Litterature Suisse - Institut Culturel Français

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institut culturel français LITTERATURE SUISSE

par

Monsieur Henri do ZIEGLERj doyen do la faculté des lettres de L'Université de GENEVE^ Professeur de littérature^ Président de la Société des Ecrivains Suisses.

Cours No 3 - Complément A F. I - . ■!■■>■ -•«w*~.» .. -^RF- . -a«*rMW«Ma*

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LITTERATURE SUISSE La Suisse a tenu dans l’histoire littéraire de trois grands pays d'Europe, la France, l’Allemagne et l’Italie, une place peu négligeable. Nous allons essayer de le rendre manifeste aussi brièvement qu’il se pourra.

On a pu soutenir que, la seule Ile-dc—France e^&ptée, aucune provin­ ce. littéraire de la France n’était plus riche que la Suisse romande. Plu­ sieurs grands écrivains français en sont originaires : Jean-Jacques Rous­ seau, Germaine de Staël, Benjamin Constant,.. C’est en France qu'ils se sont formés, qu’ils ont rayqnné. Mais ils sont marqués fortement par la terre qui les vit naître (ou qui vit naître leurs parents). Jean-Jacques Rousseau, pour ne parler que de lui, demeure inexplicable sans Genève. Et l'on sait que le titre de citoyen de Genève est le seul qu’ü revendi­ qua. Liais, à considérer l’auteur du Contrat social, celui de Corinne et celui d■ Adolphe comme des écrivains français, la Suisse romande en a pro­ duit nombre d’autres, qui conservent do l’importance et lui font grand honneur. Quelques-uns d'entre eux ont encore retenu l’attention du monde; ainsi Vinet, Amiel, Ramuz... Plusieurs des traits qui avaient caractérisé Rousseau reparaissent chez les écrivains romands du XIXe siècle : il avait vécu dans l’adora­ tion de la nature et cette disposition n'a cessé de reparaître jusqu'à nos jours; il était fier de sa patrie, et l’attachement à la cité fut une des principales sources d'inspiration de nos auteurs (qu'on songe à Topffer, à Philippe Monnier, à Piachaud) enfin il s'était lui-même étu­ die et représenté avec minutie, et ce goût de l'analyse personnelle s’ob­ servera plus qu'une fois chez ses successeurs locaux (particulièrement dans les cantons réformés : Henri-Frédéric Amiel).

Nous découvrons ainsi dans notre histoire littéraire trois grandes voies qu'il serait commode de suivre si elles ne se croisaient souvent dans la meme oeuvre et si ces trois caractère n:étaient en bien des cas reconnaissables chez un même écrivain. Néanmoins, ne les perdons pas de vue, TT est évident qu'avec l’amour de la nature, 1 'amour de la patrie est l’inspiration maîtresse do Rodolphe Topffer (1799-1846), Thibaudet tenait Le Presbytère pour le plus genevois de tous les livres. Cela sera sensible plus tard chez Philippe Monnier (1864-1911 ; Mon Village) et dans le Poème Paternel de René-Louis Piachaud. Mais chez Monnier se reconnaît en outre la curiosité cosmopolite, dont on pourrait ‘faire également depuis Mme de Staël une des tendances traditionnelles de

1>esprit rono-.d : Le Quattrocento, Voni^L_2u_Xraj2-.?ie£-.P." 1 ™- ^ Philippe Godet. mcïStcioïs (1850-1922! non moins dévoua eux interets de La ci­ té critique et historien littéraire remarquable fe dejCnarriéro, JistoireJ,it_ té-aire de la Suisse française). Juste Olivier (1807-1876) qui dans ses vers et d^r^Tiîv^ Lo C^tcn deVaud instruisit ses contemporains des ressources poé­ tiques de leur ^3 Alexandre Vinct (1797-1317) critique éminent dont la supériorité fui? reconnue^ entre autres, par Sainte-Beuve, Eugène Romeert (1830-1886) et mène Cûj biographe excellent de Vin®^ et r. oui 1 ‘ar^'r .-u, i* -n+nre es+ '>»5 -mory-u et si profond et qui a Laissé

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dans le Chevrier de Praz-de-Fort un des meilleurs récits inpp'rés par le monde des Alpes« Mais G,F«’Remua (1878-1947) en conservera sors doute une beaucoup prus considérable« Il semble bien qu’il soit après Jecn-Jacques Rousseau notre écrivain le plus puissant et le plus original. L-> plus créateur. Dans son oeuvre, sa terre natale est totalement exprimée : il en a donné le tableau le plus poétique et le plus vrai. Le narrateur, chez lui, so double d’un grand poète» Nous sommes trop limités, hélas, pour en dire davantage et nous nous en remettons au lecteur de décou­ vrir tout ce que Ramuz représente en lisant des ouvrages tels qu'Aline, AiméUPache, peintre vaudois, Joan-^uç_perséçuté, Vie de Samuel Bolet,' Salutation paysanne, Passage du poète, La Guérison des maladies, les sih signes pan-mi nous, La Séparation des racos, La grande peur dans la montagne, Dcrborence. Dans ses essais (Taille do l’homme, Questions, Besoin de grandeur, etc.) il fut en outre un critique remarquable de son temps. Car la critique peut s’appliquer à toutes les choses de la vie. On peut l’exercer sur soi-meme.

Et nous en trouvons le meilleur exemple dans une oeuvre qui, bien qu’elle ne soit connue encore que partiellement; jouit d'une réputation universelle : Le Journal intime du Genevois H.F. Amiel (1821-1881) ou­ vrage qui se peut dire unique tins son genre. En matière de critique lit­ téraire, nous avons affirmé déjà l’importance d'Alexandre Vinet. Nombre d’esprit réfléchis et déliés ont marché sur ses traces.Nous ne disons rien du théâtre puisqu’il fera l'objet d’une étude particulière.

Pour la Suisse allemande et la Suisse italienne, nous devrons nous réduire strictement à l’essentiel, ne retenant que les plus grands noms et les oeuvres tout à fait mémorables, sans distinction des genres, ne suivant que l'ordre chronologique. Et signalons en premier lieu que l’illustre "ninnesanger” Hartmann von Auo était d'origihe thurgovicnne (1170 ? - 1235) e Si intéressante, néanmoins, que soit devenue assez tôt la littérature alémanique, c'est au XIKcme siècle et au XXe qu'elle a brillé du plus vif éclat. Henri Pestalozzi est, il est vrai, né en 1746, mais c’est vers la fin de sa vie (il mourut en 1827) que se fit sentir son action. Cet éducateur illustre n’est pas un grand écrivain. Hais il y a dans ses romans tant d’altruisme, d’amour du prochain et de générosité humaine& qu'il de­ meure comme la conscience de sa nation.

Jérémias Gotthelf (Albert Bitzius 1797-1854) fut un romancier de génie et sans doute le plus puissants que la Suisse entière ait jamais connu« Son oeuvre, inspirée à peu près uniquement par la région bernoise do l’Emmental, constitué une épopée admirable de la vie pay­ sanne. Pasteur, il lutte pour la défense des valeurs héréditaires qui sont à ses yeux indispensables, mais ses intentions de moraliste no lui enlèvent rien de son extraordinaire vigueur, (Le miroir des paysans, Uli levyalet, Uli le fermier, etc.). Gottfried Keller (1819-1890) fut marqué forte.^it par le mouvement libéral de la première moitié de son

siècle. C’est un homme de 1848., Qui croit pxvsque mystiquement âu_ progrès-. Pas­ sionnément patriote, attaché par tout son être à Zürich, sa ville natale (comme Tüpffer à Genève), il exprima d’une façon inoubliable son époque et son pays • Henri Le Vert, Les rens de Seldv’ylo, etc. Son influence sur les générations qui le suivirent” sê découvre immense. On a pu dire de la Suisse alémanique qu'elle avait été "Kellcrisée"; Conrad Ferdinand Meyer (1825-1899) est également un Zurichois, mais de famille patricienne 0 II fut essentiellement un artiste du verbe, poète lyrique et surtout narrateur» Ce qu’il a montré le plus souvent et le plus vo­ lontiers dans les récits dont l'histoire lui fournit le sujet, c’est le conflit de la puissance et de la conscience» (Jtlrg Jenatsch, Le page de Gustave-Adolphe/ La tentâtionsde Pcscara., etc,) La-puissance créatrice - chez Michel- Ange par exemple - au début l’enthousiasme. Fuis il s’intéresse plus sensiblement aux hommes que la conscience plie impérieusement à sa loi.

Cari Spitteler (1845-1924) a désiré vivre toujours dans un mon­ de héroïque. Et cette disposition est d'autant plus digne d’observation, qu’il fit ¿es premiers pas dans la carrière en un temps où le réalisme et naturalisée triomphaient, II ne craignit pas de revenir à l'antique tradition de l’épopée, et-bien qu’il ait donné des preuves de son talent de poète lyrique, de critique et de narrateur, il eut d'être poète épique me opiniâtre ambition, justifiée avec un éclatant succès par des oeuvres telles que : Printemps Olympien et Prométhée le patient. Spitteler n'est pas toujours très facilement accessible.On l’abordera de la façon la plus agréable en lisant le petit volume, traduit en français, de ses Premiers Souvenirs. Cet aperçu de la littérature suisse de langue allemande serait par trop incomplet si l’on ne prononçait au moins le nom du grand historien bâlois Jacob BURCKHARDT (1818-1897) dont l’influence n’a cessé de croître depuis l’époque de sa mort, des romanciers Henri Federer (1866-1928) Jacob Bosshart (1862-1924) et Maria Waser (1878-1939), des poètes Mcinrad Lienert (1865-1933) et Albin Zollinger (1895-1941). La Suisse italienne a vu naître depuis la Renaissance plusieurs écrivains dont elle entretient le souvenir avec une fidélité non moins compré­ hensible que respectable,, Mais c'est à partir de notre siècle qu'elle s’est il­ lustrée en matière littéraire avec un véritable éclat; aussi ferons-nous, en sa faveur, exception à cette règle qui s’imposait à nous d’une façon cruellement né­ cessaire, de ne parler point des vivants,.

Francesco CHIESA (né en 1871) est de toute évidence son poète et son protateur le plus considérable. Dans une oeuvre abondante et variée il a exprimé l’âme et montré le visage du Tessin sa patrie et on s’en rendra compte en lisant ses recueils lyriques tels que : Fou de printemps et ses récits et nouvelles qui composent de nombreux volumes, parmi lesquels ses Contes puérils. Son roman de l’ndm.Pscen.ce Tempo di marzo. (Giboulées de mars)estun chef d’oeu­ vre. " ” ’ '

INSTITUT

CULTUREL

FRANÇAIS

RESUME DE L’HISTOIRE POLITIQUE DE LA SUISSE

PAR

Monsieur Le Professeur HENRI GRANDJEAN Genève

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INSTITUT

CULTUREL FRANÇAIS Complément A - No 10 -

RESUME DE L’HISTOIRE POLITIQUE DE LA SUISSE

LA PREHISTOIRE

La Suisse a été habitée^ entre les périodes de glaciations, par des hommes des cavernes, qui utilisaient des instruments de pierre taillée. Beaucoup plus tard, aux époques de la pierre polie, puis du bronze, les la­ custres édifièrent leurs villages sur les lacs. Avec l’âge du. fer, on arrive à l'époque historique, celle des documents écrits.

L’ ANTIQUITE Les Helvètes, une peuplade gauloise, habitaient alors le Plateau. Lorsqu'ils voulurent émigrer dans une autre région de la Gaule, ils furent vaincus, en 58 avant J.C., par le proconsul romain Jules César. L’Helvétie fut occupée par les Romains et adopta leur civilisation (principale ville î Aventicum) ; elle commença à être christianisée. Elle jouit de la ’’paix ro­ maine’' tant que l'Empire romain fut fort.

LE MOYEN AGE

AU Ve siècle après J.C., pendant les invasions germaniques, Ro­ me dut retirer ses légions d'Helvétie. les Burgondes.s’établirent dans la partie occidentale du pays (443) ; les Alamans, dans la partie orientale. C'est à cette époque que remonte la division des langues sur le Plateau : les Burgondes romanisés parlaient le latin, origine des langues romanes, donc du français; les Alamans gardèrent leur langue germanique ; ils res­ tèrent aussi païens. Au VI siècle, les Burgondes et les Alamans furent sou­ mis par les Francs. Sous la domination franque les Alamans devinrent chré­ tiens grâce à des missionnaires irlandais (Gall). L'ancienne Helvetie sui­ vit le sort des royaumes mérovingiens, puis de l'empire de Charlemagne. Lorsque l’empire carolingien se partagea, les régions occidentaler et centrale du Plateau firent partie de la Lotharingie, qui de divi­ sa a son tour entre plusieurs seigneurs (Les Rodolphiens créèrent le deuxième royaume de Bourgogne dont le souverain le plus populaire est la reine Berthe). Tous ces territoires dirent rattachés, au Xle siècle au Saint-

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Empire romain germanique.

Fendant cette période du moyen âge, celle de la Féodali­ té, les seigneurs dominent le pays ( ducs de Zaeringen, comtes de Kibourg, comtes de Genevois, comtes de Savoie, etc,. Les ecclésiastiques - princesévêques et princes-abbés - ont aussi des seigneuries. Les Bourgeois des villes obtiennent des chartes de liberté des seigneurs et constituent des communes. Des communautés paysannes s’organisent aussi. Ce mouvement de libération fut très important au XlIIe siècle. Peu après l'ouverture de la route du Gothard - un des rares cols des Alpes - ^r^ reçut de l'empereur une charte : ce pays ne dépendra que de l’empereur qui s’assure ainsi la maîtrise du passage. Uri devenait une communauté libre. Neuf ans plus tard (1240), Schwytz obtint aussi une charte de l'empereur. En 1270, le ’’grand Interrègne” se termine par l’élection impériale du comte Rodolphe de Habsbourg, un seigneur d'Argovie et d'Alsace • Rodolphe 1er fonde la fortune de sa famille; il s'empare de 1' Autriche. Sa puissance inquiète les seigneurs et les communautés. A sa mort, un grand mou­ vement a lieu pour empêcher son fils de lui succéder sur le trône impérial. C'est alors que les Cantons forestiers - vles Waldstaetten - s'allient à perpétuité, le 1er Août 1291. Uri, Schwytz et Unterwald jurent de se secourir mutuellement ; en cas de désaccord entre eux, ils recourront à l'arbitrage.

Les Waldstaetten prirent dès lors une attitude opposée aux Habsbourg. Ceux-ci voulurent les soumettre. Le duc Léopold 1er d’ Autri­ che fut vaincu au Morgarten (15 novembre 1315) et les Waldstaetten confirmè­ rent leur alliance. Au cours des années suivantes, des villes et des pays conclurent des alliances avec les trois Cantons ; ce sont Lucerne (1332) Zu­ rich (1351). Cette dernière alliance provoqua une nouvelle guerre avec les Habsbourg, au cours de laquelle G la il s et Zoug s'allièrent avec les Confédé­ rés (1352). Enfin Berne (1353) à son tour devint l'alliée perpétuelle des Waldstaetten. Ainsi se trouvait constituée la Confédération des VIII Cantons. Cette Confédération dut encore défendre son indépendance contre l’Autriche (victoires de Sempach, 1386, et de Naefels, 1388). Elle commença à s'organiser : une assemblée, la Diète, réunit en cas de besoin les ambassadeurs des Cantons. Certaines lois communes sont adoptées par la conclu­ sion de conventions (la charte des prêti'es, en 1370, et le convenant de Sem-~ pach en 1393. Au XVe siècle, la Confédération s'étend de tous les cô­ tés. Les Cantons, seuls ou groupés, s'allient avec des seigneurs ou avec des villes (Fribourg, Soleure, le prince-évêque de Sion et les dizains valaisans, la Ligue grise de Réthie, le comte de Tcggenbourg, Appenaelle, la ville de Saint-Gall, Bâle, Schaffhouse, Stein, Rottweil, etc.) oui font dorénavant par­ tie de la Confédération avec le rang d'alliés. les Cantons font aussi des conquêtes : la Léventine et d'autres vallées tessinoises, l'Argovie, la Thurgovie, etc. Ces pays conquis deviennent sujets d’un seul Canton ou de plu sieurs ; dans ce dernier cas, ils sont des bai liage s communs.

Cette extension provoqua parfois des difficultés entre les Cantons. Les premières eurent lieu à propos du Valais entre Berne et les Waldstaetten. Les deuxièmes furent beaucoup plus graves : le partage des possessions du comte de Tcggenbourg - mort en 1436 - amena une guerre civile : les guerres de Zurich. Zurich et Schwytz se disputèrent les mêmes territoires.. En application des pactes, un arbitrage eut lieu. Zurich ne voulut pas se soumettre à la sentence. Conformément a'ix lettres d'alliance, tous les autres Cantons prirent le parti de Schwytz, Zurich s'allia avec l'Autriche, qui appela un peu plus tard le roi de France à son aide. Les Confédérés, vainqueurs à Saint-Jacques sur la Sihl (1443), succombèrent à Saint-Jacques sur la Birse (1444) devant des forces très supérieures en nombre. La France traita avec eux.; L ' Autriche aussi un peu plus tard. Zurich reprit sa place dans la Confédération. Le roi de France Louis XI, qui avait éprouvé la valeur mi­ litaire des Confédérés, envenima habilement les difficultés qui naissaient entre eux et le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, pour se débarras­ ser d un rival gênant. Pendant les guerres de Bourgogne, les Confédérés vainquirent Charles le Téméraire à Grandson et à korat (1476), puis, - avec le duc de Lorraine - à Nancy (1477). Le partage du riche butin fait sur les champs de bataille fut l'occasion de vives discussions entre les Confédérés. Un conflit fut évité au dernier moment grâce à l'intervention de l'ermite Nicolas de Flüe lors de la Diète de Stans (1481) Les Cantons signèrent une nouvelle con­ vention - le Convenant de Stans - qui fixa, entres autres les règles d'a­ près lesquelles le butin et les territoires conquis seraient partagés. Deux nouveaux cantons Fribourg et Soleure, d'anciens alliés, furent admis

dans la Confédération, La Confédération, devenue une grande puissance militaire, ne pouvait accepter certaines exigences de l'empereur. En 1499, dans la guerre de Souabe, la Confédération vainquit l'Empire dans une série de batailles (Dornach) et devint en fait smon en droit complètement indé­ pendante .

Bâle et Schaffhouse, d'alliés, furent admis au nombre des Cantons (1501), en 1513, Appenzelî devint le treizième Canton. Le rang de Canton ne fut plus donné à d'autres pays, malgré toutes les démarches qui eurent lieu, jusqu'à la fin de l'ancienne Confédération (1798) En même temps, les Confédérés participaient aux guerres d*Italie, d'abord en qualité de mercenaires au service du roi de France ou du duc de Milan, ensuite comme alliés du Pape et de l'empereur, Les Les Suisses, vainqueurs du roi Louis XII de France à Novare et au siège de Dijon (1513), disposèrent du duché de MiJan en. faveur d'un deleurs pro­ tégés, Maximilien Sforza. Mais le nouveau roi de France, François 1er, sut habilement diviser les Cantons ; il vainquit à Marignan (13 et 14 septembre 1515) les contingents restés dans le Milanais. La France et la Confédération conclurent une paix perpétuelle (1516) et une alliance (1521).

La période du moyen âge se termine à ce moment en Suisse.

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LES TEMPS MODERNES

La Renaissance se manifesta, en Suisse comme dans le res­ te de l'Europe occidentale, dans les arts (architecture, peinture - Holbein sculpture ) et dans les lettres. L Université de Bâle, fondée en 1460^ fut un des foyers de l’humanisme. Erasme, de Rotterdam, un des plus célèbres humanis. tes, vécut à Bâle. De nombreuses imprimeries répandirent les idées nouvelles, La Réforme est issue de l'humanisme, bien qu'elle s'oppo­ se au caractère païen de ce dernier. Le premier grand réformateur suisse est Ulrich Zwingli, du Toggenbourg, curé de Zurich. Sous son influence, Zurich opta officielle­ ment la Reforme en 1525. Berne fit de même en 1528. En 1529, ce furent le tour de Bâle et de Schaffhouse. Des alliés, des bailliages suivirent leur exemple. Cinq .Cantons (Uri, Schwytz, Unterwald, Lucerne, Zoug) restaient fermés aux idées nouvelles et empêchaient leur prédication sur leur terri­ toire .

Un premier conflit religieux (1529)’ se termina sans ef­ fusion sans grâce à 1'intervention des cantons neutres, La deuxième guerre donna la victoire aux catholiques (bataille de Cappel, dans laquelle Zwingli fut tué). La Réforme recula alors dans les bailliages, dans les pays alliés et même dans les cantons. Dès lors sept cantons sur treize restaient fidèles à l'ancienne foi ; ils avaient la majorité à la Diète, bien que la plus gran­ de partie de la population de la Confédération fût protestante. La Réforme s'étendit par contre dans le pays romand, Ge­ nève était une principauté épiscopale, entourée par les possessions du duc de Savoie. Depuis le milieu du XITIe siècle, les princes savoyards cherchaient à prendre pied dans la cité. Au XVIe siècle la lutte devint très violente î la question religieuse intervint dans le conflit politique. Berne, alliée de Genève, soutint les prédicateurs réformés dont le principal était Guillau­ me Farel. L'êvêque quitta la ville.. Celle-ci était bloquée par les forces sa­ voyardes. Enfin, en janvier 1536, les Bernois, entrèrent en guerre contre le duc de Savoie. Ils conquirent le Pays savoyards, le Pays de Gex et une partie du Genevois ; ils occupèrent ensuite Lausanne, qui était une cité épiscopale. La Réforme fut introduite dans les nouveaux bailliages bernois. Le Valais prit une partie du Chablais à la Savoie. Fribourg reçut quelques territoires pour sa part (Châtel Saint-Denis) Genève devint une République protestante. Son importance s'accrut lorsque Calvin s'y installa (juillet 1536 -1564 ) et en fit une métropole de la Réforme, une cité de refuge et un centre de culture (fondation du Collège et de l'Académie, 1559).

Berne dut renoncer à une partie de sa conquête par le traité de Lausanne (1564), exécuté en 1567, et rendre à la Savoie le Pays de Gex et le Genevois ; de même, le Valais restitua au duc la région entre Saint-Gingolph et Evian, en 1569,. Genève, de nouveau enclavée dans les ter­ ritoires savoyards, dut encore lutter pour son indépendance.

Celte n, voir notre Cours de Poésie,

_ 7 ambulants allant de château en château; ils sont déjà des hommes de lettres : ce sont les Trouvères, poètes,du Nord de la France, et les Troubadours, poètes du Sud, plus délicats, plus raffinés et qui écrivaient encore en langue d’oc. Citons, parmi les Trouvères et leurs œuvres. Rutebeuf (XIIF siècle), qui peut être considéré comme le premier grand poète de langue française et le « Roman de la Rose », qui présente un esprit tout différent des fabliaux. Alors que ceux-ci s’adres­ saient surtout au peuple, le « Roman de la Rose » est une œuvre allégorique (1) faite pour l’aristocratie. Commencée par Guillaume de Lorris et terminée par Jean de Meung, cette oeuvre lourde, froide et par trop moralisatrice, est très peu lue de nos jours. Signalons enfin que' le théâtre fait son apparition en France avec la représen­ tation de Drames liturgiques et de Miracles qui .émigrent« bientôt de l’Eglise à la place publique au fur et à mesure que la « langue vulgaire » remplace le latin (2).

Les XIVe et XVe siècles nous font assister à la décomposition radicale de tout le système social qui avait fait l’éclat des siècles précédents. Le monde féodal se dis­ sout. La foi subit également de dures atteintes, et c’est la Royauté qui recueille le pouvoir tombant des mains de la Noblesse et du Clergé. La littérature suit la destinée de la nation et, seuls, quelques noms illustres lais­ sent espérer les fastes de la Renaissance. Froissart (1338-1416) et Philippe de Commues (1447-1511), chroniqueurs de talent, nous font assister, l’un à la décadence de la Noblesse, le second à l’accrois­ sement du pouvoir royal. L’époque est dominée par deux grands poètes, Charles d’ÜRLÉANS (1391-1465) et François Villon (1431-1480), dont nous reparlerons plus longuement dans notre cours de, poésie. Disons pourtant dès maintenant que Villon, très goûté de nos jours, peut être considéré comme l’ancêtre du lyrisme français. »

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(1) Allégorie : qui représente des choses abstraites sous des formes matérielles. Exemple : cacher la vérité au fonds d’un puits. (2) Pour les drames liturgiques et les miracles, voir Cours de Théâtre.

LE XVIe SIECLE LA RENAISSANCE

La Renaissance est la période de notre histoire qui s’étend approximativement de l’avènement de François Ier, en 1515, à la mort d’Henri IV, en 1610. Le terme de Renaissance a très justement qualifié ce siècle qui a été le témoin d’un véritable réveil littéraire et artistique. Les idées, la langue, tout se transforme, se renouvelle, ou plutôt commence à se renouveler, car nous verrons que la Renais­ sance est plutôt une période de transition et qùe seul le XVII0 siècle recueillera le réel bénéfice de cette évolution. Les causes de ce renouveau“ intellectuel sont très nombreuses et très variées; nous vous en citerons trois principales qui sont issues de trois domaines différents. La première est d’ordre politique : c’est le courant ininterrompu qui s’établit entre les artistes italiens et français. En effet, les compagnons d’armes de Charles VIII, de Louis XII et de François I" (1) furen vivement intéressés par le développement magnifique de la vie artistique transalpine et incitèrent les artistes français à s’inspirer de cet exemple pour redonner à l’art français son prestige d’antan. Nous verrons que cette influence s’est faite sentir dans nos Lettres comme elle s’est faite sentir dans l’ar­ chitecture ou dans la peinture. * * La seconde cause, d’ordre idéologique et religieux, est la Réforme. Luther et Calvin, les grands réformateurs, ont voulu introduire le libre arbitre (2) dans la Reli­ gion en basant celle-ci sur l’étude de la Bible et en détruisant les principes fonda­ mentaux de la tradition chrétienne et de l’autorité du Pape (3). Leur action propre­ ment dite s’est bornée au domaine religieux, mais leur influence a été considérable sur l’ensemble de l’activité intellectuelle de l’époque en introduisant partout l’esprit critique. Enfin, la troisième cause de la Renaissance de la Littérature fut d’ordre stric­ tement technique : ce fut 1 invention de l’imprimerie. Grâce à elle, les auteurs anciens ou contemporains purent être diffusés largement et leurs textes fixés définitivement au heu d’être déformés successivement par tous les copistes. De ces trois causes principales, nous pouvons déduire les caractères dominants v de la Littérature du XVI« siècle. Nous constaterons tout d abord la prédominance d’un courant d’idées que l’°n a appelé l’Humanisme. Les échanges de vues provoqués par les guerres d’Italie firent pénétrer en France les œuvres de 1 Antiquité grecque,et latine jusqu’alors inconnues. Les savants qui tra(1) Voir Cours d’Histoire (les guerres d’Italie)

‘ de Dante dans le Cours n

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LE %VIir SIECLE Il est bien évident que les siècles littéraires ne peuvent brutalement se différen­ cier les uns des autres à une date précise et le XVIIIe siècle, que nous allons étudier maintenant, n’a pas commencé exactement en l’an 1700. La transition entre XVII0 et XVIIIe fut lente et ses artisans principaux furent des écrivains d’intérêt secondaire comme Bayle, précurseur des Encyclopédistes, et Fontenelle qui, par son scepticisme discret, annonce Voltaire. Après un XVIIe siècle littéraire, rationaliste (1) et chrétien, nous allons voir maintenant la littérature prendre une direction toute différente. Les revers et les déceptions qui survinrent en France à la fin du règne de Louis XIV affaiblirent singulièrement dans l’ensemble de la nation le principe d’auto­ rité et cette tendance à l’émancipation se manifesta dans la plupart des œuvres litté­ raires. La Cour n’est plus le centre du goût et les salons des nobles et des grands bourgeois deviennent tout puissants' et décident des réputations. La religion ne peut plus s’opposer efficacement au relâchement des. mœurs et de la moralité: la foi va s’affaiblissant dans toutes les classes de la société et, pour la première fois, on voit écrire des œuvres absolument athées. Parallèlement la philosophie, se détachant de l’étude de la Morale, va se tourner vers des questions sociales et politiques et préparer les esprits à la Révolution. , On a pu affirmer que le XVIIIe siècle n’avait plus, à proprement parler, de littérature et ce paradoxe semble vrai en dépit d’écrivains de génie que nous étudie­ rons plus loin. En effet, ce siècle est surtout caractérisé par des ouvrages d’histoire, de philosophie, de polémique sociale et de science. D’autre part, une tendance au matérialisme (2), venue d’Angleterre, se dessine dans la plupart des œuvres de cette époque. La foi et la morale n’en sont que plus ébranlées. Ce matérialisme eut, par ailleurs, une influence salutaire dans le domaine des sciences. Cet esprit pratique et ,l*usage des expériences permirent à cette époque des découvertes importantes qui devaient bouleverser l’Economie et ouvrir la voie au machinisme et aux grandes industries. Nous étudierons d’abord les écrivains qui furent de purs littérateurs et ceux dont l’influence sur les théories politiques, pour importante qu’elle fut, ne suffît pas à les faire appeler des révolutionnaires, au sens propre du terme. MONTESQUIEU (1689-1755). Montesquieu est à la fois aristocrate et magistrat et son œuvre se ressentira forte­ ment de ces deux influences. De la noblesse que son rang l’oblige à fréquenter, il a le bel esprit, le style aisé et satirique que nous pouvons admirer dans ses < Lettres (1) Rationalisme : Doctrine' qui prétend tout expliquer au moyen de la raison. (2) Matérialisme : Doctrine qui n’admet dans l’univers que l’existence de la matière et nie celle des esprits (l’àme et Dieu, par exemple).

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Persanes ». De ses études de droit, de sa charge de Président du Parlement deaux, il lui vient ramour du savoir, et les connaissances renfermées dans P . EHAN. RDE aymond Aron et toute une séné de jeunes aX qui ^ ~ P^

Temps moderne Tout un quartier de Paris, sLt-GermLn 7p7

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* Café de Flore », et ses boites de nuit dans les caves est devenu 77 Cafes lltleralres- d™1 ^ célèbre de, exi.tentiali,te,. "“ aU)°Urd U ’”" U «=" du monde le fief (1) Simone de Beauvoir a épousé J.-P. Sartre en 194

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On peut rattacher à l’Existentialisme, bien qu’il s’en défende, le jeune, mais puissant Albert Camus, auteur de L'Etranger et de La Peste, deux romans axés sur l’absurdité de la vie et qui ont obtenu un énorme succès en France et à l’étranger. Parallèlement à l’Existentialisme, mentionnons le développement de toute une littérature « noire » (1) qui doit son succès au scandale et où se signalent le musicien Boris VlAN, avec J'irai cracher sur vos lombes, sinistre et sans valeur littéraire, et JEAN GENET, poète plus ou moins en rupture de prison et digne disciple du Marquis de Sade. Enfin, pour terminer, notons la bonne tenue des œuvres d’auteurs déjà connus avant guerre, comme Paul Vialar (La Grande Meute), Henri Troyat (L'Aralgne, prix Concourt 1938, et Le Sac et la cendre, livre à succès dans lequel il décrit sa terre natale de Russie), Frison Roche, romancier de la haute montagne (Premier de cordée) et enfin Philippe HÉRIAT (Les Enfants gâtés), le dramaturge Armand Salacrou et GÉRARD Bauer, dont les talents ont été consacrés par leurs élections à l'Académie Concourt.

CONCLUSION Nous avons résumé dans ce fascicule toutes les connaissances sur la littérature moderne qu’une personne qui veut se dire cultivée doit posséder. Pour la période contemporaine, il nous a été difficile de porter un juge­ ment définitif. C’est pourquoi nous avons choisi, comme nous paraissant la meilleure, la formule qui consiste à énumérer avec leurs caractères les plus représentatifs les écrivains dont on parle le plus aujourd’hui et dont la critique fait le plus grand cas. Nous ne pouvons évidemment vous conseiller de lire tel ou tel écrivain plutôt que tel autre. Il entre dans ce choix une question de goût personnel et de préoccupafons particulières. La mé­ thode que nous avons adoptée pour vous présenter ces auteurs vous permet de choisir vous-même vos lectures très facilement puisque nous indiquons l’importance des auteurs par la place que nous leur consacrons et que nous vous indiquons les thèmes généraux qu’ils ont traités. C ependant le fait que nous ne ¿tons que des écrivains consacrés par les critiques les plus écoutés vous donne l’assurance que la lecture de l’un quelconque des ouvrages cités ici vous sera toujours utile. C’est donc la meilleure liste que nous puissions vous mettre entre les mains.

APPENDICES 1) LES ACADEMIES ET LES PRIX LITTERAIRES L’AcadÉMIE Française, fondée par Richelieu, est une Assemblée officielle. Ses membres, qui por­

tent le bicorne, l’épée et l’uniforme vert, sont au nombre de quarante. Dès que l’un d’eux meurt (ou est radié comme Maurras ou le maréchal Pétain), les membres restants désignent son remplaçant qui, dans son discours de réception, doit faire l’éloge de son prédécesseur. L’élection à l’Académie Française est considérée comme une approbation officielle des talents littéraires du candidat, mais, au cours de l’histoire, les grands écrivains qui se virent refuser l'entrée à l'Académie ne sont pas rares, alors qu’au contraire des inconnus en firent partie. L’Académie s’occupe des travaux du dic­ tionnaire et distribue de nombreux Prix pour encourager les écrivains de mérite. L’Académie Goncourt, fondée en 1905, comprend dix membres qui se renouvellent comme ceux de l’Académie Française et se réunissent chaque année au restaurant Drouant, à Paris, pour décerner un Prix à un jeune auteur en prose. Ce Prix, de- peu de valeur au point de vue monétaire (puisque la somme provenant d'une rente créée par les frères Goncourt n’a pas varié depuis 1903), a une grosse importance littéraire. En effet, l’éditeur du lauréat est assuré d’un gros tirage pour le livre remportant le prix et, de ce fait, on prétend

que parfois les Académiciens Goucourt sont soumis à de fortes pressions de la part des éditeurs. (1) Lu littérature noire, par opposition à lu littérature « rose ^ se complaît dans une atmosphère de sadisme et d’immoralité.

Ji -

Voici les derniers lauréats du Pr,X ^^ ^reàllo^^

Jean-Louis Bory, Mon Vü^

Xn-Jaeques Gautier, Histoire d'un fait divers. - 1947 : Jean-Louis Curtis.

Z.« forêis de la nuil. - 1948 : Maurice Druon. Les Grandes fanttlles.

.

.

Chaque année, des prix de pins en plus nombreux sont attribués a des écrivants pour recompenser des ment« varies. Le trop grand nombre de ces pnx a conduit d’ailleurs à certes abus qut font que beaucoup d’entre eux n’ont plus aucune signification. Quatre prix seulement ont une grande tmportance .uteratre : ce sont avec celui décerné par l’Académie Concourt, le Prix ThÉOPHRASTE-RenAUDOT, le Pnx rEMINA et

le Prix Interallié. ’ ...... Le Prix ÎHÉOPHRASTE-RenaudOT, distribué par un jury de journalistes et de cnUu'.e? littéraires (RENAUDOT est le fondateur du journalisme), est décerné immédiatement après le Prix Goncout. ht prétend que le but de son jury est de remédier aux injustices flagrantes parfois commises par les Academician ! concourt. Les lauréats de ce Prix furent : en 1944 : Roger Peyrefitte, Les Amitiés particulières. — 194J’ : Henri Bosco, Le Mas Théotime. — 1946 : Jules Roy, La Vallée heureuse. — 1947 : Jean Cayro: . Je vivrai l'amour des autres. — 1948 : Pierre Fisson» Voyage aux horizons. ‘ • Le Prix FÉ.M1NA est décerné par un jury de femmes et a couronné : en 1946 . Michel Robida, Le Temps de la longue patience. — 1947 : la Canadienne Gabrielle Roy, Bonheur d'occasion. — ¡948 : Em­ manuel Robles. Les Hauteurs de la ville. Le Prix Interallié a récompensé : en 1945 : Roger Vaillant pour Drôle de jeu. — 1946 : Jacques ■ Nels, Poussière du temps. — 1947 : Pierre Daninos, Le Carnet du Bon Dieu. — 1948 : Henri Castillou,

Corùz s'est révolté.

Le Prix Nobel, Prix international, fondé par un grand industriel suédois pour récompenser l’écrivain qui a le mieux servi la cause de la paix, a'été attribué plusieurs fois à un Français : Sully Prud’homme (1901 ), Frédéric Mistral (1904), Romain Rolland (1915), Anatole France (1921), Henri Bergson (1928), Roger Martin du Gard (1937) et André Gide (1947).

2) LE ROMAN POLICIER Les auteurs de romans policiers qui devraient, autant que les autres écrivains, soigner leur style et leurs intrigues, ont inondé le marché du livre d’écrits hâtifs et mal composés, de telle sorte que le goût du public s’est reporté sur les traductions anglo-saxonnes, pourtant à peine supérieures, mises à part les œuvres d’AGATHA Christie et de Peter Cheyney.



Seuls en France, LÉO Malet et surtout Georges Simenon et Pierre VÉRY sont sortis de la médio­ crité générale où stagnent les histoires policières : Véry parce qu’il a su mettre le merveilleux au service d’une vive originalité (L'Assassinat du Père Noél), Simenon parce qu’il excelle à entourer ses personnages d’une atmosphère lourde cl trouble dans laquelle l’action, réduite parfois à presque rien, se déroule très lentement. Quel dommage que le succès l’ail amené à sacrifier la qualité pour la quantité (il écrivait certainement il y a quelques années plus d’un roman par mois). 11 a créé le personnage de Maigret, commissaire bon enfant, insé­ parable de sa pipe, de ses sandyrichts et de ses verres de bière.

Dans le même genre policier, citons encore quelques auteurs dont les personnages connurent une certaine popular?le il y a quelques années :

MAURICE Leblanc, qui nous conta les aventures I . . . , niures a Arsène Lupin, « Genleman Cambrioleur » sym­ pathique, toujours prêt a secourir les gens se trouvant dans une situation difficile CASTON Leroux, le père de Rouletabille, jeune reporter dynamique, lui aussi défe nseur des opprimés : Le Mystère de la Chambre jaune, Le Parfum dd la Dame en noir, etc

s-

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n’ « confessions lyriques que Ton sent écrites par un esthète raffiné qu prati« e m’eu^ de la beauté, et enfin des tragédies en vers ou en prose comme * LA VI IF ORTF « LA JOCONDE » ou avec, une splendeur de style incomparable et un art i MORTE », à l’extrême, il nous fait découvrir des passions frénétiques II 31 ( U Pa^îe,lillæ pousse seulement en Italie, mais dans le monde entier et particulière™ a ^°nn^ un 8rand succès, non de 1914-1918, il s’est révélé un homme d’action et un entmî ^ in” ^Iance* M^’ès la guerre son pays, avec une troupe de volontaires, le port de wJnmes en occupant pour avait donné un statut de ville libre, il est considéré dnni.îe e au^uc^ le tr^ité de Versailles nsmere depuis comme un véritable héros national.

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A coté d’ANNUNZlO, il faut connaître encore :

GIOVANNI PAPINI qui écrivit de nombreux ouvrages dont les plus répandus sont: « UN HOMME FINI », et « L’HISTOIRE DU CHRIST », qui nous permettent de suivre l’évolution de cet esprit d’abord incroyant puis qui se sent attiré irrésistiblement vers un mysticisme ardent. PIRANDELLO qui a marqué, avec d’ANNUNZlO la renaissance du théâtre italien. Ses pièces, curieuses et profondes où l’homme est généralement un fantoche incapable de prendre conscience de lui-même.et dérouté par l’étrangeté des situations dans lesquelles il se trouve, lui ont valu un succès que le temps n’émousse pas. Il a été joué sur toutes les grandes scènes européennes et ses œuvres les plus célèbres sont : « A CHACUN SA VÉRITÉ », «L’AMI DES FEMMES », « SIX PERSONNAGES EN QUÊTE D’AUTEUR », «VÊTIR CEUX QUI SONT NUS », etc...

BENEDETTO CROCE, écrivain très abondant, critique clairvoyant et qui montre des vues originales ci un style sûr et fin dans son essai célèbre « ESTHÉTIQUE ». ANDREA MA.IOCCHI, qui nous a narré d/intércssants souvenirs dans ses romans, « UNE VIE DE CHIRURGIEN », « AU SERVICE DU BISTOURI ».

MAI .APARTE, ancien directeur du journal La Slampa. Il fut condamné à cinq ans de bagne aux îles Lipari à la suite de sa démission du parti fasciste. Artiste de talent, il nous donne, dans « KAPUTT », un des livres les plus vendus ces dernières années, un témoignage captivant sur la guerre de 1939-1915 en Italie.

En guise de conclusion nous voulons dire quelques mots de la langue italienne qui est actuellement l’une des plus agréables à entendre. Elle est évidemment d’origine latine. Jusqu’au xinc siècle, chaque province de l’Italie avait son dialecte et ce n’est qu’avec DANTE que le parler florentin s’imposa et devint la langue littéraire de toute la péninsule. Cette langue est très musicale par l’alternance des sons doux et forts qui caressent l’oreille, et même celui qui ne la comprend pas est sensible à un rythme qui lui semble naturel. C’est pour cette raison que la poésie italienne, qui possède une délicieuse harmonie, ne peut qu’être alourdie par les traducteurs et que bien des poèmes qui sont considérés comme des chefs-d’œuvre dans leur pays d’origine nous semblent bien difficiles à accepter comme tels.

LA TITTÉRATURE ESPAGNOLE

Chaude et colorée, reflétant bien l’âme passionnée du pays, 'a langue espagnole a été profondément marquée par l’histoire et la conformation géographique de la Péninsule ibérique.

Les communications difficiles avec l’étranger et même les differentes provinœ^ particularisme de cette nation qui vécut longtemps rephee sut elle-mcmc. D au ¡a , elle fut pendant de longs siècles à la limite des mondes chrétiens et arabes et cela explique cette allure africaine que nous rencontrons souvent dans les arts et la litteratuie espagnols. Pendant tout le Moyen Age, une occupation domine la vie du pays : la reconquête du sol national sur le Maure, qui est chantée par les trouvères de château en château ; les exploits des chevaliers chrétiens sont racontés dans de nombreuses chansons de geste d-... 'a.plm célèbre, « LA CHANSON DU CID », nous raconte les faits d’armes du Cid Campéador, véritable héros national (rapprocher le mot Cid du mot Sidi que lui donnèrent les Arabes). Au xve siècle, nous citerons une tragi-comédie de FERNANDO DE ROJAS, « LA CÉLESTINE ». Le texte très long (21 actes) fut une mine, où puisèrent de nombreux drama­ turges et romanciers. «LA CÉLESTINE » fut très souvent représentée à Paris et toujours avec succès. En 1516, Charles-Quint monte sur le Irène d’Espagne. L’Europe entière entendra le fracas de ses armes. La découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1192 enrichit considérablement le pays. Politiquement, l’Espagne atteint son apogée ; la littérature va connaître ses plus grands noms dans ce siècle appelé «LE SIÈCLE D’OR ». Comme la France, 1 Espagne subit d’abord l'influence italienne, puis sa littérature nationale se forme peu a peu et avec MENDOZA apparaissent les premiers romans « pica­ resques » (romans où les aventures du héros, adroit et fripon, permettent à l'auteur de faire défiler certains types sociaux : hidalgos, étudiants, courtisanes, etc.).

GONGORA, qui donne son nom au « Gongorisme », est l'élément espagnol marquant de la tendance européenne au style précieux, qui porte en Italie et en Allemagne le nom de « Marinisme - (poete MARINI) et en Angleterre celui d’« Euphuisme » Le théâtre du xvf siècle est dominé par les guerres que l’Espagne entreprend partout. Les comed.es de « cape et d epee » dépeignent les coutumes chevaleresques de celte époque • Les classiques français s mspmeront des écrits espagnols. Mais, contrairement au théâtre classique irançms le theatre espagnol n’a pas d’unité de temps, ni de lieu. Les scènes sont liés nombreuses, les personnages varies : la duègne, le vieillard le ♦ C son L dans presque toutes les pièces de cette époque ’ ' ' tlC” ^trouvent LOPE DE VÉGA (1562-1648), qui est un des plus-grands génies du s . tous les grands genres avec, une étonnante facilité. Il tend à doLcr J i ¿-a. 1 6’ aboide son originalité. Il nous laisse environ quinze, cents comédies nresmip tnni ‘ , eatre espagnol « LE MAITRE DE ZALAMBA », « LE CHEVALIER D'OLMED^ üape ct d’éP^ : contient de très belles scènes, hélas perdues dans un ensemble toniki ? S°n œUVrc immense veront a en dégager quelques-unes et à les mettre en valeur. LeS roniantiques arri-

TIRSO DE MOLINA écrit aussi avec beaucoup d’ai^nro complications les plus variées de ses comédies. MOLIÈRE h « BURLADOR DE SÉVILLE » et du « CONWIVE

1 mee les bous mots ™" " DON JUAN ^

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RUIZ DE ALARCON a un talent particulier pour animer un personnage, pour pousser l’élude de son caractère ; ainsi agit-il avec le menteur de •• LA VÉRITÉ SUSPECTE », trans­ plantée au théâtre français par CORNEILLE, dans « LE MENTEUR ».

Le grand CALDERON DE LA B ARCA, qui fut baptisé en son temps le plus grand poète chrétien, est remarquable par la profondeur de ses pensées, la richesse de son style et sa manière admirable de dépeindre les passions de ses personnages. Ses chefs-d’œuvre sont : «LE MAGICIEN PRODIGIEUX », «LE MAITRE DE ZALAMBA », imité de LOPE DE VÉGA, et surtout « LA VIE EST UN SONGE ». GUILLEN DE CASTRO, qui composa « LA JEUNESSE DU CID » et « LES EXPLOITS DU CID », inspirera CORNEILLE et, quoique l’œuvre française soit meilleure par la simplicité du plan, l’étude des caractères, la présentation des personnages, DE CASTRO a l’avantage de l’originalité.

Dans les prosateurs, un nom et une œuvre dominent : CERVANTES et son «.DON QUICHOTTE DE LA MANCHE » (1605). Œuvre maîtresse traduite dans toutes les langues du monde, accessible aux enfants par ses aventures chevaleresques, intéressant les lettrés par la philosophie profonde, le comique puissant, l’ironie amère, l’imagination intarissable, P le style riche, pittoresque, imagé, précis qui la composent. Deux types immortels qui, à eux seuls, résument les deux aspects de l’âme : l’idéal et l’égoïsme prudent ; DON QUICHOTTE et SANCHO PANÇA. CERVANTES se proposait de ridiculiser les œuvres de chevalerie très en vogue au xvie siècle ; le mai re a largement dépassé ses visées, il s’identifie à son héros, s’enthousiasme pour lui et nous le rend de plus en plus sympathique. Mieux qu’un livre de chevalerie, « DON QUICHOTTE » est un chef-d’œuvre de prose, alliant l’idéalisme au pra­ tique, ce qui constitue le vrai genie espagnol. Mme DE SÉVIGNÉ le cite, BOILEAU s’en inspire, MOLIÈRE lui emprunte les carac­ tères de certains de ses personnages. En 1700, les Bourbons montent sur le trône d’une Espagne épuisée par des guerres malheureuses et ruineuses. La littérature est en pleine décadence. Les écrivains s’inspirent uniquement de l’étranger et principalement de la France.

LEANlTIO DE MORANTIN renouvelle le théâtre en présentant quelques œuvres correctes empreintes d’un talent lentement acquis : « LE OUI DES JEUNES FILLES ».

,

BRETTON DE LOS HERREROS, bon peintre de la classe moyenne, est un excellent poète comique. •< EL PELO DE LA DEHESA » est sa meilleure comédie. Il nous décrit avec beaucoup de talent la vie du provincial aisé cherchant à devenir citadin, ce qui lui permet une satire des modes et des usages de la bourgeoisie des villes.

.4 LE XIXe SIÈCLE - LA PÉRIODE CONTEMPORAINE Le xixe siècle apporte à l’Espagne un événement douloureux : l’inVasion de son sol par les armées de Napoléon Ier. La misère règne partout, la littérature reste pauvre, mais l’on sent cependant son réveil prochain. Une longue période de paix va aider 1 Espagne a se relever de scs ruines. Un renouveau est donné au roman car JUAN VALERA qui écrit dans un style remar­ quable «PEPITA JIMENEZ » (1874), puis, à la même époque par PEREDA (183-1-1906) dont le livre « VERS LES CIMES » nous montre ses qualités de peintre de paysages d’une rare

fidélité et d’une grande vigueur. PEREZ GALDOS décrit la guerre d’Indépendance qui fut soutenue par les Espagnols ...

contre Napoléon Ier.

- 14 — ' n IA PARDO BAZAN cl PIO BARO.TA écrivent des romans^ La Senora Dona EMLL1A

très réalistes. aNF7 (1867-1928). Ce prodigieux écrivain de Valence apparaît VINCENTE BLASCO IBAN / . . ZOLA ; rapidement il prend continuée en

dans ses premières œuxTes comme oil y est plongé, donne l’accent espagnol a son œuvre. : lui-même et, dans le courant natnra «^^ ^ ^^ Républicain, il sera exi e par le gouvei»r 1 “ ti le pilis universelle. « LES CONTES Son inspiration, d'abord

sent déjà dans « LA BARAQUE » et .

^A^FUR DE MAl" h personnalHé 'de l’auteur. « ENTRE LES ORANGERS », autre cycle Espagnol de son œuvre, qui-se poursuit avec «LA CATHEDRALE» et surtout SANGLANTES livre si souvent traduit et récemment porte a 1 écran par les \mSal ^ commence avec « LES ARGONAUTES

TRUM ». Son inspiration variée, la vigueur de son style, classent IBANEZ a la tète des

écrivains modernes. MICHEL DE UNAMUNO (1864-1936), Basque d’origine, est un républicain ardent qui fut exilé avec IBANEZ. Philosophe avant tout, il aime la contradiction et ses œuvres, empreintes de poésie, sont remplies de luttes passionnées. « PAIX DANS LA GUERRE », « ROMANCE DE L’EXIL », « L’ESSENCE DE L’ESPAGNE » sont scs principaux livres. RAMON DEL VALLE INCLAN (1869-1936), adepte, de la littérature moderne, il

j ; I

possède*au plus haut point le sens de la prose poétique. L’atmosphère légère, le mystère et la poésie où sont plongés les personnages et les paysages, l’originalité de la forme, expliquent l’admiration de l’Ecole moderne pour cet auteur. Ses « SONATES » et ses « POEMES » sont remarquables. . JOSÉ ORTEGA Y GASSET, écrivain et philosophe de talent, est le maître de la

j

jeunesse actuelle. MARTINEZ RUIZ dit AZORIN mêle dans son œuvre la littérature et l’histoire. 11 veut expliquer le cœur de l’Espagne traditionnelle. « LA ROÙTE DE DON QUICHOTTE » donne de très bonnes descriptions de paysages de la Manche et de la Castille, des fermes, endormies, des terres brûlées par le soleil de l’Espagne rurale.

Signalons encore FREDERICO GARCIA LORCA, surtout auteur de théâtre, dont les œuvres sont très prisées en France (« LA MAISON DE BERNARDA »). Il est mort pendant la guerre d’Espagne qu’il faisait dans le camp des Républicains; et VENTURA GARCIA CALDERON qui nous donne une idée de sa grande amitié pour la France dans son livre « CETTE FRANCE QUE NOUS AIMONS ».

Terminons cette vue d’ensemble de la littérature espagnole en citant quelques auteurs sud-américains : 1 GABRIELLA MISTRAL, poétesse chilienne qui eut le Prix Nobel 1945. Elle a oublié S plusieurs livres de poèmes dont le plus célèbre est « DÉSOLATION ». ' * |: LA Nu“rcomp;d'^ SALVÂD0R REYES connu par son roman « L’ÉQUIPAGE DE I

HUGO WAST, Argentin, qui a publié « TERRE DE JAGUARS » MANUEL GALVEZ, Argentin lui aussi, auteur de « HUMANITA JOSÉ DE LA CUADRA et H. SALVADOR, auteurs équatoriens"'

La plupart de ces auteurs se révoltent des inégalités M dans leur pays et en donnent des images fort réalistes. ” socimes choquantes existant ]

LA LITTÉRATURE ALLEMANDE

Elle subit longtemps les influences étrangères et particulièrement l’influence française et ce n’est qu’à la lin du xvui* siècle, qu’elle fait preuve d’une maîtrise qui se manifeste dans les œuvres de SCHILLER et surtout de GŒTHE qui est peut-être le plus grand écrivain, en tout cas le plus complet et le plus varié, ayant jamais existé. Une autre caractéristique est la longue durée de la période moyennâgeuse qui se prolonge encore aux xvie et xvn° siècles par ses thèmes d’inspiré l ion, alors que la France et l’Italie sont en pleine Renaissance. Cette période a laissé son empreinte sur toute la littérature d’otitre-Rhin en lui donnant sa couleur très locale, et son goût du mystique.

Le xiiic siècle est marqué par une grande floraison littéraire comparativement au reste de l’Europe. Il n’est pas un seigneur qui ne possède, son « barde » (compositeur et chanteur à la fois) qui ne le quitte pour ainsi dire jamais. Jongleurs et troubadours colportent de ville en ville l’épopée populaire et chevaleresque du « MINNESANG » dont le thème principal est la chanson des « NIEBELUNGEN » qui raconte les exploits du héros allemand Siegfried et la destruction du royaume des Bürgendes par les Huns. Cette, épopée, qui nous familiarise, avec toute la mythologie allemande, son paradis, le « Walhalla », où se retrouvent les combattants braves et valeureux, son dieu suprême, Wotan, et ses déesses guerrières, les Walkyries, atteint la perfection dans le genre par son style dur et passionné. Les autres thèmes des « Minnesängers » (chanteurs de Minnesang) sont ceux des trouba­ dours de toute l’Europe, ceux qu’ont chanté en France les contemporains de CHRESTIEN DE TROYES : « PARZIFAL » (le Perceval français), histoire touffue mais captivante de la quête du Graal qui doit donner une puissance magique, avec ses héros habituels, Lancelot, l’enchanteur Merlin, Tristan et Yscult ; les légendes de la « TABLE RONDE » où nous suivons les aventures du Roi Arthur, le chevalier courtois, entouré de ses douze pairs, etc... La poésie lyrique fait ses débuts avec l’empereur Henri IV, mais assez rapidement on assiste, au début du xvc siècle, à un déclin littéraire très net. La féodalité a perdu sa puissance et les lecteurs, qui sont maintenant les bourgeois commerçants, prisent beaucoup moins l’inspiration héroïque et lyrique. De nouveaux genres littéraires font leur apparition : la nouvelle satirique avec « Till l’Espiègle », personnage resté célèbre en Allemagne ; le drame qui, de « mystère » religieux, devient la faYce comique jouée sur les places publiques. Les Minnesängers, qui allaient de ville en ville, ont fait place aux Maîtres-Chanteurs, Axes et groupés en corporations.

— 16 -

Au milieu du xvr siècle, la situation ^^

ESSESSï;"^

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d’autres pays. Les seuls noms à connaître des xvi* et xvn* siècles sont :

LUTHER. Moine, créateur de l’Eglise réformée, il veut faire de la littérature la servante de la foi. Il traduit la Bible et sa traduction a un tel succès que l’on peut dire que c est lui qui a, linguistiquement parlant, unifié l’Allemagne. Il a, à ce point de Vue, un rôle conespondant à celui de DANTE en Italie et il a véritablement créé l’Allemand moderne. Enfant du peuple, il s’adresse au peuple dans un style très simple et il est resté un très grand écrivain grâce à son « CHORAL » où il fait preuve d’un lyrisme rarement égalé.

LEIBNITZ, philosophe contemporain de DESCARTES (1). Signalons qu’en 1669, paraît «SIMPLICISSIMUS », imitation du roman picaresque espagnol (Picaro est un pauvre diable sympathique et malchanceux qui va de ville en ville en vivant d’expédients et de rapines). Ce roman, qui est resté célèbre dans toute l’Allemagne actuelle, fut l’événement littéraire le plus important du xvne siècle et il nous servira de transition vers ce siècle particulièrement brillant que fut le xvme siècle.

L’Allemagne aborde le xvni° siècle avec un retard considérable sur les autres nations, dans le domaine littéraire tout au moins. Nous allons voir qu’entre 1700 et 1800, elle va combler une bonne partie de cette lacune. C’est tout d’abord la « PHILOSOPHIE DES LUMIÈRES » qui, avec l’appui de Frédéric II, le « Grand Frédéric », roi de Prusse cl despote éclairé, ami de Voltaire et des philosophes français du xvme siècle, libère les lettres allemandes de la question religieuse qui les remplissait toutes entières WIELAND, que Ton considère comme le premier classique allemand et le poète KLOPS1 OCR annoncent un renouveau de la littérature allemande qui se manifeste apres 1750 par : 1 T VND ^A*?.”’ exPressi™ “ssez difficilement traduisible (littéralement «Tempête e Elan ») qui sert a designer un mouvement de jeunes et la première vague de 1 deahsme allemand. Il naît d une reaction contre la raison et les règles littéraires trop strictes et seul libérer 1 homme par le culte de la nature et de la personnalité 1 1 P0,iliqUe Gt re,W^; * n’est pas, comme le mouvement philosophique français de 1 époque, oppose, au catholicisme, mais il admire RD pour son culte de la nature et SPINOZA pour sa foi en la beauté de h vie 11 « R0USSEAU la prédominance de la raison par celle de l'imagination et du sentiment P du dtm™' r ^ pour le genie il décrété que 1 homme doit rechercher la puissance intoH-M n a(lmiratlon heur et, pour cela, s’affranchir avant tout des lois humaines "»^litelle avant le bon-

Les œuvres marquantes de cette époque montreront donc l’homme et la société (« GŒTZ VON BERLICHINGEN» rrc n^lfs ^ents entre l’homme et la religion (■ PROMÉTHÉE ») et enfin entre ’Im» S BRIGANDS »), entre (« DON ^CARLOS,.), entle 1 h°»™e et les tyrans politiques

(1) Voir cours de Philosophie.

- 17 ri Los écrivains les plus représentatifs de cette tendance sont HAMANN et HERDER, initiateurs fortement influencés par les théories du philosophe de Kœnigsberg, Emmanuel KANT (1724-180-1). Le chef de l'école fut ensuite GOETHE tant qu’il habita Strasbourg puis, après son départ pour Weimar, SCHILLER qui transporta le centre du mouvement à Stuttgart, capitale du Wurtemberg. Nous étudierons SCHILLER et GŒTHE à part car ils sont les deux plus grands écrivains allemands et leurs œuvres appartiennent à plusieurs époques et genres littéraires.

Après cette explosion révolutionnaire et bruyante du « Sturm und Drang »qui a donné à la littérature allemande sa première forme nationale, on note un très net retour au calme avec le classicisme qui apparaît ainsi en Allemagne quelque cent cinquante ans après le c 1 assi cisme fra n çais.

LE CLASSICISME ALLEMAND Les écrivains du « Sturm und Drang », sous l'influence des civilisations antiques et méditerranéennes, se muent en classiques. Pour secouer l’in fluence de la littérature française, ils reprochent à celle-ci. d’avoir délaissé la civilisation grecque où ils vont aller puiser leur inspiration. Ils ne recherchent plus le génie, mais prêchent le renoncement et la soumission aux lois humaines. Seule, leur liberté intellectuelle dans le cadre de ces lois, doit leur permettre de s'élever à un idéal supérieur. Les Anciens pratiquaient le culte de la raison, les écrivains du « Sturm und Drang » celui de l’idéal, les classiques, eux, seront partisans d'un idéalisme de raison et auront foi dans la victoire de l’homme par la culture. La capitale spirituelle de l’Allemagne devient alors Weimar où habitent SCHILLER et GŒTHE, les deux maîtres de cette période classique assez courte d’ailleurs (environ de 1775 à 1805) et dont les principaux contemporains sont : Guillaume de HUMBOLD, HOLDERLIN qui mourut fou et Jean-Paul RICHTER. Tous ces écrivains-firent de nombreux voyages en Italie et il n’est pas inexact de dire que c’est là que c’est formé le classicisme allemand. SCHILLER. (1759-1805). Poète, essayiste, historien, il est un'sentimental qui a atteint une grandeur lyrique rarement égalée dans ses tragédies en vers. Les trois premières datent de la période du « Sturm und Drang », période tourmentée de la vie de SCHILLER : « LES BRIGANDS » : un jeune homme, dégoûté par la laideur du monde, se fait brigand pour trouver une vie plus près de la nature. « INTRIGUE ET AMOUR », où l’amour devient un drame par suite des positions sociales des personnages. Et « DON CARLOS » qui est un hymne à la liberté politique. Les drames suivants appartiennent plus typiquement à la période classique. Ce sont : « WALLEINSTEIN » où le héros, pour génial qu’il soit, est finalement perdu par sa trop grande ambition. « MARIE STUART » où l’héroïne accepte la mort pour se racheter des fautes passées. « JEANNE D’ARC » où SCHILLER nous montre l’héroïne française tentée par sa passion pour un soldat anglais et mourant repentante sur Je champ de bataille, ce qui est assez éloigné de la vérité historique. « GUILLAUME TELL » où l’auteur nous fait revivre la révolte des cantons suisses opprimés par leurs baillis autrichiens et qui est peut-être sa pièce la plus remarquable.

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. 1 t allemand ; il vaut suri oui par ses SCHILLER est le plus S™'1 d'une grandeur, intrigues ou les héros font pie.uvt, a\ histoire d’une révolte de cosaques; «AMES MORTES», roman pessimiste et à grande portée sociale, où l’auteur s’est attardé à la description des misères de ses compatriotes.

TOURGUENIEF (1818-1883). Fils d’une grande famille russe, il fut exilé pour avoir publié des écrits contre le servage qui pesait sur les paysans. Il voyagea ensuite et vécut longtemps à Paris où il fit connaître le vrai visage des Nihilistes russes qui, dans le but révolutionnaire d’abolir le régime autocratique du Tsar, vivaient, pourchassés par la police impériale, dans une continuelle clandestinité. Dans les « RÉCITS D’UN CHASSEUR », il nous présente des tableaux poignants sur la vie misérable des serfs russes ; « FUMÉE » est une peinture très sombre de la société de son époque.

- 24 — noCTOIFWSKY (1821-1881). Ingénieur militaire de Moscou il fut impliqué dans

reçu triomphalement. intérêt poignant par la sympathie qu’il manifeste pour la misère Ses romans sont d'un humamc^ ^^ « PAUVRES GENS » il décrit la vie monotone et pleine de déceptions d’un

pauvre garçon que le succès ne récompense jamais« . . . • • « SOUVENIRS DE LA MAISON DES MORTS » est un récit de sa captivité en Sdmnc. A la parution de ce roman, l'opinion publique s’émut vivement et le soit des depoués fut améliore.RiME$ ^ CHATIMENTS •> est l’œuvre la plus connue de DOSTOIEWSKI. Un jeune étudiant, Raskolnikoff, tue l’usurière qui lui a prêté de l’argent. Mais ce crime lui fait perdre sa liberté morale et sa tranquillité. Il provoque malgré lui les policiers et ne retrouve son calme qu’au bagne. L’intérêt de cet ouvrage réside surtout dans l’analyse minutieuse du remords qui grandit dans un esprit désaxé et le pousse à agir sans qu’il ait la moindre conscience de ses actes. Ce roman a été adapté au cinéma avec Pierre Blanchar et Harry Baur dans les rôles de Raskolnikoff et du policier. « LES POSSÉDÉS », « L’IDIOT », adapté lui aussi au cinéma avec Gérard Philippe, et enfin « LES FRÈRES KARAMAZOF » .dont on a tiré une pièce de théâtre, sont les autres ouvrages les plus répandus de DOSTOIEWSKI.

LÉON TOLSTOÏ (1828-1910). Né d’une famille noble du gouvernement de Toula (au sud-est de Moscou), il embrassa d’abord la carrière des armes puis se retira dans ses terres pour écrire. Plus tard il tourna ses regards vers un mysticisme profond et voulut . vivre suivant l’Evangile en labourant lui-même ses terres et en confectionnant de ses propres mains tous les objets dont il avait besoin. De sa retraite, il lança de violentes critiques contre la civilisation de son époque et voulut partager ses terres entre scs paysans, mais sa femme et sa fille s’y opposèrent. Il a exercé, comme DOSTOIEWSKI, une grande influence sur la littérature de son temps par des productions de valeur comme : « LES COSAQUES », excellente peinture du Caucase du xixe siècle. « SÉBASTOPOL », histoire du siège de cette cité au cours de la guerre de Crimée, chef-d’œuvre de la littérature de guerre. « LA GUERRE ET LA PAIX », qui, sous une forme romancée, est une peinture fidèle de la Russie en guerre, de 1805 à 1815. On y trouve des passages célèbres, comme le portrait de Napoléon et l’incendie de Moscou. 1 . « ANNA KARÉNINE », histoire troublante et terrible d’une femme qui tromne son mari et se suicide (incarnée à l’écran par Greta Garbo). 1 u RÉSURRECTION », roman de la période mystique. Ces romans sont prenants par l’observation très fine des nuances U manque peut-être à TOLSTOÏ le sens de la composition et c’est ce que de nombreux critiques. ^ G u ont reproche

On voit donc, par l’œuvre de ces quatre romanciers nue U plus tard la littérature américaine contemporaine, trouva’sa teraturc e r^v, russe, vuum« comme réalisme naturel et sincère ennobli par sa sympathie nOur r0 e*Pression dans un cherchent pas seulement le succès littéraire, mais veulent avant . t ,main- Ces écrivains ne Vente et faire triompher la Justice. ‘ ailt l°ut découvrir et répandre la

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La littérature russe se prolonge plus près de nous, par : ALEXIS 1OLS1OI (LSI7-1875) qui connut le succès par des drames historiques.

TCHEKOV (1860-1904). Romancier cl dramaluige qui peint les mœurs rurales avec un réalisme teinté parfois d’ironie. Ses drames, au style quelconque cl à faction assez réduite, rc’iennenl surtout l'attention par un symbolisme peu poussé analogue, à celui d'IBSEN. FCHÉKOV reste avant tout le créateur du conte et de la nouvelle en Russie. Dans des œuvres courtes, comme. « L’HISTOIRE MÉLANCOLIQUE -, il nous livre, comme avec lassitude., des .détails sur la vie russe et nous décrit avec lyrisme les petites tragédies de. chaque jour. Dans ce genre, on peut le mettre avec MAUPÀSSANT au premier rang deHa htiérature européenne. MAXIME GORKI (1868-1936). Après une enfance misérable, il ne. fut longtemps qu’un manœuvre vagabond et illettré. Mais grâce, à sa foi en la Révolution soviétique, il obtint rapidement un succès immense et est considéré comme le premier écrivain du régime nouveau. Sun œuvre, très réaliste, est remarquable par une grande intensité de vie. A côté de. romans comme ■ cl dans « MATERNITÉ ».

SELMA LAGERLOF. Elle vécut dans le Vermland suédois et nous raconta à sa manière les légendes de son pays. Dès son premier ouvrage, « LA SAGA DE GOSTA BERLING », elle obtint un succès européen dù un peu au fait que son roman marquait une réaction contre le réalisme régnant alors en maître sur la littérature. L’art merveilleux et émouvant de celle femme écrivain est tout de fraîcheur, de beauté. Son imagination magique associée au don de voir malgré1 tout la réalité1 lui permet de dégager l'élément humain de la légende tout on conservant la poésie de celle-ci. Son optimisme, la compassion et la tendresse avec lesquelles (die se penche sur scs personnages lui ont valu le Prix Nobel de la littérature en 1903. " GOSTA BERLING » a été adapté au cinéma, de même que « LE CHARRETIER DE LA MORT » qui a pris les traits de Louis Jouvct dans » LA CHARRETTE FANTOME » de J. Du vivier.

De nos jours, deux romanciers Scandinaves ont atteint une grande célébrité : La Norvégienne SIGRID UNSET, avec une œuvre historique très longue et très émouvante sur la Norvège du xive siècle, « CHRISTINE LAVRANSDATER ».

Et le Suédois AXEL MUNTHE, dont le « LIVRE DE SAN-MICHELE » a été traduit dans toutes les langues. Dans ce roman, un médecin retiré dans la maison qu'il convoitait depuis longtemps, dans l’île de Capri au large de Naples, nous livre ses réflexions et ses mémoires sur sa vie de praticien.

A TRAVERS DIVERS PAYS Au cours des siècles, d’autres peuples se sont signalés par des écrivains, qui, sans être

nombreux, ont écrit parfois des œuvres importantes.

LA HOLLANDE, pays de tout temps libéral et démocratique, abrita souvent dans ses cités commerçantes des écrivains qui voulaient écrire librement sans encourir les ven­ geances des princes qu’ils critiquaient bien souvent. ERASME (1-167-1536), que l'on peut considérer comme le premier humaniste de tous les temps et le premier en date des philosophes modernes, vécut à Amsterdam et écrivit,en latin ses « ADAGES » et son «• ELOGE DE LA FOLIE ». Son œuvre, tout en traitant de morale et de philosophie, possède des côtés nettement satiriques et nous fait découvrir un esprit libéral et tolérant qui fut très goûté de ses contemporains. La Hollande abrita encore, dans le cours de son histoire, d’autres grands philosophes comme DESCARTES ou SPINOZA. LE PORTUGAL a enrichi la littérature mondiale par l'apport de l’œuvre de son grand poète CAMOENS, qui a donné le premier poème de forme classique, la longue épopée des « LUSIADES » (1572) dont le thème est l’expédition de Vasco de Gama, navigateur portugais qui, le premier, contourna le cap de Bonne-Espérance et découvrit les Indes. LA SUISSE s’illustra tout particulièrement avec SPITTELER (lin du xixe siècle), écrivain et dramaturge de langue allemande, et, de nos jours, C.-F. RAMUZ qui a al teint un succès européen avec ses romans régionalistes ayant pour cadre le Valais ou le pays de Vaud. Dans un style personnel, avec une lourdeur voulue, il nous montre sa svmpathic pour ses compatriotes, humbles travailleurs des montagnes.

JOHN K^HTEL, avec son fameux « VIA MALA », connut aussi le succès et l’honneur Ît8 ^‘TductJons. C est aussi un roman régionaliste mais qui se situe dans les montagnes des

Grisons, au sud-est de la Suisse. Il nous faut encore citer, un peu au hasard, géographiquement et chronologiquement pal lan t : VAniV Polonals S^'KTEWICZ, célèbre par des romans historiques comme « QUO VAU x

Le Danois ANDERSEN dont le monde entier connaît les « CONTES ». J0^ h.indou, «AB^RANATH TAGORE et la poétesse chilienne GABRIELLE MISTRAL qui, tous deux, virent leur talent consacré par l’attribution du Pri v C i i littérature, le premier en 1913 et la seconde en 1945. 1 P ^°bcl de la

La Canadienne MAZO DE LA ROCHE qui obtint un gros succès r suite de romans sur la famille des « WHITEOAKS DE JAI NA » • cn 1 ,ancc aVcc s»

Les Hongrois MORICZ, peintre des paysans de la « nus/H H t s , qui excelle dans la nouvelle et dont plusieurs œuvres ont été k J- ’ * p^J0S DE ZILAHY, « SON DERNIER ROLE ». U P°ltees a ’ écran, en particulier

Et enfin le Belge MAURICE MAETERLINCK qui a éerü r sophiques que techniques : « LA VIE DES ABEILI ES » ta œuvres aussi philo• VIE DES TERMITES».

(1) Plaine poussiéreuse de la Hongrie.

LA LITTÉRATURE ANGLAISE

Nous allons maintenant étudier la littérature de langue anglaise, peut-être la plus riche en chefs-d’œuvre avec la littérature française. La langue, d'origine germanique, se modifie au Moyen Age avec les invasions nordiques (Danois) et normandes (Guillaume le Conquérant). Comme en Allemagne et en France, cette période voit une prédominance des textes religieux et des légendes chantées par les troubadours. Au xive siècle, CHAUCER, qui fut surtout un traducteur, est le. premier qui mérite d’être retenu.

La Renaissance nous apporte :

LILY, romancier au style maniéré et précieux. Cette forme, analogue au Marinisme italien, fut appelée en Angleterre Euphuisme.

Edmond SPENCER, le poète de » L^ REINE DES FÉES ». Francis BACON, philosophe qui écrivit en latin. Le théâtre sort peu à peu des mystères et s’épanouit dans la comédie élisabethainc (sous le règne de la reine Elisabeth) : MARLOWE, qui, s’il n’était pas mort très jeune, aurait peut-être été l’égal de SHAKES­ PEARE (« TAMERLAN »).

BEN JONSON, excellent poète lyrique qui doit son immortalité à ses comédies de mœurs. La plus connue est « VOLPONE » que le cinéma a popularisé d’une façon excellente, grâce aux acteurs mis en scène : Dullin, Jouvet, Harry Baur. Dans cette pièce, le vieux Volpone, poursuivi par ses créanciers, décide de se faire passer pour mourant ; ceux-ci avides des richesses possibles lui font la cour en lui sacrifiant honneur, argent et l’un, même, sa femme. Le mirage de l’or justifie les pires abjections. WILLIAM SHAKESPEARE (1561-1616). C’est l'un des plus grands noms de la littérature de tous les temps. Sa vie, mai connue et assez mouvementée, a donné lieu à de nombreuses controverses quant à l’attribution de ses pièces. On est allé jusqu’à dire que SHAKESPEARE n’était qu’un prête-nom et la ques­ tion, remise dans l'actualité il y a quelques années, n’est pas encore résolue, ce qui n’enlève rien à la valeur de l’œuvre. SHAKESPEARE ajoute à la fougue, le sens de la mesure : il y a dans ses pièces de la préciosité, de la grossièreté, de l'horrible, mais il sait s’arrêter à temps. Il se distingue du théâtre classique par une grande liberté dans la façon de construire le drame : aucune pré­ occupation du temps, du lieu, mélange souvent brusque de la comédie et de la tragédie, contrairement au théâtre antique et français. Ce sont ces différences fondamentales qui ont écarté pendant longtemps SHAKESPEARE de nos scènes. Ce n’est qu’avec le Romantisme que le public français a connu SHAKESPEARE. ALFRED DE VIGNY, HUGO, s en sont inspirés.

— 30 — Dennis lors, ses pièces ont été traduites et jouées très souvent. Le cinéma même s’eu est emparé, sans grand sucres d’ailleurs : (« ROMÉO ET JULIETTE % » LE SONGE D UNE NUIT D’ÉTÉ •)• Ses œuvres furent réunies après sa mort, cpklques-ui.es seulement ayant

été publiées de son vivant. Dans les genres abordés par SHAKESPEARE, on peut citer :

Pièces historiques : h HENRI IV » où le prince Falstafi résume en lui les héros de 1 époque rabelaisienne. Ce personnage eut un tel succès que SHAKESPEARE le lit revivre dans « LES JOYEUSES COMMÈRES DE WINDSOR », comédie-farce, plus connue par la musique inspirée à Smétana. Comédies romanesques : a LE MARCHAND DE VENISE », «LA MÉGÈRE APPRI­ VOISÉE », » LA NUIT DES ROIS ».

Une Féerie : « LE SONGE D’UNE NUIT D’ÉTÉ ». Drames : a ROMÉO ET JULIETTE » dont la postérité a fait un des trésors commun à toute l’humanité, où SHAKESPEARE développe tout son génie Ivrique ; « CORIOLAN », « JULES CÉSAR », puis les drames noirs qui comprennent les quatre pièces les plus connus de SHAKESPEARE : « HAMLET ». Celui-ci, fils du roi du Danemark, veut verger son père assassiné. Pour approcher son oncle, qu’il soupçonne du meurtre, il contrefait le fou et délaisse sa fiancée Ophélic qui, elle, devient folle pour de bon et se noie. Le drame se termine par une tuerie générale au cours d’un duel entre Hamlel et le frère d’Ophélie. « OTHELLO ». Général maure au service de Venise, Othello étouffe sa femme, la vertueuse Desdémone, qu’il soupçonne à tort de le tromper. Son nom sert à caractériser un mari jaloux dont les soupçons ne reposent sur rien. «MACBETH ». Histoire du remords qui roi^c un couple qui, pour satisfaire son ambi­ tion, regner, assassine le roi Duncar. Lady Macbeth finit par se suicider et te roi se fait tuer dans un combat. « LE ROI LEAR ». Aussi atroce, sinon plus, que les précédents.

des théâtres. Un seul grand nom .

MILTON (‘608-1674). .grand P^^KA’Œ RECONoÛl^cTdS presque oublié, montre le Christ tenté dans le désert Le premier est

iTmontrl Usok tondant paradis terrestre. Le véritable héros du poème est Satan, k célèbre narre sur qu’ille contient de merveilleux passages descriptifs comme celui T ’ANGE TÉNÈBRES », exaltation monstrueuse superbe inspirera de 1 orgueil. H a le premier: Lnti nue laDES souffrance et la révolte grandissaient Satan. et MILTON les Romantiques « I E PARADIS PERDU » a été traduit par CHATEAUBRIAND en prose et par DELILLE CH A noter aussi les noms de deux philosophes de valeur :

HOBBES (1588-1680), précurseur de la philosophie positive, il ne voit dans l’homme que l’égoïsme : « L’homme est un loup pour l’homme ».

LOCKE (1632-1704), célèbre par des ouvrages sur la politique (« ESSAI SUR L’EN­ TENDEMENT HUMAIN »). D’après lui, toutes nos connaissances nous viennent par les sens. Grande influence sur nos philosophes du xvm° siècle (VOLTAIRE et ROUSSEAU surtout). . C’est sous la Restauration aussi que naissent les « journaux intimes » dont le dIus connu est celui de. PEPYS (1632-1704) : chaque smr, il faisait un récit de tout ce qu’il avait vu, dit ou pensé dans la journée. C est une confession si franche que certains passages n’ont

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même pas encore été imprimés. On vient d'entreprendre la traduction intégrale de ce journal que nous espérons lire dans quelque temps. PEPYS a tout raconte pêle-mêle : le. couronnement du roi, les propos obscènes tenus dans ses cabarets favoris, la peste de 1665, les sermons où il a dormi, le grand incendie de 1666, les femmes qu’il a possédées et ses élans de loi patrio­ tique. Ce journal a fourni de nombreux renseignements à K. WINSOR pour camper son fameux roman «AMBRE » qui débute en 1641 et où l’on trouve, 1res bien décrits, la peste et l’incendie de Londres par exemple. Sous le rogne de la Reine Anne, la littérature anglaise reprend peu à peu son importance cl la réaction contre le puritanisme se fait sentir partout. La poésie est superficielle, mais les poètes ont plus d’aisance, plus de grâce. Un seul poète représentatif :

Alexandre POPE (1688-1744), intelligent, vif et d'une extraordinaire précocité, il subit' • ’influence française, particulièrement de BOILEAU. A noter les noms de MACPHERSON, auteur d’une mystification littéraire d'une grande influence ; il publie en 1762 de prétendues traductions du barde OSSIAN qui enthousiasment l’Europe et inspirent notre Romantisme. Scs deux poèmes sont/: « FINGALL «et «TEMORA ».

CHATTERTON, qui fabrique de prétendus textes du xve siècle qui n'ont aucun succès. Il se suicide à dix-huit ans à la suite de cet échec. ALFRED DE VIGNY retrace sa vie dans un drame célèbre. La prose a une place prépondérante et deux romanciers sont restés très vivants :

DANIEL DE FOE et SWIFT. DANIEL DE FOE (1660-1731) fait beaucoup de politique et a une vie très agitée. A cinquante-cinq ans, il écrit le premier grand roman anglais, « ROBINSON CRUSOÉ » qui exerce sur les imaginations enfantines un puissant attrait . C’est ROUSSEAU qui déclancha son succès en montrant le parti à en tirer pour 1'« ÉDUCATION D'EMILE ». Il crée le roman' historique en introduisant des personnages fictifs dans des événements réels : «JOURNAL DE L’ANNÉE DE LA PESTE ». On -lit beaucoup, aujourd'hui, « MOLL FLANDERS », confession intégrale d’une fille séduite, rendue aventurière, prostituée1 et voleuse par la misère. • *

SWIFT (1667-1745), personnalité extraordinaire, âme avide de pouvoir, toujours insatisfaite. Il se fait des ennemis partout, en souffre et s’aigrit peu à peu. Son esprit est de plus en plus mordant cl incisif. De son œuvre immense, demeurent des pamphlets d’un humour féroce. : » JOURNAL A STELLA » et surtout les fameux « VOYAGES DE GUL­ LIVER » tombés dans la littérature enfantine et cependant profondément pessimistes. SWIFT lui-même écrit à POPE à propos de ce livre : « Le principal but que je me suis pro­ posé dans mes travaux est de vexer le monde plutôt que le divertir ! Voilà la grande base de misanthropie sur laquelle j’ai élevé l’édifice de mes voyages. » RICHARDSON (1689-1761). Il commence à écrire à cinquante ans « P AM EL A •• puis un des chefs-d’œuvre de la littérature, « CLARISSE HARLOWE », qui lit verser des torrents de larmes. C’est dans cette pièce que se trouve le personnage de Lovelace, employé* aujourd’hui pour désigner le type du séducteur. HENRY FIELDING compose une vingtaine de pièces qui doivent leur succès à des sujets scabreux. Il est l’antithèse de RICHARDSON. « TOM JONES ■• est une riposte à «CLARISSE HARLOWE ». STERNE (1713-1768). Quoique clergyman, il est hanté par la physiologie féminine et sa vie est peu édifiante. Ses «leux grands ouvrages sont « LE VOYAGE SENTIMENTAL » et « TRISTRAM SHANDY », roman décousu qui connut un grand succès par l'inattendu

'. La première est l’histoire de deux camarades qui travaillent dans un ranch et dont

l’un est obligé de tuer l’autre, un peu pauvre d’esprit, femme et va être lynché. Son plus grand succès mondial, « LES RAISINS DE LA LOLLRE », a été lui aussi porté à l'écran ; c’est l’histoire d’une famille de pauvres gens qui partent dans une vieille automobile, de l’Oklahoma, dans le centre des Etats-l ms, vers la Californie, où ils espèrent pouvoir vivre moi-ns durement. Ils se heurtent a toutes sortes de difficultés et donnent l’occasion à STEINBECK de s’attaquer aux problèmes sociaux de son pays. Ce J livre n’est pas sans parenté avec certains de CALDWELL dont nous allons palier maintenant.

ERSKINE CALDWELL. Chez lui, c'est la pitié qui prédomine. Il soutire des injustices et de la misère des hommes. Toute sa sympathie va vers les opprimés et les êtres simples : pauvres noirs, petites gens. Parmi ses meilleurs titres, retenons « LA ROUTE AU TABAC » et « LE PETIT ARPENT DU BON DIEU ». Il a écrit aussi des essais sociologiques qui montrent les éléments les plus bas dans l’échelle sociale des U.S.A. et les comparent, parfois à leur désavantage, aux éléments similaires des pays européens.

THOMAS WOLFE dénonce la cupidité et l’avidité des hommes d'affaires. Il attaque le conformisme bourgeois et ceux qui se refusent à considérer en face les problèmes sociaux. Il est l’un des meilleurs peintres de la société contemporaine. JOHN MARQUAND est moins révolutionnaire et s’il raille le conformisme des puritains de la Nouvelle-Angleterre, la plus ancienne région des U.S.A., il reste attaché aux conventions. Sa technique est très habile et il a admirablement bien reconstitué certaines classes de la société américaine. Il procède par ironie et s'attaque aux bizarreries et au snobisme de ses compatriotes. Il a écrit aussi des romans policiers et un de ses personnages, Mr. MOTO, a été popularisé par le cinéma.

JAMES FARRELL n’a pas le souci de la forme; il nous présente les faits avec une sorte d’automatisme et d'une façon toute photographique. Son œuvre attrayante atteint une certaine grandeur grâce à un réalisme marqué et à un sens moralisateur assez puissant.

WILLIAM FAULKNER est considéré par certains critiques comme le plus grand romancier de son temps, bien que son œuvre n’ait pas obtenu un succès comparable à celui d’HEMINGWAY par exemple. Pourtant, en plus d'un réalisme qui n’a rien à envier à celui-ci, FAULKNER, grâce à un don d’analyse peu courant, explore les domaines à peine connus du subconscient et possède un « Sésame >• efficace! pour pénétrer dans les recoins les plus secrets de l’àme de ses personnages. Son demi-insuccès est sans doute dû au décourage­ ment du lecteur devant cette technique trop poussée de l’introspection et aussi peut-être à un recul devant l’étalage brutal des laideurs de la vie. Mais l’œuvre de FAULKNER, dont les plus grands succès sont « LUMIÈRES D'AOUT » et «BRUIT ET FUREUR •• est assurée de durer car cet écrivain est allé plus loin que les autres dans l’étude de l’àme de ses conci­ toyens; il n a cesse de regarder, sans pour cela oublier ce qui est apparent vers les abîmes .profonds d ou montent les sentiments et les troubles de l’esprit. Il peut être comparé à cet autre fervent des mystères de 1 ame et de l’horrible, EDGAR POE. Nous voyons que ces écrivains sont presque tous des mhirnlku« . malgré son peu de recherche de la forme, son sacrifice du si vie à r r ^í6™111™’ une influence très grande sur son époque. Tous ce^S agressivité, a eu Heures de la société, parlent des pauvres avec commisémtio’n. ns\ontZ c^^^

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du juste contre le fort et l’oppresseur. Leurs écrits unissent une grande originalité à un pouvoir d’émotion rarement égalé. Malgré le sucrés incontestable qu'ils remportent actuelle­ ment. ils sont dans 1 ensemble assez peu traduits en français. Nos éditeurs nous ont présenté d’autres littérateurs dont la notoriété est moins grande aux U.S.A. mais qui ont reçu un accueil souvent enthousiaste de la part du public de notre pays. Voyons quels en sont les principaux. MARGARET MITCHELL est une jeune femme qui a fait paraître en 1936 un romanbeuve historique, « AUTANT EN EMPORTE LE VENT », qui a obtenu un succès énorme et a été traduit dans toutes les langues. Ce livre lient du romm et du documentaire sur la vie des Etals du Sud des U.S.A., avant, pendant et après la guerre de Sécession. D'une lecture agréable cl attrayante, il est intéressant par les caractères divers des personnages qui v sont campés : Rhett Bottier, l’aventurier sympathique, Scarlett o'Hara, l’héroïne aux’ trois mariages successivement dictés par le dépit, l'argent et l’amour, la tante Pytlipat, Ashley, le beau garçon d’une si haute moralité et tant d’autres qui laissent dans l’esprit du lecteur un souvenir durable. Récemment, les producteurs de cinéma américains ont réalisé avec ce roman un film en technicolor, ce qui contribuera certes à répandre encore le. nom de MARGARET MITCHELL. •

LOUIS BROMFIELD a vécu une partie de sa vie en France. Sa production très volu­ mineuse est également très inégale. Quoi qu’il en soit, des romans comme « LA MOUSSON », « VINGT-QUATRE HEURES », « MISSISSIPI », «UN HÉROS MODERNE »„ ont ren­ contré partout un très gros succès. Le plus populaire de ces ouvrages est sans contredit « LA MOUSSON s dont on a tiré un film largement diffusé et qui met en scène, dans une ville de la Birmanie anglaise, des personnages fort bien dessinés dont nous suivons les péripéties au milieu des divers fléaux, inondation, choléra, qui s’abattent successivement sur leur cité. WILLIAM SAROYAN est un jeune romancier'ou plutôt nouvelliste dont le talent est plein de promesses. De lui, nous n’avons guère pu apprécier en France que « LES ACRO­ BATES » et » L’AUDACIEUX JEUNE HOMME AU TRAPÈZE VOLANT ».

GERTRUDE STEIN, qui vit depuis de longues années à Paris, est devenue une bonne romancière et critique de langue française.

RICHARD WRIGHT est un écrivain noir sur qui l'attention du public se porte beau­ coup à l’heure actuelle. La sincérité qu’il met dans ses peintures de ses congénères est pour une»grande part dans son succès. Pour employer un mol qui fait fortune actuellement, c’est un écrivain « engagé ». Son dernier roman, « NATIVE SON », peut prendre rang parmi les « best-sellers » (mieux vendus). PEARL BUCK est une femme qui a vécu de longues années en Chine. Ses romans sont écrits dans un style bien particulier qui veut rejoindre, par sa simplicité, celle des personnages. Ils sont néanmoins fort intéressants à lire car le lecteur est bien vite pris par la vie pittoresque de la Chine dont l’auteur ne veut épargner aucun détail. Nous citerons : «TERRE CHINOISE», « LES FILS DE WANG », « L’EXILÉE », « LA MÈRE », « VENT D’EST ET VENT D’OUEST », « UN CŒUR FIER », etc...

HENRI MILLER, depuis la parution de son « TROPIQUE DU CANCER » et de son «TROPIQUE DU CAPRICORNE », est devenu un «cas » de la littérature non seulement américaine mais mondiale. Les critiques qui lui ont été adressées n’ont d’égales en nombre et en force que les louanges qui lui sont décernées. Si certains l’accusent d’employer un langage ordurier pour décrire des scènes d’un réalisme qui est une véritable atteinte à la morale, d’autres, au contraire, louent en lui l’écrivain qui a placé l’homme en face des grands problèmes que pose la société. Pourquoi voir en MILLER, comme certains l’ont fait, un philosophe du désespoir. Son œuvre, pour cruelle qu’elle, soit n’est pas tournée vers des horizons sombres et pessimistes : MILLER, en fin de compte, ne désespère pas de l’homme.

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En nuise de conclusion à ce tour d’horizon littéraire, nous signalerons quelques livres étrangers qui obtinrent chez nous un énorme succès de librairie et qui n ont peut-être pas trouvé place dans les pages que vous venez de lire. La plupart sont des traductions anglo-saxonnes et le type le plus célébré reste « AU­ TANT EN EMPORTE LE VENT » dont la popularité est suffisamment prouvée par le « marché noir » dont il fait l’objet puisque l’édition bien ordinaire qui était sortie en 1939 est recherchée maintenant à 1.000 ou 1.500 francs, soit plus de vingt fois son prix cl origine. A peu près de la même époque date le succès du « GRAND PASSAGE », ce palpitant roman d’aventures de KENNETH ROBERTS, qui nous entraîne dans les contrées sauvages de TArnérique du Nord où FENNIMORE COOPER avait guidé nos^ premiers pas. Beaucoup plus récemment nous avons été attirés par «MON FILS, MON b ILS» d'HOWARD SPR1NG, par « LA VALLÉE DU JUGEMENT » de TAYLOR CALDAVELL qui durent une bonne partie de leur succès au fait qu’ils furent parmi les toutes premières traductions qui nous parvinrent d’outre-Manche après la Libération. «LE LYS DE BROOKLIN » de BETTY SMITH et «AMBRE» de K ATI ILE EN AVINSOR furent incontestablement deux « best-sellers » (les mieux vendus) de ces dernières années. Ils bénéficièrent tous deux d’une publicité fort bien faite en même temps que d’une bonne présentation. Leurs qualités littéraires pures ne Jeur auraient peut-être pas assuré une telle diffusion en France. Les « TROPIQUE DU CANCER » et « TROPIQUE DU CAPRICORNE » de MILLER, dont nous avons déjà parlé plus haut, figurèrent aussi en tète des chiffres de vente. Dans leur cas, la décision de l’acheteur fut certainement plus d’une fois influencée par une curiosité peut-être malsaine que le fameux Cartel d’Action Morale, qui veut intenter un procès à l’auteur, a tout fait pour éveiller. Peu de lecteurs ont compris ou simplement cherché la réelle portée, les authentiques qualités littéraires et philosophiques incluses dans leurs pages. Quant au « ZÉRO ET L’INFINI » d’ARTHUR KŒSTLER dont on voit encore partout la couverture grise et blanche, il bénéficia d’un lancement savamment orchestré dans un but qui relève beaucoup plus de la politique que de la pure littérature. De même, « J’AI CHOISI LA LIBERTÉ », de KRAVCHENKO, gros volume où l’auteur, qui se dit ancien agitateur politique pour le compte de la Russie Soviétique, nous raconte comment il a été amené à changer de camp. Citons enfin pour terminer deux auteurs, très différents d’ailleurs, dont on a beaucoup parlé ces derniers temps :

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FRANZ KAFKA, Israélite tchèque, fonctionnaire et tuberculeux qui mourut encore jeune il y a quelques années. A l’aide de mythes très simples, il a essayé d’expliquer la solitude et la peur de l’homme devant l’obscurité de son destin. « LE PROCÈS » a été adapté au théâtre par Jean-Louis BARRAULT avec un gros succès. CRACHFR^SnR^ ne T*’1 P?S Sil eXisle vraiment- a écrit «J'IRAI (R V0,S TOMBES », liistoiro d un Américain d'origine nègre qui, pour Venner tuer Tcnumîé sadique deTrlainês deiLrip^ ‘J™1’1 de les

Noirs nous sommes peut-être complus, direz-vous, à exagérer l’imnnri , r extérieurs dans le succès d’un livre. Nous sommes sûrs ™ & i ,mpo lance des facteurs de la réalité. Une couverture bien faite, l’opportunité ¿me J^Tr • ttrC rCSlés Cn dcçà déterminants dans la carrière d’un livre sinon d’un mît ti"'11' Pubhcite sont des éléments en soit autrement. H d Un *uteur- 11 ^l d’ailleurs bien difficile qu’il

TABLEAU

SYNOPTIQUE (Au Verso)

INSTITUT CULTUREL FRANÇAIS

LA POÉSIE Cours n° 4

INSTITUT CULTUREL FRANÇAIS

COURS D'INITIATION A LA POÉSIE Cours N" y

Beaucoup de personnes, cultivées, sachant apprécier ce qui est beau, musiciennes parfois, n’aiment pas la poésie parce qu’elles l’ignorent. Pour certains un poème est une suite de courtes phrases qui riment, pour d’autres, c’est une façon précieuse de dire des choses obscures. Là-dessus planent quelques sombres souvenirs d’enfance : « Vous me copierez cent vers d'Athalie ». Et c’est ainsi qu’aujourd’hui beaucoup de femmes passent une heure chaque jour à faire leurs ongles et n’arrivent pas à consacrer cinq minutes par an à la poésie. Cet opuscule que vous venez d’ouvrir n’est pas un enseignement complet sur la poésie. C'est une initiation que seule, la lecture de poèmes peut compléter. Son but est de présenter les poètes et leurs œuvres à des personnes qui, jusqu’ici, les ignoraient, et d’essayer de leur faire goûter cette forme de l’art. La poésie est normalement étudiée avec la littérature et fait partie de celle-ci. C’est pour cela que parmi les poètes que nous vous citerons, vous en rencontrerez certains que vous avez déjà étudié dans notre cours de littérature : HUGO, RACINE, SHAKESPEARE, GŒTHE, par exemple, sont à la fois romanciers, poètes et dramaturges. Nous n’étudierons ici que le côté poétique de leurs œuvres.

DÉFINITION DE LA POÉSIE Concevoir la poésie comme un divertissement savant réservé à quelques initiés serait une grave erreur. La poésie est intimement liée à la vie de chaque jour et le .sentiment poétique est en chacun de nous. Qui n’a rencontré la poésie dans la fuite d’un oiseau ou d’un nuage, le bruit de la mer ou des feuilles mortes, la chaleur du soleil ou d’une main ? Souvent, nous avons ressenti une émotion devant un spectacle harmonieux de la nature. Nous nous prome­ nions au bord de la mer, par exemple, les teintes de l'eau s’accordaient avec celles du ciel, les vagues se succédaient régulièrement et leur bruit répété devenait une chanson monotone, des mouettes volaient majestueusement, tout était calme et nous avions l'impression d’un accord entre le ciel, l’eau, les êtres et nous-mêmes; cette impression d'accord et d’harmonie, nous la sentions en nous, elle devenait une réalité physique, une émotion poétique. Cette émotion confuse ne peut constituer à elle seule la poésie. En effet, elle n’est perçue que par celui qui l’éprouve. Pour qu’il y ait poésie, il faut que celui qui l'a ressentie trouve un artifice pour la rendre perceptible aux autres; il faut qu’il parvienne a faire ressentir aux autres ce qu’il ressent lui-même. Pour ce faire, il a le choix entre plusieurs moyens d’expression.



— 2 — Il peut s’il veut, rendre ses impressions générales par la musique dont l’harmonie des sons restituera l’harmonie du paysage et, par son caractère triste ou gai, indiquera les sentiments qui dominaient en lui au moment où il contemplait la scene. Il peut, si son imagination est à prédominance, visuelle, essayer d exprimer ses sentiments par une peinture du paysage fixée sur la toile et il essaiera d en traduire les lignes et les couleurs, plus ou moins transposées selon sa nature. , . Il peut, enfin, utiliser le langage courant et se servir des mots. Ainsi donc, le poète est celui qui traduit son émotion poétique et, pour cela, il peut employer, soit le langage de tout le monde, la prose, soit utiliser les régies de la versification. S’il parvient, par le choix judicieux des termes, à exprimer toutes les subtilités de son état émotif sans donner l'impression de faire une analyse scientifique, si, par le rythme de sa phrase, par les sonorités des mots, il évoque l’harmonie du spectacle, il peut 1res bien réaliser ce que l’on appelle un poème en prose; certaines pages de CHATEAUBRIAND en sont un exemple. Notons, toutefois, que ces réussites sont rares dans notre littérature et le poète, depuis la plus haute antiquité, se sert d’un langage spécial : le langage poétique. Bien entendu, si le fond même de la poésie, l’émotion poétique suscitée par le spectacle de la nature et les grands sentiments (parmi lesquels l’amour tient une place prépondérante), si cette matière poétique est absolument la même pour tous les hommes de tous les temps et de tous les pays, la forme qui l’exprime, c’est-à-dire le langage poétique, variera suivant les lieux et les époques. Nous ne considérons ici que. les règles essentielles du langage poétique français. N’oublions pas que lorsque nous lisons un poème, nous devons faire le travail inverse de celui exécuté par le poète : derrière l’harmonie des mots et l’expression poétique, nous devons retrouver l’émotion. Donner une définition de la poésie est assez difficile, car on peut dire que la poésie finit où commence l’explication. La poésie, procure un plaisir certain mais inexplicable, un peu comme celui que procure la musique. Peut-être, est-il dû aux qualités du texte : L . f.* *

* C’ndence, c’est-à-dire manière dont sont combinés les sons, et, Harmonie, qui dépend du choix des mots.

C’est pour cela que la poésie est difficilement traduisible en une langue étrangère (les sons et les mots ne sont plus les mêmes). Un grand poète français comme RACINE est surtout connu à l’étranger comme auteur dramatique, car la musique de scs belles phrases disparaît dans la traduction. Ce plaisir peut être encore dù à la découverte de nouveaux rapports entre les choses et les mots qui les évoquent, de ces « CORRESPONDANCES » dont parle BAUDELAIRE. « Les parfums, les couleurs et les sons se répondent ». L’imagination de l’enfant est pleine de ces correspondances. Une tache d’ombre sur un mur évoque en lui un épique combat d’Indiens. « Approche, lui dit-on; n’aie pas peur tu vois, il n’y a rien ». L’enfant acquiesce, mais, poète, il pense en lui-même : « On dirait pourtant... ». unau.

PAUL ELUARD, lui, nous dit : « Le. poète est celui qui inspire ». MARCELcomme PROUST, un romancier, que souvent il il cherchait el aL • ses sentiments il le voulait. Devant disait la tristesse de la pluie que : « .1 pleut », tandis que le poète VERLAINE disait : Prenait et ne trouvait



« U pleure dans mon cœur Comme il pleut sur la ville ».

PREMIERS CONTACTS AVEC LA POÉSIE Personne ne peut vous forcer à lire de la poésie. Vous avez le dmii i vie cette immense palpitation de dire que ça ne vous intéresse pas M;iis vuüs n’nveznis le droit de prendre un recueil, .de le parcourir rapidement et air. r n‘li

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'^J L'Impromptu^. ? {^^J^ t/^ s^-'*-^



Comme son nom l’indique, c’est une pièce de vers, écrite instantanément sur un sujet qui vient brusquement à l’esprit du poète ou qui lui est imposé par une autre personne. Aucune règle fixe ne préside à sa création si ce n’est que, par définition, l'impromptu est, le plus souvent, un poème très court. Citons celui de Boileau : « Impromptu à une dame qui demandait à l’auteur un quatrain sur la prise de Mous » : x .

Mous était, disait-on, pucclle, Qu’un roi gardait avec le dernier soin Louis-le-Grand en eut besoin ; Mous se rendit : vous auriez fait comme elle. L’ Epigramme. Lepigramme s apparente étroitement a l’impromptu mais se différencie nnr caractère satynque. C est toujours un trait d’esprit mordant, plus ou main« mér h a des épigrammes les plus célèbres fut écrite, par VOLTAIRE ; méchant. Une

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L’autre jour, au fond d’un vallon Un serpent piqua Jean Fréron. Que pensez-vous qu’il arriva ? Ce fut le serpent qui creva.

Le Madrigal

Le madrigal est également une courte pièce de v^rc pas un chcf-d’oeuvre ; certaines affiches dovr-8« üf 1.S flocthnJ connu(I) oonnalss .no,. Immédiat., sans r. cours au raisonn m nt 1 ’ ¿experi. noe . (2) production do plantas ou d’animaux qui s- fait c no oxteri-ur. Past ur a prouvé ¿.puis ^ ^'con^hor erronée

ou à ou a. '

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POSITIVTShb

Auguste CCUT1 (T798-IL57) fut le fondateur du positivisme (I). Dans cette théorie il s’est inspiré de Montesquieu et surtout de Saint-Simon dmt il a repris les ide^s .principales. Comte professe que la philosophie doit abandonner las spéculations sur la matière, la substance et la nature, poux* devenir positive, •c'est n dire s’orienta vers une interprétation utile de l’univers. L-s trois états par lesquels sont passables sciences sont : l’état théologique ou fictif, l'etat métaphysique ou abstrait, l’état scientifique ou positif. Toutes les sciences convergent vers la sociologie qui se divise en "Statique Sociale"(qui étudié l’individu la famille et la société), et en "Dynamique sociale”(qui étudie la loi du développement des sociétés). A. Comte avait adjoint à ses théories philosophiques une r-li^ion dû l’humanité, dont il avait donné 1 s rites, et dont il était le grand pretre.

’■^1 JI^SGK?; (1844-1900). Philosophe a lie q-j nd, * auteur de "Ainsi parle Zarathoustra", "Par del o.tt ramier.* analyse, ..xpliqu.., ràcharchv c- que l'instinct connaît st s^nt, par un- intuition total'-, ut immédiat-. (T) Tsndanc v; rs l.#s avantages maturi.-ls d^s choses, qui n’aoccpte comme connaissance qu_ c-lla fonde: sur 1’. :pori^nc -.

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L’intelligence adapte sans ces'.e des moyens à une fin, c’est elle qui pousse l’ho ne a créer des outils et a s’en servir J^ur uh but défini. Par contre l’instinct nous fait agir sans raisons apparentes ni logiques, par une sorte de connaissance intuitive. àous donnons un ex mple : c'ist l'instinct qui amene l'homme à.tuer pour assurer sa nourriture. La ou finit l’instinct commence l’intelligence, ¿.ais l'instinct ne peut éduquer et il est incapable de s'adapter aux circonstances. C’est l’intelligence qui a pour but de nous adapter à la vie. Bergson est un pragmatiste (T) bien qu’il pretende pouvoir nous faire atteindre le reel par cette merveilleuse faculté intérieure qui suppléé a l’insuffisance de l’intelligence et qu’il nomme ’Intuition”. • Bergson est né à Paris (1859*1941) ex fut membre de l’Academie Française. Apres Bergson citons 1’américain William JAl-JS et ses théories pragmatiques ( 1 'utile av nt tout), l’alltmend fflYSLRLING qui se tourna vers l’étude de la pcnsee de l’Srtremç Orient pour fonder l’école de la Sagesse.

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preuô à eut une tres grande influence

sur 1e psychologie moderne. Pendant l°s dernier s années du XTXème siècle, un célèbre médecin français, le professeur CHARCOT, guérissait les malades mentaux en entrant en relation avec eux après les avoir endormi par hypnose, Tl les interrogeait et leur inculquait sa volonté pendant leur sommeil hypnotique. FRLUD suivit les cours de Charcot à Paris, C’est à la suite de cas études qui lui montrèrent la puissance des phénomen-s inconscients, qu'il établit sa théorie de la Psychanalyse. L’idée directrice de cette théorie est qu- le but essentiel de l’etre humain, son instinct majeur, est la possession sexuelle. Fous en ressentons un besoin vague dès notre plus jeune âge mais notrj éducation, la société, la religion, la peur du scandale, obligent l'homme à refouler ses désirs-sexuels dans son Inconscient. Hotre vie éteint diriges par notre conscient, c'est à dire notre volonté dont nous avons conscience, n’est pas forcément en harmonie avec nos désirs refoulas, notre inconscient. Ci.lui-ci tend cependant à se faire connaître par des manifestations qui, uu regard de notre conscient, ont une signification détournée, ou meme sans importance Quand elles sont bénignes ces manifestations sont les rives les obsessions. Quand il existe un déséquilibré trop grand entremis • conscient et l’inconscient d’un individu, celui-ci court le risque d’etre névrose ou, meme, dans les cas extremes, de devenir fou Freud, élabore, J. partir de sa théorie, une méthode thérapeutique des névrosés et de la folie. Four guérir ois maladies il faut porter a la connaissance du malade ses désirs inconscients afin ^ Bit P1U3 dese*uili*re : °^ est difficile pCL S le malade nie énergique tient cette Couse et toutes les forces de son conscient s'emploient a la cacher. Four la decouvAr 1 osvehanalistâ devra titrer patiemment en confiance aie son ¿li“nt^ £221£lJLLlhlELLÉ21L_^^ il devra l'an-n ¿~ ¿h -—:--------------------- - ' 1 '—-----x--±±_J£t21^_j±^ r a se rappeler (I) qui admet comme vérité oo qui a uno valeur pratique

ses rév-'-s, ses obsessions -„t les f-its de sa vie qui l'ont le plus frappés principal ment au cours de son en fance. Avdc oes données le psychanalyste doit pouvoir découvrir la cause du trouble et, avec beaucoup d? précautions, la révéler 1 son patient. Une fois qua-, lui-ci aur.. pris conscience d- cette cause il on éprouvera un ¿ranci soulagement. Il aura alors de grandes chances d’etre guéri.

Pour terminer nous vous dirons qu-lqu-s mots sur 1 ’-Existentia­ lisme, mouvement autant littéraire que philosophique et que lu mode artistiqu actuelle ut aussi un p^u d. snobisme ont contribué à faire connaître. Ja^n Paul SARTRE, anoin professeur de philosophie st si s disciples, ont repris l^s théories d- deux philosophes etrangers p.u connus, Heidegger et Kierkegaard, et les ont adaptés notre civilisation actuelle et a la dureté du notre t^nps. D’apres . ux tout est ennui et angoiss- dans l’-xistunco ut l’noLUDi no peut être sauve du p, ssimisme le plus noir qu. par une r- cherche ininter­ rompu^ d. la liberté morale ,t un individualisme forcent. ILPUCaTTO;! D, ^VaLQUiS TJRLLES PHILOoOPHI^UuS (Suite)

LT'Ellipse ; procédé qui consista à supprimer un ou plusiurs mots qui n sont p.s indispensables au se.ns pour donner plus d- força ou plus ^ • rapidité à la phrase. D Pléonasme : répétition d< mots d- meme sens pour donn.r plus rU p o id s K uni phrase- :"Jl l’ai vu de UvS yeux”. La Métaphore : tr-nsposition du s'ns propr d’un not à un autres. ns qui ne lui oonvi1nt qu-. par comparaison : "La Lunier' du l'esprit L’allégorie : figuri qui consiste à présentor un objet abstrait d’imâ^TâcorT^Îât erielle. Ex : c’est par un- figure allégorique que l’on prés nt- la Liberte sous forma d’un-o í¿ amo portant un flambeau

Re tic-ne a : procédé qui consist? . TIMOLO GIJ : sci-nc- qui étudie la R. ligion, l.s chos-s divinas ot Di u tn general . KlIVïâ. ja'-ITJ *. qui c'ibrassv tout-s 1 s connaissances.

INSTITUT CULTUREL FRANÇAIS

Cours N° IX

L’ H I S T 0 I R B.

Avant-propos. Loin d’être une science rébarbative et ennuyeuse, l’histoire est au contraireyamusante à apprendre en même temps qu’instructive Amusante parce qu’elle se lit comme un roman; elle est mê­ me plus passionnante qu’un roman car les personnages qu’celle met en scène sont vrais, ils ont vécus. Leurs passions, leurs actes, qui influencent parfois tout un siècle et le sort, tant de leurs contemporains que de leurs successeurs, ont cet accent de réalité que le roman ns nous restitue que trop rarement. Instructive car l’histoire nous apporte des lumières sur les actes, sur la vie, sur les pensées des Chefs d’Etats aussi bien que sur ceux des peuples qui leurs sont soumis. Elle s’efforce de nous expliquer le sens profond de ces actes, même si à l’époque ils ont été sévèrement critiques-, Elle nous enseigne que le rôle de celui qui gouverne est de prévoir et de s’efforcer de bâtir pour l’avenir, sans se soucier des réactions du présent. Enfin, l’histoire nous montre les répercussions des décisions des chefs, des congrès, des conférences sur le sort des peuples; sur leur af­ fection envers le pouvoir ou sur leur mépris - facteur important en démocratie - ainsi que l’évolution prise pur le monde après celles-ci. L’histoire nous donne, en résumé, des leçons et des exemples. Dans notre cours de philosophie, nous avons vu que l’histoire était une science normative, c’est-à-dire, qu’elle porte des juge­ ments de valeur. Nous l’avons défini: la science des faits histori­ ques. Toutefois, l’historien digne de ce nom ne se contentera pas comme un Henri Martin, de rapporter fidèlement les faits. Lien au contraire de cette attitude paresseuse, il tâchera de relier les événements entre-eux, de les expliquer, de mettre en lumière celui qui commande les autres : en un mot, il tirera la philosophie de 1’histoire.

Comprise selon l’esprit de nos propres études, l’histoire vous paraîtra attrayante et ne nécessitera que bien peu d’efforts. Après une journéo pénible^ il vous sera agréable de parcourir quel ques pages de ce cours grâce auquel nous espérons vous faire com­ prendre ce que peut-être l’Histoire et grâce auquel surtout vous acquérerez des connaissances qui vous ferons toujours considérer comme un esprit supérieurement cultivé.

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LE ; 0 N D S. A N c I g !■ Les r^cos diverses qui peuplent le monde sont les Hamites., les Sémites et les Judéo-Européens, plus connus de nos a ours sous le nom d’^rvens. fais après le brassage des peuples, il n existe plus aujourd'hui une seule race pure. Si le mot race, peut encore ïtre employé, il ne signifie plus, qu'une^ certaine façon d'etre commune à des individus et qui tiennent a leur cohabitation, a leur histoire. j i ■ .Après cette remarque, nous noterons que sur la préhistoire proprement dite, nous ne possédons guère de documents. Seules quelques traces ou vestiges, nous renseignent sur les hommes de ce temps. C’est l’âge de la pierre taillée, puis celui de la pier­ re polie et enfin l’age des métau.: : cuivre, bronze, fer. Il nous reste des haches, divers squelettes d'btres humains ou d'animaux. Tous ces documents sont nettement insuffisants pour nous ^permet­ tre de reconstituer le genre de vie de ces lointains ancêtres. L' b G Y F T E:

L’EGYPTE do' jadis s’étendait sur les demi bords de ce Nil qui a sa source au coeur de l’Afrique Equatoriale et se jette dans la Mediterranée. Le sol de ses rives est très fertile et c’est ce qui va déterminer le genre de vie des Egvntiens d'alors. L’agri-, culture sera leur principale source de richesses après avoir diri­ gé et gouverné l’inondation annuelle du fleuve. Les Egyptiens sont de race Sémitique ou Hamite . Ils étaient grands, maigres, avec de larges épaules et des hanches étroites. Leur tete était forte, mais leurs attaches très fines. Ce type se retrouve conservé chez quelques paysans ou fellahs d’aujourd’hui. Leur religion leur commandait d'adorer un dieu qui était une trinité. Le Chef était le Dieu-Soleil ou Osiris. Ce dieu avait une épouse la Lune nommée ISIS et un fils HORUS. Chaque province leur attribue une histoire particulière. Leur représentation avait tan­ tôt une forme humaine, tantôt animale. Les boeufs, les chats, les éperviers étaient sacrés. Les Egyptiens avaient un culte particu­ lier pour leurs morts et croyaient à la vie future. Selon les cro­ yances, après la mort, l’âme se détachait du corps qui devait être conservé intact d'où cette coutume de momification.

L'Ecriture Egyptienne était composée de hiéroglyphes.. Sur le papyrus, ils employaient l’écriture cursive allant de droite à gauche. La clef de l’Ecriture Egyptienne fut découverte en 1824 par CHA1TOLLION.

■•u moment de la fondation de l’Empire Egyptien, quelques 4.000 ans avant Jésus-Christ, trois rois furent connus ocr les pyramides qu’ils construisirent :

; A cette époque, les égyptiens ¿trient en lutte contre 1 Sémites d'Arabie et l'un dos grands mérites des trois souverains cites fut do construire des routes qui leur facilitai oniSie^ Ot ^^ ?1US tapd favorisero^ grandement le comerce

vdo^S ^XTT^» ^V°* a à subir d’abord l’invasion des Pasteurs ¿1 s'enSèren^

dé’

- 3 ï-ELPHIS, mais qui furent assimilés par la civilisation égyptienne et furent chassés vers la Syrie, six siècles plus tard, par ATHMOS. Et. à leur tour, les Egyptiens s’élançant à la conquête de la Syrie, de la Lydie,.de 1’Zbyssinie. A cette époque, les I8cme et I9ème dynasties avec R?.LS.LS, construisirent les temples célèbres de KlRNAK et LOUKSOR. C’est aussi l’époque de l’exode des Juifs vers la terre promise. Puis vers I.IOO avant Jésus-Christ, commence le déclin de ce pays qui avait couvert de son éclat tout le bassin méditerranéen. Les Lÿbiens et les Ethiopiens furent tour à tour maîtres de l’Egyp­ te et les Assyriens, à leur tour, les écrasèrent et s’installèrent totalement sur les deux rives du Nil. Avec NECHAS, l’Egypte essa­ ye de se ressaisir mais NABUCHODONOSOR réprime durement toute vel­ léité du soulèvement. Enfin vers 535 avant J.G. le Général Perso,.CAMBYSE, fils de Cyrus, en fait uno province personne. L’Art Egyptien est principalement on art religieux. Toute ar­ chitecture est faite pour garder les morts; los pyramides dont littéralement énormes et fort bien édifices pour être parvenues jusqu’à nous à travers trente ou quarante siècles. Los sculptures sont des bas-reliefs’que la pointure, aux traits remarquables, vient rehausser, mais sans tenir aucunement compte dos ombres. On découvre parfois des pièces d’un réalisme frappant, tel le scribe accroupi qui trône au S-usée du Louvre.

LA

MESOPOTAMIE :

Elle compte trois états groupés autour dos deux fleuves célè­ bres : 1 c- TIGRE o t 1 ’ WW TE ; ce sont l’Assyrie au nord, la CHAUTRICHE, promettait la NAVARRE à la maison d’ALBERT, en échange de l’abandon des droits de François 1er sur Naples. ^ v°i^ se ^1>esser en face de lui une puissanCHARLES-QUINT ^ 2111,01)6 : la ^ison des HABSBOURG que représ Ltut

RIVALITE ENTRE LA FRANCE ET L’AUTRICHE. La maison d’Autriche, qui était à l’origine assez faible, sut accroître sa puissance par d’habiles mariages. Lorsque CHARLES -QUINT, qui éVit roi d’Espagne, fut élu Empereur d’Al­ lemagne, il devenait ainsi à 19 ans, le souverain le plus puis­ sant du monde. Outre un immense empire colonial, ce jeune empe­ reur possédait : l’Autriche, l’Espagne, les Pays-Bas, l’Allema­ gne, l’Italie. La force do la France résidait dans son Roi ^i la tenait solidement en main. C’était une masse homogène et solide menee nar II unnchef énergique etmeme valeureux. , . les , , P ’en était pas de pour CHARLi^-OUILT dont états étaient trop dispersés, sans cohésion. Malgré son emprise soli-do, des révoltes éclataient en plusieurs coins de son Empire. La lutte allait durer de 1516 à 1648 et peut se diviser en doux grandes périodes. La première qui opposa FRANÇOIS 1er puis HENRI II à CHARLESOUINT et à PHILIPPE II, fut uno victoire de la France et se fi­ nit au truité de GATEAU-CAMBRESIS on 1559, La seconde, menée par LOUIS XIII et RICHELIEU, se termina par le traité de ^STPHALTE (1648) où le. maison d’Autriche était définitivement abaissée. Sanstrop entrer dans les détails, ce qui serait fastidi et inutile, retraçons les principaux épisodes de la lutteæ Pre-micro Période.

Au début il était alliés et surtout HEim vmCnt nécessaire a. . « ■ ^ a.^^s -^cs

-Il­ ia fameuse entrevue du Dr°p d’or où pendant quelques jours les Français déployèrent un faste tel que le Foi d’Angleterre en fut jaloux et promit son aide à la Saison d’Autriche. FRANÇOIS I f participait à toutes les "batailles. En Italie il mit le siège devant Ravie. A l’arrivée des Impériaux, la bagarre commença et le Roi-Chevalier s’élança fougueusement avec sa ca­ valerie. Co ne fut qu’après avoir tué sept ennemis de sa main, après avoir reçu plusieurs blessures qu’il fut fait prisonnier. Le soir memeil adressait à sa mère qui allait diriger le royau­ me- de France,, une lettre où l’on relève ce passage célèbre : ” Madame, tout est perdu, fors l’honneur”* FRANÇOIS 1er fut emprisonné à Madrid et pour obtenir sa liber­ té, il signa le traité do Madrid qu’il so garda bien d’exécuter. Il conclut alors un accord avec le Roi Turc : SOLIMAN LE MA­ GNIFIQUE qui luttait do son côté contre l’Allemagne. La France recevait le monopole du commerce en Orient et s’engageait à pro­ téger les Eglises et les communautés religieuses on Syrie. De cotte époque data le protectorat de la France sur le ProchcèOriont FRANÇOIS 1er noua des alliances avec les petits états et maria HENRI II à CATHERINE DE MEDICIS, petite nièce du Pape. C’est en­ fin à cotte époque que le duc de GUISE s’empara de Calais, place anglaise réputée imprenable et sur une porte do laquelle les Anglais avaient inscrit : "Quand les Français assiégeront Calais, le plomb et le for nageront confie liège". La Reine d’Angleterre, Marie Tudor, mourut de douleur à cotte nouvelle on s’écriant : "Ouvrez mon coeur, vous y trouverez le nom do Calais". La Paix do Cateau-Cambresis, signée on 155e) entre HENRI II et PHILIPPE II mit fin provisoirement aux luttes qui opposaient ces deux souverains. Calais restait française moyennant 50.000 écus d’or qui no furent d’ailleurs jamais payés. De môme, Metz, Toul et Verdun; HENRI II liquidait les affaires d’Italie. Ainsi^notre frontière do l’Est était bien défendue et nos grands intérêts nationaux se trouvaient judicieusement servis. Delà seconde période, nous citerons seulement le traité de ^EbTPnŒtE, signé par MAZARIN, qui mit fin à des campagnes nom­ breuses et des renversements d’alliances. L’Alsace fut rattachée au royaume de France et l’Allemagne devenait une confédération do 543 états. Le titre d’Empereur d’Allemagne était purement honorifique. C’est ce traité qui a orienté, au cours des siècles suivants., toute notre politique étrangère et il est repris encore aujourd’ hui dans son esprit, dans toutes les grandes conférences inter­ nationales . LA REFORME ET LES GUERRES DE RELIGION.

Avec la renaissance, sur laquelle nous ne nous arrêterons pas puisque nous en avons vu ou verrons les conséquences dans les cours traitant de la Littérature, de- l’Art, etc... naquit un esprit nouveau quiadmutt-it ln critique. L’Eglise fut attaquée par des penseurs. Le premier en date fut le- moine allemand MARTIN LUTHER.

- 12 Professeur à l'Université de Wittemberg, il attaqua l’idée de la présence réelle de Jésus dans l’Eucharistie, la confession en ne voulant se consacrer qu’à Dieu, il nia le Purgatoire, il critiqua les voeux monastiques, le célibat des pretres et enfin le pouvoir du Pape. Fis au ban de l’Empire, il se réfugia dans une forteresse le r/artbourg, d’où il inonda l’Allemagne de ses Pamphlets.Pour pouvoir s’emparer des biens de l’Eglise, la plupart des princes allemands se firent protestants. Le développement du Luthérianisme sut profiter des nombreuses difficultés de CHARLES-QUINT pour se faire tolérer dans toute l’Allemagne. La Réforme se propagea dans les états Scandinaves. CALVIN et ZWINGLE prêchèrent la réforme en Suisse et eurent également quelques adeptes en France. Le Calvinisme n’admet gour règle de foi que l’Evangile et pour moyen de salut que la grâce. De plus, CALVIN était démocrate, égalitaire en dépit de la véritabledictaturo politique et religieuse qu’il exerça sur Genève. Ses adversaires politiques ou religieux étaient frappés sans pitié et LICHEL SEDVET fut brûlé vif sur l’ordre de CALVIN. En France son influence fut relativement faible. Il n’eut de fidèles que dans le Midi. ™vn??° ^Protestantisme, et pour lutter contre lui, IGNACE DE LOYOLA, officier espagnol, fonda l'ordre des Jésuites et los ^ dlJclPline toute militaire. Cet ordre religieux Belgiquet 10 P10*28*^3-8“® toute l’Allemagne du Sud et la

Enfin l’Eglise au Concile de Trente, fit disparaitre nombre de griefs qui avaient' été à l’origine de la Réforme et renforça toute son organistio.i . En Angleterre, HENRI VIII qui avait épousé CATHERINE D’ARAGON voulait divorcer pour épouser ANNE DE BOLEYJ . Le Pape refusa de casser le mariage. Aussi le Roi se proclama-t-il chef de l’Eglise ot s J accorda de sa dispense. Il s’accordera lui-même plusieurs permissions do ce genre pour épouser six femmes qu’il fit mourir sur l’échafaud. De même il envoya au supplice les protestants et les catholiques qui ne voulaient pas le reconnaître comme défen­ seur de la foi. ELISABETH, reine d’Angleterre, dirigera plus tard le pays vers le protestantisme, mais elle gardera la suprématie religieuse et depuis ce temps là lus rois d’Angleterre sont chefs de l’Eglise ELISABETH était autoritaire et c’est pour ne pas avoir à mr’ tagor son pouvoir qu’elle ne sc maria jamais. De plus elle parmourir KARIE STUART, i^ne d'Ecosse, qii voulait établir J h tholicisme dans oc pays. PHILIPPE II , roi d'Espace voulut gor oot assassinat, mais son invincible Armada, disnè^1^ tempeto tomba aux mains des Anglais. ispcrséc par une Le règne d’ELISABETH fut le grand siècle m i Le commerce, l’industrie, prirent un essnr ^ ^e^erre. très et les arts, fortement encouragés fu^er^n^^16* Les let~ briliants . Selon SHAKESPEARE, Elisabeth étn?Î {^è^ièrement assise nu milieu des mers sur le trône de i’nL3a belle Vestale En France les guerres de religion fu™ i Occident.” par la rivalité de deux puissantes ma^Mnt nombreuses, envon-im^a ques, les Bourbons, protestais. “aiSOns : 188 GuiseL cïthon Ces guerres se résumèrent en une m^« . mais sanglants. ^ ^ccessxon de combats épars

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CATHERINE LC LEDICIS, aidée du Chancelier MICHEL LL L’HOPITAL s’efforça on vain de calmer ces conflits. Rappelons l’épisode de la SaintèBarthélémy, où pendant une nuit noire, les conjures partis de Saint-Germain l’Auxerrois, massacrèrent COLIGNY et tous les Huguenots de Paris, donnant à la province un exemple qui fut suivi avec une cruauté féroce. HENRI LL GUISE, surnommé le Balafré, constitua une ligue qui après -’voir écrasé les Huguenots, entra en lutte contre HENRI IV et pour cela demanda l’aide des Espagnols. HENRI IV qui avait reçu une éducation à la béarnaise, courant avec les petits paysans de son âge, se battant avec eux, revenant au château avec les culottes toutes déchirées, mais ayant néanmoins une instruction solide et très étendue, battit la ligue à Arques, Ivry et mit le siège devant Paris. Lais attaqué par les Espagnols il fut battu et dut temporairement renoncer à toutes ses ambitions. Le roi d’Espagne demanda la couronne de France pour sa fille. La ligue, son alliée, indignée, refusa. Il ne restait qu’un seul moyen : HENRI IV se convertit au catholicisme : ’’Paris valait bien une messe" lui a-t-on fait dire. Il fit son entrée dans Paris, acclamé par le peuple, ravi de voir un roi français, et espérant la fin dos luttes religieuses. Les espagnols partirent de Paris accompagnés par des mots d’HENRI IV" Uon voyage, Messieurs, mes compliments a votre maitre, mais n’y revenez plus". ■ HENRI IV consacra la paix religieuse avec l’Edit de Nantes (1593) qui accordait des places de sûreté aux protestants, l’éga­ lité des'droits, la liberté du culte et de conscience, sauf à Paris, Lyon et Rouen. HENRI IV voulait que sa volonté dans une France déchirée par de trop nombreuses années de lutte, fut la seule à être écoutée. Son gouvernement fut absolu, étranger aux rancunes du passé et uniquement préocupé de la renaissance du pays et^de sa grandeur. Pour l’aider dans cette tâche il prit à ses côtés, SULLY baron de ROSNY, qui, bien qu’il fut protestant attaché à sa foi, avait conseillé à HENRI IV d’"?jurer le protestantisme. SULLY commença par mettre de l’ordre dans la maison France, Il chassa les fonc­ tionnaires indélicats, supprima les emplois inutiles, Le revenu de l’Etat augmenta, la dette diminua de 150 millions et une réser­ ve de 30 millions fut constituée. Aujourd’hui on dirait que le budget est en bénéfice de 30 millions-or. Les finances étant en ordre; le Roi protégea l’agriculture, le commerce et l’industrie. Il fit venir à Lyon des vers à soie et créa les premières manufactures de soierie. HENRI IV porta le premier des bas de soie. L’agriculture prit un essor remarquable "Labourage et pastourage sont les deux mamelles do la France". HENkI IV s’était acquis une grande popularité parmi le peuple des villes et des campagnes. Le 10 l’ai 1610, HENRI IV fut assassiné par RAVAILLAC, un fana­ tique qui voyait toujours en lui le Protestant.

LOUIS XIII. Le fils do MARIE D\™^ “'ayant^u^ ^ normée régente. Elle P16’a^°^e s® 2 ea femme, LEONORA GALIGARI. lien, CONSlNI, habilement seconde par sa «“E®?lapiàait le tré_ . S Cierge, Tiers-Etat étaient représentes, furent convoqués. Le Roi lut S"“ claré cours de ces DU scéances onde distingua beaucoup le S majeur. évÎquo deAuLuc on, ARMAND PLESSIS RICHELIEU, l’homme

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de l’avenir, que CONCINI appela au ministère de la guerre. Il allai châtier les nobles fauteurs de trouble. Il f^ secondé dans cet­ te tâche par ses admirables troupes de mousquetaires que la _egende, le roman, le cinéma ont popularisées. . CONCINI fut tué et LOUIS XIII nomma premier ministre ALBERT DE LUYNES qui, lui aussi, entra en lutte avec la haute noblesse. Mais les protestants aussi se révoltèrent et LUYNES mourut en assiégeant Montauban, ville protestante. C’est alors RICHELIEU qui lui succédé en 1624 et qui prit rapidement toutes les guides du pouvoir en main. Le Roi et RICHELIEU ' s’occupèrent d’abord à rétablir l’ordre dans lo royaume. RICHELIEU se tourna contre les protestants qui constituaient un véritable état dans l’Etat. L’épisode le plus connu de cette lutte est celui du Siège de la Rochelle où RICHELIEU fit barrer le port avec une digue en bois pour empêcher les Anglais de rav^jillcr par morales assiégés. Peu à peu les protestants perdi­ rent leurs privilèges, leurs pouvoirs et rentrèrent dans la com­ munauté française. r,/1^?^2 vers l’étranger que RICHELIEU concentra ses forces. L inquiétante maison d’Autriche va ctre malmenée pendant cette ?ue^?4^ Trente Ans, qui’ commG nous l’avons vu, se termine par ào rto^Occî^nWe: La ^“^ r3devint la P^mièrc puissance

part quelques intrigues menéespar la Reine-Mère sÆ^dk^lY^éMe^

.SSB ^ersair^X-

Nouë verrons que ce calme sera de nouveau tmnhi x 8ra^2 seigneurs qui, au début du règne de LOUTR ^^ les la tete et lanceront le célèbre mouvement da n^ FV relèveront u j.a fronde", LA REVOLUTION EN ANGLETERRE.- CROMWELL A la mort d’Elisabeth, le roi I sous le nom de Jacques 1er. Les r«thn??Se devint roi d’Anr-T du fils de la reine martyre fart? aSi1^8 espéraient ê^ieterre • lant le pouvoir absolu, £ fair ^±b ®°™ 4 persécuta -u contraire les cathen® la religion ano-f??.1®1 ïou" ' aux moeurs austères et fanatinÎÎÎ^1^®8 el les ou-ni tf^10^6 e^ mécontentements dont son fils^wA^r^0^8 ler^onÎ lnS ’. Sommes conséquences. ils CHARLES 1er allai?°ïleva ai^si des supporter les 3

- 15 CHARLES 1er était intelligent mais tortueux. Dominé par ses favoris, il mena la lutte contre le Parlement et contre" les ca, tholiques .irlandais . La guerre civile ne tarda pas à éclater. D’un côté les cava­ liers ou troupes du roi; de l’autre, les tetes rondos ou troupes du Parlement. Un homme se signala dans cette dernière armée : OLIVIER CROÎTELE. 11 ost puritain et anti-royaliste; dévoré par une ambition sans borne, il veut le pouvoir pourlui seul. Après une série de victoires et de revers, les Têtes Rondos furent victorieuses. CHALES 1er prisonnier, CROMWELL expulsa du Parlement les députés presbytériens qui étaient royalistes et voulut faire juger le Roi. Mais la chambre des Lords et la Cour de Justice s’y refusèrent. CROMWELL entouré de quelques puritains procéda au jugement et condamna CHARLES 1er à la mort. Après l’exécution CROMWELL projciama la République ot défit les Ecossais et Tes Irlandais qui luttaient pour le fils du Roi décapité, qui avait pris nom CHARLES II. Celui-ci sc retira on France. GROUTEL ravagea ot pilla, ensanglanta l’Ecosse et l’Irlande, Il ferma également le Parlement sur la porto duquel il fit met­ tre un écriteau ’’Chambre à louer, non meublée”, et régna'on despote.absolu. sur une Angleterre qui n’attendait que sa mort. Celle-ci survint en 1658 et après une année de règne du fils do GROUTEL, CHARLES II s’installa sur le trôna de son père. (signalons que c’est de cette époque que datent les ’’actes de navigation” et la défaite de la marine hollandaise qui devaient affermir la suprématie anglaise sur toutes les murs du globe.)

LOUIS XIV.

Il est des périodes do l’histoire qui laissent à la postérité un renom do grandeur. Nous avons vu le siècle d^ PERICLES en Grèce, lo siècle d’AUGUSTE à Rome, le siècle d’ELISABETH en An­ gleterre . M ais il en est peu qui furent aussi grandes que le siècle de LOUIS XIV. Grande surtout par un rayonnement incompara­ ble do la Franco dans tous les domaines, ot l’on a pu dire, sons exagérer, que pendant' cotto période-, tous les rois venaient prendre leurs ordres à Versailles. Ce siècle commença par une révolte des grands du royaume» La Fronde. Le petit LOUIS XIV, obligé de fuir Paris avec su.mère AŒE_D’AUTRICHE et MAZARIN qui continuera glorieusement le rôle de RICHELIEU, garda toujours la vision du noble insurgé. C’est ce qui le poussa plus tard à les écraser définitivement on Los domestiquant à sa cour. , Nous avons'vu que la lutte entre la France et la Maison d’Au­ triche avait pris fin avec le Traité de IESTPHALIE. Mais l’Espa­ gne continuait la lutte. TURENNE, par une série de victoires dans les Flandres obligea les Espagnols à traiter. MAZARIN signa avec eux, dans l’ile des Faisans, sur la Bidassoa, le traité des Pyrénées en 1659. LOUIS XIV épousait l’infante MARIE-THERESE et la France gardait l’Artois et le Roussillon. Ce traité allait instaurer une politique de famille dont nous verrons l’aboutissement lors de la succession d’Espagne.

, EAZARIN mourut en 1661

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l’oeuvre de RICHELIEU et Tl laissait la biblio-

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LOUIS XIV, l’homme le plus capable de bien servir le royaume . 0 O T b*R T Avec’LOUIS XIV c’est le roi lui-même qui gouverna. Un homme croyait succéder à MAZARIN, c’était FOUQUET. Il était très riche, plus riche que le roi et aussi puissant que lui. „ , LOUIS XIV s’en empara discrètement et le fit mettre en forte­ resse. La chute de FOUQUET fut acclamée : la France en faisait un symbole de la chute des puissances d’argent. Dans sa forteresse FOUQUET rencontra le masque de fer. Qui était-ce ? De nombreux historiens se sont penchés sur ce problème, maintes explications ont été fournies mais le mystère reste entier. LOUIS .’.IV choisit ses ministres dans le peuple ou Tiers-Etat. COLBERT s’occupa des Finances et bientôt le Trésor fut en excé­ dent. COLBERT travaillait 17 heures par jour. Il développa le commerce et l’industrie. C’est sous son impulsion que fut creusé le canal du Midi, Mais surtout COLBERT mit sur pieds une marine comportant 300 bâtiments do ligne; il construisit les arsenaux de Brest, Dunkerque, la Havre, Rochefort et Toulon. LOU VOIS réorganisa l’armée. Les officiers furent nommés non plus suivant leur naissance, mais d’après leur valeur. VAUEAN se- spécialisa dans la construction des fortifications,

? i^H^^^ mena de nombreuses guerres et agrandit le royaume nombreuses victoires tant sur terre que sur mer. guerres fut celle qui su?vit la succession filFsS 1 trfin ^ dc 1sTmo11c, “VIS XIV plaça son petit r tJ3,™ ÎLd ^P-gn0» sous le nom do PHILIPPE V. Protégea les arts et les lettres. Il fit construire do nombreux châteaux dont Versailles. Il gouverna en roi-ban^ . ?nSrminiîtrïS $ otaic-nt que de simples conseillers Les f^atnc« hA ^S?rtiCS /devaient m^icrU^ fin. enfants des Fermiers-Généraux. un- ou Malheureusement des deuils nombreux francèrent r royale et quand LOUIS XIV mourut en 1715" ^héritier ^J1® ¿jeune enfant, son arrière retit-fi Ta\ • ûeritier était un était inévitable et elle compromette l'héritage de MUIS^^™®

LA REGENCE - LOUIS XV.

7 .

Lorsque LOUIS XIV mourut. son ¿y^ . n’avait que cinq ans. Le neveu du Roi Pn??^Αfils > LOUIS XV casser le testament royal qui nommai’ PHILIPPE D'ORn^è la MONTESPAN, le duc du WINE Ses fils lé-iti^. ^ . de régence T le duc d’ORLEANS se fitCp?te-d® TOULOUSE H Quorqu'intelligent, lf nommer co^s®il dinars succédaient aux diners des moeurs h/. pouvait lui procurer du plaili/L-^» les fem^s d3rJvées‘ Les aux pensions et aux bonnes places^1* admis- œét4ib Ce ^ L’impertinence devint un m'£3S* ^wt la chasse qu’illustre TOm ire débutant.

- 17 _LOUIS XIV avait créé un ^at qui était la force de la France mais peu à peu cet état s’effrita. Chacun pour soit des parasi­ tes, point de- serviteurs. L’esprit fort fit son apparition : on discuta de tout. Les conspirations plus ou moins ouvertes se multipliaient. S ur le plan intérieur le système de ]j. v aventurier écossais, amplifia la spéculation. En un jour des fortunes se firent ou se défirent. Mais LÆ^ émettait des billets sans compter. La Bourse, rue Quincampoix, connaissait une activité extraordinaire. Par manque de prudence nombreux furent ceux qui se retrouvèrent complètement ruinés et la police dut fermer la Bourse. LAVI remboursa co qu’il put, c’est-à-dire une très faible partie des valeurs émises. -

LOUIS XV grandissait, observant tout co tumulte. Majeur à treize ans il monta alors sur le trône. Après un bref passage du Duc de BOURBON comme premier ministre, et qui maria le Roi à MARIE LECZINSKA qui devait apporter la Lorraine à la France, le grand ministère du règne fut celui du Cardinal DE FLEURY, ancien précepteur de LOUIS XV. Il s’efforça de traiter l’Etat comme un corps robuste qui se rétablit de lui-mpne . Il relèv? les finances stabilisa le franc, fit la prospérité du royaume. Cette époque est l’une des plus interressante de l’histoire parce qu’elle annonce les transformations qui vont s’opérer en France. C’est l’époque des philosophes dont nous avons vu l’in­ fluence dans d’autres cours. LOUIS XV mena des guerres qui furent tantôt des victoires, tantôt des revers. Il eut conscience du danger prussien. Alors que notre politique étrangère était axée contre l’Autriche au sujet d’une succession au trône, LOUIS XV et CHOISEUL recherchè­ rent l’alliance de MARIE-THERESE d’AUTRICHE pour combattre FREDERIC DE PRUSSE, le roi-sergent. L’opinion ne les suivit pas et c’est ainsi que plus tard, nous verrons que pour le peuple, MARIE ANTOINETTE qui épousera LOUIS XVI, restera toujours l’Autrichienne”.

L’avenir devait montrer, hélas, combien LOUIS XV avait vu juste.

LOUIS XV mourut en 1774, emporté par la petite vérole. Le peuple lui avait donné le nom de ’’Bien-Aimé”. L a Franco était privée de scs colonies d’Amérique n’ayant pas su entretenir une marine suffisante. CHOISEUL prépara la Revanche et créa une marine qui inquiétait beaucoup les Anglais. Toutefois au domaine royal, vint s’ajouter la Lorraine et ainsi notre frontière de l’Est se trouvait bien protégée. Los Français n’avaient d’ailleurs aucun goût pour lus terres au-delà-dos-mers et VOLTAIRE pouvait écrire ’’qu’un arpent de neige ne valait pas •la vie d’un seul soldat”.

- 18 L ’EUROPE AU mil ème SIECLE.

.LA RUSSIE. C’est la première fois, au cours de notre étude, que nous rencontrons ce pays. C’est parce que n’ayant pas 1 ampleur de do la Russie actuelle, il ne fit que très tard son entrée dans l’histoire.

Jusqu’au mil ème siècle, la Russie, gouvernée de Moscou par un grand duc, fut un pays asiatique, à demi-barbare. IYAN le TERRIBLE soumit les diverses peuplades, fonda le port d'Arkangelsk sur la mer blanche et ouvrit une voie pour le com­ merce avec l’Europe, Il prit le titre de Tzar, En 1613 commença la dynastie dos ROMANCE qui devait régner jusqu'on 1917. Le véritable créateur de l’empire fut PIERRE LE GR/'ND. Il appola.cn Russie des savants du monde entier et imposa à son pays la civilisation européenne, Mais il eut à lutter contre CHARLES XII de Suède qui possédait alors la mer Baltique. PIERRE LE GRAND fit alliance avec la Pologne et le Danemark pour mettre la main sur les territoires suédois. II ais CHARLES XII attaqua le Daneàéfit les Russes. "Cela ne frit rien", dit PIERRE LE GRAND; j .?CG ue nous battre, nous apprendrons à vaincre". Cette parole sc vérifier à Poltava où le Tzar assiégeât CHARLES XII qui blessé, dut s enfuir et qui mourut au siège de Frédérickstall. La Russie devenait un grand pays influent dans le nord de 1' Europe.

Après diverses aventures conjugales, PIERRE LE GRAND mourut, usé autant par scs débauches que par son ardent travail destine à agrandir la Russie, . , . Avec los successeurs de ce grand tzar, les buts immédiats de la politique russe furent de s’assurer des débouchés sur la mar Baltique et Mer Noire et de se tourner vers l’Europe. CATHERINE II appelée généralement la Grande Catherine, d’ori­ gine allemande, continua et développa la penséo politique de PIERRE LE GR/ND. Sa réussite fut complète dans plusieurs domaines à l’intérieur do scs états elle fit de grandes réformes destinées à civiliser son peuple aussi bien qu’à améliorer sor sort Elle s’inspira des idées françaises et pour cela fit venir à sa cour VOLTAIRE et DIDEROT. Elle créa des collèges et dos'écoles? Mais s= vio privée ne fut pas toujours aussi saKc oue son administration. 6 son

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L ’ANGLETERRE -

En Angleterre se consolida le régime pariornentaire où doux partis se disputaient le pouvoir î les libéraux ou Whigs, les conservateurs ou Tories. Malgré les abus du régime parlementai­ re et dont les principaux furent 1~ vénalité et la corruption pratiqués sons scrupules, l’Angleterre jouissait d’une grande prospérité.

Scs colonies furent nombreuses. Mois si l’/nglotcrrc avait pu nous prendre le Canada nous verrons que LOUIS XVI prendra sa revanche en nous assurant d’une part 1’.amitié de ce pays ot d’ autre part, en aidont le soulèvement des colonies anglaises d’ Amérique. GEORGES WASHINGTON devint le chef de ce nouvel ét^t et il envoya à Paris FR/NKLIN qui signa avec LOU1S XVI un traité d’alliance offensive et défensive (1778). Le roi envoya on Amérique LA. FAYETTE, ROCEMBMU et d’autres nobles avec des troupes françaises. Nos escadres avaient l’avantage sur la Flot­ te anglaise de l’Amiral KEPPEL. Le traité de Versailles, on 1783, reconnut l’indépendance dos Etats-Unis et restitua à la France : Saint-Pierre et Miquelon - Sainte-Lucie - Tobago Le Sénégal - Goréc et enfin les villes françaises do l’Inde, Mhé, Yanaon, Karikal, Pondichéry, Chandernagor. LOUIS XVI Ce Roi avait toutes les qualités d’un bon bourgeois : il était honnête, généreux, mais manquait de l’énergie nécessaire pour accomplir les réformes que réclamaient l’état du pays et la

tournure des esprits. Toutefois il eut en TURGOT, un excellent premier ministre. Imbu des idées des économistes, TURGOT rétablit les finances, assura la libre circulation des grains en supprimant les douane intérieures et s’attaqua aux corporations devenues par trop influentes. Mais il fut attaqué à la fois par les Nobles et pan le Parlement, et dut se démettre do scs fonctions.

Le principal objet devait être de rétablir la valeur de la monnaie. Les ministres qui succéderont à TURGOT s’y efforceront à tour de rôle. NECKER, en particulier, voulait faire de grosses économies ot lancer des emprunts pour ne pas augmenter les impôts. Lui aussi dut partir devant le mée ont entoilent du Parlement et des gens de la Finance. Les Etats-Généraux furent convoqués par L01MIE RE BRIENFE ot la chute de la Monarchie s’annonçait déjà quoique que les dations de doléances ne réclamassent que des réformes que le Roi était chargé d’accomplir.

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L’étct d’esprit était alors très différant de celui du règne de LOUIS XIV. Une nouvelle catégorie sociale avait fait son apparition avec Lïv : c’est "La Finance". Les représentants hante ic-nt le Parlement corrompant , achetant et acquièrent ainsi indirectement quelques-unes des guides du pouvoir.

Do plus, .une seconde élite, emmenée- par les philosophes qui se spécialisèrent de plus on plus dans les doctrines sociales ou politiques, cherchant à accaparer elle aussi quelques bribes du pouvoir : elle intrigua dans toute la France et c’est elle qui créa un malaise persistent dans tout le pays, LA REVOLUTION FRANÇAISE -

Les Etats-Généraux se réunirent à Versailles le 5 Mai 1789 comprenant 291 députés du Clergé, 27 0 do la noblesse et 5 84 du Tiers-Etats. Le Tiers était fidèle -nu Roi et no voulait pas d’ une Révolution sanglante. Cet ordre voulait le vote par tête mais rencontrait l’opposition du clergé et de la noblesse qui voulaient le vote par ordre. Le Tiers sc retira dans la salle du Jeu do Paume et sous la présidence de BAILLY, jura do ne pas se séparer avant d’avoir donné une nouvelle constitution à la France. Mais au cours a’une ^ance mémoràbie WUIS^ là légende, K^B3AU lui répliqua - ^11*^ nue nous sommes ici par la volonté du peupic, sortirons que par la force des. oaionncttes ,

nous n>en h

Le 9 Juillet 1780 les Trois ordres réunis se déclaraient ASSEMBLEE NATIONALE CONSTITUANTE. L’aritation populaire n’était pas calmée pour cela et les ^avîit des Tiers troupes aux aortes Paris que NECKER venait ’ cléouVs du furent débordésdepar la et rue. Sous prétexte qud ’il ienvoyé, CAILLE DESHOULINS, un ami de ROBESPIERRE, exhorta

citoyens à 1a résistance, s’empara dos armes et marcha contre la Bastille, vieille prison d’ét-'t où étaient enfermées 7 person­ nes dont un fou, un noble prodigue incarcéré à la demande de sa famille et dos voleurs. Le gouverneur fut saisi, massacré et sa tête promenée dans Paris au bout d’une piquo. FIESSELLES, prévôt des marchands, subit le meme sort. Ce furent les premières vic­ times d’une révolution qui allait sacrifier de très nombreuses -têtes dont lv poète nUDR-i. CHENIER ot le savant LAVOISIER. LA FAYETTE organisa une garde nationale à laquelle il donna qa cocarde tricolore c c.c - ire les couleurs de la ville de Paris alliées au blanc do la royauté.

- 21 La nuit du 4 Août marqua l’esprit de conciliation de la Noblesse et du Clergé qui s'associaient à la réforme politique en sacrifiant leurs privilèges, ce qui était un grand pas vers l’égalité sociale, civile et politique.

Enfin, le 12 Août fut formulée la DECORATION DES DROITS DE L’HOÎJE et du "CITOYEN”. Au cours de cette scéance où fut votée la Déclaration, l’Assemblée proclama LOUIS XVI "Restaurateur de la Liberté Française”.

Mais une Commune s’était formée à Paris, qui avec BAILLY, maire de la ville, menait une lutte acharnée contre l’Assemblée. Cette Commune, composée d’extrémistes, aura son heure et fera la seconde révolution sanglante de Paris, qui amènera la chute de la monarchie.

Poussés par la Commune, les femmes de Paris vont le 5 et 6 Octobre, chercher le Roi, la Reine, et le Dauphin à Versailles. LOUIS Wl trop faible, ordonna aux Suisses de ne pas tirer sur le peuple, et il fut ramené aux Tuileries. L’Assemblée le suivit. Ainsi le Roi et l’assemblée se trouvèrent prisonniers de la Commune.

Effrayés, les princes du sang et les Nobles commencèrent à fuir à l’étranger. Toutefois le Roi était encore populaire et le 14 Juillet 1790 lors du premier anniversaire de la prise de la Bastillo, il fut chaleureusement acclamé par le peuple de Paris. Ce qui frappe le plus dans la Révolution, c’est la formation dos Clubs où DANTON aux Cordeliers, MARAT, HEBERT, ROBESPIERRE aux Jacobins, su livraient à toutes sortes de spéculations poli­ tiques et échaffondaient do nombreuses théories sociales, rcligiëusos, etc... Le Roi abandonné, s’enfuit avec sa famille pour rejoindre les troupes do VOUILLE mais, reconnu à Várennos, il fut arreté ot ramené à Paris.

L’ASSEMBLEE CONSTITUANTE se dissout pour f^ire place à une LEGISLATIVE dont les membres ne peuvent déjà avoir appartenu à l’ancienne constituante. La Législative fut une courte et vio­ lente transaction entre la Monarchie constitutionnelle et la dictature, de la CONVENTION. La majorité y est encore royaliste. Niais il s’y trouve déjà des partisans de la République, surtout dans le parti des Girondins qui compte de brillants orateurs : VERGNIAUD, ISNARD, PETION, BRISSOT et dont MADAME ROLLAND était 1’âme.

- 22 ™r™-. contre l’Autriche en Avril 1792. Elle ne devait^ cesser jusqu’à'la chute de BONAPARTE et au deuxième traité de p^RIS en 1815. La Législative entreprenait donc une guerre qui'devait coaliser l’Europe entière contre nous ut durer 23 aLs. Nous fumes battus à LONG">Y, VERDUN capitule La Commune- profita du danger extérieur pour anc.Jitir se^ en­ nemis do l’intérieur et, du 2 au 6 Septembre 1792 elle lança dans les prisons ses bourreaux qui décapiteront les anciens royalistes. Ni DANTON, ni ROLAND, ni PETION alors maire de PARIS^ ne purent empocher ces massacres. . . • Lu 21 Septembre- 1792, KELLERPAN remportait la victoire deVALMY. Le p ril extérieur était provisoirement écarte. La Con­ vention Nationale commençait. Cette nouvelle assemblée était partagée entre les Girondins et la Montagne qui avait surtout recruté ses nombres dans les clubs et qui comprenait : ROBESPIERRE, DANTON, MARAT. Ln Convention allait assister au triomphe de ROBESPIERRE. Petit avocat d’ARRAS, portant perruque comme- un noble côt homme a le coeur glacé et sc- livre à de froids calculs pour arriver à sec fins. Il commença par faire juger le Roi qui fut guillotiné le 21 Janvier 17 93. Le Dauphin étai enfermé au Temple. Cette exécution souleva Contre ln,FiAnce, l’Europe entière et les provinces fidèles au Roi. A l’intérieur la VENDEE se souleva ainsi que beaucoup de grandes villes. _ fnire f-ce à tous ces dangers, il se forma un Comité de Salut Public avec ROBESPIERRE, COUTHON et SAINT-JUSTE, Comité qui allait exercer une dictature absolue. Ensuite naquirent un Comté de Sûreté Générale et un Tribunal Révolutionnaire, On envoyait en mission des commissaires qui firent exécuter’des victimes en masse. LOTRP îr^J^r0'? 0-6 C^T^ à NANTES qui noyait au milieu de la wiRE 10q suspects au. régime-. n JOyaN l'opposition d.s députés de la Gironde les fit guillotiner le 2 Juin 1793. unau, Lu Trésor était vide; la famine H. lechomage sévissait. réglât a ns PARio, p^rtcut Chcrlotte CORDAI, pour venser m sina MARAT d-ns sa baignoire.%! guillotine di\NAFTES, assas rjTache dans la France entière. CTosf l o ram on^tionnait sans Bientôt ROBESPIERRE resta seul maître i^^ absolue et totale car DANTON et CAmLE DF??™^ dictature amis furent exécutés le 6 Avril 1^94 ^ULIhS, adS doux TALLIEN et BILTJLU-VARmTLS Thermidor, tion. Il fut reçu aux à son tour exécuté. FOUOUin-TTHv?T^ et le ï0 il fut avait envo'é dus milliers dr. ’ ’ 'accusateur. à son tour. 'Dans 10^ à ^lîotiio • sauvagement. Cinq directeurs nr^0^1^18 Sont arrêtée rÎ’ 7 'a°n'tl; ! de trouvait BARRAS, rrotecteur^^n1^ dd^s le nouC-^ *iass -croS . s’efforça do réparer* le disestreV'^*1 B0W?rK* ^ ^ dentés. Il continua la lutt/ v ^/^ncier des Directoiï de gloire en Italie où il rona\ 1 prieur otRnrAr^1063 Précé-. littéralement misérable if .U1G1t une arrj'e ^'^ARTE se couvrit CAl-POFORMO qui donnai c^a n^gna avec l’ar^ lGn\ s°uliérs et et à gauche du Rhin, ddeue à la Fr^nn^ C ^e trait de CG et tous le, état*

- 23 La cession de la Belgique à. la Franco allait être la. cause de toutes des coalitions menées par l’Angleterre contre Bon'porte car jamais elle n’a pu supporter qu’Anvers, "ce pistolet braqué au coeur de 1TAngleterre” appartint à une nation forte. luis Bonaparte, autant pour frapper l’Angleterre que pour en­ tretenir sa gloire naissante, entreprend l’expédition d’Egypte. I-ais la flotte française est écrasée pur Felson devant Aboukir. Fendant ce temps, nos généraux se- font battre et nous perçons un i un tous les avantages que nous avait donné le traite de CrmpoFournio. .Bonaparte rentre en France, juge la situation, la faiblesse du directoire; il s’entend avec Si^ns et le LS brumvire tente son coup d’état. Les députés entraidés par Lucien Bon y: »-*’rte , frère de Napoléon, nomment trois consuls : Bonaparte, Siéyès et logor-’/ucos. La Constitution de l’an VIH est votée; elle nomme un premier con­ sul élu pour dix ans. Bonaparte fut -lu et les deux outres consuls choisis furent Cambacérès et Lebrun. Bonaparte se trouvait ainsi tout puissant. Il en profite pour réorganiser les finances et l’administra­ tion française; c’est lui qui créa nombre e de nos organes adminis­ tratifs actuels : Préfecture, etc... Sur le plan extérieur, la bataille ne cesse pas. Fais .'..on par­ te prend lui-même la direction des opérations et la victoire lui. sourit encore une fois. La campagne se termine par le traité de Lunéville avec 1 ’ Autriche et .âr celui d’Amiens avec 1’Angleterre Fous retrouvions ainsi les avantages du traité de Campo-Formio. Une république cisalpine était instituée en, Italie.

LJ.iiZ jîAAJ?.

^Vn^sénatus-consulte de 1804 confire .• Bonaparte la dignité imooride. il la rend très vite héréditaire et orend alors le nom de NicïvJON 1er. 11 rétablit le cérémonial de 1’-ancienne cour, il créa des grands dignitaires, des grands officiers, vingt grands maréchaux et bientôt, toute une nouvelle noblesse d’Empire. Le Pape Pie VII vint à Notre-Dame de paris sacrer le nouvel empereur et l’impératrice Joséphine. Empruntons 1 un historien célèbre 1er raisons du succès et de la chute de Napoléon: "Napoléon a le don du commandement et lo sons de 1’autorité,1’instinct de la politique, le goût du risque, une confiance grandissante dans son étoile, une aptitude remarquable à comprendre les hommes et leurs besoins, à. trouver les paroles et les "Ctes qu’exigent chaque situation, tels furent les éléments de s-' réussite. .Et pourquoi cette fortune extraordin. .iro s’est-elle terminée p?r une catastrophe ? larcc que Napoléon Bonr'îarto était prisonnier do la plus lourde partie de 1’héritage révolutionnaire, prisonnier de la gucr.ee de I?b ;t prisonnier d.s conquêtes, Avec la plupart de sos contemporains il n’oubliait qu’une chose : l’Angleter­ re n’avait jamais permis, elle ns permettrait jamais eue les Fran­ çais fussent maîtres des Pays-Bas et de la Belgique. Pour le.? en chasser, aucun effort ne lui serait trop coûteux.: cette loi, vieille de plusieurs siècles, la dévolution n’avait rien changé et 1’avènement de Bonaparte ne changeait rien." Pa_r ses victoires Napoléon possédait les ports les plus magni­ fiques depuis Rotterdam jusqu’à Cènes, L’Europe continentalo ne di­ sait rien car elle s’était habituée ^ Napoléon, et av'it reçu des compensations. Lais 1 ’ Angleterre craignant 1«' flotte ¿lors on

construction, dans les chantiers français, fomenta des coalitions oui mèneront Napoléon en Espagne, a Moscou; qui le ferono échouer 1 dans sa tentative de débarquement en /ngleterro et concluront fi^ , nalement le «petit Caporal« qui désirait tant la paix, a faire p0K: rituellement de lointaines campagnes. . tris l’Angleterre le conduira, aussi à l’ilo a Moe eu, après "nterloo, à Ste KeVne alors qu’il s’ét-it Confié a l’hospitalité de 1 ’ *ngleterre •. Ce qui fait la force de Lapoléon en fc.ce de l’Europe coalisée est tout'd’abord sa valeur militaire. Des estampes nous la montrent sur son petit cheval blanc, l’oeil à la lunette, observant la ba­ taille entouré de sos généraux ^ qui il indiquait les manoeuvres. C’cst aussi l’extrême mobilité qu’il sut faire acquérir «à ses trou, pas. : si quelques jours, les c/wHc-tb port ât les f :.nt.^ ou coux-ci suivant à marches forcées, l’armée brise tel ennemi et se rotovrno brusquement vers tel autre avant qu’ils aient eu le temps do no réunir. 1 polnon était -ussi servi par divers facteurs oui pesèrent lourd d ns le bal nce de son succès. C’eût >r exômpïù la condi­ tion démographique de la France qui cornet it ¿.lors G millions d’h'bit-nts .«lors que l’Angleterre n’en comptait oue T4 et vi’ï était nsei peuplée eue toute la Bus sic. ‘ J nij. •, -i 1 inverse do la Lonarchie, NC'.poléon no se contente p.s dos armées de métier comme ses ^dvèrs ires, Il emplois, l\rmo . £Æ?ÆBe ^ ^^ ’ ^o xK.tion.lc recrutée ¿A“ vue nusou'on^Lni^ ot lorsque l’ounomi le poursui ^A.^Æ eVÆÆ^ 1CÜ i-i-

■»près':ÆO6Dou^^ ^ 1° “»«.le de’celle du roi lui-même Iwé^ trico?^ ct l’hoir couronné d’oufont.Or Napoléon voulait u”lex.2.° D°uvit pan avoir ’ fils, nus ce but iH^f^^ v- colonne , son . devint le neveu do fou P^ T^ ^^Jhc .,t de ce fait liage : lo Boi de ?omo, qv’g 1 •a ' Tv? ^i uanuit de ce chute do son père. ’ 1 ~ -triche dev. it recueillie» ..o^g isëïiB®yS

Do détail des c ‘H’Ot w * loin usai p issons Ce bvE’o -tI J^a1’^ ontaMinov i lsouvoxvii^ étr iers font leul. ?Uéo à°U d ^ - 1 QU.Jle aduSa g. rda .-Lob^ l^ond d ns ?. ris w ÆV^ ics chVieille te.u deSont q Conte do .Provence ¿ovil^ofi2^-^-!!! èe’l'T^ ^-^ et ..a,çoir oe Kris vr ...ccvoii oh , Sous le T‘" . 0 -ilov. uspir.it av^t tout a uTgouv ç-/ouïs P^ 1- di?L -’tion dv st ûuon' ¡pf^ P'Oifioue Lo ^ ~ 1 1 **. nco constitution et à faire l’vnÈn ^^^ V'dotiJ i ^^ ^oi, ^J-Ï.^Y?00 “oacrchiquc. D^Aknî?0 L; fenca ^Jti dos daputés, votaient les imnÂ^ ïjbros : ceîîn J ^^ionn. ire ripons ,blcs, lu liberté dJTts ^ les lot^ ^ 1. irs~Ccn . la loi strient 5. gén^^ ??? d’état.,

orme 3

-t-uuj.G»>sc

jprea quelques années do règne, Napoléon III, arbitre do 1’ feropo depuis le Congres do I .ris, maître absolu do 1.' Prnco, était au sommet de s^ gloire, liais bientôt des difficultés intérieures et extérieures vont marquer le déclin v- cet absolutisme, et la marche vers un régi­ me ¿lus libéral. C’est tout d’abord la guerre d’Italie qui, bien que victo­ rieuse, opposa les catholiques à l’3mpo.rour, Puis c’est la guerre du Koxiqu^ oè Napoléon III Irisno nr.s^ssinerKcu±idlien d’-'utricho et oi) il onr9glaire un 4choc. C’est enfin 1£ grandeur croissante de la 1 russe- qui écrase l’Autriche a Sado^a. Sur le plan intérieur c’est l’opposition des industriels au libéralisme économique, opposition qui obligea l’empereur à ’’fai­ re un demi tour à gauche”, comme le disait Proudhon. ?j^^4£iyiJdL^i5^ jMcçjvLJ^ïü^ • Napoléon est dirigé par le soucis des nationalités et vau­ drait voir partout triompher le droit des peuples A disposer d’euxmêmes. Il se contredit d’ailleurs lui-meme en nourissant l’espoir de déchirer les traités de 18x5 et en voulant récupérai' les pays de la rive quiche du Rhin. Si sa politique a des succès en Orient dans la guerre de Crimée, il n’en retire guère qu’un profit b oral qui fait de la France l’arbitre de IR.jurope, Napoléon aida Cavour et la maison de Savoie à faire l’unité de l’Italie et en 1860 il obtint Nice et la Savoie ou un plébis­ cite lui donne un© écrasante majorité, lais une autre unité, dangereuse pour la France, se prépa-. mit aussi : celle de l’Allemagne. 311e put so réaliser grâce A la forte personnalité do Bismarck, ministre de Guillaume 1er. A partir de cette époque toute l’histoire .de l’Allemagne gravite autour de son armée. Avant d’être un royaume centralisé l’Alle­ magne prit d’abord la forme d’un xtat féd'^tif, Bismark se rendit compte que la ïrusse ne pouvait dominer l’Allemagne sans éliminer l’Autriche qui avait voix prépondérante à la Diète de Francfort, lais il commence par éliminer le Dansmark du Slesvig-Holstoin et se retourna contre l’Autriche fort de la neutralité de la Russie. Napoléon convaincu de la victoire au­ trichienne resta neutre et entraine. l’Italie dans sa neutralité. Le 3 Juillet 1856, à Sadowa, la Prusse battit l’Autriche. Bismarck organisa une confédération des états du nord de l’Allemagne engloba le Bavière et les états du Sud dans une Union douanière avec qui il signa des conventions militaires qui .° obligeaient ces états à marcher aux cot %s' 108 possessions anglaises se suivent .sans interrup­ tion depuis l'Egypte au Nord jusqu’à l’Union-Sud-Africaine au sud, si ■bien que les Anglais ont envisagé d’y construire une. voie ferrée du Caire au Cap, La Rhodésie, ainsi nomade en souvenir du grand colonisateur anglais Cécil RHODES. Le territoire ce Tanganyka, pays des grands laos Tanganyka et Victoria où neit le Nil, est recouvert par la gigantesque forêt équatoriale où vivent encore ^es peuplades sauvages de nègres qui offrirent à la fin du siècle dernier, une sérieuse résistance au dynamique ST.uNLEY et au pasteur écossais LIVINGSTONE. La colonie du Kénya (ancienne colonie allemande) et l’Ouganda où se trouvent les plus hautes montagnes d’Afrique et qui sont aujourd’ hui le paradis des chasseurs ; la savane, région herbeuse et la brousse région de hautes herbes et d’arbustes, autour de NAIROBI regorgent de lions, de girafes, de gazelles, d’antilopes, d’autruohos et de rhinocé­ ros. Quand la savane est plate, la chasse se pratique même en automo­ bile. Zèbres et hippopotames se trouvent plus au sud dans le Tanganyka et les éléphants d'Afrique vivent surtout au Congo Belge. Le Soudan ^nglo-Egyptien, protectorat théoriquement commun à l’onglet rre et à l’Egypte, est une terre désertique mais qui anxxynoe déjà l’Egypte. Sa capitale est gEL^RTOUM. L’Egypte virtuellement indépendante, mais où les Anglais con­ servent leurs troupes afin-de protéger le canal de Suez contre une at­ taque éventuelle. Désertique sur la majeure partie de son territoire, l’Egypte devient extrêmement fertile dans la mince vallée du nil, large seulement de quelques kilomètres. Pendant les crues, le Nil envahit toute la val­ lée (les fellhas, indigènes égyptiens, ont construit leurs villages sur les hauteurs) et y dépose des limons extrêmement riches grâce auxquels se pratique la culture du blé, du riz, et du coton» Le Nil est donc d’une importance capitale pour l’Egypte.

Les deux plus grandes villes d’Afrique sont c nstruites dans le delta qui s’ouvre largement sur la neditorranée i ¿h CaIRE, 1a capi­ tale, un million d’habitants; et le grand port ALEXANDRIE, fondé il y a deux mille ans par Alexandre le Grand. A l’est du delta se trouve le Canal de Suez construit au siècle dernier par Ferdinand DE LESSEJ?S, et qui, do Port-Saïd sur la Méditerranée, à Suez sur la Mer Rouge, permet le passage de gros navires se rendant en Extrême-Orient. Les anglais occupent aussi en Afrique Orientale, la Somalie anglaise, et depuis la dernière guerre leurs troupes se sont installées dans les anciennes colonies italiennes de 1’Erythrée où ce trouve le bon port de MaSSAOUA, et de la Somalie Italienne. Le rocher d’x.den gar­ de la sortie de la mer rouge. 5°) EN EXTREME ORIENT Faisant suite à l’Inde, la Birmanie avec son grand port RANGOUN qui exporte le riz vers le Japon et la Chine. Plus au sud, la longue presqu’île de MALACCA à la végétation équatoriale, pays du caoutchouc, de l’étain. Un grand port : SINGAPOUR V ase militaire et commerciale extrêmement importante.

- 10 Plus loin, clans l'Insulinde, la partie nord de Bornéo (Champs pétrolifères) TIMOR, que les Anglais partagent avec les Portugais. La Nouvelle Guinée, grande ile montagneuse,- dont certaines régions ne sont pas encore connues complètement. L'Angleterre possède encore dans l’Océan Pacifique, quelques

archipels.

4°) AUTRES COLONIES ET BASES ANGLAISES Pour assurer' ses communications entre les différentes parties de cet immense empire, l’Angleterre s’est assurée des bases navales aux carrefours stratégiques du monde. A l'entrée de la Méditerranée, le rocher'fortifié de Gibraltar, anglais depuis 1713» garde le détroit qui porte son nom. Dans le détroit ae Sicile-, entre l’Italie et la Tunisie, l’ile ^e Malte, anglaise depuis Napoléon 1er, forme un relai entre la métro­ pole et l'Egypte. ♦ Dans la Méditerranée Orientale, l’ile de Chypre qui couvre l’entrée du «anal de Suez.

Pointe avancée en Extrêmq-Orient, .HONG-KONG$ enclave anglaise en territoire chinois, draine tout le commerce de la Chine du Sud et reste le grand centre mondial de la contrebande de l’opium que les Anglais achètent dans l'Inde et revendent en Chine. Le tour de l'Afrique est aussi bien gardé par les iles de 1 ’Ascen­ ción et de Ste Hélène où mourut Napoléon 1er, que per la base du o^p et par l’ile Maurice, au large de Madagascar.

Nous aurons enfin terminé ce véritable tour du monde quand nous aurons cité l’ile ue la Jamaïque, en face du canal de Panama; le Honduras Britannique en Amérique centrale même et les Iles Falkland au large de l’Argentine. Cette-rapide énumération suffit pour rendre sensible l'importance de cet empire vaste et riche, dont aucun autre exemple semblable n'a pu exister au cours des temps.

L’ETAT LIBRE D’IRLANDE ou EIRE Pays pauvre aux nombreuses tourbières et * dont la seule ressource importante est la pomme de terre, la "Verte Erin" a vu de tout tempe une grande partie de ses habitants émigrer pour dos pays plus fertiles. &’est ainsi que 1’Amérique possède un grand nombre de descendants des premiers émigrés Irlandais. La population de cet état'qui était de 6.500.000 .en 18 41 est desoenduo en un siècle à 3.000.000 environ. Les villcs principales sont DUBLIN et CORK. Les Irlandais, pour la plupart catholiques vivent surtout do l'élevage et de l'agriculture. Quelques industri es textiles et hydroélectriques n'empêchent pas co pays ¿e rester que l’on appelle un pays pauvre. • . .. .

-x-i-i-t-:-

- II -

L'EUROPE

L » ALLEMAGNE

DU

N Q R B

î-

Bien réduite à là suite do sa défaite en 1945,puisqu'elle a du abandonner à la Pologne ses provinces orientales situées à l’est de l'Oder, l'Allemagne reste malgré tout un état important» Elle se compose de deux régions fort différentes : une grande plaine sableuse et boisée au nord| et au sudj une région où. Igb vieil­ les montagnes uséofe culminant à IOCO mètres environ alternant avec les vallées sinueuses des cours d’eau* £ l’Ouest le pays est axé sur une artère commerciale de première importance ; le Rhin» Nous voyons ainsi les grandes divisions de l’étu­ de de ce pays : l’Allemagne du Nord, celle du sud et la Rhénanie. Au nord, tù les landes alternent avec les dunes, le paye est très pauvre et les habitants, typiquement allemands, tristes et mélancoli­ ques, travaillaient encore au début de oe siècle, sur les vastes domai­ nes des Junkers (hobereaux prussiens). C’est là qu’est né l’impérialis­ me allemand« Au Sud, au contraire, de mémo qu’en Rhénanie, lo pays est plue riant. Dans les vallées une agriculture- riche, basée sur la pomme de torre et sur 1'élevage do a porcs, s'est développée et les flancs dos col­ lines de Saxe et de Westphalio, recèlent des richesses minières qui ont fait la fortune industrielie du pays. La population de l'Allemagne (PO millions avant la guerre pour un territoire à peine plus grand que celui de la France) est active et la­ borieuse et s’est groupée dans do grandes villes industrielles•qui ont beeucoup souffert des bombardements. BLRLIN, la. Capitale, est une ville aussi grande que Paris, mais elle n’en n’a ni le charme ni le caractère. C'est surtout une ville administrative. Au sud de Berlin, se trouve la &axe, vieux peys allemand lui aussi mais très industrialisé autour de DRESPE &t de LEIPZIG dont les feires ont acquis une réputation mondiale.

Dans l’Allemagne du sud, traversée par le Haut-Danube, se trou­ vent les deux anciens royaumes de BAVIERE et de WURTEMBERG qui ont res­ pectivement pour capitales MUNICH célèbre pour sa bière et STUTTGART. Au sud de la Bavière se trouvent les Alpes Bavaroises, les plus hautes montagnes d’Allemagne (plus de 2000 mètres) où so trouve la sta­ tion de ski de PERMIS GH et le repaire de l’ex-furher Hitler BERSÇHTESGADEN; au nord de Nuremberg où l'on fabrique des jouets, des accordéons etc.... et BAYREUTH *ù vivait le célèbre musicien WAGNER. A l’Ouest, le Rhin, après avoir pris naissance en Suisse, traverse 1g lac de Constance sur les bords duquel se trouve la grande base.de dirigeables de FRIEDRICHSAFFEN, longe ’lu pays de Bade et la forêt noire qui sont respectivement les pendante allemands de notre Alsace Gt de nos .Vosges. Après MANNHEIM, gros centre de produits chimiques, il entre à COBLENZ dans un étroit défilé, berceau des légendes allemandes et à la sortie duquel se trouve COLO1NE porte de 1’énorme contre industriel do la RHHRj au-dessus d'un bessin touiller extrCmement riche, so suivent

- 12 sans interruption, ou presque, une quinzaine de villes de plus de 100,00Q habitants et .dont certaines, comme ESSEN, DUIS^QURG, DUSSELDORF, sont aussi grandes que Lyon, On renoontre dans la Ruhr les industries les plus diverses : grosse et petite métallurgie, industries chimiques, textiles, etc. . .DUISBOURG :eet un port immense sur le Rhin qui emmène jusqu’à ROT­ TERDAM, en Hollande, les péniches qui permettront aux bateaux des ports de la Mer du Nord de distribuer les1 produits allemands à travers le monde Plus au nord, sur la côte, nous trouvons les grands ports de BREME et de HAMBOURG. Ce dernier placé sur l’estuaire de l’Elbe qui lui assure ainsi les produits de la Saxe (on voit que les fleuves jouent un rôle commercial très important en Allemagne) est le grand centre mondial du commerce des bêtes fauves et possède un zoo magnifique. Il faut encore connaître de 1’Allemagne': HANOVRE, grande ville du centre, HEIDELBERG sur le Main, la grande université de 1*Allemagne du Sud, FRANCFORT1 sur le Main, -une des plus grandes villes d’Allemagne, IENA cù l’on fabriquait les appareils de photo ZEISS-IKON et les meil­ leures lunettes optiques du monde; La Sarre, important bassin houiller.

Vous devez aussi savoir que l’industrie allemande était l’une des toutes premières du monde et que, dans certaines branches comme la chimie, l’optique,la fabrication des appareils électriques, elle était presque sans rivale. Ceci nous explique comment elle a pu résister si longtemps pendant la dernière guerre. Que va-t-il advenir de l’Allemagne maintenant ? restera-t-elle une puissance industrielle ou deviendra-t-elle, comme le souhaitent certains alliés, une nation agricole ? Conservera-t-elle son unité, ou sera-t-elle morcelée ?

fiOLLÀNDEETBELGIQUE Pays de plaines, sauf au sud-est de la Belgique où sont les Ardennes, vieux massif usé. Largement ouverts sur la mer, bien pénétrés p?” les vents d’ouest, ces deux pays sont très pluvieux. La Hollande et la Belgique, souvent- unies politiquement au cours de l’histoire, forment aujourd’hui deux petits états très prospères et très peuplés (La Belgi­ que est l’état qui a la plus forte densité de population et de voies ferrées du monde entier).

LA

BELGIQUE

Plaque tournante de l’Europe Occidentale, elle très industrialisée grâce au bassin houiller qui -brave-ncr , ’ . Les Belges qui parlent le Flamand, dans la région ouest et ®rritoire dans la région est, cultivent d’une façon intensive le blé i iranÇais terre, la betterave à sucro ou travaillent dans les ■' » ia pomme de et de CHARLEROI, ou dans l’industrie textile à LIFG?111111!8 aUtour de MONS est un des plus grands ports du monde; BRUGES Mf notaniment. ANVERS été surnommée la Venise du Nord; BRUXELLÊsT/r o + BUr 100 canaux, a ■------------ — ¿a capitale, LA HOLLANDE On appelle aussi ce paya grande partie est située au-dess gée centre cello-oi quo par d’enormes digues La ni * n’est protélemont commerçante. Lee richesses accumulée/ Rollande est essentielau cours des sièe^ ont

- 13 Permis aux Hollandais d'être, au lyèmc siècle, les premiers "banquiers du continent/. Si une-certaine décadence s'est précisée de nos jours, la Hollande, par sa position géographique au débouché du Rhin ut de la Meuse (Rotterdam).garde une situation commerciale très importante dans x exportation des matières pondérables de la Ruhr. Les autres richesses du payeront, principalement la teille des diamants à AMSTERDAM, la cul­ ture des tulipes à ARNHEM, les industries laitières (fromages do Hollan(te) et la fabrication des lampes de T.S.F. Philips à Eidovhen.

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LE CONGO BELGE Cette terre africaine grande oommo quatre fois la France est appelée aussi quelquefois Etat Indépendant du Congo car le soûl lien ^i ^ ra^ftc^e à la Belgique est la personne du Roi. Une exubérante f^rfit équatoriale recouvre une bonne partie du territoire qui est large­ ment arrosé par le Congo, fleuve énorme dont les chutes ont permis la création do centrales hydro-électriques» D1 importants gisements do char­ bons, do ouivre, d'or, de diamant, de radium et plus récemment d’uranium cit ete découverts. LES COLONIES HOLLANDAISES En dehors de quelques lies des Antilles (d'ail­ leurs très peuplées et productrices de rhum et de sucre) et de la Guyane Hollandaise, il ne reste guère du grand empire hollandais du lyème siè­ cle que les Indes Néerlandaises. Situées au sud-est do l'Asie, dans l'Insulinde ou Indonésie, les Iles de la Sonde (prosquo entièrement hollandaises sauf dans les terri­ toires de Timor, Bornéo et en Neuvelie-Guinée) forment un immense archi­ pel d'origine volcanique s'étendant de Sumatra à l'Ouest jusqu'à la NOUVELLE-GUINEE à l'Est. Si SUMATRA est recouvert de forêts inextrica­ bles, si BORNEO est très peu peuplé et'a sa partie la plus intéressante renfermant les gisements de pétroles occupée par Les Anglais, si enfin la Nouvelle—Guinée, est habitée per les derniers anthropophages du Globe JAVA, la perle de l'-Insulinde et les petites iles qui la prolongent à l'est, sont extrêmement riches. JAVA,,au climat merveilleux, grande comme dix dé nos départements, est aussi peuplée que la France et voit croître sur son sol les produits exotiques les plus divers : riz, café, épices, quinquina, Mais la principale ressource de ces iles, avec l'étain é-G BALI, est le pétrole dont les gisements sont épars un peu partout.

Actuellement, los Hollandais pourtant solidement installée dans de grandes villea modernes comme BATAVIA, éprouvent quelques inquiétu­ des après avoir dû mettre le feu à leurs puits de pétroles 1ers de l'in­ vasion japonaise; ils sont aujourd'hui en butte à l'hostilité des Malais qui veulent, eux-auôsi, leur indépendance.

Danemark

et

Scandinavie

DANEMARK, NORVEGE et SUEDE , le fief des anciens Normands, furent souvent au cours de l'histoire réunis en un seul état. Ile forment au­ jourd'hui trois pays à faible densité de population (sauf le Danemark) mais où la vie est facile et où règne le prospérité.

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Ces paye se distinguent dans toute l’Europe par leurs institutions sociales très avancées et par une hygiène remarquable. LL DANEMARK est le gardien des détroits qui permettent de passer de la Baltique dans la Mer du Nord. Ils se compose principalement de la presqu'île de JUTLAND et des nombreuses ilea dont la plus importante est SEELAND où so trouve COPENHAGUE, la Capitale. Surtout agricole, le Danemark doit 'sa richesse à l’exportation mas­ sive des produite laitiers.

LA NORVEGE pays montagneux est étiré en longueur depuis Oslo sa ca­ pitale, au Sud jusqu'au cap Nord où se trouve la ville la plue septen­ trionale d'Europe : B-MNERLESTa Les rivages montagneux sont extrêmement découpée par les Fjords qui pénètrent profondément à l'intérieur des terres. Ces côtes, grâce au courant ohaud du Gulf-Stream, ont un climat relativement doux en dépit de leur situatio n septentrionale î il n’y fait guère plus froid qu’à Bordeaux par exemple. L'activité du pays cet centrée sur la mer} les Norvégiens sont pécheurs (morue à Terre-Neuve et baleines au large du Groenland) ou marins, La flotte de commerce de ce pays, malgré sa faible population, arrive à être aussi importante que celle de la France. LA SUEDE pays de plaines et de plateaux clairsemés de nombreux laos surtout dans le Varmland où sont nées de si belles légendes. La Suède au climat déjà beaucoup plus rude que celui de la Norvège est agricole dans toute sa partie sud. Le Nord, presque inhabité ren­ ferme les fameux gisements de minerai de fer de KIRUNA où les filons affleurent en surface et grâce auxquels on fabrique les fameux aciers suédois. STOCKHOLMi la Capitale eet une belle ville de 50^.000 habitante

AUTRES PAYS SCANDINAVES : . . Danois et Norvégiens qui prétendent avoir découvert l'Amérique plusieurs siècles avant Christophe Gollomb svnt restés installée eut des territoires semi-désertiques et glacéa’des mero du N^rd. Lg. .GROENLAND, immense continent glaoé habité par les Esquimaux (reunie de race jaune) qui vivent de la pêche. Actuellement les Américains n\ + installe dans les quelques bourgades des côtes du Sud des bases 1 leurs servent de relais pour leurs lignes aériennes transatlan+i et qui leur permettent de surveiller les Mers du Nord. tiques L1ISLANDE X c’est une grande ile voloanioue, peu laquelle viennent pécher les chalutiers de tous les $ ' ’ ^ y trouve de nombreuses sources d'eau oheude laim coins d.u Geysers. Là aussi, les Américains ont installé do s?aii'te qui vrent l'accès du Grand Nord. 8 aaes qui

large àe monde. On forme des leur ou-

LE SPITZBERG : Archipel du Nord de l'Europe ver mais où l’influence adoucissante de la ’ OmR^etement glacé en hi­ per an, l’exploitation des mines de char^onT* permet> quelques mois

- 15 La FINLANDE : Pays froid, mais peuplé par une race extrêmement virile et sportive, la Finlande, avant de devenir en 1918 une nation indépen­ dante, fit sucoessivement partie de la Suède et de la Russie» Le Sud du pays, où se trouve la capitale HELSINKI et le centre sont peuplée par des Scandinaves. Au nord vivent les Lapons, ou Finnois, de race jaune, qui vivent, sous la tenta, du produit de la chasse et de 1’¿levage du renne. LA

POLOGNE Portion de la grande plaine du Nord de l’Europe, la Pologne a vu, au cours des siècles ses frontières changer maintes et maintes fois. Actuellement, à la suite de la dernière guerre,lt Polo­ gne o’est déplacée vers l’Ouest, cédant ses marches orientales à la Russie pour annexer la partie de l’Allemagne sisa à l’Est do l’Ôder. Il s’ensuit dans touè le pays, des mouvements de déplacement de popu­ lation importante, L0 F®ya, au climat déjà rigoureux, traversé par la VXgiULg et son affluent LS BUG, est habité par une population d’origine slave parsemée de nombreux .ilote Israélites surtout dans les gros bourgs de l’Est.

Sa capitale, VARSOVIE, qui a terriblement souffert de la guerre ee trouve au centre du paya de même que LODZ, le grand centre-textile » Sur la mer Baltique, se trouve l’ancienne ville libre de DANTZIG qui est actuellement le principal débouché sur la mer. A l’ouest, o’est la région de POZNAN, l’ancienne Posen Allemande et au sud-ouest, la Silésie où se trouve un riche bassin hcuiller. Une f/rte concentration industrielle s'est produite dans cette, région sur la périphérie de laquelle on trouve WRCCLAW (ou Brcslâu) et CESTOCHOWA, la ville sainte des polonais. Au sud, la frontière du pays est fermée par les Carpathes qui atteignent presque J.OGO mètres d’alititude et où se trouvent de nombreuses stations de sports d’hiver comme ZAKOPANE.

Dans l’ensemble le paye, malgré tous les malheurs qu’il eut à souffrir tant au cours des siècles qu’au cours des dernières années est en pleine croissance. A sa puissance industrielle, il ajoute une agriculture qui suffit largement aux besoins du pays et qui est basée sur le blé, la pomme de terre, la betterave à sucre et 1’élevage des pores. La population qui est une des plus prolifiques d'Europe s’est très rapidement accrue et o'est ainsi que de nombreuses celonies polo­ naises sa sont formées à l’étranger particulièrement aux Etats-Unis et en Franceoù les mineurs polonais occupent dans le Nord des villages entiers• L A S U I S S Ê : Symbole de la neutralité, ce petit paye joue au centre de l’Europe unrôle important. Etat fédéral formé de cantons dont chacun a une administration indépendante, la Suisse s'est formée.au coure des siècles par le rattachement successif de divers cantons autour des trois premiers cantons indépendants î les Waldstatten, révoltés centre les Habsbourg au XIII ème

Au point de vue physique, le pays est ^divisé en trois zones ori^nt^R du Sud-Ouest au Nord-Est le long de la frc ntière française, le Jura, analogue au Jura français, formé de .montagnes peu élevées aux ' formes arrondies - au centre un plateau s’étendant du lac Léman au lac de Constance, traversé par l'AAR et couvert de nombreux lacs qui présen­ tent un haut intérêt touristique; et enfin* au Sud-Est la zone des Alpes avec ses célébras stations touristiques du Valais (ZERMÀTT) de l’Oberland (MURREN et WENGEN) et des Grisons où na.it le Rhin (DAVOS, AROSA, St. MORITZ) La Suisse est, liguietiquement parlant; divisée en trois régions la Suisse Romande, de langue française, la Suisse Allemande, et la Suis­ se Italienne. La Suisse Romande avec ses d®ux grandes villes riveraines du lac Léman : GENEVE et LÀUSAŒ , est le pays de la fabrication des montres., Les paysans mènent durant l'été, leurs troupeaux en alpage et-pendant l'hiver, bloqués fans leurs chalets par la neige, fabriquent, lès pièces détachées qui seront assemblées à la Chaud de Fonds et à Neufchâtel. Sur les coteaux jurassiens le long du lac de Genève et) dans le Valais sont des vignes aux crus réputés : le Fendant, le Dole, l'Aigle.

La Suisse Allemande englobe la plus grande partie du pays depuis Pâle, grand port fluvial sur le Rhin, jusqu'aux Grisons, en passant par Berne, vieille ville et capitale fédérale, par Lucerne, grand centre touristique et par Zurich, la plus grande ville de Suisse et centre in­ dustriel important allongé sur un grand lac.

.La Suisse Italienne, montagneuse mais au climat très doux sur les bords du lac de Lugano ou l’on trouve des palmiers, est un centre touristique très fréquenté» Les richesses principales de la Suisse sont avec la petite méca­ nique de précision, les tissages* 1 ' industrie électrio ae , les produits laitiers et leurs dérivés : fromage d'Emmenthal, gruyère de réputation mondiale, lait concentré Nestlé, ete ... 1'industrie hôtelière et touris tique qui est la première du monde du fait de la diversité ¿Les sites et de la position géographique du pays qui se trouve être une des ni«.™«« tournantes de l'Europe par les tunnels du St Gothard et du Tout à fait à l'Est de la Suisse, se trouve LICHTENSTEIN dont la capitale VADUZ est une ?°1P&Uté d® dTTÜTÎ^ (PAEIS . ZSRICH .-yïËÔE), “ S>re ^ÎO^nte sur la ugne

La Suisse fut un havre de paix pendant les dp glante rent l'Europe, Elle nourrit les enfanta aband^ fUPrreB 1ui eneanblessés, réconforta dans ses hôtels les convalescent nn^S’ ae°P^rut les sur fond rouge fut comme la Croix Rouge un esnoir S* Croix Blanche rent si cruellement. La Suisse est le nava ?0Ur ceux qui souffripays de l'ordre et de la propreté.

Au centre de l'Europe coule un grand fl en Allemagne, reçoit les eaux de tAute 1 »Eut 9Uve» le Danube, qui nait ' la Mer Noire et joue un grand rôle oommerci^0 Centraie, ee jette àanfl Il forme le lien entre le3 divers de re fait appelés : Pays Danubiens. “ de ^Europe Centrale

- 17 L’ AUTRI CHE

Peuplée en majeure partie d’Ailemande, ce qui déter­ mina son annexion au Grand Reioh en 1938, c’est un état disproportionné car plus du quart de sa population de 6.000.0’0 ^ ¿Agitants se trouve dans VIENNE, la Capitale. De ce fait, de fréquentes crises éc nomiques y sévissent, la campagne peu fertile n’arrivant pas à nourrir l’ensemble de la population. De l’Ouest à 1’ Est se trouvent les montagnes de 1'ARLBERG et du TTROP qui fourmillent de centres touristiques célèbres et dont les vil­ les les plus importantes a?nt, sur les rives de l'Inn : INNSBRUOK et SALZROURG, patrie de Mozart; h lus au sud, le haut Adige, qui fut italien de 1918 à 1945 avec également des stations climatiques comme BOLZANO et ■M3RAN0; enfin sur le Danube, l’Autriche proprement dite dont VIENNE res­ tera toujours célèbre par sa vie artistique intense, sa promenade du Prater, son château de Schcenbrunn, par les valses de Johann Strauss, tous traita familiers aux amateurs de roman, de théâtre ou de cinéma» LA TCHECOSLOVAQUIE Etat très allongé donc difficilement défendable et quelque peu artificiel au point de vue ethnique puisqu'il englobe les Tchèques de "Bohème et les Slovaque s,. qui, ?ien que tous deux de race slave, ont des activités et des genres de vies fort différents. LA BOHEME■ plateau entouré de montagnes très pluvieuses, très boisées, est peuplée en majorité d’Allemands, les Sudètes, qui sont au­ jourd’hui refoulés dans leur patrie. Cette région est trèo industria­ lisée et on y trouve les villes de PRAGUE, la Capitale, de PILSEN, dont la bière a acquis une renommée mondiale, de BRNO, villes. aut.our desquel­ les se sont développées des industries chimiques, des usines de verrerie, des far riques de chaussures (Data) eto... A l’est se trouve la Moravie qui est la plaque tournante qui relie l’Allemagne et l’Autriche* La Tchécoslovaquie est un pays de montagnes (les Carpathes) et dont la seule ville importante est BRATISLAVA ; port tchèque sur le Danube. Plus à l’est encore se trouve l’Ukraine Su" carpathique ou Ruthénie région peu peuplée et peu évoluée, habitée par des Russes blanûo, aujourd’ hui rattachée à la Rusai«, mais qui faisait partie de la Tchécoslovaquie de 1919 à 1939.

LA HONGRIE Elle s’étend sur la plaine du Danube, autour de sa capitale, la magnifique, BUDAPEST, presque complètement détruite au cours des vio­ lente combats de rues que s’y livrèrent Russes et Allemands en 1945* Les hongrois ou Magyars appartiennent ethniquement à la race jaune (en réalité ils ne différent pas des autres Européens) puisqu’ils descendent des Huns d’Attila-qui se fixèrent dans cette région après avoir pillé toute l’Europe. Vivant principalement de l’agriculture (mais, blé, vin de Hbkaî) les Hongrois sont groupés en agglomérations qui, malgré uno population qui dépasse parfois 100.000 habitants, conservent l’aspect des gros'èourgs. Ils élèvent également les chevaux dans oette immense steppe qui recouvre une grande partie du pays et que l’on appelle"PUSZTA”.

U YOUGOSLAVIE

.x x Cet état, formé en 1916, groupait alors sous le sceptre | de la maison royale’de Serbie, des groupes ^ethniques très divers » Slo-, vènes, Croates, Serbes, Bosniaques, Monténégrins, etc...Leur uni°n ne . fut pas toujours Berline et entraîna des rivalités qui furent à 1‘criJ gine de nombreux actes terroristes à travers toute l’Europe. ’ j Le pays, montagneux, pauvre, rude, vit de l’agriculture (maïs) et de l’élevage des porcs. Il ne devient riohe qu’à l’Est, dans la pial ne du Danube, autour de BELGRADE, sa capitale. Du ne rd au sud on trouve : La Slovénie, l’Istrie avec le port de TRIESTE, la Croatie avec ZAGREB, rivale de Belgrade, la Bosnie avant garde de l’Oriont, la Serbie avec ses mines de cuivre et de mercure et . enfin la Méoédoine, mélange complexe de’peuples balkaniques les plus divers et qui. .est constamment revendiquée par ses voisins grecs et bul­ gare s. Le long de la côte, protégée par de nombreuses iles, c’est du nord au sud, la Dalmatie et le Monténégro, ancienne principauté long­ temps indépendante, ' ‘

LA ROUMANIE Située au débouché du Danube sur la Mer Noire, entre la Russie, la Hongrie et la Bulgarie, elle a vu changer ses frontières plusieurs foie au cours de l’histoire. Physiquement,' la Roumanie se compose d’une chaîne de montagnes, les Alpes de Transylvanie qui forment le pr longement des Carpath.es et que le Danube traveree au défilé des portes de Fer. Au Nord-Ouest deux plaines : La Yalachie et la Moldavie. Les Roumains, qui sont de race latine cultivent le maïs et le blé dans les plaines qui entourent BUCAREST, la Capitale, mais la prin­ cipale richesse du pays est le pétrole, à PLOESTI, et dont la Roumanie est après la Rusoie, le second producteur Européen.

LA BULGARIE Ce petit état, au sud du bas-Danube, a un climat très chaud en été ce qui lui permet d’être gros producteur do fruits et particuliè­ rement de raisins secs. Les Bulgares mangentb eaucoup de fruits et vi- [ vent, rarait-il, très vieux, pour cette raison. Les centenaires no sont I pas rares dans le pays. La Capitale SOFIA, est déjà une ville orientale 1 Le YAOURT a son origine dans ce paya. LA TURQUIE Gardienne des détroits, la Républinua diminuée territorialement il est vrai, à l’Empire n + + & succe -^ Maintes Ecritures, que je tou­ che de mes propres maxiis, j’ibjur., jv maudis et je déteste, l’er­ reur et l'hérésie du mouvement de la terre". G.ALILEE abandonna alors sa chairo do professeur A l’universi­ té de-Fadoue et se consacra entièrement à la dynamique, ou étude du mouvement des corps, qu’il créa, de toutes pièces. Il découvrit les lois de la chute des corps, l’accélération, etc... et ce no sont pas là de minces titres de gloire. frais le coup le plus dur qui devait être porté .au# anciennes méthodes scholastiques de raisonnement, dev.it venir de rESC/RTEG dont nous avons déjà parlé longuement dans les cours do litterature et de philosophie. Du point de"vue qui nov.A intéresse aujourd’hui, PROMITES réfugié de France en Hollande, puis on Suède, découvrît les lois de là réfraction. il découvrit également do nouveaux appareils d’optique dont la loupe pour observations microscopiques et enfin l’explication du phénomène de 1’arc-en-ciel ç“«^ pas matière il «n'est qu’^r2jt_sans_çontour_mJiSi — ^rpSîitgXTeœ

”’”‘

dans leurs pra-

^^RrestEovverâin à F3LI0P0LIS; PHTAH à MEMPHIS; THOT domine à HERKAPOLIS, AMOK à THEBES, etc ... LesPharaons changèrent parfois la prédominance de tel dieu sur tel autre, chacun gar dant cependant ses adeptes mais pouvant partager son templo avec d’autres divinités. Les plus anciens documents que nous possédons sur 1 nistoiro de l’Egypte remontent à environ 4,000 ans avant notre ère. CWTOLUON, un savant français parvint le premier a déchiffrer les Hiéroglyphes qui sont l’écriture égyptienne, et nous donna la clef des textes qui sont capitaine pour notre connaissance : le livre des mortd, le Texte des Pyramides et toutes les inscriptions gravées sur la pierre. • ¿Rentrons dans le détail de la religion égyptienne oui tout en ayant de nombreuses variantes, fonction du temps et dû liou, n’en conserve pas moins certains éléments essentiels. L^ TEMPLE: Bâti par de puissants pharaons pour le culte des Dieu:: ou pour immortaliser leur mémoire, il se compose de trois parties : une cour rectangulaire derrière un pylône qui forme la façade; une salle dont, le plafond est soutenu par des colonnes, un sanctuaire. Au fond du sanctuaire, trône la statue du Dieu vé­ néré . Le service du temple est assuré par un SACERDOTE à la tête duquel se trouve un grand prêtre entouré de nombreux aides. Chaque jour, le grand prêtre pénétrant dans le sanctuaire se prosterne et adore la statue du dieu, puis avec un rite compli­ qué, l’aide, lui passe des onguents et des fards et le recouvre de lin blanc, vert, rouge et cramoisi. Les jours de grandes fûtes, le peuple est admis dans les sal­ les et l’on promène la statue portée par le prêtre dans une arche en forme do barque (moyen le plus agréable de voyager) au chant des hymnes, dos sistres et des castagnettes; Pa^foC. des proces­ sions parcouraient la ville. x^iois, aes procesLe peuple est très pieux. De nombreuses statues en arcilc calcaire, schiste ou bronze, portant des prières dos remerciements en témoignent. Prières, des demandes et L’Egyptien cherche à faire le bien et à i fût, il apprend qu’il est composé d’un corps d’un? fi™ ^ 5? e^' double qui survit au corps. Cette croyanco^nouCt d Unl’on trouve ces monuments énormes dans la v^iVIa^.^Y0 pourquoi dos, temples,hypogées, etc... ot pourquoi l’on soigne ^æ111" corps que certains nous sont parvenus après blen état (momies embaumées), près 40 oiecles en parfait

- II -

L E JUGEANT : OSIRIS, le Seigneur du jugement est placé der­ rière une balance; sur un plateau- sont placées les bonnes ac­ tions, sur l’autre les mauvaises, THOT, le secrétaire des dieux ins­ crit les oscillations du fléau. Le défunt peut plaider sa cause, OSIRIS regarde la balance, s’il a été juste, il*pourra aller par­ tout çt meme dans le royaume d’A^WI où poussent des moissons géantes, où coulent des canaux arrosant dos plaines toujours fer­ tiles et sillonnées de barques légères poussées par lo seul souffle do la brise .Voilà,une notion bien populaire et bien tentante du inon­ de do l’au-delà,A chacun suivrait scs actions a. pensé OSIRIS derriè­ re sa balance;si vous voulez goûter cette vie exempte de tourments ne faites pas le mal. Mais si le défunt va dans un monde si peu différent du nôtre il lui faut emporter les bonnes choses qu’il*utilisait sur la terre^ aussi place-t-on à côt* du corps momifié des aliments, des vêtements, parfois des vases précieux. D’où nécessita d’un grand üombeau ut du CULTE b S kOUTS,' Avec l’écoulement dos siècles, la religion égyptienne a’est codifiée et; devint v, la Z001/TRIE ou culte des animaux, l’an nour­ rissait les crocodiles dans dos lacs sacrés, les chions, chats étaient vénérés comme dos dicuv. La civilisation grecque se répandant dans le nord do l’Egyp­ te, l’on vit bientôt ZEUS trôner dans lo temple à côté d’CSIRIS et d’'AMOK. Au premier siècle de notre cru, la religion égyptienne ost un mélange d’apports grecs ot indigènes; le christianisme fait son apparition sur les rives du Nil et on moins du 2 siècles, toute la vallée était chrétienne. Avec la religion dos grands prôtros, toute la civilisation égyptienne disparut. Les invasions recouvriront aussi bien que le sable la science avancée d’un peuple que nous nous efforçons de retrouver aujourd’hui poux* l’amélioration de notre connaissance. RELIGION DES BABYLONIENS ET . D~3 ASGri^G. 4.000 années avant notre ère, BABYLONE avait déjà une bril­ lante civilisation. Tout son royaume compris entre les rives du Tigre et L’Euphrate fut un des centres mondiaux d’histoire. Les Textes en écriture cunéiforme sont nombreux et l’on a retrouvé des tablettes un très grande quantité. D’origine sémite.: comme les Assyriens, leurs conquérants, les Babyloniens régnaient ;sur un territoire formé du plusieurs tribus et villes, chaque cité avait son Dieu avec son tumplcç il protégeait toute la population environnante. Au temps du HAMJiOURAfi, B^BYLOITE devint la principa­ le ville du ciel ot de la terre, dos -divinités secondaires comme NIN-IB ( Dieu de la guerre) ont aussi droit de cité. Les Assyriens après leur conquête du royaume babylonien, adoptèrent les dieux dos vaincus, mais placèrent à leur teto : ASOUR. Los dieux avaient crée lus hom-cs pour être adorés par eux; si ceux-ci ne remplissaient pas leurs dev Ars ot Planquaient aux rites, les dieux courroucés leur envoyaient des maladies ou des fléaux.

L’homme faisait alors des Rations po^calmer le Dresse ’ nîiM^e cette poésie t^pique^nt orientale, si chargée de couet d'iSrel? Parfoil, l’homme désirait quelque chose .aussi iWemandait àSson Dieu de lui permettre le succès ou la réussite daDS Po^connaitre l’avenir, et soulever son voile, l'on pratiqua la divination : examen des entrailles d une victime, examen des ] astres et des planètes, d’o- 1’ASTROLOGIE (qui a cette époque) et les horoscopes qui, tires de là, se répandirent dans tout "le Moyen-Orient, en Grèce et meme a Rome. Un exemple illustrera ces pratiques : Un couple désire s’unir, l’on prend une cuve d eau et on lais­ se tomber dedans deux gouttes d’huile, si elles s’unissent « MARIA ; GE; dans le cas contraire = RUPTURE; si la goutte choisie par le mari se sépare en deux, ce dernier mourra le premier, si au con­ traire c’est celle de sa future épouse, ce sort lui sera réservé. Toutes sortes de prédictions, de pratiques magiques, d’inter­ prétations avaient lieu couramment; on les appelait les Oracles qui souvent, par un changement habile de ponctuation dans la phrase pouvait c anger complètement de sens. Les Dieux réclamaient des offrandes nombreuses : pain, beurre, miel, vin, etc... l’on brûlait l’encens et l’on immolait des ani­ maux. Le sens du péché est assez développé, bien que soit autori­ sé la prostitution sacrée. Les morts n’ont pas une situation brillante; ils sont dans la terre, nourris de boue et de poussière. Ils n’ont aucun espoir de sortir de ce royaume de ténèbres et viennent troubler le repos des vivants qui les éloignent par des incantations. Nous retrouvons cette notion du péché et l’usage de l’encens dans la religion d’Isrol.

IA MYTHOLOGIE GRECQUEET LATINE. La mythologie est l’histoire des Dieux, demi-dieux, et héros de,} antlWté> “Jis 011 ne comprend généralement sous cette dénomiÛue l®8 mythes, c est-à-dire les récits fabuleux de l’ancien ne Grèce et de Rome. Vous retrouverez dans ces histoires l’origine de nombreux con­ tes de votre enfance, vous verrez en lisant les aventures des dieux antiques, combien elles sont souvent utiliséessous forme de comparaison par les écrivains et vous compreniez ainsi le sens de nombreuses métaphores employées dans nolangage 1 téme des “¡sP^^ conquirent l’Héllade (nom orimitif de U qUand lls y changer. Ainsi, allons-nous étudier olus îonLî^V?^ rien gie et etensuite nous voussoiveX™ indiaueror^ ^uement la mythololés grecque lux lieux qui sont plus 1:: ^Xe^ “ ^

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LUTOOLOGTEJIGœUS. A l’origine était le CHAOS, espace immense et ténébreux dans lequel apparut G/EEA , la terre oui donna nais­ sance aux douze titans et aux cyclopes (êtres qui ne possédaient qu’un oeil au milieu de la tête). OURANOS, le ciel étoilé avait renfermé sous terre TITAN et CYCLONE ses fils. Les TITANS se révoltèrent et l’un deux CHRONOS mutila son père et devint chef de la nouvelle dynastie des dieux. Sous son règne, naquirent de nombreuses divinités : LES PARQUES qui répartissent à la naissance des hommes le mal ou le bien. LES I^Sr^RIDUS qui gardent au-delà des océans les pommes d’or (nuages du couchant). HELIOS : Le Soleil SELEIE : La lune ATLAS : qui porto la terre, etc... Aussi cruel que son père, CHRONOS qui redoutait d’être sup­ planté par un de ses enfants, lés faisait disparaitre en les mangeant. Sa femme, RHBA qui se désespérait de cet état de choses, parvint à dissimuler un de ses nouveaux nés : Z EUS grandit nourri par une chèvre, Plus tard per reconnaissance envers celle-ci il fit don d’une de ses cornes, aux nymphes qui la virent emplie con­ tinuellement de tout ce qu’elles désiraient; ce fut la corne d’abondance. ZEUS devenu grand, chassa son père au ciel, ainsi s’ouvrit l’ère des pieux Olympiens. A peine installés sur l’Olympe, les Dieux avec ZEUS à leur tête, eurent à subir trois assauts formi­ dables; les TITANS qui résistèrent dix ans, puis les géants qui pour atteindre 1’OLYFPE entassaient les montagnes les unes sur les autres. C’est un homme, HERACLES, qui sauva les Pieux en tuant le géant ALCYONIUS qui reprenait des forces à chaque fois qu’il touchait terre. LES ORIGINES DE L’HUMANITE : Si certains ÎKÎANS avaient été condamnés durement comme ATLAS qui devait soutenir le ciel sur ses épaules, d’autres comme PR OLETHEE était resté neutre et plein de rancune, voulait venger ses frères. Il créa les hommes, et pour les aider leur donna le feu qu’il déroba aux Dieux en allumant une torche au soleil. La ven­ geance de ZEUS fut immédiate. Il envoya aux homik.es une femme parée .de tous les dons : PANDORE, qui à peine arrivée sur la terre, ou­ vrit le vase qu’elle portait; la boite de PANDORE. De cette boite s’échappèrent tous les maux qui couvrent l’humanité et font le malheur des hommes. PROFETHEE fut capturé et enchainé sur une montagne du Caucase ou chaque jour un aigle mangeait son foie qui se reproduisait pendant la nuit. Scn sup­ plice dura 30.000 ans, puis PROLETHEE reprit sa place à l’Olympe.

- 14 „ 1 p cortège des dieux Les douze Grands dieux e^ deesses et tou^ réunissent pour discusecondaires vivent s^R O^vaLroisie; ils mangent de.copieux ter en savourant le nectar et 1 a us de lui we puissance repas. Leur maître est a^Ub, mais invisible prend des dé­ plus forte leDESTIN, fils de la ^¿nvisioi crets inéluctables ^e respectent les Dieux eu x ZEUS qui est représenté sous les traits d^un homme mur e robus^à la chevelure épaisse et.a la barbe bouclee, ayala foudre dans la main droite et un aigle a se* eut de multi nies aventures amoureuses; avant d'épouser sa soeur HSR-, il tut le mari de METIS :1a Sagesse, qu'il .p^-, Continua à pourTHEMS : laToT? Malgré la jalousie ¿'HERA, il °°ntinua a pour suivre de ses assiduités de nombreuses déesses et mortelles,. La nymphe ASTERIA pour lui échapper setransforma en l_ile ^eJ™r lÎXS/drs pelades: Mais ZEUS pour arriver plus sûrement J à ses fins, se déguisait en taureau, aigle, satire. HERA, soeur et femme de ZEUS est le type idéal de l’épouse : elle est le sym­ bole de l’Amour conjugal et de la maternité. Très belle, chaque année elle retrouve sa virginité en se plongeant dans la source de CANATHOS et elle punit sévèrement ceux qui ne rendent pas hommage à sa beauté; ainsi le Troyen P^RIS qui lui avait préféré APHRODITE dans un concours de beauté vit sa ville et sa race détruite par les Grecs. Z EUS souffrant un jour de grand maux de tête demanda qu’on lui ouvre le crâne vec une bâche; ainsi naquit ATHENA déesse de la guerre, des Arts de l’Intelligence. Protectrice des Grecs, elle les aide victorieusement dans leur siège de TROIE. Fille préférée de ZEUS, elle protège les héros comme HERACLES - ULYSSE et défend violemment sa réputation de chasteté. Très jalouse de ses talents elle n’admet pas qu’on la surpasse. La jeune ARA CENE, qui dans un concours de tissage, lui avait été supérieure-TuFcKangée en arai­ gnée et condamnée à poursuivre éternellement son travail. APOLLON,, filâ dn ZEUS, est le Dieu de la lumière, du soleil des prophéties j e est aussi le Dieu des Bergers, des troupeaux, des musiciens, du chant et de la lyre. Très jeune, il ne fut pas nourri au lait mais au nectar eu l'Ambroisie, qui lui donnèrent Le force telle qu'age de quelques jours seulement, il tua l'énorme serrent ?S!Ç°yé par ™- l"! voulait faire disparlitrlce fils nature< i ZEUo. Dieu de la musique, APOLLON a pour cortège les muses qui charment les Dieux pendant leur reno^ 4

?.. MME, ™. a. u c«.,.,

Lumière et des accouchements; comme WrTnïr° Qet'^ forêts, de la et de l’arc, elle est représentée' sons leî c^0^ té vetue d’une courte tunique. traits d une jeune beauTrès jalouse et très ombrageuse NIOBE qui, avait osé les comparer à APOLLON et^ elle6^^8 de

- 15 AC-AIWON, chef des Grecs à TROIE ayant oublié de faire un sacrifice à la déesse après une chasse fructueuse, vit les vents tomber. Décidé pour s Assurer des vents favorables de sacrifier sa fille IPHIGENIE, la déesse ayant pitié de cette innocente vic­ time, l’enleva pour en faire sa" prêtresse en TAURIDE. ARTEMIS était aussi la déesse des amazones, peuple de femmes guerrières qui vivaient aux confins du Caucase/L’on raconte que pour mieux tirer de l’arc, elles se faisaient enlever le sein droit. HERMES, primitivement dieu des bergers, devint celui des voyageurs, du commerce, des voleurs, des jeux de hasard et même de l’éloquence, car il faut savoir parler pour vendre. C’était aussi le messager des dieux et il était très honoré dans les concours sportifs. On le représente comme un jeune homme vigoureux ayant des ailes à son chapeau et à ses sandales, il porte le cadu­ cée bâton’ailé, autour, duquel s’entourent deux serpents entre­ lacés, cadeau d’/POLLON. Hermès est d’humeur espiègle et peu de temps après sa naissance, il déroba le troupeau d’ApOLDON, Convo­ qué devant le tribunal de ZHUS, les deux jeunes dieux se réconci­ lièrent et HERMES donna à APOLLON la lyre ou’il venait d’inventer. ARES, Dieu de la guerre et du courage, aveugle et brutal il est peu sympathique aux autres dieux car il ne se plait qu’au combat, Monté sur un char , revêtu-d’une armure d’airain, il est suivi de la CRAINTE et de 1’EPOUVANTE. Pas très heureux en Amour il cherche un jour à tromper K3PNAISTOS avec sa femme APHRODITE; mais le mari avait disposé un filet autour du lit et les deux amants se retrouvèrent prisonniers. Tous les dieux convoqués se moquent d’ARES. Un jour pour une de ses brutalités, il fut jugé sur une colline qui porte le nom d’AREOPAGE oii l’on continua par la suite à juger les procès criminels. HEPHAISTOS est le dieu du feu bienfaisant qui permet à l’hom­ me de travailler le métal. C’est le forgeron des Dieux, il est représenté comme un forgeron sympathique mais légèrement difforme ce qui lui fait fuir la cour des Dieux. Son domaine est en Sicile et lorsque ETNA fume on dit que le forgeron des dieux travaille. APHRODITE est la déesse de l’Amour. Elle est le type achevé de la beauté féminine. Certes, ÆeRA et ATHENA sont aussi très belles mais quand elles voulurent disputer à APHRODITE une pomme portant l’inscription ”la plus belle” et que le Troyen PARIS fut choisi par ZEUS pour remettre ce fruit, ce fut APHRODITE qui lui promit comme épouse la plus belle des mortelles : la belle HELENE qui reçut l’objet envié, APHRODITE eut de nombreuses consolations de son mariage malheureux avec 'RT7 ! le beau chasseur ADONIS et HERMES, avec qui elle eut un fils : HERNAPHRODITE. Le pouvoir d’APHRODITE était très étendu, comme le montre l’épisode de PIGMALLON, qui sculpteur passionné et amoureux de la statue qu’il venait de créer, vit grâce à APHRODITE, sa statue transformée en femme vivante.

- 16 DieudeJJAmour, EROS le Dieu de l’Amour, tourmente les homes hommes avec ses flèsl =h„ Sæhttiyfe™^!.™ c^ riXpS ép^eFSne jeû;r;;ï^ d’une remarquable beauté PSYCHE AMPHITRITE est la femme de POSSBIDON, ^ maître ^contesté de la^^TSous est représenté arme d'un trident. C est lui qui suscite les tempetes et les ras de maree. A côté des dieux principaux, vivent £&ns l'Olympe r -il et?+. arme d’une massue une tâche surhumaine. • lue sans cesse l’attend

- 17 Condamné à devenir le serviteur d,TinySTH^E, il doit accomplir douze travaux terribles; il étrangle le lion de NM; il s’at­ taque à l’hydre de LERNE; il tue le terrible sanglier d’ERYP-NTHE, dessime les centaures, détruit les oiseaux du lac de STYMPHZ1E qui obstruaient la clarté du soleil quand ils volaient il poursuit pendant une année la biche du mont CERYNEE et la cap­ ture, il nettoie les écuries d’AUGIAS en y faisant passer un fleu­ ve; il capture les cavales et le taureau de CRETE; il rassemble les boeufs de GERYON dispersés et rendus furieux par un taon en­ voyé par HER/; s’empare de la ceinture de la Reine des Amazones, et après avoir étouffé le brigand ANTEE, il tue le dragon LADON et abat l’aigle qui rongeait le foie de PR0TETHE3; il s’empare des pommes d’or des HESRERIDES grâce à l’aide d’ATLAS qui va cueillir les pommes Cendant qu’HERACLES le remplace quelques instants. Libé­ ré de la servitude d ’ EURYSTHEE, HERACLES n’en continua pas moins ses aventures. THESEE décidé de délivrer -Athènes d’un tribu annuel do 7 Jeu­ nes gens et 7 Jeunes filles que la ville payait à un monotre Cre­ tois; le MINOTAURE. Il s’embarqua pour la CRETE, s’éprit d’ARIANE, fille du roi PENOS qui lui remit la pelote de fil lui permettant de se guider dans le labyrinthe au fond duquel se trouvait le KTNOTAURE.. SISYPHE, moins chanceux, fut condamné après sa mort parce qu’il avait été déloyal à rouler un rocher sur la pente d’une mon­ tagne . PERSES, fils de ZEUS et de DWE, coupa la tête de MEDUSE, la plus redoutable des Gorgones qui avaient le pouvoir de changer en pierre tous ceux ui les regardaient, et l’offrit à sa fiancée, OEDIPE eut un terrible destin. Un oracle ayant averti sa mè­ re, elle abandonna son fils sur une montagne. Devenu grand; il des­ cendait avec un compagnon de route; se prenant de dispute avec lui, il le tua..,,. C’était son père; arrivant de Béotie sur la route de THEBES, un monstre au visage de femme, au corps de lion, aux ailos d’oiseau ; le SPHINX posait des énigmes insolubles aux passants et les dévorait ensuite sous prétexte qu’ils n’avaient pu les résou­ dre; CEDIPE résolut l’énigme, tua le monstre, en récompense il ob­ tint la main de la Reine de Thèbes, sa propre mère, il se creva les yeux tandis que sa mère se pendait. ORPHEE tira sa gloire de son prestigieux talent de musicien. kINOS, roi très sage, régnait en CRETE, mais ayant froissé POSSEÏDON7 celui-ci inspira à sa femme une passion monstrueuse pour un taureau. De là, naquit le IŒNOTAURE’qui se nourrissait de chair humaine au fond du labyrinthe construit par DEDALE. Ce dernier fut enfermé avec son fils ICARE dans le labyrinTHeT Ils .s’en évadèrent en se confectionnant des ailes, mais ICARE commit l’imprudence de s’approcher trop près du soleil, ses ailes fondi­ rent et il se noya dans la mer.

- 18 LA LITHOLOGIE L'TINE : Seuls les noms ont changés. Voici la concordance :

CHRONOS HERA 'RTHÊPIS SELENE ARES APHRODITE POSSEISON HESTIA DIONYSOS HADES LES ERINÏES.

SATURNE JUNON DIANE PHEBE MARS VENUS NEPTUNE VESTA BACCHUS PLUTON LES FURIES

JUPITER ZEUS MINERVE ATHENA APOLLON PHOEBUS HERMES LERCURE HEPHAISTOS VULCAIN EROS CUPIDON LES CHARITESLES GRACES DELETER CERES LES MOIRES LES PARQUES PERSEPHONE PROSERPINE ERACLES HERCULE



' *

faut ajouter quelques dieux proprement romains. JW : Dieu ^Jîo?!!^0^ les deux visages lui permettaient de surveiller l'intérieur et l'extérieur. FLORE : La déesse des fleurs et du printemps. gS_MlBS : qui sont les parents que l'on honore après leur mort et qui veillent sur la famille et la cité. CASTOR ET POLLUX : qui protègent les marins et les voyageurs. ^-^ : ^?rn ?ui e?rès la destruction de sa ville vint s'ins­ taller dans la région de Rome, et que plusieurs fîmiîîes romaines réclamaient pour ancêtre. piu3ieurs familles LES PESATES : intimement mêlées à la vie de j tagent les douleurs et lia tit^ Ut 61163 pM‘ LES DIEUX LARES : qui sont les dieux du foyer.'

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- 19 H E L I C. I 0 N D’ I S } R

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'lucuii peuple de l’Antiquité n’a une histoire pouvant égaler en intérêt celle du peuple d’Israël.'., Ce ne sont ni les batailles livrées, ni les chefs-d’oeuvre créés qui en sont la cause, mais le rôle unique joué par ce petit peuple dans le développement religieux de l’humanité. En effet, trois grandes religions monodéistes font reposer leurs notions de dieu sur l’Ancien Testament. LE JUDAÏSME LE CHRISTIANISME L’ ISLAMISA. Le Monothéisme de la religion d’Israël est unique dans l’Antiquité, en effet, ce petit peuple ne fait qu’un avec son Dieu dont il est le protégé et qui guide ses pas. La Bible nous raconte l’histoire des Is raélistes. ABRAHAM, le patriarche reçoit la vision du Seigneur qui lui donne""l’’ordre de le suivre avec sa tribu sur la terre de CANAAN. Le Seigneur lui fixe le signe d’alliance : la Circonsision. Cette pratique existait en Orient depuis longtemps, mais se faisait seulement vers.l’âge de 10 ans. Les „Israélites la pratiquent dès la naissance pour bien marquer leur union à PHt"^ (Dieu). Dieu se manifeste comme un ami et protecteur de son peuple préféré; il reçoit l’hommage des justes comme LELCM SEDECn, pu­ nit les cités pécheresse dé SODO!® et GOÎORRHETTôIsTTeSïge la genèse et la Loi, dont les dix articles principaux sont inscrits sur les tables (tables de la loi). Les sacrifices d’animaux exis­ tent et si ceux d’êtres humains sont contestés, les holocaustes étaient agréables à LARVE, L’idée de péché est très marquée, mais le peuple entier semble solidaire devant les fautes particulières. Ce n’est que plus tard que la responsabilité individuelle sera envisagée. La grande fête est la PAQUE, qui commémore la fuite en EGYPTE. Le Temple de JERUSALEM esr le seul qui existe, il fut fondé par SALOMON, dévasté par les Assyriens, puis rebâtit par HERODE. Les Israélites versent la dîne pour son entretien. Dans la salle la plus cachée sont les tables'de la loi. Les Prophètes qui se sont succédés avant la naissance de JESUS ont maintenu la foi en un seul Dieu et le culte rude des premiers âges qui s’opposait au culte brillant et parfois sensuel de BAAL. Tous annonçaient la venue du MESSIE et entretinrent par cet espoir un sentiment religieux très fort (ELIE - ISAÏE - EZECHIEL JEREMIE). Les Prophètes furent souvent’d’habiles politiques et surent maintenir unis le Peuple d’Israël, ce qui lui assura une longue vie (la loi du Talion de Moïse, le législateur). Le peuple d’Is­ raël, finalement se donna un roi, mais la lignée de ses souve­ rains fut plus ou moins brillante, plus ou moins heureuse.

- 20 Les prédictions des prophètes sont souvent remarquables et furent souvent suivies de miracles. NOISE revenant d’Egypte et écartant les eaux de la Mer Rouge. LêT’sie’ge de JERICHO où le souf­ fle des trompettes de JOSUE détruisit les murailles de la ville. Peu à peu, la civilisation hellénique envahit le Moyen-Orient .et in­ fluença le peuple d’Is raël. Un groupe se sépara, ce furent les PHARISIENS, si souvent cités dans l’Evangile et qui étaient for­ més de docteurs et de scribes fuyant la loi, cherchant à l’inter­ préter en dressant des listes de prescriptions exagérément compli­ quées . Les Juifs croient à la survie. Les Justes vivront avec le TRES-HAUT dans la lumière éternelle, les méchants seront punis. Dieu envoie des souffrances aux hommes pour éprouver leurs ver­ tus et les préparer aux luttes futures.*Le sabbat ’’samedi” est le jour du Seigneur. Durant le carême, c’est-à-dire la période qui précède la PAQUE, les Juifs observent le jeûne et consomment le pain azim (pain sans sel). Ils attendent toujours la venue du Messie sur la terre.

L ^ B E L I G I 0 N CHRETIENNE. L’origine de la religion chrétienne réside dans JESUS. Ne parmi le peuple d’Israël., donc juif, Jésus parcourait 1©g campa­ gnes en annonçant la bonne nouvelle : l’EVANGILE. A la différence des prophètes antérieurs, il se proclamait, le MESSIE, c est-a-dire celui qui était annoncé et qui venait racheter les hommes. Condamné à mort par la volonté des siens qu’il scandalisait par ses propos il fut crucifié sous le règne de PONCE PILATE, gouver­ neur romain de la province de JUDEE. , . . . . Cette mort passa ou presque inaperçue aux historiens de 1 époque qui ne la mentionnèrent que -rarement dans leurs récits, et cependant, elle est à l’origine de LA PLUS GRANDE RELIGION DE TOUS LES TEMPS. Ces origines font que la religion chrétienne emprunte a la religion juive tout ce que l’on appelle 1’ANCIEN TESTAMENT, et qu’à la différence de cette dernière qui attend la venue du MESSIE, la Religion Chrétienne en reconnaît la vie et la mort en personne de JESUS-CHRIST; NOUVEAU TESTAMENT (Inscriptions sur les croix I.N.R.I,: Jésus de Nazareth, Roi Juif, le I et le J à cette époque semblables), JESUS naquit à^Bethléem en l’an I de notre ère, puisqu’il en est l’origine; à l’âge de 30 ans, il se fit baptiser par Jean Bap­ tiste, et commença à prêcher. Perlant très bien, employant un lan­ gage coloré, plein d’expressions et de comparaisons sensibles dans le coeur du peuple, la personne de JESUS est certainement celle qui a soulevé le plus de controverses, de curiosité et provoqué le plus de recherches. Des témoignages nombreux affirment l’accomplis­ sement par JESUS des miracles: multiplication des pains- changement de l’eau en vin aux noces de CANA, guérison de malades ’ Sa prédication est l’affirmation de vérités très simples- la paternité de Dieu, l’Amour et la Bonté dont il est remoli à 1^é gard des hommes: les bons conseils qu’il donne : p e

- 21 ’’Aimez-vous les uns les autres” - ’’Pardonnez à votre prochain” "Rendez le bien pour le mal" - A la différence des autres prophè­ tes JESUS parle en meitre, il est le lÆSSIE. Des apôtres au nombre de 12 entouraient JESUS dans ses mar­ ches à travers les campagnes; il^les enseigna et quand il fut cru­ cifié, ceux-ci continuèrent à prêcher avec une grande ardeur, les vérités que le CHRIST leur avait révélées et sa Résurection. Ils firent de nombreuses convertions dans les tribus juives; St PAUL, un juif converti qui n’av-it pas connu JESUS consomma la sépara-tion des Israélites et des Chrétiens en affirmant que la nouvelle religion était ouverte à tous les hommes et en enfreignant la loi hébraïque qui faisait du peuple juif le peuple élu. Organisés en communautés ayant à leur tête un EVEQUE, c’està-dire un surveillant élu par les fidèles, les premiers chrétiens avaient une foi ardente et étaient prêts au sacrifice. Recrutés surtout parmi les pauvres, ils partageaient entre*eux le pain et le vin qu’ils consommaient en souvenir du dernier repas de Jésus. Leur fraternité, leur union, leur désintéréressement, la facilité avec laquelle ils acceptaient le mort ^tonnèrent le peuple de Rome. C’est dans cette ville que depuis St PIERRE se sont succédas les chefs du monde chrétiens. Peu à peu, eu cours des siècles, le culte et les lois des chrétiens se modifièrent. Des luttes intestines et doctrinales se firent jour, 1’EGLISE entra en lutte contre les hérétiques qui niaient certaines parties de ces croyances. Au concile de NICEE, au IVème siècle, 1’EGLISE affirme son dogme; l’adoration d’un seul Dieu en trois personnes : le père, le fils et le Saint Esprit. Les premiers ordres monastiques se créent.aI1s ont pour but de permettre à leurs adeptes d’atteindre plus sûrement le royaume des deux, SAINT AUGUSTIN, si souvent cité, dans l’histoire du dogme o.e l’église a une piété ardente et cherche dans la prière le bonheur. En 313, l’Edit de bilan, octroyé par l’Empereur CCNSTANTIN permet aux chrétiens le libre exercice de leur culte. Avec le temps l’Eglise Chrétienne devient rapidement 1’EGLISE DE L’ETAT. Au moment de la chute de l’Empire Romain, il se forme à Cons­ tantinople un centre religieux important. Une scission se produi­ sit avec Rome et depuis Constantinople est le centre des Chrétiens Orthodoxes. Les Chrétiens orthodoxes ont substitué à l’autorité du Pape, l’autorité des 4 Patriarches qui de CONSTANTINOPLE, ^LEVNDRIE, ANTIOCHE et JERUSALEM dirigent les fidèles. Les Chrétiens orthodoxes permettent à leurs prêtres de se ma­ rier, Toutes les cérémonies si pompeuses et si conservatrices ont lieu dans la langue nationale. Le salut ne peut s’acquérir que par les oeuvres; les Saints ne peuvent pas nous aider. Le Bulgarie la Serbie, la Roumanie et la Russie sont en général des peuplés de chrétiens orthodoxes. baigné cette scission, l’Eglise romaine continua son travail de propagation de la foi, elle s’humanise, se hiérarchise: diocèses, églises de cités, paroisses de campagnes, etc... Au Moyen-Age, l’Eglise a en France surtout, une place prépondérante auprès du peuple et des rois,

- 22 Partout se bâtissent des cathédrales, se construisent des gbaCLUNY - CLERV^UX. Et nous admirons aujourd hui le travail ¡^Àn™e d™ édifices construits par.nos ancêtres avec^es moyens si rudimentaires; ils sont les témoins artistiques d un âge passé. Au Xllème siècle, une va^wi hérésie vjent troubler 1 se de l’Eglise sur les âmes. Venue d’orient, elle gagna 1 ail gne du Nord, l’Angleterre, le midi de la France. Elle veut recons Situer l’Eglise du temps des apôtres. La foi reste profonde dans le coeur du peuple, mais les doctrines diverses se heurtent En France, JEANNE D’ARC évite par sa popularité, la.ruP™re entre le pouvoir royal et ROME; en Angleterre, l’Eglise Anglicane se forme, en Italie, de nombreux soulèvements se produisent con­ tre l’autorité papale. La Réforme est proche. LUTHER prêche la Réforme en Allemagne; il lutte contre l’auto­ rité du pape et l’unité de l’Eglise; une grande quantité de sec­ tes religieuses se créent, d’où émiettement de la communauté chré­ tienne, mais LUTHER est plus démolisseur que constructeur, aussi CALVIN, qui, tout en protestant contre l’autorité de Rome, est profondément imbu de la puissance du CHRIST, organise le culte protestant. Nous sommes nés, d’après lui, bons ou mauvais et la prédestination joue un rôle considérable dans notre vie. Le Culte Protestant est beaucoup plus simple, même actuellement, que le Cul­ te catholique, seule la personnalité de Dieu est adorée. Les Saints, la Sainte Vierge des catholiques n'ont pas de place dans le temple protestant dont la seule décoration est la croix du Christ. L’Eglise Catholique réagit par la création d’ordres religieux nouveaux chargés de reconquérir le terrain perdu; les Capucins et les Jésuites. Le Fondateur de la Compagnie de Jésus est Saint Ignace de Loyola. Un concile se réunit à TRENTE et pose clairement la doctrine de l’Eglise en affirmant son adoration pour Dieu et sa vénération pour tous les Saints, L’Angleterre se détache définitivement de l’autorité de Rome. L’Allemagne suit LUTHER et morcèle sa communauté religieuse; l’Es­ pagne et la France sont les deux centres du monde catholique,’ Leurs fils partiront à la conquête des terres païennes et nous connaîtrons ces missions si nombreuses en Afrique et en Asie. Dans l’Epoque moderne, l’Eglise a perdu son influence sur la politique; elle reste cependant la plus grande force spirituelle que le monde ait jamais connue et oui est hiérarchisée à l’extrême

23 — Hous allons 'terminer ce tour d’horizon sur les religions- par l’étude de la dernière date : 1 ’ISLAMISME. Le soleil baisse à l’horizon, une voix monte dans.le soir; le MUEZZIN du haut du minaret invite les fidèles à prier :"Allah est grand, j’affirme qu’il n’y a de dieu qu’Allah, MAHOMET est le prophète, venez adorer et prier". Dans toute l’Afrique du Nord, en Egypte, dans le MoyenOrient la même voix répété les mêmes sons. Une communauté musul­ mane de plus de 200 millions d’êtres s’agenouille, se prosterne et prie. r

QUELLES SONT , LES ORIGINES DE CETTE RELIGION ? La Religion du Qoran (Coran) se nomme "Islam" (abandon de soi-meme à^Dieu) MAHOMET en fut le fondateur. Au Vlème siècle de notre ère, l’Arabie était formée d’une grande quantité de principautés et de petits états vassaux des Perses, des Romains ou des Abyssins. Certains sont chrétiens; d’autres i*ar‘aélites, d’autres idolâtres, Le culte des arabes idolâtres s Adressait à des blocs de bois, ,de pierres, etc... A côté de ces fétiches un puits pour le sacri­ fice et un arbre pour les ex-voto. Autour un enclos gardait les animaux consacrés au dieu. Le culte prenait essentiellement trois formes : le sacrifice, la procession et la divination par l’inter­ médiaire des devins qui prédisaient les événements futurs. Le culte d’ALLAH existait déjà à la MECr,.UE o?' on lui recon­ naissait trois filles ayant chacune leur sanctuaire : T'TL NAKHLA et HUDHAIL. Chaque année comprenait 4 mois sacrés : I à l’automne et 3 au printemps, pendant lesquels la guerre était interdito et où avaient lieu les foires et les pèlerinages; toutes les tribus par­ ticipaient à ces réunions qui donnaient naissance à de grandes libations. Pour l’Arabe trois choses comptaient sur cette terre : LA GUERRE - LE VIN - LES FEUES. En 571 de notre ère, MAHOMET nait à' la Mecque- d’une famille très pauvre. Orphelin très jeune, il doit travailler durement pour gagner se: vie; chamelier, il voyage et acquiert quelques connais­ sances des dogmes chrétiens et juifs. En Syrie, MAHOMET voit l’or­ ganisation militaire, politique et religieuse des romains oui hélas ! est en pleine décadence. Les chrétiens ne présentent plus le côté de foi, d’humilité enseigné par le Christ dont ils atten­ dent le retour; les juifs espèrent un nouveau Messie. MAHOMET se sent être l’envoyé de Dieu, celui qui devait re­ culer la date du Jugement dernier. En 594, il rentre au service d’une parente éloignée, riche et veuve. Il se marie avec elle et assuré d’une vie matérielle convenable, il commence à prêcher en 605. Grand, mince ayant les signes traditionnels des prophètes, yeux rouges, excroissanssancede chair entre les deux épaules et incisives supérieures légèrement écartées; parlant bien, très cal­ me, très simple, modèle des pères et des maris, sobre à l’extrême; laisse entrevoir les splendeurs du paradis: volupté , musique, festin .

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étrangers, il apprend des versets de l'Evangile et de la BlDie, ainsi naquit le CORAN. FAKOIST bafoué ouittc'la W1UE .en-gagno MEDINE en 622 ( an I po i4fflfeC^ situation do cotte- ville, à l’anarchie permet à MAHOMET de jouer un rôle politique 11 01 ganise sa religion : prière, aumône, jeune, ^c”.‘ ®. procurer des fonds organise avec ses adeptes le pillage des car vanes. L’un de ceux-ci • a\ si bien réussi qu’il P°rte Je nom de . victoire de BADR. Pour loger ses compagnons pauvres, MAHOMET at taque les juifs do MEDINE, puis ceux des communautés v°isin2s» de plus en plus puissant, il gagne la Mecque heureuse de retrouver un de ses enfants. , . Q Son armée augmente constamment en force et en nombre eu si la défaite d’OHOD faillit ruiner l’influence du prophète, les conver­ sions du roi de BAHREIM, du roi du YEMEN, du SHAH de Perse etc... consacrèrent définitivement le triomphe du CORAN et de son génial auteur. . . Examinons maintenant les sources de l’ISLAM; son organisation, les devoirs de ses fidèles. SOURCES DE L’ISLAM : Le Qoran (Coran) est l’ensemble des révélations de MAHOMET ■ rédigé par son secrétaire ZAID sous forme de versets. ’Le Hadith contient des paroles de MAHOMET et la façon de fai­ re les choses observées par le prophète et ses compagnons. U MOSQUEE : Elle est en tous points comparable au sanctuaire chrétien où l’on aurait enlevé autels, statues, chaises et orgues. Certai­ nes anciennes cathédrales sont devenues des mosquées. C’est le lieu de la prière, de la réunion du vendredi et aussi du logement du pauvre voyageur. UN MINARET domine la construction qui est très simple à l’intérieur : le MIHRAG petite niche creusée dans un mur indique la direction de la Mecque; le MURUR ou chaire d’où un hom­ me laïque instruit, prêche le vendredi vers midi (cet exercice de piété est le seul auquel les musulmans soient tenus d’assister. LES PRINCIPAUX DEVOIRS DES FIDELES : Ce sont : la Foi, 1’Aumône, la Prière, le Jeune, le Pèlerinage. FOI : Il n’y a de Dieu qu’AUAH et MAHOMET est le prophète d’Allah. Profession de foi très simple qui entraine la croyance aux anges, aux prophéties, à la Résurection, au jugement.

L’AUKONE

: qui est obligatoire est donnée à l'IWI et aux pauvres SI nombreux dans le pays d’ALLAH. pauvres

- 25 LA PRIERE : doit avoir lieu-5 fois par jour : - Entre l’aurore et le lever du soleil. ■ - A .midi. - Dans l’après-midi. - Au coucher du soleil. - A la‘tombée de la nuit, .. ' MAHOMET déclara que la voix humaine était le meilleur moyen pour annoncer la prière, aussi le WE33IN du haut du svelte minaret se charge-t-il de cette fonction. Avant de se prosterner devant ALLAH, le Musulman doit procé­ der aux ablutions: plonger ses mains dans l’eau jusqu’au coude et p-ver ses pieds jusqu’à la cheville. S’il n’y a. pas d’eau à proximité^le fidèle frottera les extrémités de scs membres avec du sable. I-uis à la mosquée derrière l’IMAM ou dans n’importe quel lieu, l’arabe debout, puis incliné, s’agenouille et se prosterne on répétant mentalement ses prières. Le peuple est en général très pieux. LE JEUNE : . . . ’

Au début de la nouvelle religion, le jeune n’existait qu’un seul jour par an, puis il s’étendit à 30 journées et porte le nom de RAMADAN (ressemblance avec notre careme). Deux heures’ avant le lever du jour, le canon tonne, invitant les ménagères à préparer leur repas, car dès que l’on "peut dis­ tinguer un fil blanc d’un fil noir, il est défendu de mangor ou de boire”. Le soir, un autre coup de canon annonce le moment du repas. Le calendrier mahométan est lunaire aussi le RAMADAN varie au point de vue date, tous les ans; il est bien rude pour un fidè le de rester seize heures sans boire sous le chaud soleil de l’été africain.... LE PELERINAGE : Une fois dans sa vie, le Musulman doit aller à La Mecque, le mois du pèlerinage a lieu tous les ans à ARAFAT (colline dos environs de la ville sainte) les fidèles vêtus de l’Ihram (robe blanche) suivant l’IIéAM en procession vers le sanctuaire voisin. Le matin,- ils ramassent 7 cailloux blancs et au lieu dit MINA, ils lapident les démons représentés par des pierres blanches et immo­ lent des victimes surtout des moutons. Puis ils se coupent les che­ veux et les ongles. Enfin, ils peuvent aller à la ville sainte où ils feront 7 fois le tour de la sainte maison, baiseront la pierre noire, boiront l’eau amère de ZAIZAM. Nous voyons ou’il y a de nombreux restes de naganismo dans ces pratiques. La consommation du vin et do la viande de pôrc est défendue. Le divorce est autorisé, mais le nombre légal de femmes est fixé au maximum de 4. Seuls, les riches peuvent d’ailleurs entretenir ?e nombre d’épouses. . . . La guerre est-recommandée contre les Infidèles, mourir les armes à la main donne le paradis.

-26 , En effet, le corps mort, l‘^e se a*t^ ment d’ALLAH. Malheurs eux méchants ^s scronu p les lieux brûlants et ne connaîtront que It^^’/^g-oHiront d’un tourments corporels. Bonheur ’aux justes, ca ^ a^ vin dé­ paradis rempli do sources jaillissantes, de ri ?tron^ 1»^ lectable, couchés sur les étoffes d'or, ils ne connaîtront ni 1 ai deur du soleil ni les morsures du froid ;l?®/rbreo pencheront leurs fruits vers eux. Ils auront les mets les plu EaZelleur portée et comme épouses des jeunes q1?6® .a^ 7®^./®.,?® 1 le, vierges au regard modeste et à la poitrine halet , jeunesse éternelle. CONCLUSION . Nous sentons tous la fragilité de nos biens terrestres, et la banalité de notre existence. Tous, nous rêvons d une vie meil­ leure et meme le pire des hommes a pensé un jour à des verts pâtu­ rages où il reposerait calmement. Hélas ! le tourbillon dans le­ quel nous sommes entraînés nous maintient dans un matérialisme sordide; si parfois nous pouvons nous en échapper, faisons ce qu’appellent les éducateurs : UN BAIN DE CERVEAU. Dégageons-nous du monde et regardons-nous, DIEU existe-t-il ? PASCAL lui-même n*a pas pu répondre affir­ mativement, si nous avonËTTaToi? nous vivrons mieux car notre foi sera un secours dans les jours difficiles; si nous n’en avons pas cherchons à l’acquérir» Parions, dit PASCAL, d’un côté si Dieu n’est pas que perdons nous ? Quelques heures à le prier ! C’est peu par rapport à la longueur de notre vie; mais s’il est, nous aurons droit au bon­ heur éternel ! Quel joueur ne tenterait pas cette chance ? Certes, le développement des sciences en notre monde moder­ ne peut tendre à éloigner notre esprit de la chose-divine. Môme si les découvertes plus sensationnelles se produisaient, et elles se produiront sûrement, que saurions-nous de notre but sur la terre et surtout de nos origines ? Dans ^e cours suivant, vous verrez l’externe complication de la politique, ses variations au cours des siècles, le jeu des partis, les modifications dans leurs tendances, Los religions sont détachées de ces entraves terrestres, elles élèvent l’esprit des hommes vers les frais sommets où passent les zéphyrs de la Pureté, de la Justice et de la Paix. Peut-être souriez-vous en pensant aux images des églises des temples, des mosquées, qui sont bien ordinaires pour représen­ ter le Dieu Honore, nous vous dirons comme les anciens Egyptiens: DIEU EST SANS CONTOUR, PARTOUT BT NULLE PARTA. LA FOIS

CULTUREL

FRANÇAIS

Cours N° 15

POLITIQUE

Qui ne fait pas ou ne parle pas de politique ?•. ..... Et combien peu d» personnes connaissent l'histoire de la poli­ tique. Un tel cite Karl MARX sans avoir lu aucune oeuvre de ©et auteur Un autre parle uu syndicalisme sans en connaître les origines....

Nous allons vous présenter l’évolution de la politique au cours des âges, pour aboutir à ses tendances actuelles : nous vous présen­ terons les principaux ouvrages traitant de ce sujet; mais tout d'abord définissons le mot : Politique. La Politique est la manière de gouverner un paye, un Etat; c'est le système de gouvernement des Etats, c'est l'ensemble des règles qu'observent les membres d'un gouvernement à l'intérieur du pays dans leurs rapports avec les citoyens et, à l'extérieur, dans leurs rapports avec les autres Etats. Après cette définition, nous allons examiner rapidement l'histoire de la Politique, plus spéci paiement dans les théories gouvernementales des philosophes et des écrivains des divers Etats et Pays.

LA

POLITIQUE

TRAVERS

LES

SIECLES

L' 0 R I E N T

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La politique de l'Orient se distingue de la politique de 1'Occident par son caractère théocratique, a part la Chine, où se manifeste singulièrement le gouvernement par les philosophes ou les lettrés. La littérature chinoise ne nous offre pas un exposé théori­ que de la politique officielle, mais MENCIUS, un des plus illustres disciples de CONFUCIUS, a écrit toute une série de pensées dont quel­ ques unes sont à la fois fort remarquables et inattendues, partisan de la théorie du plébiscite, il préconise que l'Empereur ne nomme pas son successeur mais le propose à l'acceptation du Ciel d'abord et ensuite du peuple. Il est arrivé que le peuple mécontent d'un gou­ vernement, en ait provoqué la chute. Exaltation du travail manuel

- 2 qu’il déclare parallèle et non inférieur à celui de l’intelligence, égalité des classes, principe de la propriété, telles sont les idées ) politiques de MENCIUS, Si quelques Etats modernes de l'Europe en sont réduits à envier ! aux Chinois les systèmes de constitution politique sage et humani­ taire imaginés par leurs ancêtres, il n'est pas de même de la politi­ que des Hindous, qui fait honte à l’humanité« La théocratie prend dans 1 *Indoustan, un caractère d'atroce impudeur. Tout est fait pour les Brahmanes et s'ils laissent quelque chose aux profanes c'est par pure générosité. Les diverses autres castes ne composent qu'une com­ mune abjection dont on a pu dire, le s,comparant à une société euro­ péenne, qu'il n'était pas possible de donner une idée d'une si hon­ teuse dégradation. Liais ce système n'eut qu'un temps et le Boudhisme lui succéda- substituant à la tyrannie des Brahmanes une domination féodale. Sans supprimer les castes, le Boudhisme adoucit cependant les inégalités sociales-. , ; ., . Loua no .noue étendrons pas sur la politique dus Juifs. Les pre­ miers gouvernant ? firent régner sur le peuple un régime d'impartialité et ainsi les Juifs jouirent ils des bienfaits d'une sorte de républi­ que théocratique• Cependant, las de ce système, ils réclamèrent un roi. Les prophètes faisant parler JEHOVAH, n'épargnèrent rien pour détourner le peuple de ce projet qui pouvait détruire leur influence et en même temps écraser la nation. SAMUEL ne manque pas, de leur dire les droits dont pourrait e/buser le Rni à l'égard du peuple "de vos filles il fera dos parfu­ meuses" des cuisinières, des boulangères", ete... création de chefs militaires, réquisition do laboureurs pour cultiver les champs, "vos moissons ot vos vendanges enrichiront ses eunuques et ses parents, en un mot, vous sere» des esclaves«...) Les événements n'ont pas démenti les prédictions des prophètes et les rois Juifs no firent d’autre politique que celle de leurs ca­ prices et do leurs appétits souvent inavouables.

LES

GRECS

Les premières théories politiques furent celles des sophistes. Leur doctrine ost le corollaire do leurs théories morales PLATON, dans "GORGIAS" a donné un résumé saisissant do la morale et de- la politique sophistiques : "Qu'il paraisse un homme d'une nature puissante qui secoue ot brise toutes ces entraves, foule aux pieds nos écritures, nos prestiges, nos enchantements ot nos loin + res à la nature, et s’élève au dessus de tous comme un maitre lui dont nous avions fait un esclave, c'est alors qu'on verra briller la justice telle qu'cllo est selon la loi do la nature". De CCB Darolos ironiques le principe sophistique Sû dégage ; L^rjn^u^^

SOCRATE, adversaire des sophistes, définit la le droit du plus fort mais comme 1'obéissance 100 n°n pas commQ aux lois de la patrio, de la cité, puis aux lois non écrites mais supérieures émanant do la volonté de Diou. Il s’éleva violemment contre los instituticne démocratiques d’Athènes qui nommaient les magistrats au sort.

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ARISTOTE, opposa à l'absolutisme de Platon et du ses disciples, un gouvernement de pondération. Pour obtenir l'équilibre gouvernemental qui est son objectif, il donne le pouvoir à la classe moyenne qui, selon lui5 s'est toujours distinguée par sa sagesse et qui est juste­ ment placée pour contre-balancer les uns par les autres les projets tyranniques de l'aristocratie ex les penchants démagogiques de la Plèbe La politique ce l'égalité des droits avait peut-être été entrevue par les Grecs dus écoles d'Aristoto et,de Platon mais jamais nettement affirmée par eux IL était réservé aux philosophes ao l'école stoï­ cienne U’indiquer cuttc solution qui est devenue l'objectif des aspi­ rations modernes. Les Stoïciens eurent la gloire cio comprendre oo qu'il y a d'injuste et de honteux dans l'esclavage. P. 0 M E Le stoïcisme a:y implante- liais à Rome, dont la politique pra­ tique fut si piofonde et si énergique, la roience politique ne fleurit pas- C'cot à 'm historien grec, POLYBE, qu’il était réservé d'ajouter ■l'aprus Ic-n fragmenta d’un ouvrage "La République" - un analysant les iQssortd de 1?. constitution romaine', un chapitre s La Politique d'Aristote . Four PolybO; 1 autorité fut,- à l'origine, l'apanage de la force. Pou à pcu; les irises du juste et de l'injuste se répandirent dans les esprits et on cherche alors à gouverner par l'équité, mais les chefs devinrent dos tyrans. L’aristocratie succéda à la Tyrannie, l'oligar­ chie à l'aristocratie et la démocratie à l'oligarchie. A l'époque des guerres puniques, Polybc retrouve ces trois gouvernements mêlés avoo tant d'art qu'il est impossible de les distinguer l'un de l'autre j le consulat, c'est l'oligarchie; le sénat, c'est l'aristocratie; le peuple, c’est la démocratie. Cette constitution, Polybc et après lui, CICERON dans sa "République" nous la présentant comme l'idéal. Après cette théorie de Polybc et Cicéron, on ne trouve plus à Rome do doc­ trine politique proprement dite mais l'influence du stoïcisme resta grande sur la jurisprudence romaine.

ANTIQUITE CHRETIENNE

On a voulu faire de- Jésus-Christ, un réformateur philantrope, une sorte de soci. liste. Rien nu parait moins fondé que cette allégation car toute théorie politique doit être fondée sur lo droit et dans 1'Evangile cotte idée est complètement absente. "L'âme chrétienne (dit Mr Vacherot dans "Religion1') j entends l'âme évangé­ lique connaît la charité et pratique le dévouement, l'humilité, la bonté et toutes les vertues douces et sublimes qui ont leur source dans l'Amour. La conscience moderne connaît la justice, c'est le respect de la personne humaine, principe de- tout devoir et do tout droit. Toutes doux ont ceci de commun et 'Admirable qu'elles protestant con­ tre la force mais tandis que l’une le fait au nom de l'Amour, l'autre le fait au nom du droit. LE MOTEIS-AGIS _= a ^ iToycn-Age nous voyons d'abord se préciser l'influence chrétienne. C’est au nom de la religion que l'autorité religieuse

- 4 réclame la suprématie politique. Pans les “Fausses Décrétales” on rc lève cette déclaration, doctrinale : “Tous les princes de la terre ey tous les hommes doivent obéir aux prêtres et courber la tête devanT~ feux"« Ainsi, dès le IXèmc siècle, la lutte s’est engagée entre l’Etat et l’Eglise. Au sein même de l’Eglise, une scission so produisit au Xlème siècle. Alors que le Pape GREGOIRE VII s’élevait avec violence contre la prise du pouvoir par les profanes, SAINT BERNARD déclarait : ’’Lequel vaut mieux ut vous parait plus digne de remettre les péchés ou de diviser les héritages ? Ces soins infimes et matériels ont pour juges les rois et les princes de la terre. Pourquoi' envahir les territoires d’autrui ? Pourquoi étendre votre faulx dans la moisson du vosin ? “>o^SQR£ - LA ,REVOLUTION; LE 1848 , | aodi^oT'-r » ?t? ¿J. pi.r y La Révolution do 1848 qüi a été une nouvolc^le.pousade ûô la Révolution Française a marqué également l’apparition: - d’un socialisme et dJun prolétariat. Les idées do l’égalité domocratiquo se développaient sans cesse et commençaient à se réaliser, . Cependant certains esprits anti-révolutionnaires prétendaient pouvoir! résister à ce mouvement en défendant la hiérarchie humaine ot l’iné­ galité. ■ - ■ .7° ^^* lo'France Subit une défaite où l’Allemagne sort viciorïêü'sb et coci viont modifier les idées. Le Marxisme bénéficie de E®^^®.^^^^^i^ù aux dépens du proudhonisme, mais par contre le nation ^^kij0-^ ¡français anti-rcvolutionnairo en tire une conclusion on sa '-^aT®^ ’ ■ • " ’ ‘ ' ’‘^¿115?^°.^ alors que'dtux grands philosophes français, Ernest RENAN M^Pî01.^?,^® méditent sur les causes de le défaite. Ils auront ^‘J^^1^^^^ Charles MARBRAS.

J j-, RENAISilft_/TAINR^sont deux grands penseurs et hommes uc lettres, -^oHvadn&^^içiacntjjtt^^ le grand philosophe do l’Histoi­ re d-e B jR^âigipmë . r BARREE r e t MAURRAS sont des hommes de lottros, des - a^crivalaà.»7-dp& journalistes qui mettent leur talent d’expression au - servi^Aik^ ^s écrivains du XVIII ème siècle, Montesquieu Voltairoy-Roussdau, avaient mis leur talent r.u service d’idées con>K traiiro.a^ ô:t-^;tk^^ fait dire que les écrivains du XVIIIèmo pen■^BaixîriV^ qu^ m fin du Xlïèmo et du XXème siècles ils i ^b.;!isG^t •£’• dr^l^^^ •' ,. • j . -,^> ^^e^èia^iW, ^. Révolution est née de l’ancien régime du XVTTTàmâ «^î^i’êRHGV^^^ Rousseau, mais aussi do 1 »ancien • gime du XVrXèmo siècle, siècle de l’ordre et de l’autorit* à n -ùû Boa6uct,dü Louis XIV. uuxoritu, siècle

C'est qu’en effet les XVII et XVIIIèmes siècles ont été par l’esprit classique do Descentes» domines Taine attribue à cet esprit classique la suppression n tituants do 1789 de toutos les communautés, désordres ( f 1 Cone" tiens et des cadres de l’ancien régime. Le rxsul+n+ e\corporaest exact : il no reste, di-il, après 1789 nue ana ?u® u°crit Taino six millions d’atomes égaux et disjoints: lama-in individus vingt j ^cgôo ot plus inoapeblo do rdsiet^oo „o plUS à6°a* rd^irciont le pétrir.- Il leur suffire pour réussi“ai“8 qui etviolentos• ir u ûtro dures

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Prédictions oxaotes. La matière désagrégée constituera le thème de Barres dans les "déracinés”, les mains dures et violentes qui pé­ triront cetto masse d’individus, ce seront les mains jacobines puis celles de Napoléon.' En suivant l’évolution de la pensée de Taine, nous arrivons à 1’éloge du christianisme et de son rôle social, bien que Taine fut incroyant et qu’il n’ait vécu que pour rechercher la vérité, en indé­ pendance de tout dogme. Cette phrase à ce sujet est particulièrement remarquable î ”la grande paire d’ailes indispensable pour soulovor l’homme au dessus de lui-mémo et l’emporter jusqu’au dévouement et au sacrifice, toujours et partout”. Cet éloge ost l’un des aspects des ’’Origines” ou l’on trouve éga­ lement une tendance contre-révolutionnaire et anti-étatique, c’est à dire libéralo. Taine est opposé au régime étatiste et au socialisme d’état. Les "Originoe” ont paru entre la Monarchie et la Répubui^0* au temps de la lutte entre la Révolution et la oontro-Révolution. Los républicains regrettent amèrement les écrits de Taine où les "cléricaux” et les ‘’légitimistes" prennent leurs arguments. Nous sommes vers 1890 ob après l’affaire Dreyfus les partisans de laine deviennent moins actifs. Avoo Renan nous avons d’abord la "Réforme intellectuelle et morale” qui n’est qu’un essai où se trouvent réunies rancunes, plaintes et prophéties et d’où est absente la force des idées. On a dit quo c’était un livre de rêveur où su rencontrent la psychose do 1b défaite, l’es­ prit aristocratique et l’esprit historique} Renan était,1’historien des religions comme nous- l’avons déjà dit. La psychose do la défaite ost une sorto d’état d’esprit, do mala­ die que l’on éprouve par la défaite. C’est elle quo lo Général do Gaulle voulait guérir lorsque le 18 Juin 1940, il déclarait i "La Fran­ co a perdu une bataille, ollo n’a pas perdu le guorro". "Une famille, les Capétiens, en neuf cents ans, avait fe.it la Franco elle exista toujours, ollo a pour ollo lo droit historique, reprenons la”. Et commo il n’y a pas de royauté sans noblesse, refaisons-nous une noblesse. "Do cotte façon, dit Ronen, peut-être profiterons noue des pans do murs qui nous restent do la vieille construction historique qu’était la monarchie française ot peut-être obtiendrons-nous le hié­ rarchie, 1*obéissance et. le discipline (rapprochons do ooci le livre récent d’Henry Bordeaux : "Les murs sont bons"), Cetto partie de la Réforme Française fournira un certain nombre do thèmes à Meurtas et à l’école d’Action Française. Mais n’&st-oe pas compromettent de vouloir rétablir le royauté et le noblosso eu XIXèmo siècle ? N’est ce pas une chimère de croire que la Franco puisse ab­ jurer ses préjugés démocratiques ? Alors qu’ollo tienne sans défail­ lance lo drapeau du libéralisme, qu’elle s’engage dans cetto Voie de matérialisme, de républicanisme vulgaire vers lequel le monde moderne semble s’être tourné, sauf la Prueso et la Russie. Si la France réussit à vivre en démocratie, elle obtiendra sa revanche avoo scs défauts mêmes. D'ans cotte perspective, RENAN, propose quelques réformes limitées dans lo mode de suffrage : deux chambres élues, dont une représentant les professions dans l'Administration et dans l'Instruction publique

Au fond’, Renan voit le France ot à laquelle il s'intéresse beaucoup, secondaire ot la prédominance do môme 1'Angleterre réduits à un rôle : "U rnco germanique et U race slave dont la lutte remdeux races plira 1’avenir". Ceci, sans penser eux Etats-Unis. BARRES et MAURRAS, disciples de Renan et de Taine, repousseront le défaitisme de Renan pour construire un nationalisme français. Maurice BARRES n’a pas un rôle très important ¿ans 1 histoir des idées^ÍTti^TTbien moins que CharleejOURRAS dont l’influence doit beaucoup à Barrés. L'oeuvre principale de ce dernier est Le Roman de l'Energie Nationale" qui finit de paraître en 1902 et comprend trois livres : "Les Déracinés" "L'appel du Soldat" (c’est le Général Boulan­ ger) "Leurs Figures" (les parlementaires). La scène du roman comprend sept bacheliers lorrains qui arrivent à Paris vers 1887 sous le régime de la République Opportuniste radicale . ■ , La thèse en est la suivante : l’éducation reçue par les bacheliers au collège napoléonien de Nancy est abstraite et désincarnée et les a déracinés en rougóant les racines qui les implantaient dans la terre lorraine, cette terre qui les nourissait do ses richesses accumulées par la tradition. Ces sept bacheliers deviennent alors sept individus livrés à eux-mômoe, perdus dans uno France"dissooiéo" "décérébréo"par la Révolution Française ot par Napoléon, France qui n'est plus qu'uno poussière d'individus isolés, diminués, couchés eu pied, de l’Etat trop lourd. Ces individus sont devenus incapables de s'associer autour d'un intérêt commun et lorsqu'ils arrivent au Quartier Latin, 1’individua­ lismo y règne en mai tro et s'exprime per le choix de tel ou toi café. Tel est co nationalisme berrésien quo l’on trouve dans lo "Roman de l'Energie Nationale" ot qui se distinguo par plusieurs caractères : tout d'abord le Régionalisme qui s'oppose aux méfaits de le oontraliaction napoléonienne, le caractère sentimental, la terre et les morte qui nous nourrissent» le caractère, anti-idéologique, Bouthillier, professeur des septs bacheliers lorrains, est pour Barrés, l'ennemi parce que c'est le jacobin incarné du nationalisme idéologique, définissant un ensemble d'idées eu lieu de représenter les richesses concrètes et variées des choses ot dos êtres. Le patrio­ tisme idéologique peut cependant être fécond malgré sa confusion oomms nous l'avons constaté pour Danton en 1792, fondateur au jacobinisme, pour Clemenceau ot pour De Gaullo, plus tard. Enfin, dernier caractère de ce nationalisme brrrésicnj lo tradi­ tionnalisme. Dans les sept bacheliers, Saint Phlin est le trr.ditionnalistc lorrain : nous ne sommes pas libres, nous sommes déterminés pernos morts (c'est le déterminisme de Taine) lo lieu, l'époque la race nous conditionnent avant mémo notre naissance, nous n"d'idées personnelles", nous devons tout à nos ancêtres. L'oeuvre do Barres s'attache au plan sentimental plus qu'au plan doctrinal, nous allons voir que Charles Mr.urras s'attachera au nations lismc cérébral ot intellectuel.

Charles MAURRAS - Avec lui c'est le nationalisme français le néoroyalisme, enti-parlemcnteiro ot décentralisé. Il publie son livre "Enquête sur la Monarchie" en nlo-i™ époque de 1'affaire Dreyfus et un écho fncilo bc rencontre dens tous les

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miliêttx anti-républioains.' Selon Maurras les intérêts du Roi héréditaire coinoident avec ceux du pays. C’est ainsi qu’il écrit : "••••mais un souverain héréditaire est trop intéressé directement au bien public pour gouverner unique— ment d’après son humeur ou d’après un .système. Il est le.cerveau, lo système nerveux central de la nation, il frémit du danger commun, il aspire à la commune prospérité, sa nature profonde, sa fonction nécessaire et naturelle ou, si vous préférez user du langage des géo­ mètres, sa position, l’obligent à sè régler sur les nécessités du salut public. Il peut se tromper sans doute dans la vue de oes nécéssités mais il est forcé de les chercher,- et l’erreur à peine aperçue, il eßt induit par son intérêt de la corriger". D’après lui la monar­ chie attachecle sort de l’état à une famille au lieu de tabler sur un ’-fallacieux idéalisme" comme le fait un républicain idéaliste. La dynastie régnante a cet avantage qu’en cherchant son intérêt» parti­ culier, elle trpuvo simultanément l’intérêt général. Par "fonction naturelle”, Maurras entend une politique non pas basée sur la nature de l’homme mais sur l’évolution, leu résultats de l’histoire, Maurras ne fait pas appel au droit divin des rois, comme un do Ronald ou un do Maistre. Lo droit historique suffit. Rappelons nous la phrase do Renan ; "on neuf conta ans, une famille a fait la France". Co droit historique n’est qu’un état de fait'consacré, c’est du positivisme.Lo positivisme nous vient d1 Augusto Comi-?, et Maurras ost avant tout un disciple de Comte qu’il appelle ”le maitro de la philosophie occidentale". Comme Comte', il aime le catholisciemo mais à condition qu’il soit débarrasé du contenu chrétien qui est juif on grande partie Lo cath-oliscismo a "filtré" la Bible, pleine do poisons juifn ot c’cst pourquoi Maurras l'admire. • Et nous arrivons au Nationalisme, notion issue do la Révolution Française, l’Ancien Régime no connaissant pas la Nation mais seule­ ment le Roÿaumo. Dans le Nationalisme Maurrassion, il y a un pou do nationalisme jacobin, nous y trouvons ce caractère éntior, intransigeant do l'in­ térêt do la nation; il y a aussi du nationalisme de Barrés, ce na­ tionalisme sentimental, basé sur la terre, le^ morts, le régionalisa me. Maurras qui rend hommago à Barrés, écrit : "La royauté doit être traditionnelle, il y à justement une orientation toute neuve des esprits, favorable à la tradition nationale, eux suggestions do notre terre ot dos morts. La monarchie doit êtro décentrai!satriccj Un puissant mouvement déàcntralieateur sc dessine ot grandit chaque jour dans le paya".,. Le nationalisme monarchique nous apporte enfin l’Antisémitisme qui,- contrairement à‘ ce que l'on pourrait -penser,, no vient pas de l’affaire Dreyfus. En 1944, loe Allemands ont fait placarder sur les murs de Pari3, lu portrait de DRUKONT, à l’occasion do son centenaire, parce qu’il est l'autsur- d’un livre contre les juifs "La France Juive” Co livre, et aussi "La Libre Parole" avaient crée dans l’armée un fort courant antisémite qui transforma le cas Droyfus, capitaine fran­ çais mais juif, en "Affaire Dreyfus".

- 18 j 4de la contre-révolution, BURKE Parmi tous les éo*iv^“°oiÜSt Charles MAURBAS qui de BOOM, ac MAISTRE, COMTE, TAI‘®’ ^etigablomcnt, passionest incontestablement le ehof intellectuel. Intetig H condamne nément, il a repris, —omble eus ^“^^l" et religieuse

la République et également toute 1 oo oouvros il ne cosissue do la Révolution do 1789. Toujours dans bob oouvro. sera do dénoncer les périls politiques : protestant, Juif, franc maçon ““c’oat SOBEL qui disait ! "MAUBRAS est pour la monerchio ce que Marx

est pour lo Socialisme". LEMOUViæLNTJ^C^

Ale. suite de violentes batailles qui eurent lieu pondant trois jours à Paris en 1848» lo "socialisme" fut atteint d’un certain discrédit qui durs, quelques temps, Toutefois ceci n'arrêtera pas complètement le meuvent social où nous n----- verrons succèssivoment : le Proudhonismo, le hrrxismg, le Christioanismc, le Soc lalismo, 1 ’Anarchismo, le Syndicalisme Révolutionnaire. 1°) le proudhonismo après la Révolution ------- -—-—-—x - proudhon a été mécontent do voir éclater la Révolution ouvrière de 1848» Il disait que ”1*enfant vouait avant terme” et pour lui-nOmc il ajoutait "je ne suis pas un bousculcur”. Il est élu à l’Assemblée nationale et dirige des journaux "Le Peuple" - "La Voix du Peuple” - "Le Représentant du Peuple”. - En 1849, Proudhon est condamné à trois ans de prison pour outrages au Prince Président, Louis Napoléon Bonaparte. A sa sortie, il bataille pour son pain quotidien x la bourgeoisie n’oublie pas qu’il a écrit : "la propriété c'est le vol”. En 1858 il publie son livre : "La Justice dans la Révolution et dans l'Eglise". Il veut l’établissement de la justice entre les hommes, qu’elle soit tout. C’est ce qu’avait voulu établir la Révolution Fran­ çaise. Justice dans l’Eglise. L’Eglise place la Justice en Dieu, c’est à dire en dessus et en dehors de l’homme, dans la transcendance comme le di­ raient les philosophes. Ainsi elle s’oppose à la Révolution dont le but est précisément d’avoir replacé le droit dans l’Homme et fait dé­ pendre la résolution des questions sociales dans la justice humaine. Le livre de Proudhon fut saisi en 1858 comme étant subversif et une condamnation à trois ans de prison termina son procès. Il passa ensuite à Bruxelles. Son oeuvre comporte plusieurs aspects. Il oppose la justice laïque à la justice théologique mais l’idéalisme proudhonien est à la base ce la justice. En face du collectivisme ou l’individu est absorbé il prêche la liberté, l'individualisme qui permet à l'homme de conscrver sa personnalité raisonneuse et insoumise. Elle permet à la Société de ne pas sombrer dans les conformismes sociaux et intellectuels Ici nous touchons une dos pages les plus connues do Proudhon, son Hvânc à la Liberté, charme do l'oxistonoo, son hymno à l'ironie et Bon août pour Voltaire. .. Proudhon affirme son attachement à la morale traditionnelle o.t d'origine chrétienne. Il vont la discipline familiale, la fidélité

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conjugale. Comme moraliste lato, il est plus près de Bossuet et de de. Bonald que de Marx et dès Socialistes de son époque. Proudhon fut un artisan, et à cet égard, le proudhonisme représente surtout l’esprit rural par opposition au marxisme purement ouvrier. 20) Le Marxisme après la Révolution : C’est en 106? que Marx fait paraître son premier volume du ’’Capital” qui est un livre monumental. 1’influence de ce livra est considérable bien qu’il soit plus cité que lu. Gide et Rist ont dit qu’il a eu : comme la Bible et le Coran, une légion de commentateurs et d’exègètea. L’étude du ’’Capital” qui convient davantage aux économistes, contient la théorie de la plus-value. Voici en quoi elle consiste i Marx prétond démontrer quo La bourgeoisie vit au dépends de la classe ouvrière car elle achète le travail moine cher qu’elle no le revend on produit fini. La différence, o’est colle plus-value empochée par le patron, ot la plus-value, o’ost le vol. Il y a là l'esprit du manifeste communiste et du matérialisme historique.. Il faut que la vieille société moura le plus vite possi­ ble et le« réformes à faire n’ont pour but quo de 1*accélérer à disparaitro et d’aider la Révolution inévitable. C'est surtout après 1060 que le marxisme va so développer, un temps d'arrêt ayant été marqué après 1840. Première étape : il faut se débarrasser du Proudhonismo. L’associa­ tion internationale des travailleurs (la première Internationale, . le manifeste avec sa devise “Prolétaires de tous les pays, unissezvous**) est travaillée par le virus proudhonien dont fait partie la section française et où nous retrouvons : le principe de la fédéra­ tion de l’anti-étatisme et du crédit gratuit.

Quelques années d’efforts et Marx élimine le proudhonisme qu’il va cependant retrouver après 1870 dans l’anarchisme russe do Bakou­ nine, Il faudra alors éliminer Bakounine et ses partisans et ce se­ ra chose faite en 1877 e» congrès de lr. Hoye. Beux!ème étape : C’est la pénétration du marxisme vers 1075» C'est l'infiltration de la, doctrine marxiste dans les socialismes allemands et français. En France, c'est Jules GUESDE qui se charge de frire accepter lr doctrine marxiste par le congrès ouvrier de Marseille en 1879» Le doctrine de GUESDE s’étend aux régions industrielles du centre et du Nord ot on y relève, comme traite essentiel» i détention des matières premières et lr conquîta du pouvoir par n*importe quel moyen, y compris la violence.

Troisième étape s le marxisme subira une réaction assez violente on Allemagne de la part de BERSTEIN qui est un révisionniste et remet en question les principales théories de Karl Marx, notamment la thèse de la catastrophe finale "In Grand Soir” et celle du matéria­ lisme historique. En France, Gaétan PIROU, dans son livre “Doctrines économiques en France depuis 1870’* critique les fondements et les méthodes du Marxisme. Egalement opposé aux idées révolutionnaires au Gesdisme appa­ raît le “Socialisme Réformisme’' • A Saint Mandé en 1096, EJLLERAND dans un discours fameux, revendique la socialisation progressive x

- 20 1 "On ne transformera pas, dit-il, d’un coup de baguette magique, le régime capitaliste". Vers I?QO, deux grandes tendances se manifes­ tent dans le Socialisme Français : le Parti Socialiste de France est révolutionnaire, le Parti Socialiste Français est réformiste. Maie voici qu’en 1905, JEAN JAURES, avec sa grande habilite et sa puissant* éloquence, va réaliser 1’.unité socialiste en France s Léon BLUM l’appellera le "génie symphonique”. C’est la plus grande synthèse jauréssiste. Mais.ne serait-ce pas plutôt une juxtaposition de onntradiotions noyées sous un flot d^éloquence ? J°) - le CHRISTIANISME : A ce titre on pourrait aussi ajouter ; le So­ cialisme Chrétien, Ces christianismes sociaux expriment deux choses le réveil de la conscience chrétienne et la défonce contre le socia­ lisme. Ils sont opposés au libéralisme économique ot au collectivisme marxiste, basé sur le matérialisme historique et la lutte dos classes. Leurs doctrines sont très étendues et vont du conservatisme au col­ lectivisme non marxiste. Comme il y a également les protestants so­ ciaux, il est nécessaire de bien indiquer de quel christianisme so­ cial il s’agit. Le Catholiscismc s LE PLAY, un grand catholique, a publié en 1864 la "Ré­ forme Sociale" dtfnt l’influence a été relativement profonde. Catho­ lique conservateur, énergique, fin d’esprit, il basa sa réforme sur la famille, unité sociale. Il veut modifier la loi successorale du Code Civil issue de la Révolution. Il voudrait voir maintenir, sui­ vant sa célèbre expression "la famille souche". Après 1870 c’est la doctrine du corporatisme fondée sur l’Orga­ nisation professionnelle que nous trouvons chez Albert de MUN, grand tribun du catholiscismc social. En 1891, le Pape Léon XIII apporte son appui à ce catholiscismc social dans son Encyclique. "Rcrum Novarum" où "sur la condition dos ouvriers" il dit notamment "Au dessus do la volonté libre d: s petrons. et des ouvriers, il y a uno loi de justico naturelle, à savoir quo le salaire doit faire subsister l’ouvrier sobre et honnûte". C’est la théorie du juste salaire, du salaire minimum, admise partout main­ tenant. Le Protostantismc Social : Avec les tendances conservatrices, le protes­ tantisme social se trouve en Francç, en Allemagne), r.ux Etats-Unis, ot également en Angleterre avec Kl SLL Y et son mouvement "Lee ôooialistcs chrétiens". GIDE ot RI ST observent dans "l’Histoiro des doctrines economique* j l’orientation du christianisme protestant vors un socialisme chrétien^ 4°) - LE SOCIALISME D’ETAT t Il repose sur un fondement économique, un fondement moral: la justice, et un fondement social, c’est à dire uno certaine conception de la Société rt de l’Etrt. La Société no* tuollo doit sc trensformer en une société mieux organisée, sans révolution, p’r dos compromis successifs entre le présent et 1 ’ evcnii$ grfco à cc levier de commando qu’est le puissance de l’Etr.t.

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L'Allemagne de HEGEL, de LESSALLE son di soipl"e, ’ a* é té la terre d’élection du socialisme d’Etat. Lais en 1914.et en 1940 ce ne seront pas seulement les conditions de la vie sociale, mais surtout les grands besoins de la guerre qui contraindront l’Etat à intervenir dans tous les domaines, même dans les pays non socialistes.

5°) L'ANARCHISME: ... . Le progrès du Socialisme d’Etat, ceux du réformisme en France, ont amené une forte réaction de l’anarchisme, BAKOUNINE et le Prince KROPOTKINE, deux grands seigneurs russes, sont les grands maîtres de l'anarchisme. Comme Proudhon, Bakounine exalte la liberté ^n^Y^^ue^^e c^rnme triomphe de l’humanité dont chaque individu est une unité. Il ne veut pas de l'autorité d’un homme sur un autre» car ce serait l’exploitation de l'homme sur l’hpmme. L'Etat est le bastion de la propriété privée, des privilégiés d'où les autres privilèges dérivent. La société anarchiste sera donc col­ lectiviste. Les instruments de travail sont' mis en commun,- 0’est à dire que la société sera communiste» De même les objets de consommation seront mis également en commun et voilà le communlame« L’anarchisme a suscité dans les classes ouvrières une réaction con­ tre l’Etat, uno poussée libertaire, le goût de l’action dirocto, grèves sabotages, au lieu de l’action parlementaire par le parti politique. 6°) LE SYNDICALISME REVOLUTIONNAIRE Il s’est développé en Franco ot on Italie, deux pays individualistes et n’a aucun rapport avec les TradeUnions anglais qui sont un syndicalisme pacifique. . Le but de ce syndicalisme révolutionnaire consiste à régénérer la société par le syndicat ouvrier, outil de la lutta dos classas. C’ost du néo-marxisme, rajeuni pour arriver à une société de producteurs, fondée su? lo travail. Le syndicalisme révolutionnaire est manuel, à caractère anti-intellectuel ot anti-politiquo. Son origine est psycho­ logique et elle ost due également aux déceptions et désillusions nées du réformisme ot du socialisme parlementaire. Déception chez les ouvriers, milieu politique trop enclin aux com­ promis, miliou parlementaire incapable de pratiquer les doctrines tout cola ne pouvait.que.donner aux ouvriers le sentiment d’être trahie par leurs chefs qui devenaient parlementaires socialistes â vio. C'est pour remédier à cet état do fait que fut créée la C.G.T. (Confédération Générale du Travail) on 1895- En 1906, la "Charte d'Amiens" proclamera l'action directe des syndicats contre le patronat par : la grève, le boycottage des patrons, le sabotage. Le syndicalisme révolutionnaire est la grande force éducatrice de la société contemporaine pour préparer le travail de demain. Il cher­ cherait la morale du bon travail. En U.R.S.S. cette morale du travail bien fait a été mise en appli­ cation par des procédés comme le Stakhanovisme, mais qui sont différente quelque peu de la ligne du syndicalisme révolutionnaire. SOREL, proudhoniste, marxiste, qui se servira même des théories de Bergson' a écrit en 1920 un plaidoyer pour Lénine. Il a été enthousiasmé par son oeuvre en Russie et, en lisant Sorel, on se prépare à comprendre les mouvements d’idées qui sont entrés dans leur phase expérimentale, généralement avec violence et où ont régné et où régnent encore : Hitler Mussolini, Lénine, et Staline.

- 22 Pour le dernier chapitre de cette étude, maintenant que les idées et doctrines politiques ont été exposées, nous estimons qu’il est plU8 utile de parler des faits politiques et, d’une manière générale, de la vie politique en France depuis la guerre de I9I4-I8» ‘ VUES GENERALES SUR LA POLITIQUE LE LA FRANCE ŒDWŒtaeicsm amansec««nacuna»e»eassos»«» w«e:o«a «sa = »:= = •

Politique d’Union Nationale i Au lendemain de la guerre, la grande majoré té du peuplé français et ses dirigeants croyaient que la victoire paie, rait les fraie de la guerre tout en étant du point de départ d’une pé­ riode de grande prospérité» Cependant les démobilisés se réadaptaient à la vie normale; ils re­ vendiquaient leurs ’’droits", les promesses faites pendant qu’ils étaiea au front, tandis que bien souvent ils voyaient s’étale* le luxe insolen des profiteurs de guerre. Allaient-ils être gagnés par le Bolchevisme î Les élections de 1919 s0 firent sous le signe du “bolchevisme au coûtes entre les dents” et furent conservatrices et anti-socialistes• .Le "bloo national” groupant tous les conservateurs eut 400 députés environ sur 686* C’est la chambre "bleu-horizon”. Les députés étaient pour la plu­ part des hommes nouveaux et voulurent remplacer le personnel usé et vie li par la guerre. CLEMENCEAU, "Le Tigre" démissionna et ce fut Aloxandr MILLERAND qui constitua le ministère. Les Grèves de 1920 1 Los masses ouvrières, réduites à la misère par la hausse du prix de la vie et le refus d’augmentation des salaires, adhé­ raient .aux syndicats. Un vaste mouvement de grève qui ne put être évité ne donna pas lieu à une effusion de sang, et avec habileté, Millerand réussit à rétablir 1-ordre. En 1921 d’autres grèves éclatèrent et la défaite du mouvement ouvrio] eut pour conséquence une réduction de moitié des effectifs de la CGT. Uno OPP001^0» grandissait en son sein et, attirée par les doctrines soviétiques, cette minorité, au Congrès de Lille, affronta l’autre ten^x^ an P1US tûrd’ donna »aifisanoe à la C.G.T.U. (tendance bol-

A °6tS du ^ud80t général du paya figurait un budget annexa do "Dépon BOB recouvrables . On empruntait en attendant les paiements do l'Allons, gne dont la Commission des Réparations devait fixer lo montant. ht dé£ oit s'aggrava, il y eut l'occupation do la Rhur et les impôts néoLton?”«* ^ é^°t0UrB- ^ssi 00 fut lo succès aux élections du SÎrtoÎ des Gauches dont la majorité eut comme chef Edouard HERRIOI. Politique du Cartel des Gauchos t

Le ministère cartelx gramme complet de réformes > évacuation de la Rhur et L™ * Î! “" pr°' plan Dawes, reconnaissance du gouvernement des Soviets °“ des cheminots révoqués en I92O( amnistie de CATTTsnv 1 réintégration ; nés par la Haute-Cour en 1919, réalisation de lu f “ALVY’ d“d8"- i ^“Zt^ 9ynii°81 ^ ^»“—ir.. etau^S^0^} L'opposition attaque la politique du gouvernement, Ie frsn0 baiB8e. '

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Ces réformes furent votées avec.de grandes modifications, mais les plus violentes polémiques eurent lieu lors de la modification du régime religieux de 1'Alsace-Lorraine et de la suppression do l'ambassade du Vatican. En 1925? les journaux de droite dénoncèrent l’organisation prescrite par la Illème Internationale de Moscou, de "cellules"communistes" dans chaque usine.

L’opposition attaque la politique du gouvernement, 16 frana baisse et le ministère est renversé. Une panique financière s'empare du paye et la livre sterling atteint 250 Fus. Le Parlement désemparé, le Prési.dent Doumergue appelle au pouvoir un homme intègre, jouissant do la confiance générale : POINCARE. Il formera un ministère de concentration dit d'UNION NATIONALE. En deux ans il rétablit la situation. Los élections de 1928 ne modifièrent pas beaucoup les groupes, mais le parti radical voulut revenir à uno politique de Cartel des Gauches avec les Socialistes. Le projet Poincaré do rendre aux Congrégations enseignant à l'étranger leurs noviciats supprimés fournit au parti radical l'occasion de rompre l'Union Nationale par lo retrait dos minis­ tres radicaux (Congrès d'Angers, Nov 1928).

Après la retraite- do Poincaré, los minis­ tères BRIAND ot DALADIER furent remplaças par un ministère TARDIEU do concentration. André Tardieu est un des rédacteurs du Traité de Versail­ les : il possède uno vaste culture et les débuts do sa carrière adminis­ trative et do journaliste ont été particulièrement brillants. Sa politi­ que au pouvoir, en 1929; est celle do la prospérité. Renversé, il reprit le pouvoir pour Être romplaçé par STEEG qui cède son tour à Pierre LAVAL, oe dernier, ancien socialiste, étant devonu indépendant. Il oxcclle- dans l’art de résoudre les problèmes difficiles, plusieurs succès dans des cas délicats sont dûs à sa grande habileté,.. En 1932, TARDIEU succède à LAVAL peu avant la mort do BRIAND ci l’assassinat du Président DOUMEP.» La crise économique mondiale pae.o sur la France, accentue le malaise existant et les communistes prCnont uno révolution du genre soviétique. Les élections de 193 2 arrivent ce une majorité aurait pu se former à gauche si los radicaux avaient accepté le programme socialiste de réformes (do la salle Huyghons). La crise du 6_Féyric_r_ .1934 * le mécontentement grandit do plus en plus et en 1934 le scandale Stavisk? vient exciter davantage une fraction d’opinion irritée contre le Parlement ot surtout contre la vénalité de certains do sos membres. C'est ainsi que lo 6 Février une manifes­ tation contre lo Parlement dégénère en émeute qui so traduit par une vingtaine de morts et de nombreux blessés. DALADIER, démissionne le lendemain, 7 Février, et le President LEBRUN fit appel au Président DOUMERGUE. Les partis de gauche répondirent par une manifestation le 12 Février, de laquelle devait sortir ’’Le Ras­ semblement Populaire". Le Ministère DOUMERGUE fit l'Union Nationale et HERRIOT et TARDIEU en faisaient partie. Il gouverna avec des décrets-lois ¿’économie afin d’obtenir l'équilibre ■budgétaire. Il y eut ensuite les ministères FLANDIN et LAVAL» L'Italie voulait "sa place au soleil" et nous arrivons au plébiscite de La Carre pendant

- 24 lequel LAVAL obtint que la plies.du territoire fut confiée à un con­ tingent international bous contrôle de la S.D.N. Les SarroiB vôtèrent le retour à l’Allemagne. Le danger allemand s’accentuait et Laval essaye de négocier avec Mussolini. L’Italie préparant la conquête de l’Ethiopie, un accord fut signé en 1935 et l’Italie s’opposa à l’entrée de l’Autriche dans l’Em­ pire Allemand (Ansechluss)$ la coopération germano-italienne fut écar­ tée pour un temps. La déflation et les dédret8-lois : "C’est la grande pénitence" com­ me disait Cai 11 aux*, et pour réaliser l’équilibre budgétaire les décretslois imposèrent à la nation de sévères économies (réductions obligatoi­ res sur loyers et revenus). Le Front Populaire aux élections de 1936.• les décrets-lois firent bien baisser le coût de la vie mais les partis de gauche opposés à cette politique menèrent aux élections une compagne violente contre cette politique financière. Après les élections oos partis formèrent le "Front Populaire" et avec le désistement du deuxième tour ils assurèrent un triomphe des gauches qui permit à Léon BLUM de former son premier minis­ tère. Lo programme établit en commun comporte.it t à l’intérieur du pays la défense de la liberté - (dissolution des ligues paramilitaires, li­ berté syndicale) la lutte contre le chômage (semaine do 40 heures , grands travaux, contrats collectifs) 1’assainissement financier et le réorganisation de la Banque de Frenco; à 1’extérieur du pays, la défen­ se de la paix bous l’autorité do la S.D.N. par le sécurité collective et lo désarmement. Des grèves ot occupations d’usinos et magasins curent lieu, précédant d'importantes réformes : contrats collectifs des accords MATIGNON (congés payée). Une dévaluation du franc, un alignement, disait on, fut opéré fin 1936 per Vincent AURIOL. On organise mémo les "loisir# ouvriors" et enfin la loi de 40 heures entre on application s: ns réduc­ tion due salaires. La vie sociale ainsi sérieusement modifiée fit ap­ paraître uno pause comme nécessaire. Lo cabinet Blum tombe on Juillet 1937 devant lo Sénat alors qu’il demandait les pleins pouvoirs pour le redressement qui va échoir eu ministère OHAUTEHPS.

Les événements intérieurs ot extérieurs et la guerre de 3^9-40 Lu mystique sooialo-oommunisto est alors passr.hlomcnt dévaluée et

1 Allemagne, fait qui ouvre à la puissanoe allemande la grande voie du Danube, avant la crise tchécoslovaque pour des menoeuvrPf< + * le Reich a appelé 1.500.000 hommes sous les drapeaux. On sent1!^9*’ sence de l'Allemagne avec sa force acquise per le "Dm«» ® ï la pre(pouasée vers l’Est). En septembre 1938, M. CHAMBERTJL™S °h ®Bten tsegaden chez Hitler pour régler le dmé^d“^^ ^ ' Béret*' Des négociations auxquelles se joignent ^uaeees. Godesberg et enfin à MUNICH devaient éviter un Pr*nce et 1’Italie à_ l'Allemagne contre la Tchécoslovaquie le rén rocoura *ux armes, de Europe et en France - où il coûte aussi r“Qment est intense en tort cher - pcul EEYNATO an

'

- 25 Novembre 1958 prendra une série de décrets-lois pour freiner le glis­ sement sur la pente du gouffre (dévaluation) Au début de 1959 l’in­ quiétude qu’inspire les événements donne une signification particu­ lière aux visites d'Albert LEBRUN à Londres et du Roi d'Angleterre à Paris.- Elles marquent l'apogée de l'entente cordiale pour essayer d'as suror la paix en Europe par l'équilibre des forces. A Versailles, les chambres procèdent à la réeleoti n du président LEBRUN.

LA GUERRE



. En été 1959 la politique allemande soulève la question de DANTZIG et du Corridor Polonais. Le 25 Août 1959» 1’Allemagne et l'U.R.S.S- signent un traité de non-agression qui va grandement faci­ liter les plans allemands. Mais les puissances européennes se sont trouvées dans l’obligation ne résister à l'expansion allemande sous peine de se voir attaquées l'une après l’autre. C'est ce qui a entraî­ né l'intervention de la Grande Bretagne et de la France, le 5 Septem­ bre 1959Le 17 Septembre la Russie franchit la frontière polonaise comme conséquence du pacte Hitler-Staline. La véritable offensive contre la France ne commence que le 10 Mai 1940 mais le 14 Juin les Allemands sont à Paris et deux armistices, le 21 Juin et le 24 Juin sont conclus avec l'Allemagne et l'Italie par le gouvernement du Maréchal Pétain, tandis qu’à Londres, le Général DE GAULLE, lançait l'appel à la con­ tinuation de la Résistance-

Préalablement les Chambres et le Gouvernement avaient quitté Paris; les chambres réunies à VICHY transmettent leurs pouvoirs au ». Maré hal Pétain qui devient "Chef de l'Etat Français" c-t promulgue une constitution qui fuit suite à la Illème République. Le gc ^"+3 inrt^re judiciaire en Suisse.

-.6 -

« II v ml^c à une applicat .on uniformo des lois federales» Si un jugement ost endu sui' la base d’une lo? cantonale, le recours au Tri­ bunal Fédéra]. n’est en principe pas possible (sauf cas de violation de la Const itut ion Fédérale»)

Attributions du Tribunal Eédéral , 1) Civiles 1 cour de droit public et administrative 2 cours de droit civil 1 chambre de poursuites et faillite 1 chambre du contentieux des fonctionnaires

10 16 3 5

juges juges juges juges

2) Pénales 1 1 ( 1 1 1

chambre d’accusation chambre criminelle les Assises Fédérales sont la chambre criminelle cour pénale fédérale. cour de cassation cour de cassation extraordinaire.

T-

3 juges 3 juges 12 jurés)

Lo Tribunal Fédéral se compose de 26 à 28 juges résidant à Lausanne, élus pour 6 ans par l’Assemblée Fédérale5 Les 3 Langues doivent être représentées. Fout citoyen suisse est éligible, même s’il n’est pas juris­ te D Mais dans la pratique, ne sont élus que des juristes expérimentes ayant en général fait leurs prouves comme professeurs dans une Université,

Les délibérations ont lieu en séance publique» Los parties peuvent se .présenter clics-mômes ou se faire représenter par un mandatai­ re de leur choix qui peut ne pas être avocat (alors que devant tous les tri­ bunaux cantonaux la partie qui ne veut pas agir en personne doit choisir son mandataire dans le cœ^s des avocats ou, selon le montant litigieux, celui des agents d’affaires brevetés»

Le Tribunal Fédéral jouit d’une réputation d’intégrité et d’objectivité juridique qui a largement dépassé nos frontières , Depuis sa création, il n’est pas d’exemple qu’un juge se soit laissé corrompre ou sim­ plement influencer par une partie. Certains jugements où dos gouvernements étrangers étaient impliqués, ont parfois exigé une grande indépendance d’es­ prit et un certain courage» Huitième partio¿

DROIT PRIVE - (¿uolques ospùcos de contrats. £°NTRA^E TRAVAU.

CONTRAT D ‘ENTREPRISE

l’employé promet son travail personnel pondant un temps déterminé. II y a subordination. L’employeur est respon­ sable de l’employé. L entrepreneur promet non plus son travail, mais l’exécutirn dbu. Lx^il ^«+nminét limité dans le temps et l’espace. II n’y a plus ni subordination de l’en -

... mais trepreneur ni responsabilité du mai re de 15ouvrage:_ chacun d’eux demeurant indépendant»

Contrat de mandat

; Le mandat confie au mandataire le soin de gérer une af­ faire ou de lux rendre un service déterminé. Le pandataire est responsable de sa gestion. Le mandat peut être révoqué, meme s’il a été conclu pour un temps don­ né et stipulé irrévocable» Par exemple, un mandat ex­ clusif d-'un au pour la vente d!un objet est révocable en tout temps, malgré la stipulation de durée.

Contrat de bail

; Location d’une chose mobilière ou immobilière. Stipuler le prix, la durée, la date de l’entrée en jouissance • L’objet est toujours sensé avoir été reçu en bon état.

Billet à ordre ou Effet de Change

C’est une promesse ou un mandat de payer une somme dé­ terminée. L’engagement est valable par la seule signadu papier valeur, même si la transaction correspondan­ te n’a pas eu lieu» Celui qui signe deux fois un billet ou accepte deux exemplaires d’un effet, croyant de bon­ ne foi donner une copie, sans valeur de change, devra payer deux fois le montant stipulé. H faut donc être prudent»

Neuvième partie. pqjRSurcE pour dettes.

Ce sujet jyj ,ér osant tout le monde, nous donnons des détails pra­ tiques permettant de commencer une poursuite. Très souvent le débiteur paie­ ra en recevant le commandement de payer» si tel n’est pas le cas, le lecteur fera bien de confier la suite de la poursuite à un agent d’affaires officiel ou à un avocate La poursuite pour dettes ostlbxécution forcée ayant pour objet une somme d ’ argent „wuuuk, ^-ax-genu ou des aes sûretés sureT.es à a fournir fournir-; Elle est réglée d’une manière unifor—me pour tout le territoire de la Confédération^ Dans les cantons romands, lés offices des poursuites et des faillites sont répartis comme suit : Fribourg, un office des poursuites et un office des faillites par district, séparés l’un de l’autre; Genève, un seul office'des poursuites et un seul office des failli­ tes pour tout le canton; Neuchâtel, un office des faillites pour chacun des six ‘districts et un office des poursuites pour chacun des dix-huit Cercles de jus­ tice de paix; Valais, un office des poursuites et des faillites, séparés l’un de l’autre, pour chacun des quatorze districts: Vaud, dix-neuf offices des faillites et 24 offices des poursuites,. Les frais de poursuite -xnt à La charge du débiteur; le créancier doit toutefois en faire .L’avance»

For - Fr. piin^iyo, la poursuite doit se faire au domicile du dé­ biteur; celui qui n’a pas de '’nn-îctin fixe peut être poursuivi au lieu où il

- 18 se trouvée Les personnes juridiques et .sociétés inscrites an registre du commerce sont poursuivies à leur- siège social et les personnes juridiques non inscrites., au s iège principal. de leur administration;, chacun des: indivis peut en raison-des dettes d'une indivision qui. n’a pas de repreéentant', être pour­ suivi dans le lieu ou l'indivision est exploitée en commun, -

:

': Lorsque la créance-est garantie, p'ar un gage mobilier, la pour­ suite est faite soit au domicile dû débiteur, soit au lieu où se trouve le ga­ ge ou la partie du gage .qui a.la plus-grande valeur., lorsque la créance est ga» nantie par hypothèque, la poursuite s’opère au lieu de la situation de l’im­ meuble, La poursuite après séquestre a lieu où 1*objet séquestré se trouve« ... .: "' ' MS^es - ba poursuite, commence par-la notification d?un ..’/com­ mandement‘de’payer’1 et se. continue par voie.de saisie, de réalisation de gage ou de faillite c La continuation de la poursuite par voie de faillite a lieu lorsque le débiteur est inscrit au registre du commercer Lorsque la poursuite a pour objet une. créance garantie par gage, elle so continue par la réalisa-—,:u. tion du gage; même contre les débiteurs sujets en principe a la poursuite par voie de -faillite.,- Lorsque la poursuite a lieu en vertu d’un effet de change ou d’un chèque'et quo i?, débiteur est sujet à la poursuite par voie de faillite, elle se--continue.' d?api’fjs la procédure de poursuite, pour effets de change, a lors même que la Créance est 'garantie par gage; le créancier toutefois peut agir encore par-voie de réalisation de gage, Lorsque la poursuite a pour objet des intérêts ou annuités garantis par hypothèque., elle se continue, au choix, du ci-ancien, -soit par la réalisât.ton- du.-gage, soit par voio.de saisie ou de faillite, suivant la qualité du débiteur„ Dans tous les antres cas, la pour — suite se continue par voie de soicioc _-..— Zi^cédurG - Le créancier poursuiva.it doit on premier lieu a dresser une ’’réquisition de poursuite»' à 1»office„ Cette réquisition peut être faite en une forme quelconque par écrit ou verbalement sur formulaire• spécial ... ou par ^lettre1. L’office notifie ai’ débiteur un commandement do payer,’auquel ce dernier peut forcer opposition si, pour un motif quelconque 'par exemple • 1« inexistence do La'dotte, .la prescription . etco) il estime que'la poursuite ’ ’ n’est.pas justifiée,- Si le débiteur no fait pas usage de son droit ou silop-’ ’ position a été écarte© ou rôtirce,. le créancier peut requérir de l’office la continuation de la poursuite ; le débiteur;, do son côté/peut en tout temps de- ' mander.au-juge l'annulation de In poursuite,. gftil prouve par titre que la det­ te est étéipto.cn capital, intérêts et frais ou que le créancier lui a accordé ; un sursiso‘ ' ’ . . ’ " ■•

4 ^ .P^anc^ ntc pas.besoin de prescrire au préposé par quelle ’ ’ voie il doit contjin^r la poursuite, sauf dans le cas où elle a novr nb-i^ Z ’ intérêts ou annuités garant le, par hypothèque., le créancier jouit alo^d© i^ faculté-de choisir entre'la poursuite eu réalisation du gare-ni colle nn^ ^ do saisie ou de faillite. Le. préposé détermine de soi propre chef le y“ ’ poursuite, en se basant, sur le contenu de la réquisition • ^°de de qualité di débiteur. ^quist^on ce poursuite et sur là"

’ " £.4£^J2J^^ ~ Dans la poursuite car voie • • ’ •' réalisation de gage, le préposé est autorisé à •différer in + sa-sie ou de la réalis.ation a été demandée par le créancier si Jc d'~^'Ven^e ^eS ^ens dont ser chaque- mois,.pu mains do l'office un acomnte ®°^0ur.sEngage à ver P qu. ne pourra &„ j^^

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au huitième do la dette et 'il effectue immédiatement Le premier versement» Le sursis toutefois rie peut dépasser sept mois,'et il tombe dès que le débi­ teur n’en remplit pas exactement les conditions e Mo^fxcatiqns et délais. - Il est à remarquer que les actes de pour­ suite sont en principe notifiés an débiteur dans sa demeure et à l’endroit où il exerce habituellement sa profession; s’il est absent, l’acte peut être re­ mis à une personne adulte de son ménage où à un employé ou, au besoin à un fonctionnaire communal ou un agent de police, à charge de le faire parvenir au débiteur o Si lo débiteur n'a pas de domicile connu, la notification s o fait par publication dans la fouille officielle cantonale et, en outre, dans la feuille fédérale'du commerce, si le débiteur est sujet à la poursuite par voie de faillite., ■ • . Le délai est’réputé expiré le dernier jour, à six heures du soir. S’il est fixé par jours, il no comprend’ pas celui d’où il part; lorsque le dernier, jour du délai tombe sûr un dimanche ou sur un jour légalement’ férié le délai expire Le dernier jour utile; lorsque la fin d’un délai coïncide avec un jour des ‘’fériés” ou do La “suspension”, le délai est prolongé jus qu’au troisième jour utile«, ’ .

Lorsque les formalités (réquisition de continuer la poursuite, réquisition de vente) incombant au créancier poursuivant n’ont pas été rem­ plies par lui dans le délai légal ou si, suspendues, elles n’ont pas' été re­ nouvelées dans ce délai* la poursuite tombeNOTIONS DE —"*DROIT ' . par«' —^4r^»»*^n—*—*»^«** —-a—»■**■*• »^MaCG&FRCIAL, »,->•»•-^«^»-> «■».-»— art d’une faÇon continuelle, lui donnant

ce cou^ «qui voSspeimettu dcSre^ à ado^^ le Plan 4ue vous pourrez suivre dans • ' Arts en France -¿5P^ successivement : Les Arts de l’Antiquité - Les rizon dans l’espace et dans le temm Cnfin nous Pourrons terminer ce tour d’homieux pénétrer drus ce domaine ^ heLéâque de U «&£nll^ Permettront de

LES ARTS DE L’ANTIQUITÉ Les arts primitifs présentent deux caractères généraux qui Jes différencient nettement de la conception actuelle. Tout d’abord, ce que nous appelons aujourd’hui “ l’art pour l’art ”, c’est-à-dire la réalisation d’une œuvre d’art pour elle-même, n’exifte pas. On ne crée que dans un but déterminé, religieux le plus souvent. D’autre part, on fait peu de peinture ou de sculpture, mais surtout de la décoration. De nos jours, un peintre compose une toile uniquement pour exprimer une idée, traduire un sentiment, réaliser un sujet sans se soucier, en général, de l’emploi qui sera fait de son œuvre. Dans l’Antiquité, il n’en était pas de même et l’artiste ne créait qu’en fonction de ce qu’il avait à décorer. Examinons les principales manifestations artistiques qui ont marqué cette époque primitive qui révèle de si nombreux chefs-d’œuvre.

ART PRÉHISTORIQUE Aussi loin que l’on puisse remonter dans l’Histoire de l’humanité, on retrouve des traces de soucis artistiques. C’eSt ainsi que l’on possède des dessins gravés sur des os d’ani maux datant de l’âge de la pierre. Un peu plus tard, à l’âge du bronze, les boucliers, armes, etc..., sont ornés de petits dessins linéaires. Avec l’âge du fer qui marque un progrès très net de la civilisation, les motifs décoratifs deviennent plus fréauents et emploient des com­ binaisons de courbes et de cercles. C’eSt de cette époaue que datent les premières pièces de monnaie et les premières œuvres d’orfèvrerie : bracelets, colliers, ceintures, etc... L’architeâure trouve également son origine dans ces époques reculées avec les dolmens, les menhirs, les cromlechs dont on voit encore de nombreux spécimens en Bretagne. Comme le prouvent certains dessins d’animaux (bisons, cerfs) retrouvés dans les cavernes, les hommes préhis­ toriques avaient déjà un sens de l’observation très développé et un remarquable talent d’animaliei s. Ce sens artistique et cette habileté manuelle forcent notre admiration dans des œuvres comme celles qui décorent les cavernes d’Altamira en Espagne et de la Bastide en France et qui représentent des rennes, des chevaux, dont les proportions et les attitudes vivantes atteignent souvent la perfection. L’ART ÉGYPTIEN

U date de 5.000 ans avant J.-C. et s’est étendu sur toute 1 Antiquité Les habitants de l’Egypte des Pharaons ont été de remarquables artistes et des novateurs hardis. Leur art, d’inspiration essentiellement religieuse et funéraire, témoigne d une habi­ leté manuelle et d’une intelligence remarquables, que nous nous sommes déjà plus a signaler dans le cours sur les sciences.

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C 1 nrrhiteAural les Egyptiens ont été les premiers à édifier de vastes bâtiments LVX Æ^ " “ ta“ ^ “^ “^ ^

''^»«»Îadnirer ces formidables tombeaux que sont les Pyramides

qui sonUccoreeUe bas-trfieM^estam^

représentent souvent des scènes

de la vk iSLuèœ, nous ont familiarisés avec ces silhouettes étroites qui, maintenant, durent pim nous le type de l’Egyptien de l’Antiquité. Elles repondent a des conventions nu, au ourd’hui, les fom paraître étranges. La tète et es jambes sont toujours dessinees de ™ fil andis que l’œil et te tronc sont de face. Ces peintures, qui sont a vrai dire des coloS sans mélange de tons, choquent maintenant notre œil par le manque absolu de perspettive. C’eSt peut-être de là qu’est venu ce reproche d uniformité que 1 on a bien souvent adressé à l’an egvpüen et qui, il faut bien le dire, n’eft pas sans que que fondement. Cepen­ dant, les Egyptiens ont été les premiers à employer des sculptures d animaux comme motifs décoratifs. Ils avaient le goût des sculptures monumentales (sphinx de Memphis) (i), mais ils ont laissé aussi des sculptures d’hommes de grandeur nature qui se signalent par la .rai­ deur du corps et par la recherche fidèle des traits du visage. Les motifs de décoration préférés des Egyptiens étaient les fleurs de papyrus (2), les fleurs de lotus et le scarabée sacré. L/ameublement du logis égyptien comprenait des coffres, des guéridons, des fau­ teuils, des tables faites de bois précieux incrustés de métaux, de nacre et d’ivoire et fré­ quemment ornés de têtes de lion. L’ART ASSYRIEN

Contemporain de l’Art Egyptien, il a rayonné dans l’Antiquité sur toute la Perse et sur une grande partie de l’Asie Mineure. Les Assyriens, qui ignoraient la pierre de taille, construisaient leurs palais en briques. Leurs temples, qui avaient l’apparence de pyramides à degrés, étaient souvent décorés de jardins suspendus. Les surfaces planes étaient agréablement garnies de briques émaillées, de sculptures d’un style lourd représentant fréquemment des personnages assis ou des ani­ maux fabuleux, taureaux ailes, taureaux à tète d’homme (le taureau était l’animal sacré). On peut admirer au musée de Londres une magnifique “ lionne blessée ” percée de flèches, d’un mouvement et d’une vie remarquables. Les bas-reliefs, devinés à transmettre le souvenir des victoires, décorent les palais. Ils représentent toujours des combats et des guerriers donnants de vente. L ameublement, très luxueux, emploie les bois rares recouverts de lamelles de métaux précteux et très souvent aussi des décorations en marqueterie. Le motif décoratif qui revient le plus souvent eSt la nommp \ , tapis étaient réputés dans le monde entier? C’eSt car toutVk ^ Ut| em? cm? sacre’ . , parmi les plus grands artistes de l’Antiquité. a ^^ es Assyriens ont été

L ART PRÉCOLOMBIEN DE L’AMÉRIQUE

Le Mexique a révélé de magnifiques vestiges d’une ’ r • On y distingue : l’art des Mayas qui vivaient dans la ores anc^enne très avancée, architectes remarquables dont les temples et les oakk^ • du Yucatan et qui étaient des l’art des Aztèques du plateau central dont on peut se Fai?^1 ^“P^usement décorés ; dioses du temple de Xochicalco. Les Aztèques étaient d’h ïïc '“ée P^ des ruines gran____d Poüers bien qu’üs ignoSphinx : lion à tète d’homme symbolisant l’union h (a) Papyrus : espece de roseau dont l'écorce servait Jc pap^

, '"’étudie « de b fota p^^

fassent 1 usage du tour et ils travaillaient très bien les pierres dures comme l’obsidienne (i) et le cristal de roche, les métaux comme le cuivre, l’argent et l’or. Le Pérou recèle les vestiges de la civilisation Inca qui est l'une des plus riches que l’on ait pu observer puisque 1 or y est presque considéré comme un matériau de construction : de grandes plaques d’or recouvrent encore une grande partie du Temple Curicancha de Cuzco.

LES ARTS D’EXTRÊME-ORIENT Ils ont subi, à l’origine, diverses influences qui sont toujours plus ou moins discu­ tées : influence de la Nouvelle-Guinée et de la Polynésie, de la Mésopotamie et de l’Inde, etc... De l’Art chinois ancien il reste surtout des bronzes magnifiques de l’époque Chou et des argiles de l’époque Chang.

Au Japon, ce sont les merveilleux temples de Nata, dérivés directs de la pagode Hindoue. L’art hindou ancien s’eSt étendu non seulement sur l’Inde mais encore sur Ceylan, sur Java et sur le Cambodge actuel. Il s’eSt manifesté dans le domaine religieux surtout par les Stoupas, édifices où l’on conserve les reliques ainsi que par de magnifiques temples boud­ dhiques. L’art industriel, très évolué, a donné des poignées d’armes ciselées incrustées de bijoux, des porcelaines, des châles de cachemire, des cotonnades peintes et des poteries qui étaient exportés très loin. L’ART GREC

Avec la Grèce, nous abordons maintenant une civilisation très évoluée et un art très avancé qui méritent toute notre admiration. Cette civilisation, qui s’étendit sur seize siècles, eâ arrivée à son apogée à partir du septième siècle avant J.-C. L’art grec représente aujourd’hui pour nous la perfection antique et la beauté artistique, grâce à son harmonie et à la sûreté de son goût. 11 doit son développement au grand rôle qu’il a joué dans la société grecque, au climat heureux du pays et à la beauté des sites. Le genre de vie, le goût pour les exercices en plein air, la grâce, l’intelligence et la beauté des Grecs, la noblesse de la race ont beau­ coup contribué à son extension. _ . Les monuments ne sont pas massifs et n’ont pas des proportions colossales comme les monuments égyptiens, mais ils s’imposent par le sens des proportions, la beauté des lignes, la simplicité et le goût de la décoration. Ce sont le plus souvent des temples dédiés aux diverses divinités. Les bâtiments ont une forme rectangulaire et sont placés sur un. terreplein auquel on accède par des gradins. Ils sont faits de pierres de taille assemblées sans ciment. Entourés de colonnes, ils présentent toujours des frontons triangulaires. Les surfaces planes sont décorées de bas-reliefs traitant des sujets mythologiques. Les théâtres et les odéons (petits théâtres où l’on donnait des concerts) sont bâtis en demi-cercle et sont généralement situés à flanc de colline, afin d’obtenir des gradins naturels. Les Grecs avaient une vie publique très développée et de ce fait, les monuments publics avaient pris une grande importance au détriment des habitations. Les Styles dans lesquels ces bâtiments sont construits sont repar­ tis en quatre ordres. Le plus ancien, l’ordre dorique, se distingue des autres par son aspect plus lourd et plus écrasé, par la rareté des sculptures et scs colonnes épaisses et basses dont le chapiteau sc compose de moulures, sans motifs décoratifs. L ordre ionique qui lui succéda a un aspeâ beaucoup plus élancé. Les colonnes plus hautes, plus minces, sont couronnées (i) Pierre dure, d’une couleur vert bouteille.

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chaoiteaux décorés de deux volutes latérales. Les sculptures sont egalement plus abon­ dâtes Quant à l’ordre corinthien, plus élégant, il se fait remarquer par ses proportions harmonieuses Les colonnes ont les mêmes caractéristiques que les colonnes ioniques, mais les chapiteaux sont décorés de feuilles d’acanthe. L’ordre cariatide et 1 ordre persique, les derniers en date, témoignent de plus de fantaisie. Les colonnes sont remplacées par des statues d’hommes (persiques) et des statues de femmes (cariatides). La sculpture est l’art qui exprime le mieux le génie du peuple grec. Les monuments sont décorés de bas-reliefs qui dénotent une profonde connaissance de l’éclairage. Us repré­ sentent le plus souvent des scènes de la mythologie ou des animaux fabuleux. Mais c’eSt surtout dans la sculpture Statuaire que les Grecs demeurent iniimitables. Ces œuvres sont remarquables par la simplicité et le naturel des attitudes, la sobriété des lignes, la noblesse des expressions et la beauté des proportions. 11 s’en dégage une impression de sérénité sim­ ple et forte. On ne trouve pas de statues colossales et tous les thèmes sont traités d’après leur grandeur naturelle. A côté des animaux de la mythologie (centaure, taureau, satyre), les sculptures représentent les dieux qui ont tous des formes humaines et des caractéristiques nettement définies : Bacchus était représenté avec une couronne de pampre, Neptune avec un trident, etc... Les Grecs, qui avaient le culte de la beauté plastique, ont laissé de nom­ breuses œuvres représentant des athlètes (le discobole au Louvre). Le costume grec, avec les larges tuniques aux plis souples et flottants qui laissent deviner les formes des corps, se prêtait admirablement aux effets sculpturaux (viétoire de Samothrace). Les sculpteurs grecs ont porté à la perfection les corps d’hommes musclés et athlétiques, et les corps de femmes harmonieux. Us ont, sur les Egyptiens, l’immense avantage d’avoir su varier les poses et tra­ duire les mouvements les plus divers. Les sculpteurs de la grande époque (siècle de Pén­ eles) (i) ont été très nombreux et ont laissé des œuvres dont la perfection n’a jamais été égalée depuis. Phidias, le plus grand sculpteur grec, donna à ses œuvres une expression de noblesse et de majesté, et sut utiliser la forme et le mouvement pour exprimer sa pensée. On lui doit les magnifiques statues oui décorent le Parthénon d’Athènes ; Myron, chercha surtout, dans ses statues de dieux et d'athlètes, à traduite le mouvement. Ses œuvres sont des 0U ,UC ' ’ ^ muscle cst ”"™quable d’exattitude ; Polyclète réalisa dans ses œuvres le type de la beauté physique. D’une exactitude parfaite elles prouvent une connaissance approfondie du coins exactitude panaire, nronnrticns • m¿k au . , corps humain et une etude consciencieuse des de d“ mouvement la recherche du Fes corps de'femmes, surtout lans leFvèiî’^ délicatesse des formes dans

Avec l’école de la décadence qui succédeà“ donnent encore de magnifiques monuments, mi „ 5culpKUIS ?*“ une force sereine que nous proposent Lysippe e v P des œuvres respirant leurs œuvres nous présentent des mouvements iL eVeS‘ Avec eux» ^t se dramatise, et du corps et nous montrent de magnifiauM mW* ^“ï’ \lolents> tourmentés de l’âme 8 q ” tableaux de la souffrance physique qu’ils savent traduire sans emphase. Les peintures, fresques, motifs décoratifs / de tous les monuments grecs, mais très peu de °UC Un grand rôIe dans la décoration surtout dans les œuvres des peintres rondins discæY0^ Parvenus jusqu’à nous et c’est Nous savons par les textes que des peintres décorèrent i , ’ ^ue r°n P^t les étudier, la fresque représentant des sujets mythologiques et dc vastes compositions à tableaux de chevalet. C est de la décoration di vases S T ^cialisèrent dans des la valeur des peintres de 1 époque La poterie fut ™ X l^ Peut lc P'us sûrement juger de tiques grecques et nous a laisse d’authentiques chefs S prTer rang d« activi es artisc« artistes sont le goût et la pondération. La forme t h Lcs q^lités dominantes de très diverses : vases, coupes, amphores, huiliers, etc D’anT^00 de ccs Paries étaient ‘ apttS les ™^ décoratifs qui les (() Voir cour' il hMinrc.

rouges sur fond noir et enfin les vases à figures^olychromcs M sur fond Êh r $ Î figUfeS pour l’harmonie des formes et la richesse de la déconrinn 1 1 -^ . nu ^ ^ surt°ut Appréciée. A côté de ces vases meÆ„ déc“ ™ "T T^î 3 statuettes en terre cuite découvertes dans la Nécropole de Tanat?™ ctïnnH^iir0 paJ Cl deS plaire, exposés dans nos musées nous ont fatSX ^»S Le mobilier grec était généralement d’airain ciselé, de cèdre incrusté d’or ou d’ébène’ On a conservé des lits très hauts, des tables dont les pieds sont en formée pieds ¿“animai Ces meubles sont décorés de feuilles d’acanthe, de païmettes, de rosaces

L’ART ROMAIN L’Art romain sc différencie des autres arts de l’Antiquité par la prédominance très marquée de 1 architecture et plus particulièrement de l’architeCture à but utilitaire. Deux • ^^fe frasque C2^^ se retrouve dans l’emploi des voûtes 1 influence grecque qui fut considerable. En effet, les armées romaines pillèrent les villes grecques et en ramenèrent les œuvres d’art. D’autre part, de nombreux peintres et sculp­ teurs grecs, attires par la gloire de l’empire romain, vinrent travailler à Rome. L’architecture romaine se distingue par un emploi constant de la voûte et des arcades. De ce fait, les cons­ tructions romaines offrent une plus grande diversité de forme que les constructions grecques ujours rectangu aires, condition exigée par l’emploi des colonnes qui supportaient les poutres horizontales. Les Romains remplacèrent les colonnes par les balustres plus bas et plus larges qui supportent les voûtes. Dans la décoration du balustre, les feuilles d’acanthe se mêlent aux feuilles de laurier (emblème romain). Fait nouveau, les cours des bâtiments et les places publiques sont fréquemment ornées de fontaines jaillissantes. Les conStruCHons romaines, beaucoup plus vastes, beaucoup plus monumentales que les constructions grecques donnent une impression de force et de durée. Les aména§ements 'ntcrieurs sont bien distribués. Les principaux types de bâtiments romains étaient les thermes ou bains, les amphithéâtres, les cirques, les temples et les théâtres. , • Immenses constructions, les Thermes contenaient plusieurs piscines : bains chauds, t^^eS’ ^CS ëymnases> ^es promenades et même des salles de conférence et es bibliothèques. Les temples, surtout de forme ronde et généralement surmontés d’un dome, étaient précédés d’un portique monumental. Ils servaient à la célébration du Culte. Romains aimaient beaucoup les spectacles et construisirent de nombreux amphithéâtres ou I on donnait des combats de gladiateurs et de fauves. Ronds ou ovales, la piste était situee au milieu et les gradins étaient combinés de manière à ce que la foule se répartisse dans ..^Phithéâtre sans confusion. Ces bâtiments étaient parfois immenses : par exemple, Colisée, à Rome, pouvait contenir 60.000 personnes. Les cirques étaient réservés aux courses de chars et se présentaient sous la forme d’ellipses très allongées dont le centre était orné de colonnes, autels, statues, etc... Comme le théâtre grec, le théâtre romain était construit en demi-cercle et à flanc de colline, iríais il était plus vaste, mieux aménagé et n’avait aucun caractère religieux. Les Romains furent de grands conquérants et construisirent de nombreuses routes laites de larges dalles, des ponts, des aqueducs d’une solidité remarquable et dont on trouve encore de nombreux vestiges en France (le pont du Gard). Pour commémorer leurs victoires et pour célébrer la gloire de leurs généraux et de leurs empereurs, ils bâtissaient des arcs de triomphe ou des colonnes aux sommets desquels Ô) Polychrome : en plusieurs couleurs. (’) Peuple qui virait au nord de l'Italie entre le Tibre c: l’Amo.

.... ; . r,■ à Rome) qui ont servi de modèles aux arcs S'élevaient des statues (^ d^^"i‘ J ¿,T„„«/). Les Romains, qui avaient les mêmes de triomphe construits en tance U-™ mythologiques sans atteindre cependant la dieux qui- les Grecs, .^^ nombreuses statues allégoriques. Mais perfection des œuvres grecques, lis représentant des empereurs, des generaux c’eSt surtout dans le bu£U et romains se distinguèrent. Ces œuvres recherou des personnages iHustres, que le les moindres détails sont représentes (Me de chent surtout la vente et ^sse™ ^ x Les bas-reliefs qui décorent les monuments Nto>,te/1^ toujours des sujets historiques. Ce

^Pnmnt/et oar te vertiges des murs des maisons romaines qui ont fait apparaître de nomï£^s^^

verons’dans^otr’e style Louis XV. Les peintures de chevalet, traitent des sujets mytholo­ giques, des amours, des paysages, des natures mortes et des caricatures. • 6 La richesse et le luxe romains favorisèrent le développement de 1 art décoratif qui emploie des matériaux de prix: or, argent, etc... L’ornementation est très chargée, très touf­ fue et affectionne particulièrement les amours au corps terminé en feuillage et les clumeres. Il faut noter aussi le grand emploi qui était fait alors des mosaïques coloriées que l’on retrouve dans presque tous te monuments. Cette richesse se retrouve dans le mobilier orné au moyen de plaques de métal ; te lits, qui servaient à prendre les repas, étaient très hauts ; les sieges affectaient la forme d’un X ; les tables avaient des formes très variées mais les pieds repré­ sentaient souvent des pattes de lion, caractéristiques que nous retrouverons dans le style Empire.

LA PÉRIODE BYZANTINE

Quelques siècles plus tard, lorsque le christianisme eut conquis des millions d’adeptes à travers l’Europe et lorsque Constantinople fut devenue la capitale spirituelle de tout l’Oc­ cident et du Proche-Orient, on assista à la naissance d’un art chrétien qui devait avoir son plein épanouissement sous le règne de Justinien. Celui-ci entreprit en 5 52 l’édification d’une basilique qu il voulait incomparable. 11 réussit dans son projet. Les deux architectes Anthé“““’ « ?««“ et ^“æ de Mtlct réalisèrent ce joyau de l'art byzantin qu’eSt l'Eglise SainteSoplue de Constantinople. Cette église devait servir de modèle aux bâtisseurs de tous les coins de Bmpue. Le plan general de l'édifice a la forme d'une croix grecque ( la barre horizontale est égalé a la barre verticale). L'aspcS extérieur est assez lourd mais 'intérieur est très riche et très somptueux avec ses vitraux et > de dessin et d'une richesse de coloris incomparables De l’art romnln "J08*^^ ^ ^ ^^ p conserve les voûtes, les arcades et te courte mon^ veenn"e ““" s“"' '^ ^ “““ à Ro™ ^8^ S^ZÆr”

La sculpture Statuaire est presque totalement délais p , - - , nous sont païennes de petites figurines taillées dans l’ivoin I • byzantln- 5cules finement sculptées. D’autre part, te bas-reliefs qui décorent ^ ¿‘-^^ Préclcux ct trcs breux ct représentent les scènes de l’Evangile. Les frcsauJ batlmcnts sont très nomtoutes disparu, mais il est à noter que c’était le Nouveau Tco™ ^ ePoclue ont Pasque sujets de décoration. Les gestes ct les attitudes des pcrsonnaT^ ^ .ourmssait tous les .-.es imposes par la tradition.

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présentent une reproduction pour ainsi dire rythmique des attitudes. Les visages sont en général maigres, allongés et inexpressifs. Cependant, ces peintures et ces mosaïques ont une grande valeur par le sens de la décoration qu’elles révèlent. Les arts industriels, qui connais­ saient une grande vogue à cette époque, s’illustrèrent par l’orfèvrerie qui es't d’une grande richesse (emploi des métaux rares et des pierres précieuses) et la tapisserie qui a donné des étoffes précieuses, de superbes tentures décorées de feuillages et d’animaux asiatiques. L’art byzantin s’étendit sur tous les pays catholiques et son influence fut profonde et durable. Cependant, après la mort de Justinien et jusqu’au Moyen Age que l’on fera commencer aux Xe et xie siècles, l’art byzantin connut une période de décadence. On construisit beaucoup, on décora encore plus, mais on ne créa rien d’original.

L’ART MUSULMAN Au milieu de cette décadence, la civilisation arabe, alors en pleine extension, donna de nombreuses preuves de son sens artistique. L’art musulman est presque strictement religieux et son originalité réside surtout dans les détails. Sous l’influence des Khalifes et des sultans, l’empire arabe oui s’étendait alors de la Mer Noire jusqu’à l’Atlantique et à l’Espagne, vit s’édifier de nombreuses mosquées et de nombreux palais. L’extérieur de ces bâtiments donne souvent une impression de nudité, car l’emploi du mortier interdit les moulures. On renar que la rareté et l’étroitesse des ouvertures et les toits en terrasse qui trouvent leur explication dans la chaleur du climat. Seuls, les dômes de forme conique, ovoïde ou bulbeuse, les mina­ rets, les arcades reposant sur des colonnes, leur donnent un aspeét particulier. Les arcades prennent les formes les plus fantaisistes, depuis le fer à cheval, jusqu’aux accolades, trèfles, etc... L’intérieur se signale par une grande variété de courbes et par l’emploi de figures géométriques, entrelacs, de fleurs très Stylisées, de corniches. Les mosaïques sont très nom breuses, très riches et très hautes en couleurs. Ce genre de décoration s’explique par le fait que le Coran interdit la représentation du corps humain. C’cSt pourquoi la peinture et la sculpture sont pratiquement inexistantes. Par contre, cette ornementation que l’on a appelée “ arabesque ” est très développée ; traitée dans les couleurs rouge, bleu et or, elle emploie des dessins géométriques (triangles, carrés et surtout polygones) qui s’emmêlent, des rosaces, des étoiles et aussi des lettres arabes. Ces motifs décoratifs sont très souples et présentent l’avantage de s’adapter très facilement à toutes les matières et à toutes les formes. C est pourquoi les Arabes sont passés maîtres dans l’art industriel : décoration d’objets en cuivre, en céramique aux formes toujours élégantes, de verreries émaillées, de tapis et d orfèvrerie. Les tapis de Kairouan, les étoffes de Damas et les cuirs de Cordoue sont encore réputés dans le monde entier.

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LES ARTS EN FRANCE ART DU MOYEN AGE

Cet art englobe cinq siècles après l’an 1000 et peut se résumer en deux grandes divi­ sions, très diftinttcs l’une de l’autre : l’art roman, puis à partir du xm° siècle, l’art gothique. L’ART ROMAN

Il est placé tout entier sous l’influence de l’Eglise. En effet, à cette époque, les monastères sont presque les seuls foyers d’éducation intellectuelle. L’art roman fut surtout un art architectura! et s’est étendu sur toute la France. On retrouve les spécimens d’églises de ce Style un peu partout, mais particulièrement en Auvergne, Bourgogne et Périgord. On en trouve éga­ lement en Italie avec le dôme de Pise, dans la vallée du Rhin avec les églises de Spire, de Mayence et de Worms. L’art roman a été influencé par les architectures romaine et byzantine. Il se signale par l’emploi de la voûte à plein cintre, par les murs épais, les gros piliers bas, et l’étroitesse des ouvertures. Les églises ont la forme d’une croix latine (la barre horizon­ tale est plus courte que la barre verticale) et sont surmontées d’un dôme aux formes très diverses suivant les régions. L’aspect extérieur est sévère et massif, par suite de l’emploi des contreforts nécessités par la poussée des toitures en voûte. L’intérieur de ces églises est sombre et donne une impression d’austérité du fait du peu de hauteur des plafonds et de la parcimonie de 1 éclairage encore obscurci par les vitraux. La décoration des surfaces est soit composée d entrelacs et de figures géométriques (losange, damier, dent de scie, chevron, etc...), soit d animaux fabuleux et de monstres. Ces sculptures sont souvent grossières et reprennent quelquefois des motifs décoratifs romains. Les ornements représentant des végéTaPPellcnt tr« peu la nature avec leurs feuillages étroits et de décoration des églises a une portée éducative et retrace des faits démons cor s ^ t ^î ’ ^ ^rccluemment des représentations du ciel et de l’enfer avec les monastères sont construits ^ Surtout.un art monastique et de nombreux cloîtres et Salvy,Moissac,et^ de Cluny, Clairvaux, Saint-

portails, ab^ionnc bientôt surtout pour la décoration des motifs anecdotiques. Jésus-Christ y est renrésent? ^^ a^ralts» Pour ne traiter que des droite levée. Autour de lui, les quatre évinçai? assis> Vctu d une tunique brodée et la main Saint Jean ; le lion, Saint Marc ; le bœuf Saint ? s^^Pr^^és par leur symbole : l’aigle, toujours l’enfant Jésus dans scs bras et’ elle e^coifft^P ^^ Mathiea‘ La Vier^c Porte surtout ornementale, contribue à décorer les C°"LC d une couronne. Cette sculpture, représentée d’une façon très naïve et avec des^fUmCntS' La figure humaine est souvent il eSt sculpté toujours dans les mêmes attitude« „ orma.ti°ns monstrueuses. Quant au corps, C’est aussi dans les églises et les monSA ^eur. l’art piétinai. Seules quelques fresques, qui se Xnd ’ but rechcmher les manifestations de heurtés, comme celles de Saint Savm, ont subsisté x âît ^ Unc Rammc étreinte de tons turc que les peintres de 1 époque romane ont excellé C ^ SUttout dans l’art de la miniaévangehaires et les bréviaires, décoraient les têt^ d^bàn^ T* COPiai^t a 1* main les leurs textes de grattes mes et délicat« qui sont de XK dc “^ et agrémentaient naïves et vivantes présentent des tons vifs et traneX un Cs chefs-d’œuvre Ces images épisodes des évangiles et de Fb^oire sainte, ^h^’ EUellees sont ^s du bas. Ces statues sont néanmoins soum et vivantes. Elles ne recherchent pas, comme les sculptures de la grande époque ar«nne à représenter un type de beauté idéale, mars des personnages qui ont ete pris sur le vit- C’eSt une sculpture nettement réaliste. Si’les attitudes des personnages sont souvent commandées par les nécessités de place (logés dans des niches) et présentent souvent les mêmes mouvements, elles s’imposent neanmoins par la simplicité du modèle, le naturel des Scs la noblesse des attitudes et une exécution remarquable. Ces statues forment une vaste encyclopédie imagée qui étalait aux yeux des fidèles, toute 1 histoire religieuse. La sculpture ornementale délaisse complètement les combinaisons généralement employées a 1 epoque romane pour s’inspirer de la flore locale. EUe marque un retour très net a la vente. On voit apparaître, comme motif décoratif, des plantes des champs (cresson, trefle feuilles de mar­ ronnier et de vigne, etc...) qui ont l’avantage de présenter une variété considérable. On voit aussi fréquemment la fleur de lys (emblème royal). Il est intéressant de signaler la survivance de ¡’inspiration romane dans les gargouilles qui représentent des corps d’animaux fabuleux (Notre-Dame de Paris), grotesques, hideux ou risibles. A cette époque, les tombeaux des personnages illustres sont souvent placés dans les églises et prennent des proportions monumentales. Us sont ornés de Statues qui représentent le défunt couché sur le sarcophage et qu’on appelle les “ gisants ”. L’ornementation picturale suivit de près l’évolution sculpturale. En effet, la peinture décorative reprend les mêmes thèmes que la sculpture et traite des sujets religieux tels que le jugement dernier (la cathédrale d’Albi). Les peintres de cette époque sont connus sous le nom de primitifs. Leur inspiration est presque uniquement biblique et aUégorique. D’ailleurs la plupart des tableaux parvenus jusqu’à nous sont anonymes. Les sujets traités le plus fréquemment sont des Adorations, des Vierges, des Annonciations. On eSt frappé par la pâleur des teintes, la naïveté des attitudes et très souvent par l’absence de perspective. Un des tableaux les plus intéressants qui soient parvenus jusqu’à nous est le portrait de Jean le Bon qui e§t d un réalisme saisissant. Le peintre le plus connu de cette époque est un ano­ nyme que 1 on a surnommé le maître de Moulins et dont de nombreux tableaux sont conser­ vés dans nos musées nationaux. La rareté de la peinture de cette époque est largement compensée par la magnifique expansion du vitrail. En effet, les hautes et larges fenêtres des églises gothiques réclamaient des vitraux qui soient de véritables peintures monumentales. Ces compositions sont remar­ quables par 1 harmonie des tons, la richesse des couleurs, la variété des sujets traités. L’enlumoyem " "^ nOmbrcux ^ encOTe ks °“™ges décorés par ce

On rÆtX^fe '^™ £ S" ^Tn“' ^“'T'Îî gendes chrétiennes ou des exploits de chevaliers ^ tcntures rePresentant des lé chaises à haut dossier, iVgÎanVhtt ^

les crédences, les dressoirs, les

nalité de ces meubles réside dans l’apparition des liante ^^dinairc. La plus grande ongiqui unit le mobilier à l’architcéturc. C’est ainsi ' couf Yes ct dans l’identité d’inspiration boyant rappelle, par ses formes et par sa décoration^^ fb C ?e i^po^e du gothique flam’ une taçade d eghse de la même époque.

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LA RENAISSANCE LA RENAISSANCE ITALIENNE Si 1 ^ S?t^9ue est H^e création du génie français, la Renaissance est un phénomène spécifiquement italien. On peut même dire que ce terme n’a vraiment de sens que pour 1 Italie, car l art renaissant français, tout en étant influencé par l’antiquité, garda toujours un caractère résolument national. L’art gothique avait suscité dans toute l’Europe du nord une activité intense et s’était même étendu aux pays du sud, comme l’Italie. Mais ce pays ne tarda pas à se dégager de l’influence française, pour retrouver dans les ruines anti­ ques qui jonchent un peu partout son sol, une inspiration qui lui est propre. Comme le dit ErneSt Renan, “ Si la Grèce a tout créé, l'Italie a tout fait renaître ”. Dégagée de l’influence gothique et de l’influence byzantine que l’on retrouve fré­ quemment dans les nombreuses mosaïques des églises de Rome ou de Naples construites au moyen âge, l’Italie se tourne vers les traditions artistiques des antiquités grecque et romaine, dès le xve siècle. La Renaissance italienne fut même annoncée dès le xive siècle par un grand peintre, Cimabue, qui peignit des fresques d’un sentiment à la fois naïf et profond, et qui fut le maître de Giotto. L’origine de la Renaissance italienne se trouve dans l’étude des monuments romains, mais aussi dans l’étude des littératures anciennes remises en honneur par les humanistes. Ce mouvement put prendre son extension magnifique grâce à la richesse du commerce, à la protection de l’art par les grandes familles et les souverains, par l’émulation entre les villes qui créaient des concours pour récompenser les meilleurs artistes. Il faut signaler aussi la découverte de la peinture à l’huile et de la gravure qui permit une large diffusion des chefsd œuvre. Les Italiens divisent leur Renaissance en deux parties : le Quattrocento ou xve siècle, dominé par l’influence de Florence et qui eft la première Renaissance ; et le Cinque­ cento dominé par l’influence de Rome, qui est la Renaissance classique. LE QUATTROCENTO Après les débauches ornementales et architecturales du Gothique flamboyant, importé de France, la Renaissance italienne se présente comme un retour à la mesure et à la sobriété. Les particularités architecturales de ce Style sont les mêmes que celles de la Renaissance française qui l’a imité. En sculpture, quatre artistes font œuvre de novateurs par la forte personnalité de leurs œuvres. Ce sont surtout des sculpteurs de bas-relief qui continuent les traditions de 1 antiquité et recherchent davantage la beauté plastique que l’expression. Ghibertt (1578*45 5) fut un sculpteur sur bronze. II rompit avec la raideur et la naïveté gothique par des parues et des bas-reliefs où le mouvement s’allie à la vérité. De son apprentissage d orfèvre, garda le goût de la finesse et de la perfection des détails. On lui doit la décoration des portes au baptistère de Florence “ Le sacrifice d'Abraham ”, qui est une véritable œuvre d orfeyrerie. Donatello (1586-1466) est un artiste plus puissant et plus varié. Formé lui aussi a l école de l’orfèvrerie il fût à la fois marbrier et bronzier. Il se rattache a I ccole gothique

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- J nar la vérité des détails et l’expression des visages. Il poursuit par son goût du ’ ? son « Daviâ » . ja statue du “ Condottiere Gattamelata ” le k "TA^VZs la sculpture monumentale, et son influence fut très grande sur les peinmontre a 1 ^pleurs aise dans iflu^le .FXes ; • V errocchio (14? 5-1488) fut fortement influence par très et es ‘^"^ Colkon, ”. Cependant, il^ Sus nmeÎ et moins Stylisé. Il s'affirme par la petfeaion, le réalisme des détails et par le ^mrd de “és compositions. Lucca Della Robbia (i4oo-I45z) différé des précédents par le des sujets et pat la manière. En effet, on lu! doit surtout des terres cuites émanées dCrSsml saisissant (tH' de NiM) et des rondes d’enfants en bas-rehefs destinés à

décorer l’église Sainte-Marie-des-Fleurs à Florence. . La peinture à cette époque, prend un essor considérable grâce a amelioration des nrocédés Alors que la peinture moyenâgeuse était conventionnelle et péchait par la raideur Ses attitudes et l’absence de perspective, la peinture de la Renaissance tente de traduire la vie avec toute la vérité possible. Giorro (1266-1334) fut le premier peintre italien qui s af­ franchit de l’influence byzantine. On lui doit de nombreuses fresques a la gloire de Saint François d’Assise, dans lesquelles fl joint à un sens plastique très sûr le sens dramatique et une mise en scène très sobre. Son influence fut sensible sur Fra Angelico (1387-1451) qui est le peintre de la piété et de la foi chrétienne : sa peinture est empreinte d’un caractère mystique et contemplatif, et il excelle à imprégner ses œuvres du reflet de sa pensée et de son âme. Mais c’eSt Botticelli qui représente le mieux la peinture italienne du Quattrocento. Ses œuvres, d’une préciosité mystérieuse et profonde, donnent une impression de distinction. H affectionne les thèmes allégoriques (“ Naissance de Vénus ”, “ Allégorie du printemps ”) qu’il traduit avec un art nerveux et sensuel où se fait jour une pointe de réalisme. Son plus illustre contemporain, Domenico Ghirlandaio, s’oppose à lui par son réalisme et son goût des sujets et des détails familiers. Son œuvre, très abondante, rappelle un peu les pein­ tres flamands (“ Adoration des bergers ”). Il a un solide talent de portraitiste. Il ne faut pas oublier de citer Le Perugin, à qui l’on doit des tableaux de dévotion d’une sentimentalité un peu douceâtre sans doute, mais qui avait le sens de la lumière et de la clarté. Mantegna donna des œuvres empreintes d’une force dramatique peu commune et traita surtout des sujets mythologiques. Enfin, Belltni, fut surtout un peintre de madones et un portraitiste. LE CINQUECENTO

1 Renais^nce Classique eSt, dans son aspect général, moins sévère que la première et “’St^ bâÜ™nte S°“ >~P P’- décorés eidavantage

arehite^& ^ à la fois peintre, à la Stature démesurée, aux attitudes b^^ 1 a cr^ un type d tomme et une grande franchise dans l’exécution Int de luHe nh^ magnifique harmonie (“ David ”, “ L'esclave ”). Il connut la gloire très g • d ^^^ tous les ^P5 lui amena de nombreuses mésaventures. Son œuvre cani^U ??S S°Qi caiadère Peu sociable est restée inachevée et il n’y travailla que par intermu-t ^ ^ t0!Iÿeau du pape Jules ^ » pendamment de leur magnificence plastique, les œuvre T*! ^ SOn désesP°ir- Ind^‘ message d’une grande âme blessée : dégoût’de la vie ^'-^ge nous apportent le pression générale que donne sa sculpture. ’ aes11 d Nantissement, telle est l’imA côté de ce génie, les autres sculpteurs de Cellini (1500-156é) qui voyait la sculpture en orfèv^V ^^ dans Nombre et seuls, vainqueur ”, et le Français Jean Boulogne qui vécut Un deS œuvres comme “ Persée remarquer. La sculpture italienne connut ensuite une k g ra?s en ItaUe, purent se faire 4 ■ époque de décadence La peinture du cmquecento peut être divisée en • des artistes de valeur : ols grandes écoles qui donnèrent

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l’école lombarde Elle eut pour chef Léonard de Vinci (145 2-1519) qui sut rendre le vaporeux des contours, le fondu des teintes et la souplesse des attitudes. On lui doit de remarquables compositions de groupe où il sut varier les poses, comme dans “ La Cène ”, “ L’adoration des mages ”, etc... Ses nombreux disciples n’ont jamais pu atteindre à sa maîtrise, malgré leurs qualités. Ils tombèrent dans la fadeur et la mièvrerie. Seul Sodoma donna des œuvres de valeur inspirées de la mythologie païenne où sa sensualité se sent plus à l’aise que dans les thèmes chrétiens. L’ÉCOLE

ROMAINE

Les peintres de cette école se groupèrent autour de Raphaël (1483-1520). La vie de cet artiste ne fut qu’un long triomphe. Il est re§té le peintre des madones et des vierges et personne n’a su rendre comme lui la douceur et la sérénité des visages féminins (“ Vierge à la chaise ”, “ La bellejardinière ”). A côté de ses tableaux de chevalet, il peignit des fresques telles que “ L’école d’Athènes ”, où il reproduisit, dit-on, sous les personnages d’emprunt, les hommes illustres de son époque. On lui doit aussi de magnifiques portraits tels que “ Bal­ thasar Castiglione ” (actuellement au musée du Louvre). Michel-Ange que nous avons déjà cité en sculpture, fut aussi un très grand peintre. On lui doit surtout les fresques qui décorent la chapelle Sixtine. Ce sont de vastes compositions où les personnages sont nombreux et peints avec des attitudes et un mouvement extraordinaires. Elles traitent des scènes bibliques et des thèmes religieux (“Le jugement dernier”, “ David et Goliath”'). Les disciples de MichelAnge, sous prétexte de vigueur, aboutirent à l’emphase, aux attitudes fausses, tandis que ceux de Raphaël donnaient dans le maniérisme et la convention. Trois grands peintres de talent servent de transition entre l’école de Rome et l’école de Venise. Le premier Fra Bartolomeo, est un peintre moine qui fit des tableaux religieux. Ses œuvres sont bien équilibrées et respirent une piété sincère ; Andrea Del Sarto qui vint en France à l’école de Fontainebleau fut un habile coloriste ; enfin, Sebastiano del Piombo, qui subit l’influence de Michel-Ange et de Raphaël. L’ÉCOLE

DE

VENISE

C’est la plus riche des écoles de peinture italiennes. Ses représentants se signalent par l’habileté de la composition, le sens des coloris, la recherche des eflets pittoresques, des jeux de lumière et la souplesse des attitudes. Giorgione fit surtout des œuvres de chevalet qu’il traita avec une richesse de coloris exceptionnelle. Ses paysages sont resplendissants de lumière et s’imposent par la vérité. On lui doit “ Le concert champêtre ”, dont s inspira Manet et “ La sainte Famille ” qui eâ actuellement au musée du Louvre. Le Titien (1477-1576) résume toutes les qualités de l’école vénitienne par la somptuosité de ses colons, 1 équilibre de ses compositions et la perfection du dessin. On lui doit des tableaux religieux tels que “ La déposition du Christ ”, “ Le couronnement d’épines ” ; de très beaux portraits, L bornée au gant ”, “ François 1er ” (au musée du Louvre) et enfin des tableaux mythologiques. Les bacchanales”. Ses corps de femmes respirent la volupté. Le Tintoret (1512-1594) est un artiste vigoureux dont les compositions parfois étranges et désordonnées, présentent de violents contrastes d’ombre et de lumière (“ Le miracle de Saint Marc naissent surtout à la recherche de la puissance. Véronèse (1622-1588) gavant tout décorateur qui transforma tout : sujets religieux, mythologiques, allegongues, en décors de théâtre. Ses4 va^tS coZositions largement architecturales, emploient Je très nombreux personnages. Il a laissé^™ nombre de scènes de banquets évangéliques qu sans doute un peu par le manque de religiosité, mais qui sont d’une richesse de coloris et

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valeur décorative remarquable : “ Notes deCana ”, Le ripas chemin . Le dernier iïnd peintre de l’école de Venise, Le Corrège (i494-i534) annonce déjà, par sa maniéré SS” les peintres de l’art baroque. Il a peint, dans un ftyle gracieux et séduisant, avcc^iles couleurs chaudes et moelleuses, des tableaux religieux ( Sainte Ceale ), des fres­ ques d'éRUse Mais c’est surtout dans la peinture mythologique qu 11 a donné ses meilleures œuvres. Il a peint avec une langueur ingénue les amours de Jupiter et 1 histoire des dieux de l’Olympe. L’ART BAROQUE

On a donné à l’art du xvne siècle italien, le nom d’art baroque, parce que l’inspiration antique s’eSt relâchée au détriment d’une inspiration italienne plus fantaisiste et plus frivole. D’autre part, les artistes cherchent moins à imiter les Anciens qu’à travailler d’après modèle. En peinture, deux tendances contraires séparèrent les artistes : les peintres de la première école imitaient les grands maîtres de la Renaissance classique (Michel-Ange, Raphaël, etc...) et traitaient, comme eux, des thèmes mythologiques ou religieux. Cependant, ils se séparent nettement de leurs maîtres par la façon plus légère et moins profonde avec laquelle ils tra­ vaillent leurs tableaux. Cette école n’a laissé que des talents honnêtes, mais aucun des artistes qui l’ont illustrée ne put faire figure de génie. Le seconde école marqua un retour évident à la nature. Si les peintres traitaient encore des tableaux religieux, ils y apportaient un réalisme du détail qui les distinguait très nettement des peintres précédents. D’autre part, ils recher­ chaient les sujets familiers et quotidiens, presque totalement ignorés de leurs prédécesseurs. Les sources d’inspiration sont ainsi beaucoup plus vaStes, les tableaux plus proches de la vie. L’initiateur de ce mouvement, Le Caravage (1569-1609) eut une influence énorme qui s’étendit très loin puisqu’elle eft sensible chez Rembrandt et l’école flamande, chez Ribera et les peintres espagnols. Il rénova la peinture en traitant scs œuvres avec un réalisme parfois outrancier. C est ainsi que son tableau, “ La mort de la Vierge ” qui représente la mère du Christ sur un grabat, fut refusé parce que peint avec une violence et une cruauté que l’on jugea irrespectueuses. Il peignait dans des tons sombres et noirs et recherchait des effets violents. Il accentua le relief de ses toiles d’un éclairage brutal. Il a peint de nombreuses IvenmÎe ¿ù d Ä h™' " é : "K11*“'5, vagabonds, diseuses de bonne gistes Men^S^^

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plus grands peintres paysa-

sissants de fougue et d’observation. Ses tableaux de pavsaves'inn ^ ÿ.t““1!1«. S1‘romantiques par leurs effets larges et puissants. P 8 s annoncent déjà les peintres

La sculpture, sous l’art baroque, n’a laissé le nom □, . . Aucun sculpteur n’a réussi comme lui à obtenir dans la n ^ d seul artiste, Bernini. analogues à ceux du pinceau. Ses œuvres ont la chaleur °U 1 8 ^ æ^^re» des effets sité lui permet de rendre la légèreté des cheveux, la soucies ï ^plesse de la vie. Sa virtuola puissance qu’une grâce langoureuse qu’il obtient A* ni draPeries- U recherche moins principales, “ Sainte Thérèse ”, “ Apollon poursuivant Parfaitement. Ses œuvres et une vérité d’expression rarement atteintes. ’ ont une perfection d’exécution Après cette Renaissance éclatante, qui couvrit 4 rien donné qui mérite vraiment d’être cité. F K ae trois siècles, l’Italie n’a plus

Peu à peu, le bon goût perdit ses droits. L’art italien , k , et la décoration à outrance, la mievrene et une sensualité - dans l’«^ès de sensibilité de la Renaissance ait épuisé tout le génie iuben. ^geree. U semble que ^gloire

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LA RENAISSANCE FRANÇAISE

La Renaissance Française est venue d’Italie, comme nous l’avons vu dans le cours sur la Littérature. Ce grand mouvement a apporté en France un renouveau dans tous les arts et surtout dans la décoration. A travers l’Italie, ce sont les antiquités grecques et latines igno­ rées du moyen âge que retrouve la Renaissance. Le changement du mode de vie fut sensible aussi. L’Eglise n’avait plus le monopole des arts, les laïques construisaient et produisaient également des œuvres artistiques. Les principaux monuments de cette époque Rirent, d’ail­ leurs, surtout des châteaux ou des palais. Le moyen âge, avec l’art gothique, avait un art original. La Renaissance, au contraire, s’efforça de reproduire les formes antiques. Les archi­ tectes français ne copièrent pas les architectes italiens. Ils gardaient une conception générale bien française, mais c’eSt surtout le décor qui subit l’influence italienne.

Les châteaux de la Renaissance deviennent des châteaux de plaisance, modifiés par le genre de vie plus luxueux, plus facile qu’au moyen âge. Le château du moyen âge était surtout conçu pour la défense. Le château Renaissance au contraire, de forme rectangulaire, flanqué d’ailes latérales, étale largement ses façades décorées de pilastres, de colonnes, de motifs sculptés. Les fenêtres sont larges, les tours carrées perdent leurs créneaux. Ce n’eSt plus un fort, mais une habitation confortable, aérée et située dans des lieux facilement acces­ sibles. Elle s’entoure souvent de parcs, de jardins et est construite dans des sites agréables : au bord d’une rivière, d’un étang, à la lisière d’une forêt, etc... L’ogive aigue du gothique est remplacée par l’arc en demi-cercle et le plein-cintre romain. Les ouvertures sont couronnées de frontons ; les colonnes se simplifient et sont coupées par des anneaux saillants. Les orne­ ments gréco-romains, perles, oves, feuilles d’acanthe, volutes, remplacent la décoration tirée de la flore locale chère à l’art gothique. Les ordres grecs (ionique, dorique, corinthien) sont couramment employés. Les proportions et la symétrie sont les principales qualités recherchées. D’autre part, les abords sont largement aménagés et la demeure est desservie par des escaliers monumentaux. Les châteaux de ce type sont surtout nombreux en Touraine, et dans la région de la Loire. Les rois et les grands du royaume attiraient en France les artistes italiens ou flamands, ce qui donna lieu à des échanges très profitables. La sculpture, surtout décorative, contribua à l’ornementation des monuments : elle affectionna surtout la représentation du corps fémi­ nin et lui donna une grâce très particulière. Les têtes sont petites, fines et allongées, les coif­ fures à la mode du temps, les cous longs et renflés. La sculpture peut exercer sa fantaisie dans les tombeaux, genre très à l’honneur, et qui deviennent de véritables monuments. Cer­ tains sont formés par un socle avec une stame couchée du défunt, les quatre côtés étant déco­ rés de statues debout. D’autres ont la forme d’arc de triomphe, d’autres, enfin, sont décorés de statues groupées supportant une urne destinée à recevoir le cœur du défunt. Dans tous les cas, les flancs sont richement sculptés et bien travaillés. Cette époque a laissé d authentiques chefs-d’œuvre avec les sculpteurs Michel Colombe (143 2-1512) à qui Ion doit Saint Georges terrassant le dragon ”, et le “ tombeau de François II ”, qui gardent des traces de 1 art gothique dans les attitudes. Les frères Justi, d’origine italienne, décorèrent le chatcau de Gaillon et apportèrent la grâce antique. Une école spécifiquement française s illustra avec trois grands sculpteurs : Jean Goujon (1515-1568) qui e§t resté, grâce aux nymphes fluides Îe “ La fontaine des Innocents ”, le plus populaire des sculpteurs français de la Renaissance. Ses œuvres, élégantes et fines, marquent un retour très net à l’esthétique et la grâce antique ; J est resté un sculpteur de bas-relief. Germain Pilon (1515-1590) fut surtout un sculpteur funéraire ; son chef-d’œuvre la statue du “ chevalier de Btragne (tombeau) est 1 une des œuvres les plus expressives et les plus réalistes de la sculpture française. J^n Boulogne fat un sculpteur cosmopolite : il travailla en Italie, en Belgique, en France. Ses œuvres (le Mercure volant') se font remarquer par leur élégance et l’audace du mouvement.

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La peinture donna peu d’œuvres de chevalet, mais concourut surtout à la décoration murale des châteaux et des églises. Née de la miniature et du vitrail, elle en conserva les carac­ tères principaux ; de la miniature : la précision, la netteté et aussi la naïveté ; et du vitrail : les effets larges et les coloris puissants. Un grand nombre de peintres de l’époque étaient italiens : Le Primatice, Andrea del Sarto, etc..., et se réunirent à Fontainebleau où ils décoraient les murs du château de fresques et de peintures allégoriaues. Leur influence sur l’art français fut surtout grande au point de vue ornementation. A leurs côtés, les pein­ tres français perpétuèrent la tradition de la miniature et se signalèrent par de remarquables talents de portraitistes tels : Jean Bourdichon qui imita les enlumineurs italiens ; Jean Fouquet (1410-1480) illustra le célèbre “ livre d'heures d’Etienne Chevalier ” et fit le portrait si vivant de “ Juvênal des Ursins ” ; les frères Jean et François Clouet étaient les peintres de la Cour et ont laissé de très beaux portraits, notamment celui de “ François In ” et des compositions mythologiques ou érotiques.

Avec la vie mondaine, le mobilier de la Renaissance s’était considérablement enrichi. Il se présente sous une forme très archite&urale et se singularise par l’abondance des sculp­ tures ; la forme et l’ordonnance des meubles, leur décoration, rappellent celles des bâti­ ments. On y retrouve les colonnes, les frontons, les arcades, les niches. Les motifs décora­ tifs, toujours symétriques de part et d’autre d’un axe, imaginaire ou non, s’inspirent de l’Antiquité grecque: acanthes,volutes,animaux ou personnages mythologiques. La colonne française (baguée en saillie) et la colonne torse se rencontrent très souvent. Plus riches, les meubles furent aussi plus abondants et plus divers qu’à la période précédente. Les dressoirs et les buffets sont couronnés de frontons et décorés de sculptures nombreuses et très sail­ lantes. Leurs pieds reproduisent souvent des personnages ou des animaux. Quant aux tables, très fantaisistes, elles adoptent des formes d’animaux chimériques ; les lits, très grands, sont garnis de baldaquins soutenus par des colonnes. Il y a cependant deux périodes à consi­ dérer dans la Renaissance : le règne de François 1« et le règne d’HENRi II. Si l’inspiration est la même, les meubles Henri II se distinguent facilement par leur sobriété, leur simplicité, leur construction plus régulière et surtout plus géométrique.

LA RENAISSANCE FLAMANDE ET HOLLANDAISE

P « A 1 TT ‘T '“ Mts> sultout pour la peinture des Pays-Bas. A cette époque, la Rendre et la Hollande ne formaient encore qu’un seul pays. C est pourquoi nous étudierons ensemble les peintres flamands et hollandais du xv« siècle. Si les peintres italiens sont les maitres de la fresane a maîtres de la peinture de chevalet. En effet, ce sont eux oui ^ très flamands sont les liorer les procédés de la peinture à l’huile. D’autre part ™ cona?kue beaucoup a amerale comme dépendant de l’architecture, mais comme’ une ™ ncevaient pas 1 œuvre pittuet n’a pas à rechercher des rapports avec les batiments au’elle A? Se SUtht à eUe’même En architecture, l’influence du gothique Sbov^ deforerces pays. Il est vrai qu’elle eSt un peu alourdie par le ¿m.Jr tresJlongtemps vivace dans a néanmoins donné de très beaux bâtiments. Une con' “^ s°“ côté trop raicouleurs justes. Il faut mentionner aussi à cette tés’ avec des détails “ Marines ”, Nattœr qui fit les portraits des ^Î^î très ric^, Joseph Vfw^ d sements de déesses grecques, et Latour célè^rJ^5 danies de son époque J P°!r S^ tion très ju¿te, avec lesquels il a portraituré les Drii?°Ur SCS P^^ls ventés’et A' ^S ^^^ chant surtout à rendre! physionomie physique et^?^™^^

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L’influence de la peinture française fut considérable et suscita de beaux talents en Suisse notamment, où le pastelliste genevois, J.-H. Liotard s’illustra dans des portraits qui s’imposent par leur finition impeccable (“ J.-J. Rousseau ” et “ Madame d’Epinay ”) et le bernois S. Freudenberger qui exécuta la suite d’estampes du “ Monument du costumé ”. L’ameublement Louis XV se reconnaît aux pieds dorés en forme d’S, aux meubles bombés et utilisant des lignes courbes, aux lits en forme de canapés, à l’impression de raffi­ nement et de grâce qu’il dégage. Les formes des sièges sont très diverses : vis-à-vis, ber­ gères, etc... L’ornementation, très abondante, est capricieuse : rubans, amours, carquois, palmes sont rangés d’une façon dissymétrique sur les meubles qu’ils décorent. La feuille d’acanthe, qui est le motif le plus employé, est déchiquetée et retroussée. La marqueterie, héritée des meubles Boulle, est toujours très en vogue. Les tentures d’ameublement sont faites de damas de soie.

Sous Louis XVI au contraire, les meubles sont plus sobres et plus classiques. On rejette les surcharges et les formes excentriques pour revenir aux lignes droites. La symétrie e$t respectée et la feuille d’acanthe reprend sa forme naturelle. Les meubles sont souvent recouverts de tablettes de marbre. Les commodes ne sont plus bombées et les pieds sont droits avec des cannelures. Les motifs décoratifs, discrets et légers, représentent surtout des guirlandes de fleurettes, des bouquets, des lyres. Les appliques sont souvent en cuivre ou en plaques de porcelaine. Un meuble typique de l’époque est le secrétaire à cylindre. D’autre part, les dorures disparaissent et sont remplacées par les bois naturels ou peints dans des tons gris.

L’ART ANGLAIS Il faut attendre le xvnie siècle pour voir se dessiner le premier mouvement artistique en Angleterre. Encore n’intéresse-t-il que la peinture. La sculpture et l’architecture sont pra­ tiquement inexistantes. Ce phénomène s’explique par le caractère éminemment pratique du peuple anglais qui ne s’intéresse qu’aux choses qui peuvent avoir une utilité. Ce côté du tempérament anglais justifie encore les sources d’inspiration assez restreintes de ses artistes. En effet, on trouve très peu de tableaux historiques, religieux ou mythologiques. Les trois genres les plus utilisés et les plus appréciés sont le portrait, le paysage et la peinture de genre. Dans cette dernière manière, les peintres anglais font preuve de préoccupations morales et aussi de l’humour qui les caractérise. Leurs tableaux rappellent, en plus léger, les œuvres de Greuze. Le peintre de mœurs et le caricaturiste le plus célèbre fut William Hogarth qui comparait son métier à celui d’un auteur dramatique. Ses personnages puent la comédie pour l’édification de la foule. Aussi, ses œuvres sont-elles des sériés de tableaux qui représentent les vices d’un homme ou les différents aspefts de la vie, telles que Lot carrière d’un roué ”, “ La vie d’tme courtisane ”, “ Le mariage à /a mode Il s en prend tour a tour à tous les travers de l’humanité, l’ivrognerie, la corruption par l’argent, etc... eut deux disciples qui furent plus des caricaturistes que des peintres -. Thomas R^W1^DS°N. pour ses scènes de cabaret) et James Gillray qui excita la haine des Anglais contre la 1 rance de Napoléon Ier. Les portraitistes furent très nombreux en Angleterre. Le plus ^êb^ d œtre eux, R?ïnolds (1723-1792) était portraitiste officiel du roi. Il a peint ses autocratique, avec conscience, mais sans parvenir a nous devo et portraits ^ime les couleurs brillantes et fraîches, les tons de perle et de pe c P° de femmes sont gracieux et charmants. Gainsborough (1727-1878) est peut-être moins doue\^ d spontanéité et de naturel. Il semble parfois imiter Warteau à qui il emprunte son atmosp er

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de fête et de légèreté. 11 encadre souvent ses portraits dans un paysage ou dans un fond architectural. Son œuvre la plus célèbre est “ L'enfant bien ”. Ses tableaux sont lumineux et harmonieux. , . , ....,, ' 'i n Les autres portraitistes anglais n’ont pas atteint la gloire des deux precedents. Romney a surtout fait des portraits de femmes qui sont frais et plaisants ; Raeburn imita les portraits de Velasquez, et enfin Lawrence (1769-1830) qui obtint un très gros succès à son époque grâce à sa situation de peintre officiel, par sa manière surtout brillante et superficielle.

La seconde moitié du xvnie siècle vit se dessiner un mouvement très net en faveur de la peinture de paysage avec des peintres comme Constable (1776-1837) qui traita des sujets simples (“Cathédrale de Salisbmy”, “Charrette de foin passant an gué”, etc...). On trouve un peu, chez lui, l’influence de Lorrain et de Ruysdael ; cependant, sa peinture eSt plus vigou­ reuse. Il y a aussi davantage de vérité et de lumière. Son influence fut énorme et s’étendit aux romantiques français comme Delacroix, et sur l’école de Barbizon. Quant à Turner (1775-1851), il apporta à la peinture du paysage la fluidité de l’aqua­ relle. 11 affectionna les thèmes romantiques qu’il traita avec des couleurs très riches et excella à rendre les lointains vaporeux et la profondeur. Sa façon de travailler fait penser aux im­ pressionnistes dont il peut être considéré comme l’initiateur. Il a excellé à rendre les ports avec les bateaux à l’ancre et les mers brumeuses où les formes s’estompent dans des flous inconsistants. LEÍ PRE-R^PLUELITEÍ En 1844, plusieurs peintres se réunirent pour fonder la confrérie des pré-Raphaélites. Le mouvement sc présentait comme une réaâion contre tes tendances de l’art. Les artistes la vérké et le réalismc en imitant les peintres italiens renradnk-int SnnV 5 ^^ Pei^c d’après la nature, avec le plus de sincérité possible, r molndres détails J comme les enlumineurs du moyen âge, Site Crues’ sans fondrc ks tons Les principaux peintres^ son typPeâ femme my&qu; ct se3^ qul emP™nta a Botticelli Les peintres de cette école traitaient su’rtniK £S atmosphères mystérieuses, un esprit allégorique. Cette peinture e§t ^V^gæux ou de légendes, mats avec elle a permis aux artistes qui Font pratiautÆ i“” Peu.froide,ct conventionnelle. Cependant, signer leurs œuvres en faisant procéder leur aiss? r de très belles compositions. Ils devaient ther : Frère pré-Raphaélite). nom des coates P. R. B. (Pré-Raphaéliste BroA la fin du Xix« siècle, l’Angleterre devint U c tout au confort. Les meubles de cette tendan ffæ^er du modem-Style ” qui vise sur­ sentent de grandes surfaces planes. IL se ste/ï ^^t des formes géométriques et prémmance des lignes droites. Ôn vit une alxÂTV? .^ dcs ornements et laprédoet de cosy-corner ”. ance de fauteuils bas, de bibliothèques vitrées,

LE XIX' SIECLE. L’EMPIRE Pendant toute la Révolution français ments de l’ensemble des activités humaine/’ ^ dcvait Amener de u 1 un phénomène curieux : la région n “ Vï lister, dans le h0“1"“8* poursuit et trouve sa pleine expression sous A '’ An*.-

200 mètres et le 400

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partie en virages. Toutefois alors que le 100 m,. qu’il soit plgt ou haies, est une- épreuve le vitesse, le 400 m.’ se double d’une épreuve de résistance et d’adresse. Il semble que les 100 mètres et 200 mètres soient devenue la spécialité des athlètes noirs. Depuis 20 ans, jamais un blanc n’a pu être champion olympique sur 100 m. En 1936; à Berlin, malgré la valeur des champions de race blanche, c’est le noir américain OWENS qui gagna en 10 s. 2/l0, soit à près de 35 kilomètres à l’heure. En France nos meilleurs coureurs seraient battus d’au moins deux mètres, le record étant do 10 s. 5/10. Par contre, les courses de haies voient la suprématie des blancs. Il y a presque une seconde d’écart entre le record du monde de l’Américain TOWNS et celui de France qui est détenu par MaRIE (13 s, 7/10 contre 14 s. 5/10).

Le Demi-Fond comprend le 800 m., le 1.000 m., et le 1.500 m. plats. Ce sont des épreuves dans lesquelles la vitesse ne joue un rôle qu’à la fin du parcours, appelée ”sprint”, autrement dit les 100 ou 200 derniers mètres. Il est évident que les coureurs ne trainont pas en chemin, comme en témoignent les 3 M. 43 sec; du champion suédois Haegg, recordman du monde des 1.500 mètres. A oos distances vient s’ajouter le ’’Mile" (1609 mètres) primitive­ ment couru par les seuls Anglo-Saxons et adopté, maintenant, par tous les pays. Toutes ces courses ont lieu sur la pisto d’un stade. En demi-fond, seuls les athlètes de race blanche avaient brillé jusqu’à présent mais, depuis la guerre, los noirs se sont révélés. Alors qu’en 1936, le champion de la spécialité était l’Allemand HARBIG (400 m. en 46 sec.J les sprinters noirs actuels, sans dépasser les 46 sec., battent souvent les blancs. Aux Jeux Olym­ piques de 1948, notre champion, Hansenne, eut à lutter contre une véritable coalition de noirs : Whitfiald, Wint (Jamaïque) et contre lés Suédois. Après une course émouvants eu possible, le Français, malgré sa valour et ses efforts, ne put que finir troisième, der­ rière les deux noirs. Enfin vient le Fond qui comprend le 5.000 mètres, le 10.000 m. los 20 kms et la distance appelée ’’Marathon” (42 kms 195). Les blancs sont rois en fond; toutefois, il est à remarquer que ces longues distances semblent convenir tout particulièrement aux Nordiques, auxquels la saine vie au grand air donne une résistance que n’ont pas les autres européens. Quelques Français ont brillé et brillent encore sur 5.000, 10.000 m. ou 20 kms. Après Guillement et Jean Bonin, qui ravirent aux Finlandais leurs plus beaux records un autre Français, Mimoun, leur tient toto et gagne parfois. Aux Jeux Olympiques de 1948, alors qu’on attendait la victoire du Finlandais Hoino, ce fut un Tchèque, Zatopek, un véritabie phé­ nomène, qui gagna le 10.000 m. alors que le Français Mimoun était second, contre toute attente, après un match émouvant q 1 spectateurs on haleine pendant près d’une demi-heure.

Mentionnons aussi les courses de relais, sur des distances

telles que 100, 200, 400 et 8 00 mètres. quatre coureurs qui se passant un cylindre de ^°^ ePPelé Chacun d’eux, ayant terminé la distance qui lui ^st . ’ le témoin à l’un de ses co-équipiers qui oouvro a so distance et ainsi de suite.

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le "Steeple” est un parcoure de 3.000 m, jalonné d’obstacles tels q.ue haies, barrières, rivière, eto... b) las oonooura

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00noours 438 spéoialitéa août 18 but est

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prlnoIpaÆt par les’âmérioains. Il s‘agit 4e Pa'^V’V^Xf

une latte de bois reposant en équilibre sur des taquets, en prenant eon élan sur uno piste de’ 15 m. de rayon. Pour chaque hauteuh choisie par lui, le sauteur a droit à trois essais. les records du saut en hauteur ne se sont élevés que très len­ tement. La détente est une Qualité assez rare : on nait bon sauteur on ne le devient'pas. Aussi le record du monde ( STSERS : 2 m. Il) ne semble-t-il pas prêt d’ètre battu. Bien Que les Français amé­ liorent le record de France chaque année (ils ont dépassé les 2 m, récemment : M.ITIO : 2 m. 02), ils ne sont pas encore capables d’inquiéter les Américains. Il est à remarquer que, là encore, les noirs sont, dans l’ensemble, meilleurs sauteurs que les blancs. Si Steers est un blanc, Johnson et le Français Thiam sont de race noire. Peut-être ont-ils conservé intactes les qualités que la vie des blancs abâtardit, Lo saut en longueur est, en principe, l’apanage dos hommes rapides. En général, ce sont las coureurs de 100 m, les plus vîtes qui réussissent dans cette spécialité. Le record de longueur appartient au. fameux Jesse OWENS, dGpiiis les Jeux do Berlin en 1936, au cours desquels il sauta 8 m. 13, exploit à l’occasion duquel Hitler refusa de lui serrer la li6îû comme aux autres vainqueurs, parce qu’il était un noir. Le record de France, lui, est actuellement de 7 m.76.

On croit que lo saut à la perche tire ses origines du passage des rivières ou des obstacles grâce à un bâton, il est maintenant pratiqué uniquement en hauteur. C’est une snéciâi assez 41fflollo, faisant appel à la vitrée? la 4?M Ifs réflexes et, an outre, à un certain sens do l’équilibre’ Alors qu’autrefois on Posait que seuls dos gymnastes pouvaient réussir, il est maintenant démontré que les athlètes minois et grands pis­ sent 4 m. et plus. L’Américain Wamerdam (gaillard m Jhqp kgs détient le record 4u monda ¿veo 4 m 77 aîo^ V ? 48 Franco n'est que 4e 4 m. 2a. les Enrobons sont nettement en retard sur les Américains et les JapoÀsîs Èans^e’saut.

Les Lancers Avec la course, le lancement du disuue est ancienne éprouve connue. L’engin est un dise«« 3 métal, de dimensions et de poids invariables qu’il ffin+Tlé ^n plus loin possible. Le lanceur se trouve dans ™ ™ faut lancer le 40 rayon. Tournant sur lui-màmo pour prendre son él£n d®^ “^ond

- 15 et lanoe son. engin, le plus loin possible devant lui. Les records actuels sont de l’ordre de 55 m. Pour le lancement du javelot, on utilise une tige de bois de 2 m, 50 munie d’une pointe en acier. Le tout pèse 800 grsf On le lanoe d’une ligne tracée sur le sol et qu’il est interdit do dépassorLes maîtres incontestés du javelot sont, encore actuellement encore, les Finnois, L’un d’eux, NIKKANEN, a établi un record du monde qui restera imbattu longtemps (78 m. 70). Le record de France, lui, n’ést que de 65 m-

Le poids est une boule de fonte de 7 kgs 257 à lancer do l’intérieur d’un cercle de I m, 06 de rayon. Seuls les athlètes puissants et, sippossible lourds, réussissent dans cotte spécia­ lités L’Américain TORRANCE s’est rendu fameux en envoyant le poids à 17 m. 40 (Torranoe mesurait I m, 98 et pesait 135 kgs)a En 1913 le noir américain FONVILLE a battu ce record, pourtant difficile, avec un jet de 17 m0 65 à côté duquel notre record de France appa­ raît presque piteux (15 m. 64). Le marteau est une boule do fonte de même poids et de mômes dimensions que le poids, mais attachée à un fil d’acier de I nt£2 muni d’une poignée. Le cercle de lancement est le môme que pour le poids, mais , en raison du danger que représente l’engin, entou­ ré d’un grillage.

Les jeux du st.de ont pour but le développement physique et musculaire, l’équilibre du corps humain« C’est pourquoi, paral­ lèlement au sport masculin, 3 c sport féminin prend chaque jour une extension plus grande, 11 fa us avoir vu, aux Jeux Olympiques, les femmes des différents pays s’affronter avec une grâce que n’amoin­ drissait pas l’effort physique pour comprendre à quel point le sport peut embellir la Femme. Que ce soit notre championno Michelino OSTERMEYER, sauteuse et lanceuse de grande classe ou Mme BLANKERSK0EN,la cX~"ipionno hollandaise de courses de vitesse et surtout les sportives américaines, toutes respirent la santé et sont de vivantes réclames pour le sport. Les spectateurs des Jeux de Londres se demandaient, ¿’ailleurs, ci les Américaines étaient venues là pour un concours de pin-up girls ou pour- disputer des compétitions. Leur plastique parfaite illustrait la théorie suivant laquelle les exercices embellissent le corps de la femme et en facilitent les fonctions. H ost reconnu qu’une femme aux muscles 'abdominaux solides n’a rien à redouter d’un accouchement. De môme, celle qui a des jambes solides ot musclées (remarquons que dans une jambe musclée, les muscles ne sont pas forcément apparents) craindra moins los fractures. Une sportive peut sans crainte exhiber gos épaules : elles sont rondes et lisses et l’impression de puissance qui peut s’en dégager no nuit jamais à leur élégance. La taille fine est aussi une ’’maroue de fabrique1’ due au stadeâ le lancement du disque la donne en meme temps quo la rondeur des épaules, le galbe dos bras, la solidité dos muscles suspenseurs des seins et une aisance de geste surprenanteé e.

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Toutes les épreuves ne sont pas à conseiller aux femmes et o’p.g^ heureux« Certaines d'entre elles, comme le saut, quoiqu'il soit, affectent particulièrement leurs organes et n’ajoutent rien à leur santé et à leur beauté. Il existe, évidemment, des sportives dont il est permis de se demander si elles ne sont pas. de s hommes déguisés. Avant guerre, les journaux ont relaté le cas de la championne tchèque qui égalait presque les records masculins. Une légère opération, modifiant l’anatomie de la joune sportive donna un soldat de plus à l’armée. Meme aventure arriva à une jeune Polonaise. Plus près de nous, une internationale française fut disqualifiée pour avoir refusé de se soumettre à la visite médicale par les dirigeants craignant une supercherie. Ces exemples sont rares mais prouvent qu’il existe aussi des sportives moins harmo­ nieuses que les autres, Elle ne font que confirmer la règlee 7L3S SPORTS L’EQUIPE

Le Football

Le sport d’équipe le plus répandu dans le monde est incontestabloment le Football. C’est, en France, celui qui groupe le plus d’adoptés, après le cyclisme : le football compte, en effet, plus de 400.000 licenciés et pratiquants. Il a également le record des spectateurs payants ï un match comme la finale de la Coupe de France a vu s’entasser dans le stade de Colombes, trop petit pour la circonstance, plus de 60^000 spectateurs. La recette de tels matchs s approche les dix millions de francs* Le football ne connut pas la vogue actuelle dès son intro­ duction en Francek Le premier club français naquit au Havre on 1872. Ses adversaires étaient surtout les Anglais : ils jouaient . devant une centaine de spectateurs. Le Paris Football Club, fondé en 1879, dut être dissous, faute d’adversaires. Malgré ces débets difficiles, le Football grandit et sa popularité actuelle on fait le sport d’équipe N° I chez nous. Depuis son implantation en France, le football était amateur ot, de ce fait, végétait. Chaque rencontre (avec l’Angle té rte en particulier ) se soldait per des scores du genre de 10 buts à I. Exceptons toutefois, la victoire des Français sur les Anglais on 1921, la seule dont nous puissions nous flatter avant celle do 1946. En 1932 le professionnalisme s’installe et los grands clubs sont divisés en deux groupes : 1ère et 2ème division, comprenant l’une 18 équipes et la seconde 20. Les Championnats de France sont disputés avec classement par points. La Coupe de France est egalement créée : elle groupe tous les clubs (plus de I 000 on 1949 contre 300 en 1932?, qu’ils soient amateurs ou. professionnels L’équipe battue est definitivement éliminée ' U pror0ssionn0 La Coupe du Monde se joue sur les mêmes principes. Les règles qui régissent le a détailler ici. Rappelons serment £ue JJ nport^xi^ longues

- 17 pratiquants l’usage exclusif les pieds, à l’exception, du gardien des buts qui doit surtout employer les mains. Pourvu que les joueurs respectent les règles du jeu, ils peuvent faire preuve d’initiatives personnelles ou collectives. Nous tombons là dans l’étude, des techniques, française et étrangère/par chaque pays à son céraotère propre : c’est une question de tempérament, d’adap­ tation aux règles et d’adresse des joueurs. les Anglais, inventeurs du football, le jouent d’une manière classique : c'est presque le perfection. Les Français, d’origine latine, apportant plus de fantaisie, d'originalité (quelquefois même, hélas, dans l'interprétation des règles). Les Italiens et les Espagnols mettent dans l'action toute leur^fougue méridionale, une vitesse et une endurance remarquables en même temps qu’une excellente technique. Les footballeurs d’Europe centrale, bien que plus lents que les latins, possèdent une meilleure technique individuelle quo les Français, par exemple. Leur football est d’une simplicité élégante mais inefficace« Les Autrichiens, après avoir été les meilleurs footballeurs d’Europe, semblent dépassés par les Hongrois et même les Yougoslaves. Les Nordiques (Suède, “Danemark et Norvège) se rapprochent des conceptions anglaises. Même méthode dans les évolutions, foot­ ball académique mais compassé, une certaine raideur corrigée par une excellente technique, . . ■ L'Amérique Latine (Brésil, Argentine, Uruguay) possède les caractères du football-latin (Italie, Espagne). Les Etats-Unis commencent à importer des joueurs et à former des équipes. Peutêtre nous réservent-ils des surprises dans, un avenir prochain ?

Le Football, de par sa conception, doit favoriser l’esprit collectif, s’il est bien joué. Sa devise devrait être "un pour tous, tous pour un". Il fait appel aux qualités physiques tellos que l’endurance, l’adresse, les réflexes, la rapidité et ladétente. Il vise à donner à ses pratiquants l’eeprit de dévouement de sacrifice néoéssairc à ceux qui veulent faire d'une équipe un groupe d’hommes unis pour défendre un même idéal.

Indiquons que la Coupe du Monde, qui réunit toutes les nations pratiquantes, a lieu tous les- quatre ans. Le dernier ., vainqueur a été l’Italie en 1936. v

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La Natation •

Toute femme et tout-homme devrait ^volr nager .^o^ pae exercice naturel, au même tltro que la maroh • l’ancienne de renseignements précis sur la ’FranOs étaient passés Grèce, un historien nous apprend que les F poète anglais maîtres dans ce sport.. H faut ensuite Byron pour entendre perler do la nage. Byron en nageant tendant 4 h. l/2 à Venise, en 1818. depuis, oe sport est devenu très populaire at presque obligatoire

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nageuse vous remarquerez qu’ils ne sont pas m g a? ?nve&™ C’est là 1g résultat d’une défense naturelle de l’orga­ nisme humain contre l’eau froide. A son contact, 1 épiderme réagit et une minoe oouohe de graisse protectrice se forme. G ^® î® Noèl, disputée à Paris dans l’eau de la Seine a 2 ou S , voit des nageurs et des nageuses supporter parfaitement cette température sans inconvénients pour leur santé. La natation est donc un sport sain par excellence. Les mouvements, particulièrement ceux du "crawl”, sont absolument naturels. Ce dernier stylo, le plus employé, est, de loin, celui qui permet les plus grandes vitesses. Alex JANY, lé nageur le plus rapide du monde, couvre 100. m. en 57 sec,, soit à 6 kms à l’heure. Outre Jany, la France possède quelques autres chamions et championnes qui viennent heureusement relever la natation fran­ çaise tombée bien bas depuis que Jean Taris s’est retiré du sport. Ce sont les frères et soeurs VaLLEREÏ, 'ïï.BERLIOUX, etc... a l’heure actuelle la France vient au troisième ou quatrième rang le la natetion mondiale, après les E.U, le Japon et la Hongrie« Jany, après avoir battu le record du monde du 100 m. avec 55 sec. 8/10, s’en ost vu déposséder par l’Américain Allan SOACK (55 sec. 6/10.). Par contre il a toujours celui du 200 m. (2 m. 5 sec. 4/10). Celui du 100 m. dos est la propriété de l’américaii KIEFFER avec I m. 4 sec. 8/10, dont le français G.VALLEREY est très proche avec I m. 5 sec. 4/10. Chez les femmes, c’est la hollandaise Wi den HOCDEN qui est la plus rapide sur 100 m. avec (I m. 4 sec. 6/10) et da compatriote KINT sur 100 m.Dos. Le, Cyclisme

RaresCsont' ^effet^os^n ’ ?8 Sp°rt le 51m Pratiqué en Franoe. SXnt indilféreÎth^xp^ ^yolette et

C’est également un des sports les plus praticien* n^ 48 ^h08* Françaisj les Belges et les Italiens ^£ tîii48 ?n Eur°Pe* les Ils continuent d’y briller, male paradoxe0 no*0^^3 4i3tin^és‘ Hollandais, Danois et Urne Suédois qui s^adlu^n^i des Anglais, mondiaux. Néanmoins, on peut dire que Fran™ ê?^?8 titrûS par le nombre et la valeur de leurs ohamninni It&1i® et Belgique fortes en cyclisme. Pions, sont les plus La bicyclette a traversé des successives, depuis le ridicule enein a^Ît J1,811 formations la moderne machine de 6 kge ? les véln^ OI} .materiel ne nous permet pas de prévoir une solution rapide , d autant plus que le nord du pays se trouve maintenant à proximité d une Chine ou les éléments communistes sont de plus en plus puissants. Aussi, les partisans des Indochinois conti­ nuent a J^Quer nos convois et chaque mois, des soldats fran­ çais sont tués dans des embuscades. xu.au» xxtm

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I?INDE ANGLAISE DEVIENT INDEPENDANTE.

Deux siècles après leur arrivée dans le pays, les Anglais ont dû accorder 1 indépendance aux Indes et à la Birmanie. GEORGE VI n’est plus empereur des Indes’et le vice-roi, Lord MOUNTBATTEN, a quitté sa capitale de NET-DELHI. Deux états indé­ pendants se sont établis : le PAKISTAN groupant en principe les musulmans et l’INDOUSTAN, en principe aussi, état des hindous de religion boudhiste ou brahmaniste. Mais les difficultés n’ont pas tardé à surgir entre les deux états farouchement ennemis. Chacun d’eux réclamant des rectifications de frontières. Il faut dire qu’à certains endroits, cette frontière avait dû 'être tracée arbitrairement, tant les populations des deux religions s’emmêlaient. La guerre fut évitée, mais non les massacres san­ glants et sauvages des plus faibles. LES COLONIES AJFRlOhnJAS. En Afrique, l’Egypte est devenue maintenant complètement in­ dépendante : les Anglais ne gardent des troupes qu’aux abords du Canal de Suez. D’autre part, une sourde agitation s’est manifes­ tée, en Algérie ou Messali-Hadj et Ferrât Abbas, les chefs natio­ nalistes, réclament l’autonomie ou tout au moins de profondes réformes. Par contre les colonies anglaises du centre et du sud de 1 Afrique retiennent pour une toute autre raison, l’attention de leur métropole. En effet, c’est ici qu’est maintenant le centre de l’Empire Anglais. L’Inde est indépendante, le Canada et 1’ Australie vivent de plus en plus dans l’orbite éconoi?.ique des U.S.A. L’Angleterre s’est donc retournée vers l’Afrique. Au sud c’est l’UNION SUD-AFRICAINE”, puissant dominion en pleine évolu­ tion industrielle. Au centre, ce sont les terres vierges, mais peut-être extrêmement riches du KENYA et de laPûDDESIE. Une industrialisation intense s’y manifeste. Ces immenses.territoi­ res réservés il y a seulemont quelques années à la chasso, vont être maintenant rationnellement mis en valeur. C’est sur eux que compte l’Angleterre pour refaire une partie de sa puissance fi­ nancière et économique, ébranlée par la guerre.

555 _??£-?§-SU DrAMERICAINS. Nations les plus riches du globe, tel est^peut^ctre les Ruaspect des républiques sud-américain regards ’envieux. En effet, ropéens en mal d’émigration ^5?^ ement à®!’écart de la guerre, toutes ces nations, restées PJ^tiq place des grandes ont pris souvent sur les marches ftApQPTjTlNS a vendu son ble» puissances occupées à so combattre, • -' son café, son caoutscs viandes congelées, sa laine, BOLIVIE, son étain, etc... chouc; le VENEZUELA,- son - pétrole, la i change avan­ ces sAd-Américains sont ^choS?^^t en vacance à BIARRITZ ou tageux : ceux d’entre eux: quiJ^nnent^en va ^^ fortuné, sur la COTE d’AZUR nous éblouissent par

- 18 ü Cette nouvelle puissance économique ne leur a pourtant pas fait perdre leurs vieilles coutumes héritées du sang chaud de leurs ancêtres espagnols. Les TWTB^TAÎ’WTOS, -révolutions rapid-s ot tap-gcuses, n’ont pas disparu. BOGOTA'a été en partie détruite par un incendie dû*à un soulèvement populaire; le président du Brésil, VARGAS, a été déposé, et le fameux colonel P^aOF, si populaire en Argentine, a dû fuir sa capitale pendant quelques jours. Son épouse, la gracieuse Evita L^RûF ancienne actrice de théâtre, est venue rendre visite et apporter quelques accords économiques à notre pauvre Quatrième République. Kalgro des désordres plus apparents que profonds, ces pays merveilleux gardent tout leurs attraits "pour les Français” avides d’aventures, LES ELECTIONS A£L;ia/IN3S. Bans une campagne électorale où le côté spectaculaire et pu­ blicitaire ne le céda en rien aux préoccupations purement poli­ tiques. les ceux grands p.-rtis américains sc sont affrontes pour l’élection du Président des Etats-Unis. Le parti républi­ cain présentait son candidat, le très populaire Thomas DE'®r tandis que les démocrates soutenaient le président sortant H. TiUK-N. Les g'z^r.'.uz EL - imow-ïR et T'C-aRTHUR, qu avaient fait acte de c end i daturo s ’ é t ai eut retirés. Henry bALL ACE, f onda t eur et leader du troisième grand parti, notait pas un concurrent bien dangereux pour 1rs deux Grands. A l’occasion de ce vôte qui p'usionrait le mondé entier, les grands organismes de statistiques- ot de sondages d’opinions, toi l’Institut G'LLUP oui est le véritable oracle de 1 ’Outre-‘blantiquo, avaient mis•en branle tous leurs services et la victoire de DM3Y, scion eux, ne pouvait pas faire do doutes. C’est à la surprise générale du monde enti r que HMRV TRU1MT fut réélu.

MoE EN AEILIC^TIGF DU PL':? r’RSHALL

Après les années de grande prospérité qui suivirent la fin de la guerre, Ijb signes précurseurs d’une crise économique semblent se m nifester aux U. .1. Los financiers font preuve des maintenant de prudence, afin d’éviter une catastrophe analogie, à colle do 1929 (I). Les Américains comptent certainement utili-or une grande partie de leurs stocks qui commencent i devenir trop importants’pour équiper les dix neuf nations oui ont adhéré au pi an l ara hall”. Ce plan créé par le Général IMSËALL, ancien chef d’état major américain, consiste a avancer aux nations béné­ ficiaires, des crédits on dollars pour leur permettre d’acheter, surtout en 'm'riquc, les produits dont elles ont besoin et qu’ elles no peuvent se procurer avec leurs monnaies dépréciées. ‘(Ty^^ïm^cr’T?5i??’-vï^ ^r^T5mcTV*YiY^ eutastrophe économique : d«s milliers de maisons de com-orcs ot de barquos incar. blés de fire f^e a leurs paiements dans ce pays où le crédit ost pou aé a l’extremo, furent mises en faillite.

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On s vu plus ivut que les nations bénéficiaires ont été groupées dans 10 cadre de l'Organisation Européenne de Coopération Econoalloue et que l’U.R.S.S., qui voit dans c.e plan une manoeuvre d'asservissement et de main-mise sur l'Economie des pays de l’Europe occidentale, l'a fortement combattu. Après de longues conversations pour savoir comment les crédits allaient être r^pnrtis entre les diverses nations bénéficiaires et entre les diverses branches de l’industrie, le plan a comi encé à fonctionner au début de l’année 1949. Auparavant, E.larshall, malade,avait cédé àa place à I'. Dean ACZESON. • Signalons pendant que nous sommes aux Ü.S.A., le tour du monde du ”LUCKY L^DŸ” oui, sous des apparences de record aérien, pos­ sède une forte importance politique. Cet avion de s-'rie améri­ cain (une forteresse volante analogue à celles utilisées pour là libération do l’Europe et po r les raids atomiques sur le Japon) avec un sim le équipage d’officiers do l'armée de l'/ir (et uniquement des pilotes spécialistes de records), a réalisé en moins de quatre jours et sens escale, le tour de la planète on so ravitaillant quatre fols en vol («départ et arrivée à C.ItSTAjLL, TJI^, U..S.A.; ravitaillement en Arabie Séoudite, aux Philippines et à Hawaï). Ai. si, aucun point de la planète ne se trouve hors du rayon d’action des bombardiers américains.

LIEE! CULTEfj ^ECONOl Ï^U JS ~EN_ it£^ï^§^ - -

Les oremières années qui. suivirent i’æ^tice ont été /nvlaterre ou? des restri.tiens economiques aussi seve SÎ » buvais jours de la guerre . souvernemen^anglais, contrairement à celui de la France, sterling surtout sur la sauvegarde de la monnaie, ta livr ^. Aussi, les Anglais n’achetèrent leur pays et durent se soumettre * ^Î t i^Vpne fois de oins, la très sévère, fais aujourd’hui, il semble qu un et nue la ténacité légendaire des Anglais ait le p rtie eu que i situation soit rétablie. . ., ™ nn gouvernement tr-vailliste Le p^vg est actuellement dirige P*1 ?^.£t e des Affaires Etran$*&t le chef est le Fajor /TjLa>, J® 1 ^ conférences internagères, qui représente son pa^s aux ^ ^ le n,rti Consertionales;L. ESOL. Le p. rti de 1 o^^î gT0R CHUnCEILL, dont vateur dont le leader est le s7 Churchill a passé ses le cigare et le sourire sontX^p&- d'azur et nos journaux vacances do l’été 1946 sur notre Cote d z. vioion d.In^cs nous l'ont montré en tram se livrer allant rendre v.isiue la peinture, ou se Promenant a ^.d ^ possède une splenà son ancien s )uverain, le duc a« . x dide propriété à AlTTIEiS W. • ,ln orince CH* ’IES, futur L'Angleterre a fêt$ 1'. ?aisBanco du pria ^ ^ priaoeEBe heritier de la couronne britanmqu ——■^^uTBee----THnT3WCHin7vIêEraeyi^

dans toutes les langues, oa* “^Æ^iievÎa profite Je ce succès Editeurs et journaux français on , g -jiug divers : ÏUSSOUN , Pour .publier les m-moires d’homes les px

JLI6ABLTH et de PHILIP F0UNT3 ■ TM. On se souvient encore du voyage triomphal que les jeunes époux firent dans notre pays o" la princesse séduisit la population parisienne par sa sim­ plicité et son élégance.

LA LÛLITI L'/J FR’NCMBU. e Fr .nce dr.es le domaine de la politique iiueriiationale est surtout un rôle de conciliation. tien géogr?Jhique entre les deux blocs rivaux, elle « eff ¿ce de chercher pour eux des terrains d enrente/afind évitér in conflit qui lui serait catastrophique. Ses ministre.. des cirâmes étrangères se sont efforcés d’apporter des solutions aux r3?°~ blâmes internationaux:, notamment au sujet de Trieste, de _a Pa­ lestine-, de la Sarre et.de Berlin. Ils a’.y sont pas toujours parvenus. , > , L’antagonisme des ü.S./. et de 1’7/1.S.5. a tr;W' son '-cho en France où deüx gr-nds partis cherchent a entraîner leurs adep­ tes, les communistes vers la Russie, le R.P.F* contre le commu­ nisme. Levant la puissance de ces partis extrêmes, F,R,P.. Socia­ listes, Radicaux et partis.modérés du centre ont décidé d’unir leurs efforts pour garder le pouvoir et ont pris de dénomination de Troisième Force. Le gouvernement, sur le plan intérieur, doit fuir s f'-ce à de grosses difficult-'S ce qui ex r.que l’instabilité ministérielle qui, depuis la Libération, a fait se succéder douze gouvernements. Le plus gros problème qui se pose aux sinistres, est celui- Ce l’inflation. Un effet, l’indice des prix est actuellement au coef.ficient 16 (c’est-à-dire ou’un produit, par suite Ce la dévalua­ tion du franc, sa paie aujourd’hui 18 fols plus cher qu’en 1939) Cet tat de choses est grave à plusieurs points de vue; sur le pli-a international parce qu’il oblige le gouvernement à dévaluer notre franc pour que l’étranger puisse continuer à faire du. com­ merce avec nous; sur le plan intérieur p'rce que le rapport des salaires et des prix est en déséquilibre constant et le gouver­ nement, pour calmer l’opinion augmente tour a tour 1rs prix commerciaux et les salaires; sur le plan gouvernemental enfin, où le budget, est toujours en déficit et doit être révisé tous les trois mois. lovr f ire face a ses dépenses, le gouvernement, après l’échec de diverses tentatives de k^ssg n’r outrouver d’autre solution eue 1’-ugmont-tion dos impôts existants et''la création d’impôts nouveaux, c’est ; imi que le ministère VV" T-G péniblement constitué âpre s de longs pourparlers a mis sv/nieds ' ^S“rt!"t£T ^ SVJ? ^ ^’«s. ^ les hcoÈls,

Les mesures d'apaisement rises on f vevr d’abord Ravoir pas contenté ceux-ci (™ et ^ coûte 1^7 pr’ °±± * 1£ ^ é^. le gSnem^t 7’ GP ^Uü/etC^ ^ ■ ^ > CV Ï,, -I^^Tï^jgn^^^ l^e^f®^^ longtemps, les

cat nommé "Soroe Ouvrière« sous u pr-sidenoe h™ ¿Zn^U^

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aux prises avec les grévistes, Foins g^n^r'.lo qu’en tqzl^ ai) l’activité presque totale du pays fut stoppée pondant ôrès d’un mois, ce mouvement de grève fut plus violent. Le ministre de l’Intérieur, k. Jules KOCH, fit intervenir la trouve contre les manifestants dans diverses régions (6t-Etienne, Clermont-Ferr nd, et surtout les mines du Nord*. Les s éance s de la Chambre oui suivirent ces opérations, furent très agit-* os. F. FOCH ayant soutenu a la Tribune que los grévistes recevaient de l’argent du gouvernement russe sous l’apparence d'une quête effoctu-o parmi les ouvriers tchécoslovaques. .De C'.LOI*BEY-les-deux-Eglises (Hto-Krrne), où il s’ost retiré le Général LL GAULLE suit les évènements et s’est déclaré prêt a assumer le pouvoir avec ses collaborateurs dont los plus marquants sont le Colonel RJ# Y (héros de la Résistance et auteur des «Mémoires d’un agent secret”), André FALRAUX (2), Soustolle, collaborateur du Général de Gaulle i Londres, etc... Le Général de Gaulle a fait au mois dû septembre une tournée dans les prin­ cipales villes de jirancc, pour expliquer son programme. Ba po­ litique est nettement tournée contre l’Ù.R.S.B. et les communis­ tes. *Lc Général de Gaulle réclame la dissolution du ïarlcmont qui ne représente plus, dit-il, l’ooinion rubliouo, et de nouvel­ les élections, appuyant cette exigence sur le texte de la Constitution, • Le début do l’ange a vu se produire quelques f^its qui-mar­ quent le début du roc!passement de notre pays. Le journal officiel publia le rapport de la Cour des Comptes qui montrait que le gouvernement semblait fermement décide a prendre dss mesures pour rétablir l’ordre dans l’administration et reflétait l’opinion générale fortement montée contre les abus do certains (3) - . A u mois de Janvier, K. P ^’ gouvernement QUEUILLJ, ^S® J“1 °^s opération financière, mal­ ment orchestres par la P1?6®3’®? Doiifieues qui, Quelques gré l'opposition de certains milieux ‘essayeront do créer Jours apiès l'émission des premiers titres, ^s ct montra uns "affaire Î^RIE" (4), renconur _ confiance dons leur monnaie ainsi que los Français av'lc221L— ^nfflT q^o-'r^sÿi^^ donc actuellement no C.G.T. présidée par I . B^^'Scats du travail = C.G.T., en France, trois grands groupesF. -JSon Fr. nçaiuo des Travail Force Ouvrière et C.F.T.C. (Confed-stion JsT’voir^c^s^de lAtt^tuTO ^^Ee do h™ts-fonçtionnairos ( 3 ) La cour des Comptes est n^ or.,, COBptos financiers d chargés de vérifier, chaque anao ’fonctionnaires, divo?3 services de l’Et-t (arm c, foncu^.^ veuille, (4) MARIE, ministre de ^^stico^c d063icr d ^ 'i^ucaccusé d’avoir classé par CO^J;'^«ont l’Entreprise de C de collaboration économique concert tions SA IF y PT ¿0 BRICE.

- ¿2 En trois mois, lo franc français regagna ^’^r^^\SUS do 30 de sr valeur : lo dollar qui, au ma., che par-_l 1 valait plus de 550 début janvier, était coté à 1^ Boi_oO de Paris moins de 340 Tr courant avril. ..Aussi, los éloctions cantonales de mars 1949 furent un insuccès pour l'opposition. Le parti communiste, sans pour sait perdra beaucoup de voix, vit le nombre do ses élus réduit d une très forte proportion car, en de nombrexue endroits, tous les autres partis s’étaient unis contra les candidats communistes. L’autre échec du parti communiste semble etre 1 afiairc ilu vCHïx KO. Celui-ci, ancien fonctionsira soviétique ayant fui son pays, a publié aux U.S.'., un livre relatant sa vie en U.R.o.S. , livre dans lequel il attaque fort ment les institutions sovié­ tiques, Lorsque ce livre fut traduit en France, Kravchcnko fut oris à parti par certains journaux à tendance communiste. L’hobdomad ire ’’Lettres Françaises”l’accusa de n’etre pas le vérita­ ble auteur du livre, qui aurait été /;crit par des Américains auxquels Rravchcnko prêterait son nom. Kravchonko intenta aux ’’Lettres Françaises”, devant lo tribunal correctionnel de Paris, un procès en diffamation. Le procès dura deux mois. Témoins dû l’auteur (réfugiés politiques russes, etc...) et témoins du journal (entro autres, un officier russe, lo général PUD-iTO, et la propre femme do Kravchonko qui témoigna contre son ox-mari) venus, certains de la Russie ou d’Amérique, défilèrent devant lo tribunal. Ce procès avait une origine politique, il ét-it donc délicat pour la magistrature française do donner son ver­ dict. Pourt.-nt, les ’’Lettres Françaises”, son directeur, î. Claudo kORGMT, et son rédacteur K. UR1SER, furent condamnés à verser chacun 50.000 francs do dommages et interets à Kravchon­ ko et à payer les frais du procès, ceux-ci se montant à pluniours millions. Inutile d’ajouter que "Los Lettres Françaises” ont fait anpol à ce jugement. Signalons enfin pour terminer, quelques f "its qui, sans avoir pourtant des rapports très nets avec la politique, montrent uuo la Franco reprend petit à petit sa place de grande nation dans le mondo. Le professera JOLIOT-CURK a annoncé que le première pile atomique française, analogue à cellos oui existent dé là aw$. •’;'•'•’ Angleterre et certainement on U.R.S S . était prête à fonctionner. Cette pile nous permettra maintenant d'ob­ tenir par nos propres moyens les éléments radio-actifs nécosb^cs au traitement do certaines maladies (cancor nar cxomnlo) et indispensables aux travaux de recherches de nos ?roorïs laboratoircs atomiques. propres ±a De plus, l'attention du monde- a été attirée par 1 s rocherchos sciontifiquos d’un grand oxniorutcur ? £ .? VICTOR, dont l’équipe, après une tentad fn^ Paul-tolo pôle sud (exploration do la t orre^tów& /delio) du™^0??^30 v^ s.10 fe^Al^ “^ d0Stinati W '

^j^^LCTE CUTATJRKLLE Fk,-J,CAISZ Adtcs ce, aperçu de l’actualité politique so^-» Fnen.'c a bien perdu songarde lustre do sons a un domaine où deelle unpassé des ^¿^^¿Ù 32®^’ premier : celui c.es ARTS et des LETTRE, 2 r—^» ¿^x

LA LITTERA RE« _*__«_.*-.._». —.»—'^. l- WM.

Le. crise de "/édition française, soizi zr£T* aw ’au début Tt‘dS, n:e_i persiste pas ricins et des millier'’ i» volumes, trop ciiers pour être àla portée de routes les tvurs^s, restent invendue. Aussi, peu de jeunes auteurs se a orv vus iomtr leur chance. Par contre les grands maîtres £ la renommée hier, établie, roue entrent bonjours la faveur du public. Parmi les meurs frazçlis,’les plus gros tirages ont ité obtenus par DAI1IEL ROIS '^Lo peuplade la Bible’’, "Jésus er^ôzr. _ temps1’, '-’L’Eglise des Apôtres et des Martyrs"), Pierre ZICSl—rXlT ("Le grand cirque", récit dos aventures de guerre d’un aria-zen ie chasse d? ns la R,A0E), SAIMT-E.'IJPERY ("Terre des horx.es* », TROYAT ("Lo sac et 1^ cunive") , PRISOU-ROCEE, Anne-Hernie _^H'_ZZZ Cecil St LAURENT ("Caroline Chérie") etc... • Le succès des auteurs" existentialistes^^ ¿ea^iié« tels, est toujours eonstanr. Jean ?au_ oABLR-j Tà^^^»^rre sur la littérature dans un essai "Qu est. °e et"la Peste" d’Albert OAlCüL, a oct£nu un 51 os succ^ particulièrement au:: U.S.A et en Italie ,,-p Volc.r?_e de l’Art* N’oublions nas de mentionner. le -æe--' bc _ y^-^ ¿« qtojo d’André MALRAUX et la réapparition libraire' depuis 1945 étaient restés en dehors de Vacuum pour des raisons peliriques. è leur premier livre et □ . ---^^ Parmi les auteurs qui e* sout^x^, oy DAMON RUN MupcoynciNn, rwM-.^, Screenplay byWAUTRBE ^^ Prc.duccd by JENNINGS LANG Directed by WALTER BERNSTEIN

^'^VSCrrAUNlvERSAL PlCtUREWtWnbuwöbyG

Scola et D Risi, av V Gassmann. A Sordi, U Tognazzi et O. Muti, v o. it. s.-t fr -ail a 22 15, coul, 16 ans. , ■ ... Blazing Saddles (Le shérif est en prison), hila­ rante parodie de western, de et av M Brooks, vo s.-t fr-all tous les jours à 18 15 2001, l'Odyssée de l’Espace, de S Ku­ brick, av. K Dullea, G Lockwood . coul , p.fr. 12 ans. à 16 00 et 20.00 Clnoctambutes: El Topo, de et av M Lorenzio, D Silva, B. Romo. v.o s -t. fr.-all, coul, 18 ans, tous les ve et sa à 23 45.

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Rampling, MC. Barrault. J. Harper, 1re suisse. v.o. s-t. Ir-all. a 14 00. 16.00, 18.15, 20.15 et 22 00. T41 30 89 20

14.30 et 16.30, v.o. 6,-llr -all & 18.30 et 20.30. (Jusqu'au 4.1.) A partir du 121 Harry and Walter go to Hew York, de M Rydell, av M. Cane, D Kea­ ton E. Gould. Ire vision, v.o. s.-t. Ir -all & 18.40 cl 20.50.

ras d'un visage pâle, (fA. Ponn, av. D. Horiman, M Balsam, F Dunaway, p.fr. à 15.00 et 20.00, v.o s.-t fr.-all â 17.30 et 2215

PARIS PI. Cirque

LA POPULARITE D’ALAIN MORIS a uvia venuu uw »„•..»«•— —------ ,--------- ...

Récemment, il a reçu un disque d’argent pour avoir vendu 250 000 45 tours de «E( les (¿eaux chantaient». Cette mélodie fait vraiment un malheur de ¡’autre côté de la Manche et elle été classée quatrième au hit parade anglais aux t- u Streisand, Kate Bush, etc. Tous ses amis étaient cotes de Police, Ba parmi eux, on relevait la présence du maire de

gïïïSE^^ ^ mm

Tél. 21 22 55

14.00, 16.15, 18.30 et 20.45

C’était l'occasion de rencontrer ce sym­ pathique artiste genevois qui est lucide et a pour ambition de faire plaisir a son public.

PLAZA Chantepoulet Té1. 32 57 00 Voulez-vous un bébé Nobel? comédie de

Musique de détente

Les 101 Dalmatiens, sans limite d'âge, p fr à

topher Reeve, Gene Hackmann. Ned Beatty. Margot Kidder. Valérie Perrine, Susannah York, 1 re suisse ; coul. ; 10 ans, v.o. s -t. fr -all. à 12.15, 15.00, 17.30, 20 00 et 2 2,10.

R Pouret. av. J.-P. Marielle, D. Cowl, p.fr., 16 ans. à 14.15, 16 30, 18 40 et 21 00

Tél. 36 04 22 SCALA Eaux-Vives Little Miss Marker (Cette sacrée Miss Mar­

ker ou la puce et le grincheux), de W. Bernstein av. W Matthau, J Andrews, T. Curtis, S. Stim­ son, 1 re à Genève, coul, v.o. s.-t.fr-all. à 15 00, 18.30. 20.15 et 22 00

Tél. 31 7087 CLASSIC 3 Alpes Andrej Roublov, de A Tarkovsky, v o. s.-t. fr,

dès 12 ans, à 14 00 et 20.30. Que viva Mexico, de S M Eisenstein, lilmè par E Tissé, montage G. Alexandrov, textes de S.M Eisenstein lus par S. Bondartchouk, 1re suisse, 10 ans, v o. s-t fr.-all. à 17 00 et 18.30.

SPLENDID Grenus Tél. 32 73 73 Frissons africains, 1re à Genève, coul, 18

ans, p.fr. à 12.16, 14 00, 15.30, 17 00, 18.30, 20.15 et 22.00

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STUDIO 10 Italie Tél. 28 22 04 La Boum, de C Pinoteau (La Gifle), av C.

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bailler. Si ^ que vous fa^s ronVCUt P15, c est fini. Aujourd hui, u^dlsqUe, une faire plaisir par un spect^ ,. ^ogues. S nous Ai< c. .v.u 2' '■'•'• Dsacd.'»" I; h- .^ — .n-m'-prli Jrex K-.p.*N’*'‘ dsnrBCt" »s'J'fr: !_' IV 2201 léiVcu r*" 1- -

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Le but de 1 artiste mamusiques qui soient entendues p ximum de gens. ¿¡sant : «Je me Je n ai jamais vu un ^.^ues se vendent moque de savoir si mes ^^¿ntinucr à

mémento • mémento • mémento • mémento

BA TA-CIAN 115. me de I, Fwu«. lel 29 67 67) Spectacle deiZOOkUV IMIS' IVAN I W Vendredi ci ayrwidi r.i-qu i 2 ÛÔ DinuBKhe de 21 k I 00 Eermé le lundi

- Quelle est votre formation musicale ?

- J'ai suivi le conservatoire, mais rapi­ dement, j'ai dévié vers la musique de variété.

repruebe sou en^d««

commercial. Ou'csi ce que c

Brasseur. B. Fossey ; 1 re suisse , dès 14 ans, p.fr à 13 45. 15.50 17 55. 20 00 et 22.05.

CABARETS_________________________

Rester honnête

- La remise d’un disque d’or ou d argent est toujours un moment bien ^cJ,e et permet de réunir ses amis En plus, ce récompense sanctionne des ventes^ce q veut dire que ce que je fais plaît- Les de marchés les plus fermés aux P^tton étrangères sont les Etats-Unis et 1 AngJem c’est donc très importa111 Pour m0* dLa vendu autant de disques ce c« air es, Jaru d'une «j«*™ “S qui a mis des chants d oiseau mélodie. Elle nous P^ælSX succès, pas pensé qu’elle rencontrerait un tei c’était une grande surpnse

chard, 10 ans, 7 ans accompagné, p.fr. à 14.00 16.00, 18 00, 20 00 et 22.00

John Beluschl, Dan Aykroyd. James Brown. Cab Calloway, Ray Chartes, Carrie Fischer, Aretha Franklin; 1re suisse, coul., 12 ans, vo. S.-1. (r-all. à 12 15, 17.30 et 22.15 P.fr à 15 00 et 22.00

divers domaines ; je participe à des séances d’enregistrement pour certains chanteurs, je fais des spots pour la télévision, etc.

- Qu’avez-vous ressenti lors de la re­ mise de cette distinction ?

Tél. 32 70 50 RIALTO Cornavin Le coup du parapluie, de G Oury, av P Ri­

Tél. 31 4613 CLASSIC 2 Alpes The Blues Brothers, de John Landis, av

v

les frontières de notre pays. C’est une vedette qui n aime, du reste, pas le terme. Alain Morisod. Malgré ses succès, il est toujours le meme. Il a su rester

(CINE DISNEY)

Tél. 31 4613 CLASSIC 1 Alpes Superman II. de Richard Lester, av. Chris-

—— _

-mm" CURTIS-BOB NEWHART ¿SVXMrr - SARA STIMSON^.

LUX Saint-Georges Tél. 29 45 02 Les nouveaux monstres, de M Monicelli, E

MOLARD Croix-d’Or Tél. 2815 86 Psychose, av K. Ross. S. Elliott, R Daltrey,

GRHCHEUX

A JENNINGS LANG Production

J -L Trintignant, G. Depardieu, A. Souchon, S Gainsbourg, musique de S Gainsbourg 1 2 suisse, 16 ans, a 14.00,16.00,18 00,20.00 et 2200

naro D Risl. B Forbes, G. Wilder, av. L. Ventu­ ra U Tognazzi, R Moore. G. Wilder; 16 ans. v.o. s.-t. fr.-all à 14.00 et 21.15. La città délie donne (La cité des femmes) de F Fellini, av. M Mastroianni, A. Prucnal, B Ste­ gers, E Manni. v.o. s.-t fr -ail. à 18.15 et 18.45. 16 ans.

MEPHISTO irvc 7

En première partie, Ernest SUMI auteur ^P^^-'Hrérpretc. Ce Bernois neu partit tout jeune pour Pans et Aix^n Provenue ou il chantait dans les cafe-, A cette époque, on le vit dans un court-métraer 1 televise sur les chanteurs de nies. I envie de voyager dominant, il parut pour I etranger. Ce n est que depuis deux ans qu'il > s est remis sérieusement à composer, chan­ tant dans plusieurs cabarets, notamment au ^