç nec plura R.
Prooïmion II. -- De la mer des enseignements tu as rempli l'univers, car tu es la trompette de l'Eglise de notre Dieu 42 ; tu t'es manifesté comme un astre éclatant. Employer ta science à expliquer clairement les hauts faits du Christ, ce fut là ta vie. Qui célébrera d'une bouche infatigable l'enseignement divin de Romanos, l'orateur de Dieu? ot' T(ç "''"Y~~ov
o-T6µ.ot
x~aocµ.evoç eôq,~µ.~o-e,
TYJv8do:v 8t8ocoxcx).~ocv 'Pooµ.cxvoû-roü fü:opp~-ropoç; "Hv611cre: yCXpGç cpoï:v,~ & 3lxoctoçÈv -ré;>x6aµ.cp yÀuxOCcrµ.oc-roc µ.e:Àep3(ocç &xopéa-rwç&cr6t6µ.e:voc • ÛïtO-r~v yÀWaaC1.:v -ro1.hou, xrx6W;cp11a,-rà ypOCµ.µ.rx,
5
µ.ÉÀax6µ&voç
où yf.yo'J€V l:oci3Àoç
&Ma Ila;üÀoç
10
xcxl èm.ytvCùax6µ.&voç •
-rOv aci).ov 1tpompe:p6µ.evoç, yr;.ÀYiv1Ji;oa1JyOç,
a:Ù-ràvd.va:1tCXÛulV èv 1tii.atv 't'OÏ:ÇÔ~30Cyµ.i:xat ' &q,6~ !LO)';
D
31 !8et sic D : et 8~ corr. Maas ~S"t) fartasse corrig. l l 42 redundat una syllaba Ui.plepovov conj. Maas 1! 51 a;(l}µct cdd.: me.(µ«D 1161 ~œo-tÀCÜo-w : f3,!Xo-~M:ûe:w haud recte Tom. 1172 x.ctl -c-~Ôµ
conj. Maas. 4S,Ou« une Bible» (v. la note prêcédente), mais nous préférons un sens plus général à cause du vers
2: le Seigneur, ayant lu le premier ce livre qu'était Romanos, s'empressa de le faire connaître à tous. 46,Lesjeux de mots, naturellement intraduisibles, 'Eôpotîoç-t8pœtoç, ~ctÜÀoç-cr&:.Àov (v. 7), sont bien dans la tradition de Romanos, maisaussi des mélodes anciens, comme l'auteur de l' Acathiste. 47.Cette image est peut-être inspirée de Romanos, Triomphede la Croix, 17, 6-10 (t. IV de notre édition, p. 308). L'enseignement de Romanos est un « trésor secret>> parce qu'il se présente sous la forme de récits ou de drames, non de sermons, 48,L'expression &:.vœywwCJX6µevoç xoct bt'~ywwax.6µtvor:;rappelle plusielll'S passages de Romanos (RésurrectionII, 6, 6; hymne à saint Démétrios, 18, 4), comme le fait remarquer P. MAAs, Chronologie,p. 30, n. 3. 49,Cf.Romanos, Ptiiuancesinfernales,3, I (t. IV de notre édition, p. 2.46) : i:plÀot-.rlç ~&Àl);xoct t)'..Opot -.rlç ye().l)\l'l')Ç, précisément en parlant des Juifs (P. MAAS,I.e., n. 1).
3, Le rang qu'il avait dans l'année terrestre éleva l'homme au cœur élevé < ...> (Il?) eut des ailes pour l'élever à la hauteur des anges incorporels qui chantent celui dont le trône est là-haut'°; car il fit connaître aux rois l'aspect flamboyant de la tunique rouge et l'utilité du bâton. Ici-bas, il était sownis à la crainte et au tremblement 51, exhortant son âme : « Mon âme, rends à César ce qui est à César.» Mais ses préceptes gardaient avec exactitude ce qui est à Dieu 52. Qui célébrera d'une bouche infatigable" l'enseignement divin de Romanos, l'orateur de Dieu? 3, 9 : Matth.
22, 2.1;
Mc
12,
17; Lt
20,
25.
Schéma métrique de, st1'ophes: -uu uu-u / u'::;:;ùuu-u u.:UÙ uu-u / uu-u uu-uu -uu uu-u / u-UU uu-u
u-UÙ uu-u / uu-u uu-uu
5
uuu- u-u / u.:Uu u-u
uuu- u-uu / uu-u u-uu u-u u-u / u-uu u-uu uu-u / u-u uuu-u u-u / u-uu u-uu
10
uu-u / uu-u u-w / uu-u u-uu 1 -uo uu-u ; u-uu uu-u u-uu uu-u / uu-u uu-uu 1
Schéma métrique du prooi'mionI: -uu u-u / uuu-u u-uu u-u / uuu- uuu-uu -uu uuu- u-uu / uu-u uu- / uu-uu
5
1
-uu uu-u / u-uu uu-u
u-uu uu-u / uu-u uu-uu 1
Schéma métrique du prooi'mionII: u-uu u-u / uuu-u
u-uu u-u / uuu-u uu-uu / uu-uu / uu- / uu-uu u-u uu- / uuu-u
5
!
u-u uu-u / uuu-u 54 -uu uu-u ; u-uu uu-u u-uu uu-u ; uu-u uu-uu
l
50. La correction ùt;JlOpovovproposée par P. MAASest très probable, car elle rétablit Je mètre et remplace un hapax par un terme bien attesté. On remarquera l'insistance du poète sur l'idée de hauteur, .répétée quatre fois en ces quatre vers. 51. Allusion probable à Eph. 6, 5 : « Esclaves, obéissez à vos maîtres d'ici-bas avec crainte et tremblement (µc,± qi6ôouxcxlTp6µou).., comme au Christ.» j2. I1 faut évidemment, avec P. MAAs,corriger -roü en ·d: au vers 92. La même faute semble avoir été commise au vers 10 2, qui est en tout cas inintelligible si l'on ne fait pas 1a même correction. H· Cette expression provient de l'Acathiste, 7, u : xcxï:p.e: -rWv &1toa-r6Àwv- Tà iio-(n-ro-., a,6µx (CHR.1sT•PARAN1KAs, p. 142; C. A. Ttt.YPANIS, Fourleenear{yByz_anlineCanli.a, Vienne, 1968, p. 32). 54. La délimitation des kôla et la disposition des vers dans ce prooïmion sont sensiblement différentes de celles que nous avons proposées dans notre édition de l'hymne des Trois enfants(t. I, p. ~5j). Notre schéma était erroné, faute d'un examen suffisant des prosomcia. Le schéma du kôlon 51 : tHJ UtH.l, est unique. L'idiomèle et l'un des prosomoia (fragment anonyme aux Martyrs de Crète, 23 décembre) ont : u•u uu·, ce qui assure l'identité parfaite des vers 4et 5. Les six autres prosomoia suppriment la sy11abeinitiale, ce qui donne: •u uu•. C'est donc le cas du plus connu de ces prosomoia, l'hymne du Talas T'Y)vô:ôuao-ovô XÀdmxc;;, qui figure encore à la date du Samedi Saint dans les Ménées imprimés, et qui a pu servir de modèle aux autres.
Il est dommage que cet hymne soit réduit à si peu de chose et transmis en si mauvais état, car le peu que nous en avons conservé est plus riche en renseignements sur Romanos que le texte entier des deuxcanons. Il est difficile d'en préciser la date, mais plusieurs éléments formels sont des indices d'ancienneté relative : le rythme, qui est celui de l'hymne des Trois e,ifant, dans la fournaise,est rare, et à notre connaissancen'a fourni que dix prosomoia ou serni-idiomèles existant encore dans les kontakaria 55 ; il y a deux prooïmia différents, dont un idiomèle ; le début de la strophe 1 reprend le texte du refrain, commedans l'hymne de Romanos, par un raffinement de virtuosité que n'ont pas tenté de renouveler les auteurs des autres prosomoia. D'autre part, l'altération du texte suppose une longue transmission, et le style trahit une haute époque, car il est fort soigné, avec des effets de rime et des jeux de mots qui rappellentla manière de Romanos lui-même, et tranche sur la monotonie ou la gaucherie de la grande majoritédes kontakia hagiographiques. On pourrait sans doute contester que le prooimion I soit vraiment un idiomèle : le texte de ses troispremiers kôla, en effet, est à peu près le même que celui des mêmes kôla du prosomoion, et en reproduisentpar conséquent le rythme, qui est celui du prooïmion de Romanos Xe,p6ypocq,ov. Son rédacteur pourrait donc être un copiste qui, disposant seulement d'un texte incomplet du prooïmion II, aura comblémaladroitement la lacune sans se soucier du modèle métrique. Cependant cette coïncidence desmètres ne nous autorise pas à nier l'originalité de celui du prooïmion I. Nous connaissons d'autres exemplesde prooïmia différents qui ont en commun le mètre de leurs premiers kôla. C'est le cas, entre autres,des deux prooïmia du ,er hymne de la Résuffection,de Romanos : El xo;lè.vTotq>ep et KocTµ.iX'.IOܵ.éx_pt't'OÜ'.IÜ'.1,où-roç èv xp6vo,çnjç f:loccr.0Ccra::ç oOv6:>.(yov&K-roütcoMoü x61tou,/\ocµÔci\ltt ocÔ't'ÔV Ün:vo~y:>.uxùç,xoclxoc6ea6dçkv µtxpij) -rtvt cr-repeµvlep Op~ &v 61tocp,oùx.t ~eôu6taµévo;î~ a) npoupyUlt-;-é:pixç corrcxi : npouepn·dpaç cod.
11b) 8uaq:.iwv(ixç corr. Lamps. : 8upwvlf3r;.6e:L ümep. 'E1ttaTiiaoc oOv ~ 7tlXVOCf1.0lfl.OÇ l'-~""'IP't'OÜKup(ou lqn) • « T( fo·m ao,, 'Pwµ.ocvé; Téxvov CUÀOY')fl.&Vov, T( 81.(on; • Kc¾.xe:Lvoç • « Lltà. 't'Yjv8e: µou -r~v 8uaq>ülvlocvdJ, 8&a1totvoc xuptoc, 6-rt ye:/\&µoctÔ7tÔ 1t&.v-rülV. » "Eq,1) -re:ocù-rë;'> • (< Ko:.le:t xocp(aoµoclaot Àtyupà.vq>WTLcrµèv, on comprend mal 0,:-~.La langue de tout ce récit, sans être populaire à proprement parler, est extrêmement négligée. 179. Nous prenons -roü8o8brroç comme un masculin, avec le sens qu'a 8$8oµivoç dans la Septante : personne consacrée au service de Dieu. A la rigueur on pourrait le comprendre comme un neutre, avec la valeur subjective du génitif: « ... l'illuminationde l'esprit et du cceur(venant) du don (qu'on lui avait fait).» On est tenté de supposer aussi une sorte d'haplographie et de restituer: ... xrd xocp8{ixçç dl.tyµlX zOCpTou &xpotc;3a:xTÔÀotç ù}ç xov,:-&:xtov ffl'1)tpoucrotv xocl q,otydv ocÙTOV rcpoTpercoµ.bi~vTOVXOCPT~V • /, 81: 8ij6ev ta6l0>v ô1tl:p µ.tÀOèMxet /;a6(m, xoci «ô-rlx«- ù) ~ç x,lXpt·rnç- 6elcxç1tÀ1JpoÜ1"oct -nie; 8wpe:iiç. Kocl 8~ 1."Ôv OCµôwvoc d:vtfüvxoc"t."cl -r~v lô86µ11vaJ1."Ô
a~
1
H Ilocp8évoc; a~µe:pov Ô1te:pq1uù>c; &Çe:ô011ae:v. ot &xoOovn:ç &~e:1tÀ~TIOV1'0 xocl xOCpt1'EÇb) OCÔ"t."OÜ ç8pocµ.ôvTÔVot!vovocq,0>at3t3oüv't"t-riJv &cpeatv 3ocu·(Ttx&çocù-rbvmxpocxOCÀoÜv-reç • « ~ol µOvcp~µocp't"ov,
&J.é1jcr6v µ.e:. >>
« Je te confesse, Seigneur, mon iniquité, et en tombant à tes pieds je m'écrie : « Envers toi seul
j'aipéché, aie pitié de moi. » « Que chacun de nous élève ainsi la voix ; allons tomber aux pieds du Rédempteur, et nous vivrons.Allons tant que la grâce est offerte, allons tant que la porte est ouverte, la porte de la clémence : lorsqu'ellesera fermée, dans un instant, il ne se trouvera plus personne pour l'ouvrir 16. Car la fin du mondedoit la fermer, et après cela il n'y aura plus de recours. Donc, avant les peines, courons nous attacherà celui qui donne le pardon en le suppliant à la manière de David 17 : « Envers toi seul j'ai péché, aiepitié de moi».» Quel que soit l'auteur de cette pièce, il est sans doute ancien, comme l'indique la brièveté du prooimion. La partie des kontakaria réservée au Pentèkostarion est plus riche que le Triodion en fragments intéressants.Nous y relevons huit idiomèles, dont deux transmis uniquement par Q, deux auttes par B, troispar Q et M à la fois (le second toujours sous une forme abrégée) ; seul l'hymne Tl, xoc,pc-roc,ç µupmp6po,ç du ze dimanche après Pâques est représenté à peu près dans l'ensemble de la tradition, y comprisles témoins occidentaux. Les deux pièces transmises par B, réduites l'une et l'autre au prooimion età une strophe, avaient un acrostiche co1n1nençantpar T. L'une provient d'un hymne sur la Samaritaine (4' dimanche après Pâques) : ÂcÜ-r1JV xpcx-ro6µEVot,
'Ev
"C'ë;:> ,:-(Xq,c:> xoc-c-e:-rk8îj
&op&.-c-roç Xpta't'oÜ xcx:re:À8Ôv-roç,
5
TC.fyoumx• - .ix~ay, - ôv -rp61tovxixl tj8'1J- l:ppUcr
i.'
5
bis
Il&.v-rwv oUv -roU-rwv ~EXE x«-rOCxœtpo0ç a\NL6\ITEÇ ol .iyL01.1toc-répeç 6lç 1tot.µb.l&ç-r(l)v 1tpoÔCX.TCa>\I -r&v µÈ:v ~1.~ocvlwv &Çé-reµ.ovTI)v 1tt.xp(av, 1tpOç3è 'n)v rc6ocv 'n)v y)..uxe:îocv î}yov -rOC 6péµµ.oc-rcx, 1tCXoa:ç xocpocxoüv-re:ç T0Cç8t~63ouç,
6milÇ µ.-JirnéÀ61J
ÀOlÀwv è:)i,661jaocv,
5
mxv-rŒxoü crou -rO x_OCptcrµ.oc •
tv-reiJOe:v&:y,xiqJ.IXT. Acrostiche : TOT T AAA 'PQMANOî. ,er mode authente. Prosomoion de Xopoç iiyye1',x6ç(prooïmion) et Tb q,oil"f)6v oou (strophes). Complet dans P; fragments dans AJN. 2. Saint Athanase (z mai et 18 janvier). Inc. : 'Op0o8ol;(otç q,u-reûaotç. Acrostiche : AINO:E 'PflMANOî. z• mode authente. Prosomoion de Toïç -r&v ot!µ.cl:-rrov o-ou pd0po,ç (prooïmion) et Tpcl:vrooov (strophes). Complet dans P ; fragments dans A JM. 3. Saint Basile (1•r janvier). Inc. : "flq,01)çi,&:o-e:; &a«a-roç.Il n'en reste que sept strophes commençant par les lettres TOîTAEî, le nom de Romanos est donné par le lemme de P. 4• mode authentc. Prosomoion de 'Em:q,cl:v1)Ç (prooïmion) et Tjj rot11,44 (strophes). Six strophes dans P; une à quatre strophes dans ABDGJMNTCV. 4. Saints Côme et Damien, ,er hymne (,•r novembre et ,er juillet). Inc. : 01 ""JV z&:p,vÀcto6vTque lui ont donnée les moines scythes:« Un de la Trinité a souffert dans la chair (dç 't'îjç-rpLiiaoçl:mx8eG!l(.lld). »
il ne peut sauver Adam sans subir la Passion, il révèle que la Rédemption est la démarche unique des trois personnes : « C'était dès l'origine mon décret et celui de mon Père, et mon Esprit n'a pas refusé que je me fasse homme ... » (35, 14). Dans l'hymne de I' Enfant prodigue,le trisagion chanté par les anges pendant le banquet est rédigé en fonction de l'œuvre rédemptrice commune au Père qui l'a voulue, au Fils qui l'a opérée, à !'Esprit qu'elle a fait descendre sur les hommes (28, II). C'est précisément à propos de la descente de !'Esprit Saint qu'on trouve la plus curieuse de ces formules, où Romanos fait ainsi parler le Christ:« 0 Paraclet qui n'es déterminé que par toi-même (otùn~ouo-wç),descends, non sur ordre, mais selon ta volonté (roç6é)«sç),car c'est toi désormais qu'attendent les disciples que j'ai rassemblés pour les conduire à toi et au Père, et que j'ai instruits en disant:« Faites des disciples des nations en prêchant le « Père, en vénérant le Fils, en chantant !'Esprit très saint»» (49, 6). Dans cette injonction qui n'en est pas une, où l'anthropomorphisme inévitable du récit s'adapte avec une certaine gaucherie aux exigences de la catéchèse, on sent combien il a été parfois difficile au mélode d'harmoniser la vision poétique de l'univers avec l'exposé de la foi orthodoxe. Nous venons de constater que Romanos se soucie beaucoup plus, en ce qui concerne la Trinité, de l'unité d'action ad extra que des appropriations. Cela tient à ce que, la plupart du temps, la Trinité n'est évoquée chez lui qu'à propos du Christ, et souvent dans un discours attribué à celui-ci ; il est donc forcé que le Christ en apparaisse comme le centre. Cela encore est une conséquence de son étroit contact avec la Bible. Jamais il ne perd une occasion de rappeler que le Christ est le créateur du ciel, de la terre et des eaux (64, 1), de l'univers entier (15, 16; 18, 4 et II ; 20, 7 et 16; 21, 4; 24, 7 et 19; 28, 2z; 33, 10 ; 34, 4; 36, 6 ; 43, 5 et 14; 45, 18 ; 50, 3 ; 52, 4), de tous les hommes (20, 8 ; 21, 16 ; 23, 14; 34, 4) et en particulier de la Vierge (15, 8), de sorte qu'il est légitime de dire que« le Père de la Vierge est devenu son Fils» (10, z ; 12, 7). C'estlui qui conserve et dirige la création dont il est l'auteur (18, 11 ; 24, 13; 32, 7; 36,;; 41, I ; 47, 13; 48, II ; 49, 1). C'est lui qui est le sujet de toutes les théophanies de l'Ancien Testament: Adam l'a vu au paradis terrestre (17, 3 ; 26, 17), Abraham sous le chéne de Mambré (17, 7); il a fait reculer les eaux de la mer Rouge et celles du Jourdain (45, 18) ; il a parlé à Moise et à Aaron dans une colonne de nuées (36, 14); il a guidé (10, 17), nourri (45, 18) et abreuvé (24, 17) les Hébreux dans le désert, il leur a donné la Loi (43, 9); c'est lui qui a enlevé Elie sur un char de feu (32, 2) après lui avoir annoncé sa propre iocamation (7, 31-33) ; c'estlui qui s'est laissé contempler par les prophètes (10, 20), par Isaïe (17, 7) et par Ezéchiel (17, q) ; il est à la fois I' « ancien des jours» dans la vision de Daniel (17, 15) et l'ange qui rafraîchit la fournaise de Babylone (8, 26-29). Romanos a tellement l'habitude de rapporter au Verbe tous les actes historiques de Dieu qu'il lui arrive de s' embrouiller un peu entre le Père et le Fils. Dans l'hymne de l' Enfant prodigue,le Pète est représenté, bien entendu, par celui qui donne un banquet en l'honneur de son fils perdu et retrouvé, et le veau gras symbolise le Christ. Cependant le poète qualifie le Père de« sauveur de tous» (str. 4), ce qui ne convient qu'au Fils, et la prière finale s'adresse au second auquel il attribue le rôle du premier : « Fils et Verbe de Dieu ... , comme tu as épargné le fils prodigue ... » (str. 22). Il est sûr que, dans le kontakion, bien des imptécisions étaient possibles qui ne l'étaient pas dans l'homélie. Sur les termes que Romanos emploie pour définir les rapports réciproques des trois personnes, il n'y a pas grand-chose à dire, si ce n'est que oµ.6)(povoç(40, 11) est fort rare chez les Pères. Dans la Trinité, qui est qualifiée plusieurs fois d'iiµép,a-roç,le Père et le Fils, auxquels !'Esprit n'est joint que rarement, sont 0µ.6·nµ.ot(40, II), cruv&vocpx_ot (14, 7; 20, r7), a0v6povot (40, II ; 44, II ; 56, rz.), ôµ.ooUatot surtout (14, 7; 20, 17; 43, 1, z, 14; 49, 16). Mais l'égalité du Père et du Fils n'est pas seulement marquée par des épithètes ; elle ressort souvent du drame lui-même, au moins dans les hymnes sur le Nouveau Testament, où Romanos prend soin de souligner la souveraine liberté avec laquelle le Christ accomplit ses miracles et commande aux démons. On ne saurait trouver de meilleur exemple que l'hymne de la Multiplicationdespains, dans lequel le poète, partant d'un simple mot du récit évangélique : euÀ6yt)aev, représente le Christ s'adressant au Père, non pour obtenir de lui le miracle, mais seulement pour affirmer qu'il agit en commun avec lui (str. 19)110; en quoi Romanos se montre, en somme, plus jaloux de l'otù,euo. Cf. notre t. III. p. 127, n. 1.
165
~oua[,xdu Christ que les évangélistes eux-mêmes, puisque, à l'occasion du miracle de la résurrection de Lazare, Jean fait dire à Jésus : « Père, je te remercie de m'avoir exaucé »rn. De la christologie de Romanos, nous ne pouvons rien dire non plus qui soit de nature à bouleverser ce qu'on sait de l'histoire du dogme au vr• siècle. P. Maas a montré depuis longtemps" 2 qu'elle suivait étroitement celle de Justinien, dont elle épouse les prudences comme les sévérités. La forme polémique qu'il lui donne volontiers est bien loin de lui être particulière, du moins est-elle en accord avec son tempérament combatif et peu tolérant. Au reste, il nomme rarement ceux qu'il attaque, du moins quand il s'agit de chrétiens, car il s'en prend souvent aux Juifs, aux païens, et une fois - dans l'hymne à saint Démétrios -- aux manichéens. De tous les mal-pensants qui se réclament de la foi chrétienne, il ne désigne nommément que les ariens (20, 16 ; 43, 14), auxquels il reproche de faire du Fils un xTfol"' et de lui dénier la 8Ea1to-rdoc et l'ocU6e:v-rloc. D'autre part, Pitra a remarqué qu'une strophe du ze hymne de !'Epiphanie (17, 9), dirigée contre les tenants de l'oôpocvmvawµoc,livrait par un double jeu de mots
le nom des phantasiastes et celui des docètesm, Partout ailleurs, les hérétiques sont désignés seulement par la doctrine que le poète leur prête. La polémique de Romanos a deux sujets principaux. D'une part, il s'en prend à ceux qui font du Christ un homme (14, 12), homme parfait, sans doute, uÀctoç &vOpwrcoç (14, 4), mais homme sans plus, &vOpwrcoç ,j;,Mç (36, 19), ocv~p,j;,Mç(26, 7) ou f>poTOÇ ,j;0.6ç(43, 1;) ; de l'autre, il combat la doctrine qui attribue au corps du Christ une origine céleste, en fait un oùpi'.Xvtov aWµoc(14,
12 ;
17, 9), une ÈïeoupŒVr.o~
acip~(43, 16), voire une simple > ou par:« L'aurait-on tenu captif?» Ilù>ç etxe \411)M-q:iijctëtt(46, 1) signifie: « (Si le Seigneur ne lui en avait pas accordé le pouvoir), comment (la main de Thomas) aurait-elle touché (l'os de flamme) ? )), ou bien: « Comment pouvait-elle le toucher?» Mais pour -r{ç &pixoùx eixi.: 1tÀwnJÛ1Jvœt (42, 5), « comment ne s'y serait-on pas trompé ? », il est difficile de traduire autrement que par un conditionnel. BLASS-0.EBRUSNER, O.t., § 87. Ces formes ne semblent pas s'être répandues très vite en dehors de la langue populaire; à plus forte raison celles qui proviennent de verbes en -w. On ne trouve &:yocll.eo-a.t, eùqi,poc{ve:aœt, etc., que dans le pseudo-Romanos (K. Mrl'SAKis. The Languagt, § 90). Dans le z0 hymne des Dix vierges,à la strophe 7, j'aurais dû orthographier t8e:îv, pu.isqu'iJ s'agit en réalité :l'une strophe I et non d'une strophe E, l'acrostiche comportant le mot Tocn:tvoü(t, III, p. B6). Dans les Stithères sur la Nativili, str. zz (t. I, p. 152), on a aussi e:l8:oaxvpour une strophe I. Mais j'ai maintenant quelque doute sur l'authenticité de cette pièce. La suite de la phrase est au présent; mais, comme on va le voir, ce n'est pas là un argument dont on puisse faire grand état. K. Mm;Aicis, The Language, § 85-88 a. L'auteur écrit(§ 86) : « There is no trace of double augment in Romanos.>>On trouve cependant érm:pcilpyt~ov(fü:t, 13, 10); mais on ne peut évidemment dire si cette orthographe remonte à Romanos. Parmi les autres particularités morphologiques de la langue de Romanos, on peut encore signaler quelques cas de finale de 3° personne pluriel en -av au parfait (du type yéyovl'.t:'I, 41, 2, 7), forme largement attestée dans les papyri (K. MITSAKls,The Language, § 96); quelques imparfaits contractes en -oüaocvàla 3°personne du pluriel (fip~µoüaxv, 41, 14, 4; v. notre t. IV, p, 44h n. 1), dont le type est déjà connu de la Septante; les cardinaux Te:o-o-ap&vt"oc, m:~oc, que P. Maas a restitués dans quelques passages (cf. la troisième partie du présent chapitre). K. KR.UMBACHER, Sttu:lienzu Romanos, p. 239.
récit et ne sont pas entièrement ou presque entièrement occupées par le dialogue - oà le présent ou un temps du passé soit employé seul. Dans la strophe II, par exemple, on commence au présent, on continue à l'imparfait et à l'aoriste, on repasse au présent pour finir par l'aoriste ; dans la strophe 16, on voit défiler successivement l'aoriste, le présent, le parfait, l'aoriste. De même, le présent remplace souvent le futur : dans 24 % des cas oà le sens du verbe est celui d'un futur, la forme est celle d'un présent. Dans 29 % des cas, on a un futur classique, et dans 7 % un subjonctif aoriste employé comme futur ; il en reste 40 °;~pour lesquels la forme est commune au futur et à l'aoriste, en ne tenant pas compte de l'orthographe, bien entendu (o">.foro,adl;« ou adl;)'), etc.) 36. Le mélode choisit le futur ou le subjonctif aoriste au gré de son rythme, passant quelquefois de l'un à l'autre dans la même phrase. On lit, par exemple, dans le 1er hymne de la Rémrrection: q,p(çoua,, - 1t-rl;l;oua,(sic BCVJMQ : q,p(l;wa, "~~l;wa, AT) - xotl acxpwO&a, (40, 19). . Le parfait, dans la grande majorité des cas, a le même emploi que l'aoriste et lui est substitué, tantôt quand le mètre l'exige, tantôt sans qu'on en voie clairement la raison. Cependant, on ne saurait affirmer d'une manière catégorique que sa valeur d'expression de l'état - en dehors, naturellement, des formes stéréotypées comme yéyo>o.éo,ùrcocpxw, - llio T.roç ,l;,axu« ibpy,aOd"IJ(54, 4). Il ne peut guère s'interpréter que comme un vestige d'optatif oblique, employé ici mal à propos, avec un verbe principal au présent 38 • Ce que l'optatif et l'impératif ont perdu, c'est en général le subjonctif qui l'a gagné ; en revanche, celui-ci voit son emploi quelque peu réduit dans la subordination, ce qui est d'ailleurs conforme à la tendance de la syntaxe postclassique. Ainsi, dans les subordonnées à valeur finale avec taopo: Z0toou).wv!0t,le pays de Zabulon. ~wyÀl) (~) = ~eüyoç au sens de« paire, couple, groupe de deux». 5 (43), 25, 8 : ~eoyÀl)V Tèxvwv.42 (25), zr, 4: ,j,eoa-rwvOC7to ~-/iµ