Amazonie précolombienne: dans les collections du Museo Barbier-Mueller de Arte Precolombino, Barcelona 8874390033, 9788874390038

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mazon1e

précolombienne

mazon1e

précolombtenne

Dans les collections du Museo Barbier-Mue/Ier de Arte Precolombmo,Barce/ona

Conceiçào Gentil Corrêa Iris Barry

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CONTINENTS

Catalogue publié à l'occasion de l'exposition « Amazonie précolombienne » au musée Barbier-Mueller à Genève du 23 avril au 23 septembre 2002

© Museo Barbier-Mueller de Arte Precolombino, Barcelona © Musée Barbier-Mueller, Genève

C'est avec une très grande satisfaction, qu'à la demande du musée Barbier-Mueller, j'adresse quelques mots d'introduction à l'expos1t1on « AMAZONIE PRECOLOMBIENNE».En effet, la richesse et la variété de la culture des populations autochtones de l'Amazonie brésilienne précolombienne ne sont qu'épisodiquement divulguées dans des musées spécialisés en Europe, raison pour laquelle l'initiative du musée BarbierMueller revêt une grande importance. Les pièces présentées, appartenant toutes à la collection du musée Barbier-Mueller, démontrent amplement l'expression artistique de la culture précolombienne de l'Amazonie brésilienne représentée par ces sculptures et pièces en céramique, aubaine anthropologique qui justifie l'investigation de ses multiples facettes. Je me félicite ainsi de l'initiative du musée Barbier-Mueller, ayant la certitude que le public sortira enrichi de sa visite de l'exposition et peut-être même stimulé pour connaître encore mieux la culture des peuples qui ont transmis par la céramique leur vision d'un prodigieux environnement.

Roberto Soares-de-Oliveira Ambassadeur du Brésil en Suisse

Avant-Propos Par Jean Paul Barb,er-Mueller

Dans le domaine de l'archéologie. les certitudes sont plus rares qu'un

On ImagIne la patience. la mInutIe employées à fabriquer une urne

ours blanc au centre du Sahara Sans cesse. de nouvelles decouvertes

funéraire pouvant atteindre un mètre de haut. sans que l'énorme réo-

viennent mod1f1er notre vIsIon d'un passé englouti

pIent s écroule sous son propre poids

Ainsi la date de

l'arrivée de Homo sapiens sapiens sur le continent américain n'est-elle pas définie avec exaclitude Les contacts entre l'Amérique du Sud et la

Peu de formes d'expressions artistiques. on le sa t, avaient échappé à

Polynésie, auxquels croyait sI fort Thor Heyerdahl, ne sont pas prouvés,

Josef Mueller Lescéramiques amazoniennes lui étaient fam1l1ères.sans

encore que certains végétaux américains aient éte découverts dans le

qu 11ait eu I occasion d'en réunir un large ensemble Le catalogue qu,

Pac1f1quepar les premiers navigateurs européens.

suit permet néanmoins de voir qu'à une époque ou ces obJets étaient totalement inconnus du grand public, 11avait trouvé le moyen, sans

Le bassin de l'Amazone est une des rares régions du Nouveau Monde,

quitter l'Europe, de s'en procurer quelques bons exemplaires. dont la

avec les Grandes Plaines des Etats-Unis. et la basse Amérique centrale,

petite Jarre que nous avions montrée et publiée en 1982, lors d'une

où les siècles ont glissé sur des populattons de chasseurs-récolteurs.

exposItIon consacrée à l'art précolombien en général

sans qu'aucun groupe a,t ressentt le besoin d'éd1f1er,là où la pierre était disponible, des habitations ou des lieux de culte permanents.

J'eus moi-même la chance très grande, de pouvoir acquérir en 1978 d'un

défiant le temps.

antIquaIre français. en bloc. une petite collection que Je fis étudier et décrire un peu plus tard par Conceiçao Gent,' Corrêa. alors conservatnce

On peut avancer, sans grand risque d'erreur, l'hypothèse qu'un village

au musée Emilio Goeld1 de Belém, ville située sur l'Amazone. face à la

,nd,en actuel sur la r1V1ère TapaJôSressemble tra,t pour trait a un village

côte australe de MaraJô Ce sont Ies textes de Mme Corrêa, et celui de

habité 11y a deux millénaires

mêmes huttes, mêmes méthodes de

Mrs lns Sarrysur la Haute Amazonie. déJàpublié en 1992, que l'on retrouve

pêche, mêmes sarbacanes. mêmes arcs et mêmes flèches. mêmes

10, dans un catalogue suivant de près celui qu'a fait paraitre le British

peintures corporelles. mêmes parures de plumes Seuls les obJets

Museum en septembre 2001, lequel insiste sur le contexte ethnogra-

obtenus par voiede troc. sont de notables add1-

phique amazonien, tout en reproduisant nombre de nos céramiques. et

d'origine owdentale

tIons à une culture matérielle inchangée

en expliquant la S1gnif1cation des motifs de leur décoration peinte ou gravée, sur laquelle Mme Corrêa ne s'était pas étendue, pour s'attacher

Le refus de la « revolut,on néolithique », où se combinent les tentatives

davantage aux problèmes de datation des périodes. ou des styles qui se

de domesttcat1on d'animaux, le semis de graines. puis l'hybridation de

sont succédé à MaraJô

plantes sauvages. et Ia sédentarisation du village, rend plus remarquable encore les performances des céramistes de la Haute Amazone, et surtout

Puissele lecteur, le vIsIteur découvrir avec intérêt ces formes. ces décors

de ceux de la Basse Amazone, au premier rang desquels le~ anoens

peu connus Pour mo,, et tout orgueil de propriétaire m,s à part, l'urne

habitants de la grande île de MaraJô.

funeraire en forme de personnage assis. placee en couverture de cette publica11on,doit être considérée comme une des plus étonnantes créa-

Il faut savoir que ces artisans, tout comme ceux de l'Afrique Noire.

tions plastiques léguées par les anoens Indiens d'Amérique à l'humanité

IgnoraIen1 le tour de pot,er Chaque coupe, chaque vase, chaque urne était construit par superposItIons de boudins d'argile (colombins). comme c'est encore le cas chez les potières amazoniennes d'auJourd'hu1 (voir 1llustrat1ono-contre/

Ct-eontre La permanence de cerrJns rra I.Sculturels se /11dans dvers domaines ans,. /il cechnKJuedite • c/u colombin •. prdtIq1,,eenotJmmenr par les TapaJ6sétablis a l'embouc>wreer/e tong du Tapaiose,,rre 1000 ec ISOOapres/ C es• encoreuc séepar /il plu part des lnd ef'ISd Amazonie ,ci les Ac~uars c/ EquateurfPnor F Trupp

9

Arts de l'Amazonie Par Conce,çàoGent,/ Corrêa

e Brésil est l'un des plus grands pays du monde, une terre

!=~""IIIÏ...,_.,,. gigantesque,un véritable continent dont toute l'étendue est habitable. Plusieursfacteurs expliquent cette particularité la température ne descend1amaIsau-dessousde 17·•c et sa moyenne annuelle n'atteint pas 4O°C, le Brésilne compte aucun désert dépourvu de toute couverture végétale . 11n'est pas exposéà des périodes prolongéesde pluies torrentielles. 11n'est pas périodiquement ravagépar des ouragansdévastateurs.ni par des volcansen act1v1té;enfin. 11n'a pas à subir les conséquencesdésastreusesqu'entrainent les tremblements de terre d'angine tectonique Le Brésil occupe près de la moItIé du continent sud-américain et se situe en grande partie dans la zone tropicale Aussi bien du point de vue physiquequ'huma1net économique. c'est a proprement parler un pays atlantique. d'autant plus que l'étendue de ses frontières maritimes et terrestresest équivalente Le Brésilrepose sur un vaste socle cryptozoIque ou précambrien-- le boucher brésilien- qui tantôt affleure sur de grandesétendues. tantôt est recouvertde sédiments.Les hauts plateauxoccupent prés de onq

F,g 1 P/Jywge8fTINOtllffl

millions de km1 Le reste du territoire se compose de plaineset de bas

forêt dense ,c, le R,o T,qwé,à la front,ère ,-olomb,enne vn desnombreux ,l'uents dv cours

plateaux,sanspour autant présenterde véritablesdépressionsLe Brésil

svpér,eur de /'Amazone (Pl,or J C P,nhe", agerce Top)

typ,que vn flecNedom ,es méi!ndres comp/lQIJfStraverJent one

se distingue par l'uniformité de son relief De tous les territoires du monde, le massifbrésilienest l'un des plus stables.des plus immuables

La saisonsècheco1nodeavec la fin de l'automne et tout l'hiver austral.

et des moins su1etsaux d1slocat1ons

La sécheresse entraine surtout de lourdesconséquencesdans le Sertao, au nord-ouest

La sItuatIon géographique du Brésil exerce une influence marquante sur ses conditions climatiques La maJeurepartie de son territoire se

Lesv1oss1tudes de cesdeuxsaisonsont non seulementcontribuéà modeler

trouve dans l'hémisphère austral, caractérisépar un équilibre sensible

un paysagetrès caractéristique,constitué de forêts humideset chaudes

entre les massescontinentales et 0céan1ques,qui entraine d'une part

et de formationsarbustivestypiquesde la Sdvane. ellesont aussideter-

des températuresdouces et une humidité relative élevée,d'autre part

m1néle régime pluvial de la plupart des nviéreset les aspectsd1st1nct1fs

l'alternance de deux saisonsbien distinctes, une saison sèche et une

du relief Enfin,ellesont donné n,Hssance à quelquestypesde sol p.1rtI-

saisondes pluies

wllers et favorisé le développementdes ressourcesagricoles les plus remarquables.tellesque le café, le coton. le mais,le nz, la cannea sucre,

LasaisondespluiesC01nC1de avecla fin du printempset tout l'été austral

le cacao,le tabac et le marnoc

De fortes aversesinondent les bas quartiersdes villes,font déborder les rMères, provoquent des éboulements. dévastent les cultures et font

Une végétation ou prédormnent les forêts et les futaies recouvretoute

même parfoisdes victimes

1Amazonie et une grande partie des plateaux Ces forêts alternent avec de vastesespacespeuplés d'arbustes et de végétation herbacée, ou parsemés d'arbres isolés et de bosquets, en particulier dans les

F,g I L• f)l('rre fta rra,

cr, BasseAm,uon,e Cerre f0tmf' de hache~, ryp,que de 17/ede

MJra~ Phae nwa,oara 400-1350 .tp,ès J

c,

Havi

8 5 cm lnv 534 37

c:s Lesquelques

ment sc1Isonn,er à ciel ouvert a l'occupation plus durablP d'abris sous

groupesqu, se h sSèrentà un niveau d'orgar11sat1on sooo-éconorn4ue

roche, de grottes ou de c.ivernes Généralement b,en travaillés, les

plus complexedisparurentrnp1dement

out,ls de pierre. tels que les proiect les pointus qu lis ut hSc11eot pour la chasse.sont les vc>st1ges les plus s1gr11f1cat,fs de leur technologie apparemment rudimentaire Ils furent découverts dans le nord du Mato Grossoet du Rondon,a.et dans le sud de 'Etat de P,ira

15

f•1 ,/ s, lf's cu/1u,n (/u ~l'nzut>IJ11,1pp.,rt11mnentp.is J /art' amaZ0111enne proprement

d,te elletien rl't1e11nenr pourMntqut1lquescc1rJ1tt"n.st1Q1R~ Lour l.1ge/srn,quetrouvésurles pl.ir, .,u, du Ve11wei, et d,ms la rég on du Tapa,ôsdll Bre I a eré dari! d env,ron 80004000 av,1PI / t E•fl, r,,1nsrr,on,,nr1e/ konom,e de clrnse er de cue1/letreer ,es débuts de

Origine des statuettes ef\OrHtdqtl .w;,s sur un f.)(!t t bdn< prc,11,enr de Id reg,onde Tru/ o. au

perso/llld(Jl'

IJI)

111.i·,n1/,11 ,Vis1s, "l'f1,11(1(•11to1 1111,tyf,, cc11,1ct,•11st1C/llf'clu Vt•nc•zc1t'i,1, ,,,11,

l'un lrn ,1lls1• Cf.'\

/'l t.11c/u M.111.1/J/

t1,11hr11111/1•\ / 11t'ownAmazon The British Muse11 Press Lond0112001 t,g ,1 18 19 p 123

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12. Récipient, île de Maraj6

Réop1ent bilobé à fond plat, entièrement recouvert d'un engobe couleur crème et finement inosé de mottfs géométriques concentriques

Esposéà G, If

. ~u1ée Barbier Mueller, 4 rue de llcole-de-Ch1m1e 1983

- Geneve Mlll~e Bar~1er-Mueller,10 rue Jpar-Calv111, 1992

Entre les deux lobes se dressent, d'un côté, un goulot à coi arrondi, de

• Saint Paul-de-Vence,ro~da11onMaegl11, 1992

l'autre, une excroissance plus petite, arrondie et percée d'un trou Ce

• Barcelon.l. Fundac,o • L.1laixa • 1992 1993

réc1p1ent,dont la forme rappelle les vases à poison dans lesquels les chasseurs trempaient leurs flèches, était sans doute destiné à un usage cérémoniel

sa, tIagv de Compo-;teta. Aud,t0il de Colo~. 1994

1994

Palma de Mallorca, Centro C~lt r.11cls Am&,ques, Musée Barb1er-Mueller.Genève fondation Maeghl.

Sain Paui-de-Vence. 1992. pl 148. p 367 • El Quart Continent. çundaoo • La Ca1xa». Barcelona, 1992. pl 148. p 367 • Arte Precolomb1na.Aud,torio de Gahc1a,Santiago de Compostela. 1994, pl 148. p 367 • El Cuarto Cont,n,,nte,Valladol d Sociedad V Centenaflo de Tralado de Tordesillas, Casa de Colon. 1994 - Palma de Mallorca. Centra Cultural de la Fundac10• La Ca1xa•. 1994 - Madrid Casa de Arner,ca. 1994 - Santa Fe, Grenada. Inst11utode Amroca,1995. pl 148, p. 367

Arte pre-, dans Revista de Arqueologia n 1. Belém 1987

90

Table des matières

Introduction de S E M. Roberto Soares-de-Ohve1ra. ambassadeurdu Brésil

7

Avant-propos de Jean Paul Barb,er-Mueller

9

Arts de l'Amazonie, par Conce1çàoGentil Corrêa ..

11

Arts de la Haute Amazonie, par Iris Barry

. 27

Catalogue descnpt1fet planches

35

B1bhograph1e

89

91

Toutes les photos des p1ecesdu Musee Barb1er-Mueller sont du studio Ferrazzini-Bouchet sauf indication contraire

Coordination et éd1t1on. Laurence Mattet Traduction des textes de Conce1çaoCorrea et d'iris Barry • Thierry Dubois Graphisme et production

Atel,er KI

Carte Helder da Silva Photolitho, 1mpress1onet rehure Musumeco Industrie Grafoche S p A

-

Avec le soutien de la

SOCIÉTÉ PRIVÉE

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