De l’impertinence de procréer

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Théophile de Giraud : De l’impertinence de procréer Ouvrage repris dans Les fous littéraires d’André Blavier (éditions des Cendres, 2000) EXTRAITS DE PRESSE « Une sorte de pamphlet poético-philosophique plutôt déroutant. Sur 430 pages bien pourvues en textes, dessins, notations, collages, illustrations et enluminures informatiques, l’auteur s’attaque à ce qu’il appelle « le dernier tabou de l’humanité ». Au carrefour de la mythologie, de la philosophie, de la psychanalyse et de l’ésotérisme, le propos a de quoi déconcerter, irriter, bouleverser les idées reçues. Pour l’auteur, la vie est souffrance, et il est impertinent de l’imposer à autrui. Le péril de la surpopulation, thèse par ailleurs défendue par de nombreux scientifiques et humanistes, apparaît en filigrane. Procréer pour combler un vide, se faire plaisir, calmer une angoisse existentielle est défini comme inadéquat. De Giraud en appelle plutôt au retour à une réflexion collective sur une société à créer, à contre-courant du repli individualiste affectif, tenu pour irresponsable. Flux d’images parfois trop dense, argumentaire surréaliste qui a cependant pour lui la valeur de sa construction dans ce livre décidément hors normes. » Pierre CRAPPE, Vers l’Avenir (27 octobre 2000) « Un livre absolument inclassable (hormis chez les « fous littéraires » chers à André Blavier) qui s’affiche comme un plaidoyer contre la procréation, où l’on ne sait quelle part attribuer à l’humour et à la provocation, et une œuvre d’une extrême inventivité poétique et graphique, jouant constamment des mots, mais aussi des lettrines, de la typo, de l’espace des pages. » Le Carnet et les Instants (n° 115, novembre 2000) « Dans son pavé sulfureux De l’Impertinence de Procréer, cet extraterrestre écrivain belge […] n’est pas seulement l’auteur d’un pamphlet idéologique. Il est également le créateur d’un objet richement baroque, que n’eussent certainement pas renié les Monty Pythons. Collages, enluminures informatiques, typographies échevelées, jeux de piste cryptés, néologismes biscornus… L’emballage fait dans le happening apocalyptique. L’intérieur renferme un condensé ludico-philosophique obsessionnellement vissé vers le pessimisme. [...] Théophile de Giraud, qui se réclame du purisme cathare mais aussi d’un surréalisme dada, cultive une provocation pas vraiment frileuse, passant au napalm et à la bombe nucléaire verbale les derniers (qui sont aussi les premiers) bastions du conservatoire des bonnes mœurs. […] En résumé, la procréation serait une parfaite aberration. » Nicolas CROUSSE, Le Matin (17 mars 2001) « Théophile de Giraud, sémillant auteur d’une inclassable dinguerie ayant pour titre De l’impertinence de procréer. Comme l’écrivit Kafka : « On ne devrait lire que les livres qui nous piquent et nous mordent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire […]. Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous. » Eh bien, l’hydrocéphale enfant du sieur de Giraud est foutrement du genre à être capable de le faire ! […] Il s’applique à ne démontrer qu’une seule chose, le bien-fondé de cette inscription du grand Scut : « Procréer est infâme » […] En sus du texte lui-même, on découvrira en marge de ces pages insolentes quelques 333 citations de choix, composant l’indispensable « Anthologie universelle du pessimisme » » André STAS, C4 (n° 82-83, mars-avril 2001) « Au premier coup d’œil, on comprend pourquoi le spécialiste des fous littéraires a saisi l’opportunité d’augmenter le corpus de ses protégés. Le livre de Giraud […] ne cache pas une seconde son caractère secoué. Outre qu’il est nourri d’expérimentations langagières qui soutiennent une thèse socio-philosophique dont le résumé peut être « Tout homme non-né détient le droit de ne pas naître », la maquette folâtre suffit à dénoncer l’original, sinon le forcené. » Eric DUSSERT, Le Matricule des Anges (n°35, juillet 2001) « Voir Blavier », cette mention est familière à tous les amateurs de catalogues de livres anciens. […] Aussi la nouvelle édition de ce livre culte était-elle attendue. Chercheur exemplaire, expert en annexes, notes et autres addenda, André Blavier a « considérablement augmenté » sa réédition de nouvelles entrées. […] La plus récente recension date de l'année dernière, c'est De l'impertinence de procréer d'un écrivain belge, Théophile de Giraud, « anthologie universelle du pessimisme » dont l'encre urticante est déjà recherchée par les collectionneurs. » Jean-Didier WAGNEUR, Libération (23 août 2001) « C’est peu dire que, à l’instar d’Artaud, de Julien Torma ou des meilleurs gnostiques, ce singulier Théophile exècre sa naissance, toute naissance. […] Du point de vue graphique et typographique, son ouvrage, parfaitement autogone, comme il est de règle pour un « fou littéraire », affiche, démultipliée par la virtuosité muridomane et les collages virtuels, une hypergénésie stylistique qu’on considérera dans un siècle avec autant de curiosité qu’aujourd’hui l’inflation lépidoptérienne d’un Nicolas Cirier. » Thieri FOULC, Viridis Candela (Carnets du Collège de ‘Pataphysique) (n°8, juin 2002)

« Les amateurs de curiosités littéraires, les bibliophiles, les collectionneurs ont réservé un accueil empressé à ce pavé énorme, dense, qui répertorie toutes les extravagances de la typographie, consume toutes les manières d’exprimer une idée fixe, dresse une anthologie de la citation pessimiste, épuise les possibilités du raisonnement et de la rhétorique, témoigne de 333 façons de folioter une page, attente avec une délectation de néologiste à la pudeur naturelle de la langue française, stérilise les pisse-froid et les mauvais coucheurs […] et défend l’idée que le premier Droit de l’Homme serait de ne pas naître. » Franz BARTELT, Les Amis de la Grive (n° 165, juin 2002) « Trois ans de travail, 430 pages grand format, à droite 333 citations, à gauche la logorrhée d’un mec traumatisé par sa naissance et qui aspire à la nier, saupoudré d’un humour qui au contraire donne envie de vivre. » Yves FRÉMION, Fluide Glacial (n°316 octobre 2002) « Un livre qui ne rigole pas, même s'il est drôle et inventif, fabriqué avec le sentiment du tragique toujours recommencé de la condition humaine et la constante présence d'une fatalité, celle de la souffrance, physique, psychique, spirituelle, conjointe à une démentielle recherche de sens, au travers des grands mythes. Pour l'auteur, il est temps d'arrêter les frais ! En d'autres termes : arrêter d'embarquer de nouvelles victimes humaines dans le temps et l'espace. […] L'auteur interroge les philosophes, les poètes de partout. « On ne donne pas la vie à un enfant, on la lui inflige. » Voilà ce que dit en substance Théophile de Giraud, sur tous les tons et en des pages panachées des caractères les plus divers, des illustrations les plus inattendues. On comprend André Blavier qui a voulu inscrire ce jeune auteur parmi les « Fous littéraires », dans son ouvrage de référence, réédité en 2000 aux Cendres, à Paris. » Luc NORIN, La Libre Belgique (23 janvier 2004) ***

AVERTISSEMENT Ce grimoire pétri d’humour noir prend l’exact contre-pied de la divinisation contemporaine de la maternité et de la stigmatisation de la femme sans enfant, toujours sommée de se justifier sur son choix pourtant légitime, et même tout à fait salutaire d’un point de vue écologique. Inversant radicalement les polarités de valorisation en vue de bien faire sentir à quel point la glorification de la mère et le mépris de la femme childfree sont insupportables de manichéisme et de machisme économico-politico-religieux, ce pamphlet anti-nataliste désigne, de façon éminemment parodique, la procréatrice comme étant la femme avec un ridicule petit f, et la non-procréatrice comme étant la Femme avec un grand F, bien entendu tout aussi ridicule. Miroir fracassé sur leur décérébrante propagande, les phallocrates et les maternalistes qui s’évertuent à convaincre chaque fillette, sous un zombifiant tapis de bombes en forme de poupées roses, que son identité, son destin, son bonheur et son accomplissement sont de devenir torcheuse de marmots risquent donc de souffrir terriblement à la lecture de ce four crématoire pour gamètes ; au contraire, les féministes beauvoiriennes et constructivistes se réjouiront sans doute que soit célébrée la femme libérée de toute entrave biberonnante, et que celles qui refusent de procréer occupent, pour une fois, le rôle « héroïque » : indomptables trublionnes de l’ordre social patriarcal et joyeuses trancheuses de la visqueuse queue de tout dragon qui aurait la très médiocre idée de les engrosser – pour mieux les dévorer. * Pour qui pense que la Fête des Mères (institutionnalisée par Pétain-le-collabo-facho) et la Fête des Pères n’ont plus aucune raison d’être sur une planète dévastée par la démentielle prolifération du pire des primates, nous recommandons une zygomatique visite sur le site de la Fête des Non-Parents : http://nonparents.skynetblogs.be Signalons enfin, pour le lecteur paresseux (ô mon semblable, mon frère), que le présent cataclysme a fait l’objet d’une réécriture sous le titre : L’art de guillotiner les procréateurs : Manifeste anti-nataliste (Nancy, 2006) Théophile de Giraud, Reykjavik, 19 novembre 2013.