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French Pages 304 [306] Year 2016
écritures
Castro REINHARD KLEIST
Castro
Merci à : Volker Skierka Michael, Claudia et Paul Jerusalem-Grönewald Bettina Oguamanam, Sylvia Schuster et tous ceux des Éditions Carlsen Joachim Werth Susanne Hellweg Isabel Kreitz mes parents mon atelier : Naomi Fearn, Mawil, Fil K77 Nebojsa Tabacki R. K.
« En s’emparant du pouvoir, le révolutionnaire s’empare aussi de l’injustice du pouvoir. » Octavio Paz
www.casterman.com Copyright text and illustrations © 2010 by Carlsen Verlag GmbH, Hamburg First published in Germany under the title CASTRO All rights reserved Colours illustrations © Carlsen Verlag GmbH, Hamburg 2008, taken from HAVANNA by Reinhard Kleist Les illustrations des pages 284 à 303 sont extraites de Havanna, Eine Kubanische Reise de Reinhard Kleist, publié en Allemagne par Carlsen en 2008.
ISBN : 978-2-203-14720-1 N° d'édition : L.10EBBN002780.N001 © Casterman 2016 Lettrage : Jean-Luc Ruault Conception graphique : Studio BD Casterman Tous droits réservés pour tous pays. Il est strictement interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie ou numérisation) partiellement ou totalement le présent ouvrage, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit. Achevé d’imprimer en décembre 2016 par Lego (Italie), sur du papier Ensoclassic 80g. Dépôt légal : décembre 2016 ; D.2016/0053/423
REINHARD KLEIST
Castro
Traduit de l’allemand par Paul Derouet
Castro, sur mon appréciation de la situation politique, suite à la maladie de Fidel Castro et à sa démission du poste de chef d’État. Au retour de ce voyage, Kleist publia une bande dessinée réussie, intitulée Havanna, dans laquelle il évoquait, d’un trait sensible et authentique, le quotidien et les conditions de vie difficiles, en particulier des jeunes Cubains, dans ce modèle contradictoire et suranné d’un socialisme caraïbe. Havanna était, d’une certaine manière, l’ouverture du présent ouvrage sur Fidel Castro et la révolution cubaine. Ce n’est qu’après avoir, dans et avec Havanna, « échauffé » son trait et ressenti l’art et la manière de vivre des Cubains, qu’il osa s’attaquer au monument : un portrait biographique de ce « Máximo Líder » qui régit, des années durant, son pays d’une main de fer, comme un patron gère son estancia.
Dans un hamac avec
Fidel Castro par Volker Skierka S’il est, dans l’histoire contemporaine, un personnage dont la vie exige, au-delà du livre et du film documentaire, d’être racontée sous forme d’une histoire en images, c’est bien Fidel Castro. Une vie tirée d’un roman d’aventures latino-américain, à cette nuance près qu’elle n’est pas fictive, mais vraie. Tellement vraie qu’on ne pourrait l’inventer sans être soupçonné de verser dans l’invraisemblance. Le guide de la révolution cubaine fut et reste un des acteurs les plus intéressants et les plus controversés de l’histoire récente, personnage héroïque et brocardé, mythe et démon. Che Guevara lui-même, l’éternelle icône de la culture pop, n’eût rien été sans Fidel Castro. Presque aucun homme politique, dans l’histoire moderne, n’était aussi intelligent, cultivé et érudit, grand et plein d’allure, aussi charismatique et charmant que Castro, avec en plus cet instinct convaincant et dangereux de macho et d’homme de pouvoir. Un homme qui savait, par un discours de plusieurs heures, tant fidéliser l’ami que tenir l’ennemi en échec. Il fallait un homme de sa trempe pour engager le combat armé contre une dictature brutale soutenue par les ÉtatsUnis et collaborant avec la mafia, pour lancer une révolution et la conduire au succès, pour se maintenir au pouvoir durant des décennies. Et pour, de plus, survivre à des centaines de complots meurtriers. Et Castro sera assuré, même après sa mort, de disposer d’une place de choix dans l’histoire, quels que soient les oppositions et les doutes suscités par son régime. D’innombrables auteurs se sont frottés, au fil des ans, à ce caractère. Mais un seul s’est risqué à retracer, au sens propre du terme, la vie de ce tribun populaire des Caraïbes, et cela sous forme de bande dessinée.
Fidel Castro, élevé chez les jésuites et fils d’un gros propriétaire terrien, puisait sa force et son énergie dans le fait qu’il était le premier caudillo cubain ayant, comme « David », libéré son pays de la dépendance du « Goliath » américain et offert à son peuple, pour la première fois de son histoire, identité et dignité. Le gouvernement borné du président républicain Eisenhower et surtout du vice-président Nixon – qui agit déjà volontiers dans les zones d’ombre de la légitimité politique – l’ayant poussé très tôt dans les bras accueillants de l’Union soviétique, Castro sut jouer, dès lors, un rôle décisif dans la politique internationale. Avec une volonté de fer, il a survécu à des générations de présidents américains, de secrétaires généraux soviétiques, de chefs d’État ou même religieux, pour devenir le dirigeant ayant régné le plus longtemps au xxe siècle. La victoire de sa révolution, qui prit aux Américains tout ce qu’ils possédaient à Cuba, l’échec de l’invasion de la baie des Cochons, en 1961, par des mercenaires cubains exilés et conduits par la CIA, puis le stationnement des missiles nucléaires soviétiques en 1962, qui faillit provoquer la troisième guerre mondiale, mais surtout les décennies de survie de son régime, malgré un embargo d’une dimension et d’une durée toujours inédites : ces multiples vexations sous les yeux du monde et de l’histoire, le grand voisin du Nord ne les lui pardonnera jamais, même après sa mort.
L’idée de départ de ce livre date de quelques années, lors d’une rencontre dans un café de Berlin-Kreuzberg, non loin de Schlesisches Tor. Reinhard Kleist projetait un voyage à Cuba et il me questionna, en tant que biographe de
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C’est à Hambourg, lors d’une présentation du livre Havanna, en 2009, que Reinhard Kleist et Michael Grönewald, le directeur de collection de son éditeur allemand Carlsen, me demandèrent d’accompagner, comme conseiller, ce nouveau projet de bande dessinée sur Fidel Castro. Ce que j’ai fait, bien sûr, avec le plus grand plaisir. Non seulement parce que je m’étais plongé durant des années, pour écrire ma biographie de Fidel Castro, dans l’univers du Commandante cubain, mais aussi parce qu’il s’agissait ici, pour moi, d’une nouvelle forme de littérature biographique. La forme narrative d’une bande dessinée ouvre en effet des espaces pour des vérités fictives et des extrapolations que ne permet pas le livre classique. Les citations et exagérations habilement placées, la présentation concentrée des déroulements historiques propres à un « roman en images » peuvent contribuer à créer une vérité subjective montrant, de manière peut-être encore plus précise, la réalité des événements.
de la CIA) se rendant en observateurs à Cuba et adhérant, au moins pour un certain temps, à cette révolution. Kleist caricature ainsi avec acuité et exactitude le type du jeune intellectuel issu des régions bien tempérées et cédant, dans sa hâte, au romantisme social d’un tel mouvement, dans un environnement culturel qui lui est étranger. La représentation graphique, en particulier du héros et des personnages principaux sur une période d’un demi-siècle, est d’une saisissante authenticité, tout en restant divertissante. La peinture des décors respectifs et des atmosphères, durant ces différentes périodes de vie – et de survie – de la révolution et de ses acteurs, révèle une méticulosité et une précision qui soulignent et reflètent le sérieux et la crédibilité de l’ouvrage de Kleist. Le personnage de Castro est très authentique, non seulement dans la présentation optique des différentes époques de sa vie, mais aussi dans l’exposition de son caractère. C’est l’un des derniers amis de Castro à la fin de sa vie, l’écrivain Gabriel García Márquez, qui a écrit dans un article qu’il lui consacre : «Une chose est sûre : où qu’il
Reinhard Kleist a su remarquablement transposer, tant par son graphisme que par sa narration, ses propres idées et nos entretiens sur Castro et la révolution cubaine. Son Karl Mertens, personnage inventé qui pourrait venir de partout – d’Allemagne comme des ÉtatsUnis, d’Espagne, d’Angleterre, de France ou de tout autre pays –, conduit le lecteur parmi les événements. Mais tout, sauf politiquement correct, est ce protagoniste : le journaliste devient idéaliste et s’empresse de rompre, sous couvert d’une histoire amoureuse et des forfaits commis par le régime de Batista dans les années cinquante, avec la neutralité politique que requiert son métier. Kleist joue d’un artifice, Karl Mertens découvrant une interview de Fidel Castro par Herbert Matthews, réellement parue dans le New York Times, qui attire son attention sur cette révolution et le décide à se mettre en quête de son instigateur, qui lui accordera luimême une interview, allongé dans un hamac de son camp retranché dans la jungle de la Sierra Maestra. C’est ainsi que Mertens se trouve mêlé aux événements et succombe non seulement aux charmes de la révolution et de son chef, mais aussi à ceux d’une jeune révolutionnaire. Il y eut effectivement de tels exemples d’étrangers (entre autres de journalistes et même d’un agent
soit et avec qui que ce soit, Fidel Castro est là pour gagner. Je ne crois pas qu’il y ait au monde un plus mauvais perdant que lui. Son comportement devant chaque défaite, jusque dans les plus petits détails de la vie, semble obéir à une loi personnelle : il ne l’admettra jamais et il ne trouvera aucun repos tant qu’il n’aura pas réussi à retourner la situation et à en faire une victoire.» C’est exactement comme le dépeint Márquez que Kleist a campé pour nous son Castro. Avec, en plus, une pointe d’humour débordant des bulles et du récit, une ironie distanciée de l’auteur visà-vis de Fidel Castro, et par là même, malgré lui, de Castro vis-à-vis de lui-même, qui accroît le plaisir du lecteur. Et la fin ne nous dit pas quelle sera la suite.
Volker Skierka est auteur de l’ouvrage Fidel Castro. Eine Biographie (Rowohlt Verlag), traduit en plusieurs langues, et co-auteur du film documentaire Fidel Castro Ewiger Revolutionär, produit par la chaîne de télévision allemande ARD/ WDR, distribué dans plus de 25 pays. Cette préface a été rédigée pour la première édition du livre en 2010
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La Havane, 1960
JíAVAIS DIRIG… MON OBJECTIF PRESQUE EXCLUSIVEMENT SUR LA TRIBUNE.
FIDEL …TAIT L¿.
SES MOTS …TAIENT DES CRIS DE COL»RE, SES GESTES CEUX DíUN COMBATTANT AU CORPS-¿-CORPS. DEVANT NOUS GISAIENT 75 VICTIMES AYANT PERDU LA VIE LORS DE LíATTENTAT ¿ LA BOMBE CONTRE LE CARGO ´ LA COUBRE ª, DANS LE PORT DE LA HAVANE.
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ET CíEST ¿ CET INSTANT QUíALBERTO KORDA, ¿ C‘T… DE MOI, APPUYA DEUX FOIS SUR LE D…CLIC.
LE CHE NíAPPARUT QUE BRI»VEMENT ET, DíEN BAS, ON NE PUT LE DISTINGUER QUíUNE FRACTION DE SECONDE.
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LES YEUX DE KORDA …TAIENT PARTOUT, IL DEVAIT MÊME EN AVOIR DERRI»RE LA TÊTE.
NON. SIMONE DE BEAUVOIR ET SARTRE SONT L¿, JE NE VOULAIS PAS LES MANQUER. TU AS VU LE CHE ?
PFFF ! POUR MOI, CíEST IMPORTANT QUíILS SOIENT L¿, LE MONDE A LES YEUX FIX…S SUR NOUS. JE NíAI PLUS QUíUN FILM, JE VAIS MíAPPROCHER DE LA TRIBUNE.
TU AS FAIT LA MOITI… D'UN TOUR DU MONDE POUR PHOTOGRAPHIER DES EUROP…ENS ?
CES GRENADES SONT LA PREUVE DE CE HONTEUX SABOTAGE. CETTE EXPLOSION Ní…TAIT PAS UN ACCIDENT, NON, CíEST UNE NOUVELLE ATTAQUE DES IMP…RIALISTES CONTRE LE PEUPLE CUBAIN !
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FR»RES, VOTRE SANG NíA PAS …T… VERS… EN VAIN. LES ENNEMIS DE LA R…VOLUTION NE DOIVENT PAS CROIRE QUE CE PEUPLE BAISSERA LA TÊTE !
Chapitre 1
QUE SERAIT-IL ARRIV… SI CHE AVAIT REGARD… AILLEURS OU SI SON VOISIN Sí…TAIT GRATT… LE NEZ ? LE PORTRAIT DU CHE DE RA∕L CORRALES NOUS OBSERVERAIT-IL AUJOURDíHUI SUR LES T-SHIRTS DES TOURISTES ? COMMENT LA LIGNE DROITE DE LíHISTOIRE MODIFIET-ELLE SA TRAJECTOIRE, PARCE QUíUNE BALLE DANS LA SIERRA A MANQU… SA CIBLE DíUN MILLIM»TRE ?
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TUT !
UNE D…CISION IMPROVIS…E, UNE H…SITATION, UN EFFLEUREMENT FUGITIF CHANGENT UNE VIE, CHANGENT TOUT UN PAYS, LE MONDE ENTIER.
TUT !
NOUS …TIONS SI JEUNES...
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CíEST UN BOUT DE PAPIER QUI MíA AMEN… ¿ LA HAVANE.
Cí…TAIT LíINTERVIEW IMPRIM…E DE REBELLES DANS LES MONTAGNES DE LA SIERRA MAESTRA, ¿ LíEST DE CUBA.
MA FAMILLE A LONGTEMPS V…CU EN AM…RIQUE DU SUD, JíAI DONC …T… FAMILIARIS… TR»S T‘T AVEC LíHISTOIRE DU CONTINENT ET AVEC SES TRAG…DIES...
... AYANT TERMIN… MES …TUDES DE JOURNALISME, JE MíEMPRESSAI DE CHERCHER UN JOURNAL QUI MíENVERRAIT ¿ CUBA ET ME PERMETTRAIT, MOI AUSSI, Dí…CRIRE SUR CES REBELLES.
JE DOIS ENCORE LíAVOIR.
EN VOUS RACONTANT MAINTENANT MON HISTOIRE, JíAURAI EN TÊTE CE QUE ME DISAIT AUTREFOIS MON R…DACTEUR ...
... UN REPORTER DOIT TOUJOURS RESTER NEUTRE, NE PAS JUGER ET NE JAMAIS PRENDRE PARTI.
JE FINIS PAR TROUVER UN MAGAZINE PRÊT ¿ MíASSURER LES FRAIS DE VOYAGE ET UN CH»QUE MENSUEL. AU MOINS, JE PARLAIS COURAMMENT LíESPAGNOL.
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CE SONT LES LIGNES DIRECTRICES ESSENTIELLES QUI ME FURENT DICT…ES DANS MON TRAVAIL.
JE NíAVAIS AUCUNE ID…E DE LA VITESSE ¿ LAQUELLE JíALLAIS JETER CES R»GLES PAR-DESSUS BORD, D»S QUE JíAURAIS POS… LES PIEDS SUR CE SOL.
ET JE NíAURAIS JAMAIS IMAGIN… NON PLUS, EN D…BARQUANT DE CET AVION EN OCTOBRE 1958, QUE JE NE REVERRAIS PLUS MON PAYS.
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MONTE, HOMBRE !
VOUS CONNAISSEZ UN H‘TEL PROPRE ET PAS CHER ?
LíARM…E EST DE SORTIE.
CES MESSIEURS DíEN HAUT COMMENCENT ¿ AVOIR PEUR, MÊME SíILS NIENT DANS LA PRESSE QUE LES REBELLES CONTR‘LENT D…J¿ TOUT LíEST.
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SI JE VOUS PAIE, VOUS ME CONDUIREZ L¿BAS ?
CHEZ LES REBELLES ? JE TIENS ENCORE ¿ MA VIE. TOUTE LíARM…E EST L¿-BAS.
APPELLE CE NUM…RO, CíEST UN AMI. IL EMM»NE R…GULI»REMENT DES GENS DANS LíEST.
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LA HAVANE RESSEMBLAIT ¿ UN PARC DE LOISIRS. MAIS, DERRI»RE CE D…COR …TINCELANT, LA TENSION …TAIT OMNIPR…SENTE. CE QUE JE D…COUVRAIS DANS LES RUES …TAIT HORRIBLE.
Jí…TAIS TR»S IMPATIENT DE REJOINDRE LE SECTEUR DES REBELLES ET DE RENCONTRER ENFIN FIDEL CASTRO.
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ON VA DíABORD EXP…DIER TA CAM…RA DANS UNE CAISSE ¿ DOUBLE FOND. CíEST INFAILLIBLE.
TU AS COMBIEN SUR TOI ?
ASSEZ, JE PENSE.
TU AS PEUR QUíILS TE TIRENT DESSUS ? HA HA !
VENDREDI MATIN ¿ 5 HEURES, AU COIN DE LíAVENIDA BOLIVAR ET AMISTAD.
LE CHAUFFEUR TíEMM»NERA ¿ SANTIAGO. SI ON VOUS ARRÊTE, TU NE DIS RIEN, AVEC TON ACCENT, TU SERAIS CUEILLI TOUT DE SUITE.
VOUS POUVEZ MíANNONCER, QUíILS SACHENT QUI JE SUIS ?
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¿ SANTIAGO DE CUBA MíATTENDAIT UN MARCHAND DE SPIRITUEUX ET JE R…CUP…RAI MA CAM…RA. LíID…E …TAIT BONNE, PRESQUE TOUS LES JOURNALISTES AVAIENT …T… STOPP…S BIEN AVANT SANTIAGO ET R…EXP…DI…S ¿ LA HAVANE. LE CHAUFFEUR ME D…POSA D»S LES CONTREFORTS DE LA SIERRA. ´ LíARM…E EST PARTOUT. SI JE SUIS PRIS, JíY LAISSERAI MA TÊTE ª, ME DIT-IL. JE DEVAIS FAIRE LE RESTE DU CHEMIN ¿ PIED.
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LA CHALEUR LOURDE DE LA JUNGLE …TAIT INSUPPORTABLE ET LES MOUSTIQUES FAISAIENT LE RESTE POUR NOUS RENDRE FOUS, MOI ET LES ACCOMPAGNATEURS QUI MíAVAIENT REJOINT ¿ LAS VILLAS.
TOUS DEUX MARCHAIENT EN SILENCE DEVANT MOI. JE SONGEAIS AVEC APPR…HENSION ¿ CE QUI ALLAIT SE PASSER QUAND NOUS APPROCHERIONS DES REBELLES.
IL Y AVAIT FAUSTO, QUI AVAIT D…J¿, DURANT LA GUERRE DíESPAGNE, COMBATTU CONTRE FRANCO.
JOS… …TAIT UN PAYSAN DE PINAR DEL RIO. IL AVAIT TOUT PERDU PARCE QUíIL NE POUVAIT PLUS PAYER SON BAIL.
¿ TON AVIS, GRINGO ?
ET NOUS ERRIONS QUELQUE PART DANS LA SIERRA MAESTRA.
«A RESSEMBLE ¿ UN SENTIER...
AU... AUCUNE ID…E...
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H… !
QUI ÊTESVOUS ?
ON VA V…RIFIER TOUT «A.
JE SUIS LE JOURNALISTE ALLEMAND. KARL MERTENS.
JíAI …T… ANNONC….
SUIVEZ-NOUS. LE CAMPEMENT NíEST PAS LOIN.
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JE MíAPPELLE LARA. JE VAIS TE MONTRER LE CAMPEMENT ET TE PR…SENTER ¿ FIDEL. TU VERRAS SI TU PEUX LUI POSER QUELQUES QUESTIONS.
ON FOUILLE TOUS LES NOUVEAUX VENUS. DEPUIS PEU, ICI, CíEST UN VRAI D…FIL… DE JOURNALISTES.
JE PEUX PRENDRE DES PHOTOS ?
TU ES VENU POUR «A, NON ?
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CíEST QUOI, CES PIGEONS ?
CíEST LE SECRET DE CELIA. ELLE DIT QUíELLE LES DRESSE ¿ LA POLITIQUE.
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CíEST CELIA.
ELLE VA ENCORE TE FOUILLER.
EUH... BONJOUR...
FIDEL EST TR»S M…FIANT, HOMBRE. TROP DE GENS VOUDRAIENT LE VOIR MORT.
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VOUS VOULEZ SAVOIR CE QUE CíEST, CETTE R…VOLUTION ? JE VAIS VOUS LE DIRE.
QUAND UN PAYSAN PERD UN ENFANT, IL SE R…SIGNE. MAIS SI ON ANALYSE LES CAUSES SOCIALES DE CETTE MORT, ON CONSTATE QUíELLES REPOSENT SUR LE D…NUEMENT DíUN PEUPLE.
VOICI CE QUE NOUS VOULONS : PERSONNE NE DOIT VIVRE DANS LA PAUVRET…, CHACUN DOIT AVOIR ¿ MANGER, PERSONNE NE DOIT MARCHER PIEDS NUS, CHACUN DOIT POUVOIR FR…QUENTER UNE …COLE, PERSONNE NE DOIT ÊTRE MALADE SANS RECEVOIR DE M…DICAMENTS, CHACUN DOIT DISPOSER DíUN TOIT.
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CíEST UN MOUVEMENT POPULAIRE ET NOUS NE LE C…DERONS ¿ PERSONNE, SURTOUT PAS AUX YANKEES. LíHISTOIRE DE 1895 NE SE R…P…TERA PAS, LORSQUE LA GUERRE DE LIB…RATION CUBAINE FUT VOL…E PAR LíAM…RIQUE DU NORD.
CES DERNIERS TEMPS, NOUS AVONS MÊME RE«U DES LIVRAISONS DíARMES DES YANKEES, ILS REMARQUENT QUE LES JOURS DE BATISTA SONT COMPT…S.
DITES «A ¿ VOS LECTEURS !
¿ LA FIN DE CETTE ANN…E, NOUS SERONS DES H…ROS OU DES MARTYRS.
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JE RESTAI DEUX JOURS AU CAMPEMENT. JE NíAVAIS PAS ENCORE R…FL…CHI ¿ MON VOYAGE DE RETOUR.
ALORS ? TU AS TOUT CE QUE TU VOULAIS ? JE NE SUIS PAS ICI DEPUIS LONGTEMPS. SI TU VEUX EN SAVOIR PLUS, JE VAIS TE PR…SENTER JUAN, NOTRE PROFESSEUR. IL CONSERVE TOUT. IL VEUT …CRIRE UN LIVRE.
JíAIMERAIS EN SAVOIR PLUS SUR FIDEL. COMMENT EST-IL DEVENU UN REBELLE ?
REGARDE DONC NOTRE PAYS !
QUAND TU VIENS, COMME MOI, DE LA HAVANE, TU NE LE PER«OIS PEUTÊTRE PAS, MAIS ICI, ¿ LíEST, DíOŸ VIENT FIDEL, LíINJUSTICE EST COMME UNE PLAIE OUVERTE.
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VIENS !
¿ LíEST DE CUBA, BIR¡N, DANS LA R…GION DE LíORIENTE, D…BUT DES ANN…ES TRENTE...
NON MAIS...
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QUE SE PASSET-IL ?
TES OUVRIERS TRAŒNAILLENT, DON ANGEL.
QUíEST-CE QUE «A VEUT DIRE, HEIN ?
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FICHEZ LE CAMP !
UN PROBL»ME AVEC LES OUVRIERS ?
TROP FAIN…ANTS...
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CíEST LE FILS DE DON ANGEL.
LíESPAGNOL !
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LE PIGEON EST LíANIMAL DU DIEU OBATAL¡, MES AMIS. IL M…PRISE LíARGENT, IL EST JUSTE ET PUR, GU…RIT LES MALADES ET INCARNE Lí…DUCATION.
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LA FERME DE LA FAMILLE CASTRO, ¿ BIR¡N...
ESP»CES DE VOYOUS ! TOI, FIDEL, A-T-ON ID…E DE GIFLER UN FR»RE RELIGIEUX ?
FINIE, Lí…COLE ! VOUS RENTREZ ¿ LA FINCA ET VOUS ALLEZ APPRENDRE ¿ TRAVAILLER !
IL MíA TRAIT… INJUSTEMENT !
SI P»RE ME RETIRE DE Lí…COLE, JE METS LE FEU ¿ LA MAISON, JE VOUS LE JURE !
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CALME-TOI, FIDEL. SI TON P»RE TíENTENDAIT !...
CíEST BON, JE VAIS LUI PARLER, POUR QUE VOUS PUISSIEZ Y RESTER.
JE LE SAVAIS BIEN !
QUI A …CRIT LES LIGNES SUIVANTES ? ´ JíAI …CHOU… EN BARQUE, RAMANT DANS LA TEMPÊTE, SUR UNE DE NOS PLAGES, EN R…GION INCONNUE. DURANT 15 JOURS, JíAI MARCH…...
... DANS LES RONCES ET LA ROCAILLE, MON SAC SUR LE DOS, LE FUSIL AU POING. PLUS DíUN, ¿ NOTRE PASSAGE, SíEST JOINT ¿ NOTRE R…VOLTE.ª
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MAIS …COUTE-MOI, MON FILS : LíENTÊTEMENT NE SERT PAS TOUJOURS.
JOS… MARTI. SON PORTRAIT EST ACCROCH… AU MUR, DERRI»RE VOUS, PADRE...
HMM... SI TU ES SI MALIN, NOUS DIRAS-TU AUSSI QUI …TAIT MARTI ?
MARTI NAQUIT EN 1853 ¿ LA HAVANE, Cí…TAIT UN AUTEUR ET JOURNALISTE QUI LUTTAIT POUR LíIND…PENDANCE DE CUBA ET FUT ENVOY… EN EXIL. IL MOURUT PEU APR»S ÊTRE RENTR…, EN 1895, POUR LIB…RER NOTRE PAYS DES ESPAGNOLS.
TR»S BIEN, FIDEL.
TU NíES MÊME PAS BAPTIS… !
ET TA M»RE EST CUISINI»RE ! B¬TARD !
TOI, L¿ !
APPROCHE, TU VAS VOIR !
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OUH ! GNN !
TU VAS VOIR, DEMAIN TU VAS MORFLER !
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AU FAIT, POURQUOI NíENSEIGNEZ-VOUS PAS AUX ENFANTS NOIRS, PADRE ?
EH BIEN...
MAIS DANS NOTRE HACIENDA, IL Y A BEAUCOUP DE NOIRS...
TOI AUSSI, TU ES FILS DE PAYSANS ! ET «A SUFFIT MAINTENANT, SINON JE TE RAJOUTE UN EXERCICE !
RACONTE-LUI AUSSI, QUAND FIDEL A VOULU PROVOQUER UNE GR»VE ¿ LA FERME DE SON P»RE.
IL AVAIT DOUZE ANS. JE PENSE QUíIL VOULAIT D…FIER SON P»RE.
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IL NíY EN A PAS BEAUCOUP, DONC UN ENFANT NOIR NE SE SENTIRAIT PAS BIEN PARMI TANT DíENFANTS BLANCS.
VOS ENFANTS NíONT RIEN ¿ SE METTRE ET ILS SOUFFRENT DE LA FAIM.
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POURQUOI NE CESSEZVOUS PAS LE TRAVAIL JUSQUí¿ CE QUE DON ANGEL VOUS PAIE MIEUX ?
VOUS PARLEZ L¿ DE VOTRE P»RE, SE—OR CASTRO.
ET ALORS ? SíIL EST SI RICHE, CíEST TOUT SIMPLEMENT PARCE QUE VOUS AVEZ SI PEU.
SI TU OSES ENCORE UNE FOIS MONTER MES GENS CONTRE MOI, TU POURRAS DISPARAŒTRE DíICI, MON FILS.
TU PEUX ME FRAPPER, P»RE, MAIS JíAI QUAND MÊME RAISON !
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MOI, JE TROUVE QUíON POURRAIT TOUT PARTAGER. ¿ Lí…COLE, BEAUCOUP NíONT MÊME PAS DE CHAUSSURES ET NOUS, NOUS AVONS TOUT... LES OUVRIERS NE PEUVENT MÊME PAS SE PAYER UN CERCUEIL PARCE QUE LA FRUIT COMPANY LES PAIE UNE MIS»RE.
P»RE FAIT DES AFFAIRES AVEC ELLE ! IL NE DEVRAIT PAS.
MAIS CHEZ NOUS, LES GENS ONT QUAND MÊME DE QUOI MANGER.
LIS-MOI PLUT‘T QUELQUE CHOSE !
TOI AUSSI, TU SAIS LIRE, RA∕L. TIENS !
... LA VENTRE DU MONSTRE... «A ME PLAŒT...
ON DIT ´LEª VENTRE...
POURQUOI …TAIT-IL DANS UN VENTRE ?
JOS… MARTI VIVAIT EN EXIL AUX …TATS-UNIS. CE PAYS EST UN MONSTRE QUI D…VORE SES VOISINS...
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¿ QUINZE ANS, FIDEL FUT ENVOY… ¿ Lí…COLE J…SUITE R…PUT…E DE B…LEN, ¿ LA HAVANE.
TOUJOURS MIEUX QUE DíÊTRE UNE LAVETTE !
OH, CHEZ LES PLOUCS !
ET POUR QUOI FAIRE ?
ON MíA DIT QUE TU VENAIS DU FIN FOND DE LíEST ?
JE PARIE QUE TíOSERAIS PAS FONCER ¿ V…LO CONTRE LE MUR.
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POUR VOIR QUI A LE CR¬NE LE PLUS DUR.
PADRE !
POURQUOI TU AS FAIT «A ?
COMME «A, CE TROUILLARD FERMERA SA GUEULE.
TU AURAIS PU TE TUER !
ET EN PLUS, LE V…LO DE CET IDIOT EST FOUTU...
ARRÊTE ! TU AS VU UN TROU, DANS CE MUR ?...
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ALLEZ, FAIN…ANT !
CíEST FIDEL, MON FR»RE. IL JOUE ENCORE COMME SíIL …TAIT SEUL.
ELLE …TAIT BONNE ! JíEN SUIS S¤R !
IL EST LE MEILLEUR LANCEUR, LES AUTRES SONT D…J¿ CONTENTS QUAND ILS TOUCHENT UNE BALLE.
OUT !
COMMENT «A ?
VA ¿ TA PLACE, FIDEL !
TU ES PARTIAL !
PAS DU TOUT !
POUR SON ESPRIT Dí…QUIPE ?...
IL A MÊME …T… …LU SPORTIF DE LíANN…E ! IL N'EST PAS MAL, TON FR»RE...
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... ET OUVREZ VOTRE ´DE BELLO GALLICO ª, DE C…SAR.
AH, VOUS PR…F…REZ MARTI ?!
CASTRO !
C…SAR, JE LíAI D…J¿ LU.
VOUS NíAUREZ DONC AUCUN MAL, DíICI LE PROCHAIN COURS, ¿ TRAVAILLER LES …CRITS DE FRANCO ET MUSSOLINI.
LíORDRE ET LA DISCIPLINE TELS QUE LES CON«OIT LE G…N…RAL FRANCO DEVRAIENT, ¿ CUBA AUSSI, NOUS …PARGNER TOUT AUTANT LE MARXISME-L…NINISME QUE LE MAT…RIALISME ANGLO-AM…RICAIN.
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MAIS NON, LA ´NOUVELLE ESPAGNEª DE FRANCO AIDERA LíAM…RIQUE LATINE ¿ ÊTRE, DíUNE PART, CE QUE SOUHAITAIT SIMON BOLIVAR...
MAIS LE FASCISME NíA PAS PLUS DíAVENIR, REGARDEZ DONC CE QUI SE PASSE EN EUROPE !
!
!
RA UR HO
!!!
! RA !! HOUR
RA UR HO
HO UR RA
.. DíAUTRE PART ¿ CONTRER LíINFLUENCE NORDAM…RICAINE...
FIDEL A EXCELL… DANS TOUTES LES MATI»RES LITT…RAIRES. UN …L»VE ET MEMBRE DE LA CONGR…GATION EXEMPLAIRE. ET, DE PLUS, UN EXCELLENT SPORTIF.
JE SUIS S¤R QUíIL AURA, APR»S SES …TUDES DE DROIT, UN BRILLANT AVENIR.
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POURQUOI PAS ? IL PARLE TANT, IL FERAIT UN BON AVOCAT.
TU VEUX …TUDIER LE DROIT?
M»RE !
FIDEL EN A Lí…TOFFE, IL FERA QUELQUE CHOSE DE SA VIE.
TU TE FERAS RACONTER LE RESTE PAR QUELQUíUN DíAUTRE, COMPA—ERO. NOUS PARTONS DEMAIN MATIN POUR SANTIAGO.
«A, IL FAUT LE DEMANDER ¿ TA NOUNOU ! HA HA...
JE DOIS RENTRER ¿ LA HAVANE. POURRAIS-JE PARTIR AVEC VOUS ?
IDIOT!
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VA DORMIR, NOUS DEVONS PARTIR TR»S T‘T.
CE SERA DANGEREUX ?
LES HOMMES, ILS DORMENT L¿-BAS ! D…J¿ OUBLI… ?
AVEC NOUS, IL NE TíARRIVERA RIEN. BUENAS NOCHES.
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JE PARTIS AVEC LE CONVOI, DIRECTION GUISA. ARRIV…S AU PIED DE LA MONTAGNE, ON SE PR…PARA POUR LE LONG CHEMIN VERS SANTIAGO.
ET QUíEST-CE QUíON …CRIT SUR NOUS, ¿ Lí…TRANGER ?
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VOUS, LES EUROP…ENS, VOUS DEVRIEZ LE SAVOIR, NON ?
IL FAUT QUE LES GENS APPRENNENT COMMENT ON SE LIB»RE DES DICTATEURS ET DE LíOPPRESSION.
TROP PEU DE CHOSES, MAIS «A PEUT ENCORE CHANGER.
LE TEMPS DES R…VOLUTIONS EST LOIN DERRI»RE NOUS. ET ELLES ONT TOUTES …CHOU…. MAINTENANT, CíEST AU TOUR DE VOTRE PARTIE DU MONDE.
VOUS AVEZ COMPRIS QUíON DOIT SE D…FENDRE, PAS VRAI ???
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OŸ AS-TU VU FIDEL POUR LA PREMI»RE FOIS, JUAN ?
¿ LA FAC, ¿ LA HAVANE. Jí…TAIS …TUDIANT EN LETTRES. QUAND NOUS AURONS VAINCU, JE VEUX ÊTRE …CRIVAIN.
JíIGNORE COMMENT CíEST EN EUROPE, MAIS ICI, LA FAC NíEST PAS UN HAVRE DE PAIX, PLUT‘T UN CHAUDRON MÊLANT ID…OLOGIES POLITIQUES, GANGST…RISME UNIVERSITAIRE ET PRATIQUES MAFIEUSES.
BREF, UN REFLET DU PAYS. CELUI QUI PREND LE CONTR‘LE DU CAMPUS LíAURA AUSSI, PLUS TARD, SUR LA POLITIQUE.
EH, JUAN ! JE VENAIS DíENTRER ¿ LA FAC ET IL …TAIT PRESQUE IMPENSABLE DE VOULOIR Y …TUDIER.
57
FIDEL VA PARLER, TU NE DEVRAIS PAS RATER «A. ET IL VA LANCER UNE BOMBE !
TU VAS AU MEETING ?
QUEL MEETING ?
LE PR…SIDENT PRIO AYANT TENT… DíOBTENIR CONTRE DE LíARGENT LA DOCILIT… DES BANDES DE GANGSTERS, FIDEL FIT SAVOIR QUíIL ALLAIT D…NONCER PUBLIQUEMENT LES MENEURS.
58
TOUT ¿ COUP, CE FUT LE SILENCE.
MARIO SALABARRIA... EMILIO TROI...
JíAI ICI UNE LISTE DE TOUS CEUX QUI PROFITENT DU PACTE CRIMINEL CONCLU AVEC LE PR…SIDENT PRIO.
59
!
TU UT
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RE AŒT TR
!
SUP PRI ME Z-L E!
TRAŒTRE !
IL ME NT ! .. AIS. M A íAI J JE N
SINON, TU NíEN SORTIRAS PAS VIVANT !
MONTE, FIDEL !
HA HA, AU MOINS, L¿, ILS SAVENT QUE JE NíAPPARTIENS PAS ¿ CETTE BANDE DE GANGSTERS !
OUI, MAIS TU NE POURRAS PLUS REMETTRE LES PIEDS ICI.
PAS TOUT DE SUITE. TU PEUX ME CACHER ?
FIDEL SE RENDIT DíABORD POUR QUATRE MOIS ¿ NEW YORK. TOUS IGNORAIENT OŸ IL …TAIT, MÊME SA FEMME, MIRTA DIAZ-BALART, UNE …TUDIANTE EN PHILOSOPHIE QUíIL AVAIT CONNUE ¿ LA FAC ET RAPIDEMENT …POUS…E.
61
DEPUIS QUE JíAVAIS POS… LE PREMIER PIED SUR LíESCALIER DE LíUNIVERSIT…, JE SAVAIS QUíUN …TUDIANT SE DEVAIT DíÊTRE ENGAG… POLITIQUEMENT.
LES SOLDATS YANKEES PISSAIENT SUR LE M…MORIAL DE JOS… MARTI ? LA UNITED FRUIT ARRACHAIT AUX PAYSANS LEUR DERNIER SOU ? PAS DE «A AVEC NOUS !
CORRUPTION AU SEIN DU GOUVERNEMENT ? LES PRIX DES TRANSPORTS TROP …LEV…S ? NOUS …TIONS AUSSIT‘T DANS LA RUE.
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ET PARTOUT, JE VOYAIS FIDEL. IL …TAIT DIFFICILE DE NE PAS CROISER SON CHEMIN.
PRIO, DEHORS !
LA POLICE !
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YANKEES, DEHORS !
LE SEUL GROUPEMENT POLITIQUE SíOPPOSANT ¿ CES PRATIQUES CORROMPUES...
... …TAIT LE PARTI DES ORTODOXOS, DíINSPIRATION SOCIALE-D…MOCRATE, CONDUIT PAR EDDY CHIB¡S. FIDEL SE JOIGNIT ¿ EUX. IL TERMINA SES …TUDES AVEC DES TITRES DE DOCTEUR EN DROIT ET EN SCIENCES SOCIALES.
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JE LE VOYAIS DE PLUS EN PLUS SOUVENT DANS LES MEETINGS.
ASSEZ DE CETTE INJUSTICE, DE LA PAUVRET…, DU CH‘MAGE, DES HAUSSES DE LOYER, DES SALAIRES DE MIS»RE ET DE LA CORRUPTION POLITIQUE ! QUAND ON LíENTENDAIT PARLER, ON SAVAIT QUíIL IRAIT TR»S LOIN... SíIL SURVIVAIT !
UN SOIR, ON A ALLUM… LA RADIO POUR SUIVRE, COMME TOUT LE MONDE, Lí…MISSION DíEDDY CHIB¡S.
TAISEZVOUS ! EDDY VA PARLER !
CH»RES AUDITRICES ET CHERS AUDITEURS, COMME VOUS LE SAVEZ, JíAI ASSEZ SOUVENT D…NONC… LES TURPITUDES DE NOTRE PR…TENDU GOUVERNEMENT. JE NíAI LAISS… AUCUNE PREUVE DE C‘T….
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QUE DíESP…RANCES NíAVONS-NOUS PAS MISES DANS CE GOUVERNEMENT POURRI ! NíAI-JE PAS COMBATTU ¿ SES C‘T…S CONTRE LA DICTATURE, POUR CONSTATER ENSUITE QUE DES DIABLES COMME BATISTA CONTINUAIENT DE TIRER LES FICELLES ?
NOTRE PAYS SOMBRE DANS UN MARAIS DE CORRUPTION, DE MALVERSATIONS, DE CASINOS ET DE TRAFICS DE DROGUE. NOUS, CUBAINS, NOUS AVONS M…RIT… MIEUX.
QUAND VA-T-IL PARLER DES PREUVES ?
IL NíEN A PAS.
FIDEL A TOUJOURS ADMIR… EDDY ET SA FERMET… CONTRE LES DICTATEURS MACHADO ET BATISTA.
ET QUE VAT-IL FAIRE ?
QUE VEUXTU DIRE ?
ILS LíONT ATTIR… DANS LA GUEULE DU LOUP.
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EDDY …TAIT SON MOD»LE, SON MENTOR.
SON D…GO¤T POUR PRIO SOCARR¡S, LE PR…SIDENT MIS…RABLE ET CORROMPU, SA R…SISTANCE ¿ TOUT CE QUI A EMPOISONN… CE PAYS...
¿ CE CESSEZ DE CROIRE SEZ CHAS ! NT ME NE ER UV GO ! LES D…MAGOGUES UVRE ! PIE LA Z TE AT MB CO
POUR LíHONNEUR ! CONTRE LE POUVOIR DE LíARGENT !
EDDY !
67
EDDY AVAIT PROMIS ¿ SES AUDITEURS LES PREUVES DES MANåUVRES CORROMPUES DU GOUVERNEMENT PRIO. DES PREUVES QUíIL NíAVAIT PAS, PARCE QUE SES INFORMATEURS LUI AVAIENT FAIT FAUX BOND.
JE FOURNIRAI LES PREUVES POUR LESQUELLES CHIB¡S EST MORT.
JE CRAINS DíAVOIR MOINS DE SOUTIENS DANS LE PARTI QUE LE FR»RE DíEDUARDO. JE DOIS D…MARRER EN BAS. CíEST DANS LES QUARTIERS PAUVRES QUíON ME CONNAŒT LE MIEUX. JE PARLERAI ¿ TOUS, JE CONNAŒTRAI CHACUN PERSONNELLEMENT.
AUSSI DOULOUREUX QUE CE SOIT, NOUS DEVONS TROUVER UN SUCCESSEUR ¿ EDDY.
TU DEVRAIS TE PR…SENTER AU PARLEMENT.
MAIS NOUS NíOBTIENDRONS RIEN SANS PASSER PAR L¿.
TU AS PEUT-ÊTRE RAISON. JE VAIS Y R…FL…CHIR.
LE PARLEMENT ?! CE SYST»ME DE TURPITUDES ?!
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ON A D…PENS… PRESQUE TOUT NOTRE ARGENT POUR LE LOYER...
CíEST ¿ TOI DE TíEN OCCUPER, MIRTA. MON CABINET EST PLEIN DE PAUVRES QUI FONT LA QUEUE...
LES AUTRES, TU TíEN SOUCIES, MAIS ON NE PEUT MÊME PAS SE PAYER UN M…DECIN POUR NOTRE PROPRE FILS !
... ET JE DOIS ALLER CHEZ LE M…DECIN AVEC FIDELITO. EN PLUS, ON A ENCORE DES DETTES ¿ Lí…PICERIE.
! AAH A AA A A OU
EH BIEN, DEMANDE DONC ¿ TA FAMILLE, ELLE DISPOSE PARTOUT DES MEILLEURES RELATIONS !
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JE NE PEUX PAS TíOFFRIR LA VIE ¿ LAQUELLE TA FAMILLE ET TOI ÊTES HABITU…ES.
DE QUI AS-TU LE PLUS BESOIN ? DE NOUS... OU DíEUX ?
FIDEL, TU ES INJUSTE.
LE PR…SIDENT SOCARR¡S EST EN FUITE ! ET AVEC LUI 90 MILLIONS DE DOLLARS DES CAISSES DE Lí…TAT...
AU MATIN DU 10 MARS 1952, FULGENCIO BATISTA SE PROPULSAIT AU POUVOIR ET IL NíY AURAIT PLUS Dí…LECTIONS.
UN PUTSCH MILITAIRE ! IL ARRIVE EXACTEMENT CE QUíEDDY AVAIT PR…DIT ! LA CONSTITUTION EST FOUL…E AUX PIEDS ! NOUS NíAVONS PAS LE DROIT DíACCEPTER «A !
70
TU NE DEVRAIS PLUS TíEXPRIMER AUSSI OUVERTEMENT, FIDEL.
REGARDE CE QUíON MíA DONN….
JE SAIS, RA∕L. QUELQUíUN MíA PR…VENU QUíILS VOULAIENT MíARRÊTER.
SOIS PRUDENT DANS TES RELATIONS. ET DISPARAIS UN MOMENT.
DíOŸ «A VIENT ? DíUNE FEMME. POUR ME METTRE ¿ LíABRI.
LA PEUR Sí…TENDAIT DANS LES RUES DE LA HAVANE.
ET LES NERVIS DU R…GIME FAISAIENT DES EXTRAS.
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SOUS BATISTA, LA MAFIA AVAIT LES MAINS LIBRES.
SOYEZ DONC MON CONSEILLER POUR LA R…FORME DES CASINOS ! QUI SERAIT PLUS QUALIFI… QUE VOUS ?
LUCKY LUCIANO
CUBA …TAIT UN ENFER DE JEUX ET UN BORDEL POUR RICHES AM…RICAINS.
SAM GIANCANA
¿ VOTRE SERVICE...
JOHN ROSELLI
MICHAEL CORLEONE SANTOS TRAFFICANTE
BLU
MEYER LANSKY
NO E MOON... NOW IëM
GER ALONE... LON
UNE VOIX DíOR, CE GAR«ON !
PAS …TONNANT, IL Y A MIS LE PRIX...
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LE CLAN BATISTA RATISSAIT SA PART AVEC APPLICATION, MÊME LíARGENT DES PARCM»TRES FINISSAIT DANS SES POCHES.
SI BATISTA PREND LE POUVOIR PAR LA VIOLENCE, IL FAUDRA LE LUI REPRENDRE PAR LA VIOLENCE !
´UNE VIE ENCHAŒN…E EST UNE VIE Dí…CHEC ET DE HONTE. MOURIR POUR LA PATRIE, CíEST VIVRE ! ¿ BAS BATISTA !ª
TU AS ASSEZ DíENCRE ?
IL FAUT DISTRIBUER «A DANS TOUT LE PAYS.
NON, LíENCRE EST DEVENUE CH»RE.
´ IL NOUS FAUT PLUS DíARGENT.ª AVEC SON PUTSCH, BATISTA A BRIS… LA CONSTITUTION DE 1940.
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JíAI D…POS… UNE PLAINTE ¿ LA COUR SUPRÊME. NE SUIS-JE PAS AVOCAT ? MAIS ELLE A …T… REJET…E !
PAR LA VOIE INSTITUTIONNELLE, ON NíARRIVERA ¿ RIEN.
JE CONSID»RE MA D…FAITE CONTRE LA COUR COMME UNE VICTOIRE. ELLE EST LE FONDEMENT DíUN PRINCIPE R…VOLUTIONNAIRE POUR LíAVENIR.
TR»S JUSTE.
ET QUE COMPTEZ-VOUS FAIRE, DOCTEUR CASTRO ? POUVEZVOUS NOUS EXPLIQUER ?
CONTRE UN R…GIME ILL…GITIME SOUTENU PAR LA COUR SUPRÊME, LES MOTS SONT INUTILES. LE BAVARDAGE NE PAIE PAS.
POURSUIVEZ.
TR»S RISQU…, MONSIEUR CASTRO.
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NOS R…UNIONS SE PASSENT EN LIEU S¤R, CHEZ DES ALLI…S...
JE VOUS ADMIRAIS D…J¿ ¿ LíUNIVERSIT….
FIDEL...
JE FAIS TOUT CE QUI MíEST POSSIBLE...
CíEST POUR CELA QUE JE VOUS AI DONN… LA CL….
POUR DES ARMES... PAR EXEMPLE...
MAIS...
IL NOUS FAUT SURTOUT DE LíARGENT POUR AGIR ET DES CACHES DANS DES LIEUX QUíON NE PUISSE ASSOCIER AVEC NOUS.
TOUTE AIDE EST LA BIENVENUE, NATY.
SEUL LE RECOURS AUX ARMES POURRA CHANGER QUELQUE CHOSE.
JE DOIS RENTRER. MON MARI MíATTEND.
75
ON VA SE REVOIR.
POURQUOI DES CACHES ?
LES VOIL¿.
SIBONEY, JUILLET 1953. UN RANCH PROCHE DE SANTIAGO DE CUBA.
ABEL, HAYDEE, MELBA...
FIDEL.
JE TíAVAIS POURTANT DIT DE LAISSER LES FEMMES EN DEHORS DES COMBATS, RA∕L !
LES FILLES VOULAIENT ABSOLUMENT ÊTRE L¿. JE LES PRENDS DANS MA VOITURE.
JE NE VEUX PAS LES METTRE EN DANGER...
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ON SAURA SE PROT…GER TOUTES SEULES, FIDEL. MAIS TU ES LE SEUL ¿ POUVOIR MENER CE COMBAT ¿ LA VICTOIRE.
NOTRE PETIT GROUPE A LA CAPACIT… DE PROVOQUER UN BOULEVERSEMENT, SI NOUS FRAPPONS AUX POINTS STRAT…GIQUES. CE QUíIL FAUT, CíEST DONNER LE SIGNAL DíUNE R…VOLTE POPULAIRE QUI Sí…TENDRA COMME UN INCENDIE.
NOUS LES ATTAQUERONS OŸ PERSONNE NE NOUS ATTEND : ¿ LíEST, PLUS PR…CIS…MENT DANS LES CASERNES DE SANTIAGO DE CUBA ET BAYAMO.
ET POURQUOI AVONS-NOUS DONC ORGANIS… DES D…P‘TS DE MUNITIONS ? POUR LA CHASSE AUX PERDREAUX ?
QUOI ? ATTAQUER UNE CASERNE ? CíEST LA COURSE AU SUICIDE !
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´LE TEMPS DES MOTS EST PASS… ! ... ª
´... CEUX QUI NE VEULENT PAS SUIVRE DOIVENT LE DIRE MAINTENANT. MOINS IL Y AURA DE TROUILLARDS DANS LE COUP, MIEUX CE SERA...ª
´ ... ENSUITE, IL NíY AURA PLUS DE RETOUR.ª
78
STOP ! FAITES PLACE ¿ LA VOITURE DU G…N…RAL.
´ SOIT VOUS COMBATTREZ, SOIT...ª
QUíEST-CE QUE... ´... NOUS DEVRONS VOUS R…DUIRE AU SILENCE.ª
79
´ NOUS DEVONS AGIR VITE, AVANT DíÊTRE DEVANC…S PAR DíAUTRES OPPOSANTS...ª
´ ... NOUS ATTAQUERONS PENDANT QUE LES SOLDATS SE REMETTRONT DE LEURS EXC»S DU CARNAVAL...ª
´... D»S QUE NOUS AURONS MAŒTRIS… LA CASERNE...ª
80
NOUS NE DEVONS PAS C…DER...
MONTE !
´ ... NOUS FERONS LIRE ¿ LA RADIO LE MANIFESTE QUE NOUS AVONS PR…PAR… ET QUI DOIT MOBILISER LES MASSES...ª
81
´ ... JE RAPPELLE QUE NOTRE GRAND JOS… MARTI, DONT NOUS FÊTERONS CETTE ANN…E LE CENTI»ME ANNIVERSAIRE, AVAIT, LUI AUSSI, D…MARR… SA R…VOLUTION ¿ LíEST.ª
ON A PERDU COMBIEN DíHOMMES ?
OŸ EN SONT-ILS ¿ BAYAMO ? AUCUNE NOUVELLE.
´ LE 26 JUILLET SERA D…CR…T… JOUR DE LA VICTOIRE. ª
! AA H
!!! HH A A AA AA TU LíENTENDS, TON FR»RE ABEL ? DONNE-NOUS LES NOMS DES AUTRES ET ON ARRÊTERA DE LUI D…COUPER LE VISAGE.
SORTEZ, LES MAINS EN LíAIR !
ON LES FUSILLE ?
NE TIREZ PAS. ON LE RAM»NE EN VIE ¿ SANTIAGO.
´ ON NE TUE PAS LES ID…ES.ª CíEST PAR CES MOTS QUE LE LIEUTENANT SARRÕA SíOPPOSA, PARAŒT-IL, ¿ LíORDRE DE CONDUIRE FIDEL ¿ LA PRISON MILITAIRE DE LA MONCADA, CE QUI E¤T …T… SA MORT CERTAINE. IL FUT ENFERM… DANS LA PRISON DE LA VILLE.
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QUI VOUS D…FEND AU PROC»S, CASTRO ?
SANTIAGO DE CUBA, SEPTEMBRE 1953.
JE SUIS AVOCAT, JE ME D…FENDS MOIMÊME.
QUI …TAIT LE MENEUR DE CETTE AGRESSION ?
LíAUTEUR SPIRITUEL …TAIT JOS… MARTI, LíAP‘TRE DE NOTRE IND…PENDANCE !
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NE DEVENEZ PAS INSOLENT. NíOUBLIEZ PAS QUE LA PLAINTE PORTE SUR 19 SOLDATS TU…S ET 27 BLESS…S...
ET MES CAMARADES TORTUR…S ET ASSASSIN…S ? QUíEN FAITES-VOUS ? VOUS NE LES COMPTEZ PAS ?
ILS ESSAIENT DE TíENFONCER.
JE SAIS. MAIS DOIS-JE RAMPER ? FERMER MA GUEULE ? AU CONTRAIRE ! JE VAIS TOUT D…NONCER !
HAUTE COUR ! CUBA SOUFFRE SOUS UN DESPOTISME BRUTAL ET HONTEUX...
... ET VOUS-MÊMES SAVEZ QUE LA LUTTE CONTRE LE DESPOTISME EST L…GITIME. NOUS AVONS DONC UN DROIT ¿ LA R…SISTANCE. CELA EST MÊME ANCR… DANS NOTRE CONSTITUTION.
BR AV O!
EN CE QUI ME CONCERNE, JE SAIS QUE LA PRISON SERA DURE...
CONDAMNEZ-MOI, PEU IMPORTE. LíHISTOIRE MíACQUITTERA.
... PLUS DURE QUíELLE NE LíA …T… JUSQUíICI POUR QUICONQUE. MAIS JE NíAI PEUR NI DE CELA NI DE LA COL»RE DU MIS…RABLE TYRAN QUI A TU… 70 DE MES FR»RES.
! LE A D AN C S
! UX TE N HO
... LA COUR D…CIDE DE CONDAMNER LE PR…VENU FIDEL CASTRO ¿ UNE PEINE DE 15 ANS DE D…TENTION, QUíIL EX…CUTERA DANS SON INT…GRALIT…...
A !!! T S I BAT S A ¿B
O! AV R B
... ¿ LA PRISON DE ISLA DE PINOS...
86
QUAND TíONTILS LIB…R…E, HAYDEE ?
R…CEMMENT. ABEL... IL PARAŒT... QUíILS LíONT...
NíY PENSE PAS. IL SERA VENG….
OUI, IL LE SERA.
JE FAIS AU MIEUX. JE LIS BEAUCOUP, SURTOUT MARX, UN VRAI PROTOTYPE DU R…VOLUTIONNAIRE.
87
COMMENT VAS-TU ? ON SE FAIT TOUS DU SOUCI.
PRENDS «A, LA PREMI»RE PARTIE DE MON PLAIDOYER. ESSAIE DE LE FAIRE SORTIR.
´ LíHISTOIRE MíACQUITTERA...ª
BATISTA VEUT ORGANISER DES …LECTIONS...
QUíIL GAGNERA …VIDEMMENT, PUISQUíIL LES MANIPULERA. RAISON DE PLUS POUR DIFFUSER LE MANIFESTE.
SOIS FORT. PRENDS SOIN DE TOI.
´ MA TR»S AIM…E NATALIA, SI TU AS BEAUCOUP SOUFFERT ¿ CAUSE DE MOI, PENSE QUE JE DONNERAIS VOLONTIERS MA VIE POUR TON HONNEUR ET TON BONHEUR. ª
PAS DE SOUCI POUR MOI.
88
MIRTA SE FAIT ENTRETENIR PAR LE CLAN BATISTA. ON MíA INFORM…. IL Y A DERRI»RE TOUT «A SON FR»RE RAFAELITO, CE FILS DE PUTE !
DIVORCER, QUOI DíAUTRE ?!
QUE VAS-TU FAIRE ?
JE ME SUIS TOUJOURS M…FI…. SA FAMILLE EST TROP PROCHE DU CLAN BATISTA.
DEUX ANS PLUS TARD, BATISTA PRONON«AIT UNE AMNISTIE DE CES PRISONNIERS POLITIQUES TROP POPULAIRES, VOULANT …VITER AINSI DE FAIRE DíEUX DES H…ROS. EN MAI 1955, LES FR»RES CASTRO ET LEURS COMPAGNONS PURENT QUITTER LEUR PRISON.
JE POURSUIVRAI LE COMBAT.
89
NATALIA, ENFIN !
QUE CE DRAPEAU NOUS UNISSE, EN SOUVENIR DE NOS FR»RES TOMB…S AU COMBAT.
NOUS SOMMES LE ´ MOUVEMENT DU 26 JUILLET ª. NE LíOUBLIEZ JAMAIS, OŸ QUE VOUS SOYEZ...
90
ET CELA VEUT DIRE QUOI, POUR NOUS ?
ICI, JE NíAI PLUS DE POSSIBILIT… DíATTEINDRE NOS BUTS. SI NOUS VOULONS ABATTRE BATISTA, IL FAUDRA SíORGANISER DE LíEXT…RIEUR.
SUIS-MOI AU MEXIQUE, NATY. EN EXIL.
JE NE PEUX PAS... JE SUIS ENCORE MARI…E. ET JíATTENDS UN ENFANT.
UNE DERNI»RE BALLE DANS LE COFFRE !
TON ENFANT.
IL NE LUI DIT PAS QUE LES SERVICES DE BATISTA AVAIENT PR…PAR… UNE VOITURE DANS LAQUELLE ON DEVAIT RETROUVER LE CORPS DE FIDEL.
91
´ NOUS REVIENDRONS LORSQUE NOUS POURRONS APPORTER ¿ NOTRE PEUPLE LA LIBERT… ET LE DROIT ¿ UNE VIE DIGNE, SANS DESPOTISME NI FAMINE...ª
´ ... ON NE REVIENT DE CE GENRE DE VOYAGE QUE LORSQUE LA TYRANNIE D…CAPIT…E GŒT SUR LE SOL.ª
ADIOS, CUBA.
92
MEXICO, 1955.
NOUS, LES EXIL…S CUBAINS, ON SE VOIT R…GULI»REMENT CHEZ MARIA. FIDEL Y SERA. TU VAS LUI PLAIRE.
93
... LA DEVISE : ´ NE CRAINS PAS UNE MORT GLORIEUSE, CAR MOURIR POUR LA PATRIE CíEST VIVRE.ª
RA∕L !
ON LíENTEND DEPUIS LA RUE ! QUI CíEST, LUI ? IL EST PROPRE ?
ASSEZ BAVARD… ! ENTRE.
MARIA ! FIDEL EST L¿ ?
CíEST «A... HOLA.
BIEN S¤R !!! TU ME PRENDS POUR QUI ? CíEST ERNESTO. DIS BONJOUR ¿ MARIA, ELLE EST NOTRE ANGE GARDIEN.
... UNE TELLE ENTREPRISE EST UN …NORME TOUR DE FORCE.
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QUICONQUE SE JOINT ¿ NOUS DOIT BIEN SAVOIR ¿ QUOI IL SíENGAGE.
NOTRE PLUS GROS PROBL»ME SERA DE TROUVER DE LíARGENT ET DES ARMES.
JE VAIS ALLER ¿ MIAMI POUR EN COLLECTER CHEZ LES EXIL…S CUBAINS. MERCI ! LE M-26-7 EST LA SEULE OPPOSITION DES SIMPLES GENS, PAR LES SIMPLES GENS ET POUR LES SIMPLES GENS.
CUBA SERA LIB…R…E !
MERCI BIEN !
NOUS AVONS BESOIN DE TOUS LES SOUTIENS, DíOŸ QUíILS VIENNENT ! MAINTENANT, MAIS AUSSI POUR LA SUITE DES COMBATS !
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SíIL LE FAUT, JE PRENDRAI AUSSI LíARGENT DE PRIO. APR»S TOUT, IL A FIL… AVEC 70 MILLIONS DE DOLLARS. MAIS QUíIL NíESP»RE PAS...
... REDEVENIR PR…SIDENT.
LES RÊVES DíAUJOURDíHUI SONT LA R…ALIT… DE DEMAIN.
DES RÊVES BIEN HUMIDES. VOUS AVEZ FRANCHI LE RIO GRANDE ¿ LA NAGE ?
... ET NOUS DEVONS NOUS ENTRAŒNER POUR SURVIVRE DANS LES MONTAGNES CUBAINES.ª
´ IL NOUS MANQUE ENCORE DES ARMES...
KOF !
96
´ ALBERTO BAYO A D…J¿ COMBATTU DURANT LA GUERRE DíESPAGNE... «A VA PAS, CHE ? PAS DE SOUCI. MON ASTHME ET MOI, ON FORME UN VIEUX COUPLE.
´ IL NOUS FAUT UN BATEAU POUR ATTEINDRE CUBA. CE SONT PLUS DE 1 200 MILLES MARINS ! ª
CíEST «A ?
TU RIGOLES ! CETTE …PAVE NíEST MÊME PAS BONNE POUR UNE PETITE CROISI»RE ROMANTIQUE.
... IL VA VOUS ENTRAŒNER AU CORPS¿-CORPS ET AU TIR. LA PLUPART DíENTRE VOUS NE SAVENT MÊME PAS TENIR UN FUSIL. ª
TU DOIS VISER, PAS MITRAILLER DANS TOUTE LA CAMPAGNE !
97
DE GRANDS D…FIS NOUS ATTENDENT ! NOUS SOMMES LES DISCIPLES DE NOTRE AP‘TRE JOS… MARTI.
ERNESTO. JE SUIS M…DECIN.
FIDEL, JíAIMERAIS TE PR…SENTER QUELQUíUN.
QUEL EST TON NOM ?
ET CHE POUR LES AMIS, PAS VRAI ?
OUI. JE VIENS DíARGENTINE.
IL EST MARXISTE ET MOTARD !
JE SUIS VENU DU GUATEMALA. L¿-BAS, JíAI VU COMMENT LES MERCENAIRES DE LA CIA ET DE LA UNITED FRUIT COMPANY ONT ABATTU LE GOUVERNEMENT ARBENZ. IL EST TEMPS QUE LíAM…RIQUE LATINE SE LIB»RE DE CE JOUG. JE VEUX ME JOINDRE ¿ VOUS. PARTOUT, ON PARLE DE TON HISTOIRE ET DE TON ATTAQUE CONTRE LA CASERNE DE BATISTA...
UTILE, UN M…DECIN ¿ BORD. JE TE LíAI DIT, CíEST NOTRE HOMME !
98
QUAND LA R…VOLUTION AURA GAGN… ¿ CUBA, LAISSE-MOI RENTRER EN ARGENTINE, POUR EMBRASER LE CONTINENT DEPUIS LE SUD. CíEST MON SEUL D…SIR.
CHAQUE CHOSE EN SON TEMPS, COMPA—ERO.
MON DERNIER HAVANE. PRENDSEN LA MOITI… !
LA SITUATION DEVENANT ASSEZ BR¤LANTE ¿ MEXICO, FIDEL RAMEUTA SES TROUPES AU PORT DE TUXPAN. IL AVAIT R…USSI ¿ CONVAINCRE 132 PERSONNES DíEMBARQUER SUR UN YACHT ROUILL… PR…VU POUR 8 PASSAGERS ET DE VOGUER VERS UNE DESTIN…E INCERTAINE ¿ CUBA.
Cí…TAIT LE 25 NOVEMBRE 1956, VOICI PRESQUE EXACTEMENT DEUX ANS.
JE NE SAIS PAS SI JE SERAIS MONT… ¿ BORD.
99
100
DANS LíEST DE CUBA, FRANK PAÕS DEVAIT PROVOQUER UN SOUL»VEMENT DANS LES RUES DE SANTIAGO, POUR PERMETTRE AUX PASSAGERS DU ´ GRANMA ª DE PRENDRE SANS PROBL»ME LA CASERNE DE NIQUERO, SITU…E SUR LA C‘TE.
UNE PETITE COLONNE LES ATTENDAIT, CONDUITE PAR LA JEUNE CELIA S¡NCHEZ.
NOUS AVONS D…VI… DE NOTRE CAP...
... ET LE MOTEUR COMMENCE ¿ L¬CHER...
101
... ET LA R…VOLTE DíUN GROUPE ARM… A …T… R…PRIM…E ¿ SANTIAGO DE CUBA...
CE SERA DONC PLEIN DE MILITAIRES. NOUS ARRIVERONS EN RETARD, MAIS EN PLUS NOUS RISQUONS DíÊTRE ATTENDUS.
NOUS ACCOSTERONS ET IL NíY AURA PAS DE RETOUR !
NI EUX NI NOUS, NUL NE SAIT OŸ NOUS ALLONS ACCOSTER.
AUCUN CONTACT RADIO, CELIA. SI ON ATTEND ENCORE, CE SERA DANGEREUX.
BON, CíEST FINI... ON SE RETIRE.
TERRE !
102
NOUS SOMMES DE RETOUR ¿ CUBA !
MAIS OŸ SOMMES-NOUS ?
PRESQUE UN MIRACLE. APR»S SEPT JOURS DE TEMPÊTE, SANS NOURRITURE, SURCHARG… ET EN PANNE DE MOTEUR, LE ´ GRANMA ª …CHOUAIT DANS UN MARAIS DE PAL…TUVIERS...
DIOS ! CíEST PAS UN ACCOSTAGE, CíEST UN NAUFRAGE !
BR
103
. OO.. O OOO O RRO
PLANQUEZVOUS !!!
104
ALLEZ ! VERS LA MONTAGNE !
ON A DES PERTES ?
LES MUNITIONS, Lí…METTEUR, PRESQUE TOUTES LES ARMES.
105
MES PIEDS SONT ENFL…S, JE PEUX ¿ PEINE MARCHER.
CHE !
... LA CAISSE...
ON FILE !
RE ND EZ -V OU S!
ICI, PERSONNE NE SE REND !
OŸ SONT LES AUTRES ?
DANS LES CANNES ¿ SUCRE !
ON CONTINUE ! ILS VONT TOUT RATISSER.
107
NE TIREZ PAS !
OŸ SONT RA∕L ET LES SIENS ?... ESP…RONS QUíILS SíEN SONT SORTIS !
108
PENDANT DEUX NUITS, ILS REST»RENT CACH…S DANS LES CHAMPS, ENCERCL…S DE SOLDATS. UNIVERSO MíA RACONT… QUE FIDEL AVAIT PARL… ET PARL… ET FANTASM… SUR LA VICTOIRE. MAIS LEUR SITUATION SEMBLAIT D…SESP…R…E, ILS NíAVAIENT NI ¿ MANGER NI ¿ BOIRE, BEAUCOUP …TAIENT MORTS OU DISPERS…S. TU PEUX TíIMAGINER ?...
LE PR…SENT EST AU COMBAT, LíAVENIR EST ¿ NOUS, COMPA—EROS !
109
UNE CABANE DE PAYSAN !
TIENS, DES BOTTES !
ET SI CíEST UN PI»GE ?... VOYONS SíIL Y A QUELQUíUN.
FIDEL !
110
NOUS ALLONS GAGNER CE COMBAT ! AVEC LES V‘TRES, ON A D…J¿ SEPT FUSILS.
RA∕L !
OH OUI, L¿, ILS VONT TREMBLER DE PEUR...
CíEST «A, RIGOLE ! DANS UNE SITUATION DE CE GENRE, IL Y A CENT ANS, CARLOS MANUEL DE C…SPEDES A DIT : ´ DOUZE HOMMES SUFFISENT POUR ATTEINDRE LíIND…PENDANCE DE CUBA.ª
NOUS EN RESTONS PAR CONS…QUENT ¿ NOTRE PLAN... NOUS GRIMPONS DANS LES MONTAGNES ET POURSUIVONS LE COMBAT.
CHUUUT ! LES SOLDATS !
SI VOUS VOULEZ, JE VIENS AVEC VOUS. JE CONNAIS MIEUX LES MONTAGNES ET JE SAIS COMMENT …VITER LES PATROUILLES.
NON. ON A MIEUX ¿ FAIRE.
ON A ERR… PENDANT DES JOURS SUR LA C‘TE. ON A D¤ ABANDONNER LES UNIFORMES ET LES FUSILS.
ALORS QUíILS PENSAIENT ÊTRE LES SEULS SURVIVANTS, ILS TOMB»RENT SUR LA PETITE TROUPE DU CHE, COMPL»TEMENT D…PENAILL…E.
MAIS VOUS ÊTES FOUS, OU QUOI ?! ON AVAIT UN ACCORD ! CELUI QUI ABANDONNE SON FUSIL LE PAIE DE SA VIE. VOUS AVEZ JUSTE EU DE LA CHANCE ! SI VOUS AVIEZ CROIS… DES SOLDATS, VOUS NíAURIEZ SURV…CU QUíAVEC VOS ARMES.
112
IL EST TEMPS DE FAIRE SAVOIR ¿ BATISTA QUE NOUS SOMMES ENCORE L¿.
BIEN, CAMILO. ESSAIE DE SAVOIR COMBIEN DE SOLDATS ILS ONT. ET NOUS, OŸ EN SOMMES-NOUS ?
NON LOIN DíICI, IL Y A UNE CASERNE. NOUS POURRIONS NOUS EN EMPARER.
NOUS SOMMES 21 ET NOUS AVONS 23 FUSILS.
SI NOUS ARRIVONS ¿ PRENDRE CETTE CASERNE, «A VOUDRA DIRE QUE NOUS POUVONS VAINCRE !
113
CíEST CHICO OSORIO, UN DES GARDIENS DU COIN. IL EST DE M»CHE AVEC LES SOLDATS.
HICK !
JE VAIS LUI PARLER.
OKAY... ET TU FERAIS QUOI, AVEC CE CASTRO, SI TU LE CROISAIS ?
Lí…CRABOUILLER, CAPITAINE. COMME LE TYPE DONT JíAI LES BOTTES.
JE PEUX VOUS CONDUIRE...
CíEST BON QUE VOUS PRENIEZ «A EN MAIN, CAPITAINE. CEUX DE LA CASERNE ONT LA TROUILLE DE SORTIR... ILS TUENT LE TEMPS, RIEN DíAUTRE... ELLE EST LOIN, CETTE CASERNE ?
ET LEURS GARDES ? D…SåUVR…S, EUX AUSSI ?
114
MAIS DíOŸ ILS SORTENT ?!?
115
116
QUíEST-CE QUíON FAIT DíEUX ?
SOIGNEZ LEURS BLESSURES, PRENEZ LEURS CHAUSSURES ET RENVOYEZ-LES.
TU ES S¤R ? ILS LEUR REDONNERONT DES ARMES ET LES REMETTRONT ¿ NOS TROUSSES.
…COUTEZ-MOI : NOUS NOUS DISTINGUONS PAR NOS ACTES DES TYRANS DE LA HAVANE. DONC NOUS PAYONS AUX PAYSANS NOTRE NOURRITURE, NOUS NE TUONS ET TORTURONS PAS NOS PRISONNIERS. NOUS GAGNONS LE RESPECT, TANDIS QUE LíARM…E DE BATISTA ASSASSINE, PILLE ET SACCAGE.
ILS DEVRAIENT VOIR LA FUM…E JUSQUí¿ LA HAVANE !
MAIS AVEC LES TRAŒTRES DANS LEURS PROPRES RANGS, IL NíY AURAIT PAS DE QUARTIER, AVAIT PR…VENU FIDEL.
QUíEST-CE QUíILS TíONT PROMIS ?
Cí…TAIT EUTIMIO. IL …TAIT SI PROCHE DE FIDEL QUíIL POUVAIT DORMIR A C‘T… DE LUI AVEC SON PISTOLET CHARG…. MAIS IL NíOSA FINALEMENT PAS LE BRAQUER SUR LUI.
CíEST TOUT ? JE NE VAUX PAS PLUS ?!
10 000 PESOS. PLUS UN POSTE DANS LíARM…E ET AUSSI UN COCHON.
¿ QUEL POINT DOIT-ON SOMBRER, POUR TRAHIR ¿ SI BAS PRIX UN ÊTRE HUMAIN ET, BIEN PIS ENCORE, UNE CAUSE JUSTE ?
CíEST DANS LA JUNGLE PROFONDE ET MONTAGNEUSE DE LA SIERRA MAESTRA QUE LES REBELLES INSTALL»RENT LEUR PREMIER CAMP.
JE POURRAI FAIRE DES PHOTOS ?
BIEN S¤R, QUAND JE VOUS AURAI FOUILL….
JE SUIS LE DOCTEUR FIDEL CASTRO RUZ.
HERBERT MATTHEWS, DU ´ NEW YORK TIMES ª. MERCI DE CONSACRER UN PEU DE TEMPS ¿ CETTE INTERVIEW.
BIENVENUE EN TERRITOIRE LIBRE CUBAIN. CIGARE ?
VOLONTIERS. OH, UN PARTAG¡S ! JíADORE LES CIGARES CUBAINS. OUI, LES MEILLEURS !
119
COMME JE LE VOIS, IL Y A DE LíACTIVIT…, DOCTEUR CASTRO.
120
CE R…GIME INCAPABLE A R…PANDU LE MENSONGE QUE NOUS AVIONS TOUS …T… AN…ANTIS. MAIS, APR»S TROIS MOIS DE SACRIFICES INOUœS, NOUS POUVONS DIRE QUE LA TROUPE ´AN…ANTIE ª EST DEVENUE UNE ARM…E FORTE DE 3 000 HOMMES...
OUI, CíEST UN AFFLUX PERMANENT. BEAUCOUP DE PAYSANS DE LA SIERRA SE JOIGNENT ¿ NOUS.
DE... EUH... DEUXI»ME COMPAGNIE AU RAPPORT, RETOUR DE PATROUILLE.
... JE DIRAI DONC CECI : AVANT LA FIN DE LíANN…E, NOUS SERONS H…ROS OU MARTYRS.
MERCI, ROMPEZ !
MATTHEWS NE POUVAIT PAS SAVOIR QUíON …TAIT LOIN DíAVOIR UNE DEUXI»ME COMPAGNIE ET QUE FIDEL FAISAIT SANS CESSE RED…FILER SA PETITE TROUPE AUTOUR DE LA CABANE...
PARFAIT !
VEILLEZ ¿ CE QUE MON NOUVEAU FUSIL JOHNSON ¿ LUNETTE SOIT BIEN VISIBLE, «A LEUR FERA PEUR.
CíEST ¿ LA BIBLIOTH»QUE DE LíUNIVERSIT… DE BERLIN QUE CETTE …DITION DU ´ NEW YORK TIMES ª ME TOMBA DANS LES MAINS.
121
JíAI D…CHIR… LA PAGE ET LíAI PORT…E SUR MOI PENDANT DES SEMAINES.
LA VOIL¿. VOUS VOYEZ ?
JíAI RELU SANS CESSE LíINTERVIEW, REGARD… LES PHOTOS ET ADMIR… LE COURAGE DE CES HOMMES. LE NOM DE FIDEL NE QUITTAIT PLUS MA TÊTE.
EN PLEIN MIRACLE …CONOMIQUE, TANDIS QUE LES GENS REFOULAIENT LíH…RITAGE DU NATIONAL-SOCIALISME, JE NE FAISAIS QUE PENSER ¿ CEUX QUI AVAIENT LE COURAGE, DANS LEUR PAYS, DE SE SOULEVER CONTRE UNE DICTATURE.
ICI RADIO REBELDE...
122
... LA VOIX DE LA SIERRA MAESTRA...
S, TRE ... 0 M» URES 2 S E E D D N E A LA B NTRE 5 ET 9 H E UR ... S E JOUR U Q A CH
E ITOIR ... EN DIRECT DU TERR . UBA LIBRE DE C
DANS TOUS LES COINS DU PAYS, DES INSURG…S ESSAYAIENT PAR DES ATTENTATS, DES GR»VES OU DES SABOTAGES, DíENRAYER LES M…CANISMES DE LA DICTATURE. EN MARS 1957, UN GROUPE RIVAL PRENAIT DíASSAUT LE PALAIS PR…SIDENTIEL DE LA HAVANE, POUR DEVANCER CASTRO.
123
BATISTA TENTAIT DE RESSERRER LES BOULONS PAR LA R…PRESSION.
DES BOMBARDEMENTS EURENT LIEU CONTRE DES PAYSANS ET DES VILLAGEOIS SANS D…FENSE.
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LA SIERRA DEVENAIT UN ENFER. ET SAIS-TU, KARL, DíOŸ VENAIENT LES BOMBARDIERS ? Cí…TAIENT DES B-26 AM…RICAINS QUI VISAIENT LES FERMES.
CES REBELLES NE REPR…SENTENT AUCUN DANGER. CE PETIT-FILS DE PAYSAN APPARTIENDRA BIENT‘T ¿ LíHISTOIRE.
JE SAIS QUE BEAUCOUP TIENNENT BATISTA POUR UN FILS DE PUTE. MAIS LES INT…RÊTS AM…RICAINS ONT PRIORIT…. AU MOINS, IL EST NOTRE FILS DE PUTE. WILLIAM WIELAND, U.S. STATE DEPARTMENT.
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IL DOIT ÊTRE PR…CIS… DANS LE MANIFESTE QUE NOUS NE VOULONS PAS SEULEMENT REMPLACER UNE JUNTE MILITAIRE, MAIS AUSSI ORGANISER DES …LECTIONS LIBRES...
... PROMOUVOIR UN GOUVERNEMENT D…MOCRATIQUE REPOSANT SUR LA CONSTITUTION DE 1940, GARANTIR LA LIBERT… DE LA PRESSE ET DES …LECTIONS LIBRES DANS LES SYNDICATS.
ATTAQUONS LE PLUS GROS SOUTIEN DE BATISTA, LE GOUVERNEMENT EISENHOWER, QUI LUI LIVRE SES ARMES. IL FAUDRA ARRÊTER «A, MAIS NOUS DEVONS MESURER NOS ATTAQUES CONTRE LE NORD. IL Y A DES CHOSES QUíON ATTEINT MIEUX EN LES CACHANT.
UNE R…FORME AGRAIRE EST PLUS IMPORTANTE. LES SOLS INEXPLOIT…S DOIVENT ÊTRE DISTRIBU…S D»S MAINTENANT ¿ CEUX QUI NíONT RIEN...
POUR MOI, LE MANIFESTE SIGNIFIAIT LE D…PART POUR UNE NOUVELLE VIE.
126
LE JOURNAL ´BOHEMIA ª PUBLIA LE MANIFESTE ET CHACUN PUT LE LIRE.
VENEZ ¿ LA R…UNION...
... ET DISTRIBUEZ «A !
127
ILS NE LAISSENT MONTER DANS LA SIERRA QUE LES GENS D…J¿ ARM…S.
JE DEVINS FIDELISTE, LAISSAI TOMBER MES …TUDES ET ME JOIGNIS ¿ UN GROUPE Dí…TUDIANTS D…SIREUX, EUX AUSSI, DE GAGNER LA SIERRA.
ILS DISENT QUE LES PROPRI…TAIRES DOIVENT ÊTRE D…DOMMAG…S...
IL FAUT TOUS LES EXPROPRIER !
MAIS... CíEST DU COMMUNISME !
IMP…RIALISTE ! ESP»CE DE BOURGEOIS !
AH BON ? TU NíES PAS COMMUNISTE ?!?
JE NE SUIS PAS DU TOUT DíACCORD AVEC TES POSITIONS, MATOS !
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TU VEUX PRENDRE DE LíARGENT ¿ CEUX QUI CULTIVENT LA TERRE ? TU ES COMME CEUX DE LA HAVANE.
IL FAUT IMPOSER LES GROS PROPRI…TAIRES TERRIENS ET VENDRE, AVEC DES CR…DITS AVANTAGEUX, LES TERRES EN FRICHE AUX PAYSANS.
TU VEUX LEUR EN FAIRE CADEAU ? LES GENS DOIVENT SENTIR QUE CE QUíILS POSS»DENT LEUR A CO¤T… DE LA PEINE.
EH BEN MERDE, TU ES VRAIMENT UN CAS, TOI !... QUELLE ID…E R…ACTIONNAIRE !
ET PUIS IL FAUT BIEN CAMOUFLER LES CHOSES. NE CROIS PAS QUE LES AM…RICAINS LAISSERONT TOUT FAIRE. NOUS DEVONS AGIR INTELLIGEMMENT.
PARCE QUE TU CROIS QUíON PEUT FAIRE UNE R…VOLUTION DANS LE DOS DES AM…RICAINS ? CíEST D»S LE D…PART UN COMBAT ¿ LA VIE ET ¿ LA MORT CONTRE LíIMP…RIALISME.
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UNE VRAIE R…VOLUTION NE PEUT PAS SE CACHER ! IL FAUT GARDER UN åIL SUR MATOS, RA∕L...
... ET TOUTE NOTRE CONSID…RATION... POINT.
JE DOIS TE PARLER, FIDEL. SEUL.
MOI, «A ME D…RANGE, QUíON LAISSE AUTANT DíINFLUENCE ¿ CES R…ACTIONNAIRES...
PERSONNE ICI NíA DíINFLUENCE AUSSI LONGTEMPS QUE JE NE LE SOUHAITE PAS.
CELIA PEUT ENTENDRE TOUT CE QUíON ME DIT. MAIS NOUS AVONS BESOIN DU SOUTIEN DES BOURGEOIS DE LA HAVANE.
PEUT-ÊTRE SUIS-JE TROP STRICT, PARCE QUE JE NE SUIS PAS CUBAIN.
NON, TU AS RAISON. QUAND TU AS DIT, AU MEXIQUE, QUE TU VOULAIS PORTER LA R…VOLUTION DANS TOUTE LíAM…RIQUE LATINE, JíAI SU QUE NOUS …TIONS TAILL…S DANS LE MÊME BOIS.
JE CONSTATE QUE DANS NOS PROPRES RANGS, IL Y A DES TENDANCES OPPOS…ES ¿ NOS ID…ES...
TIENS, SIGNE CETTE LETTRE ¿ FRANK PAÕS, DE SANTIAGO. ET SIGNE EN TANT QUE COMMANDANTE.
130
MERCI, FIDEL...
EN AVRIL 1958, BATISTA LAN«A Lí´ OPERACI”N VERANO ª, APPEL…E AUSSI ´FIN DE FIDELª. DIX MILLE SOLDATS CONTRE LES 324 HOMMES AU SERVICE DE FIDEL.
FIDEL AVAIT D…J¿ …T… NOMM… HAUT COMMANDANT DE TOUTES LES FORCES ARM…ES DU M-26-7. IL …TAIT LE COMMAN-
DANTE EN JEFE.
´ QUAND JE VIS...
... TOMBER LES BOMBES SUR LES MAISONS...
131
... JE JURAI QUE LES AM…RICAINS PAIERAIENT CHER, UN JOUR, CE QUíILS …TAIENT EN TRAIN DE FAIRE...
... QUAND CE COMBAT SERA TERMIN…, UN AUTRE, BIEN PLUS GRAND, COMMENCERA POUR MOI : LA GUERRE QUE JE M»NERAI CONTRE EUX...
... JíAI COMPRIS QUE L¿ EST MA VRAIE DESTIN…E.ª
FIDEL CASTRO.
132
LíOFFENSIVE DE BATISTA NE TARDA PAS ¿ SíENLISER.
AU CONTRAIRE, DE PLUS EN PLUS DE TRANSFUGES NOUS REJOIGNAIENT ET PARLAIENT DíUN MORAL MIS…RABLE PARMI LES SOLDATS.
EN CE MOMENT, CHE ET SA TROUPE MARCHENT SUR LAS VILLAS, CAMILO EST EN ROUTE ¿ LíOUEST.
NOUS ALLONS PRENDRE SANTIAGO, CE NíEST PLUS QUíUNE QUESTION DE JOURS !
133
TU VOIS, PLUS RIEN NE NOUS ARRÊTERA !
!!!
134
DESCENDEZ DES VOITURES !
Cí…TAIT QUOI ?!
UNE MINE ! LES SALAUDS, IL Y A UN VILLAGE JUSTE ¿ C‘T… !
DERRI»RE NOUS, LE TERRAIN EST S¤R. DEVANT, CíEST AUTRE CHOSE.
FAIS DEMI-TOUR JUSQUíAU VILLAGE QUE NOUS AVONS TRAVERS…. DE L¿, TU SERAS EMMEN… ¿ SANTIAGO, D»S QUE CE SERA PLUS CALME.
135
MAIS... MAIS JE NE PEUX PAS PARTIR MAINTENANT, COMME «A !?!
ET TU VEUX FAIRE QUOI ? DES PHOTOS ? JE NE VAIS PAS TíEXPOSER AU DANGER DE TOMBER AVEC NOUS DANS UNE EMBUSCADE.
ADIOS ! ON SE VERRA ¿ LA HAVANE, GRINGO !
MERDE !
DE TROUILLE, JíEN AVAIS FAIT DANS MON FROC, MAIS CíEST ¿ CET INSTANT QUE JE D…CIDAI QUE JE RESTERAIS ¿ CUBA.
136
JE NE POUVAIS PAS MíIMAGINER GRIMPANT MAINTENANT DANS UN AVION POUR RENTRER ¿ LA MAISON.
Jí…TAIS SUBMERG… PAR LE SENTIMENT DíÊTRE DEVENU UNE PARTIE DE CE TOUT.
CES HOMMES ET CES FEMMES ALLAIENT …CRIRE LíHISTOIRE ET Jí…TAIS DES LEURS. JE ME SENTAIS INVULN…RABLE.
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ET PEUT-ÊTRE...
... …TAIT-CE AUSSI LA MAIN DE LARA DANS MON DOS, QUAND NOUS AVIONS D¤ NOUS CACHER DANS LE SOUS-BOIS...
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Chapitre 2
141
LE 1ER JANVIER, PEU APR»S MINUIT, BATISTA S'ENFUIT TANT BIEN QUE MAL AVEC SA CLIQUE DE MILITAIRES, LES CAISSES DE L'…TAT DANS SES VALISES.
142
... ET JE VAIS VOUS ENVOYER DES PHOTOS PAR COURSIER... VOUS N'EN REVIENDREZ PAS !
CE SONT DES JOURS PASSIONNANTS QUI COMMENCENT, LE GOUVERNEMENT R…VOLUTIONNAIRE EST EN COURS DE FORMATION...
JE VOUDRAIS SUIVRE TOUT «A. SERAIT-IL POSSIBLE DE ME RENVOYER DE L'ARGENT ?
... ALL‘ ?... ALL‘ ?... VOUS M'ENTENDEZ ENCORE ?
143
JE CROIS BIEN QUE TOUTE LA HAVANE EST L¿.
JE CRAINS QUE NOUS NE REVOYIONS PLUS JAMAIS UNE FOULE AUSSI …TONNANTE.
OU BIEN IL FAUDRA LE M…RITER. C'EST POURQUOI NOUS NE TROMPERONS JAMAIS NOTRE PEUPLE. PAS VRAI, CAMILO ?
BIEN S¤R, FIDEL.
CARLOS !
JE TE L'AVAIS BIEN DIT, QU'ON SE REVERRAIT !
144
AU MILIEU D'UN MILLION DE PERSONNES, JE RETROUVE LE SEUL ALLEMAND QUI SOIT L¿.
TU ES ENCORE L¿ ?
JUAN ! LARA !
QU'EST-CE QUE TU CROIS !?! UN …V…NEMENT HISTORIQUE COMME CELUI-L¿, JE NE LE RATE PAS !
ON VA ARROSER «A, CARLOS !
SUIS-NOUS. CETTE NUIT, TU VAS VOIR COMMENT ON FAIT LA FÊTE, NOUS, LES CUBAINS !
JE VEUX RESTER ENCORE UN PEU ET ENTENDRE LE DISCOURS DE CASTRO.
JE... JE RESTE AVEC CARLOS.
QUAND FIDEL COMMENCE ¿ PARLER, ON EST PARTIS POUR UN MOMENT. MOI, JE PR…F»RE ALLER AU CAF…. TU VIENS, LARA ?
145
LE PARFAIT COUPLE D'ID…ALISTES !
ET COMMENT TOUT S'EST-IL PASS…, POUR VOUS ?
PEU APR»S L'ANNONCE DE LA PRISE DE SANTA CLARA PAR LE CHE, ON S'EST EMPAR…S DE SANTIAGO. BATISTA AVAIT PERDU.
CHE ET CAMILO ONT MARCH… SUR LA HAVANE. MOI, J'AI SUIVI FIDEL DANS SA MARCHE TRIOMPHALE ¿ TRAVERS LE PAYS... ETÖ ME VOIL¿ !
COMPATRIOTAS ! LA TYRANNIE EST TOMB…E. NOTRE JOIE EST SANS BORNES, MAIS IL EST POSSIBLE QUE, D…SORMAIS, TOUT DEVIENNE PLUS DIFFICILE !
146
TROMPER LE PEUPLE, SUSCITER DES ILLUSIONS AURAIT DE GRAVES CONS…QUENCES. IL FAUT DONC METTRE LE PEUPLE EN GARDE CONTRE UN OPTIMISME EXAG…R….
REGARDE, LES PIGEONS DE CELIA... ELLE LES A BIEN DRESS…S !
ICI, RADIO REBELDE...
LE NOUVEAU GOUVERNEMENT R…VOLUTIONNAIRE, R…UNI AUTOUR DU PR…SIDENT MANUEL URRUTIA, A D…CID… DE NOMMER LE COMMANDANTE FIDEL CASTRO AU POSTE DE CHEF SUPRÊME DES FORCES ARM…ES R…VOLUTIONNAIRES.
148
OH, JUAN, MAIS TU T'ES RAS… !
TU AURAIS D¤ ENTENDRE FIDEL, QUAND IL M'A VU RAS…. IL …TAIT FOU DE COL»RE...
IL FALLAIT BIEN QUE «A ARRIVE.
´ LA BARBE EST LE SYMBOLE DE LA R…VOLUTION. C'EST MOI QUI D…CIDE QUI DOIT SE RASER ! ON NE LA RASERA QUE QUAND ON AURA FAIT UN BON TRAVAIL GOUVERNEMENTAL. ª
HA HA !
HA HA !
C'EST CARLOS, LE JOURNALISTE, NOTRE GRINGO.
JE LUI AI DIT: ´ ON PARIE QU'UN JOUR. IL N'Y AURA PLUS QU'UNE BARBE ¿ CUBA. ET CE SERA LA TIENNE ! ª
ET LUI, C'EST CARLOS FRANQUI, UN DE TES COLL»GUES. IL A AID… FIDEL ¿ MONTER RADIO REBELDE.
HA HA HA !
149
ET QUE LUI AS-TU R…PONDU ?
JUAN DISAIT QUE TU AS PR…VU DE RESTER ICI ?
IL Y AURA BIENT‘T LES …LECTIONS ANNONC…ES PAR FIDEL, COMME LE PR…VOIT LA CONSTITUTION, QUI VA ÊTRE REMISE EN VIGUEUR.
OUI, JE VEUX VOIR LA SUITE. IL Y A LONGTEMPS QU'ON N'AVAIT PAS V…CU «A, ON A ENVIE DE VOIR CE QUE «A DONNERA.
QUE VA FAIRE FIDEL ?
IL DEVIENT CHEF SUPRÊME DES FORCES ARM…ES R…VOLUTIONNAIRES. LE PR…SIDENT URRUTIA EST UN BOURGEOIS, C'EST UN BON CHOIX. JE ME FAIS JUSTE UN PEU DE SOUCI SUR L'INFLUENCE DES COMMUNISTES.
MAIS ON LES A PEU VUS, JUSQU'¿ PR…SENT.
«A VA BIENT‘T CHANGER, N'OUBLIE PAS RA∕L ET LE CHE... DEUX PARTISANS DE POIDS DES COMMUNISTES.
150
FIDEL SAURA R…GLER «A !
PASSE DONC DEMAIN ¿ LA R…DACTION, JE TE PR…SENTERAI QUELQUES PERSONNES. IL Y AURA AUSSI UN PHOTOGRAPHE, LE MEILLEUR DE CUBA !
TU UTILISES AUSSI UN LEICA. UN BEAU MOD»LE, JE NE TRAVAILLE QU'AVEC «A.
JE SUIS ALBERTO.
MOI, C'EST KARL, ICI LE GRINGO.
NOTRE JOURNAL EST UNE VOIX ABSOLUMENT IND…PENDANTE. TIENS, «A, C'EST L'…DITION SP…CIALE SUR LA VICTOIRE DE LA R…VOLUTION.
TU …CRIS AUSSI ? ICI, TU PEUX !
J'ESP»RE QUE NOTRE VICTOIRE SERA UN SIGNAL POUR L'AM…RIQUE LATINE. POUR CELA, IL NOUS FAUT UN JOURNAL IND…PENDANT AYANT QUELQUE CHOSE ¿ DIRE ET NON SOUMIS ¿ LA PRESSE IMP…RIALISTE. DES GENS COMME TOI NE SERONT PAS DE TROP.
BIEN S¤R, JE VAIS CONTINUER D'ENVOYER MES PHOTOS ET MES ARTICLES EN ALLEMAGNE, MAIS CE SERAIT POUR MOI UN HONNEUR D'ÊTRE PARMI VOUS.
151
TU AS COMBATTU LES TRAFICS, EDUARDO CHIB¡S. ET AUJOURD'HUI, IL N'Y A PLUS DE TRAFICS.
TU AS COMBATTU LA CORRUPTION D'…TAT, ELLE N'EST PLUS L¿. TU AS COMBATTU LA VIOLENCE, IL N'Y A PLUS DE VIOLENCE.
TU AS COMBATTU BATISTA ET BATISTA N'EST PLUS L¿. CHIB¡S, POUR LA PREMI»RE FOIS DEPUIS TA MORT, TON PEUPLE EST HEUREUX... TON DERNIER CRI A ENFIN TROUV… SON …CHO.
NOUS AVONS SI LONGTEMPS ATTENDU CET INSTANT...
C'EST LA PLUS BELLE CHOSE QUE CE PAYS AIT JAMAIS V…CUE.
152
AU PEL OTO N!
AU P ELO TON !
!!] N! D” RE [PA
RE ! MONST
C'EST LUI ! IL EST RESPONSABLE DU MEURTRE DE MON MARI !
[PA RE D” N! ]*
SOSA BLANCO, TU ES D…CLAR… COUPABLE D'AVOIR ASSASSIN… 108 PAYSANS SANS D…FENSE.
ASSASSIN ! Ë* AU POTEAU !
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N'EST-IL PAS INJUSTE QUE LES ACCUS…S SOIENT JUG…S PAR LES VAINQUEURS ?
ET QUI DEVRAIT LE FAIRE ? LES VALETS DES BOURREAUX ? LES JUGES ET POLICIERS QUI ONT ASSASSIN… SOUS BATISTA ? IL N'Y A PAS D'AUTRE GARANTIE QUE L'HONORABILIT… ET LES INTENTIONS PROPRES DES R…VOLUTIONNAIRES.
QUI A JUG… AUTREFOIS LES CRIMINELS DE GUERRE ALLEMANDS ?
L¿-BAS AUSSI, LES VAINQUEURS ! IL N'Y A PAS D'AUTRE SOLUTION QUE LA N‘TRE ! NOUS FUSILLONS LES ASSASSINS...
EN JOUE !... ´ ... POUR QUE DEMAIN, ILS NE TUENT PAS NOS ENFANTS... ª
154
FEU !
... ET SOUDAIN...
... LE CAMION A EXPLOS… DANS UNE BOULE DE FEU ET NOUS AVONS TOUS …T… …JECT…S DE LA PLATE-FORME DE CHARGEMENT...
155
UNE HISTOIRE FORMIDABLE ! SI VOUS VOULEZ, JE PEUX LA TRANSMETTRE ¿ UN GRAND MAGAZINE.
OUI, INT…RESSANT... JE SUIS IMPATIENT DE VOIR VOS PROCHAINS ARTICLES.
CE SERAIT G…NIAL.
VOUS SAVEZ, JE TRAVAILLE MAINTENANT POUR LA ´ BOHEMIA ª. VOUS VOUS IMAGINEZ ? UN GRINGO ¿ LA R…DACTION DU JOURNAL IND…PENDANT DES R…VOLUTIONNAIRES SUD-AM…RICAINS...
LES SEMAINES SUIVANTES FURENT POUR MOI COMME UN RÊVE FUGITIF. TOUT LE PAYS BAIGNAIT DANS LE BONHEUR.
LA HAVANE A TELLEMENT CHANG… !...
HMM... MOI, MA VILLE RESTERA TOUJOURS SANTIAGO.
TES PARENTS Y SONT ENCORE ?
VOUS ÊTES ENCORE EN CONTACT ?
ILS SONT DEPUIS LONGTEMPS ¿ MIAMI, CES OPPORTUNISTES ! ILS AURAIENT …T… PLUS UTILES ICI !
156
NON. TU SAIS, QUAND TON P»RE FIGURAIT SUR LA LISTE DES FONCTIONNAIRES DE BATISTA...
... ET QUE, TOI-MÊME, TU AS COMBATTU DANS LA SIERRA CONTRE LE R…GIME... ENFIN, BON... DISONS QUE JE FAISAIS DES GARDES ET QUE J'…TAIS CHARG…E DES JOURNALISTES.
REGARDE. L¿BAS, C'EST LA FLORIDE...
DES GRINGOS IGNORANTS, COMME MOI...
C'EST TOUT PR»S, ET POURTANT IL Y A UN MONDE ENTRE NOUS.
... BAISSE DES LOYERS, ABOLITION DE LA DISCRIMINATION RACIALE, CONFISCATION DES BIENS IND¤MENT ACQUIS...
... ACC»S POUR TOUS AUX SOINS M…DICAUX ET ¿ UNE FORMATION, LIMITATION DE LA PROPRI…T… TERRIENNE ET TRANSFERTS DE PROPRI…T… AUX PETITS PAYSANS...
157
ESP…RONS QU'ILS NOUS LAISSERONT EN PAIX...
TU AS RAISON ! ON NE PEUT PAS M…NAGER LES GROS PRODUCTEURS DE SUCRE.
MAIS «A NE VA PAS ASSEZ LOIN.
REGARDE, URRUTIA REFUSE DE SIGNER CE PARAGRAPHE.
MAIS QU'EST-CE QU'IL S'IMAGINE, CELUI-L¿, DANS SON PALAIS ? LES LOIS, ELLES SONT FAITES ICI ! IL N'A QU'¿ SIGNER, SON AVIS PERSONNEL N'EST D'AUCUN INT…RÊT !
JE N'AI RIEN D'AUTRE ¿ AJOUTER !
NOUS AVONS REMIS EN VIGUEUR LA CONSTITUTION DE 1940. LE GOUVERNEMENT VEUT ORGANISER D»S QUE POSSIBLE DES …LECTIONS, PEUT-ÊTRE DANS DEUX ANS. ET 90 % DE LA POPULATION EST DERRI»RE NOUS, NOUS N'AURONS RIEN ¿ CRAINDRE.
158
VOUS CONNAISSEZ FIDEL... REMETTEZ CETTE LETTRE ¿ FIDEL !
AIDEZ MON FR»RE... MERCI !
FIDEL !
DEPUIS, ALINA ET MOI VIVONS PLUS MODESTEMENT.
ALINA ! QU'ELLE EST BELLE !
TU VOIS, NATALIA, MAINTENANT, JE PEUX TE RENDRE LA CL… QUE TU M'AVAIS DONN…E.
JE LUI AI DONN… LE NOM DE TA M»RE.
159
FIDELITO, DIS BONJOUR ¿ NATALIA ET ALINA.
JE CROYAIS QU'IL …TAIT CHEZ MIRTA, EN AM…RIQUE...
JE FERAI DES FUS…ES ATOMIQUES.
UN VRAI R…VOLUTIONNAIRE !
MIRTA A COMPRIS QU'IL N'AVAIT RIEN ¿ FAIRE AVEC ELLE ET SON CLAN. IL EST MIEUX CHEZ SON P»RE, IL DEVIENDRA UN GRAND SCIENTIFIQUE.
D»S QUE POSSIBLE. TU SAIS, LES AFFAIRES DU PAYS...
QUAND VIENDRASTU NOUS VOIR ?
…COUTE-MOI. ALINA NE DOIT PAS ENCORE SAVOIR QUE JE SUIS SON P»RE, C'EST MIEUX COMME «A.
ET QUE PR…VOIS-TU, AVEC ELLE ?
NATY RESTE UN FERVENT SOUTIEN DE NOTRE CAUSE, CELIA, MAIS RASSURE-TOI : MA VRAIE COMPAGNE, C'EST LA R…VOLUTION. NE DEVRAIT-ON PAS L'ENVOYER UN MOMENT ¿ L'…TRANGER ?
160
MY NAME IS DR CASTRO. FIDEL, PLEASE.
I AM CUBA.
MON NOM EST ILONA MARITA LORENZ. JE PARLE UN PEU ESPAGNOL.
INUTILES, CES ARMES. VOUS ÊTES EN TERRITOIRE ALLEMAND.
ET VOUS DANS MES EAUX TERRITORIALES. NOUS VOULONS JUSTE VOIR LE BATEAU. JE N'AI JAMAIS …T… SUR UN BATEAU DE CROISI»RE.
OŸ EST LE CAPITAINE ?
161
COMMEN«ONS PAR LA SALLE DES MACHINES. JE VOUS EN PRIE...
JE LE REMPLACE JUSQU'¿ 15 HEURES. C'EST MON P»RE, HEINRICH LORENZ.
LE COMMERCE ET LE TOURISME SONT IMPORTANTS POUR LE BIEN DE NOTRE PAYS. IL FAUDRAIT INTENSIFIER LES RELATIONS GERMANO-CUBAINES, SE—OR LORENZ.
EXCELLENT ! JE VOUS NOMME MON REPR…SENTANT SP…CIAL POUR LE TOURISME !
POURRIEZ-VOUS PORTER DE MA PART UN COURRIER ¿ BONN ?
SI CELA EST EN MON POUVOIR, VOLONTIERS.
TE QUIERO, MI CIELO.
162
RESTE AVEC MOI.
JE NE PEUX PAS, NOUS APPAREILLONS DANS DEUX HEURES.
EH BIEN, TU REVIENDRAS ET TRAVAILLERAS AVEC MOI POUR CUBA.
ALORS, FIDEL ? TU LA REVERRAS ?
J'AI SA PAROLE !
MARITA LORENZ REVINT EFFECTIVEMENT ¿ CUBA. JE LA RENCONTRAI QUELQUES SEMAINES PLUS TARD AU FOYER DE L'H‘TEL HABANA LIBRE.
TOUT CECI M'APPARTIENT...
163
... DISAIT-IL. ET CUBA A BESOIN D'UNE REINE. N'EST-CE PAS MERVEILLEUX ?
LE FEU DE LA R…VOLUTION ET... L'AMOUR... COMMENT AVEZ-VOUS ATTERRI ICI ?
COMME MOI ! «A S'ARROSE !
J'AI JUSTE QUELQUES MINUTES AVANT DE MONTER. FIDEL EST EXTRÊMEMENT JALOUX ET S'IL ME VOIT ASSISE ICI AVEC VOUS...
IMPOSSIBLE DE TROUVER UN CHAMPAGNE BUVABLE, DANS CE PAYS. IL FAUDRA QUE J'EN PARLE ¿ FIDEL.
EN AVRIL, FIDEL SE RENDIT AUX …TATS-UNIS, INVIT… PAR LES …DITEURS DE PRESSE AM…RICAINS. IL IGNORAIT QU'IL FIGURAIT D…J¿ SUR LA LISTE NOIRE DES SERVICES SECRETS.
164
!!!] VA [VI
[HO UR RA !!!
CE VOYAGE SE DIFF…RENCIE DE CEUX D'AUTRES HOMMES D'…TATS SUD-AM…RICAINS EN CE SENS QUE JE NE SUIS PAS VENU POUR MENDIER DE L'ARGENT.
MAIS... AUCUN DE VOUS NE S'EST COUP… LES CHEVEUX ?
ON A AU MOINS LAISS… TOUS LES COMMUNISTES ¿ LA HAVANE... EN SIGNE DE BONNE VOLONT….
LE VOYAGE PASSAIT PAR NEW YORK...
FIDELITO, DIS BONJOUR AUX JOURNALITES !
... ET WASHINGTON.
LUI AUSSI, IL EST BARBU...
165
JE SUIS LE VICEPR…SIDENT NIXON. PAR ICI, S'IL VOUS PLAŒT.
OŸ EST LE PR…SIDENT EISENHOWER ?
J'AI ICI QUELQUES DOCUMENTS CONCERNANT LES RELATIONS DE CERTAINS DE VOS PROCHES COLLABORATEURS AVEC LES COMMUNISTES...
IL VOUS PRIE DE L'EXCUSER. IL DEVAIT SE RENDRE ¿ UNE PARTIE DE GOLF ¿ LA CAMPAGNE.
CE SUJET NE M'INT…RESSE EN AUCUN CAS ! PAR CONTRE, SUR LES …NORMES PROBL»MES SOCIAUX DE L'AM…RIQUE LATINE...
... ET LES EX…CUTIONS ?
L'OPINION PUBLIQUE AM…RICAINE NE SE R…JOUIT PAS DES EX…CUTIONS EN S…RIE...
166
UNE PARTIE DE GOLF ! ET MOI, PENDANT CE TEMPS, JE DOIS PARLER AVEC CETTE ESP»CE DE MARIC”N !
... RECOMMANDE AU GOUVERNEMENT DE RECRUTER UNE UNIT… ARM…E D'EXIL…S CUBAINS, POUR ABATTRE CASTRO...
APR»S SON RETOUR, J'EUS L'HONNEUR D'ACCOMPAGNER, COMME PHOTOGRAPHE, UNE EXCURSION DE FIDEL ET DE QUELQUES FONCTIONNAIRES DE L'INRA* DANS LA CIENAGA DE ZAPATA, ¿ L'EST DE LA HAVANE.
* INSTITUT POUR LA R…FORME AGRAIRE 167
REGARDEZ, «A, C'EST LA VRAIE CUBA. D…J¿, DANS LA SIERRA, ON POUVAIT FAIRE CONFIANCE AUX PAYSANS. ILS NOUS ONT AID…S AVEC TOUT CE QU'ILS POUVAIENT NOUS DONNER. CES GENS ONT M…RIT… DE PROFITER DES ACQUIS DE LA R…VOLUTION.
ET NON CE PEUPLE DES VILLES D…CADENT ET VORACE, QUI A TOUJOURS SAIGN… LE PAYS. DESCENDS !
C'EST FIDEL !!!
... ET NOS ENFANTS N'ONT JAMAIS APPRIS ¿ …CRIRE, NOUS SOMMES TOUJOURS ENDETT…S AUPR»S DE NOTRE MAŒTRE, QUI NOUS A LOU… SA TERRE.
168
C'EST FINI, TOUT «A ! NOUS ALLONS AMPUTER TOUTES LES GRANDES PROPRI…T…S, QUI SONT LA RACINE DE TOUS LES MAUX !
N'EST-CE PAS UN MAUVAIS SIGNAL ? LES GENS NE VONT-ILS PAS SE RETOURNER CONTRE LA R…VOLUTION ?
SI C'EST ¿ COMPRENDRE COMME UN D…FI, EH BIEN, ALLONS-Y ! COMBATTONS ! ILS PEUVENT QUITTER LE PAYS, ON SE PASSERA D'EUX.
ICI, ON CONSTRUIT UNE …COLE !
ET L¿-BAS... DONNE-MOI LA CARTE...
FIDEL, COMPA—ERO !
DOCTEUR CASTRO...
... IL FAUT ASS…CHER LES MARAIS ET PLANTER DU RIZ.
MA FAMILLE VOUDRAIT T'INVITER ¿ MANGER UN LECH”N.
169
UN LECH”N ! MERVEILLEUX ! ON Y VA !
JE SUIS DANS LES PATROUILLES, ON PROT»GE LA R…VOLUTION.
QUAND VOUS COMBATTIEZ POUR LA LIBERT… DANS LA MONTAGNE, JE NE CROYAIS PAS QUE VOUS SERIEZ AUSSI CORRECTS. NOUS AVONS V…CU TANT DE D…CEPTIONS !
JE SUIS TR»S …MU. CE GOUVERNEMENT NE VOUS MENTIRA ET NE VOUS VOLERA JAMAIS. VOUS NE NOUS VERREZ JAMAIS AUTREMENT QUE LES BRAS OUVERTS.
VOUS VOYEZ, NOS MEILLEURS REMPARTS SE TROUVENT DANS LA CAMPAGNE.
EN VILLE, LE PR…SIDENT URRUTIA REFUSAIT AVEC V…H…MENCE DE SIGNER LES D…CRETS PROGRESSISTES. CASTRO R…AGIT EN APPELANT LES PAYSANS ET OUVRIERS AGRICOLES ¿ MARCHER SUR LA HAVANE ET C'EST DEVANT CETTE ASSISTANCE QU'IL LAN«A SA BOMBE...
IL NE PEUT PAS NOUS FAIRE «A !
170
FI DE L, C DE UB TO A A I ! BE SO IN NOU SV FIDE OULON L !!! S
!! L! IDE SF ON UL VO US NO
¿
VOULEZ-VOUS QUE FIDEL CASTRO RESTE ¿ LA TÊTE DU GOUVERNEMENT, OUI OU NON ?!?
171
I !!! OU
I! OU
VIV AF IDE L!
S BA
IA UT R UR
!
LE PR…SIDENT SUIVANT FUT OSVALDO DORTIC”S TORRADO, PLUS PROCHE DE LA LIGNE DE FIDEL, JUSQU'¿ CE QUE FIDEL, EN 1976, DEVIENNE LUI-MÊME PR…SIDENT.
172
[FI DE L! ]
FIDEL R…USSIT AINSI ¿ …CARTER LE PR…SIDENT BOURGEOIS. C'EST D…GUIS… EN LAITIER QU'URRUTIA DUT S'…CLIPSER DU PALAIS PR…SIDENTIEL, POUR …CHAPPER ¿ LA FOULE D…CHAŒN…E. IL QUITTA LE PAYS ET DEVINT, PARAŒT-IL, PROFESSEUR D'ESPAGNOL AUX …TATS-UNIS.
[FID EL !]
[FIDEL !]
ICI, NOTRE PARLEMENT, C'EST LE PEUPLE...
LE COMMANDANTE T'ATTEND.
QUE PENSES-TU DE MON MODESTE LOGIS ?!?
ALEMANITA MIA !
FIDEL...
QUEL POINT DE VUE !
ET «A, C'EST MA HAVANEÖ ELLE EST ¿ TES PIEDS. ELLE TE PLAŒT ?
OH, OUI... BEAUCOUP ! POURQUOI DEVONS-NOUS NOUS VOIR DANS UN H‘TEL ?
173
TU PORTES UN GILET PAREBALLES ?
J'AI PLUSIEURS ADRESSES. UN DOMICILE PERMANENT SERAIT UNE CIBLE TROP FACILE POUR LES TERRORISTES.
JE PORTE UN GILET MORAL ! «A PROT»GE MIEUX !
VOUS SAVEZ, JE LUI AI DIT QU'IL DEVRAIT PARLER AVEC LE GOUVERNEMENT AM…RICAIN, MAIS RA∕L EST CONTRE.
IL EST SI PUISSANT, MAIS PARFOIS, IL EST COMME UN JEUNE ENFANT...
174
¿ PEINE LA R…VOLUTION AVAIT-ELLE VAINCU, QUE LE PAYS …TAIT LA CIBLE D'ATTENTATS TERRORISTES...
... DERRI»RE LESQUELS SE CACHAIENT LA CIA ET LES EXIL…S CUBAINS.
DES CHASSEURS VENUS DE FLORIDE SEMAIENT LA TERREUR DANS LES RUES DES VILLES.
FIDEL FIT RENFORCER LA SURVEILLANCE ET ENVOYA L'ANCIENNE ARM…E REBELLE, SOUS LE COMMANDEMENT DE RA∕L, ¿ L'ASSAUT DES CONTRER…VOLUTIONNAIRES REGROUP…S DANS LES MONTAGNES D'ESCAMBRAY.
175
LE 4 MARS 1960, POUR FINIR, LE NAVIRE ´ LA ` COUBRE ª EXPLOSAIT DANS LE PORT DE LA HAVANE.
176
LES RELATIONS AVEC LES …TATSUNIS SE D…T…RIORANT ¿ VUE D'åIL, FIDEL S'OUVRAIT ¿ DE NOUVEAUX PARTENAIRES COMMERCIAUX.
NOUS DEVRIONS PENSER AUSSI ¿ APPROFONDIR NOS RELATIONS DIPLOMATIQUES...
TR»S BIEN. AINSI SONT R…TABLIES LES RELATIONS …CONOMIQUES ENTRE L'UNION SOVI…TIQUE ET CUBA.
C'EST DU CAVIAR D'UKRAINE. DONC, LES RELATIONS DIPLOMATIQUES...
QU'EST-CE QUE C'EST, «A ?
CONCHITA ! DES BISCUITS SAL…S !
[SALUD !]
PUISQUE TU AS APPORT… DU CAVIAR, ON POURRAIT PEUTÊTRE Y GO¤TER.
[NASTROVIE !] [SALUD !]
AVEC DU CAVIAR ?!?
EUH... BON. LE CAMARADE KHROUCHTCHEV T'OFFRE AUSSI CETTE VODKA, POUR ARROSER CE PARTENARIAT.
177
UNE BONNE VODKA, UN BON CAVIAR ! NU—EZ, JE CROIS QUE «A VAUT LE COUP DE D…VELOPPER NOTRE COMMERCE AVEC L'UNION SOVI…TIQUE. POUR LES AUTRES RELATIONS, C'EST LE PEUPLE CUBAIN QUI D…CIDERA.
J'EN SUIS RAVI !
CHE, NOMM… MINISTRE DE L'INDUSTRIE, D…CR…TA QUE LES FIRMES AM…RICAINES DEVRAIENT D…SORMAIS RAFFINER 6 000 BARILS DE P…TROLE SOVI…TIQUE PAR JOUR, CE QUE CELLES-CI REFUS»RENT, …VIDEMMENT.
FIDEL R…AGIT IMM…DIATEMENT.
AVEC EFFET IMM…DIAT, L'…TAT PREND LE CONTR‘LE DE TOUTES LES ENTREPRISES ET FORTUNES SE TROUVANT SUR LE SOL CUBAIN.
178
[VIVA !]
´ L'ASSEMBL…E G…N…RALE DU PEUPLE DE CUBA D…CLARE...
... BANNIE LA GRANDE PROPRI…T…, SOURCE DE MIS»RE DES POPULATIONS RURALES ! ...
[LA REVOLUCI”N !]
[VIVA !]
... BANNIS, LES GOUVERNEMENTS QUI IGNORENT LES BESOINS DE LEURS PEUPLES POUR OB…IR AUX ORDRES DE WASHINGTON !...
CHAQUE CUBAIN UN PROFESSEUR, CHAQUE MAISON UNE …COLE !
... BANNIE, LA DISCRIMINATION DES NOIRS ET DES INDIOS ! BANNIE, L'EXPLOITATION DES FEMMES !...
... BANNIS, L'ANALPHAB…TISME, LE MANQUE DE PROFESSEURS...
179
... DE M…DECINS DANS LES H‘PITAUX ET L'ABSENCE DE RETRAITE DANS LES PAYS D'AM…RIQUE ! ª
TOUS LES PEUPLES DU MONDE SONT FR»RES !
180
´ TU ES EN TRAIN, FIDEL, DE D…TRUIRE TON PROPRE TRAVAIL. TU ES EN TRAIN D'ENTERRER TA R…VOLUTION. MAIS PEUT-ÊTRE AS-TU ENCORE LE TEMPS DE TOUT CHANGER ET L'OCCASION DE R…FL…CHIR ¿ L'INFLUENCE DES COMMUNISTES AU GOUVERNEMENT ET DANS L'ARM…E. ª HUBER MATOS.
FAITES-MOI VENIR CET IMB…CILE ¿ LA HAVANE !!!
LE MOUVEMENT R…VOLUTIONNAIRE VIVAIT SES PREMI»RES D…CHIRURES. LE COMMANDANT MILITAIRE DE LA PROVINCE DE CAMAG‹EY, HUBER MATOS, COMPAGNON DE LUTTE DE LA PREMI»RE HEURE, REMIT SA D…MISSION ¿ FIDEL.
OUI. LES COMMUNISTES TRAHISSENT LES ID…AUX DE NOTRE R…VOLUTION.
TU SAIS CE QUE TU FAIS, L¿, HUBER ?
LE TRAŒTRE, C'EST TOI ! TU ES INCAPABLE D'APPR…CIER LA G…N…ROSIT… AVEC LAQUELLE J'AI TRAIT… LES BOURGEOIS DE TON ESP»CE !
181
JE TE METS AUX ARRÊTS, HUBER ! CAMILO TE REMPLACERA AU COMMANDEMENT DE CAMAG‹EY.
IL EST BON ¿ FUSILLER.
DANS CE CAS, NOUS AURONS BEAUCOUP DE GENS ¿ FUSILLER.
ET C'EST LE PEUPLE QUI D…CIDERA COMMENT ON TRAITE LES CONSPIRATEURS !
! RE AŒT TR
E! ŒTR TRA
TRA ŒTR E!
MATOS FUT JUG… TRAŒTRE ¿ LA R…VOLUTION ET CONDAMN… ¿ 20 ANS DE PRISON, QU'IL DUT PURGER JUSQU'AU DERNIER JOUR.
182
QUANT ¿ CAMILO CIENFUEGOS, SUCCESSEUR ET AMI DE MATOS, IL DISPARUT PEU APR»S EN VOL AVEC SON CESSNA, ENTRE CAMAG‹EY ET LA HAVANE.
ON NE RETROUVA AUCUNE TRACE DE LUI, MAIS POURQUOI VOLAITIL AU-DESSUS DE LA MER POUR UN VOL INT…RIEUR ? CERTAINS DISAIENT QUE CAMILO …TAIT TROP AIM… DU PEUPLE ET DONC UN DANGER POUR FIDEL...
... D'AUTRES QUE LES PARTISANS DE MATOS AVAIENT SABOT… L'AVION.
CE QUI SE PASSA R…ELLEMENT, ON NE LE SAURA JAMAIS.
AU PRINTEMPS 1960, MARITA LORENZ REVINT ¿ LA HAVANE.
183
ELLE AVAIT, DANS SES BAGAGES, UNE PETITE BOŒTE DE CR»ME CACHANT DEUX COMPRIM…S MORTELS...
... PR…PAR…S PAR LA ´ SECTION DES MODIFICATIONS SANITAIRES ª DE LA CIA.
LAISSONS L'HISTOIRE SUIVRE SON COURS...
CE N'EST PAS MA GUERRE.
184
TU ES REVENUE POUR ME TUER ?
OUI, MON CHER, EXACTEMENT.
POUR LA CIA ?
ET LA MAFIA.
JE LE SAVAIS. JE SUIS TOUJOURS BIEN INFORM…...
AH, ALEMANITA MIA...
TIENS ! SI TU VEUX ME TUER, FAIS-LE.
185
TU NE PEUX PAS ME TUER. PERSONNE NE PEUT ME TUER.
FIDEL...
LA CIA NE PARVIENDRAIT PLUS JAMAIS ¿ APPROCHER FIDEL D'AUSSI PR»S. MARITA PUT RENTRER EN TOUTE LIBERT… ¿ MIAMI. PEU APR»S, ELLE DEVINT LA MAŒTRESSE DE MARCOS P…REZ JIM…NES, LE DICTATEUR D…CHU DU VENEZUELA. FIGURANT COMME AGENT SUR LES LISTES D'APPOINTEMENT DE LA CIA, ON RETROUVERAIT PLUS TARD SA PR…SENCE PARMI DES GENS DONT LES NOMS …TAIENT LI…S ¿ L'ASSASSINAT DE KENNEDY OU AU SCANDALE DU WATERGATE.
186
LA TENTATIVE DE MEURTRE AVORT…E DE MARITA EN FUT UNE PARMI BIEN D'AUTRES.
IL S'AGISSAIT SOIT DE SIMPLES COMMANDOS ARM…S...
... SOIT DE MILK-SHAKES EMPOISONN…S...
ON …VOQUE, AU FIL DES ANN…ES, PLUS DE 600 TENTATIVES MANQU…ES OU D…JOU…ES CONTRE CASTRO.
Ö DE CIGARES EMPOISONN…S... ... D'UNE COMBINAISON DE PLONG…E CONTENANT LA TUBERCULOSE...
... OU D'UNE MITRAILLETTE CACH…E DANS UNE CAM…RA DE T…L…VISION...
187
... ET D'UNE BOMBE CACH…E DANS UN COQUILLAGE.
... DE STYLOSBILLES TRAFIQU…S...
POUR RIDICULISER FIDEL DANS LE MONDE ENTIER, IL FUT PR…VU DE SAUPOUDRER SES CHAUSSURES DE THALLIUM, CE QUI LUI AURAIT FAIT PERDRE SA BARBE...
SI JE ME MOQUE TROP D'EUX, IL EST BIEN POSSIBLE QU'ILS FINISSENT PAR M'AVOIR.
LORS D'UN COMBAT DE BOXE, UN AGENT DONT LE NOM DE CODE …TAIT NOTLOX TENTA DE TIRER AU BAZOOKA SUR FIDEL.
... OU DE VAPORISER UN HALLUCINOG»NE DURANT UNE APPARITION T…L…VIS…E.
188
EN SEPTEMBRE 1960, CUBA FUT INVIT…E POUR LA PREMI»RE FOIS ¿ L'ASSEMBL…E G…N…RALE DES NATIONS UNIES, ¿ NEW YORK.
VOTRE GOUVERNEMENT A D'ABORD D…CR…T… CONTRE NOUS UN BOYCOTT …CONOMIQUE...
... ET MAINTENANT, ILS FONT MONTER LES TARIFS DES CHAMBRES ¿ DES PRIX ASTRONOMIQUES, POUR NOUS EMPÊCHER DE TROUVER UN H‘TEL.
EH BIEN, NOUS CAMPERONS SUR LES PELOUSES DU SI»GE DE L'ONU !
189
LE CONVOI SE DIRIGEA VERS HARLEM.
TUUT ! NOUS AVONS UNE RENCONTRE AVEC MALCOLM X, LE PREMIER MINISTRE INDIEN NEHRU ET LE CHEF D'…TAT …GYPTIEN NASSER...
ET ¿ LA CONF…RENCE DE L'ONU, TU DOIS RENCONTRER KHROUCHTCHEV.
«A MONTRERA AUX AM…RICAINS QU'ILS NE PEUVENT PAS NOUS TRAITER COMME LES AUTRES LATINOS !
AH ! ET L¿, NOUS SOMMES DANS LE QUARTIER NOIR !
190
NOUS NE POUVIONS SOUHAITER UNE MEILLEURE PREUVE DE NOTRE COMBAT CONTRE LE RACISME. LES VOIL¿ BIEN AVANC…S, CES PARANGONS DE LA BLANCHEUR. D…SORMAIS, NOUS FERONS DE CHAQUE D…FAITE UNE VICTOIRE !
C'EST UN PARTAG¡S, COMPA—ERO. IL EST POUR TOI !
IL EST INTERDIT DE FUMER DANS LA SALLE.
191
J'AI ENTENDU DIRE QU'¿ HARLEM, C'…TAIT L'ORGIE...
EST-CE QU'ON LE RASERA, APR»S SA CHUTE ?
IL PARAŒT QU'IL PEUT PARLER SIX HEURES...
OH, MON DIEU, «A VA DURER DES HEURES !
PFF ! QU'A-T-IL DONC DANS SON SAC ? LE TEXTE DE SON DISCOURS ?...
OH !
NON PAS SIX, MAIS QUATRE HEURES ET DEMIE PLUS TARD, LE MONDE ENTIER SAVAIT QU'UN VENT NOUVEAU SOUFFLAIT SUR CUBA...
BRAVO ! ... QUI NE SE LAISSERAIT PAS RESTREINDRE ¿ LA PETITE ŒLE.
192
CE VOYAGE PR…SENTAIT AUSSI L'AVANTAGE DE CONSOLIDER LA NOUVELLE AMITI… AVEC L'UNION SOVI…TIQUE...
... QUI FUT RAPIDEMENT MISE ¿ CONTRIBUTION. LES AM…RICAINS ONT CONFISQU… NOTRE AVION. ¿ CAUSE DES EXPROPRIATIONS.
SALE BANDE D'IMP…RIALISTES !!!... APPELEZ KHROUCHTCHEV !
I IIII
I
WII
IIII
W
III
I I I II
I I I II
III I W
... DES NAVIRES ENNEMIS ONT …T… LOCALIS…S AU LARGE DE LA BAIE DES COCHONS.
W WIII
IIIIII
II
194
I
III
II I I I II
II
II III
I
II
KARL ! MONTE !
UNE INVASION AM…RICAINE !
LES BOMBARDIERS B-26, QUI ONT ATTAQU… NOS A…RODROMES...
195
... N'…TAIENT QU'UN D…BUT. ILS ONT D…TRUIT TOUS NOS AVIONS, C'EST DRAMATIQUE !
OŸ ALLONSNOUS ?
196
¿ LA BAIE DES COCHONS, C'EST L¿-BAS QU'ILS ONT D…BARQU…. FIDEL Y A ENVOY… TOUTES LES TROUPES.
197
APR»S TROIS JOURS DE COMBATS ACHARN…S, LES TROUPES D'INVASION, FORTES DE 3 000 HOMMES, DURENT CAPITULER.
ILS …TAIENT ARRIV…S DU NICARAGUA, AU PETIT MATIN DU 17 AVRIL. MAIS LE SOUL»VEMENT POPULAIRE ESP…R… PAR LA CIA ET LES EXIL…S CUBAINS N'EUT PAS LIEU.
ET FINALEMENT, LE PR…SIDENT AM…RICAIN JOHN F. KENNEDY RENON«A ¿ SON PLAN DE SOUTIEN DES MERCENAIRES PAR LíUS NAVY.
198
L'INVASION DEVAIT RESSEMBLER ¿ UN CONFLIT ENTRE CUBAINS, MAIS LA RUSE …TAIT TROP GROSSI»RE.
MAIS QU'EST-CE QUE VOUS AVEZ FAIT ?
199
COMMENT POUVEZ-VOUS OSER ATTAQUER VOS CONCITOYENS ?!?
TOI, L¿ ! TU VIENS D'UNE DES BONNES FAMILLES, JE TE RECONNAIS ! JE...
VOUS AVEZ ESP…R… QUE LE PEUPLE VOUS SUIVRAIT, MAIS LE PEUPLE EST AVEC MOI !
VOUS AVIEZ S¤REMENT DES PROTECTEURS ! LESQUELS ?
OŸ SONT-ILS ? JE VEUX TOUT SAVOIR !
200
LARA ! ON A GAGN… !
ILS ONT ARRÊT… JUAN.
MAIS...
COMMENT «A ? QU'EST-CE QU'ON LUI REPROCHE ?
201
AUCUNE ID…E. J'…TAIS DE FACTION AU MALEC”N, QUAND JE SUIS REVENUE, IL N'…TAIT PLUS L¿ !
NOUS AVONS ABATTU LES RAPACES USA. MAIS LES IMP…RIALISTES ONT CERTAINEMENT TROUV… DES SOUTIENS DANS NOS RANGS.
NOUS ALLONS INSTAURER UN SYST»ME DE VIGILANCE COLLECTIVE.
! VIVA
A! VIV LES COMIT…S DE D…FENSE DE LA R…VOLUTION VEILLERONT ¿ CE QU'AUCUN ENNEMI DE CETTE R…VOLUTION NE SE NICHE DANS LE VOISINAGE. CHAQUE CUBAIN SAURA CE QUE FAIT L'AUTRE.
! VIVA
D… FID VO EL R… , T LE U A RE S QU IN !
L! E FID
202
DEPUIS NOTRE VICTOIRE DANS LA BAIE DES COCHONS, CUBA EST UN …TAT SOCIALISTE !
IL N'Y A PLUS DE TEMPS POUR DES …LECTIONS ! ET POURQUOI, D'AILLEURS ?! LES PARTIS POLITIQUES NE SONT RIEN D'AUTRE QUE L'EXPRESSION DES INT…RÊTS DE CLASSES. MAIS ICI, IL N'Y A PLUS QU'UNE CLASSE, CELLE DES PAUVRES. ET CETTE CLASSE EST AU POUVOIR !
D…SORMAIS, C'EST LE PEUPLE QUI VOTERA CHAQUE JOUR PAR SON SOUTIEN ¿ LA R…VOLUTION !
PARTONS D'ICI...
ILS ONT ARRÊT… TOUS CEUX QUI LEUR SEMBLAIENT MONTRER DES SIGNES D'OPPOSITION...
JUAN ! MAIS POURQUOI TOI ?
PARCE QUE J'AI …CRIT CE QUE JE PENSE. «A LEUR SUFFIT POUR VOIR EN MOI UN CONTRER…VOLUTIONNAIRE.
QUELLE CAUSE ? QUE SE PASSE-T-IL, ICI ? NOUS SOMMES EN BONNE VOIE POUR TOMBER AUX MAINS DES COMMUNISTES.
MAIS TU T'ES BATTU DANS LA SIERRA, POUR CETTE CAUSE !
CETTE R…VOLUTION EST COMME UNE PAST»QUE, VERTE DEHORS, ROUGE DEDANS. LES PIRES, CE SONT LE CHE ET LE CASQUITO* !
* RA∕L CASTRO EST SURNOMM… EL CASQUITO, LE PETIT CASQUE. 204
ARRÊTE DE ME PARLER COMME «A. TU ME METS DANS UNE SITUATION DIFFICILE.
POURQUOI ? PARCE QUE TU DEVRAIS PRENDRE PARTI ?
NE ME POUSSE PAS ¿ TRAHIR MES ID…ES !
D…SOL…, J'…TAIS EN PRISON !
J'AI QUITT… MON PAYS, CAR J'AI VU COMMENT Y R…GNAIENT L'INJUSTICE, LES COTERIES ET LE CAPITALISME. ET TU VIENS DE VOIR DE QUOI ILS SONT CAPABLES, NON ?
ICI, ON PEUT CONSTRUIRE UN MONDE NOUVEAU.
CE SONT DES JOLIS MOTS, MON AMI. J'AIMERAIS QUE TU AIES RAISON.
UN MONDE JUSTE ! NOUS AVONS BESOIN DE TOUS, DE TOI AUSSI !
ALLONS BOIRE UN COUP, KARL MARX.
205
CELUI QUI A LE PLUS PEUR DEVRAIT PARLER LE PREMIER.
PUISQUE JE PENSE ÊTRE CELUI QUI A LE PLUS PEUR...
... JE VOUS DEMANDE, DR CASTRO, POURQUOI LA R…VOLUTION A UNE TELLE PEUR DE NOUS, LES …CRIVAINS.
LA R…VOLUTION N'A PEUR DE RIEN ET NUL NE DOIT AVOIR PEUR DE LA R…VOLUTION.
206
NOUS NE DICTONS ¿ QUICONQUE CE QU'IL DOIT …CRIRE. MAIS NOUS JUGERONS TOUJOURS SON åUVRE LITT…RAIRE ¿ TRAVERS LE PRISME DE LA R…VOLUTION. CELA SIGNIFIE : DANS LA R…VOLUTION, TOUT...
... CONTRE ELLE, RIEN.
QU'Y AT-IL ? RIEN... CE N'EST RIEN...
*
*
* L'ALLEMAGNE CONSTRUIT UN MUR ! 207
SI JE SAVAIS PARLER ANGLAIS, JE R…VOLUTIONNERAIS LES …TATS-UNIS...
MAIS NE LE R…P…TEZ ¿ PERSONNE, SINON ON VA CROIRE QUE JE VEUX LES ENVAHIR !
CONCENTRE-TOI PLUT‘T SUR LE JEU. TON COUP …TAIT NUL.
208
SI TU GAGNES, JE FAIS LABOURER CE GOLF ET CONSTRUIRE DESSUS UNE …COLE. ALORS R…FL…CHIS BIEN ¿ TON PROCHAIN COUP.
JE COMPRENDS, MAINTENANT, POURQUOI EISENHOWER NE T'AVAIT PAS INVIT… ¿ SA PARTIE DE GOLF !
EN F…VRIER 1962, KENNEDY ORDONNA UN EMBARGO …CONOMIQUE TOTAL, COMME SI LES RESTRICTIONS COMMERCIALES D…CID…ES ANT…RIEUREMENT NE NOUS AVAIENT PAS ATTEINTS ASSEZ DUREMENT.
ON NE TROUVE PRESQUE PLUS RIEN AU MARCH…. EN REVANCHE, ON Y TROUVE D…SORMAIS CECI...
ILS APPELLENT «A LA ´LIBRETA ª !
209
¿ PEINE CROYABLE. NOTRE VIE EST R…GL…E PAR LES BONS D'ACHAT.
LES TEMPS SONT DURS. MAIS LES IMP…RIALISTES NE POURRONT PAS NOUS FERMER …TERNELLEMENT LE ROBINET.
QUELLE ERREUR DE MA PART ! UN DEMI-SI»CLE PLUS TARD, LE BLOCUS PARALYSE TOUJOURS NOTRE PAYS.
LE DEVOIR DE TOUT R…VOLUTIONNAIRE EST DE FAIRE LA R…VOLUTION... ELLE TRIOMPHERA EN AM…RIQUE ET DANS LE MONDE ENTIER. NOUS N'AVONS PAS ¿ ATTENDRE, ASSIS DEVANT NOS PORTES, QUE PASSE LE CADAVRE DE L'IMP…RIALISME.
210
JE DOIS ME D…PÊCHER... UNE MOBILISATION !
POUR QUELLE RAISON ?
ON NE M'A RIEN DIT.
211
QUE SE PASSE-T-IL, CHEZ VOUS, ¿ CUBA ?
IL Y A UNE MOBILISATION G…N…RALE, MAIS LES JOURNAUX NE DISENT RIEN.
DES AVIONS DE RECONNAISSANCE AM…RICAINS ONT LIVR… DES PHOTOS MONTRANT DES BASES DE FUS…ES SUR LE SOL CUBAIN. D'AUTRE PART, IL Y A D'AUTRES CLICH…S INCONTESTABLES DE MISSILES NUCL…AIRES ¿ BORD DE CARGOS SOVI…TIQUES SE DIRIGEANT VERS VOUS. POUVEZ-VOUS …CRIRE L¿-DESSUS ?
VOUS, DEHORS, VOUS EN SAVEZ PLUS QUE NOUS...
JE DEMANDE AU PR…SIDENT DE L'URSS DE CESSER CETTE MENACE BRUTALE ET PROVOCATRICE...
... CONTRE LA PAIX MONDIALE.
FAIS VENIR L'AMBASSADEUR SOVI…TIQUE !
MAIS... IL EST 1 HEURE DU MATIN...
212
... J'ESSAIE DE TROUVER UN POSTE DE T…L… AVEC LES PROGRAMMES AM…RICAINS...
…CRIVEZ : CHER CAMARADE KHROUCHTCHEV...
... UNE ENTR…E DES IMP…RIALISTES ¿ CUBA PR…SENTERAIT UN TEL DANGER POUR L'HUMANIT…, QUE L'UNION SOVI…TIQUE NE PEUT EN AUCUN CAS CR…ER UNE SITUATION...
... QUI POURRAIT CONDUIRE CES IMP…RIALISTES ¿ OP…RER UNE PREMI»RE FRAPPE NUCL…AIRE... AUSSI TERRIBLE SOIT-ELLE, IL N'Y AURAIT ALORS QU'UNE SOLUTION...
HMM... ENTENDEZ-VOUS PAR L¿ QUE NOUS DEVRIONS DEVANCER LES AM…RICAINS SUR CETTE VOIE ?...
EH BIEN... JE NE LE DIRAI PAS DIRECTEMENT, MAIS DANS CERTAINES CIRCONSTANCES, NOUS NE DEVRIONS PAS ATTENDRE D'AVOIR ¿ SUBIR LA PERFIDIE IMP…RIALISTE...
CELA NE VA PAS PLAIRE AU CAMARADE KHROUCHTCHEV.
«A M'EST …GAL !
213
JE PARIE ¿ 20 CONTRE 1 SUR UNE INVASION AM…RICAINE DANS LES TROIS JOURS ET JE N'ASSISTERAI PAS LES BRAS CROIS…S AU RETOUR DE CUBA DANS LE CAMP IMP…RIALISTE.
... LES ARM…ES DU MONDE ENTIER SONT EN …TAT D'ALERTE...
NOUS NE SOMMES QUE DES MARIONNETTES.
FIDEL SAIT CE QU'IL FAIT.
JE L'ESP»RE POUR NOUS TOUS.
DANS LE DOS DE CASTRO, KENNEDY ET KHROUCHTCHEV S'ENTENDIRENT FINALEMENT SUR UN RETRAIT DES FUS…ES. L'UN FIT RAPATRIER DE CUBA SES ARMES OFFENSIVES, L'AUTRE PROMIT DE RETIRER DE TURQUIE SES MISSILES ¿ MOYENNE PORT…E...
FILS DE PUTE ! CONNARD ! B¬TARD !
PERSONNE N'A LE DROIT DE D…CIDER AU-DESSUS DE MA TÊTE. CES FUS…ES SONT SUR MON TERRITOIRE. ET CELUI QUI D…CIDE, ICI, C'EST MOI !
KHROUCHTCHEV AURAIT PU OBTENIR BEAUCOUP PLUS ! IL S'EST FAIT ROULER PAR KENNEDY !
NE CROYEZ PAS QUE CE RETRAIT DES FUS…ES NUCL…AIRES NOUS D…SARME... CERTES, LES ARMES STRAT…GIQUES SONT RETIR…ES, MAIS TOUTES LES AUTRES RESTENT DANS NOTRE PAYS.
COMMENT POURRIONS-NOUS ACCEPTER UNE INSPECTION DE L'ONU, QUI VEUT IMPOSER ICI LES EXIGENCES D'UN AUTRE PAYS ? NOUS LA REFUSERONS. CUBA N'EST PAS LE CONGO !
NOUS N'AVONS PAS RENONC… AU DROIT DE NOUS D…FENDRE.
215
NOUS SAVONS CE QUE NOUS FAISONS ! ET NOUS TOUS, TOUS LES R…VOLUTIONNAIRES, C'EST LE MÊME DESTIN QUI NOUS ATTEND. ET C'EST ¿ NOUS TOUS QU'APPARTIENDRA LA VICTOIRE.
LA PATRIE OU LA MORT ! NOUS VAINCRONS !
NIKITA, VIEUX GAGA, DONNER C'EST DONNER, REPRENDRE EST PIS QUE PENDRE...
DURANT TREIZE JOURS, L'HUMANIT… FUT AU BORD D'UNE GUERRE MONDIALE NUCL…AIRE. MALGR… SON ACC»S DE FUREUR, FIDEL RESTA PRAGMATIQUE ET TIRA SES CONCLUSIONS DE L'AFFAIRE.
ET KENNEDY SERAIT PRÊT ¿ AM…LIORER LES RELATIONS ? NE CROYEZVOUS PAS QUE CELA SOIT DU DOMAINE DE L'IMPOSSIBLE ?
MONSIEUR LE PR…SIDENT, VOUS DEVEZ VOUS COMPORTER TELS LES PORCS-…PICS DANS L'ACTE D'AMOUR.
VRAIMENT ? ET COMMENT S'Y PRENNENTILS, LES PORCS…PICS ?
TR»S, TR»S PRUDEMMENT.
216
KENNEDY FAIT DIRE QU'IL SERAIT PRÊT ¿ LEVER SON BLOCUS, SI VOUS CESSEZ VOTRE SOUTIEN AUX GU…RILLAS D'AM…RIQUE LATINE.
CELA CONTREDIRAIT TOUS LES BUTS FIX…S PAR NOTRE R…VOLUTION. CHE NE SERAIT PAS RAVI.
... AU CLAN INFLUENT DES CUBAINS EN EXIL, AUX CONSERVATEURS...
COMPRENEZ ¿ QUI S'OPPOSE KENNEDY EN FAISANT CE GESTE DANS VOTRE DIRECTION. AUX ULTRAS...
UN APPEL, COMMANDANTE. C'EST URGENT...
QUOI ? UN ATTENTAT ?
VOTRE MISSION DE PAIX EST TERMIN…E, SE—OR DANIEL. ON A TIR… SUR KENNEDY.
217
O'ER THE LAND OF THE FREE AND THE HOME OF THE BRAVE !
MAINTENANT, TOUT VA CHANGER... LA SITUATION EST TR»S S…RIEUSE...
ET BIEN S¤R, ON VA ME RENDRE RESPONSABLE DE CET ATTENTAT.
ON VA VOIR. LA VOIE TRAC…E PAR KENNEDY …TAIT LA BONNE...
MOI, JE VOUS LE DIS, DANIEL, C'…TAIENT LES EXIL…S CUBAINS ET LA CIA ! ILS VEULENT FAIRE D'UNE PIERRE DEUX COUPS : LIQUIDER KENNEDY ET TOUT ME METTRE SUR LE DOS...
ON NE SAIT TOUJOURS PAS, AUJOURD'HUI, QUI FIT ASSASSINER KENNEDY. MAIS LE FAIT EST QUE LES CERCLES CONSERVATEURS EN PROFIT»RENT. LES RELATIONS ENTRE CUBA ET LES …TATS-UNIS ENTRAIENT DANS UNE NOUVELLE »RE GLACIAIRE.
NOUS POUVIONS NOUS PR…PARER ¿ DE NOUVELLES RESTRICTIONS.
218
VOUS HABITEZ ¿ DEUX ?
CET APPARTEMENT A TROIS PI»CES ET PRESQUE 70 M»TRES CARR…S...
62, POUR ÊTRE PR…CIS...
EN TOUT CAS PLUS QUE SUFFISANT POUR UN JEUNE COUPLE SANS ENFANT. VOUS ALLEZ DEVOIR PARTAGER AVEC UNE FAMILLE VENUE DE L'EST. VOUS ÊTES LIBRES D'AJOUTER UNE CLOISON.
DEPUIS DES SEMAINES, ON NE TROUVE PLUS RIEN AU MARCH… ET VOUS VOULEZ NOUS PRENDRE EN PLUS LE LOGEMENT ?
EN TEMPS DE CRISE, NOUS DEVONS NOUS SERRER LES COUDES, TU LE SAIS TR»S BIEN, ´ CAMARADE ª.
NE M'APPELLE PAS ´ CAMARADE ª ! J'…TAIS DANS LA SIERRA, PENDANT QUE TU VIDAIS LES PARCM»TRES POUR BATISTA !
ON EN RESTE L¿, LE LOGEMENT EST PARTAG… !
ET NOUS VOUS AURONS ¿ L'åIL...
219
QUELLE MOUCHE T'A PIQU…E ? C'…TAIENT LYDIA ET JORGE, DU CDR* !
JE NE ME LAISSE PAS COMMANDER PAR CETTE CONTRACTUELLE. ON DONNE VRAIMENT LE POUVOIR ¿ N'IMPORTE QUI ?!?
R…CEMMENT, ILS ONT ROU… DE COUPS LE PEINTRE DE NOTRE RUE, D…VAST… SON ATELIER, PARCE QU'IL EST, PARAŒT-IL, CONTRER…VOLUTIONNAIRE... TU PEUX T'IMAGINER «A ?... J'IGNORE CE QU'IL A FAIT ! L'ENNEMI A PARFOIS L'AIR INOFFENSIF, JUSQU'AU JOUR OŸ IL ALLUME UNE BOMBE...
ON VOIT QUE TU N'ES PAS D'ICI, POUR ÊTRE NAœF ¿ CE POINT ! ET J'…TAIS DANS LA SIERRA POUR «A ?!?
C'EST JUAN... LA POLICE EST DEVANT SA MAISON !
*COMIT… POUR LA D…FENSE DE LA R…VOLUTION 220
ATTENTION ¿ CE QUE TU DIS ! TU TE TRAHIS TOI-MÊME !
CE QUE C'EST ?... LE CAMP DE TRAVAIL ! POUR STYLE DE VIE BOURGEOIS ET DIFFUSION D'…CRITS CONTRER…VOLUTIONNAIRES.
JUAN ! QU'EST-CE QUE C'EST ?
¿ CAUSE DE LUI, L¿ !
PRENDS «A, ESP»CE DE SALE CRAPAUD !
J'ESP»RE QUE TU Y CR»VERAS !
IL L'A M…RIT…. TOUS LES MÊMES, CES P…D…S !
221
JUAN SORTIT DU CAMP, UNE ´ UNIT… MILITAIRE POUR LE SOUTIEN ¿ LA PRODUCTION ª, QUELQUES MOIS PLUS TARD. SES …TATS DE SERVICE DANS LA SIERRA AVAIENT CONTRIBU… ¿ ABR…GER SA PEINE.
JE CROYAIS QUE «A ALLAIT CHANGER, QUE LE CACHECACHE ALLAIT BIENT‘T FINIR... MAIS JE CROIS QUE JE DEVRAI ATTENDRE ENCORE UN PEU...
... AIMES LES GAR«ONS, DIS-LE.
JUAN... CE QUE DISAIT CE TYPE... C'EST VRAI ?... TU...
QUI EST CE CAMARADE, ICI ? QUI SONT CES CAMARADES, L¿-BAS ?... ... ET FERMER MA GUEULE...
222
... ET CES CAMARADES, L¿-DERRI»RE ?... LE PARTI COMMUNISTE DE CUBA !
BON, EH BIEN, C'EST FAIT...
LE JOURNAL QUE J'AI CR……, QUI A TOUJOURS …T… LE PORTE-VOIX DE LA R…VOLUTION, DEVIENT UN ORGANE DE PARTI... LA ´ GRAND-M»RE ª, QUEL NOM POUR UN JOURNAL...
C'EST LA P…NURIE DE PAPIER, LE PAYS NE PEUT PLUS S'OFFRIR TROIS JOURNAUX...
NON, C'EST LA PEUR, KARL. ELLE POUSSE COMME LE CHIENDENT ! PEUR D'AUTRES OPINIONS, PEUR DE LA CRITIQUE...
MAIS NON ! FIDEL LUI-MÊME A DIT QU'IL SOUHAITAIT LA CRITIQUE. IL A DIT AUSSI QUE LA CRITIQUE …TAIT CONTRE-R…VOLUTIONNAIRE ! JE TE LE DIS, LA PEUR EST L'ENNEMI MORTEL DE CHAQUE R…VOLUTION.
223
QUELQUES JOURS PLUS TARD, NOUS APPRENIONS QUE CARLOS FRANQUI AVAIT QUITT… LE PAYS. LES JOURNAUX ´ HOY ª ET ´ REVOLUCI”N ª FURENT ABSORB…S PAR ´ GRANMA ª, L'ORGANE DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN.
CARLOS FUT GOMM… DE NOTRE M…MOIRE COLLECTIVE.
JE CONTINUAIS DE LIVRER MES PHOTOS ¿ L'INTERM…DIAIRE DE MON JOURNAL ALLEMAND. JE NE TRAVAILLAIS PRESQUE PLUS POUR ´ GRANMA ª.
IL EST PARTI AU NICARAGUA. D…SORMAIS, VOUS TRAVAILLEZ AVEC MOI. COMMANDEZ, LA GLACE AU CHOCOLAT EST D…LICIEUSE.
OŸ EST TOMSEN ? C'EST TOUJOURS LUI QUI VENAIT CHERCHER MES PHOTOS.
BON. J'AI PRIS HIER QUELQUES CLICH…S SAISISSANTS D'UNE VISITE DE FIDEL CHEZ LES PAYSANS, DANS LES MARAIS...
DISONS QUE J'AI QUELQUES PRIVIL»GES.
VOUS CONTINUEZ DONC D'ÊTRE TR»S PROCHE DU LIDER MAXIMO, N'EST-CE PAS ?
ALLONS DONC NOUS PROMENER UN PEU. L'ADDITION EST POUR MOI.
224
VOUS VOULEZ... QUOI ?!?
ET C'EST POUR QUOI, CES INFORMATIONS ? ¿ QUI SERONT-ELLES DESTIN…ES ?
OH, IL S'AGIT DE SIMPLES INFORMATIONS, OŸ SE TROUVE LE DR CASTRO, QUAND...
OH, IL S'AGIT SIMPLEMENT POUR NOUS D'ÊTRE AU COURANT. VOUS SEREZ BIEN PAY… ET POURREZ CONTINUER DE PUBLIER VOS PHOTOS...
JE N'AI RIEN ¿ CACHER.
SI VOUS VOULEZ DES INFORMATIONS, LISEZ DONC MES ARTICLES.
VOUS VOYEZ DES COMPLOTS PARTOUT. C'EST TYPIQUE DE CE PAYS !
225
BIENVENIDO, CHE. IL Y AVAIT LONGTEMPS, IL FAUT QUE NOUS PARLIONS...
226
BON, JE T'…COUTE, FIDEL.
ASSIEDSTOI...
JE PR…F»RE RESTER DEBOUT. QU'Y A-T-IL, MON AMI ?
AH, VRAIMENT ? NOS FR»RES ET ALLI…S SONT AVANT TOUT LES PAYS DU TIERS MONDE ET ILS SOUFFRENT TOUT AUTANT DE L'IMP…RIALISME DE NOS AMIS SOVI…TIQUES QUE DE CELUI DES YANKEES.
227
NOUS SAVONS QUE TU N'AIMES PAS LES CAMARADES DE MOSCOU. MAIS FAUT-IL QUE TU LE CRIES DANS LE MONDE ENTIER ? TON DISCOURS ¿ ALGER …TAIT UN AFFRONT CONTRE MOSCOU ET CONTRE NOUS ! RA∕L EST FURIEUX !
L'URSS ET L'AMITI… ? POUR EUX, NOUS NE SOMMES QUE LES PETITS CHIENS-CHIENS AUX PORTES DE L'AM…RIQUE ! IL SERAIT TEMPS DE TE R…VEILLER !
AVEC DE TELS PROPOS, TU METS EN JEU NOTRE AMITI… AVEC L'URSS !
COMMENT «A, DES CHIENS-CHIENS ? NOUS SOMMES L'AVANT-POSTE DU SOCIALISME ! TU VEUX METTRE AUSSI EN JEU NOTRE AMITI… ?!
J'EN AI ASSEZ DE VOIR TON PRAGMATISME RAMOLLIR NOS ID…AUX D'UN MONDE NOUVEAU. JE CROIS QUE MON TEMPS, ICI, EST TERMIN…. JE N'AI PLUS RIEN ¿ FAIRE DANS TA CUBA.
TU DEVRAIS PEUT-ÊTRE TE REPOSER !
DANS UNE GROTTE, IL N'Y A PAS ASSEZ DE PLACE POUR DEUX CRABES M¬LES, DIT-ON ¿ CUBA.
228
MAIS PEUT-ÊTRE AI-JE BESOIN D'UN NOUVEAU D…FI...
C'EST-¿DIRE ?
JE CROIS QUE «A T'ARRANGERA, SI JE RENONCE ICI ¿ MES FONCTIONS. MA PLACE EST AUX C‘T…S DES PEUPLES QUI N'ONT PAS ENCORE V…CU LE PRIVIL»GE D'ÊTRE LIB…R…S.
COMME TU VEUX, QUOI QUE TU FASSES, OŸ QUE TU SOIS, TU AURAS TOUJOURS MON SOUTIEN.
OUI ! ET QUAND SONNERA MA DERNI»RE HEURE, MA DERNI»RE PENS…E SERA POUR CUBA ET POUR TOI.
CHE DISPARUT DISCR»TEMENT EN DIRECTION DE L'AFRIQUE. OFFICIELLEMENT, IL …TAIT PARTI DANS L'EST COUPER LES CANNES ¿ SUCRE.
TU TE SOUVIENS DE NOTRE PREMI»RE RENCONTRE, ¿ MEXICO ? TU M'AVAIS PARL… DE TON ID…E DE PORTER LA R…VOLUTION DANS LE MONDE ENTIER. JE TE SOUHAITE LE MEILLEUR DANS CETTE ENTREPRISE.
LA SEULE CHOSE QUE JE PUISSE VOUS DIRE EST QUE LE COMMANDANTE GUEVARA SERA TOUJOURS L¿ OŸ IL POURRA AU MIEUX SERVIR LA R…VOLUTION.
229
AU CONGR»S DU PC CUBAIN, EN OCTOBRE 1965, ON CHERCHA VAINEMENT LE CHE. AU LIEU DE CELA, FIDEL LUT UNE LETTRE D'ADIEU DE GUEVARA.
´ ... D'AUTRES PEUPLES DU MONDE REQUI»RENT MES MODESTES EFFORTS. JE PEUX FAIRE CE QUE TU NE PEUX, PUISQUE TU PORTES LA RESPONSABILIT… DE LA R…VOLUTION CUBAINE.ª
QUOI ? MAIS J'AI TOUJOURS EU ACC»S ¿ LA TRIBUNE...
HALTE !
´ J'AI V…CU DES JOURS GRANDIOSES , …CRIT LE CHE, ET JE RESSENS ¿ TES C‘T…S, PARTICULI»REMENT EN CES TEMPS DE CRISE, COMBIEN J'APPARTIENS ¿ CE PEUPLE...ª
230
CE SONT LES ORDRES.
LA MISSION DU CHE EN AFRIQUE FUT D…SASTREUSE. SON BUT, PROVOQUER AU CONGO UNE R…VOLUTION SUR LE MOD»LE CUBAIN, FUT UN …CHEC INT…GRAL.
AœE !
APR»S PLUSIEURS MOIS AU CONGO, CHE RENTRAIT …PUIS… ¿ CUBA ET DISPARAISSAIT DANS UN SANATORIUM. PEU APR»S, IL PERSUADAIT CASTRO D'EXPORTER LA R…VOLUTION EN BOLIVIE.
ET SOIS PLUS PRUDENT ! NE TE MÊLE PAS DE «A !
TU SAIS QUE CE NE SERA PAS SIMPLE, LES COMMUNISTES BOLIVIENS NE SONT PAS NOS AMIS.
TU N'Y AS AUCUNE BASE.
MAIS LA BOLIVIE A JUSTEMENT BESOIN D'UNE R…VOLUTION.
FIDEL, LE TEMPS PASSE VITE. POURQUOI ATTENDRE ENCORE ? L'IMPATIENCE EST LA MORT DE TOUTE ACTION, CHE. VAS-Y PLUT‘T QUAND UN MOUVEMENT SOLIDE S'Y SERA FORM….
231
JE VAIS EN BOLIVIE ET JE NE QUITTERAI CE PAYS QUE MORT OU AVEC MON FUSIL.
NOUS AVONS V…CU DES JOURS VICTORIEUX...
IL SE FAIT TARD, NOUS DEVONS PARTIR.
232
D…MARRE. VITE.
ALLONS DEVANT LA MAISON. JE VAIS VOUS RACONTER LA SUITE.
LE GROUPE DE GU…RILLA DU CHE ATTERRIT ¿ LA PAZ ET S'INSTALLA DANS LA MONTAGNE. MAIS LEUR PR…SENCE FUT TRAHIE, LE GROUPE ENCERCL… ET US…...
... DANS UNE JUNGLE IMP…N…TRABLE.
CHE TOMBA AUX MAINS DE SES POURSUIVANTS DANS LES GORGES DU YURO. BLESS…, IL FUT APPR…HEND…, INTERROG… PAR DES AGENTS DE LA CIA, PUIS EX…CUT… PAR UN SIMPLE SOLDAT QUI AVAIT D¤ BOIRE POUR SE DONNER DU COURAGE.
234
MAIS CELA, NOUS NE LE SAURIONS QUE BIEN PLUS TARD...
LA MORT DU COMMANDANTE ERNESTO GUEVARA EST UNE DOULOUREUSE CERTITUDE...
MAIS IL CONTINUERA DE VIVRE DANS NOS TÊTES ET DANS NOS CåURS.
235
NE SOMMES-NOUS PAS, NOUS, LES R…VOLUTIONNAIRES, CEUX QUI CROIENT EN L'…TERNIT… DE L'åUVRE ET DES PRINCIPES HUMAINS ?
NOUS SERONS TOUS COMME CHE !
236
EN MARS 68 FUT D…CR…T…E L'ABROGATION TOTALE DE LA PROPRI…T… PRIV…E, ¿ L'EXCEPTION DES PETITS AVOIRS AGRICOLES.
LES PROVISIONS DISPARAISSAIENT PEU ¿ PEU DES …TAG»RES. MAIS JE NE DEVAIS PAS LE REMARQUER.
SOMMES-NOUS ICI POUR CONSTRUIRE LE SOCIALISME OU POUR INSTALLER DES …CHOPPES ? QUAND COMPRENDRONS-NOUS ENFIN QUE CETTE R…VOLUTION EST L'åUVRE DE SOCIALISTES ET DE COMMUNISTES ?
C'EST TOUT. TU PEUX V…RIFIER DANS TA LIBRETA.
METS-LA-TOI OŸ JE PENSE, TA LIBRETA !
LES AUTRES SERONT CONTENTS DE R…CUP…RER TA RATION !
237
.. ET DU BåUF, «A FAIT DES MOIS QU'ON N'EN A PAS MANG… !
TU DISAIS TOUJOURS QU'IL VALAIT MIEUX MANGER UN JOUR BIEN, UN JOUR MAL, MAIS TOUS LES JOURS.
LES ANN…ES SOIXANTE-DIX COMMEN«AIENT. LES COURS DU SUCRE SUR LE MARCH… MONDIAL …TAIENT AU PLUS HAUT.
CASTRO ENTRAŒNA TOUT LE PAYS DANS UN PROJET …CONOMIQUE D'AMPLEUR HISTORIQUE. CETTE ANN…E, LA R…COLTE DEVAIT ATTEINDRE LA FRONTI»RE MAGIQUE DES DIX MILLIONS DE TONNES.
238
OUI... MA M»RE ME DISAIT SOUVENT «A, QUAND NOUS N'AVIONS ¿ MANGER QUE DU RIZ ET DES HARICOTS... ET C'…TAIT DU TEMPS DE BATISTA...
IL FAUT ARRIVER ¿ UN MILLION TOUS LES 17 JOURS.
TOUS DURENT S'Y METTRE, FIDEL EN TÊTE, AVEC SA MACHETTE.
MÊME SI JE DOIS LES COUPER TOUT SEUL...
BUENO.
VOULEZ-VOUS VRAIMENT SAVOIR LA V…RIT… ? NOUS N'ATTEINDRONS PAS LES DIX MILLIONS...
C'EST NOUS, LES GUIDES DE LA R…VOLUTION, QUI L'AVONS PERDUE.
CE N'EST PAS LE PEUPLE QUI A PERDU CETTE BATAILLE.
239
LE PEUPLE AURAIT ATTEINT LES DIX MILLIONS ET MÊME ONZE.
CE QUE J'AI L¿ N'EST PAS UN DISCOURS.
DES CHOSES CONFIDENTIELLES, POUR QUE L'ENNEMI N'EN SACHE RIEN.
LES VOIL¿.
JE CROIS QU'IL EST JUSTE DE LE DIRE, CAR C'EST LA V…RIT….
PAS UN DISCOURS, NON, MONSIEUR.
L'ENNEMI PEUT NOUS LES VOLER.
ET SI L'ENNEMI EXPLOITE CERTAINS DE CES …CRITS...
240
C'EST UN RAPPORT …CONOMIQUE ULTRASECRET, CE SONT LES MYST»RES DE L'…CONOMIE.
... POUR LUI ET POUR NOTRE HONTE, TANT MIEUX.
BIENVENUE ¿ LA SOUFFRANCE ...
... SI NOUS SAVONS TRANSFORMER EN FORCE CETTE HONTE...
... SI NOUS SAVONS TRANSFORMER LA HONTE EN VOLONT… DE TRAVAIL...
... SI NOUS SAVONS TRANSFORMER CETTE HONTE EN DIGNIT… ET EN MORALE.
*
!
!] VA [VI
VIV A !! !
RA UR HO
HOURRA !!!
LE CHEMIN EST DIFFICILE. OUI, PLUS DIFFICILE QUE NOUS LE PENSIONS. OUI, MESSIEURS LES IMP…RIALISTES, LA CONSTRUCTION DU SOCIALISME EST DIFFICILE.
* REVES : TRANSFORMER. LE V EST CELUI DE LA VICTOIRE. 241
´ LES PO»TES CUBAINS NE RÊVENT PLUS...
... PAS MÊME LA NUIT...
... DES MAINS LES PRENNENT AUX …PAULES, LES RETOURNENT... ª
OUI.
TU ES L'…CRIVAIN PADILLA ? ET TU AS …CRIT «A ?
J'AI BEAUCOUP APPRIS DES CAMARADES DE LA S…CURIT… D'…TAT : LEUR HUMILIT…, LEUR MODESTIE, LA SENSIBILIT… ET LA CHALEUR DANS L'ACCOMPLISSEMENT DE LEUR MISSION.
AGEN T DE
LA C IA
!
!!! UR ATE VOC PRO
N LIO UB TR !
242
TU ES SOUP«ONN… D'ACTIVIT… SUBVERSIVE CONTRE L'…TAT.
J'APPORTAIS L'ESPRIT DU D…FAITISME DANS LA PO…SIE... COMBIEN DE FOIS AI-JE …T… INGRAT ET INJUSTE ENVERS FIDEL... LA PATRIE OU LA MORT ! NOUS VAINCRONS !
IL AVAIT PLUT‘T L'AIR DE SE MOQUER. C'EST UN L¬CHE, IL A TRAHI TOUS LES …CRIVAINS.
C'EST «A, UNE SATIRE SUBTILE !... CE QUI COMPTE, C'EST SON RENIEMENT. IL NOUS TRAITE DE R…TROGRADES ! SA CRITIQUE DU GOUVERNEMENT EST ABSOLUMENT CONTRE-R…VOLUTIONNAIRE.
TU PARLES COMME EUX ! MAIS …COUTETOI ! TU N'AS PAS LU ? IL NE DOIT PLUS Y AVOIR D'INTELLECTUELS NE SERVANT PAS LES INT…RÊTS DE LA R…VOLUTION ! ET C'EST AUX GENS COMME MOI, QU'ILS PENSENT !
IL A EU ENTI»REMENT RAISON DE SE RENIER ! IL PUISE SES MOTS CHEZ LES IMP…RIALISTES CULTURELS.
TU N'ES QU'UN SNOB BOURGEOIS ET INGRAT ! OŸ SERAIS-TU SANS LA R…VOLUTION ?
LES ARTISTES ET …CRIVAINS CRITIQUES ET OUI, JE L'AI LU DISTINCTEMENT : LES HOMOS ! CHAQUE BON …CRIVAIN CUBAIN EST ENTRE-TEMPS UN …CRIVAIN EN EXIL !
TU VEUX PARLER DE CETTE R…VOLUTION DONT TES AMIS EUROP…ENS, SARTRE ET DE BEAUVOIR, SE D…TOURNENT, PARCE QU'ELLE S'ATTAQUE AUX INTELLECTUELS ?
243
C'EST FACILE, POUR EUX, DE NOUS CRITIQUER DEPUIS LEUR TOUR D'IVOIRE ! ILS NE SAVENT RIEN DU R‘LE...
TU PARLES COMME PABON, CE SALAUD DU MINIST»RE DE LA CULTURE !
... QUE DOIT JOUER L'ART DANS UN PROCESSUS R…VOLUTIONNAIRE.
PERSONNE NE M'INTERDIRA D'OUVRIR LA BOUCHE ! ET TOI NON PLUS, MON AMI !
JE CONTINUAIS D'…CRIRE ET DE PRENDRE MES PHOTOS, MÊME SI JE NE POUVAIS PRESQUE PLUS LES PUBLIER.
... MAIS... ¿ QUI VOULEZVOUS QUE JE PROPOSE MES PHOTOS ?!...
244
FIDEL NE VOULAIT PAS VOIR NOTRE R…VOLUTION LIMIT…E ¿ NOTRE PETITE ŒLE. CUBA S'ENGAGEA DANS LES CONFLITS AFRICAINS ET RESTAIT, MALGR… SON ALLIANCE AVEC L'URSS, UN DES MOTEURS DU BLOC DES PAYS NON ALIGN…S.
NON SEULEMENT DES SOLDATS, MAIS AUSSI DES M…DECINS ET DES ENSEIGNANTS …TAIENT ENVOY…S DANS CES PAYS.
LE MONDE ENTIER OBSERVAIT CE PETIT PAYS DES CARAœBES. NOUS …TIONS ¿ NOTRE Z…NITH.
POUR LES R…VOLUTIONNAIRES CUBAINS, LE CHAMP DE BATAILLE S'…TEND ¿ TOUTE LA PLAN»TE.
245
JORGE M'A RACONT… OŸ EST PASS…E LA FAMILLE D'¿ C‘T….
ET ILS CROIENT VIVRE MIEUX L¿-BAS, CES OPPORTUNISTES ! JE M'EN SUIS TOUJOURS M…FI….
ALORS ?
ILS ONT EU RAISON. AU MOINS, L¿-BAS, ILS MANGENT, ILS NE FONT PAS LA QUEUE...
ILS ONT VOL… UN BATEAU ET SONT PASS…S EN FLORIDE.
TOUS CEUX QUI FUIENT, PARCE QUE L'HERBE EST PLUS VERTE L¿-BAS, SONT CEUX D'EN HAUT, QUI NE VEULENT PAS PARTAGER.
EH BIEN, QU'ILS QUITTENT LE PAYS ! ICI, ILS SONT INUTILES.
AH, TU CROIS «A ! MAIS OŸ SONT-ILS TOUS PASS…S ? ENFUIS OU EN PRISON ! JE N'ENTENDS PLUS PARLER QUE DE GENS QUI, TOUT ¿ COUP, NE SONT PLUS L¿ !
246
OH NON, CE N'EST PAS SI SIMPLE. TU NE VOIS DONC PAS CE QU'IL SE PASSE ? LE PEUPLE FUIT DEVANT LA R…VOLUTION ! NOUS VOULIONS …DIFIER UN PARADIS, NOUS AVONS CONSTRUIT UNE PRISON !
ARRÊTE AVEC CES ¬NERIES ! TU AS PARTICIP… AU CHANTIER, NOUS AVONS B¬TI DE BELLES CHOSES !
RIEN QUE NOS SYST»MES D'…DUCATION ET DE SANT… ! «A N'EXISTE PAS MÊME DANS VOTRE AM…RIQUE BIEN-AIM…E. NOUS DEVONS LES SAUVEGARDER ¿ TOUT PRIX !
MAIS MOI, JE NE LE SUPPORTE PLUS ! LA LIBERTA, LES DISCOURS MENSONGERS, LA SURVEILLANCE, LES ARRESTATIONS, LES ENFANTS QUI HURLENT DES SLOGANS !
EH BIEN REJOINS-LES DONC, CES LARVES QUI RAMPENT VERS LA FLORIDE !
ET SI JE LE FAIS ?...
TR AŒT RE S!
EN AVRIL 1980, 10 000 PERSONNES OCCUP»RENT L'AMBASSADE P…RUVIENNE, R…CLAMANT LEUR EXPATRIATION.
LA SITUATION DANS L'AMBASSADE DEVENANT DRAMATIQUE, FIDEL ANNON«A QUE LES OCCUPANTS POUVAIENT PRENDRE LEURS AFFAIRES ET SE RENDRE AU PORT DE MARIEL, SITU… ¿ PROXIMIT…, D'OŸ ILS POURRAIENT QUITTER LE PAYS.
NOUS N'AVONS PAS BESOIN, DANS NOTRE PAYS, DE CEUX QUI N'ONT NI CåUR NI COMPR…HENSION POUR LA R…VOLUTION... ILS SONT UNE PART INSIGNIFIANTE DE NOTRE PEUPLE !
! MINE VER
LARA !
JE L'AI VUE DESCENDRE LA RUE AVEC UNE VALISE ¿ LA MAIN...
TU AS VU LARA, LYDIA ?
249
CETTE PETITE LARVE !
250
Chapitre 3
JE ME SUIS SOUVENT DEMAND… SI JE N'AURAIS PAS D¤ AGIR AUTREMENT, AUTREFOIS, ¿ MARIEL. J'…TAIS D…SESP…R…, SEUL ET D…CHIR…. MAIS AUJOURD'HUI, JE SUIS CONTENT D'ÊTRE REST…. SEULS QUELQUES M»TRES ME S…PARAIENT D'UNE NOUVELLE VIE.
MAIS IL FAUT QUE JE VOUS RACONTE «A DANS L'ORDRE.
253
APR»S LES …V…NEMENTS DE MARIEL, JE ME SENTAIS VIDE. JE NE TRAVAILLAIS PRESQUE PLUS. DANS LES ANN…ES QUATRE-VINGTS, JE VIVAIS DE LA P…NURIE AMBIANTE, INFILTRANT DANS LE PAYS DES PI»CES D…TACH…ES DE CAM…RAS ET D'AUTRES BRICOLES.
OUI, JE SAIS. J'AI D…J¿ TRAVAILL… AVEC.
C'EST UN OBJECTIF DE LEICA.
JE M'…TAIS MIS AU MARCH… NOIR. C'EST COMME «A QUE J'AI CONNU JULIA.
NOUS NOUS SOMMES MARI…S UN AN PLUS TARD ET AVONS EU UNE FILLE, EVA.
PEU APR»S, C'…TAIT LA CHUTE DU MUR DE BERLIN ET LA FIN DU SOCIALISME EN EUROPE DE L'EST. POUR NOUS, LES CONS…QUENCES …TAIENT D…SASTREUSES, NOTRE …CONOMIE PLONGEAIT DANS UN GOUFFRE.
DEHORS, DES TEMPS NOUVEAUX S'ANNON«AIENT : EN AVRIL 1989, LE NOUVEAU CHEF D'…TAT SOVI…TIQUE MIKHAœL GORBATCHEV …TAIT RE«U ¿ LA HAVANE. SA PERESTROœKA NE PLAISAIT GU»RE ¿ FIDEL ET SON ACCUEIL NE FUT PAS DES PLUS CHALEUREUX.
LE SOCIALISME OU LA MORT. NOUS VAINCRONS !
254
LES AUTORIT…S D…CR…T»RENT ´L'…TAT D'EXCEPTION EN P…RIODE DE PAIX ª...
TOUT …TAIT RATIONN….
TOUS LES 10 JOURS 200 G DE POISSON, 3 OU 4 åUFS PAR SEMAINE, UNE LIVRE DE RIZ...
LA PETITE EVA TROUVAIT ENCORE SON BONHEUR DANS NOTRE QUÊTE DE PROVISIONS. PAS MOI.
GROINK ! GROINK !
LE MONDE ENTIER …TAIT CONVAINCU DE NOTRE …CHEC IN…LUCTABLE.
255
ON EN A MARRE !
ON VEUT LA LIBERT… !
C'EST FINI, VOIL¿ EL CABALLO !
256
FIDEL, DEHORS !
DITES-MOI ! C'EST POUR QUOI, CES HURLEMENTS ?!?
ON... JE...
ON VEUT PLUS CREVER DE FAIM !
C'EST «A QUE VOUS VOULEZ ? ET VOUS VOULEZ ENCORE AUTRE CHOSE ?
QUELLE LIBERT… ? CELLE DES YANKEES ? CELLE QUI APPORTE, ¿ NOUS ET AU TIERS MONDE, LA NON-LIBERT… ?
LA LIBERT… !
L'HOMME NE VIT PAS SEULEMENT DE SON ESTOMAC. ET S'IL FAUT QUE NOUS AUGMENTIONS ENCORE LES PRIVATIONS MAT…RIELLES, NOUS LE FERONS...
257
... CAR NOUS N'OUBLIERONS JAMAIS QUE LE COMBAT POUR LA LIBERT… A COMMENC… PAR DES PRIVATIONS.
…COUTEZ-MOI BIEN : NOUS SOMMES LES H…RITIERS DE MARTI... NE L'OUBLIEZ PAS...
TOI, L¿, VIENS ICI !
ALORS ? TU LUI AS DIT CE QUE TU PENSAIS ?
JE VOULAIS, MAIS APR»S... IL M'A MIS LA MAIN SUR L'…PAULE, JE NE POUVAIS PLUS...
IL NE CHANGERA PAS, LE VIEUX. TOUJOURS ¿ LUI LE DERNIER MOT...
258
OŸ EST LYDIA ?
ELLE AUSSI, ELLE EST PARTIE DANS SA FAMILLE, EN FLORIDE...
DE PLUS EN PLUS DE GENS PASSAIENT EN FLORIDE... SUR TOUT CE QUI FLOTTAIT.
EN MARS 1996, L'EMBARGO AM…RICAIN FUT ENCORE RENFORC… PAR LA LOI HELMS-BURTON. DERRI»RE CETTE MESURE SE CACHAIT LE CLAN DE MIRTA, L'EX-…POUSE DE FIDEL, QUI UTILISAIT SON INFLUENCE POLITIQUE ¿ WASHINGTON POUR SA VENGEANCE PRIV…E CONTRE CASTRO.
PAPA, POURQUOI ON DOIT FAIRE LA QUEUE ET PAS EUX ?
CE SONT DES TOURISTES, ILS VIENNENT D'AUTRES PAYS, ILS PAIENT AUSSI PLUS CHER POUR LEUR GLACE.
MAIS TOI AUSSI, TU VIENS D'UN AUTRE PAYS...
259
LA D…POUILLE MORTELLE DU CHE FUT RETROUV…E ET INHUM…E SOLENNELLEMENT ¿ LA HAVANE.
LE PAPE EFFECTUA SA PREMI»RE VISITE ¿ CUBA ET, EXCEPTIONNELLEMENT, FIDEL LAISSA SON UNIFORME VERT AU VESTIAIRE.
FIDEL …TAIT VRAIMENT CHIC, DANS SON COSTUME NOIR.
DONNEZ-MOI DES P¬TES, DE LA CONFITURE ET UN... NON, DEUX PAQUETS DE BEURRE.
260
POURQUOI ELLE PEUT ACHETER PLUS QUE NOUS ?
¿ CES MOMENTS-L¿, QUAND JE PENSE ¿ L'AVENIR, J'ESSAIE D'IMAGINER CE QU'IL SE SERAIT PASS…...
... SI J'AVAIS AGI AUTREMENT AU PORT DE MARIEL.
261
! INE M R VE
ALLEZ EN FLORIDE !
LARA !!!
262
RESTE !
JE NE PEUX PAS... TU LE SAIS...
VIENS, SINON ON N'AURA PLUS DE PLACE SUR LE BATEAU.
JUAN...
VIENS AVEC NOUS.
POUR TOUT ABANDONNER ? J'AI QUITT… MON PAYS PARCE QUE JE CROYAIS ¿ TOUT «A ! L¿-BAS, JE N'AI RIEN.
263
ET LARA ?
JE NE PEUX PAS VIVRE L¿-BAS ! POUR Y FAIRE QUOI ?
ET POUR MOI, IL N'Y A PLUS DE VIE ICI...
OH, KARL...
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IL NOUS RESTE FIDEL...
... MÊME ENCORE MAINTENANT. ET LA R…VOLUTION VEILLE SUR NOUS. Y COMPRIS SUR UN …TRANGER COMME MOI.
JE M»NE UNE VIE SIMPLE.
MA FILLE …TUDIE DANS UNE …COLE DE LANGUES ET, QUELQUEFOIS, ELLE GAGNE UN PEU D'ARGENT EN GUIDANT LES TOURISTES.
269
MAMAN, PAPA, J'AI TROUV… DES CITRONS...
JE DONNE LECTURE DES INSTRUCTIONS DU
COMMANDANTE EN JEFE ¿ LA POPULATION...
CHUT !
AH, LE VIEUX ! MÊME MORT, ON NE S'EN D…BARRASSERA PAS !
CHUUUUT !
... ET ¿ TITRE PROVISOIRE, JE D…L»GUE MES RESPONSABILIT…S...
270
... ¿ L'…QUIPE DE DIRECTION PLAC…E SOUS LA PR…SIDENCE DE RA∕L CASTRO.
PARFOIS, ON VOIT FIDEL ¿ LA T…L…VISION, ¿ DES C…R…MONIES, MAIS IL N'A PAS PU PARAŒTRE ¿ SON 80E ANNIVERSAIRE. SA MALADIE A …T… D…CLAR…E SECRET D'…TAT.
JE LIS CHACUN DE SES …CRITS, QUE PUBLIE ´ GRANMA ª.
EN F…VRIER 2008, FIDEL ANNON«A SON RETRAIT D…FINITIF DE LA POLITIQUE ET SON FR»RE RA∕L FUT NOMM… PR…SIDENT.
IL VEILLE ¿ CE QU'IL N'Y AIT PAS TROP DE CHANGEMENT.
LARA …TAIT ALL…E PASSER UN MOMENT ¿ NEW YORK, AVEC JUAN. IL EST REST… L¿-BAS ET A …CRIT UN ROMAN D…SENCHANT… SUR SON PASS… ¿ CUBA. IL Y A LONGTEMPS QUE JE N'AI PLUS ENTENDU PARLER DE LUI.
LARA A TROUV… UNE PLACE DE VENDEUSE ¿ MIAMI. CHAQUE MOIS, ELLE M'ENVOIE UN PEU D'ARGENT. MAIS ELLE N'EST JAMAIS REVENUE.
PRESQUE TOUS LES SOIRS, JE REVIENS ICI ET REGARDE LA MER, COMME TOUS LES AUTRES. PARFOIS, ON CROIT VOIR LA FLORIDE.
QUE NOUS APPORTERA L'AVENIR ? MA FILLE EST PLEINE D'ESPOIR ET DE CRAINTE.
272
273
Épilogue
JE N'AI AUCUN DOUTE SUR LA SINC…RIT… AVEC LAQUELLE OBAMA EXPRIME SES INTENTIONS...
277
... MAIS MALGR… SES NOBLES INTENTIONS, IL RESTE BEAUCOUP DE POINTS D'INTERROGATION.
JE M'ESTIME HEUREUX DE POUVOIR ENCORE R…FL…CHIR SUR LES …V…NEMENTS QUI SE PASSENT ACTUELLEMENT.
JE SUPPOSE QUE DANS QUATRE ANS, JE NE JOUIRAI PLUS DE CE PRIVIL»GE...
... LORSQUE OBAMA ACH»VERA SON PREMIER MANDAT.
278
PEUT-ON PERDRE ENCORE SON TEMPS, QUAND ON A D…PASS… LES QUATRE-VINGTS ANS ?
MAINTENANT, LAISSEZ-NOUS CONCLURE. CONCERNANT MES DISCOURS, JE PENSE...
... SANS DOUTE UN PEU TARD... QU'ILS AURAIENT D¤ ÊTRE PLUS COURTS, LE BAVARDAGE NE SERT ¿ RIEN.
JE SOUHAITERAIS VRAIMENT DISPOSER, AVEC MON EXP…RIENCE D'AUJOURD'HUI, ET EN CES TEMPS DIFFICILES...
... QUI EXIGENT TANT, DE MA JEUNESSE DES D…BUTS DE LA R…VOLUTION.
279
RESTEZ ASSIS, J'Y ARRIVERAI TOUT SEUL.
280
J'AI ESSAY… DE CHANGER LE MONDE... MAIS C'…TAIT UNE ILLUSION.
MAIS S'IL FALLAIT TOUT RECOMMENCER, JE REPRENDRAIS LE MÊME CHEMIN.
MON DESTIN N'EST PAS D'ÊTRE N… POUR ME REPOSER ¿ LA FIN DE MA VIE.
SAVEZ-VOUS CE QUE DISAIT SIMON BOLIVAR ?
281
´ CELUI QUI SE CONSACRE ¿ LA R…VOLUTION LABOURE LA MER. ª
282
« POURQUOI PRÉCISÉMENT CUBA ? » « Parce que c’est, précisément maintenant, un pays captivant », répondais-je aux questions d’amis qui me reprochaient d’être soit un romantique de la révolution, soit une victime incurable du kitsch cubain. « Parce que Fidel Castro s’est retiré et qu’un tournant s’annonce dans un des derniers avantpostes du socialisme, fer de lance dans les flancs de l’Amérique du Nord. » De plus, le nom avait toujours eu pour moi une intonation prometteuse. Prometteuse d’aventure. De nostalgie. De déclin. Mais cela, je le gardais pour moi. Il fallait que je me fasse moi-même une idée de ce pays et de ses habitants. Est-il vraiment plongé dans une telle dureté, comme on le lit si souvent ? Ou bien Cuba est-elle plutôt charmante, comme me le rapportaient des amis enthousiasmés par leur voyage ? Et à quoi cela ressemble-t-il vraiment après Fidel Castro ? Mais ma raison d’entreprendre ce voyage vers la république insulaire était aussi la préparation d’un nouveau projet de livre biographique. De sentir l’ambiance dans les rues. De vivre l’atmosphère du pays. De retrouver les lieux de la révolution et d’appréhender l’espace subsistant entre les photos, les icônes héritées de cette époque. Durant des mois, je m’étais préparé peu à peu, suivant un cours d’espagnol, lisant des piles de livres sur l’histoire de Cuba, appréciant l’amabilité de l’ambassade cubaine à Berlin, échangeant avec des exilés cubains, collectionnant les adresses et rencontrant finalement les gens dont les amis m’ont accueilli à La Havane. Le départ était fixé à mars 2008 : la tête pleine de questions et de plans, j’embarquai sur le vol pour La Havane. Quatre semaines m’attendaient à Cuba…
> Le Capitolio...
Le carrefour devant l’hôtel “Habana Libre”.
> Le soir, les rues sont peuplées de gens qui se sont faits beaux pour sortir.
< Le petit et le grand geste.
L’accumulation d’antennes et de vélums, ainsi que le mât orphelin d’une enseigne lumineuse donnent à cette maison l’allure d’un vaisseau échoué.
L’escalier d’accès au célèbre Paladar (un restaurant privé) “La Guarrida”, situé au troisième étage d’un ancien hôtel particulier, dans le centre de La Havane.
Le 47e anniversaire des Jeunesses communistes.
Au hasard des rues, le regard est irrésistiblement attiré par les entrées et les cours des immeubles. Ici, à l’arrière-plan, un vieil homme trie des conserves vides de boissons, sans doute pour les revendre au ferrailleur. Toujours fascinants sont les installations électriques aventureuses et l’enchevêtrement des poutres de bois qui soutiennent les vieilles façades.
Le mémorial consacré au poète et chantre de la liberté José Marti, sur la Plaza de la Revolución, est un des emblèmes de La Havane.
Amir & Khalil ZAHRA’S PARADISE
Kreitz & Meter HAARMANN
Argunas URIEL SAMUEL ANDREW
Masson SALLES D’ATTENTE DROIT DU SOL
Baru L’AUTOROUTE DU SOLEIL NOIR Catel & Bocquet KIKI DE MONTPARNASSE OLYMPE DE GOUGES JOSÉPHINE BAKER Collectif LES GENS NORMAUX Fane & Jim PETITES ÉCLIPSES Fraipont & Bailly LE MURET Igort 5 EST LE NUMÉRO PARFAIT Igort & Carlotto L’ALLIGATOR Kim HISTOIRE COULEUR TERRE (3 tomes) LA MAL-AIMÉE Kleist CASTRO LE BOXEUR Kreitz L’ESPION DE STALINE
Mattotti & Ambrosi L’HOMME À LA FENÊTRE Montelli GOODBYE BUKOWSKI Nananan BLUE Okazaki PINK
Taniguchi QUARTIER LOINTAIN (2 tomes) L’HOMME QUI MARCHE LE JOURNAL DE MON PÈRE TERRE DE RÊVES UN CIEL RADIEUX UN ZOO EN HIVER FURARI Taniguchi & Kawakami LES ANNÉES DOUCES (2 tomes) Taniguchi & Kusumi LE GOURMET SOLITAIRE LES RÊVERIES D’UN GOURMET SOLITAIRE
Peyraud & Villard QUAND J’ÉTAIS STAR
Taniguchi & Sekikawa AU TEMPS DE BOTCHAN (4 tomes)
Powell SWALLOW ME WHOLE
Taniguchi & Utsumi L’ORME DU CAUCASE
Powell - Long - Demonakos LE SILENCE DE NOS AMIS
Thompson BLANKETS HABIBI
Pratt & Ongaro L’OMBRE Puchol & Bollée CONTRECOUPS Salma MARCINELLE 1956 Schréder AMÈRES SAISONS Tamaki & Tamaki SKIM
Toffolo PASOLINI UNE RENCONTRE LE ROI BLANC Tronchet LE FILS DU YÉTI Yakim & Bertozzi JÉRUSALEM Yamazaki PIL