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French Pages 28 Year 2011
Inscriptions Syriaques de Salamas, en Perse
Analecta Gorgiana
1042 Series Editor George Anton Kiraz
Analecta Gorgiana is a collection of long essays and short monographs which are consistently cited by modern scholars but previously difficult to find because of their original appearance in obscure publications. Carefully selected by a team of scholars based on their relevance to modern scholarship, these essays can now be fully utilized by scholars and proudly owned by libraries.
Inscriptions Syriaques de Salamas, en Perse
M. Rubens Duval
gorgias press 2011
Gorgias Press LLC, 954 River Road, Piscataway, NJ, 08854, USA www.gorgiaspress.com Copyright© 2011 by Gorgias Press LLC Originally published in 1885 All rights reserved under International and Pan-American Copyright Conventions. No part of this publication may be reproduced, stored in a retrieval system or transmitted in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording, scanning or otherwise without the prior written permission of Gorgias Press LLC. 2011
1
ISBN 978-1-4632-0090-9
ISSN 1935-6854
Reprinted from the 1885 Piscataway edition.
Printed in the United States of America
INSCRIPTIONS
INSCRIPTIONS
SYRIAQUES.
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SYRIAQUES
DE
S A L Á M Í S , EN P E R S E , PAR
M. R U B E N S
DUVAL.
Lorsque nous préparions la publication des textes que nous avions recueillis dan s les deux dialectes néoaraméens parlés actuellement dans le district de Salamâs, en Perse, au nord-ouest du lac Ourmia, nous avions été frappé de la divergence des traditions locales relatives à l'origine des populations ararnéennes établies entre le versant oriental des monts du Kurdistan et la rive occidentale du lac Ourmia. Nous croyons utile de rapporter ici ce que nous disions dans l'introduction de nos Dialectes néo-araméens de Salamâs, publiés l'année dernière, p. m-iv : «Les Chaldéens de Salamâs sont de même origine que les Chaldéens et les Nestoriens d'Ourmia; la comparaison de leurs dialectes ne laisse guère de place au doute. Le fond de la langue est le même; il y a peu de vocables qui ne soient communs aux uns et aux autres, les principales différences portent sur la phonétique et s'expliquent par la situation géographique de ces populations. Le district de Saiamâs
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a p p a r t i e n t à la r é g i o n m o n t a g n e u s e , son dialecte est p l u s c h a r g é de sons aspirés et g u t t u r a u x , les élisions et les c o n t r a c t i o n s d e syllabes y a b o n d e n t . « I l est c e p e n d a n t s u r p r e n a n t q u e les traditions locales sur les origines de ces chrétiens soient aussi divergentes. « L e s Nestoriens d ' O u r m i a , dit P e r k i n s « [Residence,
p . 9 ) , ont u n e tradition g é n é r a l e
« l e u r s ancêtres i m m é d i a t s d e s c e n d i r e n t
des
que
mon-
« tagnes p o u r v i v r e dans la plaine à u n e é p o q u e n o n « c o n n u e au j u s t e , mais q u i r e m o n t e à e n v i r o n c i n q « o u six siècles. » C e t t e tradition
es't p a r f a i t e m e n t
c o n f o r m e aux éclaircissements q u ' o n p e u t tirer de l'histoire, si p a u v r e qu'elle s o i t 1 . « L e s C h a l d é e n s de C h o s r â v a , dans le district de S a l a m à s se c r o i e n t , au c o n t r a i r e , i n d i g è n e s dans le p a v s 2 , et f o n t r e m o n t e r l e u r c o n v e r s i o n au christian i s m e aux p r e m i e r s siècles de notre ère. C h o s r â v a n'a j a m a i s été q u ' u n v i l l a g e , mais il aurait été l ' e m p l a c e m e n t d'un c a m p d e C h o s r o è s N o u s c h i r v a n q u i lui aurait d o n n é son n o m . C h o s r â v a ,
en e f f e t , est
a b r é g é du persan Khosro âbad fondation de C h o s r o è s . Mais ces différentes
données
se c o n c i l i e n t
facile-
m e n t , si on a d m e t q u e les m i g r a t i o n s des N e s t o r i e n s ò C h o s r â v a ont p r é c é d é de plusieurs siècles le d é p a r t des familles q u i sont v e n u e s se fixer dans la
plaine
d ' O u r m i a . C e s dernières o n t p u g a r d e r le s o u v e n i r 1
Comp. Nœldeke, Grammatik der neu-sjr.
Sprache;
Einleituiig
p. xxi et XMii. La première mention d'évêques nestoriens à O u r m i a est de l'an m i , Assemâni, Bibl. Or., II, p. 4 4 g . J
Voir Smith and Dwight, Missionary Besearches, p. 3 5 s .
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de leur ancien séjour dans le Kurdistan turc, tandis que. les Chaldéens de Salaraâs n'ont plus conscience de leur origine primitive. L'établissement des Nestoriens à Ourmia ne peut guère être reculé plus loin que le xif siècle; il paraît, au contraire, que le cimetière de Ghosrâva renferme des inscriptions tumulaires d'une époque beaucoup plus ancienne. L'une d'elles notamment, en bel estranghelâ et à la mémoire de l'étudiant Chosroès, Khosrô eskoulâyâ, serait datée du vif siècle. Ce n'est cependant qu'au xm° siècle que l'histoire mentionne les évêques de Salamâs. E n 1 2 8 1 , Joseph, évêquedeSalamâs, assiste à la consécration du patriarche Yaballaha. C'est en 1 5 y 6 que Chosrâva figure comme le siège d'un archevêché; auparavant, ce diocèse relevait d'abord du métropolitain d'Arbèle et ensuite du métropolitain de l'Àdherbeidjân ayant son siège à Ourmia, voir Assemâni, B. 0 . , 1 1 1 , 11, 4 2 3 et 7 7 3 . » Nous ajoutions que les juifs de Salamâs avaient, de leur côté, une tradition qui leur était commune avec les juifs d'Qurmia, et d'après laquelle leurs ancêtres seraient venus du Kurdistan turc s'établir sur le territoire qu'ils occupent actuellement, tradition confirmée, du reste, par la similitude du dialecte araméen de ces juifs et de l'idiome parlé par leurs coreligionnaires de Bourdouk dans le district de Gawar (Kurdistan turc). Le renseignement concernant les inscriptions tumulaires du cimetière de Chosrâva nous avait été fourni par le Père Bedjan, prêtre de la Mission,
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originaire de Chosrâva. Comprenant l'importance de ce renseignement, s'il pouvait en donner la preuve matérielle, il pria, à notre demande, ses confrères de la mission de Chosrâva de visiter les cimeiières et les églises de la localité et des environs, de rechercher les inscriptions les plus anciennes qui s'y trouveraient et d'en prendre des estampages exacts. C'est à ces recherches que sont dues les huit inscriptions que nous publions ici et dont M. Bedjan a bien voulu nous remettre les estampages, en les accompagnant de judicieuses observations. Les trois premières et la dernière ont été relevées par le prêtre Isaac, professeur au séminaire de la Mission et curé de Pàtavour, Alliage près de Chosrâva; malheureusement ce digne prêtre a été frappé d'insolation pendant ce travail et succombait quelques jours après, à l'âge de trente-sept ans. Les deux premières proviennent du cimetière de Chosrâva, la troisième a été prise dans le cimetière de Sarna, près de l'église de Mar-Yohanna, à six ou sept kilomètres au sud de Chosrâva, la dernière a été recueillie dans le cimetière situé au pied de la colline de SaintJean, près l'ancienne ville de Salamâs, à quatre kilomètres au nord-ouest de Chosrâva. Ces cimetières ont certainement contenu un grand nombre de monuments anciens, mais le prix élevé de la pierre de taille est cause que l'on utilise à des constructions modernes des pierres anciennes dont on fait sauter au ciseau les inscriptions généralement gravées en relief. Ce fait s'est présenté notamment pour le ci-
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metière de Chosrâva d'où l'on tira, en 1 8 6 5 , u n grand n o m b r e de pierres de taille p o u r la reconstruction de la cathédrale. Pour l'intelligence de la disposition d e ces épitaphes, nous rapporterons les renseignements suivants que nous devons à l'obligeance de M. Bedjan : les m o n u m e n t s funéraires affectent o r d i n a i r e m e n t trois formes : i° F o r m e d'un berceau oriental avec toit, appelé durgdstcî, tel qu'on représente chez nous l'arche de Noé; les inscriptions sont gravées sur les côtés; 2 0 F o r m e d'un bélier debout sur ses quatre pattes, dakhrcî, avec inscriptions sur le dos aplati; 3° F o r m e oblongue et rectangulaire d u m o n u m e n t , appelé Sandâ(jâ-al-mîta «coffre funéraire» mesurant en général un mètre cinquante centimètres de long sur u n mètre de haut et cinquante centimètres de large; la pierre d'un seul bloc repose sur u n e dalle, appelée s'vîtâ « l i t » , qui dépasse de c h a q u e côté; inscriptions sur les côtés. Les quatre autres inscriptions, nos h , 5 , 6 et y, ont été recueillies, après la m o r t du p r ê t r e Isaac, p a r ses confrères, savoir : n°/i dans l'église de T c h a r a , village situé dans la m o n t a g n e , à vingt kilomètres environ à l'ouest de Chosrâva; et les n°® 5 , 6 et 7 dans l'église de l'ancienne ville de Salamâs, aujourd'hui Kiœhna-saher ou Qasaba. Quoique cette ville ne renferme plus a u j o u r d ' h u i de Nestoriens, mais seulem e n t des Juifs et des M u s u l m a n s , cependant on y vénère encore l'église consacrée à M a r K u r i a k o s , regardée c o m m e u n lieu saint m ê m e par les musul-
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mans et visitée en pèlerinage p a r les chrétiens des environs. Nous joignons à notre transcription des reproductions des estampages; les deux premières inscriptions ont été reproduites p a r M. D u j a r d i n et figurer o n t dans le Corpus inscriptionum -semiticaram. Les contours des lettres ont élé repassés à l'encre sur les estampages par les personnes qui ont pris ces estampages. I. C I M E T I E R E DE CHOSBÂVA.
Cette inscription est celle dont M. Bedjan avait gardé le souvenir et à laquelle il est fait allusion dans le passage rapporté ci-dessus de l'introduction dé nos Dialectes néo-araméens. Elle provient d'un tombeau en forme de berceau et se compose de deux parties gravées chacune sur u n côté d u m o n u ment. Premier côté :
Deuxième côté : rCWTa è u m
Tj^ cjal ^ c i n ^ - i ClA r^xè)
SlW
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Ceci est le lieu de repos J e 1'éludiant Soleimân, le bienheureux, fils de Khosrô. Il est décédé dans le mois de Iiânûn, Que le Seigneur lui accorde [le repos], dans l'année mil neuf des Grecs (décembre 697 de J.-C.). Il y a r e d o n d a n c e dans jCJOClàur* >ÇDoè\jrv
CUCP pour
rCiCp ou s i m p l e m e n t CUCJ3.
L a m e n t i o n du titre du défunt a son i m p o r t a n c e , c a r elle m o n t r e qu'au vu® siècle il existait déjà à ChosrâA-a un établissement plus ou moins important d'Araméens. Cet établissement se bornait-il simplem e n t à une mission de quelques prêtres
envoyés
par le patriarche des Nestoriens p o u r c o n v e r t i r les indigènes du pays, c o m m e on en trouve de n o m b r e u x exemples à cette é p o q u e , entre autres la mission en Chine de l'an 6 3 6 dont parle le m o n u m e n t syro-chinois de Si-gnan-fuP 11 est difficile de se p r o n o n c e r avec certitude sur ce point important ; mais il y ¡1 de grandes probabilités qu'à cette époque déjà une population a r a m é e n n e était établie à S a l a m â s , La tradition d'après laquelle pays,
les A r a m é e n s seraient indigènes
prouve
en
dans
faveur de l'âge très ancien
le des
premières migrations des populations du Kurdistan t u r c vers l'est, ainsi que nous l'avons dit plus haut. L a mention de l'écolier S o l e i m â n dénote l'existence d'un m o n a s t è r e , car, chez les Nestoriens, l'école dépendait
généralement
d'un
monastère;
peut-être
m ê m e le monastère de Saint-Georges à C h o s r â v a , où
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résidait le patriarche Siméon au xvi° siècle ( B.O., I I I , i, 6 2 a), existait-ii déjà. Tout doute disparaîtrait si cette inscription et les suivantes étaient rédigées dans le dialecte araméen parié encore aujourd'hui dans le pays; mais il n'en pouvait être ainsi, car le syriaque classique était seul usité dans les écrits et c'est aux missionnaires américains que revient l'honneur d'avoir appris aux Nestoriens à se servir p o u r leur dialecte des anciens caractères syriaques. Les Nestoriens d'Ourmia s'habituent m ê m e , depuis quelques années, à composer des inscriptions tumulaires dans leur dialecte vulgaire. Le nom de Soleirnân est un indice qu'au vif siècle déjà les chrétiens adoptaient des noms arabes. Le n o m de Khosrô, si fréquent à Chosrâva et qui se trouve encore dans l'inscription suivante, ne suffit pas à prouver l'établissement d'Araméens dans cette localité à l'époque des Sassanides, car il était également répandu dans les provinces voisines du Tigre. Le mois de Kànûn sans autre désignation doit s'entendre de Kânûn I correspondant à notre mois de décembre (comp. dans la Pesîtta Nehem. i et Zach. vu, î avec Esther ii, 16). Les Néo-syriens suivent l'ancien calendrier syriaque qui a deux mois de Kânûn, voir Nca-syr. gramm. p. i 56 note î . 11 n'y a donc pas lieu de songer ici à l'ancien calendrier qui n'avait qu'un mois de Kânûn et que les Palmyriens et les Mandéens avaient encore con* serve.
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Après t j l l ^ICtoAj, ligne 5 , le mot rc^jjoJ que portent les autres inscriptions, a été omis. ni^Jfcàl se rapportant à un féminin est incorrect, régulièrement on devrait lire L'absence de croix au milieu des rosaces de cette inscription et de la dernière inscription s'explique par la répulsion que ce signe inspire aux Musulmans qui, en Perse, encore aujourd'hui, le proscrivent ou l'outragent. Les caractères ne sont pas de l'estranghelà pur, mais ils appartiennent au type nestorien que l'on croyail jusqu'à ce jour beaucoup plus moderne. On comparera avec ce dernier les formes du hé, du dâlalh, du risch, de quelques alef et de quelques tav. Le cfof et le mim sont, au contraire, anciens. Le vav est joint à la lettre suivante comme dans les manuscrits de la même époque. Les points du risch et du (kîlath sont les seuls signes diacritiques. II. C I M E T I È R E D E CHOSRÂVA.
Cette inscription est également divisée en deux parties, gravées probablement sur les deux côtés d'un monument déformé oblongue, un sanduqâ. Premier côté : r e u O a s ^ s ^ r£»CU ¿ u a >cpa q u e p o u r l ' i n s c r i p t i o n p r é c é d e n t e , à l a q u e l l e c e l l e - c i n'est p o s t é r i e u r e q u e d e t r o i s m o i s ; c a r a c tères s e m b l a b l e s ; p a s d'autres points diacritiques q u e c e u x d u p l u r i e l , d u risch et d u Le
prêtre
Kbosrô
était
dâlath.
marié,
suivant
l'usage
é t a b l i p a r B a r S a u m â a u ve s i è c l e . III. C I M E T I È R E DE S A R N A .
Cette inscription paraît être gravée sur un nument
mo-
é t r o i t , u n e p i e r r e v e r t i c a l e o n u n dos d e
INSCRIPTIONS SYRIAQUKS. b é l i e r . E l l e se c o m p o s e aussi
de d e u x parties
p a r a i s s e n t se s u i v r e : eu en f\g est le nom dont on se sert pour désigner des per-
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S Y111AQ1 l'TS.
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sonnes vénérées, telles qu'un saint ou un évêque. Cette observation nous rappelle que dans le dialecte néo-araméen parié par les chrétiens de ce pays, les noms de parenté donnés par amitié à un voisin ont le sens d'un diminutif et la désinence u, ainsi : pour bâbâ « père », nânâ « mère », halâ « oncle », haltâ u tante », etc., on dit en pareil cas : bâbiî « petit-père », nânâ « petite-mère », halâ a petit-oncle », haltâ « petitetante», voir Les dialectes néo-araméens de Salamâs, p. g, 1. 3 et suiv. La terminaison û s'explique dans ces mots par le suffixe du diminutif araméen un, dont le noun est tombé, comme il arrive fréquemment au noun final dans les dialectes araméens. II est à remarquer que cet affixe apocopé sert également pour le masculin et le féminin. Slîb!'û signifie donc le petit Slîb''à 1. Le nom de Bacchus qui vient ensuite est très répandu chez les Syriens. Le mot qui termine la ligne 9 paraît être effacé en partie, il était probablement écrit abré1 Mâmâ «petit oncle paternel» est le titre honorifique donné p a r les Nestoriens à leurs évêques et répond au titre de Monseigneur, voir Les Dialectes néo-araméens, page 9 de îa traduction, note 1. Nous avions cru voir le m ê m e suffixe dans les n o m s nabatéens, palmyrénieris et édesséniens terminés par cette désinence, tels que 'Abdà, Mallîû, Bakrâ, etc.; on le trouve également avec des n o m s féminins c o m m e n V n HaSda. Cependant on s'étonnerait dans cette hypothèse de le rencontrer non seulement dans les n o m s de p e u p l e s , c o m m e HD33, mais aussi dans des n o m s de divinités, c o m m e V S p , de Vogûé, Syrie centrale, p. i o 3 , l ^ s n Hobal et 1D1JD = , Inscv. Douglity, n° •.!, où le, va» paraît plutôt représenter la prononciation obscure d'il long.
r»L>
JAKVfBK 1885.
viation île r ^ à l C l î A i f a a dons le royaume (des
deux).
L'année est indiquée par les lettres vM^r^" ; le sâdé no portant pas de point diacritique, on pourrait hésiter entre la lecture 1 0 9 8 et celle 1 9 0 8 . Mais cette dernière date nous ferait descendre trop bas, elle nous conduirait au xvn" siècle de notre ère;
or,
nous voyons, par la dernière inscription, qu'à cette époque on ne se servait plus du caractère nestorien, mais qu'on était revenu au pur estranghelâ. Nous croyons donc qu'on devra s'en tenir à la première qui nous reporte au vuf siècle, un siècle après la date des deux inscriptions précédentes, et cet espace de temps explique suffisamment les différences que l'on remarque dans la forme des lettres. Cette date a une réelle importance, car, si elle est acceptée, notre inscription serait un nouveau témoignage en faveur de l'établissement ancien d'Araméens à Chosràva. L e
défunt est un laïque,
fils et neveu de
laïques, qui sortent du cercle étroit d'une mission de prêtres, On remarquera les deux points du rangâ dont I invention remonte au v f siècle.
IV. KGI.ISE n u
TC1JARA:
Inscription commémora live de la construction de l'église de Tehara. Caractères nestoriens dénotant une époque plus basse que ceux de
l'inscription
précédente, qui est de cinq siècles plus ancienne.
INSCRIPTIONS SYRIAQUES.
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rrt^sCl^l
A été construit ce temple saint de Màr G î w a r g î s , ses prières soient sur les fidèles, en l'année 1 6 7 2 des Grecs au mois de Tesri-Qadîm par les soins de Màr Slîb h à. Ecrit par le pécheur A b h û n , le Rankàvâ de cette église
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J A N V I E R
Ligne 1. Niaàlr^ ;
1885.
est une écriture fautive p o u r îCyj est le t e r m e ancien p o u r église,
l'expression m o d e r n e q u e l'on t r o u v e à la d e r n i è r e ligne est r ^ l S a C t ^ . . L. 2 et ult. CD est l'abréviation de rtfiOT. L. i î . Le n o m A b ' ' û n , ^ C U a r t ' , est s y n o n y m e de , E u g è n e . C'est u n usage chez les Nestoriens de p r o n o n c e r abhûn le n o m qu'ils r e n c o n t r e n t dans les homélies ou les h y m n e s . n, Kankâyâ, est le titre d o n n é au clerc chargé d u service et de la garde d u sanctuaire ou d e la partie voûtée d u t e m p l e , xôy^t). La date de l'inscription n o u s r e p o r t e au d'octobre de l'année i 3 6 o de notre ère.
mois
V. É G L I S E D E I.A V I L I . E D E
SALAMÂS.
I n s c r i p t i o n c o m m é m o i a l i v e de la fondation d e l'église de la ville de S a l a m â s , c o n n u e sous le vocable de Mâr Kuriakos. àvroClrf rdiCp
"i^al rf^OaCUrj
r^T^aci^l
ciia
oa^raW'n ^"1^1*73 açojCixcuLi Le constructeur de celle eglise est le maitre-maçon c Ab''dà.
INSCRIPTIONS
SYRIAQUES.
t)j
O n a c o n s t r u i t aussi l ' é g l i s e d e s A r m é n i e n s la m ê m e a n n é e , Màr Jesuyab élant métropolitain de Salamâs.
Ligne i . ^VoOrC" est abrégé du persan
.
L . 2. Les deux poinls du pluriel m a n q u e n t sur
L . h.
es(
u n e
écriture fautive, le
deuxième vav est superflu. Il est difficile de fixer la date de cette inscription. Le n o m de Jesuyab a été porté par plusieurs métropolitains de Salamâs; il n'existe pas, d u reste, d'archives à l'archevêché qui permette de suivre la série de ces prélats. L e caractère nestorien de cette inscription ne
diffère pas beaucoup de celui de la
suivante également sans date, mais il s'éloigne, de de la VII e qui est en estranghelà. Celle-ci est datée de f a n 1 7 7 0 de notre ère. D'autre part, la création de l'archevêché de Salamâs ne remonte pas plus haut que la seconde moitié
du xvi" siècle. C'est
donc
après cette époque que se placerait la fondation de l'église de Màr Kuriakos ; si on la fixe un siècle avant les deux reconstructions dont parlent les deux inscriptions xvn e
suivantes,
ce serait vers
le milieu du
siècle qu'aurait été gravée notre inscription;
mais on peut remonter encore plus haut, car nous voyons par l'inscription V I I I , qu'en 16/12 on ne se servait plus pour ces inscriptions du caractère nestorien , mais de l'estranghelâ.
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JANVIER 1885. VI. É G L I S E DE LA V I L L E DE S A L A M A S .
Inscription commémorative d'une reconstruction de l'église de Mâr Kuriakos, sans date, mais peutêtre postérieure d'un demi siècle à celle qui précède. r£iQO ç o ô l ô v j i àìèur^
r f ï ^ a v
> T i a T.i73ri"n rC
A reconstruit cette église, la femme d'Amer. Que le Seigneur lui donne le repos !
Ligne î . çoàlàvw est pour CJ0Ò>àv3LW. L . a. > 1 ^ 3 est pour VII. É G L I S E DE LA V I L L E DE S A L A M A S .
Inscription commémorative d'une autre reconstruction de la même église. Le caractère n'est plus le nestorien mais l'estranghelâ, comme dans l'inscription suivante qui lui est antérieure de plus d'un siècle.
INSCRIPTIONS
SYRIAQUES.
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riiÇD Í 3
^»aTL^ r O ^ O ^
r^XaJLnO i^rf
jaXïysCi'K
èuxrs
A reconstrnit cettc église sainte, le sieur K e r m a n , i'ils de Durnseq et le prêtre Davidà en l'année 1 7 7 0 .
Ligne 1.
L. 3.
est
par assimilation
pour
est le persan a ^ J ^ .
L. 5. rf^-iCi"^! est une forme, du nom de David encore usitée aujourd'hui.
VIII. C I M E T I È R E P R È S DE LA V I L I . E DE
SAI.AMÂS.
Inscription magnifique, mais moderne, composée de deux parties, gravées sans aucun doute sur les deux côtés d'un sanduqâ. Elle est remarquable par la beauté des caractères qui sont du pur estranglielâ; le type nestorien qui servait pour les inscinpQons antérieures, semble ne plus avoir été employé à cette époque, \vne siècle-
JANVIER
58 ; B
1885.
I JL
» i l x w i J i r
OEuvre du maître-ouvrier Khosro Ezz ed-Din (?). qui F,)il îles vœux pour les hommes1 1
Nous devons à l'obligeance