Problèmes et approches de l’histoire ottomane: Un itinéraire scientifique de Kayseri à Egriboz 9781463233662

This collection of selected articles by Ottoman historian Evangelia Balta discusses a variety of subjects within Ottoman

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French Pages 325 Year 2011

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Problèmes et approches de l’histoire ottomane: Un itinéraire scientifique de Kayseri à Egriboz
 9781463233662

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Problèmes et approches de l'histoire ottomane

Analecta Isisiana: Ottoman and Turkish Studies

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A co-publication with The Isis Press, Istanbul, the series consists of collections of thematic essays focused on specific themes of Ottoman and Turkish studies. These scholarly volumes address important issues throughout Turkish history, offering in a single volume the accumulated insights of a single author over a career of research on the subject.

Problèmes et approches de l'histoire ottomane

Un itinéraire scientifique de Kayseri à Egriboz

Evangelia Balta

The Isis Press, Istanbul

\iVZ$$ 2011

Gorgias Press IXC, 954 River Road, Piscataway, NJ, 08854, USA www.gorgiaspress.com Copyright© 2011 by The Isis Press, Istanbul Originally published in 1997 All rights reserved under International and Pan-American Copyright Conventions. No part of this publication may be reproduced, stored in a retrieval system or transmitted in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording, scanning or otherwise without the prior written permission of The Isis Press, Istanbul. 2011 v

ISBN 978-1-61143-810-9

Reprinted from the 1997 Istanbul edition.

Printed in the United States of America

N é e en 1955, elle a étudié l'Histoire à l'Université de Thessalonique. Elle a travaillé c o m m e chercheur au Centre d ' E t u d e s d ' A s i e Mineure (Athènes: 197879) et aux Archives Historiques de Macédoine (Thessalonique, 1979-80). Elle a continué ses études d'Histoire en France à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, IVe Section et à l'Université Paris I-Sorbonne (doctorat de Ille cycle en 1983). D e 1984 à 1987, elle a travaillé au Centre d ' E t u d e s d ' A s i e M i n e u r e et au Département d'Histoire de l'Université Ionienne (Corfou: 1985-1987). Depuis 1987, elle occupe un poste d e chercheur à la Fondation Nationale de la Recherche Scientifique (Centre d'Etudes Néo-helléniques). Ses intérêts se concentrent autour d e deux thèmes principaux: l'économie et la société de la péninsule grecque pendant la période ottomane et l ' h e l l é n i s m e d'Asie Mineure du XVIIIe siècle au début du XXe. Evangelia Balta a publié les livres suivants: — Karamanlidika. Additions ( 1584-¡900), Bibliographie analytique, Athènes 1987; — Karamanlidika. XXe siècle, Bibliographie analytique, Athènes 1987; — L'Euhée à ta fin du XVe siècle. Economie et Population. Les registres de l'année 1474, Athènes 1989; — La découverte de la Cappadoce au dix-neuvième siècle, Istanbul 1994 (avec la collaboration d'Ilias Anagnostakis); — Les vakifs de Serrés et de sa région (XVe et XVle s.). Un premier inventaire, Athènes 1995; — Karamanlidika.

Nouvelles

Additions

et Compléments

I, Athènes 1997.

Elle a traduit en grec : — Paul W i n c k , The Rise of the Ottoman Empire, London 1963; (éditions Poreia, Athènes, 1988, 1991) — Vera P. Moulafchicva, Agrarian Relations in the Ottoman Empire in the I5tli and I6th Centuries, East European Monographs, Boulder, New York 1988 (avec la collaboration d'Ourania Astrinaki. Editions Poreia, Athènes, 1990).

Avis au lecteur Le recueil que le lecteur a entre les mains contient des travaux rédigés de 1986 à 1996 et offrant, parallèlement à des écrits plus synthétiques, un aperçu des études que j'ai entreprises au cours de cette décennie autour de deux centres d'intérêt: l'histoire économique et sociale de l'Empire ottoman et la culture (dans toutes les acceptions du terme) de la Cappadoce. Ce tome commence en 1986 car mes publications antérieures ont été intégrées aux ouvrages édités par la suite, sous forme de chapitre ou de sections: trois articles de 1984-1985 relatifs à l'Eubée du XVe siècle ont été inclus dans l'édition de mon doctorat L'Eubée à la fin du XVe siècle. Economie et Population. Les registres de l'année 1474 (Athènes 1989); de même pour ma première publication (1980), qui contenait certaines additions à la bibliographie karamanlie de S. Salaville et E. Dalleggio, regroupées -avec d'autres- dans mon volume: Karamanlidika. Additions, Bibliographie analytique (Athènes, 1987). Les textes ici présentés ne suivent pas l'ordre chronologique de leur parution : ils sont articulés en trois unités thématiques, auxquelles je me réfère ci-dessous. Six seulement de ces douze études avaient d'emblée été publiées en français ou en anglais. Les autres ont été traduites sans qu'aucune modification soit apportée au texte grec original, tant pour des raisons de forme que de fond. L'ensemble de mon travail a en effet ainsi été soumis au même traitement: chaque texte étant marqué par les conditions de l'époque où il a été écrit, il me semble judicieux pour des raisons historiques de leur conserver leur caractère originel, puisque leur logique a résisté au temps. Les compléments indispensables ont été ajoutés sous forme d'addenda à la fin de chaque étude. Ils concernent toujours des renvois bibliographiques à des publications parues depuis ou à des titres qui m'avaient échappé lors de la rédaction. Mon but n'est toutefois pas d'atteindre à l'exhaustivité, mais de poursuivre le dialogue avec des sujets qui touchent à mes recherches. C'est ce dialogue que servent aussi les post-scriptum accompagnant certains articles : j'ai cherché à y communiquer au lecteur, mon interlocuteur imaginaire, quelques dernières réflexions sur la problématique développée ou encore sur quelque chose

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PROBLEMES ET APPROCHES DE L'HISTOIRE OTTOMANE

de nouveau auquel j'ai depuis pensé ou que j'ai lu et qui touche à mon sujet. Je me suis bien sûr attachée aussi à corriger discrètement coquilles, oublis et petites maladresses stylistiques. Il me faut souligner que, pour des raisons d'économie de ce tome, l'article «Rural and Urban population in the sancak of Euripos in the early 16th Century» (150p.) n'y figure pas in extenso. Ce n'est pas par hasard qu'aux sahaflar d'Istanbul on le qualifie de "Kiiçiik Egriboz", ce qui le distingue du "pavé" de la thèse (un "Biiyiik Egriboz"?). Pour des raisons d'architecture de ce recueil, j'ai donc choisi de n'en inclure ici que l'introduction, soit la première partie du mémoire en question, laissant l'édition du document (la deuxième partie) à son lieu originel de publication. La première note de chaque texte, signalée par un astérisque pour ne pas désorganiser les suivantes, fournit toujours les références de la première édition. S'y ajoute souvent le compte-rendu du cheminement suivi jusqu'au présent recueil: certains textes ont d'abord constitué des communications orales avant de se voir imprimés sous une forme plus complète. C'est cette dernière qui est reprise ici. Mes remerciements vont à mes amis et collègues Dimitris Anoyatis-Pelé, Matoula Rizou-Kouroupou et Maria Spiliotopoulou, qui m'ont autorisée à inclure ici des études élaborées en collaboration avec eux. Que soit également remercié Sinan Kuneralp à qui revient l'idée de m'accueillir dans la série des "Analecta Isisiana". J'exprime aussi ma gratitude envers les nombreux amis qui, par leur jugement et leur savoir, m'ont aidée tant lors de la rédaction de ces textes qu'à l'occasion de cette seconde édition.

Un itinéraire scientifique de Kayseri à Egriboz Ouvrez-moi cette porte où je frappe en pleurant La vie est variable aussi bien que l'Euripe "Le voyageur" (G. Apollinaire, Alcools, poèmes 1898-1913, Gallimard 2 1920)

Pour parler de l'architecture de ce tome, je commencerai, de façon peut-être inhabituelle, par un commentaire du sous-titre. Les toponymes Césarée et Eubée ne constituent pas les points de départ et d'arrivée de l'itinéraire auquel le lecteur est invité à participer. En faisant appel à leurs signifiés, j e tente de relier deux villes entre lesquelles se déroule mon itinéraire scientifique, tendu entre deux pôles: l'histoire économique et sociale et l'histoire culturelle et des mentalités. Ce sous-titre a consciemment été formulé de façon à renvoyer à des éléments autobiographiques puisque, jusqu'à un certain point, ce sont eux qui ont déterminé mes intérêts historiographiques et mes curiosités. Le titre à proprement parler tente de décrire l'attitude et la méthode qui ont présidé à mes recherches au cours des années 1986-1996. Les textes ici présentés ne suivent pas l'ordre chronologique de leur parution. Dans leur grande majorité, ils ont été motivés par un prétexte extérieur: invitation à participer à des congrès, des hommages sous forme de volumes collectifs, des programmes de recherche. En d'autres termes, ils répondent à une invitation à un dialogue dont le sujet coïncidait toujours avec mes propres intérêts. Ils se rapportent donc nécessairement à une thématique non homogène et, de plus, ils considèrent le témoignage historique de manières variées. Aussi sera-t-il difficile au lecteur d'y découvrir une ligne commune, du point de vue de la méthodologie comme des thèmes, s'il n'accepte pas la polymorphie tant de l'une que des autres dans le domaine de la recherche historique et l'ampleur du champ dévolu à l'historien. Ces études se rapportent en effet à des époques diverses, imposent des exploitations multiples des témoignages, conduisent à la nécessité de distinguer les mots des choses et, par conséquent, à la découverte de réalités non enregistrées dans la conscience du témoin. Elles tentent à travers l'exemple de transcrire quelque chose des constantes de l'histoire: mécanismes économiques, modes de pensée, logiques et états d'esprit collectifs.

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PROBLEMES ET APPROCHES DE L'HISTOIRE OTTOMANE L'ensemble est articulé en trois unités :

La première, intitulée "Histoire économique et sociale (XVe-XIXe s.)", réunit sept articles présentant des recherches ponctuelles se rattachant à des thèmes majeurs de l'histoire économique et démographique de l'Empire ottoman. Les exemples concernent des régions helladiques. Je n'ai pas l'intention d'exposer ici les problèmes de cette histoire: le didactisme scolaire étouffe la connaissance. Non plus que d'esquisser des sujets d'histoire économique de l'espace rural, champs importants de ma recherche: le contenu de ce volume en parlera luimême. En revanche, d'autres choses me semblent devoir être dites. D'abord que le fait d'avoir regroupé ces textes ne conduit pas à une synthèse, d'autant moins que les approches tentées sont de caractère analytique et limité dans l'espace et le temps. Ces études ponctuelles comportent néanmoins une composante commune, leur indépendance par rapport aux mécanismes d e portée générale. Ensuite que mon analyse historique a été dictée par les sources que j'ai utilisées, principalement des registres d'impôts, des textes juridiques, des listes de prix. Ces documents, on le sait, ont été rédigés pour servir les besoins d'un système et, en même temps, ils enregistrent une réalité. Pour atteindre cette "réalité", il est nécessaire, précisément, de ne pas oublier les raisons pour laquelle ils ont été créés, et par conséquent la logique qui a présidé au rassemblement des données. Celle-ci n'est que le reflet du mécanisme en question, auquel elle se réfère, qui décrit et organise le document, dictant aussi de la sorte l'usage à en faire. Ici se pose donc le problème historiographique de l'approche de cette "réalité" à travers de telles sources. Prenons pour exemple un recensement ottoman. La fiscalité inscrite ne se réfère pas à une production déterminée mais à la moyenne de trois récoltes successives; la population recensée n'est pas la population totale mais celle des contribuables; les prix ne sont pas les prix réels mais les prix imposables. C o m m e le remarque Sp. Asdrachas 1 , peut-être toutes ces données ne sont-elles pas exploitables par une historiographie qui enquête sur les choses telles qu'elles ont réellement eu lieu. "Elles sont néanmoins extrêmement précieuses pour une historiographie qui enquête sur la manière dont se passent les choses, et nous avons des raisons de penser que celle-ci relève de la longue durée". Georges Duby est beaucoup plus catégorique sur ce point. Il écrit dans l'"égo-histoire": "La notion de vérité en histoire s'est modifiée parce que l'objet de l'histoire s'est déplacé, parce que l'histoire désormais s'intéresse moins à des faits qu'à des relations". 2

1 Sp. Asdrachas, «Sujets d'histoire économique au temps de la domination ottomane» (en grec), Commentaires, Athènes 1993, p. 150. 2

G. Duby, L'histoire continue, Paris 1991, p. 78.

UN ITINERAIRE SCIENTIFIQUE DE KAYSERI A EÔRIBOZ

Certaines études de cette unité accompagnent d'autres travaux que j'ai menés dans le même esprit mais selon une thématique plus ample. Ainsi, l'article «Rural and Urban Population in the sancak of Euripos in the early 16th Century» qui s'appuie sur le témoignage d'un registre postérieur à celui analysé dans mon doctorat vient-il confirmer certaines hypothèses de travail et conclusions qui y avaient été formulées. La communication au Congrès sur Serrés progresse dans la même direction que le travail plus synthétique sur les vakifs de cette ville et de sa région dont elle a motivé la rédaction. L'étude sur le pain comporte des engagements pour l'avenir que j'espère un jour tenir. Je veux dire par des travaux sur l'huile et le vin qui compléteront le cycle consacré aux trois denrées fondamentales de la nourriture méditerranéenne. Rédigées à des époques différentes, les trois études sur Santorin présentent inévitablement des redites. Elles illustrent à leur manière le souci permanent de certaines questions historiques qui est le mien. Elles laissent apparaître une démarche intellectuelle qui procède nécessairement par approches successives. Dans ces cas, un exemple élaboré antérieurement mais toujours présent dans mon esprit est remis sur le métier pour être à nouveau examiné. Le prétexte vient du fait que j'ai été confrontée à de "nouvelles sources" mettant en avant des questions plus poussées, qui existaient à l'époque de la première élaboration mais auxquelles il était impossible de répondre à partir des documents alors disponibles. Ainsi une recherche ancienne génère-t-elle souvent une nouvelle thématique combinée, au bout de quelque temps, à de nouveaux raisonnements issus de ces "nouvelles sources". Cette même procédure m'a conduite, plusieurs années après mon doctorat, à reconsidérer l'objet "Eubée". Ces réflexions tentent de décrire la démarche de chercheur qui a été la mienne durant environ quinze années, très fréquemment caractérisée par l'approche successive de questions qui me préoccupent en permanence. Ces approches successives ne s'arrêtent pas à la découverte. La question historique est considérée selon des points de vue variés et à des moments successifs, chacun apportant des éléments différents et, le cas échéant, complémentaires. * *

*

La seconde unité est intitulée "La culture des Rums orthodoxes turcophones d'Anatolie". Elle contient deux articles. Mon étude sur l'histoire du livre karamanli («Livres en langue turque imprimés en caractères grecs: les "Karamanlidika"» (en grec), Histórica V/9 (déc. 1988), p. 213-228) n'y est pas incluse: entre-temps, le rassemblement et la publication de cent vingt-deux livres alors non répertoriés l'ont rendue obsolète, du moins en ce qui concerne les chiffres absolus. Il aurait fallu la réécrire à la lumière des nouvelles données. Je m'empresse toutefois d'ajouter, car j'en sens le devoir, que l'"histoire du livre

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PROBLEMES ET APPROCHES DE L'HISTOIRE OTTOMANE

karamanli" sera prochainement publiée, revue et corrigée, dans un ouvrage collectif à paraître courant 1997. Les champs d'observation de cette unité sont le livre karamanli et son rédacteur, le public d'Anatolie qui l'a reçu, les rapports de cette société des lecteurs avec les populations voisines, avec Constantinople et l'espace helladique, en face. Cette recherche vise cependant plus loin, comme j e le dis cidessous. Il me semble toutefois opportun de commencer par parler d e la procédure retenue pour une recherche en cours et dont les premiers indices sont inclus dans ce volume. Je suis le cheminement d'une culture, autrement dit, j e fais de l'histoire littéraire pour clarifier l'identité d'une osmose culturelle et en situer les étapes dans le temps. Le rapport dialectique entre les besoins des populations chrétiennes turcophones et les desseins des centres qui s'efforcent de les contrôler constituent un problème majeur, qu'il faudra à l'historiographie envisager un jour de façon sérieuse et non avec légèreté, comme cela s'est produit jusqu'à maintenant. Les Rums turcophones d'Anatolie vivent et se meuvent dans un e n v i r o n n e m e n t d ' o s m o s e s de civilisations; les centres (Patriarcat, missionnaires et, un peu plus tard. Etat grec) deviennent porteurs des Lumières. Cette production de livres est-elle donc créée par les urgents desseins et priorités des Lumières ou imposée par la dynamique d e la population chrétienne turcophone ? Ce type d'approche me semble adapté au but d'une enquête qui tente, dans la mesure du possible, d'explorer la question de la "conscience ethnique" des Rums turcophones d'Anatolie, c h a m p de mines abordé par excellence, nous le constatons, à travers un usage idéologique de l'histoire. S'identifiant très fréquemment à son sujet, l'historien soumet en fait l'histoire à ses besoins et desseins personnels. Ainsi, consciemment ou non, recourt-il à des acrobaties logiques, outrepasse-t-il le bon sens en conservant des mythes qui nourrissent des ancrages sentimentaux. Le rôle de l'historien me paraît être différent. Pleinement conscient de l'idéologie, de la manière dont elle fonctionne et du fait que luimême en subit la charge, il doit tenter de penser en "dés-idéologisant". Ici encore, j e ferai miennes les remarques de Georges Duby sur l'inconscient collectif: "11 n'y a d'inconscient en effet que par rapport à une conscience, c'est-à-dire à une personne. Or nous cherchions à reconnaître non pas ce que chaque personne tient accidentellement refoulé hors de sa conscience, mais ce magma c o n f u s de présomptions héritées à quoi, sans y prêter attention mais sans non plus le chasser de son esprit, elle fait à tout moment référence" 3 . Les deux études de cette unité entretiennent donc un rapport immédiat avec le recensement de la bibliographie karamanlie et l'ouvrage La découverte de la Cappadoce au XIXe siècle (Istanbul 1994). 3

G. Duby, op. cil., p. 124.

UN ITINERAIRE SCIENTIFIQUE DE KAYSERI A EÔR1B0Z

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Dans la troisième unité, "Sources: le matériau de l'historien", on trouvera trois études qui me semblent esquisser l'attitude et la manière selon lesquelles j'approche les "sources", cette matière qui organise et contrôle le réseau des hypothèses que l'on a en tête. La recherche sur les archives ottomanes de la Grèce et celle sur les sources de l'histoire des Grecs d'Asie Mineure n'ont de toute évidence ni l'une ni l'autre pour but d'enregistrer "ce qui doit advenir". Elles ont pour point de départ un acte historiographique centré sur les Grecs de l'espace helladique et de l'Asie Mineure à une époque donnée. Il me semble que cette formulation résume ma pratique et indique parfaitement au lecteur ce que je veux, s'il me le permet, souligner à son intention.

Je finirai comme j'ai commencé. Est-il vraiment dû au hasard, le fait que le contenu du présent ouvrage se meut entre Césarée et Eubée, entre histoire matérielle et histoire de l'esprit? Autant que le transfert des populations de Cappadoce en Eubée, un fait qui montre de la façon la plus tragique que la vie est variable aussi bien que les eaux de l'étroit Euripe? Athènes, mai 1997

E. B.

Première partie

HISTOIRE ECONOMIQUE ET SOCIALE (XVe - XIXe s.)

ÉCONOMIE ET ESPACE RURAL EN EUBÉE AUX XVe-XVIe s: du document fiscal à la construction d'un modèle /.

Economie

L'économie étudiée est caractérisée par l'appropriation du surplus à travers une fiscalité qui s'exerce à la fois en nature et en espèces. Le rapport du revenu fiscal en espèces et de celui en nature définit le cadre dans lequel va se mouvoir la commercialisation de la production. En d'autres termes, il montre les marges de formation d'excédents entièrement en argent. En effet, satisfaire à la fiscalité dans sa totalité présuppose qu'il existe une production excédentaire au niveau de l'exploitation familiale. Une partie de cet excédent servira au revenu fiscal en nature; l'autre est consacré au paiement d'une partie de la fiscalité à verser en espèces, ce qui signifie de façon implicite qu'il y a contact du villageois avec le marché. Pour trouver ces revenus selon toute probabilité entièrement en espèces, il a fallu examiner certaines questions capitales : a) A quel degré la population des contribuables recensée dans le registre pouvait satisfaire à ses premières nécessités : nourriture, ensemencement et fiscalité. b) Quelles possibilités d'excédents existaient et quel rôle ceux-ci jouaient dans l'économie du village. La réponse à ces questions exige quelques précisions relatives : — à l'estimation de la production "réelle" au niveau de l'exploitation familiale. — à l'estimation de la fiscalité par rapport à la moyenne de la production. Pour de telles recherches, la valeur de preuve des registres fiscaux est limitée.

Ce texte a été une première fois publié en grec dans l'édition de mon doctorat L'Eubée à la fin du XVe siècle. Économie et Population. Les registres de l'année 1474, Athènes 1989. Il m'a semblé pertinent de l'inclure dans ce tome car il résume une problématique dont les grandes lignes sous-tendent mes travaux. Grâce à l'amabilité de mon ami H. Milas une traduction de ce texte a paru dans Ankara Ûniversitesi Dil ve Tarih-Cografya Fakultesi Dergisi, Tarih Bolumu XV/26 (1992), p. 297-301.

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HISTOIRE, ECONOMIQUE ET SOCIALE (XVe-XIXes.)

Les éléments qu'ils contiennent n'offrent de réponses directes que s'ils sont reliés à des hypothèses s'appuyant sur la logique des sources, de façon à remonter de la fiscalité à la production et des unités fiscales à la population : dans le registre, c'est en effet par la fiscalité qu'est exprimée la production ou, plus précisément, par la manière dont les revenus fiscaux sont répartis, la population étant exprimée par les unités fiscales. Tels qu'ils sont énumérés dans le registre, les revenus fiscaux correspondent à la production sur la base d'une échelle de rapports. Pour estimer les sources de ces revenus (la production), il a donc été nécessaire de rétablir cette échelle de rapports, non à partir des données de ce seul registre mais également des registres d'autres régions et kanunnames de l'époque en question. De plus, comme les revenus fiscaux sont inscrits en nature et en espèces, nous avons tenté, compte tenu de certaines informations concernant le montant de la fiscalité frappant chaque culture, de les rapporter à une morphologie de l'économie du village et à des estimations relatives à la structure des cultures -donc également à des estimations en pourcentages. Il faut peut-être souligner que le premier souci de ma recherche était l'interprétation des mécanismes qui régissent la réalisation et la distribution du surplus, et non les grandeurs "réelles" qui le constituent. Pour reconstituer la taille de la population à partir du nombre des unités fiscales, il est nécessaire de recourir à un coefficient familial résultant d'autres témoignages et travaux, de façon à remonter des unités fiscales au nombre des habitants. Ensuite, la production combinée aux données démographiques permettait de formuler certains ordres de grandeur relatifs au revenu par tête et, également, une série de comparaisons concernant aussi bien chaque culture que le revenu par tête d'un village à l'autre. Toutefois, pour qu'apparaissent les marges d'excédent, il fallait soustraire de la production brute totale le pourcentage correspondant à la nourriture de la population, à la semence et à la fiscalité. Il a ainsi été prouvé que le paiement de l'impôt en nature et en espèces représentait 48% de la production brute totale, pourcentage qui ne diffère pas beaucoup de celui de l'autoconsommalion et de l'ensemencement dans le secteur de la culture du blé. Les marges excédentaires étaient donc limitées, puisque satisfaire aux exigences fiscales, capitation comprise, exigeait des revenus importants, de même d'ailleurs qu'assurer l'ensemencement. Les documents dont nous disposions ne permettaient pas d'enquêter sur le pourcentage de participation du producteur au marché ni, par conséquent, sur ses gains en espèces résultant d'une telle participation. Notre source laisse entrevoir certains ordres de grandeur concernant la commercialisation obligatoire, ce qui permet de se faire une idée relative des disponibilités en biens en nature après

ECONOMIE ET ESPACE RURAL EN EUBEE

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paiement de l'impôt en espèces. Pour définir le pourcentage de participation du producteur au marché, il aurait fallu que nous ayons à notre disposition une série de registres présentant une tendance à l'accroissement du revenu par tête. Pour tenter d'enquêter sur cette question, nous avons comparé les données fournies par nos registres à un matériel d'archives postérieur, un fragment du recensement de 1506 et une partie de registre timarial de 1521/22. Nous avons constaté que les pourcentages d'accroissement du revenu les plus élevés dans le temps correspondaient aux faibles revenus fiscaux qui tendent à atteindre la moyenne générale. Les limites des revenus telles qu'ellesse définissent, toujours aux alentours de la somme exigée par l'autoconsommation et le paiement des impôts, démontrent précisément qu'il n'existe pas de mobile pour développer la production. L'examen des rapports P r o d u c t i o n - P o p u l a t i o n a démontré que la disponibilité en terres cultivables qui aurait pu assurer une production capable de répondre aux nécessités des villageois définit jusqu'à un certain point les limites démographiques des villages. Naturellement, les registres ne mentionnent pas la superficie des terres cultivées, que l'on peut indirectement déduire du montant de la production, puisque la technique était partout la même. Par conséquent, une forte production est atteinte là où il existe un rapport inverse entre les terres cultivées et la population. C'est ainsi que s'explique le fait que les petits villages dominent dans l'espace rural et que seuls les villages à faible population présentent des excédents en blé. Les variations de la production d'un village à l'autre telles qu'elles apparaissent à travers les différences entre les moyennes des revenus par tête témoignent aussi d'inégalités semblables dans le cadre du village. Cette stratification sociale ne peut guère être explorée à partir du registre. On y entrevoit simplement, étant d o n n é la nature des sources, que 4 7 % de la population dispose d'une production excédentaire, que 24% se meut dans des cadres d'autarcie, et que 29% présente un déficit. Par delà la complémentarité des secteurs de l'économie, ces pourcentages renseignent sur la mobilité des habitants des régions déficitaires vers celles qui présentent des excédents, en tant que force saisonnière de travail.

/ / . Espace

rural

et

Population

Parallèlement à leur valeur informative sur des questions concernant la production ou la population à l'époque de la conquête ottomane, ces registres constituent d'excellentes sources d e géographie historique. Ayant pour but l'enregistrement de revenus timariaux, ils recensent un par un les villages appartenant à chaque timar, puisque dans les sociétés agricoles, l'unité de

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HISTOIRE ECONOMIQUE ET SOCIALE (XVe-XIXes.)

rassemblement humain est le village. On y trouve donc inscrits les villages et leurs mezra'as, avec mention du nahiye dont ils dépendent du point d e vue administratif, puis le nombre d'unités fiscales et les revenus fiscaux. Ainsi se trouvent sauvegardés le nom de chaque village, et même, très souvent, un nom plus ancien, l'existence d'un château fort, etc. Les villages mentionnés dans ce registre sont situés sur toute la superficie de l'Eubée. Leur nombre total est de 125, Chalkis (alors Egriboz) comprise, et ils appartiennent à 9 nahiyes. L'identification des villages de 1474 s'appuie sur des données provenant de recensements du XIXème siècle car nous ne disposions pas de recensements ottomans ultérieurs. D'autre part, la première source permettant d'observer ces villages est le recensement de 1837, où l'Eubée dépend désormais de l'Etat grec. Le recours ensuite à des études de topographie et d'histoire locale a permis de constater que 90 des 125 villages inscrits dans notre registre existaient toujours actuellement, sous le même nom ou sous un autre. On ne peut toutefois pas affirmer de façon catégorique que les autres villages aient été abandonnés, bien que le critère pour qu'un village soit considéré comme tel soit l'absence de son nom dans les recensements des XIXème et XXème siècles. En effet, il est très probable que certains villages de cette catégorie n'aient en réalité pas disparu mais que, sous la période ottomane, ils aient changé de nom à un moment donné qu'il est impossible de repérer, faute de renseignements. En examinant dans la mesure du possible ce phénomène de la désertion des villages, nous avons constaté que c'étaient les petits villages avec un faible revenu par tête qui avaient tendance à disparaître. Cette constatation, que d'autres recherches devront vérifier, conduit à l'hypothèse que, parallèlement à des raisons purement démographiques, c'est le manque de revenus qui contraignait les villageois à émigrer dans des villages plus riches - c o m m e saisonniers qui, plus tard, s'installèrent définitivement dans leur lieu d'émigration-, ou qui les obligeait à chercher de nouvelles terres. Cette dernière tendance semble vérifiée par le fait que, lors du recensement de 1837, sept nouveaux villages apparaissent à la place (et sous le nom) du mezra'a du registre et que bon nombre d'autres se créent dans ses zones limitrophes. Les indications ci-dessus doivent être comprises comme des propositions quant à la manière dont les données des registres pourraient être utilisées pour l'étude de ce phénomène que représente la société agricole, puisqu'il n'est pas possible d'en faire une étude systématique sans éléments continus. Il reste à vérifier les conclusions quelles qu'elles soient par des recherches qui se poursuivront dans l'espace balkanique et qui interpréteront les causes, la chronologie et la typologie de la désertion des villages. (Traduit du grec par Edith Karagiannis)

RURAL AND URBAN POPULATION IN THE SANCAK OF EURIPOS IN THE EARLY 16th CENTURY The aim of this work is not merely to present the situation in the sancak of Euboea 1 during the first quarter of the sixteenth century, but also to interpret the phenomena o f the period. Naturally this investigation is conducted within the limits of the available source material, in this case the fragment of a register. Only when data such as that provided to us by the surveys is applied to a series of questions does it cease to be of a fragmentary character or of secondary importance. Preserving information of this kind may prove useful, not only for the recording of local histories but also for the development of Ottoman studies

* The first publication of this study included the edition of a fragment of a survey F. 2A, a.e. 285 of the Oriental Section of the National Library of Sofia "Cyril and Methodius", see in: Archeion of Euboean Studies 29 (1990-1991), pp. 55-185. For reasons of space the second part of this study, which contained the edited fragment along with a glossary and index, has not been included in the present volume. References made in the original article to this fragment have therefore been deleted. 1 On the administrative division of the sancak of Egriboz see I. G. Giannopoulos, '// dioixwixq ÙQyàvuian rflç Ireçcàç 'EAÀddoç uaiù rijv Tovgxoxgazla (1393-1821). IvftfioXij eiç rrjv ¡ieXéTT>v rfjç èjcapxiaxrjç ôtoixtjoeaiç mû xvglagxov ôBiUfiavixoO xgàwvç ( T h e Administrative Organisation of Central Greece during the Ottoman Period, 13931821. Contribution to the study of the Provincial Administration of the Ottoman Empire), Athens 1971, pp. 109-146. For the sixteenth-century see M. T. Gôkbilgin, «Kanunî Sultan Siileyman devri baçlarinda Rumeii Eyaleti, Livalan, Çehir ve Kasabalari» (The eyalet of Rumeii, livas, cities and towns at the beginning of the reign of the sultan Siileyman the Lawgiver), Belleten XX/78 (1956), p. 258. For the following century, see R. Stojkov, «La division administrative de l'eyalet de Roumélie pendant les années soixante du XVlIe siècle selon un registre turc-ottoman de 1668-1669», Sludia Balkanica 1. Recherches de Géographie Historique, Sofia 1970, p. 213-214. Also compare A. Birken, Die Provinzen des Osmanischen Reiches, Wiesbaden 1976, pp. 52, 101 and N. Todorov, The Balkan City, 1400-1900, University of Washinghton Press, Seatle and London 1983, p. 25 "It was composed on the island of Euboea and the part of Central Greece opposite it, with the cities of Athens, Karystos (Kizil hisar), Lamia (Izdin, Zitouni), Levadeia, Saiona (Amphissa) and Thebes". For the demographic development of some of the villages of the kaza of Levadya, Egriboz and of Thebes see M. Kiel, «Remarks on the Administration of the Poll tax (cizye) in the Ottoman Balkans and the Value of Poll Tax Registers (cizye defterleri) for demographic Research», Eludes Balkaniques 1990/4, pp. 80, 81 and 94.

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HISTOIRE ECONOMIQUE ET SOCIALE (XVe -XIXes.)

in general. With this fragment I have been given the opportunity to verify points and hypotheses I have previously expressed in my thesis published in 1989. Particularities of the fragment have also served as a springboard for fresh investigations. Naturally, as earlier expressed, this research has a number of limitations since the material employed is fragmentary. I have been obliged to designate the survey of the island of Euboea in 1474 as a point of reference in the present study. That survey register was the topic of my dissertation and a number of points made therein are reiterated by data present in this related text, once again fragmentary, Ottoman archival material on the sancak of Euripos. Of course, in order to carry out a thorough study, complete Ottoman registers are necessary. Nevertheless, on many occasions, the conclusions reached through fragmentary information can be cross-checked using various sources, thus giving increased depth to material otherwise of limited value. However, as previously mentioned, it is necessary to pose a series of questions and define one's aims in order to extract and process the information provided by the fragmentary sources. There remains the pleasant duty of thanking those who have in various ways contributed to the completion and publication of this work: the Oriental Section of the National Library "Cyril and Methodius" (Sofia) for supplying the microfilm of the original register, and Stefan Andreev and Maria Kalitsin, who with their considerable expertise helped me in deciphering some terms in the document. I am also indebted to various colleagues, particulary to Helen Karanastassis for her remarks on the transcription of personal names; to Vasilis Panayotopoulos and Leonidas Kallivretakis for enlightening me through discussion about the topics in the study and especially to Spyros Asdrachas for his critical reading of the introduction and his generous advice; to Michael Kokolakis for assistance in the research of the place names; to Stephanos Papastephanou for drawing the maps; to Jonathan Markel and John Davis for the translation into English. Although their contributions were significant, they cannot, of course, be held responsible for remaining mistakes or misinterpretations.

I. DESCRIPTION AND CONTENTS OF THE REGISTER This document is a fragment from a register of timars in which are recorded the villages of the has pertaining to Mustafa bey, mirliva of the sancak of Egriboz. Two towns (Thebes and Chalkis) are registered as well as 32 villages and 28 mezraas divided among three administrative territories (vilayet~i Atina, Istefa, Egriboz). The document was found in the Oriental Section of the National Library of Sofia "Cyril and Methodius" (F. 2A, a.e. 285). It comprises three fascicules each of 10 folios (43X16 cm). The archivist has paginated them: la10b, 11 a-20b, 21a-30b. Pages 14a, 14b and 15a are blank. The lower part of the folios in the first fascicule is torn.

i;uni! ami

l'rkii.

i'ui>iilall'in in

lïuiï|>os

I. -Suncak o¡ Euripo-

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HISTOIRE ECONOMIQUE ET SOCIALH (XVe-XIXes.)

The first fascicule includes 9 villages and 18 mezraas of the vilayet of Athens (la-4a) as well as the survey of the city of Thebes (4b-10b). The second fascicule contains 7 villages and 1 mezraa of the vilayet of Thebes (1 la-13b) followed by the survey of the town of Chalkis (15b-19b) and that of 2 villages and 3 mezraas of the vilayet of Egriboz. The third fascicule of the survey is concerns the remaining 10 villages and 6 mezraas of the vilayet of Egriboz (21a-29b). The last two pages of the fascicule (30a-30b) include 4 villages of the vilayet of Athens. From a close look at the register and specifically from calculations made using the numerical figures we can verify that this fragment includes all the villages of the vilayet of Thebes. It can be inferred from the sum of the taxes appearing at the end of the survey (page 13b) which corresponds to that of the 7 registered villages. Thus it is safe to assume that there is no missing text between the first and the second fascicules. We can also be sure that the name of the first location of the vilayet of Thebes, appearing untitled, must have followed the survey of the city of Thebes on the part of the page (10b) which is destroyed. All villages of the vilayet of Egriboz pertaining to the has of the mirliva are also recorded. Once again this can be verified by comparing the figure denoting the revenue of the mirliva with that indicating the total sum of taxes of the settlements. However, with regard to the vilayet of Athens, the number of villages of the mirliva was most certainly higher than those recorded in our fragment (la-4a and 30a-30b). It is quite possible that more settlements in other vilayets of the sancak pertained to the mirliva1.

II. DATE OF THE REGISTER Although the survey is not dated internal evidence suggests that it was written in

the first quarter of the sixteenth century: "... elinde hiikm hUmayun verilmiftir fi evail-i Ramazan sene 912", in other words "... received the imperial decree on the 15-25th of January 1507", appears on page 19b. From this one may conclude that the register was written after 1507, a year which can be taken as a terminus post quem. Comparing the quarters of Chalkis, as they are described in the fragment under discussion with those of T D 367 of 1528/29 3 (see p. 62), we 2

According to register D. 9578 (Topkapi Sarayi Arjivi) published by M. T. Gokbilgin, p. 258, which displays no date - according to the editor it was most probably compiled between the years 1526-1528 - it would semm that the mirliva of Euboea had the usufruct of the cities of Egriboz and Modoniije. N. Todorov uses the same soucres in The Balkan City, p. 470. 3

This page of the register was published by M. Kiel, see D. N. Karidis - M. Kiel, «XavT^dxi tot) E X I Q I J I O U , 1 5 0 5 - 1 6 0 5 at. luvOfjxE^ xul xayaxxngioxixa T I \ S avanui^iaxfi? Siafitxaolai; raiv JI6XECOV xai TU>v yuiyiuiv» (The Sancak of Egriboz in the 15th-16th centuries. Conditions and Features of the Development of Towns and Villages), Tetramina 28-29 (1985), p. 1902.

RURAL AND URBAN POPULATION IN EURIPOS

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note that the names of the M u s l i m quarters have remained unchanged whereas those of the Christian quarters, with the exception of Papa Apostol, have not. The fact that the name o f this quarter, adopted from that of the parish priest, has remained unchanged attests to the fact that a relatively short period had lapsed between the t w o surveys 4 . Furthermore, since the city's population is greater according to the survey of 1528/29, w e can conclude that the fragment edited here is of an earlier date. Thus the year 1528/29 may be taken as a terminus ante quem. I base this conclusion on studies citing that cities o f the Ottoman Empire 5 and other Mediterranean regions displayed a constant demographic increase during the sixteenth century corresponding to a general rise of population during that period 6 .

III. P L A C E N A M E S The reading and identification of place names appearing in this document pose a number o f p r o b l e m s b e y o n d t h o s e created by the uncertainties of the transcription 7 or by the difficulties regarding the placing of their locations 8 . 4

See below where I have transcribed the quarters of TD 367 and compare these with the quarters in this publication. 3

0 . L. Barkan, «Essai sur les données statistiques des registres de recensement dans l'empire Ottoman aux XVe et XVIe siècle», Journal of Economic and Social History of the Orient I (1958), p. 27. Compare N. Todorov, p. 64, Table 8. A. Cohen and B. Lewis cite the demographic development of the cities in Palestine, see their book Population and Revenue in the Towns of Palestine in the Sixteenth century, Princeton University Press 1978, p. 21. See also Suraiya Faroqui, Towns and Townsmen of Ottoman Anatolia. Trade, Crafts and Food Production in an Urban Setting, 15201650, Cambridge University Press 1984, p. 310, Table 5, where figures are given for the population of some port cities during the sixteenth century. For the population increment in the Anatolian regions during the sixteenth century see the calculations of Suraiya Faroqui and Leila Erder, «Population Rise and Fall in Anatolia 15501620», Middle Eastern Studies 15 (1979), pp. 332-335, and especially Table III and IV. 6

F. Braudel, La Méditerranée Paris 1979, p. 299.

et le monde méditerranéen

à l'époque

de Philippe

II,

7

For a detailed discussion of the difficulties regarding the transcription of place names included in the revenue survey see my earlier study L'Eubée à la fin du XVe siècle. Économie et Population. Les registres de l'année 1474, Athènes 1989, pp 119-120. 8

I have used a number of geographical manuals published at the end of the 19th and beginning of the 20th century: J. Stamatakis, fTivaÇ ywQoyguifiKùç ifjç 'Ekkàôoç NEQLÉXOVRA àvôfiara, xâç âmoinâoeiç xai rov jiAnBvoftûv rn>v ôijfiwv, JTOAEWV, xuipojtôXmv xai xh,iv (Survey chart of Greece containing the names, distances and population of municipalities, cities, towns and villages), Athens 1846. J. Nouhakis, 'EXXtivixri Xtogoyeatpia (Greek Topography), Athens '1901, 2 vols. J. P. Rangavis, Ta "EXlnvixà, IJTOI rcegiygcupri yeorfgaipixri, Unopixtj, àgxaioloyiKi], «ai niannnxri zflç àçx.alaç xai véaç

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HISTOIRE ECONOMIQUE ET SOCIALE (XVe-XIXes.)

Place names of Attica and Boeotia9, (with the exception of the village Kantza 10 in the vilayet of Athens) pose particular problems as they are exclusively characterized as Albanian settlements. This characterization is evident from the epithet Arnavudan (Albanians) appearing after the name of the village. These involve very small settlements (katun) which, as we note in the vilayet of Attica, are named after the leader of the respective clan: Dardiza Anastasimo, I§tin Ivirana/Mek§a, Yorgi Lope§i, Yani Radu, Yorgi Istamad, Leka Zi§i, Gini Hayikal, Mek§a Buga, Yorgi Varibob, Dimo Pali. Villages of the same name in these regions appearing in the surveys of the Greek state in the nineteenth century seem to indicate that, after a time, the first name was dropped and the villages retained the name of the clan to which its inhabitants belonged. Of course the question remains as to whether these villages of the nineteenth century are the same as those recorded in the register of the beginning of the sixteenth century or whether these are newly established communities as a result of the original village's resettlement. We could safely answer this question if this were a survey and not a timar register or if we were in possession of previous or later survey registers. A survey register would provide us with a complete rather than a selective description of the region. In a publication of 1896 Sp. Lampros" was the first to point out that personal names were the origin of these location names. Lampros' view was the subject of criticism by later researchers12. Thirty years P. Phourikis wrote :"The

'EXXàôoç (Hellenika, A Geographic, Historical, Archaeological and Statistical Description of Ancient and Modern Greece), vols. I and III, Athens 1853-1854. I have also employed statistical material of the prefectures of Attica, Boeotia and Euboea: see Iror/cla Ivmámmg xai 'EçcÀlÇetaç itDv Anfiuiv mi Koivoitjrtov (Material regarding the Formation and Development of Municipalities and Communities), ed. by the Ministry of the Interior, Athens 1962. See also Population de fail de la Grèce au recensement du 5 avril 1981 par départements éparchies, communes-dèmes, communes et localités (authentifié par la decision No 7908/D 554/12-4-1982 prise conjointement par les Ministères de la Coordination et de l'Intérieur), Athens 1982. Finally I consider necessary to emphasize the value of certain research tools such as local histories and published documents for the investigation of place names. As an example 1 mention the list of villages of Attica which paid emvatoikia and zeteies (payments and gifts collected from the diocese) in 1820, published by Th. N. Philadelpheus, 'foroyia TI'OV 'A()nvâ\ èni mvpxoxfxxtiaç àno rov 1400 fxéxçi iov 1800 (History of Athens in the Ottoman Period from 1400 until 1800), vol. I, Athens 1902, pp. 260-261. 9

With the name Atticoboeolia 1 refer to the respective prefectures of Attica and Boeotia united until 1899. They were united again from 1909 to 1943. Cf. Zroi/tia Zvinàoeaiç... Nofiàç Bouottaç, Athens 1961, p. 5. 10

Sp. Lampros, «'H ôvonouoXoyùi Tfiç 'Atuxiiç, xal fi etç triv /.lúyuv biotxnoiç trôv AX.pavàiv» (The Place Names of Attica and the Albanian Settlements), Epetiris Parnassou 1 (1896), pp. 159, 190 note 6. 11

op. cit., pp. 156-192.

12

P. A. Phourikis, «£vn|Jo/.ri eIç tó tontovuiuxov tf)ç 'Amxitç» (Contribution to the

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tendency to search for the origin of place names of either foreign or unknown etymology in the personal names of clan leaders of local landlords has, as mentioned on other occasions, seriously impeded the study of place names, misguiding the researcher in his quest for truth"13. However, data provided by this register supports the observations made by Sp. Lampros. With regard to the origin of some place names in the region of Corinth in 1461 N. and I. Beldiceanu make a similar observation: "Les toponymes des villages albanais dénotent que les agglomérations ont été fondées dans la majorité des cas par des clans. En effet, dans la liste des villageois, le premier inscrit porte la plupart du temps le même nom que celui de la localité" 14 . True enough, in the register edited here, the name of the first registered taxpayer generally corresponds to that of the village. In the case of Attica 15 we must assume that the villages of Stamata, Vranas, Liopesi, Bua (the last two having hellenized names today, Paiania and Asprochorion respectively) correspond to Yorgi Istamad, I§tin Ivirana/Mek§a, Yorgi Lope§i, Mek§a Buga. With regard to locations on Euboea, J. Koder's work 16 and the Ottoman survey of 1474 have facilitated the identification. The survey register of 1474 has also reaffirmed our hypothesis how mezraas evolved into villages 17 . All place names analyzed fall into the following three categories: investigation of place names of Attica), Athina 41 (1929), pp. 77-178, and escpeciaily pp. 97-178; see also I. Sarris, «Tà toittovtinia ifiç 'Atxmflç» (The places names of Attica), Athina 40 (1928), pp. 117-160. The view of Sp. Lampros concerning the etymology of Boeotian place names was followed by G. D. Tsevas, 'hnogia rcuv Qrißibv xai rr)ç Bouoxlaç (mo nîiv àp/cuordrav xQàviov néxgi ariuc-Qov (History of Thebes and Boeotia from ancient times until today), Athens 1928, vol. I, p. 124. D. Vayakakos refers in detail to the connection between Albanian settlements and place names «naçauiprioeiç tni toi) OVYX(?ÖVOU ioJtn)vu|nxoO ifjç Bouuxtaç» (Observations on Present issues in the Study of Place names in Boeotia), Epetiris lis Etaireias Boiotikon Meieton, t. I, fasc. 2 (1988), pp. 992-1001. 13

P. A. Phourikis, p. 124.

14

N. Beldiceanu and Irène Beldiceanu-Steinherr, «Corinthe et sa région en 1461 d'après le registre TT 10», Südost-Forschungen XLV (1986), pp. 42-43. 15 On this topic see M. Kiel, «Population Growth and Food Production in the 16th century. Athens and Attica according to the Ottoman Tahrir defters», in: Comité International d'Etudes pré-ottomanes et ottomanes, Vlth Symposium, Cambridge Ist4th July 1984, ed. J. - L. Bacqué-Grammont and E. van Donzel, Varia Turcica IV, Istanbul-Paris-Leiden 1987, pp. 116-117. 16 J. Köder, Negroponte, Untersuchungen zur Topographie und Siedlungsgeschichte der insel Euboia während der zeit der Venezianerherrschft, Verlag der Österreichischen Akademie der Wissenschaften, Vienna 1973. 17

Evangelia Balta, p. 146.

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a) Places with names which can be recognized and read, and whose later changes in name or location can be followed through the existing sources. b) Place names whose reading, due to the peculiarities of siyakat script (the diacritical dots which differentiate certain Arabic characters from one another are often missing) remains uncertain, while other existing literature f r o m nonOttoman sources has not been illuminating. The majority of these place names are of mezraas. In these cases a question mark in parenthesis appears following the transcription. c) Place names, the reading of which I am certain but am unable to place on the map since today there exist more than one location bearing the same name. In this case in order to determine the location of villages, when pertaining to the has of the mirliva, I have depended either on the boundaries of the respective vilayet (kaza) or on the known location of the previous or subsequent village recorded. It was necessary to check and double check, since our source is a register of timars not of a survey. In cases where a place name is designated as a place of origin, pinpointing the location on the map is difficult. In such situations all relevant place names are noted. Occasionally our work is facilitated if the place of origin is accompanied by the note tabi-i... (dependent/subject of...) declaring the village's dependence on another vilayet. However, when this declaration of administrative dependence does not exist, the fact that it is missing cannot be used with certainty as a counter-argument. In other words, when it is missing we cannot simply assume that this place name of origin is located within the boundaries of the same vilayet. Placing the mezraas on the map is also a painstaking task, although when the indication derkurb-i... (in the village proximity) appears following the registered village, we are provided us with approximate the broader geographical setting. This note aids us in our task but rarely do we find information in the existing literature or any clues in the work of early cartographers. Naturally rarely does an agricultural location of either cultivated or arable land such as the mezraa maintain the same name until the nineteenth or twentieth century. Exceptions are mezraas that have become villages keeping the original mezraa name. The verification of these place names using non-Ottoman sources was only partially possible 1 8 . Travel journals of the seventeenth century, especially those of J. Spon and G. Wheler, note only major villages as do maps of the seventeenth century, which are neither accurate nor detailed 19 . 18 "Yet this difficulty is also an expression of the unique value of the source in hand. What could be more valuable for historical geography than a source so rich in names that only a portion of them can be confirmed from other sources?", see B. W. McGowan, Sirem Sancagi Mufassal Tahrir Defteri, Ankara 1984, p. lxxv. 19 Voyage d'Italie de Dalmatie, de Grèce, et du Levant, fait les années 1675 et 1676 par Spon, docteur Medicin et George Wheler gentilhomme Anglais, t. II, Amsterdam 1679, p. 69ff. A bibliography on travellers to this region may be found in Duane W.

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In my attempt to identify and map place names I was greatly aided by the travel journals of the nineteenth century 20 , Habsburg and Austrian maps of the same century 21 , and maps of the French Ministry of War 22 .

IV. DIRECTORY OF LOCALITIES The entries below list by vilayet the towns, villages and mezraas appearing in the register. "A" indicates the Albanian settlements and "M" the mezraas. After each place name the present day village name is given followed by the administrative division to which it pertains according to the data of the Ministry of the Interior (1981) 2 3 . Where the material allows such an interpretation Slavic Roller, Early Travellers in Eastern Boeotia, Amsterdam 1988. 20

I have extracted material from the unpublished maîtrise of D. Anoyatis-Pelé, Voyageurs en Grèce (1800-1820). Aspects économiques, démographiques et cartographiques, Paris 1980-1981 (Maîtrise d'Histoire, U.E.R. Histoire, Paris IV). I thank the author for allowing me to consult this unpublised work. This study indexes and maps the settlements noted in the travel journals of: a) William-Martin Leake, Travels in Northern Greece, London J. Rodwell 1835; b) Laurent Pouqueville, Voyage dans la Grèce, Paris, Firmin Didot, 1820-1821; c) John Cam Hobhouse, A Journey through Albania and other provinces of Turkey in Europe and Asia to Constantinople, during the years 1809 and 1810, London printed for James Cawthorn 1813; d) William Gell, The Itinerary of Greece containing one hundred routes, in Attica, Boeotia, Phocis, Locris and Thessaly, London 1819; e) Tà xegtoaißivta Igya rov 'Agyvgv v Atjfuov xai Koivorfirruv, Nofidg Amxi)g, Athens 1962, p. 162 a Aaoftii;« (Dardiza) is registered as a settlement of the Municipality of Keratea. In: Population de fait de la Grece au recensement du 5 avril 1985, p. 50 one 'AxXa6id (Achladia) is registered as a settlement of the Municipality of Markopoulon of Mesogeia and another AxXot&ui (Achladia) in the Municipality of Keratea. I$tin Ivirana/Mek;a (A) Bpavdc; (settlement of the Community of Marathon) M. Vasmer, Die Slaven in Griechenland, Leipzig 2 1970, p. 121. 1. Sarris, p. 130, claims that "this name originates from that of a Byzantine landlord and is for this reason always found in the masculine form Vranas. The name Vranas is common among the Albanians and there is a village with this name in Epirus". The existence in Byzantine times of the personal names Vranas, Liopesi, Buga etc. (see in Prosopographisches Lexikon der Palaiologenzeit the entry i.e. B g a v a i ; (Vranas), no 15040, 19765-19768, 11764) is unrelated to the "ethnic identity" of these particular place names in the sixteenth century. Yorgi Lopefi (A)

At6iteoi, today I l a i a v t a (Community)

J. Koder - F. Hild, Hellas und Thessalia, 203-204.

Tabula Imperii Byzanlini

1, Vienne 1976, p.

HISTOIRE ECONOMIQUE ET SOCIALE (XVe-XIXes.)

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P. A. Phourikis, p. 124, as Liopesi. Sp. Lampros, p. 6, 10. I. Sarris, p. 130. D. Sideris, Ilaiavia-Aidncoi K. N. Priftis, pp. 87-192

(Paiania-Liopesi), Athens 1965.

Yani Radu (A) A village by the name of Radu existed at the end of nineteenth century in the region of Lokrida see I. Nouhakis, p. 203. It seems almost inconceivable that this should be the same village, because in this survey there are no villages from the region of Lokrida. The village Yani Radu could be a village which later was either deserted or changed name. Yorgi Istamad (A)

Zxatidta (Community)

I. Sarris, p. 154, as Stamata. K. N. Priftis, p. 89. Leka Zi$i (A) No village by the name of either Leka or Zisi is recorded by I. Nouhakis. Zeli (A) 1. Nouhakis, p. 176, mentions a village by the name of Zeli in the region of Phthiotida. M. Vasmer, p. 105, records a village named ZeXn and Z t U in Phthiotida. Gini Hayikal (A) 1. Nouhakis records a village Haihal in the region of Karditsa. This is obviously not the same village. We must assume that the village Gini Hayikal subsequently was either deserted or changed its name. Mek§a Buga (A)

Mitoti^a, today Aortgoxvi>[Uiov tfiç Acnwtumxfiç» (A selection of Place names of the Lavreotiki", reprint of llgaxnxá TVÇ A ' tniozrinovixijç l'vvàvrtiariç NA. ATTÎXIÎÇ (Kahífíia Aixtxnç 19-21/10/1984), (Proceedings of the International Symposium on South-East Attica. Kalyvia of Attica : 19-21/10/1984), Lavrion 1986, pp. 85-86. Petros Pisa (M) A location by the name Perissa exists north of Pikermi on P. Lapie's map (edition of

HISTOIRE ECONOMIQUE ET SOCIALE (XVe-XIXes.)

34

1822). J. Rangavis, t. 1, p. 261, mentions this location by the name Prassiai, today the settlement of Prassas, or Branda or Merenda in the Community of Markopoulo in Mesogeia. Katafi CM) J. Koder - F. Hild, p. 122. 1. Sards, p. 128 mentions, a location Katafiki (from Katafygi), which is an abandoned village in the region of Lavrion. E. Kakavogiannis, p. 82 and p. 100 note 36 notes a location Katafyki, Katafy. Varaona (M) Bgatova (settlement of the Community of Markopoulon, Mesogeia) J. Koder - F. Hild, p. 137. I. Sards, p. 124, as Vraona (the ancient B Q O U Q W V ) . K. N. Priftis, p. 88. Inoni (?) [near the village Hayikal] (M) I. Sards, p. 124, as Noinoe (the ancient Olv6n). Yorgi Varbob (A)

Baf>u|tii6|utn (settlement of the Municipality of Acharnes)

M. Vasmer, p. 121. Malyanos (A) Kanci K d v t t a , today A e o v i d g i o v (settlement of the Community of Pallini) J. Koder - F. Hild, p. 204. I m m i g r a n t s from Vasil Lunca (1) Vasil Losi (1) Liosa, today Kokkinovrahos (settlement of the Community Aphidnes). Dimo Pali (A)

MndXa (Community)

Possibly the village Bala which is mentioned in the register of 1570 see M. Kiel, p. 126 near the village of Stamata. K. N. Priftis, p. 89. Daroviza

A location Douvriza is mentioned in documents of the files "Estates in Mesogeia of Attica" no. 30-35. These documents are the result of the work of the Commission for the Ottoman Properties deposited in the Slate General Archives (Athens). T h e villages of mirliva

of the vilayet

of Athens are concentrated in the r e g i o n of

M a r a t h o n , Mesogeia, Lavreotiki and Keratea. Altogether 15 villages and are recorded (see m a p 2).

meiraas

RURAL AND URBAN POPULATION IN EURIPOS Vii ay et-i'

35

1st ef a

ncfs-i Islefa 0v xaxà xôv 16o alûva» (On Albanian Male Personal Names during the 16th century), Ovôfiara Revue Onomastique 7 (1982), pp. 6-12. See also A. S. Tsingos, Ktlficva yia TOVÇ 'Agftavircç (Texts on the Albanians), Athens 1991. 33

A. Galanté, Histoire des Juifs de ta Turquie, ed. Isis, Istanbul (no date of publication), t. VII, p. 60 and passim. Cf. I. Matsas, «Tà ôvônaxa tœv 'EPpatcuv axa Tiàvviva» (Jewish names in Ioannina), 'Aipitgioim eiç rijv 'Hmigov elç nvriimv Xoiurov Zovkr) (1892-1951), Athens 1956, pp 95-102. M. A. Epstein, The Ottoman Jewish Communities and their Role in the Fifteenth and Sixteenth centuries, Freiburg 1980. A. Shmuelevitz, The Jews of the Ottoman Empire in the Late Fifteenth and the Sixteenth centuries. Administrative, Economic, Legal and Social Relations as Reflected in the Responsa, Leiden 1984. V. Boskov, M. Epstein, St. Andreev, Ottoman Documents on Balkan Jews, XVIth-XVIIth centuries, Sofia 1990. See the collective work Christians and Jews in the Ottoman Empire. The Functioning of a Plural Society, ed. B. Braude - B. Lewis, N. York 1982, 2 vols. See also the study of Rae Dalven, The Jews of Ioannina, Cadmus Press 1990, which contains a full bibliography for the Jews of Epirus and other regions of Greece. G. Zografakis, «IIyoé).E\HTTI èjiyaïv.wv ôvauâimv» (The Origin of Jewish Names), Ovôfxaxa Revue Onomastique 7 (1982), p. 33-35. For the Jews of Euboea see B. Forni, « loxoyta ifiç logatiXmxTiç xoivôtriTaç XaXxiiSaç» (The History of the Jewish Community of Chalkis), Archives of Euboean Studies 3 (1955), pp. 59-63. Also C. Bernheimer, «Document relatif aux Juifs de Négrepoilt», Revue d'Etudes Juives LXV (1013), pp. 224-230 (Document in Hebrew with French commentary), S. Schwarzfuchs, «A propos des Juifs de Crète et de Négrepont», Revue d'Etudes Juives 119 (1961), pp. 152-158; I. Giannopoulos, «Zu^ioXat ttç tfiv tutoylav xùv 'lou&aïxùv jiapoixiûv èv xfi 'AvaroXixti 'Himpcouxfl 'EUàôi», (Contribution to the History of Jewish Communities of East Central Greece), Epetiris Hetaireias Byzantinôn Spoudôn 7 (1930), p. 263, where information about Thebes can also be found; N. Beldiceanu, «Une acte sur le statut de la communauté juive de Trikala», Revue des Études Islamiques 40 (1972), pp.

RURAL AND URBAN POPULATION IN EURIPOS

45

Ottoman registers of Greek regions with Jewish populations 34 . Finally a most useful aid to the correct reading of these names was the 1940 Thessaloniki telephone directory containing numerous Jewish names35. d) T u r k i s h p e r s o n a l n a m e s : Moslem populations are encountered in the cities of Thebes and Chalkis, and it appears that only four Moslem families were in the village of Vounoi. These communities are recorded as cemaat-i musliman and their members are registered with the their fathers' names (veled-i..: "son of'). The fact that the name is frequently Abdullah (slave of God) suggests that the ancestors were converts 36 . Turkish names are frequently accompanied by an indication of occupation ( h a y y a t , kadi, hoca, nalband,

etc.) as

are Jewish names. The occupation is listed as it is more indicative than the family name. The place name of orogin appears alongside the name for more accurate information (i.e. Bursavi "from Bursa")37.

VI. TOWNS The Turkish scribe records the revenues of the mirliva Mustafa bey from each vilayet, beginning with the city (ne/s-i...) 38 is also the vilayet's administrative 129-138. 34

I consulted the edition of the Defter-i Tahrir-i Mufassal of Thessaloniki (circa 1525), where two Jewish tayfe (communities), those of Alman and lspanya, are recorded (18a-20b). See Forties Turcici Historiae Bulgaricae, III, Sofia 1972, pp. 408411 for the transcription and Fontes Turcici Historiae Bulgaricae, XVI, Sofia 1972, pp. 402-405 for the photos of the document. Another useful source was the edition of the fragment of the register of Serres (same period). Cf. Str. Dimitrov, R. Stojkov, «Otkasi ot registar za lenni vladenija v zapadnite Rodopi i Sersko» (Fragment of the Register of Timars in the Region of Phodope and Serres), Rodopski Sbornik 1 (1965), pp. 286-287, where Jews arriving from Sicily and Spain are recorded. 35

I would like to thank my colleague Anastassis Karanastassis, who brought the directory to my attention and provided me with a copy. Osrnanski izvori za isljamizacionnite procesi na balkanite (XVl-XIXv). (Sources ottomans sur les processus d'islamisation aux Balkans, XVIe-XIXe ss ), Serija Izvori2, ed. Maria Kalitsin, A. Velkov, E. Radushev (Preface in French by Str. Dimitrov), Sofia 1990, p. 28. 37 Suzanne Kakuk, «Quelques categories de noms de personnes turcs». Acta Orienlalia Academiae Scientiarum Hungaricae XXVIII/1 (1974), pp. 1-35. Also the study of M. Kunt, «Ottoman names and Ottoman Ages», in the dedicatory volume of H. tnalcik, Raiyyet Rusumu, Journal of Turkish Studies 10 (1986), pp. 227-234. 38

"Nefs, of course, is the Arabic word nafs, meaning "the same", "itself'. It is true that in our texts it appears together with "town", but this does not give it any new connotation. Nefs-i x, meaning "x itself' or "x proper", is the Ottoman way of distinguishing "x [the town] i t s e l f ' from "x the district", when both bear the same name. In other provinces nefs is said to have been used to designate a town which

HISTOIRE ECONOMIQUE ET SOCIALE (XVe-XIXes.)

46

center. As earlier mentioned, the population and revenue of two cities of the sancak of Egriboz appear in this fragment of the register. These two cities are Thebes, called Istefa during the Ottoman period, and Chalkis, called Egriboz. According to the categories by which S. Faroqui classifies cities on the basis of their demographic size, Thebes is considered a city, Chalkis a town 3 9 . Settlements with a market were counted as a town if inhabited by 400-1000 taxpayers and as a city if the population numbers lay between 1000-2999. The inhabitants of the register's two cities are recorded by quarters (mahalle) which are ethnically and religiously homogeneous. Muslim quarters are named after a mosque or other religious institutions or, as in the case of the Muslim quarters of Chalkis, after the name of an official. As the Turks of Thebes are not registered under the name of a single quarter, we can assume that they are members of the city guard. Greek/Christian quarters are registered with the name of the parish church or priest, as in the case of Chalkis40, or with the name of an elder, as in Thebes. Nevertheless in both cases, the identification of a quarter with the name of its church, priest, or one of its inhabitants allows us to hypothesize about the existence of a basic representative organization for the urban subject population with regard to the Turkish authorities. Jewish quarters are recorded after those of Christians. These quarters are not named in any particular manner41 and are generally identified, as in the case of Thebes, by the origin of their inhabitants, that is to say, whether they are atik (Romaniotes) or immigrants (Sephardim or Ashkenazi)

a)

Thebes

1. Quarters and Inhabitants (according to the register of Fond 2A, a.e. 285) Muslims

21 households

does not have anything in common with the same of the larger administrative unit to which it belonged... Most provinces and districts are known by the name of the town which was their administrative center". , see A. Cohen and B. Lewis, p. 13. Suraiya Faroqui, Towns, pp. 9-12. 40

In Chalkis the priest who gives his name to the quarter is registered first, prior to the other inhabitants. See below, the publication of the register. 41

This is valid for other available registers as well: see note 34.

47

RURAL AND URBAN POPULATION IN EURIPOS

quarters42 176 households widows » Kostandin Argiri/Sotira 161 » Kakarina 180 » 111 Istasino » Yani Mastroyani 143 43 » 156 » Andoni Vasilaka Í1201 » 1,047 Jewish q u a r t e r s 45 » Jews from Europe46 30 » Romaniote Jews nil Christian Vakarohi

Total

5 bachelors 4 2 11 11 9 ÍP1

» » »

» » »

51

»

2

2

» »



»

4

»

[1,116]

»

[55]

»

17 25 12 7 11 9 1181 99 4 1 5 [104]

» » » » » »44 » » » » »47

42

The quarters of Thebes are not registered by the names of their churches. Thus it is impossible to identify the names of the quartersby using church names found in later sources. For material regarding the churches of Thebes see G. Tsevas, op. cit. and also V. Th. Delvenakiotis, 'O MmQoxoMtns 'Iwdwn; 6 KaXonrivni xai al Bfifkti: IB > . X . alcov (Metropolite John Kaloktenis and the city of Thebes), Athens 1970. A. A. Vasileiou, Al 9fifiai TOV Meaalmvog 'Ayiog 'Iaidvvjjg 6 KaXoxrfvng xai n Inoxn TOV, (Thebes in the Middle Ages, Saint John Kaloktenis and his Time), Thebes 1967, pp. 49-84. S. Symeonoglou, The Topography of Thebes from the Bronze Age lo Modern Times, Princeton University Press, Princeton, New Jersey 1985, pp. 170-171 with minimal information about the topography of the city during the Ottoman period. A. Philippidis in 1815 mentioned that in Thebes there were four quarters with four churches: Saint Nicolas, the Virgin, Saint Demetrius and Lontza. See A. Philippidis, p. 59. 43

The name of the quarter was written on the torn portion of folio 8b.

44

The numbers in brackets give the total for each taxed category of the population, according to my calculation. The lower part of the first fascicule of the register is destroyed and I have substituted the numbers of hane and mucerred which would have appeared in the spaces, based on the fact that each line of this register contains seven names. I cannot be sure about the number of widows, but they cannot be less than 18.

45

St. Bowman, «Jews in fourteenth-century Thebes», Byzanlion 50/2 (1980), pp. 403-409. Also the study of the same author «Jewish epitaphs in Thebes», Revue d'Etudes Juives 141/3-4 (1982), p. 317-330. For the Romaniote Jews see also V. Th. Delvenakiotis, p. 19. For the material from the Ottoman registers of the sixteenth century see M. A. Epstein, pp. 179, 227. 46

In the kanunname of T T 337 (Suleiman I) there is the following article "And the Jews form the West each give the harac and the ispence of twenty-five ak(e\ they do not give the otluk impost". See J. Alexander, p. 316. 47

The sum of hane and taxes is missing, as the page (10b) is torn.

HISTOIRE ECONOMIQUE ET SOCIALE (XVe-XIXes.)

48

2. Trends and Developments of the Population In the table I have collected all information available to me regarding demographic developments in Thebes during the sixteenth century. These figures were extracted from the study of D. Karidis and M. Kiel who employed similar sources, i.e. survey registers, in their research on the sancak of Egriboz48. After charting these figures49 it appears that the rates of demographic increase for the corresponding periods are 66%, 49.25%, 4.6% and 0.2%. TABLE 1 : Population of Thebes Years

Christians

Muslims H

M

H

1466





Prior to 1529 1529 1541

21 70 84



487 1,047

30 28 9

1,329 1,290 1,316

1570

121

Jews

M

B

155 51 212 300 294

126 99 137 192 194

57 125 96 60

The composition of the population by ethnic/religious categories based on data in three registers (146650, the early 16th century and 1570) was as follows: Muslims — 1.65% 8.1% Christians 100% 93.88% 87.9% Jews51 — 4.47% 4% Evliya Çelebi describes 17-th century Thebes as having 2,500 households divided among 24 quarters of which 6 are Ottoman, 17 Greek and 1 Jewish52. J. Spon also gives a brief description of Thebes in the 17th century: "Il y a deux mosquées dans Thebes et quantité d'Eglises grecques dont la Cathedrale est 48

A detailed description of the registers used is given by D. N. Karidis-M. Kiel, pp. 1863-1864.

49

op.cit.,

p. 1870.

™ op.cit..

p. 1873.

51

'The Jewish population which numbered 125 hanes in 1529 decreases by 1570 (60 hanes), while during the same period in Leivadia and Chalkis the population remained unchanged (30-34 hanes)". See, op. cit., p. 1875. For the Jewish population of Chalkis see M. A. Epstein, pp. 179, 219. 52

Evliya Celebi, Seyahainame, vol. VIII, Istanbul 1928, p. 235; for the Greek translation see in: I. G. Giannopoulos, «'H JUYIIIVTIORI toi) 'EPUYIA TotUunn 6va inv STEge&v 'EX>.c; oxä 1470» (Two on the Conquest of Chalkis by the Turks in 1470), Archive of 6 (1959), p. 212 note 45. See also J. Koder, p. 91 and D. « H Meumumxri XaXxl&a», pp. 186-189, 202, 203. See also Sp. 26, 27.

70

D. Triantaphyllopoulos, «'H Mfuauimxn XaXxlöa», pp. 202 and 203. See also 1. Gikas, p. 211 note 37. 71

See IroaTiojiixn Zmfi iv 'EXXäöi, p. 713. D. Triantaphyllopoulos, «Meocnamxri XaXxl&a», p. 203. See also E. loannidis, « H XaXxt6a xai ol öyö(MH tu?» (Chalkis and its Streets), Archive of Euboean Studies 16 (1970), p. 74; Sp. Kokkinis, plate no. 44; Th. Skouras, «Xtigoy^atpo (biXuyiTOii», p. 34; H. Goutou-Photopoulou, Zvozaari xai 'E^iXi^ri rov Atifiov XaXxiöivjv, (Establishment and Development of the Municipality of Chalkis) Chalkis 1986, pp. 25, 29, 60, 83. D. Triantaphyllopoulos, informed me that the Byzantine or Post-Byzantine church was succeeded by the Bayrakli mosque, which was demolished in 1851, to make room for the present neo-classical church. 72

D. N. Karidis-M. Kiel, p. 1871, Table 5.

RURAL AND URBAN POPULATION IN EURIPOS

55

D. Karidis and M. Kiel 73 counting only households, out of a total of 527 hanes, conclude that in 1529, 38.5% are Muslim, 58.5% and 5.7% Christian and Jewish respectively. In the 17th century a sudden increase in the number of Muslim mahalles is noted according to the reports of Evliya £elebi. (Jelebi records 11 Turkish mahalles, while in contrast the number of Greek remained unchanged74. TABLE 4 : Population and Revenue of Attica Villages

Dardiza Ivirana Lope§i Radu Istamad Zi§i Zeli Hayikal Buga

Population H W 4 22 6 8 19 25 6 15 40 5

[2] 1 4 3 1 2

mezraas Varbob Malyanos Kanca Dimo Pali

150 23 11 35 10

13 2 1 1

Total

229

17

Taxes (aspen) 838 3,012 1,437 1,332 7,362 3,543 798 2,342 8,470 691 9,078» 38,903 2,980 1,599 7,605 1,720 52,807

Average (aspers) 209.50 136.91 [179.6] 148 320 126.53 114 137.76 211.75 138.20 119.20 113.25 211.25 172 175.60

N o t e 1 : The revenues of two mezraas are missing. The mirliva collected 29,825 from the villages of the first fascicule and 9,078 aspers from the mezraas, i.e. 38.903 in total. The register also records (page 4a) the total collected by the mirliva from the vilayet of Athens, amounting to 48,547 aspers. Thus the difference between these two amounts must have come from villages recorded on pages previous to the first fascicule, since if we add the revenues from the four villages of the third fascicule (page 30a-30b) which amount to 13,904 aspers, the new total exceeds 48,547 aspers.

p. 1874.

73

op. cit.,

74

I. Phoussaras, pp. 160-162.

3. ¡ 'iúiyct of T h e b e s a n d Chalkis

HISTOIRE ECONOMIQUE ET SOCIALE ( X V e - X I X e s . )

58

VII. RURAL SETTLEMENTS The villages of Attica included in the register (Table 4) are very small. Six of these have no more than 10 households. The largest of these villages are Buga (40 households) and Kantza (36). However, from information available regarding the same century, we know that Attica had a number of larger villages such as Kefissia, Maroussi, Menidi and Hassia 75 with over 100 households. With the figures provided by M. Kiel for a number of villages of Attica (Kefissia, Marusa, Menidi, Nikola Kukli, Kapandriti, Markopoulo)76. The rise in population during the 16th century, specifically from 1506-1570, ranged from 1.04 to 4.20% annually, according to my calculations. As previously mentioned, with the exception of Kantza, all villages are Albanian. In 1506, 29 of the 36 registered villages in Attica are Albanian villages 77 . These settlements are characterized as wealthy and located on fertile land 78 . With regard to the income of villages recorded in the register published here, the wealthiest appears to be Stamata (320 akfe per household) and the poorest Malyanos (113.25 akfe per household). The revenues of the majority of villages are just below 212 aspers (Table 4) and derive more from grain production and less from other agricultural activities such as stock raising, viniculture and apiculture 79 . Unlike those of Attica, the villages of Boeotia appearing in the register of the mirliva are on average larger (Table 2). Only in Mazi Livadi and Du§a (or Ho§a) are less than twenty taxpayers recorded. The average income (142.47 aspers) is lower than that of Attica and was for the most part generated from the cultivation of cereals. Again according to calculations based on figures in the registers of 1506 and 1570 relating to villages of the region of Salona, the rise in population ranges from -1% to 6.4% annually and from 1.3% to 6.5% in the region of Leivadia80. Similar calculations for the same period 1506-1570, have been made for the population of Lidoriki, Vitrinitsa 81 ,

75

D. N. Karidis-M. Kiel, p. 1889.

76

Here are noted the taxes paid by the population for the years 1506, 1528, 1540, 1570 see M. Kiel, pp. 128-131, and also D. N. Karidis-M. Kiel, p. 1889, Table 14.

77

op.cit., p. 1890.

78

op. cit., p. 1896.

79

For the production of the vilayet

of Athens see Ô. L. Barkan, XV ve

XVhnci

Asirlarda Osmanh Imparatorlugunda Zirat Econominin Hukukî ve Mali Esaslari, I: Kanunlar, 314. 80 81

Istanbul 1945, pp. 341-342. Cf. J. Alexander, pp. 142-145 and pp. 309-

D. N. Karidis-M. Kiel, pp. 1878-1879 and 1885.

Peter K. Doom, «Population and Settlements in Central Greece: Computer Analysis of Ottoman Registers of the Fifteenth and Sixteenth centuries», in: History and Computing II (eds.) P. Denley, S. Folgelvik, Ch. Harvey, Manchester University Press, Manchester 1989, pp. 193-208.

59

RURAL AND URBAN POPULATION IN EURIPOS where, the population increase was 2.19% and 2.2% per year, respectively.

Using figure^ for population and taxation from surveys of the 15th century we can arrive at a number of conclusions regarding the situation in the countryside of Euboea. Population movements and income can be analyzed by repeating an experiment w e made earlier, when we compared the rate of population rise with that of revenues. My purpose here is, as I mentioned in the preface, to check the hypotheses and conclusions of my earlier investigations and research. TABLE 5 : Population increase in Euboea Villages 1474 Dokos Vasilikos A. Todor Li$ada Milez Monokarya Fila Afrat Vunuz Oroz Iksirohor

6 17 41 152 67 28 18 33 93 157 59

Population 16th C. 134 107 78 273 219 25 95 61 272 211 169

Increase % 2,113.33 529.41 90.24 79.60 226.86 -10.71 427.77 84.85 192.47 34.39 186.44

All villages in the above table with the exception of Monokarya, display a significant increase which cannot be natural. In the villages of Dokos, Vasilikos, Phylla, Vounoi, Xerohori and Milies this sudden rise must be a result of immigration. The numbers of immigrants recorded in the register published here do not justify the conclusion that such significant demographic changes are the result of recent immigration. Nonetheless these figures indicate a migratory pattern. In addition, some inhabitants in the above villages carry surnames indicating their place of origin, which suggests earlier migratory waves. These movements resulted in the proportional demographic increase displayed in the above table for the period 1474 - circa 1520. If we compare the average amount of taxes on the villages in Tables 6 and 7, it is clear that incomes during the 16th century increased. The village of Lihada is an exception, since its dropped from 59.78 to 50.05 aspers. However, as a general rule, the villages which in 1474 had the lowest income showed the highest increase by the 16th century. The villages of Vounoi and Lichada, which

60

HISTOIRE ECONOMIQUE ET SOCIALE (XVe-XIXes.)

had the highest income in 1474, display a reduction in income by the second decade of the 16th century. It is very likely that this drop resulted from a considerable rise in population in a region where the amount of arable land was limited. TABLE 6 : Taxation in Euboea of 1474 Villages

Population H B

Dokos Vasilikos Ayo Todor Li;ada Milez Monokarya Fila Afrat Vunuz Oroz Iksirohor

6 17 33 145 64 28 18 33 93 124 56

8 7 3

33 3

Total of taxes 508 1,129 2,532 12,754 3,031 1,631 1,073 1,590 8,645 14,294 2,860

Amount of ispence 150 425 873 3,667 1,618 700 450 825 2,325 3,292 1,418

Taxes on production

Average Tax on production

358 704 1,659 9,087 1,413 931 623 765 6,320 11,002 1,442

59.67 41.41 40.46 59.78 21.09 33.25 34.61 23.18 67.95 70.52 24.44

SS 3 S

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