The Architecture of Grammar: Studies in Linguistic Historiography in Honor of Pierre Swiggers 9789042946873, 9789042946880, 9042946873

Among the countless themes in language studies on which Pierre Swiggers has worked and published, linguistic historiogra

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Preface
INTRODUCTION: PIERRE SWIGGERS, ARCHITECT AND MAÎTRE D’OEUVRE IN LINGUISTICS AND GRAMMATICAL HISTORIOGRAPHY*
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The Architecture of Grammar: Studies in Linguistic Historiography in Honor of Pierre Swiggers
 9789042946873, 9789042946880, 9042946873

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ORBIS

S U P P L E M E N TA THE ARCHITECTURE OF GRAMMAR Studies in Linguistic Historiography in Honor of Pierre Swiggers Edited by

T i m D E N E C K E R , P i e t D E S M E T, Lieve JOOKEN, Peter LAUWERS, To o n VA N H A L a n d R a f VA N R O O Y

PEETERS

THE ARCHITECTURE OF GRAMMAR

ORBIS / SUPPLEMENTA MONOGRAPHIES PUBLIÉES PAR LE CENTRE INTERNATIONAL DE DIALECTOLOGIE GÉNÉRALE (LOUVAIN) MONOGRAPHS PUBLISHED BY THE INTERNATIONAL CENTER OF GENERAL DIALECTOLOGY (LOUVAIN)

TOME 47

THE ARCHITECTURE OF GRAMMAR Studies in Linguistic Historiography in Honor of Pierre Swiggers Edited by Tim DENECKER, Piet DESMET, Lieve JOOKEN, Peter LAUWERS, Toon VAN HAL and Raf VAN ROOY

PEETERS LEUVEN – PARIS – BRISTOL, CT

2022

A catalogue record for this book is available from the Library of Congress.

© 2022, Peeters, Bondgenotenlaan 153, B-3000 Leuven ISBN 978-90-429-4687-3 eISBN 978-90-429-4688-0 D/2022/0602/52

TABLE OF CONTENTS

Piet DESMET, Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tim DENECKER – Lieve JOOKEN – Peter LAUWERS – Toon VAN HAL – Raf VAN ROOY, Introduction: Pierre Swiggers, Architect and maître d’œuvre in Linguistics and Grammatical Historiography . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

IX-XI

1-12

I. Antiquity to the Middle Ages Stephanos MATTHAIOS, Den griechischen Akzenten auf der Spur. Der Varro-Traktat De accentibus und Eratosthenes’ Zirkumflex-Definition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Guillaume BONNET, Le rôle des fragments dans l’approche du traité De lingua Latina de Varron . . . . . . . . . . . . . . . . . . Maria Chiara SCAPPATICCIO, Significans vox (Anon. gramm. ~ P.Lond. Lit. II 184 ll. 6-7) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Bruno ROCHETTE, La préface de l’Ars grammatica de Diomède (GL I 229) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Anneli LUHTALA, Observations on Some Pedagogical Aspects of Medieval Grammar Education . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

15-35 37-51 53-60 61-79 81-95

II. The Early Modern Period Cristina ALTMAN, Grammatical Representation of Nominal Classes in Brazilian Missionary Grammars (Sixteenth and Seventeenth Centuries) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . José J. GÓMEZ ASENCIO – Carmen QUIJADA VAN DEN BERGHE, Arquitecturas discrepantes en la gramaticografía del español (1614-1770) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . María Dolores MARTÍNEZ GAVILÁN, Gonzalo Correas y la superioridad del castellano sobre el latín: aproximación desde la ideología lingüística . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Javier SUSO LÓPEZ, Rapports entre langues dans les grammaires éditées aux XVIe et XVIIe siècles: proposition d’une typologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

99-121

123-140

141-156

157-172

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TABLE OF CONTENTS

Bernhard HURCH, Phonologie ante litteram. Ein Plädoyer für die Bedeutung kolonialer Sprachdaten des Huastekischen Otto ZWARTJES, Small Talk and “Platiquillas” in Missionary Grammars . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Serhij WAKULENKO, Kriterien der Unterscheidung der Nennund Beiwörter in der Potschajiwer Zaprawa grammatyczna von 1782 auf dem Hintergrund der polnischen und ukrainischen Sprachlehrschreibung vom Ende des 16. bis zum Ende des 18. Jh. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . María José MARTÍNEZ ALCALDE – Mercedes QUILIS MERÍN, Aspectos contrastivos en la configuración histórica de las gramáticas del español: la cuestión del multilingüismo peninsular . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

173-191 193-213

215-235

237-249

III. Across Periods, Perspectives, and Methodologies Bernard COLOMBAT, La règle dans la tradition grammaticale latine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Gonçalo FERNANDES, The Matthew Effect and the Historiography of Linguistics . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Rolf KEMMLER, Towards a Classification of Metalinguistic Manuals above the Individual Language Level . . . . . . . . Gerda HASSLER, Der Aspektbegriff in verschiedenen nationalen Traditionen der Grammatikographie . . . . . . . . . . . . . . . . Michel BERRÉ – Sophie PIRON, Le «circonstanciel» et l’orientation discursive de la grammaire scolaire: étude de quelques ouvrages publiés en Belgique aux XVIIIe et XIXe siècles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

253-268 269-284 285-303 305-323

325-344

IV. Modernity to the Present Day María Luisa CALERO VAQUERA, El proceso de gramatización de la lengua catalana visto a través de los prólogos de sus gramáticas (1743-1918) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nicolas MAZZIOTTA, Through the Eyes of Grammar: Richard Salter Storrs’s (1830-1884) Sentence-Maps . . . . . . . . . . . Alfonso ZAMORANO AGUILAR, Tradición e innovación en la teoría gramatical peruana (ss. XIX-XX). Análisis específico de las clases de palabras en dos series textuales de Primitivo Sanmartí . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

347-361 363-376

377-392

TABLE OF CONTENTS

Ricardo ESCAVY ZAMORA, Las propuestas gramaticales de Eduardo Benot (1822-1907) como teoría “avant la lettre” de la moderna lingüística . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Estanislao SOFÍA, Quand c’est l’objet qui impose le point de vue: notes saussuriennes sur l’impossibilité des théories linguistiques en synchronie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Doyle CALHOUN, Au seuil de la grammaire: l’appareil préfaciel français dans la grammaticographie «missionnaire» de langues africaines à l’époque coloniale, 1850-1930 . . Ronaldo BATISTA, A Non-Traditional Grammar in the History of Linguistic Thought: Mendes Fradique’s Grammatica Portugueza pelo Methodo Confuso (1927) . . . . . . . . . . . . John E. JOSEPH, Making Grammars Concrete Again: Aurélien Sauvageot’s Esquisses of Finnish and Hungarian . . . . . . Marie STEFFENS, En quête de sens: la sémantique dans les grammaires du français au XXe et XXIe siècles . . . . . . . .

VII

393-408

409-422

423-440

441-455 457-470 471-488

Selective Index of Concepts and Terms . . . . . . . . . . . . . . . . . . Selective Index of Proper Names . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

489-492 493-498

Pierre SWIGGERS’s Bibliography . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

499-560

Photograph: Ludo Crabbé

PRÉFACE Composer un volume en hommage à Pierre Swiggers relève manifestement du défi. En effet, son œuvre est exceptionnellement riche et sa liste de publications est absolument impressionnante. Ses recherches couvrent des domaines aussi variés que la linguistique descriptive, la philologie, la sémiotique, la philosophie du langage ou la typologie des langues sans oublier bien sûr l’historiographie de la linguistique qui a toujours occupé une place de premier rang dans ses activités scientifiques. À travers ses très nombreux travaux historiographiques, il a doté l’étude scientifique de l’histoire de notre discipline des assises méthodologiques et épistémologiques nécessaires et il a largement contribué à en faire une discipline scientifique à part entière. De plus, il a publié d’innombrables études fouillées portant sur quasiment tous les courants linguistiques de l’Antiquité à l’époque actuelle et sur quasiment toutes les traditions linguistiques qui aient jamais existées. À cela s’ajoute qu’il est l’auteur de plusieurs travaux de synthèse qui font autorité pour ne citer que son livre sur les Encyclopédistes ou sa synthèse magistrale sur l’histoire de la pensée linguistique. Pierre Swiggers est le prototype du savant pluridisciplinaire, curieux de tout et expert en tant de matières qu’il est à peine possible de saisir réellement la complexité de son œuvre. S’il faut tout de même identifier un fil conducteur à travers ses travaux, c’est bien sa passion pour la grammaire et ses parties constitutives aussi bien que pour la grammaticographie en tant que reflet de la genèse complexe de la pensée grammaticale. L’étude de grammaires appartenant à des traditions très diverses et l’analyse du système grammatical de langues typologiquement aussi complémentaires que possible a permis à Pierre Swiggers de jeter un regard très éclairant sur l’architecture par moments très similaire de ces différentes grammaires et sur la validité de certaines techniques d’analyse – souvent d’inspiration structuraliste – pour mieux saisir la diversité de la réalité linguistique. Voilà pourquoi l’architecture de la grammaire a été retenue comme thématique centrale de ce recueil. Un autre défi à affronter est l’étendue de son réseau scientifique. Son impact international ne saurait être surestimé comme en témoignent ses très nombreuses invitations comme conférencier invité, ses contributions à tant de volumes collectifs réunissant des chercheurs de renommée internationale ou encore ses fréquents séjours de recherche auprès des

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PRÉFACE

meilleures universités et des instituts de recherche les plus réputés. Même après avoir réuni toutes leurs forces, les éditeurs avaient toujours l’impression de n’entrevoir qu’une toute petite partie du phénomène Pierre Swiggers et de son aura. Sélectionner des contributeurs potentiels à ce recueil risque donc de faire injustice à la richesse inégalée de ses contacts internationaux. La seule ambition quelque peu réaliste en la matière est d’inviter des collègues au profil maximalement complémentaire dans l’espoir que l’ensemble du réseau se reconnaisse d’une façon ou d’une autre dans la composition de ce recueil en termes d’auteurs réunis. Il est d’ailleurs plus que significatif que les auteurs aient été invités à s’exprimer dans la langue de leur choix et que ce recueil réunisse dès lors des contributions en français, en allemand, en anglais aussi bien qu’en espagnol. Polyglotte de premier rang et partisan du multilinguisme, Pierre a publié lui aussi dans les principales langues de la famille indo-européenne et il s’est voué à l’analyse de langues aussi diverses que les langues romanes, germaniques et classiques, les langues africaines ou amérindiennes aussi bien que les langues sémitiques ou indo-iraniennes pour ne pas oublier les dialectes romans et surtout son dialecte louvaniste tant aimé. En dépit de ces défis importants, personne ne contestera que Pierre Swiggers mérite plus que quiconque que des Mélanges lui soient offerts à l’occasion de son 65ième anniversaire. Voilà ce qui a fait décider quelquesuns de ses anciens doctorants de s’atteler à cette tâche quelque peu délicate. Que Pierre y voie le signe manifeste de reconnaissance et de grande estime de la part de ces très nombreux chercheurs dont il a accepté de diriger la thèse de doctorat. Il est effectivement un directeur de thèse hors du commun, qui préfère suggérer et guider plutôt que d’imposer ou de prescrire. Des suggestions de lecture ou des documents peu connus à l’appui, il ne se contente pas d’une appréciation globale sur les manuscrits que l’on lui soumet, mais il fournit également des corrections méticuleuses et des commentaires de détail enrichissants. Mais la reconnaissance de la part de ses doctorants et de ses collègues est loin de se limiter au domaine purement professionnel. Pierre Swiggers est le prototype d’un chercheur pur-sang qui ne cherche pas l’avant-plan et que l’on retrouve plus facilement dans une bibliothèque ou des archives que dans une salle de réunion ou une séance académique. Il est d’une authenticité et d’une simplicité désarçonnantes. La modestie incarnée. Attaché au foyer familial et à ses proches, il privilégie les contacts personnels et les moments de convivialité. Doté d’une mémoire infaillible et d’un talent d’observation peu commun, il peut relater des anecdotes

PRÉFACE

XI

comme personne d’autre. Aussi réservé qu’il puisse paraître au premier abord, Pierre est d’une cordialité et d’une empathie qui touchent. On ne peut qu’espérer que Pierre pourra continuer ses activités scientifiques, fût-ce à un rythme quelque peu adapté. Rares sont les scientifiques qui ont une vue holistique aussi poussée sur notre discipline et qui soient dotés d’un esprit d’analyse et de synthèse sans faille. Le connaissant, il serait étonnant que la grammaire et son histoire passent définitivement à l’arrière-plan. On lui souhaite en même temps de pouvoir se consacrer davantage encore à la vie de famille et aux contacts conviviaux avec ses proches. Qu’il soit plus que jamais l’architecte de son avenir et qu’il s’approprie encore plus la grammaire de la vie. Ad multos annos! Piet DESMET Vice-recteur de la KU Leuven

INTRODUCTION: PIERRE SWIGGERS, ARCHITECT AND MAÎTRE D’ŒUVRE IN LINGUISTICS AND GRAMMATICAL HISTORIOGRAPHY* Tim DENECKER – Lieve JOOKEN – Peter LAUWERS – Toon VAN HAL – Raf VAN ROOY (KU Leuven – Ghent University)

Building a Tradition of Bildung in Linguistics With a conciseness that cannot do full justice to its richness and diversity, we will start by offering an outline of Pierre Swiggers’s remarkable scholarly career. Born in Leuven in 1955, and a proud speaker of the local dialect, Pierre studied Romance Philology, Philosophy, Oriental Languages, and Medieval Studies at the Universities of Leuven — both “la Neuve” and “la Veuve”. In Paris, at the École Pratique des Hautes Études and the Collège de France, he further specialized in Indo-European, Celtic, and Finno-Ugrian studies. In 1977, he embarked on a doctoral study of the linguistic views expressed in the French Encyclopédie (1751–1765) by Diderot and d’Alembert, with special attention given to their influence on the further development of comparative linguistics, French grammar, and the philosophy of language. Pierre still pays regular visits to his doctoral supervisor, Frans-Jozef Mertens, who was the first Dutch-speaking professor in Romance studies after the split of Leuven University in the period 1968–1970. The thesis was co-supervised by Jean Stéfanini. Among his other mentors, we can single out Fred Householder, Henry M. Hoenigswald and Henry Hiż (see Swiggers 2020: 147-148). As a postdoctoral researcher, from 1980 onward, Pierre started working on a research project entitled “Grammaire et théorie du langage en France au Siècle des * We are indebted to Alfons Wouters for his willingness to read and fact-check our introduction. At the invitation of Anales de Lingüística, Pierre very recently published a contribution in which he looks back on his historiographical career, paying particular attention to grammaticography (see Swiggers 2020). For many of his publications and in the entire course of his career, Pierre has worked closely together with Paul Peeters and Peeters Publishers. From its inception (the first exploratory talks dating back to 2015), Paul Peeters has generously supported the project of this Festschrift. His unexpected death in the spring of 2021 came as a great shock to all of us.

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Lumières: une contribution à l’histoire des conceptions linguistiques”. Few years later, in 1984, he was already appointed on a permanent basis by the Belgian “National Fund for Scientific Research” (NFWO, the precursor of what is today the FWO, Research Foundation — Flanders), first as a Research Associate, and then, from 1995 until the end of 2020, as a Research Director. His long-running research project for this appointment was entitled “Linguistic and grammatical theorization and praxis in the description of French, 1400–1950: a historiographic-epistemological investigation of descriptive concepts, terminology, argumentation, cognitive and social patterns”. In the framework of this large-scale project, Pierre laid special emphasis on the historical-lexical analysis of French grammatical terminology in the sixteenth century, while he also showed a particular interest in the social dimension in Romance linguistics (esp. 1860– 1960). In 1987, he obtained the Award of the Alumni-Circle (University Foundation: 1982-1987) in the group “Logic, Philosophy, Linguistics, Philology”. The ambitious timespan of this large-scale research project did not prevent Pierre from delving deeper as well: perhaps most notably, he combined his interest in early modern and modern grammaticography with an intensive collaboration with Professor Alfons Wouters, a specialist of ancient grammatical papyri. Their joint efforts led to numerous copublications on the Graeco-Roman grammatical tradition, and also gave rise to multiple new research projects, such as a project devoted to the historiographical analysis of the participle as a distinct part of speech in ancient and early medieval grammar. Furthermore, Pierre has never lost touch with contemporary linguistic theories, with many of which he engaged in his research and teaching, and he has contributed to the “active” linguistic description of a wide range of typologically diverse languages, ranging from his native Leuven dialect through Armenian and Harsüsi to Yaka. Neither should Pierre’s career-long affiliation to the (first National, then Flemish) Research Foundation eclipse his impressive mobility. In 1995, Pierre participated in a summer school in Albuquerque in New Mexico, where he specialized in the Athabascan languages. He took courses in Hopi grammar, Kiowa, and Comparative Na-Dene. From 1985 onward, he was appointed a visiting professor at several institutions around the globe, such as Indiana University (Bloomington), the University of Pennsylvania (Philadelphia), the École Pratique des Hautes Études (Paris), the Universidade de São Paulo, the Universität Trier, and the Universities of Sevilla, Salamanca, Córdoba and Murcia.

INTRODUCTION

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While retaining his appointment at the (N)FWO, in 1993 Pierre became a part-time professor at KU Leuven, and in 1997 he also started teaching at the Université de Liège. At these two universities, he has offered a wide range of courses, including History of Western Linguistics, Linguistic Theory in Antiquity, Onomastics, Functional-Cognitive Theories of Language, Questions de linguistique romane, Questions de linguistique générale, and Grammaire comparée des langues romanes, besides numerous research seminars. Some of these courses he will continue to teach even after his retirement. In the past, Pierre also taught several other courses, such as linguistics for students of anthropology, history of Romance linguistics, the encyclopedia of Romance philology, and different summer school courses in the history of linguistics. An extensive course book on philosophy of language, which he co-authored with Wim de Pater (Taal & Teken), appeared with Leuven University Press in 2000. To this cursory overview, we can add the informal and extracurricular lunchtime courses Pierre used to teach — including typology, Arabic for Romance scholars, and Occitan — a tradition still alive at the Leuven Faculty of Arts. In addition to all the above, Pierre supervised or co-supervised more than twenty PhD projects, the majority of them devoted to the history of linguistic thought. They covered topics ranging from (late) antiquity (Ideas on Language in Early Latin Christianity) through the Middle Ages (The Participle in Latin Grammars in the Early Middle Ages), the early modern period (Italian grammaticography and comparative linguistics in the Low Countries; the emergence of the language-dialect distinction; missionary grammaticography; The Linguistic Conceptions of Lord Monboddo), to modern linguistics (Naturalist linguistics in France; twentieth-century French reference grammar and linguistic theory; models of phonic change in the twentieth century; documentary research of contemporary Brazilian linguistic production). But his expertise in supervising went far beyond the history of linguistics: the descriptive-linguistic dissertations he (co-) supervised include Morphological and Morphophonological Elements in the Construction of a Yaka Statement; Distributional Criteria for Verbal Valency in Chinese; Word Formation in Yoruba; Old-Iranian Proper Names and Loanwords Attested in Non-Iranian Texts; The Valency of Danish Adjectives; A Description of Eton: Phonology, Morphology, Basic Syntax and Lexicon; The Indicative/Subjunctive Alternation in Romance Languages; A Phylogenetic History of the Language Complexes of East and Southeast Asia; The Romance Reflexes of the Latin Infixes -I/ESCand -IDI-; A Study of 18th- and 19th-Century Chaghatay Texts; The Status and Functions of the Ancient Greek Particle δή; and Antonymy.

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Around the turn of the millennium (1999–2004), Pierre, together with his Leuven colleague Alfons Wouters and with partners at the universities of Ghent, Brussels, Amsterdam, Paris, and Cambridge, founded a scientific research community devoted specifically to the history and historiography of Western linguistics, from Antiquity to the modern period. This initiative is illustrative of his remarkable ability to bring together scholars from various backgrounds but with common interests. In his capacity as director of the Leuven Center for the Historiography of Linguistics (CHL), he encouraged research into “the history — emergence conditions, rise, evolution and diffusion — of linguistic ideas and empirical achievements from Antiquity to the present day” (http://c-h-l.be). The strong Leuven presence in the field is, therefore, a direct consequence of Pierre’s ceaseless work and efforts, which also incorporate the legacy of Sever Pop’s Centre international de Dialectologie générale, and of course its organ Orbis, for which Pierre also created two additional monograph series, viz. Orbis Supplementa (in which the present volume is the 47th instalment) and Orbis Linguarum. On the occasion of his sixty-fifth birthday, in November 2020, several friends and colleagues paid tribute to Pierre. In the celebration booklet he was presented with, Pierre is unanimously characterized as an outstanding scholar, a hard and diligent worker, and an exceptionally fine colleague, who generously and magnanimously puts his competences and time at the disposal of others. His precision in annotating, editing, and reviewing manuscripts is legendary, as is the range of his encyclopedic knowledge. When it came to linguistic facts and theories — somewhat older colleagues have testified — in the late twentieth century there was a predecessor of Google and Wikipedia, in the single person of Pierre Swiggers. “The core of many of Pierre’s shorter contributions” — another colleague has remarked — “seems to be encapsulated by a good observation, followed by an analysis and often a more theoretical point”. Indeed, Pierre always attaches much importance to the fruitful combination of empirical data, theoretical underpinnings, and a sound methodology (cf. Swiggers 2020: 151). Moreover, his sense of detail is always set against the backdrop of a network of interconnected ideas, theories, and authors. It is this truly enormous historiographical background that has enabled him to detect linguists trying to pass off old ideas as new. Although demanding both for himself and for his pupils, Pierre also excels in kind-heartedness and broad-mindedness. He has always been a passionate and generous storyteller, who taught his many pupils the pleasure of sharing knowledge of, and fascination with, languages, theories, and linguists. Honoring

INTRODUCTION

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simplicity as a trademark and modesty as an attitude to life, he always prioritizes curiosity and intellectual agility over academic protocol and bureaucracy. Most telling in this respect is his unique talent of cultivating a humorous erudition both inside and outside lecture and conference halls. A Bibliography and Its Architect It may be rather atypical for a Festschrift that its most extensive chapter coincides with the bibliography of the honoratus. But as it happens, Pierre has authored or (co-)edited more than 50 books, and has written about 1000 articles and chapters in international journals and volumes. In addition, his innumerable book reviews — a tremendous service to the profession — should not be overlooked. Pierre’s publications cover the areas of semiotics, descriptive Romance, Germanic and Semitic linguistics (with special significance attached to dialectology), historical-comparative linguistics, logic and philosophy of language, and history of writing. Without any doubt, however, it is the long history of Western linguistics that can be called Pierre’s prime area of research, of which the below word cloud, generated from his extensive bibliography (after translating all titles into English), conveys a vivid impression.

Pierre’s contributions to the history of linguistics are breathtaking in terms of geography, chronology, topics, and approaches. He effortlessly pairs the study of language-philosophical concepts in a historical context to conducting bio-bibliographical work. He also takes a keen interest in making primary sources accessible, by procuring editions of linguistic

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texts (e.g. the first volume, on general linguistics, of The Collected Works of Edward Sapir) but also the correspondence between linguists (e.g. Hugo Schuchardt and his network) — sources which reveal interesting insights into, and inside information on, the social relations between scholars, and the impact of these relations on their positions regarding particular issues in linguistics. Apart from dealing with problems and episodes in the history of linguistics, Pierre has also invested much effort in formulating insights into the epistemology and methodology underlying linguistic historiography. His interest in this so-called metahistoriography was already present in his doctoral dissertation, but throughout his career Pierre has constantly kept refining his ideas, often by relying on theories developed in other disciplines. Core foci of attention in this regard are the different possible approaches to historiography and the tasks of the historiographer (e.g. Swiggers 2014). Pierre also attaches special significance to linguistic terminology. In his articles devoted to terminography, he has formulated guidelines for defining technical terms, for comparing sets of terminology, and for dealing with terminology in linguistic-historiographical praxis (see e.g. Swiggers 2006 and 2010). He also introduced the field of (historical) metalexicography, demonstrating its relevance by means of case studies (Swiggers 2007; Petrequin – Swiggers 2007). Due to the wide range of Pierre’s interests and publications, it has been no easy task to select one particular theme that could provide the backbone for this Festschrift. Nevertheless, the choice of grammar turned out to be an obvious one for various reasons. First and foremost, Pierre has conducted countless case studies dealing with grammars of various languages, from the oldest Greek grammar, attributed to Dionysius Thrax, to twentieth-century grammars by linguists such as Léon Clédat. Of each of these works he carefully analyzed the build-up, not in isolation but always connecting the dots between the texts, the scholars, and the contexts. Indeed, in several of his publications, Pierre has posited that the historiographical study of grammaticography (and lexicography) should be practiced as the historiography of a technique (Swiggers – Wouters 2005; see also Swiggers 2020, in which Pierre summarizes his views on grammaticography). More specifically, he developed a model distinguishing grammatical, sociolinguistic, and ideological components of early modern grammars, which he fruitfully tested on grammars of Spanish in the Low Countries and on specimens of missionary linguistics. Furthermore, it will be clear from the above that in the course of his (continuing) scholarly career, Pierre has acted as the prolific architect and diligent maître d’œuvre not only of his own ever-expanding bibliography, but also of the

INTRODUCTION

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research programs and linguistic-historiographical publications of colleagues in his close environment and in more remote collaborations. This is, however, only part of the reason why we have chosen “the architecture of grammar” as the overarching theme for this volume. The Architecture of Grammar through the Ages In many of his contributions, Pierre Swiggers has made use of Eugenio Coseriu’s notion of the “Architektur der Sprache” (e.g. Swiggers 2004: 277; 2017: 67) — the “architecture of language”, which then refers to the many variational dimensions contained in a language. In the case of Coseriu, this architecture involved diachronic, diatopic, diastratic, and diaphasic dimensions (cf. Schlieben-Lange 1981; see also Jensen 2011 for a historiographical approach to this notion). Apparently, the image could be put to use by opposite poles in linguistics, for like Coseriu, Noam Chomsky too published a text entitled The Architecture of Language (2000). Even earlier, Ludwig Wittgenstein hinted at the similarity between architecture and language, a link also invoked by Eduardo Benot (1888–1922), a remarkable “precursor” of later structural thought in linguistics, whose 1889 Arquitectura de las lenguas is one of the works discussed in Ricardo Escavy Zamora’s contribution to this volume. This list could easily be extended, but this small selection should already make clear that architecture indeed has some evident associations with “structure” and “system”, two dimensions that have been singled out by specific approaches in the more recent history of linguistic thought. As a result, architecture is, or has become, a relatively self-explanatory image for the ways in which languages are structured — not to mention the fact that language diversity was long believed to have been caused by a daring architectural experiment, according to a biblical episode with which Pierre has engaged repeatedly and intensively in his historiographical work. One can take the image of architecture a step further still: in order for it to be discussed and transmitted, information about linguistic structures inevitably has to be presented and organized in a more or less reified way. There is at least a temporal sequence when one thinks of oral teaching, and in many cases this dispositio of information about a language is supported by a visual, readable presentation, in writing or in print — one finds a very concrete instance in Richard Salter Storrs’s sentence-maps, discussed by Nicolas Mazziotta, as early typographical representations of syntactic structures. The arrangement of grammatical information is not only a practical matter, but there is also a theoretical dimension involved,

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as is shown both by the macrostructure and the microstructure of grammars, and of course by every attempt to formally represent sentence structure in diagrams. It is also possible to give a Coserian interpretation to the notion of “architecture of grammar”: in line with Coseriu’s “architecture of language”, which first and foremost refers to the multidimensionality of language, Pierre Swiggers has highlighted the growing diversification and multidimensionality of grammars in one of his syntheses of the centurieslong evolution of Western grammaticography. Since the Middle Ages, he argues, the grammaticography of French has been characterized by a growth of increasingly sophisticated grammatical works and a convergence between grammaticography and linguistics (as shown by Marie Steffens with particular reference to the domain of semantics), while interdisciplinary approaches and collaborative undertakings can be considered characteristic of the last decades. However, perhaps the most remarkable thread in this long history is a spectacular diversification in terms of target audiences as well as descriptive models and schemes, including different fields of specialisation, such as orthography, syntax, and phraseology, and transversal dimensions (Swiggers 2015: 547-548). When applied to grammar(s), the image of architecture is one that has many more ramifications. The architecture of a grammar may follow, or claim to follow, that of the language in question to various extents, depending on the purpose for which the grammar is supposed to “accommodate” the language concerned. These purposes may include or combine description, comparison, typological classification, a search for universals or a chase for idiosyncrasies, and of course the teaching and learning of a language, either the language which one knows from lived experience, or a foreign and distant language with a structure that differs considerably from those one is used to. Mapping out the aims of architect-grammarians can occur by devising typologies of metalinguistic works, for which Rolf Kemmler offers a proposal. Some architects, perhaps most notably the influential modern American architect Frank Lloyd Wright (1867–1959), have underscored the organic character of their realizations, in that they must emerge from, and become part of, their natural environment, not least by integrating its elements and materials. This symbiosis is certainly a trait of the metaphor that maps well onto grammar. Not only can grammatical works be considered ὄργανα, tools or perhaps “tool-texts”, “texts to work with”, but these works also emerge from, and become part of, the linguistic, social, cultural, and educational environment — or “ecosystem” — in which they are conceived

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and used. This in turn makes these texts helpful in reconstructing past linguistic realities otherwise lost, as emphasized by Bernhard Hurch, while the educational dimension is especially prominent in Anneli Luhtala’s discussion of medieval grammar. In addition, the organic metaphor is borne out by the fact that these works and their contents start leading a life of their own: grammatical texts have generally been quite open to adaptations, reeditions, commentaries, translations, plagiarism, and so on (see, for instance, the contribution by Suso López). The grammatical legacy is often added to by different grammarians with varying degrees of impact, and it is not always clear (nor has it always been considered necessary to establish) exactly which grammarian said or wrote what, except, perhaps, for a rather limited number of highly authoritative ones — a longstanding manifestation of the “Matthew Effect”, discussed in this volume by Gonçalo Fernandes. The body of grammatical knowledge can thus safely be said to evolve and grow in an organic way — no unfamiliar concept indeed in the history of linguistic thought. In a lifecycle comparable to that of an architectural construction, a grammar may evolve from — or, in some cases, remain limited to — a rudimentary sketch (like the Esquisses for Finnish and Hungarian by Aurélien Sauvageot, discussed by John Joseph), over repeated trials (and errors) at preparatory scale models (like Saussure’s elaborate drafts for his masterly 1897 review of Johannes Schmidt’s Kritik der Sonantentheorie, discussed by Estanislao Sofia), to a detailed plan and its monumental realization (like the grammars and dictionaries of the Real Academia Española, discussed or touched upon in this volume by José J. Gómez Asencio & Carmen Quijada Van den Berghe, Otto Zwartjes, María José Martínez Alcalde & Mercedes Quilis Merín, María Luisa Calero Vaquera, Alfonso Zamorano Aguilar, and Ricardo Escavy Zamora). In some cases — like that of the Real Academia Española — these plans give rise to repeated realizations or “renovations”, answering to evolving expectations among the audience (think of the numerous reeditions of Primitivo Sanmartí’s Castilian grammars, through the course of which Alfonso Zamorano Aguilar traces the evolving presentation of the parts of speech). Once realized, buildings and grammars are also subject to losing the interest of audience and financiers, and to falling in ruins and becoming fragmented, allowing subsequent researchers to reconstruct them only after a painstaking analysis, comparison, and matching of their pieces (as illustrated by Guillaume Bonnet’s contribution on the fragments of Varro’s De lingua Latina, or by Stephanos Matthaios and Maria Chiara Scappaticcio, who deal with constellations between various related authors, texts, and ideas).

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Due to the ways they are imbedded in a sociocultural context that is often also a political and religious one, or indeed an imperial and missionary-propagational one, grammatical texts are never devoid of an ideological and rhetorical dimension. Language ideologies often, if not always, permeate grammatical texts in their entirety — a dimension highlighted by María Dolores Martínez Gavilán and also central in John Joseph’s contribution — but such ideologies, and ideological underpinnings more generally, are probably most prominent in grammatical paratexts, prefaces in particular. Like entry halls, prefaces to grammatical works are often designed to impress their readers, and/or to prepare them for and guide them through the work. These “entry halls” may feature the busts of a careful selection of notable predecessors or contemporaries (as is the case in many of the prefaces to missionary grammars discussed by Doyle Calhoun), or they may deliberately leave them out, as a mark of a new approach or even an inversion of the prevailing paradigm (the remarkable case of Mendes Fradique’s grammar “according to the confused method” is discussed by Ronaldo Batista). Alternatively, prefaces to grammatical works can be compared to architectural programs or manifestoes, in that they state what the “actual” work is going to do, and how and why it will be different from others — and from what others. Such texts can also shed light on the role or roles grammar has to play in their view — about which we can also learn more in educational texts, as shown by Anneli Luhtala. Accordingly, prefaces to grammatical works may make it possible, to varying extents, to get to know their “architect”, and to reconstruct a (tentative) profile of the grammarian and his linguistic and sociocultural environment — as Bruno Rochette does on the basis of Diomedes’s preface to his Ars grammatica. The history of grammaticography is also largely a history of restructuring, expansion, and refurbishment, through the discovery, recognition, and incorporation of new relevant dimensions and categories as “building blocks” in grammar. In this volume, Serhij Wakulenko looks at the emancipation of the Beiwort as an independent part of speech, which had traditionally been considered a subcategory of the noun (a nomen adjectivum), while Gerda Haßler traces the growing attention given to grammatical aspect and aspectuality. As shown by Michel Berré & Sophie Piron, on the basis of a detailed study of the “circumstantial object” in French, school grammars tend to make a rather eclectic use of such building blocks, while they often lack the necessary theoretical foundation. Although in grammaticography as in architecture, styles and approaches have varied

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greatly over time, there are limits to the range of macrostructural and microstructural elements that may practically and reasonably be used or reused and combined with each other. One good example of a technique that seems to be at the very heart of grammar is that of the grammatical rule, the long pedigree of which in the Latin tradition is discussed by Bernard Colombat. Interestingly, Colombat underlines that the regula is in the first place a descriptive technique — as emerging from regularities in language — rather than a prescriptive or normative practice. While regula as a way of assembling grammatical bricks would probably belong to the micro-level, the overall structure of grammars, and regularities and discrepancies between them, are the central topic for José J. Gómez Asencio & Carmen Quijada Van den Berghe; focusing on the Spanish tradition, they deal with “orthodox” grammars and discrepant grammatical architectures, a bifurcation which in many respects is due to a tension between the so-called Graeco-Latin model and the linguistic realities of vernacular languages. On an intermediate level, one could mention the somewhat larger “building blocks” of word classes or “parts of speech”, which are a constitutive element of Graeco-Roman grammar and its legacy — discussed, for instance, in the contributions by Cristina Altman or Serhij Wakulenko. A Festschrift is, by its very nature, eclectic. We are nonetheless convinced that the architectural theme will provide a useful leitmotiv throughout this volume, reuniting scholars from different backgrounds and with different specializations, all dear to the honoratus. As such, this collection of papers stands as a testimony to his long and rich career as a scholar, teacher, and inspirer — a museum gallery in book form honoring an outstanding architect of linguistic historiography. *

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We sincerely hope that for many years to come, Pierre will have the opportunity to open up new construction sites, extend and finish existing ones, and further expand his monumental patrimony. But from now on, the architectural imagery can be given a literal interpretation too. In recent years, Pierre has become ever more invested in Het Leuvens Historisch Genootschap (The Leuven Historical Society), even becoming a prominent member of the society’s board. His retirement will thus allow him to defend and protect the tangible historical architecture of the monuments of his birthplace too.

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I. ANTIQUITY TO THE MIDDLE AGES

DEN GRIECHISCHEN AKZENTEN AUF DER SPUR. DER VARRO-TRAKTAT DE ACCENTIBUS UND ERATOSTHENES’ ZIRKUMFLEX-DEFINITION* Stephanos MATTHAIOS (Universität Athen)

Abstract: In a commentary on Donatus’ Ars minor and Ars maior, which conventionally bears the author’s name of a grammarian called “Sergius”, an extensive Varronian fragment is transmitted, presenting the Latin accentuation theory with recourse to the origins and development of this doctrine in Greek philosophy, rhetoric and scholarship. In this fragment, Varro, whose report is based on Tyrannio, alludes to a definition of the circumflex deriving from Eratosthenes. The so-called tractatus de accentibus, which Usener (1913: 304) refers to as “the content-richest sheet in the history of ancient scholarship”, received little attention in twentiethcentury research; the fragment of Eratosthenes has also been neglected so far. On the basis of the controversial considerations attested by Varro, my contribution aims at placing Eratosthenes’ definition of the circumflex in its historical and theoretical context. In the course of the analysis, I will try to investigate how many accents Eratosthenes recognized and what position he takes in the overall evolution of Greek accentuation theory.

Unter den überlieferten Fragmenten des Eratosthenes mit philologischgrammatischem Inhalt nimmt die definitorische Bemerkung zum Zirkumflex eine bedeutende Stellung ein. Besonders signifikant ist die Tatsache, dass der Bericht, in dem Eratosthenes’ Fragment überliefert wurde, eine der wichtigsten Quellen für den Entwicklungsgang der antiken Akzentuationstheorie darstellt. Usener (1913: 304) hat diesen Bericht zutreffend als “[d]as inhaltreichste Blatt aus der Geschichte der antiken Philologie” charakterisiert1. Eratosthenes wird in diesem Zeugnis zusammen mit * Der vorliegende Beitrag stellt die Arbeitsvorlage aus einer eingehenden Untersuchung, die sich mit der Rekonstruktion von Eratosthenes’ Schrift Grammatika befasst, dar. Pierre Swiggers stand mir seit Beginn meiner akademischen Laufbahn wohlwollend zur Seite und unterstützte mich stets mit Rat und Tat. Es ist mir eine große Ehre und Freude, ihm zu diesem besonderen Anlass eine kleine Leseprobe aus meinem aktuellen Arbeitsgebiet zu widmen. 1 Usener (1913: 304) äußert sich dazu im vollen Wortlaut wie folgt: “Das inhaltreichste Blatt aus der Geschichte der antiken Philologie hat uns der Donatkommentar des Sergius

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einer Reihe von Gelehrten aus verschiedenen Wissensbereichen — aus der Philosophie, der Rhetorik, der Literaturtheorie und der Philologie bzw. der Grammatik — zitiert, die sich um die Begründung und Ausformung der Akzenttheorie verdient machten. Der außergewöhnlich breite historische und theoretische Kontext, dem das Eratosthenes-Fragment zugeordnet wird, ist für die Bedeutung der Akzenttheorie des Kyrenäers, ferner aber auch für die Wirkung seiner philologischen Schrift mit dem Titel Grammatika2 von beträchtlichem Wert. Das Eratosthenes-Fragment und sein Kontext Das Eratosthenes-Fragment ist in einem aus zwei Büchern bestehenden Kommentarwerk zu Donats Artes überliefert, welches seit der Keil’schen Ausgabe mit dem Titel Explanationes in artem Donati gekennzeichnet wird3. Der Verfasser der Explanationes ist nicht bekannt; der Konvention nach wird er Pseudo-Sergius bzw. ‘Sergius’ genannt4. Das Fragment ist in einem längeren Abschnitt eingebaut, der einen detaillierten Grundriss über die Entstehung der Akzentuationstheorie in der griechischen Tradition und deren Übernahme und Transformation in der lateinischen Grammatik beinhaltet5. Da Varro hierin als der jüngste Quellautor zitiert wird, hat man schon längst erkannt, dass dieser Bericht vom Reatiner stammt. Varro aber hat auf dem Gebiet der Akzentlehre in der Person des Tyrannion einen bedeutenden Konkurrenten gehabt6. aus Varros Werk de sermone latino ad Marcellum aufbewahrt, die Geschichte der Akzentlehre”. Auch Janko (2000: 183 Anm. 1) charakterisiert das betreffende Varro-Fragment als “a mine of information on the history of scholarship”. 2 Eine aus zwei Büchern bestehende Schrift des Eratosthenes mit dem Titel Γραμματικά ist bei Clemens von Alexandria in Strom. I 16, 79, 3 bezeugt. Das Werk fand in der bisherigen Eratosthenes-Forschung kaum Beachtung. Über Charakter und Inhalte dieser eratosthenischen Schrift siehe Matthaios (2011: 57-59) mit weiterer Literatur zu diesem Thema; vgl. auch Matthaios (2014: 529) und Montana (2015: 112). 3 Ediert ist das Kommentarwerk von Keil in GL IV 486-565; Keils Ausgabe wird durch Schindel (1975: 258-279) ergänzt, der den Kommentar zu Donats Figuren- und Tropenlehre komplett ediert hat. 4 Über den Verfasser bzw. den Kompilator des Kommentarwerkes, dessen Inhalte und Quellen siehe Kaster (1988: 429-430 [Nr. 255]) und jüngst Zetzel (2018: 321-322) mit Verweis auf weitere Literatur; vgl. Probert (2019: 196 Anm. 23). 5 Siehe Expl. I 528.28-533.20 (= Varro fr. 282 Funaioli, GRF; Varro De serm. Lat. fr. 84 Goetz – Schoell). 6 Siehe Tyrann. fr. 59 Haas. Das Fragment ist einer prosodischen Schrift Tyrannions zuzuweisen, für die Wendel (1943: 66) den Titel Περὶ προσῳδιῶν erschloss. Diese Schrift war Cicero bekannt. Wie man einem Brief an Atticus aus dem Jahr 46 v.Chr. (ad Att. 12, 6, 2 = Tyrann. test. 16 Haas) entnehmen kann, bittet Cicero sich von Atticus das Buch Tyrannions aus; dieser soll sich über das Werk mit Bewunderung geäußert

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Der Konsens zwischen Varro und Tyrannion in der Kernfrage nach der korrekten Akzentzahl7 führt zu der Frage nach dem Quellenverhältnis, welches zwischen beiden Gelehrten besteht. Die frühere Forschung betrachtete Varro als den Hauptzeugen der in diesem Traktat vorgetragenen Ansichten8. Heute dagegen glaubt man, dass Varros Hauptquelle Tyrannion gewesen sei9. Dies würde bedeuten, dass Varro eine ‘latinisierte’ Version von Tyrannions Bericht lieferte. Es ist anzunehmen, dass Varro dabei seine Vorlage gekürzt, vieles ausgelassen und entsprechend seiner eigenen Zielsetzung und Argumentation angeordnet hat. Die Frage, ob Eratosthenes direkt oder indirekt herangezogen wurde, ist schwer zu beantworten. Man sollte jedoch darauf hinweisen, dass die philologisch-grammatischen Ansichten des Kyrenäers während des ersten vorchristlichen Jahrhunderts im Geistesleben Roms noch lebendig waren. Zu erwähnen ist auch der heutige Forschungskonsens darüber, dass Eratosthenes’ Zirkumflex-Definition wohl seiner Schrift Grammatika zuzuweisen ist10. Im varronischen Traktat über die Akzente also ist in einem elliptischen Satz eine Bestimmung des Eratosthenes über das Wesen und die Aussprache des Zirkumflexes enthalten, die wie folgt lautet (Expl. I 530.24-25): Eratosthenes ex parte priore acuta in gravem posteriorem. Pfeiffer (1978: 224) schlug zur Ergänzung des Satzes den verbalen Ausdruck flecti putavit vor. Diese Ergänzung ergibt sich aus dem einleitenden Satz der Passage (Expl. I 530.23-24): hanc (sc. flexam) enim flecti non uno modo omnes putaverunt. Aus dieser Stelle erfahren wir, dass Eratosthenes den Zirkumflex als einen aus zwei Teilen zusammengesetzten Akzent auffasste. Dabei bestand die erste More aus einem Akut, welcher bei der zweiten More zu einem Gravis herabsank. Somit hat Eratosthenes den Zirkumflex in völliger Übereinstimmung mit der Ansicht der späteren Grammatiker definiert11. Da aber der Zirkumflex

haben. Siehe dazu Haas (1977: 169-170) und Probert (2019: 1-4). Zu Tyrannions prosodischen Studien vgl. Haas (1977: 98). 7 Siehe dazu die auf S. 20 zitierten Textstellen. 8 Diese Position vertreten Wilmanns (1864: 59-62) und Corssen (1868–1870: II, 795). 9 So bereits Schoell (1876: 6). Mit direkter Abhängigkeit Varros von Tyrannion rechnen auch Knaack (1907: 385), Usener (1913: 304-306), Wendel (1943: 1816), Pfeiffer (1978: 224 Anm. 64), Lehmann (1988: 183 mit Anm. 32) und Geus (2002: 304 Anm. 110). 10 Siehe Knaack (1907: 385), Pfeiffer (1978: 224 mit Anm. 64), Dragoni (1979: 60) und Geus (2002: 304 Anm. 110). 11 Siehe Sch. Dion. Thr. (Comm. Mel. seu Diom.) 33, 9-10: ἡ δὲ περισπωμένη σύνθετός ἐστι τόνος ἐξ ὀξείας καὶ βαρείας; 23, 14-24, 7; (Σv, Porph.) 136, 20-23; (Σv, ) 175, 25-26; (Σm, ) 311, 25-34.

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einen Akut und einen Gravis in sich einschließt, dürfte der Kyrenäer auch diese Akzente anerkannt haben. Sollte Eratosthenes ein aus diesen drei Akzenten — Akut, Gravis und Zirkumflex — bestehendes System postuliert haben, so fänden wir bei ihm den ersten Beleg für diejenige Doktrin, auf der das Akzentuationsmodell des Dionysios Thrax, zugleich auch das, welches sich sowohl in der griechischen als auch in der lateinischen Grammatik etablierte, beruhte12. Es wäre jedoch voreilig, so weit reichende Schlussfolgerungen über die Geschichte der Akzenttheorie zu ziehen, ohne die theoretischen Voraussetzungen des eratosthenischen Fragments zu prüfen. Denn angesichts der kontroversen Positionen über Anzahl und Wesen der einzelnen Akzente, die Varro anführt, lässt Eratosthenes’ Äußerung über den Zirkumflex viele Fragen offen: Wie verhält sich der Zirkumflex bei Eratosthenes zu den weiteren Akzenten, insbesondere zum Mittelton? Nahm Eratosthenes, über den Zirkumflex hinaus, auch zu anderen Akzenten Stellung? Wie viele Akzente akzeptierte er insgesamt? Welche Position nahm er in der Gesamtentwicklung der griechischen Akzentuationstheorie ein? Um die hier gestellten Fragen zu beantworten, ist man auf Rekonstruktionsarbeit zu einem komplizierten und umstrittenen Kapitel der Geschichte der antiken Sprachtheorie angewiesen. Ausgehend von den Ansichten der antiken Gelehrten, die im Varro-Traktat referiert werden, soll im Folgenden versucht werden, die Geschichte der griechischen Akzentuationslehre zu umreißen mit dem Ziel, Eratosthenes’ Äußerung über den Zirkumflex in ihren historischen und theoretischen Zusammenhang einzugliedern. Der Varro-Traktat zu der Frage nach der Anzahl der Akzente Thematisch lässt sich der Varro-Traktat in fünf Abschnitte einteilen: Im ersten und umfangreicheren (Expl. I 529.1-531.1) wird die Frage nach 12 Zum dionysianischen Akzentensystem siehe das Zeugnis der Expl. I 529.7-10 — die Textstelle wird unten, S. 19-20, zitiert — und die in der unter seinem Namen überlieferten Τέχνη γραμματική vorgetragene Lehre (Dion. Thr. Ars gramm. §3, 6.15-7.2): Τόνος ἐστὶν ἀπήχησις φωνῆς ἐναρμονίου, †ἡ κατὰ ἀνάτασιν ἐν τῇ ὀξείᾳ, ἡ κατὰ ὁμαλισμὸν ἐν τῇ βαρείᾳ, ἡ κατὰ περίκλασιν ἐν τῇ περισπωμένῃ. Siehe den Kommentar von Lallot (1998: 87-89) zu dieser Stelle. Von den grammatischen Lehrbüchern auf Papyrus, die die Akzentlehre beinhalten, ist der P.Amh. II 21 (Nr. 14 Wouters; Beginn des 4. Jh. n.Chr.) 1-9 zu nennen; siehe den Kommentar von Wouters (1979: 192-194 und 196-197) zu diesem Text. Die Prosodielehre in der griechischen Grammatik schildert auch Sext. Emp. Adv. math. I 113-114. Auch in der lateinischen Grammatik setzt sich das System der drei Standardakzente durch; siehe die bei Froehde (1892: 38-39) angegebenen Stellen.

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der Anzahl der Akzente behandelt; zugleich werden hier Mittelton und Zirkumflex definiert, letzterer auch im Blick auf sein Verhältnis zum ersten. Im zweiten Abschnitt (Expl. I 531.10-532.15) werden die zur Bezeichnung der einzelnen Akzente verwendeten Termini dokumentiert, ferner aber auch Akut und Gravis aus dem Verhältnis zueinander näher betrachtet. Der dritte Abschnitt (Expl. I 532.16-28) bespricht die Akzentzeichen, während der vierte (Expl. I 532.29-31) eine kurze Bemerkung über die Reihenfolge der einzelnen Akzente in der grammatischen (Schul-)Lehre enthält. Schließlich behandelt der fünfte Abschnitt (Expl. I 533.1-20) die Silbenlänge und enthält einige Bemerkungen zu Metrik und Rhythmik. Wie man aus dieser Inhaltsangabe erkennen kann, sind die ersten beiden Abschnitte thematisch insofern eng miteinander verbunden, als sie die wichtigsten Aussagen zum Wesen jedes einzelnen Akzents enthalten. Zugleich stellen sie die informationsreichsten Passagen des gesamten Traktats dar. Ausgangs- und Leitfrage des Berichts ist diejenige nach der Anzahl der Akzente (Expl. I 529.1-2): quot ergo sint prosodiae, dicendum est. An erster Stelle wird hinsichtlich dieser Frage Athenodor zitiert (Expl. I 529.4-7): Athenodorus duas esse prosodias putavit, unam inferiorem, alteram superiorem; flexam autem (nam ita nostra lingua περισπωμένην vocavimus) nihil aliud esse quam has duas in una syllaba. Bei Athenodor handelt es sich um dieselbe Person, die an anderer Stelle des Traktats als Anhänger der Peripatos-Schule erscheint und zusammen mit Theophrast die Gelehrten von philosophischer Seite repräsentiert, die den Mittelton postulierten13. Athenodor dürfte im ausgehenden 2. Jh. v.Chr. gelebt haben und wäre somit ein Zeitgenosse des Dionysios Thrax14. Ihm wird im Varro-Traktat die Anerkennung von zwei Akzenten zugeschrieben, eines inferior — des Gravis — und eines superior — des Akuts —, mit der Begründung, der Zirkumflex stelle an sich keinen eigenständigen Akzent dar, da dieser sich aus der Kombination von Akut und Gravis auf einer und derselben Silbe ergebe. Gleich nach Athenodor wird Dionysios Thrax zitiert; dieser habe drei Akzente angenommen, und zwar die drei allgemein anerkannten, Gravis (βαρεῖα), Akut (ὀξεῖα) und Zirkumflex (περισπωμένη) (Expl. I 529.7-10): Dionysius (test. 2 Linke) autem, Aristarchi discipulus, cognomento Thrax, domo Alexandrius, is qui Rhodi 13

Siehe Expl. I 530.10-17 — die Stelle wird unten, S. 21, zitiert. Über die prosopographische Erschließung des Athenodor siehe Pöhlmann (1966: 201-205), der sich mit den verschiedenen Ansichten der älteren Forschung über diese Person auseinandersetzt. 14

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docuit, lyricorum poetarum longe studiosissimus, tres tradidit, quibus nunc omnes utuntur, βαρεῖαν ὀξεῖαν περισπωμένην15. An dritter Stelle wird Tyrannion erwähnt, der die Zahl der Akzente auf vier erhöhte; zu den drei des Dionysios Thrax fügte er die μέση, den Mittelton, hinzu (Expl. I 529.10-12): Tyrannion vero Amisenus (fr. 59.3-4; cf. test. 5 Haas), quem Lucullus Mithridatico bello captum Lucio Murenae concessit, a quo ille libertate simul et civitate donatus est, quattuor scribit esse prosodias, βαρεῖαν μέσην ὀξεῖαν et περισπωμένην. Tyrannions Theorie schloss sich Varro an, der an vierter Stelle zitiert wird (Expl. I 529.15-17): in eadem opinione et Varro (fr. 282 Funaioli, GRF) fuit, qui in leges suas redigit accentus, ductus scientia et doctrina eius, qua omnibus a se propositis evidentissimas affert probationes. Der darauffolgende Abschnitt 529.17-530.9 enthält eine ausführliche Erörterung, die die Existenz des Mitteltones beweisen soll. Das Hauptargument lautet, dass sich zwischen allen Extremen ein Mittelding befinde16. Ein Mittelding existiere auch bei körperlichen Gegenständen. Da die vox ein körperlicher Gegenstand17 sei, müsse sie auch über eine Mitte verfügen (Expl. I 530.4-5). Die stimmliche Mitte wird wie folgt definiert (Expl. I 530.5-8): quod enim fuit deorsum prius in medium succedere, quam evolet sursum, et quod sursum est ante eodem venire quam deorsum, quare utriusque compitum medium esse. Demnach ist der Mittelton in dem Augenblick prononciert und auch wahrgenommen, in dem sich sowohl der Akut als auch der Gravis in der Tonhöhe miteinander kreuzen, d.h. dieselbe Tonhöhe erreichen bzw. aufweisen können18. Im Gegensatz zum Zirkumflex, der aufgrund seiner Teilhabe am Akut und Gravis definiert wird19, schließt der Mittelton das Element ein, welches der Akut und der Gravis beim Aussprechen von der Perspektive des Akuts aus in der Höhe oder, vom Gravis aus gesehen, in der Tiefe gemeinsam haben bzw. gemeinsam erreichen können.

15 Zu Dionysios’ Lehre und ihrer Berührung mit der in der ihm zugeschriebenen Techne überlieferten Doktrin siehe oben, S. 18 mit der in Anm. 12 angegebenen Stelle. 16 Zu den vorgeführten Argumenten siehe Usener (1913: 307), Collart (1954: 70-73), Haas (1977: 171) und Lehmann (1988: 183). 17 Zu der Ansicht, die Stimme sei etwas Körperliches, und deren theoretischer Begründung siehe Ax (1986: 177-181) und Schulz (2014: 36-39). 18 In ähnlicher Weise wird der Mittelton auch in Expl. I 531.16-17 aufgefasst: inter has est μέση, Latine media, quia limes est, per quem duae supra dictae ultro citroque commeant. 19 Siehe Expl. I 529.5-7: flexam autem (nam ita nostra lingua περισπωμένην vocavimus) nihil aliud esse quam has duas in una syllaba.

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Die Existenz des Mitteltones stellt keine Neuerung Tyrannions oder Varros dar, sondern eine Lehre, die weit zurückreicht und die meisten der namhaftesten Gelehrten, die sich mit prosodischen Studien befasst haben, verbindet. Varro beruft sich in diesem Punkt auf das Zeugnis von zwei Schultraditionen, der grammatischen und der philosophischen, die zur μέση Stellung nahmen (Expl. I 530.10-17): sed omnium qui ante Varronem et Tyrannionem de prosodia aliquid reliquerunt plurimos et clarissimos quosque mediae huius fecisse mentionem, quos omnes sibi fuisse auctores Varro commemorat, grammaticos Glaucum Samium et Hermocraten Iasium; item philosophum Theophrastum peripateticum (fr. 682 FHSG), cui divina facundia nomen adscivit, nec non eiusdem sectae Athenodorum, summi acuminis virum, qui quandam prosodiam μονότονον appellat, quae videtur non alia esse quam media, licet diverso vocabulo. Als Anhänger des Mitteltones aus der grammatischen Tradition erscheinen Glaukos von Samos und Hermokrates von Iasos. Die philosophische Schule wiederum wird von Theophrast und dem bereits zu Beginn des Traktats erwähnten Athenodor repräsentiert. Hier setzt ein Rekurs auf die Vorgeschichte ein, der Tyrannions und Varros Auffassung historisch begründen soll. Um deren Ausgangspositionen zu erkennen, ferner aber auch den erreichten Kenntnisstand in Fragen der Akzentuationstheorie zur Zeit des Eratosthenes zu ermitteln, werden wir im Folgenden die Theorien der genannten Vorbilder und ihren Hintergrund zu rekonstruieren versuchen. Zur Vorgeschichte I: Die Philosophen Die Forschung hat Varros Glaubwürdigkeit in Bezug auf Theophrasts und Athenodors Anerkennung der μέση προσῳδία davon abhängig gemacht, ob Aristoteles den Zirkumflex kannte bzw. was er unter dem sogenannten Mittelton verstand. Denn sowohl in der Poetik als auch in der Rhetorik unterscheidet Aristoteles drei Akzentuationsmöglichkeiten: ὀξύτης, βαρύτης und τὸ μέσον20. Laum (1928: 9) hat entschieden dafür plädiert, Aristoteles’ μέση — so der Ausdruck an der betreffenden Stelle der Rhetorik — mit dem Zirkumflex gleichzusetzen, und mit dieser 20 Siehe Arist. Poet. 20, 1456b31: ταῦτα (sc. τὰ στοιχεῖα) δὲ διαφέρει σχήμασίν τε τοῦ στόματος καὶ τόποις καὶ δασύτητι καὶ ψιλότητι καὶ μήκει καὶ βραχύτητι ἔτι δὲ ὀξύτητι καὶ βαρύτητι καὶ τῷ μέσῳ; Rhet. III 1, 1403b27: ἔστι δὲ αὐτὴ μὲν ἐν τῇ φωνῇ, πῶς αὐτῇ δεῖ χρῆσθαι πρὸς ἕκαστον πάθος, οἷον πότε μεγάλῃ καὶ πότε μικρᾷ καὶ μέσῃ, καὶ πῶς τοῖς τόνοις, οἷον ὀξείᾳ καὶ βαρείᾳ καὶ μέσῃ, καὶ ῥυθμοῖς τίσι πρὸς ἕκαστα. τρία γάρ ἐστι περὶ ἃ σκοποῦσιν· ταῦτα δ᾿ ἐστὶ μέγεθος ἁρμονία ῥυθμός.

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Ansicht die darauffolgende Forschung nachhaltig beeinflusst21. Jedoch hatte Wackernagel bereits vor Laum starke Zweifel an der Gleichsetzung der Kategorie τὸ μέσον mit dem Zirkumflex geäußert. Denn Aristoteles kann, wie er bemerkte, den Zirkumflex “doch nicht als Mittelton, der tiefer als die ὀξεῖα, höher als die βαρεῖα ist, bezeichnet haben, sondern nur als eine Mischung aus ὀξεῖα und ὀξεῖα ” (Wackernagel 1893: 11). Die Verwendung des Ausdrucks μέσος in anderen grammatischen Zusammenhängen verbietet in der Tat die Gleichsetzung des Mitteltones mit dem Zirkumflex bei Aristoteles. Denn mit μέσος ist weder die Mischung noch die Teilhabe, wie etwa beim Terminus μετοχή, gemeint22. Der Ausdruck μέσος deutet auf einen Zwischenzustand hin, bei dem der so charakterisierte Begriff in der Mitte zwischen den mit ihm verwandten Begriffen steht, ohne von diesen klar abgegrenzt und als eine eigenständige Kategorie etabliert werden zu können23. So gesehen erklärt sich, warum der Mittelton, abgesehen von den zwei Stellen in der Poetik und Rhetorik, an denen er neben Akut und Gravis erwähnt wird, sonst in den prosodischen Erklärungen des Aristoteles nicht vorkommt24; der Grund dafür liegt offenbar darin, dass Aristoteles ihn nicht als eigenständigen Akzent anerkannt hat. Welche Position Aristoteles zum Zirkumflex vertrat, ist nicht mit Genauigkeit zu ermitteln. Sollte sein Akzentuationssystem jedoch konsistent sein, so dürften wir annehmen, dass Aristoteles nicht den Bewegungsvorgang der Stimme bei der Artikulierung der jeweiligen Akzente zu deren Unterscheidungsmerkmal erhob, sondern das bei der ὀξύτης und βαρύτης jeweils erreichte Ziel dieser Bewegung, nämlich die Höhe bzw. Tiefe jedes einzelnen Tones. Diese zweifache Betrachtungsweise des Stimmvorgangs bei den Wortakzenten geht auf Aristoteles’ Schüler

21 Die Ansicht, der Mittelton sei bei Aristoteles mit dem Zirkumflex äquivalent, wird in den Kommentaren zu der aristotelischen Poetik fast einstimmig vertreten; siehe Gudeman (1934: 342-343), Lucas (1968: 200), Gallavotti (1974: 171-172) und Schmitt (2008: 602). Von der Gleichsetzung des Mitteltones mit dem Zirkumflex bei Aristoteles gehen auch Vendryes (1945: 44), Collart (1954: 71-72) und Fortenbaugh (2005: 238) aus. 22 Zur Bedeutung des Terminus μετοχή in seiner Verwendung als Bezeichnung der Kategorie des Partizips siehe Matthaios (1999: 422, 425-430). 23 Zur Bedeutung des Terminus μέσος, wie sie sich aus der Verwendung des Ausdrucks μεσότης als Bezeichnung der Kategorie des Adverbs ermitteln lässt, siehe Matthaios (1999: 520-523, 548-559). 24 Siehe Hanschke (1914: 113). Den Grund dafür sieht Hanschke jedoch darin, dass Aristoteles den Mittelton nicht richtig erkannt hat: “Ergo apud Aristotelem non occurrit ipsa ἡ μέση προσῳδία, etsi hanc statuisset, si de singularum syllabarum tenore accurate egisset”.

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Aristoxenos zurück25. Im ersten Buch seiner Elementa harmonica unterschied er deutlich zwischen dem Aufsteigen (ἐπίτασις) und dem Absteigen (ἄνεσις) der Stimme, was für die Sprachmelodie bestimmend ist, und einer weiteren Differenzierung, derjenigen zwischen Höhe (ὀξύτης) und Tiefe (βαρύτης)26. Während das erste Paar die fortschreitende Bewegung der Stimme von einem tieferen zu einem höheren Ort und umgekehrt bezeichnet, gibt das zweite das Resultat dieser nach oben bzw. nach unten gerichteten Bewegung wieder. Wenn aber Aristoteles sein Akzentuationssystem an der Unterscheidung zwischen Höhe und Tiefe bzw. zwischen Akut und Gravis ausrichtete, dann brauchte er den Zirkumflex nicht gesondert zu berücksichtigen, ferner aber ihn auch nicht als eigenständigen Akzent zu betrachten. Denn vom Prinzip der Tonhöhe aus betrachtet ist das Element, das den Zirkumflex hörbar macht, doch in erster Linie die Oxytonese, welche ihn wiederum von den restlichen barytonen Silben abhebt. Somit lassen sich auch die Bedenken ausräumen, die Fortenbaugh bei der Interpretation des Theophrast-Fragments gegenüber Varros Zuverlässigkeit zum Ausdruck brachte27. Nach Fortenbaughs Ansicht ist Theophrast seinem Lehrer gefolgt und hat mit der prosodia media den Zirkumflex gemeint. Varro bzw. seine Quellen hätten die zwei Gebrauchsweisen des Terminus μέση/μέσον, und zwar einmal für den Mittelton, das andere Mal für den Zirkumflex, nicht auseinanderhalten können mit dem Ergebnis, dass Theophrast in die falsche Gruppe von Autoritäten geraten sei. Hätte Aristoteles den Mittelton anerkannt, dann sei nicht einfach zu erklären, warum Aristoteles im VarroTraktat nicht zu den Vertretern der Mitteltontheorie gerechnet werde. Dennoch lässt sich die Tatsache, dass ausgerechnet Theophrast und nicht Aristoteles hinsichtlich der Existenz des Mitteltones von Varro bzw. Tyrannion berücksichtigt wurde, damit begründen, dass Theophrast den 25

Zu Aristoxenos’ Leben und Werk siehe Wehrli – Wöhrle – Zhmud (2004: 576-582). Siehe Aristox. Harm. I 10: […] λεκτέον ἂν εἴη περὶ ἐπιτάσεως καὶ ἀνέσεως ἔτι δ᾿ ὀξύτητος καὶ βαρύτητος πρὸς δὲ τούτοις τάσεως. ἡ μὲν οὖν ἐπίτασίς ἐστι κίνησις τῆς φωνῆς συνεχὴς ἐκ βαρυτέρου τόπου εἰς ὀξύτερον, ἡ δ᾿ ἄνεσις ἐξ ὀξυτέρου τόπου εἰς βαρύτερον· ὀξύτης δὲ τὸ γενόμενον διὰ τῆς ἐπιτάσεως, βαρύτης δὲ τὸ γενόμενον διὰ τῆς ἀνέσεως. τάχα οὖν παράδοξον ἂν φαίνοιτο τοῖς ἐλαφροτέρως τὰ τοιαῦτα ἐπισκοπουμένοις τὸ τιθέναι τέτταρα καὶ μὴ δύο· σχεδὸν γὰρ οἵ γε πολλοὶ ἐπίτασιν μὲν ὀξύτητι ταὐτὸν λέγουσιν ἄνεσιν δὲ βαρύτητι. ἴσως οὖν οὐ χεῖρον καταμαθεῖν ὅτι συγκεχυμένως πως δοξάζουσιν περὶ αὐτῶν. Siehe den Kommentar von Marquand (1868: 218-220) zu dieser Stelle; vgl. auch Pöhlmann (1966: 205-206), der Aristoxenos’ Äußerung als Polemik gegen Aristoteles’ Akzentuationssystem deutet. Zu Aristoxenos’ Unterscheidung siehe auch Hanschke (1914: 47-51) und Laum (1928: 120, 123). 27 Siehe den Kommentar von Fortenbaugh (2005: 236-240) zu diesem TheophrastFragment. 26

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Mittelton schärfer als sein Lehrer vom Akut und Gravis differenzierte oder sich vielleicht auch ausdrücklicher als jener für dessen Eigenständigkeit aussprach und diese auch theoretisch begründete. Was der Mittelton eigentlich ist, wird mit Hilfe des Zeugnisses über Athenodor näher zu betrachten sein. Athenodor findet das zweite Mal im Rahmen der Diskussion über den Mittelton im Varro-Traktat Erwähnung. Wie nun gesagt wird, hat er eine Prosodie als μονότονος charakterisiert, und diese Prosodie scheint nichts anderes gewesen zu sein als der Mittelton, also die μέση προσῳδία, bloß mit einer unterschiedlichen Bezeichnung (Expl. I 530.15-17): […] nec non eiusdem sectae Athenodorum, summi acuminis virum, qui quandam prosodiam μονότονον appellat, quae videtur non alia esse quam media, licet diverso vocabulo. Welche Position vertrat aber Athenodor in der Frage des Mitteltones, und wie ist sein μονότονος zu verstehen? Sollte der Ausdruck μονότονος nach Pöhlmanns Rekonstruktion (1966: 208) “monoton” im Sinne von “auf ein und derselben Tonhöhe beharrend” bedeuten, dann ist dieser Akzent mit dem Wesen des Mitteltones konform. Der Mittelton ist ein zwischen Hoch und Tief liegender Ton und als solcher mit dem Grund- und Zentralton jeder Tonleiter gleichzusetzen28. Wenn aber der Begriff μονότονος sich auf die Prosodie drei- und mehrsilbiger Wörter bezieht und bei ihnen die aufeinanderfolgenden, nach unserem System unbetonten Silben bezeichnen soll, dann ist doch anzunehmen, dass die μονότονος προσῳδία des Athenodor dem Mittelton entspricht. Graphisch wurde der Mittelton in den uns vorliegenden Papyruszeugnissen mit dem Gravis gekennzeichnet29 und vielleicht ist er auch in seinem akustischen Wert von den späteren Grammatikern unter dem Gravis subsumiert worden, da er tieftöniger als der Akut war. Diese Deutung des Mitteltons entspricht auch dem heutigen Verständnis des Begriffs30. Athenodor braucht den Mittelton nicht als eigenständigen Akzent aufgefasst zu haben; denn er weist, da er ein gleichmäßiger Ton ist, gegenüber Akut und Gravis keinen tonalen Wert bzw. keine 28 Siehe Pöhlmann (1966: 206), der sich für diese Erklärung des Mitteltones auf Hanschkes Erläuterung der aristotelischen Mese berief; siehe dazu Hanschke (1914: 113). 29 Pöhlmann (ebd.) beruft sich dabei auf P.Oxy. XXIII 2355 (spätes 1. oder frühes 2. Jh. n.Chr.), der einige Verse aus Hesiods Frauenkatalog enthält. Der Text ist durchgehend mit Akzent-, Spiritus- und Quantitätszeichen versehen. Das System der Akzentsetzung, welches aus den Papyri bekannt ist, sieht in der Regel die Markierung der unbetonten Silben mit einem Gravis. Siehe dazu Probert (2006: 46); vgl. Allen (1987: 125-126) und (1973: 245). 30 Zur heutigen Auffassung vom Mittelton siehe Allen (1973: 253-254; 1987: 122-124), Palmer (1980: 245) und Probert (2006: 109-110).

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Tonalitätskomponente auf. So gesehen hat Athenodor zwei deutlich voneinander zu unterscheidende Akzente, nämlich Akut und Gravis anerkannt, wie es zu Beginn des Varro-Traktats für ihn bezeugt wird. Somit weist Athenodor eine deutliche Nähe zu Aristoteles auf. Er hat nur Akut und Gravis als eigenständige Akzente aufgefasst, den Mittelton dagegen nicht — selbst wenn er zu dessen Besonderheiten Stellung bezog. Zur Vorgeschichte II: Die Grammatiker Von den plurimi et clarissimi auctores, die der Grammatikerschule angehörten, werden als Repräsentanten der Mitteltontheorie Glaukos von Samos31 und Hermokrates von Iasos — Kallimachos’ Grammatik-Lehrer32 — genannt. Hermokrates wird noch einmal im varronischen Traktat zitiert, und zwar in Verbindung mit dem Terminus σύμπλεκτος, den er zur Bezeichnung des Zirkumflexes verwendete33. Während man für Hermokrates annehmen kann, dass er genau wie Tyrannion und Varro ein aus vier Akzenten — Akut, Gravis, Mittelton und Zirkumflex — bestehendes Akzentuationssystem postulierte, erscheint Glaukos als Vertreter eines Systems, das sechs Akzente vorsah34. Die Kohärenz der Theorie Tyrannions und Varros lässt sich angesichts der sechs Akzente des Glaukos nicht abstreiten. Denn bei näherer Betrachtung erweist sich Glaukos’ System als eine Sonderform des vierteiligen Systems, das Tyrannion und Varro postulierten35. Wenn man nun die von Glaukos zur Bezeichnung jedes einzelnen Akzentes verwendete Terminologie und das System in seiner Gesamtheit näher betrachtet, so wird das ihm zugrunde gelegte Prinzip erkennbar, 31 Zu Glaukos’ Identität siehe die Überlegungen von Janko (2000: 183 Anm. 6). Glaukos lässt sich mit dem Gelehrten identifizieren, dessen Leben und Werk Fornaro (1998) und Ucciardello (2006) erschließen. Die erhaltenen Zeugnisse aus Glaukos’ Werk zählt Dettori (2000: 194) auf. Vgl. Susemihl (1891-1892: II, 668) und Matthaios (2008: 596-597). 32 Siehe Su. κ 227 s.v. Καλλίμαχος (Callim. test. 1 Pfeiffer). Über Hermokrates siehe Susemihl (1891-1892: II, 668) und Matthaios (2008: 596-597). Die erhaltenen Zeugnisse aus Hermokrates’ Werk sind von Dettori (2000: 194) gesammelt. 33 Siehe Expl. I 531.20-21: Hermocrates Iasius σύμπλεκτον (sc. flexam vocat). 34 Siehe Expl. I 530.17-23: nec desunt qui prosodias plures esse quam quattuor putaverint, ut Glaucus Samius, a quo sex prosodiae sunt sub hisce nominibus, ἀνειμένη μέση ἐπιτεταμένη κεκλασμένη ἀντανακλωμένη (sic Schoell [1876] et Goetz – Schoell [1910]). sed hic quoque non dissentit a nobis. nam cuivis ex ipsis nominibus intellectu proclive est tres primas esse simplices et non alias quam βαρεῖαν μέσην ὀξεῖαν, postremas autem tres duplices et quasi species unius flexae, quae est genere una. 35 Siehe Expl. I 530.20: sed hic quoque non dissentit a nobis.

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aufgrund dessen dieses sich von dem aus der philosophischen Tradition stammenden System unterscheidet. Während das System der Philosophen auf dem Prinzip der Tonhöhe fußt, richtet sich Glaukos’ System offensichtlich nach dem Prinzip der Stimmbewegung. Demnach ergibt sich die Prosodie aus der Auf- und Abwärtsbewegung der Stimme. Glaukos’ Prinzip spiegelt sich sowohl in der genauen Beschreibung des Zirkumflexes und der Erkenntnis von dessen Modifikationen als auch in der von ihm gewählten Terminologie zur Bezeichnung der einzelnen Akzente wider. Vergegenwärtigt man sich die Begriffsklärung, die Aristoxenos vorgenommen hat36, so fällt auf, dass Glaukos zur Bezeichnung von Gravis und Akut nicht die Begriffe βαρύτης und ὀξύτης, sondern ἄνεσις und ἐπίτασις zugrunde legte. Nur bei Glaukos’ μέση dürften wir nach dem, was wir über den Mittelton gesagt haben37, annehmen, dass sie eventuell das Ziel einer absteigenden Bewegung der Stimme, nicht aber diese Bewegung selbst bedeutete. Der Gedanke des zusammengesetzten Charakters des Zirkumflexes führte Varro zu einer näheren Betrachtung dieses Akzentes38, die aber mit der Argumentation über die Existenz des Mitteltones eng verbunden ist. In diesem Abschnitt ist auch das Eratosthenes-Fragment eingebaut worden. Es sind nicht alle Theoretiker — fährt Varro fort — sich darin einig, dass der Zirkumflex sich in einer einzigen Weise aus Akut und Gravis zusammensetzt, also nicht in einer einzigen Richtung gebrochen wird (Expl. I 530.23-24): hanc (sc. flexam) enim flecti non uno modo omnes putaverunt. Man darf annehmen, dass diese Bemerkung mit Rücksicht auf die zu Tyrannions und Varros Zeit herrschende Theorie über den Zirkumflex gemacht wird, wie sie etwa aus dem von Dionysios Thrax vertretenen System bekannt ist39. Es werden nun dazu einige Gegenpositionen referiert: Eratosthenes habe die Ansicht vertreten, dass der Zirkumflex den Bruch der Stimme signalisiere, die von der Oxytonese der ersten More ausgehe und zu der Barytonese der zweiten hinführe (Expl. I 530.24-25): Eratosthenes ex parte priore acuta in gravem posteriorem (sc. flecti putavit). Theodoros hingegen habe geglaubt, dass der Bruch der Stimme manchmal auch in die andere Richtung gehen könne, und zwar so, dass die Stimme von einem Gravis zu einem Akut emporsteige (Expl. I 530.2526): Theodorus autem aliquando etiam ex gravi in acutiorem escendere. 36 37 38 39

Vgl. dazu oben, S. 22-23. Siehe oben, S. 24-25. Siehe Expl. I 530.23-531.1. Siehe oben, S. 18 mit den in Anm. 12 angegebenen Belegstellen.

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Varro sei der Ansicht, dass der Zirkumflex sich in beide Richtungen bewegen könne (Expl. I 530.26): ceterum Varro in utramque partem moveri arbitratur. Die doppelte Ausrichtung des Zirkumflexes verband Varro nicht mehr mit dem Akut und dem Gravis, sondern machte sie ausdrücklich von der Existenz des Mitteltones abhängig. Denn seiner Ansicht nach ist die Doppelrichtung des Zirkumflexes ohne die Existenz der prosodia media nicht möglich (Expl. I 530.26-27): neque hoc facile fieri sine media. Varro meinte offensichtlich, dass beim Zirkumflex die Stimme in der ersten More des zirkumflektierten Vokals, von einem Mittelton ausgehend, zu einem Akut emporsteigt, in der zweiten More wiederum nicht ganz zu einem Gravis absinkt, sondern die Tiefenhöhe eines Mitteltons erreicht40. Dies dürfte auch beim reversiblen Zirkumflex, der von Varro akzeptiert wurde, der Fall sein. Dabei geht die erste More nicht von einem Akut, sondern von einem Mittelton aus, sinkt zum Gravis, um dann zu einem Akut emporzusteigen. Allem Anschein nach befürwortete Varro ein System, das, im Gegensatz zu demjenigen der Philosophen und in Übereinstimmung mit demjenigen des Glaukos und wahrscheinlich auch mit demjenigen des Hermokrates und Tyrannions, das Prinzip der Stimmbewegung in deren kontinuierlichem Auf- und Absteigen zum Unterscheidungsmerkmal der einzelnen Akzente machte41. Das einzige gleichtönende, d.h. auf gleicher Höhe verbleibende Element ist der Mittelton; er dient dazu die 40 Dies stellt auch die Ansicht von Seelmann (1885: 43-44) dar; Seelmann (ebd.) sagt nämlich zum Zirkumflex folgendes: “Bei dem circumflexus, der als verbindung resp. als übergang vom acutus zum gravis hingestellt wird, ist […] zu vermuten, dass die stimme aus einer anfangs höheren lage unvermerkt in eine tiefere (mittlere) sank. […] Es scheint danach, als ob die senkung der stimme im letzten teile eines circumflectierten vocales nur schwach gewesen und noch nicht das niveau der gewöhnlich unbetonten, ‘gravis’ tragenden silben erreicht habe”. Ferner merkt Seelmann (ebd.) an, dass die Senkung der Stimme nach der betonten Stelle “graduell erfolgte, der gravis auf einander folgenden silben also je nach der entfernung von dem stimmgipfel eine verschiedene höhe resp. tiefe einnahm”. 41 Auf der Basis der Stimmbewegung (κίνησις τῆς φωνῆς) definierte Aristoxenos die Sprachmelodie und unterschied sie vom Gesang; siehe dazu Aristox. Harm. I 8-9: Πρῶτον μὲν οὖν ἁπάντων αὐτῆς τῆς κατὰ τόπον κινήσεως τὰς διαφορὰς θεωρῆσαι τίνες εἰσὶ πειρατέον. πάσης δὲ φωνῆς δυναμένης κινεῖσθαι τὸν εἰρημένον αὐτὸν τρόπον δύο τινές εἰσιν ἰδέαι κινήσεως, ἥ τε συνεχὴς καὶ ἡ διαστηματική. […] (9) […] τὴν μὲν οὖν συνεχῆ λογικὴν εἶναί φαμεν, διαλεγομένων γὰρ ἡμῶν οὕτως ἡ φωνὴ κινεῖται κατὰ τόπον ὥστε μηδαμοῦ δοκεῖν ἵστασθαι. κατὰ δὲ τὴν ἑτέραν ἐναντίως πέφυκε γίγνεσθαι· ἀλλὰ γὰρ ἵστασθαί τε δοκεῖ καὶ πάντες τὸν τοῦτο φαινόμενον ποιεῖν οὐκέτι λέγειν φασὶν ἀλλ᾿ ᾄδειν. Die Sprachmelodie bzw. die Prosodie wird auf das Auf- und Absteigen der Stimme zurückgeführt; siehe Aristox. Harm. I 18: λέγεται γὰρ δὴ καὶ λογῶδες τι μέλος, τὸ συγκείμενον ἐκ τῶν προσῳδιῶν τῶν ἐν τοῖς ὀνόμασιν· φυσικὸν γὰρ τὸ ἐπιτείνειν καὶ ἀνιέναι ἐν τῷ διαλέγεσθαι. Siehe den Kommentar von Marquand (1868: 216-217, 246) zu diesen Stellen; vgl. Pöhlmann (1966: 205) und Probert (2003: 6-7).

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Übergänge zum Akut und Gravis möglich zu machen. Zugleich aber bezeugt Varro an dieser Stelle eine neue, sich von derjenigen bei Dionysios Thrax und den späteren Grammatikern unterscheidende Auffassung vom Zirkumflex. Der Zirkumflex stellt nur in wenigen Fällen die Kombination von Akut und Gravis dar; sein Ausgangs- und Endpunkt ist in der Regel der Mittelton. Die Funktion, die dem Mittelton hier zuerkannt wird, macht ihn aus der Sicht Varros auch unentbehrlich. Auf diese Weise wird ein zusätzliches Argument für die Anerkennung des Mitteltones als eigenständigen Akzentes geliefert. Eratosthenes über den Zirkumflex Welchen Standpunkt vertrat Eratosthenes? Was bedeutet es, dass er nur eine Art des Zirkumflexes angenommen hat? Wie verhält sich seine Ansicht über den Zirkumflex zur Mitteltontheorie? Hat Eratosthenes auch den Mittelton anerkannt? Bevor wir auf diese Fragen eingehen, sollten wir das damit unmittelbar zusammenhängende Problem erörtern, nämlich die Frage, was Varro und vor ihm auch Tyrannion mit der Verteidigung des Mitteltones eigentlich beabsichtigten. Dabei würden wir in der Annahme nicht fehlgehen, dass Zielscheibe der Argumentation primär dasjenige System ist, das keine μέση προσῳδία angenommen hat. Als solches wird im Varro-Traktat explizit das dem Dionysios Thrax zugeschriebene System genannt, welches drei Akzente — Gravis (βαρεῖα), Akut (ὀξεῖα) und Zirkumflex (περισπωμένη) — anerkannte, die μέση aber nicht mit einbegriff42. Worin besteht der Charakter des dionysianischen Systems? Nach unseren bisherigen Ausführungen stellt dieses System eine Kontamination und, so betrachtet, einen Kompromiss zwischen dem Tonhöhe- und dem Stimmbewegungsprinzip dar. Erinnern wir uns an Aristoxenos’ Begriffsklärung43, so sprechen die von Dionysios Thrax zur Bezeichnung von Akut und Gravis verwendeten Termini ὀξεῖα und βαρεῖα, nicht ἐπιτεταμένη und ἀνειμένη, wie es etwa bei Glaukos der Fall ist, dafür, dass zur Unterscheidung dieser beiden Akzente das Prinzip der Tonhöhe geltend gemacht wird44. In einem so definierten 42 So gesehen dürften wir damit rechnen, dass die Angabe in Expl. I 529.7-9: Dionysius […] tres (sc. prosodias) tradidit, quibus nunc omnes utuntur nicht von ‘Sergius’, sondern von Varro (oder auch Tyrannion) stammt, und als solche als korrekturbedürftig angesehen wird. 43 Vgl. dazu oben, S. 22-23. 44 So deutet auch Laum (1928: 123) das Fehlen der Ausdrücke ἐπίτασις und ἄνεσις bei den späteren Grammatikern, die dem System des Dionysios Thrax folgten. Die stattdessen

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Akzentuationssystem konnte die μέση deswegen eliminiert werden, weil sie, da sie den Grundton darstellt, in Bezug auf das Prinzip der Höhe bzw. Tiefe gegenüber dem Akut und Gravis keine Besonderheit aufweist. Der Zirkumflex dagegen, der sich im Unterschied zum Akut und Gravis aufgrund der Stimmbewegung definieren lässt, konnte von Dionysios Thrax — im Gegensatz zu Athenodor — deswegen als eigenständiger Akzent aufgefasst werden, weil aus ihm eine neue bzw. eigenständige Tonalität resultiert, welche nun die Verbindung von Höhe und Tiefe der Stimme ausmacht. Einige der oben gestellten Fragen nach der Bedeutung von Eratosthenes’ Äußerung zum Zirkumflex lassen sich aus dem Zusammenhang dieser Überlegungen beantworten. Zeitlich kommen für Eratosthenes beide Systeme als Grundlage seiner Theorien in Frage, sowohl das auf dem Prinzip der Tonhöhe basierende als auch das, welches die Stimmbewegung zum Unterscheidungsmerkmal der einzelnen Prosodien erhob. Das erste System dürfte der in Philosophie bewanderte Eratosthenes aus Platon und Aristoteles, aber auch aus Theophrast und der peripatetischen Tradition gekannt haben; das zweite wiederum ist, falls Eratosthenes es nicht direkt aus Glaukos kannte, noch zu seinen Lebzeiten von Kallimachos’ Lehrer Hermokrates vertreten worden. Die Betrachtung von Eratosthenes’ Aussage über den Zirkumflex führt uns nun zu folgenden Ergebnissen: Eratosthenes ist der erste, von dem wir mit Sicherheit annehmen können, dass er gegenüber dem System des Glaukos eine bedeutende Einengung des Zirkumflex-Begriffs postulierte. Später wird Varro und eventuell auch Tyrannion mit Variationen des Zirkumflexes gerechnet haben. Der Zirkumflex wurde von Eratosthenes mittels des Akuts und des Gravis definiert, nicht aber mittels der μέση, wie dies bei Varro der Fall ist. In dieser Auffassung aber stimmte Eratosthenes mit den späteren Grammatikern, sicherlich mit Dionysios Thrax, überein45. Was bedeutet Eratosthenes’ Reduzierung des Zirkumflexes auf den gebrochenen Akzent, der aus Akut und Gravis bestand? Eratosthenes dürfte zur Eliminierung des reversiblen Zirkumflexes deswegen veranlasst worden sein, weil dieser Akzent als solcher selten wahrgenommen verwendeten Termini ὀξεῖα / βαρεῖα προσῳδία bzw. ὀξύς / βαρύς τόνος sprechen dafür, dass von den Begriffen ὀξύτης und βαρύτης ausgegangen wurde, welche wiederum nicht die Stimmbewegung, sondern “das Endresultat der Bewegung, eben das, was durch die Bewegung geworden ist”, ausdrückten. 45 Zur Definition des Zirkumflexes bei Dionysios Thrax und in den Scholien zu der ihm zugeschriebenen Techne, welche die in der grammatischen Tradition geläufige Doktrin wiedergeben, siehe oben, S. 17 und die in Anm. 11 angegebenen Stellen.

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bzw. verwendet wird. Man kann annehmen, dass dieser Zirkumflex sich akustisch nicht wesentlich vom Akut unterschied und aus diesem Grund unter dem Akut subsumiert wurde46. Wenn unsere Argumentation zutrifft, dann können wir hieraus ein Indiz ableiten, demzufolge Eratosthenes bei seiner Akzentlehre das Prinzip der Tonhöhe in den Vordergrund stellte. Da Eratosthenes ferner den Zirkumflex mittels des Akuts und Gravis definierte, dürfte er, anders als Varro, den Mittelton nicht berücksichtigt, ja auch nicht anerkannt haben. Ist seiner Ansicht nach der Zirkumflex durch die Senkung vom Akut zum Gravis — und nicht etwa zu der μέση, wie Varro meinte — gekennzeichnet, so scheint er den Mittelton dem Gravis zugerechnet zu haben. Die Gründe dafür, die im System des Dionysios Thrax die Eliminierung der μέση veranlassten47, dürften bereits für Eratosthenes gegolten haben. Überhaupt scheint Eratosthenes grundsätzlich zwischen Höhe und Tiefe, und zwar als Endresultat der Stimmbewegung, unterschieden und, hierauf aufbauend, zwischen Akut und Gravis differenziert zu haben; darüber hinaus hat er einen dritten Akzent anerkannt, der das Auf- und Absteigen der Stimme kombinierte. Für die Datierung dieses dreiteiligen Akzentuationssystems, das wir für Eratosthenes voraussetzen, verfügen wir über eine bedeutende Parallele, welche aus einer Zeit stammt, die weit vor Dionysios Thrax liegt und Eratosthenes’ Lebenszeit nah ist. Pausimachos, einer der sogenannten κριτικοί, mit denen Krates von Mallos sich im Rahmen seiner Literatur- bzw. Dichtungstheorie auseinandergesetzt hat, war mit einem Akzentuationssystem vertraut, welches die drei Akzente Akut, Gravis und Zirkumflex umfasste48. Dies wird aus den Zeugnissen für Pausimachos’ grammatische Doktrin deutlich, die Philodem im ersten Buch seines Werkes Περὶ ποιημάτων überlieferte. Diesen Belegstellen zufolge hat Pausimachos zur Bezeichnung der Oxytonese den Terminus ἐπίτασις, für die Barytonese hingegen den Ausdruck ἄνεσις verwendet49. Als 46 Zum Wesen und akustischen Wert des reversiblen Zirkumflexes vgl. Probert (2003: 18): “The ‘reversed circumflex’ is equivalent to the acute of the standard notation when written over a long vowel or diphthong, as in βασιλεύς”. 47 Siehe dazu oben, S. 28-29. 48 Über Pausimachos siehe Janko (2000: 165-189). 49 Siehe Philod. Poem. I fr. 94.1-25 Janko: κ[ἀν τῶι] “τεχεος [ἔξω” ἀμφό]τεραι αἱ πτώ[σεις πί]πτουσιν εἰς ἄνεσ[ιν. ἂν δέ] γε μένηι “τείχεος ἐκτός”, τὴν μὲν πρώτην πτῶσιν ἀνίεσθαι, τὴν δ᾿ ἐχομένην τἀναντία· καὶ ἐπὶ θατέρου τὸ μὲν “ἁλός” [ἐ]πιτετάσθαι, τὸ δὲ “ἔξω” [ἀ]νίε{ι}σθαι. ἂν δὲ “ἐ{ξω}τός” [τι]θῶμεν, ἀμφοτέρων [ἐπι] τεινομένων ὀχλεῖσ[θαι] τὴν ἀκοήν. τὰ μὲν [γὰ]ρ ἀνομ[οί]ως θεωρ[εῖται], φησίν, ἕ[νεκα τῶν ὑπ]οκειμένων, [τὰ] δὲ κα[τ]ὰ τὸν ἦχον ἀνέσει καὶ [ἐ]πιτάσει καὶ προσπνε[ύ]σει καὶ ψιλότητι καὶ ἐ[κτ]άσει καὶ συσ[το]λ[ῆι καὶ] προθέσει καὶ πτώσει, [ὧ]ν πάντων

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Bezeichnung für die Zirkumflektierung eines Wortes ist für Pausimachos der auch in der späteren Grammatik allgemein gebräuchliche Ausdruck περισπᾶσθαι belegt50. Ferner scheint Pausimachos den Mittelton nicht berücksichtigt zu haben. Dies ergibt sich aus der Tatsache, dass er mit der Existenz unbetonter Silben in einem Wort rechnete, die er mit dem Terminus ἀπολελυμένος bezeichnete51; diese Ansicht aber ist mit der Anerkennung des Mitteltones nicht vereinbar. Aus dem Gesagten geht hervor, dass Pausimachos einem Akzentuationssystem gefolgt ist, welches zur Differenzierung der einzelnen Prosodien ausschließlich an der Stimmbewegung orientiert war. Von dem System, das wir für Eratosthenes ermitteln konnten, unterscheidet sich das von Pausimachos befolgte nur geringfügig, und zwar darin, dass jenes beim Akut und Gravis vom Tonhöhe-Prinzip ausging. Pausimachos dürfte Jankos Datierung zufolge um 200 v.Chr. gelebt haben. Die Prioritätsfrage zwischen den beiden Akzentuationssystemen lässt sich kaum beantworten. Wenn Pausimachos eine im Bereich der Rhetorik- bzw. Literaturtheorie außerhalb Alexandrias erwachsene Akzentuationslehre übernommen, Eratosthenes hingegen ein System postuliert hat, welches die philosophische Grundlage und die alexandrinische Tradition, wie diese etwa durch Hermokrates vertreten wurde, vereinte, so begegnet uns in der Geschichte der antiken Sprachtheorie am Beispiel der Akzente der Fall, in dem die Traditionen keineswegs auseinandergehen, sondern sich in der Substanz zueinander fügen und ergänzen52.

ὀρθῶς [εὑρισ]κομένων ἑλλην[ισ]μὸς ἀποτελεῖται. Siehe den Kommentar von Janko (2000: 182-184) zu dieser Stelle. 50 Siehe Philod. Poem. I fr. 89.18-90.9: ὅ]σα δὲ κακῶς μειχθ[έν]τα τοῖς ἤχοις εἰς τ[ὴν πρ]ώτην περισπᾶτ[αι, τα]χέως ἐπιπολάζε[ιν, κα]θάπερ ὅταν Εὐρ[ιπίδης] εἴπηι· “γενναιότης σοι καὶ τρόπον τεκμήριον τὸ σχῆμ᾿ ἔχεις τόδ᾿, ἥτις εἶ ποτ᾿, ὦ γύναι· γνοίη δ᾿ ἂν ὡς τὰ πόλλ᾿ ἂν ἀνθρώπου πέρι τὸ σχῆμ᾿ ἰδών τις εἰ πέφυκεν εὐγενής”. Das zirkumflektierte Wort, das an dieser Stelle besprochen wird, ist σχῆμα; vgl. Jankos Kommentar (2000: 293 Anm. 2). Zu Pausimachos’ Verwendung des Terminus περισπᾶσθαι siehe Janko (2000: 183 mit Anm. 1). 51 Siehe Philod. Poem. I 88.4-7: “χαλκ]ὸν” μὲν βαρύσ[τομο]ν ἔχειν τὴν πρώ[την συλλ]αβὴν καὶ ἀπολε[λυμένην. Ηiernach ist der Ausdruck χαλκός in der ersten Silbe unbetont. Zum Terminus ἀπολελυμένος in dieser Bedeutung siehe Janko (2000: 183 mit Anm. 2). 52 In dieser Möglichkeit spiegelt sich die überaus korrekte Ansicht von Pinborg (1975: 78) wider, die er wie folgt formulierte: “[T]he discussion of linguistic topics did not take place within or between hermetically closed ‘schools’”. Dies betrifft mehrere Aspekte der antiken Sprachtheorie, besonders bei der Formierung der philologisch-grammatischen Theorie, die aus mehreren Traditionen schöpft und sich mit diesen kreativ auseinandersetzt.

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Schlussbetrachtung Unsere Ausführungen haben einen ziemlich sicheren Beweis dafür erbracht, dass das dreiteilige Akzentuationssystem, welches Dionysios Thrax postulierte, bereits auf die ausgehende zweite Hälfte des 3. Jh. v.Chr. zurückzudatieren ist. An der Formierung dieses Systems, welches drei Akzente — Akut, Gravis und Zirkumflex — vorsah, war Eratosthenes, soweit wir es verfolgen können, aktiv beteiligt. Aristophanes von Byzanz und Aristarch haben offenbar dieses System von Eratosthenes und ihren Vorgängern im alexandrinischen Museum übernommen und daran eigentlich nichts geändert. Kritik an diesem System kam erst von Tyrannion bzw. Varro und auch von Athenodor. Jene haben das Fehlen des Mitteltones moniert, dieser die Anerkennung des Zirkumflexes als eigenständigen Akzent beanstandet. LITERATURVERZEICHNIS Expl. = [Sergii] Explanationum in artem Donati Liber I-II, ed. Henricus KEIL. In: GL IV 486-565. FHSG = FORTENBAUGH, William W. – HUBY, Pamela M. – SHARPLES, Robert W. – GUTAS, Dimitri, edd. 1992. Theophrastus of Eresus. Sources for his Life, Writings, Thought and Influence. Part two: Psychology, Human Physiology, Living Creatures, Botany, Ethics, Religion, Politics, Rhetoric and Poetics, Music, Miscellanea. Leiden – New York – Köln: Brill. SGLG = Sammlung griechischer und lateinischer Grammatiker. Berlin – New York: de Gruyter, 1974-. ALLEN, William Sidney. 1973. Accent and Rhythm. Cambridge: Cambridge UP. —. 1987. Vox Graeca. Cambridge: Cambridge UP. (3. Auflage.) AX, Wolfram. 1986. Laut, Stimme und Sprache. Studien zu drei Grundbegriffen der antiken Sprachtheorie. Göttingen: Vandenhoeck & Ruprecht. COLLART, Jean. 1954. Varron grammairien Latin. Paris: Les belles lettres. CORSSEN, Wilhelm Paul. 1868-1870. Über Aussprache, Vokalismus und Betonung der lateinischen Sprache, 2 Bde. Leipzig: B. G. Teubner. DETTORI, Emanuele. 2000. La “filologia” di Filita di Cos (con qualche osservazione sulla filologia del III sec. a.C.). In: Roberto PRETAGOSTINI (Hrsg.), La letteratura ellenistica. Problemi e prospettive di ricerca. Atti del Colloquio Internazionale, Università di Roma “Tor Vergata”, 29-30 aprile 1997, 183-198. Rom: Quasar. DRAGONI, Giorgio. 1979. Eratostene e l’apogeo della scienza greca. Bologna: C.L.U.E.B. FORNARO, Sotera. 1998. Glaukos (8) von Samos. Der Neue Pauly IV. 1094-1095. FORTENBAUGH, William W. 2005. Theophrastus of Eresus. Sources for his Life, Writings, Thought and Influence. Commentary Volume 8: Sources on Rhetoric and Poetics (Texts 666-713). Leiden – Boston: Brill.

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LE RÔLE DES FRAGMENTS DANS L’APPROCHE DU TRAITÉ DE LINGUA LATINA DE VARRON Guillaume BONNET (Université de Bourgogne – Franche-Comté)

Abstract: This paper addresses the problem of the missing books of Varro’s seminal contribution to Western linguistics: his De lingua Latina. According to the edition provided by Goetz and Schoell, nearly 40 fragments, transmitted mainly by late antique grammarians, are connected to this treatise. These fragments may offer us pieces of what was dealt with in these books, provided that they are focusing on significant examples illustrating the subject matter, not on Varro’s own introductory text (which happens at least twice). As the new edition with a French translation of Varro is in prospect, this paper joins many other scholars in questioning these fragments — or in some cases the lack of fragments — in order to determine what the major missing sections (hexads and triads) might have discussed.

Des vingt-cinq livres du De lingua Latina (ci-après DLL)1, il ne reste qu’un petit quart, précisément la seconde triade de la première hexade, consacrée tout entière à l’étymologie, et la première triade de l’hexade suivante, qui s’attache à la question de savoir si le lexique latin est structuré selon un/des principe(s) analogique(s) ou bien est gouverné par le hasard de la dénomination. Avec cette problématique, formulée en des termes qui renvoient aux deux écoles «linguistiques» grecques contemporaines, alexandrine et pergaménienne (stoïcienne), Varron quitte le champ des interrogations relatives aux motivations des dénominations premières (verba imposita) pour aborder leurs dérivés (verba declinata), dont variété et mobilité nous font décidément quitter la lexicographie pour la langue. Ce qui figurait avant et après ce bloc de six livres ne nous est plus accessible que par les «points de situation» de Varron lui-même

1 On sait que Jérôme (un fragment d’une lettre perdue, dit Index, qu’on lira par exemple dans Funaioli [GRF] 1907: 182) avait comptabilisé 25 livres, devenus ultérieurement 24 par suite d’un malentendu (oubli du premier livre, qui en était l’introduction générale) qu’a dispersé Leonhard Spengel en 1826, lorsqu’on a remis la main sur le manuscrit unique conservé à Florence.

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sur sa progression et ses visées et par de rares fragments livrés par des auteurs postérieurs, principalement des grammairiens artigraphes. Les points de situation que nous laisse Varron sont nombreux. Ainsi, la fin du livre VII (par. 110), qui conclut la première hexade, nous livre un plan général en trois parties du DLL: «premièrement comment les mots avaient été appliqués aux choses, deuxièmement comment ceux-ci se modifiaient en vertu des cas, troisièmement comment ils se combinaient». Cette annonce, qui articule solidement le traité en trois parties, étymologie, morphologie et syntaxe, est reprise au début du livre suivant (nous y reviendrons), mais dans l’ensemble, toutes ces indications sont finalement décevantes par leur caractère naturellement assez vague, à l’exception peut-être de celles (V 1 et VII 109) évoquant la première triade, qui nous permettent de nous en faire une idée relativement précise (cf. plus bas). Les fragments, quant à eux, sont une petite quarantaine2. Se départant de sa démarche apographique, l’édition Goetz-Schoell a alors associé aux citations précisément repérées dans les différents livres du DLL (seize), ou plus rapidement rapportées au traité, nommément cité cependant (huit), quatorze passages où seul le nom de Varron est donné, sans mention de l’ouvrage d’origine. Dans le cadre de l’édition française en cours dans la Collection des Universités de France3, l’interrogation des fragments est cruciale pour essayer de jeter un peu plus de lumière sur le contenu du DLL, et ordonner ces fragments. Nous espérons que Pierre Swiggers, dont la curiosité est à la mesure des connaissances, trouvera un intérêt à ces réflexions «méthodo-philologiques», si l’on peut dire, qui conditionnent le traitement à venir des membra disiecta du grand œuvre varronien. Nous nous en tiendrons ici aux seuls fragments retenus par l’édition Goetz-Schoell (Teubner, 1910), en ayant bien conscience que la plus ample moisson d’incerta réalisée par Funaioli (GRF, 1907) peut conduire ultérieurement à retoucher, ou enrichir nos conclusions.

2 Parmi lesquels quatre passages se trouvent conservés par deux, voire trois grammairiens différents. 3 1985 pour le livre VI par Pierre Flobert, dont l’édition du livre VII est proche de paraître au moment où nous écrivons. Nous-mêmes nous occupons des trois livres suivants, VIII, IX et X, auxquels succèdera un sixième volume avec les fragments et index. Quant à l’édition procurée par Jean Collart (1954a), et qui constituait sa thèse secondaire, accompagnant son Varron grammairien latin (Collart 1954b), elle fera l’objet d’une reprise pour l’intégrer à cette collection, dont elle formera, avec les fragments des livres antérieurs, le premier volume. Sur Varron et le DLL, voir aussi Zetzel (2018: 31-58, 325-327) et De Melo (2019).

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Inventaire Aux vingt-quatre passages relevant explicitement du DLL (toujours alors désigné comme «ad Ciceronem»: nous y reviendrons), l’édition Goetz-Schoell a donc jugé bon d’ajouter quatorze passages de grammairiens où la référence à Varron n’est pas mieux précisée. Ces ajouts sont a priori téméraires, puisqu’on sait que Varron composa d’autres études sur la langue latine (De sermone Latino, De similitudine verborum, etc.); mais si les deux savants allemands ont jugé bon de glisser ces textes dans la liste, c’est sur la foi d’un contenu qu’ils estimaient consonant avec ce que promettait le traité, au vu de ce que nous en savons. Les fragments localisés précisément dans un livre du DLL4 concernent les livres III (frg 2 à 4), IV (frg 5), XI (frg 13, 20, 22 et 23), XIII (frg 24 et 25), XVIII (frg 26), XXII (frg 27), XXIII (frg 28) et XXIV (frg 29 et 30). Ils concernent l’étymologie — sans surprise, concernant les livres III et IV —, un diminutif, et des formes casuelles (livre XI), un substantif à la forme incertaine (livre XIII), un ablatif non prépositionnel (livre XXII), une précision sémantique (livre XXIII); enfin, un précieux fragment du livre XXIV roule sur la logique (dénomination et définition d’un énoncé complet et suffisant). Nous reviendrons plus loin sur les frg 26 et 30. Les huit fragments attribués sans autre précision au DLL ont été placés par Goetz et Schoell au livre XI (frg 7, 14, 15, 16, tous sur le genre), mais quatre (frg 31 à 34) sont incertae sedis ou incerta; ils sont relatifs à l’étymologie (frg 31 et 33) ou au sens des comparatifs (frg 32) et enfin à celui d’un mot (frg 34). Enfin, des quatorze autres fragments varroniens mis plus librement au crédit du DLL par les deux éditeurs allemands5, neuf (frg 8 à 12, 17 à 19 et 21) ont été attachés au livre XI, cependant que cinq autres (frg 35 à 39) sont sans localisation, voire tenus pour suspects. Ils concernent le genre (frg 8 à 12, 38 et 39) et des questions formelles (frg 17 à 19, 21, 4 Nous reprendrons ici la numérotation des fragments de cette édition (pp. 3 et 192198). Nous ne retiendrons pas celui (p. 146), qui nous garde quelques éléments de la fin, manquante, du livre VIII, ni les nn° 1 et 6, qui consistent simplement en renvois aux «points de situation» égrenés dans les livres V, VII, VIII et X, points de situation que nous retrouverons plus loin. 5 On examinera plus loin les motifs qui ont incité Goetz et Schoell à attribuer au DLL ces fragments sans rattachement explicite. Funaioli (GRF, 1907) enregistre encore comme varroniens d’autres passages grammaticaux, mais il se garde de proposer un rattachement précis au DLL: l’examen de ces incertissima excède le cadre que nous avons donné à cette étude.

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35 à 37 — les trois derniers sont les seuls fragments concernant le verbe). Puisque ce crédit est impulsif de la volonté des savants modernes (l’édition de Kent reçoit elle aussi ces fragments), nous ne pouvons les prendre en considération qu’à la suite des réflexions inspirées par le matériel fragmentaire effectivement rattaché au DLL. Matériel et métatexte Si l’on s’en tient à la première strate, celle des seize fragments «placés», nous sommes en mesure de comparer ce paysage ruiné avec ce que Varron nous a dit de l’organisation de son traité. La conclusion qu’on en tire est que la convergence des informations n’est pas totale. Il y a en fait un contraste entre des fragments qui n’apportent rien ou peu, et d’autres plus bavards. Ne nous apportent rien quant au contenu des passages deux fragments qui n’ont retenu que le métatexte: 26 — (Nonius, 185 L) Indiscriminatim, indifferenter. Varro de lingua Latina lib. XVIII: «Quibus nos in hoc libro, proinde ut nihil intersit, utemur indiscriminatim, promisce.» 30 — (Priscien GL II 540.4) Varro in XXIIII ad Ciceronem: «Cum indidem haurierint» […]

Les citations avantageuses et qu’on pourrait supposer littérales (encore que le dernier mot du frg 26 puisse être tenu pour une glose de la part de Priscien) s’attachent non à des faits lexicaux retenus par Varron, et qui nous eussent éclairés sur la matière traitée par lui — en particulier sur le sujet du livre XVIII, représenté par ce seul extrait —, mais c’est bien plutôt les excerpteurs qui ont relevé dans l’idiolecte varronien telle forme (indiscriminatim, haurierint) intéressante en l’occurrence pour son étrangeté: nous retrouverons ailleurs un pareil déplacement de l’œil du lecteur. Ces deux fragments assurés, s’ils nous laissent entendre que ces livres étaient encore accessibles — ce qui est en soi une information précieuse — ne nous disent rien de leur contenu: outre la déception concernant le livre XXIV, nous sommes donc condamnés à ne rien entrevoir du contenu du livre XVIII … Les livres étymologiques perdus De faible apport sont les fragments des livres antérieurs aux six (V-X) que nous avons à peu près complets. Nous savons en effet par plusieurs allusions précises de Varron que la première triade portait sur l’étymologie, envisagée d’une manière théorique; par exemple:

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Quemadmodum vocabula essent imposita rebus in lingua Latina, sex libris exponere institui. De his tris ante hunc feci quos Septumio misi: in quibus est de disciplina, quam vocant ἐτυμολογικήν: quae contra eam dicerentur, volumine primo, quae pro ea, secundo, quae de ea, tertio. (DLL V 1)

Si les trois fragments du livre III, exposant l’opinion des tenants de l’étymologie — entendons par là, ceux qui estiment que la forme des mots reflète leur sens, ce que dégage précisément ce «discours sur la véracité », pour en traduire exactement le nom grec — n’établissent pas véritablement un rapport formel et logique entre un mot et son «origine» (le fragment 4 rapproche de leo «lion» un nom lea désignant sa femelle, mais le fragment 2 remarque que divi est la forme ancienne de dei, et le fragment 3, sur les flottements du participe passif de figo, s’accroche peutêtre au métatexte de Varron), il y est bien question, globalement, de rapports sémantico-formels, finalement bien étymologiques. Le fragment du livre IV est plus évidemment étymologique, qui rapporte à lubet, «il me plaît», prolubium, lubido et les Lubentinae, bois consacrés à Vénus; même, il pourrait illustrer la pluralité des dérivations, ce qui est possiblement une des caractéristiques de l’étymologie aux yeux de Varron — le troisième livre de la triade est dit consacré à une approche manifestement théorique de l’étymologie (de ea)! La seule incongruité est que les auteurs qui nous rapportent les fragments du livre III, respectivement le Servius auctus (in Aen. XII 139), Diomède (GL I 377.11-13) et Philargyre (in Ec. II 63) évoquent constamment Varro ad Ciceronem, malgré la dédicace de la triade initiale à Septumius, le questeur de Varron (cf. plus haut): perte de la dédicace sur les exemplaires consultés? Citation de seconde main? Il est plus naturel de penser que le souvenir de ce dédicataire partiel a dû vite s’effacer, Cicéron étant le bien plus prestigieux dédicataire du reste et, finalement, ne serait-ce que seulement dans l’esprit des lecteurs tardifs, celui de l’ensemble. Nous serions en outre tentés d’enrichir cette triade initiale de deux autres fragments étymologiques, classés parmi les incerta par Goetz et Schoell: 31 A — PROCERES Varro ad Ciceronem dixit «proceres qui processerunt ante alios; unde et proceres tigna quae alia tigna porro excesserunt.» (Schol. Ambros. in Aen. III 58) 31 B — Proceres autem ideo secundum Varronem principes civitatis dicuntur quia eminent in ea sicut in aedificiis mutuli quidam, hoc est capita trabium, quae proceres nominantur. (Servius in Aen. I 470) 33 — In summo vero constructionis eius […] caput conlocavit in quo esset regimen totius animantis datumque illi hoc nomen [scil. caput] est ut quidem Varro in Ciceronem scribit, quod hinc capiant initium sensus ac nervi. (Lact. de opif. D. 5, 6)

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En ce qui concerne les deux témoignages du fragment 31, remarquons que, dans le cadre d’une théorie de l’étymologie, Varron peut fort bien avoir voulu expliquer l’extension de proceres «les grands personnages» (lui-même issu du verbe procedo «s’avancer») à la nomenclature architectonique selon un rapport métaphorique qui ne cesse cependant d’être aussi étymologique: porro excesserunt «sont en saillie vers l’avant». Telle est l’exégèse possible de la version A. Dans la version B ne subsiste, inversé, que le rapport imagé entre les grands et la poutraison; l’absence de référence un peu précise de la part de Servius suggère d’ailleurs un souvenir plutôt qu’une lecture. Le fragment 33 explique caput par initium capere, en admettant un sens abstrait, situatif, du nom de la «tête» qu’on retrouve bien dans le traité (V 47: hinc oritur caput Viae Sacrae), preuve que Varron est familier de l’acception «commencement, début» de caput … Quoi qu’il en soit, ce rattachement à la première triade (précisément au livre IV?) fût-il exact, ce que nous n’avons pas le moyen de savoir, il n’apporterait rien de plus à la connaissance que nous avons du sujet, sinon de la matière, des livres II, III et IV, perdus. L’étrange livre XI Le premier des livres disparus après la section qui a été conservée a suscité quatre extraits, ce qui en fait le plus fréquemment cité: 13 — (Charisius 100, 20-26 B) Catinus masculino genere dicitur […] et hinc deminutive catillus fit […] Sed Varro ad Ciceronem XI catinuli dixit, non catilli. 20 — (Charisius 180, 15-16 B) RURE […] (Varro) […] quem Plinius ad eundem (= Ciceronem) XI «rure ordinatum arbustum» dixisse laudat […] 22 — (Charisius 179, 12-15 B) Poematorum et in II et in III idem Varro adsidue dicit et his poematis, tam quam nominativo hoc poematum sit et non hoc poema. Nam et Ciceronem XI, horum poematorum et his poematis oportere dici. (Cf. les emplois varronniens en VIII 14, VI 52 (?) et VII 36! Pline dub. serm. 28, 15 B, Char. 34, 27, 35, 28, 102, 7 B Anecd. 123, 31; Beda orth. 274, 7.) 23 — (Charisius 167 3-5 B) GIT: Varro ad Ciceronem XI per omnes casus id nomen ire debere conmeminit; vulgo autem hoc gitti dicunt.

Les fiches de Charisius, abondant pourvoyeur d’extraits — à moins qu’on les doive à son maître Cominien, dont il a repris l’essentiel du

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manuel —, concernent successivement la forme d’un diminutif (catillus / catinulus), un locatif en e, des formes casuelles au pluriel relevant d’une déclinaison différente de celle du singulier, et enfin le caractère invariable — mais non indéclinable — d’un mot. Questions de morphologie, donc, mais qui semblent aborder des sujets très divers. A ces cinq fragments localisés, l’édition Goetz-Schoell a jugé bon d’associer, comme on a vu, quatre autres fragments du DLL non situés précisément (frg 7, 14, 15 et 16), concernant tous le genre des mots, et surtout neuf fragments sans indication d’œuvre! Ces passages portent sur le genre des mots (frg 8 à 12), ce qui est homogène avec les quatre fragments dont nous venons de parler, mais aussi sur la forme des marques casuelles de certaines catégories de mots (frg 17, 18, 19, et 21). Nous voilà donc, sur la proposition des deux éditeurs, avec un livre XI déjà riche maintenant surreprésenté, puisque ne comprenant pas moins de dix-sept fragments. Or, si la majorité d’entre eux — et les premiers, dans l’ordre adopté par l’édition — concernent le genre, la cohérence de l’ensemble en deçà du commun caractère morphologique des extraits ne paraît guère assurée. Du moins, à nos yeux. C’est en effet que Goetz et Schoell, dans l’exercice obligé de la reconstitution des livres perdus, suivent globalement les idées des Spengel père et fils (1885), et considèrent à leur suite globalement l’économie de la quatrième triade, dont il nous reste aussi deux fragments du dernier livre: 24 — (Charisius 134, 12-16 B) Palpetras per T Varro ad Ciceronem XIII dixit. Sed Fabianus de animalibus primo palpebras per B. Alii dicunt palpetras genas, palpebras autem ipsos pilos. 25 — (Charisius 176, 20-22 B) OXO: «Varro ad Ciceronem XIII olivo et oxo putat fieri», inquit Plinius sermonis dubii libro VI.

Sont ici concernés la forme même d’un mot (frg 24) et, semble-t-il, l’ablatif du rare oxus «vinaigre». Pour les philologues allemands, sur la base des six fragments localisés précisément dans les livres XI et XIII, c’est globalement qu’il fallait comprendre la triade, et cela, en référence à l’hexade étymologique. Partiellement conservée mais suffisamment décrite, cette dernière permet d’inférer qu’à une réflexion théorique en trois livres succédait une approche pratique, effectivement réalisée dans les trois livres étymologiques qui nous restent sous la forme d’une répartition thématique entre mots relevant de l’espace (livre V), du temps (livre VI) et des poètes. Postulant une répétition de ce schéma, Goetz et

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Schoell nous convient à interpréter la triade XI-XIII, qui suit l’approche théorique de la morphologie (le rôle de l’analogie dans le processus dérivationnel qui crée le lexique), sur le modèle de la triade étymologique existant, soit selon une division espace (livre XI: morphologie des noms), temps (livre XII: morphologie des verbes), langue des poètes (livre XIII). C’est en vertu de cette hypothèse qu’il faut comprendre le crédit, sinon l’architecture6, dont bénéficie le livre XI, qui est devenu le réceptacle a priori de toutes les remarques concernant les noms, et que constituent deux ensembles thématiques, du genre et de la déclinaison. Remarquons tout d’abord que ce que Varron lui-même annonce de l’hexade morphologique ne va pas si nettement dans le sens des reconstitutions proposées: De quibus utriusque generis declinationibus libros faciam bis ternos, prioris tris de earum declinationum disciplina, posteriores eius disciplinae propaginibus. (DLL VII 24) «A ces deux types de dérivation [volontaire et naturelle], je vais consacrer deux fois trois livres, les trois premiers sur ce qu’on peut savoir de ces dérivations, ceux d’après sur les ramifications de ce qu’on peut en savoir.»

Les «ramifications» sont-elles donc assimilables à un aspect «pratique» des développements sur la production lexicale? Et si le contenu des fragments avérés du livre XI n’infirme pas la reconstitution en miroir imaginée par certains, comme le remarque Collart (1954: 40), nous ne partageons pas le même avis concernant le livre XIII. En effet, il nous paraît pour le moins aventuré de supposer proprement poétiques — puisque la morphologie des poètes devrait être le contenu de ce dernier livre de l’hexade — les deux formes extraites par Charisius, palpetrae et oxo — si d’ailleurs c’est bien oxus qui était visé par Varron, ce qui est délicat d’affirmer7. Il est sûr en tout cas qu’à la réserve des textes 6 Le premier fragment de ce livre, le n° 7, n’est sans doute à sa place initiale qu’en raison du caractère très ferme qu’on trouve à l’affirmation du caractère proprement linguistique, et non naturel des genres grammaticaux: Potestatis nostrae est illis rebus dare genera quae ex natura genus non habent. Ont été insérées à sa suite cinq citations non localisées sur le genre, avant un retour sur le frg 13 (le diminutif), qui fait comme une parenthèse avant trois autres fragments, 14-16, sur la même question du genre des noms. 7 On ne doutera pas que c’est l’ablatif de deuxième déclinaison qui intéresse Charisius, quand ce neutre grec, prononcé [oksi] au datif, appelait plutôt une forme latine en i (du type mari), mais qu’en était-il pour Varron? S’il s’agit d’un métatexte, Varron peut s’être intéressé plutôt à l’objet de ce qui est ici une définition, et dès lors, c’est la mention d’un mot rare ou une remarque sémantique qu’il faut imaginer. La convergence d’intérêt de Varron et de Charisius ne se conçoit que si le fragment est d’une citation intégrée par Varron à son exposé pour illustrer le xénisme poétique (?) oxus, inconnu par ailleurs en latin.

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médicaux tardifs, palpebrae (ou palpetrae, comme Varron veut l’écrire) est un plurale tantum, particularité grammaticale qui peut susciter l’intérêt d’un grammairien … À ce point de l’analyse, nous pensons que c’est dans un cadre plus large encore qu’il faut envisager la question du contenu supposé de la seconde triade morphologique. L’énigme de la troisième hexade Nous connectons en effet la reconstitution de la triade «pratique» de morphologie nominale avec la détermination du contenu possible de l’hexade suivante, XIV-XIX. Or, celle-ci n’est parvenue jusqu’à nous que dans un seul fragment, n° 26, du livre XVIII, fragment dont nous avons noté plus haut qu’il ne révèle en fait que le métatexte varronien; autant dire que nous n’avons aucun indice du contenu! Cette absence peut être reliée au paradoxe apparent du plan de Varron, tel qu’il nous est livré par lui-même à la fin du livre VII: Omnis operis de lingua Latina tris feci partis, primo quemadmodum vocabula imposita essent rebus, secundo quemadmodum ea in casus declinarentur, tertio quemadmodum coniungerentur. (VII 110) «Dans l’ensemble de l’ouvrage sur la langue latine j’ai établi trois parties, premièrement comment les mots avaient été appliqués aux choses, deuxièmement comment ceux-ci se modifiaient en vertu des cas, troisièmement comment ils se combinaient […]» (trad. P. Flobert)

Ce plan «en état futur d’achèvement», si l’on nous passe cette formule empruntée au monde notarial, annonce trois parties; or le seul fragment qui corresponde au contenu de la troisième partie, le n° 29, sur la combinaison des mots, est explicitement rapporté par Aulu-Gelle, à qui nous le devons, au livre XXIV. Pour peu qu’on assimile les partes aux groupes de six livres, il y a donc une incohérence8, qu’on a cherché à réduire de deux façons, puisqu’aussi bien il serait arbitraire de corriger le chiffre du texte des Nuits attiques9. On a évoqué la possibilité que la dernière 8 D’où le flou entourant la description de la fin du traité. Ainsi Jean Collart, dans son introduction à l’édition du livre V, affirme-t-il, p. XVI, que pars, dans la présentation du plan de DLL VII 110 «signifie ‘groupe de six livres’», et s’il continue en disant que «la troisième partie, c’est-à-dire les livres XIV-XIX, exposait quemadmodum vocabula coniungerentur», il passe sous silence le fait que «l’unique fragment qui intéresse ce traité» est explicitement rattaché à un livre postérieur au dix-neuvième, et qu’il existe des extraits rattachés aux livres XXII et XXIII! 9 Corrigerait-on le texte (XXIV devenant par exemple XIV) qu’il n’en resterait pas moins sûr, du fait du témoignage de Jérôme, et de l’existence de trois autres mentions de livres au-delà du dix-neuvième (frg 27, 28 et 30), que l’œuvre se déploie sur quatre hexades: qu’imaginer alors dans la dernière?

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hexade ait été ajoutée, comme on sait que Varron a fait pour la cinquième partie des Antiquités divines (cf. Collart 1954: 35), ou, plus souvent, on a admis qu’une partie devait dès le début couvrir deux hexades; cependant, personne, à notre connaissance10, n’a envisagé que les livres XIV-XIX aient pu traiter d’autre chose que de la troisième partie du programme, et cela alors même que les savants modernes rencontrent les plus grandes difficultés à «remplir» les douze livres manquants avec des questions de syntaxe — dont on nous rappelle (Collart 1954: 41) qu’elle n’était pas alors conceptualisée d’une manière comparable à ce que nous entendons par là! Nous proposons d’associer cette hexade disparue non pas à la combinaison des mots, mais à l’exposé de leurs modifications en fonction des cas. Quels arguments avons-nous pour étayer cette proposition? D’une manière générale, on voit mieux, sans doute, s’étaler sur douze livres la matière morphologique (dont on voit qu’elle peut inspirer trois cents pages à Charisius ou cinq cents à Priscien) qu’une improbable et bien floue «syntaxe»; en outre, une pareille proposition n’est pas incompatible avec la localisation des quatre témoignages significatifs attachés aux livres ultérieurs (frg 27, 28 et 29, des livres XXII, XXIII et XIV), dont aucun n’est morphologique (nous reviendrons sur eux); enfin, le silence même des transmetteurs peut s’accorder avec cette hypothèse. La bonne question, en effet, à se poser devant l’absence de fragments concernant cette hexade XIV-XIX est la suivante: pourquoi n’en a-t-on rien conservé? Ou, pour formuler cette interrogation autrement, pourquoi les artigraphes, dont nous connaissons pourtant l’intérêt pour la morphologie, et qui nous ont transmis les autres fragments, ne nous ont-ils rien laissé de cette hexade? Si l’on ne se contente pas d’invoquer le hasard, deux réponses peuvent être apportées: soit elle a disparu très tôt, contrairement aux autres parties du traité, qui ont pu être exploitées plus longtemps, soit (et ceci peut découler de cela) elle n’intéressait pas lesdits artigraphes. Précisément, pensons-nous, elle pouvait ne pas les intéresser pour la raison qu’ils n’y trouvaient qu’une doctrine obsolète et/ou incomplète par rapport à ce que des siècles de production artigraphique avaient ultérieurement développé et formalisé dans une doctrine scolaire minutieusement découpée en catégories, parties, sections et sous-sections.

10 Nous pensons en particulier à la très riche hypothèse sur la structure du DLL développée par Baratin (1989: 202-252).

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Il nous apparaît donc possible de formuler l’hypothèse que les livres d’une troisième hexade, morphologique elle aussi, prenaient la suite de la seconde. De la première de ces deux hexades morphologiques, la première triade, bien conservée, s’attache aux principes de la dérivation et de l’«actualisation» dans le langage des verba imposita, données premières du langage; la seconde devait parler des catégories organisant cette dérivation, et l’hexade suivante dégager, compiler et décrire, à partir des arborescences lexicales produites par l’action de l’analogie créatrice, les différents types flexionnels. D’une telle organisation, nous aurions pour les neuf livres consécutifs perdus, successivement la variation de qualité (frg 13, du livre XI, sur les diminutifs), les temps et modes verbaux, les récurrences paradigmatiques (frg 20, 22, 23, du livre XI), le genre (les fragments rapportés au livre XI devraient être déplacés dans un livre XII; ajoutons-y les incerta fragments 38 et 39), le nombre (frg 24, du livre XIII; le fragment 25 est délicat à analyser) et les personnes. La troisième hexade pourrait s’être articulée autour des deux catégories «fertiles» du point de vue dérivationnel que sont le nom et le verbe, et avoir traité marginalement la variabilité des deux catégories dont, en vertu de la quadripartition selon temps et espace mise en place en VIII 11, l’une, les participes, connaît à la fois les deux critères, et l’autre (adverbes, prépositions, conjonctions) les ignore. Toute cette matière, présentée avec d’infinies variations de détail d’un auteur à l’autre, fait précisément le cœur des artes grammaticae ultérieures … Il nous semble du reste que le sujet de cette hexade était même livré par Varron, quand il annonçait (X 33) les libris qui de formulis verborum erunt «les livres sur les paradigmes des mots»; et nous y aurions plus vaguement une allusion quand il évoque, à deux reprises au livre morphologique liminaire, la copia verborum: De quibus duo prima duabus causis percurram breviter, quod et tum cum de copia verborum scribam erit retractandum, et quod de tribus tertium quod est habet suas permultas ac magnas partes. (VIII 2) «De ces questions, je parcourrai rapidement les deux premières dans deux développements, car le sujet sera repris quand je parlerai des ressources lexicales, et parce que ce qui constitue le troisième de ces trois points comporte de très nombreuses et importantes subdivisions qui lui sont propres.» Cum item personarum natura triplex esset — qui loqueretur, , de quo —, haec ab eodem verbo declinata quae in copia verborum explicabuntur. (VIII 20) «De même, puisque les personnes étaient par nature trois — celui qui parle, à l’adresse de qui, au sujet de qui —, on les a toutes dérivées du même mot … Mais cela sera développé quand on parlera des ressources lexicales.»

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Puisque nous avons résolu de discuter dans cette étude de la présentation des fragments dans l’édition Goetz-Schoell, nous placerions volontiers dans cette hexade perdue les fragments 17, 18, 19 et 21, concernant des détails de déclinaison — en les sortant donc du livre XI «fourretout» où ils avaient été placés —, ainsi que les fragments incerta 35 à 37, sur le verbe. Les livres syntaxiques Nous avons cité plus haut le passage (VII 110) où Varron annonce qu’il consacrera une partie de son œuvre — pour nous donc une seule hexade — à la combinaison des mots. La reprise de cette annonce au début du livre suivant, soit quelques lignes plus loin, est légèrement différente et nous permet peut-être d’affiner l’approche de cette troisième partie: Prima pars quemadmodum vocabula rebus essent imposita, secunda quo pacto de his declinata in discrimina iernt, tertia ut ea inter se ratione coniuncta sententiam efferant (VIII 1) «La première est la manière dont les noms se trouvent appliqués aux choses, la deuxième, comment les formes qui en dérivent se sont différenciées, la troisième, de quelle façon, rationnellement associés les uns avec les autres, les mots produisent une phrase.»

L’exégèse de ces deux formules légèrement différentes, quemadmodum coniungerentur (VII) et ut ea inter se ratione coniuncta sententiam efferant (VIII) a conduit les Spengel (1885: XXXV) à supposer que Varron étudiait alors dans quelles conditions de correction l’association des mots faisait phrase; cela faisait l’objet d’une première triade, successivement pour, puis contre la syntaxe, et exposant enfin son véritable objet (on aura reconnu le modèle de la triade théorique de morphologie); la seconde triade restait toutefois en plan dans leur schéma. Dans son édition, Müller (1833: L), constatant la quasi-absence d’analyse proprement syntaxique dans l’Antiquité, préférait imaginer que Varron s’attachait aux figures et ornements du style, sujet de la troisième partie de nombreuses artes ultérieures11. Reprenons les fragments conservés significatifs, relevant successivement du troisième livre de la première triade, puis des deux premiers de la seconde:

11 Nous avons cependant, sous le nom de Tryphon, différents traités certainement retravaillés et que Varron pourrait avoir lus; voir Dickey (2007: 84-85).

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27 — (Charisius 180, 12-15 B) Rure Terentius in Eunucho: Ex meo propinquo rure hoc capio commodi. Itaque et Varro ad Ciceronem XXII «rure veni». Quem […] 28 — (Serv. Dan. in G. III 431) Varro ad Ciceronem in libro XXIII: «ingluvies tori, inquit, sunt circa gulam, qui propter pinguedinem fiunt atque interiectas habent rugas.» Sed nunc pro gula positum. 29 — (Aulu-Gelle N.A. XVI 8, 2, 4-6) Tum, quia in primo περὶ ἀξιωμάτων discendum, quae M. Varro alias profata, alias proloquia appellat, Commentarium de Proloquiis L. Aelii, docti hominis, qui magister Varronis fuit, studiose quaesivimus eumque in Pacis Bibliotheca repertum legimus […] Redimus igitur necessario ad Graecos libros. Ex quibus accepimus axioma esse his verbis definitum: λεκτὸν αὐτοτελὲς ἀπόφαντον ὅσον ἐφ’ αὑτῷ. Hoc ego supersedi vertere, quia novis et inconditis vocibus utendum fuit, quas pati aures per insolentiam vix possent. Sed M. Varro in libro de lingua Latina ad Ciceronem quarto vicesimo expeditissime ita finit: «Proloquium est sententia in qua nihil desideratur.»

Ces trois fragments sont très différents, d’autant que nous avons donné celui du livre XXIV dans le contexte élargi qui livre pleinement son sens, mais accentue son hétérogénéité par rapport aux deux autres. On y voit Varron s’attacher à définir un énoncé complet et suffisant, pour lequel il propose deux dénominations en latin: c’est donc l’approche logico-formelle du langage qu’aborde le livre XXIV. Peut-on tisser un lien thématique avec les deux autres fragments? Le premier d’entre eux, qui nous est livré par son témoin immédiatement avant le fragment 20 (le locatif rure au lieu de ruri), qu’on a vu placé par l’édition Goetz-Schoell dans le livre XI, présente, en ce qui concerne le texte varronien, un exemple d’ablatif d’origine associé directement à un verbe de mouvement. On a bien affaire à un type de combinaison, conformément au programme donné plus haut dans le traité (VII 110). Quant à l’autre fragment, relevant de la seconde triade, et du livre immédiatement précédant celui qui aborde la logique, il s’attache au sens précis d’un mot rare et plutôt technique, ingluvies. Sauf à supposer que Servius a exploité ce qui n’était qu’une parenthèse dans l’exposé varronien, la préoccupation sémantique est donc un thème abordé en précession immédiate de l’exposé présentant un énoncé complet et suffisant. Il ne paraît pas trop difficile d’imaginer quels liens entretiennent les deux livres, qui progresseraient donc dans la constitution d’une cohérence sémantique, d’abord au niveau du lexique (la propriété des termes),

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puis à celui de l’énoncé12 … Ce fragment 20 trouve du reste un écho dans un autre fragment sûrement tirés du DLL, mais sans indication de livre, et compté comme incertum par l’édition Goetz-Schoell: 34 — (Serv. in Aen. VI 304) Nonnulli proprie calamos lupinorum alas dici putant, ut Aelius […] Cato in Originibus alae ex lup leg de lingua Latina alam culmum fabae di.

Nous y verrions volontiers un nouvel exemple d’une insistance varronienne sur la propriété des termes. Faut-il faire rapprocher de ces exemples un autre fragment douteux, développant lui aussi des considérations sémantiques, mais dans le cadre de la dérivation nominale, ici les comparatifs? 32 A — SENIOR: Secundum Varronem, senior et iunior comparativi sunt per imminutionem. […] Ergo non satis senex sicut iunior non satis iuvenis, intra iuvenem sicut pauperior intra pauperem. Dicit autem hoc Varro in libris ad Ciceronem. (Serv. in Aen. V 409) 32 B — IAM SENIOR: aut pro positivo posuit, id est senex aut, ut diximus, senior est virens senes, ut iunior intra iuvenem est, quam rem a Varrone tractatam confirmat et Plinius. (Serv. in Aen. VI 304)

Varron signale ici la valeur parfois minorative du comparatif de certains mots: parenthèse au sein d’un développement sur la qualitas des dérivés? Dans ce cas, ce passage serait bien à sa place dans notre reconstitution de la quatrième triade, morphologique. Mais il peut aussi s’agir d’une remarque sur la combinaison entre un sens précis et un procédé dérivationnel, ce qui relèverait dès lors d’une combinatoire attendue dans la quatrième hexade. Celle-ci garde en tout cas le mystère de son originalité. L’analyse des fragments du DLL fournit un éclairage ténu, mais réel sur le contenu des livres perdus, et nous espérons que Pierre Swiggers aura pris de l’intérêt à suivre notre lanterne au milieu de débats qui engagent la compréhension d’une œuvre définitivement, sans doute, mutilée. Mais n’est-ce pas justement qu’un oiseux propos, de discuter ainsi sur les fantômes? Nous pensons avoir proposé de manière convaincante l’idée qu’en l’occurrence, ici, l’absence de témoins est significative. C’est cette remarque méthodologique que nous sommes heureux d’offrir à un savant et un ami. 12 La question du sens précis des mots relève, en combinaison, de la cohérence de l’énoncé, mais peut conduire, par le biais de l’emploi figuré, au traitement des figures de mots (métaphore, etc.), puis de combinaison (syllepse, etc.). Varron en parlait-il dans cette triade finale?

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RÉFÉRENCES BARATIN, Marc. 1989. La naissance de la syntaxe à Rome. Paris: Les Éditions de minuit. COLLART, Jean, ed. 1954a. Varron, De lingua Latina livre V. Paris: Les Belles Lettres. —. 1954b. Varron grammairien latin. Paris: Les Belles Lettres. DE MELO, Wolfgang, ed. 2019. Varro: De lingua Latina. Oxford: Oxford UP. DICKEY, Eleanor. 2007. Ancient Greek Scholarship. New York: Oxford UP for the American Philological Association. FLOBERT, Pierre, ed. 1985. Varron, De lingua Latina livre VI. Paris: Les Belles Lettres. —, ed. 2019. Varron, De lingua Latina livre VII. Paris: Les Belles Lettres. GOETZ, Georgius – SCHOELL, Fridericus, edd. 1910. M. Terenti Varronis de lingua Latina quae supersunt. Leipzig: Teubner. MÜLLER, Karl O., ed. 1833. M. Terenti Varronis de lingua Latina libri qui supersunt. Leipzig: Weidmann. SPENGEL, Andreas, ed. 1885. M. Terenti Varronis de lingua Latina libri ed. Leon. Spengel; Leonardo patre mortuo edidit et recognovit filius. Berlin: Weidmann. SPENGEL, Leonhard, ed. 1826. M. Terenti Varronis de lingua Latina libri qui supersunt. Berlin: Duncker & Humblot. ZETZEL, James E. G. 2018. Critics, Compilers, and Commentators: An Introduction to Roman Philology, 200 BCE-800 CE. Oxford – New York: Oxford UP.

SIGNIFICANS VOX (ANON. GRAMM. ~ P.LOND. LIT. II 184 LL. 6-7) Maria Chiara SCAPPATICCIO (Università degli Studi di Napoli “Federico II”)

Abstract: Showing an awareness of the distinction between vox articulata and vox inarticulata, the anonymous grammarian of the fragmentary Latin Ars contained in P.Lond. Lit. II 184 + P.Mich. VII 429 (second/third century AD) employs the concept of significans vox in his definition of dictio. The passage is analysed here in its relation to other grammatical contexts and to their possible sources: the contacts between the anonymous Ars of Karanis and the orthographical treatise by Velius Longus as well as those with the later grammar by Marius Victorinus open up several possible links between these respective texts, and may contribute to a hypothetical reconstruction of the author of this fragmentary Latin grammatical treatise contained in P.Lond. Lit. II 184 + P.Mich. VII 429.

Boundaries between fields of research are often hardly visible, but still marked clearly enough to present consistent limits to a multi-perspective approach to a given topic, even though this perspective may yield more in-depth, and in any case more complex, findings. Crossing perspectives and penetrating into apparently distant fields while using one’s own discipline-specific competences can be very fruitful. When these apparently distant fields are papyrology on the one hand, and ancient linguistics on the other, one name that immediately comes to mind is that of Pierre Swiggers, along with that of his sodalis studiorum, Alfons Wouters1. In the journal Aegyptus, Pierre Swiggers (1984) published a note on the grammatical papyrus P.Lond. Lit. 184, elaborating on the annotated edition of this grammatical fragment published some years earlier by Alfons Wouters (1979). This note discusses the particular approach adopted to the basic distinction in Latin grammatical theory between vox articulata 1 The research underlying this contribution has received funding from the European Research Council (ERC) under the European Union’s Horizon 2020 research and innovation programme (Grant agreement no. 636983; ERC–PLATINUM project, University of Naples “Federico II”, of which the author is the Principal Investigator). With specific reference to Latin grammars attested on papyrus sources, see e.g. Swiggers (1995), Swiggers – Wouters (1995; 2000; 2010; 2015), and Swiggers – Wouters – Van Elst (2020).

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and vox inarticulata. Back in 1984, analysing papyrological data from a linguistic perspective was a pioneering approach. More than thirty years on, Swiggers’s contribution still stands as a reference, and in the present contribution it serves as the starting point for some further considerations. The Oldest Direct Witness of an Ars grammatica Since it was published, the Latin grammatical text transmitted by a fragmentary roll from Karanis (Kôm Aushîm, in the Fayoum) has stood out for its unique and exceptional status, as it provides us with an otherwise unknown Ars grammatica, the oldest direct witness of a Latin grammatical treatise, and perhaps a treatise that includes the oldest Ars surviving through direct transmission2. The fragmentary roll does not bear a subscriptio and is therefore to be considered anonymous. However, several hypotheses have been formulated regarding its authorship, singling out famous grammarians such as Remmius Palaemon and, more recently, Verrius Flaccus or his Alexandrinian-oriented grammatical source3. In this unique grammatical fragment, the definitions of dictio and oratio are followed by an enumeration of the eight parts of speech. Each part of speech must have been systematically described, but only the lines concerning the noun survive (P.Lond. Lit. II 184). A subsequent section concerns (1) syllable formation out of double consonants and semivowels or semiconsonants, and (2) the equivalence of -ae- and -ai- and the possibility of considering the latter to be made up of two different syllables, on account of the effect of metaplasm (P.Mich. VII 429). Significans vox (P.Lond. Lit. II 184): Anonymus, Velius Longus, Marius Victorinus In his definition of dictio, the anonymous grammarian of P.Lond. Lit. II 184 + P.Mich. VII 429 introduces the concept of vox: 2 This text is transmitted by a fragmentary papyrus roll of which three non-consecutive sections remain, P.Lond. Lit. II 184 + P.Mich. VII 429: London, British Library [inv. 2723] + Cairo, Egyptian Museum [inv. 4649 verso] (2nd-3rd c. AD); see CLA II 212 + XI 212, ChLA III 218, CPL 56 + 57, MP3 2996, LDAB 5065, Dunlap (1947), Wouters (1979: 93108), and Zetzel (2018: 330); a third fragment has been discovered very recently and its publication is forthcoming. As a matter of fact, although non-adjacent, the three papyri (now stored in three different papyrological collections) certainly come from the same original roll. I have offered a new, extensively annotated edition of P.Lond. Lit. II 184 + P.Mich. VII 429 in Scappaticcio (2015: 93-143), with a line-by-line commentary and further bibliographical references; an updated edition of this ancient Latin grammar is being published in the forthcoming Corpus of Latin Texts on Papyrus (CLTP). 3 This issue is extensively discussed in Scappaticcio (2020).

SIGNIFICANS VOX (ANON. GRAMM. ~ P.LOND. LIT. II 184 LL. 6-7)

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|5 [vel]ut diceretur dictio: |6 […] vox figuram habens |7 [sign]ificantiu[m] vocum. |8 [Na]m eiusmodi vox potest |9 [di]ci, intellegi non po- |10 [-test]; itaque ea dictio quae |11 [ha]bet significationem |12 [in]tellectumque oratio. |13 [… a]utem oratio quasi o- |14 [-ris] ratio, cuius partes |15 [qu]idam grammatici |16 [u]sque multiplicaverunt |17 [ ] ut turba praeceptorum (Anon. gramm.; P.Lond. Lit. II 184 col. I ll. 5-17)

The “word” (dictio) is said to be composed of meaningful sounds. The scanty lines where vox is mentioned do not provide sufficient context to allow for a conclusive interpretation. However, the parallelism with a passage (from Varro?) in Diomedes’ late antique Ars grammatica is instructive, in that it clarifies the reference to “a kind of vox which, though it can be uttered, cannot be understood”: Vox est, ut Stoicis videtur, spiritus tenuis auditu sensibilis, quantum in ipso est. Fit autem vel exilis aurae pulsu vel verberati aeris ictu. Omnis vox aut articulata est aut confusa. Articulata est rationalis hominum loquellis explanata. Eadem et litteralis vel scriptilis appellatur, quia litteris conprehendi potest. Confusa est inrationalis vel inscriptilis, simplici vocis sono animalium effecta, quae scribi non potest, ut est equi hinnitus, tauri mugitus (Diom. gramm. GL I 420.9-15)

According to Swiggers (1984: 33-34), “[a] reasonable interpretation of this passage is that a vox ‘of that kind’ (eiusmodi vox) is, in the ancient grammarians’ view, a vox inarticulata or confusa”4. Behind the frequent references to vox in the Ars of P.Lond. Lit. II 184 + P.Mich. VII 429 lies the basic distinction between vox articulata and vox inarticulata. This 4 Wouters (1979: 101) had suggested an emendation of the transmitted text: [na]ṃ [e]iusmodi vox poṭest [di]ci intellegi non po[test], an emendation which was shown to be implausible by Swiggers (1984: 33-34). Diomedes’ passage is listed by Funaioli (GRF, 1907: 268 fr. 238) among the ones coming from Varro. On the position of the chapter De voce of P.Lond. Lit. II 184 + P.Mich. VII 429 within an overall investigation of the De voce sections in ancient grammar, see the straightforward explanation by Ax (1986: 262-264). As for the definition of vox arising from scanty fragments from Varro’s grammatical works, see Ax (1986: 259-261, 264), where a synthesis is offered in order to highlight the differences between Varro and the anonymous grammarian of P.Lond. Lit. II 184 + P.Mich. VII 429: “Varros Buch I der ‘Disciplinae’ ist zwar die erste lateinische ars, von deren Existenz wir sicher wissen. Ob sie aber ein de-voce-Kapitel enthielt, muß aus Überlieferungsmangel ungeklärt bleiben. Dennoch spricht sehr viel für ein de-voce-Kapitel des ‘römischen’ Typs in Varros ars nach der Sinnreihe ‘Grammatik und ihre Aufgaben’ und vor der Konstituentenreihe. Es gibt Indizien für ein Weiterleben des stoischen Typs von ‘de voce’ in der lateinischen ars grammatica. Jedoch reichen diese Zeugnisse nicht aus, um ihnen den Rang eines eigenständigen Traditionszweiges neben dem gut belegten Konstituententyps einzuräumen”. On the dictio, see the synthesis offered by Callipo (2017: 280-287) in her commentary on Apollonius Dyscolus’ grammar (on the dictio in P.Lond. Lit. II 184 + P.Mich. VII 429, see 286).

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M. C. SCAPPATICCIO

distinction is deeply rooted in the Graeco-Roman grammatical tradition and goes back to Stoic theory and dialectics (as opposed to Varro)5. The grammatical nexus vox significans is put to use by the Anonymus of P.Lond. Lit. II 184 + P.Mich. VII 429, in a way that differs from the abovementioned passage of Diomedes. However, the Ars from Karanis shows precise analogies to what can be read in the second chapter, De voce, of the Ars by Marius Victorinus6: Elementum est uniuscuiusque rei initium, dictio figura significantium vocum aut initium a quo sumit incrementum et in quod resolvitur , oratio est dictio significans vel compositio dictionum significantium consummans unam sententiam. (Mar. Victor. gramm. 2, 8; ed. Mariotti 1967: 66.26-67.3; see further Mariotti 1967: 130-133)

Both in the anonymous grammar from Karanis and in Victorinus, the focus is on the explanation of dictio, and a parallelism is established between dictio and the significantes voces. However, the anonymous grammarian of P.Lond. Lit. II 184 + P.Mich. VII 429 defines the vox as a figura significantium vocum, unlike Victorinus, who defines the dictio as a figura characterized by significantes voces. Such an apparently minor (and “silent”) difference is actually relevant, for although all voces can be articulated, not all of them are understandable in their own right. It is possible to point out a second parallel, namely in the introductory section of the orthographical treatise by Velius Longus. This section is concerned with the value of letters, departing from the different possible definitions of litterae, and clearly exemplifying the long debate originating in Stoic reflection on λόγος. Having offered his readers a number of definitions for “orthography”, Velius Longus underlines that not all grammarians agree in accepting the explanation according to which the letter would represent the basic element of a meaningful sound (vox 5 Ax (1986: 262): “schon die bloße terminologische Besetzung dieser Dihärese erinnert sofort an die Reihe φωνή, λέξις und λόγος am Beginn der stoischen Dialektik. Daß sie aber dem stoischen Vorbild auch in der Sache entspricht, wird zur Gewißheit, wenn man die Bestimmungen von dictio und Ratio näher betrachtet.” On the Stoic theories of the vox, see Ax (1986: 138-211) and Desbordes (1990: 101-112). The difference between vox articulata and vox inarticulata as explained by Latin grammarians has often been discussed, see Ax (1986), Schenkeveld (1990), Stroh (1998), Ax (2002) in response to the two latter studies, Luque Moreno (1996), and Basset (2013), with further bibliographical references. In the present contribution, this complex issue is referred to for the sole purpose of investigating the sources relied upon by the anonymous grammarian of the Ars of P.Lond. Lit. II 184 + P.Mich. VII 429. 6 Dunlap (1940: 339-340 [339]): “there is no verbal reminiscence of this definition in any of the grammatical writers with the exception of Marius Victorinus”; cf. Dunlap (1947: 5) and Wouters (1979: 101-102).

SIGNIFICANS VOX (ANON. GRAMM. ~ P.LOND. LIT. II 184 LL. 6-7)

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significans), given that some sounds can be written even though they are meaningless, as the example of tittir shows: Excluserunt autem omnes illam finitionem, quam quidam dixerunt, litteram esse initium vocis significantis, ideo quoniam quaedam voces scribi possunt, quamvis nihil significent, sicuti cum dicimus “tittir”: nam hoc scribi potest, nihil vero significat (Vel. orth. 2; ed. Di Napoli 2011: 5.10-14; see also Di Napoli 2011: 87-96 for a discussion of this passage)

For a long time, Varro has been considered the main source for these lines in Velius Longus (see Desbordes 1990: 108-109 and, more recently and with different results, Di Napoli 2011: 91-92), but strong analogies with the De significatu verborum and its Plautine tittibilicium (Cas. 347)7 point towards a different hypothesis. This hypothesis implies that Velius Longus shaped the first section of his De orthographia on the model of a section De litterae definitionibus from the lost orthographical reference work by Verrius Flaccus (Di Napoli 2011: 91-93). It should be noted that the latter was also one of the main sources — and perhaps the only one — for the orthographical chapter of the Ars by Marius Victorinus8. Verrius’ De orthographia was also to become a model for the De orthographia by Terentius Scaurus, preserved through an acephalous manuscript tradition, which furthermore lacks the introductory section, where orthography and its constitutive elements (the littera) must have been defined9. But if Terentius Scaurus was one of the main sources for Augustine’s Ars breviata, it is acceptable to hypothesize that the definition of verbum as a vox significans, which he offered in the non-grammatical context of his Sermones ad populum, in order to emphasize the distinction between vox and verbum, could have a grammatical, and possibly orthographical, background10. 7 Paul. Fest. 504.1-3 Lindsay. It is worth noting that the tittir of Velius Longus is otherwise unattested and seems to have been made up from the above-mentioned example in the verse of Plautus. 8 On the link between the chapter on orthography in the Ars of Victorinus on the one hand, and Verrius Flaccus on the other, see Mackensen (1896: 33-40). 9 Verrius Flaccus represented one of the main sources for Terentius Scaurus, who seems to have used Verrius’ orthographical treatise directly (see Biddau 2008: XLV-LI). According to Biddau (2008: XLV-XLVI), it is impossible to determine whether Terentius Scaurus and Velius Longus were (a) consulting Verrius Flaccus directly, or (b) “absorbing” Verrius’ theories through the intermediary of Remmius Palaemon. 10 Aug. Serm. 289: Si homo ore patente clamet quantum potest, vox est, verbum non est. Quae est autem vox quae dicitur verbum? Ubi intelligitur aliquid, vox significans verbum est. On Augustine’s Ars breviata and its sources, the edition by Bonnet (2013) provides a point of reference; see also Zetzel (2018: 284-285), with further bibliographical references.

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M. C. SCAPPATICCIO

The grammatical nexus significans vox, a “meaningful sound”, is thus only known (a) through the Anonymus of the grammatical treatise of P.Lond. Lit. II 184 + P.Mich. VII 429, (b) through Velius Longus, and (c) through Marius Victorinus11. This “triangle” also holds good for other places in the scanty grammatical lines of P.Lond. Lit. II 184 + P.Mich. VII 429, for instance when it introduces Verg. Aen. 9, 26 as an example of the equivalence between the endings -ai and -ae12. Conclusion Whether the grammatical nexus significans vox developed from Stoic or from Alexandrinian grammatical theory cannot be determined. In this connection, a short (but complex) passage from Seneca’s letters to Lucilius deserves to be mentioned: “Claritas” inquit “laus est a bonis bono reddita; laus oratio, vox est aliquid significans; vox est autem, licet virorum sit bonum” (Sen. ep. 102, 9). In this passage, the significans linked to the vox is a verbal form and has an object, unlike in Velius and Augustine, where significans is used as an adjective. Seneca here reports a theory held by others, which is refuted in the subsequent sections of the letter. However, the fact that the grammatical nexus was integrated in an Alexandrinian-oriented grammar such as the fragmentary and anonymous one of P.Lond. Lit. II 184 + P.Mich. VII 429 is highly relevant (see Scappaticcio 2020). While in the Anonymus and in Marius Victorinus, significans vox serves to define dictio, in Velius Longus it concerns littera. Still, such a shared grammatical nexus may point towards a common source. Several possible hypotheses thus arise: (a) the Anonymus, Velius Longus and Marius Victorinus modelled their exposition on the same source; (b) one of them provided the source for the others; or (c) one of them provided the source for one of the two others, with the latter becoming the source of the most recent grammarian (i.e. Marius Victorinus). 11 Cf. also the grammar of Diomedes, where a vocis significatio is discussed in the chapter De nomine from the first book: Vocabulum est quo res inanimales vocis significatione specie nominis enuntiamus (GL I 320.23-24); cf. Luhtala (2010: 226-227) and Scappaticcio (2015: 119-120). 12 On this matter, see Scappaticcio (2015: 136-141; 2020: 817). The fourth chapter of Victorinus’ grammar is concerned with orthography.

SIGNIFICANS VOX (ANON. GRAMM. ~ P.LOND. LIT. II 184 LL. 6-7)

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In the latter two cases, the Anonymus and Velius Longus compete in age, unless one accepts that the grammatical lines of P.Lond. Lit. II 184 + P.Mich. VII 429 — the original roll being copied approximately in the age of Velius Longus — are the oldest ones, possibly representing a reference work by a grammatical auctor famous enough to circulate in second/third-century Karanis.

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LA PRÉFACE DE L’ARS GRAMMATICA DE DIOMÈDE (GL I 299) Bruno ROCHETTE (Université de Liège)

Au custos sermonis qu’est Pierre Swiggers

Abstract: This analysis of the preface of Diomedes’ Ars grammatica, in a comparison to Charisius’ preface to his own grammar, intends to trace the contours of the former grammarian’s personality, to clarify his objectives, and to define the sociolinguistic context in which he was active. In spite of being very conventional (it contains six topoi that are characteristic of the prefaces to technical scientific treatises), the intended addressee of the preface appears to match a typical profile: a Greek-speaking senior official who needs a command of Latin, in addition to notions of geography and Roman history, in order to rise in the high civil and military administration of the Empire.

Introduction Un grand nombre de traités techniques tant en grec qu’en latin sont dotés d’une lettre-préface dédicatoire plus ou moins longue qui peut fournir des informations intéressantes sur le but que s’est assigné l’auteur et sur le contexte dans lequel le texte a été rédigé. Plusieurs traités grammaticaux se conforment à cet usage1, même s’ils ne sont pas repris dans les trois volumes édités par Santini, Scivoletto et Zurli, Prefazioni, prologhi, proemi di opere tecnico-scientifiche latine, Rome, 1990-1998. Les préfaces des Artes grammaticae constituent un espace privilégié où le grammairien peut donner des informations sur ses intentions et montrer au grand jour sa maîtrise de la langue. Comme le dit très justement Holtz (1981: 30), «dans ces ouvrages impersonnels par définition que sont les manuels, la dédicace offre à l’auteur l’occasion de manifester en termes discrets sa présence et ses idées». Comme nous sommes en général peu 1

Voir Explanationes (Ps.-Sergius), GL IV 486.4.

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informés sur le rôle que les grammairiens ont pu jouer dans la société de leur temps, ces textes, bien qu’en grande partie conventionnels, sont de précieux documents. L’Ars grammatica de Diomède est la dernière grande grammaire de la première génération de grammairiens de la fin de l’antiquité. Elle fut composée en milieu grec (Holtz 1981: 428), sans doute vers 370-3802, très probablement à l’intention d’hellénophones désireux non pas de s’initier à la langue latine, mais d’approfondir leurs connaissances en latin3. La personnalité de son auteur nous échappe en grande partie. Nous entrevoyons à peine le milieu socio-linguistique dans lequel il a pu évoluer. Les rares informations que nous possédons à son sujet sont rassemblées dans la partie prosopographique de l’ouvrage de Kaster (1988: 270-272 n° 47)4. Comme aucune donnée ne vient d’une source extérieure, la préface est particulièrement utile pour obtenir des renseignements à propos de l’orientation de cette grammaire. La confrontation de ce texte avec la dédicace, plus courte, de Charisius5 peut être éclairante, car on estime que Diomède a contracté une dette importante envers son prédécesseur6. Diomedes Athanasio salutem dicit. 1-8: Artem merae Latinitatis puraeque eloquentiae magistram sub incude litteraria dociliter procudendo formatam humanae sollertiae claritas expolivit. Hanc cum cognovissem excellentem facundiam tuam plurimi facere, desiderio tuo libenter indulgens summo studio, quantum mediocris admodum ingenii mei qualitas capere patiebatur, trino digestam libello dilucideque expeditam censui esse mittendam, quia ipsos aurium meatus audita scientia conplere absentia denegatum est.

2 Les traces de latin tardif que l’on trouve chez Diomède conduisent Paucker (1884: 5) à considérer que le traité ne peut être antérieur au IVe s. 3 En général, sur l’étude du latin par les hellénophones et les instruments disponibles, voir Dickey (2016). 4 On trouvera toutes les informations utiles à propos de Diomède dans Herzog-Schmidt (1997: 132-136 § 524) et Zetzel (2018: 294-295 n° 18). 5 1.1-17 BARWICK: FL. SOSIPATER CHARISIUS V.P. MAGISTER FILIO KARISSIMO SALUTEM DICIT. Amore Latini sermonis obligare te cupiens, fili karissime, artem grammaticam sollertia doctissimorum virorum politam et a me digestam in libris quinque dono tibi misi. Qua penitus inspecta cognosces quatenus Latinae facundiae licentia regatur aut natura aut analogia aut ratione curiosae observationis aut consuetudine, qua multorum consensione convaluit, aut certe auctoritate, quae prudentissimorum opinione recepta est. Erit iam tuae diligentiae frequenti recitatione studia mea ex variis artibus inrigata memoriae tuisque sensibus mandare, ut quod originalis patriae natura denegavit virtute animi adfectasse videaris. Valeas floreas vigeas aevo quam longissimo, fili patri tuo karissime. Ce texte a été étudié par Uría Varela (2006a). 6 Tous les spécialistes admettent en effet aujourd’hui que Diomède vient après Charisius.

LA PRÉFACE DE L’ARS GRAMMATICA DE DIOMÈDE (GL I 299)

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8-14: Sane, ne quid esset incognitum, vitanda fuit nimium constricta brevitas. Est enim lucubrationis industria studiique collatio tripertita, ut secundum trina aetatis gradatim legentium spatia lectio probabiliter ordinata crimen prolixitatis evadat taediumque permulceat. Quae quidem in tribus divisionibus quamvis patula sit, tamen in singulis suam continet brevitatem. Quam ob rem, ut mea fert opinio, spero tibi aliisque legentibus magno usui fore. 14-18: Igitur totius operis prima pars universi sermonis membra continet; altera non solum observationes quae arti grammaticae accidere solent sed etiam structuram pedestris orationis uberrime planeque demonstrat; tertia pedum qualitatem, poematum genera metrorumque tractatus plenissime docet. 18-23: Superest ut singula recolendo memoriae tenaci mandentur, ne frustra cum tempore evanescat labor, quo tanto maxime rudibus praestare cognoscimur, qui rusticitatis enormitate incultique sermonis ordine sauciant, immo deformant examussim normatam orationis integritatem politumque lumen eius infuscant ex arte prolatum, quanto ipsi a pecudibus differre videantur. (GL I 299) «Diomède salue Athanasius7. L’art de la pure latinité et la maîtresse de la rhétorique parfaite formée en forgeant savamment sur l’enclume littéraire, c’est la lumière éclatante de l’habileté humaine qui les a polis. Comme j’avais eu connaissance que ton éloquence remarquable en faisait le plus grand cas, acquiesçant très volontiers à ton souhait avec le plus grand zèle, autant que la qualité de mon talent très médiocre permettait de le saisir, j’ai pensé que je devais t’envoyer une grammaire divisée en trois livres et exposée avec clarté, parce que mon absence m’a refusé de remplir les orifices mêmes de tes oreilles par une science que tu aurais pu entendre. Assurément, pour ne rien laisser dans l’ombre, il a fallu éviter une brièveté par trop ramassée. Le travail intensif de nuit et l’assemblage de la matière est divisé en trois, afin que le texte bien agencé selon les trois degrés de l’âge des lecteurs qui progressent pas à pas échappe à l’accusation de longueur et adoucisse leur satiété. Quelque étendu qu’il soit dans ses trois parties, il conserve cependant sa brièveté dans chacune d’entre elles. C’est pourquoi, selon mon opinion, j’espère qu’il sera d’une grande utilité à toi et aux autres lecteurs. Voilà pourquoi la première section de l’ouvrage dans son intégralité contient la partie de la langue générale, la seconde traite de façon très abondante et très détaillée non seulement des domaines qui ont trait habituellement à une grammaire, mais aussi de la structure du texte en prose. La troisième enseigne de façon très précise la qualité des pieds, les genres des poèmes et les caractéristiques des mètres. Il reste à confier à une mémoire solide chaque élément en les passant en revue un par un, pour éviter que le travail ne s’évapore avec le temps; c’est par ce travail que nous sommes reconnus comme l’emportant le plus sur les 7 À ma connaissance, il n’existe aucune autre traduction que celle, en allemand, de Dammer (2001: 59-60).

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gens incultes qui, par l’irrégularité de leur parler de la campagne et la structure de leur discours inculte, blessent ou plutôt enlaidissent l’intégrité du discours régulièrement délimité et obscurcissent sa lumière brillante mise en avant selon les règles de l’art, autant qu’eux-mêmes semblent se distinguer des animaux.»

Après le titulus, la préface de Diomède peut se repartir en quatre parties. (1) Motivations de Diomède: il envoie son ouvrage à la demande de son correspondant parce qu’un enseignement oral n’est pas envisageable. (2) Le travail du grammairien: brièveté et division en trois livres. (3) Plan de la grammaire: le contenu des trois livres. (4) Travail nécessaire de la part de l’élève pour acquérir la Latinitas: le projet pédagogique. Le titulus Le titulus (ou formule de salutation) ressemble dans sa formulation à celui placé par Charisius au début de son traité. C’est un usage habituel. Il faut cependant noter deux différences de taille. (a) Flavius Charisius Sosipater adresse son ouvrage en cinq livres à son fils, dans une tradition patriarcale bien connue des Romains, depuis Caton l’Ancien (ad Marcum filium; voir Calabretta 2016) jusqu’à Boèce8. Diomède, en revanche, le destine à un certain Athanasius. Personnage fictif ou réel? On ne peut le dire. La prosopographie ne nous aide guère. Ἀθανάσιος est un nom propre répandu dans le monde grec. La PLRE I n’enregistre toutefois que notre personnage le qualifiant «perhaps therefore a rhetor» à cause de la référence à la facundia (PLRE I, Athanasius, p. 121). La PLRE II répertorie cinq personnes ainsi nommées, dont un sophiste à Alexandrie, un rhéteur et un avocat. La PLRE III, qui couvre les années 527-641, recense quatorze figures appelées Athanasius. Le dictionnaire des noms propres de Pape-Benseler (1863-1870 [1959]: I, 23) mentionne un grammairien connu par les Scholies à Démosthène (24, 104 [II 349.28-29 DILTS]). La seule certitude, c’est qu’il s’agit d’un nom grec. Diomède étant aussi un nom grec, on ne peut guère douter que la grammaire a été réalisée dans un contexte hellénophone. Le destinataire, à nouveau cité plus bas (tibi), est associé à d’autres lecteurs potentiels (aliis legentibus). En outre, dans la deuxième partie de la préface, Diomède souligne la variété du public concerné en disant que son manuel est divisé 8

Voir le tableau dressé par LeMoine (1991: 343); voir aussi Janson (1964: 117).

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en trois parties, chacune correspondant à une classe d’âge. Qu’il ait existé ou pas, Athanase paraît représenter l’élève en général (Janson 1964: 148149). On trouve ce procédé dans des œuvres à caractère didactique de la fin de l’Antiquité, comme la Διάγνωσις ptoléméenne anonyme9, adressée à un certain Philon (ὦ ἄριστε Φίλων10: Geographi Graeci Minores, II, p. 488 [Par. Suppl. gr. 443 A, fol. 10r]), et la Cosmographia de l’Anonyme de Ravenne11, dédiée à un personnage nommé Odocarus (Odocare ou Odo care? — voir Cosmographia, 1, 13 PINDER-PARTHNEY). Alors que Diomède prévoit une diffusion assez large de son ouvrage, Charisius limite la relation pédagogique à son fils, ce qui donne à la préface un caractère plus intime, même si la relation exclusive du père avec son fils peut n’être qu’une convention: derrière le fils peut évidemment se cacher un public plus large, à savoir des hellénophones voulant apprendre le latin (Schenkeveld 2004: 5). Ce n’est pas tout. Chez Charisius, le datif désignant le destinataire est accompagné d’un adjectif affectif au superlatif (filio karissimo). C’est sans doute à nouveau un trait conventionnel. La même formulation se trouve dans la préface du texte géographique anonyme intitulé Expositio totius mundi et gentium (sous Constance II)12: carissime fili13. Une relation didactique étroite se noue entre le père, le maître, et le fils, l’élève, encore renforcée par le lien affectif du vocatif de la première phrase (fili carissime). Cette connivence est très visible dans l’exhortation finale, absente chez Diomède, qui se termine par un vocatif (fili patri tuo karissime) mettant bien en présence le fils et le père. 9 À propos de ce petit traité qui expose, sur un ton didactique, des sujets traités dans la Géographie de Ptolémée, voir Wolska-Conus (1973: 259-273) et Altomare (2013: 29-30). 10 On ne sait toutefois s’il faut écrire le mot avec une majuscule (et donc le prendre pour un nom propre — inconnu par ailleurs) ou bien avec une minuscule (et le considérer alors comme un génitif pluriel dans l’expression très répandue «le meilleur des amis»). 11 Il s’agit d’une compilation due à un moine du IXe et abrégeant des documents qui remontent au Ve s. 12 L’original grec disparu daterait du milieu du IVe s. Nous connaissons deux traductions latines, probablement réalisées au VIe s.; voir Altomare (2013: 28-29). 13 Filius doit peut-être s’entendre dans le sens de «élève» (Rougé 1966: 45, «certes il ne faut guère attacher d’importance à l’expression ‘très cher fils’, cela ne veut nullement dire que l’auteur s’adresse réellement à son fils: il s’agit d’une coutume des écrivains anciens que nous retrouvons dans de nombreux ouvrages d’allure didactique»). On trouve encore une dédicace au fils (qui est nommé Virgilianus, 1.5 GELSOMINO [qui était peut-être un grammaticus, d’après Kaster 1988: 67 n. 14, 374 n. 163]) dans un autre opuscule à caractère géographique, le libellus de Vibius Sequester (voir Santini 1992a; Gautier Dalché 2014: 155). Dickey (2002: 326) relève trois emplois du vocatif fili dans la littérature classique: (1) interpellation (affective) par le père ou la mère au fils, (2) interpellation à quelqu’un d’autre que le fils, et (3) interpellation polie à un jeune homme. Les textes techniques ne sont toutefois pas pris en compte.

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La dédicace au fils pousse Kaster (1988: 68 et n. 153)14 et Munzi (1992: 112-113) à estimer que Charisius n’est pas un grammairien de profession. On ne peut exclure toutefois que l’adresse au fils ne soit qu’une fiction littéraire15. (b) Alors que Diomède n’est pourvu d’aucun titre, Charisius, dont le nom est composé de trois éléments (Flavius Sosipater Charisius)16, est dit magister, terme dont le sens n’est probablement pas «maître de grammaire» (voir Schenkeveld 2004: 2 et Uría Varela 2006b: 100 et n. 6)17. Après magister se trouverait une lacune, que l’on peut combler de différentes manières: magister (Keil) ou bien magister (PLRE I 201) (Schenkeveld 2004: 2-3). La qualification magister urbis Romae ou magister urbis Romae Constantinopolitanae pour un grammairien semble être unique, même si plusieurs manuscrits qualifient Donat de grammaticus urbis Romae (Kaster 1988: 275 n° 52). Le titre de magister scrinii est réservé quant à lui à des personnages de haut rang de la cour impériale. Charisius ne serait pas, dans ce cas, un professionnel de la grammaire. Dans la subscriptio de la cosmographie de Julius Honorius (§ 51, Geographi Latini Minores, p. 55 RIESE), texte géographique probablement de la fin du IVe ou du début du Ve s. au caractère didactique net18, comme beaucoup d’autres petits traités du même genre, l’auteur est dit magister peritus atque sine aliqua dubitatione doctissimus (WolskaConus 1973: 278; Altomare 2013: 19). Le travail du grammairien La première phrase, à caractère général, sonne de façon assez solennelle. On ne peut nier des réminiscences de Charisius, comme le montre la comparaison des deux textes.

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Kaster (1988: 393) situe Charisius dans la catégorie des «learned amateurs». Voir n. 13. Les ouvrages appartenant au domaine de l’étude littéraire dédiés au fils dans l’antiquité tardive sont assez nombreux; voir Kaster (1988: 67 n. 142). 16 À propos du praenomen Flavius, on peut estimer qu’il s’agit d’une distinction honorifique attribuée par l’empereur pour services rendus comme militaire ou fonctionnaire impérial, non comme enseignant; voir Kaster (1988: 110 et n. 47). 17 Uría Varela observe d’ailleurs que Charisius glosait (56.17 BARWICK) magister par ἐπιστάτης, mot qui désigne un «superviseur», pas un «enseignant», qui serait dit διδάσκαλος. 18 Il s’agit de notes prises par un élève à l’insu de son maître. 15

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Charisius

Diomède

Amore Latini sermonis obligare te cupiens, fili karissime, artem grammaticam sollertia doctissimorum virorum politam et a me digestam in libris quinque dono tibi misi.

Artem merae Latinitatis puraeque eloquentiae magistram sub incude litteraria dociliter procudendo formatam humanae sollertiae claritas expolivit […] trino digestam libello dilucideque expeditam censui esse mittendam […]

Les ressemblances sont frappantes: le concept de latinité, l’idée de travail, la répartition de la matière, la notion d’envoi, à laquelle s’ajoute, chez Charisius, celle de cadeau (qui est un topos). Les différences sont peut-être plus intéressantes. On remarque le caractère personnalisé de l’envoi chez Charisius (te — tibi — le vocatif fili karissime), alors que le datif désignant le destinataire est absent chez Diomède. Ce dernier enrichit l’expression par la métaphore de l’enclume littéraire19 et par un agencement de la phrase ménageant des effets sonores (l’accumulation de finales en -ae et en -am). Les mots pour désigner l’objet de l’étude sont différents. Diomède utilise la notion essentielle de Latinitas, dont la définition est bien connue depuis la Rhétorique à Hérennius (4, 17): Latinitas est, quae sermonem purum conservat, ab omni vitio remotum. Vitia in sermone, quo minus is Latinus sit, duo possunt esse: soloecismus et barbarismus. Cette définition sera reprise par Diomède lui-même, citant Varron (I, 439.17 = fragm. 225.15 GOETZ-SCHOELL; voir Siebenborn 1976: 94, Müller 2001: 250). Il la renforce par l’adjectif merus de manière pléonastique. La notion de pureté est clairement illustrée dès les premiers mots (merae […] purae). Charisius utilise une expression plus banale pour désigner le latin (sermo Latinus), même si elle implique aussi la notion de correction (Müller 2001: 231-248). Diomède place son travail dans la lignée des traités De latinitate, équivalents des ouvrages grecs περὶ ἑλληνισμοῦ (Siebenborn 1976: 33-36): Gnipho, Varron, Pansa et Flavius Caper (Müller 2001: 254). Comme objet d’étude, Charisius parle assez banalement d’ars grammatica, alors que Diomède développe considérablement l’expression (artem merae Latinitatis puraeque eloquentiae magistram) introduisant une notion supplémentaire importante: eloquentia20. Il est évident que le but recherché par Diomède est la 19 L’image de l’enclume est utilisée dans la sphère littéraire par Cicéron (de orat. 2, 162), Horace (A.P. 441) et Tacite (Dialogue 20, 4); Sidoine Apollinaire (epist. 4, 8, 5) emploie incus metrica (voir TLL VII 1098 [Bulhart]). 20 Elle se retrouve au début de la préface de Priscien (GL II/1 1.1: omnis eloquentiae doctrinam) et dans le texte du décret de fondation de l’université de Constantinople en

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perfection de la langue de l’orateur telle qu’elle est définie par Cicéron et Quintilien, le «bon latin», qui doit permettre à celui qui le parle de se distinguer socialement. Le concept de pureté linguistique est fondamental: aliud est Latine, aliud grammatice loqui dit Quintilien (1, 6, 27). Cette préoccupation est aussi présente chez Charisius, mais elle a moins de relief. Il reste toutefois attentif à la notion de sermo Latinus, dont il donne une définition en 1, 15 (62.14 BARWICK): constat ergo Latinus sermo natura analogia consuetudine auctoritate. L’adverbe dociliter est un hapax forgé sur docilis. Le TLL (V 1769 [Bulhart]) le donne pour synonyme de docte. L’adjectif docilis apparaît en effet chez les poètes dans le sens de doctus (TLL V 1768 [Bulhart]). Docilis est très souvent employé dans les ouvrages de rhétorique (Rhétorique à Hérennius, Cicéron et Quintilien) pour désigner le public qui accepte de recevoir l’enseignement (en grec εὐμαθής). La Rhétorique à Hérennius (1, 4, 7) en donne une définition très claire: docilis est qui attente vult audire. Cicéron s’exprimera de façon très semblable dans le De inventione (1, 23: is est maxime docilis qui attentissime est paratus audire). Diomède emploie d’autres mots spécifiques ou rares. On notera l’adverbe plautinien examussim dans le sens de diligenter (TLL V/2 1170-1171 [K.-M.]; voir Pasetti 2007: 72 et n. 49, 80-81, 97, 99-100) et le substantif enormitas (TLL V/2 606 [K.-M.]), employé, comme chez Quintilien (9, 4, 27), avec le sens étymologique de a regula recessus. Un trait très caractéristique des préfaces d’ouvrages spécialisés est la formulation censui esse mittendam: un verbe d’opinion construit avec un adjectif verbal d’obligation. C’est une façon de montrer que l’initiative revient à l’auteur lui-même, qui a perçu la nécessité d’agir. Le grammaticus se voit comme investi d’une mission, un peu comparable à celle d’un médecin qui doit apporter un remède. On trouve des parallèles dans plusieurs textes liminaires d’ouvrages techniques: ad te scribendum putavi (lettre d’Hippocrate à Antiochos; Zurli 1990, Lettre II), proponendum putavi (lettre du Pseudo Antonius Musa à Agrippa; Zurli 1992a), cum partes ipsas tum vocabula et notas proponendas existimavi (De assis distributione de Maecianus adressé à Marc Aurèle; Fiorucci 2011: 257). Une telle formule n’apparaît pas chez Charisius, qui se limite à une expression plus simple: un verbe à l’indicatif parfait (misi). Diomède développe la situation d’éloignement géographique (absentia) dans laquelle il se trouve: un enseignement oral (audita scientia) 425 par Théodose II (Codex Theodosianus 15, 9, 3: […] quos Romanae eloquentiae doctrina commendat).

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étant impossible (denegatum est), il envoie un écrit (libello)21. Même si Charisius ne dit rien sur ce sujet, la situation doit être la même: le père et le fils sont séparés l’un de l’autre, puisque l’envoi d’un texte est nécessaire. Bien sûr, il peut s’agir d’un topos (Janson 1964: 116-117). Très intéressant est le fait que l’initiative, dans le cas de Charisius, vient du père ([…] cupiens), tandis que Diomède présente son travail comme une réponse empressée à un souhait émanant d’Athanasius (desiderio tuo libenter indulgens summo studio)22. C’est un lieu commun dans les préfaces de traités technico-scientifiques23. Le médecin Galien dit que c’est l’insistance de ses amis qui l’a poussé à écrire un bon nombre de ses traités (Mattern 2008: 14-15 et n. 43). Dans beaucoup de préfaces d’ouvrages scientifiques, on trouve des expressions au datif comme tibi poscenti (Epistula ad Pentadium de Vindicianus; Zurli 1992b), roganti tibi (lettre pseudo-hippocratique à Mécène; Zurli 1990, Lettre III), tuae voluntati (lettre de Celse à Pullius Natalis; Zurli 1990, Lettre IV), volenti tibi (liber memorialis de L. M. Ampelius; Santini 1998). Les deux grammairiens font référence à la tradition érudite en utilisant l’un et l’autre le mot sollertia: sollertia doctissimorum virorum (Charisius), humanae sollertiae claritas (Diomède). La défense de la tradition, que les grammairiens appellent en général auctoritas (Siebenborn 1976: 93-95; Munzi 1992: 117-118), est un lieu commun. L’idée se rapproche du concept de consensus eruditorum de Quintilien (1, 6, 45: ergo consuetudinem sermonis vocabo consensum eruditorum), une sorte d’aristocratie de la parole (Müller 2001: 281; Lausberg 1998: 468-469)24. Diomède recourt au topos assez banal, que l’on trouve déjà chez Cicéron, consistant à opposer l’excellence du correspondant (excellens facundia tua) à la médiocrité du professeur (mediocris […] ingenii mei qualitas)25. On retrouvera prudentia tua plus loin (I 473.3-4; voir Munzi 1992: 113)26. Charisius ne pouvait guère le faire, puisqu’il s’adresse à 21

Sur l’emploi de diminutifs dans les préfaces, voir Janson (1964: 145-146). Même formulation en 388.17: non longe alienum praesenti desiderio tuo est. Voir Dammer (2001: 151). D’après Janson (1964: 119), «[…] obtemperare desiderio indicate[s] a stronger pressure on the author». 23 D’après Janson (1964: 22), le premier cas connu remonte aux préfaces d’Archimède. 24 Voir aussi Schenkeveld (2007: 183): «nowhere is it said that the subsequent text is meant to learn Latin tout court, but the author always stresses that he wishes, or has been asked, to show the best of the tradition of grammar, or the niceties or intricacies of the Latin language as found in the tradition». 25 Janson (1964: 124-125); on trouve chez plusieurs auteurs le terme mediocritas. 26 Le même procédé se trouve chez Priscien (GL III 405.14-15: sapiens eloquentia vestra). Sur la formule prudentia tua (vestra) comme titre honorifique dans le latin tardif pour les proconsuls, évêques, préfets du prétoire, etc., voir TLL X.2 2380.71–2381.9 (Hajdu). 22

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son fils, trop jeune pour pouvoir se targuer de grandes compétences. La relation qui se noue entre Diomède et Athanasius est un rapport ou bien d’inférieur à supérieur (si l’on prend le texte à la lettre) ou bien d’égal à égal (si l’on considère qu’il s’agit d’un lieu commun): ils ont probablement sensiblement le même âge, appartiennent à un cercle identique, partagent les mêmes aspirations et les mêmes références27. La mediocris […] ingenii mei qualitas que Diomède s’applique à lui-même est incontestablement une captatio benevolentiae (voir Munzi 1992: 118 et, plus généralement, Janson 1964: 96, 154-155). Il est bien évident que la réalité est différente: Diomède est bien au-dessus de la masse des gens incultes, comme le fera comprendre la dernière phrase. Les dimensions de la grammaire La deuxième partie justifie les dimensions de la grammaire. Diomède évoque les deux extrêmes: brevitas (deux occurrences) — prolixitas. Le thème de la brevitas semble être plutôt un lieu commun (Munzi 1992: 122-123), même si c’est aussi une vertu requise de l’orateur (Lausberg 1998: § 297). Les propos de Diomède, quelque peu contradictoires, font un peu penser à ceux de Priscien, qui considère son œuvre monumentale comme compendiosa. Quoi qu’il en soit, Diomède est conscient qu’il doit opérer une sélection des matériaux grammaticaux pour éviter l’accumulation de données indifférenciées. L’expression importante est studii collatio tripertita, qui n’est pas sans rappeler le munus collaticium dont parle Donat dans la lettre à Munatius (Vitae Vergilianae Antiquae 1, 6 HARDIE). On remarquera l’usage spécifique de studii au singulier dans le sens de «œuvre», alors que c’est plutôt le pluriel qui sert dans ce cas, comme le fait Charisius (1, 13 BARWICK: studia mea) 28. Cette partie contient aussi une référence au public visé (secundum trina aetatis gradatim legentium spatia). Les trois classes d’âge correspondent sans doute aux trois livres: pueri pour le premier, adulescentes pour le second et viri pour le troisième. L’âge peut n’être qu’une métaphore pour le degré d’avancement de l’étude, un peu comme les niveaux dans nos programmes universitaires: débutants — avancés — spécialisés. 27 On notera que le De idiomatibus transmis par le Parisinus Latinus 7530 (GL IV 572, apparat critique: feliciter iuliano scolastico) est dédié à un certain Iulianus scholasticus, inconnu. Scholasticus doit avoir ici le sens (tardif) de «lettré, grammairien, érudit» plutôt que celui d’«étudiant, écolier». 28 Dammer (2001: 63) cite comme exemple d’emploi au pluriel Tacite, Annales 16, 4. L’emploi du singulier est plus rare, mais on trouve déjà un cas chez Cicéron (de orat. 2, 89); voir OLD, sens 7, p. 1831.

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Le plan de la grammaire La troisième partie, très liée à la précédente, donne le plan de la grammaire (Zetzel 2018: 295). C’est un usage que l’on trouve ailleurs29. L’Expositio totius mundi et gentium comporte aussi un plan suivi par l’auteur. Le premier livre, qui est le plus long des trois (120 pages dans l’édition de Keil), concerne les partes orationis. L’analyse commence par le nom (placé chez Charisius au début du livre II). L’exposé est divisé en deux parties. Il débute par les accidentia (placés dans le livre I de Charisius): genera, numeri, figurae et casus avec des excursus, dont un de consensu verborum cum casibus qui a trait aux idiomata (que l’on trouve chez Charisius au début du livre V). C’est seulement après cet excursus que l’on trouve un de nomine (définition, étymologie et exposé des catégories sémantiques du nom): qualitas (nomina propria/appellativa) et species nominum. Le livre II contient des généralités (De litteris, Generalia et varia, De syllabis (etiam metrica ratione), De accentibus, De distinctionibus) suivies par une section De vitiis et virtutibus orationis comportant un De Latinitate. Quant au livre III, il est entièrement consacré à la poésie. Le projet pédagogique La quatrième partie, au style assez baroque30, permet de préciser quelque peu le projet pédagogique de Diomède et les moyens à mettre en œuvre pour le réaliser. Le grammairien demande à son élève ce que l’orateur requiert de lui-même et de son auditoire: ut singula recolendo memoriae tenaci mandentur, ne frustra cum tempore evanescat labor. Diomède insiste sur le rôle de la mémoire, c’est-à-dire l’apprentissage par cœur (Lausberg 1998: 1083-1090), sur la répétition et sur le travail régulier. Les mêmes idées sont développées par Charisius. Les correspondances sont frappantes: deux mots sont communs (memoria — mandare)31, alors que l’idée de répétition est exprimée de part et d’autre: frequenti recitatione (Charisius) et singula recolendo (Diomède). La 29

À la fin de sa préface, Priscien donne un plan détaillé livre par livre (GL II/1 3-4). Zetzel (2018: 294) dit de la préface: «in his preface he describes his work in a baroque style that approaches incomprehensibility in its abstraction (not altogether unlike the Latin of his fellow Greek and contemporary Ammianus)». Voir aussi le jugement de Paucker (1884: 4): «in einem etwas schwülstig stilisirten Vorwort». 31 On trouve chez Charisius une expression plus étoffée: memoriae sensibusque (que l’on peut traduire par «la mémoire et l’intelligence»). L’Expositio totius mundi et gentium utilise seulement sensibus (haec igitur sensibus comprehendens non solum multa utilia cognoscebis [sic]). 30

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longue phrase conclusive, très cicéronienne (elle se termine par differe videantur, c’est-à-dire la clausule préférée de Cicéron, celle du type esse videatur32), mérite une attention particulière. Avec l’hyperbate tanto […] quanto, elle ressemble un peu à une période. Diomède décrit comment il se voit lui-même et ceux qui suivent son enseignement. Il présente une hiérarchie sociale fondée sur les connaissances grammaticales: eruditi et rudes. Il renvoie au rôle social de l’enseignement grammatical. Le langage est une prérogative humaine. La langue est l’élément qui différencie l’homme des animaux. L’enseignement grammatical est une caractéristique fondamentale de l’humanitas. Le grammaticus est donc investi d’un rôle social et est dépositaire de connaissances qui confèrent à l’homme une dignitas: le langage distingue l’homme des animaux et la qualité de la langue différencie les hommes entre eux. Le grammaticus revêt un rôle presque sacré, comme «gardien de la tradition», comparable à celui que lui confèrent Sénèque (Ep. 95, 65: custos Latini sermonis) et saint Augustin (Sol. 2, 16: vocis articulatae custos). Diomède introduit la notion de rusticitas (qui s’oppose à celle de urbanitas, sous-jacente). Le sermo rusticus représente le latin des gens incultes de la campagne par rapport au sermo urbanus, le beau latin des habitants de la ville (Müller 2001: 29-78). Le projet pédagogique poursuivi par Diomède est donc beaucoup plus large et plus ambitieux que celui de Charisius (Holtz 1981: 84-86). Renouant avec le plan en trois livres de Donat (Baratin 1994: 144, 155; voir aussi 1988: 188), il propose une ars homogène bien à lui, dont le but est de servir de guide à l’orateur et à l’honnête homme de son temps. Diomède introduit la notion d’utilité: spero tibi aliisque legentibus magno usui fore. C’est la seule phrase qui se rapporte au futur. Il s’agit d’une notion que l’on trouve assez banalement dans les préfaces des traités techniques33. Quelque banale qu’elle soit, cette assertion intensifie la volonté de transmettre un savoir capable de faire progresser celui qui l’assimilera.

32 Quintilien 9, 4, 73. L’insertion d’une clausule se fait au prix d’une distorsion grammaticale, car le subjonctif n’est pas indispensable dans cette structure. Diomède y tenait donc très fort. D’autres clausules (moins «spectaculaires») sont perceptibles dans le texte (Dammer 2001: 64). 33 Pline l’Ancien, Praef. 16. On la trouve dans la praefatio de l’Expositio totius mundi et gentium: multa utilia cognoscebis (sic) (Traina 1998: 61) ainsi que dans celles de l’opuscule de Vibius Sequester (Santini 1992a; Gautier Dalché 2014: 155) et de l’ouvrage anonyme De rebus bellicis (Santini 1992b).

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Le style Du point de vue formel, la préface de Diomède est très conventionnelle et ne manque pas de grandiloquence34. Elle contient six des huit topoi caractéristiques des prologues de grammatici, selon la typologie de Munzi (1992): (1) une dédicace, (2) le terme collatio, (3) la référence à la tradition, (4) la professio modestiae (voir Janson 1964: 124-130), (5) la référence au travail sans relâche (y compris le travail de nuit, voir Janson 1964: 97-98, 147) et (6) la brevitas. Il ne manque que la plainte relative à l’insuffisance de l’élève et la référence aux difficultés liées à la rédaction de l’ouvrage. Plus largement, la préface correspond aussi assez bien au schéma des lettres dédicatoires de traités techniques, en particulier les opuscules géographiques. On y trouve le thème de la justification de l’apprentissage: le prix accordé à la latinitas et à l’eloquentia et le désir de progresser dans la connaissance. Le motif de la necessitas est exprimé par l’adjectif verbal d’obligation: Diomède est comme investi d’une mission à laquelle il ne peut se soustraire. Cette nécessité s’inscrit dans un contexte bien précis: la volonté de progresser dans la maîtrise de la langue latine correcte par un apprentissage livresque qui se substitue à un enseignement oral (audita scientia), qui eût été préférable. La finalité n’est pas énoncée, mais elle apparaît en filigrane: l’utilisateur de la grammaire, dont le latin n’est pas la langue maternelle, avait certainement déjà une bonne connaissance de la langue latine et souhaitait progresser, sans doute dans le but d’obtenir un avancement dans le cadre d’une carrière civile, juridique ou militaire de haut niveau. Origine du grammairien et identité du destinataire de la grammaire Sur l’origine du grammairien et de son correspondant, nous n’avons comme seuls indices que leurs noms, qui sont grecs. Charisius est un peu plus explicite, puisque la phrase ut quod originalis patriae natura denegavit virtute animi adfectasse videaris semble indiquer que le fils est de langue maternelle grecque, alors que celle du père est le latin (Schenkeveld 2004: 3 n. 19). Il faut toutefois rester prudent. Une comparaison intéressante peut être faite avec un passage de la préface des Saturnalia de Macrobe (1, 11-12), qui s’adresse aussi à son fils. La phrase nisi sicubi nos sub alio ortos caelo Latinae linguae vena non adiuvet pourrait donner 34 Norden (1915: 579 n. 1) compare «den Schwulst der Vorrede des Diomedes mit der Reinheit derjenigen des Charisius»; voir aussi le jugement de Paucker (1884: 4).

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à penser que ni le père ni le fils n’ont le latin pour langue maternelle, donc qu’ils sont hellénophones (Norden 1915: 579 n. 1). Ce n’est pas certain. En réalité, Macrobe est un provincial qui n’appartient pas aux milieux aristocratiques de Rome. À ce titre, il n’a pas l’elegantia dont peuvent se targuer les gens natifs de Rome: si in nostro sermone nativa Romani oris elegantia desideretur. La personnalité du correspondant est tout aussi difficile à saisir. La seule certitude est qu’il est hellénophone. Qu’il soit un personnage réel ou fictif, Athanasius est sans doute un homme qui occupe une charge officielle et qui a une position sociale au moins égale à celle du grammairien. Mais sans doute est-il plus plausible qu’elle soit plus haute. La préface contient deux lieux communs caractéristiques d’un ouvrage adressé à un personnage de rang élevé: le ton auto-dépréciatif et la demande formulée par le destinataire (Schenkeveld 2004: 3 n. 14). Schenkeveld (2007: 187) pense que Diomède vise un public (hellénophone) de plus haut niveau que celui que veut atteindre Charisius. Diomède s’inspire du modèle cicéronien de l’orateur proposé dans le De oratore et repris par Quintilien (Taisne 1997). Le but poursuivi par Diomède n’est pas seulement d’enseigner la langue latine. Il veut aller plus loin: former, comme à l’époque classique, le vir bonus et dicendi peritus dans les deux langues (utriusque linguae). La seule différence, c’est que cet idéal doit se réaliser chez un personnage dont la langue maternelle est le grec. Quel pourrait être le profil-type du destinataire de l’Ars grammatica de Diomède? Tenter de le tracer reste spéculatif35. Essayons tout de même. On pourrait le reconnaître chez un personnage tel que Strategius Musonianus (PLRE I, pp. 611-613), qui, après une longue carrière, résida à Antioche comme préfet du prétoire pour l’Orient entre 354 et 358 (voir Drijvers 1996 et la réponse de Woods 2001; en outre Minale 2013 et Adams 2003: 10 et n. 31; 268). Il fut très lié au rhéteur Libanios, avec lequel il entretient une correspondance suivie (Petit 1994: 236-240 n° 275). Phénicien d’origine, Strategius a le grec pour langue maternelle, mais connaît également le latin. Ammien Marcellin (15, 13, 1-2) raconte que Constantin lui confia la charge de faire une enquête à propos de certains groupes religieux (nommés sectae) parmi lesquels les manichéens. Que Strategius ait aussi maîtrisé le syriaque, comme certains modernes le 35 Selon Kaster (1988: 272), «he was a member of a learned profession — esp. a rhetorician or advocate — or belonged to a branch of the imperial service that recruited heavily from learned professions, e.g. assessors to provincial governors»; Dammer (2001: 61), qui cite Kaster, partage ce point de vue.

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pensent, n’est pas le point qui nous concerne ici. Ce qui nous intéresse, c’est la manière dont Ammien Marcellin qualifie son bilinguisme: facundia sermonis utriusque clarus, unde sublimius quam sperabatur eluxit. Le mot important dans la phrase de l’historien, c’est facundia. Il ne s’agit pas seulement de mentionner la maîtrise par Strategius des deux langues (il y a des formules plus banales pour ce faire, comme utriusque linguae peritus)36. C’est l’éloquence du personnage qui est mise en évidence, éloquence qui concerne aussi bien le latin que le grec (Matthews 1989: 467-468). Cette maîtrise lui a permis de gravir les échelons sociaux. Athanasius et Strategius pourraient donc avoir des points communs: ce sont des viri facundi, ils appartiennent à la classe supérieure et leur facundia s’exerce aussi bien en grec qu’en latin. Il n’est pas impossible que des grammaires latines aient circulé, au même titre que des traités de géographie37 et des bréviaires d’histoire romaine, comme celui d’Eutrope38, dans les milieux scolaires chargés de la formation des futurs fonctionnaires destinés aux charges les plus importantes de l’Empire, celles de la haute bureaucratie et de la cour39. L’énigmatique Iulianus consul ac patricius auquel Priscien dédie ses Institutiones est aussi

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On peut comparer avec l’expression utriusque linguae litteras sciens utilisée par Ammien Marcellin (18, 5, 1) pour qualifier le bilinguisme du protector Antoninus (voir Drijvers 1996: 535). 37 Sur l’enseignement de la géographie à la fin de l’Antiquité et son importance pour les fonctionnaires, voir Gautier Dalché (2014). Priscien est l’auteur d’une traduction en vers de Denys le Périégète, destinée aux milieux scolaires. La traduction d’Avién(i)us a certainement le même but. Théodose II attachait de l’importance à l’étude de la géographie. Ce même empereur avait probablement fait placer à l’université de Constantinople qu’il fondait en 425 une carte de l’Empire, inspirée de la monumentale carte d’Agrippa, en vue d’initier les étudiants et les citoyens à la continuité et à la grandeur de l’Empire. Cette carte est connue par les 12 vers qui suivent la Divisio orbis terrae, transmise par le Liber de mensura orbis terrae de Dicuil (éd. J. J. Tierney, Dublin 1967, pp. 56-58). Qu’il s’agisse d’une carte «latine» et «romaine» n’a rien de surprenant, puisque, dans la nouvelle capitale, le latin maintenait sa supériorité dans la jurisprudence et la haute administration civile et militaire, les deux domaines pour lesquels étaient formés les étudiants de l’institution universitaire récemment créée (voir Wolska-Conus 1973: 274-279, spéc. 276; Altomare 2013: 25). 38 Le Bréviaire d’Eutrope, dont la finalité didactique est bien établie, a été traduit en grec à deux reprises: la première fois par un contemporain de l’auteur, Paeanius (PLRE I, p. 657; Geiger 2014: 31, 148 [Paeanius serait originaire de Césarée]; Groß 2020), la deuxième fois, au VIe s., par Lycius Capiton. La traduction de Paeanius, avocat formé à Beyrouth, condisciple d’Eutrope à l’école de Libanios, a elle aussi une finalité pédagogique claire (voir Matino 1993). 39 D’après Lenoble – Swiggers – Wouters (2000: 15), la grammaire, en partie bilingue, de Dosithée aurait pour destinataire «un public de fonctionnaires».

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caractérisé par un bilinguisme équilibré (PLRE II, Iulianus 26, p. 641)40. Sans doute était-il un dignitaire de Constantinople représentant l’homme cultivé du temps de Justinien. Autre hypothèse: Antioche pourrait être la ville d’où émane l’Ars grammatica de Diomède. La métropole de Syrie constituait un terrain fertile d’osmose culturelle et une terre de rencontre entre l’Orient et l’Occident caractérisée par le multilinguisme (Brändle 2009). Le témoignage de Libanios montre que le latin — qui est la langue du droit — y est très présent et qu’il représente même un réel danger pour l’éducation traditionnelle (grecque) que propose Libanios (Cribiore 2007: 206-212). L’autobiographie du rhéteur syrien est émaillée de remarques montrant que le prestige du latin s’accroît dangereusement à Antioche (Autobiographie, § 154, 214 et 254; voir Norman 1965: 193, 210, 217), qui était du reste la ville natale d’un grammairien appelé Rufinus, auteur de deux traités grammaticaux (Commentarii de metris comicorum et De numeris oratorum; voir PLRE I, Rufinus 8, p. 775, et Geiger 2014: 139, 147). Conclusion La grammaire de Diomède a sans doute vu le jour quelque part dans l’Orient grec à un moment où le latin jouissait d’un grand prestige et où la langue de Rome constituait un atout de poids pour des fonctionnaires impériaux hellénophones qui voulaient progresser dans leur carrière. Quoi qu’il en soit, l’Ars grammatica de Diomède reflète, pour les villes de l’Orient grec de la fin du IVe s., une situation socio-linguistique que l’on peut comparer, mutatis mutandis, à celle d’une région comme la Bretagne au Ier s. après. J.-C., où l’usage du latin avait réussi à s’implanter après des débuts difficiles. Dans la Vie d’Agricola (21, 2), Tacite dit en effet qu’Agricola «faisait instruire dans les arts libéraux les fils des chefs …, si bien qu’après avoir naguère dédaigné la langue de Rome, ils se passionnaient pour son éloquence» (trad. E. de Saint-Denis; voir Marrou 1965: 426, Adams 2003: 691-692).

40 Si ce personnage est bien l’auteur de trois poésies de l’Anthologie Palatine (VI 561562; IX 661) dédiées à un jeune rhéteur, Crateros, nous aurions là un lien avec le destinataire du manuel d’Eutychès (voir Kaster 1988: 283).

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OBSERVATIONS ON SOME PEDAGOGICAL ASPECTS OF MEDIEVAL GRAMMAR EDUCATION1 Anneli LUHTALA (University of Helsinki)

Abstract: This contribution explores some of the essential pedagogical aspects of medieval textbooks on grammar, which were used in secondary grammar education in Latin Christendom. Among the grammarians, Ralph of Beauvais is unusually explicit about the ultimate purpose of grammar education. Instruction is needed because man is in a state of depravity as a result of the original sin and is therefore inclined to ignorance. The remedy for ignorance is the acquisition of wisdom, and language skills were regarded as crucial for the cultivation of the intellectual virtue of wisdom. Since grammatical manuals tend to be silent about the foundations of Christian learning, this paper focuses on medieval and early modern educational literature, shedding more light on the principles and methods of medieval teaching. It subsequently discusses the ideal conciseness of textbooks, their mode of presentation, as well as the role of memorization and repetition in teaching.

1. Introduction The Regule of Guarino Veronese, a key figure in the promotion of the studia humanitatis in the early fifteenth century, has traditionally been regarded as the first grammar composed in the humanistic vein. It was published between 1414 and 1418 and appeared in a large number of manuscripts and printed editions. Guarino’s son Battista made use of the Regule of his father in his own teaching, and recommended it because it was short and contained only that which was felt to be necessary for a schoolboy: “It is possible to learn rules from many existing works, but the compendium of my excellent father has proved most helpful to me, since there you can find everything relevant — and nothing superfluous — to the composition of correct sentences” (De modo et ordine docendi 1 Pierre Swiggers is an extremely versatile scholar, his contributions to the history of linguistics ranging from Antiquity to modern times. As he is also a dedicated teacher and a mentor to several younger scholars, I thought it fitting to honour him with a paper on medieval language pedagogy.

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ac discendi, “On the program of teaching and learning”, 6, ed. and transl. Kallendorf 2002: 268, written in 1459). Indeed, brevity is one of the essential characteristics of Guarino’s Regule and one of the ideals of the humanist educational reform. By the end of the fifteenth century, multiple grammars had been composed by Italian humanists, several of which became popular both in Italy and abroad, e.g. the Rudimenta grammatices of Niccolò Perotti (1473), the Grammatica of Sulpizio Verolano (ca. 1470) and Aldo Manuzio’s Institutiones grammaticae (1493). None of them can be described as particularly concise, although the famous publisher Aldo Manuzio explains that he had compiled his grammar in order to teach young children quickly and effectively, informing us of his pedagogical ideas in unusually explicit terms. He had been unable to teach as effectively as he wanted, he explains, because he was dissatisfied with the existing textbooks. In the introductory letter to the first edition of the Institutiones, he expresses his dissatisfaction with the existing works; one is too short and concise (brevis et concisus), another too diffuse and ostentatious (admodum diffusus et vanus), and a third utterly inept and indigestive (perineptus et durus). Moreover, in his opinion “no one has yet written a grammar suitable for teaching children” (ed. Orlandi in Dionisotti 1975: 41). The idea of a short manual was not alien either to ancient and medieval grammarians, on whose works the humanist textbooks depended. This essay explores some of the essential pedagogical principles of medieval textbooks in order to illustrate how medieval teachers understood the methods and merits of grammatical textbooks. Since the textbooks themselves tend to be silent about such principles, I have turned my attention to medieval and early modern educational literature, examining how they shed light on the intents and the ideological background of their language pedagogy. The essay subsequently investigates the ideal of the conciseness of textbooks, the mode of presentation, the role of memorization and repetition in teaching, as well as the ultimate purpose of grammar education in Latin Christendom. 2. The Ideal of a Short Textbook Battista Guarini was one in a long line of authors who praised the blessings of a short textbook, and the manual of his father was definitely one such work. However, the ideal of conciseness was hardly a novelty. Donatus’s Ars minor, the standard manual in the Middle Ages and one of the favourite textbooks of the Italian humanists, was a short manual par excellence. It is the shortest late antique manual on grammar

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preserved to us, its conciseness probably being one of the keys to its success (we do not know of any other late antique treatises as short as the Ars minor; Holtz 1981: 76-80). The Ars minor differs radically in scope from the other late antique manuals in that it is restricted to the parts of speech, whereas several more comprehensive treatises additionally covered issues related to the study of literature. A number of such topics are introduced in Donatus’s more advanced Ars maior, dealing with the theory of tropes and figures, metrical issues and sounds, letters, and syllables in addition to the parts of speech. Ancient sources do not inform us of the way in which these two manuals were intended to be used, but both textbooks were in all likelihood studied in the grammarian’s school2. This means that secondary grammar education consisted in studying the parts of speech twice over, first from a more elementary and then from a more advanced perspective. Repetition was one of the key principles of ancient and medieval education. Both the Ars minor and the Ars maior were concise to the point of being incomprehensible in their own right and were therefore regularly studied in conjunction with a commentary. The short textbook presented the skeleton of grammatical doctrine to be learnt by heart, and it remained for the commentator or the teacher to spell out the doctrine to the pupils. When Donatus’s Ars minor established itself as the standard textbook on grammar in the high and late Middle Ages, its study was accompanied not only by a commentary but also by other short textbooks representing new ideas and forms of teaching. A major new topic was syntactical theory, which most medieval pupils absorbed from one of the popular verse grammars3. In Northern Europe, the grammatical curriculum came to consist of a set of textbooks, and pupils were introduced to increasingly challenging topics4. In Italy, it was customary early on to compose independent textbooks, covering all aspects of language education, such 2 Grammar, i.e. the study of language and literature, was the principal subject of secondary education, and there is no evidence that grammatical treatises were studied in the rhetorician’s schools. There was a clear division of labour between the domains of grammar and rhetoric, but there was some overlapping between them, which is criticized by Quintilian (Inst. 2, 1, 1-6). In his opinion, “the two professions must each be assigned their proper sphere” (tr. Butler 1920: 204-207). See also Kaster (1988: 163): “[…] Pompeius is conscious of the special sphere of expertise the ars defines for him and other grammatici, centering above all on the partes orationis, which distinguish the grammarians’ territory alike from that of the teacher of letters and from that of the rhetorician” (cf. Pompeius, 96, 2-18, 281, 25f., 299, 20ff.). 3 On the introduction of syntactical theory into medieval pedagogical grammars, see Luhtala (2013: 351-353). 4 The study of Donatus’s Ars minor was accompanied, for example, by one of the popular verse grammars, commentaries and parsing exercises (Luhtala 2020).

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as the popular treatises of Pietro da Isolella in the thirteenth and Francesco da Buti in the fourteenth century. The Didascalicon of Hugh of St Victor (ca. 1140), the most important treatise on education from the twelfth century, emphasizes the use of a concise method in any textbook. “When we deal with any art — and especially in teaching it, everything should be restricted to what is succinct and open to easy understanding — we should be content to set forth the matter in hand as briefly and as clearly as possible, lest by excessively piling up irrelevances we distract the student more than we instruct him” (Ch. 5, transl. Taylor 1961: 90). Ludolf of Luco, the author of the Flores grammaticae (before 1360), an extremely popular verse grammar from the late fourteenth century, adopted the compendious way of presenting its subject matter — that is, short and useful. In his opinion, the knowledge of things is of three kinds: impendiosus, which is large and useful, dispendiosus, which is large and useless, and compendiosus, which is short and useful. The use of speech is so essential, that the more concisely it is taught, the more useful and certainly the more reliable will be the teaching (ed. Scheuer 2000: 353). The moderate brevity (moderata brevitas) of textbooks is also favoured by Vincent of Beauvais, a didactic writer and the author of the first great encyclopaedia written in the Middle Ages. In his popular treatise on the education of the sons of nobility (De eruditione filiorum nobilium) (ca. 1260), he lists a number of virtues a good textbook possesses, looking for justification for them in several Christian and classical authors (ed. Steiner 1938: 13-15). Hugh of St Victor was also the author of a grammatical treatise (Grammatica). In his textbook, he adopted a broad interpretation of the scope of grammar and listed — in the footsteps of Isidore of Seville (Etym. I 5, 1) — altogether twenty-two parts, the principal parts of grammar being word, letter, syllable, and sentence. The fourth part, the syntactical section, was a novelty in medieval pedagogical grammar (Luhtala 2013: 351-353). The remaining eighteen parts of grammar include analogy, etymology, metrical feet, accents, metres, prose, orthography, note, glosses, differentie, barbarisms, solecisms, vices of speech, metaplasms, schemata and tropi, fabule, and historie (the latter two are not discussed). In fact, several authors predating the late twelfth century had a broad understanding of the scope of grammar. The slow and repetitive approach to grammar education, characteristic of the early cathedral schools, is described in John of Salisbury’s Metalogicon (1159), dealing with the verbal and logical arts of the trivium (Copeland – Sluiter 2000: 485). Rather than teach everything at one time, an ideal teacher — such as his own, Bernard of

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Chartres — would impart his instruction to the learners in a gradual manner suiting their abilities. He would point out, in reading the authors, what was simple and “according to rule”, that is, grammatical. The teacher should condemn whatever is barbarous, incongruous, or otherwise against the rules of composition. While expounding the poets and orators, he would further explain grammatical and rhetorical figures, as these devices both strengthen and sharpen the minds of the boys5. The reason why John dwells on the importance of a profound instruction in the arts of the trivium is the educational crisis that had arisen in the twelfth century, whereby the traditional approach had come under attack by the so-called “Cornificians” (see Copeland – Sluiter 2009: 484), who favoured a more practical approach to language education. This could be gleaned from the new kinds of treatises devoted to the art of letter writing, ars dictandi/dictaminis, and prose composition instead of the traditional treatises on grammar, rhetoric and dialectic. 3. Catechetical, Conversational and Exegetical Methods The Ars minor presents the eight “parts of speech” (partes orationis) in a question-and-answer form, whereas the Ars maior uses a direct mode of presentation. Thierry of Chartres explains these methods in his prologue to the Ars minor as follows: “There are two main methods of teaching. One is in the form of a conversation, which accustoms beginners to ask questions of the teachers; this method the Greeks call dialecticismus. The other is positive instruction (affirmation); it asserts what should be remembered on the basis of long research, and those same Greeks call it analecticismus. Donatus, that excellent teacher, made use of the former method in his first work, but of the latter in this, his second work” (quoted and transl. Copeland – Sluiter 2009: 442-443). The use of the catechetical method was a permanent feature of medieval language pedagogy, but it is not likely that its use in Donatus’s Ars minor should be understood as conversational, as Thierry of Chartres does. More probably, the exposition in the Ars minor proceeds so that the teacher asks questions and the pupil answers them. “What is a noun?” — “It is a part of speech with case signifying a concrete body (corpus) or an abstract thing (res) as a proper or a common noun.” — “How many properties does the noun have?” — “Six.” — “What are they?” — 5 Here and elsewhere I am closely following D. McGarry’s English translation, which is quoted by Copeland – Sluiter (2009: 505).

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“Quality, comparison, gender, number, figura, and case” (ed. Holtz 1981: 585, 6-9). The manual shows us how teachers examined the pupils, and it is the same method that is used in the so-called “parsing exercises”. Such exercises form the contents of Priscian’s treatise Partitiones duodecim versuum Aeneidos principalium (“Analyses of the Twelve First Lines of the Aeneid”). Snippets of this method can also be found in Pompeius’s Donatus commentary, where it is made explicit that it is the teacher who is asking the questions. This is how Pompeius — the teacher — examines the word “Africanus”: “Which part of speech is ‘Africanus’? And the boy answers ‘a noun’. I will further ask ‘What kind of noun?’, and his answer ought to be ‘proper’. I would continue to ask ‘Which part of proper nouns?’, and he should answer ‘agnomen’. This is the true order of examining.” (Commentum, ed. Keil 1868 = GL V 142.35-143.3; see also Reinikka 2017: 256-258). Some school exercises and manuals offer us glimpses of the way in which traditional examining or “apposing” of boys took place in the classroom. The teacher called the pupils one by one to his chair to test their knowledge of the text or their capability in Latin grammar (Orme 2013: 32). This must have been a frightening experience to many pupils, as we can learn from a school manual composed in the fifteenth century6. According to its author, the manual at issue presents an alternative way of learning Latin, by usage (usu) rather than by theory (arte). It consists of useful dialogues providing the pupils with vocabulary and expressions that they most frequently meet with in their daily life but which are not available in their textbooks7. One of the dialogues depicts the evening exercise, when the master questions the pupils on Latin grammar, interrogating everyone in turn (auditio circuli). When the final ordeal of the day draws near, the assiduous pupils rejoice whereas the idle begin to tremble with fear. There is some hope that the master may not come, and the boys have the following conversation: “He has guests.” — “But they’ll leave in time.” — “He may go to the baths.” — “But it is not yet a whole week since he was there last. Can’t you see he’s coming! Speak of the devil (= wolf), and he’ll appear” (f. 33). Finally, the trembling pupil resorts to his only hope, which is to take a place near a boy who promises to prompt him (Haskins 1929: 89-90). After the examination, the boys 6 This text was composed in the region of Saxony and is preserved in MS Paris, BN, lat. n.a. 619, ff. 28-34v. 7 F. 28, quoted by Haskins (1929: 87 n. 3). I am following Haskins’s translation closely.

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rejoice as it is time to go home. The examination described here is probably the evening exercise, known as “the declination”, which, according to John of Salisbury, “was so replete with grammatical instruction that if anyone were to take part in it for an entire year, provided he were not a dullard, he would become thoroughly familiar with the method of speaking and writing, and would not be at a loss to comprehend expressions in general use”8. By the twelfth century, a more conversational method was already in use in the classroom, at least in advanced pedagogy. In Ralf of Beauvais’s commentary on Donatus from the end of the twelfth century, it is the pupils who ask the questions. The author calls this method didascalicon or doctrinale (Glose super Donatum, ed. Kneepkens 1982: 4). In his Metalogicon, John of Salisbury spells out the two meanings of the word “reading”; it may refer either to the activity of teaching and being taught, being termed praelectio, or to the occupation of studying writings by oneself, which he calls lectio. The former is the intercommunication between teacher and learner, when the teacher is expounding a literary work (quoted and transl. by Copeland – Sluiter 2009: 503). Among the medieval teachers, it is Alcuin of York, the primus motor of the Carolingian reform, who was the first to reverse the traditional order of questioning in his treatise on grammar, the Dialogus de octo partibus orationis (Law 1992, Luhtala 2020). 4. Memorizing Quintilian regards as one of a teacher’s primary tasks to identify the natural abilities and character of a pupil, of which the surest indications are his memory and capacity for imitation (Inst. I 3, 1, ed. Butler 1920). Although Quintilian’s treatise was not studied as a whole in the Middle Ages, its doctrines are constantly reflected in medieval speculations on education9. Thus, we can find medieval authors advising the schoolmaster to be concerned with the child’s individual qualities and to cultivate memory as a cardinal intellectual virtue. According to Quintilian, 8

The translation is by McGarry (1955), quoted by Copeland – Sluiter (2009: 505). Quintilian’s work, too large for use as a whole in the Middle Ages, was largely known through epitomes, included for instance in the rhetorical handbooks of Fortunatianus and Julius Victor. A gravely mutilated Carolingian manuscript of the Institutiones from the ninth century had a small number of descendants, but it was not until 1416 that a complete text was discovered by Poggio Bracciolini at St. Gall (Winterbottom 1983: 332-334). 9

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the natural talent (natura, ingenium) can be developed by a systematic doctrine (arte, ratione) and by continuous exercise (exercitatio) (1, pr. 26-27; 3, 5, 1, ed. Butler 1920). The choice of a competent teacher (doctor peritus) is also crucial. According to Hugh of St Victor’s Didascalicon, three things are necessary for whoever wishes to occupy himself with learning: natural endowment (natura, aptitudo, ingenium), practice (exercitium), and discipline (disciplina). Natural endowment means that the children must be able to grasp easily what they hear and to retain firmly what they grasp (i.e. memory). It is the quality by which the rational mind investigates and discovers things, Hugh of St Victor explains (Didascalicon 3, 6, p. 90)10. It is inborn, assisted by practice, repressed by immoderate labour, and sharpened by moderate exercise. The two ways in which the natural talent can be developed are by reading and by reflection. As learners, we read when we are instructed by the rules and prescriptions drawn from books (3, 7, p. 91). Reflection represents a more advanced level, whereby the mind investigates the causes and the origin of a matter, its mode and its usefulness. By practice is meant that learners cultivate their natural endowment by assiduous effort (Didascalicon 3, 6, p. 90). Bernard, the teacher of John of Salisbury, insisted that every day something ought to be committed to memory. Each student was required daily to recite part of what he had heard on the previous day, and they had to exercise their faculties in mutual conferences (collationes) (Metalogicon, Ch. 24)11. The process of memorizing is spelt out in more detail by Hugh of St Victor. The memory of man is dull and rejoices in brevity, Hugh argues, and, if it is split into many particulars, it becomes less retentive of details (Didascalicon 3, 11, p. 94). In all that we learn, we therefore ought to gather brief abstracts to be stored in the little chest of the memory. It is the task of memory to retain the things that have been absorbed in the course of learning, through a process of synthesis, which he called “gathering”. Thus, before these things are committed to memory, they must be assembled together into a unit. Now gathering (colligere), according to Hugh, is reducing to a brief and compendious outline those things which have been written or discussed at some length. The ancients called such an outline an “epilogue”, that is, “a short recapitulation, by headings, of things already 10

The page numbers refer to Taylor’s translation, of which I have made use. I have followed McGarry’s translation (1955), with some modifications, quoted in Copeland – Sluiter (2009: 507). 11

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said” (Didascalicon 3, 11, pp. 93-94). By discipline Hugh means that, by leading a praiseworthy life, the pupils must combine moral behaviour with their knowledge (Didascalicon 3, 6, p. 90). Discipline is dealt with in more detail by a number of other authors, to be discussed below, and from a different point of view. The method by which the rational mind investigates and makes discoveries is analysis, which amounts to the use of the dialectical method and primarily consists of definitions and divisions. Analysis is also the method used by a teacher in expounding a text. When we investigate with our reason (whose proper function is analyzing), Hugh explains, the order is such that we descend from universals to particulars. When we learn, therefore, we ought to begin with universals, which are better known and determined and more inclusive; and then, by gradually descending from them and by distinguishing individuals through analysis, we ought to investigate the nature of the things those universals contain (Didascalicon 3, 9, p. 92). The issue of universals occupied the minds of both grammarians and philosophers in the twelfth century and even earlier. Although it was Priscian’s Institutiones grammaticae, among the textbooks on grammar, that provided most of the material for this debate, pedagogical grammar was also influenced by these debates early on. About a hundred years before Hugh of St Victor, Thierry of Chartres (d. ca. 1050) had spelt out his interpretation of Donatus’s order of exposition in his prologue to the Ars minor, understanding it differently from Hugh: “He [Donatus] taught the art with admirable brevity, skilful completeness, and the most subtle teaching system. He published the first book to initiate the boys in the mode of questions for learning and answers for instructing, in such a way that he brought together the whole art in chapters containing its essence, and with a minimum of examples leading inductively to universal rules” (quoted and transl. Copeland – Sluiter 2009: 442). According to Thierry, grammatical exposition started with the particulars of the language and proceeded in the direction of universal rules. Such explicit statements in favour of either order in the textbooks are rare, but at least one of the late antique grammarians, Pompeius, makes his view explicit, when expounding the parsing method, discussed above: “This is the correct order of questioning: you should first mention that which is generic and only after that which is specific. If someone asks you, which part of speech is ‘Africanus’ and you answer ‘agnomen’, you started from the lowest [i.e. particulars]. You did not tell me that it is a noun, and whether it is a common or a proper noun; you only said that which is the lowest. Therefore

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this is how you have to answer: ‘it is a noun, and a proper noun, for agnomen is a part of the proper noun’” (Commentum, ed. Keil 1868 = GL V 143.2-8). To me the order of exposition in an ancient textbook looks more like that proposed by Hugh and Pompeius than the one proposed by Thierry. 5. Discipline and Corporal Punishment The Donatus commentary of Ralph of Beauvais (Glose super Donatum) from the end of the twelfth century contains an elaborate prologue, which touches upon the foundations of Christian education. In Creation, man was made in the image (imago) and likeness (similitudo) of God and had an immortal body. Instruction is needed because man is in a state of depravity (infirmitas) as a result of the original sin. In this state he is inclined to ignorance (ignorancia) and possesses immoderate carnal desire (concupiscencia). The remedy for ignorance is the acquisition of wisdom (sapientia), the most important intellectual virtue, for carnal desire it is the cultivation of moral virtue (virtus), and for the corruption of the flesh, the necessities of life (necessitas) (prologue, ed. Kneepkens 1982: 1). These standard ideas about the human condition are spelt out in more detail in Vincent of Beauvais’s famous encyclopaedia, the Speculum doctrinale. The image of God in man was destroyed by ignorance, the author explains, man’s similitude with God by desire, and the immortality of his body by corruption (infirmitas). The remedy for ignorance is instruction illuminating the intellect; indeed, teaching means “to free the learner from ignorance” (Gabriel 1956: 22). The remedy for concupiscence is moral instruction, whereby discipline (disciplina) begins to rule the will. As regards necessitas, left unexplained by Ralph, Vincent explains that our present state can be improved through acquiring the necessary things of life by the help of the mechanical arts (Gabriel 1956: 14; Speculum doctrinale I 9). The mechanical arts as listed by Hugh of St Victor comprise weaving, armament, navigation, agriculture, hunting, medicine, commerce and theatrical art (Didascalicon 2, 20; 3, 1). Vincent’s understanding of the role of the mechanical arts in improving the human condition is innovative in what is, in many ways, a very traditional account of Christian education. The medieval educational treatises expound how correct intellectual and moral training can lead man to perfection, which means that one is able to govern oneself (Aegidius, De regimine principum II 2, 17;

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Schrübbers 1982-1983: 48). Several educationalists divide human life in three stages whereby this perfection could be reached at the age of twenty-seven or so. In order to gain perfection, it is necessary to start literary studies early on, and more precisely, by studying the Liberal Arts (II 2, 7). Children normally started elementary school at the age of about seven, when their rational ability (ratio) was still considered to be deficient. Therefore, in the process of learning, they needed to be guided and corrected by a teacher and by their parents, who would fill in any lack of reason (Schrübbers 1982-1983: 95). As regards the modes of correcting, several medieval authors accepted the use of violence in teaching. In his treatise “On the Teaching of Children” (De instructione puerorum), composed between 1249-1264 and representing Dominican ideas on education, William of Tournai states laconically: “Boys are to be educated with word, example and the rod. […] If they are not corrected by the word and the example, then one must resort to beating” (ed. Corbett 1955: 21). This is justified with a reference to Proverbs 13:24, “the one who spares the rod hates his son”. The anonymous author of a fifteenth-century educational treatise Commendacio clericorum advises the teacher “to correct the timid boys with words and to master the frivolous with rods”12. Bernard of Chartres, according to John of Salisbury, would in some cases rely on exhortation, in others he would resort to punishment, such as flogging (Metalogicon, Ch. 24, transl. by D. McGarry in Copeland – Sluiter 2009: 505). The educational theory of Pseudo-Thomas13 culminates in the principle of discipline (disciplina), and the imperfect reason of children has to be compensated for by the use of the rod (Schübbers 1982-1983: 48, 53-53). However, a number of medieval authors spoke against educating children by beating — a view for which they could find support in Quintilian (I 3, 13-14, ed. Butler 1920). Vincent of Beauvais, aware of the fact that some children are naturally receptive to teaching, maintains that such children only need guidance, not coercion. Those who are by nature more corrupt and unwilling to learn — the discoli — need the bridle of discipline and must be directed by coercion. He warns against the quick and unpremeditated use of corporal punishment. Children are by nature timid and can be deterred from their desires and wishes by mere threatening, 12 Edited from MS Vatican, BAV, Pal. Lat. 1252, fols. 99r-109v by Thorndike (1949: 409-433), and translated in Thorndike (1949: 201-23); for this particular passage, see p. 225. 13 “Das Werk des Pseudothomas ist wahrscheinlich 1260-1265 von einem Mitarbeiter des Vinzenz von Beauvais verfasst worden” (Schrübbers 1982-1983: 20).

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whereas beating can do more harm (nocere) than good (valere) (De eruditione filiorum nobilium, ed. Steiner 1938: 89, 31-43; 91, 100-101; Gabriel 1956: 27-28). Aegidius of Rome (ca. 1277-1279) does not mention corporal punishment as a method of bringing up children. His method of guiding pupils is by example and by word — warning, reproaching, and controlling (monere, increpare, cohibere, corrigere) (Schrübbers 1982-1983: 49). Battista Guarini (Ch. 5, ed. Kallendorf 2002: 266) also disapproves of violent punishment, because, in his opinion, the fear of being beaten often makes youngsters resent the study of literature, or can even lead a student to resort to plagiarism. Such is the case, if a student fails to compose the declamations assigned to him by using his own wit, and instead presents a work composed by someone else. It is more honorable, Battista thinks, to use charm and flattery and if necessary frighten the pupils with the threat of an immediate beating without however carrying out such threats14. Interestingly, plagiarism associated with the study of literature is also mentioned by John of Salisbury, in relation to the obligatory daily compositions of prose and poetry, whereby pupils were supposed to imitate the works of distinguished authors. “And if, to embellish his work, someone had sewed on a patch of cloth filched from an external source [cf. Horace, Ars Poetica 16, ed. Fairclough 1961, Matthew 9:16], Bernard, on discovering this, would rebuke him for his plagiarism, but would generally refrain from punishing him. […] After he had reproved the student, he would, with modest indulgence, bid the boy to rise to real imitation of the authors” (Metalogicon, Ch. 24, Copeland – Sluiter 2009: 506). 6. Conclusions Educational treatises present idealized accounts of the ordered progress by which medieval children were supposed to advance in their studies until they reached the age of twenty-seven or so, when their intellectual ability had supposedly reached perfection. Medieval culture was bookish, and the method of reading was analysis by means of the tools provided by the arts of the trivium. Language skills were regarded as crucial for cultivating the intellectual virtue of wisdom (sapientia), identified as the Word of God made flesh, that is, Christ, and they were the principal subject taught in pre-university education. Medieval educationalists 14

I have made use of Kallendorf’s translation of Battista Guarino’s treatise (2002).

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tended to describe the role of grammar in very traditional terms, i.e. as teaching correct speech and writing, or by simply mentioning Donatus’s authoritative textbook, without considering that secondary grammar education had moved a long way from the standards of Late Antiquity and the early Middle Ages. In fact, it had developed into a highly analytical discipline, involving a large number of abstract concepts and technical terms derived from philosophy. Medieval education continued to be thought of as preparation for adult life, and discipline was the tool which compensated for insufficient intellectual abilities. For several humanist teachers and for a modern reader, medieval manuals of grammar appear too analytical to be studied at the secondary level of education (Luhtala 2017: 196-199). It is indeed likely that some pupils encountered major difficulties with inculcating so many grammatical rules in such an early stage of their life. However, very few medieval educationalists make mention of such frustrations. Yet it cannot be ruled out that a well-known vernacular proverb, “a holy youth develops into an old devil” (De jeune angelot, vieux diable), has captured something of such frustrating experiences. It is quoted by two of our sources, PseudoThomas (Schrübbers 1982-1983: 49) and Vincent of Beauvais (II 2, 24, ed. Steiner 1938: 82). Schrübbers suggests that this proverb points to a situation in which a young learner has not been able to take in his early education in a correct manner because of his incomplete reasoning ability. He abandons it later on and turns into “a devil”, either out of revenge or out of misapprehension (Schrübbers 1982-1983: 49-50). For Vincent of Beauvais, this “detestable” proverb presents a case in which a pupil has been studying for the wrong motives: “If a youngster fails to justify his early goodness and excellence, it is because he has only simulated simplicity and innocence in order either to gain the good will of his parents or to avoid well-deserved punishment” (Ch. 24, ed. Steiner 1938: 82, 116-126, transl. Gabriel 1956: 27).

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II. THE EARLY MODERN PERIOD

GRAMMATICAL REPRESENTATION OF NOMINAL CLASSES IN BRAZILIAN MISSIONARY GRAMMARS (SIXTEENTH AND SEVENTEENTH CENTURIES)1 Cristina ALTMAN (Universidade de São Paulo)

Abstract: Since “the most spoken language along the Brazilian coast” was first described by Joseph of Anchieta (1534-1597) in the sixteenth century, researchers of the Tupi languages have had to assume, not without a good deal of disagreement, a theoretical position in the face of the difficulties that the description of the lexical categories of these languages imposed on them, notably those regarding nouns and verbs. Indeed, more than one later scholar interpreted the descriptions made by the missionaries as an imposition by the describer on the language described. The present study not only revisits this old issue, but also examines to what extent the “new” linguistic forms and functions induced the missionaries to modify their model of reference. To achieve this, I expand on previous studies conducted within the Tupinambá tradition (Altman 2007; 2012a), by comparatively evaluating the solutions proposed by the first describers of the Angola language (Dias 1697) and the Kiriri language (Mamiani 1699), both spoken in colonial Brazil during the seventeenth century. I conclude that the missionaries did not simplify or modify the languages 1

The first time I met Pierre Swiggers in his book-crowded office at KU Leuven, more than thirty years ago, I could not imagine that, from that moment on, our student-professor relationship would slowly develop along the years into a cordial and lasting friendship. Pierre directed my doctoral thesis about the academic production of Brazilian linguists between 1989 and 1991 and, since then, the circuit Leuven – São Paulo has never been interrupted. Pierre has been to São Paulo several times: as a member of my doctoral evaluation committee in 1993; to teach postgraduate classes and deliver advanced seminars; as a member, once more, of the committees that evaluated my Livre Docência application (2001) and my Professorship in Linguistic Historiography (2008). It has been a long way of many joys (and some inevitable failures) during which Pierre has always been discretely supportive, as is his style, and for which I am very grateful. Until today, Pierre Swiggers is an inspiring professor — for me, my students, and the students of my students — of the linguistic historiography we continue to cultivate at the University of São Paulo. On this special occasion, I would like to dedicate to him this unpretentious study about the first Brazilian grammarians, missionaries and linguists doublés, a topic that Pierre encouraged me to pursue as early as 1993. A shorter version of this contribution was presented at the 10th International Conference on Missionary Linguistics, held at the Sapienza Università di Roma, March 21-24, 2018, under the title of Nominal Classes Description within the Brazilian Missionary Tradition. I thank the editors and referees for the careful reading of the present text. Remaining mistakes are my responsibility.

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they described and that the grammatical knowledge they acquired through the description of these so-called exotic languages was conceptually innovative, even if terminologically conservative.

1. Introduction: Setting the Problem The grammars examined here, although all published in Lisbon, were produced within the context of the sixteenth- and seventeenth-century Jesuit missions in Brazil. In fact, in Portuguese America, no other religious order exerted as much power as the Jesuit order, whose first members set foot on Brazilian soil in 1549. The Franciscans came as early as 1515, but their writings were not as numerous (in this regard, André Thévet’s [1502-1590] Cosmographie universelle of 1575 was an exception). The French Calvinist priest Jean de Léry (1534-1611, cf. Léry 1980 [1578]: 275-303) was the first to register forms of the Tupi language as it was spoken at the time. His work, however, is not a grammar: based on what is left, after the several (not always careful) transcriptions through the centuries, we can hardly say that we have before us an attempt to describe the Tupi language — or at least of some part of it — but rather a casual collection of colloquial phrases, as has been emphasized by Rodrigues (1997a). The Jesuits dominated the religious and educational agendas in Brazil at least until the middle of the eighteenth century, when they were expelled from Portugal and its colonies. Around the same time, Portuguese was declared the only official language of the country. We owe to the Jesuits the first descriptions of multiple native languages, viz. Tupinambá, Kiriri and Kimbundu. From today’s vantage point, we can say that ancient Tupi or Tupinambá — or Língua Brasílica, or Brasiliano, spoken in Brazil in the sixteenth and seventeenth centuries, the Paulista General Language, in Rodrigues’ (1994; 1998) denomination, spoken in the seventeenth and eighteenth centuries, and the Amazonian General Language, the Nheengatú, spoken from the seventeenth century until nowadays (Bessa Freire 2004) — consists of geographical and historical varieties of the same subset of the Tupi-Guarani family, disseminated along the Atlantic coast, from the South up to the Amazon region in the North. It is not hard to imagine, however, that the colonial sociolinguistic reality was much more complex than that. There were hundreds of other languages and ethnicities, like Kiriri, not to mention the various African languages that entered Brazil with the slave trade, in successive waves, from the middle of the sixteenth century up to the end of the nineteenth (Bonvini 2008b).

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Addressed to other European missionaries in charge of the natives’ and the enslaved Africans’ conversion, these materials, notably the grammars, were essentially descriptive and pedagogically oriented. Presenting only few definitions and examples, they were closely based on the Latin grammatical tradition. Even so, as some recent studies have pointed out, the missionaries succeeded in capturing the structure of the languages they described. Altman (2007; 2009), for example, echoing Leite’s (1990; 2005) analysis, suggested that P. Joseph de Anchieta’s (1534-1597) data allowed modern researchers to reconfirm the ergative nature of the language. The present contribution examines, by extension, whether the same could be said about P. Luigi Vicenzo Mamiani della Rovere’s (1652-1730) and P. Pedro Dias’ (1622-1700) descriptions of languages that, unlike Tupinambá, have nominal classification systems. In the next sections, I present the main criteria used to select the materials considered in this article and briefly resume the basic characteristics of the Latin grammatical model which served as the general starting point for the Jesuits. I subsequently point out some particularities of the grammatical description of Tupinambá, notably in Anchieta’s pioneering work. Finally, I describe Mamiani’s and Dias’s approaches to the nominal classes of Kiriri and Kimbundu, respectively. 2. Main Delimitations: Selection of Materials and Analysis Viewpoint 2.1. The Grammars Tupinambá, extinct by the nineteenth century, was referred to by the Spanish-born Anchieta as “the most spoken language along the Brazilian coast”. It was described twice in the period: first by himself (Anchieta 1990 [1595]), and second by the Portuguese Jesuit Luís Figueira (15751643) (in 1621, with a second, better-known edition in 1687). The Kiriri language, spoken in the northeastern interior of the country, was described by the Italian Jesuit, Mamiani, one century before its extinction in the eighteenth century (Mamiani 1877 [1699]), and one should also consider the Kimbundu grammar, written by the Portuguese Jesuit Dias, who was the first to describe this language (Dias 1697). Unlike Tupinambá and Kiriri, spoken by Brazilian natives before the Europeans’ arrival, Kimbundu was introduced into the country in the seventeenth century by the enslaved Africans who came from Angola (Bonvini 2008a, Rosa 2013, Petter – Araújo 2015). This circumstance, however, was not taken into consideration in the following analysis; our questions focus on the missionaries’ grammatical descriptions irrespective of the origin both of the languages described and of the authors.

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Although the missionary texts used to circulate among the priests in manuscript form long before they went to press — not to mention the time necessary to obtain the various permissions and “licenses” required by the Church — the date of the grammars’ first edition has been my first criterion of selection. Thus far, despite the years that separate one publication from another, I assumed that the four grammars in question were contemporaneous, in the sense that they circulated among priests approximately in the same period, and were produced in the same “eight parts of speech” mold. The application of the same model to describe different languages during centuries suggests that the knowledge the Jesuits conveyed was, to some extent, continuous and cumulative. After all, belonging to the same order not only meant that they shared the same faith, but also that they received the same education and the same linguistic training, notably as far as Latin grammar is concerned. This common background guarantees a certain uniformity of the materials to which I addressed my first question: how did the missionaries working in Brazil during the sixteenth and seventeenth centuries represent the forms and functions of the nominal constituents of a sentence? 2.2. The Model It is an established idea in linguistic historiography that the encoding process of the so-called exotic languages during the sixteenth and seventeenth centuries was the result of a double grammatical mediation (Auroux 1992a; 1992b). More precisely, it consisted of adapting the Latin grammatical model to the description of European vernaculars, and readapting it for a second time to the description of these “new” languages. As a matter of fact, the codification of the languages here considered — Tupinambá, Kiriri and Kimbundu — was mediated not only by the authors’ formal knowledge of Latin grammar and the modes of description of their own vernaculars (cf. Figueira 1880 [1687]: 13)2, but also, as I emphasize, by their knowledge of the descriptions previously proposed by their peers. Besides, we can assume the mediating effect of a certain 2 “Assi como na língua portugueza em lugar de casos ajuntamos algumas preposições aos nomes, v.g. Pedro, de Pedro, a Pedro, para Pedro, com Pedro, etc.; assim também n’esta língua qualquer nome substantivo é governado, e varia com preposições.” [“Just like in the Portuguese language, instead of cases, we add certain prepositions to the nouns, e.g. Pedro, of Pedro, to Pedro, for Pedro, with Pedro, etc.; in this language too, any substantive noun is governed, and varies, according to prepositions.”] (Figueira 1880 [1687]: 13).

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intuition of the language that the missionaries ended up acquiring in their interactions with native speakers (Rosa 1995; 2006; Altman 2007). Concerning the descriptive mold itself, the grammars of the “exotic” languages were, in general, organized according to a specific Latin tradition. Remarkably, this indebtedness is not explicitly mentioned by Portuguese missionary Jesuits in their grammars, but it is unanimously admitted by modern scholars (Rosa 1995; 2013; Zwartjes 2002; 2011; Tashiro 2003; Bonvini 2008a) that their main reference was the De institutione grammatica (1st ed. 1572) of the Jesuit Manuel Álvares (15261582). Be that as it may, the grammars under examination basically observed the same pattern as other grammars from the period. In general, the rules of pronunciation came first, followed by the declension rules of nouns, adjectives, and pronouns, and the conjugation rules of verbs. Subsequently, grammarians offered an enumeration of non-inflected categories such as prepositions (or postpositions), adverbs, interjections, and conjunctions. At the end, they might include a few notes on syntax. The study of the word, or, more precisely, the study of the eight parts of speech was the core of the grammars, as it was considered the primary and principal task in sixteenth and seventeenth-century grammatical description. It is well-known that the transposition of the Latin model to the description of native languages did not happen without problems. The missionaries faced languages with different vowel qualities, with glottal stops, without declensions or conjugations; with frequent “interpositions” (viz. incorporations), postpositions etc., all of which very often required ad hoc adaptations of the classical model. The particular feature that I want to examine more closely is the nominal classifier, as it is called today, which is present in colonial Kiriri and Kimbundu, but neither in Portuguese, nor in Tupinambá3. The topic of nominal classes seems to be a very suitable perspective to both descriptive linguists and historiographers interested in understanding how these categories have been described over time (Kilarski 2013). Despite the richness of the theme, however, I will consider the issue only from the Jesuit perspective, examining which grammatical or lexical categories the missionaries used in encoding the nominal classes in these Brazilian languages.

3 I.e. neither Portuguese nor Tupinambá are considered nominal classification languages, although they can eventually present some contrasts between human/non-human entities, alienable/non-alienable possession, etc. (Allan 1977).

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3. Analysis of the Four Grammars 3.1. Anchieta (1990 [1595]) and Figueira (1621; 1687) on Tupinambá As I have previously discussed in Altman (2007; 2009; 2012a; 2014), Anchieta and Figueira soon noticed that nouns in Tupinambá did not have morphological marks of declension, nor gender, nor number, and seemed to be tense-inflected. In other words, the frontiers between nouns and verbs were not as demarcated as predicted by the model. The following comment by Anchieta is telling: Em todos os nomes ha præterito, q he, ôera, vel véra, & futuro, âma, vt mbaê, couſa, mbaêpoéra couſa que foy, mbaêráma, couſa que ha de ſer […] (Anchieta 1990 [1595]: 87). “In all nouns there is past [tense], which is ôera, or véra, & future, âma, e.g. mbaê, thing, mbaêpoéra thing that it was, mbaêráma, thing that will have to be.”

Verbs, in turn, could be interpreted as “adjectives/nouns”, depending on the particles prefixed and/or suffixed to them: e.g., anheêng “I speak”; xe nheéngixoêr “I [am] speaker” (Anchieta 1990 [1595]: 124; see also Rodrigues 1999a). So, what seemed to be the key element to classify Tupinambá stems, from Anchieta’s viewpoint, were the affixes that cooccurred with them. He clearly distinguished two series of these elements — called articles and pronouns — to designate the two kinds of person and number markers that preceded Tupinambá stems.

1s 2s 3s 1p excl. 1p incl. 2p 3p

pronouns (free forms)

articles (prefixed)

pronouns (prefixed)

yxê endê y orê yandê pee y

a ere o oro ia, ya pe o

xè ndè y,i oré yandé pè y,i

Table 1 — Tupinambá person-number markers (Anchieta 1990 [1595]: 42, 62; my data organization).

Schematically, the a-paradigm (i.e., the articles) was always used with active verbs (i.e. transitive verbs) and, according to Anchieta, also with some neutrals (i.e. intransitives). This means that the a-paradigm, besides

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indicating number and person, also marked the verbal nature of the root that followed it. “active” series (= articles; my data organization) aiucâ Pedro (Anchieta 1990 [1595]: 63) 1s nom “active”/Vt /acc I kill Pedro.

The series xe-, nde-, etc. does not seem to have been so homogeneous. These pronouns could precede both a neutral verb (i.e. intransitive, nonactive), or an adjective, or a noun, i.e. it could precede both a verbal and a nominal stem, as in the examples below: “non-active” series (= pronouns; my data organization) xerorîb (Anchieta 1990 [1595]: 63) 1s nom “non-active”/Vi I rejoice myself. xemaendûar (Anchieta 1990 [1595]: 62) 1s nom “non-active”/Vi I remember. xecatû (Anchieta 1990 [1595]: 113) 1s nom “non-active”/Adj I [am] good. xepajé (Anchieta 1990 [1595]: 115) 1s nom “non-active”/Subs I [am] sorcerer. xepindá (Anchieta 1990 [1595]: 116-117) 1s nom “non-active”/Subs I [have] fish hook.

The problem arising from the mismatch between Tupinambá’s data and the Latin framework could then be posed in the following terms: how to interpret — and classify — stems whose occurrence seemed so undetermined? On the one hand, neutral verbs occurred with both series: the a-paradigm and the xe-paradigm, and Anchieta gave us no clues about how to distinguish neutrals of one and another paradigm4. On the other, nouns (encompassing both substantives and adjectives) also seemed to show ambiguous behavior. From the semantic viewpoint they could be easily identified: catu “good”, pajé “sorcerer” and pinda “fish hook” were “qualities” or “substances” and not “processes”. From the 4 maendûar “to remember” and rorîb “to rejoice” were the only two examples Anchieta gave of neutral verbs inflected according to the xe-paradigm (cf. Edelweiss 1969).

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morphosyntactic viewpoint, however, they did not behave as expected: they could constitute a predicate, i.e. they carried tense and person markers when juxtaposed to the xe-paradigm. How to represent this particularity within the Latin framework? Anchieta’s solution in this case was to analyze all the stems that followed the xe-paradigm as verbs. In his presentation, the construction “xe-stem” carried the verb “to be”, the element responsible for tense and mode inflection, something like xe [verb “to be”] + stem, xe catú “I am good”. Anchieta states: Os nomes conjugados como verbos incluem em ſi o verbo ſum, es fui, em duas ſignificação [sic], ſ, ſer, & ter. […]. [Cf.] xecatû, ndecatû, ycatû etc [Eu [sou] bom, você [é] bom, ele [é] bom]; […] xeaòb [Eu [tenho] roupas]. (Anchieta 1990 [1595]: 113, 117; my emphasis) “Nouns inflected as verbs include in themselves the verb sum es fui [I am, you are, I was] in two signification [sic], i.e., to be & to have. […]. [Cf.] xecatû, ndecatû, ycatû etc [I [am] good, you [are] good, he [is] good]; […] xeaòb [I [have] clothes].”

As we can see, Anchieta adopted a morphosyntactic perspective on Tupinamba data rather than a taxonomic one: any stem inflected by a pronoun, i.e., by the xe-paradigm, functioned as a verb. Succeeding Anchieta, and following him closely in this and other aspects, Figueira (1621) presented Tupinambá data dutifully organized in extensive lists — e.g., verbs conjugated with the article-a (pp. 7-19); verbs conjugated with the pronoun xe- (pp. 20-29), etc. It was this detailed and more extensive way of representing data, apparently more didactic to his readers, that probably compelled Figueira to propose a third series of personal-number markers, in which the 3rd person accusative “i-” (cf. Navarro 1998: 50) formed a “new” compound, as in the Table 2 below:

1s 2s 3s 1p excl. 1p incl. 2p 3p

pronomes

artigos 1

artigos 2

xè nde y ore yande pe y

aereo oro ya pe o

ai erei oi proi yai pei o

Table 2 — Tupinambá person-number markers (Figueira 1621: 6-7, my data organization).

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Figueira’s proposition of two classes of articles is unique. Subsequent grammarians did not adopt these classes, although more than one author of the Brazilian romantic period (e.g., Dias 1858 and Faria 1858) reproduced them uncritically. In general, the article and pronouns opposition established by Anchieta remained in Tupinambá grammars up to the end of the nineteenth century, when it was replaced by other terms (Altman 2012a; 2012b; 2014). The issue about the verbal or nominal nature of Tupinambá’s stems remained a descriptive problem, however, up to the twentieth century (cf. Queixalos 2001). 3.2. Mamiani (1877 [1699]) on Kiriri, or Kariri (Kipeá) In sharp contrast to the cultural and linguistic homogeneity of the Brazilian coast region of the sixteenth and seventeenth century, there were hundreds of nations in the sertão (i.e. the interior). These peoples, practically unknown by the Europeans, were generically referred to in the literature by the term Tapuia, and were perceived by the Portuguese colonizers as extremely diversified, both ethnically and linguistically. Among them was the Kariri nation, whose main language, Kiriri, or Kipeá, was described by Mamiani in 16995. Kiriri is completely extinct today, but its interest derives from the fact that it was the only Brazilian native language grammatically described in this period besides Tupinambá. The language probably belonged to the Macro-Jê stock (cf. Rodrigues 1994; 1999b), a family different from that of Tupi, and in the period discussed here, it was found disseminated in the northeast of the country. 3.2.1. The articles of the pronouns Almost one century after Anchieta and Figueira, whose grammars he certainly knew (Mamiani 1877 [1699]: 3), Mamiani also came across a language whose stems did not vary, in the sense that they were not inflected in gender, number, or case, nor in aspect, mode, or tense. This fact presented him with problems already faced by Anchieta and Figueira: first, how to distinguish a “nominal stem” from a “verbal stem”? Second, if distinguishable, which elements were charged to mark their “accidents”? 5 Mamiani also published a catechism in Kiriri (Mamiani 1698). Zwartjes (2011: 175ff.) offers more details about colonial Kiriri sources and presents some information about Mamiani’s personal data. Rosa (1995), Rodrigues (1993; 1994; 1996) and Altman (2012b), among others, do the same for Anchieta’s and Figueira’s, and Bonvini (1996a; 1996b; 2008a) and Rosa (2013), for Pedro Dias’.

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Like his predecessors, Mamiani looked at the position of the stem within a phrase and then at the prepositions and prefixes that co-occurred with it. Indeed, on p. 6, he promptly remarked that, in Kiriri, nominal stems cases could be identified either by syntax, as the nominative and the genitive cases, or by the incidence of a preposition that followed or that was inserted into the stem. This can be seen in his first examples of the substantive pronouns: Hietçã 1st p. article/=nom. or genit. I

Hietçãde 1st p. excl. article/=nom. or genit. we

Hidiohò 1st p. article/[prep.] to me

Hidiohode 1st p. excl. article/[prep.] to us

Hinhà 1st p. article/[prep.] from me

Hinhade 1st p. pl excl. article/[prep.] for us

(Mamiani 1877 [1699]: 7, my emphasis)

In this case, Mamiani tried to achieve some level of descriptive adequacy by valorizing the role of prepositions in case marking. This was in clear analogy to the solution proposed by the first grammarians of the European vernaculars (cf. Robins 1967, Swiggers – Vanvolsem 1987, Colombat 1988, Swiggers 1997), but also by Anchieta and Figueira for Tupinambá. More importantly, like his predecessors, he introduced two other classes of variable elements in his grammar — articles and particles — in order to account for Kiriri’s particularities: the stems “declined” of sorts, or better, “almost declined”, as he said (Mamiani 1877 [1699]: 10), according to the articles that preceded them. Consider the following examples: Ipadzù article of the pronoun/3rd person/sing/possession/1st declension/+N “possessive pronoun” + N his father Icotò article of the pronoun/3rd person/sing/1st declension/ +V “substantive pronoun” + V he steals (Mamiani 1877 [1699]: 12, my emphasis)

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In brief, these prefixed elements, doublés of articles and pronouns, connected to a stem to shape them, either as nouns, like in the first example, or as verbs, like in the second. Depending on its article, the stem belonged to one of the five “near-declensions” proposed by Mamiani, since the noun/verb stems themselves were invariable (see Table 3 below). Each “declension” demanded its own rules and Mamiani presented them in list format (cf. Mamiani 1877 [1699]: 13ff., 26ff.)6. Mamiani adopted a viewpoint similar to Anchieta’s and Figueira’s regarding the organization of Kiriri phrases: the “solution” to arrive at an adequate description of these languages relied on the variable elements that preceded their stems. Also, in Kiriri, the articles/pronouns seemed to be crucial elements for the composition of nominal (and verbal) phrases — the difference being that articles and pronouns in Kiriri did not form two different paradigms of personal markers, like in Tupinambá, but were merged in one and the same compound. Persons 1. Pron. Sing./ Ego [declensions] Meus

2. Tu Tuus

3. Ille Suus

Plur. Plur.

1.

Hi

E

I

Plur.

1. Excl. Nos Noster Hide

1. 2. Incl. Vos Nos Vester Noster Cu-a E-a

3. Illi Sui

2.

Hi

Ey

S

Plur.

Hi-de

3.

Hidz

Edz

Se

Plur. Hide-de

C-a ou K-a K-a

4.

Hi

E

Si

Plur.

Hi-de

Cu-a

E-a

Si-a

5.

Dzu

A

Su

Plur.

Dzu-de

Cu-a

A-a

Su-a

Ia

E-a

Sa

Edz-a Se-a

Table 3 — Division of noun, verb and preposition declensions according to the articles of the pronouns (Mamiani 1877 [1699]: 11).

6 Mamiani (1877 [1699]: 13): “A esta primeira declinação pertencem os nomes começados por I, que não são referidos nas outras declinações, & mais os nomes seguintes […].” [“To this first declension belong the nouns that begin with I, [and] that were not referred to in the other declensions, and more the following nouns.”] The remark is followed by a long list of stems organized in alphabetical order; no semantic classification is intended.

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3.2.2. The (classifier) particles Unlike Anchieta and Figueira, who did not face a “nominal classifier language”, and, more interestingly, unlike for other languages in the Brazilian northeastern region, or even for other Macro-Jê languages, Kiriri had mechanisms of nominal classification that Mamiani seems to have identified quite adequately. According to modern authors (notably Rodrigues 1997b; 2014), the language had three systems of nominal classification: (a) a system of classifier prefixes that are attached to quantifier words or to descriptive adjectives of dimension, consistency, and color; (b) a system of possessive classifiers; and (c) a third system of interrogative and demonstrative classifiers based on the opposition animate/ inanimate. Mamiani succeeded in identifying all of them. As far as the first system is concerned, Mamiani recognized twelve classifier prefixes, quite consistently called particles by him — never articles nor pronouns — that varied according to the semantic content of the noun: Ha nesta lingua doze partículas, a saber: Be, Bù, Crò, Crù, Eprù, He, Hò ou Hoi, Yà, Mù ou Mui, Nù, Rò, Worò, as quaes se costumão ajuntar a huns adjetivos numeraes, ou de medidas, ou de cores, ou outros, conforme a variedade da matéria dos seus Substantivos com que concordão. (Mamiani 1877 [1699]: 53) “There are twelve particles in this language, namely: Be, Bù, Crò, Crù, Eprù, He, Hò or Hoi, Yà, Mù or Mui, Nù, Rò, Worò, to which some numeral adjectives, or [adjectives] of measure, or color, or others are usually attached, according to the variety of the material of its substantives with which they agree.”

Schematically, we could present Mamiani’s data as below (my data organization, cf. also Rodrigues 2014: 271): 1. be- [hill, dishes, banks, fronts] 2. bù- [the most universal of all of them; houses, arrows, bowls, corn cobs, and living things, except for birds] 3. crò- [birds, stones, stars, and round things, funerals, fruits, eyes, etc.] 4. crù- [liquids, rivers] 5. eprù- [sets of objects] 6. hè- [wood objects, legs, etc.] 7. ho-, hoi- [ropes, vines, threads, snakes] 8. yà- [objects made of iron, bones, or sharp objects] 9. mù-, mui- [edible roots] 10. nù- [holes, wells, mouths, fields, etc.]

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11. rò- [dresses, cloths, fur objects] 12. worò- [paths, practices, speeches, stories] List of the 12 particles (= classifier prefixes) and their semantic classes, according to Mamiani (1877 [1699]: 53-54)

As happens also in modern studies of classifiers, Mamiani observed that these particles were not directly attached to the classified noun but to the adjective that agrees or has to agree with it: prefixed in the case of numeral adjectives; suffixed in the case of non-numeral adjectives, as in the examples below: cro-yo uché croyó uché particle/adj. numeral/ +[N] classif./quantifier/ +[N] several days vinuá bu-pi vinuá bupi [N]+ particle/non-numeral adjective [N]+ classif./adjective kids small (Mamiani 1877 [1699]: 53-54)

In discussing the second system, of the “possessive classifiers”, Mamiani (1877 [1699]: 59-62) also presented twelve types of generic substantives that, according to the semantic category to which the “thing possessed” belonged, had to occur with one or another of the possessive pronouns (i.e. one or another of the articles that worked as possessive pronouns). In other words, the relationship between the possessor and the thing possessed was not “direct”, expressed as it was by a generic substantive intermediation that classified the entity possessed according to the way it was acquired. If an animal anyone owned, e.g., had been raised at home, the article indicating the possessor was coupled to the generic substantive of its class, in this case Enki - do, which means criação “animal breeding”, and not directly to the “animal possessed”. Assim, para dizer, Minha vacca, não se diz Hicradzò; mas, Hienki do cradzò; pondo a preposição, Dò, ao nome próprio da criação. (Mamiani 1877 [1699]: 59, my emphasis) “So, to say ‘My cow’, one does not say Hicradzò, but Hienki do cradzò, placing the preposition Dò next to the generic noun of the cattle breeding.”

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Hence: Hienki do cradzò Hi enki 1st p. sing “domestic animal”/possessive classifier my (animal breeding) cow

do of

cradzò cow

(Rodrigues 1999b: 191)

Likewise, the same kind of construction applies to the possession of things that were “captured in the woods”, or “picked from the bushes”, or “brought from somewhere else”. These objects take the possessive classifier Vaprù — do, for example: Dzuaprù do murawò, do Kenti “my pig, or honey, that I brought from the bushes” (Mamiani 1877 [1699]: 59), and so on. Correspondingly, Mamiani proposed the following system of possessive classifiers: 1. Enki [used with nouns of domestic animals] 2. Vaprù [used with nouns of hunting, bush fruits, everything that comes from somewhere else] 3. Ude [used with nouns of cooked things] 4. Upodò [used with nouns of baked things] 5. Udje [used with nouns of harvest vegetables] 6. Uanhi [used with nouns of manioc crops] 7. Ubò [used with nouns of fruits that are harvested green to be ripened at home] 8. Uitò [used with nouns of things that we found] 9. Boronùnù [used with nouns that denote spoils of war] 10. Ukisi [used with nouns of things that can be shared like bush hunting, arrows, etc.] 11. Ubà [used with nouns of things that we receive as a gift] 12. E [used with nouns of things that we carry] List of the “generic substantives” serving as possessive classifiers (Mamiani 1877 [1699]: 59-62, my data organization)

According to Rodrigues (2014), the language also had a third system of interrogative and demonstrative classifiers based on the opposition animate/inanimate, which Mamiani saw as a human/non-human opposition: Adjé and Udje, or Sodè realized this opposition: Adjé diteri “Who came?”; Udje enetè “What do you do?”, Sodè emè “What do you say?” (Mamiani 1877 [1699]: 56). In any case, one cannot fail to observe that Mamiani’s description was adequate: besides the formal criterion, he was able to organize the classifier systems into semantic categories.

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3.3. Dias (1697) on Kimbundu Kimbundu, the Língua de Angola, or the Ambundus’ language, was also spoken in seventeenth and eighteenth-century Northeastern Brazil (mainly Pernambuco and Bahia). It is important to observe that, in this period, Kimbundu still served as a vehicular language in Luanda, Angola’s capital, where the enslaved men had to remain for a period, before being trafficked to Brazil. It was spoken by the African-Portuguese communities who lived there and by the various peoples who came from different regions of the African kingdoms, where other languages closely related to each other were used, as stated by Bonvini (2008b: 27, 31-32). Besides the proximity of their languages, this forced coexistence favored the generalized use of the Kimbundu variety that ended up entering Brazil. This does not mean, however, that the language transplanted was a creole or a pidgin. There is a consensus among specialists that the language described by Dias was in fact the Kimbundu spoken in Angola (Bonvini 2008a: 26-29, 2008b: 38; Rosa 2013: 35-38). Kimbundu is not spoken in Brazil anymore, but in Angola three major ethnical groups still speak a Bantu language: in addition to Kimbundu (25%), Umbundo (37%) and Kicongo (13%) also occur (Rosa 2013: 33-35). Like other languages of the Bantu family, Kimbundu has a very complex system of nominal and verbal prefixes, which are nominal class morphemes of agreement (Bonvini 2008a: 24). The language does not have “cases”, nor “declensions” in the traditional sense of these terms, but the opposition singular/plural is quite pertinent. Modern researchers organize Kimbundu’s prefixes into classes numbered from 1 to 18 — singular and plural are considered distinct classes —; each nominal stem is necessarily associated with a class. These nominal class prefixes have a morphological value, in that they mark the opposition singular and plural, and a semantic value, as they mark the class to which the noun belongs. From a syntactic point of view, they mark the agreement between the constituents within a nominal or even a verbal phrase (Gomes – Okoudowa 2015: 140, but see also Bonvini 1996b and Rosa 2013: 107). For instance, the following prefixes correspond to the classes numbered 1 to 4 below: mu/a; mu/mi … Class 1 Mutu [man] Prefix mu [sing. “human” + N stem] Class 3 Muxi [tree, stick] Prefix mu [sing. “plant” + N stem]

Class 2 Atu [men] Prefix a [pl. “human” + N stem] Class 4 Mixi [trees, sticks] Prefix mi [pl. “plant” + N stem]

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In the composition of a nominal phrase with the structure N + adj. presented by Dias, e.g., it is obligatory to use the agreement prefix corresponding to a class: for Class 1, the agreement prefix is u-, for Class 2, a-, as in the following cases: Mutu unène mutu unène Prefix class 1/+ N/agreement prefix class 1/+ Adj man big Atuanène (P. Dias 1697: 2) atu anène Prefix class 2/+ N/agreement prefix class 2/+ Adj

men big

In accordance with the general plan of a Jesuit grammar, P. Dias (1697: 4) presented these morphological traits in the beginning and quite adequately: “Naõ tem eſta língua declinações, nem caſos; mas tem ſingular, & plurar, v.g. Nzambi, Deos. Ginzambi, Deoſes” (“This language does not have declensions, nor cases; but it has singular and plural, e.g. Nzambi, Deos. Ginzambi, Deoſes”). His descriptions focused on the changes of the letters or syllables that preceded the stems, and the rules he proposed were based on formal regularities in these changes. Thus, in the section Regras para ſaber o plurar pelo ſingular, & para adjectivar o ſuſtantivo com o adjectivo no ſingular, & plurar [“Rules to know the plural by the singular, and to adjectivize the substantive with the adjective in the singular and plural”], P. Dias (1697: 4) stated that: Todos os nomes, que no ſingular começarem pelas ſyllabas, ou letras abaxo, começarão no plurar em M, e ſeu adjectivo no ſingular começará em Ri, & no plurar em A, v.g. Nbata rinène, caſa grande. Mabata anène, caſas grandes. “All nouns that in the singular begin with the below syllables or letters, will begin in the plural with M, and their adjective in the singular will begin with Ri, and the plural with A, e.g. Nbata rinène, ‘house big’. Mabata anène, ‘houses big’.”

Dias did not employ the concepts of articles or cases as his predecessors had done, both those describing the Brazilian branch and those working on the African branch. From the African side, Dias’ work was preceded by the 1642 catechism of the Jesuit Francesco Pacconio (reedited in 1661 by the Capuchin Antonio Maria Monteprandone), and by the Capuchin Giancinto Vetralla’s 1659 grammar of the Congo language. While the former interpreted the nominal class prefixes as articles (cf.

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Monteprandone’s 1661 brief grammatical description in the postface, p. 104), the latter interpreted them as cases. Dias, in turn, originally founded the whole system of prefixes in terms of particles that worked as agreement prefixes in the composition N + adj.: ri-, u-, i-, qui, ca-, cu-, lu-, tu- for the singular; a-, i-, gi-, tu- for the plural (P. Dias 1697: 2, and the examples above). That he interpreted Kimbundu classifiers differently from “cases” or “declensions” does not necessarily mean that Dias was completely innovative vis-à-vis the Brazilian and African descriptive traditions. His grammar did presuppose a general Latin grammar plan (cf. P. Dias 1697: 23). By consistently using the generic term particle, however, Dias managed to show, even if in an incipient way, that these elements had a different function within a nominal phrase, i.e. that the multiple elements prefixed to a noun corresponded to a series of agreement prefixes on the nominal phrase level. P. Dias (1697: 6-7) also observed that not only the forms but also the stems’ semantic value was relevant to the presence of one prefix or another. He pointed out some rules, but did not succeed in explaining all of them on a semantic basis. His successors later developed this insight. Literally, P. Dias (1697: 6-7) stated that: Os nomes appellativos, que começaõ no ſingular em Mu, & pertencem a homens, & mulheres, & a ſeus officios, no plurar mudaõ a ſyllaba Mu, em A, & adjetivaõ no ſingular em ü, & no plurar em A […] Os nomes appellativos que naõ ſaõ de racionaes, mudaõ a ſyllaba, Mu, no plurar em Mi, v.g. Mulonga, Milonga, palavras. (my emphasis) “The appellative nouns that in the singular begin with Mu and belong to men and women, and to their chores, in plural they change the syllable Mu into A, and they adjectivize in the singular with ü and in the plural with A […] The appellative nouns that are not of rational entities [men/women] change the syllable Mu in the plural into Mi, e.g. Mulonga, Milonga, ‘words’.”

4. Concluding Remarks In spite of Anchieta’s celebrated originality in the treatment of Tupinambá’s phonological and morphological features7, there is no prominent terminological or conceptual innovation in his grammar concerning nominal phrases. The morphosyntactic viewpoint allowed him to propose a 7 See also his treatment of the central vowel -ɨ-; the negative verbal conjugation, the adverbs, the tense inflection of nouns, all of which are discussed in detail by Rodrigues (1993; 1994; 1997a; 1999a).

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criterion to distinguish noun and verb stems on the basis of two series of personal-number markers, the articles and the pronouns (Swiggers 2009; 2012). The two series of clitics proposed by Anchieta were reanalyzed in modern times by Brazilian researchers (following Klimov 1974) as markers of the semantic relationships between the nominal or verbal actants (e.g. Maia 1986; Leite 1990; Seki 2000; Reich 2003) — a feature shared by various languages of the Tupi-Guarani family. Figueira’s grammar was more conform to the canonical Latin model, which eventually made his successors label him as a more Latinizing grammarian and, for this reason, a less interesting one from our current perspective than Anchieta. Mamiani did not abandon the concept of “declension”, although he did relativize it. Like his predecessors, he introduced in his grammar two other variable classes of elements — articles and particles — to account for the particularities of Kiriri stems. His contribution, in this sense, was to make the differences between articles and particles clearer: while the former marked the person-number of the five “near-declensions”, the latter served as “noun classifiers” in today’s terminology, which he established in terms of both semantic and formal criteria. Reanalyzing Mamiani’s data, Rodrigues (1992) observed that most of Kiriri possessive classifiers began with the vowel u- (cf. Mamiani’s list of “generic substantives” presented in section 2.2.2 above), which suggests that this vowel was a fossilized prefix, cognate to other possession markers in Jê languages. The morphemes yõŋ, ʔõŋ, ʔõ in Maxakalí; o in Boróro; õ in Northern Jê, and u- in Kiriri would all be cognate markers of alienable possession (see also Rodrigues 1942; 1997b; 2014). The consistency of the comparative data of the same linguistic family confirms Mamiani’s analysis. This comparative and diachronic dimension of the language morphemes was not considered by Mamiani, of course, but his accurate remarks on seventeenth-century Kiriri forms attest, quite adequately, previous stages of the Macro-Jê languages. Finally, Dias’ contribution lies in the fact that he recognized the specific nature of the elements that preceded Kimbundu stems — hence, one can presume, his decision to designate them by a different term than articles or declensions. Very consistently he uses the term particle to refer to them. If the existence of invariable stems was not a new fact for the Jesuit grammarians, the identification of the Bantu languages’ sophisticated agreement system was. Lacking an existing concept (or term) to capture this “new” linguistic feature, Dias preferred to employ a generic term to name it: particles. In retrospect, and maybe pushing Bonvini’s

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(2008a) remarks about the African linguistic tradition further, Dias’ grammar may represent the “theoretical moment” in which the Latin model case/declension is gradually overcome in the craft of describing “exotic” languages. For this interpretation to be accurate, one cannot say that the missionaries’ use of the terms articles or particles would be a mere conceptual or terminological transposition from Latin grammar to account for a new ad hoc reality. On the contrary, we seem to be facing successive and tentative proposals to capture new traits of human language. Although resulting from different approaches, the data presented in these pioneering grammars correspond to (and in many cases confirm) the data presented by modern researchers (see e.g. Rosa 2013 for Kimbundu). So, what to conclude from these missionaries’ pioneering attempts? On the one hand, it seems inevitable that linguists in general “contaminate” the language they describe with their own language, beliefs, and metalanguage. The question that challenged the first grammarians and that continues to challenge our present practices — namely: are there any neutral or universal criteria according to which we can describe every language in the world? — is still too hard to answer. The challenge to demonstrate the unity underlying the diversity of the various grammatical systems remains. On the other hand, even if the appropriateness of the missionaries’ choices may be debated, the fact is that, by adopting their descriptive solution, their successors created a local descriptive tradition that ended up revealing itself to be adequate. So, if it is true that better terminological choices could have been made by the missionaries, it is also true that, beyond the terminology adopted, the results obtained by the first describers of the three languages discussed in this paper are most certainly not a distortion of the linguistic facts. REFERENCES ALLAN, Keith. 1977. Classifiers. Language 53 (2). 285-311. ALTMAN, Cristina, ed. 2006-2010. Documenta grammaticae et historiae: projeto de documentação linguística e historiográfica. Fase I: A Tradição TupinambáNheengatu (XVI-XIX). São Paulo: CEDOCH-DL-USP/CNPq. —. 2007. Artigos e pronomes na tradição linguística missionária da língua mais falada na Costa do Brasil. In: Martina SCHRADER-KNIFFKI – Garcia Laura MORGENTHALER (edd.), La Romania em interacción: entre historia, contacto y política. Ensayos en homenaje a Klaus Zimmermann, 837-854. Frankfurt am Main – Madrid: Vervuert – Iberoamericana.

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ARQUITECTURAS DISCREPANTES EN LA GRAMATICOGRAFÍA DEL ESPAÑOL (1614-1770)1 José J. GÓMEZ ASENCIO – Carmen QUIJADA VAN

DEN

BERGHE

(Universidad de Salamanca)

Abstract: It is accepted as a basic assumption that the Spanish grammatical tradition belongs to a common Western European tradition in which it is presumed (1) that the subject of interest of grammar — language — consists of four basic units; (2) that, ranged in ascending order according to size, these units are: letter/sound — syllable — word — sentence; and (3) that each unit is the object of a particular section of grammar: orthography, prosody, morphology, syntax. The “complete” and “orthodox” grammar books are comprised of these four parts and four objectives, and adhere to this thematic and argumentative sequence, which has its seat in the principle of the natural order of grammar. This paper analyzes the complete corpus of Spanish grammars published in Spain between 1614 and 1770 by focusing on three topics: (1) their orthodox architecture: four parts presented precisely in the aforementioned sequential configuration; (2) the rupture or contravention of that architectural orthodoxy in some respects, i.a. cases that only partially observe four parts, deviate from the established order, etc., which will be referred to as discrepant architectures; and (3) the degree of completeness of the grammar.

1. Dos fechas (1492 y 1771) y dos textos cardinales de referencia 1.1. Partes y contenidos de las gramáticas Existe una tradición cultural europea según la cual la gramática técnica atiende — con diverso grado de extensión y dedicación — a cuatro ámbitos/ niveles de descripción y, dado el caso, de enseñanza de una lengua (Robins 1967; Padley 1976; 1985; 1988): ortografía (incluye por lo general grafofonética), prosodia (incluye por lo general acento y estructura de la sílaba), morfología (incluye por lo general categorías verbales y estructura de la palabra) y sintaxis (combinación, combinatoria y secuencia de entidades léxicas; organización de unidades superiores a la palabra). 1 Este trabajo se ha beneficiado de los aportes del proyecto FFI2017-82249-P (MINECO); del proyecto SA003G18 (JCyL); y del Programa XIII de la Universidad de Salamanca.

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Y lo hace en ese orden, secuenciado por el “tamaño” y complejidad de la unidad gramatical tomada como referencia y objeto de estudio: ortografía-letra/sonido, prosodia-sílaba, morfología-palabra, sintaxis-oración2. Tal colocación de la materia en el libro no es arbitraria; tiene un asiento teórico a priori: el “orden natural de la grammatica” (Nebrija 1492), que parte de una concepción teórica de la realidad lingüística — no de las circunstancias o de los conocimientos de los usuarios — según la cual las lenguas se articulan y se construyen desde el elemento más pequeño, elemental y simple (letra) al más grande y complejo (oración), pasando por estadios intermedios (sílaba, palabra). La gramática, en la medida en que es una representación de la lengua, debe ser fiel reflejo de esa realidad lingüística y programarse siguiendo ese orden natural. Esos son, en simplificación suprema, los asuntos de los que, de manera prototípica, se ocupa la Gramática en la tradición occidental. Tales asuntos en ese orden dispuestos constituyen la materia de una gramática “completa” y suelen configurar partes o secciones específicas de los libros de gramática en lo que podríamos llamar “arquitecturas gramaticográficas ortodoxas”. Sin embargo, no necesariamente sucede así: se esboza una tendencia poderosa, pero no se define una constante. Y sucede que en esa misma tradición, larga, compleja en lo que toca a lenguas y tipos textuales, y multiforme: (1) hay libros de gramática “incompletos”, cuyos autores, aduciendo o no razones, dejan fuera algunas partes: las aporta, por ejemplo, el autor de la Gramatica de la Lengua Vulgar de España (anónimo de Lovaina de 1559): para bien i perfetamente hazerse, devia tratarse en quatro maneras dichas Ortografia, Etimologia, Sintaxe, i Prosodia; pero io, dexando estas dos postreras partes al uso comun, dedo se aprenderan mejor i mas facilmente; solo trataré delas dos primeras, porque dellas depende la conicion necessaria desta lengua. demanera, que esta obrezita será diuidida en dos libros; enel primero diremos de la Ortografia: i enel segundo i postrero trataremos dela Etimologia (1559: Aivr)

No ofrece, en cambio, justificación alguna el autor de la Vtil, y breve institvcion […] (anónimo de Lovaina de 1555) (Swiggers 2006). Y (2) hay libros de gramática “disidentes” en lo que toca a su estructura, libros que se organizan internamente de otras maneras, con armazones alternativos.

2 Acerca del papel de la Sintaxis en la tradición gramatical española, vid. Gómez Asencio (2014a; 2014b).

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1.2. Los comienzos de la tradición española La Gramatica sobre la lengua castellana (1492) de Antonio de Nebrija (1441-1522) es la primera del español impresa (y la primera impresa de una lengua vernácula europea moderna). Se da la circunstancia de que es “completa”; incluye, pues, las “cuatro consideraciones” en que se parte la gramática doctrinal: Libro Libro Libro Libro

primero en que trata dela orthographia. segundo en que trata dela prosodia i silaba. tercero. que es dela etimologia i dicion. cuarto que es la sintaxi i orden delas doze [sic] partes dela oracion.

Desde esa posición teórica y gramaticográfica, este texto pionero debería haber sido una referencia para la construcción de gramáticas, esto es, uno de los integrantes del canon arquitectónico de las gramáticas del español. Es una gramática completa que podría haber sido modélica, y es, también, una gramática de estructura alternativa en la medida en que a las “consideraciones” esperables en una gramática española (para hispanohablantes) añade Nebrija un quinto libro, autónomo, exento, con título y prólogo propios, y no anunciado previamente en ninguna parte (Gómez Asencio – Quijada – Swiggers 2020): Libro quinto. Delas introduciones dela lengua castellana para los que de estraña lengua querran deprender.

Una gramática dentro de otra gramática, un texto de enseñanza de español como lengua extranjera dentro de una Gramática completa y ortodoxa sobre la lengua castellana vulnerando su ortodoxia. Una disidencia avant la lettre. 1.3. Las gramáticas de la Real Academia Española Otro de los componentes inexcusables de ese canon arquitectónico de las gramáticas del español, ahora sí, lo constituye no tanto un texto concreto cuanto una serie textual: la de las gramáticas de la Real Academia Española — GRAE en adelante —, una serie que se inicia en 1771 y, para los objetivos de este trabajo, se culmina en 1931 (Gómez Asencio 2011a; Garrido Vílchez 2008). Son estos libros, en la edición correspondiente, textos de referencia (casi) obligada para la gramaticografía del español posterior a la fecha de aparición de la primera edición. En la GRAE-1771 (edición primera) y 1854 (quinta) se sostiene que la Gramática tiene dos partes y solo dos partes (analogía y sintaxis); se

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entiende, así, que ortografía y prosodia son materia de las lenguas, pero no asuntos de los que deba ocuparse la gramática; quedan excluidas del abordaje específicamente gramatical del lenguaje; constituyen disciplinas autónomas no subordinadas a la gramática ni integradas en ese campo de estudio. Se presentan, pues, estos textos como disidentes tanto en la tradición española en general — de hecho, el de 1771 es el primer representante en la tradición hispánica de esa tendencia excluyente —, como en la propia tradición interna o serie textual específicamente académica. A este último respecto se hace imprescindible señalar que la postura de la RAE a partir de esa primera edición fue cambiante: (1) Entre 1796 y 18673 se aceptó que la gramática-disciplina “consta de quatro partes”, justamente las cuatro consideraciones nebrisenses, y que la gramáticalibro trataba solo de dos, excluyendo las otras dos; las razones aducidas para tal proceder fueron de doble orden: (a) la ortografía se omite “porque anda en tratado separado”, esto es, porque está publicada en volumen independiente, que se vende aparte; (b) la prosodia se descarta “por no haber fixado todavia la Academia las reglas de la verdadera pronunciacion de las voces castellanas” (GRAE-1796: 2), esto es, por una carencia descriptivo-normativa humildemente reconocida. En todo caso por motivos externos, no técnicos, no teóricos. (2) Entre 1870 y 1931 ortografía y prosodia se incorporan al texto, de modo que, ahora sí, se produce una coincidencia plena entre gramática-disciplina (la teoría) y gramática-libro (su plasmación textual); sucede, sin embargo, que el orden de presentación de las cuatro secciones no es el “orden natural” asentado en una teoría previa, sino este otro: analogía — sintaxis — prosodia — ortografía, no justificado internamente: el estudio de la unidad gramatical más pequeña, la letra, ha pasado a ocupar la posición de cierre, en lugar de la de apertura, del libro de gramática (infra 3.4. y 3.6.). Se conocen, pues, respecto a esta cuestión estructural que nos ocupa, tres posicionamientos en la serie de las GRAEs. A saber: la exclusión de ortografía y prosodia en 1771 y 1854 fue de naturaleza teórica, conceptual, de concepción arquitectónica: estamos ante gramáticas discrepantes del estatus establecido. La exclusión de esas mismas disciplinas entre 1796 y 1867 fue de carácter práctico, de conveniencia, de pura aplicación constructiva: son gramáticas incompletas a sabiendas, en las que, deliberadamente y con variados motivos, se han dejado fuera aspectos que, técnicamente, deberían estar dentro desde la propia perspectiva 3

Con la excepción ya apuntada de GRAE-1854.

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teórica en la que se instala la Academia. Entre 1870 y 1931 las GRAEs son completas — con sus cuatro partes en el libro — pero no ortodoxas; se incorporan las cuatro partes (gramática completa y convencional) pero en un orden alternativo no argumentado (arquitectura disidente). 1.4. Resumen Se han establecido tres parámetros de medición de los textos gramaticales: (1) su arquitectura ortodoxa: aceptación doctrinal de que la materia gramatical de las lenguas abarca cuatro ámbitos y se organiza en cuatro secciones, cada una de las cuales atiende a una faceta del fenómeno gramatical; (2) su grado de completitud: por las razones que sean, generalmente de conveniencia, el gramático puede renunciar a tratar de las cuatro secciones y decidir ocuparse solo de algunas de ellas (una ojeada longitudinal de la tradición permite intuir que prosodia y sintaxis son las más perjudicadas) a sabiendas de que su gramática no será completa; (3) su arquitectura discrepante, no respetuosa con la disposición establecida y comúnmente aceptada; esto puede venir o bien del rechazo teórico y conceptual de la ortografía y/o de la prosodia como materias de la gramática, o bien de la ordenación innovadora del material en el libro (lo que eventualmente puede responder a la introducción de material novedoso y no acostumbrado). Se han seleccionado dos textos bastante representativos de la tradición gramatical española: el del inicio de la tradición al completo, la gramática de Nebrija de 1492; el del inicio de la tradición de la Real Academia Española (y textos subsiguientes). Se han aplicado los parámetros a esos textos en tanto que modelos arquitectónicos posibles en dos fases diferentes e importantes de la tradición hispana. Y este ha sido el resultado: — Nebrija: arquitectura ortodoxa + gramática completa con sus cuatro partes canónicas en el orden debido + arquitectura discrepante (incluye una segunda gramática, para extranjeros); — GRAEs de 1771 y 1854: arquitectura discrepante (como principio teórico y metodológico se reserva la gramática para morfología y sintaxis; se descartan del ámbito gramatical la ortografía y la prosodia) + gramáticas completas (dentro de la opción doctrinal elegida);

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— GRAEs de 1796 a 1867: arquitectura ortodoxa (cuatro partes canónicas) + gramáticas incompletas (dos partes se dejan fuera por razones exógenas); — GRAEs de 1870 a 1931: arquitectura ortodoxa + gramáticas completas + arquitectura discrepante (secuenciación de las secciones inmotivada y carente de sustento doctrinal). 2. El tiempo, el espacio y la producción gramaticográfica sobre el español entre 1492 y 1771 Entre 1492 y 1771 se producen gramáticas del español para hispanohablantes, generalmente publicadas en España, y gramáticas o textos de enseñanza de español para extranjeros, en su mayor parte aparecidas fuera de España (Gómez Asencio 2001; 2006b; 2008b; 2011b). Se constituyen en esos territorios (dentro/fuera de España) dos tradiciones bien dispares cuando no claramente divergentes para dar cuenta de los aspectos gramaticales del español. 2.1. Fuera de España Se van fraguando, con diverso grado de autonomía y según lenguas y países (Países Bajos, Italia, Inglaterra, Francia, Portugal, Alemania, …), diversas subtradiciones o focos que ya desde el principio se dotan de rasgos de identidad propios y, a la postre, acaban generando los diversos hispanismos lingüísticos europeos. El texto fundador de estas nuevas tendencias, fundamentalmente didácticas, ve la luz en 1555, 63 años después de la Gramática de Nebrija; se trata de la segunda gramática del español publicada; es la Vtil, y breve institvcion […] ya mencionada. A partir de esa fecha tratados de enseñanza de español (como lengua extranjera) se producen por doquier sin solución de continuidad, en trayectoria ininterrumpida. Es imposible ocuparse ahora de las estructuras de los libros producidos en esos extensos territorios, dadas la cantidad de textos y la variedad de sus formas. 2.2. Dentro de España La tradición autóctona, por el contrario, se caracteriza por la poquedad y carestía de gramáticas producidas. Ello se debe — aunque solo en parte

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— a que conoció dos largos períodos de inactividad: uno de 122 años (de 1492 a 1614), y otro de 92 años (los que llevan de 1651 a 1743); ello representa un total de 214 años de parálisis gramaticográfica completa. Se dispone de apenas ocho gramáticas4 (obra de seis gramáticos): 1614. Jiménez Patón, Bartolomé. Institvciones de la gramatica española. Baeza: Pedro de la Cuesta. 1625. Correas, Gonzalo. Arte de la lengua Española Castellana [ms.]. Salamanca. Edición y prólogo de E. Alarcos García. Madrid: C.S.I.C. 1954. 1627. Correas, Gonzalo. Trilingve de tres artes de las tres lengvas Castellana, Latina, i Griega, todas en Romanze. Salamanca: Oficina de Antonia Ramirez. 1651. Villar, Juan. Arte de gramatica española. Arte de la lengva española. Redvcida a reglas, y preceptos de rigurosa gramatica. Valencia: Francisco Verengel. 1743. Martínez Gómez Gayoso, Benito. Gramatica de la lengua castellana, Reducida à breves Reglas, y facil methodo para instruccion de la Juventud. Madrid: Imprenta de Juan de Zuñiga. 1769. Martínez Gómez Gayoso, Benito. Gramatica de la lengua castellana, reducida a breves reglas, y facil methodo para instruccion de la Juventud; nuevamente añadida y emendada. Madrid: Imprenta de D. Gabriel Ramírez. 1769. San Pedro, Benito de. Arte del romance castellano dispuesta segun sus principios generales i el uso de los mejores autores. Valencia: Imprenta de Benito Monfort. 1770. Puig, Salvador. Rudimentos de la gramatica castellana. Barcelona: Thomas Piferrer.

Estos textos, y más concretamente, su dispositio, su estructura formal constituirán nuestro foco de interés a partir de este punto. 3. Las arquitecturas de las gramáticas autóctonas: 1614-1770 3.1. 1614 — Jiménez Patón (1569-1640) No parece que este autor se hubiese propuesto redactar una gramática completa. Al testimonio del título de la obra, que sugiere que estamos ante unos fundamentos (institvciones) de la gramática española, se ha de sumar este otro, de la anteúltima página del texto: “Con esto entiendo emos dado vn suficiente principio a la Gramatica Española, para que otros de cuyo ingenio mas se pueda fiar la aumẽten” (1614: fol. 28vto). 4 Que en verdad se reducen a siete toda vez que los textos de 1743 y 1769 de Martínez Gómez Gayoso son, en la práctica, reimpresiones.

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Se trata de un texto corrido, sin partes ni rótulos que lo segmenten: pura secuencia textual en la que se presentan contenidos propios de una morfología (fols. 5-24) enlazados sin solución de continuidad con informaciones sobre aspectos sintácticos (fols. 24-26) (las concordancias): […] de lo qual se infiere euidentemente que [las partes de la oración] son cinco como auemos probado. Las concordancias son tres (como en Latin) […] (1614: fol. 24r).

Estos contenidos sintácticos se cierran abruptamente para abruptamente dar paso a unas anotaciones “acerca de la propiedad dela lengua Española” (mayormente, diferentes procedencias de las voces del español). Arquitectura discrepante, pues. No en vano el propio Jiménez Patón publicó también un Epitome de la ortografia latina, y castellana (1614)5 a cuyo inicio se lee: Los Grãmaticos an tomado tan à su cargo esto [la ortografía]: que lo an hecho parte de la Grammatica. De lo qual no se si eche la culpa à su demasiado cuydado, ò al descuydo de los Maestros que enseñan escrebir: pues por ventura de no yr enseñados los dicipulos, que de su mano salen, los Grammaticos para reparar esta falta tratan dello tan deueras: que (como ê dicho) la an hecho parte de su facultad, siendo oficio propio de los que enseñan à escrebir (fol. 1 vto)

Propiamente, la ortografía no es parte de la Gramática, aunque a menudo quede insertada dentro de ella por razones exógenas: los “maestros que han de enseñar a leer y escribir no se preocupan de ello convenientemente” (Ramajo Caño 2008: 155) y ciertos gramáticos han decidido asumir esa responsabilidad añadida. Y gramática incompleta, incluso dentro de la propia opción teórica escogida por el autor. 3.2. 1625 — Correas (1571-1631) Este (pp. 130-132) se abona a la propuesta de Nebrija: la gramática o es metódica (“dispone i ordena las partes de la orazion”), o es histórica (“que trata de la historia, de la inteligenzia è interpretazion de los autores”); la primera “la dividen en cuatro partes, en ortografia, prosodia, etumologia, suntaxis”, cada una de las cuales trata, respectivamente, de las letras, el acento, la palabra y la oración. Se abona, sí, pero con tintes personales y su punto de indecisión: (1) “algunos no quieren que la ortografia sea parte de la Gramatica, i ansi 5 Tres veces más extenso que las Institvciones; 98 folios el primero vs 29 folios las segundas.

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lo pareze quanto á la Gramatica como ahora se usa”: la ortografía — en la teoría — queda fuera de la gramática, aunque es “forzoso saberla primero como primer fundamento”, y por ello — en la práctica — queda dentro del libro. (2) con respecto a la prosodia: “trata del azento de las diziones, modulazion i valor de las silabas, i medida de los versos i cadenzias de las clausulas”; lo último es cosa del Arte poética; lo primero — el acento — “io lo xuzgo por parte de la ortografia”; para la prosodia solo queda, pues, como objeto de estudio la sílaba. Tres son, pues, las secciones en su concepción de la gramática: la ortografía queda excluida; la prosodia permanece pero sufre una merma considerable de sus contenidos; etimología y sintaxis. Y continúa la preocupación de Correas (p. 132): Esta division dicha mas pertenece à la teoria ò considerazion que à la pratica ò exerçizio: i ansi aunque la iremos sighiendo, no tanto miraremos à guardalla, como à la orden de dotrina, que es, tratar lo mas urgente para los que deprenden, aunque à vezes se mezclará lo necesario de una i otra, i no tomaremos de todas mas de lo forzoso para el fin que se pretende.

El imperativo pedagógico se impone y determina la secuencia en que se presenta la información y se organiza el texto. Ese orden de la doctrina ya se encontraba en Nebrija (es el que aplica en el Libro V de su gramática; supra 1.2 y Gómez Asencio 2006a); no atiende a la lengua ni a sus unidades, se vincula más a una supuesta eficacia didáctica que a una concepción de la estructuración de la lengua. Y Correas, ecléctico ahora, oscila entre la presentación del material según el orden natural (supra 1.1) y ese orden pedagógico. De hecho, el libro no está configurado en secciones o partes, sino directamente en capítulos sucesivos, que podríamos organizar del modo siguiente: I y II III-XII XIII-XIV XV-LXXI LXXII-LXXV LXXVI-LXXXII LXXXIII LXXXIV-XCV XCVI

Introducción. Origen de la lengua castellana Componente grafo-fónico (incluye acento) Componente teórico general: la gramática y sus partes Componente morfológico y morfosintáctico Componente sintáctico (costruzion) Figuras (de construcción y de dicción) y vicios de la oración Traslación de las letras griegas a latinas y castellanas (ortografía) Métrica y versificación Comparación de las lenguas latina y castellana

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Se observará que no se sigue stricto sensu el orden natural (letra — sílaba — dicción [= palabra] — oración), y que, al margen del posicionamiento teórico, Correas incluye en este texto materia ortográfica, métrica, etc., esto es, sobrepasa los límites que él mismo considera propios de una gramática técnica. Arquitectura discrepante, pues: tres partes de la gramática, no cuatro, en la teoría; información adicional extragramatical en el libro; texto sin secciones definidas, mera secuencia de capítulos que siguen un orden peculiar. Y gramática completa (con información adicional considerada por él mismo extragramatical). 3.3. 1627 — Correas Este texto constituye un epítome del Arte grande. Como tal, mantiene unos contenidos resumidos en una estructura sustancialmente similar (ahora sin numeración de los epígrafes6): Componente grafo-fónico Arte de la gramatica de la lengua Kastellana Componente morfológico y morfosintáctico Componente sintáctico (costruzion) Figuras Fin del Arte Kastellana

1-10 11-122 11-109 109-118 118-122 133

Las cuestiones ortográficas introducen el texto, pero quedan fuera del Arte. Este se compone de morfología, sintaxis y figuras (de dicción y de construcción). Se configura, así, un texto de arquitectura discrepante (gramática en dos partes y un añadido para las figuras) y una gramática incompleta (la prosodia-sílaba no es considerada). 3.4. 1651 — Villar (1585-1660) Se trata de un texto bien estructurado y altamente cohesionado, que obedece a un plan perfectamente trazado de antemano (Martínez Gavilán 2008): índice alfabético de términos técnicos y conceptos; cuatro tratados; 6 Algo que no gustó a Martínez Gómez Gayoso (1769: XXXV-XXXVII): el “Compéndio de Gramática Castellana, incluido en su Trilingüe […] no tiene la distribución que pide una buena Gramática”.

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cada tratado con capítulos numerados y titulados; cada capítulo con párrafos numerados correlativamente (del 1 en pág. 1 al 259 en pág. 159) y con indicaciones en los márgenes del tema concreto que se aborda. Gramática completa, con sus cuatro partes canónicas. Arquitectura discrepante por el orden de disposición de esos cuatro tratados: (1) etimología, (2) sintaxis, (3) prosodia, (4) ortografía. Se abandona de nuevo el orden natural y se vuelve a imponer un orden alterado por razones pedagógicas. Villar antepone etimología y sintaxis a ortografía y a prosodia; e invierte el orden habitual de presentación de estas dos últimas, de modo que la prosodia antecede a la ortografía. Resulta una secuenciación de las unidades gramaticales ciertamente peculiar en la gramaticografía del español (pero supra 1.3): palabra — oración — acento — letra, lo que encuentra su razón en la influencia directa del Arte de Nebrija reformado del jesuita padre Juan Luis de la Cerda (Aelii Antonii Nebrisensis, De Institutione Grammaticae, Libri Quinque, Antequera, 1601) (Martínez Gavilán 2008). 3.5. 1743 y 1769 — Martínez Gómez Gayoso (1700-1787) Textos ambos idénticos en lo que aquí respecta, bien organizados, rígidamente estructurados: “tabla de las materias contenidas en esta Gramatica”; Libros del I al IV; libros II (De la Etymologia) y III (De la Syntaxîs) divididos en Partes, una para cada una de las nueve clases de palabras; partes divididas en Lecciones, todo con un rigor y una sistematicidad encomiables. Es Gayoso persona preocupada por “el methodo de la Gramática” (1769: VI), hasta el punto de que este aparece en el propio título de la obra (“reducida […] à facil methodo”), y tanto que en las últimas páginas del Prólogo leemos (XXXVII-XXXVIII): Solo añadiré qual há de ser la forma que se há de tener para enseñar ésta Gramática, y la distribución, ò repartimiento de ella […] El methodo de ella vá repartido en quatro Libros, y en nueve partes de Oracion […]

Así se presenta la materia gramatical: Libro I Libro II Libro III

Orthographía y Orthología Etymología Syntaxîs

Libro IV

Prosódia

Letras, modo de escribir. Recta pronunciación de las voces Origen de las voces. Las nueve partes de la oración Buena composición entre las partes de la oración. Concordancias. Figuras Acento y pronunciación. Cantidad

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“Methodo”, “repartimiento”, estructuración, arquitectura parecen constituir una de las inquietudes fundamentales de Gayoso, quien alcanza a conformar una gramática completa según el modelo clásico con estas dos salvedades (o disidencias): (1) la añadidura explícita de la ortología como materia de la primera parte; (2) la posposición de la prosodia, que queda relegada, sin justificación, al último lugar (Martínez Alcalde 2011). 3.6. 1769 — San Pedro (1732-1801) Cinco son los Libros y cinco las materias que constituyen el cuerpo de esta obra (“por esta doctrina se puede dividir comodamente la Gramatica en cinco libros”: p. XXV). “Este es el methodo que me e propuesto seguir” (p. XI): Libro I Libro II

Del origen i epocas de la lengua española De la Analogia de las partes de la oración

Libro III

De la Syntaxis

Libro IV

De la Prosodia de la lengua castellana

Libro V

De la Orthographia española

Origen, progresos, grandeza, estados y perfección de la lengua Trata “de las partes de la oracion separadamente”. Morfología y morfosintaxis de las nueve clases de palabras “Decente union de dichas partes, para formar la perfecta oracion”. “Construccion o coordenacion de las partes de la oración”. Sintaxis de concordancia y sintaxis de regencia “Buena pronunciacion”. “Enseña la cantidad i accento de las palabras” “Buena escritura”

Como en su antecesor, hay interés por el “methodo”, el cual: (1) explica la estructura del texto, perfectamente organizado en Libros, estos en Capítulos, y estos (en el caso de la analogía y la sintaxis) en Lecciones, todo muy en consonancia con el previo proceder de Gayoso; y (2) determina sus contenidos, así como el orden de presentación de los materiales. Este coincide con el seguido por Villar (supra 3.4). Por otro lado, San Pedro considera que el estudio de la historia de la lengua es parte constitutiva legítima y fundamental de la gramática (para la argumentación que justifica tal inclusión y la relaciona con el tipo de formación impartida por los escolapios desde 1760 véase Martínez Alcalde 2011: 170).

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Estamos, pues, ante una gramática completa que presenta dos disidencias con respecto a la arquitectura ortodoxa: la presencia de un primer libro destinado al estudio de la historia del español y la ordenación del material, con la relegación de la ortografía al último lugar y de la prosodia al anteúltimo. 3.7. 1770 — Puig (1719-1793) Texto carente de índice y de organización interna claramente explicitada (los diversos apartados van sin numerar, uno tras otro, aunque respetando, eso sí, el orden habitual de presentación de las partes de la oración y sus accidentes) (supra 3.1 y 3.3); algo muy lejos de la explicitud organizativa y estructural que muestran las gramáticas presentadas en 3.4, 3.5 y 3.6. Varias particularidades caracterizan este texto en el conjunto de las gramáticas examinadas: (1) su índole de rudimentos (como en 3.1) (Prólogo-dedicatoria): Conviene, que sepa el Pùblico, que V.S.I.7 no me encargò que compusiera una Arte completa de la Gramatica Castellana, sino los Rudimentos de ella. Lo que sin duda lo pensó, y dispuso asi V.S.I. persuadido, de que para el fin de instruirse los Muchachos era bastante darles por reglas los primeros, y esenciales principios; y que lo demás lo supliria […] la viva voz del Maestro, para cuyo auxilio puse separadamente las Notas, entre las quales he procurado echar unas como semillas de la Syntaxis.

(2) su condición bilingüe: desarrollo del texto a doble columna: a la izquierda catalán, a la derecha castellano, en pura traducción directa; (3) sus destinatarios dobles: por una parte, niños y jóvenes específicamente catalanoparlantes que aprenden castellano como segunda lengua; por otra, los propios maestros, a quienes van dirigidas ciertas informaciones más complejas ubicadas en las Notas a que se hace referencia en la cita; (4) la compleja y novedosa disposición tipográfica de sus páginas, que se organizan en dos niveles de dificultad teórica y descriptiva (véanse Figuras 1 y 2) (García Folgado 2013: 32-33): como se acaba de mencionar, (a) doble columna catalán-español para los jóvenes, (b) Notas al pie dirigidas al maestro; no es raro que estas notas acaparen la mayor parte de la página o incluso páginas completas8, que quedan, así, desprovistas de información para los estudiantes.

7 8

El obispo de Barcelona Josef Climent, quien le encargó la obra. Véanse, por ejemplo, las páginas 6-9, 24-26, 61-65, 128-130.

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Fig. 1

Fig. 2

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Gramática (deliberadamente) incompleta esta de Puig: solo morfología y morfosintaxis, con informaciones dispersas sobre cuestiones de sintaxis en las Notas al maestro donde Puig lo considera oportuno (“Notas, entre las quales he procurado echar unas como semillas de la Syntaxis”). No encontramos datos sobre las partes de la gramática y no nos ha sido posible, por consiguiente, determinar si ortografía y prosodia son componentes de la gramática que no se exponen, o no se exponen precisamente porque no son objeto del abordaje gramatical de las lenguas. Y arquitectura obviamente discrepante: no se divide la gramática en partes ni se hace referencia a ellas; solo se trata de la analogía; doble destinatario que impone una peculiar disposición de las páginas, etc. 4. Resumen conclusivo Se ha partido de la asunción a priori de que la tradición gramatical española forma parte de una tradición común europea occidental en la cual se acepta que la materia de estudio de la disciplina gramatical — la lengua — consta de cuatro unidades básicas, y admite ser examinada en función de ellas. Tales unidades, en orden ascendente de tamaño y complejidad, serían: letra/sonido — sílaba/acento — palabra — oración. A cada unidad se destina una sección de la gramática: respectivamente, ortografía, prosodia, morfología (etimología, analogía), sintaxis (construcción, orden). Los libros de gramática completos se constituyen con esas cuatro partes y esos cuatro objetivos de estudio, y precisamente en esa secuencia, que no es caprichosa ni arbitraria: tiene su fundamento en el orden natural de la gramática — de lo más pequeño a lo más grande — relativo a la configuración y estructuración de las lenguas y de sus representaciones. Se ha enmarcado un período de la tradición española entre dos hitos: sus comienzos en general (1492) y los comienzos de la tradición académica (1771). Y se ha analizado el corpus completo de textos de gramática publicados en España y dirigidos a españoles entre esas dos fechas, concretamente entre 1614 y 1770, ocho gramáticas. Se ha examinado ese corpus con la vista puesta en tres variables: (1) su arquitectura ortodoxa: cuatro partes presentadas justamente en la disposición secuencial ya referida; (2) la ruptura o contravención de esa ortodoxia arquitectónica en algún respecto (no cuatro partes, sino más o menos; no en el orden establecido; etc.): arquitecturas discrepantes; (3) el grado de completitud de la gramática en función de la opción teórica escogida por el gramático, esto es, el hecho de atender o no a las

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cuatro, o las tres, o las dos partes de la gramática establecidas por el gramático como principio doctrinal. Ninguna de las gramáticas de la tradición española examinadas se atiene a la ortodoxia en su macroestructura. Se presentan estos tipos de disidencias: 1. Gramáticas de cuatro partes que se exhiben en un orden diferente del clásico canónico; tal ordenación no es en ningún caso fundamentada en argumentos: 1.1. etimología/analogía — sintaxis — prosodia — ortografía El componente grafo-fónico queda relegado al último lugar, casi como un apéndice. — Villar 1651 y San Pedro 1769 (supra 1.3) 1.2. ortografía (y ortología) — etimología — sintaxis — prosodia — Martínez Gómez Gayoso 1743 y 1769 2. Gramáticas de tres partes: como opción teórica más o menos argumentada, la ortografía se queda fuera del abordaje específicamente gramatical de las lenguas. — Jiménez Patón 1614 y Correas 1625 y 1627 3. Inclusión de material que resulta extragramatical, ajeno a la gramática técnica propiamente dicha (según la opción abonada por cada autor). 3.1. Se incluye la ortografía (aunque no es considerada algo propiamente “gramatical”, sino de otra naturaleza). — Correas 1625 y 1627 3.2. Inclusión de la ortología en el apartado grafo-fónico. — Martínez Gómez Gayoso 1743 y 1769 3.3. Inclusión de una sección o libro destinado a la historia de la lengua española. — Correas 1625 y San Pedro 1769 4. Gramáticas escasa o mínimamente estructuradas en partes, secciones, epígrafes, … — Jiménez Patón 1614, Correas 1627, Puig 1770 5. Peculiar disposición orgánica de las páginas a causa del doble destinatario del texto: dos columnas para el alumno, Notas al pie para el maestro. — Puig 1770

Con respecto al grado de completitud, he aquí los comportamientos observados: 1. Gramáticas completas. 1.1. De las cuatro partes canónicas. — Villar 1651, Martínez Gómez Gayoso 1743 y 1769, San Pedro 1769

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De tres partes (ortografía excluida como opción teórica). — Correas 1625 2. Gramáticas incompletas. 2.1. Epítome de gramática con morfología y sintaxis (se excluye lo demás; motivo pedagógico). — Jiménez Patón 1614, Correas 1627 2.2. Rudimentos de gramática con morfología (observaciones sobre sintaxis en las notas al maestro) (se excluye lo demás; motivo pedagógico). — Puig 1770

En la parte de la tradición española examinada se redactan gramáticas de arquitecturas discrepantes en diversa medida y en variados aspectos: contravenciones del orden, exclusión de la ortografía, inclusión de materia nueva, organización tipográfica, etc. No se publica ninguna gramática estrictamente escrupulosa con el modelo arquitectónico clásico ortodoxo tomado como punto de referencia. Se observa la presencia de gramáticas completas (de cuatro o de tres partes) y de gramáticas incompletas (esto ocasionado mayormente por la adaptación pedagógica). Esto es — querido Pierre, maestro y amigo / amigo y maestro de tantos años — lo que la tradición española autóctona del período analizado ha dado de sí con respecto al tema elegido (tomando en cuenta, claro está, nuestras muchas limitaciones). REFERENCIAS ANÓNIMO. 1555. Vtil, y breve institvtion, para aprender los principios, y fundamentos de la lengua Hespañola. Lovaina: Ex officina Bartholomaei Grauij. ANÓNIMO. 1559. Gramatica de la Lengua Vulgar de España. Lovaina: Bartholomé Gravio. GARCÍA FOLGADO, M.ª José. 2013. Los inicios de la gramática escolar en España (1768-1813). Una aproximación historiográfica. München: Peniope – Verlag Anja Urbanek. GARRIDO VÍLCHEZ, Gema Belén. 2008. Las Gramáticas de la Real Academia Española: teoría gramatical, sintaxis y subordinación (1854-1924). Salamanca: Universidad de Salamanca. GÓMEZ ASENCIO, José J. 2001. Historia de las gramáticas del español: un epitome. In: José J. GÓMEZ ASENCIO (comp.), Antiguas gramáticas del castellano [CD-ROM]. Madrid: Fundación histórica Tavera. —. 2006a. La gramática castellana para extranjeros de Nebrija. In: GÓMEZ ASENCIO (2006b: 117-142). —, ed. 2006b. El castellano y su codificación gramatical. Vol. I: De 1492 (A. de Nebrija) a 1611 (John Sanford). Burgos: Instituto Castellano y Leonés de la lengua.

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GONZALO CORREAS Y LA SUPERIORIDAD DEL CASTELLANO SOBRE EL LATÍN: APROXIMACIÓN DESDE LA IDEOLOGÍA LINGÜÍSTICA María Dolores MARTÍNEZ GAVILÁN (Universidad de León)

Abstract: This article aims to present a particular and extreme case of language apology: the “Conparazion de las dos lenguas latina i castellana” included by Gonzalo Correas in his Arte de la lengua española (1625), which seeks to glorify the Castilian language by highlighting the deficiencies of Latin both in its linguistic characteristics and in its origin and historical development. The contribution puts to use the conceptual and methodological framework developed by Pierre Swiggers in his recent work on the ideology of language, with particular attention to its manifestations in the history of Spanish linguistics. The contribution concludes on the suggestion that Correas’ ideas on the “propiedad castellana” correspond with the notion of “genius of language”.

1. Introducción En el contexto del movimiento renacentista en pro de la dignificación de las lenguas vernáculas, Gonzalo Correas redacta la “Conparazion de las dos lenguas latina i castellana”, situada como capítulo XCVI y último de su Arte de la lengua española castellana (1625)1, discurso apologético en toda regla que marca un punto de inflexión en el desarrollo de la relación valorativa latín/castellano, hasta el punto de poderse considerar que es el autor con quien se completa el triunfo del humanismo vulgar sobre el humanismo clásico (Zamora Munné 1987: 722). En este capítulo Correas expone de forma encomiástica las cualidades de la lengua española sirviéndose del latín como contrapunto y sostiene su preeminencia respecto al resto de las lenguas modernas, como era

1 La obra no fue publicada hasta 1903 por el Conde de la Viñaza a partir de una copia incompleta realizada por Bartolomé José Gallardo. En la versión compendiada que inicia el Trilingue de tres artes de las tres lenguas Castellana, Latina, i Griega (Salamanca, 1627) no aborda esta cuestión.

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habitual en este tipo de discursos2. Aunque su defensa del español responde a muchos de los tópicos del género, las opiniones ahí vertidas y el modo en que las plantea la distancia notablemente de las apologías al uso dotándola de gran singularidad: su intención primordial no es equiparar el castellano con el latín sino demostrar su superioridad, para lo cual lleva a cabo un análisis comparativo de ambas lenguas que posee dos notas distintivas: por un lado, Correas, frente al proceder generalizado, hace hincapié en sus diferencias en vez de destacar sus semejanzas; por otro lado, no se limita a exponer las cualidades del español, sino que más bien realza las carencias del latín. De esta forma, al situar en un primer plano sus juicios negativos, queda de manifiesto un sentimiento de animadversión hacia la lengua del Lacio insólito en su tiempo (al menos, en el contexto hispánico)3. Nos centraremos a continuación en estos dos aspectos del discurso apologético de Correas a la luz del trabajo de Swiggers (2018), que nos permite contemplarlos bajo la óptica de la dimensión ideológica que en ellos subyace y del contexto histórico-cultural que los propicia4. Adotando esta perspectiva — como contribución a su merecido homenaje —, en primer lugar, intentaremos justificar la presencia de este cúmulo de apreciaciones negativas, calificadas oportunamente de “obsesión antilatina” (Bahner 1966: 114) o de “alevosía contra el latín” (Binotti 1995: 113), y, en segundo lugar, mostraremos por medio de un somero análisis los contenidos del argumentario de Correas y el modo en que estos se articulan desde el punto de vista discursivo, esto es, sus “unidades de descripción” o “ideologemas” y los “mecanismos de elaboración de ideologías” (cf. en Swiggers 2018: 84-85).

2 En lo que respecta al español, están extensamente documentados en las antologías de Pastor (1929), Bleiberg (1951) y García Dini (2007). Para el análisis de los contenidos de este tipo de textos laudatorios véase Terracini (1992). 3 Es más frecuente hallar valoraciones negativas hacia el latín y otras lenguas clásicas por contraposición a la lengua vernácula en autores de tradiciones lingüísticas del área germánica, que no las tenían como punto de referencia; cf. Hüllen (2001: 237-242). Dentro del área románica, señala Stankiewicz (1981: 184) la existencia ya en el siglo XV de voces que cuestionan la superioridad y pureza del latín, pero estas se refieren específicamente a la lengua usada por el pueblo romano frente al latín de los textos escritos. Por otro lado, en la valoración de las lenguas clásicas de los siglos XVI y XVII no creo que sea frecuente una postura tan radical y tan negativa hacia el latín como la de Correas. 4 Alarcos García (1940: 21-25) y Bahner (1966: 113-115) reproducen los aspectos esenciales del texto de Correas, cuyo análisis comparativo no forma parte de las apologías recopiladas por Pastor (1929) y García Dini (2007). Sí figura en el compendio de Bleiberg (1951: 151-168), pero su escueta Nota preliminar se limita a presentar las obras incluidas.

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2. El castellano y el latín frente a frente: la culminación del desarrollo de la conciencia lingüística Como señala Swiggers (2018: 76, n. 13), “la construcción identitaria — en estrecha relación con la vinculación a una lengua — siempre conlleva una dimensión ideológica”. Este es el punto exacto en el que hay que situar los discursos apologéticos renacentistas sobre las lenguas vernáculas, elevadas a la categoría de lenguas nacionales, y, en particular, es la idea central que subyace a la “Conparazion de las dos lenguas latina y castellana” de Correas. Su alta valoración y estima por el propio idioma, compartida con sus coetáneos, representa la progresión de la conciencia lingüística en el Siglo de Oro al compás del desarrollo paulatino de la conciencia de identidad nacional y cultural (cf. Bahner 1966; Gauger 1989). Dicha progresión alcanza su grado máximo con Correas y su firme convicción de la independencia y superioridad del castellano respecto al latín. Simplificando mucho la cuestión, es bajo el reinado de los Reyes Católicos, con el inicio del proceso de constitución de España como estado nacional, cuando un humanista como Nebrija ilustra claramente la vinculación entre el desarrollo político de la nación y el de su lengua5: I así creció [la lengua castellana] hasta la monarchía i paz de que gozamos primera mente por la bondad i providencia divina, después por la industria, trabajo i diligencia de Vuestra Real Majestad. Enla fortuna i buena dicha de la cual los miembros i pedaços de España, que estaban por muchas partes derramados, se reduxeron i aiutaron en un cuerpo i unidad de reino. (Nebrija 2011 [1492]: 7)

Nebrija está convencido de que la dignidad del castellano (“por estar ia nuestra lengua tanto en la cumbre”, Nebrija 2011 [1492]: 9) era parangonable a la de las lenguas clásicas y de su análoga capacidad para ser reducido a artificio o codificación gramatical. Pero es consciente también de que el desarrollo de una lengua está en relación directa con el de su literatura, y la castellana aún no había realizado la andadura de la latina: “no queda ia otra cosa sino que florezcan las artes de la paz” (Nebrija 2011 [1492]: 8). Esta idea aparece en los apologistas del siglo XVI, que se lamentan de la escasez de autores y manifiestan reiteradamente la necesidad de cultivarla y pulirla siguiendo el modelo latino

5 Recordemos su famosa afirmación: “[…] que siempre la lengua fue compañera del imperio i de tal manera lo siguió que junta mente començaron, crecieron i florecieron” (Nebrija 2011 [1492]: 3).

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(Bahner 1966: 150-154; Gauger 1989: 49-50; Binotti 1995: 30). De ahí que en la reivindicación de la dignidad del idioma propio y de su supremacía respecto a otras lenguas vernáculas apelen como criterio decisivo a su conformidad con las lenguas clásicas, consideradas el modelo de perfección al que debían ajustarse las lenguas vulgares, y atribuyan sus cualidades positivas a la ascendencia del latín, en virtud de su mayor e indiscutido prestigio. Conforme transcurra el tiempo se alcanzará la conciencia de la madurez lingüística y literaria del idioma, favorecida por el desarrollo de los acontecimientos histórico-culturales: la consolidación del castellano — convertido ya en español — como lengua de comunicación nacional y su implantación en el Nuevo Mundo, su reconocimiento en Europa como lengua de cultura y la existencia de un canon de autores consagrados comparable a la literatura de la época áurea latina. Si en la fase anterior en el proceso de dignificación de la lengua la igualación del castellano con el latín era aún un desiderátum entre los apologistas, en este momento — el paso del Renacimiento al Barroco — se las sitúa ya en un plano de igualdad, equiparándolas en cualidades comunicativas y expresivas, e incluso en su origen y antigüedad6. Pero Correas va más allá y atribuye al castellano mayores méritos que al latín, que queda relegado a una posición ínfima en su escala valorativa de las lenguas. En la línea de un autor precedente como Henri Estienne7, Correas parte de la preeminencia del griego (que califica también como “la rreina de las lenguas del mundo”) y establece una jerarquía en la que el castellano, por su gran afinidad con él, ocupa el segundo lugar, aventajando no solo al resto de las lenguas modernas, sino también a la lengua latina, de la que afirma que “casi todo cuanto tiene bueno es de la Griega, de mas de lo que antes tenia de la Española”:

6 Es Jiménez Patón el autor que mejor representa esta fase del proceso (cf. Binotti 1995: 115-117; Lliteras 2003: 189-193). Su adhesión a la teoría del “castellano primitivo” (vid. infra) le permite sostener su independencia genética respecto al latín. 7 En el Projet de l’œuvre intitulé de la Précellence du langage François (1579) sostiene la mayor proximidad de su lengua al griego (y minimiza su deuda con el latín), lo que le permite proclamar su superioridad respecto al italiano y al español. Su análisis comparativo (en el que apenas se da cabida al español, considerado inferior al italiano), pone de relieve las cualidades del francés en sus diversos niveles (grafo-fonético, morfosintáctico y léxico) y acude al recurso de la traducción y de la paremiología como elementos de la comparación (Swiggers 1997 y 2009), planteamientos que encontraremos también en la obra de Correas, si bien este, a diferencia de Estienne, rechaza el origen latino de su lengua vernácula.

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Mas dexando por asentado i notorio, que la lengua Griega fué la mexor de las umanas que hablaron los onbres, pretendo aquí mostrar, que la Española es la segunda, i la primera de las que oi se hablan, i que la Latina es mucho inferior. (Correas 1954 [1625]: 482)

Y, efectivamente, el contraste entre ambas lenguas permite apreciar en el castellano una serie de atributos lingüísticos y estilísticos, en cuya inexistencia en latín incide Correas con el objetivo de realzar aún más las cualidades del español y de demostrar su superioridad. Esto es, se trata de encomiar la lengua propia a costa de infravalorar la lengua ajena; de ahí que se obtenga la impresión de que, más que destinar su análisis comparativo a ensalzar el castellano, lo que hace realmente es denostar el latín. Además, en su afán por subrayar su independencia, Correas considera que tales cualidades del español son específicamente suyas, genuinas, mérito propio y no fruto de la ascendencia latina o de la influencia de otras lenguas, planteamiento que hay que poner en relación con su concepción de la lengua como seña de identidad de un pueblo o nación. Esta idea embrionaria queda de manifiesto en la historia mítica que traza del español (cf. capítulo II o “Del orixen de la lengua castellana ỏ española”), la lengua autóctona de la Península desde sus primeros pobladores, cuyas peculiaridades se han mantenido desde su origen prácticamente inalteradas: “la lengua Castellana venia de mui atras conservada en la propiedad i frase que aora tiene” (Correas 1954 [1625]: 24). La demostración de esta idea requiere necesariamente la desvinculación del castellano respecto al latín en su filiación genética (vid. infra). Esta posición ideológica de Correas sobre un castellano genuino e inmutable como esencia del español es la que le lleva a degradar al latín también en el plano diacrónico usurpándole su condición de lengua madre con el objetivo de minimizar su impronta en la configuración y desarrollo del castellano y de poner en valor la idiosincrasia del español. Señala Gauger (1989: 46-52) dos tipos de elementos en la noción de conciencia lingüística externa (actitud hacia la lengua): afectivos (puramente valorativos) y cognitivos (conjunto de conocimientos sobre ella). Creemos que ambos se conjugan en el discurso de Correas, pero los primeros representan tan importante papel que implican una manipulación de los datos objetivos. Es la exaltación nacionalista del propio idioma lo que impele a Correas a forzar los hechos lingüísticos e históricos, con la consecuencia de una depreciación del latín tanto en su estructura interna como en su historia externa, como se verá a continuación.

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3. El enaltecimiento del castellano en Correas: un caso de ideología “nativista” Entre la tipología de ideologías de la lengua que Swiggers (2018: 77-83) establece8, y ejemplifica a través de muestras de varios períodos de la historia de la lingüística, se encuentra la que denomina ideología de la lengua “nativista”: “la que encontramos en obras lingüísticas que alaban la lengua materna y que desarrollan un discurso acerca de las “cualidades” de la lengua” (Swiggers 2018: 80), ilustrada específicamente a propósito del francés con los textos de Henri Estienne (1579) y Dominique Bouhours (1671). Creemos que el capítulo de Correas objeto de este trabajo es un testimonio nítido y radical de este tipo de ideología nacionalista en el ámbito del español9. Por otro lado, indica Swiggers (2018: 77) que es frecuente que en un mismo texto se combinen varios de los tipos de ideología señalados, aunque en grados diferentes. El discurso de Correas es asimismo una buena muestra de ello en tanto que en él se manifiestan también, en conjunción o como derivación de la anterior, la “ideología de la lengua de índole social” (relacionada con el buen/mal uso) (vid. nota 9), la “ideología de la lengua territorial” (fundamentada en la concepción del idioma como vinculado intrínsecamente a un territorio), e incluso la “ideología de la lengua ‘nativista’ en clave xenófoba” (contraria a la invasión de elementos foráneos), estas dos últimas a propósito del desarrollo histórico del castellano. A continuación, mostraremos someramente la manifestación de todas ellas a través de los contenidos esenciales del texto de Correas, así como los procedimientos discursivos que las canalizan. 3.1. Las estrategias discursivas Desde el punto de vista discursivo, las estrategias que conforman el argumentario de Correas se corresponden con los cinco “mecanismos de elaboración de ideologías” señalados por Swiggers (2018: 85)10. Como 8 Para la diferencia entre ideología del lenguaje, ideología de la lengua e ideología de la lingüística, cf. Swiggers (2018: 76). 9 Que se manifiesta especialmente a propósito de la caracterización de la lengua, pero que también opera en el nivel del uso de la lengua (cf. Swiggers 2018: 76), en tanto que Correas hace de la “propiedad” castellana el criterio decisivo a la hora de aceptar o rechazar ciertos usos (cf. Lliteras 2003: 201-203; Martínez Gavilán 1996: 91-92, 2015: 146-148). 10 A saber: intento de racionalización, presentación del contenido ideológico como evidente o casi natural, diferenciación con valoración positiva vs. negativa, simplificación o supresión de matices, procesos asociativos por connotación.

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veremos, su confrontación entre el latín y el castellano se lleva a cabo por medio de los atributos de naturaleza estilística o incluso de carácter moral habituales en este tipo de discursos (cf. en Terracini 1992). Pero, en relación con ello, cabe destacar que Correas no se ajusta al patrón discursivo habitual por medio del cual plasman los apologistas del Siglo de Oro su “sacralización” del idioma. Mientras que estos, según señala Lescasse (2018), la proyectan por medio de una retórica hiperbólica de carácter connotativo y metafórico, más que a través de un corpus doctrinal explícito, hay en Correas, sin embargo, un intento de racionalización, pues su defensa del castellano — ciertamente, no exenta del componente afectivo y metafórico — está apoyada en un extenso análisis contrastivo de las dos lenguas en sus rasgos formales y en su desarrollo históricocultural, que dota a su discurso de una dimensión de (aparente) objetividad. Y para ello establece cinco criterios o “maximas ziertas” a modo de requisitos que debe reunir una lengua para ser “zelebre, capital, i famosa” (Correas 1954 [1625]: 483), cuya aplicación a ambas lenguas pretende dar como resultado una valoración que se desprenda de los propios criterios considerados y no de una impresión subjetiva del autor. Aun así, en el planteamiento dicotómico que aplica al contraste entre ambas lenguas, no hace concesiones a la latina, pues a las cualidades positivas del castellano siempre contrapone las correspondientes carencias o defectos del latín (las virtudes y, su contrapartida, los vicios, enraizados en la tradición retórica grecolatina), poniendo en práctica así una estrategia argumentativa, reforzada a veces con metáforas y asociaciones simbólicas, en la que — como ya se ha dicho — prioriza el vituperio del latín como medio de acentuar la alabanza del castellano. 3.2. Los atributos del castellano y las carencias del latín Los contenidos del argumentario de Correas se articulan en torno a varias ideas fundamentales, cuya recurrencia a través de la historia de la lingüística permite considerarlas “unidades de descripción” o ideologemas, que Swiggers (2010: 443) define como “un a priori sous-tendant la perception (et l’auto-perception) d’une donnée socio-culturelle” o como “ciertos contenidos más o menos circunscritos o codificados” (el ideologema de la lengua clara y transparente, de la lengua pura, de la lengua primitiva, etc., cf. Swiggers 2018: 85). Estas ideas medulares tienen su cauce de expresión en los criterios o “máximas” que Correas establece y aplica como procedimiento evaluativo, en las que conjuga la atención a las propiedades internas de las lenguas con los factores externos.

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3.2.1. Las cualidades lingüísticas y estilísticas (1) La facilidad atañe a los aspectos fónicos y ortográficos de las lenguas. En lo que respecta a los primeros, reúne fenómenos articulatorios relacionados con la estructura silábica y fenómenos de percepción auditiva. Por un lado, observa en el latín la abundancia de consonantes geminadas (mitto), de grupos consonánticos en posición pre- y posvocálica (psa-, urbs) y de consonantes posibles en final de sílaba y de palabra: “casi todas las letras del Abeze (no teniendo la Griega más de cinco fuera de las vocales, i la Española siete faziles), entre las quales las mas son duras i cacofonas de mal sonido” (Correas 1954 [1625]: 483). Por todo ello, considera que estas sílabas o dicciones “no se pueden pronunciar bien articuladas, ỏ cortadas, i distintas; sino atropelladas i escuras i rrechinando como mala carreta” (Correas 1954 [1625]: 483). Por otro lado, hace referencia a algunos sonidos en posición de coda silábica cuya impresión fono-estética considera negativa: las consonantes -b y -m, “que hacen zerrado i mal espreso sonido”. Por el hecho de carecer de todos estos “tropiezos”, el castellano aventaja a todas las demás lenguas, clásicas y vulgares: La lengua Castellana no tiene duplicazion ninguna de unas mesmas ni diferentes letras en prinzipio, medio ni fin de dizion, sino una por una con su vocal; ni por finales letras tan duras, i asperas ni silabas tan debiles: luego es mas fazil en la pronunziazion que la Latina: i aun que la mesma Griega, i otras dotrinales, i vulgares, que tienen muchas de las dichas asperezas, i debilidades. (Correas 1954 [1625]: 483-484)

En cuanto a la ortografía, considera superior la castellana a la latina, acerca de la cual afirma “que los Rromanos fueron mui barbaros” (Correas 1954 [1625]: 484) y a la que atribuye los desajustes entre grafía y pronunciación (“si algo tenemos malo [en la nuestra], es pegado de la Latina”; Correas 1954 [1625]: 485), que su propuesta de reforma pretende solventar (cf. el capítulo XII: “Nueva i zierta Ortografia Kastellana”). (2) La claridad o ausencia de ambigüedad en el nivel de la frase viene dada por la presencia de elementos que traben y hagan “cunplida i rredonda” la oración. A este respecto, las “pruebas mas inmediatas” de las deficiencias del latín son: Variar los nonbres la Latina por tantas cadenzias i casos en singular i plural, que se á de saber por fuerza cada nonbre doze vezes, i no tener articulos ni preposiziones que los ghien, es de notable dificultad, i causan en ella suma anbiguedad, i prozeder desatada i dura. (Correas 1954 [1625]: 484)

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Desde su perspectiva, es más ventajosa la expresión de los casos por medio de preposiciones, como en el castellano, que la “cansera” de las declinaciones, existentes en griego y en latín. Ambas lenguas aventajan a la latina por poseer “una parte tan esencial en una buena lengua” como es el artículo, debido a su función determinante. Para demostrarlo acude al recurso de la traducción de pasajes del Evangelio de San Juan y de versos de la Eneida de Virgilio (Correas 1954 [1625]: 485-486), en donde se percibe cómo la inexistencia del artículo en latín impide expresar sin ambigüedad y con precisión el sentido original de la oración: “es cosa molesta i enfadosa […] carezer de articulos, con cuia falta [la lengua latina] está manca i disminuida de una grande propiedad, i claridad i tiene mui gran dureza, i anbiguedad” (Correas 1954 [1625]: 22). Correas denomina artículos también a los pronombres átonos de tercera persona, cuya inexistencia en latín no solo tiene efectos estilísticos y semánticos, sino que también contribuye a la falta de cohesión de la oración: […] la rrevuelta i mezcla de las palavras sin travazon en la clausula, que van como piedras despegadas i arroxadas ả monton, unas atras otras adelante, saltadas i suspensas hasta que zierra el verbo11.

De ello se sirve igualmente para ensalzar al castellano frente al latín y aun respecto al griego: […] la grazia i perfezion de los pospositivos le, les, los, la, las, lo […], que aclaran, travan, axustan, i llenan la orazion Kastellana, i la hacen cunplida i rredonda, es inposible espresarla, la que no tiene otros tales, como la pobre Latina: ni aun la mesma Griega. (Correas 1954 [1625]: 486)

(3) La riqueza léxica, esto es, “ser cunplida i copiosa en vocablos i frases para declarar las cosas, i poder traduzir en si con propiedad i menos rrodeo los libros de otra” (Correas 1954 [1625]: 488), es otra de las propiedades del español que no comparte con el latín, cuya “pobreza i esterilidad” en comparación con el griego fue reconocida incluso por los propios autores latinos de la Antigüedad. Y como una prueba más de la 11 Correas (1954 [1625]: 487). Se encuentran juicios similares en autores posteriores, como los siguientes: Louis Laboureur (Les Avantages de la langue françoise sur la langue latine, Paris, 1667), apoyándose en el orden del pensamiento, sostiene la superioridad del francés al latín en el orden de palabras: “La phrase des Latins, entortillée et guindée comme elle est, embarraissait bien souvent leur esprit”. Y en relación también con la “claridad del francés”, el padre Bouhours (Les entretiens d’Ariste et d’Eugène, Paris, 1671) argumenta con el papel desambiguador del artículo (véanse en Swiggers 2010: 447-448).

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preeminencia del castellano aduce la riqueza de su componente paremiológico y la imposibilidad de su traducción fidedigna al latín, incapaz de igualar todos sus matices expresivos12. (4) La sonoridad y la gravedad estilísticas son cualidades de las que se sirve nuevamente Correas para degradar el latín en relación con el castellano: Bien conozido es que la lengua Latina es tenida por sonora i grave, i por tal estimada en Europa; conzedamos que lo sea; mas con limitazion i eszezion, i que tiene algo de enerxia i suavidad por la parte que conviene, i á parentesco con la Española. […] Cotexe quien quisiere los autores i poetas de una i otra, i hallará mas dulzura i corriente en los Españoles. (Correas 1954 [1625]: 490-491)

Y lo ejemplifica con la equiparación por medio del simbolismo fónico del sonido [i] con lo femenino, con un sentido peyorativo: “[…] i las finales en i, is, us, tan femininas i tantas, que la enflaquezen conparada con la Kastellana, que no tiene nada de esos tropiezos, ni vazios”. En el imaginario lingüístico de Correas, como en muchos otros autores de la época, las cualidades asignadas a aspectos concretos de las lenguas se corresponden con los estereotipos de género de manera que los atributos positivos (sonoridad, gravedad) se asocian a lo varonil y los negativos (debilidad, flaqueza) a lo femenino, transponiéndose estos simbólicamente a la caracterización de la lengua entera: Viene ả proposito aquel dicho vulgar ả manera de rrefran, en que se conparan las tres lenguas, Española, Italiana i Tudesca, diziendo que la serpiente en el paraiso terrenal habló en Tudesco, quando engañó ả Eva, i Eva en Italiano, i Adan en Español, denotando la habla Española por varonil, habla de onbre varon, la Italiana de muxer feminina, la Tudesca no umana, mal sonante i dura. (Correas 1954 [1625]: 491)

Como puede apreciarse, en su descripción de las cualidades del castellano Correas hace uso de los tópicos de carácter más bien estilístico o estético, e incluso de sesgo moral, que eran habituales en los tratados apologéticos de su época y aun de otro tipo de obras posteriores13. Pero los emplea en el cuadro de un detenido análisis lingüístico y los justifica por medio de argumentos de orden estrictamente gramatical. 12 Correas (1954 [1625]: 489). Véase un planteamiento similar por parte de H. Estienne en Swiggers (1997: 306). 13 Así puede comprobarse en los correspondientes artículos del Lexicon de Hassler – Neis (2009: s. vv. Vorzüge / Vollkommenheit / Mängel; Klarheit; Wohlklang; Reichtum).

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3.2.2. Origen y desarrollo de ambas lenguas Los argumentos de tipo diacrónico giran en torno a dos ideas fundamentales: (i) la antigüedad de las lenguas y su pervivencia; (ii) la pureza14 o grado de presencia de elementos foráneos. En ambas cualidades el castellano supera al latín por su condición de lengua autóctona y original de la Península, traída por Túbal (nieto de Noé) tras el Diluvio Universal, y por su impermeabilidad a los elementos foráneos que la ha mantenido incólume en sus aspectos esenciales a través de los siglos: La lengua Castellana ỏ Española desde su prinzipio se á ido continuando, haziendo segun la variedad de los tienpos, i gusto de los onbres algunas diferenzias en lo azidental, i que á rrezebido vocablos de muchas, i convertidolos ả su usanza, i que á sido como una tela en que se an entretetexido varias lavores, las quales todas quedaron en un color, como quedan en la mar saladas las aguas de los rrios que en ella entran; i si algunas listas parezen algo diferentes, bien se puede dar en tela tan larga, que se comenzó en la confusion de las lenguas, i dura, i se estiende hasta oi15.

Limita los elementos foráneos al léxico y, en todo caso, los préstamos no son el elemento sustancial de las lenguas, por lo que no alteran la integridad del castellano: “Viene a consistir una lengua no en ellos [los vocablos], sino en su niervo, i modo de hablar i dialecto” (Correas 1954 [1625]: 27); “I quanto ả la phrase i propiedad de la lengua, no bastó dilixenzia ninguna para mudarla”16.

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Noción que aquí adoptamos en el sentido “antropológico” de “purismo xenofóbico” (cf. Lescasse 2018: 109), esto es, el que considera una amenaza la invasión de elementos (vocablos) extranjeros. Se corresponde con la “ideología de la lengua nativista en clave xenófoba” que señala Swiggers (2018: 79). 15 Correas (1954 [1625]: 26; cf. también las pp. 492-493). Obsérvense las imágenes de la fusión de las aguas del río en su desembocadura en el mar y de la composición de la tela para expresar metafóricamente la asimilación total de los préstamos. 16 Correas (1954 [1625]: 490). Desentrañar el sentido preciso de los términos niervo (“nervio”), modo de hablar, dialecto y phrase en el texto de Correas requiere un análisis específico y detenido. Aun así, parece evidente que los emplea como equivalentes a propiedad, que en otros pasajes identifica con idioma: “[…] reducir las palavras estranxeras ả nuestro idioma i propiedad” (Correas 1954 [1625]: 90). En este sentido, los grecismos dialecto e idioma tendrían su valor significativo original de “propiedad” o “particularidad lingüística”, acepción usual en la tradición greco-latina (como atestigua Bailly 2000: s. vv. διάλεκτος, ἰδίωμα, con los significados de “manière de parler”, “locution particulière” y de “propriété particulière”, “caractère propre”, respectivamente), que perdura en los siglos posteriores y de la que también se encuentran testimonios en la tradición hispánica, como, por ejemplo, en los Discursos de López Madera (cf. Binotti 1995: 47-63). La referencia explícita de Correas a esta obra a propósito de la teoría tubálica (vid. infra) permite aventurar que pudo inspirarse en ella también a este respecto.

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Para Correas el español de su época coincide esencialmente con el que existía desde los tiempos de Túbal porque ningún pueblo abandona o renuncia a su lengua mientras no sea absorbido completamente en situaciones de conquista o de colonización17. Establece así un vínculo entre lengua y pueblo, y aun con el territorio que los aloja, favorecido incluso por factores geográficos y biológicos: demas de la propagazion i conservazion de una lengua en sus mesmas xentes, cada tierra, como que en ella por su clima i constelazion tuviese senbrado su dialecto, siempre la produze i conserva, i avía en sus naturales los organos diferentes de las demas, i haze distinta su pronunziazion. (Correas 1954 [1625]: 20)

Con ello quiere apoyar la idea de que el latín nunca desplazó al castellano en la Península: “no me puedo persuadir que la lengua latina fuese xeneral en todos, ni que onbre de rrazon i xuizio lo pueda creer, sino que lo era la Castellana como natural de la tierra, i la latina violenta i estraña” (Correas 1954 [1625]: 20). Mientras que el castellano, vinculado desde sus orígenes a España, está libre del proceso de corrupción (= cambio) propio de las lenguas derivadas y de la mezcolanza por contacto con otros pueblos, la situación que dibuja para el latín es muy diferente al privarlo del mítico origen babélico (y, por tanto, de análoga antigüedad) y al resaltar su condición de lengua mezclada y, por ello, impura: La lengua Latina, como dizen las istorias, i es cosa notoria, fué conpuesta i mezclada de varias lenguas, como tanbien lo fué el pueblo Rromano de varias xentes despues del dominio i colonias de los Españoles, i los mas dellos mesmos ia naturalizados en Italia i Sizilia. Por donde se colixe que no fué capital i primitiva de la división de las lenguas de Babel18.

La adhesión por parte de Correas a la teoría “tubálica” o del “castellano primitivo”19, formulada por López Madera en 1601 (cf. Alarcos García 1934, Binotti 1995)20, le permite romper el vínculo de filiación 17 Y lo ejemplifica con el dominio hispánico en las Indias (Correas 1954 [1625]: 20) y con la expansión del castellano en Vizcaya, Valencia, Cataluña y Portugal (Correas 1954 [1625]: 19), lugares en los que la implantación del castellano no ha supuesto el abandono de sus respectivas variedades. Sobre su concepción acerca de la diferenciación lingüística peninsular, cf. Martínez Alcalde y Quilis Merín (2019) y su trabajo en esta misma obra. 18 Correas (1954 [1625]: 491). Llega incluso a atribuir a los españoles la fundación de Roma durante la etapa de sus asentamientos en Italia (Correas 1954 [1625]: 15, 490). 19 Para los efectos de dicha teoría en su proceso de gramatización del español, cf. Martínez Gavilán (1996) y Lliteras (2003: 196-203). 20 Aunque la presencia de Túbal en la Península Ibérica era un hecho aceptado en la tradición hispánica desde San Isidoro, la difusión de la vinculación del castellano a la

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genética con el latín y justificar desde el plano diacrónico tanto la superioridad del castellano en su origen y desarrollo histórico como el carácter genuino de sus peculiaridades lingüísticas, esto es, de sus rasgos fónicos, gramaticales y léxicos distintivos, que constituyen el acervo patrimonial del idioma y, en definitiva, configuran la propiedad de la lengua española21. 4. Conclusión La “Conparazion de las dos lenguas latina i castellana” de Gonzalo Correas está destinada a poner de relieve las altas cualidades de la lengua materna por contraposición al latín (la facilidad, la claridad, la riqueza léxica, la sonoridad, la gravedad, la antigüedad, la pureza o ausencia de elementos foráneos) y a minimizar el papel desempeñado por la lengua del Lacio en la formación y configuración de la lengua española. Se inserta, pues, en la corriente de los textos apologéticos, que abundan en la España de la época y de los que hay numerosas muestras también en otras tradiciones lingüísticas. No obstante, el texto de Correas presenta una serie de peculiaridades que lo singulariza de las alabanzas del español precedentes y coetáneas. En primer lugar, su exacerbada defensa de la superioridad del castellano sobre el latín. Esta insólita postura supone el desarrollo en su grado máximo de la progresión de la conciencia lingüística en el Siglo de Oro, propiciada, a su vez, por el desarrollo de la conciencia de identidad nacional y cultural y, por ello, es una muestra palmaria de ideología de carácter nacionalista al servicio de la exaltación del idioma patrio (cf. Swiggers 2018). En segundo lugar, el planteamiento dicotómico que aplica al contraste entre ambas lenguas, que le permite, de una forma radical y un tanto maniquea, realzar las carencias del latín como medio de acentuar las cualidades del castellano. En tercer lugar, si bien en el discurso de Correas está presente la retórica habitual en este tipo de textos, en su caso la alabanza del castellano (y el vituperio del latín) está realizada desde la óptica del gramático y se halla fundamentada en un extenso y razonado análisis comparativo de las lenguas en los planos sincrónico y diacrónico, esto es, tanto en lo referente a sus lengua tubálica es debida a López Madera, como señala Binotti (1995). Sobre el mito bíblico de Babel como modelo explicativo de la diversidad lingüística, procedente de la tradición exegética bíblica, y las diversas posturas en la patrística griega y latina, cf. Van Rooy (2013) y Denecker (2017: 57-118). 21 A la que hace referencia reiteradamente a lo largo de toda la obra. La consulta del Corpus Diacrónico del Español (CORDE) da como resultado treinta y nueve registros del término propiedad.

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características lingüísticas o composición interna como en lo relativo a su origen o filiación genética. Cabe destacar, por último, el hecho de que el discurso apologético de Correas figure en un tratado de carácter estrictamente gramatical. Su integración en el Arte de la lengua española — la más extensa y elaborada gramática de la época — como cierre o colofón de la obra tiene pleno sentido en la medida en que es la conciencia de la superioridad e independencia del castellano respecto al latín el hilo conductor sobre el que Correas articula su gramatización del idioma, guiada por el propósito de describir la propiedad del castellano: su singularidad, su idiosincrasia, sus valores idiomáticos distintivos y genuinos, vinculados estrechamente desde su origen a la comunidad hispana. Se ha atribuido a Amable de Bourzeys el primer testimonio, en 1635, de la expresión “génie de la langue” y de su sentido en clave “nacionalista” o, al menos, su rápida difusión (cf., por ejemplo, Hüllen 2001: 242)22. Sin embargo, Van Hal (2013) anticipa tanto la aparición del término a mediados del siglo XVI como la noción que en él subyace, que considera formulada ya a través de la expresión proprietas linguarum, presente en la tradición desde los Padres de la Iglesia (cf. también Denecker 2017: 331-333), y a través de otros términos como, por ejemplo, idioma, idiotismus, indoles, phrasis, empleados en algunas ocasiones junto a proprietas (o con este sentido) por autores de los siglos XVI y XVII en el marco de los problemas de traducción y de la comparación apologética de las lenguas. Y deja la puerta abierta a nuevos hallazgos en el estudio de otras fuentes (Van Hal 2013: 93). Pues bien, a la luz de todo lo expuesto, podemos considerar también el término y la idea de propiedad en la obra de Correas un valioso testimonio de la noción de “genio de la lengua” avant la lettre. REFERENCIAS ALARCOS GARCÍA, Emilio. 1934. Una teoría acerca del origen del castellano. Boletín de la Real Academia Española 21. 197-215. —. 1940. La doctrina gramatical de Gonzalo Correas. Castilla 1. 11-102. BAHNER, Werner. 1966. La lingüística española del Siglo de Oro: aportaciones a la conciencia lingüística en la España de los siglos XVI y XVII. Madrid: Ciencia Nueva. BAILLY, Anatole. 2000. Dictionnaire Grec-Français: Le Grand Bailly. Paris: Hachette, reimprs. de la 26ª ed. 22 Para otros términos usados en los siglos XVII y XVIII para designar esta noción, véase Hassler – Neis (2009: s. v. Besonderer Charakter einer Sprache).

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RAPPORTS ENTRE LANGUES DANS LES GRAMMAIRES ÉDITÉES AUX XVIe ET XVIIe SIÈCLES: PROPOSITION D’UNE TYPOLOGIE Javier SUSO LÓPEZ (Université de Granada)

Abstract: This contribution proposes a typology of grammatical works published in the sixteenth and seventeenth centuries for different European languages — vernacular languages as well as Latin. The typology is based on the relations that may be established between the language of instruction (Unterrichtssprache), the language that is the object of grammatical description, and the learner’s native language. This classification into four types (1: intralinguistic grammatical description; 2: «interlinguistic» grammatical descriptions; 3: descriptions involving two or more languages; 4: mixed works) allows us to appreciate the enormous variety of language learning tools conceived by the authors, a variety in which the nature of pedagogical works is clearly demonstrated. The authors, for their part, do not constitute «national» groups working on a single (native) language or on a foreign language; rather, they constitute a European community of grammarians, open to mutual influences of all kinds (translation, adaptation, partial copy, plagiarism, …) that go beyond the languages themselves — influences which are indeed active on a diachronic axis.

Introduction Comme le rappelle Bernard Colombat (2013: 11), la grammaire française a été créée par un transfert à partir de la grammaire latine, par ce qu’on peut appeler un «transfert de modèle».

Ce transfert de modèle aboutit au concept de «grammaire latine étendue», concept proposé par Auroux (1994): «latine» parce que le cadre est latin […], «étendue» parce que le modèle est appliqué à d’autres langues, le français n’étant qu’une parmi d’autres. (Colombat 2013: 11)

Dans une telle approche plurilingue du processus de grammatisation, Auroux (1994) examine les divers aspects de ce transfert en fonction des acteurs de celui-ci, selon qu’ils sont ou non natifs de la langue vers laquelle s’opère le transfert,

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c’est-à-dire en fonction de la présence ou de l’absence de connaissances épilinguistiques de la langue visée par la grammatisation. D’où la distinction entre «endo-grammatisation» et «exo-grammatisation». (Régine Delamotte-Legrand 1995: 116)

Nous n’avons pas, d’autre part, à souligner tous les efforts de P. Swiggers en faveur de la constitution de l’histoire de la linguistique (et, donc, de la grammaticographie) comme objet de réflexion, comme contenu de savoirs, susceptible d’être systématisé et structuré. Une constante de ses études — qui envisagent une reconstruction historique de ce processus de grammatisation des langues romanes (en d’autres termes: de structuration du passé historique, voir notamment Swiggers 1981; 1997; 2001; 2006) — a été de bâtir une «architectonique» (1997: 6) qui permette de comprendre les rapports internes dans cet énorme réseau constitué par les grammaires des langues romanes des XVIe-XVIIIe siècles. En outre, P. Swiggers s’est toujours intéressé à définir un modèle méthodologique qui permette d’intégrer les diverses traditions grammaticographiques en définissant un modèle commun d’analyse, en prenant en compte notamment la grammaticographie au service de l’enseignement (voir ainsi 2001: 526-527). C’est dans cette entreprise que nous inscrivons nos réflexions. Dans ce vaste domaine de recherche, nous avons été attiré par la distinction établie par P. Swiggers (2010: 79-123) entre trois types d’ouvrages plurilingues, basée sur l’organisation formelle des langues en présence: (a) en parallélisme: total, connecté, déconnecté; (b) en distribution sérielle conforme; (c) ensemble sériel non conforme. Notre objectif dans cet article a consisté à compléter cette proposition en y intégrant le rapport à la langue de l’usager (prévu, potentiel). Notre étude consiste ainsi à établir les rapports entre la langue décrite (L1), la langue explicative (L2) et la langue des apprenants (L1, L2, L3, L4, …) dans les grammaires des XVIe et XVIIe siècles1. On ne peut pas ignorer en effet 1 Bien sûr, notre étude se limite à fournir quelques exemples d’ouvrages grammaticaux appartenant à chacun de ces types, en privilégiant le domaine des langues romanes. Ces ouvrages sont publiés à la suite de la Gramática de la lengua castellana de A. de Nebrija (1492), mais nous nous permettrons également quelques renvois aux Arts (Donat, Priscien, Balbi), Donaits et traités orthographiques français médiévaux. Nous n’avons pas envisagé un corpus fermé: notre proposition reste ainsi ouverte à d’autres exemples illustratifs, voire à des cas particuliers qui ne rentreraient pas dans le classement proposé. Ce sont les langues espagnole (23 ouvrages consultés), française (22 ouvrages), italien

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que ces ouvrages sont conçus (sauf exceptions) comme des manuels pour l’enseignement et/ou l’apprentissage des langues, et non pas comme des ouvrages théoriques ayant en eux-mêmes leur raison d’être2. À partir de ce cadre d’analyse, nous pouvons distinguer les types suivants: — des descriptions grammaticales intralinguistiques, où la langue explicative est la même que la langue objet de la description (ou langue cible); — des descriptions grammaticales interlinguistiques, où la langue explicative est différente de la langue objet de la description (ou langue cible); — des descriptions grammaticales bilingues ou plurilingues, qui proposent la description de plus d’une langue; — des descriptions grammaticales mixtes, à cheval sur les types antérieurs, qui manifestent une particularité (quelle qu’elle soit) relative aux rapports entre les langues. 1. Les descriptions grammaticales intralinguistiques Elles se caractérisent par le fait que la métalangue explicative / langue véhiculaire est la même que la langue objet de la description, comme nous venons de dire. Elles se répartissent en deux sous-catégories: — Descriptions d’une langue de type intralinguistique où la métalangue explicative est la langue objet de la description et à la fois la langue maternelle de l’apprenant. C’est le cas, notamment, de la Gramática de la lengua castellana de A. de Nebrija (1492 [N-1995, nº 73])3, qui connaît 9 rééditions au XVIe siècle (N-1995, p. 354), ainsi que de l’ensemble des grammaires des langues vernaculaires. — Descriptions d’une langue de type intralinguistique (la métalangue explicative est la même que la langue objet de la description), mais où la métalangue explicative n’est pas la langue maternelle de (cinq ouvrages) et latin (cinq ouvrages) qui constituent notre domaine de recherche, mais nous faisons également référence à d’autres types d’ouvrages: un art arabe, une grammaire française et une grammaire «flamande». Nous discuterons également certains exemples du XVIIIe siècle, le terminus ad quem étant l’Arte de Chantreau (1781). 2 Nous allons nous servir, pour caractériser la langue utilisée dans la description grammaticale, de l’expression «langue explicative» ou «langue descriptive» (Unterrichtsprache), et réserver les termes de métatexte et de métalangue pour le langage grammatical technique. 3 Pour le référencement des sources primaires, voir le commentaire précédant la bibliographie en fin d’article.

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l’apprenant: c’est le cas des grammaires latines (rédigées en latin) composées au Moyen Âge (Ars Donati, Ars Prisciani, Catholicon de Balbi …), de la grammaire latine de Nebrija (1491 [N-1995, nº 69]), constamment rééditées tout au long du XVIe siècle, ou de De institutione grammatica libri tres, de Manuel Alvares (Lisboa, Ioannes Barrerius, 1572), qui est abondamment réédité tout au long des siècles postérieurs. La description d’une langue est faite au moyen de cette même langue (intralinguistique), mais pour des apprenants qui ne parlent pas cette langue et qui désirent l’apprendre. C’est le cas également, par exemple, de Lesclaircissement de la langue françoyse (1530 [Corpus 2202]) de J. Palsgrave pour enseigner le français à des apprenants anglophones. Ce contexte d’enseignement/apprentissage pose un défi pour les auteurs de ces grammaires, étant donné que l’apprenant ne connaît ni la langue objet de description ni la métalangue explicative (la langue par le biais de laquelle l’auteur s’adresse à l’apprenant dans ses explications et qui va servir à celui-ci de moyen de compréhension). 2. Descriptions grammaticales interlinguistiques La description d’une langue, par ex. le français, est effectuée dans une langue différente, par ex. le latin. Cette pratique remonte également au Moyen Âge: il était certes difficile d’enseigner le latin, avec un ouvrage rédigé en latin, en s’adressant en latin à des apprenants qui ignoraient le latin. B. Colombat montre bien cette tension entre langue explicative et langue de l’apprenant: c’est le cas des Donaits Barton (par exemple le Donait françois [Corpus 2103]) publiés au début du XVe siècle en Angleterre, mais aussi, à l’inverse, des descriptions (partielles) du français qui sont faites en latin (Orthographia gallica, vers 1300; Tractatus orthographie gallicane, vers 1400, etc.): «Les premières grammaires latines sont évidemment en latin, mais, dès la Renaissance, elles intègrent des gloses en vernaculaire (pratiquement toutes les grammaires latines italiennes du XVe siècle traduisent les verbes dont elles donnent les temps primitifs)» (Colombat 1997: 95). Bien sûr, ces procédés (partiels) n’étaient pas totalement satisfaisants: c’est la raison par laquelle ce sont des descriptions grammaticales interlinguistiques en latin qui marquent le développement de la grammatisation du français au XVIe siècle, avec les grammaires de J. Sylvius (1531 [Corpus 2424]); J. Pillot (1550 [Corpus 2206]), J. Garnier (1558 [Corpus

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2208]) ou A. Cauchie (1570 [Corpus 2210]). Mais bientôt, la langue vernaculaire des apprenants devient la langue explicative: c’est le cas ainsi, pour le français, de la Grammaire françoise pour des apprenants de langue allemande de G. du Vivier (1566), ou des nombreuses grammaires de l’espagnol destinées aux francophones: par exemple, G. Meurier (1568, N-1995, nº 483), Charpentier (1597, N-1995, nº 813), C. Oudin (1597, N-1995, nº 819), Saulnier (1608, N-1999, nº 151), A. Oudin (1641, N-1999, nº 603), J. Cl. Dupuis (1659, N-1999, nº 759), Lancelot (1660, N-1999, nº 782) ou Ferrus (1680, N-1999, nº 985); et aux anglophones: Thorie (1590, N-1995, nº 754), Minsheu (1599, N-1995, nº 832). Le même modèle est suivi pour les autres langues et de nombreuses grammaires sont publiées dans les divers pays européens, dans la langue vernaculaire du pays (voir ainsi pour l’italien, Lancelot 1659 et Veneroni 1678)4. C’est le cas également de l’Arte arabiga [1501, N-1995] pour les grammaires des langues du continent américain composées au XVIe siècle. Ceci dit, des éditions en latin de grammaires de langues vernaculaires continuent à se produire: c’est le cas de l’Exact et tres-facile acheminement à la langue françoise de J. Masset (1606, Paris, David Douceur), ou de La vraye methode d’enseigner la langue françoise aux étrangers expliquée en Latin de Ruau (1687, Stengel – Niederehe 1976: nº 186). Le modèle interlinguistique s’impose comme standard dans l’enseignement des langues vivantes au long du XVIIe siècle, même dans l’enseignement des langues classiques, à partir de Cl. Lancelot, comme le soutient B. Colombat (1997: 96): «le saut opéré par la Nouvelle Méthode Latine de Port-Royal, entièrement rédigée en français et traduisant tous les exemples, est décisif: il manifeste que le latin ne peut être appris directement par le latin, signe que la langue est définitivement morte». Disons encore que la description grammaticale intralinguistique et interlinguistique ont d’étroits rapports. À titre d’exemple, citons le cas bien connu de la Gramática de Nebrija (1492), qui est à la source des grammaires anonymes publiées en 1555 et en 1559 à Louvain, qui seront réutilisées par G. Miranda dans ses Osservationi della lingua castigliana (1565 [N-1995, nº 452] et 1566 [N-1995, nº 462]) pour enseigner l’espagnol aux Italiens. Cette tradition inspire C. Oudin dans 4 Cependant, l’Arte breve de J. de Luna (1616, N-1999, nº 262), la Gramática de G. de Texeda (1619), los Secretos de la gramática española (1632, Rouen), et les Tres tratados proprios para los que dessean saber la lengua Española (1643, Paris) de A. de Salazar (cf. http://cvc.cervantes.es), destinées à des apprenants parlant français, ont l’espagnol comme langue explicative; quant à l’Espejo General de Gramatica de A. de Salazar (1614 [N-1999, nº 236]), le texte est bilingue espagnol-français (voir plus loin).

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la Grammaire et observations de la langue espagnolle recueillies et mises en françois (1597), ouvrage que J. Wadsworth traduit en anglais (A Grammar Spanish and English, Londres, John Haviland, 1622). Wadsworth utilisera cette grammaire pour enseigner l’anglais à l’infante Marie, fille de Felipe III, à l’occasion du mariage projeté avec le Prince de Galles, futur Charles Ier, fils de Jacques Ier … Nous renvoyons par exemple à M. Mormile (1989) pour ce tissu de rapports entre langues (italien et français) qui se crée aux XVIe et XVIIe siècles. Ces circulations (adaptations, traductions, transpositions …) concernent d’innombrables ouvrages grammaticaux, portant sur les langues classiques et sur les principales langues vernaculaires de l’Europe, constituant un réseau de grammairiens hautement connectés entre eux. Il serait inexact d’autre part d’affirmer que le premier type de grammaire (1a: grammaires intralinguistiques, destinées à des apprenants autochtones) précède le second (type 2: grammaires interlinguistiques, destinées à des apprenants étrangers), et de penser que celles-ci sont une transposition didactique obtenue par une opération de simplification. Une telle simplification des contenus serait justifiée par les «requisitos de sencillez y adecuación a la realidad lingüística del idioma que se describ[e], así como de adaptación a las necesidades de los que deban aprenderlo» (Marcos Sánchez 2006: 493-494, qui cite Palacios 1999: 483). Par exemple, on pourrait croire, à première vue, que le cinquième livre de la Gramática de Nebrija, qui est rédigé en espagnol et destiné à ceux qui «estraña lengua querran deprender» n’est qu’une simplification des quatre premiers livres. Mais cette perception ne peut pas être soutenue si nous considérons, entre autres raisons, que Nebrija n’adopte pas dans ce livre V l’ordre d’exposition qu’il suit dans les quatre premiers livres (ou «orden doctrinal», pour utiliser les termes de Gómez Asencio), que Nebrija qualifie de «naturel» selon une «concepción de la realidad lingüística […] según la cual las lenguas se articulan del elemento más simple al más complejo». Selon cet ordre, les unités de langage sont exposées en progression croissante de la plus petite (lettre) à la plus grande (phrase). Par contre, l’organisation du contenu grammatical de ce livre V répond à une progression de l’apprentissage où «la pura rutina instrumental» (l’aspect «mécanique» de la langue) précède le contenu «analógico regular […] de la gramática» (Gómez Asencio 2006: 130-131). D’autre part, l’observation des nombreux ouvrages grammaticaux destinés aux étrangers — dans le cas du français: Palsgrave (1530 [Corpus 2202]), Maupas ([1607] [Corpus 2301]), A. Oudin, (1632 [Corpus 2302]), Chiflet (1659 [Corpus 2306]), Buffier (1709 [Corpus 2402]), … — nous

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permet d’affirmer qu’on ne peut pas parler d’une simplification des contenus, mais plutôt, comme le font Nebrija et Lancelot, d’un bouleversement de l’ordre canonique de leur présentation; donc de l’abandon d’un ordre qui allait du plus simple au plus complexe (lettres et syllabes: prononciation; mots: parties du discours; phrase: syntaxe) en faveur d’une sélection de ce qui est essentiel, et d’une élimination des points accessoires qui remplissent la mémoire des apprenants de manière inutile et brouillent la compréhension des règles principales. Lancelot reviendra sur cette question: face à la tendance de son temps à composer des ouvrages grammaticaux les plus complets possible, qu’on fait mémoriser par tranches aux apprenants, il compose des grammaires réduites à l’essentiel pour les débutants (voir ainsi l’Abrégé de la nouvelle méthode latine […])5. Il affirme ainsi qu’une présentation plus synthétique ne veut pas forcément dire une simplification, mais une réduction à l’essentiel: Par là on voit qu’on trouve en 3 ou 4 pages de ce petit Livre, un abregé general de toute la Grammaire, plus court & plus methodique qu’on ne trouveroit ailleurs: La petite Table des Conjuguaiſons comprenant en une ſeule page, & dans une diſpoſition tres-facile à retenir, ce que les Grammairiens ne diſent pas en pluſieurs. (Lancelot 1677: XV)

Et il raille les «pointilleries» grammaticales qui remplissent les grammaires de son temps: Et comme j’ay de moy-meſme une grande averſion de toutes ces petites pointilleries de Grammaire, dont Quintilien dit excellemment, qu’elles ne font que ſeicher & qu’affoiblir les eſprits. (Lancelot, 1662: Préface, Aij)

La visée didactique qui préside à l’organisation des grammaires aboutit à une autre caractéristique: la distribution du contenu en niveaux. C’est l’une des conclusions de Gómez Asencio qui met en relief, entre autres choses, la cohérence pédagogique de Nebrija dans sa production grammaticale, en comparant le livre V (Gramática castellana, 1492) avec les travaux antérieurs de Nebrija (Introducciones latinae de 1488 [N-1995, nº 60] et de 1495). Nebrija compose un ensemble d’ouvrages en étroit rapport, au moyen de «el establecimiento de niveles de aprendizaje y de grados de dominio gramaticales en las dos lenguas, castellana y latina» (2006: 140). P. N. Chantreau perfectionnera le modèle en 1781 en composant une grammaire (Arte de hablar bien francés [N-2005, nº 1071]) divisée en niveaux, signalant avec des signes ou avec un changement de 5 Pour les références aux ouvrages de Cl. Lancelot, voir https://data.bnf.fr/fr/ 12465054/claude_lancelot.

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police des lettres ce que l’apprenant doit apprendre dans une première, une deuxième ou bien une troisième phases. L’opposition ainsi entre grammairiens «théoriciens» et grammairiens «practiciens» nous semble ainsi totalement inadaptée pour les XVIe-XVIIIe siècles. Ainsi, la première grammatisation du français a été faite dans des grammaires du français pour étrangers, en anglais (celle de Palsgrave), à la fois en anglais et en français (celle de Du Wes), ainsi qu’en latin (celles de Sylvius et de Pillot): c’est en rapport à ces ouvrages que des auteurs tels que L. Meigret (1550 [Corpus 2205]), R. Estienne (1557 [Corpus 2207]), P. Ramus (1562, Stengel – Niederehe 1976: n° 20) ou J. Bosquet (1586 [Corpus 2212]) «construisent» la grammaire française6. Nous n’apprenons rien de nouveau: c’était déjà la conclusion de B. Colombat (2008: 1055). Il nous faut donc rejeter l’idée de la précellence de la grammaire pour autochtones d’où dériveraient les grammaires pour étrangers, tout comme la qualification de celles-ci, quelque peu méprisante, de grammaires pédagogiques7. De même, on ne peut point nier le rôle fondateur dévolu à de nombreuses grammaires de français publiées au XVIIe siècle — Ch. Maupas (31625 [1607] [Corpus 2301]), A. Oudin (1645 [Corpus 2302]), L. Chiflet (1659 [Corpus 2306]) ou Cl. Buffier (1709 [Corpus 2402]) — qui, aux yeux mêmes de leurs auteurs, étaient adressées autant à des étrangers qu’à des autochtones; Buffier indique ainsi dans la préface que «c’est à ceux-ci [aux étrangers] que j’ai eu en vue d’être utile», et qu’il compose sa grammaire «étant donné qu’il n’y a point encore de Grammaires qui leur conviennent parfaitement» (1709: eij); et dans ce but: «j’ai mis en divers endroits quelques mots Latins pour faciliter aux étrangers l’intelligence des termes François qui reviennent plus fréquemment dans le discours» (1709: Préface, dernière page). 3. Descriptions grammaticales bilingues ou multilingues Dans ce cas, l’ouvrage propose la description de deux ou plusieurs langues non maternelles, classiques (essentiellement le latin) et/ou ver6 Il faut y ajouter évidemment aussi les grammaires du français en latin citées (Sylvius, Pillot, …). 7 Cette appellation peut être justifiée à partir du XIXe siècle, lors de l’institutionnalisation de l’étude de la grammaire française et des langues étrangères, qui comporte la création de l’outil appelé «grammaire scolaire» (sous forme de manuel). Bien sûr, la Grammaire française simplifiée de Joseph Urbain Domergue (1778, [notice 2414]) constitue un précurseur important.

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naculaires, ce qui permet de parler de doubles ou triples grammaires (voire plus). Ce modèle de composition va jouir d’un énorme succès auprès du public, à en croire le nombre des éditions et des langues qui y sont impliquées, rien qu’à voir les titres des ouvrages. En réalité, dans la plupart des cas, il s’agit d’ouvrages interlinguistiques (type 2), qui contiennent certaines parties sous forme bilingue (la présentation des paradigmes morphologiques, des listes de mots classés selon les parties du discours, des textes de lecture, et, dans certains cas, le paratexte: dédicace et/ou préface …). L’appellation «double grammaire» peut être justifiée partiellement car ils mettent en place, certains plus que d’autres, une comparaison entre les deux langues dans une série de questions, et attirent l’attention sur leurs différences: l’auteur peut considérer ainsi que l’apprenant pourra perfectionner ses connaissances de sa langue maternelle tout en apprenant la langue étrangère qui y est décrite. Tel est le cas, par exemple, de L’Escole françoise et italienne […] de J. Saulnier (1608, Paris, Jean Millot); de la Grammatica espagnola e italiana […] de L. Franciosini (1624, Venezia, Giacomo Sarzina); de L’Art d’enseigner la langue francoise par le moyen de l’italienne, Ou la langue italienne par la francoise, de M. Berti (1685, Venise, chez Estienne Curti); de la Grammaire nouvelle espagnole et française de F. Sobrino (1697, Bruxelles, Foppens). 3.1. Présentation des langues décrites sous forme de «parallélisme connecté» Dans ce cas, l’exposé du contenu, divisé en tranches thématiques, est présenté de manière successive (texte juxtaposé) ou simultanée (en regard sous forme de colonnes, ou bien en distribuant le texte en page paire/impaire). Ainsi, la Grammatica per imparare le lingue italiana, francese, e spagnola de A. Fabre, publiée en 1626 (N-1999, nº 408), contient tout d’abord les descriptions de la prononciation et de l’orthographe des trois langues, dans les différentes combinaisons possibles: description du français en italien, description de l’italien en espagnol, description du français en espagnol, description de l’italien en français, description de l’espagnol en français, et même description de l’italien en latin! L’ouvrage se limite ainsi, de toute évidence, à rééditer des fragments déjà publiés ailleurs auparavant. Sont présentées ainsi les différentes parties du discours: l’article (17-19), le nom (19-27), le pronom (27-39), le verbe (39-152), les parties du discours indéclinables …, etc. La description porte principalement sur l’italien, avec quelques remarques

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concernant le français et l’espagnol. L’espagnol est ainsi pris comme objet de description particulier dans les préceptes sixième à seizième qui portent sur la morphologie verbale (137-148), ainsi que pour les terminaisons verbales (147-150) et les parties du discours indéclinables (ainsi, pp. 170, 175-176, 182, 185, …). Quant au texte explicatif, il est présenté sous forme de colonnes bilingues (français à gauche, italien à droite), où le texte italien est une traduction du texte français: l’espagnol comme langue explicative est donc absent. Nous sommes donc en présence d’une grammaire multilingue où la partie prononciation et orthographe semblent être des reproductions d’ouvrages déjà édités par d’autres auteurs, sans aucune réélaboration; il s’agit également d’une grammaire asymétrique: l’espagnol est absent comme langue explicative et l’objet de description n’est pas distribué de manière homogène et cohérente. Ce modèle (en parallélisme connecté) est suivi également par G. Beyer8 (La vraye Instruction des trois langues, la Françoise, l’Angloise et la Flamende, 1661, Stengel – Niederehe 1976: nº 116), mais il est perfectionné de manière importante. La description de chacune des trois langues (en commençant par le français) se fait successivement dans la propre langue qui est décrite (L1, donc, nous avons un type 1a ou 1b), puis dans une L2 (anglais) et une L3 (flamand), donc sous forme de type 2, interlinguistique, disposant le tout en trois colonnes parallèles (à gauche, le texte de la L1, au milieu, l’anglais, et le flamand à droite). C’est tout le contenu grammatical dans l’ordre canonique (prononciation et parties du discours, sans syntaxe) qui y est présenté. Beyer, fort de ses trente années d’exercice comme maître de langues, systématise l’usage des trois langues dans les explications et le paratatexte (double page de titre, intertitres) ordonne de manière logique les explications, reprend un même canevas de présentation pour chacune des trois langues, réduit le contenu grammatical aux «regles fondamentelles & succintes», et ajoute comme complément à la grammaire un vocabulaire comprenant les termes les plus usités et des dialogues pour pratiquer la lecture et la conversation. 3.2. Présentation des langues décrites sous forme de «parallélisme déconnecté» Dans ce cas, «les descriptions didactiques de langues différentes se suivent dans un seul manuel» (Swiggers 2010: 95). À la différence de La vraye Instruction des trois langues de G. Beyer, où la description d’un 8

C’est l’exemple apporté par Swiggers (2010: 95) que nous reprenons.

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point grammatical d’une langue (L1) y est faite dans deux autres langues (L2 et L3), ce sont des grammaires complètes qui se suivent dans un même ouvrage, répondant chacune séparément au type 2 (interlinguistique), sans qu’aucun rapport entre langues ne soit rendu explicite. C’est le cas notamment des grammaires suivantes: — la Grammaire espagnole, expliquée en François, divisée en III livres, éditée de manière conjointe avec la Grammatica francesa explicada en francés, de Fray Diego de Cisneros (ou de la Encarnación) (1624, N-1999, nº 380); — la Novissima grammatica delle trè lingue italiana, franzese, e spagnula, cioè, la franzese e l’italiana di Gio. Alessandro Lonchamps, e la spagnuola di Lorenzo Franciosino […]; nuovo corretta dal Sig. D. Giovanni Le Page (1664, N-1999, nº 846). 4. Ouvrages mixtes À côté des types signalés, dans lesquels peuvent être regroupées la plupart des grammaires, il existe également des ouvrages mixtes, à cheval entre les types 1a, 1b, 2 et 3, et qui partagent certaines caractéristiques de types différents, ou bien qui présentent des particularités qui permettent de les classer à part, ou encore, qui méritent une mention spéciale. Nous allons nous limiter ici à quelques cas, dans le simple but de montrer la variété des possibilités qui sont offertes aux apprenants. Dans les Introducciones latinas: contrapuesto el romance al latin […] (1488 [N-1995, nº 60]), A. de Nebrija entreprend une description (complète) du latin en deux langues: la langue objet de description est la même, mais la langue descriptive est double (le latin, donc il s’agit d’une grammaire de type 1b; et l’espagnol, donc il s’agit d’une grammaire de type 2). Cela permet aux apprenants potentiels (dont les femmes)9 de mieux comprendre les explications, faites dans leur langue maternelle, et d’apprendre en même temps la langue cible à travers le même texte explicatif en latin. Rappelons d’autre part que la Gramática de A. de Nebrija (1492), que nous avons classée sous le type 1a (description intralinguistique destinée à des natifs), contient le livre V, rédigé également en espagnol, qui est adressé à ceux qui «estraña lengua querran deprender» (donc, type 1b). 9 Le titre de l’ouvrage indique ainsi: «para que con facilidad puedan aprender todos, y principalmente las religiosas, y otras mugeres dedicadas á Dios / que para este fin mandó hacer S.A. la Reyna Católica Doña Isabel».

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L’ouvrage de G. du Wes (ou du Guez), An introductorie for to lerne to rede, to pronounce and to speke French trewly […] (1532, https://data. bnf.fr/fr/12214610/giles_du_guez/) peut être considéré également comme appartenant au type mixte: c’est en anglais que se fait la description de la langue française (donc, il s’agit d’un ouvrage de type 2, interlinguistique), mais ce métatexte est doublé (en interlinéaire) d’une traduction en français (donc, de type 1b). Dans la Util y breve institution para aprender los principios y fundamentos de la lengua hespañola (Anónimo, Lovaina, 1555 [N-1996, nº 372]), le texte descriptif (qui porte sur la langue espagnole) est en espagnol (donc, de type 1b), puis ce même texte est traduit en français, puis en latin (donc, de type 2, mettant en place plusieurs langues), comme le fait voir P. Swiggers (2006: 173): «La gramática de 1555 es una gramática ‘trilingüe’: combina en serie sucesiva, o yuxtapuesta, un texto español, un texto francés y un texto latín, y además presenta los paradigmas gramaticales para las tres lenguas». À certaines occasions, l’ordre des langues est modifié (latin, espagnol, français). Cette disposition est combinée à la présentation sous forme de colonnes parallèles des paradigmes verbaux et des listes de mots appartenant aux différentes parties du discours. Certains auteurs (ainsi G. Meurier) échelonnent leur production grammaticale en ouvrages de type 1a, 1b, 2, 3 et 4: P. Swiggers (2010: 95) parle ainsi d’une organisation des ouvrages sous forme de «distribution sérielle». Dans la Brève instruction (1558a [N-1995, nº 402]) et les Conjugaisons, Regles et instructions (1558b [N-1995, nº 403]) de G. Meurier, l’exposé du contenu, divisé par tranches thématiques, est fait de manière successive (texte juxtaposé) ou simultanée (en regard sous forme de colonnes, ou bien en distribuant le texte en page paire/impaire: «Le français et l’italien se trouvent à gauche, les équivalents espagnols et flamands à droite», Swiggers 2013: 56-57). Ces ouvrages possèdent les caractéristiques du type 3 (langues en parallélisme connecté), mais plusieurs langues sont utilisées dans les explications grammaticales, les textes explicatifs sont très réduits (en nombre et en longueur: les paradigmes verbaux sont ainsi donnés tels quels, les tableaux se suffisant à eux-mêmes): dans 1558a, la description des terminaisons verbales du français est en français (donc, de type 1b), mais aussi en italien (de type 2), et de même en italien pour le flamand (type 2); l’espagnol est utilisé dans l’explication de la conjugaison du verbe estar (de type 1b,

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fol. 21, verso). D’autre part, un même texte dans les quatre langues explique comment ne pas se tromper dans l’usage des verbes espagnols haber et tener (fol. 21): selon l’ordre de présentation des langues en présence (en colonnes parallèles opposant toujours français-italien et espagnol-flamand), un texte de type 2 (explication dans une L1 puis une L2 concernant une L3) devient un texte 1b (explication dans la langue qui est aussi la langue décrite), puis un texte de type 2 (une L4 concernant la L3). En outre, certains termes servant à marquer le contenu grammatical sont en latin (Impersonalia, Vis Verbi, Auxiliarii; puis, dans 1558a, Declinationes, Adverbia, Numeralia […]). Ce brassage des langues défie tous les classements possibles que nous avons essayé de constituer, et ne semble avoir aucune logique si ce n’est que l’auteur a réellement en vue que des apprenants sachant l’une ou l’autre des langues en présence puissent utiliser cet outil pour apprendre les rudiments grammaticaux des trois langues autres que leur langue maternelle. Limitons-nous à deux derniers cas: les Reglas de A. del Corro et l’Espejo de A. de Salazar. Les Reglas (1586, N-1995, nº 754) constituent un ouvrage de type 1b en principe (description intralinguistique de l’espagnol pour des apprenants de langue française, mais aussi de langue anglaise): c’est le cas ainsi des «reglas para los nombres en la lengua Espaniola» (pp. 23-28). Mais il existe également des textes de type 2 (interlinguistique): par exemple, les «Reglas de los nombres de la lengua francesa» (pp. 28-36) sont expliquées en espagnol. D’autre part, certaines explications concernant le français (les verbes impersonnels, pp. 107-114; les participes, pp. 114-115; la construction et la syntaxe, pp. 123-126) se font en français, ce qui en fait donc des textes de type intralinguistique (1b). L’ouvrage possède ainsi des éléments d’une «double grammaire» (sous forme de parallélisme connecté). Enfin, la partie finale de l’ouvrage inclut des explications en français concernant l’espagnol. Les rapports entre les deux langues en présence sont ainsi multiples sans qu’aucun plan d’ensemble n’ait pu être dressé à l’avance, comme dans le cas des ouvrages cités de Meurier, ce qui nous pousse à les classer comme appartenant au groupe mixte. Quant à l’Espejo General de Gramatica de A. de Salazar (1614, N-1999, nº 236), le texte descriptif qui porte sur l’espagnol est bilingue espagnol-français: il intègre donc les types 1b et 2. Soulignons que cet ouvrage reprend une présentation dialoguée du contenu grammatical, qui se trouvait déjà dans la Grammaire de P. Ramus (1562).

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Conclusion Au-delà du classement proposé, cette analyse nous a permis de mettre en évidence la variété des rapports formels qui s’établissent entre les langues en présence (dont celle de l’apprenant) dans les grammaires des XVIe et XVIIe siècles. Elle nous apprend ainsi plusieurs choses. Tout d’abord, l’existence d’une véritable réalité multilingue (aux frontières perméables) et plurilingue (chez de nombreux locuteurs) en Europe. En second lieu, quant aux auteurs de grammaires, ils ne se regroupent pas en communautés discursives constituées de manière étanche de grammairiens qui élaborent des ouvrages de type 1a, 1b ou 2, au sein de chacune des langues vernaculaires, mais en communautés de grammairiens «en interacción» (Sáez Rivera 2011: III, 554). Nous pouvons parler même de l’existence d’un réseau de professionnels (grammairiens) spécialisés dans l’élaboration de grammaires destinées à l’enseignement des langues, qui ont des rapports de production dans différentes modalités (intercommunication, rétroalimentation, adaptation, traduction, influence, copie, plagiat, …), dans de multiples directions (différentes langues, différents types d’ouvrages), aboutissant à la circulation de leurs produits dans toute l’Europe. L’historiographie linguistique ne peut donc pas se limiter à une étude interne, limitée à chaque langue individuelle, à chaque nation/pays; une telle vision restreinte risquerait de passer à côté de certaines données essentielles de l’analyse. En troisième lieu, l’ensemble des grammaires — du moins toutes celles que nous avons citées dans notre étude — sont des grammaires à caractère pédagogique: elles se définissent surtout par la volonté de leur auteur de composer un outil servant à apprendre une langue. La variété des rapports entre langues, qui fonde notre classement en types, répond en dernière analyse à cette réalité. Chacun des auteurs peut en effet appuyer le modèle qu’il a choisi (1, 2, 3, 4) à l’aide d’arguments soutenant son efficacité pour cette finalité. Toutefois, nous ne pouvons pas ignorer non plus que des exigences tenant à la rentabilité de l’entreprise éditoriale se croisent aux volontés des auteurs.

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RÉFÉRENCES Sources primaires

Pour ne pas alourdir cette bibliographie, nous ne reprenons pas les sources premières citées et renvoyons aux fiches de référence sur les auteurs, les œuvres et les thèmes du site de la BNF (data.bnf.fr), au «Corpus représentatif des grammaires et des traditions linguistiques», publié dans Histoire Épistémologie Langage (1998, tome 20, fascicule 2), que nous consignons dans notre texte sous [Corpus + nº de référence], à la Bibliotheca Antiqua Numerica (Institut des Sciences et Techniques de l’Antiquité de l’Université de Franche-Comté), et aux recueils bibliographiques du français (Stengel – Niederehe 1976) et de l’espagnol (N[iederehe]-1995, N-1999 ou N-2005 + nº de référence), que nous reprenons dans notre texte en indiquant le numéro de référence. Sources secondaires10 AUROUX, Sylvain. 1994. La révolution technologique de la grammatisation. Bruxelles: Mardaga. COLOMBAT, Bernard. 1997. Les manuels de grammaire latine des origines à la Révolution: constantes et mutations. Histoire de l’éducation 74. 89-114. —. 2008. Faire connaître, éditer et exploiter les textes linguistiques français du passé: un regard rétrospectif et prospectif. In: Jacques DURAND – Benoît HABERT – Bernard LAKS (edd.), Congrès Mondial de Linguistique Française, 1051-1067. Paris: Institut de Linguistique Française. —. 2013. L’héritage du modèle latin dans les grammaires françaises à la Renaissance. Documents pour l’histoire du français langue étrangère ou seconde 51. 11-38. DELAMOTTE-LEGRAND, Régine. 1995. Sylvain Auroux, La révolution technologique de la grammatisation. Mots 42. 116-118. GÓMEZ ASENCIO, Jose Jesús, ed. 2006-2011. El castellano y su codificación gramatical. Vol. I: De 1492 a 1611. Vol. II: De 1614 a 1697. Burgos – Salamanca: Fundación Instituto Castellano y Leonés de la Lengua. —, ed. 2011. Vol. III: De 1700 a 1835. Burgos – Salamanca: Fundación Instituto Castellano y Leonés de la Lengua. MARCOS SÁNCHEZ, Mercedes. 2006. Orientaciones en la enseñanza de español como lengua extranjera en la Europa del Siglo XVI. In: GÓMEZ ASENCIO (2006: 481-506).

10 Nous notons uniquement les ouvrages cités et renvoyons, pour des études d’ensemble ou des études particulières sur les auteurs, aux ouvrages recueillis dans Niederehe (1995; 1999), ainsi que dans Documents pour l’histoire du français langue étrangère ou seconde (Swiggers 2013: 50, 171-194).

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MORMILE, Mario. 1989. L’italiano in Francia, il francese in Italia: storia critica delle opere grammaticali francesi in Italia ed italiane in Francia dal Rinascimento al Primo Ottocento. Turin: Meynier. NIEDEREHE, Hans-Josef. 1995. Bibliografía cronológica de la lingüística, la gramática y la lexicografía del español (BICRES I): desde los comienzos hasta el año 1600. Amsterdam: John Benjamins. —. 1999. Bibliografía cronológica de la lingüística, la gramática y la lexicografía del español (BICRES II): Desde el año 1601 hasta el año 1700. Amsterdam: John Benjamins. —. 2005. Bibliografía cronológica de la lingüística, la gramática y la lexicografía del español (BICRES III): desde el año 1701 hasta el año 1800. Amsterdam: John Benjamins. SÁEZ RIVERA, Daniel M. 2011. Los libros de gramática del español en el XVIII: estructura y tipología textual. In: GÓMEZ ASENCIO (2011: III, 549-570). STENGEL, Edmund – NIEDEREHE, Hans-Josef. 1976. Chronologisches Verzeichnis französischer Grammatiken. Vom Ende des 14. bis zum Ausgange des 18. Jahrhunderts nebst Angabe der bisher ermittelten Fundorte derselben. Amsterdam: John Benjamins. SUSO LÓPEZ, Javier, ed. 2010. Plurilinguisme et enseignement des langues en Europe: aspects historiques, didactiques et sociolinguistiques. Trois regards (W. Frijhoff, D. Coste, P. Swiggers) en parallèle. Granada: EUG. SWIGGERS, Pierre. 1981. Comment écrire l’histoire de la linguistique? Lingua 55. 63-74. —. 1997. Histoire de la pensée linguistique. Analyse du langage et réflexion linguistique dans la culture occidentale, de l’Antiquité au XIXe siècle. Paris: PU de France. —. 2001. L’histoire des grammaires et des manuels de langues romanes. In: Günter HOLTUS et al. (edd.), Lexikon der Romanistischen Linguistik, vol. I, 1, 476-532. Tübingen: Max Niemeyer. —. 2006. El foco «belga»: las gramáticas españolas de Lovaina (1555, 1559). In: GÓMEZ ASENCIO (2006-2011: I, 161-214). —. 2010. Les enjeux de l’enseignement des langues aux temps modernes: dimension ludique, politique et idéologique de la didactique et de la didaxologie. In: SUSO LÓPEZ (2010: 79-123). —. 2013. Regards sur l’histoire de l’enseignement du français aux Pays-Bas (XVIe-XVIIe siècles). Documents pour l’histoire du français langue étrangère ou seconde 50. 49-79.

PHONOLOGIE ANTE LITTERAM. EIN PLÄDOYER FÜR DIE BEDEUTUNG KOLONIALER SPRACHDATEN DES HUASTEKISCHEN Bernhard HURCH (Universität Graz)

Es ist eine natuerliche Vorstellung, dass, eh in der Philosophie an die Sache selbst, naemlich an das wirkliche Erkennen dessen, was in Wahrheit ist, gegangen wird, es notwendig sei, vorher ueber das Erkennen sich zu verstaendigen, das als das Werkzeug, wodurch man des Absoluten sich bemaechtige, oder als das Mittel, durch welches hindurch man es erblicke, betrachtet wird. Hegel, Phänomenologie des Geistes, Einleitung

Abstract: In a conversation lexicon of colonial Huastek from the early eighteenth century, an unknown author marks both prosodic (quantity, glottalisation) and some segmental processes (e.g., final desonorisation) according to phonological criteria in the modern sense. The grammatical knowledge applied here is definitely not available to the author on the basis of previous professional training, and it is certainly not applied in a conscious way. More generally, this contribution argues for a stronger integration of colonial texts in historical-reconstructive work, here with special reference to Huastek, since these texts constitute the oldest linguistic evidence and as such may provide additional arguments in the context of a historical reconstruction.

0. Das Interesse einer kritischen Wissenschaftsgeschichte1 sollte viel eher auf das Verständnis der Genese von Wissen gerichtet sein, als herauszufinden, wer wann was in der (Sprach-)Forschung zum ersten Mal behauptet hat. Die “Verständigung über das Erkennen”, wie es in der eingangs zitierten Passage von Hegel heißt, bildet sich im vorliegenden Beitrag in der Form ab, wie ein unbekannter Autor für einen Teilbereich 1 Mit dem Jubilar eint mich das Interesse an Fachgeschichte und jenes für indigene Sprachen. Ich danke den Herausgebern für die Einladung, an diesem Band teilnehmen zu können, der ganzen Leuvener Gruppe für die freundschaftliche Verbundenheit und schließlich zwei anonymen Gutachtern und den Herausgebern für kritische Hinweise.

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der Grammatik, die Prosodie, in ihrer speziellen Instanziierung im kolonialen Huastekisch, ein System erahnt und die daraus resultierende Erkenntnis in Orthographie umsetzt. Die Entwicklung einer speziellen Orthographie wird dadurch zum “Werkzeug”, wiederum im oben genannten Sinn, Prosodie abzubilden. Dieser vom Schreiber/Autor des hier im Mittelpunkt stehenden Manuskripts Conversación en lengua huasteca (CLH)2 unternommene Versuch, die Architektur von Quantität schriftlich abzubilden, ist nicht im geringsten trivial, denn in den gängigen orthographischen Systemen westeuropäischer Sprachen der Zeit war die Markierung von Prosodie keineswegs kohärenter Standard. Über die einschlägige Vorbildung des Autors des Manuskripts wissen wir nichts. Die vorliegende Arbeit versteht sich darüber hinaus auch als Hinweis auf die Notwendigkeit, koloniallinguistische Beschreibungen als älteste Belegdaten in der historischen Analyse indigener Sprachen ernst zu nehmen. 1. Die Geschichte der Mayasprachen ist keine Unbekannte. Die Einzelsprachen sind gut dokumentiert, bis hinein in dialektale Details, und viel — und vor allem hervorragende — Arbeit zur Kenntnis früherer Sprachzustände und zu den Zusammenhängen zwischen den Sprachen und deren Einbindung in ein mögliches mesoamerikanisches Areal liegt vor. Die rekonstruktiven Methoden sind eine gut etablierte Subdisziplin der Sprachwissenschaft und auch ein wichtiges Standbein der Mayanistik (vgl. Kaufman 1985; 2002; 2003; Kaufman — Justeson 2009; Campbell — Kaufman 1985; Norcliffe 2003), die in der Bearbeitung der amerikanischen Sprachenvielfalt methodisch oft ein gutes Stück über ihre Vorläuferdisziplin Indogermanistik hinausgegangen ist. Als eine wichtige Quelle der historischen Sprachbeschreibung und der allgemeinen Grammatikographie wurden allerdings schon im 18. und 19. Jahrhundert die Arbeiten der im Feld tätigen Missionare erkannt. Es waren vor allem Wörterbücher und Grammatiken, aber auch Texte zur Katechese im Rahmen der Evangelisierung indigener Völker3. 2

Hurch – Meléndez Guadarrama (2020). Den Beginn des wissenschaftlichen Interesses an diesen Arbeiten markieren sicherlich die großen enzyklopädischen Unternehmungen, wie das Petersburger Projekt von Pallas und Bacmeister (vgl. Bacmeister 1773), die Sammlungen und der Catálogo von Hervás y Panduro (1800-1805) oder Adelung & Vaters (1806-1817) Mithridates. Sie alle wären, zwar in unterschiedlicher Weise, aber ohne diese Quellen undenkbar. Humboldt ist als Bindeglied zwischen dieser sogenannten enzyklopädischen Sprachwissenschaft und der allgemeinen Sprachenkunde zu verstehen. Sein explizit formuliertes Arbeitsprogramm sollte nicht nur einer Enzyklopädie der Sprachen, sondern auch einer Enzyklopädie der Kategorien gewidmet sein. In dieser Tradition des 19. Jahrhunderts (vgl. Hurch 2018) war 3

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In Ermangelung autochthoner Schrifttraditionen handelt es sich bezüglich der meisten Sprachen um die ältesten Sprachzeugnisse, die zur Verfügung stehen und die ältesten dieser Schriften sind nun auch nahezu ein halbes Jahrtausend alt. Interessanterweise hat sich schon vor bald 200 Jahren im Fach eine Dichotomisierung breitgemacht, die gewissermaßen bis heute anhält: zwischen historisch-rekonstruktiver (später ‘junggrammatischer’) Sprachwissenschaft einerseits und dem, was im 19. Jahrhundert als allgemeine Sprachenkunde entstanden ist4. Der vorliegende Beitrag will anhand eines bemerkenswerten Manuskripts aus dem frühen 18. Jahrhundert versuchen zu zeigen, daß auch orthographische Systeme und Prinzipien, wie sie für einzelne Sprachen von Autoren entwickelt wurden, einen sehr hohen Aussagewert für die Phonologie und Prosodie erreichen und somit zur Sprachbeschreibung und zum Sprachverständnis wesentlich beitragen können. Daraus soll hier insbesondere das Plädoyer abgeleitet werden, für das Studium des Huastekischen, und insbesondere seiner Vorgeschichte, über die üblichen dialektalen und sprachvergleichenden Materialien hinaus auch die Aufzeichnungen aus der Kolonialzeit zu verwenden, denn auch diese haben, wie gerade im gegenständlichen Fall nachgewiesen werden kann, eine beachtlich hohe sprachbeschreibende Bedeutung. 2. Im folgenden wird es im speziellen um einen huastekischen5 Text aus der Kolonialzeit gehen, die Conversación en lengua huasteca. Bei diesem Dokument handelt es sich um ein sogenanntes Konversationswörterbuch, immer häufiger die Forderung zu vernehmen, diese Arbeiten der missionarischen Sprachenkunde durch Wiederabdruck einer breiteren Forschung zugänglich zu machen (so explizit von Personen wie Pott oder Schuchardt formuliert). Doch erst in den letzten 2-3 Jahrzehnten setzte ein neues Interesse an diesen Schriften ein, von einer Forschungsrichtung, die sich selbst wiederum Missionarslinguistik bzw. in einem weiteren Sinn Koloniallinguistik nennt. 4 Es würde zu weit über die beschränkte Aufgabenstellung des vorliegenden Beitrags hinausgehen, die forschungshistorische Situation und deren gegenwärtige Reflexe nachzeichnen zu wollen. In Planks (1993) kenntnisreicher Beschäftigung mit A. F. Pott wird auf dieses Szenario ausführlich eingegangen. 5 Das Huastekische gehört in die Familie der Mayasprachen und wird im Südosten des mexikanischen Bundesstaates San Luis Potosí und in den angrenzenden Teilen von Veracruz von heute insgesamt ca. 70.000 Sprechern (INALI 2005 geht von wesentlich höheren Sprecherzahlen aus) in drei dialektalen, aber jedenfalls gegenseitig verständlichen Varianten gesprochen (Kaufman 1985; vgl. auch den entsprechenden Eintrag in Ethnologue, sowie das dort vorhandene Material). Es ist die einzige Mayasprache im mittleren Mexiko, und unterscheidet sich strukturell z. T. recht wesentlich von den anderen Schwestersprachen, die in einem relativ homogen umschlossenen Gebiet beheimatet sind. ISO 636-3: hus in Ethnologue, die Eigenbezeichnung ist Tenek, Teenek, Tének.

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das, wenngleich nicht so umfangreich, nach dem Vorbild von Pedro de Arenas (1611) verfertigt wurde. Die Handschrift aus 56 Seiten ist eines der ältesten Schriftstücke zum Huastekischen. Nach einer etwas mäandernden Geschichte wird es — bislang unveröffentlicht — in der Bibliothek des Iberoamerikanischen Instituts — Preußischer Kulturbesitz in Berlin verwahrt6. Es gehört mit De la Cruz (1571), Quirós (1711 [2013]) und Tapia Zenteno (1767 [1985]) zu den ältesten Quellen zu dieser Sprache. Das Manuskript ist unvollständig, es fehlt u.a. eine Umschlagseite, weshalb der Autor unbekannt ist und man auch weder ein eindeutiges Entstehungsdatum noch einen genauen Entstehungsort kennt. Aufgrund von sprachlichen Besonderheiten ist die Zugehörigkeit zur östlichsten Variante, also die Gegend von San Francisco Chontla wahrscheinlich7. Dieses Manuskript nimmt im Rahmen der kolonialen Texte einen besonderen Stellenwert ein, denn es handelt sich nicht um eine klassische Wörterbucharbeit, sondern um nach Alltagsdomänen und Gesprächssituationen in Unterkapitel geordnete inhaltsbezogene Phrasen mit sozialund kulturhistorischen, und natürlich, aufgrund der Besonderheit der Textsorte, auch philologisch-sprachwissenschaftlichen Implikationen. Das Dokument wurde mit Sicherheit als Gebrauchsgegenstand konzipiert, nämlich als Gesprächshilfe und -anleitung im Kontakt von spanischsprachigen Herren mit indigenen Untergebenen. Als solches ist es ein aussagekräftiges Dokument zum alltäglichen Umgang, das viele weitere, hier nicht thematisierte historische, gesellschaftliche, ideologische und pragmalinguistische Facetten in sich trägt. Der praktische Anwendungsaspekt mag auch ein Grund für die relativ klare Handschrift und für die auffallend konsequente Markierung einiger prosodischer Aspekte sein8. Das Manuskript verfolgt zwar selbst keine grammatikographischen Absichten, erlaubt aber aufgrund seiner genauen phonologisch-analytischen Orthographie, die eine Reihe von auffälligen segmental phonologischen und prosodischen Eigenschaften des Kolonialhuastekischen überraschend 6 Eine ausführlich philologisch-linguistisch kommentierte Erstveröffentlichung dieser Handschrift liegt nunmehr in Hurch – Meléndez Guadarrama (2020) vor. 7 Die Dreiteilung der Dialekte des Huastekischen folgt dem Vorschlag von Kaufman (1985). Das Manuskript liefert aber auch Argumente für die Annahme, daß zumindest ein Teil der dialektalen Ausdifferenzierung indigener Sprachen in Mexiko Produkt der Zeit nach der spanischen Eroberung ist und insbesondere durch die missionarische Verwaltungseinteilung befördert wurde. 8 Der hohe Gebrauchswert dieses Texttyps zeigt sich auch allgemein daran, daß das Vorbild der CLH, nämlich die Arbeit von Pedro de Arenas (1611), wie Ascensión H. de León Portilla in ihrem Vorwort zur Edition von 1982 zeigt, mehr als ein Dutzend Neudrucke bzw. Neuauflagen erfahren hat. Von der CLH sind keine anderen Kopien bekannt.

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klar abbildet, Aufschlüsse über die lautliche Struktur, die aus den wenigen anderen und stärker an Grammatik orientierten Texten der Zeit nicht in dieser Klarheit und Konsequenz resultieren. Dadurch tritt der besondere analytische und sprachbeschreibende Wert hervor, um den es hier gehen wird. 3. Autoren zu indigenen Sprachen erfanden sich innerhalb eines gewissen Spielraums ihre eigenen orthographischen Regeln. Gerade hier zeigen sich im Detail doch aussagekräftige Unterschiede9. Idealiter spiegelt dieser Prozeß Phonologie in allen Bedeutungen des Wortes10: Orthographien sind keine phonetischen Abbildungen, auch keine systematisch phonetischen Repräsentationen. Orthographien sind in ihrer ursprünglichen Form Reflexe von phonologischen und morphophonologischen Regularitäten und reproduzieren ein analytisches Verständnis dieser Regularitäten. In dem uns hier hauptsächlich beschäftigenden Manuskript der Conversación en lengua huasteca kann man mit Fug und Recht von einem solchen originären Prozeß der Orthographieschöpfung sprechen, denn der (unbekannte) Autor war ganz offenbar mit den wenigen anderen 9 In den ersten Aufzeichnungen zu indigenen Sprachen, ob es nun Sprachmaterialien, Sprachlehren, Wörtersammlungen oder sonst etwas waren, war von orthographischen Normen oder Traditionen keine Rede. Diese Orthographien variieren zuallererst natürlich entlang der Variable Sprache des Ordens und der Verwaltung (im gegenständlichen Fall also Lateinisch bzw. Spanisch). Danach ist die Muttersprache des Autors von Bedeutung. Auch hier zumeist Spanisch, doch sieht man an einzelnen Fällen einen anderen Hintergrund. Exemplarisch sei Matthäus Steffel genannt, ein Jesuit mährisch-deutschsprachigen Ursprungs aus Brünn/Brno, in seinen Schriften zum Tarahumara (Steffel 1809): Er schreibt die palatale Affrikata in Anlehnung an das Deutsche als ; in Darstellungen spanischer Autoren finden sich dafür die Varianten , und . Die anglophone Tradition sucht wiederum andere Lösungen. Orthographien orientieren sich oft auch an einer historischen Tradition, die die Ausbildung der Missionare anhand von erstens alten lateinischen Quellen, zweitens den Schriften von Antonio de Nebrija und drittens, bei theologisch gebildeteren Orden, auch die Kenntnis des Hebräischen widerspiegelt. Schließlich spielen Elemente einer allgemeinen missionarslinguistischen Tradition eine Rolle, die sich innerhalb bestimmter kultureller Räume im Laufe der Zeit herausbildet. Wie stark der individuelle sprachliche Hintergrund in der grammatikographischen Praxis bzw. der orthographisch-phonologischen Beschreibung eine Rolle spielen kann, zeigen die in der Literatur bekannten Beispiele wie Antonio del Rincón (1595) mit halbindigenem Hintergrund, oder Melchor de Oyanguren (1738) mit baskischer Muttersprache. 10 Eine sehr bemerkenswerte Arbeit über systematische typübergreifende Prinzipien der Orthographie liegt neuerdings in der Arbeit von Meletis (2020) vor. Die von Cahill – Karan (2008; vgl. auch Cahill – Rice 2014) postulierten Kriterien formulieren Postulate an einen heutigen Prozeß der Verschriftlichung. Diese sind allerdings nicht in allen Punkten realitätsnah und gerade auch in linguistischer Hinsicht, einem der Hauptpunkte der Autoren, bleiben die Vorschläge in der üblichen Tradition und deren Beschränkungen stecken.

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Schriften zum Huastekischen nicht vertraut, hat daher Neuland betreten und mußte selbst orthographische Richtlinien erarbeiten. Dies ist insofern ein besonderer Fall von Grammatikographie, als das Manuskript nicht darin besteht, Regeln der Sprachbeschreibung aufzufinden und zu explizieren, sondern vielmehr darin, ein Regelsystem mit der Phonologie des Huastekischen in Einklang zu bringen und konsequent anzuwenden, was es dann umgekehrt erlaubt, Aussagen nicht nur zur Orthographie im engeren Sinn zu treffen, sondern eben auch zur Phonologie selbst. Das orthographische System muß eben im Idealfall als Beschreibung einer Phonologie gelten können. So wird die Orthographie zu einem Werkzeug im Sinne des einleitenden Mottos, es ist das Mittel, durch das hindurch man den lautlichen Aspekt der Sprache erkennen kann. In anderen Worten, die CLH ist eine frühe Sprachprobe, die natürlich als solche bedeutsam und aussagekräftig ist, doch soll hier die Orthographie als Resultat von Sprachreflexion und Grundlage für die historische Sprachbeschreibung betrachtet werden. 4. Der Vokalismus des Kolonialhuastekischen ist auf den ersten Blick insofern einfach, als man es, gleich wie in den modernen Dialekten, mit einem symmetrischen 5-Vokal-System zu tun hat: /i, e, u, o, a/11. Über tonale Unterschiede wird weder in alten noch in neuen Quellen berichtet. In der Tradition der lateinischen Schrift ist ja gerade die Prosodie in der Orthographie oft nur unsystematisch bis gar nicht, oder nur indirekt abgebildet12. Nicht so in der CLH, wo die Schreibung einiger prosodischer 11 Dieses System entspricht weitgehend auch dem Standardinventar der anderen Mayasprachen, vgl. Bennet (2016) und die dort referierte Literatur. 12 Das gilt nicht nur für das Lateinische, sondern in gleichem Maß für viele der neueren europäischen Sprachen mit lateinischem Alphabet. Als unsystematisch wird die Markierung dann bezeichnet, wenn es Mittel gibt, diese aber nicht konsequent verwendet werden; direkte Markierung meint durch Schreibung z. B. eines prosodisch hervorgehobenen Segments selbst oder durch Verwendung eines Diakritikum; als indirekt ist die Markierung von Prosodie dann zu bezeichnen, wenn die hervorgehobenen Elemente nicht dort markiert werden, wo sie prosodisch relevant sind, sondern z. B. auf benachbarten Segmenten (vgl. etwa die lautliche Relevanz der Doppelkonsonanten im Deutschen). Eine systematische orthographische Repräsentation von prosodischer Länge oder anderen prosodischen Einheiten bzw. Merkmalen gibt es jedenfalls in den gängigen europäischen Sprachen nicht. Das Finnische bildet hier wahrscheinlich wegen der speziellen Quantitätsverhältnisse eine Ausnahme. Eigenartigerweise hat das Lateinische, das ja ähnlich komplexe Längenverhältnisse kennt (z. B. in Wörtern wie stella mit langem /e:/ und langem /l:/) keine systematische Markierung entwickelt, auch nicht unter dem Einfluß des Griechischen, wo Vokallängen durchaus orthographisch relevant sind. Die Markierung mittels / ‾/ und / ˘/ ist eine zwar schon in der Renaissancedichtung verwendete Konvention, die dann aber in der Philologie des 19. Jahrhunderts als eher didaktisches Hilfsmittel wieder aufgenommen

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Merkmale etwas genauer und konsequenter stattfindet. Vokallängen markiert der Autor der CLH entsprechend den Prinzipien der Ikonizität13 durch Setzung eines graphischen Akzents auf den langen Vokal14. Vgl. die folgenden Beispiele: CLH cúx éb bél chabál atáttal

Modern15 16

kūx ēb bēl chabāl atātal

Bedeutung ‘hinter’ ‘über’ ‘Weg’ ‘Erde, Ort’ ‘Bruder’

Diese weitgehend systematische Markierung von Langvokalen in der CLH war ein Novum in der Geschichte des Huastekischen, da die anderen Schriften der Kolonialzeit diesen prosodischen Parameter entweder gar nicht setzten (De la Cruz 1571, Quirós 1711 [2013]) oder nur in wenigen, offenbar sehr auffälligen Wörtern (Tapia Zenteno 1767). Bei letzterem gibt es Markierungen, die aber weder eindeutig noch systematisch verwendet werden. Zu nennen sind zwei, nämlich zuerst das Diakritikum ‘^’, das offenbar in einigen Wörtern Vokallänge bezeichnet, so in atâ — mod. atā ‘Haus’, calâm — mod. calām ‘morgen, am kommenden Tag’ und einigen anderen, doch gibt es daneben auch gelegentlich Doppelschreibung von Vokalen, die für Langvokal im modernen Huastekisch stehen, so z. B. tzeem — mod. ts‘ēn ‘Berg, Gebirge, Schlucht’17. Verkompliziert wird bei Tapia Zenteno die Sache dadurch, daß erstens jene Zeichen wie ‘^’ und jene orthographischen Verfahren wie Doppelung wurde. (Den Hinweis auf die Verwendung in der Renaissance verdanke ich einem der anonymen Gutachter.) 13 Im gegenständlichen Fall bezieht sich der Rekurs auf den Begriff der Ikonizität auf den Umstand, daß nur das phonologisch/prosodisch markierte Element der Quantitätsopposition auch orthographisch für diese Opposition markiert wird, während das unmarkierte Element orthographisch unmarkiert bleibt. 14 Das Manuskript der CLH unterscheidet nicht zwischen Akut und Gravis, gelegentlich wird auch ein gerader senkrechter Akzent gesetzt. 15 In diesem und allen folgenden Beispielen (ausgenommen explizite Nennung) stammen die modernen Formen aus dem Wörterbuch von Larsen (1955 [1997]), da dieses Quantität und prosodisch relevante Glottalisierung am verläßlichsten anzeigt. Wenn Abweichungen in/von anderen Quellen vorliegen, so wird das hier genannt. 16 Ich verwende im folgenden allgemein in der modernen Variante den über dem Vokal stehenden Längestrich vor allem aus dem Grund der klaren Abgrenzung von den in der CLH mit der Doppelschreibung von Vokalen gemeinten reartikulierten Vokalen. 17 Die Variation zwischen finalem -m in den kolonialen und finalem -n in modernen Formen ist nicht systematisch. Insgesamt gibt es eine Tendenz zu diesem Wandel, doch bleiben auch zahlreiche Wörter mit finalem -m erhalten.

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auch für Lauterscheinungen verwendet werden, die explizit nicht Quantität meinen, so xeetz - mod. xe‘ets ‘leben, gehen’, also für einen vermutlich reartikulierten Vokal oder wie in ictê - mod. ic‘te‘ ‘Zeder, Zedernholz’, für finalen Glottisverschluß, und daß vor allem umgekehrt die Menge jener markierten Langvokale weit unter der Zahl jener liegt, die zu markieren wären18. Das Desiderat, welche Vokale mit großer Wahrscheinlichkeit auch für das Kolonialhuastekisch für Länge markiert werden müßten, ergibt sich zum einen aus den heutigen Formen, weiters aus einer historisch-vergleichenden Analyse19, und schließlich eben aus jenen Markierungen, die sich in der CLH finden. Die folgende hier ausgewählte Passage aus der CLH soll das bisher Gesagte illustrieren und weiteren Argumenten den Boden bereiten.

Abb. 1 — Passage aus Conversación en lengua huasteca, S. 32, Z. 13-17. Original Spanisch Original Huastek Modernisiert20 13 no tienes verguenza ib acuaal a tidè de enborracharte 15 de hurtar de mentir 17 de ser inovediente

Deutsch

bā‘ a kwa‘al a tidhe‘ schämst Du Dich nicht

antit uchàlom

bāl kit uch‘ālin

Dich zu betrinken

tin cüè

tit kwā‘

zu stehlen

tit janum

tit janum

zu lügen

tit pocax

tit pojkax

ungehorsam zu sein

Fig. 1 — Abschrift des Originalmanuskripts aus Abb. 1 und Vergleich mit moderner Version. 18 Diese hier genannten Unregelmäßigkeiten waren wohl für René Acuña der Anlaß, in seiner Edition der Abschrift von Tapia Zenteno (1985) auf die Wiedergabe der Diakritika gleich ganz zu verzichten. Dieser Eingriff, der von grobem Unverständnis gegenüber der Sprache und dem Text zeugt, reflektiert ein absolut unerlaubtes editorisches Vorgehen. Die Edition von Acuña ist trotz der schlechten Qualität (bis hin zu miserabler Druckqualität der Faksimiles) die Standardedition, weshalb der Rückgriff auf andere Nachdrucke des Originals (inklusive die digitalen) zu empfehlen ist. 19 Auf diese wird unten noch ausführlicher zurückzukommen sein. 20 Die modernisierte Version in dieser Passage wurde mit Telésforo del Ángel Domínguez in San Francisco Chontla erhoben und der Edition in Hurch – Meléndez Guadarrama (2020) entnommen. Aus Gründen der Verständlichkeit behalte ich aber die Schreibung der Langvokale mit dem Längenstrich hier bei.

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Die oben bereits erwähnten pragmalinguistischen Aspekte bleiben hier ohne weiteren Kommentar21, es soll lediglich um die prosodische Markierung gehen22: — der Autor drückt den reartikulierten Vokal /a’a/ in acuaal (Z. 13) durch einfache Doppelschreibung des Vokals aus, ohne den Glottalverschluß orthographisch eigenständig zu markieren23; — er schreibt in dieser Passage drei Langvokale: tidè (Z. 13), uchàlom (Z.14) und cüè (Z. 15). Eines Kommentars bedarf zuerst die Form tidè. Diese lautet, wie man sieht, in der für San Francisco Chontla erhobenen Form tidhe‘, und weist hier keinen Langvokal, wohl aber finalen Glottalverschluß auf. Bei Inkongruenzen dieser Art empfiehlt es sich, in einem ersten Schritt nicht einfach davon auszugehen, daß der Autor der CLH Fehlerhaftes notiert hätte. Es ist ratsam, weitere Quellen zu rate zu ziehen, und in der Tat, es stellt sich heraus, daß gelegentlich derartige Fluktuationen bestehen. Die Parallelerhebung der gesamten CLH mit einem Sprecher des Potosinischen Dialekts ergab, daß dieser das fragliche Wort für ‘vergüenza’ mit t‘idhee‘ anführte, also mit Langvokal und ebenfalls finalem Glottisverschluß24. Die anderen Quellen sind insofern nicht aufschlußreich, als sie nur Wortformen angeben, die aufgrund ihrer Akzentverhältnisse keine eindeutige Einschätzung zulassen25. Phonologische/prosodische Variation 21 Diese Textpassage stammt aus der bereits genannten Edition des Textes, und zwar aus dem Abschnitt ‘Palabras para desir en razon de reñir, o reprender a un moso’. Der pragmatische, ideologische und kulturelle Hintergrund ist typisch für weite Teile des Manuskripts als Ausdruck der Herrschaftsverhältnisse. Dieses Genre von Literatur hat durchaus schon kritische Auseinandersetzung erfahren (vgl. Pellicer 2006 zum Mazahua), wenngleich eine systematisch pragmalinguistische Aufarbeitung fehlt. 22 Weitere orthographische Eigenheiten sind zu erwähnen, bleiben hier aber unkommentiert: die Worttrennung, die Verwendung des (in Ermangelung eines Phonems/ Allophons /d/) für den Interdental, der in der modernen Schreibung als oder aufscheint, die Schreibung des Labiovelars in Z. 15. Es soll hier nur Stellenklarheit zum Verständnis des Beispiels hergestellt werden, auch wird bezüglich der grammatikalischen Kommentare auf die Edition in Hurch – Meléndez Guadarrama (2020) verwiesen. Daß in dieser Passage alle Langvokale in der Handschrift mit einem Gravis markiert sind, ist Zufall. 23 Auf eine ausführlichere Darstellung des Unterschieds von reartikuliertem Vokal und Vokalsequenz muß hier aus Platzgründen verzichtet werden; es möge genügen, daß auch erstere Struktur auf jeden Fall aus zwei Moren besteht. 24 Bei diesem Sprecher handelt es sich um Benigno Robles aus Tamaletón. Mit ihm habe ich bereits erfolgreich in der Aufarbeitung von Quirós (Hurch 2013) kooperiert und auch zu Beginn der Editionsarbeiten der CLH das gesamte Manuskript im Lichte des modernen Huastekischen durchgearbeitet. 25 Quirós (1711) und Tapia Zenteno (1767) markieren Längen nicht bzw. zweiterer nur in wenigen Fällen (s.o.). Eine Form wie tizehnal bei Tapia Zenteno zeigt zwar einen Typus von Längung, dieser ist aber auf die Verbform zurückzuführen. Bei allen anderen

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dieser Art ist in nicht-verschriftlichten Sprachen nachweislich höher als unter Standardisierung. Nach welcher Variable diese Variation funktioniert, und ob der Variation überhaupt eine einzige Variable zugrundezulegen ist, ist nicht exakt festzumachen. Es ist aber klar, daß dieser Vokal in der kolonialen Varietät der CLH tatsächlich als Langvokal betrachtet zu werden hat. Zu der Interpretation als Langvokal beim Autor der CLH mögen auch die Akzentverhältnisse beigetragen haben, denn die Form tidè trägt auf jeden Fall Finalakzent. Die beiden anderen genannten Langvokale dieser Passage finden sich im kolonialen Text ebenso wie in den modernen Varianten. 5. Um die Verläßlichkeit der Aufzeichnungen der kolonialen Quellen zu überprüfen, muß die Analyse in beide Richtungen korrespondieren: es müssen also erstens jene Vokale, die in der Quelle als Langvokale markiert werden, auch tatsächlich nachweislich Langvokale sein, und es sollten auch alle Vokale, die in anderen Quellen als Langvokale auftauchen — ceteris paribus — selbst als Langvokale markiert sein. Für die kleine Passage trifft auch diese zweite Forderung zu: Es sind keine Langvokale nicht markiert26. Eine einfache zahlenmäßige Gegenüberstellung von ‘korrekt’ markierten bzw. nicht markierten Quantitäten kann aus verschiedenen Gründen nicht einfach gezogen werden: zum ersten gibt es in der Tat Fluktuation bei lexikalischen Quantitäten; doch kommt dazu auch ein sehr komplexes System von morphologischen und morphonologischen Regularitäten bei allen Hauptwortarten, die auf Quantität aufbauen bzw. Quantität produzieren (z.B. Reziprok, Iteration, Possession, reduplikative Verfahren bei adjektivischer Intensivierung usw.), es gibt einige Affixe mit langem Vokal (z.B. das absolute Nominalsuffix -āb), dann auch noch postlexikalische phonologisch-prosodische Prozesse, die einerseits aus reartikulierten Vokalen Langvokale entstehen lassen und andere, die in einer Interaktion von mehr als einer Quantität im Wort lange Silben kürzen (Quantitätsdissimilation)27. Beispielen steht der zweite Stammvokal in prätonischer Position, wobei die Tonsilbe selbst lang ist, was, wie noch zu zeigen sein wird, auch in der CLH zu prätonischer Vokalkürzung führt. Also hier: tizetalab (Tapia Zenteno 1767: 86) mit eindeutig langem Nominalsuffix -āb, tiçebel (Quirós s.v. ‘uerguensa’) = mod. tidhebēl; auch tithtāltalāb (Larsen s.v. ‘vergüenza’) läßt keine eindeutige Interpretation zu. 26 Die Formen bā‘ NEG (Z. 13) und bāl (Z. 14) entziehen sich einem Vergleich, weil sie nicht im Originaltext vorkommen. 27 Die bei weitem detaillierteste Darstellung der Quantität im Huastekischen findet sich bei Edmonson (1988) in den unterschiedlichen Kapiteln insbesondere zu Phonologie, und vor allem in den wortmorphologischen Abschnitten mit allen vor allem derivationellen

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6. Ein sehr klarer prosodischer Unterschied besteht in der Orthographie zwischen Formen VV und VV. Interessanterweise gibt es in der Handschrift der CLH keine Form VV28. Der Unterschied besteht darin, daß die einfache orthographische Geminata einen reartikulierten Vokal bezeichnet, also die Abfolge zweier gleicher Kurzvokale, getrennt durch einen Glottisschlag, wobei die beiden Vokale gleiche Qualität haben, die zweite Form dagegen eine Abfolge eines kurzen und eines langen Vokals, ebenfalls durch Glottalverschluß getrennt, wo der zweite Vokal lang ist und daher den Akzent trägt. Original 29

zeehc ti cüé

Modern xe‘ech ti kwē‘

Übersetzung ‘anda robando’ [dt. ‘er stiehlt’] (CLH S. 30, Z. 9)

Die Juxtaposition von Vokalen in der CLH bedeutet einen einfachen Trochäus aus zwei durch einen Glottisverschluß getrennten Vokalen30. Dagegen weist die prosodische Struktur im zweiten Typus, also in Beispielen wie choób (eine Verbalform von ‘wissen’, mod. cho‘oop)31, hueél mod. we‘eel ‘gestern’, etc.32 eine jambische Silbenfolge auf. Die Orthographie der CLH kennt den Glottisverschluß nicht, die modernen Entsprechungen setzen ihn hier zur Anlautverstärkung zwischen den unbetonten und den betonten Vokal33. Diese Formen zeigen, daß es im quantitätsbezogenen Prozessen. Eine morphologisch nur punktuelle, aber stärker phonologisch orientierte Darstellung auch in Herrera Zendejas (2014). 28 Wobei hier der Akut für jeden Akzent steht, s.o. Fußnote 12, und Vokallänge meint. 29 Eine andere hier ebenfalls nicht weiter kommentierte orthographische Eigenheit der CLH ist, daß bestimmte Digraphen im Silbenanlaut und im Silbenauslaut spiegelverkehrt verwendet werden, so -hc für die palatale Affrikata im Auslaut, im Anlaut dagegen ch-. 30 In der Umgangssprache kann dieser Trochäus auch zu einem Langvokal fusionieren. Vgl. dazu auch Herrera Zendejas (2014) und verschiedentliche Beispiele in der Erhebung mit Benigno Robles. 31 Die moderne Form cho‘oop illustriert, in Alternation zu choóbnax ‘ausgebildet, gelehrt’, daß es im Huastekischen eine Auslautverhärtung gibt, eine Beschränkung, nach der Obstruenten im Silbenauslaut stimmlos sind. Ähnlich wie in der Standardorthographie des Deutschen, schreibt der Autor der CLH diese stimmhaft-stimmlos Alternation nicht, weil es sich um einen phonemischen (und keinen allophonischen) Prozeß handelt, in dem Sinne, daß der Output des Prozesses selbst phonemisch ist. Warum sich die moderne Orthographie des Huastekischen (INALI 2018) hier aber von der Phonetik leiten läßt, ist nicht ganz nachvollziehbar. 32 Andere Formen dieses Typs (etwa: CLH S. 7, Z. 16: joáni) dürften durch Kontraktion zustanden gekommen sein. Diese Kontraktion wird auch von Herrera Zendejas (2014) für das moderne Huastekisch erwähnt. 33 Herrera Zendejas (2014) leitet daraus eine generelle Strukturbeschränkung ab, daß Silbenanlautspositionen nicht leer sein dürfen und in diesem Fall generell ein Glottisverschluß die konsonantische Position einnimmt. In diesem Sinne wären sämtliche silbenanlautenden glottalen Verschlußlaute ableitbar und ihre Nicht-Schreibung in der CLH

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Kolonialhuastekischen einen quantitätsbasierten Jambus gibt und in der Folge, illustrieren sie auch die Akzentregel, nach der der Wortakzent auf jene Silbe fällt, die die vorletzte More enthält. Diese Akzentregel dürfte auch heute Gültigkeit haben. Domäne des Akzents ist das ausflektierte Wort. Kompositionselemente, sowie Derivations- und Flexionssuffixe mit langem Vokal ziehen den Wortakzent an sich34. 7. Die Interaktion von Quantität und Akzent hat eine weitere Auswirkung, nämlich daß lexikalische Langvokale dann gekürzt werden, wenn sie in einfacher prätonischer Position stehen, und insbesondere dann, wenn ihnen ein quantitätsdominierter Trochäus oder einfach ein anderer Langvokal folgt35. In anderen Worten: Von zwei in einem Wort enthaltenen Quantitäten verliert erstere ihre Prominenzeigenschaften, wodurch die beiden metrischen Füße in eine einzige Struktur zusammengezogen werden. Beeinflussende Faktoren sind Distanz und Wohlgeformtheit des resultierenden rhythmischen Musters. Dieser Prozeß kann unter Umständen Teil einer (grammatisch oder lexikalisch relevanten) Univerbierung sein. Da das Huastekische vorwiegend suffigierend ist, ist jener Vokal, der die Quantität verliert, häufig ein lexikalisch langer Wurzelvokal. Hier wird es lediglich darum gehen, wie mit dieser Erscheinung in der Orthographie umgegangen wird, also ob dem Prinzip eine Morphem-/Lexemkonstanz zugrunde liegt, oder ob phonologisch-prosodische Regularitäten die Oberhand erhalten. In der CLH werden lexikalische Langvokale dann nicht markiert, wenn sie einer postlexikalischen Kürzung unterliegen. Das ist dann der Fall, wenn in der prosodischen Struktur (prosodischen Wort) ein weiterer Fuß folgt, der durch Länge gekennzeichnet ist. Gerade dieses Indiz gibt uns Anlaß das Wirken dieses Prozesses auch schon für das Kolonialhuastekische anzusetzen. Die moderne Orthographie verfährt folgerichtig. Ich gehe allerdings eher davon aus, daß der Autor, wie im 18. Jahrhundert weit verbreitet, über dessen phonologische Relevanz keine Klarheit hatte. Der allgemeinen Strukturbeschränkung stimme ich nur für betonten Silben zu, denn schon die Beispiele und Aufnahmen von Herrera Zendejas selbst zeigen, daß dies für unbetonte Silben nicht allgemein angenommen werden kann. 34 Diese Formulierung der Akzentregel ist m. E. mit den Daten von Herrera Zendejas (2014: 274f.) weitgehend kompatibel. Unterschiede liegen ‘nur’ in dem theoretischen Modell und damit in der Benennung von Einheiten. Auf Akzentverhältnisse wird hier aber aus Platzgründen nicht weiter eingegangen. Wichtig ist der Umstand, daß sich im Default die Akzentposition moraisch- und möglicherweise silbisch-trochäisch am Wortende orientiert. 35 Diese Regularität würde eine ausführliche Darstellung verlangen, die an anderem Ort zu leisten ist. Es soll hier vorerst nur um eine doch sehr subtile Beschreibungsadäquatheit im Manuskript der CLH gehen.

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in Hinsicht einer Morphemkonstanz durchaus uneinheitlich36. Die heutige Standardorthographie des Huastekischen (INALI 2018) und die Schulorthographie37 bilden diesen spezifischen Aspekt der Prosodie nicht ab. Der Autor der CLH hat ihn — auch hier eine bemerkenswerte Besonderheit der Handschrift — zum ersten Mal systematisch dargestellt: Vokallänge scheint an die tonische Silbe gebunden — bzw. umgekehrt38. 8. Es gibt im heutigen Huastekischen, und zwar in allen Dialekten, Vokalquantität als phonologisch relevanten Parameter der Prosodie. Vokalquantität ist zwar keine Eigenschaft, die heute alle Mayasprachen besitzen39, doch geht man davon aus, daß das Proto-Maya diese Unterscheidung, die sich in vielen Sprachen erhalten hat, und die in anderen durch segmentale Charakteristika kompensiert wurde, ebenfalls aufwies (Campbell – Kaufman 1985; Bennet 2016: 2 mit weiterführender Literatur). Zusammenfassend: Vokallänge kann im modernen Huastekischen sowohl lexikalischen Ursprungs sein, wie auch durch morphonologische Regeln oder durch phonologische Prozesse entstehen. Umgekehrt kann lexikalisch festgelegte Länge einem prosodisch motivierten Kürzungsprozeß unterliegen40. Akzent ist im Huastekischen quantitätssensitiv. 36 Vgl. etwa auch, daß in Wörtern wie obengenanntes cho‘ōp die Auslautverhärtung heute geschrieben wird, dagegen in chāb nicht, und natürlich erst recht nicht in resyllabierten Formen wie chabōx, s.o. 37 Es ist ein in der mexikanischen Sprachwissenschaft bekanntes Phänomen, daß die Schulorthographien, deren Ausarbeitung zumeist von sprachwissenschaftlich schlecht ausgebildeten indigenen maestros bilingües dominiert wurde, sehr stark taxonomisch und präskriptiv vermeintliche lexikalische Regularitäten hervorheben. 38 Lexikalische und morphologische Domänen für diesen Prozeß finden sich sowohl in der Komposition wie in der Derivation: vgl. cháb, ôx vs. chabôx ‘zwei | drei’ gegenüber ‘zweidrei, einige wenige’ (vgl. auch im Deutschen die unterschiedlichen Intonationskonturen), aber auch systematisch in Ableitungen wie jōl ‘Loch’ gegenüber joliy ‘begraben’, jolimtalāb ‘Begräbnis’. 39 Unklar ist aufgrund der schlechten Datenlage sogar, ob das Chicomucelo, die dem Huastekischen nächstverwandte, heute leider ausgestorbene Sprache, die im Chiapas, also einem zentralen Mayagebiet gesprochen wurde, zwischen Lang- und Kurzvokalen unterschied (Zimmermann 1955; Campbell – Canger 1978). Für einen Überblick der Quantitätsverhältnisse vgl. Bennett (2016: 2ff.). 40 Lexikalisch heißt, daß Akzent sowohl auf lexikalischen Morphemen (Stamm) liegen kann (s.u.), wie auf einzelnen Suffixen (dem Abstrakten Nominalsuffix -(tal)aab, z.B. pujquintalaab ‘Wasserfall’, pujquin ‘es fiel’). Morphonologische Längung entsteht z. B. in der intensivierenden, augmentierenden Reduplikation (z. B. manuʔ ‘gelb’ → manunuul ‘sehr gelb’, θaθat ‘dünn’ → θaθaθaal ‘sehr dünn’; eine sehr ausführliche Darstellung aller Reduplikationstypen bei Edmonson 1988: 469-476). Es gibt auch andere morphologische Verfahren, deren Ausgabe zwingend Langvokale enthält, z. B. die Reziprokbildung (Herrera Zendejas 2014: 241). Intervokalische Glottalkonsonanten, sowohl /ʔ/ als auch /h/, können reartikulierte Vokale zu Langvokalen vereinfachen. Ob dieser

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9. Die Relevanz des eingangs aufgestellten Plädoyers, die missionarsund koloniallinguistischen Arbeiten auch in die historisch-rekonstruktiven Studien einzubeziehen, läßt sich nun etwas leichter begründen. Die prosodischen Regularitäten, die der Autor der CLH durch seine sehr aufmerksame Orthographie zum ersten Mal in der Literatur zu erkennen gibt, sind natürlich der Forschung zum modernen Huastekischen nicht unbekannt, im Gegenteil, sie sind allesamt ausführlich dargestellt, eben auch ohne Referenz auf, und teilweise ohne Kenntnis der kolonialhuastekischen Texte. Gerade bei Edmonson (1988) werden lexikalische und grammatische (morphoprosodische) Grundlagen sehr detailliert beschrieben; Herrera Zendejas (2014) liefert akustische Daten und deren Interpretation zu ausgewählten Variablen und beschreibt einige Prozesse recht ausführlich41. Doch ist es eigentlich sehr überraschend, warum Norcliffe (2003) in ihrer Studie zur Rekonstruktion des Proto-Huastekischen davon vieles nicht einbezieht. 10. Norcliffe (2003) ist die einzige adäquat umfängliche Arbeit zur Rekonstruktion des Proto-Huastekischen und zur Einbettung von diesem in den Verbund der Mayasprachen und des Proto-Maya. Sie bezieht ihre Daten unter Berufung auf die klassisch vergleichende Methode ausschließlich aus der synchron-dialektalen Variation. Die Selbstbeschränkung der sich Norcliffe unterwirft, ist für die historisch-rekonstruktive Arbeitsschiene nicht untypisch: letztlich beschränkt sie sich auf phonologische Korrespondenzen von lexikalischen Einheiten und auf ein beschränktes Korpus42. Wenn man nun grammatikalische Aspekte aus diesem Korpus ausklammert, so läuft man Gefahr, beim rekonstruktiven Vergleich nur einen Teil der Realität in die Überlegungen einzubeziehen und zum Beispiel dort in Schwierigkeiten zu kommen, wo Vokallänge, wie bei bestimmten Possessionsformen oder relationalen Nomina, eine morphonologische Rolle spielt. Prozeß durch spezifische prosodische Domänen/Kontexte gefördert wird, muß noch genauer untersucht werden. 41 Vgl. z. B. die interessante Darstellung über den thematischen Vokal, einige Details zu Langvokalen usw. 42 Dadurch entfallen leider alle Bezüge auf morphologisch und morphonologisch bedingte Quantität in der Rekonstruktion. Dies könnte bei Wörtern wie ‘Leder’ vs. ‘Haut’ mod. ōt, otōl und seiner Rekonstruktion eine Rolle spielen. Doch insgesamt sind auf morphologisch bedingte Längungen nicht erfaßt. Es darf aber nicht unerwähnt bleiben, daß es sich bei der Studie von Norcliffe (2003) um eine Masterarbeit handelt, und daß für diesen Rahmen ein Vielfaches von dem geliefert wurde, was üblicherweise eine Masterarbeit zu leisten angehalten ist.

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11. Norcliffe verhält sich einerseits in der Quantitätsdiskussion sehr vorsichtig, doch andererseits rekonstruiert sie lexikalische Formen sehr im Detail. Es ist sicherlich richtig, daß die älteren Rekonstruktionsarbeiten zum Proto-Maya bereits zu einem Zeitpunkt entstanden sind, zu dem die huastekischen Daten noch kaum bekannt waren, und sie schließt daraus: “With recourse to Huastec data, we may find that future reconstructions of Proto-Mayan vowel length differ somewhat to how they are currently presented” (Norcliffe 2003: 92; wörtlich gleich S. 95). Und innerhalb der huastekischen Untergruppe besteht die Schwierigkeit, daß die Aufzeichnungen zum mittlerweile ausgestorbenen Chicomuceltekischen gerade in puncto Quantität unvollständig sind: “The issue of Chicomuceltec vowel length must remain unresolved as this is not marked in the sources. Occasionally double vowels are transcribed, but it can not be determined whether this represented vowel length, or a medial glottal stop” (Norcliffe 2003: 123). Doch ist die Konsequenz, die sie daraus zieht, letztlich unverständlich: “Vowel length has not been reconstructed on account of the fact that vowel length is not marked in the Chicomuceltec sources” (Norcliffe 2003: 170), und vor allem, sie hält sich in ihren Formen nicht an die selbstgesteckten Beschränkungen: vgl. den ausführlichen Anhang, der immerhin ein Drittel ihrer Arbeit ausmacht, in dem sie durchgängig Quantitäten sowohl für das Proto-Huastekische (PH) wie für das Proto-Maya (PM) schreibt. Die folgenden Beispiele stehen exemplarisch für ihre Darstellung: Chicom.

Veracr.

Potosino

[CLH

Proto Huast. Proto Maya

Bedeutung:

čen wel k‘ak

č‘ēn bēl k‘āk‘

ts‘ēn bēl k‘āk‘

čēn bēl]

*č‘en *bel *k‘ak‘

‘Berg’ ‘Weg’ ‘heiß’

**k‘eʔn **b‘ēh-el **q‘āq‘

Die Kette der Formen in dieser Darstellung wurde von Norcliffe (2003: 180) übernommen (mit angepaßter Schreibung der Länge durch < ̄ >), es wurde hier lediglich die fettgedruckte Kolumne aus der CLH eingefügt. Aus mir nicht nachvollziehbaren Gründen rekonstruiert Norcliffe in diesen Beispielen für das Proto-Huastekische keine langen Vokale. Diese sind in vielen Lexemen den modernen Huastekischen Dialekten vorhanden, fehlen aber im Chicomuceltec. Aufgrund unabhängiger Evidenz werden sie in vielen Fällen auch für das Proto-Maya postuliert. Nun finden wir Langvokale auch in den genannten Beispielen des Kolonialhuastekischen belegt. Wenn wir diese Langvokale nun für das Proto-Huastekische

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nicht ansetzen würden, so bedeutet das umgekehrt, daß ein langer Vokal des Proto-Maya im Proto-Huastekischen unter Umständen gekürzt wird, um danach in den huastekischen Einzeldialekten wieder gelängt zu werden. Eine solche Behauptung verlangt meines Erachtens besonderen argumentativen Aufwand. Dazu kommt, daß prozeßtypologisch Längungen stärker kontextsensitiv sind als Kürzungen, insofern ist nicht einzusehen, warum die (übrigens nicht nachgewiesenen!) Kurzvokale des Chicomuceltec in der Lage sein sollen, das Quantitätssystem des Proto-Huastekischen umzukehren. Dazu mischt sich hier das in der vorliegenden Darstellung herausgearbeitete Argument der Kolonial- und Missionarslinguistik: auch in der CLH (S. 51, Z. 7) findet sich Chén mit langem Vokal. Wenn man das Postulat ernst nimmt, die Rekonstruktion auf die ältesten verfügbaren Quellen zu stützen, so sollte man diese Formen der Manuskripte der Kolonialzeit als Ausgangsform für die Bewertung einbeziehen, denn diese sind die ältesten Quellen, die wir haben. Es ist zweifelsohne problematisch, daß die belegten Kolonialformen nicht allzu umfänglich sind, vor allem im Verhältnis zu den modernen Dialektstudien, doch sollte jenen Kolonialformen, über die wir verfügen, und die gerade in der oben gezeigten Genauigkeit in der Lage sind, eine solide Argumentationsgrundlage zu konstituieren, die ihnen zukommende Bedeutung beigemessen werden. Ein Beispiel, das die Wichtigkeit von älteren Quellen noch deutlicher hervortreten läßt, ist folgendes: Chicom.

Veracr.

Potosino

[CLH

Proto Huast. Proto Maya

Bedeutung:

sam

θam

θām

dām]

*sam

Nase

**tsaʔm

Hier stellt die Form des CLH gewissermaßen ein missing link dar, denn sie zeigt, daß die Langvokalform in älteren Varianten der Sprache vorhanden ist. Wenn wir in diesem Beispiel davon ausgehen, daß es eine Varietät des Veracruzano gibt, die wie Norcliffe (2003: 184) anführt, Kurzvokal hat, so haben wir hier für das kolonialhuastekische Veracruzano den Langvokal belegt. Dies sollte die Annahme einer einfachen und einmaligen Vokalkürzung in der Geschichte des Huastekischen plausibler machen, als einen mehrfachen Wechsel in entgegengesetzte Richtungen43.

43 Verkompliziert wird dieses Beispiel durch den Umstand, daß unser Informant für das moderne Veracruzano (Chontla) ebenfalls einen Langvokal ansetzt, der im Gegensatz zu den Daten von Norcliffe steht.

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12. Eingangs wurde die Behauptung aufgestellt, daß die Dichotomisierung, die das Fach Sprachwissenschaft im 19. Jahrhundert programmatisch dominiert hat, sich bis heute fortsetzt. Es wäre zum Wohle des Faches, wenn diese Hürde überwunden werden könnte. Die wenigen kolonialen Schriften, die wir zum Huastekischen haben, sind dessen älteste Dokumente. Die Materiallage ist insgesamt — in Ermangelung von schlüssigen Daten zur Quantität im Chicomuceltec — nicht sehr gut. Es ist a priori nicht einzusehen, warum die kolonialen Schriften in den Versuch, Licht in die Vorgeschichte der Mayasprachen zu bringen, nicht einbezogen werden. Insbesondere die Conversación en lengua huasteca, bietet — unabhängig von der Menge der heute erhobenen Dialektdaten — eine Reihe von wichtigen Evidenzen, die in der Lage sind, die Argumentationsgrundlage zum Verständnis zu rekonstruierender Sprachzustände zwar nicht zu verbreitern, aber mit Sicherheit zu vertiefen. LITERATURVERZEICHNIS ADELUNG, Johann Christoph – VATER, Johann Severin. 1806-1817. Mithridates oder allgemeine Sprachenkunde mit dem Vater Unser als Sprachprobe in bey nahe fünfhundert Sprachen und Mundarten, 4 Bde. [1806, 1809, 1812, 1817]. Berlin: Vossische Buchhandlung. ARENAS, Pedro de. 1611. Vocabulario manual de las lenguas castellana y mexicana. En que se contienen las palabras, preguntas, y respuestas mas comunes, y ordinarias que se suelen ofrecer en el trato y communicacion entre Españoles é Indios. México: En la emprenta de Henrico Martinez. (Faksimileausgabe mit einer einführenden Studie von A. HERNÁNDEZ DE LEÓN PORTILLA. México, D.F.: Universidad Nacional Autónoma de México, 1982.) BACMEISTER, Hartwich Ludwig Christian. 1773. Nachricht und Bitte wegen einer Sammlung von Sprachproben. St. Petersburg: Akademie der Wissenschaften. BENNET, Ryan. 2016. Mayan Phonology. Language and Linguistics Compass 10 (10). 469-514. CAHILL, Michael – KARAN, Elke. 2008. Factors in Designing Effective Orthographies for Unwritten Languages. SIL Electronic Working Papers 2008001. CAHILL, Michael – RICE, Keren, edd. 2014. Developing Orthographies for Unwritten Languages. Arlington: SIL (SIL International Publications in Language Use and Education). CAMPBELL, Lyle – CANGER, Una. 1978. Chicomuceltec’s Last Throes. International Journal of American Linguistics 44. 228-230. CAMPBELL, Lyle – KAUFMAN, Terrence. 1985. Mayan Linguistics: Where Are We Now? Annual Review of Anthropology 14. 187-198. DE LA CRUZ, Juan, 1571. Doctrina christiana en la lengua Guasteca con la lengua castellana cet. México: Pedro Ocharte.

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SMALL TALK AND “PLATIQUILLAS” IN MISSIONARY GRAMMARS Otto ZWARTJES (Université de Paris)

Abstract: This paper raises the question as to how missionaries were trained in daily conversation with the native populations. Since only few texts have survived on the issue, it is still a matter of debate to what extent a special tradition was developed in the New World — partially inspired by European examples and partially opening up new horizons. On the one hand, it is remarkable that so few works have survived that were written in the format of dialogues, even though in Europe there was a vivid culture of this kind. On the other hand, some elements of information can be gleaned from texts which were developed in order to acquire conversation skills to be used for “small talk”, mainly from Asia, but almost nothing is known from Latin America. The paper further elaborates on the concept of the “platiquillas” (lit. “small talks”), which is used by the Jesuit Ignacio Chomé in his grammar of the language of the Chiquitos. The mention of “platiquillas” is unique in the Spanish Latin American tradition of grammars. It will be demonstrated that these “platiquillas” are not dialogues or texts written with the purpose of teaching “small talk”, but rather represent a direct continuation of Jesuit pedagogical sources from Spain, in particular those written by Valeriano Requejo and Ignacio de Lara.

Introduction This paper is divided into two parts. The first question to be addressed is how missionaries developed their own strategies to master crosscultural communication in daily situations. The missionary tools were mainly built on three pillars, namely grammars, dictionaries and religious texts, the latter including sermons, confessions and Christian doctrine. In daily conversation, missionaries were bound to be able to conduct small talk in informal situations and to that end they had to develop the necessary social skills. Although the corpus of missionary learning tools is huge and heterogeneous, these tools give us the impression that conversation was almost never a priority. Missionary grammarians generally attempted to “reduce” the language to the rules of the Arte, in most cases the grammars by Antonio de Nebrija (ca. 1444-1522), whereas his dictionaries

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served as models for the lexicon. However, neither of these were primarily designed for the acquisition of daily conversation. The second part of this paper focuses on the fifth chapter of the Arte de la lengua chiquita (ca. 1730) by Ignacio Chomé (1696-1768), entitled “De la oración o platiquillas”. As will be demonstrated, Chomé enriches and expands Antonio de Nebrija’s framework with other pedagogical tools which were commonly used at the Jesuit colleges in Spain. As we will see, the mention of the so-called “platiquillas” is quite unique in missionary grammars of the New World. Small Talk In addition to grammars and dictionaries, other popular language learning tools circulated during the Renaissance, some of them inspired by, among others, the humanists Desiderius Erasmus (ca. 1567-1536) and Juan Luis Vives (1492-1540). One example of such “dialogues” or colloquia is the work entitled Pleasant and delightfull dialogues in Spanish and English, profitable to the learner, and not unpleasant to any other reader / Diálogos familiares muy útiles y provechosos para los que quieren aprender la lengua castellana, published by John Minsheu in 1599. In Europe, there were more didactic models, such as the Spanish Schoole Master (1591) containing dialogues, such as “to speake at the table, at feastes, and at banquets”, “familiar communications to use in the inne”, teaching how to communicate with other travelers, of William Stepney (fl. 1591), the plurilingual manual of Noël de Berlaimont (d. 1531) and its many editions and adaptations, the Coloquios familiares of Gabriel Meurier (1568)1, the Ianua linguarum, or Roboredo’s method. As far as I could trace, no missionary linguist of the Spanish or Portuguese tradition ever designed his grammar according to Roboredo’s principles, and dialogues containing daily conversation were only rarely included in or appended to the grammars. The only available dialogues were those included in the confesionarios, developed for hearing confessions, but not primarily for daily speech about topics falling outside the context of the church2. We should realize that instruction of indigenous languages of 1

See, for more details, Ramos (2018) and Sánchez Pérez (1992: 55-74). This is obviously a simplification of the facts. One comes across many counterexamples, mainly when analysing grammars written outside the Spanish colonies. In Paul (or Poul) Hansen Egede’s (1708-1789) grammar of Greenlandic, Grammatica Grönlandica danico-Latina (1760) we find two dialogues (“samtale”: the first takes place between missionaries and Poekus Grönlandus after his return from København (214-239), and the 2

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the New World at colleges and universities was not organized as part of the Chair of grammar, where Latin was taught. Missionaries therefore often developed their own strategies, which can be illustrated by the two works of Maturino Gilberti (1507-1585), a Latin grammar (1559a) and a grammar of Purépecha (1558), remarkably different from each other, and designed for different learners. The Latin grammar contains small talk, daily conversation derived from Erasmus’s (in particular his Familiarium colloquiorum formulae and other works of his), whereas this is not included in the grammar of Purépecha. Gilberti also published a monumental bidirectional dictionary (1559b), and in the same year, another huge work was published separately, entitled Diálogos de Doctrina Christiana (1559c). These “dialogues” do not share any features with Erasmus’s “dialogues”, except for the very fact of being dialogues. The text does not contain any conversational discourse and, as the subtitle indicates, it is based on written sources (“copilado de muchos libros”). This monumental work, consisting of 320 folios or 640 pages in two densely printed columns in Tarascan only, is not written as a text for daily conversation, but only deserves the name of the dialogue in that it is a text where the disciple asks questions and the master gives the answers in the form of “examples” (143 in all). Most grammarians and lexicographers used to present their works as best they could, praising their clarity and lack of “prolixity”, and frequently stressing how they attempted to “reduce” the language under study as closely as possible into the Latin model of Nebrija. However, we may get the impression that these works are quite unpleasant, not so delightful and often containing a great bulk of information which could probably never be used in daily conversation, even though the learners of these sources might have had completely different needs and expectations. In the subtitles of missionary grammars, we do not find words like “pleasant”, “delightful” or “profitable method”3. We do not know which other informal tools were circulating, perhaps not designed with the purpose of being printed. Probably, a considerable part of foreign language instruction was realized by participation of native speakers, and if other tools were composed in addition to grammars and dictionaries, most of second involves a person called Angekkok (“holy man”) and missionaries (241-255). Holderman’s Turkish grammar (1730) contains dialogues as well, as its subtitle indicates, and examples could easily be multiplied. 3 The only exception is Nágera Yanguas, whose work is entitled: Doctrina y enseñança en la lengua maçahva de cosas mvy utiles y prouechosas para los Ministros de Doctrina, y para los naturales que hablan la lengua Maçahua (see below).

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them did not survive. It is obvious that some of these works were ultimately printed because of their perceived usefulness. The Vocabulario manual of Arenas (1611) was a great success and a best-seller, boasting a large number of re-editions, but we do not know whether this method was ever actually used in the colleges of the religious orders or at the universities with the purpose to teach Nahuatl. Arenas was not a missionary and the subtitle of the book explicitly explains its purpose: the work contains questions and answers for daily conversation between the indigenous population and the Spanish. Arenas’s Vocabulario manual was so successful that others were inspired by him. At least two adapations appeared, one for the Mazahua (Otomangue) language (Nágera Yanguas 1637), and another for Huastec (Mayan linguistic family) (Anon. 2020 [early eighteenth century]). It is not unlikely that missionaries in Latin America also wrote notebooks for their own use, as draft versions. As Farriss (2018: 105) observes, “The pioneer linguists also produced notebooks and essays to communicate [the language] to others, writing that, like so much of the colonial literature in Zapotec or other indigenous languages, circulated freely among the friars in manuscripts but never reached a printing press”. It is possible that such tools, falling outside the framework of grammar, dictionary and Christian doctrine, indeed existed, but if they did it is difficult to explain why almost none of them have survived. It has often been postulated that the Jesuits’ strategies were different compared to those of the Dominicans in China. We have an idea of how Jesuits taught and studied Chinese in Mainland China, since they made use of the same tools that were designed for Chinese children, focusing on reading the Chinese Confucian canon and lessons in spoken Mandarin, and around 1620 a formal four-year programme was established (Brockey 2007: 257). Very few texts have survived and what we have is fragmentary, transmitted by coincidence, and we must be cautious in drawing conclusions based on the texts we have. There are some interesting titles and references, such as the work entitled “Diálogo en idioma chino, entre un ministro evangélico y un letrado chino, año de 1686” (Maas 1917: 148). Fernández Navarrete (ca. 1610-1689) provides evidence for the existence of other notebooks or exercise books which apparently circulated in China, written by Jesuits, but also very much appreciated among Dominicans: Tienen los Padres de la Conpañia vn quaderno, que trata de esta materia, y de las preguntas que comunmente se hazen en las visitas, llegò a mis manos, y yo, y otros nos aprouechamos tambien dèl. Vna de las preguntas muy vsadas, es, el quantos hijos tiene v. md. supe, que encontrandose vn Padre con vn capado, le preguntò, quantos hijos tiene v. m.d. de que è quedò muy

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corrido, y auergonçado; claro està, que no todas las preguntas vienen a todo genero de personas. A vno de mi Orden preguntò vn Mandarin: Quantas mugeres tíene v. md. Y como el nombre cortès de muger, es el mismo de Iglesia, aunque las vozes que anteceden son distintas, entendiò, preguntaua por Iglesias, y así repondiò, que tres; pero despues se desengañò, y vniuocaron. (Fernández Navarrete 1676: 70) “The Jesuit Fathers have a notebook which deals with these matters and I came into possession of the questions which they are used to ask during their visits, and I and also others have benefited from this notebook. One of the most frequently used questions was: ‘How many children do you have?’ I learned that when a father asked this question when he met a castrated person, he was embarrassed and ashamed. It is obvious that not every question can be asked to any kind of people. A Mandarin asked a priest of my Order: ‘How many women do you have?’ And since the polite word for woman is the same as the word Church, although the words that precede are different, the person assumed that he was asking for churches, and he answered that he had three. Thereafter, he became disillusioned and they clarified the misunderstanding.”

In Vietnam, we find another piece of evidence of how to teach “small talk” (formulae loquendi), as the following fragment from the Manuductio demonstrates:4 Ai dấy Ai di

quis est ibi ? (Who is there?) quis it? (Who goes?)

[…] ǎn cỏm

comedo orizam (I am eating rice)

These dialogues contain fragments of daily conversation, but the section also includes practical information related to the vocabulary of the confession, with special sections containing vocabulary “to be avoided in daily conversation as much as possible” (Maledicta Tunckinensibus familiaria, Verba obscœna, quae quantum possibile in sermone declinanda) (Jacques 2002: 193-195). The grammars written in East Asia, in particular those written by João Rodrigues, are not just a transfer from Greek- and Latin-based concepts. In fact, Rodrigues stresses the importance of “daily interaction with native speakers” (Brockey 2007: 261), as part of the linguistic training programme. Transcending the strict grammatical model, Rodrigues devotes many sections to pragmatics, linguistic usage, with the topic of politeness or courtesies being one of the most important challenges of his 4 The anonymous Manuductio has been attributed to Honufer Bürgin (in Portuguese Onofre Borges) and Francisco de Pina, but recently Pham (2019) has demonstrated that its author was the Jesuit Philip Sibin (1679-1759).

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linguistic approach. Brockey argues that “students were also introduced to etiquette during their lessons by using speech books of the type employed by the missionaries since the 1590s”. Brockey cites such a text written by José Monteiro, a dialogue between a priest and a Chinese Christian, entitled Vera et unica praxis breviter ediscendi, ac expeditissime loquendi sinicum idioma suapte natura adeo difficile […] in usum Tyronum Missionarium (“The True and Only Brief Method for Quickly Learning to Speak the Chinese Language which by its nature is very difficult […] for use in Training Missionaries”)5. This is essentially a confession manual, but it also includes “small talk” about travel, food or the weather (Brockey 2007: 261)6. The following sections will deal with the so-called “platiquillas”. One might think that these are in fact evidence of the existence of documentation of “small talk”, since this is the literal meaning of the word, but I shall demonstrate that this is not the case7. The Immediate and Extended Didactic Framework: The “platiquillas” In Europe, more types of works circulated that were used in addition to grammars. A grammar in the strict sense covers phonology, morphology and syntax. Texts are not usually included in the grammar, but rather provided separately. A grammar usually contains “rules” and possibly “exceptions” or “notes”, and can include paradigms or examples accompanying the rules. The main focus in the morphological section is the word (dictio) and its “accidents” (inflection, derivation). In between the dictio and the littera, the section on the “syllable” is mainly reserved 5 Some sample phrases are (here only the English translation is given, for reasons of space): (dialogue between a priest and a Christian) “What is your family name? My family name is Cham. What is your Christian name? My Christian name is Paulo. How old are you? I am 85 years old. What a beautiful age! I’m too old to be good for anything. How long have you been a Christian? I’ve been a Christian since I was a child. Then the whole family is Christian. My wife is not Christian. Why don’t you exhort her? I exhort her, she doesn’t want to. She’s got the Devil in her head.” (Brockey 2007: 262). The book was probably published in the late seventeenth or early eighteenth century and its place of publication probably was Fujian. A copy, also called the “Monteiro Praxis”, is held by the Biblioteca da Academia das Ciências, Lisbon (Mss. Azul 421) (bibliographical data from Marinescu 2008: 86). 6 “This meat is not cooked enough”, “these greens have no taste”, “the rice is poorly cooked”, “this tea is poorly made” (Marinescu 2008). 7 Education in Latin started early on, and tools for acquiring the rudimenta were indeed developed for children. Most missionaries arrived in the missions when they were adults, and often children of the natives, in many cases orphans, were their teachers and informants.

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for the instruction of prosody. During the Renaissance, additional tools are developed, mainly works describing “particles”, and others concentrating on texts, discourses, or the phrase (phrasis, copia). An important work devoted to particles is Horazio Tursellinus’s De particulis Latinae orationis (Rome, 1598, with many re-editions), describing Latin particles. Furthermore, there were also works describing not Latin, but French particles. A representative and influential work in this context is Pomey’s Les particules françoises, methodiquement exprimées en latin (1666). It does not seem to follow any Latin grammar, as also becomes clear from the work’s subtitle (“qui ne souffrent point de methode”). In the first part of this work, we find chapters devoted to the ablativus absolutus, the participle “ayant” (“having”) and “estant” (“being”), future participles ending in -rus, gerunds, the construction “il y a”, infinitives, French “particles”, such as ne, se, on, qui, pour or Latin “qui, quae, quod”. As the examples demonstrate, when we confront this with our present-day view, several modern categories recur in this list, such as pronouns, relatives and prepositions (Colombat 1999: 85). In Zwartjes (2007), I demonstrated that missionaries in Latin America made use of the term “romance”. It does not refer to a Romance equivalent generally, but it is used with a rather specific purpose. For instance, one can mention Luis de Valdivia’s “romances causales, romances de anterioridad, romances de posterioridad”. In fact, the underlying categories here are the Latin infinite forms, such as gerunds, participles and infinitives. The author did not translate directly from these Latin forms into Mapudungun, but the starting point were the “romances”, in most cases periphrastic constructions or embedded clauses in Spanish, which were given for Spanish-speaking learners in order to acquire the Latin infinite forms, as will be discussed below. Valdivia does not give the Latin supines, but the Spanish “romance” (“vengo a dar, voy a dar”) and gives the equivalent in Mapudungun (for more details related to grammars of Quechua, Aymara, Cholón, see Zwartjes 2007). The way these “romances” were structured and presented was quite uniform in the Andes and even beyond, and most of them perfectly fit the list of “particles” in Pomey’s 1666 treatise. The term “romance” is rarely defined, but the following fragment from Tapia Zenteno’s grammar of Huastec is an exception: Puede ser regla general para quando se quiere diminuir el significado de la cosa, resolverla con este adjetivo chichic, que es cosa pequeña, v.g. “Palo” Te, “Palito” chichicte. “Tabla” octza “tablita” chichicoctza . […] no ay en este dialecto modo, con que podamos decir “hombrecillo”, v.g. ò

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“mugercilla”, sino romanseandolo, ò periphraseando “hombrecillo”, esto es “hombre chico”, o “pequeño”. (Tapia Zenteno 1767: 10) “It can be a general rule that when we want to diminish the meaning of a thing, we can solve this with the adjective chichic, which is ‘a little thing’, as in ‘Palo’ (‘stick’) Te ‘Palito’ (‘little stick’) chichicte. ‘Tabla’ (‘board’, ‘table’) octza ‘tablita’ (‘little board’) chichicoctza. […]. In this dialect there is no way of expressing ‘hombrecillo’ (‘little man’), ‘mugercilla’ (‘little woman’), but we have to ‘Romanize’ or use a periphrase [instead of the word] for ‘hombrecillo’.”

As we can see, the term “romancear” is used here as a synonym of “using a periphrase” (also called “rodeo”, “circunloquio”); in modern terms, we would refer to this as using a synthetic construction rather than an analytic form. In the preceding examples, “romances” refer mainly to periphrastic constructions in Spanish, which brings us to the following topic, namely the way Latin was taught in Spain (and elsewhere). The Jesuits established the teaching of Latin in the Ratio studiorum (1599) and in their view the teaching of Latin had to be modernized, using inventio in a more moderate sense, giving preference to imitatio, followed by compositio (Chaparro Gómez 2014: 316), a model in which the acquisition of grammar and rhetoric went hand in hand. Grammatical instruction was mainly based on the Arte Regia, i.e. the adaptation by Juan Luis de la Cerda, which was strongly influenced by Manuel Álvares and “El Brocense”8. This text was soon accompanied by others, such as the “platiquillas”, which were developed as suppletio of Latin constructions (Chaparro Gómez 2014: 317). According to the Diccionario de la Real Academia, the term “plática” means “conversación, acto de hablar una o varias personas con otra u otras” (“conversation, speech act between one person and another or between various persons among each other”), (2) “razonamiento o discurso que hacen los predicadores […] para exhortar a los actos de virtud, instruir en la doctrina cristiana, o reprender los vicios, abusos o faltas de los súbditos o fieles” (“reasoning or discourse used by preachers in order to persuade the acts of virtue, give instructions in the Christian doctrine, or to tell off the vices, abuses or errors of the subjects or believers”). In a great number of missionary grammars, we can find a section entitled 8 For more details, see Gómez Gómez (2013: XXI-XXVIII) and Esparza Torres (2007; 2018). In fact, as Esparza Torres demonstrates, the “Antonios”, as the adaptations of Nebrija were called, were completely different works (“Hacia casi dos siglos que, en Castilla, los “Antonios” que se publicaban o comentaban no eran de Nebrija”) (Esparza Torres 2018: 62).

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“Pláticas” with the second meaning of the word. One of the earliest examples is the grammar of Quechua of Domingo de Santo Thomás (1560), which opens with a section on orthography, followed by the parts of speech, and closes with a section entitled “de la postrera y ultima parte de la Grammatica, o Syntaxis que es de la orden de la oración, o plática”. The section on syntax concentrates on “componer una oración o habla congrua y recta […] conforme a los cánones y preceptos de bien hablar en ella” (63v). The sections which follow start with rules on word order, “algunas partículas o sillábicas adjectiones no significativas”, some specific terms used by the Indians (“De los términos que usan los indios en sus juramentos, […] en sus salutaciones”), kinship terms, and even a quite remarkable section on non-human utterances such as a animals barking or howling or birds singing: “de los ladridos o gemidos de los animales o cantos de aves”. Roughly following the traditional sequence, another section is devoted to the figures of speech, and some specific manners of speech (“de algunas maneras de hablar particulares”), complemented by a section on prosody, and finally a chapter containing a “Plática”. The title of this section explicitly states its purpose, which is to supply examples and exercises illustrating the grammatical rules as they were treated in the grammar (“Capítulo último en que se pone una plática en esta lengua, y el exercicio y práctica de las reglas dichas en el Arte”). It is remarkable that the final section on “Syntax + Plática” constitutes one third of the entire book (fols. 61v-96v). Two concepts are used, both of which have several meanings. “Plática” means “conversation”, and is also used more specifically for “reasoning or discourse”, and “oración” means both “clause”, “sentence” and “sermon”. In fact, the “plática” here is a “sermon” — in this context it does not mean “conversation” or “talk”, nor is it written in the form of a dialogue. In other parts of Latin America, we find such “pláticas” as well. In Tellechea’s grammar of Tarahumara (1826), we find a much shorter grammar covering only 31 pages, including some pages on prosody (accentuation) and syntax, with particular attention for “particles” (“Todas las oraciones, y construcciones de esta lengua se fundan principalmente en ciertas partículas”), and some other sections devoted to syntax (until p. 46). The third book is entitled “de las Oraciones y Doctrina cristiana”, with a separate prologue (47-59), and the fourth book, the largest section of the grammar, is entitled “Pláticas” (60-122), and is in fact a “sermonario”, followed by other religious texts and, finally, two sonnets. These two cases, that of Domingo de Santo Thomás and that of Tellechea, separated in time by more than 350 years, demonstrate that there are remarkable evolutions in this tradition of grammaticography. The role

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and importance of texts as illustration (“praxis”) has become more prominent than the grammatical rules in the strict sense. Jesuit didactics was not only based on the Ratio studiorum. There are a great number of treatises devoted to teaching programmes, as for instance the one developed at the Jesuit seminar of Villagarcía in Spain. One of these texts is the treatise entitled Prácticas e industrias para promover las Letras Humanas, written by Francisco Xavier de Idiáquez in 1758, in which he expounds the so-called “Método del Sr. Pluche” (viz. of the French Jesuit Antonio Natividad Antonio Pluche, 1688-1761). In this text, we find several curricula and indications as to what had to be memorized, differentiated into three levels of the target group, namely the “minimistas”, “menoristas” and the “reminimistas”. In the morning, the Arte of de la Cerda had to be assimilated, together with other texts, and in the afternoon a number of rules had to be acquired from a text called “compendio de platiquillas o modos de hacer oraciones”. Apparently, the text refers to something else than the two meanings of “plática” given in the Diccionario de la Real Academia Española. In the Jesuit seminars, there was a strong preference for a “hispanicizing” teaching of the Latin language. More precisely, in Jesuit teaching manuals, the purpose was to demonstrate in Spanish what Latin constructions would in fact look like. Brief treatises were used in addition to the Arte regia, offering the learner the “hispanicised” constructions. As is common with diminutives, the term “platiquilla” also had pejorative connotations and was used among students as a slang word. Language instruction in Latin was vehemently criticised by scholars such as Gregorio Mayans y Síscar (1699-1781), who postulated that Latin had to be explained in Latin, Greek in Greek, Hebrew in Hebrew, and any other language in that specific language. Why should we make a detour, he asks, using Spanish in order to explain Latin, if we can come straight to the point?9 It is not impossible that Mayans here refers to the practice of using “romances”, periphrases in Spanish, which were the starting point for the acquisition of infinite forms in Latin, following the strategy of suppletio. Platiquillas 9 “En sus lenguas propias enseñan hoy la latina las naciones más cultas. Y yo quisiera ver cómo los que se oponen á este método aprenderían (aunque sean hombres muy hechos) la lengua griego en griego, la hebraica en hebreo, y así otras extrañas. Y también quisiera que me dijesen cómo llegaron a saber la latina, sino por medio de la interpretación castellana de las reglas latinas. Pues ¿para qué sirve este rodeo?” (Mayans y Síscar 1870 [1734]: 162) — note the polysemy of the term “rodeo”: in the context of grammar, it is used as a synonym for “circumlocutio” (“circunloquio”), but the term is also used in the context of speech; “hablar claro y no por rodeos” (not straightforward, in vague terms) (as in San Buenaventura 1613: 340).

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were also printed in Mexico (e.g., Hernández 1786) and used at the Real y Pontificia Universidad Mexicana, following — as the title indicates — “the method of the Trilingual College of the University of Salamanca” (“según el método de la Universidad de Salamanca en su Colegio trilingüe”). Unfortunately, as far as I could trace, no missionary grammar from New Spain included a section entitled “platiquillas”, although “modos/maneras de hablar” is widely used as title for the final section of the grammar. In Jesuit education, there was another very popular work, widely used at the Jesuit seminars in Spain, and also in South America, as I shall demonstrate. While the work in question often appeared anonymously (without the name of an author, as “platiquillas de Villagarcía”), or semianonymously (with “Valerio anonymo” or “Anónimo Aurelio” as the author’s name), it was in fact written by the Jesuit Valeriano Requejo (1621-1686), who taught in Pamplona, Segovia and Villagarcía (Rey Fajardo 2007: 191). This Jesuit grammarian also wrote other works, such as the Syntagma grammaticum (1657), Thesaurus hispano-latinus (1657), Compendio para saber escogidamente latín (1669), widely diffused in the American Vice-royalties, and lastly, his Frases escogidas (1669)10. Both his Compendio and his Frases were re-printed in Buenos Aires (Real Imprenta de los Niños Expósitos, 1782), but earlier editions were probably available. According to Rey Fajardo (2007: 192), the Platiquillas was the slang name (“argot estudiantil”) for his Compendium. In Requejo’s 1782 edition printed in Buenos Aires we find a chapter entitled “De las partículas que se hacen con romances de infinitivo”. This section contains the following list: al a a no con con con el en

cum si nisi si cum, quis, quoniam quamquam, cum quod si (Requejo 1782: 37)

10 For further bibliographical details, see BVFE (Biblioteca Virtual de la Filología Española): https://www.bvfe.es/component/mtree/autor/10499-requejo-valeriano-s-i/ apage2.html.

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There is also a chapter entitled “De las partículas que se hacen con romance de indicativo y subjuntivo”, listing: Como Como, con tal que Como, u de que manera Como (preguntando) Como (admirandose) Como Como? O Por qué? Como, o manera de Como si Asi como, o luego que Como aquel que, como quien Ya que, supuesto que Ya que, dado que Para que Para que no, para dexar Por que? De quien pregunta Porque, de quien responde, o da razon Por mas que: Quando Quando Què? (de quien pregunta) Què! (de quien admira) Sino No sino, quando es non sed Sino, por lo menos Si, sino Porque sino, que sino Sin que, sino es que Sin que

cum modo, dummodo quomodo, quemadmodum, ut qui, quomodo Unquam! Quam Cur, quare, quid ita? sicut, ut, quasi, instar quasi, per inde ac si ut. Ubi, ut primum, simul atque quippe qui, utpote qui Cum, quoniam, quando, siquidem Ut quamvis, etiamsi ut, quod ne, quominus Cur, quare? Quid ita? quia, quoniam, nam, namque, quippe, enim, etenim Quantumvis, quantumlibet, quamvis ubi, cum, quando quamvis, etiamsi, ut Quid, quis, quae, quod ut, quam nisi, praeter, praeterquam non nisi si non, si minus, certe si secus enim, alioqui, alias nisi quin, ut non (Requejo 1782: 45)

As we can see, this section includes “particles”, it uses the term “romances”, and it translates from Spanish into Latin11. Lastly, in other pedagogical works for children, the term “Platiquilla” is also used as a synonym for “Cartilla”, for instance in the title “Platiquilla para enseñar a leer a los Niños con facilidad, y Arte” in Aznar y Polanco’s Crisol Christiano (1721).

11 It has been documented that Requejo also authored a work on particles, likewise published anonymously as Colloquia de particulis orationis […]. I have not been able yet to see this work and I do not know whether “colloquia” refers to “dialogues” or is an (erroneous) translation of “platiquilla” (Faustino Arévalo, Symbola literaria à Jesuitis Hispanis olim Romam missa ad Bibliothecam S.J. […], cited in Gallardo 1865: I, 275).

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In Jesuit education, the “Platiquillas” were also accompanied by a work entitled Modos breves de oraciones, dividido con proporcion para exercicio de los Estudiantes, composed by Ignacio de Lara (1731). These so-called “oraciones” correspond exactly with the “romances” as they are used in grammars of the Andes (“oraciones de estando, de aviendo, de estando para, aviendo de, oraciones de por, oraciones de infinitivo”) (pages 1-14). This section also contains a subsection entitled “partículas”, where we find an alphabetically arranged list (15-17), starting with Spanish: “Al”, Latin “cum”, “Al decir […]”; “a”, as in “a averme escrito”, “con”, “si”, “quod”, “sin”, “nisi”, “para”, etc. Some of these correspond to embedded temporal, causal, or conditional clauses, others provide a starting point for teaching the Latin infinite equivalents (infinitive, participle, gerund and supine). Chomé’s Grammars Ignacio Chomé was born in the Northern French city of Douai in 1696 (Sommervogel 1960 [1890]: II, 1155-1156), or in 1698, according to other sources. He entered the order of the Jesuits in Tournai (Hainaut, Belgium) and later studied at the Jesuit colleges in Dinant, Valenciennes, Cambrai and Ypres in Flanders, where he was ordained a priest. It has been documented that he wanted to leave for the Chinese missions, to which end he started to learn Chinese. In his youth he had already learned Greek, Hebrew, French and English, and later on he would learn Guaraní, Chiriguano, Chiquito and Zamuco. He arrived in Buenos Aires in 1729, where he worked among African slaves for one year, during which time he possibly learned Kimbundo and Kikongo, the languages of Angola and Congo; according to the Jesuit reports, he would have learned even Quechua, during his visits in the region of Lípez and Chichas12. In 1730 Chomé was sent to the Guaraní missions east of the Uruguay river. Soon, he continued his work in the territories of the Chiquitos, under the difficult conditions proper to the impenetrable jungle of the Chaco (Tarija, today in Bolivia). From 1738, he continued his missionary work in the Reducción of San Ignacio de los Zamucos, and he would stay in Latin America until 1767. In his letters, Chomé informs us that he had 12 The approximate date of composition can be speculated to have been the 1730s. A letter from Chomé to Pedro Vanthiennen and dated “De Tarija [Bolivia], le 3 d’octobre 1735” appeared in the Lettres édifiantes et curieuses, écrites des missions etrangeres, par quelques missionnaires de la Compagnie de Jesus, dated Paris, 1739 (Spanish edition: Cartas edificantes 1756: 244).

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reached a certain proficiency in Guaraní, a language he admired for its clarity. When he started to learn the language of the Chiquitos, he concluded to his surprise that these “Barbarian tribes” would have such a nice language, with its “own refined, elegant and expressive speaking manners” (“galas propias y elegantes modos expresivos”) (Chomé, “prólogo”)13. Due to the difficult circumstances and the hostile environment, Chomé was forced to leave the region. He went to San Miguel, Concepción and San Javier, where in 1767 he received the Royal decree of Carlos III, holding that all Jesuits had to leave the Spanish territories. Chomé was already seriously ill, but the Royal decree did not provide any exceptions. On his way to Lima, transported on a hammock, he died in Oruro, Bolivia. He wrote many works in Chiquito and Zamuco, several of which are lost. He was a talented linguist, but also a renowned constructor and engineer, building churches, mills and aqueducts14. In the 1730s he composed his grammar of Chiquitano, and around 1740 he authored his Arte de la lengua zamuca. It is obvious that Chomé was also familiar with existing descriptions of Guaraní, since he informs his readers that the language of the Chiquitos is less complex as can be seen from the fact that it does not have all those “transitions” that are so frequent in Guarani. Chomé’s terminology for phonological properties is also quite similar to what we find in sources describing Guaraní. In his prologue, the author states that every language has its difficulties, and that languages should not be studied in the same way as we read a novel or a comedy (“que no se estudia una lengua como se lee una novela, o una comedia”). The text attributed to Chomé refers to earlier grammars, but these have been lost. There is another grammar of the language of the Chiquitos, published by Adam and Henry (Anon. 1880). This grammar includes “pláticas” that are not included in Chomé’s. These “pláticas” are used with the meaning of “sermons”, which are in fact texts used as part of the instruction programme. The user can find phrases (“oraciones”) in 13 In other parts of the world, we find similar observations, as in Nicolas’ description of Algonkin: “Estant arrive de l’Ancienne France dans les Indes, je m’estois persuade qu’en quittant la délicatesse des Græcs, l’éloquance des Latins, la gravité des Espagnols, la gentillesse des Italiens et la politesse des François, j’avois dit adieu à toutes les belles sciences et qu’il ne me falloit désormais plus penser qu’à m’attacher à une langue la plus barbare du monde, […] mais il faut que j’avvoue que j’ay esté dans le dernier estonnement lorsque, après un estude recherché de plusieurs années, j’ay descouvert tous les secrets d’une des plus belles langues de l’univers” (Nicolas 1994: 20; emphasis mine). 14 For more details regarding his life, see Lussagnet (1958: 121-123) and Ciucci (2018).

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Chiquitano with interlinear translation in Spanish, and is informed that the meaning of each word can be found in the dictionary, whenever the translation is not placed above the original word. There are bilingual “pláticas” containing diverse content, such as a “plática para los que se emborrachan” (“Plática for those who get drunk”). It is interesting to observe that the author devotes particular attention to female and male speech (“parlar varonil y mujeril”), which is indeed a crucial distinction to be made for inflectional morphology in this language. The grammar does not have a section entitled “platiquillas”, as is the case in Chomé’s grammar, which devotes an entire chapter to it (Chapter 3: “Varios modos de enunciarse, ò varias ‘platiquillas’”, combining Requejo’s term “platiquilla” with Lara’s “modos”), but also Chapter 5: “De la oración o platiquillas”. Chomé also adds a special treatise devoted to particles (“Tratado de las partículas”), which falls outside the section on the eight parts of speech. In the prologue, the author argues that in this language the infinite forms are used very frequently instead of the conjugated forms. He compares such constructions with Afro-Hispanic varieties (“bozal”), which he may have heard when he worked among the Africans in Buenos Aires: Su mayor dificultad para los Europeos consiste, à mi ver en el frequente uso, que haze el infinitivo, y para explicarme, diré, que esta lengua totalmente conviene con el castellano, qual le habla un negro bozal, que en lugar de decir: “entonces me enojé, y saqué mi cuchillo, conque le matè”, dize: “entonces yo enojarme, y sacar mi cuchillo, con que matarle yo”. (f. 1v) “In my view, the major difficulty for Europeans consists in the frequent use of the infinitive, and in order to explain myself better, I would say that this language corresponds exactly with the Spanish spoken by a black ‘bozal’, who instead of ‘Then, I got angry and I took my knife with which I killed him’, says ‘Thus, Me, get angry, and to take my knife with which to kill him I’.”

It is obvious that the author could benefit from the “platiquillas” that were available at the time to learn the Latin infinite forms starting from Spanish. The “platiquillas” appear in several sections of the grammar, but at the end, the author gives a complete list which is more user-friendly, since they are arranged alphabetically (p. 412) (the table of contents in Fig. 1 demonstrates how these sections are organized). Ignacio Chomé attempted to develop his own eclectic approach, and this attempt resulted in a remarkably detailed and original grammar. It is one of the most comprehensive grammars we have from the colonial period for the entire continent, as it consists of 449 columns (250 pages). In the grammar, we encounter the sections devoted to the infinite forms,

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Fig. 1 — The table of contents of Chomé’s grammar.

starting with infinitives and continuing with gerunds. The latter are lacking in this language according to the author, but he gives the “romances por estar”, “los romances de enfermando”, “estaba enfermando”, “los romances de siendo”, “con enfermar”, “romances de como preguntando y dudando”, etc. Chomé includes the following entries, arranged in alphabetical sequence, taking Spanish as source language accompanied by translations into Chiquitano. The fifth part, describing the “platiquillas”, first contains a series of observations on the translation of the Spanish constructions with “estar + gerund” into Chiquitano, the infinitive combined with “sin que”, and then adds a list in which embedded clauses are used in Spanish: Bueno es que, que malo es, que, digo que, dize que, diz-que, te mando que, me temo que, que no, mucho me alegro que, me pesa que, merce que, es digno, parece que, poder hazerse algo, de los gerundios aviendo, estando, siendo, oraciones adversativas, enfáticas, finales o causales, recíprocas y relativas. (388-412)

Also in the fifth part, we find the following alphabetically arranged list of “platiquillas”: A fin de que, al oír, al punto que, antes, antes bien, antes de, antes que, a que (apostando), assi que, luego que, al punto que, aunque, aunque no, ai tal, todavía, con que, de, te has de, de que, de que modo o manera, de mismo modo que, después que, el por que, en, en lugar de, hasta, hasta que, luego que, mas que, para que, por mas que, porque, por que no, por ventura, pues, que, que no, sin. (388-428)

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After this section, a treatise on particles follows (“Tratado de las partículas”, 428-442). This means that the sections describing “particles and platiquillas” are in fact a large and detailed section, covering 55 pages. Conclusion In this paper, I have discussed the problem of how missionaries were taught the local/native language as it was actually spoken. The extant corpus of missionary grammars and other tools do not always reveal how missionaries actually acquired communicative skills necessary for “small talk” or daily conversations. Nevertheless, there are some interesting testimonies from Asia, where Chinese Jesuits composed remarkable texts falling outside the traditional grammatical framework. This paper has shown that we do not have many sources written by missionaries from Latin America in which the acquisition of daily speech was the main concern. This is surprising, to say the least, since many such works were available in Europe (written by Erasmus, Minsheu, Stepney, Berlaimont, Meurier, Roboredo, and many others), but such models are seldom used in Latin America, except for the work of Arenas, who developed a communicative method for Nahuatl, that also inspired comparable works on Mazahua and Huastec. In addition, I have discussed some aspects of the educational programme as it was developed in Europe. Apart from Nebrija’s texts, the Jesuits developed tools of their own, such as the adapted version of de la Cerda (Arte Regia), complemented by yet other tools, such as those written by Requejo and de Lara. These works were more important as sources of inspiration for Jesuit missionary linguists in Latin America than any earlier version of the grammar of Antonio de Nebrija. Ignacio Chomé was clearly a talented linguist. He is the only missionary, as far as I could trace, who explicitly mentioned the “platiquillas” in one of the section titles in his grammar. He used the “hispanicised” methodology of teaching Latin, and took the Spanish “detour” (“rodeo”) as his starting point in order to teach the Latin infinite forms. This detour was quite effective, in his view, since Chiquitano frequently uses the infinitive. This construction would be acquired via the Spanish periphrase, the so-called “romances”, such as embedded modal, temporal, causal, final, or consecutive clauses, which were needed in order to render some Latin constructions with the infinitive, the ablativus absolutus and various equivalents of gerunds and supines.

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KRITERIEN DER UNTERSCHEIDUNG DER NENNUND BEIWÖRTER IN DER POTSCHAJIWER ZAPRAWA GRAMMATYCZNA VON 1782 AUF DEM HINTERGRUND DER POLNISCHEN UND UKRAINISCHEN SPRACHLEHRSCHREIBUNG VOM ENDE DES 16. BIS ZUM ENDE DES 18. JH. Serhij WAKULENKO (Charkiwer Gesellschaft für Geschichte und Philologie)

Abstract: This contribution focuses on the emancipation of the Beiwort, “adjective”, as an independent part of speech. Traditionally part of the noun category as a nomen adjectivum, the adjective was separated from the noun in the Zaprawa grammatyczna, a 30-page Polish-language introduction to grammar which originated in Pochayiv (present-day Western Ukraine) and was published in 1782 as part of an edition of Manuel Álvares’ Latin grammar. The text served to facilitate comprehension of the Latin text and proposed criteria to distinguish nouns and adjectives. Starting from the long history of the adjective in the parts-of-speech framework, the present paper zooms in on the place of the Zaprawa grammatyczna in the early modern Polish-Ukrainian context.

Die Klassifikation der Redeteile ist, wie bekannt, ein fortwährender Diskussionsgegenstand der theoretischen Linguistik, der sich ganz besonders im Bereich der sprachtypologischen Überlegungen oft als eine wirkliche Herausforderung erweist. Das Spektrum der Meinungsverschiedenheiten reicht dabei von der Annahme der allgemeinen Gültigkeit des aus der griechisch-lateinischen Antike geerbten Systems der Redeteile bis zur Anerkennung ihrer grundsätzlichen Sprachspezifität (Anward – Moravcsik – Stassen 1997: 167). Die moderne Forschung wendet sich übrigens von den „guten alten platten Systeme der Redeteile vom lateinischen Typus“ (Anward – Moravcsik – Stassen 1997: 169; hier und bei den restlichen anderssprachigen Zitaten stammt die deutsche Übersetzung von mir. — S. W.) immer deutlicher ab. Als eine „Sprache vom lateinischen Typus“ (Anward – Moravcsik – Stassen 1997: 169) wird von den Typologen z. B. das Schwedische taxiert. In der Tat liest man in der aktuellen akademischen Grammatik dieser Sprache — ganz im Sinne der lateinischen

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Tradition — von einer ersten Unterteilung der Wörter in zwei Hauptklassen, Unflektierbare und Flektierbare, und von einer zweiten Unterteilung der Flektierbaren in Verben einerseits und in „solche, die in den klassischen Sprachlehren Nomen genannt werden“ (Hultman 2003: 36), andererseits. Als Unterarten des Nomens gelten weiter das Nennwort (substantiv), das Beiwort (adjektiv), das Fürwort (pronomen) und das Zahlwort (räkneord). In den meisten gängigen Grammatiken gibt es hingegen keinen übergeordneten Begriff für die deklinierbaren Wortarten, die normalerweise als nebengeordnet zum Zeitwort und zu den unflektierbaren Wortarten behandelt werden. Diese Ansicht ist u. a. in der populären deutschen Duden-Grammatik vertreten. Hermann Gelhaus, der Verfasser des zutreffenden Kapitels in diesem Nachschlagewerk, macht außerdem eine sehr charakteristische Präzisierung, indem er Verben, Substantive und Adjektive als Hauptwortarten hervorhebt (Duden 1998: 86). Viel lieber beschäftigt sich die Typologie mit den spannenderen „exotischen“ Sprachen, in denen gewisse Wortartoppositionen als „neutralisiert“ erscheinen, und der größten Aufmerksamkeit ist ihnen eben das Fehlen der Adjektive in manchen vor allem agglutinativen Sprachen wert (Anward – Moravcsik – Stassen 1997: 169, 178). Der oben skizzierte Gegensatz der „Systeme der Redeteile vom lateinischen Typus“, wie sie seit der Antike bekannt sind, zu anderen Systemen, die erst von der modernen fachlichen Sprachwissenschaft entdeckt wurden, ist jedoch viel zu vereinfachend, und zwar von zweierlei Gesichtspunkten. Erstens kann festgestellt werden, dass der Bau des Altgriechischen und des Lateins keine offensichtlichen objektiven Voraussetzungen für eine Gegenüberstellung der Nenn- und Beiwörter darbot, weshalb auch die wegweisenden Grammatiken der beiden klassischen Sprachen von Dionysios Thrax bzw. von Priscian diese „Hauptwortarten“ (aus heutiger Sicht) in eine verwickelte Anhäufung der „Spezies“ des Nomens zersplittern (vgl. Viti 2014: 283ff.). Zweitens kann ein Unterschied gezogen werden zwischen der antiken Grundopposition Nomen versus Verbum und der aus dem Mittelalter stammenden Dreiteilung in die „Hauptwortarten“ Nomen — Adjektiv — Verbum, wie sie z. B. in der Grammatik von Port-Royal (Arnauld – Lancelot 1660) dargestellt ist; die Erschließung einer selbständigen Adjektivklasse erscheint dabei als Wendepunkt im Übergang von der griechisch-lateinischen Theorie der Redeteile zu einer neueren, die von der sogenannten „traditionellen Sprachwissenschaft“ gepflegt wurde bzw. wird (Alfieri 2014: 141f.).

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In Bezug auf die Herangehensweise von Dionysios Thrax haben Swiggers – Wouters (1998: XXXII) mit Recht vermerkt: Als eigenständige Redeteile werden die Elemente angegeben, welche sich in formaler Hinsicht voneinander unterscheiden: durch ihr Beugungsmuster, durch ihre Stellung anderen Satzelementen gegenüber und (in viel geringerem Ausmaß) durch ihre gegenseitigen Substitutionsmöglichkeiten. Aus diesem Grund ist das Beiwort kein eigenständiger Redeteil (weder bei den Griechen noch bei den Lateinern, sowie noch lange nach der Renaissance!); es ist lediglich eine Unterart des Nomens neben dem Gattungsnomen und dem Eigennamen.

Es kann übrigens präzisiert werden, dass das Beiwort (ἐπίθετον) bei Dionysios Thrax nicht alle Wörter umschloss, die nach den heutigen Vorstellungen zu dieser Kategorie gehören, sondern grundsätzlich nur die sogenannten relativen Adjektive (vgl. Duden 1998: 258); was dagegen die von den Namen der „Substanzen“ abgeleiteten absoluten Adjektive wie πύρινος ‘aus Weizen’, δρύϊνος ‘aus Eichenholz’ oder ἐλάφινος ‘vom Hirsch’ betrifft, so bilden sie eine besondere Wortklasse der μετουσιαστικά (Swiggers – Wouters 1998: 10), d. h. der Partizipativa in Wilfried Kürschners Übersetzung (Swiggers – Wouters 1998: 64). Als formales Merkmal des Beiworts, welches es vom Partizipativum unterscheidet, wäre die Steigerungsmöglichkeit zu erwähnen (Swiggers – Wouters 1998: XXXIII). Die häufig auftretende Übersetzung des antiken Terminus adjectivum mit Hilfe von ähnlich lautenden Wörtern in den modernen Sprachen ist dementsprechend teilweise irreführend und stellt ein Hindernis für die Erforschung der tatsächlichen „Geburt“ dieser Wortklasse dar, auch wenn man bereits über eine Menge gründliche Abhandlungen zum Thema Geschichte der Redeteile von der Antike bis zum Mittelalter verfügt (Alfieri 2014: 142 und Fn. 1 samt der von diesem Autor zitierten Bibliographie; Colombat – Lahaussois 2019). Das von Alfieri angestrebte Ziel, diese „Geburt“ zu rekonstruieren, ist jedoch kaum erreichbar. Der Begriff der Geburt bezieht nämlich die des Geburtsdatums und -orts mit ein, welche letztere in diesem Fall kaum zu ermitteln sind. Fest steht, dass die neue Auffassung des Adjektivs als „Eigenschaftswortes“ (Duden 1998: 256, Fn. 2) in der Zeit entstand, wo das Latein in den gelehrten Kreisen Europas sowie im Schulunterricht zwar fortwährend gepflegt wurde, aber seit langem schon keine lebendige Umgangssprache war. Wenn es wahr ist, dass die Nichterkennung des Adjektivs als einer eigenständigen Wortklasse von den antiken Autoren mit dem tatsächlichen grammatischen Bau des Lateins (sowie des Altgriechischen)

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zusammenhängt, dann ist die Frage berechtigt, welchen Einfluss in dieser Hinsicht die Tatsache ausübte, dass die späteren Verfasser keine Muttersprachler des Lateins waren und ihre lateinischen Grammatiken eigentlich in der Perspektive des Fremdsprachenunterrichts konzipieren mussten. Es ist allgemein bekannt, dass die Schulgrammatiken „unserer“ Gegenwartssprachen „immer noch zu einem großen Teil an die griechisch-lateinische Sprachlehrschreibungstradition anlehnen“ (Swiggers – Wouters 1998: VIII). Noch stärker lassen sich natürlich die antiken Beschreibungsmuster in den frühen Grammatiken der „Vulgärsprachen“ erkennen. Doch bedeutet dies keinesfalls, dass die von der Antike geerbte Theorie der Redeteile ausschließlich passiv angenommen wurde: ihre Anpassung an neues Sprachmaterial brachte mit sich unumgänglich auch eine gewisse Umformung der zugrundeliegenden Konzeption. Die begriffliche Verselbständigung des Beiworts dem Nennwort gegenüber ist nur im Rahmen dieses allmählichen Prozesses zu verstehen, der wohl am trefflichsten als kompliziertes und mannigfaltiges Zusammenspiel von älterem und neuerem Denkgut geschildert werden kann. Die Entwicklungen, die sich vom Ende des 16. bis zum Ende des 18. Jahrhunderts in den ukrainischen und polnischen Ländern stattgefunden haben, machen einen Teil dieser langen Geschichte aus. Von besonderem Interesse sind sie deshalb, weil sich das Beiwort vom Nennwort in den beiden Sprachen Ukrainisch (damals auch unter dem Namen Ruthenisch bekannt) und Polnisch durch morphologische Eigenschaften scharf unterscheidet. Die ersten ukrainischen Grammatiken beschäftigten sich jedoch nicht mit der „Vulgärsprache“, sondern mit dem Kirchenslawischen. Durch geschichtliche Zwischenfälle ist sogar eben die Ukraine zur Heimat der kirchenslawischen Sprachlehrschreibung geworden. Obgleich diese ursprünglich von den hll. Kyrill und Method im 9. Jh. eingeführte Schriftsprache als das orthodoxe Gegenstück zum Latein diente, war sie lange Zeit ohne grammatische Normierung geblieben. Nach dem Anschluss des größten Teils der Ukraine ans Königreich Polen im Jahre 1569 geriet jedoch die Orthodoxie in neue Lebensrealitäten. Die polnische katholische Kirche, und ganz besonders der Jesuitenorden, verfolgten nämlich eine energische Expansionspolitik, die nicht zuletzt auf die Bereiche der Kultur und Bildung gezielt war. Zu ihren Instrumenten gehörte das elegante Latein, das sich dem ungepflegten Kirchenslawischen als weit überlegen erwies. Die Polen verfügten auch über lateinische Grammatiken, welche das Studium dieser Sprache erleichterten, da sie die spezifischen Bedürfnisse des einheimischen Lerners berücksichtigten (wie z. B. Vidavius 1581).

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Die gedrohte orthodoxe Kirche musste reagieren und traf Maßnahmen zum Aufbau des von ihr geleiteten Schulwesens (Vakulenko 2011: 82ff.). In diesem Kontext entstand auch die erste Schulgrammatik des Kirchenslawischen, die vom galizischen Geistlichen Lavrentij Zyzanij verfasst wurde und im litauischen Vilnius im Druck erschien (Zyzanij 1596). Ganz erwarteterweise benutzte Zyzanij eine Reihe Quellen, die von Aelius Donatus bis zu Philipp Melanchthon und späteren Autoren reichte (Vozniak 1911). Vorexistierende griechisch-lateinische Muster liegen auch seiner Definition des Nomens zugrunde: Das Nomen ist eine Benennung des Dinges. Oder: Das Nomen ist ein deklinierbarer Redeteil, der ein Ding bedeutet und kein Tun oder Leiden1.

Nach der ersten Einteilung des Nomens in Eigen- und Gattungsnamen folgt bei Zyzanij eine zweite Einteilung der letzteren Klasse in Nennund Beiwörter. Wie bereits Vozniak (1911: CII/II, 15) gezeigt hat, stützte sich dabei Zyzanij auf in Polen ausgegebene lateinische Sprachlehren. In Walenty Widawskis Handbuch wird beispielsweise eben diese Unterscheidung mit ausdrücklicher Berufung auf die muttersprachliche Kompetenz der Lerner durchgeführt: Nennwort ist, welchem man in unserer Sprache Mąż ‘Mann’, Niewiàʃta ‘Frau’, Zwierzę ‘Tier’ nicht beilegen kann, wie domus ‘Haus’, menʃa ‘Tisch’, ʃcamnum ‘Schemel’2. Beiwort ist, welchem man in unserer Sprache Mąż ‘Mann’, Niewiàʃta ‘Frau’, Zwierzę ‘Tier’ beilegen kann, wie Bonus ‘gut’, pulcher ‘schön’, prudens ‘klug’, fortis ‘stark’, iuʃtus ‘gerecht’ usw.3

Augenfällig ist, dass Widawski diese zwei Wortklassen im Latein und im Polnischen als ganz gleichwertig betrachtete. Das im Polnischen intuitiv und ganz problemlos wirkende Kriterium der grammatischen Valenz wurde folglich aufs Latein übertragen. Auf dasselbe Mittel griff auch Zyzanij zurück, zwar ohne die Grenzen einer Sprache zu überschreiten. Das Nennwort (имѧ ѡсȣществéнное) definierte er als „dasjenige, welchem мȣжъ ‘Mann’, женà ‘Frau’, живóтное ‘Tier’ nicht beigelegt

1 “Имѧ естъ наречéнїе вéщи· йлѝ, Имѧ естъ чáсть слóва скланѨема, бже вéщъ знаменоўетъ, нè дѣлати жè чтò йлѝ страдáти” (Zyzanij 1596: ӿı verso). 2 “Subſtantiuum eſt, cui in noſtra lingua addi non poteſt, Mąż, Niewiaſta, Zwierzę: ut domus, menſa, ſcamnum” (Vidavius 1581: A2 verso). 3 “Adiectiuum nomen eſt, cui in noſtra lingua addi poteſt, Mąż, Niewiaſta, Zwierzę: ut Bonus, pulcher, prudens, fortis, iuſtus, &c.” (Vidavius 1581: A2 verso).

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werden kann, wie члкъ ‘Mensch’, кóнь ‘Pferd’, пóле ‘Feld’“4; das Beiwort (имѧ прилагáемое) dagegen war ihm „dasjenige, welchem es möglich ist, мȣжъ, женà, живóтное beizulegen, wie мȢдрый ‘weis’, бѣлый ‘weiß’, чéрный ‘schwarz’“5. Die Verständlichkeit dieses Kriteriums für die Lerner hing damit zusammen, dass die Beiwörter ihre charakteristischen Endungen (wie {-yj} in Zyzanijs Beispielen) haben, die sie als eine deutlich abgegrenzte morphologische Klasse den Nennwörtern gegenüberstellen. (Trotz der Etymologie des lateinischen Terminus adjectivum oder des kirchenslavischen прилагáемое wird in dieser Lehrstrategie nicht das Beiwort als ein zum Nennwort hinzuzusetzendes Element angesehen, sondern umgekehrt.) Zwar kompliziert sich die Frage etwas dadurch, dass es im Kirchenslawischen zwei Beugungsmuster für Beiwörter gab, von denen eines (das ältere) mit der Deklination der Nennwörter zusammenfiel (Vaillant 1964: 119ff.; vgl. Leuta 2007: 117ff.). Ähnliche Doppelformen koexistierten miteinander auch in der frühen Geschichte des Polnischen (Zaremba 2009: 144ff.). Ein „nominales“ Beiwort wie novъ ‘neu’ war z. B. in formaler Hinsicht von einem echten Nennwort wie rabъ ‘Sklave’ nicht zu unterscheiden, was eigentlich dem lateinischen Sprachbau genau entsprach, wo das Beiwort novus und das Nennwort servus dieselben morphologischen Eigenschaften aufweisen (vgl. Zaremba 2009: 144). Das neuere „pronominale“ Beiwort wurde durch die Hinzufügung eines „anaphorischen“ demonstrativen Beiworts geformt: *novъ + jь im Maskulinum, *nova + ja im Femininum, *novo + je im Neutrum. Im Altkirchenslawischen entstanden infolgedessen Formen wie новъıи, новав, новоѥ, im Altpolnischen Formen wie novȳ, novā, novē. Es ist anzunehmen, dass die nominalen und die pronominalen Beiwörter nicht gleichwertig waren. Laut der verbreitetsten Ansicht waren sie einander als unbestimmte und bestimmte Formen entgegengestellt, wobei die neuen „längeren“ Endungen die Funktion des bestimmten Artikels erfüllten (Zaremba 2009: 146). Da aber die Opposition von Bestimmtheit und Unbestimmtheit den beiden in Frage kommenden Sprachen sonst nicht eigen ist, wurde ebenfalls die umsichtigere Meinung geäußert, nach der die neuen Endungen zur inhaltlichen Hervorhebung des Beiworts dienten (Leuta 2007: 119). Wie dem auch sein gewesen mag, kann als 4 “[…] ємȣже нè мóжетъ приложЍтися, мȣжъ, женà, живóтное· бко, чл҃къ· кóнь· пóле” (Zyzanij 1596: к verso). 5 “[…] ємоўже мóщнѡ прилагáти, мȣжъ, женà, живóтное· бко, мȢдрый· бѣлый· чéрный” (Zyzanij 1596: к verso).

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sicher gelten, dass die älteren nominalen Formen bis zum 16. Jahrhundert aus den beiden lebendigen Sprachen Polnisch und Ruthenisch fast völlig verschwunden waren. Für das Kirchenslawische erwähnte Zyzanij (1596: ле verso ff. ) nur die Unterschiede in ihrer Beugung, ohne zu versuchen, ihre Funktionen zu bestimmen. In der späteren und gründlicheren kirchenslawischen Grammatik von Meletij Smotryc'kyj (1618: Вг) sind sie terminologisch differenziert: Das neuere „pronominale“ Beiwort heißt bei diesem Autor „vollständig“ (имѧ прилагáтелное цѣлое), während das ältere „nominale“ als „abgekürzt“ (имѧ прилагáтелное оӯсѣчéное) behandelt wird. Schon daraus läßt sich nicht nur schließen, dass die Genese der beiden Formen dem Verfasser unbekannt war, sondern auch, dass die letztere von ihm als im Sprachsystem bereits marginalisiert empfunden wurde. Im Übrigen brachte Smotryc'kyj nichts Neues in die Analyse der Unterscheidung von Nenn- und Beiwörtern. Die Reinheit der Opposition zwischen diesen zwei Wortklassen ist bei ihm sogar durch die Einbeziehung einer dritten — gleichrangigen — Klasse der Kollektiva (имѧ сȣществЍтелное coбирáтелное) einigermaßen verdorben (Smotryc'kyj 1618: В). Die erste erhaltene polnische Grammatik aus der Feder eines Polen war auf Lateinisch verfasst und für Ausländer bestimmt. Ihr Autor, Jan Karol Woyna von Jasienica (Rosielna), behauptete ohne weiteres: „Die Bestimmung und die Einteilung des Nomens ist bei uns mit der lateinischen gleich“6. Als eine allgemeine Eigenschaft der Beiwörter hob er die Movierung (motio) hervor, die darin besteht, dass sie in der Einzahl dreierlei (männliche, weibliche und sächliche) und in der Mehrzahl zweierlei (männliche und sächliche) Geschlechtsendungen annehmen, wie z. B. dobry ‘guter’, dobra ‘gute’, dobre ‘gutes’ u. ä. (Woyna 1690: 6f.). Zugleich aber wies er auf ähnliche Erscheinungen in der Klasse der Nennwörter hin, von denen „manche ihre Endung dem Geschlecht gemäß ändern“7. Beispiele davon sind Wortpaare wie Bog ‘Gott’ und Bogini ‘Göttin’, Prorok ‘Prophet’ und Prorokini ‘Prophetin’, Cesarz ‘Kaiser’ und Cesárzowa ‘Kaiserin’, Krol ‘König’ und Krolowa ‘Königin’, Xiążę ‘Fürst’ und Xiężna ‘Prinzessin’ (Woyna 1690: 7). Diese Grammatik von Woyna hatte nur eine einzige Ausgabe und übte keinen besonderen Einfluss aus. Viel größere Popularität ist ihrer deutschsprachigen Version zuteile gekommen, die in der Zeitspanne von 1693 bis 1791 mehr als zehnmal in Danzig gedruckt wurde. Von diesen Auflagen 6 7

“Nominis definitionem ac diviſionem eandem cum latinis habemus” (Woyna 1690: 5). “[…] nonnulla pro diverſo ſexu terminationem variant” (Woyna 1690: 7).

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sind dennoch nicht alle aufbewahrt worden, und die Zahl der weltweit erhaltenen Exemplare ist äußerst gering (Frączek 2010: 293f.). Wie ich in der Jagiellonischen Bibliothek zu Krakau feststellen konnte, sind sich beipielsweise die Ausgaben von 1712 und 1756 bei weitem nicht gleich. Da es sich um postume Drucke handelt (Woyna war 1693 gestorben), soll für die Veränderungen eine andere Person verantwortlich gewesen sein, deren Identität jedoch bis heute verborgen bleibt. Was die Beschreibung der Nenn- und Beiwörter angeht, beschränkte sich eben die frühere Ausgabe auf die Anführung ihrer verschiedenen Beugungsmuster (Woyna 1712: 193ff.), während die spätere auch gewisse Bemerkungen theoretischer Art enthielt: Man erkennet ſonſt das Nomen oder ein Sachwort, das per ſich ſelbst beſtehet, aus den Wörtern ten dieſer, der, ta dieſe, die, to dieſes, das. Welches aber gemeiniglich eine Sache oder Perſon genau unterſcheiden, und gleichſam mit Fingern anzeigen will. Als: ten Oyćiec, ten Rodźic der Vater, ta Matka die Mutter, to dźiećię das Kind. Es wird aber das Nomen eingetheilt in ein Subſtantivum oder ſelbſtſtändig Wort, und in ein Adjectivum oder Zuſatz-Wort. (Woyna 1756: 199)

Als Kennzeichen des Redeteils Nomen tritt also wieder die grammatische Valenz zutage, obgleich in einer verallgemeinerteren Form: statt des Adjektivs ist es das demonstrative Adjektivpronomen ten/ta/to, mit dem ein Sachwort in Verbindung kommt. Seine Übersetzungsäquivalente sind eher die drei deutschen Geschlechtswörter der, die, das, als die entsprechenden Fürwörter dieʃer, dieʃe, dieʃes; vom begrifflichen Standpunkt aus wird aber auf die deiktische Funktion hingewiesen, weil das Polnische keine grammatische Opposition von Bestimmtheit und Unbestimmtheit kennt. Für die gegenseitige Abgrenzung der Substantive und Adjektive sind keine Kriterien ausdrücklich dargeboten; die Movierung wird aber zum Unterschied von der lateinischen Version nur bei den letzteren anerkannt: Alle Adjectiva werden bey uns beweget in numero ſing. (denn in pl. kommt das genus Fœmininum mit dem neutro überein) durch drey genera und drey Endungen auf folgende Weiſe: dobry, dobra, dobre, tańi, tańia, tańie, oycow, oycowa, oycowe &c. (Woyna 1756: 206f.)

Neben den zwei als „hart“ (dobry ‘gut’) und „weich“ (tańi ‘billig’) bekannten Deklinationstypen taucht hier bemerkenswert auch ein dritter auf, der die besitzanzeigenden Beiwörter wie oycow ‘väterlich’ umfasst (im weiblichen Geschlecht ist oycowa übrigens mit krolowa ‘Königin’ morphologisch identisch).

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Als die erste auf Polnisch geschriebene Grammatik des Polnischen gilt das im Jahre 1770 zu Lemberg erschienene Werk von Walenty Szylarski (Decyk-Zięba 2015), einem Schullehrer, der sich eigentlich mit der Vereinfachung der Methoden des lateinischen Unterrichts beschäftigte (Szylarski 1770: Do Czytelnika). Die erste Einteilung von Nomen (pol. Jmie) ist seiner Meinung nach in Nenn- und Beiwörter, für die er jedoch nur die lateinischen terminologischen Bezeichnungen Substantivum und Adjectivum hatte (Szylarski 1770: 30). Zu ihrer gegenseitigen Abgrenzung benutzte er eindeutig das Kriterium der Movierung. Da aber nicht nur die Beiwörter, sondern auch manche Nennwörter im Polnischen einer Geschlechtsänderung unterliegen, wählte er nicht die Endungen, sondern die Valenz, oder Kombinierbarkeit mit den „Artikeln“ (pol. Artykuły), als Unterscheidungsmittel: Ein Substantiv ist, welchem man nur einen von den Artikeln ten ‘dieser’ oder ta ‘diese’ oder to ‘dieses’ beifügen kann; so sagt man z. B. nur ten Anjoł [Mask. = ‘dieser Engel’], aber nicht ta oder to Anjoł; man sagt nur ta gwjazda [Fem. = ‘dieser Stern’], aber nicht ten oder to gwjazda; man sagt nur to Njebo [Neut. = ‘dieser Himmel’], aber nicht ten oder ta Njebo; daher ist jedes von den drei Nomina Anjoł, gwjazda, Njebo ein Substantiv8.

Dadurch werden die von Woyna (1690: 7) angeführten Nennwortpaare wie Prorok ‘Prophet’ und Prorokini ‘Prophetin’ oder Cesarz ‘Kaiser’ und Cesárzowa ‘Kaiserin’ von der morphologischen Kategorie der Movierung entfernt: akzeptierbar sind ten Prorok, ta Prorokini, ten Cesarz, ta Cesarzowa, aber keinesfalls +ta Prorok, +ten Prorokini, +ta Cesarz, + ten Cesarzowa. Ganz anders verhält sich die Sache mit den Beiwörtern, bei denen die Movierung als eine morphologische Erscheinung zu bewerten ist: Ein Adjektiv ist dagegen daraus zu erkennen, dass ihm alle drei Artikel ten, ta, to beigefügt werden können: z. B. ten biały [Mask. = ‘dieser weiße’], ta biała [Fem. = ‘diese weiße’], to białe [Neut. = ‘dieses weiße’]9.

Die Movierung (pol. Rodzaiowanie) nahm einen wichtigen Platz auch in der kurz danach in Warschau ausgegebenen Schulgrammatik von Onufry Kopczyński ein. Im krassen Gegensatz zu Szylarski wurde sie 8 “Substantivum jeſt, ktoremu jeden tylko z tych Artykułow dodać sję może, albo ten, albo ta, albo to; np. tylko sję mowi ten Anjoł, a nje ta, ani to Anjoł; tylko sję mowi: ta gwjazda, a nje ten, ani to gwjazda; tylko sję mowi: to Njebo, a nje ten, ani ta Njebo; wjęc każde z tych Jmjon: Anjoł, gwjazda, Njebo, jest Substantivum” (Szylarski 1770: 30). 9 “Adjectivum zaś ztąd poznać, że mu sję wſzyſtkie te trzy artykuły dodać mogą: ten, ta, to; np. ten bjały, ta bjała, to bjałe” (Szylarski 1770: 30f.).

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von Kopczyński (1778: 17) als eine gemeinsame Eigenschaft der Nennund Beiwörter betrachtet, wie die folgenden Beispiele sehr bemerkenswert zeigen: Pan [= ‘Herr’], Domĭnus,

Páni [= ‘Herrin’], domĭna,

Páństwo [= ‘Eigentum’]. dominĭum.

Bogáty [= ‘reicher’], Opulentus,

bogáta [= ‘reiche’], opulenta,

bogáte [= ‘reiches’]. opulentum.

Kròl [= ‘König’], Rex,

Krolowa [= ‘Königin’], regina,

Krolestwo [= ‘Königreich’]. regnum.

Szczęśliwy [= ‘glücklicher’], beatus,

szczęśliwa [= ‘glückliche’], beata,

szczęśliwe [= ‘glückliches’]. beatum.

Augenfällig ist, dass die Ableitungen Páństwo ‘Eigentum’ und Krolestwo ‘Königreich’ von ihren Grundwörtern Pan ‘Herr’ und Kròl ‘König’ inhaltlich zu weit abweichen, um als von ihnen lediglich dem grammatischen Geschlecht nach differenziert zu gelten. Trotzdem beharrte Kopczyński (1778: 18) darauf, dass die Movierung der Beiwörter die der Nennwörter wiederholt, auch wenn er zugab, dass nur wenige Nennwörter alle drei Geschlechtsformen annehmen können. Das Kriterium der Movierung verfiel damit hoffnungslos im Zusammenhange mit dem Bedürfnis einer begrifflichen Unterscheidung von Nenn- und Beiwörtern. Stattdessen trat ein Neues hervor, das auf die grammatische Allgemeinbedeutung der beiden Wortklassen gezielt war. Die erstere wurde von Kopczyński folgendermaßen charakterisiert: Solche Namen heißen dingliche (substantiva) oder kürzer Dingwörter, denn sie drücken Dinge wie śnieg ‘Schnee’, miod ‘Honig’, kwiat ‘Blume’ aus; oder sie drücken zwar eine Eigenschaft aus, aber dinglich dargestellt, wie białość ‘Weiße’, słodycz ‘Süße’, nauka ‘Wissenschaft’, potrzeba ‘Bedürfnis’, und sie fallen unter die Frage Kto ‘wer’? Co ‘was’?10.

Seine Definition der zweiten Teilklasse der Namen war vollkommen spiegelbildlich (einschließlich der meisten Beispielswörter) formuliert:

10 “Takie Imiona zowią się Rzeczowne (substantiva) abo krocey Rzeczowniki, bo wyrażają rzeczy, iako to, śnieg, miod, kwiat: abo wyrażają wprawdzie Przymiot, ale wzięty za rzecz, iako to, białość, słodycz, nauka, potrzeba, a należą do pytania Kto? Co?” (Kopczyński 1778: 25).

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Solche Namen heißen eigenschaftliche (adjectiva) oder kürzer Eigenschaftswörter, denn sie drücken die in den Dingen vorhandenen Eigenschaften wie biały ‘weiß’, słodki ‘süß’, wonny ‘wohlriechend’ aus; oder sie drücken zwar Dinge aus, aber eigenschaftlich dargestellt, wie śnieżny ‘schneeig’, miodowy ‘Honig-’, kwiecisty ‘blumenreich’, und sie fallen unter die Frage iaki? iaka? iakie? [= ‘welcher, welche, welches?’ bzw. ‘wie beschaffen?’ in allen drei Geschlechtsformen]11.

Die Redewendungen „dinglich dargestellt“ (wzięty za rzecz) und „eigenschaftlich dargestellt“ (za Przymiot wzięte) erinnern direkt an die modistische Sprachtheorie, mit der Alfieri (2014: 165f.) die endgültige Verselbständigung des Redeteils Adjektiv verbindet. Doch wurden die „Bezeichnungsarten“ in der Grammatica speculativa der Modisten rein metaphysisch bestimmt (vgl. Beuerle 2010: 243ff.), was aus ihr eine echte Universalgrammatik machte, welche „ausschließlich nach jenen Arten und Strukturen sprachlichen Bedeutens fragt, die allen Einzelsprachen gemeinsam sind“ (Worstbrock 1995: 853). Kopczyński ging an die Sache anders heran. Ein Mann des Zeitalters der Aufklärung, war er außer Platon und Aristoteles mit dem Schaffen der neueren Denker wie Francis Bacon, René Descartes, Francisco Sánchez, John Locke, Noël-Antoine Pluche, César Chesneau Dumarsais, Antoine Court de Gébelin, Condillac gut bekannt (Stasiewicz-Jasiukowa 1983: 271). Daher stammte sein deklarierter Empirismus: „Dank Bacon und Descartes, die nach langer und äußerst sorgfältigen Erfahrung zum Schluss gelangen sind, und auch uns gewarnt haben, dass man sich noch auf Leute weder auf Zeitalter, sondern schlechterdings auf solide Naturerfahrungen verlassen darf“12. Eben in diesem Sinn ist sein an die Lehrer gerichteter Kommentar zu verstehen: Unsere Eigenschaftswörter, gleich ob benennende, fürwörtliche oder mittelwörtliche, lassen uns zuerst die Beobachtung oder Observation vor die Augen kommen, dass sie dreierlei Endungen besitzen, z. B. dobry ‘guter’, dobrá ‘gute’, dobré ‘gutes’13.

11 “Takie Imiona zowią się Przymiotne (adjectiva) abo krocey Przymiotniki, bo wyrażają przymioty w rzeczach będące, iako to, biały, słodki, wonny: abo wyrażają wprawdzie Rzeczy, álé za Przymiot wzięte, iako to, śnieżny, miodowy, kwiecisty: a należą do pytania, iaki? iaka? iakie?” (Kopczyński 1778: 25). 12 “Dzięki Bakonowi i Kartezému, którzy długiém a náyostrożnieyszém doświádczeniém swoiém doszli i nás ostrzegli, że nie ludzióm ani wiekóm, ale porządnym natury saméy doświádczénióm wierzyć trzeba” (Kopczyński 1780: 3 [2. Pg.]). 13 “Uwáżaiąc przymiotniki naszé czy imionowé, czy zaimkowé, czy imiesłowowé, to nám przed oczy piérwszé pádá postrzeżénié czyli obſerwacyá, że troisté maią zakończénié np. dobry, dobrá, dobré” (Kopczyński 1780: 12 [2. Pg.]).

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Es handelt sich dabei um eine einzelsprachliche Charakteristik, die das Polnische vom Latein trennt, wo es manche Beiwörter mit zwei oder sogar nur einer Serie von Endungen gibt (vgl. Kopczyński 1778: 18; 1780: 7f.). Das obligatorische Vorkommen von drei Geschlechtsformen bei polnischen Eigenschaftswörtern spiegelt sich im Fragefürwort iaki, iaka, iakie, das ihre grammatische Allgemeinbedeutung ohne Rücksichtnahme auf die semantische Variationsbreite ausdrückt. Schon Smotryc'kyj (1618: B) hatte übrigens auf das sogenannte Fragebeiwort (имѧ прилагáтелное вопросЍтелное) aufmerksam gemacht, welches aber bei ihm nicht einheitlich ist, sondern in zwei semantische Kategorien zerfällt, von denen eine (repräsentiert durch какóвъ ‘wie beschaffen’) sich auf ‘Eigenschaft’, und die andere (repräsentiert durch колѝкъ, елѝкъ ‘wie vielter’) auf ‘Maß’ bezieht. Ihre Einordnung in dieselbe Gruppe hörte vermutlich damit zusammen, dass sie alle zur nennwörtlichen Beugungsart der „abgekürzten“ (in seiner Auffassung) Beiwörter gehören. Ihnen entsprechen hinweisende (ѿвещáтелнаѧ) Beiwörter, welche die gleiche morphologische Ausprägung haben: такóвъ, сѝцевъ ‘solcher’, толѝкъ, селѝкъ ‘so vielter’. Zu diesen zwei Gruppen der Beiwörter fügte Smotryc'kyj indessen noch sieben andere hinzu, und zwar unter Benutzung sehr verschiedenartiger Sonderungskriterien. Seine Auflistung der Typen umfasst namentlich außerdem das eigentliche (совершéнное) oder nicht abgeleitete Beiwort wie крѣпкїй ‘fest, stark’, das denominative (ѡтимéнное) Beiwort wie желѣзный ‘eisern’, das Zahlwort (числЍтелное) wie трѝ ‘drei’, das Ordnungszahlwort (чинЍтелное) wie трéтїй ‘dritter’, das besitzanzeigende (притѧжáтелное) Beiwort wie Петровъ ‘Peters’ oder ὄтчїй ‘väterlich’, das herkunftanzeigende (ѡтéчественное) Beiwort wie РЍмскїй ‘römisch’ oder ᾿Алеѯандрíйскїй ‘alexandrinisch’ und den Volksnamen (бзыческое) wie Грéческїй ‘griechisch’ (Smotryc'kyj 1618: В-Вг). Im Unterschied zu Fragebeiwörtern und hinweisenden Beiwörtern sind die meisten anderen Typen mit Formen exemplifiziert, welche die „pronominale“ Beugungsart vertreten. Diese morphologische Diskrepanz sowie die Duplizität der adjektivischen Fragefürwörter im Kirchenslawischen haben wahrscheinlich dazu beigetragen, dass какóвъ in Smotryc'kyjs Grammatik nicht zu Probierstein der Zugehörigkeit der Namen zu Beiwörtern wurde. Eine Folge davon soll sein Streben gewesen sein, diese Wortklasse enumerativ abzugrenzen, was aber nur eine mittelmäßig strukturierte Liste der sich überschneidenden Unterarten des Beiworts ergab.

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Dem Polnischen waren die archaischen Züge des kirchenslawischen Sprachbaus nicht eigen. Erleichtert wurde Kopczyńskis Aufgabe dadurch, dass seine Muttersprache kein Korrelat des ksl. колѝкъ, елѝкъ besaß; ferner ließ er außer Acht die noch in Woynas (1756: 207) Grammatik behandelten, aber schon wohl alternden, besitzanzeigenden Beiwörter wie oycow, die eigentlich unter die Frage czyj? ‘wessen?’ gefallen wären. Ganz im Sinne der späteren Bemerkung Humboldts (1830: 167), dass das „Pronomen […] in den ganzen grammatischen Bau verwachsen“ ist, konnte er deshalb die morphologische Eigenart der polnischen Nenn- und Eigenschaftswörter mit Hilfe der Fragefürwörter kto, co bzw. iaki veranschaulichen. Auch wenn es bloß ein didaktischer Handgriff war, entsprach er vollkommen der sprachlichen Wirklichkeit: Die Begriffsbestimmung (definitio) des Nomens erfasst seinen echten und allgemeinen Kennzeichen, Benennung der Dinge und ihrer Eigenschaften zu sein. Dieses Merkmal ist aus der Natur der Nomina, nicht aus der Behauptung der Grammatiker ermittelt, und es ist allen Nomina angemessen, einschließlich derer, die keine Beugung durch Zahle und Fälle (per Numeros & Casus) aufweisen. Noch verständlicher für die Kinder wird die Natur der Nomina erläutert, wenn man sagt, dass sie auf die Fragen kto ‘wer’? co ‘was’? iaki ‘welcher’ bzw. ‘wie beschaffen’? usw. antworten14.

Die Erwähnung der „Grammatiker“, deren „Behauptung“ der wahren „Natur der Nomina“ zuwiderlief, hatte eine konkrete Zielscheibe: sie galt der im damaligen polnischen Schulwesen vorherrschenden „alvarischen Tradition“ (Stasiewicz-Jasiukowa 1983: 270). Das vom portugiesischen Nachnamen Álvares abgeleitete polnische Wort alwar war lange Zeit ein Synonym für Lateinkenntnis. Noch im 19. Jh. konnte man z. B. in einem an die Rabelaisische Episode der Glocken von Pariser Frauenkirch anspielenden Zeitungspamphlet lesen: […] ein Glockenturm ohne Glocken ist wie ein Schönredner ohne Zunge, wie ein Blinder ohne Stock, ein Dichter ohne Reim, ein Richter ohne Tasche, ein Student ohne Alwar15.

14 “Opisánie Imienia (definitio) zámyka prawdziwą i powszéchną iégo céchę, żé iést názwiskiem Rzéczy i ich Przymiotow. Własność tá wyciągniona iést z nátury Imion, nié z wymysłu Grámátykòw, á służy wszystkim Imionom tym náwét, ktòre niéodmiéniają się przéz Liczby i Przypadki (per Numeros & Casus.) Náturá Imion zrozumiáley iészczé opisuie się dla dzieci, mowiąc żé one odpowiádáją ná pytánie kto? co? iaki? &c.” (Kopczyński 1778: 99 [2. Pg.]). 15 “[…] dzwonnica bez dzwonów jest to samo co krasomówca bez języka, co ślepy bez kija, poeta bez rymu, sędzia bez kieszeni, student bez alwara” (Bartoszewicz 1897: 113).

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Die ursprünglich 1572 in Lissabon herausgebrachte Sprachlehre von Manuel Álvares war tatsächlich mit ihren ca. 600 weltweit erschienenen Ausgaben (davon über 90 in Polen-Litauen) eine außerordentliche Erfolgsgeschichte im Bereich des Lateinunterrichts (Colombat – Gonçalves 1998: 96; Fernandes 2006-2007: 85). In den ukrainischen Ländern war sie im 17. und 18. Jh. die lateinische Grammatik par excellence (Vakulenko 2011: 88ff.; Wakułenko 2012: 379f.; Wakúlenko 2014: 223f.). Manche Ausgaben der Sprachlehre von Álvares im Auslande wiesen in verschiedenem Maße Elemente der Anpassung an die Bedürfnisse der jeweiligen anderssprachigen Leserschaft auf. Von solcher Art war in Polen ihre erstmals 1749 zu Kalisch veröffentlichte verbesserte Version, welche die jüngsten italienischen und deutschen Editionen berücksichtigte und auch für die einheimischen Lerner bestimmten Einflechtungen enthielt. Sie hatte insgesamt mindestens 10 Auflagen, zu denen man jedoch noch eine in den westlichen Bibliographien nicht beachtete Potschajiwer Ausgabe von 1782 zurechnen muss. Das berühmte MariäEntschlafens-Kloster in der westukrainischen Stadt Potschajiw befand sich damals in den Händen des griechisch-katholischen Basilianerordens, der einen neuen Druck des Alwars zum Gebrauch des jüngeren Mönchtums besorgte (Vakulenko 2011: 90ff.; Wakúlenko 2014: 224ff.). Von besonderem Interesse ist diese Ausgabe deshalb, weil sie außer dem ersten Buch der Sprachlehre von Álvares in Kalischer Version einen auf Polnisch verfassten anonymen Text unter dem Titel Zaprawa grammatyczna ‘Einführung in die Grammatik’ enthielt. Dieses allem Anschein nach in Potschajiw entstandenes Werkchen auf 30 nicht nummerierten Seiten hatte zum Ziel, den ukrainischen Lernern, die damals auch das Polnische gut beherrschten, das Verständnis des lateinischen Originals zu erleichtern. Zu diesem Zweck wurden hier und da auch inhaltliche Modifikationen im Verhältnis zum Grundtext eingeführt. Was die uns beschäftigende Frage der Unterscheidung von Nenn- und Beiwörtern angeht, ist der lateinische Wortlaut des Potschajiwer Alwars wie folgt: Nomen duplex eſt; SUBSTANTIVUM, ſeu Fixum, & ADJECTIVUM, ſeu Mobile (Álvares 1782: 189) ‘Das Nomen ist zweifach, ein substantives oder festes, und ein adjektives oder bewegliches’.

Diese aus Kalischer Drucken reproduzierte Formel ist jedoch in der Editio princeps gar nicht vorhanden, wo man stattdessen eine Auflistung der fünf Typen von Nomina (proprium, appellatiuum, collectiuum,

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subʃtantiuum, adjectiuum) zu lesen bekommt (Álvares 1572: 48). Noch wichtiger fehlt beim „echten“ Álvares die Charakterisierung des Nennworts als „festes Nomen“ und des Beiworts als „bewegliches Nomen“. Die Frage nach der Identität des Autors dieser Ergänzungen ist schwer zu beantworten. Immerhin ist darauf hinzuweisen, dass das Nennwort genauso, d. h. als „ſubſtantivum, ſeu fixum“ in der theoretisch stark an Álvares anlehnenden portugiesischen Grammatik von Bento Pereira (1672: 5) beschrieben wird. Das Gegensatzwort mobile bleibt aber in seiner Definition des Beiworts aus (Pereira 1672: 6f.), wahrscheinlich deshalb, weil nicht alle portugiesischen Beiwörter der Movierung unterliegen. Die Opposition fixum — mobile erscheint dagegen eben derart in einer „sorgfältig verbesserten“ Edition der alvarischen Sprachlehre (Álvares 1730: 131), die in Italien in der zweiten Hälfte des 17. und im 18. Jh. große Popularität genoss und mehrere Auflagen hatte. Von dort wurde sie mutmaßlich in die Kalischer-Potschajiwer Version übernommen. Da aber die Movierung den Unterschied zwischen Nenn- und Beiwörtern nur teilweise begründet (sowie im Latein als auch im Portugiesischen oder Italienischen), wurde in allen erwähnten Ausgaben auch das aus dem Erstdruck stammende (und weiterentwickelte) Kriterium der semantisch-syntaktischen Eigenständigkeit beibehalten, die nur auf das Nennwort zutrifft. Vgl.: (1572) Ein Nennwort ist, welches im Satz allein stehen kann, wie Dux imperat, miles obtemperat ‘Der Heerführer befehlt, der Soldat gehorcht’16. (1730) Ein Nennwort oder ein stetes Nomen ist, welches im Satz allein stehen kann, wie Dux imperat, miles obtemperat17. (1782) Ein Nennwort ist, welches, mit einem Zeitwort verbunden, an und für sich selbst einen sinnvollen Satz bilden kann, wie Dux imperat, Miles obtemperat, Puer ludit ‘Der Bub spielt’, Liber jacet ‘Das Buch liegt’18.

Dagegen bedürft das Beiwort im Prinzip einer Verbindung mit dem Nennwort, um in den Satzbau sinnvoll eingegliedert zu werden: (1572) Ein Beiwort ist, welches im Satz ohne offenes oder verborgenes Nennwort nicht stehen kann19. 16 “Subſtantiuum nomen eſt, quod per ſe in oratione eſſe poteſt, ut Dux imperat, miles obtemperat” (Álvares 1572: 48). 17 “Subſtantiuum, ſeù fixum nomen eſt, quod per ſe in oratione eſſe poteſt, ut Dux imperat, miles obtemperat” (Álvares 1730: 131). 18 “Subſtantivum eſt, quod per ſe cum verbo ſenſum facere poteſt in oratione, ut Dux imperat, Miles obtemperat, Puer ludit, Liber jacet” (Álvares 1782: 189). 19 “Adjectiuum eſt, quod in oratione eſſe non poteſt ſine ſubſtantiuo apertè vel occulte” (Álvares 1572: 48).

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(1730) Ein Beiwort oder ein bewegliches Nomen ist, welches im Satz ohne offenes oder verborgenes Nennwort nicht stehen kann20. (1782) Ein Beiwort ist, welches im Satz ohne offenes oder verborgenes Nennwort keinen Sinn ergeben kann21.

Im folgenden Beispiel sind die Verbindungen zwischen den Beiwörtern und den Nennwörtern offen (apertè) dargelegt: Dux prudens, ſi ſtrenuos milites, dictóque audientes habeat, facile hoſtes ſuperabit. „Ein kundiger Heerführer, wenn er forsche und gehorsame Soldaten hat, wird die Feinde leicht besiegen.“

Es gibt aber daneben Sätze, in denen keine Nennwörter auftauchen, wie z. B.: Qui tertiana laborant, non veſcuntur bubula. „Die an dreitägigem Leidenden sind mit Rind(fleisch) nicht zu nähren.“

In solchen Fällen soll man die nur verborgen (occultè) daseienden Nennwörter hinzudenken, um den Sinn des Satzes zu begreifen: tertiana febri ‘an dreitägigem Fieber’, bubula carne ‘Rindfleisch’ (Álvares 1572: 48; vgl. Álvares 1730: 131; 1782: 189). Für die Lateinlerner, die in manchem Wörterbuch lesen konnten, dass die Wörter tertiana(e) und bubula normalerweise nennwörtlich gebraucht werden, war das gewiss keine leicht nachvollziehbare Erklärung (eben deshalb muss man später versucht haben, sie mit dem Kriterium der Movierung zu ergänzen). Doch war die semantisch-syntaktische Eigenständigkeit der Nennwörter bzw. Uneigenständigkeit der Beiwörter das einzige zuverlässige Kriterium, mittels welches Álvares es für möglich hielt, eine durchgehende gegenseitige Abgrenzung der beiden Wortklassen sauber zu vollziehen. Nach dem Studium der Philosophie in Coimbra kannte er sich natürlich mit der Sprachtheorie der Modisten aus, die eine Abhängigkeit der grammatisch-syntaktischen Funktion der Substantive und Adjektive von ihrer jeweiligen Bezeichnungsart thematisiert hatte, welche letztere von den entsprechenden Seinsarten als Substanz bzw. Akzidenz hergeleitet wurde (Beuerle 2010: 243ff.). Diesen Weg wollte jedoch Álvares nicht einschlagen, weil er vermied, die Grammatik mit der Metaphysik zu vermischen. Eben in diesem Sinn — anders als im sonst sehr nützlichen 20 “Adjectiuum, ſeù Mobile eſt, quod in oratione eſſe non potest ſine ſubſtantivo apertè vel occultè” (Álvares 1730: 131). 21 “Adjectivum est, quod in Oratione ſenſum facere non poteſt sine Subſtantivo aperto vel occulto” (Álvares 1782: 189).

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Artikel von Fernandes (2006-2007: 90) — wäre seine Bemerkung zu deuten, „die Jünglinge sollen sich mit der Erlernung der Syntax vergnügen, die Substanz aber und die Akzidenz den Dialektikern überlassen“22. Rein sprachliche Bezugspunkte konnte er aber weder in den Flexionsendungen noch in der Movierung vorfinden. In der Fügung miles gregarius ‘gemeiner Soldat’ ist z. B. miles zweifellos ein „stetes“ Sach- oder Nennwort und gregarius ein Eigenschafts- oder Beiwort. Besonders im Neulatein konnte jedoch gregarius, „stet“ geworden, auch allein dieselbe Bedeutung (‘Gemeiner’) ausdrücken. Seine Endung {-us} gibt dabei kein Anhalt, um diese Form eindeutig als Nenn- oder Beiwort zu klassifizieren (das gilt auch fürs Portugiesische, wo beide Glieder der entsprechenden Fügung soldado raso die gleiche Endung haben). Auch wenn man sagen könnte, dass gregarius die „Sache“ nach ihrer „Eigenschaft“ bezeichnet, wäre diese Erklärung nicht zureichend, um gregarius vom „steten“ Paradenennwort dux ‘(Heer)führer’ zu unterscheiden, einer Bezeichnung, der ebenfalls die „Eigenschaft“ des Führens zugrunde liegt. Konzipiert als Eigen- bzw. Uneigenständigkeit, war es schließlich die Valenz, die Álvares als zwar kompliziertes, aber letztlich adäquates Differenzierungskriterium dienen sollte. Bekanntlich ist ihm die Ausklammerung der Muttersprache der Lateinlerner vorgeworfen worden (Fernandes 2006-2007: 88f.), doch war seine Herangehensweise an die gegenseitige Abgrenzung der Nenn- und Beiwörter dem grammatischen Bau sowie des Lateins, als auch des Portugiesischen und der anderen romanischen Sprachen angemessen. Die Potschajiwer Zaprawa hatte die Aufgabe, slavischen Lernern das Begreifen der alvarischen Doktrin zu erleichtern. Deshalb gab sie oft zwei Definitionen eines und desselben Terminus an, von denen eine aus Álvares übersetzt war, während die andere eine verständlichere Alternative darbot. So wurde auch der Begriff ‘Nomen’ behandelt: Nomen heißt der erste Redeteil, der durch Fälle gebeugt oder dekliniert wird und keine Tempora ausdrückt.

Oder: Nomen heißt der erste Redeteil, mittels dessen ein Ding oder eine Eigenschaft des Dinges ausgedrückt wird, z. B. człowiek, uczony ‘Mann, gelehrter’, ziemia, czarna ‘Erde, schwarze’, pole, szerokie ‘Feld, breites’ usw.23 22 “Sint […] contenti adoleſcentes ſyntaxeos cognitione: ſubſtantiam, & accidens relinquãt dialecticis” (Álvares 1572: 113). 23 “JMIE. ieſt Iwsza część mowy, ktòra ſię odmienia i ſkłania przez ſpadki, â czaſow nie wyraża. Albo JMIE ieſt I. część mowy, ktòrą ſię wyraża Rzecz iaka, lub Przymiot rzeczy. n. p. człowiek uczony. ziemia, czarna. Pole, ſzerokie &c.” (Zaprawa 1782).

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Die zweite Formulierung ist klar an Kopczyński (1778: 15) angelehnt, und das war eine vom Verfasser der Zaprawa bewusst getroffene Wahl, da er die ganze örtliche Sprachlehrschreibungstradition (fürs Latein, Kirchenslawische und Polnische) kennen musste. Die zuvor praktizierten Kriterien zur Unterscheidung von Nenn- und Beiwörtern waren die grammatische Valenz, die Movierung, die semantisch-syntaktische Eigenständigkeit und die allgemeine grammatische Bedeutung der beiden Wortklassen. Der polnische und ukrainische Sprachbau drängte aber dem Verfasser mächtig die letztere Entscheidung auf. Das polnische Äquivalent von miles gregarius ist nämlich żołnierz szeregowy, eine Fügung, deren beide Glieder vom morphologischen Standpunkt aus (durch ihre Endungen {-∅} und {-y}) scharf miteinander kontrastieren. Wie das lateinische gregarius, kann szeregowy im Polnischen nennwörtlich verwendet werden, aber auch in diesem Fall wird es als ein Eigenschaftswort begriffen — zum Unterschied von der Ableitung szeregowiec ‘Gemeiner’ (ohne Gegenstücke im Latein oder im Portugiesischen), die eindeutig zur Klasse der Nennwörter gehört. (Genauso verhält sich die Sache mit den ukrainischen Entsprechungen рядовий жовнір, рядовий und рядовик). Deshalb lautet es in der Zaprawa wieder ganz im Einklang mit Kopczyński (1778: 25): Das Nennwort ist ein Wort, das irgendein Ding bezeichnet, z. B. Bòg ‘Gott’, człowiek ‘Mensch’ usw.24 Das Beiwort ist ebenfalls ein Wort, das eine Eigenschaft des Dinges bezeichnet, z. B. swęty ‘heiliger’, uczony ‘gelehrter’ usw.25

In diesem Fall sind interessanterweise die beiden im alvarischen Grundtext von 1782 benutzten Kriterien der Movierung und der Eigenständigkeit ganz einfach weggelassen. Stattdessen wird das fürs Polnische und Ukrainische natürliche Kriterium der morphologisch ausgedrückten grammatischen Bedeutung aufs Latein übertragen. Diese höchst abstrahierte Bedeutungsopposition entzieht sich klarer Definition und stimmt gewiss mit der semantischen Opposition der Wörter wie Ding und Eigenschaft nicht überein, doch ist sie dank ihrer morphematischen Materialisierung im Bewusstsein der polnischen und ukrainischen Muttersprachler fest eingeprägt. 24 “RZECZOWNIK ieſt wyraz znaczący Rzecz iaką. n. p. Bòg, człowiek &c.” (Zaprawa 1782). 25 “PRZYMIOTNIK ieſt wyraz także, znaczący Przymiot rzeczy. n. p. ſwęty, uczony &c.” (Zaprawa 1782).

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In der Ausarbeitung der polnischen grammatischen Terminologie war Kopczyński ein Bahnbrecher (Stasiewicz-Jasiukowa 1983: 275f.). Für nomen substantivum und nomen adjectivum bat er je zwei Entsprechungen dar: imie rzeczowne oder rzeczownik und imie przymiotne oder przymiotnik. Genau wie im Paar szeregowy ~ szeregowiec handelt es sich um verschiedene Ausdrucksweisen („beiwörtliche“ und „nennwörtliche“) eines und desselben Begriffs. Der Verfasser der Zaprawa entschied sich eindeutig für die letztere Ausdrucksweise: in seinem Text erscheinen nur die nennwörtlichen Termini rzeczownik und przymiotnik. Wenn die Beiwörter rzeczowne und przymiotne — soll man Álvares glauben — einer Vervollständigung mit dem Nennwort imie ‘Nomen’ bedürfen, macht dagegen der Gebrauch von rzeczownik und przymiotnik diesen übergeordneten Begriff im Prinzip überflüssig. Dadurch wird der Weg frei zu einer Umformung der Hierarchie der Wortklassen: von Unterarten des Redeteils Nomen können das Nennwort und das Beiwort zu selbständigen Redeteilen aufrücken (was freilich in der Zaprawa noch nicht geschah). Es ist lange her darauf hingewiesen worden, dass verschiedene Sprachen, sogar vom „griechisch-lateinischen“ Typus, in verschiedenem Maße adjektivreich sind (Arnauld – Lancelot 1660: 32). In quantitativer Hinsicht stehen das Polnische und das Ukrainische den beiden klassischen Sprachen hierin nicht nach; in formaler Hinsicht unterscheiden sie sich von ihnen durch deutliche morphematische Markierung der Opposition von Substantiv und Adjektiv, die zur Auffassung der beiden Wortklassen als selbständige Redeteile aufgrund ihrer grammatischen Allgemeinbedeutung im 18. Jh. beigetragen haben mag. Dasselbe Kriterium rückte gleichzeitig auch in anderen Grammatikschreibungstraditionen voran, was einen interessanten Vergleich der zugrundeliegenden Spracherscheinungen verspricht. Das Verhältnis zwischen den typologischen Merkmalen verschiedener (nicht unbedingt „exotischer“) Sprachen und den Zwischenfällen der Konzeptualisierung ihrer Wortklassensysteme stellt einen weiteren attraktiven Forschungsgegenstand dar. LITERATURVERZEICHNIS ALFIERI, Luca. 2014. The Birth of a Grammatical Category: The Case of the Adjective Class. Studi e saggi linguistici 52 (1). 141-175. ÁLVARES, Manuel. 1572. Emmanuelis Alvari e Societate Jeʃu de Inʃtitutione Grammatica libri tres. Olyſſipone: Barrerius. —. 1730. Celeberrima, et emendatiʃʃima Emmanuelis Alvari, e Societate Ieʃu Grammatica cum indice. Atque cum futurorum mixtorum additione. Baſſani: Remondinus.

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ASPECTOS CONTRASTIVOS EN LA CONFIGURACIÓN HISTÓRICA DE LAS GRAMÁTICAS DEL ESPAÑOL: LA CUESTIÓN DEL MULTILINGÜISMO PENINSULAR* María José MARTÍNEZ ALCALDE – Mercedes QUILIS MERÍN (Universitat de València)

Abstract: Castilian grammar originated in the theoretical and didactic framework of the grammar of classical languages, and in a context of historical coexistence with other languages on the Iberian peninsula. Many references to this multilingual reality can be found in Castilian grammaticography from its beginnings, although they have been used for different purposes. In this contribution, we look at how these references have functioned in various Castilian grammars, from the publication of Nebrija’s work to the grammars published in Spain in the eighteenth century, prior to the first treatise of the Real Academia Española (1771), and taking into account the notions of vertical and horizontal multilingualism that can be applied to the grammatical analysis of Spanish in this stage.

Introducción La historia de la gramatización de las lenguas se vincula a procesos contrastivos entre dualidades dentro de una misma lengua o en comparación con otras: la emergencia de una reflexión (o actividad) gramatical parece estar ligada a la presencia de una dualidad percibida: sea la dualidad entre lengua oral y escritura, sea la dualidad entre una lengua arcaica y la lengua del presente, sea la dualidad entre lengua materna y lengua(s) extranjera(s). El “reflejo gramatical”, pues, parece tener su origen en una experiencia “diferencial”. (Swiggers 2014: 723)

Entre estas dualidades, la más evidente en las primeras gramáticas de las lenguas vulgares es la que se establece entre estas y las lenguas clásicas. En la etapa bajomedieval, el papel auxiliar de esas lenguas vulgares * Este trabajo se inscribe en el proyecto HISLECDIAC (Historia e historiografía de la lengua castellana en su diacronía contrastiva) con referencia FFI2017-83688-P, financiado por la Agencia Estatal de Investigación (AEI) y el Fondo Europeo de Desarrollo Regional (FEDER) dentro del Programa Estatal de Fomento de la Investigación Científica y Técnica de Excelencia.

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para la enseñanza del latín se hace evidente en las gramáticas proverbiandi, donde se observa no solo su utilización como recurso didáctico para el acceso a la lengua clásica, sino también la realidad multilingüe peninsular que muestran las glosas escritas en catalán, aragonés, valenciano y castellano (Ridruejo 1977, Esparza 2002). El castellano inicia su proceso de gramatización en contacto con el modelo teórico y didáctico proporcionado por las gramáticas de las lenguas clásicas, pero también en un contexto particular de convivencia histórica con otras lenguas dentro de la península ibérica, frente a las que llega a caracterizarse como lengua española por su carácter general, pero no único. Su codificación gramatical se plantea, por tanto, en el marco de un multilingüismo vertical y horizontal (Swiggers – Van Rooy 2017, Swiggers – Szoc – Van Hal 2018): el vertical afectaba a la enseñanza de las lenguas clásicas, particularmente del latín; pero hay, además, un multilingüismo horizontal en los territorios en los que se hablaban otras lenguas distintas del castellano. La referencia a esta realidad multilingüística está presente desde las primeras gramáticas de la lengua castellana y atiende a propósitos diversos a lo largo del tiempo. Trataremos a continuación algunos de ellos en la etapa que transcurre entre los primeros pasos de la gramaticografía del castellano y la publicación de la primera gramática de la Real Academia Española. De Nebrija al siglo XVI La gramática castellana de Nebrija es deudora del modelo gramaticográfico latino y de los procedimientos didácticos utilizados para su enseñanza, entre ellos, particularmente, el recurso a las lenguas vulgares del método proverbiandi (Calvo – Esparza 1993). Las referencias a la reducción a arte de las lenguas clásicas son parte explícita del argumentario del prólogo de Nebrija en defensa de su obra. No se menciona en él, sin embargo, la posición del castellano frente a las otras lenguas de España, que solo aparecen cuando Nebrija explica la utilidad de su tratado para enseñar la lengua castellana a los habitantes del reino que no la tenían como propia, equiparándolos así a los hablantes extranjeros que son los destinatarios del libro quinto: I cierto assi es que no sola mente los enemigos de nuestra fe q[ue] tiene[n] la necessidad de saber el lenguaje castellano: mas los vizcainos. navarros. franceses. italianos. τ todos los otros que tienen algun trato τ conversacion en españa τ necessidad de nuestra lengua: si no vienen desde niños ala deprender por uso: podran la mas aina saber por esta mi obra. (Nebrija 1492: sin paginar)

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El camino abierto por Nebrija para la gramática castellana no encuentra continuidad en España en el siglo XVI en tratados dirigidos a los propios hablantes, mientras que en los destinados a extranjeros1, lo habitual es la apología de la lengua o la mención a la conveniencia de su aprendizaje como lengua general de España. Así sucede en la gramática de Cristóbal de Villalón, publicada en Amberes en 1558 dentro del importante foco editorial de los Países Bajos (Swiggers 2006). Villalón comienza su “Prohemio al lector” con una alabanza al “valor, elegançia i perfeçion de la lengua castellana” y no hace mención a ninguna otra lengua peninsular. Por el contrario, la variedad de lenguas con las que convive el castellano en la Península es la cuestión que abre las gramáticas anónimas publicadas en Lovaina en 1555 y 1559 por Bartolomé Gravio, editor de tratados de distinto tipo destinados a la enseñanza de lenguas2. La publicada en 1555 presenta un texto trilingüe (español, latín y francés) que constituye una muestra del multilingüismo horizontal y vertical del Flandes del siglo XVI (Swiggers – Van Rooy 2017: 100, Swiggers – Szoc – Van Hal 2018). En su comienzo, se advierte lo siguiente al hilo de la cuestión del nombre de la lengua que se quiere enseñar: Esta lengua de la qual damos aqui preçeptos, se llama Hespañola: llamasse assi, non porque en toda Hespaña se hable vna sola lengua, que sea vniversal à todos los habitadores della, porque ay otras muchas lenguas: sino, porque la mayor parte de Hespaña la habla. Laqual de poco tiempo aca ha florescido, y se ha pulido por muchos escritos. Ciertamente, esta lengua propriamente se deue llamar Castellana, porque es propria a la nacion que llaman Castellana, que los Romanos antiguamente, contaban por Hespaña Tarracone[n]se. Esto baste en quanto a la declaracion del vocablo.

La puntualización sobre la situación lingüística de España, que se realiza aquí de forma escueta de acuerdo con la brevedad y carácter eminentemente práctico del texto gramatical que encabeza, contrasta con el tono y la amplitud dedicada a esta cuestión en la gramática anónima, esta vez monolingüe en español, publicada también por Gravio en 15593. Frente 1

Véase Sáez Rivera (2007) para el periodo comprendido entre 1640 y 1726. Entre ellos, la edición en 1551 del Vocabulario de quatro lenguas de Noël de Berlaimont, en cuyo prefacio, dentro de la línea apologética usual en este tipo de obras, Gravio señala que la “langue Castiliane”, término que utiliza de manera alternativa con el de “espaignolle”, es “la plus excellente de toute Espaigne”. Sobre la obra de Berlaimont en el contexto de las publicaciones flamencas multilingües del siglo XVI, véase Swiggers (2006) y Swiggers – Szoc – Van Hal (2018). 3 Sobre la obra y la peculiaridad de su introducción, desde perspectivas diversas, véase Gómez Asencio (1998), Swiggers (2006), Rodrigo (2015), Cruz Casáñez – Swiggers (2015), Swiggers – Szoc – Van Hal (2018), y Martínez Alcalde (2020). 2

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a la obra de 1555, que comienza aludiendo al nombre de la lengua española, la de 1559 se abre con estas líneas: “Quatro son, i mui diferentes entre si, los lenguajes, enque hoi dia se habla en toda España”. Estas lenguas son, por este orden, el lenguaje que “llaman Vazquense”, la “lengua araviga”, la “lengua catalana” y la que denomina siempre “lengua vulgar de España”. El texto informa sobre el origen y extensión geográfica de cada una de ellas; pero, sobre todo, establece una valoración contrastiva basada en su antigüedad y su cultivo literario en la que la lengua que el tratado pretende enseñar no se lleva la mejor parte. El vasco destaca porque “es mui notorio (como paresce alos mas graves varones) que esta es la mas antigua lengua entre todas las otras, que se hablan por toda España en este tiempo”, mientras que el árabe, hablado en distintos territorios peninsulares, ocupa el segundo lugar por “su antigua i noble descendencia” y “por haver escrito en ella muchos Españoles bien, i agudamente diversas obras en todas las artes liberales”. A continuación, se hace una apasionada defensa del catalán y se enfatiza que, “dexando aparte muchas i mui buenas razones”, merece el tercer lugar porque “no se han escrito en toda España tantos, tan buenos, i tan sotiles libros en prosa, i metro, como en esta lengua Catalana”. Solo en cuarto lugar y en un tono poco entusiasta, se refiere a la que, subrayando la novedad de la denominación, llama “lengua vulgar de España”: El quarto lenguaje, es aquel, que io nuevamente llamo, Lengua Vulgar de España, porque se habla, i entiende en toda ella generalmente, i en particular tiene su assiento en los réinos de Aragón, Murcia, Andaluzïa, Castilla la nueva, i vieia, Leon, i Portugál: aunque la lengua Portoguesa tiene tantas i tales variedades en algunas palabras, i pronunciaciones, que bie[n] se puede llamar lengua de por si.

Las razones para evitar las denominaciones “lengua española” y “lengua castellana” se basan en los criterios utilizados a lo largo de la argumentación contrastiva: no es la única lengua de España, ni la más antigua ni la de “mayor lustre” literario. Rechaza que sea en Castilla donde más florece y que, por razones históricas, a Aragón y León les correspondan menos derechos de origen sobre la esa lengua vulgar de España, nombre que basa únicamente en su extensión geográfica y su uso, con objeto de evitar “todo perjuizio i contienda” entre las distintas lenguas: A esta, que io nombro Vulgar, algunos la llamaron lengua Española, en lo qual, a mi parescer, erraron, pues vemos que en España hai mas de una lengua; i otras mas antiguas, que no esta, i de mas lustre, por los mas escritores, que han tenido. Otros la llamaron Castellana, dandole en nombre dela provincia de Castilla, donde (segun se dize) ella mas floresce; lo qual,

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aunq[ue] no paresce desaforado, todavia es nombre ambicioso, i lleno de imbidia, pues es mas claro que la luz del sol, que los reinos de León, y Aragón tiene maior y mejor derecho en la lengua vulgar, que no el reino de Castilla, i esto por tres razones: la primera, porque estando Castilla debaxo la sujecion de reies Moros, do no se hablava sino en Aravigo, en Aragon, i Leo[n] reinavan reies Cristianos, en cuio reino entonces ia se hablava en la lengua q[ue] ellos quieren no[m]brar Castellana […] Por las quales causas, i otras q[ue] adrede callo, me parescio nombrarla no Española. ni Castellana, sino Vulgar, como siempre la llamaré en toda esta obra; porq[ue] siendo la mas vulgar, la mas usada, i la que mas tierra ocupa en toda España, fue necessario hallarle un nombre conforme alo que ella es, para q[ue] se diesse a cada uno lo suio, quitando todo perjuizio i co[n]tienda.

La lengua castellana ocupa, por tanto, el último lugar entre las de España según los criterios de antigüedad y cultivo literario, evitando otros posibles argumentos que podrían favorecerla. Entre ellos estaría el haber recibido una codificación gramatical, algo a lo que sí hace referencia Villalón (1558) en la apología del castellano que, como hemos indicado, abre el “Prohemio” de su gramática, cuando afirma: “Todos cuantos hazen cue[n]ta de las lenguas y de su auctoridad dizen, que la perfeçion y valor dela lengua se deue tomar y deduçir de poder ser reduçida a arte” (Villalón 1558: sin paginar). Frente a esto, parece primar en el tratado anónimo de 1559 la consideración de las gramáticas como instrumentos4 meramente didácticos para la enseñanza de lenguas, sin que ello repercuta en su prestigio. Se advierte con claridad en esta obra, por otra parte, que el origen de la “lengua vulgar de España” está en la corrupción del latín; pero también aquí se insiste en la mezcla de lenguas que lleva a la alteración de la propiedad latina, contrastándola con la mayor proximidad del portugués a la lengua madre5: Esta lengua Vulgar tiene su origen de la Latina, sino que co[n] el comercio i aun co[n] el imperio de muchas i mui peregrinas naciones, como Africanos, Godos, Vandalos, Vnos, Alanos i otras; q[ue]da tan mudada, i deshecha de

4 Sobre los tratados para la codificación como instrumentos lingüísticos sujetos al devenir histórico, véase Auroux (1994), Swiggers (2003). 5 Considera al portugués dentro del castellano, pero advierte: “Aunque la lengua Portoguesa [sic] tiene tantas, i tales variedades en algunas palabras, i pronunciaciones, que bien se puede llamar lengua de por si; toda via no es apartada realmente de aquella, que io llamo vulgar, antes son vna mesma cosa, manaron de una mesma fuente, tienen en todo, i por todo vna mesma descendencia, saluo que la Portuguesa se paresce algo mas con la madre de entrambas, la lengua Latina”. Sobre la consideración histórica del portugués como variante del castellano, véase Gonçalves (2006). No nos detenemos en este trabajo en el caso de la gramaticografía portuguesa, que presenta características diferenciadas en su relación con la castellana.

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su propiedad, i natural ser, admitiendo en su habla palabras, ace[n]tos, i pronu[n]ciaciones estranjeras, q[ue] ha resultado, i venido a hazerse una lengua de por si, co[m]puesta de la latina, i de las sobredichas; de tal manera q[ue] tenga mui mucho mas delo latino q[ue] de las otras, tanto que claramente sele paresca [sic] ser aq[ue]lla mesma, que antiguamente se usava en Roma: por do[n]de no sin causa se puede llamar esta n[uest]ra vulgar, lengua Latina alterada, i corro[m]pida.

La pluralidad lingüística peninsular en las gramáticas castellanas del siglo XVII publicadas en España Las connotaciones negativas del origen corrupto de las lenguas romances en general y del castellano en particular, destacadas en el texto de la gramática anónima de 1559 que acabamos de citar, propiciaron el éxito de la peregrina idea de una lengua castellana anterior a la llegada del latín a la Península, expuesta detalladamente por Gregorio López Madera (1601). La defensa de esta teoría estuvo en el germen de las dos primeras gramáticas castellanas publicadas en España tras la de Nebrija, en las que se intenta dar razón de la propiedad del castellano (Lliteras 2002): las Institvciones de la gramatica española (1965 [1614]) de Bartolomé Jiménez Patón y el Arte de la lengua española castellana (1954 [1625]) de Gonzalo Correas. En el breve tratado de Jiménez Patón no hay referencias al multilingüismo peninsular, ni siquiera cuando se refiere a la presencia en el español de dicciones “de otras lenguas, como de la gotica, arabiga, hebrea, latina (porque estas naciones particularmente la an abitado)” y añade solo las recibidas “de la francesa, italiana, flamenca, alemana y otras (por la comunicación y correspondencia)” (Jiménez Patón 1965 [1614]: 105). Sin embargo, la defensa de la tesis del castellano primitivo se refleja en la arquitectura del Arte de la lengua española castellana de Correas, ya que a ella se dedican los capítulos que abren y cierran la obra6, y en ambos aparecen menciones a las distintas lenguas peninsulares. En el primero, trata “Del orixen de la lengua castellana o española” remontándose a una etapa anterior a la llegada de los romanos en la que “pudo comenzar la diferenzia de dialetos que se conozen en España, diferentes algo de la lengua comun i Castellana en las provincias marítimas i esteriores adonde los estranxeros paravan Portugal, Galizia, Vizcaia, Cataluña i Valenzia” (Correas 1954 [1625]: 18). Correas utiliza la variedad de lenguas conservadas en la Península como recurso argumental 6

Estos capítulos no aparecen en el Arte kastellana del Trilingüe de tres artes (1627).

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para defender la pervivencia del castellano primitivo tras la llegada de los romanos, ya que el latín fue la lengua administrativa de los primitivos pobladores, pero, según indica, estos tales no olvidando la lengua natural que deprendian à los pechos de las madres. Exenplo tenemos en Vizcaia, adonde toda la xente mas noble sabe la Castellana, i todos los de maior edad la hablan ò entienden, i no dexan la suia, ni pueden; en Valenzia, Cataluña, Portugal es casi lo mesmo. (Correas 1954 [1625]: 19) Fuera desto, si la lengua Latina uviera sido vulgar en España, esta que aora hablamos, que dize ser corruta de la Latina con la venida de los Godos, avia de ser una mesma en Valenzia, Cataluña, Galizia, Portugal i Castilla, i aun en Vizcaia, pues à todo se avia de estender, pues todo fué un señorio i un govierno de Rromanos i despues un rreino de Godos. Esto no es ansi, antes vemos que son diferentes estas lenguas de la Castellana, unas mas, otras menos, i es cosa asentada i sabida que estas diferencias las avia en tiempos de Rromanos, como lo dize Estrabon, i se colixe de otros; i que se continuaron despues no ai duda. (Correas 1954 [1625]: 21)

El argumento se repite en el capítulo final, dedicado a probar la superioridad de la lengua castellana sobre la latina, cuando trata sobre la extensión de esta última y señala que solo la hablaban los romanos, sus criados y quienes comunicaba con ellos, pero “no olvidando la materna, como nuestros Lusitanos, Vizainos i Catalanes usan la Kastellana, i rretienen la suia entre si” (1954 [1625]: 492). Correas rechaza la argumentación de Aldrete (1606), quien, frente a las tesis de López Madera, había utilizado la pluralidad de lenguas de la Península como muestra de la relación entre lengua y dominación política, y había presentado la diversidad lingüística como una consecuencia histórica de los procesos de conquista en los distintos territorios por parte de los reyes cristianos: De manera, que si el reino de Murcia, i el de Granada, i la Andaluzia ganaran los Catalanes, i poblaran, no ai duda, sino que todas estas partes se hablara oi la Catalana. Ellos la lleuaron a las islas de Mallorca, i Menorca. Los Portugueses a Africa, Ceuta Tanger, i Arzila, i acabo de Aguer, i alas islas dela Madera, Cavo verde, i Açores, Brasil, i Indica Orie[n]tal. Los Castellanos tambien a Africa, a Oran, Melilla, i Peñon de Velez, tambien la lleuaron a las islas de Canaria, que cada vna tenia su lengua diuersa, de manera, que los delas vnas no entendian alos delas otras, i alas islas i Indias occidentales, i assi los limites, que estas tres lenguas tienen, i an tenido, son los que los Castellanos, Portugueses, i Catalanes an tenido en sus conquistas […]. Lo qual prueua con claridad lo que passò en tiempo de los Romanos, los quales con maior cuidado, i diligencia procurauan honrrar su lengua […] (Aldrete 1606: 143)

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Fuera de la función argumentativa en su defensa de la teoría del castellano primitivo frente a planteamientos como el de Aldrete, apenas hay en el Arte grande de Correas alguna mención a otras lenguas peninsulares7, ya que las referencias contrastivas sistemáticas están destinadas a mostrar la propiedad del castellano frente al latín, el griego y, en menor medida, el hebreo8. Esta mención a las lenguas clásicas es también la que se repite en la gramática de Juan Villar (1651), pero ya con una funcionalidad distinta relacionada con el método de los jesuitas para la enseñanza del latín, sin rastro de las fantasías de López Madera. Refleja, así, el modelo de multilingüismo vertical, sin mención a la pluralidad lingüística peninsular. Las lenguas peninsulares en la gramaticografía castellana preacadémica del siglo XVIII Benito Martínez Gómez Gayoso (1743) no menciona ninguna de las lenguas de España en la única gramática del español aparecida en la primera mitad del siglo XVIII en España, cuando la Real Academia Española (RAE) había publicado ya su primer diccionario (1726-1739) y su primer tratado ortográfico (1741), pero seguía aplazando su proyectada gramática, que no vería la luz hasta 17719. La Real Cédula que estableció en 1768 la enseñanza de la gramática en lengua castellana en todo el reino dio lugar a una transformación definitiva en la historia de la gramaticografía del español y, entre sus consecuencias, estuvo la elaboración de gramáticas para la enseñanza del castellano en las que se utilizaron otras lenguas peninsulares con una finalidad didáctico/propedéutica. Este cambio legislativo propició, finalmente, la publicación del primer tratado gramatical de la Real Academia Española (Madrid, 1771); pero antes aparecieron las gramáticas castellanas de Benito de San Pedro (Valencia, 1769) y Salvador Puig (Barcelona, 7 En la ortografía, se refiere a la lh del portugués frente a la ll castellana (Correas 1954 [1625]: 60) y a la coincidencia entre la pronunciación del portugués, el griego y el hebreo de la m final de palabra (61); menciona el seseo de sevillanos, portugueses y valencianos (71 y 79) y la pronunciación de ai como diptongo de “Vascongados i Rrioxanos” (340). No se encuentran estas menciones en el Arte kastellana (1627). 8 Sobre el hebraísmo en la gramaticografía castellana de la época, véase Lliteras – García-Jalón (2006). 9 Dejamos para otro trabajo el estudio de la presencia del multilingüismo peninsular en las obras académicas. Sobre las denominaciones de las lenguas peninsulares en la antigua lexicografía española, véase Quilis (2008).

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1770). Ambas se publicaron en territorios de habla catalana; sin embargo, en cada uno de estos territorios las circunstancias de relación con el castellano eran distintas y esto se refleja en la arquitectura de las obras. La de Benito de San Pedro, editada en la ciudad de Valencia, fuertemente castellanizada, es una gramática escrita únicamente en castellano y solo con menciones anecdóticas a Valencia en algún ejemplo, mientras que la gramática de Salvador Puig es un tratado bilingüe en castellano y catalán que forma parte del proceso de castellanización impulsado por el obispo de Barcelona, José Climent (García Folgado 2010). El escolapio Benito de San Pedro defiende la necesidad de estudiar de forma paralela las gramáticas castellana y latina10, en una obra que muestra la evolución del papel del multilingüismo vertical en la enseñanza de lenguas. En su planteamiento, no predomina ya la función propedéutica de la gramática castellana para la enseñanza de la latina, sino que los aspectos contrastivos entre ambas forman parte de un proyecto que incluye tratados gramaticales y procedimientos didácticos utilizados en paralelo, en las aulas, para las dos lenguas11. No hay huella, sin embargo, de multilingüismo horizontal: no se hace referencia a unos posibles destinatarios de habla distinta a la castellana y la única mención a la diversidad de lenguas de la península ibérica aparece el libro I, dedicado al “Origen y épocas de la lengua española” (San Pedro 1769: I, 10-11), presentándola como resultado de los procesos de conquista para la expulsión de los árabes, en la línea de Aldrete. En la gramática castellana de Salvador Puig (1770), se refleja, sin embargo, el multilingüismo horizontal en la Cataluña de la época. La arquitectura de la obra viene determinada por sus destinatarios, los hablantes de lengua catalana, a los que dirige un texto bilingüe en dos columnas, la primera en catalán y la segunda en castellano, con los ejemplos y las notas únicamente en esta última lengua. La elaboración del texto se liga explícitamente a las disposiciones legales de 1768 sobre la enseñanza de la gramática castellana y, en la dedicatoria de la obra a José Climent, Puig destaca que se trata de facilitar el aprendizaje de una lengua que no es la propia de aquellos a quienes va destinado el tratado, al indicar 10 “Es de mayor utilidad unir el estudio de Romance en las Escuelas de Latin. El conocimiento de la una lengua contribuye maravillosamente al de la otra, porque estando ambas tan estrechamente enlazadas como Hija i Madre, se camina a la par en su estudio y adelantamientos” (San Pedro 1769: I, XVI). 11 Benito de San Pedro publica en 1769 sus gramáticas castellana y latina, y elabora un canon de autores en ambas lenguas cuya lectura complementa las obras gramaticales (García Folgado 2003; Martínez Alcalde 2011: 166-169).

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que, aunque resulta útil para todos, “es mayor la necesidad, que tenemos de estudiar la Gramatica Castellana los que nacimos en las Provincias, en que no es esta Lengua la vulgar” (Puig 1770: sin paginar). Conclusión El multilingüismo vertical se hace evidente en el origen de la gramaticografía del castellano. Las gramáticas castellanas reproducen la arquitectura de las gramáticas latinas en sus aspectos fundamentales (división de los tratados, partes de la oración, etc.), adaptando este modelo a las peculiaridades del castellano, desde la obra de Nebrija de formas diversas y con distintas estrategias. En España, además, la codificación gramatical del castellano comienza en un contexto multilingüe del que los tratados gramaticales ofrecen noticias desde un principio. El multilingüismo horizontal que se da en ciertos territorios no se refleja, sin embargo, en la arquitectura de los tratados en un principio, y las menciones a esta cuestión sirven solo como marco para contextualizar la situación de la lengua castellana o para aventurar sus orígenes. En el nuevo contexto que se abre a partir del cambio legislativo de 1768, aparecen gramáticas castellanas destinadas a hablantes del reino que no tenían esta como primera lengua. Estas obras se sirvieron, en ocasiones, de las lenguas propias de estos hablantes como procedimiento didáctico, de la misma manera que el latín se había servido anteriormente de las lenguas vulgares. En la práctica, por tanto, estos procedimientos didácticos, en los que se manifiesta el multilingüismo horizontal, dan lugar a una dualidad contrastiva entre las características del castellano y las de las lenguas peninsulares utilizadas de forma auxiliar o propedéutica. Las gramáticas castellanas, reflejaran o no la situación de multilingüismo en los distintos territorios, ofrecían un modelo de arquitectura gramatical basado en el de las lenguas clásicas que pudo servir como referente cuando el resto de las lenguas de España comenzaron a elaborar sus tratados gramaticales. Así sucedió cuando el catalán inició su propio proceso de gramatización desde finales del siglo XVIII12. Las gramáticas 12 “La gramaticografia catalana és filla directa o si més no, deutora de la castellana i de la llatina; o potser millor: és filla de la castellana i aquesta ho és de la llatina. En el nostre cas és probable que aquest fenomen sigui també més significatiu que en altres llengües” (Rico y Solá 1995: 20). Como subraya Swiggers (2003: 96), en la modelización gramaticográfica hay tensiones entre el latín y las lenguas vernáculas, pero también “il y a synergie, car l’approche des vernaculaires s’enrichit par la confrontation de ces langues avec le latin (et plus tard par leur confrontation mutuelle)”.

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para la enseñanza del castellano ofrecían de primera mano a los autores ese modelo de origen clásico; sin embargo, la actitud de acercamiento o contraste diferenciador con el castellano fue modificándose con el desarrollo de la gramaticografía catalana13, y así sucedió también en las lenguas peninsulares que establecieron posteriormente sus propios procesos de codificación y fijación normativa. REFERENCIAS Fuentes primarias ALDRETE, Bernardo. 1606. Del origen i principio de la lengua castellana ò romance que oi se habla en España. Roma: Carlo Willietto. ANÓNIMO. 1555. Vtil i breve institvtion, para aprender los principios, i fundamentos de la lengua hespañola. Lovaina: Bartholomé Gravio. ANÓNIMO. 1559. Gramática de la lengua vulgar de España. Lovaina: Bartholomé Gravio. CORREAS, Gonzalo. 1627. Trilingüe de tres artes de las tres lenguas castellana, latina, i griega, todas en romance. Salamanca: Antonia Ramírez. —. 1954 [1625]. Arte de la lengua española castellana, ed. Emilio ALARCOS GARCÍA. Madrid: CSIC. JIMÉNEZ PATÓN, Bartolomé. 1965 [1614]. Epitome de la ortografía latina y castellana. Instituciones de la gramática española, ed. Antonio QUILIS – Juan M. ROZAS. Madrid: CSIC. MARTÍNEZ GÓMEZ GAYOSO, Benito. 1769 [1747]. Gramática de la lengua castellana reducida a breves reglas y fácil méthodo para instruccion de la juventud. Madrid: Gabriel Ramírez. LÓPEZ MADERA, Gregorio. 1601. Discursos sobre la certidumbre de las reliquias descubiertas en Granada desde el año 1588 hasta el año 1598. Granada: Sebastián de Mena. NEBRIJA, Antonio de. 1492. Gramática de la lengua castellana. Salamanca: [Juan de Porras]. PUIG I XORIGUER, Salvador. 1770. Rudimentos de gramática castellana. Barcelona: Thomás Piferrer. REAL ACADEMIA ESPAÑOLA. 1771. Gramática castellana. Madrid: Joachin de Ibarra. SAN PEDRO, Benito de. 1769. Arte del romance castellano dispuesta según sus principios generales i el uso de los mejores autores. Valencia: Benito Monfort. VILLALÓN, Crístóbal. 1559. Gramatica Castellana. Arte breue y compendiosa para saber hablar y escreuir en la lengua Castellana congrua y deçentemente. Anvers: Guillermo Simon. VILLAR, Juan. 1651. Arte de gramática española. Valencia: Francisco Verengel.

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Véase en esta misma obra el trabajo de María Luisa Calero.

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Fuentes secundarias AUROUX, Sylvain. 1994. La révolution technologique de la grammatisation. Liège: Mardaga. CALVO FERNÁNDEZ, Vicente – ESPARZA TORRES, Miguel Ángel. 1993. Una interpretación de la Gramática Castellana de Nebrija a la luz de la tradición gramatical escolar. Cuadernos de filología clásica. Estudios latinos 5. 149-180. CRUZ CASÁÑEZ, María Antonia – SWIGGERS, Pierre. 2015. La gramática anónima de Lovaina de 1559. In: Eulalia HERNÁNDEZ – M.ª Isabel LÓPEZ (edd.), Sodalicia Dona: homenaje a Ricardo Escavy Zamora, 109-123. Murcia: Universidad de Murcia. ESPARZA, Miguel Ángel. 2002. Ecos del método proverbiandi en la tradición gramaticográfica española del Siglo de Oro. In: Inmaculada C. BÁEZ – M.ª Rosa PÉREZ (edd.), Romeral. Estudios Filológicos en homenaje a José Antonio Fernández Romero, 91-116. Vigo: Servizo de Publicacións Univesidade de Vigo. GARCÍA FOLGADO, M.ª José. 2003. El Arte de romance castellano de Benito de San Pedro: los fundamentos de la principal gramática preacadémica del siglo XVIII. Boletín de la Real Academia Española 83. 51-110. —. 2010. Lengua, gramática, enseñanza: Salvador Puig i Xoriguer. Revista argentina de historiografía lingüística 2 (1). 1-26. GÓMEZ ASENCIO, José J. 1998. Los anónimos de Lovaina del siglo XVI juntos y en contraste. In: Christian DE PAEPE – Nicole DELBECQUE (edd.), Estudios en honor del profesor Josse de Kock, 855-869. Lovaina: Leuven UP. GONÇALVES, Maria Filomena. 2006. El portugués como dialecto del castellano: historia de una teoría entre los siglos XVII y XVIII. In: Antonio ROLDÁN PÉREZ (ed.), Caminos actuales de la historiografía lingüística. Actas del V Congreso Internacional de la Sociedad Española de Historiografía Lingüística, I, 729-742. Murcia: Ediciones Universidad de Murcia. LLITERAS, Margarita. 2002. La recuperación de la gramática española en el siglo XVII: del uso conflictivo al uso de razón o propiedad castellana. In: Miguel A. ESPARZA – Benigno FERNÁNDEZ – Hans-Josef NIEDEREHE (edd.), Estudios de Historiografía Lingüística, I, 293-306. Hamburg: Buske. LLITERAS, Margarita – GARCÍA-JALÓN DE LA LAMA, Santiago. 2006. Alcance del hebraísmo renacentista en la demostración contrastiva de propiedades gramaticales. In: M.ª Luisa CALERO – Francisco OSUNA – Alfonso ZAMORANO (edd.), Studia linguistica et philologica: in memoriam Feliciano Delgado (1926-2004), 35-54. Córdoba: Universidad. MARTÍNEZ ALCALDE, M.ª José. 2011. El retorno de la gramática: los textos de 1743 (Benito Martínez Gómez Gayoso) y 1769 (Benito de San Pedro). In: José J. GÓMEZ ASENCIO (ed.), El castellano y su codificación gramatical, III: De 1700 a 1835, 159-193. Salamanca: Instituto Castellano y Leonés de la lengua. —. 2020. “The Proeme” de la Spanish Grammar (1599) de John Minsheu frente a la Gramática de la lengua vulgar de España (1559): algo más que un plagio. Vox Romanica 79. 279-299. QUILIS MERÍN, Mercedes. 2008. Lenguas y dialectos peninsulares y su normalización en la antigua lexicografía española. Península. Revista de Estudos Ibéricos 5. 185-199.

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III. ACROSS PERIODS, PERSPECTIVES, AND METHODOLOGIES

LA RÈGLE DANS LA TRADITION GRAMMATICALE LATINE Bernard COLOMBAT (Université de Paris)

Abstract: This article considers the presence and functioning of rules in Latin grammar over the long term. I aim to show that rules are less the product of a norm-governed activity than of the search for regularities in language, especially in morphology. Rules are thus initially, in a sense, an internal component of language, revealed by grammarians. Only later do rules become artefacts developed by grammarians to describe and codify the functioning of a language. Rules are therefore not necessarily associated, as has often been thought and repeated, with a type of normative activity.

Pierre Swiggers a inlassablement exploré les textes linguistiques du passé, et une œuvre aussi importante que la sienne devrait considérablement contribuer à changer notre regard sur cette histoire. Pourtant la tâche est rude, car nombre d’idées reçues subsistent encore et beaucoup d’étudiants arrivent au cours d’histoire des idées linguistiques, convaincus que la grammaire «traditionnelle» est normative, ne décrivant pas la langue réelle, mais une création artificielle, qui croule sous un fatras d’instructions arbitraires portant le plus souvent le nom de «règle». C’est le statut de cette dernière — dont la réputation est si mauvaise — que cette contribution a pour objet d’étudier, et ce dans un domaine privilégié, celui du latin. La grammaire latine semble en effet un royaume où règne la règle, et ce depuis l’origine. Cela convient assez bien avec l’idée que la description du latin était encadrée par une norme relativement stricte, avec une langue de référence, supposée stable, le latin classique, mais pouvant subir des modifications, soit par écart (par ex. poétique), soit par altération (latin vulgaire, latin médiéval, latin d’Église, etc.). Si l’on ouvre la plus célèbre grammaire latine produite en France au XVIIe siècle, la Nouvelle Méthode latine de Port-Royal, on y trouve des règles en vers (français) par dizaines, pour apprendre notamment la morphologie nominale et verbale, mais aussi la syntaxe. L’auteur accorde le plus grand soin à ces règles puisque, au fil des éditions: (1) il essaie de

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les améliorer en les reformulant; (2) il en ajoute, inventant notamment une «Méthode pour trouver le présent par le parfait». Comment expliquer cet attachement à la règle? Après avoir examiné (1) le sens du terme dans l’antiquité, nous évoquerons le sort de la règle dans trois états de la grammaire latine: (2) chez les deux auteurs antiques les plus importants pour la fixation de la doxa grammaticale, à savoir Donat et Priscien; et, plus rapidement, (3) dans une grammaire médiévale en vers, la Clavis compendii de Jean de Garlande; (4) dans la grammaire humaniste, qui voit un nouvel épanouissement de la règle, avant, sinon la disparition, du moins une réduction drastique. 1. Le sens de regula dans les textes antiques 1.1. L’origine du mot et son usage général Le Dictionnaire étymologique de la langue latine d’Ernout et Meillet (1967) donne, sous le terme regula: 1° règle droite simple (différente de norma «équerre» et de perpendiculum «fil à plomb») et, d’une manière générale, toute barre droite de bois ou de métal; 2° règle (au sens moral). Correspond au gr. κανών […]. Les formes romanes remontent à rĕgŭla, rĕgŭlāre […] sous l’influence de regere ou du préfixe re- […]. L’ē de rēgula, tēgula semble supposer d’anciens nomsracines non conservés.

Le dictionnaire de Gaffiot (éd. revue sous la dir. de P. Flobert, 2000) insiste (nous résumons): — sur les sens physiques (règle servant à mettre droit, à mettre d’équerre; bâton droit, barre, latte; tige de piston dans une pompe; en architecture, chez Vitruve, réglette); — à côté du sens figuré, faisant référence à une norme: règle, étalon; d’où règle morale, règle de discipline ecclésiastique, etc. Le mot peut s’utiliser dans un contexte juridique (lex est iuris atque iniuriae regula «la loi est la règle du juste et de l’injuste», Cicéron, De legibus 1, 19) ou dans celui de la connaissance en général (habere regulam, qua vera et falsa iudicentur «posséder une règle qui permette de déterminer le vrai, le faux», Cicéron, Brutus 152). La regula a à voir avec la rectitude, l’étalonnage, donc la norme. Mais il ne faut pas oublier son origine et son rapport avec rego, «tirer en droite ligne», donc aller droit au but, au plus simple.

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1.2. Regula en contexte grammatical Le terme regula est constamment présent dès les traités de grammaire latine de l’Antiquité. On en trouve 1045 occurrences dans le Corpus Grammaticorum Latinorum1, mais son usage restera constant, même lorsque la métalangue de description sera transférée à une langue «vernaculaire». Regula peut, et doit, être mis en relation avec d’autres termes: ratio, un terme qui peut recevoir une multitude de traductions2; les deux termes peuvent, sinon se recouvrir, du moins être associés, regula étant le complément de ratio, ainsi dans contra rationem supra dictarum regularum (GL II 230.27); lex, legis «loi, règle»; rite3 «selon les formes, selon les règles», iure, «logiquement», «légitimement» (119 occurrences, dont 6 dans le livre 17 de Priscien). Dans un contexte à peine plus large, la règle est en rapport: — avec l’analogie (analogia): on peut observer dans la langue des régularités, ou des proportions (comme le dirait Varron, qui utilise pro portione et proportione), mais il y a aussi dans la langue des phénomènes qui respectent plus ou moins ces régularités; — avec l’exception: excipere «retirer de, excepter», excipi «être retiré de, faire exception», exceptio «exception» (classique). 2. La règle dans deux textes antiques majeurs Sans oublier que certains traités à orientation morphologique portent eux-mêmes le titre de Regulae (ainsi ceux des Ps.-Augustin et Ps.Palémon)4, nous évoquerons le fonctionnement de la règle dans les deux «piliers» de la tradition grammaticale latine, à savoir les Artes de Donat et de Priscien.

1 A. Garcea – V. Lomento, éd. en ligne. On peut y ajouter 21 occurrences de regulariter et 3 de regulatim. 2 Dans l’index de l’édition du livre 17 de l’Ars Prisciani par le groupe Ars grammatica (2010: 336), on trouve répertoriés ces sens: «ratio 1- raison, raisonnement, argument […] 2- logique […] 3- principe, principes de fonctionnement […] 4- règle, ensemble des règles […]». 3 67 occurrences dans le CGL, mais pas toutes métalinguistiquement pertinentes, le terme étant lui-même pris comme objet d’étude et mis en rapport avec ritus, ritu. 4 Pour une étude plus systématique des «regulae grammars», cf. Luhtala (2016).

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2.1. Donat Dans l’Ars Donati, on trouve 19 occurrences du mot regula, dont une seule dans l’Ars minor5, ce qui montre que la règle n’est pas du domaine de la grammaire élémentaire (les rudimenta), mais appartient à un stade plus avancé où l’on examine de plus près la morphologie. Les 10 occurrences dans le seul chapitre 10 de l’Ars maior, consacré à la déclinaison nominale, permettent de voir l’usage du terme et d’analyser le fonctionnement du concept qui lui correspond. En fait ce chapitre correspond à la construction de ce qui deviendra les paradigmes de déclinaison. En effet un paradigme a bien été déjà donné au chapitre 9, pour montrer les cas: celui de Cato. Casus sunt sex, nominativus, genetivus, dativus, accusativus, vocativus, ablativus […]. Est autem nominativus hic Cato, genetivus huius Catonis, dativus huic Catoni, accusativus hunc Catonem, vocativus o Cato, ablativus ab hoc Catone. (Holtz 1981: 624.12-625.4)

Mais si cela suffit pour illustrer ce qu’est un cas, cela ne suffit pas pour donner une vue complète de l’ensemble des formes nominales possibles. C’est ce chapitre 10 qui fournit (globalement, et non par déclinaison, comme on le fera ensuite) les paradigmes spécifiques correspondant à la voyelle finale du thème. Ce chapitre comporte plusieurs énoncés qui ne sont pas annoncés comme des règles en tant que telles, mais après leur formulation le terme regula apparaît, manifestant ainsi que ce sont bien des «règles». Analysons le passage et relevons les occurrences du terme. L’énoncé général préalable Omnia nomina ablativo casu singulari quinque litteris vocalibus terminantur, sed ea dumtaxat quae non sunt aptota: in illis enim regula non tenetur. (626.1-2)

L’énoncé initial est une observation: en latin, si l’on prend la forme d’ablatif singulier de chaque déclinaison, elle se termine bien par une voyelle. La dernière phrase précise que pour les aptota (indéclinables), la règle ne peut évidemment pas «être tenue (appliquée)». Ce qui semble un truisme est révélateur d’un souci de systématicité; il faut tout préciser, sans rien oublier. Dans notre classification actuelle: -a pour la 1re, -o pour 5 Activi verbi regulam neutrale verbum sequitur, passivi commune et deponens (595.23).

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la 2e, -e ou -i pour la 3e, -u pour la 4e, -e pour la 5e. Mais ces déclinaisons ne sont pas encore installées. Le traitement se fait donc par l’examen de toutes les voyelles finales d’ablatif singulier dans l’ordre alphabétique. Nous le résumons en faisant apparaître les contextes contenant le mot regula. 1er énoncé (nom en -a à l’ablatif singulier): si les noms sont en -a à l’ablatif singulier, le génitif pluriel est en -rum, les datif et ablatif pluriels en -is. Ex. Musa. La règle subit une exception («contre cette règle») pour les termes dont il est indispensable de distinguer le genre: Necesse est autem contra hanc regulam declinentur ea nomina, in quibus genera discernenda sunt, ut ab hac dea, harum dearum, his et ab his deabus, ne si deis dixerimus, deos, non deas significare videamur. (626.5-7)

2e énoncé (nom en -e à l’ablatif singulier): il est double, selon que ce e est bref ou long. 2a. si les noms sont en -e bref à l’ablatif singulier, le génitif pluriel est en -um, les datif et ablatif pluriels sont en -bus. Ex. paries, parietis. Exception: Contra hanc regulam invenimus ab hoc vase, horum vasorum, his et ab his vasis. (626.10-11)

Effectivement les grammaires nous disent que vas est de la 3e déclinaison au singulier, mais de la 2e au pluriel. 2b. si les noms sont en -e long à l’ablatif singulier, le génitif pluriel est en -rum, les datif et ablatif pluriel sont en -bus. Ex. res. Observation: Et haec regula proprie feminis generis putatur. (626.13)

L’information est un peu sibylline: elle rend compte du fait que, effectivement, les mots de la 5e déclinaison sont féminins (sauf dies, qui est des deux genres). 3e énoncé (nom en -i à l’ablatif singulier): si les noms sont en -i à l’ablatif singulier, le génitif pluriel est en -ium, les datif et ablatif pluriels sont en -bus. Ex. puppis, -is. À ce stade, partant du génitif pluriel en -ium, Donat établit une règle triple (trina est regula) qui remonte aux autres formes casuelles: (i) mot en -ns au nominatif singulier (mons, montium); (ii) mot en -e bref à l’ablatif singulier et féminin (clades, cladium); (iii) mot en -i à l’ablatif singulier (puppis). Il ajoute:

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Sed haec regula etiam accusativum casum singularem interdum per i litteram profert, ut hanc restim, hanc puppim. Horum multa cernimus consuetudine conmutata. (627.9-10)

Cette règle triple est là parce que les critères précédemment établis ne suffisent pas: la règle 2a produirait *montum et *cladum. Le grammairien est donc à la recherche d’autres critères: forme spécifique du nominatif singulier ou genre de l’item considéré. Il est en outre conduit à constater qu’il y a d’autres formes spécifiques, comme celle d’accusatif singulier en -im et à constater que «nous voyons que beaucoup de choses ont été changées par l’usage» (627.5-6). 4e énoncé. Si les noms sont en -o à l’ablatif singulier, le génitif pluriel en -orum, les datif et ablatif pluriels sont en -is. Ex. doctus. Exceptions (contra regulam): domus, iuger [arpent]. En fait, les anciens mélangent les flexions, «l’euphonie ayant dans les mots quelquefois plus de force que l’analogie ou la règle que constituent les prescriptions»: Verum euphoniam in dictionibus plus interdum valere, quam analogiam vel regulam praeceptorum. (627.12-13)

5e énoncé. Si les noms sont en -u à l’ablatif singulier, le génitif pluriel est en -uum, les datif et ablatif pluriels en -bus. Donat propose ensuite le récapitulatif suivant: «Ne se conforment pas à cette régularité» (In hanc regulam non veniunt, 628.3): — les aptotes (ut dictum est, «comme déjà dit»); — les noms employés seulement au pluriel (Saturnalia); — les noms empruntés au grec: emblema, epigramma, etc. «qu’il est mieux de décliner les noms grecs selon la forme grecque, même si quelques-uns s’efforcent de les fléchir selon les cas latins» (628.6-9). En résumé, le terme regula n’apparaît pas d’emblée. Il apparaît plutôt à l’occasion de l’énoncé d’exceptions (contra regulam: regula correspondrait ici à l’anglais pattern). Il est spécifique, désignant une règle particulière, ou générique, désignant un ensemble de règles, comme dans le récapitulatif. Contre la règle, on trouve des exceptions: — — — — — —

évidentes: les aptotes n’ont pas de forme spécifique à l’ablatif; isolées (vas, domus, iuger); dues au sémantisme (il faut distinguer dieux et déesses); dues à l’usage; dues à l’euphonie qui vaut plus que l’analogie; dues à l’origine grecque de noms transposés en latin.

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Il y a des règles complexes, comme celle concernant le génitif pluriel en -ium. S’il faut une «triple règle», c’est parce que c’est une règle spécifique, le principe général (examen de la forme d’ablatif singulier) ne suffisant pas. Mais sa formulation est loin d’être satisfaisante6. L’idéal, c’est une règle simple, c’est-à-dire qu’on puisse prédire une forme à tout coup sur un principe simple. Dans ce cas on n’a même pas besoin de dire que c’est une règle. Le principe s’impose d’emblée. Mais ce principe ne marche pas à tout coup. C’est par l’exception qu’on éprouve le besoin de parler de la règle. 2.2. Priscien Commençons par quelques données quantitatives. La plupart des occurrences de regula se trouvent dans le tome 1 (120 occurrences) et concernent donc les livres 1-12 (GL II). Il y a seulement 12 occurrences de regula dans le 2e tome de Priscien (livres 13-18, tome III des GL), ce qui montre que: — la règle est liée à la régularité morphologique (les parties du discours invariables y sont moins soumises); — la règle n’est pas (encore) liée à la syntaxe (une seule occurrence dans le livre 17, GL II 147.2). La règle est liée à l’exception: plus de 80 occurrences de excipitur/ excipiuntur dans le tome 1 de Priscien (tome II des GL) et 6 seulement dans le tome 2. Si l’exception n’est guère présente dans les livres 17 et 18, c’est parce qu’il n’y a pas encore de règles syntaxiques. Le passage le plus important concernant la règle se trouve au début du livre 6, avant l’énumération des règles de formation des déclinaisons. Mais on trouve le terme avant ce passage, — ainsi à propos de la fabrication des comparatifs et superlatifs: magnificentior et magnificentissimus semblent dérivés de magnificens, à la place duquel, en fait, on utilise magnificus, qui, «selon la règle précédemment donnée» (secundum praedictam regulam), produirait

6 Ce qui n’a rien d’étonnant. La tradition grammaticale latine a toujours eu du mal à traiter le cas du génitif pluriel de la 3e déclinaison et la grammaire scolaire d’aujourd’hui utilise encore le critère parisyllabique / imparisyllabique, qui suppose lui aussi pas mal d’exceptions (sur l’histoire de la description du génitif de la 3e déclinaison, cf. Colombat 1999: 311-323).

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«chez les auteurs les plus anciens» magnificior et magnificissimus, effectivement attestés chez Caton (GL II 91.21-25); — ou de celle des diminutifs dont Priscien dit s’efforcer d’exposer les règles de dérivation (earum igitur [quoque] formarum, ut possim, regulas coner exponere, GL II 102.20-103.2-3); — ou de celle des dénominatifs: pour honor honōrus, odor odōrus, etc., la règle est observable d’elle-même (regula in promptu est, GL II 138.13): elle est sous les yeux, évidente; — ou des formes non régulées par un paradigme à moins d’un transfert aux déclinaisons latines ou grecques: ainsi Abraham, Ioachim, etc.: Sed haec nomina nulla regula Latina vel Graeca sunt moderanda, nisi si transferantur in aliquam declinabilem formam, quod quidam historici fecerunt, ut Abrahamus Abrahami (GL II 148.10-12). Mais le «gros morceau» concerne la dérivation des formes nominales dans la déclinaison et des formes verbales dans la conjugaison. Priscien aborde la question de façon un peu solennelle au début du livre 6, dans un passage qui a reçu un titre spécifique: Regulae nominum Prisciani grammatici, mais dans lequel il évoque aussi les livres consacrés au verbe. Tu m’as ordonné, Julien consul et patricien, de recueillir brièvement les règles des noms (breviter regulas […] nominum colligere) dont use l’éloquence latine. Ce que j’ai entrepris non tant à cause de la facilité de la chose ou de la confiance dans mes capacités intellectuelles que parce que je ne pouvais absolument rien te refuser, toi à qui je dois tout, et parce que je me réjouissais que tu sois l’illustration des lettres latines non moins que celle des lettres grecques. Donc que l’excuse pour l’audace du projet soit l’impossible refus de ton injonction. (GL II 194.2-7)

Dans la suite de ce développement, faisant montre de la plus grande prudence, Priscien évoque les «petites choses qu’[il a] trouvées en fonction de la médiocrité de son intelligence» (paucula […] a me pro ingenii mediocritate inventa, GL II 194.10-11), grâce à un vaste labeur, mais qui sont attestées par l’usage des auteurs. En ce qui concerne la formation des prétérits du verbe, pour laquelle ses interlocuteurs sont dans le doute, il affirme que «cela n’a rien d’étonnant puisque même les auteurs les plus chevronnés de grammaires ne sont pas connus pour les avoir exposés selon des règles tout à fait sûres (omnino certis regulis)» (GL II 194.16-17). La règle permet d’aborder la complexité: tel est le cas de la formation des parfaits. Le principe est de commencer par le plus simple: Praeteriti perfecti multiplices et variae sunt regulae. Itaque commodum putavimus primo quae in eo generalia esse contemplati sumus disserere,

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postea vero per singulas syllabas tractare de eo. Omne igitur praeteritum perfectum primam personam in i terminat: amavi, docui, dixi, comperi, et assumpta sti facit secundam: amavisti, docuisti, dixisti, comperisti, t vero ascita et correpta i tertiam: amavĭt, docuĭt, dixĭt, comperĭt […] (GL II 458.15-21: de praeterito perfecto)

Mais très rapidement, les choses se compliquent. Cette complexité de «règles multiples et variées» correspond moins à une richesse qu’à une difficulté à établir un schéma descriptif. Aussi Priscien propose tout d’abord simplement d’énoncer le paradigme de la forme de base, ce qui ne pose pas de problème particulier, si ce n’est que la formulation par création d’une forme à partir de la précédente, et ainsi de suite, est beaucoup plus longue à formuler qu’une simple énumération des formes. Il s’agit donc de repérer les régularités, de les rassembler (colligere) et d’être capable d’en donner une formulation (par ex. breviter igitur possumus colligere regulam et sic dicere, GL II 275.21). Servare regulam «respecter la règle» est aussi une expression très fréquente (on a aussi sequi «suivre» et secundum regulam «selon la règle»). À l’opposé, on a aussi praeter regulam (contre la règle) et corrumpere regulam. Une corruption qu’on trouve par exemple dans «l’optatif» de volo, avec les formes vellem et velim. Mais cette corruption résulte ellemême de la concurrence avec une autre forme: si j’avais la forme attendue volam, volas, je courrais le risque d’ambiguïté (anceps significatio) avec le verbe volare: Itaque pro volam velim auctoritas non irrationabiliter tradidit dicere (GL II 456.12-13). Même chose pour edo: par corruption de la règle (correptam regulam), le verbe garde dans sa flexion le ē long reçu de la 2e personne: ēs ēst ēste […] ēsse. Mais la corruption n’est que partielle, le reste de la flexion étant conforme à la règle: edo tamen in plurali numero servat regulam tertiae coniugationis: edimus editis edunt (GL II 457.9-10, 14-17). Dans ce cas, on peut se poser la question de savoir s’il faut respecter les règles. Oui et non. La règle est d’abord une émanation de la langue qui crée elle-même ses régularités, et ensuite seulement la formulation qu’en propose le grammairien. La découverte de régularités (proportio) dans la langue peut conduire à une puissance excessive de la règle, qui risque de permettre d’engendrer des termes inusités. Auquel cas il faut se référer à l’usage qui limite son emploi: Inusitata sunt, quibus non inveniuntur usi auctores, quamvis proportione potestatem faciente dicendi, ut faux, prex, dicio. Positivum faris debet esse

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for, passivum do debet esse dor. Ea enim quamvis ratione regulae bene dicantur, tamen, quia in usu auctorum non inveniuntur, recusamus dicere. (GL II 371.18-22)

Tel est le cas pour les datifs féminins en -abus: si, par souci de différenciation sémantique, on peut trouver au datif et à l’ablatif pluriel, les féminins deabus, mulabus, à côté des masculins deis et mulis, il faut limiter ces formes à un nombre restreint d’items: Multa tamen alia quoque contra regulam vitiose et in his et in aliis casibus vetustissimi protulisse inveniuntur, in quibus non sunt imitandi (GL II 294.8-9). Quelles sont les raisons d’aller contre la règle? — usus, mais aussi auctoritas: ainsi à propos des mots qui ne s’utilisent qu’au singulier, pour certains, c’est l’usage, non la règle, qui leur interdit d’être employés au pluriel (haec usus, non regula prohibet etiam pluralia habere), encore que «certains confiants dans leur propre prestige» (propria confisi auctoritate) les aient imposés au pluriel: ordea, frumenta, fabae, vina, mella (GL II 176.6-8); — l’auctoritas poetica: la règle impose de dériver Aeneădes de Aeneas, mais, Aenides magis contra regulam auctoritate poetica posuit Virgilius (GL II 66.1); — la différenciation sémantique: on l’a vu à propos des formes de volo, mais c’est également le cas pour coniunx, coniugis: Differentiae quoque causa multa solent vel taceri vel contra regulam proferri […]. Coniunx coniungis secundum analogiam debuit proferri, sed ne verbum putetur, absque n profertur coniugis. (GL II 372.11-15; cf. aussi GL II 454.10-11)

En outre, il peut y avoir conflit de règles. On en évoquera deux cas: — un conflit de paradigmes, illustré par alteruter (II 181), dans lequel un seul des deux «noms» peut se fléchir; en effet «quand deux règles entrent en concurrence, en sorte que le texte en observe une, il perd nécessairement l’autre» (nam cum duae contra se pugnant regulae, ut unam servet, necessario perdidit alteram, GL II 181.3-5); — ador «épeautre», traité deux fois: II 236.20-237.14 et II 372.19373.8. Le problème qu’il pose est qu’il se trouve rarement aux cas obliques. La raison en est selon Priscien qu’on attend un génitif avec o bref, sur le modèle de hoc marmor marmŏris. Or on trouve chez Virgile son suffixé adōrea (adōrea liba «gâteaux d’épeautre», Aen. 7, 109) avec o long (parce que dérivé du verbe adōro). Du coup, ador est resté indéclinable, par suite de ce conflit de règles. Les formules

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utilisées sont les suivantes: duabus igitur sibi adversis regulis repugnantibus mansit indeclinabile (237.6-7), repugnantibus regulis solent quaedam taceri (372.19-20), duae contrariae pugnant in eo regulae (372.21), ergo repugnantibus regulis mansit ador in frequenti usu indeclinabile (372.25-26). La règle, au lieu d’être un produit de la régularité, peut contribuer à l’irrégularité: ainsi, «chez les Grecs, où il y a une quantité presque incommensurable de verbes qui sont entravés soit par des dissonances entre lettres, ou par certains systèmes de règles ou par l’usage» (apud Graecos paene innumerabilia s[u]nt verba, quae vel literarum inconsonantia vel regularum quibusdam rationibus impediantur vel usu, GL II 420.4-6), il y a beaucoup de verbes sans paradigmes complets. Heureusement «peu nombreux» (pauca) sont les verbes concernés en latin. Il n’en reste pas moins que dans un système complexe comme la conjugaison, apparaît la notion de «règle régulière» (aequalis regula) qu’on trouve au début du développement sur les conjugaisons, et qui concerne précisément les verbes les plus réguliers (omnia verba, quae aequali regula declinantur, in o uel in or, GL II 442.29). 3. Au Moyen Âge: les règles en vers Priscien est parvenu à réduire pratiquement toute la morphologie latine sous forme de règles. C’est une prouesse que d’être parvenu à fournir un ensemble d’informations organisées d’une telle ampleur. C’est aussi un legs merveilleux. Mais certains médiévaux s’accordent à juger son texte confus. Que veut dire «confus»? Sans doute surtout que les règles sont si complexes qu’elles ne peuvent être mémorisées. Une des solutions adoptées pour rendre cette mémorisation est la mise en vers, car le vers est figé (si on le déforme, il perd toute valeur), facile à retenir grâce au rythme, en quantité nécessairement limitée (même si cette limite nous semble bien haute, à preuve les 2378 vers de notre texte de référence). Il existe des grammaires versifiées célèbres comme le Doctrinale d’Alexandre de Villedieu ou le Grécisme d’Évrard de Béthune. Pour cette brève étude, nous utiliserons la Clavis compendii de Jean de Garlande qui a fait l’objet d’une édition, et d’une traduction, par Elsa MarguinHamon (2008). Une petite note technique d’abord: une grammaire versifiée est en hexamètres dactyliques, ce qui implique quelques contraintes: le crétique (longue — brève — longue) n’est pas possible. Ainsi rēgŭlă passe dans

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l’hexamètre au nominatif, à l’accusatif, si suivi de voyelle, mais pas rēgŭlae (gén. sg., nomin. pl.), rēgŭlā (abl. sg.), rēgŭlās, rēgŭlārum (crétique). Mais le terme peut facilement être suppléé par lex, lēgis. En revanche, le vocabulaire de l’exception passe très bien, avec les dactyles initiaux de Excipe, excipies, excipitur, excipiuntur. Nous prendrons quelques passages symptomatiques, en donnant la traduction d’Elsa Marguin-Hamon. Quisque vocativus intervallo recitari et pausa querit, sic existat arte solutus Absolvit sua lex a transitione vocativum. (vv. 228-230) «Chaque vocatif demande à être exprimé isolément, | et que l’on marque une pause pour cela, il se trouve ainsi délié des règles grammaticales ordinaires. | Les règles qui s’y appliquent libèrent le vocatif de sa transition» (p. 21’)

On y trouve le mot lex, qui remplace regula (dont on ne trouve que 5 occurrences dans le texte), mais surtout on voit que c’est une règle syntaxique, non morphologique. Elle concerne en effet l’usage syntaxique du vocatif qui n’est pas soumis à la transition — un concept éminemment priscianique —, et qui est même hors syntaxe, puisque isolé par une pause. On remarquera aussi la concision de l’expression qui oblige la traductrice à une glose assez éloignée du texte original. Natur(a) ar(ticulus) au(ctores)7: ter genus hec cognoscere prestant, sicut in arboribus fluviisque ferisque videmus, villis et nimphis, maribus quos regula stringit. Ne quis fallatur, exceptio certa paretur, rerum nature quia dissonat usus et auctor. (vv. 957-961) «Sa nature, son article, les auteurs: voilà trois éléments aidant à reconnaître le genre d’un nom, | comme nous le voyons pour les noms d’arbres, de fleuves, de bêtes, | pour les villes et les nymphes, que pourtant la règle des déclinaisons joint aux masculins. | Afin qu’il n’y ait pas d’erreur, on mettra en relief une exception bien précise, | car l’usage et les auteurs sont en désaccord avec la nature des choses.» (p. 52’)

Il s’agit de reconnaître le genre des noms. Jean utilise des formes apocopées, comme c’est couramment le cas dans les règles versifiées. Plusieurs éléments possibles aident à reconnaître le genre d’un nom: sa nature — c’est-à-dire le sexe de l’être désigné —, son article — qui, sous 7 Comme souvent dans les grammaires en vers, certains termes sont cités de manière abrégée. L’éditrice a rétabli entre parenthèses et en italique les fragments de mots manquants.

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la forme de hic, haec, hoc, préposé au nom, servait, depuis l’Antiquité, à identifier le genre du nom —, et les auteurs — car c’est en définitive eux qui ont le dernier mot, comme le dit le dernier vers de la citation. Le troisième passage concerne les figures de construction. Sustinet ad tempus vitium lex grammaticalis: huius communis fieri purgatio fertur. Vitat grammatica docet et vitare figuras: Qualiter et fuerint vitande, perdocet illa. (vv. 1811-1814) La loi grammaticale soutient le vice de temps en temps: | c’est qu’il existe alors contre lui un remède commun. | La grammaire l’évite, et enseigne d’éviter les figures: | et de quelle façon et lesquelles éviter elle nous l’enseigne. (p. 91’)

Ces vers semblent assez sibyllins: ils veulent dire, selon nous, que la «loi grammaticale» admet dans certains cas le défaut (vitium), mais que ce défaut doit être excusé (vitium excusatum), et dans ce cas, il peut devenir une figure: néanmoins, si la grammaire nous demande d’éviter les figures, c’est parce que la rhétorique (qui apparaît dans le vers suivant) en fait sa spécialité. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que la règle n’est plus, comme dans l’antiquité, cette régularité observée dans la langue: elle est devenue une prescription du grammairien qui codifie son objet d’étude. 4. Les règles dans la grammaire latine humaniste Les règles médiévales passent dans la grammaire humaniste, ainsi dans les Commentarii grammatici de Despautère (1537) qui associe règles en vers et commentaires en prose. On prendra comme exemple la règle du genre des noms d’arbres. Arboris est nomen muliebre, dat hic oleaster, Vt spinus, platanon. Acer, & thus, robur habent hoc: Arbor vixque siler. Dabit hic aut hoc tibi suber. Hic aut haec libanus, pinus, rubus, atque cupressus. (1537, vv. 19-22, pp. 29-30)

Ces vers sont suivis, pour être éclaircis, d’un commentaire en latin, mais au milieu du XVIIe siècle, ce commentaire est encore trop difficile à comprendre pour les élèves français. Aussi sont-ils remis dans l’ordre de la phrase française (Ordo) et traduits syntagme par syntagme dans les grammaires pédagogiques du milieu du XVIIe siècle, ainsi dans cette version de Jean Behourt:

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ORDO Nomen arboris, le nom d’arbre. est muliebre, est de feminin genre. Oleaster, ce nom dat hic, baille le masculin. ut, comme spinus, platanon, ces deux. Acer, thus, robur, ces trois. & siler, et ce nom. vix arbor, à peine arbre. habent hoc, ont le neutre genre. Suber, ce nom. dabit hic, aut hoc, donnera le masculin, ou le neutre. Libanus, pinus, rubus, atque cupressus, ces quatre. hic aut haec, baillent le masculin, ou le feminin. (Behourt 1651: 14)

Et dans la Nouvelle Méthode latine de Lancelot, la règle prend la forme d’octosyllabes français: 1. 2. 3. 4. 5. 6.

Les noms d’Arbres sont Feminins; Mais ceux en STER sont Masculins; Comme außi Spinus & Dumus: On dit Hic, par fois Haec Rubus. Neutres seront Robur, Acer, Ceux en VM & Siler, Suber. (Lancelot 1653, [2], p. 98)

La matière est la même: il s’agit de codifier le genre de tous les noms d’arbre. La tâche n’est pas aisée. Les auteurs n’y renoncent pourtant pas. La NML marque le point culminant de la règle, mais c’est le chant du cygne. Après ces 900 pages, la partie morphologique de grammaire latine tient chez Du Marsais en quelques lignes. C’est que ce dernier a renoncé à l’apprentissage par les règles. Ainsi, à la place de ce redoutable bastion que constituait les «règles des prétérits et supins», Du Marsais se contente de faire apprendre les formes de base (cf. Colombat 1999: 120-124): Je fais copier tous les jours quelques lignes d’un recueil, où tous les verbes latins sont écrits en quatre colonnes par ordre alphabétique. Amáre, amo, amávi, amátum. aimer. Ils aprennent par cet exercice les prétérits et les supins. Les règles latines ou françoises qu’on en donne, m’ont toujours paru fort pénibles et fort inutiles. C’est l’usage seul qui aprend les prétérits et supins. (Du Marsais 1797 [1722]: 4)

La règle, ou du moins une certaine forme de la règle, est bien morte, même si le Rousseau des Confessions déplore encore les «vers ostrogoths» de la NML qui ont fait le supplice de son enfance.

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5. Conclusion Au départ, la règle est une régularité observée (essentiellement morphologique). Elle est produite par la langue, non par le grammairien qui ne fait, au départ, que la colligere à partir des textes, mais qui ensuite prend un rôle plus actif d’organisateur. La règle se complexifie, car elle entre dans un système imbriqué. De plus elle peut être enfreinte, car elle peut se heurter à des éléments anti-régulateurs, comme l’usage, l’autorité poétique; en outre deux règles peuvent entrer en conflit. Cette complexité fait que la règle peut agir contre la régularité dont elle était censée rendre compte. Au départ essentiellement morphologique, la règle voit son rôle élargi: elle est étendue à la syntaxe, dont elle peut énoncer des règles générales. Elle échappe en quelque sorte à la langue et devient un objet manipulé et sans cesse remanié entre les mains du grammairien. Quant à la règle morphologique, elle a sombré dans l’oubli à partir du moment où on s’est aperçu que, même pour une langue aussi morphologiquement régulière que le latin, son rendement était moins bon que l’apprentissage, pour un mot donné, de quelques-unes de ces formes ou de ces attributs (deux formes + le genre pour les substantifs, quatre formes pour les verbes). Mais en aucun cas, elle ne mérite le mépris condescendant que les modernes ont affiché pour elle. RÉFÉRENCES BEHOURT, Jean. 1651. Grammatica Johannis Despauterii Niniuitae Vniversa Grammatica, in commodiorem docendi & discendi usum redacta. Lyon: B. Coral. COLOMBAT, Bernard. 1999. La grammaire latine en France à la Renaissance et à l’Âge Classique. Théories et pédagogie. Grenoble: ELLUG. DESPAUTÈRE, Jean. 1537. Commentarii grammatici. Paris: Robert Estienne. ERNOUT, Alfred – MEILLET, Antoine. 1967. Dictionnaire étymologique de la langue latine. Paris: Klincksieck. DU MARSAIS, César Chesneau. 1797 [1722]. Exposition d’une méthode raisonnée pour apprendre la langue latine. In: Du Marsais, Œuvres, éd. par Duchosal et Millon, vol. 1, 2-41. Paris: Pougin. GROUPE ARS GRAMMATICA. 2010. Priscien, Grammaire, livre XVII, Syntaxe, 1. Texte latin, traduction introduite et annotée. Paris: Vrin. HOLTZ, Louis. 1981. Donat et la tradition de l’enseignement grammatical. Étude sur l’Ars Donati et sa diffusion (IVe-IXe siècle) et édition critique. Paris: CNRS Éditions. LANCELOT, Claude. 16533 [1644]. Nouvelle Méthode pour apprendre […] la langue latine. Paris: A. Vitré.

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LUHTALA, Anneli. 2016. On the Typology of Ancient Grammars: The Regulae Grammars. In: Carlos ASSUNÇÃO – Gonçalo FERNANDES – Rolf KEMMLER (edd.), History of Linguistics 2014, 69-81. Amsterdam – Philadelphia: John Benjamins. MARGUIN-HAMON, Elsa. 2008. La Clavis compendii de Jean de Garlande. Édition critique, traduite et commentée. Turnhout: Brepols. PRISCIEN [PRISCIANUS CAESARIENSIS]. 1855-1859 [ca. 525]. Institutionum grammaticarum libri XVII, ed. Martin HERTZ. In: GL II-III. Leipzig: Teubner.

THE MATTHEW EFFECT AND THE HISTORIOGRAPHY OF LINGUISTICS* Gonçalo FERNANDES (University of Trás-os-Montes and Alto Douro)

Abstract: This paper starts by offering an analysis of how society rewards scholars and their contributions to society. On the one hand, it considers the importance of worldwide university rankings, mainly the Academic Ranking of World Universities (ARWU), the Times Higher Education (THE) World University Rankings, and the Quacquarelli Symonds (QS) World University Rankings. It explains the relevance of publishing papers in journals indexed in the most important databases, namely Web of Science (WoS), Scopus, and of the h-index. On the other hand, the analysis acknowledges that on many occasions, an inadequate allocation of credits for scientific work can be observed. In order to account for this phenomenon, the sociologist of science Robert King Merton (1910-2003) proposed the principle of the “Matthew Effect”, based on the Parable of the Talents (Gospel of Matthew 25:29). The paper’s introductory observations regarding the sociological and institutional contexts of scholarly practice give rise to metatheoretical and methodological considerations regarding the allocation of credits in the Historiography of Linguistics (HoL), which from its rise as a new linguistic (sub)discipline in the 1970s has aimed to provide a correct account of the history of linguistics, and indeed to attribute linguistic ideas to their “rightful owners” or “authors”. Since a sound methodology is an important precondition for writing a fair history of the discipline, this paper pays extensive attention to the contributions to this end by our honoree, Pierre Swiggers (b. 1955), and by two of his fellow main theorizers of the Historiography of Linguistics, E. F. Konrad Koerner (1939-2022) and Sylvain Auroux (b. 1947).

* A first version of part of this paper was presented at the 20th International Congress of Linguists (ICL20), which took place in Cape Town, South Africa, July 1-6, 2018. The paper results from a research project funded by the Portuguese Foundation for Science and Technology (FCT), through the Center for the Studies in Letters (CEL), reference no. UIDB/00707/2020.

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Introduction There is no simple way for society, funding bodies, universities, and peers to reward scientists and scholars and to publicly recognize their contributions to the scientific advancement of society. Often, the criterion is the quantity of published papers, while at other times, the scientists’ (or scholars’) quality is defined on the basis of the recognition of the university to which they are affiliated and the journals in which their papers were published. As a result, a productive scholar from a wellknown university is more often highly rewarded than a peer with a similar or even higher productivity coming from a smaller or lesser-known university. In the present circumstances, the prestige and reputation of a university are directly proportional to its position in overall international rankings or in a specific subject area. Moreover, the importance of research and, therefore, of a published paper is directly proportional to the ranking of the journal in the most relevant indexed databases. In spite of all this, there is often a misallocation of credits. One possible way to counter this problematic phenomenon is by providing an adequate historical account of science and scholarship. Indeed, one of the main aims of the Historiography of Linguistics (HoL) consists in writing a precise history of the language sciences and in attributing the credits for work and ideas to the right authors. University Rankings and Indexed Journals The first “official” university ranking was published in 2003 by Shanghai Jiao Tong University. Since then, university rankings have increasingly been “[…] a subject of much interest. They play an important role not only in the recruitment of students but also in the governmental budget allocation for higher education” (Huang 2012: 71). There are at least six major worldwide university rankings1, but three of them are the best known and the most influential ones among universities and scientific funders: (1) the Academic Ranking of World Universities 1 The Centre for Science and Technology Studies (CWTS) Leiden Ranking and the National Taiwan University (NTU) Ranking [previously the Higher Education Evaluation and Accreditation Council of Taiwan (HEEACT) Ranking] are based exclusively on scientific papers from the WoS and ESI databases of Clarivate Analytics (Thomson Reuters). The Webometrics Ranking of the World’s Universities of the Spanish Consejo Superior de Investigaciones Científicas (CSIC) is based mainly on online and open access publications, in cooperation with Scimago Lab.

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(ARWU), also known as the Shanghai Ranking; (2) the Times Higher Education (THE) World University Rankings, in partnership with (3) the Quacquarelli Symonds (QS) World University Rankings, which started operating independently in 2010. The methods followed by these three institutions are diverse, but they all emphasize the quality of teaching, research, and research output as expressed in the number of indexed papers with high metrics (quartiles and/or h-index), and external reputation. The ARWU ranks the world’s top 1,000 universities using four main indicators: (1) 10% relates to the quality of education, including the number of alumni winning Nobel Prizes and field medals; (2) 40% represents the quality of faculty, considering staff winning Nobel Prizes and field medals, and the number of highly cited researchers selected by Web of Science (WoS); (3) 40% accounts for research output, namely the number of papers published in journals in Nature and Science and in the Science Citation Index-expanded and Social Science Citation Index; and finally (4), 10% denotes per capita performance (see ARWU 2020). It should be specified that “[f]or institutions specialized in humanities and social sciences […], N&S [score on Nature and Science] is not considered, and the weight of N&S is relocated to other indicators” (ARWU 2020). The THE World University Rankings rank more than 1,200 top universities and use different criteria combined with Elsevier’s Scopus and/ or SciVal as the main sources for the indexed papers and citations. The indicators are gathered into five categories, representing the following relative proportions: (1) 30%: teaching and learning environment; (2) 30%: research (volume, acquired funding, and reputation); (3) 30%: citations and impact of research; (4) 7.5%: international outlook (staff, students, research), and (5) 2.5 %: industry income (knowledge transfer) (see, e.g., THE 2018 and PwC 2018). Finally, the QS World University Rankings also rank approximately 1,000 top universities worldwide, following a methodology that combines six criteria: (1) 40% is allotted to academic reputation; (2) 10% to employer reputation; (3) 20% to faculty/student ratio; (4) 20% to citations per faculty; (5) 5% to international faculty ratio, and (6) 5% to international student ratio. The citations and indexed papers are drawn from Elsevier’s Scopus and/or SciVal databases (see QS 2018). Indexed journal databases were likewise created to rank the journals according to the excellence and impact of research. These databases were originally developed for the natural and applied sciences, but they are important for social sciences and for the arts and humanities as well. The

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most relevant indexation databases worldwide2 are (1) WoS, previously known as Web of Knowledge (WoK), and (2) the Institute for Scientific Information (ISI), run by Clarivate Analytics (USA), which has acquired Thomson Reuters and Elsevier’s Scopus and SciVal (Netherlands). ISI was launched in 1960 and the Scopus database in 2004, but Scopus has grown tremendously in recent years and at present is likely the most important database in the arts, humanities, and social sciences (Todeschini – Baccini 2016). Both databases analyze the impact factor of each journal, i.e., the yearly average number of citations and their importance in a specific scientific area. Both databases share various criteria for including journals in their rankings, but the most relevant criterion is the assessment of papers by at least two external and independent peer reviewers. This is undoubtedly the best possible objective assessment of a paper’s scientific quality. The Matthew Effect In spite of all the above, there is no hard evidence that the most noteworthy scientists are also those who have more papers published in the WoS and/or Scopus databases. Scholars of the present generation know that they are supposed to publish in indexed journals. However, there have always been other non-quantifiable factors in the academic reward system, such as winning prestigious grants or prizes. For instance, the creator of the h-index, Jorge Hirsch (2005: 16569), stated that: For the few scientists who earn a Nobel Prize, the impact and relevance of their research is unquestionable. Among the rest of us, how does one quantify the cumulative impact and relevance of an individual’s scientific research output? In a world of limited resources, such quantification (even if potentially distasteful) is often needed for evaluation and comparison purposes (e.g., for university faculty recruitment and advancement, award of grants, etc.).

In order to provide such a tool, the h-index “gives an estimate of the importance, significance, and broad impact of a scientist’s cumulative research contributions” (Hirsch 2005: 16572), correlating the number of indexed papers and the number of citations each author has obtained. 2 The European Reference Index for the Humanities (ERIH PLUS) of the European Science Foundation (ESF) and the Norwegian Centre for Research Data (NSD) is devoted exclusively to the humanities and social sciences. It does not present any metrics or impact factor for journals.

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Nevertheless, inadequate allocations of credits for individual scientific accomplishments occur frequently. The American sociologist of science Robert King Merton (1910-2003) has tried to come to grips with this phenomenon: why are award-winning scientists more likely to (continue to) be successful, while others are poorly rewarded, and why are certain theories or ideas attributed to certain scientists when they actually belong to others? Merton demonstrated that there are several social mechanisms at play in rewarding scientists, and on the basis mainly of Harriet Zuckerman’s doctoral thesis (Zuckerman 1965), and of extensive data drawn from scientists’ diaries, letters, notebooks, scientific papers and biographies, he noted that “[…] eminent scientists get disproportionately great credit for their contributions to science while relatively unknown scientists tend to get disproportionately little credit for comparable contributions” (Merton 1968: 57). Occasionally, famous scholars or Nobel Prize winners collaborate in research and in those cases, where they are not the principal investigator, the extent of their collaboration may even be only limited. Nevertheless, to public opinion the output is identified principally as their research, while the real author(s) may be forgotten, ignored, or neglected. For this “complex pattern of the misallocation of credit for scientific work”, Merton (1968: 58) coined the term “Matthew Effect”, based on the Parable of the Talents recounted in the Gospel of Matthew (25:29): “For unto every one that hath shall be given, and he shall have abundance: but from him that hath not shall be taken away even that which he hath” (quoted in Merton 1968: 58)3. Thus, the “Matthew Effect” helps to explain how eminent scientists enjoy an accumulated advantage, getting more credit than less wellknown researchers. Merton summarized it as follows (1968: 58): “the 3 See also the New International Version: “For whoever has will be given more, and they will have an abundance. Whoever does not have, even what they have will be taken from them” (http://biblehub.com/matthew/25-29.htm). This parable or principle of reward is also present in other Bible passages, viz. in another passage from the Gospel of Matthew (13:12): “Whoever has will be given more, and they will have an abundance. Whoever does not have, even what they have will be taken from them” (http://biblehub.com/matthew/13-12.htm), and in related references in the Gospel of Mark (4:25) and in the Gospel of Luke (8:18; 19:29): “Whoever has will be given more; whoever does not have, even what they have will be taken from them” (http://biblehub.com/mark/4-25.htm); “Therefore, consider carefully how you listen. Whoever has will be given more; whoever does not have, even what they think they have will be taken from them” (http://biblehub.com/ luke/8-18.htm); “He replied, ‘I tell you that to everyone who has, more will be given, but as for the one who has nothing, even what they have will be taken away’” (http://biblehub. com/luke/19-26.htm).

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Matthew Effect consists in the accruing of greater increments of recognition for particular scientific contributions to scientists of considerable repute and the withholding of such recognition from scientists who have not yet made their mark.” In his account, it gives rise to two involuntary inequities, because sometimes “unknown scientists are unjustifiably victimized and famous ones, unjustifiably benefited”, which constitutes “a basic inequity in the reward system that affects the careers of individual scientists” (Merton 1968: 59). However, this phenomenon can also affect the funding of Research and Development (R&D) units. In sum: the rich get richer at a rate that makes the poor become relatively poorer. Thus, centers of demonstrated scientific excellence are allocated far larger resources for investigation than centers which have yet to make their mark. In turn, their prestige attracts a disproportionate share of the truly promising graduate students. (Merton 1968: 62)

Or to quote the recent interpretation by Bol – De Vaan – Van de Rijt (2018), the Matthew Effect identifies a self-reinforcing dynamic in academic stratification borne out of the tendency for a scientist’s past success to positively affect success in the future […]. The theory is that, if only one of two equally talented young scholars is given an award, the award-winning scholar will go on to have the more successful career. This happens because the winner enjoys resource and status advantages over the nonwinner (Bol – De Vaan – Van de Rijt 2018: 4887)

Merton introduced also other valuable concepts, such as “obliteration by incorporation” (OBI), “whereby the creator of an idea is forgotten due to the success of her or his idea, concept, or term” (Lamers – Van Hal – Clercx 2020: 14), and “cryptomnesia”, “whereby the author of an idea rather than the idea itself is forgotten” (Lamers – Van Hal – Clercx 2020: 15). Applying the principle to the language sciences in particular, Koerner (2005) stated in an unpublished paper presented at the Fifth International Conference of the Sociedad Española de Historiografía Lingüística (SEHL), that there is a constant tendency of atribuir importantes descubrimientos, teorías o conceptos a las grandes figuras y no a sus discípulos, colegas o asociados […]. En la historia de la lingüística, una ciencia social, no natural, podrían encontrarse muchos ejemplos del mencionado “Efecto Mateo” […]. Pudiera ser que llegáramos a identificar […] casos de distribución injusta de méritos […]. Tales casos tienden a perpetuarse en los manuales de historia de la lingüística, pues muy

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frecuentemente no están basados en la investigación individual, sino en fuentes secundarias — también aquellos que han tenido mayor éxito comercial. (Koerner 2005: 100-101)

Continuing this line of reasoning, Koerner explained how contemporary linguists are often considered pioneers in developing a specific idea or a particular subject, while similar ideas or theories have actually been expressed by other linguists (or grammarians) before. Fifty years after Merton’s paper, Bol – De Vaan – Van de Rijt (2018: 4890) demonstrated how the Matthew Effect is still pertinent in scientific and scholarly practice, entailing many implications for the funding of research projects: funding of early career scientists exhibits a Matthew Effect that operates through two mutually reinforcing processes: On the demand side, candidates who won prior awards are evaluated more positively than nonwinners, while on the supply side, scientists who were successful in past contests select themselves into applicant pools of subsequent contests at higher rates than unsuccessful scientists.

Historiography of Linguistics One way of countering the Matthew Effect and adjusting the allocation of credits — in any case retrospectively and ideally, in the long run, also more sustainably — consists in providing a fair historiographical account of science and scholarship. In the 1970s, a new linguistic discipline arose, which tried to write an adequate history of the language sciences. In 1973, at only 34 years of age, Ernst Frideryk Konrad Koerner (1939-2022), then still a junior researcher at the University of Ottawa, Canada, launched a new journal with an (even younger) Dutch antiquarian bookseller, John Benjamins (b. 1942). The journal was entitled Historiographia Linguistica (HL), and was accompanied by the book series Studies in the History of the Language Sciences (SiHoLS). The first issue of HL appeared in 1974, opening with an Editorial dedicated to the “Purpose and Scope of Historiographia Linguistica”, which can be considered the birth certificate of the Historiography of Linguistics as an autonomous linguistic (sub)discipline. Upon describing three types of activities in the history-writing of linguistics, Koerner (1974: 4) expressed his belief that a fourth type should be established, “namely, the presentation of our linguistic past as an integral part of the discipline itself and, at the same time, as an activity founded on well-defined principles which can rival those of “normal

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science” (Kuhn) itself with regard to soundness of method and rigour of application”. Koerner furthermore recommended a new approach, with a clear methodology and epistemology, summarized in the objectives of the journal: I do sincerely hope that Historiographia Linguistica will develop into a truly international forum for the discussion of those aspects in the development of linguistic thought which seem to bear upon questions still raised today in the linguistic disciplines or the presentation of those suggestions which bring us nearer to a historiography of the field. (Koerner 1974: 8)

Some years later, Koerner organized the first International Conference on the History of the Language Sciences (ICHoLS) (Ottawa, August 28-31, 1978), bringing together both senior scholars, such as Geoffrey Leslie Bursill-Hall (1920-1998), Robert Henry Robins (1921-2000), Eugenio Coseriu (1921-2002), Aldo Domenico Scaglione (1925-2013), Dell Hathaway Hymes (1927-2009), Rudolf Engler (1930-2003), HansJosef Niederehe (b. 1937), and younger researchers , such as Manuel Breva-Claramonte (b. 1942), Frederick Jaret Newmeyer (b. 1944), David Francis Cram (b. 1945), Anders Ahlqvist (1945-2018), Sylvain Auroux (b. 1947), Kees Versteegh (b. 1947), and Thomas Craig Christy (b. 1952). He also tried, ultimately unsuccessfully, to establish an International Society for the History of the Language Sciences (see Koerner 1978: 5-6; 1998: 14). In March of the same year, 1978, Sylvain Auroux (then only 31 years of age) launched the Paris-based Société d’Histoire et d’Épistémologie des Sciences du Langage (S.H.E.S.L.), “in anticipation of ICHoLS I” (Koerner 1998: 14). He also committed himself to organizing ICHoLS II, which would take place three years later at the Université de Lille III. Only 27 years of age, Pierre Swiggers (b. 1955) already participated in this conference, with a paper entitled “La construction d’une théorie de l’historiographie de la linguistique: Quelques réflexions méthodologiques” (Swiggers 1984). The title of this contribution is indicative of a strong methodological reflex which has become a characteristic feature of the Historiography of Linguistics, and which is indeed essential to writing a fair history of any discipline. Pierre Swiggers was arguably the first to try his hand at developing a theory of the Historiography of Linguistics as an autonomous scholarly discipline and at proposing an adequate methodology. In what follows, closer attention will be paid to his contributions in this respect, in contrast to the efforts to the same end by E. F. Konrad Koerner and Sylvain Auroux.

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As early as 1979, Pierre Swiggers had published a “Note épistémologique sur le statut de l’historiographie de la linguistique” in the first issue of Histoire, Épistémologie, Langage, the journal that had been launched by Sylvain Auroux. In this note, the then 24-year-young Swiggers observed that many “traditional” historiographers of linguistics conceived of the Historiography of Linguistics just as a reductive and regressive discipline, analyzing minor facts such as causal relations, mutual influences and loans between grammarians, lexicographers, and linguists, often without considering the possibility of extrapolations and generalizations in its conclusions, which suggested an absence of scientific progress. Instead, he proposed a methodological transformation of the Historiography of Linguistics into a deductive science, as “l’étude méthodologique et historique des théories linguistiques qui ont surgi dans l’histoire” (Swiggers 1979: 62). To this end, linguistic theories were to be regarded as axiomatic systems in which certain statements stand as theorems or axioms, while others can be derived from these theorems following the rules of deduction, and can subsequently be corroborated by empirical evidence. Summing up, Swiggers (1979: 62) concludes that L’historiographie de la linguistique a tout intérêt à devenir une historiographie à orientation méthodologique: il s’agit de “lire” les différentes théories linguistiques dans leur architectonique argumentative et de découvrir les théorèmes et les axiomes qu’elles avancent ou présupposent.

In order to turn the field into a “scientific” discipline, he posited the necessity of three different components: a metatheory, a methodology, and a practice. The metatheoretical component is defined as une philosophie de l’historiographie de la linguistique, qui doit inclure une théorie des sciences. C’est ici que se posent la question de la scientificité (du statut scientifique) de l’historiographie de la linguistique, le problème de ses présupposés culturels, et le problème de l’historicité de cette problématique. (Swiggers 1983: 56)

The methodological component contains theorems or evidenced (or estimated) specifications of “certaines idées métaphysiques sous-jacentes qu’elle admet explicitement comme base méthodologique et un apparat terminologique (syntaxique et sémantique) avec des règles de formation et déduction” (Swiggers 1983: 57). Lastly, the practical component comprises a theoretical model and contributions of empirical content. Swiggers distinguishes the Historiography of Linguistics (HoL) from the History of Linguistics. The Historiography of Linguistics is a rational and systematic description of (a part of) the History of Linguistics. For this reason:

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l’historiographe de la linguistique ne pourra se limiter à un catalogue de “petits faits vrais” (noms d’auteurs, de livres, etc.), mais […] il devra décrire (au lieu d’énumérer) les relations systématiques à l’intérieur de l’immense histoire de la linguistique (et surtout les relations systématiques à l’intérieur des théories et entre les différentes théories). (Swiggers 1983: 59)

Therefore, as an historical science, the Historiography of Linguistics is not only a branch of linguistics but also belongs to the history of ideas. In sum, for Swiggers, “la linguistique étant elle-même une science, l’historiographie de la linguistique sera donc une méta-science (tandis que l’histoire de la linguistique ne serait qu’une chronique d’une science, ou, pis, une idéologie)” (Swiggers 1983: 59). Or, in other words: l’historiographie de la linguistique a comme tâche fondamentale de décrire systématiquement la structure axiomatique des théories linguistiques: pour ce faire, elle devra surtout procéder à une analyse de la valeur T-théorétique des termes dans les différentes théories. Dans une seconde étape on devra comparer les différentes théories linguistiques entre elles, du point de vue de leurs présupposés, de leurs théorèmes et de leurs résultats empiriques. (Swiggers 1983: 66-67)

Swiggers also points out that the purpose of the Historiography of Linguistics is to understand and to make understood the variety and specificity of the theories concerning language in general and about individual languages, on the basis of texts (Swiggers 1984: 16). To understand linguistic theories and authors, it is essential to first comprehend their social, cultural, and scientific contexts. Thus, the methodology of the Historiography of Linguistics should be inspired by, and grounded in the sociology of sciences — an idea which also returns in later studies: Ces sources ne peuvent être détachées de leur contexte, et sur ce point il reste encore beaucoup à faire dans le domaine de l’historiographie de la linguistique. L’intégration du contexte culturel et scientifique doit se faire d’une manière intelligente, et il faut éviter la chasse aux précurseurs […]. D’autre part, le premier objet est toujours le texte grammatical ou linguistique (ou un ensemble de textes) dont les aspects plutôt techniques ne peuvent être mis de côté. La tâche n’est pas facile, et l’historiographe de la linguistique devra sans doute s’inspirer des méthodes utilisées en sociologie des sciences. (Swiggers 1984: 16)

Swiggers also proposes two fundamental notions for the historiographer of linguistics: the “déplacement d’intérêt(s)” and the “déplacement de concepts”. For the former, he presupposes two phenomena: Le premier est celui qui s’observe lorsqu’une voie théorique vient d’être exploitée à bout: à ce moment, on abandonne la voie et on reprend soit une

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tradition plus ancienne […], ou on sacrifie un domaine de recherche. […] Le deuxième phénomène est en fait un déplacement et une transformation d’intérêts: c’est le cas lorsqu’une intuition, une hypothèse ou une thèse est changée de manière à ouvrir un nouveau champ de recherches. (Swiggers 1984: 18)

In the case at hand, the “déplacement de concepts” is based on the changing interpretation of the relationship of times, modes, and aspects (Swiggers 1984: 18-19). In conclusion, Swiggers adds that tout texte, toute théorie auxquels on a affaire, appartient à une configuration sociale, idéologique et scientifique, et qui implique que l’historien devra souvent se réfugier dans un essai de compréhension circulaire. Les arguments de l’historien sont donc toujours, à cause de leur contexte particulier, des arguments non absolus. D’autre part, les configurations qu’on étudie ne sont jamais les mêmes et les intérêts de hier ne sont plus ceux d’aujourd’hui. (Swiggers 1984: 19)

In somewhat more general terms, Sylvain Auroux states that the work of the historiographer of linguistics must answer two central questions: (1) in which forms is linguistic knowledge constituted in time? And (2) how were these forms created, and how did they evolve, transform, or disappear? Moreover, a historical analysis of any kind of scientific knowledge should observe three principles: (1) a purely phenomenological definition of the object; (2) epistemological neutrality; and (3) a position of moderate historicism (Auroux 1994: 15). The first step is a clear vision of the object’s nature: Nous pensons plutôt qu’il est du devoir de l’historien de ne pas avoir une vue semblable, surtout s’il travaille dans le long terme et dans des civilisations différentes. Il faut situer notre objet par rapport seulement à un champ de phénomènes, saisissable au ras de la conscience quotidienne. (Auroux 1994: 15)

Epistemological neutrality is a conditio sine qua non for any scientific knowledge: il n’est pas dans notre rôle de dire si ceci est science, plutôt que cela, mais plutôt de dire, si besoin est, que ceci ou cela s’est conçu comme “science”, pour telle ou telle raison, selon tel ou tel critère. Autrement dit, science est généralement un mot de notre langage-objet, pas de notre métalangage descriptif; quand il le devient c’est dans une fonction très neutre (par exemple, lorsque nous parlons des “sciences du langage”). (Auroux 1994: 15-16)

Nevertheless, [c]ette attitude n’implique évidemment pas la neutralité véridictionnelle, qui met en question le problème de l’historicisme. Si tout savoir est un produit

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historique, cela veut dire qu’il résulte à chaque instant de l’interaction des traditions et de l’environnement. Il n’y a aucune raison pour que des savoirs situés différemment dans l’espace-temps soient organisés de la même façon, sélectionnent les mêmes phénomènes ou les mêmes traits des mêmes phénomènes. La reconnaissance de ce fait constitue notre position résolument historiciste, en même temps qu’elle fournit l’intérêt heuristique de tout travail historique. (Auroux 1994: 16)

Furthermore, while the discovery of writing is one of the greatest technological revolutions of humankind, to Auroux the “grammatization” or grammatical codification of vernaculars is a technological revolution of the same scale, which makes use of two linguistic tools, namely grammars and dictionaries: “Par grammatisation on doit entendre, au sens propre, le processus qui conduit à décrire et à outiller une langue sur la base des deux technologies, qui sont encore aujourd’hui les piliers de notre savoir métalinguistique: la grammaire et le dictionnaire” (Auroux 1994: 109). Grammar, in its broad sense, usually contains at least (a) a categorization of the various units, (b) examples, and (c) more or less explicit rules for constructing statements (Auroux 1994: 110). Dictionaries, in turn, provide the specific items that can be arranged or interpreted according to these procedures (Auroux 1994: 116-117). Complementarily, Koerner established three principles for the Historiography of Linguistics: the Principle of Contextualization, the Principle of Immanence, and the Principle of Adequation (Koerner 1995: 13-14). By the Principle of Contextualization, Koerner understands the study of the “intellectual climate” in which certain ideas and/or theoretical positions developed and were received or rejected in a given historical period: The first principle for the presentation of linguistic theories propounded in earlier (pre-twentieth-century) periods concerns the establishment of the general “climate of opinion” of the period in question. Linguistic ideas have never developed independently of other intellectual currents of the time […]. At times, the influence of the socio-economic and even political situation must be taken into account as well […]. This first guideline may be called the “principle of contextualization”. (Koerner 1995: 13)

The Principle of Immanence refers to the historical and critical analysis of the most representative linguistic texts of each period, an analysis for which the most adequate and objective metalanguage, terminology, and epistemological strategies possible should be established: The next step the linguistic historiographer should take consists of endeavoring to establish a full understanding, both historical and critical, possibly even philological, of the linguistic text in question. It goes without saying

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that it is necessary to make abstraction from the individual’s linguistic background and present-day commitments in linguistics. The general framework of the theory under investigation as well as the terminology used in the text must be defined internally and not with reference to modern linguistic doctrine. This consideration may be called the “principle of immanence”. (Koerner 1995: 13)

The Principle of Adequation relates to the historiographer of linguistics’ capability to present the technical metalanguage and conceptual framework from a contemporary perspective in order to allow for an optimal understanding of the historical linguistic ideas under consideration: Only after the first two principles have been followed so that a given linguistic pronouncement has been understood within its original historical context, may the historiographer venture to introduce modern approximations of the technical vocabulary and conceptual framework presented in the work in question. Maybe this last step could be termed the “principle of adequation”. […] As a rule, the linguistic historiographer must alert the reader to the fact that the terminological approximations have been introduced; in other words, it must be made explicit and precise about [sic] what is actually being done. (Koerner 1995: 13-14)

In more recent years, Swiggers has presented three central phases in linguistic-historiographical work, viz. (1) heuristics, (2) hermeneutics, and (3) the methodology of history-writing (see, e.g., Swiggers 2012: 42-43). This last step is renamed “systematic-reconstructive component” (Swiggers 2015: 12-13). In this paper, Swiggers presents four crucial questions for the Historiography of Linguistics: (A) What kinds of linguistic knowledge have occurred over the past? (B) Through which processes has linguistic knowledge been produced, diffused, and “received”? (C) How have the knowledge contents been framed? (D) In what (types of) contexts has linguistic knowledge been produced, transmitted, “received”? (Swiggers 2015: 10-11)

In conclusion, Swiggers states that historiographical work can be divided according to the time stretches it covers. Linguistic historiography constitutes a large field and requires a difficult exercise, but it is also a rewarding and inviting job: Reflecting upon one’s objectives and tasks, paying attention to (meta)historiographical principles and considerations is one thing; another thing is doing historiographical work, i.e. engaging in history-writing. That experience — crucially important, in my view, for a proper understanding of

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what linguistics is about (or can/should be about) — is a constant exercise of self-education and self-improvement, and of interaction with the past and present of the discipline. The exercise is difficult, but rewarding; the field is large, but inviting. Hit the road, Jack (and Jill)! (Swiggers 2015: 15)

Concluding Remarks Designing criteria to reward scientists and scholars and publicly recognize their contributions to the scientific advancement of society is not an easy process. Misallocation of credits occurs frequently, as a result of researchers’ diverging status in terms of public notoriety and prizes earned. In order to explain how “the rich get richer and the poor become relatively poorer”, Robert King Merton coined the term “Matthew Effect”, which designates a principle involving both individual and collective effects. Individually, the real authors are sometimes never recognized, authorship being attributed to others. Collectively, distinguished research centers and first-rate universities receive larger resources for research than smaller or lesser-known R&D units or universities. In addition, they manage to attract more young researchers and promising PhD students. In linguistic studies, there is often a tendency to attribute theories or ideas to prominent linguists, neglecting their disciples and younger colleagues, or earlier grammarians who had dealt with the issues at hand before them. One of the main goals of one of the newest linguistic disciplines, Historiography of Linguistics (HoL) or Historiography of the Language Sciences, (HoLS), which was launched in the 1970s, consists in correctly attributing the credits for work and ideas to the right authors in a precise historical account of the language sciences. HoL/ HoLS takes this task seriously and Historiographers of Linguistics are seeking to overcome the Matthew Effect by creating a general awareness of the importance of this goal and by outlining distinct ways to reach this ambitious purpose of properly acknowledging historical sources. To conclude, it seems fitting to highlight that the leading scholars who established the theory and methodology of HoL have been E. F. Konrad Koerner, Sylvain Auroux, and — the youngest of these founders and the honoree of this volume — Pierre Swiggers.

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TOWARDS A CLASSIFICATION OF METALINGUISTIC MANUALS ABOVE THE INDIVIDUAL LANGUAGE LEVEL Rolf KEMMLER (Vila Real)*

Abstract: Pierre Swiggers’s work on an analytic model for research on individual historical manuals, published in 1990 (and with an extended model in 2006), has revealed the need for a classification system above the individual language level in order to facilitate a categorial classification of metalinguistic monographs. Based on the considerations of Schäfer-Prieß (2000: 1), I presented an outline of an individual language classification system for Portuguese metalinguistic works in 2007. To contribute to a language-independent template, this paper presents a classification model categorizing metalinguistic works strictly with regard to aspects of content and form, and based on uniform and comprehensible criteria. The ultimate aim of this classification system is to allow for the creation of a corpus that is as homogeneous as possible for the purposes of serial or partial serial descriptions of manual and textbook traditions in individual languages or above the individual language level.

1. Introduction1 In his paper on two anonymous Leuven Spanish grammars from 1555 and 1559, Pierre Swiggers (2006: 168-172) takes up a “Modelo de análisis”2 which he designed more than two decades earlier. Although

* Foreign Corresponding Member of the Class of Letters of the Academy of Sciences of Lisbon (ACL) and researcher at the Centre for Studies in Letters (CEL) of the University of Trás-os-Montes e Alto Douro (UTAD). CEL is a research unit funded by the Fundação para a Ciência e a Tecnologia (UIDB/LIN/00707/2020). 1 This paper is an extended and revised extract from my recent PhD thesis “Die Anfänge des Deutschlernens und -lehrens in Portugal: die frühesten Deutschlehrwerke (1863-1926) als Reflex der “Grammatik-Übersetzungsmethode”?”, accepted by the Escola Internacional de Doutoramento of the Universidade de Vigo on 9 November 2018 (Kemmler 2018). The narrative and didactic-linguistic sections of the thesis were published separately in Kemmler (2019a) and Kemmler (2019b). 2 In the first papers in which Pierre Swiggers introduces this model, he uses the corresponding French term modèle d’analyse (cf. Swiggers 1990: 35; 1992: 220), which he applies to the corresponding sub-concepts. According to Swiggers (2006: 168), the “elaboración y justificación de este modelo […]” [elaboration and justification of this model] can also be followed on the basis of French grammaticography with the later

286

R. KEMMLER

the aspects considered partly overlap with the approach I advocate, this model deliberately does not represent an attempt at a cross-traditional comparative instrument of categories and other parameters, but in Swiggers’s conception is primarily intended as an analytical model for researching the grammars under consideration3. However, for the purpose of serial descriptions of traditions of historical metalinguistic works, it seems particularly desirable to make use of a classification system that goes beyond the boundaries of individual works or languages. To define the text corpus, I first attempted to classify monolingual historical manuals in my 2005 dissertation in Portuguese studies (cf. Kemmler 2007: 378). Within the framework of my recent dissertation in German studies (cf. Kemmler 2018), I have also endeavoured to meet the long-standing need for the inclusion of foreign-language manuals and, thus, for a classification system that not only includes different text types but also operates “above the individual language level”4. The premise of my proposal is based on the consideration that, in order to investigate ideological perspectives of language learning and teaching from a historiographical perspective, the broadest possible classification of existing language manuals5 is indispensable at first. On this basis, a corpus selection of different types of metalinguistic works may be undertaken as objectively and reliably as possible, taking into account a minimum number of relevant criteria. In terms of classifications, there does not seem to exist any a priori difference between works of a given

contributions by Swiggers (1992) and Swiggers (1998). (Unless otherwise indicated, all translations set in square brackets are my own.) 3 Hammar’s (1992) contribution, which incidentally appeared in the same volume as Swiggers (1992), also develops a multi-layered classification of French-language textbooks printed in Sweden. However, this contribution will not be considered here, because it may be too detailed regarding individual text types, and especially because it ultimately does not allow for a conceptual distinction above the individual language level of the different types of works with metalinguistic content. 4 In the context of historical manuals, the German adjective “einzelsprachlich” refers to the “individual language level”. In the same sense, “übereinzelsprachlich” refers to the level of more than one language. Given that the English language possesses no exact synonym of the German composite, the discussion that follows adopts the equivalent English term “above the individual language”, as suggested by Seiler (2001: 327). 5 Even if there may be conceptual overlaps in potentially paralexicographical language works, such as spelling treatises or phrase books, the term “language manuals” expressly does not include purely lexicographical works such as dictionaries. In this sense, dictionaries are not taken into account in the classification efforts of this study, notably because they have already been classified by modern Portuguese dictionary research in collective works such as Verdelho – Silvestre (2007; 2011).

TOWARDS A CLASSIFICATION OF METALINGUISTIC MANUALS

287

individual language on the one hand, and foreign-language manuals above the individual language level on the other. Hence, this contribution proposes a classification system in which didactically oriented monographs can be categorized on the basis of the description they offer of one or more languages. 2. Development of the Classification System A first (albeit rudimentary) approach to my classification is the following definition, used by Barbara Schäfer-Prieß as the opening statement to her ground-breaking work on the first Portuguese grammars for a largely native Portuguese target audience. By invoking the exclusion procedure, she defines Portuguese grammar as eine Monographie über die portugiesische Sprache, die eine vollständige und systematische Beschreibung der Wortarten enthält und sich nicht ausschließlich an ein fremdsprachiges Publikum richtet. (Schäfer-Prieß 2000: 1) “a monograph on the Portuguese language which contains a complete and systematic description of the various parts of speech and is not aimed exclusively at a foreign-language target audience.”

The author’s limitation of the definitory scope to “Portuguese grammar” in this proper sense excludes a large part of the existing metalinguistic works on the Portuguese language up to 1822. Hence, I have endeavoured to achieve an extended classification of metalinguistic works (Kemmler 2007: 378)6. As a basis for such a classification above the individual language level and across different text types, I offer the revised English version of my previous classification proposal, originally drafted in Portuguese, primarily for metalinguistic works on Portuguese as an individual language (cf. Kemmler 2007: 378; 2019a: 92):

6 However, with the classification proposal aimed at purely individual-language Portuguese language manuals, I was painfully aware from the outset that several important aspects had not been taken into account, in particular the whole foreign language learning and teaching complex (even if they were not relevant in the context of the study at the time). The lack of a suitable classification tool, especially for historical foreign language manuals, to which neither Portuguese, Hispanic nor German research seems to have contributed, has since turned out to be problematic on several occasions, particularly in the preparation of publications on early Portuguese manuals such as Kemmler (2013b) and Ponce de León Romeo (2012).

288

R. KEMMLER

Descriptive or normative metagrammatical monograph that is expressly referred to as a “grammar”, containing (in the proper sense) a complete and systematic description of the parts of speech. Monograph that is nominally dedicated to only part of HYBRID GRAMMAR the grammar, but which contains a complete and systematic description of the parts of speech. Monograph containing a metalinguistic description of METALINGUISTIC one or more parts of the grammar and/or a partial or TREATISE unsystematic description of one or more parts of speech. GRAMMAR

Considering the most important works of the early Portuguese and Latin Portuguese grammatical tradition until the first decades of the nineteenth century (see Kemmler 2013a), my research has shown that these surviving works seem to fit easily into one of the three categories “Grammar (in the proper sense)” (GRA), “hybrid grammar” (HYG), and “metalinguistic treatise” (MT)7. However, taking into account the area of foreign-language learning and teaching, I suggest considering not only the term “foreign language manual” as such, but I will also propose four further categories for other types of relevant works, namely “phrase book”, “workbook”, “reader” and “auxiliary materials”. With the exception of the latter collective designation, the nomenclature proposed is guided by the terms traditionally introduced in Germany for the various types of manuals, most of which ultimately have transparent equivalents in English or other European languages. Although there may be works in this area that formally belong to the category “grammar” (GRA) as a “complete and systematic description of the parts of speech”, it seems obvious that the sole criterion of “grammar” does not go far enough in works designed for the learning and teaching of foreign languages. It seems possible that, long before the Common European Framework of Reference for Languages: Learning, Teaching, Assessment (Trim – North – Coste 2001), authors of manuals for foreign languages may already have focused their attention on the four elementary competences, namely comprehension in reading and listening as well as writing and speaking8. 7 This category includes, inter alia, spelling treatises, unless they happen to contain a complete and systematic description of the word classes. In that case, a classification as a hybrid grammar would apply. 8 In this context, it should be noted that at a time when there were no sound recordings, the skill of “listening” could not easily be taken into account in manuals, whereas today this is quite naturally the case in the teaching of modern foreign languages. For example,

TOWARDS A CLASSIFICATION OF METALINGUISTIC MANUALS

289

While acquiring these four basic linguistic skills is considered standard in today’s foreign language manuals, the question arises as to the minimal components that a corresponding historical work should have for it to be regarded as a fully-fledged manual of foreign languages in its own sense. Modern didactics of German as a foreign language may tend to prefer anticipatory use according to the “boomerang model”, which implies that the grammar content is to be learned inductively within the framework of the learning unit, while grammatical theory tends to be described explicitly only at the end of a teaching unit. Ultimately, all parts of speech and — usually — all other “traditional” parts of grammar are at some point taken into account in such an approach, which is why the essential criterion of a description of the parts of speech being included in the GRA category seems indispensable here as well9. Ever since the appearance of the first manuals of modern foreign languages for a Portuguese-speaking target audience, such works have distinguished themselves from single-language grammars, above all with regard to the regular occurrence of sections in which it seems obvious that they belong to the competence areas of “listening comprehension” and “speaking” and, thus, to the conceptual oral sphere. Whether these chapters begin, as in Rousseau (1705: 1), with “Da Ortografia / De l’orthographe” [Of Spelling] or, as in Lima (1756: 1), with “Capitulo I. Dos Nomes, e Numero das letras” [Chapter I. Of the Names and Numbers of the Letters], or still otherwise, seems rather irrelevant here. What these sections have in common is that each author attempts to describe what today would be viewed as the phonetic and graphematic inventory of the foreign language, while at the same time — if possible — presenting phonetic equivalents in the Portuguese native language10. the first volume of the Kursbuch [coursebook] of the current German textbook Menschen: Deutsch als Fremdsprache A 1.1 is advertised and delivered “mit Lerner DVD-ROM” [with CD-ROM for learners] (Evans – Pude – Specht 2012: [cover page]); the same applies to the corresponding Arbeitsbuch [workbook] (Glas-Peters – Pude – Reimann 2012). 9 A complete and systematic description of the parts of speech naturally must include a detailed description of the verb system. In the manual entitled Menschen: Deutsch als Fremdsprache (Evans – Pude – Specht 2012) this means, for example, that the grammatical rules for forming and using the German perfect tense are presented over several units — or even several books — depending on the learner’s expected progress. 10 Corvo Sánchez (2005, II: 183) observes that Dionysius Thrax (ca. 180/170-ca. 90 BC) already described the sounds of Greek by means of the letters, just like Priscian (late fifth/ early sixth century AD) did later with a similar description for Latin (Corvo Sánchez 2006, III: 5). In the individual-language Portuguese grammatical tradition, the representation of the relationship between sound and writing plays only a very subordinate role —

290

R. KEMMLER

As for the general classification of works that explicitly aim to learn and teach modern foreign languages, irrespective of their title, a first category of a “foreign language manual in the proper sense” (FLM) seems appropriate in a formal way11. Following up on my previous considerations, I distinguish two principal features of a work for the mediation of a foreign language: (a) a complete and systematic (explicit or implicit) description of the parts of speech of the target language (for a definition, see note 15); (b) a systematic section describing the phonetic and graphematic inventory of the target language. Optionally, such a work may include (c) translation exercises, (d) other exercises, (e) reading texts or paralexicographical texts, and so forth. Furthermore, a “phrase book” (PB) can be regarded as a potentially heterogeneously structured work (generally paralexicographical in nature) intended for acquiring foreign languages, following a century-long tradition that transcends linguistic borders and areas. In terms of both content and form, it may contain a partial or unsystematic description of the parts of speech of the target language in addition to other text elements. The existence of any section describing the phonetic and graphematic inventory or the grammar of the target language is by no means a mandatory distinctive feature of this category12. A “workbook” (WB)13 is a work that (especially in the textbook tradition of recent times) is often subsidiary to the corresponding FLM and orthography is mentioned, if at all, only as one of the parts of grammar —, and, as expected, involves no comparison with other languages. 11 According to the Oxford English Dictionary, this could be understood as “2. A book used as a standard work for the study of a particular subject; now usually one written specially for this purpose; a manual of instruction in any science or branch of study, esp. a work recognized as an authority […]” (cf. the entry “Textbook” in Murray 1919: 239). Today, however, the term “textbook” is used relatively freely in English, encompassing works intended for a school and university audience. For terminological clarity, I prefer to employ the term “manual” (as an equivalent of the German “Lehrwerk”) instead of “textbook” (as an equivalent of the German “Schulbuch” or “Lehrbuch”). 12 However, not only in historical works that belong to this category, but also in modern phrase books can short descriptions of the grammar of the target language be found. This is the case, for example, under the section heading “Grammar” in the case of the Langenscheidt Sprachführer Portugiesisch (Nafz 2004: 203-216) as well as the Langenscheidt Universal-Sprachführer Englisch (Brough 2009: 237-254). 13 In his contribution to the article “Lehrwerk”, Nieweler (2010: 175) mentions the “workbook” without any further definition as an element of the foreign language learning concept of modern coinage: “Im Zentrum der Printmedien steht das Schülerbuch, das meistens ergänzt wird durch ein Arbeitsbuch (Workbook, Cahier d’activités usw.) und ein grammatisches Beiheft”. [At the centre of the print media is the pupils’ book, which is mostly supplemented by a workbook (Workbook, Cahier d’activités etc.) and a grammatical supplement].

TOWARDS A CLASSIFICATION OF METALINGUISTIC MANUALS

291

primarily allows language learners to process accompanying exercises. In general, such texts contain no innovations with regard to the grammatical content of the corresponding FLM. According to the German “Lesebuch” tradition, a “reader” (R) can be understood as a collection of reading texts in the target language. The compilation of these texts tends to be based less on strictly linguistic than on literary or cultural (or occasionally also ideological) aspects, which is why a metalanguage is of no relevance here. Under the additional and terminologically new category of “auxiliary materials” (AM) of an admittedly heterogeneous nature, I understand works that are devoid of the characteristics described above, while being conceived to support the acquisition of non-native languages by means of GRA, FLM, WB, or PB. These can be dependent works such as solution keys to exercises (cf. Ey 1936b), independent publications such as verb tables (cf. Strehl 2005), or grammatical tables (Wendt – Thurmair 2000). In addition to the categories that refer to the textbooks themselves, it seems indispensable to consider the following four parameters, which enable us to determine whether a work belongs to the “individual language level” or is to be considered “above the individual language level”: — Depending on the context, “target language” (TL)14 or “object language” (OL)15 refer to the language which is to be regarded as the subject-matter of description in the metalinguistic work; — “metalanguage” (ML) refers to the language used to describe the object language(s) or target language(s) within the work16;

14 According to Bußmann (2006: 1178), “target language” means “in second language acquisition, the language being learned as opposed to the native language or first language”. The parameters TL and “metalanguage” make use of the well-known signs indicating nationality in international road traffic (cf. Signs s.d.): “D” for German, “F” for French, “P” for Portuguese. In cases where the language area clearly exceeds the boundaries of a single country, the following common English abbreviations are used, such as “E” for English, “S” for Spanish and “L” for Latin, etc. 15 Because this system privileges consideration above the individual language level, whenever a work to be considered does not fit within the foreign language context, but within a native language context, it may be assumed that this parameter is to be regarded as the “object language”. This parameter will not be explicitly mentioned in the example that follows in section 3. 16 Cf. the definition by Bußmann (2006: 742): “Second-level language (also called language of description) by which natural language (object language) is described”. In this sense, the “target language” is the object of the description in the FLM and is usually identical to the object language in the foreign language context.

292

R. KEMMLER

— “origin” (O) refers to the country of origin in which the work was published, as indicated on the title page; in the case of publishers with more than one place of publication, the country of the head office where the actual printing took place is indicated17; — The “target audience” (TA) is recorded according to the information provided by the author on the title page or in the paratexts; if there is no explicit indication, a conjecture is given in square brackets wherever possible. In his model mentioned above, Swiggers (2006: 168-169) considers the components “autor”, “público”, “objeto material” and “organización descriptiva” as well as “circuito”. The identity of the “autor” roughly seems to correspond to my parameter O (whereby the identity of the author seems to be less meaningful than the origin of the work) and “público” to the parameter TA (but here probably less in relation to its geographic origin than to its nature, in the sense that Swiggers’s category applies, for instance, to school pupils vs. adult learners, etc.). The distinction between “objeto material” and “organización descriptiva” is based on the consideration that, on the one hand, the actually existing target language should be regarded as “raw material”, as should a different converted object language. This distinction seems particularly promising for studies on individual languages, but does not seem to add value to the search for a cross-lingual classification system. The term “organización descriptiva” ultimately refers to the characteristic components of the corresponding works, as I have taken them into account in the actual classification of the textbooks. Finally, under the heading “circuito” one may see the metalinguistic environment of my ML parameter. While the components of Swiggers’s “Modelo de análisis” thus appear to be quite similar to the categories I propose, I expand upon it in extending it beyond the basis of an organization chart (Swiggers 2006: 211) in order to allow a comparison between different works using the given categories. 17 The parameters O and “target audience” also employ the vehicle nationality signs (cf. Signs s.d.): “D” for Germany (Deutschland), “B” for Belgium, “BR” for Brazil, “E” for Spain (España), “F” for France, “GB” for Great Britain, “P” for Portugal, etc. “INT” refers to an international origin or target audience. With regard to the target audience, an indication “D” of course also potentially applies to an audience from “A” (Austria; Österreich), “CH” (Switzerland; Schweiz), as well as other countries where there is a German-speaking target audience. Something similar may apply to works published for the English-speaking book market, but which were also conceived for distribution beyond their country of publication. While this may seem anachronistic in relation to historical works referring to countries that might not have existed at the time of publication, such a modern benchmark might be helpful.

293

TOWARDS A CLASSIFICATION OF METALINGUISTIC MANUALS

3. Applying the Proposed Classification System

Hybrid grammar

Metalinguistic treatise

Foreign language manual

Phrase book

Workbook

Reader

Auxiliary materials

Target language

Metalanguage

Origin

Target audience

This section shows how I apply my classification system by strictly classifying works from different traditions and periods according to their content and their contexts of publication.

GRA HYG

MT

FLM

PB

WB

R

AM

TL

ML

O

TA

Work

Grammar

Category / Parameter

1. Metalinguistic works belonging to the Portuguese tradition as a native language Fernão de Oliveira: Grammatica da lingoagem portuguesa (11536)

×

P

P

P

P

João de Barros: Grammatica da lingua Portuguesa (11540)

×

P

P

P

P

Bento Pereira: Ars grammaticæ pro lingva lvsitana addiscenda latino idiomate proponitur (11672)

×

P

L

F

INT

António José dos Reis Lobato: Arte da grammatica da lingua portugueza (11770)

×

P

P

P

P

P

P

P

P

P

P

P

P

João Pinheiro Freire da Cunha: Breve Tratado da Orthografia (21770)

×

Joaquim José Apolinário: Resumo Orthographico ou regras geraes de orthographia da lingua portugueza (1831)

×

2. Works for learning and teaching non-native languages — Portuguese tradition Manuel Álvares: Emmanvelis Alvari è Societate Iesv De institvtione grammatica libri tres (11572) Johann Philipp Anstett: Grammatica pratica da lingua allemã (11863a)

×

×

L

L

P

P, INT

D

P

P

P, BR

294

R. KEMMLER

Category / Parameter

GRA HYG

MT

FLM

PB

WB

R

AM

TL

ML

O

TA

D

P

F, P

P

D

P

P

[P]

D

Ø

P

P

P

D

D

D

D

Ø

D

D

D

D

D/ US

P, S

Work Agostinho de Campos: Grammatica Allemã ([1898])

×

×

Carlos Luís Maximiliano Helbling: Guia de Conversação allemã com synopse morphologica da grammatica allemã (s.d.)

×

Alfred Apell: Selecta Allemã (4.a e 5.a Classes dos Lyceus) (1906)

×

3. Works for learning and teaching non-native languages — German tradition Johann Philipp Anstett: H. G. Ollendorffs neue Methode in sechs Monaten eine Sprache lesen, schreiben und sprechen zu lernen (11863b)

×

Franz Linnig: Deutsches Lesebuch (1885, I)

×

Maximilian Delphinus Berlitz: Erstes [zweites] Buch für den Unterricht in den neueren Sprachen (1903 I/II)

×

Luise Ey: Kleine Portugiesische Sprachlehre (101936a)

×

P

D

D

D

Luise Ey: Schlüssel zur 10. Auflage der Kleinen Portugiesischen Sprachlehre von Luise Ey (41936b)

×

P

D

D

D

Maria da Conceição Dias C. e Nafz: Langenscheidt Sprachführer Portugiesisch (2004)

×

P

D

D

D

Linda Strehl: Duden Wissen griffbereit (2005)

×

D

D

D

D

Sonia Brough: Langenscheidt Universal-Sprachführer Englisch (2009)

×

E

D

D

D

Wendt – Thurmair: Langenscheidt Grammatiktafel Deutsch (2000)

×

D

D

D

D

295

TOWARDS A CLASSIFICATION OF METALINGUISTIC MANUALS

Category / Parameter

GRA HYG

MT

FLM

PB

WB

R

AM

TL

ML

O

TA

D

D

D INT

D

D

D INT

S

S, F, L

B

[B]

S

S

B

[B]

F, E, D, I, S, P18

F, E, D, I, S, P

F

F, GB, D, I, E, P

Work Evans – Pude – Specht: Menschen: Deutsch als Fremdsprache A 1.1, Kursbuch (12012)

×

Glas-Peters – Pude – Reimann: Menschen: Deutsch als Fremdsprache A 1.1, Arbeitsbuch (12012)

×

4. Works belonging to other traditions Anonymous: Vtil, y breve institution, para aprender los principios y fundamentos de la lengua Hespañola (1555)

×

Anonymous: Gramatica de la Lengua Vulgar de España (1559)

×

Clifton – Vitali – Ebeling – Bustamante – Duarte: Manuel de la conversation et du style épistolaire a l’usage des voyageurs et de la jeunesse des écoles en six langues: français, anglais, allemand, italien, espagnol, portugais ([1884])

×

×

When it comes to evaluation, it make sense to compare the linguistic parameters TL and ML, as well as the two “national” parameters O and TA. This gives way to a representation of the type “Category–TL/ML–O/TA” where “Category” is either GRA, HYG, MT, FLM, PB, WB, R, or AM (or, in a limited number of cases, several of these). Among the metalinguistic works of the Portuguese tradition, I have first considered the two earliest works. The strictly linguistic examination of the content of both works implies that Oliveira (1536) cannot be seen as anything else than LT–P/P–P/P, while Barros (1540) and Lobato (1770) are undoubtedly GRA–P/P–P/P because of the complete and systematic description of the parts of speech these two works offer. 18 In the case of such multilingual works, which were clearly published for worldwide distribution, it may make sense to alternatively label them as INT (for “international”).

296

R. KEMMLER

The Latin-Portuguese grammar of Bento Pereira, to be classified as GRA–P/L–F/INT, turns out to be unique in early Portuguese grammar history in that it can also be considered one of the first manuals ever of Portuguese as a foreign language, therefore capable of being classified as FLM–P/L–F/INT. In all of these works, Portuguese is the object language. As I have already stated in Kemmler (2007: 378-379), Cunha (1770) is actually a treatise on orthography according to its title, which means that it may be classified as HYG–P/P–P/P because of the complete and systematic description of the parts of speech it offers, whereas the simple spelling treatise by Apolinário (1831) is to be described as LT–P/P–P/P because it refrains from providing content that goes beyond the nature of a spelling treatise. The Latin-Portuguese grammar by Manuel Álvares (1526-1583) also belongs to the works on the learning and teaching of non-native languages within the Portuguese tradition, being classified as GRA–L/L–P/P,INT, as it is known to have been written in Latin, directed both at a Portuguese and an international target audience. Anstetts German textbook for a Portuguese and Brazilian target audience, published in Lisbon in 1863 in Portuguese, is to be categorized as FLM–D/P–P/P,BR. As a rare example of a multiple classification, the German manual of Campos ([1898]) meets all criteria for FLM, but because the same holds true for GRA, it can be regarded not only as FLM–D/P–F,P/P, but, simultaneously, as GRA–D/P–F,P/P too. The phrase book by Helbling, published in Lisbon, can be regarded as PB–D/P–P/[P], as it does not make clear whether it is aimed at a Portuguese or a different target audience. The Selecta Allemã by Apell (1906), finally, is to be assessed as R–D/Ø–P/P, because it has no metalanguage other than the German of the texts that are reproduced. Also published in 1863, Anstett’s German manual of the Portuguese language is to be categorized as FLM–P/D–D/D (as opposed to FLM– D/P–P/P,BR in the case of Anstett 1863a). Like Apell (1906), the first volume of Linnig’s reader can be regarded as R–D/Ø–D/D, while the works Erstes [zweites] Buch für den Unterricht in den neueren Sprachen (1903), published according to the direct method by the American Maximilian Delphinus Berlitz, are to be classified as FLM–D/D–D,US/P,SP, given that they were printed in Berlin for a Spanish-Portuguese target audience. Because Luise Ey’s Kleine Portugiesische Sprachlehre is to be considered as FLM–P/D–D/D for a presumed German (or German-speaking) target audience, the corresponding key belongs, like Nafz (2004), to the auxiliary materials and is therefore to be categorized as AM–P/D–D–D. Similarly, the works in German by Strehl (2005) and Wendt – Thurmair

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(2000) are AM–D/D–D/D, while Brough (2009) may be viewed as AM–E/D–D/D. Among the textbooks from the series Menschen, the course book Evans – Pude – Specht (2012) is to be understood as FLM–D/D–D/ INT, while the corresponding workbook (Glas-Peters – Pude – Reimann 2012) is to be classified as WB–D/D–D/INT. As for the Leuven Spanish grammars that were examined in the above-mentioned paper by Pierre Swiggers (2006), it seems clear that the anonymous trilingual Vtil, y breve institution (1555) may, on the one hand, be understood as FLM–S/S,F,L–[B]/[B]19 due to the foreign-language learning context explicitly mentioned in the foreword and, on the other hand, also as GRA–S/S,F,L–[B]/[B], while the strictly monolingual Gramatica de la Lengua Vulgar de España (1559) seems to be classifiable as GRA–S/S–B/[B], that is, if one may presume this work to have been published for, and directed at a target audience from what is today Belgium, where Spanish would have been a non-native language. Finally, the multilingual phrase book by Clifton – Vitali – Ebeling – Bustamante – Duarte ([1884]), published in Paris, can be categorized as PB–F,E,D,I,I,S,P/F,E,D,I,S,P–F/F,GB,D,I,E,P. For the mere purpose of simplification, the categorization of this and similar works can be summarized as PB–INT/INT–F/INT. 4. Conclusions By taking Pierre Swiggers’s 2006 model one step further, my comparative classification system for metalinguistic works proposes eight categories of teaching materials, three of which (“grammar”, “hybrid grammar”, and “linguistic treatise”) derive from my endeavour to categorize works in their respective linguistic contexts. As far as the context “above the individual language level” is concerned, the selection of the categories “foreign language manual (in the proper sense)” (FLM), “phrase book” (PB), “workbook” (WB), “reader” (R), and the newly introduced category of “auxiliary materials” (AM) seems sufficient and adequate for representing any given language. For the categorization model to function beyond the scope of the individual language, it is indispensable to consider the parameters “target 19 While the printing site is located in present-day Belgium, in this context it cannot be assumed that the work was written only for readers within the confines of the modern territory of Belgium, but rather for a broad target audience in the Spanish Netherlands at that time. In this sense, [B] should be understood to comprise not only Belgium, but also the Netherlands, Luxembourg and part of northern France.

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language” (TL) and “metalanguage” (ML). If these parameters are identical, the work is solely dedicated to an individual language; if they are different, the work needs to be regarded as belonging to the context above the individual language, which is usually referred to as foreign language mediation. The last two parameters, “origin” (O) and “target audience” (TA), relate to the place of printing and the intended readership, either explicitly named or implicitly referred to (e.g. in the paratexts) — quite obviously, one would have to take into consideration the different configurations of historical countries, whenever applicable. As has been shown above, this classification model provides a template for assembling a corpus that is as objective as possible for describing textbook traditions in a serial or partially serial way. Of course, this classification system is explicitly concerned with works aiming to describe an object or target language for didactic purposes, which remains valid even if the works discussed are contemporary. Conversely, this means that the results of modern scientific research in linguistics without this educational background such as, e.g., Chomsky (2002) — regardless of their possible significance — cannot be included in this categorization: ultimately, these works are evaluated by historiographers in a different way. Needless to say, this categorization system of metalinguistic works in a context above the individual language level is neither final nor conclusive, be it in terms of textbook types or parameters selected. Other types of textbooks or features could probably be found and taken into account. In addition, a further distinction between parameters such as TA in “official education”, “adult self-learners”, and so forth, may also seem appropriate. However, the classification system as described above aims to provide a set of categories that sufficiently cover the serial description of a particular textbook tradition — and far beyond. Indeed, it is my hope that other colleagues will adopt this system for the purposes of their own research and improve upon it whenever required or appropriate.

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DER ASPEKTBEGRIFF IN VERSCHIEDENEN NATIONALEN TRADITIONEN DER GRAMMATIKOGRAPHIE Gerda HASSLER (Universität Potsdam)

Abstract: This contribution investigates the integration of the notion of aspect into Russian, French and Spanish grammars, while also examining other traditions in passing. Grammarians have long debated over the question of whether the verbal systems of French and Spanish could be regarded as aspectual, or were instead exclusively temporal in nature. The notion of aspect entered relatively late even into Russian grammars. For the study of grammars predating the twentieth century, the notion of aspectuality is retrospective: starting from present-day knowledge on aspectuality, one asks if grammars from this period contain approaches of the grammatical characteristic related to the predicate, which indicates the way in which the process or the state expressed by the verb is envisaged from the point of view of its process. The first grammarians were able to follow the model of Priscian, who had already established the opposition between “achieved” and “non-achieved”, but they also added new elements. Language usage offered examples of imperfect forms designating an accomplished and short process, a punctual change of state, or the subjectification of an event. However, these usages did not provide grammarians with a solid basis for explaining the verbal forms while taking into account the notion of aspect. The denomination of verbal forms varied according to the authors’ theoretical points of view.

Annäherung an eine Definition der Aspektualität und des Aspekts Pierre Swiggers hat in zahlreichen Publikationen Termini der Grammatiken romanischer Sprachen behandelt und auch dazu angeregt, über ihre Herkunft nachzudenken und Beziehungen zwischen verschiedenen Traditionen zu berücksichtigen (vgl. z. B. Swiggers 2010; 2014; Swiggers – Szoc 2017). In diesem Beitrag soll die Integration oder Nicht-Integration des Aspektbegriffs in verschiedene nationale Traditionen der Grammatikographie betrachtet werden, wofür zunächst eine Verständigung über die Begriffe des ‘Aspekts’ und der ‘Aspektualität’ notwendig ist. Über die Emergenz des Begriffs der ‘Aspektualität’ liegen verschiedene Studien

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vor, z. B. Archaimbault (1999), Fournier (1991; 2013), Haßler – Neis (2009: 1243-1259). Für das Verhältnis von Aspekt und Aspektualität sei auf Comrie (1976), Dessì Schmidt (2014), Haßler (2016), Verkuyl – De Swart – Van Hout (2005) verwiesen. Unsere Unterscheidung von Aspekt und Aspektualität steht in der Tradition der funktionalen Grammatik von Bondarko (1987), wir versuchen sie jedoch so allgemein wie möglich zu halten, um eine Anwendbarkeit auf mehrere nationale Traditionen zu gewährleisten. Der Aspekt ist eine grammatische Kategorie des Verbs, die eine ganzheitliche Darstellung einer Situation oder eine Darstellung im Verlauf ermöglicht. Mit dem Aspekt wird die zeitliche Lage der vom Verb beschriebenen Situation ausgedrückt. Der Aspekt unterscheidet sich von der benachbarten Kategorie Tempus dadurch, dass ihm keine deiktische Qualität zukommt, er also kein Verhältnis einer betrachteten Zeit zur Sprechaktzeit ausdrückt (Haßler 2016: 200). In einem kurzen Aufsatz hat Pottier (2012: 141) versucht, eine terminologische Klärung der Aspektproblematik durch unterschiedliche Schreibweisen herzustellen. Die auf die morphologische Klasse des Verbs konzentrierte grammatische Kategorie des Aspekts nennt er aspect, die universelle konzeptuelle Kategorie der Aspektualität ASPECT und die unterschiedlichen sprachlichen Mittel, die zum Ausdruck letzterer beitragen, aspectualisations. In der Tat scheint es sinnvoll, zwischen der in einigen Sprachen grammatikalisierten und als Korrelation perfektiver und imperfektiver Verben ausgeprägten Kategorie des Aspekts, der onomasiologisch definierten Kategorie der Aspektualität und den einzelnen, semasiologisch zu untersuchenden sprachlichen Mitteln, die eine Aspektualisierung bewirken, zu unterscheiden. Die Kategorie des Aspekts ist in den einzelnen Sprachen unterschiedlich ausgeprägt. Im Deutschen ist sie vollständig verloren gegangen und es muss auf andere sprachliche Mittel zurückgegriffen werden, um Aspektualität, d. h. Verlaufseigenschaften und Begrenzungen von Handlungen und Situationen auszudrücken. Auch in den romanischen Sprachen gibt es keine Verbform, die — wie der altgriechische Aorist im Subjunktiv, im Optativ und in geringerem Maße im Indikativ — nur aspektuelle Merkmale ohne Temporalität ausdrücken würde. Eine Korrelation von jeweils zwei Verben, die sich als imperfektiv bzw. perfektiv gegenüberstehen, wie sie in den slavischen Sprachen vorliegt, ist in den romanischen Sprachen nicht vorhanden. Auch in den slavischen Sprachen handelt es sich bei den in Aspektkorrelation zueinander stehenden Verben meist nicht mehr wie in frühen indoeuropäischen Sprachstufen um unterschied-

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liche Stämme1, sondern um morphologisch aufeinander bezogene Verben. Aus dem imperfektiven Verb entsteht zum Beispiel durch Präfigierung ein perfektives Verb, z. B. ‘essen’ tschechisch jíst (imperfektiv) → (pojíst perfektiv), serbisch јести (imperfektiv) → појести (perfektiv). Andererseits können durch Suffigierung aus perfektiven Verben imperfektive gebildet werden. Ein Beispiel dafür ist das russische Suffix -ва-: сдать (‘ablegen’, perfektiv) → сдавать (‘ablegen’, imperfektiv). Da es keine systematischen Züge in den romanischen Sprachen gibt, die Aspekt ausdrücken würden, und die Verbformen mit aspektuellen Merkmalen gleichzeitig auch Temporalität beinhalten, wurde von einigen Autoren der Aspekt als für romanische Sprachen relevante Kategorie negiert oder es wurde auf ihn in ihrer Beschreibung verzichtet (z. B. Weinrich 1985). Auch Rojo – Veiga (1999) liefern in ihrem Kapitel der Gramática descriptiva zu den einfachen Verbformen des Spanischen eine vollständig aspektfreie Darstellung. Die Einbeziehung des Aspekts in ihr Modell sehen sie als unökonomisch an. Diese von prominenten Vertretern der romanischen Sprachwissenschaft vorgenommene Ausklammerung des Aspekts als grammatischer Kategorie lässt sich für die romanischen Sprachen auf morphologischer Ebene rechtfertigen, wird jedoch dem Funktionieren dieser Sprachen beim Ausdruck von Situationen in ihrer Ganzheitlichkeit und in ihrem Verlauf nicht gerecht. Über die am Verb grammatikalisierte Kategorie des Aspekts hinaus müssen also sprachliche Mittel unterschiedlicher Art in Betracht gezogen werden, die in den einzelnen Sprachen aspektuelle Funktionen übernehmen. Sie können mehr oder weniger spezialisiert auf diese Funktionen sein oder auch erst im Kontext als aspektuelle Mittel auffallen. Die Gesamtheit dieser Mittel zählen wir zur funktionalsemantischen Kategorie der Aspektualität. Auch beim Fehlen der grammatischen Kategorie des Aspekts kann davon ausgegangen werden, dass andere Mittel der Aspektualität, wie Tempora, Aktionsarten, Adverbien, Verbalperiphrasen, die Aktanten des Verbs und ihre Determinanten, eine ganzheitliche Darstellung einer Situation ermöglichen oder in der Lage sind, sie im Verlauf und ihren Phasen darzustellen. Der Ausdruck von Aspektualität durch diese Mittel ist lediglich weniger systematisch, kann aber gerade durch das Zusammenwirken unterschiedlicher sprachlicher Ebenen auch nuancenreicher und komplexer sein. 1 Zum Verbalsystem mit drei Aspekten vgl. Hewson – Bubenik (1997: 25-66), zur Entwicklung der Aspektproblematik im Verbalsystem indoeuropäischer Sprachen vgl. Hewson – Bubenik (1997: 209-350).

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Zum Begriff des ‘Aspekts’ in Sprachen mit Aspektkorrelation Der Begriff des ‘Aspekts’ müsste sich in Grammatiken von Sprachen mit einer ausgeprägten Aspektkorrelation früher angedeutet haben. Auch die Grammatiken dieser Sprachen folgten jedoch dem lateinischen Vorbild oder dem anderer, gut beschriebener europäischer Sprachen, die von der Erkenntnis des Aspekts als Verbalkategorie wegführten (zur Entwicklung des Aspektbegriffs in russischen Grammatiken vgl. Archaimbault 1999). Das Wort Aspekt ist eine Lehnübersetzung der altkirchenslawischen Bezeichnung видь, die erstmals 1619 bei Meletij Smotrickij (ca. 1578-1633) in seiner Grammatiki Slavenskaja Pravilnoe Syntagma erscheint und auf das Wort εἶδος aus der griechischen Grammatik zurückgeht, die traditionell Dionysios Thrax (170-90 v. Chr.) zugeschrieben wird (Robins 1998), wobei neuere Forschungen zu einer Datierung in der byzantischen Periode tendieren (Di Benedetto 2007). Für Smotrickij war видь jedoch ein morphologischer Begriff, der das Verhältnis von Grund- und abgeleiteter Form eines Verbs erfasste. Die erste Grammatik des Russischen (1696) von Heinrich Wilhelm Ludolf (1655-1710) erwähnt unter der Verbklasse der abgeleiteten Verben das Infix -ва- und beschreibt es als frequentativ, nimmt aber nur drei Tempora des Russischen (Präsens, Präteritum und Futur) an. Ludolf führt jedoch perfektive und imperfektive Verben paarweise in Listen an und konstatiert sogar Zusammenhänge zwischen Aspektpaaren, die von Verben mit unterschiedlichen Stämmen gebildet werden (брать — взать ‘nehmen’). Das Korrelieren von Aspektpaaren scheint bei Ludolf auf seiner genauen Beobachtung des Sprachgebrauchs zu beruhen, aus der er jedoch keine Konsequenzen für den Aspektbegriff zieht. Die Präfigierung der Verben, die in der Regel den Aspekt verändert (нести ‘[in einer bestimmten Richtung] tragen, imperfektiv’, принести ‘herbeitragen, perfektiv’), ist ihm in dieser Funktion offensichtlich nicht bewusst. Im Russischen gibt es Verben, die eine gerichtete Bewegung ausdrücken (z. B. нести [‘tragen in eine bestimmte Richtung’]) und die Verben, die eine ungerichtete Bewegung bezeichnen (z. B. носить [‘tragen, umhertragen’]), gegenüberstehen. Erfolgt eine Präfigierung, z. B. mit dem Präfix при(‘herbei-’), so entstehen in der Kombination mit dem gerichteten Verb ein perfektives (принести ‘herbeitragen, perfektiv’) und mit dem ungerichteten Verb ein imperfektives Verb (приносить ‘herbeitragen, imperfektiv’). Diese bei den Verben der Bewegung im Russischen durchgängig vorliegende Verhaltensweise wurde in frühen Grammatiken ausschließlich als lexikalische Gegebenheit und nicht als systematisches grammatisches Phänomen behandelt.

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In der Grammatik des königlichen Dolmetschers für slavische Sprachen Jean Sohier (1987 [1724]) finden sich vier Tempora — das Präsens, das Imperfekt, das Perfekt und das Futur — wobei er das Perfekt als von präfigierten Verben gebildete Formen annimmt (z. B. я оценил ‘ich habe geschätzt’) und das Imperfekt als eine frequentative Form, die vom Perfekt mit Hilfe eines Infixes (une syllabe au milieu du mot) gebildet wird, definiert (z. B. вставал von встал ‘ich bin aufgestanden’). Auch beim Futur unterscheidet er drei Formen: die vom präfigierten Verb gebildete (сделаю ‘ich werde tun’) und die mit den Hilfsverben буду und стану und imperfektiven Verben gebildeten (буду читать, стану читать ‘ich werde lesen’). Die Darstellung der Tempora mit der Gegenüberstellung perfektiver und imperfektiver Formen und dem synthetischen ebenso wie den im 17. Jahrhundert zur Norm gewordenen analytischen Formen stellt zwar eine beachtliche Innovation dar, bewegt sich jedoch noch ausschließlich in temporalen Kategorien. In der Rossijskaja grammatika (1755) von Michail V. Lomonosov (1711-1765) nimmt das Verb mit 62 Seiten einen gewichtigen Platz ein, der vor allem seiner reichen Morphologie geschuldet ist. Lomonosov behandelt die Präfigierung und Suffigierung der Verben ausführlich, verwendet dabei jedoch keine Kategorien des Verbs, sondern betrachtet sie ausschließlich als lexikalische Angelegenheit. Für die von ihm ausführlich behandelten Modi hatte er zunächst zwei konkurrierende Termini verwendet: вид ‘Sichtweise’ (später ‘grammatischer Aspekt)’ und наклонение ‘Modus’. Offensichtlich hielt er die Modi für Möglichkeiten des Ausdrucks eines Standpunkts zum Inhalt der Aussage. In den frühen Fassungen seiner Grammatik findet sich eine Liste solcher vom Verb durch seine morphologische Gestalt ausgedrückten Standpunkte, die sich nach moderner Terminologie teilweise als Aktionsarten erweisen: учашчательный ‘frequentativ’, начинательный ‘inchoativ’, величивательный ‘augmentativ’, умалительный ‘diminutiv’, кончательный ‘terminativ’, удовольственый ‘saturativ’. In einer weiteren Liste, die zehn Tempora mit Beispielen enthält, nimmt er unter den Begriffen ‘bestimmt vs. unbestimmt’ eine aspektuelle Differenzierung vor: прoшедшее неопределенное ‘unbestimmte Vergangenheit’ писал ‘ich schrieb (imperfektiv)’ vs. прoшедшее определенное ‘bestimmte Vergangenheit’ написал ‘ich schrieb (perfektiv)’. Obwohl Tempora, für die Lomonosov keinen Namen gefunden hatte (z. B. мне будет писать ‘ich werde schreiben müssen’) oder die, wie die ‘unerfüllte Vergangenheit’ oder die ‘inchoative Vergangenheit’, völlig aus dem Rahmen der lateinischen Grammatik fielen, letztlich nicht in die

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Grammatik aufgenommen wurden, ist hier ein deutlicher Schritt in Richtung der Berücksichtigung des Aspekts sichtbar (vgl. Archaimbault 1999). Die zwischen 1783 und 1788 redigierte Rossijskaja Grammatika von Anton A. Barsov (1730-1791) war als Schulgrammatik in Auftrag gegeben worden und berücksichtigt Lomonosovs zehn Tempora. Während Lomonosov den Terminus вид ‘Aspekt’ nur in seinen Skizzen und eher mit der Bedeutung ‘Modus’ verwendete, greift Barsov auf die slavische Tradition zurück und gibt dem Terminus die Bedeutung, die er bereits bei Smotrickij hatte, der in seiner Grammatiki Slavenskaja Pravilnoe Syntagma (1619) der Wortbildung der Verben große Aufmerksamkeit geschenkt hatte und einen ursprünglichen oder vollendeten (первообразный или совершенный) und einen abgeleiteten (производный) Aspekt unterschieden hatte. Letzteren hatte er in den inchoativen und den iterativen Aspekt eingeteilt. Barsov (1981 [1783-1788]) führt nun den Aspekt nicht als solchen, sondern als Klassifikationsmerkmal ein. Die ursprünglichen (первообразные) Verben könnten auch als vollendete gekennzeichnet werden, die abgeleiteten Verben werden wie bei Smotrickij in inchoative und frequentative eingeteilt. Für beide gibt Barsov morphologische Kennzeichen: die inchoativen Verben enden auf -jeju, die frequentativen haben die Suffixe -a, -ja, -va. Im Hinblick auf die Tempora wirft Barsov Lomonosov vor, die Unterscheidung zu weit getrieben und das Tempusschema der antiken Grammatiken aufgegeben zu haben. Er selbst nimmt lediglich sechs Tempora an, zählt Formen des perfektiven und des imperfektiven Verbs zu einem Verbalparadigma und vermischt die Flexion mit der Wortbildung. Bei aller Erkenntnis aspektueller Werte der Verben erscheint die Kategorie des Aspekts in den russischen Grammatiken des 18. Jahrhunderts noch von untergeordneter Bedeutung zu sein. Entweder werden aspektuelle Bedeutungen aus der Wortbildung abgeleitet oder den Tempora untergeordnet. Als entscheidende Kategorie des Verbs erscheint somit auch in den russischen Grammatiken das Tempus. Erst 1827 verwandte Nikolaj Ivanovič Greč (1787-1867) den ‘Aspekt’ als autonomen Begriff in der russischen Grammatik. Für die Entwicklung des Aspektbegriffs in der Grammatikographie von Sprachen mit Aspektkorrelation ist es auch bemerkenswert, dass die griechische Grammatik dafür nicht den auf die Morphologie festgelegten Terminus eidos entsprechend umdeutete, sondern zu Beginn des 20. Jahrhunderts mit opsi, das klar einen Gesichtspunkt bezeichnet, einen neuen Terminus einführte (Haßler – Neis 2009: 1260).

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Aspektualität in der Beschreibung germanischer Sprachen Überlegungen zur Aspektualität haben einige Grammatiker durchaus wesentlich vor der Bezeichnung dieser funktionalen Kategorie in die Beschreibung von Sprachen ohne Aspekt, wie die germanischen, integriert. Die neue Konstruktion aus be + -ing findet nur langsam und unsystematisch ihren Weg in die Grammatikschreibung des Englischen (zur Integration des Aspektbegriffs in englische Grammatiken vgl. Wischer 2004). In den frühesten englischen Grammatiken im 17. Jahrhundert, wie zum Beispiel bei John Wallis (1616-1703), Jeremiah Wharton (fl. 1654) oder Joseph Aickin (1693-1705) ist sie nicht einmal erwähnt. Interessanterweise findet sich der erste Hinweis auf diese Konstruktion 1688 bei einem Ausländer, Guy Miège (1644-1718); eine ausführliche und systematische Beschreibung erfolgt allerdings erst in der zweiten Hälfte des 18. Jahrhunderts. In seiner Abhandlung Hermes: or, A Philosophical Inquiry Concerning Language and Universal Grammar (1751) stellt James Harris (1709-1780) eine neue Klassifizierung der Tempora aus theoretischer und universeller Sicht vor, die auch aspektuelle Unterscheidungen einschließt (Harris 1751: 159-160). Er schlägt 12 „natürliche Tempora“ vor, weist aber auch darauf hin, dass nicht für jedes dieser Tempora in allen Sprachen entsprechende Formen vorhanden sein müssen. Tempora würden Gegenwart, Vergangenheit und Zukunft entweder definit oder indefinit markieren. Unter definiter Markiertheit versteht er die spezifische Bezugnahme auf den Beginn, die Mitte oder das Ende eines Vorgangs. Die indefiniten Tempora nennt er Aorist und die definiten Inceptive, Middle / Extended oder Completive. Konstruktionen wie I have been writing lassen sich jedoch nicht in sein System einordnen. Sie sind nicht Completive, sondern Middle, können hier aber nicht direkt dem Präsens oder Präteritum zugeordnet werden. Darüber hinaus sind seine indefiniten Tempora nur in Bezug auf eine Phasenmarkierung indefinit, nicht jedoch auf eine temporale Festlegung, so dass im indefiniten Präteritum nicht zwischen habituellen und zeitlich festgelegten Handlungen differenziert werden kann. Daher hat auch der Definitheitsbegriff in Bezug auf Tempora bei vielen Grammatikern, die diesen übernommen haben, immer wieder zu Irritationen geführt. Im 18. Jahrhundert war den meisten Grammatikern bewusst, dass es im Englischen eine verbale Konstruktion aus be + Präsenspartizip gab. Diese wird natürlich nicht als Teil einer neuen verbalen Kategorie gesehen, sondern — wenn sie überhaupt erwähnt wurde — unter den Partizipien

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und meist nur aus der Sicht ihrer rein formbildenden Merkmale behandelt. Ann Fisher (1974 [1750]) verweist z. B. auf diese Konstruktion im Abschnitt über die Bildung der Hilfsverben und sagt hier, dass eine Form von be vor Verben stehen kann, die eine Handlung oder ein Tun bezeichnen. So könne anstelle von I write auch I am writing gesagt werden, womit die progressive Form nur als eine optionale Alternative dargestellt wird. In ähnlicher Weise äußert sich auch Daniel Fenning (1771), indem er sie als another method of conjugating the active verb bezeichnet. Robert Lowth (1762) und viele seiner Nachfolger schreiben die Bedeutung der Kontinuität dem Präsenspartizip zu. Wenn er behauptet, dass die Verwendung dieses Partizips in Verbindung mit am oder was (I am writing; while I was walking) die Aussage signifikanter und bestimmter macht, als es bei Verwendung der einfachen Form der Fall ist, dann impliziert er, dass im Prinzip beide Formen möglich sind, die Verwendung der progressiven Form also nur eine Stilfrage ist. Die umfangreichste Behandlung der progressiven Form mit Bezug auf eine funktionale Beschreibung in englischen Grammatiken des 18. Jahrhunderts findet sich in James Pickbournes Dissertation on the English Verb (1968 [1789]). Dies ist keine Schulgrammatik, sondern eine wissenschaftliche Abhandlung, die sich nur mit dem englischen Verb beschäftigt, oft im Vergleich mit seinen lateinischen und französischen Entsprechungen. Er lehnt sich jedoch sehr eng an Harris’ Theorie der ‘natürlichen Tempora’ an und charakterisiert zum Beispiel das Partizip Präsens unter Nutzung von dessen Terminologie (middle, of an extended action, without any particular regard either to the beginning, or end of it). Schließlich gibt Pickbourne detaillierte Regeln zur Verwendung der einfachen und der progressiven Form. Für das Deutsche bemühte man sich, für das Verb eine geeignete muttersprachliche Bezeichnung zu finden. Da das Verb als ein Wort betrachtet wurde, das eine Aussage über etwas unter Einschluss des Zeitmerkmals trifft, begründet Carl Friedrich Aichinger (1717-1785) damit die deutsche Bezeichnung als Zeitwort. Auch für Johann Christoph Gottsched (1700-1766) sind die von den Verben ausgedrückten „Tätigkeiten und Leiden“ stets an Zeit gebunden, weshalb der Ausdruck Zeitwörter angemessen erscheint. Im Vergleich mehrerer Sprachen fiel vor allem die unterschiedliche Zahl der Tempora auf. So haben das Griechische und das Französische fünf Tempora zum Ausdruck der Vergangenheit, während das Deutsche nur über drei verfügt. Wie Johann Gottfried Eichhorn (1752-1827) bemerkt, wird dieses Defizit durch Partikeln kompensiert (Eichhorn 1792: 68).

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Aspektualität in der Beschreibung der Verbformen in frühen Grammatiken des Französischen Die französischen Grammatiker knüpften im 17. Jahrhundert an die lateinische Tradition an, insbesondere an Priscian (Priscianus Caesariensis, um 500), der für die Tempora der Vergangenheit zwischen einem Imperfekt, einem Perfekt und einem Plusquamperfekt unterschieden hatte. Das Kriterium der Abgeschlossenheit einer Handlung ist auch in den Grammatiken des Französischen zu finden, es wird jedoch stets dem Gesichtspunkt der Temporalität untergeordnet. Eine sehr frühe Grammatik, in der Überlegungen zur Aspektualität durchscheinen, ist die Grammaire et syntaxe françoise (1607) von Charles Maupas (1566-1629). Diese Grammatik ist in erster Linie für Nicht-Muttersprachler konzipiert; Maupas’ Bemerkungen zum schlechten Gebrauch des imparfait können sich durchaus an Deutsche gerichtet haben. Nicht-Franzosen, die durch ihre Muttersprachen nicht an eine Unterscheidung zwischen abgeschlossenen Handlungen und begonnenen, aber nicht beendeten gewohnt seien, könnten das französische imparfait nicht richtig verwenden (Maupas 1632 [1607]: 269-270) Maupas definiert das imparfait als Tempus, das eine Dauer oder einen Fluss der Zeit angibt, die gleichzeitig mit einem Bezugsmoment liegen und noch nicht beendet sind. Im Gegensatz dazu definiert er das parfait genannte einfache Perfekt als Tempus, das eine abgeschlossene und einmalige Handlung bezeichnet, und zwar ohne dabei die Dauer und den Ablauf der Zeit in den Blick zu nehmen. In diesen Definitionen wird das bei Priscian zu findende Kriterium der Nichtvollendung für das Imperfekt und der Vollendung für das einfache Perfekt wieder aufgenommen. Maupas fügt jedoch mit der Dauer und der Subjektivität zwei weitere Kriterien hinzu. Er beschreibt das grammatische Tempus als subjektives Mittel zur Wiedergabe der realen Zeitverhältnisse. So kann der Vorgang, der mit dem Imperfekt ausgedrückt wird, durchaus schon abgeschlossen sein, der Sprecher kann ihn jedoch in den Redemoment zurückholen und als noch fern von seinem Abschluss darstellen (Maupas 1632 [1607]: 271). Wie Grammatiker vor ihm teilt Maupas die Verbformen der Vergangenheit in definite und indefinite ein. Das einfache Perfekt bezieht sich auf einen konkreten Zeitpunkt in der Vergangenheit und eine in der Vergangenheit abgeschlossene Handlung (Maupas 1632 [1607]: 273). Dagegen reicht die mit dem zusammengesetzten Perfekt bezeichnete Handlung bis an die Gegenwart heran, was für Maupas seine Bezeichnung als indefinit rechtfertigt. Die Limitierung des Zeitraums, in dem

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die durch das zusammengesetzte Perfekt ausgedrückte Handlung abgeschlossen sein soll, auf 24 Stunden wird von Maupas aufgehoben: der aktuelle Zeitraum kann ein Tag, eine Woche oder ein Jahrhundert sein, entscheidend ist das Heranreichen des Ereignisses an die Gegenwart. Maupas betrachtet also nicht das einfache Perfekt als indefinit, vielmehr wendet er diesen aus der griechischen Grammatik entlehnten Terminus auf das nach seiner Auffassung wirklich unbestimmte zusammengesetzte Perfekt an. Da es in seinen Ergebnissen bis in die Gegenwart hineinreicht und mit Bezeichnungen aktueller Zeitintervalle verbunden werden kann, komme ihm tatsächlich ein unbestimmter Charakter zu. Eine völlig andere Sichtweise der Tempora präsentiert die Grammatik von Port-Royal (1660). Dies drückt sich nicht nur im umgekehrten Gebrauch der Bezeichnungen aus, mit dem eine Anlehnung an die griechische Grammatik erfolgt, sondern auch in der Wiederinkraftsetzung der 24-Stunden-Regel: das zusammengesetzte Perfekt muss eine Handlung bezeichnen, die in den letzten 24 Stunden, also in einem definiten Zeitraum stattgefunden hat. Das einfache Perfekt bezeichnet abgeschlossene Handlungen, aber der Zeitpunkt des Abschlusses ist vor den letzten 24 Stunden und nicht bestimmt, was nach Arnauld und Lancelot die Bezeichnung prétérit indéfini rechtfertigt (Arnauld – Lancelot 1803 [1660]: 344). Die Unterschiede im Bezeichnungsgebrauch und der Bestimmung der Funktion der beiden Tempora lassen sich damit erklären, dass bei Maupas das aspektuelle Kriterium der Abgeschlossenheit der Handlung dominiert, während die Autoren von Port-Royal nur das temporale Kriterium gelten lassen und dabei die 24-Stunden-Regel anwenden. Ein Schwanken im Gebrauch von definit und indefinit ist auch in der weiteren Geschichte der französischen Grammatiken festzustellen. Denis Vairasse d’Allais (1635-1700) charakterisiert in seiner Grammaire méthodique (1681) das Imperfekt als Tempus, das eine begonnene, aber nicht abgeschlossene Handlung ausdrückt. Das einfache Perfekt nennt er prétérit défini und das zusammengesetzte parfait oder auch composé. Zur Differenzierung führt er eine neue syntaktische Regel ein: das einfache Perfekt wird durch ein Temporaladverb verstärkt, wodurch der abgeschlossene, bestimmte Charakter noch verdeutlicht werde (Vairasse 1681: 198-199). Damit kehrt er auch zugleich die 24-Stunden-Regel um: das einfache Perfekt ist definit, weil es durch ein Temporaladverb präzisiert ist und weil es sich nicht auf einen unbestimmten Zeitraum von 24 Stunden bezieht. Nicolas Beauzée (1717-1789) gibt schließlich den Etiketten definit und indefinit eine neue Bedeutung, indem er ihren Gebrauch bei den Grammatikern kritisiert und sie auf die Referenzzeiträume der Tempora bezieht (Beauzée 1767: 430).

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Wie an den erwähnten Beispielen zu sehen war, gibt es in der französischen Grammatikographie bei der Beschreibung der Verbformen weder Einheitlichkeit im Hinblick auf die Terminologie noch auf die Berücksichtigung aspektueller Kriterien. Die ursprünglich aus dem griechischen Terminus Aorist (ἀόριστος ‘unbestimmte Zeit’) mit zweifelhafter Referenz abgeleitete Bezeichnung indéfini hat ihren Bezug verloren und fand Anwendung auf verschiedene grammatische Sachverhalte. Aspektualität in der Beschreibung der Verbformen der Vergangenheit in frühen spanischen Grammatiken Auch die frühen spanischen Grammatiken gehen vor allem von lateinischen Vorbildern aus, wobei hier insbesondere die Ars minor von Aelius Donatus (ca. 310-ca. 380) zu erwähnen ist. Diese Lehre beeinflusste auch Antonio de Nebrija (1441-1522) und seine Introductiones latinae (1481; 21485), die die erste humanistische Grammatik nach italienischem Vorbild in Spanien waren. Für die am Lateinischen orientierten Grammatiken brachten die analytischen Verbformen des Spanischen das Problem ihrer Integration in das System mit sich. Nebrija entschied sich zur Beschreibung von fünf Verbformen (presente, passado no acabado, passado acabado, passado mas que acabado, venidero), berücksichtigte jedoch auch die Tempora, die es im Lateinischen gibt und die im Spanischen fehlen. Er beschreibt ihre Zusammensetzung ausgehend von den Formen des Verbs haber, denen eine nominale Verbform hinzugefügt wird. Diese nominale Verbform hat Nebrija (1980 [1492]: 83-84) unter der Bezeichnung nombre verbal infinito als neue Wortart hinzugefügt, die den Sinn der Verbalhandlung trägt. In den ersten Grammatiken wurde nicht zwischen der chronologischen Zeit und dem grammatischen Tempus unterschieden, deshalb wurde einfach der Terminus pasado ‘Vergangenheit’ benutzt. Seit Nebrija lässt sich aber die Unterscheidung zwischen vollendeten (acabado) und unvollendeten (no acabado) Verbformen feststellen. Eine solche Unterscheidung wurde von Cristóbal de Villalón (1510-1562) zurückgewiesen, der nur von drei Tempora ausging. Nebrija habe zwei Präterita hinzugefügt, aber diese seien nur nötig, um die Eleganz der lateinischen Sprache zu beschreiben. Für das Spanische müsse man die Zahl der Tempora nicht erhöhen. Betrachten wir die Verbformen der Vergangenheit in frühen spanischen Grammatiken, so ist auffällig, dass das zusammengesetzte Perfekt bei vielen Grammatikern zunächst nicht behandelt und allenfalls einfach unter der Konjugation des Hilfverbs haber erwähnt wurde. Correas (1903

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[1626]: 156) verfolgte eine andere Reihenfolge als Nebrija in der Beschreibung der Kategorien des Verbs. Er begann mit den Tempora, behandelte danach die Personen, die Numeri und die Modi; dabei ging er von fünf Tempora aus und benutzte die doppelte Charakteristik als cumplido i acabado (Correas 1903 [1626]: 156). Er erwähnte auch die lateinischen Bezeichnungen und rechtfertigte deren Gebrauch damit, dass sie durch das Studium der lateinischen Sprache bekannt seien (Correas 1903 [1626]: 156). Indem er die spanischen und die lateinischen Bezeichnungen als einander äquivalent gebrauchte, betrachtete Correas die Systeme beider Sprachen als ähnlich und problematisierte ihre Beschreibung mit denselben Termini nicht. Diese Bezeichnungstradition setzte sich im 18. Jahrhundert fort. Die zusammengesetzten Verbformen wurden langsam in die Beschreibung des Verbalparadigmas integriert. Benito Martínez Gómez Gayoso (17101787) unterschied sechs Tempora und bezog sie auf wenig präzisierte temporale Funktionen. Neben den eigentlichen Tempora behandelte er auch die Hilfsverben, die bei der Konjugation der Verben helfen (“ayudan à la conjugación de los demás Verbos”; Martínez Gómez Gayoso 1769: 126). Er integrierte die Formen des zusammengesetzten Perfekts (he consumido) und des pretérito anterior (hube consumido) in das Verbalparadigma, implementierte aber keine funktionalen Differenzen zwischen diesen Formen und dem einfachen Perfekt (consumí). In der Grammatik von Benito de San Pedro (1769) erscheinen die zusammengesetzten Verbformen in das Konjugationsparadigma integriert. Das zusammengesetzte Perfekt wird in dieser Grammatik als pretérito indefinido bezeichnet. San Pedro rechtfertigt seinen von der griechischen Tradition abweichenden Gebrauch des Terminus indefinido nicht, wahrscheinlich hat er ihn aber für das zusammengesetzte Perfekt verwendet, weil diese Verbform mit der Gegenwart in Beziehung steht und daher nur einen relativen temporalen Wert hat. Ähnlich wie in Frankreich wurde also der mit dem Terminus indefinido bezeichnete Begriff der ‘Unbestimmtheit’ auch in Spanien bereits im 18. Jahrhundert auf unterschiedliche Verbformen angewandt. Der Bezug zum griechischen Aorist war verloren gegangen und die Grammatiker werteten aufgrund unterschiedlicher Kriterien verschiedene Verbformen als unbestimmt. Seit der ersten Ausgabe der Grammatik der Real Academia Española wurden die einfachen und eigentlichen Verbformen (simples o propios) von den zusammengesetzten und uneigentlichen (compuestos e impropios) unterschieden (RAE 1771: 74; zu den Kategorien des Verbs in den Grammatiken dieser Zeit vgl. Gómez Asencio 1981; 2011). Zur

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Rechtfertigung der Bezeichnung als impropios beriefen sich die Autoren auf die Unfähigkeit dieser Verbformen, eine temporale Bedeutung mit nur einem Wort auszudrücken. Dieses Kriterium, das die analytische Tendenz im Spanischen abwertete, ergab sich natürlich aus dem Vergleich mit dem Lateinischen. Die zögerliche Integration der zusammengesetzten Verbformen in die Beschreibung der Konjugation der spanischen Verben und Merkwürdigkeiten in der Benennung dieser Verbformen scheinen bis zum 18. Jahrhundert durch zwei Ursachen bedingt. Einerseits transponieren die Autoren der Grammatiken die lateinische Grammatik und ihre Termini auf die spanische Sprache. Trotz ihres hohen Grammatikalisierungsgrades passten die analytischen Formen nicht in dieses System. Andererseits betrachteten die Autoren die Termini lediglich semasiologisch, d. h. sie leiteten aus der Bedeutung der Bezeichnungen die Funktionen der Verbformen ab. Die semantischen Charakteristika und der Gebrauch dieser Formen standen kaum im Blickfeld und die onomasiologische Frage nach ihrer adäquaten Benennung wurde nicht gestellt. Im 19. Jahrhundert begannen einige Autoren — unabhängig von den traditionellen Beschreibungen und Benennungen — über die Funktionen und den Gebrauch der Verbformen nachzudenken. Diese Überlegungen führten zu unterschiedlichen Theorien und zu neuen Termini (vgl. Esparza Torres 2009). Juan Manuel Calleja (1780-1851), ein von den Ideologen beeinflusster Autor, unterschied in seinen Elementos de gramática castellana (1818) die grammatischen Tempora und die ontologische Zeit (zum Ausdruck der Zeit vgl. auch Calero Vaquera 2011). Er bezeichnete beide zwar mit dem gleichen Terminus, benutzte aber für die unterschiedlichen ontologischen Zeiten spanische Wörter (presente, pasado y venidero), während er die grammatischen Tempora mit Termini belegte, die aus dem Lateinischen abgeleitet waren: pretérito imperfecto, pretérito perfecto remoto simple, pretérito remoto compuesto, pretérito próximo, pretérito pluscuamperfecto, futuro imperfecto und futuro perfecto (Calleja 1818: 25). Calleja beschrieb auch den aspektuellen Wert des Imperfekts, den er als Darstellung einer Handlung im Verlauf oder deren gewohnheitsmäßigen Stattfindens beschreibt (Calleja 1818: 26). Der lateinamerikanische Philosoph, Völkerrechtler und Philologe Andrés Bello (1781-1865) hat eine eigene innovative Terminologie erfunden, in der er drei Basiszeiten annimmt und diese mit den Bezeichnungen presente, pretérito und futuro belegt, denen er dann für die Relationen der Vor-, Gleich- und Nachzeitigkeit die Präfixe ante-, cound pos(t) hinzufügt. Dieses einfache und symmetrische System hat

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Fürsprecher gefunden, es reduziert allerdings die Beschreibung der Verbformen auf die von Bello angenommene temporale Bedeutung. Zum Beispiel betonte er mit der Bezeichnung copretérito das gleichzeitige Ablaufen eines Prozesses während eines anderen. Die Nachzeitigkeit in der Vergangenheit darstellende Verbform nennt er pospretérito (z. B. cantaría). Er nimmt fünf zusammengesetzte Formen des Indikativs an (he cantado, hube cantado, habré cantado, había cantado, habría cantado). Die Bezeichnung ante-presente für das zusammengesetzte Perfekt hebt die Beziehung der Form he cantado zum Präsens hervor (Bello 1859 [11847]: § 289, 149). Wie wir bereits im 18. Jahrhundert gesehen haben, führte diese Verbform zu den größten terminologischen Innovationen. Die Benennung des zusammengesetzten Perfekts als pretérito indefinido findet sich auch in der Grammatik von Andrés Martínez de Noboa (1839), für den diese Verbform einen unbestimmteren Zeitraum als die anderen Verbformen der Vergangenheit bezeichnet, der noch nicht zu Ende ist, sondern in die Gegenwart hineinreicht. Das einfache Perfekt nennt er unter Nutzung des Oppositionspaars ‘bestimmt’ / ‘unbestimmtʼ pretérito definido und das Imperfekt pretérito actual. Eine andere Überlegung über die Natur der Verbformen wurde von Vicente Salvá (1786-1849) eingebracht, der zwischen dem pretérito coexistente, mit dem er den gleichzeitigen Ablauf von Prozessen betonte, und dem pretérito absoluto, mit dem er das einfache Perfekt meinte, unterscheidet. Im syntaktischen Teil seiner Grammatik stellt Salvá fest, dass für die Herstellung der Gleichzeitigkeit immer ein anderes Verb, ein Adverb oder ein Satz, der eine zweite Situation bezeichnet, notwendig ist (Salvá 1852: 172). In dieser aspektuellen Eigenschaft unterscheidet sich das Imperfekt (pretérito coexistente) grundsätzlich vom einfachen Perfekt (pretérito absoluto) (Salvá 1852: 172). Den Namen pretérito próximo für das zusammengesetzte Perfekt rechtfertigt er mit seinem Kontrast zum pretérito absoluto: dieses drückt einen vollständig vergangenen Prozess aus, während beim pretérito próximo der Vorgang zwar stattgefunden hat, wir uns aber immer noch im selben Zeitraum befinden oder dieser Vorgang jederzeit wieder aufgenommen werden kann. Die Termini pretérito absoluto und imperfecto wurden auch in der philosophischen Grammatik von Eduardo Benot (1822-1907) verwendet, der die Verbformen ansonsten nach dem morphologischen Kriterium in einfache und zusammengesetzte einteilte (Benot 1910: 70; siehe zu Benot auch den Beitrag von Escavy Zamora in diesem Band). Auch die königliche Sprachakademie kehrte zur Tradition zurück, indem sie die

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Perfektformen nach dem morphologischen Kriterium als einfach und zusammengesetzt einteilte und das strittige Kriterium der Nähe des pretérito perfecto próximo aufgab. Probleme der Benennung des einfachen Perfekts im 20. Jahrhundert 1917 kommt es zu einer Veränderung in der Benennung der Verbform des einfachen Perfekts, das ohne nähere Erklärung von der Akademie pretérito indefinido genannt wurde. Ein Rekurs auf die griechische Bezeichnungstradition des temporal unbestimmten Aorists ist möglich, angesichts der vorangegangen Diskussion erscheint er jedoch wenig wahrscheinlich. Man könnte auch spekulieren, dass vielleicht ein Einfluss der Grammatik von Port-Royal vorliegen könnte, die diese Verbform auch als indefinit erklärt und dies mit der temporalen Unbestimmtheit jenseits der 24 Stunden begründet hatte. Dass dies Anfang des 20. Jahrhunderts in Spanien noch eine Rolle gespielt hätte, darf jedoch bezweifelt werden. Möglicherweise haben auch Vorlieben einiger Akademiemitglieder für das Griechische und seine Grammatik zu einer exogenen Übertragung des Terminus Aorist als indefinido in die spanische Grammatik geführt. Die Wiederaufnahme dieser Bezeichnung erfolgte aber vor allem im Zusammenhang mit der Verbreitung der Aspekttheorien zu Beginn des 20. Jahrhunderts in Europa, die fast zeitgleich mit der Entwicklung strukturalistischer Sprachtheorien vor sich ging, wodurch die Idee binärer Oppositionen eingebracht wurde. In der spanischen Grammatik gab es keine Probleme, den Aspekt zu integrieren, hatte man doch schon seit geraumer Zeit Verbformen als vollendet oder unvollendet charakterisiert. Die als Pretérito indefinido bezeichnete Verbform wurde unter denen aufgeführt, die eine Handlung als nicht abgeschlossen darstellen, also unter den imperfektiven (vgl. Rojo 1990: 20). Diese Einordnung wirkt schon deshalb befremdlich, weil jeder Sprecher des Spanischen das einfache Perfekt für einmalige und abgeschlossene Handlungen verwendet und weil es in einem deutlichen aspektuellen Kontrast zum imperfecto steht. Gili Gaya (1961: § 119), der diese Zuordnung und Bezeichnung korrigiert hat, gibt eine plausible und eine erstaunliche Erklärung dieser Einordnung. Offensichtlich hatte die Akademie das aspektuelle Merkmal der Perfektivität mit der Inchoativität und der Terminativität als deren Spezialbedeutungen verwechselt. Verben im einfachen Perfekt können sowohl den Anfang als auch das Ende einer Handlung bezeichnen, sind also in diesem Sinne tatsächlich indefinit: “[…] expresa unas veces el hecho o acción como incipientes, y otras como terminados, según la

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significación del verbo” (RAE 1931: § 294b). Dennoch sind sie perfektiv, insofern sie die Situation nicht im Verlauf, sondern ganzheitlich in den Blick nehmen, sie somit limitieren. Überraschend ist eine andere Erklärung für die Einordnung des einfachen Perfekts unter die imperfektiven Verbformen: die Zuordnung einer einfachen Verbform auf die Seite der zusammengesetzten hätte die Systemsymmetrie gestört (Rojo 1990: 21), da alle anderen einfachen imperfektiv sind. Im Esbozo de una nueva gramática de la lengua española (RAE 1973) nahm auch die Akademie eine Korrektur vor und kehrte zur traditionellen morphologisch fundierten Bezeichnung pretérito perfecto simple zurück. Schlussbemerkungen Auch in Grammatiken von Sprachen mit ausgeprägter Aspektkorrelation war zunächst die Behandlung aspektueller Unterschiede als reines Wortbildungsphänomen üblich. Gemäß der lateinischen Grammatik wurden Ausprägungen der Aspektualität zunächst unter den Tempora behandelt. Aspektuelle Merkmale einzelner sprachlicher Formen wurden als lexikalische Erscheinungen außerhalb der Systematik der Grammatik behandelt. In der Charakterisierung des einfachen und des zusammengesetzten Perfekts in den romanischen Sprachen als definit und indefinit kam es zu großen Unterschieden zwischen den Autoren sowohl im begrifflichen Bereich als auch in den Bezeichnungen. Man könnte den Ablauf der Diskussion in Frankreich und Spanien einfach resümieren: Definites wird indefinit und Indefinites definit genannt, je nachdem, ob man den Standpunkt des Tempus, des Aspekts oder der einzelnen Bedeutungen des Aspekts bezieht. Schließlich handelt es sich auch heute noch um einen Gegenstand, dessen Erklärung keinesfalls unstrittig ist. LITERATURVERZEICHNIS ARCHAIMBAULT, Sylvie. 1999. Préhistoire de l’aspect verbal. L’émergence de la notion d’aspect dans les grammaires russes. Paris: CNRS Éditions. ARNAULD, Antoine – LANCELOT, Claude. 1803 [1660]. Grammaire générale et raisonnée de Port-Royal, par Arnauld et Lancelot, précédée d’un Essai sur l’origine et les progrès de la langue françoise, par M. Petitot, et suivie du commentaire de M. Duclos. Paris: Perlet. BARSOV, Anton Aleksejevič. 1981 [Manuskript 1783-1788]. Rossijskaja Grammatika, ed. Tobolova – Uspenskij. Moskva: Izdatel’stvo Moskovskogo Universiteta.

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LE «CIRCONSTANCIEL» ET L’ORIENTATION DISCURSIVE DE LA GRAMMAIRE SCOLAIRE: ÉTUDE DE QUELQUES OUVRAGES PUBLIÉS EN BELGIQUE AUX XVIIIe ET XIXe SIÈCLES Michel BERRÉ – Sophie PIRON (Université de Mons – Université du Québec à Montréal)

Abstract: This paper offers a contribution to the historiography of French grammar. It first sketches an overview of grammatical publications on the French language in the Belgian area in the eighteenth century and the first half of the nineteenth century, focusing on the production intended for the teaching of French as a mother tongue. It then delineates a history of the circumstantial complement in grammars published in France from the eighteenth century and in the Belgian area until around 1870. The discussion reveals that the circumstantial complement gradually becomes autonomous from the indirect object and adopts a more semantic point of view, inscribed in a discursive rather than a morphological space.

1. Introduction Parmi les très nombreuses questions abordées par Pierre Swiggers dans sa carrière scientifique, la didactique du français occupe une place de choix. L’on ne compte plus les interventions et articles qu’il a publiés sur ce sujet. Notre contribution s’inscrit dans le domaine didactique et propose l’esquisse d’une histoire du complément circonstanciel sur base d’une comparaison entre deux corpus de grammaires, l’un constitué de grammaires publiées en France et l’autre d’ouvrages publiés dans l’«espace belge» aux XVIIIe et XIXe siècles (jusqu’en 1870). L’histoire de la réflexion grammaticale dans l’«espace belge» étant moins documentée que celle de France, notre première partie dresse un panorama des grammaires françaises publiées dans cet espace en traitant ce corpus d’un point de vue essentiellement externe. Dans notre seconde partie, nous examinons, plus particulièrement, le circonstanciel en comparant le traitement dont il fait l’objet dans quelques grammaires de France et de Belgique (1830-1870). Si, comme le relevaient déjà Chervel (1983) ou Trousson (1989), il ne saurait exister de théorie grammaticale belge, l’on notera que «quand on passe de manuels français à des manuels

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belges, on a presque toujours le sentiment d’un décalage» (Chervel 1983: 75) et dès lors l’étude de la manière dont un concept «nouveau» se développe et se diffuse dans des traditions grammaticales à la fois proches et singulières a toute sa pertinence. 2. Panorama des grammaires (scolaires) de langue française publiées dans l’espace belge entre 1770 et 18501 Alors qu’aux XVIIe et XVIIIe siècles, en France, les progrès de l’épistémologie, l’évolution du contexte pédagogique ont permis à la grammaire française de s’affranchir (relativement) des cadres morphologiques du latin (Chevalier 1968) et de faire émerger des catégories fonctionnelles nouvelles (complément) en dépassant la représentation ternaire de la proposition sujet-est-attribut (Bouard 2007), l’activité grammaticale reste dans les Pays-Bas méridionaux essentiellement liée à l’apprentissage du français comme langue étrangère. De Clercq (2000: 137) en a dressé un premier relevé pour la période 1700-1763. Nous le complétons ci-dessous — pour ce qui est des grammaires destinées à l’enseignement du français langue maternelle — par quelques titres en le prolongeant jusqu’à l’annexion des Pays-Bas autrichiens (PBA) à la République française (1795). 2.1. La période autrichienne (1713-1792/1794) Au sein des grammaires françaises qui paraissent dans les Pays-Bas méridionaux, nous distinguerons (a) les rééditions d’ouvrages initialement publiés en France et (b) les premières éditions. (a) Les premières grammaires rééditées le sont au tout début du XVIIIe siècle alors que les Pays-Bas du sud sont encore sous la souveraineté des Habsbourg d’Espagne (1713/1714): Régnier-Desmarais (1705; 1706), Buffier (1709; 1711); viennent ensuite de Grimarest (1719; 1721), puis Restaut (1730; 1740)2, etc. Le délai assez court entre les deux dates peut 1 Nous limitons ce panorama à la langue française et à son enseignement. Nous sommes évidemment conscients que la réflexion linguistique ne se réduit ni à cette langue, ni à cette dimension. Toujours pour des raisons de place, seuls les ouvrages dont nous proposons une analyse dans la deuxième partie figurent dans la bibliographie. Pour les autres, nous considérons que les indications données au fil du texte suffisent à leur identification. 2 Les dates citées sont dans l’ordre celle de la première édition et celle de la réédition dans les PBA. Ceci vaut pour l’ensemble des ouvrages présentés.

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s’interpréter comme un intérêt du public pour ce type d’ouvrages même si un tiers de la production des imprimeurs bruxellois était destinée à l’étranger (Durand – Habrand 2018). Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, les «stars» sont Pierre Restaut et Noël-François de Wailly, qui tous deux ont publié des Principes (1730 et 1754) desquels ils ont ensuite tiré des Abrégés (1732 et 1759) pour une utilisation dans les petites classes des collèges3. Ces deux auteurs sont bien connus par les autorités publiques dans les PBA qui, après l’expulsion des Jésuites (1773), s’efforcent de prendre le contrôle de l’enseignement secondaire: le Plan provisionnel d’études de 1777 — imposé à tous les collèges (de fondation royale ou autre) recommande en effet l’usage, pour l’enseignement du français langue maternelle, de l’Abrégé de Restaut dans les classes de figures4; quant aux Principes de Wailly, ils sont utilisés pour l’épreuve de langue française dans le concours de recrutement de professeurs. Les rééditions des abrégés de ces deux auteurs sont fréquentes — en particulier Restaut — jusque dans les premières années du XIXe siècle. Signalons également l’activité des Jésuites. Outre les ouvrages bien connus de Chiflet (1659 et 1697 pour la dernière édition dans les PBA) et de Buffier, les Pères publient également un Abregé (sic) de la grammaire françoise à destination des classes de leurs collèges dont la première édition paraît vraisemblablement à Douai en 1743. L’ouvrage est réédité dans les PBA à Namur en 1750, 1752 et 1770. (b) Les premières éditions sont presque toujours des ouvrages réalisés par des «indigènes»5. La plupart sont des versions révisées de grammaires françaises anonymes datant parfois du siècle précédent et que le réviseur (souvent anonyme aussi) adapte à ses besoins. Entre 1760 et 1795, ces ouvrages se multiplient, mais leur diffusion est restreinte et ne dépasse probablement pas la région, voire l’établissement pour lequel ils sont publiés6. Cette production est peu originale, assez répétitive et 3 Sur ces deux ouvrages, cf. le Corpus représentatif des grammaires et des traditions linguistiques (http://ctlf.ens-lyon.fr); sur Restaut, cf. Swiggers (1985). Voir aussi le Grand Corpus numérique des grammaires et des remarques sur la langue française pour le XVIIIe s. (à par. chez Garnier). 4 Sur la place réservée au français par cette réforme (en tant que langue enseignée, langue d’enseignement et langue de scolarisation), l’on consultera les quatre contributions de Berré (2020-2021). 5 Fait figure d’exception le Français Gayot, qui choisit d’éditer à Bruxelles sa Nouvelle grammaire francoise, en deux tomes, où il «fait voir les vices des Grammaires, qui ont paru jusqu’ici» (1736-1737). 6 Quelques exemples: Anon., Grammaire françoise, à l’usage de Messieurs les Pensionnaires de l’Hermitage de Wilhours, près d’Ath (Mons, 1770); Anon., Grammaire françoise, à l’usage de l’Hermitage de Cocar (Mons, 1788); V. Mathurin, Abrégé des

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marquée par un conservatisme certain; ainsi l’auteur de la Grammaire françoise à l’usage de l’Ermitage de Cocar (situé dans le Hainaut) se prononce en faveur du maintien des déclinaisons en prenant à témoin son lecteur: celui-ci ne pourra traiter «de chimeres les déclinaisons françoises» s’il prend la peine de le lire (cité d’après l’édition de 1786, reproduite par Piérard 1984: 37). Signalons enfin les deux ouvrages de Pierre-François Dujardin, professeur de poésie au Collège de Houdain à Mons pour ses références à l’abbé Girard (1747). Si dans sa Grammaire française (1760 — rééditée jusqu’au début du XIXe siècle), Dujardin ne fait que citer le système fonctionnel de l’abbé, il le met en œuvre dans ses Rudiments des langues latine et françoise7, en proposant de regrouper sous l’étiquette de circonstanciel (1776) «tous les adverbes, toutes les prépositions avec leur régime propre8, tous les mots, ou tous les assemblages des mots qui marquent quelque circonstance de temps, ou de lieu, ou de prix &c.». À la tolérance linguistique du régime autrichien (où l’usage des langues était largement conditionné par la structure sociale et dont le laisser-faire en la matière profitait de facto au français) succède, sous les régimes français et hollandais, la mise en œuvre de politiques contraignantes visant l’homogénéisation linguistique du territoire (d’abord la francisation 1792/94-95–1814/15, puis la néerlandisation 1814/15-1830); le «plurilinguisme» de l’espace belge devient une question politique et donne lieu à une littérature abondante bien avant l’Indépendance9.

principes de la grammaire françoise […] (Mons, 1782); Anon., Principes de la langue françoise, qu’il faut absolument posséder pour avoir quelque entrée dans cette belle Science (Tournay, 1786 [1772]). L’ouvrage de M. Brambilla, Nouveaus principes de la langue françoise, ou nouvele methode très breve, & très facile pour aprendre en bien peu de temps la langue françoise dans sa perfection (Brussel, 1783) — cité d’après Mantels (2001) — n’a pas pu être consulté. 7 Deux éditions ont été retrouvées (1776 et 1790). La première édition date vraisemblablement de 1750 (sous le titre de Principes houdaniques). Pour une première approche des ouvrages de Dujardin, cf. Berré (2004; 2012). 8 L’édition de 1790 précise «qui n’est pas ensemble le régime d’un Verbe». 9 Cette volonté d’homogénéisation linguistique du territoire s’accompagne d’une stigmatisation des variantes géographiques et sociales. Ce qui jusque-là avait fait l’objet de simples recensements publiés sous la forme de listes de quelques pages insérées dans des grammaires (notamment l’Essay de grammaire françoise de Chiflet 1659, cf. Berré – Pagani-Naudet 2018) trouve désormais une vie autonome sous la forme de publications séparées. C’est à Bruxelles que paraît le premier ouvrage recensant et dénonçant les fautes commises par les «Belges» (A.-F. Poyart, Flandricismes, wallonismes et expressions impropres à la langue française, 1806). Nous n’examinerons pas ici cette production peu susceptible d’inclure des innovations en matière syntaxique.

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2.2. La période française Au plan politique, l’annexion de nos régions à la République française marque la rupture avec le morcèlement féodal de l’Ancien Régime: un modèle étatique centralisé est mis en place; les cadres idéologique et religieux s’en trouvent profondément modifiés et l’économie s’oriente vers un mode de production industriel mécanisé (d’après Witte 2010: 10-11). Si le bilan concernant la vie scientifique et culturelle est contrasté, voire contradictoire (cf. Hasquin 1993, ou encore Droixhe – Ledain 2003), il est admis que l’administration, le droit, l’enseignement et la presse se sont largement francisés durant cette période (Witte 2010: 12) et ont contribué à l’émergence d’une élite de langue et de culture françaises qui «donne le ton» et va jouer un rôle décisif dans la Révolution de 1830. Peu d’ouvrages grammaticaux paraissent dans cette période marquée par une instabilité politique, puis par les longues guerres napoléoniennes. Le courant de la grammaire générale trouve — enfin — un écho dans nos contrées. On se contentera de citer — sans avoir la place de les analyser — la Grammaire générale appliquée à la langue française d’Eugène Loneux (Liège, 1799) et la Fransche Spraek-konst de Pieter Behaegel (Gand et Bruges, 1811). Signalons également l’ouvrage d’A. Derlange, Les véritables élémens de la langue française, extraits de l’Encyclopédie (Bruxelles, 1807) ainsi que le Génie poétique de la langue française ou principes généraux de la grammaire développés par des exemples tirés de nos meilleurs poëtes de J.-Fr. Mazion (Mons, H.-J. Hoyois, 1813), dont le titre révèle une approche plus littéraire de la grammaire. Les catalogues de bibliothèques mentionnent encore quelques «abrégés» sans noms d’auteurs: Principes de la langue françoise extraits des meilleurs [sic] grammaires et mis à la portée des Eleves (1803, 71 pp.); Abrégé de la grammaire française (Liège, 1805)10. 2.3. Le Royaume-Uni des Pays-Bas (1814/1815-1830) Comme le dit, après d’autres historiens, E. Witte (2010: 11), «Napoléon prépara le lit où Guillaume Ier pourrait se coucher lorsqu’il prendrait la tête du Royaume-Uni des Pays-Bas». Pourtant l’amalgame entre le Nord et le Sud ne s’est pas fait, en raison de plusieurs facteurs bien connus des historiens (sentiment d’injustice du Sud à l’égard du Nord, différences 10 D’après la Bibliographie montoise (n° 1232) et le Catalogue d’une belle collection de livres, en plusieurs langues et facultés […] délaissés par Mr C…, amateur et autres défunts […]. 15 juillet 1839, Gand, D. J. Vanderhaeghen-Hulin, n° 640.

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religieuses et linguistiques, etc.). L’opposition à laquelle Guillaume Ier a dû faire face a favorisé le développement d’un sentiment national belge, porté aussi bien par les courants libéraux que catholiques. Denis – Klinkenberg (2014) datent de cette période les premiers textes littéraires qu’ils qualifient de «belges» (en particulier Le Gueux de mer, 1827, de l’historien et professeur d’université, Henri Moke). Il est difficile de trouver des échos à ce sentiment national dans la production grammaticale plutôt marquée par une croissance exponentielle d’ouvrages venus de France. Ce phénomène s’explique notamment par la progressive industrialisation d’une pratique qui existait déjà sous l’Ancien Régime, à savoir la «contrefaçon»11. Voici quelques exemples d’ouvrages grammaticaux contrefaits chez nous: les Cacographies de Boinvilliers (1803; 1818), la grammaire de Lhomond dans des éditions revues par Letellier (1805; 1816), les Exercices d’analyse logique et grammaticale du même (1812-1813; 1818-1819), la Grammaire élémentaire de Lequien (1810; 1825), celle de Guéroult (1807; 1817), la Grammaire et les Exercices de Noël – Chapsal (1823; 1824), les Leçons d’analyse grammaticale et logique des mêmes (Noël – Chapsal 1827), etc. Comme on peut le constater, il s’agit essentiellement de grammaires scolaires auxquelles s’ajoutent quelques ouvrages plus «mondains»12. Si l’on excepte une réédition des Éléments d’idéologie de Destutt de Tracy (Bruxelles, Ad. Wahlen, 1826-1827), aucun éditeur ne publie d’ouvrages grammaticaux s’inscrivant dans le prolongement de la grammaire générale (Bourquin 2005). Enfin, la contrefaçon a aussi pour effet d’inonder le marché de «nouveautés» ce qui explique, en partie, la disparition définitive des anciens abrégés, ceux de Restaut, de Wailly et de leurs épigones13. Vu sa croissance, il n’est pas possible de donner un aperçu, même partiel, de la production des auteurs indigènes. Nous prendrons à titre d’exemple les ouvrages grammaticaux publiés à Mons (chef-lieu de la province du Hainaut), en présumant que le tableau dressé à partir de ce 11 Ce terme désigne l’industrie de réimpression, d’adaptation, de traduction, etc. d’ouvrages de tous genres, fondée sur le principe que «tout ouvrage original publié dans un État tombe aussitôt dans le domaine public des autres États et peut dès lors y être réimprimé» sans accord de l’auteur (d’après Godfroid 1998: 9). 12 Notamment la Grammaire des grammaires de Girault-Duvivier (1811) rééditée à Bruxelles (1827, 1829) ou le Dictionnaire universel de la langue française. Manuel encyclopédique de grammaire, d’orthographe (sous-titré l’art d’écrire et de parler français) de P.-C. Boiste (Bruxelles, 1828). 13 La dernière réédition de l’Abrégé de Restaut que nous avons pu identifier date de 1814 (1812 pour ses Principes).

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contexte hennuyer a quelque validité pour l’ensemble du territoire de langue française du Royaume-Uni des Pays-Bas. Trois traits dominent cette production: sa dimension «provinciale», son caractère élémentaire (il s’agit pour la plupart d’ouvrages destinés à l’enseignement primaire) et le maintien, ténu mais bien réel, d’un courant fidèle et tardif à la grammaire générale. Les auteurs de grammaires françaises sont des instituteurs communaux, comme Th.-J. Dubuisson et P.-L. Campion ou des professeurs impliqués dans la formation des instituteurs, comme G.-J. Raingo (1794-1866). Les titres des ouvrages reflètent les préoccupations «pratiques» de ces enseignants (tableaux, questions préfabriquées, recueils de vocabulaire, traités d’orthographe, énoncés fautifs à corriger, etc.). Ainsi Dubuisson publie des Leçons grammaticales extraites des meilleurs auteurs; et destinées à apprendre aux enfans les élémens de la langue française par le moyen de différentes dictées ou tableaux analytiques propres au développement et à l’application des principes (Mons, 1817), ouvrage qu’il complète par un Vocabulaire des mots homonymes les plus usités, des Cacographies (énoncés fautifs à corriger) et un manuel sur L’Orthographe […]. La production de P.-L. Campion est du même acabit; s’y ajoute un Questionnaire sur la Grammaire française de Noël et Chapsal indice à la fois du poids de la production française et de l’importance de la mémorisation dans l’enseignement des principes grammaticaux. Quant à Raingo, il publie un cours complet d’instruction primaire comprenant des ouvrages pour les différentes matières enseignées. Sa Nouvelle grammaire française théorique et pratique particulièrement rédigée pour les écoles wallones (sic) (1825, plusieurs rééditions) est divisée en leçons, elle comprend plusieurs types d’exercices et un recueil de wallonismes. Y sont distingués des compléments nécessaires et accessoires, peut-être un héritage de Loneux. Soucieux avant tout d’utilité et d’efficacité, ces auteurs font preuve d’un grand éclectisme théorique. Tous ces ouvrages sont fréquemment réédités, mais uniquement à Mons. La grammaire générale constitue encore pour certains une source d’inspiration. Ainsi Valentin-Joseph Van Der Elst (1797-1872), instituteur à Cuesmes (près de Mons), publie en 1824 des Principes de la langue française sur un nouveau plan (Mons, H.-J. Hoyois) élaborés d’après le système de P.-A. Lemare. La même année, il propose des Exercices d’orthographe, de syntaxe, de prononciation et de ponctuation ou recueil d’environ 1 000 phrases extraites des meilleurs écrivains français, dont le titre fait clairement référence aux 5 000 exemples de

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Lemare14. L’on notera que c’est également sur le système de Lemare que l’émigré français, N. Dally fait reposer son bref Essai de grammaire générale (Liège, 1826)15. 2.4. Après l’Indépendance belge (1830-1850) La réponse que la Constitution belge (1831) apporte aux problèmes rencontrés sous les régimes précédents se résume en un mot: le principe de liberté. De fait la Constitution belge est l’une des plus «libérales»: liberté d’opinion, d’expression, de culte, mais aussi de langue (art. 23) et d’enseignement (art. 17). Ces dispositions ont un impact sur la production grammaticale: augmentation du nombre d’ouvrages rédigés par des auteurs relevant de l’enseignement «privé» (pensionnats, maisons d’éducation, etc.) et reprise de la francisation de l’enseignement moyen16 (après la «parenthèse» du Royaume uni des Pays-Bas). La contrefaçon reprend de plus belle. D’après nos relevés (Berré 1998), près de septante grammaires françaises ont paru en Belgique entre 1830 et 1850, ceci sans tenir compte des grammaires françaises rédigées en langue flamande, ni des contrefaçons (sauf si un réviseur belge a pu être identifié). Environ la moitié des auteurs (beaucoup d’ouvrages sont anonymes) sont d’origine française. Ce corpus étant trop volumineux pour être traité ici, nous nous baserons 14 Sur Lemare, cf. Reuillon-Blanquet (2005: 151-165). Devenu ingénieur, Van der Elst abandonne la grammaire pour y revenir à la fin de sa vie, publiant, toujours en référence à la grammaire générale, «Des bases d’un système grammatical fondé sur l’idéologie […]» et «Monographie grammaticale et appendices y relatifs» (cf. Mémoires et publications de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut, 1869). 15 Sur cet auteur — qui a enseigné la grammaire générale à l’Athénée de Bruxelles de 1831 à 1836 —, cf. Swiggers (2005: 167-180). 16 Même si la première loi organique sur l’enseignement moyen ne sera votée qu’en 1850, l’État belge distingue dès l’Indépendance trois niveaux: l’instruction supérieure (loi organique de 1835), l’instruction primaire (loi organique de 1842) et l’instruction moyenne (loi organique de 1850). Cette dernière loi fait la distinction entre un enseignement moyen de type long (6 ans, avec deux filières, l’une avec langues anciennes, l’autre sans) et un enseignement moyen de type court (3 ans, sans langues anciennes) reprenant les anciennes «écoles primaires supérieures». Les établissements assurant un enseignement moyen de type long sont appelés «athénées» ou «collèges»; ceux de type court sont appelés «écoles moyennes». C’est cette conception que nous reprenons ici: est appelée instruction moyenne tout enseignement qui prolonge les enseignements élémentaires des petites écoles (ou écoles primaires) que cet enseignement comprenne ou non les langues anciennes. Bien entendu, selon les régimes politiques (périodes autrichienne, française, hollandaise, indépendance …), les dénominations et les catégorisations ont pu changer (collèges, écoles centrales, écoles secondaires, lycées, athénées, etc.), d’autant que l’offre privée était également importante et échappait au contrôle de la loi et à ses classifications.

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sur une Enquête ministérielle de 1840-184117 et un Rapport d’inspection de 1843 pour déterminer les ouvrages les plus utilisés dans l’enseignement. Pour l’enseignement moyen, l’enquête ministérielle dresse le tableau des ouvrages utilisés dans près de trente établissements. Le résultat est sans appel: les ouvrages de Noël – Chapsal (essentiellement leur Nouvelle grammaire française de 1823) sont quasiment les seuls manuels employés, sans différence entre les établissements situés dans les provinces wallonnes ou flamandes, indice à la fois de la francisation et du prestige de la production française: aucune grammaire utilisée dans l’enseignement moyen n’est écrite par un auteur belge! Pour l’enseignement moyen du premier degré, il faudra attendre 1870 pour que le gouvernement donne son autorisation à une première grammaire «belge»18. Il s’agit de la Grammaire française de Bernard Van Hollebeke et Oscar Merten (18691870) — ouvrage qui, dans une version revue par J. Fleuriaux, est resté en usage dans nos écoles jusqu’au lendemain de la seconde guerre mondiale19. Également en 1870, le Conseil de perfectionnement de l’instruction moyenne a approuvé un plan en vue d’organiser un concours pour la rédaction de grammaires. Nous reviendrons dans la deuxième partie sur les ouvrages de Van Hollebeke et le plan du gouvernement. Le bilan est plus nuancé pour les écoles primaires et les écoles primaires supérieures (reclassées en écoles moyennes par la loi de 1850). En 1845 (trois ans après le vote de la première loi organique sur l’instruction primaire), une liste des livres dont l’usage peut être provisoirement toléré est établie par l’inspecteur des écoles normales, André Van Hasselt (cf. Rapport triennal sur la situation de l’instruction primaire en Belgique, période 1843-1845, t. II, 1847: 334 et sv.). Elle comprend près de vingt grammaires, dont douze sont «françaises» (huit auteurs différents: Noël – Chapsal, Lhomond, Letellier, Frère Constantin et Frère Ph. Bransiet, Ch. Martin, Lequien, Bonnaire, Hoffet) et sept «belges» (Campion, Dubuisson, Raingo, Mathelot, Landrien, De Fiennes, l’abbé Duvivier). La même année, Thomas Braun, né en 1815 à Kommern (Rhénanie) et formé à l’école normale de Brühl (Rhénanie), est choisi par le gouvernement belge pour devenir le premier professeur de pédagogie et de 17 État de l’instruction moyenne en Belgique 1830-1842. Rapport présenté aux Chambres législatives (Bruxelles, 1843: 250-267). 18 Avant cette décision, les établissements étaient autorisés à continuer à utiliser les grammaires précédemment en usage. 19 C’est pour remplacer cette grammaire que Maurice Grevisse a été contacté dans les années trente par la maison Wesmael-Charlier, qui a refusé l’opus de l’auteur (Le Bon Usage) en raison de son volume jugé inadapté à un usage scolaire.

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méthodologie de l’École normale de Nivelles (première école normale de l’État située dans les provinces wallonnes); il en deviendra ensuite le directeur. En 1848, Braun publie un Cours de langue maternelle, considéré sous le double rapport de l’expression orale et de l’expression écrite dont il sera question dans la deuxième partie. 3. Le complément circonstanciel dans les grammaires 3.1. Apparition et diffusion dans quelques grammaires de France Dès le début du XVIIIe siècle, le Père Buffier propose la classe des modificatifs (regroupant prépositions, adverbes, conjonctions et certains pronoms) comme celle des «mots établis exprès pour exprimer les circonstances du nom ou du verbe, & qui ne servent qu’à cette fonction» (1709: 78). Les modificatifs constituent aussi un ajout qui prend place en syntaxe et qui permet de modifier les deux éléments essentiels d’un discours — un nom et un verbe, ce qui renvoie «au sujet dont on parle & à ce qu’on en afirme» (Buffier 1709: 84). La notion s’inscrit en syntaxe, mais se conçoit en termes sémantiques. Si Buffier ne précise pas ce qu’il entend par circonstances, il pose bien le problème dans le domaine du sens. Ainsi, le mot homme dans un homme qui étourdit les gens qu’il rencontre par de frivoles discours est «marqué & déterminé en particulier par l’action qu’il fait d’étourdir (Buffier 1709: 85), et le sens est ainsi particularisé par chaque modificatif (les gens, par de frivoles discours). C’est l’abbé Girard (1747) qui, le premier, élève le circonstanciel au rang de fonction. Il en propose sept (le subjectif, l’attributif, l’objectif, le terminatif, le circonstanciel, le conjonctif et l’adjonctif), le tout formant un système qui repose sur une analyse sémantique de la phrase. En effet, dans la phrase telle que la définit Girard, tout concourt à former du sens. tout assemblage de mots fait pour rendre un sens est ce qu’on nomme FRASE. De sorte que c’est le sens qui borne la frase: elle commence et finit avec lui […]. (Girard 1747, T1: 85) Le régime n’est autre chose que le concours des mots pour l’expression d’un sens ou d’une pensée. (Girard 1747, T1: 87)

Le circonstanciel est distingué du terminatif, qui marque le terme ou le point de départ du verbe (c’est-à-dire l’attributif). Ce qu’on emploie à exposer la maniere, le temps, le lieu & les diverses circonstances dont on assaisonne l’attribution gardera le nom de CIRCONSTANCIEL; puisque toutes ces choses y paroissent d’un air de Circonstance. (Girard 1747, T1: 91-92)

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Beauzée (1767) établit une distinction importante dans l’analyse des compléments, dissociant la forme du sens, et proposant ainsi deux plans d’analyse. On peut envisager les compléments ou dans la forme de leur expression, ou dans l’effet de leur signification. […] Si l’on envisage les Compléments dans l’effet de leur signification; on peut admettre autant de sortes de Compléments, qu’il peut y avoir de manières possibles de déterminer la signification d’un même mot. (Beauzée 1767, T2: 53-58)

Les compléments qui interviennent sur le plan du sens sont ceux qui permettent d’exprimer le sujet, l’objet, le lieu, le moyen, la cause, la manière et le temps. Beauzée précise que la détermination de la signification peut être résumée dans «le vers technique dont se servent les rhéteurs pour caractériser les différentes circonstances d’un fait: Quis, quid, ubi, quibus auxiliis, cur, quomodo, quando.» (Beauzée 1767, T2: 58). Il exclut ensuite le quis/sujet des compléments, mais dès lors, l’objet serait, lui aussi, une des circonstances de la détermination. Pourtant, dans son exposé, Beauzée réserve le terme de circonstanciel aux seuls compléments de type ubi (complément circonstanciel de lieu), cur (complément circonstanciel de cause) et quando (complément circonstanciel de temps). S’agit-il d’un hasard stylistique ou d’une volonté de distinction par rapport, notamment, au moyen et à la manière? Il nous semble permis de supposer que le terme circonstanciel est englobant pour Beauzée. Il n’y a nulle trace du complément circonstanciel dans des grammaires scolaires comme celles de Restaut (1732), Wailly (1759), Domergue (1778), Lhomond (1780), Lequien (1810), Letellier (1811) ou à vocation plus mondaine comme celles de Girault-Duvivier (1811) ou Bescherelle (1834). Il est même absent de la Nouvelle grammaire française de Noël – Chapsal (1823) et des exercices qui y sont attachés. Il apparaît dans les Exercices d’analyse logique (Letellier 1813) et les Leçons d’analyse logique (Noël – Chapsal 1827). Au sein de leurs ouvrages, Noël et Chapsal tentent de mettre en place une distinction entre les fonctions sur le plan de l’analyse grammaticale (sujet, régime, attribut et apostrophe) et les parties logiques (sujet, verbe et attribut). Certains termes du métalangage étant identiques, on peut penser que les auteurs se sont efforcés d’établir un parallèle entre les deux plans d’analyse. À cet égard, le complément est conçu comme la zone d’intersection des deux plans. En effet, le complément logique est présenté comme un élément grammatical, au même titre que le régime. Si tous deux sont définis en termes discursifs (ils concourent à l’achèvement de la pensée), ce qui les différencie est que

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l’un complète une partie logique et l’autre, un élément grammatical, en l’occurrence, un mot. Outre ces trois parties logiques, essentielles, il en existe une quatrième, qui est purement grammaticale, et qui ne sert qu’à faciliter l’émission complète de la pensée, c’est le complément. Par complément logique, on désigne tout ce qui sert à l’achèvement du sujet ou de l’attribut. (Noël – Chapsal 1827b [analyse logique]: 3) Le régime est le mot qui complète, qui achève d’exprimer l’idée commencée par un autre mot. (Noël – Chapsal 1823: 21)

Dans les ouvrages de Letellier et de Noël et Chapsal, le complément circonstanciel (logique) est associé à la nature de l’adverbe, en particulier. Il est défini par le terme générique de circonstances, qui n’est pas encore précisé par les notions de lieu, de temps, etc., comme il le sera chez des grammairiens plus tardifs. L’attribut peut être modifié par un complément circonstanciel, c’est-à-dire qui en exprime le mode, les circonstances. On se sert pour cela d’adverbes ou de propositions incidentes. (Letellier 1836 [1813] [analyse logique]: 8) Le complément circonstanciel se joint au sujet ou à l’attribut pour en exprimer quelque circonstance; il est exprimé ou par un adverbe ou par un régime indirect; faisant office d’un adverbe. (Noël – Chapsal 1827b [analyse logique]: 5)

Il faut toutefois signaler que Letellier (1812: 1), dans ses exercices d’analyse grammaticale, propose, aux côtés du régime ou complément, «les modificatifs, qui marquent le temps, le lieu, la cause, et les autres circonstances de l’action que le verbe exprime.» Il préfigure ainsi, d’une part, la définition sémantico-notionnelle du circonstanciel sous forme de liste de sens (par exemple, chez D.M.D. 1851 ou Guérard 1852), d’autre part son inscription dans l’analyse grammaticale (avec Poitevin 1843). 3.2. Et en Belgique? Le complément circonstanciel dans la grammaire française publiée en Belgique s’inscrit dans l’ère du temps. Comme il a été précisé plus haut, les ouvrages français circulent et propagent les analyses de Lequien, Letellier, ou encore Noël et Chapsal. Nous nous attarderons ici sur deux titres. Braun (21848) offre un ouvrage tourné vers la compréhension et l’expression. En effet, son Cours (qui comprend un manuel de l’élève et un manuel pour l’instituteur) propose des exercices de lecture à la suite desquels sont posées des questions de compréhension: «— Qui interroge ici? — L’abeille. — Qui interroge-t-elle? — L’homme. — Que demande

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l’abeille? […] — Où cela? […] — Comparativement à qui? […] — Pourquoi? […]» (Braun 21848: 5-6). On y décèle en filigrane les questions rhétoriques permettant de cadrer les faits. Braun vise également l’expression de phrases à partir de mots. Il adopte ainsi une perspective ascendante dans laquelle la lexicologie occupe la première place. Les éléments pivots sont le verbe et les substantifs qu’il peut régir. Dans le chapitre consacré au verbe, Braun propose ainsi des exercices «Formez de petites phrases dans lesquelles entrent les substantifs et les verbes suivants. Temps, conformer. — Assiduité, encourager.» (Braun 1848: 48). L’analyse de la complémentation verbale est encore réduite aux seuls régimes directs et indirects. L’angle d’approche reste une organisation du sens. On le voit dans les exercices, bien sûr: «Qu’exprime l’attribut (nettoie)? Une action […] Qu’est-ce que le cultivateur peut nettoyer?» (Braun 21848: 72), mais également dans les définitions des compléments: «L’objet qui éprouve l’action du sujet se nomme complément, ou l’objet sur lequel se dirige l’action se nomme régime ou complément.» (Braun 2 1848: 72). Les moyens utilisés pour identifier le régime indirect sont encore typiques de la première grammaire scolaire (Piron 2016b) et font uniquement usage des pronoms qui et quoi, associés à des prépositions: «Le régime qu’ont certains verbes et qui répond à une des questions, de qui, à qui, sur qui, dans qui, etc., ou de quoi, à quoi, sur quoi, se nomme régime indirect.» (Braun 21848: 73). Si l’on ne trouve nulle mention du circonstanciel, on décèle toutefois dans certains exercices d’expression non seulement les notions sémantiques qui lui seront systématiquement associées au cours des décennies suivantes, mais aussi les mots interrogatifs synthétiques qui y seront attachés où, quand, comment, pourquoi (Piron 2016b). Ces exercices prennent place dans un chapitre intitulé «Formation plus développée de la phrase», qui passe en revue les déterminations de lieu, de temps, de manière, de cause, d’avantage et de désavantage. Il est ainsi demandé aux élèves «Déterminez l’action exprimée par les verbes suivants avec une plus grande précision en marquant le lieu, en réponse aux questions où, d’où, par où?» (Braun 21848: 89). En 1854, le Plan d’études pour l’École normale de l’État à Nivelles — à la rédaction duquel il est difficile d’imaginer que le directeur de l’établissement n’ait pas été associé — prescrit pour la langue française le programme suivant: «[…] Du verbe. […] Des compléments. Complément direct, indirect, circonstanciel. […]»20. Et à partir de 1867, François 20 Ce programme est d’application dans les autres écoles et sections normales instituées par l’État dans les provinces wallonnes. Publié dans le Rapport triennal sur l’état de l’instruction primaire en Belgique, période 1852-1854 (Bruxelles, 1856: 98 et sv.).

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Collard (1826-1896), élève de Braun à l’École normale de Nivelles et devenu professeur de français dans le même établissement, publiera divers ouvrages grammaticaux dans lesquels il distingue les compléments direct et indirect, ce dernier comprenant des indirects proprement dits (signifiant le terme, le but, la fin, l’origine de l’action), des circonstanciels (lieu, temps, manière, raison, motif, opposition, etc.) et des modificatifs (si le complément est un adverbe ou une locution adverbiale). Ces trois compléments «reçoivent quelquefois la dénomination commune de compléments déterminatifs», précise Collard (41878: 60-61). Bernard Van Hollebeke (1827-1901) publie plusieurs ouvrages qui n’adoptent pas la même perspective par rapport au circonstanciel. Dans ses Éléments de la grammaire française de 1865 (réédités à de multiples reprises, dédiés à l’enseignement primaire — qu’il s’agisse de l’ouvrage consacré à la lexicologie ou de celui qui est consacré à la syntaxe — et adopté par le Gouvernement), il n’existe que trois sortes de compléments du verbe: le complément direct, le complément indirect et le complément attributif21. «Le complément indirect est celui qui complète la signification du verbe avec l’intermédiaire de certains mots qu’on appelle prépositions; tels sont: à, de, pour, avec, dans, etc. Le complément indirect répond à l’une des questions à qui? de qui? pour qui? avec qui? etc., pour les personnes, et à l’une des questions à quoi? de quoi? pourquoi? avec quoi? etc., pour les choses.» (Van Hollebeke 51871: 181). La perspective adoptée est encore celle d’un complément indirect très englobant. On relève pourtant déjà le fait que ce genre de complément est restreint aux personnes et aux choses, ce qui laisse dans l’ombre les notions de temps, de lieu, etc. Par contre, l’interrogatif synthétique pourquoi s’installe dans la liste des séquences «préposition + qui/quoi» pour le complément indirect. Le circonstanciel n’est présent que dans la Grammaire française à l’usage des athénées, des collèges et des écoles moyennes que Van Hollebeke coécrit avec O. Merten en 187022. Les compléments du verbe sont au nombre de quatre: le complément direct (J’aime mes frères; je chéris l’étude), le complément indirect (J’obéis à mon maître; je m’occupe d’histoire), le complément circonstanciel qui est une version du complément indirect restreinte à certaines notions: 21

C’est notre attribut du sujet ou de l’objet moderne. Oscar Merten (1837-1912), Docteur en Philosophie et Lettres de l’université de Liège, professeur d’université et chargé de cours à l’École normale des Humanités qui forme jusqu’en 1890 les professeurs des athénées. 22

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Le complément indirect prend souvent le nom de COMPLÉMENT CIRCONSTANCIEL […] quand il complète le sens du verbe en y ajoutant une circonstance de lieu, de temps, de manière, de but, etc. Il répond aux questions OÙ? QUAND? COMMENT? POURQUOI? etc.23 (Van Hollebeke – Merten 1870: 32-33)

et le complément attributif défini comme «celui qui complète la signification du verbe, en exprimant une manière d’être du sujet ou du complément direct» (Vous deviendrez instruit; Calypso se trouvait malheureuse; Van Hollebeke – Merten 1870: 32-33). Ont désormais fait leur pleine apparition les mots interrogatifs synthétiques et la sémantique notionnelle. Par contre, le circonstanciel ne s’est pas encore pleinement autonomisé par rapport au complément indirect, dont il n’est qu’une dénomination particulière24. Les ouvrages de Van Hollebeke et Merten (y compris pour le primaire) maintiennent la définition logique de la proposition (elle est composée d’un sujet, du verbe être et d’un attribut) avec en parallèle l’opposition du verbe substantif et des verbes attributifs. Ce point de vue est conforme au Plan d’une grammaire française proposé par le Conseil de perfectionnement de l’instruction moyenne en vue de l’institution d’un concours pour la rédaction de grammaires grecque, latine, française, flamande, anglaise et allemande (Rapport triennal sur l’état de l’enseignement moyen en Belgique, période 1870-1872; 1874: 250-255), qui reprend la définition ternaire de la proposition; outre le sujet, le verbe être et l’attribut, la proposition peut «renfermer des mots accessoires [i.e. les compléments], qui concourent à l’expression de la pensée, qui en complètent le sens» (1874: 252)25. Van Hollebeke et Merten sont des universitaires (l’un est professeur de rhétorique dans l’enseignement moyen, l’autre professeur de philosophie et logique à l’université) et relayent une tendance que Chervel (1983) a qualifiée de «conservatrice» dans la grammaire belge, à savoir le maintien jusqu’à la seconde guerre mondiale, notamment de la définition logique de la proposition. L’enseignement que donne Pierre Burggraff (auteur de Principes de grammaire générale 23 Avec les exemples: On va de France en Italie par la Suisse; les hirondelles partent avant l’hiver et reviennent au printemps, etc. 24 Même si les auteurs précisent dans une remarque que certains compléments circonstanciels sont employés sans préposition leur sens étant «tellement clair que la préposition devient inutile» (Il est mort l’année dernière; il demeure rue Neuve, etc.)» (Van Hollebeke – Merten 1870: 33). 25 Cinq compléments sont distingués: le déterminatif (qui complète le substantif ou l’adjectif), le direct, l’indirect, l’attributif et les circonstanciels (temps, lieu, manière, cause, etc.).

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publiés en 1863) à l’École normale de Liège où sont formés les professeurs de l’enseignement moyen du premier degré n’y est sans doute pas étranger. Du côté de l’école nivelloise, la doxa est différente: Braun ne définit pas la proposition, mais la phrase qui «consiste en deux parties principales […], le sujet et l’attribut» (21848: 18)26. Quant à Collard, il opte pour un éclectisme qui se veut consensuel («la proposition est l’expression d’une pensée ou d’un jugement», 41878 [1869]: 116) mais se révèle peu cohérent: «la proposition se compose de trois parties principales» et dix lignes plus bas «La proposition comprend deux parties principales, le sujet et le verbe» (41878 [1869]: 117). Conclusion Le panorama des grammaires scolaires de langue française publiées dans l’espace belge a permis de montrer que ces grammaires sont soit de rapides rééditions de textes français à succès, soit des ouvrages rédigés par des auteurs locaux. Même après l’indépendance, les ouvrages utilisés dans l’enseignement sont souvent français. Le complément circonstanciel fait son apparition dans cet espace éditorial. De manière générale, notre point de vue, moins «radical» que celui de Chervel (1977; 1979) qui accorde une «exclusivité» à l’orthographe (en particulier l’accord du participe passé), voit dans l’apparition et la diffusion du circonstanciel — et plus largement dans l’essor du fonctionnalisme — un phénomène complexe et multifactoriel qui présente des analogies avec le développement de la notion de phrase au siècle précédent (cf. Séguin 1993). Dans les deux cas, il est question du transfert d’un terme employé dans le domaine rhétorique vers la grammaire; dans les deux cas, il s’agit d’un processus lent, complexe, fait d’hésitations, d’avancées et de retours en arrière, soumis à de multiples facteurs. L’analyse des grammaires — qu’elles soient belges ou françaises — a permis de voir que le circonstanciel prend sa source dans le complément indirect, dont il s’autonomise lentement. L’approche grammaticale, qui envisageait les mots de manière strictement séquentielle (cf. les questions dans quoi? pour quoi? etc.), se transforme peu à peu en analyse plus globale de la phrase et de son sens (où? pourquoi? etc.), menant à 26 Concernant Braun, il conviendrait d’étudier plus avant la tradition grammaticale allemande (cf. Ehrhard-Macris 2003).

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une convergence des deux plans d’analyse, le plan logique et le plan grammatical. En Belgique, si pour certains cela s’articule encore sur une vision logique de la proposition, pour d’autres cela prend place dans une conception binaire de la phrase, conçue comme une unité de sens. Mais, dans les deux cas, le circonstanciel (ainsi que le fonctionnalisme dont il est porteur) s’installe dans la doxa officielle (plan d’étude, concours de grammaire, autorisation d’emploi de tel ou tel ouvrage) sans guère de cohérence théorique, éclectisme bien connu de la grammaire scolaire et qui est à attribuer, selon nous, à la multiplicité des objectifs que l’enseignement grammatical poursuit.

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IV. MODERNITY TO THE PRESENT DAY

EL PROCESO DE GRAMATIZACIÓN DE LA LENGUA CATALANA VISTO A TRAVÉS DE LOS PRÓLOGOS DE SUS GRAMÁTICAS (1743-1918) María Luisa CALERO VAQUERA (Universidad de Córdoba)

Abstract: This study looks at a “historiographical anomaly”, namely the late grammatization process of the Catalan language, the first complete grammar of which was published only after 1814 (by Joseph Paul Ballot). My analysis of the prefaces to the most representative Catalan grammars from the 1743-1918 period intends to shed more light on the causes and characteristics of this late process, and on identifying, among others, their authors’ objectives and motivations, their conceptions about the Catalan language and its linguistic model, and their opinions on its relation to Spanish. It is this kind of information, drawn from the very discourse of these grammarians, that will help us characterize and specify this late codification process of Catalan, by contrasting it to that of other Romance languages.

1. Introducción En el proceso de gramatización de las lenguas vernáculas europeas el catalán ocupa un puesto rezagado con relación a otras lenguas codificadas1, dato sorprendente si se piensa en la pujante situación económica, cultural, etc. de los condados catalanes en la etapa medieval, especialmente en los siglos XIII-XIV, cuando florecía la literatura escrita en su lengua vehicular2. Esta paradoja se presta a “pensar la historia en negativo”, como afirmó Pierre Swiggers: Hay que preguntarse por qué algunos “descubrimientos”, algunos “hallazgos” no se han hecho en tal momento, aunque las condiciones estaban todas 1 Vid. el cuadro cronológico completo de ese proceso de gramatización en Auroux (1992: 14-15), donde la primera gramática de la lengua rumana (1757), de Dimitrie Eustatievici, se publica solo catorce años después del primer manuscrito de la gramática catalana (1743) redactado por Josep Ullastra. 2 Recuérdese la obra de Ramón Llull, las cuatro grandes Crónicas de monarcas medievales o Lo somni (1399) del humanista Bernat Metge. También la lengua escrita no literaria, en el ámbito catalán, está representada desde finales del siglo XII por numerosos textos, ya sea de contenido religioso (Homilies d’Organyà), jurídico (Costums de Tortosa)

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presentes. Y hay que preguntarse sobre algunas “lagunas”, o ausencias, en tal momento de la historia, de conceptos o de técnicas particulares. (Swiggers 2004: 137-138)

Tratando de explicar ese décalage, podemos aducir que no pocos de los escritores cultos catalanes del medievo prefirieron producir sus obras en lengua occitana o provenzal, y fue precisamente a esta lengua hacia la que se orientaron los primeros intentos de codificación gramatical; así, el trovador catalán (de Besalú) Ramon Vidal y sus Razos de trobar, ca. 1210, “la primera gramàtica d’una llengua romànica” (Espadaler 2015: 151), dirigida a los “amateurs de la poésie troubadoresque” (Swiggers 2006: 860 n. 7). La estrecha relación existente entre el mundo catalán y el occitano durante los siglos XI y XII3 facilitó las anteriores circunstancias: Les relacions culturals amb Occitània seran molt profundes, fins al punt que els trobadors catalans escriuran en provençal o en una barreja de català i provençal fins als segles XIV y XV. (Cabruja et al. 1993: XX)

En efecto, entre los siglos XIV y XV, habiendo entrado ya en decadencia la región de Occitania tras la batalla de Muret (1213), seguimos encontrando poetas que escribían en la koiné literaria occitana, o bien en un catalán occitanizado, según el canon trovadoresco. Será justamente en esa época — último tercio del siglo XIV — cuando aparezca un tratado, debido a Lluís d’Averçó y titulado Torcimany (= “traductor”), que incluía todos aquellos recursos útiles para el arte de trovar: nociones de gramática y poética, seguidas de un diccionario de rimas4. Ya en el siglo XV el valenciano Ausiàs March romperá con los moldes de la poesía trovadoresca, sirviéndose de una forma expresiva ya plenamente catalana, casi desprovista de occitanismos. Caso diferente fue la literatura catalana producida en prosa, pues “el català, a diferencia de l’italià, des francés, del provençal, del castellà i del galaico-portuguès, s’inicia en el domini de la prosa” (Cabruja et al. 1993: XXX), en la que brilló el mallorquín Ramon Llull.

o historiográfico (Gestes dels comtes de Barcelona i reis d’Aragó). A partir del siglo XIII, con el establecimiento de la Cancelleria Reial, el organismo administrativo de la Corona de Aragón, se reforzó el uso y la unidad de la lengua catalana escrita. 3 Una estrecha relación política, cultural y comercial que provocó también la penetración de occitanismos en el catalán. Catalán y occitano eran lenguas románicas diferentes aunque formaban parte del mismo grupo filogenético, el “occitanorromance”. 4 Libro que será editado, transcrito y estudiado por José Mª Casas Homs (1956).

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Más adelante, y aunque esa literatura propia no dejó de crecer en el siglo XV5, nuevas circunstancias sobrevenidas siguieron conjurándose para estorbar el interés por la codificación gramatical del catalán6. Así, el humanismo renacentista, tan vigorosamente representado por el valenciano Juan Luis Vives, vino a priorizar los estudios sobre la lengua latina7 y la escritura en latín. Es cierto que esta corriente de recuperación de la cultura clásica no impidió la regulación gramatical de otras lenguas romances (castellano, francés, italiano, etc.) pero en el caso del catalán se añadirían adversas circunstancias políticas que agravaron el estado de postración en que ya se encontraba la lengua, relegada al uso cotidiano y fragmentada en su expresión oral y escrita8. Recordemos aquí los Decretos de Nueva Planta (1707-1716) promulgados por Felipe V de Borbón en el escenario de la Guerra de Sucesión (1701-1713) y que supusieron la implantación de buena parte de las instituciones castellanas en los territorios de la Corona de Aragón9 y el establecimiento del español como única lengua “oficial”10. Coincidiendo con esta etapa de recortes de derechos políticos y lingüísticos comienzan a proliferar los escritos que intentan dignificar en sus diversos territorios la lengua catalana, visto su estado de subordinación 5 El siglo XV se considera el período dorado de la literatura catalana. Como muestra de ella, recuérdese la novela caballeresca Tirant lo Blanc (1490) de Joanot Martorell, o l’Espill de Jaume Roig. 6 Respecto a su codificación lexicográfica, el catalán cuenta también con sus primeras muestras — en forma de glosarios de palabras latinas — ya en el período medieval. No será hasta 1489 cuando se publique el que se considera primer diccionario impreso en una lengua romance, el Liber elegantiarum, de Joan Esteve, quien parte de frases escritas en “valentiana lingua” para ofrecer la correspondiente frase latina. También destinados a la enseñanza del latín aparecerán otros diccionarios en los siglos sucesivos, hasta llegar al Diccionari català-castellà de Pere Labèrnia (1839), punto de partida de la moderna lexicografía catalana, cuya culminación normativa está representada por el Diccionari general de la llengua catalana (1932) de Pompeu Fabra (actualizado en 1995 por el Institut d’Estudis Catalans). Vid. Rico – Solà (1995), Colon – Soberanas (1986). 7 De hecho, la conocida como Gramática de Mates (1468), impresa en Barcelona, se trata de la primera gramática latina para uso escolar escrita en catalán por Bartolomé Mates (vid. Miquel y Planas 1930). 8 “No podia ser d’altra manera en una llengua que ja feia segles que estava limitada, sotmesa, a l’ús parlat quotidià i qu havia deixat d’actuar com a signe comunitari explícit dels distints pobles del seu domini lingüístic” (Rico – Solà 1995: 20). 9 Hasta entonces formada por los reinos de Valencia, Aragón, Mallorca y el Principado de Cataluña. 10 Según Ginebra (2015: 225), en aquel tiempo “la lamentació per la pèrdua dels drets polítics de Catalunya […] no va anar acompanyada d’una lamentació parallela per la pèrdua dels ‘drets lingüístics’”. Serán los escritores decimonónicos de la Renaixença quienes elaboren el discurso identificativo lengua = nación, idea que se reflejará también en las gramáticas (vid. infra).

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respecto del castellano, situación que se prolongará durante, al menos, dos siglos más11. Esta tarea dignificadora se reflejará especialmente en las gramáticas que fueron elaborándose a partir de 1743, fecha de datación del más antiguo manuscrito conocido de Josep Ullastra, Grammatica cathalána […], el primer intento de sistematizar al completo las reglas del catalán12. Reconocidos como provechosa fuente de información, los prólogos13 (y otras partes peritextuales)14 de algunas de esas gramáticas — las más significativas15 — redactadas entre 1743 y 191816 han sido las principales bases documentales de nuestro estudio, que en definitiva pretende identificar las características más destacables del proceso de gramatización de la lengua catalana, y comprobar si su contexto de codificación tardía le concede una impronta particular al relato construido en torno al hecho, en comparación con el de otras lenguas romances reguladas más tempranamente. 2. Contenidos de los prólogos Si hay un tema transversal que concurre — explícita o implícitamente, pero sin excepción — en cada uno de los prólogos analizados, ese es el aprecio por la lengua nativa: “[…] tán connaturál es á quiscún Nacionál l’estimació de sa propria Llengua com lo matéx naturál Alimént”, inicia Ullastra (ms. 1743: 2)17 su gramática. Y más adelante, por citar solo un 11 Hacia 1814 se lamentaba Ballot: “[…] ha arribat á tal grau y exces lo aborriment de alguns á nostra llengua, que fins han desitjat fer pérdrer lo us y exêrcici de ella” (p. XII). 12 La Grammatica de Ullastra ha sido transmitida por tres manuscritos diferentes, que permanecieron en manos privadas hasta ser depositados (el pasado siglo) en la Biblioteca de Catalunya. Su contenido fue, por tanto, escasamente conocido hasta la edición de 1980, realizada por Montserrat Anguera. Rico – Solà (1995: 21) enjuician con severidad esta gramática: “es tracta d’un treball incomplet i molt deficient: més que una gramática catalana caldria dir que és un intent de deixar reflectit en el català allò que l’autor sabia del llatí i del castellà”. 13 Vid. Gómez Asencio (p. ej., 2000) y Zamorano (2002). 14 Utilizamos el vocablo prólogo (cat. pròleg) para referirnos globalmente al título de los textos preliminares aquí analizados, sin detenernos en concretar en cada caso la variedad de epígrafes — en español o en catalán — encontrados: Dedicatoria, Prefaci, Proemi, Introducción, Al lector, Als catalans, Amats compatricis, etc. También hemos extraído información de secciones incluidas tras el texto principal (Páginas finales, Acabament, etc.). 15 Por razones de tiempo y espacio, tendremos aquí en cuenta solo las gramáticas en cuyo título aparece la denominación de “[lengua] catalana”, “mallorquina” o “menorquina”, no así las que codifican la “gramática valenciana”. 16 Fecha de publicación de la Gramàtica catalana de Pompeu Fabra, quien fijará la normativa del catalán actual. 17 Citamos según la paginación establecida por Montserrat Anguera a partir de los manuscritos en los que basa su edición crítica (1980).

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nombre más, Ballot (ca. 1814), autor de la primera gramática impresa del catalán, asigna a su Gramática y apología de la llengua catalana un acertado título, ya que dedica varias páginas del “Prefaci” a elogiar al catalán, “tan estimable com las demes de Europa” (p. III); y, como fiel heredero de la tradición apologética de esta lengua (Arnal 1989), enumera las múltiples cualidades que la adornan: “sensilla, clara, pura, enérgica, concisa, numerosa, flúida y natural […]” (p. IV). La situación de diglosia justifica esta reiterada vindicación del catalán, como en su momento también necesitaron proceder los defensores de otras lenguas vulgares frente al latín. La estima general por la propia lengua se traduce asimismo en una demanda generalizada de la enseñanza del catalán en las escuelas — “es necessari també estudiar los principis de la llengua nativa, la que havem apres de nostras mares” (Ballot ca. 1814: XIII) —, incluso como la primera que debiera estudiarse en las aulas: […] será de la priméra importáncia que l’s Mestres, des d’un primér principi, l’enseñen [la grammatica cathalána] als Miñóns antes de la Grammatica Llatína ni altra llengua […]; i després […] entrarán ab una gran facilitád al ús de la llengua Llatína, Castellána i altras […]. (Ullastra ms. 1743: 248) […] es cosa comun y muy sabida que la primera gramática que un niño debe aprender, es la de su lengua vulgar. (Domenech 1829: I)

Junto a este aprecio por el propio idioma, en los prólogos estudiados aparecen otros temas que nos permiten identificar las (pre)ocupaciones de estos gramáticos en el proceso de gramatización de su lengua. Los siguientes apartados responden a una selección de los más frecuentes. 2.1. Objetivos de las gramáticas La rehabilitación y perfección de la lengua catalana es una de las metas que se propusieron alcanzar estos gramáticos. Ullastra (ms. 1743: 247) declara la “necessitád [que] tením en nostra Provincia de reparár i perficionár nostra llengua” y Ballot (ca. 1814: XII-XIII) pretende que su gramática sea “un document ó escriptura authéntica, que assegure y perpetúe la sua existencia”, porque la lengua catalana — dice — “está subjecta, com altras, á las reglas del art”18. Estas palabras nos recuerdan 18 También Ullastra (ms. 1743: 10-11) justificaba su labor codificadora del catalán: “[…] las llenguas, no desmerexen cosa per a subjectarse a la correcció i observació preceptíva, si que s’fan mes apreciábles […]”.

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la necesidad de artificio que a finales del siglo XV se reclamaba ya para el vulgar castellano, esto es, una serie de normas que, en el caso de catalán, parecen focalizarse hacia la escritura:19 […] facilito un sistema, como […] debieran tenerlo todos los que escriben, pues, si bien se observa, muchos son los que no tienen ninguno. (Bofarull 1864: 3) […] á fi de que nostra rica llengua siga escrita, en cuan puga, del matex modo ques parla. (Pahissa 1873: 5)

La anhelada rehabilitación del catalán pasará a denominarse a mediados del siglo XIX renaixement (o restauració) de la llengua, coincidiendo con el nombre del movimiento cultural que sería conocido como Renaixença: […] nos gloriamos de colaborar á la bella y provechosa obra de la restauracion del idioma catalán […]. (Bofarull – Blanch [1867]: 5-6) L’objecte que ns’ ha mogut á la publicació del present treball no ha sigut altre qu’afejir una pedreta mes al edifici del renaxement de la llenga [sic]. (Farré 1874: III)

El carácter propedéutico de la enseñanza del catalán, es decir, como instrucción preparatoria para el aprendizaje de otras lenguas, que vimos ya en Ullastra (ms. 1743: 248), volvemos a encontrarlo en Petit (ms. ca. 1823), esta vez como objetivo prioritario, pues declara haber compuesto su Gramàtica catalana — que escribe para sus hijos — “pera facilitar-vos la entrada á la Castellana, y á la Llatina” (p. 112). Y más tarde en Estorch y en Soler (este último autor de una Gramática de la lengua menorquina): El que posee bien la lengua nativa, tiene mucho adelantado para aprender las demas. (Estorch 1857: 10, nota) […] á disminuir las dificultades que presenta el estudio de los idiomas francés, italiano é inglés es á lo que tiende la presente gramática. (Soler 1858: IX)

En la misma línea, Domenech (1829: I-II) con sus Elementos de gramatica castellana-catalana trata de enseñar su lengua nativa (“vulgar”) a los niños catalanes (pues ni siquiera comprenden “el [idioma] suyo propio catalán”) para que con mayores conocimientos aborden después el aprendizaje del castellano, el “idioma general de la Nacion”, que 19 Todavía en 1906 Nonell se lamentaba de que la lengua catalana estuviera “mancada d’ unitat gramatical en la escriptura, per falta de un bòn còdic de regles que la normalisi” (21906: 9).

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“como toda persona culta […] deben saber y hablar”. Y del mismo modo, con su Gramática catalana-castellana Pers (1847: 5) pretendió que “los naturals de aquest pais puguessen apéndrer fácilment la llengua dels Cervántes y Granadas”. Y no faltaron razones más pragmáticas (financieras o turísticas, por ejemplo, muy oportunas en tan industrioso país) para dar a luz una gramática del catalán: A todo español podrá tambien ser útil esta gramática […] en los casos en que tenga necesidad de tratar con catalanes ó vivir en el pais como militar, como empleado, como negociante, ó como simple viajero. (Estorch 1857: 10)

2.2. Consideraciones sobre la lengua catalana Con respecto a su origen, en la mayoría de los prólogos hay interés en subrayar que el catalán deriva directamente del latín, filiación que desde el Renacimiento fue garantía de calidad para los codificadores de las lenguas vulgares. Ullastra se preocupa, además, por desvincular su genealogía del lemosín: […] n’obstánt las differencias accidentáls ab que s’parla, [el cathalá] es un sol Dialécto de la llengua Llatína i no Subdialecto de la llengua Llemosina que s’parla en la França. (Ullastra ms. 1743: 26)

Hay quien ve, incluso, la filiación latina en los “defectos” de que adolecen las lenguas derivadas de ella, como el desajuste que Petit aprecia entre la lengua hablada y la escrita, del que no se libra el catalán: En aquest últim defegte ja incorreguè la Llengua Llatina, Mare de la Catalana, Castellana, Francesa é Italiana, y aquestas Fillas él mamáren ab la llèt. (Petit ms. ca. 1823: 112)

Afirmar que el catalán desciende en línea directa del latín supone asignarle automáticamente la categoría de lengua (o idioma), quedando así excluido de la deshonrosa condición de “gerga” o “dialèchtic obscur, voluntari y difícil de enténdrer” (Ballot ca. 1814: XVII). Tal argumento es compartido sin vacilación por el resto de autores20, a veces basándose en analogías fonéticas con otras lenguas románicas: [El catalán es lengua porque] tiene todas las inflexiones (excepto las “guturales”) que muestran todas las lenguas neolatinas. (Bofarull 1864: 12) 20 Solo Farré (1874: 23), por su evidente interés en destacar aquello que separa a las lenguas catalana y castellana, parece apuntar a una notable influencia del griego en el catalán: “[…] lo catalá per la rahó de que las suas lleys fonéticas son mes semblants ab l’ grech qu’ ab lo llatí conserva las consonants en las paraulas que s’ hi han naturalisat”.

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Bofarull y Blanch, además de dejar clara la identidad de la lengua catalana frente al dialecto lemosín (conceptos que veíamos usados ya por Ullastra), atribuyen mayor rango a aquella entre sus hermanas por su supuesta mayor antigüedad: De todas las lenguas neo-latinas es sin duda la catalana, — que algunos erradamente confunden con el dialecto lemosin — la que mayor antigüedad cuenta, pues data cuando menos del siglo IX ó X. (Bofarull – Blanch [1867]: 5)

Ballot reafirma esta idea de máxima antigüedad del catalán inter pares, pero añade una interesante primicia al apuntar directamente al castellano en esta competencia entre lenguas romances: Alguns pensan que [la lengua catalana] prové del llemosí; pero lo cert es que es filla llegítima de la llatina, y tal vegada mes que moltas altras, que se aprecian de serho de tan noble mare […]. ¿Quí dirá que las paraulas cathalanas: porta, escala, oliva, os, cor, ampolla, finestra […] y moltas altres no son mes connexâs y semblants á las llatinas: posta, scala, oliva, os, cor, ampulla, fenestra […] que (per exèmple) las castellanas: puerta, escalera, aceytuna, hueso, corazón, redoma, ventana […]? (Ballot ca. 1814: XVIII-XIX, nota)

Con más contundencia declarará Alcover (1915: XVI) que el catalán “no té cap vincle de dependencia del castellá, i que brollaren tots dos d’una mateixa font, d’una mateixa soca, del llatí […]”, recordando, de paso, “lo impropi que ès anomenar llamosina aquesta llengua nostra […]”. A pesar de esta unanimidad acerca del estatus lingüístico del catalán, todavía a principios del siglo XX Fabra consideraba necesario insistir en la equiparación genealógica de esta lengua con otras de la Romania: Bien pocos saben que, en la clasificación de los idiomas neolatinos, el catalán ocupa un lugar análogo al del castellano, portugués ó francés. (Fabra 1912: v)

Respecto a la categorización de las variedades lingüísticas que hoy reconocemos bajo la expresión lengua catalana, será Fabra quien deje sentenciado definitivamente el carácter unitario de esta lengua (= “dominio lingüístico catalán”): […] es indudable que catalanes, valencianos y baleares hablan dialectos pertenecientes á un mismo dominio lingüístico […]; y esa lengua debe indiscutiblemente llamarse catalana. (Fabra 1912: VI)

Y este fue el parecer mayoritario de los gramáticos precedentes, aunque cada uno lo expresara a su manera21. Alguna voz discrepante establecerá, sin embargo, jerarquías entre esas variedades: 21 Recuérdese Ullastra (ms. 1743: 26): “[…] n’obstánt las differencias accidentáls ab que s’parla, [el cathalá] es un sol Dialécto de la llengua Llatína […]”.

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[…] podèm molt raonablement regonêxer els honors de llenga [sic] a la catalana, y considerar al mallorquí y valenciá còm a dialèctes d’ella (Nonell 2 1906: 7-8),

idea de la que, por supuesto, difieren Amengual (1835)22 y Soler (1858), ambos autores de sendas gramáticas, de las “lenguas” mallorquina y menorquina, respectivamente. 2.3. ¿Qué modelo de lengua escoger? Desde la primera gramática catalana impresa los autores no albergan dudas de que el modelo de codificación ha de ser la gramática latina: He reduit las reglas á certs principis, donantlas per aquest medi orde, método y precisió, no perdent de vista la llengua llatina, que es la mare de la catalana, y també á sas germanas la castellana, francesa é italiana. (Ballot ca. 1814: XVI)

El desacuerdo surge a la hora de escoger, de entre sus múltiples variedades, el modelo de lengua que se va a describir, aquel que servirá para instaurar el catalán estándar moderno, tanto hablado como escrito. Un objetivo que, al no ser tarea fácil por los “molts anys […] que [la llengua catalana] está privada de son us y exercici en las aulas, en las imprentas y escrits públichs” (Ballot ca. 1814: 269), suscita amplias reflexiones a la mayoría de los prologuistas, como en su momento sucedió con otras lenguas románicas. Farré describe bien los dos grupos metodológicos extremos (“escola antiga” / “escola moderna”) en que se dividieron los restauradores del catalán: La escola antiga vol crear un catalá á part, un catalá que sembla qu’ ha de ser l’ de dos ó tres cents anys enderrera […]. S’ preté resuscitar las paraulas catalanas, qu’ han pasat á la historia […]. La escola moderna s’ trova ab un terreno lliscadis com l’ de la escola antiga, volent constituir un catalá que si be es mes intellijíble y apreciat no es pas prou catalá, perque imita masa las formas vulgars y usa termes poch catalans. (Farré 1874: 82-83; negrita nuestra)

De ambas “escuelas” encontramos ejemplos en nuestro corpus. Así, Ballot, afín a los más conservadores, declara: […] no he escrit cosa sens authoritat y testimoni dels authors antichs cathalans, los quals me he proposat per norma y regla de esta gramática, mes que lo us y costum de parlar de las ciutats y pobles de la provincia […] (Ballot ca. 1814: 268-269); 22 Para Amengual (1835: XI) el mallorquín no es un dialecto, sino una lengua “hija de la latina” como tantas otras, “[de las cuales] no es la menos hermosa”.

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y esa literatura culta que le sirve de modelo hablado y escrito es “la dels escrits de 1600, fins als de las últimas corts celebradas en 1702” (p. 269), el período literario que considera más floreciente. Un siglo después, Alcover (1915), prologuista de la gramática de Forteza, defenderá la lengua escrita de los dos últimos siglos medievales como guía para la restauración del catalán literario actual23, que se halla “invadido” por “la indigna i empestadora influencia castellana” (p. LXXXIV). Años antes, Nonell (21906), tomando la “pureza” de la lengua — hablada y escrita — como base de la “gramática catalana oficial”, había escogido como soporte de la lengua literaria, por una parte, los textos de los escritores antiguos, más los de aquellos contemporáneos menos contaminados por el castellano24; y, por otra, como norma para la lengua hablada, “la que s’ parla a Catalunya” (y no en otras regiones)25. De otro tenor, menos nostálgicas del catalán medieval, son las opiniones de quienes defienden como norma el uso culto hablado de la época26. Así, Estorch (1857: 4) presenta “reglas claras y sencillas para hablar y escribir […] tal como hoy generalmente se habla”. Y a Pahissa (1873: 6) no le duelen prendas para elegir a “la culta Barcelona” como la ciudad que “es y deu ser la censora de son rích idioma”, tal como hará Fabra (1912: VII): “[…] al exponer la pronunciación catalana, hemos adoptado como normal la de Barcelona”. Una postura conciliadora entre las citadas es la de Bofarull (1864: 62)27, quien intenta “buscar el término medio indispensable para fijarla gramaticalmente, hermanando el uso con las reformas necesarias”, misión que — dice — debería corresponder no tanto a la iniciativa individual como a las “academias”28. 23 “¿Volem tenir una llengua literaria? Doncs ha d’esser aqueixa que’ns deixà l’edat d’or de les nostres Lletres [segles XIV i XV]” (Alcover 1915: LXXXV). 24 “Pera compòndre la present, he estudiat bax el punt de vista gramatical les òbres primer dels escriptors antics, y després les dels contemporanis, especialmente de aquèlls, en els quals la llenga [sic] castellana ha pogut tenir mènos influencia” (Nonell 21906: 9). 25 “[…] Merèx cèrta preferencia gramatical el d’ aquèlles comarques de Catalunya, que mènys properes son a València, Aragó y França; y les que mènos relacions han tingut ab gent forastera […]” (Nonell 21906: 8-9). 26 La revista de historia y cultura catalanas L’Avenç (1881-1884; 1889-1893) catalizó esta nueva corriente modernizadora del catalán, así como la reforma y unificación de las normas ortográficas, proceso que culminará en 1913 con la publicación de estas por parte del Institut d’Estudis Catalans (IEC) y de la Gramàtica catalana (1918) de Fabra. 27 En Bofarull – Blanch ([1867]: 92-93) se complementa esta opinión con una serie de “reglas” para quienes quieran “dedicarse provechosamente al cultivo de la lengua catalana” en esta labor de restauración. 28 La demanda de una corporación académica como reguladora de la lengua catalana la encontramos también en Pahissa (1873: 6), Farré (1874: III) y Nonell (21906: 9), aspiración que solo se logrará en 1907 con la fundación del citado IEC.

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2.4. La relación con el castellano El desnivelado escenario de diglosia en el que durante siglos convivieron castellano y catalán tiene una presencia constante en los prólogos analizados. Pero esta jerarquía lingüística no siempre es percibida o sentida de igual manera por los autores del corpus, ni en consecuencia descrita en los mismos términos o con el mismo tono29. Una gran “corrección política” es lo habitual en los prólogos de las gramáticas publicadas antes del último tercio del siglo XIX. Ballot, por ejemplo30, convencido defensor del bilingüismo para el pueblo catalán, no restó elogios al castellano: Gran estimació mereix la llengua catalana; mes, perçó no devem los cathalans olvidar la castellana; no sols perque es tan agraciada y tan magestuosa, que no té igual en las demés llenguas; sino perque es la llengua universal del regne […]. (Ballot ca. 1814: 274)

Y con idéntica actitud respetuosa ante las dos lenguas se manifestarán Domenech (1829) y Pers (1847), autores de sendas gramáticas contrastivas: Mi idea es que los niños de esta Provincia penetren la relacion que tiene el castellano con el catalan para que conociendo la analogía y hermandad de estas dos hijas de una comun madre, la lengua latina, no insulten á la una para ecsaltar la otra, antes sí, amen á las dos […]. (Domenech 1829: III) Altres […] han mirat ab desdeny una tarea tan important y necessaria [= una gramática para que los catalanes aprendan castellano], y que tanta falta fá als fills de aquest antich Principat, pera que pugan possehir […] la llengua general de la Nació española. (Pers 1847: 6)

En la misma línea se había expresado Petit (ms. ca. 1823), aludiendo orgulloso y sin complejos a la “gran hermandad y parentesco” existente entre ambas lenguas, hasta el punto de considerarlas “gemelas”: Entre las Fillas de la Llengua Llatina nò n’hi ha dòs de mès semblants que la Catalana y la Castellana, y nò es de admirar, pux sòn dòs Germanas Bassonas, nadas de una matèxa Mare, en un matex part, esdevingud en un matèx regne, y en un matèx tèmps […]. (Petit ms. ca. 1823: 112)

Y el propio Bofarull, uno de los fundadores de los Jocs Florals del siglo XIX, en su gramática escrita con Blanch, reprobará la antipatía sistemática e irracional que algunos compatricios sentían por la lengua española, recomendando 29 Para la “presencia y percepción del castellano en tratados de gramática y ortografía catalanas decimonónicos” puede verse Schmid (2014). 30 Autor también de una Gramática de la lengua castellana (1796) e individuo honorario de la Real Academia Española.

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No pecar sistemáticamente de anti-castellanismo, rechazando inconsideradamente ciertas voces y locuciones comunes á ambas lenguas, que ciertamente proceden de un comun origen, pues sabida es la influencia de la catalana en la de Castilla en los buenos tiempos de aquélla. (Bofarull – Blanch [1867]: 92-93)

El punto de inflexión en esta actitud que tiene en (alta) consideración a las dos lenguas — y, de paso, trata de conciliar la presencia de ambas en los correspondientes textos gramaticales — se produce en nuestro corpus en la década de los setenta del siglo XIX, i.e., cuando el prestigio del catalán (su renaixença) está ya en alza, de modo que a partir de esas fechas: (a) es raro ya encontrar alguna de esas gramáticas escrita exclusivamente en castellano (lo que hasta ahora sucedía con más frecuencia); y (b), respecto a sus contenidos, el español comienza a desaparecer como lengua de referencia para el catalán; y si aparece, es para resaltar su disparidad respecto de este, o bien para ser vilipendiada. Así, en el compendio gramatical de Pahissa (1873) las alusiones a la lengua española brillan ya por su ausencia, concentrado como está su autor en proponer una modernización ortográfica del catalán basada en la pronunciación real (una ortografía “acomodada al llenguatge del dia”, según precisa el título). Por su parte, la gramática de Farré (1874), escrita en catalán y para los catalanes, subraya las divergencias de construcción existentes entre ambas lenguas (pp. 71-81), y ello — apostilla el autor — “mes com á illustració que no com á necesitat” (p. 71). En cuanto a Nonell (21906), su obsesión por la “pureza” originaria del catalán como criterio para fijar la norma lingüística y literaria le lleva a obviar en su gramática aquellos elementos que pudieran estar “contaminados” por la influencia del castellano: Pera compòndre la present [gramática], he estudiat bax el punt de vista gramatical les òbres primer dels escriptors antics, y després les dels contemporanis, especialmente de aquèlls, en els quals la llenga castellana ha pogut tenir mènos influencia […]. (Nonell 21906: 9)

Y un argumento similar será esgrimido por el entonces presidente del Institut de la Llengua Catalana, Antonio Mª Alcover, en su papel de prologuista de la Gramática de Forteza (1915), al referirse a la “maligna influencia castellana”: [Hacia 1867 Forteza se puso a] estudiar a fondo [la lengua materna], amb ardor sempre creixént, dins sos monuments vius, aixó ès, la conversa familiar entre la gent pagesa, exenta encara, gracies a Deu, de la maligna influencia castellana. (Alcover 1915: VII)

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Este cambio de discurso, que manifiesta ya un malestar y supone una denuncia explícita de la situación jerarquizada en que conviven ambas lenguas, no surge de improviso ni de la nada: el caldo de cultivo de las ideas románticas llevaba alimentando varias décadas la correspondencia || lengua = nación ||, esto es, la lengua como parte de la identidad colectiva. Si para Herder (1744-1803) el genio de la nación residía en la lengua, para Farré (1874: 83) “las llengas [sic] retratan l’ poble que las parla”, para Estorch (1857: 9) el catalán “por su precision y energía guarda cierta analogía con el carácter de sus habitantes”, y para Bofarull – Blanch ([1867]: 91) su “construcción gramatical” está “acorde con el genio particular de los habitantes del antiguo Principado”. 3. Final Hemos intentado justificar la tardía codificación gramatical de la lengua catalana en el contexto europeo recurriendo a dos factores claves: (i) la preferencia que en la época medieval mostraron los propios autores catalanes por la codificación de otras lenguas literarias vecinas, y (ii) determinadas decisiones políticas centralistas que culminaron a principios del siglo XVIII con la imposición oficial del castellano en los territorios de habla catalana, lo que acentuó una situación de diglosia — en detrimento del catalán y su codificación — que se prolongará hasta el siglo XX. Como reconocidas fuentes informativas, hemos acudido a los prólogos de las más destacadas gramáticas catalanas escritas entre 1743 (Ullastra) y 1918 (Fabra) para tratar de identificar las características más notables del relato de ese proceso de gramatización tardío, en contraste con el de otras lenguas vernáculas de Europa. De donde resulta que, al igual que en el camino recorrido más precozmente por otras lenguas romances, los autores catalanes reivindicaron la dignidad de su lengua (no “dialecto” o “jerga”) apelando a su noble origen — como descendiente directa del latín — así como demandaron su enseñanza como primera lengua en la escuela; describieron sus peculiaridades distintivas frente a otros idiomas (lemosín, castellano); defendieron la idoneidad del catalán para sujetarse a las “reglas del arte”, y proclamaron su carácter unitario — una sola lengua catalana — pese al reconocimiento unánime de variedades lingüísticas internas (diatópicas, diafásicas y diastráticas), evidencia que les abocó al arduo cometido de tener que decidirse por una norma lingüística (hablada y, sobre todo, escrita). Si todos estos rasgos son compartidos con los habituales del proceso codificador de otras lenguas románicas,

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la relación de la lengua catalana con la castellana es, en nuestra opinión, el elemento distintivo del que aquí nos ocupa: una relación que se hace presente de múltiples maneras en los prólogos (y en el texto principal) de las gramáticas analizadas, y que presenta su propio proceso evolutivo.

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THROUGH THE EYES OF GRAMMAR: RICHARD SALTER STORRS’S (1830-1884) SENTENCE-MAPS Nicolas MAZZIOTTA (Université de Liège)

Abstract: In the nineteenth century, the teaching of grammar in the United States increasingly made use of diagrams to represent the structure of a sentence. Diagrams represent syntactic relations by means of discrete graphical elements (“reifications”) or by specific arrangements thereof on the bi-dimensional plane (“configurations”). Richard Salter Storrs, who was a teacher in a school for deaf-mute pupils, proposed a diagrammatic system favoring reification over configuration in order to make syntactic relations visible. Such a choice, uncommon in the U.S. at that time, has now become the most common and straightforward way of representing labeled dependencies.

Introduction This paper investigates the topic of “sentence diagrams” which were produced by grammarians in the United States in the nineteenth century. Around the beginning of the second half of the nineteenth century, American grammarians began to switch from a word-based conception of grammar, focusing on morphology, to a clause-based conception, with a stronger focus on the relations between words (Linn 2006: 77). Fig. 1a is a sample of such a diagram drawn by Stephen W. Clark (1810-1901) in 1870, putting to use the system he had developed in Clark (1847). Fig. 1b and Fig. 1c are samples of other systems available at that time (see Brittain 1973 for a review of most of the systems). Although it would require a careful examination of the graphical elements of those diagrams to establish the impact of Clark’s contribution (Mazziotta 2020b), it appears that the rationales of his diagrams clearly inspired other authors, such as Alonzo Reed (d. 1899) and Brainerd Kellog (1834-1920) (Fig. 2c). Building on previous works of mine (Mazziotta 2019; 2020b), I intend to explain how visual means were used to express similar syntactic analyses in the sentence diagrams of the kind designed by Richard Salter Storrs (1830-1884). From 1853 until the end of his life, Storrs was a renowned

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(a)

(b)

(c) Fig. 1 — Diagramming systems: (a) Clark (1870: 196); (b) Burtt (1869 [1868]: 275); (c) Reed – Kellogg (1880 [1876]: 70).

Fig. 2 — Example of Storrs’s sentence-map (Storrs 1881: 149).

teacher at the deaf-mute Asylum in Hartford (Connecticut), where he taught English to deaf-mute students (Job 1885: 9). His method consisted in representing the logical structure of the sentence in a visual way. Since his students could not hear grammatical explanations, he drew diagrams to make grammar visible. Fig. 2 is an example of the kind of diagram put to use by Storrs, which he calls a “sentence-map”. Storrs mainly used his system in the classroom, and combined diagrams with sign language (a feature which I will not investigate in this paper). Porter (1861) gave a concise presentation of its rationales in the American Annals of the Deaf and the Dumb, and Storrs himself explained his conventions in a series of three articles entitled “Methods of Deaf-mute Teaching”, published in the same journal (Storrs 1880a; 1880b; 1881).

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A more comprehensive textbook relying on the same basic principles was published, with permission, by Francis Andrew March (1825-1911): Parser and Analyzer for Beginners (1870 [1869]; see Brittain 1973: 60-67 for a criticism of March’s diagrams). I will discuss diagrams drawn by Storrs as well as some drawn by March, but I will not systematically review the differences between them. Clark had already developed his system (Fig. 1a) in his Practical Grammar (Clark 1847) by the time Storrs presented his conventions. The members of the community of Hartford were well aware of that (Porter 1861: 42-43). Storrs himself claimed that he developed his system independently, and that it had been shaped by the specific necessity of his classrooms: This general principle of visual illustration of language construction has had numerous and ingenious previous applications, and has been made the basis of several text-books; and I claim no other originality for the device I am describing than that it was wholly and independently wrought out by me in my earliest experience as a deaf-mute teacher, under the stress of such a teacher’s necessity, and that it has some important advantages over any system with which I have subsequently become acquainted. (Storrs 1880a: 117)

The sections of this paper are organized as follows. In Section 1, I present the theoretical foundations of my analysis: the notions of reification and configuration, which refer to the ways in which conceptual units can be represented on a graphical plane. Section 2 deals with the means of representing syntactic relations in Storrs’s system, by means of what I call reified relations. Section 3 elaborates on the previous one in order to study means of expressing the type of syntactic relations by the use of labels. Section 4 focuses on the modeling of function words (prepositions and conjunctions). These sections will also show that many of Storrs’s conventions and concerns are still of prominent importance in dependency-based approaches (Tesnière 2015 [1959]; Mel’čuk 1988). That point is highlighted in the conclusion. 1. Reification and Configuration An intuitive comparison between Fig. 2 and the diagrams in Fig. 1 leads to the rough conclusion that words are spatially arranged on a twodimensional plane with some supplementary devices such as strokes, bubbles, boxes and other symbols. In order to provide the necessary theoretical framework for a study of syntactic diagrams of all kinds (from the first diagrams in the nineteenth century to ICA and dependency

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diagrams of the twenty-first century), Mazziotta – Kahane (2017) and Mazziotta (2019) propose making a strong distinction between two means of representing elements of syntactic analyses: reification and configuration. Reification refers to discrete graphical entities (Groupe μ 1992); i.e. graphical units that represent conceptual elements of the analysis (words, relations, groups, etc.) and that can be perceived as independent from the rest of the diagram. For instance, if the conceptual units to be reified are words, they can be reified as in Fig. 1a, by means of bubbles. In Fig. 2, boxes perform the same function. Such entities reify the conceptual unit of word. In Fig. 1a, even if bubbles touch each other, thus merging their boundaries, a trained viewer can still focus on independent bubbles and consider them as discrete entities. However, entities are not necessarily minimal. In Clark’s diagrams, words are actually reified by complex entities that can be called labeled bubbles, consisting of a bubble arranged with an autonymic written form of the word. Thus, in order to achieve a better description, one needs the concept of configuration. Configuration refers to meaningful arrangements of graphical entities. The horizontal or vertical arrangement of the bubbles in Fig. 1a expresses grammatical relations. The bubble containing the word man, for instance, is placed to the left of the bubble containing the words hath met, which intends to represent that man is the subject of hath met. There is no reification of the subject-predicate relation which is expressed in its entirety by means of the relative positioning of the entities that reify words. Reification and configuration are combined in order to build complex entities that are conceived as units. For instance, in Clark’s system, the combination of an autonymic written form and the bubble surrounding it is the labeled bubble that actually corresponds to the concept of word in syntactic analysis. Configurational means and reification are two alternative ways of visualizing units and structures. Some diagrammatic systems favor minimalistic approaches, such as Clark’s (Mazziotta 2016). In such cases, configurational means are prominent. Other systems favor entities that reify conceptual units such as grammatical relations, thus resulting in diagrams containing more entities than the former. Storrs’s diagrams are clearly representatives of the second kind.

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2. Reified Relations In the first paper of his series, Storrs explains why he thinks that diagrams are suitable devices for teaching grammar: [A diagram] does, however, as has been seen, truly and really represent thought, and if it is kept vitalized in the pupil’s mind by constant reference to his own conscious thought, it will be found helpful, only helpful, and that exceedingly. The sentence-map may be used advantageously under either method of unfolding language to the deaf-mute — the scientific or the natural; but in addition to its most general value, as [118] visually illustrating thought-relations, it has also for the scientific method further and special advantages. It is a characteristic of this method that it seeks to give great individuality to each element of the sentence as successively developed, affirming for each such element its own specific office and fundamental necessity. Any device, therefore, which enables the teacher to isolate each such element, and hold it apart by itself, while still exhibiting it in a recognized relation to the rest of the sentence, must be of very special advantage to such a method. (Storrs 1880a: 117-118, my emphasis)

Storrs argues that diagrams are tools that facilitate the representation of thoughts (analogously to sign language in his approach). In his conception, syntactic relations are individual “thought-relations” that can be described and categorized individually. Storrs’s pedagogical concerns are prominent, but he is well aware that analytical procedures are also profitable to scientific investigation. The main consequence of this stance is that most grammatical relations are reified in the diagrams. This is a strong element of contrast with other contemporary systems. Again, I will illustrate this by means of a comparison between Clark’s system (Fig. 1a) and Storrs’s (Fig. 2). As has already been mentioned, Clark’s minimalist system expresses relations by configurational means. Clark’s “adjuncts”, such as determiners, adjectives, adverbs and equivalent PPs, are placed underneath the bubble that reifies the word they complement. This is illustrated in Fig. 1a: a, poor and wayfaring are placed underneath man. Similarly, the object (me) of the transitive verb is simply placed to the right of it (hath met). In Storrs’s system, most relations are reified by a stroke occurring in between boxes: in Fig. 2, a horizontal stroke corresponding to the “objective relation” connects the object floor to its right with the verb sweeps, and vertical strokes connect adjectives and adverbs to the words they complement. This basic principle can give rise to redundancy, since the relative positions of the boxes would already be sufficient to distinguish between different kinds of relations.

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The diagrams in Fig. 2 clearly reveal that reification of syntactic relations was far from being a generalized practice in the United States at that time. By contrast, European scholars, more precisely scholars active in Germany and Eastern Europe, tended to make use of reified relations (Coseriu 1980; Osborne 2020; Imrényi 2020) in their diagrams. Hence, their diagrams share important similarities with modern dependency trees and Tesnière’s “stemmas” (Tesnière 2015 [1959]; see also Swiggers 1994 and Mazziotta 2019); see for instance the diagram in Fig. 3.

Fig. 3 — Reification of the verb-subject connection (Tesnière 2015 [1959]: Chapter 52, §7).

The reification of most syntactic relations highlights foundational features of the analysis: words are linked directly by binary and directed relations. Such features are typical of dependency-based frameworks (Mazziotta – Kahane 2017). As the next section will show, Storrs’s diagrams employ specific graphical devices to distinguish between different types of relations, similarly to modern diagrams, which use numbers or grammatical terms as labels applied to reified syntactic relations in order to distinguish between different types. 3. Labeled Entities In Section 1, I explained that the combination of a bubble and a written word can be described as a labeled bubble, the word performing the role of a label vis-à-vis the bubble. By label, I mean an entity that makes a statement about another entity in order to build a complex sign, i.e. a superentity. In my previous example, the written word is a statement about the bubble, meaning “this bubble reifies this word”. By definition, only entities can be labeled by other entities; non-discrete means of expressing the analysis cannot. The consequences of this approach are illustrated by another contrast between Clark’s and Storrs’s diagrams. The configurational representation of Clark’s “adjuncts” in Fig. 1a does not suggest any further classification between the different

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types of “adjuncts” that Clark acknowledges in his works (Mazziotta 2016): a, poor and wayfaring, which are “adjectival”, use the same graphical conventions as often, which is an adverb. Clark could have added additional labels on some of the bubbles, but he did not, and neither did any of the many authors who proposed similar systems. On the contrary, the fact that Storrs reifies relations allows him to easily label the corresponding entities: The mode of attaching other modifiers by a vertical line is shown in [some figures]; the single and the double cross lines distinguishing them respectively as adjective and adverbial. (Porter 1861: 46)

Storrs’s theoretical apparatus overtly acknowledges several types of “combinations” (the term seems to refer to spatial as well as to grammatical configurations), i.e. syntactic relations: The elements, technically stated for brevity, are: the subject and the predicate united in the predicative combination, and expanded respectively by the attributive and objective combinations, including under this last both direct or complimentary and the adverbial or supplementary objects. (Storrs 1880b: 249)

In Fig. 2, the strokes that reify “attributive” relations between nouns and adjectives (e.g. between girl and tall) are labeled with single perpendicular dashes, whereas the strokes that reify “adverbial” relations (e.g. between sweeps and fast) are labeled with double dashes. In the formal apparatus, labels can combine to refine information or to enhance its visibility. Firstly, labels can be cumulative. For instance, in Fig. 4, adverbial complements are labeled with letters that express their

Fig. 4 — Semantic types of adverbial dependents of the verb (Storrs 1881: 155).

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semantic subtypes (“t.” for “time”, “p.” for “place”, etc.). The arrows at the bottom of the diagrams also serve as labels identifying two different kinds of “causes” (“c.”): true cause on the left, and purpose on the right. Two formal interpretations are possible: either the letter-like labels are additional labels that apply to the same stroke as double dashes, or they are labels over labels, i.e. they are precisely attached to the double dashes. In the latter case, letter-like labels are better described as metalabels, which actually need other labels in order to be used in a meaningful way, as is the case here. Secondly, labels are obviously redundant at times. In his textbook, March (1869/1870), who mainly uses Storrs’s system, provides a list (with related page numbers) of the special entities used as labels, in a special index entitled “diagrams”: SIGNS, predicative ( | ), 18; quasi-predicative ( ¦ ), 65, 68, 70, 81; attributive

( — ), 22, 24; objective ( V ), 20 ; dative ( \ ), 34 ; adverbial ( = ), 26, 34; words supplied ( () ), 58. (March 1869/1870: VI)

The entities corresponding to “predicative”, “quasi-predicative” and “words supplied” are actually reifications of relations. The other four are labels. The “attributive” and the “adverbial” entities have been mentioned before. Uses of the other two labeling entities, “objective” and “dative” are illustrated in Fig. 5 (see Section 4 on function words).

(a)

(b) Fig. 5 — (a) Storrs (1881: 156); (b) March (1869/1870: 34).

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The use of “V” is redundant: in Fig. 5b, it marks the box that reifies the object it, which is placed in a very specific configuration, under a stroke that continues the base stroke underneath the subject and the predicate. March uses this label, whereas Storrs does not (Fig. 5a), but the amount of information provided is exactly the same. The oblique dash marking the dative is placed onto the horizontal line by March (above to us), and on the vertical line by Storrs, similar to his positioning of horizontal dashes. Storrs clearly considers a paradigm of labels: horizontal dashes and oblique dashes are placed in a similar position on the vertical strokes that reify the relations. Again, the practices that have just been described are very close to the ones that can be observed in modern diagrams since (at least) Tesnière. The classical stemma in Fig. 6a and the dependency tree in Fig. 6b are both examples of symbolic or textual labels.

(a)

(b) Fig. 6 — Labels in dependency diagrams: (a) Tesnière (2015 [1959]: Chapter 52, § 9); (b) Mel’čuk – Iordanskaja (2015: 26).

Fig. 5a contains two intriguing entities which I will discuss in the next section: a crossed out on appearing in a bubble (meaning that this word is “understood” although it is not present) over the stroke that reifies the adverbial relation between gave and yesterday, and the written form to next to the stroke that reifies the dative relation. Similarly, Fig. 5b contains prepositions (of, with and to) next to different types of angled strokes.

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4. Function Words At Storrs’s time, prepositions and conjunctions were sometimes regarded as reifications of the relations between content words. Let us consider the following excerpts and diagrams (Fig. 7) from Clark (1847): A Preposition is a word used to express a relation of other words to each other. (Clark 1847: 10) It should be remembered that Prepositions connect words by showing a relation. Another class of words is used simply to connect words and phrases, similar in construction, and to introduce sentences. Hence, […] a word used to join Words or Phrases, or to introduce a Sentence, is a Conjunction. […] Conjunctions used to introduce Auxiliary Sentences, and some others, constitute also an index or type of the office of the sentence which they introduce. (Clark 1847: 97)

(a)

(b) Fig. 7 — Function words as relations: (a) Preposition as a relation (Clark 1847: 23); (b) Conjunction as a relation (Clark 1847: 25).

I will not enter into a complete analysis of the conventions used by Clark to integrate function words in his diagrams (see Mazziotta 2016: 317-322). My main point is that function words are not considered as normal words: bubbles that reify prepositions (Fig. 7a, of) are attached both vertically and horizontally with regard to other bubbles, and bubbles that reify conjunctions interrupt a stroke that reifies a relation — a rare case in Clark’s system (Fig. 7b, before). Whereas prepositions continue to be part of the phrases they introduce (from a graphical perspective, they appear on the same horizontal level), conjunctions are completely external to them. Clark even says that they “constitute also an index or type of the office of the sentence which they introduce”, i.e. they label the type of relation that is reified by the stroke they interrupt. From a linguistic perspective, function words are considered both as words and as grammatical marks that correspond to various relations between words.

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This combination of functions also becomes clear from a graphical perspective: entities corresponding to function words are reifications of both relations and words, and conjunctions are both labels and words. Let us consider prepositions in Storrs’s theory: There is, indeed, a variety of this phrase map representation which I have sometimes used, in which the linking preposition is placed between the principal word of the phrase and the word which it modifies, upon the line which connects the two, thus —

[Fig. 8 — Illustration of the position of a preposition in Storrs’s diagrams.] This has, perhaps, the theoretical advantage of showing more clearly to the eye the real office of the preposition as a linking and relating word; but, upon the whole, I have found the larger weight of advantage to be upon the side of unifying the whole phrase within the rectangle. (Storrs 1881: 153)

Storrs uses three different conventions to represent prepositions in his diagrams: as a label beside a stroke (to), in a bubble on the stroke (of, on in strikethrough) or inside the connected rectangle (cf. the quotation). The end of the last quoted excerpt points towards a conflict between Storrs’s theoretical understanding of this word class and what were supposedly his teaching habits (cf. “advantage”, which may refer to practical considerations). His follower, March, generalizes one single way of representing prepositions: as can be seen in Fig. 5b, prepositions are placed next to the angle stroke representing the adverbial or adjectival relation. From a formal perspective, such modeling of prepositions could be considered as a means to identify them as labels over a grammatical relation, or, alternatively, suggests that some grammatical relations are actually established between three units rather than two (ternary relations). The status of function words has always been a common issue in dependency-based approaches, and there still seems to be no consensual solution (Osborne – Gerdes 2019). Several alternatives have been proposed (Kahane – Mazziotta 2015): function words as relations, function words as heads or dependents or function words as third element in a

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ternary relation, function words as labels over a relation, covering, in other words, all the possibilities that seem to emerge from interpreting Storrs’s apparatus. Conclusion There are two ways of representing syntactic relations in diagrams (Section 1): reification by discrete graphical entities or configurational conventions regarding the relative positioning of the entities. To my knowledge, Storrs’s diagrams are the first that have been used in the United States to systematically reify most of the syntactic relations (Section 2). The use of reified relations is a convenient way to make graphical assertions about these relations and to classify them. Such assertions are labels, as has been discussed (Section 3). Diagrams using combinations of reified relations and labels over these relations are common devices in current dependency syntax. Dependency trees are not very different from Storrs’s “sentence-maps”, except for the (secondary) fact that Storrs uses a symbolic paradigm of labels (different kinds of dashes). Nevertheless, in his Annotated Bibliography of Publications on Dependency Theory, Hays (1965) overlooked Storrs: of the grammarians discussed in the present contribution, he only mentions Clark1 and Reed – Kellogg, just before Tesnière. Still, one can say that Storrs was almost a dependency grammarian. That also means that he had to tackle common unsolved problems that still remain relevant in dependency frameworks. I have focused on the status of function words (Section 4): prepositions and conjunctions are grammatical tools that constrain the syntactic structure of the sentence. Their presence is compulsory for syntactic relations between content words to exist. Therefore, they can be regarded as governors, as dependent entities or as members of a ternary relation, depending on the theoretical/formal choices made to describe their behaviors. To my knowledge, Storrs has never been recognized as an early dependency grammarian before. It is true that his diagrams and theoretical concerns are not fully dependency-based (e.g. the subject-predicate relation reminds more of NP + VP). However, his analyses show many similarities with modern dependency theory. There seems to be no obvious traditional route linking Storrs to the well-known pioneers of dependency grammar 1 For an evaluation of Clark’s system as a precursor of dependency theory, see Mazziotta (2020a).

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(Imrényi – Mazziotta 2020), but his systematic reification of relations and the use of labels were some of the many secular dependency-based ideas that emerged for the first time in a visual form in Storrs’s works. REFERENCES Primary Sources BURTT, Andrew. 1869. A Practical Grammar of the English Language, Synthetic and Analytic. Pittsburgh: A. H. English. (Orig. publ. 1868.) CLARK, Stephen Watkins. 1847. Science of English Language. A Practical Grammar: In Which Words, Phrases, and Sentences are Classified According to Their Offices, and their Relations to Each Other. Illustrated by a Complete System of Diagrams. New York: A. S. Barnes. —. 1870. The Normal Grammar: Analytic & Synthetic. Illustrated by Diagrams. New York: A. S. Barnes & Co. JOB, Williams. 1885. In memoriam Richard Salter Storrs. Washington: [s.n.]. MARCH, Francis Andrew. 1870. Parser and Analyzer for Beginners, with Diagrams and Suggestive Pictures. New York: Harper & Brothers. (Orig. publ. 1869.) MEL’ČUK, Igor. 1988. Dependency Syntax: Theory and Practice. Albany: State University of New York Press. PORTER, Samuel. 1861. The Instruction of the Deaf and Dumb in Grammar. American Annals of the Deaf and the Dumb 14. 30-48. REED, Alonzo – KELLOGG, Brainerd. 1880. Graded Lessons in English. New York: Clark & Maynard. (Orig. publ. 1876.) STORRS, Richard Salter. 1880a. Methods of Deaf-mute Teaching. I. American Annals of the Deaf and the Dumb 25. 105-119. —. 1880b. Methods of Deaf-mute Teaching. II. American Annals of the Deaf and the Dumb 25. 233-250. —. 1881. Methods of Deaf-mute Instruction. III. American Annals of the Deaf and the Dumb 26. 141-160. TESNIÈRE, Lucien. 2015. Elements of Structural Syntax. Trans. by Timothy Osborne – Sylvain Kahane. Amsterdam – Philadelphia: John Benjamins. (Transl. of Éléments de syntaxe structurale. Paris: Klincksieck, 1966, second edition; first edition, 1959.) Critical Sources BRITTAIN, Richard C. 1973. A Critical History of Systems of Sentence Diagramming in English. PhD thesis, Austin: University of Texas. COSERIU, Eugenio. 1980. Un précurseur méconnu de la syntaxe structurale: H. Tiktin. In: Jean BINGEN – André COUPEZ – Francine MAWET (edd.), Recherches linguistiques: hommages à Maurice Leroy, 48-62. Bruxelles: Université de Bruxelles. GROUPE μ. 1992. Traité du signe visuel. Paris: Seuil.

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TRADICIÓN E INNOVACIÓN EN LA TEORÍA GRAMATICAL PERUANA (SS. XIX-XX). ANÁLISIS ESPECÍFICO DE LAS CLASES DE PALABRAS EN DOS SERIES TEXTUALES DE PRIMITIVO SANMARTÍ* Alfonso ZAMORANO AGUILAR (Universidad de Córdoba)

Abstract: This contribution aims at an internal historiographical analysis of word classes in the grammatical work of Primitivo Sanmartí (18401933) through the numerous editions of his Epítome and his Compendio (18 editions). The work of Sanmartí forms part of the tradition of Catholic pedagogical grammar from the end of the nineteenth to the beginning of the twentieth century, with a dissemination not only in Spain, but also in Peru. For this reason, this article also contrasts the morphological theory presented by Sanmartí with the theory of different grammarians who published their work in the Andean country (Del Carpio and Gómez Moreno), in order to elucidate some of the keys to Peruvian linguistic history within the framework of current grammaticography.

1. Preliminar Desde hace más de quince años un sector de la investigación gramaticográfica se está dedicando a la historificación de las ideas lingüísticas en Latinoamérica, con especial énfasis en la recepción de las teorías gramaticales europeas en general y españolas en particular, a través de los tratados publicados en diferentes países de la América hispánica. En nuestra investigación particular comenzamos en 2005 con la influencia de Eduardo Benot (cf. Escavy Zamora aquí mismo) en Uruguay con los textos del exiliado Francisco Gámez Marín. Posteriormente, profundizamos en algunos aspectos de la teoría gramatical en Colombia, Ecuador y Perú. El estudio de tradición lingüística en la América latina se está revelando

* Este trabajo se inscribe en el marco del proyecto HISPANAGRAMA “Las ideas gramaticales en la América del Pacífico y El Caribe (1800-1950): fuentes, focos, series textuales y canon” [FFI2017-86335-P] del MINECO, Plan Estatal de Investigación Científica y Técnica y de Innovación. IP1: Alfonso Zamorano Aguilar; IP2: Esteban T. Montoro del Arco.

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en la investigación actual como una constante fuente de datos significativos, tanto para el canon y las fuentes de influencia como para el desarrollo mismo de la historia gramatical en lengua española. 2. Hipótesis, objetivos y metodología La hipótesis fundamental que pretendemos demostrar en este trabajo, paulatinamente corroborada en trabajos precedentes, es la idiosincrasia de las ideas lingüísticas desarrolladas en la América hispánica, no solo en su recepción, sino en su propia autonomía y configuración específicas. Para ello, los objetivos concretos que perseguimos en este artículo son tres: (1) Precisar la influencia de la Academia en los textos analizados. También la de otras fuentes canónicas, por ejemplo, Bello, Salvá o el racionalismo lingüístico. (2) Profundizar en la teoría gramatical de Primitivo Sanmartí, como un ejemplo de gramático prolífico, con producción tanto en España como en Hispanoamérica, en concreto, en Perú. Para ello, analizamos la evolución interna de las clases de palabras en dos de sus subseries textuales: la del Compendio y la del Epítome. (3) Trazar algunas claves de la teoría gramatical (en concreto, morfológica) desarrollada en Perú, mediante el contraste del pensamiento de Sanmartí con el de dos de sus coetáneos, en particular, Pedro Gómez Moreno y Justo de Andrés del Carpio. En el primer caso nos hallamos ante un texto crítico con Bello y la GRAE, tal y como se muestra en su prólogo; por lo que a Del Carpio se refiere, nos encontramos ante un preceptor de latinidad en el colegio de Santo Tomás, conservador desde el punto de vista teórico. Para su análisis, seguiremos la metodología de la historiografía lingüística interna (Brekle 1986) y la propuesta teórica de estudio de las series textuales de Hassler (2002) y Zamorano Aguilar (2017), sobre la base de un corpus de doce ediciones del Epítome (1883-1923) y seis ediciones del Compendio (1894-1922). En el caso de Gómez trabajamos con la tercera edición de 1872 y para el contraste con Del Carpio con la segunda versión de su compendio de 1836. 3. Algunas claves contextuales de interpretación de la obra de Sanmartí Primitivo Sanmartí, nacido en Barcelona en 1840, fue un intelectual español que desarrolló una prolífica labor como gramático, librero y editor tanto en España como en Latinoamérica, en concreto, en Perú. Se

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formó en Barcelona y Madrid, donde obtuvo el título de profesor de latín en 1867. Fundó la Biblioteca Popular en 1870 y en 1871 la Revista Católica en Barcelona. En 1872 estableció una imprenta (Imprenta Sanmartí) que gozó de gran éxito editorial. Un año después, en 1873, se trasladó a Perú donde fundó la librería San Pedro, muy cotizada en Lima. En 1905 volvió a Barcelona donde continuó sus tareas de edición hasta su muerte en 1933. A pesar de que Sanmartí se dedicó a varias materias, tuvo especial inclinación por la gramática. Publicó unos Rudimentos de gramática castellana (que contaron con 38 ediciones), un Epítome de gramática castellana (que se reeditó 23 veces y que estaba destinado al alumnado de instrucción primaria) y un Compendio de gramática castellana (con 17 ediciones, cuyo destinatario era, sobre todo, el alumnado de educación secundaria) (Martínez Riaza 2006: 2011). Consideramos que son tres los aspectos que determinan no solo el desarrollo de su teoría gramatical sino las claves de sus fuentes y de su proyección: (a) Sanmartí residió en España (en Barcelona, 1873) y Perú (en Lima y Arequipa, hasta 1905, fecha en que regresa a la ciudad condal). (b) Su residencia en dos países distintos se debe, según nuestra hipótesis, a factores de tipo político (conservador y monárquico) y religioso (muy cercano a la Compañía de Jesús y a sus preceptos tanto ideológicos como educativos; además, ferviente defensor de la prensa católica tanto en España como en Perú). (c) En ambos países, y sobre la base de estos principios político-religiosos, desarrolló una importante labor como tipógrafo y editor, sobre todo, de libros de doctrina católica y de pedagogía (gramática, fundamentalmente) orientados a la educación en las primeras etapas educativas. Con estas claves, el desarrollo de su teoría gramatical tanto en el Epítome como en el Compendio (claves internas) se verá notablemente influido por su contexto social, político, religioso y educativo, por ejemplo: (a) impulso legislativo y político del libro escolar desde la segunda mitad del siglo XIX. La Ley Moyano (1857), por ejemplo, apoyaba de forma expresa la publicación de este tipo de textos; (b) las etapas de esplendor religioso, en concreto, de la Compañía de Jesús, coincidirán con el refuerzo de la Ratio Studiorum, en la que la gramática ocupaba un lugar muy significativo; (c) especialmente relevante resulta el art. 88 de la Ley Moyano en la que se indica de forma expresa: “La Gramática y Ortografía de la Academia Española serán texto obligatorio y único para estas materias en la enseñanza pública”.

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4. Las clases de palabras en Sanmartí: fundamentos teóricos de la “Analogía” Sanmartí caracteriza la analogía como “la parte de la Gramática que enseña el valor gramatical de las palabras con todos sus accidentes y propiedades” (E1883: 10)1, aunque en 1890 precisa que las propiedades de las palabras se concretan en cuatro dimensiones: naturaleza, especie, accidentes y oficio. La analogía, así, se convierte en una disciplina híbrida de morfología y sintaxis suboracional (sobre todo, a partir de 1890). Sin embargo, a partir de la edición de 1921 del Epítome se circunscribe la analogía a aspectos morfológico-formales. En el Compendio, en cambio, en las seis ediciones analizadas, mantiene la misma definición: “Analogía es la parte de la Gramática que nos da a conocer la naturaleza, especie, accidentes y oficio de las palabras” (C1894: 29; C1922: 45). La definición es muy cercana a la GRAE de 1870 y bastante aproximada a la de 1796. El “valor”, que se retoma en el Epítome de 1923, no aparece en las ediciones académicas del siglo XIX, aunque se muestra coherente con la teoría de la Institución a partir de 1917. En la tradición peruana encontramos también autores como Gómez Moreno (1872) que etiquetan, de forma bastante original y casi única en la tradición hispánica, como lexicología a lo que Sanmartí denomina analogía. Por su parte, Del Carpio (1836) aboga por el término etimología, presente en la tradición española incluso con distintos valores, y con algunas diferencias teóricas en Gobeyos, Mata, Díaz o González Valdés (Gómez Asencio 1981: 34-35). Este hecho pone de relieve la presencia en el Perú del siglo XIX de tradiciones diferentes a la académica y que conviven en la didáctica de la gramática de primeras y segundas letras. 4.1. Artículo Sanmartí define el artículo como “una parte de la oración que se antepone al nombre para anunciar su género y número” (1883: 13). En nota al pie, en la edición de 1883, indica: “[o]bsérvese que el artículo puede también anteponerse a cualquiera otra dicción y aún a locuciones enteras para indicar que ejercen en la oración oficio de nombres” (1883: 13). A partir de 1890 amplía la definición precisando “y también para 1 Por claridad expositiva, consignamos E (Epítome) o C (Compendio) delante de cada fecha del texto concreto de Sanmartí al que nos referimos.

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indicar los objetos, como: el papel, un libro” (p. 39). Esta concepción se mantiene hasta la edición de 1914, donde incluso Sanmartí modifica el lugar de definición (no en primer lugar como en 1883, sino que aparece en cuarto lugar): “Artículo es una parte de la oración que se antepone al sustantivo para expresar si es o no determinado el objeto de que se trata” (E1914: 58). Se elimina el criterio morfológico de 1883 y se apuesta por un criterio semántico que ya estaba anunciado en 1890, y ahora adquiere naturaleza de exclusividad. Esta definición se mantendrá en 1915, 1921 y 1923. La teoría del artículo en el Compendio de Sanmartí se muestra constante de 1894 a 1910: “Artículo es la parte de la oración que se antepone al sustantivo para anunciar su género y número, y también para indicar los objetos” (C1894: 35-36). A partir de 1914 es la parte de la oración “que se antepone al sustantivo para expresar si es o no determinado el objeto que se trata” (C1914: 71). Como puede observarse, en la teoría de Sanmartí se condensan tres teorías sobre el artículo que han sido constantes en la historia de la gramática hispánica: (a) la teoría deíctica (en tanto que hace referencia a un elemento posterior), que en parte hallamos ya en Dionisio de Tracia (cf. Calero Vaquera 1986: 79 y ss.), en la edición de 1883, muy similar a la GRAE (1858: 4) y, sobre todo, a 1870. La encontramos también en gramáticos de tradición conservadora y católica como Sanmartí, por ejemplo, en Blanco y Sánchez e, incluso, de orientación racionalista, entre otros, Saqueniza, Noboa, Hermosilla o Mata (Gómez Asencio 1981: 158); (b) teoría mixta de tipo deíctico y de carácter determinativo del artículo (más constante en Sanmartí, pues la localizamos de forma unánime en su Compendio también), que destaca el papel actualizador de esta parte de la oración, ya presente en Port Royal y en Destutt de Tracy. Es la teoría híbrida que localizamos en Sanmartí en 1890. La “determinación del objeto” también se recoge en Díaz-Rubio o en Salvá (Calero Vaquera 1986: 86); (c) finalmente, la conocida teoría de “lo consabido” que podemos interpretar en Sanmartí a partir de 1914 y que fue ampliamente difundida por Bello (Calero Vaquera 1986: 87). En la tradición peruana de contraste que estamos analizando, Gómez Moreno (1872) llega a cuestionar la existencia del artículo en su prólogo, aunque por razones pedagógicas finalmente se adhiere a la teoría determinativa en la línea menos conservadora de la gramática hispánica. Por su parte, Del Carpio (1836) solo adopta un simple criterio colocacional al indicar que se antepone al nombre, sin más explicación.

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4.2. Sustantivo El criterio semántico-nocional sirve a Sanmartí, en 1883, para definir el sustantivo como “una parte de la oración, que sirve para denominar o dar a conocer las personas y las cosas” (p. 15). Se trata de la definición de la GRAE (1870: 75). En cambio, en las ediciones de 1890 a 1915 se incluye en la definición el oficio que desempeñan los sustantivos: sujeto, complemento directo, indirecto, predicado o atributo. En 1921 y 1923 se sigue manteniendo la definición teleológica, pero se caracteriza en estos términos: “nombre sustantivo es la parte de la oración que sirve para llamar a o dar a conocer las personas, animales y cosas” (E1921: 33). Se incluye la categoría nocional de los animales, como rasgo distintivo de la definición respecto a los textos precedentes de la serie. La definición se muestra muy similar a la que hallamos en la GRAE (1917), aunque no se recoge en la edición académica la alusión a los animales, que sí hallamos en gramáticos analizados por Calero Vaquera (1986) como Fandiño (1880) y López Anguta (1882). En el Compendio de Sanmartí se mantiene constante la definición de esta parte de la oración como la que “sirve para nombrar las personas o las cosas” (C1894: 40). Se conserva, pues, una definición cercana a la edición académica de 1870, según también el primer modelo mostrado en la serie textual de su Epítome. Tanto en Sanmartí como, por ejemplo, en Gómez Moreno observamos una teoría del sustantivo como categoría independiente del adjetivo, en la línea abierta por la gramática francesa de corte condillaciano. Además, para Gómez Moreno, frente al resto del corpus, el “sustantivo es una palabra que significa un ser, real ó ficticio, y también una cualidad separada de su sujeto” (1872: 7). Se trata de la cualidad en abstracto, en la línea de Jovellanos y la tradición apegada a Condillac. La definición se acerca notablemente a la defendida por Salvá (Gómez Asencio 1981: 130, nota 95) y también a gramáticos posteriores a Bello como Boned (1853) o, ya en el siglo XX, Núñez Meriel (1905). Por su parte, en Del Carpio (1836) se mantiene una concepción del sustantivo como hipónimo de la clase “nombre”. Se perciben, pues, también en el caso del sustantivo, dos líneas claras en la teoría gramatical peruana a través del corpus que estamos investigando.

4.3. Adjetivo El adjetivo se muestra más uniforme que otras categorías en la definición de Sanmartí. En 1883 el adjetivo se conceptualiza como “una parte

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de la oración, que se junta al sustantivo para calificarlo o para determinarlo” (p. 19), esto es, el adjetivo bien expresa la cualidad de un sustantivo (triste), bien fija la extensión de dicho sustantivo (cien, algunos). Esta definición semántico-colocacional se mantiene en todas las ediciones. A partir de 1890 se incluye también la función del adjetivo, que no se recoge en 1883: “calificar o determinar al sustantivo o ser su predicado” (E1890: 62). No obstante, las diferencias más significativas en la serie se concretan en la terminología y en la tipología de adjetivos. En el Compendio, por su parte, se indica que el adjetivo “es una parte de la oración que se junta al sustantivo para calificarlo o determinarlo” (C1894: 60). Esta definición, con algunas fluctuaciones terminológicas, se mantiene hasta 1922. Por tanto, las definiciones de Sanmartí, en las sus series textuales parecen ser herederas de la concepción académica en la GRAE (1870: 33). También esta definición se encuentra en Blanco y Sánchez, de orientación ideológica similar a Sanmartí. Por su parte, el criterio semántico-colocacional es el que sirve a Del Carpio para caracterizar al adjetivo: “Adjetivo es el que espresa la calidad del sustantivo, y no puede estar en la oración, sin juntarse al sustantivo espresa o tácitamente” (1836: 7-8). La alusión a la calidad o cualidad del sustantivo la hallamos incluso en la editio princeps de la GRAE (1771) y, posteriormente, en una tradición de corte racionalista (en un sentido amplio). Gómez Moreno, en cambio, aunque llega a cuestionar la existencia del adjetivo, finalmente lo define como “una palabra que se emplea para expresar las cualidades ó modos de ser del sustantivo, y para limitar la extensión de su significado” (1872: 20). Las reminiscencias (en los conceptos, no en los términos) a la teoría de Bello sobre el adjetivo creemos que están latentes (cf. Bello 1988 [1847118605]: I, 179). 4.4. Pronombre Tres modelos distintos de definición del pronombre se deducen de la investigación de la serie analizada del Epítome de Sanmartí: (1) partidario de la teoría sustitutoria (1883): el pronombre es “la parte de la oración que se pone en lugar del nombre” (p. 22). Esta definición (la más simple y tradicional de nuestra historia gramatical, Calero Vaquera 1986: 90) ya la encontramos en la GRAE de 1771. Se trata de una teoría preferente en Sanmartí, pues se mantiene también constante en toda la serie textual del Compendio: “es una parte de la oración que se pone en lugar del nombre para evitar su repetición” (C1894: 73). Esta teoría es también la que sigue Del Carpio (1836);

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(2) variante de la teoría sustitutoria a la que se añade un criterio teleológico (1890-1915): “la parte de la oración que se pone en lugar del nombre para evitar su repetición” (E1890: 63). También se indica que “el pronombre se reconoee [sic] en que se antepone o pospone al verbo” (E1890: 63). La expresión “para evitar su repetición” tiene hondas raíces en la tradición gramatical; así, Michael (1970: 69-70) cree encontrar el origen en San Isidoro de Sevilla. Y la hallamos en un texto de referencia para Sanmartí: la GRAE de 1870, y también en la de 1854. A este modelo se acoge igualmente Gómez Moreno (1872: 31); (3) teoría semántico-nocional (1921-1923): “pronombre es una parte de la oración que designa una persona o cosa sin nombrarla” (1921: 47). Será la definición que defienda la Academia en sus ediciones de 1917 y 1920. 4.5. Verbo En 1883 el verbo es, para Sanmartí, “una parte conjugable de la oración que designa escencia [sic], acción o estado, casi siempre con expresión de tiempo y de persona” (p. 28). Esta definición se mantiene de 1890 a 1899, y se retoma en 1907 y 1908. En las ediciones de 1903 y 1906 el verbo pierde, en la explicitud de la definición, un rasgo distintivo respecto a otras categorías gramaticales, esto es, el tiempo: “Verbo es una parte de la oración que designa esencia, acción o estado” (E1903: 65)2. Sin embargo, en 1914 y 1915, Sanmartí vuelve a una definición semántica y morfológica, pero ahora con un peso explícito en sus distintivos formales: “Verbo es una parte conjugable de la oración que designa esencia, acción, pasión o estado, casi siempre con expresión de tiempo y de persona” (E1914: 60). Finalmente, en 1921 y 1923 la definición elimina el rasgo nocional “designa pasión”, presente solo en 1914 y 1915.

2 La diferencia en la definición en estas dos ediciones radica en la presencia del rasgo “conjugable” en 1903 y su ausencia en 1906.

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Si profundizamos en la conceptualización del verbo a través de las definiciones, esta es la evolución que experimenta la categoría: 1883 1890 1892 1899 1903 1906 1907 1908 1914 1915 1921 1923

Parte de la oración

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Conjugable

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Designa esencia

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Designa acción

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Designa estado

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Designa pasión

















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Casi siempre con expresión de tiempo y persona

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Tabla 1 — Rasgos conceptuales distintivos explícitos en la definición del verbo (Epítome).

De los datos presentados en la tabla pueden extraerse conclusiones historiográficas relevantes: — Presencia de cuatro modelos teóricos nítidos, en virtud del criterio de definición: (1) semántico-nocional-formal: 1883-1899 y 1907-1908; (2) nocional: 1903; (3) nocional-formal: 1906; (4) semántico-nocional: 1915-1923. — Existencia de rasgos distintivos explícitos que son constantes en la serie (parte de la oración y designa acción y estado), que prototipizan el concepto de verbo en Sanmartí. A su vez, podemos señalar rasgos distintivos explícitos variables (conjugable, designa esencia, designa pasión, expresa tiempo y persona), que atribuimos a las fuentes que emplea el autor y a factores externos, por ejemplo, precisión técnica o transposición didáctica. — Predominio del modelo de 1883, de carácter semántico, nocional y formal. — Omnipresencia del criterio nocional y oscilación en el carácter acumulativo de los rasgos distintivos conceptuales. — Equilibrio en el empleo del criterio formal y del criterio semántico. En el Compendio el verbo experimenta algunos cambios a lo largo de su serie. En 1894 se define como “parte conjugable de la oración que designa esencia, acción o estado, casi siempre con expresión de tiempo y de persona” (C1894: 81). Se trata del modelo más productivo también en la serie del Epítome (modelo de 1883). En 1898 se añade: “Se reconoce

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el verbo en que se le puede anteponer un pronombre personal” (pp. 65-66). Este añadido se mantiene en ediciones posteriores. Sin embargo, en 1914 se incluye, como rasgo semántico, la “pasión” (C1914: 73). Este nuevo rasgo también se introduce en el Epítome en la edición de 1914, con lo que se aprecia una coherencia teórica significativa en la macroserie gramatical de Sanmartí. Puede concluirse, además, que el modelo 1883 es deudor de la GRAE de 1870 y el modelo de 1914 heredero de la de 1906 y, luego, afianzado en la edición académica de 1917. Gómez Moreno (1872), por su parte, se adhiere al modelo de la GRAE de 1796, pues reproduce de forma exacta la definición de la Academia. Y, con alguna variante, también es la definición a la que se acoge Del Carpio (1836). 4.6. Participio El participio se presenta en la serie del Epítome de Sanmartí a través de cuatro modelos distintos: (1) definición etimológico-gramatical (1883): “Una parte de la oración así llamada porque participa de la índole del verbo y la del adjetivo” (E1883: 53). Es una definición heredera de la GRAE (1870: 127). El carácter etimologista adoptado aquí puede ser reflejo de la formación latinista de Sanmartí. Es, además, una definición con honda tradición en la historia gramatical, pues se localiza ya en Dionisio de Tracia (Calero Vaquera 1986: 134); (2) variante de la definición anterior, a la que se añade un criterio sintáctico en virtud de la función del participio (1890-1915): “El participio califica al sustantivo o es predicado o forma un tiempo compuesto, si se junta con un verbo auxiliar” (E1890: 123); (3) el participio se elimina como parte independiente de la oración y se define, de forma similar a 1, aunque como “adjetivo verbal”3, dentro de la categoría verbo (1921): “Participio es un adjetivo verbal, pues participa de la índole del verbo y de la del adjetivo” (1921: 61; negrita y cursiva en el original). Este planteamiento del participio como subcategoría y no como categoría independiente comienza a ganar adeptos a partir del Renacimiento, tal y como lo defienden Port-Royal o el Brocense (Calero Vaquera 1986: 134). A este planteamiento se adhiere la edición de 1917 de la Academia; 3 Ya se encuentra en la GRAE de 1772 y 1781, cf. Gaviño Rodríguez (2015: 345, s.v. PARTICIPIO).

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(4) el participio es un modo impersonal del verbo (1923), y se etiqueta así en la conjugación. En 1921 solo se incluía en el modo impersonal el infinitivo. La gramática académica de 1920 también considera al participio como categoría no independiente. Esta es exactamente la definición y el planteamiento teórico de Gómez Moreno (1872) en nuestro corpus: forma del modo infinitivo. Previamente, para Del Carpio (1836) ya era considerado un “nombre adjetivo verbal”, que acoge rasgos del verbo y del nombre (en tanto que categoría que para este autor engloba al sustantivo y al adjetivo). 4.7. Adverbio La definición del adverbio se presenta en estos términos en 1883: “una parte de la oración que sirve para modificar la idea del verbo, o de cualquier otra palabra que tenga un sentido calificativo o atributivo” (p. 56). En 1890 se amplía esta definición para reforzar un rasgo formal de la categoría: el adverbio es ahora una “parte indeclinable de la oración”. Y, además, se incluye la función que realiza en la secuencia: “modifica la significación de un verbo, adjetivo o adverbio” (p. 126). Se trata, pues, de una definición gozne entre la de 1883 y la de 1892, que se mantiene hasta 1923, con alguna variante. Esa será, además, la caracterización que Sanmartí recoja en toda la serie del Compendio. El adverbio se define aquí, por tanto, como “parte indeclinable de la oración que sirve para modificar la significación del verbo, o de un adjetivo y a veces de otro adverbio” (C1894: 146-147). Esta definición se mantiene intacta hasta 1922. Y a ella se adscriben también Del Carpio (1836: 38) y Gómez Moreno (1872: 60) en la tradición peruana. En estos modelos de las series de Sanmartí la fuente dominante es, sin duda, la GRAE de 1870, aunque, por ejemplo, el rasgo de “indeclinable” ya se halla en la GRAE (1854: 109-110). El origen de la triple modificación que el adverbio puede efectuar se localiza, no obstante, en Jovellanos (Gómez Asencio 1981: 231). 4.8. Preposición Tres modelos de definición podemos observar en la conceptualización de la preposición. En 1883 esta categoría se define como “una parte de la oración, que sirve para denotar el régimen o dependencia que tienen entre sí dos palabras o términos” (p. 58). En estos términos se expresa la Academia en la GRAE (1874: 170; 1878: 170) (cf. Gaviño Rodríguez 2015: 366, s.v. PREPOSICIÓN).

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En 1890, por su parte, igual que ocurrió en el caso del adverbio, se incluye el calificativo formalista “invariable” (ya recogido en la GRAE 1854: 119) a “parte de la oración”, y también se incluye en la definición la función de esta unidad en el conjunto de la secuencia: “la preposición rige a la palabra que le sigue, o denota la relación que hay entre las dos palabras o términos entre los cuales está colocada” (p. 128). Este segundo modelo de 1890 permanece intacto hasta la edición de 1915. Esta es la definición que Sanmartí defiende también en la serie del Compendio hasta 1922. Sin embargo, por lo que respecta al Epítome, a partir de 1921 (repetido en 1923) se produce un cambio en la definición y la tipología de las preposiciones: “Preposición es una partícula que sirve para denotar la relación o dependencia que las palabras o frases tienen entre sí” (p. 85). La categorización de la preposición como “partícula” se halla en la tradición académica a partir de la edición de la GRAE de 1917, con lo que se dibujan claramente las fuentes de Sanmartí en virtud del modelo que analicemos en sus series textuales. En la tradición peruana, Del Carpio (1836) opta por una definición colocacional basada en la propia etimología de la voz preposición. A este criterio añade dos precisiones sintáctico-formales: (a) expresa la relación de diversas partes de la oración; (b) forma palabras compuestas a partir de las primitivas. El primer rasgo suele ser común en la tradición gramatical hispánica; en cambio, el segundo rasgo resulta menos frecuente y original. Por su parte, Gómez Moreno (1872) parece adherirse a la caracterización sintáctico-colocacional en la línea de la Academia. 4.9. Conjunción En el caso de la conjunción podemos distinguir también tres modelos, igual que hemos visto en la preposición. En 1883 se define como “una parte de la oración que sirve para enlazar las palabras y las oraciones unas con otras” (p. 59). Se trata de una influencia de la gramática académica de 1854, pues en 1870 la definición de conjunción es diferente. Esta misma línea teórica es la que Sanmartí sigue en la serie textual del Compendio, en donde la conjunción es la “parte de la oración que sirve para enlazar las palabras y las oraciones unas con otras” (C1894: 161). A partir de 1921, sin embargo, se conceptualiza la unidad que analizamos en estos términos: “Conjunción es una parte invariable de la oración que denota el enlace entre dos o más palabras u oraciones” (p. 87).

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Este criterio formal y semántico-sintáctico lo encontramos en las ediciones de la GRAE de 1917 y 1920, aunque algún atributo de la definición puede localizarse en ediciones de la Academia del siglo XIX. Esta misma línea conceptual es la que hallamos en Gómez Moreno (1872: 63). En Del Carpio, por el contrario, se observa una definición más simple, no carente de incoherencia formal: “la conjunción es una parte de la oración que une o desune a las demás” (1836: 40-41). 4.10. Interjección En el Epítome de 1883 se define como “una voz con que expresamos alguna impresión de nuestro ánimo” (p. 60). Se trata de una definición muy similar a la que encontramos en la GRAE (1870: 163). Sin duda, el criterio semántico es el de mayor éxito en la gramática española, cuyos antecedentes pueden localizarse en los tratadistas latinos y en Villalón o Correas (Calero Vaquera 1986: 173). Por su parte, en 1890, aunque se mantiene la misma definición de 1883, Sanmartí realiza una importante matización: “las interjecciones, más bien que partes de la oración son oraciones enteras” (p. 132), que será la definición que se defienda en la serie del Compendio. Además, en 1890 se incluye un apartado de “modos interjectivos” y constata la función de la interjección. Esta conceptualización de la interjección se mantiene hasta la edición de 1915. Se sigue, en este caso, la definición casi exacta de la GRAE de 1870. A partir de 1921, en cambio, la definición que Sanmartí defiende es la siguiente: “interjección es una voz con que expresamos alguna impresión súbita de nuestro ánimo. Las interjecciones, más bien que partes de la oración, son oraciones abreviadas” (p. 89). En realidad, como puede apreciarse, en esencia es la misma definición de 1890. En cierto sentido, se sigue aquí el modelo de la GRAE de 1917 y 1920. Según Calero Vaquera (1986: 170), la interjección se categoriza como “voz” también en Ovalle (1865), Avendaño (1871) y la GRAE de 1854, que puede ser una de las fuentes principales de este modelo teórico en Sanmartí y la tradición posterior. Finalmente, en nuestro corpus, Del Carpio (1836) sigue una definición muy en la línea tradicional latina: “parte de la oración, que sirve para expresar los afectos del ánimo”. Se trata del affectus animi de los gramáticos de Roma (Calero Vaquera 1986: 172), aunque también es una constante en las primeras gramáticas académicas (1771: 226; 1796: 268). Gómez Moreno, por su parte, parece seguir, incluso más que Sanmartí en

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esta ocasión, a la Academia: “palabra invaribale que se emplea para expresar con brevedad los afectos repentinos del ánimo, y para llamar la atención”. El término “repentino”, frente al “súbita” que emplea Sanmartí, se halla en la GRAE (1870: 163). 5. Conclusiones El análisis de las dos series textuales analizadas de Primitivo Sanmartí (del Epítome y del Compendio) y su contraste con dos gramáticos de la tradición escolar peruana (Del Carpio y Gómez Moreno) ha permitido establecer las siguientes notas conclusivas sobre la tradición gramatical en el Perú de mediados del XIX y primeras décadas del siglo XX: (1) En el caso de Sanmartí, nos hallamos ante un tratadista de corte conservador (de ideología y pedagogía católicas) y tradicional en los planteamientos teóricos gramaticales. La serie de su Epítome condensa tres modelos teóricos desde 1883 hasta 1926. Las diversas etapas de su pensamiento, en lo que a fuentes se refiere, derivan de las etapas de la gramática académica, quizá por factores ideológicos y de política educativa, en donde la GRAE ocupaba un lugar prescriptivo preeminente. (2) El pensamiento teórico de Sanmartí, además de recibir el influjo de la Academia de forma muy evidente, también experimenta contactos indirectos con gramáticos coetáneos de orientación católica, así como, a su vez, tintes logicistas, sobre todo, en lo que a aspectos funcionales o sintácticos se refiere. El análisis de las categorías morfológicas analizadas pone de relieve una progresiva evolución desde concepciones formales y/o desinenciales y nocionales (extralingüísticas) a conceptualizaciones semántico-sintácticas. (3) El contraste de las dos series de Sanmartí pone de relieve la coherencia de su teoría y una evolución progresiva en el caso del Epítome, frente al Compendio que se muestra más uniforme en las diversas ediciones. La transposición didáctica (adaptaciones formales o conceptuales en el Epítome con respecto al Compendio en función del receptor de la obra, cf. Chevallard 1985) y la legislación en materia gramatical y pedagógica pueden ser ejes importantes que traducen, en consecuencia, un tipo de teoría adaptada a las necesidades contextuales sin que, por ello, se elimine el rigor técnico. (4) En la tradición peruana, por tanto, se observan dos aspectos propios del desarrollo de su teoría gramatical, a través de las unidades morfológicas que hemos estudiado: (a) presencia de dos tendencias teóricas: una de tipo conservador y academicista, en la que se inscribirían tanto

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Sanmartí como Del Carpio; otra más original, descriptivista e incluso racionalista latente (sobre todo, sensista) (lo que puede dar la impresión en diversos pasajes de cierta incoherencia), que encarna Gómez Moreno; (b) tendencia equilibrada entre un pensamiento academicista coherente con algunas líneas teóricas desarrolladas en España en la misma época y reflexiones y teorizaciones originales, lo que da muestra de un pensamiento autóctono propio. En el análisis hemos puesto de relieve algunos de esos rasgos originales y distintivos. Finalmente, este sucinto acercamiento a las ideas gramaticales en el Perú de mediados del siglo XIX y primeras décadas del XX corrobora la tesis que venimos defendiendo desde hace algunos años sobre la necesidad de profundizar en la teoría gramatical desarrollada en América latina para poder reconfigurar, adecuadamente, la historia lingüística española, que no debe circunscribirse de forma exclusiva a España.

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LAS PROPUESTAS GRAMATICALES DE EDUARDO BENOT (1822-1907) COMO TEORÍA “AVANT LA LETTRE” DE LA MODERNA LINGÜÍSTICA Ricardo ESCAVY ZAMORA (Universidad de Murcia)

Abstract: It is only since the second half of the twentieth century, and more precisely with the rise of the models of structuralism, functionalism and pragmatics, that the ideas of Eduardo Benot have started to resonate in modern linguistics. In these three domains, Benot may be considered a precursor. The titles of his two main works, Arquitectura de las lenguas and Arte de hablar, provide the key to his interpretation of how language functions: as a “systematic” instrument used for speaking. In this contribution, we will focus on the following aspects of Benot’s linguistic doctrine: his conception of a system and of the linguistic sign, the way in which he deals with linguistic functionality, and his analysis of the elements that justify pragmatics.

Introducción Con Eduardo Benot siempre hemos tenido una deuda pendiente que quiero pagar, en parte, en un acto público de relevancia, como es el del homenaje a mi buen amigo Pierre Swiggers. El mérito del homenajeado es condigno con la valía de este erudito gaditano, en cuanto lingüista tardíamente valorado y estudiado. Nació en Cádiz en 1822 y falleció en Madrid en 1907. Su personalidad podemos parcelarla en cuatro aspectos: el de político, el de pedagogo, el de científico y el de lingüista. En todos ellos con destacada presencia. En 1873 llegó a ser ministro por un breve periodo de diecisiete días, durante el cual elaboró la primera ley obrera que trataba de proteger e instruir a niños de ambos sexos (Peñalver 2010: 8). En el ámbito pedagógico fue profesor y director en el Colegio de San Felipe de Neri de la capital gaditana, ilusionado con llevar a efecto sus ideas pedagógicas innovadoras. Escribió tratados sobre educación, como Observaciones sobre la educación (1857), Errores en materia de Educación e Instrucción Pública (1862) y Don Alberto Lista. La educación de la juventud.

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El antiguo sistema. Las nuevas ideas. El Régimen actual (1886). Sus ideas pedagógicas, sin duda, fueron tenidas en cuenta por los integrantes de la Institución Libre de Enseñanza y por los grandes hombres de la generación de 98 (Sarmiento 1991). Dentro de su actividad científica publicó Movilizaciones de las fuerzas del mar o aprovechamiento de los motores irregulares contra las mareas y las olas (1881) y siempre con intención pedagógica escribió Errores en los libros de matemáticas (1889). Por su formación científica fue miembro de la Academia de las Ciencias. En el campo de la lingüística, además de trabajos sobre versificación, prosodia y acentuación, escribió: Breves apuntes sobre los casos (1888), Arquitectura de las lenguas (1889a), Los duendes del lenguaje (1908), Arte de hablar (1910), y ¿Qué es hablar? (1889b), este último es su discurso de ingreso en la Real Academia Española, cuyo nombramiento de 1887 se hizo efectivo en 1889. En la década de los setenta del pasado siglo la obra de Benot era poco conocida. Como apunta Mesa (1995) en el campo de la historiografía “Son excepciones los trabajos de Calero (1986) y Escavy (1987)” iniciados en la década precedente. Es verdad que las investigaciones historiográficas en España estaban iniciándose. El profesor Antonio Roldán había publicado dos respectivas ediciones de los Anónimos de Lovaina de 1555 y 1559 y comenzó a introducir a sus doctorandos en este campo de investigación. Creo pertinente destacar que en 1992 se celebró en Murcia el Primer Congreso Internacional de Historiografía Lingüística con motivo del Vº centenario de la publicación de la gramática de Nebrija, al que asistió Pierre Swiggers, a partir del cual se produjo un movimiento que llevó a la creación de la Sociedad Española de Historiografía Lingüística. En 1989 Martínez Linares hizo una tesis titulada Las ideas gramaticales de Eduardo Benot en la universidad de Alicante, después de lo cual se publicó una cantidad considerable de trabajos, a algunos de los cuales remitiremos a lo largo del nuestro. La labor de Benot no consistió en tratamientos gramaticales ortodoxos refinados, como los de Bello o Salvá, sino aproximaciones a temas como: el signo, la arquitectura de las lenguas, la determinación, el hablar, etc. que apuntaban a la nueva lingüística, por lo que a sus contemporáneos no les decían apenas nada, y mucho a nosotros, como consecuencia de la formación que se nos ofreció tras el desarrollo del estructuralismo. Pottier (1977) en un artículo lo llama “linguiste précurseur”, no sé si influido por similitud con San Juan Bautista, Precursor de Jesús y su doctrina evangélica; Wigdorsky (1995) lo llama “A forerunner of modern

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thinking in Linguistics”, y nos presenta un listado resumido de sus anticipaciones teóricas; Lope Blanch en diferentes artículos precisa la novedad en su tratamiento de la sintaxis, pero se queja del olvido en que su obra permaneció, en especial en lo que se refiere a la oración subordinada y a la oración compuesta, aunque “fue el gramático que puso las bases científicas firmes para la adecuada clasificación de las oraciones subordinadas” (Lope Blanch 2002). Considerar las ideas de Benot hoy nos permite hablar de un precursor de las mismas, pero en los años setenta nos parecían escritas dentro de la lingüística que estaba vigente, o que comenzaba a desarrollarse. Además de los títulos de las obras, de por sí llamativos, el metalenguaje innovador nos sorprendía. “Pero no se trata de una cuestión puramente terminológica, sino de esquemas nuevos que implican una revolución del planteamiento” (Hurtado 2002: 17). Dice Benot al respecto (1889a: II, 5): “los análisis desde puntos de vista no acostumbrados requieren términos nuevos, porque los antiguos, a fuerza de cristalizados en sus acepciones conocidas, se resisten a servicios diferentes”. El título Arquitectura de las Lenguas nos hacía evocar el de “estructura” y el de “sistema”, el de El arte de hablar, servía de aviso para recibir con los brazos abiertos la Pragmática, y el de Breves apuntes sobre los casos y las oraciones nos hacía evocar las gramáticas de los casos y la gramática generativa. Su tratamiento de la determinación en un marco onomasiológico, en pleno estudio de los pronombres, nos aproximaba a los conceptos de “intensión” y “extensión” y al de las expresiones referenciales definidas, y su manera de entender el signo lingüístico nos trasladaba al concepto del mismo en Saussure (1857-1913), coetáneo suyo. Benot y el estructuralismo Como hemos apuntado en el apartado precedente, cuando consultamos la obra de Benot, Arquitectura de las lenguas, de casi 1.800 páginas, nos llamó clamorosamente la atención el título de la misma, por hacernos pensar en la teoría dominante en lingüística, que se basaba en la concepción de que la lengua era una estructura. Aunque podríamos situar el nacimiento del estructuralismo en 1928, año en que tuvo lugar el I Congreso Internacional de Lingüistas, en La Haya, ya publicado el Curso de Lingüística General, en 1916, es en la década de los sesenta cuando “el estructuralismo sale progresivamente de su relativo aislamiento” (Corneille 1979: 12). Con el impulso que le suministró Lévi-Strauss tras la publicación de Anthropologie structurale en 1958 se consolidó su

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metodología, no solo en lingüística, sino en otras muchas disciplinas. Wigdorsky (1995), más de una década después de que a nosotros nos sorprendieran sus ideas, afirmaba: “He anticipated twentieth-century structuralism when he stated that language should be studied objectively and preferably, synchronically”, y como hiciera Saussure después con el símil del ajedrez, Benot (1889a: I, 30) recurre al de un edificio: “Sin materiales no hay casas; con materiales no hay casas”. Lo primero es obvio y lo segundo también, pues ladrillos, vigas, etc., amontonados, tampoco suponen su construcción. “La CONSTRUCCIÓN, esa cosa invisible, ese conjunto de relaciones sujetas a leyes invariables, la forma, la proporción, ESO ES LA CASA, y no los materiales inertes y groseros que esperan la vida […] Sin palabras no se habla; con palabras no se habla”. Palabras como hidalgo, cuyo, en, quiero son solo sonidos que esperan un arquitecto que les de vida. “Este arquitecto es la CONSTRUCCIÓN, que organiza la frase, la oración, la cláusula, el período …”. Son las mismas ideas, casi literalmente repetidas, que expusiera en su trabajo Breves apuntes sobre los casos y las oraciones (1918 [1853]: 8): Del mismo modo que ocurre con los materiales para hacer la casa sin palabras no se habla, pero que en las palabras no reside la ESENCIA DEL HABLAR. Se habla ORDENANDO los vocablos; esto es, relacionándolas unas palabras con otras; modificándolas y determinándolas con arreglo á las normas especiales del hablar.

Idea que repite y amplía en su Arte de Hablar (1991 [1910]: 55): “Solo con un sistema es posible hablar: con un sistema que, por medio de un número de vocablos relativamente reducido, sea susceptible de combinaciones innumerables sin término ni fin”, donde nos anticipa a Martinet y, como dice Sarmiento (1991), también a Chomsky; no obstante, podríamos precisar que lo que son finitas en este último autor son las reglas con las que se pueden construir infinitas oraciones. Aunque no sostiene la dicotomía langue / parole, tan productiva a partir de Saussure, coincide con el profesor ginebrino y con todo el estructuralismo en que la lengua es un sistema. Sin embargo, el sistema para Saussure es un conjunto de signos que se sostiene como consecuencia de las relaciones de oposición que unos elementos mantienen con el resto de elementos del sistema, que determinan el valor de los mismos. El habla no le interesa, solo la lengua. En Benot, como puede inferirse a partir de los títulos de sus obras, el sistema es el arquitecto del hablar. Para justificar el sistema recurre a la comparación con el sistema numérico, como habían hecho Condillac y Jaime Balmes (Escavy 2013),

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según el cual, “con las solas diez cifras del sistema de numeración nos es dado designar todos los órdenes que en la pluralidad puede ocupar un objeto”. “Quien realiza este portento. UN SISTEMA” (Benot 1889a: I, 32). Cada cifra además de su valor absoluto tiene un valor relativo, un valor de posición. Recoge aquí lo que inicialmente expuso en Breves apuntes sobre los casos y las oraciones. Del mismo modo que “las construcciones de la arquitectura dependen del orden de colocación de los materiales”, “se habla ordenando los vocablos, esto es, relacionando unas palabras con otras”. Recurre al símil aritmético (Benot 1918 [1853]: 8): Así, el arte de la numeración decimal escrita no consiste exclusivamente en que nueve cifras representen los nueve primeros grados de la escala de pluralidad, sino en la sabia organización del sistema que da á cada guarismo valores crecientes ó decrecientes en razón geométrica, según su colocación hacia la derecha ó hacia la izquierda desde un punto inicial.

El valor referido arriba, a Hurtado (2002: 52) le recuerda a Saussure, pero es diferente en ambos, porque el valor de los signos en Saussure solo tiene lugar en el sistema, mientras que en Benot lo tiene doble, absoluto en el sistema y relativo en el hablar. Esto lo precisa con claridad A. Alonso (1971 [1945]: 11): […] la lengua, un autónomo sistema de signos, separado de su uso e independiente de los individuos que lo usan. Los otros aspectos se pueden también estudiar, pero como meramente adicionales, como externos a la lengua y por tanto a la lingüística.

A pesar de esto, para Benveniste (1974 [1966]: 54) el valor de los signos en el sistema de la lengua no es absoluto, sino relativo, pues los signos mantienen una relación mutua de necesidad. Funcionalismo y casos No todo el estructuralismo es igual. El americano, en general, basado en el análisis en constituyentes inmediatos y, dentro de él, el distribucionalismo de Harris, evitaba en sus reflexiones teóricas prestar atención al significado. El europeo, sin embargo, lo consideraba con especial sesgo funcionalista. Dos muestras elocuentes son las de Lucien Tesnière y André Martinet. El primero, que en Eléments de syntaxe structurale (1959) estudia la oración como unidad de análisis, se basa en la capacidad semántica del verbo, el cual, de acuerdo con sus valencias, determinará una u otra combinación de actantes. Martinet (1971) entiende la

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oración sustentada en el verbo como indicador de funciones; es decir, este contiene las posibilidades funcionales semánticas, cuyo fin central es la comunicación. Con sus diferencias, la gramática relacional y la de los casos de Fillmore (1968) se pueden situar en la misma línea. Eduardo Benot considera la cláusula la unidad fundamental de la gramática, siempre al servicio del hablar (Peñalver 2010). Benot (1918 [1853]: 11) anticipa las teorías relativas a las valencias o los casos en un doble aspecto: (a) en que el verbo establece una relación de régimen con los casos y (b) que los casos no dependen de que existan en las lenguas unos u otros recursos formales para expresarlos, por ejemplo, las desinencias, sino de las relaciones funcionales de naturaleza semántica con el verbo de la cláusula. El primer aspecto coincidente con las afirmaciones de Tesnière y Martinet lo pone de manifiesto la siguiente cita (Benot 1889a: III, 616): Ha de llamarse régimen al caso que gramaticalmente requiera por precisión un vocablo á medias (digamos un verbo no íntegro ) para completar su sentido; pero no se ha de aplicar esta denominación al caso ó á los casos accidentales de una cláusula, ó de una oración. Así es que el ablativo, y el genitivo (que en la mayor parte de las cláusulas cuyo verbo va con acusativo son casos accidentales), resultan, sin embargo, régimen verdadero en aquellas otras cláusulas y oraciones cuyo verbo no puede completarse sin alguno de esos casos, ablativo ó genitivo.

No solo explica los casos por relación al verbo para completar el sentido en la cláusula, sino que reconoce la diferencia entre actantes y circunstantes que precisó después Tesnière. Por ello subraya que ablativo y genitivo suelen ser circunstantes, aunque en algunas construcciones pueden ser exigidos por la estructura semántica, en cuyo caso son actantes. Según el segundo aspecto, para él los casos no vienen determinados por las terminaciones desinenciales, lo que supondría su existencia solo en las lenguas con soluciones morfológicas, sino que son funciones de naturaleza semántica. Dice que mientras se entendió por caso solo “la diversidad de desinencias” los gramáticos que nos precedieron “pudieron tener alguna razón para decir que en nuestras lenguas modernas no había casos” (Benot 1889a: III, 613). Sin embargo, “[…] la diferencia de medios adoptados para indicar las relaciones, no tiene nada que ver con las relaciones mismas. Estas siguen siendo lo que son, por mucho que varíen los medios” (Benot 1889a: III, 613). Y aclara que la voz CASO no solo significa una determinada terminación (Benot 1889a: III, 613-614): sino también y PRINCIPALMENTE las RELACIONES mismas que con esos finales expresamos; comprendido al fin que tales relaciones son LO

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QUE SON por la naturaleza misma de las cosas, y que nada tienen que ver, esencialmente, con los medios de expresarlas […] porque en todas [las lenguas] hay que relacionar unas con otras las palabras, por exigirlo así, nó la índole de tal ó cual lengua, sino ineludibles y permanentes necesidades de expresión de la inteligencia humana.

La teoría sobre el caso a lo largo de la tradición gramatical se bifurca en dos posturas, que son las que Benot tiene en cuenta: — Los casos son manifestaciones formales, que afectan a los nombres, solo en las lenguas que tienen flexión de caso. — Son funciones que desempeñan los nombres en la oración, que pueden ser expresadas por la flexión o por cualquier otro procedimiento. Si se adopta la primera opción, solo serían objeto de la descripción gramatical de una lengua en concreto. Si se adopta la segunda, se ha de trabajar dentro de la teoría del lenguaje, al considerar los casos como valores semánticos universales. Esta segunda opción es la que defiende Hjelmslev (1990 [1935]) en La catégorie des cas, como la que ya sostuvo Sánchez de Las Brozas (1976 [1587]). Para reafirmarse en su postura añade que en principio el nominativo no era caso, pues la idea de caso iba ligada a la de variación, pero después, como va vinculada a RELACIÓN de unas palabras con otras, también lo es. Para dar fuerza a su concepción afirma (Benot 1889a III: 614): “Y CASO (en particular y en sentido restricto) es la FORMA en cuya virtud conocemos una relación de un nombre con respecto a otras palabras. — Se indica por terminaciones esa relación”, mas también por medio de preposiciones, como sucede en español, o “por la posición, como en francés Jean aime Jeanne, ó bien Jeanne aime Jean”. Además, como el número de casos es mayor que el número de desinencias, las lenguas que cuentan con terminaciones para el caso han de recurrir a combinaciones supletorias de preposiciones con desinencias. Así, en latín no se podría llamar ABLATIVO a la expresión que aparecía con desinencia de acusativo, aunque el oficio de la combinación fuera ablatival; “pero, desde que la terminación no es lo importante, sino el OFICIO, ya toda dificultad desaparece, tan ablativo resultan las COMBINACIONES con desinencias de ablativo como las COMBINACIONES con desinencias de acusativo ó el simple caso sin desinencias” (Benot 1889a: III, 615). Wigdorsky (1995) sagazmente ha creído encontrar en Benot una anticipación del concepto de “ergatividad” y el de “high propositional predicate” en un texto de Benot que incluye en su trabajo y que nosotros aprovechamos:

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[…] locuciones llenas de expresión PASIVA en que se manifiesta, no solamente que lo adventicio OCURRIÓ porque INTENCIONALMENTE fueron sometidos los objetos a las condiciones necesarias y a propósito para la OCURRENCIA. Expresándose el causante de que lo adventicio ocurra, se obtiene idéntico resultado […] “las frutas se secan lentamente por el sol”.

Estos conceptos los desarrolla Benot, tanto en su Arquitectura de las lenguas como en el Arte de hablar, en apartados respectivos dentro del tratamiento que le da a las construcciones reflejas: “Esta SIGNIFICACIÓN ADVENTICIA aparece en las construcciones de forma refleja cuando el hecho de que se habla no puede ser causado por el ser expresado en nominativo, sino que ocurre en él” (Benot 1889a: II, 181). Hace una diferencia interesante, la del nominativo DEPONENTE, porque no es ejecutor o causante, sino que toma el significado del hecho de ser la persona en la que algo se ejecuta; es como un PSEUDO-AGENTE: “Nosotras NOS vestimos con una modista de París”. “De la actividad propia del ser á quien el nominativo se refiere, sólo queda su consentimiento y voluntad en que el resultado se obtenga” (Benot 1991 [1910]: 148). Con las cosas, en construcciones formalmente similares, el objeto designado por el nominativo con el que concuerda el verbo no puede ser llamado agente, porque nada hace, ni deponente porque no consiente, es adecuado llamarlo ADVENTICIO: Las medias se encogen La fruta se pudre

En estos ejemplos “los fenómenos que ocurren en las cosas por la acción de agencias externas” no residen en ellas mismas, “sino fuera de ellas y sin intervención de voluntad ninguna”. Por ello el nominativo se debe llamar ADVENTICIO y no AGENTE, porque en él ocurre lo que expresa el verbo para modificarlo (Benot 1991 [1910]: 185). Naturaleza del signo lingüístico Parece poco probable que Benot conociera el Cours de linguistique générale de Saussure; a pesar de que ambos fueran coetáneos, ignoro si podrían haber compartido fuentes comunes. El Cours se publicó nueve años después de la muerte de Benot (Mollfulleda 1983), y su difusión no fue inmediata ni profusa, pues el mismo Meillet en 1915 no conocía su teoría sobre lingüística general, aunque había sido alumno suyo en París durante los años 1885-1889, incluso ocupó su lugar durante el curso 1889-1890 (Koerner 1989). Benot publicó su Arquitectura de las lenguas

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en 1889, en tanto que Saussure comenzó sus clases en Ginebra en 1891. Los cursos de donde sus discípulos obtuvieron sus ideas para publicarlas después se desarrollaron entre 1907 y 1911 (Koerner 1989: 402-403). En el prólogo del Curso a la edición española dice A. Alonso: “Sólo el real da realidad a la . Esto obliga a ver en el habla y no en la lengua el gozne de la ciencia del lenguaje”. Observación pertinente a la hora de considerar las ideas benotianas al respecto. Dice M. Lliteras (2001): “En este sentido Benot proporciona un modelo de gramática integrador, en el que la lengua hablada también es objeto de investigación. Su modelo consiste en la descripción de formas fónicas y gramaticales en virtud de su valor situacional y comunicativo”. En Destutt de Tracy el lenguaje tiene dos fines; el de conocer y el de comunicar, que se mantiene en Condillac, además de que desde el enciclopedismo la teoría del signo encuentra un lugar en la gramática, según D’Alembert (Swiggers 1982), que, aunque no es objeto explícito en la gramática de Port-Royal (Arnauld sí los trata en la Lógica) (Swiggers 1981), esta visión del signo no se desvanece. Los signos son medios de comunicación en nuestras relaciones sociales (Destutt de Tracy 1817: 378). Como en Saussure, en principio, el signo resulta de la unión de “lo significante” y “lo significado”, pero la relación ha de ser percibida por un ser inteligente, no solo una relación psíquica de una imagen acústica y un concepto. Además Benot se refiere a cualquier signo, no solo al lingüístico (Benot 1889a: I, 66): “Sin sonidos, es verdad, no hay vocablos, pero los vocablos son más que simples sonidos; son SONIDOS EXPRESIVOS DE ALGO, son sonidos de significación; SIGNOS, en fin, medios con que un entendimiento se comunica intencionalmente con otro”. Saussure da preeminencia al código, pero Benot da un paso más al considerar los signos del lenguaje en los actos de habla (Benot 1889a: I, 22): Para que algo sea signo de lenguaje, se necesitan dos inteligencias: una que expresamente produzca la cosa significante con la intención de hacer comprender una relación entre ella y la cosa significada, y otra inteligencia perceptora de esa relación. En esa mediación el hombre es a la vez inteligencia que hace uso de los signos, e inteligencia que comprende las relaciones por ellos expresadas.

Pero los signos en los actos de habla, además de llevar a cabo esta exteriorización, la han de hacer intencional, podríamos decir que han de ser expresados con una determinada fuerza ilocutiva, que es, en última instancia, la que perfila el sentido de los enunciados (Benot 1889a: III, 353): “Lo importante al hablar es saber si aquello que se enuncia se

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presenta al entendimiento con los caracteres de impersonal, ó personal, de activo ó pasivo, de adventicio ó necesario, de posible ó eventual, habitual ó preciso, intencional ó dudoso, debido ó involuntario”. Aunque la doble articulación de Martinet (1972: 25) no la adelanta de manera exacta, sí que distingue dos espacios de articulación. Los últimos elementos de los “vocablos”, dice Benot (1889a: I, 65), no son las letras, sino “las raíces o sonidos de significación”, concepto próximo al de los monemas: “elementos fonéticos QUE TIENEN SIGNIFICADO. Estos elementos QUE SIGNIFICAN algo se han denominado raíces […] LAS LETRAS, PUES, NO CONSTITUYEN LOS ELEMENTOS DEL LENGUAJE”. No obstante esto último, los sonidos son imprescindibles para formar el significante de las raíces, las cuales “son signos” (lexemas), que se combinan con otros llamados desinencias (morfemas), que son índices de relación. Junto a esta articulación primera atiende a una segunda articulación natural, la sílaba (Benot 1991 [1910]: 5): “Cuando se trata de descomponer oralmente los vocablos, no lo hacemos con el objeto de obtener aislados sus componentes, esto es, sus raíces con separación de sus afijos, sino con el fin de encontrar subgrupos orales de fácil pronunciación”. En la palabra daremos, la sílaba DA “es el último elemento significativo en la lengua; y la descomposición de la sílaba DA, en el sonido vocal a y el consonante d sale del dominio del lenguaje, para entrar en la región de la fonología” (Benot 1889a: I, 66). Afirmaciones que, como apunta Sarmiento (1991), se deben al conocimiento que tenía Benot de “lo que llama fonología histórica”. No evita tratar la arbitrariedad del signo (Escavy 2013), que cuenta con larga tradición desde Aristóteles, aunque con Saussure se erigiera en centro de atención, en principio incuestionable. Swiggers (1982) cree que este último no precisa los diferentes tipos de arbitrariedad. También Jakobson y Benveniste lo cuestionan, pues en un estado sincrónico el signo es necesario y los hablantes han de usar aquellos signos que se le ofrecen. Benot la enmarca en la diferencia que hace entre lenguaje de acción (gestos), de sonidos inarticulados (ciertos gritos), y sonidos articulados o palabras. Los dos primeros son naturales y espontáneos que “a fuerza de naturales no se aprenden”, a pesar de que el de acción pueda ser resultado de un convenio (alzar y agitar la mano para despedirnos). Aclara Benot (1889a: I, 24): “El lenguaje de la palabra es artificial y hay que aprenderlo. El naturalmente espontáneo no depende de ningún convenio y no hay que estudiarlo: el artificial, sí”. Se sitúa, por tanto, en la convención, dada la condición artificial y social del lenguaje de la palabra, para lo que hace la siguiente precisión

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(Benot 1889a: I, 25): “La palabra es meramente signo del objeto que representa no retrato suyo: así, la bandera española significa nuestra nacionalidad, sin ser España: así, la medalla indica al catedrático, sin poder reemplazarlo. Pero la imagen fotográfica es signo y retrato de su original”. Cita en la que de modo aproximado diferencia las tres clases de signos de Peirce: símbolo, indice e icono. La bandera es símbolo, como lo es cada palabra generalmente; la medalla, índice, y la fotografía, icono. Todavía afina más al afirmar que las palabras son términos generales que no se pueden aplicar a ningún objeto particular hasta no ser determinadas por otras palabras, que las sacan de la generalidad y las limitan en su extensión, como veremos en el siguiente apartado. Esto solo ocurre en los actos de habla (Benot 1889a: I, 33): LA PALABRA, limitada, circunscripta, determinada por la PALABRA, se particulariza, se singulariza, y hasta se individualiza de tal modo, que ya puede ser el representante de CADA UNO de los seres que pueblan el universo, de sus estados, actos y modificaciones características, especiales o personales.

Hace por último una reflexión de la mutabilidad del signo. En Benot (1889a: I, 59) se explica la mutabilidad vinculada a la etimología, como se trató en los orígenes: “En las lenguas primitivas no hay palabras abstractas, y por eso se dice que el lenguaje de los pueblos adelantados es una poesía fósil […]. Es preciso no VER EN IMAGEN, sino EN IDEA”. El lenguaje lo supone originado de manera natural, que se cargará de significados cuando la inteligencia humana los elabore, “cuando las multitudes espontáneamente han olvidado la significación etimológica” (Benot 1889a: I, 62). Los cambios y su desplazamiento en la relación sígnica entre el significante y el significado, como dice Saussure, pueden afectar al sonido o al sentido. Preludio a la Pragmática Los dos títulos de las obras de Benot, Arquitectura de las lenguas y Arte de Hablar, podrían justificar el macrocomponente de su intencionalidad textual: La lengua es un sistema, una arquitectura, que está a disposición de los hablantes para llevar a cabo los actos de habla intencionales en una determinada situación de comunicación. El autor gaditano termina así la última obra que acabamos de citar (Benot 1991 [1910]: 415): “¡Qué sencillez! DETERMINACIÓN Y ENUNCIACIÓN constituyen el maravilloso mecanismo del ARTE DE HABLAR”. Con los materiales

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que el sistema de la lengua pone a disposición de los hablantes estos construyen entidades elocutivas con las que organizar enunciados que se refieran al mundo. Los signos son, como hemos dicho, entidades que un interlocutor utiliza en los enunciados al hablar, los cuales precisan de otra inteligencia que los interprete en una situación determinada. Es decir, el sistema es instrumento para hablar, para referirse al mundo de los objetos. Ahora bien, las situaciones y los objetos con sus infinitas posibilidades de variación son inabordables en principio, puesto que la lengua es finita y no dispone de un vocablo para cada objeto con sus variadas particularidades. Para que la referencia sea posible es necesaria la determinación. Las palabras tienen una significación general y vaga que no se corresponde con ningún ser particular, por lo que “se impone, como primera necesidad, sacar al sustantivo de esa significación vaga o imprecisa y determinarlo de tal modo que ese ser u objeto al que denotamos o designamos y sobre el cual versa nuestro discurso no pueda confundirse con ningún otro” (Díaz – Penedés 2002). Dice Benot (1991 [1910]: 89): Los nombres propios de lo individual, los cuales se obtienen combinando las palabras, y son construcciones formadas en los momentos de la elocución por aquel que habla, quien las constituye aumentando la comprensión de las palabras ó fijándoles su extensión, ya agregándoles otros vocablos muy generales, ya por medio de especiales desinencias. Estos complejos elocutivos dan á conocer los objetos con sus caracteres y propiedades.

Los nombres en la enunciación, bien sea por medio de los determinantes de que dispone la lengua para establecer un primer nivel pragmático, o bien a través de las relaciones con otros elementos dentro de las entidades elocutivas que constituyen los enunciados, a partir de significados generales, adquieren un contenido particular que, junto al resto de los integrantes del enunciado, configuran el sentido de este último, un hecho que da cuenta de un estado de cosas, como sostiene Wittgenstein (2002 [1922]). Se ocupa de todos los aspectos que cien años después van a configurar el ámbito de las teorías pragmáticas: relaciones interpersonales, actos de habla, intencionalidad, contexto, fuerza ilocutiva, presuposiciones, etc., a algunos de los cuales nos hemos referido ya al comentar su concepción del signo. Mesa (1995) hace una aproximación a estos temas. Es en una situación de habla donde un interlocutor que enuncia se pone en relación con otro que entiende lo que enuncia, “la persona que habla tiene que construir una expresión elocutiva que definitivamente lo dé a conocer por medio de sus cualidades, marcas, situación, pertenencia,

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etc., etc., ya en el momento de la palabra, ya en épocas anteriores ó posteriores” (Benot 1991 [1910]: 20). Y añade más adelante (Benot 1991 [1910]: 91) “La vida elocutiva está sólo en la cláusula”; es decir, en los enunciados. La distinción que hace entre tesis y anéutesis coincide en lo fundamental con los argumentos de Austin en How to Do Things with Words de 1962, donde se diferencian oraciones de las que se puede decir si son verdaderas o falsas, de otras de las que no se puede decir lo mismo, y es más adecuado decir si con ellas se consigue tener éxito o no en un acto de habla. Antes de Benot se consideraban oraciones todas las construcciones con estructura oracional, dotadas de sentido independiente o no. Para él solo lo son las que con tal estructura carecen del mismo (Benot 1991 [1910]: 18): Así, se reservará el nombre de oraciones para toda combinación que no tenga sentido cabal é independiente; y se dará el nombre de tesis á las combinaciones de sentido independiente cuyo objeto sea AFIRMAR; y se denominarán, por último, anéutesis las combinaciones, también de sentido independiente, que tengan por objeto expresar los fenómenos psicológicos distintos de la afirmación.

En el listado que ofrece de las últimas destacamos: negativas, interrogativas imperativas, optativas, admirativas, de extrañeza, etc. (Benot 1889a: I, 316). Con unas y otras cláusulas el hablante persigue un fin elocutivo (Benot 1991 [1910]: 82): “informar, narrar, aseverar, afirmar, negar, preguntar, indagar, mandar, pedir, rogar, ó bien manifestar deseo, extrañeza, admiración, ironía, desdén, desprecio, etc.”, que bien podemos entender similar a la llamada fuerza ilocutiva. El verbo como elemento nuclear en la cláusula consta de un contenido léxico invariable y de distintas posibilidades funcionales que determinan su funcionalidad ilocutiva, algo parecido a lo que plantea Searle (1980 [1969]) al distinguir el contenido lógico-proposicional del enunciado de lo que es la fuerza ilocutiva. Un mismo contenido proposicional puede presentar diferentes fuerzas ilocutivas: interrogativa, exclamativa, etc. De manera general, Eduardo Benot (1889a: 21) tiene en cuenta la intención como elemento imprescindible en la comunicación: “No basta que un signo exteriorice su antecedente ó causa; es preciso que la exteriorización sea intencional”, con ello se anticipa el destacado papel que Grice (1969) concede al significado intencional junto al natural. Por último, con su concepto de “afirmaciones latentes” anticipa el de presuposición, como tan bien ha comentado Mesa (1995). Junto a las afirmaciones asertivas están estas, que “dependen del sentido y no de la

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construcción”, “que no constituyen el objeto directo de la cláusula, y que sirven de DATOS DETERMINANTES en que se apoya un aserto” (Benot 1889a: I, 210). En el ejemplo que pone El Gran Alejandro se da como presupuesto que existe Alejandro y que es grande, similar al tan comentado por Russell y Strawson, entre otros, El actual rey de Francia es calvo, en el cual, además de afirmarse que es calvo se presupone que existe rey en Francia y que solo es uno. Conclusiones El desconocimiento de las propuestas lingüísticas de E. Benot probablemente se debería a la pervivencia en España de la tradición gramatical de índole general o filosófica, por una parte; por otra, al interés dominante en Europa por las teorías historicistas y comparatistas. Si a esto se le añade el éxito merecido del Curso de Lingüística General de F. de Saussure, no debe extrañar que las reflexiones de Benot que anticiparon futuras parcelas de interés dentro del desarrollo de la ciencia del lenguaje, quedaran oscurecidas o ignoradas. Ha sido, precisamente, después del estudio de temas como el signo lingüístico, la arbitrariedad y la doble articulación; la naturaleza sistemática de la lengua; su condición de instrumento de comunicación en la acción comunicativa; la naturaleza semántica funcional de las estructuras sintácticas, entre otros aspectos, cuando los historiógrafos de la lingüística han descubierto el valor de sus análisis, más allá de las dificultades que en algunos casos pueda presentar su metalenguaje. REFERENCIAS ALONSO, Amado. 1971 [1945]. Prólogo a la edición española. Curso de lingüística general, 7-30. Buenos Aires: Losada. BENOT, Eduardo. 1889a. Arquitectura de las lenguas. Madrid: Núñez Samper. —. 1889b. ¿Qué es hablar? Discursos leídos ante la Real Academia Española en la Recepción Pública. Madrid: Viuda de Hernando. —. 1908. Los duendes del lenguaje. Madrid: Núñez Samper. —. 1918 [1853]. Breves apuntes sobre los casos. Madrid: Librería de Sucesores de Hernando y Cía. —. 1991 [1910]. Arte de hablar. Gramática filosófica de la lengua castellana. Barcelona: Anthropos. (Reproducción facsimil.) BENVENISTE, Émile. 1974 [1966]. Naturaleza del signo lingüístico. Problemas de lingüística general, I, 49-55. México: Siglo Veintiuno editores. CALERO, María Luisa. 1986. Historia de la Gramática española (1847-1920). Madrid: Gredos.

LAS PROPUESTAS GRAMATICALES DE EDUARDO BENOT (1822-1907)

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QUAND C’EST L’OBJET QUI IMPOSE LE POINT DE VUE: NOTES SAUSSURIENNES SUR L’IMPOSSIBILITÉ DES THÉORIES LINGUISTIQUES EN SYNCHRONIE Estanislao SOFÍA (Universidade Federal de Santa Maria – CONICET)

Abstract: This article addresses the problem of the possible relation(s) between empirical data and theoretical systems in terms of Saussure’s «point of view». I explore the manuscript of one of Saussure’s bestknown papers — on the theory of sonorants (Saussure 1897) — in order to uncover the answers considered by Saussure to be acceptable in the matter at issue. Unravelling a particular Saussurean position — and perhaps a surprising one, in that it contrasts with the «classical» Saussurean position — the paper concludes by pointing out the importance of considering the axiomatical theoretical assumptions inherent to the different objects an author (or theory) is dealing with at a particular time.

1. L’idée selon laquelle Saussure ferait abstraction de toute forme de substance et ne s’intéresserait qu’à des théories construites sur la base de ce qu’il traitera, dans quelques textes ponctuels, comme étant des systèmes de valeurs «pures», est l’une des plus fréquemment évoquées dans l’histoire récente du saussurisme, surtout à partir de la grande découverte de manuscrits survenue en 1996 — qui a eu, entre autres, le mérite de relancer les études sur l’œuvre du maître de Genève, et de contribuer, par là, au surgissement de l’école «néo-saussurienne», dont une des thèses centrales est précisément celle que nous venons d’évoquer1. Cette idée pourtant, dont on trouve parfois des développements 1 Le terme «néo-saussurisme» revient souvent dans les propositions de l’Institut Saussure, qui organisa en juin 2008, à Namur, un colloque ayant précisément pour thème la «Linguistique des valeurs: programmes de linguistique néo-saussurienne», dont l’argumentaire précisait: «Un livre retrouvé de F. de Saussure, De l’essence double du langage (dans Écrits de linguistique générale, Gallimard, 2002) confirme que la pensée du linguiste genevois a été depuis un siècle l’objet de profonds malentendus. En particulier, le programme saussurien d’une linguistique des valeurs pures — conçue comme une écriture algébrique — est resté peu documenté jusqu’à la publication des manuscrits nouvellement découverts». L’essentiel de ce programme, légèrement remanié, reste disponible sur le site de l’Institut Saussure dans la section «Linguistique des valeurs: programmes de linguistique néosaussurienne» (http://www.institut-saussure.org/linguistique-des-

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chez Saussure, appliquée soit au plan phonologique, soit (plus rarement) au plan sémantique, n’est pas une position constante chez Saussure. Elle apparaît dans certains cas seulement, appliquée à des objets théoriques dont on cherchera ci-après à préciser les contours. On se concentrera ponctuellement sur un texte publié par Saussure en 1897, dont on interrogera aussi les notes préparatoires. On verra que, dans ce texte du moins, la question qui nous intéresse apparaît intimement liée à une problématique épistémologiquement centrale, à savoir le rapport possible entre, d’un côté, les données linguistiques susceptibles d’être attestées, et, de l’autre, le(s) système(s) théorique(s) susceptible(s) d’en rendre compte. Elle préside, en d’autres termes, à la question sur les fondements épistémologiques des théories linguistiques. 2. Pour aller directement au centre de la problématique, on partira d’un passage très explicite, qu’on évoque fréquemment, mais qu’on reproduit souvent de manière partielle: Y a-t-il une immense différence à prétendre que l’e indoeuropéen se prononçait peut-être ä et non e, (ästi et non esti)? De l’aveu de t[ou]t le monde, cela n’a pas la moindre importance aussi longtemps que nous pouvons séparer cet élément de a, ou de o, etc. La valeur absolue des différents éléments est non-seulement une chose indifférente dans le travail de reconstruc[tion] mais même, osons-nous affirmer, une chose extraordinaire indifférente dans un état de langue quelconque historiquement directement soumis à notre analyse. On peut changer tous les r uvulaires d’une langue en r dentals, tous les et ainsi de suite, et on n’aura pas changé l’état réciproque des termes , pourvu que le changement de la valeur absolue n’entraîne aucune perturbation dans les valeurs , en amenant par exemple la confusion (partielle ou totale) de deux éléments en un seul élément. Tout cela est, ou devrait être, l’abc d’une considération de la langue. (Ms. fr. 3955/1, fº 70)2 valeurs-programmes-de-linguistique-neo-saussurienne/ [consulté le 1 mars 2021]). Il faut garder en mémoire que, stricto sensu, le syntagme «valeur pure» n’existe pas dans les manuscrits de Saussure et que, dans l’espèce, c’est une création de Bally et Sechehaye (cf. CLG: 155). Mais la notion est bel et bien présente dans l’œuvre du maître. Dans un passage de «De l’essence double du langage» (1891), par exemple, on lit que les signes ont des valeurs purement (négatives): «Toute espèce de signe existant dans le langage […] a une valeur purement[,] par conséquent non positive, mais au contraire essentiellement, éternellement NÉGATIVE» (Saussure 2002b: 48). 2 Les transcriptions des manuscrits de Saussure reproduites dans cet article ont été effectuées par nos soins. Les passages soulignés par Saussure apparaissent soulignés et en italiques; les passages barrés apparaissent barrés. Les insertions en interligne sont enfermés entre chevrons < >; celles qui apparaissent dans les marges, entre chevrons doubles >. Les rares interventions de notre part apparaissent entre crochets [ ]. Pour une

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C’est là un passage que l’on invoque souvent pour soutenir l’idée que Saussure serait un «théoricien des valeurs pures» (cf. Coursil 2015). On y trouve en effet cette idée, que Saussure développera plus tard depuis un point de vue généraliste, que «ce qui constitue la langue» est «l’état réciproque des termes» et non la substance phonétique (la «valeur absolue») ou la manière de «prononcer» tel ou tel élément. Dans la suite directe de ce passage, cependant, Saussure admet qu’il existe des cas où le fait de savoir comment on a prononcé tel ou tel élément non seulement compte, mais représente même un élément essentiel. Il se demande en effet ceci: Pourquoi donc la question de savoir si on disait tntos ou tentos ne paraît-elle pas immédiatement indifférente? Dans quelle mesure n’est-elle pas aussi insignifiante que celle de savoir si on disait esti ou ästi? (Ms. fr. 3955/1, fº 70)

Saussure essaiera de répondre à cette question, en s’interrogeant, chemin faisant, sur les conditions de possibilité des constructions théoriques en linguistique: c’est la question qu’il nous importe de cerner. Avant de poursuivre sur cette voie, cependant, il convient de situer les affirmations précédentes dans leur contexte. 3. Le passage que nous venons de reproduire est extrait d’une étude préparatoire en amont d’un compte rendu que Saussure publie en 1897 et qui représente, à en croire John Joseph (2012: 423), «[…] the best piece of writing Saussure ever published». Saussure clôturait par là la moitié d’une carrière qui avait été centrée, jusqu’alors, autour du vocalisme des langues indoeuropéennes — ce qui ne constituait pas, à vrai dire, une marque d’originalité: c’était la question qui concentrait la plupart des débats (cf. Meillet 1937: 471 sqq.; Morpurgo Davies 1998: 241 sqq.). Après la publication du Mémoire, en effet, qui portait précisément sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes (Saussure 1879), Saussure avait travaillé à un «traité de phonétique» (cf. Saussure 1995) dans lequel il explorait, entre autres, des problèmes liés à ce qu’il nommait «syllabation». La réflexion s’inscrivait dans le droit fil du travail d’Eduard Sievers (1850-1932), dont Saussure entendait devoir corriger certaines propositions problématiques. L’une des assomptions fondamentales dans ce manuscrit était que «syllabe» et «sonante» (et donc, par voie de conséquence, «consonne» et «voyelle») étaient non lecture intégrale de ce manuscrit on se rapportera à l’édition de Maria Pia Marchese (= Saussure 2002a).

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pas des objets directement observables, mais des «concepts» qu’il fallait définir théoriquement et qu’on ne pouvait jamais considérer de manière isolée: la définition de «syllabe» ne pouvait pas ne pas tenir compte de celle de «sonante», et vice-versa (cf. Saussure 1995: passim). Malgré son importance théorique, cependant, Saussure ne termina jamais ce brouillon, le temps disponible (ou l’enthousiasme?) pour ce genre de sujets ayant progressivement diminué dans sa carrière. Mais voici que dix ans plus tard paraît un livre de Johannes Schmidt (18431901) intitulé Kritik der Sonantentheorie (1895), en lui offrant l’occasion de se remettre à ces problèmes qui l’avaient jadis intéressé. Il se met alors à préparer un compte rendu, le seul qu’il ait rédigé pour un journal scientifique, qu’il publie en 1897 dans les Indogermanische Forschungen: c’est l’article que Joseph célébrait. Pendant le travail de préparation, cependant, Saussure déborde de son plan initial et se plonge dans la rédaction d’une étude plus ample et mieux argumentée. Le feuillet qui fait office de couverture de ce brouillon porte cette inscription: «Théorie des sonantes. Critique des ouvrages de Sievers et de J. Schmidt» (Ms. fr. 3955/1, fº 1r). Si la référence à Schmidt renvoyait donc au livre sur les «sonantes», dont Saussure se disposait à rendre compte, la référence à Sievers, quant à elle, ne pouvait concerner que les Grundzüge der Lautphysiologie zur Einführung in das Studium der Lautlehre der indogermanischen Sprachen (1876), qui était une introduction aux problèmes relatifs à la phonétique/phonologie en général et à celle(s) de l’indo-européen en particulier (cf. Morpurgo Davies 1998: 164; Lehmann 1967: 257). Le deuxième feuillet du manuscrit confirme par son titre l’ambition générale du travail et les deux axes de la critique de Saussure: «Réflexions mêlées sur la phonologie et la théorie des sonantes à propos d’un livre récent» (Ms. fr. 3955/1, fº 3v [nous soulignons, ES]). 4. Précisons pour mémoire que ce qu’on nommait à cette époque les «sonantes», c’étaient en substance des éléments phonologiques susceptibles de fonctionner, selon le contexte phonotactique, soit comme voyelles, soit comme consonnes (cf. Meillet 1937: 105). L’exemple prototypique était celui des glides, «i» et «u», auxquels s’ajoutaient les liquides «r» et «l», la première attestée en sanscrit, la seconde découverte par Osthoff, et les nasales «m» et «n», dont la découverte avait été attribuée à Brugmann (cf. Saussure 1879: 6)3. Nous disons bien «en substance», car tout l’effort 3 J’en passe sur les disputes autour des priorités des différentes «découvertes» de ces éléments (cf. Morpurgo Davies 1998: 241 sq.).

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de Saussure visera justement à montrer à quel point ce genre d’explications était infructueuses. En tout état de cause, ce qui aurait pu être appelé à fournir de la matière pour une théorie quelconque sur les sonantes, c’étaient ces six éléments «i», «u», «r», «l», «m» et «n». C’est sur ce point qu’interviendra l’argumentation de Saussure, appuyée sur deux constatations. La première est qu’il n’y avait, de fait, dans la littérature qui lui était contemporaine, aucune «théorie» sur les sonantes. Et cela pour la meilleure des raisons imaginables (et ce serait le deuxième constat): il serait, d’après Saussure, formellement et platement «impossible» qu’il en existe une. Voici une des modulations que cette idée acquiert dans le manuscrit: Tout „sonantiste“, s’il s’interroge un se verra dans l’impossibilité de dire ce qu’il affirme[,] ou s’il peut le faire , de dire en quoi cela recouvre un principe général justifiant le mot de théorie. (Ms. fr. 3955/1, fº 50v)

Ce que Saussure trouve, ce sont des auteurs qui affirment ou qui nient qu’il ait existé, en indoeuropéen, tel ou tel élément sonantique, mais «ce fait brut ne peut constituer aucune sorte de point de vue ou de théorie» (Saussure 1897: 216). Où résiderait alors cette «théorie» dont tout le monde parlait? Saussure se demande si ce ne serait pas dans «le rôle et la situation» des éléments «rlmn», qui auraient pu se comporter comme «i» et «u» en fonctionnant parfois comme voyelles, parfois comme consonnes. L’idée, admet Saussure, défendue par tous les «sonantistes» et que tous les «anti-sonantistes» contestaient, aurait pu fonctionner comme une sorte de signe permettant aux uns de se démarquer des autres. Mais, ainsi posée, cette idée ne pouvait représenter, dit Saussure, aucune forme de «théorie»: Cette formule a son prix universellement reconnue approuvée, a son prix. On en trouverait bien difficilement probablement pas seconde qui condense en seul mot le point où on verra régulièrement se séparer le „sonantiste“ de l’antison[antiste.] Seulement c’est là un symbole, et non une définition un principe. (Ms. fr. 3955/1, fº 10v) Elle se trouve applicable dans chaque question particulière, mais elle ne donne pas une idée générale de ces questions, et ne permet pas de voir de combien de thèses peut-être séparables, et peut-être en outre sans rapport spécial avec rlmn très inégalement relatives à la classe spéciale rlmn(iu), elle est le signe pour ceux qui l’acceptent. (Ms. fr. 3955/1, fº 13r)

Saussure ne trouve donc pas de «théories», mais il donne des pistes sur ce qui pourrait — d’après lui — aspirer à ce titre honorable. Il parle

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d’une «définition» ou d’un «principe» qui fournirait une idée générale sur une problématique précise — en l’occurrence, sur celle des sonantes — et qui permettrait de discerner l’ensemble des «propositions» impliquées dans la question. Symptomatiquement, Saussure insiste sur le caractère pluriel, «distinct» et «peut-être séparable» des thèses pouvant être affectées à une problématique précise: c’est qu’en effet, il abordera la question des sonantes sous deux angles différents, que nous parcourrons. 4.1. Avant tout, il constate que la restitution des éléments «rlmn» était non seulement solidaire, mais l’équivalent de la non-restitution d’autres éléments: Si [la théorie des sonantes] se trouve quelque part, ce ne peut être qu’en donnant à *rlmn une signification, soit en les opposant à er el em en . re le me ne; soit en les opposant à erelemen . relemene; soit enfin (dans un autre sens) à rlmn consonnes. (Saussure 1897: 216 [= Rec. p. 539])

Ces trois types d’«oppositions» s’inscrivaient, cependant, sur trois axes et sur trois registres différents. Le premier groupe était celui qui présentait le moins de difficultés: «On peut d’abord opposer la restitution *r*l*m*n à la restitution *er*el*em*en. Dans ce cas sa valeur est facile à apprécier. Elle revient à dire qu’on n’avait pas dans τατός le même groupe que dans πέντε» (Ms. fr. 3955/1, fº 61r)4. Bien que facile à apprécier, cet aspect sera délaissé par Saussure dans la version publiée: Je ne parle pas du premier cas qui revient à dire que τατός n’était pas *tentós ou ne contenait pas le même son que πέντε. Car, bien que de première importance, et bien qu’impliquée par *rlmn si on les admet, cette proposition a la particularité de pouvoir être soutenue sans admettre rlmn (ainsi que le fait M. S[chmidt]). Là n’est donc en aucun cas, et les sonantistes seraient les premiers à le nier, la théorie sonantique. (Saussure 1897: 216)

Ce premier ensemble délogé, Saussure envisagera encore deux groupes d’éléments opposables à «rlmn». Le premier était sans doute le plus important: «Toujours en partant de *rlmn, leur sens serait d’exclure, non comme auparavant *er el em en et *re le me ne, mais spécialement *erelemen et *relemene, ce qui peut en effet donner lieu à des vues théoriques, dont il restera seulement à préciser le sens» (Ms. fr. 3955/1, fº 94r). Saussure trouve donc, enfin, dans ce problème, un terrain propice pour

4 Cf. aussi: «Qui pose à *rlmn exclut, entre autres, dans les mêmes syllabes, *er*el*em*en ou affirme que τατός ne contenait pas le même son que πέντε, « (Ms. fr. 3955/1, fº 94r).

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théoriser. On le devine même content de l’avoir trouvé, ce volet étant le reflet d’une dispute théorique dont une des positions avait été défendue par lui-même dans son Mémoire. Le problème avait trait à ce qu’on nommait alors l’«affaiblissement» du «e» en indo-européen, dont deux écoles se partageaient les avis. Certains auteurs prétendaient que le phénomène aurait représenté une forme d’évanouissement progressif de la substance phonétique de l’élément «e». D’après les tenants de cette hypothèse, les éléments «*er el em en» et «*re le me ne» auraient dégénéré: les premiers en «*erelemen», les seconds en «*relemene», les uns et les autres à cause dudit «affaiblissement» de la voyelle. Des syllabes comme «perk-» et «prek-» auraient d’abord donné lieu à des formes «perk-» et «prek-» pour n’atteindre qu’ensuite, dans une phase ultérieure de l’évolution, une forme «*prk-», où le «r» occupait le centre syllabique: ce serait là le phénomène expliquant la genèse lente et progressive des sonantes. En désaccord avec ce schéma, Saussure soutenait qu’au contraire, il n’y aurait eu, sous certaines conditions précises (des conditions non pas évolutives mais morphologiques), qu’une chute franche du «e». Des syllabes comme «prek-» et «perk-» n’auraient pu donner, une fois intervenu le phénomène en question, qu’un seul et même résultat: «*prk-». L’existence de «perk-» et «prek-» comme formes intermédiaires d’une évolution était contestée par Saussure. Ainsi traduite, la question visait un phénomène relatif à quelque chose qui aurait pu donner naissance, dans des circonstances précises, à ce qu’on nommait les «sonantes», mais ne s’y limitait guère. Elle se rapportait à quelque chose de beaucoup plus général: «Toute la question est relative à l’e. C’est la même question que si on demandait si *sekó- s’affaiblit normalement en *sekó- ou en *skó-: grande question en effet, mais qui n’a pas le moindre nul rapport avec rlmn» (Ms. fr. 3955/1, fº 26r). D’où la formulation par Saussure de cette sorte d’ultimatum: «Ou bien cette théorie renonce à dire pourquoi elle veut *prktó- de prek-, ou bien elle reconnaît très formellement qu’elle ne s’occupe pas de *rlmn, qu’elle n’est pas une Sonantentheorie, mais quelle est une théorie sur l’e et ce qui se produit à propos de l’e» (Ms. fr. 3955/1, fº 25v). Saussure déplace donc la question des sonantes pour la centrer autour d’une «théorie» sur le comportement de l’élément «e», dont l’idée d’une chute «radicale» représentait la pierre de touche de son Mémoire. En insistant sur le fait que «tous les sonantistes» avaient contesté cette position, on le voit aussi régler ses comptes, de manière retardée, avec ses anciens adversaires: «si quelque chose a été nié, ignoré, très conséquem-

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ment dédaigné et radicalement et volontairement ignoré par les sonantistes, c’est bien ce principe: «que la chute de l’e est radicale où elle se produit» (Ms. fr. 3955/1, fº 26r). Ce phénomène donc, pouvant être effectivement relié à un aspect précis des problèmes afférents aux sonantes et qui aurait pu représenter, aux yeux de Saussure, une «théorie», (a) ne se limitait guère aux racines ou syllabes contenant des sonantes, et (b) était platement ignorée, sinon contestée, par «tous les sonantistes». La «théorie des sonantes», cible de la critique de Schmidt, ne pouvait donc pas se situer là. 4.2. Saussure se lancera alors en quête d’une deuxième piste, représentée par le dernier type d’«opposition» envisagé dans son argument. D’après cette seconde possibilité, la théorie des sonantes aurait pu concerner, affirme Saussure, l’architecture phonotactique expliquant «l’arrangement des phonèmes à la suite de la chute de e» (Ms. fr. 3955/1, fº 113v). Elle aurait pu résider, en d’autres termes, dans le fait d’expliciter pourquoi et dans quelles conditions, une fois que la chute radicale du «e» s’est produite, une unité telle que «r» aurait été contrainte de fonctionner comme consonne, et pourquoi et sous quelles conditions elle l’aurait été de fonctionner comme sonante, pour expliquer pourquoi, en fin de compte, il y avait eu en indo-européen des «r» «sonantes» et des «r» «consonnes», et quelles règles auraient été à la base de leur coexistence. Cette fois-ci, ce seront les développements issus de ses travaux de phonétique, ancrés dans une perspective physio-acoustico-articulatoire et fondamentalement inspirés, comme nous l’avons rappelé, de la lecture de l’ouvrage d’Eduard Sievers (1876), qui permettront à Saussure de délimiter le problème. Le point central de sa critique sera de signaler le manque de profondeur des considérations «physiologiques» dans les études contemporaines sur la question: […] aucune formule un peu scientifique sur ce sujet ne pourrait être donnée sans commencer par avoir une théorie physiologique de la syllabe à peu près égale à sa tâche, ce qui n’est nullement le cas aujourd’hui: de sorte que les principes donnés sur l’indo-eur. ressembleront à celui-ci qu’un n doit par ex. être sonante s’il est «entre deux consonnes». Si ces deux consonnes sont elles-mêmes des éléments pouvant être sonantes ou consonnes, je mets en fait qu’il n’y a pas une formule existante permettant de se tirer de là. (Saussure 1897: 217) Il suffit de réfléchir entre mille choses à des combinaisons comme n + n (par ex. dans anna- et dans l’allemand meinn), ou comme n + n + n (comme dans l’exemple cité par Sievers lui-même de l’allemand berittnnn) pour sentir l’insignifiance absolue d’une explication consistant à dire qu’on a là

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le même son sous des fonctions différents. C’est là, encore une fois, la question même à résoudre, et non le moins du monde le mot qui la résout. (Ms. fr. 3955/1, fº 14r)

Envisagé sous cet angle, le problème revenait non à préciser les raisons pour lesquelles un «même son» aurait pu incarner différentes «fonctions», ce que Saussure n’aurait jamais admis, mais «d’enseigner quelque chose sur le régime auquel est soumise la différence r-sonante, r-consonne» (Saussure 1897: 217). Dans ce manuscrit de 1897, il n’approfondit pas la question: il l’évoque seulement pour dire que personne ne semblait percevoir les difficultés. Et ce problème, en fin de compte, ne l’intéressait guère, car il aurait été plus ou moins facilement «corrigible» (Saussure 1897: 217): «La vraie question», affirme Saussure, «est de savoir si nous sommes appelés à trouver des règles pour une chose comme la coexistence de r et de r en indo-eur.» (Saussure 1897: 217). C’est le noyau de la réflexion que nous ciblons. 5. En résumant: la question des sonantes est retraduite par Saussure en deux sous-problématiques connexes mais «distinctes» et «séparables», celle de la chute radicale du «e» dans la période proethnique, et celle du réarrangement des phonèmes suite à cet évènement. Conséquemment, elle pourrait se réduire à, d’un côté, préciser quand et sous quelles conditions l’élément «e» est tombé dans la période proethnique et, de l’autre, expliquer quand et sous quelles conditions, suite à cette chute, a pu survenir dans la langue (et a donc pu commencer à fonctionner) quelque chose comme «(iu)rlmn». Le problème est ainsi envisagé sous une perspective «génétique»: Telles sont les bases sur lesquelles s’institue la question des „sonantes“, ou l’existence en indo-européen de rlmn. Il est absolument évident d’emblée que si cette question a une importance, c’est uniquement elle l’emprunte uniquement à la loi génétique qu’on suppose avoir présidé à la formation de rlmn. (Ms. Fr. 3955/1, fº 143r)

C’est cet élément précis qui conduira Saussure à une réflexion sur les conditions de possibilité des «théories» en linguistique indo-européenne: Nous n’avons pas d’indication sur ce qui a pu donner naissance à un s, à un k, ou à un e indo-européen et pPersonne n’attend que nous devions en avoir une. Ce qui est propre à frapper l’esprit , ce n’est pas cette irréductibilité, mais au contraire le fait que d’autres éléments, par exemple i, u, et ceux qu’on peut provisoirement désigner par rlmn, n’apparaissent pour ainsi dire jamais dans d’autres conditions que celles d’un produit secondaire, supposant par devers

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lui autre chose du simple fait qu’il existe. Pour être tout notoire et tout familier , ce détail n’en est pas moins une des circonstances les plus extraordinaires et le moins prévues de l’état de faits indo-européen: c’est sur cette situation exceptionnelle que toutes les parties de la question des sonantes se développent. (Ms. Fr. 3955/1, fº 90r)

Pendant que la plupart des éléments de l’indo-européen sont reconstruits par une procédure inductive consistant à comparer tout ce qui, ayant été attesté dans les différentes langues de la famille, a succédé à la période commune (pour essayer justement de reconstruire, à partir de cette comparaison, le prototype qui aurait pu donner lieu à ces variantes), les sonantes, elles, réclamant que l’on s’accorde aussi sur ce qui a pu les précéder, exigent que l’on se place sur une perspective évolutive et que l’on en formule des «lois» qui expliquent leur formation. Saussure va jusqu’à évoquer «deux catégories», directement, «d’éléments indoeuropéens» (Ms. Fr. 3955/1, fº 142r): Les éléments e ou k2, n’ayant à être d’accord qu’avec les données reconstructives. Et les éléments i ou r battus par deux feux convergents, parce que nous avons une idée de leur origine, au lieu de n’avoir une idée que de leurs produits. (Ms. Fr. 3955/1, fº 142r)

Les démarches sont envisagées comme radicalement dissemblables: De plus L’opération consistant à mettre l’élément d’accord avec la loi de sa genèse , au lieu de se borner à le faire concorder avec ces produits, n’a plus aucune analogie avec l’opération précédente l’autre. Si cCelle-ci était inductive , celle-là sera déductive. Si l’une s’occupait de fixer un état , l’autre s’occupera de fixer un changement: (tentó > tntó). Si lL’une n’avait pas le but d’établir une loi , (car il n’y a point à chercher de loi dans un état), l’autre a pour but d’établir une loi, car il faut qu’un changement ait une réponde à une quelque loi. Si L’une enfin plonge, au moins par une de ses bases, dans la réalité historique, l’autre se meut d’un bout à l’autre dans la sphère spéculative d’une hypothèse a à une hypothèse b hypothétique, sans sortir de la sphère spéculative pure. (Ms. Fr. 3955/1, fº 143r; nous soulignons, ES)

Si les sonantes sont susceptibles de fournir de la matière propice à la construction théorique, c’est parce que, dit Saussure, elles forcent le linguiste à se placer sur un plan déductif (a) pour formuler des lois (b) expliquant la naissance et l’évolution (c) d’éléments non susceptibles d’être historiquement attestés (d). Position qui, venant de Saussure, et

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bien qu’en accord avec l’air du temps, est au plus haut point remarquable, tant pour ce qu’elle représente en soi que pour ce qu’elle signifie par contraste, à savoir qu’un «état» de langue, étant par définition situé hors de toute évolution (c’), ne pourra jamais prétendre à renfermer des lois (b’). Tout ce que l’on pourra envisager, si l’on s’occupe d’un état de langue, ce sera de l’attester (d’) ou de le reconstruire, de manière inductive (a’), par comparaison d’éléments effectivement attestés (d’). Dans le terrain offert par cette attestation, il n’y a point de place, sur ce point Saussure est catégorique, pour élaborer des «théories». Ce qui, dans le texte publié, prendra la forme qui suit: Nous ne pouvons insister longuement là-dessus, mais quand on fera pour la première fois une théorie vraie de la langue, un des tout premiers principes qu’on y inscrira est que jamais, en aucun cas, une règle qui a pour caractère de se mouvoir dans un état de langue (= entre 2 termes contemporains), et non dans un évènement phonétique (= 2 termes successifs) ne peut avoir qu’une validité de hasard. Il est contraire à la vérité de l’ordre linguistique qu’une alternance, comme l’est r-r doive respecter une forme régulière. Elle peut l’offrir, c’est tout. (Saussure 1897: 217 [souligné dans l’original])

Ce sur quoi Saussure ne pouvait pas insister dans le texte publié, mais qui avait donné lieu à des développements intéressants dans les notes préparatoires, est très précisément ce que nous avons voulu mettre en relief dans cet article, et qu’un autre passage, lu à la lumière des lignes qui précèdent, illustrera peut-être mieux: Il faut maintenant revenir sur toute cette question, car c’est il serait encore, et surtout, une grande naïveté que de se figurer qu’en soi les faits indo-europ[éens] doivent donner lieu à théories, ou de faire , des théories sans se demander comment et par quel hasard ils offrent une occasion de les faire. Nous avons surpris souvent cet état d’esprit que parce que rlmn est rlmn, il y aurait lieu de théoriser. Il n’y a lieu de théoriser en indo-eur[opéen] qu’à cause d’un seul fait, qui pourrait tout aussi bien ne pas s’être produit, et veut donc d’autant plus être spécifié. À cause [ ] Ce fait est un événement phonétique, qui par cela même implique d partout deux termes consécutifs, par exemple 1. peró peró etc. 2. pró pró etc. de sorte qu’il est absolument vain de vouloir chercher dans 2. isolément une loi ou une théorie (dans le genre de «iu parallèle à rlmn», ce qui se meut horizontalement dans 2 et non verticalement de 1 à 2). (Ms. Fr. 3955/1, fº 46r)

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Saussure est catégorique: «un seul fait» autorise à théoriser en linguistique et ce fait est un «événement phonétique» — au sens saussurien du terme, c’est-à-dire seulement saisissable en diachronie. C’est dans ce cadre que Saussure trouvera la réponse à la question évoquée au départ, où nous le voyions déjà prêt à reconnaître que certains éléments seraient moins concernés par l’«abc de la considération d’une langue» qu’il venait de postuler. La détermination de la manière de prononcer certains éléments serait «moins insignifiante» dans certains cas que dans d’autres: 1º Pour la succession des faits, , depuis le moment où on avait kmtom ou kemton, cela est complètement indifférent … 2º Pour la coexistence des faits (coexistence des faits) qui existait au moment indo-européen; cela est également indifférent [ ] 3º C’est seulement comme indice du genre de fait qui a nécessité le chang l’abaissement antérieur de *tentós en autre chose (et qui permet incidemment de juger de ce que signifie gitós p[ou]r geitós etc.), qu’il y a un intérêt à savoir si — immédiatement après cet événement, on a dit tntos. (Cours Univ. 3955/1, fº 70r/v)

6. La conclusion est péremptoire: c’est la considération d’un facteur phonétique (au sens moderne du terme) qui permet de se prononcer sur le seul fait qui puisse donner lieu à des théories linguistiques, que ce soit «en particulier» pour l’indo-européen ou «en général dans la langue» (autrement dit: en «linguistique générale»). On est ici aux antipodes du Saussure le plus fréquemment célébré. Non seulement il défend l’approche diachronique comme étant la seule capable de fournir matière à des constructions théoriques; non seulement il dit que, dans ce cadre, la considération de facteurs phonétiques peut se révéler comme une donnée essentielle; mais il y a aussi l’idée, radicalement contraire à ce que Saussure affirme ailleurs, que le phénomène étudié impose le point de vue au linguiste. L’enseignement à tirer de cette lecture est une évidence qui frôle la lapalissade, mais qui est malgré tout souvent négligée: Saussure a été confronté, tout au long de sa carrière, à des objets dont le statut épistémologique est différent. En conséquence, et naturellement, le cadre théorique élaboré par lui pour le traitement de ces objets a été également différent. C’est là un constat qui mérite d’être gardé en mémoire. Cette précaution évitera de généraliser, chez Saussure, des conclusions ou des formules conçues dans des environnements épistémologiques précis à des contextes où ces formules et conclusions pourraient se révéler incorrectes. Cette

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réserve n’a rien de spécifique, bien sûr, au champ des études saussuriennes, mais relève de l’abc, disons, en abusant de cette formulation, de la considération (historique ou non) des théories (linguistiques ou non). Nous n’avons voulu qu’illustrer, en lisant Saussure, un principe basique de la recherche scientifique, dont le travail de Pierre Swiggers (tant son apport métathéorique que ses nombreuses analyses ponctuelles, voir p.ex. Swiggers 1979; 1997; 2009; 2010) restera un des meilleurs exemples produits dans notre discipline. RÉFÉRENCES BRUGMAN, Karl. 1876. Nasalis Sonans in der indo-germanischen Ursprache. In: Georg CURTIUS (ed.), Studien zur griechischen und lateinischen Grammatik 9. 287-338. COURSIL, Jacques. 2015. Valeurs pures: le paradigme sémiotique de Ferdinand de Saussure. Limoges: Lambert-Lucas. JOSEPH, John E. 2012. Saussure. Oxford: Oxford UP. LEHMANN, Winfred P. 1967. A Reader in Nineteenth-Century Historical IndoEuropean Linguistics. Bloomington – London: Indiana UP. MEILLET, Antoine. 1903 [1964]. Introduction à l’étude comparative des langues indo-européennes. Alabama: University of Alabama Press. MORPURGO DAVIES, Anna. 1998. Nineteenth-Century Linguistics. In: Giulio LEPSCHY (ed.), History of Linguistics: Volume IV. London – New York: Longman. SAUSSURE, Ferdinand de. 1879. Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes. Leipzig: Teubner. Repr. dans SAUSSURE (1922). —. 1897. Schmidt J., Kritik der Sonantentheorie, Eine sprachwissenschaftliche Untersuchung, Weimar Böhlaus Nachfolger, 1985. 195 S. 8º. 5 M. Indogermanische Forschungen 7 Anzeiger. 216-219. —. 1916 [1922]. Cours de linguistique générale. Paris: Payot, 1980. —. 1922. Recueil des publications scientifiques de Ferdinand de Saussure. Édition préparée par Ch. BALLY et L. GAUTIER. Lausanne: Payot. —. 1995. Phonétique. Il manoscritto di Harvard Houghton Library bMS FR 266 (8). Edizione a cura di Maria Pia Marchese. Padova: Unipress. —. 2002a. Théorie des sonantes. Il manoscritto di Ginevra BPU Ms. Fr. 3955/1. Edizione a cura di Maria Pia MARCHESE. Padova: Unipress. —. 2002b. Écrits de linguistique générale. Édition préparée par Simon BOUQUET & Rudolf ENGLER. Paris: Gallimard. SCHMIDT, Johannes. 1895. Kritik der Sonantentheorie. Weimar: Hermann Böhlaus Nachfolger. SIEVERS, Eduard. 1876. Grundzüge der Lautphysiologie zur Einführung in das Studium der Lautlehre der indogermanischen Sprachen. Leipzig: Breitkopf und Härtel. SWIGGERS, Pierre. 1979. Note épistémologique sur le statut de l’historiographie de la linguistique. Histoire Épistémologie Langage 1 (1). 61-63.

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AU SEUIL DE LA GRAMMAIRE: L’APPAREIL PRÉFACIEL FRANÇAIS DANS LA GRAMMATICOGRAPHIE «MISSIONNAIRE» DE LANGUES AFRICAINES À L’ÉPOQUE COLONIALE, 1850-1930 Doyle CALHOUN (Yale University)

Abstract: Although the prefatory apparatus may take a variety of forms and appear under diverse titles (préface, introduction, avertissement, etc.), one generally observes a strong unity in its thematic content (Francœur 2005). The present contribution broadly outlines the characteristics of prefatory discourses concerning African languages, by examining the prefaces to grammars produced by missionaries between the second half of the nineteenth century and the beginning of the twentieth century. In doing so, this contribution aims to identify the major themes that come into play in texts preceding descriptions of African languages.

Introduction Dans la lignée des ouvrages pionniers de Gérard Genette, Palimpsestes (1982) et Seuils (1987), de nombreuses études se sont attachées aux discours paratextuels, en particulier dans le domaine de l’analyse littéraire. En revanche, les études ciblées sur le fonctionnement des paratextes dans les ouvrages (méta-)linguistiques sont plus rares et privilégient pour la plupart le discours métadictionnairique1. Comme l’a signalé Francœur (2005: 131) dans son étude sur le discours préfaciel des dictionnaires monolingues français, les textes introduisant un ouvrage linguistique constituent «un vaste et riche territoire encore peu défriché». Toutefois, un autre corpus préfaciel nous paraît encore plus négligé: celui des ouvrages grammatico-lexicographiques. C’est encore plus vrai des ouvrages multilingues, et notamment de ceux qui, en contexte colonial, portaient sur des langues africaines. 1 Concernant le discours métadictionnairique français, voir Collinot (1985), Grimaldi (1993), Quemada (1997), Barsi (2003), Francœur (2005) et, dans le contexte colonial, Calhoun (2017). Sur les paratextes des grammaires, voir McLelland (2011), Fernández Martínez (2013) et Yáñez-Bouza (2017).

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Bien qu’une littérature croissante traite de l’histoire de la linguistique africaniste dans ce contexte, et plus particulièrement de l’histoire de la linguistique «missionnaire» en Afrique, ces études ont tendance à se focaliser sur des questions d’ordre méthodologique ou théorique (les enjeux de la transcription, le métalangage employé, etc.) en privilégiant le texte, par opposition au paratexte2. En conséquence, ils ne proposent guère d’étudier les discours encadrant les descriptions de ces langues, et permettent encore moins d’appréhender leur diversité. Les courts textes d’introduction qui se trouvent en tête d’une grammaire présentent cependant un intérêt singulier: ils nous renseignent sur la spécificité du projet proprement grammaticographique du missionnaire et sur ses efforts pour se positionner par rapport aux difficultés à cibler le lexique et la structure d’une langue non-indo-européenne à tradition orale, ainsi qu’à ses responsabilités en tant que religieux. Cette étude vise à donner une vue d’ensemble du discours préfaciel «missionnaire» tourné vers les langues étrangères d’Afrique, dites «exotiques», qui est avant tout un discours colonial à situer au XIXe siècle et au début du XXe siècle. Il s’agit d’interroger les grandes thématiques, les pratiques sociodiscursives, ainsi que les diverses attitudes langagières (les postures intra- et inter-linguistiques, les points de vue sur la langue et sur ses locuteurs) qui traversent le paratexte de ces sources. Le corpus, établi en regroupant une dizaine de grammaires rédigées en français par des missionnaires en pleine période coloniale, permettra d’éclaircir les contributions particulières que la tradition cléricale ou «missionnaire» apporte au développement du discours préfaciel métalinguistique d’expression française3. Repères historiques Il importe, à ce stade, de faire quelques remarques préalables concernant le contexte historique et la nature des documents sur lesquels se fonde la présente étude. Bonvini (1996: 129) subdivise la «découverte» progressive du continent africain par les Européens en quatre phases majeures: 2 Voir les études de Fabian (1984; 1986) et de Calvet (1974); pour des études plus récentes, voir Irvine (1993; 2008), Errington (2001; 2007), Van den Avenne (2012a; 2012b; 2015; 2017). 3 Cette étude s’inscrit donc dans l’historiographie de la linguistique missionnaire. Pour des états de l’art récents, voir Zwartjes (2012) et Ridruejo (2014). Ce genre d’approche vise également à situer le développement progressif des connaissances sur les langues africaines dans le contexte de l’évolution des sciences du langage (Swiggers 1997).

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1. La phase catholique, et plus particulièrement portugaise (XVIeXVIIIe siècles) 2. La phase protestante et anglo-allemande (XIXe siècle) 3. La phase coloniale (1880-1960) 4. La phase postcoloniale (à partir de 1960) Notre étude s’attache aux témoignages provenant des phases (2) et (3). Ces phases recouvrent l’approche comparative du XIXe siècle — qui se caractérisait par des tentatives de classement selon des critères généalogiques, typologiques ou géographiques (Meillet 1925) — et l’approche descriptive du XXe siècle, exemplifiée par Bloomfield (Perrot 2010). En France, le XIXe siècle et les débuts du XXe siècle sont également marqués par l’épanouissement de l’école de linguistique naturaliste (Desmet 1996). Quoique la linguistique africaine ne semble pas avoir été explicitement inscrite dans les mouvances de cette école, on peut supposer des liens entre les tendances classificatoires et hiérarchisantes de cette dernière et les premières descriptions en français des langues d’Afrique, étant donné que celles-ci se caractérisent par l’«immixtion» de considérations anthropologiques et de modèles biologiques (Bonvini 2007). Précisons que ce n’est qu’au milieu du XXe siècle que des classements proprement linguistiques des langues africaines ont vu le jour (Greenberg 1955; 1963)4. Présentation des sources primaires Notre corpus comprend des ouvrages qui, pour la plupart, relèvent de ce que l’on appelle généralement des «grammaires descriptives». Rappelons avec Blommaert (2006: 25) que ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que le genre de l’esquisse grammaticale (notons qu’il s’agit bien de la technique de «structural sketch» et non pas d’un titre choisi par modestie) devient un modèle de référence5. Nous nous occupons cependant d’une phase antérieure à celle-ci, qui se caractérise par des catégories génériques moins stables et parfois hybrides: à cette époque, l’étiquette grammaire pouvait en effet revêtir une pluralité de 4 Parmi les études visant à donner un aperçu de l’histoire de la linguistique africaine sur la longue durée, on peut mentionner Cole (1971), Thomas – Behaghel (1980), Bonvini (1996; 2007) et Doneux (2003). 5 Pour mémoire, l’esquisse grammaticale est née au Congo Belge des recherches linguistiques menées sur les dialectes swahilis au Congo belge; comme le signale Blommaert (2006) elle est caractérisée par une structure «canonique», plus ou moins fixe.

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formes. Sans prétendre fournir un relevé exhaustif des paratextes ouvrant des descriptions coloniales des langues africaines, il nous semble toutefois possible de réunir un échantillon représentatif de préfaces d’ouvrages grammaticaux rédigés par les missionnaires français pendant la période comprise entre 1850 et 1930. Notre corpus comprend ainsi les textes suivants: Grammaires PUBLICATION 1858 1872 1873 1869 1885 1886 1889 1899 1909 1927

AUTEUR6 Boilat (S) Ailloud (J) Le Berre (S) Kobès (S) Delaunay (PB) Causseque (J) Visseq (S) Ganot (S) Sacleux (S) Delaunay (PB)

LANGUE wolof malgache pongoué wolof kiswahili malgache fiot igbo kiswahili kiswahili

Principaux axes thématiques abordés dans le discours préfaciel À la lumière des considérations qui précèdent, nous nous proposons d’envisager les préfaces de notre corpus selon les axes et pistes d’analyses suivants, reflétant cinq thématiques dominantes des discours missionnaires africanistes7. Le discours préfaciel missionnaire africaniste repose notamment sur cinq thèmes dominants: 1. La piste langagière: identification de la langue-cible, choix d’un (ou de plusieurs) variantes et justification de ce choix, description de la communauté linguistique. 2. La piste méthodologique: explicitation de la structuration de l’ouvrage et de ses fondements théoriques, démarche analytique adoptée et ses enjeux, innovations proposées. 3. La piste intertextuelle: prise de position par rapport aux sources antérieures et aux collaborateurs. 4. La piste religieuse: visée culturelle, humanitaire et confessionnelle, expression d’un prosélytisme religieux. 5. La piste rhétorique: recours aux topoi et aux conventions discursives (excusatio), surtout en vue de préparer la réception de l’ouvrage. 6 S — Congrégation du Saint-Esprit et du Saint-Cœur de Marie (spiritains); J — Compagnie de Jésus (jésuites); PB — Pères Blancs. 7 Nous nous inspirons de la démarche «thématique» adoptée par Francœur (2005).

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Nous parcourrons par la suite des exemples représentatifs issus de ces préfaces afin d’en esquisser les caractéristiques majeures. Dans un dernier temps, afin de décrire le projet des missionnaires-grammairiens dans une perspective plus large, nous proposerons quelques remarques synthétiques concernant d’une part la conception de leur travail, et d’autre part, la posture «interlinguistique» véhiculée par leurs préfaces. La piste langagière L’objectif premier des textes liminaires aux grammaires est d’identifier la langue ou les langues qui sont ensuite présentées. En principe, les préfaciers signalent brièvement la langue ou le dialecte8 en question, ordinairement tout au début ou plus rarement à la fin de la préface, et ce, souvent grâce à des repères géographiques. C’est par exemple ce que fait Causseque dans sa Grammaire malgache (1886): Le dialecte qui fait l’objet de cette grammaire est celui de la province d’Imerins. Il est parlé par près de deux millions de Malgaches et il est compris par tous les autres. On l’appelle généralement le dialecte Hova. (Causseque 1886: I-II)

Dans l’ensemble, on constate trois critères de répartition de la languecible ou de ses dialectes, à savoir: les dimensions GÉOGRAPHIQUE, COMPARATIVE et ANTHROPOLOGIQUE. L’orientation GÉOGRAPHIQUE consiste à établir les limites de «l’aire» ou du «berceau» de la langue-cible ainsi que la position régionale de ses différents parlers. Pour ce faire, on a recours tantôt à des coordonnées, tantôt à des repères géologiques (rives, côtes, fleuves, etc.) ou toponymiques. La visée COMPARATIVE part quant à elle des caractéristiques de la langue-cible pour la situer par rapport à d’autres langues. Enfin, la dimension ANTHROPOLOGIQUE propose des commentaires sur divers aspects de la communauté linguistique en question. Considérons par exemple la préface de la Grammaire des dialectes swahilis (1909) de Sacleux, où cette classification est particulièrement évidente, l’ambition de l’ouvrage étant d’offrir des critères de différenciation typologiques de ces dialectes. L’introduction est divisée en cinq parties, dont chacune est consacrée à l’identification de certaines particularités de la langue-cible afin d’en préparer la description. La première 8 Remarquons avec Van Rooy (2020) que la distinction entre les notions «langue» et «dialecte» n’est pas du tout une évidence. Les missionnaires utilisent souvent indifféremment les termes langue et dialecte pour désigner la variété linguistique en question.

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partie introduit la langue-cible sous l’angle GÉOGRAPHIQUE: elle décrit avec précision l’étendue du «pays swahili», identifie «le berceau de la race», énumère les régions où ses dialectes sont parlés et fait mention des zones de «son influence […] au-delà de ses étroites limites» (VII-VIII). Les deux parties suivantes portent sur la dimension COMPARATIVE en établissant une description des différents dialectes de la langue, de leurs différences majeures, et des similitudes qu’ils présentent par rapport à d’autres langues bantoues (XI). Le préfacier développe ensuite une vertigineuse histoire des kiswahili allant de la «période préhistorique» (XI-XIII) à la période anglo-allemande, jusqu’au XIXe siècle (XXI-XXII). La fin de la préface approfondit alors la dimension ANTHROPOLOGIQUE en commentant les us et coutumes de la communauté linguistique: leurs pratiques judiciaires, la circoncision, l’usage du tabac, le statut de la femme, la structure des maisons, etc. (XXIII-XXV). Dans la plupart des cas, le préfacier se limite à l’examen d’une ou deux des dimensions qui entrent en jeu dans l’identification de la langue cible. La préface de Kobès par exemple ne retient que la dimension GÉOGRAPHIQUE (un paragraphe destiné à cerner les bornes de la langue-cible), tandis que la préface de Le Berre se focalise sur la dimension COMPARATIVE en opposant la langue-cible à «nos langues d’Europe», aux «idiomes de l’Afrique» et aux «langues orientales» (III). Il apparaît que les préfaciers privilégient surtout ces dernières dimensions: ils circonscrivent l’étendue de la langue-cible puis établissent ses ressemblances ou différences avec la famille linguistique sous-jacente. Puisqu’en contexte colonial les préfaciers visent à offrir un aperçu d’une communauté linguistique, et non uniquement d’une langue, ils ont recours à des éléments ethnographiques naturellement absents du discours métalinguistique de la métropole. La piste méthodologique Dans le discours métalinguistique «missionnaire», les préfaciers accordent une place prépondérante à l’explicitation du contenu et de l’organisation de l’ouvrage dans le discours métagrammaticographique9. Cette tendance s’explique par plusieurs faits. Notons d’abord que certains de ces ouvrages sont dépourvus de table des matières, ce qui rend un bref aperçu de leur structure souhaitable pour en orienter et faciliter la lecture. 9 Dans les vocabulaires et dictionnaires, par contre, on semble tenir pour acquis l’ordre alphabétique, ne voulant apparemment pas trop insister sur la macrostructure de l’ouvrage.

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Il faut également souligner qu’à l’époque, le contenu et l’organisation des grammaires des langues africaines ne relevaient pas nécessairement de l’évidence, malgré l’existence de modèles préalables (cf. Blommaert 2006). Certes, en France, la tradition latiniste fournissait des repères quant à l’organisation thématique et hiérarchique d’une grammaire, mais cette tradition ne prévoyait souvent pas de catégories suffisantes pour cerner les systèmes grammaticaux des langues africaines. Ainsi, l’aperçu fourni par l’auteur dans son texte d’introduction est révélateur de la démarche analytique adoptée: il permet au missionnaire d’expliciter sa méthodologie, d’insister sur les innovations qu’il propose, et de justifier la structuration de son ouvrage. Dans la grammaire ibo de Ganot (1899) par exemple, l’organisation de l’ouvrage occupe même une section paratextuelle distincte, appelée «Division», dans laquelle l’auteur nous fournit une série d’informations qui concernent non seulement la structure hiérarchique de la grammaire, mais aussi les avantages du métalangage qu’il utilise10. Cette pratique contraste avec celle des autres grammairiens, qui ne présentent pas ces considérations dans un paratexte spécifique, mais les intègrent directement à leur préface, à l’image de Le Berre: On y trouve exposé tout d’abord, en autant de chapitres distincts, ce qui a trait à chacune des parties du discours: noms, adjectifs, pronoms, verbes, etc., considérés en eux-mêmes, dans leurs variations, ou modifications diverses. Puis, dans un chapitre supplémentaire, sont ajoutées différentes notions qui complètent les données précédemment exposées, sur chacune des parties déjà traitées. Quant à une syntaxe proprement dite, l’auteur n’a pas cru devoir en faire une partie distincte; mais les règles […] ont été réparties à propos dans tout le corps de l’ouvrage. (Le Berre 1873: I-II)

D’autres auteurs se montrent plus succincts, à l’image de Visseq (1889: IV) dans la préface de la grammaire fiote: «Cette grammaire se divise en trois parties: — la première contient les éléments de la langue du Congo; — la deuxième contient la syntaxe; — la troisième renferme ce qu’on appelle la méthode». Souvent, l’exposition de l’organisation de la grammaire représente l’occasion d’insister sur ses innovations méthodologiques. Il est ainsi courant de prendre position vis-à-vis de la tradition grammaticographique préalable, comme en témoigne cet extrait de la préface de Kobès:

10 Sur l’histoire du métalangage linguistique, voir plusieurs études de Pierre Swiggers (1998; 2010; 2011).

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Nous avons conservé la division ordinaire des parties du discours et leur dénomination technique. Mais il nous a fallu modifier la signification de quelques termes. Ainsi, le volof n’ayant point d’adjectifs qualificatifs, nous avons classé sous la dénomination d’adjectif tout mot qui accompagne le nom et le détermine, par conséquent l’article. (Kobès 1869: IV-V)

L’auteur prend ici le soin de préciser les modifications qu’il a effectuées sur le plan du métalangage adopté. Dans la préface d’une grammaire anonyme du kiswahili — traditionnellement attribuée au Père Delaunay — on constate une stratégie similaire, articulant une macrostructure plutôt conventionnelle (une première section sur les parties du discours et une seconde sur les règles de syntaxe) à l’exposition des innovations proposées (notamment l’inclusion en bas de page d’une série d’exercices correspondant aux règles présentées) (Delaunay 1885: 1)11. Afin de justifier la structuration de son ouvrage, et d’après les principes de la grammaire générale, Causseque (1886: I) rapproche la structura de la methodos. Il affirme répondre par-là aux besoins des apprenants: [J]’ai suivi le plan de la grammaire générale et cela pour deux raisons: premièrement, par cette méthode, nos élèves malgaches seront mieux initiés à l’étude de la langue française; en second lieu, il m’a semblé que mes compatriotes seraient bien aises de trouver les manières traitées dans le même ordre que dans leur propre langue.

En ce sens, ces considérations ne répondent pas seulement à un simple souci pédagogique (c.-à-d. faciliter la lecture) mais aussi à un besoin d’ajustement entre des questions d’ordre théorique et les fondements méthodologiques. Il représente donc un lieu privilégié pour déduire la conception globale de la structure de la langue-cible. La piste intertextuelle Tout discours paratextuel est à situer dans le sillage d’autres éditions et d’autres tentatives de description; les préfaciers missionnaires évoquent parfois explicitement une filiation textuelle. En abordant l’étude d’une langue africaine, les missionnaires font également renvoi au répertoire académique. Cette référence s’inscrit au sein d’une tradition de description linguistique, témoignant de la transmission du savoir entre les missionnaires. Ce rappel des sources antérieures semble constituer un passage 11 La caractéristique de cette préface est de présenter une esquisse des conventions de transcription ainsi que des notes sur certaines particularités graphiques et phonétiques au lieu d’en faire un paratexte distinct.

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presque obligé du discours préfaciel, dont la fonction est notamment de signaler l’appartenance à une tradition ou son rejet. Par exemple, en renvoyant aux grammaires composées par les pères Webber, Ailloud et Basilide, Causseque (1886: II) se montre particulièrement redevable envers ses sources, qu’il considère comme des «trésors laissés par ces écrivains remarquables»; plus tard, il qualifie ces grammairiens de «maîtres vénérés». Pour sa part, l’Abbé Boilat (1858: I-IV) se réfère explicitement à ses précurseurs, commençant la préface de sa Grammaire de la langue woloffe par une citation du baron Roger (un haut fonctionnaire qui a effectué l’une des premières études en français sur le wolof) et renvoyant d’ailleurs à plusieurs reprises à ses Recherches philosophiques sur la langue oulofe (1829) ainsi qu’aux travaux de Jean Dard (1825; 1826)12. Cependant, le cas opposé, dans lequel l’auteur vise plutôt à rompre avec la tradition établie, existe aussi: le préfacier revendique alors une distance par rapport aux sources antérieures, en insistant sur leur insuffisance et, a contrario, sur la nouveauté de sa propre démarche. Tel est le cas de la préface de Visseq (1889: III), dans laquelle la nouveauté du travail en question est soulignée tout en regrettant le manque de sources antérieures et en critiquant leurs limites, à l’image des Principiationes d’un père capucin, un traité jugé «très incomplet» et fort vieilli. De façon similaire, la préface de la grammaire igbo de Ganot (1899) s’ouvre sur un renvoi au «premier livre de ce genre», à savoir une «petite grammaire» rédigée en anglais par J. F. Schönn, pour énumérer ses insuffisances ainsi que les écueils de sa démarche: selon Ganot, la grammaire de Schönn «ne renferme que des appréciations générales» et ses règles sont «plus ou moins hasardées». L’auteur se montre toutefois plus conciliant envers ses «confrères», et avoue qu’il s’est «dirigé d’après les études […] du R. P. Lutz, du R. P. Lécuyer, et sur tout du R. P. Pawlas» (Ganot 1899: 1). À l’inverse, la préface du père Le Berre occulte en grande partie la présence de modèles: il passe sous silence ses sources en insistant sur le fait que sa propre description du pongouée est «jusqu’ici le travail le plus complet qui ait été entrepris et réalisé sur cet idiome» (Le Berre 1873: I). Les préfaciers renvoient non seulement aux ressources textuelles qui leur servent d’appui, mais ils évoquent également leurs principaux collaborateurs, en précisant la nature de leur contribution. Les grammaires provenant de ce type sont évidemment le résultat d’une collaboration 12 La grammaire de Boilat présente la singularité d’avoir été rédigée par un locuteur natif, né à Saint-Louis d’un père français et d’une mère signare, et éduqué en France.

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intense, souvent (très) asymétrique, entre le missionnaire et son (ses) informateur(s) indigène(s). Cependant, comme l’a signalé Van den Avenne (2012a: 123), les informateurs ne sont presque jamais identifiés de façon précise dans ces ouvrages, qui les désignent simplement par l’expression métonymique «la bouche même des indigènes». Certains préfaciers nient même l’apport des autochtones, comme le fait Ganot (1899: 2): «Ces notions grammaticales ont demandé de longues et laborieuses recherches, et ne sont pas le fruit du travail des indigènes». Le renvoi explicite à l’indigène informateur, à ses compétences linguistiques et à son rôle dans la réalisation de l’ouvrage grammatical demeure exceptionnel; citons tout de même l’exemple d’une grammaire kiswahili: «Le fils du gouverneur d’Oujiji, qui connaît bien sa langue, s’est mis à notre disposition, et nous a donné tous les renseignements dont nous avons eu besoin» (Delaunay 1885: 1). La critique s’attend à ce que l’on accorde une place importante à ces voix subalternes non simplement pour les réhabiliter mais pour les (ré)inscrire dans le discours allochtone sur les langues africaines et dans l’évolution de la linguistique de terrain. Compte tenu de la diversité des postures intertextuelles (et interpersonnelles) véhiculées par la préface, il convient de dresser une typologie des différentes approches à l’égard de la tradition grammaticographique: 1. 2. 3. 4. 5.

Occultation des traces d’une filiation; Renvoi à une forte tradition antérieure; Plainte de l’absence (totale ou partielle) d’une tradition antérieure; Nécessité de corriger et d’approfondir les travaux précédents; Rejet radical des solutions traditionnelles, et insistance complémentaire sur l’originalité de l’ouvrage en question; 6. Adoption d’une démarche ahistorique détachée de toute tradition ou filiation. La piste religieuse Afin de susciter l’intérêt du lecteur, le discours préfaciel insiste parfois sur l’importance — morale, sociale, commerciale ou scientifique — de son objet. En ce qui concerne les préfaces dites «missionnaires», ce discours axiologique investit souvent le travail grammatical du missionnaire d’une importance morale et religieuse. Il n’est donc guère surprenant de retrouver dans notre corpus un véritable prosélytisme13. Citons par

13 Comme l’a signalé Blommaert (2006), on considérait les ouvrages purement lexicographiques, ainsi que les catéchismes ou les recueils de petits textes indigènes, comme

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exemple les toutes premières phrases de la grammaire du wolof de Kobès qui inscrivent le travail du grammairien sous le signe de l’Évangile: L’apostolat catholique s’exerce par la prière et la prédication. […] La prédication exige, dans le prédicateur, la connaissance de l’idiome du peuple qu’il veut évangéliser. […] C’est l’unique raison que nous a fait entreprendre l’étude de la Langue volofe dès notre arrivé en mission au mois de mars 1849. (Kobès 1869: 1)

De façon similaire, Visseq (1889: IV) associe son ouvrage non seulement à l’Évangile, mais également à une mission civilisatrice, en caractérisant sa grammaire comme «un moyen de propager plus activement la religion catholique dans cette partie de l’Afrique et d’y faire pénétrer la véritable civilisation». Cette expression d’un prosélytisme chrétien revêt aussi d’autres formes discursives, comme celle d’un envoi sous forme d’acte de bonne foi. On constate que le préfacier missionnaire place souvent son ouvrage sous la protection ou le patronage de divers(e)s saint(e)s en guise de conclusion: Avec la protection de St. Joseph, à qui j’ai confié tout spécialement le soin de diriger mes humbles recherches, j’espère néanmoins les mener à bonne fin. (Ganot 1899: 2)

Ces invocations plus ou moins stéréotypées s’expriment par le biais du subjonctif et tiennent donc du vœu ou de la prière: Puisse cet ouvrage, tout imparfait qu’il est […] puisse-t-il répondre à notre désir d’être utile! […] Puisse-t-il seconder les impatiences de leur zèle en les aidant plus promptement et plus efficacement à étendre de vive voix et par écrit le règne de J.-C. N.S.! Nous l’avons mis spécialement sous les auspices de l’Immaculée Mère de Dieu. (Ailloud 1872: III)

La préface de la grammaire du pongoué de Le Berre (1873: III-IV) accorde un rôle encore plus important à l’expression d’un prosélytisme. Le dernier paragraphe de sa préface est reproduit ci-dessous: En terminant ces observations, l’auteur se fait un religieux devoir de placer ce modeste travail sous les auspices du divin Esprit et la protection du Cœur immaculé de Marie. Puisse-t-il, sous l’auguste patronage de la Reine du Ciel, aider en particulier le missionnaire dans ses labeurs apostoliques, en lui rendant plus facile l’étude d’une langue qui lui est nécessaire. étant des travaux importants mais «auxiliaires»; c’était la grammaire, plutôt que ces autres ouvrages, qui permettait à l’Européen d’entrer en contact avec la communauté linguistique, et par là, d’évangéliser.

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Il contribuera de la sorte à une extension plus grande du christianisme, tout en favorisant aussi les progrès de la vraie civilisation, celle que l’Évangile a toujours propagé dans le monde avec les lumières de notre sainte Foi.

Les préfaces rédigées par des missionnaires, malgré leurs différences confessionnelles, semblent donc présenter une grande unité quant à l’expression du prosélytisme. La piste rhétorique Le discours préfaciel sert, en dernier lieu, à préparer la réception de l’ouvrage en anticipant les éventuelles critiques. On constate notamment dans notre corpus une espèce d’excusatio propter infirmitatem, un topos de la rhétorique ancienne qui consiste à admettre la persistance de quelques imperfections dans l’ouvrage (p. ex. Ailloud 1872: III, Ganot 1899: 2) ou à avouer «une incapacité à traiter le sujet avec tout le talent nécessaire» (Genette 1987: 139). Citons un exemple représentatif issu de la grammaire de Kobès: Nous savons que notre travail n’est pas parfait et nous sommes disposé à le perfectionner avec le concours du lecteur bienveillant qui voudra bien nous soumettre ses observations. (Kobès 1869: VI)

D’une façon similaire, Causseque (1886: 1) invite les lecteurs à apporter des «corrections» qui «seront acceptées avec reconnaissance». Il s’agit en effet d’une prétention de modestie et de non-exhaustivité qui prend souvent la forme d’une litote à valeur concessive (p.ex. «Si cet essai a quelque mérite […]», Causseque 1886: 2). L’excusatio touche souvent aux processus d’élaboration de l’ouvrage, et à ce titre évoque certains aspects du travail grammaticologique, en particulier son ampleur et sa difficulté. À titre d’exemple, Ganot (1899: 2) fait ainsi allusion aux «longues et laborieuses recherches» qui ont donné naissance à son ouvrage tandis que Le Berre insiste sur ses responsabilités de religieux afin d’exhorter le lecteur à «se montrer indulgent» face aux inexactitudes de sa grammaire: Cette œuvre, modeste sans doute, est le fruit d’une longue et patiente étude […]. On comprendra aisément les difficultés que devait rencontrer un semblable travail, surtout avec le peu de loisir que laisse au missionnaire le soin d’un laborieux ministère. Aussi voudra-t-on bien se montrer indulgent, si cet ouvrage nouveau présente des imperfections ou des lacunes. (Le Berre 1873: I)

Le recours aux topoi de la rhétorique ancienne, tel que l’excusatio, permet à l’auteur de prévenir les critiques en concédant — examen de

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conscience ou simple posture rhétorique — la nature provisoire de son travail et en pointant la nécessité d’une étude plus approfondie. Alternativement, cet aveu peut être interprété comme révélateur de la conscience aigüe des auteurs quant à leur rôle crucial dans la constitution d’un savoir sur les langues d’Afrique et du monde. C’est ce que semble suggérer Kobès, qui «os[e] espérer que [son travail] pourra, tel qu’il est, être profitable […] à la science linguistique» en général. Appeler des corrections et des améliorations revient à présenter les textes comme des œuvres ouvertes, collaboratives, et nécessairement provisoires, visant un raffinement progressif. La conception du travail du grammairien: un modèle d’«extraction» et l’approche «translinguistique» Comme nous l’avons signalé, c’est davantage dans les préfaces des grammaires que les missionnaires explicitent leur démarche analytique. Quoiqu’il reste évidemment à confirmer si le contenu de la préface annonce de façon cohérente et adéquate l’analyse grammaticale qui la suit, il suffit parfois de consulter les premières observations de l’introduction pour se rendre compte que le grammairien d’une langue africaine «place d’emblée la description de la langue sous le signe de la comparaison, mais également du manque» (Van den Avenne 2012b: 256). À cet égard, on peut caractériser les préfaces examinées comme instaurant une démarche «translinguistique» (cf. Colombat 1999; Van den Avenne 2012b). L’approche translinguistique prend la structure de la langue française comme point de départ pour ensuite aller vers la languecible, au lieu d’observer le système étranger pour lui-même. L’approche translinguistique expose le lexique et la grammaire de la langue cible en se référant aux catégories et aux termes de la langue de description, à savoir le français. Adopter une posture translinguistique implique que la systématicité de la description grammaticale repose sur les structures de la langue source et non pas sur celles de la langue cible — une démarche dénommée squinting-grammar par Otto Jespersen (2015 [1933]: 345) dans le contexte de la grammatographie anglophone. Considérons ici quelques exemples montrant à quel point la démarche translinguistique pourrait se lire en filigrane dans le discours préfaciel de notre corpus. Nous nous pencherons sur une métaphore qui nous semble particulièrement révélatrice et que nous retrouvons dans plusieurs préfaces comme un moyen de connoter le travail du grammairien. Plusieurs missionnaires envisagent la description d’une langue africaine comme

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un procédé d’extraction (ex-trahere) au cours duquel le grammairien se sert de la langue-source comme un outil, ou plus précisément comme une grille d’analyse, pour passer au crible les données de la langue cible. La métaphore, lieu commun des préfaces de notre corpus, nous paraît particulièrement révélatrice du travail des grammairiens. Examinons en premier lieu un extrait issu de la grammaire du wolof de Kobès (1869: IV)14. Dans sa préface, le missionnaire rapproche métaphoriquement le travail du grammairien d’une langue «exotique» à celui du mineur: Nous dirons seulement que nous avons fait le travail d’un mineur, qui ayant découvert une mine précieuse, a fouillé, déterré, étalé, classé, collationné les trésors qu’il a trouvés enfouis. Le trésor, la variété des bijoux, leur nouveauté, leur étrangeté, sont des choses entièrement préexistantes au travail du mineur. La fouille, l’étalage, le classement seuls sont de son fait. Lorsque ses bijoux ressemblent à d’autres déjà connus, il leur assigne des noms connus; quand il découvre un bijou inconnu, il lui assigne une dénomination nouvelle. C’est ce que nous avons fait pour la Langue volofe. Nous avons étalé la totalité de ses usages quant aux sons, aux mots et aux propositions, et nous les avons distingués et classés. Aux choses connues nous avons donné les noms connus, aux choses nouvelles des noms nouveaux. Nous avons trouvé la grammaire préexistante de la langue et nous avons mis au jour cette existence cachée jusqu’ici.

Cette métaphore livre l’image d’un système grammatical à la fois précieux à exhumer, qui ne peut être atteint que par les efforts classificatoires du missionnaire15. D’après Kobès, en effet, le travail du grammairien réside dans la découverte progressive de «la grammaire préexistante» d’une langue, en dévoilant son «existence cachée» et en éclairant sa structure. Nous retrouvons une allégation analogue, et qui exploite le même champ lexical, dans la préface de la grammaire malgache du père Ailloud (1872: I): [N]ous avons essayé d’extraire ces règles qui se trouvaient enfouies dans le langage comme dans une riche carrière, et nous nous sommes proposés d’en faire un recueil. […] À mesure qu’elles se découvraient, nous les avons placées d’après l’ordre de classification généralement suivi dans les grammaires grecques ou latines.

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Pour une étude approfondie de cette grammaire, voir Cissé (2005). Dans la préface de sa Grammaire Ibo, Ganot (1899) fait une remarque parallèle, et marquée par un fort racisme linguistique, en insistant sur le fait que le labeur intellectuel exigé par la rédaction d’une grammaire dépasse les capacités des indigènes: «Si intelligent soit-il, en effet, le noir n’est pas à même de formuler les règles auxquelles est assujetti son langage. Il ignore même si ces règles existent». 15

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Comme ce fut le cas chez Kobès, la conception du travail grammaticographique s’exprime par le biais d’une métaphore minéralogique: le missionnaire parvient à «extraire» les «règles qui se trouvaient enfouies dans le langage comme dans une riche carrière»; il en fait un recueil dont l’organisation est calquée sur une tradition grammaticale grécolatine. Le discours tenu par les linguistes générativistes de nos jours est comparable sur ce point: le travail des grammairiens (et éventuellement celui des linguistes générativistes eux-mêmes) consiste à dégager les règles abstraites que le locuteur normal maîtrise sans en être conscient. Malgré tout, on peut relever des différences majeures entre ces deux ordres de discours. Alors que le discours générativiste met l’accent sur un système «caché», inné et universellement partagé, permettant l’analyse et la production des structures langagières observables, le discours missionnaire est marqué par un racisme linguistique supposant la supériorité des connaissances métalinguistiques des missionnaires, à la différence de «l’indigène», ainsi que par une démarche analytique (à savoir, l’approche translinguistique) qui privilège les structures grammaticales de la languesource. En outre, le travail du mineur décrit par Kobès et par Ailloud — c’est-à-dire la fouille puis la classification des «bijoux» grammaticaux — s’oriente toujours vers un système de classification préalablement établi: c’est davantage grâce aux outils fournis par la tradition grammaticale française et gréco-latine que l’on dévoile le système caché et qu’on voudrait le rendre compréhensible. Conclusions Cette étude s’est penchée sur des paratextes des grammaires de langues africaines rédigées en français à l’époque coloniale, afin d’esquisser les caractéristiques de leurs discours préfaciels. Inspirés par la démarche de Francœur (2005), nous avons proposé cinq pistes qui voudraient rendre compte des principaux thèmes abordés dans le discours préfaciel, à savoir les pistes langagière, méthodologique, intertextuelle, religieuse et rhétorique. Genette considérait les textes liminaires comme des lieux complexes de transition et de négociation dans lesquels auteurs et lecteurs font face à la complexité de leur projet. L’exemple de ces préfaces missionnaires prolonge cette réflexion, en présentant la construction d’une voix auctoriale dans les marges, mais dont l’écho traverse le corps de l’ouvrage dans sa totalité. Une préface, en effet, c’est avant tout un moyen d’influencer et de conditionner le lecteur, c’est-à-dire de donner «une certaine direction à la lecture» (Leiner 1990: 118-119).

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A NON-TRADITIONAL GRAMMAR IN THE HISTORY OF LINGUISTIC THOUGHT: MENDES FRADIQUE’S GRAMMATICA PORTUGUEZA PELO METHODO CONFUSO (1927) Ronaldo BATISTA (Mackenzie Presbyterian University, CNPq1)

Abstract: This contribution focuses on Mendes Fradique’s 1927 Grammatica Portugueza pelo Methodo Confuso (Portuguese Grammar by the Confused Method), a non-canonical work in the history of Brazilian grammar. With this work, Fradique aimed at criticizing a tradition in grammatical teaching as part of a broader critique of Brazilian society in the first decades after the Proclamation of the Republic on November 15, 1889. Considering the ironic work by Mendes Fradique an example of a rupture in grammatical tradition, I also intend to discuss what is understood as continuity and discontinuity in the history of language studies.

Introduction This text studies an instance of rupture in the Brazilian grammatical tradition. Whereas its history has been predominantly told in terms of continuities, this article seeks to highlight a rupture by focusing on a particular grammar book written in the 1920s, which aims at ironically negating the usual ways of describing and teaching the Portuguese language. The analysis makes use of the concept of layers in the historiography of linguistics, as it has been put forward in several metahistoriographical studies by Pierre Swiggers (e.g. 2006; 2019)2.

1 Conselho Nacional de Desenvolvimento Científico e Tecnológico (National Council for Scientific and Technological Development). 2 By putting this analytical tool to use, I want to pay homage to Pierre Swiggers, my mentor during my stay in Leuven in 2016.

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Historical Continuities and Discontinuities This contribution adopts a dynamic approach to the study of history, in which traditions of language description alternate between successes and failures. Accordingly, it is possible to focus either on continuities (i.e. the establishment of traditions) or on discontinuities (i.e. theoretical and/or methodological ruptures). Thus, the historiographer can either identify recurrent phenomena throughout the history of language studies, or zoom in on historical periods marked by discontinuity of linguistic and grammatical analyses. Adopting the latter point of view, one can understand history as an alternating succession between continuities and discontinuities. More specifically, the development of diverse studies about language over time has made it possible for traditions of thought to take shape, in the sense that linguistic knowledge has been formed in distinct perspectives, congregating scholars, scientists, and grammarians in different groups and, consequently, promoting discussions over the maintenance of, or ruptures in, established ways of thinking. In this way, an axis of continuity is formed by furthering previous knowledge that has been validated in a certain field and which has received solid recognition from a group of researchers and scholars; in doing so, a tradition of thought is built. From a certain perspective, the history of grammar may be seen as a history of continuities. It is not by chance that the current denomination of grammatical tradition for a series of linguistic descriptions — normative or not — persists far and wide, in linguistic teaching and description (Swiggers 1997). These linguistic descriptions have given rise to what we call, for the present purpose, ‘Traditional Grammar’, a descriptive-analytical program of linguistic structures and phenomena that can claim a long history. There is also a complementary axis of discontinuity, in which difference, opposition and rupture, a break in the established order within a field and in programs of linguistic investigation prevail — a rupture denying what is known and established, manifested through critical questioning, developed in a rhetoric of dissatisfaction with particular theoretical assumptions and/or analytical procedures (Schlieben-Lange 1993). Hence, special attention should be paid to the rhetoric adopted by scholars, researchers, and — in this specific case — grammarians (Batista 2018; 2019). We will see how rhetorical choices can make it possible to understand knowledge through a social bias, as part of the historical process by which a field of study begins and develops.

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This article aims to analyze a special case of rupture by focusing on a peculiar Brazilian grammar from 1927, entitled Grammatica Portugueza pelo Methodo Confuso (Portuguese Grammar by the Confused Method), written by Mendes Fradique, who ironically denied the knowledge that had been considered valid in terms of grammatical description and analysis. As such, Fradique goes against Traditional Grammar, which had its roots in Greco-Roman antiquity and underwent subsequent alterations during what Auroux (1992) calls the “technological revolution of grammatization” — a process in the early modern period, in which many languages of the world started to be described according to a grammatical model developed for Classical Greek and Latin. Traditional Grammar tends to be accompanied by a persuasive rhetoric, highlighting its historical perenniality, both in scholarship and in broader society, especially the school context. This contribution will highlight an alternative grammatical discourse, which aims to criticize and deny the validity of this Traditional Grammar and its teaching modes. By examining Mendes Fradique’s grammar, this paper will show, firstly, how the ironic mirror of the “confused method” allows us to understand the emergence of specific language teaching methods and the production of didactic material at the beginning of the twentieth century. To this end, Mendes Fradique’s ironical “confused method” will be analyzed in relation to contemporary grammar books and didactic materials that were actually used for teaching at the time. Secondly, I will illustrate how the irony through parody and mockery can improve our understanding of the social function that grammar had in the school environment. The deconstruction through the “confused method” yields a view of the pedagogical culture around Traditional Grammar. The Brazilian Context of the 1920s, Mendes Fradique, and his Critical Irony The turn of the twentieth century and its first decades witnessed the growth of urban centers all over Brazil. With their new central avenues, giving place to the first automobiles, these centers changed the landscape and customs. These changes led the people of Brazil to believe that they were unique witnesses to progress in the early years of the Republic. Voice recordings and songs from phonographs brought life to machines that could speak and definitely led the country into technical progress and mechanical action (Lustosa 1993: 29).

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One of the novelties of this modern and rapidly developing world consisted in the discovery of the joke, of parody, laughter and the blague rise as a means of criticizing the old-fashioned aspects of the Republic, which perpetuated values and practices of elitist political dynamics, thus denying the new age. In this new social space, bohemians reacted by observing the world through the lenses of humor and caricature (Lustosa 1993). Along with caricaturists, columnists, writers, and journalists, who gathered in the coffee shops of the urban center, José Madeira de Freitas found his own place in Rio de Janeiro at the end of the 1910s. As author of caricatures, newspaper articles, humorous texts, he adopted the pseudonym “Mendes Fradique” and produced, among other works, three successful books based on social and political criticism full of irony and parody, employing what he styled the “confused method”: The History of Brazil by the Confused Method (1920), Outdoor Market — A National Anthology by the Confused Method (1923), and Portuguese Grammar by the Confused Method (1927)3. Far from following the traditional didactic discourse of a textbook teaching the Portuguese language, Mendes Fradique’s “confused method” was constructed entirely on an ironic line of parody which constantly subverts its genre. In so doing, it succeeded in performing an important critical function. Rather than being a real grammar, the book subverts the classical way of teaching language. The “confused method” holds up a disconcerting mirror, one that questions and criticizes a long-standing tradition of grammatical thought. This already begins with the cover, which depicts a scholar getting kicked by a horse and falling, metaphorically, from his established place in society, represented by a giant book, a symbolic image with powerful critical bias to the established knowledge.

3 “What the three books have in common, besides the subtitle ending ‘by the confused method’, is the fact that they are satire toward textbooks. They are caricatures of textbooks of the period, reproducing the traditional organization and format of the textbooks of each genre intended to be satirized. There is in those texts, more than in other books, an invasion of the editorial space through false information or displacement of facts, dates, characters, biographies, footnotes, prefaces, etc.” (Lustosa 1993: 111-112); “Mendes Fradique closes the titles of his three books with “by the confused method”. The formula, an expression taken from an article by João do Rio about administrative programs of our governments, or according to the author himself, following a methodology by Mr. Luís [sic] Delfino, is the key with which Mendes Fradique highlights his satirical intention before the public” (Lustosa 1993: 159). All translations from Portuguese are mine. See on this grammar also Kemmler (2012).

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Grammar and the Confused Method: Inverted Mirror and Implacable Criticism With the following words, Mendes Fradique introduced his grammatical proposal in 19274: Having brought into effect, as a rehearsal some years ago, the publishing of a series of textbooks, following Mr. Thomaz Delphino’s method, which is the Confused Method, I have verified, with no difficulty, the perfect adaptation of such method to my people and my race’s mentality. (Fradique n.d. [1927]: 5)5

Contrary to what the advertising text on the back cover announces in the Musa edition, it is hard to believe that Mendes Fradique’s proposal was just “a delicious pastime for whomever reads his work”, or that the author “wrote only with the intention of making people have fun”. This grammar by the “confused method” is part of a critical project that cannot be detached from its time of composition. The retrospective horizon to which we are guided by the grammatical parody reflects a period in which irony and blague were bargaining chips in the social turbulences of the day; these reflect a country still far from reaching the new social configuration hoped for by many after the end of the monarchy. With his parody, Mendes Fradique confronted a variety of grammatical discourses, materialized in different books that set the tone for Portuguese language study in the 1920s. His book offers an inverted mirror of the then-current grammar, since it subverts the traditional order. As such, the grammar by the “confused method” is virtually indistinguishable from its object of parody, as tweedledum and tweedledee. After an introduction already marked by irony, Mendes Fradique’s grammar offers 34 chapters, including: definitions of language and grammar; the division of grammar; phonology and alphabet; lexicology; word classification and morphosyntactic phenomena; syntax and sentence terms; syntactic figures; vices of the language; and pronoun placement. Hence, the table of contents provides the reader with traditional topics that are not so different from those found in grammar books of the period. Nevertheless, the “confused method”, when it is voiced, leads to subtle irony. 4 In this paper, I refer to the Musa edition. It does not have a publishing date, but we can infer that it was published at least some years after the 1927 and 1928 editions, since it is indicated that “it was published in 1928 by a renowned publishing house from Rio de Janeiro and sold out many years ago”. 5 The English translation does not reproduce the peculiar orthography of the Brazilian Portuguese of Mendes Fradique’s time.

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The text below (Fradique n.d. [1927]: 17) offers an example of a letterbased graphic play, giving rise to an ironic effect: F The letter F is, phonologically, a P with a hole, a P with a leakage. Example: Pneu [‘Tire’] If there is a hole, the sound becomes FFFFFFFFF

Fig. 1 — An excerpt of Chapter VIII, which deals with “Phonology”. Source: Fradique (n.d. [1927]: 35), personal collection (picture mine).

The introduction to lexicology airs a negative image of grammar teaching, which is to the present day undoubtedly still present in many social spheres: Lexicology is the most boring part of grammar: it studies word classification, as if this were necessary or even useful to the vital interests of the human species. Anyway, in this grammar thing, we share the opinion of that old wise Aleixo, who used to say: “If I were not the old Aleixo; / So that is how I find it, that is how I leave it …”. It is for this reason that we are going to waste some time on so-called lexicology. It classifies the words in 8 groups: noun, adjective, pronoun, verb, adverb, preposition, conjunction, interjection. (Fradique n.d. [1927]: 52-53)

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No referential commitment to the traditional metalanguage can be discerned in the following excerpt from the section on nominal inflection: OF DEGREE The noun varies in degree, giving the idea of augmentation in the augmentative, of dimunition in the diminutive; and of revelry in the pejorative. 1) The augmentative is formed with the ending -inho. (*) Ex.: Minho — mó grande [‘big millstone’] Fossinho — fossa granda (nasal) [‘snout, big nasal cavity’] 2) The diminutive is formed with the ending -ão. cartão — carta pequena [‘card — small letter’] cordão — corda pequena [‘string — small rope’] pontilhão — ponte pequena [‘small bridge’] limão — lima pequena [‘lemon — small lime’] The pejorative is formed with no restriction. (*) MILK CANDY — One liter of milk, 500 grams of sugar. Boil the milk until it is reduced to a half. Add the sugar. Keep mixing firmly until the bottom of the pan can be seen. Turn off the fire. Keep stirring until it starts getting sugared. Pour it onto a marble stone or a tray, and as soon as it gets cold, cut it into small squares6.

Fig. 2 — Photographic reproduction of Fradique (n.d. [1927]: 61). Source: personal collection (picture mine).

6 Unlike English, Portuguese has morphemes that indicate augmentative (-ão) and diminutive (-inho) degrees of nouns. However, Mendes Fradique ironically subverts the use of these morphemes, e.g. giving examples in which -ão stands for the diminutive and -inho for the augmentative.

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Mendes Fradique’s parody literally reproduces the form and style that were in vogue in the grammar texts of the period, yet the content is full of surprises, which are put to use to deny or invert the real genre value. Especially revealing are the footnotes, which introduce odd subjects such as food recipes. A footnote which is supposed to clarify the contrast between the augmentative and diminutive degrees turns out to explain the steps to make milk candy — a typical and popular Brazilian sweet (see Fig. 2). However, the text of his grammatical project provides us with real linguistic data from the time in which it was produced. Mendes Fradique’s parody in fact worked as a tool to access linguistic reality, becoming itself, for this reason, a document with the validity that it tried to negate. In the language employed by the author, we can notice some forms used in the 1920s. As such, the book itself constitutes a corpus for examining the informal language of the period. Mendes Fradique’s grammar closes with a well-known Brazilian debate, which had been raging since the end of the nineteenth century, about pronoun placement and the peculiarities of Brazilian Portuguese — but again, this is done in an undeniably comical and malicious vein: It is less difficult to place a subject in the Ministry of Treasure than a pronoun in its proper place. The pronouns have a hard time when managed by second-rate writers or totally mediocre ones. The pronoun, in Portuguese, is like garden grass — only the experts know how to plant it in the right place. (Fradique n.d. [1927]: 89-90)

Following the style of grammar composition from this period, Mendes Fradique also presents an anthology of literary texts — once again characterized by humor. The literary text is preceded by an introduction outlining the unusual way in which the different authors were selected: Castro Alves was a very serious case and does not deserve such things as biography, bibliography, and annexes7. In Brazil, anyone who does not thoroughly know Castro Alves’s personality should put a bullet through his head or go pitch rails for Light Electricity Company, sharp at noon on Rua Santo Christo. (Fradique n.d. [1927]: 109)

7 Antonio Frederico de Castro Alves (1847-1871) is considered by many to have been one of the most notable Brazilian poets. He is a poet not only of the Romantic period but also of Realism, by virtue of his political and social ideas, especially his opposition against slavery.

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Mendes Fradique’s Criticism: A Rupture with Grammatical Tradition As a genre, grammar is characterized both by its contents and by its style of composition. As such, it belongs to a broader genre, namely that of didactic writing. Only in late twentieth-century Brazil, grammar changed its configurations under the influence of linguistics. Up to this moment of rupture, Traditional Grammar persisted in the form of didactic compendia. The organization, writing, production, publishing, and adoption of teaching material reflects the application of Portuguese language studies in a school context (Soares 2004: 155). As such, the textbook reunites different spheres of practice, linking public policies, teaching plans and projects, the teacher, and, eventually, the students. Knowledge about the Portuguese language circulates in these spheres. At this crossroads, the textbook embodies a linguistic culture and popular views of how to teach a native language. Furthermore, although a grammar book in the first place serves the teaching-learning process, it ends up reaching other social spaces as it shapes the way speakers deal with their mother tongue. Beyond any doubt, traditional education for a long time has been distancing native speakers from their own language and education. Mendes Fradique’s mockery paints a negative picture of language teaching and the support and guidance given by grammar. In schools tailored to the intellectual and social elite of Brazil, a country still urbanizing and industrializing, native language teaching up to the 1940s had a traditional character, reproducing approaches to language established many years earlier. Based on the Greco-Latin framework, this kind of grammar promoted the standard norm, highlighting the ideal of writing and speaking well. This ideal was central to 1920s grammatical discussion and duly reflected in didactic manuals of the time, in which a systemic view on language prevailed. As a result, grammar offered aesthetic-stylistic guidelines in order to use Portuguese well, which had implications for the approach of texts. In a text dated 1939 and similar to Mendes Fradique’s discourse in its heavy tone of criticism, Rubem do Amaral reacts against formalized schematic discussions of language and its grammatical structure. In fact, Brazilian grammar teaching is displaced from its favorite acting locus, the school, to other public spheres, forming a kind of linguistic culture. This culture consists of the views that the users of a certain language — far from the academic perspective — hold about what it is to speak, write, and know Portuguese:

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Poor kids, they are fed up with rules that obstruct their brains, like a Turk’s trunk, and after five, seven years of toil and sacrifice, do not know how to speak, do not know how to write, do not know how to compose, do not know how to think or translate their thought orderly, clearly, and elegantly. This is so because the teachers of Portuguese behave exactly like a scatter-brained father who if he is to send his son to Rio or S. Paulo, buys a map of those cities and begins exposing it to the young man. The poor thing would have to know by heart the location of all streets and public squares of the cities, situating the main buildings, the train stations, the commercial stores, the streetcar and bus lines, the streets and mounts, the thousand and one natural and artificial geographical features. After five, seven years, the young man would know nothing about Rio or S. Paulo. Nonetheless, in a few weeks walking around, looking, watching, and taking notes, he would be able to be a guide in either city. Grammar is the plan of the language, good for an inquiry, worthless to transmit its knowledge. And Brazilian youngsters, instead of studying the language, are being forced to adjust the brain to an equipment that tortures them and that they hate. (Rubem do Amaral, “O ensino do português”, Revista da Academia Paulista de Letras, 2 (8), December 1939, pp. 48-51, cited in Pinto 1981: 418)

In other words, overthrowing grammar teaching was on the agenda of intellectuals like Rubem do Amaral and Mendes Fradique, who wrote texts filled with figurative and ironic language to support their cause. In the public debate of their time, they advocated a revision of language teaching, influenced, until the 1940s, by countries where teaching was based on (sub)disciplines such as historical grammar, philology, and dialectology. Fradique’s handbook offers an alternative to the homogeneity of traditional authoritative grammar, and displays an ironic discourse based on the negation of a grammatical approach. The definition of grammar and its purposes reveal this break in the instituted model, as it sets up the parody right at the beginning of the text according to the “confused method”: Grammar is the art of speaking and writing a language incorrectly. As grammarians assert, grammar is a set of rules based on the way a people usually speaks a language. Well, people always speak very badly, and write even worse; so it is no wonder that grammar is the art of speaking and writing a language incorrectly. (Fradique n.d. [1927]: 7)

This passage hints at a strikingly modern image of linguistic usage: the standard norm conveyed by grammar distances itself from popular everyday speech that makes a nation and its people unique. Naturally, such positioning is covert, expressed in a tone of mockery and irony, disapproving, as I have pointed out, the very discourse of authority that has always been intrinsic to grammatical compendia.

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Mendes Fradique disarticulates rather unsubtly and in clear pejorative terms the long-standing denomination art of grammar, in which art, originated from Greek τέχνη and adopted in Portuguese through the Latin calque ars, refers to technique and practical knowledge. It includes an attack on grammar itself, being detached, in this way, from its social function — neither technique, nor art, nor science: Art is everything that is able to cause emotion; but then, grammar bothers, bores, annoys, truncates the discourse, stiffens the sentence, mechanizes the expression, mummifies the idea, and does thousands of things more, although none of them can lead to emotion. Thus, grammar is not art. Summing up: art is the talent of those who have talent; grammar is the talent of those who do not have talent. Then, is grammar a science? It does not seem so. Science is the work of intelligence toward knowledge and simplification of phenomena; now, grammar, to begin with, is not a matter of intelligence because whoever is intelligent does not waste time with grammatical inflexibities. Besides that, grammar, instead of simplifying phenomena, complicates everything: speech, language, and all forms of uttering an idea. (Fradique n.d. [1927]: 8)

Grammar, then, is, for Fradique and his “confused method”, the ideal partner for a political institution that leads the country toward disorder and chaos. As much as the history of public institutions in Brazil results, in many aspects, in nothing — due to the mismatch between the governing elite and people’s needs — grammar, having been built in the ivory tower of the highest academic and elitist educators, sets up a sort of knowledge that leads one to nothing, because it is far from everyday language: “Grammar is then a kind of Republic in Brazil, which is there, without anyone really knowing what it is, not even why it has come to this land” (Fradique n.d. [1927]: 9). Addressing the components of a language, starting with the sounds and moving up to the syntactic structures, the confused method criticizes the Brazilian grammatical discourse of the first decades of the twentieth century. By presenting the parts of grammar as an inverted image, it questions current definitions of an organization model which had hardly been renewed.

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CHAPTER VII GRAMMAR DIVISION Grammar is divided into three parts: Phonology, Lexicology, and Syntax, which is the most fun of all. Phonology is the part of grammar in which sounds are studied. Lexicology patiently studies words. Syntax studies the structure of the sentence. Let us proceed accurately and sluggishly to the study of these three grammar parts because in the best scenario we will get to no results, but we will acquire a certain spontaneity and clarity of language.

Fig. 3 — Reproduction of an excerpt of chapter VII, in Fradique (n.d. [1927]). Source: personal collection (picture mine).

Not only syntactic diagrams, representing different logical relations between the words of a clause, but also other graphic representations, such as linguistic family trees, were retained by the “confused method”; nevertheless, they privileged a discourse absolutely distant from any grammatical approach. Mendes Fradique’s harsh criticism resulted in a mockery that did not leave any space for tradition to prosper: an example is the “rational formula” added in a footnote, showing ingredients for a “feijoada”, a typical Brazilian dish of African heritage. For the reader, it functions as a password: do the formalizations and attempts to tame the language with techniques and formulas not reveal their very emptiness? Hence one can fill in the diagrams and representations with anything, even a food recipe, exactly in a chapter in which, ironically, linguistic families are in focus — instead of trees dealing with mother tongues, linguistic trunks and branches, we find ingredients and the “empirical formula of a real feijoada”. Mendes Fradique uses his “confused method” to criticize philology, too, which guided many language-related studies in Brazil: “Language, in philology, is the vocal process through which human beings understand or misunderstand one another” (Fradique n.d. [1927]: 10). The biological vision of language in the nineteenth century and historical linguistics is especially considered in Fradique’s mocking definition of language, quite distant from what is demanded by grammatical writing:

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Fig. 4 — Footnote in Fradique (n.d. [1927]: 13), in the context of language families. Source: personal collection (picture mine). Tongue is a flat muscle, very movable, with one fixed end and the other one loose. And this is the great evil of humankind: if both ends were fixed, how many evils could have been avoided for humankind? But this is so in humans to have one of the ends loose that when nature operates a miracle and someone is born tongue-tied, there goes the child’s father as fast as he can to a doctor, in order to have the innocent’s tongue frenum cut. (Fradique n.d. [1927]: 9)

Developing his critical project in a parodic and ironic tone, Mendes Fradique revealed how the tool of grammar was socially perceived by a number of intellectuals and press professionals. Typically, Portuguese language teaching material in Brazil at that time was tied exclusively to a normative and historical perspective on the Portuguese language, framed in the descriptive setting of Traditional Grammar. Conclusion Pierre Swiggers enjoys a wide recognition in linguistic historiography for his unabated metahistoriographical reflections on the procedures of historically analyzing linguistic knowledge and texts. In addition to a wide range of analytical categories and classifications regarding historiographical discourse, Swiggers (2006) advanced the concept of layer,

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allowing scholars to map the historical, intellectual, and social dynamics of the production and circulation of linguistic ideas. In this proposition (which has been revisited in different texts), an investigation program might be understood starting from a contextual-institutional layer in which a work is printed (which would grant the necessary outside support to obtain legitimacy for it), following up with a discussion of a documental layer (the selected analysis of linguistic material), the specificities of a theoretical layer (a specific vision of the language object), and of a technical layer (the methodological procedures of analysis). In Swiggers’ proposal, these layers should not be understood in a linear way. On the contrary, they are extremely dynamic in their configuration, allowing them to detect interpretative and historical changes in theoretical perspectives. Mendes Fradique’s radical rupture with early twentieth-century Brazilian grammar can be understood in terms of this layer dynamic. As an element of a specific historical and socio-political context, criticizing contemporary Brazilian society, Mendes Fradique’s rhetoric opposes the contextualinstitutional layer familiar to him. By rejecting the school institutions and the ways of legitimating knowledge about language, he also negates a predominant social configuration. Along with this rupture, Mendes Fradique also rejects a privileged documental layer in Brazilian tradition. This is why the lexical and grammatical phenomena described are seen ironically, as if to say to his readers that what tradition considers to be the object of description and teaching of the Portuguese language is as outdated and anachronistic as the Brazilian society of that period. In this rhetoric of rupture, the predominant grammatical theory (theoretical layer) in Brazil during the 1920s and its descriptive and analytical methods (technical layer) were also refuted. Mendes Fradique’s grammar is a rare instance of total rupture with a social and institutional context and with a grammatical tradition (naturally possible through its ironic rhetoric), because in its discourse of opposition to fully recognized grammatical knowledge, there is a devaluation of theories, methods, materials for analysis and institutions which validated all those elements that at that time made Portuguese language teaching practices feasible. Indirectly, just as in all good ironic discourse, Mendes Fradique apparently wanted to point out that there was an intellectual tradition associated to an elite which constructed the social foundations of a nation, from the top down, and influenced the formation of identities, in the complex decision of belonging — or not — to a certain group. This type of belonging is related to the language variety used and to the access one has to usages socially distinguished as privileged.

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REFERENCES AUROUX, Sylvain. 1992. A revolução tecnológica da gramatização. Campinas: Pontes. BATISTA, Ronaldo. 2018. História da linguística e retórica revolucionária. Lingüística 34 (2). 145-168. —. 2019. Historiografia da Linguística e um quadro sociorretórico de análise. In: Ronaldo BATISTA (org.). Historiografia da Linguística, 81-113. São Paulo: Contexto. FRADIQUE, Mendes. n.d. Grammatica Portugueza pelo Methodo Confuso. São Paulo: Musa. (First edition: 1927.) KEMMLER, Rolf. 2012. A Grammatica Portugueza pelo Methodo Confuso (Rio de Janeiro, 1928) de Mendes Fradique. Confluência 41/42. 35-63. LUSTOSA, Isabel. 1993. Brasil pelo método confuso: humor e boemia em Mendes Fradique. Rio de Janeiro: Bertrand Brasil. PINTO, Edith Pimentel, ed. 1981. O português do Brasil. Textos críticos e teóricos. V. 2: 1920/1945 – Fontes para a teoria e a história. Rio de Janeiro – São Paulo: Livros Técnicos e Científicos – Ed. da Universidade de São Paulo. SCHLIEBEN-LANGE, Brigitte. 1993. História do falar e história da linguística. Campinas: Ed. da Unicamp. SOARES, Magda. 2004. Português na escola: história de uma disciplina curricular. In: Marcos BAGNO (ed.), Linguística da norma, 155-177. São Paulo: Loyola. SWIGGERS, Pierre. 1997. Histoire de la pensée linguistique. Analyse du langage et réflexion linguistique dans la culture occidentale, de l’Antiquité au XIXe siècle. Paris: PU de France. —. 2006. Another Brick in the Wall: The Dynamics of the History of Linguistics. In: Jan NOORDEGRAAF – Frank VONK – Marijke VAN DER WAL (edd.). Amicitia in Academia. Composities voor Els Elffers, 21-28. Münster: Nodus. —. 2019. Historiografia da Linguística: princípios, perspectivas, problemas. In: Ronaldo BATISTA (ed.). Historiografia da Linguística, 45-80. São Paulo: Contexto.

MAKING GRAMMARS CONCRETE AGAIN: AURÉLIEN SAUVAGEOT’S ESQUISSES OF FINNISH AND HUNGARIAN John E. JOSEPH (University of Edinburgh)

Abstract: Aurélien Sauvageot (1897-1988) produced two “sketches” of the languages in which he specialised: Finnish (Esquisse de la langue finnoise, 1946) and Hungarian (Esquisse de la langue hongroise, 1951). These sketches were intended as a new type of grammar, focussing on “concrete” facts and aimed at a general reading public rather than specialists in linguistics. There are indications in the books themselves and in a review of the 1951 volume that Sauvageot’s strategy was connected to his strong Marxist commitments, where “concrete” aspects of a language’s grammar represent the base in Marxist terms, and the more theoretical dimensions are superstructural. The two books are here examined in the light of Sauvageot’s “Linguistique et marxisme” of 1935, and of what I term his “resistant embrace” of structuralism over the course of his career.

Linguists rarely wear their political allegiance on their sleeve in their analytical work, and rarely too have historians of linguistics linked linguists’ non-academic politics with their theoretical or methodological orientations1. Such prudence is preferable to going too far in the opposite direction and asserting that linguist x posited theory a because it corresponded to his or her party affiliation (or religion, class, race, gender, sexual orientation etc.), at least in the absence of direct testimony or good concrete evidence. Concrete is a word which, as it happens, recurs strikingly in one of the texts under examination here, the Avertissement (“Preface”) to the Esquisse de la grammaire finnoise (“Sketch of the Finnish language”) by Aurélien Sauvageot (1897-1988). On its opening page we read:

1 For breadth of vision in the history of linguistics, no one has been the equal of Pierre Swiggers, whose work spans all epochs, crosses all boundaries, and has given endless inspiration and insight to everyone interested in the subject for more than forty years. His studies of the linguistics of Meillet, such as Swiggers (1988), have been especially important in establishing the foundational understanding on which this paper is based.

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Jusqu’à présent, il a été souvent affirmé qu’une langue est un ensemble où toutes les parties se tiennent et l’on a beaucoup évoqué les catégories qui forment le fondement de la structure de la langue. Seulement on a négligé de verser au débat le témoignage concret que doit apporter l’étude descriptive d’un état de langue donné. (Sauvageot 1946: 7)2 “Up to now, it has often been affirmed that a language is an ensemble in which all the parts fit together and the categories that form the foundation of the structure of the language have been much evoked. Only there has been a negligence in adding to the debate the concrete testimony that must be brought in by the descriptive study of a given state of language.” (My translation, as are those that follow.)

And in the following paragraph, after criticising existing grammars for focussing on morphological rules and paradigms at the expense of syntax, lexicon and semantics, he says: C’est en partie cet oubli qu’il convient de réparer et en même temps d’apporter par des descriptions analytiques suffisamment poussées des exemples concrets du comportement d’un certain nombre de structures linguistiques. (Sauvageot 1946: 7-8) “It is partly this neglect that needs to be repaired and at the same time bringing in through sufficiently developed analytic descriptions concrete examples of the behaviour of a certain number of linguistic structures.”

Except when it refers to the building material, concrete is a problematic word. Some of its difficulties, historical and contemporary, are laid out in Joseph (2018: 201-232). Sauvageot associates it with “descriptive” study and “analytic descriptions”, which he contrasts with the “foundation of the structure”. To ensure that no linguists reading the book will be in doubt, he links the latter to the view that “a language is an ensemble in which all the parts fit together” — toutes les parties se tiennent — a slight variation on the tout se tient that was the de facto motto of structuralism. He is not rejecting structural linguistics, but keeping enough distance to argue that it is incomplete: a “resistant embrace”, as I term his stance in Joseph (2019), which focuses on his adherence to the Finnish and Hungarian philological traditions into which he was drawn by the scholars 2 The book’s unusual publication history is discussed below. In the 1949 version of the Avertissement, the verb forment “form” is changed from the indicative mood to the conditional, formeraient “would form” or “supposedly form”, which distances the author from the affirmation, attaching it instead to the unnamed, implicit agents of the passive “it has often been affirmed”. There are various other minor changes; the 1949 text is cited in Joseph (2019).

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to whom his teacher Antoine Meillet (1866-1936) sent him to master those languages. There is however also a political dimension, to which I shall return after some “concrete testimony” about the nature of the grammars Sauvageot created. Sauvageot had occupied the chair of Finno-Ugric languages in France, in the École Nationale des Langues Orientales Vivantes, in Paris, since the chair was established in 1931, with an interruption in 1941-1943 at the insistence of the Vichy government (Perrot 2007: 296), possibly because Sauvageot had for years been a prominent and outspoken member of the Parti Communiste (Chevalier 2006: 158)3. Might his concern with the “concrete” in language be related to the Marxist doctrine of the base, versus superstructure? Logically the link makes sense, and although neither of the Esquisses mentions Marxism, he notes concerning the use of native roots in the technical jargon of Finnish that Une telle transparence dans les mots qui correspondent le plus souvent à des termes savants plus ou moins opaques dans des langues comme le français et l’anglais est un sérieux allégement pour le sujet parlant qui ne dispose pas d’une instruction assez poussée. Une langue comme le finnois est donc à cet égard plus démocratique, l’homme de la rue ou des champs s’y exprime avec plus de sécurité […]. Il en résulte que le lexique finnois est saturé de réel. (Sauvageot 1946: 240-241) “Such transparency in the words which correspond most often to more or less opaque learned terms in languages such as French and English is a serious alleviation for the speaker who has not had a very advanced education. A language such as Finnish is thus more democratic in this regard, the man in the street or the fields expresses himself in it with more security […]. As a result, the Finnish lexicon is saturated with the real.”

The glowing review of Sauvageot (1951) in the journal of the Hungarian Academy of Sciences assures readers, and the country’s political masters, that “it is progressive authors that he cites in greatest number, without neglecting the representatives of bourgeois literature”4. In 1935 Sauvageot contributed a chapter on “Linguistics and Marxism” to a collection of essays on Marxist approaches in various disciplines. Marcel Cohen (see note 3) was also a contributor. Sauvageot’s chapter 3 Many of his colleagues were also members of the Parti Communiste, including most prominently Marcel Cohen (1884-1974), who was excluded from teaching by Vichy anti-Jewish laws from May 1940 until August 1944, and who in the 1950s would pioneer a Meillet-inspired sociolinguistics oriented along Marxist lines. 4 Kálmán (1952: 463): “ce sont les auteurs progressistes qu’il cite en plus grand nombre, sans négliger pour cela les représentants de la littérature bourgeoise”.

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dealt mainly with the official linguistic doctrine of the USSR, the “stadialism” of Nicolai Marr (1865-1934). He summarises its key points, and acknowledges Marr’s effort to pass beyond the limits of the evolutionary linguistics of the Neogrammarians in order to found a revolutionary linguistics compatible with Marxist theory. But his judgement is trenchant: [A]près avoir lu d’un bout à l’autre ces contradictions confuses qui occupent aujourd’hui plusieurs volumes édités avec soin, on se demande avec perplexité où est là-dedans le marxisme qu’on nous avait promis. […] En dehors de quelques citations plus ou moins bien choisies et de quelques affirmations non prouvées, du marxisme on ne trouvera pas de trace. (Sauvageot 1935: 167) “After reading from cover to cover these confused contradictions which now fill several carefully edited volumes, one wonders with perplexity where is the Marxism that we were promised. […] Beyond a few more or less well chosen citations and some unproven affirmations, no trace of Marxism will be found.”

He calls upon the linguists of the Soviet Union to admit Marr’s failure and to produce the genuine article themselves. [I]l faut faire enfin de la linguistique vraiment marxiste, authentiquement marxiste. A cet effet, il faut essayer de vérifier en linguistique les principales affirmations dogmatiques du marxisme : dialectique et lutte des classes. Qu’on nous propose des études sérieuses et nous verrons bien ce que cela donnera. (Sauvageot 1935: 168) “A truly Marxist, authentically Marxist linguistics needs to be done. This requires trying to verify in linguistics the principal dogmatic affirmations of Marxism: dialectic and class struggle. Let some serious studies be produced so that we can evaluate the results.”

In hindsight this shows the blind naïveté that Sauvageot shared with many Western scholars during this time of Stalinist purges, since to follow Sauvageot’s advice and contravene the official doctrine, even (or maybe especially) with the aim of making it more authentically Marxist, would be to sign one’s own death warrant. A decade later, the USSR and its allies had won the War, but Soviet scholars had not forgotten the terror of the 1930s, and the Marxist linguistics that Sauvageot had called for had not developed. A spectacular event occurred with the publication of Stalin (1950), which put paid to Marr’s stadialism and denied that the historical development of languages is the product of the class struggle. This should have freed Soviet linguists to investigate the politics of language at the synchronic level; yet they were understandably wary of pursuing what would

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have been a tightrope walk of staying consistent with the new doctrine. In France, the risk was not so great, whatever the determination of the nomenklatura of the Parti Communiste to toe the Moscow line. Paris is where Trân Duc Thao (1917-1993) undertook his work on a Marxist phenomenology which would lead to his study of language (Trân Duc Thao 1973), and where Sauvageot wrote the Esquisses which may represent his own venture in a Marxist direction. But his books were informed by an additional post-war political imperative, that of giving a scientific foundation to the deep cultural uniqueness and autonomy of Finnish and Hungarian, at a time when both might be swallowed up by the Soviet behemoth. Sauvageot specifies in his Avertissement that by “descriptive study” he does not mean simply enumerating grammatical processes or inventorying the most used paradigms, but rather “an effort to penetrate beyond simple grammatical analysis into the domain of expression of which grammar is so to speak only the more or less schematic skeleton”5. This domain of expression includes “syntax, semantics and vocabulary”: they are the “flesh”, and all of them, he rightly notes, are neglected in existing structural grammars. He wants to get to them, as quoted above, by “bringing in through sufficiently developed analytic descriptions concrete examples of the behaviour of a certain number of linguistic structures”. Here nearly every word is charged with potentially polemical meaning: Sauvageot is implicitly accusing structural linguistics of being insufficiently detailed in its analysis of individual linguistic structures, of preferring abstract categories to concrete data, of using a broad-brush approach rather than focussing on “a certain number” of structures in depth, and of neglecting the “behaviour” of the structures, in favour of simple inventories. What he means by behaviour is expanded upon at the start of the book proper: Ce qui fait l’originalité d’un idiome, ce n’est pas la présence de tel ou tel trait particulier de structure mais la façon dont l’ensemble de cette structure est agencée, l’usage qui en est fait et le rendement qui en est obtenu pour les besoins de l’expression de la pensée. (Sauvageot 1946: 13) “What makes the originality of an idiom is not the presence of this or that particular structural feature but how the structure as a whole is arranged, the use that is made of it and the performance that is obtained from it for the needs of the expression of thought.”

5 Sauvageot (1946: 7): “un effort pour pénétrer par delà la simple analyse grammaticale dans le domaine de l’expression dont la grammaire n’est pour ainsi dire que le squelette plus ou moins schématique”.

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The concern with “arrangement” is an embrace of the core principle of Saussurean structuralism, which he does not wish to give up, but to supplement. The concern with “performance” may be his embrace of Saussure’s all-but-forgotten call for a linguistics of parole. The concern with expression of thought reveals a tension within Sauvageot himself: he will often insist that language must be understood as a tool of communication, the traditional alternative to representation or self-expression as the primal and formative purpose of language. This is unsurprising in a student of Meillet. But Sauvageot was also attached to the psycholinguistics of Jacques Damourette (1873-1943) and Édouard Pichon (18901940), whose work most of his contemporaries in linguistics kept at arm’s length, if they did not ignore it. Indeed Sauvageot does not cite them in his Esquisses of Finnish and of Hungarian (1951), yet his 1957 book on the expressive procedures of contemporary French is dedicated to the memory of Pichon and Damourette, in that order (the reverse of how the two, who were uncle and nephew, signed their joint work). Their maximum opus, Damourette – Pichon (1911-1930), is a detailed investigation of the French language as the mental expression of the French nation. Sauvageot does not go deeply into psychology, as they do, but was broadly sympathetic to their outlook. Sauvageot was appreciated by his contemporaries for his indefatigable work in supplying dozens of reviews for the Bulletin of the Société de linguistique de Paris, thanks to which French linguists were kept up to date with developments in the Finno-Ugric area. He was also active in the Institut de linguistique, which held monthly lectures by the linguistic aristocracy, many of them aimed at surveying the structures of non-IndoEuropean languages. In 1946 his Esquisse de la langue finnoise (“Sketch of the Finnish Language”) appeared, in a series called L’Homme et son langage (“Man and His Language”) which Sauvageot started for La Nouvelle Édition in Paris. Three years later, the same book was published by Klincksieck, as the first volume in a series called Les langues et leurs structures (“Languages and Their Structures”) — clearly the same as the other series, transferred to another publisher. Not only was the title unchanged, but so was the text, apart from the title page and Avertissement. The 1949 edition even bears the same printing date of 24 August 19466, so apparently the unsold copies were simply given a new cover and front matter with the fresher date of 1949. 6 “ACHEVÉ D’IMPRIMER […] LE 24 AOÛT 1946. DÉPÔT LÉGAL : 3e TRIMESTRE 1946”. The book must therefore have been completed by mid-1946.

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The 1949 Avertissement, after echoing the aim of the 1946 version to create “a series of descriptive studies bearing on idioms as diverse as possible, each envisaged in isolation, taken in itself”, announces three more volumes as forthcoming in the series, on Modern Greek, Tamil and Berber, with other projects under study7. Each book will “extricate through an appropriate analysis the characteristics inherent to a given language, grasped at a given moment of its evolution, and reveal the mechanism of the system of functions of which it is constituted”8. But Sauvageot, who we can infer was behind the series given that only his books appeared in it and that the prefaces are continuous in style with the rest of his text, found himself unable actually to get the promised books out of their signed-up authors, let alone sign up any further authors. The Avant-propos to his Esquisse de la langue hongroise (1951) is markedly less bold than the Avertissement of five years earlier. It is mainly an argument for its synchronic approach, which in the Finnish book “managed to surprise certain linguists who still conceive of the study of languages only in terms of diachrony”9. He takes the fight to his adversaries: “As for the constant mixing of synchrony and diachrony as suggested by certain theoreticians, this puts one at risk of no longer seeing anything clearly”10. Again it is the “essential traits of the language” that he aims to describe analytically11. There follow more than 200 pages in the Finnish case, and more than 300 for Hungarian, of “concrete” examples drawn from newspapers and contemporary fiction, before a brief Image d’ensemble which, it is implied, has emerged from these

7 Sauvageot (1949 [1946]: 7): “[…] une série d’études descriptives portant sur des idiomes aussi divers que possible, envisagés chacun isolément, pris en soi”. The 1946 version, for the series L’Homme et son langage, differs only slightly (“d’idiomes” instead of “portant sur des idiomes”; no comma after “possible”). The books announced in 1949 were Esquisse de la langue grecque moderne by Sauvageot’s colleague André Mirambel (1900-1970), Esquisse de la langue tamoule by Pierre Meile (1911-1963) and Esquisse de la langue berbère by André Basset (1895-1956), co-author of Basset – Picard (1948). In 1949 Klincksieck reissued Mirambel (1939) in another of its series, Les langues de l’Europe orientale (Languages of Eastern Europe). 8 Sauvageot (1949 [1946]: 7): “Il s’agit de dégager par une analyse appropriée les caractères inhérents à une langue donnée, saisie à un moment donné de son évolution et d’exposer le mécanisme du système de fonctions dont elle est constitutée”. 9 Sauvageot (1951: 7): “Cette méthode a pu surprendre certains linguistes qui ne conçoivent toujours l’étude des langues que sous les espèces de la diachronie”. 10 Sauvageot (1951: 7): “Quant à mêler constamment la synchronie et la diachronie comme le suggèrent certains théoriciens, c’est s’exposer à ne plus rien voir clairement”. 11 Sauvageot (1951: 7): “une description analytique portant sur ce qui nous est apparu comme constituant les traits essentiels de la langue”.

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examples, although in neither case do we find any drastic difference from what was claimed at the start. His esquisses of Finnish (1946) and Hungarian (1951) have an almost identical chapter structure: Sounds — Words — Sentences — Expressions — Lexicon, with the addition for Hungarian of a third chapter on Groups of Words. The Words chapters are about morphology: for Finnish, the chapter breaks down into Parts of Speech — Gender — Number — Declension — Word Classes — Possessive Endings — Conjugation — Moods — Tenses — Negation and Interdiction — Nominal Forms of the Verb — Reflections on Conjugation — General Nature of the Morphology; for Hungarian, there are in addition sections on Analysis of the Word — Extension of the Word — Processes of Agglutination — Suffixes — Cases — Personal Endings — Pronominal System. This is the classic structure of a grammar, even though Sauvageot presents them as “sketches”; this relieves him of the need to ensure full coverage, though it is not obvious that he has left much out. The books contain no charts of sounds, and few of forms. The impression they give is, well, impressionistic, but as perceived by a linguist of extraordinary sensitivity, who allows his experience of parole, especially in the written forms which he cites as documentation, to shape the expression of the langue as it exists in the minds of speakers of the language. This is a case of the concrete shaping the abstract, where the structuralism of the day is inclined to treat the opposite direction as the scientific approach. Sauvageot ends the Hungarian book with a passage by the poet and novelist Gyula Illyès (1902-1983), who says, in Sauvageot’s translation, that Hungarian “is not the language of haggling, of persuasion, of evaluating but rather that of enunciation, of judgement” and that “It evokes solitude from the beginning of time! And the protest against solitude”12. This is one of nineteen occurrences of the word énonciation in Sauvageot (1951), up from seven in Sauvageot (1946)13; the term is of course closely associated with Émile Benveniste (1902-1976), who according to Normand (1986) and Ono (2007) was in these years taking his first steps toward what he would later call the “semantic” as opposed to the 12 Sauvageot (1951: 332): “elle n’est pas le langage du marchandage, de la persuasion, du soupèsement mais bien celui de l’énonciation, du jugement. […] Elle évoque la solitude dès le début des temps ! Et la protestation contre la solitude”. 13 Besides the nineteen occurrences of énonciation(s), there are a further fourteen related forms (énoncer, énoncé(e)(s), énonciative) in the 337 pages of Sauvageot (1951). This is double the proportionate uses of the term in Sauvageot (1946) (seven occurrences of énonciation, six of related forms, in 250 pages).

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“semiotic” approach, where enunciation designates “the act itself of producing an utterance, and not the text of the utterance” (Benveniste 1974 [1970]: 80). Yet Sauvageot was using the term much more often and in much the same way, and again it can be read as aligning with a base-focussed approach in human action, as against a structuralist analysis that is actually superstructural. As poetic as the passage from Illyès sounds, it links to another political aspect. In 1918, Meillet had published a book on the languages of the “new Europe”. It reflected a growing sense of how linguistic diversity was diminishing, homogenising. A century on we can see that this perception was not illusory. In “old” Europe, every village and hamlet had its markedly idiosyncratic dialect — its own langue, really — with only a small élite able to speak and understand the regional variant of the “artificially” created national language. But the introduction of universal education, in stages, starting in most countries in the last third of the nineteenth century; the improvement of what was called “communication” through the building of canals, railways, roads for automobiles, and in another sense through newspapers, phonograph records and soon radio; and the wartime formation of batallions of men from different regions — all these contributed to the long, slow metamorphosis into a “new” Europe where people within a country, apart from recent immigrants, can generally talk to each other, and people from different countries can often do so. Not just clerics speaking Latin and aristocrats speaking French, but everyone, most often through English. The most extreme linguistic theory based on the perception of homogenisation was Marr’s stadialism. Meillet (1918) comes nowhere near that, but its underlying plot line is that not just dialects, but whole languages are not going to survive the changes under way. Which survive will be determined by a sort of natural selection. Hungarian he thought condemned to disappear, given its relatively small number of speakers, its isolation vis-à-vis the languages surrounding it geographically, its “complicated structure” and its being the vehicle of what Meillet did not consider to be “an original civilisation” (Perrot 2009: 11). Meillet writes that Les petites langues nationales sont une étape par où passent les peuples peu cultivés pour s’approcher de la civilisation universelle. Mais la multiplicité des petites langues actuellement employées en Europe, incommode dès maintenant, prépare des crises qu’il sera difficile de résoudre, car elle va contre les tendances générales de la civilisation. (Meillet 1918: 279)

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“Small national languages are a step by which uncultivated peoples pass on the way to approaching universal civilisation. But the multiplicity of small languages currently in use in Europe, already inconvenient, is preparing crises that will be difficult to resolve, because it goes against the general tendency of civilisation.”

Such was the view from Paris. But in Budapest, where Meillet had sent him for language study, Sauvageot saw things differently. As during his earlier stay in Finland, he found a cultural fervour to maintain and strengthen the national language — if anything, even stronger in Hungary because of the siege-like factors Meillet had pointed out. Meillet’s book provoked great rancour among Hungarian linguists, causing embarrassment for Sauvageot, who totally dissociated himself from his teacher’s view. Indeed, by the mid-1920s Sauvageot had become a strong Finnish and Hungarian linguistic nationalist; still, he could understand the logic behind Meillet’s view: […] Meillet avait sa conception très personnelle du rôle des langues dans l’élaboration de l’avenir de la civilisation […]. Pour lui, la civilisation moderne était d’expression indo-européenne et, dans la mesure où elle tendait à s’universaliser, elle serait exprimée par les langues […] qui avaient la plus grande expansion et étaient porteuses des civilisations les plus développées. En Europe, il s’agissait essentiellement du français, de l’anglais et de l’allemand du côté occidental, du russe à l’est […]. Avec de telles prémisses, Meillet ne pouvait aboutir qu’à une conclusion : l’Europe n’avait pas intérêt à accentuer son morcellement linguistique. […] Il redoutait une “balkanisation” de l’Europe. Il souhaitait voir les nations secondaires choisir de s’exprimer selon deux registres : celui de leur propre langue, pour les besoins ordinaires de la vie, et celui d’une langue de civilisation, pour tout ce qui s’élevait au-dessus des contingences locales. (Sauvageot 2013: 209-210) “[…] Meillet had his very personal conception of the role of languages in elaborating the future of civilisation […]. For him, modern civilisation was Indo-European in expression and, insofar as it tended to universalise, it would be expressed in the languages […] that were most widespread and the bearers of the most highly developed civilisations. In Europe, it was essentially down to French, English and German on the western side, Russian in the East. […] Starting from such a premise, Meillet could only arrive at one conclusion: Europe had no interest in accentuating its linguistic fragmentation. […] He feared a ‘Balkanisation’ of Europe. He hoped to see the secondary nations choose to express themselves in two registers: that of their own language, for the ordinary needs of life, and that of a language of civilisation, for everything that rose above local contingencies.”

In the dyad that Sériot (2014) has described between a “Romantic” approach to language, characteristic of German philosophy and policy,

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and a “Jacobin” approach that has been its French counterpart, Meillet, in calling for this functional bilingualism, was keeping a foot in each camp. But it did not look that way to the nationalists devoted to “small” languages, who did not take well to having their national idiom relegated to the “ordinary” and “local”, or their national culture treated as not “original”. It was not for them just a matter of inward-looking chauvinism or Romantic myth, but practical survival. They recognised, whether or not they could admit it publicly, that Meillet was quite right about the historical forces conspiring against them. The Great War had made that abundantly clear, and Romantic ideas about how a language was connected to a unique way of thinking that binds a people together, giving them a natural right to political autonomy, were of great pragmatic value when it came to redrawing the map of Europe after the War, and holding the boundaries steady when the Russian Revolution looked like spreading westward, and again with German expansionism in the late 1930s. The “ordinary needs of life” to which Meillet would assign national languages are, above all, bodily needs, while what rises “above local contingencies” will be, as the word “above” implies, elevated, abstract, conceptual, mental rather than physical. A mind-body division underlies Meillet’s view, as it underlies how the Neogrammarians’ physically based sound laws can only be broken by the mental action of analogy. This was taught to Meillet by Ferdinand de Saussure (1857-1913), some of whose own key concepts imply a mind-body division that it would be beyond the scope of this paper to discuss. Meillet’s two registers also bring up another concept that links him to Saussure: the social. What rises above local contingencies will necessarily be social on a grand scale, whereas “ordinary needs” are individual needs that can involve just a dialogue, still technically social but in a sense Meillet might have considered trivial. There is an echo of Saussure’s langue-parole distinction, in which langue is the social fact par excellence. Unlike Meillet, Sauvageot was a Romantic in Sériot’s sense, to the bone. His personal experiences in Finland and Hungary had proved to him that what really determined the present and future vitality of a language was its expressive power. In a book manuscript published posthumously in 1992, he wrote “If a language succumbs, it is because it failed in its expressive task”14. Sauvageot’s ambivalence lay instead in his being torn between loyalty to the man to whom he owed everything in career terms, 14 Sauvageot (1992: 160): “Si une langue succombe, c’est qu’elle faillit à sa tâche expressive”.

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and the Finns and Hungarians whose view of their language was so much more in accord with his own. Hence his embracing and resisting of a structural linguistics that, in France, saw Meillet as its leader. Also unlike Meillet in 1918, Sauvageot was convinced that languages were not destined to thrive or wither by broader cultural and political trends that individual writers, linguists, academics were powerless to overcome. Perhaps he changed his teacher’s mind: by 1934 Sauvageot and Meillet had reached a sufficient rapprochement on this matter for them to co-author a paper on “the bilingualism of cultivated men” (Meillet – Sauvageot 1934), for which Meillet supplied the theoretical framework that Sauvageot filled in with detailed information on “the Finno-Ugric languages of civilisation”. Sauvageot later summarised the paper thus: Les langues sont en partie fabriquées de toutes pièces et consciemment par les élites qui les parlent et qui s’en servent comme instrument pour l’expression de leur pensée. Le bilinguisme des hommes cultivés joue ici un rôle essentiel. Faute de le reconnaître et d’en déceler l’action, on risque de s’abuser complètement sur l’histoire des langues. L’histoire linguistique tend donc de plus en plus à se confondre avec l’histoire de la civilisation elle-même. (Cited by Perrot 2009: 12, in quotation marks but without specifying the source.) “Languages are partly fabricated from scratch and consciously by the élites who speak them and who use them as the instrument for expressing their thought. The bilingualism of cultivated men plays an essential role here. Unless we recognise this bilingualism and detect how it operates, we risk completely misusing the history of languages. Linguistic history thus tends more and more to be confused with the history of civilisation itself.”

So it was not without his master’s blessing that Sauvageot shifted his concerns increasingly toward language as a vehicle for the expression of thought that individuals fabricate, top down — élite individuals whose bilingualism and learning enable them to “elaborate” a new language on the model of an established one. Empirically it has to be admitted that if we draw up lists of linguists on the political left and right and try to align their theories and methods with their politics, the results are far from clear. Sauvageot’s allegiance to Meillet did not waver despite his all-out disavowal of his views on languages of civilisation; and his admiration of Pichon and Damourette was in spite of Pichon’s well-known commitment to the right-wing Action Française. Sauvageot (1957) was a delayed response to Pichon’s encouragement to him to write an account of the expressive processes of French as he personally experienced them (Sauvageot 1957: 11). On the other hand, his

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concern with making his new-model grammars “concrete” is harder to separate from his unwillingness to give up the philologist’s eye for detail, or his stated intention of writing in a non-technical style that would be accessible to all honnêtes gens (Sauvageot 1946: 8), a completely subjective term that to Sauvageot likely meant readers with a moderate level of education and interested in understanding the nature of languages of other peoples, however small, isolated and powerless those peoples might be. It is, arguably, a truly Marxist, authentically Marxist aim. REFERENCES BASSET, André – PICARD, André. 1948. Éléments de grammaire berbère. Algiers: Jules Carbonel. BENVENISTE, Émile. 1970. L’appareil formel de l’énonciation. Langages 17. 12-18. (Repr. in BENVENISTE, Problèmes de linguistique générale, t. 2, 79-88, Paris: Gallimard, 1974.) CHEVALIER, Jean-Claude, with Pierre ENCREVÉ. 2006. Combats pour la linguistique, de Martinet à Kristeva: essai de dramaturgie épistémologique. Lyon: ENS éditions. DAMOURETTE, Jacques – PICHON, Édouard. 1911-1930. Des mots à la pensée: essai de grammaire de la langue française. 7 tomes. Paris: d’Artrey. JOSEPH, John E. 2018. Language, Mind and Body: A Conceptual History. Cambridge: Cambridge UP. —. 2019. The Resistant Embrace of Formalism in the Work of Émile Benveniste and Aurélien Sauvageot. In: James MCELVENNY (ed.), Form and Formalism in Linguistics, 141-174. Berlin: Language Science Press. KÁLMÁN, Béla. 1952. Compte rendu de Sauvageot (1951). Acta Linguistica Academiae Scientiarum Hungaricae 1 (2-4). 457-464. MEILLET, Antoine. 1918. Les langues dans l’Europe nouvelle. Paris: Payot. MEILLET, Antoine – SAUVAGEOT, Aurélien. 1934. Le bilinguisme des hommes cultivés. Conférences de l’Institut de linguistique de l’Université de Paris 2. 5-14. MIRAMBEL, André. 1939. Précis de grammaire élémentaire du grec moderne. Paris: Les Belles Lettres. (Reissued as Grammaire du grec moderne, Paris: Klincksieck, 1949.) NORMAND, Claudine. 1986. Les termes de l’énonciation de Benveniste. Histoire Épistémologie Langage 8 (2). 191-206. ONO, Aya. 2007. La notion d’énonciation chez Émile Benveniste. Limoges: Lambert-Lucas. PERROT, Jean. 2007. Aurélien Sauvageot: l’homme et l’œuvre. Revue d’études françaises 12. 295-307. —. 2009. La carrière et l’œuvre d’Aurélien Sauvageot: engagement et retenue dans les options linguistiques. Études finno-ougriennes 41. 9-25. SAUVAGEOT, Aurélien. 1935. Linguistique et marxisme: la théorie “japhétique” de l’académicien N. Marr. In: À la lumière du marxisme, 160-168. Paris: Éditions sociales internationales.

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EN QUÊTE DE SENS: LA SÉMANTIQUE DANS LES GRAMMAIRES DU FRANÇAIS AUX XXe ET XXIe SIÈCLES Marie STEFFENS (Université d’Utrecht – Université de Liège)

Abstract: Through this incursion into one of Pierre Swiggers’s fields of expertise, French grammaticography, I propose a first exploration of a selection of grammars, published since Maurice Grevisse’s Bon usage (1936), to identify the semantic elements integrated into these works. In doing so, this paper aims to demonstrate in which fields of grammatical description these elements have appeared and which functions have been assigned to them. By situating them against the backdrop of general evolutions in semantic theories, from the structural approach over textual semantics to cognitive sciences, I intend to make a modest contribution to an evaluation of the impact of semanticists’ work on the production of French grammars for a general audience in the twentieth and twenty-first centuries.

Introduction Dans le chapitre 22 du Manuel de linguistique française de Schweickard et Polzin-Haumann (2015), Pierre Swiggers dresse un panorama des différentes étapes de l’évolution de la grammaticographie depuis le Moyen Âge jusqu’au XXe siècle. L’auteur y souligne notamment les rapports de plus en plus étroits au fil du temps entre le travail des grammairiens et les études des linguistes: Les rapports entre la discipline grammaticale et la linguistique, encore très ambigus dans la première moitié du siècle (cf. Lauwers 2004), s’articuleront dans le sens d’une exploitation didactique des acquis d’un ou de différents modèles en linguistique; cette exploitation se reflète dans les grammaires françaises publiées depuis 1950. (Swiggers 2015: 543)

C’est à partir de cette constatation qu’est construite la présente contribution. Elle vise à examiner la place accordée à la linguistique, et plus particulièrement à la sémantique, dans une sélection de grammaires des XXe et XXIe siècles, destinées au grand public: Grevisse – Goosse (19362016), Wagner – Pinchon (1962), Chevalier et al. (2002 [1964]), Martinet (1979), Baylon – Fabre (1981 [1978]), Weinrich (1989), Béchade (1994),

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Riegel et al. (2009 [1994]), Wilmet (2003 [1997]), Grémy (2017), Piron (2017a [2013]; 2017b). En analysant les éléments de sémantique intégrés à ces ouvrages, en relation avec l’évolution des théories sémantiques, de la perspective structurale aux sciences cognitives, nous tenterons d’évaluer l’impact des travaux des sémanticiens sur la grammaticographie française. Pour mener cette analyse, nous prenons le Bon usage de Grevisse et Goosse comme fil rouge. Avec ses 16 éditions en plus de 80 ans d’existence, depuis 1936 jusqu’à aujourd’hui, cette grammaire, reconnue dans le monde francophone comme un ouvrage de référence, s’est développée en parallèle avec les grands courants de recherche en sémantique du XXe siècle. En comparant différentes grammaires parues à la même époque que les volumes successifs du Bon usage, notre approche est à la fois synchronique et diachronique: nous cherchons à mettre en lumière le rôle accordé à la sémantique dans la description grammaticale du français et à déterminer si ce rôle a évolué avec le temps et le développement des études ayant le sens pour objet. Présence d’informations sémantiques à différents niveaux Toutes les grammaires, même celles qui laissent apparemment le moins de place à la sémantique, contiennent des indications relatives au sens sous une forme ou une autre. Dans un souci de clarté et pour refléter l’usage, la description grammaticale peut ainsi s’enrichir de descriptions de lexèmes particuliers, dont l’emploi est illustré par des exemples, idéalement tirés de sources authentiques, souvent littéraires ou journalistiques, dont la référence est clairement indiquée (par ex. emploi de dessus dans un registre familier chez Brassens, Wilmet 2003 [1997]: 465)1. Ces descriptions ont pour principal objet le sens des unités lexicales en mention. Elles comprennent des définitions, des synonymes ou des précisions sur l’un ou l’autre emploi de lexèmes français, comme les verbes construits avec la préposition à (BU 2011: 344-356) ou le sens des différents suffixes (BU 2011: 168-169). Dans d’autres cas, des éléments de sémantique sont mobilisés pour circonscrire des notions de grammaire, des catégories grammaticales ou des structures syntaxiques. Cette intégration de la sémantique dans les critères de reconnaissance et de distinction des catégories morphosyntaxiques, quoiqu’explicitement rejetée par le Bon usage notamment, est largement attestée dans les grammaires que nous avons consultées. 1 La présence massive de ces attestations littéraires est d’ailleurs l’apanage revendiqué par le Bon usage dès les premières éditions.

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Le cas le plus évident de présence de la sémantique dans les grammaires est la revendication explicite de rattachement à une ou plusieurs théorie(s) du sens. Dans la suite de cette contribution, nous allons examiner ces trois modes de présence sémantique dans les grammaires de notre corpus en traitant les trois questions suivantes: — Comment le lexique est-il défini dans ces grammaires? — Quel rôle les critères sémantiques jouent-ils dans la distinction des natures et fonctions grammaticales? — Comment les grammaires ont-elles intégré l’évolution des théories sémantiques, de la sémantique structurale à la sémantique cognitive? Vie, mort et sens des mots Le lexique est évidemment la porte d’entrée la plus évidente de la sémantique dans la grammaire. Au niveau le plus superficiel, les indications sémantiques apparaissent pour définir un très grand nombre d’unités lexicales (ex. sens d’un même mot au masculin ou au féminin) ou grammaticales particulières (ex. emplois de telle préposition, conjonction ou construction). Dès sa première édition, le Bon usage intègre quelques pages sur le sens des mots et le changement sémantique (BU 1936: 81-84; BU 2016: 232-237). Dans les premières éditions, les causes du changement sont décrites comme référentielles et sociales («changement des choses», «groupements sociaux d’hommes de même langue», métaphore et métonymie qui appliquent «à un objet le nom d’un autre objet», etc., BU 1936: 82-83), principalement en référence à Nyrop, même si les travaux de sémantique de Darmesteter, Bréal2 et Meillet sont également cités. Dans les éditions les plus récentes, avec la refonte du Bon usage par André Goosse, et malgré la remise en cause par les théories cognitivistes de la pertinence de distinguer des traits sémantiques (Fillmore 1982, Kleiber 1990 et Evans 2009, par exemple), les changements de sens sont définis dans les termes de l’analyse sémique structurale. Le traitement de la typologie des «procédés logiques» traditionnels (spécialisation ou restriction de sens, généralisation ou extension, métonymie, analogie et métaphore, BU 2016: 234-236) rejoint, sans y faire de référence explicite, l’analyse qu’en propose Martin (1983) fondée sur l’addition et l’effacement de 2 Sur la conception du changement sémantique chez Bréal, voir notamment Swiggers – Van Hoecke (1990).

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sèmes. Plus largement, le sens est conçu comme décomposable en sèmes, qui additionnés forment «la définition idéale» (BU 2016: 232). Bien que la difficulté d’identifier des sèmes pour les mots abstraits soit mentionnée, le seul modèle présenté est celui de l’analyse sémique structurale accompagné de l’exemple canonique de chaise et mis en relation avec la notion d’extension, présentée comme plus ancienne. À côté des procédés logiques de changement sont identifiés des «changements arbitraires» (BU 2016: 236-237), au sein desquels sont regroupés une grande diversité de phénomènes, parmi lesquels de nombreux cas d’influence de la forme sur le sens, comme l’attraction paronymique, la réduction de syntagme et le rôle de la sonorité des mots dans l’évolution de leur sens3. Le rôle du discours dans l’évolution sémantique est également évoqué sans toutefois replacer cette constatation dans une perspective contextualiste (Récanati 1997). Dans le même mouvement sont mentionnés les effets de l’affectivité sur la création d’emplois particuliers pour le mot chou par exemple et de l’expressivité dans l’adjonction de sens à des adjectifs par hyperbole ou antiphrase (BU 2016: 237). Cette section explicitement consacrée au sens des mots clôture un chapitre consacré aux mots, à leur classification et à leur origine dans lequel les indications sémantiques foisonnent. Cette manière d’isoler la sémantique dans une section particulière et de la cantonner essentiellement à la diachronie correspond à la conception véhiculée dès la première édition. Malgré la présence d’indications sémantiques pratiquement à toutes les pages de ce chapitre, la défiance affichée par rapport à la sémantique est récurrente; en témoigne une formulation comme celle-ci: Dans la définition du mot, certains4 feraient intervenir la notion de signification, mais cela entraîne une double difficulté. D’une part, on distingue dans un mot comme philanthrope deux éléments dotés de signification (phil- et -anthrope) et qui ne sont pas des mots. D’autre part, il est difficile de parler de signification à propos de certains mots: par ex. pour de dans Il essaie de dormir. (BU 2016: 151) 3 Cette influence de la forme sur le sens peut évidemment être observée également en synchronie, dans tous les cas où des différences de forme entraînent des différences de sens: la valeur distinctive de l’orthographe, la distinction entre sons et phonèmes, l’influence du genre sur le sens, etc. (par ex. solde dont le sens est différent au masculin et au féminin dans Piron 2017b: 35). L’influence inverse peut également être envisagée, comme le fait Weinrich (1989: 35) qui identifie des liens entre genre des mots et champ sémantique (par ex. tous les noms de jours, de mois ou de saisons sont masculins). 4 Aucune précision n’est malheureusement apportée pour identifier les grammairiens désignés un peu dédaigneusement par certains.

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La définition donnée au mot est ainsi d’abord formelle: «suite de sons (ou de lettres, si on envisage la langue écrite) qui a une fonction dans une phrase donnée, et qui ne peut se diviser en unités plus petites répondant à la même définition» (BU 2016: 151). Il est à noter que cette définition n’empêche absolument pas de considérer phil- et anthrope comme des unités lexicales au même titre que les autres. Dans la grammaire Larousse du français contemporain, Chevalier et al. (2002 [1964]: 11) partent du principe totalement opposé: le mot étant défini comme «l’unité libre minimale», la notion de mot est conçue comme la résultante de l’analyse du sens. Cette conception fondamentalement sémantique de l’unité lexicale fondée sur une approche différentielle explicitement héritée de Saussure (Chevalier et al. 2002 [1964]: 58), si elle influence la description des parties du discours, n’implique pas que soit exploitée une théorie particulière de décomposition du sens. Ainsi, lorsque le Bon usage applique les principes de l’analyse sémique pour rendre compte de l’évolution du sens des mots, Chevalier et al. (2002 [1964]: 58-61) évoquent essentiellement des conditions externes liées au rapport de la langue au monde et aux besoins communicatifs des groupes de locuteurs. Cet ancrage dans l’usage revendiqué dès la préface témoigne de l’influence de la démarche sociolinguistique. Aux considérations générales sur le sens et son évolution s’ajoute dans le Bon usage, comme dans Chevalier et al. (2002 [1964]), un inventaire des relations lexicales, impliquant toutes des phénomènes sémantiques: l’homonymie, la synonymie, l’antonymie (absente de BU 1936) et la paronymie, pour laquelle on mentionne la proximité de forme, le risque de confusion entre deux mots, mais pas les conséquences sémantiques d’une telle confusion. Si la Grammaire méthodique de Riegel et al. (2009 [1994]) ne s’attarde pas sur l’évolution sémantique de la langue, rapidement évoquée dans une courte sous-section consacrée à la distinction entre perspective synchronique et diachronique (Riegel et al. 2009 [1994]: 13-17), elle consacre en revanche tout un chapitre à la sémantique lexicale et grammaticale (Riegel et al. 2009 [1994]: 919-956), dans lequel les «relations de sens dans le lexique» sont clairement définies en termes saussuriens par des associations entre (plusieurs) signifiant(s) et (plusieurs) signifié(s) ou par des mécanismes d’inclusion sémantique (hypo-/hyperonymie) et de négation (antonymie), sans toutefois expliciter les principes de définition ou de décomposition du sens (Riegel et al. 2009 [1994]: 923-929). Ces principes sont détaillés dans le cadre d’une approche sémantique plus radicale encore, celle propre à la grammaire textuelle de Weinrich.

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Dans son ouvrage, Weinrich adopte une perspective résolument sémantique et universaliste en définissant tous les concepts syntaxiques par une combinaison de 30 «traits pertinents sémantiques élémentaires», présentés comme universels, autrement dit des primitives (Wierzbicka 1972), qui s’opposent de manière binaire (Weinrich 1989: 21). Ainsi, la distinction entre singulier et pluriel est décrite comme fondée sur une opposition entre et (Weinrich 1989: 46) et la distinction entre le pronom il personnel («morphème référentiel») et impersonnel («morphème-horizon») par le recours à deux traits différents, pour l’un et pour l’autre (Weinrich 1989: 80). Le sens des mots étant considéré comme une partie réduite du sens global du texte (Weinrich 1989: 25), les différentes parties du discours n’apparaissent qu’incidemment au fil des développements sur différentes phénomènes textuels (par ex. la catégorie du nom est abordée au travers de la définition du genre, Weinrich 1989: 31), contrairement à la majorité des grammaires qui organisent leur structure en fonction des natures, c’est-à-dire d’un découpage lexématique en catégories grammaticales. Natures et fonctions: peut-on se passer de critères sémantiques? Une grande constante à travers les grammaires consultées est en effet la description des natures et fonctions des unités linguistiques, qui le plus souvent structure l’ouvrage. Riegel et al. (2009 [1994]) font la synthèse des différents types de critères permettant généralement de définir et de distinguer tant les natures que les fonctions. En ce qui concerne les catégories de mots, les «critères notionnels», correspondant à la conception commune des locuteurs mais sans réel «pouvoir discriminant» — le nom pouvant par exemple désigner des procès, comme le verbe, ou des qualités comme l’adjectif — sont distingués des critères morphologiques (accord) et syntaxiques (distribution), avec lesquels ils doivent nécessairement être combinés pour suffire à la distinction, aucune catégorie de critères n’étant à elle seule suffisante (Riegel et al. 2009 [1994]: 226229). En ce qui concerne les fonctions, comme le sujet, par exemple, Riegel et al. distinguent les critères d’identification syntaxiques (élément nécessaire, recteur de l’accord du verbe, constituant nominal, etc.), l’inter-

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prétation sémantique (rôles sémantiques possibles, argument initial d’une relation prédicative) et la fonction communicative (thème) (Riegel et al. 2009 [1994]: 243-248). Comme pour les parties du discours, c’est la combinaison des perspectives qui permet de mieux cerner une fonction et surtout de la distinguer des autres. Il est donc logique que le plan sémantique soit envisagé de manière assez omniprésente dans les différentes grammaires, seul ou parmi d’autres plans d’analyse, y compris lorsque la volonté de décrire les natures et les fonctions par des caractéristiques purement grammaticales est clairement affichée. Ainsi, dans le Bon usage, même si les critères sémantiques sont considérés comme moins fiables, «sûrs et cohérents», que les critères syntaxiques et morphologiques pour caractériser les parties du discours (BU 2011: 152), l’article est défini comme «le déterminant minimal», c’est-à-dire sémantiquement le plus pauvre: «le mot qui permet au nom de s’actualiser, de se réaliser dans une phrase, si le sens ne rend pas nécessaire le choix d’un autre déterminant» (BU 2011: 778). Par ailleurs, l’application stricte et exclusive de critères morphologiques et syntaxiques montre ses limites notamment en ce qui concerne l’adjectif, défini morphologiquement par la variation en genre et en nombre, syntaxiquement par sa fonction d’épithète et sémantiquement par la qualité qu’il exprime (BU 2011: 735), le critère morphologique étant affaibli plus loin par l’identification de classes d’adjectifs invariables comme les adjectifs de couleurs ou les adjectifs employés adverbialement (BU 2011: 750-767). Les deux tableaux ci-dessous font la synthèse des critères définitoires identifiés dans une sélection de six grammaires générales grand public pour les natures et fonctions suivantes: nom/substantif, adjectif, pronom, déterminant, verbe, adverbe, conjonction de coordination et de subordination et préposition; sujet, prédicat, complément d’objet, épithète, attribut et complément déterminatif du nom. Toutes les grammaires consultées mentionnent généralement pour les différentes natures et fonctions des indications morpho-syntaxiques et sémantiques à l’un ou l’autre moment de leur description. Pour établir ce tableau, nous avons focalisé notre attention sur les définitions générales en tête de chapitre, mettant en exergue les éléments définitoires principaux, morpho-syntaxiques (case supérieure des tableaux) et sémantiques (case inférieure).

(98) fonction

désignation

instruction

précision

(92) fonction construction

précision relation

(358-362) fonction

précision

précision sens minimal

(159) fonction X n’est pas Y variation invariable

(276) fonction construction place nécessité X n’est pas Y

(91)

précision

caractérisation

(86)

désignation

(80) variation

désignation

(228)

précision actualisation

(209 et 213)

désignation

(162 et 190) variation

désignation

(162) variation fonction

Chevalier et al. (2002 [1964])

(871) variation fonction

précision sens minimal

(421, 773, 778) variation accord fonction nécessité place

expression

(735) variation accord fonction

désignation

(609) variation fonction construction

BU (2011)

(265) fonction

précision

(97 et 165)

précision

(82) construction

désignation dénomination

(236-237) /5

Grémy (2017)

5 Dans cet ouvrage organisé par ordre alphabétique, un grand nombre d’entrées sont consacrées spécifiquement à l’accord. Il est donc logique que la définition des natures et fonctions soient essentiellement sémantique.

pronom

déterminant détermination article

(597) variation accord fonction

(125) variation accord

désignation

représentation

adjectif

(320-321) variation construction

(45-46) variation accord construction

nom substantif

Riegel et al. (2009 Béchade (1994) [1994])

Wagner – Pinchon (1962)

Natures

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précision

relation

(639) invariable relation

relation

relation

(433) invariable fonction relation X n’est pas Y

(788 et 879) fonction marque relation

(421) dépendance invariable relation X n’est pas Y (394) invariable fonction

(405 et 411) invariable marque

(414) invariable fonction9

Tableau 1 — Natures.

(212) invariable relation

(215-216) invariable relation

précision

(201) invariable

expression actualisation8

(281) conjugaison6

(483, 1373) invariable relation

(483-484, 1445, 1451) invariable relation

(87) invariable

(1231) invariable fonction dépendance

(263) fonction relation

relation

(159-160) invariable relation

précision

rhème actualisation

(352)

expression

(1025) fonction

7

Le verbe est ici défini essentiellement comme variable, avec une centaine de variations morphologiques possibles. Le sens du verbe détermine ici le rôle sémantique des compléments. Cette vision prend le contre-pied de Wagner – Pinchon (1962: 217) selon lesquels le point de vue sur le procès (agent ou objet) détermine la forme du verbe. 8 La fonction sémantique du verbe — «[…] permettre au parleur de décrire, d’apprécier, de situer dans le temps le déroulement des actions ou des événements concernant les êtres et les choses» (p. 281) — le situe entre actualisation et expression. Le sens du verbe dépend du contexte et des oppositions avec d’autres formes de conjugaison. 9 Le rôle de l’adverbe est décrit comme l’apport d’«un élément complémentaire à un verbe, un adjectif, un adverbe, un groupe de mots ou une proposition» (p. 414), sans précision sur sa nature, sémantique ou grammaticale.

6

préposition

conjonctions (coordination, subordination)

(647-648) invariable nécessité dépendance construction

(373) invariable fonction place X n’est pas Y

expression

précision7

adverbe

(127) conjugaison construction

(391-392) conjugaison construction fonction nécessité

(217) conjugaison construction X n’est pas Y

verbe

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479

expression

expression précision

précision (237) fonction construction

précision (343-346) place construction

relation constante13

(202) construction

désignation

(179)

/

désignation

(66 et 176) accord place

Chevalier et al. (2002 [1964])

(422) dépendance

(331, 335-337) nécessité dépendance construction

rhème

(269) accord construction

thème

(257-258) accord nécessité identification

BU (2011)

(184) place construction accord

(131-133) construction

/

thème

(339) nature

Grémy (2017)

10 La description insiste sur la «valeur strictement grammaticale» du sujet, à ne pas confondre avec «les termes qui évoquent l’agent, le siège ou le patient d’un procès», autrement dit les rôles sémantiques (Wagner – Pinchon 1962: 28). 11 Dans la description qui en est donnée par Wagner et Pinchon, la caractéristique principale de l’objet est qu’il change de fonction et devient sujet à la voie passive. 12 Le complément d’objet est défini chez Béchade par son indépendance en termes d’accord. 13 La principale caractéristique de l’épithète est qu’il renvoie à une qualité attachée de façon constante à un substantif: «Le rapport de sens qui l’unit à ce substantif est établi en dehors du temps marqué par le verbe de la phrase […]» (p. 202).

(29) construction X n’est pas Y

épithète

(245) accord12 construction

/

(392-393) nécessité dépendance construction

rhème relation

rhème

(29) construction fonction11

(241-242) nécessité fonction

(27)

rôle thème

rôle10

complément d’objet

prédicat

(225) accord

(243-246) accord nécessité identification fonction

(28) accord

sujet

Béchade (1994)

Riegel et al. (2009 1994])

Wagner – Pinchon (1962)

Fonctions

480 M. STEFFENS

(29) construction

complément déterminatif du nom précision

précision

fonction16

(186-187) construction

expression

(183)

Tableau 2 — Fonctions.

(245) accord construction

expression

expression (313) construction

(231) construction fonction

(419) construction

(449) X n’est pas Y

(270) permutation15

précision

(149)

expression

(103) construction

14 Dans la grammaire de Wagner et Pinchon, la description des fonctions est limitée à sa plus simple expression. L’essentiel de l’ouvrage est consacré aux parties du discours. La dernière section porte sur les phrases et décrit notamment différents types de phrases attributives, sans que l’attribut soit en lui-même défini (Wagner – Pinchon 1962: 510). 15 Ce critère mêle des considérations morpho-syntaxiques et sémantiques. 16 Sur le plan sémantique, le substantif complément est l’équivalent d’une des fonctions suivantes: sujet, objet, attribut, complément circonstanciel (pp. 186-187).

/14

attribut

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Critères morpho-syntaxiques: — invariable: élément qui ne varie ni en genre, ni en nombre; — variation: possibilité de varier en genre et en nombre (pour les adjectifs), fait d’avoir en propre un genre et de varier en nombre (pour les substantifs); — accord: influence morphologique exercée (par le sujet et les noms) ou subie (par le prédicat et les adjectifs) par rapport à d’autres éléments grammaticaux; — conjugaison: identification possible de formes fléchies marquant la conjugaison; — fonctions: fonctions syntaxiques possibles dans une phrase, «X sert à», «X permet de», «X dont le rôle est», etc.; — nécessité: «X est nécessaire vs facultatif à la formation d’une phrase régulière»; — identification: critères d’identification plus que de définition, essentiellement la possibilité de mettre le sujet en évidence dans une structure C’est x qui; — dépendance: éléments dépendants, subordonnés à d’autres; — relation: «X établit un lien entre Y et Z»; — marque: «X est le signe / la marque de Y», essentiellement une proposition subordonnée; — construction: «X est constitué de», «X accompagne / est accompagné de Y», «X appartient à la construction Y», etc.; — place: position relative d’une unité par rapport à une autre; — permutation: permutation possible sans changement de sens, entre le sujet et l’attribut; — X n’est pas Y: définition négative. Critères sémantiques: — — — — — —

autonomie: «X n’a pas de sens autonome»; désignation: «X désigne Y»; dénomination: «X nomme Y»; expression: «X exprime Y»; caractérisation: «X caractérise Y»; représentation: «X représente Y», «X symbolise la représentation de Y»; — instruction: mention explicite d’un sens instructionnel; — précision: apport, détermination ou délimitation sémantique, «X coupe dans la signification totale Y» (saisie guillaumienne), «X détermine le

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— — — — —



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sens de Y», «X assigne une valeur à Y», «X apporte un complément d’information à Y»; thème: «X est ce dont on dit qqch»; rhème: «X est ce qu’on dit de qqch»; actualisation: passage du virtuel à l’utilisation dans une phrase, situation dans le temps, cohésion des éléments de la phrase; relation: «X établit une relation sémantique entre Y et Z»; sens minimal: élément porteur d’un sens minimal par rapport à d’autres éléments (pour définir l’article par opposition à d’autres éléments de détermination); rôle: rôles sémantiques possibles.

Cet inventaire montre que les préférences définitoires pour des critères morpho-syntaxiques ou sémantiques ne recouvrent pas la distinction entre unités lexicales et unités grammaticales, ni entre mots pleins et mots vides. Il met également en évidence des constantes comme la distinction morpho-syntaxique entre mots variables et mots invariables; la définition sémantique du nom en termes de désignation; la caractérisation principale du déterminant en tant qu’il précise, circonscrit, découpe le sémantisme du nom; l’opposition thème/rhème pour distinguer sujet et prédicat ou encore l’attribut comme support de l’expression des caractéristiques du sujet. Le tableau 1 montre aussi que les grammaires répartissent différemment les caractéristiques sémantiques et morpho-syntaxiques entre les parties du discours: dans Riegel et al. (2009 [1994]), par exemple, les natures sont systématiquement définies à la fois sur le plan sémantique et sur le plan morpho-syntaxique alors que dans Béchade (1994) ou Grémy (2017), par exemple, un choix quant au plan de description est opéré pour chaque nature. Une alternative à la définition partiellement ou exclusivement sémantique des parties du discours et des fonctions syntaxiques est le recours à la référence, comme dans la grammaire textuelle de Weinrich (1989: 80, par exemple) déjà mentionnée, et de façon tout à fait systématique dans celle de Piron (2017b)17: L’appel à des critères sémantiques ne repose plus, comme en grammaire traditionnelle, sur le sens lexical (le fait de signifier des personnes, des choses, des lieux, des actions, etc.), mais sur le mode de référence, c’est-àdire la capacité à désigner quelque chose. (Piron 2017b: 21) 17 Ce glissement vers une approche pleinement référentielle s’opère dans le volume 2, Perfectionnement, paru en 2017. Dans le volume 1, Mise à niveau (2017a [2013]), c’est surtout le sens qui est mis en avant.

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Pour chaque nature et fonction, des tableaux récapitulatifs reprennent les caractéristiques définitoires, incluant systématiquement un mode de référence particulier (Piron 2017b: 22-28): par exemple, autonomie référentielle du nom (p. 22), caractérisation du référent (objet du monde) par l’adjectif (p. 23), caractérisation du référent (procès ou événement) par le verbe (p. 23), participation de l’adverbe à la description d’un référent assumée par un adjectif ou un verbe (p. 24). Cette caractérisation référentielle apparaît également comme une réponse à la méfiance envers la sémantique, manifeste notamment dans la définition du passif: «La définition du passif ne doit pas reposer sur des notions sémantiques d’action subie et de patient, qui se trouvent vite en défaut: elle est aimée de tous, le château est entouré d’eau, etc.». Le passif est ainsi défini en termes syntaxiques comme un cas de «déclassement du sujet», une structure dans laquelle un autre élément prend la place du sujet dans la zone préverbale (Piron 2017b: 155). Au vu des stratégies définitionnelles adoptées par les grammaires en ce qui concerne les parties du discours et les fonctions syntaxiques, force est de constater qu’il est difficile de se passer complètement de critères sémantiques et/ou référentiels. Cette brève étude nous semble appuyer le parti pris méthodologique de Riegel et al. (2009 [1994]) quant à la nécessaire complémentarité des critères morphologiques, syntaxiques et sémantiques pour mener une description grammaticale rigoureuse.

De la pensée à la cognition: revendications explicites de modèles sémantiques cognitifs Pour remettre en perspective leur objet, les grammaires de notre corpus intègrent une mise en contexte plus ou moins longue qui circonscrit la discipline grammaire (par ex. Riegel et al. 2009 [1994]: 1-47). Ces pages sont souvent l’occasion de définir la sémantique et sa place, relativement à la grammaire, dans la description des langues. Les différentes éditions du BU montrent l’évolution de cette définition, d’une conception essentiellement diachronique et psychologique vers une conception de plus en plus synchronique et structurale. BU (1936) présente la sémantique comme suit: Les variations de sens dans les mots ressortissent à la sémantique (I), dont l’objet comprend non seulement les changements de signification des mots, mais, en général, tous les faits linguistiques et tous les phénomènes du langage étudiés à la lumière de la psychologie individuelle ou sociale. (BU 1936: 81-82)

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Dans BU (2016: 15-16), en revanche, la sémantique qui «étudie la signification, le contenu du message, le signifié» est associée à la stylistique qui intègre l’expressivité et les connotations, et à la pragmatique qui prend en compte la situation de communication (BU 2016: 16). L’«orientation psychologisante» qu’adopte BU (1936) est prégnante dans toute la première moitié du XXe siècle (Swiggers 1992: 857), portée par Brunot (1922) et Damourette – Pichon (1928-1940), à sa suite, dont l’objectif est de saisir la pensée, son actualisation dans la langue, et donc de mettre en rapport de façon systématique forme et sens. Quoique beaucoup plus tardive, la grammaire de Baylon – Fabre (1981 [1978]) relève également de la perspective psychologique puisqu’elle se fonde sur la psychomécanique guillaumienne. Parmi les grammaires de notre corpus, c’est l’une des seules à revendiquer le rattachement complet à une théorie linguistique particulière. Martinet (1979) s’inscrit dans une démarche similaire en implémentant dans sa grammaire fonctionnelle sa vision de la structure de la langue qui, partant du monème conçu comme une unité forme-sens, place la sémantique au cœur de la description. Le Bon usage, en revanche, après avoir résolument pris le virage structuraliste, conserve cette perspective jusqu’à aujourd’hui. La dimension psychologique n’est toutefois pas complètement évacuée. La signification est ainsi définie comme «la représentation mentale que l’on se fait de [la] réalité» (BU 2016: 232). Compte tenu de cette définition, il est frappant de constater l’absence totale de pénétration dans le BU de la sémantique cognitive qui remet la psychologie à l’honneur (Rastier 1993). L’une des seules grammaires à faire vraiment la part belle aux théories cognitives est celle de Wilmet (2003 [1997]). Sa démarche critique large, notamment vis-à-vis du BU, permet d’intégrer des références à un grand nombre de descriptions grammaticales et de théories linguistiques et sémantiques, notamment à l’analyse sémique de Hjelmslev puis à la psychomécanique de Guillaume mais aussi à la sémantique du prototype de Kleiber et aux cas profonds de Fillmore (Wilmet 2003 [1997]: resp. 44-45 et 496-497), par exemple. Conclusions Même quand le grammairien s’en méfie ouvertement, la sémantique est partout, pour distinguer les unités de la langue ou, au moins, pour en donner une première définition commune. Les indications sémantiques présentes dans les grammaires se caractérisent par leur polymorphisme (critères distinctifs et/ou définitoires, description des emplois, changements de sens, analyse sémique, etc.). Même dans les grammaires du XXIe siècle,

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l’approche structuraliste est toujours largement dominante. Les courants linguistiques les plus récents, comme les grammaires de construction, la sémantique textuelle, la pragmatique et la sémantique cognitive, ne sont que peu, voire pas représentés. Reprenons à cet égard les quatre exigences auxquelles doit répondre l’étude du sens de manière générale, selon Swiggers (1997: 377), pour identifier comment ces exigences se manifestent dans les grammaires étudiées: — «offrir une définition nette du domaine linguistique du sens, ce qui permettrait de tracer une délimitation avec ce qui se présente, sous une forme non linguistique, comme ‘du sens’». Cette exigence est assurée dans les grammaires par les précisions logico-sémiotiques préliminaires qui délimitent dans la plupart des ouvrages le champ de la sémantique au sein de l’étude de la langue. — «formuler les conditions rendant possible, dans le langage, la communication de contenus signifiants, s’intégrant dans une hiérarchie sémantique». Inscrite dans le cadre de la linguistique générale, cette exigence n’est pas remplie par les grammaires de notre corpus qui n’envisagent que le français sans comparaison avec d’autres langues. — «proposer une théorie des dimensions structurales du sens et du fonctionnement concret de ces dimensions du sens, à la fois comme sens produit et comme sens interprété». Pour ce faire, les grammaires de Weinrich (1989), Riegel et al. (2009 [1994]), Wilmet (2003 [1997], notamment) et Piron (2017a [2013]) intègrent plus ou moins explicitement différents courants de sémantique interprétative et textuelle. — «proposer un cadre descriptif, dépassant le clivage entre lexique et grammaire, de même que celui entre dictionnaire et encyclopédie, pour identifier des catégories et des processus de sens». L’intégration, sans distinction nette, des faits lexicaux et grammaticaux au sein d’un même continuum est l’une des principales caractéristiques des grammaires de constructions cognitivistes (voir Yannick Mathieu 2003 pour un panorama). Les principes fondateurs de ce type de modélisations, qui problématisent les concepts de catégorie et de fonction syntaxique, au cœur de la grammaticographie classique, ne sont pas encore réellement intégrés à la réflexion des grammaires d’aujourd’hui. S’il est de plus en plus évident pour de nombreux grammairiens qu’une description linguistique efficace et pertinente ne peut faire l’économie d’une description systématique de la dimension sémantique et notionnelle des faits grammaticaux, la satisfaction de ces exigences peut constituer un objectif stimulant pour les grammaires de demain.

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SELECTIVE INDEX OF CONCEPTS AND TERMS

ablativus absolutus 199, 209 accent 15-32, 84, 134, 137, 178-185, 201 accident 71, 107, 135, 198, 230-231, 353, 380, 398 actant 116, 307, 397-398 adjective 10, 58, 65, 67-68, 73, 103105, 110-111, 114-115, 182, 199200, 215-233, 367, 369, 373, 382383, 386-387, 429-430, 446, 474, 476-478, 482, 484 adverb 68, 103, 307, 314, 316, 328, 334, 336, 338, 367, 369-371, 373, 387, 388, 446, 477, 479, 484 affix 104, 182 agreement 113-116 Aktionsart 307, 309 ambiguity 261 analogy 37, 44, 47, 68, 84, 126, 134, 137-138, 162, 255, 258, 262, 353, 357, 380, 418, 467, 473 animacy 110, 112 anthropology 3, 425, 427-428 antonymy 475 apology, of language 141-154 arbitrarity of the linguistic sign 402, 406 article 104-111, 114, 116-117, 148149, 165, 264, 380-381, 430, 477478, 483 aspect 10, 107, 279, 305-320 attribute (attributive) 334-340, 369370, 477, 481-483 augmentative 309, 447-448 auxiliary 309, 312, 316, 386 bilingualism 75-76, 135, 159, 164169, 207, 245, 357, 467-468 brevitas 63, 70, 73, 84 case 38, 45-46, 85, 108, 113-115, 117, 148-149, 227, 256, 258, 262, 395, 397-400, 464

circumstantial 10, 325-341 clarity 148-149, 153, 195, 206, 452 classifiers 99-117 clause 149, 199, 201, 205, 208-209, 363, 396, 398, 405-406, 452 codification 102, 143, 147, 238, 241, 246-247, 280, 347-350, 353, 355, 359 common language (koinè) 242, 348 comparative (degree of comparison) 39, 50, 259 complement 325, 331, 334-340, 367, 369, 382, 477, 480-481 conjugation 103, 106, 163, 168, 207, 260, 263, 312, 316, 387, 464, 479, 482 conjunction 103, 334, 372-374, 388389, 446, 473, 477, 479 conservatism 328, 339, 355 consonant 54, 148, 411-417 construction grammar 486 continuity & discontinuity 312, 330, 441-442, 454 corpus 137, 147, 193, 209, 286, 298, 325, 332, 355, 357-358, 378, 382, 387, 389, 423-426, 434-436, 448, 473, 484-486 corruption 242, 261 cryptomnesia 274 deaf-mute 363-367 declension 43-44, 48, 103-104, 109, 113-117, 220, 256-257, 259-260, 328, 464 definiteness 220 deixis 222, 306 demonstrative 110, 112, 220, 222 denominative 226, 260, 482 dependency grammar 365, 368, 371, 373-375, 387 derivation 41, 44, 47, 50, 184, 198, 260

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SELECTIVE INDEX OF CONCEPTS AND TERMS

diachrony 7, 116, 145, 151, 153, 420, 463, 472, 474-475, 484 diagram 8, 363-375, 452 dialect X, 1-3, 151-152, 174-175, 178, 181, 185-189, 199-200, 242, 353-355, 359, 361, 427-428, 465 dialectics 56, 85, 89, 231, 460 dialectology 5, 450 dialogue 86-87, 166, 169, 194-198, 467 dictionary 9, 64, 193-196, 202, 207, 254, 280, 348-349, 423, 486 diglossia 351, 357, 359 diminutive 39, 43, 47, 202, 260, 309, 447-448 double articulation 402, 406 elegance 74, 206, 218, 239, 315 empiricism 4, 225, 277-278, 452, 468 enunciation 403-404, 464-465 ergativity 101, 399 etymology 37-44, 68, 71, 84, 133, 137, 220, 254, 403 euphony 258 function words 365, 372-374 functionalism 306-307, 311-312, 316, 326, 340, 485 gender (gramm.) 39, 43-44, 47, 86, 104, 107, 150, 207, 221-222, 257258, 264-267, 380-381, 457, 464, 476-477, 482 general grammar 329-332, 430 general linguistics 175, 486 generativism 395, 437 génie de la langue 154, 329, 354 glottal stop 103, 180-181, 183, 187 grammatica proverbiandi 238 grammatical sketch 9, 425, 457-469 history of ideas 253, 278 homonyms 331, 475 humanism 72, 81-82, 93, 141, 143, 194, 254, 265, 315, 349 iconicity 179 ideology 6, 10, 82, 141-154, 176, 278279, 286, 291, 329, 379, 383, 390

imitation 87, 200 infinitive 199, 203, 205, 207-209, 387 infix 308-309 inflection 103-104, 106-107, 198, 207, 216, 310, 353, 447 informal language 448 interjection 103, 389-390, 446 irony 441-454 language attitudes 141-154 language families (genealogy) X, 100, 107, 113, 116, 145, 152, 154, 196, 353-354, 418, 425, 428, 452-453 law 254-255, 265, 333, 379, 393, 396, 417-419, 467 layer 441, 453-454 letter / sound 55-58, 83-84, 114, 124, 126, 130-133, 137, 139, 148, 150, 162-164, 263, 289, 369-370, 396, 401-403, 414, 417, 436, 446, 451452, 464, 467, 475 lexicology 337-338, 380, 445-446, 452 linguistic conscience 143-145, 153154 logic 2, 5, 39, 41, 49, 84, 166, 169, 330, 335-336, 339, 341, 364, 390, 401, 405, 452, 459, 466, 473-474, 486 markedness 311 marxism 459-469 Matthew effect 9, 269-282 metalanguage 117, 159-160, 255, 279-281, 285, 291, 293, 296, 298, 335, 395, 406, 424, 429-430, 447 methodology 4, 6, 38, 50, 127, 158, 209, 271, 276-278, 281-282, 334, 355, 378, 396, 424, 426, 428-430, 437, 442, 444, 454, 457, 484 missionary linguistics 3, 6, 10, 99117, 173-189, 193-209, 423-437 mood 204, 261, 306, 334, 464 model, (Greco-)Latin 11, 101-105, 116-117, 134, 143, 157-158, 195, 197, 238, 246-247, 355, 436-437, 443, 449-451 morphology 38, 43-48, 50, 104, 113-115, 123-124, 130-132, 134,

SELECTIVE INDEX OF CONCEPTS AND TERMS

137, 139, 165-166, 182, 198, 207, 218, 220, 223, 226-227, 232, 253, 255-256, 259, 263-264, 266-267, 306-310, 318-320, 326, 363, 378, 380-381, 384, 390, 398, 458, 464, 476-477, 482, 484 mother tongue (native language) 7374, 100, 103, 107, 146, 153, 157, 159, 165, 167, 169, 209, 218-219, 227, 231-232, 237, 289, 291, 293294, 296-297, 312-313, 326-327, 334, 350-352, 449, 452 multilingualism X, 76, 164-167, 170, 237-247, 297, 423 naturalist linguistics 425 Neogrammarians 460, 467 norm 11, 126, 218, 247, 253-254, 288, 309, 352, 355-356, 358-359, 396, 442, 449-450, 453 noun 10, 41-42, 44-45, 47, 50, 54, 71, 85-86, 89-90, 99-117, 165, 169, 182, 186, 215-233, 253, 256-258, 260, 262, 264-265, 315, 334, 369, 380384, 386-387, 399, 404, 429-430, 446-447, 464, 476-478, 481-484 number 47, 71, 86, 104-107, 116, 222, 227, 261, 316, 380-381, 464, 477, 482 numeral 110-111, 216, 226 orthography 8, 56-57, 84, 123-127, 130-135, 137-139, 148, 165-166, 174-179, 181, 183-186, 201, 244, 289, 296, 331, 340, 358, 379, 474 papyrology 53-59 paradigm 10, 47, 104-106, 109, 165, 168, 198, 256, 260-263, 310, 316, 371, 374, 458, 461 paratext 10, 61-76, 165, 199, 292, 298, 347-360, 423-437 parody 441-454 participle 2, 41, 47, 217, 311, 386-387 particle 104, 108, 110-112, 115-117, 199, 201, 203-205, 207, 209, 312 parts of speech 2, 10-11, 54, 71, 83, 85-86, 89, 102-103, 130, 133-135, 163, 165-166, 168, 182, 201, 207,

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215-219, 222, 225, 231, 233, 246, 259, 287-290, 295-296, 315, 373, 377-391, 429-430, 445-446, 464, 475-477, 483-484 perfect 68, 260-261, 289, 309, 313320 philology IX, 1-3, 15-17, 38, 43, 176, 280, 317, 450, 452, 458, 469 philosophy IX, 1-3, 5, 16, 19, 21-25, 26-27, 29, 31, 89, 93, 230, 277, 311, 317-318, 339, 406, 431, 466 phonetics & phonology 115, 173189, 198, 206, 289-290, 353, 402, 410-412, 415-416, 419-420, 445446, 452 phrase books 288, 290, 293, 296-297 plática 193-209 politeness 197 possessive 108, 110-112, 116, 186, 464 pragmatics 176, 181, 197, 395, 403406, 485-486 predicate 106, 305, 366, 369-371, 374, 382-383, 386, 399, 477, 480, 482-483 prefix 104, 108, 110-111, 113-116, 254, 307 preposition (& postposition) 39, 103, 108-109, 111, 149, 199, 328, 337338, 371-374, 387-388, 399, 446, 472-473, 477, 479 prolixity 63, 70, 195 pronoun 103-111, 116, 149, 165, 199, 216, 220-222, 225-227, 337, 383-384, 386, 395, 429, 445-446, 448, 464 pronunciation 17, 103, 126, 133-134, 148, 165-166, 240, 331, 356, 358, 402 proper name 217 prosody 15-32, 123-127, 130-135, 137-138, 174-176, 178-179, 181-186, 199, 201, 394 purity 67-68, 151, 356, 358 quantity (prosody) 174, 180, 182, 184185, 187-189 racism 436-437 rankings, university 269-282 rhema (& thema) 479-480, 483

492

SELECTIVE INDEX OF CONCEPTS AND TERMS

rhetoric 10, 16, 21-22, 31, 63, 67-68, 85, 147, 153, 200, 265, 337, 339-340, 426, 434-435, 437, 442-443, 454 rule 11, 64, 81, 85, 88-89, 93, 103, 109, 114-115, 126, 135, 163, 166, 169, 177-178, 184-185, 193, 198-202, 253-267, 277, 280, 312, 314, 350351, 355-356, 359, 396, 416-417, 419, 429, 431, 436-437, 450, 458 schooling & school grammar 10, 71-72, 81-93, 161, 164, 170, 193209, 218, 285-298, 312, 325-341, 351, 363, 394, 443, 449, 454, 482 semantic roles 477, 483 semantics 39, 41, 49-50, 105, 110113, 115-116, 149, 202, 226, 229230, 232, 258, 262, 307, 317, 334, 336-337, 339, 341, 369-370, 381386, 389-390, 397-399, 406, 410, 458, 461, 464, 471-486 semasiology 306, 317 semiotics IX, 5, 465, 486 sentence 8, 48, 81, 84, 102, 108, 199, 201, 206, 334, 337, 340-341, 396, 445, 451-452, 464, 477, 482-483 sentence maps 7, 363-375 slang 202-203 sociolinguistics 6, 61, 100, 475 speech act 200, 306 stadialism 460, 465 stem 104-109, 113-116 structuralism IX, 7, 319, 394-397, 406, 425, 458, 461-462, 464-465, 468, 472-474, 484-486 stylistics 145, 147, 148-150, 335, 449, 485 subdialect 353 subject 326, 335-337, 339-340, 366, 368-369, 371, 382, 448, 476-477, 480, 482-484 subordination 395, 477, 479 suffix 104, 111, 182, 184, 262, 307, 309-310, 464, 472 superiority 141-154, 243 syllable 19, 23-24, 31, 54, 83-84, 114-115, 123-125, 131-132, 137, 148, 182-185, 198, 261, 402, 411412, 415-416

synchrony 153, 186, 396, 402, 409421, 460, 463, 472, 475, 484 synonym 68, 200, 204, 227, 472, 475 syntax 7-8, 38, 46, 48-50, 83-84, 103, 106, 108, 113, 115, 123-127, 130-135, 137-139, 198, 201, 229232, 253, 259, 264, 267, 314, 318, 334, 338, 363, 365-369, 374, 380, 386, 388-390, 395, 406, 429, 445, 451-452, 458, 461, 472, 476-477, 482-484, 486 system IX, 7, 18, 22-32, 101, 110113, 115-117, 174-175, 177-179, 182, 188, 215-216, 221, 233, 263, 267, 277, 286, 307, 311, 315-317, 320, 334, 352, 395-397, 403-404, 406, 429, 435-437, 449, 464 target language 290-293, 298 tense 47, 104, 106-107, 306-316, 384-386, 464 terminology 2, 6, 25-26, 100, 115117, 206, 221, 223, 233, 277, 280281, 291, 305-306, 309, 312, 315, 317-318, 383, 395 transitivity 104-105, 367 typology IX, 3, 8, 73, 146, 157-170, 188, 215-216, 233, 285-298, 383, 388, 425, 427, 432, 473 universal grammar

225, 311, 476

valency 219, 222-223, 231-232, 397398 variation 7, 100, 113, 181-182, 186, 188, 207, 239-240, 242, 354-355, 359, 454, 482 verb 47-49, 68, 103-107, 109, 116, 165, 168-169, 216, 229, 260-263, 266, 291, 306-320, 334-340, 367369, 384-387, 397-398, 400, 405, 429, 446, 464, 472, 476-477, 479, 484 versification 131, 254, 263-264, 394 vices 84, 131, 147, 200, 265, 353, 445 virtues 147 vowel 27, 103, 116, 148, 178-188, 256-257, 264, 411-413, 415

SELECTIVE INDEX OF PROPER NAMES AHLQVIST, Anders 276 AICHINGER, Carl Friedrich 312 AICKIN, Joseph 311 AILLOUD, Laurent 426, 431, 433434, 436-437 Alcuin of York 87 ALDRETE, Bernardo de 243-245 Alexandrians 31-32, 37, 54, 58 ALONSO, Amado 397, 401 ÁLVARES, Manuel 103, 160, 200, 215, 227-231, 233, 293, 296 AMARAL, Rubem do 449-450 ANCHIETA, Joseph de 99, 101, 104110, 115-116 ANSTETT, Johann Philipp 293-294, 296 APELL, Alfred 294, 296 APOLINÁRIO, Joaquim José 293, 296 Apollonius Dyscolus 55 ARENAS, Pedro de 176, 196, 209 Aristotle 21-25, 29, 225, 402 Aristoxenos 23, 26-28 ARNAULD, Antoine 216, 233, 314, 401 Athanasius 63-64, 69-70, 74-75 Athenodorus 19 Augustine 57-58, 72 Augustine, Pseudo- 255 AUROUX, Sylvain 276 AUSTIN, John L. 405 AZNAR Y POLANCO, Juan Claudio 204 BACON, Francis 225 BALLOT, Joseph Paul 347, 350-351, 353-355, 357 BALMES, Jaime 396 BARROS, João de 293, 295 BARSOV, Anton A. 310 BAYLON, Christian 471, 485 BEAUZÉE, Nicolas 314, 335 BÉCHADE, Hervé 471, 478, 480, 483 BEHAEGEL, Pieter 329

BEHOURT, Jean 265-266 BELLO, Andrés 317-318, 378, 381383, 394 BENOT, Eduardo 7, 318, 377, 393406 BENVENISTE, Émile 397, 402, 464465 BERLAIMONT, Noël de 194, 209, 239 BERLITZ, Maximilian Delphinus 294, 296 BESCHERELLE, Louis-Nicolas 335 Boethius 64 BOFARULL, Antonio de 352-354, 356-359 BOILAT, David 426, 431 BOINVILLIERS, Jean-Étienne-Judith Forestier 330 BOISTE, Pierre-Claude 330 Bon usage 333, 472-473, 475, 477, 485 BOSQUET, Jean 164 BOUHOURS, Dominique 146, 149 BOURZEYS, Amable de 154 BRASSENS, Georges 472 BRAUN, Thomas 333-334, 336-338, 340 BREVA-CLARAMONTE, Manuel 276 Brocense [el] 200, 386 BROUGH, Sonia 290, 294, 297 BUFFIER, Claude 162, 164, 326-327, 334 BURGGRAFF, Pierre 339 BÜRGIN, Honufer 197 BURSILL-HALL, Leslie 276 BUSTAMANTE, Francisco Corona 295, 297 BUTI, Francesco da 84 CALLEJA, Juan Manuel 317 CAMPION, P.-L. 331, 333 CAMPOS, Agostinho de 294, 296

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SELECTIVE INDEX OF PROPER NAMES

Carlos III 206 CASTRO ALVES, Antonio Frederico de 448 Cato 50, 64, 256, 260 CAUCHIE, Antoine 161 CAUSSEQUE, Pierre 426-427, 430-434 CERDA, Juan Luis de la 133, 200, 202, 209 CHANTREAU, Pierre-Nicolas 159, 163 CHAPSAL, Charles-Pierre 330-331, 333, 335-336 Charisius 42-44, 46, 49, 61-62, 64-74, 79 CHARPENTIER, Antoine 161 CHEVALIER, Jean-Claude 471, 475, 478, 480 CHIFLET, Laurent 162, 164, 327-328 CHOMÉ, Ignacio 193-194, 205-209 CHOMSKY, Noam 7, 298, 396 CHRISTY, Thomas Craig 276 Cicero 16, 39-41, 67-70, 72, 74, 254 CISNEROS, Diego de 167 CLARK, Stephen W. 363-369, 372, 374 CLIFTON, C. Ebenezer 295, 297 CLIMENT, José 135, 245 COHEN, Marcel 459 COLLARD, François 338, 340 CONCEIÇÃO DIAS C. E NAFZ, Maria da 294 CONDILLAC, Étienne Bonnot de 225, 382, 396, 401 Confucius 196 CORREAS, Gonzalo 129-132, 138-154, 242-244, 315-316, 389 COSERIU, Eugenio 7, 276, 368 COURT DE GÉBELIN, Antoine 225 CRAM, David 276 CRUZ, Juan de la 176, 179 CUNHA, João Pinheiro Freire da 293, 296 D’ALEMBERT, Jean le Rond 1, 401 D’ALLAIS, Vairasse 314 DALLY, Nicolas 332 DAMOURETTE, Jacques 462, 468 DARD, Jean 431 D’AVERÇÓ, Lluís 348

DEL CARPIO, Justo de Andrés 377391 DEL CORRO, Antonio 169 DELAUNAY, Henri 426, 430 DELFINO, Luís 444 DELPHINO, Thomaz 445 DERLANGE, A. 329 DESCARTES, René 225 DESPAUTERIUS, Johannes 265 DESTUTT DE TRACY, Antoine-LouisClaude 330, 381, 401 DIAS, Pedro 101, 107, 113-117 DIDEROT, Denis 1 Diomedes 55-56, 58, 61-62, 73 Dionysios Thrax 6, 18-20, 26, 28-30, 32, 216-217, 308 DOMENECH, José 351-352, 357 DOMERGUE, François Urbain 164, 335 Donatus, Aelius 15-16, 66, 70, 72, 82-83, 85-87, 89-90, 93, 158, 160, 219, 254-259, 315 DU WES, Giles 164, 168 DUARTE, Pedro Carolino 295, 297 DUBUISSON, Théodore-Joseph 331 Duden 216 DUJARDIN, Pierre-François 328 DUMARSAIS, César Chesneau 225, 266 DUPUIS, J. C. 161 EBELING, Friedrich Wilhelm 295, 297 EGEDE, Paul 194 EICHHORN, Johann Gottfried 312 ENGLER, Rudolf 276 ERASMUS, Desiderius 194-195, 209 Eratosthenes 15-18, 21, 26, 28-32 ERNOUT, Alfred 254 ESTEVE, Joan 349 ESTIENNE, Henri 144, 146, 150 ESTIENNE, Robert 164 ESTORCH Y SIQUÉS, Pablo 352-353, 356, 359 EUSTATIEVICI, Dimitrie 347 EVANS, Sandra 289, 295, 297 Évrard de Béthune 263 EY, Luise 291, 294, 296

SELECTIVE INDEX OF PROPER NAMES

FABRA, Pompeu 349-350, 354, 356, 359, 361 FABRE, Antoine 165 FABRE, Paul 471, 485 FARIA, Francisco Raimundo Correa de 107 Felipe V 349 FENNING, Daniel 312 FERNÁNDEZ NAVARRETE, Domingo 196-197 FERRUS, Sieur de 161 FIGUEIRA, Luís 101-102, 104, 106110, 116 FILLMORE, Charles J. 398, 473, 485 FISHER, Ann 312 FLEURIAUX, J. 333 FRADIQUE, Mendes 10, 441-455 FRANCIOSINO, Lorenzo 167 Franciscans 100 Gaffiot 254 GANOT, Aimé 426, 429, 431-434, 436 GARLANDE, Jean de 254, 263 GARNIER, Jean 160 GAYOT, Mr. 327 GELHAUS, Hermann 216 GENETTE, Gérard 423, 434, 437 GILBERTI, Maturino 195 GIRARD, Abbé 328, 334 GIRAULT-DUVIVIER, Charles-Pierre 330, 335 GLAS-PETERS, Sabine 289, 295, 297 Glaukos 21, 25-29 GÓMEZ GAYOSO, Benito Martínez 244, 316 GÓMEZ MORENO, Pedro 377-391 GOOSSE, André 471-473 GOTTSCHED, Johann Christoph 312 GREČ, Nicolaj Ivanovič 310 GRÉMY, Arnold 472, 483 GREVISSE, Maurice 333, 471-472 GRICE, Paul 405 GUARINI, Battista 82, 92 GUÉROULT, Pierre Claude Bernard 330 HARRIS, James 311-312, 397 HELBLING, Carlos Luís Maximiliano 294, 296

495

HERDER, Johann Gottfried von 359 Hermokrates 21, 25, 27, 29, 31 HIŻ, Henry 1 HJEMSLEV, Louis 399, 485 HOENIGSWALD, Henry M. 1 HOLDERMAN, Jean-Baptiste 195 HOUSEHOLDER, Fred 1 HOYOIS, Henri-Joseph 329, 331 Hugh of St Victor 84, 88-90 HUMBOLDT, Wilhelm von 174, 227 HYMES, Dell 276 IDIÁQUEZ, Francisco Xavier de 202 ILLYÈS, Gyula 464-465 Isidore of Seville 84, 152, 333 ISOLELLA, Pietro da 84 JAKOBSON, Roman 402 Jerome 37, 45 JESPERSEN, Otto 435 Jesuits 100-103, 114, 116, 193-197, 200, 202-206, 209, 218, 244, 327, 426 JIMÉNEZ PATÓN, Bartolomé 129130, 138-139, 144, 242 John of Salisbury 84, 87-88, 91-92 Karanis 54, 56, 59 KELLOG, Brainerd 363 KOBÈS, Aloïse 426, 428-430, 433437 KOERNER, E. F. Konrad 275-276 KOPCZYŃSKI, Onufry 223-227, 232233 LABÈRNIA, Pere 349 LABOUREUR, Louis 149 LANCELOT, Claude 161, 163, 216, 233, 266, 314 LARA, Ignacio de 205, 207, 209 Larousse 475 LE BERRE, Pierre-Marie 426, 428429, 431, 433-434 LEMARE, Pierre-Alexandre 331-332 LEQUIEN, Émile 330, 333, 335-336 LÉRY, Jean de 100 LETELLIER, Charles-Constant 330, 333, 335-336

496

SELECTIVE INDEX OF PROPER NAMES

LÉVI-STRAUSS, Claude 395 LHOMOND, Charles-François 330, 333, 335 Libanius 74-76 LINNIG, Franz 294, 296 LLULL, Ramón 347-348 LOCKE, John 225 LOMONOSOV, Michail V. 309 LONCHAMPS, Giovanni Alessandro 167 LONEUX, Eugène 329, 331 LÓPEZ MADERA, Gregorio 151-153, 242-244 LOWTH, Robert 312 Ludolf of Luco 84 LUDOLF, Heinrich Wilhelm 308 LUNA, Juan de 161 MAMIANI DELLA ROVERE, Luigi Vicenzo 99, 101, 107-113, 116 MANUZIO, Aldo 82 MARCH, Ausiàs 348 MARCH, Francis Andrew 365, 370371, 373 Marius Victorinus 53-58 MARR, Nicolai 460, 465 Marsais cf. Dumarsais MARTINET, André 396-398, 402, 471, 485 MARTÍNEZ GÓMEZ GAYOSO, Benito 129, 132-133, 138, 244, 316 MARTORELL, Joanot 349 MASSET, Jean 161 MATES, Bartolomé 349 MAUPAS, Charles 162, 164, 313-314 MAYANS Y SÍSCAR, Gregorio 202 MAZION, Jean-François 329 MEIGRET, Louis 164 MEILLET, Antoine 254, 400, 457, 459, 462, 465-468, 473 MELANCHTHON, Philipp 219 MERTEN, Oscar 333, 338-339 MERTENS, Frans-Jozef 1 MERTON, Robert King 273-275, 282 METGE, Bernat 347 MEURIER, Gabriel 161, 168-169, 194, 209 MIÈGE, Guy 311

MINSHEU, John 161, 194, 209 MIRANDA, Giovanni 161 Modists 225, 231 MOKE, Henri 330 MONTEIRO, José 198 MONTEPRANDONE, Antonio Maria 114-115 NÁGERA YANGUAS, Diego de 190, 195-196 NEBRIJA, Antonio 124-125, 127-128, 130-131, 133, 143, 158-163, 167, 177, 193, 238-239, 242, 246, 315316, 394 NEWMEYER, Frederick Jaret 276 NIEDEREHE, Hans-Josef 276 NOBOA, Andrés Martínez de 318, 381 NOËL, François-Joseph-Michel 330331, 333, 335-336 NYROP, Kristoffer 473 OLIVEIRA, Fernão de 293, 295 OUDIN, Antoine 161-162, 164 OUDIN, César 161 Palaemon, Pseudo- 255 PALSGRAVE, John 160, 162, 164 Pausimachos 30-31 PEIRCE, Charles 403 PEREIRA, Bento 229, 293, 296 PEROTTI, Niccolò 82 PETIT I AGUILAR, Joan 352 Philargyrius 41 PICHON, Édouard 462, 468, 485 PICKBOURNES, James 312 PILLOT, Jean 160, 164 PINA, Francisco de 197 PINCHON, Jacqueline 478-481 PIRON, Sophie 472, 483-484, 486 Plato 29, 225 PLUCHE, Antonio Natividad Antonio 202, 225 Pompeius 83, 86, 89-90 Port-Royal 161, 216, 253, 314, 319320, 381, 386, 401 Priscian 40, 46, 69-71, 86, 89, 158, 160, 216, 254-255, 259-264, 289, 305, 313

SELECTIVE INDEX OF PROPER NAMES

PUDE, Angela 289, 295, 297 PUIG, Salvador 129, 135, 137-139, 244-246 Quintilian 68-72, 74, 87, 91, 95, 163 QUIRÓS, Seberino Bernardo de 176, 179, 181-182 RAINGO, Germain-Joseph 331, 333 Ralph of Beauvais 87, 90 RAMUS, Petrus 164, 169 Real Academia Española 9, 125, 127, 238, 244, 316, 357, 394 REED, Alonzo 363-364, 374 REIMANN, Monika 289, 295, 297 REIS LOBATO, António José dos 293 Remmius Palaemon 54, 57 REQUEJO, Valeriano 193, 203-204, 207, 209 RESTAUT, Pierre 326-327, 330, 335 RIEGEL, Martin 472, 475-480, 483484, 486 ROBINS, Robert Henry 276 ROBOREDO, Amaro de 194, 209 RODRIGUES, João 197 ROGER, baron 431 ROIG, Jaume 349 ROUSSEAU, Josué 289 RUAU, Sr. 161 Rufinus 76 RUSSELL, Bertrand 406 SACLEUX, Charles 426-427 SALAZAR, Ambrosio de 161, 169 SALVÁ, Vicente 318, 378, 381-382, 394 San Juan Bautista 394 SAN PEDRO, Benito de 129, 134, 138, 244-245, 248, 316 SÁNCHES DE LA BROZAS, Francisco 225, 399 SANMARTÍ, Primitivo 9, 377-391 SANTO THOMÁS, Domingo de 201 SAPIR, Edward 6 SAULNIER, Jean 161, 165 SAUSSURE, Ferdinand de 9, 395-397, 400-403, 406, 409-421, 462, 467, 475

497

SAUVAGEOT, Aurélien 9, 457-469 SCAGLIONE, Aldo Domenico 276 SCHMIDT, Johannes 9, 412, 416 SCHÖNN, James Frederick 431 SCHUCHARDT, Hugo 6 SEARLE, John 405 Seneca 58 Servius 41-42, 49 SIEVERS, Eduard 411-412, 416 SMOTRICKIJ, Meletij 221, 226, 308, 310 SOBRINO, Francisco 165 SOHIER, Jean 309 SOLER, Julio 352, 355 SPECHT, Franz 289, 295, 297 STALIN, Joseph 460 STÉFANINI, Jean 1 STEPNEY, William 194, 209 Stoics 55-56 STORRS, Richard Salter 7, 363-375 Strabo 243 Strategius Musonianus 74-75 STRAWSON, Peter Frederick 406 STREHL, Linda 291, 294, 296 SWIGGERS, Pierre 1-11, 53, 217, 253, 441, 471 SYLVIUS, Jacobus 160, 164 SZYLARSKI, Walenty 223 TAPIA ZENTENO, Carlos de 176, 179-182, 199-200 TELLECHEA, Miguel 201 Terentius Scaurus 57 TESNIÈRE, Lucien 365, 368, 371, 374, 397-398 TEXEDA, Gerónimo de 161 Thierry of Chartres 89 THORIE, John 161 Trân Duc Thao 461 TURSELLINUS, Horazio 199 Tyrannion 16-17, 20, 23, 25, 28-29, 32 ULLASTRA, Josep 347, 350-354, 359 VALDIVIA, Luis de 199 VAN DER ELST, Valentin-Joseph 331 VAN HASSELT, André 333

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SELECTIVE INDEX OF PROPER NAMES

VAN HOLLEBEKE, Bernard 333, 338339 VANTHIENNEN, Pedro 205 Varro 9, 15-21, 23-30, 32, 37, 40-43, 49-51, 55-57, 67, 255 Velius Longus 53-59 VENERONI, Giovanni 161 VEROLANO, Sulpizio 82 VERONESE, Guarini 81 Verrius Flaccus 54, 57, 89 VERSTEEGH, Kees 276 VIDAL, Ramon 348 VIDAVIUS, Valentius 218-219 VILLALÓN, Cristóbal de 239, 241, 315, 389 VILLAR, Juan 129, 132-134, 138, 244 VILLEDIEU, Alexandre de 263 Vincent of Beauvais 84, 90-91, 93 VISSEQ, Alexandre 426, 429, 431, 433 VITALI, Giovanni 295, 297

Vitruvius 254 VIVES, Juan Luis 194, 349 VIVIER, Gérard du 161 VOZNIAK, Myxajlo 219 WADSWORTH, James 162 WAGNER, René-Louis 471, 479-481 WAILLY, Noël-François de 327, 330, 335 WALLIS, John 311 WEINRICH, Harald 471, 474-476, 483 WHARTON, Jeremiah 311 WILMET, Marc 472, 485-486 WITTGENSTEIN, Ludwig 7, 404 WOUTERS, Alfons 1-2, 4, 18, 53, 55, 217 WOYNA, Karol 221-223 ZUCKERMAN, Harriet 273 ZYZANIJ, Lavrentij 219-221

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For reasons of space, this bibliographical list excludes Pierre Swiggers’s innumerable book reviews as well as his regular contributions to the Bibliographie linguistique / Linguistic Bibliography. Publications are ordered by year, and book volumes (co-)authored or (co-)edited by Pierre Swiggers are listed with their titles in bold as the first items for each year. Multiple contributions to the same book volume or journal issue have been clustered whenever possible. 1979 “Roman Jakobson”. Romaneske 4 (1). 10–20. “Axiologisch-strukturele kenmerken van de mythe”. Tijdschrift voor Filosofie 41. 68–82. “J. T. Beelen (1807–1884)”. Historiographia Linguistica 6. 125–128. “Chronologisches Verzeichnis französischer Grammatiken” [review article]. Linguisticae Investigationes 3. 192–204. “De opkomst van een ‘nieuwe’ psychoanalyse: Jacques Lacan over psychische causaliteit”. Romaneske 4 (4). 10–15. “The Linguistic Conceptions of the Encyclopédie”. Lingua 49. 239–253. “Note épistémologique sur le statut de l’historiographie de la linguistique”. Histoire, Épistémologie, Langage 1 (1). 61–63. “La base leibnizienne des déchiffrements de G. F. Grotefend”. Orientalia Lovaniensia Periodica 10. 125–132. “L’histoire de la grammaire hébraïque jusqu’au XVIe siècle”. Orientalia Lovaniensia Periodica 10. 185–193. “Valence, Semantic Case and Grammatical Relations” [review article]. Leuvense Bijdragen 68. 462–472. “L’Encyclopédie et la linguistique au XVIIIe siècle”. Linguisticae Investigationes 3. 383–396. (with F.-J. Mertens) “L’histoire de la grammaire française: projet de recherche”. Bulletin d’information de la Société d’Histoire et d’Épistémologie des Sciences du Langage 3. 17. 1980 “History of Linguistic Thought and Contemporary Linguistics” [review article]. Leuvense Bijdragen 69. 70–99. “John Rupert Firth”. Romaneske 5 (2). 22–27. “Les études phéniciennes: progrès et perspectives”. Lingua 50. 381–391. “Taal en taalkunde in de Encyclopédie”. Tijdschrift voor Filosofie 42. 372–384.

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1989 (ed., with W. Van Hoecke) La langue française au XVIe siècle: usage, enseignement et approches descriptives, 176 p. Leuven – Paris: Leuven UP – Peeters. — Contributions authored in this volume: (with W. Van Hoecke) “Avant-propos”, 5–6; “Les grammaires françaises (1562, 1572) de Ramus: vers une méthode descriptive”, 116–135; (with M. Goyens) “La grammaire française au XVIe siècle. Bibliographie raisonnée”, 157–173. “Les dictionnaires de terminologie linguistique: bibliographie systématique”. L’Information grammaticale 40. 12–15. “Contactgroepen N. F. W. O.”. Romaneske 14 (1). 91–92. “Homo loquens: signe, sens et société”. Semiotica 74. 133–144. “Linguistique historique, générale et particulière chez Hugo Schuchardt”. Folia Linguistica Historica 8. 219–231. “Gerhard Rohlfs”. Romaneske 14 (2). 83–91. Contributions in: K. D. Dutz (ed.), Speculum historiographiae linguisticae. Kurzbeiträge der IV. Internationalen Konferenz zur Geschichte der Sprachwissenschaften. Münster: Nodus. — (with V. Christiaens & J. Vandekerckhove) “Les deux grammaires espagnoles de Louvain (1555, 1559)”, 179– 187; (with D. Droixhe & J.-C. Muller) “Les correspondances de linguistes: projet d’inventaire systématique”, 347–357; “Aspects linguistiques de la correspondance de Nicolas Clénard”, 395–403. “Chronique de linguistique générale et française (I)”. Travaux de Linguistique 18. 139–156. Contributions in: D. Kremer (ed.), Actes du XVIIIe Congrès International de Linguistique et de Philologie romanes (Trier 1986), vol. 7. Tübingen: Niemeyer. — “Linguistique générale et linguistique romane chez Hugo Schuchardt”, 80–90; “Philologie (romane) et linguistique”, 231–242; (with G. Roques & J.-P. Chambon) “Philologie romane et langues romanes: prise de conscience ou la philologie pour quoi faire?”, 278–281. “Signs, Structures, and Systems in the Field of Literature”. Semiotica 75. 345–352. “Reconstruction and Historical Linguistics”. In: Th. Vennemann (ed.), The New Sound of Indo-European. Essays in Phonological Reconstruction, 17–20. Berlin: Mouton de Gruyter. Contributions in: Th. Vennemann (ed.), The New Sound of Indo-European. Essays in Phonological Reconstruction. Berlin: Mouton de Gruyter. — “On (the Nature of) Proto-Indo-European Laryngeals”, 77–79; “Towards a Characterization of the Proto-Indo-European Sound System”, 177–208; “Latin Phonology and the ‘Glottalic Model’”, 217–219. “Les premières grammaires occitanes: les Razos de trobar de Raimon Vidal et le Donatz proensals d’Uc (Faidit)”. Zeitschrift für romanische Philologie 105. 134–148. “Linguistics”. In: E. Barnouw et al. (edd.), International Encyclopedia of Communications, vol. 2, 431–436. New York – Oxford: Oxford UP. “Edward Sapir in the Frank Speck Correspondence”. In: W. Cowan (ed.), Actes du Vingtième Congrès des algonquinistes, 317–325. Ottawa: Carleton University. “Pour une linguistique ‘socio-opérative’: L’homme de paroles de Claude Hagège”. Romaneske 14 (3). 63–75.

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Contributions in: P. De Meester – R. Dillemans – G. Fauconnier – K. Heremans – J. Houben – H. Roelants – J. Vaesen – H. Van Den Berghe (edd.), Wetenschap Nu en Morgen. Leuven: Leuven UP. — “Filologie”, 89–106; (assisting F. Droste) “Taalwetenschap”, 107–123. Contributions in: Museumstrip 16. — “Leuvense drukken van J. Pillotus’ Franse grammatica”, 38–41; “Een inleiding tot de Oostbrabantse toponymie”, 41–42. “Structure propositionnelle et complémentation dans l’histoire de la grammaire: la théorie de Beauzée (1767)”. Lingua e Stile 24. 391–407. “Over duivels en hun moeders… Twee Brabantse zegswijzen”. Oost-Brabant 26. 163–164. “Une histoire de la linguistique de 1816: la préface de Lanjuinais à l’Histoire naturelle de la parole”. Beiträge zur Romanischen Philologie 28. 161– 163. Contributions in: Revue de Linguistique romane 53. — “Jules Herbillon”, 588– 590; “Albert-Joris Van Windekens (1915–1989)”, 592–593. Contributions in: Orbis 33 [1984]. — (with R. Bosteels & L. Isebaert) “AlbertJoris Van Windekens in memoriam”, 3–4; “La Grammaire de Port-Royal et le ‘parallélisme logico-grammatical’”, 29–56; “Théorie et pratique de la grammaire chez Isidore de Séville”, 57–69. Contributions in: Naamkunde 21. — “In memoriam Jules Herbillon”, 5–6; “Retrolocutieve eigennamen”, 7–14. “Carlo Tagliavini (1903–1982): un encyclopédiste de la linguistique et de l’histoire des sciences du langage”. Historiographia Linguistica 16. 407–413. “Une classe de noms propres: les ‘rétrolocutifs’”. Nouvelle Revue d’Onomastique 13–14. 157–164. (with L. Van Buyten) “Oude uitdrukkingen: De lievekinnekes”. Museumstrip 16. 50–51. “Le fondement cognitif et sémantique de l’étymologie chez Turgot”. Cahiers Ferdinand de Saussure 43. 79–89. [1990] 1990 (ed.) Moments et mouvements dans l’histoire de la linguistique (= Cahiers de l’Institut de Linguistique 16 [1]), 134 p. Leuven: Peeters. — Contributions authored in this volume: “Moments et mouvements dans l’histoire de la linguistique: en guise d’introduction”, 5–6; “Port-Royal et le ‘parallélisme logico-grammatical’: réflexions méthodologiques”, 23–36; (with F. Maes & W. Van Hoecke) “Changement de sens et sens du changement: Michel Bréal et la sémantique diachronique”, 61–77. Roman Jakobson (Kritisch denkerslexicon, 9), 13 p. Alphen aan den Rijn: Samsom Stafleu. [21993, Alphen aan den Rijn: Bohn, Stafleu, Van Loghum.] (ed., with A. Wouters) Le langage dans l’Antiquité, 212 p. Leuven – Paris: Leuven UP – Peeters. — Contributions authored in this volume (with A. Wouters) “Avant-propos”, 7–9; (with A. Wouters) “Langues, situations linguistiques et réflexions sur le langage dans l’Antiquité”, 10–46. (with F.-J. Mertens) “Een Leuvense ‘Grammatica Gallica’ uit 1622”. Museumstrip 17. 27–31.

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“L’étymologie (g)allo-romane: perspectives et points de vue”. Travaux de Linguistique 23 (= A. Goosse – J. Klein – J.-M. Pierret [edd.], Où en sont les études sur le lexique? Bilan et perspectives). 97–103. “Aspects of Daily Life in the Hermopolis Papyri”. In: A. Théodoridès – P. Naster – A. Van Tongerloo (edd.), Humana Condicio / La condition humaine, 117–123. Bruxelles – Louvain-la-Neuve – Leuven: [Société belge d’études orientales]. (with B. Lamiroy) “The Status of Imperatives as Discourse Signals”. In: S. Fleischman – L. R. Waugh (edd.), Discourse Pragmatics and the Verb, 120–146. London – New York: Routledge. “The Indo-European Origin of the Greek Meter: Antoine Meillet’s Views and their Reception by Emile Benveniste and Nikolai Trubetzkoy”. In: Perspectives on Indo-European Language, Culture and Religion. Studies in Honor of Edgar C. Polomé, vol. 1, 199–215. McLean: Institute for the Study of Man. “The Beth-Shemesh ‘Abecedary’”. In: A. S. Kaye (ed.), Semitic Studies in Honor of Wolf Leslau, on the Occasion of his Eighty-fifth Birthday November 14th, 1991, vol. 2, 1520–1527. Wiesbaden: Harrassowitz. (with C. Maesen) “Structures du temps verbal”. Studii și cercetări lingvistice 42 (5/6). 191–199. [1992] “Algonquian at the Linguistic Institutes (1937–1940): Carl Voegelin’s Impressions”. General Linguistics 31. 63–66. [1992] “Réflexions sur la délimitation et le statut de l’onomastique”. Nouvelle Revue d’Onomastique 17–18. 5–8. [1992] “Les archives Meillet au Collège de France: additions et corrections à l’inventaire”. Bulletin de la Société de Linguistique de Paris 86. 367–370. [1992] “Forme et sens en étymologie: Antoine Thomas et Hugo Schuchardt”. In: L. Isebaert (ed.), Studia etymologica indoeuropaea memoriae A. J. Van Windekens (1915–1989) dicata, 285–294. Leuven: Peeters. [1992] Contributions in: Orbis 34 [1992]. — (with R. Bosteels & L. Isebaert) “Editors’ Statement”, 3; “Recent Developments in the Study of Old Prussian”, 148–152. (with P. Desmet) “Diachronie et continuité: les vues de Gaston Paris sur la grammaire historique du français”. Folia Linguistica Historica 12. 181–196. [1992] 1992 (ed., with N. Delbecque) Études offertes à Karel Van den Eynde. I: Études de linguistique générale et romane: l’approche pronominale et méthodes quantitatives (= I.T.L. 95–96), II–205 p.; II: Linguistique générale et linguistique descriptive (= I.T.L. 97–98), XV–257 p. — Contributions authored in this volume: (with N. Delbecque) “Avant-propos”, vol. 1, I–II; (with N. Delbecque) “Avant-propos”, vol. 2, I–III; (with N. Delbecque) “Karel Van den Eynde: un profil de linguiste; Bibliographie de Karel Van den Eynde”, vol. 2, IV–XV; “Louvain në mi_ns: Taxonomy as the Foundation of Syntactic Typology”, vol. 2, 231–242.

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Joe Larochette: notice biographique et bibliographique, suivie de l’exposé “Vers une sémantique du texte”, 34 p. + 1 portrait. Leuven: Peeters – Centre international de Dialectologie générale. — Contributions authored in this volume: “Avant-propos”, 3–4; “Joe Larochette: notice biographique et bibliographique”, 5–19. Contributions in: W. Bright (ed.), International Encyclopedia of Linguistics, vol. 2. New York – Oxford: Oxford UP. — “History of Linguistics: An Overview”, 140–141; “Seventeenth- and Eighteenth-Century Europe”, 155–159. “The Preposition vei in the Louvain Dialect as Clause Introducer”. Leuvense Bijdragen 81. 411–418. (with B. Lamiroy) “Valency and Transitivity”. Zeitschrift für Phonetik, Sprachwissenschaft und Kommunikationsforschung 45. 150–163. “À propos du terme ‘junggrammatisch’: une lettre de Holger Pedersen à Hugo Schuchardt”. Historische Sprachforschung 105. 155–160. “Les plus anciennes grammaires occitanes: tradition, variation et insertion culturelle”. In: G. Gouiran (ed.), Contacts de langues, de civilisations et intertextualité (IIIe Congrès international de l’Association internationale d’études occitanes, Montpellier, 20–26 septembre 1990), vol. 1, 131–148. Montpellier. “Les Pères de l’Église”. In: S. Auroux (ed.), Histoire des idées linguistiques. Vol. 2: Le développement de la grammaire occidentale, 76–82. Liège: Mardaga. “Linguistic Theory and Epistemology of Linguistics”. In: M. Pütz (ed.), Thirty Years of Linguistic Evolution. Studies in Honour of René Dirven on the Occasion of his Sixtieth Birthday, 573–589. Amsterdam: Benjamins. “Note à propos du ‘sentiment linguistique’ du locuteur: le ne discordantiel analysé par Édouard Pichon et Antoine Meillet”. Zeitschrift für französische Sprache und Literatur 102. 124–129. “La grammaire des Académiciens prise d’assaut: un exemple de ‘récurrence différentielle’ dans l’histoire de la grammaire française”. Travaux de Linguistique et de Philologie 30. 125–137. (with J. De Clercq & P. Desmet) “Idéologie et lexicographie à la fin du XVIIIe siècle”. In: B. Schlieben-Lange et al. (edd.), Europäische Sprachwissenschaft um 1800. Methodologische und historiographische Beiträge zum Umkreis der “idéologie”, vol. 3, 135–156. Münster: Nodus. “Les grammaires françaises ‘pédagogiques’ du XVIe siècle: problèmes de définition et de typologie; analyse microscopique”. In: K. Schröder (ed.), Fremdsprachenunterricht 1500–1800, 217–235. Wiesbaden: Harrassowitz. Contributions in: Cahiers Ferdinand de Saussure 46. — (with P. Desmet) “Auguste Brachet et la grammaire (historique) du français: de la vulgarisation scientifique à l’innovation pédagogique”, 91–108; (with L. Melis) “Ferdinand Brunot contre la sclérose de la grammaire scolaire”, 143–158. Contributions in: A. Ahlqvist (ed.), Diversions of Galway: Papers on the History of Linguistics. Amsterdam: Benjamins. — (with J. De Clercq) “The Hibernian Connection: Irish Grammaticography in Louvain”, 85–102; “Au revers de l’histoire de la linguistique: la cryptographie” (résumé), 361. “Charles de Harlez et ses ‘principes linguistiques’: à propos d’une lettre à Hugo Schuchardt”. Le Muséon 105. 379–383.

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(with L. Melis) “Chronique de linguistique française. IV: Études d’ancien et de moyen français”. Travaux de Linguistique 25. 157–180. “Peter Stephen Du Ponceau et la philologie définie comme science comparative des langues”. Cahiers de l’Institut de Linguistique de Louvain 18 (3–4). 5–16. Contributions in: Orbis 35 [1993]. — (with R. Bosteels & L. Isebaert) “Editors’ Statement”, 4; “Une introduction ‘historico-bibliographique’ à la linguistique: Gessler (1909)”, 201–207; (with H. Seldeslachts & J. Opsomer) “Chronique des revues de linguistique”, 211–282; “Zellig S. Harris (1909– 1992)”, 346–353; “Jozef Vergote (1910–1992)”, 354–357. (with P. Desmet) “Diachronie et continuité: les vues de Gaston Paris sur la grammaire historique du français”. Folia Linguistica Historica 12. 181– 196. [1993] 1993 Georges Straka: notice biographique et bibliographique, suivie de l’exposé “Problèmes de chronologie relative”, 61 p. + 1 portrait. Leuven: Peeters – Centre international de Dialectologie générale. — Contributions authored in this volume: “Avant-propos”, 3–4; “Georges Straka: notice biographique et bibliographique”, 5–45. Michel Lejeune: notice biographique et bibliographique, suivie de l’exposé “D’Alcoy à Espanca: Réflexions sur les écritures paléo-hispaniques”, 87 p. + 1 portrait. Leuven: Peeters – Centre international de Dialectologie générale. — Contributions authored in this volume: (with Y. Duhoux) “Avant-propos”, 5–6; “Michel Lejeune: notice biographique”, 9–16. “Iconicité: un coup d’œil historiographique et méthodologique”. Faits de langues 1. 21–28. “Recent Developments in Linguistic Semantics and Their Application to Biblical Hebrew”. Zeitschrift für Althebraistik 6. 21–25. “Paradigmatical Semantics”. Zeitschrift für Althebraistik 6. 44–54. “Patrom: quelques réflexions”. Patrom: Bulletin interne 7. 59–60. “Over (Sapir) vertalen, verstaan, en recenseren”. Leuvense Bijdragen 82. 173–184. “‘Recevoir de vous lumière et flamme’: lettres d’Émile Benveniste à Antoine Meillet”. In: L. Isebaert (ed.), Miscellanea Linguistica Graeco-Latina, 349–358. Namur: Société des Études Classiques. (with J.-M. Pierret) “Une lettre de Maurice Wilmotte à Hugo Schuchardt”. Revue de Linguistique romane 57. 59–66. Contributions in: Museumstrip 20. — “Leo Goemans en de beschrijving van het Leuvens dialect”, 3–6; “Een kennismaking met de dialecten van Wallonië”, 7–8. (with J. De Clercq) “La réfraction des recherches linguistiques aux XVIIe et XVIIIe siècles dans les journaux savants de l’époque: le cas des Mémoires de Trévoux”. Studia Neophilologica 65. 101–112. (with B. Lamiroy) “Patterns of Mobilization: A Study of Interaction Signals in Romance”. In: R. A. Geiger – B. Rudzka-Ostyn (edd.), Conceptualizations and Mental Processing in Language, 649–678. Berlin – New York: Mouton de Gruyter.

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“Une lettre de Paul Chappellier à Hugo Schuchardt à propos de la création d’une langue auxiliaire internationale”, 163–166; (with H. Seldeslachts) “Philosophe et linguiste devant le choix d’une langue internationale: Albert Schinz et Hugo Schuchardt”, 167–173; (with H. Seldeslachts) “Die Kontakte zwischen Josef Weisbart und Hugo Schuchardt hinsichtlich der Plansprachenproblematik”, 175–179; (with R. H. Robins) “‘Ask not for whom the bell tolls, it tolls for thee’: General Linguistics, the History of Linguistics, and the Responsibilities of Language Students. An Interview with Professor Robert H. Robins”, 181–207; (with M. Janse) “Dictionaries of Linguistic Terminology: A Systematic Bibliography”, 209–219; (with H. Seldeslachts, L. Talpe & J. Opsomer) “Chronique des revues de linguistique”, 273–324; “Hans Helmut Christmann (1929–1995)”, 401–410; “André-Georges Haudricourt (1910–1996)”, 411–419; “Georges Mounin (1910–1993)”, 420–427. Contributions in: P. Berrettoni – F. Lorenzi (edd.), Grammatica e ideologia nella storia della linguistica. Perugia: Margiacchi-Galeno. — (with A. Wouters) “Philosophical Aspects of the Technê grammatikê of Dionysius Thrax”, 35–83; “Ideology in Linguistic Debate: Chomsky’s Critique of Skinner’s Verbal Behavior”, 257–279. “Semantics, Thought and Activity: Reichling’s View of Meaning”. Quaderni di Semantica 18 (2). 241–252. 1998 (with A. Wouters) De Tékhnē Grammatikḗ van Dionysius Thrax: De oudste spraakkunst in het Westen. Inleiding, Griekse tekst met Nederlandse vertaling en noten, Duitse vertaling (door W. Kürschner), terminologisch apparaat en bibliografie (Orbis Linguarum, 2), XL–102 p. Leuven – Paris: Peeters. Contributions in: L. Toorians (ed.), Kelten en de Nederlanden. Van prehistorie tot heden. Leuven – Paris: Peeters. — “Van t’beghin der eerster volcken van Europen (1614): Kelten en Scythen bij Adrianus Schrieckius”, 123– 147; “Iers en Ieren in Leuven: het Coláiste San Antoine”, 169–193. Contributions in: M. Bilger – K. Van den Eynde – F. Gadet (edd.), Analyse linguistique et approches de l’oral. Recueil d’études offert en hommage à Claire Blanche-Benveniste. Paris – Louvain: Peeters. — “Bibliographie de Claire Blanche-Benveniste”, 7–18; (with K. Van den Eynde & P. Mertens) “Structuration segmentale et suprasegmentale en syntaxe. Vers un modèle intégrationniste de l’écrit et de l’oral”, 33–57. “Franse grammatica’s uit Straatsburg, eind zestiende – begin zeventiende eeuw”. Meesterwerk 11. 11–22. “Innovación metodológica en el estudio comparativo de la literatura”. In: D. Romero López (ed.), Orientaciones en literatura comparada, 139–148. Madrid: Arco Libros. “Americanist Linguistics and the Origin of Linguistic Typology: Peter Stephen Du Ponceau’s ‘Comparative Science of Language’”. Proceedings of the American Philosophical Society 142. 18–46.

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2003 (ed., with A. Wouters) Syntax in Antiquity (Orbis Supplementa, 23), VI–304 p. Leuven – Paris – Dudley: Peeters. — Contributions authored in this volume: (with A. Wouters) “Preface”, 1–7; (with A. Wouters) “La voix du grammairien et les voies de la grammaire. La grammaire grecque scrutée dans ses textes: en hommage à Jean Lallot”, 9–13; (with A. Wouters) “Liste des publications de Jean Lallot”, 15–22; (with A. Wouters) “Réflexions à propos de (l’absence de ?) la syntaxe dans la grammaire gréco-latine”, 25–41; (with K. Stoppie, P. Van Dessel & A. Wouters) “Indices”, 283–304. “Classématique grammaticale et fonctions syntaxiques dans la Grammaire françoise simplifiée élémentaire (1791) de Domergue”. In: P. Hadermann – A. Van Slijcke – M. Berré (edd.), La syntaxe raisonnée, 355–365. Bruxelles: De Boeck & Duculot. (with M. Lenoble & A. Wouters) “La structure des artes grammaticae latines: l’exemple du pronom”. In: S. Auroux et al. (ed.), History of Linguistics 1999. Selected Papers from the Eighth International Conference on the History of the Language Sciences, 14–19 September 1999, FontenaySt. Cloud, 1–18. Amsterdam – Philadelphia: Benjamins. “Autour de problèmes de linguistique indo-européenne et générale: de Wackernagel à Meillet”. In: A. Van Tongerloo (ed.), Iranica Selecta, 225–238. Turnhout: Brepols. “La recherche d’une langue idéale: de la découverte à la mise à découvert”. In: T. Soldatjenkova – E. Waegemans (edd.), For East is East. Liber amicorum Wojciech Skalmowski, 297–309. Leuven – Paris – Dudley: Peeters. “Continuités et discontinuités, tension et synergie: les rapports du latin et des langues vernaculaires, reflétés dans la modélisation grammaticographique”. In: M. Goyens – W. Verbeke (edd.), The Dawn of the Written Vernacular in Western Europe, 71–105. Leuven: Leuven UP. Contributions in: W. J. Frawley (ed.), International Encyclopedia of Linguistics, vol. 2. Oxford: Oxford UP. — “History of Linguistics: Overview”, 180– 183; “Western Traditions: Seventeenth- and Eighteenth-Century Europe”, 212–218. “Henri Estienne et le ‘français italianisé’: un témoignage écolinguistique du XVIe siècle”. In: H.-I. Radatz – R. Schlösser (edd.), Donum Grammaticorum. Festschrift für H. Stammerjohann, 303–314. Tübingen: Niemeyer. “Histoire des langues romanes et linguistique historique comparée”. In: G. Ernst – M.-D. Glessgen – Ch. Schmitt – W. Schweickard (edd.), Romanische Sprachgeschichte. Ein internationales Handbuch zur Geschichte der romanischen Sprachen, vol. 1, 53–62. Berlin – New York: De Gruyter. “Un manuel de didactique grammaticale: la Briefve & vtile instruction (1552) de Hector Forest ‘de Vaison’”. In: E. Ruijsendaal – G. Rutten – F. Vonk (edd.), Bon jours Neef, ghoeden dagh Cozyn!, 339–350. Münster: Nodus. “Une perspective ‘occitanienne’ sur l’histoire et l’élaboration des langues romanes”. In: A. Vanneste – P. De Wilde – S. Kindt – J. Vlemings (edd.), Memoire en temps advenir. Hommage à Theo Venckeleer, 437–452. Leuven – Paris – Dudley: Peeters.

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“Carnoy, Albert”. In: Nouvelle biographie nationale, vol. 7, 49–52. Bruxelles: Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique. Contributions in: R. Castano – S. Guida – F. Latella (edd.), Scène, évolution, sort de la langue et de la littérature d’oc. Roma: Viella. — (with N. Lioce) “Grammaire, réalité et image du monde dans les Leys d’Amors”, vol. 1, 675–684; “Le gascon dans une région de Bigorre: rapport sur une enquête sociolinguistique”, vol. 2, 1169–1182. Contributions in: J. Bourquin (ed.), Les prolongements de la Grammaire Générale en France au XIXe siècle, 167–179. Besançon: PU de FrancheComté. [2005] — (with P. Lauwers) “Silvestre de Sacy et la structure de la proposition”, 61–77; “L’Essai de grammaire générale (1826) de Nicolas Dally”, 167–179. 2004 Contributions in: Ch. Puech (ed.), Linguistique et partages disciplinaires à la charnière des XIXe et XXe siècles: Victor Henry (1850–1907). Louvain – Paris: Peeters – Bibliothèque de l’Information Grammaticale. — (with P. Desmet) “Victor Henry et la grammaire comparée de l’anglais et de l’allemand”, 151–170; (with P. Desmet) “‘Nous ne disposons, vous et moi, que de mots, pour nous entendre sur l’insuffisance des mots’: les échanges épistolaires entre Victor Henry et Hugo Schuchardt”, 225–245. “Aux origines de la Revue de Linguistique romane”. Revue de Linguistique romane 68. 203–213. “Hittite -za and Reflexivity Marking: Some Remarks”. In: Ph. Baldi – P. U. Dini (edd.), Studies in Baltic and Indo-European Linguistics, 203–208. Amsterdam – Philadelphia: Benjamins. (with A. Wouters) “The Concept of ‘Grammar’ in Antiquity”. In: G. Hassler – G. Volkmann (edd.), History of Linguistics in Texts and Concepts, vol. 1, 73–85. Münster: Nodus. “Den Spaensen Grammatica van A. de la Porte (1659)”. Ex officina 17 (2). 3–4. “Alcuin et les doctrines grammaticales”. Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest 111 (3) (= Ph. Depreux – B. Judic [edd.], Alcuin, de York à Tours. Écriture, pouvoir et réseaux dans l’Europe du Haut Moyen Âge). 147–161. “Autour du concept d’histoire de la langue: le français et les autres langues romanes”. In: J. Suso López – R. López Carillo (edd.), Le français face aux défis actuels. Histoire, langue et culture, vol. 1, 271–289. Granada: APFUE – GILEC. Contributions in: C. Corrales Zumbado – J. Dorta Luis et al. (edd.), Nuevas aportaciones a la historiografía lingüística. Actas del IV Congreso Internacional de la SEHL, La Laguna (Tenerife), 22 al 25 de octubre de 2005. Madrid: Arco Libros. — “Modelos, métodos y problemas en la historiografía de la lingüística”, vol. 1, 113–146; (with A. Wouters) “Grammatica: disciplina y doctrina en el mundo romano”, vol. 2, 1579–1590. “Aux côtés d’Arsène Darmesteter: Léopold Sudre”. Revue des Langues romanes 108 (2). 483–503. (with A. Wouters) “L’émergence et le développement de la grammaire dans l’Antiquité grecque”. Roczniki Humanistyczne 52. 169–195.

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2005 (with L. Stepanova, N. Kazansky, V. Mazhuga, I. Medvedev & A. Wouters) Ancient Grammar and its Posterior Tradition. Abstracts of the International Colloquium, Sankt-Petersburg, April 20–23, 2005, 81p. Санкт-Петербург: Наука. Haiim B. Rosén: Bio-bibliographical Sketch, Followed by Prof. Rosén’s Text: “The Jerusalem School of Linguistics and the Prague School”, VI–63 p. + 1 portrait. Leuven: Peeters – Centre international de Dialectologie générale. — Contributions authored in this volume: “Foreword”, 1–3; “Haiim B. Rosén: A Biographical Sketch”, 7–17; “Selective List of Publications by Haiim B. Rosén”, 19–31. “La comparaison des langues romanes, du Moyen Âge jusqu’au milieu du 19e siècle. Jalons des approches grammaticographiques et lexicographiques comparatives”. In: P. Schmitter (ed.), Sprachtheorien der Neuzeit III/1: Sprachbeschreibung und Sprachunterricht, Teil 1, 239–286. Tübingen: Narr. “Formes, fonctions et catégories linguistiques: les Principes de grammaire générale de Louis Hjelmslev”. Linguistica 45. 41–52. (with A. Wouters) “L’élaboration de la grammaire comme discipline ‘technique’”. In: I. Taifacos (ed.), The Origins of European Scholarship: The Cyprus Millennium International Conference, 1–12. Wiesbaden: Steiner. 2006 (ed., with M. Riegel, C. Schnedecker & I. Tamba) Aux carrefours du sens: mélanges Georges Kleiber (Orbis Supplementa, 26), X–706 p. Leuven – Paris – Dudley: Peeters. — Contributions authored in this volume: (with M. Riegel, C. Schnedecker & I. Tamba) “Aux carrefours du sens”, 1–5; (with M. Riegel) “Bibliographie de Georges Kleiber”, 7–30; (with M. Riegel) “Nomen est omen”, 33–35. Contributions in: K. Brown (ed.), Encyclopedia of Language & Linguistics, vol. 1, 480. London – New York: Elsevier. — “Arnauld, Antoine”, vol. 1, 480; (with W. A. de Pater) “Austin, John Langshaw”, vol. 1, 579–580; (with N. Lioce) “Bovelles, Charles de”, vol. 2, 102; (with A. Wouters) “Chrysippos”, vol. 2, 414–415; “Dauzat, Albert”, vol. 3, 363–364; (with W. A. de Pater) “Descartes, René”, vol. 3, 459–460; (with N. Lioce) “Diez, Friedrich”, vol. 3, 584–585; (with A. Wouters) “Diogenes the Babylonian”, vol. 3, 597; “Duponceau, Pierre Etienne”, vol. 4, 13–14; (with W. A. de Pater) “Frege, Gottlob”, vol. 4, 626–628; “Gauchat, Louis”, vol. 4, 728–729; “Lancelot, Claude”, vol. 6, 307; (with N. Lioce) “Matoré, Georges”, vol. 7, 541; “Meeussen, Achille Emile”, vol. 7, 759–760; (with N. Lioce) “Orr, John”, vol. 9, 106–107; “Polotsky, Hans Jakob”, vol. 9, 741; “Pop, Sever”, vol. 9, 753–754; (with A. Wouters) “Porphyrios of Tyros”, vol. 9, 759; “Schlieben-Lange, Brigitte”, vol. 11, 22; (with A. Wouters) “Sextus Empiricus”, vol. 11, 272–273; “Tagliavini, Carlo”, vol. 12, 476; (with N. Lioce) “Tobler, Adolf”, vol. 12, 724; (with N. Lioce)

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“Tovar, Antonio”, vol. 13, 8–9; (with W. A. de Pater) “Wittgenstein, Ludwig Josef Johann”, vol. 13, 600–605. “À propos de la place de la syntaxe dans la grammaire: de Buffier à Girard”. In: M. Lenoble-Pinson – Ch. Delcourt (edd.), Le point sur la langue française. Hommage à André Goosse, 333–349. Bruxelles: Timperman. “À propos de la place de la syntaxe dans la grammaire: de Buffier à Girard”. Revue belge de philologie et d’histoire 84 (3). 867–883. “Grammaire comparée des langues romanes, typologie linguistique et linguistique générale”. In: W. Dahmen – G. Holtus – J. Kramer – M. Metzeltin – W. Schweickard – O. Winkelmann (edd.), Was kann eine vergleichende romanische Sprachwissenschaft heute (noch) leisten?, 43–68. Tübingen: Narr. Contributions in: G. Bergounioux – Ch. De Lamberterie (edd.), Meillet aujourd’hui. Paris: Société de Linguistique de Paris – Leuven: Peeters. — “La mort de Meillet”, 137–146; “La bibliographie des travaux d’Antoine Meillet: additions et corrections”, 339–354. “L’analyse du verbe dans la grammaire française préclassique, 1530–1575”. Le français préclassique 9. 37–83. “Norme et usage dans les Razos de trobar de Raimon Vidal”. In: C. Bel – P. Dumont – F. Willaert (edd.), “Contez me tout”. Mélanges de langue et de littérature médiévales offerts à Herman Braet, 859–873. Louvain – Paris – Dudley: Peeters. “El foco ‘belga’: las gramáticas españolas de Lovaina (1555, 1559)”. In: J. Gómez Asencio (ed.), El castellano y su codificación gramatical. Vol. I: De 1492 (A. de Nebrija) a 1611 (John Sanford), 161–214. Burgos – Salamanca: Fundación Instituto Castellano y Leonés de la Lengua. “Another Brick in the Wall. The Dynamics of the History of Linguistics”. In: J. Noordegraaf – F. Vonk – M. van der Wal (edd.), Amicitia in Academia. Composities voor Els Elffers, 21–28. Münster: Nodus. “Terminologie et terminographie linguistiques: problèmes de définition et de calibrage”. In: F. Neveu (ed.), La terminologie linguistique: problèmes épistémologiques, conceptuels et traductionnels (= Syntaxe et sémantique 7), 13–28. Caen: PU de Caen. “La primera gramática del español en lengua flamenca: la ‘Spaensen Grammatica’ de Arnaldo de la Porte (1659)”. In: A. Roldán Pérez – R. Escavy Zamora – E. Hernández Sánchez – J. M. Hernández Terrés – M. I. López Martínez (edd.), Caminos actuales de la Historiografía Lingüística, vol. 2, 1447–1462. Murcia: Ediciones de la Universidad de Murcia. “Alf Sommerfelt: l’enjeu sociologique de la linguistique diachronique”. In: R. Bombi – G. Cifoletti – F. Fusco – L. Innocente – V. Orioles (edd.), Studi linguistici in onore di Roberto Gusmani, vol. 3, 1687–1696. Alessandria: Edizioni dell’Orso. (with S. Verleyen) “Causalité et conditionnement dans le fonctionnalisme diachronique”. Folia Linguistica Historica 27. 171–195. “La linguistique de Karl Jaberg: la géographie linguistique nourrie par la sociologie et la psychologie du langage”. Dacoromania s.n. 9–10 [2004–2005]. 29–44.

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2007 (ed., with L. Basset, F. Biville, B. Colombat & A. Wouters) Bilinguisme et terminologie grammaticale gréco-latine (Orbis Supplementa, 27), VIII– 463 p. Leuven – Paris – Dudley: Peeters. — Contributions authored in this volume: (with L. Basset, F. Biville, B. Colombat & A. Wouters) “Avant-propos”, 1–6; (with A. Wouters) “Vivien Law (1954–2002) in memoriam”, 7–15; (with A. Wouters) “Transferts, contacts, symbiose: l’élaboration de terminologies grammaticales en contact bi/plurilingue”, 19–36; (with K. Stoppie & A. Wouters) “La terminologie grammaticale en contexte bilingue: Macrobe et l’analyse de la diathèse verbale”, 201– 224; (with L. Basset, F. Biville, B. Colombat & A. Wouters) “Indices”, 429–463. Contributions in: L’Information grammaticale 114. — (with G. Petrequin) “La métalexicographie. Contours et perspectives d’une (sous-)discipline”, 7–10; “Physionomie et articulation d’un dictionnaire contrastif: Le grand dictionaire françois-flamen de Mellema”, 39–45. “Origine vocale et idéologique du langage: N. Dally et ‘la formation naturelle des langues’”. Le genre humain 45–46 (= O. Pot [ed.], Origines du langage). 367–379. “Les vues de Meillet et de Tesnière sur le rôle des élites dans l’élaboration des langues de culture”. In: L. Begioni – Cl. Muller (edd.), Problèmes de sémantique et de syntaxe. Hommage à André Rousseau, 47–60. Lille: Presses de l’Université Charles-de-Gaulle. “Typology and Language History: Sapir’s Insights Revisited”. In: P. Assenova et al. (edd.), Language: This Miracle! Papers in Honour of Prof. Dr. Zhivko Boyadzhiev, 375–382. Sofia: Universitetsko Izdatelstvo “Cv. Kliment Ohridski”. Contributions in: M. Fernández Pérez et al. (edd.), Actas del VI Congreso de Lingüística General (Santiago de Compostela 2004). Madrid: Arco Libros. — (with W. Van Langendonck & M. Van de Velde) “Tipología lingüística: proposiciones para la elaboración del concepto de ‘relacionante’”, 1379–1387; “Un debate-clave de la lingüística general a inicios del siglo XX: Meillet y Schuchardt sobre el parentesco lingüístico”, 2997– 3006. “Grammaire générale et linguistique comparée au début du 19e siècle: N. Dally”. Incontri linguistici 30. 177–192. (with A. Wouters) “El gramático en acción: una aproximación a la labor didáctica del γραμματικός, a partir de un testimonio inédito (P. Berol. inv. 9917)”. In: J. A. Fernández Delgado – F. Pordomingo – A. Stramaglia (edd.), Escuela y literatura en Grecia antigua, 191–206. Cassino: Edizioni dell’Università degli Studi di Cassino. “Sapir’s Course Notes on the Structure of English”. Leuvense Bijdragen 92. 201–213. “Les Elementa Linguae Daco-Romanae sive Valachicae de S. Micu et G. Şincai: positionnement scientifique et idéologique”. In: S. Reinheimer Rîpeanu – I. Vintilă-Rădulescu (edd.), Limba română, limbă romanică, 507–516. Bucureşti: Editura Academiei Române.

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“Dialectología y tipología: apuntes metodológicos con referencia al campo de la dialectología galorrománica y de la dialectología flamenca”. In: J. Dorta (ed.), Temas de dialectología, 11–42. La Laguna: Instituto de Estudios Canarios. Contributions in: P. Schmitter (ed.), Sprachtheorien der Neuzeit. III/2: Sprachbeschreibung und Unterricht, Teil 2. Tübingen: Narr. — “L’analyse grammaticale et didactico-linguistique du français, du Moyen Âge au 19e siècle. Jalons de l’histoire du français comme objet de description et d’enseignement”, 559–645; “L’institution du français. Jalons de l’histoire de son enseignement”, 646–721. “‘Bones and Ribs’. The Treatment of Morphosyntax in John Eliot’s Grammar of the Massachusett Language (1666)”. In: O. Zwartjes – G. James – E. Ridruejo (edd.), Missionary Linguistics III / Lingüística misionera III. Morphology and Syntax, 41–57. Amsterdam: Benjamins. (with A. Wouters) “On the Origin of the Participle as a Part of Speech”. In: D. Kibbee (ed.), History of Linguistics 2005, 50–66. Amsterdam: Benjamins. “Interférences linguistiques entre flamand, wallon et français: spécimen d’une étude empirique basée sur des matériaux hesbignons”. In: W. Dahmen – R. Schlösser (edd.), Sexaginta. Festschrift für Johannes Kramer, 385–400. Hamburg: Helmut Buske. “Two Key Concepts of Language Endangerment: Language Obsolescence and Language Death”. Linguistica 47. 21–33. “Le Naembouck (1546–1562) de Joos Lambrecht: analyse métalexicographique du plus ancien dictionnaire flamand-français”. Cahiers de Lexicologie 91 (2). 209–222. (with A. Wouters) “L’adverbe chez les grammairiens latins de l’Antiquité tardive”. Beiträge zur Geschichte der Sprachwissenschaft 17. 75–118. “Grammaire”. In: M. Delon (ed.), Dictionnaire européen des Lumières, 594– 599. Paris: Quadrige / PU de France. 2008 (ed.) The Collected Works of Edward Sapir, vol. 1: General Linguistics, 582 p. Berlin – New York: Mouton de Gruyter. — Contributions authored in this volume: “Preface”, 17–18; (with Ph. Sapir) “Introductory Note”, 21; “Introduction to Zellig Harris’s Text”, 23–25; “Introduction to Stanley Newman’s Text”, 47–48; “Introduction to Sapir’s ‘Herder’s ‘Ursprung der Sprache’’”, 57–64; “Introduction: History, Variety and Setting of Language”, 103–109; “Introduction: Theoretical, Descriptive and Historical Linguistics, 1923–1929”, 153–162; “Introduction: The Problem of an International Auxiliary Language”, 245–250; “Introductory Note: Sapir’s Studies in Universal Conceptual Grammar”, 291–293; “Introduction: Sapir’s General Linguistics in the 1930s”, 473–483; “Editorial Notes; Acknowledgements”, 46, 54, 99, 133, 149, 165, 176, 178, 194, 202, 203, 216, 218, 226, 241, 263, 275, 283, 286, 325, 446, 470, 493, 497, 498, 502, 517, 537, 538, 553, 554–555, 559, 561; “Index of Personal Names; Index of Concepts; Index of Languages”, 563–567, 568–577, 578–582.

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(ed., with J. François) Hansjakob Seiler: notice bio-bibliographique, suivie d’un entretien entre Hansjakob Seiler et Jacques François, et de deux exposés de synthèse de Hansjakob Seiler, “Über das Verhältnis von Sprachuniversalienforschung und Sprachtypologie: Rückblick und Ausblick” et “Sur le potentiel explicatif des ordonnancements en continu”, 143 p. + 1 portrait. Leuven: Peeters – Centre international de Dialectologie générale. — Contributions authored in this volume (each of them with J. François): “Préface”, 1–2; “Hansjakob Seiler: notice biographique”, 5–21; “Hansjakob Seiler: notice bibliographique”, 23–42. “L’adverbe dans la grammaticographie française du 16e siècle: définition, (sous-) classification et terminologie”. Beiträge zur Geschichte der Sprachwissenschaft 18. 59–100. “Language Classification and Data Collection in Americanist Linguistics, anno 1826”. In: L. van Driel – Th. Janssen (edd.), Ontheven aan de tijd. Linguistisch-historische studies voor Jan Noordegraaf bij zijn zestigste verjaardag, 147–160. Amsterdam – Münster: Stichting Neerlandistiek – Nodus. “Le Nouvel Abrégé de grammaire française (1798) de Cyprien Godfroy: à propos du ‘remplissage concret’ de l’enseignement grammatical dans les Écoles centrales”. In: I. Pabst – J. Trabant (edd.), Idéologie – Grammaire générale – Écoles centrales. Actes du Colloque international 29 mars – 2 avril 2001, Château de Hohentübingen, 199–213. “La briefue & vtile instruction (1552) de Hector Forest: concepts et terminologie de la grammaire”. Le français préclassique 11. 117–134. “At the Linguistic Service of the East India Company: George Hadley’s Grammars of Hindustani and Persian (1771, 1776)”. In: K. D’Hulster – J. Van Steenbergen (edd.), Continuity and Change in the Realms of Islam. Studies in Honour of Professor Urbain Vermeulen, 601–612. Leuven – Paris: Peeters. “L’économie (interne) de la synonymie: valeur et prix des mots chez Girard”. Cahiers de Lexicologie 92 (1). 51–68. (with A. Wouters) “Le participe: unité ‘concrète’, (étymologiquement) vraie et problématique”. Incontri linguistici 31. 101–110. Contributions in: Y. Portebois – J.-Ph. Saint-Gérand (edd.), Une historiographie engagée. L’Histoire de la langue et de la littérature française par Louis Petit de Julleville et ses collaborateurs (1896–1900). Louvain – Paris: Peeters. — “Le français, langue en élaboration: Ferdinand Brunot et l’histoire de la langue française au XVIe siècle (de l’HLLF à l’HLF)”, 69–83; “Bibliographie de Louis Petit de Julleville”, 253–257; “L’HLF de Ferdinand Brunot: notice bibliographique”, 279–284. Contributions in: Cl. Ravelet (ed.), Petite anthologie des auteurs oubliés (Anamnese, 0–2). St Germain-la-Blanche-Herbe: IMEC, Abbaye d’Ardenne – Paris: L’Harmattan. — “Ferdinand Brunot (1860–1938): de la grammaire (historique) à l’histoire (sociale) de la langue”, 57–72; “Sylvain Lévi (1863–1935): l’approche humaniste de l’Orient”, 131–140; “Antoine Meillet (1866–1936): de la grammaire comparée à la sociologie du langage”, 141– 154. Contributions in: U. Ammon – H. Haarmann (edd.), Sprachen des europäischen Westens / Western European Languages. Wien – Klagenfurt – Ljubljana: Wieser. — “Iberian (Iberisch)”, vol. 1, 431–439; “Picard (Pikardisch)”, vol. 2, 339–348; “Walloon (Wallonisch)”, vol. 2, 551–564.

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“Las gramáticas españolas de Doergangk (1614), De la Porte (1659) y Sobrino (1697): el foco ‘belgo-renano’”. In: J. J. Gómez Asencio (ed.), El castellano y su codificación gramatical, vol. 2: De 1614 (B. Jiménez Patón) a 1697 (F. Sobrino), 351–386. Burgos – Salamanca: Fundación Instituto Castellano y Leonés de la Lengua. (with L. Draye) “Kroniek Vlaanderen”. Naamkunde 36 [2005–2006]. 307–309. 2009 (with T. Van Hal, L. Isebaert & P. Rogiest) wiki Tuin der Talen / Hortus linguarum http://tuin-der-talen.wik.is [digitized version of Humanist writings on language history and comparison by: J. G. Becanus (1569, 1580), M. Z. Boxhornius (1647, 1650, 1654), Ph. Cluverius (1631), H. Grotius (1655), H. Hugo (1617), J. Laetius (1643, 1644), A. Mylius (1612), Cl. Salmasius (1643), A. Schrieckius (1614, 1615, 1620), G. J. Vossius (1662), O. Vredius (1650), B. Vulcanius (1597) + Introductions (Dutch, English, French versions) to all the texts reprinted + Bibliography]. (ed., with B. Cornillie & J. Lambert) Linguistic Identities, Language Shift and Language Policy in Europe (Orbis Supplementa, 33), VI–228 p. Leuven – Paris – Walpole: Peeters. — Contributions authored in this volume (both with B. Cornillie & J. Lambert): “Preface”, 1–5; “Linguistic Identities and Language Shifts in their Ecolinguistic Setting”, 9–24. “Samantha Schad, A Lexicon of Latin Grammatical Terminology” [review article]. Bryn Mawr Classical Review 2009.02.03 [http://ccat.sas.upenn.edu/ bmcr/2009], 14 p. “Jo(h)annes Sturmius: humanist en pedagoog gevormd in Leuven”. Museumstrip 36 (1). 3–5. “Le français et l’italien en lice: l’examen comparatif de leurs qualités chez Henri Estienne”. Synergies Italie 5 (= R. Raus [ed.], Rencontre des langues et politique linguistique). 69–76. “La historiografía de la lingüística: apuntes y reflexiones”. Revista argentina de historiografía lingüística 1. 67–76. “Enseignement et apprentissage des langues vernaculaires à l’aube des Temps Modernes: attentes sociales et réponses didactiques”. Le Langage et l’Homme 44 (1). 99–109. “Grammaire comparée des langues romanes et typologie linguistique”. In: C. Alén Garabato – T. Arnavielle – Ch. Camps (edd.), La romanistique dans tous ses états, 255–271. Paris: L’Harmattan. (with N. Lioce) “Le discours sur la langue chez Raimon Vidal: la ‘parladura de lemosin’ et sa description dans les Razos de trobar”. In: T. Arnavielle – Ch. Camps (edd.), Discours et savoirs sur les langues dans l’aire méditerranéenne, 17–28. Paris: L’Harmattan. Contributions in: H. Stammerjohann (gen. ed.), Lexicon grammaticorum. A Bio-Bibliographical Companion to the History of Linguistics, 2 vols. Tübingen: Niemeyer. — “Bloomfield, Leonard”, vol. 1, 169–171; (with P. Desmet) “Brachet, Auguste”, vol. 1, 195–196; (with P. Desmet) “Carnoy, Albert Joseph”, vol. 1, 260–261; (with T. Van Hal) “Clenardus, Nicolas”, vol. 1, 308–309; “Dauzat, Albert”, vol. 1, 358–359; (with J. De Clercq

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