Le Corbusier - Œuvre complète Volume 2: 1929-1934: Volume 2: 1929-1934 [15 ed.] 9783035602876, 9783764355043

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Table of contents :
Table des Matières
Préface aux oeuvres de Le Corbusier 1929-1934
INTRODUCTION
INTRODUCTION
EINLEITUNG
Villa Savoy à Poissy
Asile flottant de l'Armée du Salut
Palais du Centrosoyus à Moscou
Salon d'automne 1929
Maison de Mr. Errazuris, au Chili
Appartement sur le toit (Mr. de Beistegui)
Villa de Mme. de Mandrot, près Toulon
Projet D'amënagement Pour La Porte Maillot, 1929
Immeuble " Clarté " À Genève
Musée D 'Art Contemporain À Paris
Pavillon Suisse À La Cité Universitaire À Paris
Plan D'urbanisation Pour Barcelone
Plan «Voisin» de Paris, 1922- 1930
Immeuble Locatif a Zurich
Cité de Refuge a Paris
Conférence sur: Un nouvel ordre de grandeur des éléments urbains, une nouvelle unité d'habitation: français
Un nouvel ordre de grandeur des éléments urbains, une nouvelle unité d'habitation: allemand
A new classification of town building, a new dwelling unity
Palais des Soviets à Moscou
Ëtude D'urbanisation En Amérique du Sud, 1929
Urbanisation de la ville d'Alger. Projet A
Immeuble locatif à la Porte Molitor à Paris
Urbanisation de Genève
Urbanisation de Stockholm
Urbanisation à Anvers
Lotissement de l'Oued-Ouchaia à Alger (Projet Durand)
Une maison locative à Alger (Projet Ponsik)
Urbanisation à Alger. Projets B et C
Projet pour le bâtiment de la " Schweiz. Rentenanstalt , à Zurich
Le village coopératif. Réorganisation agraire
Alger. Rectification du chemin du Telemli par 2 viaducs constituant des habitations à loyer
Petite maison à Alger
Barcelone, Lotissement Destiné A La Main-D'oeuvre Auxiliaire, 1933
Project pour immeuble ouvrier dans les environs de Zurich
Torino
Le Corbusier comme auteur
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Le Corbusier - Œuvre complète Volume 2: 1929-1934: Volume 2: 1929-1934 [15 ed.]
 9783035602876, 9783764355043

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Le Corbusier 1929-1934

Le Corbusier et Pierre Jeanneret

Œuvre complète 1929-1934 W. Boesiger (Ed.)

Birkhauser Ba sel

A CIP catalogue record for this book is available from the Library of Congress, Washington D.C., USA. Information bibliographique de la Deutsche Nationalbibliothek La Deutsche Nationalbibliothek a répertorié cette publication dans la Deutsche Nationalbibliografie ; les données bibliographiques détaillées peuvent être consultées sur Internet à l‘adresse http://dnb.d-nb.de. Les droits d’auteur de cet ouvrage sont protégés. Ces droits concernent la protection du texte, de l’illustration et de la traduction. Ils impliquent aussi l’interdiction de réédition, de conférences, de reproduction d’illustrations et de tableaux, de diffusion radiodiffusée, de copie par microfilm ou tout autre moyen de reproduction, ainsi que l’interdiction de divulgation, même partielle, par procédé informatisé. La reproduction de la totalité ou d’extraits de cet ouvrage, même en cas d’exception et par quelque procédé que ce soit, est soumise aux dispositions de la loi fédérale sur le droit d’auteur. Elle est par principe payante. Toute contravention est soumise aux dispositions pénales de la législation sur le droit d’auteur. © 1995 Birkhäuser Verlag GmbH, Bâle Case postale 44, 4009 Bâle, Suisse Membre de De Gruyter Dix-septième édition 2013 (Édition originale 1934) © 1995 Fondation Le Corbusier, Paris, pour l’ensemble de l’œuvre de Le Corbusier. Imprimé sur papier sans acide, composé de tissus cellulaires blanchis sans chlore. TCF ∞ Imprimé en Allemagne ISBN : 978-3-7643-5504-3 Volumes 1–8, Set : ISBN : 978-3-7643-5515-9 www.birkhauser.com 9876543

TABLE DES MATIÈRES Pages

Pag:es

Préface par S. Giedion Introdu ction par Le Corbusier (texte en allemand, français et anglais) Villa Savoy à Poissy Asile flottant de l'Armée du Salut Palais du Centrosoyus à Moscou Salon d'automne 1929 Maison de Mr. Errazuris, au Chili Appartement sur le toit (Mr. de Beistegui) Villa de Mme. de Mandrot, près Toulon Projet d'aménagement pour la Porte Maillot à Paris Immeuble " Clarté ,, à Genève Musée d 'Art contemporain à Paris Pavillon Suisse à la Cité Universitaire à Paris Plan d'urbanisation pour Barcelone Plan «Voisin,, de Paris, 1922- 1930

7-9 11 -22 23-31 :32- 33 34-41 42-47 48-52 53-57 58-62 63-65 66-71 72- 73 74- 89 90 91-93

Immeuble locatif à Z1,1rich Cité de Refuge à Paris Conférence sur: Un nouvel ordre de grandeur des éléments urbains , une nouvelle unité d'habitation: fran çais allemand anglais Palais des Soviets à Moscou Etudes d 'urbanisation en Amérique du Sud Urbanisation de la ville d'Alger. Projet A Immeuble locatif à la Porte Molitor à P a ris U rbanisation de Genève Urbanisation de Stockholm Urbanisation à Anvers

94-96 97-109

110-114 115-118 119-122 123-137 138-1 39 140-143 144-153 154 155 156-159

Pages

Lotissement de l'Oued-Ouchaia à Alger (Projet Durand) 160-169 Une maison locative à Alger (Projet Ponsik) 170-173 Urbanisation à Alger. Projets B et C 174-177 Projet pour le bâtiment de la " Schweiz. Rentenanstalt , à Zurich 178-185 Le village coopératif. Réorganisation agraire 186-191 Alger. Rectification du chemin du Telemli par 2 viadu~s constituant des habitations à loyer 192-193 Petite maison à Alger 194 Barcelone. Lotissement destiné à la maind'œuvre auxiliaire 195-199 Projet pour immeuble ouvrier dans les environs de Zurich 200-201 Torino 202 Le Corbusier comme auteur 203-207

SPÉCIFICATION DES MATIÈRES Pages

Pages

Villas

Grandes constructions

Villa Savoy à Poissy 23-31 Maison pour Le Chili 48-52 Appartement sur le toit aux ChampsElysées 53- 57 Villa de Mme. de Mandrot, près Toulon 58-62 Petite maison à Alger 194

Centrosoyus à Moscou 34-41 Pavillon Suisse, Cité Universitaire à Paris 74-89 Cité de Refuge à Paris 97-109 Palais des Soviets à Moscou 123-137 Bâtiment de la " Rentenanstalt , à Zurich 178-185 Urbanisme

Immeubles locatifs

Immeuble « Clarté, à Genève 66-71 Immeuble locatif à Zurich 94-96 Immeuble locatif à Paris, Porte Molitor 144-153 Maison locative à Alger 170-173 Immeuble pour ouvriers aux environ s dP. Zurich 200-201

Proj et d'aménagement de la Porte Maillot 63-65 Urbanisation de: Barcelone 90 Paris 91-93 Amérique du Sud (Buenos-Ayres, Sao Paolo, Montevideo) 138-139 Genève 154

Pages

Stockholm Anvers Alger. Projet A. Projet B et C. Lotissement d'Oued-Ouchaia Barcelone. Lotissement Le village coopératif. Réorganisation agraire

155 156-159 140-143 174-177 160-169 195-199 186-191

Mobilier

Salon d'automne 1929

42-47

Textes

Introduction 11-22 Un nouvel ordre de grandeur des éléments urbains, une nouvelle unité d'habitation 110-122

5

VOCABULARIUM acier abriter aménagement armée du salut

Stahl Obdach geben Auswertung Heilsarmee

steel to shelter utilisation salvation army

gabarit gaine de chauffage gaspillage à gradins gratte-ciel

Dachprofil Heizkorperverkleidung Vergeudung stufenformig Hochhaus

top profile covering of the radiator vaste in form of steps skyscraper

baie barrage bâtisse, cube de

Oeffnung Talsperre Kubus des umbauten Raumes Eisenbeton Sonnenschutz Waschküche Glaserker

opening dam cube of building

hourdi de terre cuite

Tonhohlkorper

brick hourdis

inextricable insonorisation isolation phonique impasse immeuble locatif

unentwirrb ar Schallisolierung Schalldampfung Sackgasse Mietshaus

inextri cable so und-isolation sound-isol a tion blind ailey apartment house

carcasse carrière casier chantier charpente cimaise ciment armé cloison cellule climatisation de l'air conque sonore coupe longitudinale/ verticale corniche construction à sec crèche

Gerippe Steinbruch Kastenmobel Bauplatz Gebalk Karnies Eisen beton Zwischenwand Zelle, Raum künstliches Klima akustische Musch el Uings/ Querschnitt

skeleton quarry shelves building site timber work cornice reinforced concrete partition wall cell air conditioning acustical dornes longitudinal/cross-section

lotissem ent raval er lisse

Bebauungsweise fein abge rieben

system of dwelling fine plastering

lait de chaux

Kalkmil ch

white wash

m âçonnerie maquette maréchalerie mur mitoyen

Mauerwerk Mode Il Schmiede Brandmauer

masonry mode! smith y flre proof wall

nef

S chiff (Raumteil)

n ave

Karnies Trockenbauweise Kinderkrippe

cornice dry construction crèch e

ossature obturer

Skelett, Gerippe verstopfen

skeleton constipate

dalle d éclivité dilatation dortoir

Platte Abschüssigkeit Ausdehnung Schlafsaal

plate declivity expansion dormi tory

édicule en corbellem ent successif élévation épure équipement entrave escalier en vis é table embouteillé

Hauschen stufenformiger Vorbau

box back stepped front

Aufriss Zeichnung Ausrüstung Hindernis Wendeltreppe Stan verstopft

elevation design equipment, outfit hindrance winding stairs stable bottled up

pan de verre paroi piéton pilier piloti poteau piscine pieux pignon portique poutre

Glaswand Zwischenwantl Fussganger Pfosten Pfeiler Pfahl Schwimmbassin Pfahl Giebelmauer Vorhalle Bal ken

glass wall partition wall ped estrien poste pillar pile swimming pool pil e gable e nd porch bearn

sinuosités du terrain sommier

Unregelmassigkeiten des uneaverness of the Terrains grounct Trag balken bearn

toiture tuil e

Dachwerk Dachziegel

roof tite

falaise ferme fenêtre coulissante

Steilhang Bauernhof Schiebefenster

slope farm sash window

vitrage voû tele ttes

Fensterwe rk kleine Gewolbe

system of windows srnall vaults

beton armé brise-soleil buanderie bow-windows

6

reinforced concrete protection against sun wash-house bow-windows

Préface aux œuvres de Le Corbusier

1929-1934 Le siècle dernier se distingue de beaueoup d 'autres par la quantité de ses inventions et de sa production. Il a amassé un stock d'él éments qui, pour servir de matière première à un vaste mouvement spirituel, nouveau et heure ux, n'attendent que d ' être classés, tran sformés et dirigés par des esprits justes. Mais il n'a pas su trouver l'exploitation véritable des poss ibilités latentes, par lui crét\es. Cette impuissan ce résulte de la séparation complète qui existe, encore de nos jours d'ailleurs, entre la vie (publique, sociale, d ' affaires, etc.) et les désirs et besoins les plus élémentaires des êtres humains, disons: le sentiment. Pendant tout le siècle, ce conflit a été dénoncé par des esprits clairvoyants. On a étouffé leur voix, de sorte que ces esprits sont demeurés inefficaces: ni l'opinion publique, ni les événements n'ont été influencés par eux. Le 20e siècle aura cet avantage qu'avec lui ce conflit deviendra conscient. Depuis 30 ans déjà, des efforts toujours renouvelés se font sentir (dans la peinture, la poésie, l'architecture, etc .) tendant à faire valoir le sentiment et à ratrapper ce que le sièele dernier avait laissé échapper. Nous approchons du moment où la réalité " extérieure " sera atteinte et comprise par le sentiment. En fonction de cet événement on accordera peut-être à l'architecture actuelle une importance qu 'en temps ordinaire on lui refuse. Du point de vue constructif l'architecte est inférieur à l'ingénieur, du point de vue économique, au financier, du point de vue esthétique, au peintre. Et quand même, il aura une influence profonde sur la manière de vivre de demain, pour avoir su découvrir et utiliser les possibilités latentes qui établissent un rapport entre le progrès industriel et les besoins et les désirs humains. sociaux et sentimentaux. L 'architec ture a trouvé une aide dans la peinture qui (depuis le cubisme) lui a

rendu le courage et la liberté de se défaire des moyens d'expression démod és. Elle a mis à jour les relations qui existent entre les méthodes nouvelles de construction et la nouvelle vision picturale et plastique, entre l'industrie et l'élan social qui est à la base de toute activité. En ce sens on peut dire que Le Corbusier se trouve a u centre même de l 'architecture contemporaine. Maisons

On sait que Le Corbusier a établi cinq points d e liaison entre l'architecture moderne et le progrès de la technique: 1) les pilotis; 2) l'ossature indépendante entre les facteurs portants et les murs. Il en résulte: 3) le plan libre; 4) la façade libre (le rez-de-chaussée servant autant que possible à toute autre utilité qu'à l'habitation); 5) le toit-j ardin. Depuis que Le Corbu sier a commen cé de bâtir régulièrement (1922), il a mis en pratique et d éveloppé ces principes, il les a clarifiés par l'expérience acquise dans la construction de différents hôtels particuliers, dont la Villa Savoie à Poissy est l'exemple le plus pur et le plus clair. Ce bâtiment n'a pas de rez-de-chaussée à proprem ent parler; il s'élève sur pilotis ; la maison d ' habitation commence donc avec le premier étage. Ce bâtiment est une expérience pratique du problème consistant à se demander de quelle· manière et dans quelle mesure des pans de verre sont compatibles avec des pièces d'habitation. Le Corbusier a bien compris que l'homme, étant un être organique, ne supporte une quantité de lumière ni trop grande ni trop petite pour ses besoins vitaux, et que le paysage, pour participer à la vic d'un homme, ne peut être présenté qu'en parties découpées. Grandes constructions

Parmi les 377 projets pour le Palais des Nations (Genève), celui présenté par L e Corbusier et P. Jeanneret a été le seul qui se soit assuré une

place historique: les sept années écoulées depuis lors n'ont fait que le confirmer. Pour la première foi s dans l'histoire du mouvement architectural moderne, on a discuté uu projet pour un monument destiné à un organisme extrêmement complexe et de nature sociale. Les intrigues qui en ont empêché l'exécution, n'en ont pu diminuer l'inOuence prépondérante. On a vu que la clique des académiciens qui a finalement obtenu la commande de la construction, s'est vue contrainte de renoncer à ses propres projets et de s'approprier les dispositions et propositions de Le Corbusier, tout simplement parce que son projet à lui était basé sur une analyse approfondie du problème et que la force créatrice de l'architecte n'y était pas entravée dès le principe par l'image arbitraire d'un décor théâtral. Ainsi, derrière le Palais des I'\ations effectivement exécuté, se dresse, invisible, l'architecture moderne. C'est elle qui indique le chemin. 1927. Ce qui, pour Genève, avait été seulement un projet, a pu être exécuté, partiellement du moins, au Centrosoyus (1928- 1934). Ce bâtiment de Moscou, destiné aujourd'hui au ministère de l'industrie légère, se dresse à côté d 'autres bâtiments gouvernementaux, d'un modernisme assez mal compris. La réalisation de ce projet a été retardé par le fait qu'à cette époque les efforts se concentraient sur le Plan Quinquennal, et davantage encore par le dégoût croissant éprouvé envers l'architecture contemporaine. A la même époque à Paris , deux autres bâtiments se sont élevés rapidement sous la direction même des deux architectes: le Pavillon Suisse de la Cité Universitaire (1931-33) et la Cité de Refuge de l'Armée du Salut (1929-1933). Les essais pour l'isolation du son faits au Pavillon Suisse de la Cité Universitaire sont très certainement assez importants. Aussi dignes d'intérêt sont la méthode employée dans les fondations et l'idée de surélever les bâtiments sur quelques piliers extrêmement puissants, très profondement enfoncés dans un terrain sûr. Mais ce qui nous semble extraordinaire au

7

premier abord, c'est la disposition des volumes et de l'espace dans le hall d'entrée. Quoique la place disponible fût relativement restreinte, l'imagination de l'architecte a créé un espace vivant, libre et vaste, digne des inventions de la grande architecture, telle qu 'on n'en avait point vu de manifestations depuis la fin du baroque. Il est significatif que cette solution emploie des moyens qui semblent être des plus simples: le juste emplacement de l 'escalier, les parois irrationellement ondulées (principe du plan libre) et revêtues d'agrandissements de photographies au microscope, disposés en échiquier. L'introduction d'éléments vitalisants et fantastiques dans l'architecture moderne, en cet endroit même, est ici justifiée par l'influence que ces éléments sont appelés à exercer sur la jeunesse, à laquelle, en effet, appartient ce bâtiment. Il s'agit de recherches et de solutions tout autres en ce qui concerne la Cité de Refuge. Ce bâtiment, Je plus grand que les deux architectes aient exécuté jusqu'à présent, s'élève dans l'Est de Paris. Quoique le budget en fût extrêmement restreint et qu'il ait fallu employer des moyens primitifs pour l'équipement technique, on se trouv'! en face d ' une solution audacieuse: pour la première fois en Europe on a exécuté une construction à plusieurs étages avec circulation artificielle de l'air à l'intérieur du bâtiment (air conditionné), en érigeant un mur de 8 étages entièrement en pans de verre et sans fenêtres. !\lais ce qui étonne le plus, là aussi, c'est l'allure grandiose obtenue par les rapports des volumes et de l'espace. Sans ces rapports, l'architecture moderne ne saurait vivre. Qu'on se rende compte, avec quelle aisance l'avant-hall (il s'agit d'un cube auquel on aurait coupé les deux faces latérales) est lié au hall de réception (en demi -cercle), et avec quelle aisance celui-ci trouve sa continuation dans la grande salle qui, aisément à sun tour, guide les hommes et les femmes vers leurs différents compartiments. Ce bâtiment est la proclamation émouvante et naturellf' du droit des plus humbles à une vie digne et humaine.

8

Le projet pour le Palais des Soviets (1931) a reçu le même négatif accueil que les autres projets modernes présentés au même concours. Faisant penser à une espèce de monument, le projet qui a été agréé présente un mélange des styles divers, un peu dans Je goût cher au classicisme romantique, aux environs de 1820 (cf. les projets de Schinkel pour Je " Kreuzbergdenkmal ,, près de Berlin) . Le proj et de Le Corbusier pour la " Schweizerische Rentenanstalt , à Zurich fut écarté par le jury dès Je premier tour; ce projet, en effet, n'avaitil pas cherché à accorder de façon surprenante la situation de l' édi fiee et sa destination ? Le problème de la maison locative à nombreuses cellules a conduit l'architecte vers les problèmes de l'urbanisme. Les projets pour le «block de villas» de 1922 (Le Corbusier, Oeuvres, tome 1, p. 36-40) montrent, de quelle façon il pense à la réalisation de ses unités d'habitation à deux compartiments superp osés. Il a partiellement mis cette idée à exécution dans "Clarté, (Maison de verre), à Genève, et dernièrement dans l'immeuble d'Auteuil (1932-34). Urbanisme Comme pour la maison isolé,f, il y a de nouvelles lois aussi pour l'urbanisme, et les unes et les autres sont étroitement liées . Comme dans la construction des maisons, le plan libre résulte de l'ossature indépendante, et de même que la disposition des parois et insonorisation; Cité de Refuge, avec

vaux furent entrepris et réalisés, mais c'est sous

bien au delà de minuit, jusqu 'à l'aube parfois.

fa çade hermétique et circuit intérieur d'air exact;

11

toiture des Champs-Elysées avec jardins et inso-

gra nd es usines et des grandes manufactures, là où le contrôle est complet et

norisation des bruits extérieurs, etc .. .. Au plein de ces trava ux de laboratoire , la vie

où, une

chose

tion s à bon marché de la Ville de Paris, le Palais

entraîna nt l'autre, l'efficacité prend un visage

des N a tions à Genève, la honte des lotissements

pour les architectes:

tout nouveau. Une grande p a rt des programmes

de banlieue, etc. L'autorité est cynique, ou alors

les méthodes à employer sont si neuves que, par-

de l'architecture peut être réalis ée en usine, "à

elle est ignorante, d ésarm ée par la nouveauté

fois, les exécutants se regimbent, font obstruction

sec "• a vec les machines, avec du métal , avec des

des faits contemporains. Décevante épopée que

et compromettent même le résu ltat. Ce n'est pas

produits naturels ou artificiels; et la maison sera

celle du Palais des Soviets à Moscou, dest;né à

toujours Je cas, heureusement! Parfois, au con-

alors transportée en éléments manufacturés et

couronner Je Plan Quinquennal! Une forme d'éco-

traire, les exécutants - entrepreneurs, ingénieurs,

montée sur place par des monteurs. La grande

nomie qui a régné pendant cent années est en

contre-maîtres, ouvriers -

co mprennent ce que

indt1strie s'empare du bâtiment. Ainsi tout sera-t-il

train de périr, des formes de pensée nouvelles

d'eux et collaborent efficacement.

nouveau et ainsi pourrons-nou s envisager des solu-

animent le monde. Une nouvelle économie doit

tions urbanistiques capables de doter la société

être instaurée;

contemporaine des logis et des villes indispensables.

découvre, toutes portes ouvertes, des horizons

n 'es t pas toujours facile

l'on

attend

C'est alors une véritable joie pour chacun. La construction du Pavillon de la Cité Universitaire s'est déroul ée avec une méthode re-

un

nouvel

ét at

de

conscience

inconnus ....

marquable malgré un budget extrêmement res-

Par le chemin de l'analyse, par le chemin des

treint. Chaque détail fut soigné, dans les œuvres

ch a ntiers considérés comme des laboratoires, par

de nous occuper de ces questions, puisque toutes

cachés comme dans les œuvres visibles, et des

le chemin de l'urbanisme qui envisage le phéno-

les initiatives que nous avons Je devoir professionnel

certitudes ont pu être acquises.

mène

de provoquer ne peuvent trouver leur réalisation

général, des

certitud es étaient acquises,

et l 'on sentait palpiter

(exprilT'~

Nous sommes bien obligés, nous architectes,

par les épures)

que si les aménagements législatifs nécessaires

collaboration avec cette même main-d 'œuvre nous

une société nouvelle, équip ée comme elle doit

sont faits. On nous a ccuse alors de faire de la

montraient chaque jour au milieu de quels périls

l 'être, et dotée d ' une granüe part du bonheur

politique. L 'accusation réussit à coup sûr! On

naît J'architecture des temps modernes avec ses

qui peut remplir la vie quotidienne . L'architecte

arrive

Cette lutte contre la m a in-d 'œuvre ou cette

à

assommer quelqu ' un

avec cela!

Des

t echniques nouvelles. Lorsque les ouvriers faisaient

devient l'un des responsables du bonheur ou du

campagnes acharnées ont ét é men ées en Europe

la mauvaise tête, pensant ainsi retarder l'introduc-

malheur humains. Mais de ces certitudes, à qui

contre nous (je puis le dire a v ec une certaine

tion de méthodes nouvelles, ils atteignaient précisé-

fallait-il en faire part?

tranquillité, contre moi aussi), par des gens in-

ment au but contraire; devant le danger d'avoir

A l'opinion, à l'autorité.

téressés qui essayaient de défendre des situations

à compter sur la bonne volonté aléatoire de l'ou-

L'opinion n'est pas si réba rbative qu'on veut

acquises, de sauver l'argent. Certaines corporations

vrier, surgissait de plus en plus impérativement

le croire. L ' opinion accepte avec beaucoup plus

que le progrès a anéanties ont essayé, pendant

l a n écessité d'une transformation fondamentale

d'enthousiasme qu 'on l 'imagine tout ce qui est

ces dernières années, de réagir et, pour y aboutir,

des traditions du bâtiment ; année après année,

raisonable, tout ce qui est généreux et beau; mais

elles ont employé les méthodes les plus lâches,

apparaissait à nos esprits la notion toujours plus

l'opinion est étourdie par les clameurs ou les

les individus les plus équivoques. Les chambres

imp éra tive de méthodes de construction boule-

ronronnements des innombrables propo already altered is shown in

In the first place, sorne buildings., and then a

opens for great deeds. We shall in the first place

that while on the one side one sees the dirt

respectable amount of work in the field of town

concern

of compromise, on the other one lives in the

construction. The buildings played the part of

middle of the powerful current of the present

laboratorium. Ail the elements to which we had

epoch.

reached in the course of years should deliver us

ourselves

with

the problem of town

construction. We commenced so in our studios a continous series of intensive studies about big towns already

What have we accomplished from 1929- 1934?

The groups of modern architects, as the flying

proofs fortified by experiments in order to take

existence with their buildings as weil the

corps trying to establish new records or exploring

with ail certainity the necessary decisions in the

development of new towns, the systematic raising

to discover unknown regions, al! belong together.

field of town construction.

of new buildings on flat lands and the transition

We had in our studios often times of great tension,

in

Town building brings in the future fully new

from rural conditions. Alone their great number

as for instance, when the plans for the new Soviet

solutions, new constructions, which at the same

and

Palace, for Antwerp or for the town of Algier,

time create social, eeonomical and indeed also

the

thoroughness

with which

they were

carried out, the closest attention being devoted

had to be completed. The fatigue at times was

political systems, calling for a new harmony to

to minutest details, give them a great value.

overwhelming, but united we were urged to get

be carried into human society; one such element

I can confidently say, that very hard work was

ahead. Our small army is fully conscious of its

is the house, that is, the surrounding of human

carried out, rendered possible through the assi-

responsibility. Each one keeps keen waü:h against

!ife. Therefore, as daring as town planning may

stance of the young generation . Till 1927 we were

failures that might creep in, from the smallest

be, so solid also should be its basis. And this basis

only two, Pierre Jeanneret and myself. From

details to the whole. There are no empty spaces

our laboratory work has supplied, as expressed

that time on, our circle steadily grew by a constant

or lies; the work as a whole marches forward with

in our building fields: the Swiss Ho use of the

supply of young forces with encrgy and devotion.

astonishing closeness. I remember weil one instance.

Cité universitaire in Paris with its dry construc-

The cooperation of the young generation, coming

\Ve were at finishing the plans for the Soviet

tion and sound-isolation, the Cité de Refuge with

to us from al! parts of the world, full of confidence

Palace. Fifteen of us were already at work since

herm etical closed fassade (without windows) and

and desire to learn, concentrated in our bureau

three months. Time pressed hard. Daily work

exaclly regulated air circulation inside, the terrace

an

extraordinary

labour lassitucle

working ami

capacity,

boredom

had

in

whose

extended from morning till late over midnight

villa in Champs Elysées with gardens and curtail-

no

place,

often to carly hours of the day. One proposed

ment of noise from outside, etc .. . .

15

In the midst of ali this experimental work,

and metal, with n atural and artificial materials,

The Soviet Palace, mea nt a t

not small difficulties stand in the way of the

and the bouse will be assembled at the site and

to

architect. The new methods being unusual, those

position . On the b asis of such innovation we shaH

what a

engaged in their carrying out, resist, obstruct,

be able to face problems of town construction

hundreds

and even discredit the result. Not al ways - happily.

which shaH help

methods of thinking are filling the world. A new

On the contrary, often ali of them understand, -

society w_;th agreeable bouses and towns.

us to furnish

contemporary

-

very well what is aimed at and

the

Five Year

Plan

disappointment. An economie system, of years old, is about to die, n ew

introdu ced after the gates of the old world a re With the a id of analysls and the building

broken.

render real cooperation - a true joy for every-

grounds taking the place of lab oratories, with

\Ve architects are forced to con cern ourselves

body. The construction of the .Swiss Bouse in the

the experien ces of town construction which reflect

with these problems, as ali initiative that we h ave

the general phenomena, new r ealisations are made,

to develop for the dis charge of our professional

Cité universitaire was carried to plan astonishingly

and one feels the pulse of a n ew society equipped

duties can have success only when the necessary

in spite of the fact that the budget was extra-

with a l a rge share of happiness that should belong

legal institutions a re available. Already one is

ordinarily sharply drawn. Greatest care was taken

to daily life. The architect also holds responsibility

accusee! of mixing in politics. The accu sation has

over the smallest detail, visible as well as hidden,

for the happiness or unhappiness of humanity.

certainly success.

and new experiences could be made.

To whom should h e have turned then with these

clamned and finished. The fiercest campaign is

new realisations?

in this way in Europe kept against u s (and I can in ali calmness say also against me) and really

its entirely new technique grows. If the work-

To the public opinion, to the State authorities. Public opinion is not so m alignant as one would often like to make it out. It accepts everything

man believed to be able to obstruct with latent

reasonable, aU that is sensible and beautiful with

their

resistance the introduction of new methods, he

a much greater enthusiasm than generally made

from development to insignifican ce tried in the

only reached the opposite; then in view of the

out. But public opinion is over-charged by the

last years to intervene to secure their position,

danger of being dependent more or less on the

shouts and shrieks of innume rable egoistie propo-

and to reach t heir ends no methods were b ad enough

goodwill of the workman, the n ecessit y of a

sais from ail sides.

for them. The syndicate of stone-pit owners, the

fundamental revolution in the tradition of build-

n ess of his principles, and each promises to bring

brick a nd slate manufacturers, the joiners and

ing became absolutely clear. With each year the

h a ppiness . And mostly under so much gcnerosity

tin-men opened the fi ght. No arguments were

impression

and noblenessly hidden nothing

business

spared; we were accu sed of denying the fath er-

methods of construction are urgently necessary

alacrity. Sta visky is not a figure of onl y tod ay,

l an d, the family, a rt and n at ure. We were pic-

gained in clarity . One has to be free from having

and he is

tured as creatures without souls. We were eried

to be dependent on the good or bad will of the

newspapers might maintain it lon g.

This struggle as weil as the cooperation with the workmen brought to light daily anew in the midst of what dangers the new architecture with

16

the crowning of

economie system shall be built and a new !ife

contractors, engineers, preliminary workers and workmen

be

the same time

that revolutionary

changes in the

by no

Each proelaims the great-

means

but

dead, even

though

With such

methocls

one is

by persans who have the greatest interest in defending their position once gained a nd in saving money.

Certain

corporations

condemned

clown as m aterialists, becaust> we made technical

workmen on the building grounds. V\'e must take

The State authorities are far more undepend able

to the infalliable exactness of incl us trial methocls

than public opinion. Th ere are m ore than enough

to satisfy social requirement s. To what unbelievable

which have shown everywhere impressive results.

of examples for this, disappointing and scandalous.

attacks wc were suhjected is weil indicated by

The building proeess shall be freed from medieval

The o ne and a half milliard of francs spent for

one instance. The photographie fresco that e n-

methods and house construction greatly trans-

the construction of cheap flat s in Paris, the Pal a œ

cirdes the wall of t he library of the Swiss Pavilion

ferree! to great fartori es and workshops where

of the League of Nations in Geneva, the h orror

of the Cité uni ve rsitaire was taken up by the

an exact t:ontrol is possible an d where under good

of the division into lots of suburbs , t o mention

" Gazette de Lau sanne "

co-ordination new possibi lities are open. A great

but a few instances. T he officiais are cynical

national

part of the building proeess can be ca rried out

or ignorant, not understanding or keeping pace

This article discovered in the pictures of this

in the faetories, "dry", with the ai d of ma chines

with the revolutionary changes of the p erio d.

fresco undermining intention suited to dem oralize

researches, based on n at ural needs and directecl

(a paper with inter-

pretentions) for a sensational article.

the academie youth. " Misleading agitators " cries

insignificant

" Suisse lib érale " that caused in

stantial food, adorned and attractive, beauty to

the author of the article.

1933 the publication of a book th at met the

everyman's taste. Statues, columns and gables

What madness, stupidity, and impertinence . But wh y quo te the " Gazette de Lausanne ", one might abject. Because of the fact that a small

world with the

cry

"L'architecture

va-t-elle

mourir? "

are easier to please than the straight and severe !ines, the result of meeting difficult technical

" ls architecture going to die? " This was the

problems. In Moscow, thi s I must clearly affirm,

fire can cause big conflagrations. Example : another

tille of the book of Camille Mauclair. He certainly

the judgement of the jury

small paper " La Suisse libérale " of Neuchâtel

needs bein g consoled: " Camille yon have lost

of careful attention to psychology. I recognize

published after the judgem en t of the jury of the

your head, console yourself, Architecture is far

the reasons , but stiJl not without regret.

Palace for the League of Na ti ons in 1927 a series

from dyin g, it enjoys the best of health. Archi-

1933- 4.nlwerp. A qui te modern town for 500,000

of articles by Mr. von Senger. These articles

t ecture of the new age stays just at the beginning

inhabitants is to be raised in the flat land of

were put together in a book form, published in

of !ife. It has a splendid future and from you it

Schelde. The jury calls for 0.1r plans which were

ali quietness, and without being brought to the

demands nothing but to be "left in peace ,, . Ali

dra wn payin g the elosest possible a tt en ti on to

market, was distributed gratis to municipalities,

this shows how greatly public opinion is shaken

the

cantons and federal offices, to create hostility to

by the most contrary tenden cies.

stuff ". And with that we were finished.

our endeavours, and this exactly at the moment when the final decision was about to fa ll about

advan ces

of the

wa~

new

probably the result

technique.

" Crazy

In the sa me year- in Stockholm. The jury devotes The

responsible authorities

to

risk

no

dis-

to our plans extending to many kilom etres , not

the carrying out of the Palace of the League of

appointments have created the system of jury

one day, but fuily 10 months, and cornes to a

Nations. None of us would have thought of reading

which in their place have to take the necessary

similar conclusion.

anything like this or the second book with the

decisions. \Vhat misleadin g glamour is attached

Yet another jury at Zurich in connection with

tille

to the institution of juries. They will h elp truth to

the competition for the new " Rentenanstalt ".

"Die Brandfackel

Moskaus " - The

F lame

Torch of Moscow. But what a stuff for newspaper

victory, so one thinks. I must admit that my

\Ne are put "hors concours" as we recognized

writers of great and small papers! written to be

experiences make me distrustful of juries. My

that the programme in no way took note of

copied. And modern architecture born about 1803

distrust is justified when I can claim that I under-

technieal possibilities of the new age, which allowed

in Paris, became bolshevist in Geneva, fascist in

took was right. From 1929-1934 we were not

an incomparably better solution than the official

the Paris " Humanité " and petty bourgeois in

able to please a single jury.

programme foresaw. This attempt to make the

Moscow (wherc gable and colurrm have again

1927-League of Nation s. The jury threw back

best proposai in accordance to knowledge and

come to style), recognized but by Mussolini (see

our project s on the ground that our plans were

conscience was held out as a crime and we were

his speech to the young a rchitects in June 1934).

made with printers-ink instead of Chinese ink

punished with expulsion.

A match is of course a small and unimpressive

(a fine discovery of Mr. Le Maresquier, one of the

And final/!J A/gier- 1930, 1931, 1932,1933,1934,

thing, and yet, it may be the beginning of a cata-

representatives of the French Government and

projects A, B, C, again and again put before the

strophe. This campaign of Senger was not without

especially of the Academy).

public and the official authorities. In a constant

suceess: two years later began the " Figaro " in

19.11-the Soviet Palace, the crowning of the

struggle of app reciation and opposition the project

Paris a series of articles from the talented pen of

Five Year Plan. Out of consideration s, which I

nears the chance of being carried out. And just

Camille Mauclair with a sharpness bordering on

must recognize, the jury decided that this Palace

at the moment breaks out a conflict between the

the ridiculous . These attacks were based on the

should be built on the Itali an renaissan ce style.

officiais who consider it their duty not to let in

" heroic " articles that appeared in 1927 in the

It must be admitted that a palace that in form

any adventures, and the public that reminds the

"heroic" "La Suisse lib érale" of Neuchâtel. The

as weil as in technique sh ould be an exp ression

officiais of their duty to take up a project suitect

great " Figaro "

succeeded in discovering this

of the new age , can only be the result of a social

fnr meeting future demands: " Is it not your

hero and fulfilled its noble mission of saving

development that has rea ched a high point and

duty to risk thrs adventure which shall give us

Fatherland, Nation, Beauty and Art and whatever

not of one at the beginning. A civilization as that

guarantees for the fu ture ".

else was wanted. And so it was that this small

in Russia, st aying in its beginning, needs sub-

And so further ....

17

In spite of ail this, modern architecture has in so short a period of revolution (1929-1934) won

cials who have shown t.hemselves wanting in

tions necessary to its stability. Architecture and

leadership.

town building belong to the most vital elements

an ail round victory in ali countries, a victory

We were so during these years forced to carry

based on its own strength, the confidence that

the fight for our cause straight from the drawing

tecture and town construction this cornes well

modern architecture has begun to live, and that

board in to papers and periodicals. In the first

into evidence.

it responds to the demands of the n ew age. But

number of "Esprit nouveau" (1919-1925) we

1929-1934 is at the same time a period of tre-

had declared: " a great epoch has begun ". 1930

beginning,

mendous reaction, the attaek of ail those only

and 1931 the periodical " Plans " reopened the

the world can look forward to great periods,

commercially interested -

discussion and developed it further on the basis

and we can say that we are as weil in the

of economical, sociological and political investi-

fight

the swan song of a dying

civilization.

of social life. "A new epoch has begun." In archi-

1 declare in ali quietude: We are only at the

to

only a

solve

accomplished.

tremendous

tasks

of

But

our

The defeats of these last years represent a:;

gations. In these " Plans " in 10 chapters I deve-

epoch which alone makes life worth while. Far

rouch victories. Public opinion once roused and

loped on " La ville radieuse ". It was, however,

from wanting to neglect the nation, we as cons-

up takes an active attitude. Our own fate, as it

also necessary to see our proposais reach and

tructors of nation and nations, desire to bring

is put forward here, is at the same time also that

secure hearing from those circles where binding

not the spirit of stagnation but of enthusiasm

of ali comrades engaged in the same fight. The

decisions are taken. This was done in the " Pré-

for action.

rejected plans will become public accusers and

ludes": "Prélude, thèmes préparatoires à l'action ".

The world's greatest happiness lies in action.

the clay will come when the same plans shall force the officiais to a change in attitude, offi-

18

the

little is

With gigantic steps humanity approaches solu-

July 19 34.

EINLEITUNG VON LE CORBUSIER

und cler Langeweile, sonclern einzig und allein

zum Morgengrauen hinaus . Der ein e schlug diese,

der inneren Ueberzeugung zu verclanken sind.

der

anden~

jene Aenclerungen vor. Da intervenie rte

die

ich kategorisch: ,Wenn noch ein einziger si ch unter-

Hier die zweile Serie: 1929-1934.

Architektur trennt Lernende wie Ausübende in

stehen soUte, weitere A enderun gen vorzuschlagen,

Die erste umfasst die Jahre 1910-1929, also

zwei Lager. Da ist das alte System, dem es nur

flie gt

20, Jahre des Forschens. Der Zufall wollte es, class

um das Geld zu tun ist und clas die Architektur

werclen." Das zeigt die Art unseres Zusammen-

der erste Band im Jahre 1929 erschien. Dies Jahr

gleich einem Bergwerk zur Gewinnung von Bank-

arbeitens. Wo solche Bedingungen vorhanden sind,

noten betrachtet. Und ela ist auf der ande rn Seite

kann man wohl den Problemen auf den Grund

Encle einer ersten Etappe. 1930 eroiinete ei ne

die Architektur der ncuen Zeit, elie alle begeiste rten ,

geh e n; w as der einzelne weder materiell noch

Periode neuer Aufgaben: es geht jetzt um be-

uninteressierten und leid enschaftlichen Krafte um

ge istig bewaltigen ki:innte, clas erreicht die Gemein-

deutende Arbeiten, um die grossen Ereignisst: der

sich versammelt. . Es sind die Jungen, die in cler

schaft. In dieser Art der Zusammenarbeit oiienbart

Architektur und des SUi.dtebaus, um die ge waltige

ga nzen Welt unter den gleichen Gesich tspunkten

sich der Geis l der neuen Zeit.

Arbeit des Ausbaus einer n euen Epoche.

Eines

bedeutete für mich in einem gewissen

Sinn .~

d as

muss

heute

festg estellt

werden:

er hinaus!

Jetzt mu ss Schluss ge macht

und mit derselben Begeisterung ein Problem an

Die Probleme der Gegenwart sind so komplexe r

Unterwegs von Buenos Aires nach Bordeaux

die Hanc! genommen haben, von d esse n Losung

Natur, so furchtbar verwickelt und die Zeit zer-

hatte ich mich mit der Niederschrift der Précisions

ein grosser Teil des menschlichen Wohle rge hens

rinnt so schnell, dass d er Einzelne für sich allein

befasst und best:hloss das Manuskript mit folgend en

a bhangt: Wohmzng und Stad/. Die Jugend, ihrer

unmoglich alle notwendigen Entschlüsse fassen und die unum gangliche Kontrol!e ausüben kann.

\Vort en: ,In Zukunft brau che ich nicht m ehr von

Verantwortung bewusst, fühlt, class nur Solidaritat

einer Re,·olution der Architektur zu sprechen, die

sie zu einer nützlichen Gestaltung ihres Lebens

sic:h bereits erfüllt hat. Es beginnt nun die Zeit

führen kann. \Vie sehr hat sich der Horizont der

\Vas haben wir nun von 1929- 19:31 geschafien?

der grossen Werke. Wir werden uns in erster

Architektur bereits verandert; auf der einen Seite

Vorerst einige Gebaude, dann eine schi:ine Zahl

Linie um stadteb a uliche Probleme bemühen."

erstickt man im Schmutz der I>,

ent-

etwas

genauer

Mit Riesenschritten nahert sich die heutige Menschheit

d!èn

zu

ihrem

Gleichgewicht

not-

wendigen Losungen. Architektur und Stadtebau gehoren zu den vitalsten Elernenten des sozialen

1933, 1934, Projekte A, B, C, immer wieder den

Position der Behorden erschüttern. Unser eigenes

Lebens. ,Eine neue Epoche hat begonnen." In

Behorden und der offentlichen Meinung vorgelegt.

Schicksal, wie es in cliesem Werk :tur Darstellung

Architektur

In einem standigen Wechsel von Wohlwollen und

kommt, ist gleichzeitig clasjenige aîler irn selben

hauptung zum Ausdruck.

Opposition nahert sich das Projekt immer mehr

Karnpf engagierten Karneraclen. Die refüsierten

Ich erklare ruhig: wir stehen erst am Anfang,

der

ausgerechnet

Plane werclen zu Ofientlichen Anidagern, clenn elie

erst weniges ist geleistet. Die \\'elt kann herrlichen

bricht der Konflikt los zwischen den Behorden,

Oeffentlichkeit wircl dieBehorclen dana ch richten und

Zeiten entgegengehen und wir, die wir uns an die

die es für ihre Pflicht erachten, sich auf keinerlei

der Tag wird komrnen, ela diese selben Plane sie zum

gewaltigen Aufgaben unserer Epoche herangemacht

Abenteuer einzulassen und der Oeffentlichkeit,

Kurswechsel zwingen werclen, eine Behorde, die sich

haben,

die ihrerseits den Behorden sagt: eigentlich solltet

ihrer Führeraufgabe nicht gewachsen gezeigt hat.

Sicherheit erkampft, die allein dem Leben das

ihr dieses Wagnis riskieren, das uns Sicherheit

So waren wir in diesen Jahren gezwungen,

Salz verleiht. Weit entfernt, die Nation zu negieren,

den Kampf in elen Zeitungen und Zeitschriften

wollen wir als Konstrukteure der Nation und den

direkt vorn Reissbrett aus aufzunehrnen. Im ersten

Nationen zwar nieht den Geschmack zum Kon-

Heft des «Esprit Nouveau" (1919-1925) hatten

servieren des Bestehenden, wohl aber die Begeiste-

für elie Zukunft bringen soll. Un cl so wei ter ...

gerüttelt,

" Plans ,,

Stellung. Die zurückgewiesenen Plane werden die

Da

und

Zeitschrift

diesen

1930, 1931, 1932,

Ausführungsmoglichkeit.

geweckt

In

ergreift

Und schliesslich A/gier

einmal

die

weiter.

und

Stacltebau

wir haben

uns

kornmt

wenigstens

diese

Be-

jene stolze

Wie dem auch sei, in der Periode 1929-1934

wir erklart, ,eine grosse Epoche hat begonnen".

rung zurn Handeln bringen. Das hochste Glück

hat sich die moderne Architektur nach einer in so

1930 und 1931 nahm die Zeitschrift «Plans" das

liegt in der Aktion.

wenigen Jahren vollzogenen Revolution einen um-

Therna wieder auf und entwickelte es an Hanc!

fassenden Sieg in allen Landern erkampft. Ein

wirtschaftlicher, soziologischer und politischer Un-

Juli 1934.

Villa Savoye à Poissy; jardin suspendu

22

VILLA SA VOVE A POISSY, 1929-31 .

en dallage de ciment, posé sur

Cette villa a été construite dans la

sable, assurant un drainage instan-

plus grande simplicité, pour des

tané des eaux pluviales. Mais on continue la promenade.

clients dépourvus totalement d'idées

Depuis le jardin à l'étage, on monte

préconçues: ni modernes, ni anciens.

par la rampe sur le toit de la mai-

Leur idée était simple: ils avaient

son où est le so larium.

un magnifique parc formé de prés

L'architecture arabe nous donne

entourés de forêt; ils dés iraient

un enseignement précieux. Elle

-- !'

v1vre à la campagne; ils étai ent

s'apprécie à la marche, avec le

reliés à Paris par 30 km d'auto.

pied; c'est en marchant, en se

On va donc à la porte de la

déplaçant que l'on voit se déve-

maison en auto, et c'est l'arc de

lopper les ordonnances de l'archi-

1

courbure minimum d'une au to qui fournit la dimension même de la maison. L'auto s'engage sous les pil ot is, tourne autour des services

r

' .................... ... )--

j ___j

tecture. C'est un principe contraire

à l'architecture baroque qui est

l

conçue sur le papie r, autour d'un

i_l

~

1

.. .J

0

0

communs, arnve au milieu , à la

'

porte du vestibule, entre dans le

L t-------------:.::--_--_------------'-·-----------.·_--------------- -----+ ----------

'1

point fixe théorique. Je préfère l'en-

1

. ·--· j·--·-· ---- ---~---------·-----~~--

garage ou poursuit sa route pu ur

seignemen t de l'architecture arabe. Dans cette maison-ci, il s'agit d'une véritable promenade archi-

Plan du rez-de-chaussée. Circula ti on automobile so us les pilotis; se rv ices communs;

le retour: tell e est la donnée fon-

tecturale, offrant des aspects cons-

un pe tit app arte ment d'am is ; lt:: gara-"e

damental e.

tamment vari és, inattendus, par-

Autre chose: la vue est très belle, l'herbe es t une belle chose, la forêt aussi: on y

le sol, mais au-dessus du sol, à trois mètres cm-

d'obtenir tant de diversité quand on a, par

touchera le moins possible. La maison se pos era

quante: ce sera le jardin suspendu dont le sol

ex emple, adm is au point de vue constructif, un

at1 milieu de l'herbe comme un objet, sans rien

est sec et salubre, et c'est de ce sol qu'on verra

schéma de poteaux et de poutres d'une rigueur

déranger.

bien tout le paysage, beaucoup mieux que si l'on

ahsolue.

Si l'on est debout dans l'herbe, on ne voit ras

24

fois étonnants. Il es t intéressant

était resté en bas.

La construction est faite sur un jeu de poteaux

très loin l'étendue. D'ailleurs, l'herbe est malsaine,

Dans nos climats tempérés, avec pluies fré-

éq uidistants, portant des chevalets qui, eux-

humide, etc ... pour y habiter; par conséquent,

quentes, il est utile d'avoir un jardin dont le sol

mêmes, supportent des poutrelles régulières et

le véritable jardin de la maison ne sera pas sur

soit sec instantanément; le sol du jardin es t donc

égales: ossature indépendante, plan libre.

VILLA

SAVOYE

A

POISSY

1929-31

''-

r:;~_._,:-.. 1

l..-------1

Coupe en travers. Du pilotis, on monte insensibiement par une ramne, ce qui est une sen3ation

totalement différente de celle donnée par un escalier formé de marches. Un escalier sépare un étage d'un autre: une rampe relie

i

0

1

~O~D~~-~~~o~l--~~~~--1~.~----j

1--

'd

Plan de l'étage d'habitation, avec le jardin suspendu. La salle ouvre, au sud, sur le jardin suspendu, par de grandes baies vitrées. La vue est, au contraire, à l'opposé, au nord

Etage du solarium

25

VILLA SAVOYE A POISSY 1929-31

Le vestib ule d'entrée

26

L' auto retourne vers Paris

On a conservé un ancien chemin rural qui est bien tracé sous bois, en bordure des prés

La rampe qui monte de la norte d'entrée

l'étage d'h abitation

V ILL A SAV OYE A POIS SY

1 929 - 3 !

Du jardin supéri eur , on monte au toi t

Avant d' ent re r dans le sal on ou da ns le jardin su spendu

Le bain de soleil

Du salon, on a le soleil qui vi ent par le jardin s us pendu

27

V I LLA SAVOYE

A

POISSY

1 929-31

La loge du ja rdini er, plan

Vue de la loge du ja rdini e r

1-"----- ----""------.

~- ____JL____L_-:

d

·- -· if[:J :n

=~·UJ,· l ~ 5L

_ JI _J_J! __IJ= ,

1

-

il

Projet d'adaptation de co type de mai so n pour l'Argen tin e,

aux

environs

de

Buenos

Aires,

dans un lotissement d'une vin gtaine de l!lliSoHs:

de gJands prés av ec des bestiaux qu i pa issent, e t les chemins de voilures qui viennent e xac tement remplir leur fonction qui est de co nduire à la porte de la ma ison

28

L a Iaç aùe, ùes quatre côtés, est une apporteu se ùe lumière et ùe vue C'es t une fonction pure et s imple La loge d u ja rdini er Fa çades et plan du rez -de-chaussée

' i

V IL LA

SA \"OYE

A

PO ISSY

1929- 3 1

L a cuisine n' est pas pr écis ément le sanctuaire ùe la maison , ma is c'est certa inement l'Li n des ll eux les plus importa nts

Cuisine ou salon . J'un et l'autre so nt d es pièces o ù J'on vit

29

V ILLA

S.\YOYE

A . POISSY

Promenade arch itec tur ale

30

1 929-3 1

VILLA

SAVOYE

A

POISSY

1929-31

En entrant dans la propriété, on voit la maison

La maison est un objet posé au-dessus du sol , au milieu du paysage

Arrivée des voitures sous les pilotis

31

ASILE FLOTTANT DE L'ARMËE DU SALUT, 1929. On a acheté une

des péni ches de cim ent armé dont l'essai avait été tenté pendant la guerre. La péniche a 8o mètres de long. On a construit, depuis son fond jusqu'au sommet du gabarit, autorisé par les serv ices de nav igation fluYiale, un vaste local divisé en trois compartiments. On 160

:1

aménagé

lits, une salle à manger, des cuisines, W.-C., lavabos, dou ches,

app artement du marinier, appartement du Di recteur, et un jardin suspendu sur le dessus de la péniche. E n hiver, la péniche vient devant le Palai s du Louvre héberger les clochards que les froids chassent loin des arches des ponts. E n été, elle devait servir de colonie de vacances pour les enfants, aux environs de P ari s. Vue de l'Asile Flottant, amarré a u Pont ùes Arts

. '-"Façade

Coupe

Plan

32

..:I.IUlTA'"

~

A va nt-dernier proie!. Pour des raisons d'administration, le plan orthogonal n'a pu être maintenu et il a fallu disposer obliquement les deux ailes du bâtiment

~

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-····--+ __ ,.,._ -+- _,.,._ -+--·•"'--+-- _,.,._-+ --•"'--+-- .... _ -l-- ..,._ -+ - _, ... _-+!•'

Plan d'exécution à l'un des étages de bureaux (troisième étage)

37

PALAIS

DU

CENTROSOYUS,

MO SCOU

Coupe en trave rs du bâtiment. On voit la façade de l'aile de la direction, côté des co rridors

, . . ·• . :a

ln

En cours de construction

Facade du bâtiment A, direction

38

PALAIS

DU

CENTROSOYUS,

MOSCOU

Façade générale sur la Mia snitz kaia

Coupe sut: le club; halle d'entrée, grande salle, culture physiQne, restaurant

39

PA LAI S DU

r:nl ' l'J·:

1\AT.

r.·

CENTROSOYUS,

r:IIIII'J·:

MOS C OU

1; 1 \'.1~

Coupe e n Jang s ur le vestibu le prin cipa l

Le chantier

40

P A LA IS

L'u n ùes pig nons en tuf ùu Caucase

DU

CENTRO SO YU S,

MOSCOU

Coupe s ur le hall, montra nt la façade des r estaurants

E n chantier

Ce pignon doit être ravalé lisse

~·· ~~-.4-~~~,-},~-,4-~~~.-+-.4-.~o-H I

"il

Bâtiment D, fa ça de prin cipale

B â timent D, façade côté des corridors

41

SALON D'AUTOMNE 1929 . Equipement d'un

ments, linge de corps et linge de mat son,

logis en collaboration awc Charlotte Perriand. Cette manifestation exprimait des thèses entière-

2 -

ment nem-es en matière d'ameublement.

d'éléments caractéristiques et spéc ifiq ues. 1 -

vaisse lle, livres , objets divers.

met de nouvelles form es plu s légè res, plus éco-

Des tables. Ces tabl es ont un module com-

nomiques, plus efficaces .

mun. Certaines peuvent être groupées en certaines circonstances.

L'ameublement est considéré ici comme formé 3 -

L 'exécution de la cons truction tubulaire per-

L es casiers sont ici exécutés en métal, verre, tôle, etc ...

Des sièges sous diverses fo rmes répondant

On cherche une industr ie qui se chargerait de

à des fonctions possibles . S ièges de grand

réali se r des casiers en grande sé rie, sur format

D es casiers standard, susceptibles de re-

repos (chaises-longu es ou fa uteuils con-

s ta ndard.

cevo ir tous les obj ets domes tiques: vête-

forts). Sièges de travail (à rotule).

La cha ise-longue. Ell e peut prendre toutes les positions, étant touj ours éQuilibrée d' elle-même, sans interventi on mécaniQue

42

SALON

D'AUTOMNE 1929

Ln sa ll e

Maquette de l'ensem ble

Ca rcasse de la chnise- longue

S upport de la chai se-l ongue

Chai se-lo ngue dan s la pos iti on hori zon tal e

43

SA LO N

Siège gra nd confort

Tabl e et slèges . Table en tu bes d'avion. section ovoïde

44

D'A UTO MNE

1929

S iège à doss ier basculant

Siège tournant

P etit fauteuil à dossi er hasculant

Siè~te

tournant

Gro upem ent s ièges et table

SALON

D ' AUTOMN E

1929

La sa lle et vue sur la chambre à co uc her

45

SALON

D'A UTOMN E 192 9

La chambre

cou cher

Un coin de bureau

46

Chamb re

coucher avec la douche fermée

SALON

... -

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D'A U T OMNE

1929

'

:

La cuis ine

Un cas1er dans le salon. Le principe de ces casiers a une importance capitale. Avec la même carcasse standard, il est possible de créer des équipemen ts extrêm ement di ffére nts suivant les destinations de ces casiers. A côté des destinati ons Yari ées, varie également la mani ère de disposer ces casiers. Il s peuvent êt re di sposés en épi ne libre, ou ad ossés au mur. ou constituant le mur de séparation de deux pièces, ouvrant d'un côté ou de l'autre, etc ... Diversité éno rme de combinai sons, va riété dan s la des tination, uni té de principe dans l'ensemble, calme. Le logi s es t débarrassé de tout son fatras d'articl es encombrants.

Paroi entre la cuisine et la sa lle à mange r

MAISON DE M. ERRAZURIS, AU

œuvre facil e : murs de gros blocs de

CHILI, 1930. Cette mai son est cons-

pierre, charpente de troncs d'arbre,

truite au bord de l'Océan Pacifi-

couverture en tuiles du pays, par

que. Comme on ne di sposait pas,

conséquent toiture inclinée.

à cet endroi t, des ressources d'une

La ru sticité des matériaux n' es t

main- d'œuvre technique suffis ante,

aucunemen t une entrave à la ma-

on a composé avec des éléments

nifestation d'un plan clair et d'une

existant sur place et d' une mise en

esthétique moderne. Situation ùe la mai son

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Coupes en long et en traver s

48

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Profil et face de la maiso n dan s le terra in

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>, de nombreuses illustrations reproduisant la très jolie maison construite par M.

Rw~;mond,

près de Tokio, au Japon.

Que le lecteur ne s'illusionne pas: il ne s'agit pas des photographies de notre maison, mais bien d'une création de M. Raymond! Le moins que l'on puisse dire, c'est que > ! Quoi qu'il en soit, nous avons eu une véritable satisfaction à voir réaliser avec tant de goût des idées qui nous sont chères. Une parenthèse ici: il est certain que l'art architectural du Japon est préparé mieux que les méthodes occidentales à exploiter ayec succès les thèses de l'architecture moderne. Le Japon possède une tradition admirable de l'habitation. Il dispose d'une maind'œuvre exceptionnellement fine et spirituelle. Les anciennes maisons de thé du Japon sont des œuyres d'art adorables. D'ailleurs, les Japonais ont adopté les thèses de l'architecture moderne. Ils les ont appliquées avec un brio incontestable. Ils sont capables de doter l'architecture moderne -~--

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de raffinements appréciables.

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Vue d'ensemble

Coupe d'une maison construite en 1933 au ]apoll

par M. Raymond, architecte, à Tokio (comparez avec la coupe ùe la page 48)

Vue d'une maison construite en 1933 au japon, par M. Raymond, architecte

52

APPARTEMENT DE M. CHARLES

grande baie du salon, électrique-

DE BEISTEGUI, AUX CHAMPS-ÉLY-

ment. Disparition de la cloison de

SËES, A PARIS, 1930/1931. Il s'agit

séparation entre la sall e à manger

d'une

et le salon, électriquement, etc., etc.

installation

complètement

neuve au sommet d'un ancien bâti-

Les installations électriques de

ment des Champs-Elysées. Ce chan-

cet appartement comportent

ti er a été l'occasion de recherch es

4000

mètres de câbles.

importantes, d' insonorisation tout

La construct ion des trois jardins

particu li èremen t. Il a été, de même. fait des installations él ectriques

suspendus constitue une éloquente

et mécaniques très compliquées,

réponse à la campagne payée de

dont le but, évidemment, n'est que

MM. les fabricants de tuiles et

d'amus ement: paroi de verdure du

d'ardoises, et ell e constitue des

jardin qui s'éclipse électriqu ement;

archives solides à la technique des

ouverture d'une grande g lace de la

toits modernes. L e jardin int érieu r. au se pt ième étage, réglé su r l'A rc de Triom phe

Le troi s ièm e jardin de toiture (9e é tage): un gazon entouré de Quatre murs

Pour monter au troisièm e ja rdin du toitur.e

Le secon d jardin de toitu re (se é tage): lieu rs parm i le gazon et la haie d'ils

BEISTEGUI,

L e solarium. Si l'o n r este planté sur ses pieds, on ne voit absolument rien que le gazon , les quat re murs et le ciel, avec tout le ieu des nua ges

54

Des cloisons, des portes e t des fenêtres complètement insonor isées

P AR I S

1 930-3 1

L a IJOrte de pi erre se referme su r le so lar iu m

La cloison qui sépare le salon de la sa lle

manger s'est éc li psée é lectr iqu ement

se étage : le jardin des dîners en plein air. La solution du lan terneau Qui éc laire Je vestibule (la dalle de verre visible à gauche de ce cliché) représente des aménagements techniques extrêmement déli ca ts

I3 E 1 ::; TE C U 1 .

l'A R 1 ::;

1 Y .lll- .11

Paris est caché par des haies de lierre ou d'ifs: on ne voit apparaître Que quelques-uns des lieux sacrés de Paris: l'Arc de Triomphe, la Tour Eiffel, la perspective des Tuileries et de Notre-Dame, le Sacré-Cœur

56

BE I STE GU!,

PARIS

1930-3 1

Le s omme t ùe la maison (d ' ailleurs déterminé par la rigueur

implacable des gabarits) constitue un édicule qui peut ètre un événement pla stique émouvant.

Intéri eur ava nt le mobili er

Un e sca li er en vis qui ne touche pas au s ol S'il touchait, il s e romprait

La biblioth èque (tracée suivant la section d'or)

57

Mme

DE

MANDROT,

LE

PRADET

Façaùc faisant face à la plaine

58

1930-31

VILLA DE Mme H. DE MANDROT, 1930-31 .

Le Pradet -

près Toulon. Cette construction,

exécutée par les entrepreneurs locaux, est formée de planchers de béton armé, portés par des murs en maçonnerie apparente de pierre du pays. Malz

gré l'emplo i de la maçonnerie ordinaire, les thèses habitu ell ement exploitées dans nos maisons se retrouv ent ici. Ceci veut dire qu e la classification 0

3

1

est faite très nettement entre les murs portants,

1

qui sont cons idérés comme des chevalets portant les planchers, et les parois vitrées qui rempliss ent ; - - - --'---

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les espaces laissés vides. La composition est ordo nnée sur le paysage. La mai son occupe un petit promontoire dominant la plaine derrière Toulon, elle-même barrée par

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la magnifique silhouette des montagnes. On a tenu à conserver la sensation de surprise qu'offre le spec tacle inattendu de cet immense développement paysagiste et, pour cela, on a muré les

1

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chambres du côté de la vue et l'on a tout simplement percé une porte qui , lorsqu'on l'ouvre, dégage sur un perron d'où le spectacle fait comme une explos ion. En descendant le petit escal ier qui rejoint le sol, on voit su rgir une grande statue de Lip chitz, stèle dont la palmette finale se dépl oie dans le ciel au--dessus des montagnes .

Côté de la plaine

A l'opposé, le spectacle qui es t intime a été employé pour animer l'intérieur des pièces, il est Plon de situation

précédé par un jardin suspendu qui sert de premier plan et qui relie d'ailleurs l' habitation au Pavillon réservé aux amis.

59

MANDROT,

LE

PRADET

1930-3!

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HE MAN HUOT

Dans le sous-sol se trouve un petit atelier d' artiste .

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CHAMBRE DE MADAMë

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Le plan de l' appartement seul

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L E

PRADET

19 3 0 - 3 1

Vue su r l'ar ri vee

Côté pla ine

l11térieur: on a la issé apparent la belle maconn e ri e de pierre qui est passée au lait de chaux

Le Pavillon d'amis

61

Mme

DE

MA N IJROT,

LE

PR ADET

1930-31

L a s tatua ire es t de st in ée (s i les scu lpteurs s'en rend ent ùi;;: ncs)

à jouer un rô le considérable dans l'architecture contemporaine

La stèle de Lipchitz

62

PROJET D'AMËNAGEMENT POUR LA PORTE MAILLOT, 1929. M. L. Rosenthal

avait organisé à cette époque un concours entre quelques architectes pour exploiter les terrains de Luna-Park qu'il a\·ait l'intention d'acquérir. Son désir était de constitu er là un centre de l'automobile, tout en aménageant la sortie ouest de Paris, au point de liaison de l'avenue de la Grande Armée et de l'avenue de la Défense. La ville de Paris avait l'intention, de son

côté, d'aménager cette zone en place de la Victoire: un monument devait rappeler la mémoire du Maréchal Foch. Cet aménagement devait constituer une porte monumentale à Paris. C'était le désir expr imé par M. Rosenthal: telle est la rai son des deux gratte-ciel prévus à cette occasion. En effet, nous avons toujours prétendu que les gratte-ciel, en principe, ne devaient pas être élevés en périphérie d'une ville, mais , au con traire, en son centre,

PM

Le c lassement de la circulation a pe rmi s d' é tabl ir une plate-form e à ni veau supé rieur Qui constitu e un véritable for um, au droit duquel s'é lèvent les deux gratte-cie l avec leurs boutiQues ct sur leq ue l s'étalent divers pavillous d~ réjouissance: restaurants, coucerts, etc... Les automobiles ne dérangent a ucunement !J. circulation. entièrement réservée aux piétons. Le monum ent , solenn el leme nt, est isolé, lui aussi. et peut servi r de leç on de sagesse

63

POR T E

MAILLOT

1930-3!

Cette étude a toutefo is donné l'occasion d 'aborder de très près divers problèmes urgents et de natures diverses. U ne distribution rationnelle de la circulation en un point capital de Par is. Cette distribution es t assurée par des différences de niveau qui perme ttent d' obtenir un classement parfait, tan t pour la circulation que pou r les stationnements de voitures.

I

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2° La constructi on de gratte-ciel: leu r structure, leur ensoleillement, leur esthét ique. Ce sont des problèmes entièrement neufs .

3° - L'amorce d'une «Vill e Ve rte» . Ces quart iers devaient montrer comment il est possible d'élo igner définitivement la ru e des mai sons et d'établir progres sivement le principe de la transformation de Pari s en «Ville V erte ». On nous a toujou rs reproché d'être des théoriciens et d'émettre des idées qui ne pourraient trouver de réalisation véritable; c'était La n ui t, les éd ifice s et les constructions qui les avoisinent !Henn ent une certaine é loquen ce ùue à l' éc lairage électrique

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P la n à ni ve au du so l: ci r cul at io n automob il e, parc à automohil cs , hall des g ratte-ci el , am o rce ùes immeub l es l ocat ifs ét ab l is en «Vil l e \'erte »

64

PORTE

MAILLOT

1930-31

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ici l'occasion de prouver, au contraire, que sous n'importe quel prétexte, il est possible, avec des points de doctrine solides, d'appliquer immédiatement les solutions efficaces et définitives, ca-

commentaire et sans emphase. A méditer: M. Léon Rosenthal avait fait un effort intéressant; toute cette affaire fut tenue

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pables d'être étendues, clans l'avenir, au reste de

trant le Maréchal mort, sous un linceul, sans

sous le boisseau; mais, une année après, un concours municipal, plus ou moins limité aux gens

la ville. Un problème d'esthétique monumentale:

bien en place, remettait en question le problème

dessiner un monument à la mémoire de ... , mettre

de la place Maillot et donnait lieu à la création

ce monument en contact avec la foule et le situer

de portes triomphales, d'avenues triomphales, de

dans le paysage de Paris. Ici, deux solutions ont

monuments innombrables aux Maréchaux, etc.,

été préconisées que l'on peut voir dans les diffé-

etc .... , et désignait des lauréats qui, dès qne les

4° -

rents dessins. Une, où l'allusion au .Maréchal

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Foch n'est faite que par le moyen d'une stèle

événements le permettront, trouveront l'occasion

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Plan variante, montrant le monument Foch situé au milieu du Forum

dominée par un engin de guerre; l'autre, mon-

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de réaliser une «bonne moyenne» des idées ayant eu cours avant eux.

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D Plan général au niveau supérieur

65

IMM EU BLE

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telle qu' elle se trouve rés umée ci-dessus, o u serv ant à dégager cette th éorie?

Se souvi ent-on d'un volume de Ozenfant qui a nom ,,Art>>?

III. Ces im ages et les théo ries qui les accompagn ent ou qu'elles acco mpagnent, ont-elles été soumises à une d irection com pétente des trav aux du P avillon? Et quels sont les h ommes qu i ont osé porter le poids de leur acceptation?

Pour ce ux qui ne les con naîtraient p as, je dirai do nc ce qu 'ils so nt, ces livres et revues: les po rteurs d 'un e t héo rie. Quelle es t la théorie? Ici, ne sacha nt comment éc rire, Je v ais devoir ex pliquer (pardonnez -mo i) .

Jeudi, 28 décembre 1933.

GAZETTE DE LAUSANNE

Encoce le 1-au.ilfo.n suisse Personne n'a encore posé le problème du «Pavillon suisse» sous son vrai jour. Les articles «POUr>> ne disent pas pourquoi ils sont «POUr>>, et les articles «COntre» n' expriment pa s assez directement leurs r a isons. Si la question avait été bien posée, si l'on s'était donné la peine de déchirer le voile, qu 'aurait-on trouv é ? Je rappellerai, pour m émoire, qu' opposer le chalet sui sse au bâtiment de béton est une stupidité du m êm e ordre que le petit problème: deux gren ouilles plus troi s pommes plus deux éléphants font combien ? Enfin, qu-e dans le sale paysage de l'ancienne «ZOne >> parisienne, il est m alsonnant d'attaquer un b âtiment quel qu' il soit pour sa «laideur>>. L e vague Part hénon des Grecs modernes, cette esp èce d'arche de Noé qu'est le p a villon hellénique, va très bien avec le Pavillon sui sse et ce qui est, je crois, un r éservoir d' eau, vers Gentilly. Autant dire que la qu estion n' était pas là. Elle se pose cependant, et bien plus gravement encore; c'es t pourquoi on ne

76

l'avait pas posée. Pourquoi a -t-on, au nom de je ne sa is quel critérium du goût (si souvent vi olé par tant d 'é poques) accu sé l'extérieur du Pavillon sui sse? Pourquo '. sinon pa rce qu 'on aime res ter à l'ex té rie u r des qu es tion s. C'est l'intérieur qu'il fa ll ait voir. La que sti on est à l'intéri eur. La qu estion est brutalement, irrémédiablem ent posée à l'inté rieur. Et je dé f ie n' importe quel th éo r icien des rythm es nouveaux de trouver le bon argument pour réfuter ce que je va is dire, qu'il se no mme ou no n Le Corbusier, Jeanneret, O zenfant, et b ien d'autres nom s qu' il faudr a it une foi s prononcer, pa r ce que le devoir est là. Dix mo is je me suis tu, respectant la priorité du droit de parole qui revient dç droit à des hommes plus âgés. Mais auj our d'hui, le P avillon suisse est ouvert et l'infamie commence. Hall de lecture du P avill on suisse. Clé de la qu es tion. Je vou s dirai premièrement ce qui est contre les murs, à m êm e les murs, dans les murs.

Da ns ce livre, dans cette r evue, sur les murs du P avillon suisse se r etrouvent les mêmes im age s: il s'agit d'une photog raphie d' alvéo les d'abeill es ; d'une photog raphie de coupe tran sve rsale d'un arbre; de m icropho to g raphies de cellules, végétales ou a nim ales. Ph otog raphie d'un entassement de rondins, de tuyaux, etc .. . Il n'y a ri en de plus anodin, en app arence, que ces r a pprochem ent s allant de la toile d'ara ig née à la cellule sa nguine, de la structure d 'un arbre aux poutrell es de fer.

Mais un e théorie accomp agne ces photographies. Un e théorie de m atérialism e : «tout n 'est que question de structure ; tout n' est qu e de plus o u m o ins bon ne organisation de la matière». (L'âme, naturellement, l'E sprit, se remplacent par structuration.) Le vr ai vo isine le fa ux. D es princip es élémentaires, p rimaires, vo isinent des conclusions subversives. Et c'est ce qu'avec un «art» co nsommé ont r éalisé les constructeurs du Pavillon sui sse. Lequel voudra répondre à cette accu sat ion nette? I. Est-il exact que, co ntre les parois du Pavillon suisse de la Cité universitaire de Paris, pa r un procédé dont peu Importe le nom, aient été r eproduites les images dont je parle, et d'autres? II. Est-il exact que, durant ces dernières années, soit dans «L' E sprit N ouveau>>, soit da ns le volume «Art>> de Ozenfant (éditio ns Budry), de semblables ima- . ges aient pa ru , accomp agna nt une théori e

Quels sont les jeunes ge ns qui vo n t de voir vivre en contact a vec les images dont on dégage cette théo ri e de matériali sme? Sont-ce des hommes fa its, sachant prendre et laisse r dans ce qu'on leur propose? Il est entendu qu'un homme a dulte peut être mis en contact avec n ' importe quoi. On le nomm e adulte en pen sant qu'il a en lui les r essources nécessaires à distingu er le bien du m al, le vrai du faux. Mais veut-on ici prendre ga rde à ce qu 'il m e plaît de nommer «détournement de mineurS>> : La Cité universitaire n'es t pas l'asile des hommes faits; ce sont des intellig ences en fo rmation qui von t devoir subi r le contact journalier d'une théorie mise en image, l'em prise, bon g ré mal gré, pendant tout le temps de leur sé jour. Je n'ent ends moi aussi faire appel qu'à des données élémentaires ; un vieil axiome grec di sait que la fr équentation des chefs-d'œuvre élevait l'esprit; d'où il re ssort qu e la fréquentation de n' importe quoi laisse l'empreinte de ce n'importe quoi: . Voir le nombre des illustrés russes U . R . S. S. Or il est des pays où l'on connaît très bien le rôle que peut jouer l'image .. Cela se nomme: Propagande. Autre et dernière ques ti o n: le peuple sui sse qui envo ie et enverra des volées d'étudiants vers. ce bâtiment de Propagande intérieure est-il de connivence ? Est-il d'accord que ces jeunes gens prennent pour b on a rgent ce qu'ils auront vu tous les jours .pendant des se m estres? CH.-F. L

PAV I LL ON SUI SSE, PAHJS I 930-32

La fr esque photographique considérée comme «détournement de mineurs •

77

PAVILLON

SUI SS E ,

PARI S

193 0- 32

Plan du sous-sn i

Facade sud du Pa v illon

78

PAV I LLON

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SU I SSE , PARIS

1 9 30 - 32

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La sa ll e de bibliothèque

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L' entrée

Espa ce libre s ous la maison

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P la n du rez-d e- cha ussée , à nivea u des pilotis. Les grandes fondation s e t les pilotis du corps principal descenden t à 19,50 m au- de ss ous du sol après avoi r traversé les plafo nds de carrières souterraine s . La solution adopté e de s ix piliers a produit un e économie considérab le s ur to us les autres procédés envisageables. L ' exiguïté extrême du bu dget a obligé à réd uire au minim um to ut es les dimensions, qu ell es qu'elles soient. Mais, par des déformations voulues, le hall et la salle de bib lioth èque arrivent à donner l' imPress ion d'es pace suffi sant.

79

PAVILLO N SU ! SS E , PARIS 1930-32

La façade qui déga~~:era bien tô 1 su r Je P a rc des Sports

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Pl an de J'un ùes étages -t ypes ùes ,,Jtalllhres d'étuJi ants

PAVILLON

Appartement du directeur

SUISSE,

PARIS

1930-32

Une chambre d'étudiant (4e étage)

Le plan ùe la toiture avant la construction de cinq chambres supplémentaires réclamées, en cours ùe chantier, par la direction franç"ise ùe la Cité Universitaire

81

PAVILLON SUISSE, PARIS

... .....

() () () () '

Aux fêtes de l'Université Je Zurich, en 1933, le Professeur Maurin, doyen Je !a Faculté des Sciences de France, disait à Le Corbusier: «]'ai vu le Pavillon suisse de la Cité Universitaire. Ne pensez-vous pas que les pilotis Que vous avez employés pourraient servir à apporter la solution définitive au progrès de la circulation d'une grande ville?, M. Maurin, physicien habitué aux travaux de laboratoire, découvrait spontanément les rudiments d'une doctrine urbanistique et architecturale que Le Corbusier avait exprimée depuis dix années, inlassablement, dans tous ses travaux et ses écrits

84

P AVI L LON

Le ha ll d'en trée .

Le salon de lecture

SUISS E ,

P A R I S 1 930-32

Une gain e de chaurlage, tu ya uterie , recouverte d'agrandisseme nts photographiQues

Le plan libre: les poteaux, les gain es, les paro is courbes, l'escalier sont autant d'o rganes inJ épendan ts l es un s des autres

85

PAV ILLON

SUISS E , PAR I S 1930-32

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autres, prendre petit à petit leurs places réciproques pour aboutir à une solution synthétique

130

Vue totale

L'ensemble des bâtiments. De gauche à droite: la salle de 15 000 audite urs; la plate-forme pour discours en plein air pour 50 000 auditeurs; la tribune avec un réflect eur acoustique pouc l'orateur de plein air; le long bâtiment de l'administration; deux salles de 500 places; deux sa ll es de 200 places; la bibliothèque; les bureaux des Comités politiqu es et la scènerie du théâtre; la salle de 6500 personnes, destinée aux réunions po litiques, ae théâtre, au cin éma , aux concerts, etc.

La salle de 6500 personnes

Le pla n incliné contient des entrées, vestiaires, foru m

Vue

générale

Les poteaux soutenant le parterre de la salle

131

PALAIS

DES SOVIETS A MOSCOU

1931

Passant en train à Pise, le 4 juin 1934, Le Cor-

semble du Dême, du Bapti-stère, de la Tour penchée

tion du Palais des Soviets: de l'unité dans le détail

busier, dans son carnet, note le principe architec-

et du Campo Santo; tout à coup, il réfléchit que les

(unité à échelle humaine); du tumulte dans l'en-

tural des édifices constituant le magnifique en-

mêmes règles architecturales ont présidé à la concep-

semble (propos de l'Abbé Laugier sous Louis XIV).

------==-=--==-~ Vue générale du Palais des Soviets et des constructions existantes du Kremlin

132

Vue génén

PALAI S DES SOVI ETS A MOS COU

Suspension du plafond de grande sa ll e par le dehors

1931

la Le dis positif ado pté pour l'acoustiqu e de la grande sa lle

Forme or th op honique du pl afond de la grande salle, ri go u reusem ent calculée par les mathématiques e t par les épur es

U"!: A-A Plafond acoustique d e la grande salle

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L'amphith éât re salle

concave de

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Plan de la grande salle, montrant l'évacuation réR:ulière des spectateurs en 3 à 4 min.

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SOVIETS

A

MO SCOU

1~ .3 1

Le hall général de la sa lle de 6500 personnes. où les c irc ulations très nombreuses sont cla ssées, où personn e ne se ren contr e tout en perm etta nt à chacu n de Je voir d'un boUI à J'autre

Ce proj et n'a pas eu de chance: il a provoqué un intérêt considérable à Moscou. Son exécution fut même env isagée. Mais subitement... ce fut la réaction violente: le P alais des Soviets, couronnement du Plan Quinquennal, seraù en Re-naissance italienne! La réaction accusait ce Palais d'être une usine. Il est évident que de tels problèmes qui ne peuvent être réalisés que par le fer et le béton perdent toute parenté immédiate avec les styl es anciens.

Par exempl e, les salles de 15 ooo et de 6500 sont des organes biologiques qui obéissent à des calculs mathématiques. Ces calculs, si un esprit plastique en guide l'application, peuvent conduire à une harmonie impeccable, à une splendeur très semblable à cell e des formes de la nature. C'est ici que le calcul rejo int les lois du monde et que le principe d'unité se man ifeste: cosmos et œuvre humaine. Les amateurs de «styles>> ont du mal à comprendre ceci: c'est que certains programmes conduisent à

la création d'organismes, ces organismes obé issent aux lois de la pesanteur, aux loi s de la résis tance des matériaux, aux lois de l'acoustique, aux lois de la visibili té, aux loi s de la circul ation, aux nécessités de la respiration, etc ... De telles conditions impératives déterminent un état de choses impératif. Cet état peut passer de la simpl e satisfaction des besoins matériels à la splendeur de l'architecture qui est poés ie, lyrisme, commotion par l'effet de rapports inattendus.

135

PALAIS

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DES

SOVIETS

A

MOSCOU

1931

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Forme acoustique de la salle de 6500 auditeurs

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Dispositif de suspension du plafond de la salle par une ossature métallique équilibrée sur des points d'appui établis en façade

:1 .\. -.\ Coupe à travers la salle de 6500 auditeurs

Vue de la salle de 6500 auditeurs, avec ses dispositifs de circulation très particuliers

136

Plan de la salle Vue de dessus du plafond acoustique

PALAIS

DES

SOVIETS

A

MOS COU

1931

Entrées salle A Vue géométrique de la grande salle

Entrées salle B Vue géométrique ùe la salle de 6500 aud iteurs

137

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ËTUDE D'URBANISATION EN AMÉRIQUE DU SUD, 1929:

Sâo-

Paulo du Brésil, Rio de Janei ro, Buenos Aires. Ces quelques croquis évoquent des conceptions entièrement neuves d'urbanisation, faisan t état des techniqu es modernes et dont le principe consiste à étab lir les grandes circu lations automobiles dans des villes inextricables, tout en créant des cubes d'habitations considérables . Ces méthodes permettent de débrouiller d'un coup l'impasse de la circulation dans certaines villes complètement embouteillées. De plu s, elles donnent aux Municipalités des ressources formidables ,

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...;;:., c'est-à-dire une Yi ll e constituant un parc ininterrompu, par la construction des immeubl es sur pilotis, leur ras se m blement en imm eubl es à redents de 40 à 50 mètres de hauteur. Ce proj et fut accueilli ay ec enthousiasme ... , mai s tout es choses reyenant à leur état «norm al», on abandonna cette propos iti on qui

était frappée d'ailleurs d 'un Yic e

rédhibitoire pour Genève: c'é tait d'être s ig née

Le Corbusier et P. Jeanneret.

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Plan au-d ess us des pilotis

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URBANISATION DE LA VILLE DE STOCKHOLM, 1933.

Propositi on

d e reconstruct ion du quarti er de Normaalm, tout en re spectant les édifices ex istan ts. Cette proposition d 'urban isation ayait pour effet de redonner à la v ill e de Stockholm le bénéf ice de sa situation topographique except ionnelle: des collines qui descendent dans d'in nombrabl es bras de mer.

lei, les immeubl es, arrêtés au sommet par une horizontale obligatoire et uniqu e, auraient été rassembl és en groupes très espacés les uns des a u tres, la issant à chaqu e logis des perspectives immenses sur le paysage em·ironnant.

L

Urbani sa ti on de la ville de Stockholm

155

Vue d'avion de la nouvelle ville

DE

d'une ville moderne. La révolution architectu-

L'ESCAUT, A ANVERS, 1933, en forme de "Ville

rale, accomplie aujourd'hui, apporte la solution à

Radieuse». Deux tunnels ont été percés sous

1'urbanisation d'une grande ville moderne. Les

l'Escaut, mettant en liaison la ville d'Anvers

principes essentiels sont:

avec un immense territoire entièrement vide,

a) séparation complète du piéton ct de l'auto-

URBANISATION

DE

LA RIVE GAUCHE

compris clans la boucle de l'Escaut. Cette étude a permis d'établir, d'une manière absolument rigoureuse ct dans tous ses détails, l'urbanisation

156

c'est une

«Ville Verte>>;

cl) le sport est au pied des ma1sons, sur toute

1'étendue de la ,-ille; e) aucun appartement n'est situé au nord. Le fonctionnalisme le plus rigoureux s'allie aux

mobile; b) la disposition entière elu sol de la ville pour

splendeurs de l'architecture par le jeu de la composition et des volumes.

le piéton;

Un quartier d'habitation et

c) la ville est un parc immense

l'avei~ue

principale avec un gratte-ciel d'affaires

URBA NISATION

A ANVERs

1 ~33

Urban isat ion de la rive gau che de l'Escaut, à Anvers Le plan t ota l

157

URI3ANI:OATION

12 9~

construit

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parcs

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ANVERS

1933

91 w /0 s'ol libre ])OUr pit'tons. L'ha bi ta ti on est con si dé rée comme le centre même des préoccupations d'urbanisations. Chaque logis doit bénéficier des ES

Coupes diverses

5UR APPARTE'MEN1.5

173

URBANISATION

LETTRE A UN MAIRE

M. Brunnel, Maire d'Alger Paris, décembre 1933 Monsieur le Maire, Vous administrez avec une fermeté et une largeur de vue qui vous ont valu l'admiration autant que l'envie, une ville à laquelle sont attachés de grands destins. Dans l'économie mondiale bouleversée règne l'incohérence de groupements arbitraires et néfastes. De nouveaux groupements, des regroupements, de nouvelles unités de grandeur, doivent intervenir pour conférer au monde une texture moins arbitraire et moins dangereuse. L'un de ces groupements imminents est celui dont la Méditerranée formera le lien. Des races, des langues, une culture millénaire une entité vraiment. Le groupe d'études désintéressées s'exprimant par l'organe «Prélude» a déjà, cette année, soumis à l'opinion le principe de l'une des nouvelles unités. Quatre lettres disposées à la façon de points cardinaux le résument: p B

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A Paris, Barcelone, Rome, Alger. Unité qui s'étend du nord au sud S·elon un méridien, à travers la gamme totale des climats, de la Manche à l'Afrique Equatoriale, rassemblant tous les besoins comme aussi toutes les ressources. Alger cesse d'être une ville de colonisation. Alger devient tête de l'Afrique. C'est une capitale. C'est, devant elle, une grande tâche, mais aussi un avenir magnifique. L'heure de l'urbanisme devait donc sonner en Alger. Sous votre impulsion, Monsieur le Maire, des problèmes ont été énoncés peu à peu. Un groupe de citoyens animés de civisme n:u;r•nni\

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La coupe transversale Schéma montrant la climatisation de l'air - on ne pardonne pas à un architecte de vouloir introduire dans ses bâtiments un air pur et salubre

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· RENTENANSTALT » A ZUR I C H

1933

Nettoyage des ienêtres

L ' im planta ti on du bât im ent es t te ll e qu ' e ll e dégage infiniment plus les a len tours Gue les bât iment s réalisés se lon les st ipul ations du programme

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Le pan de verre

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Maq uette

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Un «Viaduc» en façades, coupes et plan

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Divers types d'appartements en profondeur; chaque appartement est à double hauteur de 4.50 rn divisibles en deux fois 2.25 m

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