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French Pages 288 [272] Year 2012
BRUNET SAUNIER ARCHITECTURE
BRUNET SAUNIER ARCHITECTURE
MONOSPACE & SIMPLEXITY écrit par / written by: Pascale Blin
SOMMAIRE / Contents
8. Introduction / Introduction
Le concept fondamental The Guiding concept 12.
Le monospace, un concept hospitalier The monospace, a hospital design concept 36. Rencontre / Meeting
Monospace et simplexité Monospace and simplexity Projets / Projects
56. Jossigny [77] / Jossigny [77]
138. Belfort-Montbéliard [90 et 25] / Belfort-Montbéliard [90 & 25]
202. Montpellier [34] / Montpellier [34]
Centre hospitalier de Marne-la-Vallée
Nouvel hôpital site Médian New midway hospital site
Université Paul-Valéry, École d’Art Dramatique Paul-Valéry University School of Dramatic Arts
Marne-la-Vallée hospital centre
146. Bruxelles [Belgique] / Brussels [Belgium] 74. Cannes [06] / Cannes [06]
Nouvel Institut Jules Bordet New Jules Bordet Institute
Centre hospitalier de Cannes Cannes hospital centre
154. Chambéry [73] / Chambéry [73]
Centre hospitalier de Chambéry Chambéry hospital centre
84. Douai [59] / Douai [59]
Centre hospitalier de Douai Douai hospital centre
164. Copenhague [Danemark] / Copenhagen [Denmark]
100. Toulon [83] / Toulon [83]
Hôpital Sainte-Musse
Masterplan et nouvel hôpital Bispebjerg Master plan and new hospital buildings Bispebjerg
Sainte-Musse hospital
174. Saint-Denis [93] / Saint-Denis [93]
Tour IGH « Le Prisme » IGH tower ‘The Prism’
110. Chalon-sur-Saône [71] / Chalon-sur-Saône [71]
Centre hospitalier William-Morey
208. Paris 12e [75] / Paris 12th arrondissement [75]
C.H.N.O. des Quinze-Vingts, Institut de recherches sur la vision C.N.H.O. Quinze-Vingts Clinical and biomedical ophthalmology research institute 216. Alixan, Valence [37] / Alixan, Valence [37]
Pôle Ecotox Plateforme de recherche et d’expertise Ecotox Centre Research and expertise platform
182. Lyon 6e [69] / Lyon 6th arrondissement [69]
William-Morey hospital centre
Immeuble de bureaux « Le Carat » ‘The Carat’ office building
120. Nantes [44] / Nantes [44]
Centre de soins de suite et de
224. Caen [14] / Caen [14]
Nouveau palais de justice New courthouse
188. Saint-Germain-en-Laye [78] / Saint-Germain-en-Laye [78]
réadaptation pour enfants et adolescents Paediatric and adolescent step-down healthcare and rehabilitation centre
Centre administratif Administrative centre 194. Grenoble [38] / Grenoble [38]
Université de Grenoble, Pôle d’innovation et plateformes de recherche «GreEn-ER» Grenoble University – Centre for innovation and research platform ‘GreEn-ER’
128. Genève [Suisse] / Geneva [Switzerland]
H.U.G. Hôpital universitaire de Genève H.U.G. University Hospital of Geneva
248. Catalogue raisonné / Catalogue raisonné 268. Biographie / Biography 270. Remerciements / Acknowledgements 271. Crédits iconographiques / Picture credits
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Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
234. Restigné [37] / Restigné [37]
Nouveau chai du domaine BRETON New winery on the BRETON estate 240. Tourcoing [59] / Tourcoing [59]
Centre Commercial Espace Saint-Christophe Espace Saint-Christophe shopping mall
INTRODUCTION
Le concept fondamental Un terrain agricole derrière un village. On a l’impression fugace
Que nous enseigne le centre hospitalier de Marne-la-Vallée ? On y
d’être déjà loin de la ville. Pourtant, si l’on poursuit sa route sur
décèle l’essence, je dirais même le concentré de savoir tiré des
cette départementale, tout devient différent. On n’est qu’à quatre
multiples expériences en matière de constructions hospitalières
kilomètres d’Euro Disney, et de ses architectures étranges, et plus
de Jérôme Brunet et de ses partenaires de longue date Vincent
près encore du grand centre commercial Val d’Europe. On les
Marchand, Gerold Zimmerli et Olivier Contré ; c’est un bâtiment
distingue à peine à l’horizon, en fait, on ne peut que les deviner.
qui, tout en étant compact et clair, parvient, de manière
La simplicité du nouveau bâtiment de l’agence Brunet Saunier
convaincante, à tout réunir, à englober toute la complexité d’une
Architecture est difficile à surpasser. Posé sur un paysage plat, on
installation clinique actuelle. On peut y voir un signe, le
peut le comparer à un iPod surdimensionné, d’une rare élégance.
comprendre comme l’antithèse de l’urbanisation à la Disney qui,
Avec ses façades uniformes, neutres, formant un « rideau » en
pour mieux se vendre, se sert sans vergogne d’une multitude de
verre sérigraphié, scintillantes de blancheur, il semble avoir été
langages architecturaux.
« glissé » sur ce plateau par les architectes. Une autre construction
Cette visite à Jossigny m’a appris quelque chose de fondamental :
lui a été associée, entièrement noire, tout aussi symbolique et
au cours des vingt années durant lesquelles j’ai suivi le travail de
sobre, rappelant un peu à sa manière le style de Mies van der
cette agence, elle est, à mon avis, parvenue à développer un type
Rohe. Deux édifices, des rangées d’arbres et les champs. Rien
de bâtiment que l’on peut considérer comme une ligne directrice
d’autre ne vient en troubler les silhouettes.
pour la conception d’un hôpital. C’est quelque chose d’exceptionnel.
L’hôpital et le logipôle de Lagny-Marne-la-Vallée n’ont pas encore
Le résultat est à mettre en corrélation avec les réflexions
été inaugurés et pourtant en entrant dans le bâtiment principal
conceptuelles
j’ai déjà la certitude qu’il offrira aux patients et aux visiteurs un
« monospace » et de « simplexité ». On est ici en quête d’un
espace grandiose. Un large couloir s’étend sur tout l’axe
concept majeur que l’on pourrait développer bien au-delà de
longitudinal ; il est doté d’une installation lumineuse accueillante,
l’hôpital. Il est question de structures architectoniques qui
disposée rythmiquement sur les parois, et dessert des patios plus
acquerront peut-être un jour valeur universelle parce qu’elles
ou moins grands dont les revêtements de façades, tout à fait
intègrent de propos délibéré et de manière très contrôlée la
lisses, d’une brillance métallique, changent de couleur selon
complexité. On ne peut y arriver qu’en se penchant longuement
l’angle de vision, du moins quand ils sont éclairés par le soleil.
et avec sérieux sur un thème tel que l’hôpital, une performance
Même si on peut estimer l’aménagement trop austère, voire trop
qu’a pu accomplir ce bureau d’architectes grâce à ses spécialistes.
froid, il rayonne cependant d’élégance, avant même d’être achevé,
Il en découle pragmatisme et quête d’une idée ayant valeur
et confère à cet établissement un charme inégalable.
universelle qui ne révèle qu’ a posteriori la griffe de ses auteurs.
qui
s’expriment
à
travers
les
notions
de
INTRODUCTION
The Guiding concept Expansive, flat farmland with a village in the background. For a
What can we learn from the new building at Jossigny? It reveals
brief moment, there is a sense of being well out of the city. But
the essence or, in other words, the concentrated knowledge, which
everything changes all of a sudden, as soon as one travels a little
the architect Jérôme Brunet and his long-time partners Vincent
further along the country road. Euro Disneyland with its wondrous
Marchand, Gerold Zimmerli and Olivier Contré have accumulated
structures and the large Val d’Europe shopping centre at its gates
over the course of many years in hospital design. It is a building
are a mere four kilometres away. There is just a hint of them,
that succeeds in creating a convincing synthesis of all this, the
barely discernible in the distance.
entire complexity of a contemporary hospital facility, and it does
The new building by Brunet Saunier Architecture is unsurpassed in
so with compactness and clarity. It can, moreover, be read as a
clarity. It can be interpreted as an oversized iPod in the landscape,
symbol: a contrast to the Disney suburb, which merrily employs a
flat, supremely elegant thanks to its uniform, neutral facade – a
multitude of architectural styles, all in the interest of marketing.
white shimmering ‘curtain’ of engraved glass – it seems as if the
On the occasion of this visit to Jossigny, I am struck by a fundamental
architects simply ‘slid’ the structure onto a plateau. It is joined by
realisation: having followed the work of this architecture studio
another building; this one in black but similarly symbolic and
over the course of twenty years, I can see that it has reached a
simple, its expression reminiscent of Mies van der Rohe’s style.
point of having developed a specific building type, which can be
Two buildings, with rows of trees and fields on the opposite side.
understood as a guide for hospital design. This is an astonishing
No other feature disturbs the silhouette.
achievement. The result must be seen in relation to the conceptual
Even prior to the official opening of the hospital and the
ideas expressed in the terms ‘monospace’ and ‘simplexity’. It is a
administration building in Lagny-Marne-la-Vallée, as soon as one
quest for a guiding concept that could be developed far beyond
steps into the main building there is a certainty that this structure
hospital buildings. These structures may well gain long-lasting
will provide an impressive and generous space for patients and
universality in the sense that they integrate complexity in a highly
visitors alike. A long, wide corridor runs through the entire length
disciplined and targeted manner. Success in an endeavour of this
of the building, accompanied by inviting, rhythmically arranged
kind is only possible through an intense and in-depth study of a
light installations on the walls, as well as large and small courtyards
theme such as hospital design, which the firm has undertaken in
with perfectly smooth facades whose metallic sheen changes
collaboration with its expert planners. Pragmatism is evident here,
colour depending on the time of day. To some, the design may
the intention to develop a universally valid idea, the unique
appear too sober, even cold, but there is an undeniable elegance
signature of which is only revealed in the aftermath. Jérôme
already present as the hospital awaits final completion, investing
Brunet speaks of the ‘monospace’, a structure that has the capacity
the structure with a unique flair.
to be very strong conceptually while at the same time remaining
8-9
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
INTRODUCTION / INTRODUCTION
Jérôme Brunet parle en l’occurrence de « monospace », une
grande marge de manœuvre possible. Ce n’est pas un jeu de
structure dotée d’une grande force conceptuelle qui offre la
construction figé, mais un système que l’on peut déployer au gré
diversité pour s’adapter aux différentes exigences et aux
des impératifs et du budget.
modifications possibles. Rien, pas le moindre détail ne semble
Les réflexions de ce bureau d’architectes sont impossibles à
laissé au hasard. Le principe de base réside dans le fait qu’un
estimer à leur juste valeur car ce travail structurel constitue une
hôpital courant n’a pas besoin d’être réinventé à chaque fois mais
étude responsable de l’avenir – et pas seulement de celui de la
qu’il faut viser une certaine unité interdisciplinaire dans
construction d’hôpitaux – qui aura d’importantes retombées. Il
l’élaboration des plans. Le cheminement pour développer le
fallait trouver une solution pour mettre un terme aux marathons
« monospace » est particulièrement exigeant – malgré toutes les
souvent grotesques et coûteux d’élaboration de plans, devenus la
différences et contraintes de chaque site.
norme pour ce genre de projets.
Dans ce monospace, je vois une structure où à peu près toutes les
Ce n’est cependant pas la seule raison – et de loin – de remarquer
parties d’un hôpital trouvent leur place sous la forme d’unités de
l’œuvre de Brunet Saunier Architecture. Cette profusion d’amé
base, de modules. On obtient de ce fait une très grande flexibilité
nagements octroie aux bâtiments une signature évidente. Les
et même la possibilité de différents usages. C’est aussi une des
architectes s’imprègnent d’un lieu, choisissent un langage pourvu
interprétations du concept de simplexité. Il ne s’agit donc pas ici
d’une touche particulière qui se révèle avec force. À l’instar du patio
d’une
de
uniformément rouge de l’hôpital de Douai (datant de 2009), cette
nombreuses contraintes. D’ailleurs, en particulier pour un centre
architecture peut être provocante, mais c’est sa caractéristique, son
architecture
prédéfinie,
standardisée,
impliquant
hospitalier, il est indispensable d’éviter cela et, au contraire,
essence même et cela confère à l’ensemble sa singularité. On
d’élaborer un système, un « outil », grâce auquel on peut établir
retrouve partout cette audacieuse force créatrice, voire cette logique.
plus vite des plans bien plus précis, et mieux adaptés. Rien n’est
Il est encourageant de voir Jérôme Brunet imaginer sans cesse
taillé sur mesure, mais largement ouvert dans une structure
une nouvelle stratégie, développer dans un cadre concret avec le
préétablie, si bien que les concepteurs disposent de la plus
maître d’ouvrage un concept original, sans modèle préétabli. Sebastian Redecke
open to variation in correspondence with specific requirements
The architecture studio’s conceptual work in this area should not
and possible changes. Nothing, not a single detail, seems to be
be underestimated, as this structural work translates into
left to chance. It is based on the principle that there is no need
responsible thinking for the future and provides important
to reinvent a standard hospital; instead, the goal is to strive
impulses that go beyond hospital design. The task was to find a
towards a degree of uniformity in hospital design through an
way to put an end to the at times grotesque planning marathons,
interdisciplinary approach. The path towards developing a
coupled with prohibitive costs, which have become the norm for
‘monospace’ is especially necessary – despite all the differences
projects of this kind.
and the varying requirements at any given site.
However, this is far from being the only factor that renders the
Looking at the ‘monospace’, I see a structure that can accommodate
work of Brunet Saunier Architecture so impressive. The unmistakable
nearly all parts of a hospital in the form of modules. The utmost
signature that characterises the buildings is also a product of
in flexibility is imaginable, even in the case of different uses. This
sophisticated design finishes. The architects engage with the site,
should also be understood as one of the interpretations of the
and choose a language with a unique cadence, which is then
term ‘simplexity’. In other words, this is not a fixed, standardised
decisively implemented. As is the case with the uniform red hue of
architecture with numerous constraints – an approach that should
the courtyard for the hospital in Douai from 2009, the architecture
be avoided at all costs, especially in hospital design. Instead,
may even appear provocative, but it belongs; it is a constituent
here is a system that can serve as a ‘tool’ for far more precision,
element that imparts a unique character to the whole. This
speed and efficiency in planning. Nothing is customised, but
courageous determination or rigour is evident in all their designs.
remains largely flexible within a given structure, resulting in the
It is so encouraging to witness how Jérôme Brunet repeatedly
greatest scope for design freedom for the planners. No rigid
succeeds in arriving at a strategy of developing a novel concept
building block system, but a system that can unfold according to
with the client, within a concrete framework but without resorting
the requirements and financial parameters.
to rigid design models. Sebastian Redecke
10-11
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
INTRODUCTION / INTRODUCTION
Le monospace un concept hospitalier The Monospace A Hospital Design Concept
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Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
É tat d es lie u x U n pa rc e n h é rita g e Depuis la construction des premiers hospices du 15e siècle, l’architecture hospitalière n’a cessé d’évoluer… à des rythmes plus ou moins lents, plus ou moins effrénés. Mais si pour chaque grande époque traversée elle offre une image différente, ce n’est pas tant aux architectes et à leur créativité qu’elle le doit, c’est plutôt aux évolutions de la société et du rapport que l’hôpital entretient avec cette dernière. Trois temps forts marquent ainsi l’évolution du monde hospitalier. Le temps où il ne faisait qu’accueillir l’indigent. Le temps où il accompagnait le malade vers la mort. Et le temps, beaucoup plus récent, et toujours d’actualité, où il porte l’ambition de mener le patient à la guérison… Ce n’est qu’à l’aube du 19e siècle que le monde des hospices devient réellement univers hospitalier. Et c’est à partir de ce moment-là seulement que l’architecture hospitalière est conçue de manière de plus en plus spécifique, pour suivre l’évolution des modes de prise en charge des malades comme celle des avancées scientifiques, médicales et technologiques et que le rythme de ses évolutions typologiques s’accélère. L’hôpital pavillonnaire, développé à partir de 1850, pour répondre aux préoccupations hygiénistes, pour lutter contre les infections et épidémies, séquence le bâti. L’hôpital bloc, créé dans l’entre-deux-guerres pour faciliter les déplacements du personnel soignant, superpose les pavillons d’hier, avec une distribution verticale. Initié par les concours d’architecture de modèles hospitaliers, dans les années 1970, pour offrir aux avancées médicales et notamment aux pratiques chirurgicales, l’espace nécessaire à la somme des équipements qu’elles requièrent, l’hôpital en I, X, ou Y installe en socle un plateau technique et, en tour (simple, double ou triple), les unités d’hébergement. L’hôpital polybloc fait son apparition dans les années 1980/1990, pour accroître, encore, la superficie du bloc opératoire qui égale dorénavant celle de l’hébergement ; il poursuit la démarche précédente mais multiplie les bâtiments d’hospitalisation pour éviter l’effet tour et minimiser l’impact de plus en plus important de ces centres hospitaliers construits à l’échelle non plus d’une ville mais bien souvent d’une région, pour identifier aussi différents pôles (ou mégapôles) d’activités – pôle mères/enfants, pôle cardio, etc. Cette typologie n’a depuis lors guère été remise en cause – si ce n’est dans le détail, presque anecdotique, au gré des spécificités des programmes, des désirs (ou nondésirs !) d’architecture des maîtres d’ouvrage, des ambitions et compétences créatives des architectes. Et ce n’est qu’au début du 21e siècle que le « monospace », développé par BSA, fait son apparition. Le concept, que traduit une forme simple de « plaque homogène creusée de patios », est novateur. Il est aujourd’hui plébiscité par les utilisateurs des premiers hôpitaux réalisés suivant ses préceptes (Douai, Chalon, Toulon…). Tant et si bien, d’ailleurs, que certains architectes n’hésitent plus à s’en inspirer… Encore faut-il en maîtriser parfaitement les fondements, pour mieux les nourrir, les adapter aux contextes…
W h e r e T h in g s S tan d A H e rita g e f ro m t h e Pa s t Since the first hospices in the 15th century, hospital architecture has evolved ceaselessly over time, at a more or less rapid pace. But the pictures that we associate with each key period in the evolution of hospital design are due not so much to the creativity of their architects as to changes in societies and their relationships to hospitals. Three distinctive periods mark this evolution: the period when the institution was meant to accommodate the poor and needy; the period when it attended patients to their deaths; and the much more recent and still current period when its purpose is to help patients get well. It was not until the dawn of the 19th century that hospices became real hospitals and an increasingly distinct architecture began to emerge to coincide with changes in patient treatment and advances in science, technology and medicine. Soon the pace of these typological changes picked up speed. In pavilion-style hospitals, designed since the 1850s to answer sanitation concerns and to fight against infectious diseases and epidemics, the buildings were arranged in a particular order. Block-style hospitals, built in the interwar period, facilitated the movement of the staff by superimposing a vertical circulation over the functional units formerly housed in pavilions. The I-, X- or Y-shaped hospitals began developing in hospital design contests in the 1970s. These came in response to the need for more space to accommodate all the new equipment necessitated by advances in the field of medicine and particularly in surgical practices. Such facilities were placed together to form a technical platform at the base, while the units with rooms for patients were housed in a single, double or triple high-rise. The multi-unit hospital became common in the 1980s and 1990s. The size of the surgical area was further increased until it was on a par with the area of accommodation for patients. But the various areas were spread out in different buildings to avoid the tower effect and to minimise the growing impact of hospital complexes that were by then being built on a scale to cater to the needs of entire regions rather than cities. Such multi-unit hospitals are also designed with different centres (or mega-centres): maternity, children, heart disease, and so on. This typology has hardly been challenged since, except in terms of incidental details related to specific programmatic requirements, or to the architectural desires (or lack thereof) of the commissioning authorities, or to the architect’s ambitions and skills. It was not until the 21st century that a precursor of the ‘monospace’ was developed by Brunet Saunier Architecture. This concept, concretised in the simple form of a ‘homogeneous block perforated with patios’, was novel and has since been acclaimed by the users of the first hospitals designed according to monospace guidelines in Douai, Chalon, Toulon, and elsewhere. So much so that some other architects have not hesitated to use it as a model. But to apply the concept successfully and adapt it to a specific context, its fundaments have to be fully understood and mastered.
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Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
un concept hospitalier / A Hospital Design Concept
1400 _ Type Halle
1500 _ Maison hospitalière
Hall type
Hospital house
1600 _ H ôpital en damier
1700 _ Palais hospitalier
Hospital checkerboard
Palace hospital
P r ati q u e s h o s pita li è r e s – t e nd a nc e s La course effrénée des évolutions hospitalières n’est sans doute pas près de s’interrompre. Pour répondre aux politiques de santé successives, qui privilégient tantôt les équipements locaux, tantôt les centres régionaux, qui favorisent à un moment donné le secteur public, à un autre, le secteur privé, quand elles ne tentent pas de les réunir en partie ; qui imaginent de nouveaux modes de prise en charge des patients pour des raisons médico-techniques, par souci d’économie, pour répondre à des préoccupations humanitaires et/ou culturelles ; qui innovent en matière de tarification des actes ; qui tentent – ou non – d’anticiper l’avenir. Les décisions ne manquent pas et pourtant l’hôpital – même neuf – semble toujours à la limite de ses capacités. Toujours dans l’attente d’une nouvelle greffe pour étendre son plateau technique, d’un nouveau bloc, d’une nouvelle imagerie, pour créer un nouveau service de pointe, pour modifier les typologies et le confort de ses chambres, etc. Les modes de prise en charge
Trois grandes pratiques ont, depuis deux ou trois décennies, révolutionné le mode de prise en charge des patients. « La pratique des urgences » inhérente à la raréfaction des médecins de ville… Les patients se dirigent en effet naturellement vers ce service quelle que soit la gravité de leurs maux. Contraint de gérer les « bobologies », ce service s’agrandit, devient une « porte » essentielle, parfois même principale, des lieux. Il doit dorénavant organiser des secteurs prioritaires, hiérarchiser les flux, entretenir des relations étroites avec l’imagerie et le laboratoire. « La pratique des consultations » qui, pour les raisons évoquées ci-dessus, ne cesse elle aussi de se développer. Elle favorise l’extension de secteurs ou de pôles d’activités regroupant les praticiens par grandes spécialités tout en exigeant pour ces derniers, par souci d’efficacité, des liaisons rapides aussi bien avec le plateau médico-technique (et notamment avec le bloc) qu’avec les unités d’hébergement. Cette pratique, qui privilégie le diagnostic rapide et précis (grâce notamment aux relations qu’elle entretient elle aussi avec l’imagerie et le laboratoire) tend à réduire – par la prévention médicale qu’elle induit – les temps d’hospitalisation. « La pratique de l’ambulatoire » enfin, qui, même si elle ne semble pas progresser aussi vite en France qu’aux États-Unis, par exemple, a sans nul doute valeur de révolution. Elle devrait considérablement modifier les figures hospitalières. Pris en charge le matin, soumis à l’acte ambulatoire dans les heures qui suivent, le patient quitte les lieux le soir même… Cette pratique requiert un circuit spécifique, un accueil et un espace d’attente distincts, des lits et places dédiés et parfois même un bloc affecté (dès lors qu’il s’agit d’une spécialisation aux flux particulièrement rapides, comme l’ophtalmologie par exemple).
1800 _ Hôpital en peigne Hospital comb
1900 _ Hôpital pavillonnaire
1930-1950 _ Hôpital monobloc
Cottage hospital
Hospital-piece
1960-1970 _ H ôpital tour sur socle
1980-1990 _ H ôpital polybloc
Hospital tower stand
Hospital polybloc
2000 _ Hôpital monospace Hospital monospace
L’histoire de la typologie hospitalière s’accélère depuis 1920 The pace of change in hospital typology has quickened since 1920
T r e nd s in Ho s pita l P r a ctic e The frenetic pace of change in hospital care is unlikely to slow down, dependent as it is on changing healthcare policies. These may emphasise local facilities at times, regional facilities at other times, the public sector one day and the private sector the next; that is, when they are not advocating a combined approach. Policymakers may base new modes of healthcare on medical and technical considerations, or on economic concerns, or on humanitarian and/or cultural concerns; they may set up new mechanisms for pricing treatments; and they may attempt to prepare for the future, or not. There are a great many decisions to be made, and yet even a new hospital always seems to be stretching its capacities to the limit. It is always waiting for a new extension to expand its technical platform, with a new surgical unit, a new imaging technology department, a new state-of-the-art service, new types of rooms with enhanced comfort, and so on. Treatment Modes
Three key trends have revolutionised healthcare over the last two or three decades. First, the use of emergency rooms has risen. Due to the increased scarcity of local physicians, patients go to emergency rooms, no matter how serious their problem is or is not. Forced to deal with minor cases, emergency units have grown to become an important entry point to hospitals, sometimes even the main entrance. Emergency units have to organise priority sectors, create a hierarchy of flows, and maintain close communication with imaging and lab divisions. Second, consultation practices have been changing ceaselessly for the same reason. This has driven the development of activity sectors or centres, grouping physicians by specialities and requiring, for the sake of efficiency, rapid communication with medical and technical units (notably surgical units) and with accommodation units for patients. This trend, with its emphasis on speedy, precise diagnostics (thanks in particular to the close interaction with imaging and lab units), tends to reduce the length of hospital stays by fostering preventive treatment. Third, ambulatory care is growing, albeit not as quickly in France as in the United States, for instance. This development has revolutionary potential. It should significantly modify hospital structures. Patient intake can be scheduled in the morning, the ambulatory treatment given a few hours later, and the patient leaves the hospital the same day. Ambulatory care calls for specific pathways, reception areas, waiting rooms, dedicated beds, and even at times a separate operating area (in specialities such as ophthalmology where surgical turnover is particularly high, for example). The possibilities of ambulatory care are not always fully appreciated, at least not yet. Thus even though traditional hospital stays continue to be favoured in current hospital programmes, in many cases these may soon become inappropriate. Further impelling this trend away from lengthy hospital stays is the growth of the home care sector.
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Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
un concept hospitalier / A Hospital Design Concept
Mais elle n’est pas – encore – toujours appréhendée à sa juste mesure. Et si l’hébergement classique reste pour l’instant favorisé dans les programmes hospitaliers, il pourrait très vite devenir inapproprié… D’autant plus que se mettent en place des structures d’aide à l’hospitalisation à domicile, que les temps de convalescence ne sont plus guère gérés par l’hôpital…
1.
2.
En quête d’humanité
Depuis une (ou deux) décennie(s), le vocable des programmes hospitaliers a été quelque peu modifié, la machine à soigner escomptant devenir un lieu de vie. Un lieu de vie ouvert sur la ville, ouvert à la culture. Avec des gabarits appropriés à une bonne intégration urbaine. Avec une accessibilité facilitée par les transports en commun. Avec des « portes » et des parcours clairement identifiés. Avec des espaces paysagers invitant la population à la promenade. Avec des activités annexes commerciales et/ou événementielles censées l’y attirer en dehors de toute pratique médicale et, a minima, l’accompagner lors de ses rendez-vous répétés (ou non) et séjours médicaux. Un lieu de vie aussi où patients et visiteurs sont accueillis et même « reçus » avec bienveillance et « hospitalité ». Où les halls d’accueil prennent de l’amplitude, en hauteur ou en longueur, offrent des espaces plus ou moins dilatés, plus ou moins intimistes, pour assumer la diversité des contacts. Entre hospitalité et confort hôtelier il n’y a qu’un pas que les nouveaux équipements ambitionnent aussi de franchir. Les chambres s’agrandissent, s’individualisent, s’ouvrent à la vue et à la lumière… Les unités d’hébergement se dotent de « salons de vie » pour que familles et patients puissent se réunir dans un environnement « domestique ».
1. Salle commune (carte postale, 1914) Hospital ward (postcard, 1914) 2. C oncept de chambre ambulatoire pour « Global Hospital », un programme de recherche en partenariat avec EDF, CHU de Nice, Dalkia et Crystal, 2006 Design for an outpatient room for ‘Global Hospital’, a joint research project with EDF, university hospital of Nice, Dalkia and Crystal, 2006
The Human Factor
Over the last decade or two the vocabulary of hospital programmes has shifted somewhat from the construction of healthcare ‘machines’ to the creation of pleasant places to spend time. Such places are open to the city and to culture. They are built on scales appropriate, to urban integration, and designed to be accessible by public transport, with ‘portals’, clearly identified pathways, and landscaped spaces inviting city residents to stroll through them. Annexed commercial activities or events are set up to attract people for purposes other than medical treatment, or, at least, to make the time spent there for appointments and hospital stays more pleasant. In such places, patients and visitors are made to feel welcome in appropriate, hospitable settings, which include reception lobbies generous in height and length, and spaces that are more or less dilated, or more or less intimate, for a variety of contacts. Some facilities are aspiring to move from hospitality to hotel-style comfort. Patient rooms are bigger and more private, and they offer better views and more light. Accommodation areas are also being equipped with ‘living rooms’ so that patients and families can get together in a home-like environment. Associated Clinics
More and more often, the option of providing for the possibility of constructing a private associated clinic tends to come up at the programming stage of new hospital sites. The idea of sharing all or part of the technical platform with a private clinic is intended to be both generous and pragmatic. It imposes an appropriate outlook on hospital designers, a reasonable organisation of the surrounding area, with rapid, efficient connections, suitable dimensioning and the possibility of extensions. But the idea rarely comes to fruition, impeded as it often is by financial issues. Among these issues are the substantial gap in building costs between the public and private sectors – approximately €1500/m² in the private sector versus €2000/m² in the public – and the reverse gap in the remuneration of doctors. The Importance of Making Facilities Sustainable
Recent programmes also tend to stress environmental factors and sustainable concerns. Rare are the projects, however, that aim for the ‘High Environmental Quality’ label. They may come close, dance around it, or aspire to it in a timid but reasonable way. Acquiring the environmental quality label is unquestionably too constraining for such a complex facility as a major hospital complex. And yet, for the sake of political correctness, the subject is addressed, at least in general terms. Take ‘mobility’ for example. It is facilitated in the case of hospitals situated in the city centre near efficient public transport, but much less evident when the hospital is located in a suburban or rural area. Still, decision-makers involved in such projects are still looking for promising solutions.
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Les cliniques associées
Lorsqu’il s’agit de programmer de nouvelles cités hospitalières, l’option « clinique à termes » est souvent énoncée…! L’idée se veut généreuse, pragmatique, prônant le partage de tout ou partie du plateau technique… Elle impose aux concepteurs un regard approprié, une organisation du territoire raisonnée, avec des mises en relations (rapides et efficaces), des dimensionnements et des possibilités d’extension (du plateau technique) anticipés. Elle doit pouvoir un jour se concrétiser. Mais elle est in fine rarement réalisée, souvent stoppée dans son élan, pour des questions économiques. Des questions que soulève la singulière différence de coût de construction : à peu près 1500 €/m² dans le privé, contre 2000 €/m² dans le public – et celle inverse, mais tout aussi étrange de la rémunération des médecins… Plaidoyer pour un équipement durable
Les rédactions des programmes récents font souvent valoir des approches environnementales, des caractéristiques durables. Rares toutefois sont les projets qui observent une rigoureuse démarche HQE. Ils s’en approchent, l’effleurent, l’ambitionnent avec timidité, mais avec raison. La démarche « labellisée » est sans conteste trop contraignante pour pouvoir s’accorder pleinement avec la complexité des grands centres hospitaliers. Toutefois, politesse sociétale oblige, le sujet est abordé. Traité en quelques grandes lignes. La « mobilité », par exemple… Si elle est facilitée dans le cas d’hôpitaux inscrits en centre ville ou à proximité de transports en commun efficaces, elle apparaît moins évidente dès qu’il s’agit d’une construction en pleine campagne. Mais les décideurs concernés par ce dernier cas cherchent malgré tout des solutions prometteuses… Les économies d’énergie sont aussi évoquées. Elles se traduisent essentiellement par la diminution des surfaces vitrées et notamment des grandes verrières coiffant de très grands volumes... Des choix de matériaux judicieux, une bonne isolation par l’extérieur, une protection solaire efficace permettent aussi d’en réaliser. Néanmoins, à n’en pas douter, le grand thème de ce plaidoyer n’est autre que l’évolutivité des lieux. Une évolutivité consciente des enjeux qu’elle induit. Toujours affirmée. Parfois confirmée… Dès lors que les fonctions et leurs technicités ont été conçues « démontables », « échangeables »… Dès lors que le bâti est en mesure, par ses qualités spatiales structurantes, d’assumer l’ensemble des inévitables réformes.
V e r s u ne no u velle typolo g ie h ospitali è r e G e n è s e d ’ un pa rcour s e t d ’ un conc e pt Il fut un temps où les constructions d’hôpitaux étaient confiées à une petite poignée d’architectes identifiés comme les grands spécialistes du sujet. Dans les années 1990 cependant, comme pour préparer l’entrée du monde hospitalier dans le 21e siècle, les aspirations des maîtres d’ouvrages hospitaliers semblent évoluer. Ils sont en quête d’un nouveau regard, d’une architecture hospitalière « plus jeune », plus dynamique, plus ouverte à la société.
Then there is the question of energy efficiency, which essentially takes the form of diminishing glass surfaces, particularly those covering very large volumes. Appropriate materials, efficient insulation, and solar protection are among the other factors that come into play here. But as the reader will have understood, the major factor that is being stressed here is the ‘evolutivity’ of the hospital facility, or its adaptability to change. Building adaptability into the design requires an awareness of its implications. This is a concern that must be asserted again and again. It can become a reality when functions and their related technologies are designed to be ‘removable’ and ‘exchangeable’, and the building, by virtue of its structural characteristics, has the capacity to accommodate the inevitable reforms.
T owa r d a N ew Hospital T ypolo g y T h e B irt h o f a C onc e pt There was a time when hospital construction was entrusted to a handful of architects noted as the great specialists in healthcare architecture. But a shift in the aspirations of contracting authorities came in the 1990s, as if to prepare the hospital world for the 21st century, and they began looking for new perspectives, and for a younger, more dynamic approach to hospital architecture, an approach more open to society. Regarded at the time as promising young talents with innovative ideas, Jérôme Brunet and Eric Saunier were approached by the Jacobs research firm, which itself had many hospital references, and had cooked up the idea of this daring ‘marriage’. Together they entered the competition for the Caen hospital in 1994. Their design was a prize-winner, but unfortunately the project was not brought to fruition.
Jacques Lévy-Bencheton, Olivier Contré, Gerold Zimmerli, Jérôme Brunet et Vincent Marchand (de g. à dr.) Jacques Lévy-Bencheton, Olivier Contré, Gerold Zimmerli, Jérôme Brunet and Vincent Marchand (left to right)
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La grande terrasse et sa pergola de l’institut Saint-Pierre à Palavas-les-Flots avec vue sur la mer The large patio and pergola at the Saint-Pierre Institute
Les architectes Jérôme Brunet et Éric Saunier sont, à l’époque, repérés comme de jeunes talents prometteurs, aux idées novatrices. Ils sont approchés par le bureau d’études Jacobs, qui ne manque pas de références hospitalières et qui a saisi tout l’intérêt d’organiser un audacieux « mariage ». Ensemble, ils concourent pour l’hôpital de Caen (en 1994). Ils sont nommés lauréats, mais le projet ne sera hélas pas réalisé. Quoi qu’il en soit, les deux architectes ont été remarqués et ils sont rapidement invités à participer au concours pour le projet de l’institut Saint-Pierre (de réadaptation fonctionnelle pour enfants) à Palavas-les-Flots. Concours qu’ils remportent… et réalisent. Avec son plan en U ouvert sur la Méditerranée, ses terrasses et leurs pergolas en teck, la subtile mise en couleurs des façades mais aussi des bastingages ou des portes, la convivialité des espaces partagés comme des chambres, leur projet séduit par son élégance et son humilité. Dans le jury, Gerold Zimmerli, architecte, représentant du ministère de la Santé, apprécie cette convaincante modestie. Dès qu’il quitte ses fonctions ministérielles, il n’hésite pas à se rapprocher du duo, à lui offrir ses compétences « fonctionnelles ». Il devient leur consultant, celui qui décortique les programmes, les analyse et en optimise les fonctionnalités. L’équipe se soude à l’occasion du concours de Cannes qui aurait dû, en toute logique et compte tenu de son ampleur (et des références équivalentes de moins de 5 ans demandées pour accéder au concours), revenir à l’un des ténors du secteur. Mais l’institut SaintPierre qui vient d’être inauguré est resté dans les mémoires du jury et notamment dans celle du directeur de l’hôpital qui revendique un lieu « aimable » avec une grande terrasse dédiée aux patients et à leurs accompagnants… Leur projet minimaliste s’impose, tenant de la plus grande simplicité formelle. Face aux gesticulations des autres propositions, il fait la différence. Mais surtout, il ouvre une voie – prometteuse pour l’univers hospitalier. Une voie qui revendique « une fonctionnalité prioritaire et non négociable », qui lui offre l’expression de la simplicité – et de l’évidence – et l’enveloppe ensuite d’un univers poétique et tendre.
in Palavas-les-Flots, with a view of the sea
Vue aérienne du projet pour l’hôpital pédiatrique de Caen Aerial view of the project for the paediatric hospital in Caen
Nevertheless, the two architects were noticed and were invited to enter the competition for the Saint-Pierre Institute of functional rehabilitation for children in Palavas-lesFlots, a project they won and built. The U-shaped design open to the Mediterranean, the terraces and pergolas in teak, the subtle use of colour on the facades and even on the railings and doors, plus the user-friendly atmosphere in the public spaces and the rooms, were all applauded as elegant and understated. Gerold Zimmerli, then an architect on the jury representing the Health Ministry, particularly appreciated this persuasive understatement. After he left his ministerial functions, he did not hesitate to approach the duo and offer to contribute his ‘functional’ skills to the firm. He became their consultant, dissecting and analysing programmes and optimising functionalities. The team became particularly tight during the Cannes competition, which, considering the scope of the project (and the five years of related references asked of the applicants) should have logically gone to one of the established leading architects in the field. But the recently inaugurated Saint-Pierre Institute was still fresh in the minds of the jury members, and notably of the hospital director, who was looking for a user-friendly centre with a large terrace area for patients and their relatives.
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Une voie qui signe d’emblée l’architecture hospitalière de l’agence BSA. Cette solution ne manque pas d’être critiquée par les concepteurs d’hôpitaux plus expérimentés qui la qualifient volontiers de « non-architecture ». Mais cette « non-architecture »-là, les architectes de BSA la revendiquent haut et fort et sans le moindre complexe tant ils sont convaincus de sa pertinence fonctionnelle et de sa force émotionnelle. Pertinence et force, d’ailleurs plébiscitées par l’univers hospitalier puisque ce dernier n’hésite pas à les inviter aux concours pour les plus grands centres hospitaliers programmés en ce début de siècle. Depuis 2001, cette « non-architecture » s’est ainsi développée à Douai, Toulon, Chalonsur-Saône, Jossigny, Genève, Belfort-Montbéliard, Chambéry, Argenteuil… Autant de projets réalisés ou en passe de l’être. Autant de projets portés par l’agence et, depuis la disparition d’Éric Saunier, plus spécifiquement par Jérôme Brunet, Vincent Marchand, Olivier Contré (arrivé à l’agence en 2001 pour le concours de Douai et depuis 2010 associé de BSA) et Gerold Zimmerli. Ces architectes ont su confronter leurs réflexions, perfectionner leur approche partagée de l’univers hospitalier, la nourrir de chaque expérience entérinée. Ils ont su ériger un véritable concept.
43 252 003 274 489 856 000 combinaisons possibles
L e m ono s pa c e : un conc e pt glob a l
pour un simple Rubik’s Cube de 3Ï3Ï3 43,252,003,274,489,856,000 possible permutations in a simple 3Ï3Ï3 Rubik’s Cube.
Si le projet de Cannes ouvrait une voie, celui de Douai initiait un authentique concept : le monospace. Un concept de l’évolutivité. Qui en a cherché tous les outils… Qui refuse toute logique, toute prérogative de l’instant T, privilégiant celles de demain, celles que l’on ne connaît pas encore. Qui éconduit toute approche trop fine de l’ergonomie. Qui plaide au contraire pour des lieux adaptables, « interchangeables » que les utilisateurs apprennent à apprivoiser. Qui va dans le sens de l’histoire de la médecine et de la technologie et acceptera que, dans le futur, « l’image » se fasse au pied du lit du patient, les opérations, dans des blocs éclatés… Qui soutient l’idée que l’hôpital est un ensemble unique, capable de permettre une totale
The Cannes project is marked by great formal simplicity, which made it stand out from the gesticulations of the other projects. But more importantly, it opened up a promising new avenue for hospital design, an avenue underpinned by a ‘non-negotiable functionality of prime importance’, to which it offers the expression of simplicity and self-evidence, and which it then wraps in a tender, poetic universe. This approach put its stamp on BSA’s hospital architecture from the outset. And it did not escape criticism from more experienced hospital designers, who described it as ‘non-architecture’. But this ‘non-architecture’ is precisely what the architects at the BSA office advocate, forcefully and unabashedly, convinced as they are of its functional relevance and emotional force. These qualities have clearly been recognised by decision-makers in the hospital sector, since the firm was invited to competitions for the biggest hospital centres of the beginning of the century. Since 2001, examples of this ‘non-architecture’ have been applied in Douai, Toulon, Chalon-sur-Saône, Jossigny, Geneva, Belfort-Montbéliard, Chambéry, Argenteuil, and elsewhere, in projects that have been built or are under construction. The agency has succeeded in elevating their approach to a concept, under the impetus of the founders and, more specifically, since Eric Saunier’s passing, of Jérôme Brunet, Vincent Marchand, Olivier Contré (who worked with BSA in 2001 on the Douai competition and joined the firm in 2010), and Gerold Zimmerli. They have succeeded in developing their ideas together, perfecting their common approach to hospitals, and enriching it with what they learn from each experience.
T h e Mono s pa c e : A G lob a l C onc e pt The project at Cannes started the ball rolling, but it was with the Douai hospital that the full-blown concept of the monospace was initiated. It is a concept of flexibility and adaptability. It seeks every possible tool to achieve this purpose, eschewing strategies or logics based on a given moment and giving pride of place to the unknowability of the future. It refuses an overly detailed approach to ergonomics, advocating instead adaptable, interchangeable spaces that users learn to domesticate. It follows the direction of the history of medicine and technology, and accepts the eventuality that imaging will be done at the bedside and operations will take place in smaller scattered units. It supports the idea that the hospital is a single whole, capable of enabling a total fusion between the technical platform and the patient rooms – a unitary, homogeneous form designed to anticipate the future rather than withstand it. This concept takes a singularly compact form, with a building that is usually long and flat, like a large flat block perforated with patios. It has been likened to a ‘Belgian waffle’ by a few of its detractors – a description that its designers find perfectly appropriate. It is therefore a simple form that, by managing, controlling and disciplining the current and future complexity of the spaces, establishes itself in its simplex nature (cf. Meeting, p. 37). To be sure, the individual examples of hospital centres in Toulon, Chalon, Jossigny, Belfort/Montbéliard and Chambéry, for instance, show evidence of deviating from the generic concept, and even running against it at times, in response to site constraints, high urban density, a steep gradient, or seismic regulations. But all respect the fundaments of sustainable compactness.
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fusion entre le plateau technique et l’hébergement – une forme unitaire et homogène, presque anodine pour ne jamais subir l’avenir et, au contraire, toujours l’anticiper. Cette forme se traduisant par une compacité singulière, avec un bâtiment le plus souvent long et plat qui a valeur de grande plaque creusée de patios et qui a pu être comparée à une « gaufre bruxelloise » –, une appellation donnée par quelques détracteurs du concept mais, in fine, parfaitement assumée par les concepteurs… Une forme simple donc qui, en gérant, disciplinant, maîtrisant la complexité présente et à venir des lieux, réussit à imposer sa nature « simplexe » (cf. Rencontre p. 37). Certes, les exemples des centres hospitaliers de Toulon, Chalon, Jossigny, Belfort/ Montbéliard ou Chambéry témoignent de quelques dérogations au concept générique… de quelques confrontations avec des sites contraints par une forte densité urbaine, une importante déclivité du terrain, une réglementation sismique… Mais tous respectent les fondements d’une compacité durable. Une compacité qui se caractérise essentiellement par un rigoureux maillage. Ce dernier fédère toute l’organisation des lieux et identifie des « parcelles génériques » tout en se défendant de leur attribuer une quelconque affectation définitive. Leurs combinatoires se révèlent inépuisables – à l’instar d’un Rubik’s Cube – et leurs frontières inexistantes. Si ce maillage n’est pas sans rappeler celui qui génère les plans orthonormés de la ville de New York, du quartier du Mirail à Toulouse ou de l’université de Berlin, son dessin est, quant à lui, tridimensionnel – avec une trame générale de 7,50
7,50 m et une hauteur
optimale à 4,20 m. Sa composition en plateaux stratifiés banalise les points de structure suivant un système classique de poteau/poutre. Sa fonctionnalité « hospitalière » est optimisée par le développement d’une double circulation. Double, pour irriguer deux univers, l’un « fermé et protégé », et l’autre « ouvert et non protégé » – pour que les flux médico-techniques et publics n’interfèrent pas. Cette double circulation peut ainsi décliner ses avantages en favorisant l’installation d’un « itinéraire bis ». Pour autoriser, par exemple, la fermeture d’un secteur en raison d’impératifs d’exploitation médicale ou économiques (secteur qui pourrait être alors assimilé à une jachère en attente d’une nouvelle affectation), à moins qu’il ne s’agisse d’organiser des travaux d’adaptation… Traversé longitudinalement par deux axes, chaque plateau est aussi irrigué par des transversales. À la croisée de ces artères se dressent, en toute logique fonctionnelle, les liaisons verticales identifiées comme les « troncs »… d’une arborescence de distribution. Celle-ci permet une juste répartition des espaces servants, avec au centre, la zone tampon public/médical et, en périphérie, les zones nobles : d’un côté, les espaces publics et, de l’autre, les espaces médicaux.
Moule à gaufres double face Waffle iron
Arborescence rigoureuse des flux Strict tree-shaped flow structure
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Pour faciliter l’évolutivité du concept, en trois dimensions, une enveloppe unitaire et homogène, à l’instar de la forme qu’elle habille, s’impose. Une enveloppe continue, démontable et extensible dont les châssis sont fixes, ouvrants et interchangeables, grâce à une technicité réfléchie et appropriée. Une enveloppe qui peut ainsi conserver son écriture quelles que soient les modifications spatiales opérées par l’équipement et qui, en aucun cas, ne doit s’interrompre au risque de briser la chaîne qui discipline l’évolutivité du monospace. Ce concept est, à n’en pas douter, un tout. Ce sont, tout à la fois, sa compacité, sa stratification, son maillage, son arborescence et son enveloppe unitaire qui le caractérisent. Qu’une seule de ces composantes fasse défaut et le processus de l’évolutivité, si complexe à mettre en œuvre, s’en trouve anéanti. Scénarios d’organisation des plateaux Scenarios floor organization
This compactness is essentially characterised by a rigorous grid mesh that organises all the spaces in a single unit and identifies ‘generic plots’, to which it carefully refrains from assigning definitive functions. The combinatory possibilities are inexhaustible – like a Rubik’s Cube – and their boundaries non-existent. The grid mesh system is reminiscent to a degree of the orthogonal grid plan that governs New York City, the Mirail district in Toulouse, or the University of Berlin, but this system is three-dimensional, based on a 7.5
7.5 metre pattern and an optimal height of 4.2 metres. It is composed of stratified
platforms, making for general-purpose structural points in a traditional post-and-beam construction. Its ‘hospital’ functionality is optimised by the development of a double circulation pattern to feed two environments – one ‘closed and protected’, the other ‘open and unprotected’ – so that the medical and technical flows, on the one hand, and public flows, on the other, do not interfere with one another. This double circulation pattern can also lend itself to the creation of a ‘second pathway’, for instance, in the case of the closing of a sector that no longer meets medical or economic imperatives (and which could be left to ‘lie fallow’, awaiting its reassignment), or in the case of renovation construction work. Two longitudinal pathways run through each block, as well as a number of cross paths. The vertical connections – identified as ‘trunks’ of a tree-like distribution – are located at the junction of these pathways, which is logical in functional terms. This provides for
Plan de Manhattan Plan of Manhattan
an appropriate distribution of spaces, with the public/medical staff buffer zone in the centre and the more prominent zones on the edges, with public spaces on one side and medical spaces on the other. Consolidating the adaptability of the block requires an envelope that is as uniform and homogeneous as the form it clads – a continuous, detachable and extensible envelope with fixed interchangeable frames that can be opened up, using appropriate, well-chosen technical solutions. Such an envelope can maintain its style regardless of the spatial modifications that the facility undergoes, and in no case must it be interrupted, at the risk of breaking the chain that keeps the monospace’s scalability under control. This concept is a unified whole, characterised by a variety of components: compactness, stratification, grid mesh, tree-like structure, and uniform envelope. If one of these is missing, then the expandability and flexibility will be compromised irrevocably.
Fro m D e n s i f ic ation to E x t e rn a li s ation We know from hospital history how quick the pace of change can be and how surprising in nature. A deliberately comfortable grid mesh can need to be densified at any time, its layouts remodelled, and the ergonomics of the facilities enhanced. Its flexibility usually suffices to absorb the modifications. If this is not the case, the mesh can be extended beyond its initial footprint. The facades at the forefront of the facility can be lowered, the postand-beam structure spread out, the stratified platforms extended, the interconnections can pursue their courses and enrich their tree-like structure, and the facades can complete their association with identical modules.
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D e l a d e n s i f ic ation à l’ e x t e rn a li s ation L’histoire hospitalière en témoigne, les évolutions sont rapides… et parfois surprenantes. La maille, volontairement confortable, peut à tout moment densifier les parcelles, remodeler les agencements, affiner l’ergonomie des équipements. Sa flexibilité est telle qu’elle suffit le plus souvent à absorber les modifications. Si ce n’est pas le cas… la maille peut se poursuivre au-delà de l’emprise initiale. Les façades en proue d’équipement sont descendues, la structure poteau/poutre se propage, les plateaux stratifiés se prolongent, le système d’irrigation poursuit sa course et enrichit son arborescence, les façades complètent leur association par des modules identiques. Si cette solution se révèle encore trop timide, reste celle de l’externalisation. Le mono space l’anticipe par le projet « urbain » qu’il installe dans son site d’accueil, par un schéma directeur propice au développement d’un maillage similaire au sien et susceptible d’accepter de nouveaux bâtiments pouvant (ou non, en fonction des nécessités fonctionnelles) lui être rattachés sans contraintes majeures. Cependant cette externalisation est, en pratique, plus facile à orchestrer si le site hospitalier se trouve en lisière de ville ou en rase campagne, avec de l’espace vierge attenant. Et s’il appartient à un projet d’agglomération fondateur pour le développement économique d’un territoire et s’il peut être soutenu par une politique de partenariat avec le monde universitaire, le secteur privé médical et/ou paramédical intéressé par la valorisation, par une certaine mutualisation des expériences… L’administration aurait ainsi la possibilité de rejoindre un quartier « tertiaire ». Tout ou partie des unités d’hospitalisation pourraient trouver refuge dans une formule hôtelière. Les consultations seraient, le cas échéant, regroupées avec celles d’une clinique privée et données dans une maison médicale… Les possibilités sont multiples. Les solutions facilitées, pour que le monospace puisse étendre ses fonctions stratégiques. Dernière ouverture du concept : l’externalisation extrême. Extrême, c’est-à-dire totale. Avec un déménagement du centre hospitalier pour un tout autre univers et un équipement à réformer… pour en faire un bâtiment industriel, un bâtiment tertiaire. À moins qu’il ne soit in fine tout simplement démonté. Le cas de l’hôpital d’Argenteuil revendique sans doute plus que tous les autres monospaces cette dernière ouverture, puisqu’il assemble des modules préfabriqués tout à fait recyclables.
I d e ntit é s cont e x tu e ll e s Si le concept du monospace privilégie une démarche typologique – et non architecturale –, s’il ne subit pas une écriture, force est néanmoins de constater – projets réalisés à l’appui – qu’il s’écrit avec force. Avec un vocabulaire univoque, qui toutefois se décline pour mieux s’adapter au contexte. Qu’il soit en cœur de ville, en périphérie urbaine ou en rase campagne, le monospace, par son échelle, se révèle toujours important… Il devient repère majeur du territoire. Pour s’y ancrer sans traumatisme, il doit trouver les moyens de le respecter, de développer les outils lui permettant de s’y fondre. En minimisant son gabarit, il ne dénature pas le skyline ambiant. En déroulant des façades unitaires et homogènes, il déjoue l’échelle des lieux.
If this solution proves to be insufficient, externalisation is another option that the monospace anticipates by means of the urban quality of the project that it sets up in its reception area and by a master plan that accommodates the development of a grid (similar to its own) which would be capable of accommodating new buildings that may or not be connected to it, without any major constraints. Externalisation of this type is easier to orchestrate if the hospital complex is situated on the outskirts of the city or in the countryside, with an undeveloped site adjacent to it. It is also easier to orchestrate if the complex is part of an overall economic development plan and is supported by a policy of partnerships with the academic world and the private medical and/or paramedical sector interested in pooling resources and knowledge. The administration could also be linked up with a commercial district. All of the hospital units or some of them could be housed in ‘hotel-type’ units. The consultations could be grouped with those of a private clinic, and so on. A great many possibilities and solutions would enable the monospace to expand its strategic functions. Extreme externalisation – extreme in the sense of total – is also an eventuality that the monospace concept could accommodate. Such externalisation could take the form of the relocation of the hospital centre to another place entirely, leaving the facilities to be remodelled for industrial or commercial use. Or the building could simply be dismantled. The Argenteuil hospital fully anticipates this possibility, more so no doubt than any of the other monospaces, since it is made up of completely recyclable prefabricated modules.
C ont e x tu a l I d e ntiti e s Although the monospace concept emphasises a typological rather than an architectural approach and does not correspond with a particular design style, if you examine the built projects, it is clear to see that they have a forceful stylistic design, nonetheless. They conform to a univocal expression, but display variations, which are in direct relationship to the context. Whether situated in the city centre, on the city outskirts, or in the country, the monospace is always of considerable importance, if only by reason of its scale. Inevitably, it becomes a landmark. To become an integral part of the site without damaging the existing fabric requires finding the means to respect this fabric and developing the tools that enable it to blend in. Minimise the monospace’s proportions and it will not disfigure the skyline. Create uniform, homogeneous facades and they will offset the scale of the facilities. Reflect the immediate surroundings in the facades and the monospace will have an evanescent quality. Yet even though the monospace aspires to a certain degree of understatement, it rejects the idea of a generic form. By no means is the aim to look like a model. After all, it meets the constraints of each site and each programme, case by case. For this reason, its facades always tell a story related to the site, and they do so with great delicacy and even tenderness. In Chalon-sur-Saône, where the hospital is set in a landscape modelled on a quay of the Saône, the pixellated pattern of its facades evokes the pattern of Burgundy rooftops. In
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En leur faisant refléter l’environnement immédiat, il se rend évanescent… S’il recherche une certaine discrétion, il se refuse néanmoins à la banalisation. En aucun cas, il ne souhaite apparaître tel un modèle. Cela serait de surcroît injustifié, tant il satisfait, au cas par cas, aux contraintes des sites et/ou des programmes. C’est donc toujours avec beaucoup de délicatesse, et même de tendresse, que ses façades content une histoire. Une histoire liée au site qui l’accueille. À Chalon-sur-Saône, il se pose dans un paysage modelé de quai de Saône et pixellise ses façades façon « toitures de Bourgogne ». À Douai, il appareille des briques de miroir en guise de clin d’œil aimable aux mises en œuvre régionales. À Belfort-Montbéliard, en lisière de forêt, il plisse un contretype de bois (inséré dans un module verrier)… Et c’est avec un même souci identitaire qu’il caractérise son seuil, cet espace de transition dont la fonction d’accompagnement du patient, dans sa gestion du stress à l’approche des lieux et de ce qui l’y attend, est essentielle et traitée avec beaucoup d’attention. Mais chaque seuil se révèle toujours spécifique, approprié à la relation que l’hôpital entretient avec la ville et l’espace public (inexistante à Belfort, prédominante à Cannes…), au mode d’accès privilégié (par voiture à Jossigny, à pied à Chambéry…), au climat local (froid et humide à Douai, chaud et venté à Toulon…). Sa spécificité est par ailleurs confortée par le traitement du hall d’accueil qui poursuit en règle générale les intentions d’ambiance énoncées à l’extérieur. Avec un sol de pierre ou un faux plafond de verre, une couleur chaude (pour réveiller un triste climat) ou froide (pour rafraîchir une forte température)… Autant de caractéristiques qui prennent naissance au seuil, assurent la transition avant de se propager le plus souvent jusqu’aux nœuds principaux de l’arborescence. Dernières composantes identitaires du monospace, son empreinte culturelle, que celle-ci soit territoriale ou déterministe. Elle est territoriale quand elle reprend l’iconographie du musée local pour animer le fond de scène de la salle cultuelle, les têtes de lit des unités d’hébergement… Déterministe quand elle exprime des volontés programmatiques ou de direction, avec des halls dont la double hauteur permet des accrochages de photos, avec des patios dont les façades sont animées par des projections, dont les aménagements paysagers se dessinent thématiques, se font porteurs de sensibilités olfactives… Mais territoriale ou déterministe, cette empreinte ne prétend pas relever de l’univers artistique. Elle se réclame avec humilité d’une démarche rationnelle que nourrit un discours.
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Trois seuils d’entrée d’hôpitaux : Three thresholds to hospitals: 1. Cannes Cannes 2. Toulon Toulon 3. Douai 3.
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Douai, a pattern of mirror bricks echoes regional constructions. In Belfort-Montbéliard, the facade has louvres of a non-standard wood sandwiched between glass panels in a nod to the adjacent woods. The threshold of each project is addressed with equal concern for creating a distinctive identity. The threshold of a hospital is the transitional space; its function is essential in helping patients manage their stress as they approach the building and what awaits them there. It is treated, therefore, with great attention using a recurrent approach, yet the design of each threshold is always a singular response to the relationship that the hospital has with the city and public space (non-existent, for example, in Belfort, but predominant in Cannes), to the main mode of access (vehicular in Jossigny, pedestrian in Chambéry), and to the local climate (cold and humid in Douai, hot and windy in Toulon). This specificity is reinforced by the treatment of the reception lobby. The ambiances stated outside will generally be pursued inside, with a stone floor, a false ceiling in glass, a warm colour (to brighten up a dreary climate) or a cool colour (to offset high temperatures). Rooted at the foot of the threshold, these characteristics establish a transitional effect before spreading out to the main nodes of the tree structure. The final component of the monospace’s distinctive identity is its cultural imprint, be it territorial or deterministic. It is territorial when the iconography of the local museum is picked up as a backdrop in the place of worship or on the headboards in the patients’ rooms. It is deterministic when it expresses the aims of the management or programmatic demands, such as double-height ceilings in lobbies where photos can be displayed, or patios that have facades animated by projections and landscaping that offers thematic designs and olfactory experiences. But territorial or deterministic, this imprint does not pretend to derive from an artistic approach per se. Rather, it proceeds with humility from a rational approach nurtured by discursive reasoning.
1. J eux de lumière dans les patios du centre hospitalier de Marne-la-Vallée Play of light on the patios of the Marne-la-Vallée hospital centre 2. D ouble hauteur du hall de l’hôpital de Douai Double height lobby in the Douai hospital 3. Façade de l’hôpital de Douai The Douai hospital facade
3.
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Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
un concept hospitalier / A Hospital Design Concept
RENCONTRE / MEETING
Monospace & simplexité Monospace & Simplexity « La simplexité, telle que je l’entends, est l’ensemble des solutions trouvées par les organismes vivants pour que, malgré la complexité des processus naturels, le cerveau puisse préparer l’acte et en projeter les conséquences. Ces solutions sont des principes simplificateurs qui permettent de traiter des informations ou des situations, en tenant compte de l’expérience passée et en anticipant l’avenir. Ce ne sont ni des caricatures, ni des raccourcis ou des résumés. Ce sont de nouvelles façons de poser les problèmes, parfois au prix de quelques détours, pour arriver à des actions plus rapides, plus élégantes, plus efficaces. »
Pr Alain Berthoz Professor Alain Berthoz
Life has found solutions to simplify complexity. […] These solutions are simplifying principles that make it possible to analyse information or situations rapidly, taking into account past experience and anticipating the future. […] In my view the ensemble of these solutions is simplexity. Simplex solutions are not just ways of reformulating or summarising a problem. Put another way, they enable actions that are more elegant, faster, and more efficient. They also give priority to the senses, even if it means making a detour. Alain Berthoz
Alain Berthoz
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Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
RENCONTRE / Meeting
Le monospace a été développé pour pouvoir orchestrer la somme des complexités hospitalières. Somme qui – par des principes simplificateurs – s’efface pour ne dévoiler in fine que l’évidence d’un lieu. Ce concept (à l’origine hospitalier et depuis étendu à d’autres types d’équipements) rentrerait-il en résonance avec le concept de simplexité énoncé par Alain Berthoz, professeur honoraire au Collège de France1 ? Les réflexions et écrits de ce physiologiste2 pourraient le laisser supposer… Pour s’en assurer, et pour ouvrir le débat à la critique comme à la prospective, BSA a souhaité convier ce professeur à une visite du centre hospitalier de Lagny-Marne-la-Vallée (en cours d’achèvement). Visite surprenante pour un homme habitué à plaider en faveur de formes courbes et généreuses et à critiquer le système orthonormé. Mais visite questionnante aussi puisqu’il se laissa séduire non seulement par le parcours qui lui fut proposé mais encore par les façades dont il plébiscita « la tendresse »… Visite qui se révéla ainsi particulièrement riche d’échanges et qui suscita une seconde rencontre, organisée cette fois au Collège de France. Suivent quelques extraits de cette confrontation d’idées.
1. Alain Berthoz est professeur honoraire au Collège de France. Il est membre de l’Académie des sciences et de l’Académie des technologies ainsi que de l’Académie américaine des arts et des sciences et des Académies de médecine belge et bulgare. Ingénieur, psychologue et neurophysiologiste, après des recherches en physiologie du travail au CNRS, il fonda le laboratoire de physiologie de la perception et de l’action (UMR Collège de France CNRS). 2. Alain Berthoz est l’auteur de plusieurs ouvrages publiés chez Odile Jacob, dont Le Sens du mouvement,
La décision, Phénoménologie et physiologie de l’action (avec J. Petit) et, récemment, La Simplexité (2009), traduit en italien et en anglais. Il est aussi l’éditeur de plusieurs livres chez O. Jacob dont L’Autisme,
L’ Empathie (avec G. Jorland), Les Espaces de l’homme (avec R. Recht), Le Corps en acte, centenaire Maurice Merleau Ponty.
The ‘monospace’ was developed to be able to orchestrate the sum total of hospital complexities. A sum that recedes by way of simplifying principles to reveal in short only the self-evidence of a place. Could this concept (originally a hospital-related term that has since been extended to other facilities) resonate with the concept of simplexity articulated by Alain Berthoz, honorary professor at the Collège de France1, as a reading of this neuroscientist’s works2 might suggest? To see if this might be the case and to start a conversation, BSA invited Professor Berthoz to visit the Lagny-Marne-la-Vallée hospital (then under construction). The visit was surprising for a man accustomed to speaking in favour of curvilinear, generous shapes, and criticising the orthogonal coordinate system. But he found himself captivated not only by the visit that was proposed to him but also by the facades whose ‘tenderness’ he applauded. The visit proved to be particularly rich in questions and interchanges, and led to a second meeting, organised this time at the Collège de France. Below are some excerpts from this exchange of ideas.
1. Alain Berthoz is honorary professor at the Collège de France. He is member of the Académie des Sciences and the Académie des Technologies as well as the American Academy of Arts and Sciences, the Belgian Académie de Médecine, and the Bulgarian Academy of Medicine. An engineer, psychologist and neurophysiologist, after conducting research on the physiology of work at the CNRS, he founded the laboratory of the physiology of perception and action (UMR Collège de France CNRS). 2. Alain Berthoz is the author of several books published by Odile Jacob, including Le Sens du
mouvement, La décision, Phénoménologie et physiologie de l’action (with J. Petit) and, recently, Simplexité (2009), translated into English by Giselle Weiss as Simplexity: Principles for a Complex World. He is also the editor of several books published by O. Jacob, including L’Autisme, L’Empathie (with G. Jorland), Les Espaces de l’homme (with R. Recht), Le Corps en acte, centenaire Maurice Merleau
Ponty.
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Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
RENCONTRE / Meeting
BRUNET SAUNIER ARCHITECTURE
Débattre de la simplexité c’est, nous semble-t-il, identifier les rapports et les résonances que le concept de simplexité, tel que vous le développez dans votre ouvrage, peut induire à l’égard de différents champs d’application – dont l’architecture… ou le design industriel. Prenons ainsi l’exemple d’Apple. Si le designer de ces produits, Jonathan Ive, vient d’être anobli par la reine d’Angleterre, c’est sans doute et entre autres, pour honorer son rôle essentiel dans le développement de la marque. Cette reconnaissance confirmant que le design, motivé par la recherche d’une simplification exacerbée de l’interface objet/utilisateur, fait partie intégrante du concept Apple. Ce design, développé à des fins très précises de facilité, convivialité et plaisir d’utilisation, ne serait-il pas un archétype d’une démarche simplexe ? Peut-on ici parler d’objet simplexe ? Alain Berthoz
Si je n’ai aucune autorité pour émettre des jugements sur l’architecture, vous me donnez là une merveilleuse occasion d’engager un dialogue interdisciplinaire que je n’ai que très rarement avec les architectes. Et si mes propos pourront parfois sembler péremptoires, soyez certains que c’est avec beaucoup de prudence et d’humilité que je les formulerai. Je voudrais aussi préciser que si le terme simplexité est utilisé en ingénierie ou en design, le sens que je lui donne concerne très spécifiquement l’originalité du vivant. Je ne crois pas que le succès d’Apple soit lié à la simplification de ses produits mais plutôt au fait d’avoir ajusté, ou mis en résonance, la présentation et les fonctionnalités de ses outils avec le fonctionnement du cerveau humain. C’est cela qui est essentiel. Et s’il s’agit bien là d’une forme de simplexité et non d’une simplification triviale, cette forme-ci a évidemment un coût. Apple s’est en effet enfermé dans un système clos (sa célèbre tablette par exemple ne présente pas autant d’ouvertures que le PC) qui correspond, me semble-t-il, au concept d’Umwelt de Jakob von Uexküll3. Toutefois, Apple a bel et bien réussi à mettre en réso-
3. L’Umwelt de Jakob von Uexküll est un concept selon
nance tout à la fois l’intuition, le fonctionnement du cerveau de l’homme dans toutes ses
lequel chaque espèce vivante vit dans un environnement
dimensions, et le plaisir de l’objet technique. Il en a cependant payé le prix. Le prix de l’enfermement, de l’inaccessibilité à certains périphériques. Les voies de la simplexité sont pavées d’obstacles.
propre auquel elle donne sens, et qui lui impose ses déterminations. Voir le livre Berthoz, A. (2009) : Neurobiology of «Umwelt». How Living Beings Perceive
the World, Series: Research and Perspectives in Neurosciences. Berthoz, A., Christen, Y. (éd.), 2009, XII, 22 ill., 158 p.
BSA
Cet enfermement serait-il une « erreur » ? Une erreur résultant de la recherche de simplicité ? Une erreur de celles que vous évoquez dans votre ouvrage4 ?
4. « Un aspect fondamental de la simplexité est cette activité créatrice de notre cerveau. Celui-ci résout le
A.B.
La recherche de la simplexité n’est pas une recherche de la « simplicité », mais de solutions élégantes – même si celles-ci exigent un détour par des processus complexes. Ces solutions induisent par ailleurs une certaine harmonie entre le monde et le fonctionnement du cerveau et du corps. Ce qui a un prix, c’est la difficulté de dialoguer avec d’autres systèmes fonctionnant selon des principes différents et, pour Apple, celle d’implémenter certains programmes et/ou périphériques. On ne peut pas pour autant parler « d’erreur » ; j’aurais pu choisir un autre mot plus précis. Toute décision implique un choix et tout choix induit une limite.
problème de la complexité du monde extérieur en produisant des perceptions compatibles à la fois avec ses intentions pour le futur, sa mémoire du passé et les lois du monde extérieur qu’il a internalisées. Il crée, au fond, un véritable Umwelt. Ce qui a un prix : l’erreur. » In La Simplexité, paru aux éditions Odile Jacob, p. 78.
BRUNET SAUNIER ARCHITECTURE
Discussing the concept of simplexity that you develop in your book involves thinking about the relationships and echoes that the concept can have in different fields of application, such as architecture or industrial design. Let’s take the example of Apple. The Queen of England knighted Jonathan Ive, the designer of Apple products, for his essential role, among others, in the development of Apple computers. This recognition confirms that design, driven by the designer to simplify to the utmost the user/object interface, is an integral part of the Apple concept. Could we regard this design, developed for the very precise purpose of ease and pleasure of use, as an archetype of a simplex approach? Can we speak here of a simplex object? Alain Berthoz
I have no authority to pronounce judgments on architecture, but you are giving me a wonderful opportunity to start an interdisciplinary conversation that I have very rarely had with architects. And if at times my remarks strike you as peremptory, rest assured that I will formulate them with great caution and humility. I would also like to note that, whereas the term simplexity is being used in engineering and design, for example, the meaning that I have given it very specifically concerns the originality of living organisms. I think that Apple’s success is related not so much to the simplification of its products as to adjusting and tuning the presentation and functionalities of its tools to the workings of the human brain. That is the main thing. And if it is indeed a form of simplexity and not a trivial simplification, it is a form with an evident cost. Apple has locked itself into a system (its famous tablet, for instance, does not feature as many ports as the PC) that corresponds, in my view, to Jakob von Uexküll’s concept of umwelt 3. The company has succeeded in bringing in line intuition, the workings of
3. Jakob von Uexküll’s concept of umwelt states that
the human brain in all its dimensions, and the pleasure of the technological object. It
every living species lives in its own unique environment.
has, however, paid a price: the price of confinement and of the inaccessibility of certain
environment impose determinations on them. See
peripheral devices. The roads to simplexity are paved with obstacles.
They endow the environment with meaning and the Berthoz, A. (2009): Neurobiology of ‘Umwelt’: How
Living Beings Perceive the World, Series: Research and Perspectives in Neurosciences. Berthoz, A., Christen, Y.
BSA
(eds), 2009, XII, 22 ill., 158 p.
Is this confinement a ‘mistake’? A mistake resulting from the search for simplicity? Like those you mention in your book Simplexity 4 ?
4. ‘The brain really is an “emulator of reality”. A fundamental aspect of simplexity is this creative activity. It solves the problem of the complexity of
A.B.
The search for simplexity is not a search for ‘simplicity’ but rather for elegant solutions,
the external world by producing perceptions compatible with its future intentions, its memory of the past,
even if these entail a detour by complex processes. These solutions give rise to a certain
and the laws it has internalised about the external world.
degree of harmony between the world and the functioning of the human brain and body.
In Simplexity, p. 65.
It creates a veritable Umwelt. But it also makes mistakes.’
The price of this harmony is the difficulty in interacting with other systems functioning according to different principles and, for Apple, the difficulty in implementing certain programmes and/or peripheral devices. But one cannot speak of a ‘mistake’ in this regard. I could have chosen a more precise word. Every decision involves a choice and every choice creates a limit.
40-41
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
RENCONTRE / Meeting
Ce qui aurait un prix regrettable en architecture serait probablement de concevoir un projet simplexe imposant une interprétation du monde contraire aux objectifs préalablement fixés. Une interprétation ou une « erreur d’interprétation » dans les choix que la simplexité suppose. Si j’émets des doutes sur l’architecture orthonormée, c’est que nous savons que notre cerveau ne travaille pas en se référant à la seule géométrie euclidienne mais aussi à des géométries affines et équi-affines, dans lesquelles le temps et l’espace se déroulent suivant des lois du mouvement… et par lesquelles s’imposent des formes différentes de celles où domine l’angle droit. Notre cerveau serait ainsi plus à l’aise dans ces formes-là que dans des espaces normés par l’angle droit, la complexité formelle lui apparaissant alors plus simple que la simplicité d’une trame aux coordonnées cartésiennes. Comme l’ont souligné Poincaré et Einstein, le fondement de la géométrie est dans l’acte. Or, l’acte s’exprime par le mouvement. Une architecture qui ne faciliterait pas ces fondements et les lois naturelles qu’ils impliquent serait donc en contradiction avec le fonctionnement du cerveau. Toutefois, je ne nie pas à l’architecte le droit de provoquer volontairement cette dissonance. C’est le privilège de la fonction « artistique » de l’architecture. La richesse des découvertes du vivant tend à démontrer que les limites de la simplexité des mécanismes mis au point au cours de l’évolution n’ont pas empêché une très grande flexibilité et adaptabilité. Paradoxalement, les limites des solutions simplexes sont aussi productrices de vicariance5. Prenons quelques exemples. Nous sommes tous différents.
5. « La réhabilitation est la réparation d’une fonction
Nos cerveaux sont tous différents. Femmes et hommes, personnes jeunes ou âgées ne
déficiente ; la remédiation elle, est la création par le
perçoivent pas l’espace et ne le « vivent » pas de la même façon ; c’est l’idée de la « variation inter-individuelle ». Certains s’animent par la vision, d’autres par le toucher… Ils interprètent de surcroît le monde qui les entoure selon des processus dissemblables ; c’est le concept de vicariance. Ils l’abordent enfin de diverses manières en fonction des tâches à accomplir, etc. Face à cette trop grande diversité, une pensée logique trop normée ne semble guère appropriée.
cerveau d’une solution qui se substitue au système déficient. Pour cela le cerveau utilise des fonctions redondantes, ou une combinaison de fonctions, de circuits intacts mais non exploités qui se substituent à la fonction déficiente, c’est la définition de la vicariance. » In La Simplexité, paru aux éditions Odile Jacob, p. 47.
Entretien autour des concepts « monospace » et « simplexité » entre le professeur Alain Berthoz et les architectes de BSA, Vincent Marchand, Jérôme Brunet, Olivier Contré, Gerold Zimmerli (de g. à.dr.). Photos prises au Collège de France le 9 janvier 2012 From left to right: Vincent Marchand, Alain Berthoz, Jérôme Brunet, Olivier Contré and Gerold Zimmerli. Photos taken at the Collège de France on 9 January 2012.
A regrettable price in architecture would probably be to design a simplex project that imposes an interpretation of the world that runs counter to previously set objectives. An interpretation, or a ‘mistaken interpretation’ in the choices that simplexity presupposes. If I express doubts about rigorously orthogonal architecture, this is because we know that our brain processes information not only according to Euclidean geometry, but also according to affine and equi-affine geometries, where time and space unfold following laws of motion, and that imposes different forms in which right angles are not dominant. Our brains would thus be more at ease in such forms than in spaces set at right angles; the formal complexity of the former would appear simpler to the brain than the simplicity of a grid with Cartesian coordinates. As Poincaré and Einstein observed, the foundation of geometry is in the act. And the act is expressed through motion. An architecture that does not facilitate these foundations and the natural laws they imply runs counter to the workings of the brain. I am not, of course, denying the architect’s right to provoke this dissonance intentionally. It is the privilege of the ‘artistic’ function of architecture. The wealth of discoveries made by living organisms tends to demonstrate that the limits of the simplexity of mechanisms developed over the course of evolution have not stood in the way of enormous flexibility and adaptability. Paradoxically, the limits of simplex solutions engender vicariance 5. Let’s look at a few examples. We are all different.
5. ‘Rehabilitation is the repair of a defective function;
Our brains are all different. Women, men, the young and the old do not perceive or
remediation is the brain’s way of creating a solution
experience space the same way; this is the idea of ‘inter-individual variation’. Some are more animated by sight, others by touch . . . Plus people interpret the world around them according to different processes; this is the concept of vicariance. Lastly, they approach
that replaces the failed system. For this, the brain uses redundant functions, or a combination of functions, of intact but unemployed circuits that replace the defective function. This is also the definition of vicariance.’ Ibid., p. 33.
things in different ways depending on the task, and so on. Overly normative logical thinking does not seem to be the most appropriate approach to this very great diversity.
42-43
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
RENCONTRE / Meeting
BSA
Vous semblez exprimer l’idée qu’un espace orthonormé euclidien n’est pas idéal pour l’homme. Nous pensons au contraire que la simplicité qui en découle est gage de liberté, qu’elle en est l’une des clés, puisqu’elle ouvre le champ des possibles. La ville de New York est un parfait exemple de cette liberté. C’est à sa trame que l’on doit son évolution. Nos centres hospitaliers participent du même fondement. C’est à leur système orthonormé que l’on doit leurs capacités à s’adapter aux usages, aux modifications de programme, aux progrès techniques, aux avancées médicales… C’est pour répondre à la certitude d’une fonctionnalité primordiale et inéluctable comme à l’incertitude de leur avenir, que nous parvenons à produire des formes simples. Des formes libres d’évoluer dans le temps. Cette architecture claire, évidente, presque élémentaire que nous recherchons est semble-t-il l’aboutissement d’une démarche simplexe. Une démarche qui consiste à révéler une logique préexistante, une « harmonique » dans la complexité sans pour autant imposer un quelconque ordre simplificateur. Imposer cet ordre (ou ce désordre) serait simpliste ou formaliste : nous le réfutons avec force. La simplexité est une démarche, la simplicité un résultat formel. A.B.
Vous pourriez aussi, dans ce plaidoyer pour l’espace orthonormé, me citer le fait que les peintres ont toujours inscrit leurs tableaux dans des rectangles. Vous pourriez aussi me dire que, dans notre oreille interne, nous avons un système de référence de nos mouvements, le système vestibulaire, organisé suivant trois plans orthogonaux et que cette organisation fondamentale existe aussi dans le système visuel. Bien sûr, je ne le nie pas. L’usage de l’espace orthonormé est aussi induit par des bases neurales. Néanmoins pour moi, l’important est qu’il n’existe pas une seule forme de la simplexité, mais des formes – à inventer en fonction des objectifs à atteindre et surtout du point de vue du vécu de l’utilisateur et non de l’architecte. Si la trame orthogonale peut être l’une d’entre elles, elle n’est certainement pas la seule à envisager. L’amphithéâtre grec n’était-il pas circulaire ? Un espace circulaire ne se prêterait-il pas mieux à la rencontre, à la discussion, au débat ? Je comprends cependant votre démarche. Si les psychologues et biologistes expliquent les principes simplificateurs du vivant, par sa capacité à extraire des invariants, je suppose que les principes fondateurs de votre monospace participent d’une même approche : extraire les invariants d’une fonctionnalité malgré la multiplicité des tâches et de leurs évolutions... BSA
Nous avons sédimenté un certain nombre d’éléments, qu’ils soient techniques, architecturaux ou morphologiques. Autant d’éléments qui ne doivent pas, dans le temps, venir empiéter sur la liberté d’occupation des lieux, s’opposer à de nouvelles attributions. Ce sont nos « invariants ». Des invariants qui n’interdisent pas pour autant que viennent ici ou là, dans la nappe régulière qu’ils déclinent (à l’instar de la grille « non stop cities » d’Archizoom Associati) 6, s’inscrire des espaces « de liberté » indépendants de la trame
6. Gargiani Roberto, De la vague Pop à la surface neutre
originale tels que des parcours de déambulation, des lieux de rencontres ou d’orientation.
– Archizoom Associati – 1966-1974, Electra, 2007.
Les invariants sont pour nous les plus petits dénominateurs communs à toutes les fonctions. Ils sont les garants d’une totale liberté d’occupation des lieux... Quelle que soit la qualité
BSA
You seem to be expressing the idea that a Euclidean orthonormal space is not ideal for people. We believe, to the contrary, that the simplicity of it gives rise to freedom, is one of the keys to freedom, since it opens up fields of possibilities. New York City is a perfect example of this freedom. A freedom that stems from its grid. Our hospital facilities are informed by the same principle. The orthonormal system is what gives them the capacity to adapt to different uses and functions, to changes in the programme, technological or medical improvements, and so on. Our simple forms are in answer to the certainty of a primordial, ineluctable functionality and the uncertainty as to their future. These simple forms can evolve freely over time. The clear, self-evident, nearly elementary architecture that we seek would seem to be the culmination of a simplex approach. An approach that consists in revealing a preexisting logic, an ‘overtone’ in the complexity, without imposing a simplifying order. To impose this order (or this disorder) would be simplistic or formalistic, which is something we strongly reject. Simplexity is an approach; simplicity is a formal result. A.B.
You could add to your argument advocating a gridded space, painters working inside rectangles. You could also tell me that in our inner ear, we have a system of reference for our movements, the vestibular apparatus, organised according to three orthogonal planes and that this fundamental organisation also exists in the visual system. I don’t deny it. The use of orthonormal space is also generated by neural bases. What is most important to me is that there is not a single form of simplexity, but rather forms to be invented to achieve different aims, especially from the point of view of the user’s experience and not the architect’s. The orthogonal grid may be one of them; it surely is not the only one. After all, the Greek amphitheatre is circular. Doesn’t a circular space lend itself better to interactions and discussions? I understand your approach. Psychologists and biologists explain the simplifying principles of living organisms by their capacity to draw out invariants, and I suppose that the guiding principles of your monospace are based on the same approach, one based on drawing out the invariants of a functionality, despite the multiplicity of tasks and their eventual evolution. BSA
We have layered a number of elements, be they technical, architectural or morphological. These elements must not impinge on the freedom of occupation of the sites over time, or stand in the way of new uses of space. These are our ‘invariants’. These invariants do not preclude the existence here and there, within the ordered structure that they form (in the manner of the grid in Archizoom Association’s no-stop cities)6, of spaces of ‘freedom’,
6. Gargiani, Roberto. De la vague Pop à la surface neutre
independent of the original grid: paths for walking, places of meeting or orientation, and
– Archizoom Associati – 1966–1974, Electra, 2007.
so forth. Invariants are the smallest common denominators of all the functions. They ensure total freedom of occupation of the site. It doesn’t matter how great the quality of a space for walking may be at a given moment, it must also be able to become a space for ‘nonwalking’. 44-45
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
RENCONTRE / Meeting
d’un espace de déambulation à un instant T, il doit aussi pouvoir devenir un espace de « non-déambulation ». Par exemple : le service de réanimation. S’il faut aujourd’hui pouvoir y surveiller tous les patients d’un seul regard, qui peut affirmer que, demain, il ne faudra pas au contraire garantir à chacun d’entre eux une intimité… Nous dessinons avec des « si » . Et si ce n’était plus un espace de déambulation, et si ce n’était plus une salle de réanimation... Le monospace est une réponse à ces « si ». C’est un espace de liberté. C’est un bâtiment simple, parce que satisfaisant une démarche volontaire de simplification (et/ou de simplexification ?). Cette démarche n’est-elle pas plus simple (et/ou simplexe) que celle qui chercherait à anticiper la complexité du cerveau humain, ses capacités à vivre un espace complexe ? A.B.
Oui et non. Oui, parce que les choix que vous faites sont imposés par la fonction et son évolutivité, et que l’adoption d’une trame orthonormée – de celles que vous exploitez pour vos hôpitaux – est effectivement porteuse d’une grande capacité de réaffectation en fonction du futur. Si vos hôpitaux peuvent se revendiquer d’une démarche simplexe, c’est surtout parce qu’ils sont le fruit d’une remarquable réflexion sur la distribution des fonctions brisant certaines frontières, organisant d’une façon non triviale les flux, etc. La simplexité de votre architecture vient de la pensée que vous avez appliquée sur un plan orthonormé dédié à des fonctions multiples à un moment donné et porteur d’un potentiel de changement. Et non, dans la mesure où je pense que vous imposez plus que vous ne le pensez, par cette géométrie. La coque du CNIT de La Défense, qui pourrait aussi s’apparenter à « un monospace » alors qu’elle ne répond en aucun cas à une règle orthonormée, n’abritet-elle pas aussi des formes multiples d’activités ? Mais sans doute n’est-elle qu’une toile de tente géante… et non un hôpital aux fonctions aussi multiples que complexes ! Nous sommes dans un débat passionnant qui est celui des relations entre le vivant et l’artefact : nous ne pouvons pas échapper à l’idée que nous faisons des choix. BSA
Certes, nous faisons des choix – très précis, très forts, qui visent tous à converger vers une forme d’évidence. Toutefois, si vous énoncez une simplexité « probabiliste »7, nous
7. « … La simplexité est une façon de vivre avec son monde. Elle est élégance plutôt que sobriété, intelligence plutôt
revendiquons quant à nous une simplexité déterministe, tant la raison est à l’origine de
que logique froide, subtilité plutôt que rigueur, diplomatie
tous nos choix.
plutôt qu’elle ne réagit. Elle impose ses lois et ses grilles
plutôt qu’autorité. La simplexité est florentine, elle anticipe d’interprétation, elle est tolérante. Elle est adaptative plutôt
A.B.
que normative ou prescriptive, probabiliste plutôt que déterministe. Elle tient compte du corps ému autant que
Non, je n’ai pas évoqué la simplexité comme uniquement probabiliste. Dans mon livre,
de la conscience claire, elle tient compte du contexte. La
j’ai simplement voulu dire que les organismes vivants ont dû faire face au fait que leurs
simplexité est intentionnelle, elle respecte l’énergie, mais
moyens d’information, les capteurs sensoriels par exemple, donnent des informations
elle part du sujet, elle permet le changement de point de
parfois en consomme. Elle tient compte du temps vécu,
incertaines et que le monde est lui-même source d’incertitudes. Résoudre le problème
vue, la création, elle autorise la tolérance qui est opinion
de l’incertitude est un des fondements de la vie et de la survie. Mon collègue Antoine
p. 224.
Triller à l’École normale 8 vient ainsi de démontrer que les neuromédiateurs de la synapse,
8. Antoine Triller est directeur de recherche à l’Inserm,
que l’on pensait stables, se baladent dans des microdomaines en obéissant à des lois
supérieure à Paris et, depuis 2011, membre de l’Académie
probabilistes.
maîtrisée. » In La Simplexité, paru aux éditions Odile Jacob,
directeur de l’Institut de biologie de l’École normale des sciences. Il consacre ses recherches à la biologie de la synapse.
Take the intensive care unit. Today you have to be able to keep all the patients under observation at once, but, who knows, maybe tomorrow the requirement will be to provide each patient with privacy. We design with ‘what if’ in mind. What if it’s no longer a space for walking? What if it’s no longer an intensive care room? The monospace is an answer to these ‘what ifs’. It’s a space of freedom. It’s a simple building because it satisfies an intentionally simplifying (and/or simplexifying) approach. Isn’t this approach simpler (and/or more simplex) than one that would seek to anticipate the complexity of the human mind, and its capacities to experience a complex space? A.B.
Yes and no. Yes, because the choices you make are governed by function and its adaptability, and adopting an orthogonal grid – of the type you use for your hospitals – effectively offers a great capacity of reassignment depending on future needs. Hospitals can claim to apply a simplex approach insofar as they are the outcome of a remarkable reflection on the distribution of functions: breaking certain boundaries, organising flows in a non-trivial way, and so on. The simplexity of your architecture comes from the thinking applied to an orthonomal basis dedicated to multiple functions at a given moment and provided with the potential to meet changing needs. But no, insofar as I think that you are imposing more than you think with this geometry. Doesn’t the outer shell of the CNIT building at La Défense, which could be seen as a ‘monospace’ even though it does not have an orthonormal basis, house multiple forms of activities? But no doubt it is nothing more than the canvas of a giant tent and not a hospital with multiple complex functions. This is a passionate discussion that touches on the relations between living organisms and artefacts. We cannot escape the idea that we make choices. BSA
Of course, we make choices, very precise, strong choices, all aimed at converging toward
7. Simplexity is a way of living with the world. It favours elegance over dullness, intelligence over formal logic,
a form of self-evidence. However, if you are speaking about a ‘probabilistic’ simplexity 7,
subtlety over rigidness, diplomacy over authority.
we advocate a deterministic simplexity, since reason informs all our choices.
Simplexity is Florentine; it anticipates rather than reacts, suggests laws and interpretative grids, is forbearing. It is adaptive rather than normative or prescriptive,
A.B.
probabilistic rather than deterministic. It takes into
No, I’m not speaking about simplexity as only probabilistic. In my book, I simply wanted
account the perceiving body as well as consciousness,
to say that living organisms have had to face the fact that the means of information
It economises energy but sometimes it consumes it.
acquisition – their sensors, for instance – provide uncertain information and the world itself is a source of uncertainty. Resolving the problem of uncertainty is one of the
and it considers context. Simplexity is intentional. It starts from subjective experience, allows changes in perspective, is creative, and promotes tolerance, which is opinion with a lid on.’ In Simplexity.
fundaments of living and survival. My colleague, Antoine Triller, at the École Normale8,
8. Antoine Triller is director of research at Inserm,
has just demonstrated that neuromediators in synapses, which were thought to be stable,
director of the biology institute at the École Normale
actually move around in microdomains obeying probabilistic laws.
the Science Academy. His research focuses on the biology
Supérieure in Paris, and a member, since 2011, of of synapses.
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Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
RENCONTRE / Meeting
1.
2.
Vous dites que la raison est à l’origine de votre choix, mais la raison ne peut-elle pas être combinée à l’émotion, même si l’une et l’autre ne sont pas régies par les mêmes lois ? Dans mon laboratoire du Collège de France, nous développons des paradigmes très déterministes : nous faisons des manipulations visant à déterminer des lois de fonctionnement du cerveau pour le mouvement, la perception… Mais, en même temps, nous sommes bien obligés de constater que l’incertitude devient une composante majeure de notre recherche. Nous sommes, si ce n’est en pleine contradiction, dans l’opposition des contraires. Entre la certitude et l’incertitude. Entre le cerveau gauche qui est celui du langage, de la séquence, de l’ordonnancement et le cerveau droit qui est celui du global, des associations libres, de la pensée magique. BSA
L’architecture vit cette dualité et nous développons nos propres paradigmes… À la flexibilité des lieux que nous revendiquons s’opposent parfois quelques contradictions d’usage. Nous organisons – avec certitude (pour un instant T) – des fonctionnalités sans qu’elles fassent systématiquement loi auprès des usagers… Nous avons d’ailleurs pu observer que le personnel hospitalier pouvait nous réclamer des espaces contraignants, voire inadaptés à leurs fonctions, à partir du moment où il avait pris, par le passé et dans d’autres lieux, l’habitude d’en gérer les contraintes… A.B.
En tant que physiologiste, je peux commenter votre dernière remarque. Le concept d’« habitus » est tout à fait prégnant. L’homme a les capacités d’apprendre et de surapprendre, de s’adapter et de se suradapter, de s’habituer et de s’enfermer dans des habitudes dont il a beaucoup de difficultés à s’extirper. Il a cette capacité remarquable de s’habituer à des lieux, à des situations ou même à des relations. Pour autant, la « force de l’habitude » ne signifie pas qu’il se sente bien dans un lieu inadapté. Il s’est juste enfermé dans un schéma de comportement pratique. Ma position depuis quarante ans est de « ne plus adapter l’homme au travail mais le travail à l’homme », d’essayer de re-renverser un paradigme qui aujourd’hui soumet l’homme et le travailleur,
3.
4.
Visite du centre hospitalier de Marne-la-Vallée le 8 novembre 2011 avec le professeur Alain Berthoz Visiting the Marne-La-Vallée hospital centre on 8 November 2011.
1. O livier Contré, Jérôme Brunet, Gerold Zimmerli, Alain Berthoz, Vincent Marchand Olivier Contré, Jérôme Brunet, Gerold Zimmerli, Alain Berthoz and Vincent Marchand 2. Alain Berthoz, Jérôme Brunet Alain Berthoz, Jérôme Brunet
You say that reason informs your choices, but can’t reason be combined with emotion, even it they are not governed by the same rules? In my laboratory at the Collège de France, we are developing highly deterministic
3. J érôme Brunet, Alain Berthoz, Olivier Contré Jérôme Brunet, Alain Berthoz, Olivier Contré 4. G erold Zimmerli, Vincent Marchand, Jérôme Brunet, Alain Berthoz Gerold Zimmerli, Vincent Marchand, Jérôme Brunet, Alain Berthoz
paradigms. We are trying to determine the laws governing brain functions for motion, perception, and so on. But, at the same time, we can’t help noting that uncertainty is a major component of our research. If this is not an out-and-out contradiction, it is at the very least a conflict between opposites. Between certainty and uncertainty, between the left brain – the seat of language, sequence and order – and the right brain – the seat of global, free associations and magical thinking. BSA
Architecture faces this duality and we develop our own paradigms. The flexibility of spaces that we advocate sometimes contradicts conflicts of use. We organise – with certainty (for a given moment) – functionalities that do not necessary lay down the law as far as users are concerned. We have seen how the hospital staff can request very restrictive spaces, sometimes even ill-adapted to their function, so accustomed are they in other places to handling such restrictions. A.B.
As a physiologist, I can comment on your last remark. The concept of ‘habitus’ is laden with meaning. Human beings have the capacity to learn and to overlearn, to adapt and to overadapt, to get used to something and to lock themselves into habits which they have great difficulty getting rid of. They have a remarkable capacity to get used to places, situations, and even relationships. But it is not because they have habits that they feel good in ill-adapted places. They have just locked themselves into a pattern of practical behaviour. My position for the past forty years is ‘to have work adapt to people not people to work,’ to try to overturn the paradigm to which workers are subjected in hospitals and other
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Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
RENCONTRE / Meeting
dans les hôpitaux comme ailleurs, à des contraintes qui sont non seulement les contraintes de la productivité, mais aussi celles de la finance. J’essaie donc de retrouver l’adaptation des lieux, du travail, à la diversité et je refuse de considérer que les gens vont s’adapter aux lieux. BSA
Nous sommes confrontés au paradoxe suivant : le commanditaire, celui qui nous dicte le programme hospitalier n’est jamais le patient mais celui qui orchestre les soins. Pour autant, nous devons satisfaire cette forme d’« hospitalocentrisme » sans jamais perdre de vue l’intérêt du patient. Si le monospace s’impose par son efficacité fonctionnelle, il place le bien-être du patient au cœur des préoccupations. Avec des espaces de rencontre et d’attente ouverts à la lumière naturelle et aux paysages, avec des chambres aux vues cadrées depuis la position allongée, avec une signalétique dont la maîtrise minimise le stress potentiel… C’est à l’occasion de la réalisation du centre de rééducation pour enfants de Palavasles-Flots que nous avons été initiés à l’univers hospitalier et c’est avec une grande empathie que nous avons dessiné ce lieu de « reconstruction » des enfants. Le regard que nous portions sur le bien-être des patients a guidé notre conception d’alors. Ce regard ne nous a depuis jamais quittés, même si l’échelle et la complexité des programmes que nous abordons désormais induisent une approche fonctionnelle, technique et économique plus déterminante… Ce regard peut par ailleurs être conforté par une demande appuyée du maître d’ouvrage. Nous avons vécu cette expérience à Cannes, où le directeur de l’hôpital avait imposé un concept selon lequel le centre hospitalier devait ressembler à un grand hôtel doté d’un grand espace – autre que le hall d’entrée –, réservé aux patients. Nous avons évidemment satisfait à la demande, même s’il fallut pour y parvenir gérer des contraintes décuplées… A.B.
Cela conduit en effet à concevoir des espaces hybrides qui tiennent compte tout à la fois des contraintes économiques, financières, mais aussi du vécu de chaque usager. L’interaction entre les machines et les hommes est un problème très ancien. Mais ne peut-on imaginer que le patient voie son statut évoluer ? Ne pourrait-il pas devenir un partenaire de l’organisation hospitalière ? Surtout si l’on considère que la récupération de ses fonctions déficitaires implique sa participation active. Ne pourrait-on pas également envisager que vos hôpitaux puissent intégrer les fonctions de recherche ? Une intégration sans doute difficile à orchestrer, mais d’un principe simplexe qui pourrait faire progresser la médecine ? Enfin, ne pourrait-on pas supposer que, si aujourd’hui vous réalisez des hôpitaux de 600 places, demain vous pourriez concevoir des hôpitaux répartis dans la ville ? Des antennes ? Des dispensaires ? BSA
À Lagny, il y avait un hôpital éclaté dans la ville, qui est devenu un monospace en limite d’urbanité. Mais un monospace concentré qui, s’il regroupe toutes les exigences médicales, est d’ores et déjà préparé à externaliser des satellites… Un monospace encore assez libre pour accepter toutes les évolutions de programmes, toutes les complexités futures, pour assumer l’idée que les certitudes d’aujourd’hui restent des incertitudes pour demain.
workplaces, the constraints related to productivity and finance. I am trying to find ways to make workplaces that are adapted to diversity and so I refuse to consider getting people to adapt to places. BSA
We have to deal with the following paradox: the contracting authority that sets down the programme for the hospital is never the patient, but always the body that orchestrates patient care. And so, we have to satisfy this form of ‘hospital-centrism’ without ever losing sight of the patient. The monospace offers functional efficiency while placing the patient’s well-being at the centre of preoccupations. To give a few examples: the meeting and waiting areas benefit from sunlight and generous views of the surrounding landscape; the rooms have framed views visible from the bed; and the signage is designed to reduce stress. Our first experience with hospitals was with the physical therapy centre for children in Palavas-les-Flots. We designed the place with great empathy for the children. Our perspective on the well-being of patients guided the design. This perspective has never left us, even though the scale and complexity of programmes that we are dealing with now warrants a more deterministic functional, technical and economic approach. This perspective can sometimes be reinforced by a specific request from the contracting authority. We had this experience in Cannes, where the hospital director requested that the hospital resemble a luxury hotel with a large area – in addition to the entrance lobby – reserved for patients. Obviously we satisfied the request, even though it meant dealing with a great many additional constraints. A.B.
This leads indeed to designing hybrid spaces that take economic constraints into account but also the experience of individual users. The interaction between people and machines is a very old problem. But couldn’t one imagine seeing the status of patients change? Couldn’t they become partners in the organisation of the hospital? Especially if you consider the fact that recovering their defective functions involves their active participation. Couldn’t one also imagine hospitals incorporating research functions? This would no doubt be hard to orchestrate, but it would mean applying a simplex principle that could advance the field of medicine. Finally, couldn’t one imagine that instead of making hospitals with a capacity of 600, as you do today, you’d be designing small premises – units or clinics – spread throughout the city? BSA
There was an ‘exploded’ hospital in the city of Lagny that has become a monospace, a concentrated monospace that brings together medical requirements and yet is already prepared to externalise satellites. A monospace that is still free enough to accept potential changes in the programmes, future complexities, and the idea that the certainties of today remain uncertainties for tomorrow.
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Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
RENCONTRE / Meeting
Votre question anticipe donc celle de la convertibilité des grands bâtiments que nous construisons, dans le cas où ceux-ci seraient délaissés par l’hôpital au profit d’une nouvelle politique de santé pouvant notamment consister en un dégroupement de l’offre de soins. Sans avoir à ce jour eu l’expérience d’une telle reconversion, nous pouvons espérer que la simplicité de notre concept puisse convenir à la mise en place d’autres programmes – universitaires, tertiaires, commerciaux… – et nous accepterions par ailleurs le principe que nos réalisations soient éphémères, pour laisser à la ville la possibilité de se régénérer. Pas si simple... A.B.
Le vivant, dans un univers d’incertitude, résout les problèmes avec des principes simplificateurs qui ne sont pas simples. C’est ce que vous avez fait avec votre concept de monospace. Votre démarche n’est certainement pas en contradiction avec le concept de simplexité. Elle est en effet simplexe dans la mesure où vous cherchez des principes permettant d’organiser la complexité en fonction d’un certain nombre de choix. De vos choix. À chaque situation, vraisemblablement, vous trouverez des solutions d’adaptation… Votre monospace n’est sans doute pas universel et ne peut s’imposer comme un modèle unique. C’est un concept pluriel régi par la diversité, la flexibilité, l’évolutivité et pour lequel vous faites des choix, pour lequel vous appliquez un certain nombre de règles… Le centre hospitalier de Marne-la-Vallée n’est pas un modèle pour l’avenir de tous les hôpitaux que vous ferez. C’est l’aboutissement d’un concept qui contient en lui-même son évolution. Vous avez, avec votre monospace, engagé un formidable chantier expérimental qui nous donne l’occasion d’un dialogue. Merci de l’avoir permis et essayons de le prolonger à l’avenir.
Your question anticipates the question of the convertibility of the large buildings we construct, in the case that instead of being used as a hospital they end up accommodating a new policy that involves unbundling healthcare services. We have not experienced anything like this yet, but we can hope that the simplicity of our concept can lend itself to establishing other programmes – in the academic world, the service sector, the commercial field, and others – and we accept the principle that cities need to have the possibility of regeneration and that our buildings are ephemeral. It’s not a simple matter. A.B.
Living organisms in an uncertain world resolve problems by applying simplifying principles that are not simple. This is what you have done with your monospace concept. Your approach is certainly not in contradiction with the concept of simplexity. It is effectively simplex insofar as you seek out principles that allow you to organise the complexity as a function of a certain number of choices. Of your choices. In all likelihood, you find solutions each time that are adapted to the given situation. Your monospace is probably not universal and cannot be imposed as a unique model. It is a plural concept governed by diversity, flexibility, changeability, for which you make choices and apply a certain number of rules. The hospital centre in Marne-la-Vallée is not a model for the future of all the hospitals you will build. It is the culmination of a concept that contains its own provision for change. With your monospace, you have set out on an experimental undertaking that has given us the occasion for this conversation. I thank you for that and hope we will continue it in the future.
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Brunet Saunier Architecture / Simplexité & Monospace
RENCONTRE / Meeting
Jossigny [77]
Centre hospitalier de Marne-la-Vallée Jossigny [77]
Marne-la-Vallée hospital centre 2005–2012 Surface : 72 000 m²
200 m
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Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
D é m a r quag e c o n t e x t u e l
C’est à quelques encablures du monde de Disney, au cœur d’un urbanisme galopant et faisant la part belle à une architecture cryptohaussmannienne, qu’élit domicile le nouvel hôpital de Marne-la-Vallée. Et c’est pour se démarquer de ces caractéristiques ambiantes et s’imposer sans ambiguïté comme un établissement public du 21e siècle, à l’échelle régionale, qu’il développe une image emblématique. À n’en pas douter, dans l’univers du pastiche qu’il côtoie, il crée la surprise.Sans imposer de geste ostentatoire, il développe tout simplement une peau monochrome ceinturant un parallélépipède (115 Ï 200 mètres) de faible hauteur (12,80 mètres) – un échiquier de pleins et de vides parfaitement équilibrés. Il utilise aussi – comme insolite élément de repérage – l’appel du vide. Un vide structuré au cordeau, que ne manquera pas de produire le site hospitalier avec sa façade basse, blanche et parfaitement lisse, dès lors que son environnement immédiat aura fini de subir les affres d’une urbanité dense, associée à une architecture apprêtée. C o n t e x t ua l D i f f e r e n t i at i o n
Not far from Disney World, in the heart of a highly urbanised area of crypto-Haussmannian architecture, the new Marne-la-Vallée hospital has taken up residence. Its emblematic look guarantees that it will stand out against the surrounding built environment and assert itself as an unquestionably 21st-century public facility of regional scope. And indeed, against the backdrop of this pastiche-type setting, the building does create quite a stir. Without resorting to any ostentatious gesture, it does so simply, by wrapping a parallelepiped shape (115 m Ï 200 m) of low height (12.8 m) in a monochrome skin, to make a perfectly balanced checkerboard of solids and voids. The void is unconventionally employed here as a wayfinding element. When the day comes that the surrounding environment no longer suffers the effects of massive urbanisation associated with highly ornate architecture, this void, straight as a die, will without fail give rise to a hospital site that boasts a low-rise, perfectly sleek white structure.
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Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Jossigny / Jossigny
J e u d e taqu i n
À Jossigny, le monospace a sans conteste trouvé sa plus juste application/définition. Le terrain est vaste (12 hectares), parfaitement plat ; il se prête donc sans restriction au jeu de taquin qu’induit le concept hospitalier. Il a été maillé et c’est son strict quadrillage qui a dicté l’implantation de tous les équipements – le MCO (médecine, chirurgie, obstétrique), le logipôle, les parkings et même les possibles extensions. Qui permet aussi d’envisager, en toute sérénité, l’évolutivité des lieux. Ce jeu, cette maille se poursuivent à l’intérieur du MCO, fédérant toute son organisation, celle d’aujourd’hui comme celle de demain. Une organisation continue et homogène, aux combinatoires infinies garanties par une trame tridimensionnelle de 7,20 Ï 7,20 Ï 4,20 mètres, que conforte une classique structure poteaux-poutres. Garanties aussi par son irrigation arborescente composée de six artères (deux circulations longitudinales, assurant un double flux médical/urgent et public, et quatre transversales) associées à quatre liaisons verticales. J e u d e taqu i n
In Lagny, the monospace has undeniably found its rightful place in terms of application and definition. The site is vast (12 hectares), perfectly flat, and readily accommodates the jeu de taquin, or slide puzzle design, that informs the hospital concept. A tight-knit grid determines the arrangement of all the medical facilities – the MSO (medicine, surgery and obstetrics) unit, a logistics centre, parking areas, and even the eventual extensions. In this way, the adaptability of the complex has been built into the design. This grid matrix continues inside the MSO unit in a way that sets up its overall organisation, both for today and for the future. The continuous, homogeneous organisational structure of endless combinatory possibilities is secured by a three-dimensional frame of 7.2 m Ï 7.2 m Ï 4.2 m using standard post-and-beam construction. The grid is sustained by a tree-structure circulation, consisting of six main paths (two longitudinal paths, one designed to manage medical and emergency flows and the other to handle the public flow, plus four cross-paths) associated with four vertical circulations.
Schéma d’organisation fonctionnelle des deux niveaux principaux Functional diagram of the two main floors
1. 1 er étage : 1st floor: Mère-enfant Mother-child Chirurgie Surgery Obstétrique Obstetrics Gynécologie Gynaecology Chirurgie viscérale Abdominal surgery Chirurgie + ORL (Oto-rhino-laryngologie) / OPH (ophtalmologie) Surgery + ENT (ear, nose and throat) / ophthalmology Orthopédie Orthopaedics Hôpital de jour (HDJ), chirurgie ambulatoire Outpatient hospital, surgery Hôpital de jour (HDJ), médecine (cardiologie, endoscopie) Outpatient hospital, cardiology, endoscopy Néonatalogie Neonatology
1.
Bloc obstétrical Obstetrics unit Bloc opératoire Operating rooms Réanimation Resuscitation USIC unité de soins intensifs / cardiologie ICU / cardiology 2. R ez-de-chaussée : Ground floor: Hall principal Main lobby Consultations Consultations Imagerie / médecine nucléaire Imaging / nuclear medicine Accès ambulances Ambulance access Service d’accueil des urgences Emergency reception SMUR service de médecine d’urgence Emergency care unit Centre funéraire Funeral centre Laboratoires Laboratories Accès direct REA/USIC Direct access ICU
2.
62-63
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Jossigny / Jossigny
1.
10 m
En partie centrale, marquée aux quatre angles par les liaisons verticales, se développe alors la zone servante (ou zone tampon public/ médical) les zones servies, avec les espaces publics au nord-est et les espaces médicaux au sud-ouest, se trouvant quant à elles en périphérie. Toutes ces zones exploitent leurs territoires respectifs articulés autour de patios comme autant de parcelles continues, homogènes et acceptant tout type de combinatoires. Pour garantir une évolutivité des services et des techniques médicales. The vertical circulations stand at the four corners of the central area, where the common zone (or buffer zone between the public and medical areas) is located. Along the north and east outer edges are the public access areas; the medical areas take up the south and west periphery. These distinct zones make full use of their respective territories around patios arranged to form a continuous series of uniform plots, which could lend themselves to all types of combinatory possibilities. Thus they ensure the adaptability and flexibility of services and medical technologies.
1. C oupe longitudinale Cross-section 2. P lan du rez-de-chaussée de l’hôpital et du logipôle Plan of the ground floor of the hospital and the logistics centre
2.
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Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Jossigny / Jossigny
U n e p e au i m m at é r i e l l e
Si, malgré son ampleur, le centre hospitalier réussit à s’inscrire sur son site, en toute discrétion, c’est qu’il étire des façades blanches presque immatérielles. Des façades « anonymes » qui font disparaître la répétitivité des ouvertures comme le moindre élément technique. Des façades voulues, conçues et dessinées pour exprimer qu’ici rien n’est figé. Pour assumer pleinement l’évolutivité revendiquée de la plaque construite. Pour pouvoir remplacer sans contrainte un châssis « plein » par un châssis vitré… C’est ainsi que les façades, si elles laissent deviner six strates horizontales (pour trois niveaux), révèlent pour l’essentiel des lignes verticales, continues du point le plus haut au point le plus bas. Des lignes blanches, sérigraphiées, dont la fréquence produit un subtil effet de résonnance… Des lignes qui passent indifféremment devant les pleins (les « shadowbox ») ou les vides (qui peuvent par ailleurs être occultés par des stores vénitiens blancs intégrés dans du vitrage respirant). D e m at e r i a l i s ed Sk i n
Despite its massive size, the white, almost dematerialised facades make the hospital blend unassumingly into its surroundings, while covering up the repetitiveness of the openings, as well as any manifestation of technical components. These facades were deliberately designed to express the idea that here nothing is frozen or static, to ensure the scalability of the massive built block, and effortlessly to replace a ‘solid’ frame with glazing. Consequently, the facades, even as they reveal the six horizontal layers (arranged across three levels), give the greatest prominence to the vertical silk-screened white lines that stretch from top to bottom and convey a subtle resonance effect by their frequency. These vertical lines run as much over the solid areas (in the manner of a shadowbox) as over the ‘empty’ areas (the glazing, masked as well by white venetian blinds set within the breathable glass structure).
01 Couvertine d’acrotère – bordure anglaise
avec face 3 réfléchissante, type Antélio
02 Habillage des linteaux et allèges : panneaux de type
gris argent – alternance de modules fixes
shadowbox, (VEC) verre extérieur collé sérigraphié blanc et parement de fond du shadowbox : verre réfléchissant de type Antélio gris argent 03 Bande filante : châssis de type respirant, à store
et d’ouvrants de confort 04 Habillage de l’assise périphérique : cassettes en tôles d’aluminium thermolaqué verni noir mat métallisé – éclairage filant
vénitien intégré – verre extérieur collé, sérigraphie
05 Traitement périphérique : galets noirs
blanc et noir en face 2 – verre isolant intérieur
06 Bordurette en tôle d’acier Corten
07 Tablette d’habillage en imposte : médium laqué verni 08 Verre intérieur feuilleté 09 Tablette d’habillage en allège : médium laqué verni servant d’assise 10 Doublage BA13 (plaque de plâtre) 11 Remontée du revêtement de sol jusqu’en sous-face de tablette
01 Coping – English border
insulating interior reflective glazing, silver-grey
08 Interior laminated glass
02 Cladding of lintels and sills: shadowbox type
antelio type, alternating fixed and opening modules
09 Tablet cladding in sill, varnished and lacquered,
panels, white silk-screened structural glazing,
04 Cladding of the base edge: cassettes in varnished
serving as a base
and rear facing of shadowbox: reflecting glass
and powder-coated aluminium sheets, metallic
10 Drywall lining
of the silver-grey antelio type
matte black
11 Rise of floor covering to the underside of the tablet
03 Running strip: breathable type frame with
05 Treatment of edging: black stones
integrated venetian blinds – white silk-screened
06 Edging in corten steel sheet
structural glazing, black on the other side –
07 Tablet cladding in impost, varnished and lacquered
Variations de façades Variations of facades
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Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Jossigny / Jossigny
6968-69
Pa l e t t e d e c o u l e u r s
Si tout bavardage onirique a ainsi pu être évité en première approche des lieux qui s’imposent de fait dans un calme absolu, c’est une note diaprée qui se joue dès le seuil abordé. Avec une note d’invitation à pénétrer les lieux qui se traduit en façade et au droit du parvis par une série de verres colorés.Avec ensuite des patios qui se déclinent en rouge, vert ou bleu, couleurs chaleureuses, empreintes d’une brillance due à la peinture – spectra-color – appliquée sur l’Alucobond des panneaux de façades. Ces teintes pigmentées varient au gré de la luminosité extérieure comme de son propre déplacement. Elles sont aussi supports de signalétique puisqu’elles permettent de se repérer dans les lieux. Au rez-de-chaussée, perçues depuis l’axe majeur de distribution sur lequel se greffent l’admission, la cafétéria, la bibliothèque, l’amphi théâtre, etc., ces respirations émaillées entièrement vitrées enchaînent les effets de transparence, soulignent le registre de l’horizontalité tout en le rythmant en belle et joyeuse cadence. Les couleurs se mêlent et s’entremêlent, la circulation s’anime, s’offre un statut de rue, et au-delà même, d’espace public, d’espace de vie. C o l o u r Pa l e t t e
From the outside, the hospital complex appears totally devoid of all forms of fanciful expressivity, standing out instead in its absolute stillness, yet a polychromatic note starts to resonate as soon as you cross the threshold. A welcoming note, an invitation to walk into the building, it is reflected in the colourful glass of the facade and in the forecourt. This note is picked up in a series of patios done in warm shades of red, green and blue, imbued with a coat of shiny spectra-colour paint, which has been applied to the alucobond panels of the facades. The pigmented, shimmering colours change with the movement and with changes in the brightness of the sunlight through the day. They also serve as supports for the signage, as they make wayfinding easier. On the ground floor, and visible from the building’s major axis of distribution leading to the admissions area, cafeteria, library and amphitheatre, the entirely glazed surfaces of the forecourt trigger a series of transparent effects and underline the horizontality of the building, endowing it with a beautiful and joyful rhythm. The colours mix and mingle and the circulation becomes animated, evoking the feel of a city street and a public space.
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Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Jossigny / Jossigny
Le l o g i p ô l e d i s s o c i é
Ici a été fait le choix d’externaliser les fonctions logistiques. De leur dédier un bâtiment qui prend place à l’angle sud-est du terrain et qui est mis en relation directe avec le MCO, une option présentant quelques avantages. Elle garantit l’autonomie des fonctions, chacune pouvant être utilisée par d’autres établissements hospitaliers (publics ou privés). Elle permet une accessibilité propre et une cour logistique à l’abri des regards depuis les chambres. Elle laisse chaque pôle évoluer indépendamment du reste du site et gérer ses propres extensions. Elle offre l’alternative d’une construction économique car non soumise aux contraintes structurelle et architecturale propres au MCO et lui permet aussi de jouer la carte de la différence et de développer une façade contrastée. Une façade noire (en tôles laquées perforées) qui se fond dans le paysage. Et qui ne se réveille qu’à l’ouest pour mieux souligner – en rouge – l’incrustation dans la boîte industrielle du restaurant du personnel. D e tac h ed LOGISTICS C e n t r e
The choice was made here to place the logistical activities in a separate building on the site’s southeast corner and link it directly to the MSO unit. This option presents a number of advantages. It ensures the autonomy of many activities that can be made available to other hospitals, public or private. It provides a separate access and a logistics courtyard that cannot be seen from the rooms. It enables this unit to develop and expand independently of the rest of the site. And it offers the option of an economically efficient building, not subject to the structural and architectural constraints of the MSO unit – a building that boldly plays the diversity card and displays a facade with sharp contrasts. The black facade (covered with perforated enamelled sheet metal) fades into the landscape, revealing itself only from the west side, in dramatic contrast to the staff cafeteria, done in red.
72-73
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Jossigny / Jossigny
Cannes [06]
Centre hospitalier de Cannes Cannes [06]
Cannes hospital centRE 2001–2010 Surface : 60 000 m²
200 m
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Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Allégories
Sur les hauteurs mais en cœur de ville, le nouveau centre hospitalier a trouvé sa place (au chausse-pied) dans l’emprise contrainte de l’hôpital d’hier. Une fois toutes les opérations « tiroirs » effectuées, les bâtiments vidés de leurs occupations passées et démolis, l’équipement offrira ses belles respirations et s’imposera sur sa colline dominant la baie de Cannes, tel un magnifique vaisseau amarré. Et sa contreallée, tendue par une grande pergola filant tout le long de la façade principale pour mieux souligner les différents accès (urgences, général, maternité…) et flanquée d’une majestueuse rangée de palmiers, livrera alors pleinement son analogie avec la « Croisette ».Une Croisette qui, si elle invite aux déambulations, traduit le trait d’union entre la cité hospitalière et la ville et révèle avec le recul nécessaire et une opportune perspective, une architecture des lieux d’autant plus singulière qu’elle s’est inspirée du faste des grands hôtels de la Riviera. Allegories
Perched on the hilltop, yet still in the heart of the city, the new hospital stands on the restricted footprint of the existing one. However, once all the relocation operations have been completed and the old facilities, no longer operational, have been demolished, the complex will breathe freely and rise on top of the hill, overlooking the bay of Cannes like a magnificent moored vessel. The access road, shaded by a large pergola that runs all along the main facade to better highlight the entrances to the different units (emergency, general, maternity and others) and lined with a row of lush palm trees, pays homage to the Croisette. Besides being a pleasant place for a stroll, this promenade acts as a visual link between the hospital complex and the city, and provides the necessary distance and perspective to reveal the singular architecture, which was inspired by the splendour of the luxury hotels on the Riviera.
76-77
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Cannes / Cannes
Le pont supérieur
The Upper Deck
Offrir un lieu de détente aux patients hospitalisés et à leurs proches, un espace central autre que le hall d’accueil, propice à la détente, à la fois ouvert sur le ciel et fermé à l’agitation des circulations : c’était une volonté affichée du programme et réclamée par le directeur de l’établissement. Une volonté traduite par les architectes sous la forme d’une terrasse d’une rare quiétude – hissée, tel le pont supérieur d’un paquebot, au niveau 2 (et premier niveau d’hébergement), habillée de teck, coiffée pour partie par des ombrières et ouverte sur le massif de l’Esterel…
One of the goals of the programme, strongly endorsed by the facility’s director, was to provide patients and their families with a relaxing environment: a central space open to the sky, yet sheltered from the bustle of traffic and set apart from the reception hall. The architects gave shape to this goal in a terrace of rare tranquillity. Hoisted upstairs (to the first accommodation level) and clad in teak wood, as if to suggest the upper deck of an ocean liner, it is partly shaded by a roof-like structure and offers views of the Esterel Massif.
78-79
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Cannes / Cannes
« Les persiennes »
‘Venetian Blinds’
Autre image de référence porteuse d’une démarche conceptuelle, les persiennes des toiles de Matisse, garantes d’une lumière douce et « domestique ». Pour éviter l’inévitable – et souvent l’inélégant – effet répétitif des percements, inhérent aux trames hospitalières, exacerbé ici par une longueur de quelque 200 mètres, les persiennes s’enchaînent, formant une ligne brisée qui couvre aussi bien les baies vitrées que les pans de mur. Dans le premier cas, les lamelles sont orientables depuis la tête de lit, leur degré d’ouverture étant choisi par le patient. Dans le second, elles restent fixes et assurent un rôle de contrôle de surchauffe des façades. Chaque niveau est délimité par les nez de plancher en léger débord et joue avec le rythme des baies et de leurs ombres, rythme plus ample au droit des consultations, plus resserré au droit des chambres.
Another conceptually charged visual choice, the venetian blinds of Matisse’s canvases let a soft, cosy light filter through. To avoid the inevitable, and often unsightly, repetition of openings common to many hospital buildings – even more noticeable over a length of 200 metres – the blinds motif runs along a broken line, stretching across both windows and solid walls. Across windows, the slats are adjustable and can be remotely controlled from the headboard of each bed, as the patient chooses the angle. Across solid walls, the blinds remain fixed, shielding the facade from excessive heating. Each level is accentuated by a slightly protruding floor; this perpetuates the rhythm of openings and shadows. This rhythm opens up in the public area and narrows in closer to the patients’ rooms.
80-81
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Cannes / Cannes
P r é f i g u r at i o n d u m o n o s pac e
L’institut Saint-Pierre, centre de rééducation fonctionnelle pour enfants, de Palavas-les-Flots avait su convaincre les décideurs. À l’aube des années 2000, soucieux de renouveler leurs équipes de concepteurs, ils n’hésitent pas à retenir cette novice de l’univers hospitalier qu’était alors l’agence BSA. Celle-ci remporte non seulement le concours, mais elle saisit aussi l’occasion qui lui est donnée d’initier un concept hospitalier. Concept qu’elle n’a depuis lors cessé de développer, d’enrichir et de perfectionner. Si le centre hospitalier de Cannes n’est pas tout à fait un monospace, il en dévoile les premiers stigmates et en porte les premières ambitions. Il décline un socle parallélépipédique pour offrir la plus grande évolutivité possible au plateau technique. En choisissant d’installer la terrasse requise à l’étage et en partie centrale, il organise de part et d’autre deux H, deux blocs de 4 niveaux chacun, abritant les unités d’hospitalisation et reliés entre eux, côté est, par une barrette accueillant quant à elle les consultations et, côté ouest, au droit de la terrasse, une circulation vitrée. Une organisation sans doute conforme aux attentes du maître d’ouvrage, mais qui n’atteint pas encore tout le potentiel d’évolutivité du monospace. I ntrod u c i n g t h e C o n c e p t o f Mo n o s pac e
The Saint Pierre Institute, a centre specialising in functional rehabilitation for children located in Palavas-les-Flots, succeeded in drawing the support of policymakers in the health sector. In the early 2000s, concerned about reshaping their design team, the Institute’s Board of Directors boldly shortlisted BSA firm for the design competition, even though the firm was new to the healthcare world at that time. The office not only won the competition, but also saw the opportunity to develop a new hospital concept, one that the firm has continued to develop, expand and improve on ever since. Even though the Cannes hospital is not a fully developed monospace, a few promising features already show through in its design. It employs a rectangular base so as to maximise the technical platform’s scalability. The choice to locate the terrace upstairs in the central section of the building creates, one on each side, two volumes shaped like the letter H. These two blocks are arranged on four levels, each equipped with wards, linked together on the east side by a bridge occupied by consultation rooms, and on the west side, in line with the terrace, by a glass-enclosed circulation area. Although this layout certainly meets the client’s expectations, it does not yet fully exploit the monospace’s potential for scalability.
1. Plan du niveau 4 Plan of level 04 2. Plan du rez-de-chaussée Plan of the ground floor
1.
10 m
2.
82-83
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Cannes / Cannes
Douai [59]
Centre Hospitalier de Douai Douai [59]
Douai hospital centre 2001–2009 Surface : 65 000 m²
200 m
84-85
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
F i g é m a i s f l e x ibl e
La formule de ce concours était insolite. L’hôpital existait en limite d’urbanisation, en plein champ. Les architectes étant consultés prioritairement pour conclure, avec la réalisation d’un bâtiment neuf d’hospitalisation et de consultations externes (abritant 584 lits, extensibles à 650), un plan directeur déjà amorcé par la construction d’un nouveau bâtiment psychiatrique. Le programme initié restait sommaire. Il appartenait aux lauréats de le préciser. Ce concours est devenu alors, pour BSA, l’occasion de développer, nourrir et valider son concept, émergent, de monospace. De l’esquisse à la réalité construite, les lieux n’ont en effet cessé de se modifier, de s’adapter. Pourtant, tout au long des études, figé dans son emprise, dans sa forme, dans sa figure fermée sur elle-même, dans sa symétrie parfaite, dans son esprit, le bâtiment a su rester fidèle à l’idée d’origine. Le monospace a ainsi trouvé toute sa pertinence, témoignant de ses réelles flexibilité et évolutivité. F i x ed Y e t Fl e x ibl e
The form of this competition was unusual. A healthcare facility was already operating, located in the open fields on the outskirts of the city, and architectural expertise was being sought mainly to carry out a master plan that had already begun with the construction of a new psychiatric facility. This would involve the addition of a new building and the expansion of the external consultation area (equipped with a bed capacity of 584, expandable to 650). The actual programme had not been worked out in detail. The winning firm would be entrusted with working out the specifics. Therefore, the contest provided the Brunet Saunier Architecture firm with the opportunity to develop, refine and formalise their burgeoning concept of the monospace. And indeed, from sketch to built reality, the project went through countless changes and adjustments. The hospital building, however, remained fixed in its original plot coverage and shape, its self-enclosed figures, its flawless symmetry, and its spirit. The monospace achieves its full expression here, and demonstrates its real flexibility and expandability.
86-87
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Douai / Douai
1. Plan du 4e étage Plan of 4th floor
10 m
88-89
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Douai / Douai
Un g r a p h i s m e id e n t i ta i r e
Les façades font partie intégrante du concept. Pour s’adapter à l’évolutivité requise, elles devaient « disparaître », ne rien laisser paraître des fonctionnalités qu’elles pouvaient abriter. C’est dans le travail de Dan Graham qu’elles ont puisé leurs références, dans ses installations empruntant des formes géométriques simples, recherchant dans des traitements différenciés du verre (vitre, miroir, miroir sans tain…) « des expériences esthétiques se jouant des reflets ou de la démultiplication de l’espace ». Mais c’est aussi dans le dessin des appareillages de briques polychromes typiques du nord de la France qu’elles ont puisé leur graphisme propre. Un graphisme épuré et symbolique. Un graphisme « sérigraphié » aux effets miroir qui, s’il semble se répéter à l’infini et s’il se densifie aux niveaux supérieurs, démultiplient encore les reflets du ciel changeant et du paysage sur lequel ce dernier semble s’asseoir tout en délicatesse. Un graphisme qui réussit à dématérialiser le volume… jusqu’à l’évanescence. I c o n i c Pat t e r n i n g
The front of the building becomes an integral component of the concept. To accommodate change, the facades must ‘disappear’ and at the same time conceal any functionalities that they might house. Their design scheme draws on Dan Graham’s artwork, particularly his sculptural installations of pure geometric shapes, which, by employing a variety of glass processing techniques (i.e. glass, mirror, half-mirrored glass), pursue ‘aesthetic challenges by experimenting with reflections and the multiplication of space’. The building’s facades also reinterpret the ornamental polychrome brickwork typical of Northern France, creating a sleek, symbolic pattern. This mirror-like ‘screen-printed’ pattern seems to repeat itself endlessly and becomes more dense on the upper levels, reflecting the gleam of the changing sky and the surrounding landscape, which the building seems to be gently resting on. The pattern subtly manages to dematerialise the building… nearly into thin air.
90-91
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Douai / Douai
Un seuil rassurant
Pour souligner le seuil de l’équipement avec grande élégance dépourvue d’ostentation, un large et long auvent (8 Ï 90 mètres) en porte-à-faux et dont la technicité – une verrière de 1 400 m² (en verre extérieur attaché) suspendue par de fines attaches à une charpente en acier laqué – s’efface volontairement, assume l’effet de transition entre un dehors et un dedans, entre le parvis et le hall d’accueil. Son élancement, sa légèreté, sa couleur, sa face réfléchissante côté sol caractérisent le franchissement. Doux et rassurant, il est adapté à la sérénité de la fonction. Un franchissement d’autant plus lent que l’auvent semble se poursuivre à l’intérieur du hall, la verrière se muant en plafond de verre suspendu. A W e l c o m i n g En t r a n c e
At the main entrance to the facility, between the forecourt and the reception hall, the transition between outside and inside is emphasised with understated elegance by a broad cantilevered canopy (measuring 8 metres by 90 metres). The technical complexity of this feature – a 1400 m² glass canopy (made of outer glass panels) attached by thin ties to a lacquered steel frame – seems designed to pass unnoticed. Characterised by light, slender lines, a cheerful colour, and a reflective lower surface, the structure looks warm and reassuring, perfectly suited to the feeling of serenity it is designed to convey. The transitional pace slows down even more as the canopy continues inside the hall, turning into a suspended glass ceiling.
92-93
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Douai / Douai
9594-95
U n e j u s t e p o ly c h ro m i e
Depuis l’extérieur, et à distance, la forme se livre homogène et monochrome, presque froide. Une froideur vite estompée dès qu’on s’en rapproche par la douceur du seuil. Par la couleur chaude et joyeuse qui accompagne le franchissement. Sa couleur jaune d’or se répercute dans le hall d’accueil sur des tôles laquées pour mieux identifier les circulations traversantes, elle accepte une transgression jusqu’à l’orange pour enflammer un mobilier en résine. Ces teintes deviennent les supports chaleureux des événements qui s’y développent. Ici, le lieu est délibérément ample, à l’instar d’une salle des pas perdus, pour que puissent s’y lover quelques commerces et activités annexes. Tous types de manifestations événementielles, ludiques et/ou culturelles peuvent aussi y trouver place. « L’art à l’hôpital » est une donnée récente des programmes hospitaliers, souvent annoncée, rarement mise en pratique. À Douai néanmoins, elle a trouvé sa juste place, dans le hall mais aussi au détour d’une articulation, d’un patio, d’un salon… Elle a été jusqu’à suggérer la subtile polychromie de chacun des espaces, des pôles médicaux aux unités d’hébergement… où elle devient une aide précieuse à l’identification et à l’orientation. P e r f e c t P o ly c h ro my
Seen from a distance, the building looks homogeneous, monochrome, cool if not cold. This first impression soon fades as one approaches the entrance, softened by the canopy’s warm, cheerful colour. The same golden yellow tones also grace the metal sheets of the reception hall that identify the cross circulations, and turn bold orange to light up the resin furniture. These warm colours provide a cosy, reassuring backdrop for the often stressful events that unfold inside the building. This interior space is deliberately spacious in order to accommodate a number of retail spaces and other related activities, as well as all kinds of recreational and cultural events. Making room for ‘art in the hospital’ is a recent addition to healthcare programmes, highly touted but rarely put into practice. The Douai hospital, however, seems to provide a suitable setting for art, not only in the main hall, but also across the entire complex, in hallways, patios and lounges. Receptivity to art also inspired the facility’s subtle polychromy, from the medical units to the patient room area, where they also become a valuable wayfinding tool.
96-97
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Douai / Douai
98-99
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Douai / Douai
Toulon [83]
Hôpital Sainte-Musse Toulon [83]
Sainte-Musse Hospital 2002-2011 Surfaceâ•›: 85â•›000 m²
200 m
100-101
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Lib e rt é é t e n du e
Projet urbain bien que situé à l’entrée est de la ville, en lisière d’un quartier des années 1970 et d’une zone industrielle, l’hôpital SainteMusse n’était certainement pas contraint par un tissu dense et étriqué. Il a pris la liberté, sur les quelque 6 hectares cédés par la municipalité, de « s’étaler » pour mieux se fondre dans son environnement. La liberté de s’inscrire dans une démarche « monospaciale » –€pour mieux garantir son évolutivité. La liberté de se restreindre à 3 niveaux en développant dans chacun d’entre eux deux pôles (contre un suggéré par le programme) associés en contrepartie non plus à un seul, mais à deux axes de distribution verticale. La liberté d’étirer une longue façade urbaine, d’installer en vis-à-vis une lame administrative ponctuée en sa proue par le « carré » psychiatrique. La liberté de modeler entre les deux lignes bâties une place linéaire… Ex t e n ded F r ee do m
The Sainte Musse hospital clearly manifests the qualities of an urban project, even though it is situated at the east entrance to the city, abutting a 1970s neighbourhood and an industrial zone, and thus free of the constraints of a dense, tightly woven urban fabric. What did this spatial freedom mean to the hospital? The freedom on the nearly 15€acres granted to it by the municipality to spread out in such a way as to blend in better with its surroundings. The freedom to be guided by a ‘monospatial’ approach, to better ensure its capacity to adapt to future changes. The freedom to limit itself to three levels, while developing two centres (as opposed to the conventional single centre) for each of them, associated with two axes of vertical circulation instead of one. The freedom to stretch out a long urban frontage, and to install an administrative wing with a psychiatric ‘square’ at its front end.€The freedom, finally, to model a linear plaza between two lines of construction.
102-103
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
TOULON / TOULON
Un c a r ac t è r e i n s t i t u t i o n n e l
Cet hôpital est strict par ses lignes horizontales épaisses et continues de béton faisant office de brise-soleil et, pour les chambres, de cadres sur le paysage. Par sa couleur blanche aussi, il présente un caractère institutionnel. Neutre et pérenne. Économiquement raisonnable. Ici, point d’effet « peau » emblématique. Mais une forme simple et puissante, compacte et ramassée. Une plaque, creusée de huit grands patios et de seize petits. Pour que chacun des pôles d’activités ici développés puisse s’approprier un espace extérieur identitaire. Pour que, au plus profond du bâtiment, puisse s’acheminer la lumière naturelle. A n I n s t i t u t i o n a l Ch a r ac t e r
With its white colour and continuous horizontal lines of thick concrete that provide a barrier to the sun and frame the landscape as seen from the rooms, the hospital presents a strict institutional character, neutral, perennial, and economically reasonable. Instead of an emblematic ‘skin’, we have here a simple and powerful form, compact and compressed, its surface carved out to make eight large patios and sixteen small ones. These provide each of the activity centres with the possibility of establishing a clearly identified exterior space, while allowing the sunlight to penetrate into the interior depths of the building.
104-105
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
TOULON / TOULON
Monochromie exacerbée
Extreme Monochrome
L’idée préconçue du blanc froid, du blanc « hygiéniste », a été battue en brèche. Ici tout est blanc – Ral 9010. Un blanc pur qui accentue les ombres portées, révèle un sentiment de fraîcheur. Un blanc méditerranéen qui abolit l’idée même de frontière, ouvre les espaces intérieurs, fluidifie les parcours. Un blanc juste ponctué par la typographie colorée de la signalétique et quelques pièces choisies de mobilier. Un blanc singulièrement animé par la présence des usagers, par leurs déplacements. Un blanc in fine et paradoxalement cinétique.
The preconceived notion of a cold ‘hygienic’ white is negated. Here, everything is white – RAL 9010. A pure white that accentuates the cast shadows and has a fresh feel to it. A Mediterranean white that abolishes the very thought of boundaries, opens up interior spaces, and makes for smoother flows. A white punctuated only by the coloured typography of signage and a few well-chosen furnishings. A white animated by the presence and movement of users. A white, in the end, that is paradoxically kinetic.
106-107
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
TOULON / TOULON
U n e c o u l é e v e rt e
La place linéaire s’invente un statut, non pas de Croisette cannoise, mais de coulée verte qui poursuit son cheminement dans le quartier de Sainte-Musse, gère les accès aux parkings souterrains, intègre le parcours de la dépose minute. Généreuse dans ses dimensions. Généreuse dans ses fonctions… Avec une station du nouveau transport en site propre, une canopée de verdure qui ombrage les lieux, un mobilier urbain approprié à l’attente comme à la détente. Avec une ambiance voulue sereine qui traduit l’idée d’un seuil hospitalier de grande civilité, de grande dignité, de grand confort et réconfort. A G r e e n B e lt
The linear plaza is less like the Promenade de la Croisette in Cannes than a green belt that continues into the Sainte Musse neighbourhood, regulates access points to the underground car parks, and facilitates drop-off points. It is generous in its dimensions, and generous in its functions, with a new on-site transport station, a canopy of trees for shade, and urban furniture suited for waiting and relaxation. This deliberately serene ambiance conveys the concept of a hospital offering great civility, great dignity, great comfort and reassurance.
108-109
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
TOULON / TOULON
Chalon-sur-Saône [71]
Centre Hospitalier William-Morey Chalon-sur-Saône [71]
William-Morey hospital centre 2003-2010 Surface : 73 000 m²
200 m
110-111
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
1. Hospices de Beaune, salle des « pôvres » Hospices de Beaune, the ‘grand hall of the poor’ 2. Plan du 3e étage Plan of the 3rd floor
2.
1.
10 m
To u t e n u n
Quand le concours pour le centre hospitalier de Chalon est lancé, ceux de Douai, Cannes et Toulon ont déjà été gagnés, leurs études déjà avancées… Le monospace a de fait déjà pris ses marques. Il s’est nourri de ces expériences. Mais ici, sans doute plus que nulle part ailleurs au regard du clin d’œil qu’il se plaît à jeter aux Hospices de Beaune, à son volume unitaire qui intègre toutes les fonctions hospitalières de l’époque… il trouve une nouvelle et symbolique légitimité. Il y trouve surtout une écriture plus fine, plus épurée, qui lui vaudra le sobriquet – parfaitement assumé – de gaufre bruxelloise, tant sa forme de parallélépipède creusé de patios s’offre dans sa plus simple expression, en plan masse comme en vue aérienne. Tant elle a pu satisfaire pleinement les fonctionnalités requises au stade du concours et tant elle a permis toutes les adaptations de programme qui n’ont pas manqué de se manifester jusqu’à la prise de possession des lieux par les usagers… All in One
By the time the design competition for the Chalon hospital was launched, the firm had already won competitions for hospitals in Douai, Cannes and Toulon, and the study phases for those locations were well underway. On the strength of these experiences, the monospace concept had already found its bearings. The Chalon hospital taps another source of symbolic legitimacy in a nod to the 15th-century Hospices de Beaune and the way it integrated, in its time, all hospital functions in a single unit. This new type of building is endowed here with a sleeker, more subtle design. The rectangular block shape, with its pattern of recessed patios (as visible from the ground as from a bird’s eye perspective) has earned it the well-deserved nickname of ‘Belgian waffle’. The design managed to meet all the specifications at the contest stage, and then went on to lend itself to the many changes in the programme that inevitably came along right up until the users took possession of the site.
112-113
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Chalon-sur-Saône / Chalon-sur-Saône
Pays ag e d e qua i
D’emblée, le site s’est imposé dans sa générosité comme dans ses caractéristiques paysagères. Pour en réduire la consommation, pour éviter de le dénaturer, le monospace, par sa compacité, devenait un atout. Un atout qui évitait de surcroît de trop se rapprocher des zones inondables, de proposer à l’instar de « la Croisette » du projet de Cannes, un paysage identitaire, un paysage de quai de Saône. Un paysage qualifiant pour l’espace public généré par l’inscription en ces lieux d’un équipement majeur. Un paysage qui reste toutefois pour atteindre son ampleur esquissée au concours, avec les créations d’une vaste pièce d’eau, d’une coulée verte marquant l’axe de développement historique de la ville (…), dans l’attente d’une décision politique… Quay L a nd s c a p e
The massiveness of the building and the landscaping characteristics were evident from the start. To reduce energy consumption and minimise the negative impact on the surroundings, the compactness of the monospace became an asset. Without getting too close to areas vulnerable to flooding, the monospace design made it possible to propose a site with a strong identity, similar to the Croisette in Cannes, and typical of a quay on the Saône. The integration of a major facility into this landscape also generates a public space. However, attaining the actual scale planned at the design stage, including the creation of a huge lake and a greenway to mark the development of the historical axis of the city, awaits a political decision.
114-115
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Chalon-sur-Saône / Chalon-sur-Saône
1. Détail de la façade Detail of the facade 2. Parallèle entre les tuiles vernissées des Hospices de Beaune et les images pixélisées actuelles Parallel between the glazed coloured tiles of the Hospices de Beaune polychrome roof and pixellated images 3. Effet de frise sur la façade Frieze effect on the facade 1.
3.
P i x e l l i s at i o n
2.
C’est un jeu de pixels qui était prévu en façades, en écho à la Cité de l’image toute proche, à la figure emblématique de Nicéphore Niépce et à sa contribution à l’histoire des techniques photographiques, en référence aux toitures bourguignonnes et à leurs motifs géométriques et en évocation des prestigieux hospices de Beaune. Mais les règles du jeu ont été simplifiées… par souci d’économie. Et si les différents films métallisés à inclure en feuillure dans les quelque 7 000 éléments verriers formant la vêture du bâtiment ont été supprimés, de la pixellisation initiale demeure toutefois un jeu de camaïeux gris-vert. Un jeu, comme une idée de la pixellisation, qui réussit, tant les détails et la mise en œuvre des panneaux de façade selon un assemblage précis des couleurs ont été minutieusement étudiés et réalisés, à offrir, en vision lointaine l’effet « croisillon » – attendu – des tuiles bourguignonnes. En vision rapprochée, l’effet est tout autre mais d’autant plus opportun qu’il permet d’oublier la notion de percement pour n’offrir qu’une peau unitaire et diaprée. P i x e l l at i o n
The facade of the hospital building was initially designed with a pattern of pixels in an echo of Cité Nicéphore, Chalon’s sound and image platform, while also picking up the geometric pattern of the Burgundy rooftops and evoking the prestigious Hospices de Beaune. However, the pixel pattern was simplified for financial reasons. The various metallised films that were going to be included in the 7,000-odd glass elements forming the cladding of the building were eliminated, but something of the pixellation planned at the start remains in the interplay of grey-green shades. The details of the panels on the facade, their colour and assembly, were meticulously studied and made to create an effect from a distance, imitating the pattern of Burgundy roof tiles. From close up, the appearance changes and is all the more favourable in that the notion of window openings recedes and one is left with the sense of a unified iridescent skin.
116-117
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Chalon-sur-Saône / Chalon-sur-Saône
C o u l e u r s c h au de s
Pour tous les primo-arrivants, la même réflexion immédiate, une fois le seuil franchi, s’impose : que les lieux sont calmes et chaleureux ! Une sensation partagée donc que l’on doit certes aux couleurs chaudes choisies mais aussi à la lumière qui les caresse avec « tendresse ». Des couleurs jaunes/orangées qui contrastent avec le camaïeu gris/ vert choisi par le maire pour les façades extérieures, mais qui surtout illuminent toutes les façades des patios, qui se poursuivent dans les espaces intérieurs majeurs du hall ou des circulations, et qui s’égrènent encore ici ou là pour renforcer l’impact des panneaux signalétiques, souligner une banque d’accueil, marquer le seuil des chambres… Wa r m C o l o u r s
Once they cross the threshold, the first reaction of newcomers is always: ‘How calm and warm it is here!’ This shared sense is due to the warm colours, but also to the way the light gently caresses everything it touches. Warm orangey-yellow interior colours are used in contrast to the cool grey-green shades of the exterior facade. These colours illuminate all of the facades with patios and are carried through inside in the lobby and major circulation areas, reappearing here and there to reinforce the impact of the signage and mark the thresholds of the rooms.
118-119
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Chalon-sur-Saône / Chalon-sur-Saône
Nantes [44]
Centre de Soins de Suite et de Réadaptation pour Enfants et Adolescents Nantes [44]
Paediatric and adolescent step-down healthcare and rehabilitation centre 2004-2009 Surface : 7 000 m²
200 m
120-121
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Mo d e s t i e
Établissement de soins de suite et de réadaptation pour enfants et adolescents, l’ESEAN s’impose par sa simplicité. Il épouse la forme de sa parcelle, se creuse de patios de lumière, décline en façades des ouvertures strictes et se pare d’un revêtement bois homogène pouvant prendre appui sur un socle de pierre dès lors que le bâti assume la déclivité du terrain. Ici, point d’effet, mais une image revendiquée – et appréciée par la maîtrise d’ouvrage comme par les usagers – de sincère modestie. U n de r s tat e m e n t
A long-term care and rehabilitation facility for children and adolescents, the ESEAN building stands out for the simplicity of its design. The structure, whose layout follows the shape of the plot, conceals a few inner courtyards. The outer walls are punctuated by rows of very plain windows and covered with a homogeneous wooden cladding which stands on a stone base where the building has to accommodate the sloping ground. There are no tricks here, only the sincere quest for understatement – appreciated by the client and users alike.
122-123
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Nantes / Nantes
1.
10 m
1. P lan du 1er étage Plan of the 1st floor 2. P lan du rez-de-chaussée Plan of the ground floor
2.
124-125
Monospace induit
An ‘Inferred’ Monospace
De forme « induite » par celle de la parcelle impartie (et minimale au regard des surfaces à bâtir) et par l’organigramme du programme, les près de 7 000 m² requis (sur deux niveaux maximum) s’installent en plaque monolithique plate et épaisse. Monospace « induit » donc, l’ESEAN en tire tous les avantages de hiérarchisation des flux, de modularité des espaces, de déclinaison de jardins intérieurs…Il installe au rez-de-chaussée l’accueil, le plateau technique, la logistique, l’administration et l’hôpital de jour et, à l’étage, les chambres, les espaces de vie et pédagogiques. Le jeu de taquin qu’il suggère peut néanmoins modifier à tout instant les attributions des espaces, ne gardant que les parcours. Parcours par ailleurs rythmés par des jeux de lumière, de reflets et d’ombres portées, offerts par les patios, les ouvertures sur l’extérieur installées à l’extrémité des circulations et les vantelles de bois.
The nearly 7,000 m² of planned floor area (arranged over a maximum of two levels) takes the form of a flat, thick block – its layout ‘logically inferred’ from the shape of the small allotted plot and the programme’s organisational chart. The ESEAN building is, then, an ‘inferred’ monospace, so to speak, and it takes full advantage of the hierarchy of pathways, the highly modular spaces, the indoor gardens, and more. The reception area, the technical installations, and the logistics and administrative offices, as well as the outpatient clinic, are located on the ground floor, while the upper level accommodates the patient rooms, as well as a number of spaces designed for recreational and educational activities. However, as in a jeu de taquin (or a slide puzzle), the overall space allocation may change at any time, keeping only the pathways intact. These pathways are rhythmically punctuated by light effects, reflections and cast shadows; they are brightened by the interior patios, the openings to the outside at the end of the hallways, and the horizontal timber slats.
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Nantes / Nantes
01 02 03 10
04
08 05 16 09 11 12
13
06
14
07
15
23
22 21 19
20
18 17
Coupe châssis façade extérieure 01 Bardage bois thermiquement modifié
09 Peigne panneau trois plis
18 Pare–pluie
02 Poteaux métalliques
10 Sabot
19 Tasseaux sapin
03 Couverture alu laqué
11 Ossature sapin
20 Isolant et plaques de plâtre
04 Panneau OSB
12 Traverse sapin
21 Pièce d’appui bois thermiquement
05 Étanchéité bicouche élastomère
13 Linteau sapin
modifié
14 Menuiserie
22 Bavette alu laqué
06 Dalle de compression BA ép. 8 cm
15 Grille anti-rongeurs
23 Tableau de menuiserie en bois
07 Film polyane
16 Poutre / Linteau
08 Solive LC
17 Réservation pour store
autoprotégée
thermiquement modifié
Exterior facade frame section 01 Thermally modified timber cladding
08 Concrete joist
17 Fittings for blinds
02 Metallic posts
09 Three-ply comb panel
18 Rain screen
03 Lacquered aluminium cladding
10 Support shoe
19 Fir strips
04 Oriented strand board (OSB)
11 Fir framework
20 Insulation and plasterboards
05 Self-protecting elastomeric
12 Fir crosspiece
21 Thermally modified timber support
13 Fir lintel
22 Lacquered aluminium blade
14 Joinery
23 Thermally modified joinery
double-layer waterproofing 06 Reinforced compression slab, 8 cm thick 07 Polyethylene film
15 Rodent guard 16 Beam / lintel
Façade d’un patio, maquette 1/50 Facade of a patio, model 1/50
126-127
Cabane de bois
Wooden Hut
Pour nourrir la simplicité formelle et structurelle, pour satisfaire aussi des ambitions « durables », le bâtiment est construit en bois et présente de grandes qualités de détails et, in fine, d’ambiance. De ces ambiances très chaleureuses et conviviales, propices au bien-être des patients. Propices aussi à l’image positive qu’usagers et riverains peuvent avoir de l’équipement. Ce n’est pas un institut qui s’est édifié ici, dans un quartier à dominante pavillonnaire, mais une maison : la maison « en bois » des enfants, la cabane au fond du jardin.
To reinforce the formal and structural simplicity of the design and to meet the goals of sustainability, the building was made out of wood, featuring finely crafted architectural details and a cheerful atmosphere. An especially warm and home-like ambiance fosters the patients’ well-being and helps to promote a positive image of the facility among users and local residents. Indeed, the facility was built in this neighbourhood dominated by residential homes with the idea of giving it a homey feel, akin to a wooden hut in the garden where children play.
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Nantes / Nantes
Genève [Suisse]
H.U.G. Hôpital Universitaire de Genève Geneva [Switzerland]
H.U.G. University Hospital of Geneva 2005–2015 Surface : 40 900 m²
200 m
128-129
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
« Ac t e V »
Acte V, nom donné à cette intervention bâtie, témoigne de l’incessante évolutivité de ce site hospitalier. Un site urbain particulièrement contraint par l’absence de plan directeur et par des constructions de fait « ajoutées » au gré des besoins et des évolutions médicales. Pour ne jamais être jugé comme une contrainte supplémentaire dans le cadre d’un futur développement – d’un épilogue –, le nouvel immeuble « des lits » joue la carte de la compacité, d’une compacité verticale qui conserve son autonomie (et sa propre modularité), qui s’est ainsi refusé à devenir, comme le suggérait le programme, un bâtiment pont prenant appui sur les édifices voisins. Ac t V
Act V, the name given to this architectural operation, reflects the continuous development of this hospital site, a particularly difficult urban site because of the absence of a master plan and the constructions that accumulated over time as a result of new needs and medical advances. To avoid becoming yet another constraint to future development, the new building that houses patient rooms makes a virtue of being compact. Its vertical compactness ensures autonomy and its own modularity, and rejects the status of being an intermediate structure leaning on the adjacent constructions, as was suggested in the brief.
bâtiment des lits (BDL) 1
bâtiment des lits (BDL) 1
boulevard de la Cluse
soins intensifs
bâtiment Opéra
accès parking
blocs opératoires oncologie
oncologie
accès ambulances
commerces
cafétéria bâtiment voirie
bâtiment voirie
entrée esplanade rue Alcide-Jentzer
rue Alcide-Jentzer
Schéma des accès et liaisons
Niveau P
Niveau R
Diagrams of entrances, pathways and links Bâtiment des lits (BDL) 1
Rue Alcide-Jentzer
Soins intensifs
Patient accommodation
Rue Alcide-Jentzer
Intensive care
Accès parking
Blocs opératoires
Access to car park
Operating theatre
Accès ambulances
Jardin
Ambulance access
Garden
Entrée
Liaison entre le BDL 2
Entrance
et le BDL 1
building (BDL) 1 Bâtiment des lits (BDL) 2 Patient accommodation building (BDL) 2 bâtiment des lits
Bâtiment Opéra
(BDL) 2
Surgical building
bâtiment des lits
Oncologie
Commerce
(BDL) 1
Oncology
Shops
Bâtiment voirie
Cafétéria
Logistics building
Cafeteria
Esplanade
Boulevard de la Cluse
Esplanade
Boulevard de la Cluse
jardin esplanade
rue Alcide-Jentzer
Connection between BDL 2 and BDL 1 Entrée principale Main entrance
entrée principale
bâtiment d’appui
bâtiment de lits (BDL) 1
bâtiment de lits (BDL) 1
BDL 2 et le BDL 1
liaison entre le
boulevard de la Cluse
bâtiment opéra
oncologie
oncologie
bâtiment
bâtiment
voirie
voirie esplanade
bâtiment de lits (BDL) 2
rue Alcide-Jentzer
Niveau 1
Niveau O
130-131
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Genève, Suisse / Geneva, Switzerland
Connexions
Connections
Autonome certes, le monospace soigne cependant ses essentielles connexions avec les bâtiments existants, installant même une réelle continuité urbaine, malgré la déclivité (comme l’encombrement) du site, entre l’accès principal organisé depuis l’acte I au nord de la cité hospitalière, et l’esplanade qui vient se caler sur l’acte V en lui offrant le recul nécessaire pour s’imposer comme la façade urbaine des lieux. Façade qui libère également une seconde entrée au site, ouverte en transparence sur l’espace public et équipée d’un escalator permettant de rejoindre deux niveaux plus haut (N1) le jardin posé sur le bâtiment contigu. Outre ce cheminement nord/sud, il établit encore des liaisons sur trois autres niveaux - logistiques au NR, médicales au NP (pour garantir les connexions entre le bloc opératoire et le plateau des soins intensifs, l’un et l’autre étendus dans le nouveau bâtiment lits) et enfin tertiaires au N0, entre les bureaux des médecins et le nouveau centre de séminaires.
The monospace is autonomous, to be sure, but it is nonetheless designed to provide the essential connections to the existing buildings that are required. Indeed, a real continuity is established, despite the slope (not to mention the congestion) of the site, between the main entrance at Act I at the north of the hospital complex and the esplanade adjoining Act V, which provides it with enough distance to be seen as the site’s urban facade. This facade offers a second entrance to the site, with glass walls that open onto the public space and an escalator that climbs two storeys to the roof garden on top of the adjacent building. In addition to this north-south axis, the monospace sets up connections on three other levels – logistical to the R level, medical to the P level (to ensure connections between the operating rooms and the intensive care units with their extension in the new building of patient rooms) and, finally, service to the O level, between the doctors’ offices and the new seminar centre.
1.
2.
10 m
Un champignon structurel
A Structural Mushroom
Monospace vertical donc, qui atteint les caractéristiques d’un IGH, avec un socle de quatre niveaux contenant toutes les fonctions appelant une liaison avec les niveaux équivalents du bâtiment contigu, et sept étages d’unités de soins. Un IGH développant un concept constructif de « champignon structurel » en béton. Lequel vient se loger dans l’emprise libre du sol et qui, « gracile », laisse entrevoir depuis le hall créé, ses grands piliers et poutres supportant l’ensemble des plateaux d’hospitalisation.
This, then, is a vertical monospace that attains the characteristics of a tower: a base of four floors houses all the functions that require a link with the equivalent floors of the adjacent building, and the seven upper floors house the healthcare units. The tower develops the constructive concept of a concrete ‘structural mushroom’ lodged in the empty plot. From the lobby of this slender structure one can see the large pillars and beams supporting all the hospital platforms.
1. C oupe longitudinale Longitudinal section 2. C oupe transversale Cross-section 3. V ue du grand hall accessible depuis l’esplanade côté rue Alcide-Jentzer View of the main lobby accessible from the esplanade on the Rue Alcide-Jentzer side 3.
132-133
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Genève, Suisse / Geneva, Switzerland
10 m
Niveau 02 avec vue sur la connexion
Niveaux 03 et 07
avec l’existant au niveau 1
Levels 03 and 07
Level 02 with a view of the connection with the existing unit on level 01 Niveaux 04 et 08 Levels 04 and 08 Niveau 06 Level 06
Niveau 05 Level 05 Étage non aménagé Undeveloped floor
U n b â t i m e n t « l i t s »
Des chambres à 7 lits, trois cabines de douche pour 60 personnes… voici comment pouvait être dépeint le « bâtiment des lits » du site des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG)… Pour oublier cette vétusté, seule la réalisation d’un bâtiment neuf était envisageable. Un bâtiment qui comptabilise quelque 350 lits (et 196 chambres) et associe à son programme prioritaire le service des soins intensifs et une extension du bloc opératoire avec six salles supplémentaires. Qui se construit en opération tiroir – l’ancien devant être à terme réhabilité pour compléter l’offre des soins – en cœur de site hospitalier occupé. Qui s’inscrit aussi dans une logique urbaine pour requalifier un quartier dominé par la présence de l’hôpital, pour réintégrer l’hôpital dans la ville. Pat i e n t Ro o m s
The old building that held patient rooms at the Geneva University Hospital had seven beds in each room and three showers for sixty patients. The only way to modernise this outdated facility was to build a new one. The unit now offers 350 beds in 196 rooms, while integrating intensive care units and an extension to the operating theatre area that comprises six new operating rooms.The design had to factor in the need to relocate services while the old sectors were revamped to offer a complete array of healthcare services. It also participated fully in the urban strategy of reclassifying the district dominated by the presence of the hospital so as to integrate the facility into the city fabric.
134-135
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Genève, Suisse / Geneva, Switzerland
Des loggias de « respiration »
Loggias: A Change in Atmosphere
Le bâtiment « lits » superpose – sur un socle de quatre niveaux – sept niveaux de plateaux d’hospitalisation. Il est dense, compact et épais. Pour diffuser la lumière en son cœur, il ouvre en façade (des sept niveaux supérieurs) de très grandes loggias d’une hauteur équivalente à deux étages et d’une profondeur équivalente à celle d’une chambre. Ces lieux d’entre deux – entre intérieur et extérieur – sont accessibles à tous et sécurisés par une paroi vitrée. Ils pourraient faire l’objet d’interventions artistiques susceptibles de différencier les unités de soins…
This building has seven platforms of hospital rooms set atop a base of four floors. It is dense, compact and thick. A series of huge loggias built into the facade bring sunlight into the core of these seven floors. Two storeys high, one room deep, and secured by a glass wall, these intermediary spaces between the interior and exterior are open to the public. They could in future be given a specific artistic treatment that would set them apart from the medical care units.
1.
5m
2.
1. C oupe transversale sur loggia Cross-section of loggia 2. V ue sur le bâtiment de lits (BDL) 2 depuis la rue Alcide-Jentzer View of the patient accommodation building (BDL 2) from Rue Alcide-Jentzer
136-137
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Genève, Suisse / Geneva, Switzerland
Belfort-Montbéliard [90 et 25]
nouvel hôpital site Médian Belfort-Montbéliard [90 et 25]
New midway hospital site 2006-2015 Surface : 74 000 m²
200 m
138-139
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
I n s c r i t da n s l a p e n t e
La nouvelle aire hospitalière franc-comtoise engage sa destinée entre Belfort et Montbéliard, sur un terrain vierge de 25 hectares. Choisi pour ses atouts urbains prometteurs puisque situé à quelques encablures de la nouvelle gare TGV de Meroux – qui suscite déjà une concentration de projets –, ce lieu assure l’avenir d’un pôle d’activités régional. Inscrit entre un bois et une prairie, il présente cependant la particularité d’une forte déclivité : 13 %. Le monospace s’adapte à cette situation et en tire même quelques avantages. Entre les points haut et bas, entre le bois existant et la prairie qui conserve ses atouts champêtres, entre ces deux lignes longitudinales, il concentre son emprise – qu’il déroule sur un axe nord-sud de près de 270 m de long. Il minimise sa consommation de territoire tout en favorisant l’organisation à venir du site, avec un logipôle en sa proue nord et une probable extension en sa proue sud. Tout en offrant l’essentiel de ses vues sur le paysage agreste. B u i lt i n to a S l o p e
The new franc-comtois hospital area comes to life between Belfort and Montbéliard on a greenfield site of 25 hectares. The site was chosen for its promising urban qualities, being located in proximity to the new TGV (high-speed train) station at Meroux, which is already boosting a number of projects, fuelling the future development of a regional hub of activity. Located between woodlands and a meadow, the site presents the distinctive feature of a 13 percent slope. The design of the ‘monospace’ is adapted to this steep slope and even puts it to good use. Rising on the area between the upper and lower points of the site, between the existing wood and the meadow, which retains its bucolic character, and between two longitudinal lines, the hospital building stretches along a north-south axis approximately 270 metres long. While minimising the area of land it occupies, the hospital centre is designed to facilitate the future organisation of the site, with a logistics complex to the north and a prospective extension to the south, while offering expansive views of the surrounding countryside.
Coupe topographique Topographical section
140-141
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Belfort-Montbéliard / Belfort-Montbéliard
1.
10 m
2.
1. Plan du niveau N02 avec l’accès des urgences Plan of level N02 with access to the emergency entrance 2. Coupe transversale du site Cross-section of the site
Accès multipliés
Multiple Access Points
Si l’accès général au site hospitalier s’organise au point bas de la pente d’où part l’ensemble des flux en boucle et à sens unique, le monospace proprement dit utilise la déclivité du terrain pour hiérarchiser et multiplier ses accès – de plain-pied. Contenu entre deux lignes haute et basse, il établit deux voies de circulation, l’une haute, prioritaire, dédiée aux urgences, l’autre basse, vouée à la dépose minute au seuil de l’hôpital avant de rejoindre les places de parking en contrebas. Sur l’axe médian nord-sud, au rez-de-chaussée et en proue nord, il organise également un accès malade couché dans son prolongement de l’axe médical, traversant de part en part le monospace, véritable artère en trois dimensions puisque se répercutant à chacun des niveaux. Par ailleurs, parallèle à cet axe médical, l’axe logistique est mis en relation directe, sans rupture de charge, avec le pôle logistique.
While the main entrance to the hospital site opens at the bottom of the hill and allows both bi-directional and one-way flow, the monospace itself relies on the natural slope of the site to prioritise and provide multiple access points – all located at ground level. The upper priority road is dedicated to emergencies; the lower road leads to the drop-off area at the entrance to the hospital, and then on to the parking areas below. On the north-south centreline, on the ground floor at the northern tip, there is also an access for bedridden patients, which continues the medical axis running through the monospace. This is a 3D artery, since it is repeated on every level. Running parallel to this medical axis, the logistical axis connects directly to the logistics complex without any break in continuity.
142-143
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Belfort-Montbéliard / Belfort-Montbéliard
Bois plissé
Pour offrir au monospace une image d’établissement public, une image sans doute emblématique mais aussi témoin d’une appropriation des caractéristiques territoriales comme d’une interprétation des histoires bâties régionales, les façades déclinent la matière bois – un contretype de bois. Une matière qui, par souci de pérennité et d’entretien aisé, est prise en sandwich entre deux panneaux de verre respirant. Une matière qui se plisse pour garantir une efficace protection contre l’ensoleillement comme une juste intimité des lieux, et qui, en s’enrichissant des reflets de lumière, se patine de modernité. Lo u v r ed Wo od
To emphasize the public nature of the building and convey a decidedly emblematic image that will both embrace the characteristics of the surrounding environment and respect the built history of the region, the facades have been finished in a non-standard type of wood. This material, for the sake of durability and easy maintenance, is sandwiched between two panels of breathable glass. The louvered wood is a material that ensures effective protection from the sun, and that provides the rooms with proper privacy. The light reflections imbue the facade with a patina of modernity.
144-145
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Belfort-Montbéliard / Belfort-Montbéliard
Bruxelles [Belgique]
NOUVEL Institut Jules Bordet BRUSSELS [Belgium]
NEW Jules Bordet InstitutE 2008-2017 Surface : 79 500 m²
200 M
200 m
146-147
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
St r at é g i e d ’ e x t e n s i o n
C’est au cœur d’un site hospitalier (Érasme) – et d’un campus universitaire – que s’inscrit le nouvel institut de cancérologie Jules Bordet. Un site contraint par le bâti existant comme par une constante évolution de ses programmes. Pour se rapprocher au plus près du bâtiment principal existant et pour conserver un réel potentiel d’extensions, l’institut joue la carte de la compacité et se décline en monospace. Un monospace qui initie par son simple positionnement – parallèle à l’axe d’origine quelque peu oublié depuis lors – un plan directeur, garant non seulement d’efficaces liaisons entre bâtiments existants et nouveaux, mais aussi de possibles développements pour l’institut proprement dit, comme pour le campus. Ce monospace, qui a par ailleurs assumé les évolutions du programme en cours d’études, a été in fine rehaussé d’un niveau supplémentaire… Ces améliorations ont conforté la pertinence du concept hospitalier, de sa répartition par plateaux libres superposés, distribués par un axe médian associé à une arborescence en trois dimensions. Ex t e n s i o n S t r at e gy
The new Jules Bordet oncology institute is at the heart of a general hospital complex (Érasme) and a university campus.The site is constrained by the buildings around it and by constant programmatic changes. To get as close as possible to the existing main building and still preserve a real potential for extensions, the design plays the compact card in the form of a monospace. By its mere positioning, parallel to the original axis (somewhat forgotten until now), the structure initiates a master plan that ensures not only smooth connections between the existing buildings and the new ones, but also the possibility of future development for the oncology institute itself, as well as for the campus. This monospace had already integrated programmatic changes during the study phase, when a floor was added to it. The improvements made at that time confirmed the relevance of the hospital concept, with its freely superimposed floors, and its distribution by way of a centreline associated with a tree structure in three dimensions.
Phase 1
Phase 2
Phase 1
Phase 2
Rapprochement J.-Bordet / Érasme
Extension / Restructuration Érasme
Integration J. Bordet / Érasme
Extension / Restructuring Érasme
10 m
Plan du rez-de-chaussée Plan of the ground floor
148-149
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Bruxelles, Belgique / Brussel, Belgium
1.
2.
1. Vue de la rue centrale reliant le hall de l’institut Jules-Bordet avec l’hôpital Érasme View of the central street connecting the lobby of the Jules Bordet Institute with the Érasme hospital 2. Maquettes fonctionnelles : un axe central et ses multiples combinaisons Functional models: a central axis and its multiple combinations
Ru e s i g n i f i a n t e
Une rue centrale de double hauteur relie le hall de l’institut à celui de l’hôpital Érasme. Cet espace de mise en relation se révèle tout aussi essentiel pour la qualité d’accueil – et de distribution – du nouvel équipement. Rythmée par les patios, cette voie est lumineuse ; habillée de revêtements acoustiques en bois, elle est chaleureuse ; ponctuée de communications verticales, elle est pragmatique et garante de la fluidité des parcours. Associée à une mezzanine sur laquelle donnent les locaux des chercheurs, elle est cependant aussi l’illustration d’une volonté : la mise en correspondance spatiale et fonctionnelle, visuelle et éclairée, de la pratique et de la recherche médicale. Me a n i n g f u l St r e e t
A central interior street with double-height ceilings connects the institute’s lobby with the Érasme hospital. This connecting space turns out to be equally essential for the reception and the distribution quality of the new facility. It is a bright space, given visual rhythm by patios and soundproofed by timber cladding that gives it a look of warmth. Punctuated by vertical circulation structures, it is pragmatically designed to ensure that pedestrian traffic flows smoothly. Associated with a mezzanine, where the research premises are located, this space also illustrates a desire to put medical practice and research into visual, spatial and functional relationship.
150-151
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Bruxelles, Belgique / Brussel, Belgium
« U n c h e z s o i »
La cancérologie est un univers médical qui exige, sans doute plus que tout autre, quelques attentions particulières, certes vis-à-vis du patient mais aussi de sa famille. Si les chambres se révèlent généreuses grâce à une baie vitrée sur toute leur largeur pour offrir un maximum de vue au patient, pour que son regard puisse s’échapper vers le lointain, ce sont toutefois les salons des familles qui font la différence. Ces espaces permettent de se retrouver, d’échanger et de se projeter dans les mois à venir. Des lieux sans nul doute plus conviviaux qu’un bureau de médecin, pour y écouter et entendre, y affronter et accepter les comptes rendus médicaux, les résultats des dernières analyses. Ouverts en façade à la lumière naturelle, à l’extérieur et proches des postes de soins, ces salons trouvent leur juste place au cœur de chacune des unités d’hospitalisation. Leurs aménagements leur confèrent une ambiance chaleureuse, presque « cosy », un peu comme si on était à la maison, « chez soi ». F e e l i n g at H o m e
Probably more than any other speciality, oncology takes special care to create an environment for both the patients and their families. With this in mind, the rooms are spacious, with wall-to-wall glass windows that allow patients to look out into the distance, but the family lounges are what make a real difference. Here patients and families can get together, talk, and plan for the future. These lounges offer a much more comforting environment than a doctor’s office for listening to and facing medical reports and the latest test results. Open to the sunlight on the exterior side and located close to the nursing stations, these areas take their rightful place at the heart of every hospital unit. The interior decor gives them a warm, cosy feeling, making patients and their families feel almost at home.
1.
1. V ue sur le salon depuis l’espace des infirmières View of the lounge from the nurses’ station
2. Schéma d’une unité de soin Diagram of a primary care unit Sous-unité 10-14 lits (une unité compte entre 20 et 28 lits) Sub-unit 10 to 14 beds (a unit includes 20 to 28 beds) vue View salon Lounge infirmières Nurses soins Healthcare local commun Common area 2.
visiteurs Visitors patients et personnel Patients and staff
152-153
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Bruxelles, Belgique / BRUSSELS, Belgium
Chambéry [73]
Centre Hospitalier de Chambéry Chambéry [73]
ChambÉry hospital centre 2010-2015 Surface : 74 000 m²
100 m
154-155
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Déhanchement urbain
Le nouvel équipement est un hôpital « urbain », s’inscrivant de surcroît dans un site hospitalier occupé. Chercher à construire un « mono space » sur une parcelle contrainte par l’existant, à quelques encablures du centre ville et du secteur historique sauvegardé, aurait pu apparaître comme une prise de risque inconsidérée… Et pourtant, c’est bien une plaque monolithique qui a su convaincre. Une plaque toutefois quelque peu « déhanchée » - pour s’adapter aux pressions qu’exerce le site et notamment au changement de direction imposée par la configuration du terrain. Mais en occupant l’essentiel de la surface au sol constructible admise par les règles d’urbanisme, elle a réussi à ne pas dépasser une côte équivalente à quatre niveaux, et à dérouler une épure, non seulement en parfaite harmonie avec le skyline chambérien, mais encore perceptible depuis les rues adjacentes, par fragments. U rb a n A sy m m e t ry
The new facility is an urban hospital integrated into an existing hospital complex. Trying to construct a ‘monospace’ on a plot delimited by buildings, not far from the city centre and the historical sector, could be regarded as an ill-considered risk. And yet it was the monolithic structure that proved to be most convincing, a structure that is somewhat asymmetrical because of the ‘bend’ in the building dictated by the shape of the plot. Occupying most of the buildable area under the zoning rules, it manages not to exceed a height equivalent to four floors and to create a project that is not only in total harmony with the Chambéry skyline but also perceptible in fragmentary glimpses from the adjacent streets.
1.
2.
1. Rubik’s Cube avec inflexion centrale Rubik’s Cube with central inflection 2. Insertion urbaine avant la démolition de l’hôpital existant Urban integration prior to the demolition of the existing hospital
156-157
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
CHAMBÉRY / CHAMBÉRY
Un concept d’externalisation conforté Monospace avant tout, et cela malgré le déhanchement imposé, la flexibilité des lieux est régie par le concept hospitalier. Mais ici, son évolutivité est encore accentuée par les possibles aménagements urbains et paysagers des abords immédiats. Si la création d’un nouveau jardin botanique accompagne le lien voulu entre le cœur historique de la cité et le seuil de l’équipement, il souligne également une réserve foncière en bande et déclinant un damier d’îlots, avantageusement desservis par le nouveau tracé des voieries. Une réserve opportune au regard des possibles « externalisations » hospitalières.
Externalisation The new structure is a monospace above all, despite the imposed asymmetry, and its flexibility is governed by the hospital concept. The structure’s built-in adaptability and flexibility are further reinforced by the possibilities of developing its immediate urban and landscape surroundings. The creation of a new botanical garden is an integral part of the desired link between the historical centre of the city and the threshold of the hospital; this underlines the importance of a reserve of land that forms a patchwork of blocks and is well served by the new access roads. This is an advantageous reserve in terms of eventual hospital ‘externalisations’.
158-159
Un pli identitaire
A Distinctive Fold
Monolithe, juste traversé en sa partie médiane par un axe structurant en trois dimensions qui garantit la juste irrigation et hiérarchisation des flux, il profite de son déhanchement pour installer en son pli, un axe ambulatoire – cœur de l’activité de demain. Un cœur animé par son propre accueil et desservi par un hall dédié, vertical et ouvert en hauteur sur les quatre niveaux qu’investissent les plateaux de consultations et d’explorations fonctionnelles.
Running through the centreline of the monolith is a structuring axis in three dimensions that is used to ensure that the movement of people is smooth and orderly. Making the most of the asymmetrical design, an outpatient area the core of future activity – has been set up in the fold. This core is animated by its reception area and served by a dedicated lobby that opens vertically onto the four floors occupied by the consultation and functional exploration platforms.
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
CHAMBÉRY / CHAMBÉRY
Re f l e t s éva n e s c e n t s
Le monolithe déhanché développe une peau de verre sérigraphiée, unitaire et parfaitement lisse, légère et presque aérienne. Une peau qui se livre toutefois changeante au gré de ses orientations, des lumières qu’elle réussit à capter comme de son environnement bâti et paysager qu’elle « reçoit » – par jeux de reflets et dont elle se nourrit. Associée à la simplicité formelle du bâti, elle contribue à offrir à la cité hospitalière un visage sans bavardage, d’une grande sérénité et se contentant d’exprimer la modernité des soins ici apportés. Mais sa légèreté « intemporelle » résulte, outre de l’attention qui lui a été portée, d’une définition particulièrement riche de recherche et d’expérimentation. Ses détails de conception et de réalisation lui permettront de garantir dans la durée une égale apparence. Eva n e s c e n t Re f l e c t i o n s
The monolith is covered in a skin of silk-screened glass. Smooth and uniform, light and almost airy, the surface changes with the orientation of its facades, the buildings and landscape reflected on its surfaces, and the ever-changing light. Combined with the formal simplicity of the buildings, it helps to give the hospital a low-key, serene look, expressive of the state-of-the-art medical care provided here. Great attention and a particularly rich range of research and experimentation went into producing the ‘timeless’ lightweight quality of the glass. The details that went into its design will ensure that its appearance remains immutable over time.
1.
2.
3.
20 m
4.
1. Patios : thématique de l’Amérique du Nord, de la Chine et du Japon Thematic patios: North America, China and Japan 2. Coupe nord-sud North-south section 3. Elévation ouest West elevation 4. Elévation sud South elevation
160-161
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
CHAMBÉRY / CHAMBÉRY
Copenhague [Danemark]
Masterplan et nouvel Hôpital Bispebjerg CopenhageN [DEnmark]
master plan and new hospital buildings BISPEBJERG 2011 Surfaceâ•›: 217â•›000 m²
100 m
164-165
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Patr i m o i n e m o nd i a l d é f i é
Construit dans les années 1913, le Bispebjerg Hospital, l’un des tout premiers sites pavillonnaires, appartient au patrimoine mondial hospitalier. Il a été visité et pris en exemple par Tony Garnier. Les Danois en sont fiers, très fiers même. Restructurer cette icône, effacer les inévitables dégradations qui n’ont pas manqué de le marquer au fil des ans, lui rendre sa cohérence passée en lui permettant d’entrer dans le 21e siècle, intégrer de surcroît les services d’un autre hôpital, tout cela relevait du défi. Concourir, c’était comprendre tous les enjeux, historiques, morphologiques, paysagers, médicaux, technologiques, humains et économiques. Proposer un projet, c’était prendre des risques. Celui de ne pas satisfaire le cahier des charges. Celui de construire en neuf la totalité du programme en ne démolissant que les deux barres qui occupent le fond du site et en bloquent la perspective sur la ville ; en conservant les plus nobles des pavillons d’hier auxquels sont attribuées des fonctions annexes. The C ha l l e n g e o f a H e r i tag e -Li s t ed S i t e
Bispebjerg Hospital, originally built in 1913, was one of the first pavilion-style hospitals. Its pavilions are heritage-listed. Tony Garnier, for one, visited the site, which then became influential in some of his work. The Danes are extremely proud of Bispebjerg. So it could hardly be anything but a challenge to restructure this icon, eliminate the inevitable deterioration it had undergone over the years, and recapture the unifying coherence of the original, while also bringing the whole into the 21st century, and, as if that weren’t enough, simultaneously incorporating departments from another hospital. To take on this challenge properly required understanding everything that was at stake – all the historical, morphological, topographical, medical, technological, human and financial aspects of the project.
Vue aérienne du projet de l’hôpital Bispebjerg Aerial view of the Bispebjerg hospital project
166-167
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Copenhague, Danemark / COPENHAGEN, DENMARK
1.
1. Axonométrie éclatée des différentes strates fonctionnelles Axonometric projection of the different functional layers 2. Hôpital général General hospital 3. Hôpital psychiatrique Psychiatric hospital
2.
3.
Celui de ne pas déplacer la psychiatrie, déjà en partie mise à l’écart et, au contraire, d’en regrouper tous les services dans un univers adapté et modernisé. Celui d’« enterrer » le nouveau plateau technique au niveau des galeries existantes pour accentuer et valoriser l’émergence de pavillons « contemporains » – image du passé revisitée – reliés entre eux, par souci de fonctionnalité et d’évolutivité, grâce à un jeu de ponts aériens transparents. It also meant taking some risks with respect to the specifications in the brief. One of the risks involved building a new programme entirely, while only actually demolishing the two chief structures at the rear of the site that blocked the view out over the city, and retaining the most gracious of the original pavilions, to which support functions were assigned. Another risk involved the decision not to move the psychiatric facilities, parts of which were already marginalised, to another location, but rather to group them together in a modernised well-adapted environment. And finally, it was a risk to ‘bury’ the technical installations on the level of the existing galleries, so as to accentuate the visual character of the new, ‘contemporary’ pavilions, built in a style that revisits that of the original structures. To assure both their functional efficiency and their capacity to adapt to future changes, the pavilions are connected by a number of see-through overhead bridges.
168-169
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Copenhague, Danemark / COPENHAGEN, DENMARK
Une galerie canopée
Creusé d’une multitude de petits patios inscrits dans une trame fonctionnelle, le plateau technique « enfoui » (niveau -1) est coiffé par un niveau général (niveau 0) d’accueil et de consultations. Répercutant l’impact des patios, un chapelet de grands « cloîtres » aux formes arrondies voit encore considérablement s’amplifier les vues sur le ciel et la végétation. C’est en périphérie et/ou au cœur de ces patios que s’organise la vie de l’hôpital. Avec ici la librairie, là le cybercafé. Ici le restaurant du personnel, là celui des visiteurs et autres promeneurs attirés par l’ambiance des lieux… Au sud de cette plateforme de vie s’échappe une galerie qui, si elle réédite le principe historique de liaison entre tous les bâtiments, s’offre des contours aléatoires et se creuse également de « pastilles » paysagères et/ou fonctionnelles… A C a n o p i ed S t ru c t u r e
The technical platform on the underground level, which incorporates many small ‘patios’ on a functional framework, sits below a groundfloor general level for reception and consultations. The ‘patio’ spaces from the underground level are continued upward and considerably enlarged on the ground floor so that expansive views of the sky and of the surrounding green space are offered from a string of large, cloister-like, rounded structures. Hospital life is organised around both the outer and central areas of these structures, with a bookstore here, a cyber café there, and elsewhere an employee cafeteria and a restaurant for hospital visitors and passersby attracted to the ambiance of the site.
2.
1.
1. Fonctions publiques (vert) et fonctions hospitalières (rouge) disséminées sous la canopée Public functions (green) and hospital functions (red) distributed under the canopy 2. P lans des différentes fonctions publiques Plans of different public functions
170-171
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Copenhague, Danemark / COPENHAGEN, DENMARK
Vue sous la canopée View under the canopy
En se couvrant de végétation et, à l’aplomb de certaines « pastilles », d’un voile de panneaux solaires, cette galerie protectrice prend alors des allures de canopée. Une canopée qui conforte l’esprit original de cité jardin, accompagne et identifie, en traversant le site hospitalier du sud au nord, un nouveau type de parcours, hospitalier sans doute, mais aussi urbain. Urbain, puisque que signalé en ses deux points d’entrée par deux grands totems rouges, il invite la population du quartier à pénétrer les lieux, à jouir de leur attractivité comme de leur ambiance protectrice. Deux autres totems, à l’est et à l’ouest, complètent ce dispositif de « marquage » des accès. La nouvelle cité hospitalière se dote ainsi de quatre balises repérables depuis les quatre points cardinaux de la ville. To the south of this area extends a protective gallery that reiterates the historical principle of connections between all the buildings, and which also features irregular contours marked by lozenge-shaped spaces for functional uses or landscaping. This protective gallery takes on the look of a canopy in places where it is covered with greenery and, at certain points over the lozenge-shaped spaces, with solar panels. The canopy reinforces the original spirit of the garden city. It accompanies and identifies a new type of pathway running through the hospital from north to south, one that is certainly in character with a hospital, but at the same time endows the project with an urban quality. To enhance this urban quality, the two entryways are marked by large red ‘totems’ that invite neighbourhood residents to enter the site and enjoy its attractive protective ambiance. Two additional ‘totems’ mark the other entries at the east and the west, thus forming four easily identifiable beacons at the four cardinal points of the grounds.
172-173
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Copenhague, Danemark / COPENHAGEN, DENMARK
Saint-Denis [93]
tour IGH « Le Prisme » Saint-Denis [93]
IGH Tower ‘The Prism’ 2008 Surface : 65 000 m²
200 m
174-175
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
B a l i s e p o lym o r p h e
Depuis la construction du Stade de France, le territoire dionysien impose sa mutation et porte de grandes ambitions urbaines et architecturales. Avec notamment les annonces concomitantes d’un stade aquatique olympique et d’un immeuble tertiaire IGH… Ce dernier, posé à la pointe d’un triangle devenant par sa hauteur, sa prégnance et son écriture, un repère urbain. Un repère inhabituel, puisqu’il offre l’image d’un prisme monolithique livrant autant de perspectives et de métaphores – du double écran, à la lame effilée en passant par la plaque élancée (…) – qu’il y a de points de vues possibles. Mais cette balise « polymorphe » résulte moins d’une recherche d’image que d’une préoccupation urbaine dictée pour valoriser, depuis la gare toute proche, la pénétrante du quartier comme la perspective sur le centre aquatique et au-delà sur le canal. Pour libérer un parvis aussi, qu’elle protège des vents dominants, ouvre à toutes les manifestations festives, et invite à tisser des liens avec la ville… P o lym o r p h i c B e ac o n
Ever since the National Stadium of France was built, Saint-Denis has been the site of ambitious urban and architectural projects, notable among them being the concomitant announcement of an Olympic aquatic stadium and the IGH office building. Set at the point of a triangle, the IGH building, by its height, its imposing presence, and its design, has become an urban landmark. An unusual landmark, because it presents the image of a monolithic prism, offering as many perspectives and metaphors – a double screen, a finely sharpened blade, a soaring plane – as there are vantage points from which it is viewed. This ‘polymorphic’ beacon was the result of a search not so much to create an image as to enhance the road leading into the district from the nearby station, as well as the perspective onto the aquatic centre and the canal beyond. It also works to free up a plaza that it protects from prevailing winds, welcoming all sorts of festive celebrations and creating links with the city.
Maquette du prisme, échelle 1/1000 Model of the prism (scale: 1/1000)
176-177
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Saint-Denis / Saint-Denis
D i vi s ib i l i t é g a r a n t i e
Entaillé d’une faille, le prisme, ainsi scindé en deux entités autonomes réussit à optimiser la fonctionnalité de ses plateaux (d’environ 1 100 m2 SHON chacun sur 28 niveaux). Une fonctionnalité encore renforcée par deux noyaux de circulation verticale garants d’un opportun rapport surface noyau/surface plateau, d’une réduction appréciable (pour la rentabilité du projet) de surface en second-jour, d’une juste modularité comme de la divisibilité (en quatre secteurs) de chaque niveau. D i vi s i bi l i ty Gua r a n t e ed
Split by a central rift, the prism, thus divided into two autonomous entities, successfully optimises the functionality of each level, with approximately 11,840 square metres on each of its 28 floors. This functionality is further reinforced by two vertical transport cores that guarantee optimum use of space, a significant reduction (for the profitability of the project) in the area no direct sunlight, and sufficient modularity and divisibility of each level into four sectors.
10 m Plan du rez-de-chaussée Plan of the ground floor
178-179
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Saint-Denis / Saint-Denis
Faille des possibles
Rift of Possibilities
Pour accentuer sa légèreté et son élancement le prisme s’entaille d’une faille, traversante et ouverte au nord dans l’axe de la flèche de la basilique de Saint-Denis. Une faille qui peut, par un jeu de passerelles – ou de « ponts habités » –, réunir les plateaux scindés, et en installant en sa périphérie – ou en pont jeté comme suspendu dans l’entre-deux sur (au choix et au gré des desiderata des investisseurs/ utilisateurs) un, deux ou trois niveaux – des espaces de convivialité, générer des lieux d’exception. Ainsi peuvent s’y lover une bibliothèque, une salle de conférences ou de cinéma, un espace d’exposition, une terrasse/jardin, un restaurant, un show-room. Comme autant de lieux qui, par leur volume et leur design propres contribuent à l’image de l’entreprise qui choisit de les installer et de les exploiter.
The lightness and slenderness of the prism is accentuated by the rift that runs through it and opens to the north along the axis of the steeple of the Saint Denis Basilica. Across the rift, a series of footbridges reconnect the divided floors. User-friendly areas of exceptional quality can be created in the spaces along the edges of the rift, or suspended as bridges between the two parts over one, two or three floors (depending on investor and user desires). These areas, which could be used to house a library, a conference room, a cinema, an exhibition area, a terrace/ garden, a restaurant, or a showroom, will offer the company concerned a chance to enhance its corporate image.
180-181
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Saint-Denis / Saint-Denis
Lyon 6 e [69]
Immeuble de bureaux « Le Carat » Lyon 6th [69]
‘The Carat’ Office Building 2006–2009 Surface : 15 000 m²
200 m
182-183
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Se u i l u rb a i n
Si le terrain mis à la disposition de cette opération tertiaire se caractérise par sa situation en longueur et en bordure des voies SNCF, il se distingue en outre par une typologie insolite, marquée par une pointe effilée comme une lame de couteau et par une contrainte réglementaire limitant la constructibilité à 75 % de la parcelle. Les solutions d’implantation restent toutefois multiples. Examinées avec attention afin d’opérer le choix le plus légitime possible. Un choix in fine des plus civiques puisqu’il offre à la ville les 25 % non bâtis, les associe à l’espace public, de façon à installer une respiration, libérer un parvis, créer une transition, et doter l’équipement d’un seuil. En contrepartie de la façade est, dont la concavité fait face à la limite convexe de la parcelle limitée par la rencontre de deux voies urbaines, la façade ouest se déroule parfaitement rectiligne le long des voies ferrées, choisissant ainsi d’offrir aux voyageurs de la SNCF une vision cinétique. La façade sud, simple retournement à angle droit de la précédente, assume un rôle de ponctuation finale d’un chapelet d’îlots tertiaires et d’opérations scrupuleusement alignées sur le boulevard urbain. Quant à la façade nord… elle n’existe pas. Épousant la morphologie du terrain, c’est une ligne droite qui se dresse comme autant de points de rencontre des façades est et ouest. U rb a n T h r e s h o ld
The special features of the plot of land for this project are its longitudinal shape; its location along the railway tracks; its unusual typology, which comes to a knife-point, sharp as the edge of a blade; and the regulatory constraints requiring that 25 percent of its area be left free of construction. Still, there were many possible solutions for the building, and these were attentively studied to make the most legitimate choice. The choice that was finally made is the most civically responsive, since it reserves the required 25 percent of unbuilt land for the city, associating it with a public space so as to create breathing room, free up a plaza, produce a transition, and endow the building with a threshold for the project. In counterpoint to the east facade, which is a concave curve perpendicular to the inflection generated by the plot and the meeting of two urban routes, the west facade that faces the railroad tracks presents a perfectly rectilinear design, thereby offering rail passengers a kinetic view of its architecture. The south facade forms a simple right angle to the west front, and acts as the final punctuation to a string of office blocks and a series of operations scrupulously aligned along the city boulevard. As for the north facade… there is none. Because of the shape of the terrain, the east and west facades meet here to form a sharp point.
1. P lan du rez-de-chaussée Plan of the ground floor 2. Études morphologiques Morphological studies
1.
10 m
2.
184-185
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
LYON / LYON
Pointe assumée
A Cutting Edge
La pointe du site devient l’icône du programme. Signal urbain ou beffroi d’un quartier d’affaires qui ne cesse de croître pour porter les ambitions du Grand Lyon. Une icône kaléidoscopique, différente selon l’angle d’approche mais dont on garde avant tout en mémoire le caractère incisif et aiguisé. Conquérant et racé. Un atout pour sa commercialisation, validé par l’occupation immédiate des lieux par une seule entreprise : le groupe Egis.
The point of the site has been turned into the icon of the project: an urban signpost or the ‘belfry’ of a business district that is being continuously consolidated as an expression of the ambitions of Greater Lyon. A kaleidoscopic icon that shape-shifts depending on the angle of approach, yet imprints in the mind the essence of its incisive, sharp character, triumphal and classically elegant. This was seen as an asset for attracting tenants, and was validated by the immediate occupation of the entire premises by a single taker – the Egis group.
Reflets argentiques
Silvery Reflections
Les façades sont « techniques ». Respirantes, elles intègrent entre les verres de chacun des châssis des stores à lames orientables, évitant échauffement et éblouissement et, en face extérieure, des bandes horizontales d’argenture sans tain. Ces dernières augmentent en nombre et en largeur avec la hauteur, de façon à optimiser la protection solaire. Elles sont aussi l’expression plastique d’une volonté : celle de ne lire ni les plateaux ni la trame des bureaux. Elles renforcent la perception plurielle – dynamique et changeante – de l’équipement.
The facades are ‘technical’. Sandwiched between the breathable glass panels in each frame are shades with movable slats that offer protection from heat and glare, and on the exterior side are horizontal lines of one-way silvered mirror. These increase in number and thickness with the height of the building, optimising protection from the sun according to need. The silvery lines are also a physical expression of the desire to keep the floors and grid of offices hidden from sight and to reinforce the multiple perceptions – dynamic and changing – of the construction.
186-187
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
LYON / LYON
Saint-Germain-en-Laye [78]
Centre administratif Saint-Germain-en-Laye [78]
Administrative Centre 1991-1995 Surface : 7 000 m²
100 m
188-189
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Sur p r i s e s d ’ u n e é p u r e s ag e
La forme s’impose, simple et radicale, épousant la morphologie de la parcelle, respectant les alignements requis du quartier résidentiel. Assumant le vide du cimetière qui, au nord, lui fait face, mais le tient à distance en déroulant un jardin public. L’architecture s’affirme plutôt sage, satisfaisant les appétences « classiques » du maire, avec des façades rigoureuses et discrètes, déclinant un rideau de verre, côté jardin, et des encadrements de pierre, côté ville. Mais, dès le sas franchi, elle se livre, singulière, libérant une cour carrée couverte d’une verrière portée par une structure de poteaux cruciformes en verre et dans laquelle s’inscrit un atrium en forme de cône inversé. Elle installe un paysage intérieur, offrant une ambiance tout à fait insolite, à la fois lumineuse et « cosy ». The Sur p r i s e s o f a Ta m e B l u e p r i n t
A simple and radical form embraces the morphology of the plot, while respecting the required alignments in this residential district. It does not turn its back on the open space of the cemetery facing it to the north, but holds it at bay by the layout of a public garden. The architecture is relatively tame-looking from the outside, satisfying the ‘classical’ desires of the mayor with rigorous, understated facades: a curtain wall on the garden side and stone framings on the street side. But it stands out as singular as soon as you step through the entrance and see the square, glass-covered courtyard at the centre, supported by glass cruciform posts, with an atrium in the form of an inverted cone. The interior landscape has an altogether unexpected feel to it, at once luminous and cosy.
190-191
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Saint-Germain-en-Laye / Saint-Germain-en-Laye
P r e uv e pa r 9
Bâtiment phare de l’agence dans les années 1990, la mairie est annonciatrice d’une écriture, d’une quête pour définir la modernité autrement. Une modernité qui accepte, revendique même, l’évolutivité des lieux et de leurs usages. À Saint-Germain déjà, la forme s’est banalisée, les plateaux se sont libérés des contraintes techniques. Le centre administratif ouvrait ainsi un champ des possibles dévoilant, quelque vingt années plus tard, toute sa pertinence. Les services municipaux ont en effet évolué. L’accueil du public, la délivrance des papiers, etc, appelaient une nouvelle organisation. En 2008, un concours d’architecture est organisé. L’atelier « 9 Portes » est retenu avec l’assentiment de BSA, membre du jury. Son projet conforte l’espace libre, valorise la présence du verre structurel, révèle une lumière autre… Le centre administratif repensé n’a rien perdu de sa modernité originale. Bien au contraire. Il en nourrit les fondamentaux. Casting Out Nines
The agency’s signature building in the 1990s, the town hall, heralded a style marked by a search to define modernity differently: a modernity that accepts and even boasts of its adaptability to changes in places and in their uses. The town hall in Saint Germain was already a generalpurpose form, with the platforms free of technical constraints. In fact, the administrative centre, having been left open to a range of possibilities, has demonstrated its adaptability two decades later. Over two decades, municipal services evolved, in terms of public reception, document delivery, and so on, in ways that required changes in organisation. So in 2008, an architectural design contest was launched. The ‘9 Portes’ workshop entry was selected, with the agreement of Brunet Saunier Architecture, which was on the jury. The new project reinforces the open space, enhances the presence of structural glass, and reveals a different type of light. The redesigned administrative centre has lost nothing of its original modernity; on the contrary, the remodelling enhances the fundamentals.
3.
1.
1. P lan du rez-de-chaussée de l’aménagement Atelier 9 Portes de 2008 Plan of the ground floor of the Atelier 9 Portes from 2008 2. P lan du rez-de-chaussée du projet Brunet Saunier de 1995 Plan of the ground floor of the Brunet Saunier project from 1995 3. V ue de l’espace d’accueil revisité par l’Atelier 9 Portes View of the reception area revisited by the Atelier 9 Portes
2.
10 m
192-193
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Saint-Germain-en-Laye / Saint-Germain-en-Laye
Grenoble [38]
Université de Grenoble Pôle d’innovation et plateformes de recherche «GreEn-ER» Grenoble [38]
Grenoble University – Centre for innovation and research platform ‘GreEn-ER’ 2011–2012 Surface : 24 200 m²
200 m
194-195
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Se r e g ro u p e r
L’école d’ingénieurs (Grenoble INP-Ense3), les formations licence et master de l’université Joseph-Fourier, trois laboratoires (G2Elab, SIMAP et le LEPMI), deux plateformes de recherche (CMTC, PREDIS) ont décidé de quitter leurs installations respectives pour se rassembler en un seul et même pôle d’innovation de dimension mondiale sur l’énergie : GreEn-ER. Cette décision impliquait la création d’un nouveau lieu. D’un lieu identitaire dont ils confortent l’image en choisissant d’élire domicile sur la presqu’île « scientifique » de Grenoble, un site en pleine mutation urbaine, architecturale – et technologique – que contrôle avec ambition et fermeté l’atelier Christian de Portzamparc. D’un lieu efficient, aussi, qui optimise les différents types de locaux nécessaires au bon fonctionnement de chacune des entités, en respectant leurs particularités techniques – trames de 6,20 mètres pour les bureaux, de 8,60 mètres pour les laboratoires et de 13,20 mètres pour les grandes plateformes. Par leurs possibles combinaisons, ces dernières garantissent l’évolutivité non seulement desdites entités dans leurs spécificités, mais aussi celle de l’équipement dans sa globalité. Joining Forces
The School of Engineering (Grenoble INP-Ense3), the Bachelor’s and Master’s programmes of Joseph Fourier University, three laboratories (G2Elab, SIMAP and the LEPMI), and two research centres (CMTC, PREDIS) will all be leaving their current premises and relocating to a new world-class centre for innovation in the field of energy – GreEn-ER. This decision necessitates the creation of a new campus. The campus will have a unique visual identity, thanks in no small part to its location in the ‘scientific’ Presqu’île of Grenoble, an area of rapid urban, architectural and technological development, presided over with single-minded ambition by Christian de Portzamparc’s firm. The different types of premises needed for the efficient functioning of each of the campus’s institutions are optimised, keeping in mind the technical specifications and dimensions of each entity. This is possible due to the combined use of three basic structural frameworks, consisting of 6.2 metres for office space, 8.6 metres for laboratory space, and 13.2 metres for the large platforms. The variety of possible combinations assures adaptability to future changes, in terms of the specific requirements of each individual institution and of the centre as a whole.
196-197
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
GRENOBLE / GRENOBLE
Ag o r a pa rtag é e
Se regrouper pour créer une identité mondialement connue, c’est aussi se donner la possibilité de partager les ressources collectives : les lieux de restauration (restaurant CROUS, brasserie, cafétéria…), les lieux du savoir (médiathèque, amphithéâtre des thèses, local de démonstration, salle du conseil), les lieux de détente et de rencontres (hall d’accueil et jardins/terrasses). La réunion de toutes ces fonctions devient le symbole du nouveau pôle universitaire. Et sa vitrine ! C’est en effet sur rue et sur trois niveaux qu’elles se développent, s’inscrivant en gradins successifs jusqu’aux terrasses jardins. Ce dispositif, singulier, renforcé par des effets de transparence en façade, présente l’avantage d’inscrire le projet dans une certaine verticalité – verticalité revendiquée par l’équipe d’urbanistes de la presqu’île – alors que le programme traduisait quant à lui la volonté des différentes entités de disposer d’un fonctionnement propre privilégiant l’horizontalité… Jouer de cette verticalité, c’est aussi leur offrir la possibilité de fonctionner ensemble, d’inviter leurs usagers respectifs à déambuler dans une même agora, véritable cœur de GreEn-ER. Déclinée sur trois niveaux en diagonale, traversant deux des trois grands patios installés ici en partie médiane, cette place irrigue d’une part les ressources collectives, et organise d’autre part les nœuds de circulation de chaque entité afin de susciter des rencontres et, in fine, de faire circuler les idées… A Sh a r ed Ag o r a
Joining forces to create a globally recognised academic centre provides an opportunity to pool functional resources, including restaurants, a cafeteria, a media centre, lecture halls, an amphitheatre, demonstration labs, a trustees’ meeting room, recreational and social areas, a reception foyer, and terraces/gardens. All of these facilities taken together stand as the symbol and showpiece of the new educational centre. The development extends from the street level up three floors, with a terraced construction up to the rooftop gardens. This unique building concept, reinforced by transparent elements in the facade, has the advantage of allowing the whole edifice to be built up vertically. This verticality was sought by the Presqu’île’s master planners, even though the expressed desire in the programme was for the individual institutions to function separately – an arrangement better suited to horizontality. Nevertheless, the vertical construction gives all the institutions the opportunity to work together, to see that users circulate in the same agora, in order to prompt meetings and ultimately an exchange of ideas. This public space at the heart of the GreEn-ER, spread over three levels and diagonally arranged around two of the three large patio areas built into the central section, not only interconnects the common facilities, but also organises each institution’s circulation junctions.
10 m
198-199
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
GRENOBLE / GRENOBLE
C a m p u s v e rt i c a l
Installées hier sur le campus de Saint-Martin-d’Hères, les différentes entités profitaient de son cadre paysager plutôt avenant. Cadre qu’elles perdaient bien entendu en transférant leurs installations en site urbain et qu’elles pourraient regretter. Pour conjurer cette possible nostalgie, le GreEn-ER – qui ne dispose que d’une parcelle restreinte au regard de l’ampleur de son programme – comprend une succession de terrasses accessibles à tous, dont la végétation abondante procure douceur et détente, laisse la vue sur les montagnes et sert pour les travaux expérimentaux. En outre, afin que chacun des partenaires dispose en plus d’un univers extérieur plus intimiste, nécessaire à la concentration et/ou à la confidentialité, de grands patios leur sont dédiés, et de nombreuses « boîtes » creusées en façade comme autant de jardins d’hiver qui rythment les parcours. Ces boîtes, d’un jaune éclatant, viennent ensoleiller le bâtiment à la monochromie (anthracite) sombre et intense. A V e rt i c a l C a m p u s
The various institutions used to be located on the Saint Martin d’Hères campus, where they enjoyed a pleasant countryside setting. Obviously, by moving to an urban location, they have lost this bucolic ambiance. To make up for this loss, the GreEn-ER, which has only a small plot of land considering its programme, is designed with a series of accessible, landscaped common terraces with mountain views, for relaxation as well as for experimental work. Each institution is also equipped with exterior sanctums more conducive to concentration and confidentiality, as well as large common patios. In addition, large box-like spaces built into the facade, like so many winter gardens, punctuate the space with their bright yellow colour, bringing splashes of sunshine to the monochrome dark anthracite facade.
10 m
200-201
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
GRENOBLE / GRENOBLE
Montpellier [34]
Université Paul Valéry École d’art dramatique Montpellier [34]
Paul Valéry University School of Dramatic Arts 1998–2002 Surface : 6 000 m²
100 m
202-203
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
P l ac e h au t e e t pa rv i s b a s
Dans l’enceinte du campus montpelliérain, inscrit dans un schéma directeur prédéfini et faisant la part belle au paysage, un dernier bâtiment, ultime pièce de l’échiquier universitaire, s’est construit. Dédié à l’enseignement du théâtre, avec des salles banalisées, un amphithéâtre (…) certes, mais aussi une salle de spectacles d’une jauge confortable de 250 places, il devait également pouvoir s’ouvrir à la ville avec un accès direct depuis la rue. Cela pour inviter un « autre » public à assister aux représentations ici organisées, qu’il s’agisse de productions estudiantines, professionnelles ou associatives. Profitant de sa situation – à la lisière du campus et de l’espace public – comme de sa pente naturelle qui accuse un dénivelé de 2,50 mètres, il réussit à décliner deux accès principaux. L’un, bas, s’inscrit en proue de l’axe de composition majeur de la cité universitaire, offre une place – « la place d’Ombre » – qui conforte les qualités paysagères des lieux. L’autre, haut, qui part de l’avenue du Val-de-Montferrand, constitue un parvis urbain qui confère à l’équipement un statut de pôle culturel. A n Upper P l a z a a nd a Low e r F o r e c o u rt
One new building, the latest addition to the university scene and part of a predefined development plan in which the surrounding landscape plays a leading role, was recently built on the Montpellier campus. Housing the theatre department, it is equipped with general-purpose performance spaces, an amphitheatre, and an auditorium that comfortably seats 250 people. The building was designed to reach out to the city, and so is directly accessible from the street, with the aim of prompting a wider audience to attend the performances by students and professionals held there. Making the most of its location on the edge of the campus and the public space, as well as of a natural slope that shows a difference in height of 2.50 metres, the building was given two main entrances. The lower one, set on the major axis of the campus, is provided with a plaza (called the Place d’ombre or the ‘Shaded Square’), which enhances the landscape qualities of the area. The upper entrance, reached from Avenue du Val de Montferrand, creates an urban forecourt, endowing the facilities with the status of cultural hub.
10 m
1.
1. P lan du rez-de-chaussée sous patio Plan of the ground floor under the patio 2. V ue du patio central View of the central patio 2.
204-205
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Montpellier / Montpellier
G a l e r i e p é r i p h é r i qu e
Depuis la place d’Ombre, un vaste porte-à-faux accueille l’étudiant, l’invite à pénétrer les lieux ou, plus exactement, un patio, généreux par ses dimensions, généreux par son paysage, généreux par sa lumière que filtre une pergola faisant office de toiture. Si, par son calme, sa sérénité et sa fraîcheur, il devient le lieu de prédilection des rencontres estudiantines, il s’invente aussi le statut de hall extérieur et de point d’ancrage de tous les parcours. S’il s’ouvre sur le véritable hall de distribution qui se développe sur une double hauteur de façon à mettre en relations fonctionnelle et visuelle les deux accès (haut et bas), il est aussi ceint d’une galerie périphérique qui se répète à tous les niveaux. Une galerie déambulatoire, presque théâtrale, qui participe à la mise en scène des lieux comme à la mise en valeur du parcours architectural ici volontairement orchestré pour accompagner les étudiants dans leur quotidien et les visiteurs dans leur découverte de l’équipement. Su r ro u nd i n g g a l l e ry
From the plaza, a large door beneath a canopy greets students and draws them into the building, or, more precisely, into a patio, generous in space, generous in landscaping, and generous in the sunlight pouring through a pergola roof. A popular student meeting spot, with its quiet, peaceful atmosphere and cool feel, it doubles as an outdoor lobby and the nexus of all paths. This space leads to the real central lobby, with its double-height ceilings that offer a functional and visual connection between the two (upper and lower) entrances. The space is also surrounded by a gallery that is repeated on every level. This covered walkway, somewhat reminiscent of theatre galleries, adds to the building’s aesthetic impact and enhances an architectural journey that is carefully designed to accompany students in their everyday activities and visitors in their discovery of the facility.
206-207
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Montpellier / Montpellier
Paris 12 e [75]
C.H.N.O. des Quinze-Vingts Institut de recherches clinique et biomédicale sur la vision Paris 12th arrondissement [75]
C.H.N.O. des Quinze-Vingts Clinical and biomedical ophthalmology research institute 2004–2008 Surface : 11 400 m²
200 m
208-209
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
V i t r a i l o p t i qu e
Sur les trois entités construites du programme – laboratoires, bureaux « en blanc », résidence hôtelière – trois bâtiments identitaires, seuls les laboratoires s’attachent à révéler une image emblématique et évocatrice de l’activité de recherche développée ici. Une image voulue pour traduire les sensations les plus fines associées à la vision : translucidité, diffraction, réflexion, évanescence… et qui trouve ses références dans l’univers créatif des vitraux incolores comme ceux sortis des ateliers du maître verrier Louis Barillet ou ceux créés par René Lalique pour la chapelle de la Vierge à Douvres-la-Délivrance ou par Pierre Soulages pour l’abbaye de Conques. Une image que révèle un mur rideau formé de plaques de verre blanc « imprimé », dont la perception visuelle se modifie avec la lumière et dont la perception tactile change avec les reliefs qui s’y inscrivent. Ainsi associé à un vitrail monumental couvrant la totalité de l’épure du bâti – épure dictée par le strict respect des alignements, hauteurs, héberges, gabarit, etc., qu’impose en ce tissu faubourien la réglementation –, l’institut de la vision saisit. Par sa brillante métaphore sans doute. Par la sensualité qui s’en dégage de manière plus évidente. Opt i c a l Sta i n ed Gl a s s W i nd ow s
Of the three buildings in the hospital institute project – three entities, each with a distinct identity, comprising laboratories, multi-use offices, and a residential complex – only the laboratory building projects an iconic look, one that suggests the research activities conducted within. Designed to mirror the finest sensations associated with vision, such as translucency, diffraction, reflection and evanescence, the laboratory building draws on the visual vocabulary of leaded glass designs and stained glass windows, such as the works created by master glassmaker Louis Barillet in his workshop, and those created by René Lalique for the Lady Chapel in Douvres-la-Délivrande and Pierre Soulages for the Abbey of Conques. The facade features a curtain wall of ‘printed’ white glass sheets; the visual texture varies with light intensity, and the tactile texture, enhanced by relief patterns, changes as well.With its monumental grid of stained glass windows covering the entire surface of the building – a building which adheres strictly to the regulated alignments, heights and sizes of buildings in this neighbourhood – the Vision Institute is sure to catch the eye. It does so by exploiting a brilliant metaphor, unquestionably, but even more so by its aura of sensuality.
1.
1. Vue frontale de la façade sur rue The street side front 2. Atelier du maître verrier Louis Barillet (Paris 15e) : verrière de l’escalier Glasswork from the stairway of the workshop of master glassmaker Louis Barillet (Paris 15th arrondissement) 2.
210-211
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Paris 12 e / Paris 12th
I n s c r i p t i o n fau b o u r i e n n e
Dans ce quartier du faubourg Saint-Antoine qui a – en partie – conservé ses caractéristiques originales avec un parcellaire plutôt étroit, des gabarits raisonnables, des constructions modestes sur rues, des ateliers en fond de cours…, la trilogie du programme de l’institut devenait une opportunité. Une opportunité pour assumer une juste articulation entre l’imposant site hospitalier d’ophtalmologie des Quinze-Vingts (construit dans les années 1970 sans complaisance pour le faubourg) et le bâti hérité de l’hétérogénéité passée. Si les laboratoires imposent sans concession leur image emblématique, le bâtiment tertiaire choisit la discrétion d’une avantageuse trame d’atelier, et la résidence hôtelière celle d’un simple immeuble de rapport. Deux types de discrétion d’autant plus opportuns que l’opération relève d’une procédure « PPP », volontairement choisie pour financer des laboratoires à haute valeur technologique et une image à haute valeur symbolique. W r i tt e n i n t h e Ur b a n Fa br i c
This section of the Faubourg Saint Antoine neighbourhood retains – at least in part – its original features of rather narrow plot divisions, streets lined with reasonable-sized buildings, and workshops at the backs of courtyards; here the trilogy of the Vision Institute’s programme became an opportunity – an opportunity to develop a balanced dialogue between the imposing presence of the Ophthalmology Hospital of Quinze-Vingts (built in the 1970s with no regard for the surrounding urban environment) and the long-standing heterogeneity of the surrounding urban fabric. Even though the laboratory building imposes its uncompromising iconic image, the service building chooses the understatement of a workshop grid, and the hotel residence complex adopts the plain typology of a townhouse. These two types of understatement seem especially appropriate, as the project is the result of a public-private partnership, conveniently chosen to fund facilities with high technological values and strong symbolic impact.
Plan du rez-de-chaussée Plan of the ground floor
10 m
212-213
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Paris 12 e / Paris 12th
Alixan, Valence [37]
Pôle Ecotox Plateforme de recherche et d’expertise Alixan, Valence [37]
Ecotox Centre Research and expertise platform 2011–2015 Surface : 16 000 m²
200 m
216-217
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Cœur confidentiel
À proximité de la gare TGV de Valence, un urbanisme de pôle d’activités se modèle cherchant à attirer des entreprises à hautes valeurs ajoutées, des centres de recherche et autres laboratoires à hautes performances… C’est dans ce contexte émergeant que s’installe le pôle Ecotox, ses bureaux, ses laboratoires, ses halles de recherches, ses espaces pédagogiques et d’expositions. Petit campus, il inscrit dans son site imparti quatre ensembles bâtis à construire et à investir par phases, au gré du développement des activités qu’il génère. Et c’est pour attirer les scientifiques aux renommées internationales, que le cœur de ce campus s’offre en vitrine. Vitrine de compétences, vitrine architecturale, mais cœur confidentiel. Ce petit bâtiment réinterprétant le cloître avec un jardin central et une circulation périphérique sur lequel s’ouvrent les laboratoires. Jardin introverti, mais jardin qui se laisse toutefois percevoir par transparence depuis l’espace public pour devenir l’élément fédérateur comme la figure emblématique du campus scientifique. A n I n t i m at e He a rt
Near the Valence TGV station, a new scientific and technological park is being developed with the aim of attracting high added-value companies, research institutes, and other high-performance laboratories. It is within this fast-developing environment that the Ecotox complex will be located: a research facility for environmental toxicology and ecotoxicology, with offices, laboratories, and educational and exhibition spaces. Conceived as a small campus, the centre will house four units, with the construction and development in phases to correspond to the expansion of activities. To contribute to attracting scientists of international standing, the core of the campus is ‘showcased’ in an intimate fashion: a small building reinterprets the cloister concept of a central open space, a garden surrounded by walkways with laboratories opening out onto them. It is an ‘introverted’ garden, yet one that can be glimpsed from the public areas through clear glass panels in a way that makes it the unifying component of the scientific campus and its emblematic figure.
218-219
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Alixan, Valence / Alixan, Valence
Plan masse General plan
Plateforme expérimentale Experimental platform Plateforme de services et de soutien, plateforme analytique Services and support platform, analytical platform Plateforme pédagogique et tertiaire Educational and tertiary platform Plateforme logistique
Espace de travail
Logistical platform
Work space
Centre d’expertise milieux confinés
Espace d’accueil du public
Expertise centre in confined environments
Public reception
Localisation des différents ensembles bâtis
Répartition des usages
Localisation of the various built units
Functional divisions
Quat r e e n u n
Le campus, à terme, sera composé de quatre entités - un bâtiment cœur, une plateforme expérimentale associée aux locaux logistiques, une plateforme pédagogique et tertiaire (avec des entités mises à la location), et des locaux techniques. Quatre entités fonctionnelles, conçues chacune à la façon de petits monospaces avec des plateaux offrant un maximum de souplesse en termes de répartition d’espace et d’exploitation, avec des façades aussi qui s’écrivent, quelles que soient les fonctions abritées, dans un unique langage. Quatre entités qui, à l’image des propriétés agricoles de la vallée de la Drôme combinant des bâtiments aux usages différents, s’organisent en un tout identitaire, protégé du mistral et dégageant des perspectives dynamiques. Four in One
The campus will eventually consist of four units – a main building, a platform housing the experimental laboratories and logistical spaces, an educational and services platform (including spaces available for rental), and a building for technical installations. The four functional entities, each conceived as a small monospace, feature highly flexible floors in terms of space allocation and usage, and facades that share a common language regardless of the activities within. While echoing the juxtaposition of different types of buildings typical of Drôme Valley farms, the four units blend into a visually integrated whole, protected from the Mistral winds and offering dynamic views of the surrounding landscape.
t an in ind om g w d nt ilin ve va l, e ra pr ist ral, M st i M
Course solaire Solar path
Continuité du traitement paysager
Implantation du projet dans son environnement
Continuity of landscaping
Insertion of project into its environment
220-221
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Alixan, Valence / Alixan, Valence
Mi m é t i s m e
L’unité et la cohérence des ensembles bâtis, jugées indispensables pour éviter une vision éclectique du campus avec des lieux nobles et soignés et d’autres, techniques (...), se traduisent par une continuité du traitement des façades. Lesquelles se livrent telles des claustras aux lames horizontales réalisées en aluminium anodisé et aux couleurs déclinées suivant une logique de sédimentation que l’on trouve dans le massif du Vercors. Pour une image homogène donc qui répond indifféremment (grâce à une simple variation de pas entre les ventelles) aux besoins et contraintes de tous les types de locaux ici développés (bureaux, laboratoires ou espaces techniques), qui offrent aux lieux une lecture singulière et ancrée dans son contexte. Mi m i c ry
The sense of unity and visual consistency of the various buildings – deemed indispensible to avoid a disjointed approach, with the prestigious buildings on one side and the technical facilities on the other – is achieved through the homogeneous treatment of all the facades. The variations in shades of the horizontal louvres in anodised aluminium suggest the sedimentation pattern characteristic of the Massif of Vercors. These facades create a uniform whole that effortlessly meets the requirements and constraints of the different functional units (offices, laboratories, or technical facilities) and produces a singular reading deeply rooted in the surrounding environment.
1.
2.
3.
10 m
4.
1. C oncept façades Facade concept 2. Façade nord-est Northeast facade 3. Façade sud-est Southeast facade 4. V ue générale depuis le cours de la Gare General view from the railway station
222-223
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Alixan, Valence / Alixan, Valence
Caen [14]
Nouveau Palais de justice Caen [14]
New courthouse 2011 Surface : 9 000 m²
200 m
224-225
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Mo d e s t i e sym bo l i qu e
L’ancienne presqu’île portuaire de Caen a acquis depuis peu quelques belles lettres de noblesse avec un ambitieux projet d’urbanisme concrétisé déjà par les récentes réalisations d’une bibliothèquemédiathèque, d’un centre culturel (inscrit dans les anciens entrepôts) et d’un cinéma multiplexe. Les études pour le futur Tribunal d’Instance et de Grande Instance à sa pointe nord-est viennent compléter ce programme. Le terrain imparti est bordé par la rive nord du canal de l’Orne et fait face, au-delà du cours d’eau, à la ville historique et à l’abbaye des Dames. Dans ce contexte déjà agité par une architecture de « signatures », le tribunal brille par sa modestie. Une modestie voulue, porteuse de sens et de symboles. Pour exprimer une justice sans équivoque. Une modestie qui n’exclut pas pour autant le soin apporté aux détails. Sym b o l i c M od e s ty
Caen’s old harbour peninsula is establishing a new pedigree with an ambitious urban renovation project that includes a new library, a cultural centre (in the old warehouses), a multiplex cinema, and the forthcoming new Tribunal d’Instance and Grande Instance. The courthouse will occupy the northeast end of the peninsula, along the north bank of the Canal de l’Orne, opposite the historic city centre and the Abbaye des Dames on the other side of the canal. Against this backdrop, which is already teeming with signature buildings, the courthouse stands out by virtue of its modesty. The modest architectural design was deliberately chosen for its meaningful symbolic thrust and to express the idea of impartial justice.
226-227
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Caen / Caen
Aux détails d’une façade, d’abord, qui ne laisse percevoir par transparence que la salle des pas perdus. Une partie est identifiée comme corps principal du bâtiment par une alternance de panneaux blancs et « miroirs » et une autre, interprétée comme un attique par une vêture de verre sérigraphié blanc. Ces peaux, « muettes », ne laissent rien paraître des activités abritées ici et là car, étant réfléchissantes, elles renvoient avec plus ou moins d’intensité et de réalité le cadre extérieur. Aux détails des salles d’audience, ensuite, qui se livrent tels des écrins d’ébénisterie d’une grande pureté, presque abbatiale, avec une lumière naturelle zénithale, puissante en diffusion comme en symbole. The modesty of the design does not preclude attention to detail, especially insofar as the facade is concerned, which only allows views from the outside of the waiting hall. On the part identified as the main building, the facade is composed of alternating white panels and ‘mirrors’; on the part identified as the attic, the facade is clad in white silkscreened glass. These reflective skins obstruct the view of the activities inside the courthouse, while reflecting the outside setting with varying degrees of intensity and realism. Much attention has been paid to the details of the courtrooms, with their finely crafted woodwork, pure lines, and the strong shafts of sunlight pouring in like a symbol from above.
228-229
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Caen / Caen
St r at e s f o n c t i o n n e l l e s
La modestie des lieux, la simplicité des formes, la pureté des façades témoignent de la volonté de ne pas sacrifier un programme complexe à une image ostentatoire clinquante et éventuellement « gagnante ». La « séduction » est ici beaucoup plus subtile. Révélée par une fonctionnalité bien maîtrisée, elle assume la complexité réelle du programme par une opportune hiérarchisation/différenciation des flux. Elle réussit à les simplifier en offrant une lecture « simplexe » des lieux. C’est ainsi que le bâtiment, sur une base rectangulaire, se stratifie en quatre niveaux. Avec un niveau inférieur sécurisé, accessible par l’est de plainpied, et dédié aux accusés. F u n c t i o n a l Lay e r s
The structural modesty, the simplicity of form, and the purity of the facades all testify to the desire not to sacrifice a complex programme to the search for an ostentatious, flashy look, and a ‘winning’ entry. The appeal here is much more subtle. It can be seen in the perfectly controlled functionality that handles the real complexity of the programme by way of a well-chosen hierarchy/differentiation of flows, and that manages to simplify them by a simplex reading of the places. The building is thus layered on a rectangular base. The restricted lower level, with a secure entrance on the east, is dedicated to the defendants.
a C
D
B
E
1.
F
2.
2. Strates fonctionnelles
1. Superposition du parvis et de la nef
Functional layers
de l’abbaye des Dames Superimposition of the forecourt and the nave
A. Bandeau continu administratif
of the Abbaye des Dames
Continuous administrative strip B. Salle des pas perdus Lobby C. Parc Park D. P arvis Forecourt E. Services Services F. P arking Car park
230-231
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Caen / Caen
Vue du parvis et de la pelouse qui se poursuit côté ouest du bâtiment View of the forecourt and the lawn that continues on the West side of the building
Avec un niveau 0, public, accessible depuis la grande pelouse/esplanade qui se poursuit, côté ouest, par un long parvis, ou seuil, volontairement décliné à l’échelle de la nef de l’abbaye des Dames. Niveau mettant en scène la salle des pas perdus et organisant les accès aux différentes salles d’audience. Avec enfin deux niveaux supérieurs accessibles depuis chacun des niveaux précédents et dédiés aux différentes juridictions. Le R+1 reste très succinct, juste occupé par le tribunal pour enfants et la bibliothèque qui se développent autour des doubles volumes offerts aux lieux emblématiques du niveau inférieur. Quant au R+2, bien plus important, il libère toutefois trois grands jardins suspendus dans lesquels s’inscrivent les puits de lumière nécessaires à l’éclairement naturel et zénithal des salles d’audience. The ground level is accessible to the public from the great lawn and the esplanade on the west side, via a long parvis or threshold, deliberately modelled on the scale of the nave of the Abbaye des Dames. This level comprises the waiting hall and provides access to the different courtrooms. The two upper levels, accessible from both of the preceding levels, house various tribunals and courts. The first floor remains very succinct, as it is occupied only by the children’s courtroom and the library, situated on the perimeter around the double volumes offered to the emblematic ground floor spaces. The second floor is much more sizeable, yet still leaves room for three large hanging gardens, in the centre of which are the light wells that bring natural sunlight to the courtrooms on the lower levels.
232-233
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Caen / Caen
Restigné [37]
Nouveau chai du domaine BRETON Restigné [37]
New winery on the BRETON estate 2011–2012 Surface : 380 m²
100 m
234-235
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Ma i s o n d e v i g n e s
Catherine et Pierre Breton sont vignerons. De cette poignée de vignerons qui travaillent le vin naturel, avec passion et dévotion. Qui réfutent la culture du rendement, se refusent à utiliser désherbants, engrais chimiques ou autres levures exogènes. Qui tentent l’aventure du « sans soufre » et privilégient les saveurs du terroir, le labour intégral, les vendanges à la main, les lentes vinifications… Leurs vins de soif, « La Dilettante », ou « Nuits d’ivresse » comme leurs vins de terroir, « Clos Sénéchal » ou « Saint Louans », ont su convaincre, par leur authenticité et leur gourmandise, à la fois les amateurs de ces vins naturels et les chefs des plus grandes tables. Authentique, l’est également leur domaine familial, à Restigné, en pays de Loire, caractérisé par un paysage de vignes à perte de vue, juste parsemé ici ou là de petits abris en pierre de tuffeau et marqué par une simple longère. Une longère qui ne suffit plus à accueillir la maison et le chai. Le projet se dessine alors tout dans l’authenticité des vignobles comme dans la gourmandise d’architecture. House of Vines
Catherine and Pierre Breton are vignerons. They are among a handful of winegrowers working with passion and devotion to produce natural wine. With little concern for high yields, they use no chemical herbicides or fertilisers and no exogenous yeast. Theirs is a natural approach to winemaking ‘without sulphur’, which involves bringing out the flavours of the terroir, tilling and harvesting by hand, slow vinification processes, and so on. Their quaffing wines ‘La Dilettante’ and ‘Nuits d’ivresse’, like their terroir wines ‘Clos Sénéchal’ and ‘Saint Louans’, are appreciated as much by natural wine enthusiasts as by chefs at the finest restaurants for their authenticity and gusto. Authentic also describes the family estate in Restigné, in the Loire region. The vineyards stretch as far as the eye can see, punctuated here and there by a freestone shelter. The simple Breton-style farmhouse was no longer big enough to house the living quarters and the winery. The new winery is designed to reflect the authenticity of the vineyards in the strong flavour of its architecture.
236-237
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Restigné / Restigné
Architecture de terres
L’architecture du nouveau chai puise ses sources dans le paysage. Une longère adossée aux vignes, composant avec le bâti existant une cour de ferme, un socle de béton, des murs en pisé élevés avec les terres des trois sites du domaine Breton compressées à 50 % pour délimiter le volume des cuves, un bardage bois à claire-voie – clin d’œil aux anciens hangars à tabac de la région – pour identifier les espaces dédiés à l’embouteillage et les lieux de vie des vendangeurs, une toiture anthracite… et l’effet s’impose, saisissant de saveurs, mêlant les ingrédients du terroir et de la modernité. À l’image des vins produits ici. Ea rt hy A r c h i t e c t u r e
The architecture of the new winery draws inspiration from the surrounding landscape. There is a traditional Breton-style farmhouse backing on to the vineyards, forming a farm courtyard with the existing building, a concrete base, high adobe walls made from earth taken from the three sites of the Breton estate and compressed to 50 percent to delimit the volume of the vats, a wooden lattice cladding (in a nod to the former tobacco warehouses of the region) to identify the bottling areas and the living quarters for the harvesters, and an anthracite roof. The overall effect is a striking blend of flavours and ingredients of the terroir and of modernity. Just like the wines produced here.
ORLÉANS
La Loire
Angers Vouvray
Nantes
Tours
Anjou
Touraine
Bourgueil
Muscadet
Chinon
Saumur
Océan Atlantique
1. Système constructif issu de ressources locales Construction system from local resources 2. P lan du 1er étage 1.
Plan of 1st floor 3. P lan du rez-de-chaussée Plan of ground floor 4. C oupes longitudinale et transversale Cross-section and longitudinal section
2.
3.
4.
5m
238-239
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Restigné / Restigné
Tourcoing [59]
Centre Commercial Espace Saint-Christophe Tourcoing [59]
Espace Saint-ChristophE Shopping Mall 2001–2010 Surface : 35 000 m²
200 m
240-241
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
P o l i t e s s e u rb a i n e
Élégance formelle, élégance identitaire… assurément le centre commercial de Tourcoing n’en manque pas. Mais ce n’est cependant pas de ces élégances-là dont il se prévaut exclusivement. C’est avant tout une élégance urbaine – élégance pour « politesse » qu’il revendique. C’est en effet sa façon d’aborder le site, de respecter ses histoires mêlées, sa mixité urbaine et bâtie – associant sans réserve cœur de ville et cité des années 1970, tissu dense et espaces dilatés, clocher d’église et parking silo, brique appareillée à l’ancienne et béton coulé à la banche industrielle (…), qui marque cet insolite antre de la consommation. Ce lieu qui réussit en effet à se glisser dans un tel contexte, avec la douceur et l’éclat que lui procurent ses façades, voulues ondulantes pour pouvoir absorber toutes les possibles gesticulations programmatiques, et pourvues de facettes pour pouvoir renvoyer une image fragmentée de son environnement immédiat hétéroclite. Un antre qui a aussi su faire accepter à son promoteur l’idée que les enseignes commerciales ne se livreraient pas en façade, ne viendraient pas briser et polluer la nouvelle poésie urbaine. Objet unitaire, riche néanmoins de reflets mouvants au gré des animations citadines ou climatiques, le nouveau centre commercial palpite et confirme le statut de cœur de ville qu’il osait briguer dès ses premières esquisses jetées sur le papier. U rb a n P o l i t e n e s s
The Tourcoing shopping centre is hardly lacking in elegance, either formally or in terms of identity. But these are not the only forms of elegance to which the mall can lay claim. It boasts, first and foremost, what could be termed urban elegance, an elegance that is a demonstration of ‘politeness’. Indeed, what characterises this uncommon ‘den of consumption’ is the way it has of occupying the site and respecting the urban mix, combining unreservedly the city centre and the urban environment of the 1970s, the dense, built-up fabric and the wide open spaces, the church tower and the car park, old-style dressed brick and industrially pre-cast concrete formwork. The centre succeeds in gently slipping into this setting by the splendour of its facades. The wavy shape of the facades allows the centre to absorb all possible programmatic gesticulations, while the facets serve to reflect a fragmented image of the heterogeneous immediate surroundings. Because the developer accepted the idea of having no shop signs on the outside of the building, its facades do not break or mar the new urban poetry. A unitary object, rich in reflections that change with the movements of the city and the climate, the new shopping mall has established itself as the beating heart of the city, a status that its designers envisaged for it from the first drawings sketched on paper.
Recherches s’inspirant de l’œuvre de Jean Arp « Constellation selon les lois du hasard » Studies drawing on Jean Arp’s ‘Constellation According to the Laws of Chance’
242-243
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Tourcoing / Tourcoing
Ré a l i t é s a s s u m é e s
Reflet d’une réalité urbaine donc, le nouveau cœur de ville de Tourcoing est aussi (et peut-être avant tout) le reflet d’une réalité économique. Le programme était mixte (commerces, cinémas, parkings, gare multimodale, et aussi logements) et totalement flexible. Pendant plus de dix années, il n’a d’ailleurs cessé de se modifier afin de toujours mieux s’adapter à la réalité des marchés immobiliers, financiers… La morphologie du bâti ayant été conçue à cet effet, il n’a, dans ses fondamentaux, jamais été remis en cause. Des fondamentaux qui, s’ils faisaient la part belle à l’histoire urbaine, cherchaient aussi à rappeler l’histoire industrielle de l’agglomération et son univers textile. Si les façades ondulent, c’est aussi pour recoudre, ourler, border ou effilocher le tissu existant. Si elles se parent de quelque 5 000 vantelles de verre, c’est aussi en référence au tissage et au drapé. C’est bien un voile verrier aux multiples facettes qu’elles déroulent. Et qui, transparent ou opaque, réfléchissant ou coloré, lisse ou plissé, s’affiche en synthèse suggestive d’un monde oublié. A s s u m ed Re a l i t i e s
Reflecting the urban reality, the new heart of Tourcoing also (and perhaps most of all) reflects an economic reality. The mixed-use programme includes shops, cinemas, car parks, a multi-modal train station, and housing. And it is completely flexible. For over a decade, the centre has been modified again and again to absorb changes in the housing and financial markets. But the morphology of the building was designed for this purpose, which is why its fundamentals have never been challenged. One of these fundamentals was the primary place given to urban history, but also to the city’s industrial history and, in particular, its textile past. If the facades weave in and out, it is also to sew, hem, line or fray the existing fabric. It they are dressed in some 5,000 glass louvres, that is also in reference to weaving and draping. Transparent or opaque, reflective or tinted, smooth or rough, the louvres form a veil of multi-faceted glass that reveals a suggestive synthesis of a forgotten world.
244-245
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Tourcoing / Tourcoing
CATALOGUE RAISONNÉ : UNE SÉLECTION CATALOGUE RAISONNÉ: selection
248-249
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
1991
1989 Paris 1er [75] Laboratoire de recherche des Musées de France Situation : Passage des Lions de l’aile de Flore, Palais du Louvre Maître d’ouvrage : Établissement public du Grand Louvre Programme : Laboratoires souterrains sous le jardin des Tuileries Surface : 5 500 m² Montant des travaux : 7 M € HT (valeur : 1994) Calendrier : Concours : 1989, Livraison : 1994 Équipe BRUNET SAUNIER : chefs de projet : François Guidon (concours), Isabelle Vasseur (chantier), Valérie Faugeras (mobilier) BET TCE : OTH BET Structure verre : Pierre Focqué Perspectiviste : François Robin, Vincent Lafont
Paris 1 [75] Research laboratory of Musées de France Location: Passage des Lions, Flore wing, Palais du Louvre Client: Etablissement Public du Grand Louvre Programme: Subterranean laboratories under the Tuileries Gardens Surface area: 5,500 m² Construction cost: €7m exclusive of tax (value: 1994) Calendar: Competition: 1989, Delivery: 1994 BRUNET SAUNIER team: project managers: François Guidon (competition), Isabelle Vasseur (construction), Valérie Faugeras (furniture) Multi-trade engineering: OTH Glass structure engineering: Pierre Focqué 3D renderings: François Robin, Vincent Lafont
Saint-Germain-en-Laye [78] – Centre administratif Situation : Rue Léon-Desoyer Maître d’ouvrage : Ville de Saint-Germain-en-Laye Programme : Locaux d’accueil du public, bureaux des services administratifs et techniques Surface : 7 000 m² de bureaux et 4 000 m² de parking Montant des travaux : 8,7 M € HT (valeur : 1995) Calendrier : Concours : 1991, Livraison : 1995 Équipe BRUNET SAUNIER : chefs de projet : Igor Demidoff (concours), Jean-Michel Reynier (études), Isabelle Vasseur (chantier) BET TCE : OTH Consultant verrière : ALTO (Marc Malinowsky) Perspectiviste : Vincent Lafont Programme 2007 : Aménagement des espaces dédiés au public Atelier 9 Portes (Olivier Rozé, Barbara Kozielewski, Michal Bartek Kozielewski), Philippe Harden Surface : 1 660 m² Montant des travaux : 1 M € HT (valeur : 2008) Calendrier : Concours : Janvier 2007, Études : 2007, Livraison : 1re tranche juin 2008 2e tranche août 2008 Économiste de la construction : GETCO BET Fluides : BEThac
Saint-Germain-en-Laye [78] Administrative centre Location: Rue Léon-Desoyer Client: City of Saint-Germain-en-Laye Programme: Public reception, administrative and technical offices Surface area: 7,000 m² office space and 4,000 m² car park Construction cost: €8.7m exclusive of tax (value: 1995) Calendar: Competition: 1991, Delivery: 1995 BRUNET SAUNIER team: project managers: Igor Demidoff (competition), Jean-Michel Reynier (studies), Isabelle Vasseur (construction) Multi-trade engineering: OTH Glass engineering: ALTO (Marc Malinowsky) 3D renderings: Vincent Lafont Programme 2007: Layout of spaces dedicated to the public Atelier 9 Portes (Olivier Rozé, Barbara Kozielewski, Michal Bartek Kozielewski), Philippe Harden Surface area: 1,660 m² Construction cost: €1m exclusive of tax (value: 2008) Calendar: Competition: January 2007, Studies: 2007, Delivery: 1st part June 2008 2nd part August 2008 Construction economist: GETCO Utilities engineering: BEThac
1994 Paris 13e [75] Immeuble d’habitation Paris-Rive Gauche Situation : Rue Neuve-Tolbiac Maître d’ouvrage : La Sablière Programme : 95 logements p.l.a. (Prêt Locatif Aidé) Surface : 9 700 m² Montant des travaux : 8,5 M € HT (valeur 1996) Calendrier : Concours : 1994, Livraison 1997 Équipe BRUNET SAUNIER : chefs de projet : Vincent Marchand (concours), Jean-Michel Reynier (études), Isabelle Vasseur (chantier) et Bach Nguyen, Valérie Faugeras, Frederico Masotto, Vincent Mégrot, Isabelle Vasseur, George Yiontis BET Structure : Geciba BET Fluides : BEThac Économiste de la construction : Talbot Perspectiviste : Vincent Lafont Maquettiste : David Topani
Paris 13 [75] Apartment building Paris-Rive Gauche Location: Rue Neuve-Tolbiac Client: La Sablière Programme: 95 units p.l.a. (Prêt Locatif Aidé) Surface area: 9,700 m² Construction cost: €8.5m exclusive of tax (value: 1996) Calendar: Competition: 1994, Delivery: 1997 BRUNET SAUNIER team: project managers: Vincent Marchand (competition), Jean-Michel Reynier (studies), Isabelle Vasseur (construction) and Bach Nguyen, Valérie Faugeras, Frederico Masotto, Vincent Mégrot, Isabelle Vasseur, George Yiontis Structural engineering: Geciba Utilities engineering: BEThac Construction economist: Talbot 3D renderings: Vincent Lafont Model maker: David Topani
1995
1994
1995
Caen [14] Pôle mère-enfant – Hôpital pédiatrique Situation : Site Clemenceau, avenue Georges-Clemenceau Maître d’ouvrage : Centre hospitalier universitaire de Caen Programme : Hôpital pédiatrique et restructuration partielle de la maternité, 290 lits Surface : 14 000 m² Montant des travaux : 18 M € HT (valeur : 1999) Calendrier : Concours : 1994, Études : 1995-1999, Projet non réalisé Équipe BRUNET SAUNIER : chefs de projet : Toshio Sekiguchi (concours), Jean-Michel Reynier (études) et Adélaïde Marchi, Pierre-Emmanuel Droste, Victor Fuentes, Frederico Masotto, Vincent Mégrot BET TCE : Serete BET Structure textile : Arcora Perspectiviste : Vincent Lafont
Paris 19e [75] Immeuble d’habitation « Flandres » Situation : 156, avenue de Flandres Maître d’ouvrage : o.p.a.c. de Paris - Office Public d’Aménagement et de Construction Programme : 40 logements p.l.a. (Prêt Locatif Aidé) et 15 logements p.l.a.t.s. (Prêt Locatif Aidé Très Social) Surface : 5 200 m² Montant des travaux : 4 M € HT (valeur 1995) Calendrier : Concours : 1995, Livraison 1998 Équipe BRUNET SAUNIER : Isabelle Vasseur (chef de projet) assistée de Jean-Michel Reynier BET TCE : Oth Perspectiviste : Didier Ghislain
Caen [14] Mother-child centre – Paediatric hospital Location: Clémenceau site, avenue Georges Clemenceau Client: Centre Hospitalier Universitaire de Caen Programme: Paediatric hospital and partial restructuring of the maternity wing, 290 beds Surface area: 14,000 m² Construction cost: €18m exclusive of tax (value: 1999) Calendar: Competition: 1994, Studies: 1995–1999, Unrealised project BRUNET SAUNIER team: project managers: Toshio Sekiguchi (competition), Jean-Michel Reynier (studies) and Adélaïde Marchi, Pierre-Emmanuel Droste, Victor Fuentes, Frederico Masotto, Vincent Mégrot Multi-trade engineering: Serete Textile structure engineering: Arcora 3D renderings: Vincent Lafont
250-251
Paris 19 [75] – Apartment building ‘Flandre’ Location: 156, avenue de Flandre Client: o.p.a.c. de Paris – Office Public d’Aménagement and de Construction Programme: 40 units p.l.a. (Prêt Locatif Aidé) and 15 units p.l.a.t.s. (Prêt Locatif Aidé Très Social) Surface area: 5,200 m² Construction cost: €4m exclusive of tax (value: 1995) Calendar: Competition: 1995, Delivery: 1998 BRUNET SAUNIER team: Isabelle Vasseur (project manager) assisted by Jean-Michel Reynier Multi-trade engineering: Oth 3D renderings: Didier Ghislain
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexité
Palavas-les-Flots [34] Institut Saint-Pierre Centre de rééducation fonctionnelle pour enfants Situation : Avenue de l’Évêché-de-Maguelone Maître d’ouvrage : o.m.e.m. – Œuvre montpelliéraine des enfants à la mer Assistant au maître d’ouvrage : Icade Programme : Réhabilitation et construction d’un bâtiment neuf comprenant 155 lits, plateau technique, hébergement, balnéothérapie, rééducation, audiophonologie, radiologie, piste de marche, cuisine, restauration, 10 salles de classe Surface : 13 000 m² Montant des travaux : 15,2 M € HT (valeur 1999) Calendrier : Concours : 1995, Livraison : 1999 Équipe BRUNET SAUNIER : chefs de projet : Jean-Michel Reynier (concours, études), Christophe Kuntz (chantier) et Jacques Lévy-Bencheton, Federico Masotto, Lionel Renouf BET TCE et économiste de la construction : Jacobs Paysagiste : Péna & PeÑa Concepteur signalétique : Sabine Rosant
Palavas-les-Flots [34] – Institut Saint-Pierre Functional rehabilitation centre for children Location: Avenue de l’Evêché de Maguelone Client: o.m.e.m. – Œuvre Montpelliéraine des Enfants à la Mer Assistant to the Client: Icade Programme: Renovation and construction of a new building with 155 beds, rooms, technical platform, balneotherapy, rehabilitation, audiology, radiology, walking tracks, kitchen, restaurant, 10 classrooms Surface area: 13,000 m² Construction cost: €15.2m exclusive of tax (value: 1999) Calendar: Competition: 1995, Delivery: 1999 BRUNET SAUNIER team: project managers: Jean-Michel Reynier (competition, studies), Christophe Kuntz (construction) and Jacques Lévy-Bencheton, Federico Masotto, Lionel Renouf Multi-trade engineering and construction economist: Jacobs Landscaping: Péna & PeÑa Signage: Sabine Rosant
CATALOGUE RAISONNÉ / CATALOGUE RAISONNÉ
1998
2001
2001
Montpellier [34] - Université Paul-Valéry École d’Art dramatique Situation : Route de Mende Maître d’ouvrage : Rectorat de l’Académie de Montpellier Programme : Construction de l’École d’Art Dramatique, comprenant un théâtre de 250 places et un amphithéâtre de 300 places, salles de cours, bureaux Surface : 6 000 m² Montant des travaux : 4,6 M € HT (valeur 2002) Calendrier : Concours : 1998, Livraison : 2002 Équipe BRUNET SAUNIER : chefs de projet : Christophe Kuntz (études) et Vincent Mégrot, Jean-Michel Reynier Architecte d’opération : C+D Architecture : Nicolas Crégut, Sonia Larzillière BET TCE et OPC : BETerem
Nancy [54] – Centre Louis-Pierquin Institut régional de Médecine physique et de réadaptation Situation : Boulevard Lobau Maître d’ouvrage : Ugecam Nord-Est Programme : 115 lits d’hébergement et 120 places d’hôpital de jour, plateau technique de rééducation avec reconditionnement cardio-vasculaire, balnéothérapie, rééducation spécialisée Surface : 22 000 m² Montant des travaux : 29 M € HT (valeur 2006) Calendrier : Concours : 2001, Livraison : 2006 Équipe BRUNET SAUNIER : Marc Chassin (chef de projet) et Éric Bartolo, Astrid Beem, Catherine Bonnier, Yvan Bourgeois, Stéphane Cachat, Samuel Delmas, Tugay Dindar, Ludovic Forest, Jacques Lévy-Bencheton, Anissa Mérot, Lionel Renouf, Isabelle Vasseur Architecte d’opération : Atelier du Parc BET TCE et économiste de la construction : SIRR Ingénierie Acousticien : Delphi Concepteur signalétique : L-Design - Pipo Lionni et Arik Lévy Perspectivistes : Artefactory, Laurent Hochberg, Julien Lomessy, Frédéric Manen, Thomas Sériès
Cannes [06] – Centre hospitalier de Cannes Situation : Avenue des Broussailles Maître d’ouvrage : Centre hospitalier de Cannes Assistant au maître d’ouvrage : Icade Programme : Construction du nouvel hôpital, 530 lits, plateau technique complet et laboratoires, maternité, psychiatrie, urgences, 22 blocs opératoires Surface : 60 000 m² Montant des travaux : 120 M € HT (valeur 2010) Calendrier : Concours : 2001, Livraison : 2010 Équipe BRUNET SAUNIER : chefs de projet : Marc Chassin, Vincent Marchand (concours), Philippe Vasseur assisté d’Isabelle Redon (études), Philippe Vasseur assisté de Nicolas Constantin (chantier) et Frédéric Alligorides, Éric Bartolo, Eduardo Bonamin, Arnaud Bruyelle, Marc Chassin, Julie Doubesky, Ulisse Gnesda, David Hingamp, Margit Jahn, Jacques Lévy-Bencheton, Jean-Christophe Louis, Vincent Mégrot, Anissa Mérot, Maria Moldoveanu, Erik Mootz, Carin Nilsson-Demay, Maria-So De Noronha, Camille Nourrit, Céline Perrin, Lionel Renouf, Mounia Saïah, Marie-Hélène Torcq, Isabelle Vasseur, Anissa Ybert Architecte associé : Architectes Studio Architecte consultant hospitalier : Gerold Zimmerli BET Structure : Terrell BET Fluides : SIRR Ingénierie OPC : Logik Économiste de la construction : Talbot Acousticien : Delphi Concepteur signalétique : LOCOMOTION (Laurence Guichard) Sélection mobilier : Régine Le Couteur Maquettiste : Alpha-Volumes Perspectivistes : Artefactory, Laurent Hochberg, Vincent Lafont, Frédéric Manen, Thomas Sériès
Montpellier [34] – Paul-Valéry University School of Dramatic Arts Location: Route de Mende Client: Rectorat de l’Académie de Montpellier Programme: Construction of School of Dramatic Arts, comprising a theatre seating 250 and an amphitheatre seating 300, classrooms, offices Surface area: 6,000 m² Construction cost: €4.6m exclusive of tax (value: 2002) Calendar: Competition: 1998, Delivery: 2002 BRUNET SAUNIER team: project managers: Christophe Kuntz (studies) and Vincent Mégrot, Jean-Michel Reynier Project architect: C+D Architecture: Nicolas Crégut, Sonia Larzillière Multi-trade engineering: BETerem
Nancy [54] – Centre Louis-Pierquin – Regional Institute of Physical Medicine and Rehabilitation Location: Boulevard Lobau Client: Ugecam Nord-Est Programme: 115 beds + capacity for 120 outpatients, technical platform for rehabilitation and cardiovascular treatment, balneotherapy, specialised rehabilitation Surface area: 22,000 m² Construction cost: €29m exclusive of tax (value: 2006) Calendar: Competition: 2001, Delivery: 2006 BRUNET SAUNIER team: Marc Chassin (project manager) and Eric Bartolo, Astrid Beem, Catherine Bonnier, Yvan Bourgeois, Stéphane Cachat, Samuel Delmas, Tugay Dindar, Ludovic Forest, Jacques Lévy-Bencheton, Anissa Mérot, Lionel Renouf, Isabelle Vasseur Project architect: Atelier du Parc Multi-trade engineering and construction economist: SIRR Ingénierie Sound engineering: Delphi Signage: L-Design – Pipo Lionni and Arik Lévy 3D renderings: Artefactory, Laurent Hochberg, Julien Lomessy, Frédéric Manen, Thomas Sériès
Cannes [06] – Cannes hospital centre Location: Avenue des Broussailles Client: Centre Hospitalier de Cannes Assistant to Client: Icade Programme: Construction of new hospital, 530 beds, complete technical platform and laboratories, maternity, psychiatric treatment, emergencies, 22 operating rooms Surface area: 60,000 m² Construction cost: €120m exclusive of tax (value: 2010) Calendar: Competition: 2001, Delivery: 2010 BRUNET SAUNIER team: project managers:
Marc Chassin, Vincent Marchand (competition), Philippe Vasseur assisted by Isabelle Redon (studies), Philippe Vasseur assisted by Nicolas Constantin (construction) and Frédéric Alligorides, Eric Bartolo, Eduardo Bonamin, Arnaud Bruyelle, Marc Chassin, Julie Doubesky, Ulisse Gnesda, David Hingamp, Margit Jahn, Jacques Lévy-Bencheton, Jean-Christophe Louis, Vincent Mégrot, Anissa Mérot, Maria Moldoveanu, Erik Mootz, Carin Nilsson-Demay, Maria-So De Noronha, Camille Nourrit, Céline Perrin, Lionel Renouf, Mounia Saïah, Marie-Hélène Torcq, Isabelle Vasseur, Anissa Ybert Associate architect: Architectes Studio Hospital architecture consultant: Gerold Zimmerli Structural engineering: Terrell Utilities engineering: SIRR Ingénierie SCMC: Logik Construction economist: Talbot Sound engineering: Delphi Signage: LOCOMOTION (Laurence Guichard) Selection of furniture: Régine Le Couteur Model maker: Alpha-Volumes 3D renderings: Artefactory, Laurent Hochberg, Vincent Lafont, Frédéric Manen, Thomas Sériès
Saint-Denis [93] – Arc & Ciel office building Location: Boulevard Ornano Client: SIEMENS – UBS Real Estate Kapitalanlagegesellschaft mbH Programme: Construction of an office building, conference centre, restaurant Surface area: 37,000 m² Construction cost: €60m exclusive of tax (value: 2006) Calendar: Direct commission: 2001, Delivery: 2006 (phase 1) BRUNET SAUNIER team: Astrid Beem (project manager) and Frédéric Alligorides, Yvan Bourgeois, Florence Canal, Samuel Delmas, Claudia Dieling, Martin Fougeras, Maxime Gasperini, Jean-Michel Reynier, Maria Scicolone-Ingala, Derk Sichtermann, Isabelle Vasseur, Lydie Vega-Sanchez, Anissa Ybert Structural engineering: Terrell Utilities engineering: BEThac Fire safety engineering: Vulcaneo Construction economist: Paul Pieffet Sound engineering: Delphi Landscaping: Laure Quoniam 3D rendering: Philippe Harden and Artefactory
2001
2001
Saint-Denis [93] – Immeuble de bureaux Arc & Ciel Situation : Boulevard Ornano Maître d’ouvrage : SIEMENS – UBS Real Estate Kapitalanlagegesellschaft mbH Programme : Construction d’un immeuble de bureaux, centre de conférences, restaurant Surface : 37 000 m² Montant des travaux : 60 M € HT (valeur 2006) Calendrier : Commande directe : 2001, Livraison : 2006 (1 tranche) Équipe BRUNET SAUNIER : Astrid Beem (chef de projet) et Frédéric Alligorides, Yvan Bourgeois, Florence Canal, Samuel Delmas, Claudia Dieling, Martin Fougeras, Maxime Gasperini, Jean-Michel Reynier, Maria Scicolone-Ingala, Derk Sichtermann, Isabelle Vasseur, Lydie Vega-Sanchez, Anissa Ybert BET Structure : Terrell BET Fluides : BEThac BET Sécurité incendie : Vulcaneo Économiste de la construction : Paul Pieffet Acousticien : Delphi Paysagiste : Laure Quoniam Perspectivistes : Philippe Harden et Artefactory
Douai [59] Centre hospitalier de Douai Situation : Route de Cambrai – Site de Déchy Maître d’ouvrage : Centre hospitalier de Douai Conducteur d’opération : dde du Nord Programme : 500 lits de médecine chirurgie obstétrique, plateau technique complet, 11 salles d’opération, 10 salles de radio, secteur naissance, hémodialyse 24 postes, chirurgie osseuse et 40 000 m² d’espaces extérieurs Surface : 65 000 m² Montant des travaux : 110 M € HT (valeur 2009) Calendrier : Concours : 2001, Livraison : 2009 Équipe BRUNET SAUNIER : chefs de projet : Olivier Contré (concours, APS), Christian Chopin (études et chantier) et Abdelhafid Bairi, Astrid Beem, Catherine Bonnier, Yvan Bourgeois, Arnaud Bruyelle, Florence Canal, Fiona Copstick, Julie Doubesky, Jürgen Fallert, Karine Grimaux, David Hingamp, Michal Bartek Kozielewsky, Jacques Lévy-Bencheton, Vincent Mégrot, Maria-So De Noronha, Camille Nourrit, Ghislaine Picard, Lionel Renouf, Lydie Vega-Sanchez, Maria Scicolone-Ingala, Magdalena Sroczynska, Angela Tandura Architecte consultant hospitalier : Gerold Zimmerli
252-253
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
BET TCE et économiste de la construction : SIRR Ingénierie BET Façades : Ceef Acousticien : Delphi BET Hqe : Tribu Perspectivistes : Artefactory, Xavier Beddock, Cendrine Bonami-Redler, Philippe Harden, Frédéric Manen
Douai [59] – Douai hospital centre Location: Route de Cambrai – Déchy site Client: Centre Hospitalier de Douai Operation supervision: dde du Nord Programme: 500 beds for obstetrics surgery, complete technical platform, 11 operating rooms, 10 imaging rooms, birthing area, 24 haemodialysis stations, bone surgery and 40,000 m² of exterior space Surface area: 65,000 m² Construction cost: €110m exclusive of tax (value: 2008) Calendar: Competition: 2001, Delivery: 2008 BRUNET SAUNIER team: project managers: Olivier Contré (competition, APS), Christian Chopin (studies and construction) and Abdelhafid Bairi, Astrid Beem, Catherine Bonnier, Yvan Bourgeois, Arnaud Bruyelle, Florence Canal, Fiona Copstick, Julie Doubesky, Jürgen Fallert, Karine Grimaux, David Hingamp, Michal Bartek Kozielewsky, Jacques Lévy-Bencheton, Vincent Mégrot, Maria-So De Noronha, Camille Nourrit, Ghislaine Picard, Lionel Renouf, Lydie VegaSanchez, Maria Scicolone-Ingala, Magdalena Sroczynska, Angela Tandura Hospital architecture consultant: Gerold Zimmerli Multi-trade engineering and construction economist: SIRR Ingénierie Facade engineering: Ceef Sound engineering: Delphi Green engineering: Tribu 3D renderings: Artefactory, Xavier Beddock, Cendrine Bonami-Redler, Philippe Harden, Frédéric Manen
CATALOGUE RAISONNÉ / CATALOGUE RAISONNÉ
Elodie Vadepied, Lydie Vega-Sanchez Structural engineering: Terrell Utilities engineering: Serted Facade engineering: Arcora Construction economist: Economie 95 Sound engineering: Delphi Lighting: Les Eclairagistes Associés 3D rendering and video: Artefactory, Frédéric Manen, Jérôme Préost Model maker: Alpha-Volumes and Michel Goudin
2002
2001 Tourcoing [59] – Centre commercial Espace Saint-Christophe Situation : Place de la République et parvis de l’église Saint-Christophe Maître d’ouvrage : snc Alta Tourcoing, Ville de Tourcoing, sem Ville Renouvelée Programme : Centre commercial, bureaux, complexe de cinémas, parking de 800 places, dans le cadre de la restructuration du centre-ville Surface : 35 000 m² Montant des travaux : 43 M € HT (valeur 2010) Calendrier : Concours : 2001, Livraison : 2010 Équipe BRUNET SAUNIER : chefs de projet : Marc Chassin (études), Agnès Plumet (chantier) et Yvan Bourgeois, Anne Carcelen, Martin Fougeras, François Gallet, Estelle Grosberg, Delphine Lottin, Elena Martinez-Caraballo, Stéfanie Matthys, Anissa Mérot, Alix Papertian, Lionel Renouf, Maria Scicolone-Ingala, Magdalena Sroczynska, Élodie Vadepied, Lydie Vega-Sanchez BET Structure : Terrell BET Fluides : Serted BET Façades : Arcora Économiste de la construction : Économie 95 Acousticien : Delphi Éclairagiste : Les Éclairagistes Associés Perspectivistes et vidéo : Artefactory, Frédéric Manen, Jérôme Prévost Maquettiste : Alpha-Volumes et Michel Goudin
Tourcoing [59] – Espace Saint-Christophe Shopping mall Location: Place de la République and Place de l’Eglise Saint-Christophe Client: snc Alta Tourcoing, Ville de Tourcoing, sem Ville Renouvelée Programme: Shopping mall, offices, multiplex cinema, 800-space car park, in the framework of restructuring the city centre Surface area: 35,000 m² Construction cost: €43m exclusive of tax (value: 2010) Calendar: Competition: 2001, Delivery: 2010 BRUNET SAUNIER team: project managers: Marc Chassin (studies), Agnès Plumet (construction) and Yvan Bourgeois, Anne Carcelen, Martin Fougeras, François Gallet, Estelle Grosberg, Delphine Lottin, Elena Martinez-Caraballo, Stéfanie Matthys, Anissa Mérot, Alix Papertian, Lionel Renouf, Maria Scicolone-Ingala, Magdalena Sroczynska,
2002 Montpellier [34] – Hôpital de La Colombière Situation : Avenue Charles-Flahault Site de La Colombière, Maître d’ouvrage : Centre hospitalier universitaire de Montpellier Programme : Reconstruction de la psychiatrie, 220 lits Surface : 20 000 m² Montant des travaux : 43 M € HT (valeur 2009) Calendrier : Concours : 2002, Livraison : 2009 Équipe BRUNET SAUNIER : chefs de projet : Samuel Delmas (concours), Christophe Kuntz / Guillaume Jullian (études), Guillaume Jullian (chantier) et Maryline Gillois, Jérôme Levifve, Monika Mittermeyer, Maria Moldoveanu, Xavier Perret, Mounia Saïah, Derk Sichtermann, Isabelle Vasseur BET et économiste de la construction : SIRR Ingénierie BET Synthèse : Tkdes Acousticien : Delphi Perspectiviste : Artefactory Maquettiste : Alpha-Volumes
Montpellier [34] – Colombière hospital Location: Avenue Charles-Flahault – Colombière site, Client: Centre Hospitalier Universitaire de Montpellier Programme: Reconstruction of the psychiatric hospital, 220 beds Surface area: 20,000 m² Construction cost: €43m exclusive of tax (value: 2009) Calendar: Competition: 2002, Delivery: 2009 BRUNET SAUNIER team: project managers: Samuel Delmas (competition), Christophe Kuntz/ Guillaume Jullian (studies), Guillaume Jullian (construction) and Maryline Gillois, Jérôme Levifve, Monika Mittermeyer, Maria Moldoveanu, Xavier Perret, Mounia Saïah, Derk Sichtermann, Isabelle Vasseur Construction engineering and economist: SIRR Ingénierie Synthesis engineering: Tkdes Sound engineering: Delphi 3D renderings: Artefactory Model maker: Alpha-Volumes
Montpellier [34] – Hôpital Saint-Éloi Institut de recherches en Biothérapie, nouvelle Pharmacie et Service d’hématologie et d’oncologie médicale Situation : Avenue Augustin-Fliche Maître d’ouvrage : Centre hospitalier universitaire de Montpellier Programme : Laboratoires de recherche, extension du plateau technique de Thérapie cellulaire et tissulaire, Service des maladies du sang, Pharmacie Surface : 7 600 m² Montant des travaux : 20 M € HT (valeur 2009) Calendrier : Concours : 2002, Livraison : 2009 Équipe BRUNET SAUNIER : chefs de projet : Marc Chassin (concours), Guillaume Jullian (études et chantier) et Astrid Beem, Yvan Bourgeois, Samuel Delmas, Maryline Gillois, David Hingamp, Christophe Kuntz, Jérôme Levifve, Lindsay-Ann Martin, Monika Mittermeyer, Maria Moldoveanu, Mounia Saïah, Derk Sichtermann, Isabelle Vasseur Architecte consultant hospitalier : Gerold Zimmerli BET et économiste de la construction : SIRR Ingénierie Acousticien : Delphi Perspectivistes : Frédéric Manen et Artefactory Maquettiste : Alpha-Volumes
Montpellier [34] – Saint-Eloi hospital Regional Institute of Biotherapy and Pharmacy (laboratories), and medical oncology and haematology division Location: Avenue Augustin-Fliche Client: Centre Hospitalier Universitaire de Montpellier Programme: Research laboratories, extension to technical platform for tissue and cell therapy, blood disease division, pharmacy Surface area: 7,600 m² Construction cost: €20m exclusive of tax (value: 2009) Calendar: Competition: 2002, Delivery: 2009 BRUNET SAUNIER team: project managers: Marc Chassin (competition), Guillaume Jullian (studies and construction) and Astrid Beem, Yvan Bourgeois, Samuel Delmas, Maryline Gillois, David Hingamp, Christophe Kuntz, Jérôme Levifve, Lindsay-Ann Martin, Monika Mittermeyer, Maria Moldoveanu, Mounia Saïah, Derk Sichtermann, Isabelle Vasseur Hospital architecture consultant: Gerold Zimmerli Construction engineer and economist: SIRR Ingénierie Sound engineering: Delphi 3D rendering: Frédéric Manen and Artefactory Model maker: Alpha-Volumes
2002
2002
Limoges [87] Hôtel du département de la Haute-Vienne Situation : rue François-Chénieux Maître d’ouvrage : Conseil général de la Haute-Vienne Programme : Réhabilitation et extension d’un bâtiment classé du 17e siècle pour accueillir les services du Conseil général : bureaux, salles de commissions et conseil, parking Surface : 16 600 m² et 3 900 m² de parking Montant des travaux : 27,8 M € HT (valeur 2010) Calendrier : Concours : 2002, Livraison : 2010 Équipe BRUNET SAUNIER : Vincent Marchand (chef de projet) Architecte associé : b/r/s Architectes-Ingénieurs : Vincent Mégrot (chef de projet) BET Structure : aR&C BET Fluides : Inex BET Électricité : Slh Économiste de la construction : aei opc : Cicad Acousticien : Peutz & Associés Paysagiste : Comptoir des Projets
Toulon [83] – Hôpital Sainte-Musse Situation : Site du quartier Sainte-Musse, avenue Sainte-Claire-Deville Maître d’ouvrage : Centre hospitalier intercommunal de Toulon-La Seyne-sur-Mer Assistant au Maître d’ouvrage : Dde du Var Programme : 850 lits Surface : 85 000 m² Montant des travaux : 207 M € HT (valeur 2011) Calendrier : Concours : 2002, Livraison : 2011 Équipe BRUNET SAUNIER : Olivier Contré (chef de projet) et Frédéric Alligorides, Charles Bazzaz, Abdelhafid Bairi, Yvan Bourgeois, Arnaud Bruyelle, Philippe Carol, Fiona Copstick, Stéphane Cachat, Mauve Esteoule-Sibilli, Jürgen Fallert, François Gallet, Estelle Grosberg, Margaret Iragui-Lejeune, Guillaume Jullian, Michal Bartek Kozielewsky, Cyrille Lambin, Philippe Ledoux, Jérôme Levifve, Stéfanie Matthys, Monika Mittermeyer, Franck Murat, Carin Nilsson-Demay, Laurent Noël, Camille Nourrit, Phuong Pham Hoang, Isabelle Redon, Julie Rosier, Michel Roux-Dorlut, Mounia Saïah, Maria ScicoloneIngala, Nicolas Senly, Isabelle Vasseur, Lydie Vega-Sanchez Architecte associé : ua – Unité d’Architecture Architecte consultant hospitalier : Gerold Zimmerli BET et économiste de la construction : SIRR Ingénierie BET Façades : Ceef opc : LOGIK Consultant hélistation : Pelagos Acousticien : Delphi Paysagiste : Péna & Peña Perspectivistes : Philippe Harden, Artefactory Maquettiste : Alpha-Volumes
Limoges [87] House of Regional Council - Haute Vienne Location: rue François Chénieux Client: Conseil Général de la Haute-Vienne Programme: Renovation of a 17th century listed building to house the Regional Council: offices, meeting rooms, parking Surface area: 16,600 m² and 3,900 m² for the car park Construction cost: €27.8m exclusive of tax (value: 2010) Calendar: Competition: 2002, Delivery: 2010 BRUNET SAUNIER team: project manager: Vincent Marchand Associate architect: b/r/s Architectes-Ingénieurs: Vincent Mégrot (project manager) Structural engineering: aR&C Utilities engineering: Inex Electrical engineering: Slh Construction economist: aei scmc: Cicad Sound engineering: Peutz & Associés Landscaping: Comptoir des Projets
254-255
Toulon [83] – Sainte-Musse hospital Location: Site du quartier Sainte-Musse, avenue Sainte-Claire Deville Client: Centre Hospitalier Intercommunal de Toulon-La Seyne-sur-Mer Assistant to Client: Dde du Var Programme: 850 beds Surface area: 85,000 m² Construction cost: 207 M€ exclusive of tax (value: 2011) Calendar: Competition: 2002, Delivery: 2011 BRUNET SAUNIER team: Olivier Contré (project manager) and Frédéric Alligorides, Charles Bazzaz, Abdelhafid Bairi, Yvan Bourgeois, Arnaud Bruyelle, Philippe Carol, Fiona Copstick, Stéphane Cachat, Mauve Esteoule-Sibilli, Jürgen Fallert, François Gallet, Estelle Grosberg, Margaret Iragui-Lejeune, Guillaume Jullian, Michal Bartek Kozielewsky, Cyrille Lambin,
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Philippe Ledoux, Jérôme Levifve, Stéfanie Matthys, Monika Mittermeyer, Franck Murat, Carin Nilsson-Demay, Laurent Noël, Camille Nourrit, Phuong Pham Hoang, Isabelle Redon, Julie Rosier, Michel Roux-Dorlut, Mounia Saïah, Maria ScicoloneIngala, Nicolas Senly, Isabelle Vasseur, Lydie Vega-Sanchez Associate architect: ua – Unité d’Architecture Hospital architecture consultant: Gerold Zimmerli Construction engineer and economist: SIRR Ingénierie Facade engineering: Ceef scmc: LOGIK Heliport consultant: Pelagos Sound engineering: Delphi Landscaping: Péna & PeÑa 3D rendering: Philippe Harden, Artefactory Model maker: Alpha-Volumes
2002 Paris 6e [75] Concours pour la réhabilitation du secteur ouest du Campus universitaire de Jussieu Situation : Campus universitaire de Jussieu Maître d’ouvrage : Établissement public du Campus de Jussieu Surface : 110 000 m² Montant des travaux : 95 M € HT (valeur 2002) Calendrier : Concours : 2002 Équipe BRUNET SAUNIER : chefs de projet : Stéphane Cachat, Marc Chassin BET Structure : Arcoba BET Fluides : Gec Économiste de la construction : Paul Pieffet Perspectiviste : Artefactory
Paris 6 [75] Competition for the renovation of the Western sector of the Jussieu University campus Location: Jussieu University campus Client: Etablissement Public du Campus de Jussieu Surface area: 110,000 m² Construction cost: €95m exclusive of tax (value: 2002) Calendar: Competition: 2002 BRUNET SAUNIER team: project managers: Stéphane Cachat, Marc Chassin Structural engineering: Arcoba Utilities engineering: Gec Construction economist: Paul Pieffet 3D renderings: Artefactory
CATALOGUE RAISONNÉ / CATALOGUE RAISONNÉ
2003 Chalon-sur-Saône [71] Centre hospitalier William-Morey Situation : Site des Prés-Devant - Zac Thalie Maître d’ouvrage : Centre hospitalier William-Morey Assistant au maître d’ouvrage : Dde de Saône-et-Loire Programme : 550 lits, 1 000 places de stationnement Surface : 73 000 m² Montant des travaux : 170 M € HT (valeur 2010) Calendrier : Concours : 2003, Livraison : 2010 Équipe BRUNET SAUNIER : chefs de projet : Olivier Contré (concours), Mounia Saïah (études), Florence Canal (chantier) et Charles Bazzaz, Yvan Bourgeois, Stéphane Cachat, Mauve Esteoule-Sibilli, François Gallet, Estelle Grosberg, Philippe Ledoux, Stéfanie Matthys, Franck Murat, Laurent Noël, Phuong Pham Hoang, Isabelle Redon, Michel Roux-Dorlut, Nicolas Senly, Isabelle Vasseur Architecte d’opération : Architectes Studio Architecte consultant hospitalier : Gerold Zimmerli BET Fluides : SIRR Ingénierie BET Synthèse : Tkdes BET Structure : Terrell BET Façades : Ceef Équipementier : Beem Ingénierie de Santé Économiste de la construction et OPC : Talbot Acousticien : Delphi Hqe : Aere + Tribu Concepteur signalétique : SEV Communication Perspectivistes : Philippe Harden, Jérôme Prévost, Artefactory Maquettiste : Alpha-Volumes
Chalon-sur-Saône [71] William-Morey hospital centre Location: Prés Devant site – Zac Thalie Client: Centre hospitalier William-Morey Assistant to Client: Dde de Saône-et-Loire Programme: 550 beds, 1,000 parking spaces Surface area: 73,000 m² Construction cost: €170m exclusive of tax (value: 2010) Calendar: Competition: 2003, Delivery: 2010 BRUNET SAUNIER team: project managers: Olivier Contré (competition), Mounia Saïah (studies), Florence Canal (construction) and Charles Bazzaz, Yvan Bourgeois, Stéphane Cachat, Mauve Esteoule-Sibilli, François Gallet, Estelle Grosberg, Philippe Ledoux, Stéfanie Matthys, Franck Murat, Laurent Noël, Phuong Pham Hoang, Isabelle Redon, Michel Roux-Dorlut, Nicolas Senly,
Isabelle Vasseur Project architect: Architectes Studio Hospital architecture consultant: Gerold Zimmerli Utilities engineering: SIRR Ingénierie Synthesis engineering: Tkdes Structural engineering: Terrell Facade engineering: Ceef Equipment manufacturer: Beem Ingénierie de Santé Construction economist and SCMC: Talbot Sound engineering: Delphi Hqe environmental quality label: Aere + Tribu Signage: SEV Communication 3D rendering: Philippe Harden, Jérôme Prévost, Artefactory Model maker: Alpha-Volumes
2003 Prague [République Tchèque] Concours pour la construction du siège social de la banque csob Maître d’ouvrage : csob - Ceskoslovenska Obchodni Banka Surface : 60 000 m² Montant des travaux : 55 M € HT (valeur 2003) Calendrier : Concours : 2003 Équipe BRUNET SAUNIER : Stéphane Cachat (chef de projet) Entreprises : Vinci et Cecopra Perspectiviste : Philippe Harden
Prague [Czech Republic] Competition for the construction of the csob headquarters Client: csob – Ceskoslovenska Obchodni Banka Surface area: 60,000 m² Construction cost: €55m exclusive of tax (value: 2003) Calendar: Competition: 2003 BRUNET SAUNIER team: Stéphane Cachat (project manager) Companies: Vinci and Cecopra 3D renderings: Philippe Harden
2004 Paris 12e [75] – C.h.n.o. des Quinze-Vingts – Institut de recherches clinique et biomédicale sur la vision et unité complémentaire locative Situation : 13-17, rue Moreau Maître d’ouvrage : Caisse des Dépôts et Consignations et ICADE Programme : Institut de la Vision comprenant laboratoires, animalerie et pépinière d’entreprises, immeuble tertiaire, résidence-service de 26 chambres Procédure : p.p.p. [Participation Public Privé] avec l’entreprise mandataire RABOT-DUTILLEUL Surface : 11 400 m² Montant des travaux : 24 M € HT (valeur 2008) Calendrier : Concours : 2004, Livraison : 2008 Équipe BRUNET SAUNIER : chefs de projet : Stéphane Cachat et Christian Chopin (concours), Stéphane Cachat assisté de Cyril Pressacco, (études et chantier) et Frédéric Alligorides, Abdelhafid Bairi, Jacques Lévy-Bencheton, Franck Jaoui, Jérôme Levifve, Hoang Phuong Pham, Xiaojing Lu, Ana Markovic, Monika Mittermeyer, Laurent Noël, Maria-So De Noronha, Michel Roux-Dorlut, Nicolas Senly, Isabelle Vasseur Économiste de la construction : Icade Arcoba BET Façades : Van Santen & Associés Mainteneur : Icade Eurogem Gestionnaire résidence : Icade Eurostudiomes Paysagiste : Péna & PeÑa Perspectivistes : Artefactory, Philippe Harden Maquettiste : Alpha-Volumes
Paris 12 [75] – C.h.n.o. des Quinze-Vingts – Clinical and biomedical ophthalmology research institute and complementary rental unit Location: 13-17, rue Moreau Client: Caisse des Dépôts and Consignations and ICADE Programme: Ophthalmology institute comprising laboratories, animal facilities and business incubator, commercial building, serviced housing with 26 bedrooms Procedure: p.p.p. [Public Private Partnership] with the lead firm RABOT-DUTILLEUL Surface area: 11,400 m² Construction cost: €24m exclusive of tax (value: 2008) Calendar: Competition: 2004, Delivery: 2008 BRUNET SAUNIER team: project managers: Stéphane Cachat and Christian Chopin (competition), Stéphane Cachat assisted by
Cyril Pressacco (studies and construction), and Frédéric Alligorides, Abdelhafid Bairi, Jacques Lévy-Bencheton, Franck Jaoui, Jérôme Levifve, Hoang Phuong Pham, Xiaojing Lu, Ana Markovic, Monika Mittermeyer, Laurent Noël, Maria-So De Noronha, Michel Roux-Dorlut, Nicolas Senly, Isabelle Vasseur Construction economist: Icade Arcoba Facade engineering: Van Santen & Associés Maintainer: Icade Eurogem Housing management: Icade Eurostudiomes Landscaping: Péna & PeÑa 3D rendering: Artefactory, Philippe Harden Model maker: Alpha-Volumes
and treatment, signage Surface area: 7,000 m² Construction cost: €13m exclusive of tax (value: 2009) Calendar: Direct commission: 2004, Delivery: 2009 BRUNET SAUNIER team: Astrid Beem (project manager) and Frédéric Alligorides, Cédric Baelde, Franck Courari, Marine Leconte, Jérôme Levifve, Isabelle Redon Structural engineering: ecsb, cert Utilities engineering: Ab Ingénierie Construction economist: Gousset Sound engineering: DBAcoustic 3D rendering: Artefactory, Vincent Lafont Model maker: Alpha-Volumes
Christian Chopin, Michal Bartek Kozielewski (competition), Ouiza Abdat (studies, construction) and Frédéric Alligorides, Yvan Bourgeois, Jérôme Levifve, Jacques Lévy-Bencheton, Mohamed Marchoud, Stéfanie Matthys, Cyril Pressacco, Martin Prévost, Magdalena Sroczynska, Elodie Vadepied, Anissa Ybert Procedure: Conception-Production with Rabot-Dutilleul Utilities engineering: Sodeg Kitchen technology: Quidort Washing technology: Kannegiesser 3D rendering: Artefactory, Jérôme Prévost
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Nantes [44] – Centre de soins de suite et de réadaptation pour enfants et adolescents Situation : Allée de la Civelière Rue des Bourdonnières Maître d’ouvrage : f.a.s.s.s. [Fédération d’associations du secteur sanitaire et social] et e.s.e.a.n. [Établissement sanitaire pour enfants et adolescents de la région nantaise] Assistant au maître d’ouvrage : Apor Programme : 55 lits et 30 places en hôpital de jour, plateau technique avec salles de kinésithérapie, d’ergothérapie et de balnéothérapie, locaux de consultation ou d’examens et de soins, signalétique Surface : 7 000 m² Montant des travaux : 13 M € HT (valeur 2009) Calendrier : Commande directe : 2004, Livraison : 2009 Équipe BRUNET SAUNIER : Astrid Beem (chef de projet) et Frédéric Alligorides, Cédric Baelde, Franck Courari, Marine Leconte, Jérôme Levifve, Isabelle Redon BET Structure: ecsb, cert BET Fluides : Ab Ingénierie Économiste de la construction : Gousset Acousticien : DBAcoustic Perspectivistes : Artefactory, Vincent Lafont Maquettiste : Alpha-Volumes
Reims [51] Logipôle du Centre hospitalier universitaire de Reims Situation : Avenue du Général-Koenig Maître d’ouvrage : Centre hospitalier universitaire de Reims Conducteur d’opération : Icade Programme : Construction d’un pôle logistique y compris l’équipement des process nécessaires à l’approvisionnement de 2 400 lits et restaurants du personnel Surface : 21 000 m² Montant des travaux : 34 M € HT (valeur 2007) Concours : 2004, Livraison : 2007 Équipe BRUNET SAUNIER : chefs de projet : Christian Chopin, Michal Bartek Kozielewski (concours), Ouiza Abdat (études, chantier) et Frédéric Alligorides, Yvan Bourgeois, Jérôme Levifve, Jacques Lévy-Bencheton, Mohamed Marchoud, Stéfanie Matthys, Cyril Pressacco, Martin Prévost, Magdalena Sroczynska, Élodie Vadepied, Anissa Ybert Procédure : Conception-Réalisation avec l’entreprise Rabot-Dutilleul BET Fluides : Sodeg Process cuisine : Quidort Process blanchisserie : Kannegiesser Perspectivistes : Artefactory, Jérôme Prévost
Mont-Saint-Aignan [76] – e.s.i.t.p.a. École supérieure d’Ingénieurs et de Techniciens pour l’Agriculture Situation : Parc Biosciences de Normandie, rue Tronquet Maître d’ouvrage : a.p.c.a. [Assemblée permanente des Chambres d’Agriculture] Programme : Laboratoires de recherches, salles d’enseignements, amphithéâtres Surface : 12 500 m² Montant des travaux : 17 M € HT (valeur 2007) Calendrier : Concours : 2004, Livraison : 2007 Équipe BRUNET SAUNIER : Vincent Marchand (chef de projet) Architecte associé : b/r/s Architectes-Ingénieurs : Vincent Mégrot (chef de projet) BET TCE : Séchaud & Bossuyt Économiste de la construction : Reber Acousticien : Peutz & Associés Paysagiste : Projet Base
Nantes [44] – Paediatric and adolescent step-down healthcare and rehabilitation centre Location: Allée de la Civelière Rue des Bourdonnières Client: f.a.s.s.s. [Fédération d’Associations du Secteur Sanitaire and Social] and e.s.e.a.n. [Etablissement Sanitaire pour Enfants et Adolescents de la Région Nantaise] Assistant to Client: Apor Programme: 55 beds and the capacity to accommodate 30 outpatients, technical platform with rooms for physical therapy, ergotherapy, balneotherapy, offices for consultation, exam
Reims [51] Reims University Hospital Logistics Centre Location: Avenue du Général Koenig Client: Centre Hospitalier Universitaire de Reims Project supervisor: Icade Programme: Construction of a logistics centre including facilities for the laundering and kitchen supplies needed for 2,400 beds and staff restaurants Surface area: 21,000 m² Construction cost: €34m exclusive of tax (value: 2007) Competition: 2004, Delivery: 2007 BRUNET SAUNIER team: project managers:
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Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Mont-Saint-Aignan [76] – E.S.I.T.P.A. – Graduate school in French Engineering and Agriculture Location: Parc Biosciences de Normandie, rue Tronquet Client: a.p.c.a. [Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture] Programme: Research laboratories, classrooms, amphitheatres Surface area: 12,500 m² Construction cost: €17m exclusive of tax (value: 2007) Calendar: Competition: 2004, Delivery: 2007 BRUNET SAUNIER team: Vincent Marchand (project manager) Associate architect: b/r/s Architects-Engineers: Vincent Mégrot (project manager) Multi-trade engineering: Séchaud & Bossuyt Construction economist: Reber Sound engineering: Peutz & Associés Landscaping: Projet Base
CATALOGUE RAISONNÉ / CATALOGUE RAISONNÉ
2005 Genève [Suisse] h.u.g. - Hôpital universitaire de Genève Situation : entre le boulevard de la Cluse et la rue Alcide-Jentzer Maître d’ouvrage : d.c.t.i. [Département des Constructions et des Technologies de l’Information] et la République et Canton de Genève Programme : 2e bâtiment des lits, extension de l’hôpital et requalification de l’espace public, 6 blocs opératoires, 400 lits, 12 chambres de soins intensifs, 40 lits de soins continus Surface : 40 900 m² Montant des travaux : 140 M € HT (valeur 2010) Calendrier : Concours : 2005, Livraison : 2015 Équipe BRUNET SAUNIER : Astrid Beem (chef de projet) et Frédéric Alligorides, Cédric Baelde, Simon Berger, Franck Courari, Patricia Déterville, Jürgen Fallert, Chloé Giroud, Karine Grimaux, Léonard Gurtner, Renaud Marret, Mawari Nunez, Magdalena Sroczynska, Stéphane Zimmerli En association avec : Odile Seyler et Jacques Lucan, Gerold Zimmerli Architectes associés et économiste de la construction : Burckhardt+Partner BET Structure : Thomas Jundt Ingénieurs civils BET Façades : Emmer-Pfenninger BET Fluides : Tecnoservice Engineering Patrice Anstett Perspectivistes : Frédéric Manen, Golem Images (Xavier Depaule)
Geneva [Switzerland] HUG – University Hospital of Geneva Location: between Boulevard de la Cluse and Rue Alcide-Jentzer Client: d.c.t.i. [Département des Constructions et des Technologies de l’Information] and the Republic and Canton of Geneva Programme: 2 buildings to accommodate patients’ beds, extension of the hospital and requalification of the public space, 6 operating rooms, 400 beds, 12 intensive care units, 40 beds for continuous care Surface area: 40,900 m² Construction cost: €140m exclusive of tax (value: 2010) Calendar: Competition: 2005, Delivery: 2015 BRUNET SAUNIER team: Astrid Beem (project manager) and Frédéric Alligorides, Cédric Baelde, Simon Berger, Franck Courari, Patricia Déterville, Jürgen Fallert, Chloé Giroud, Karine Grimaux, Léonard Gurtner, Renaud Marret, Mawari Nunez, Magdalena Sroczynska, Stéphane Zimmerli In association with: Odile Seyler
and Jacques Lucan, Gerold Zimmerli Associate architects and construction economist: Burckhardt+Partner Structural engineering: Thomas Jundt Ingénieurs civils Facade engineering: Emmer-Pfenninger Utilities engineering: Tecnoservice Engineering – Patrice Anstett 3D rendering: Frédéric Manen, Golem Images (Xavier Depaule)
2005 Jossigny [77] – Centre hospitalier de Marne-la-Vallée Situation : Zac du Pré-au-Chêne – Commune de Jossigny Maître d’ouvrage : Centre hospitalier de Lagny / Marne-la-Vallée Programme : 460 lits et 125 lits psychiatriques + Logipôle Surface : 72 000 m² Montant des travaux : 158 M € HT (valeur 2012) Calendrier : Concours : 2005, Livraison : 2012 Équipe BRUNET SAUNIER : chef de projet : Olivier Contré (concours et études), Christian Chopin (chantier) et Xavier Alfonsi, Frédéric Alligorides, Valérian Amalric, Chacha Atallah, Cédric Baelde, Charles Bazzaz, Pascale Blin, Mauve Esteoule-Sibilli, Jürgen Fallert, François Gallet, Karine Grimaux, Estelle Grosberg, Philippe Harden, Zeina Khawam, Mathilde Le Reste, Jérôme Levifve, Ana Markovic, Monika Mittermeyer, Franck Murat, Julie Rosier, Phuong Pham Hoang, Michel Roux-Dorlut, Mounia Saïah, Nicolas Senly, Laurence Sou, Isabelle Vasseur Architecte consultant hospitalier : Gerold Zimmerli BET Structure : Terrell BET Façades : Arcoba BET Fluides : Artelia BET hqe : S’Pace Environnement Économiste de la construction : Talbot Acousticien : Cial Paysagiste : Péna & PeÑa Concepteur signalétique : LOCOMOTION (Laurence Guichard) Perspectivistes : Philippe Harden, Golem Images (Xavier Depaule) Maquettiste : Alpha-Volumes
Jossigny [77] Marne-la-Vallée hospital centre Location: Zac du Pré au Chêne – Commune de Jossigny Client: Centre Hospitalier de Lagny / Marne-la-Vallée Programme: 460 beds + 125 beds for
psychiatric treatment + logistics centre Surface area: 72,000 m² Construction cost: €158m exclusive of tax (value: 2012) Calendar: Competition: 2005, Delivery: 2012 BRUNET SAUNIER team: project manager: Olivier Contré (competition and studies), Christian Chopin (construction) and Xavier Alfonsi, Frédéric Alligorides, Valérian Amalric, Chacha Atallah, Cédric Baelde, Charles Bazzaz, Pascale Blin, Mauve Esteoule-Sibilli, Jürgen Fallert, François Gallet, Karine Grimaux, Estelle Grosberg, Philippe Harden, Zeina Khawam, Mathilde Le Reste, Jérôme Levifve, Ana Markovic, Monika Mittermeyer, Franck Murat, Julie Rosier, Phuong Pham Hoang, Michel Roux-Dorlut, Mounia Saïah, Nicolas Senly, Laurence Sou, Isabelle Vasseur Hospital architecture consultant: Gerold Zimmerli Structural engineering: Terrell Facade engineering: Arcoba Utilities engineering: Artelia Green engineering: S’Pace Environnement Construction economist: Talbot Sound engineering: Cial Landscaping: Péna & PeÑa Signage: LOCOMOTION (Laurence Guichard) 3D rendering: Philippe Harden, Golem Images (Xavier Depaule) Model maker: Alpha-Volumes
2005 Corbeil-Essonnes [91] – Centre hospitalier Sud-Francilien Situation : Boulevard Jean-Jaurès Maître d’ouvrage : Socogim Programme : 1 000 lits Procédure : p.p.p. (Partenariat Public Privé) avec l’entreprise générale Vinci Surface : 200 000 m² Montant des travaux : 300 M € HT (valeur 2005) Calendrier : Concours : 2005 Équipe BRUNET SAUNIER : Olivier Contré (chef de projet) Architecte associé : Jean-Paul Viguier BET TCE : Thales et Trouvin BET Façades : Arcoba Économiste de la construction : Talbot Acousticien : Acoustique Conseil Perspectiviste : Golem Images (Xavier Depaule)
Corbeil-Essonnes [91] – Sud-Francilien hospital centre Location: Boulevard Jean-Jaurès Client: Socogim Programme: 1,000 beds
Procedure: p.p.p. (Public Private Partnership) with main contractor Vinci Surface area: 200,000 m² Construction cost: €300m exclusive of tax (value: 2005) Calendar: Competition: 2005 BRUNET SAUNIER team: Olivier Contré (project manager) Associate architect: Jean-Paul Viguier Multi-trade engineering: Thales ET Trouvin Facade engineering: Arcoba Construction economist: Talbot Sound engineering: Acoustique Conseil 3D renderings: Golem Images (Xavier Depaule)
2006 Belfort-Montbéliard [90/25] – Nouvel hôpital Site Médian Situation : Commune de Trévenans [90] Maître d’ouvrage : Centre hospitalier de Belfort-Montbéliard Programme : 612 lits Surface : 74 000 m² Montant des travaux : 168 M € HT (valeur 2012) Calendrier : Concours : 2006, Livraison prévue : 2015 Équipe BRUNET SAUNIER : chef de projet : Olivier Contré (concours et études), Philippe Vasseur (chantier) et Frédéric Alligorides, Giulio Avventi, Cedric Baelde, Charles Bazzaz, Pascale Blin, Franck Courari, Mauve Esteoule-Sibilli, Jürgen Fallert, Myrtille Fakhreddine, François Gallet, Karine Grimaux, Phuong Pham Hoang, Marine Leconte, Florian Ligier, Garcie de Navailles, Julie Rosier, Michel Roux-Dorlut, Mounia Saïah, Laurence Sou Architecte consultant hospitalier : Gerold Zimmerli Architecte associé : Serge Gaussin & Associés BET TCE et économiste de la construction : SIRR Ingénierie BET Façades : Ceef BET hqe : Tribu Acousticiens : Delphi, Cial Paysagiste : Péna & PeÑa, Oikos (Pierre-Édouard Larivière) Perspectivistes : Encore Heureux, Golem Images (Xavier Depaule), Philippe Harden Maquettiste : Alpha-Volumes
Belfort-Montbéliard [90/25] New midway hospital site Location: Commune de Trévenans [90] Client: Centre hospitalier de Belfort-Montbéliard Programme: 612 beds Surface area: 74,000 m² Construction cost: €168m exclusive of tax
258-259
(value: 2012) Calendar: Competition: 2006, Scheduled delivery: 2015 BRUNET SAUNIER team: project manager: Olivier Contré (competition and studies), Philippe Vasseur (construction) and Frédéric Alligorides, Giulio Avventi, Cedric Baelde, Charles Bazzaz, Pascale Blin, Franck Courari, Mauve Esteoule-Sibilli, Jürgen Fallert, Myrtille Fakhreddine, François Gallet, Karine Grimaux, Phuong Pham Hoang, Marine Leconte, Florian Ligier, Garcie de Navailles, Julie Rosier, Michel Roux-Dorlut, Mounia Saïah, Laurence Sou Hospital architecture consultant: Gerold Zimmerli Associate architect: Serge Gaussin & Associés Multi-trade engineering and construction economist: SIRR Ingénierie Facade engineering: Ceef Green engineering: Tribu Sound engineering: Delphi, Cial Landscaping: Péna & PeÑa, Oikos (Pierre-Edouard Larivière) 3D renderings: Encore Heureux, Golem Images (Xavier Depaule), Philippe Harden Model maker: Alpha-Volumes
2006 Lyon 6e [69] – Immeuble de bureaux - Le Carat Situation : 168, avenue Thiers Maître d’ouvrage : sci Lyon-Thiers représentée par Icade Tertial Régions Programme : Immeuble de bureaux et parking en sous-sol Surface : 15 000 m² Montant des travaux : 26,5 M € HT (valeur 2009) Calendrier : Concours : 2006, Livraison : 2009 Équipe BRUNET SAUNIER : chef de projet : Marc Chassin assisté de Delphine Lottin, et Astrid Beem, Elena Martinez-Caraballo, Stéfanie Matthys, Phuong Pham Hoang, Agnès Plumet, Élodie Vadepied BET TCE et économiste de la construction : Arcoba BET Façades : Arcoba Économiste de la construction : Getci Perspectivistes : Philippe Harden, Golem Images (Xavier Depaule)
Construction cost: €26.5m exclusive of tax (value: 2009) Calendar: Competition: 2006, Delivery: 2009 BRUNET SAUNIER team: project manager: Marc Chassin assisted by Delphine Lottin, and Astrid Beem, Elena Martinez-Caraballo, Stéfanie Matthys, Phuong Pham Hoang, Agnès Plumet, Elodie Vadepied Multi-trade engineering: Arcoba Facade engineering: Arcoba Construction economist: Getci 3D rendering: Philippe Harden, Golem Images (Xavier Depaule)
2008 Grenoble [38] – Extension de l’e.s.r.f. European Synchrotron Radiation Facility Situation : Rue Jules-Horowitz Maître d’ouvrage : European Synchrotron Radiation Facility Programme : Extension des bâtiments et de l’infrastructure du Hall expérimental de l’ e.s.r.f. Surface : 35 000 m² Montant des travaux : 65 M € HT (valeur 2008) Calendrier : Concours : 2008 Équipe BRUNET SAUNIER : Stéphane Cachat (chef de projet) BET TCE : Setec Opc : Planitec BET hqe : rfr éléments
Grenoble [38] – Extension to the e.s.r.f. – European Synchrotron Radiation Facility Location: Rue Jules Horowitz Client: European Synchrotron Radiation Facility Programme: Extension to the buildings and infrastructure of the e.s.r.f. experimental hall Surface area: 35,000 m² Construction cost: €65m exclusive of tax (value: 2008) Calendar: Competition: 2008 BRUNET SAUNIER team: Stéphane Cachat (project manager) Multi-trade engineering: Setec Scmc: Planitec Green engineering: rfr éléments
Lyon 6 [69] – Office building – Le Carat Location: 168, avenue Thiers Client: sci Lyon-Thiers represented by Icade Tertial Régions Programme: office building and underground car park Surface area: 15,000 m²
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexité
CATALOGUE RAISONNÉ / CATALOGUE RAISONNÉ
2008
2008
2008
Bruxelles [Belgique] – Nouvel Institut Jules Bordet Situation : Campus Université libre de Bruxelles, Anderlecht Maître d’ouvrage : Institut Jules Bordet – Université libre de Bruxelles Programme : Reconstruction du centre anticancéreux sur le site de l’Université libre de Bruxelles (U.L.B.) avec laboratoires de recherche cancérologique intégrés, 8 blocs opératoires, 250 chambres Surface : 79 500 m² Montant des travaux : 135 M € HT (valeur 2008) Calendrier : Concours : 2008, Livraison : 2017 Équipe BRUNET SAUNIER : Astrid Beem (chef de projet) et Frédéric Alligorides, Cédric Baelde, Charles Bazzaz, Simon Berger, Franck Courari, Mauve Esteoule-Sibilli, Jürgen Fallert, Myrtille Fakhreddine, Marine Leconte, Delphine Lottin, Mawari Nunez, Julie Rosier Architecte consultant hospitalier : Gerold Zimmerli Architecte associé : Archi 2000 BET TCE : tpf Group BET Façades : Emmer-Pfenninger Perspectivistes : Golem Images (Xavier Depaule), Philippe Harden, Frédéric Manen Maquettiste : Alpha-Volumes
Saint-Denis [93] - Tour igh « Le Prisme » Situation : Quartier Cristino Garcia - Landy, pointe du triangle « Cornillon » Maître d’ouvrage : Dixence - Sogelym Steiner - EuropÉquipements Programme : Immeuble de bureaux Surface : 65 000 m² Montant des travaux : 178 M € HT (valeur 2008) Calendrier : Concours : 2008 Équipe BRUNET SAUNIER : Marc Chassin (chef de projet) BET Structure : ce Ingénierie BET flux-transports verticaux : Lerch Bates BET hqe : rfr Éléments Économiste de la construction : aei Acousticien : Delphi Perspectiviste : Artefactory Maquettiste : Alpha-Volumes
Aubervilliers [93] - Centre aquatique olympique Situation : Communes d’Aubervilliers et de Saint-Denis Maître d’ouvrage : Communauté d’agglomération Plaine Commune Programme : Centre aquatique olympique avec 5 bassins (dont 2 olympiques) et jusqu’à 17 000 places de spectateurs, centre de remise en forme, centre de formation, restaurant Surface : 35 000 m² Montant des travaux : 68 M € HT (valeur 2008) Calendrier : Concours : 2008 Équipe BRUNET SAUNIER : Marc Chassin (chef de projet)
Brussels [Belgium] – New Jules Bordet Institute Location: Université Libre de Bruxelles campus, Anderlecht Client: Institut Jules Bordet – Université Libre de Bruxelles Programme: Reconstruction of the oncology centre on the Université Libre de Bruxelles (U.L.B.) site with cancer research laboratories, 8 operating rooms, 250 rooms Surface area: 79,500 m² Construction cost: €135m exclusive of tax (value: 2008) Calendar: Competition: 2008, Delivery: 2017 BRUNET SAUNIER team: Astrid Beem (project manager) and Frédéric Alligorides, Cédric Baelde, Charles Bazzaz, Simon Berger, Franck Courari, Mauve Esteoule-Sibilli, Jürgen Fallert, Myrtille Fakhreddine, Marine Leconte, Delphine Lottin, Mawari Nunez, Julie Rosier Hospital architecture consultant: Gerold Zimmerli Associate architect: Archi 2000 Multi-trade engineering: tpf Group Facade engineering: Emmer-Pfenninger 3D rendering: Golem Images (Xavier Depaule), Philippe Harden, Frédéric Manen Model maker: Alpha-Volumes
Saint Denis [93] – igh Tower ‘Le Prisme’ Location: Cristino Garcia–Landy district, point of the ‘Cornillon’ triangle Client: Dixence – Sogelym Steiner – Europequipements Programme: Office building Surface area: 65,000 m² Construction cost: €178m exclusive of tax (value: 2008) Calendar: Competition: 2008 BRUNET SAUNIER team: Marc Chassin (project manager) Structural engineering: ce Ingénierie Vertical flows and transport engineering: Lerch Bates Green engineering: rfr Eléments Construction economist: aei Sound engineering: Delphi 3D renderings: Artefactory Model maker: Alpha-Volumes
Aubervilliers [93] – Olympic Aquatics Centre Location: Aubervilliers and Saint-Denis Client: Communauté d’agglomération Plaine Commune Programme: Olympic Aquatics Centre with 5 pools (2 Olympic-sized) and a capacity for 17,000 spectators, fitness centre, training centre, restaurant Surface area: 35,000 m² Construction cost: €68m exclusive of tax (value: 2008) Calendar: Competition: 2008 BRUNET SAUNIER team: Marc Chassin (project manager)
2008
2008
2008
Les Ulis [91] – 55 logements collectifs Situation : Îlot F, résidence de la Daunière Maîtres d’ouvrage : Foncière de Logement et Mairie des Ulis Programme : 55 logements collectifs Surface : 4 500 m² Montant des travaux : 5,5 M € HT (valeur 2008) Calendrier : Concours : 2008 Équipe BRUNET SAUNIER : Olivier Contré (chef de projet) En partenariat avec Bouygues Immobilier
Prague [République Tchèque] – Masterplan pour l’hôpital Holeovice - Bubny Situation : Prague Holesovice Bubny Maître d’ouvrage : ORCO Programme : Hôpital général de 190 lits, 120 places de parking Surface : 17 000 m² Calendrier : Concours : 2008 Équipe BRUNET SAUNIER : Olivier Contré (chef de projet)
Sophia-Antipolis [06] - Parc international d’activités de Sophia-Antipolis Situation : Commune de Biot - zac Saint-Philippe II Maîtres d’ouvrage : Parc international d’activités de Sophia-Antipolis et Syndicat mixte de Sophia-Antipolis Programme : Bureaux et résidence pour étudiants Surface : 15 000 m² Montant des travaux : 20 M € HT (valeur 2008) Calendrier : Concours : 2008 Équipe BRUNET SAUNIER : Stéphane Cachat (chef de projet) En partenariat avec Icade Perspectivistes : Frédéric Manen, Golem Images (Xavier Depaule)
Les Ulis [91] – 55 housing units Location: Block F, Résidence de la Daunière Client: Foncière de Logement and Mairie des Ulis Programme: 55 housing units Surface area: 4,500 m² Construction cost: €5.5m exclusive of tax (value: 2008) Calendar: Competition: 2008 BRUNET SAUNIER team: Olivier Contré (project manager) In partnership with Bouygues Immobilier
260-261
Prague [Czech Republic] – Master plan for Holešovice–Bubny hospital Location: Prague Holešovice Bubny Client: ORCO Programme: General hospital with 190 beds, 120 parking spaces Surface area: 17,000 m² Calendar: Competition: 2008 BRUNET SAUNIER team: Olivier Contré (project manager)
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
Sophia-Antipolis [06] – Sophia-Antipolis international technology park Location: Biot – zac Saint-Philippe II Client: Parc International d’activités de Sophia-Antipolis and Syndicat Mixte de Sophia-Antipolis Programme: Offices and student housing Surface area: 15,000 m² Construction cost: €20m exclusive of tax (value: 2008) Calendar: Competition: 2008 BRUNET SAUNIER team: Stéphane Cachat (project manager) In partnership with Icade 3D rendering: Frédéric Manen, Golem Images (Xavier Depaule)
CATALOGUE RAISONNÉ / CATALOGUE RAISONNÉ
2009
2009
2009
Argenteuil [95] Centre hospitalier Victor-Dupouy Situation : 69, rue du Lieutenant-Colonel-Prudhon Maître d’ouvrage : Centre hospitalier d’Argenteuil Programme : Reconstruction des activités de court séjour en modulaire, 562 lits Procédure : Conception-Construction modulaire, avec les entreprises GTM/CBC Bâtiment, CADOLTO Surface : 62 000 m² Montant des travaux : 137 M € HT (valeur 2009) Calendrier : Concours : 2009, Livraison de la première tranche : 2012 Équipe BRUNET SAUNIER : chefs de projet : Marc Chassin (concours), Cedric Baelde (études et chantier) et Frédéric Alligorides, Simon Berger, Camille Besuelle, Dragomir Denkov, Pierre-Emmanuel Fieschi, Karine Grimaux, David Joseph, Florian Ligier, Paola Lucan, Yann-Frédéric Marie, Anthony Molles, Mawari Nunez, Agnès Plumet, Bertrand Renaudin, Michel Roux-Dorlut Architectes associés : Gerold Zimmerli, Jean-Luc Leroy BET TCE : Egis Économiste de la construction : Mazet & Associés
Nantes [44] – Siège social du Pôle Bois des Pays-de-la-Loire Situation : Boulevard Léon-Bureau, île-de-Nantes Maître d’ouvrage : Atlanbois /adi Programme : Hall d’accueil, espace d’expositions, matériauthèque et centre de documentation dédié à la filière bois régionale, salle de conférences Surface : 1 400 m² Montant des travaux : 4 M € HT (valeur 2009) Calendrier : Concours : 2009 Équipe BRUNET SAUNIER : Astrid Beem (chef de projet) BET Charpente et Structure bois : e.c.s.b. BET Structure : Noble Ingénierie
Johannesburg [Afrique du Sud] Hôpital pédiatrique Nelson-Mandela Situation : Province de Gauteng Maître d’ouvrage : Nelson Mandela Children’s Fund Programme : Hôpital pédiatrique de 250 lits Surface : 30 000 m² Montant des travaux : 47 M € HT (valeur 2009) Calendrier : Concours : 2009 Équipe BRUNET SAUNIER : Stéphane Cachat (chef de projet) Architecte associé, consultant hospitalier : Gerold Zimmerli
Argenteuil [95] – Victor-Dupouy hospital centre Location: 69, rue du Lieutenant-Colonel Prudhon Client: Centre Hospitalier d’Argenteuil Programme: Modular reconstruction of short stay activities, 562 beds Procedure: Modular design and construction, with GTM/CBC Bâtiment, CADOLTO Surface area: 62,000 m² Construction cost: €137m exclusive of tax (value: 2009) Calendar: Competition: 2009, Delivery of 1st part: 2012 BRUNET SAUNIER team: project managers: Marc Chassin (competition), Cedric Baelde (studies and construction) and Frédéric Alligorides, Simon Berger, Camille Besuelle, Dragomir Denkov, Pierre-Emmanuel Fieschi, Karine Grimaux, David Joseph, Florian Ligier, Paola Lucan, Yann-Frédéric Marie, Anthony Molles, Mawari Nunez, Agnès Plumet, Bertrand Renaudin, Michel Roux-Dorlut Associate architects: Gerold Zimmerli, Jean-Luc Leroy Multi-trade engineering: Egis Construction economist: Mazet & Associés
Nantes [44] – Headquarters of the Pays-de-la-Loire timber centre Location: Boulevard Léon-Bureau, île-de-Nantes Client: Atlanbois /adi Programme: Reception lobby, exhibition space, materials library and documentation centre dedicated to the regional timber industry, conference room Surface area: 1,400 m² Construction cost: €4m exclusive of tax (value: 2009) Calendar: Competition: 2009 BRUNET SAUNIER team: Astrid Beem (project manager) Timber frame and structure engineering: e.c.s.b. Structural engineering: Noble Ingénierie
Johannesburg [South Africa] Nelson Mandela paediatric hospital Location: Gauteng Province Client: Nelson Mandela Children’s Fund Programme: Paediatric hospital with 250 beds Surface area: 30,000 m² Construction cost: €47m exclusive of tax (value: 2009) Calendar: Competition: 2009 BRUNET SAUNIER team: Stéphane Cachat (project manager) Associate architect, hospital consultant: Gerold Zimmerli
2010
2010
2010
Chambéry [73] - Centre hospitalier de Chambéry Situation : 740, faubourg Maché Maître d’ouvrage : Centre hospitalier de Chambéry Programme : Construction du Centre hospitalier de Chambéry, 630 lits Procédure : Conception – Construction avec GTM Bâtiment Surface : 74 000 m² Montant des travaux : 140 M € HT (valeur 2010) Calendrier : concours : 2010, Livraison : 2015 Équipe BRUNET SAUNIER : Olivier Contré (chef de projet) et Charles Bazzaz, Pascale Blin, Franck Courari, Julie Chevreux, Aurélie Estorge, François Gallet, Florian Ligier, Paola Lucan, Marc Girard, Garcie de Navailles, Mawari Nunez, Benoît Pinson, Bertrand Renaudin, Eric Zimmerli Architecte associé, consultant hospitalier : Gerold Zimmerli BET TCE : Egis BET Façades : Ceef Paysagiste : Oikos (Pierre-Édouard Larivière) Perspectivistes : Philippe Harden, Golem Images (Xavier Depaule)
Rennaz [Suisse] – Concours de maîtrise d’œuvre pour la construction de l’Hôpital Riviera-Chablais Vaud-Valais Situation : Site de « La Grange des Tilles » Maître d’ouvrage : Hôpital Riviera-Chablais Programme : réalisation d’un établissement de soins aigus et d’urgences de 250 lits Surface : 47 000 m² Montant des travaux : 140 M € HT (valeur 2010) Calendrier : concours : 2010 Équipe BRUNET SAUNIER : Astrid Beem (chef de projet) Architectes associés : Odile Seyler et Jacques Lucan, Gerold Zimmerli, GMT concept BET Structure : Thomas Jundt Ingénieurs civils BET Façades : Emmer Pfenninger Partner BET hqe : Estia Économiste de la construction : Pbk
Fort-de-France, Martinique [97] Hôpital Pierre-Zobda-Quitman Situation : Site Le Meynard Maître d’ouvrage : Centre hospitalier universitaire de Fort-de-France Programme : Reconstruction du plateau technique de l’hôpital Pierre-Zobda-Quitman, 290 lits Procédure : Conception – Construction avec l’entreprise Inso Surface : 39 000 m² Montant des travaux : 78 M € HT (valeur 2010) Calendrier : concours : 2010 Équipe BRUNET SAUNIER : Olivier Contré (chef de projet) Architectes associés : Gerold Zimmerli, Acra BET TCE : Egis Paysagiste : Oikos (Pierre-Édouard Larivière) Perspectivistes : Golem Images (Xavier Depaule) Film vidéo : ArchiGraphi
Chambéry [73] – Chambéry Hospital centre Location: 740, Faubourg Maché Client: Centre Hospitalier de Chambéry Programme: Construction of the Chambéry hospital, 630 beds Procedure: Conception – Construction with GTM Bâtiment Surface area: 7,4 000 m² Construction cost: €140m exclusive of tax (value: 2010) Calendar: Competition: 2010, Delivery: 2015 BRUNET SAUNIER team: Olivier Contré (project manager) and Charles Bazzaz, Pascale Blin, Franck Courari, Julie Chevreux, Aurélie Estorge, François Gallet, Florian Ligier, Paola Lucan, Marc Girard, Garcie de Navailles, Mawari Nunez, Benoît Pinson, Bertrand Renaudin, Eric Zimmerli Associate architect, consultant hospitalier: Gerold Zimmerli Multi-trade engineering: Egis Facade engineering: Ceef Landscaping: Oikos (Pierre-Edouard Larivière) 3D rendering: Philippe Harden, Golem Images (Xavier Depaule)
262-263
Rennaz [Switzerland] – Competition for project manager of the construction of the Riviera-Chablais Vaud-Valais hospital Location: ‘La Grange des Tilles’ site Client: Hôpital Riviera-Chablais Programme: Development of an acute care and emergency unit with 250 beds Surface area: 47,000 m² Construction cost: €140m exclusive of tax (value: 2010) Calendar: Competition: 2010 BRUNET SAUNIER team: Astrid Beem (project manager) Associate architects: Odile Seyler and Jacques Lucan, Gerold Zimmerli, GMT concept Structural engineering: Thomas Jundt Ingénieurs civils Facade engineering: Emmer Pfenninger Partner Green engineering: Estia Construction economist: Pbk
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexité
Fort-de-France, Martinique [97] Pierre-Zobda-Quitman hospital Location: Site Le Meynard Client: Centre Hospitalier Universitaire de Fort-de-France Programme: Reconstruction of the technical platform for the Pierre-Zobda-Quitman hospital, with 290 beds Procedure: Design – Construction with Inso Surface area: 39,000 m² Construction cost: €78m exclusive of tax (value: 2010) Calendar: Competition: 2010 BRUNET SAUNIER team: Olivier Contré (project manager) Associate architects: Gerold Zimmerli, Acra BET TCE: Egis Landscaping: Oikos (Pierre-Edouard Larivière) 3D rendering: Golem Images (Xavier Depaule) Film video: ArchiGraphi
CATALOGUE RAISONNÉ / CATALOGUE RAISONNÉ
2010 / 2011 Saint-Paul, La Réunion [97] – Réalisation du Pôle sanitaire de l’Ouest Situation : Site du Grand Pourpier Maître d’ouvrage : Centre hospitalier Gabriel-Martin Programme : 327 lits Procédure : Conception – Réalisation avec l’entreprise VINCI Surface : 30 000 m² Montant des travaux : 80 M € HT (valeur 2011) Calendrier : concours : 2010 Équipe BRUNET SAUNIER : Stéphane Cachat (chef de projet) Architectes associés : Gerold Zimmerli, Nicolas Grouard Bureau d’études technique : ARTELIA Paysagiste : HEMISPHERES (Rémi Duthoit) Perspectives et film : Golem Images (Xavier Depaule) Maquettiste : Alpha-Volumes
Saint-Paul, La Réunion [97] – Development of the Western Health Centre Location: Grand Pourpier site Client: Centre Hospitalier Gabriel-Martin Programme: 327 beds Procedure: Design – Development with VINCI Surface area: 30,000 m² Construction cost: €80m exclusive of tax (value: 2011) Calendar: Competition: 2010 BRUNET SAUNIER team: Stéphane Cachat (project manager) Associate architects: Gerold Zimmerli, Nicolas Grouard Engineering: ARTELIA Landscaping: HEMISPHERES (Rémi Duthoit) Perspectives and film: Golem Images (Xavier Depaule) Model maker: Alpha-Volumes
2011 Grenoble [38] – Université de Grenoble – Pôle d’innovation et plateformes de recherche « GreEn-ER » Situation : Presqu’île scientifique de Grenoble Maître d’ouvrage : Université de Grenoble – Pôle de Recherche (p.r.e.s.) Programme : Création d’un pôle d’innovation sur l’énergie et les matériaux pour l’énergie. Projet regroupant l’École d’ingénieurs Grenoble inp-Ense3 (Énergie, Eau et Environnement), les formations licence et master de l’université Joseph-Fourier, trois laboratoires (G2ELab, SIMAP et le LEPMI), des plateformes de recherche (Cmtc, Predis et plateforme Nanosécurité), et un espace de restauration pour les personnels et les étudiants (1 450 étudiants et 750 salariés) Procédure : p.p.p. (Partenariat Public Privé) avec l’entreprise Vinci et l’exploitantmainteneur Dalkia Surface : 24 200 m² Montant des travaux : 50,8 M € HT (valeur 2011) Calendrier : procédure de dialogue compétitif : 2011-2012 Équipe BRUNET SAUNIER : Marc Chassin (chef de projet) et Jérôme Balas, Florence Canal, Marie Chaumaz, Pierre-Emmanuel Fieschi, Marine Puissant BET TCE : snc Lavalin BET gtb : BeA Ingénierie BET hqe : Estia Paysagiste : Péna & PeÑa Perspectiviste : Golem Images (Xavier Depaule) Maquettiste : Alpha-Volumes
Grenoble [38] – Grenoble University – Centre for innovation and research platform ‘GreEn-ER’ Location: Scientific Presqu’île de Grenoble Client: Université de Grenoble – Pôle de Recherche (p.r.e.s.) Programme: Creation of a centre for innovation in the field of energy. Project bringing together the School of Engineering, Grenoble INP-Ense3 (Energy, Water and Environment), the Bachelor’s and Master’s programmes of Joseph Fourier University, three laboratories (G2ELab, SIMAP and the LEPMI), and research centres (CMTC, PREDIS and Nanosécurité platform), plus
restaurant area for staff and students (1,450 students and a workforce of 750) Procedure: p.p.p. (Public Private Partnership) with Vinci and operator-maintainer Dalkia Surface area: 24,200 m² Construction cost: €50.8m exclusive of tax (value: 2011) Calendar: Process of competitive dialogue: 2011–2012 BRUNET SAUNIER team: Marc Chassin (project manager) and Jérôme Balas, Florence Canal, Marie Chaumaz, Pierre-Emmanuel Fieschi, Marine Puissant Multi-trade engineering: SNC Lavalin CMS engineering: BeA Ingénierie Green engineering: Estia Landscaping: Péna & PeÑa 3D renderings: GOLEM IMAGES (Xavier Depaule) Model maker: Alpha-Volumes
2011 Restigné [37] – Nouveau chai du domaine Breton Situation : Rue du Peu-Muleau Maîtres d’ouvrage : Catherine et Pierre Breton Programme : Réalisation du nouveau chai Surface : 380 m² Montant des travaux : 0,4 M € HT (valeur 2011) Calendrier : commande directe : 2011, études arrêtées en 2012 Équipe BRUNET SAUNIER : Bertrand Renaudin (chef de projet) Perspectiviste : Bertrand Renaudin
Restigné [37] – New winery on the Breton Estate Location: Rue du Peu Muleau Client: Catherine and Pierre Breton Programme: Construction of a new winery Surface area: 380 m² Construction cost: €0.4m exclusive of tax (value: 2011) Calendar: Direct commission: 2011, studies finished in 2012 BRUNET SAUNIER team: Bertrand Renaudin (project manager) 3D renderings: Bertrand Renaudin
2011
2011
2011
Alixan/Valence [26] – Pôle Ecotox – Plateforme de recherche et d’expertise Situation : Site de Rovaltain Maître d’ouvrage : Association de réalisation du Pôle de recherche, d’expertise et de formation en toxicologie environnementale et éco-toxicologie sur le parc de Rovaltain Programme : Plateforme de recherche et d’expertise en toxicologie environnementale et éco-toxicologie Surface : 16 000 m² et 10 000 m² d’espaces extérieurs Montant des travaux : 35 M €HT (valeur 2011) Calendrier : Concours : 2011, Livraison : 2015 Équipe BRUNET SAUNIER : Bertrand Renaudin (chef de projet) et Jürgen Fallert, Florian Ligier, Daniel Otero, Pierre Parquet, Joana Skendi, David Tessier BET Structure : Rfr go+ BET Fluides : Cet Ingénierie BET hqe : Rfr éléments Économiste de la construction : Mazet & Associés Paysagiste : Oikos (Pierre-Édouard Larivière) Perspectiviste : Golem Images (Xavier Depaule)
Copenhague [Danemark] – Masterplan et nouvel hôpital Bispebjerg Situation : Hôpital Bispebjerg Maître d’ouvrage : Capital Region of Denmark, représentée par Bispebjerg Hospital Programme : Masterplan pour l’extension et la nouvelle organisation de l’hôpital Bispebjerg comprenant 25 unités de soins pour l’hôpital somatique et 18 unités de soins pour l’hôpital psychiatrique Surface : 217 000 m² (nouvel hôpital : 158 000 m² dont 64 000 m² / existant et psychiatrie : 59 000 m² dont 22 000 m² / existant) Montant des travaux : 457 M € HT (valeur 2011) Calendrier : Concours : novembre 2011 à janvier 2012 Équipe BRUNET SAUNIER : Astrid Beem et Pierre Parquet (chefs de projet) Architecte consultant hospitalier : Gerold Zimmerli Architecte associé: Morten Busk Petersen Architects BET hqe : Rfr éléments Paysagiste : Agence Ter Perspectiviste : Golem Images (Xavier Depaule)
Caen [14] – Nouveau palais de justice Situation : Presqu’île de Caen Maître d’ouvrage : Ministère de la Justice, a.p.i.j. - Agence publique pour l’immobilier de la Justice Programme : 13 salles d’audience Procédure : p.p.p. (Partenariat Public Privé) avec l’entreprise Eiffage Surface : 9 000 m² Montant des travaux : 24 M € HT (valeur 2011) Calendrier : Concours : 2011 Équipe BRUNET SAUNIER : Olivier Contré (chef de projet) Perspectiviste : Golem Images (Xavier Depaule)
Alixan/Valence [26] – Ecotox centre – Research and expertise platform Location: Rovaltain site Client: Association de réalisation du Pôle de recherche, d’expertise et de formation en toxicologie environnementale et éco-toxicologie sur le Parc de Rovaltain Programme: Research and expertise centre in environmental toxicology and eco-toxicology Surface area: 16,000 m² and 10,000 m² exterior spaces Construction cost: €35m exclusive of tax (value: 2011) Calendar: Competition: 2011, Delivery: 2015 BRUNET SAUNIER team: Bertrand Renaudin (project manager) and Jürgen Fallert, Florian Ligier, Daniel Otero, Pierre Parquet, Joana Skendi, David Tessier Structural engineering: Rfr go+ Utilities engineering: Cet Ingénierie Green engineering: Rfr éléments Construction economist: Mazet & Associés Landscaping: Oikos (Pierre-Edouard Larivière) 3D renderings: Golem Images (Xavier Depaule)
264-265
Copenhagen [Denmark] – Master plan and new hospital buildings Bispebjerg Location: Bispebjerg Hospital Client: Capital Region of Denmark, represented by Bispebjerg Hospital Programme: Master plan for an extension and a new organisation for Bispebjerg hospital, comprising 25 care units for the somatic hospital and 18 care units for the psychiatric hospital Surface area: 217,000 m² (new hospital: 158,000 m² with 64,000 m² in the existing area; and psychiatric hospital: 59,000 m² with 22,000 m² in the existing area) Construction cost: €457m exclusive of tax (value: 2011) Calendar: Competition: November 2011 to January 2012 BRUNET SAUNIER team: Astrid Beem and Pierre Parquet (project managers) Hospital architecture consultant: Gerold Zimmerli Associate architect: Morten Busk Petersen Architects Green engineering: Rfr éléments Landscaping: Agence Ter 3D renderings: Golem Images (Xavier Depaule)
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexité
Caen [14] – New courthouse Location: Presqu’île de Caen Client: Ministère de la Justice, a.p.i.j. – Agence publique pour l’immobilier de la Justice Programme: 13 courtrooms Procedure: p.p.p. (Public Private Partnership) with Eiffage Surface area: 9,000 m² Construction cost: €24m exclusive of tax (value: 2011) Calendar: Competition: 2011 BRUNET SAUNIER team: Olivier Contré (project manager) 3D renderings: Golem Images (Xavier Depaule)
CATALOGUE RAISONNÉ / CATALOGUE RAISONNÉ
Biographie 1980
1990
La commande publique fait appel aux jeunes architectes. Une
Les deux associés confirment leur talent et trouvent avec Vincent
poignée de jeunes talents surgit alors. Parmi eux, Jérôme Brunet
Marchand (associé depuis 1990) les moyens de structurer une
et Éric Saunier qui, en signant quelques très médiatiques réalisa-
« belle » agence installée rue Dupetit-Thouars dans le 3e arrondis-
tions (l’hôtel de police d’Hérouville-Saint-Clair – 1985-1990 ;
sement parisien. Ils enchaînent les concours avec fougue et
l’hôtel des impôts de Flers – 1987-1993 ; les laboratoires du
courage. Avec un certain succès aussi. Ils réalisent des programmes
Louvre – 1989-1994 ; l’école « La Placette » de Nîmes – 1989-
variés et riches d’une expression qui signe leurs travaux de
1991), acquièrent très vite une grande renommée.
recherche comme leur pensée active et prospective – sur le verre structurel, l’évolutivité des lieux, l’écriture sensible d’un contexte, d’une esthétique épurée : le centre administratif de Saint-Germainen-Laye – 1991-1995, l’école de musique et de danse de Chalonsur-Saône – 1992-1995 ; le siège de Cacharel à Nîmes – 19931994 ; les 95 logements sociaux de la Zac Paris Rive Gauche dans le 13e arrondissement – 1994-1997 ; l’institut Saint-Pierre à Palavas-les-Flots – 1995-1999 ; les locaux universitaires provisoires (et toujours en place) sur le campus de Jussieu à Paris – 1998-1999.
Biography 1980
1990
The public commission calls for young architects. A handful of
The two partners confirm their talent and find the means to set up
young talents emerge at that time – among them, Jérôme Brunet
an office on Rue Dupetit-Thouars in the 3rd arrondissement of
and Éric Saunier, who acquire great fame after designing several
Paris, with Vincent Marchand (partner since 1990). They submit
high-profile projects (the Hérouville-Saint-Clair police station –
bold, courageous projects to competition after competition – with
1985–1990; the municipal tax office in Flers – 1987–1993;
some success. They sign a variety of projects that give expression
the Louvre laboratories – 1989–1994; and ‘La Placette’ school in
to their research and forward-looking approach in terms of struc-
Nîmes – 1989–1991.
tural glass, built-in flexibility and expandability, stylistic contextualisation, and an aesthetic of simplicity. These include the administrative centre of Saint-Germain-en-Laye – 1991–1995; the school of music and dance in Chalon-sur-Saône – 1992–1995; the Cacharel head office in Nîmes – 1993–1994; 95 social housing units in the 13th arrondissement of Paris – 1994–1997; the SaintPierre Institute in Palavas-les-Flots – 1995–1999; the temporary university premises (still in use) on the Jussieu campus in Paris – 1998–1999.
2000
2010
Confortée par la rigueur de son professionnalisme, sa créativité
Les « monospaces » sortent de terre. Le concept devient réalité.
permet à l’équipe de pénétrer l’univers hospitalier. Son expérience
Une réalité de surcroît plébiscitée par les utilisateurs. BSA s’im-
en la matière, acquise pas à pas en participant, à l’aube de cette
pose comme l’une des grandes agences spécialisées dans le
décennie, à quelques concours sans doute modestes par leur taille
secteur de la Santé. L’agence se défend toutefois d’une quelconque
mais puissants par leur caractère novateur (l’hôpital de Caen –
exclusivité. Elle s’attache à diversifier son champ d’investigation,
1994, puis l’institut Saint-Pierre de Palavas-les-Flots – 1995-1999)
à explorer – ou consolider – d’autres approches programmatiques,
lui ouvre la voie des grands programmes hospitaliers (avec notam-
publiques ou privées. Des laboratoires à Paris (institut de la Vision
ment Cannes 2001-2010) et des plans ministériels (« Hôpital 2007 »,
– 2004-2008) ou à Valence (pôle Ecotox de Rovaltain – 2011-
« Hôpital 2012 ») qui s’enchaînent. Invités à concourir, ils renforcent
2015), une tour de bureaux à Saint-Denis – 2008, un palais de
leurs effectifs. Brunet Saunier Architecture se structure pour relever
justice à Caen – 2011, une université à Grenoble – 2011 et à Aix-
les défis avec d’autant plus de véhémence que chaque concours
en-Provence – 2012, etc., témoignent de son caractère « pluriel ».
gagné s’inscrit dans le parcours de l’agence comme un hommage
Une diversité qui, néanmoins, s’inscrit dans la continuité. Avec
rendu à Éric Saunier, décédé en 2004. Gerold Zimmerli devient le
une architecture toujours empreinte de modernité, mais une
consultant de prédilection, « l’analyste » des fonctionnalités. Olivier
architecture de la « simplexité » aussi, qui traite la complexité
Contré (arrivé à l’agence en 2001 pour mener le concours de Douai
pour aboutir à des solutions toujours plus simples.
et depuis 2010 associé de BSA) enrichit les débats. Ceux-ci conduisent à la définition d’un concept novateur, le « monospace », illustré tour à tour par les centres hospitaliers de Douai – 2001-2009 ; Toulon – 2002-2011 ; Chalon-sur-Saône – 2003-2010 ; Lagny – 2005-2012 ; Genève – 2005-2015 ; Belfort-Montbéliard – 20062015 ; Bruxelles – 2008-2017 ; Argenteuil – 2009-2012 ; Chambéry – 2010-2015. Jacques Lévy-Bencheton (architecte et responsable informatique de l’agence depuis 1990 et associé de BSA depuis 2010) développe et généralise l’utilisation de la maquette numérique (BIM), un outil essentiel de conception, d’analyse et d’étude. 2000
2010
On the strength of their combined professionalism and creativity,
The ‘monospace’ moves from concept to reality – a reality that is
the firm begins making inroads into the world of hospital architec-
highly popular with users. BSA establishes itself as one of the
ture. Step by step, having acquired experience in the field from
largest firms specialising in healthcare architecture, yet without
a few competitions, with projects modest in scale but powerful in
confining itself exclusively to this sector. Instead, it seeks to
their innovative character (the Caen hospital – 1994, and then the
diversify its field of investigation, and to explore – or consolidate
Saint-Pierre Institute in Palavas-les-Flots – 1995–1999), they move
– other programmatic approaches, public or private. The wide
on to major hospital programmes (Cannes 2001–2010) and depart-
range of projects that result include laboratories at the Institute
mental plans (‘Hospital 2007’, ‘Hospital 2012’). To manage
of Vision in Paris – 2004–2008 and at the Research Facility for
the increasing number of competitions in which they are invited to
Environmental Toxicology and Ecotoxicology in Rovaltain –
participate, the firm hires more staff. Brunet Saunier Architecture
2011–2015, an office tower in Saint-Denis – 2008, a courthouse
sets out to take up these challenges with all the more vehemence,
in Caen – 2011, and university facilities in Grenoble – 2011 and
as each competition that it wins becomes a tribute to Éric Saunier
in Aix-en-Provence – 2012. This diversity is informed, nonethe-
after he dies in 2004. Gerold Zimmerli becomes their main
less, by a continuity of architecture that is always characterised
consultant and functional analyst. Olivier Contré (works with the
by modernity but also by ‘simplexity’, an approach to complexity
firm in 2001 on the Douai competition and joins it in 2010) enriches
that culminates in ever-simpler solutions.
the debates. These lead to defining the innovative concept of the ‘monospace’, illustrated by the hospitals in Douai – 2001–2009; Toulon – 2002–2011; Chalon-sur-Saône – 2003–2010; Lagny – 2005–2012; Geneva – 2005–2015; Belfort-Montbéliard – 2006– 2015; Brussels – 2008–2017; Argenteuil – 2009–2012; and Chambéry – 2010–2015. Jacques Lévy-Bencheton (architect and manager of the agency since 1990 and BSA partner since 2010) develops the widespread use of building information modelling (BIM), an essential tool for design, analysis and study.
268-269
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
BIOGRAPHIE / BIOGRAPHY
Remerciements
Acknowledgements
Je remercie mes associés Vincent Marchand, Olivier Contré
I would like to thank my associates Vincent Marchand, Olivier
et Jacques Lévy-Bencheton et notre partenaire Gerold Zimmerli
Contré, and Jacques Lévy-Bencheton and our partner Gerold
pour l’élaboration des concepts de « monospace » et de
Zimmerli for the development of the concepts of ‘monospace’
« simplexité » et leur collaboration active à ce livre.
and ‘simplexity’ and their active participation in this book.
Je sais gré à tous les collaborateurs impliqués de près
I am grateful to all those who were involved, from near or from
ou de loin dans la réalisation de cet ouvrage.
far, in the making of this publication.
Une attention particulière à Sebastian Redecke qui a accepté
A particular thank you goes to Sebastian Redecke, who agreed
de nous consacrer une nouvelle préface ainsi qu’au professeur
to write a new preface for this book, and to
Alain Berthoz pour nos échanges foisonnants sur les concepts
Professor Alain Berthoz, for our stimulating conversations
de « monospace » et de « simplexité ».
on the concepts of ‘monospace’ and ‘simplexity’.
Je remercie particulièrement Anna-Inés Hennet pour sa
I am also especially grateful to Anna-Inés Hennet for her
constance indéfectible et Pascale Blin pour son esprit critique.
unfailing dedication and to Pascale Blin for her critical spirit.
J’exprime ma gratitude envers celles et ceux qui ont contribué
Finally, I extend my gratitude to all those who contributed
à la réalisation de cet ouvrage :
to the making of this book:
Véronique Brunet, Juliane Cordes, Delphine Gornes,
Véronique Brunet, Juliane Cordes, Delphine Gornes,
Werner Handschin, Régine Le Couteur, Antoine Maiffret,
Werner Handschin, Régine Le Couteur, Antoine Maiffret,
Odine Oßwald, Morten Busk Petersen et Robert Steiger.
Odine Oßwald, Morten Busk Petersen and Robert Steiger.
Jérôme Brunet
Jérôme Brunet
Juillet 2012
July 2012
Ce livre a été réalisé avec le soutien de :
This book was made with support from:
Merci à Catherine et Pierre Breton, Thomas Jundt, Georges Petit,
Thanks to Catherine and Pierre Breton, Thomas Jundt,
Jean-Marie Pierson, Claudie et Xavier Saunier, Odile Seyler
Georges Petit, Jean-Marie Pierson, Claudie and Xavier Saunier,
et Jacques Lucan.
Odile Seyler and Jacques Lucan.
En souvenir de notre ami Jean-Marie Monthiers
In memory of our friend Jean-Marie Monthiers
Crédits iconographiques / Picture Credits
Artefactory : pages 174, 180, 181, 255.3, 257.2, 259.3, 260.2,
Philippe Harden : pages 18.2, 153.1, 159, 161.1, 256.2, 261.1
260.3
IGN Institut National de l’Information géographique et forestière,
Atelier 9 Portes : page 193.2
France : pages 57, 75, 85, 101, 111, 121, 129, 139, 155, 175, 183,
11h45 : pages 34.1, 56, 59, 60-61, 67.2, 67.3, 68-69, 258.2
189, 195, 203, 209, 217, 225, 235, 241
Barbara Bouyne : pages 37, 42-43, 48-49, 213, 214-215
Laurent Sully Jaulmes : page 211.2
Brunet Saunier Architecture : pages 16-17, 27, 29, 116.2, 161.2,
Vincent Lafont : pages 23, 251.1
161.3, 161.4, 164, 165, 185.2, 199.2, 201.2, 220-221, 223.1,
Julien Lanoo : pages 74, 77, 78, 79, 80, 81.1, 243.1, 252.3
223.2, 223.3, 231.1, 231.2, 234, 236, 239.1, 243.2, 262.2, 264.3,
Frédéric Manen : pages 128, 137, 258.1, 262.1
265.2
Meffre & Marchand : pages 208, 211.1, 256.3
Michel Denancé : pages 33.1, 33.2, 33.3, 34.2, 35, 67.1, 67.4, 71,
Jean-Marie Monthiers : pages 22, 188, 190, 202, 205.2, 207,
73, 81.2, 84, 87, 91, 93, 94-95, 97, 98, 99, 100, 103, 104, 106-
250.1, 250.3, 251.2, 251.3, 252.1, 252.2, 253.1
107, 109, 110, 115, 116.1, 116.3, 119, 240, 245, 246-247, 253.2,
NGI Institut Géographique National, Belgique/Belgium : page 147
254.1, 254.2, 254.3, 255.2, 256.1, 266-267
Bertrand Renaudin : pages 21, 24, 26, 127, 150.2, 157.1, 177
DR droits réserves / all rights reserved : page 18.1
Philippe Ruault : pages 120, 123, 125, 257.1
GOLEM Images (Xavier Depaule) : pages 133, 138, 141, 145, 146,
Rubik’s Cube® utilisé avec la permission de / used by permission
150.1, 154, 157.2, 158.1, 162-163, 167, 172, 194, 197, 199.1,
of Seven Towns Limited, www.rubiks.com : pages 24, 157.1
201.1, 216, 219, 223.4, 224, 227, 228, 232, 258.3, 259.1, 260.1,
Erick Saillet : pages 186 .1, 187
261.2, 261.3, 263.1, 263.2, 263.3, 264.1, 264.2, 265.1, 265.3
Eric Sempé : pages 182, 186.2, 259.2
Clément Guillaume : pages 193.3, 250.2
Francis Vauban : page 112.1
Roland Halbe : pages 255.1, 257.3
Gerold Zimmerli : pages 28, 63, 141.1, 149.1, 153.2
270-271
Brunet Saunier Architecture / Monospace & Simplexity
OURS / IMPRINT
Direction de l’ouvrage / Editors-in-chief :
Révision / French copy editing : Thomas de Kayser
Jérôme Brunet, Olivier Contré et Anna-Inés Hennet Traduction du français en anglais / Translation from the French by : Coordination et suivi éditorial / Coordination
Gila Walker
and editorial supervision :
Révision / English copy editing : Susan James
Anna-Inés Hennet (AI HENNET Communication) Introduction: traduction de l’allemand en français / Translation Auteur / Author : Pascale Blin
of introduction from German into French : Thomas de Kayser
Avec une introduction de / With an introduction by :
Introduction: traduction de l’allemand en anglais / Translation
Sebastian Redecke
of introduction from German into English : Elizabeth Schwaiger Coordination éditoriale / Project Management : Werner Handschin, Odine Oßwald, Robert Steiger (Birkhäuser Verlag) Conception graphique et mise en page / Layout, cover design and typography : Montag – bureau de conception visuelle Réalisation et retouche d’images et plans / Diagrams, images and plans : François Gallet, Michel Roux-Dorlut, Jacques Lévy-Bencheton
A CIP catalogue record for this book is available from the Library of Congress, Washington D.C., USA. Bibliographic information published by the German National Library The German National Library lists this publication in the Deutsche Nationalbibliografie; detailed bibliographic data are available on the Internet at http://dnb.d-nb.de. This work is subject to copyright. All rights are reserved, whether the whole or part of the material is concerned, specifically the rights of translation, reprinting, re-use of illustrations, recitation, broadcasting, reproduction on microfilms or in other ways, and storage in databases. For any kind of use, permission of the copyright owner must be obtained.
© 2013 Birkhäuser Verlag GmbH, Basel P.O. Box 44, CH-4009 Basel, Switzerland Part of De Gruyter Printed on acid-free paper produced from chlorine-free pulp.
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TCF
Printed in Germany ISBN 978-3-0346-0816-9 www.birkhauser.com