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English Pages 392
Also
ίn
the
Varίorum
Collected Studίes Serίes:
DUNCAN FISHWICK Cult, Ritual, Divinity and Belief in the Roman World
R.W. BURGESS Chronicles, Consuls, and Coins: Historiography and History in the Later Roman Empire
JOHNHEALEY Law and Religion between Petra and Edessa Studies in Aramaic Epigraphy οη the Roman Frontier
CLAIRE SOTINEL Church and Society in Late Antique Italy and Beyond
NEILMCLYNN Christian Politics and Religious Culture in Late Antiquity
J.H.W.G. LIEBESCHUETZ Decline and Change in Late Antiquity Religion, Barbarians and their Historiography
HENRY CHADWICK Studies
οη
Ancient Christianity
W.H.C. FREND Orthodoxy, Paganism and Dissent in the Early Christian Centuries
GERARD O'DALY Platonism Pagan and Christian Studies in Plotinus and Augustine
ALFREDO MORDECHAI RABELLO The Jews in the Roman Empire Legal Problems, from Herod to Justinian
RICHARD GORDON Image and Value in the Graeco-Roman World Studies in Mithraism and Religious Art
JOHNC.MANN Britain and the Roman Empire
VARIORUM COLLECTED STUDIES SERIES
Cult Places and Cult Personnel in the Roman Empire
Duncan Fishwick
Duncan Fishwick
Cult Places and Cult Personnel in the Roman Empire
1~ ~~o~;~;n~~:up LONDON AND NEW YORK
First published 2014 by Ashgate Publishing Published 2016 by Routledge 2 Park Square, Milton Park, Abingdon, Οχοη 605 Third Avenue, New York, ΝΥ 10017 RιJutledge
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is an imprint of the Τqylor & Francis Group, an informa business
This edition © 2014 by Duncan Fishwick Duncan Fishwick has asserted his right under the Copyright, Designs and Patents Act, 1988, to be identified as the author of this work. All rights reserved. Νο part of this book may be reprinted or reproduced or utilised ίη any form or by any electronic, mechanical, or other means, now known or hereafter invented, including photocopying and recording, or ίη any information storage or retrieval system, without permission ίη writing from the publishers. Notice: Product or corporate names may be trademarks or registered trademarks, and are used only for identification and explanation without intent to infringe. British Library Cataloguing in Publication Data catalogue record for this book is available from the British Library.
Α
The Library of Congress has cataloged the
pήnted
edition as follows: 2013955615
VARIORUM COLLECTED STUDIES SERIES CS1039 ISBN 13 : 978-1-4724-1473-1 (hbk)
For Bibi
CONTENTS
Acknowledgements
χ
Preface
Xl
1. RoME
232-255
Ι
Οη the Temple of Phoenix 46, 1992
ΙΙ
The statυe of Jυliυs Caesar in the Pantheon Latomu.r 51, 1992
ΠΙ
Α
51-57
IV
Iconography and ideology: the statυe groυp in the Temple of Mars Ultor American Journal of Ancient History n.s. 2, 2003
63-94
V
2.
Divυs Αιιgιιstιιs
temple of Vesta οη the Palatine? tς κοιί οιi;ι τούς τε πολε μίους νικώντι κοιί τους πολίτοις σωζόντι (53, 16, 4). Comme l'ordre des mots l'indique, la victoire etait prealablement necessaire pour sauver les citoyens, raison pour laquelle Auguste etait honore avec la civica. Le lien essentiel avec la victoire est vu plus clairement en relation avec le clipeus virtutis. Dion nous apprend que, lorsque la Curia lulia, commencee par Cesar en l'an 44 avant J.-C., ίut finalement dediee en l'an 29 avant J.-C., Octave posa une statue de Victoire a cδte de l'autel de la Victoire qu'il avait aussi dedie la 85 • L' association est rappelee sur les monnaies, les 31. C. Ι. L., VI, 445; cf. 448, 30957; C. Ι. L., ΧΙ, 3616. Pour un commentaire, voir Α. Alfδldi, Die zwei Lorbeerbaίlme, p. 31-36. 32. Α. Alfδldi, op. cit., p. 36-38 avec refέrences. 33. J. Mazard, Corpus Nummorum Numidiae Mauretaniaeque, Paris, 1955, p. 8183, η 05 157-165; D. Fishwick, Le culte impιirial sous Juba ΙΙ et Ptolιimee de Mauretanie : Le tιimoignage des monnaies, Β. Α. C., 19 Β, 1985, p. 225-233. 34. D. Fishwick, The Altar of Augustus and the Municipal Cult of Tarraco, Madrider Mitt., 23, 1982, p. 222-233; Id., Diyus Augustus, in /. C. L. W., vol. Ι, 1, p.154. 35. Probablement Ia Curie, l'autel et la statue furent dέdies tous a la meme
X 98 reliefs, les camees, meme sur les premieres lampes imperiales, qui representent la Victoire tenant le bouclier ou l'attachant a un pilier, probablement une recollection de la monture originelle dans Ia Curie ; de faι;on significative le bouclier est frequemment surmontee de la corona ciYica ou accompagne des lauriers 36 • Dans tous les cas, il y a une richesse evidente qui demontre que le Iien entre la Victoire et les symboles du principat augusteen peuvent etre retraces ailleurs qu'a Lugdunum. Comme les monnaies le montrent clairement, cependant, il y avait deux Victoires flanquant l'autel dans le sanctuaire federal. Le fait y_ue Ia double Victoire n'a rien ici de nouveau, est revele par les sources litteraires. Selon celles-ci, Marius plaι;a sa statue sur le Capitole entre deux Victoires portant des tropl1ees, qui furent ensuite abattues par Sylla et retablies par Cesar en 65 avant J.-C. 37 • Malheureusement seul le monument restaure etait connu ; aussi personne ne peut etre sur de sa forme originale. Mais sur Ie Capitole se tenait un autre groupe de statues que le roi Bocchus de Numidie avait place pour commemorer la remise de Jugurtha a Sylla et ce monument aussi incJuait des Victoires portant des trophees 38 • Α cela, on peut comparer un relief du temps de Sylla trouve a S. Omobono montrant deux Victoires portant un bouclier decore d'une guirlande de lauriers 39 • D'interet pour l'epoque augusteenne il faut mentionner, par exemple, les deux Victoires qui servaient d' acroteres, semble-t-il, sur le temple de Mars Ultor 40 • Nous avons aussi un type de lampe representant deux Victoires tenant un bouclier avec l'inscription ob ciPes serPatos au-dessus d'un autel brulant, flanque de lauriers 41 • Quelle que soit l'origine de la composition 42 , sans aucun doute les Victoires jumelles divinrent partie officielle du symbolisme occasion, le 28 aout de 29 avant J .-C. : Fasti Maffeiani : le 28 aout; Α. Degrassi, lnscr. ltal., ΧΙΙΙ, 2, p. 79 et 504. Voir de plus, S. Weinstock, dans R. Ε. 8 Α 2 (1958), col. 2521; Divus Julius, p. 111; Τ. Hδlscher, Vίctorίa, p. 6-8. 36. J. Beaujeu, La religion romaine ά l'apogι!e de l'Empire, Paris, 1953, p. 60; Hδlscher, Victoria, p. 103-105; Alfδldi, Lorbeerbaume, p . 16, 31, 33, 48-49. 37. S. Weinstock, dans R. Ε. , VIII Α, col. 2513; dans Harvard Theological Πevie,v, 50 (1957), p. 224, citant Plut., Caes., 6.1; Vell. 2.43.4; Val. Max. 6.6.14; Suet., Caes., 11. 38. Plut., Sulla , 6, 1; Marius, 32, 4; cf. S. Weinstock, loc. cit . 39. Τ. Hδlscher, Victoria Romana, p. 100-101 et 130. 40. S. Weinstock, R. Ε., VIII Α, col. 2524 et 2526. 41. Hδlscher, op. cit., p. 109, 130; cf. Alfδldi, Lorbeerbaume, p. 48. 42. S. Weinstock, op. cit., col. 2524, propose une origine grecque, peut-etre a partir des monuments commemorant les victoires des diadoques.
X 99
L' AUTEL DES TROIS
GAULES
augusteen et, a cause de cela, elles flanquaient l'autel des Trois Gaules 43 • 11 est de premiere importance d'etablir pourquoi la Victoire occupait une place clef dans l'ideo]ogie imperiale, teJle qu' elle est illustree par excellence a Lyon-Condate 44 • Α l'origine, la Victoire etait une puissance divine, conc,ue comme une deesse du peuple romain, qui rec,ut d'abord un culte d'Etat lorsque son temple fut dedie sur le Palatin en 294 avant J.-C., pendant la guerre samnite. Un lien direct avec des evenements en Orient n'est pas evident mais une correspondance doit surement etre supposee avec les developpement s contemporains dans le monde hellenistique, ου. Nike avait assume une importance intensifiee dans le nouvel ordre cree par Alexandre et ses successeurs. La notion que les dieux accordaient la victoire comme un cadeau surnaturel etait aussi vieille que Ι' Iliade, mais dans la derniere partie du 1ve siecle avant J.-C., le concept de victoire, accordee divinement, etait d'abord employe pour creer un mythe de legitimation surnaturelle. La notion etait d'importance essentielle pour le vainqueur par droit de conquete, et etait invoquee pour justifier ]'empire d'A]exandre et les monarchies des diadoques, dont la victoire offrait une preuve de sanction divine. L'image personnelle que le monarque hellenistique desirait projeter etait celle d'un etre auquel les dieux avaient accorde l'εύτuχία en vertu de leur άpετή innee. Par la victoire au combat il faisait preuve de la possession de ces qualites, qui etaient fondamentales au concept politique appele aujourd'hui >. Un aspect de cet ensemble d'idees est l'etat victorieux du souverain qui a maitrise le monde entier. Mais l'aspect le plus crucial est Ja personnalisatio n de Ν ike, qui etait maintenant prise par l'individu charismatique. La preoccupation romaine de la victoire au debut du 111e siecle suggere que la notion hellenistique contemporaine de la theologie de la victoire etait maintenant assimilee a l'ideologie et au culte romains. L'histoire et le developpement du concept parcourent les derniers siecles de la Republique romaine a travers Jes carrieres de Marius, Sylla, Pompee et surtout Cesar, avec lequel la theo43. Quant au nombre de deux Victoires, il est a croire qu'il ne s'agit que de ]a symetrie architectonique. 44. S. Weinstock, R. Ε. , col. 2501-2523; cf. Harvard Theological Review, 50, 1957, p. 218-140; Divus Julius, p. 91-112; Τ. Hδlsche1·, Victorίa Rοπιαnα, p. 13616!,; F ears , ίη Α . Ν, fl. W. , ΙΙ, 17 , 1, η. 20.
X 100 logie de la victoire atteint son apogee 45 • C'est par oppos1t1on a cet antecedent republicain que l'on peut voir le rδle de la Victoire dans l'ideologie augusteenne. La victoire historique d' Actium avait donne a celle-ci une signification cruciale. La raison pour laquelle il en aurait ete ainsi est evidente en soi. La victoire fournissait le mythe politique qui etait aussi essentiel au pouvoir d'Auguste qu'a celui de Cesar. Le principat dependait de la mythologie de la victoire comme l'avaient ete les royaumes des diadoques, puisque le succes militaire etait une preuve tangible de la felicitas d' Auguste qui a son tour dependait de sa ι,irtus. Ce qui s'etait produit a Actium, justifiait son usurpation du pouvoir et conferait une legitimation divine qui pouvait etre utilisee pour cacher les exces de sa carriere republicaine. Loin d'essayer de masquer la base militaire de son pouvoir, Auguste exhibait ses victoires en les rappelant d'abord dans les premiers chapitres de ses Res Gestae (1-4). Mais par ses faveurs a Actium, la Victoire apporta ηοη seulement une domination universelle mais aussi commenι;;a une nouvelle epoque. Comme la propagande d' Auguste y invite, la victoire etait la condition requise pour l'ere d'Auguste, inauguree en l'an 17 avant J.-C. par la celebration des Jeux seculaires. La victoire accordee par la deesse avait cree les circonstances sous lesquelles les qualites d' Auguste pouvaient se montrer, et elle avait rendu possibles les hauts faits pour lesquels Auguste fut honore avec la couronne civique, les lauriers et le clipeus ι,irtutis. La victoire en effet, apportait la paix et garantissait la paix, la paix augusteenne en l'honneur de laquelle Ι' Ara Pacis avait ete construite seulement une annee avant qu' Auguste n'ait etabli le monument a Lyon. Les Victoires, a Lyon-Condate, doivent par consequent s'expliquer en termes d'une theologie augusteenne de la victoire, par sa conformite au nouvel ordre augusteen avec ses buts, ses ideaux et ses accomplissements. Elles gardent l'autel exactement comme une seule Victoire (quelquefois deux) tient le clipeus ι,irtutis, souvent entoure de la couronne civique et accompagne de lauriers 46 • Tout comme, dans les Res Gestae, un compte rendu detaille des victoires et des honneurs triomphaux d' Auguste est presente 45. Pour une courte esquisse, voir D. Fishwick, Roma et Augustus, ίn 1. C. L . W., 1, p . 113-115. 46. Τ. Hδlscher, op. cit., p. 103-105; Α. Alfδldi, Die zwei Lorbeerbaiίme, p. 16, 31, 33, 48-49. νοl. Ι,
X 101
L' AUTEL DES TROIS GAULES
comme la cle de la carriere civile et des accomplissements d' Auguste, de meme les victoires, a Lyon-Condate, encadrent le monument sur lequel sont exposes les symboles commemorant ces accomplissements. De fac;on significative, c'etait vers 15-12 avant J.-C. que l'on commenga a Lugdunum a frapper des monnaies portant sur l'avers la tete d'Auguste et sur le revers des representations d'Apollon ou de Diane 47 ; comme leurs legendes le confirment, ces emissions proclament le vieux theme de la victoire a Actium sur Antoine et a Nauloque sur Sextus Pompee. La serie coϊncide avec l' annee au cours de laquelle Auguste succeda enfin au poste de pontifex maximus a la mort de Lepide, epoque ου. il s'interessait a la religion, en reorganisant le culte de l'Etat autour de sa propre personne. Et c'est certainement un reflet de la meme politique que la victoire soit si fortement accentuee sur le premier monument du culte imperial dans l'occident romain, etabli lors de l'annee de son pontificat. 11 ne fait aucun doute, donc, que l'association avec la victoire est de loin l'explication la plus vraisemblable de la date a laquelle l'autel a ete dedie : 1er aoύ.t. Que le jour coϊncidat avec une fete contemporaine de Lug οιι ηοη, les Fastes demontrent que le 1er aoύ.t etait le natalis des temples de Victoria et de Victoria Virgo, tous deux sur le Palatin 48 • Fait encore plus significatif sans doute, c'etait le jour ου. Octave triompha a Alexandrie et celui de la mort d' Antoine 49 • Εη tout cas, la date avait un sens particulier dans le calendrier romain 50 , et plusieurs antecedents peuvent etre cites pour etablir le 1er aout comme etant le jour ου. l'autel fut dedie, date probable de la fete annuelle a Lyon, peut-etre aussi l'occasion ου. le grand-pretre du culte entrait en fonction. Le lien avec la victoire donne l'explication des reliefs figures a chaque extremite de l'autel. Ceux-ci ont ete differemment interpretes 51 • Dragendorff remarquait que sur certaines emis47. Η. Mattingly, Β. Μ. C., 1, p. cxv, 79-80, 82-84; Α. Robertson, Hunter Coin Cabinet, 1, p. XLIII et 38-40. La serie continue jusqu'a 9 avant J.-C. 48. G. Wisso,va, op. cit., p. 140-141 ; Κ. Latte, op. cit., p. 234 et 235, η. 3 avec rόfέrences.
49. Α. Degrassi, Inscr. ltal., XIII, 2, p. 489-491 ; Ρ. Herz, Untersuchungen zum Festkalender der rδmischen Kaiserzeit nach datierten Weih-und Ehreninschriften, Mainz, 1975, p. 517, η. 1; ld., Kaiserfeste der Prinzipatszeit, in Α. Ν. R. W., 2, 16, 2 (1978), p. 1147-1148. 50. Α. Alfoldi, Dίe zweί Lorbeerbaume, p. 23 avec discussion. 51. D. Fishwick, Une Parίante des monnaίes dίtes 'ά l'autel de Lyon', ίη Bull. des musees et monuments lyonnaίs, 7, 1985, p. 263-268.
X 102 sions i]s ressemblaient a un trepied, sur d'autres a un petit garι;on 62 • La premiere alternative fut prise par Audin et Quoniam, qui font reference a des trepieds, chacun surmonte d'une couronne, et suggerent une association a la charge de pontifex maximus assumee par Auguste en 12 avant J.-C. Les trepieds, cependant, sont habituellement representes les pieds en l'air, ce qui n'apparait pas sur ces figures, et il est difficile de voir ce qu'une couronne sur un trepied aurait pu vouloir signifier. Le fait que les reliefs exterieurs montrent surement des couronnes, parait neanmoins confirme par les monnaies qui semblent les mieux conservees de l'autel encore existantes 63 ; mais s'il en est ainsi, quelle sorte de couronne? Aucun monument ou monnaie ne montre trois couronnes civiques de chenes ; la seule possibi]ite, en pratique, est que ce soient des couronnes de laurier, comme Audin et Quoniam, en fait, l'ont reconnu. S'il en est ainsi, les couronnes, a chaque extremite de J'autel, doivent etre alors des couronnes de victoire correspondant a celles tenues par les deux statues de la Victoire 54 • C' est une composition qui a artistiquement du sens et qui certainement s'accorde avec l'ideologie et le symbolisme general du monu1nent dans son entier. Dans ce cas, cependant, ce qui est represente sous les couronnes doit surement etre non pas des trepieds, mais des rubans ou des bandes, exactement comme avec la corona ciνica centrale. Les bandes sont montrees avec des details changeants sur pratiquement toutes Jes monnaies et tous les monuments avec la representation tres commune de la Victoire 56 ; et de semblables bandes sont certainement representees comme pendant immediatemen.t sous les couronnes tenues par les Victoires presentes sur les monnaies de Lugdunum. La principale difference entre celles-ci et les bandes sous les couronnes exterieures de l'autel est le fait que les dernieres sont montrees avec des boucles s'entrecroisant, bien qu'elles ne soient pas dans un arrangement aussi complexe que Jes rubans sous la couronne civique centrale. Dans tous les cas, on peut voir une confirmation de cette interpretation sur une monnaie de la collection Hunter οίι les bandes sous la cou52. Loc. cit., p. 116. 53. Loc. cit., fig. 6, par exemple. 54. Pour la guirlande de laurier, voir Α. Alfδldi, Die monarchische Repriίsentation im rδmischen Kaiserreiche, Darmstadt, 1970, p. 137-138 avec bibliographie; S. Weinstock, Di"us lulius, p. 107. 55. Cf. Τ. Hδlscher, Victoria, pl. 1, 1-2; 2, 2; 6, 9; 8, 2; 9, 8; 12, 2; 14, 9.
X 103
L' AUTEL DES TROIS GAULES
ronne de chenes sont stylisees, et une forme bien proche est reproduite sous les couronnes de lauriers exterieures, confirmant ainsi qu'un objet semblable etait projete sous chaque couronne; bien que difficiles a voir, les bandes sous les couronnes tenues par les Victoires sur cette monnaie semblent aussi etre instalJees de la meme fac;on 56 • Si cette interpretation est juste, alors ce que nous avons sur la fac;ade de l'autel est un groupe coherent d'insignia imperiaux qui comprennent la couronne triomphale de lauriers avec la couronne civique de chenes et les deux lauriers d' Auguste. L'interpretation alternative de Dragendorff semble neanmoins avoir inspire le point de vue d'Alfδldi, selon lequel les objets a chaque extremite de l'autel sont plutόt des figures. 11 considere celles-ci comme representant les Lares dansant qui accompagnent les autres emblemes principaux du regime, en particulier sur les autels des vicomagistri; et il insiste sur le fait qu'elles sont reproduites sur les monnaies de l'autel dans une forme tres simp]ifiee . L'illustration qu'Alfδldi donne, ressemble peu aux Lares dansant et elle doit sίιrement etre p]utόt interpretee comme une simplification des couronnes de la Victoire (pl. 1, 2). Mais si nous nous tournons vers une monnaie de la colJection Hunter, un des tres rares exemplaires de cette sorte a se trouver dans les catalogues numismatiques, il n'y a aucun doute que l'un des types corresponde vraiment a la description de Dragendorff (pl. 1, 3) 68 • S'il en est ainsi, ]'interpretation a retenir peut seulement etre celle d'Alfδldi, c'est-a-dire que ce sont les Lares qui apparaissent sur l'autel de Lyon-Condate, car ailleurs sur les monuments ils sont frequemment associes a la couronne civique et aux lauriers, a l'occasion aussi avec la Victoire 69 • Les Lares jumeaux doivent donc etre consideres comme un motif variable, bien que sans rapport avec la nature du culte, qui a Lyon ne peut avoir eu aucun lien avec les Lares Augusti adores aux Conιpi talia a Rome. Cependant il s'en suit que ce type particulier ne 56. Α. Robertson, Hunter Coin Cabinet, p. 46, η 0 240. 57. Lorbeerbaume, 37, avec pl. V, 1. 58. Α. Robertson, op. cίt., p. 46, η 0 237 (8-11 apres J.-C.). Le commentaire de Α. Robertson est irreprochable : « Το !. and r. of branches οη altar, male figures standing 1. and r. » Pour un autre exemple, voir Sutherland-Kraay, Catalogue Ashmolean Museum, pl. 9, η 0 374 (8-11 apres J.-C.) (fig. 5). 59. Cf. Lorbeerbaume, pl. Χ, 2; ΧΙ, 1-2; XIV, 1-2; XXIV, 1 ; Τ. Hδlscher, p. 109, η. 681 aνec dessin ; cf. η. 682.
X 104 peut pas avoir ete introduit plus tδt que l'an 7 avant J.-C., moment ου Auguste etablit le culte de son Genius entre les deux Lares aux 265 carrefours de Rome. Probablement leur presence sur les monnaies dites > 61 • Α premiere vue, ceci semble une explication plausible, tout au moins en partie (pl. 1, 1). Les instruments et les ustensiles associes a Ι' offrande de sacrifices, bien connus grace aux sources litteraires, sont un theme frequent sur les monnaies et les reliefs 62 , tandis que le rδle du sacrifice dans le culte imperial, en particulier les offrandes d'encens et de vin, est assez bien connu depuis ses premiers debuts dans l'Occident romain 63 • 11 ne serait pas deraisonnable de suggerer, alors, qu'au centre de l'autel se tenaient des trepieds 64 portant un recipient pour le charbon (focus ou foculus) sur lequel l'encens etait brίΊ.le, le vin verse, au-dessus des 60. D. Fishwick, Les monnaies dites 'ά l'autel de Lyon': Interpretation des motifs figures au-dessus de l'autel, Bull. des musees et monuments lyonnais, 7, 1983, p.131138. 61. Gallia, 20, 1962, p. 108. 62. J. Marquardt, Rδniische Staatsνerwaltung, 3, Leipzig, 1885, p. 164, 167-168; G. Henzen, Acta Fratrum Arνalium, Berlin, 1874, p. 93. 63. Pour les sacrifices, voir en general S. R. F. Price, Between Μαn and God : Sacrifice in the Roman Imperial Cult, J. R. S., 70 (1980), p. 28-43; Id., Rituals and Power. The Roman imperial cult in Asia Minor, Cambridge, 1984, p. 207-233. 64. Voir, par exemple, Α. Alfδldi, Lorbeerbaume, pl. XXV, 2; XXVII, 1-2.
X 105
L' AUTEL DES TROIS GAULES
exta des victirnes consurnees 65 ; et de penser qu'a chaque extrernite, de plus petits turibula pouvaient avoir ete projetes ou, sur certaines rnonnaies, des larnpes allurnees qui, surernent, jouaient un rδle dans le culte du souverain 66 • Toute interpretation dans cette direction a cependant ete ecartee dans un recent article de R. Turcan, ου. pour la prerniere fois un dossier de photos selectionnees est fourni, y cornpris quelques-unes des toutes prernieres rnonnaies , est certainernent correcte et elle doit servir de point de depart pour toute autre etude posterieure. Mais les difficultes s'accurnulent lorsqu'on se tourne vers l'interpretation de la nature et du sens de ces bustes. Turcan lui-rnerne reprend l'hypothese anterieure de Dragendorff 69 , selon laquelle ce que l'on voit sur les rnonnaies n'est pas en fait un autel - un autel rec65. Cf. la reponse celebre d'Auguste a l'ambassade des Tarragonais : apparel quam saepe accendatίs (Quintilian, Inst. Orat., VI, 3, 77). 66. Μ. Ρ. Nilsson, Gesch. der griech. Religion, 22 , p. 374-377 avec rέferences; R. MacMullan, Paganism in the Roman Empire, Yale, 1981, p. 45. 67. Α. Ν. R. W., 11, 12, 1, 1982, p. 607-664. 68. lbid., avec pl. V, ΧΙ, XIV, XV. 69. Dans Jahrbuch des deutschen archaol. Inst., 52, 1937, p. 111-119.
X 106 tangulaire est certainement inhabituel et different de l'autel greco-romain carre - mais plutδt son enceinte, un mur d'autel du type familier a l' Αrα Pacis. S'il en est ainsi, les objets au-dessus de l'autel ne peuvent se teni1· sur le mensa, et Turcan propose en consequence d'y voir les figures derriere le peribolos, c'est-adire qu'ils sont montres en perspective dans le fond : ils pourraient representer, suggere-t-il, les eikones des soixante tribus qui, selon Strabon, se tenaient dans le sanctuaire (4, 3, 2; p. 192). Εη ce qui concerne les deux baldaquins, Turcan se demande si ceux-ci abritaient les statues de Rome de d' Auguste - peut-etre au centre de Ι' hieron, derriere l' autel sacrificiel (duquel η' est conservee aucune trace sur les monnaies, selon Turcan). Plusieurs objections vont fortement a l'encontre de cette hypothese. Si Ie principal obstacle, pour identifier la plaque rectangulaire sur les monnaies comme un autel, est la forme, οη peut raisonnablement noter que toutes les monnaies representant Ι' Ara Pacis ou les descendants du type d' enceinte, montrent une structure carree, non pas rectangulaire - dans ce cas, certainement la fa) Coin in Heidelberg, ίη Ancient Coins of the GraecoRoman World. Τ/ιe Nickle Numismatic Papers, edites par W. Heckel et R. SulJivan, Waterloo, Ontario, 1984, p. 159-164. 78. Voir notamment R. Turcan, op. cit., pl. VI, VII, VIII, ΙΧ, ΧΙΙΙ, η 0 • 1, 4. 79. D. Fishwick, Studies in Roman Imperial History, Leiden, 1977, p. 59. 80. R. Turcan, op. cit., pl. ΠΙ, η 0 2, VI, VII, η 0 1, VIII, cf. pl. V, ΧΙΙΙ, η 0 • 2, 4 et passim.
X 109
L' AUTEL
DES TROIS GA ULES
tion 81 • Mais dans tous les cas, ce qui appara'it clairement sur les monnaies, c'est que le sommet conique des baldaquins ressemblait de tres pres a Ι' apex porte par le flamine imperial sur le modele des chapeaux (galerus avec apex) qui distinguait les pontifes et les flamines a Rome ; comme grand pontife, Auguste lui-meme a dύ. porter un tel chapeau 82 • Α part sa signification religieuse, Ι' apex etait aussi un symbole de royaute; aussi son incorporation sur les deux baldaquins serait-elle particulierement appropriee, si ceux-ci tenaient des images de Rome et d' Auguste. Si cette interpretation est correcte, la representation sur les monnaies