Les médecins dans le monde grec: sources épigraphiques sur la naissance d'un corps médical 9782600008471, 2600008470


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Les médecins dans le monde grec: sources épigraphiques sur la naissance d'un corps médical
 9782600008471, 2600008470

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LES MÉDECINS

DANS LE MONDE

GREC

SOURCES ÉPIGRAPHIQUES SUR LA NAISSANCE

D'UN CORPS MÉDICAL

ÉCOLE PRATIQUE DES HAUTES ÉTUDES

Scienceshistoriqueset philologiques III HAUTES ÉTUDES DU MONDE GRÉCO-ROMAIN 31

ÉVELYNE SAMAMA

LES MÉDECINS DANS LE MONDE GREC SOURCES

ÉPIGRAPHIQUES

SUR LA NAISSANCE

D'UN

CORPS MÉDICAL

www.droz.org

LIBRAIRIE DROZ S.A.

11, rue Massot GENÈVE V2003 À la librairieChampion,7 quai Malaquais- Paris

Sur l'avis de M. PhilippeGauthier,directeur d'études, de M. Laurent Dubois et de MmeDanielleGourevitch,commissaires responsables, le présent mémoire a valu à MmeÉvelyneSamamale titre d'élève diplômé de la Section des sciences historiqueset philologiquesde !'École pratique des Hautes Études.

AVANT-PROPOS

Paris,le 18juin 1995

Le Directeur d'études

P. GAUTHIER Les Commissaires responsables

Le Président de la Section

L. DUBOIS

F. MONNIER

D. GOUREVITCH

Une première version de ce corpus a été présentée comme t\lèse de doctorat nouveau régime, co-dirigée par les Professeurs Jacques Jouanna et Philippe Gauthier dont l'amical soutien n'a pas faibli. J'ai tâché de tenir compte des observations des membres du jury, les Professeurs Simone Follet, Laurent Dubois et Mirko D. Grmek qui m'ont aidée de précieuses remarques, comme par la suite le ProfesseurDanielleGourevitch. Nombreux furent ceux et celles qui, depuis le début de ce travail et au fil des années, m'ont accompagnée à toutes les étapes de sa conception, par un avis, une référence, un conseil, une critique, un commentaire ou une relecture, et en particulier C. Dobias, S. Dubel, L. Dubois, D. Feissel, N. Moine, V. Nutton et H. von Staden. L. Garrigues s'est montré un appui efficace, aimable et patient lors de la mise en forme du «tapuscrit». Qu'ils soient tous et toutes grandementremerciés ! Cet ouvrage n'aurait jamais vu le jour sans les séjours outre-Atlantique biannuels qui m'ont permis des recherches bibliographiques que les bibliothèques françaises n'offrent pas - ou plus ... Je tiens donc à remercier tout particulièrement le Professeur Chr. Habicht qui, pendant plus de dix ans, m'a permis d'accéder au fonds exceptionnel de la bibliothèque de l'lnstitute for Advanced Study de Princeton. J'ai aussi profité abondamment des ressources de la Firestone Library qui accepte les chercheurs étrangers dans de bonnes conditions.

ISBN: 2-600-00847-0 ISSN: 1016-7005

Copyright2003 by Librairie Droz S.A., 11, rue Massot, Genève Ali righ_tsres~rved.No ~art of this book may be reproduced or translated in any form, by print, photopnnt,IIllcrofilm,IIllcroficheor any other means without writtenpermission.

INTRODUCTION

L'intérêt pour l'histoire de la médecine et en particulier de la médecine grecque croît : éditions des textes et découvertes archéologiques augmentent année après année et complètent peu à peu nos connaissances. Pourtant la science médicale antique conserve bien des points obscurs, non seulement dans le domaine des traditions médicales ou des traitements, mais aussi dans celui de l'organisation des soins et des professions de santé. À l'ombre de la gloire d'Hippocrate, nombreux furent les hommes et les femmes qui soignèrent - et parfois guérirent - leur prochain. Que peut-on connaître de ces personnes ? Si les textes littéraires et historiques fournissent quelques anecdotes sur des médecins des princes, l'épigraphie permet de préciser le tableau de la profession. La contribution de l'épigraphie à l'histoire de la médecine n'est en effet pas négligeable : elle permet, par des textes de nature variée, de rencontrer des hommes et des femmes qui, entre le v1• siècle avant J.-C. et le v• siècle de notre ère, dipensèrent des soins médicaux. D'où venaient ces médecins? Où et comment avaient-ils été formés? Dans quelles conditions matérielles et financières exerçaient-ils leur art? Quel était leur statut social ? Grâce au nombre et à la diversité des inscriptions se dessinent peu à peu les contours de cette activité. Brosser le tableau du personnel médical d'après l'épigraphie grecque s'avère néanmoins délicat car la conservation des documents épigraphiques est aléatoire : la découverte d'une pierre n'est souvent que le résultat du hasard et si telle plaque ou telle stèle sont arrivées jusqu'à I}Ous,c'est que leur forme ou l'endroit dans lequel elles se trouvaient leur ont permis, par miracle, d'échapper aux pillages ou aux destructions. Quelquefois, c'est au contraire la réutilisation d'une pierre hellénistique dans la construction d'une église qui la sauve de l'oubli. Certaines pierres disparaissent, d'autres reparaissent alors qu'on les croyait définitivement perdues 1• II arrive néanmoins que des sites répondent à l'attente des chercheurs. Les fouilles menées au début du siècle par R. Herzog dans l'île de Cos ont mis au jour un bon nombre d'inscriptions dont le contenu n'était pas indigne de la grande école médicale (121 à 150). De même à Éphèse, dont le Mouseion attirait les médecins de contrées lointaines, on a retrouvé des textes importants et d'un genre unique : les inscriptions agonistiques, rappelant les noms de 1. C'est le cas d'un fragmentde marbre, mentionnantune famillede médecins, repéré dans un champ par des archéologues durant l'été 1934 et qui s'était volatilisé l'année suivante; laissons la parole à l'acteur de la scène : « En entrant au café [du village voisin d'Elbeyli], je poussai un cri : le fragment d'inscription que je cherchais se trouvait là. Placé au milieu de la salle, il servait de table aux clients qui, assis tout autour sur des tabourets bas, sirotaient leur breuvage favori.» E. Dallegio d'Alessio, BCH 88 (1964), p. 196, ici 305. Les nombres en caractères italiques et gras correspondentaux textes du corpus. Les points suivant ce numéro signalent que le texte est douteux ou très fragmentaire.

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LES MÉDECINS DANS LE MONDE GREC

vainqueurs aux différentes épreuves des concours médicaux (210 à 215). Les fouilles ont été facilitées par le fait que la ville moderne (Selçuk) n'est pas directement installée sur le site antique. En revanche le fameux foyer médical de Cnide n'a, jusqu'à présent, livré que deux inscriptions concernant des médecins (272 et 273). À Thèbes en Haute-Égypte (411 à 443), on note inversement un nombre important d'inscriptions (33) en l'absence de toute école ou activité médicales : ce ne sont là que des graffitis laissés par des touristes de passage qui venaient, comme encore aujourd'hui, admirer les tombes des pharaons. Aussi faudra-t-il considérer avec prudence les bilans « statistiques » tirés de données si aléatoires. Le présent ouvrage a pour but de mieux faire connaître les sources épigraphiques de l'histoire médicale et propose un catalogue raisonné 2 des inscriptions grecques mentionnant un homme - ou une femme - ayant reçu le titre de médecin. L'abondance de la matière et en particulier la diversité des documents ainsi que l'extension chronologique des sources imposent l'exposé préalable de quelques définitions et de la méthode suivie. 1. Rappel bibliographique Dès le début du xxc siècle, des travaux ont été consacrés à l'épigraphie 3 médicale • La dissertation de Rudolf Pohl, De Graecorum Medicis Publicis 4 collecte et commente 81 inscriptions concernant des médecins publics et des archiatroi. Quelques années plus tard, Johann Oehler dresse des listes géographiques et thématiques de 176 inscriptions 5• Le corpus épigraphique de l'Empire romain se trouve présenté (cette fois avec les textes) par Herman Gummerus qui réunit, dans sa dissertation soutenue à Helsinki, 403

2. Pour entrer dans le cadre d'une publication dans la collection des travaux de !'École pratique des Hautes Études, la présentation de ce corpus, doté d'une numérotation continue pour les 525 textes, a été allégée au maximum : on trouvera donc pour chaque inscription, une bibliographie abrégée (on se reportera à la table des abréviations) et un lemme simplifié. Le texte grec est suivi d'une traduction. Les notes de bas de page s'efforcent d'éclairer les principales difficultés du texte mais aussi d'en souligner l'importance ou l'originalité afin de donner au lecteur non-helléniste la possibilité de mieux connaître les médecins grecs. Chaque inscription est localisée le plus précisément possible. Les distances sont indiquées à vol d'oiseau. Le nom actuel des lieux de trouvailles est indiqué lors de la première mention et n'est pas répété dans les lemmes suivants, de même que le nom de la région, qui n'est indiqué qu'à la première mention. 3. Ils avaient été précédés dans cette voie par les travaux de R. Briau, / 'Archiatrie romaine ou la médecine officielle dans l'Empire romain, Paris, 1877 et A. Vercoutre, « La médecine publique dans l'antiquité grecque», Revue Archéologique 39 (1880), p. 99_ 110, 231-246 (numérotées par erreur 331-346), 309-32 J et 348-362. 4. Berlin, 1905.

5. « Epigraphische Beitr!ige zur Geschichte des Ârztestandes », Janus 14 (1909) p 4-20 et 111-123, ' .

INTRODUCTION

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inscriptions, en majorité latines6• En 1956, Louis Cohn-Haft livre une synthèse qui fait autorité, The Public Physician of Ancient Greece, et donne, en annexe, les références de 66 textes. Les mentions épigraphiques et papyrologiques des archiatroi en grec et en latin ont été recueillies par Vivian Nutton dans un important article 7• La liste des occurrences épigraphiques et littéraires, grecques et latines, concernant le personnel médical de la ville de Rome a été constituée par Jukka Korpela8• Le travail présenté ici s'inscrit ainsi dans une tradition déjà illustrée par ces ouvrages. Son originalité réside dans la volonté de présenter un corpus des textes épigraphiques grecs qui mentionnent des médecins dans le monde méditerranéen9• La présentation adoptée suit l'ordre géographique conforme aux habitudes des épigraphistes, prenant ensuite en compte la chronologie des textes 1°. 2. Variété des sources épigraphiques La variété est grande dans la nature des documents mentionnant les médecins: les épitaphes sont les plus nombreuses, qu'elles concernent le médecin ou l'un de ses proches. Ces inscriptions funéraires sont fréquemment métriques, de même que les dédicaces, et montrent ainsi l'attachement des familles de médecins à la tradition de la paideia. Les textes les plus longs sont les décrets qui rendent publique la décision de la cité d'honorer un médecin et de lui accorder quelques privilèges 11• S'ajoutent à ces inscriptions diverses des

6. Son corpus, Der Àrztestand im romischen Reiche nach den /nschriften, 1932, ne comprend que 46 inscriptions grecques. 7. « Archiatri and the medical profession in Antiquity », PBSR 45 (1977), p. 191-226. s· J. Korpela, Das Medizinpersonal im antiken Rom, Helsinki, 1987. On se reportera pour le reste aux indications bibliographiques plus complètes infra. Il faut citer encore, pour terminer cette très brève liste, la synthèse de Fridolf Kudlien, Der griechische Arzt im Zeita/ter des Hel/enismus, Mainz, 1979. 9. Pour compléter le tableau des professions médicales dans I' Antiquité, le lecteur consultera les ouvrages consacrés aux inscriptions latines, parfois contemporaines ou encore aux papyri (par exemple la liste réunie par M.H. Marganne, Inventaire analytique des papyrus grecs de médecine, Genève, 1981 et E. Boswinkel, Eos 48 (1956), p. 79177). On trouvera en revanche ici le catalogue des inscriptions avec leur traduction. 10. Aucun classement n'est parfaitement satisfaisant: il aurait été intéressant de présenter les inscriptions dans une perspective complètement chronologique, pour mettre en valeur les évolutions; pourtant cet angle laissait dans l'ombre les différences géographiques importantes entre les médecins d'Asie Mineure et ceux des régions occidentales. Le classement par type d'inscriptions aurait permis de mettre en lumière des séries d'informations précieuses. Le seul avantage - mais il m'a semblé déterminant - de la présentation géographique adoptée ici est la mise en valeur de l'histoire locale et des traditions régionales concernant les professions médicales. Afin d'en rendre la consultation plus aisée, une numérotation unique est proposée, de sorte que les renvois se font plus commodément avec l'exposé thématique. 11. 65 décrets honorifiques ont été votés pour des médecins par les différentes cités.

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LES MÉDECINS DANS LE MONDE GREC

listes et catalogues qui attestent que les médecins étaient, par exemple, membres de collèges ou d'associations cultuelles ou gymniques ou encore appartenaient à des équipages de marins ou de soldats volontaires ; on lit leur nom dans des listes éphébiques ou des catalogues de donateurs. Ces inscriptions sont autant de preuves de l'insertion du personnel médical dans l'activité civique. Elles permettent aussi de voir quelle était leur position sociale et parfois de deviner l'état de leur fortune. La grande variété d'informations que fournit la diversité de ces textes est renforcée par l'extension chronologique. 3. Le cadre chronologique Les plus anciennes mentions épigraphiques de médecins sont d'une part, celle portée sur la cuisse d'un kouros de marbre découvert à Megara Hyblaea en Sicile (511) que l'on date du milieu du vr° siècle a.C., et, d'autre part, celle gravée sur un disque 12 de marbre de Paros (001) où est représenté de profil un homme à la barbe en pointe, assis sur une chaise (environ 500 a. C.). Ces deux objets sont exceptionnels, à la fois par leur nature et par leur fonction. Ils rendaient hommage à des hommes hors du commun, comme le montre la taille imposante13 du kouros, indice d'une position sociale élevée ou de très grands mérites. Pour sa part, le disque, de dimensions modestes, est percé de deux trous qui servaient sans doute à le fixer sur un support afin de le présenter aux yeux de tous 14• Ces deux pièces portent des inscriptions qui prouvent l'ancienneté des honneurs rendus au médecin 15• Quelque neuf siècles plus tard, toujours en Sicile, Felix, sur l'attestation d'achat de son emplacement funéraire, en présence de trois témoins, fait inscrire l'indication de son métier (515), tandis qu'en Palestine, encore plus tard, les héritiers du médecin Abraham, enterré à Bersabée (Beersheva), ne mentionnent dans l'épitaphe que la date du décès et la profession du défunt (388). Ainsi, du vr° siècle avant au v1• siècle p. C., dans des contextes totalement différents, des médecins ou leurs proches ont tenu à faire figurer cette activité professionnelle sur la pierre 16• Celle-ci était donc considérée, dans les deux cas, comme suffisamment noble ou significative pour être livrée

12. On n'a pas encore réussi à déterminer Je support de ce disque, faute de découvertes parallèles.Peut-êtreétait-il fixé à une urne funéraire ou à un autel. La présence des trous le diffé~~ncieen tout cas des autres disques de marbre de cette époque, cf. A. Hillert, Antike Arztedarstellungen, 1990,p. 65-69. 13. Sans tête et jusqu'aux genoux, Je torse mesure 1,19m. 14· li comporteun dessin que l'on retrouve sur des vases contemporains (cf. A. Hillert, op. cil., p. 58, note 5) et sur un bas-relief conservé à l'Antikenmuseum de Bâle (E. Berger, Das Basler Arztrelief, 1970). 15. Ces textes pourraient être des dédicaces à ces personnages illustres, mais, compte tenu de la date, il est beaucoupplus vraisemblableque ce sont des monumentsfunéraires. 16. On trouveradans ce corpus un certain nombre d'inscriptions chrétiennes qui m'ont paru les plus significatives.

INTRODUCTION

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à la postérité. Elle est en tous cas, de tous les métiers, l'activité la plus fréquemment mentionnée sur les inscriptions17• 4. L'espace géographique À cette extension temporelle répond un espace géographique : les attestations épigraphiques grecques du personnel médical sont dispersées. La Grèce et les îles, l'Asie Mineure, la Grande Grèce et l'Italie dans son ensemble, de même que le pourtour méditerranéen, ont conservé des traces de leur présence, mais aussi des contrées plus lointaines, comme le pays galate, la Chersonèse taurique, la Pannonie ou même la (Grande-) Bretagne. 5. L'utilisation de la langue grecque On peut s'étonner d'un tel rayonnement, qui montre l'influence de la médecine grecque dans des terres parfois peu hellénisées, et s'interroger sur le maintien, à date fort tardive, dans des régions de langue latine, de l'utilisation du grec 18• Certes, de très nombreux médecins étaient d'origine grecque et conservaient l'usage de leur langue, spécialement dans des circonstances exceptionnelles ou officielles comme celles qui peuvent présider à la gravure d'une dédicace ou de l'épitaphe d'un proche. La famille, souhaitant rendre un demier hommage au médecin disparu, recourt à cette langue. Il en est ainsi, par exemple, des inscriptions romaines ou de celles qui ont été trouvées en Afrique (453 à 524). Quelques-unes d'entre elles, pourtant, font mention d'hommes et de femmes possédant, parfois de longue date, la citoyenneté romaine et portant les tria nomina (par exemple 491, 494, 509). L'utilisation de la langue grecque est donc symbolique : elle marque la volonté de se rattacher à la grande tradition médicale grecque, la plus noble aux yeux de tous. Dans une telle interprétation, on comprend mieux la présence de formes ioniennes qui apparaissent dans un contexte dialectal artificiel et mélangé : la référence à Hippocrate et aux écrits hippocratiques est évidente. Si les copies des traités médicaux sont rares et réservées à une élite, leur contenu est pourtant diffusé et alors transmis dans sa langue originale. Parallèlement, on sait que la langue grecque se maintient dans les écrits médicaux des latins. Pline cite Sextus Niger et Julius Bassus qui publient en grec19 ; il en est de même, naturellement, pour Soranos d'Éphèse et Galien de Pergame. Par-delà l'origine géographique, la connaissance, même sommaire, du grec est considérée, chez les auteurs médicaux et les médecins, comme un gage de sérieux et de compétence20, au point qu'une 17. En dehors des métiers des armes. 18. L'usage du grec constituele seul critère de sélectiondes textes ci-après. 19. Sextius Niger, qui graece de medicina scripsit (HN I, 12), et Julius Bassus, qui de medicina graece scripsit (HN 1, 33). 20. Pour Pline (HN 29, 17), cette habitude est aussi destinée à masquer leur sottise ou leur ignorance auprès des patients : Il n '.Ya d'autorité dans cette profession que pour ceux qui emploient le grec, même auprès des ignorants et de ceux qui ne connaissent pas cette langue. Le public, en effet, accorde moins de créance à ce qui concerne sa santé lorsqu'il comprend.

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LES MÉDECINS DANS LE MONDE GREC

partie non négligeable des inscriptions grecques trouvées en Occident concerne des membres des professions médicales 21• La langue grecque est bien entendu aussi utilisée par d'autres catégories professionnelles comme les artistes (acteurs, musiciens), les rhéteurs et les pédagogues et certains d'entre eux, comme quelques médecins, adoptent des noms grecs pour augmenter leur crédit et attirer la clientèle22. Origine personnelle, position sociale ou formation médicale en grec sont donc les trois facteurs qui expliquent le maintien de l'utilisation de cette langue durant la période romaine dans des inscriptions qui concernent le personnel médical. L'étude de ces inscriptions en langue grecque amène donc à étendre à la fois les limites chronologiques et le cadre géographique. Cependant la société antique n'est pas restée figée et parallèlement aux modifications socio-économiques, le métier de médecin a, lui aussi, connu des évolutions. Celles-ci sont perceptibles dans les appellations données aux professionnels. Il faudra donc examiner de plus près les différents termes qui les désignent.

CHAPITRE I

LE PERSONNEL

MÉDICAL

I. Le vocabulaire Le personnel médical est divers, dans ses attributions comme dans ses appellations. Avant d'aborder les médecins, voyons deux catégories d'auxiliaires. L'une, les sages-femmes, correspond parfois plus à une fonction qu'à un métier proprement dit 1, puisque le terme même qui est utilisé possède plusieurs sens. La seconde catégorie est celle des masseurs-médecins, surtout connus par la littérature et dont l'épigraphie ne donne que de rares attestations.

A. Les sages-femmes De l'époque classique à la période romaine, elles sont couramment appelées µa'Ca, terme qui sert aussi à désigner la vieille femme, la grand-mère ou plus fréquemment la nourrice et qui demeure en grec moderne pour la sagefemme2. La polysémie du mot ne permet pas toujours de déterminer avec certitude si l'inscription concerne une nourrice ou une sage-femme. Ne se trouvent donc retenus ici que quelques textes qui ne laissent pas de doute quant à l'activité para-médicale3• En dehors de l'intéressante - et unique - formule

21. « C'est un h h . . . d e rec erc e littéraire et professionnelle rappelant la vieille tradition ionienne e~ étud~s~édicales » commente L. Robert (BE 1962, 374) à propos de l'utilisation de 1 a onne ioniennei&htroiàdans l'inscription de Narbonne (521) . 22. Ce décalageent 1 1 . et celle de leurs patients . . re a angue des médecms est semblable à celui qui, dans la Francedu xvu• siècle, encourt les railleries de Molière.

1. Cf. les pages de N. Demand,Birth, Death and Motherhoodin C/assicalGreece, 1994. 2. Sur les sages-femmes dans le Corpus hippocratique,cf. H. King, Hippocrates' Women. Reading the Female Body in Ancien! Greece, 1998, chap. 9. Sur les« maladies des femmes», L. Dean-Jones,Women's Bodies in C/assicalGreek Science, 1994,p. 34-35 et 213. 3. L'inscription de Paros (11'-1°' a.C.) IG XII 5, 325 : E'ÙqipoO'UV'I'] ~ µaî'.a I Mû ..i.oCJ'l']L 1 ~pùlL1,11.wvoç).

Batakès, fils de Batakès, du Pirée, soigné, a dressé (cette statue pour 26 honorer) Argaios, fils d 'Argaios, du dème de Plôtheia • Démétrios fils de Philon, du dème de Ptelea, a réalisé (la statue}27. 9

Tout 28 ce qu 'autrefois2 un vénérable esprit parmi les mortels pouvait découvrir dans l'art (médical), j'affirme que tu l'as aperçu par tes réflexions perspicaces, ayant jugé les sages arrêts des médecins, et glané dans les livres le complément, par le regard de ton esprit3°. Toi, Argaios, tu procuras aux mortels l'éclat du vin bachique qui chasse les souffrances en engourdissant les membres 31• Pour cela32, l'aimable gloire de ton art jamais ne périra et brillera plus fort que les astres célestes.

009 Catalogue de donateurs Stèle de marbre gris de !'Hymette brisée

en plusieurs

fragments

m• s. a.C.

Athènes provenant

dont

du sanctuaire

six ont été retrouvés

d' Asclépios

à Athènes,

vers 1877 et quatorze

autres depuis. Elle est gravée sur deux faces (A : 010 et B). La face B comporte

a :.\pyatov :.\pya1,oufl11.[w6Éa] Bmo.KîJÇBmo.Kou flnpa[m'.,ç] 6epcmEU6ELç àvÉElîJKEV. Ariµ~-rpwç «1>1.[11.w ]voç fl'teÀ.eo.moçÈ:n:01.rioe.

b Et n :n:[o.p]oç µep6nwv yepaàç v6oç eu p 'ÈvL·tÉxvC(qiaµ1.ae [rta.]v KaTLÔELV EtJ~'UVÉ'tOLÇ :n:pa:n:1.m, Kp1,vav6'LîJTpwvaoqià ô6yµma KaL-rà :n:eptaaàv ÈK0ûôÀ.Wv1fl'Xrîç oµµan ôpe'ljlo.µevov, 5 evto.ôoç -r ', :.\pya1'.e,rtopeî'.vyo.voç dµepi.otmv o'i,vaç yuwrtayeî'.çpu6µevov Kaµo.wuç · àv6 'wv aov -rÉxvaç Èpmàv KÀ.Éoç 01JitO't'OÀ.EL'tm, À.aµ:n:p6-repov ô 'ampwv Éaanm ovpav1.wv.

22. Phidias, venu de Rhodes, a proposé de fournir des soins gratuits (ôriµomeuELv ôwpeav) à la population athénienne, pour une durée non précisée, certainement dans le but d'être, par la suite, officiellement engagé comme médecin public. Cette proposition fut évidemment acceptée et justifie les honneurs votés par l'assemblée. 23, La formulation des lignes 19-20 se retrouve sur un décret des années 337/6 a.C. découvert dans I' Asclépieion mais dont on ignore s'il concerne ou non un médecin (R. O. Hubbe, Hesperia 28 ( 1959), p. 169-170, n° 1 lignes 1-2). 24. Phidias était métèque, c'est-à-dire qu'il bénéficiait du statut officiel d'« étranger résident», comme Evénor au début de sa carrière (006). 25. L'installation de la stèle dans le sanctuaire du dieu de la médecine, au pied de !'Acropole, est significative. Elle assure certainement au médecin concerné une publicité efficace qui vient en complément des honneurs attribués.

(155 lignes; H. 1,62 m, L. 0,835 à 0,857 m, Ep. 0,16 m. H. let. 0,005 m. décret initial très mutilé et une liste de donateurs

un

EM8242 +). Dim.:

26. Les deux inscriptions découvertes l'une près de l'autre concernent le même personnage : la première est la dédicace d'un patient reconnaissant pour le médecin qui l'a guéri (ainsi que la signature du sculpteur) ; la seconde, une autre dédicace ou peut-être l'épitaphe d'Argaios, rédigée en quatre distiques. L'épigramme rend hommage aux qualités d'intelligence du médecin qui savait compléter les opinions de ses confrères par des connaissances théoriques, comme un juriste maîtrisant à la fois la jurisprudence et la doctrine, alliant l'Émat11µri à la 1:éxvri. Elle oppose ainsi la tradition orale à la lecture des traités (certainement de la Collection Hippocratique). Sur la culture et les compétences professionnelles nécessaires au médecin, cf. O. Temkin, Isis 44 (1953), p. 213-225. 27. Un sculpteur homonyme du 11' a.C., Demetrios, du dème de Ptéléa, est mentionné en /G IIIII2 n° 4257 et PA 3442. 28. Ligne 2 : [vü ]v W. Dittenberger & E. Loewy. 29. Ligne 1 : it[cie]oç G. Kaibel. 30. L'expression est recherchée. Wuxrjç cir1µa rappelle Platon, Rép. 433 d. Etitaç comme yuw1tay11ç, sont des mots très rares (cf. LSJ) qui ne sont pas employés dans le Corpus Hippocratique, d'après la Concordance hippocratique de G. Maloney, W. Frohn & P. Potter, New York, 1986 et l'index Hippocraticus de J.H. Kühn & U. Fleischer, New York, 1989. On note la curieuse marque d'une aspiration ligne 3 de l'épigramme. 31. Voir note complémentaire 11°1. 32. Ces traitements avaient toutes les faveurs des malades, comme le montrent les vers 7-8 et une épigramme: Hier j'étais malade. S'approcha de moi un ennemi, un médecin, qui m'interdit le nectar des coupes. Il me dit de boire de l'eau, ce pauvre sot, qui ne savait même pas que le ressort des mortels, assure Homère, c'est le vin! (Anth. Pal. XI n° 61, éd. et trad. R. Aubreton, C.U.F. 1972, p. 95), opposant au traitement médical l'autorité d'Homère (Iliade 3,246 et 6, 261).

118

CORPUS DES INSCRIPTIONS

LES MÉDECINS DANS LE MONDE GREC

Publ. : P. Girard & J. Martha, BCH 2 (1878), p. 428-445 (inventaïtc B p. 431); CIA, 836,fac-simile; /G II-III2 1534 B et 1535; S.B. Aleshire, Athenian Asklepieion, l 989, n° v p. 249 sqq. (avec abondante bibliographie).

fh;

ligne 17 (= ligne 78 de S.B. Aleshire) [- - - - ] NLKOµaxau i.u-rpoü M.

De Nicomachos, médecin

33 ,

20 (drachmes).

010 Catalogue de donateurs

119

Publ. : CIA Il Add, 352 b (RIG 685; F. Kutsch, Attische Heilgotter und Heilheroen, 1913, p. 65 n° 30); /G II-III2772, d'après copie d'U. Kohler (LSCG, p. 74 n° 40). Cf. J. Oehler, Janus 14 (1909), p. 9; R. Schlaifer, Harvard Classical Studies 51 (1940), p. 241 note l; L. Cohn-Haft (1956), n° 8; S.B. Aleshire, Asklepios at Athens, 1991, p. 81 (fiche prosopographique d'Akrotimos). 'E,i:1,iitoye1.'tovoç c'i.pxovroç · bi:l-rijç 6.rJ-

Athènes

Stèle de marbre gris de I' Hymette provenant du sanctuaire d' Asclépios à Athènes, brisée en plusieurs fragments dont six ont été retrouvés vers 1877 et huit ai.ures depuis, constituant la partie supérieure de la pierre. Elle est gravée sur deux faces (A et B : 009). La face A comporte un décret initial (nommant certainemel\t les commissaires chargés de l'inventaire) dont 15 lignes sont conservées, un llutre texte de 16 lignes puis, après une interruption d'au moins 23 lignes, une liste de donateurs de 92 lignes [EM 8242 +]. Dim. : H. 1,62 m, L. 0,891 à 0,9897 m, Ep. o,16 m. H. let. 0,005 m.

Publ. : P. Girard & J. Martha, BCH 2 (1878), p. 419-428; CIA 835, jacsimile; /G II-III2 1534 A; S.B. Aleshire, The Athenian Asklepieion, 1989, n° iv p. 177 (photo et abondante bibliographie). ligne 13 (= ligne 67 pour S.B. Aleshire) on lit: ôaKTUALOÇ oa.pôwv xpuoLWL ÈvôEôeµÉvovô àvÉ0rJ[Kev -]wp i.a-rpèç Ôt..[K'll - _ÉvLy]pÙ1jlKal Ëï.mpoç KTÀ.

... une bague35 en or sertie d'une pierre précieuse consacrée par le méde6 cin [. ..}or d'un poids de [. ..} un griffon et un cer/ , etc. 011 Règlement du culte rendu par les médecins publics à Asclépios et Hygie Athènes 270/69 a.C. Plaque de marbre pentélique ornée d'un bas relief et mutilée en bas, trouvée dans l'Asclépieion, entre le théâtre de Dionysos et celui d'Hérode Atticus [Athènes, Mus. Nat.]. Dim. : H. 0,385 m, L. 0,315 m, Ep. 0,07 m. H. let. 0,005 m ; lettres O et o, Il aux hastes inégales, en ovale allongé et Q écarté. Non stoichédon. 33. Les premiers éditeurs datent ce texte entre la 118•et la 123•Olympiade. Le médecin Nicomachos est, avec des prêtres, le seul donateur dont soit indiquée la profession.

34. U. K0hler & J. Kirchner proposaient la date de 274/3 a.C. et le nom 'av,,'t)wp, lecture rejetée par L. Cohn-Haft, p. 29 note 110 (date proposée, 276/5) et S.B. Aleshire, p. 231. 35. Les objets sont énumérés selon la place qu'ils occupent dans le sanctuaire. Parmi les donateurs, des hommes et des femmes, seuls quelques noms sont suivis d'un démotique.

36. Pour des exemples de pierres précieuses décorées d'un griffon et d'un cerf, cf. J. Boardman, Greek Gems and Finger Rings, 1970,pl. 511 et 813.

µ'Y)'tpLaôoçÔWÔEKO.'t'Y)Ç :rtp'U'tO.VEI.O.Ç, ~L 0EOÔO'tOÇ 0EOLÂ.OO'tpCX't'l'J 1

Publ. : JG II/IIl 781 O. [- - - - X]oME'LÔl']çta.poç [- - - ] [- - - Ô)wpou füpVLKLÔOU [- - - ]

[. ..} du dème de Cholléides, médecin {et (?) ... fille (?) de ...]dôros du dème de Berenikides58• 55. Ligne 1, EL1'J['tTJV] B.D. Meritt; W. Peek souligneque cette forme d'accusatif n'est attestée W. Peek; jusqu'à présent que dans la Septante et des papyri d'époque tardive; l:[11:a.p·t]î]ç NovooovEL'l'J['t'llv] o[ùv 'tOJLÇ, ciya8[otm] D. Geagan.J'adopte ici la restitutionde S. Follet. Novooov ELîJ'tTJP, avec cette même fonne athématiquepoétique,à Thisbè(050).

56. Les portraits de médecins sont rares. On connaît, bien sOr, le buste de Marcus Modius Asiaticos (195), ainsi que plusieursanonymes,commele relief de Bâle étudié par E. Berger (cf. supra) et quelquesautres (cf. A. Hillert,Antike Ârztedarstellungen, 1990). 57. Les changementsde vers des trois hexamètressont signaléspar les vacat. 58. La taille du fragmentlaisse supposer une inscriptiondédicatoiresur un monumentrelativement important.La dispositionest pourtantsingulière.Le premier personnage,médecin,ap-

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CORPUS DES INSCRIPTIONS

LES MÉDECINS DANS LE MONDE GREC

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1 0 [- - - - - - ]INEIB[- - - - - ]

022 Épigramme sur les devoirs du médecin

Athènes

u• s.p,c_

[- - - - -]Ml[- -]tEN à0t.a Ka\.µo[- - -] [A[-

Sarapion 59,

Un grand nombre de fragments provenant du monument de érigé dans l 'Asclépieion, sur le flanc Sud de l 'Acropole ont été rassemblés dès 1927 par l>. Graindor et édités par J.H. Oliver (1936) qui décrit le monument (1939), p. 316. 317. La première face du monument offre six textes différents: la dédicace (a lignes 1-6), le texte chorégique (b lignes 7- 9), un texte non identifié (c lignes I o. 12), le poème sur les devoirs du médecin (d lignes 14-33), des citations (e lignes 36-39), et un péan ((lignes 41-45). Dim.: H. 10,22 m. H. let. variable, de 0,02 (a, c et d) à 0,03 m (b) afin que le texte occupe toute la surface; lettres A, E, C. Ligne IS, le signe de l'aspiration (rare dans les inscriptions, cf. A. Wilhelm, SPrAW Leipzig, 1933, p. 845-846) a été ajouté sur le o de ot pour éviter toute confusion. Pub!. : Le monument de Sarapion a fait l'objet de nombreuses publica. tians, cf. SEG 28 (1978), 225. J.H. Oliver, Hesperia 5 (1936), p. 91-122 (sans l'épigramme sur les devoirs du médecin); J.H. Oliver, BHM 7 (1939), p. 315-323 (éd. de l'épigr. par P.L. Maas, avec trad. anglaise); J.H. Oliver (1949), Hesperia Suppl. 8, p. 243-246 (SEG 28 (1978), 225); D. Geagan, ZPE 85 (1991), p. 145-165 (SEG 41 (1991), 209). Cf. R. Keydell, Hermes 76 (1941), p. 320 [= Kleine Schriften ... , 1982, p. 290]; Chr. P. Jones, Phoenix 32 (1978), p. 228-231 (BE 1979, 169); D. Gourevitch, Le triangle hippocratique, 1983, p. 278-280 ; S.B. Aleshire, Asklepios at Athens, 1991, p. 49-74.

Face A

En haut

[raparâ.wv ]a XoME,LÔîJV > ;c[oLlJTYJV - -] [tmpàv Ka1.cpL ]t.6aocpov L'tWLK[ 6v - - - ]

En bas Ko> r-ca[uoç rrupcpop]oç È~'.A.KportOÀ.EWÇ XOMEL5

Ôl)Çi.E[pE'ÙÇ ÔLÙ(31.ouwü] 0wÜ 'tOVavwü rtartrtOV àvÉ0[îJKEVKUL-càv rcma]va miwü àvÉypmjJEV Ka[ 0 'vrcoµVl')µm:LOµàv'.ApELOrt]ayEnCÎÎv

AE[wv-c1.ç Èv1.Kavacat - - - - - - ]wpoç ~ PXE [vacat füparc\.wv (?) ÈXOPl]YEL vacat] [- - - - l'j'UAfL (?) - - - - Èl\'LÔaa ]KEY

manquent plusieurs lignes partient à la tribu Léontide comme Sarapion (infra), le second (son épouse?), à la tribu Ptolémarde. 59. Ce monument a été édifié pour commémorer la victoire de la tribu Léontide aux chorégies. Philopappos avait alors pris en charge toutes les dépenses des concours et Sarapion, poète et philosophe renommé, avait mené l'équipe gagnante. Outre le texte chorégique, le monument comporte plusieurs textes de dates et de thèmes différents, des poèmes et des citations, selon l'habitude établie à cette période. Parmi les six textes de la face A (voir ci-dessus la présentation), seuls les quatre premiers sont repris ici.

]II[- - - ]ATfil:IA[ - - - ]OLàvôpoµaxm[- - - ] vacat

15

20

25

30

• Epya -caôe tmp[ oü · rrm ]wvLarcpa-cove[- - - ] KaLv6ov tiî a0m Kç àyopavoµciïv 'tO [~]e' Ë'toç 'tOV 0EOV'trj :rtOÀEL \Jf(T)cpLoµm~) B(ouÀrjç).

Dim. non précisées.

À la Bonne Fortune

Publ. : CIG 1227 d'après une copie de Fourmont; /G IV, 723. Cf. V. Nutton, PBSR 45 (1977), « Archiatri ... » n° 76.

Agasic/eidas fils d 'Agasicleidas, archiatros de la cité occupant le poste 12 13 1 d'agoranome la 69' année (a élevé cette statue ~ du dieu pour la cité. Décision du Conseil.

[~µ]upva'Lav, Awvriôa 0uym:Ép[a -roü] [m]pL[TJ)yr)l:OÜ KCXI. àpxLm:poü Kat ½.[Àd;o.v ][ô ]paç -riî ç' Iooxpuoou, yuvatKa ô[è 'tOU ÔEL]-

5

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CORPUS DES INSCRIPTIONS

034 Épitaphe rédigée par le médecin Théod ...

[voç], µVY]µT)ÇÉVEKO[rj] µ'll'tTJP· 'P(ricpioµa'tL) B(ouÀrjç).

LACONIE, Gytheion 11• s. a.C. ?

(En l'honneur de) Smyrnaia, fille de Leontidas, périègète9 et archiatros, ,el 10 d'A[lexand}ra fille d'Jsochrysos , épouse de [ ...}, en souvenir; sa mère11• Décision du Conseil. 033 Dédicace de l'archiatros Agasicleidas au dieu

Trézène

Fragment d'une inscription funéraire sur une petite base de marbre blanc, brisée à droite et à 1'arrière, trouvé près du rocher de Pelekito. Dim. : H. 0, 12 m, L. 0, 15 m. H let. 0,025 m, A, E, ~-

Publ. : E.S. Forster, ABSA 10 (1903/04), p. 184 n° 10; /G V, 1, 1199. 0E6ô[- - - - ]

193p. C::.

Base de marbre sombre trouvée dans les ruines de l'église Hagia Soteira (ou Hr:;. gia Metamorphosis pour A. Baumeister et P. Foucart). Sur une autre face est grav(\e l'inscription JG IV 787. Dim. : H. 0,30 m, L. 0,66 m, Ép. 0,58 m. E, C, Cù.

Publ. : A. Baumeister, Philo/ogus 9 (1854), p. 182 n° 7; LBW II add,, 1 [P. Foucart] p. 72 n° 158 a; /G IV 782. Cf. V. Nutton, PBSR 45 (1977), « Archiatri ... » n° 75.

5. C. Roebuck: [/3ouÀ~]. 6. Des membres de la famille de ce médecin sont connus à Corinthe (Th. L. Shear, AJA ~2 (1928), p. 477). 7. Euelpistos et Mégès de Sidon étaient aussi deux chirurgiens actifs à Rome au début du 1•'s. p.C. (Celse les associe dans sa Préface, 7). Il est difficile d'établir un lien de parenté av~c Caius Vibius, mais peut-être leur notoriété en fit-elle des références pour une famille (je médecins installée à Corinthe. 8. La longueur de la ligne permet de suggérer, comme le fait J.H. Kent, la restitution [lhci /3iov], préférable à [-cÉÀeLOv] que proposait C. Roebuck. 9. Leontidas, médecin municipal, fut également guide, accueillant les étrangers dans la cité

(fol. 105 verso). Dim. non précisée~.

1

41

SGD/ 4595; IG V 1, 1245 • Cf. A.S. Bradford, A Prosopography of Lacedemonians, 1977, p. 188. 'A ltOÀ.LÇ

11•s.p.C.

Cythère

Plaque de marbre gris brisée en haut et à l'angle inférieur gauche, trouvée en 1963. Dim.: H.0,266 m, L. 0,34 m, Ép. 0,53 m. H. let. 0,12-0,l4 m, inter!. 0,004 m.

Lettres A, E, C, 'J/-,W. Pub!.:

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CORPUS DES INSCRIPTIONS

LES MÉDECINS DANS LE MONDE GREC

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1

4

[ .. .} honorant. S'étant instruit43 tant à Sparte et à Boiai'4 il surpassa tous les autres par de bonnes dispositions pour l'art de guérir. Et lui qui mettait son ambition à obtenir une grande gloire sur la terre de ses pères, il ne reçut pas les fruits de son labeur.

a 'tWVTmvgpiwv V ) Me., ÈsîJYl'J"tT)Ç' i\pxuiô[cxç- - ] Il., 15 TToÂ.UXO.PîJÇ i\ptcrtoKpaw[u )ç, IO..fomoçi\[pu:noô11]µov K., àpxtµa.y( e) tpoç- i\Â.É!;cxvôpoç ), 'HpcxKÂ.ELÔîJÇ) N., µa.[v}tELÇ" Èma:rcovôopxrJo.av·Apeo.oç MtKKLCXÇ Ttµwvoç IO..vna.ÔrJÇ, MoÂ.0000-üllou., i\ycx0T)µEpoç 5 j,\p'tm:cxpxoçKupou 'Icxµtôl']çX., i\pxtaôou ÂO'U.,Ka.Â.Â.WV ypcxµµCX'tE'UÇ" KJ...éÛotO'U ÂO'U., llcxµa.punoç i\vtt6xou Il., 20 .rwdtvtKoç 'HpcxKÀ.(E)LÔou /lou., cxÙÂ.rJ'tTJÇ' Zw~LÂ.oç ) r., otvox6oç- 'Idtôwpoç KÂ.(E) tôotixov 'I:rc:rùcxç Xa.po:rcoç., MoÂ.0000-Ü. 10 'ApKEOOÇ 'ApµoôLOtJT., KCX01"jµEpü01J'TI]Ç" 'ÜÂ.Uµ:rctXOÇ ),

[Spondophores51]: Archiad[as fils de ...] n58., Cleïppos filo!; d'A[ristodè]mos K., Héracleidès fils d'Héracleidès, N. ; devins: Micciasfilo!; Damaristos, fils d'Antiochos D. ; aulète: Zôi1os fils de Zôi1os G. ; gardien..,~ de Timon, Clytide59, Aristarchos fils de Cyros, Iamide6° Ch. ; secrétaire6'_, du temp!e62 : Hippias, fils de Charops Ph., Arcesos fils d'Harmodios T. ; 63 prêtre procédant au sacrifice quotidien : Olympichos fils d'Olympichos .bûcheron: Sôtion fils de Sôtion; médecin: Ammônios fils d'Ammônios d~ Ph. ; architecte : Pratacôn fils de Pratacôn Me. ; interprète sacré : Po/y, 56. Un S à l'envers correspondant à l: à l'envers, simplifié en 3 puis en «) » évite au graveur de répéter au génitif un nom qu'il vient d'indiquer au nominatif quand le patronyme e1 l'anthroponyme sont semblables (lignes 3, 8, 11, 12, 13, 14, 16). 57. La liste énumère des participants aux cérémonies sacrées. Le médecin assure les soin~ d'urgence aux athlètes et au public des concours olympiques, ce qui n'a rien d'étonnant. 58. Les initiales!!., K, N, X, r, ,Tet les abréviations Me et /!.ou restent obscures. Peut-être le~ premières sont-elles les initiales de tribus ou de dèmes d'Elide ; quant aux secondes, on se, rait tenté d'y voir les premières lettres de µÉ'totKoç et de ôo-ÜÂ.oç,envisageables compte, tenu des professions respectives (architecte et danseurs) des intéressés. 59. Devins célèbres (lliade, 1I, 302 et Odyssée, I 5, 540). 60. Descendant d'lamos (Pindare, 0/. 6, 120 et Hérodote, 5, 44 et 9, 33). 61. Sy/1.3 I 02 I, mentionne presque les mêmes fonctions, sans le médecin. 62. Sur la charge de« porte-clef», Kohl, RE s. v. kleiduchos ainsi que L. Robert, Etudes anatoliennes, p. 32 et Gnomon 31 ( I 959), p. 26. 63. Ce terme est un hapax, LSJ.

Base de calcaire trouvée à Dymè (Kato-Achaia), dans une propriété privée [Musée de Patras, inv. 73]. La face supérieure comporte un emplacement en creux pour une stèle. La base, réutilisée au 1•'s. a.C. dans une construction funéraire, comporte sur sa face inférieure une inscription latine de cinq lignes qui était alors la seule visible. Dim. : H. 0,24 m, L. 0,612 m, Ép. 0,493 m. H. let. 0,007-0,009 m, interligne 0,01-0,012 m; A, E, I:.

Pub!. : J. Bingen, Mélanges offerts à G. Daux, 1974, p. 13-17, photo p. 15 (BE 1976, 287; SEG 31 (1981), 379). NtKLCX Ll'jnjpoç, oôot:rc6pe,Â.EVOOE ôaµcxpw, 1.0..EU:rtU'tpCXV :rctV'U'tOLÇ rt0EOLKEKptµÉvcxv Èv l;[wo]l:çÈvcxp1.0µt0v ooçév6Â.rjµcx 'tàv 'tO :rcp1,v !;ecrtfa Kpurn:oµÉvcxv µe 3tÂ.CXKL. owqipoo,'.,vcxç, 1

65

Du médecin Nicias, passant, regarde ici l'épouse, C/eupatra, estimée pour la sagesse de ses mœurs66 ; (moi qui fus) jadis, au nombre des vivants, un joyau 61 de la tempérance, je suis cachée sous une dalle polie.

64. Le terme Èmaitovôopxl'JCJt11Ç(Ùitoaitovôopxl'JCJt11Ç) est aussi un hapax (LS.J). 65. L'éloge funèbre, dans un style poétique, reste conventionnel. On note, à côté de formes doriennes, l'utilisation de la forme ionienne athématique du génitiftî]-crjpoç. L'expression t_;[wo]î'.çÈvapi.8µwç se rencontre chez Théocrite, Idylle vii (Tha/ysies), 86. 66. Cette épitaphe souligne chez l'épouse du médecin les qualités traditionnellement prisées chez les femmes : modestie, prudence avisée et sage discrétion. Elle ne précise ni l'âge de Cleupatra, ni son origine. Èvt (?) 1,.rjµa J. Bingen; J. Pouilloux(BE): 67. Ligne 3 mais la construction semble floue: roc; wç Év6À.l']µa(ɵ6Â.î]µa) aw